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Full text of "Annales"

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AINNALES 

DB  LA 

SOCIÉTÉ    ACADÉMIQUE 

DE  NANTES 
El  DU  DtPÀRTHIIII  DE  LA  LOIRE-lllFERnE. 


TOUE  ïxnn. 


IMPRIMERIE  DE  «■•  V  CAMILLE  MELLINET. 

ImpriiMar  d«  Im  SociM  AcuMmiqDB. 


►••% 


ALLOCUTION 

DE   M.  L'ABBÉ  FODRNIER 

PRÉSIDBIfT, 

ADRESSÉE  A  LA  SOCIÉTÉ  ACADÉIIQDE 

Pan*  la  Séance  du  7  Janvier  18S7. 


Je  ne  sais,  Messieurs,  s'il  est  dans  nos  usages  qu*à  pareille 
époque  votre  Président  vous  adresse  la  parole  ;  j*espère ,  du 
moins ,  que  vous  me  pardonnerez  tous  de  saisir  cette  nouvelle 
occasion  d'exprimer  mes  sentiments  pour  vous  et  pour  notre 
Société. 

De  tout  temps,  le  renouvellement  des  années  a  été  une  date 
frappante.  Quoique  rien  ne  se  ressemble  plus  que  le  dernier  et 
le  premier  jour  de  deux  années  qui  se  remplacent ,  cette  heure 
solennelle  qui  sonne  sur  le  cadran  d'un  siècle,  impressionne  tou- 
jours vivement  cette  frêle  créature  que  le  temps  emporte,  et 
dont  l'existence  est  renfermée  dans  un  [letit  nombre  de  ces 
grandes  heures. 

Si  ce  premier  jour  sourit  à  l'enfance,  s'il  embellit  l'espérance 
déjà  épanouie  de  la  jeunesse,  il  fait  réfléchir  l'homme  qui  com- 
mence à  ployer  sous  le  poids  des  ans. 


Le  philosophe,  lui,  suppute  les  années,  par  Texpérience  du 
passé  ;  il  plonge  du  regard  dans  l'avenir ,  il  en  interroge  les  pro- 
fondeurs inconnues;  du  compas  de  la  science  et  de  l'histoire, 
il  mesure  le  cycle  enliei*  du  temps.  0|i ,  phis  pl^tlosophe  et  plus 
sérieux  encore,  du  haut  de  ses  années  écoulées,  comme  d'un 
promontoire,  il  considère  l'immensité  de  cet  infini  qui  le  touche 
et  qui  bat|  sous  ses  pieds,  le  rivage. 

Mais  laissons  ces  trop  graves  pensées. 

C'est  un  charmant  et  excellent  usage ,  qu'on  pourrait  regretter 
de  voir  dégénérer  en  pure  et  froide  formalité ,  que  ce  premier 
de  Van.  A  cette  époque,  el  de  nécessité,  les  liens  de  la  société 
et  de  la  famille  se  resserrent.  Dans  ces  jours,  il  y  a  des  devoirs  à 
remplir  pour  tous,  surtout  envoies  les  siens,  et  plus  encore  envers 

« 

les  anciens  et  les  pères  :  on  sent  revivre ,  «^  tous  les  degrés,  une 
hiérarchie  dans  un  monde  qui  n'en  a  plus.  Par  celle  réciprocité 
de  devoirs ,  par  ces  mutuelles  civilités,  les  hommes  se  rappro- 
chent, se  réunissent  ;  le  sentiment  d'une  affection  refroidie  se  ra- 
nime ;  plus  d'une  foi^  des  divisions,  des  ressentiraenls  s'éteignent 
dans  de  fraternels  embrassements  ;  les  parents  jouissent  avec 
bonheur  de  ces  déférences  respectueuses,  de  ces  témoignages 
d'affection  ;  les  joies  de  la  famille  s'épanchent,  et  les  plus  heu- 
reux de  tous ,  comme  de  raison  ,  les  enfants ,  recueillent  en  ce 
jour  les  bienfaits  et  les  caresses,  doux  tribut  de  cet  amour  qui, 
comme  on  l'a  dit,  descend  encore  plu3  qu'il  ne  remonte. 

Il  faut  reculer  bien  loin  dans  l'histoire ,  pour  trouveir  l'origine 
de  ces  touchants  usages. 

Partout  où  la  famille  et  la  société  ont  conservé  leurs  droits 
et  leur  empire,  partout  où  l'homme  a  été  frappé  de 
ce  grand  phénomène  d'une  révolution  sidérale  qui  lui  ramène  à 
point  les  saisons  qui  lui  sont  nécessaires,  il  y  a  eu  et  il 
y  aura  des  devoirs  remplis ,  des  épanchements  d'affection  ,  des 
vœux  mutuels  et  des  supplicatipus  au  maître  de  nos  destinées. 


Très-anciennement,  nous  rencontrons  cet  usage  établi  chez  le 
peuple  romain.  Rien  n'y  manque  de  ce  qui  se  passe  parmi  nous. 
Comme  nous,  ils  se  visitaient;  comme  nous,  ils  se  faisaient  ré<- 
ciproquement  des  compliments  avant  la  iin  du  jour  ;  ils  adressaient 
aux  Dieux  des  vœux  pour  la  conservation  les  uns  des  autres;  enfin, 
ils  s*ofFraient  mutuellement  des  élrennes  {strenœ ,)  originç  du 
motet  de  la  chose,  car  quelque  aventurées  que  soient  souvent 
lesétimologies,  on  ne  me  contestera  pas  celle-là ,  ou  plutôt  on 
y  verra  facilement  l'identité  même  de  l'expression. 

Lucien  parle  de  ces  coutumes  comme  d*un  usage  très-ancien, 
même  de  son  temps,  car  il  en  rapporte  Forigine  à  Numa. 

Ovide,  au  commencement  de  ses  fastes,  y  f'à\i  allusion  en  ces 
termes: 

Postera  luxoritur,  lioguisquo  aQimi64)«e  favete: 
nuDc  dicenda  boao  soat  boua  verba  die* 

Pline  est  plus  explicite  encore,  lib.  xxviii,cap.  v: 

Primum  anni  incipienlis  diem  lœlis  precalionibus  invicem 
fauslum  ominanlur. 

Puis  donc.  Messieurs,  que  par  son  ordonnance  do  1564, 
Charles  IX ,  de  sombre  mémoire,  nous  fait  inaugurer  les  années, 
non  plus  à  Pâques,  comme  sous  les  Capétiens,  ses  prédécesseurs, 
ou  à  Noël,  comme  sous  les  Carlovingiens,  ou  aux  grandes 
réunions  du  premier  mars,  du  temps  des  roid  mérovingiens, 
mais  au  premier  janvier,  âclon  le  calendrier  de  Jules  César, 
profitons  de  ces  prémices  du  nouvel  an  et  de  notre  première 
réunion,  pour  former,  woMsaussi^de  joyeuses  supplications  et  des 
vœux  pour  le  bonheur  de  cette  Société  et  de  ses  membres. 

Je  ne  dis  rien.  Messieurs,  de  ces  souhaits  qui  s'épanchent 
naturellement  du  cœur,  et  par  lesquels  nous  désirons,  nous  de- 
mandons au  Giel  des  biens ,  du  bonheur  pour  ceux  que  nous 
aimons,  comme  pour  nous-mêmes.  Ces  souhaits,  hélas!  nedôi- 


ANNALES 

DE  LA 

SOCIÉTÉ    ACADÉMIQUE 

DE  NANTES 

Kl  M  lenmiiitiT  m  u  loiu  Mum. 


TOUE  kxVm. 


IMPRIMERIE  DE  H-"  V  CAMILLE  HELLINET. 

Imprimur  de  1*  SmjM  AudtmiqDe. 


~  8  — 

et  la  grftce  littéraire ,  ce  grand  moyen  de  la  vulgarisation  et  de 
la  conservation  des  grandes  choses ,  viendrait  imprimer  son 
cachet  à  nos  œuvres  et  répandre  le  dernier  charme  sur  nos 
travaux. 

« 

Ainsi,  nos  séances  utilement  et  iigréablemeat  remplies  nous 
appelleraient  toujours  nombreux  et  empressés,  développeraient 
en  nous  de  plus  en  plus  le  goût  de  la  science ,  le  désir  de  bien 
faire  en  bien  disant.  Nos  recueils  se  rempliraient  de  travaux 
dignes  de  l'attention  et  de  l'approbation  publiques  par  les  sains 
et  fermes  principes  qui  leur  serviraient  de  base  et  par  le  l>ut 
qu'ils  chercheraient  à  atteindre,  ainsi  que  par  la  forme  qui  les 
ferait  agréer. 

f^a  science  porterait  son  flambeau  sur  ces  belles  et  immenses 
questions  qui  sont  de  son  ressort. 

La  littérature  rappellerait  à  nos  souvenirs  les  merveilles 
des  temps  écoulés,  les  trésors  de  Thistoire,  de  la  philosophie  et 
des  arts. 

La  poésie  prenant  son  luth ,  captiverait  nos  esprits  par  son 
noble  et  sublime  langage ,  douce  musique  de  la  pensée ,  qui 
ajoute  à  la  beauté  de  Tidée  et  à  Téclat  de  l'image,  la  suavité  du 
rythme  et  le  charme  de  l'harmonie. 

Qu'il  en  soit  ainsi.  Messieurs,  —  et  tout  le  présage,  j'en  ai  la 
ferme  confiance,  —  et  nous  nous  attacherons  à  nos  travaux, 
nous  aimerons  nos  réunions  et  notre  Académie  ,  qui  aura  pour 
nous  le  double  attrait  de  Futilité  et  du  plaisir. 

Tels  sont  mes  vœux;  par  vous ,  Messieurs,  et  à  votre  honneur, 
ils  deviendront  des  réalités. 


DIEl]  ET  L  4ME 


MANIFESTES  PAR  L'BTUDK 


m  m  mm  et  m  lois  rHYMOGH 


DE  L*HOMME 


FAR  M.  PADIOLEAU,  D.-M.-P. 


INTRODUCTION. 

L'homme  est  sans  cesse  tourmenté  du  besoin  de  connatire;  il 
ne  lui  suffit  pas  de  constater  les  phénomènes  de  la  vie,  d'en 
observer  les  lois,  il  veut,  de  plus,  en  connaître  la  nature. 

Mais  la  vie  étant  un  don  de  Dieu,  aussi  bien  que  l'intelligence, 
il  est  inutile  d'en  rechercher  la  naiurc  ;  car,  comme  le  dit  Bichat, 
la  conrtaissaoce  des  causes  premières  étant  interdite  à  l'homme , 
te  voile  épais  qui  les  couvre  enveloppe  de  ses  innombrables  replis 
quiconque  tente  de  le  déchirer. 

Il  importe  beaucoup,  en  effet,  de  distinguer  les  principes 
généraux  et  les  conséquences  ou  applications  particulières. 

Les  principes  sont  immuables:  ils  forment  la  base  de  la  rai- 
son et  de  la  science  ;  ils  sont  le  fondement  de  tout  ordre  et  la 
condition  vitale  de  toute  société ,  et  les  progrès  de  l'esprit  hu- 
main ne  sauraient  ni  rien  y  ajouter,  ni  rien  en  retrancher. 


—  10  — 

Quant  aux  conséquences ,  aux  applications ,  elles  sont ,  au  con- 
traire, une  matière  discutable;  et,  en  ce  qui  les  concerne,  les 
phases  du  progrès  social  peuvent  amener  la  réforme  des  idées 
antérieures  ou  la  découverte  d'idées  nouvelles;  de  là  la  source  de 
tant  de  systèmes,  de  tant  dliypothèses,  qui  tiennent  à  Timper- 
fection  et  aux  désordres  de  Tesprit  humain. 

Cette  distinction  entre  les  faiis  et  les  expUcalions  est  donc  ca- 
pitale. Les  premiers  sont  des  axiomes ,  des  vérités  incontestables 
formulés  par  l'abbé  de  la  Mennais  sous  le  nom  d'ordre  de  fbû 

Les  explications  ,  c'est-a-dire,  les  commentaires,  les  théories, 
les  hypothèses  ont  été  formulées  par  le  même,  sous  le  nom  d'ardre 
de  conception. 

Mais  puisque  les  principes  nous  sont  donnés  par  Dieu ,  qu'ils 
sont  l'ensemble  des  lois  établies  par  le  Créateur,  l'homme  ne 
peut  donc  pas  les  créer  ;  seulement ,  il  peut  déduire  de  ces  prin- 
cipes les  conséquences  qui  y  sont  renfermées  comme  en  germe. 

Je  crois  donc  que,  dans  l'étude  Je  toute  science,  il  est  né- 
cessaire de  remonter  jusqu'aux  principes,  seules  sources  d'où  dé- 
coulent les  vérités  les  mieux  établies,  afin  de  saisir  dans  les  faits 
les  rapports  de  génération ,  et  non  pas  seulement  les  rapports  de 
simultanéité  et  de  contiguité. 

Exemple.  —  Voyez  l'œuf  du  papillon?  lise  métamorphose  en 
chenille,  la  chenille  en  chrysalide,  la  chrysalide  en  papillon. 
Uu'est-ce  donc  que  le  papillon?  Un  œuf  dans  son  principe. 

Voilà  comment  la  connaissance  des  principes  ramène  à  une 
setde  loi  les  phénomènes  les  plus  divers  etméme  les  plus  opposés 
en  apparence. 

Telle  est  la  marche  que  j'ai  désiré  suivre  dans  mes  Eludes  sur 
la  vie  et  sur  les  lois  physiologiques  de  l'homme.  Sans  doute 
la  conviction  est  profonde  ,  mais  la  démonstration  est*elle 
complète  ? 


DIEU  ET  L'AME 


MANIFESTÉS 


PAI  limt  m  LOIS  vitales  et  MS  lois  PHYSIOLOCIOmS 


>m  M.'m9MMm* 


S'il  est  uue  élude  pleine  d'attraits  et  d'intérêt ,  une  étude  qui 
puisse  élever  l'àine  et  captiver  l'esprit,  c'est,  sans  doute, 
l'étude  des  lois  vitales  et  des  lois  physiologiques  de  l'homnie. 
De  quoi  s'agit-il, .en  effet?  De  savoir  si  la  vie  repose  sur  une 
base  matérielle,  si  elle  est  un  simple  résultat  d  une  agglomération 
de  molécules  matérielles,  sous  l'empire  d'actes  ou  de  forces  réduc- 
tibles aux  lois  do  la  physique  générale ,  ainsi  que  le  prétend  le 
professeur  Bérard ,  ou  si.  la  vie  est  un  don  de  Dieu,  une  loi  pri- 
mordiale du  Créateur  ;  de  savoir,  si  l'homme,  cet  être  si  noble  et  si 
grand ,  qui  seul  possède  les  éléments  de  la  raison ,  de  la  morahté 
et  de  la  liberté,  et  qui,  à  l'aide  de  la  parole  et  de  caractères 
graphiques,  lègue  le  trésor  intellectuel  de  sa  science  et  de  sa 
pensée  aux  générations  suivantes,  est  autocbtbone,  c'est-à- 
dire  né  du  sol  qu'il  habite,  ou  s'il  est  sorti,  libre  et  intelligent 
des  mains  de  son  Créateur. 


—  12  — 

Elle  est  donc  pleine  de  grandeur  el  d'intérêt,  cette  étude; 
puisque  après  ta  grande  question  sur  l'existence  de  Dieu  même , 
la  plus  capitale*,  la  plus  fondamentale  est ,  sans  contredit,  celle 
qui  s'occupe  des  lois  de  la  ne  ci  des  lois  physiologiques  de 
l'homme.  Tout,  en  effet,  dans  cette  étude,  nous  ramène  conti- 
nuellement à  Dieu ,  en  nous  le  nu>ntrant  comme  cause  ou  début 
de  tout,  et  comme  fondement  de  l'universelle  harmonie  à  la  fm 
de  tout. 

On  dit  que  l'Empereur  ayant'  demandé  à  Tauteur  de  la 
Mécanique  céleste  pourquoi,' dans  son  livre,  on  ne  trouvait  pas 
le  nom  de  Dieu,  le  célèbre  astronome  lui  aurait  répondu:  c'est 
que  je  pouvais  me  passer  de  cette  hypothèse. 

Je  ne  sais  ce  qu*il  en  est  de  cette  anecdote,  mais  ce  que  je 
puis  affirmer,  c'est  que  quand  bien  même  Dieu,  l'ordre  divin  , 
aurait  pu  sembler  une  hypothèse  superflue  pour  expliquer  la 
marche  des  corps  célestes,  certes  il  ne  serait  pas  ici  un  épisode, 
un  hors-d'œuvre  dans  la  grande  question  des  lois  vitales. 

Et,  en  effet,  en  jetant  les  yeux  sur  tout  ce  qui  nous 
entoure ,  soit  que  nous  les  portions  sur  les  objets  les  plus  éloi^ 
gnés,  soit  que  nous  pénétrions  dans  le  monde  de  ceux  que  leur 
petitesse  semblait  devoir  nous  dérober  pour  toujours, 
partout  nous  trouvons  les  lois  d'une  sagesse  et  d'une  intelligence 
divine. 

Voyez  ee  petit  oiseau  balancé  sur  ses  ailes  débiles?  La  brise  le 
soutiendra-t-elle  ?  oh  oui  !  car  la  Providence  l'a  feite  pour  lui. 

Et  ces  petits  animaux  qui,  sans  avoir  jamais  rien  appris  ,  nous 
paraissent  si  habiles?  qui  donc  leur  a  donné  tant  d'adresse? 
Comment  le  ver-à-soie  file-t-il  sa  conque  et  s'y  renferme-l-îl 
pour  se  transformer  en  papillon  ?  C'est  qu'il  obéit  naturetlenient 
aux  lois  de  son  instinct,  qui  n'est  que  la  manifestation  de  cette 
même  sagesse  qui  dirige  au  dedans  de  nous  toutes  les  fonctions 
vitales. 


-  Il  — 

Voîlà  ce  qui  faisait  dire  à  Bacon  :  Si  un  peu  de  pbiloaopbie 
conduit  à  rathéisne,  une  pbiiosopliie  plus  profonde  ramène 
l'esprit  à  la  oonnaisaance  du  vrai  Dieu. 

Il  suffit,  en  effet,  de  contempler  cet  univers,  où,  comme^  le 
dit  saint  Paul,  on  trouve  Dieu  comme  à  tàton,  pour  se  con- 
vaincre que  cette  puissance  suprême  qui  a  construit  le  monde  n'a 
rien  fait  que  d'infiniment  sage ,  et  que  sa  providence  s'étend  à 
tout. 

Examinez  tous  les  êtres  de  la  création ,  et  voyez  cette  har- 
monie saisissante  et  providentielle  qui  établit  entre  tous  les  règnes 
delà  nature  une  série  de  rapports  si  admirables? 

Sans  t'oxygène,  Tair  serait  irrespirable  aux  animaux;  sans 
l'acide  carbonique,  il  ne  pourrait  fournir  aux  plantes  le  carbone 
qu'elles  fixent  continuellement  dans  leurs  tissus.  En  vertu  de 
quelle  loi  les  plantes,  en  même  temps  qu'elles  exhalent  de  l'oxy- 
gène, absorbent-elles  l'acide  carbonique  dans  l'atmosphère? 
Pourquoi  ces  deux  phénomènes  d'exhalation  d'oxygène  et  d'ab- 
sorption d'acide  carbonique  sont*ils  corrélatifs?  Les  animaux 
disparaissant  de  la  surface  du  globe,  l'acide  carbonique  manquerait 
bienlôf au  ràgne  végétal,  et  si  celui-ci  venait  k  faire  défeut, 
l'oxygène  deviendrait  plus  rare  et  les  aninmx  en  souffriraient. 

L'organisation  des  être»  vivants  a  dono  été  ^ealculée  sur  les 
propriétés  dés  ageots  qui  les  entourent.  Otez  Peau,  l'air,  le 
calorique ,  la  lumière  >,  de  suite  le  mouvement  vital  s'arrête ,  on 
languit  suivant  l'espèce  de  stimulant  supprimé.  Vous  ne  suppo- 
sez pas  sans  doute,  Hessieure,  que  c'est  le  hasard  qui  a  établi 
et  qui  perpétue  une  si  admirable  harmonie?  Oh  non  I  le  hasard 
n'est  pas  si  intelligente  Mais  vous  admettrez  certainement  que 
le  rapport  nierv/ailleux  des  êtres  vivai|t^  avec  la  mpnd^  extérieur 
prouve  un  Djeuj.  et  un  seul  Dieu  ;  car*  coaune  la  dit  M»  Floureost 
s'ils  eussent  été  deux,  il  est  probable  qu'ils  ne  se  seraient  fias  si 
bien  entendus. 


—  14  — 

Néanmoins,  il  s'est  présenté  des  hommes  pleins  de  confiance 
dans  leurs  propres  lumières,  et  qili,  n'ayant  pas  voulu  recon- 
naître les  lois  d'un  Dieu  créateur,  ont  cherché  à  en  établir  eux- 
mêmes. 

Ils  se  sont  donc  mis  à  Tœuvre,  et,  au  nom  de  ce  qu'ils  ont 
appelé  la  réhabilitation  de  l'homme,  ils  ont  dit  à  Dieu:  Retire- 
toi,  tu  nous  gènes!  Qu'avons-nous  besoin  de  tes  lois?  Nous 
saurons  bien ,  sans  (oi ,  construire  le  monde  physique  et  gou- 
verner le  monde  intellectuel. 

Hais ,  du  moment  où  ces  hommes  ont  voulu  se  poser  ainsi 
en  face  de  Pieu  pour  transgresser  ses  lois,  il  les  a  abandonnés 
à  eux-mêmes;  dès-lors,  embarrassés  dans  leurs  propres  subtilités, 
suivant  l'expression  de  Bossuet,  ils  sont  tombés  dans  l'erreur  et  le 
paradoxe.  Or,  comme  ledit  H.  Villemain,  une  erreur  souvent 
répétée,,  pénètre  insensiblement  dans  la  pensée  de  son  auteur, 
à  la  suite  de  tous  les  vains  sophismes  dont  il  la  fortifiait,  sans 
les  croire  lui-même.  C'est  la  punition  de  l'homme  de  mauvaise 
foi ,  il  finit  par  perdre  le  bon  sens. 

Ce  n'était  pourtant  pas  la  science  ni  i'intelligeoca  qui  man-> 
quaient  à  ces  hommes  merveilleusement  doués,  car  ils  avaient 
beaucoup  reçu.  Les  méthodes  scientifiques  ne  leur  manquaient 
pas  non  plus.  Possesseurs  d'instruments  plus  parfaits ,  riches  des 
découvertes  de  leurs  devanciers ,  ite  avaient  réuni  en  un  corps 
de  doctrine  des  éléments  entrevus  de  siècle  en  siècle  par  divers 
naturalistes  et  par  des  savants  d'un  mérite  émioent. 

Que  leur  manquait-il  donc?  une  seule  chose.  C'était  de  recon- 
naître les  lois  établies  par  Dieu  de  toute  éternité ,  au  lieu  de 
ebercher  à  les  remplacer  par  des  systèmes  et  des  utopies  acceptés 
aujourd'hui  comme  des  vérités ,  et  rejetés  demain  coihme  des 
erreurs. 

Pouvait-il  en  être  autrement,  quand  nous  savons  que  la 


—  15  — 

science'  humaîiie  change  et  se  modifie  à  chaque  instant ,  tandis 
que  les  lois  de  Dieu  sont  la  permanence  des  choses. 

Elles  étaient  avant  la  science  qui  n*a  d'appui  et  de  fondement 
que  sur  ces  lois  mêmes,  et  qui,  par  conséquent,  ne  les  trans- 
gressera jamais.  Aussi ,  quelque  étendue  que  soit  notre  science , 
nous  pouvons  néanmoins  dire,  avec  vérité,  que  ce  que  nous 
savons  est  peu  de  chose,  et  que  ce  que  nous  ne  savons  pas  est 
immense. 

«  J*ai  ramassé  quelques  caillons  sur  le  bord  de  la  mer,  disait 
Newton ,  et  j*ai  laissé  devant  moi  un  océan  inexploré.  » 

Puis,  convenons  encore  que  l'envie  de  Faire  du  bruit  porte 
souvent  les  hommes  à  affirmer  des  choses  dont  ils  n'ont  pas 
l'intime  convtclion. 

«r  Quel  est  le  philosophe,  nous  dit  'Rousseau,  quif  dans  le  se- 
cret de  son  cœur ,  se  propose  un  autre  objet  que  de  se  distinguer? 
Pourvu  qu'il  efface  Téclat  de  ses  concurrents,  que  deroande-t-il 
de  phis?  L'essentiel  est  de  penser  autrement  que  les  autres. 
Chez  les  croyants  il  serait  athée,  chez  les  athées  il  serait  croyant.» 
Assertion  non  gratuite  et  que  justifieraient,  au  besoin,  ces  pa- 
roles du  docteur  Georget  : 

«  EtaiS'je  bien  convaincu  de  ce  que  j'écrivais  en  182 f  7 
N'étais-je  pas  dominé  par  l'envie  de  faire  du  bruit  et  de  grandir, 
en  quelque  sorte ,  en  attaquant  des  croyances  généralement  re- 
çues, et  d'une  si  grande  importance  aux  yeux  de  tous  les  hom- 
mes ?  Ne  voulais'je  pas  donner  une  preuve  de  mon  courage  en 
bravant  ainsi  l'opinion  publique  ?  • 

C'est  donc  une  chose  juste  et  salutaire  que  de  combattre  hau- 
tement cette  science  sophistique  comparée  par  Bacon  an  travail 
de  l'araignée  qui  tire  d'elle-même,  d'elle  seule  la  substance  de 
son  œuvre.  Sans  doute,  cette  discussion  ne  changera  paa  plus 
les  hommes  que  les  idées ,  puisque  des  savants  tels  que  Cuvier , 
Ampère,  Fleurons,  n'y  ont  pas  réussi;  mais  elle  aura  du  moins 


—  1(1  — 

TavaDiage  de  ramener  chaque  homme  à  sod  ^Irapeau ,  et  de  pla- 
cer Terreur  en  face  de  la  vérité.  -Or  ^  lu  vérité  est  un  dép^t  sacré 
que  nous  devons  défendre  avec  courage,  car  celui  qui  n'est  pas 
jaloux  de  ses  croyances  n^  mérite  pasThooneur  de  les  garder. 


§  II. 


«r  Tous  les  êtres  ont  leurs  lois,  a  dit  Montesquieu  ;  le  monde 
matériel  a  ses  lois,  les  intelligences- supérieures  àThomnieont 
leurs  lois  ,  les  hôtes  ont  leurs  lois,  Thomme  a  ses  lois.  » 

Ajoutons  que  ces  lois  sont  tellement  fixes  qu'elles  supposent 
apparemment  une  sagesse  étrangère  à  celle  de  Thomme  qui  ne 
peut  ni  les  changer  ni  les  modifier. 

En  voici  un  exemple  entre  cent  : 

On  sait  généralement  que  le  pigieon  produit  deux  œufs;  Fun 
mâle  et  l'autre  femelle,  cela  est  invariable.  Aristole  voulut  savoir 
quel  était  celui  des  deux  sexes  qui  naissait  le  premier,  et  il 
trouva  que  toujours  le  premier  œuf  donnait  le  mftie  et  le  second 
la  femelle.  Eh  bien!  dans  ces  derniers  temps,  H.  Floureos  a 
voulu  vérifier  l'exactitude  de  cette  loi,  et  sur  onze  couvées  il  est 
parvenu  au  même  résultat. 

Or ,  je  le  demande  à  tout  bonune  de  bonne  foi ,  croit-îl  sin- 
cèBement  que.  ce  soit  V0e\  du  hasard  ? 

Mais,  s'il  en  est -ainsi  pour  desaclies  en  apparence  d'un  bien 
minime  intérêt,  que  «era-ce  donc  pour  ces  grands  GuAs ,  pour  ces 
grands  phénomènes  qui  restent  inexplicables  pour  l'homme ,  s'il 
se  refuse  à  admettre  L'intervention  des  lois  d'une  sagesse  supé« 
rieure  à  la  sienne. 

Comment ,  en  effet  «  connaître  la  raitan  .4e  ce  qui  egi  sans 
posséder  une  intelligence  qui  nous  associe  en  quelque  sorte  aux 
desseins  de  la  création?  Aussi,  Dieu  qui  se  réserve  la. con- 
naissance des  principes  de  toutes  choses ,  et  qui  les  a  rendus 


—  17  — 

ifia<?GO0sibIes  à  noire  intelligence,  a  livré  le  monde  aux  discussions 
des  hommes ,  comme  le  dit  TEsprit  Saint  :  Mundum  iradidit 
disptêtaiiom  eorum*  Voyons  plutôt. 

S'agit*il  do  la  vie?  Eh  bien,  les  physiologistes  qui  se  sont 
refusés  à.  l'Admettre  comme  une  loi  primordiale. du  Créateur, 
en  ont  tous  donné  une  définition  iausse  ou  incomplète. 

Il  semblerait  pourtant^  au  premier  abord ,  que  rien  n'est  plus 
simple  que  la  solution  de  cette  questiiHi,  car  la  vie,  c'est  le 
mouvement  et  la  fécondité.  Or,  comme  la  cause  primordiale 
du  mouvement  et  de  la  fécondité  vient  de  Dieu,  n'est-il  pas  évi- 
dent que  la  vie  est  un  don  de  Dieu* 

V  Dieu,  dit  Buffon,  en  créant  les  premiers  individus  de  cba*» 
que  espèce  d'animal  ou  de  végétal ,  a  non^seulement  donné  la 
forme  à  la  poussière  de  la  terre,  il  Ta  rendue  vivante  et  ani-* 
mée.  » 

Qui  donc,  en  effet,  ma  donné,  la  vie?  Ce  n'est  pas  moi. 
Elle  n'a  pas  attendu  mes  ordres  pour  venir ,  elle  ne  les  attendra 
pas  davantage  ^smv  se  retirer. 

La  vie  ma  été  ^ansmise  par  mes  pères.  Et  mes  pères?  Us 
l'avaient  eux-mêmes  reçue  d'autres  pareols.  Nous  le  voyons,  la 
vie  ne  natt  que  de  la  vie.  La  vie,  c'est  quelque  chose  d'idéal  dans  son 
origine;  la  génération  n'est  pas  une  création,  mais  une  transmission, 
et  ce  qu'il  y  a  de  plus  essentiel  en  elle,  c'est  son  origine  divine. 

Aussi ,  suivant  Harvey ,  l'homme  et  la  femme  ne  sont  que 
les  organes  par  l'intermédiaire  desquels  agit  celui  qui  procrée 
toutes  choses.  £t  voilà  pourquoi  les  parents  ne  sont  que  dé* 
positaires  et  noa  pas  propriétaires  de  leurs  enfants.  Voil^ 
pourquoi  encore  il  n'est  pas  au  pouvoir  de  l'homme  de  rom-r 
pre  celte  harmonie  qui  donne  à  la  vie  ce  caractère  'de  sta- 
bilité auquel  elle  tend  depuis  son  origine.  Dieu  a  dit  à  Thomoif, 
en  le  plaçant  sur  cette  terre  :  Croissez  et  multipliez.  Et  cfest 
merveille  devoir  l'homme,  tout  en  res^int  libre,  accomplir  inér 

2 


~  I»- 

vffaMemeni  In  loi  de  dori  Créateur,  et  obéir ,  qmA  qu'il  ime ,  à 
ses  ordres. 

Et  maintenant,  Messieurs',  ne  tous  semble-t-il pas  que  eette 
grande  question  de  la  vie  que  se  sont  léguée  de  siècle  en  sièele, 
d*ftge  en  âge ,.  les  savants  et  les  philosophes ,  question  si  diffi- 
cile à  comprendre  qonnd  on  ne  part  pas ,  comme  Newton  ,  de 
hi  vérité  traditionnelle  de  la  création  ,  se  simplifie  merveilleuse- 
ment quand  on  se  reporte  aux  lois  posées  par  Dieu ,  pour  le 
dévetbppemetit  et  la  conservation  de  toutes  et  de  chacune  de 
ses  créatures  ? 

Hais  du  moment  où  les  honttDes  ont  voulu  substituer  à  ces 
lois  éternelles  des  théories  et  des  hypothèses,  qui  ne  sont,  le 
plus  souvent,  que  des  opinions  hasardées  par  caprice ,  i4s  ont  pris 
leurs  systèmes  pour  la  vérité,  et  ces  systèmes,  frappés  de  toutes 
parts  dans  leurs  bases  mal  assurées,  se  sont  tour  à  tour  écroulés. 
Cai*,  combien  les  bons  systèmes  sont  rares  ,  .et  combien  d'illu- 
sions peut  faire  nattre  l'attrait  de  la  simplicité  ! 

Aussi  Dehaën  disait-il  avec  raison  i  «  H^mmeianèê  itimtia  ! 
Obsermla  colUgimus,  legesque  c&nêimuê  eâs  Hêdem,  dum  intérim 
nos  9ctpe  in  i^servatis  vH  unicam  l^ieat  ex  qnco  vera  rerum 
dépendent  noliiies.  » 

Parmi  les  |ihysiôlogistes ,  les  uns  éblouis  par  les  découvertes 
importantes  dues  aux  progrès  des  sciences  physiques,  n'ont  voulu 
voir  qu'attraction  et  qu'impul^on  dans  les  phénomènes  de  la  vie. 
Ils  ne  se  sont  pas  aperçus  que  si  rinvariaMIité  des  lois  qui  pré- 
sident aux  phénomènes  pliysiques,  permet  de  soumettre  au  calcul 
les  sciences  qui  en  sont  l'objet,  il  n'en  peut  àtre  de  même  pour 
les  phénomènes  vitaux.  Voilà  pourquoi  rinstabilité  des  forces  vi- 
tàtes  a^eRc  été  l'éeueil  où  sont  venus  échouer  tous  les  calculs 
des  médecins  physiciens. 

Les  chimistes,  à  leur  tour,  ont  fiiit  intervenir  les  affinités  chi- 
miques ^  pour  trouver  la  raison  d^  phénomènes  vitaux,  et  ils 


—  1»  — 

n'onl  pas  é(é  plss' heureux ,  car,  jamais  les  affinilés  ohimiques 
n'eDgendreroni  ia  vie,  pas  plus  que  l'électro^Biagoétisme  n'engeo- 
drera  la  pensée  et  la  voionf  é. 

Il  y  a  dans  la  discussion  des  faits ,  remarquons-le  bien,  une 
gradation  qui  dresse  en  philosophie  un  sophisme  en  faee  de  toute 
intelligence  observatrice  ;  et  malheur  à  celui  qui  ne  s'en  dégage 
pas  ,  car  il  tombe  aussitôt  dans  un  raisonnement  absurde  et 
vicieux. 

Ainsi,  dans  la  question  qui  n<NJs  occupe,  parce  que  les  appareils 
matériels  sont  le  siège  des  phénomènes  vitaux ,  on  veut  qu'ils 
en  soient  la  cause  productrice  ;  parce  que  les  forces  vitales  sont 
associées  4iux  organes,  on  veut  qu'elles  soitnt  identiques  avec 
eux ,  absolument  comme  ce  myope  qui  prétendrait  que  c'est  sa 
lunette  qui  voit ,  parce  qu'il  ne  peut  rien  distinguer  sans  elle. 

Ne  recoùnaisses-vous  pas  là.  Messieurs,  la  philosophie  de 
Locke  et  de  CondillacT  philosophie  aussi  fiiusse  dans  ses  prin- 
cipes, que  dangereuse  dans  ses  cortséqnenoes ,  puisqu'elle  fait 
dépendre  des  spns  toute  coonaissanee  humaine ,  et  qu'elle  tend 
sans  cesse  à  prouver  que  les  faits  moraux  et  intellectuels ,  p^rce 
qu'ils  se  trouvent  associés  à  la  matière ,  sont  identiques  avec 
elle.  Eh  bien  !  c'est  à  cette  philosophie  que  s'est  associée  l'Ecole 
Médicale  de  Paris ,  croyant  sans  doute  en  relever  la  gloire  et  en 
accroître  le  mérite. 

Là  on  ne  veut  rien  admettre,  si  l'^l  ne  vient  pas  rendre  té* 
mcigoage  à  l'esprit,  si  les  sens  ne  viemnent  pas  faire  taire  la 
pensée. 

«r  Hors  lessenf,  dit  le  professeur  Rostaci  ^  il  n'y  a  phis  que 
conjectures ,  et  conséquemment  qu'incertitude.  Pourquoi  doue  ^ 
si  nous  n'avcpas  que  ces  moyens  de  nous  instruire ,  vouloir  sans 
cesse  en  employer  d'autres,  qui  ne  sont  propres  qu'à  nous 
égarer  ?  Pourquoi  n'avons-nons  pas  If  sagesse  d'ignorer  ce  qu'il 
ae  nous  est  pas  donné  d'apprendre  ?  »  • 


—  «0  — 

Puis,  appliquant  celle  philosophie  aux  actesVi taux  eux-mêmes, 
on  se  demande  pourquoi  on  adroetiraît  la  vie  comme  un  fvin- 
cipe  )  du  moment  où  nos  yeux  ne  la  voient  pas,  où  nos  main& 
ne  la  louchent  pas ,  où  nos  appareils  ne  la  Ctibriquent  pas. 

£t  comme  on  veul  à  toute  force  la  faite  éclore  de  la  matière , 
à  Taide  des  lois  de  la  physique  générale ,  on  se  croU  toujours 
sur  le  point  de  la  surprendre  au  passage. 

«  C'était  (à ,  dit  H.  Dumas  ,  une  belle  et  grande  question  de 
philosophie  naturelle.  Les  mystères  de  la  végétation ,  ceux  de  la 
vie  Animale,  aUaieni  se  dévoiler  à  nos  yeux.  Nous  allions 
saisir  la  clef  de  toutes  les  modifications  de  la  matière ,  si 
promptes,  si  brusques,  si  singulières,  qui  se  passent  dans  les 
animaux  ou  les  plantes  ;  bien  plus,  nous  allions  trouver  le  moyen 
de  les  imiter  dans  nos  laboratoires.  » 

Mais  quand  se  réaliseront  de  si  belles  espérances  ! 

En  attendant,  M.  J.  Geoffroy  Saint-Hilaire  affirme  que  le 
mouvement  de  la  science  tend  de  plus  en  plus  à  ramener  les 
faits  biosiques  à.  des  lois  physiques,  et  que  le  moment  n'est  pas 
éloigné,  où  la  physiologie  tout  entière ,  les  fonctions  exceptées 
du  système  nerveux ,  méritera  à  bon  droit  le  nom  de  physique 
animale  et  végétale  et  de  physique  organique. 

M.  Nathalis  (ruilbt.  est  encore  plus  avancé ,  car  il  a  découvert 
que  le  corps  organisé  est  une  machine  admirable ,  à  la  fois  labo- 
ratoire  de  ctiimie  et  cabinet  de  physique* 

Sans  doute ,  Messieurs ,  vous  n'accepterez  pas  une  semblable 
philosophie ,  qui  veut  nous  convaincre  à  toute  force  que  la 
matière  est  tout  ;  qui  répète  sur  tous  les  tons,  que  la  vie  n'en  est 
qu'une  fonction  subalterne;  philosophie  dont  les  conséquences  sont 
parfiiitement  formulées  par  Fenerbaeb ,  ce  philoaoplie  allemand 
qui  écrivait,  en  I8&0  :  «  Le  phosphore  est  la  matière  qui  pense 
en  nous.  Plus  le  cerveau  possède  ou  reçoit  de  phosphore  «  plus 
et  mieux  il  pense.  •••  Nourrissez  donc  l'homme  de  manière  à 


—  21  — 

y  augmenter  la  masse  de  phosphore.  G*est  l'usage  des  pommes 
de  terre  qui  a  auiorti  le  feu  des  nations  modernes  ;  remplaçons 
ce  tubercule  malfaisant  par  un  aliment  qui  électrise  le  corps , 
par  la  purée  de  pots.  Le  double  progrès  de  la  science  et  de  la 
société  dépend  de  la  multiplication  du  gaz  phosphoriqoe.  »  Si 
quelque  chose  pouvait  éclipser  de  pareilles  plaisanteries,  ce 
serait  sans  doute  le  sérieux  des  disciples  :  le  sérieux  de  Tauditotre 
ii*a  jamais  manqué  en  Allemagne  à  aucun  philosophe. 

£t  pourtant ,  après  tout ,  cela  ne  semble  pas  plus  étrange  que 
de  vouloir  faire  sortir  l'amour  et  la  charité  de  je  ne  sais  quelle 
attraction  électrique,  entre  des  molécules  d'oxygène  ,  de  carbone 
et  d'azote. 

On  trouve  en  effet  du   phosphore  dans  le  cerveau,  comme 
on  trouve  du  ffr  dans  le  sang.  Et  puisque,  d'après  les  recher- 
ches des  physiologistes ,  le  fer  paraît  avoir  la  puissance  de  venir 
directement  en  aide  à  l'hématose,  de  rendre  le  sang  plus  riche, 
d'augmenter  le  nombre  proportionnel  des  globules,  H   ne  doit 
point  paraître  étonnant  à  ceux  pour  qui  la  physiologie  tout  en  * 
tière  n'est  que    la  physique  organique,   que  le    cerveau   soit 
d'autant  plus' intelligent' qu'il  teccvra  plus  de  phosphore;  car, 
du  moment  où  il  sera  prouvé  que  l'imagination ,  la  mémoire  et 
le  dévoûment  ne  sont  que  le  produit  de  la  sécrétion  cérébrale  , 
que  toutes  les  opérations  de  l'âme  ,  en  un  mot,   dépendent  de 
l'encéphale  impressionné  par  la  prédominance  de  tel  ou  tel  li- 
quide, ou  de  l'excitation   de  la    substance  même  du  cerveau, 
il  paraîtra  moins  singulier  d'attribuer  le    progrès    de    l'intel- 
ligence   à    la    multiplication     du     gaz    pliosphoriquc.     Mais 
quelles  seraient  donc  les  conséquences  d'un  pareil  enseignement? 
Les  voici.  Messieurs;  si  l'homme  physique  est  Thomme  tout 
entier;  ei  en  suivant  I  étroite  et  incontestable  dépendance  où  le 
mouvement,  la  sensibilité  et  rintelligence  se  trouvent  à  l'égard 
des  organes,  on  en  conicut  que  le  mouvement,  la  sensibilité  et 


rinlelligeoce  sont  les  effets  de  ces  organes  ;  si ,  dans  les  actes  les 
plus  sublimes  de  i'homme ,  on  ne  reconnaît  que  des  produits 
physiques  de  son  cerveau;  si  enfin  riiomme,  cette  créature  si 
ricbement  douée ,  ne  sent ,  ne  pense ,  n'aime ,  ne  se  dévoue  que 
par  suite  des  modifications  plus  ou  moins  fortes  de  la  pulpe 
cérébrale,    oh!  c'en  est  Tait   delà  société.    Car,  ;  comment, 
après    cela ,  révérer,  aimer    ce  qui  n'est  pas  de  Dieu ,  mais 
de   l'homme?   Sous  l'empire  des  constitutions  humaines,  vous 
le  savez,  il  n'y  a  plus  rieh  de  sacré;  tout  devient  arbitraire  et 
fiictice.  Point  de  pouvoir ,  car  l'homme  n'a   pas  le  droit  de 
commander  à  l'homme.  Point  de  devoirs,  car,  pourquoi  l'homme 
devrait-il  quelque  chose  à  l'homme?  Donc  le  désordre  absolu 
dans  la  mort.  Si  c'étaient  là  les  fruits  de  la  scienae  et  de  la  phi- 
losophie, il  fendrait  dire  malheur  à  la  science  et  à  la  philoso- 
phie! car  elles  n'auraient  pas  introduit  dans  le   monde  une 
seule  vérité  utile,  et  leurs  progrès  devraient  même  s'allier  avec 
une  profonde   corruption. 

Après  cela ,  on  supposera  sans  doute  qae  les  représentants  de 
semblables  doctrines  n'ont  dà  se  décider  à  se  mettre  ainsi  en  op- 
position avec  les  opinions  généralement  admises  qu'après  des  ob- 
servations multipliées,  et  basées  sur  des  bits  irréû'agables.  C'est 
effectivement  ce  qu'ils  prétendent,  cherchant  à  s'excuser  en 
quelque  sorte  d^e  leur  témérité ,  en  disant  que ,  la  vérité  ne  &it 
jamais  de  mal.  Nous  le  pensons  comme  eux ,  et  c'est ,  à  notre 
avis,  répéterons-nous  avec  Jean-Jacques,  une  grande  preuve 
que  ce  qu'ils  enseignent  n'est  pas  la  vérité.  Aussi,  comme  en 
matière  scientifique  on  ne  doit  céder  qu'à  ces  autorités,  qui  ont 
pour  elles  l'observation  et  le  raisonnement,  sources  pures  de  la 
certitude  et  de  la  vérité,  nous  ne  nous  découragerons  pas,  el 
nous  dirons  comme  Enée  à  ses  compagnons: 

0  passi  grairiora  dabit  Deus  his  quoque  finem. 

Cherchons  donc  actuellement  comment  des  physiologistes  d'un 
mérite,  du  reste,  incontestable,  se  sont  abusés  jusqa'à  croire 


—  «B  — 

que  tes  grande  aeies  vitaux  lels  que  le  mouvemenl,  lc6  sympat|)^, 
la  volooté,Ja  cooserv^iion  des iormes  au  milieu  da  renouvelle- 
ment  incessant  de  la  matière,  sont  réjgis  exclusivement  p^r  l'em- 
pire des  Ipis  de  la  physique  générale. 

§  lu.  " 

Il  y. a  des  philosoptiea ,  Messieurs  «  qui  opt  nié  le  nu)Mven;ei)t; 
il  y  en  a  d'autres  qui  se  sont  demandé  si  Dieu  ne  se  jouait  pps 
de  noire  crédulité  en  plaçant  autour  de  nous  d^s  spectres  qui 
nous  abusent  et  qui  n'ont  rien  de  réel.  U  n'est  donc  point  étou- 
iiaot  qOe  des  hommes  sérieux,  des  avants,  dies  pliysiologistes 
aient  cherché  à  trouver  dans  la  matière  le  mouvement  et  la  vie. 
Auraient-ils  réuasi  dansieurs  t^ntatjv^s?  Vpus  pen^z  bien  que 
non.  Déjà,  nous  $avjoins  qu'il  ne  faut  poiiU  leur  demander  une 
définîtijc^n  de  la  v;e^c'est  m  vain  que,  pour  la  défmÂr,jls s'ev^a* 
gent  dans  des  considérations  abstraites  ;  jamais  ils  ne  sont  con* 
tents  les  im&  des  autres,  El  d'aMleurs ,  où  trouv.eraient-ils  ;  le  pa- 
raetère  distinctif  des  êtres  vivants,  quaud  ils  ae  savent  où 
prendrie  le  cai?|ctère  distiocUf  de  la  nature  de  |'ho«uiue? 

Un  œuf  d'oiseau  qui  a  élé  fécondé  est-il  vivant?  Oui ,  dit 
Hunter,  car  ii  résiste  plus  longtemps  au  froid  et  à  la  putréfaction 
qu'un  (Buf  non  fécondé.  Ainsi ,  spiyHat  Dwight  «  des  insectes  sont 
sortis  d'œufs  qui  avaient  séjourné  pendant  80  ans  dans  un  (i^onc 
d'arbre  où  ils  n'avaient  pu  se  développer,  faute  d'air  et  de 
lumière. 

Non,  dit  Je  professeur  Bérard,  cet  capC  fécondé  n'e«t  pas  vivant: 
c'est  un  amas  de  matière  orgni(|ue  dont  l'arrangement  est  |^1 
que,  sous  certaines  influences,  le  mouvement  et  la  vie  s'y  déve- 
loppent. 

A  merveille  :  Aiais,  eu  vertu  de  queUe  loi,  c|^mander9n«*U<w^ 
a»  prjÇsC^eur  ;9érard  ,  ciette  matii^re  organique  a-t-ejle  pris  uu 


^  84  — 

arrangement  tel  que  la  vie  puisse  s'y  développer  ?  H.  Bérard 
possède- t-il  un  moyen  de  donner  un  tel  arrangement  à-  la  ma- 
tière  organique?  Alors  qu'il  le  dise,  et  qu'il  nous  apprenne 
pourquoi  un  œuf  non  fécondé  se  corrompt  dans  le  même  nid 
où  il  est  couvé,  à  côté  d'i|n  œuf  fécondé. 

Or,  à  ces  questions,  voici  la  réponse  de  M.  Bérard  :  «  Si  les 
phénomènes  offrent  un  caractère  spécial  dans  les  êtres  organisés, 
c'est  parce  que  leur  matière  composante  n'est  pas  combinée 
comme  dans  les  corps  brutes ,  le  minéral  n'a  pas  on  pareil  mé- 
lange d'humeurs  et  de  solides  ;  la  matière  n'y  est  pas  amenée  à 
l'état  de  principes  immédiats ,  d'humeurs,  de  tissus,  d'organes 
et  d'appareils  d'organes.  Les  propriétés  changent  avec  les  com- 
binaisons. ». 

Très^bien  :  mais  encore  une  fois,  quelle  puissance  a  créé  ce 
mélange  d'humeurs  et  de  solides  ?  Est-ce  la  chimie  qui  a  amené 
la  matière  à  l'état  de  principes  immédiats,  d'humeurs,  de 
tissus ,  d'organes  et  d'appareils  d'organes  ? 

Du  rfïste,  M.  Bérard  va  se  charger  lui*méme  d'une  réponse 
beaucoup  plus  éloquente  que  celle  que  je  pourrais  faire  ,  tant  il 
est  difficile  à  un  esprit  élevé  de  rester  toujours  dans  le  paradoxe  ! 
ff  £h  quoi  !  vous  nous  dites  que  Ja  nutrition  consiste  ,  quant  à 
son  mouvement  de  composition ,  dans  l'incorporation  pure  et 
simple  de  la  fibrine  et  de  l^àibumine  aux  parties  fibreuses  et 
albumineuses  du  corps  ?  Mais  vous  nous  laissez  ignorer  ,  vous 
ne  nous  direz  jamais  comment  le  sang  qui  charrie  cette  fibrine 
et  cette  albumine ,  peut  se  transformer  en  tissus  si  différents , 
quant  à  leur  aspect  et  à  leurs  propriétés.  Ici,  il  alimente  la  fibre 
musculaire  rougeâtre  ;  là ,  le  tendon  nacré  et  resplendissant  ; 
ailleurs,  la  substance  solide  des  os;  ailleurs,  la  pulpe  molle  du 
cerveau;  ailleurs,  la  matière  transparente  du  cristallin;  et 
ailleurs,  la  matière  noire  de  la  choroïde  et  de  l'iris.  Cette 
albumine  ,  qui  vient  du  végétal  toute  formée  ;  cette  albumine , 


—  25  — 

substance  peu  active  dans  les  plantes ,  on  ne  nous  dira  pas  com- 
ment elle  va  concourir  à  la  pensée  dans  le  cerveau  «  à  la  di- 
gestion ,  dans  le  suc  pancréatique^.  Celle  fibrine  qui ,  dans  le 
végétal  ,  était  à  l'état  de  repos  ;  devient ,  dans  les  muscles  de 
ranimai ,  Torgane  de  tous  les  mouvements  volontaires  et^e 
quelques  autres  encore,  il  y  a  donc  autre  chose  que  laction 
chimique ,  objet  de  vos  études  ?  »  Oui ,  sans  doute,  il  y  a  autre 
chose,  et  c'est  précisément  cette  autre  chose  que  vous,  H.  Bérard, 
vous  ne  voulez  pas  reconnatlre. 

Mais  avançons  :  je  donne,  nous  dites- vous,  deux  œufs  d'oiseaux  à 
un  mîcograpbe  :  ils  ne  diffèrent  pas  de  volume.  Il  les  examine  avec 
la  plus  scrupuleuse  attention,  sans  pouvoir  y  signaler  aucune  diffé- 
rence notable.  Je  les  donne  au  chimiste,  pourvoir  s'il  ne  me  révé- 
lera pas  quelque  différence ,  échappée  au  micographe  ;  mais  le 
chimiste  trouve  les  mômes  principes  dans  les  deux  oeufs.  Est-ce 
donc  qu'un  même  oiseau  va  éclore  de  chacun  de  ces  œu&  ?  Mais 
non.  Dé  l'un  il  sort  un  aigle,  et  de  l'autre  un  roitelel.  Eiiiquoi!  cette 
barrière  insurmontable  que  Dieu  a  mise  entre  les  diverses  espèces, 
pour  qu'elles  ne  puissent  pas  se  confondre ,  ne  suffit  pas  pour 
vous  convaincre  que  la  naissance  de  ces  deux  oiseaux  si  diffé- 
rents, ne  peut  être  le  résultat  de  la  matière  combinée  de  quel- 
que manière  que  vous  le  supposiez  ? 

Néanmoins  ;  il  insiste  ;  rien  ne  nous  empêche ,  dit-il ,  de 
comparer  un  agrégat  inorganique  à  un  être  organisé  ;  les  mo- 
lécuPes  intégrantes  de  l'un  aux  molécules  intégrantes  de  l'autre. 

Ici  je  ne  reconnais  plus  M.  Bérard  ;  car,  en  cherchant  à  faire 
porter  la  comparaison  sur  les  molécules  intégrantes  des  corps,  ne 
semble-t-tl  pas  vouloir  abuser  ceux  qui  se  contentent  de  mots?  Car, 
pourquoi  ne  pas  dire  tout  simplement  qu'il  ne  trouve  aucune 
différence  entre  un  cristal ,  entre  une  pierre  quelconque  et  un 
être  organisé;  Il  sait  fort  bien,  en  effet,  que  les  molécules  in- 
tégrantes d*un  être  orgcmisé   ne  sont  pas  cet   itre  organiié. 


—  26  — 

Ce  sont  des  matières  qui  oui  été  organisées ,  et  auxquelles-  il 
manque  précisément  ce  qui  fait  ie  point  principal  de  la  diffé- 
rence ,  c'est-à-dire  la  vie. 

Aussi,  et  j'en  demande  bien  pardon  au  célèbre  et  savant  pro- 
fesseur ,  ne  dépend-il  pas  de  moi  de  crOice  qu*i)ne  maâîère 
passive  et  inerte ,  quelque  arrangement  que  Ton  suppose  daos 
ses  molécules ,  puisse  produire ,  sans  certaines  in£kiences ,  des 
élres  qui  sentent  et  qui  pensent.  Que  Ton  fasse  intervenir  les 
courants  électriques  et  tous  les  fluides  pondérables  et  itnpondé- 
rabies  que  Toii  pourra  découvrir,  jamais  on  ne  m*éx|)liquera 
cette  providence  inlérieure  de  l'organiame  que  Broussais  lui- 
même  ne  pouvait  s'empécber  de  reconnaître. 

£li  quoi  I  voilà  que  de  .petits  points  rouges  se  dessinent  dans 
cette  masse  amorphe  ,  que  du  sang  s*y  forme ,  que  des  canaux 
s*y  creusent ,  que  les  pulsations  d*un  cœur  y  apparaissent  !  Tout 
à  l'heure ,  une  goutte  de  liquide,  à  présent  un  embryon,  bientôt 
un  homme  ;  el  c'est  la  matière  qui  jouira  de  la  propriété  de 
produire  d'aussi  merveilleux  résultats? 

Sans  doute,  M.  fiérard  a  bien  quelques  scrupules  ;  mais,  soit  ha- 
bitudes sensualistes,  soit  préjugés  philosopliiques,  il  ne  se  rend  pas. 

Si  nous  lui  demandons ,  |)ar  exemple ,  où  réside  l'uuilé  de  la 
force  vitale,  dans- le  cprps  dont  la  matière  change  sans  cesse, 
pour  ne  conserver  que  la  forme  ;  et  comment  il  se  fiiit  que  Têtre 
vivant  est  toujours  lui  avec  des  substances  différentes,  tandis  que 
le  minéral  ne  peut  continuer  d'exister  qu'en  conservant  la  n»a- 
tière  qui  le  compiose ,  qu'autrement  il  ne  serait  plus  luù  H. 
Bérard  se  centente.de  répondre  que  cette  unité  est  un  fait  de  la 
plus  haute  importance,  et  que  le  médecin  ne  doit  pas  plus  perdre 
de  vue  que  le  physiologiste. 

Enfin,  ne  pouvant  prouver  d'une  manière  satisfaisante, 
même  pour  lui,  que  la  matière  est  .réellement  douée  de  l'apti- 
tude il  s'organiser,  M.  Bérard  s'écrie:  Il  y  a  des  choses  bien 


—  «7  — 

dures  à  croire  dans  Thypothàse  que  la  vie  «st  un  principe.  Je 
ne*  sais  ;  mais  il  me  senorble  bien  plus  dur  de  faire  sortir  d'un 
arrangement  particulier  de  la  matière  cette  loi  xle  consensus  et 
de  synergie ,  qui  rend  solidaires  tous  nos  organes ,  en  les  faisant 
concourir  avec  une  si  parfaite  faarnfKinie  à  la^on&rvation  de 
l'individu. vivant.  Et  cette  puissance  qui  prescrit  au  sang  une 
marche  fixe  et  régulière,  avant  mâme  qu'il  existe  des  vaisseaux 
pour  le  contenir ,  n'est-ce  pas  une  chose  bien  dure  à  croire , 
que  de  Tattribuer  à  une  influence  électrique  ouobimkiue? 

Mais  savez-vous  pourquoi  cette  vérité  est  si  dure  à*  croire? 
C'est  que,  si  la  vie  n'est  pas  le  résultat  des  combinaisons  de  la 
matière ,  il  faudra  renoncer  à  l'hypothèse  de  la  génération  spon- 
tanée, ce  rêve  que  caresse  depuis  si  longtemps  l'imagination  des 
physiologistes.  Car ,  du  moment  où  la  génération  spontanée 
serait  admise  pour  les  iofusoires,  pour  les  vers  intestinaux ,  pour 
le^  polypes  ,  pourquoi  ne  pas  l'admettre  pour  les  animaux  su* 
périeurs  ?  Si ,  au  contraire ,  il  est  prouvé  qu'il  n'y  a  pas  de  géné- 
ration spontanée  ,  il  faudra  donc,  bon  gré  mal  gré,  dans  Ma 
redoutable  question  de  la  Genèse  des  êtres,  invoquer  une  puissance 
suprême ,  un  miracle.  Or,  les  savants  n'aiment  pas  les  mirades. 

Et  pourtant,  combien  de  fois  ne  faudrait-il  pas  y  avoir  recours, 
si  on  acceptait  toutes  leurs  hypothèses  sur  la  génération  spon- 
tanée, hypothèses  qui  ^  comme  nous  aHons  le  voir,  no  peuvent 
être  reçues  dans  la  philosophie  expérimentale. 

.    §  IV.     .      .. 

La  génération  spontanée  a  été  la  grande  erreur  de  l'antiquité; 
et  cette  erreur  ^  malgré  les  travaux  remarquables  d'Uarvey  ,  qui 
a  formulé  cette  belle  loi,  omtie  mtmm  êx  ùw ,  a  encore  au- 
jourd'hui ses  représentants  au  sein  même  de  la  Facuké  de  Méde- 
cine de  Paris. 

Cette  erreur ,  qui  s'explique  ftcilameoi  pour  ceux  qui  ne  sont 


—  28  — 

pas  naturalistes,  puisque,  pour  un  œil  superficiel,  tout  semble 
venir  de  la  terre,  depuis  les  infusoires  jusqu'aux  vers,  cette 
erreur,  dis»je,  parut  céder  un  moment  devant  une  suite  d'ex- 
périebceà  très-bien  faites,  et  qui  furent  instituées  à  la  fin  du 
XVII*  siècle,  par  Redi,  à  Florence. 

Comme  on  croyait  généralement  alors  que  \k  viande  corrom- 
pue et  le  fromage  engendraient  des  vers,  Redi  mit  de  la 
viande  fraîche  dans  des  vases  couverts  d'une  gaze  qui  donnait 
passage  à  l'air.  La  viande  se  corrompit  et  ne  produisit  pas  de 
vers.  Même  expérience  pour  le  fromage  ,  môme  résultat  négatif. 
Puis,  ces  expériences  prirent  un  caractère  de  démonstration  affir- 
mative et  de  certitude,  quand  on  vit  les  moucbes,  attirées  par  la 
putréfaction  des  viandes,  venir  déposer  leurs  œufs  sur  la  gaze. 

A  peu  près  vers  la  même  époque ,  Vailisnieri  trouvait,  jusque 
dans  les  vers  intestinaux ,  les  organes  de  là  génération  et  des 
œufs.  Ainsi ,  ces  animaux  avaient  donc  tous  les  moyens  de'  se 
reproduire. 

On  le  voit,  quand  on  cberche  la  vérité  comme  l'or  le  plus 
pur,  on  trouve  par  le  monde  beaucoup  de  faux  monnayëurs  : 
aussi  importe-t-il  d-essayer  et  de  peser  chaque  pièce  avant  de 
les  mettre  en  circulation.  Que  d'ouvrages,  en  effet,  que  l'on 
pourrait  comparer  à  ces  bijoux  de  pacotille,  renfermant  bien 
quelquefois  de  l'or,  il  est  vrai;  mais  qui  n'estjamais  sans  alliage! 

Ainsi,  il  n'y  a  pas  encore  dix  ans,  c'était  en  1848,  M.  Bé- 
rard  croyait  pouvoir  dire  :  «Oh!  pour  leé  entozoaires ,  la  géné- 
ration spontanée  ne  permet  plus  de  doute.  Non  -seulement  il 
y  a  impossibilité  d'expliquer  autrement  que  par  elle  l'existence 
du  plus  grand  nombre  d'entozoaires ,  mais  on  à  véritablement 
pris  la  nature  sur  le  fieiit.  »  C'était  la  famille  des  tœnia  et  des 
cestoïdes  qui  semblait  lui  donner  le  droit  de  s'exprimer  ainsi. 
Hais  l'espoir  ne  fut  pas  de  longue  durée,  car  dès  1853,  M.  Van- 
Benède recevait  un  grand  prix  de  l'Institut,  pour  avoir  démontré 


le  iDodo  de  génération  des  tœnîa  et  des  cestoîdes  que  Ton 
croyait  se  développer  spontanément ,.  mais  qui ,  s*étant  laissés 
surprendre  à  Tétat  d'œuf ,  rentrent  ainsi  dans  la  loi  générale  des 
êtres  'organisés.  ^ 

Voilà  donc  l'Institut  qui  sanctionne  de  eon  autorité  cette  fa- 
meuse loi  d^Harvey  :  Omne  vivum  ex  ovo. 

Mais ,  ces  myriades  d'animaux  infusoires  que  le  microscope 
nous  fait  découvrir  dans  divers  liquides,  ne  proviennent-ils  pas 
d'une  généraiioi>  spontanée? 

Messieurs,  soyons  de  bonne  foi  :  si  des  physiologistes  aussi  dis- 
tingués que  Burdach,  ont  pu  adnoettre  la  génération  spontanée  pour 
ces  poissons  apparaissant  tout*à-coup dans  dos  étangs  qui,  après 
avoir  été  longtemps  desséchés,  se  remplissent  d'eau  ,  il  faut 
bien  prendre  garde  de  se  laisser  aller  à  d^s  illusions  qui  peuvent 
sans  doute  servir  à  l'imaginatron  de  certains  savants,  mais  qui,  tôt 
ou  tard  ,  s'évanouissent  devant  une  observation  plus  saine  et  des 
expériences  mieux  établies.  Rappelons-nous ,  d'ailleurs ,  que  les 
idées  de  l'homme  sont  bornées,  contingentes,  obscurcies  par 
l'jerreur  et  les  passions ,  et  que  nous  devons  prendre  garde  de 
chercher  toujours  les  causes  dans  les  effets ,  la  raison  des  choses 
dans  les  ohoses  elles-mômes,  c'est-à-dire  dans  les  phénomènes 
ou  les  apparences. 

La  vue,  l'odorat,  Kouîe,  sont  pour  nous,  effectivement,  les  sources 
de  milip  illusions.  Comment ,  après  cela ,  bh*e  porter  nos  expé- 
riences sur  des  espèces  regardées  par  les  uns  comme  des  végé- 
taux ,  et  comme  des  animaux  par  les  autres.  Il  ne  s'agit  ici  que 
d'un  animal  avoué,  d'un  être  organisé.  Or,  tout  physiologiste 
de  bonne,  foi  sait  fort  bien  qu'il  n'y  a  rien  de  commun  entre 
la  puissance  de  l'attraction  ou  des  affinités  chimiques  et  cette 
force  régulatrice  qui  détermine  la  forme  générale  du  corps,  et, 
dans  chaque  individu ,  la  forme  de  ses  différentes  parties.  Si 
donc  ces  animalcules  infusoires  ont  une  structure  organique 


—  Im- 
propre, s'îls^sûiU  muais  d'une  bouche  el  d'une  cftvilé  diges^ 
tive,  s'ils  Oui  un  insiinci,  coaveuons  que  tous  ces  appateîb  à 
Taîde  desquels  on  les  caractérise  ,  ne  peuvent  être  le  produit  du 
hasard  ou  de  la  génération  spontanée  ?  Que  nos  savants  fassent 
donc  un  polype  avec  l'attraction  moléculaire?  Qu'ils  faaaent 
donc,  avec  leurs  courants  électriques,  un  être,  un  tout  petit 
être ,  doué  de  8en6i)>ililé,  de  mouvement  et  de  fécondité? 

Je  sais  bien  que  M.  Dutrocliet  a  cru  voir  se  former  une  fibre 
organique  en  fisiisant  passer  un  courant  électrique  à  travers  une 
émulsion  de  jaune  d'œufs^  mais  lui  seul  a.  vu. le  phénomène. 
Et  il  en  a  ^é  de  cette  expérience  comme  de  celle  annoncée 
pompeusement^  il  y  a  quelques  années,  à  l'Académie  des  scien'^ 
ces,  et  de  laquelle  il  résiiiltait  qu'en  faisant  passer  à  travers  de 
l'eau  distillée  un  courait  d'oxygène,  d'hydrogène,  de  carbone 
et  d'azote,  on  pouvait,  en  variant  les  proportions , créer  des  in* 
sectes  de  formes  déterminées»  Le  dessin  de  ces  animalcules  ainsi 
obtenus  accompagnait  même  le.  travail.  De^  suite  la  savante 
coippagnie  s'empressa  de  nommer  un^  commission  pour  vérifier 
le  fait;  mais  vous  pensez  bien,  Messieurs ,  que  le  iniracle  n'eut 
point  lieu.  Eh  non!  il  n'est  point  au  pouvoir  de  l'homme  de 
donner  à  la  matière  le  mouvement  et  la  fécondité,  car  .voilà  vé* 
ritabiement  la  vie. 

La  vie  est  un  mouvement  parce  qu'elle  est  qne  activité,  et  que 
toute  activité  s'exprime  par  un  mouvement  plus  ou  moins  parfait, 
jusqu'à  ce  qu'elle  arrive  à  Dieu,  principe  de  toutes  choses»  La 
force  vitale  ,  c'est  comme  le  reflet  de  la  divinité  créatrice,  c'est 
l'idée  infinie  qui,  partout,  crée ,  forme ,  anime ,  et  met  en  mou* 
veroent  ici  le  monde  ei^téifieur ,  là  les  fonctions  organiques,  plus 
loin  la  vie  morale. 

La  vie ,  c'est  l'aipour  dans  l'acception  la  phis  générale  du 
mot  ;  aussi ,  aimer  et  créer ,  sont-^ils  en  quelque  sorte  syno^ 
nymes.  C'est  l'amour  qui  a  donné  la  vie  à  la  matière  ;  il  existait 


—  31  — 

avanl-queles  iadividus  reçusi^nt  le  don  de  la  vie;  l'amour  est 
donc  antérieur  à  la  vie. 

A  moins  de  ressembler  à  certains  esprits  pour  lesquels  il  y  a 

plus  de  charme  à  contredire  une   vérité  qu'à  l'admettre ,  f^  ne 

vois  pas. que  ce  soit  là  une  chose  si  dure  à  croire.  Hais  savez- 

vous  ce  qu'il  y.  a  véritablement  de  bien  dur  à  croire ,  c'est  de 

considérer  la  vie,  à  l'exemple  de  M.  ISathalis  Guillot,  comme 

une  sécrétion,  comme  un  acte  d'endosmose ,  au  lieu  de  la  faire 

remonter,  par  génération ,  aux  premiers  êtres  créés.  Je  ne  sais , 

Messieurs,  mais  il  me  senible  que  se  refijtser  à  reconnaître  la  vie 

comme  un  principe ,  comme  une  loi  du  Créateur ,  c'est  en  quel* 

que.  sorte  avoir  l'air  de  vouloir  se  dispenser  d'aimer  celui  qui 

nous  l'a  donnée.  U  n'en  sera  pas  ainsi  de  nous,  je  l'espère,  et 

nous  ne  voudrons  pas  mériter  ce  reproche  quf.  M*"*  de.Tencin 

adressait  à  Fontenelie  •  en  lui  mettant  la  main  sur  le  cœur  : 

«  MoQ- pauvre  ami,<i'estdç  la  cervelle  que  vous  avez  là.  » 

Mais  en  voilà  assez  sur  ce.  point,  qui  me  paraît  parfaitenkent 
étuoidé ,  et  nous  allons  actuellement  aborder  l'étude  des  lois  pby« 
siologiquesde  l'homme. 

Dans  les  paragraphes  précédents,  je  me  suis  demandé. 
Messieurs,  en  examinant  le  mode  d'existence  des  corps  vivants, 
si  les*  phénomènes  physiques  portaient  lé  mêipe  caractère  que 
les  forces  vitales;  si,  en  un  mot,  les  principes  dynamiques  con- 
nus sous  les  noms  de  calorique  et  d'électrique,  étaient  la  même 
chose  que  le  principe  de  la  vie.  Or.,  il  a  été  facile  de  constater 
la  différence  profonde  qui  sépare  les  phénomènes  de  la  vie  de 
ceux  dont  les  sciences  physiques  sont  l'objet.  Evidemment  i 
l^s  forces  qui  produisent  les  uns  ne  sauraient  suffire  pour  l'expli- 
eatibn  des  autres,  et  s'il  est  certain  que  le  calorique  et  l'élec* 


-  3«  - 

Irique  sont  pour  les  germes  et  les  organes  des  stimulus  puissants, 
ces  grands  agents  de  la  nature  physique,  néanmoins,  ne  sont  que 
des  instruments  du  principe  vital  dont  les  germes  et  les  organes 
vivants  sont  les  seuls  conducteurs.  Mais  du  moment  où  noas 
admettons  que  la  vie  n'est  pas  un  résultat,  il  fiiut  nécessairement 
reconnaître  qu'elle  est  un  principe;  principe  inconnu  dans  sa 
nature,  il  est  vrai,  mait  dont  il  nous  est  facile  de  constater  les 
lois.  Or,  c'est  précisément  le  point  contesté  par  plusieurs  phy- 
siologistes. 

Si  j'ai  donc  insisté  un  peu  longuement  peut-être  sur  cette 
distinction,  c'est  qu'elle  me  paratt  fondamentale;  car  l'affirma- 
tion du  moral  et  .du  physique  n'est  elle-même  logiquement 
possible  qu'à  la  condition  de  maintenir  cette  distinction  dans 
toute  sa  force,  dans  toute  «sa  rigueur,  puisque  c'est  le  point  de 
départ  des  lois  physiologiques  de  l'homme.  Tout  ici ,  en  effet , 
est  solidaire,  tout  se  tient,  tout  s'enchaîne.  Si  la  vie  n'est 
qu'une  agglomération  de  molécules  matérielles  sous  l'empire  des 
lois  de  la  physique  générale ,  le  principe  de  la  dualité ,  c'est«-à- 
dire  la  coexistence  dans  l'homme  de  deux  ordres  de  phénomènes 
tout-à-fait  distincts  disparaît.  La  matière  seule  est  affirmée. 
Dieuja'est  qu'une  formule  qui  exprime  l'ensemble  des  formes 
cosmiques:  le  monde  est  incréé,  éternel;  il  subit  dans  ses 
mouvements  et  dans  ses  transformations  l'empire  des  propriétés 
inhérentes  à  ses  éléments^ C'est  le  mens  agitai  molem  de  Virgile, 
c'est  le  Dieu  captif  dans  son  œuvre.  L'âme  aussi  n'est  également 
qu'une  formule  exprimant  l'ensemble  des  faits  de  sensibilité  et 
de  mouvement  qui  caractérisent  la  vie  des  animaux  et  se  réduisant, 
comme  tous  les  autres,  à  des  phénomènes  physrco-cbimiques. 

Ne  reconnaissez'vous  pas  là ,  Messieurs ,  le  panthéisme , 
le  matérialisme  ou  te  rationalisme,  écoles  qui ,  dans  tous  les 
temps  et  à  toutes  les  époques,  ont  eu  leurs  représentants,  repré- 
sentants, il  est  vrai ,  qui  n'ont  pas  tous  été  des  Voltaire.  C'est  qu'il 
y  a  eu  toujours,  et  qu'il  y  aura  toujours  deux  camps  opposés,  deux 


—  33  — 

seienoes  ennemies,  la  acienee  de  Dieu  ou  les  lois  divines,  et  la 
science  rationoliste  ou  -  les  lois  de  l'homme.  Voilà  ce  qui  a  fait 
dire  à  un  écrivain  r  il  n*y  a  qu'uob  erreur  dans,  le  monde ,  la  sou- 
veraineté de  Thomme ,  et  qu'un  erime,  la  révolte  contre  Dieu.  Il 
eat  certain  que  tçus  les  désordres  sortent  de  là  comme  l'effet  de 
la  eeuse.  Dès  que  i'bomme  ne  veut  plus  reconnaître  les  lois  de 
son  Créateur,  il  est  obligé  d'en  créer  lui-même,  et  comme  cha- 
cun se  complail^dans  ses  idées  familières,  qu*nn  savant  aurait  honte 
dç  céder  à  une  autorilÀ  nouvelle,  turpe  puUtnt  parère  minori- 
bnSj  et  qwB  imberbei  dUtieere,  sene$  perdenda  fateri,  il  en  ré- 
sulte une  fpule  de  systèmes  plus  abaurdes  les  uns  que  les  autres, 
et  dont  là  biaarverie  suffirait  pour  justiller  ce  mot  de  d'Alembert 
à  une  dame  qui  lui  demandait  ce  que  c'était  qu'un  système  :  , 

«r  Madame,  répondit  le  philosophe,. un  système»  c'est  un  fagot 
d'idées  bien  liées,  bien  arrangées,  j» 

Les  savants,  en  général ,  oublient  trop  facilement  le  précepte 
évangélique,  iftie  l'homme  ne  vit  pae  seulement  de  pain,  maU 
de  tw^te  parole  ioriimi  de  la  bowihede  Dieu;  et.  s'insurgeant  con- 
tre ^Me  vérité,  ils  veulent  que  la  science  âoit  tout  dans  la  so- 
ciété; ils  veulent  qu'eHe  soit  religion ,  morale ,  bonheur;  ils 
veulent  eniio  que  les  enfiuits  d'Adam  vivent  du  fruit  qui  a  tué 
leur  pèce,  comme  si'  cet  aliment ,  i  vieillir,  était  devenu  plus 
sain  à  la  race  humaine. . 

Etrange  spectacle  que  nous  donne  l'orgueil  humain i .  Tantôt, 
oubliant  son  origine  céleste .  fbomme  cherche  dans  un  vii  limon, 
dans  l'écume  de  la  terre  les  titres  de  son  néant,  Tantôt,  aspirant 
à.  une  perfectibilité  indéfinie,  il  se  refuse  à  reconnaîtra  que 
son  corps  n'est  que  la  demeuré  d'une  iatelligence  venue  du 
ciel.  Selon  lui ,  un  instrument  matériel  produira  seul  des  effets 
qui  ne  le.  sont  pas  ;  ses  actes  les  plus  sublimes  ne  seront  que 
des  prodoits  physiques  de  son  derveau;  C'est  Broussais  serévoU 
tant  contre  les  philosophes. spiritualistes  qu'il  appelle  ironique- 

3 


—  34  — 

mèhi  des  kan^to-plaioiiicteiis.  Il  les  déckire  des  rêveurs  ou 
plutôt  des  malades,  qui  cherchent  à  créer  uAe  idolâtrie  eo 
relevant  le  Panthéon  de  l'ontologie  devant  •  lequel ,  dtt^ii  fièro- 
ment ,  il  ne  fléchit*a  jamais  le  genou» 

Tantôt  tombant  dans  de$  excès  d-'abstraciiog  ^  Phomme-  pro* 

fesse  un  idéalisme  qui  choque  è  la  fois^  {'«sprit  et  le  bon  sens. 

C*est  Kant  qui  élève  au  spiritualisme  un  de  ses  plus  sotidea 

monujtients,  ^etqui  est  sceptique  dan»  ses  conclusions  dernières. 

Deêinit  in  piseem  mnUer  f&rmùêa  wperne. 

C'est  Pichtc  son  élève  Yjui. parait  le  plus  fou  ^les  iliumiiiés.  C'est 
Schelting  qui  a  recours  à  Vmtuliion.  Il  prétend  saisir  imméfJiatement 
par  elle  l'absolu  qui  se  révèle  à  la  fois  d^^n^'homme  et  dans  k  nat«re; 
la  nature  et  rbumanité  n'étant,  seton  lui,  que  les  miroirs  viVantsde  la 
pensée  divine  passée  en  elle  avoc  sa  sobstadceetavecses-tois.  Voilà 
donc  actuellement  l'humanité  divinisée;  et  Scheliing  en  serait  de- 
venu sans  doute  le  souverain  Dieu,  si  déjà  ia  place  n'avait  été  prise. 

Assurément ,  llmmanité  s'est  toujours  refusée  à  l'honneur 
qu'on  prétend  lui  décerner  au  nom  delà  philosophie.  Il  semble 
que  sa  propre  «npotliéose  lui  cause  une  espèce  d'eflîroiv  L^humme 
n'est  ni  angcj  ni  bêle ,  comme  le  dit  Pascal,  et  le  malheur  est 
fue  cdui  qni  veal  faire  l*ange  fail  la  biie.  '  Il  suffit ,  pour  s'en 
convaidcre ,  de  voir  à  Tttuvre  ceux  que  ce  rôle  de  Dieu  séduit , 
et  comment  ils  se  comportent  une  fois  qu'ils  se  sont  affublés  de 
cette  divinité  si  lourde- à  porter. 

'  OA  dtfne  V  au  n>Hteu  4e  tant  de  systèmes -opposés ,  la  raison 
trouvera  •luette  la  vérité?  Elle  la  trouvefa,'dans  ces  archives, 
les  plus  anciennes  du  monde,  et  qui  rer^ferment  tous  les  genres 
de  poésie  et  d'éloquence  :  dans  ia  Genèse.  - 

§vi. 

C'est,  en  effet,  dans  ce  livre  sublime,  appelé  Bîbfe,  pv^ov,  t'eei^ 
à^dire  le  livre  par  excellenoe,  comme  si,  peDdam  un  temps,  il  n'en 


—  M  — 

ezîslail  pas  d'autres;  c'^st  dans  la. bible  quû  Dieu  a  leyé  pour 
rbomme  le  voile  mystérieux  qui  lui  caobesea  immortelles  destinées. 
Remarquons V Messieurs,  que  ce  qui.  se  passe  dans  l'enfiinoe  de 
rhomme  se  répète  avec  la  plus  irigoureusa  exactitude  dans  l'en- 
fiance  des  peuples.  Ainsi,  comme  toutes^les  idéos  principales,,  la 
notion  de  Dieu  «est  innée  en  nous,  à  notre  insu,  sous  Tempire 
de  la  voix  maleriiette.  Voilà  pourquoi,,  chez  tous  les  peuples,,  la 
langue  est  dite  maternelle,  et  ie  «ai,  paternel  ou  patrie. 

De  mâoaiè,.a|ix  époques  primitives,  nous  voyons  l'idée  de  Dieu 
en  possèsfMB  de  tous  les  esprits.  CbeE  jes^  peuples  sémitiques, 
chez  les  Hébreux,  Tidée  d'un  seul  Dieu  se  plaçait  au-dessus  de 
touAe  diseussiofi.  Jtèimi  nuinle  sola  u$mniqim  numen  inteOigunL 
(Teoite,  J»st.  lib,  V.) 

Moite  part  de  Tunitéide  Dieu  comme  d'un  ppint  incontesté  et 

■ 

incoolestable.  C'éuit  alors  une  vérité  acceptée  et  qui,  ne  de- 
mandait* point  de  démonstration  :  £Mt  enafTOnrylôrtiiai'lM^ 
diaent  les  livres  saints» 

Puis,  vint  le  règne  de  la/ pMosopbi^.  C'est  l'âge  du  libre 
examen  des  dogmes  et  de  la  parole  de  Dieu.  Si  TOrient  est  la 
patrie  natutolle  de  tout  dogme  imposé ,  la  Orëce  est  réservée  à 
voir  édore  les  principaux  germes  de  cette  philosophie  qui , 
en  fe  modifiant  de  mille  m^Mères,  est  parvenue  jusqu'à  nous. 

Uaisy  du  açanni  odtia  pbîfosophie  a  fait  son  entrée  dans  une 
natkm,  elle  l'a  en  queiqne  sorte  pervertie.  Ainsi ,  à  peûijela  phi- 
losophie'grecque  ficelle  irruption  dans  ^onie^  que  llenséignemeol 
des  rhéteurs  initia  k  jeunesse  aux  nouveautés  .les  phis  hardies. 
Épicare  trouva  au  Sénat,  an  Bàrnraa,  chez  les  orateurs  et  les 
poètes,  des  disciples  infatués,  ei  ses  doctrines  ébranlèrent  bientôt 
lafoidaas  là  religionjdans  les  institutions^  dans  les  ancêtres.  Or,  on 
lie  fiiii  point  la  part  au  aceptitlsme. .  Dès  qu'il  s'est  introduit  dans 
rentendement,  remarque  BogFer-^Colbrd,  il  l'envahit  tout  entier. 

Me  neufl^étfNmoos  donc  point  si  hi  soieece,  à  mcisare  qu'elle 


—  3»  — 

progresse,  et  ici  j'eiUends  la'vériUible'seieace.et  non  Ie9  rAveries 
de  certains  savants,  ne  nous  étonnons  point  si  elle  vient  prêter 
son  'appui  à  tout  ee  que  les  lois  -de  la  Providence  noot  ensei- 
gnent, et,  si  elle  nous  ramène  toujours  ^  Moïse,  cpii  semble  diMniiier 
au-dessus  des  générations  et  dos  siècles  comme  une  cokmoe 
imp/*rtssaMe  de  lomière  et  de  vérité.  Chose  remarquable!  si  la 
science,  s'éioignant  des  saines  traditions,  menace  d*égarer.leB 
hommes  en  s'égarent  elle-même,'  il  suffit  d'ouvrir  la  bible  pour 
revenir  à  la  vérité.  Jtemo«tons-nouS|  par  exemple  an  premier 
état  de  la  terre?  £l|  bien  !  la  nature  et  récriture  sont  d'acoond 

> 

s<ir  ce  point  que  tout  était  couvert  par  les  eaux. 

«  La  science,  d^aooord  avec  la  bîMe,  nous  a  appris, 
dit  Buffbn ,  et  ceci  est  renseignement  le  plus  grand  qu'elle  pût 
nous  donner ,  que  le  globe  est  roûvfage  d'une  main  divine ,; 
qu'il  a  eu  son  origioe,  sondéveloppemeiit,  ses  progrès  sœdes- 
sifs;  qu*uo  moment  est  arrivé  où  Ift  vie  a  pu  enfin  paraître, 
qu'elle  a  paru,  et  que,  depuis  qu'elle  a  paru,  elle-aité  souvent 
troublée  par  de  grands  et  terriMes  événements. 

»  La  vie ,  selon  Guvier ,  a  été  troublée  sur  la  terre  par  des 
événements  effroyaUcs.  Des  êtres  vivants  sans,  nombre  ont. été 
victimes  de  ces  catastrophes.  Les  uns ,  haliitaùts  de  la  terre  sè- 
che» se  sont  vus  engloutis  par  des  déluge»;  les  autres,  qui  peu* 
platent  ie  sein  des  eaux ,  ont  été  mis  à  sec  avec  1^  food  des  mers 
subitement  relevé;  leurs  races  mêmes  ont  fini  pour  jamais,-  et  ne 
laissent  diins  le  monde  que  quelques  débris  a  peine  reconnaissa- 
bies  pour  le  naturaliste.  » 

«  Le  dernier  déluge,  dit  M.  Floureus ,  est  le  grand  souvenit 
que  les  hommes  se  sont  transmis ,  et ,  quoiqu'il  paraisse  fort 
ancien  quand  on  le  compare  à  ce  que  nous  appelons  ancien 
dans  nos  chroniques  ordinaires,  il  Test  néanmoins  fort  peu.  C'est 
là  ce  que  Deluc  a  bien  vu  ;  il  a  bien  vu  ia  dite  du  récent  déluge, 
grand  bH  vainement  révoqué  en  doqte,  et  le  -rapport. étonnant 


—  37  - 

de  iautce  que  nous  présente  la  surbce  du  globe  avec  toul  ce 
que  nous  dit  le  récil  de  Moïse;  » 

S'appuyaut  sur  ce  qu*il  appelle  les  chr<màmiire$  ntiturels , 
Pcluc  démontre  que  nos  eçmiinenlê  ne  sont  point  anaiens ,  que 
'  leâr  origine  ne  remonte  pas  à  plus  de  cinq  à  six  mille  ans ,  ce 
que  Bullbn- avait  d^  àflbmé. 

CuvielP  confirme  Topinion  de  Del  ne  et  de  Buffon.  «  Je  pense, 
dit-il,  quQ  ^*U  y  a  quelque  chose  de  constaté  en  géologie,  cest 
que  h  sufbtce  de  notre  globe  a  été  victime  d*une  grande  et 
subite  révolution ,  dont  la  date  ne  peut  remonter  beaij^coup  au- 
delà  de  cinq  ou  six  mille  ^ns. 

a  En  examinant  bien  ce  qui  s'est  passé  sur  la  terre ,  depuis 
qu'elle  a  éternise  à  sec  pour  la  dernière  fois,  et  que  les  conti- 
nents ont  pris  leur  furme actuelle,  Ion  voit  clairement  que  cette 
dernière  révolution,  et ,  par  conséquent,  rétablissement  de  nos 
sociétés  actuelles,  ne  peuvent  pas  être  très-anciens.  C*eslundes 
résultats  à  la  fofs  les  mieux  prouvés  et  les  moins  attendus  de  la 
saine  géologie ,  résultat  d'autant  plus  précieux  ,  qu*il  lie  d'une 
chaîne  non  interrompue  l'histoire  naturelle  et  l'Iiisloire  civile.  » 
H.  Élic  de  Bcaumont  tire  les  mêmes  conclusions  de  Tétude 
des  deUas  et  des  éuneê. 

Nous  le  voyons ,  Messieurs  ^  les  phis  illustres  savants  ont  re- 
connu dans  les  monuments  de  la  naiure  la  confirmation  scien- 
tifique du  récit  de  la  Genèse,  et,  en  particulier  ,  les  preuves  du 
dernier  déloge  et  de  sa  date  récente.  «  Il  y  a  eu  un  déluge,  s'écrie 
M.  Fleurons ,  Moïse  l'a  dit,  et  b|  terre  entière  le  dit  et  le  raconte 
comme  Bloîse.  Ce  n*eflt  pas  la  Genèse  seule  qui  nous  a  gardé  le 
souvenir  de  ces  grandes  choses,  la  mémoire  en  est  partout,  j» 
Aussi ,  quand  Sdlla ,  l'un  des  naturalistes  les  plus  distingués 
du  XVII«  siècle ,  rencontrant  en  Caliibre  une  montagiK  de  co- 
quilles fossiles,  ititerrogea  les  habitants  des  lieux  sur  cette 
maÉse  énorme  de  corps  marins,  dont  il  ne  comprenait  pas 


—  38  — 

bien  rorigine ,  ces  bonnes  gens  hii  répondirent  tout  simpiément 
que  cela  venait  du  déluge.  «  On  lé  voit,  ajoute  M.  Fiourèns,  à 
propos  de  cette  anecdote,  ces  bonnes  gens-là  en  savaient  plus 
long  et  disaient  plus  vrai- que  les  philosophes.  « 

Est-il  besoin,  après  ces  éclatants  témoignages,  fie  parler 
des  honteux  et  inutiles  efforts  de  la  philosophie,  pour  démontrer 
la  fausseté  des  livres  saints  ?  Faut-il  rappeler  le  triomphe  éphé- 
mère du  fameux  auteur  de  VOrigint  d&  laui  les  eulu$,  qui 
soutenait,  aux  grands  applaudissements  de  son  siècle,  que  le 
monde  n'avait  pas -été  fait,  qu'il  avait  toujours  existé  et  qu'on 
ne  l'avait  point  vu  naître  ?    * 

• .  ■     ■      .  •  ■ 

§  vu.  • 

Nous  venons  de  jeter  un  coup  d'œil  rapide  sur  un  grand  spec* 

tacle,  et  nous  dirons  avec  M.  Flourens  :  . 

•   .    •  .         •■  - 

(f  Pour  qu'elle  pût  s'y  établir,  il  a'fâllu  que  ja  température 
en  fât  assez  refroidie,  que  la  sufface  eii  fût  consolidée,  que 
l'air  s'y  fût  dégagé  des  eaux ,  que  toutes  les  matière»  solides , 
liquides,  gazeuses  y  eussent  pris  chacune  leur  état  propre;  et* 
quand  toutes  ces  choses  ont  été  amenées  à  ce  point  voulu',  la 
même  main  qui  les  y  avait  conduites  a  créé  la  vie  et  l'a  ré- 
pandue  sur  la  t^rre.  o  '  * 

a  Pour  que  les  animaux  pussent  exister,  il  leur  fiilhit  une  cer- 
taine  température;  pouf  qu'ils  pussent  se' nourrir,  il  leur  fallait 
un  certain  ensemble  de  sdbstaoces  végétâtes  et  anîniales  ;  pour 
qu'ils  pussent  respirer ,  il  leur  fallait  un  certain  air;  il  fallait'  que 
dans  cet  air  se  trouvât  un  élément  respirable;  il  fiittait  que  cet 
élément  respirable  s'y  trouvAt  constamment ,  et  constamment 
dans  une  proportion  dbnnée.  « 

Puis ,  quand  toutes   ces  conditions   si  nécessAires  à   la  vie 


—  3«  - 

ftireoi  $i  adinirablecmut.  combinées  ^ .  Hiomme  sprtil,  enti»  libre 
et  intelligent. des  mains  dç  sou  créateur ,  aussi  supérieur  à  tous 
les  êtres  qui  l'environnent,  que  Dieu  lui-nième  est  supérieur  à 
rbomine* 

§  VIII. 

Tous  les  auteujrs  qui  ont.é(vrit  sur  l'bomme,  ont  reconnu  le 
caractère  dîstJQCtiC  qui  Télève  au-dessus  des  êtres  vivants,  tous 
ont  proclamé,  en  lui  le  chef-d  œuvre*  de  la  création. 

«  Il  est  donc  vrai,  ^t  le  professeur  Bérard,  (fue  Tbomme  est 
le  roi  de  la  terre  qu'il  habite.  IJ  ^t  nU ,  et  cependant  cosmopo- 
lite ,  parce  que  son.  industrie  lui  ^  fourni  les  vêtements^  et  le  feu. 
Qu'on  nous  montre  un  animal  sur  la  terre  qui  sacbe  se  servir  d^ 
feu  ?  Qn  n'a  pas  trouvé  jusqu'ici  un  seul  sauvage  q^i  çn  ignorât 
l'usage,  tandis  que  l'animal,,  même  le  plus  intelligent,  n'a 
jamais  eu  ndéediy  jeter  uo  morceaju  de  bois  pour  entretenir  là 
combustion.  L'bomme  n'a  i\i  dents  piiiss^mtes,  ni  ongles  acérés, 
et  cependant  fl  ^  subjugué  toutes  \es  espèces  anim.^les.  Il  est 
faible ,  mais  il  a  mis  à  6qatribu,tioo  les  muscles  des  brutes  et  a 
inventé  les. n^cbiives*. Seul,  il  a  la  notion  du  juste  et.de  l'in- 
juste ;  il  esW|3S^entielle;meqt  sociable  et  a  besoin  de  communier 
avec,  les  autres  hommes.  Cet  amour  de  son  semblable,  il  l'éténd 
au-delà tlu  cercle  de  sa  famille,  aurdelà  même  des  limites  de  sa 
patrie,  eu  il  icouve  encore  des  frères,  d 

Après  cet  Roquent  plaidoyer  jen  faveur  de  l'homme ,  et  qui 
démontre  si  bien  l'abinae  infranchissablis  qui  le  sépare  de  l'a- 
niinal,  on  ne  s'attendrait  pas,  sans  doute,  à  voir  If.  B^rard  s^ 
ranger  parmi  ceux  qui  ue  considèrent  l'homme  que  coii|me  le 
piusparfait  des  frînair:«5  mommî/érM. 

Voilà  pourtant  où  le  conduit  le .  raisonnement  philosophique. 
JËA  voyiu^t  à  côté  de  l'homme ,  ajoute-l-il,  des  êtres  qui  sentent 
ciMvme  lui,  C|ui  se  .souviennent^  q)ii  j"8^>,^^  >  qui  aiment,  qui 


—  â« — 

haïssent ,  qui  désirent ,  qui  veulent,  on  ne  sait  plus  où  prendre 
le  caractère  dîstinctif  de  la  natore  de  Thomine. 

Oui,  sans  doute,  si,  oubliant. que  Thomme  a  ses  lois,  vohs 
préférez,  au  lieu  d'étudier  ces  lois,  vous  déterminer  au  hasard  et 
usurper  r  en  quelque  sorte,  la  place  de  Dieu ,  afin  de  conduire  tes 
hommes,  quitte  à  les  égarer  en  vous  égarant  vous-même. 

Certes,  de  tous  les  égarements  de.  l'esprit' humain  ,  un  des 
plus  étonnants,  c'est  de  vouloir  sans  cesse  fausser  le  bt>n  sen^ 
tout  en  protestant  qu'on  le  respecte, et  de  cherchera  porter  les 
ténèbres  et  la  mort  dans  la  société ,  e«  soutenant  <|u'on  veut 
Téclairer.  C'est  une  maladie  dont Jes  savants  né  guériront  pas,  t4 
faut  en  prendre  son  partF.  Hais  continuons  et  voyons  commentle  phi- 
losophisme cherche  à  nous  embarrasser  par  ses  arguments  subtrls- 

Ainsi  quand  on  objecte  au  professeur  Bérard ,  que  l'animal 
ne  sort  jamais  du  physique  ;  qu'il  a  des  sensatioas  ',  mais  qu'H 
n'a  pas  d'idées  ,'  qu'il  ne  peut  s'élever  jusqu'à  Ifl  réflexion  ,  c'est- 
à-dire  à  l'étude  de  l'esprit  par  Tesprit ,  à  la*  connaissance  de  la 
pensée  par  la  pensée  ;  que  le  monde  métaphysique  est. propre  à 
l'homme ,  à  l'homme  seul ,  qui  comprend  son  intelligence  et  se 
juge  lui-même ,  il  nous  répondra  que  ^  nous  voyons  ce  qui  -se 
passe  dans  notre  intelligence ,  nous  ne  voyons  nullement  ce  qui 
se  passe  dans  l'intelligence'des  brutes,  et  que  nous  ne  sommes 
pas  juges  compétents  de  leurs  opérations  mentales. 

A  la  bonne  heure,  libre  à  chacun  d'adopter  la  théorie  qui  flatte 
le  plus  son  amour  propre ,  trahit  sua  quemque  vohiptas  ;  libre 
à  chacun  de  choisir  dans  Tordre  des  êtres  la  place  qui  lui  con- 
vient le  mieux  ;  mais  ce  que  je  n'aecorde  pas ,  c'est  que  l'pn 
veuille  &ire  accepter  ces  paradoxes  comme  la  loi  des  choses. 

Oui,  sans  doute ,  l'homme  est  KBre  de  méconnattre  sa  dignité 
et  l'excellence  de  sa  nature ,  et  c'est  cette  liberté  même  qui  Je 
rend  si  supérieur  à  tous  les  être»  qui  l'entourent.  Comme  être 
physique ,  l'homme,  ainsi -que  tous  les  autres  corps  de  l'univers, 


—  4J  ~ 

est  gouverné  par  des  lois  invariables  ;  comme  être  intelligent  et 
libre,  il  viole  •sans  cesse  les  lois  que  Dieu  a  établies ,  et  change 
à  chac|ueânstantcaUe&  qu'il  établit  lui-*mémc.  Coname  être  phy- 
siologique, Thorome  est  un  «ninnal  tramaioi  il  a  tou^  les  instincts 
de  Tanimalfté,  et,  s'il  se  laisse  dofntner  par  ses  înstiiîcts,  il  devient 
un  Sardanapale,  un  Henri  VIII.  Mais  il  se  trouva  aussi  associé  à 
une  puissance  psychologique,  qui  lui  donne  tout  un  ordre  de  rap- 
ports nouveaux ,  et  si  la  vie  intellectuelle  l'emporte  ,  ce  sera  un 
Newton,  un  Leibnitz ,  un  Napoléon.  L'instinct,  en  effet,  agit 
sanS'Connattre,  iandis  que  TinteUigence  iionnatt  pour  agir.  Or, 
dès  que  resprtt  se  voit,  il' se  juge  ;  dès  qu'il  pçut  agir  sur  soi  ,• 
il  est  libre  ;  dès  qu'il  est  libre,  il  esl  mprai.  «  L'âme  morale  suit 
le  oorps',  dit  M.  Flourens  ;  au  milieu  de  ee  corps  qui  l'en- 
veloppe partout  de  matière-,  l'esprit  humain  est  libre,  et  si 
libre;  qu'il  peut ,  quand  ri  le  veut,  immoler  le  corps  mtee.  0 

N'est-ce  pas  ce  qne.nous  'montre  à  chaque  instant  Je  cbristia- 
nisme ,  qui  esl  venu  retremper  l'âme  amoUie  par  le  feu  des 
passions  ?  Et  ne  noua  représentons-nous  pas  aussitôt ,  Messieurs, 
le  puissant  Augustin ,  la  brûlante  Thérèse,  le  charitable  Vinceiit- 
de-Paule^  le  pieux  Féuéion  ?  • 

Ou  dirait  que  o'est  celte  élévation  de  riiitellig ence  que  les 
Grecs  ont  voulu  désigner  dans  le  nom  qu'ils  ont  donné  à  l'homme. 
«^  av6p«iico(rf  comme  qui  dirait  o  Qtva6pu>v  o  iciutccl^,  qui  regarde, 
qui  considère,  qui  médite  attentivement.  o«  qu'il  voit  ;  ou  bien, 
en  le  faisant  dériver  de  wu?  «epeiv,  suniÊm  aspiare,  de  là 
probablement  ces  beaux  vers  d'Ovide  : 

'  Pronaque  dum  spectant  animaiia  codera  terras , 
Os  homini  sublime  dédit,  cœhmique  tueri 
Jussit,  et  erectos  ad  siderq  toUere  vuUus. 

Mais  peut^tre  91'est-il  pas  sans  intérêt  de  voir  la  science  ve- 
nir confirmer  aujourd'hui  ee  caractère  distinctif  de  l'homme,  si 
bien  exprimé  dans  ces  vers. 


4S 


§IX. 

Oui ,  saos-adbule,  il  y  a-  une  différence  essoQtiellef  profonde  » 
radicale ,  entre  le  dyoamiatte  humain  et  le  dynamisme  bestial  « 
et  cette  diffirence  est  établie  par  une  loi  fixe  ^i^^varâMe ,  et 
qui  ne  soi^e  plus  d'exception.  Qr,  cette  loi  «  la  voici  formulée 
par  M.  Flourens  : 

«  L'homme  est  uniqtie  dam  son  espèce.  » 

Hais  comment  se  prouve  cette  exclusivité  de  Tespèce  humaine  ? 
Elle  se  prouve  par  le  caractère  positif»  de  Tespèce  déjà  donnée 
par  Buffon  :  La  fécôndUé  coniMue. 

«.  Tous  les  êtres  V  dit  Buffon-,  dont  l'union  produit- des  êtres 
semblables  .à  eux,  lesquels  peuvent  en  produire  dlautfes,  sont 
de  la  même  espèce,  à  commencer  par  Ttiomme ,  qui  est  ré|re  le 
plus  noU^  de  la  création.  0 

L'espèùé  mi  tat  unifiée  »  n>n  déplaise  au  professeur  de 
physiologie-^  la  Faculté  de  Médecine,  puisque  les  hommes  de 
toutes  les  races,  de  tous  les  climats,  de  toutes  les  coulei^rs  , 
peuvent  se  mêler  et  produire  ensemble ,  et  qu'en  même,  temps 
Ton  ne  peut  pas  dire  qu'aucim  animal  appartient  à  Thomme  ,  ni 
de  prèSi  ni  dé  loin  ,  par  une  parenté  naturelle. 

Cette  doctrine ,  il  faut  enconvenir ,  est  un  peu  plus  élevée  et 
un  peu  plus  vraie  que  celle  qui  ne  voit  dans  l'hooime  qu'un 
singe  perfectionnée 

Mais  établissons  cette  vérité. 

.    .  §^- 

La  fkùnditi  continue ,  votïd  le  earaetère  poHtif  de  t espèce. 

La  ressembbnce ,  en  effet ,  comme  l'avait  déjà  remarqué 
Buffira,  n'est  qu'une  idée  accessoire.  Ainsi  i'âne  ressemble  au 
cheval ,  plus  que  le  burbet  au  lévrier ,  et  cependant  le  .barbet 


—  48  — 

et  lé  lévrier  ne'  font  qu'une  même  espèce',  ils  produisent  en- 
semble des  indttidus  qui  en  produisent  d'autres  «  tandis  que  le 
cheval  et  Tânet  qui  ne  produisent  ensemble  que  des  individus 
viciés  ét^  inféconds ,  sont  certainement  d'espèce  diflTérenie. 

La  fécondité  continue,  comme  caractère  peeilif  de  {^espèce, 
vient  donc  confirmer*  ces'  paroles  de  Buifon^  «  L'efmpreinte  de 
chaqne  être ,  est  un  type  dont  les  traits  principaux  sont  gravés 
en  caractères  ineflB^^bles  et  permanents  à  jamais.  » 

Le  simple  bon  sens ,  du  reste.,  aurait  suffi  à  nous  prouver  œ 
(ait  important,  si  nos  savants  n'avaient  pas  été  trop  avancés  en 
idéologie,  pour  le  consulter  encore* 

Nous  voyons  le  globe  couvert  d'étr^s  vivants.  Comment  les 
distinguer,  les  grouper,  si  Oieb  ne  les  avait  pas  créés  suivant 

m 

des  types  invariîEibles,  qu'il  n-appartient  pas  à  rhounne  de  mêler 
et  de  confondre*?  Car  si  Tespèce  n*étatt  pas  fixe  ^  comment 
pourrions^ous  trouver  le.  càraetère  d'utté'^bose  qui  changerait  ? 
Grftceis  soient*  donc  rendues  à  M.  Fkmèns  qui,  par  ses  belles 
recherches,  a  proiivé  qoe  Kespèce  ne  Changeai^  pas,  et  qui  a 
établi  saTixitë' d'une  manière  si  positive,  quee'esi  aujourd'hui, 
de  toute  fliistoh«  naturelle,  le  ffiit  le  plus .  ifmportant  et  le  plus 
complètement  démontré. 

Vous  comprchoez  bieti,*Hes8sieursv<lu'ollo  n'a  pas  été  accep- 
tée par  tous  les  naturaliAea ,  cette  loi  de  fixité  f  el  par  conséquent 
d*immatabilité  di's  espèces,  car  6i  les^  espèces  sont  fixes,  oUes 
sont  immuables;  et  que  deviendraient  alors  ces  ckssifications 
qui  ont  pour  but  de  ravaler  1  homme ,  en  le  mettant  «au  rang  des 
bêtes  ,  et  qui  conduisent  soit  directement ,  soit  indirectement , 
au  matérialisme  ?     . 

Ainsi  MSI.  d'^rbigny,  ILGeofiroy Saint^Hilaîre,  eto.^ souiieiiiient 
que  les  espèces  changent ,  qu'une  espèce  peut  setnansfetoier  en 


—  44  ~ 

une  attire.  On  croirait ,  srâs  doute ,  qu'une  dseertio)!  aussi  grave 
est  appuyée  8ur  des  faits  incontestables  et  des  observations  mul- 
tipliées. Des  bits  %  1k  n'en  ont  points  S'ils  en  -avaient  jamais 
eu  un  seul ,  dit  M.  Floureos ,  ils  n'auraient  pas  manque  de  le 
publier  sur  Tes  toits. 

lis  affirment  bien ,  il  est  vrai ,  que  les  espèces  changent  ;  mais 
affirmer  n'est  pas  prouver»  et  quelle  que  soit  l'autorité  de  ces 
naturalistes,  en  matière  scientifique  «nous  .ne  sommes  pouriani 
pas  forcés  de  les  croire  sur  parole. 

Ecoutons  pourtant  M.  d*Orbîgny  :  «  Les  naturalistes'bibUqties*, 
écrit-il,  soutiennent  l'immutabilité  et  l'éternilé  des  espèces  (ici  il  se 
trompe,  c'est  la  perpétuité  et  non  pas  l'éternité).  Ce  qui  frappe, 
continue-t*il ,  dans  cette  écoleT  qui  ne  craint  rien  tant  que  le 
doute,  et  qui,  dans  l'ignorance  du  principe  des  êtres,  ce  qu'elle 
a  de  commun  avec  les  autres  zoologistes ,  affirme  pourtant  d^uiie 
mani^  si  audaeieusement  positiire ,  c'est  qu'elle  raisonne  Smis 
l'empire  d'idées  précoD^es.  » 

«r  Un  petit  nombre  de  naturalistes ,  ctimtotoiit  l'awu,  et  l'on 
trouve  parmi  eux  les  hommes  du  plus  haut  mérite  et  de  la  plus 
noble  indépendance,  nient  l'espèce  absolue,  et  ne  voient  que 
des  individus  soumis  à  toutes  les  modificatioBs  superficielles  ou 
profondes,  que  produisent  les  agents  extérieurs.  • .  Le  polype , 
le  poulpe  ou  l'homme,  sont  renfermés  dans  les  mêmes  limites 
arganiques;  ils  appartiennent  seulement  à  diffftrènts  degrél»  de 
l'évolution  animale.  • .  La  vie  d'^ne  moléèole  organique,  animale 
ou  végétale ,  est  identique.   i> 

Voici  maintenant  M.  H.  Geoffroy  SaintrJlilaire  :  «  Le  système  de  , 
la  fixité  des  espèees ,  en  d'autres  termes ,  cette  hypotlièse  toute 
gratuite,  que  les  espèces  aiiiourd'bui  existantes  ont  été  créées 
initialement,  et  se  sont  transmises  immuables  deçRiisteur  origine, 
est  encore  la  base  presque  universellement  admise  en  xoologrê. . . 
L'hypothèse  de  la  fixité  des  espèces  est  à  son  tour  devenue  l'ori- 


—  46  — 

gioe  de  lous  les  û^\fi  de  la  doçlrine  des  causes  fiBalet  qui,  pour 
la  plupart  àes  zoologistes  ,  ont  si  longtemps  tenu  lieu  de  toute 
philosophie.  » 

J.e  le  demande  aclueUement  à  tout  homme  de  bonne  foi ,  ces 
déekiniatioos  répondent-elles  à  cette  question  si  simple  :  Quel- 
qu'un a«t*il  jaauùs  vu  une  Qspfece  changer  ?  Peut-on  donner 
la  preuve  qu'une  espèce  se  soit  jan»is  transformée  en  une  autre  ? 
Et  notons  bien  que  je  cite  ici  les  hommes  les  plus  sérieux , 
les  plus  éminents  dans  la  science  zoologique.  Ils  n'ont  pas 
manqué  de  muUipUer  les  expériences ,  pour  donner  un  démenti 
à  Bttffoft ,  qui  avait  déjà  affirmé  que  les  espèces  sont  séparées 
par  un  intervalle  que  hi  nature  ne  peut  franchir;  nuiis  quoique 
ces  tentatives  aïeul  été  déjà  taites  depuis  longtemps ,  dans  ces 
mêmes  lieux  où  enseigne  .M.  PlourenSf  teatatives  qui  avaient  pour 
but  de.  prouver  le  oroisfineiit  des  espèces,  afin  de  proclamer  je  ne 
8«|is  qud  progrès  eootinu  et  quelles  transformations  successives 
du  polype  à  l'homme,  elles  n'ont  encore  rien  produit. 

Aussi  ne  pouvant  invoquer  aucun  feit  vrai  en  leur  faveur , 
les  partisans  de  U  mutabilité,  pour  masquer  la  bizarrerie  de 
leurs  systèmes ,  se  sont  servis  de  termes  abstraits ,  et  pour  ceux 
qui  ne  vont  pas  au-delà  des  mots ,  leur  théorie  n'en  paraît  pas 
aussi  absurde.  Ainsi  des  auteurs  récents  ont  voulu  faire  jouer  un 
grand  rôle  à  readosmose  et  à  Texosmose ,  —  d'autres  ont  mis 
en  avant  la  théorie  des  arrêts  de  développement ,  théorie  qui 
veut  qa'un  aiiiipal  supérieur  passe  par  tous  les  degrés  ii^i^urs» 
L'homme  est  d'abord  un  ver,  puis  un  poisson;  jl  ne  devient 
animal  supérieur ,  animal  «de  son  rang  «  qu'après  une  série  de 
mutations  et  d'évolutions. 

Des  observations  auperficiefles  pourraient  même  leur  donner 
une  apparence,  de.  raison;  ai  nous.  ne.  savions  que  la  vie  Scetale,a, 
conoioe.ls  vie  adoke^  une  orgaofeaiinn  qui  lui  est  propre.  11 
y  a ,  en  effets  des  organes  foUtm  t  il  j  a  des  .ocgsass  d'à-? 


—  46  — 

dultes ,  ceax-ci  sont  en  quelque  sotrte  des  qrgânes  de  rechange. 

H  se  passe  souvent  encore  dans  le  mftme  animal  des  modifica* 
tions  telles  quoh  apu  le  ranger,  à  des  époques  diverses  de  son 
existence ,  dansées  es|)èoes  différenles.  Avant  Cuvier,  xm  dialiD- 
guait  à  tort  le  jeune  opangroutang  de  rorang-eutang  adulte. 
Suivant  Buifon ,  le  piibèque ,  le  petit,  cynocéphale  et  le  magot 
formaieal  trois  espèces,  tandis  que  ces  trois  espèces  n'en 
forment  qu'une. 

Qui  ne  connail  le^  métamorphoses  des  insectes  ?  Celles  de  la 
grenouille  qvi^  jeune ,  a  une  queue,  n  a  pasde^Mttes^  rd^pîre 
par  des  branchies  ;  et  qui ,  adulte,  ji  des  pattes,  i\'a  pas  de  queue 
^t  respire  par  les  poumons  ?  •  - 

Or,  la  nature  qui  opère  de  pareils  changements  dans  les  indi* 
vidas ,  n'en  op^e  cependant  pas  dans  les  espèces. 

Comment,  dit  M.  FloarensY  3i  ks  esfèoes  ont  one  tendance 
quelconque  à  se  tfanefoi<m6r,  à  passer  de  Time  ài'antve,  le  temps 
qui,  en  toute chose^  amène  toujours  tout  ce  qui  peut  être,  n'a-t*il 
pas  fini  par  révéler^  par  trahir  cette  tendance,  par  l'aocnser? 

» 

Certes,  ce  n'est  ni  le  temps,  pi  les  expérîenees  qui  ont  iMnqué 
aux  partisans  de  la  doctrine  de  la  motabitité. 

Que  signifient  donc  .des  phrases  telles- que  ceite'^i^;  «  ,Une 
expérieece  bien  ourieuse-^  à  filtre ,  ce  serait  d'amener  à  la 
surfioe.de  la  terre,  dans  Tespace  de  quelques  années,  e'est-» 
à-^iret  à  l'air,  à  lahimièn»  et  à  une  moindre  pression*  atmos* 
pb^riqae  s  le  poisson ,  si  longtemps  une  énigme  pour  les  phjmo* 
légistes,  le  prêtée  anguiforme,  têtard  véritable,  qui,  lui,  natt^ 
meurt  et  se  reproduit  à  cet  état ,  afto  de  voir  si  son  espèce  se 
conserverait,  ou  si  elle  se  modifierait.  » 

Sans  doute ,  on  serait  tent4  de  croire  à  une  plaisanterie,  si  on 
ne  savait  avec  queUe-  fiicilité  les  erreurs  s'accréditent  et  se  per^* 
péloent,  même  ehee  les  hommes  graves.  Néanmoins,  il  est  iwile 
de  se  convamore  qu'ils  n'ont  pas  touis  éié  sérieux. 


—  47  — 

§  XII. 

•  •  •  ■  . 

Non,  Messieurs,    les   avocats   de  la  transformation    et    de 

I 

la  mutabilité  des  espèces  n/ont  pas  tous  pris  leur  cause  au 
sérieux ,  ^car  eu  lisant  Maillet,  qui,  Tun  des  premiers,  s'occupa  de 
Vbomme  poisson,  dont  Voltaire  s'est  tant  moqué,  on  yoiti|u'il 
faisait  i>on  marché  de  ses  rêveries ,  et  qu'il  n'était  pas  le  dernier 
à  eu  rire. 

Robinet  qui  vint  ensuite  et  qui,x^omme  beaucoup  de  phiioso*» 
pbes,  a. personnifié  la  nature,  s'attache  è  prouver  toutes  les  mer- 
veilles dont  elle  est  capable.  Ainsi,  selon  lui,  elle  a  commencé  par 
créer  des  vers,  puis  des  insectea,  des  scarabées.  Plus  tard,  elle  a  osé 
davantage,  elle  a  bit  le  crustacé  ;  puis  elle  a  placé  en  dedans  les 
pyttes  du  crustacé,  et  en  a  dit  des  vertèbre  ;  dcrlà,  le  siarpent,  puia 
aprèB,  le  léeard.  Les  pattes  de  devant  du  lézard  se  sont  tranfor* 
mées  en  ailes,  et  ont  produit  Toi^au.  De  progrès  en  progrès,  la  na* 
ture  a  formé  les  quadrupèdes,  les  quadrumanes,  et  enfin  l'homme. 

QuQ  dire  de  la  bizarrerie  de  cea  idées  que  leurs  auteurs  eux- 
mêmes  semiblaient  juger  par  l'ironie?  Ainsi,  quand  on  demandait 
à  Lamettrie  pourquoi  l'on  ne  voyait  plus  le  singe  devenir 
bomme^  ni  la  terre  créer  de  nouveaux  f  nimaux  :  G'esi,  répondait-» 
il,  que  ia  terre  a  passé  Fàge  de  la  jeunesse  ;  elle  a  perdu  sa 
faculté  procréatrice  ;  elle  u'a  cessé  de  produire  que  parce  que 
c'est  une  vieille  poule  qui  ne  pond  plus. 

A  nerveille.!.  déjà  Plutarque  convenait  que^  de  aon  temps,  Ja 
terre  moins  énergique  ne  produisait  que  des  rats.  L^'idée  de 
Plutarque  avait  sa  source  dans  uae  apparence.  Il  y  a  effective-» 
ment  des  années  où  les  rats  abondent  en  quantité  prodigieuse', 
on  les  voit  sortir  de  dessous  terre,  pour  ainsi  dire ,  et  le  peuple 
élonaé  leur  de«ne  la  tenre  pour  mère,  comme  le  remarque  H. 
Flourens. 

A  plus  forte  raison^  cette  idée  avait-elle  été  adoptée  par  les 


—  48  — 

poètes  :  Aima  parem  homitmm,  disaient-ils  en  parlant  de.  la 

t 

terre.  Nous  connaissons  tous  la  fable  de  Deucalion  et  Pyrrba. 

On  comprend  que  des  bommea  qui  n'étaient  pas  naturalistes 
aient  donné  dans  c^s  erreurs  populaires.  Nous  ne  nous  étoaue- 
rons .  même  pas  qu'Aristote  >  cet  homme  çt  supérieur ,  et  qui 
avait  si   bien  expliqué   les  métamorphoses   des  infectes  ;  qui 
savait  que  le  papillon  est  d'abord  chry^lide,  ch^iile  et  ver , 
ait  cru  que  c'était  des  feuilles  vertes,  et  particulièrement  des 
feuilles  de  chou ,  que  naissait^  le  ver.  Voyant  un  nombre  pro- 
digieux de  chenilles  naître  et  se  développer  sur  la  feuille  du 
chou,  il  n'avait  pas  porté  son  attention  plus  loin,  et  il  n'était  pas 
arrivé  à  la  ponte  de  l'œuf  par  le  papillon.  Il  crut  de  même  que 
les  poux  venaient  de  la  chair,  les  puces  des  .ordures,  les  mouches 
delà  corruption  des  viandes.  C'est  toujours,  comme  on  le  voie, 
cette  hypothè^  de  la  génération  spontaoée ,  dont  l'.erreur  «a  été 
démontrée,  grâce  à  une  suite  d'expériences  très-bien  fiiites  et 
que  nous  avons  déjà  mentionnées. 

•  Mais  qu'un  homme  comme  de  Lamarck  soit  toml>édans  Tab- 
surde  à  ce  sujet ,  voilà  ce  qui  a  droit  de  nous  surprendre. 

11  tire  tous  les  animaux  de  la  monade  ;  de  la  monade  ^  il 
passe  au  polype.  Au  moy<pn  des  habiUides,^  le  polype  se  dopae 
toutes  les  formes  qu'il  veut«  •  •  •  11  y  a  des  oiseaux  à  jambes 
courtes  .et  des^  oiseaux  à  jambes  longues.  Le  martinet  les  a  très- 
courtes,  savez-vous  pourquoi?  Çest  qu'il  s'est  plus  appliqué  à 
voler  qu'à  marcher.  Au  contraire ,  les  oiseaux  de  rivage ,  les 
.  échftssiers  les  eut  très^longues,  parce  qu'ils  ont  plus  marché 
que  volé.  La  girafe  n'ayant  pas  voulu  paitre  par  teire ,  mais  se 
n<Mirrir  de  feuilles  d'arbres,  son  cou  s'est  démesurément 
allongé. 

Et  voilà  pourtant ,  Messieurs,  un  échantillon  des  preuves  ap* 
portées  par  les  naturalistes  les  plus  éminents,  .à  l'appui  de  la 
mutabilité  des  espèces.  Et  ce  sont  ces  hommes  ^i ,  n'aimant 


^  40  — 

pas  les  miracles  ^  se  rient  de  notre  crédulité  ?  Serait-ce  parce 
qu'au  lieu  de  les  multiplier,  comme  ils  le  font  pour  leurs  systèmes* 
nouH  n'y  avons  recours  qu'une  fois?  Et ,  après  cela ,  qu'ils  nous 
traitent,  tant  qu'ils  voudront,  d'esprits  superficiels  et  légefs, 
parce  que  nous  n'acceptons  pas  comme  des  vérités  de  sem- 
blables utopies,  nous  nous  en  consolerons;  mais,  du  moins, 
qu'il  nous  soit  permis  de  leur  répondre  ainsi  qu'une  dame  à  un  cer- 
tain  savant  qui  accusait  sans  cesse  les  femmes  de  légèreté  :  Con- 
venez ,  Monsieur ,  loi  dit-elle ,  que  s'il  y  a  dès  femmes  légère^ , 
il  y  a  des  hommes  bien  lourds. 

Mais  revenons  à  la  fîxité  des  espèces,  et  nous  allons  voîl'que 
les  preuves  surabondent  en  faveur  de  cette  vérité. 

§XIII. 

'  De  la  lecture  d'Aristote,  il  ressort  ce  Ciit  important  que  non- 
seulement  aucune  espèce  n'a  changé  individuellement,  mais  que 
tout  iè  règne  animal  est  resté  le  méoie ,  puisque  nous  pouvons 
constater  l'exactitude  des  descriptions  qu'il  a  laissées,  depuis 
les  orties  de  mer  jusqu'aux  animaux  supérieurs^  Le  squelette 
de  fhomnne  d'aujourd'hui  est  effectivement  le  même,  absolu- 
ment le  même  que  le  squelette  de  l'homme  de  l'antique  Egypte. 
L'ibis  du  temps  des  Pharaons  est  le  même  que  celui  de  nos 
jours;  et  Cuvier  a  pu  écrire  cette  phrasé,  si  remarquable  au 
point  de  vue  qui'  nous  occupé  :  a  L'histoire  de  l'éléphant'  est 
plus  exacte  dans  Aristote  que  dans  Buffoh.  » 

Or ,  comme  le  dit  M.  Flourens ,  une  expérience  qui  date  de 
3,000  ans  n'est  plus  à  faire,  elle  est  faite.  Donc  les  espèces  ne 
changent  pas. 

D'ailleurs ,  si  les  espèces  pouvaient  changer ,    ce   serait  ou 
par  des  causes  lentes  ou  par  des  causes  violentes  ou  brusques , . 
ou  enfin  par  le  croisement  ;  or ,  M.  Flourens  démontre  qu'au- 
cune de  ces  causes  n'a  jamais  changé  une  espèce. 


Ofi^  &UliÀt  Ifo^jêcfian  attiviinte  à  Gwier  : 

a  Nos  eapèces  ne  soat-^eUea  pas  des  produila  modif  éft  dks 
eipèc68  perdue  ?   . 

'»  Ikist  répODdait  Cuvier^sUes  espèces  ont  changé  par  degrés» 
ou  devBaii  ifOHvev  dea^  traces  de  ces  modificaUiios  grsdiielleSk 
Entr^  le  Patoojlherium  et  les  espèces  d'asijourd'luûf  on  éduitêit 
découvrir  quelques  fonmes  interoiédieires  «  el  jusqu'à  ptésent 
cela  n'est  point  arrivé.  Poun)UOÎ  les  enIratUes  de  la  tevre  n'oot^ 
eUes  point  coQs^rvé  les  Boonaoïents  d'une  généalogie  ai  curiavsaî 
si  ce  n'est  parce  que  Jes  espèces  d'amlrefoia  étateoA  aussi  coiiSf 
tantes  que  les  natifs?  » 

<y  Je  partage  las  esp^es  perdues ,  dit  M.  Flùurens ,  en  deox 
classes  :  ou  elles  sont  très-nettenient  distinctes  des  nôtres ,  et 
alors  elles  n'ont  pas  dégénéré,  elles  ne  sont  pas  devenues  les 
nôtres;  bt^eUas  en  sont  si  voisines  qu'on  ue  peut  les  en  distin- 
guer,.  qu'eUes  a'ea  aoot  pas  diaiitotes,  qa'eUes  sont  les  mêmes. 
Ces  espèces  «  restées  les  mailles  y  om  biao  moins  dégèoétié  eo- 
core*  » 

CL  Les  chevaux  fossiles^  ne  diffèrent  en  rien  des  chevaux  acUieis. 
Ce  sont  les  mômes  chevaux.  Le  tgrpe  du  cheval  n'a  donc  point  été 
altéré  par  les  révotaiioiiSida  globe,  b 

Oui ,  les  espèces  disparaissenl ,  oela  est  vcair  Déjà  ou 
en  a  viu  uDe  fimie  disparattre  delà  surfisèe  du  globe,  soit  perses 
révolutions,  soit  par  la  volonté  de  l'hemme;  nuûs,  ce  qui  n'est 
pas  moins  certain,  c'est  que  .tant  qu'elles  subsistent,  elles  sobsis* 
tent  les  noémes*  Donc  les  esfièces  aoat  immuables^ 

Ceipendsipt ,  si  quelques  «caiises:  pouvaient  &tre  varier  les  eiq^r- 
ces,  les  modifler,  les  changer,  ce  serait  ceptainemeni  lecnsôs^ 
mmiéu espiees. TelsemUeraiti en  effet, le nsodé leplusâmplé^  le 
plus  nati^el  de  leurs.variaiiaos.  IAms,  si  Dieu  a«peiimis*à  rhommé 
de  détraire  les  eapèces^  il  ne.  lui  a^paa  donné  la  puissaoes  d'eu 
créer  de  nouvelles*  ssnsi  doute^pouc  fia^tre;iiiiffeia.à>saa  CTf* 


—  51  — 

gueii  etlVmpècber  de  croire  à  sa  toute-^paissance ,  lorsqu'il  y 
est  déjik  si  disposé. 

Ainsi,  quand  deux  espèces  Toisines  s'unissent  ensemble,  leurs 
produits  sont  frappés  de  stérilité,  cr  II  y  a  une  loi  invariable ,  dit 
M.  Fiourcns,  qui  s'oppose  à  ce  qu'on  puisse  faire  varier  indéfini- 
ment  les  types  de  la  création.  Unissez  deux  individus  d*espèce 
dtstincfe ,  vous  obtiendrez  bien  un  produit  nouveau  tenant  des 
deux  ;  Voilà  donc  un  commencement  d'espèce  nouvelle,  mais 
cette  espèce  artificielle  n'est  pas  durable.  » 

ît  Le  cheval  et  Tâne;  l'âne,  le  zèbre  et  l'hémione,  le  loup  et 
lé  chien ,  le  chien  et  le  chacal ,  le  bouc  et  le  bélier ,  le  daim 
et  l'axis,  etc.,  alunissent  et  produisent  ensemble;  mais,  les  indi- 
vidus nés  de  ces  unions  croisées,  ces  individus  mélangés,  n'ont 
qu'une  ficondUi  bùmée.  » 

cr  Donc  un  caractère  profond,  lequel  constitue  l'unité,  l'iden- 
tité ,  la  réalité  de  l'espèce ,  c'est  la  fécondité  continue ,  ce  carac- 
tère ne  varie  point ,.  il  est  immuable,  a 

Mous  adopterons.  Messieurs,  cette  loi  formulée  par  H.  Flou- 
rena  :  «r  La  fécondité  continue  e$t  le  caractère  de  l'espèce,  a 

Déjà,  Buflbn  avait  fait,  sur  la  reproduction  du  chien  et  du 
loup ,  une  série  d'expériences,  famais  il  n'avait  pu  passer  la 
troisième  génération. 

Sur  le  chacal  et  le  chien,  M.  Flourens  a^u  aller  jusqu'à  la 
quatrième  génération  *,  mais*  H  n'a  pu  la  dépasser. 

Et  cependatit,'  remarquons  qu'entre  le  chien  et  le  charal  la 
ressemblance  est  très-grande  ^^  plus  grande  encore  qu'entre  le 
chien  et  le  loup;  mais  l'idée  de  ressemblance  n^est ,  comme  nous 
l'avons  dit,  qu'une  idée  accessoire,  tandis  que  lldée  de  re- 
production est  la  loi  fondamentale. 

L'âne  et  lé  cheval,  par  exemple,  se  ressemblent  tellenient,  qu'il 
n'ya  pas  de  différence  entre  leurs  squelettes^  €uvie^  ri'àf  jamais  pu 
trouver  un  caractère  ostéologique  qui  distinguât  Pâhé  du  cheval. 


—  52  — 

Pourtant,  l'àne  et  Je  .cheval  sont  deux  espèces  distinctes.  Nous 
en  sommes  certains,  grâce  à  cette  loi  fondamentale  de, repro- 
duction ,  qui  établit  ujoe  distinction  là  où  n*en  marque  pas  la 
conformation  extérieure  des  êtres.  .   n. 

Et  la  preuve  ,  c*est  que  par  l'unipn  de  Tâue  et.  du  cheval,  on 
obtient  bien  un  produit ,  un  métis ,  mais  non  une  suite  de  métis. 
Il  est  très-rare  de  voir  des  mules  qui  produisent  avec  Tàne  ou  le 
cheval. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable ,  c'est  que  si  Ton  unit  les^ 
métis  à  des  individus  de.  Tune  des  deux  espèces  dont  ils  pro- 
viennent, leurs  produits  se  rapprochent  de  celte  espèce,  jusqu'à 
ce  qu'ils  y  retournent  complètement,  suivant  une  loi  constante 
qui  tend  sans  cesse  à  rétablir  l'un,  des  types  primitifs. 

Si  l'on  continue  à  accoupler,  de  génération  en  génération , 
les  produits  de  l'union  du  chacal  et  du  chien  avec  des  individus 
de  l'espèce  chien,  voici ,  selon  M.  Flourens,  quels  résultats  on 
obtient  : 

«  Le  métis- de  seconde  génération  n'aboie  pas  encore,  mais 
il  a  déjà  les  oreilles  pendantes  par  le  bout  ;  il  est  moins  sau- 
vage. 

»  Le  métis  de  troisième  génération  jiboie  ;  il  a  les  oreilles 
pendantes,  la  queue  relevée;  il  n'est  plus  sauvage. 

»  Le  métis  de  quatrième  génération  est  tout-à-^ait  chien. 

»  Quatre  génération^  ont  donc  suffi  pour  ramener  Tun  des 
deux  types  primitif  Je  type  chien;  et  quatre  générations  suf- 
fisent de  même  pour  ramener  l'autre  type ,  le  type  chacal,  a 

cr  Ainsi  donc,  ou  les  métis  nés  de  l'union  de  deux  espèces 
distinctes  s'unissent  entre  eux,  et  ils  sont  bientôt  stériles,  ou 
ils  s'unissent  à  l'une  des  deux  tiges  primitives,  et  ils  reviennent 
bientôt  à  cette  tige  ;  ils  ne  donnent ,  dans  aucun  cas ,  ce  qu'on 
pourrait  appeler  une  espèce  nouvelle ,  c'est-à-dire  une  espèce 
intermédiaire  durable.  » 


53 


§  XIV. 

Vous  avez  peut-être  remarqué,  Messieurs,  que  nous  avons  parlé 
de  fécondité  continue  et  de  fécondité  bornée, 

11  y  a ,  en  effet ,  un  certain  nombre  d'animaux  qui ,  quoique 
d'espèces  différentes ,  peuvent  néanmoins  produire  ensemble, 
mais  avec  une  fécondité  bornée.  C'est  dans  celte  fécondité  bornée 
que  M.  Flourens  a  trouvé  le  genre. 

Ainsi,  seront  du  même  genre,  d'après  ce  physiologistes, 
tous  les  animaux  d^espèces  différentes  qui  auront  une  fécon- 
dité bornée ,  l'âne  et  le  cheval ,  par  exemple ,  le  chien  et  le 
loup,  etc. 

Ce  caractère  distinctif  est  important,  puisque  le  renard,  qui 
paraît  aussi  voisin  du  chien  que  le  chacal,  du  moins  pour  tout 
Textérieur  de  l'être,  n'est  cependant  pas  du  même  genre,  et, 
en  effet,  le  chien  et  le  renard ,  accouplés  ensemble,  n'ont 
pas  même  la  fécondité  bornée. 

Le  genre  sera  .donc  la  limite  de  la  parenté.  M.  Flourens 
exclut  de  la  nomenclature  zoologique  le  terme  famille j  qui  fait 
naître  dans  l'esprit  l'idée  d'une  fausse  analogie. 

Par  famille,  on  entend  généralement  une  parenté  de  sang. 
En  histoire  naturelle,  la  véritable  famille,  c'est  l'espèce,  parce 
que  tous  les  individus ,  toutes  les  races  d'une  espèce  donnée 
viennent  du  même  sang. 

L'idée  de  suite  se  rapporte  à  l'espèce.  Tous  les  animaux  de  la 
même  espèce  sont  des  descendants ,  des  suites  les  uns  des  au- 
tres. Elle  n'est  pas  applicable  au  genre  ;  il  n'y  a  pas  là  de  suite, 
puisque  la  fécondité  est  bornée. 

En  résumé,  un  caractère  certain  pour  distinguer  l'espèce, 
c'est  la  fécondité  continue. 

Un  caractère  certain  pour  distinguer  le  genre,  cV<^  {a  fécon- 
dite  bornée. 


—  w  - 

L'immutabilité  fondamentule  de  l'espèce  une  fois  '  hors  de 
cause,  il  y  a,  dans  chaque  espèce;  deux  tendances  irès-mani'- 
festes  :  1<*  une  tendance  à  varier  dans  certaines  limites  ;  2^  une 
tendance  à  conserver  les  modifications  acquises.  C'est  ce  qui 
explique  les  races.  Les  races^  dit  M.  Flourens,  dans  son  langage 
pittoresque ,  sont  les  variations  des  touches  accessoires  de 
l'espèce. 

On  pourrait  peut-être  ajouter  une  troisième  tendance  à  va- 
rier ;  c'est  celle  qui  produit  cette  infinie  variété  ^ue  l'on  ob^ 
serve-  entre  individus  d'une  même  espèce,  dont  on  ne  trouverait 
pas  deux  absolument  semblables  ;  mais  ces  différences  sont  en- 
core plus  superficielles  que  celles  qui  distinguent  les  races. 

Ces  dernières  ont  une  très-grande  importance  pratique.  En 
effet,  on  peut  les  modifier,  les  accroître  par  exemple,  les 
rendre  excessives ,  de  même  qu'on  peut  Jes  corriger  et  les  res- 
treindre. 

cr  Mais  ces  deux  forces  réunies,  Fa  tendance  primitive  à 
variaiion,  ei  h  transmiêsion  successive  des  variations  acquises, 
jusqu'où  vont-elles?  Vont-elles  jusqu'à  faire  sortir  une  race  de 
son  espèce ,  jusqu'à  faire  que  cette  race  ne  soit  plus  féconde  avec 
les  antres  races  de  son  espèce  ?  —  Jamais. 

B  Toutes  nos  races,  dit  encore  M.  Flourens,  et  le  nombre  en 
est  presque  infini^  de  chiens,  de  chevaux,  de  brebis,  de  chèvres,  etc., 
sont,  dans  chaque  espèce,  fécondes  entre  elles,  et  continûment, 
indéfiniment  fécondes. 

j»  L'espèce  n'est  point  une  race;  ce  n'est  point  celle*ci  plutôt 
que  celle-là  ;  ce  n'en  est  point  une  préférablement  aux  autres,  et 
c'est  là  ce  qu'il  faut  bien  remarquer  ;  l'espèce  est  un  ensemble 
donné  de  races.  «  ^    *  .    ' 

«r  Toutes  lesraees  dechiens  composent  l'espèce  du  chieni  toates 


lès  rtiM  Ai  ehevtn,  c6He en  cbettl ,  tMites  lei moes  et  (Aè^res^ 
celle  de  la  chèvre.  » 

Si  doftc ,  tostes  les  raees  ont  égeleifteoi  poUr  «soucia  «i  pour 
limile  Tespèee ,  si  toutes  viennent  de  l'espèce  par  la  géoératioa 
et  y  restent  attachées  par  la  génération ,  par  la  commoiMnité 
de  sang ,  de  germe  «  de*  reproduction.,  le  problème  des  races  kti- 
màines  est  rendu  bien  Atcile,  puisqu'elles  travaillent  ainsi  toutes 
ensMuioiIe  à  conserver  et  à  multiplier  l'espèioe ,  ainsi  que  Dieu  l'a 
ordonné  qtiand  H  a  dit  :  Ooîmss  H  mutlipUez. 

Les  changements,  dit  Buflbn,  sont  deveras  si  grands  et  si 
sensibles  dans  f espèce  bumaine,  qu'il  y  aorait  lied  de  croire  que 
le  nègre ,  le  Lapon  et-  le  blanc  ;,  formeoft  des  espèces  diiérenles  ; 
si  Ton  n'était  assuré  que  le  bkme,  le  Lapon  et  k  nègre,  si  dissem- 
bhbles  entre  eux ,  peuvent  cepèndaM*  s'unir  ensemble  et  po- 
doire  jen  comman  la  grande  et  «nique  famille  du  genre 
humain. 

Remarquons  ici,  avec  M.  Flourens,  que,  dans  le  bmgsfie  vul- 
gaire', on  dit  indilérenHMnt  espèce  immcine  ou  genre  humain. 
Il  serait  puéril ,  dit  ce  savant  physiologiste  i  dé  relever  cette 
locution;  mais  eUe  doit: être  banmedu  langage  scientMqtte;  nous 
savoiHs  povrquoi  :  c'est  que  rbomme  ne  fait  pas  genre,  et  H  est 
seul  qni  ne.fasle  pas  .genre. 

Toutes  les  autres  espèces  animaies ,  en  effst,  en  ont  de  voisrites 
el  de  oemanguines*  L'hcnnrmie  seul  n'a  nulle  espèce  voisine  :  il  A'eft 
a  pas  de  eoAsa»guine.  Sur  ce  dernier  pcrint ,  on  foogimit  d'ex- 
primer aeoieaient  un  doute ,.  comme  le  dit  M.  I^lourèns. 

MaisnMHWulenient  Piionniie  est  um'^tie  dons  son  êtpéoêjH  y 
a,  4«  plus,  uiniêàÂaiM  t'esfèce  AtnMoMe. 

§  xvr. 


L'uiiilé  dMS  Vêêpice  AwiMNié  sera  pimivée ,  s'il  est  certain 


^  5«  — 

■ 

que  toutes  les  diversités  pbysic|aes  sont  des  diversités  de  races  et 
non  des  diversités  d'espèces. 

Ceux  qui  nient  Tunité  de  l'espèce  humaine ,  s'appuient  princi- 
palement sur  les  différences  que  présentent  le  crâne  et  la  couleur 
de  la  peau. 

Or ,  M.  Flonrens  a  démontré  qu'il  y  avait  chez  tous  les  hommes 
unité  de  squelette,  d'organes,  de  tissus  :  il  a  réduit  à  un  simple 
accident  les  difTériences  dans  U  forme  du  crâne  et  dans  la  cou- 
leur de  la  peau  qui ,  à  la  première  vue ,  établissent  des  distinc- 
tions si  tranchées  entre  les  races. 

Déjà  Blumenbacb,  qui  avait  étudié  avec  beaucoup  de  soin  les 
crèves  humains,  avait,  dans  un  ouvrage  qui  fait  autorité,  distin- 
gué ciaq  races  humaines  :  les  races  caucasique,  éthîopiqoe ,  mon- 
goHque,  américaine  et  malaise.  Aujourd'hui,  on  n'en  distingue 
plus  que  trois,  la  race  malaise  ne  paraissant  être  qu'un  mélange 
des  races  mongolique  et  caucasique ,  et  la  race  américaine  se 
rattachant  visiblement  à  la  race  mongolique. 

Voici,  du  reste,  les  caractères  auxquels  Blumenbach  reconnaît 
les  trois  races  principales  :  i®  race  caucasique  :  crâne  en  forme 
d*ovale,  front  et  nez  saillants,  iace  petite,  relativement  au  crâne;  2* 
race  éthiopique  :  l'ovale  du  crâne  a  disparu  ;  il  est  aplati  sur  les 
côtés,  la  mâchoire  supérieure  .est  saillante,  le  front  recule,  le 
nez  est  écrasé-^  3®  race  mongolique:  nez  écrasé,  face  éhirgle, 
yeux  très  ^  obliques,  mâchoire  supérieure  moins  saillante  que 
dans  la  raoe  éthiopique.  Sans  doute,  en  sa  plaçant  aux  deux 
extrêmes,  les  différences,  dans  les  tètes  humaines,  sont 
trèft-saisisaables;  mais  entré  ces  deux  points,  Blumenbach  a  eu 
l'art  de  disposer  des  intenaédiaires  graduellement  nuancés, 
de  sorte  qu'au  point  du  milieu  il  n'y  a  plus  de  différences 
tranchées. 

Quoi  qu'il  en  soit,,  prenons  les  deux  extrêmes:  les  différences 
sont«-elles  de  nature  à  infirmer  l'unité  de  l'espèce  humaine?  Nal- 


—  37  — 

lemenl,  la  race  est  diffi&rente,  noD  l'espèce.  Voyez  ces  chiens 
si  différeDts  de  (orme  et  même  de  squelette ,  ces  crânes  lisses  à 
côtédeoescrftnesarmésde  crêtes?  Est-ce  que  TEnropéen  et  le  nègre 
sont  aussi  dissemblables  que  le  sont  entre  eux  le  carlin  et  le 
boule-dogue?  Et  quand  ceux-ci  sont  de  la  même  espèce,  pour- 
quoi l'Européen  et  le  nègre,  bien  moins  dissemblables  entre  eux, 
ne  seraient-ils  pas  de  la  même  espèce? 

Passons  actuellement  à  la  différence  dans  la  couleur  de  la  peau. 

M.  Flourens  s'est  livré  à  des  études  .anatomiques  très-conscien- 

cieusessut  la  peau  humaine,  et  elles,  l'ont  conntincu  que -la  peau 

des  homme»  caucasiques  est  absolument  la  même  que  celle  des 

hommes  de  race  éthiopique. 

La  peau  humaine  se  compose  de  trois  lames  ou  membranes 
distinctes  :  1^  Tépiderme  externe  ;  2^  I  epiderme  interne  ;  3^  le 
derme.  Entre  l'épiderme  et  le  derme  existe  une  matière  colo- 
rante, appelée  pigmenium.  C'est  cette  matière  qui  n'est  ni  une 
membrane ,  ni  un. oi^ane  ,  mais  une  simple  sécrétion,  que  l'on 
trouve  plus  abondante  chez  le  nègre  que  chez  le  blanc.  La 
peau  du  nègre  commence  par  être  sans^  pigmentum ,  et  d'un 
autre  côté  celle  du  blanc  peut  l'acquérir.  H.  Guyon ,  chirurgien 
en  chef  de  l'armée  d'Afrique,  a  envoyé  à  M.  Flourens  la  peau 
d'un  de  nos  soldats,  mort  en  Algérie;  eh  bien,  il  s'est  trouvé 
dans  eette  peau,  basanée  par  le  climat,  un  pîgmei^tnm  très- 
marqué.    ; 

La  coloration  noire  de  la  peau  est  donc  un  caractère  super- 
ficiel accidentel,  que  toutes  les  races  peuvent  acquérir.  Et  main- 
tenant. Messieurs,  nous  comprendrons  cette  belle  phrase  de 
Buffon:  «r  L'homme,  blanc  en  Europe ,  noir  en  Afrique,  rouge 
en  Amérique ,  n'est  que  le  même  homme ,  teint  de  la  couleur  du 
climat.  » 

ïi  serait  singulier ,.  en  effet ,  que  Dieu ,  en  créant  l'homme ,  se 
fût  amusé  à  créer  plusieurs  couples  de  la*  même  espèce ,  des 


~  M  — 

Umigs  ,  lies  nom  et  des  rouges  ;  mais  c^  4{u*il  y  a  de  plua  am* 
gulier  encore ,  c'est  le  sérieux  avec  lequel  l'afirment  œrtains 
savants ,  cooime  a'JUs  avaient  été  du ,  Conseil  de  Dieu  quand  ti 
créa  runtver6« 

§  XVII. 

Je  ne  sais,  Messieurs,  si  ces.  études  sur  les  lois  phystologiqaes 
de  Uhooinie)  ont  pu  vous  iatéreaser.  Quant  à  mott  je  rnvmemi, 
j'^éprouve  un  bonheur  bien  réel  à  me  rendre  ainsi  compte  de  mes 
croyances.  Quelques  philosophes  ont  voulu  ravir  à  lliomme  ses 
titres  de  noblesse  «  et  voilà  que  la  science,  appuyée  sur  rautorité 
divine,  les  lui  rend. 

Nous  sommes  donc  tous  frères ,  puisque  nous  venons  tous 
d*uu  même  père.  Ce  n*est  ni  ie  crâne,  ni  la  peau  qui  constiittieDi 
rhûOHne.  Cequi  fait  véritablement  l'hoiifinie  ,  c'est  son  Âme  ,  or , 
cette  &me  est  la  même  dans  tous  les  êtres  de  Te^pèee  Jiumaine. 

Notre  fonda  d'idées  est  le  même ,  et  cette  identité  proclame 
l'égalité  entre  toutes  lias  races  humaines  ;  car  quelle  que  soit  sa 
couleur ,  l'homme  de  tertiâes  les  contrées ,  le  hotteetot  comme 
l'Européen  ,  et  x'est  aussi  là  un  intervalle  immense,  infranchis- 
sable, qaMe.sépare  du  reste  des  animaux ,  Tboamiè  est  teeufli  à 
l'iotérieur  par  la  pensée,  et  au  dejiors  par  la  parole*  C'est  par  cette 
xie  iotelleetoeUe  qu'il  appartient  aux  arts ,  'aux -sciences ,  à  tout  ce 
qui  l'éloigné,  en  un  mot,  des  attributs  physiologiques  sous  les^els 
nous  noua  représentons  ranimai.  Ne  savons-nous  pas  déjà  que, 
fiaçés  dans  des  circonstances  plus  heureuses,  les  nègres  peu- 
vent s'élever  au  niveau  intellectuel  des  peuples  civilisés  ? 

Grâces  soient  donc  rendues  à  Dieu  qui  nous  a  fiiit  tous  frèi^s, 
qui  BOUS  a  donné  à  tous  là  sensibilité,  Tiotelligeoce  et  b  vo^ 
lonté  :  ja  sensibilité,  pour  aimer  le  bien  infini ,  l'inlelligence , 
pour  connaître  Dieu  même;  la  liberté,  pour  commander  à  nos 
organes  les  plus  sublimes  aciiona. 


--  51  ~ 

§  xvm. 

Et  après  Uni  et  de  si  excellents  dons ,  Dieu  a  encoM  aoeordi 
à  rbomme  le  plus  doujc  présent  que  puisse  recevoir  ici-baaune 
activité  inteUectuelle ,  la -parole  qui  bous  meta  une  distante 
infinie  de  ranimai ,  éi'  nous  donne  sur  lui  une  supériorité  qui 
noua  a  été«  refusée  sous,  quelqiies  $iutres  rapport^.  Conaparez  à 
leur  naissance  rbomme  et  l'animal  ?  -  Tandis  qu'au  bout  d'une 
heure- le  jeune  chevreau  se  tient  déjà  siir  ses  jambes,  et  qu'avant 
la  fin  de  la  journée  on  le  voit  souvent  bondir  ;  tandis  que  ie 
perdreau  court  en  sortant  de  sa  .coquille ,  quelle  faiblesse  et 
queUe  débilité  chez  i'enfint  !  *Que  de  jsoins  et  quelle  longue 
éducation  il  exige  ! 

Le  corps,  dans  le  premier  ftge,  réclame  presque  tous-  les 
soins  ;  il  les  usurpe  ensuite  lorsque'  la  vérité  ne  vient  pas  déve- 
lopper- rintelligenoe.  Voilà  pourquoi  les  peuples  sauvages, 
comme  les  animaux ,  nous  sont  si  supérieurs  par  la  &rcê  corpo- 
relle, Fagiliié  et  les  exercices  gjmnastiques. 

Mais. en  développant  éi  en  perfectiennant  toutes  les  facultés 
de  rbomme,  coinbien  la  parole  ne  va-t-elle  pas  le  rendre  su- 
périeur à-  ceux  qui  remportaient  lout  .à  i-heure  par  le  développe- 
ment des  forces  musculaires  !  Chez  l'enfant  ,*  la  parole  éveille 
rinteUi|;6nGia,  rintelligence  à  son  iôur  éveille  les  affections,  et  la 
vie  morale  commence  par  un  acte  de  foi  et  d'aniour.  Plus  tard, 
Tenfiiat  croittra  en  iiUeHigence  à  mesure  qu'il  participera  aux 
vérités  sociales,  ^  ces  vérités ,  réglait  en  lui  jusqu'à  ses  désirs, 
perfectiQnneront  son  cœur ,  ses  sens  mâmç ,  en  les  préservant 
des  vices  qui  les  altèrent.  Comprend*oD  maintenant  pourquoi 
Dieu  a  donné  la  parole  à  l'homme,,  et  l'a  refusée  aux  animau]^  ? 

Des  sona ,  des  cris ,  des  gestes  :  voilà  le  langage  pkysiolc^ique 
obligé  des  animaux ,  comme  la  parole  ou  le  verbe  est  celui  de 
l'entendement  ou  de  l'homi^e. 


-.  60  — 

Mais  ce  langage  qui ,  tantàt  par  sa  douce  mélodie  agite  si  dé- 
licieusement les  Ames  en  les  charmant  par  son  liarn^onie  ;  qui 
tantôt  commande  l'enthousiasme  et  fait  de  l'homme  le  véritable 
roi  de  la  pensée  humaine  \  comment  veut-on  qu'il  ne  vienne 
pas  de  Dieu  ?  Ne  savons-nous  pas  que  l'homme  ne  parle  point 
sans  qu'on  lui  ait  parlé  ;  qu'il  ne  raisonne  point,  jusqu'à    ce 
qu'on  ai  raisonné  devant  lui  ?  '  D'ailleurs ,  en  plaçant  Thomme 
sur  cette  terre ,  Dieu  n'a-t-îl  pas  dû  lui  parler  pour  lui  donner 
ses  commandements  et  sa  loi  ?'  Car  ,  qui  pourrait  supposer  que 
l'homme,  dont  la  longue  enfance  exige  des  soins  si  continuels 
et  si  délicats,  et  dont  .les  organes  de  la  vie  externe  ont  besoin 
d'une  si  longue  éducation ,  puisque  même  plusieurs  heures  après 
qu'il  a  vu  le  jour,  son  œil  est  insensible  à  la  lumière  et  son 
oreille  au  son,  qui  supposerait,  dis-jc,  qu'il  ait  été  placé  tout 
enfant  sur  la  terre?  L'existence  de  l'espèce  humaine  serait  par 
trop  merveilleuse.  Oh!  sans  doute,  Dieu  a  donné  à  l'homme  la 
parole  avec-la  vie  ;  aussi ,  disait  Jean-Jacques ,  convaincu,  quant 
à  moi,  de  l'impossibilité  que  les  langues   aient  pu  naître  et 
s'établir  par  des  moyens  purement  humains ,  je  laisse  à  qui 
voudra  l'entreprendre  la  solution  de  ce  diflficile  problème; 

§  XIX. 

Convenons  donc,  Messieurs,  que  nous  ne  possédons  rien  que  nous 
ne  l'ayons  reçu  de  celui  qui  est  à  la  fois  l'auteur,  le  principe  et  id 
-base  de  toute  notre  existence.  C'est  lui  qui,  comme  le  dit  si  bien 
Bossuet,  nourrit  les  petits  oiseaux  pour  l'invoquer  dès  le  matin  par 
la  mélodie  de  leurs  chants.  Et  ces  fleurs  dont  la  beauté. est  sitôt 
flétrie,  il  les  habille  si  superbement  c(ae  Salomon,  dans  toute 
sa  gloire ,  n'a  rien  eu  de  comparable  à  cet  ornement.  C'est  de 
lui  enfin  que  nous  avons  reçu  ce  précepte,  qui  est  un  précepte 
de  vie  :  Cherchiez  d^abord  le  royaume  des  deux ,  et  toutes  choses 
vous  seront  données  comme  par  surcroît. 


-r.    61     -- 

Ces  paroles,  que  j'ose  répéter  eq  finissant,  valent,  comme 
le  disait  derniëren^ent  M.  Guizot,  pour  le  salut  des  peuples, 
aussi  bien,  que  pour  celui  des  âmes. 

L'homme ,  eu  effet ,  ne  serait-il  venu  sur  cette  terre  d'exii  et 
de  floiileur  que  pour  cueillir  quelques  fleurs ,  au  milieu  des 
travejrses  et  des  épreuves  qui  l'inquiètent'et  le  fatiguent  dans  sa 
route  ?  Hélas  !  disait  Alibert ,  nul  d'entre  nous  ne  voudrait  de 
la  vie ,  s'il  savait  à  quelles  conditions  l'Eternel  nous  la 
donne.  Car ,  ajoutait-il ,  avons-nous  pénétré  dans  la  science  ? 
Les  erreurs  nous  attendent.  Sommes-nous  comblés  des  dons  de 
la  fortune  ?  Mille  illusions  nous  éblouissent.  El  à  peine  touchons- 
nous  à  ces  honneurs  qiie  nous  avons  tant  ambitionnés  sur  cette 
terre,  que  les  infirmités,  la  mort ,  nous  empêchent  de  jouir  du 
fruit  4e  nos  labeurs. 

Aussi  voyons- nous  chaque  jour  se  réaliser  sous  nos  yeux  ce 
que  disait  lé  duc  de  Saint-Simon  d'un  haut  personnage  de  son 
époque,'  frappé  de  mort  au  moment  où  la  fortune  lui  sou- 
riait : 

«  Ce  qu'elle  avait  pour  lui  de  plus  flatteur ,  lui  fut  montré  et 
porté  pour  ainsi  dire  jusqu'au  bord  de  ses  lèvres.  La  coupe  lui 
en  fut  subitement  retirée  au  moment  d'y  mettre  la  bouche  et 
d'en  boire  à  longs  .traits.  Livré  à. des  douleurs  cruelles ,  puis  à 
un  état  de  mort,  et  paraître,  devant  Dieu ,  tout  vivant  de  la  vie 
du  monde  !.....  Voilà  le  monde ,  son  tourbillon ,  ses  fiiveurs , 
sa  tromperie  et  sa  fin  ! - 

Et  voilà  enfin,  ajouterons*nous ,  ce  que  nous  sommes,  ce 
qu'est  rhomme ,  et  le  peu  qu'est  la  vie  ! .  •  •  »  Heureusonent  que 
Dieu  nous  attend, ,.  Deus  meus  et  Deus  abicandUm  :  à  la  fois 
le  Dieu  vivant  et  le  Dieu  caché. 

Puisse,  cette  douce  pensée,  nous  être  toujours  présente  et  nous 
accompagner  dans  toutes  les  situations  de  la  vie  1 ... . 


—  éa  — 

§xl  (♦) 

Dans  Tétude  que  nous  avons  faite  de$  loîe  de  la  vie,  je  croyais. 
Messieurs ,  avoir  prouvé  d'nne  manière  évidente  que  la  vie  -ne 
vient  que  de  la  vie;  qu'elle  est,  par  conséquent,  un  don  de 
Dieu  »  principe  et  oréatt'ur  de  tous  les  êtres,  quels  qu'ils  soidlit-* 
Dieu ,  en  effet,  en  tirant  les  êtres  du  néant  ,.les  9  tous  doués  de 
la  vie,  donc  Dieu  3eul  est  cause  de  la  vie,  in  ip$ô  Dîm  eraL 
L'homme  est  un  être  créé  ,  donc  il  a  un  créateur ,  -un  père  qui 
est  au  ciel  :  l'homme  a  des  lois  qu'il. n'a  pas  fattes  lui^mêlme  , 
donc  il  a  un  législateur.  Il  j  a  diversité  dans  la  création ,  mais 
il  y  a  unîié  dans  la  variété  :  car ,  dans  la  nature ,  tout ,  dépôts 
le  plus  élevé  des  êtres  créés  jusqu'au  plus  humble  d'entre  eax>, 
depuis  l'homme  jusqu'à  la  pierre,  tout  y  est  &it,  disposé  pour 
y  vivre  en.  concert  et  en  concours,  comme  dittait  Hippoerate  ; 
car  partout  se  cachent  des  mystères  d'aflinités ,  d'accroissement 
et  de^ relations ,  donc  cette  harmonie  généi^le  annonce  l'unité, 
l'amour ,  ia  fécondité. 

Créer  ,  disions-nous ,  vient  d'aimer  ;  donc  la  eréetion  vient 
de  l'amour ,  doDa  ce  n'est  pas ,  comme  on  Ta  prétendu  ,  ufie 
shnple  atlc^action.  électrique  entre-des  molécule  d'oiygèné ,  de 
carbone  et  d'azote.  U  n'y  a  que  l'amour,  eki  effet,  qui  poissé 
engendrer  l'amour  ;  il  n'y  a  que  celui  qui  aime ,  et  qui  aime 
souvenvtnement ,  qui  puisse . diiipensér  l'amour,  le  mouvement 
et  la  vie  ,  car  tout  ici-bas  découle  de  la  plus  libérale  boi«lé  et 
d'un  fonds  inépuisable  de  ^gesse  et  d'ansOur^ 

Cependant  ^  il  paraîtrait  que  je  me  suis  abnsé  en  croyait  avohr 
démontré  rimpoissiiflce  de  la'  science  à  fkire. sertir  des  lois  de 
la  physique  générale  cette  force  permanente  qui  -préekiflCevea 

(*)  Ce  travail ,  destiné  aux  membres  de  la  Société  Académique,  n*a  pu 
être  lu  dans  la  même  séance.  C'est  ce  qui  en  explique  la  forme. 


—  ttS  — 

uous,  eet  att  tout  divin  qat  mointiedi  dant  clwqae  être  fivflim 
la  forme  qui  fiiit  qu*il  est  toujour»iut,  forme  qui  varierait  à  chaque 
iiistaatf  si  des  causes  physiques  pouvaient  organiser  la  matière.  De 
plua«  on  n'aurait  pas  paru  coreprendk*e  eomment^  à  propos  du  prin^ 
cipe  vital,  j'aurais  été  conduit  à  parler  de  l'unité  des  races  humaines. 
Permettez^nioi  donc  ,  Messieurs ,  de  revenir  succinetement 
sijfr  ce  sujet  Y  caroB  ne  saurait  lé  présenter  sons  trop  de  faces  : 
ôatte  doute,  la  vérité  est  toujours  une ,  mais  elle  n'est  pas  loisible 
à  tous  lespoiota  de  vue»  et  je  serais  heureux  d'arriver  à  la 
plus  complète  démonstration  d'um^  vérité  que  j'aunri%  atunt  tout^ 
à  cœur  de  bien  établir. 

§  XXI. 

Gonlaster  que  la  vie  est  une  loi  primordiale ,  un  principe , 
6-684  contester  qu'elle  est  un  doo  de  Dieta«  Car»  de  deus  eboaes 
l*one  :  ou  Dieu  est  le  principe  de  la  vie  on  c'est  la  matière,  et 
dana  cette  dernière  hypothèse ,  ce  n'est  plus  sa^  sagessOt  sa  bonté» 
sa  puissance  qui  veille  à  son  maintien ,  à  sa  conservation ,  c^est 
I»  nature,  nM>t  vide  de  sens,  disons>  mieuic,  c'esl  le  hasard* 

Si  ce  n'esl  pas  là,  Mesaieore,  une  opinion  précisément  au** 
torisée,  e'eil^est,  du  moins,  onetrès-avaneée,  et  mène  parfois 
déehréeaveo  one singolière  témérité,  ainsi  qoenons  l'avons  dé^ 
monlrée,  les  preovesà  la  màia. 

Non  que  je  préteode  que  les  intentions  de  ceoi  qui  professem; 
une  semhhible  opinion  soieat  sjsténaliquHiient  -  maftérialisles  ; 
maisje  soutiens  qae  sons:  rapparenteTigueup  d'uneeiaiplécritique 
dn  principe  vital ,  il  se  cache  un  subtil  et  dangereua  scepticisme. 

Et,  eneftii,  thi  moosienl^oi  la  matière  jouit*  de  raplitade  à 
s'organiser,  il  fliût  bien ,  comme  nous  le  disiolns,  reconnattre: 
une  géaiératlon  spontanées  Or,  cette  génération  spontanée,  sans* 
doute,  on  n'ose  plus  r«dmettre.pottrrhonlme,Terretir  est  par 
trop  évidente^  maison  l'admet'  encore^  pour  eertmftes  esptees;. 


—  64  — 

Eb  bien  !  dès  qu'on  Tadmet  pour  une  «eule  espèce  anioMlé, 
pour  une  espèce  quelconque ,  je  défie,  dit  tf.  Fiourens,  que  Tod 
me.  donne  une  raison  pbilosopiiique  pour  nu  pas  Tadmettre  à 
regard  de  toutes  les  espèces.  £t  sans  doute,  car,  à  mon  avis ,  la 
difficulté  reste  toujours  la  même.  Il  s'agit ,  toujours ,  en  effet , 
je  ne  puis  trop  le  répéter,  d'êtres  organisés  ayant ,  toat  aussi 
bien  que  l'homme,  des    besoins,    un    instinct,  des    nneurs. 
Voyes  le  ciron  ?  est-il  donc  moins  merveilleux  que  Téiépbant  ? 
Voyez  le  polype  ?   n'a*t-il  pas  une  organisation  propre  ,  des 
tentacules  pour  saisip  sa  prore,  un  estomac  pour  la  digérer? 
N'a-t-il  pas  jusqu'à  un  instinct  ?  Comment  tlonc  ,  si  des  êtres 
vivants  se  forment  de  toutes  pièces,  à  la  manière  d'un  minéral, 
par  la  réunion  de  leurs  éléments  constituants,  grâce  à  l'attraction 
moléculaire,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  comment  chaque  être 
aura*t-il  constamment  éon  organisation  propre,  spéciale,  caracté» 
ristique?  Car,  ne  nous  y  trompons  pas,  l'animal  le  plus  infime,  du 
moment  où  il  a  reçu  la  vie ,  est  doué  de  vision  et  d'audition  pour 
connaître  la  nature,  de  mémoire  pour  se  rappeler  les  impressions, 
d'instinct  pour  désirer  et  pour  fuir.  Le  fini  de  ses  organes  atteste  une 
intelligence  merveilleuset-et  le  professeur  Yan  Benaden  qui,  comme 
nous  le  savons,  a  découvert  le  mode  de  génération  des  trématodes 
et  des  cestoïdes,  groupes  de  vers  intestinauxque,  tout  dernièrement 
encore ,  les  naturalistes  attribuaient  à  la  génération  spontanée,  a 
trouvé ,  chez  eux  ,  la  complication  des  organes  reproducteurs, 
portée  bien  phis  loin  encore  que  dans  les  animaux  supérieurs. 
Je  le  demande  encore  ici  à  tout  homme  de  bonne  foi,  si  c'est 
le  hasard  qui  organise  la  matière ,  s'il  y  a  génération  spontanée, 
pourra-t4i  se  rendre  compte  de  cette  harmonie  admirable ,  de 
cet  ordre  étemel ,  de  cette  constance  remarquilble  dans  la  com- 
position de  toutes  les  parties  dés  êtres  organisés  ?  Et  qaede- 
viendraient  alors  toutes  les  classifications  zoologiques ,  que  de- 
viendnût  rélùde  de  l'histoire  naturelle ,  car  si  tout  est  soumis  au . 


basird^  jl^'y  n  plttB^nen.de  f»«>  llnitmal  d'ffD}ôiird*tuif  ne  sera 
.pio9  ceMi)  de^èmain  V  il^n'y  aura  pl«r  fue  çoiiittsio»,  qv'ineer* 
lilode  t' et  toul ,  daos  la  -  luMpê ,  sera  tM'  énigme  înoonapré* 
hensible»'  »    /  -  ^     •         " 

Pois  cpmnie  tme  erreur  conduit  è  tiafe  aotre ,  la  plopart  des 
pb}ttologiates  qar croient  à  la  geéérattoo  spontanée,  admeUent 
dgaleittentta  niotabililè  des  espèces;  De  Ift  ce  principe,  posé'  par 
qwlqueénalQnititta8,qiié  l*ti0iiNnB  est  aotpohlbône»  qu'il  y  a  mol« 
tiplieité  origioaîre/des^pisa ,  qu'il  existe,  par  conaéqtféot,  eirtre 
les.  races,  une  diverailé  htvincible  qui  réliste*  à  tous  le$ ivppm-> 
cbeinents,  et  qui,  par  cela  meniez  nous  rérèle  que  fious  «a 
dfsectadena  paS'touB'd'uck  mène  pAre/ ' 

.Tcdife  eoBt  les  erreurs  que  j'iit  cherché'  à  véhler;^  Mais  pdur 
arpiver  au  &ît  oapita^  de  runrté  du  «genre  hqmain  ,  il  m'a  bien 
fallu  remonter  jusqu'au  principe  vital  ;  car  en  concédant  à  mes 
adversaires  que  la  vie  n'est  qulln* résultat,  je  dois  également 
leipr  concéder*  la  génératieaa  speqtauée^  Or,  comme* (es  ani- 
maux  font  donéa  de .'  sens  comme  l'homine ,  el  quelquefois* 
mèoie  hîec^ so^kérivttre  à eeut  -de  l%omme ,  et  que,  suivant  une' 
cartainé  pbileaapbie  i  la  ^epsatign  est  la  soulfoe  unkf  ue  *  de 
toutes  les  ioncUona  de  rentendement ,  %Mi  donc 'ranimai  su^' 
la  .même  tigae  que,  fhomme,'  et  le*- profesaeor  ^Bérard  a 
raîsqn  de  dire  qu'il  ne  aait  ptasoù  prendre'teeaiwtèMdistfndif 
de  sa  qaiure.  £t^  eu  eSét,^ ranimai* n^ayinl  plus  Dieu  pour 
Gréctçur ,  puisque  la  vie:  p^t .  s&  dé^elofpper  spontanément , 
poorquoi^riiomme  aesaitHl- duvantaga^la  oréàturvde  Diéu?> 

S'fLeaîste  un  seul  anifuai^  un  seul  inseisia  oàlMeii^né^oit» plus 
mépîfcste^etirisiblepas  tealoreea  dont'  il^  Tapinie ,  par.  las  taisfrii- 
menta^doiit  il  1^, pourvoit,  par  le  bia^el|leatc>  artifice  de  «ie' et , 
d'o^amiaatioa  que.  »)us-adimrebs''eftM  ,>ce'qur  «rrtVetait'Saas 
dioutes'il  naissait'iponiaDéfflent ,  pourqutdf bomme  lie'<sëf ait-if 
pti  égrièoieitt  sorti  ém  flâeca  der  la  Mre  qu'il  i|abiir9'j  '  -  - 

5 


VoMB  oomprendrefc  isatid  déule,  Hesmnrs;,  les  tt^iiqàeofûm 
de  ee  ratsonnekaeiil  qui  oonétiH  «  aolon  moi ,  à  cooletler  iés  titrM 
divins  et  iinpre8crit>tybles  ée  la  feanerniié  baiiiame  v^tà  méeoil- 
natlre  la  parenté  primitive  de  tous  les  hoimnes. 

Ces  conséqUeneee,  fut  me  semblent  si  iéeptimes  «  auraiéni 
néauBioiBS  {itfni  esagéréee,  et  l'on  sérail  encore  disposé  i  sou* 
tenir  que  la  vie  n'est  qu'un  résubiil^  fniisqn'tl  n!eRH(eraii  daM. 
rhonune^  Selon  qneIqHles|rfiîleiopbea»^e  denxordrBa  de  pbAnotnè- 
nés  :  lès  pbénomènes^irilttda,  actes  d'iia,  {Nrkieîpe  également i^>iii« 
tuel  «  na  pouvant  6tre  perçus  que  dana  ua  oentre  imihatérîel  ; 
puis  ies  pbénomènea  vttftux ,  pbdnomdoieaqui  ne  seraient  réeUer 
ment  que  des  modifications  des  faiceagénéndes  de  la  tiMlière; 

Voici  Y  du  reslÀ;,  tes  taisons  qUé  l'on  àiit  »vaMr:à  l'appoi  de 
œtta  iKiae.  ». 

§  XXI. 

Pourquoi)  nous  divon ,  ne^ipaa  admetSTe»  d'une  paît,  un  corps 
et  des  origanes- soumis  attk  loisardinairps  de  la  iialure;  del'au- 
tre,  on  priflcipeimmatériel  I  pèntent,  ne  ressortant  que  dehiî* 
même  et  n'ayatit  avec  rofganîsatioQ  que  des  rapports  d'occasion 
et  deeonligttilé?  Et^an  effot,  qoate4-ottt  ou  les  forces  vitales  sont 
dans  -les  orgaacst  iohl  soumises  am  lois  qni  régisaent  ies  orga- 
nes 9  comme  lea .  fen^/pi^suiikes  dbms  la  matière  inorganique:, 
et  alors  eé  ne  sent  plas  des  forces  actives,  ce  sofit  les  phéno^ 
mènes  orgasiqHes  eux-^méines , .  liés  entre  eux  par  des  eeiidî- 
tiens  dont  il  leur  est  impossible  d^  sTaffinMbir,  ou  biisa;eHea. 
sont  en  dehors  jdea  oaganea,  ettes  commendeni  am  eaganeb /-et 
alors  ce  ne  peut  Atre qtieJa  volonté  cHe-osiAme,  et  nous  n'avons 
plus  que  faire  de  celle  préMidue  aativité  vitale  qnloà  mm  domie 
comme  difllinole  de  b  voieBlé*  Gcoimea  dono  que  ces  fisreea 
mystérieuses  ne  sont  qtié  des  êtres  imaginaires  «  commâ  ks  di- 
vinités pbioées  pat  les  aasieds  an  seitt  dsb  iBebrea«t.des  ^uis^i 


—  «7  -- 

9»hujc\  et'  dont  le  nopabre  dimibnera  à  iii«siipe  <|ii«  la  soienM 
viendra  lever.  le  voib  de  notre  ignovance. 

VouSl  reconnaisttrz-làv  Slessiettva^  le  dualisme  eartésien*  Bour 
tes  cariémena^  il  n'y  a  fmot  de  -transtlion  eaim  la  Mtore  apiri- 
UieUe  ei  la  nature  eorporelle  de  riionunâ.  Ils  dialmguentt  avec 
Descaries/ rftme^  c'est-à-dire  les  propriétés  de  l'iotelligence  et 
de  là  liiuecté  qu'ils  sépareàt  complëlemeiit  du  DOrps  huraaint  ptiis 
les  propriétés  vitales  m  la  vie.  qui  y  pour  eu»  est- un  fiiit  :p«h»* 
ment  physique  et  méeiMaiVie*  Et  veilà  pouMpm  ils'  font  des' 
aninoutti^dea  maeliineB  purement,  matiériettis,  de  véritables  auto- 
Bin^s.  G!est  l'aniiipisflie  de  ^fai  qui  oemiébfe  rûme  comme' 
pré^dant  à  ta  forintioo  de  l'embryon  «t  dirigeasl  égsJenieBl  les 
actes  les.plus  obscurs  de  PorgaDisne  et  ks  pbénofloènes  i«teUee^ 
toels  Itfs  pitts.vemarqttRbIe& 

Esunnuon» donc  actaellement aiceearfeésiaiiisi&e  est beaacçvp 
pins  logkfue  que  le  raatérialfsmc* 


§XXII 


^'* 


.h 


Les  cartésiens  rejettent  les  fore«i  vitÉles^  sons  ptéteBMequ^elies- 
ne  peuvent  exister  indépendiimmehl  de  la  matière/ qu'^eites  sont 
liées  eux  organs»  parideseondilicmsdaiil  il  leerr  ^est  impossible, 
de  s'afinuiehir.  Puis,  après  s'Ctre  déclarés  les  advefaajres dt  vite-* 
Usine ,  ils  triomphent  tout  à  leur  aise  en  ee  pvooiamant  ^  lés  dé* 
fenseurs  éa  sptriiMlisme ,  sans  lequel ,  ^liiemHls,  la  v{e  bumajne 
lewrsenible  iacoinpréiieosible. 

A  laboave  heunSiAIftis^  iKmsrépelidvonsà  «otr^toor  :fBfa:qool1' 
vous  rejetas  les  forces  vitales,  paiiee  qu'à  vos  ywx  elles^appiftiis* 
sem  tou)ciurB(à  o&  apparati  t\3r§aiMBatioovetqoe,par  c^mééquenti 
vous  ne  pouvez  tes  osmpvendite'aoïreipeat  ^e  tMmâiie  des  nào** 
detUéft  de  la  matièi^  organisée;  Maidy  HHes^n^s,  vous-^sis^il 
doue  plos  iieito  d'aMnettie  une  ^foMe  feqsaiile ,  des:  ptiéimaè'^ 


—  w  — 

Des  intellectuels 8Mks  mnteniiédiaire  d'un«organe  matériel,  do 
-cerveau  ?  Aussi  Brousdtîs  fi«t"il  soin  de  voua  dire  :  «  Mais  eu 
quoi  difEérez*i«ua  de  ces  médecins  qui,  au  lieu  de  dire 
nattre  les  phénomèses  vitaux  de  rorgani^tion ,  supposait  qu*il 
Y  a  dans  l'organisme  des.  forces  qui  préfident.  à  leur  manifes- 
tation ?» 

£tf  en  eflet ,  Braussais  matérialise  les  ^bénonèsnes  inteUec-^ 
tueia  qui  ae  sent  pour  lut  qu'un  mode  parCicplier  de  rexcitatioo 
nerveuse^  parce  qoiti  observe  que  sa  pensée  se  manifitste  à  Tocca- 
sion.de la  matière,  sans  qu'il  puisse  en  saisir  le  quom^d^;  et 
voilà  que  les  cartésiens  matérialisent  le  prineijpe  vital ,  parce  qu'ils 
ne  peuvent  le  oomprendre.  indépendant  de  la  matière ,  en  dehors 
de  laquelle,  dôsent-^il^^  il  ne  peut  réâider. 

Aussi  Broussais  va-t-ii  triompher  en  rétorquant  contré  eux* 
IturgûBsent  que  les  cartésiens  employaient  lout^à^rheure  contre 
nous  :  a  Vous  êtes  des  ontôlogisteSt  leur  dit-il  v  à  son  tQor  ,- 
puisque  vous  admettez  dans  le  cerveau  une  eptité  pour  expli- 
quer la  production  de  la  penséiî?'.  Quand  vous  prétendez  que 
c'est  l'esprit  4]ui  perçoit ,  qui  raisonne ,  vous  £Eiites  agir  voire 
esprit  comme  agirait  un  homme«  Vous  vous  imaginez  que  les 
phénomènes  Inteitectneb  s^nt  dirigés  par  ua  être  intelligent 
jplbeé  dans  riotérieûr  da  l'organe  cérébral,^  comme  les  accords 
d'un  ^  }eu  d*argues  le  mia^  par  un  musicien  soustrait  aux 
regarda  des  spectateuieB.  n^       .  .  « 

N'estfiîe  pas  là  ptémsément,  Messieurs,  le.  langage  descarté- 
siens  qui  nous  accusent  d'ontologisme,  en  supposant  biea;gratiii* 
tement  que. nous  plaçons  dans  l'orgàaisme  comme  une  divinité 
qui  animerait  1h corps  vivant,  de  même  qu'autrefois  les  anciens 
plaçaient  des  naïades  aux  fontaines  pour  bke  couler  les  eaux , 
et  des  dryades  aux  cbôoas  pour  les  Caire  crottre  7 
.  Mais V chose  étrange!  Broussais  quii  tout-à-l'heure,  reganhût 
la  penaé<|  et  la. volonté  oonu»e  le  résultat  de  Torgantsation  naa^ 


-^  B«  — 

térielle,  qui  se  refusait  à  reconnaitre  Dieu  comme  la  vie  des  inieU 
ligences  et  la  lumière  qui  tes  éctaire,  Broossais ,  frappé  de  cette 
(icirce  m^térieusè  qui  airime  et  dirige  des  èires  vivants  pour 
un  but  déterminé,  ne  peut  admettre,  comme  les  cartésiens,  que 
cette  unité  metveilleuse  soit  le  résultat  de  la  matière;  et  voilà 
qu'en* présence  de  cette  loi  de  contensos  et  de  synergie  qui 
rend  solidaires  tous  nos  organes ,  et .  les  bit  concourir  avec  une 
si  parfieiite  harAionte  à  la  conservation  de  l'individu  vivant,  il  de- 
vient   vitéliste    et    n'hésite   pas   à   proclamer   une  providence 

intérieure  de  l'organisme. 

••         • 

Telle  est,  en  effet,  la  force  de  la  vérité,  telle  est  la  logique  des 
principes,  qu'elle  ramené  tôt  ou  tard  sous  ses  drapeaux  les  es- 
prits mêmes  qui  semblaient  lui  être  le  plus  opposés.  Fik  de  h 
vérité,  l'homme,  sans  doute,  peut  bien  s'égarer -dans  le  palais 
de  ses  pères,  mais  non  pasVenfuir. 

Ainsi ,  Cabanis  qui,  dans  un  livre  célèbre  sur  lo  physique  et  I& 
moral,  rt'admet  pas  le  principe  de  Ta  dualité  humaine ,  finit  par 
convenir  que  les' organes  de  la  vie  de  nutrition  remplissent  leurs 
fonctions  au  moyen  dé  foreêi  mystérieuêes  et  infaîigiMes.  Il  re« 
connaît ,  en  quelque  sorte,  des  moi  partiels  qui  répondent  aui 
archées  de  Van-tlelmont  et  surtout  aux  fonctions  locales  de  l'ftme 
de  Stahl.  •     ^ 

Ainsi,   Broussais   qui  embrasse  et  soutient  la  doctriiie  de 

Cabanis,  finit  par  attribuer  toutes  les  opérations,  tous  les  actes 
•  •  • 

de  Torganisme ,  à  la  cAtmte  DiirafiTe ,  et  on  dirait  Barihez  expli- 
quant tout  par  le  principe  wtcU. 

C'est  qu'il  est  impossible  de  ne  pas  sentir  ta  discordance  des 
faits  physiques  avec  les  fonctions  des  animaux  ;  c'est  que,  dans 
l'étûd&des  lois  physiologiques,  il  est  Impossible  de  ne  pas  re* 
monter  aux  forces  ,  aux  lois  vitalei  dont  remfolème  nous 
apparaît  dàn§  la-  &ble  de  Prométhée  qui ,  ayant  formé  quelques 
statues  d'homities,  déroba  le  feu  du  cid  |)our  tee  animer. 


-  y*  — 

Encore  un  pas,  et  Broussiis,  qui  sentait  qa'uiU  tnieUigeHce  a 
tout  eoordannéj  allait  oonfeaser  rexistence  d*un  prÎDcipe  spiri- 
tuel et  iiidivisiblei)  formant  ressence'mém'e  de  tiotre  étr^. 

Mais  pourquoi  donc ,  A  Brouasais!  ne  pas  vouloir  reconnaître 
quer  le  moi,  la  conscience,  la  volonté  émanent  également  de 
Dieu;  que  c'est  l'ftrae  inteUigeule  eHé*méme  dans  lesroo'dalités 
de  son  existence  et  de  son'aiction,  quand  ,  en  présence  de  ces 
combinaisons  infinies  de  mouvements  chrcalatoires  et  osôilla- 
toirés  qui'  s'exécutent  dans  la  profondeur  de  notre  être  et  le 
font  vivre  sans  qu^l  en  ait  la  conscience,  vous  reconnaissiez  tiii 
principe  distinct  de  la  matière  ?    * 

Oh  dirait  que  le  désir  impatient  de  la  gloire  ne  per* 
met  pas  à  un  esprit,  même  supérieur,  de  plaire  par  la  ^seule 
force  dé  la  raison ,  et  qu'il  cherche ,  dans  les  saillies  du  paradoxe, 
des  succès  que  ne  lui  permet. plus  la  vérité  trop  simple  et  trop 
connue.  Et  ve  serait-ce  pas  là  la  source  de  tant  de  contradic- 
tions, de  tant  d'inconséquences,  chez  ces  h'ommes  qu^ tourmente 
l'ambition  de  créer?  Parvenus  au  terme  de  la  vérité,  ils  s'élancent 
au-delà ,  plutôt  que  de  s'arrêter,  et  ila  préfèrent  égarer  les  hom- 
mes plutêt  que  de  renoncer  à  les  conduire. 
'  Cependant,  quelquefois  ausai,  on  les  voit  revenir  sur  leurs  pas. 
De'  là  ce  retour  vers  des  croyances  dont  on  n'a  bien  compris 
l'utilité,  qu'après  les  avoir  soi-même  ébranlées.  Ainsi  Cabanis , 
deux  années  avant  sa  mort,  adresse  à  son  ami  Faur iel  une  lettre 
dans  laquelle  il  établit' que  les  propriétés  de  la  matière.  Tes 
ouvrages  de  la  nature  et  la*vie  des  êtres,  sont  les  effets  par  les- 
quels se  nnnifestent  la  puissance,  la  sagesse  et  la  bonté  de  Dieu, 
qu'il  reconnaît  enfin  comme  cause  et  raison  de  tout. 

Ne  nous  en  étonnons  pas  ;  tant  que  la  science  ne  prendra  pas 
pour  appui  les  fois  établies  par  le  Créateur ,  elle  perdra  le  prin- 
cipal nerf  de  sa  puissance ,  et  pourra  même  sbuverit  exercer  une 
action   malfoisante ,-  comme  toutes  les  forces  humaines ,  eHe 


dayieidrt  «o  ioslnuBeai  de  bien  ou  im  iitticumeat  de  xoêlï^  aekm 
la  direction  qu'elle  aora  reçue*  Aussit  ù  eUe  n'a  pu  jiKquîci  amis 
donaet.  une  hoooa  définîiton  de  la  vie  ,  c'^est  sans  douté  pavoe 
qu'elle  n'a  pas  remonté  jusqu'à  celte  aouroe  originelle  où  nous 
«vons  reçu  avec  le  sang ,  la  eonformation  naturelle  de  noUe 
aapvit.  Caf ,  Mniarqiions4e  bien ,  rbooune  oxisie  déjà  en  puis^ 
saaoe  dans  aen  père  et  dans  sa  mère ,  qui  soo^  deux  membres 
'd*i^e  même  fraction  ^  ou  plulAt  d'une  même  unité,  deux  moitiéski 
deux  sefttioiiB ,  d!Qtt  le  mol  sexe  ;  de  là  cette  neasemMapea  oori* 
|)oretle,  psychique  et  intellectuelle ,  des  e^fiuits  avec  leuf^ 
parents,  et  la  raison  de  leur  amour  réoiproque. 

(lue  la  science  se  mette  dotic  en  harmonie  avec  les  dogmes  pri- 
mitUs  de  ta  Geaèse^  si  simples,  si  naturels <  et  en  même  temps 
si  persHasib^  et  elle  pourra  saisir  quelquesr-uus  des  seorets  du 
Créateur,  oomm^  Topt  prouvé  les  bellas  dëcouf ertes de  Newton» 
de  Cuvier ,  de  Flourens ,  etc. 

Mais  reprenons  notre  discussion ,  et  voyons  mamtenant 
comment  on  pourrait  faire  sortir  la  vie  de  l'iorgamsation* 

§XXUI.  . 

tti  .les  pbysiologiate^  persistent  à  soutenir  que  la:  vie  o-est  qa'un 
résultat»  évidemment  elle  n'existera  que  qiiand  les  organes  seront 
fermés* 

Hais  alors,  demandecons^notts,  quiest^-cequi  a  présidé,  dans 
révolution  embryonoaire ,  à  la  formation  de.  oes  organes  d'où 
doit  nattffc)  la  vfe  ?  Quel  est  l'élément  pnemier  dans  lequel  se 
résmne,  pour  .le  physiologiste^  la  force  nSak  ?  Ce  n*es|  pus  sans 
doute  le. système  neaveux,  i^i  te  fluide  qni  en  estséenBlé^  cartes 
mouyemeiils  vitaux  sont  antérieursj  au  avëlème  nerveux»  Les 
(}enx  fie8>  d'iqprès.Gabafiis ,  la  vie  de  nutcition  et  la  vie  dft  re- 
lation, seraient  Tefist^  le  réeollpit  de.lajBei|sibilité  qainéiîde  dans 


—  w  — 

te6  nerfii  ;  mais  les^oDrb  û«*8oiit  que*  les  mùffém^  que  le$  €0^ 
âucteunrs,  et  non  la  emm  de  là  sensilniilé.'  La  açpsibilîté,  en 
effet',  n'eel  pas  une  sécrétion  %  ni -la  sensation  om  watîère 
sécrétée.  La  sensibiiiié  est  une  loi ,  eorame  la  grairîtation ,  i'élas- 
tîûifté ,  et  la  sensation  est  un  fait,  comme  la  chute,  la  déteinte.  Les 
nerfii  conduisent  la  sensation ,  comme  -le  i|l  métallique  conduit 
l'électricité.  Non,  le  systènie  nerveux  n^est  pas  la  so^ce  de  la  vie, 
puisque  dans  ce  laboratoive  intime,  où  se  forme  le  sang  qui  ^ 
poussé  par  un  mécanisme  admirable ,  va  alimenter  toutea  les 
parties  du  corps,  et  produire  ici  des  os,'  là  des  muscies,  là  des 
ner£s,  les  anatomistes  allemands  ont  découvert  une  uHuU:, 
qiiils  vont-  considérée  comme.  U  forn^e  première  et  le  commiien- 
cernent  delà  vie,  et  qu'ils  ontappelée  coUti(«  orgoniftie.  Cependant 
il  lEftUt  encore  aller  phis  loin  ^  car ,  suivant  Huiler-,  la  ceUule  ne 
peut  se  former  que. dans  on  Kquidê  pktHique,  au  fond  duquel 
se  développent  d'abord  des  granules  aphériques*  qui,  rassemblées 
et  condensées  en  no^ ,.  se  recouvrent  plus  tard  d'une  ndem- 
brane  destinée  à  recevoir  la  eellule.  - 

Mais  ee  liquide  plàetique ,  quel  est-il  ?  Serait-ce  le  sang  qui 
se  meut  avant  mèoM  qu'il  existe  des  vaisseaux,  pour  lui  prescrire 
une  marche  ?  Quelle  que  soit  la  nature  de  ce  liquide ,  ii  y  a  une 
poiflsaiice ,  une  fovce  qui  l'oblige  à  se  ranger  d'une-cértaine  ma- 
niète.  Cette  force  i  répond-on  ,  <s'est  le  mouvement.  Très4Mett. 
Nous  voilà  par  conséquent  obligés  d'aller  au-delà  des  liquidas;  car 
lea  solides  sont  fof mes  de  globules,  et  les  globules  se  meuvent  en 
vertu  d'une  force  partiodière;  Or  ^  cette  idée  de  fortej  de  puis* 
sanee,  domine  tellement  l'qbservaticm  anatomique ,  que  MeeLel 
a  été  jusqu'à  lui  attribuer  une  sorte ';de  libre,  arbitre^  et  nous 
voilà  ramenés  au  vitalisnfe  «  et  presque  au  stabliaAisme* . 

Oh  !  sans  doute,  les  recberebes  des  physiologistesrnfrs'anrèteront 
pasià,  car,  on  le  voit,  dans  l'éUide  de  la  vieil  y  a  enooretrop 
de  mystères  àédaircivpour  qu'ils  puissent  regarder  leurs  oonnaÎB- 


—  73  — 

sames  èomiDe.àchevé66.  Qu'ils  poimoiventdfcNiic  bmrs iavaaii^»- 

tkMi9 1  Car  V4k  ûe  vôokiiéat  pas  râmoniec  à  TorigiBe  méoàe  de  la 

vie^  à  quoi  boh  tsDt  de  travaux  ?  Qu'ils  appellent  àieâr  secours  la 

physique  et  la  ohimie ,'  qu'ils  s'armeDl  du  iuieroscope  pour  l'a«- 

nalyse^des  solides  et  des  Éuides,  pui^  f  quand  ils  auront- s^isi  en 

quelque  sorte  la  vie  au  passage,  ils  poiis.iiidiquenintJes aiguës 

particuliers  qui  peuvent  servir  à  In  distinguer  dans  son  principe. 

Hais  jusque-là  «  qu'on    noos    permettB   de.*  reconnaître  avec 

BrouÊwm,  :  une  ptiisaemce^  une  forée  kmte  dmn%  qui  préside  à 

la  formation  des-  iieeus  prnnUifs  du  corps ,  et  qui  préivoit  plus. 

tard  à  leur  entretien  parles  mystères  d'une  chimie  vivante.  Or, 

celle  puissance  d'initiative  indépencknte.eVdisiînotedesorgaiMs 

physiques,  et  dont  nous  constatons  le^pbé»omènes,ean8  chercher 

à  en  pénétrer  le  secret,  doit  élre  sans  doute ,  pour  les  oirtésiens 

comme  pour  nous,  un  fait  miraouleuii,  surprenant,  incompréiieiL- 

sible  ;.  mais  qu'ils  nous  disent  si  son  existence  est  plus  difficile  à 

admettre  que  cette  existence  d'une  Volonté  JiimylérieBe  que  nous 

sentons  tous  au  dedans  de  nous^  et  qu'ils  pnïclament^  du  reste,  avec 

énergie.  N'est-'ce  pas-par  un  sentiment  inné,  instinoti^  que  chacun 

oemprend  qu'une  ftme  existe  en  lui  ?  L'homme  entend  dans  son 

cœur  l'ècho  dek  parole  divine  qui  lui  dit  que  la  pensée  humaine 

et  le  sentiment  humain ,  dans  leur  pnité  et  dans  leurs  rapports 

bainnoniques ,  sont  autre  chose  que  l'exèitation  si  variée  et  si 

variable  r^ue  par  la  pulpe  cérébrale  r  'naais*  la  scjeuee  s'arrête 

devant  la  démonstration  mathématique  de  cette  vérité ,  et  en 

ne  peut  lui  demander  une  solution  qu'elle  ne  pourra  jamais 

donner. 

Que  la  science  s'attache,  avant  tout,  à  découvrir  les 
prhicipes ,  sans  vouloir  eit^  pénétrer  Tessenoe ,  et  de  ces  principes 
décottlerxuit ,  eomosede  leur  source,  ces  lois  adnMrables  que 
Mesaton-  a  eu  la  gloire  de  forlnuier  pour  les  aciences  pjiysîqué»^, 
^  que^  Buffim  ^  Cuvier ,  FUrarens,  ont  formulées  pour  lea  idenoes 


—  Sns  — 

p^stÀlogiqms.  Àlbn,  Iwatà^tàsme  Mlve  les  fbiaoaèots 
psychologiques  ^t  les  pbénoihènea  physiologiques;  dariendn 
tout  aussi  flagrant ,  qye  ranUigomsiiie  entre  les  fiiila  physiques 
et  les  pbénonièDes  physiologiques  est  incoatestablfi. 

Non  certes,  il  ne  suflSt  pas  d'étudier  f  hooime  physique,  mais  on 
doit  étucUeraussii'Jiomroe  physiologique  el  Thomne  saorsl.  Si^daos 
Télre  animé,  eonmie  l'a  si  bien  dit  Buion,  la  matière  est  moins  le 
sujet  que  Taecessoire^  dans  l'homuM,  ce  n'est  pas  seirieqieat  la 
vie ,  c'est  Timé  qui  fait  proprement  son  existence*  L'homoM,  eu 
effet ,  est  le  seul  être  orée  qui  se  oonpaisae  lui-même,  et  qui 
connaisse  Dieu.  L'homme  est  bien  effectivement  un  animal  bu-- 
main,  mais  associé  à  unepuisejance spiriluelU-  C'est  en  mAme 
tanps  l'homme  physiologique  des  sens ,  qui  a  tous  les  instincts 
de  ranimalité,  et  l'bonune  spirituel  qui  a  la  conscience  de  sa 
liberté  et  dé  là  puissance  de,6a  volonté ,  pour  obéir  ou  oomraaodcr 
libreraettt  à  ses  passions. 

N'insistons  p|s  davantage  sur  un. sujet  déjà  traité  longue* 
ment,  et  voyons  actuellement  comment  Dieu,  en  père  at* 
tentif  aux  besoins  de  ses  enfants ,  complète  comme  tuteur , 
instituteur  et  juge ,  Toauvre  qu'il  a  commencée  comme  auteur 
et  législateur.  Car ,  jiessieurs,  ce  n'est  pas  unei  chose  moins 
merveiUeose  que  la  vie ,  une  fois  établie  en  existence  formelle 
dans  un  foyer  particulier  ,  se  développe  et  .se  copserve,  nudgré 
l'effart  des  puissances  extérieures  qui  Rendent  sans  cesse  à  la 
ëétmire< 

Tel  est ,  en  effet ,  le  mode  d'existence  des  corps  vivants,  qir'Qu 
dimit  que  dans  le  vaste  domaine  de  la  niture,  il  existe  une  fonte 
à  la  fotsqicbée  et  palpiUe,  exetçsnt  sa  violence  partîculièrettsiit 
sur  l'espèce  humaine*  Tout  corps  ovgsaidé  semble  occupé  à^lsitter 


-  75  ~ 

4sofiirê  mitle  agents  de  desimclioo  prêts  à  le  précipiter  dam  le 
iûîtoibeau,  avaiHleterxm  prescrit  par  la  nature;  et  bieQtôtii 
succonàberâit ,  s'il  n'avait  en  lui  un  principe  permanent  de 
i[éactioD«  ,  ,  . 

Voyez  rhoihroe  au  milieu  de  ses-  semblables ,  et  remarquez 
coiDbien  promptement  doivent  s*u8er  les  ressorts  de  ^  vie,  au 
nirlieu  des  intkiences  sociaIes<|iii  rentourènt*  La  vue  se  fatigue  par 
les  lumières  artificielles  ;  l'ouie ,  par  des  sons  trop  répétés  ,  et 
surtout  par  la  parole  qui  manqtié  aux  animaux  ;  Fodorat ,  par 
des  «deurs  dépravées  ;^  le  cerveau,  par  mille  préoccupaUons  ; 
tout  le  système  nerveux  enQn,  par  mille^  affections  que  la  société 
donne  seule,  ou  du  moins  qu'elle  multiplie.  Aussi  la  mort 
amenée  par  la  seule  vieillesse,  est-elle  deveaue  une  espèce  de 
phénomène. 

Ajoutons  à  de  tableau  le  nombre  prodigieux  d'enfants  enlevés 
dans  la  preiÀière  année  de  leur  existence ,  et  nous  admirerons 
davantage  les  lois  conservatrices  de  la  Providence,  qui  a  établi 
une  si  admirable  harmonie  entre  le  nombre  des  morts  et  de$ 
vivants,  que,  quelle  que  soit  la -quantité  relative  des  individus  i 
l'espèce  se  soutient  toujours. 

Cependant,  cette  faculté  de  conservation  a  ses  limites.  La  durée 
de  notre  existence  est  renfermée  dans  un  certain  cercle  d'années 
qfte  l'on  ne  franchit  jamais^ 

L'homme  né  de  la  femme  vit  peu  de  jours ,  et  il  est  rassasié 
d'angoisses.  Ces  paroles  de  Job ,  malgré  les  'promesaes  d'une 
philosophie  qui  cherche  en  vain  à  flatter  l'orgueil  de  l'homme 
par  ses  vaines  promesses  de  bonheur  et  d'indépendance ,  sont 
encore  aujourd'hui  l'etpression  vivante  de  notre  destinée  sur 
cette  terre. 

Quatre-vingt-dix  ou  oent  a^,  voilà,  suivant  B^ffon/ la  dorée 
physiologique  de  la  vie  humaine  ;  car ,  ajouCe-t-il ,  rien  ne  peut 
changer  les  lois  qui  règlent  le  nombre  de  nos  anifées. 


~  76  — 

Une  vie  séculaire,  voilà,  selonr  M.  Flourèns,  ce  que  la  Provi- 
dence a  vouiu  doilner  à  l'hûmme.  Bien*peu  arrivent  à  ce  grand 
ternie  f  mais  aussi ,  comme  le  remarque  ce  savant  phvsiotogiate, 
avec  nos  mœurs,  nos  passions,  nos  misères,  l'homme  ne  meui^ 
pas ,  il  se  tue» 

Et  encore  ne  tient-il  pas  compte  de  la* souffrance,  des  maia^ 
dies  et  de  la  fatalité  de  leurs  effets ,  qui  pèse  sur  Thomme , 
depuis  sa  chute ,  d'un  poids  plus  lourd  encore  que  ses  pas- 
sions. 

Quoi  qu'il  en  soit,  une  vie  séculaire  n*esl  pooriant  pas  un 
phénomène^  et  dans  notre  ville,  un  relevé  statistique  des  décès 
que  j'ai  dressé  et  qui  comprend  une  période  dé  dix  ans,  de  1825 
à  1835,  m'a  présenté  huit  décès  de  personnes  qui  avaient  fourni 
une  carrière  de  cent  ans ,  savoir  :  3  garçons ,  1  veuf  ,  2  filles 
et  2  veuvesi 

Quant  à  ces  cas  rares  de  longévité  extrême,  qu'Hallér  a  réunis 
et  parmi  lesquels  on  en  trouve  un  de  169  ans,  ce  sont  des 
exceptions  qui  sont  comme  des  vestiges  de  la  longévité  si  extra- 
ordinaire  des  premiers  Ages  de  la  terre. 

Il  est  donc  certain  que  la  vie,  comme  tout  ce  qui  se  passe  dans 
l'économie  animale ,  est  soumise  à  des  lois  fixes ,  invarial)les. 

Si  t:haque  espèce  a  sa  taille  distincte ,  sa  durésp  déterminée 
de  gestation,  sa  durée  particulière  d'accroissement,  pourquoi 
donc ,  comme  le  remarque  M.  Fiourèns  ,  la  vie  n'aurait-elie  pas 
aussi  la  sienne  ?  * 

Eb  bien  !  cette  durée  est  parfaitement  réglée ,  déterminée. 

ff  La  dtirée  totale  de  la  vie ,  avait  déjà  dit  Buffon ,'  peut  se 
mesurer  en  quelque,  fiaçon ,  par  celle  du  tem|is  de  l'accroisse- 
ment.  » 

Si'  Voa  vérifie  le  rapport  entrevu  par  Buffon  sur  l'observation 
des  phases  successives  de  la  vie  des  animaux ,  on  trouve  qu'il 
est  vrai. 


—  77  — 

Le  vrai  problème*  le  problème  .physiologique^  ditM^  Flou- 
réiis ,  est  poçé  ;  il  a*agtt  ^àe  sdyoir  consbieD  de  fois  la  durée  de 
Faocroisaemerii  se  trouve  comprise  dans  la  durée  dje  la  vie.  Une 
seule  chose  manque  à  Bu.ffon,  c'est  d  avoir  connu  le  signe  certain 
qui  marque  le  terme  de  l'accroissement.  Je  ti;ouve  ce  signe, 
continue  M.  Flourens ,  dans  larjiginion  des  osa  leurs  épiphyses. 

Elle  se  fait,  dans  le  chameau,  à  huit  ans;  dans  le  cheval,  à  cinq; 
dans  le  bœuf,  à  quatre;  dans  le  lion,  à  quatre  ;  dans  le  chien, 
à  deux;  dans  te  chat»  à  dix-huit  mois;  dans  le  kipin»à  douze  ; 
dans  le  cochon  d'Inde,  a  sept;  etc. 

Or,  riiomme  vit  90  ou  100  ans;  le.  chameau  eo  vit  40^  le 
obe^^l,  25;  telMeuf,:de  15  à  20;  le  Uon  vit  environ  20  ans$ 
le chien,  de  10. à  12;  le  chat  de  9  à  10;  le  lapin  vit  8  ans;  le 
cochon  dinde,  à^  6  à  7^  ete. 

I^e.  rapport,  indiqué  par  Bofibn ,  touchait  donc  de  bien  près 
au  rapport. réel.  Buffon  dit  que  chaque  animal  vit  à  peu  priMi 
àx  oq^aept  fois  autant  de  temps  qu'ils  en  met- à  crottre.  Le  rap^ 
port  supposé  était  donc  six  ou  sept  ;  et  le  rapport  réel  est  cinqi 
ou  à' peu  près.'  .      , 

Ainsi ,  l'homme,  est  vingt  ans  à  croître ,  et  il  peut  vivre  cinq 
fois  vingt  ans ,  c'est-à-dire  100  ans;  le  chameau  e$i  liuit  ans  à 
croître,  et  il  vit  cinq  fois  huit  ant,c'ést-à*dire  40  ans;  le  cbe* 
val  est  cinq  ans  à  croître,  et  il  vit  cinq  fois  cinq  ans,  o'est-» 
à-dire  25  ans,  et  ainsi  des  autres. 

tf  Nous  avons  donc  un  caractère  précis.,  et. qui  nous  donne  , 
d'une  manière  sûre ,  la  durée  de  Taocroi/sseinent  ;  la  durée  de 
faccroissement  nous  donne  la  4urée  de  la  vie*  Toua.le^  phé«* 
aoniènes  de  hi  vie  tienoeot  les  uns  aux  aulnes  par  une  ehatue  de 
rapports  suivis  :  la-  durée  de  la  vie  est  donnée  par  la  durée,  de 
Taccroisseoient  ;  la  .durée  de  l'accroi^ment  est  donné  {v»r  la 
durée  de  la  gestatiou;  la  durée  de  !§  gestation  t  par  la  grfiqdeur 
de  la  tiiîUe,.etc.,  etc:      /  :  • 


—  78  -* 

Ces  nipj[>ort6  tioovMUx,  indiquée  {>iir  H.  FioUfeqs  avec  àne 
rare  sagacité  ^  n'attesteiti^ils  pas,  MessieQrs ,  les  ioia  d'une  intel* 
ligetoce  qui  n'est  pas  celle  de  rhomme  et  qui  doit  commander 
notre  admiration  ?  -  - 

§xxv. 

Oui ,  sans  4oute ,  il  y  a  dea  lois  pour  tout  dfins  le  gouverne- 
ment de  la  iProndenoe ,  et  fmrtout.Mus  constatons  la  puissance 
conservatrice  de  la  nature. 

Voyez  ee  balavrceWient  mierveitleux  dans  la  piroportion  «des  nais- 
sances des  garçons  et  des  filles  7  Cet  éqoUibt^  si  nécessaire  pour 
le  malntif^n  des  populations  ^  doit  être  par toiA  le  même  ;  suppo- 
sons, effectivement,  qu*il  pût  être  rpmpv  al  qu'il  ne  naquit 
qoe.des  garçons  ou  des  filles ,  il  suffirait  d'une  seule  généraiioa 
pout*  Voir  di^araître  l'espèce  humaine^  bar,  ainsi  que  noaa 
Pavons  prouvé,  les  espèces  qui  mx  une  Ibis  ^ssé  d'exislèr  ne 
rippararssem  plus.  Eh  bien  t  partout  et  tt|i«»s  tous  les  pays,  on 
trouve  dans  les  naissances  un  nombre  un  peu  plus  conaidénible 
en  faveur  des  garçons.  Buffon  avait  dit  qu-'il  uaiieait  16  garçons 
contre  tS^filles  ,et  l'annuaire  du  bureau  des  longitudes  approuve 
encore  aujocu^-hui  iiîee  chiffrés.  Serait'^ee  an  simple  effet  da 
bàsaid  ou  la  manifestation  de  cet  Ordre  étemel  qui  maintient  et 
conserve  le  monde?  Messieurs,  ne  nions  pas  Tévidence^ 

Si  le  nombre  d^a  naissances  "^  atteint  un  chiffre  un  peu  plus 
élevé  chez  les  garçons,  c'est  que,  dans  le  premier  Age  ,  la  loi 
de  mortalité  pèse  avec  un  peu  plus  de  rigueur  sur  les  en&nts 
mâles.  Ainsi ,  sttr  cent  eniâMs,  il  en  meurt  à  peu  près  sept  du 
sexe  féminin  et  huit  du  sexe  m»sculin.  A  Nantes ,  de  1 825  à 
1834^  nous  comptons '24,979  naissances,  savoir  :  12,785  en- 
faïits  «rAles  ;  12, 1^94  filles.  Différence  .en  plus,  pour  les  garçonsi 
591*  Et,  dans  la  même  période  de  tei»ps>  npus  uouvioûa' 


—  PB  ^ 

U^9K  #cès  de  i  Ml  à  2^  1,^22  gàvçonset  i^iS  fiUes.  Dif- 
féiMce  en  plvs  podr  lès  gerçons  v  207. 

Ensoito^t  rhomim  n'esl-^il  pas  tôujoiirs  exposé  à  pfais  de 
ehaneeë  de  mortalhé  ?  C'est  lui  qui ,  d'après  notre  élats^isl, 
est  chargé  des  travaux  les  plus  fatigants  de  la  vie.' C'est' lui  qui 
est  sans  cesse  excité  par  les  passions  politiques ,  qui,  cultive  et 
prend  soin  des  moissons,  qui'bftlit,  qui  entreprend  des  voyage 
lointains  et  périlleux,  qui  est  en  butte  aux  hasards  de  la  guerre 
et  aux  caprices  de  Tocéan.  Aussi  Hésiode  avait-il  remarqué,  il  y 
a  déjà  bien  des  siècles,  que  Tliomme  est  rabeille  ouvrière,  et 
que  la  femme  est  le  frelon  qui  dévore  le  niiel  que  le  premier 
a  recueilK.  Enfin ,  en  jetant  un  regaï*d  sur  les  habitudes  propres 
à  dhaquç  sexe ,  en  tet)imft  compte  des  passions  et  4es  «seès 
dé  rhditibe ,  nous  ti^vons  facilement  encore  la  cause  dé  cette 
pitfs  igrande  moirtalité  ;  car  il  est*  certain  que  la  femme  s  dont 
FoifiuntsAtion  phystqde  est  plti^  faible ,  trouva  dans  sa  sobriélé 
et  'Sa  modération ,  dans  lèfs  égards ,  Tiiffsetion  et  le  'dévoÉment 
de  l'autre  sexe ,  une  espèce  de  garantie  contre  cètto  fibule  de 
maux  qui  aecaklent  si  souvent  i'bonuDe ,  tels  que  la  goutte,  la 
grayelie^  les  calculs,  Tapoplexie,  etc.  Voyez  avec  queUe  rapidité 
s6nt  emportés  ces  hommes,  qui  ne  vivent  qac  de  la  vie  animale? 
Que  de  ^ves  maladies  vienn^t  les  surprendre  au  milieu  des 
longtleâ  orgies  dont  ils  latiguttnt  leur  oisiveté. 

Pone  gulm  metas  et  mi  tibi  Umgior  œku. 

a  dit  avec  raison  l'école  de  Salerne. 

Hais,  en  dépit  de  tous  oes  graves  enseignements  et  des  hautes 
leçons  de  l'antique  sagesse,  l'Intempéramoe-,  la  gourmandise  et 
kl  volupté  resteroQt  éternellemem  &  ht  mode;  partout,  l'homme 
cherchera  à  exciter  ses  organes,  comme  s'il  était  pne^sé  df  cwso- 
Bier  le  peu  de  jôufs  que  la  'Providence  lui  réserve.  ^ 


--  80  — 

dépendant  vtl  y  a  no  autre 'fléau  qol  aciéautirait  promi^taMilt 
r«8pèce  humaine,  sans  l'ialenrëntioo  tl*une  loi  provhjeetîdtle* 
Ce  fléau,  c'est  la  guerre ,  qui,- toujours  et  dans  tous  les  lieux  de 
la  terre,  a  porté  les  peuples  à  s'armer  réciproquement  les  uns 
coîitre  les  autres. 

0  Dans  le  vaste  domaine  de  la  nature  vivante,  dit  Ml  de  Hatstre, 

■  •  •     • 

il  règne  une  violence  manifeste,  une  espèce  de  rage  qui  arme  tous 
les  êtres  m  mutua  fanera.  Dès  que  vous  sortez  du  règne  insen- 
sible ,  vous  trouvez  le  décret  de  la  mort  violente  écrit  sur  les 
frontières  mêmes  de  la  vie..;... 

m  É 

a  U  y  n  dea  insectes  de  proie ,  des  reptiles  de  proie,  des  ci- 
seaux  de  proie  ^^deapoîssoi^  de  proie,  des  quadrupèdes  de  proie. 
Au«desius  de  ces  nombreuse  ra^es  d'animaux  est  placé  rbomme* 
dont  la  main  destructive  n*épargoe  rien  de. ce  qui  vit;  il  tiie 
pour  se  nourrir,  il  tue  pour  se  vâtir,  il  tue  pour  se  parer,  il 
tue  pour. attaquer,  il  rtue  pour  s'instruire,  il  tue  pour,  s'amuséir»^ 
H  tue  pour  tuer.  /  .     « 

Et  ces  épidémies  meurtrières  qui  ont  ravagé  le  naoade  à  di* 
verses  époques  delà  civilisation?  Ne  dirait^on  fMs,  en  v<^yant 
succomber  Tbonime  de  toutes  parts ,  dans  ces  temps  de  calami- 
iés  trop  riches  en  catastrophes  funestes,  qu*il  va  se  faire  une 
grande  diminution  de  la  quantité  de  vie^sur  le  globe.*  Eh  bienrf 
grâce  à  une  loi  providentielle ,  les  pertes  causées  par  ces  fléaux 
se  réparent  promptement.  Lesmoyens  de  subsistance  devenant 
plus  faciles ,  les  mariages  sont  plus  nombreux ,  et  les  naissaoces 
remplissent  bientôt  le  vide  occasionné  accidentellemetit  par  une 
mort  extraordinaire.  Ainsi ,  il  r&ulte  des  tables  publiées  par 
Messance ,  dans  son  ouvrage  sur  la  population  dé  la  France ,  ei 
de  la  statistique  de  Tabbé  Expilli ,  que  les  pertes  éproirr)3es  par 
b-pôputaiion  de  Marseille,  lofs  de  la  mémorable  peste  de  I720y 
furent  bientôt  ré(mrée9 ,  et  que,  malgré  Ig dtmiuutioaHtB^hflbi^ 


—  81  — 

tants ,  les  mariages  furent  plus  nombreux  et  plus  féconds  aussitôt 
que  la  grande  mortalité  eût  cessé. 

Après  la  peste  qui  désola  la  Pr4isse  et  les  pays  voisins,  en 
1710eti71t,  Suismich.  nous  apprend  que  le  nombre  des  mariages 
doubla. 

A  Nantes,  après  Tépidémie  de  choléra  qui,  en  1832,  enleva 
3,460  habitants,  les  mariages  s'élevèrent  à  650,  tandis  que  Tan- 
née précédente  il  n'y  en  avait  eu  que  569.  En  1835,  également 
après  une  épidémie  de  choléra  et  de  dysenterie,  ils  montèrent  à 
686.  On  dirait  que  les  organisations  qui  survivent  «  ont 
été  comme  j^trempées  par  la  maladie ,  et  transmettent  phis  vive 
et  plus  féconde  cette  flamme  de  la  vie  qu'ils  ont  conservée  ;  re- 
marque qui  me  semble  d'autant  plus  juste  qu'elle  a  été  feite  pour 
les  animaux  après  les  grandes  épizooties. 

Ainsi ,  toujours  et  à  toutes  les  époques  de  sa  vie,  Thomme 
est  soumis  à  des  lois  fixes  et  invariables.  Il  y  a  des  lois  pour 
sa  naissance,  des  lois  pour  sa  conservation  ,  des  lois  pour  sa 
mort. 

Reconnaissons  donc  cette  force  universelle  émanée  de  l'idée 
infinie  qui  partout  crée,  forme,  anime,  et  qui  met  en  mouve- 
ment ici  le  monde  extérieur,  là,  la  formation  organique,,  plus 
loin ,  la  vie  morale. 

§  XXVI. 

■ 

Mais  cette  force  qui  doit  être  actuellement,  je  pense,  une  vé- 
rité de  sens  commun ,  et  qui ,  de  tout  temps ,  a  été  connue  par 
ses  actes,  va  prendre,  en  médecine,  lé  nom  de  foret  midi- 
cairke. 

Cette  force ,  à  laquelle  personne  n'a  voulu  donner  une  exis- 
tence substantielle,  est  cette  loi  parfaitement  connue  et  appréciée 
des  aneiens,  en  vertu  de  laquelle  les  corps  vivants ,  après  une  dé- 

6 


—  t«  — 

vialiott,  après  un  état  apormal  grave,  ae  réparmi  d'eux-môOMS 
et  reviennent  à  leur  état  physiologique. 

Les  efforts  4ù  la  nature  loédicatrice  étant  le  résultat  d'uae  loi 
de  conservaliott ,  doivent  être  ordisaireménl  salutaires.  .Voilà  lé 
Ti  Bsiov  d'Hippocrate,ce  quid  divinum  que  quelques  médecins  aot 
parodié  en  quid  igMtum*  Sans  doute  i  cette  force  opérant  {mut 
nécessité,  en  quelque  sorte,  et  non  par  iAtelligonca,  a  besoin  sou- 
vent d'être  modifiée.  Aua^i  Stahl ,  admirant  avec  quelle  barmoiite 
toutes  les  fonctions  entrent  en  action  pour  arriver  h  un  but 
prévu ,  a-t*il  peul*àtre  trop  compté  ^r  cette  teodaoce  lieureoee 
de  la  nature  agissante;  nais  convenons  ausai  qu'elle  conduit  sou- 
vent nos  mouvanaents  vitaux  avec  une  sayesae  à  lequelle  doit  ae 
Sttbordooner  le  bible  sagesse  du  médeem. 

Et  Broussais  lui-ménie  ie  reconnaît  «  quand  il  dit  :  «  Il  est  uoe 
Providence  intérieure  dans  l'organisoie  è  kqueUe  le  médeoin  qui 
veut  guérir  doit  s'en  rapporter  pour  lesoenipositions,  tes  dépura- 
tions des  fluides  et  des  solides.  Cette, Providence  n'est  autre  que 
les  lois  vitales  dont  le  secret  nous  échappe.  » 

Néanmoins ,  comnae  à  côté  de  cette  force  qui  protège ,  il  y 
en  a  une  autre  qui  détrtiit,  de  môme  qu'à  eôlé  4e  l'attraolioû 
il  y  a  la  répulsion,  à  côté  de  la  santé,  la  maladie,  à  côté  de 
la  vie,  la  mort,  Dieu  n'a  pas  voulu  que  le  médecta  restât  inao- 
tif  en  présence  des  souffrances  de  ses  semblables,  et  il  l'a  appelé, 
au  contraire  >  à  partager  en  quelque  sorte  ave^  lui  le  sublime  pri- 
vilège de  rendre  la  vie  et  la  santé  aux  hommes.  Noble  et  divine 
mission  pour  qui  sait  bien  la  compreadre,  Messieurs  I  Aussi , 
combien  j'aime  cette  maiime  de  notre  bon  Ambroiae  Paré  « 
écrite  au-dessous  de  spn  buste ,  dans  le  grand  amphithéàUre  de 
l'école  de  Paris  :  Je  le  pansay ,  et  Dieu  le  gua$rit.  Sans  doule  > 
ce  sont  là  de  belles  et  immortelles  paroles ,  et  qui  résument 
U  médecine  tout  entiàre. 

Il  est  donc  vrai ,  nous  sommes  les  minisires  de  Dmi  ;  noee 


—  «3  - 

j^nsoRS  et  il  guérit;  il  nous  associe  à  son  eeuvre,  et  le  sceau 
de  cette  alliance  est  la  charité.  De  ta  ces  belles  paroles  d'un 
ancien  médecja  :  Tanla  est  mkr  Deum ,  religionem  et  medicum 
eatmêxio ,  nt  rinè  Deo,  et  reëgUme,  iiuUua  exaetuê  medicui  esse 
qmeaL  —  Homineê  ad  Deos  nuUâ  re  prcfiuê  oicedlmt ,  quàm 
àalulem  hominibus  dando,  avait  dit  avant  lui  Cicéron. 

Ouif  Messieurs,  l'idée  de  providence,  d'harmonie,  de  force  con^ 
servatrice  et  réparatrice,  doit  être  l'idée  mère  de  toute  observation. 
S'il  y  a  trouble  dans  les  fonctioBs  vitales ,  c'est  que  le-  mal  a  été 
introduit  dans  le  monde  et  que  la  vie  est  une  épreuve  ;  s*il  y  a  une 
médecine,  c'est  qœie  Trèê-B^ml  «  produit  de  to  terre  tout  ce 
qui  guérit;  s'il  y  a  un  médecin,  c'est  que  Meu  a  voulu  que 
rhoiDoae  se  dévooAt  aux  hommes,  $e$  frères  en  douleur. 

Voilà*  pounpioi  le  oiédecin  doit  être  doué  de  cette  foi  qui 
transporte  fes  montagnes,  de  cette  charité  qui  fût  des  miracles, 
ceinme  le  dtsail  de  Hécsniier  le  D'  Gtbert. 

S'il  ne  doit  pas  av#îr^  une  eonfianee  iilimiilée  dans  la  puiasaiioe 
de  son  arl,  dtt  moins  ne  doit-il  îamats  déeespérer,  puisque  ce 
n'est  pas  lui  qui  guérit,  et  que  c'est  le  secret  de  Dieu;  mais  il 
censollera  à  la  fois  les  mouvemenis  de  la  vie  humaine  qu^l  a  sous 
les  yeux,,  et  la  Providence  -qui  en  règle«^ toutes  les  lois.  Il  doit 
avoir  de  respéoaaee  dans  son  art  pour  relever  le  coear  et  le  cou- 
rage de  see  malades;  et ,  comme  poor  hw  l'homme  n'est  pas  un 
simple  mammifer»,  il  aara  cette  bonté  sympathique  qui  ranime 
les  fioroes  de  la  vie ,  el  il  se  rappellera  celte  beUe  maxime  ^ne  lé 
ciel  semble  Mroi^mi»dans  le  conir  de  Fbonaine  : 

Haudigmru  mali,  mimrie  emccturrêre  disco. 

Puis,  enfin,  qoaad  fiinrèt  est  défmtlivcroQiit  prononeA, quand, 
malgré  tous  ses  soins,  toute  son  habileté,  toute  sa  science,  Le 
médepÎD  p'aura  pu  ar rftter  celte  heure  suprême  que  aeas  oonnat- 


—  84  — 

Irons  tous,  slaitLêuni  est  omnibus  semel  mort,  alors  il  s'iocli- 
nera  devant  les  décrets  éternels  de  la  Providence,  et  il  se  cooso* 
lera  par  cette  pensée  chrétienne,  que  la  mort  n*est  pas  l'anéaDiis- 
sement  de  notre  nature,  mais  le  terme  de  potre  vie;  que  nos  unis 
ne  nous  quittent  pas,  mais  seulettient  qu'ils  nous  devancent  ;  qu^ib 
ne  sont  pas  saisis  par  la  mort,  mais  qu'ils  entrent  dans  l'é- 
ternité. . 

§  XXVII. 

Telle  est  i  en  effet ,  la  condition  de  rhomme  ici-bas.  «  Telle 
est,  pour  me  servir  des  expressions  de  saint  Grégoire  de  Namnze, 
la  vie  de  nous  autres  mortels,^  tel  est  le  jeu  de  la  scène  du  monde; 
nous  sortons  du  néant  pour  vivre,  vivants^  nous  sonunes'détruits. 
Que  sonmies-nous  ?  un  songe  inconstant ,  un  fantôme  qu'on  ne 
peut  saisir,  le  vol  de  l'oiseau  qui  passe,  le  vaisseau  qui  fuit  sur 
la  mer  et  ne  laisse  point  de  traces,  la  poussière,  uqe  vapeur, 
la  rosée  du  malin,  la  fleur  aujourd'hui  naissante,  aujourd'hui 
dessédiée.  » 

Mais,  soyez *en  bien  convaincus.  Messieurs,  arrivés  à  ce  terme 
que  nous  croyons  la  fin  de  tout,  nous  ne  mourons  pas;  nous 
sortons  de  ces  tombeaux  vivants ,  dans  lesquels  notre  àme  était 
retàiue,  pour  entrer  dans  un  autre  séjour  où  tout  va  commencer 
pour  ne  finir  jamais.  Non,  mourir,  ce  n'est  pas  cesser  d'être;  et 
la  mort,  que  l'on  appelle  avec  plus  de  raison  cessation  de  la  vie, 
arrive  par  la  privation  de  communication  entre  le  foyer  subjectif 
et  le  foyer  objectif. 

a  Allons,  mon  àme,  disait  Descartes  sur  son  lit  de  mort,  il  y 
a  longtemps  que  tu  es  captive,  voici  l'heure  de  sortir  de  prison; 
il  fiiut  sbuffirir  la  séparation  de  ton  corps  avec  courage  et  avec 
joie.  » 

«  La  mort  et  la  vie ,  avait  aussi  dit  saint  Grégoire,  quoiqu'elles 


—  «5  — 

paraissent  deux  choses  opposées,  communiquent  entre  elles  et 
se  remplacent  Tune  par  l'autre.  Je  ne  sais,  ajoute-t-il,  si  ceCte 
séparation  qui  nous  délivre  des  maux  présents  et  nous  codduit  à 
une  vie  céleste  devrait  avoir  le  nom  de  mort.  La  seule  mort  véri- 
table, c'est  le  péché ,  car  il  est  la  ruine  de  l'âme,  ii 

Non,  la  mort  ne  consiste  point  dans  la  destruction  des  diffé- 
rents éléments  de  la  vie  humaine ,  elle  est  seulement  le  résultat 
de  leur  dissociation.  Et ,  si  la  vie  n'est  pas  le  produit  de  la  matière 
affectant  telle  ou  telle  forme ,  à  plus  forte  raison  l!àme  pensante 
ne  peut-elie  être  née  delà  vie  organique.  Eller  existe  primer- 
dialement  en  germe,  pourquoi  donc  périrait-elle  avec  le  corps 
qui  ne  Ta  pas  produite?  Or,  il  est  certain  qu'il  ne  peut  l'avoir 
produite,  puisque,  pendant  que  la  matière  change  continuelle- 
ment ,  l'idéal  persiste;  puisque,  de  la  plus  tendre  enfance  jusqu'à 
Tcxtréme  vieillesse,  nous  sentone  toujours  en  nous  le  même 
moi. 

L'âme  qui  tend  sans  cesse  vers  l'infini,  vers  Dieu,  principe, 
centre  et  but  de  notre  vie,  fait,  dans  la  mort  natupelle 
d'une  vie  à  son  terme,  ce  que  feit  l'enfant  en  sortant  du 
sein  maternel,  elle  rompt  Jes  liens  qui  la  retenaient  dans  cette 
prison  où  elle  ne  peut  plus  vivre,  et  la  mort  naturelle,  comme 
l'enfantement  à  terme ,  est  un  triomphe  de  la  vie. 

Ne  semble-t-il  pa»,  Messieurs,  que  Dieu  ait  voulu  nous  faire 
comprendre  par  là  le  mystère  de  la  résurrection  ? 

Voyez  cet  enfant  renfermé  dans  16  sein  de  sa  mère,  c'est  pour 
lui  un  petit  monde;  mais  cette  existence  dont  chaque  jour  agran- 
dit la  sphère,  n'est  point  la  même  que  celle  dont  U  jouira  quand 
il  aura  vu  la  lumière.  Elle  ressemble ,  en  quelque  sorte,  à  celle 
d'un  homme  qui  dort,  car  la  vie  animale  est  à  peu  près  nulle. 
Presque  toutes  les  portes,  comme  le  dit  Bicbat^  sont  fermées 
éhez  lui  aux  seusations  particulières ,  et  elles  ne  s'ouvriront , 
pour  les  lui  transmettre  ^  que  quand  il  aura  vu  le  jour. 


—  »  — 

alors  va  commencer  pour  l'enfaBt  ua  nouveau  m&àt 
d'existence  ;  de  nouvelles  lois  vont  présider  à  son  développement. 
Le  petit  monde  où  il  vivait  est  désormais  mort  pour  lui ,  et  une 
vie  plus  belle ,  une  vie  plus  noble  par  l'amour  et  la  liberté 
va  briller  à  ses  yeui. 

Au  lieu  du  sein  maternel ,  au  lieu  de  cette  étroite  prison  où 
il  était  renfermé ,  le  voilà  libre  dans  le  monde  entier.  Ce  n'est 
jplus  neuf  mois,  mais  de  nombreuses  années  qu*il  aura  à  vivre. 
Des  rapports  Jusqu'alors  inconnus  vont  s'établir  entre  lui  et  les 
corps  environnants  ;  de  nouvelles  sensations  et  un  monde  nouveau 
d'idées  vont  se  développer  devant  lui. 

Cependant,  il  lui  fiiudra  encore  mourir,  ou  plutôt  renattrede 
nouveau ,  comme  il  est  dît  dans  l'Ecriture  ;  mais,  de  cette  seconde 
mort  sortira  une  vie  plus  beUe  encore ,  plus  noble  et  plus  déli- 
cieuse V  car  l'âme  va  rentrer  définitivement  dans  lunité  unr- 
verselle,  c'est-à-dire  dans  le  sein  de  la  Divinité.  Elle  aura  feit 
le  dernier  pas  vers  la  béatitude  et  les  pm*iiections  qu'elle  avait 
pressenties.  Or,  le  pressentiment,  cet  instinct  divin,  cette  im- 
mortelle et  céleste  voix,  nous  fournit  encore  une  preuve  de  l'im- 
matérialité  de  l'âme. 

§  XXVUI. 

Si,  effectivement,  1^  pressentiment  n'était  quune  consé- 
quence physique  de  notre  organisation,  comment  toute  notre  vie  ne 
serait-«lle  qu'une  longue  aspiration ,  qu'un  mouvement  continu 
vers  la  félicité ,  vers  la  souveraine  béatitude  qui  est  Dieu  en  môme 
temps  qu'il  est  la  perfeetion  infinie?  Ah!  disait  l'orateur  romain, 
SI  l'âme  n'apercevait  rien  dans  l'avenir,  si  elle  bornait  à  la  courte 
durée  de  la  vie  toute  l'étendue  de  ses  pensées ,  elle  ue  voudrait 
jamais  se  fatiguer  de  tant  de  soins.  Car,  à  quoi  bon  tant  de 
vertus,  pour  arriver  au  néant?  Le   pressentiment   d'une  vie 


—  «7  ~ 

future  est  donc  pour  nous  la  garaniie  de  sa  réalité.  Sans  doute  « 
il  peut  bien  èire  défiguré  pur  Ws  pasaioos  et  la  seosualité  »  mais 
il  ae  réveillera ,  croye«-Ie  bien ,  dans  eertaiaea  eireoostance8f  par 
kfi  atimulants  généraux  de  la  vie ,  qui  sont  la  douleur  ei  l'amôur. 
Ne  fioua  plaignoa»  donc  pas«  Messieurs,  de  la  douleur  ei 
des  souffranoes»  care'est  alors  que  rhomme,  abattu  dans  sa  fai- 
blesse ,  se  relève  par  les  espérances  et  les  promesses  de  la  Divi* 
Djté.  Là  douleufi  en  effet, en  seeouaai  l'âfloe,  rarrache  à  Tengour- 
dtaaeaieDl  de  la  vie;  elle  fait  naître  ^o  rhoeime  la  véritable 
conscience  de  lui-même,  et  le  collduit  à  un  degré  plus  avancé 
die  perfedioD.  EUe  lui  découvre  une  autre  vie ,  eormne  elle  lui  en 
avait  mouiré  Tenlf ée  ici^has.  Voilà  pourquoi  la  religiou  seule,  eu 
jnstrqi^aot  rbonu^e  de  sa  eoudilion  véritable ,  eu  lui  apprenant 
ç»  qu'il  est ,  ce  qu'if  doit  être ,  l'élève  au*4esaus  de  ions  les  évé-^ 
oenoeais»  Elle  sait  qu'il  y  a  beaucoup  k  pleurer,  beau^up  à 
souffrir  dau$  ee  lieu  d'exil ,  et  elle  dit  :  Htuareu»  ceux  qui  pUn- 
rmt^  keurmx  cew>  qui  êoufprmis  et  cette  c<H»soletiou  sfeat  trou* 
vée  {>lus|>uiasaaibe  qu'aucune  autjre. 

^  Ajossi  Paecal  disaiir^l  :  «  La  maladie  esl  l'état  naturel  des  e^ré^ 
tissus,  parce  qu'on  est  parla,  comme  on  devrait  tan^ours  être, 
dans  la  souffrance  des  tmm  •  daua  la  prvvalion  de  ions  les  biens 
et  de  topis  les  plMsirs  4es  seu§ ,  exempt  de  4oul4a  les  pasaioas  qui 
travaiUettt  pendafUt  tout  le  courade  la  vie;  sMsambîlioo,  sans 
ampiçe,daips  l'attente  eontiiiueile  de  la  mort;  M'eat-oa  pea ainsi 
que  les  cbrétiefis  d^rapeoi  passer  la  vie?.  • .  •  C'est  fiturqooi, 
e^oiptioiM^t^il,,  îe  lie  demande  autne  dhuse  que  de  prier  Piéu 
qu'il  oaç  fc^sse  cetto  gfAce*  » 

§  XXiX. 

Quant  à  raw>ur  qui  eogeudre  la  m  •  qtii  4'entAelMnl,  l'iMalte 
4  l'aoeonpipt^ne  peiMbm(t<Mrtçon  cours,  uou  smdeineat  il  gitide 


—  88  — 

les  premiers  pas  du  voyngear  dans  celte  rouie  épineuse ,  maïs  il 
donne  à  Tànie  la  force  nécessaire  pour  supporter  les  sacrifices 
les  plus  poignants  que  Dieu  exige  de  Thomme.  C'est  ainsi  que 
la  douleur  d'avoir  perdu  ceux  qui  nous  étaient  chers,  ouvre  notre 
Ame  à  la  pensée  de  l'immortalité  ;  notre  amour  les  suit  au*delà 
de  la  nuit  du  tombeau ,  et  le  doute  de  la  survivance  des  âmes  est  à 
jamais  banni  de  notre  cœur. 

VoiK,  Messieurs,  notre  Cfêdo.  Sans  doute,  il  ne  ressemble  guère 
à  celui  de  ces  esprits  forts ,  de  ces  tètes  pensantes ,  qui  veulent  af- 
franchir l'esprit  de  l'homme  du  joug  die  la  foi ,  pour  émanciper  les 
intelligences  et  abolir  définitivement  les  superstitions,  qui  sourient 
avec  dédain  quand  on  parle  de  lois  providentielles,  de  lois  d'har- 
monie, de  puissance  conservatrice  et  réparatrice.  Eh  bien!  soit» 
Libre  à  chacun  de  fermer  les  yeux  à  la  clarCé  et  à  l'évidence  de 
ces  lois;  libre  à  chacun  de  ne  voir  qu'attraction  et  qu'impulsion 
dans  les  phénomènes  de  la  vie ,  d'attribuer  uniquement  à  l'in- 
fluence de  la  chaleur  et  de  l'électricité  le  déyeloppement  vital  des 
végétaux  et  des  animaux,  aussi  bien  que  la  décomposition  des  êtres 
frappés  de  mort ,  et  de  chercher  ainsi  à  mettre  des  idées  à  la  place 
de  ces  croyances  qui  devraient  rester  immuables  et  entières  ; 
hélas  !  nous  ne  pourrons  que  les  plaindre. 

Voyez  t  en  eflet,  s'ils  ne  sont  pas  à  plaindre,  ceux  pour  qui 
il  n'y  a  dans  la  nature  ni  sagesse,  ni  Providence,  ni  harmonie, 
ni  force  conservatrice ,  ni  volonté,  ni  but,  puisqu'il  leur  manque 
le  sens  moral  sans  lequel  ils  né  pourront  jamais  comprendre  tout 
ce  qu'il  y  a  de  pur,  de  noble  et  d'élevé  dans  ces  vérités  réellement 
utiles,  qui  établissent  dans  le  cœur  de  l'homme  le  règne  de  la 
vertu ,  et  dans  la  société  le  règne  de  l'ordre. 

Jetez  les  yeux  autour  de  vous,  et  dites-nous  s'ils  sont  heureux 
ceux  qui,  s'obstioant  à  ne  pas  £Eiire  dériver  toutes  les  lois 
d'une  loi  première,  immuable,  étemelle,  ou  de  la  raison  de 
Dieu ,   cherchent  à  substituer   leur  influenee  à  celle  de  Dieu 


~  89  — 

roéme;  car,  depuis  que  rhomme  veut  tout  animer,  tout  créer  seul, 
qu'a-t-il  donc  animé ,  que  le  désordre;  quVt-ii  donc  créé,  que 
la  mort? 

Quant  à  nous,  Messieurs,  qu'il  nous  !«)it.perihis  de  chercher  à  in- 
culquer dans  le  cœur  de  nos  fils,  auxquels  nous  avons  déjà  transmis 
Théritagede  la  vie,  ces  belles  croyances  qui  nous  semblent  découler 
des  vérités  que  nous  nous  sommes  efforcés  de  développer  dans  ce 
travail,  afin  d'en  faire  des  hommes  d'ordre  et  dedévoûment,  et 
de  leur  inspirer  delà  empathie  pour  tout  ce  qui  est  bon,  pour 
tout  ce  qui  est  beau,  pour  tout  ce  qui  est  grand,  convaincus  que 
nous  sommes  que  les  fortes  âmes  ne  s'engendrent  qu'au  sein  d*une 
conviction  religieuse  profonde. 

Et  puissions-nous,  sur  le  déclin  de  notre  vie,  dire  au  Seigneur 
avec  le  poète  : 

Alors  le  front  chargé  de^goirlandes  fanées , 
Tel  qu'an  vieil  olivier  parmi  ses  rejetons, 
Je  verrai  de  mes  fils  les  brillantes  années 
Cacher  mon  front  flétri  sons  leurs  Jeimes  festons. 

Alors  j^entonnerai  l'hymne  de  ma  vieillesse. 
Et,  convive  enivré  des  vins  de  ta  bonté , 
Je  passerai  ta  conpe  aux  mains  de  la  j[eDne8se , 
Et  je  m'endormiraî  dans  ma  félicité. 


RAPPORT 


SUE  LES 


GULUS  leBim  FDnVQRBS 


DE  M.  RAYMONDIÈRE. 


Depuis  le  coauneaceroent  de  ce  siècle  »  rioveniien  de  Papin, 
rendue  pratique  par  les  travaux  de  James  Watt,  a  pris  une  im- 
portance immense,  accompli  une  cuivre  doni  on  n'avait  pas 
encore  jusqu'alors  sovpçonoé  le  pœaibilMét  et  est  devenue  l'ali- 
ment et  le  soutien  dé  rindottrie.  Le  génie  actif  île  Thomme  en 
multiplie  chaque  jour  les  applications;  partout,  dans  nos  villes, 
se  meuvent  des  métiers,  des  tours,  des  machines,  entraînés 
dans  leurs  mouvements  par  Tespansion  de  la  vapeur  ;  ailleurs , 
cette  vapeur  échauffe,  blanchit,  produit  des  transformations 
chimiques.  Cependant  j  auprès  des  avantages  et  de  Tactivilé  qu'en 
retire  l'industrie,  sont  placés  de  grands  inconvénients  ;  l'action 
délétère  de  la  fumée,  qui  parut  sans  effet  tant  que  les  foyers  fu- 
rent peu  nombreux,  devient  de  nos  jours  d'une  gravité  croissante  ; 
suspendue  sur  nos  villes,  elle  y  distille  ses  parcelles  charbon- 
neuses,  se  mêle  à  l'air  que  nous  respirons,  souille  nos  vêtements , 


—  M 


répand  une  teinte  désagréable  sur  les  monomeots  de  nos  viHes , 
surtout  dans  les  jours  où  l'atmosphère  déteiMiue  ne  supporte  pka 
les  gaz  et  les  vapeurs  qui  lut  sont  étrangers. 

Les  goQvememenls  se  sont  émus  de  cet  état  de  choses  :  on 
a  iHiposé  aux  usinés  de  Londres  et  de  Paris,  on  demande 
à  grands  cris,  aux  magistrats  des  grandes  villes  de  France, 
d'exiger»  de  celles  qui  dépendent  de  leur  autorité ,  la  combustion 
complète  de  leur  fumée. 

Les  propriétaires  de  ces  établissements  y«  doivent  trouver  un 
grand  avantage:  une  économie  de  tO  pour  cent;  sur  la  dépense  de 
leur  combustible  ;  pourtant,  les  informations  que  nous  avons  re- 
cueillies ,  nous  ont  appris  qu'aucun  appareil  connu  pe  remplit 
les  conditions  imposées;  k  Paris  comme  à  Londres,  des  appa- 
reils très-compliqués  et  très-dispendieux  ne  satisfont  ni  leurs  pro^ 
priétaires ,  ni  l'autorité  qui  en  prescrit  l'usage.  A  Paris,  aujour- 
d'hui ,  la  plus  grande  partie  des  établissements  consomment  du 
coke  pour  obéir  à  l'artèlé  préfectoral* 

M.  Wolski  avait  fait,  sur  cet  objet,  un  travail  puUîé  dans 
nos  Annales.  Eh  bien!  alors,  l'auteur  ne  put  conclure  en  fieiveur 
d'aucun  des  systèmes  qu'il  décrivait  ;  plus  heureux  que  lui ,  nous 
pourrons  arriver  à  une  conclusion  formeile.Nous  emprunterons  au 
travail  de  notre  trës-estimé  collègue  une  partie  des  descriptions 
qui  vont  suivre;  nous  y  renverrons  lés  personnes  pour  lesquelles 
le  cadre  restreint  qui  nous  est  imposé  ne  fournirait  pas  des 
explications  suffisantes. 

Expliquons  d'abord  la  construction  des  fourneaux  ordinaires  : 
au  devant  de  la  grille,  sont  les  portes  de  fer  que  la  chauffeur  doit 
ouvrir  chaque  fois  qu'il  jette  dans  son  foyer  une  nouvelle  charge 
de  charbon  ;  la  grille  est  composée  de  barreaux  placés  à  la  suite  les 
uns  des  autres,  laissant  entre  eux  un  vide  suffisant  pour  le  pas- 
sage de  l'air. 

Au-delà  de  la  grille  est  une  sorte  de  petit  mur  de  briques  ré^ 


*—  9fi  — 

fractaires,  haut  de  10  à  12  ceniîmëtres ,  ncrnimé  Tautel,  qui  a 
pour  utilité  de  séparer  le  foyer  dés  cooduits  de  la  flàmine^  et 
d*empécher  les  parcelles  de  charbon  d*y  tomber  et  de  les  obs- 
truer; ces  conduits  sont  nommés  les  carnaux  :  ils  circulent  de 
différentes  façons  «  au-dessous  et  autour  des  bouilleurs  ;  après  une 
course  d'une  cerliaine  étendue,  ils  aboutissent  à  la  cheminée  où 
la  flamme  refroidie  est  rejetée  dans  Tatmosphère. 

Ainsi ,  dans  les  fonctions  de  la  vie  animale ,  les  aliments  four- 
nissent à  nos  organes  la  majeure  partie  de  leurs  principes  régé- 
nérateurs au  sortir  de  l'estomac,  puis,  suivant  dans  les  intestins 
de  longs  circuits,  ils  laissent  à  l'organisme  ce  qu'ils  contio.noeiit 
encore  d'utile  à  la  vie. 

De  même*  encore,  qu'une  mauvaise  digestion  bit  perdre  à  l'é- 
conomie béaucotip  de  matières  assimilables,  de  même,  aussi,  les 
vices  de  construction  des  fourneaux  et  ceux  de  leur  mode  d'alimen- 
tation font  qu'ils  laissent  échapper  une  partie  des  matières  com- 
bustibles. Il  convient  donc  d'examiner  quelles  sont  les  matières 
qui  concourent  à  la  production  du  feu  ^  nous  verrons  ensuite 
quelles  sont  les  mesures  qu'on  a  tentées  pour  rendre  leur  combi- 
naison complète.  Cette  étude  nous  conduira  à  la  description  de 
l'appareil  de  H.  Raymondière. 

Le  combustible  employé  le  plus  fréquemment  dans  l'industrie, 
et  dont  nous  aurons  seulement  à  nous  occuper,  est  la  houille; 
l'agent  de' combustion,  l'air  atmosphérique. 

La  composition  chimique  des  houilles  diffère  ;  elles  contien- 
nent ; 

75       à  95  '      pour  cetïi  de  carbone, 
3,33  à     5,23        —       d'hydrogène, 
2,50  à  16  —       d'oxygène ,  d'azote  et  au- 

tres gaz,  puis  du  soufre  et  dés  matières  métalliques  et  ter- 
reuses. 


—  93  — 

L'air  atmosphérique  contient  : 

0,21  d'oxygène, 
0,79  d'azote. 

La  chaleur  est  produite  par  la  eombinaison  de  l'oxygène  de 
l'air  avec  le  earbone  ei  l'hydrogène  de  la  houille. 

Cette  combînaiaoQ  est  souvent  imparfaite,  et  cette  insperfeclion 
produit  l'oxide  de  carbone,  gaz  combustible  incolore,  et  laftimée. 

Quand  le  chauffeur  ouvre  son  fourneau  pour  y  ajouter  une 
nouvelle  charge  dé  combustible ,  on  aperçoit  une  large  nappe 
de  charbon  en  ignition;  la  flaaime  s'élève  légère  et  sans  hmée  ; 
et  si  ^  par  uae  ouverture  de  côté,  on  examine  sa  direction,  on  la 
voit  emportée  d'avant  en  arrière. 

C'est  le  moment  où  le  combustible  donne  le  meilleur  résultat  ; 
mais    il    se    consume  ;    il  importe     d'ajouter    de    nouveau 

■ 

charbon ,  car ,  si  la  couche  incandescente  devenait  trop  minée 
pour  supporter  le  froid  produit  par  une  couche  nouvelle ,  il  en 
résulterait  un  grave  inconvénient. 

Une  nouvelle  charge  de  charbon  est  donc  ajoutée,  toujours 
inégale  dans  sa  répartition,  quelles  que  soient  l'adresse  et  l'atten- 
tion de  celui  qui  la  distribue;  les  passages  de  l'air,  qui  devraient 
alors  être  plus  ouverts  ppur  aider  à  la  combustion  de  cette  masse 
nouvelle,  sont,  au  contraire  plus  obstrués;  la  température  du 
foyer  s  abaisse ,  il  laisse  échapper  une  épaisse  fumée. 

A  l'instant  où  la  houille  est  saisie  par  l'action  du  feu,  elle 
déjuge  tout  d'abord  son  hydrogène  bicarboné,  chargé  d'une 
grande  quantité  de  parcelles  de  carbone,  entratoées  mécanique^ 
ment» 

Les  deux  causes  déjà  indiquées,  qui  contribuent  à  ce  que  ces 
combustibles^  soient  emportés  sans  avoir  été  brûlés ,  sont  le  re- 
froidissement du  foyer  et  l'insuffisance  d'air. 

L'oxygène  apporté  par  le  tirage  a  plus  d'affinité  pour  l'hydro- 


—  M  - 

gène  que  pour  le  carbone,  et,  quand  la  flamme  jaillit  ^  elfe  laisse 
d'abord  emporter  le  carbone  combiné  à  son  hydrogène  sans 
qu*il  ait  été  brûlé;,  or ,  le  pouvoir  calorifique  du  carbone  étanl, 
à  poids  égal,  trois  fois  supérieur  à  celui  de  Thydrogène ,  et  qui  est 
ainsi  perdti  pour  le  cbaufiage,  était  son  plus  précieux  agent. 

Maintenant  que  nous  connaissons  conuiient  se  produit  la 
fuQaée  des  foyers  où  se  brâk  la  bouille,  ootis  passerons  à  la 
denevipUon  des  appareils  au  inoyen  desqueb  on  a  tenté  de  la 
faire  disparaître. 

Ces  appareils  seront  divisés  en  trois  classes  : 

i<^  Ceux  par  qui  la  fumée  est  condepsée  ; 

2"*  Ceux  par  qui  on  la  brûle  par  des  moyeas  cbÎAiiquf^,  tels 
que  jets  d'air  ou  de  vapeur; 

3°  Agents  mécaniques  divers. 

La  cheminée  de  Huifnfrey  Jeffrey  est  bk  pt eroière ,  et ,  naos 

m 

croyons ,  b  seule  où  Ton  ait  lente  de  condeaser  la  fîimée;  oalle 
cheaiinée  est  double  ou  formée  d'une,  série  de  cbemtoAes  accoH* 
plées;  les  deux  sommets  sont  réunis  par  un  canal  de  comrouniea* 
tion;  dans  la  première,  la  fiimée  suit  une  dtredion  ascensionnelle, 
et,  dans  ie  haut  de  la  seconde  ^  on  filet  d'eau  froide,  diniséen 
une  iofinilé  de  goutieleties ,  refroidit  les  produits  de  la  cembus* 
tion  el  les  entraîne  dans  sa  chttte  ;  on  leeoeille  dans  vu  bassin 
d'eau  le  Boir  de  famée  et  taas  les  produits  utiles  arrachés  ainsi  à 
la  volatilisation;  dans  les  fabriquas  de  cuivre,  de  zînc,  de  plomk, 
on  recueille  des  nsétaux  entraînés  par  les  courants  gaseox.  Dans 
les  bbffiiyHes  de  sui&la  de  soude,  quif  vomissent  dans  Talttiospbè^e 
des  qjttuitiAés  eonsidérables  d'acide  ehiorhydriqoe  gaaenu  qui  vont 
s'abattre  parfois  à  de  grandes  distances,  on  devrait  neutraliser 
ainsi  leurs  émanations  daageraiisa& 

Ce  proeédé  .et  ceux  de  la  2*  dasae  ne  sont  placés  là  que 
pour  mémoire ,  puisqu'ils  n'appartiennent  pas  k  la  asèiBe  cat^ 
gorifi  que  celui  doit  nous  avons  à  rendre  cooipte  ;  e'jest  paur- 


—  95  — 

quoi  fioii»  n'en  donnorons  fu'im  aperçu,  omettant  roAoïe  tout 
ce  qui  n'a  pas  eu  la  sanction   d'une  expérience  de  quelque 


Plusieurs  apputeils  ont  été  présentés  ayant  pour  système  un 
jet  d'air  foreé  sous  la  grille  au  moyen  de  ventilateurs;  Taffluenoe 
àe  l'air  sert  ait  à  brûler  la  fumée ,  mais  l'oxygène  en  excès  à 
une  iMfite  température,  dégradait  les  chaud ièces  de  fer;  de  plus, 
In  résistance  qui  réaultaît  du  mouvement  des  fenlilateurs  abeer^ 
liait  une  notable  partie  de  la  force  motrice. 

M.  Fife,  d'Edknbourg,  a  ianaginé  de  faire  arrîvar  un  filet  de 
vi^ieor  dane  le  cendrier;  il  excite  un  courant  d'air  très-actif; 
probablement,  aussi,  une  partie  de  la  ?apeur  d'eau  se  décom* 
pose  sur  les  charbons  tncandosoents  et  donne  naissance  à  des  gax 
combustibles. 

H.  ivison  fiiit  ari^iver  son  jet  de- vapeur  tfu^essas  de  la  grille  i 
suivant  quelques  e^tpérimentateurs  de  ces  procédés,  ta  dépense 
de  vapeur  est  supérieune  à  l'avantage  qui  peut  résulter  de  aon 
emploi. 

On  a  fait  deux  fourneaux  accouplés  de  teHe  sorte  que,  quand 
on  ehtrge  l'un  d'eux ,  la  fumée  qu'il  produit  va  se  brAler  sur  les 
charbons  ardents  du  second,  et  we  versa. 

Ce  système  a  été  simpKfié  par  les  grilles  circulaires  d'un  de 
nos  eoippatviotes  ;  elles  sent  divisées  en  deux  parties  séparées  par 
un  autel  ;  quand  on  doit  charger  un  eôlé ,  on  fait  tourner  la 
grille  peur  amener  ce  c6té  sur  )o  devant  ;  la  fumée  de  U  charge 
nouvelle  est  alors  projetée  sur  le  feu  de  la  charge  précédente. 

Un  inventeur  prétendit  bire  arriver  le  ehariMm  nouveau  au- 
dessous  de  celui  qui  étuit  enflammé  7  il  a  été  fait  sur  oe  système 
des  foyers  d'appartement ,  mais  on  n'a  pu  l'appliquer  è  de  grands 
appareils.  • 

Le  procédé  de  T>ompson  a  été  expérimetité  avec  d^  grands 
soins  par  IL  Debetie  «  sous  la  direclîM de  M^  Combes,  eit  1844.; 


—  96  - 

il  consiste  à  faire  arriver  de  l'air  derrière  l'autel,  dans  les  car* 
naux.  Si  tin   ouvrait  un  regard  ménagé  pour  en  apprécier  l'ef- 
fet ,  on   voyait ,  immédiatement  après  la  charge ,  circuler  uae 
fumée  épaisse;  mais,  dès  qu'on  ouvrait  un  accès  à  Tair  exté- 
rieur, une  flamme  longue  ^  brillante,  succédait  à  l'obscurité,  et 
la  cheminée  cessait,  à  l'instant  de  vomir  ses  tourbillons  de  fu- 
mée. Pourquoi  ce  procédé,  expérimenté  et  étudié  par   des 
bommâ  d'un  haut  mérite,  n'a-^t-îl  pas  eu  de  suites?  Parce  que 
le  soin  constant  d'ouvrir  les  ouvreaux  immédiatement  après  la 
charge  et  de  les  refermer  graduellement,  à  mesure  qu'elle  se  ck>n- 
somait,  devait  être  abandonné  au  chaufleur,  et  que  nous  verroas 
toutes  les  tentatives  de  ce  genre  disparaître  de  la  pratique,  quand 
il  est  nécessaire  qu'ils  soient  desservis  avec  une  exactitude  continue 
et  intelligente.  D'autres  procédés,  qui  passeront  sous  nos  yeux, 
dans  cette  revue,  ont  été  abandonnés  par  cette  même  cause. 

M.  Murray,  de  Londres,  a  inventé  un  moyen  mécanique  de 
régler  l'admission  de  lair  dans  les  carnaux. 

M.  Pritcbard ,  de  Leeds ,  prit  une  patente  pour  un  régulateur 
qui  avait  la  même  destination; 

Ces  deux  inventions  n'ont  pu  rendre  pratique  le  procédé 
Thompson. 

Abordons  les  appareils  furoivores  de  là  3'  classe ,  agissant 
par  des  moyens  mécaniques  :  nous  devons  mentionner  d'abord 
le  procédé  de  James  Watt,  bien  qu'il  ne  soit  pas  complexe, 
mais  il  ouvre  la  voie,  la  seule  vraie  voie  qui  a  conduit  au  résultat 
désiré. 

Après  un  essai  abandonné,  le  savant  écossais  fit  placer  entre 
l'ouverture  du  foyer  et  sa  grille,  une  plaque  de  fonte  sur  laquelle 
était  d'abord  déposé  le  charbon  ;  quand  la  houille  s'allumait ,  la 
fumée  se  brûlait  sur  les  charbons  en  feu  qui  couvraient  la  grille; 
puis ,  quand  elle  était  passée  à  l'état  de  coke ,  le  cliauffeur  la  re- 
pousiait  sur  la  grille  et  plaçait  la  houille  nouvelle  sur  sa  plaque. 


-  97  — 

Cette  méthode,  très-eflBcace,  est  entachée  du  vice  que  nous  avons 
signalé  tout-à-rhcure ,  la  nécessité  de  soins  assidus  de  la  part 
du  chauffeur. 

11  faut  rapporter  à  ce  système  les  grilles  en  escalier  employées 
sur  les  locomotives  ;  la  charge,  est  placée  sur  le  degré  le  plus 
élevé ,  en  avant  du  foyer  ;  la  fumée  se  brûle  sur  le  feu  ardent 
qui  est  placé  sur  les  degrés  inférieurs ,  et  le  mouvement  de  tré- 
pidation du  véhicule  fait  tomber  peu  à  peu  les  parcelles  de  char- 
bon d'un  degré  sur  un  autre  ;  Tair  afflue  par  les  jours  verticaux 
de  la  grille.  Ce  procédé  n'est  point  applicable  aux  machines 
fixes. 

M.  Stanley,  disent  les  Anglais;  M.  Collier,  en  France,  ont  inventa 
un  appareil  appelé  Fire  fieder,  alvmniaUur  du  feu,  en  Angler 
terre ,  et  simplement  distribuleur  en  France.  Une  trémie  laisse 

É 

passer  le  charbon  entre  deux  cylindrées  cannelés  qui  servent  »  en 
tournant,  à  le  concasser  et  le  laissât  tomber  sur  f  n  appareil  ro- 
tatoire  formé  de  deux  roues  portant  chacune  six  palettes ,  ani- 
mées d'une  vitesse  de  200  tours  à  la  minute;  ces  paletteslancent 
les  parcelles  de  charbon  dans  le  fourneau  et  les  éparpillent  au 
hasard  et  assez  uniformément  sur  le  feu.  Cet  appareil  est  fumi- 
vore,  mais  il  a  l'inconvénient  de  coûter  fort  cher«  d'être  souvent 
dérangé  et  d'exiger  une  potable  dépense  de  force. 

M.  Juckes  a  fait  la  première  grille  mobile  fumivore  ;  c'est  une 
chaîne  sans  fin ,  dont  les  mailles  sont  formées  des  barreaux  de 
la  grille ,  articulési  roulant  sur  des  galets  ;  elle  est  conduite  par 
deux  roues  polygonales  qui  la  tendent,  et,  par  leur  rotation ,  lui 
communiquent  son  mouvement  de  translation  ^  Tune  .de  ces  roues  est 
6Q^  avant  du  fojer ,  en  dehors,  la  seconde ,  au-delà  de  l'auteU  La 
porte  du  foyer  est  remplacée  par  une  trémie  qui  dépose  sur  la  grille 
une  couche  de  charbon  dont  l'épaisseur  est  réglée  par  l'élévation 
d'une  vanne  en  tôle  formant  la  paroi  de  cette  trémie.  L'autel  est 
un  tube  de  fer  dans  lequel  circule  l'eau  de  la  chaudière  ;  il  est 

7 


—  98  - 

âsm  près  ûe  la  grille  pour  arrêter  au  passage  les  parités  de  ehar- 
bon  non  eonsumées, 

Cet  appareil  est  exploité  en  France  par .  MM.  TaUfer  ^  C** , 
dont  il  porte  le  nom. 

«  Suivant  H.  Combes ,  dit  M.  Wolski ,  le  dégagement  de  la 
a  (b'mée  dans  ta  combusitîon  des  houilles  grasses  peut  être  pré'» 
»  venue  par  Fnsage  des  grilles  mobiles  ;  de  t^us  les  appareils 
»  de  ce  genre  qvA  ont  été  proposés  à  notre  connaissance ,  la 
a  grrlle  mobile  patentée  de  Juckes  nous  paratt  donner  iesmeil* 
a  leurs  résultats.  C'est  un  appareil  fumivore  par  excellence.-  » 

Or,  cet  appareil  a  été  essayé  dans  plusieurs  établissemenls  de 
Paris  et  dp  notre  Ttlle,  et  il  a  été  rejeté  ;  cela  tient  a  des  vîtes  pra- 
tiques qui  en  rendent  Temploi  dispendieux,  et  sujet  à  manquer.  Je 
citerai  surtout  ces  articulations  nombreuses ,  marchant  couvertes 
Aèt^endres  el  exposées  k  la  température  d'un  foyer  ardent. 

L^appareil  Tailfer  a  servi  de  précurseur  à  celui  de  M.  Raynoo- 
drère,  lequel  nous  semble  appelé  à  le  remplacer  partout  où  oa 
Tavait  admis ,  car  il  a  (a  fiicuHé  fumivore  dans  toute  la  perfectiiMi 
désirable  et  bêla  sans  aucun  des  vices  reprochés  à  ceux  précé- 
demtnerit  diécrits. 

Un  bAti  carf é ,  en  fonte ,  est  monté  sur  quatre  galets  roulant 
sur  un  petit  rail  ;  cette  disposition  permet  de  retirer  tout  Tap- 
pareil  de  hi  cavité  du  fourneau,  quand  il  a  besoin  d'élre  nettoyé 
ou  réparé;  parfois,  aussi,  il  sert  alternativement  ù  deuxcbau-' 
dières*,  et  peut  6tfe  ainsi  transporté  facilement  de  Tune  à  Tavtre; 
de  chaque  côté,  eti  la  hauteur  de  la  griHe,  sont  deux  vis  en 
fonte  dont  la  longueur  est  celle  de  la  griRe. 

Deux  autres  vis  de  même  longueur ,  mais  d'un  pas  plus  éoiPté, 
sont  placées  au-dessous  et  à  4a  hauteur  d'en  second  châssis.  Un 
mouvement  emprunté  à  la  machine  fieiit  tourner  les  doux  vis 
supérieures,  tesquelles,  par  dèut  engrenages,  donnent  aux  deux 
vis  Inférieures  ttn  mouvement  d*une  vitesse  égale. 


—  w  — 

La  grille  est  formée  d'une  séria  de  barréauK  reposant  sur 
deux  tringles;  les.  extrétottés  de  cer  bàrreauK  sont  engagées 
entré  les  filets  deV  deux  vis  supérieures  ;  la  rotation  des  vis  en- 
traîne  tous  ces  barreaux  d'un  mouvement  leiH  et  uniforme  d'avant 
en  arrière  ;  une  trémie  dépose  lé  charbon  sur  le  devant  4e  cette 
grille  mobile  dont  la  marche  l'entratoe  dans  le  loyer;  la  parpi 
de  cette  trémie  cpii  est  du  câté  du  foyer ,  forine  uae  vanne  au 
moyen  de  laquelle  on  régie  Tépaisseur  de  la  couche  de  combus- 
tible. 

Dès  que  le  charbon  a  dépassé  la  vanne ,  ils'anamé;sa  fumée, 
très-légère  alors ,  va  passant  sur  une  large  nappe  de  fèu  qui  la 
consume  entièrement^  entièrement,  car  aucune  trace  de  finmie  ne 
se  laisse  apercevoir  au  sommet  de  la  cheminée ,  pendant  tout  le 
temps  que  fonctionne  Vappareil  ;  entre  la  griUe  et  l'autel ,  une 
large  prise  d'air  vient  agiter  encore  une  fois^  avant  son  entrée 
dans  les  carnaux ,  cette  masse  de  gaz  enflammés,  afin  que  nulle 
parcelle  de  gaz  combustible ,  tel  que  Toxide  de  carbone.,  cette 
fumée  invisible ,  n'éch&ppe  à  là  combustion. 

Nous  avons  vu  tous  les  barreaux  animés  d'un  mouvement  dç 
translation  horizontal ,  mais  nous  n'avons  pas  encore  expliqué 
comment,  arrivé  au  terme  de  sa  course,  chacun  d'eux  est  ramené 
au-devant  du  foyer  poui^  recommencer  indéfiniment  cette  fonc- 
tion. 

Chacune  des  vis  supérieures  porte  à  son  extrémité  une  came 
qui  vient,  en  tournant,  s'appuyer  sur  le  barreau  arrivé  au  terme 
de  sa  course  et  le  forcer  à  descendre  ;  les  triiigles  qui  i^pportent 
les  bari'eàux  sont  interrompues  à  cet  endroit. 

Lei>arreau,  détaché  ainsi  de  la  grille,'  tombe  sur  un  châssis 
inférieur,  se$  deax'bout^  engagés  dans  les  entrefilets  des  vis  in- 
férieures, lesquelles  toufe'nent  en  sens  inverse  de^  premières  et 
le  ramènent;  une  oaifte  send^teUe  àr  celte  qui  a  iait  descendre 


1 


—  10©  ~ 

le  barreau,  le  relève  et  le  replace  avec  une  exactitude  merireil- 
leuse,  entre  les  filets  de  la  vis  supérieure. 

Ce  mécanisme,  qui  semble  complexe,  est  d'une  simplicité  d'exé- 
cution extrême ,  d'une  grande  sûreté  de  fonction  ;  ses  imperfec- 
tions  même  servent  à  la  sécurité  du  résultat ,  car  ces  vis  brutes 
de  fonte  imprinoent  aux  barreaux,  au  lieu  d*un  mouvement  bien 
uniforme,  une  marche  accompagnée  d'un  Iremblement  qui  dé- 
gage les  escatbiiies  et  les  cendres  d'entre  les  barreaux  ;  ainsi ,  le 
ringardage  n'est  plus  nécessaire. 

Dans  les  moments  où  la  machine  est  arrêtée,  le  chauffeur  fait 
avancer  sa  grille  en  tournant,  à  la  main,  une  manivelle  qui  niet 
en  mouvement,  tout  l'appareil.  Nous  même  l'avons,  fait  mouvoir 
'  eu  lui  donnant  une  vitesse  décuple  de  celle  qu'il  reçoit  ordinaire- 
ment de  la  machine  ;  il  ne  prend  donc  que  le  dixième  de  la  force 
d'un  homme  à  un  moteur  de  quarante  chevaux  :  ce  n'est  rien  ou 
presque  rien* 

Quant  au  service,  il  u'est  imposé  au  chauffeur  d'autre  soin  que 
de  remplir  la  trémie  en  évitant  d'y  jeter  de  trop  gros  morceaux  ; 
là,  point  de  cette  température  élevée  comme  on  la  ressent  près 
des  fourneaux  ordinaires,  point  de  cet  excès  de  chaleur  pendant, 
qu'ils  sont  ouverts,  ce  qui  rend  l'emploi  du  chauffeur  si  dange- 
reux dans  les  bateaux  à  vapeur,  en  raison  de  Texiguité  de 
l'espace. 

Nous  avons  dit  comment  on  pouvait  sortir  de  place  tout  l'ap- 
pareil en  cas  de  réparation  :  sans  cela  même,  il  est  facile  de 
changer,  pendant  la  marche,  un  barreau  brûlé  ou  hors  de 
service. 

Ces  barreaux  sont  aussi  d'une  construction  nouvelle,  due  à 
M.  Raymondière  :  leur  épaisseur  est  divisée  par  un  vide  qui 
admet  un  double  courant  d'air. 

C'est  un  perfectioiinement  qui  subsiste  indépendamment  de  l'em- 


—  10!  — 

4 

ploi  de  Tappareil  fumiyore  ;  il  est  ava^itageux  pour  les  fouroeaox 
ordinaires  à  grille  fixe. 

Pour  conclure,  Messieurs ,  ajoutons  que  plus  de  1,200  brevets 
ou  patentes  ont  été  pris,  pour  objets  de  ce  genre,  en  France  et  en 
Angleterre;  que  ce  grand  nombre  fait  comprendre  la  difficulté  du 
prol^lëme  par  tous  les  çflbrts.  qui  ont  été  faits  pour  le  résoudre. 

Votre  Commission  approuve  complètement  et  dans  tobte^  ses 
parties,  Tappareil  fumivore  soumis  à  son  examen  :  c'est,  à  sa 
connaissance,  ce  qu'il  a  été  fait  de  mieux  jusqu'à  ce  jour  ;  elle 
vous  propose  donc  d  adresser  à  H.  Raymondière  les  compliments 
que  mérite  son  œuvre,  demande  l'impression  de  ce  rapport  et 
réclame,  pour  M.  Raymondière,  Tappui  de  la  Société  près  de 
nos  magistrats,  afin  que  l'emploi  d*un  appareil  aussi  utile  soit 
encouragé  par  leurs  avis  (i). 

En  terminant,  votre  Commission  rappellera  que  l'article  40 
de  son  règlement  porte  qu'il  pourra  être  accordé,  par  la  Société, 


(1)  A  co  rapport  est  joint  un  certificat  do  M.  Guillemet,  qui  affirme 
tout  ce  que  nous  avons  expli€|uë  des  avantages  de  cet  appareil,  qu'il 
possède  depuis  six  mois  ;  ce  certificat  constate  une  économie  éprouvée 
de  10  pour  cent  Isur  le  combustible;  la  valeur  de  ce  document,  émanant 
d'un  industriel  aussi  haut  placé  que  M.  Guillemet ,  confirme  d'une  manière 
victorieuse  les  détails  de  ce  rapport. 

Copie  du  Certificat  de  lU.  Guillemet. 

Je  certifie  que  la  grille  fumivore  de  M.  Raymondière,  que  j'emploie 
depuis  sept  mois,  est  entièrement  fumivore  et  qu'elle  donne  10  pour  cent 
d'économie  sur  les  grilles  ordinaires. 

liantes,  lé  4  mars  1857. 

Signé  Félix  Gdillbubt  atné, 

FUaUwr,  nr  Us  Ponts, 


— .  10«  — 

des  récoinpenses  aax  aateurs  d'inventions  inportantes.  Elle 
VOUS  demande  doDC,  à  cette  occasion,  que  vous  veuillez  bien 
renvoyer  à  la  Commission  d^, récompenses  la  question  de  déci- 
der s'il  ny  aurait  pas  lieu  de  décerner^  dans  notre  prochaine 
séance  publique^  une  médaille  d'argent  i  M.  Raymondiëre. 

Nantes  i  le  4  mars  1857. 

F.  HtEtTS,  J.  VoBczatné,  A.  Cknxvi^^  rapporteur. 


tf  •  •  »  < 


LE  CHATEAU  D  AUX 


EN  179>4« 


RECTIFICATION   HISTORIQUE 


CONCERNANT  LA  AÉVOLUTlOiY. 


u'On  dMl  le  dire  à  la  décharge  de  li  révolelioo  e 
Les  preecriptioDS  et  lue  eMtsaÛMto  i|in  r«iiwiig|ae- 
lèreot»  furent  d^exécrablea  représaiHes  centre 
d'exécrables  aasasakiats»  n 

(LAVAttiiia,  Hiêfké  4»$  OmêfUuMUj  loa».  iv,  p.  240.) 

■> 

Il  a  paru,  dans  le  1"  n**  de  la  nouvelle  Revue  de  Bretagne  et 
Vendée,  un  article  remarquable  de  critique  littéraire  sur  les 
dernières  poésies  de  M.  Victor  Hugo  [les  Con(emplalions).  Cet 
article  a  |)our  auteur  M.  Edmond  Biré,  jeune  avocat  du  Barreau 
de  Nantes,  qui,  joignant  Tutile  à  Tagréable,  sait  allier  à  la 
grave  méditation  des  lois  et  aux  travaux  de  la  {)laidoirie  des  goûts 
poétiques.  Le  cbencelier  L*il6pital  cultivait  les  mus^  eu  m^rne 
temps  qu'il  servait  TÉlat.  Il  y  a  temps  pour  tout  qwind  on  sait 
bien  l'employer.  Quoique  les  recherches  historiques  soient  deve* 
nues  lobjet  principal  et  presque  exclusif  de  nos  études ,  nous 
n'avons  pas  moins  goûté  ce  travail.  Aussi ,  malgré  notre  incx>m- 


—  104  — 

pétence  en  fait  de  littérature  proprement  dite,  nous  lui  donnons, 
pour  ce  qu'elle  vaut,  à  peu  près  notre  approbation.'  Il  nous  parait 
être  àlf  fo^  Iteuvre  d'un  homme  d'espril  et  d'un  bon  esprit, 
qui*  s'inspire  <fe  la.saine  fradition  pour  apprécier  les  écrits  mo- 
dernes. Mais  si  nous  souscrivons  presque  en  tout  au  corps  de 
l'article,  en  tant  que  critique  littéraire,  nous  faisons  une  réserve 
expresse  sur  le  préambule  qui  est  de  l'histoire.  Toutefois,  avant 
de  le  soumettre  à  la  discussion  ,  il  importe  de  le  reproduire,  pour 
rendfe  ensuite  le  jectevr:  lui-même  juge  de  cette  réserve. 

«  Quelque  temps  après  la  défaite  des  Vendéens  à  Saveoay  (dé- 
cembre 1793) ,  dit  M.  Biré ,  Carrier  lit  arrêter,  aux  portes  mêmes 
de  Nantes,  àfiouguenais,  sept  on  hait  cents  pay!^ans.  Conduits  au 
château  d'Âux,  ces  malheureux  furent  fusillés  sans  autre  forme 
de  procès. 

T9  Un  jeune  officier  de  Tarmée  républicaine  fit  d'inutiles  efforts 
pour  empêcher  cette  boucherie.  Il  refusa  d'obtempérer  aux  ordres 
du  proconsttl  et  protesta  énergiquement  contre  leur  atrocité  ;  mais 
il  ne  put ' entrainer  ses  soldats,  auxquels  il  laissa  du  moins  tout 
Todieux  d^une  pareille  exécution;  Lorsque  Carrier  apprit  ces  dé- 
tails ,  il  dit  froidement  :  «  Dès  que  je  n'aurai  plus  de  brigands  à 
étouffer,  on  tuera  les  patriotes  de  la  façon  de  ce  monsieur-là. 
Pour  la  révolution ,  ils  sont  aussi  dangereux  que  les  autres.  » 

»  Ce  jeune  Qt  généreux  patriote,  qui  entendait  ses  devoirs  d'une 
autre  façon  que- Carrier,  était  le  capitaine  Léopold  Hugo,  mort 
en  1828  lieutenant-général  des  armées  du  Roi  (1).  »  {Revtie  de  Bre- 
tagne et  Vendée,  1"  livraison  de  janvier  1857,  p.  31.) 


(1)  LieuteDant-général  en  retraite ,  s'il  vous  platt.  Léopold  Hago  était 
officier  général  depuis  1809  ^  et  les  Bourbons  briaèreot  son  épée 
pour  avoir  défendu  Thionville,  en  tS14  et  1815,  contre  nos  amis  les  en- 
nemis prussiens.  En  s'exprimant  comme  il  le  fait,  M.  Biré  donnerait 
indirectemeot  k  entendre  qne,  pour  être  généreux  dans  la  RéTolution,  il 
fallait  receler  le  royalisme  en  puissance.  Prouvons-lui  qu'il  n'en  est  rien. 


—  105  — 

Avant  de  procéder  à  la  démonstration  de  toutes  les  erreurs 
renfermées  dans  ces  quelques  lignes,  établissons  bien  la  position 
que  nous  voulons  prendre.  Ce  n'est  point  une  leçon  que  nous 
prétendons  administrer;  nous  savons  trop  combien  nous  sommes 
faillible  nous-méme.  Nous  reconnaissons,  en  outre,  l'entière 
bonne  foi  de  Fauteur.  M.  Biré  est  un  légiste  habile  et  un  lettré  de 
bon  aloi;ce  n'est  pas  un  érudit  de  profession,  un  savant  en  m. 
lia  d'ailleurs  la  révolution  trop  en  horreur,  pour  l'avoir  jamais 
étudiée,  quoiqu'elle  l'ait  tiré,  lui  ou  les  siens,  comme  t^nt  d'autres 
ingrats,  de  la  condition  subalterne  où  les  refoulait  la  vieille 
aristocratie.  Il  ignorait  que  le  général  Léopold  Hugo,  père  de 
l'illustre  poète,  eut  laissé  des  Mémoires  imprimés,  lesquels  se 
trouvent  mème^  par  parenthèse,  à  la  Bibliothèque  publique  de 
cette  ville,  et  ou  est  raconté  le  fait  en  question  ,  mais  d'une  tout 
autre  manière.  Dès-lors,  il  ne  les  a* pas  consultés  ;  il  s'est  borné  à 
recourir  à  la  Commune  et  la  MiUce  de  Nantes,  par  Heliinet,  qui 
place  seulement  dans  la  bouche  de  Carrier  les  paroles  susdites 
qu'il  n*a  jamais  prononcées  (tom.  vin ,  p.  392) ,  et  surtout  au 
livre  illustré  de  M.  Pître  Chevalier,  dont  voici  le  texte  : 

«  Reposons  enfin  nos  yeux  sur  les  hommes  de  cœur  qui  osèrent 
lever  la  tète  quand  chacun  était  à  plat  ventre,  et  quand  toute  tète 


La  scënc  se  passe  a  Paris,  ca  décembre  1820  :  «  Dorniërement,  je  vouais 
de  soutenir  ardemment,  en  présence  de  mon  père,  mes  opinions  ven- 
déennes. Mon  pire  m'a  écouté  parler  en  silence,  puis  il  s'est  tourné  vers 
le  général  L***  qui  était  U ,  et  il  lui  a  dit  :  «  Laissez  faire  le  temps. 
L'enfant  est  do  l'opinion  de  sa  mère  ,  l'homme  sera  de  l'opinion  de  son 
père.  >»  {Littérature  et  philosophie  mêlées^  par  Vici*  Hvgo^  de 
P Académie  française^  p.  131  ;  Paris,  Gharpeatier ,  1841 ,  in*  12.) 

On  le  voit  :  le  général  Hugo  n'est  pas  seulement  mort  en  vieux  soldat 
de  la  République,  il  a  été  prophète ,  car  toi  père,  tel  fils,  et  ce  n'est  pas 
un  petit  honneur  pour  la  démocratie  que  de  compter  dans  ses  rangs  le 
plus  grand  poète  des  temps  modernes. 


—  101  ^ 

qui  a'âevttt  ainsi  tonibail  sou»  k>  couperet  dti  Tarquin  île  Nantes. 
Citons  d'abord  uq  noble  nom  «  si  glorieux  aujourd'hui  ^  celui  de 
Tofficier  républicain  Ilugo ,  père  de  notre  grand  poète.  Carrier 
avait  ordonné  de  massacrer ,  au  château  d' Aux ,  sept  ou  huit  cents 
paysans  de  Bouguenais,  qui  venaient  de  déposer  les  armes  sous  la 
promesse  d'une  amnistie.  Le  jeuue  Hugo  défend  à  ses  soldats 
d'obéir  au  proconsul.  Moins  héroïques  que  lui ,  ses  soldats  n'osent 
jouer  ainsi  leurs  têtes.  Il  proteste ,  il  lutte  contre  eux ,  et  ne  se  re- 
tire que  devant  la  force ,  eu  disant  :  «  Vous  n'êtes  plus  mes  sol- 
dats ,  vous  êtes  les  soldats  de  Carrier  !  »  — ^  «  Quand  je  n'aurai  plus 
de  brigands  à  étouffer ,  s'écrie  le  représentant  à  cette  nouvelle ,  je 
fusillerai  les  patriotes  de  la  façon  de  ce  monsieur-là.  Ils  sont  aussi 
dangereux  que  les  autres,  n  Si  Carrier  avait  -eu  le  temps  d'exécu- 
ter cette  menace ,  la  France  perdait  Victor  Hugo.  »  {Bretagfèe  et 
Vendée,  histoire  de  la  HévoluUon  dans  l'Otte^t,  pag.   530*21; 
Paris,, Coquebert,  184  ,  gr.  in-8.) 

'  Ainsi ,  d'après  M.  Chevalier,  suivi  par  M»  Biré ,'  il  s'agit  d'une 
boucherie  de  sept  ou  huit  cents  paysans ,  exécutés  sans  jugement 
au  chftteau  d'Aux ,  par  Tordre  de  Carrier ,  quelque  temps  après 
la  bataille  de  Savenay,  en  décembre  i793.  La  chose  est  présentée 
avec  une  naïve  désinvolture  comme  indubitable.  Commençons 
par  poser  en  fait  que,  de  tout  cela,  il  n'y  a  pas  un,  mot  d'exact  ; 
et,  tout  en  nous  associant  de  cœur  au  juste  regret  exprime  pour 
la  France,  si  elle  eût  perdu  Victor  Hugo ,  constatons  qu'il  n'a  pas 
le  moindre  fondement.  Le  général ,  son  père ,  ne  courut  risque 
de  ta  vie  que  de  la  part  des  ennemis  de  la  révolution,  en  Vendée, 
où  il  fut  blessé  grièvement  à  deux  reprises  (i);  D'abord,  au  Heu 


(1)  «  Touché  dans  mes  habits  par  dix-sept  coups  de  mitraille  et  par  aoe 
balle  qui  m*af ait  fracassé  le  pied  dans  toate  sa  longueur,  on  ne  m'em- 
porta sur  Vihiers  qu'au  moment  oii  l'ennemi  s'en  rendait  maitre  :  c'était 
ma  seconde  blessure  depuis  le  commencement  de  la  guerre.  »  {Mémoires 
du  général  Hugo ,  tom.  i«',  p.  15  \  Paris»  Ladvooat»  18)2,  3  vol.  in-8.) 


—  107  — 

9 

de  ^t  ou  huit  cents  paysans  fusillés  sans  autre  fornie  de  pro- 
ces  (i),  il  n'y  en  eût  réellement  que  209,  qui  furent  fusillés,  il  est 
vrai,  noats  après  avoic  été  jugés;  non  par  Tordre  de  Carrier,  qui 
B'était  plus  à  Nanteîs  depuis  longtemps,  mais  par  celui  des  chefs 
militaires  qui  les  avaient  arrêtés  en  représailles  d*horribles  assas- 
sinats-commis précédemment;  non  quelque  temps  après  la  ba- 
taiUie  de  Savenay,  en  décembre  1793,  mais  les  13  et  14  germinal 
an  It,  correspondant  aux  2  et  3  avril  1794.  Cette  date  est  par- 
f^itement  connue  ;  elle  est  restée  gravée  dans  les  souvenirs  du 
pays.  tllleesT  d'ailleurs  inscrite  sur  une  plaque  d'ardoise,  incrûs- 
tée  au'pied  delà  croix  du  cimetière  de  Bouguenais,  où  on  lit  : 

Aux  VICTIMES  DE  LÀ  BELIGION  ET  DE  LA  ROYAUTÉ  IMMOLÉES  El! 
AVEIL    1794.  ' 

On  sait  que  le  château  d'Aux  ou  d'O ,  nommé  aussi  la  Hibau- 
dière ,  est  situé  commune  de  Saint-Jean-de-Boiseau ,  dans  une 
hiagnilique  et  forte  position  sur  la  Loire.  Un  camp  y  fut  établi 
dans  le  courant 'de  1793,  par  suite  de  l'insurrection  de  la 
Vendée,  à  Teffet  de  couvrir  la  belle  fonderie  nationale  d'indret, 
particulièrement  affectée  au  service  de  l'artillerie  de  la  marine  (2), 


(i)  En  1816,  du  temps  dô  CardaillaC)  le  Carrier  blanc  ^  ce  n'était 
qoe  400  victimes.  Voir  vfi  V  ^^  pièces  justificatives  ^  la  relation  de  la 
cérémoBie  fjinèbrc  qui  eut  lien  k  cettJe  époque  à  Bougueoais.  Quel- 
ques années  après,  M.  le' vicomte  "Walelî  lui-même  les  réduisait,  d'après 
le  géuéral  Hugo,  k  270,  dqns  ses  lettres  vendéennes  (su*).  Depuis 
lors,  c'est  7  on  S0O.  Pour  peu  que  U  prô^êssioà  continu&t):on  ne  sait  où 
elle  s'arrêterait.  Il  est  temps  de  ramener  ces  dernières  exagérations  au 
chiffre  mathématique  du  jugement,  209.,  qui  n'est  déjà  que  trop  cruel. 
Voir  n*>  II  des/y^c^y. 

(2)  u  La  commodité  du  transport  fit  établir  une  fonderie  royale  de 
canons  k  Indret  en  1778.  Ils  étaient  fondus  pleins  et  ensuite  forés  par^n 
moulin  à  eau  construit  sur  la  Loire.  Un  Anglais  était  directeur  de  cette 
fonderie  )  le  Gouvernement  lui  payait  2  f, 000  liv.  de  traitement  par  a»,  avec 


—  109  " 

et  d*en  faire  un  centre  d'opérations  militaires  contre  les  insurgés 
da  pays  de  Rais.  L*adjudant-niajor  Hugo,  l'un  de  ces  anciens  sous- 
officiers  qui  portaient  déjà  le  Mlon  de  naaréchal  de  France  dans 
leurs  gibernes  ,  depuis  que  la  révolution  avait  ouvert  la  carrière 
aux  talents  et  au  courage ,  chez  le  peuple  du  monde  le  plus 
apte  à  toutpar  son  éducatioaet  son  caractère,  ladjudant  major 
Hugo  fut  chargé ,  à  son  retour  de  la  Vendée ,  où  il  avait  reçu 
deux  blessures ,  de  retrancher  ce  camp  et  de  le  mettre  à  Tabri 
d'un  coup  de  main.  Bientôt  après  il  y  remplit  les  fonctions  de 
chef  d'état-major.  La  garnison  qui  l'occupait  était  composée  de 
la  légion  Nantaise ,  du  11^  régiment  ci-devant  La  Marrk  ;  d^i 
8'  bataillon  du  Bas-Rhin,  des  1i«  et  12"^  bataillons  de  Paris, 
du  25^  de  la'  Charente-Inférieure  ,  du  13'  bataillon  4c  Seine-et- 
Oise,  du  3'  des  Côtes-du-Nord  et  du  8*  de  la  Seine-inférieure. 
La  cavalerie  consistait. uniquement  dans  les  grenadiers  du  8^  du 
Bas-Rhin  ,  et  l'artillerie  était  desservie  par  le  môme  coi'i)$  et  par 
des  canonniers  détachés  d'Indret.  11  y  avait  aussi  un  noyau  de  ré- 
fugiés du  pays,  hommes  très-ardents  pour  la  plu^mrt,  trop  ardents 
même,  tels  que  Beilver,  de  Bouaye,  par  exemple;,  qui  servaient  prin- 
cipalement de  guides  dans  les  expéditions  (1).  Ainsi  presque  toute 


promesse  do  200,000  liv.  i  la  perfectioD  de  Touvrage.  Cot  établissemmit 
coûte  au  roi  deux  k  trois  millions.  »  {Contmuation  inécfi(e  de  CHis^ 
toire  de  Nantes ,  de  Travers  \  par' Proust i,  doyen  de  la  Chambre 
des  Comptes  de  Bretagne  \  ms.  appartooapt  k  M.  Bizeul ,  de  Blain.) 

a  Geitc  fooderie ,  établie  en  1778 .,  dans  la  rivière  de  fiantes ,  pour 
le  service  do  la  marine  ,  est  une  des  plus  intéressantos  manofaclures  du 
royaume ,  tant  par  son  objet  qae  par  ses  moyens.  »  (Étrennes  Nan- 
taises  pour  1792  ,  pag.  66  \  Nantes,  Despilly  ,  in-tS.) 

(t)  Voirie  Mémoire  pour  Joseph  Beilver^  maréchatdes  iogis  des 
guides  de  Pàrmée  de  COuest^  adnssë  à  ta  Convention  nationale  et 
à  tous  tes  répuàticains  français  ^xéiàigé  par  Léonard  Leblois,  défen-* 
seur  officieux.  Mantes,  Hérault,  an  III  républicain,  in>4«  de  25  pageâ. 


—  109  - 

cette'  force  mUitaire  se  coitif  osait  de  volontaires  nationaux  ,  de 
ces  intrépides  et  sublimes  volontaires  de  92  ,  qu'a  burinés  le 
ciseau  do  Rude  ,  pacmi  lesquels  on  conaptaît  beaucoup  de  pères 
de  famille ,  qui  avaient  abandonné  femmes  et  enfants  pour  la 
patrie  (i). 

-  «  Tel  était  alors  l'état  de  la  guerre  dans  notre  arrondisse- 
ment, dit  le.  général  Hugo  lui-même  dans  ses  Mémoires  j  que, 
quoiqu'il  rifi.s'y  trouvât  intérieurement  aucune  troupe  ennemie 
à  poste  fixe  ,  on  ne  pouvait  y  risquer  ni  ordonnances,  ni  petits 
détachements ,  sans  les  exposer  à  une  destruction  complète. 
Depuis  longtemps  on  ne  faisait  plus  de  priisonniers  d'un  côté 
ni  de  l'autre  ;  partout  on  combattait  pour  vaincre  ou  pour 
mourir. 

9  L'arrondissement  du  château  d'O  concourait  aux  opérations 
des  arrondissements  voisins  ;  on  marchait  de  différents  points 
SUT  les  rassemblements  ennemi^ ,  et ,  dans  ces  opérations ,  il 
fallait  une  exactitude  mathématique,  àans  quoi  le  premier  déta- 


(t)  Le  chef-d'œuvre  de  ce  grand  artiste  ,  etpeàt-étre  le  chef<d'œn?re 
de  la  statuaire  française  au  dix-neuvième  siècle,  est  cet  admirable  Départ 
des  volontaires  de  9^. ,  sculpte  sur  un  des  piliers  de  l'arc  de  triomphe 
de  rÉtoilo  ,  k  Paria.  La  Marseillaise ,  le^  ailés  étendues  ,  les  cheveux 
épara,  les  bras  épêrdûment  levés,  s'écrie  :  Auan  armes ^  citoyens! 
Les  guerriers  de  tout  Hge  marchent  à  la  frontière ,  qu'elle  montre  de  la 
pointe  de  sou  glaive.  A  l'électrisant  refrain  de  l'hjmne  révolutionnaire , 
qui  emporte  les  défenseurs  de  la  République  ,  se  mêlent  le  cliquetis  des 
armes  ,  le  hennissement  d.os  chevaux  et  le  frissonnement  des  étendards. 
On  sent ,  eu  voyant  cette  composition  ,  que  le  cœur  de  la  patrie  tout 
entière  battait  dans  le  Cœur  de  chacun. 

Entre  tons  les  exemples. de  dévoûmeni  dont  fourmille  cette. époque 
héroïque ,  le  plus  mémorable  peut-être  fut  douné  par  un  vieillard  de 
74  ans ,  Louis  Gautret ,  de  Glisson  ,  qui  partit  comme  VQloùtaire  porte- 
drapeau  dans  le  second  bataillon  de  liantes.  Fait  prisonnier  par  les  Espa- 
gnols ,  il  finît  sa  vie  k  Burgos.  Honneur  k  ce  vétéran  de  92  ! 


—  *!•  — 

chemenl  Arrivé  courait  risque  d'être  anéanti  avant  la  jonction  des 
autres,  p  (tora.  !«',  p.  21.) 

Le  bonheur  avait  couronné  toutes  les  tentatives  qui  avaient  eu 
lieu  jusque-là,  lorsqu'une  expédition,  composée  de  fDrces  insuffi- 
santés  ,  souS  le  commandement  du  capitaine  STercadier  i  dii2^ 
batailloi)  de  Paris,  eut  l'i^sué  la  plus  funeste.. Ce  détachement, 
qui  était  fort  de  deux  cents  hommes  feulement,  ayant  été  dirigé 
sur  Vue  ,-par  l'ordre  du  général  en  chef  Vimeiix  ,  pour  rouvrir 
les  communications  avec  Paimbœuf,  fut  taillé  en  pièces,  et  il 
eut  même  été  totalement  anéanti ,  sans  l'avis  officieux  d'un 
paysan  patriote  de  Saint-Jean-de-Boiseau  i  donné  au  campr  Uoe 
autre  colonne ,  formée  à  la  hâte ,  des  gardes  rassemblés ,  *  se 
porta  aussitôt ,  par  les  traverses ,  à  son  secours,  et  parvint  à  en 
sauver  les  débris,  réduits  à  soix^.Qte'dix  bomines.  «Le  capitaine 
Mercadier  ,  tous  ses  officiers  et  cent  vingt-trois  sous-officiers  et 
soldats  ,  avaient  été  tués  ou  piris.  Uîi  bruit ,  que  rien  n'a  ea^- 
core  démenti ,  ajoute  le  général  Hugo ,  courut  que  ce  malbeu- 
reux  capitaine  et'  le  lieutenant  Lévêqge. avaient  été  martyrisés 
dans  Rouans.  »  (pag.  33). 

On  comprend  quelle  exaspération  et.  quels  affreux  désirs  de 
vengeance  devaient  laisser  au  cœur  de  camarades  survivants 
de  pareilles  mutilations.  Un  autre  fait  servira  encore  à  lesexpli* 
quer;  il  me  vient  de  bonne  source,  je  lé.  tiens  de  mon 
père,  qui,  lui  aussi,  quoique  fonctiontiaire  civil,  portait  alors 
lés  armes  pour  lallépubjiqu^.  Dans  une  sortie  faite  du  côté  de 
Saint-Fulgent ,  par  la  garnison  de  Montaigu- Vendée,  un  pelo- 
ton ,  qui  était  quelque  peu  engagé  dans  les  terres  ,  rencontra, 
sur  le  chemin  de  Puygreffier ,  le  cadavre  d'dn  soldat  républicain 
qu'on  reconnut.  U  avait  le  ?enire  brûlé  pai*  un  brftsier  éteint, 
et  le  corps ,  examiné  avec  soin ,  ne  présenta  aucune  autre  bles- 
sure grave.  T«Ue  était  la  barbarie  des  traitements  exercés  par 
les  paysans  sur  les  prisonniers ,  surtout  par  ceux  4e  h  bas^e 


—  lit  — 

Vendée  ,  plus  féroces  encore  que  les  autres  (i) ,  que  les  répu- 
blicaiBs  se  tuaient  eux-méines  pour  ne  pas  tomber  vivants 
eotre  leurs  mains.  C'est  ainsi  que  les  deux  braves  généraux  Haxo 
et  Moulin  se  brûlèrent  la  cervelle  ,  pour  échapper  à  une  extré- 
mité qu'ils  jugeaient  pire  que  la  mort  (2). 

■  ... I  ■  I ^^.^.^       y. ■■«■      .É.-        •    I1P.PI..P» 

(1)  m»*  de  la  fiocbeîacque&tt  le  recoxaitt  elle^iotaie  dans  ses  Mé-- 
moires  :  m  Les  révoltés  du  district  de  Machecoul  eurent  encore  de  plus 
grands  succès,,  dit-elle ,  mais  ils  en  usèrent  pour  faire  des  atrocités  , 
etc.  »  (Chap.  iv.)  C'étaient  les  dignes  héritiers  des  Bas-Poitevins ,  qui 
s'^cnaient ,  en  1622 ,  dans  leur  chant  catholique  populaire  sur  la  dé- 
ooafitnre  de  Soubiss  et  de  ses  gens  ,  dans  111e  de  Bié  : 

Vertu  Dé  !  la  grand  boucherie' 
Qnelan  Ait  fat  daa  in  joumau  ! 

Y  cré  que  pu  do  quatre  mille 
Furiint  guerjr  de  tou  lour  m  au. 

Vive  le  Bé ,  netre  bea  sire  ! 
0  a'ea  fut  jamexin  itau* 

Qnond  y  ontondy  la  huée 

Et  la  chasse  dos  parpaillaux  (huguenots) , 

Y  ve  j>ris  ma  gronde  coîignée 
Et  lez  fandex  quem'  aaviaux. 

Vive  le  Bé,  etc. 

La  génie  PoiÉevin^rie^  lot  de  aouvea  renconjne^  divUie  in 
beacot  de  peces^  1*  part. ,  pag.  36.  A  Poeters  ^  pre  Jon  Fleures^  am- 
primeur  et  librére ,  1660,  pet.  in-12. 

(2)  Enthousiasmée  de  ce&  traits ,  la  Convention  décréta  qu'il  serait 
élevé  k  Tiffauges  un  monument  \  la  mémoire  du  général  Meulia  4  et 
que  les  noms  d'Haxo  et  de  Moulin  seraient  placés  en  tête  d'une  eolonne 
de  marbre  ,  élevée  dans  le  Panthéon ,  avec  cette  inscription  :  ixs  sa 
nonnJïaxaT  la  momt  ,  pocr  un  pas  tomxsr  airrax  lbs  mainb  nss 

BRIGANUS. 

Le  frère  aîné  do  Moulin  devint  ensuite  Fun  des  cinq  directeurs  de  la 
BépubFique  française.  —  Haxo  ,  au  rapport  d'Âubertin ,  citait  souvent 
ces  vers  philanthropiques  du  ebanlre  de  la  Pharsale  t 

Vniéa  bpUi 

Frermta  civilis,  vidis  dOivire  saltUem,  (Lucah.-) 


0  On  peut  avancer,  dit  à  ce  sujet  un  autre  témoin  oculaire  « 
le  général  Aubertin ,  dont  les  Mémoires  ont  été  pubUés  sovs  la 
Restauration,  avec  ceux  de  son  confrère  d'armes  Hugo,  ce  qui 
impliquerait  plutôt  de  Tatténuation  que  de  l'exagération  de-  leur 
part;  on  peut  avancer  avec  certitude,  que  les  actes  de  cruauté 
exercés  dans  cette  guerre,  par  le  parti  vendéen,  surpassent  ceux 
commis  par  le  parti  républicain  (nous  n'entendons  parler  ici  que 
des  troupes).  Les  deux  partis  avaient  cela  de  commun,  qu'ils 
mettaient  à  mort  leurs  prisonniers;  mais  les  soldats  républicains 
ne  faisaient  usage  que  de  leurs  armes  pour  ces  exécutions ,  qu'on 
leur  commandait  légalement,  si  Ton  peut  toutefois  employer  cette 
expression;-  tandis  que  les  Vendéens  torturaient  souvent  leurs 
prisonniers  de  la  manière  la  plus  affreuse.  Pour  des  hommes  que 
leur  profession  habitue  à  braver  la  mort  sur  le  champ  de  bataille, 
le  supplice  de  la  fusillade  n*est  rien  ;  mais  une  souffrance  prolon- 
gée ,  les  terribles  angoisses  d'une  longue  et  cruelle  agonie,  voilà 
ce  que  chaque  soldat  de  l'armée  républicaine  avait  à  redouter. 
Combien  d'officiers,  de  chefs,. de  généraux  même ,  se  sont  donné 
la  mort  volontairement ,  plutôt  que  de  tomber  entre  les  mains  des 
Vendéens.  Presque  tous  avaient  un  piiUAei  destiné  à  cette  fin  ;  ils 
le  portaient  constamment  sur  eux ,  et  se  tenaient  prêts  à  en  faire 
usage. 

n  On  a  beaucoup  calomnié  les  troupes  républicaines  ;  on  a 
exagéré  les  excès  qu'elles  ont  commis.  Nous  ne  voulons  pas  atténuer 
ces  excès  ;  ils  ont  été  nombreux  et  bien  condamnables.  Mais  le 
soldat  n'a- 1- il  pas  été  excité  et  entraîné  par  l'exemple  de  ses  ad- 
versaires?. • . .  Si  les  chefs  républicains  se  décidèrent  à  mettre 
à  mort  leurs  prisonniers ,  ce  ne  fut  que  par  représailles ,  et  parce 
que  Charette,  le  premier,  leur  en  avait  donné  le  funeste  et  ter- 
rible exemple.  (Voir  Pièces  juslificatives ,  n^"  I.)  Les  paysans  ven- 
déens, naguère  doux,  humains,  hospitaliers,  étaient  devenus 
encore  plus  féroces  que  leur  général.  Ils  exerçaient  sur  les  pri- 


—  il3  — 

sonniers  tombés  entre  leurs  mains,  tous  les  genres  de  torture 
avant  de  les  fusiller.  »  (Pag.  121 ,  122  et  1&8.) 

L'illustre  général  Kléber ,  racontant  la  campagne  de  l'armée  de 
Mayence  dans  ces  mélmes  parages^  dit  à  son  tour,  avec  l'accent 
de  tristesse  que  devait  éprouver  un  cœur  français  :  «  Je  ne  pus 
m'empécber  de  gémir  sur  le  sort  de  ces  infortunés  habitants  qui, 
de  paisibles  citoyens  qu'ils  .étçdent ,  égarés  et  fiinatisés  par  leurs 
prêtres,  devinrent  autant  de  forcenés  altérés  du  sang  humain,  et 
qui ,  repoussant  d'une  oiain  rebelle  les  bienfaits  qu'un  nouvel 
ordre  de  choses  v^ait  leur  offrir,  couraient  à  leur  ruine  et  à  leur 
destruction  certaine,  a  (Sàvaht,  Guerres  des  vesfkdiens  et  des 
chouans  contre  la  République^  totn.  II,  p.  140.) 

Mais  ce  n'était  pas  seulement  à  subir  les  longs  et  cruels  suppli- 
ces des  anciens  martyrs,  qiie  les  républicains  étaient  exposés  avec 
les  Vendéens  ;  sortaient-ils  seuls  ou  en  petit  nombre  de  leurs  re- 
tranchements, ils  couraient  riscjuç  d*ètre  tués  par  un  ennemi 
caché  dans  les  broussailles ,  sans  pouvoir  du  moins  disputer  et 
vendre  leur  vie.  Nous  avons  connu  un  réfogié  de  Montaiga  qui 
lut  manqué  d'un  coup  de  feu ,  en  prenant  l'air  dans  l'avenue  da 
château  d'Aux.  S*avançaient-ils  dans  les  terres  ou  même  sur  une 
route,  ils  périssaient  livrés  par  les  femmes  et  les  enfents  fanatisés, 
qui  les  signalaient  aux  rebelles  sans  qu'ils  s'en  aperçussent,  ou 
trompés  par  les  apparences.  Us  rencontraient,  en  effet,  des  pay- 
sans qui  paraissaient  s'occuper  d'agriculture  ;  ils  les  prenaient 
pour  des  cultivateurs ,  et  c'étaient  souvent  des  asuKissins.  C'est  ainsi 
qu'eut  lieu  le  plus  horrible  meurtre  de  guet-apens  dont  les  an- 
nales du  fanatisme  religieux  et  de  l'égarement  politique  puissent 
faire  mention. 

a  Un  paysan  de  Sion  travaillait  dans  les  terres  voisines  de  la 
route  de  Renpes,  et  tenait  caché  près  de  lui  un  fusil  chargé 
à  balles.  Un  soldat  convalescent  d'un  coup  de  feu  reçu  à  l'ar- 
mée du  Rhin ,  allait  se  rétablir  chez  son  père,  et  malgré  tous 

8 


-iU- 

re$  consërts  dé  Ae  pas  dé))as^^  l'èscûrte  de  la  dili^ëhéé,  s'en 
était  séparé  à  la  vue  d^  s^on  tiHàgé:  le  paysail  le  Voyant  Vènfr  , 
s^en&busque,  Tâjastè  et  Téténd  àans  vïe.  A  )peine  le  vit-it  èii  cet 
^\à\  qu'il  couriit  èVec  sa  fehlmé  pour  dépouifler  sa  viclîmè  :  un 
pôrteféùt^le  cbntièViâtit  uh'é  feuUle  de  routé  et  un  -haVres^aè  nnil 
gàimi  forment  Te  iexA  hvXln  qu'dTé  leur  {Présenté.  L*éscôrte  àé 
ta  dîligènée  ayant  paru  ^re^ûe  aussitôt  à^rès  'tét  'aésaâsihlil ,  Yé 
paysan  ^t  sa  femme  se  sàûvërtïht,  et  on  ne  put  les  réjôitidrè^ 
pd1it)e  'que  Tèk  trotlipés  ne  pôWàiént  s'àllacher  à  leur  potArsuité. 
ftendbs  cTre^  eût ,  un  voisiii  leur  ^'t  la  feuille  de  route ,  et  As 
y  recbnn\ireht  le  ïiom  et  le  signalement  de  leur  fils  tmfque. 
Alors  la  mère  se  préAipiU  sàr  un  coûtéaù,  e^  lepèrè/dâfn^un 
égùll4ésél5pdr,àHarni-ïnèitaé  te  livrera  ta  Jusftlbè.D  {tbid.p.  54.) 

Àti  Voyait  'dû  générât  Éû^o,  Joigrionns  le  t'ém'oigntigè  d'iAi 
écrivain  royallète ,  aricièh  vicàire-génféral  de  Luçon ,  émigré , 
depuis  év%è  â'Ot'féanè.  Il  vient  de  s'agir  d'un  fils,  H  s'agit 
maitiVenkiit  d'un  tnàïtre. 

'^  1.BS  habitants 'ih'ôà  royalistes  qui  avaient  quitté  la  Vendée, 
y  VeiMrërdnt  ^ëti 'grimd  riombré  (^796).  A  cette  ocCàsiàh,  il  ar- 
riva j3r%s  de  Vuôl  une  bieh  triste  aventure.  Un  propriétafire  des 
environs  dé  là  ftodhë-SèrV?è\re,  voulant  rentrer ,  avait  Aiit  donner 
Tordre  à  ses  iérAiiérs  de  venir  à  Gantés  cherdfier  ses  effets  ^ur 
se^t  du  liuft  chàrreàes  :  H  àccotnpagnà  lùi-mêihie ,  à  dieval ,  ce 
(Convoi  astez  noinWeux.  Pétidànt  tout  le  Voyage ,  il  ^e  cessait 
dé  |>4rcdùnr  cette  ligne  de  chàrriôts,  rnslultànt  les  pauvres 
VendééAn^  et  leur  reprochant ,  'avec  Tes  e^re^ions  lès  pitts  HAot- 
tlliaiÀfô^  l^utitHé  de  leur  insurrection.  Péndàtnt  deux  jours , 
les  paysans  ne  répondirent  rien  à  ces  odieuses  provocations  : 
arrivés  au  fhîlieu  dfu  Bbcage,  ces  tnsàttes  continuant  tdùjouVs, 
les  térinfér^  prièrent  leur  maîti^  dé  Cesser  ses  propos  injdriettk. 
ri  h'^h  tint  aiiduh  étimptè  et  rédoubla  encore  ses  invectives. 
Ettéà  ilrritèrënt  enfin  ces  cœârs  vendéetis,  et  to^s  ces  hommes 


—  115  — 

se  iupprtchant  «ponianément  du  républicain  :  «  Motoaieur  notre 
mattre,  lai  crièrent-iis ^  ne  badinez  pas  davantage!  »  Celui-ci 
aurait  dû  comprendre  toute  l'indignation  qui  brUlàtt  dans  leurs 
regards  et  en  redouter  les  suites.  Loin  de  Jà,  il  se  mit  en 
colère  et  s'emporta  en  menaces:  «  Le  temps  est  venu^  leur 
orîa«t*iI,  où  vous  allez  payer  votre  révolte,  w  Alors  les  paysans 
l'enloiirent ,  lui  ordonnait  de  descendre  de  cheval  :  il  refuse,  on 
le  renverse.  «  Faites  votre  acte  de  ooûtrtlion ,  lui  dirmfr-ils.  » 
Et  après  lui  en  avoir  donné  le  temps ,  silns  lui  dire  une  fiarole , 
ils  Tassoran^èrent. 

0  Ce  ne  fut  pas  le  seul  événement  de  ce  genre  ;  bien  d'au- 
tres provocations  semblables  eurent  les  mêmes  suites  ^  et  on  en 
vît  surtout  des  exemples  pendant  la  dusse,  paix  de  la  Jauaaie. 
Les  Meus  s'introduisaient  alors  isolément  daiks  h,  Vendée^  et 
contre  les  artides  du  traité  de  paix,  poiur  y  piUer  et  rançonner 
les  fermes  où  ils  ne  trouvaient  que  des  femmes  ;  oeUes-oi  allaient 
avertir  les  Vendéeas,  qui  accooraient,  assommaient  les  blet»  et 
les  enterraient*  il  est  mort  de  œtte  manière  près  de  huit  cents 
soldats  républicains.  »  (MémaùiBS  de  ifc  BrumauU  de  Betmre- 
fard,  Mque  d'Orléans,  iem-J/,  p.  134-36/  Poitiers»  Smêrm, 
1842^  2  t)oU  tn-i2.) 

Nous  laissons  de  côté  ce  qui  est  invraisemblable  dans  le  récit 
du  prêtre  réfractaire  «  telles  que  les  provocations  alléguées , 
pour  nous  borner  au  fait  :  assommer,  au  nombre:  huit  cents 
soldats  ripubUcains,  et  à  l'époque  :  après  la  paix  de  la  Jaunaie. 
Qu'était*-ce  donc  pendant  la  guêtre,  grand  Dieul  Abl  certes 
rhainanité  en  gémit,  mais  il  j  avait  de  quoi  sortir  des  gonds. 
Les  atrocités  multipliées  des  chefs  et  paysans  vendéens,  jointes  à 
leur  perfidie,  provoquèrent  la  terrible  représàille dont  le  récH  va 
suivre.  Nous  l'empruntons  encore  textuellement  aux  Mémoires 
du  général  Hugo ,  nous  bornant  è  rectifier  ses  souvenirs,  au  moyen 
de  quelques  notes. 


~  li6  — 

cr  Tous  le»  détachemenls  qui  se  rendaient  du  château  d*0  à 
Nantes  par  la  traverse  qui  passe  sous  Bouquenay  (Bouguenais), 
étaient  ordinairement  attaqués  par  les  habitants  de  cette  com- 
mune. Notre  cavalerie  ayant  souffert  dans  Tune  de  ces  attaques, 
l'oflicier  supérieur  qui  commandait  la  colonne  dont  elle  Esisait 
partie,  se  retira  ;  mais  au  lieu  de  rentrer  au  cbftteau  ,  il  revint 
de  nuit  sur  Bouquenay,  y  prit  270  hommes  et  22  jeunea  filles 
qu'il  nous  amena  le  lemlemain.  Les  écuries,  les  granges  et  les 
greniers,  furent  remplis  de  ces  malheureux.  Les  jeunes  filles 
furent  déposées  dans  une  chapelle  :  leur  âge  était  de  quinze  à 
vingt*quatre  ans*  Tel  était  encore  à  cette  époque  Tétat  de  cette 
affreuse  guerre ,  qu'on  ne  tombait  entre  les  mains  de  son  ennemi 
que  pour  y  recevoir  ^la  mort.  Musear,  commandant  du  poste  (i), 
embarrassé  de  ce  douloureux  trophée ,  demanda  des  instructions 
sur  la  conduite  i  tenir  dans  la  circonstance.  On  lui  répondit 
de  garder  les  prisonniers,  et  qu'on  allait  lui  envoyer  des  juges 
pour  examiner  leur  conduite.  Mais^  avant  l'arrivée  de  ce  tri- 
bunal ,  des  ordres  nous  parvinrent  de  jeter  beaucoup  de  petites 
colonnes  dans  la  campagne ,  et  je  me  trouvai  presque  seul  dans 
le  ichAteau,  avec  un  grand  nombre  de  malheureux  qui  ne  se  fi- 
rent remarquer  que  par  leur  douce  résignation.  Je  leur  parlais 
du  désir  que  j'avais  de  les  voir  libres,  mais  tranquilles  et  livrés 


(1)  Il  était,  ^  la  révolution,  fourrier  dans  le  régiment  de  Yivarais. 
«  C'était,  dit  le  géaëral  Aubertîn,  un  officier  d'une  grande  intelli- 
genee  et  d'une  bravoure  éprourée.  Bans  une  rencontre,  il  reçut  un  coup 
de  feu  qui  le  perça  de  part  en  part.  On  a  vu  ce  chef ,  nommé  quelques 
années  après  an  commandement  de  la  place  d'Ostendc ,  teponsser  avec 
succès  un  corps  anglais  qui  venait  de  débarquer  pour  surprendre  ce  poste 
important.  Huscar  fit  trois  cents  prisonniers  en  cette  occasion.  »  (Bfé- 
moires ^  «/r. ,.p.  144,  et  Victoires  et  conquêtes ^etc,^  tom.  Vm, 
p.  288.) 


—  tl7  — 

à  la  culture  de  leurs  terres.  Je  leur  peignais  tous  les  maux  qu'une 
conduite  hostile  devait  nécessairement  attirer  sur  leurs  cantons, 
et  tous  me  promettaient  de  suivre  mes  conseils ,.  s'ils  avaient  le 
bonheur  d  échapper  au.  malheur  qui  les  menaçait. 

ù  Quelques  détachements  rentrèrent  et  nous  amenèrent  un 
tribunal  spécial  nommé  à  Nantes  pour  juger  nos  prisonniers  (1). 


(l)  Le  tribunal  qui  jugea  ces  malheureux  u'avait  point  été  nommé  spé- 
cialement k  Mantes ,  comme  le  supposait  le  général  qui ,  statâonnasl  au 
château  d'Aux ,  notait  pas  bien  informé  dé  ce  qiii  se  passait  ailleors. 
C'était  la  Commission  militaire  révolutionnaire ,  établie  aa  Mans  le  1k  fri* 
maire  an  11  (14  décembre  1793),  par  les  représentants  du  peuple  Bonr* 
botte,  L.  Tnrrcau  et  Prieur  do  la  Mamo  \  aiosi^ Carrier  n*y  était  pour  rien. 

r 

Après  y  avoir  siégé  quelques  jours,  elle  avait  suivi  l*armée  victorieuse  et 
était  venue  k  liantes,  le  9  nivôse  (^9  décembre).  Au  mois  d^avril  1794  , 
époque  oii  elle  se  transporta  au  château  d'Aux  ,  elle  avait  pour  président 
François  Bignon,  nom  qui  est  asaor  conim  en  cette  ville  ^  pour  juges, 
£lzéar  Aude,  Louis-François-Antoine  Chanterelle  et  Pierre  Wolff  ;  et  « 
pour  accusateur  public,  David  Vaugeois,  dont  le  frère  ^  si  nous  ne  nous 
trompons,  présidait,  sous  l'Empire  «  le  tribunal  criminel  du  département 
de  Sambro-et-Meu8c,  séant  k  Kamur.  Le  registre  des  jugements  rendus 
par  cette  Commission  existe  au  greffe  du  tribunal  de  Nantes;  les  noms, 
âges,  qualités  et  demeures  des  prévenus  y  sont  inscrits ^  les  réqni- 
siloires  de  l'accusateur  public  y  sont  même  quelquefois  consignés  eii 
entier,  précédant  le  dispositif  du  jugement.  La  plupart  des.  pièces  des 
procédures  instruites,  tant  par  elle  que  par  le  tribunal  révolutionnaire  du 
départomcnti»  etc. ,  sauf  les  pièces  du  procès  du  général  Charette,  qui 
ont  été  soustraites ,  sont  également  conservées.  Tous  les  noms  des  habi- 
tants de  Bouguenais,  jugés  les  13  et  H  germinal  an  11,  sont  d'ailleurs 
reproduits  dans  le  Dictionnaire  des  condamnés  à  mori ,  de 
Prud'homme,  preuve  que  alla  répressioù  fut  terrible,  elle  eut  lieu  réfii* 
lièrement.  Celte  affaire  fut  une  des  dernières  que  jugea  la  Commission 
militaire  révolutionnaire  établie  au  Mans  \  le  décret  du  19  floréal  (S  mai), 
rendu  sur  le  rapport  de  Conthon,  étant  Tenu  mettre  ftn,  «n  moia  après, 
aux  Commissions  ci  tribunaux  révolutioanaif  es  partievlîers  des  départe- 
ments et  près  les  armées. 


—  ita  — 

A  Topiaion  qui  régnait  parmi  ses  membres,  nous  nous  attendit* 
mes  tous  k  ne  leur  roir  proBoncer  que  la  peine  capitale.  Mes 
fréquents  entretiens  avec  ces  prisonniers  m'avaient  inspiré  pour 
eux  un  intérêt  que  leur  simplicité  et  leurs  promesses  n'avaient 
lait  qu'accrottre.  J'osai,  au  jour  du  jugement,  me  présenter 
devant  le  tribunal ,  4)on  pour  les  défendre,  on  ne  me  l'eût  point 
permis  ,  mais  pour  demander  qu'au  lieu  de  les  condamner  à  la 
mort ,  on  les  envoyât  travailler  dans  les  mines  de  l'intérieur 
de  la  France,  jusqu'à  la  pacification  qui  ne  pouvait  tarder.  Le 
tribunal  m'écouta  sans  m'interrompre,  et  son  président  me  répon- 
dit que  rien  n'autorisait  les  juges  à  prendre  sur  eux  cette  mesure 
de  clémence. 

»  Je  vis  donc,  après  quelques  courtes  questions  de  pure 
forme ,  condamner  ces  270  infortunés  à  la  peine  terrible  à  la- 
quelle ils  s'attendaient  :  on  les  conduisit  à  la  mort  par  petites 
troupes,  ils  la  reçurent  avec  calme,  à  côté  des  fosses  ouvertes 
pour  les  recevoir.  J'ai  beaucoup  fait  la  guerre ,  j'ai  parcouru  de 
vastes  champs  de  bataille ,  jamais  rien  ne  m'a  tant  frappé  que 
le  massacre  de  ces  victimes  de  l'opinion  et  du  fanatisme  (i). 

a  A  peine  ces  malheureux  furent-ils  condamnés,  que  le  tribu- 
nal reçut  ordre  de  retourner  à  Nantes.  Le  président  pria  Muscar 
de  &ire  juger  les  jeunes  filles  par  une  commission  militaire  ;  et 
cet  officier,  désirant  les  sauver,  me  nomma,  quoique  bien  jeune 


(I)  nous  croyons  qa'il  y  a  erreur  sur  leur  nombre  véritable ,  jiela  part 
du  général  Hugo ,  de  même  qu'il  écrit  inexactement  Bouquenay  pour 
Benguenaia»  En  tout  cas,  il  ne  fut  amené  devant  la  Commission  militaire 
et  jugé  par  die  que  QiO  hommes,  et  comme  Tun  d'entre  eux  (n**  46) , 
entent  de  13  ans,  fat  renvoyé  4  c'est  k  2D9  qu'il  faut  borner  le  chi&e  des 
vietimea,  au  lieu  île  379  ;  ce  qui  concorde  i^arfaitement  avec  le  nombre 
eiprûné  dans  la  lettre  du  munieipal  Ddormeau,  rapportée  û^  III  des  pièces 
Mistificatives. 


-  449  - 

eappre,  pour  prés^dç^  Qfi  tribu^^l ,  jçer^in  qi^e,  j^  çç  dé(9w^^f|^ 
pas  les  sentiments  d'hi^n^i^ilé  qM'iln^ç  ÇQ(^i;^|i^ijU  I|  a'f)^  point 
influ^c^  |a  nomipation  des  «lU^res  Q^çmb.res  »  mais  il  f^  pria 
de  tp^t  foire  paur  les  apitoyer  sij|r  l^s  ipfovtui^^çy;  (lpn|  Iç  sqrt 
ét^it  r^is  eotre  nos  mains. 

I»  yp  vieux  sous-lieuiénfi\(^l  d^  13' (]lfl$e>P.Ç-^-Oisç»jia|]^ii^ 
Fleury  «  s*il  ra*en  souvient  bien ,  hooime  sombre  et  t^ci^urn^  « 
devant  opiner  je  premier ,  je  craigqis  que  sa  voix  n*iqfluençàt 
défavorablement  les  autres  juges,  et  je  crus,  avant  de  1^  ^i  de- 
mander ,  dçvoir,  après  la  rentrée  des  prévenues  dans  la  chapelle , 
représenta  au  tribunal  qu*il  était  bien  pénible  pour  des  mili- 
taires ,  d'être  appelés  à  prononcer  sur  le  sort  de  malh^urçiises 
victimes  de  la  guerre;  qu*il  Tétai^  plus  encore  quand  lesiuge* 
niients  deyaient  tomber  sur  des  jeunes  filles  q^ui  np  pouvaieixt 
avoir  pris  aucune  part  aux  hostilités  ;  sur  des  infortc|nées  qqi 
toutes  versaient  déjà  des  larmes  de  sang  par  suite  des  événe* 
ments  affreux  dont  nous  venions  d*étre  témoins,  et  dont  elles 
ne  p<iuva|ent  douter,  puisque  toy^  le^  feux  meurtriers  {ivftient 
retenti  jusqu  ^  elles,  j'engageai  les  jugp^  à  Ngp  s^  pepx;i9illi|r  »  à 
ne  chercher  aucun  modèle  de  conduite ,  et  à  prononces  4^ap^ès 
leur  cœur. 

»  Alors  ce  vieil  officier,  que  je  craignais  tant,  dit  à  haute 
voix  et  sans  sortir  de  son  caractère  :  cr  Je  me  suis  fiiitmiKtaire 
\\  pour  combattre  des  hpqimes  et  non  pour  assassine^  djsîs  fem- 
»  mes.  /e  vote  la  mise^  en  liberté  des  vi|[tgt-dcux  ^kymv»^%  ft 
»  leur  renvoi  immédiat  chez  elles.  « 

0  Cette  opiuioA,  qui  m'aurait  précipité  dans  les  bras  du 
brave  homme  si  j'avais  osé  le  faire ,  fut  appuyée  de  suite  par 
un  lieutenant  de  la  légion  nantaise  qui  ta  auiivit ,  ei  bientôt 
une  heureuse  unaniipité  ouvrit  tes  portes  de  la  chapelle  à  ces 
enfants  tous  à   genoux  ;   à  ce  jeune  trQiipç^^  qui  ^u^oi^jr^'b^i 


-  m  - 

peut-être  entretieiït  encore  de  ses  terreurs  et  de  sa  joie  inespérée 
la  nombreuse  postérité  qui  doit  en  être  issue. 

»  Muscar  vint  alors  remercier  le  tribunal  de  sa  généreuse 
conduite,  et  nous  exprimer  ses  regrets  que  les  270  prisonniers 
qui  venaient  de  périr  n'eussent  pas  été  soumis  à  un  arrêt  aussi 
doux  que  le  nôtre.  Cependant ,  qui  le  croirait ,  des  hommes 
pirévenus  ou  mal  informés  ont  foit  planer  sur  ce  brave  officier 
l'accusation  d'avoir  lui-même  nommé  le  tribunal  à  qui  Bouque- 
nay  doit  sa  dépopulation  (1).  » 

Des  récits  fantastiques  de  HM.  Pitre  Chevalier  et  Biré,* dé- 
mentis par  le  témoignage  irrécusable  du  général  Hugo  qu'ils 
mettent  en  scène,  dans  un  péril  imaginaire,  —  témoignage 
confirmé  par  les  pièces  justificatives  qui  vont  suivre ,  —  nous 
tirerons  cette  moralité  à  l'usage  de  tous  les  gens  de  bonne  foi  : 
La  révolution  est  un  drame  très  compliqué ,  sur  lequel  le  der- 


(1)  Une  lettre  écrite  de  la  Hibandière,  le  7  germinal  an  II  (27  man 
1794),  vient  confirmer  le  témoignage  dlmmanité  rendu  à  son  chef  par  le 
général  Hvgo  : 

Le  eommandant  Muscar  au  général  Vimeux. 

J'ai  dans  les  prisons  douze  brigandes  condamnées  ï  mort.  Il  y  a  dans  ce 
nond^re  des  mères  qui  ont  des  enfants  k  la  mameUe^  c'est  ce  qui  m'a  fait 
suspendre  l'exécution  de  leur  jugement.  J'ai  consulté,  sur  la  conduite 
que  j'avais  k  tenir,  les  représentants  do  peuple;  ils  ne  m'ont  pas  encore 
répondu.  11  est  cependant  urgent  de  tirer  ces  femmes  de  cette  cruelle  si* 
taation,etc. 

MUSCAK. 

D'apris  Savary,  qui  rapporte  œtta  pièce ,  Muscar  parvint  k  sauver  ces 
malheureuses  femmes,  condamnées  par  nous  ne  savons  quel  tribunal,  ni  k 
qneUe  époque.  [Gttêrres  des  vendéens  et  des  chouans  contre  la  Bépu- 
biique ,  /.  tll^p.  316-17.) 


—  121  — 

nier  moi  .n'est  point  dit,  notamment  en  ce  qui  concerne  TOuest 
de  la  France.  Il  faut  bien  se  garder,  quand  on  en  parle,  de 
ne  pas  prendre  de$  arreurs  et  souvent»  des  roensongas  pour  la  vé- 
rité. Par  ce  fait,  on  peut  juger  de  la  plupart  des  autres  qui  sont 
présentés  à  l'avenant.  Cet  article,  du  reste,  n'est  qu'un  extrait 
d'un  ouvrage  considérable,  entrepris- en  commun  avec  notre  ami 
H.  Benjaniin  Fillon,  dans  lequel  on  s'efforcera  de  tirer  cette 
vérité  du  puits  où  l'a  plongée  l'esprit  de  parti.  Encore  un  peu 
de  tempa,.  et  il  paraîtra  sous  ce  titre  :  Là  RÉfUBUQUB  «t  là 
V£in>É£.  -^  Histoire  de  la  Réwluiion  dans  l'Ouest  de  la  France, 
précédée  d'un  Essai  sur  le  principe,  l'origine  et  le  but  sodcU 
de  la  guerre  civile  de  la  Vendée ,  avec  cette  épigraphe  qui  était 
celle  do  l'historien  de  Thou  :  Ne  quid  falsi  audeat ,  ne  quid 
veri  non  audeat  j  ne  rien  oser  dire  de  faux ,  et  ne  rien  craindre 
dire  de  vrai. 


DUGAST-MiTIffiHX. 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES. 


«•  I. 

laiMailTe  dn  meurtre  prise  par  Charetle* 

A  l'appui  (le  ce  que  dit  le  général  Aubertin,  les  faits  ne 
manqueraient  pas ,  depuis  les  massacres  de  Machecoul  jusqu'à 
l'assassinat  du  curé  de  la  Rabatelièrc;  maison  se  bornera  à  cet 
extrait  plus  spécial  d'un  livre  curieux  et  rare,  quoique  récent. 

0  Lors  de  la  prise  de  Noirmoutiers ,  par  Charette,  te  12 
octobre  1793,  l'eiUrée  du  général  vendéen  dans  la  ville  fut 
signalée  par  le  niassacr^  des  militaires  qui  étaient  à  l'hôpital. 
Ces  malheureux  furent  arrachés  de  leurs  lits ,  *et  cruellement 
mis  à  mort. .  • .  Les  soldats  du  bataillon  de  la  Manche  ,  tant 
ceux  qui  avaient  déposé  les  armes  à  la  Fosse ,  que  ceux  pris 
dans  le  château,  furent  incarcérés.  • . .  Charette  somma  Wicland 
de  se  rendre.  Qu*eût  dit  l'infortuné  commandant ,  sans  vivres , 
sans  munitions,  avec  moins  de  cent  hommes  découragés ,  contre 
une  armée  victorieuse  et  forte  de  près  de  dix  mille  hommes. 
Il  accepta  les  conditions  qui  lui  furent  imposées,  et  s'estima 
fort  heureux  de  sauver  sa  vie  et  celle  de  sa  troupe.'  Hélas  !  il 
était  loin  de  prévoir  que  telle  était  l'aveugle  fureur  des  deux 
armées  ,  que  la  guerre  se  faisait  à  mort ,  que  le  soldat  désarmé 
était  égorgé  sans  pitié  ,  et  que  la  promesse  que  lui  faisait 
Charette  d'épargner  ses  nialheureux  compagnons,  n'était  qu'un 
sursis  à  leur  exécution. 

»  On  ne  peut  disconvenir  que  Charette  ne  mérite  une  place 


dans  le  souvenir  de  la  postérité  :  néaninoias ,  il  est  permis  sans 
injustice  «  de  douter  que  ce  soit  celle  qui  lui  est  assi^inée  par 
ses  partisans  exaltés.  Il  montra  sans  doute  Tintelligence  du 
genre  de  guerre  qu'il  avait  adopté  ;  il  fit  preuve  de  courage  , 
d'activité  et  d'une  persévérance  qui  étonna  ses  ennemis  ;  mais  « 
soit  qu'il  fut  persuadé  que  le  massacre  des  républicains  io^posait 
à  son  armée  la  nécessité  de  se  défendre  contre  de  justes  ven^ 
geances ,  soit  par  l'effet  d'un  caractère  naturellement  inhumain, 
il  se  livra  fréquemment  à  de  sanglantes  représailles,  qui  n'avaient 
pas  même  le  mérite  de  l'utilité.  S^il  ne  semblait  pas  toujours 
les  autoriser  hautement,  elles  n'en  avaient  .pas  moins  lieu  par 
ses  ordres  secrets. 

0  Mattre  de  l'ile  depuis  deux  jours ,  désireux  de  porter 
prompteroent  ses  armes  ailleurs ,  et  de  profiter  dp  Tcspëce  de 
terreur  que  la  prise  de  Noirmoutier  avait  répandue  parmi  les 
républicains ,  il  s'était  empressé  d'y  rétablir  l'ordre  ,  d'y  créer 
de  nouvelles  autorités ,  et  n  avait  témoigné ,  en  quoi  que  ce  soit, 
l'intention  de  violer  la  cajpitulation  accordée  aux  vaincus.  II 
s'efforçait  même  do  leur  montrer  une  bienveillance  qui  faisait 
espérer,  qu'à  l'exemple  du  brave  et  généreux  Boncbamp,  il 
rendrait  la  liberté  aux  prisonniers  ,  et  les  renverrait  sur  parole 
de  ne  jamais  servir  contre  l'armée  royale.  Mais  le  troisième 
jour  on  fut  bien  détrompé  :  tous,  à  l'exception  de  Wieland 
(c'est  ce  qui  le  fit  condamner  à  mort  plus  tard),  furent  conduits 
à  Bouin.  On  leur  adjoignit  plusieurs  habitants ,  des  pères  do. 
famille,  des  femmes  et  des  en&nts.  Là  ils  furent  livrés  à  Pajot 
qui  commandait  alors  cette  ville,  homme  que  son  caractère  al)ject 
et  féroce  n'a  que  trop  fait  connaître  pendant  cette  horrible  guerre, 
et  dont ,  sans  doute ,  Ciiareltc  avait  fait  choix  pour  l'exécution 
de  ses  ordres  sanguinaires. 

»  Pajot  fit  fusiller  tous  les  volontaires  du  bataillon  de  la 
Hanche,  au  nombre  de  cent  quatre-vingts,  et  quelques  habitants 


de  Noirmoutier ,  parmi  lesquels  se  trouvait  François  Rtcher 
(frère  d'Edouard  ,  notre  ancien  collègue).  Cet  intrépide  jeune 
homme  ,  tombé  entre  les  mains  des  royalistes  ,  à  la  Fosse ,  était 
parvenu  à  s'en  échapper.  Il  arriva  dans  un  village  ,  y  prit  les 
habits  d*un  paysan  ,  et  accourut  à  la  ville  »  pour  y  «xcîter  la 
garnison  et  les  habitants  à  se  défendre. -Il  y  fut  reprrs  ,  empri- 
sonné ,  et  de  là  conduit  à  Bouin.  Avant  dé  lui  .porter  le  coup 
fetal ,  on  lui  proposa  de  crier  tnte  le  roi  !  et  de  prendre  parti 
dans  l'armée  royaJe.  a  Non  ,  répondit-il ,  mon  père  est  mort 
en  républicain,  je  veux  mourir  comme  lui.  Vite  la  République I 
Fusillez-moi  ,  voilà  dix  francs  pouf  ceux  qui  sont  chargés  de 
mon  exécution  ;  je  les  prie  de  bien  m'ajusler.  n  On  ne  lui  fit 
pas  longtemps  attendre  le  trépas,  et  il  le  reçut  avec  une  fermeté 
digne  d'pn   meilleur  sort.    Puisque  la  justice  commande  un 
tribut  d'éloges  pour  les  belles  actions  dans  les  deux  partis ,  ce 
trait  héroïque  doit  être  le  moins  oublié.  La  mort  de  Richer 
fils  ne  le  cède  en  rien  à  celle  de  son  valeureux  père,  et  tous 
deux  ont  des  droits  à  notre  admfration  et  à  nos  regrets. 

jt>  La  Convention  nationale  rendit  un  décret  ,  par  lequel 
elle  déclara  adopter  les  enfants  Richer  ;'  mais  il  n'y  eût 
qu'Edouard  ,  l'un  d'eux  ,  qui  tira  quelque  avantage  de  cette 
disposition.  Il  fut  élevé  à  l'école  de  Saint-Cyr.  »  {Mémoires 
laissés  à  mon  fils ,  par  François  Piet.  Noirmoutier,  de  l'impr . 
de  l'auteur,  1806,  în-4" ,  livre  IV,  pag.  520-522).  Cet 
ouvrage  se  trouve  à  la  Bibliothèque  publique  de  Nantes. 
L'exemplaire  est  un  des  seize  publiés ,  nombre  auquel  l'auteur- 
iraprimeur  en  borna  le  tirage.  Il  vient  d'y  être  déposé,  dix  ans 
après  sa  mort,  conformément  à  ses  dispositions  testamentaires. 


—  i25  — 

N^  II. 

Jagement  de»  habitants  de  Bouf^aenai». 

Séance  du  13  germinal,  2«  année  républicaine  (2  avril  1794). 

Ont  été  amenés  devant  la  Commission  militaire  révolutionnaire 
établie  au  Mans,  à  la  suite  des  armées  réunieà  de  TOuest  et  des 
côtes  de  Brest ,  actuellement  séante  à  Nantes,  les  nommés  : 

1  JeâD  Guérin,  âgé  de  42  ans,  natif  des  Goaëts,  commune  de  Bougae- 

nais,  district  do  Nantes. 

2  Jean-Pierre  Bertaud ,  tgé  de  35  ans,  natif  de'BougaenaiSf  etc. 

3  Jean  Moreau,  âgé  de  6i  ans,  etc. 

4  Jean  Le  Sage >  âgé  de  42  ani.,  natif  de  la  Bonvre ,  etc. 

5  Pierre  Rousseau ,  flgé  de  59  ans ,  natif  do  Bougnenais ,  etc. 

6  Louis  Pontchàteau ,  flgé  de  36  ansi  natif  de  la  Frenay,  etc. 

7  Jean  Touzé ,  âgé  de  59  ans ,  etc. 

8  Jean  Blinaut,  ftgé  de  49  ans,  etc. 

9  JeanBouteiller,  âgé  de  72  ans,  natif  delà  Bongninière,  district  de 

riantes.  • 

10  Mathurin  Touzé,  Agé  de  36  ans,  natif  de  la  Gondray ,  etc. 
a  Jacques  Bondru,  Agé  de  60  ans,  natif  de  la  Bouguinière ,  etc. 

12  lacques  Saurin,  Agé  de  39  aps,  natif  de  la  Girardery,  etc. 

13  Jean  Vieux ,  Agé  do  38  ans,  natif  de  la  Frenay,  commune  de  Bon- 

guenais,  etc. 

14  Barthélémy  Tremar,  Agé  de  55  ans,  natif  de  la  Frenay ,  etc. 

15  Olivier  Gobin,  Agé  de  65  ans,  natif  de  la  Frenay,  e^. 

16  Jean  Tenay,  Agé  de  40  ans,  natif  de  Bouguenais. 

17  Jean  Lardière,  Agé  de  60  ans,  etc. 

18  Laurent  Blanchard,  Agé  de  60  ans,  natif  de  la  Bouvre,  etc. 

19  Julien  Aigront,  Agé  de. . . ,  natif  de  la  Bouvre,  etc. 
28  Pierre  Girart,  Agé  de  45  ans,  natif  de  la  Bouvre,  etc. 

2 1  Simon  Hervé,  Agé  de  67  ans ,  etc. 

22  François  Olive,  Agé  de  48  ans,  natif  de  Baudroit,  eommuDe  de  Boii«- 

guenais,  etc. 

23  Pierre  Masau,  Agé  de  26  ans,  etc. 

24  Jean  Martinet,  Agé  de  66  ans,  etc. 

25  Jean  Bernard,  Agé  de  55  ans ,  etc. 

26  Jean  Le8age,Agéde  46  ans,  etc. 


—  126  — 

27  Gmllaame  Madras,  âgé  do  38  ans,  etc. 

28  JnHen  héyèq^e^  âgé  de  67  ans,  etc. 

29  Pierre  Doreau,  âgé' de  53  ans ,  ^tc. 

30  Gmllmne  Tronyel,  âgé  de  69  ana,  etc. 
3t  Honoré  Bandry,  âgé  de  46  ans,  etc. 

32  François  Loirault,  âgé  de  41  ans,  etc. 

33  Joseph  Tonzean ,  âgé  de  35  ans ,  etc. 

34  Jean  Beautni,  âgé  de  56  ans,  etc. 

35  Pierre  Ghenant,  âgé  de  25  ans,  etc. 

36  Pierre  Ronssean ,  \gé  de  46  ans ,  etc. 

37  Hyacinâie  Govpry ,  tgé  de  67  ans ,  etc. 

38  Mathnrin  Frinchet,  âgé  de  59  ans,  etc. 

39  Jean  Gorbinean ,  âgé  de  56  ans,  natif  de  la  Hahodiire, etc. 

40  Glément  Loirat ,  âgé  de  48  ans,  etc. 

41  Jean  Herdot ,  âgé  de  15  ans ,  etc.  (1)' 

42  Jean  Babonnean,  âgé  de  18  ans,  etc. 

43  François  Tonzé,  âgé  de  18  ans,  etc. 

44  Jean  Bônnean,  âgé  de  39  ans,  etc. 

45  Mathnrin  Bertand ,  âgé  de  43^ns ,  etc. 

46  Jean  Loirent,  âgé  de  13  ans,  renvoyé. 

47  Joseph  Bonillé,  âgé  de  42  ans,  etc. 

48  François  Blanchard ,  âgé  de  27  ans,  etc. 

49  André  Breau ,  âgé  de  40  ans ,  etc. 

50  Jean  Piessean,  âgé  de  18  ans,  etc. 

51  Pienfe  Lesage,  âgé  de  70  ans,  etc. 

52  Pierre  Pessard,  âgé  de  70  ans,  etc. 


(1)  Une  p^lreille  condanmation,  que  nous  qnaHfioBs  haniement  d'atroce, 
sans  parler  de  plosletirs  antres  contre  des  jeunes  gens  de  18  ans  et  dos 
vieillards  de  78 ,  76  et  75  ans,  {vronve  la  néceasilé,  si  bien  comprise  par 
Robespierre  et  ses  amis,  de  supprimer  les  tribunaux  et  commissions  révo- 
kitionnanres  des  départenents ,  qui  abusaient  ainsi  des  pouvoirs  qu'ils  te- 
naient de  quelques  représentants  du  peuple ,  en  évoquant  au  tribunal  de 
Paris  tous  les  délits  politiques.  G'était  élever  la  justice  criminelle  li  la 
hauteur  de  la  révolution  et  la  rendre  digne  d'elle.  11  faut,  disait  Saint  Just, 
que  les  hommes  révolutionnaires  soient  des  tlomains  et  non  pas  des  Tar- 
tares.  Voir  t Histoire  parlementaire  de  MM.Bdchez  etRoux-Lavergne, 
tom.  xxxui,  p.  23 ,  etc. 


-  ii7  - 

53  Isaac  Tessier,  ftgë  de  29  an»,  etc. 

54  François  David ,  âgé  de  46  ans,  etc. 

55  Pierre  Gauthier,  Âgé  de. . . ,  etc. 

56  Niiël  Portanean ,  âgé  de  58  ans,  etc. 

57  Guillaume  I^ory ,  âgé  de  57  ans ,  etc. 

58  Pierre  Bureau ,  âgé  de  44  ans ,  etc. 

59  Jean  David,  âgé  de  51  ans,  etc. 

60  Mathnrin  Loirand,  âgé  de  70  ans,  etc. 
6  i  Pierre  Robert ,  âgé  de  60  ans. 

6*2  André  Florisson,  âgé  de  75  ans,  etc. 

63  Louis Ghauvet ,  âgé  de  25  ans,  etc. 

64  Charles  Robertot,  âgé  de  19  ans,  etc. 

65  Mathnrin  Leàagè,  â^é  de  75  ans,  etc. 

66  Michel  Burot,  ftgé  de  18  ans ,  etc. 

67  Louis  EUne,  âgé  de  70  ans,  etc. 

66  Ilkrolas  ftesfteau ,  âgé  de  43  ans,  eCc. 

69  Pierre  Corbineau,  âgé  de  38  ans,  etc; 

70  Jean  Neveu,  âj^é  de  52  am,  ete. 

71  Pierre  Jeanneau,  âgé  de  72  ans,  etc. 

72  Guillaume  Lesage,  âgé  de  40  ans,  elc. 

73  Hervé  Toumery ,  âgé  de  47  ans,  etc. 

74  Maurice  Graton,  âgé  de  41  ans,  etc. 

75  Simon  Uoussaye ,  âgé  de  18  ans,  etc. 

76  Jacques  Boudot,  âgé  de. . . ,  etc. 

77  Julien  Clergeau,  âgé  de. . .,  etc. 

78  Julien  Touzé ,  -âgé  de ... ,  etc. 

79  Pierre  Boudot,  âgé  de. , . ,  etc. 

80  Julien  Loiraut,  âgé  de. . . ,  etc. 

8f  Antoine  Pister,  âgé  de  40  ans,  etc. 

82  Jacques  Angebot,  âgé  de  51  ans,  etc. 

83  Jacques  Lotfssot,  âgé  de  30  ans ,'  etc. 

84  Pierre  Ornent ,  »....,  etc. 

85  Pierre  Guérin,  45  ans,  etc. 

86  François  Blanchard,  18  ans,  etc. 

87  Bastien  Moyard,  50  ans,  etc. 

88  Louis  Clergeau,  70  ans, etc. 

89  Jacques  Guérin ,  75  ans,  etc. 

90  Olivier  Soûlas,  65  ans,  etc. 


—  128  — 

91  Pierre  Tartnif  25  ans. 

92  Jacques  Baadra ,  . .  ^ . . ,  etc. 

93  I^icolas  Bertand,  72  ani,  etc. 

94  Pierre  Letgniere , ,  etc. 

95  Jean  Giron,  58  i^ns,  etc. 

96  Pierre  Pelletier,  27  ans,  etc. 

97  François  Dupont ,  50  ans,  etc. 

98  Lonis  Maret,  27  ans,  etc. 

99  Marc  Maillard ,  60  ans,  etc. 

100  Simon-Jacques  Beautrenx ,  27  ans,  etc. 

101  Pierre  Aurieux , ,  etc. 

Séance  du  13  germintU,  de  relevée. 

Ont  été  amenés  devant  ladite  Commission ,  les  nommés  : 

102  Jacques  Boudot,  60  ans,  etc.  (ouBQudaud,  cUdefaAl  procoreor 

fiscal  k  Bonguenais). 

103  Jacques-René  Boadot,  35  ans,  etc.  (fils  du  précédent). 

104  Julien  Touzet,  54  ans,  etc. 

105  Pierre  Brochard,  58  ans ,  etc. 

106  Quentin  Garniier,  54  ans.,  etc. 

107  Jean  Billou,  72  ans,  etc. 

108  Kenault  Renoizet,  65  ans,  etc. 

109  Pierre  Gauthier, 40  ans,  etc. 

110  Julien  Viot,  68  ans,  etc. 

111  Pierre  Dillon,  17  ans,  etc. 

112  Pierre  Guillou,  44  ans,  etc. 

113  Pierre  Bichon ,  50  ans,  etc. 

1 14  Jean  Moeart,  75  ans ,  etc. 

115  René  Gossart,  59  ans,  etc. 

116  André  tteurtin,  26  ans,  etc. 

117  Simon  Povereau,  55  ans,  etc. 

118  Louis  Moreau ,  27  ans ,  etc. 

119  Jean  Lesage,  48  ans, etc. 

120  Pierre  Bichon,  28  ans,  etc. 

121  Simon  Ingrand ,  78  ans  ^  etc. 

122  Jean  Dutel ,  44  ans ,  etc. 

123  Pierre  de  Launay,  76  ans,  etc. 


—  IM  — 

114  leaB  Bertrand,  41  ans,  etc. 
426  Maâninii  Bertrand,  36  ans,  etc. 

126  Mathnria  Bonasaint,  32  ana,  etc. 

127  François  Fortnnean,  26  ans,  etc. 

128  Pierre  Hosnier,  34  ans,  etc. 

129  Joseph  Maillard,  58  ans,  etc. 
1 30. Pierre  Gnérin,  33  ans,  etc. 

131  Pierre  Leroy,  67  ans,  etc. 

132  Mathnrtn  Rousseau ,  60  ans ,  etc. 

133  Pierre  Durel,  39  ans,  etc. 

134  Mathurin- Bureau ,  56  ans,  etc. 

135  Pierre  Maillard,  40  ans,  etc. 

136  André  Brisson,  52  ans,  etc. 

137  KerreSalmon,  ;^2'ans,  etc. 

138  Jacques  Visenot,  40  ans,  etc. 

139  Jacques  Portuneaù,  18  ans,  etc. 

140  Pierre  Vinet,  16  ans,  etc. 

141  Pierre  Moidon,  45  ans,  etc. 

142  Mathurin  Rousseau,  63  ans,  etc. 

143  Jean  Monnier ,  32  ans ,  etc. 

144  Antoine  Mocart,  35  ans,  etc. 

145  Pierre  Liamart,  30  ans,  etc. 

146  André  Moidon,  34  ans ,  etc. 

147  Bastien  Moidon,  34  ans,  etc. 

148  Jean  Roquet,  38  ans,  etc. 

149  André  Launay,  45  ans,  etc. 

150  Jean  Brisson,  45  ans,  etc. 

151  Pierre  Liotté,  25  ans,  etc. 

152  Jean  Lucas,  35  ans,  etc. 

La  Commission  militaire  révolutionnaire,  après  avoir  entendu 
les  accusés  dans  leurs  interrogatoires  et  défenses  verbales,  en- 
semble Faccusateur  militaire  ouï  dans  ses  conclusions,* dédare  les 
dénommés  ii-dessMS  atteints  et  convaincus  d'avoir  porté  les  annen 
contre  la  République,  dans  Tannée  des  rebeUee;  en  conséquence, 
les  condamne  à  la  peine  de  mort,  conformément  à  la  loi  du  19 
mars  dernier ,  ordonne  qu'à  la  diligence  de  Taccusateur  militaire, 
le  présent  jugement  sera  exécuté  dans  les  vingtHfttatre  heures , 

9 


et  que  leurs  biens  sont  acquis  et  coQfiiqné»  au  pf^«40'l9t  Bépi»^ 
blique.  Fait  en  Taudience  publique^  kftjoor  et  a»  fl#  fcmim ,  ab 
présidait  Bîgnon ,  et  assistaient  WoMf ,  Oianteréll»  et  Aude,  JMgeSy 
et  ont  signé  : 

BiGifon ,  faisant  les  fonctions  de  président  ;  Wqlff  ,  ]uge  ;  Aude  , 
juge;  Chatitseblle  ,  juge  ;  David  ViuGEOiSf  accusateur  militaire; 
Le  CAMUS,  greflSer. 

Séance  du  14  germinal,  2*  année  républicaine.  (3  (U^  1794«) 

Ont  été  amenés  devant  la  Commission  militaire  révolutionnaire, 
les  nommés  : 

153  Julien  Clergept,  45  ans,  natif  deBo«gueiw&»distm(4e]!la«M. 

154  Julien  Noirot,  46  ans,  etci 

155  Julien  Barthélémy ,  26  ans ,  natif  4e  VarMnii  4i4n«l4t^Ilai)tM« 
155  Jean  de  Launay,  50  ans,  natif  de  Bongneçaûl,  elc. 

157  Jean  Maret,  47  ans,  etc. 

158  Mathnrin  Lucas,  45  ans,  etc. 

159  Matburin  Ifoizel,  35  ans,  etc. 

160  Joseph  Couard ,  45  ans ,  etc. 

161  René  Thonmorot,  48  ans,  etc. 
182  Guillaume  Orderenan ,  45  ans,  etc. 

163  Lucaft Bachelier,  65  ans,  etc. 

164  Pierre  Ayes,  50  ans,  etc. 

165  Pierre  Lesage,  45  ans,  etc. 

166  Jean  Bureau,  36  ans,  etc. 

167  François  Bernard,  45  ans,^ natif  de  CaqBi)>oa ,  dipArici  4e  VanlM* 

168  Pierre  Saurin,  54  ans,  natif  de  la  GhevrQUik<^,  district  4a  Ma- 

cbeconl. 

169  Jean  Leroy,  60  ans,  natif  de  Ghiteau-Thébaut,  district  de  Clisson. 
170^'Hyadnthe  Lucas,  45  ans ,  natif  de  Bouguenais ,  etc. 

171  Pierre  Briand,  48  ans,  etc. 

i7i  JkcquerRflholeau,  05  ans,  natif  de  Lertet,  distrietde  Savenay. 

178  Piem  lantm,  30  ane,  natitdi  Beugtenai»,  eie. 

174  Maurioe  Aifieu»,  3i8aM,elc. 

175  Pi«fe  GcNUieau,  18  ana,  etc. 

176  leanBen»ii4»96  ans,  «te. 


—  131  — 

177  fMRpe  Satm^ir  ans,  etc. 
17«  OlîTmSodU,  96  m,  elQ.       . 

179  Pierre  Clergeot,  37  an»,  etc. 

180  Mathdrin  Rousseau ,  26  ans,  etc. 
191  Pierre  Laodrin ,  17  ans,  etc.       . 

182  Joseph  Ordemean,  33  ans,  etc. 

183  lean  liandrin,  24  ans,  etc. 

184  Pierre  Orieux,  56  ans,  etc. 

185  Pierre  Gnillet,  40  ans ,  etc. 

186  Pierre  putell,'31  aâ8,etc. 

187  liiKen  Reusseati,  91  ans,  etc. 

188  René  Bael,  44  ans,  etc. 

189  Jetn  Landri»,  S5  ansy  ete. 
198  Pierre  Uoreaii ,  37  ans,  ete. 

191  Biaise  Lemerle,  54  ans. 

192  René  Olive,  32  ans,  natif  de  Vertoo,  domicilié  k  Booguenais,  etc. 

193  Pierre  Morisseau,  41  ans,  patif  de  Pont-Saint-llîartin ,  district  de 

liantes. 

194  Jacques  Gnerrain,  52  ans,  natif  de  Bongnènais,  etc. 

IM  FfaBçois  Glùin«e ,  64  aiis,  natil  de  Fkjt^,  demsvraBi  h  B9li- 
goenaîs. 

196  TiMmas  Gaii^y  55  ans,  natif  de  Bongneaaif,  etc. 

197  01i?ier  Léger,  42  ans,  etCf 

198  René  Prànlt,  52  ans,  etc. 

199  Jean  Egron,  49  ans,  etc. 

200  Jean  David,  65  ans,  etc. 

201  Pierre  Liotet,  12  anpt  etc. 

202  Jacques  de  Lannay ,  42  ans ,  etc. 

203  Charles  fierthaud,  38  ans,  etc. 

204  MatburVi  Léan^  34  ans,  etc. 

205  Jean  Rousseau,  36  ans, etc. 

206  François  boAù'eàu,  40' aùs,  etc. 

207  Pierre  Aniand,  28  ans,  etc. 

208  Jean  AsMn ,  27  ans,  ele. 

209  Jean  Breclnrd,  18  ans,  etc. 

210  Pierre  Bertrand,  25  ans,  etc. 

La  CôMiUiMon  militaire,  atnrès  afoir  éûiénàale§  Éécmêf^ dm» 


—  132  — 

leen  interrogatoires  et.  défenses  verbales,  Tac^iusaleur  militaire 
ouï  dans  ses  conclusions,  déclare  les  dénommes  ci*dessus  atteints 
et  conTaiiicu3  d'avoir  porté  les  armes  contre  la  République, 
dansFarmée  des  rebelles;  en  conséquence,  leur  applique  la  loi 
du  dix-neuf  mars  dernier ,  et  les  condamne  à  la  peine  de  mort 
énoncée  daps  ledit  article ,  déclare  leurs  biens  acquis  et  confisqués 
au  profit  de  la  République;  ordonne  qu'à  la  diligence  de  Taccu- 
sateur  militaire,  le  présent  jugement  sera  exécuté  dans  les  vingt- 
quatre  heures ,  et  que  copie  du  présent  sera  envoyé  au  Ministre 
de  la  guerre,  à  Fadministration  des  domaines  nationaux  et  à  la 
régie  nationale  de  Tenregistrement  et  des  dcmiaines.  Fait  en 
Taudience  publique ,  où  présidait  Bignon  et  assistaient  Wolff  \ 
Chanterelle  et  Aude,  juges  de  ladite  Commission,  les  jour  et  ab 
que  dessus ,  et  ont  signé  : 

BiGiiON  ,  faisant  les  fonctions  de  président  ;  Wolff  ,  juge  ; 
Chautbbsllb,  juge;  AvnB,  juge;  David  Yacgeois  ,  accusateur 
militaire;  Le  Cjuius,. greffier. 

{Begistfe  des  jugements  rendus  par  la  Commission  nUHtaire 
révolutionnaire  établie  au  Mans  le  24  frimaire  an  II,  et  finie  le 
i"  messidor  même  année,  pag.  165-81  ,  conservé  au  greffe  du 
Tribunal  de  première  instance  de  Nantes.) 

N'  III. 

LiBBBTÉ,  Égalité^  FBATBBHiTfi.* 

Naoles ,  le  6  bromaîre,  3"  tnaée  répnUicaioe  (27  octobre  1794). 

Citoyens  membres  du  comité  de  surveillance  de  la  Société 
populaire  de  Nantes ,  c'est  pour  vous  faire  part  de  Tinjustice 
rendue  à  deux  cents  et  quelques  individus  de  la  coramane  de 
Bouguenais  ,  tous  pris  chez  eux ,  à  leurs  travaux ,  de  la  part  de 
la  troupe  du  chfttj^u  d'O ,  qui  les  avait  engagés  de  les  suivre , 
en  leur  disant  que  leur  municipalité  allait  se  trouver  au  cfa&teau, 
pour  ieur  donner  des  certificats  de  civisme.  Nous  eûmes  un 


~  133  — 

luandement  de  la  Commission  mHHaire ,  de  noua  trouver  au 
château  avec  eux  ;  pour  dortner-  quelques  renseignements  sur 
les  'déienus.  Sitôt  que  nous  voulûmes  dire  quelque  chose  ,  oh 
nous  fit  la  défense  de  ne  rien  dire,  et 'même  de  plus,  un 
instant  après  être  arrivés  ,  de  neuf  que  nous  étions,  la  Conâmis- 
sien  milttatre  fit  incarcérer  six  de  mes  collègues ,  qui  l'ont  été 
neuf  jours.  Le  jugement  qu'elle  a  rendu  à  ces  individus  a  été 
d'en  prendre  les  noms ,  âges  et  demeures  ;  et ,  de  la  ,  ils  ont  été 
envoyés  par  quinze  à  la  fusillade.  Salut  et  fratieirnité. 

^  Votre  concitoyen  Jbàr-Bàptiste  Delorheàu  ,  notable  de  la 
commune  de  Bouguenais. 

(Oriçinal  communiqué  par  M.  Bixeul,  de  Blam.) 

il  y  a  à  observer  sur  cette  lettre,  qui  renferme  d'ailleurs  des 
détails  vrais,  qu'elle  a  été  écrite  à  une  époque  de  réaction ,  où 
on  ne  se  faisait  pas  faute  des  imputations  les  plus  odieuses,  et 
qu'elle  émane  d*un  homme  qui  s'était  constitué  comme  une  sprte 
de  dénonciateur  des  républicains  (il  existe  plusieurs  autres 
lettres  de  lui  analogues).  Cette  double  circonstance  l'infirme 
dans  tout  ce  qui  ne  concorde  pas  avec  le  récit  du  général  Hugo 
et  les  autres  pièces  justificatives.  H  est ,  en  effet ,  impossible 
d'expliquer  par  la  trahison  ,  ce  qui  fut  le  simple  résultat  d'une 
razzia  pratiquée  dans  la  commune,  pour  y  extirper  le  brigandage 
quotidien  ,  exereé  sur  la  force  armée  et  les  patriotes  de  Nantes. 
Les  habitants  de  Bougueuliis  n'étaient  pas  assez  fous ,  •  à 
cette  époque  d'acharnement  réciproque ,  pour  se  rendre  au 
château  d*Aux ,  chercher  des  certificats  de  civisme ,  s'ils  n'y 
eussent  été  contraints.  La  municipalité  réfugiée  à  Nantes , 
n*avait  été  appelée  que  pour  indiquer  ceux  qui  n'avaient  pas 
pris  parti  dans  l'insurrection.  Voilà  ce  qui  nous  paraît  être  la 
vérité,  tout  en  reconnaissant  que  ces  jugements,  ou  pltatôt 


—  1316  — 

fouméeê  i  soDi  bien  plus  propres  à  cômprometUfe  une  beoi»^ 
cause  qu'à  la  servir.  Bcna  bçmti ,  Jes  bonues  causes  par  les 
bons  moyens. 

W  IV. 
JtaftesttCBt  ém  ta  ■■nicii^alité  ûm  B^ngvoMito* 

Séance  du  Id  germinal  j  2«  année  réptiftficatne  (8  avril  1794). 

AU  non   DE   LA   LOI. 

I^a  Commission  militaire  révolutionnaire  s*est  transportée  à  la 
maison  d'arrêt  du  Sanitat ,  où  est  détenue  une  partie  de  la 
municipalité  de  Bouguenais ,  en  vertu  d'un  mandat  d*arrét  dé- 
cerné contre  eux,  par  raccusateur  militaire  de  ladite  Commission, 
en  date  du  13  présent  mois,  pour  avoir  signé  et  donné  des 
certificats  de  civisme  à  des  particuliers  de  Bouguenais , 
jugés  à  nort  par  la  Commission ,  comme  ayant  servi  parmi  les 
brigands. 

(.a  CommiasioB  militaire ,  après  avoir  entendii  son  accusateur, 
et  le  rapport  qu'il  lui  a  fait  que ,  d'après  les  recherches  et  reo- 
seîgnements  prie  sur  ladite  municipalité ,  il  résulte  qu'il  y  a 
plus  de  négligence  dans  leur  conduite ,  que  d'intention  de 
noire  à  la  chose  publique ,  en  délivrant  des  passeports  et 
certificats  de  civisme  à  des  individus  qu'ils  avaient .  perdus  de 
vue  dqpois  plus  de  treize  mois,  et  prenant  en  considération 
leur  civisme  ,  et  la  délibération  de  ladite  commune ,  séante  à 
Nantes^  en  date  du  3  nivAse ,  par  laquelle  elle  expose  que  les 
bab^nts  n'étant  pas  tranqaiUes ,  et  se  trouvant  même  en  état 
d'insurrection,  etle  déelare  nuls  les  certificats  délivrés  jusqul^  ce 
jour  ; 

En  conséquence  de  toutes  les  raisons  ci -dessus ,  et  de  la  dé- 
tention de  ladite  municipalité ,  depuis  le  13  du  présent  mois , 
ordofine  que  les  citoyens  Clergand,  maire;  'Augustin-Alexis 


Oorg6tt«^  ag«iii  naiidBih  Màtbirrlii  AssaiHy,  leun  LèC^^é, 
officiers  muirieipftut  ;  Joseph  Normand ,  lultieli  Oféreneau  , 
notables  de  lu  eomnmne  de  Bouguenais ,  téfugiés  h  Nantes 
depuis  treize  mois,  seront  sur  le  champ  mis  en  liberté,  ieuf 
détention  étant  soffisante  pour  les  punir  de  la  tiégligehce  qu'ils 
ont  apportée  dans  leurs  fonctions ,  en  délivrant  des  eertiftoAts  de 
emsme  à  des  personnes  qu'ils  avaient  qaitlées  depuis  long*- 
t^mpa. 

Paît  et  donné  en  l'audience  publique,  tenue  les  jours  et  aA 
que  dessus ,  en  la  maison  d'arrêt  du  Sanitat ,  où  présidait 
Bignon  ,  ete. 

(Pag.  187-88  du  Registre  des  jugements  de  la  Commission). 

K*  V.  ■ 

Cérémonie  fanèbre  célébrée  à  Boa^ueiuii»,  en  1  §16t 

•  Au  mois  d'avril  1794,  un  grand  noantHred'babttalits  de  Sm^ 
gtteiMMs,  défendant  la  cause  du  rot ,  furent  arrêtés  par  les  soldais 
réfMiblicainfr et  cooduitsau  cbâteau  d'Aux^  qui  étail  alors  acdu^po 
par  un  poste  de  12  à  1&  ocnts  bammes*  Ils  y  furent  falîHésat 
enterrée  dans  sit  fosses,  placées  en  dfhors  et  à  jiaè  petite  portée 
de  fusil  àeÉ  murs  du  parc. 

»  Les  |)arents  de  ces  malheureuses  victimes  ont  demaDdé  et 
obtenu  de  M.  le  préfet  (Brosses),  la  permission  de  tnmapbvter 
leurs  restes  daes  le  cifloetière  ^  et  4e  leur  rendre  les  derniers 
devoirs.  Le  pi^éfet,  ne  pouvant  s'y  transporter  lui*^atértie,  a 
délégué  un  eonsetller  de  préfedure  ,  M.  ^Cort ,  àneien  liëule- 
aant-oolonel  d'artillerie ,  chevalier  de  Saint»' Lems,  poUr  assiste^ 
à  cette  religieuse  cérémonie ,  et  le  jour  a  été  fiié  au  15  ntai. 

o  Le  14,  on  a  extrait  les  ossements.  Les  corps  avaient  été 
eeterrés  par  des  gens  du  pays  ,  recpds  à  oeiefiai  par  les  troupes 
répeUieaines.  Ns  étaient  rangés  eaune  seule  ceoehe  daai  chaque 


—  13i  — 

fosse.  Les  os  étaient  tout*à-feit  décharnés ,  Todeur  très*fiûfal«, 
et  l'exhimation  s'esl  fiiito  sans  aocun  acddent.  Les  ossements  ont 
été  déposés  en  un  tas,,  couvert  d'une  tente,  et  une  garde  y  a 
passé  la  nuit. 

»  Le  1 5  au  matin,  on  a  chargé  les  ossen)ents  dans  quatre  tom- 
bereaux. .Le  convoi  s'eal  mis  en  marche  à  dix  heures  et  est 
arrivé  à  midi  dans  l'église  de  Bouguenais.  Il  était  escorté  par 
un  détachement  de  la  garde  nationale  royale  de  Bouguenais,  à 
pied  et  à  cheval ,  et  un  détachement  de  la  gendarmerie  à  cheval. 
Près  de  deux  mille  personnes  le  suivaient. 

A  Le  recueillement  le  plus  grand  et  le  silence  le  plus  profond 
ont  régné  pendant  toute  la  marche ,  et  n'étaient  interrompus  que 
par  les  pleurs  et  les  gémissements  d'un  grand  nombre  Je  femmes 
qui  suivaient  le  convoi. 

»  A  l'entrée  du  bourg  de  Bouguenais,  on  a  ôté  de  dessus  les 
tombereaux  trois  cercueils  dans  lesquels  on  avait  déposé  quelques 
ossements  destinés  à  entrer  dans  l'église.  Le  premier  était  recou- 
vert d'un  drap  mortuaire,  dont  les  quatre  coins  étaient  portés 
par  le  conseiller  de  préfecture  délégué  ;  le  maire  de  Bouguenais , 
M.  de  la  Toonaye ,  chevalier  de  Saint-Louis  ;  M.  de  Liniers , 
commandant  la  'garde  nationale  et  royale  de  l'arrondissemeot 
de  Paimbœuf,  et  M.  Monnier,  lieutenant-colonel  de  celte  de 
Saint-Phtlbert. 

j»<Le  service  a  été  célébré  par  le  curé  de  Bouguenais,  assisté 
des  curés  de  Bouaye ,  de  Rezé ,  de  Saint^Herblain  et  de  la 
Basse-Indre. 

»  Pendant  le  service ,  les  ifuatre  tombereaux  avaient  été  dé- 
chargés dans  une  fosse  creusée  dans  le  cimetière.  Après  le 
service,  les  trois  cercueils  y  ont  été  portés  et  déposés  dans  la 
même  fosse. 

»  Pendant  l'inbumatton ,  le  cimetière  était  absolument  rempli 
de  pensonnes  à  genoux ,  dont  un  grand  nombrepleuraK  et  appe* 


—  187  — 

lail  !*«!  son  père  ,  loutre  son  £rère  »  son  mari  ,  et  ce  spectacle 
était  vraiment  déchirant. 

»  On  ne  peut  que  faire  l'éioge  de  la  décence  ^t  du  bon  ordre 
avec  lequel  s'est  faite  cette  triste  et  pieuse  cérémonie.  On  y  voit 
une  nouvelle  preuve  du  bon  esprit  des  habitants  de  la  commune 
de  Bouguenais. 

D  On  estime  à  environ  quatre  cents  le  nombre  des  Victimes  exhu- 
mées  des  six  fosses.  »  {Journal  de  Nantes  et  deTla  Loire-Inférieure^ 
du  18  mai  1816  ,  n<>  950,  pag.  3  et  4.) 

Quelques  jours  avant  cette  cérémonie  funèbre,  on  lisait 
dans  des  arrêtés  et  proclamations ,  datés  de  Grenoble,  les  7  et  8 
mai ,  et  signés  du  préfet  de  l'Isère ,  comte  de  Montlivault ,  on 
du  lieutenant-général  du  Roi  Donadieu  : 

ir  Considérant  que  la  justice  et  la  vindicte  publique  exigent 
que  tous  ceux  qui  ont  pris  part  à  la  sédition  à  main  armée  qui 
a  eu  lieu  dans  la  nuit  du  4  au  5  mai ,  soient  inexorablement 
poursuivis  et  livrés  à  la  Cour  prévôtale  ;  que  la  sûreté  générale 
demande  que  tous  moyens  de  refuge  et  de  ^léfense  leur  soient 
enlevés  ;  arrête ,  par  mesure  de  haute  police  et  de  sûreté^  gé« 
nérale  : 

A&T.  1.  Les  habitants  de  la  maison  dans  laquelle  sera  trouvé 
le  sieur  Didier  (principal  auteur  du  mouvement  insurrection- 
nel) ,  seront  livrés  à  une  commission  militaire,  pour  être  passés 
par  les  armes. 

ÀBT.  2.  Il  est  accordé  à  celui  qui  livrera,  mort  ou  vif,  ledit 
sieur  Didier,  une 'somme  de.  trois  mille  francs  pour  gratifi- 
cation  

ÂBT.  4.  Toute  personne  convaincue  de  donner  asyle  aux 
rebelles  qui  ont  marché  contre  Grenoble,  dans  la  nuit  du  4  au 
5  mai ,  sera  considérée  comme  complice  et  poursuivie  crimi- 
nellement comme  telle. 


—  13t  — 

Ait.  5.  Une  réeompense,  depuis  100  ff.  jusqu'à  3,000  fr. , 
est  promise  à  tous  ceux  qui  livreront  les  auteurs ,  ehefe  oa 
fenteurs  de  la  rébellion. 

Que  les  mauvais  citoyens  tremblenl  !  •  •  •  Quant  auK  rebellas  ^ 
le  glaive  de  la  loi  va  les  frapper. 

Le  lietUenafU-ginéral,  Le  préfet  de  l'Isère, 

doiiADi]^.  Comte  de  Montlitatjlt. 

Voilà  comme  entendaient  la  charité  des  gens  qui  s*octroyaîent 
le  monopole  de  la  religion  !  Ils  traitaient  le  respect  du  mallieur 
comme  un  crinne  envers  eux ,  et  poussaient ,  par  la  corruption 
du  cœur  et  la  vénalité ,  à  Tinfraction  du  saint  droit  d'asile ,  à 
l'impiété  pour  l'infortune ,  que  l'antiquité  païenne  répulait 
être  sacrée  {Kes  sacra  miser). 


I  ■  >» 


EXPLOSION 


DE 


L4  PiDRIil  DU 


DE  NANTES 


JRAm  M.  MBUrOW/Mé. 


'  Les  grands  événements  qui  parfois  se  produisent,  s'oit  au  sein 
des  Etats,  soit  même  au  sein  des  cités,  ont  nécessairennaat 
pour  effet  immédiat  d'occuper  vivement  les  esprits  et  d*exciter 
une  profonde  émotion. 

S'ils- sont  heureux,  on  les  fête,  on  les  célèbre;  la  joie 
s'épanclie  partout ,  et  chacun  ,  par  avance ,  se  plaît  à  caresser 
Tespoir  des.  heureux  effets  qui  |>euvent  en  résulter. 

Si,  an  contraire,  ces  événements  sont  de  ceux  qui  portent 
le  deuil  dans  la  patrie,  dans  les  familles,  les  cœurs  se  serrent , 
et  partout  également  se  manifeste  uue  grande  et  commune  dou- 
leur. ~  ♦ 

Ainsi  le  veut  la  nature  même  de  rbommequî,  soit  que  son 
intérêt  ou  que  ses  ÎDclinations  Fy  poussent,  soit  même  en 
quelque   sor^  pav  entraînement  et  comme  malgré  lui,  obéit 


—  140  — 

toujours  aux  impressions  qu*il  reçoit  des  faits  graves 
auxquels  il  participe,  ou  dont  parfois  ji  n'est  que  le  simple 
spectateur. 

Mais  aussi  ces  impreasbds,  si  vives  qu  elles  soient ,  s'usent  vite. 
Le   souvenir  du  fait  principal  se  conserve  bien  encore  plus  ou 
moins*de  temps,  chez  ceux  qui  en  ont  été  les  acteurs   ou  les 
témoins;  mais  les  causes  qui  font  produit,    les  circonstances 
qui  Font  accompagné ,  les  conséquences  qui  en  ont  été  la  suite, 
de  tout  cela    lu   mémoire   s'efface,   se   perd  peu  à   peu   et 
finit  par  se  corrompre  ou  par  s'évanouir.  Et  c'est  ainsi  que 
plus  d*un  événement,  ayant  eu  même  une  haute  portée,  n*est 
plus  demeuré  dans  notre   histoire  qu'un  point  douteux  et  in- 
certain. 

A  notre  époque,  il  est  vrai ,  la  presse  est  un  moyen  jusqu'à 
un  certain  point  efficace  contre  l'oubli  dont  nous  parlons.  Elle 
s'empare  en  effet  de  tous  les  faits  saillants,  les  raconte,  les 
commente,  les  discute,  et  nul  doute  que,  plus  tard,  olle  ne  puisse 
offrir  à  l'écrivain  les  matériaux  les  plus  précieux. 

Hais  l'existence  de  la  presse  ,  telle  du  moins  qu'elle  se  produit 
aujourd'hui,  ne  date  pas  de  bien  longues  années;  puis,  il  (aut 
le  reconnaître  aussi,  la  presse  n'a  pas  été  toujours  entièrement 
libre,  toujours  parfaitement  impartiale  et  exacte  dans  ses  récits, 
dans  5es  appréciations.  Le  devoir  de  l'historien  sera  donc  en- 
core de  ne  ptis  accepter  les  renseignements  qu'elle  pourra  lui 
fournir,  sans  contrôle  et  sans  une  certaine  réserve. 

Restent  les  documents  officiels.  Ceux-là  sans  doute  peuvent 
inspirer  confiance,  et  pour  qui  veut  connaître  et  exposer  la  vérité, 
c'est  là  surtout  et  avant  tout  qu'il  faut  aller  puiser. 

Mais  ces  documents  appartiennent  à  nos  administrations;  ils 
sont  recueillis  dans  nos  archives ,  et  il  n'est  pas  toujours  facile  et 
loisiUe  à  chacun  de  les  consulter.  Parfois  aussi  et  avec  le  temps , 
ces  documents  se  dispersent  et  deviennent  incomplets.  Il  peut 


—  ut  — 

arriver  alors  que  l'on  ne  puisse  plus  retracer  un  fiiit,  sans  être 
forcé  d'en-  laisser  dans  Tmabré  une  certaine  partie. 

C'est  donc  chose  utilf,  croyons*nous,  lorsque  les  renseigne- 
ments recueillis  et  les  souvenirs  des  contemporains  peraiettept 
encore  de  donner  un  récit  vrai  et  circonstancié  d'un  événement, 
de  reproduire  et  ces  documents  et  ces  souvenirs  «  afindje  pouvoir 
offrir  ce* tableau,  nop  pas  tant  à  la  curiosité  et  à  Tintérét  du 
moment,  que  comme  un  exposé  fidèle  que  puisse  accepter 
rbisloire. 

C'est  cette  pensée  qui  nous  a  engagé  à  retracer  avec  détail  un 
fait  qui  vint  jeter  l'épouvante  dans  notre  ville  à  la  fin  du  siècle 
dernier,  et  qui  eut  pour  eiet  de  donner  la  mort  à  un  grand 
nombre  de  nos  concitoyens. 

Ce  récit  ne  pouvait  évidemment  rien  emprunter  à  l'imagina* 
tion.  Aussi,  ce  que  nous  dirons,  sera-t«il  la  reproduction  à  peu 
près  textuelle  des  documents  que  nous  avons  pu  consulter,  des 
renseignements  que  nous  avons  pu  obtenir.  Les  sources  auxquelles 
nous  avons  puisé  peuvent  du  reste  inspirer  toute  confiance ,  et 
nous  croyons  ainsi  pouvoir  donner,  ce  récit  comme  l'expi^ession 
fidèle -de  la  vérité. 

La  ville  de  Nantes  venait  de  traveri^r  une  époque  sanglante.  Au 
dehors,  et  en  quelque  sorte  jusqu'à. son  enceinte,  un  pays  insurgé, 
la  guerre  civile  et  toutes  ses  horreurs.  Au  sein  de  la  ville  même, 
de  nobles  élans  de  patriptisme  sans  doute,  mais  aussi  l'écfaafaud, 
la  mort  et  le  débordement  des  plus  mauvaises  passions. 

Les  malheurs  de  notre  .cité,  à  cette  époque  de  funeste  mémoire, 
sont  trop  connus,  pour  qa'il  &ille  les  rappeler;  et  ce  n'est 
point  là  d'ailleurs  la  mission  que  noiis  nous  sommés  donnée. 
Nous  sommes  en  1800. 

Un  gouvernement,  sinon'  fort  encore,  mais  qui  du  moins  a 
déjà  le  prestige  de  la  glcnre  militaire  et  qui  se  montre  animé  du 
désir  de  reconstituer  l'ordre  si  fortement  ébranlé  ebde  cicatriser 


—  i4«  ~ 

les  plaiM  de  la  patrie ,  a  prie  enAn  la  place  de  cee  poairoin 
éphémères ,  qui  avisent  peeé  sur  la  Fraoee  et  avaient  été  emportés, 
laiaaant  après  eQx,  les  uns,  une  longue  et  proicmde  trace  de 
sa&gf  les  autres^  les  preuves  de  leur  impuissance  à  mattriser  la 
situatioii  et  à  r^dre  la  séeorîtc  au  pays. 

On  respirait  enfin;*  peu  à  peu  le  calme  rentrait  dans  les 
esprits  ;  c'était  avec  bonheur  que  chacun ,  refoukmi  les  Sovrenira 
du  passé ,  sainasaii  en  quelque  sorte  ie  prése»!  et  eoiorait  si^ 
tout  l'avenir  des  plus  douces  espérances.  Les  texnpies  étsiont 
rouverts  au  culte,  et  cette  satisbction  donnée  au  prinoipO' reli- 
gieux était  un  sujet  de  grande  consolation .  pour  des  cœurs  qui 
avaient  tant  souffert*  On  se  livrait  du  reste  sut  plaisirs;  et  œb 
avec  une  ardeur  qu'on  ne  cherchait  ni  à  oadier  ni  à  réprimer. 
Depuis  si  longtemps  Ton  eu  était  privé  t  et  les  esprits  avarient  si 
grand  besoin  de  s'épancher  !!! 

Cependant ,  à  Nantea^  tout  sujet  d0  evaîote  n'était  paa  encore 
parfciftenaent  diieipé.  On  veillait  toujours ,  car  le  flambeau  de  la 
guerre  civile,  bien  qu'à  pem  près  éteint,  jetait  encore  quelques 
lueurs.  U  y  avati  à  peine  une  année  que  des  bandes  armées 
avaient  osé  pénétrer  jusque  dans  l'intérieur  de  la  ville  et  y 
avaient  porté  fo  terreur  et  la  mort;  etsi ,  aujourd'hui ,  ces  bandes 
ne  tenaient  plus  ostensiUemeot  la  campagne^  on  savait  par  ei- 
périeiice  avec  quelle  fecilité  elles  sa  reformaient. 

La  vigilanee  était  donc  conmiandée  par  h  prudence,  el  la 
troupe  soldée  anssi  bien  que  la  garde  nationale,  était  soumise 
à  un  serviee  actif  et  continu.  Notre  Château  était  aussi  garni 
d'uu  riobe  matériel  ;  des  muait|ons  de  tous  (genres  y  étaient  ré- 
unies |.  et  des  firiilhiirs ,  ainsi  qne  des  ouvriers  miUtaireç^  y  étaidnt 
casernes. 

:  Le  5  prairial  (dimanche  25  mai  1800),  il  était  mtdi  ciaq  mi- 
nutes et  notre  Tille  avait  son  mouvement  babitoel. 

Tout  à  coMp,  un  bruit  horrible  es   fait  entendre 


'  «  1 1^ . .  •  • 


—  143  — 

L!iisa  des  iouni  du  Château  venait  de  sauter  avec  un  fracas  épou- 
vttiiiable. 

Un  ori  de  tarfeur  s'élève  de  touâ  eôiés  :  répouvante  est  géné'^ 
Faie,  et  tous  lee  habilafits  se  fMrécipitent  hors  de  leurs  maisons. 
Avee  h  raj^iditi  de  Téobir ,  le  brui|  se  répand  que  le  Cbâteau  a 
fûl  eiplosioD^  etaous  1-iniuenoede  la  frayeur,  plus  de  20  à  25,000 
persoanes  fuient  vers  )ea  barrières. 

Un  nuage  affreux  par  se»  épaisse  et  profonde  noiroeiir  marque 
la  lieu  du  désastre.  •  •  Ou  craint  un  incendie,  et  la  constematîoa 
vdhMiblii  à  la  peMée  que  cet  iuceudie  peut  facilement  gagner 
la  grand  magisin  à  poudte ,  qui,  heureusemosi ,  n'a  point  é^é 
atteinte  .    ^       . 

Cependani  ,  bgénérale  esl  battue;  en  un  monaènt  la  garde 
nationale,  ia  troupe  de  ligne  et  la  gendaffniecie  sont  sur  pied. 

Le  préfet,  M.  Villeneuve,  le  gfiXhénl  Gilibert,  TAdoiialstraiioBi 
QHloioipaJa  sont  défà  réufiis  au  Chfttaau  ;  les  ordres  que  nécessite 
ta  ciiOQiHtanee  sont  donnés;  de  forta  détnefaettents de  k garde 
nationale  et  de  la  garnison  arrivent  et.s'empareul  de  toutes  les 
iesuM*  Las  pompiers  sont  à  leurs  postes  et  montrent  un  zèle  adani- 
rable;  les  cawMruiieffs  de  (a  garde  nationale ,  les  aftilieucs  e£  lea 
oaivciers  auUfaires  du.  CfaAteau  les  secondent  avec  la  plua  grande 
énergie.  . 

Peu  à  peu  Vordre  s'établit,  et  lea  travaux  a*erganiaenl  ei  eom- 
Hoen^eot  sous  Ifsa  ordres  de  M.  ftobineau,.  ingénieur  m  ohef, 
qui  dojaae  l'exemple  et:  en  impoae  à  tous  par  son^  courage  et  soa 
sang-froid.  M.  Dedon,  chargé  de  la  direction  du  Château,-  est; 
desoQ  eâté,  à  ktéjtedes  trairatUeurs  ;  enfin ,  le  général  Gilibert, 
aowaandant  d»  b  place  et  sea  adjudeois  ^  donnent  égileaieDt 
yimpulaian.^ 

A  l'aide  de  tous  ces  efforts ,  on  se  rassure  tet  l-ani  panneni  à 
coqur^  le  dai^g^r  qnl  menacail  Taraeiial  et  la  fiiUe. 

Haîa  quaUe  était  la  cBuaa  d'uir  aussi  afteux.  ivéneunni? 


—  164  — 

•  Tout  d'abord ,  comme  c'est  une  habtiode  constante  en 
blable  circonstance,  on  parla  de  malveillance,  et  l'on  mit  entre 
autres  tout  un  parti  en  suspicion.  A  une  pareille  époque,  cette 
aoeusation  n'avait  rien  précisément  d'^Oraordinaîre ,  car  les 
passions  politiques,  bien  quejnoins  ardentes,  étaient  Imn  encore 
d'être  éteintes ,  et  l'on  avait  appris  à  connaître  de  quoi  elte 
étaient  capables.  Mais  celte  pensée  d'un  crime ,  qui ,  en  tous  cas, 
eût  entratné  la  mort  presque  certaine  de  ses  auteurs ,  n'eut  pas 
longtemps  de  consistance.  Aucun  indice  ne  fut  reconnu  qui  pot 
&ire  croire  à  l'éxecution  d'un  projet  ;  et^  comme  nous  le  dirons 
plus  tard ,  l'enquête  très-iminutieose  cpii  se  fit  à  cet  égard  ne  pot 
en  rien  justifier  les  soupçons  que  l'on  avait  d'abord  conçus. 

Dans  un  journal-  de  l'époque  et  imprimé  seulement  2-  jours 
après  l'explosion,  nous  lisons  cette  phrase,  qui  exprime  tvès-net- 
tement  Topinion  qui  se  manifestait  déjà  : 

«  On  présume  qu'une  voûte  trop  surchargée  s'est,  écroulée 
a  et  a  pu  provo(]^er  l'explosion  par  le  choc  et  le  frotfaoQentdes 
B  pierres  et  du  fer.  »  ^ 

Cette  présomption,  qui,  dès-lors,  avait  toutes  les  apparences 
de  la  réalité",  a  pris  depuis  le  caractère  d'une  certitude. 
L'opinion  du  moins  s'est  complètement  ralliée  à  cette  explî^ 
cation  toute  naturelle.  Nous  reviendrons  du  reste  sur*  ce  sujet. 

La  tour  des  Espagnols,  <|ut  venait  ainsi  d'être  détruite,  était 
située  dans  la  partie  du  nord-nord-ouest ,  et  avait  été  construite 
en  1480,  sur  les  fondations  del'ancien  Château  de  la  Tour^Neuv^ 
bâti  400  ans  auparaViGint. 

Suivant  les  détails  fournis  par  le  général  Allard  dans  son 
excellent  petit  tinvajl  sur  le  Château  de  tuantes ,  •  catle  tour 
o  contenait  indépendamment  d'un  souterrain ,  deux  étages  de 
j»  cas^nates,  dont  l'une,  celle  du  rez-de-chaussée,  servait  de 
a  cantine  pour  la  garnison,  et  l'autre  de  prison  pour  la  marine^  à 
A  l'époque  V  où  cette  dernière  rassemblait  à  Nantes  ses  engagés 


—  145  — 

»  pour  les  colonies/  Les  différents  éiàges  de  cette  tour  avaient 
»  probabl^ent  recueilli  autrefois  des  prisonniers  espagnols,  et 
»  c*est  de  là  qu'elle  avait  tiré  son  nom.  o 

Et  le  général  Allard  ajoute: 

a  Cette  tour  fut  détruite ,  lors  de  l'explosion  dû  5  prairial , 
«•  an  VI II.  La  version  la  plus  accréditée  attribue  la  cause  de  cette 
»  explosion  à  la  chute  du  plancher  du  premier  étage  de  la 
»  tour ,  dont  on  avait  fait  alors  un  dépôt  d'artiflces  et  sur  le- 
a  quel  on  avait  placé  les  munitions  provenant  du  déchargement 
j>  des  caissons  des  armées  de  la  Vendée  ,  après  la  pacification. 
»  Ces  munitions,  qui  consistaient  principalement  en  cartouches 
»  à  boulets,  enfoncèrent  par  leurs  poids  le  plancher  pourri 
9  peut-être  en  partie  par  l'humidité  que  l'obscurité  du  rez-de- 
»  chaussée  avait  dû  depuis  longtemps  empêcher  de  visiter 
»  avec  soin.  Le  choc  qu'éprouvèrent  dans  leur  chute  les 
»  boulets,  les  matériaux  et  la  poudre,  déterminèrent  l'explo- 
»  sion.  D 

Comme  on  le  voit ,  cette  opinion  du  général  Allard  est  en 
tout  point  conforme  à  celle  qui  fut  émise  à  l'époque  même  de 
l'événement. 

L'explosion  fît  son  moindre  effort  dans  la  cour  du  Château. 
Le  magasin,  souterrain  où  cette  explosion  dut  éclater,  étant  si- 
tué dans  la  partie  inférieure  de  la  tour,  et  le  terre-plein  de  la  cour 
se  trouvant  plus  élevé  que  ce  magasin,  il  y  eut  là  une  résistance 
qui  sauva  sans  doute  la  partie  intérieure  du  Château.  L'explosion 
trouvant  au  contraire  moins  de  résistance  du  côté  des  fossés,  s'y 
développa  tout  entière ,  et  le  corps  du  bâtiment  chassa  totalement 
dans  cette  direction. 

Voici,  du  reste,  quelques  détails  particuliers  que  nous  tenons 
de  M.  Robineau  de  Bougon  que  nous  avons  déjà  cité  ,  et  qui , 
chargé  d'un  commandement  supérieur  au  Château ,  fut  témoin 

oculaire  de  cette  catastrophe. 

10 


—  146  — 

Deux  petites  explosions  précédèrent  de  quelques  instants  celle 
qui  devint  générale. 

Ces  petites  explosions  durent  avoir  lieu  dans  le  trajet  que 
firent  les  munitions  précipitées  da.  plancher  enfoncé  ;  tout  vient 
prouver  que  la  principale  explosion  ne  se  fit  qu'au  moment  oà 
cet  amas  de  matières  inflammables  arriva  dans  le  souterrain. 
Aussi  ce  fut  là  réellement  que  l'explosion  se  produisit  avec  le 
plus  de  puissance. 

Les  murs  du  pied  de  la  tour,  malgré  leur  énorme  épaisseur, 
furent  jetés  sur  la  contrescarpe.  Ceux  latéraux  dé  la  tour  étaient 
moins  épais  et  s'ouvrirent  pour  donner  passage  aux  projectiles  ; 
enfin ,  pour  la  grande  partie  de  ce  qui  se  trouvait  au-dessus  du 
foyer  de  l'explosion ,  la  tour  fit  l'effet  d'un  canon  de  fusil ,  et 
tous  ces  débris  furent  lancés  dans  l'air  à  une  très*grande 
hauteur. 

La  tour  s'ouvrit  dans  son  sommet  en  trois  parties  bien 
distinctes  et  les  masses  en  furent  portées  à  plus  de  20  toises. 

Tous  les  bâtiments  intérieurs ,  adjacents  à  la  tour ,  c'est-à  - 
dire  les  archive^ ,  la  chapelle  ou  chapitre  «  une  partie  du  bftti- 
ment  principal ,  servant  jadis  de  logement  aux  ducs  de  Bretagne 
et  partie  du  bâtiment  du  gouvernement,  furent  entièrement 
démolis. 

La  courtine  qui  joignait  la  tour  du  Pied«de-Biche  fut  totale* 
ment  ruinée  ;  celle  joignant  le  demi  bastion  Saint-Pierre  fut  for- 
tement endommagée.  • 

La  tour  du  Pied  de-Biche  elle-même ,  fut  lézardée  du  sonunet 
aux  deux  tiers  vers  les  fondations.  Tous  les  planchers  furent 
enfoncés.  Les  décombres,  tant  de  cette  tour  que  du  grand  bâti- 
ment, vinrent  s'amonceler,  dans  la  totalité  de  la  cage  du  grand 
escalier. 

A  l'intérieur  du  Château ,  une  partie  des  trains  d'artillerie , 
caissons  et  canons,  qui  se  trouvaient  dans  la  grande  cour,  étaient 


—  i47  — 

brisés  et  rompus.  Le  grand  bâtiment  des  constructions  avait 
peu  souffert.  La  grande  poudrière  était  heureusement  restée 
intacte. 

Elle  contenait  150  à  200  milliers  de  poudre!! 

Et  la  tour  des  Espagnols ,  qui  venait  éd  sauter ,  contenait 
seulement  : 

7,000^  de  poudre  en  barils,  en  cartouches. 

7,500^  boulets  de  2  et  de  4  ,  tenant  à  leurs  gargousses. 

Au  dehors,,  Texplosion  se  dirigea  en  éventail  ;  à  gauebe ,  sur 
les  maisons  Vallin  et  Rolland,  situées  à  l'entrée  de  la  rue 
Basse-du-Chftteau  ;  à  droite ,  sur  la  rue  des  Carmélites ,  la  rue 
Haute-du-Chàteau ,  le  long  de  la  terrasse  du  Cours ,  jusqu'à  Ri* 
chebourg. 

Une  projection  de  matériaux  et  d'une  vapeur  noire  vint  s'a- 
battre sur  la  maison  Vallin ,  après  avoir  ravagé  dans  son  trajet  la 
porte  et  le  parapet  du  pont  du  Château  et  tué  plusieurs  personnes 
qui  passaient  sur  ce  pont.  La  direction  de  cette  projection  fut 
déterminée  par  une  des  trois  canonnières  qui  se  trouvaient  au 
pied  de  la  tour ,  éclairant  le  magasin  et  qui  portait  sur  la  maison 
Vallin. 

Le  même  effet  fut  produit  par  les  deux  autres  canoQuières , 
qui  portaient  sur  l'ancienne  tour  du  Duc;  mais  il  n'en  résulta 
pas  de  dommage  considérable ,  la  projection  n'ayant  eu  lieu  que 
sur  des  démolitions. 

Hais  recueillons  les  effets  de  cette  épouvantable  explosion. 

En  un  moment ,  les  fossés,  les  rues  environnantes,  le  Cours  et 
plusieurs  quartiers  de  la  ville  avaient  été  couverts  de  débris. 
Plusieurs  maisons  avaient  été  démolies,  un  plus  grand  nombre 
violemment  ébranlées;  beaucoup  d'autres  avaient  plus  oo  moins 
souffert. 

Celles  qui  se  trouvaient  en  quelque  sorte  bire  face  au  foyer 


—  148  ~ 

de  Texplosion  furent  nalurcllément  les  plus  maltraitëes.  Parmi 
celles  qui  eurent  le  plus  à  souffrir,  ou  put  particulièrement  citer 
les  maisons  Marion  ,  Dedoyard ,  Labourdelière ,  Lory ,  Drapeau , 
Couëron,  Dejasson,  Jezé,  Kirouard,  Duguiny,  La  Turmelière, 
CheviRard,  Vallin  ^t  le  couvent  des  Carmélites.  La  maison 
Vallin  n*était  plus  qu'une  ruine.  Heureusement,  la  bniille 
Vallin  était  absente;  heureusement  aussi  la  belle  collection  de 
tableaux  que  possédait  H.  Vallin  et  qui  se  trouvait  sur  le  der- 
rière de  la  maison  put  être  conservée. 

En  un  mot,  Ton  compta  101  maisons  qui  avaient  été  atteintes 
et  plus  ou  moins  endommagées. 


3 

rue  Oelille, 

rue  Notre-Dame. 

7 

place  des  Gracques 

,  place  Saint-Pierre. 

7 

rue  Vincy, 

rue  Saint-Laurent. 

15 

rue  Abeilard , 

rue  Haute-du-Ch&teau. 

11 

rue  Brulus, 

rue  4e  Premion. 

1 

place  du  Château , 

5 

rue  Simoneau, 

rue  des  Etals. 

1 

quai  Belidor, 

quai  du  Port-MaUlard. 

1 

rue  Haxo, 

rue  Dubois. 

11 

rue  Girardon, 

rue  Basse-du-Chàteau. 

24 

rue  Maupertuis, 

rue  des  Carmélites. 

2 

place  die  TEroery , 

place  Maillard. 

4 

rue  de  TEmery, 

6 

rue  de  rUnion , 

2 

rue  Félix , 

1 

rue  Malherbe , 
maisons. 

rue  des  Mintmes. 

101 

Dans  ces  maisons,  et  en  général  dans  tous  les  quartiers  de  la  ville 
avoisinant  le  Chftteau,  une  quantité  incalculable  de  vitres  étaient 


—  449  - 

brisées,  des  cloisons  abattues,  des  meubles  renversés,  des  toits 
découverts,  un  plus  grand  nombre  partiellement  enfoncés. 
Beaucoup  d'arbres  du  Cours  furent  atteints  et  mutilés. 
Trois  pièces  de  canon  étaient  en  batterie  sur  la  tour  des  Espa- 
gnols ;  Tune  fut  portée  avec  son  aflfùt  et  ses  roues  jusque  sur 
l'église  des  Carmélites;  l'autre  avec  son  affût  brisé  et  ses  roues 
en  éclats,  fut  lancée  au  pied  de  la  terrasse  du  Cours  ;  la  troisième, 
qui  battait  la  rue  Haute- du-Cbâteau,  fiit  portée  près  de  la  con- 
trescarpe. 

La  grande  croisée,  derrière  Tautelde  l'église  Sainte-Croix, 
fut  descellée  et  renversée.  Le  curé,  qui. disait  la  messe, -fut 
atteint  et  blessé;  l'enfant  qui  lui  servait  de  choriste,  le  jeune 
Leian,  fut  tué. 

L'église  Saint-Nicolas  fut  également  fort  ébranlée  par  la  com- 
motion. On  y  célébrait  aussi  la  messe;  sous  l'impression  de  la 
peur,  tous  les  assistants  se  précipitèrent  à  la  fois  vers  les  portes. 
Plusieurs  personnes,  des  femmes  surtout ,  furent  culbutées,  fou- 
lées et  plus  ou  moins  grièvement  blessées. 

On  retrouva  dans  l'église  une  grande  quantité  d'objets  que 
leurs  propriétaires  avaient  oubliés  ou  perdus  dans  cette  fuite 
précipitée. 

Le  même  accident  arriva  à  Téglise  Saint-Laurent. 

L  aile  droite  do  la  Cathédrale  qui  servait  provisoirem*ent  de 
chapelle,  dite  Saint-Clair,  et  de  sacristie,  fut  très  endommagée. 
Les  ogives  des  croisées  furent  brisées  et  rompues,  le  grand  vi- 
trail  qui  éclairait  le  chœur  et  dont  la  charpente  était  en  fer,  fut 
.mis  en  éclats.  La  masse  du  temple  eut,  du  reste,  peu  à 
souffrir  et  arrêta  dans  cette  direction  les  effets  de  l'explosion. 

L'église  de  l'Oratoire  reçut  aussi  le  choc  d'une  grande  quantité 
de  prcrres  et  de  débris  ;  le  portail  fut  ébranlé  et  des  lézardes  s'ou- 
vrirent dans  toute  la  façade. 


—  156  — 

A  rhôtel  d'Âut  habité  par  le  préfet,  plusieurs  cloisons  furent 
renversée)». 

Le  même  effet  se  produisit  à  la  Préfecture. 

A  la  maison  commune  (la  Mairie)  ^  les  fenêtres  de  la  salle  des 
cérémonies  et  celles  de  la  conciergerie  furent  enfoncées.  Deux 
vétérans,  qui  se  promenaient  sous  la  galerie,  éprouvèrent  une  forte 
secousse  qui  les  souleva  de  terre. 

Cette  commotion  s*étendit  du  reste  fort  loin  ;  dans  la  rue 
Voltaire  plusieurs  maisons  euri^nt  leurs  vitres  brisées,  et, 
dans  une  autre  direction  ,  le  même  effet  eu  lieu  jusque  sur  la 
côte  Saint-Sébastien. 

Une  niasse  considérable  de  pierres  emporta  les  angles  des 
deux  bâtiments  formant  Tentréè  des  rues  des  Minimes  et  Saint- 
Félix. 

Une  autre  masse  fut  portée  à  l'extrémitée  de  la  rue  Malherbe , 

r 

à  la  distance  de  300  toises ,  et  emporta  également  une  partie  de 
rhôtel  de  la  Bourdonnaie. 

Une  pierre  pesant  plus  de  100^  fut  lancée  sur  le  toit  de  la 
maison  Secretain ,  place  du  Pilory  ;  elle  fit  un  trou  dé  7  à  8  pieds 
carrés,  brisa  la  charpente,  enfonça  le  plancher  du  grenier  et 
vint  tomber  à  l'étage  inférieur. 

Aujourd'hui  encore  on  peut  voir,  sur  le  Cours  Saint-Pierre  , 
presque  à  l'extrémité  d'une  allée,  du  côté  de  la  place  Louis  XVI, 
une  pierre  portant  cette  inscription  :  «  L'an  8  de  la  république 
»  française,  le  5  prairial,  à  midi  5  minutes,  celte  pierre  de  la 
j»  tour  des  Espagnols  a  été  apporté  ici  par  l'explosion  ;  pèse 
A  200  kilogrammes.  » 

Une  barre  de  fer ,  d'environ  un  mètre  de  longueur ,  tordue  et 
brisée  dans  l'une  de  ses  extrémités,  vint  tomber  dans  la  cour  de 
la  prison  du  Bouffay,  avec  quelques  balles  et  d'autres  débris.  Cette 
barre  de  fer ,  qui  pesait  5  k. ,  devait  appartenir  à  l'une  des  fe- 
nêtres grillées  du  Château. 


-  151  - 

Deux  autres  barres  de  fer,  de  même  nature,  tottibèrent 
également  sur  les  balcons  des  maisons  occupées  au  Pilory 
par  Madame  Malassis  et  Thomas ,  menuisier ,  et  y  firent  quel* 
ques  dégâts. 

Les  fossés  du  Château  furent  remplis  de  vastes  débris.  Des 
fragments  de  murailles  ayant  plusieurs  mètres  d'épaisseur,  en 
indiquant  la  force  du  bâtiment  écroulé ,  signalaient  aussi  celle  de 
Teiplosion.  C^s  énormes  masses  avaient  fait  rejaillir  un  grand 
volume  d'eau  des  fossés  par-dessus  le  parapet.  Dans  la  rue  qui 
longe  ces  fossés,  on  trouva  des  anguiljes  encore  vivantes  dans 
une  vase  épaisse  et  profonde. 

Disons,  en  passant,  que  cette  épaisseur  des  murs  de  la  tour, 
en  épuisant  nécessairement  jusqu'à  iin  certain  point  la  force  de 
l'explosion,  fut  une  circonstance  heureuse;  elle  dut  dimi- 
nuer la  puissance  expansive  au-debors,  et  atténuer  ainsi  le 
désastre. 

Nous  devons  ici  mentionner  un  fait,  qui  fut  constaté  et  qui 
pouvait  avoir  une  grande  gravité. 

Après  la  première  organisation  des  travaux,  le  général 
Gilibert,  M.  Robineau  et  M.  Dedon  voulurent  visiter  l'intérieur 
du  Château ,  pour  s'assurer  si  rien  ne  pouvait  être  un  nouveau 
sujet  d'inquiétude  ou  de  danger.  Dans  cette  inspection  ,  ils 
trouvèrent  la  porte  de  la  grande  poudrière  entièrement  ouverte. 
A  rintérieur  cependant,  tout  était  dans  un  état  ci  un  ordre  par- 
faits ,  et  l'ouverture  de  la  porte  n'était  évidemment  due  qu'à  la 
commotion. 

On  eut  d'abord  l'opinion  que  les  arbres  du  Cours  avaient  dû 
empêcher  l'élévation  des  débris  et  rompre  leur  effort,  dans  la  di- 
reôtion  qui  les  portait  sur  le  quartier  Saint-Clément  ;  mais  cette 
opinion  fut  plus  tard  contredite. 

M.  Lemattre,  en  effet,  était  à  se  promener  sur  le  Cours,  au 
moment  de  l'explosion,  et  fut  même  atteint  au  bras  et  à  la 


-  158  - 

jambe,  par  uoe  balle  et  une  cartouche  non  enflammée.  Se  re- 
tournant précipitamment ,  il  vit  tout  Thorizon  masqué  depuis  la 
rue  du  Ch&teau  jusqu'à  Richebourg  par  un  épais  nuage  qui  lui 
parut  avoir  50  toises  d'élévation.  Âu-^dessus  de  ce  nuage  et  à  une 
très 'grande  hauteur ,  il  distingua  des  masses  de  pierres  et  de  bais 
lancées  paraboliquement.  11  eut  le  temps  de  faire  un  .certain 
nombre  de  pas  et  de  chercher  ,  un  abri  sous  un  arbre ,  avant  que 
ces  masses  arrivassent  à  terre.  Il  pensa  donc  que  la  direction 
des  pierres  lancées  par  l'explosion  n'avait  pu  être  arrêtée  par  les 
arbres  du  Cours.  Et  ce  qui  fortifie  cette  opinion  ,  c'est  que  le  toit 
très-élevé  de  la  Cathédrafe  fut  enfoncé  en  plusieurs  endroits  par 
la  chute  des  pierres.  Ainsi  les  arbres  du  Cours  n'auraient  pu  pro- 
duire l'effet  supposé ,  puisque  ces  arbres  étaient  de  beaucoup 
moins  élevés  que  la  Cathédrale. 

Cependant ,  les  dég&ts  faits  aux  maisons ,  rues  Malherbe  et 
Félix ,  peuvent  faire  croire  qu'il  y  eut  aussi  des  masses  lancées 
presque  horizontalement. 

La  secousse  fut  du  reste  si  violente  que  don- seulement  on  la 
ressentit  dans  la  ville,  mais  encore  dans  toutes  les  campagnes 
environnantes.  Le  bruit  de  l'explosion  fut  entendu  au  Loroux ,  à 
Nort ,  etc. 

Mais  après  avoir  ainsi  sommairement  fait  connaître  quel  fut 
le  dommage  matériel  causé  par  l'explosion,  il  est  temps  que 
nous  reprenions  le  cours  de  noite  récit  et  que  nous  nous  repor- 
tions sur  le  théâtre  même  du  désastre. 

Sous  l'impulsion  donnée  par  les  autorités ,  des  mesures  d'ordre 
et  de  précaution  s'établissent  partout. 

Des  patrouilles  de  la  garde  nationale  ,  ayant  la  plupart  à  leur 
tête  des  commissaires  de  police  ,  des  patrouilles  de  troupes  de 
ligne  et  de  gendarmerie  parcourent  la  ville  pour  assurer  le  main- 
tien de  l'ordre,  le  respect  des  personnes  et  des  propriétés.  Toutes 


—  153  — 

les  maisons  endommagées  par  l'explosion  sont  gardées  par  des 
factionnaires;  une  garde  nombreuse  est  mise  sur  pied. 

La  tranquillité  publique  est  du  reste  parfaite' dans  toute  la  ville. 

Le  poste  du  Bouffay  est  doublé  sur  Tavis  qu'il  y  avait  du 
mouvement  parmi  les  détenus,  dans  la  maison  de  justice  et  de 
correction.  Mais  ces  craintes  étaient  exagérées.  Quelque  cris  de 
vive  le  roi!  furent  poussés  par  des  femmes  qu*pn  ne  put  môme 
signaler. 

Les  détenus  pour  crime  firent  aussi  quelques  difficultés  pour 
se  laisser  renfermer  avant  Tbeure  accoutumée  ;  mais  les  guiche- 
tiers suffirent  pour  tout  réprimer  et  ne  furent  pas  même  obligés 
d'appeler  la  force  armée. 

Le  bataillon  des  vétérans  s*était  aussi  réuni  à  la  Mairie ,  aus- 
sitôt que  la  générale  avait  été  battue.  Il  fournit  des  patrouilles 
comme  toutes  les  autres  troupes.. 

Au  Château ,  les  travaux  de  déblaiement  sont  commencés  et 
poursuivis  avec  une  ardeur  et  une  actiVité  admirables.  On  sait 
en  effet  que  des  victimes  sont  englouties  sous  les  décombres ,  et 
tous  les  efforts  tendent  à  les  arracher  à  la  mort,  s'il  est , encore 
possible.  A  travers  les  plus  grands  périls ,  des  citoyens  de  la 
garde  nationale ,  de  la  ligne ,  se  dévouent  pour  atteindre  ce  but , 
et  Ton  peut  signaler  des  traits  de  vrai  courage ,  de  vertu , 
d'héroïsme. 

Citons  quelques  faits. 

L'explosion  venait  d'avoir  lieu  ;  il  n'était  pas  encore  midi  et 
quart  lorsque  des  cris  souterrains  furent  entendus. 

Aussitôt^  les  sieurs  Nicolas  Chappé,  menuisier;  Charles 
Grandmoulin  ,  journalier ,  et  Guillaume  Bercam,  boulanger,  se 
mettent  au  travail,  dans  la  direction  de  ces  cris. 

Depuis  six  heures,  ils  bravaient  tous  les  dangers,  lorsqu'une 
cheminée  s'écroule  à  leurs  pieds  avec  un  fracas  horrible.  Ils 
viennent  d'échapper  à  la  mort;  la  mort  les  menace  encore. . .  • 


—  164  — 

Ils  n*en  continuent  pas  moins  leur  travail  sans  relâche  et  sans 
prendre  d'autres  aliments  qu'un  peu  d'eau-devie  coupée  avec  de 
l'eau. 

Cependant,  la  voix  d'un  homme  souffrant,  ses  cris  lamentables 
continuent  à  frapper  leurs  oreilles! 

Bientôt  ils  dégagent  assez  de  décombres  pour  pouvoir  porter 
à  l'infortunée  victime  des  paroles  d'espérance  et  de  consolatioD  ; 
ils  se  font  entendre;  on  leur  répond;  la  voix  monte  à  travers 
d'immenses  débris.  Le  malheureux  qui  les  implore  leur  apprend 
qu'il  a  les  mains  engagées  dans  des  poutres  ;  qu'il  avait  été  en- 
seveli dans  les  délivres ,  mais  qu'en  agitant  la  tète  et  à  force  de 
souffler  ,  il  était  parvenu  à  dégager  sa  bouche  et  ses  yeux  de  la 
poussière  de  chaux  qui  Tétouffait;  qu'alors  seulement  il  avait  pu 
exhaler  les  cris  qui  avaient  été  entendus. 

Il  apprend  qu'il  se  nomme  Lecoq,  ouvrier  serrurier  ;  tra- 
vaillant à  l'atelier  des  armes,  qu'il  demeure  rue  Fonrcroy ,  n"  Il , 
qu'il  a  femme  et  enfants.  Il  avertit  qu'il  entend  au-dessous  de  lui 
les  cris  d'une  jeune  fille ,  qui  appelle  elle-même  un  ouvrier  au 
Château  qui  est  aussi  enseveli  sous  les  décombres,  mais  dont  il 
n'entend  pas  la  voix. 

Les  braves  Chappé,  Grandmoulin  et  Bercam  redoublent  d'ar- 
deur, de  courage  et  d'efforts  ;  ils  ont  l'espoir  de  sauver  plusieurs 
victimes 

Bientôt  ils  peuvent  faire  passer  quelques  aliments  à  Lecoq; 
ils  s'informent  de  lui ,  ^s'il  entend  toujours  la  voix  de  la  jeune 
fille;  il  répond  quil  l'a  entendue  très-distinctement  pendant  plu- 
sieurs heures,  mais  que  depuis  quelque  temps  il  ne  l'entend  plus.(*) 


(*)  La  jeane  fiUe  dont  il  est  qaestion  ici  était  la  demoiselle  Damoulia; 
l'ouvrier  qu'elle  appelait,  était  François  Richard,  qu'elle  devait 
épouser  quel^pies  jours  plus  tard.  Tous  deux  périrent  et  furent  trouvés 
morts  sous  les  décombres. 


.-  155  — 

Enfin ,  à  force  de  constance  et  de  travail ,  après  avoir  enlevé 
avec  la  plus  grande  et  la  plus  utile  précaution  les  poutres ,  les 
pierres  et  les  décombres  qui  formaient  sur  là  tète  du  malheu- 
reux Lecoq  une  couche  de  quinze  pieds  d'épaisseur,  ils  arrivent 
jusqu'à  lui;  ils  le  dégagent,  ils  le  délivrent,  ils  le  sauvent  au 
moment  où,  succombant  sous  le  poids  de  son  affreuse  position 
qui  a  duré  le  long  espace  de  sept  heures,  il  était  prêt  à  perdre 
connaissance. 

Honneur  au  généreux  dévoùment  de  Chappé ,  Grandmoulin  et 
Bercam  !  !  !  * 

Cet  acte  de  courage  et  d^humanité  excita  l'admiration  de  toute 
la  ville.  Le  gouvernement  alla  plus  loin,  et  nous  verrons  tout-à- 
rheure  comment  le  préfet  Letourneur  sut  le  signaler  et  le 
récompenser. 

Disons ,  pour  être  juste ,  que  dans  cet  acte  si  méritoire ,  qui 
amena  la  délivrance  de  Lecoq ,  Chappé ,  fîrandmoulin  et  Bercam, 
furent  activement  secondés  par  les  sieurs  Blanchard ,  ci-devant 
adjudant  de  place;  Dorey,  capitaine  des  canonniers  de  la  pre- 
mière demi-brigade  de  la  garde  nationale  sédentaire  ;  Coquero , 
caporal  de  la  même  compagnie;  Laisant,  adjudant  de  la 
place  de  Nantes ,  et  un  officier  marin  dont  le  nom  est  demeuré 
inconnu. 

Au  moment  où  Lecoq  avait  été  enseveli ,  sa  femme  ,  tenant  son 
cnfiint  par  la  main ,  n'était  qu'à  une  faible  distance  de  lui  et  lui 
parlait  encore.  Elle  aussi ,  ainsi  que  son  fils ,  fut  renversée  sous 
les  décombres,  mais  elle  parvint  à  se  dégager  et  s'enfuit,  en- 
traînant avec  elle  son  fils  et  un  autre  enfant  de  deux  à  trois  ans 
qu'elle  trouva  sur  le  grand  perron  du  Château ,  et  que ,  dans 
son  effroi ,  elle  perdit  elle-même  au  Pilory. 

La  femme  Lecoq  et  son  fils  étaient  légèrement  blessés. 

Les  travaux  de  déblaiement  venaient  de  commencer ,  lorsque 
les  gendarmes   Adam,   Richardot,  Villermosa  et  Dusonnois- 


—  156  — 

Delisle ,  parvinrent  à  retirer  des  décombres  une  femme  encore 
vivante,  quoique  blessée ,  et  qui  fut  portée  à  Thospice  civil. 

Peu  d'instants  après ,  le  gendarme  Anet  réussit  aussi  a  retirer 
des  délivres  une  jeune  fille  de  seize  ans  qui  survécut. 

Dans  la  journée  du  5 ,  on  avait  eu  l'espoir  de  sauver  le  sieur 
Poignant,  second  capitaine  de  la  deuxième  compagnie  d'ouvriers 
au  Château.  On .  n'apercevait  que  son  bras,  apparaissant  au- 
dessus  des  décombres  ;  mais  son  chien  couché  auprès,  et  pous- 
sant des  hurlements  plaintifs,  ne  permettait  pas  de  le  méconnaître. 
Cet  anin^al  resta  sur  les  Idébris  qui  couvraient  son  maitre , 
jusqu'à  ce  qu'on  eut  pu  dégager  ses  restes  inanimés:  il  menaçait 
tous  ceux  qui  s'approchaient,  et  mordit  même  un  des  travailleurs. 
Après  l'enlèvement  du  corps,  il  disparut. 

Le  7,  avant  midi,  le  corps  du  malheureux  capitaine  Poignant 
fut  porté  à  réglise  Sainte-Croix ,  accompagné  d'^jn  cortège  nom- 
breux ^  à  la  tête  duquel  on  remarquait  le  Préfet  et  les  officiers  du 
génie  et  de  l'artillerie.  Une  messe  funèbre  fut  célébrée  au  milieu 
du  plus  profond  recueillement. 

Par  une  circonstance  providentielle,  lès  ouvriers  employés  au 
Château  se  trouvaient  en  grande  partie  absents ,  au  moment  de 
l'explosion.  Suivant  leur  coutume^  ils  avaient  quitté  leur  travail  à 
onze  heures,  et  s'étaient  retirés.  Sans  celle  circonstance,  le 
nombre  des  victimes  déjà  si  grand  eût  été,  sans  aucun  doute,  bien 
plus  considérable  encore. 

Et,  en  effet,  que  de  morts!  que  de  blessés!  tant  à  rinlérieur 
qu'à  l'extérieur  du  Château  !  !  ! 

Dans  la  tour  du  Pied^de-Biche  étaient  14  détenus,  dont  plu- 
sieurs Autrichiens,  prisonniers  de  guerre.  Un  plancher  chargé 
de  fusils  s'écroula  sur  eux.  Sept  périrent  ;  six  autres  blessés  par 
des  baïonnettes  tombées  de  15  à  16  pieds,  furent  transportés  à 
rhôpital.  Un  seul,  cavalier  de  la  Loire-Inférieure,  se  trouvait 


—  i57  — 

dans  Tembràsure  d'une  fenêtre  et  tendait  la  main  pour  recevoir 
son  dtner  ;  cette  circonstance  le  sau^a. 

Deux  frères ,  les  sieurs  Rivière ,  de  Lyon ,  canonniers  de  ligne , 
détenus  à  la  chambre  do  discipline ,  furent  écrasés. 

On  compta  aussi,  comme  nous  venons  de  le  dire ,  parmi  les 
morl&au  Château ,  M.  Poignant ,  dit  Duchesne,  capitaine  des  ou- 
vriers. Sa  femme  et  trois  de  ses  enfants  furent  blessés. 

Fournier,  contre- mattre  des  manœuvres  du  Cbftteau,  fut  tué 
également  ainsi  que  sa  fille  et  une  femme  qui  habitait  avec  lui , 
Louise  La  Rivière. 

Gérard ,  tambour  du  bataillon  des  Ponts ,  et  deux  grenadiers 
du  bataillon  de  la  Concorde,  les  sieurs  Thomas  et  Aubié,  qui 
étaient  de  service,  périrent  aussi.  Neuf  autres  grenadiers,  du 
même  bataillon,  qui  étaient  également  de  garde,  les  sieurs  Leglas, 
Levesque ,  Lemerlé,  Monnier,  Jeannot,  Feran  père.  Mercier, 
Caussirand  et  Jacotot,  furent  plus  ou  moins  blessés.  Jeannot  et 
Jacotot  succombèrent  quelques  jours  après  de  leurs  blessures. 

Nous  devons  encore  citer  parmi  les  victimes  qui  périrent 
dans  le  Château: 

Lamandé  ,  ouvrier  serrurier,  tué  dans  l'atelier  d*armes. 

Dumoulin,  reviseur  d*armes,  et  ses  deux  filles  : 

Marie-Louise,  âgée  de  22  ans; 

Catherine,  âgée  de  16  ans. 

François  Richard ,  ouvrier. 

Jean  Cantin ,  » 

David,  jeune  enfont  de  13  ans,  apprenti  du  sieur  Dumoulin. 

Arsène  Berger,  enfant  de  17  mois,  fille  d'un  ofiicier  vétéran. 

Marie  Lefebvre,  domestique  du  sieur  Dumoulin. 

Marie-Anne  Lamandé ,  fille  d'un  ouvrier. 

Julien  Paris,  ouvrier. 


—  158  — 

Ainsi ,  ce  fut  au  moins  vingt  viclinaes  de  Texplosiou  seulement 
à  l'intérieur  du  Château. 

Mais ,  au  dehors ,  nous  allons  encore  en  compter  un  bien  plus 
grand  nombre .... 

M.  Demion ,  père  de  huit  enbnls ,  se  promenait  sur  le  Cours  ;  il 
y  fut  tué. 

H.  Villouet,  marchand  de  bois ,  à  rentrée  de  Richebourg ,  eut 
ses  deux  filles  : 

Françoise- Victoire ,  âgée  de  14  ans  1 
Marie  «  âgée  de  10  ans  \ 

Sa  femme  fut  grièvement  blessée. 

Mademoiselle  Burot,  âgée  de  15  ans ,  était  à  un  balcon  du 
4«  étage  de  la  maison  Vallin.  Elle  tomba  dans  la  rue  avec  le 
balcon  et  fut  horriblement  mutilée  ;  quelques  jours  après  elle 
succomba. 

Au  moment  de  l'explosion ,  il  y  avait  sur  le  Cours  six  élèves 
de  Técole  centrale.  Les  jeunes  Collin  et  Guiton  furent  atteints. 
Un  journal  de  Tépoque  observe  naïvement  que  ces  élèves  avaient 
voulu  ramasser  leurs  livres  avant  de  fuir  et  que  les  autres  ne 
durent  vraisemblablement  leur  salut  qu'à  Toubli  qu'ils  firent  de 
leurs  cahiers  et  portefeuilles  pour  fuir  plus  rapidement.  Collin 
fut  tué;  Guiton  très-grièvement  blessé  à  la  tête. 

Le  jeune  Collin  donnait  la  main  à  son  frère  ^  qui  ne  fut  pas 
blessé. 

Deux  enfants  d'un  cordonnier  qui  logeait  près  du  Château , 
étaient  descendus  dans  les  fossés  pour  y  chercher  des  nids  d'oi- 
seaux. L'un  d'eux  fut  enseveli  sous  d'énormes  masses  de  pierres; 
l'autre  fut  à  l'instant  revomi  du  fossé  par  dessus  le  parapet  et  en 
fut  quitte  pour  une  blessure  légère  au  coude. 

Plusieurs  revendeuses  et  quelques  pauvres  qui  stationnaient  an 
bas  du  Cours ,  furent  écrasés  sous  les  débris. 


—  159  — 

Une  jeune  fille  de  14  ans,  Constance  Kenaud  fut  tuée  dans 
la  cour  de  la  maison  Morandais.  Quatre  autres  personnes  furent 
blessées  dans  cette  môme  maison. 

Un  cordonnier,  André  Huet,  demeurant  rue  du  Château,  fut 
tué  dans  sa  boutique. 

Une  domestique  fut  tuée  dans  la  maison  Marion.  H.  Codrosy , 
qui  habitait  la  même  maison,  fut  blessé  assez  grièvement. 

Divers  chasseurs  à  cheval,  de  la  compagnie  Laine,  les  sieurs 
Didier,  Sergent  et  Février,  détenus  au  Château ,  ainsi  que  leurs 
camarades  Malinyille  et  Amouroux ,  qui  étaient  allés  les  voir , 
reçurent  aussi  de  graves  blessures. 

Dans  ce  malheur  commun  ,  la  gendarmerie  paya  pareillement 
son  tribut.  Ferrand  fut  tué,  quatre  autres  gendarmes,  les  sieurs 
Malfilâtre,  Drouet,  Copin  et  Theveneau,  furent  blessés. 

Cependant,  les  fouilles  continuaient  toujours  avec  la  même 
activité. 

Le  9,  on  retrouva  dans  les  fossés  le  corps  du  jeune  Pierre-Alexis 
Yvonnet.  Il  était  tellement  mutilé  qu'on  ne  put  le  reconnaître 
qu'à  ses  vêlements. 

Le  10,  on  fut  plus  heureux.  A  trois  heures  de  l'après-midi, 
on  parvint  encore  à  retirer  vivante,  la  dame  Laitobert,  femme 
du  geôlier  des  prisons  du  Château.  Cette  femme  avait  ainsi  été 
ensevelie  sous  les  décombres  pendant  99  heures,  sans  avoir 
été  entendue  et  aussi  sans  avoir  pu  concevoir  l'espérance  d'être 
sauvée.  C'est  dans  sa  propre  chambre  qu'elle  avait  ainsi  vécue , 
entourée  de  débris.  Elle  avait  heureusement  pu  trouver  à  sa 
proximité  quelque  nourriture  et  n'avait  pas  eu  à  souffrir  des  hor*- 
reurs  de  la  faim.  Elle  n'avait  du  reste  qu'une  blessure  à  la  tête. 
En  fidèle  historien ,  disons  que  son  chat ,  qui  avait  partagé  sa 
captivité,  partagea  aussi  sa  délivrance. 

Le  1 1 ,  on  retrouva  le  corps  d'un  ouvrier. 

Le  12,  on  découvrit  également  les  restes  de  la  plus  jeune 


des  filles  Dumoulin.  Le  corps  de  la  fille  atné  ne  fut  retiré  que 
quelques  jours  après. 

En  un  mot ,  les  travaux  de  déblaiement  furent  poussés  avec  le 
même  empressement,  tant  que  Ton  eut  l'espoir  de  retrouver 
quelques  victimes.  En  pareille  circonstance ,  le  dévoûment  était 
un  devoir  tellement  impérieux ,  les  sentiments  qui  l'inspiraient 
étaient  tellemient  naturels,  que  Ton  ne  peut  être  surpris  que  chacun 
tint  à  apporter  et  à  rendre  utile  son  concours. 

Nous  pourrions  du  reste  parcourir  ainsi  la  triste  nomenclature 
des  victimes  de  ce  terrible  accident,  mais  nous  n'aurions  dé- 
sormais qu'à  enregistrer  le  nom  de  ces  malheureux,  succombant 
dans  les  mêmes  circonstances  et  par  les  mêmes  effets.  Nous 
croyons  donc  devoir  nous  borner  maintenant  à  donner  la  liste 
qui  en  fut  établie  dans  un  ..rapport  authentique  du  17  messidor 
(6  juillet)-,  et  signé  des  membres  de  l'Administration  munici- 
pale :  Paul  Bernard,  P. -T.  Tessier,  Barbier ,  Charles  Goiron  , 
J.  Harion ,  Groleau ,  François  Prévost  et  Saveneau,  secrétaire. 


1  Âuguatin  GoUin , 

13  ans. 

»taéle5 

,  aur  le  Cours. 

2  G.-Jean  Laurent, 

37 

» 

rue  Bmtns. 

3  André  Haet, 

40 

i> 

me  Girardon. 

4  René  Demion, 

52 

» 

sur  le  Cours. 

6  Perrine-Anne  Cltartier, 

35 

m 

pont  du  Nord. 

6  Julien  Clair, 

51 

n 

me  Bmtus. 

7  Constance  Renaud, 

13 

» 

me  Abeilard. 

8  l.-J.  Gombin. 

39 

» 

me  Bmtus* 

9  M. -Elisabeth  Pion. 

19 

P 

me  Bmtus. 

10  Jean  Trépied, 

45 

» 

me  Bmtns. 

Il  Renée-GabrieUe  HouraoUe, 

19 

» 

me  Bmtus. 

12  Mairie  Daubron , 

11 

» 

sur  le  Cours. 

13  Claire  Bigot, 

75^ 

n 

me  Bmtns. 

14  Jean  Jennj, 

40 

n 

meBrutus. 

15  F»«- Victoire  Yillonet, 

12 

n 

me  Bmtus. 

16  Marie  Villovet, 

14 

» 

me  Bmtns. 

17  Jean-Marie  Lelan, 

10 

» 

église  SainMIroix 

—  i«t  — 


18  P6mne  Snpiot, 

.  63  ans,tiiéle 

5,  me  Bmtns. 

19  Marie  DafouTf 

54 

D 

me  Simonean. 

30  Ificolas  Girard, 

bl 

1> 

de  garde  au  Ghltean. 

31  L*.-Yalerieii  Poigûant, 

58 

» 

an  Ghiteati. 

33  P^-TooBStint  TeBsier, 

16 

1» 

m  le  pont  du  ChOteaa 

31  Jnlieff-F*  Obtpelain , 

48 

» 

me  Bmtns.  . 

34  Julienne  Gautrtie ,  ' 

75 

» 

place  dn  Ghltean.' 

35  LoQÎB  Arrière  t 

59 

» 

.  me  Girardon.  ' 

36  Jacques  Lamandé, 

53 

H 

an  Château. 

37  Otifier  Thomas, 

51 

» 

en  faction  au  Ghâteau 

38  Catherine  DamonMn, 

16 

11 

au  Ghltean. 

39  François  Bichaid, 

34 

» 

au  Ghltean. 

1 

30  ]I.-Loiiise  DomoiiUn, 

33 

» 

au  Ghltean. 

31  Pierre-A.  Tfonnet, 

9 

-            *  1 

'» 

sur  le  pont  du  Ghiteau 

33  Etienne  Anbié-,,  . 

•  46 

» 

de  garde  au  Ghiteau. 

33  JnUen  Paris , 

41 

» 

au  Ghiteau. 

34  SenratinO'L**  Bigot  La  RiTière|40 

W 

m  Ghiteau. 

35  JiiHenné  Saignard, 

19 

» 

me  Brattts. 

36  Etienne-G.  Fonmier, 

1*47 

» 

au  Ghiteau. 

37  11  .-Anne  Gaillard, 

il 

pont  du  Ghiteau. 

30  M.  LeftTHi,    , 

14 

» 

au  Ghiteau. 

39  Jean  Gântih , 

33 

» 

au  Ghiteau. 

40  M.-Jeanne  Lamandé, 

31 

» 

an  Ghiteau. 

41  Jeanne  Herel, 

35 

n 

raeBratus. 

43  Jeanne  Jaimresae, 

54 

» 

me  Abeîlard. 

43  Arstoe  Bargor, 

IZittoîa» 

auGhMeau. 

44  Dand , 

13  ans 

>» 

au  Ghltean. 

45  Flenry  Itifière , 

•3 

» 

canonnier  au  Ghiteau. 

46  Henri  BiTiftre, 

31 

» 

0 

47  François  Pecrond, 

31 

» 

gendame,  raeBmtus. 

UmU  de  leur$  bkâ9wr9s. 


48  François  Jacotôt, 


50  ans,  mortle  9,  de  garde  au  Ghiteau. 


49  Louise-F.  Duhignon ,  5 

50  Bené  Dupin,  19 

51  Sdbastienne-Joséphine  Burot,  15 
53  Pienre  Jeannot,  39 


n 

w 


11 

13 
12 

■  1)  de  garde  sd  Chttetm. 
11 


53  Fidèle  S  vin^i^ ,  91  ^,  mort  le  16 

54  L-Jacippieis  Bpbiflird,  31  n      19    '  ' 

55  j(.piii«FoocreoÂ9  39        '  »     st 

56  René  Mwé,  43  »      23      ^ 

57  Josffii  Bertin  ^      .  8  »     24     . 

58  Magdeleûif;  Leiniifii^ ,  42  nia  n^iv^fk^. 

59  FçaDÇioie  Ôraud,  60  »      If^ 

60  Marie  Lantu ,  32  »      11 

Le  nombre  des  blessés  fut  bien  plus  considérable ,  suivant  le 
rapport  des  commissaires  de  police ,  certifié  par  le$  ofiSciers  de 
santé  ;  on  en  compta  : 

Hommes 46 

Femmes.  •••.••  3t 

SiDfiints.... 18 

Militaires 13 


« 


108 


* 


Bien  d'autres ,  Messes  tégèrenrient ,  fbrent  traités  dkéi  eut 
et  ne  se  firent  point  connaître  officiellement.  D*après!es  rensei- 
gnements  quç  Ton  put  prendre ,  on  porta  à  environ  50  )^  nombre 
de  ces  biesfiés. 

Ainsi,  coMise  on  teiroit ,  «ette  catastrophe  du  S  prètriii  avaR 
eu  de  bien  pénibles  résultats  : 

Soixante  morts ,  dont  un  grand  nombre  laissaient  leurA  toUiea 
dana  le  phis  gwd  besoin;  plus  décent  blesséOtfMUr  la  filiipiirt 
également  soutiens  de  leurs  fiimilles;  puis  encore,  outre  les  dé- 
gels soufferts  par  tant  d'kmMuUes ,  la  mine  pour  une  foule  de 
ménages  et  d'ioduatri^  qui  ^^ aient  perdu  leurs  menbles  et  leurs 
ressources. 

Le  mal  était  done  bien  grand. 

->  "  '»  .  • 

Jllai^  gcan4a  au^  est  la  charité  dans  notre  ville»  qui^  49i># 


ceU0- omiiîon ,  se  moDira  ce  qu'elle  a  toujours  été,  pleine  4e 
comptssim  et  de  générosité  potlr  tontes  les  iniurluiies. 

La  grande  partie  des  blessés  fut  portée  aux  hospices  où  le 
aerriee  dh  santé  s'organisa  et  se  fit  avec  le  zèle  le  plus'  empres^ 
se»  00  toutes  parts,  de  k  eharpioi  du  Knge,  des  vêtements,  Ai-^ 
rem  euvoyés  pdur  l'asago  de  ces  nutlfaeuveoz* 

ÇbmvHùi  de  plus,  se  fit  un  devoir  de  recueillir  ceux 
gui  av^nt  tout  perdu ,  et  de  leur  offrir  des  secours  et  un 
asile. 

En  un  mot ,  des  marques  du  plus  touchant  intérêt  forent 
données  par  toutes  les  classes  de  la  société,  et  rien  ne  fut  épar^é 
pour  adoucir  des  maux  aussi  cruels  qu'imprévu^. 

Le  Préfet ,  lui-même ,  visitâtes  blessés;  le  général  Gilibert  fut 
égalemient  constamment. sur  pied,;  les  adniinistrateurs  de  la 
commune  s'efforcèrent  de  &ire  &ce  à  toutes  les  nécessités.  Et, 
comme  toujpurs  aussi,  la  religion,  quoique  réduite  enppre  à 
un  bien  petit  nombre  de  ministres,  fit  edtefidre  partout  ses  par 
rôles  de  charité  et  de  consolation. 

Des  actes  d'une  délicate  probité  purent  aussi  s'ajouter  à  tous 
ces  actes  de  dévoûment. 

Les  gendarmes  Anet,  Prot  et  Pernin,  trouvèrent  au  milieu 
de  la  rue  qui  longe  les  fossés  du  Château  un  sac  de  1,200  fr. 
qu'ils  sfèmpressèrent  db  remettre  à  un'  officier  de  police. 

L'un  de  ces  gendarmes,  le  sieur  Prot,  remit  égaleînent  au 
géoéral  fiiUhent  un*  paquet  rsoferiBaiit  dés  oob^^ts  d'argent, 
et,  de  plus,  mk  sac  d^rgfttt^  qu'il  avait  Iroui^  dans  la  cour  âù 
Cbtteau.  . 

Get>eodmt,irAdm»iisttati5n  manicf^Me,  dàn^  l'impossibllitâ 
où  elb  était  de  satisfiAre  par  ws  seitle»  mssoorces  aux  besèitfs 
4o  It  cmQBatauce,  avfit,  dès  le  ^ ,  bit  paraître  la  proehtnaUofi 
smivwta: 

«  Un  événement  terrible  vient  de  porter  la  douleur  dans 


—  164  — 

»  toutes  les  ftmes  sensibles;  Texplosion  de  ta  Tour  du  Ghftteaa, 
»  dite  des  Espagnols ,  a  privé  de  leurs  soutiens  plusieurs  miresi 
»  épouses  et  enfiints  indigents,  en  los  couvrant  de  deuil.  De 
»  prompts  secours- leur  sont  indispensables,  ainsi  qu'aux 
n  familles  de  ceux  qui,  échappés  à  la  mort,  ont  été ^^èyement 
9  blessés.  Nous  devipns  tous  être  pénétrés  de  leur  ci'deiki 
»  situation ,  et  nous  empresser  d'adoucir  ce  qu'elle  à  d'afténx. 
M  C'est  par  de  prompts  secours ,  que  l'humanité  commande , 
»  que  nous  devons  leur  porter  du  soulagement. 

»  Nous  sommes  persuadés  que  chacun  de  vous  va  s'em- 

»  presser   de    venir    à    leur    aide,    en    versant    dans     les 

»  mains  des  citoyens,  que  nous  allons  nommer,  les  sommes 

0  que    ses   facultés  lui    permettront  d'employer  à    un   acte 

»  de  bienfaisance   ausâi    méritoire.    Déjà  plusieurs    citoyens 

i  l'ont   exercé;    les  artistes  réunis  donnent  aujourd'hui  une 

a  représentation  au  bénéfice  des  victimes  de  ce  funeste  événe- 

»  mçnt.  Nous  ne  doutons  point  que  ces  exemples  ne  soient 

»  promptement  suivis.  '    - 

»  L'Administration  fera  imprimer  l'état  nominatif  de  ceux 
»  qui  auront  contribué  à  cette  œuvre  d^humanité  et  de  bien- 
»  faisance. 

j»  En  Administration  OBuuiicipale ,  le  6  prairial  an  ViU  deJa 
D  République  française.  >  • 

Le  6 ,  eii  eftt,.fiit  donnée  une  représentation  au  Shéâtre  de 
la  salle  du  Chapeau^Rouge  i  au  bénéfice  des  vietinoes.  Cette  re- 
présentation ,  qui  se  composait  de  Oihëilù  et  de  Robert-U^baou , 
produisit  690^.  Ce  produit,  nns  nul  ^doute,  se  fut  trouvé  beau- 
coup plus  élevé ,  si  l'impreasîon  d'un  pareil  évéaement  n'eul  re- 
tenu chez  elles  beaucoup  de  peraonnes  qui,  par  respect  pour 
hi  douleur  publique,  ne  voulurent  pas  ce  joùr-là  se  mmtrer  au 
théfttre. 


~  ISS  -- 

Les  granadiers  de  la  Concorde  se  réunirent  spontanément  et 
ouvrirent  une  souscription. 

Sous  les  aijUf>ices  de  l'Administration  municipale,  une 
collecte  se  fit  dans  tonte  la  ville,  et  des  conunisaires  furent 
nonunés  pour  la  recueillir.  Cette  qoête  produisit  dans  les  di« 

verses  sections  : 

nenm,    -                   cmiiyiiiu.  un,  Mt  Mint 

1'*,  HH.  Bedert ,  Demolière  et  Bonrmaiid 184  13    9 

2«^  fllacé ,  Fooré  et  Brière « 267    6  » 

a«,  Lanier ,  Hersan ,  Domageaa. 264  14  » 

4%  Beanftetoo,  Jlaigraa  ot  JmoD 86-1  9 

5%  Habille  et  Desgranges 153    7  » 

6«,  PelpDneaa,  Wattier,  PoupoBneaa  et  Richard.  277    7  6 

7«,  PerrotÎD ,  Roger ,  Evelin  et  Cosson 72'i    3  » 

8%  Perrin,  Pleuriot,  Meyrac,  Âadebert 588    2  » 

9%      .     Rabin  atnë :..  626    2  » 

10«,  Legrand,  Trenchetent,  Peltior  et  Gabory...  7'i5  IS  » 

11*,  Henry ,  Lemoisne  et  Denis  Guéranderie 235    9  3 

12%  Stnbit,  BonehéetSaffré 140  18  t» 

13«,  Rellier,  Jeannean,  Sebois  et  Boistoaux 1039    7  3 

t 4l«,  Plumard ,  Vilmain  et  Vanneunen 706    7  9 

1 5«,  Desmarais ,  Lemesle  et  Paul  HOlet 569    6  » 

16%     .      Liocoln ,  Lamaro ,  Gossin  et  Bernard 961  13  » 

17*.  Haentieos ,  J.  Tessier  et  Mary ^ 237    l'3 

7685  la    S 

mmmmmmmmimmmm 

D*autres  souscriptions  particulières  produisirent ,  en  outre , 
une  somme  de  2,386  livres  14  sous. 
Parmi  ces  souscriptions  ,  nous  avons  pu  remarquer  : 

Celle  du^  préfet  Letoorneur,  de ••..#•..     288       »  » 

*      de  la  Loge  Mars  et  les  Arts 229      7  3 

a       de  M'*  de  la  Bretesche  et  son  fils.     288       »  » 

a       du  général  Bernadotte •• .  •     240       ^  '     » 

j»    '  de  la  commune  d*Ancenis.  ..•;•••     133     19      6 

a       des  grenadiers  de  la  Concorde.  •••     167       1  « 
etc. 


^  16»  — 

Sofia,  la  edleote  enlière  de  ia  ville  de  Naotes  a'éhra  à  la 
somme  de  10,072  livres  10  sous  3  deniers. 

Quelques  villes,  entre  autres  Bnst  et  Paria,  firent  aussi  {Muser 
quelques  secours.  La  loge  maçonnique  de  Brest,  l'Heureose- 
Rencontre,  envoya  notamoient  300  liv. 

Des  artistes  musiciens  de  Nantes,  MM.  Schmitt,  Scbneider 
etiacobi ,  organisèrent  à  Rennes  un  coneert  et  une  Redoute, 
dont  )e  [)roduit,  205  livr.  17  sous^  fut  remis  par  M.  Dagosta 
aux  maius  de  l'Administration  municipale. 

Les  élèves  des  pensions  voulurent  pareillement  apporter  leur 
tribut.  Ceux  de  l'Institut  des  Amis  réunis  firent  hommage  d'une 
somme  de  21  liv.  13  sous  3  deniers,  qui  composait  tout  ce  qu'ils 
possédaient  pour  leurs  menus  plaisirs. 

Le  sieur  Bourgeois,  qui  tenait  un  jardin  public  sur  la  route  de 
Rennes,  ouvrit  aussi  son  jardin ,  au  profit  de  la  souscription , 
et  versa  une  certaine  soname  qu'il  avait  ainsi  recueillie. 

De  son  côté ,  le  gouvernement  ne  pouvait  rester  indi£Férent  à 
une  pareille  infortune.  Les  esprits  d'ailleurs  étaient  agités  de 
préoccupations  et  de  craintes,  sans  doute  sans  fondement ,  mais 
qui  n'en  étaient  pas  naoins  réelles.  Le  7  prairial,  le  Préfet,  dans 
une  proclamation  qu'il  fit  afficher  dans  tout  le  département ,  s'ex- 
primait ainsi  : 

i  L'événement  le  plus  désastreux  vient  d'afiliger  cette  malheu- 
j»  reuse  commune  ;  il  est  le  complément  des  maux  qui  ont  déjà 
j»  pesé  sur  elle.  Mon  coeur  en  a  profondément  saigné.  Eh!  qui 
»  devait  en  effet  y  être  plus  sensible  que  le  mt^gistrat  cbaf'gé  de 
j»  veiller  à  vos  intérêts  ? 

»  Rien  n'a  été  négligé,  citoyens,  pour  en  arrêter  les  suites 
D  funestes,  et  tout  a  été  prévu  pour  remédier  au  désordre  insé- 
»  parable  de  pareils  moments. 

D  Grâces  en  soient  rendues  à  la  prévoyante  sagesse  de  rÂ(i|mi- 
»  nistration  municipale,  au  zèle  infatigable  du  général  Gilibert, 


-  1*7  - 

»  ^MKtùÊhiMi  de  la  fllacévol  de  tottS  ieâ  officiers  civils  et  mili- 
«  IthrM,  au  respeetablâ  corps  des  pomj^ers  volotitaires  et  à 
»  toQs  les  citoyens  qui  ont  rivalisé  de  courage  et  d'actitrtë. 

ji  Plusieurs  d*entrc  eux  n'ont  paierai nt  de  s*exposer  au  péril 
n  le  plus  imnntinent  pour  arracher  des  ruines  leurs  frères  infor  * 
»  tunés.  Leurs  noms  seront  précieusement  recueillis;  ils  passe^ 
j»  rontà  la  postéifité,  et  combien  ils  vont  devenir  cliers  à  leurs 
»  coDcitQjcMa  1  Tous ,  en  un  mot ,  ont  fait  leur  devoir ,  en  répu- 
A  Meains  zélés  et  ont  bien  mérité  de  Thumanité. 

»  Je  ferai  le  mien,  n*en  doutez  pas,  mes  chers  concitoyens, 
»  en  allégeant  autant  qu'il  est  en  moi  les  maux  qui  vous  affligent. 

A  Le  gouvernement  est  juste  et  bienfaisant  ;  il' ne  demeurera 
»  pas  sourd  à  ma  voix ,  en  faveur  des  veuves  et  des  orphelins, 
j»  Que  tous  les  citoyens  se  rassurent  :  ils  m'ont  donné  jusqu'ici 
D  leur  confiance,  et  ce  ne  «era  pas  en  vain.  Les  craintes  exagérées 
»  que  la  malveillance  cherche  toujours  à  inspirer ,  sont  absolu- 
B  ment  sans  fondement.  Toutes  les  mesures  sont  prises  pour 
»  qu'aucun  événement  ultérieur  ne  soit  à  craindre.  Les  causes 
»  de  ce  désaètfé  seront  soigneudemeht  r^chétché&s  ;  gardèz-tous 
»  de  les  juger  sans  cotmattre  ;'iit  méflame  serait  un  malhedr  de 
ji  plus.  Ooe  obaoun  reprenne  ses  travaux  accotltumés  et  se  re- 
m  pose  0ur  la  sollloHude  de  ses  magistrats,  n 

Signé  LETOURNEUK. 

Cette  i^oelamalion  (iroduisit  un  bon  effet.  De  plus ,  sur  ta 
deiiMMide  du  Ppé(ët ,  le  Mhristre  dé  Tintérieur  ofUvrit  un  crédit  de 
10,090  francs,  pour  indemniser  les  maHreàreux  qui  avaient  souf- 
fert des  suites  de  l'explosion  du  Chftteaù. 

Gefai  ainsi  une  somme  d'environ  21^000  francs  que  TAdmi- 
iintraffoir  put  utiliser  en  distribution  de  secours.  Hirts,  comme 
on  le  pense  bien,  la  comtndne  n^en'  nesta  pm  Ni  (  elle  àHt  ]|^r- 
voir  à  bien  des  besoins  et  s'imposer  é6  tôttfds^  SàtrSAèe». 


~  l«8  ~ 

A  Taide  de  ces  ressources,  oo  put  soulager  ies  misàies  les 

plus  urgentes.  Mais  qu'était«oe  uo  pareil  expédient ,  en  présence 

des  pertes  réellement  éprouîé^a  ?  Ces  pertes  furent  estimées  : 

« 
Celles  des  immeubles  ...»     400,000  fr. 

Celles  mobilières 150,000 


550,000  fr. 


Et  encore  pensa-t-on  que  cette  estimation  était  bien  au-dessous 
de  la  réalité. 

4 

Hais  le  gouvernement  avait  une  autre  dette  à  acquitter ,  celle 
de  récompenser  d'une  manière  digne  le  dévoùment  montré  par 
certains  citoyens. 

Le  9  messidor  (28  juin) ,  le  Préfet  fit  de  nouveau  paraître  la 
proclamation  suivante  : 

cr  Citoyehs, 

9  Féconde  en  grands  exemples  ,  cette  cité  vient  encore  d'en 
»  donner  un  d'une  grande  magnanimité. 

ji  En  se  rappelant  avec  quel  courage ,  le  5  prairial  denùer , 
9  les  citoyens  Nicolas  Cbappé,  Charles  Gnindmoulin ,  Guillaume 
9  Bercam,  se  sont  précipités  sous  les  ruines  fumantes  du 
9  Château  ,  avec  quelle  héroïque  persévérance  ils  ont  supporté 
j»  des  fiitigues  inouïes ,  affronté  des  dangers  toujours  renais- 
9  sants  et  toiyours  certains ,  bravé  mille  morts ,  pour  sauver  la 
9  vie  à  un  de  leurs  concitoyens ,  quel  homme  peut  n'être  pas 
9  pénétré  d'une  respectueuse  admiration  ! 

9  Hais  le  gouvernement  attentif  à  ne  laisser  aucune  vertu 
9  sans  gloire ,  aucun  dévoùment  sans  récompense ,  vetit  qu'un 
9  témoignage  public  de  la  reconnaissance  nationale  immortalise 
9  une  action  aussi  généreuse* 


»  Ea  eoDséqueoee,  et  soiftiit  le»  ordres.  4I11  Ukristre  de 
j»  riDtérieur, 

»  Il  sera,  demain  déeadi,  dâos.une  cérémonie  pablique, 
»  qui  aura  lieu  sur  la  place  de  la  Liberté ,  décerné  des  oou- 
9  rennes  civiques  aux  citoyens  Ghappé  ,  Grandiaonliii  et 
»  Bercam. 

»  Lès  autorités  civiles  et  mifitaires  sont  invitées  à  y  assister , 
9  et  voudront  bien  se  réunir  à  cet  effet  »  au  palais  de  la  Préfac- 
»  ture  ,  à  pidi  précis. 

9  La  garde  nationale  sédentaire  prendra  les  armes,  et  le 
»  général  est  invité  à  donner  des  ordres  pour  que  les  troupes 
9  de  la  garnison  s'y  joignent. 

»  A  huit  heures  du  matin  ,  une  premrère  salve  d'artillerie 
»  annoncera  la  fôte;  une  seconde  sera  tirée  immédiatement 
»  après  la  distribution  des  couronnes. 

»  L'Administration  municipale  est  chargée  dii  détail  des  pré* 
»  paratife  et  des  mesures  de  police  nécessaire. 

»  Fait  en  Préfecture ,  le  9  messidor ,  an  VIII  de  b 
»  République. 

»  816RÉ  LETOURNEUR.  » 

Cette  proclamation  avait  été  précédée  d'une  correspondance 
entre  le  Préfet  et  l'Administration  municipale,  et  qui  témoignait 
hautement  du  désir  qu'avait  le  Préfet  de  donner  à  cette  ftte  tout 
l'éclat  possible.  L'Administration  municipale  désirait  qu'elle  eut 
lieu  dans  le  Temple  décadaire  (la  Cathédrale  sans  doute) ,  mais 
le  Préfet  objectait  que  ce  Temple  était  encombré  de  beaucoup 
d*attirails  militaires,  et  il  craignait  qu'il  ne  putsu&e  à  l'em- 
{vessement  de  la  foule ,  qui  ne  manquerait  pas  de  se  porter  à 
cette  solennité. 

Bref,  la  fête  eut  lieu  suivant  le  voeu  et  le  programme  du 
Préfet. 


Be  MA  cAlé ,  le  général  BmiidôUd  prit  tto  irif  intérêt  à 
révénement  du  5  prairial.  Il  était  à  Rennes ,  lorsfEill  re^^t  la 
première  nouvelle  de  fexploeion  du  Château,  il  doona  aueeitAt 
«rdre  à  ses  gufées  de  fMirtir  eu  avant ,  et  lui-même  ee  mil  en 
roule  le  lendemain ,  à  7  beures  du  malin. 

Pendant  son  séjour  à  Nantes ,  il  ne  cessa  de  donner  em  vie- 
timea  les  manfuea  d'me  vériiaMe  sjrmpalhie ,  et  leur  offrit  tous 
les  moyens  de  oonsolallon  et  tous  les  secours  qui  poncent 
dépendre  de  lui.  Nous  avons  vu,  qu'en  outre,  il  prît  p|rt  à  la  sôus- 
èriptiou  ouverte ,  pour  une  somme  de  240  fr. 

Le  9 ,  il  passa  une  revue  générale  de  toutes  les  troupes.  Il 
fit  appeler  ceux  des  gendarmes  qui ,  dans  la  journée  du  5 , 
s'étaient  (ait  remarquer  par  des  actes  de  courage  et  d^huOianité, 
et  donna  un  avancement ,  du  reste  bien  mérité ,  à  Adam , 
Ricbardot ,  Viliermosa  ,  Busonnois-Delide ,  Anet  et  Pétrin. 

Prot  y  simple  grenadier ,  ne  sachant  point  écrire ,  ne  put 
être  promu  à  aucun  grade,  mais  il  reçut  urte  récompense 
pécuniaire. 

Nous  avons  dit  que  la  cause  de  ce  funeste  événemeiit  avait 
d*abord  été  attribuée  à  la  malveillance.  Dans  un  intérêt  public , 
et  aussi  pour  dissiper  les  doutes  qui  s'étaient  élevés  à  cet  égard, 
le  gouvernement  voulut  s'éclairer ,  et  ouvrit  tme  enquête.  Le 
général  Beroadotte ,  muni  de  pleîiis  pouvoirs ,  séjourna  même 
à  Mantes,  pour  prendre  des- renseignements ,  afin- d'arriver  à  la 
décoarette  de  la  vérité. 

Tout  d'ahord  «  en  effst  «  plusieurs  personnes  avaient  été  in- 
criminées ^  ou  ptolôt  des  délalîens  plus  ou  moins  intéressées , 
plus  ou  moins  faaiiieuses ,  arvaient  été  dirigées  coiilre  eHes. 
Parmi  ces  personnes ,  livrées  au  soupçon ,  il  s'en  trouvait  mèaae 
d'assez  haut  placées  et  qui ,  au  moment  du  danger ,  avaient 
mouÉfé  le  plus  de  zèie« 

Nous  nous  abstiendrons  d'indiquer  aucun  nom  ;  ainsi  q<ie 


aottt  Tivrot»  d^  dU ,  «es  rumeun  tottUreol  ûe^M  an  etemen 
sérieux ,  et  Tepqufle  ne  prodoisit  contre  personne  des  dbsrgçs 
qui  pussiDl  même  laisser  un  doute  de  criminslité. 

Aux  autorités  que  nous  avons  citées ,  nous  pouvons  du  reste 
ajouter  i^opinioa  d'un  homme  parfaitement  compétent ,  peut 
bien  apprécier  les  causes  de  l'événement  du  B  prairial.  Voici 
te  qu'écrivait  le  8 ,  c'est-à-dire  trois  jours  après  resphaidn , 
H.  Fouroier ,  adjoint  de  l'architecte  vojer ,  à  M.  Villenave  »  alors 
rédacteur  du  Piiblkateur  de  Nantes  : 

«  Par  suite  de  mes  observations ,  considérant  que  le  magasin 
»  ajix  cartouches  était  de  plein  pied  avec  la  cour,  si  l'eiplosion 
»  s'était  fiiite  en  cet  état ,  sa  direction  se  serait  portée ,  en 
»  rasant  la  cour,  sur  tes  bâtiments  joignant  la  tour  de  la 
»  Rivière,  les  magasins  au  bas  de  l'intérieur  du  rempart,  entre 
»  cette  tour ,  le  bastion  Mereœur  et  le  grand  magasin  des 
a  constructions.  La  tour  des  Espagnols  se  serait  aussi  ouverte 
a  dans  cette  partie,  à  18  ou  20  pieds  de  sa  fondation. 

a  J'ai  mesuré  exactement  la  profondeur  du  fossé ,  compara- 
»  tivement  avec  le  sol  de  la  cour;  j'ai  trouré  22  pieds  de 
a  diffirenee  approximative.  Dans  l'état  actuel  des  choses ,  on 
a  peut  alBrmer  que  l'aflUsseneiii  du  pUncber  du  magasin  est 
a  la  seule  cause  de  révénement.  Les  masses  énonnes  .du  fond 
»  de  la  tour ,  qui  se  sont  portées  sur  la  contrescarpe,  y  Qnl 
»  été  poussées  avec  d'autant  plus  de  force ,  par  la  résistance 
»  qu'opposait  le  terre-plein  de  la  cour.  L'un  des  piliers  qui 
s  soutiennent  les  arceaux ,  le  long  de  la  cooinescarpa,  au  bas 
a  de  l'ancienne  ehapelle  Sainte-^Badégonde ,  a  été  coiqié* 

0  Si  cet  événement  eut  eu  lieu  dans  I0  premier  éini  de  choses, 
o  les  bâtiments  qui  avoi^inent  le  Cbiteaa  euaaent  beaucoup 
a  plus  souffert ,  et  le  dommage  eàt  été  plus  conaidérable^  11 
jf  est  donc  intéressant,  en  suivant  le  déblaîefwni,  die  fisirotoutes. 
a  les  observations  les  plus  exacle$  1  pour  eonviHlicr^ .  tçus  les 


—  «7«  — 

9  çitoydQS  de  U  vérité,  les  ramirer  3ur  les  çêims  «  «l empêcher 
»  de  préjuger  sur  ud  événemeat  déjà  trop  funeale  par  ses 
»  suites  I  sans  rimputer  injustemeot  «  soit  à  la  malveillaooe , 
»  soit  au  défaut  de  précautioo  ,  dans  la  partie  adniiaîstratÎTe  de 
»  rarsenai,  » 

a  Tous  les  bomoies  peuveot  se  convaincre  de  ces  détails  ; 
9  examiner,  être  de  bonne  foi ,  c'est  fie  rassurer  soi-même ,  et 
»  rassurer  ses  concitoyens.  » 

Nous  avons  cru  devoir  reproduire  cette  lettre  en  son  entier, 
car* les  preuves  et  les  détails' qu'elle  fournit,  semblent  trancher 
une  question  qui  ne  pouvait  plus  être  débattue. 

Voici  ,  du  reste,  encore  un  fait  qui  vient  confirmer  cette 
opinion  de  H.  Fournier. 

JH.  DedoQ,  commandant  du  Château ,  travaillait  à  son  bureau, 
situé  près  du  foyer  même  de  Texplosion.  Il  entendit  un  bruit 
qui  ressemblait  à  renfoncement  d'un  plancher  ;  il  eut  le  temps 
de  se  lever  et  de  se  précipiter  dans  l'embrasure  d'une  croisée  ; 
aussitôt  Texplosion  se  produisit.  M.  Dedon  n'eut  aucun  mal. 

Enfin,  une  chose  oerlaine,  c'est  que  l'on  savait  que  depuis 
disais,  ce  pianclier  n'était  pas  en  ben  état,  mais  sans  doute 
qu'on  n'avait  pat  jugé  le  danger  assez  imminent ,  ou  plutôt  que 
ce  plancher  avait  été  imprudemment  trop  surchargé.  Disons 
aussi  qu'à  cette  époque ,  les  oflSciers  supérieurs ,  chargés  du 
commandement  du  Château ,  se  succédaient  soiuvent.  M.  Dedon, 
entre  autres ,  n'était  à  Nantes  que  depuis  peu  de  temps ,  et 
n'avait  pas«  sans  doute,  été  infoumé  du  fâcheux  état  du  plancher. 
Maie  les  officiers  du  Château  le  connaissaient  parfaitement ,  et 
dans  cette  occasion ,  ils  avaient  manqué  de  prudence. 

Pour  ctore  ce  récit,-  nous  donnons  la  copie  textuelle  du 
rapport  que  le  commandant  du  Château  fit  au  Ministre  de  la 
guerre  »  à  la  date  du  7  prairial  : 


—  173  — 

Ge  n^port  ne  signale  précisément  aucun  fiitt  nouveau ,  nais 
il  confirme  en  tout  point  ce  que  nous  tfvons  dit. 

«    ClTOTBH   MllUSTBX» 

»  J'ai  en  Thonneur ,  par  ma  lettre  du  SLde  ce  mois ,  de  vous 

»  frire  part  du  triste  événement  qui  arriva  le  même  jour  à 

m  TarsenaT,  je  me  bornais  à  vous  en  rendre  un  compte  suécinct  ; 

»  la  nature  de  cet  événement  ne  peirmet  paë  d*en  donner  des 

j»  détatk.  On  rie  peut  que  hasarder  quelques  conjectures.  Voici , 

»  du  reste,  ce  que  j'ai  pu  recueillir. .        ^ 

*  »  A  onze  heures,  les  ouvriers  travaillant  à  la  salle  d'artifice  , 
»* s'étaient  retirés  suivant  la  coutume;  le  garde  d'artillerie, 
j»  après  avoir  visité  l'intérieur  de  la  salle  et  l'avoir  balayé  ,  en 
m  avait  fermé  les  deux  portes ,  i  onze  heures  un  quart.  Ce  ne 
n  fat  que  quelques  instants  après  midi  que  l'explosion  eut  lieu  ; 
j»  elle  renversa  dé  fond  en  comble  la  tour  dite  des  Espagnds , 

•  où  se  trouvait  la  salle  et  une  partie  des  bâtiments  de  l'ar- 
ia senal ,  attenarit  à  cette  tour.  Huit  à  dix  maisons ,  en  6ce , 
n  ont  été  presque  détruites ,  et  une  trentaine  considérablement 
»  endommagées.  La  terreur  <iu'a  inspirée  cette  malheureuse 
n  catastrophe ,  portera  sans  doute  à  exagérer  le  nombre  des 
»  victimes  qui,  à  la  vérité,  est  très-gratidi  Sans  pouvoir  lAieore 
»  fixer  le  nombre  des  moirts  et-  blessés  ,  on  peut  le  porter  à 
»  environ  i50"à  180  persomies ,  parmi  lesquelles  se  trouvent 
»  beaucoup  d^nfiints.- 

»  Après  l'éxplosioV)  les  pompes  à  ineendie  forent  amenées, 
»  pour  arrêter  les  progrès  du  feu,  et  l'empêcher  de  se  commu- 
j»  niqner  à  là  grosse  tour  de  la  poudrière,  qui  contient  actuelfe- 
»  ment  environ  tSO  itoilUers  de  poudre.  On  travaillé  sans  r^ftche 
n  à  déblayer  les-  décovnbres,  et  à  enlever  letf  cadavres  qui  se 
M  trouvent  dessous.  On  a  réussr  à  retirer  vivant  un  cfuvrier  de 
9  l'atelier  de  réparation  d'armés ,  1»  femme  d'un  lieutenant  dln- 


-  t»4  - 

•  Valides  el  m  feimne  de  oonfièoce  ;  mms  ob  n'a  pn  ea  le 
»  même  succès  à  l'égurd  du  ettay^n  Poignant ,  capitaine  en 

•  second ,  commandant  le  détachement  de  la  2*  compagnie 
»  d'ouvriers,  employé  à  l'arsenal.  Ea  République  perd  dans  cet 
»  estimable  ^Aiciec  un  sujet  préeieui ,  et  qui  laisse  une  ftoMlle 
$  nombreuse^  dpnt  il  ^it  la  seule  ressoureiew  On  a  aussi  relire 
»  tvois  autres  p^rsoooes ,  et  il  en  reste  encore  25  à  30« 

»  jLe  citoyen  Letournepr  «  préfet  du  département  «  ia  nm  à 
»  nui' diapp^tioa  et  à  celle  du  eiteyefi  ftebieeau  «  chef  du  gteie^ 
»  une  somme  de  900  fr.  pour  eontiouer  ce  travail.. 

A  La  malveillance  n'a*  saqs  doute  aucune  part  à  cfe  malheureux 
B  éiiénwwiti  qu'on  doit  attribuer  à  la  vétusté  du  phncher  de 
9  la  salle  d'ertîfiaea.  Tcnitea  les  portes  et  feadlres  étaient  soi* 
9  goeusemeut  firrméea  «  et  la  voûte  éteit  trèsHOlide.  Mais  au* 
a  dessous  de  la  saliç,  il  y  avait  vm  cave  spacieuse ,  qui  senrait 
»  précédemment  de  cachot ,  et  dans  laquelle  l'air  ne  circulait 
»  point  Ubcemenit ,  £uite  d'issues.  Cette  cave  éiaît  tràs-humide, 
»  se  tn»3vant  presque  au  niveim  du  fossé ,  où  tout  récisbiment 
»  euicore ,  le  déboniemeat  de  !#  Loire  aviait  fait  séjourner  de 
a  Teau  pendant  plusieurs  jpurs.  Il  est  denc  probable  que  cette 
a  humjfMlé  aura  pourri  les  poutres  qiû ,  dii)à  siprcha^gées  d'en- 
a  viien  7fiOO  *^  de  poudre  0^  barils  en  cartouches,  et  d'à  peu 
a  pute  7t000  ^  boulets  de  S  et  de  4 ,  ten^fttà  leurs  gargoulses 
a  d^  naéme  calibre*  eiuf 014,  en  se  briss^tt  praduit  Tâcrouiement 
9  du  plancher.  Le  froissement  des  boulets  contre  les  pierres 
a  aurs  bit  jaiVir  <|pielqM68  étîoeeileai  qui  auront  suii  pour 
a  produira  rexpMon* 

.  9  Cette  cop^ure  es(  d'autant  piQs  vraisemblable ,  fu'à  ce 
a  moment  j'étajs  dii^s  le  bureau  avec  qtlaire  remployés  de  l'ar- 
9  senal  ;  e^nt  ente^dM^  un  bruit  sourde  MOft  nous  prM|»Hâmes 
a  à  I91  pmrte*  iUQur'  en  déeoenrir  la  caose ,  aaais  nom  iftnes 
a  rep$)tiwaé$;p)ir  les  d^Vpnal^iws ,  qui  venaient  lUfleraënt  du  cMé 


-  17&  - 

»  «A  wm  ic#urMMD0»  et  qoi  mm»  ouUbiMèveiH.  Ce  fnmm  htmi^ 
j»  que  nous  avions  entendu  ,  était  pnrfHibleiaeiit  r^ronlf  meoi 
j>  ^  {)l«iicJli«r  ;  rimervMIe  qui  9e  passa  entre  ce  bruit  et  Tti^o- 
j»  «ion  me  povia  à  la  croit e. 

»  Je  ne  saurais  trouver  d'expression  pour  vous  peindte  Taai* 
»  ^fle^mnant  at  1^  zèle  qu'ont  appartés  les  admtnisttfalîons , 
»  Uipt  ^vil^  <|pi6  noititaires ,  aiosi  que  les  babilanis  de  oMe 
n  ummw^  i  pour  sauver  tes  vietimes  ,  et  ampiftçber  qua  eel 
j»  naic^idant  n'ait  das  suHaa*  Le  oorpa  des  ponapiera  a'aat  parltau- 
»  lièi^efiieni  dislipgaé ,  et  cofttiiiitta  nuit  et  jour  son  aanriee  ^  à 
»  mesure  que  l'on  enlève  des  déoMibres.  » 

ûnoi  ^'il  m  soit»  rexplosiop  du  ^  prairial  produisit  à.  Natttes 
une  vécitatile  siupeiu*  «  et  jaQu^is ,  paat-6tre ,  auaim  évéoamanl 
n*avait  autant  agité  et  troublé  les  esprits.  Tout  d'ahofd  la 
fio^r^nr  fut  telle  qus ,  dans  lea  quar liera  les  plus  éloignés  du 
ChAteaii  «  cem  de  la  Fosaa ,  des  Boulevav4a ,  de  SaiiM*SiiiiiUeii , 
oo.  cffui  devoir  abtfah^r  aw  saMit  à  traneiB  ebajnpa.  Des  par-* 
sonnés  s'élpigoèrant  de  MajU^aa  de  plusÂsurs  lieues ,  et  jniqu'à 
Carquefpu. 

Affès  «ette  prea^ère  émoiioa ,  et  lofs  méaae  que  tQut  daager 
avaji  disparu ,  loni^aiops  encove  une  certaine  terreur  régna 
dana  AMte  ta  vijyk»  L»  Umpè  et  surtout  lea  graads  événamants 
militaires  qui  aa  déroulaient  alors ,  pareM  seuk  et  peu  à  peu 
diatraire  raiteniion  d'uo  paraU  soovianir* 

Di80S  le  réci^  ^e  noua  venons  Ae  &ire ,  Ton  a  pu  reioarquer 
que  la  cbaiMia ,  le  obapkite  avaient  été  déiruita  par  V:tÊ*  de 
Faipipsioii.  fil  aapandant ,  depuis  lors  «  gwalgafs  auleim  ont 
eucoQs  psrtô  d»  calta  ciiapaMf»  «  ^  ont  appliqué  ce  acm  à  iim 
salle ,  du  re$te  ferjt  RCfMquaUa ,  qui  axiale  au  doDîo9  da>  la 
tour  aifueotan^  la  rsia  de  Riabebouag^  G'éNi  we  erreur,  ta 
véritable  chapelle  du  Cbftteau  étAit  fliPAigie  k  k  t^Wf  âaa. 
EspfigpMlis  ;  elle  difVWiik  ooioplèMinMl  w  ASPO»  ^1  il'f9l>  poritif 


—  176  — 

que  ccf  monam^nt,  auquel  se  ratlacbai^nt  d'iaeiens  et  pieux  sm- 
venifs ,  n'existe  plus  aujourd'hui. 

Terminons  ce  petit  travail  par  quelques  observations  qui 
seront  approuvées  «  croyons-nous  «  et  qui  nous  serviront  de 
conclusion. 

L'explàsion  de  1800  eut  pour  la  ville  de  Nantes  des  résultats 
effhiyants^  résultats  qui  pouvaient  encore  devenir  bien  plus 
destructeurs^  si,  par  une  circonstance  providentielle ,  la  grande 
poudrière  n'eût  été  conservée.  On  frémit ,  vraiment ,  à  l'idée 
de  ce  qui  fut  arrivé ,  si  cet  immense  dépôt  de  200|000  milHers 
de  poudre  eût  également  pris  £su. 

Eh  !  bien  y  lorsque  le  danger  est  ainsi  connu ,  pourquoi  per- 
sister à  conserver  au  sein  d'une  populeuse  cité  un  pareil  agent 
de  destruction  ? 

En  1818,  la  ville  de  Saint-Jean-d'Angely  faillit  également 
élre  complètement  détruite  par  une  semblable  explosion.  Le 
greloir  des  magasins  à  potidre  s'enflamma  ;  15,000  **  de  pondre 
s'y 'trouvaient,  et  l'on  peut  se  &ire  une  idéç  de  ce  qui  dut  en 
résulter. 

On  compta  70  morts  et  260  blessés.  Un  quaker  tout  entier 
fut  détruit  de  fond  en  comble ,  et  toutes  les  maisons  qui 
n'avaient  pas  été  renversées  étaient  endommagées,  inhabi* 
tables ,  et  la  plupart  détachées  de  leurs  fondements.  * . 

Nous  le  demandons ,  en  présence  d^  pareils  événements ,  et 
ce  ne  sont  pas  les  seuls  que  nous  pourrfons  citer,  la  prudence, 
Thumanité  même  n'exigeraientHslIes  pas  que  des  établissements 
de  cette  nature  fassent  portés  dans  des  lieux  assez  écartés  ^  pour 
qu'Us  ne  devinssent  pas  tout  au  moins  une  menace  continuelle 
contre  la  vie  et  les  intérêts  de  tout^  une  population  ? 

Dès  1790,  plusieurs  quartiers  de  notre  ville  demandaient  la 
démolition  même  du  Château. 

En  1800,  à  la  suite  de  l'explosion ,  on^  réclama  de  la  manière 


la  plus  énergique  «  qua  le  magasin  i  poudre  fût  transieré  dans 
»  la  château  d'Indret ,  ou  dans  tout  autre  lieu  où  il  pût  être 
•  à  l'abri  de  ioute  surprise  ou  de  tout  danger.  Le  vœu  una- 
»  niine  de  toiis  les  babitantsi  à  cet  égard,  ne  pouvait,  pensait- 
»  on ,  manquer  d'être  exaucé  par  le  gouvernement.  » 

Depuis  lors ,  pareillement ,  bien  des  fois  les  organes  légaux 
de  là  ville  de  Nantes  ont  renouvelé  cette  demande  de  l'éloi- 
gnement  de  la  poudrière.  Mais,  si,  à  certaines  époques,  on  a  pu 
entrevoir  Tespérance  de  voir  ce  désir  réalisé ,  les  choses  n'en 
sont  pas  moins  jusqu'ici  demeurées  dans  le  même  état. 

Que  l'on  prenne  au  Château  toutes  les  mesures  que  la  pru- 
dence peut  commander  et  suggérer ,  chacun  ,  selon  nous ,  doit 
en  être  convaincu.  Mais,  si  sévères,  si  minutieuses  qu'elles 
soient,  ces  précautions  peuvent  bien  atténuerje  danger,  mais  non 
le  faire  disparattré  absolument.  Dans  un  intérêt  réel  de  sécu* 
rite  pour  notre  ville ,  nous  ne  devons  donc  pas  cesser  de 
désirer  et  de  réclamer  que  la  poudrière  soit  éloignée  du 
Chftteau. 

A  cet  égard ,  qu'il  nous  soit  permis  d'emprunter  à  Mellinet 
une  citation ,  qui  ne  manque  pas  d'un  certain  intérêt ,  et  qui 
se  rattache  d'une  manière  assez  directe  au  sujet  que  nous 
traitons:  * 

•  Bien  des  projets ,  dit-il ,  ont  eu  lieu  pour  le  Chftteau  ; 

j>  mais ,  pour  les  réaliser ,  soit  afin  de  conserver  ce  vieux  mo- 

9  nument,   qu'on  rendrait  l'asile  de  tous  les  établissements 

j»  municipaux ,  administrations ,  musées ,  salles  de  réunion,  etc., 

»  en  l'entourant  de  jardins  pittoresques  (et  ce  serait-Ià  notre 

»  désir) ,  soit  en  le   frisant  disparaître ,  pour  y   former  un 

»  quartier  neuf,  selon  le  projet^des  utilitaires,  encore  faudrait- 

B  il  qu'il  appartînt  à  la  ville. ...  Or,  les  archives  de  Nantes 

»  renferment  un  procéi-verftal  de  vente  du  Château  de  Nantes, 

m 

12 


»  à  la  dkie  du  24  décettibre  1799 ,  et  une  délibération  mu- 
»  nidpale  du  17  avril  \79t^  dans  laquelle  on  lit  :  «  que  j^ar  un 
j»  décret  du  19  janvier  i'/91  ,  ïanctioiriifé  te  36  mars,  même 
0  année ,  i' A^ekiiblée  iittioMile  avart  aliéi^é  à  ta  munieSpatité 
»  de  Nantes ,  entre  autres  objets  domantérs  pour  lesquels  elle 
»  avait  &it  sa  soumission ,  le  Chftteau  de  Nantes. ...» 

»  Eh  bien  !  nonobstant  cette  aliénation ,.  la  raunicipaUté., 
»  alors  exciMsivement  préoccupée  des  affaires  politiques .,  resta 
a  dans  une  inertie  entière ,  relativement  à  la  demande  d'cxé^ 
a  cution  du  décret ,  et  le  Château  demeura  aux  mains  du  gou* 
a'veroement.  « 

Cette  inertie  de  hot^e  municipalité  fttt  sans  contredit  bien 
regrettable  :  car ,  devenue  à  cette  époque  prdpriétéire  du 
Château,  ta  comituine  eât  pu  ruttliser d'une  itiani6i>e  bien  pro- 
fitable, soit  hux  intérêts,  soit  à  I'embell]9sement  de  la  viHe. 

Aujourd'hui,  il  serait  sans  doute  trop  tard  pour  faire  valoir 
lés  droits  résultant  du  décret  du  19  jativfër  1791.  Hais  cepén* 
dant,  le  projet  d'acquérir  le  Château  peut  être  repris,  et  ce  ne 
serhit  pas,'croyons-nbus,  une  mauvaise  pensée.  Boit ,  comme 
semblait  le  désirer  Sfellinet ,  cjue  Tmi  fttdu  Château  le  siège  de 
l'bdministration  et  des  instltutioiis  cotttmtunales ,  soit  que ,  ttu 
risque  de  blesser  certaine  passion  archéologique  ,  on  dispotf  t  de 
ce  bel  emplacement  pour  en  faire  une  promenade  publique , 
ou  qu'on  le  livrât  à  Tindustrie,  pour  y  construire  un  nouveau 
quartier  ;  on  obtiendrait  toujours  un  excellent  résultat ,  celui 
d'éloigner  enfin  la  poudrière  du  sein  de  la  ville. 


ÉLOGE 

D'ÉVÀRISTE   COLOMBEL 


il  à  la  Société  Aeaiémqne  de  Nantes 


Wàm  ■!•  AIH^LPHB  BOBlEBBB< 


Notice,  Éloge  ,V%»,  qa^împorte?  li  le  penonnage 
l'y  BOBtn ,  ii  tpnt  ce  iq«i*<il  a  UHi  >' j  Irmife ,  si  um 
qai  Tool  Ta  le  reconDatnent,  si  ceox  qni  ne  roni  pu 
ta  Bont  fftppéf  d*uoe  phytionoitiie  'qui  lear  resté. 


MBSSISlttS, 

! 

£d  easayaqt  d'élevçr  un  mc^est^  moqu;oent  ,à  ia  mémoire 
d*£vari$le  Colombel,  je  ne  puis  me  défendre  d'une  légitime 
émotion*  Les  échos  de  cette  salle  vibrent  encore,  en  effet,  des 
éloquentes  paroles  du  collègue  dopt  nous  pleurons  la  mort  pré^ 
matorée  :  l'affabilité,  de  son  cœur,  le  charme  de  ses  manières , 
Je  toor  iogémfeux  de  ses  idées ,  tout  ce  m^x ,  eu  un  piot ,  oonsti- 
taaîtaa  I^elle  jadîvi4uaUlé  »  lue  semble  rayonner  en  ce  moment 
aa  miliendet  nous»  çt  il  ne  faut  rien  moins  que  l'impression. dou- 
loureuse évoquée  par  ^n  nppn  pQur  me  ^appeler  à  la  plus  triste 
des  réalités. 


—  1«0  ~ 

L'existence  que  je  vais  tenter  de  retracer  a  été  courte,  trop 
courte  f  hélas  !  pour  les  affections  qui  s*y  rattachaient  par  une 
étroite  solidarité,  trop  courte  pour  les  intérêts  nombreux  à  la 
défense  desquels  elle  était  vouée ,  trop  courte  enfin ,  'Messieurs , 
pour  réclat  de  notre  Société  à  laquelle  Colombel  apportait ,  avec 
un  bonheur  toujours  nouveau ,  le  tribut  de  ses  chères  études.  Ah  ! 
si  Taiguilia  du  destin  avait,  à  ses  derniers  moments^  compté 
les  heures  &e  travail  déjà  burinées  sur  le  cadran  de  son  existence, 
qu'il  eût  été  fondé  à  dire ,  lui  ausai  :  Compte  double ,  car  j*ai 
vécu  jour  et  nuit  ! 

Ce  fut  à  Nantes,  le  1^^  janvier  1813,  que  naquit  Evariste 
Colombel.  Les  dernières  lueurs  de  l'Empire  éclairèrent  son  ber- 
ceau ;  et,  dans  le  cœur  ardent  du  vertueux  auteur  de  ses  jours , 
les  joies  de  la  paternité  durent  bien  souvent  se  heurter  aux  tristes 
pressentiments  que  les  bulletins  de  la  grande  armée  éveillaient 
dès  cette  époque  en  France.  Telles  étaient,  du  reste,  les  sévères 
traditions  du  foyer  paternel,  qu'Evariste  Colombel  devait  y  puiser, 
en  avançant  en  âge  et  en  s'en  pénétrant  de  plus  en  plus,  ce  fer* 
vent  amour  de  la  patrie  qui  le  guida  constamment,  et  ce  grand 
principe  de  dévoûment  à  la  chose  publique  qui  caractérisa  jus- 
qu'au dernier  moment  sa  dévorante  activité. 

Et  comment  pouvait-il  en  être  autrement?  comment  eût-il  été 
possible  qu'Evariste  Colombel  ne  suçât  pas,  en  quelque  sorte, 
avec  le  lait,  le  sentiment  et  l'idée  de  la  nationalité?  Son  père 
n'était-il  point  ce  sublime  soldat  qui,  à  16  ans  (1797),  défendait 
la  République  comme  capitaine  des  Élèoes  de  la  patrie?  N'était- 
ce  point  l'un  de  ces  courageux  citoyens  qui,  en  1814,  avaient 
pris  Tmitiative  de  la  fédération  bretonne,  et,  en  1848  enfin,  ne 
devait-il  pas  porter  d'une  main  affaiblie  par  Tâge  le  drapeau  des 
vétérans  de  la  garde  nationale  de  Nantes?  De  tels  exemples 
étaient  une  active  semence  :  elle  ne  fut  pas  confiée  à  un  terrain 
stérile.  ■         -         '     . 


Au  Séminaire  de  Nantes  où  se  firent  ses  premières  études , 
Colombel  fut  bientôt  distingué  par  l'abbé^Sagory,  directeur  de 
cet  établissement.  Dès  1826,  ses  aptitudes  spéciales  se  révélèrent, 
et  un  accessit  de  version  latine  en  fut  le  témoignage.  Sans  cesse 
malade,  Colombel  d'ailleurs  quittait  peu  l'inrirmerie,  etsesétu- 
des  ne  devinrent  réellement  assidues  que  vers  1828,  époque  de 
son  entrée  au  Collège  de  Nantes  où  ses  succès  furent  surtout  re- 
marquables dans  les  classes  de  littérature  française  et  latine. 
Quatre  nominations  en  1828 ,  six  en  1830,  trois,  dont  un  prix 
d'excellenc-e  en  1831,  enfin  une  médaille  d'argent  de  l'Académie 
de  Rennes,  qui  lui  fut  décernée  la  même  année,  à  Toccasion  d'un 
concours  des  Lycées  de  la  circonscription,  constatèrent  des  pro- 
grès rapides  dans  ce  culte  séduisant  des  belles  lettres  auquel  tant 
de  fois  plus  tard  notre  collègue  devait  demander  l'oubli  des  soucis 
inséparables  de  la  vie  publique. 

-  •  ■ 

Colombel  avait  toujours  gardé  précieusement  au  fond  de  son 
cœur  ces  juvéniles  souvenirs  qui  le  reportaient  au  temps  des 
attrayantes  et  calmes  études  du  Collège  de  Nantes.  Aussi  fut-ce 
avec  une  véritable  émotion  qu'appelé ,  en  1848 ,  comme  premier 
magistrat  de  la  cité ,  à  prendre  la  parole  dans  cette  même  salle 
où  tant  de  fois  il  avait  entendu  couronner  ses  efforts,  il  fit  en- 
tendre ces  paroles  aux  élèves  attentifs  : 

c(  H  y  a  quelques  années,  j'étais,  moi  aussi,  sur  ces  bancs  ;  moi 
»  aussi  j'applaudissais  au  triomphe  des  autres;  moi  aussi  j'éclian- 
i>  geais  do  modesteslaurierscontrcdematernellestendresses.ee 
A  sont  là  les  souvenirs,  trésor  que  vous  apprécierez  plus  tard  et 
o  dans  lequel  vous  puiserez  avec  bonheur. 

j)  Permettez-qioi  de  vous  le  dire  :  une  gitande  et  belle  prépa- 
j»  nation  à  la  vie ,  c'est  l'étude  classique ,  c'est  l'étude  des  grands 
»  maîtres  de  l'antiquité.  Croyez-moi,  chaque^ existence  a  ses 
ji  heures,  difficiles  et  amères.  Eh  bien ,  les  vrais  amis  se  trouvent 


»  dans  les  penseurs  de  Grèce  et  de  Ronte^  Cest  aal  sofirced  |^ures. 
»  de  leur  philosophie»  qu'il  faut  aller  puiser  pour  devenir  ilo^ 
»  queiit. 

»  Il  y  a  mieux,  jeunes  amis!  écoutez  bien  !  prêtez  Toreille  à 
»  ces  grands  génies  d'un  autre  âge!  écoutez  bien  ce  mot  liiagiquë 
D  qui  sort  de  leurs  lèvres. .  •  c'est  le  tnci pairie  f 

»  Qui  donc  donne  l'éloquence  à  Cicéroh?  c'est  la  patrie!  Qui 
a  fait  Virgile  si  noble  et  si  beau?  c'est  la  patrie!  Qui  rend  donc 
9  Tacite  si  sombre  ,  si  désolé.?  c'est  la  patriet 

tf  Oh  !  conservez  bien  ce  culte.  Poussez-le  jusqu'à  Tadoration  : 
»  il  ne  vous  trompera  pas.  Faites  que  ce  soi  sacré,  notre  berceau , 
»  notre  tombe ,  soit  conservé  intact  sous  vos  générations  comme 
o  sous  les  nôtres.  Aimez .  aimez  bien  la  France  1  » 

Ces  paroles  devaient  avoir  de  l'écho'  dans  une  enceinte  où  les 
regards  avides  d'une  jeunesse  impatiente  sont  chaque  jour  dirigés 
vers  ces  horizons  antiques,  qu'illuminent  tes  splendeurs  d'une 
belle  littérature.  Us  devaient  en  avoir,  parce  que  pour  tous,  cet 
appel  aux  riantes  réminiscences  des  premières  années  formait  un 
éloquent  contraste  avec  les  ardentes  préoccupations  d'un  nébuleux 
avenir.  Hais  n'anticipons  pas  sur  les  événements. 

Les  années  1832, 1833  et  1834  furent  consacrées  par  le  jeune 
lauréat  du  Lycée  de  Nantes  à  suivre  avec  assiduité  le  cours  de  la 
Faculté  de  droit  de  Rennes.  Déjà  celte  facilité  de  travail ,  cette 
aptitude  à  s'assimiler  la  partie  sérieuse  et  utile  des  questions  les 
plus  complexes,  dont  nous  avons  tous  apprécié  le  développement 
chez  Colombel,  le  désignaient  à  l'attention  de  ses  professeurs: 
aussi  toutes  ses  épreuves  furent-elles  l'objet  de  boules  blanches 
décernées  à  l'unanimité.  Ce  fut  un  beau  jour  pour  l'honorable 
Président  du  Tribunal  de  Nantes;  ce  fut  un  jour  doublement  heu- 
reux que  celui  où  il  lui  fut<Ionné  de  fêter  tout  à  la  fora  et  lo  refocir 


-  iw  - 

de  VmkxiX  aimé  çt  1#  réi^plioi»  â«  ravpcat  (f )  ftBp^  à  pçrt^r 
baiMoieoi  diu)$  ie^  raog^  du  barreau ,  uo  Qopd  qui ,  4^ui^  loug^ 
tenap$,yélaiirobj#L  dç  re&^îipe  1^  inioui^  méritée.  Ëniirrement 
des  premîer9  supcès ,  joie  siips  méjange  des  émûtioi;^s  de  (JEia^iUe  ! 
beureiix  le^^MSurs  q^e  vous  ayez  visités.  Poi|r  6us,  les  déceptions 
d»  r4ge  mûr  p^Mv^t  être  qioins  (joulovreuses ,  grAçe  au  ^ume 
devossouveuirs  ! 

EIlke  iiitelligcfife.  auçsi  vive  que  eejle  d/e  Çptombel  ne  pouvait 
reater  iroÂde  pQ  piré^epce  de  l'agita^op  qui  se  mapifeçtait,  à  cette 
époque  I  daus  tovles  les  coudhes  dje  la  société.  Une  dynastie  np^- 
v^lle  venait  de  relever  la  couronne  que  le  souffle  révçlutio.pna/re 
avait  jeAée  sur  le  pavé  des  barricades  ;  des  afjpira.ti^ns  longtemps 
comprjinées  se  traduisaient  en  pr^ojets  réformateurs  de  tout^ 
sortes:  ordre  social,  philosophie,  fctençe,  jlseo>blaji, que  chaque 
conception  humaine  dût  reprendre  }ine  gigantesque  impulsion  au 
lendemain  d'une  étape  laborieiisfiiaent  fr^nchifs.  Pour  tç^^te  ima- 
gination jeune  et  patriotique ,  l^veinir  s'offrait  cogime  un  ve|rger 
chargé  de  fruits  savoureux.  Philosophes,  historiens,  poètes»  ar- 
tistes, pariait  ui\e  langue  nouvelle,  tenaient  su^peqdue  ^  leurs 
lèvres  élpquentes,  une  jeupessp  pr^te  à  déserter  les  portiques  d'une 
philoBopbîe dviu  |l^ire  âge.  . 

Ce  grand  travail,  cette  agitation  intcUectfie.Ue  et  morale,  ce 
poiqt  de  départ  d'une  nouvelle  phase  spci^lc ,  et  p^r  dessus  tout 
cette  explosion  de  jeuriesse  succédant  aux  caduqf^es  somnolences 
du  gouvern^menl  d^chu,  devaient,  comice  up  pôle  magnétique, 
sittirer  ^qut  ce  .qui  se  spntait  vivrp  et  qui  deipandajt  à  bégayer 


(1)  Les  sujets  de  la  Thèse  d^Evariste  Golombel  sont  les  suivants  : 
Droit  Romain  .*  Do  oMigationibas  quas  qaasi  ex  cootraottt  nascanlur. 
Droit  Française  Dm  engagenen^  qui  40  foimont  saosconventioa. 
€4ide  de  Procédure  civik  .*  Pa  dé^iqt^meiit. 
Cfj^^e  40  Cf^n^ïïkfrc»:  P.u  j^t  \  la  mer  at  do  la  c9j^rib^ttoa. 


—  16t  — 

le$  premières  fbrmules  de  la  vie  publique.  Evariste  Cokunbel  ne 
pouvait  résister  à  l'entraînement  général  :  fl  partit  pour  Faria. 
Son  but ,  et  il  le  pensait  tout  le  premier ,  était  de  conquérir  le 
grade  de  docteur  en  droit.  En  réalité^  ii  allait  puiser  dans  ce 
vaste  foyer  les  étincelles  de  cette  métKode  synthétique  et 
brillante  qui  devait  se  refléter  dans  les  actes  ultérieucs  de  sa  eaae* 
rière. 

Installé  dans  un  modeste  hôtel  du  Quartier-Latin ,  Colombel , 
dont  la  santé  délicate  s'était  cependant  raffermie,  partageait  son 
temps  entre  les  recherches  sur  le  droit  ayant  trait  aux  examens 
du  doctorat  et  le  culte  de  la  littérature.  Telle  était  son  activité  , 
que  l'assimilation  heureuse  et  rapide  des  principes  du  droit  ro- 
main et  du  droit  des  gens  lui  permettait  de  fréquenter  avec  ar- 
deur les  cours  de  la  Faculté  des  Lettres.  Ceux  de  HM.  Jouffroy  et 
Saint-Marc  Girardin  étaient  surtout  l'objet  de  sa  prédilection. 
Sur  la  modeste  table  de  sa  chambre  du  Quartier-Latin ,  les  cri- 
tiques en  renom  et  les  écrivains  de  l'école  romantique ,  lés  chéb- 
d'œuvre  antiques  et  les  recueils  sévères  de  jurisprudence ,  tout 
était  jeté  pêle-mèle ,  lu ,  relu  et  connuenté  avec  fruit.  Sous  une 
apparente  insouciance  et  avec  tous  les  dehors  d'une  joyeuse  légè- 
reté, le  digne  fils  de  Tinfatigable  Président  du  tribunal  de  Nantes 
amassait  de  nombreux  matériaux  pour  ses  études  sur  le  XVI* 
siècle.  Déjà  chez  lui  se  révélaient  le  penseur  et  Thomme  public  , 
et  par  une  bizarrerie,  véritable  privilège  de  sa  séduisante  nature, 
Colombel  ne  devait  jamais  perdre  cette  verve  toute  frémissante  de 
.jeunesse  et  ce  pittoresque,  dans  l'expression  qui ,  chez  lui , 
s'alliaient  si  heureusement  à  la  force  de  la  pensée  et  à  la  rectitude 
de  l'idée. 

Quelques  jours  après  la  mort  de  Colombel,  j'ai  feuilleté  dans 
le  silence  tristement  significatif  de  son  cabinet,  deux  petits  vo- 
lumes où  j'ai  pu  suivre  pas  à  pas  le  travail  de  cette  belle  intelli- 
gence qui ,  dès  1832,  glaAait  çà  et  là  dans  les  œuvres  des  littéra- 


—  181  -^ 

tears  et  des  phifosophes ,  des  politiqiMis  el  df»  bietoriens,  toôUs 
lespensées  qu'il  trouvait. siennes,  toutes  les  fleurs  intellectuelles 
dont  le  parfum  renivraii.  C'est  daas  le  sanctuaire  où  il  déposait 
ees  pensées  ;  c'est  dafas  le  modeste  herbier  où  il  oiaasait  ces  fleurs, 
que  }'ai  détaché,  entre  mille  autres ,  quelques  citatioBS  comme 
eebes-ci  :    -•      '  * . 

Oh  !  si  je  puis  un  jour  !  (André  Chénier.)    ^ 

Ah  !  que  la  liberté^  est  une  noble  cfaoee  ;  e'ttt  elle  qui  fait 
que  rbomnfie  chérit  la  vie.  (Un  poète  anglais.) 

La  justice  est  le  pain  du  peuple.  (Cbàteaubriant)  • 

La  participation  aux  atfoires  du  pays  doit  appartenir  i 
toutes  Tes  classes ,  en  proportion  des  intérêts  et  des  capacités. 
(Bodin.) 

Nul  citoyen  n'est  dispensé  de  Thonorable  obligation  de  con^ 
trib\ier  aux  charges  publiques.  (Constitution  dé  1789.) 

La  voix  d'un  peuple  entier  n'est  jamais  criminelle.  (Lebrun.) 

Je  ne  fais  chaque  jour  qu'un  ingrat  ;  que  ne  pais^je  en  faire 
cent!  (Diderot.) 

Ce  n*est  pas  être  un  homme  public  que  de  craindre  la 
ûal6nmie.  (Danton.) 

Ardeur  à  servir  les  intérêts  publics  ^  résolution  de  mépriser 
la  calomnie ,  tels  sont  les  sentiments  dont  on  retrouve  l'eiipres* 
sion  consfgnée  sur  chaque  page  de  ces  petits  volumes.  L'un 
d'eux,  par  Te  nombre  de  ses  feniHes  Manches  et  les  traces  à 
peiné  séehées  d'une  plume  désormais  immobile ,  dit  assez,  que 
Colombel ,  poursuivant  sa  moisson  commencée  dès  1832, 
s'attendait  peu  au  coup  sous  lequel  il  devait  succomber. 

La  résolution  d'embrasser  l'ingrate,  mais  honorable  carrière 
de  fa  vie  publique,  germait  déjà  dans  Tesprit  de  Colombel 
lorsque,  promenant  ses  rêveries  sous  les  ombrages  du  Luxem- 
bourg ,  il  y  méditait  sur  les  enseignements  de  la  Sorbonne 
et  sur   ces   œuvres    immortelles   dé  l'antiquité  dont   l'étude 


étendirk  son*  esprit  «  clirigeaîl  son  goàt  et  ftoondait  floottleol 
naissant.  "    -. 

«  Déjà,  lae  dit  un  estimable  ttiagislrat  qui  fut  el  .raoû  cit 
»  fe  ^compagnon  d'études  de  CoioHibel  {i) ,  déjà  il  semWatt 
»  pressealtr  le  T(Ae  qu'il  était  appelé  à  jouer  ;  et  uoe  repr^ts^«* 
a  talion  de  Chatterton  ,  à  laquelle  nous  assistâmes  à-  ofitte 
»  époque ,  lur  fournit  une  nouveMe  oecasian  de  te  n^anj^ter. 
»  Mai^  la  résolution  qu'ii  prenait  en  mènoe  temps  et  qui  seqojplait 
•  fermement  enracinée  dans  sa  volooté,  e'éiaît  de  is^priftar 
a  ces  attaques  de  l'envie,  cortège  inévitabl0 -des  succès  conquis 
»  pat  fin^Ngence  et  sous  la  fiitale  influence  deaqueiles  tant  de 
»  noUes  cœurs  succombent  découragés.  » 

Mais  qu'importent  les  dangers  de  la  route  à  celui  dont  la  vue 
ne  saurait  être  distraite  du  but  à  atteindre  et  du  phare  qui 
en  détermine  la  position.  Qu'importent  la  basse  envie,  la  noire 
calomnie  elle^-fluâme)  si  le  devoir  est  de  marcher  en  ^v^nt. 
Telles  étaient  déjà  les  pensées  du  jeune  aArocat  uaniais  ;  et 
lorsque ,  venant  prendre  enfin  sa  place  au  barreau  de  sa  viUe 
natale ,  il  y  débutait  de  manière  à  justifier  les  espérances 
éveillées  par  le  nom  qu'il  portait ,  son  esprit  mûristoit  cefflaine- 
meni  las  profata  dont  quelques  années  plus  tard  il  exprimait 
ainsi  la  noble  et  patriotique  formule  : 

a  Notae  époque  n'est  point  de  celles  où  l'on  doit  abdiquer 
ty  et  dire  comme  Luther,  dans  le  cimetière  allemand  :  (midio 
a  quia  quieêcuni.  Non  !  plus  reofantement  e^  pénible ,  plus 
»  strict  est  notre  devoir.  Né  .avec  le  danger,  le  dévoûment  croit 
»  avec  lui.  Gardoos-uous ,  dans  ces  temps  ,  des  défiiillanees  , 
a  du  découragementr  Si  .parfoie  la  tristesse  dans  la  lutte  nous 
9  arriva,  qu'eUe  soit  comme  celle  de  ce  grand  ministre  ,  de  ce 


(I)  M.  Mttlerot  f  jttge*de-paix  k  Bantea. 


»  Gôlbert  qui ,  surpris  mi  foor  chms  le  secret  de  ses  kraiès , 
»  répondit  à  ses  amis,  en  plongeant  du  regard  dan»  les  lointaintl 
«horizoï^s  de  la  France  :  cr  Oh ,  ce  pays!  ce  pays!  je  fé 
»  toadraîs  heureux  ;  oui  f  je  le  voudrais  ,  fut-ce  au  prix  de  mes 
»  fiveurs ,  de  ma  dignité ,  de  ma  vie  !  » 

On  le  voit ,  les  enseignements  du  père  avaient  profité  au 
fils ,  et  Hyacinthe  Colombel  pouvait  désomiaîa  être  assuré 
que  xSon  nom  serait  maintenu  dans  l'avenir  à  cette  hauteur  de 
dévoùraent  et  de  civisme  à  laquelle  il  avait  su  le  porter  lui- 
même. 

Ge  qu'était  Évartste  Colombel  comme  avocai ,  ce  qu'il  appor- 
tait d'éruditlcffi ,  d'éloquence  et  de  désintéressement  dans  f  eier- 
etce  de  sa  noble  profession,  c'est  désormais  dé  lliistotre.  L'estime 
affectueuse  du  barreau  et  de  la  magistrature  ,  son  élection 
comme  bi^tonnier ,  faffhrence  de  ses  clients ,  la  nature  impor- 
tante.des  causes  qui  lui  étaient  confiées,  vous  savez  tout  ^ela 
(1).  Je  ne  puis  cependant  résister  au  désir  de  citer  un  trait  qui 
prrouve  la  haute  probité  avec  laquelle  il  accomplissantes  devoirs 
vis-à-vis  du  public  et  de  lui-mètie. 

Evariste  Colombel ,  mu  par  un  honorable  scrupule  et  un 
sentiment  de  délicatesse  intime ,  s'était  demandé  si  la  présidence 
de  son  père ,  dans  ie  jugement  des  causes  amL(faeHes  H  donnait 
Tappui  de  son  talent ,  ne  pouvait  pas  être  interprétée  par  la 
malignité ,  de  manière  à  faire  suspecter  rindéjMîndEnce  respective 
du  magistrat  et  de  l'avocat»  De  la  part  de  tout  autre,  ce  seitipule 
eût  été  une  aberration,  mafs  je  suis  heureux  de  constater  que 


(1)  Le  Nattona/  de  fOuestf  poursuivi  en  1S44  ,  k  raison  d'un  article 
sur  les  biens  du  clergé ,  dut  an  concours  désintéressé  de  Colombel  un 
acquittement  d'autant  plus  flatteur  pour  ce  jeune  avocat,  qu'il  avait  pour 
adversaire  M.  Flougoulm  en  personne ,  alors  procurear  général  k  Iteonés, 
VettU  exprès  k  !f  tôles  pour  êouteniur  raotusatioA. 


soit sponlaBément ,  soit  sous  iloflueace  de  l>a8$es  allusions, 
il  avait  été  droit  à  la  cooscience  d*É?ariste  Colombel.  C/e&t  K 
oe  sujet  qu'il  reçut  de  son  père  une  lettre  provoquée  par 
sesjoyales.  confidences ,  et  dont^'ainae  à  citer  les  principaux 
passages  :  . 

ff  Mon  cher  Évariste , 


9  II  ne  peut  entrer  dans  ma  manière  de  voir  de<  recevoir  le 
»  traitement  d'une  place  qui  ne  serait  qu'une  quasi  sinécure ,  $i 
»  je  quUlaii  le  siège  chaque  fois  que  tu  plaides.  4e  préférerais 
»  ou  donner  ma  démission  ou  solliciter  ailleurs  une  place  ée 
»  juge  ou  de  copseiller.  . 

»  Je  ne  conçois  pas ,  et  personne  ne  concevra  raisonpable- 
»  ment  tes  scrupules.  Je  «seraisun  misérable  si  j'étais  capable, 
0  comme  magistrat,  de  prendre,  en  considéi:atioo  dans  une 
»  décisions  la  circonstance  que.  tu  es  l'avocat  de-  Tune  des 
»  parties,  et  j'ose  me  flatter  que,  ce  n'est  pas  là  l'opinion  qu'on 
0  a  de. moi* 

j»  Mes  collègues  sontrd'avis  que  je  ne  dois  pas  m'abstenir  dans 
*  les  causes  où  tu  plaides.  Le  procureur  général ,  la .  chaif- 
j»  çellerie  partagent  cette  opinion ,  et  je  suis  persuadé  que  si 
j»  je  soumettais  cette  question  au  barreau  nantajs,:  il  en  serait  de 
»  même. 

»  Tu  crains  qu'une  idée  contraire  ne  soit  partagée  par  quel- 
»  ques  malveillants.  Il  est  possible  que  des  méchants  affectent 
B  de  croire  à  cette  espèce  de  partialité  de  ma  part  „  mais  à  ce 
»  compte  ,  quel  honnête  homme  sera  à  l'abri  du  soupçon  ?  Si 
9  un  prétexte  leur  manque ,  ils  en  trouveront  un  autre ,  car 
9  les  mauvaises  passions  en  trouvent  toujours. 

9  Je  ne  suis  point  indifférent  à  lopinion  publique  ;  mais  je 


—  189  '^ 

D 'n'en  suis  point  l'esclave  au  point  de  respecter  ses  caprices ,  au 
«  point  de  me  soumettre  au  calcul  des  envieux  et  des  méchants. 
»  l'ai  fait  tout  ce  qu'un  homme  de  courage  peut  faire  pour 
»  mériter  l'estime  de  mes  concitoyens ,  et  ma  conscience  ne 
»  me  reproche  rien.  Port  de  cela,  je  puis  braver  la  calonmie  et 
»  je  la  braverai  —  si  calomnie  il  y  a. 

»  Je  ne  voulais  pas  accepter  la  présidence  ;  je  l'avais  même 
»  refusée  ,  et  aujourd'hui  -que  le  sacrifice  est  consommé  ,  que 
»  mon  âge  et  ma  vue  ne  me  permettent  plus  les  travaux  de  la 
»  pénible  profession  d'avocat,  tu  te  fais  un  scrupule  déraison- 
»  nable  ,  tu  voi»  une  incompatibilité  morale.  Consulte  tes  amis , 
»  et  je  suis  persuadé  qtt'ils  n'approuveront  pas  plus  tes  sera- 
JT  pulês  que  ne  leé  approuvent  tous  mes  collègues 

»  J'espère  qu'à  la  réflexion  tu  comprendras  combien  est  vaine 
»  ta  préoccupation  actuelle  1  Comment  !  tu  n'aurais  pas  le  con- 
»  rage  de  faire  fiice  à  la  calomnie  et  de  lutter  contre  un  misé* 
a  raMe  soupçon  ,  s'il  exiêle  réMemmtuf  Je  crois  d'ailleurs  qu'il 
j»  n'existé  que  dans  ton  imaginalioo* 

»  Ton  affectionné  père ,  H.  ColombblI  a 

Qiiei  cœur,  Messieurs!  quelle  lutte!  et  que  le  père  combattant 
les  idées  de  son  fils  devait  être  fier  de  les  lui  entendre 
exprimer  !  '    * 

...«••  Ce  fîit  dans  le  cours  de  cette  période  de  sa  carrière 
queColombel  entra  à  la -Société  Académique,  dont  il  devait  plus 
fard  ,  et  à  différentes  époques ,  occuper  avec  tant  de  distinction 
le  fiiuteuil  présidentiel.  Son  mariage  avec  Mademoiselle  Monnier 
du  Pavillon  ,  les  succès  qu'il  obtenait  au  palais ,  la  finveur  avec 
laquelle  ses  concitoyens  accueillaient  les  productions  littéraires 
et  politiques  en&ntées  dans  ses  moments  de  loisir ,  tout  semblait 
sourire  à  ses  espérances  et  lui  promettre  la  plus  heureuse  des 
destinées.  Mais  qui  peut  ici* bas  compter  sur  le  lendemain? 


—  4«#  — 

L'aaivité  inMllaetif^Ue  de  Goloinbel ,  ja  haute  ÎDieUigence  des 
inlésèia  généraux  do  sa  cité  naUde ,  sou  ardent  amour  du  p^ys , 
tout  le  désignait  au  cboix  des  électeurs  municipaux  du  8*  ar*- 
rondissenient  de  Nantes.  Aussi  aa  nonainatijon  au  GonaeM  mmi^ 
cjpal;  en  date  du  29  mai  1843^  fut-eile  et  Ja  récompense 
honorable  de  ^s  travaux  ^^à  remarqués  i  et  un  sUmutaut  k  des 
préofscupations  qui  devraient  ie  placer  un  jour  au  nombre  des 
^édiles  riches  des  droits  les  moins  ccn(ite9ti(bUs  à  ja  recoiuieie- 
sanee  -puMique. . 

CoMiibal  ^kn  surplus  avait  déjà  par  ses4ravaiix  ardus  et  son 
beureuae  intervention  dans  des  disoussions  multipliées  ,  conquis 
parmi  ses  çotllègues  une  griinde  autorité.  Par  déljbératioas  apé- 
ciales  du  30  mars. 1844  et  du  27  octobre  184S  »  ils  lui  ep  doa- 
naient  d*éclataQts  tflmo^gnages ,  soit  es  .le.ciioisis#ant  oonmie 
délég«|é,  ooBJ9iiUemfiatavec.Sltf*'Chérot  et  Robipeau.de  Bougon, 
4io«r  discuter  à  Paria  les  gcandes.  questioos  retativea  au  chemin 
ide  fer  d^.()rléans  et  au  b^saif»  de  Saiot^Nacaire ,  soit.en  votant, 
en  octobre  1845,  Timpressiooi^ -son  cooacieoeiettx  rapport, sur 
l'emplacement  à  consacrer  aux  constructions  de  la  gare  de  Nantes. 
La  vie  publique  rêvée  dans  les  promenades  du  Luxembourg  se 
«demœit  eo^D.paur  Coloœhel.  Elt  qu'on  ne. croie  pas  qwe  pour 
•Àlre.iiii  avocat justemeqt  reçhercj^éet  un  oooseilier  miiy^icipfl 
toujours  dévoué  ,  Colombel  abandonnât  ce  culte  fecve^t  des 
beUa»*lettres  et  cette  étude  approfondie  du  droit  qui  avaient 
macfyké  le  début  de  aa  carrière.  Jamais  au  cootraire  sa  fébrile 
activité  ne  ae  réivéle  d'^ne  mdnière.^us  marqua  et  ses^produo- 
.tioos  pe  ae^ttivinsAt  de  plus.pcèa.  La  Société  Académique  bii 
dopnaît ,  là  son  tpur ,  un  gage  de  son  .estime  en  le  cbiiiigeaf^t 
d^ .rendre  compte,  en  qualité  de  secrétaire igéaérat,  de  ses  tra- 
vaux 4e  r«Biiée  1845. 

^arrive  à  lune  dea-ipba^  •iniportaDtes  4e  la  .carrière. de.  Go- 
lombelt  1^846 4iveitpaiiq«é 4a  l^^anj^^d^'un. régne  commencé 


%fyo$  te  pktô  bèureux  M^piees ,  mais  dont  les.osprit^  clairvoyants 
n'osaient  depuis  quelque  tenips  sonder  sans  terreur  les  probléroa- 
Itfues  destinées.  On  ce  demandait  comment  les  plis  de  ce  même 
drapeau  ,  qui  tant  de  fois  avait  conduit  nos  glorieuses  .phalanges 
sur  les  champs  de  bataille  de  rEorope ,  pouvaient  couvrir  les 
complaisances  de  Teatérie^r  et  servir  de  symbole  à  bt  dogma- 
tique impéritie  d'un  càbia$i  nfù  aie;aait  à  grands  pas  le  deuil  de 
DOS  €ispérances  etide  nos  «aspirations  nationales.  On  se^lemandait 
jusqu  où  pourrait  aller  l'aveuglement  d'un  prince,  libéral  par  son 
éducation  ,  ses  saQtiments  intimes  ,  sa  vie  entière ,  mais  dont 
une  systématique  résistance  aux  vceux  du  pays  pouvait  ^^amener 
un  ^épouvantable  cataclysme.  Une  telle  situation  créais  évidem- 
nwftt  de  grands  devoirs  à  la  portion  restée  indépendante  de  ce 
ifu'-en  était  alors  conveiM.  d'appeler  le  pays  légale  et  le  choix  de 
députés  vraiement  conservateurs ,  clest-à-dire  sagement  réfor- 
•fàaUurSy  devenait  l'aiocre  de  salut  delà  nation.  La  candidature 
iut  offerte  à  ColombeL 

a  Vous  connaissez,  écrivait  à  cette  occasion  Golonibel,  àtrun 
D  ife  ses  amis  politiques ,  vous  connaissez  mes  secrètes  sntipa- 
V  thies  pour  tout  ce  qui ,  en  pareil  cas,  a  l'air  d'Utfe  sdHieitft- 
n  tion.  Je  veux  laisser  à  d'autres  ks  professions  de  'fei ,  les 
x>  tôhrnées  électoral ,  hes  visites  à  domicile  ,  'tes  exhibitions 
a  publiques.  » 

Et,  en  effet,  Colombel  avait  en  médiocre  estime  les  traditions 
électorales  dont  le  Ministre  de  l'intérieur  avait,  préconisé  l'esprit. 
Il  crut  toutefois  que  les  électeurs  de  Paimbœuf  avaient  le  droit 
de  s'enquérir  de  son  programme  politique;  et  ce, programme, 
il  le  traçait  dans  ime  lettre  à  laquelle  j'emprunte  les  lignes 
suivantes  :. 

«  Je  ne  songeais,  point  à  la  dépiitation. 
.    m .Farfeis . îjy ^pôumi  owmeà une ^ifioère , dai^s.^ «avenir 


--  19f  - 

9  bien  éloigné.  J'avais  ,  mais  en  pore  théorie  ,  Tardent  désir  de 
»  consacrer  mon  dévoûmeotà  mon  pays. 

»  Vous  êtes  venu  me  surprendre  ;  vous  m'avez  posé  deux 
j>  questions  : 

»  V  Payez-vous  le  cens  ? 
.  »  2®  Si  on  vous  nomme  député ,  accepterez-vous? 

»  Vous  ne  m'avez  rien  demandé  de  plus. 

o  J'ai  répondu  affirmativement ,  et  depuis  je  me  suis  crv 
»  engagé. 

a  Après  trois  semaines  «  mon*  opinion  est  i»  même  : 

9  J^accepterai  ce  mandat  honorable. 

»  Je  répugne  aux  professions  de  foi.  Ces  annonces  électo- 
»  raies  n'engagent  personne ,  ni  l'homme  de  bien  ,  ni  l'homme 
»  qui  vend  son  vote  :  aussi  je  n'ai  point  professé  et  je  m'en 
»  garderai  bien. 

a  Avez-voos  confiance  en  moi  ?  Si  oui ,  —  votez  pour  moi  ; 
A  si  non  ,  —  rejetez-moi.  Je  tiens  plus  ^  Pestime  des  électeurs 
a  qu'à  leur  vote ,  soyez-en  persuadé. 

»  Cependant,  je  conviens  que  l'électeur  désire  connaître  celui 
a  auquel  il  confie  de  graves  destinées. 

»  Soyez  mon  intermédiaire. 

a  J'aime  mon  pays  et  sa  belle  place  dans  Tharmonie  euro- 
a  péenne  1  La  France  marche  à  la  tète  des  nations  :  je  veux 
»  lui  conserver  cette  situation.  Pour  cela  •  deux  choses  me 
j»  semblent  nécessaires. 

»  D'abord ,  il  faut  maintenir  son  rang ,  sa  dignité  ;  il  ne  fiiut 
»  amener  son  pavillon  dans  aucune  circonstance.  La  révolution 
a  a  cela  de  bon,  qu'elle  ne  parlait  que  la  mfûn  sur  la  garde  de  son 
j)  épée  ;  et  rendons  cette  justice  aux  Bourbons  de  la  branche 
B  af née ,  ik  connaissaient  le  point  d'honneur.  C'est  beaucoup. 

a  Je  reproche  à  notreGouveroemeiitd'evoirtropcédéàlapettr. 


—  193  — 

»  A  rintérieur ,  il  y  a  deux  questions  qui  domioent  toutes 
»  les  autres ,  ce  sont  : 

»  1<^  La  quest^n  de  renseignement  ; 

»  2^  La  question  de  réforme  électorale. 

9  Deux  graves  questions  sur  lesquelles  voici  en  peu  de  mots 
»  ma  façon  de  pensfT  : 

9  i^  Quesihn  d'enseignement.  <—  Liberté  pour  tous»  Nos 
»  principes  sont  trop  bons,  trop  vrais,  trop  sains,  pour 
A  craindre  des  concurreoces.  L'étouffement  n'a  jamais  rien  pro- 
»  duit ,  rien  créé  :  il  faut  leur  place  à  toutes  les  doctrines. 

»  Les  mauvaises  périront ,  les  bonnes  se  vivifieront 

•  «  • 

A  2^  Réforme  ékctorale.  —  Le  salut*  de  nos  institutions  est 

»  dans  ragrandjssement  de  ce  que  M.  Guizot  appelle  le  pays 

»  légal.  La  France  n'est  pas  véritablement  représentée  :  je  veux 

»  les  adjonctions.  Plus  vous  admettez  4es  gens  dignes  du  vote, 

»  plus  vous  éloignez  les  révolutions.  Les  révolutions  sont  des  ex- 

»  plosions  qui  n'arrivent  que  par  la  compression.  Admettez  au 

9  banquet  politique  les  eopadUe ,  et  elles  ne  forceront  pas  la 

9  porte r • .  • .% 

»    •••,•. • ••••••••%•••;•• 

ji  Voilà  la  silhouette  de  ce  que  je  suis  ;  c'est  là  mon  profil  po- 
9  litique  ,  dites-le  à  vos  amis  ,.  si  vous  le  croyez  bon. 

9  La  députation  est  un  insigne  honneur. 

9  Pourtant,  il  y  a  quelque  chose  que  je  préfère  à  la  dépu- 
9  tation  ;  c'est  l'estime  de  ceux  qui  me  connaissent.  9 

Colombel  fut  élu.  Un  nouveau  champ  d'action  s'ouvrait  désor- 
mais devant  lui ,  et  ce  ne  fut  pas  sans  émotion  qu'il  l'envisagea. 
On  peut  en  juger  par  la  lettre  pleine  de  sensibilité  qu'il  adressait 
à  son  vénéré  père  le  lendemain  de  son  arrivée  à  Paris. 

13 


—  194  - 

a  Paris,  17  août  1846. 
0  Mon  cher  papa  , 

»  Je  suis  arrivé  hier  à  midi ,  bien  Cutigué  ,  bien  tourmenté  , 
»  mais  en  bonne  sant^. 

»  Il  y  avait  à  2  heures  séance  préparatoire  ;  je  m*y  suis  rendu. 
»  Mes  pièces  ont  été  déposées  à  la  questure. 

»  y^i  vu*,  en  firit  de  connaissances,  IIM.  Plongoulm,  Bi- 
»  yion,  Lanjvinàis,  Dubois,  qui  m'ont  par&itement  accueilli. 
»  Dettmin  ,  j'imi  leutr  i^endM  visite.  J'àllénds  pour  cela  à  con^ 
0  nattre  leur  adresse* 

j»  Billault  à  été  parfait  pour  moi  ;  il  me  promet  son  appui. 
»  Dieu  lui  rende  le  bonheur  qu'il  m'a  causé.  Je  te  conterai  de 

•  vive  veix  et  en  détaîF  ce  qu'il  m'a  dit* 

»  A  la  Chambre  il  me  pilote.  •  • .  Sa^  position  est  considérable 
»  ici ,  et  je  ne  pouvais  avoir  un  gukie  plus  honoré. 

»■  Aujourd'hui  «  nous  avons  eu*  séance  royale ,  et  j'ai  prêté  ser- 
A  ment  entre  les  mains  de  Sa  Majesté.  La  salle  était  pleine  d'il- 

•  kialratioas.  La  Reine  et  le  comte  de  Paris  ont  été  accueillis  par 
j»  de  vife  applaudissements.  11  m'a  semblé  que  sans  le  ministère 
»  le  Roi  eût  été  plus  applaudi  -qu'il  ne  l'a  été. 

B  Le  discours  de  Sa  Majesté  ne  touche  à  aucune  question  po« 
»  litique  intérieure  ou  extérieure.  Dieu  veuille  que  nous  ne 
».  perdions  pas  notre  temps  k  discourir  sur  les  termes  de  notre 
»  réponse!  J'ai  hftte  d'aller  vous  rejoindre  et  vous  embrasser. .  •  • 
»  ; • 

»  J'ai  grand  besoin  d'encouragement,  mon  bon  père  ;  écris- 
j»  moi  ,  soutiens-moi.  Redeviens  ce  premier  guide  de  mes 
»  jeunes  années.  Je  vais  à  un  avenir  inconnu.  Quel  sera-t-il  ? 
j»  Oh  !  s'il  ne  fiillatt  que  du  cceur  et  de  lé  patience  pour  y  arri^ 

•  ver  !  j'ai  cela.  —  Gela  suliiMI  7 

»  BientAt  j'irai  me  retremper  au  milieu  de  vous,  chasser  ces 


—  195  — 

»  incertitudes  qui  me  désolent  et  me  causent  tant  d'insomnies  •  • 

9     •••••• •  •  « •  •  •  •  • 

»  Embrasse  ma  bonne  mère ,  dis-lui  de  prier  pour  moi.  Si 
j»  je  n'écris  pas  à  La  Glraudais  ^  serre-lui  la  main  ;  c'est  uo 
»  bhivé  cœur.     • 

»  Ton  affectionné  et  dévoué  fils , 

»   ÉV.   COLOHBBI..   • 

Le  style ,  c'est  Thomme  ;  cette  lettre,  c'est  Colombel  tout  en- 
tier :  intelligence  et  sentiment. 

En  réVant  célébrité ,  le  jeune  député  de  la  Loire«Inférieure 
était  loin  de  méconnaître  les  ainertumes  et  les  déceptions  de  la 
vie  politique.  Il  savait  que  plus  d'une  couronne  est  arrosée  de 
larmes  et  que  les  lauriers  dé  la  tribune  parlementaire  se  paient 
souvent  avec  des  branches  de  cyprès.  Mais  Colombel  avait  soif 
d'une  renommée  noblement  conquise.  I^our  l'obtenir ,  \fi  labeur 
le  plus  assidu  ,  les  efforts  les  plus  persévérants  ,  l'abnégation  la 
plus  complète ,  rien  ne  l'eût  arrêté,  a  Un  nom  !  écrivait-il  en 
»  1832,  dans  sa  mansarde  d'étudiant,  c'est  une  illusion  comme 
0  une  autre.  Un  nom  !  oh  !  je  l'avoue ,  c'est  une  chose  que 
•J»  j'achèterais  bien  èher.  » 

Il  devait  le  payer  cher ,  en  effet  ! 

En  proie  aux  soucis  d'une  vie  nouvelle  ,  obligé  de  suivrtf  tout 
à  là  fois  les  travaux  dé  là  chambre  et  la  formation  d'une  nouvelle 
clientelle  au  barreau  de  Paris  «  en  présence  de  ndille  incertitude^ 
contré  lesquelles  il  venait  d'échanger  sa  paisible  vie  de  province, 
Êolombèl  sentit  les  premières  atteintes  de  ce  mal  contre  lequel 
les  jAus  forts  ont  leur  moment  d'impuissance  :  le  découragement 
vint  s'asseoir  à  son  chevet.  Son  organisation  délicate  trahit  l'é- 
riergie  de  sa  volonté  ;  une  affection  cérébrale ,  qui  mit  ses  jours 
en  danger ,  se  déclara.  Ramené  à  Nantes  ,  où  des  soins,  affec- 
tuleux  Tentourèrent  jocnr  et  nnit,  il  fut  énffa  rendti  à  ses  amis  , 


—  196  — 

aux  douces  habitudes  qu*il  avait  échangées  contre  les  agitations 
de  Paris  ,  au  barreau ,  au  Conseil  municipal  et  à  voire  Société, 
dans  le  sein  de  laquelle  il  prouva  bientôt  que  de  la  terrible 
épreuve  qu'il  avait  subie ,  il  s*élait  relevé  avec  toutes  les  res- 
sources de  sa  vive  intelligence  et  toutes  les  nuances  de  sa  fé- 
conde imagination. 

Cet  instant  de  recueillement  ne  lui  fut  jamais  plus  nécessaire. 
Sous  l'influence  des  errements  qui  dominaient  à  intérieur  et  à 
l'étranger  la  politique  ministérielle  ,  le  moment  allait  fatalement 
arriver  où  le  pays  aurait  à  faire  appel  à  tous  les  dévoûments 
éclairés ,  pour  contenir  et  diriger  ee  torrent  démocratique,  qui 
grondait  sourdement  derrière  la  digue  vermoulue  du  système 
électoral. 

Vos  souvenirs  vous  retracent  encore,  Messieurs ,  cette  séance 
solennelle  du  7  novembre  1847  ,  où  Colombcl ,  appelé  à  vous 
présider ,  portait  d'une  main  hardie  le  scalpel  de  l'investigation 
économique  sur  les  conditions  générales  du  progrès  en  France. 
Ce  progrès,  il  le  sentait,  ne  pouvait  plus,  ne  devait  plus  être  ré- 
sumé par  quelques  replâtrages  des  institutions  de  la  France,  De 
nouveaux  besoins,  de  nouvelles  aspirations  étaient  dans  l'air.  «  Les 
»  problèmes  purement  politiques,  disait-il  avec  une  haute  raison,^ 
9  perdent  chaque  jour  de  leur  importance.  Ces  longues  discussions 
ji  sui^la  métaphysique  constitutionnelle  —  filles  de  l'esprit  pro- 
ji  testant ,  —  grand  aliment  de  l'école  libérale ,  —  ces  discus- 
»  sions  imitent  les  &ux  dieux  du  Capitole,  elles  s'en   vont! 
ji  Parfois  aussi  —  par  certains  retours  de  la  pensée  —  on  se 
»  demande  avec  tristesse  si  l'auteur  de  la  monarchie  selon  la 
ji  Charte  trouverait  aujourd'hui  des  disciples.  Hélas!   il  en  est 
»  des  polémiques  de  l'illustre  vicomte  comme  des  romans  de 
j»  Benjamin  Constant,  et  ce  simple  rapprochement  de  deux 
»  amitiés  illustres  aura  donné  à  ma  pensée  une  précision  qui, 
j»  sans  cela,  lui  aurait  manqué.  Oui ,  il  prouvera ,  par  un  dou- 


-^  197  — 

»  ble  exemple ,  ce  que  j'ai  avancé ,  -r  c'est  que  la  vie  n'est 
»  pas  plus  aux  questions  politiques  qu'elle  n'est  aux  questions 
»  littéraires. 

»  Restent  donc  —  mais  restent  vives  et  entières,  restent 
»  pleines  de  sèveet  d'avenir  —  les  questions  sociales  ;  reste  à 
»  étudier  la  charte  du  travail ,  ses  principes,  ses  applications  — 
»  vaste  thèse  au  sein  de  laquelle  bourdonne,  comme  dans  une  rU' 
»  cbe,  un  e$saim«de  difficultés. 

»  A  l'intérieur  —  les  problèmes  de  la  propriété,  du  capital, 
0  du  salaire,  dès  coalitions,  de  la  concurrence  industrielle,  de 
»  notre  population  qui  ^'augmente,  de  l'agriculture  qu'on  dé- 
»  serte,  des  prisons  qui  regorgent,  des  hôpitaux  qui  devieu- 
»  nent  trop  étroits.  •  •  • 

A  A  l'extérieur — les  projets  de  colonisation,  la  création  de 
»  débouchés,  les  doctrines  du  libre-échange,  les  résistances  du 
9  travail  national ,  la  protection  i  la  prohibition ....  que  sais-je, 
»  en  vérité?» 

Alors  surtout  en  effet ,  et  Colombe!  le  comprenait  avec  une 
merveilleuse  sagacité ,  le  mot  de  Tertullien  trouvait  plus  que 
jamais  son  application  :  «  Qu'étions-nous  hier  ,  —  que  sommes- 
nous  aujourd'hui  ?  »  En  \M7y  hier  ne  s'appel^it-il  pas  pro- 
grès, et  aujourd'hui  résistance?  Or,  l'histoire  nous  apprend 
ce  que  la  résistance  aveugle,  c'est-à-dire  érigée  en  théorie,  a 
invariablement  donné  aux  gouvernements  qui  lui .  ont  de- 
mandé le  secret  de  la  vie  et  la  résurrection  d'un  prestige 
évanoui.  Les  événements  de  février  1848  le  démontrèrent  une 
fois  de  plus. 

A  une  situation  nouvelle  il  fallait  des  hommes  nouveaux. 
C'est  un  axiome  politique  aux  exigences  duquel  li^  révolution 
de  1848  devait  obéir  comme  ses  devancières.  Les  intérêts  de 
l'ordre  ,  alors  identifiés  dans  ceux  d'une  saine  et  tolérante  démo- 
cratie  ,  exigeaient  qu'une  énergique  répression  fût  opposée  aux 


sauvages  allures  des  incorrigibles  de  la  démagogie.  Vufi  telle 
tftche  u'était  pas  sans  périls  :  Colombel  n*hésîta  paç  à  s'ea  cbfir- 
ger.  Il  pouvait ,  lui  surtout  «  donner  de  sérieux  gages  aux.  in- 
térêts étroitement  solidaires  du  progrès  et  de  Tordre.  Il  était 
le  partisan  de  la  transaction  sur  le  terrain  de  Tbonnète  et  du 
possible  :  c'était  ce  qui  devait  faire  sa  force.  Toutefois  «  lori^u'un 
arrêté  de  M.  Naunoury,  commissaire  du  gouvernement  répu- 
blicain dans  la  Loire-Inférieure  «  le  nomma  M%i^e  de^Nantes ,  le 
21  mars  1848  (1),  il  n'accepta  ce  titre  qu*aprè3  s*étre  assuré  à 
l'avance  de J'assentiment  des  membres  du  Conseil  municipal.  Cet 
assentiment  ne  lui  fit  pas  défaut. 

Ce  qu'étaient .  le^  circonstances  politiques  f  u  moment  où 
Colombel  accepta  le  fieirdeau  imposé  à  son  patriotisme,  vous  le 
savez,  Ue^sieurs;  un  gouvernement  sans  unité  de  pro((ranune 
et  sans  énergie  d'action  ;  des  institutions  tombées  en  désuétude^ 
le  vague  et  le  découragement  çbez  certains ,  la  convoitise  et  lès 
rancunes  chez  d'autres;  un  naïf  optimisme  chez  le  petit  nombre  : 
telle  était  alors  la  France.  Colombel,  élu  pour  la  seconde  fois, 
président  de  votre  Société,  retraçait,  dans  son  discours  du 
20  novembre  1848,  les  principaux  caractères  de  ce  cataclysme 
politique.  Voici  ses  propres  paroles:   . 

a  Au  sein  d'uujB  société  calme  à  la  surface  et  tranquille  à  s*y 
»  tromper,  éclate  un  de  ces  orages  qui  frappent  les  tètes  cou- 
j»  ronnées.  Souffrez  que  je  vous  rappelle  ce^  jours  durant  les- 
»  quels  les  débris  semblaient  s*amonceler.  C'est  plus  qu'un  roi 
»  qui  tombe;  c'est  plus  qu'une  dynastie  qui  va  rejoindre  seç 
»  aînées  et  dont  le  destin  fait  involontairement  songer  à  la 


(1)  En  vertu  du  même  arrêté ,  le  €oD8eil  Municipal  alors  existant 
continua  h  fonctionner  avec  le  concours  de  quatre  membres  do  l'admi- 
aietrafion  pris  en-dehors  desonsoînt  savoir  i  MM.  Bertini  Dorean, 
Sriau  et  Daniel-Laconibe. 


»  sombra  «xiires^ion  de  Taoite^  Mare  eipUHs  ptet/HÊm.  VrawiMt, 
«  c*«8l  bien  aiitre  chose  !  Le  dr^me  que  jeue  le  peuple  a  bien 
»  d'autres  proporiioos.  —  De  toutes  paris ,  les  loi»  tombeol  «V0c 
»  le  trône ,  —  les  pouvoirs  publics  sont  anéantis,  —  la  forée  met 
»  bas  les  armes  :  il  semble  %iie ,  dans  celte  S4|}>mersioB  pojpu- 
•  laire,  tout  soiA  englouti.  De^  souveaîrs  redoutés  reiparaissent; 
a  de  ^nglants  sopbismes  sont  i^éliabUkés  et  d'étranges  doctrines 
m  '  viennent  necouer  Tépouyante  sur  la  nation  ^ ui  palpite.  Noua 
a  avons  vu  cela.  Nous  avons  oraint  tout  ensemble ,  la  bluMpMS- 
»  coûte  et  la  misikre,  la  banqueroute  pour  l'Etat  et  la  misère 
a  pour  ious  ;  la  banqueroute ,  ce  gouffre  qui  effrayait  Mirabeau  ; 
»  la  misère,  cette  marée  moulante  du  désespoir  qui  mcnaçail 
»  de  tout  emporter  sur  des*  rivages  inconnus. 

a  Sous  cetteénergique  pression  beaucoup  doutèrent*  lUavaiint 
»  tort:  » 

J'aime  à  le  dire,  Messieurs,  ce  fut  la  gik>ire  de  Colombe!  que 
de  ne  pas  douter  en  ce  moment  plein  de  pénibles  incertitudes 
et  d'ei^cusables  défaillances,  «r  Ce  fiit,  en  effet,  dans  .les  ciroon* 
a  stances  les  plus  difficiles,  et  alors  que  diacun  semblait 
»  n'user  interroger  l'avenir ,  a  qu'il  fut  investi  du  pouvoir  mu« 
DÎcipal. 

Ces  mois  empruntés  au  touchant  discours  prononcé  par  Tbo- 
norable  M.  Ferdinand  Favre,  sur  une  tombe  prématuréoient 
ouverte,  constituent  la  plus  loyale  et  la  plus  saine  appréciation 
des  conditions  dans  lesquelles  Colombol  acceptait  la  Mairie  le 
21  mars  1848.  Au  surplus,  la  population  nantaise  ratifia,  d'une 
noanièrc  significative,  le  choix  du  commissaire  Maunoury,  et 
une  élection  ayant  eu  lieu  le  25  juillet,  àUK  ternies  4e  la  icti  sur 
le  suffrage  universel,  Evariste  Colombe^  le  premier  sur  Ja  liste 
municipale,  obtint  8,752  suffrages.  Cette  manifestetion  le  dési* 
gnait  à  l'attention  du  gouvernement  :  aussi  un  arrêté  du  prési- 
dent du  copseil  des  ministres,  chargé  du  pouvoir  efécmtif,  le 


confirmait-il  dans   ses  fonctions  à  la  daté  du  29  août  i848. 

Quelques  jours  auparavant,  les  électeurs  du  troisième  arron- 
dissement de  Nantes  l'avaient  appelé  à  représenter  leurs  intérêts 
au  Conseil  Général  de  la  Loire-Inférieure. 

D'autres  tracetont,  un  jour,  l'histoire  dé  cette  brillante  édî* 
lité  qui  a  marqué  par  tant  d'actes  utiles  et  populaires  son  court 
passage  aux  affaires  de  la  cité  nantaise.  D'autres  diront,  en  s'inspi* 
rant  des  belles  pensées  émises  le  24  novembre  t856,  par  le 
vénérable  successeur  de  Colombel,  ce  qu'il  fallut  à  celui-ci 
d'études  approfondies  et  d'esprit  de  conciliation  pour  amener  la 
solution  des  nombreux  problèmes  qu'il  parvint  à  résoudre.  Qu'il 
me  soit  permis  cependant  de  m'appesantir  quelques  instants  sur 
cette  phase  si  belle  de  la  vie  de  notre  collègue. 

Les  premières  difficultés  auxquelles  devait  se  heurter  Tadminis- 
tratioQ.  municipale  étaient  d'une  nature  mixte.  Il  fallait ,  tout  k  la 
fois,  concilier  et  organiser  sur  le  terrain  mouvant  d'une  poli- 
tique nouvelle ,  en  même  temps  qu'il  devenait  urgent  de  donner 
satisfiietion  à  des  intérêts  matériels  nombreux.  Les  imprudentes 
démarcations  établies  entre  les  hommes  de  la  veilk  et  ceux  du 
lendemain j  la  malheureuse  organisation  des  ateliers  nationaux, 
avaient  jeté  la  perturbation  dans  l'ordre  moral  et  économique.  Le 
capital  intimidé  se  retirait  de  la  circulation,  et  on  eut  diïque, 
par  un  fatal  aveuglement,  ceux  qui  s'étaient  donné  pour  mission' 
d'organiser  la  République  eussent  à  cœur  de  semer  le  découra- 
gement dans  les  ftmes  loyales  et  généreuses  ouvertes  à  toutes  les 

« 

illusions  et  prêtes  à  tous  les  sacrifices. 

En  présence  des  exagérations  diverses,  inséparables  d'une 
pareille  situation ,  Colombel  déploya  toutes  les  ressources  de  sa 
nature  «vraiment  supérieure;  il  sut  faire  la  part  de  la  faiblesse 
humaine ,  comprimer  avec  une  affable  dignité  la  fougue  dange- 
reuse des  uns  et  fermer  l'oreille  aux  bruyants  éclats  de  la  réac- 
tion non  moins  dangereuse  rêvée  par  quelques  autres.  Les 


hommes  nourris  de  fortes  études^,  ceux  qui  ont  médité  sur  Tbis- 
toire  et  les  destins  des  sociétés,  sont  aptes  entre  tous  à  ce  rôle 
ingrat  et  trop  souvent  incompris ,  que  les  crises  révolutionnaires 
élèvent  à  la  hauteur  d'un  véritable  sacerdoce.  Ce  rôle,  Colombel 
et  le»  hommes  de  cœur  qu'il  s'était  adjoints  pour  l'accomplisse- 
ment de  sa  mission ,  le  remplirent  ' —  il  faut  le  ^ire  hautement 
—  avec  la  plus  courageuse  et  la  plus  intelligente  ardeur:  aussi 
lorsqu'on  décembre  1851 ,  tt.  Ferdinand  Pavre  fut  appelé  par 
le  gouvernement  à  reprendre  la  direction  de  la  municipalité 
nantaise,  s'erapressa-t-il  de  reconnaître  publiquement  et  avec 
un  grand  bonheur  d'expression  que  «  dans  des  circonstances  ar- 
»  dues  et  hérissées  d'écueils  ,  l'administration  à  laquelle  il  succé- 
D  dait,  avait  su,  sous  la  direction  d'un  chef  distingué  et  dont 
»  chacun  apprécie  le  remarquable  talent ,  réaliser  tout  le  bien 
»  possible ,  eit)pécher  ou  prévenir  plus  d'un  mal  redouté,  o 

A  peine  installé  à  la  Mairie ,  Colombel  prit  à  cœur  d'amener 
la  réalisation  du  grand  problème  hospitalier  agité  depuis  si 
longtemps  à  Nantes.  Le  2  juillet  1848 ,  la  commission  adminis- 
trative qu'il' avait  réorganisée  réclama  le  dossier  qui  sommeillait 
dans  les  cartons  de  l'Académie  de  Médecine.  Un  projet  de  colo- 
nie-hospice fut  rédigé  avec  beaucoup  de  soin  et  pour  l'organi- 
sation des  services,  et  pour  les  parties  financière  et  agricole  (1). 
Dans  le  but  de  couvrir  les  frais  de  cette  étude ,  et  comme  témoi- 
gnage de  sympathie  pour  son  projet ,  la  commission  administra- 
tive avait  reçu  préalablement  500  francs  du  Conseil  Général  et 
1,500  fr.  du  Conseil  Municipal  de  Nantes  (2).  D'après  ces  études, 
les  constructions  se  seraient  élevées  graduellement,  jusqu'au 
point  de  contenir  1,500  administrés  de  tout  âge  et  de  tout  sexe. 


(1)  16  novembre  1849. 
(?)  14  mars  1649« 


Le  gouvern^iMiit  fie  orat  pas  pouvoir  autorUer  oe  ^ojet.  La 
commU&ioa  adiaîniatrative  dut  modifier  ses  plans  ;  elle  se  rèaïf  t 
à  l'œuvre,  et  bientôt  elle  adopta  la  r eoonatcuotion  sur  place  et 
réta}>li65ement  d  une  succursale  à  Saint-Jacques  (1). 

Un  concours  eut  lieu  pour  Télaboration  du  oouveaai  plan 
devenu  nécessaire.  Celui  de  H*  Cbenantais  fut  adopté.  Il  impli- 
quait une  dépense  de  i,2S^0,000  fr.  Sur  cette  esdmation, 
un  déficit  de  550,000  fr.  surgissait.  Comment  parvenir  à  le 
combler  ? 

Pour  y  arriver  sans  imposer  de  nouvelles  charges  à  ses  admi- 
nistrés, Colombel  eut  l'excellente  idée  d'établir  une  loterie  sur 
une  vaste  échelle ,  et  organisée  de  la  manière  suivante  :  le  Con- 
seil Municipal  eût  voté  cent  mille  francs,  c'eût  été  sa  part  con- 
tributive dans  l'œuvre  populaire  de  la  reconstruction. 

155,000  billets  au  porteur,  de  6  fr.  l'un,  auraient  produit 
une  somme  de  930,000  fr.  Sur  cette  4omme,  511,762  fr.  au^ 
raient  été  distribués  de  telle  sorte  que  chaque  billet  eût  gagné' 
quelque  chose.  Les  418,238  fr.  restés  disponibles  ,  et  augmen- 
tés du  fonds  municipal,  100,000  fr.  (518,238) ,  auraient  élevé 
les  ressources  disponibles  à  1,268,238  fr.,  c'est-à-dire  un  peu 
plus  que  de  la  somme  jugée  nécessaire  à  la  reconstruction  d'un  hô- 
pital de  700  lits  (2). 

Communication  de  ce  projet  fut  fisiite  au  Conseil  Municipal , 
dans  sa  séance  du  12  novembre  1850.  L'examen  en  fut  confié 
aux  lumières  de  HM.  Colombel,  Polo,  de  Goulaine,  Amou- 
reux, Cbenantais,  Daniel-Lacombe ,  Vatlet,  de  Saint-Pcrn  et 
Tbébaiid. 

Le  3  décembre ,  M.  de  Goulaine ,  au  nom  de  cette  commts- 


(1)  23  octobre  1850. 

(2)  D'  Ânizon.  —  Notice  historique  sur  le  premier  établissement  de 
i'H6tel-Diea  de  liantes.  {Revue  des  Provinces  de  rOttesU) 


sion,  lut  ua  rapport  fitroreble;  et  .le  Cqqs^U  âppisauva  rid4e4ç 
la  loterie ,  çont^ùi  à  quelques-uns  de  ^  v^mbres  la  i|iip»ipB 
d'oD  obtenir  Tautoiri^tion  supérieure.  IfV.  Coloinbel  «  Brabei^i 
et  de  Goulatne  furent  chargés  de  plaider  auprès  du  gouvernement 
la  cause  des  hospices  de  Nantes.  M^Ibeureusemept ,  de  gf«vea 
abm  venaient  d*ètre  révélés  à  TÂssemblée  nationale  ^  au  sujet 
de  quelques  loteries  gigantèsqi^es.  Le  ministër^  ava^it  été  rude- 
ment interpellé,  et  ii  dut  répondre  négatiyeip^nt  à  la  sollicita- 
tion, qui  lui  était  faite.  Il  est  probable  que,  présenté  buit  j/oiir» 
plus  l6t^  le  projet  de  loteiûe  nantais^  eût  é^  autorisé.  Cojista- 
tons  en  dernière  analyse  que  les  plans  de  recoosiruiction  pré* 
sentes  par  Tadaiinistration  de  Colombel  furent  adoptés,  et  que  ce 
fut  sur  un  remarquable  rapport  dû  à  sa  plume  qiie  le  iyatto)e  des 
aliénations  d'immeubles,  uUéneuren9.eot  appliqué ,  fui  voté  en 
principe  par  le  Conseil. 

Un  autre  problème  «  plus  vaste  dan«  £es  conséquences  généra- 
les, plus  obscur  dans  ses  niéjthodes  de  solution,  surgissait  depuis 
longtemps  dans  toutes  les  discussions  relatives  à  TaveDir  com* 
mercial  et  maritime  de  Nantes.  Se  fondait  sur  des  études 
pratiqua  nombreuses,  effectuées  en  Angleterre,  et  pur  les 
brillants  résultats  récemment  obtenus  dans  la  bas^e  Seine ,  les 
ingénieurs  des  ponts  et  chaussées  proposaient  à  Tadministration 
de  patroner  un  projet  de  creusement  naturel  du  lit  de  la  Loire, 
obtenu  au  moyen  de  digues  longitudinales  submersibles  et  con^ 
tinues.  Ce  projet,  étayé  de  documents  nombreux  sur  le  fégime 
du  fleuve  et  la  nature  de  son  lit ,  était  Tobjet  de  noiobreuses 
critiques  de  la  part  des  capitaines  de  la  marine  marchande.  Il 
avait  contre  lui ,  d'autre  part,  les  esprits  timides  qui  sont  syaté- 
matiquement  effrayés  par  toute  conception  hardie  et  imprévue. 
Colombçl  voulut  apporter  le  flambeau  de  la  discussion  sur  ce 
terrain  nouveau,  et  le.  12  janvier  18S1,  dans  la  salle  de$ 
séances  du  Conseil  Municipal  où  se  trouvaient  réuois  y.  le  Préfet 


—  ao4  — 

Gauja,  les  membces  des  consetb  électifs,  les  iogénieurs  des  ponts 
et  chaussées ,  les  membres  de  la  Chambre  de  Commerce  et  un 
grand  nombre  de  négociants  et  de  capitaines,  il  rappela  éloquem- 
ment  les  vœui  émis  par  le  Conseil  Général  et  le  Conseil  Municipal, 
en  fiiveur  de  l'amélioration  de  la  basse  Loire  ;  les  actives  dé* 
marches  &îtes  à  Paris ,  dans  le  môme  but ,  par  MK.  Braheix 
et  Roui  ;  les  travaux  de  la  Sociéti^  Académique  ;  enfin ,  les 
récents  écrits  de  MM.  Chérot  et  Arnous-Rivière ,  sur  la  même 
question. 

«r  Je  fais  appel ,  tlisait^il ,  à  vos  lumières,  à  votre  concours, 
ji  et  j*espère  que  cette  séance  comptera  dans  nos  annales  comme 
»  preuve  de  J*énergi^  avec  laquelle  les  enfants  de  Nantes 
»  savent  défendre  les  intérêts  de  leur  mère  cité.  »>  Cet  appel 
fut  entendu ,  et  les  procès-verbaux  des  trois  séances  qui 
eurent  lieu,  à  la  Mairie  témoignèrent,  sinon  de  Tacco'rd  des  opi- 
nions,  du  moins  des  préoccupations  vives  et  unanimes  que  l'état 
de  la  basse  Loire  inspire  à  tous  les  hommes  soucieux  de  l'avenir 
de  Nantes. 

Ceux  qui  écriront  l'histoire  de  cette  ville  auront  le  droit  de  de- 
mander pourquoi  les  études  que  la  Chambre  de  Commerce  avaient 
pris  l'engagement  spontané  de  faire  effectuer  dans  le  fleuve  par  des 
ingénieurs  anglais ,  sont  restées  à  l'état  de  projet  ;  pourquoi  les 
travaux  si  importants  dus  aux  ingénieurs  du  département  sont 
devenus  des  documents  archéologiques  ;  mais  ce  qu'ils  diront 
avant  tout,  c'est  que  l'initiative  de  la  Mairie  de  Nantes  fut,  en 
cette  circonstance,  à  la  hauteur  du  vaste  problème  dont 
elle  eût  voulu  liAter  de  tout  son  pouvoir  la  solution  si 
désirable.  • 

Cette  grandiose  question  de  la  basse  Loire ,  Colombel  en 
poursuivit  l'examen  dans  toutes  les  phases  de  sa  carrière  pu^ 
blique.  a  Nantes  touche  à  Paris,  s'écriait-il  au  banquet  d'inau*» 
»  guratton  du  chemin  de  for»,  —  août  1851  ,  —  c'est  bien  ; 


—  205  — 

»  mais  rOcéan  doit  y  toucher  aussi.  Pour  cela,  il  fiiat  de- 
»  mander  à  la  Loire  son  dernier  mot ,  son  deroier  mystère.  Le 
»  lit  de  ce  fleuve  a  des  secrets  que  la  science  vous  dévoilera^  » 
Et  en  même  temps  qu'il  exprimait  celte  idée ,  Colombel  re- 
mettait au  ministre  des  travaux  publics ,  que  la  cérémonie 
avait  appelé  à  Nantes  »  un  remarquable  plaidoyer  en  fiiveur  de 
l'agrandissement  du  port  et  des  travaux  à  entreprendre  dans  le 
bas  fleuve.  A  cette  époque,  il  était  peu  question  du  rail*way  de 
Nantes  au  bassin  à  flot.  Que'dis-je?  on*  déclarait  unanimement 
à  la  Bourse,  à  la  Chambre  de  Commerce,  partout  enfin,  qu'une 
telle  conception  serait  ruineuse  pour  l'avenir  de  la  cité  (1). 
Le  dernier  mot  demandé  à  la  Loire  »  telle  était  la  pensée 
dominante,  le  mot  d'ordre  généralement  adopté.  Nous  souhaitons 
vivement  qu'on  n'ait  jamais  à  se  repentir  de  l'avoir  si  t6t 
oublié. 

Un  mot  encore  sur  ce  point  :  Colombel,  da8s  un  remarquable 
rapport  lu  dans  les  derniers  temps  au  Conseil  Municipal ,  au 
sujet  de  l'agrandissement  du  port  de  Nantes  (2) ,  revenait  sur 
la  grande  synthèse  de  l'amélioration  de  la  Loire,  a  Que  Nantes 
»  fasse  son  port ,  disait-il ,  l'Etat  creusera  la  Loire.  »  Ce  fut  en 
réalité  la  dernière  expression  des  désirs  dont  il  ne  pouvait  dé- 
tacher sa  pensée  ;  et  il  fallait ,  Messieurs ,  que  cette  pensée  fût 
bien  mûrie  et  cette  conviction  bien  enracinée  chez  Colombel , 
car  sur  l'une  des  feuilles  volantes  trouvées  dans  ses  cartons ,  et 
où  il  aimpit  à  jeter  ses  impressions  et  ses  rêves  d'avenir ,  ces 
mots  se  retrouvent  sans  cesse  : 

«  Agrandissement  du  port. .  •  point  important. 


(1)  U  i^y  a  ea  qn'ooe  voix  pour  prodamer  qu'un  eheaîn  de  1er  serait 
la  mine  de  Nantes ,  qui  ne  verrait  qne  la  famée  des  wagons.^  (Procès- 
verbal  de  la  séance  publique  du  17  janvier  1851.) 

(2)  Proposition  Cbérot. 


—  206  — 

»  Travaux  dam b  basse  Loire.*  •  y  revenir.  » 

Y  revenir  !  quelles  espérances  et  quelle  réalité. 

Gomme  légiste ,  Colombei  avait  souvent  été  frappé  de  Fimpé- 
rieux  besoin  de  constituer  un  Code  municipal. 

Lyon ,  Rennes  «  Montpellter,  Calais  et  quelques  autres  villes 
possèdent  leur  Recueil  complet  des  Arrêtés  Huhicipaux. 

Nantes  n'avait  jamais  eu  ce  Code  :  le  seul*  Recueil  connu 
est  celui  de  Gérard  Hellier,  mais  ce  n'est  guère  qu'un  mohument 
historique  ;  il  ne  contient  que  les  actes  d'une  seule  Mairie  et 
ne  convient  plus  à  notre  époque  ;  car  la  législation ,  depuis  eeot 
trente  ans,  a  considérableihent  changé  et  augmenté  lès  pouvoirs 
et  les  attributions  de  l'autorité  municipale. 

En  1849 ,  Tadministration  municipale  chargea  l'un  des 
employés  dé  la  Mairie  d^  recueillir,  pour  les  codifier,  les 
Arrêtés  municipaux  alors  en  vigueur.  Un  plan  lui  fut  soumis  ; 
et  ce  pian  ,  calque  sur  celui  des  Codes  français ,  reçut  l'appro- 
bation de  Colombel ,  qui  chargea  l'auteur  (1)  de  mettre  sa 
pensée  à  eiécution. 

La  pensée  principale  dont  s'inspirait  *  l'administration ,  en 
inaof^ant  cet  important  travail ,  était  exprimée  dans  l'un  des 
considérants  de  l'Arrêté  officiel.  «  L'exécution  des  règlements 
»  de  police ,  y  était-il  dit ,  ne  saurait  être  loyalement  exigée 
»  de  tous  les  membres  de  h  société  qu'autant  qu'il  leur  est 
a  non^seulement  possible ,  mais  fiicile  de  bien  connaître  les 
n  obligations  qui  leur  sont  respectivement  imposées  dans  l'in- 
»  térêt  général  (2).  » 


(1)  M.  Chevas. 

(2)  Yoiei  les  ^anâês  divisions  da  plan  général  do  Goda  mtmieipal 
d«  Nantes  t  l*»  Be' FAdiéniistraCiofr  nranicipaM  (Octroi,  logements 
militaires).  —  7^  De  la  Police  nmmèipale.  —  9^  Voirie  et  travaaj[f 
publics.  —  4<>  Instraction  et  bienfaisance  pilbfiqaès.  —  5«  Charges 


—  W7  — 

Pensée  logiqae  ,  en  harmonie  avec  les  théories  politiques  qui 
déterminent  les  droits  et  les  dew)irs  des.  Maires  ,  et  à  hquellé , 
nous  n'en  doutons  pas ,  radministràtton  actuelle  de  la  ville  de 
Nantes  tiendra  à  donner  confirmation,  en  achevant  la  publica- 
tion commencée  en  vertu  de  l'arrêté  du  30  août  1851. 

En  même  temps  que  ces  questions  étaient  abordées  de  front 
par  Colombelf  et  que  Ieur9  solutions  diverses  se  dessinaient 
rapidement ,  grftce  à  Tunité  de  vues  et  à  la  patriotique  ardeur 
qpii  caractérisait  les  travaux  collectifs  et  individuels  de  ses 
lionorables  coiiègues ,  MM.  Huette ,  Guibert ,  Renpul  et 
Voruz ,  des  améItorationB  urbaines  nombreuses  étaient  réalisées. 

Boiairage  par  le  gaz  des  artères  principales  de  la  ville  ,  con- 
fection de  nombreux  trottoirs  «  mise  en  ordre  des  archives 
OHinioipales ,  adoption  de  la  oote  personnelle  comme  base  de 
taxation  du  logement  militaire,  encouragements  à  l'enseigne* 
ment  public  et  gratuit  de  la  science ,  appKcation  large  et  oppor- 
tune dé  la  législation  sur  les  logements  insalubres  (1)  ^  organi- 


Cfommanales.  —  6»  Police  da  ^n.  ^  7«  Commerce  et  inAisirie.  — 
8»  Police  rurale. 

Chaqae  titre  est  divisé  en  chapitres ,  ^  chaque  chapitre  en  sections , 
et  chaque  section  en  paragraphes. 

Chaque  article  est  Tobjet  d'une  note  indiquant  :  la  loi  d'où  ressort 
le  droit  mumcipal  ;  —  la  date  des  divers  arrêtés  préfectoraux  et  inuni- 
cipaox  déjk  rendus  sur  la  matière  ;  —  les  décisions  de  la  Cour  de 
cassation,  des  Cours  d'appel,  des  CoaMls d'État  ^  — -  les  intèrprStatioas 
mitÛBlérieUes. 

(t)  En  décembre  1852 ,  M.  Chérot,  vice-président  de  la  commission 
des  logements  insalubres,  constatait  dans  son  rapport  au  Maire,  que 
2,000  logements  de  pauvres  avaient  été  visités  avec  soin.  724  rapports 
mentionnaient  les  améliorations  k  apporter  dans  565  maisons.  74  habi- 
tations avaient  été  frappées  dTinterdit ,  en  vertu  delà  loi  des  If  janvier, 
7  mars  eus  avril  18Sa 


~  S08  — 

saiion  d'un  service  d'eau ,  études  préparatoires  des  bains  et 
Uvoirs  publics  et  des  cités  ouvrières  :  tous  ces  sujets  étaient 
tour  à  tour  étudiés  et  discutés  avec  une  remarquable  activité. 

Rappeler  ces  faits  ,  c'est  ^dire  avec  quelle  unanimité  les  con- 
citoyens de  Colombel  applaudirent  à  l'acte  du  Prince  président 
de  la  République  qui ,  à  sa  visite  à  Nantes ,  en  juillet  1849 , 
décora  de  l'insigne  de  la  Légion-d'Honneur  la  poitrine  du 
Maire  de  cette  cité. 

Mais  ce  que  je  ne  saurais  trojp  rappeler,  c'est  la  bienveillance 
toujours  égale,  l'empressement  toujours  sincère  avec  lequel 
Colombel  aimait  à  accueillir  les  nombreuses  demandes  qui  lui 
étaient  fiiites ,  soit  dans  un  but  d'intérêt  public ,  soit  au  nom 
de  ces  misères  nombreuses  que  les  premiers  magistrats  d'une 
grande  ville  ont  le  triste  privilège  de  sonder  à  chaque  heure  du 
jour.  Toujours  prêt  à  consoler,  il  semblait  n'oublier  que  le  soin 
de  se  populariser  personnellement  dans  la  distribution  des 
fonds  de  charité  alloués  à  son  administration  par  le  Consdl. 
Souvent  ses  adjoints  avaient  épuisé  le  modeste  budget  de  la 
bienfaisance  ,  lorsqu'il  en  réclamait  quelques  parcelles  pour  des 
œuvres  dont  la  compagne  de  son  existence  savait  décupler  le 
prix  par  sa  gracieuse  bonté. 

Voici ,  parmi  tant  d'autres ,  un  fait  trop  honorable  pour  que 
la  nature  de  la  pieuse  mission  que  je  remplis  en  ce  moment 
me  permette  de  le  passer  sous  silence.  Un  ancien  général  des 
armées  vendéennes  venait  dé  mourir  dans  la  plus  profonde 
misère,  et  le  corbillard  des  pauvres  allait  conduire  à  son  dernier 
asile ,  aux  frais  de  la  charité  publique ,  celui  qui  naguère 
avait  fait  vingt  fois  le  sacrifice  de  sa  vie  pour  le  drapeau  de  la 
légitimité.  Confiant  dans  le  caractère  élevé  de  Colombel ,  la 
veuve  et  la  fille  du  comte  K***  font  violence  à  leur  désespoir  et 
se  rendent  auprès  de  lui.  Admises  dans  son  cabinet,  elles  lui 
tracent  avec  l'éloquence  du  désespoir  le  tableau  de  leur  poi- 


—  20«  — 

gnanie  détresse.  Colombel  n'hésite  |nis  ,  que  (iis*je  «  il  éprouve 
un  tiriste  bonheur  à  prouver  uite  fois  de  plus  que  les  hommes 
nourris  des  grands  principes  de  89  sont  au-dessus  de  vaines 
distinctions  de  castes  et  de  partis,  et  le  fils  du  fédéré  de  1814 
pourvoit  avec  une  touchante  libéralité  aux  frais  du  convoi 
funèbre  de  l'ancien  chef  des  insurgés  royalistes. 

Est'il  maintenant  nécessaire  de  rappeler  que  si  Colombel 
était  ardent  à  lutter  sur  le  terrain  de  ses  convictions ,  il  com- 
battait sans  blesser  ,  et  que  si  ses  actes  politiques  lui  suscitèrent 
quelquefois  des  adversaires ,  dû  moins  les  hommes  de  cœur 
dont  ses  opinions  le  séparèrent  ne  devinrent  jamais  ses 
ennemis  7- 

Tel  fut  Colombel  pendant  les  quatre  années  où  il  se  consacra 
aux  intérêts  de  la  municipalité  ;  telle  fut  cette  administration 
homogène ,  vigilante  et  (iévouée  à  laquelle  ont  noblement  rendu 
justice  ceux  qui  furent  à  la  fois  et  ses  devanciers  et  ses  succes- 
seurs, témoignant  noblement,  par  cette  manifestation  spon- 
tanée ,  et  de  leur  loyauté  à  honorer  le  passé  et  de  leur  ardeur 
à  féconder  l'avenir. 

Lorsqu'on  avril  1850 ,  Colombel  &isait  reconnaître  H.  Arthur 
d'Illiers  comme  colonel  de  la  garde  tiationale  de  Nantes ,.  il 
disait  :  «  Dans  une  nation  de  suffrage  universel,  chez  un  peuple 
»  qui  a  adopté  ce  régime ,  je  ne  connais  que  deux  solutions  : 
»  se  soumettre  ou  s'exiler,  n 

il  fut  fidèle  à  cette  devise  lorsqu'on  décembre  1851,  la  nation 
coiisultée  remit  ses  destinées  au  mains  du  prince  Louis*Napoléon 
Bonaparte. 

J'ai  pu  suivre  heure  par  heure ,  minute  par  minute  ,  sur  des 
notes  prises  par  Colombel  pendant  ces  émouvantes  journées , 
les  anxiétés  et  les  transformations  de  ses  pensées  si  intime- 
ment solidaires  du  bonheur  de  la  patrie  ,  et  je  puis  le  dire  avec 

14 


—  8<«  — 

la  coQviclîoo  U  plus  vive  ^  bï  Colombel  fut  redevenu  alors, 
simple  '  conseiller  de  la  commuDe ,  il  eut  suivi  la  ligne  qu'il 
traçait  ainsi  dans  ses  notes,  o  Le  parti  conslitutionnel  ne  dèît 
»  pas  afficlier  une  abstention  qui  serait  une  émigration  à  ïiu^ 
»  térieur,1l  ne  doit  pas  laine  d'opposUion  tracassîère  eu  pirésence 
»  du  suffrage  universel  r-  dont  l'urne  lui  est  aocessibie  ~ 
»  lorsque  la  natipn  aura  prononcé.  U  ne  peut  qu'apporter  le 
»  secours  de  son  e3(périence  au  gouvernement  nouveau  et  servir 
»  le  pays  en  s^y  ralliant.  » 

M!étail*ce  pas  d'aiUeups  l'opinion  des  i2,18&  Nantais  ffai , 
à  eette  (époque ,  déclaraient  en  opposition  de  3,2A8  votants , 
que  le  chef  du  Pouvoir  exécutif  devait  être  maintenu  à  la  (èle  des 
afffiires?  Poser  une  telle  qttesM<Mfi,  c'est  la  résoudre. 

i^e  lundi  8  décembre,  M.  Maurice  Duval  airivait  à  Nantes 
comm^  commissaire  extraordinaire.  Le  mandi.  9 ,  M.  le  préfet 
Gaqja  se  rendait  en  son  nom  chea  GodonibeU  lM>ur  lui  offrir 
la  préfecture  d'Ille-iet-Vilaine.  Afgè&  bien  des  hésilatiens ,  il 
accqpta.  En  le  faisant,  il  suivais  plutôt  les  inspirations  de  son 
dévoùment  au  pays  que  celles  de  son  intérêt  politise  bien 
entendu.  U  se  montrait  fi^Ie  au  prograraipe  qu'il  traçait  la 
veille  dans  ses  noies  fiufïu^li  constitutîpnAeJ  ;  mais ,  du  même 
coup ,  il  répudiait  les  traditions  classiques  des  politiques  purs 
rompus  à  ce  que  Kératry  appelle  l'habileté  du  silence.  La  faute 
de  Colombel  fut  celle  de  sa  nature  vive  et  spontanée.  Veincu  , 
il  croyait  pouvoir  fippojrter  sqji  concours  su  vi^inqueur,  «et 
l'aider  à  pacifier  un  ,pa(ys  treifîablant  eni^ûre  des  iGiQnvi4^iuas 
de  la  lutte.  Un  peu  moins  de  jeunesse ,  un  peu  ,piue  de 
cettie  s{)gesse  froidp  et  calculatrice.,  de  .c§U^  <^ir<con^atiw 
toute  sénile ,  de  ce  .posiiiviso^e  prématuré  qui  lest  le  ipatci- 
moine  des  jeunes  bommes  du  jour ,  et  Gokimbel  n'eut  pas 
commis  I  en  politique .,  l'erreur  qu'il  pactagea  du  vesfce  evee 


—  21i  — 

% 

I 

H,  Maurice  Duval  (1).  La  nomination  provisoirement  faite  par 
H.  le  commissaire,  du  Gouvernement  ne  fut  pas  ratifiée  par 
le  ministre  de  l'intérieur  (2) ,  et  Colombe! ,  rendu  une  fois 
encore  à  ses  succès  du  palais  et  à  ses  études  littéraires ,  put 
apprécier  plus  vivement  que  jamais  le  prix  des  consolations  que 
les  charmes  de  la  famille  et  les  jouissances  de  Tétad^  apportent 
au  milieu  des  émotions  poignantes  de  la  vie  publique. 

L'élection  de  1852  rappela  Colombel  dans  les  conseils  élec* 
tifs  du  département  et  de  ta  commune. 

Comme  membre  de  ces  assemblées ,  il  continua  à  militer  en 
faveur  des  intérêts  généraux  de  la  Loire*Inférieure  avec  une 
activité  dont  une  sèche  nomenclature  serait  impuissante  à  donner 
la  mesure.  Ses  rapports  sur  Tamélioration  du  port  de  Nantes , 
sur  le  chemin  de  fer  de  Tours  au  Mans ,  le  casernement  de  la 
cavalerie ,  l'installation  des  distilleries  de  sucre ,  les  produits  de 
la  Loire-Inférieure  envoyés  à  l'exposition  universelle ,  la  sortie 
de  Nantes  du  rail-way  de  Saint-Nazaire ,  Taliénation  des  im- 
meubles de  THôtel-Dieu,  ne  sauraient  cependant  être  passés  sous 
silMce.  Je  citerai  également  le  remarquable  plaidoyer  qu'il  lut 
au  Conseil  Municipal,  le  17  mars  1855  ,  et  dans  lequel  il  dé- 
veloppa avec  une  irréfutable  logique  ,  la  nécessité  si  bien  sentie 


(f)  Cl  M.  Colombel,  maire  de  Mantes ,  aVocat  distingué,  a  consenti 
à  venir  au  secours  de  l'administration.  Il  est  parti  sur  l'heure ,'  circons- 
tance première  dans  ces  moments  difficUes* 

n  L'idée  qui  m'avait  dicté  ce  choix ,  qui  s'accordait  si  bien  avec  la 
pénurie  des  sujets  capables ,  était  celle  d'an  témoignage  de  conflanee 
dans  l'administration  municipale  de  Nantes  dont  je  crois  pouvoir  ré- 
pondre, n-  (Dépêche  de  M.  Mamrieelliivalaa  mbtslre  de  l'intérienr,  en 
date  du  f  1  déeefmbreiSSl.) 

(2)  Je  sais ,  écrivait  quelques  jours  j>Ias  tard  Colombêi  k  M.  Mavrice 
Dnvat ,  je  sais  tout  ce  que  vous  avez  fait  pnonr  empédier  ce  résoltat  inat- 
tendu de  devenir  définitif....  je  vous  en  remercie. 


—  212  — 

d'ailleurs,  par  l'administration  de  H.  Ferdinand  Favre  et  la  grande 
majorité  du  Conseil  Municipal ,  de  fonder  à  Nantes  une  Ecole 
préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  des  Sciences  et  des 
Lettres.  Les  études  naguère  effectuées  par  Colombel ,  pour 
organiser  un  Athénée  (!)  «  celles  qu'il  avait  plus  récemment  en- 
treprises comme  organe  de  la  Société  Académique  (2) ,  dans 
une  direction,  didées  presque  identique  ,  l'avaient  admirable* 
ment  préparé  à  ce  travail ,  Tun  des  derniers  qu'ait  enfantés 
sa  plume ,  et  dont  les  conclusions  furent  volées  à  l'unani- 
mité (3). 

J'ai  déjà  parlé  du  bonheur  avec  lequel  Colombel  aimait  à  faiire 
hommage  à  notre  Société  des  prémisses  de  ses  travaux  litté* 
raires.  Jamais  il  n'en  parut  plus  intimement  pénétré  que  depuis 
sa  retraite  des  affaires. 

Comme  tous  les  hommes  dont  l'existence  a  été  mêlée  aux 
luttes  politiques ,  il  commençait  peut-être  à  mesurer  d'un  œil 
désanchanté  le  chemin  où  il  avait  semé  une  à  une  les  roses 
effeuillées  de  sa  jeunesse  et  à  se  demander  si  les  amertumes  du 
passé  ne  doivent  pas  être  un  enseignement  pour  les  quelques 
jours  incertains  de  l'avenir.  Comme  tous  ceux  qui  ont  dû  perdre 
leurs  premières  illusions  dans  le  conflit  brutal  des  réalités,  il  se 
résignait  peut-être  enfin  à  limiter  ses  rêves  d'autrefois  à  Tho- 


(t)  Avril  1848. 

(3)  Rapport  sur  ropportanité  de  la  création  d'une  Faculté ,  au  nom 
d'une  commission. 

{/innales  de  la  Société  Académique  ,  amiée  1854  ,  tome  XXV  , 
page   191.) 

(3)  «  Cest  sur  la  proposition  empressée  de  l'administration  mnni- 
dpale  et  par  mi  vote  unanime ,  qni  restera  l'honneur  des  élns  de  la 
cité  ,  qae  la  ville  sollicite  une  École  des  Sciences  appliquées.  »  — 
Discourt  de  M.  le  Recteur  Henrier ,  \  la  séance  d'inauguration  du  3 
novembre  18S5. 


-T  213  — 

rizon  modeste  de  sa  ville  natale ,  et  à  jouir  au  milieu  de  sa 
fiimiile  ,  dans  la  fréquentation  de  quelques  amis  et  les  ressources 
derétude,d'unetranquillité  d'Ame  que  la  vie  publique  lui  avait  trop 
longtemps  ravie.  Avocat  justement  honoré  ,  membre  des  conseils 
électife  de  son.  département  et  de  sa  commune  (1) ,  recherché  par 
tous  les  hommes  émînenls  ,  et  en  possession  de  loisirs  compa- 
tibles avec  quelques  capricieuses  excursions  dans  le  riant  do- 
maine de  la  littérature ,  Coiombel,en  effet,  avait  conquis  Tune 
de  ces  positions  appréciées  du  sage  ,  où  la  fortune  nous  dis« 
pense  de  fléchir  devant  ses  idoles  et  nous  permet  d'utiliser,  en 
les  perfectionnant ,  les  qualités  que  nous,  devons  à  la  nature. 
Mais  cette  nature  elle-même  allait  bientôt  trahir  d*une  ma- 
nière aussi  soudaine  qu'inattendue  celui  qu'elle  avait  si  riche- 
ment doté. 

Depuis  quelque  temps  ,  en  effet,  la  constitution  de  Colombel 
semblait  offrir  moins  de  résistance  que  par  le  passé ,  aux  fa- 
tigues réitérées  causées  par  ses  travaux.  En  vain  il  avait 
demandé  au  calme  de  la  Senneiiire  et  à  l'air  réparateur  de  la 
mer  les  éléments  d'une  sanlé  qui  lui  échappait  chaque  jour  : 
les  vacances  s'étaient  écoulées ,  les  dernières  feuilles  étaient 
tombées  et  la  santé  n'avait  pas  frappé  à  la  porte  de  celui  qui 
l'implorait.  Le  pauvre  malade  cependant  sembhit  vouloir  se 
tromper  lui-même  en  opposant  une  énergie  croissante  à  la 
terrible  étreinte  d'un  mal  qui  réclamait  impérieusement  sa  proie. 
PKis  déchirante  était  la  douleur,  plus  vivace  était  la  volonté  de 
l'homme ,  plus  grand  le  dévoûment  de  l'avocat.  Une  telle  lutte 
devait  iivoir  un  terme  prochain. 


(f  )  Colombel  faisait  également  partie  du  Gooseil  départemental  pear 
l'iiistniction  primaire  ,  et  du  bureau  d'administration  da  Ljcée  de 
Hantes. 


—  2*4  — 

Le  jeudi  20  novembre ,  Colombel  venait  de  plaider,  devant  le 
jury,  d- expropria  tien  :  ses  forces  Tabandonnèrent  complètement 
Il  fallut  le  ramener  à  son  domicile  dans  un  état  alarmant  Le 
soir,  toutefois ,  la  parole  lui  était  revenue ,  la  circulation  sem- 
blait se  rétablir,  et  la  sérénité  reparaître  sur  ce  visage  où,  par 
de  douloureux  contrastes,  la  vie  et  la  mort  semblaient  aller* 
nativement  imposer  leur  empreinte»  On  eût  dît  que  sur  une 
individualité  aussi  fermement  accusée,  que  sur  une  nature  aussi 
largemjent  ouverte  à  toutes  les  aspirations  de  Texistenee,  les  ra- 
vages du  mal  hésitassent  à  se  traduire  par  leurs  plus  désolant^ 
symptômes  et  leurs  plus  irrévocables  phénomènes.  Cependant 
d'heure  esï  heure,  de  minute  en  minuté,  de  seconde  en  se- 
conde )  la  vie  se  retirait  de  Colombel.  Le  lendemain  ,  en  effet , 
l'état  de  prostration  du  malade  devint  tel  que  tout  espoir  de 
le  conserver  dût  être  abandonné.  Le  samedi  22  novembre , 
à  2  heures  du  matin ,  Evariste  Colombel  rendait  le  dernier 
soupir. 

L'effet  produit  à  Nantes  par  la  triste  nouvelle  qui  s  y  répandit 
bientôt  fut  navrant.  On  sentait  qu'en  quelques  minutes  le  ni* 
veau  de  l'intelligence  et  du  pivisme  avait  baissé  dans  toute  la 
cité  sous  une  impitoyable  pression.  Tous  ceux  dont  Colombe! 
avait  partagé  les  travaux,  épouse  les  joies,  calmé  les  soufirauees 
ou  défendu  les  intérêts ,  voulaient  douter  de  la  terrible  réalité; 
Dans  cette  enceinte  académique  où  sa  parole  avait  si  souvent 
retenti ,  sur  ce  bureau  qu'il  occupa  à  trois  reprises,  il  sem- 
blait qu'un  voile  funèbre  aefùt  étendu  soudain  ,  enveloppent  de 
ses  funèbres  plis  toutes  les  espérances  de  nos  réunions  à  venir. 
Ah!  c'est  qu'en  cette  circonstance  chacun  sentait  qu'il  avait  un 
double  deuil  à  porter.  Comme  citoyen  et  comme  homme ,  Co- 
lombel s'était  fait  une  large  place  en  effet  dans  le  double  domaine 
des  idées  et  des  sentiments. 

On  peut  dire  de  notre  collègue  ce  que  M.  Billault  disait  de 


— .  »f  5  — 

80O  vénérable  père  :  «  La  mtftl  d^  Cdlonièel  esrt  une  de^  ces 
»  pertes  qui  se  font  sentir  bien  m]-delà<  du*  cercile  de  la  fiimUtb 
»  et  des  affections  pHvées.  PairtOufr  où,  pendMt  âovi  bement^- 
»  ble  vie ,  si*  laborieuse  et  -si  dévooée ,  ce  bon  cilèyeti  a 
j>  porté  rinfatigable  acthritiVée  sa  puissante  itHelligeAcè,  sa 
j»  mort  va  laisser  un  vide  qu!il  ne  sera  pas  facile  de  com- 
»  bler.  » 

Et  quel  plus  saisissant  témoignage ,  Messieurs,  de  l'exacte 
application  de  ces  paroles  que  Fattitude  de  notre  population 
dans  ce  deuil  solennel  du  24  novembre  ,  où  la  magistrature,  le 
barreau;  l'administration,  Tarmée  et  toutes  les  institutions  étaient 
si  largement  représentées  ?  Quelles  larmes  sincères  répandues 
sur  celte  fosse  où  tant  d'espérances  venaient  d'aboutir  préma* 
turément ,  et  que  cliacun  ,  en  ce  cruel  moment ,  était  donc 
fondé  à  dire,  avec  l'illustre  Bossuet  :  «  Oh!  que  notis  ne 
o  sommes  rien  /  »  (1) 


(1)  Le  catafalque ,  précédé  da  clergé  et  de  la  jnusîque  des  pompiers, 
escorté  par  des  détachements  de  ce  corps  et  de  la  troupe  de  ligne,  s'avan- 
çait lentement  au  milieu  d'une  foule  compacte  pour  arriver  à  Téglise 
Sainte>Groix  ou  une  messe  en  musique  a  été  célébrée. 

Les  cordons  du  poêle  étaient  tenus  par  M.  le  Préfet,  an  nom  de  Padmi- 
nistration  départementale;  par  M.  Janvier  de  La  Motte,  président  du 
tribunal  civil ,  et  M.  Brahcix  ,  président  du  Tribunal  consulaire  \  par 
M.  Ferdinand  Favre,  maire  devantes,  et  M.  Flcury,  député  de  la  Loire- 
Inférieure  ;  par  MM.  Lecadre  et  Brindejonc,  au  nom  du  barreau  et 
de  la  compagnie  des  avoués  ^  par  M.  Adolphe  Bobierre,  au  nom  de  la 
Société  Académique. 

Dans  des  discours  religieusement  écoutés ,  et  où  la  vérité  des  ap- 
préciations le  disputait  2i  la  sensibilité  de  Texpression  ,  MM.  Ferdinand 
Faiirva,  Jaaviiet  de  Im  Molle  et  Leeadre  sa  toili  laifay  soif  \»  tombe,  de  Go- 
ÎUMbîT  teftéloqnents  iatorprètos»  naa-seulemeBttdii-oorpa  DHtoioipal^  4ak 
BM|9fllraaiva  et  d*  baaweauy  aiaisy  o»  paat  PafinMr  havtoÉieB^  de  la  oilé 
tout  entière. 


—  216  ~ 

Puissent  ces  souvenirs  être  une  consolation  —  s'il  eo  est  Ae 
possible  —  pour  la  famille  d'Evarisie  Colombel.  Puissent-ils , 
surtout,  être  un  exemple  comme  ils  sont  un  héritage  pour  son 
jeune  fils,  appelé  à  porter  un  nom  si  honorablement  marqué 
dans  les  annales  de  la  ville  de  Nantes  (I)  ! 


(t)  Le  GoàMil  Huaieipal,  voulant  élever  à  la  mémoire  de  Goloiiri>el  mi 
monamenl  de  la  reconnaissânee  tfe  ses  conoitoyeas ,  a  décidé  k  Fimeni- 
aûté'qoe  son  bvste  serait  exécalé  aux  frabde  la  ville  de  Naates,  et  placé 
dans  la  salle  des  délibérations* 


DOCUMENTS. 


PUBLICATIONS  D'ÉV.  COLOHBEL. 

I. 

Matière*  adiaialstratiTes» 

Rapport  sur  l'empUcement  de  U  Gare  du  chemin  de  fer  de  Tours  k 
Rantea.  —  184t. 

Des  Livreto  d'Oa?rien,  partie  critique.  —  AbbiIm  de  la  Société  Acadé- 
mique, 1847. 

Rapport  sur  la  question  des  Sels.  —  1847. 

Rote  sur  la  proposition  du  budget  tendant  k  réduire  k  3,5009000  francs 
le  crédit  demandé  en  1849 ,  pour  les  IraTaux  du  chemin  de  fer  de  Tours 
allantes. 

Exposé  du  Conseil  Municipal  de  Bourgneuf  k  M.  le  Préfet,  contre  le 
projet  de  division  de  cette  commune.  ^  1850. 

Arrêtés  concernant  les  fonctions  et  les  detoirs  des  Gardes-Champêtres. 
—  1850. 

Etablissement  du  Service  d'Eau  et  reconstruction  de  FH^tel-Dieu.  — 
1851. 

La  Loire  au  XVllI*  siècle.  —  1851 .  (Extrait  du  Courrier  de  Nantes,) 

Mémoire  an  Conseil  d'État  par  les  Délégations  municipales  et  commer- 
ciales de  Nantes  et  d'Angers.  — 1853. 

Note  supplémentaire  k  ce  Mémoire.  —  1853. 

Adresse  aux  habitants  de  If  ewcastle ,  au  nom  d'une  Commission  muni- 
cipale. —  1854. 

Rapport  k  la  Société  Académique,  sur  l'opportunité  de  créer  k  Nantes 
une  Eaculté  des  Sciences.  — 1854. 

Créatioi^de  Bassins  snr  la  prairie  in  Duc.  —  Proposition  Chérot.  — 
1855. 


—  218  — 

Rapport  sur  les  Exposants  de  la«  Loire-Inférieure  au  nom  du  jury  local. 

—  1855. 

Rapport  au  Conseil  Municipal ,  sur  la  sortie  de  Mantes  du  rail-way  de 
Saint-Mazaire..— - 1856.  ^ 

II. 

Étade»  littéraire» 9  iii»t«riqaes ,  etc. 

Du  Duel.  —  Soc.  Acad. ,  5«  Vol.,  !•  sér. ,  p.  405. 

De  Pimprovisation  y  traduite  de  Quintilien,  avec  Commentaires.  —  Soc. 
Acad.,  6«  vol.,  2«  sér.,  p.  151* 

Satire  Ménippéc.— Suite  d'études  sur  le  XVI«  siècle.—  Ibid.,p.  15. 

De  l'Instruction  publique  au  XTI*  siëclc.  —  Soc.  Acadl,  7«  vol., 
2«  sér. ,  p.  65. 

Études  juridiques  et  politiques  sur  le  XVI*  siècle.  ~  ibidv ,  p.  21*5. 

Jean  Bodin  et  son  temps*  —  Ibid. 

Législation  des  Valois. 

La  chanson  au  XVI*  siècle. 

Du  Commoaismeatt  XVI*  siède. 

Qqestions  et4éci8ioiis  diverses  sur  les  Terres  Taines  et  vagues.  —  Bevua 
Bretonne ,  k  Bennes. 

(tuestionspotitiq^es*  —  Juillet  1849 .  ^  (Extrailadu  Courrier  tie  Nantes 
des  17,  24  et  30  mai ,  4  et  12  jpin,  et  2  juillet  l<848.) 

{JuekiHeB  réflexions  sur  la  Constitution  qu'x^n  élabore  penr  la  Frauce. 

—  4  mai  1848.  (Extraits  du  Courrier  de  Nantes.) 
Introduction  d'une  Revue  de  la  Légiakli«n  révoUitioiinaire*  — 1849. 
Le  général  Foy.  Etudes  parlementaires.— 1852.  >     * 
Chronique  d'ufi  jour,  (insérée  dana  la  fie9ue  des  Proumaes  de 

rouest.) 

Compte-rendu  des  travaux  Se  U  Sodété  Académâque  pendant  Tannée 
1845. 

Discours  li  la  séanee  da<  7  B04reqibt&  1847. 

Discours  k  la  séance  du  20  novembre  1848. 

Discours  k  la  séaaoe  de  novembre  1854. 

Notice  nécrologique  sur  M.  Mareschal. 

NotiçiS  nécrdogigue  sur  M.  Cottia  de  Mehritte. 

Villenave.  {Bévue  des  ProvincesMe  POuest.) 


Btt  lysièiBA  éleclif.— 18^— vol.iû-18. 

Bar,  auteur  dramatique.  Etude  Littérake,» publiée  àunldiBévuêdes 
Provinces  de  V Ouest. 

Les  Lettfés  Utins.  Aperçus  généraux,  lus  à  la  Société  ÀcaiémiqBe  le 
!«'  mars.  1854. 

Séaèque. 
.  Théodicée  de  Platon ,  à  l'occasiou  de  la  candidature  de  M*  Mourier , 
comme  membre  correspondant.  — 181^5. 

A  propos  d'Horace.  Critique  des  traducteurs  de  ce  poète.  --;  A^ril 
1856.    . 
.  li'abbé  Foumier.  —  Rapport  ^e  présentation. 

Rapport  sur  les  Hôtes  historiques  et  statistiques  de  BK.  Ghe? a* ,  au 
nom  d'une  commission. 

Etudes  sur  le  droit  depuis  1789.  ~  (BabeU  Revue* Encjclopédiqne  ^ 
XIX*  siècle.) 

m. 

Mémoire»  Judiciaire». 

Mémoire  pour  lé  sieur  Dr oùet ,  docteur-médecin  i  contre  M™*  veute 
Drouet  et  les  époux  Francheteau.  —  1837. 

Précis  dans  l'affaire  Bari^toux  père  ot  fils  (de  la  Turballo),  contre  Clair- 
▼aux.  Guilloré,  Mosset  et  Gavalin.  —  1838, 

Mémoire  pour  M"*  Françoise  Sau?étre,  légataire  universelle  def  M. 
Yves  Loquet-Dclisle ,  décédé  en  1838,  contre  M.  de  Launay ,  S.-F.  Lan- 
gevin  et  veuve  Forget.  — 1840. 

Consultations  de  Lucaa-Championnièro ,  pour  M.  Charles  Lelasseur, 
propriétaire  de  la  Sauzinière,  contre  Gergaud,  Bitony  Praud  et  autres 
fermiers  de  I9  Sauzinière»  -^  1838^.. 

Réponse  de  M..  Poulet  au  Mémoire  publié  par  la  Société  des  Mines  de 
Montrelais.  (Mémoire  de  141  pages  in-4".)  —  1839. 

Observations  du  sieur  De  Labarre  et  demoiselle  De  Labarre,  et  des  ad- 
ministrateurs de  la  Société  du  canal  de  Buzaj ,  sur  L'écrit  imprimé  des 
propriétaires  du  lac  de  Grand^Lieu.  —  1841. 

IVouvelles  observations,  etc.  (même  affaire).  — 1841. 

Quelque»  observations  de  la  dame  Riou^  appelante  du  ifugemimt  rendu 
le  12  juillet  1841 ,,  pu  le  Tribunal  des  Sables^d'Olonne.  —  1.84U 


—  280  — 

Prëcîspour  le  sieur  Btudomn.  —  Affaire  du  testament  de  François  Renoa. 
— Inscription  de  faax.  (Blém.  de  46  pages  in-4<>.)  —  f  841 . 

Mémoire  ponr  les  anciens  vassaux  de  la  Musse,  en  Saint-Etienne- 
de-Mont-Luc,  contre  les  héritiers  Landais-Dupé.  (Mém.  do  94  pages 
iii-4«>.)  — 1841. 

Mémoire  pour  les  anciens  vassaux  do  la  Musse  de  St-Etienne-de-Mont- 
LuCf  défendeurs,  contre  les  héritiers  delà  Bourdohnaye,  ayant-cause  de 
l'ancien  seigneur.  (Mém.  de  10*2  pages  in-4o.)  — •  1845. 

Second  Mémoire  pour  les  anciens  vassaux  delà  Musse,  contré  les  héri- 
tiers de  la  Bourdonnaye  (92  pages).  —  1849. 

Moyens  et  conclusions  motivés  pour  dame  Amélie  Bodet  Pyroux, 
épouse  Louis  Baré ,  contre  les  héritiers  Boudard  de  Saint-James.  —  1842. 

Mémoire  pour  le  sienr  Musscau  (Jean-Marie) ,  notaire ,  contre  les  héri- 
tiers Louis  de  Gomulier  et  autres.  (82  pages  in-4o.)  —  1813. 

Pellepont,  J.-P.-A.,  mandatairede  M.  Demouch,  k  MM.  les  juges  de 
la  première  chambre  du  Tribunal  civil  de  Nantes.  — 1844. 

Mémoire  pour  les  sieurs  et  dames  Prély  et  Latquohe,  t^ontre  leurs  co- 
héritiers dans  la  succession  Mazier-Verrier  père  et  mère  (64  pages  in-4*.) 

—  1845. 

Sur  la  réponse  des  sieurs  Mazier  et  Durand.—  Avec  cette  épigraphe: 
«  Si  trascartSj  agntta  videntur.  »  Tacite. 

Mémoire  pour  Taffaire  Brossard,  contre  M™«  Gannet  de  Lonjon.— 1845. 

Conclusions  et  Notes  sur  plaidoiries ,  pour  Grégoire  et  Théodore  Bor- 
dillon ,  contre  Arnous-Rivière ,  Ghaley ,  Taillet ,  etc.  —  1 846. 

Mémoire  et  Défense  pour  M.  B.  Poydrasde  la  Laude,  contrôles  héri- 
tiers Deffez,  Poydras  et  veuve  Porteau*  (Mémoire  de  155  pages  in -4<>.) 

—  1846. 

Consultation  pour  M.  Carreau,  entrepreneur  de  la  Cathédrale  de  Nantes. 

—  1849. 

Mémoire  et  Requête  adressés  au  Ministre  de  l'instruction  publique  pour 
M.  Carreau,  entrepreneur  de  la  Cathédrale  de  Nantes.  -~  1849. 

Mémoire  et  Consultation  en  réponse  ponr  M.  Carreau.  —  1850. 

Justification.—-  M.  Scheult  k  ses  concitoyens.  —  Affaire  des  travaux  de 
la  Cathédrale  de  Nantes.—  1850.    . 

Moyens  et  conclusions  pour  Rousseau,  Bouquet,  Lecorsier,  appelants, 
contre  la  conunune  de  Saint- Julien-de-Concelles.— 1850. 

Dernières  observations  en  faveur  des  vassaux  du  Cué-'au-Voyer  et  de 
la  Sénéchaliière.— Affaire  de  Saint-Julien-de-Concelles«-^1850. 


—  221  — 

Dernière  note  des  anciens  vassaux  da  Gué-an-Voyer.-^  Affaire  de 
Saint-JuUen-de*GûncelleB.  — 11)50. 

Affiaire  Noël  Vincent  confhe  la  Compagnie  da  chemin  de  fer  d'Orléans  k 
Bordeaux.— Consultation  et  moyens' pour  la  Compagnie  du  chemin  de 
fer.  --  Cour  d'appel. 

ProcèsCrouan  :  Pièces  justiflcâtÎTes  (Mémoire).  —  Note. —Addition  aux 
Pièces  justificati?es.    ' 

Sur  la  téptiqde  de  M.  Gronan,  du  20  lévrier  1854. 

Deux  mots.— Aflairè  Ghauveau  contre  Hignard.  — .  1850* 

Notes  pour  la  famille  Chauveau.— iS50. 

Mémoire  pour  le  marquis  de  Monti ,  contre  l'Administrateur  judiciaire 
des  marais  de  Donges/-^  1855. 

Mémoire  pour  MM.  Levedque»  Gaoaûd,  Martin  et  aqtres,  saleurs.— 
1855. 

Précis  des  faits  et  sommaire  des  questions  de  Droit.  —  Affaire  entre 
M»*  Elisa  Vallet ,  veuve  Ch.  Mazier ,  contre  le  Syndic  de  la  faillite  Du- 
rand (Ch.  Fourcade),  M"«  Em.  Ml azicr- Verrier ,  Crageon.  —  Août  1855. 

Notes  pour  la  dame  Hazier-Vcrfier.  ~  5  mai  1856. 

GoncluBions  motivées  pour  L.-A.  Guibertf  constructeur,  contre  J%  Gil- 
lard  et  P.  Boutin ,  marchands  de  fer. 

Gondnsions  en  réponse  à  l'écrit  du  15  mai  1856,  pour  la  Société  la 
Bretagne^  contre  MM.  Berihier  et  Duval.  — 1856. 


ESSAI 


SlTHUi  * 


DICTIOIMRI 


ET  DIS  SOfilBDBIBS 

CÔBIPBISES  DANS  l'aIVGIEN  COMTÉ   KANTÀIS 

ET   DANS  LB  TERRITOIRE  ACTUEL 

DU    DÉPÀRTEITERT    DE     LÀ     LOIRE -INFÉRIEURE  >. 

Par  Ht.  Erkbst  DE  GORIfDLIEB. 


INTRODUCTION. 

Les  histoires  particulières  des  provinces  embrassent  un  hori- 
zon qui  est  trop  vaste  encore ,  pour  qu'elles  puissent  recueillir 
une  foule  de  faits  dont  la  mémoire  mérite  cependant  d'être  con- 
servée et  qui  ont  au  moins  un  intérêt  local. 

Dans  un  ordre  de  subdivision  inférieur  à  celui  des  provinces , 
et  qui  permet  de  ne  négliger  aucun  détail ,  on  a  écrit  les  his- 
toires de  plusieurs  villes  et  de  quelques  localités  de  moindre  im-^ 
portance;  mais  ce  sont  là  des  travaux  isolés  qui  laissent  entre 
eux  d'immenses  lacunes. 


—  2«3  — 

Le»  «Mlèttrs  qui  ont  travaillé  sur  .les  détails  d'un  pays  avec 
un  pian  d'ensemble,  ont  adoplé  la  dûrision  par  paroisses  ou 
oommunes ,  et  de  ce  système  sodt  oés  les  dicti<M>Daires  de 
provinces  ou  de  départemeots.  âdx  points. de  vue  géographique, 
statistique,  descriptif  et  antres,  qui  se  rapportent  directement  au 
sol,  ce  choix  ne  laisse  rien  à  désirer, sinon  que,  par  la  nature 
même  des. choses;  qui  ne  varient  pas  de  commune  à  commune, 
il  expose  à  des  redites  fastidieuses  qu'on  poucrait  peut«-ètTe 
éviter  en  modiflanf  légèrement  ce  plan.  C'est  ainsi,  par  exem- 
ple ,  que  les  considérations  géologiques  se  plient  déjà  très- 
difficilement  aux  limites  administratives  et  exigeraient  un  chfipitre 
à. part  pour  être  convenablement- traitées. 

Ce  léger  inconvénient,  s'il  existait  seul,  ne  mériterait  guère 
d'être  signalé;  mais,  ces  dictionnaires  ont,  avant  tout,  k-pré- 
tention  d'être  hiêlmqwê  ;  et  sous  i^e  rapport ,  qui  intéresse  seul 
la  grande,  masse.des  lecteurs  ,  la  diviaioo  consacrée  gar  l'usage 
n'a  aucune  raison  d'être ,  car  la  paroisse  rurale  n'a  jaaiais  formé 
une  uojlé  dans  Vordse  politique  et .  ne  présente  dessers  aucun 
corps  saisissable  pour  l'histoire. 

Cependant,  les  auteuis  de  ces  dictionnaires  avnioil,  d'après 
leur  titre ,  un  programine  à  remplir  ;  ils  ont  donc  raconté  Ion* 
guement,  a  chaque  article,  les  faits  d'un  intéeèt  général  qui, 
par  hasard ,  se  sont  passés  dans  telle  paroisse  phUM  que  dans 
telle  autre,  età  l'accomplissement  desquels  eUe  aétéie  pteiaou^ 
vent  fort  kétran gère».  Us  auraient  été  tout  aussi  fondés  à  y  planer 
les  biographies  dps  ^pecaonaes  célèbres  que  iohaqat  pecoisae  a. 
produites;  s'ils  aeaontbomésà  oitef  leurs  noms, ils  devaient,  par. 
analogie ,  se  contenter  de  rappeler  qae  tel  fiût  :Siétait  .pasaé  ^sn 
tel  lieu  9  à  moins  qu'ils  n'enesenti  mppoBler  quelque  parliqula- 
rîté  inédite. 

C'est  un  vice  que.de  ;déoatipfirfrbistpire(9éaénile  par  lambeaux 
pour  lesiréparftirçà^tlé.;  en  les  isolant  de  ce  qui  les.  à  rpaécédés 


—  224  — 

et  de  ce  qui -les  a  suivis,  on  6te  à  ces*  épisodes  une  grande  partie 
de  leur  intérêt  «  et  cet  assemblage  d'anecdotes  incohérentes  ne 
remplit  aucun  des  buts  que  (^historien  doit  se  proposer ,  c'est^à-^ 
dire  d'instruire  et  de  39tisfaire  l'esprit. 

En  dehors  des  villes»  dont  les  communautés,  plus  ou  moins 
émancipées ,  avaient  une  existence  réelle ,  la  seule  subdivision  de 
la  province  qui  vécût  de  sa  vie  propre  était  la  terre  ou  la  seigneu* 
rie,  véritable  molécule  élémentaire  de  la  société,  dans  son  orga- 
nisation féodale.  Au  point  de*  vue  historique,  c'est  donc  cette 
unité  qui  devrait  servir  de  base  à  un  dictionnaire  de  province. 

Le  père  du  Paz  avait  parfaitement  compris  cette  vérité ,  quand 
il  a  écrit,  non  pas  uo  recueil  de  généalogies,  comme  le  titre 
général  de  son  ouvrage  le  dit  mal  à  propos,  mais  bien  l'histoire 
de  plusieurs  grands  ^fs  de  Bretagne  ;  car  les  généalogies  pures 
ou  les  filiations  ne  sont  empipyées  dans  son  livre  que  ciJmme 
accessoire;  et  pour  rendre  raison  de  la  transmission  des  terres 
qui  sont  l'objet  principal  de  son  travail.  Le  plan  de  cet  ouvrage 
était  excellent,  et  chaque  fois  qu'on  le  consulte,  on  regrette  que 
ce  judicieux  dominicain  n'ait  point  eu  de- successeurs  pour  nous 
donner  l'histoire  de  tous  les  grands  fiefe  de  la  Bretagne  sur  le 
plan  qu'il  avait  si  heureusement  inauguré. 
.  Un  dictionnaire  des  terres,  qui  aspire  à  ôtre  complet,  sans 
avoir  la  prétention  d'atteindre  ce  but,  doit  se  renfermer  dans 
des  limites  infiniment  plus  resserrées  qu'un  recueil  d'articles 
choisis  arbitrairement  et  toujours  peu  nombreux.  L'auteur,  pour 
rester  datis  une  juste  mesure,  doit  considérer  que  la  chose  qu'il 
importe  surtout  de  connaître  pour  toutes  les  terres ,  c'est  la  suc* 
cession  des  &mtlies  qui  les  ont  possédées  ;  les  époques  et  les 
moyens  des  changements  de  mains.  Là  se  borne  réellement  l'his- 
toire de  la  plupart  d'entre  elles ,  et  la  tâche  de  l'autew  qui  en 
traite  dans  leur  ensemble  ne  va  pas  plus  loin. 

La  matière,  ainsi  réduite  à  sa  plus  simple  expression,  n'en 


—  2S5  — 

conserve  pas  ipoins  uo  grand  intér6t,soît  qu'on  la  coû$idère  intrin* 
sèquement ,  sait  qu*09  l'envisage  dans  les  applications  qu'on  en 
peut  fiûre. 

Pour  justiûer  la  première  assertion ,  il  suffit  de  remaïqger  la 
curiosité  avec  laquelle  la  plupart  des  propriétaires  rechef  cbent  par 
quellesmainsont  passé  les  terresqu'ils  possèdent,  etcomment  eMes 
sont  succef siyeoieQt  arrivées  jusqu'à  enx.  Tout  booime  s'identifie 
naturellainent  avec  la  terre  qui  Ta  nourri,  et,  pour  peu  qu'il  pense, 
son  in^rêt  qe  se  borne  pas  ^  sa  propriété  ;  il  s'étend  encore  aux 
terres  de  son  voisinage.  On  peut  dire  avec  vérité  que  c'est  bien  là 
ce  qui  constitue  réellement  Thistoire  de  la  paroisse  »  car  c'est 
celte  connaissance  qui  donne  la  vie  à  chaque  manoir,  h  chaque 
ruine,  à. chaque  lieu  dont  les  ruines  n)èmes  ont  dispAru« 

Sous  le  napport  des  applications ,  noua,  remarquerons  que  la 
connaissance  des  pippriétaires  des  terres  est  indispenaable  pour 
avoir  rinieUigence  complète  de  Tbistoire,  par  suite  de.  Tusaga 
vicieux  où  elle  est  de  ne  désigner  quantité  d'individus  que  par 
le  no^  .seul  de  leur  terre*  Faute  de  cette  connaissance,  .on  pa 
reconnaît  pas  les  personnages  qu'elle  met  en  scène,  el  l'on 
s'expose  à  cpmmettre  les  plus  grossièreei  bévues. 

«  C'est. un  vilain  usaige,  dit  Montaigne  (JEi^niSj  livte  .1'% 
a  chap.  xin)  et  de  très-mauvaise  .  cpnséquence  en  nostre 
»  France,  d'appeler  chascun  par  le  nom  de  sa  terre  et  seignieu- 
»  rie  et  la  chose  du  n^pnde  quj  fait  le  i^lus .  mcj^ler  .^t  mea^co- 
»  gnoistrçles  racc^f  »  Or,  la  scienca  des. races  ou  des  généalo- 
gies est  abçpiun^ent  nécesfsaire  pour  bien  copoprend^e. L'histoire 
pendanMPUte  ta  durée  du  irégime  féodal,  où  l'indiyidualité  ne 
parvenait  jamais  ^quelque  prononcée  qu'elle  fùl»  à  s'isola  d^  son 
entourage;. :en.. sorte  qu'il  faut  compter  non-^ulement.  avec  la. 
personnel  mais  encore  avec  tout  ce^qui\lui  appartient.  Bien  peu. 
de  gens  spnt  en  état  de  recoçp^ttre  imiDiédiateipent  à  quelle /a*- 
iniUe ,  appartenait  Ip  çeign^ur  de  tel  fief  k,  une  époquf)  donnée , 

15 


été  to  (lartAgé  que  de  quelques  otrganlsMiotls  fyrivUégtéë^;  uil 
aide- mémoire  en  ce  genre  est  donc  un  livre  généraletnetH  né-^ 
cëssaftew 

Dte  qi/îi  ft*ag{|  de  r«liro^ef  le  tumi  pàtrotiyM^lae  d'un  indi-^ 
viàû ,  au  moyen  du  Bom  de  terre  sous  lequel  tl  edi  ééâigttë ,  H 
eM  blair  que  l'ordre  alphabétique  èit  cehii  dam  lequel  les  terres 
à^tmt  àltiB  r^hgéea  pour  la  fticiiité  deis  techéfcbes.  Cette  appli- 
eaMon  u'est  pas  d'àtlleurs  h  seule  è  hqiiellé  cet  ordre  convienne 
le  ffiteii.t  ;  il  satisfliit  ehoore  au  déélr  que  Vf»  éproiive  en  mAMtë^ 
di^conaiances  d'avoir  quelques  rettseiguements  sur  une  terM  qm 
en  tMk&méft  sana  que  sa  po^ibu  soit  alignée.  Il  r^  suffit  ^ 
de  savoir  que  leHe  persottAe  possédatt  «tne  lerre  de  tel  nom;  il 
fiiut  ènoore  pouvoir  dire  au  juste  06  oélie  terre  était  située,  un 
pUMonoiige  ett  beaucoup  ittiéut  connu  quàttd  dn  Vk  afnsi  foealfsé. 
Gn  n'est  pafi  là  imu  ektgenbe  nouvelte  qere  nou»  Msûfà's  surgir, 
iMaus  m  firinoiia  que  eonstater  ren^iuence  d'un  séntmieàt  foK 
Nt>andu$  si  tes  biographes  attachent  un  grand  prit  à  fixer  po^i-^ 
livcMont  le  lieu  où  le  hasard  a  fait  naftre  lë^persoi^age  doht  ils 
écrivent  la  vie ,  ri  est  ptus  intéiiessant  sans  éottte  de  connaître 
eéhli  oA  éoa  existence  s'est  écoulée,  celui  auquel  ^es  intérêts 
iea  plus  directs  étaiemailadiés. 

L'bisloiire  de^  terres  est  uu  flaiMbelRi  qui  édbAfé  les  recherches 
loeateft;  alors  mftne  ^'ëàe  lést  encore  ineiomplète  ^  elle  ne  laissa 
pttë  que  de  fanÉttàt  abx  arehébfogues  de  HombreUt  {alohs  pour 
M  guider  éàm  leurs  investigations  ;  le  notn  seul  «hin  seigneur 
eai  souvent  pëui*  emt  une  indt<^tibn  Seconde,  aussi  cette  histoire 
a<4<^eMe  fioujotirs  été  regardée  comme  l'àM  ééB  paMiës  eiseifvtiè!-^ 
lea  d'u»  DietAMifiaire  de  prcMnce  ou  de  dépattémem.  Si  donte , 
t^ >  ttirmU  a»  SMm^Fm^u  od  autres,  qui  se  adbi  eceopés 
de  ce  8U|et,  avaient  tnikilé  conVétiaMenteùt  cette  pirlSe)  il  siérait 
superflu  sani  douté  'dft  la  remauier  ett  ^bornant  &  if^tervertir 


Tordre  qu'ils  ont  suivi  ;  il  suffirait  d'ajouter  k  leurs  livres  une 
table  alphabétique  des  terres  avec  revvoî  aux  {laroisses  op  il  en 
e$t  parlé. 

Mais  sous  ce  rapport,  comme  sous  beaucoup  d'autres,  le 
Oiftio9mmf0  4$  freAaut^  liûss^  infiniment  à.  désirer;  l^s  omis* 

^pns,  les  assertions  faijsses  ou  jbiasardées,  le4é£|Ut  absolu  de 

• 

reehercbes  y  .ftyipp^nt  tous  les  yeu|.  «Heptife;  c'est  un  livre  très 
s^perficieL  Ce  Diicti^nnaÂre ,  s  il  aivait  ét^  bien  exécuté  »  aurait  été 
«n  ifononenl  d'up  gtaM  pri^:  un  digne  et  utile  $|[|)|)iéni)eat  à 
Ibisloive  .des  BéuédioUfis,  To)i^  Ifes  laaatériaux  nécessaires,  pour 
faire  un  excellent  ppv^fige  existaient  .sops  la  a)ain  av;|nl  1790  » 
«tU  estii'ftutAUt  flhis  regrettable  qp'ils  i^'aieift  pas  é^  ntiliséa  alors 
^'nne  grande  partie  de  4ea. richesses  n'existe  j>lus  aujourd'hui. 
0§éet»di$ï^aÂl^d*aut|i^  devoins^pQ  poikvaiic^o&iicrArÀsoocsiivre 
touit  3(Al  teoBipSi  comme,  il  l'aurait islhi;  il.  fut.  obligé  ;<|e  s'adjoia-; 
due. uiu  €<dlaborateur  :  sa  fetitefoA. de  l'avoir  puai  eboiai;  il.av^it 
besoin  4'ua  oherobeur  de  ^ftjlts.i  ik  prit  un  litt^aLaur;  il,  ^ubit 
l'influence  de  son  époqufi« 

ires  sourofes  que  l'on  peut  consulter  ajvec  le  plus  de  j&ruit  pour 
daffider  un  dicltc>qo(|iredi8s  terres  ^  scfnt: 

f"  Les  aneienneb  ejM}i4étfe$  ou^éformatioas  des  paroisses* 

2^  La  collection  dia  aveus.  M  d^a  homnmges  roudlis  aux 
ducs. et  auK  rolîe  pour  les  lierpes.qiaî  relevaient  direcietnent  de  la 
couronné. 

3f  iss  bonnes  génteiogjea,  teUep  que  réelles  du  P.  du  Paz;* 
celiiM4uei  l'abbé  Je  LabotHureuv'  a  publiées  à  la  suite  de  f'hiptoire 
dumaréabal  ési  Gti^rjaat;  ceUes'fpii  ont  été  dwnéea.d^ns  l'his- 
toire  d^^s  |;e&iids  crfHcâers,  de  Ja  oouronue,  let  quelques  a^res 
dnsâléea  avec  wjn  etauB  tit^res. 

i4?  i^ea  extraits  .qui  ndus^restântdeJt  réfovmatÎQu  ^gi^uéiTale.de 
la  nol4eaèeidfi!Bretagnejeiiéau«ée.de  iMSi  4671. 

S^'LavlpBaâ/^biètairede'IXJIdri^e.  ;     . 


—  228  — 

6°  Les  titres  des  particoliers. 

7^  Les  archives  judiciaires. 

8^  Les  états  des  juridictions  de  Bretagne  dressés  par  les  sub* 
déiégués. 

Les  originaux  des  anciennes  enquêtes  ou  réformations  des 
paroisses  n'existent  plus;  ils  ont  été  condamnés  au' feu  par  la 
commission  préposée  à  Nantes ,  au  triage  des  titres  en  1792.' 
Cinq  registres  sur  trente-trois  et  une  toute  petite  liasse  sur  un 
grand  nombre  d'autres,  ont  seuls  échappé  par  hasard.  Pour 
l'évéché  de  Nantes ,  Tunique  débris  du  naufrage  consiste  dans 
l'enquête  de  la  paroisse  de  Fégréac,  de  Tan  1440. 

Sous  le  rapport  de  la  statistique,  cette  destruction  a  été 
une  perte  irréparable;  car  ces  enquêtes  avaient  pour  objet  le 
chiffire  et  le  mouvement  de  la  population  dans  chaque  paroisse , 
Tétat  de  richesse  des  habitants ,  en  un  mot ,  tous  les  éléments 
d'un  cadastre  pour  la  répartition  de  l'impôt.  Elles  fournissaient, 
à  quatre  siècles  dé  distance,  les  points  de  comparaison  les  plus 
sûrs  et  les  plus  curieux  pour  les  économistes; 

Dressées  de  442tS  à  1536,  ces  enquêtes  étaient  depub  long- 
temps devenues  inutiles  à  l'administration  ^  par  suite  des  chan** 
gements  considérables  survenus  lians  l'état  des  choses  qu'elles 
constataient;  mais  on  s'en  servait  toujours  pour  prouver  quel 
était  l'état  des  personnes  et  des  terres  à  l'époque  où  elles  avaient 
été  faites.  Les  terres  et  les  personnes  se  divisaient  en  deux  ca- 
tégories que  les  commissaires  avaient  dû  distinguer  dans  leur 
travail:  1^  les  nobles,  qui  étaient  sujets  au  service  milttaire, 
s'équipaient  et  servaient  un  c^tain  temps  à  leurs  frais  et  payaient 
l'impôt  du  sang,  charge  assez  lourde  à  une  époque  où  l'état  de 
guerre  était  le  plus  ordinaire  et  où  il  n'existait  pas  encore  d'ar« 
mées  permanentes  et  régulières.  Le  service  habituel  aux  armes 
était  réputé  noblesse  et  emportait  l'exemption ,  cotnme  le  prouve 
l'extrait  suivant  de  l'enquête  de  N«-D.  et  de  Saint-Brice  de 


—  229  — 

Ciisson ,  fiiite  en  1427:  n  Guillaume  Simon  n'a  point  accoutu- 
»  mé  de  payer  ni  contribuer  pour  ce  qu'il  met  son  fil$  en  armes 
9  4  toutes  les  fois  qiie  monsieur  le  duc  mande  ses  subjects  se 
9  lever  sus  en  armes*  •  2^*  Dans  la  deuxième  catégorie  étaient 
rangés  tous  ceux  qui  ne  marchaient  qu'en  cas  d'extrême  nécessité, 
mais  qui 9  pour  prix  de  leur  repos  ordinaire,  payaient  Timpât 
foncier,  nommé  fouage,  parce  que  les  feux  ou  ménages  servaient 
de  base  à  aoo  assiette. 

Cea  esquétes  n'étant  plus  employées  que  pour  prouver  la 
qualité  de  noblesse  aux  XV«  et  XVI*  siècles,  on  les  désignait 
génératement  soua  le  nom  d'anciennes  réformations  de  la  noblesse, 
et  cp  fut  cette  domination  imf>ropre  qui  détermina  sans  doute 
leur  condamnation.  Longtemps  avant  l'époque  de  leur  destruc- 
tion ,  on  en  atait  fait  de  nombreux  extraits  au  poiot  de  vue  de 
l'état  des  personnes  et  des  terres;  c'eat-à-dire  donnant  pour  cha- 
que paroisse  les  noms  des  terres  nobles  et  ceux  de  leurs  posses- 
seurs. Ces  extraits  sont  aujourd'hui  la  source  la  plus  sûre  et  la 
plus  abondante  où  l'on  puisse  se  renseigner  pour  dresser  un  dic- 
tionnaire des  terres*^ 

Les  enquêtes  des  paroisses  menUonnaient  noa-seulement  les 
terres  proprement  dites,  mais  encore  les  simples  métairies  nobles. 
Mous  n'avons  pas  rejeté  ces  dernières  de  notre  Dictionnaire , 
à  cause  de  l'intérêt  qui  s'attache  aux  noms  de  leurs  possesseurs, 
et  en  général  à  tout  ce  qui  se  rapporte  à  une  époque  déjà  reculée. 
Nous  les  avons  même  rangées  sans  distinction  au  nombre  des 
terres ,  car  beaucoup  de  ces  métairies  étaient  d'anciennes  terres, 
ou  sont  deveoues  depuis  des  terres  habitées ,  ou  enfin  étaient 
plus  considérables  que  des  terres  proprement  dites.  Il  ne  nous 
a  pas  semblé  que  la  présence  d'un  manoir  fût  la  condition 
néoessaire  d'une  terre ,  et  nous  aurions  été  trop  difficile  en 
exigeant  l'adjoBucUoo  d'une  justice ,  que  les  enquêtes  ne  men- 
tionnent pas* 


—  aâô  - 

Les  terres  n'ont  pas  eu  plus  de  fixité  qm  les  feikiiUss  ;  ^ 
grftndés  terres  se  sont  réduites  à  presque  ri^n  ,  et  d^aotres ,  qAi 
étaient  peu  de  chose  dan;5  l'origine,  ont  pris  un  grand  Hccrotssè- 
ment.  Quantité  de  gentilhommières  ont  été  absorbées  par  dé 
riches  voisins,  et  réduites  &  l'état  de  simples  métairies  ;  de^ 
métairies  riobtes ,  des  terres  liième ,  qui  sont  mëntibat^éies  dMs 
les  anciennes  enquêtes ,  ont  complètement  dispam ,  ^t  sMt 
aujourd'hui  perdues  ;  les  unes  par  suite  de  transformatti^ns  et 
de  changttnertts'de  noms  ,  les  butrespom*  avoir  été;  morcelées 
jusqu'à  l'infini ,  et  s'être  transformées  en  villages  ;  ainsi  qu'on  ne 
s'étonne  pas  si  l'on  ne  retrouve  pi^s  aujourd'hui  dana  i^att^oes 
paroisses ,  plusieurs  des  nbttÉs  <{iie  nous  y  avons  cités,  et  qu'^n 
ne  nous  l'impute  pais  à  erreur. 

Après  les  anciennes  en^uète^,  la  colleottoh  la  plus  utile  à 
consulter  pour  Thisloire  des  terres ,  est  cètle  des  aveux  rendus 
aux  ducs ,  puis  aux  rois.  Cette  collection ,  qui  a  été  conservée 
intacte  à  la  Cbambrei  des  comptas ,  remonte  à  l'an  1400  en^ 
viron.  Les  aveux  aàciens  sont  généraletient  très-laooniqûes ,  et 
ne  mentionnent  que  la  terre  dont  l'avouant  est  possesseur ,  et  la 
seigneurie  quil  tleiit  directement  du  prince  ;  ou  bien  sHl  s'étend 
daraotage,  c'est  pour  donner  une  longue  homendatui^  dels 
rentes  qui  lui  sont  dues. 

Hais  phm  tard  il  détaille  tout  ce  qui  relève  de  lui ,  en  «rrière 
fief  du  souverain,  et  feit  ainsi  connidtre  les  deux  premiers 
degrés  de  juridiction  dans  la  hiérarchie  iéoéiie. 

Parmi  les  terres  et  seigneavies  qui  réflevtiient  direetaraent  de 
la  couronne ,  on  comptait  tes  fiefs  les  plus  importante ,  ï€uà& 
il  y  avait  aussi  bien  des  termes  infimes  ;  et.dansleisecpnd  degfré 
de  la  hiérarchie ,  il  n*est  pas  rare  de  rfsticoî^trèt  des  possessions 
féodales  du  premier  ordre,  ^  sorte  que  les  aveux  dont  il 
s'agit  «  laissèiii  âubsiétër  .de  gihittdës  et  i«ri^|k)rtiihteb  iaouMS. 
Pour  en  donner  un  exemple ,  il  suffit  de  citer  la  déelirMton  du 


tf^roa  4'AoAentô  ,  qu  il  se  |)orne  à  dira  qm  de  lui  relève  la 
b^imière  de  |a  Jlfu^-PaiMAtii  ;  qr^  cetu  seigneurie  ,  déclarée 
sans'ptus  de  détails»  av^it  sous  sti  juridtfiiîon  la  paroisse  de  Peti4- 
Itars  iQiat  eotière;  l6s  qudA^e  cipquièines  de  cielle  de  Mfné»  ei 
ks  (rote  qKtrts  de  p^lledes  Touches  ;  ea  sorte  qfi'du  dessous  d'elle, 
e^  pp  troisiànip  degré  hiérarc|«ique  «  se  ^puveipQt  des  lerres  el 
4e£r  juridictiouis  fort  iippq|t|iQtes ,  qw  l^  wem  rpndu^  ai»  $our 
verain  ne  mentioimeat  ea  auc^oe  ^çop. 

£n  oy^r^  i|e  l'dfmu,  nofrimé  ^usei  miuu  ou  d[^i;(ara<ion  >  le 
vaasfil  poble  devait  àsoa suzeraia  la  ^i  et  rhonuxi^ge ,  et  il  hii 
4)(«it  délivré  un  acte  de  sa  réception.  ILes  hetoipiiages  f^its  au 
souverain  étaient  inscrits  sur  ^es  registres  partieuli^rç  4  ^ 
Cbaipi>re  (tes  pc^n^ptes  ;  ces  registres  pe  repiG^tiaot  pus  ausm 
l^^ut  qw^&i^y^^x  ;  ils  n^  vont  gu^re  a^-d^l^  d^  f  (g0  ;  jls  SfHNt 
inérp^  îocp|iipl#t^  I  msis  ils  q'ien  eoqt  p^s  mm^  Hliles  à  4H)n- 
sultert  parcp  qu'ils  servent  à  cq9ib|er  qua|qu,es  li^up^  qui 
exist^^  da^s  les  aveus^* 

Les  grands  recueils  géaé^logiques  4aat  ^sse^  cqqpii^  ffmf 
qu'il  soit  inutile  d -entf^r  i  l^r  jjgard  dsps  aucpn  détail  ;  iç'^^ 
URe  spuree  <pMf  pq  auraH  tort  de  néglige. 

Les  reisislffes  qui  p^ntpnafi^t  1^  .arrêts  prof^cés  par  l|k 
«^an9.bre  établie  po^r  |a  rpforqaaiion  de  la  j^^t^lessf  4^  QreMp[pid 
dp  f  668  4  ,167) ,  ism^aieot  fourni  un^  ripbe  j;uoi^son  pqpr  Tl^j^- 
toire  des  terres ,  qw  iest  liée  si  JQtimemeQt  ^Y^  pollp  4^ 
jEaniilles ,  loais  c^s  registres  u'exj^tepi  plus  ;  ils  ont  jeté  br^lf^  k 
Rpi^neSt  ep  179?*  Les  extraits  d^  ces  ar|[^  qpi  nqi^  rest^» 
pquy^^jicqreXQUf  n  jr  bien  d}^  r^n^igqçjiQaiHf  p\\\^  UM^lb^^- 

s^i^^t  cew  q^i  iesq^M^tt^oi^^i^gittlJ^ein^  PégligéJos  daf^s. 
Oïl  j^eut  ie?ttr§jr^  (|j9  l'flîwteirif  4i  «j^r^j^cm^  ^  par  If^  .^é^pdip- 
tins ,  beai^cpup  de  ^^M^ip^nts  relatif  ;a|»  t^r^S  ies  pjua  impç^- 
ûnifes ,  Qt  J'ftp  .trq^!{^i?î|i|.  difficite?P«t  »iHW«^  ^^  W  cpppprne 
l^  ^quçs  Jps  p|us,refî|»|wi. 


~  232  — 

Les  archives  particulières  sont  généralement  très-pauvres 
aujiourd*hui  ;  ce  qui  en  reste  est  dispersé  çà  et*  là  ,  ignoré  sou- 
vent de  ceux  qui  les  possèdent  ;  c'est  un  grand  obstacle  à  ce 
qu'on  puisse  utiliser  ces  épaves  de  la  révolution  ,  qui  méritent 
cependant  un  examen  sérieux ,  comme  concernant  directement 
Fétat  et  la  transmission  des  terres.  Les  bénédictins  se  plai- 
gnaient d'avoir  éprouvé  de  nombreux  rôfas  de  communications*  de 
ce  genre  ;  serait-on  plus  heureux  aujourd'hui  ? 

Sous  l'empire  du  droit  coutumier ,  les  questions  de  propriété  , 
de  juridiction  et  autres  relatives  à  la  terre ,  obligeaient  le  plus 
souvent  de  remonter  à  des  époques  extrêmement  reculées ,  pour 
y  prendre  son  point  de  départ  ;  le  plus  vieux  titre  était  le 
meilleur  ,  par  suite  de  cette  maxime  ,  que  le  vassal  ne  pouvait 
jamais  prescrire  contre  son  seigneur.  De  là  vient  qu'en  quantité 
d'arrêts ,  de  mémoires ,  de  fiictums  et  autres  pièces  judiciaires, 
on  trouve  des  histoires  de  terre  et  de  seigneurie  fort  complètes 
et  appuyées  sur  de  bons  titfcs.  Toute  la  difficulté  consiste  Ici  à 
avoir  la  patience  nécessaire  pour  aller  déterrer  un  renseigne- 
ment utile ,  au  milieu  d'un  £»tres  de  procédures. 

A  deux  reprises  différentes,  en  1717  et  en  1766  ,  les  inten- 
dants   de    Bretagne    demandèrent   à    leurs    subdélégués   des 

■ 

rapports  sur  les  juridictions  qui  s'exerçaient  dans  l'étendue  de 
leurs  subdélégations.'  Ces  rapports ,  qui  sont  conservés  dans  le 
fond  de  l'intendance ,  à  Rennes ,  ne  sont  pas  dressés  sur  un 
plan  uniforme  ;  il  y  en  a  de  bien  faits  ,  de  très-détaiHés  ,  mais 
d'autres  sont  tout-à-feit  sonrimaires  et  incompfets.  En  général , 
les  rapports  de  1717  sont  mieux  soignés  que  ceux  de  1766  ;  ce 
sont  ces  derniers  dont  Ogée  s'est  servi  pour  son  Dictionnaire. 
On  ne  peut  en  tirer  pour  le  sujet  qui  nous  occupe ,  que  les 
noms  des  possesseurs tles  justices  ,  à  ces  deux  époques.' 

Après  avoir  exposé  quelles  sont  les  sources  principales  où  Von 
peut  puiser  les  éléments  d'un  bon  dictionnaire  des  terres  ,  nous 


—  033  — 

devons  signaler  la  perte  d'un  recueil  d'autant  plus  regrettable 
qu'il  tenait  à  lui  seul  lieu  de  tous  les  autreé  ,  et  pouvait ,  à  la 
rigueur ,  dispenser  de  toutes  recherches. 

La  réfatroation  générale  des  fanrilies  nobles  était  à  peine 
terminée ,  que  le  grand  Colbert  ,  dont  le  vaste  génie  voulait 
porter  Tordra  et  la  régularité  dans  toutes  les  parties  de  l'admi- 
nistration ,  prescrivit  p<iur  les  terres ,  une  mesure  analogue  à 
celle  qu'il  venait  de  faire  exécuter  pour  les  personnes. 

Par  édit  de  novembre  1672 ,  une  Chambre  royale  du  domaine 
fut  étabKe  à  Rennes ,  pour  la  réformatiou  générale  des  justices 
seigneuriales  en  Bretagne. 

Toutes  les  personnes  possédant  haute ,  moyenne  ou  basse 
justice  furent  assignées  devant  cette  Chambre  pour  justifier , 
par  titres  authentiques  ,  de  la  concession  on  de  la  possession 
immémoriale  desdites  justices,  et  cette  mesure  comprenait  non- 
seulement  les  justices  qui  relevaient  prochement  du  roi  , 
mais  encore  toutes  les  autres ,  à  quelque  degré  qu'elles 
fussent.  La  possession  se  prouvait  en  montrant  des  actes 
de  juridiction  du  degré  que  Ton  prétendait  posséder  avec 
lés  ratifications  nécessaires ,  ou  bien  en  fbisant  voir  que  dans 
tous  les  aveux  rendus  au  seigneur  supérieur  et  reçus  par  lui , 
les  seigneurs  de  ce  fief  s'étaient  inféodés  de  ce  droit.  La 
longue  suite  d'aveux  qu'on  était  obligé  de  produire  en  cette 
circonstance  avait  obligé  tous  les  possesseurs  de  justices  à 
d'immenses  recherches  pour  établir  et  pour  justifier  les  droits 
de  leurs  seigneuries. 

Les  registres  des  arrêts  de  la  Chambre  royale  du  domaine  ont 
été  brûlés  à  Rennes  avec  ceux  de  la  Chambre  établie  pour  la 
péfoi*mation  de  la  noblesse  ;  malheureusement ,  il  ne  paraît  pas 
qu*il  ait  été  fait  aucun  extrait  des  arrêts  rendus  par  la  Chambre 
du  domaine ,  en  wtie'  que  ses  travaux  sont  complètement  per^ 
dus  ;  on  ne  s'occupait  guère  alors  des  terres ,  tout  l'intérêt  se 
reportait  sur  les  familles. 


•  C#ita  perte  eat  d'autant  plvs  regrettable  qfiô  T^istoire  des  jiKt 
tip68  a  plus  d'intérêt  encore  que  celle  des  terres,;  weuiie  terre 
importante  n'était  dépourvue  de  justice,  et  Thistoire  de  ('uiie  est 
génévalement  cette  de  l^autre  ;  la  jusiice  était  d'une  qualité  plus 
lelevée  que  la  terre  et  la  véritable  floarque  de  la  seigofurie.  £nfiA» 
les  justices  étftient  înliaiioeDi  plus  stables  que  les  i^rrre^;  tandis 
que  .celles-ci  pouvaient  toujûU|*s  se  mçtrceler  selon  le  cuprioe  de 
leurs  propriétaires,  tout  déoiembrenaentde  la  justice  était  in- 
terdit depuis  très-longtemps. 

Il  était  admis  en  priocipe  que  tout  fief  inférieur  avait  pour 
origine  un  démembrement  du  fief  immédiatement  supérieur:,  ces 
démembrements  s'étaient  opérés  librement  d'abord  «  n^s  on 
avait  bientôt  senti  la  nécessité  d'interdire  absobineat  ceux  de^ 
justices ,  ^ont  le  fractionuement  jetait  les  juridictions  dans  ui^ 
cahos  inextricable.  Quand  on  fit  cette  défense,  ii  était  dé}à  tardii 
et  la  confusion  aveit  fait  de  grands  progrès  ;  c'est  par-  eui^  que 
s'expliquât  las  anomalies  étranges  qu'op  remarque  dans  plu-* 
sieufs  juridictions  qui  ont  dû  «être  distraite ,  réunies  ou  subor- 
données par  i|ne  pure  footaisio  de  leurs  posseeseurs,  1^  t^^HanlL 
comme  choses  dont  ils  pouvaient  disposer  à  leur  gvé.  Conimeal 
pourr^U-on  se  rendre  raison  autrement  de  certaines  bizarreries , 
par  eibeinple  de  voir  relever  de  ia  vioomté  4b  Dongi^  Ufnairtie  de  la 
terre  de  Vair ,  qui  est  située  dans  la  paroisse  d'Anet^^  par  de  U 
Ancenis.  Il  y  avait  m&mq  de^  seigneuries ,  comme  la  haronnîe 
de  la  Roqhe-ei>-Nprt ,  qui  <H>nmtaient  uniquen^ent  en  fiefs  déte- 
chés  les  uns  des  autres  et  séparés  par  d'immenses  distences  ; 
e)le  avait  juridiction  supérieure  dans  les  paroisses  de  Mort , 
Nozajr,  QufUyt  Sainfe*Blars^d&-la-:Jai)le,Saint-JttlienHde*Vouy^nte9, 
le  Pin,  Y^i^^i  Soudan,.  toMisfert,  Si^int-Vincent^des-Landei « 
Stiint'-Aiibin-ides-ChMeeux ,  Maumuf^n  ^  SaintcKerblop ,  etp.  Qr| 
ne  (¥>nçeiit  p^s  que  ces  fiefs  épars  aien^  j^n^ais  pu  Sèix^  partie 
d'une  seigponrie  continue. 


Une  seigeeurîe  »  toile  qa'on  Tenteod  géo^akMpa«n| ,  étiHt  vm 
l^opriéié  complexe  «  compoeée  4e  deux  pwim  dtstiootos ,  iffii 
j)*étaient  pas  nécessairement  réunies  4ii»sfefqéme  nmin  (  d*ii9e 
pirl  »  le  domaine  foi^cîer.eu Uk  terre)  de  i'auUe  ^  le  Oeli  juatice 
00  JDridiotion  féodale.  Le  p rodpil  de  )a  tecre  éitaî4  oe  qu'il  ^ 
€tfKM>re  aujoiifd'bui  ;  larevenu  (jhi  fief  coisistail  di^na  les  reol93 
Jeodalea  ;  les  droiiis  de  iiMtiee  et  les  ci^nela  qu  înipAta  de  OMit^r 
lion  qui  aa  paient  ineinteilaAt  à  renregistrement*  Ces  deux  aortes 
de  propriét^a  étaient  aouveM  séparâea  et  temea  par  des  maioa 
différentes  ;  de  là  deux  perswnea  âe  quaUliaiU.aiiiHrttanéfi^mt 
dios  lea  aotee ,  de  seigneurs  d*ua  inéqie  lieu  ,  ce  4|i|i  jette  pai^ 
foia  dans  un  étrauge  embarras.  A  le  rigueur  »  le  possesseur  de  Jfi 
terre  aurait  dû  s'appeler  mimr  ^  et  celui  de  la  aeiguwrie  «ai- 
jrtietur  ;  ifeiaia  celte  dîatinctiop  subtile  u'étaii  point  observée*  Qn 
prenait  encore  le  titre  de  terres  que  ^'on  ne -possédait  pas  réelle- 
ment ,  nais  sur  lesquôllea  om  avait  des  pr^4oqtioos ,  auivant  en 
cela  l'exemple  des  souveraias  ^  et  pour  évitar  la  presciripiMQ  ; 
c'est  ainsi  qu'après  la  niort  d'André  de  Cbnuvigoy  »  do  nom- 
breux 0ûoi|)étiteur6  s'iolitulèrent  barons  de  Rc^z.     > 

Aucune  Imite  n'étant  imposée  au  fractioil^enteai  du  do- 
maille  foncier ,  il  eu  résulta  que  les  teKres  do  qwlquea  sei- 
gneur iea -furent  aliénées  par  parcelles  |e4oment  minlo^es ,  qu'elles 
finirent  par  perdre  leur  pom  et  par  disput^tlro  eonaplëtemeQt  : 
alors  la  justice ,  qui  subsistait  loujoiirs  dans  spn  entier ,  prit 
k  nom  de,  lief  en  Voir ,  parce  qu'elle  ne  Nposait  plus  sur  au- 
cune terrOi  Le  n^énae  résullét  était  encore  9m#oé  P4r  la  lacu)té 
que  Ton  avuit  d'aliéner  séparéooent  le  fief  Ot  Je  terns» 

Dénuées  de  tout  signe  aaitériel»  cas  .justices  perdirent  souvent 
laur  uqm  primitif  pour  en  prendre  uo  nojuvjiAU  y  qi)i'f|it  ç^li|i 
des  famiU^s*  qui.  les  avaient  polsédéea  p^odant  \m^\fiip^^.  ou 
kim  cebtidu  lieu  ourdies  d'«xer#ftient,  ^t  qui»  jiar'^An4U(.<^ 
tet^riêêirê  ^  pouwÉl  èlee  sfttlé  bers  d«  iour  Htd4Âf  tipp  ;  pu  biip 


—  236  — 

eneore  tout  antre  nom  que  l'usage  leur  imposa.  Ces  variations 
sont  autant  de  chances  d'errem^s  auxquelles  il  e^t  bien  difficile 
d'échapper  complèftement. 

Au  milieu  de  ee  labyrinthe ,  les  arrêts  de  la  Chambre  du  don 
maine  étaient  le  seul  61  qui  pût  nous  guider  sûrement  ;  faute 
de  ce  document,  le  Dictionnaire  des  terres  et  des  seigneuries 
ne  peut  plus  être  recomposé  qu'à  Wîdt  de  matériaux  épars  et 
incohérents  ,  auxquels  il  est  difficile  de  donner  une  liaison  assu- 
rée. On  trouve  bon  nombre  d'indications  de  propriétaires  de 
terres  à  diverses  époques  dont  on  ne"  peut  se  servir  ,  parce  que 
la  situation  de  ces  terres  n'est  pas  indiquée ,  et  qu'il  en  existe 
plusieurs  du  même  nom.  Cette  incertitude  est  cause  qu'on  ne 
peut  utiliser  immédiatement  tous  les  matériaux  qu'on  a  recueiNis  ; 
il  faut,  pour  les  employer  à  propos,  attendre  qu'ils  s'édair- 
cissent  et  se  complètent  par  d'autres ,  d'où  il  résulte  que  ce 
Dictionnaire  ne  peut  pas  être  produit  d'un  seul  jet ,  mais  doit 
résulter  de  perleetionnements  suecessife. 

Vessai  que  nous  donnons  aujourd'hui  ne  doit  être  considéré 
que  comme  un  premier  pas  en  ce  genre  de  recherches;  comme 
une  suite  de  jalons  posés  sur  la  route  à  suivre  et  qui  peuvent 
guider  utilement  dans  des  iovestigatioiis  subséquentes.  Nous 
nous  sommes  beaucoup  phis  attaché  h  donner  des  repères  cer- 
tains qu'à  en  multiplier  le  nombre ,  parce  qu'il  est  plus  fiidle 
de  combler  une  lacune  que  de  rectifier  une  erreur. 

Le  moindre  article  ,  pour  le  iiire  complet ,  exige  des  re- 
cherches tellement  multipliées ,  qu'il  ne  nous  parak  pas  que  ce 
soit  là  le  but  qu'on  doive  se  proposer  dans  un  Dictionnaire  d'en- 
semble ,  où  la  masse  des  renseignements  doit  l'emporter  sur  la 
perfection  des  détatb  ;  ce  serait  employer  h  meilleure  partie  de 
son  temps  sur  un  incident  et  fiiire  de  la  monographie.  Il  est 
presque  impossible ,  vu  hi  dispersion  des  deeuments ,  qo'im 
homme  seul  puisse  mener  ce  travail  à  bonne  fia  ;  or,  le  meilleur 


~  237  — 

moyoD  de  faire  un  appel  aiax  personnes  de  bonne  Yolonié  est  de 
publier  les  notes  déjà  reoneiilied ,  sans  se  préooeuper  de  ieur 
éCat  dlmperfectbn. 

Si ,  comme  noua  Fespérons  ,  ce  genre  ^de  recherches  locales, 
qui  n'a  pas  encore  été  essayé  jusqu'ici ,  vient;  à  être  goûtée  non- 
seulement  le  temps  y  apportera  de  grands  perbetionnements , 
mais  il  sera  imité  dans  les  autres  départements  de  la  Bretagne , 
et  nous  pourrons  un  jour  posséder  un  réauiaé  historique  de 
toutes  les  terres  de.  la  province,  au  moyen  duquel  chaque  pas 
qu'on  y  ferait  rappellerait  un  souvenir.  Notre  but  serait  rempli^ 
si  notre  ballon  d'essai  devait  amener  un  pareil  résultat  ;  s'il 
déterminait  l'édification  de  ce  vaste  mopufinent  tout  .national  « 
auquel  chaque  ouvrier,  ai  humble  qu'il  soit  y- peut  utilement 
apport»  sa  pierre. 

Le  Dictionnaire  des  seifpieurîes  comporterait  qaturelknent 
quelques  détails  sur  l'importuace  de  leur  domaîne .  territorial , 
oomme  sur  l'étendue  de  leur -juridiction  directe,  aurks  fiÉb< 
qui  en  relevaient  et  ceux  auxquels  elle  devint  obéiasanoe  ;• 
noas  n'avons  pas  compris  cette  partie  dans  notre  tmvail.  L'é** 
teiidue  des  domaines  a  été  chose  si  variable  qu'elle  ne  pourifsit 
être  bien  traitée  que  dans  des  monographies;  les  détails  dans' 
lesquels  il  foudrait  entrer  à  cet  égard,  dépassent  les  bornes  d'un 
Dictionnaire  général.  Quant  à  Timportance  des  juridictions  et 
au  rang  qu'elles  occupaient  dans  la  hiérarchie  féodale,  H.  de  la 
Borderie  se  propose  de  traiter  cette  partie  d'une  manière  com- 
plète dans  sa  Géographie  féodale  de  la  Bretagne;  ne  pouvant 
espérer  faire  aussi  bien  que  lui ,  nous  avons  dû  la  lui  abandon- 
ner entièrement. 

Le  cadre  que  nous  avons  adopté  nous  limite  rigoureusement 
au  territoire •  du  comté  nantais,  tel  qu'il  existait  en  1789  ,  et 
à  celui  du   département  de  la  Loire-Inférieure;  nous  avons 


328 


iDème  fMrie  fo  soin,  dànsuoe  neteap^cMe  qu'on  trouvera  plus 
loin  Y  de  détermiaer  eaaeteraeni  cesdenx  ierritoift». 

Cependant ,  nous  avons  pensé  qu'il  était  utile  de  déroger  à 
cette  régie  géaévaie  pour  quelques  frsfiffcs  mgnefBHréei  Unniitro- 
pbes  du  comté  nanlus  et  qui  ^  avaieai  iiiènae  appartenu  aa- 
oiennement.  Mais  endemiBDt  ptaoe  è  oes  grandes  seigMwrilia  ^ 
nous  vl'aVèna  pas  jugé  qu'il  y  eât  àieu  d'admettre  daas  notre 
Dtctiooneire  les  Seeree  et  jutidîetif  ne  inftmeares  qui  en  rele*- 
vaHnt  Tels  sont  tes  motcfc  pour,  teaipicla  pu  trâuve  ks  arlides  : 
Mvim  ChamMé,  Ckantoceauoh  MomkÊigH,  Ji^pfUfauecHs^  Roeh$* 
;$emére  «t  Tiffimg^. 

Sn  «ennilMUit  «et  «ipoaé  <  nous  ténmignerooa  toute  aelre  i^ 
ooniMrissaoce  à  M-  fUnnèt^  arebinstè  de  la  PréfactUi^)  qui  a  b\ea 
voulu  nous  faire  part  des  notes  qu'il  a  prises  pour  dresser  iqi 
il] vemaipe  alphabétstfue  des  «aroiens  avenit  des  domainies  de 
NaoteS',  Guétaoede,  Lojrauls^  Toafbu  et  le  €â^e.;  à  M.  fie^ 
msiMgesit,  ^i  a.  mis  à  natve  disposition  un  «rairail  sur  iaa 
territoires  oompaaéa  du*  cemié  nantais  «  dé  l'éUrèeké  âe  Mantes 
et  (lu  dépaitenumt  de  la  :luoîre^Ia{érieiirB  ;  et  à  M.  JUkouI  , 
M|Hel  QouB  df9V096  plusieurs  rectification^  ot  i|d|liliions  iiqpor- 
taiiies. 


vmsa&  m  mm& 

LE   COMTÉ   NANTAIS 


IT   LS 


Déparleaent  de  la  Loire-lnférienre. 


L*^ctyé  <te  NhiMs  ei  lé  comté  «aMah  nr^^viient  pis  te  m^e 
ieirrfiahre  en  1789. 

Bik-ftuk  p&roiflses  4e  t^Mehé  4e  NantM  étiriént  m  Anjott  t 
dMx  sur  ift  ri^  Aroile  de  ié  ioiir^  ei  seite  sur' la  fWegaaehéi 

fies  prtfnHères  étinieht  Frd^  et  ta  Comuaflfe. 

Sur  ^  rite  gâfoefhe  se  trouvaient  (faborél  neniP  paroisses  èom» 
f^^l  tes  bàssei^arehes  de  Ihuges  ou  fà  ctiâlteltetife  de  Chan^ 
toceanx,  et  q«rt  étaiem  CktmfcH^aua;  ;  Dndn';  imêeiNùm  ;  la 
Tmcnint;  Lifé;  Saii^t'&iriêtophe^^ia^CôHpriê ,  lnève.de  là 
RemaHdtèrë  ;  Saini^LtÈut'mî'^êêS'Autèbç  SaiMSaHtfeut^dè^ 
^nont  et  lo  FU§è^. 

Puiè ,  isepi  pafroisaés  Wtmpmmi  les  liMites-iMrcliei»  de  Ma«' 
ges  ou  la  bttiionflM  de  Bfànf Atucon ,  et  qui  étaient  ?  Mimifixmmi 
aveu  ses  trois*  paroisses  (Nàire-lMfniej  SèUnî-Jat^ê  et  6iUM^ 
Jean)  ;  te  'Jtefratidfé^^;  JMtf^-Cy«3ptfi^i*«Ni^ 

Toutes  eés  pAiKtfsses  du  pays  de  Mauges  fàrent  d-abord  du 
diocèse  de  Poitiers,  comme  toute  la  partie  de'rêvtëhfédè  Nàtttes 
siMée  sur  ta  MVe  gMfdie  ds  të  Léii^,  «iliifii  dies  ItiMiM  r^iiies 


—  240  — 

à  ce  dernier  siège  eD  843  par  les  conquêtes  de  Nominoë.  A 
cette  époque  ,  le  territoire  du  comté  nantais  se  complétait  de  ce 
côté  par  les  paroisses  dépendantes  de  Saint'Florent-le-VieU ,  pa- 
roisses qui  restèrent  longtemps  sous  la  juridiction  de  cette  abbaye, 
sans  dépendre  d'aucun  évèché  ,  et  qui  ne  furent  incorporées  au 
diocèse  d'Angers  qu'au  XVII'  siècle. 

Quant  à  la  chfttellenie  de  Chantoceaux  et  à  la  baronnie  de 
Montfaucon ,  elles  furent  généralement  dépendantes  de  la 
Bretagne  depuis  la  conquête  de  Nominoê  jusqu'en  1341 , 
qu'elles  furent  définitivement  annexées  à  l'Anjou  par  droit  de 
conquête. 

En  1789,  l'évêché  de  Nantes  possédait  deux  paroisses  en 
Poitou  :  RenumiUi  et  Bouin  ;  une  moitié  de  cette  dernière  avait 
bit  partie  du  comté  nantais^  au  temporel,  jusqu'en  1714. 

Au  temporel,  la  Bretagne  et  le.  Poitou  étaient  séparés  par  une 
sorte  de  territoire  neutre  ou  commun,  qu'on  nonm^ait  les  âfor* 
clm,.q(9i  avait,  une  aduûmcftration  particulière,  jouis^it 
d'exempiioos  et  de  privilèges  spéciaux  et  avait  pour  qapiUile 
la  ville  de  Montaigu  où  il  tevait  ses  assemblées.  Ce  petit  pays 
se  subdivisait  luî-noême  en  hautes  et  en  basses  marches ,  en 
marpbea  franches  et  en  marché  avAntagères  ;  sa  descriptioo 
complète  exigerait  dea  détails  plus  étendijis  que  nous,  n'en  pou-^ 
ypna  donner  ici,  parce  que  lea  paroisses  nf étaient  pas  dan^  leur 
totalité  soumises  au  même  régime.  Ainsi,  par  exemple,  l'en-^ 
quête  de  la  paroisse  de  Saint-Colombin,  faite  en  1443  i  et.  qui 
est  rapportée  dans  le  Ijlvre  des  feux,  exprime  qu'elle  a  porté  seu- 
lement sur  la  partie  de  cette  par^oisse  appelée  Viais^  èsrfififs 
des  Huguetières,  en.  marche  avantagense  de  Bretagne  i  de  çà  la 
Boulogne,  devers  les  Huguetières .  et  Genestop*.  C'e^t  ^lue  oett? 
partie  aeule  de  la  paroisse  était  sujette  à  riqupôt  du  fouagOi;  le 
surplus  âtait  en  marahe  francbe. 
Sept  pavoiases,  qui  faisaient  partie  du  comté  nantais  au  tem* 


-  >4*  - 

porel,..dépendaieDi  de  révéohé  de  Luçon  pour  le  spirituel  ; 
e'étaiefti.:  Bm-de-'Cinéj  la  Gamache,  Crfand'lande ,  Ltgi^ 
Saint' Etienne-^du- Bois ,    Saint- Etienne-de- Cor coué   ef  SohU- 

Oeos  la  Douvselie  division  de  jhi  France  »  tOMt  ce  qai  était 
de  VéftifiM  4€).  Nantes ,  eii  Anjou  ^  est  resté  au  dépa|rtement  de 
Maine-et-Loire. 

Sept  paroisses ,  sur  le  bord  de  la  Vilaine ,  ont  été  détar- 
citées  d.u  comté  Nantais  et  réunies  au  Morbihan ,  savoir  :  Ca* 
moel,  Fértl,  NiciUac ,  Pmestin,  Saint^-Dolay ,  la  Roche^ 
Bernard  ei  Théhillac. 

Fougeray  a  été  réuni  à  rille-et-Vilaine. 

Cinq  paroisses  de  l'ancien  év^.cbé  de  Nantes  ont  été  réunies 
à  la  Vendée,  savoir  :  la  Bemardiire,  la  Brufiére,  Bouin,  Cu- 
gandei  Samt^Àndri-de^Treize-Voix. 

Quatre  autres  paroisses  qui  appartenaient  au  comté  nantais 
ont  aussi  été  réunies  à  la  Vendée,  ce  sont:  Bois-de-Céné,  la 
Gamache,  Grand'lande  et  SàifU'-Etienne-dU'Bois. 

Le  département  de  la  Loire-Inftrieure  n'a  gagné  que  Fercé, 
Noyal'iur-Bruc  et  VUlepot^  qui  étaient  de  l'évéché  de  Rennes , 
et  qui  n'appartenaient  pas  au. comté  nantais;  et  BemauiUé, 
qui  était  de  l'évêcbé  de  Nantes,  mais  qui  appartenait  au 
Poitou. 

Les  subdivisions  ecclésiastiques,  judiciaires  et  administratives 
de  l'évêcbé  de  Nantes  et  du  comté  Nantais,  sont  étrangères  à 
notre  sujet  ;  mais,  puisque  nous  traitons  des  terres  et  des  sei- 
gneuries ,  nous  devons  rappeler  que ,  sous  le  rapport  des  domai  • 
nés,  tout  le  comté  nantais  était  compris  sous  les  domaines  de 
Nantes  et  de  Guérande,  à  l'exception  de  la  baronnie  de  Châ- 
teaubriànt  et  de  la  chfttellenie  de  Bougé,  qui  relevaient  du  do- 
maine, de  Rennes. 

Anciennement,  il  existait  dans  le  comté  nantais  trois  autres 

16 


Ui  - 


petits  domaine^  ra^attt  ;  c'étaient  ceux  de  Lof/màkt^  été  Oà^lre  et 
de  Touffbu  ;  mtîs  \h  furent  supprimés  et  réanis  w  domaine  de 
Narttes,  en  1954. 

Les  trois  paroisses  qui  ont  été  prises  sur  Taiiefen  é?éehé  de 
Hennés ,  pour  compléter  le  département  de  la  Ldire-lnférieore , 
formatent  l'ancienne  tkmiti  de  Percé ,  qui  relevait  du  docnaine 
de  Itennes. 


LISTE  ALPHABÉTIQUE 

Wm  PABOUNIBS   DV   GCMTi  HAIIT AIE 

ET  DES  COMMUNES 

•  •  ■ 

DU   PâPAATBMBNT  DE  LA  LOffiB-UrFÉUBVllB 

AYVC  L'iHBICATIOlf 

a 

Des  aficietifies  Enquêtes  dont  chacune  d*eUe$  a  été  l'objet  et  des 
Urret  «(  j%uiiie^onf  comfirifM  4<MM<foi»  terrilotrv.     . 


AVÉWnSSËBiEN'^. 

Les  edquétes  âités  dans  èha^uc  paroisse  iwi.  XV«  et  XVl« 
siècle»,  pour  la  rêformaiiOD  dés  feox  sigéts  à  dmpftt  du  foiiage, 
étant  le  docmnent  qai  donne  Fétslt  lé  plus  comp/ét'  dés  terres 
et  dé  létirs  pbssessédrs  à  cette  épfot)tié ,  noùà  avoYis  jugé  utile 
d'en  dfèssér  lé  talleau  pouf  le  comté  Dantais.'^ 

LésIaûtfDès  i^'oti  y  remarque  sWpItqu'ent  en  partie  par  éette 
observation qtré  \e^  viUes,  mais lidri leur  tëh^itdjre  rural;  et  tes 
parusses  Iftâitrôphes  dd  Poitou,  né'  payaient  pas  Timpôt  du 
fouage,et  par  conséquent  qu'il  n*y  avait  pas  lîeu  dé  recenser 
léàfs  feux.  Hàffs',  ddte  d<ifisilcÀtron  faite,  ainsi  que  la  part  de 
qtiêfqûes  exénii^tioil^  iSemjfrbraii^ésV  il  réstb  eli^coref  un  eëlrtaln 
nombre  de  paroisses  j^ur  lesqueltès  on  ne  trouve  la  tnentio^ 


—  244  ~ 

d'aucune  enquête,  bien  que  leur  existence  à  cette  époque  soit 
certaine,  et  Ton  ne  peut  assigner  le  motif  de  ces  omissions. 

Ces  enquêtes  ont  encqre  l'avantage  de  nous  faire  connaître  les 
noms  anciens  de  plusieurs  paroisse»'  qui  ckit  été  ehangés  ou 
modifiés  depuis. 

les  dates  xpe  nous  doûQons  morqu^ni  fMiiée  oùTénqirfila a 
été  &ite. 

N.  D.  signifie  une  enquête  non  datée  ;  cellea  qui  sont  dans  ce 
cas  sont  comprises  entre  1427  et  1513,  mais  leur  forme  ou 
d'autres  circoûfitànces  permettent  généralement  dé  leur  assigner 
une  date  beaucoup  plus  précise. 

Les  dates  mises  entre  parei^thëses  ()  se  rapportent  à  des  en- 
quêtes qui  ne  sont  pas  parvenues  jusqu'à  nous,  même  par  extraits, 
mais  qui  sont  mentionnées  dans  le  Livre  des  feux,  écrit  de  1441 
à  1445  et  désigné  par  la  lettre  ¥  ;  ou  bien  dans  l'inventaire  des 
titres  de  la  Chambre  des  Comptes  dressé  vers  1 580 ,  et  connu 
sous  le  nom  de  Tumuê-Brutus ,  désigné  par  la  lettre  T  ;  ou  en- 
core dans  l'inventaire  des  anciennes  réformations  dressé  en  1680 
et  désigné  par  la  lettre  L  II  est  à  noter  que  ce  dernier  inventaire  ne 
donne  le  plus  souvent  aux  enquêtes  que  des  dates  approximatives. 

Ëaplusieuns  circonstances,  il  est  utile  d'avoir  la  nomenclature 
des  terres  et  des  seigneuries  qui  sont  comprii^es  sous  une  même 

m 

paroisse  :  c'est  pourquoi  nous  l'avons  ajoutée  ici.  liosus  ne  nous 
sonunes  pas  astreint  à  ne  nommçr  une  terre  que  dans  la  seule  pa* 
roisse  où  elle  avait  son  chef-lieu  ;  son  nom  est  souvent  r^>été  dans 
d'autres  paroisses ,  à  cause  de  ses  extensions  et  dépeanilfuaces  ; 
des  recherches  spéciales,  auxquelles  nous,  n'avops  pas  eu  ie  loisir 
de  nous  livrer ,  auraient  souvent  été  nécessaires  pour  préciser  la 
situation  de  la  tête  du  fief. 

Beaucoup  de  paroisses  ont  subi  des  changements.de  cir- 
conscription, ce  qui  est  cause  que  des  terres  attribuées  à  une 
paroisse  peuvent  à  présent  appartenir  à  une  autre. 


—  245  — 

ABBÂBETZ.  1425,  1^27,  1429,  1444.  (F.  1431.)— LaCbesnaio^ 
U  Htrdière  ,  la  Jahotièro ,  Laaaay  ,  Limaraud  ,  Monljonnet ,  la  Ri- 
▼i^,  VilloBenTe. 

AIGREFEVILLE.  Marche  du  Poitou.  --  Aigrefeoille  ou  la  Guidoir^  9 
le  Masellé ,  Richebourg ,  la  Ville. 

APïG£l«IS.  1426,  1431,  1449.  Ville.  -  Aocenis  ,  le  Boia-Jouuiu ,  la 
Chastellerie ,  la  Fouquetiëro ,  la  Grée  ,  la  Hervetière  ,  la  Husière ,  la 
Perouinitoe  ,  la  Rigaudière ,  Soolange,  le  Vergicr ,  la  Verne. 

AriETZ.  1437.(1.  1429).  —  AneU ,  Beauvais ,  la  Boyaudière  ,  le 
ChaffauU ,  Juigoé ,  Savenières  ,  Vair  ou  ie  Plessis-de-Vair. 

ARTHOIï.  1429,  1447.  —  Beanbois,  B4M>  9  la  Blouniëre,  le  Bois- 
Rouaud ,  la  Buioière ,  la  Martioais ,  la  Meechinière ,  le  Moulin  ,  la 
Praudiëre  ,  la  Roche,  la  Sicaudais ,  la  Vesquerie. 

ASSÉRAG.  1428,  1445.  -  Aaaérac  ,  leBlaoc,  Breooguen,  laChà^ 
laignerais  ,  Glis ,  Goedriguen  ou  les  Portes  ,  la  Gour-de-Larmor ,  Fan- 
garet,  Gonrrinct  ou  le  Port,  la  Haie,  Hurles  ,  Issoo  ,  Kerbemard  , 
Kerolilrler,  Keirougat,  la  Land^  ou.  le  Boifr-de-la-Lasde ,  Lesd^rs, 
Marze»)  PmiBiMSQl,  le  Plesais^Oainio ,  la  Porte^Mesie ,  k  Quenei, 
le  Quemo  ,  Quindeniac  ,  Ranrouet  ,  Redunel ,  Saffrë.  (Ployez  Pê- 
nes fin,) 

AUVERNÉ.  1427  ,  1440,  1447  ,  1478.  Subdivisé  as^ovd'kui  eo 
grand  et  en  petit  jluvemé.  -^  Auvern^ ,  Barlagat ,  BeauYoir  ou 
Gandin,  la  Bevière ,  la  Garantaische  ,  Ghampeaux  ,  la  Gouldreciëre,  la 
Cour-Thëbaod  ,  la  Fortescuyère  «  la  Grontaisèhe  ,  '  la  GrandHaye  , 
l^annay-Hasard ,  Lespinay ,  Lesay ,  Lnaisclie  ,  la  Marre ,  Manpiton , 
la  Piloasière,  laProrOté,  la  Riri^  ,  la  Rifière-Bovdin ,  la  Bablon- 
uiève,  la Salmonnaie  ,  le  Val  9  la  Vallée,  laVareone. 

AVESSÀG.  Autrefois  Ayeczic.  (F.  1427.)  -^  Benichel ,  la  GhliUi- 
gnerais,  Ghliteau-Ghevreux ,  la  Ghesnaie,  l'Esquare,  la  Haie  ,  Penhoët, 
le  Pordo  ,  le  Pouldu ,  la  Ri? ière-LadTanx. 

BATZ.  Autrefois  ri LB  de  SÀii«t-Go*i«OLAY-DB-BAtz.  1513.  —  Gareil, 
Game  où  Gremeu^en-Glis ,  Kerboucliard  ,  K.erdour  ,  Kerdrean  ,  Ker- 
nevel ,  la  Roche-en-Batz ,  ^iU. 

BELLIGUÉ.  —  Belligné  ,  la  Porcherie ,  la  Vetrie. 


LA  BEI9ASTE.  (F.  —  N.  D.)  Basse  marche  du  Poitou.  SapprinLée  et 
réunie  &  8An«T-JBAK«Ds-GoBCori.  —  La  Benate. 

LA  BERNARDIËRE.  Réunie  k  la  Vendée. 

BESIf^.  (F.  —  N.  D.)  —  Besné  ou  le  Plessiç-de-lfttui^  ,  ^  F|^^  ou 
Teillac. 

LE  BIGIÏON.  Dit  le  Bigroii-là-Chassb.  —  Le  Bigçou ,  les  Bou- 
teiHes,  Breron^  Gastaio,  laJasniëre,  Lespinay,  la  Tioi^ère  ,  Touffo|i, 

le  Valay. 

f' 

BLAlIf  •  Ville.  —  La  Bidéaie  ,  Blaiu ,  Goéaux  •  l'Épine ,  la  Grad- 
nais ,  la  flaie ,  Henleix ,  la  Massais ,  Pont-Piétin  «  le  Pordo  j  la 
Beillerie. 

LA  BOISSIËBE-bU-DORÉ.  Trêve  de  la  RsiiÀubiiaB.  —  La 
Boissière. 

BOIS-DE-GÉnË.  Basse  marche  du  Poitou.  Réunie  à  la  Vendée.  — 
Le  Goutumier. 

BOnrrGEDVRf:.  144i.  -  La  Cbk^. 

BOUAYE.  1441.  —  Le  Bbi^^BeaotC  ou'Bds'Crmguanlais,  TÉpine; 
la  Iftrchffidrie,  la  Ritardière,  la  Ifoë-du-Bois  ou  tteurt^-uut-Lilhrres, 
la  Senaigetie ,  la  Ville. 

BOUÉE.  TrèTC  de  Sàtbnàt.  —  La  Benardais,  le  GhastoUier^  la 
Gour-de-Bouée.  {Voyez  Savenay.) 

BOUIIÏ.  île  réunie  k  la  Vendée.  —  Bouin. 

BODGVBNAIS.  Autrefois  SiinivPiBBu-'iiB-BonGiuiMÂis.  (F.  -H.D.) 
-^  La  B«nc|ie*Boi8|èfire ,  Beaulion  ou  le  Ilois-de^la^Cour  »  la  fevrfkre, 
le  Bois-Jollain ,  U  Boasites ,  BougoUt  le  Breit^Aigu  »  la  Ghahooière, 
le  Ghaffault^  Ghevredent«  l'Éprounière,  la  Hunaudais,  la  Motte-Hal* 
louard  ou  de  Bougon  ,  le  Pé  ,  le  Port-Lavigne ,  Rezay  ou  Briord-en- 
Bouguenais'i  la  Roche-Ballue  9  le  Rocher ,  la  Sangle. 

LA  BODRDIMËRE.  Depuis  nommée  Paunbcé.  (Voyez  Panubcb.) 

BOCRGnSUF-EH-BJETZ.  Autrefois  trêve  de  SianT^Yu-B^RiTz. 
^  L'Ahb«ye-B)auche ,  Bonrgueof.  (Voyez  Saint-Çyr-en^Metz.) 

LE  BOURG-DES-MOUTIERS  ou  lss  Hoomâs.  14119.  —  Le  Bois- 
des-Tréans,  le  Collet  t  la  Douloerie ,  ^gny,    • 


,  LE  BpÇ&6*SA||«TE-HAHIEt  Yoytz  SAiifTi-)l|AEi9-9B-Po49ic. 

B006SAY.  aiMte  wsmnkt  é'AiijM. 

BOUYROIf .  Bonrgueil ,  Qaéhillao ,  VîUefrogon ,  Yillehoiim. 

'  BRAIIlâ.  (V.  ^  N.  D.)  —  Brains  ou  1»  Com^e^BraM,  le  Branëty, 
Briord^  la  Grand'Haye  ,  Lorière ,  la  Moricière,  ta  Patîiaîère,  lé 
Peala  ^  lo  Plaafis  9  U  Sanv^gme. 

LA  BBUFFIÈHB.  Haote  marine  au  Poitou.  Rémiie  k  la  Yendëe. 

CÀMBÔN.  —  Bastine  ,  Bessac,  Boci^açhan  ,  le  Boia-de-la-Lande , 
la  Bosae-Marion  ,  la  Bramblaye  ,  Cambon  ,  le  GhastelUer ,  Coialio , 
U  Oirelais  ,  le  Guignot ,  la  Hirtaie  ,  Lauréat ,  la  Morandais ,  la  Piro- 
tais  I  le  Série  9  Treveear ,  Villehouin. 

GAliOEL.  1496.  Béame  auHorl)iliaa.^La  GorolaMfl'Efttittf  (hieru, 
RerhiUj ,  Kerguon ,  Laïuay  ,  QaîefriiQ« 

GARQUEFOU.  1429.  —  Le  Bernier,  la  Bicheûère,  le  Bois-d'ATati- 
gour  on  le  Boie-de-KergroiBf  le  BoiaéboD,  le  Bois-rSaiot^Lya^  la  Gadraii- 
niire,  le  G)of ,  la  Gouroquorie»  Paye,  la  Filti^re.^  U  P^an^-F^oeët^  la 
Galof^iaiërç,  Gralant,  la  Hooaeaief  le  Çouaseau,  Leajpiiii^  9  Oii^ubrewlf 
le  llaupaa  9  la  MengtaiS}  Pellan  9  U  J^étorio  9  la  Picav^dière  »  le  Prooaoau  9 
la  Bivière,  lea  Rinère»,  la  Salle  9  la  SeiUeraye.,  la  Vinceodière. 

GASSOH.  (F.  1428.)  *-  La  BarilH^,  Beaauoal,  Oaaaéa  00  toMeiaw- 
de-GassoD9  la  Gherbaudi^re,  Leapiaay ,  le  Htadifrfla  PenreMMëre. 

LE  GELLIEB.  1430,  1446, 1513.-  Le  Bois-BegDier,  le  Gorny,  Ghi- 
ieao-Gay,  Glairment,  le  Go«éray9  la  Perrière ,  le  Marais  9  la  Pégerie  9  la 
Bochefordière,  la  Bollandiëre,  Bose89  la  Thébandi^. 

GHANTENAY.  1428.  -L'Abbaye,  la Bigottière  9  le Bois-d6*la-Miice9 
Ghantenay  ou  le  Plessis-de-la-Muce  9  Gbéaine  9  les  I^efvallière09.  U'  Jlu- 
randière9  le  Fontenil  9  GriUao,  la  Haultière  9  la  Bo9.andais9  i'Iale-Keuye, 
LaaDay9  Launay-Dionis,  Mallëve,  la  Muce,  le  Ple88i8-Gaattrot9  lo  Pressoir 
ou  Pierre-Gast,  la  Rènarâiëre9  Sesmaisons,  le  Yi^eau. 

LA  GHAPELLE-BA^Ë-MER.  (F.  ^  JN.  D.)  -  Barbeobat,  U  Ber- 
rière,  le  Buttay,  la  Gharodière  9  la  GhesnardlorOf  lu  Glerais9  la  Giraa- 
dière ,  la  Guériviëre  9  la  Héardiëre  9  la  Jarrie  9  lo  Ploseis-Begnard,  la  Prise 9 
Yilfin,îaYrilliëre: 

LA  GUAPELLE-SUR-ERDRE.  (F.  -  N.  D.)   -  Le   Boug)ij[,,4a 


=:  246  = 

Ghapèll6->8ar-Êrdre  du  I«  Glcherie  ou  Charrette^  U  GandoDuibréf  la 
Ganrîe,  THopitaa,  Launay,  Lespan^UPaiinetibre,  laftaê,  leSas,  le 
Tertre. 

.  Ul  GHÂPELLB-GLAIN.  1447.  -  Anleniiea)  U  GhatMs,  Eeittle,  la 
Quiogueaaia,  Jttaniny,  U  Motte-Glain. 

LA  GHAPELLE-HULLIN.  1439.  -  Aeipié  ofi  la  Gha^e-Hiilliii  :,  la 
Barbajère ,  la  Bemardi^e,  la  GaasMuchère,  le  GhastelUerf  la  Gantren- 
Dière,  Xaarière,  la  Levraudière ,  liTemière, la  LuseoiiDiëre ,  le  Poiret , 
Soujon  y  le  Tourbonreaa,'  la  Verne ,  la  Ville  ou  la  Basse-Ville. 

LA  CHAPELLB-LA13NAY.  1429.  —  UBaratais,  le  Fnosné,  la  Haie^ 
de-Hareil ,  Mareil. 

LA  GHAPELLErDES-rHABAIS.  Tiféede  MiasaLAc  en  1771.   . 

LA  GHAPELLE-SAmT-SAUVB13R  ou  Là  OHAPBLU-mi-IIoiiTitB- 
lÀia*  Tirée  de  MonraBLAia  en  17    • 

GHATEAUBRIAIfT.  Voyez  Sânra-JBAEi-ftvBitiÉ,  sa  paroiise. 

GHATÉAU-THÉBADD.  Marche  du  Poitot.  —  L'Anbrais,  la  Barfoo- 
tière,  la  Barre-Sauvage ,  Beausoleil,  Belâbord,  la  Belusterie ,  le  Bois , 
la  Bourdinière ,  la  Boutinerie ,  Breron ,  le  Ghamp-Martin,  la  Ghaaseloire, 
le  Ghastellier,  Ghàteau-Thébaud  ou  Montrelais,  Fouosnard,  laGalioti&re, 
Gfaaaaonton,  Lonmea»,  U  Meroredière,  le  Pemioui  les  Peceries,  Pi- 
grelle,  le  Pineau,  le  Pleaais^Buaaoïi.ott  Hoclier-Lonp ,  Bafflay,  la  Salle  « 
la  Templerie ,  ia  Turmellière ,  la  Verrie. 

GHAUVÉ.  1429.  —  Le  Bois-Joly,  le  Mavaie-Menri ,  U  RigaudiÀre, 
la  RiYière-Mallon,  la  VhUière. 

CHEI3L  (F.  —  N.  D.)  —  Le  Boia-Gori)eap. 

GHEIIEBË.  1480.  — Prineë. 

GHESSAIL.  Voyez  Sàinte-Luge,  sonnom  depuis  1450.' 

LA  GHEVHOLLIËRE.  R.D.  -  L'Arsangle  FAubrais,  la  Frudière,  la 
Girouardière ,  la  Guerche,  la  Guillauderie,  les  Huguetiàres,  Laubinière , 
le  Mottay ,  la  No8-de-Pacé,  le  Plessis-Mabillo,  la  Thébaudière ,  la  Tou- 
braie-d'Arsangle ,  le  Trejet. 

LE  GLION.  1429 ,  1513.  —  Belestre ,  le  Bois-Joli,  la  Boucherie,  le 
Breffe,  l'Etan^-Jouan ,  la  Jarrie,  Langle-du-Fief,  le  Harais-Menguy ,  la 
Milacière,  la  Salmondière. 


-^  249  ^ 

'    GLISSOR.  Ville '^mpreiumt  dnq  paroisses,  saroir:  Sàtnf^tTies^ 
SainU Jacques^  la  Madeleine^  la  Trinité  et  Notre-Dame, 

GOKQUEBEUIL.  Anirefois  Gonqubrbdx.  14!!6.  -~  Ânguignac ,  les 
Drieux  oa  FEadrienx^  Monnoël,  PoDt-Vcix. 

CORDEMÂIS.  1427,  1443.—  Acigné  ou  Gordemais ,  la  Bessardais , 
la  Ghevalerais,  là  Haie-SIahéas ,  la  Hamerais,  la  Jaunais,  la  Muce, 
Tenais. 

GORSEPT.  1447 Gens,  Gorsept,  la  Gaisne  ou  le  Plessis-la-Gaisne, 

la  GaHègre,  le  Greix ,  la  Mabillais ,  la  ïllissaudais,  la  Morandière. 

GOUBROIf.  Autrefois  GoDATBON.  1429, 1443,  1447,1455.  —  Beau- 
lieu  ou  Guémeué^eB-ConéroD,  b  Bois-ès*Loup,  le  Boisais,  la  Botardièrei, 
Bougon ,  les  Bodières ,  l'Epine ,  les  Forges ,  la  Galonniëre ,  la  Garenne', 
la  Gazoire,  la  Gerbetière,  le  Gué,  la  Haie-de  Rieux,  Langle,  la  ltttoe,le 
Petit-Pé,le  Ples8is-Gaurais,le  Plessis-Gillet, le  Plessis-Jouan,  le  Plessis- 
Morin ,  la  Portaiserio ,  le  Port-Durand,  le  Reete ,  la  Rivière ,  les  Salles , 
SesmaisoQs,  le  Vigneu,  la  Ville-au-Ghevalier. 

GOCFFÉ.  1428,  1440.  —  Bougon,  la  Ghevalerie,  U  Gontrie  ,  Lau^- 
nay ,  la  Ifarre ,  la  Rivière,  la  Roche ,  la  Verdière ,  la  Ville-Jégui  ou  le 
Pont. 

LE  GROISIG.  Tiré  de  Batz  en  17    . 

GROSSAG.  Autrefois  Groaczag.  (F.  -  N.  D.)  ;  (T.  -^  N.  D.)  ; 
(I.  1428.)  —  Bellebat,  le  Bois-de«L angle  ou  Grossac ,  Cubain,  Iceluy, 
Lorieuc. 

GUGAM.  Haute  marehe  du  Poitou.  Réunie  k  la  Vendée. 

DERVAL.  1453^  15U.  <F.  --ir.D.);  (T.  USA);;  (I.  1428).  Angui- 
gnac, Aubran,  Bastinel,  Beauchesne,  le  Bouchet^  Bouguel,  le  Bran,  la 
Gadorais,  la  Chesnaie,  la  Gour-de-Guenrouet,  Derval,  le  Foix^des^Bois, 
la  Garrelaye^  la  Haie ,  la  Huardais,  la  Lande-Ronde,  Lespinay,  la  Merais, 
la  Place,  le  Plessis,  la  Porte,  la  Robardais,  le  Saut-au-Chevreuil ,  la  Ti- 
vardière,la  Tourelle.  (J^oyez  Lusanger,) 

DOIVGES.  1426,  1440, 1453.  —  Bedouan,  le  Bois-Jonbêrt,  la  Gbar- 
pentrais^  Bouges,  Erduros,  la  Gautrais,  la  Udaidière,  TIsle-d'Er,  Jallais, 
la  Jonchais,  le  Laiso,Lapgle-Gasso,  la  Loisellière,  Mareil,  U  Marre, 
Martipié  f  la  Métrie,  la  Horandais^  la  Bipandais,  Tcevenneuc. 

DODLON.  —  LeGrand-Blotereau,le  Petit^Blelerean  ou  le  Gié-Rofaert, 


~  «M  — 

le  Bpii^^Primid  »  Ch>mNlbn,  laÇoUpi)re«  Doolon,  U  Pap«ti^ro,  les 
Perrines ,  Iç»  K(>rtes  i  le  Verger. 

DREFFÉÀC.  1427,  1437.  —  Beaubois  ,  U  BUenfift,  U  Joad^woeis, 
la  Sourdinais. 

ERBRAÏ.  Autrefois  Arbrat.  1428.  —  Beuves,,  lo  Bois-Jpuan, 
Bonrgérard  ou  U  Gour-Péan ,  le  Ghasullicr ,  la  Chauvelière  ^  la 
Goquerie  ,  Erbray ,  TËtaDg-Payen ,  la  Ferri&re ,  la  Franchetière ,  la 
Garenne,  la  Grée,  Laanay-Pitreau  ,  Longlëe,  la  Malorais,  la 
Hazzellière ,  Hontjoniiet ,  la  MorîYiëre  ,  la  Saavagère  ,  la  Ville-Basse , 
Villeneaye. 

ESGOUBLAG.  1426,  1463.  —  Bemlieu ,  GareO ,  Game  eu  Grémeur- 
en-Glis,  Ghltean-Loop ,  Goisqaais  on  Genetca,  Escoiiblac,  Henleix- 
Saudrais ,  la  Joa ,  KeraUan ,  Kereabos  ou  Rezac ,  Rerdîn ,  Lesnerac  , 
Mérionnec,  Tréméao ,  Tréveear,  Treveday,  Ville-loie. 

FAT.  1445.  —  La  Babinais,  Bodouet,  le  Bois,  la  finançais,  Garheil, 
le  Ghastel ,  GbastiUon ,  TEcuray ,  Fay  ,  la  Jou ,  Lauoay  ,  la  Marcban- 
dais ,  Maure ,  la  Merais ,  la  Mordelais,  la  Muce,  le  Pé,  le  Pont-Bouault, 
Proeé ,  Villehouiii ,  la  Vidais. 

FËGRËAG.  1440,  1513.  —  Le  Brossay  ou  le  Broussay,  la  Brosse 
ou  la  Brousse ,  le  Dreneuc,  Fégréac  ou  Rieux ,  Lauvergnac ,  Penboët, 
la  Touche. 

FERGÉ.  1429,  1513.  Autrefois  defévèché  de  Rennes.  Réunie  k  la 
Xoire-Inférieure.  ^Le  Bois-Péan,  la  Brîaîs,  Forcé,  la  Gourioière,  la 
Grée,  la  Héraudière,  la  Jannière ,  La  Jeubrauderie ,  Lespinay ,  la 
Lipenière ,  la  Hinière ,  le  Rocher  ,  la  Seuranuière ,  le  ValrSerrenon. 

FÉREL.  Tirée  o'KmBiGiiAc  ea  1749.  Réunie  au  Morbilian.  *-  Le 
Boie-Guéhemieitc ,  le  Boî8*Jouan ,  Qmcaron ,  Tregrm,  Tregan.  {f^oyez 
Her6içnac.) 

FOUGERAY.  1450,  «13.  ^F.  -  N.  D.)  5  (T.  1487.')  Réunie  k 
l'Ille-et-Vilâine.  —  Anguignac ,  Anvers ,  la  Blarais ,  le  Boissis ,  la  Bot- 
niëre,  la  Bourdonnais,  le  Breil,  Gaban,  Gberhal,  la  Gigogne,  les 
Glions ,  la  Glose ,  Gouteb ,  la  Dévorais ,  Fougeray ,  les  Pousses  ,  la 
Grignonais ,  le  HaHay ,  la  Hurlais  |  la  Joussardais,  Launay-d' Anguignac, 
Launay-Basouin ,  Lannay*-des-Moulm ,  le  Loray,  le  PlesM»,  Phis*- 
quellec ,  le  Pont-Louet ,  le  Pori>de^ocbe ,  la  Fraye,  la  Rkharàats ,  le 
Soaiahay  »  te  Th4ba«daift. 


—  9&i   T- 

la  Brosse ,  la  Chaume ,  les  Ghauvmilres ,  la  Chartière ,  la  FoD^ltUie* 
Brette,  la  Garnauderie,  Guibretouic ,  les  Bngaetières  ,  THe,  Jogepied, 
Loyaulz  \  la  Monnerie ,  la  Noê  ou  la  Hoae ,  l^  Salle  «  la  Touche- 
Blanche. 

FBOSSâT.  Aatrefois  Froczat.  1427.  —  La  Blanchardièro ,  leBoit- 
Péas ,  le  Bois-Roaaud ,  la  Gafl^Dière ,  la  Gathelinière ,  les  GhampSr 
Ileals  j  Goetquen , la  Gruandais ,  Froasay ,  la  Huaaudais,  la  Gaudin^ls» 
la  Gletais,  la  Guédonmère,  la  Jostière,  Machecoul,  la  Mazorei  Iç 
Migron  ,  le  Plessis-Grimaad ,  la  Poitevipière ,  le  Préau,  la  Rivaudais  | 
la  Bousselièrq  y  S.affré  ,  Sion ,  la  Vil^-Aubcrt ,  la  Ville-Bessac ,  la 
"Voirie- 

LA  GABSACHÇ.  Aatrefois  la  GisHâCHS.  Batte  marche  4a  Poitou. 
Rémiie  k  la  Vendée.  --  it  GafDaehe. 

LE  6AVBE.  Tiré  de  Plbssé  en  1730.  —  Le  Gàtre,  Lesnandais. 
(yoyez  Piessé,) 

GEI9ESTOP9.    1453,  1461.   (F.  1428))  (I.  f429).  T^^ye  de  Mon- 

TBBBET. 

GËTIGIfË.  Haute  marche  du  Poitou.  —  La  Boche. 

G01GE8.  Haute  marche  du  Poitou.  »  La  Bastardière,  Loieelimire, 
la  féoicière,  la  Poopardiëre. 

GOULAIffE  (HAUTE).  1426 ,  1447.  ~  Les  Borderies,  la  Boullais , 
la  Bourardière ,  le  Garteron  ,  la  Ghabocière ,  les  Cléons ,  la  Ferriire  , 
Gottlaine ,  la  Guillehaudiire  ,*  la  Houdinièro ,  l'Isle,  Langle ,  les  Monttls- 

w 

Pérusseau  ,  le  Plessis^-Begnard  ,  la  Vannerie. 

GOULAINE  (BASSE.)  (F.  -  9.  D.)  -  Go^1ainf,  la  Jauuais, 
la  ^oë. 

GBAIfD-GHAMP.  (F.  —  N.  D.)  —  La  Blanchère,  le  Bois-B^hia, 
Ghemhriand ,  lauqay ,  Bougeyl. 

GBABiyLANDE.  Basse  isarehe  du  Poitou.  Béuiie  à  k  Vendée.  - 
Ghambuzin. 

GdÉMBilÉ-PEKFAO.  (F.  -*  T.  I.  1427.)  --.  Angoignac /le  Bois- 
Fleory ,  \^  Broe^ v  >  ^^^  «  GaUac ,  la  GbeTronnière ,  G^s^o^ ,  l^lay  « 
laFleuhaye,  Friguel,  Gascoigne,  Guémené-Penfao ,  ^ffMyhwfWi 


011  h  Rrriëre-Lanvaux ,  PenhoSt ,  le  Pont,  Rieur,  Tréguel,  la  Vareone, 
Vieilleconr. 

'   GUEIfROUET.  —  Bocquehan ,  Boslohel ,  l'Evrisar  ou  ieviisar ,  la 
Gnittenaie ,  Longle ,  la  M otte-Iaar ,  Poatcorhan ,  Rieux ,  Trelières. 

GUËRAIVDE.  1427.  (T.  1392.)  Ville  comprenant  troia  paroisses  : 
SainUAubin^  Notre^Vame^la-Blanche  et  la  Collégiale.  —  Baalac^ 
Beaulieu ,  Beaoregard ,  BelleYue  ,  la  Borlhelotière ,  Bezan ,  Bissin ,  le 
Blanc,  Bogat,  le  Bois-Savary,  Brantonnet,  Bréhet,  Cardinal,  Gareil, 
Carné  on  Crémeiur-en-Clis ,  Gbftteau-Madic ,  Clie ,  Coêssal ,  Coêtpëan , 
Colveuc ,  le  Cosic,  le  Cosquer,  Crémenr-en-Grémeur,  le  Drezeuc,  Gué- 
rande ,  Helfaut ,  la  Jaleusie ,  le  Jan ,  Keradrien,  Kerbenet ,  Kercareden, 
Rercassier  ,  Kercouan ,  Kerhillier ,  Kerirné ,  Keriiuidé ,  Kerméance , 
Kemoiaire,  Kerpontd'armet^M eacfaûiot ,  Kerroland^  KersaHo,  Rerven, 
la  Lande,  Laavergnac,  Lenerac,  Leaehet,  Lessac,  Letaac^Chevifier , 
Lezac  ,  LvzidiCf  Ménonnec,  Mondoret,  le  Parc,  Peillet,  la  Porte- 
Gallon,  Prat ,  Promarzein ,  le  Pay-Bourichet ,  Ranlieu ,  Saille ,  Saint- 
Gonstan,  Saudin,  Scodegoy  ,  le  Sondeer  ,  Tezon,  la  Touche ,  Touffiet, 
Trélan  ,  Tremeleuc ,  Trescalau ,  Trevené  ,  Trevcnegat  ou  Trevcgat , 
Treriry ,  Troffiguet,  Troaveray,  la  Valinière  ,  le  Vergier,  Ville -James, 
VilleneuTe ,  la  ViUe-Satary. 

LA  HAYE- FOU ASSIÉRE   oc  «OTRE^DAME-DE-LA-BAYE. 
'?.  -  N.  D.)  -  Le  Breil,  la  Foubertière ,  la  Gillière,la  Maie,  Rochefort- 
ir-Sèfre, 


LauYcrgna 

la  Rifière ,  i«  m 

(Voyez  FéreL) 


(voyoz  FéreL). 

HÉRIG.  Autrefois  YiiÉaiG.  (F.  ~  N.  D.)  —  Le  Bois-Robin^  le 
Chalonge ,  la  GoroiMrie ,  le  Dreneuc,  la  Foresterie ,  fiérie,  Lesnaudais, 
le  Pavillon ,  Roussillon. 

IHDRE.  Auttefois  AinoEB.  1417, 1446.  (T.  1439.)  -*  ladre,  liidret. 

INGRAIfDE.  Ville.  Réunie  au  département  de  Maine-et-Loire.  — 
Callac,  Ingrandes. 


—  853  — 

m 

ISSÉ.  !44«.  (F.  1433))  U-  i429)-  —  Beawnontfle  BtroilyUi  ChattB- 
sée  on  Gfttines,  la  Galmelière,  la  HunaadaU,  Iwé. 

JA]!iS.  1425^  1427.  --  Le  Bois-Guillaume,  le  Ghasteoay ,  Jans,  Lon- 
gaeville,  lafllace,  le  Plessia,  laTeuaiidaifliTreBoiist,  le  Trépas; 

JOUÉ-SUR-ERDRE.  (En  1463,  cette  paroisse  obtint  un  rabat  ûe 
trente  (eux  pour  cause  de  mortalité.)  -<  Allon,  la  ChaUTelière^  la  Gui- 
naudière,  la  Haie»  iorgerayi  I^ucimère,  te  Pisssifl,  Yioreau  ou 
Joué. 

JUIGT^É.  1428,  1429,1478,  1513.— La  ioDchère,  U  lialoraiB,la 
Mioistrerie. 

LAYAU.  Autrefois  Laval.  142C,  1442.  ^  La  Haie^e-LaTau  ou 

Lavau. 

LEGÉ.  Basse  marcbe  du  Poitou,  -i-  Le  Bois-Gheyalier. 

LIGUÉ.  142$,  1445»  »  La  Boiivelière ,1a  Cbeanaîa,  la  Caïupaudière, 
la  CJergprie,  la  Mavtiiiièf  e ,  le  Mesiâl,  la  Muce,  la  Pa»-RtclioiUE<,  la 
Perrière,  le  Ponccau,  les  Rablaies,  la  Rochefordière,  Saint-PUttMrt,  la 
Théardiëre,  le  Trehuère. 

LA  LIMOUZINIËRE.  1443.  -  La  Bi^osse-^n-PimeTf  1«  Çk»Snài 
on  la  Limonzinière ,  la  Garnaudière,  la  Jarrie  ,  le  Monlmier,  la 
Hautè-JNoë,  la  Basser^ol,  la  Perrinière,  la  ProVostiiré,  la  Touche- 
Llmoti2inière. 

LE  LÛROUX-BQTTEREAII.  Autrefois  le  Loaoox^-BoTBaKL.  1446. 
—  Beaucbesne,  la  Benaudiftre,. le  Bois-Adam^ le  Hau^'Biiacé,  le  Bas- 
Briac^  y  là  Cbesne ,  la  Gbevalerie ,  le  Donet-Rouand,  la  Fuye  on  la  Liot- 
tière,  la  Géraudière,  la  Giraudiëre, la  Gra88ionnièra,laHaie-Bo|terean, 
la  Herpinière',  la  Houdinière,  la  Landière,  le  Lorouz,  la  Maillardière , 
la  Motte,  le  Plessia-Bottereau,  le  Plessis-Glain  ou  PlesBis^Glen,le  Puy- 
Pueelle,  letRenaudières,  le  BhrauH,  la  Roche<Ju-Pont-de-Ltoan ,  la 
Satte,  la  TouelM-Legeard. 

LOUISPERT.  Autrefois  Loitfbs.  1443.  (F.-  T.  I,  1428.)  ^  La 
Cbesnaie,  la  Ghevalerais,  la  Loretière,  la  Horinais,  la  Rabière,  le  Val 
ou  la  Yallée-de^Garatel. 

LOfiAlf GER.  Tiré  de  DtayAL.  —  La  Broère ,  la  Fouais,  la  Galotitea, 
la  RiTière.  {^Foi/ez  Derva/.)    , 


—  254  ~ 

était  basse  marche  da  Poitou ,   et  SûiàtB-Croix,  [yoyet  ces  deux 
nom^.)  — *  HaeJieooiilt  A^^* 

LA  MADELBINB-PllAS-GLlfifiOlV.  Autrement  le  Tbmpli(-i»-Gli8- 
son.  1428. 

HÂl8D0!f.  —  LaSidiëre,  la  Bimboive  ,  la  fireteedie,  rÉbaupin, 
Maifidon  «  la  Maaipiitôiu^ëre  ,  les  Houes ,  les  ftoussièt^s. 

MALVILLE.  (F.  —  N.  D.)  —  La  Bourdinière ,  le  Goast  ouïe  Gonl  y 
Hilyilie,  le  Pleseifl-Qératit. 

LA  MABI9E.  (F.  —  N.  D.)  s  (I-  1448.)  —  La  Maine. 

MABEAC.  149$ ,  14^6, 1449.  ~  La  Beliniis ,  la  lohelaie,  la  Meiaië, 
le  Pleseis,  la  Biallais  ,  Treveleiic. 

MASSÉRAG.  1919.  <F.  —  T.  1. 14*28.)  —  La  TardiTelais. 

UAGMIISSOII.  Autnfiéîs  HAVitoosOfi.  1437  ,  1448  ,  1464,  1518.— 
La  Gbifdlère ,  la  OaiUavâerie ,  Maouiiisson  ot  la  Motte,  les  Portes  , 
la  Bnaerais. 

MAUVES.  —  La  Honaudais. 

IiA'  BÉBILLERAIË.  Ttréè  de  MoïknoN  en  1767.  —  Meilleraî. 

MÉS:aHG£;R.  1441  ,  1453.—  La  BiUière,  le  Bois-Glair,  la  Bois- 
siëi^è ,  le  Boulay  ,  la  GhapeQe-Bigaud',  la  Grée ,  la  Hardière ,  la 
Jourdoimière  ,  LauTînière  ,  Mesanger  ,  Pannecé ,  le  Pas-Nantais  ,  la 
Pinsonnière ,  la  Piferdièrë ,  la  ProTostiëref  lé  Qnetraie ,  (aHigatidiëife', 
la  Hhrière  ,  1»  Rôebe  y  les  Sâltes ,  le  TreteUcy. 

ME^O^^^*  —  Beaùliett  ,  Gamsillon ,  Kerbuel ,  Mérionnéc,  (a  Iloo- 
Erv^,  Pradrbtfiis,  Sonrsac,  la' Ville-aù-Chapt ,  Yilleneuye. 

MISSILLAG.  1427,  autre  de  1427  ,  1428,  1447  ,  145U  —«La  B«l- 
dais,  le  Bois- Marçuer ,  la  Bretcsche ,  la,  Briaudiù^,  Gbmbqrin,  la 
Ghauvelière  ,  Goesmeur  ,  La  Fouais  ,  le  Gouet ,  la  EfÀe^Eiier  ,  in 
Haie-de-Bos ,  Kerrio  ,  Lespinay ,  Lindrin  ^  la  Martiessais.,  la  H^ti- 
ndli,  PontblBtt^  P!otteraut,  la  Bôbbe-ltervé,'Rottieûc,  Tébîltac,  Treslus, 
laVilte-hAac,  là  ViHé-ès-LoupB.  (^o^^z  T^'/Zezc.) 

MOISDOIf-LA-BiyiËBE.  Autrefois  Mabsdon.  1425,  1427,  1445, 
14yi;  ^.  tlSlSO  —  LarBothelière',  la  Chapelî^re,  la  Ghâiissée,  la 
Clerissais,  la  Gourtelinais ,  la  Perrière ,  la  Fouais ,  là  Cralniélîère',  le" 


—  Î5S  — 

ïMÊênif  ^  h  Haîe^ft^dfel ,  la  Rtié-Eoimet ,  lir  Vtùdaisék ,  la  HèM>e- 
yère  ,  la  LtdM,  la  Mâlotab,  Miupiron,  la  Meimli^y  Iffoiadon,  la 
Hante -Morale ,  la  Palierne  ,  le  Pas-Hervé,  le  Pavillon,  laProvOté,  la 
Rigandière,  la  Rivière-Pajen  on.Péaa  ,  Teliay ,  la  Tiebeitièiief  le 
Yaubepoît. 

M01IKIiàllE&  AntrAfiftia  MioDLHikaM.  (F.  ~  If.  B.)  --  JLa  Câft- 
gmwrdlère,  la  Gidinoimiëre ,  la  JaBDÎàre,  le  Pidlet,  le  Beiray^k 
Pleasis-^Guéry  041  Gtiértf ,  la  ftoohe^BaadoB  4  le  Ho^er.,  la  Sébinièra. 

WQaSkTBW^m.  Baaae  marcke  dn  Poitou.  --  La  Grtvatta,  mttdbeni 
le»  BkMUèrea. 

MOUVOIR.  i4^8.  ^  Braz ,  Lomferais ,  Méam  ,*  la  Pasqtielais-en- 
Méan  y  Reoiae. 

MONTRELAIS.  —  Bonbusaon,  la  Jallière ,  Montrelaîa,  le  Pleaais ,  la 
Sorerie. 

MOUAIS.  1513.  (F.  1442.)  -  La  Pommeraie. 

LES  MODTIERS.  —  Voyez  le  BocaG-sEfr-MouriaRa. 

MODZEIL.  1461.  (F.  1427.)  -^  La  Bagna ,  lea  Hunaeatt  ^  1» 
Malorais,  Saint-Onen. 

MOUZILLOPl.  1490.  --  La  BarilU&re,  le  Boia-Ronaud,  la  Gandidè^e, 
Uifliortndaia^JaHaiite*PÉllée,le  naaiia-Bronart. 

I^iANTES.—  Ville  comprenant  onze  paroisses,  savoir  :  SainUJeùn'-en» 
Saùtlf^Herre^  Saint^Laurent^  Sainte^Oroix^SaiM^Ntcoias^  Saùn- 
Saturnin^  Sainte- Radëgonde^  Saint-Denis j  Notre-Dame ^  SainU 
Léonard^  Saint- Vincent  et  Saint^Çlémenf,  --  Glil^teaa«-Gaillafd, 
la  Fosse,  Launay ,  Nantes ,  le  Pont-en-Vertais.  - 

PIIVILLAG.  1427,  14S1.  Rénnie  an  BIori^Mian.  C'était  la  pareisao^de 
la  RocH«-BaRi<iAap.  —  Le  Boceeet ,  Bodenc,  le.  Bpis-Abry ,  le  Beifr* 
.Geryais ,:  la  Boissi&re ,  le  Bçt ,  Bozeron ,  Brangnen ,  If  Broaaay ,  le 
Broussay  ou  GiUes-dn-Mast,  Gocqnerel,  Gondest,  Goscat,  Gottefon»  le 
Gottédic ,  Daran , Faligo ,  Fntal-de-Molac ,  la  Grée,  le  Haut- Verger, 
la  J41I6,  Itf  Joné,  Keryahaut,  Lon'ràiais  ;  M^Hôàh'et ,  Ids  Éftairiès, 
Monthoniiac ,  là  Pbrte-GarreT,  la  Rocbe-fidrùàrd  ;  Rôtf ,  Sàiût-Cry  où 
le  Grand-Gonédic,  Saint-James,  la  Sauvagère,  Trévecar ,  la  Ville-AabÎD, 

KORt;  (F.  rî29%  -  La  BarittièifeV  Côuctite ,  FayM  ,  li  Gkïbife; 


—  25»  — 

If  Grée ,  Longlée ,  Lueiiûëre  oa  la  JRooke ,  MontreiiU ,  la  Motu-Samt* 
Georges  ,  leMoatin  ,  Ifort ,  la  Poupimère,  Rieia ,  la  Bjoehe-en-Nort, 
ViUeoettYe. 

JHOTAB-BAllE-DE-GLISSO]!!.  1437,  1418. 

KOYAL-SUR-BRUG.  1440.  Âatrefois  de  l'éTèché  de  Bennes.  Réunie 
h  la  Loire  4nférioiire.  —  La  Bemardiëre,  le  Bmabriand,  le  Boisbriand^n- 
basse-Verie,  le  Brossay,  la  Chanssée ,  la  Grée ,  la  Harenchère ,  le  Bait- 
Lanaay ,  le  Bas-Laimay,  le  Pleasia,  la  Tondke,  la  Tricherie. 

nOZAY.  141»,  1444, 1454.  Ville.  —  Beaajennet,  le  Bois-Gmillanme,  la 
Gloutaie,  le  Goudray,  la  Groix-Merhan,  Fayel,  le  Fraîche ,  la  Govtière , 
la  Haie,  laHaie-Poil-de-Gme,  la  fiéronnière,  la  Honssaie ,  Lioel^  Lifre- 
sac,  Lorière,  Merel ,  la  Hotte-Grimaud ,  la  N aullière ,  If ozay,  le  Pétrel, 
laPinsonnais,  PréCailly,  Procé,  la  Ririère,  Rozabonnet,  la  Touche-Gor- 
naliér,  Tonlàn,  Vauguillaume,  la  Vilatte,  la  Yille-aii-Ghef,la  YiDe-Fon-* 
géré,-  Villeneuve,  la  Petite-Villette. 

ORYAOLT.  1427.  <—  La  Baronnière,  le  Bigoon ,  le  Bois-Raguenet ,  le 
Ghemin ,  Gherbonnières ,  le  Doussay ,  la  Garnison,  la  Gendronniëre, la 
Gravaldf  lalaUière,  Onrault  ouïe  Plessis,  la  Pro¥09ti4re,laRagetière, 
la  Salle,  la  Thahalière,  la  Tour. 

013D0N.  1431 ,  1446.  —  La  Bimboire,  \é  Bois-Macé,  la  Gulère,  la 
Haie,  Omblepied,  Oudon,  la  Pîlardière,  le  Plessit,  la  Tour,  le  Val, 
Vieilldconr. 

PAIMBCEUP.  Tiré  do  Sainie^Opportune  et  de  Saint^Pèrê'-w^ 
HHZy  et  érigée  vers  17&0. 

LE  PALLET.  Autrefois  Lk  Palais.  (F.  1428.)  —  La  Grange-du- 
Pallet ,  le  Pallet. 

PAIVIfCGÉ.  Autrefois  la  BovaDimltaB.  (F.  1427.)  1444.  -^  Bourmont, 
la  Broze,Glermont,  la  Gontrie,  la  Gormerais,  la  Cour-de-Pannecé , 
les  Henners,  Pannecé ,  la  Ri? iëre ,  la  Rouillée ,  Sàint-Ouen ,  Saint-Père 
oulaVaranne. 

PAIJLX.  Basse  marche  du  Poitou.  ^  Le  Fief-Bérard ,  la  Béurrike , 
le  Bois-Tancy,  la  Bovtinerie,  la  BreiUe,  la  Marqninière,  Pinglou  ,  le 

Vivier.  ,       . 

Il . 

LE  PELLERIN.  \f.  -  N.  D.).—  Le  BoU-Teittàc,  la  Fovcattdrie, 
l'Hennitage^  la  Roe-Guillac,  la  PatoniUère,  le  PeUeria,  Vigneu. 


—  «57  - 

KMISTin.  (F.  1417.)  Tiré  d'ÂtttiAo  etf  1767.-]léamê  an  Hotbihan. 
—  Bramber^  Brécëan,  Kermoréan  ou  la  VAle^^orean ,  leLeaM^l^a- 
duo,  Trohudal.  {Fojfez  Jssérac.) 

PBTIT-MABS.  1429,  i44S. --  LaLobéria,  la  Miice^la  Pieire^  le 

PODtbllf.. 

PIERRIG.  1427.  —  Amezettc,  Beaacbesne,  Bragoel,  lea  CUobs, 
Goatre ,  la  Gorbelais ,  la  Mélinais  9  la  Porte  ,  Raitiefort,  TregneL 

LE  PIN.  1440,  1S19.  -^  La  Haute-Babinais ,  la  Bane-Babinaia ,  la 
Nardais. 

PIRIAG.  Aatrefois  PiHiRiAc.  1426.  —  Ballac,  Brevelennec ,  Gareil , 
Keijan  ou  Piriac ,  ReroBgard  ,  la  Porto-Boateiller ,  la  Porte-Lobëac 
ou  PoDtYille ,  Pncelle ,  Talbooet ,  TroTOcar ,  TreTolajr  011  Tieraly. 

LA  PLAINE.  1429.  —  Le  Bemier,  le  Boia-Raoul,  Geps,  la 
Gnerobe ,  la  Haie  ,  1«  Noo,  la  Plaide ,  la  Sonchaie,  la  BoudottlEe,  la 
Snze,  Teillac. 

PLfiSSÉ.  (F.  —  N.  D.)  ^  Buheh  Galeatrér,  Gargnemer,  Garbeil, 
Ghll6aii-8é,  la  FroBoaiB,  Fresnay,  la  Grée,  la  Hante-Ville',  Lalier,' 
Leapinay  ,  Malagaet ,  Halarit ,  Roaet ,  Tremar»  {Fuyez  le  Oâvre.)     * 

PONT-CHATEAO.  Autrefois  PonT-GHisTBL.  (F.  —  N.  D.)  ViUe.  - 
Le  Bé,  Bodiau,  le  Bois-AUaire ,  le  Bois-Rouaud,  Brezun,  Bretios, 
Briguan ,  la  Gadinais,  Gasso  ouïe  Plesns*âe>Casso,  Godrosj^, Gouedros, 
Grévy,  Gnben,  le  Beffais,  la  Gautraia  ,  la  Haie-Bourdier,  la  Hante- 
Tille,  la  Hnbaudaia ,  Lauglennine  ,  LeBeiin  ou  Lesqueren,  Lourmaie ,  la 
MortnâB ,  JPont-Ghâteau,  le  Perlai ,  la  Sablais ,  la  Yercie. 

LE  PONT-SAUlT-MARTm.  N.  D.  1443.  —  La  Bauche-Rivîère , 
la  Bauehe-Tue-Loop  ,  la  Gbampioimière ,  GhlteaubfiaBt  ou  les  Hugue- 
tières,  la  Ifiyardièrè  ,.la  Moe-de-la-Plesse  ou  Laude-^Brualoa,  la  Pigos- 
sière  ,  le  Plauty ,  la  Pleese ,  le  Plesais,  Pont-Saiot-ttartin  ou  les  Hugne* 
tières,  laRairie,  la  Teaiplerie. 

PORNIG.  Ville  compreuaut  deux  paroisses  t  Saint^iHes  êi  Sainte^ 
Marie.  —  Pomic. 

LE  PORT-^AUIT-PÈRE.  1429.  —  Beauliea,  Biseui,  la  BoBhom- 
BMrie ,  Bouvet ,  le  Braiiday,  la  Bremerie ,  Briord ,  la  Brossé,  B>iijp , 
la  Duraadlivs ,  la  Gakotière ,  Geaealoii ,'  QiaTMéait ,  laseou^  la  Lande, 

17 


^  «ftt  ^ 

FOUILLÉ.  -  PoniUé. 

PBttaË  »  MFifiNf  «  I4fi9.  --  Sappcifliëe  «t  «é«oi«  «m  Bovia-ttts* 

H0VTIBE8. 

^JUBOmAU.  i427.  Jl.  ^,  ^  Cottlin  m  ia  Mace ,  V£mBÊM^  la 
Haie-de-Aetoé ,  rl«  Amiée. 

PUCJBOJL  Ua7,  1^44.  -^  Lii£«Ui«ie«  «obalant^  laS»ir«tièrB,  le 
Gresmil,  la  Motte-Grimaiid,  le  Moulin,  I^iaaac,  le  Pas-Robert,  le  Plimin 
Grimaud,  Saffré  ou  le  Yangaillamne,  Treasalais. 

QDILLY*  (fP.  14^9.)  -  VàuBAiir. 

LA«t»lUUU6Be.  AutreiM  kiBuinMiDiiiai.  (F.  UM.)  ^  Lu  «•!■« 
aii^re. 

Bfillûima.É.  ABMltaiavei  Poéim.  Béunia  à  la  Loimff  liéBieâM.  --- 
La  Lardrère,  le  Morlier-Garnier. 

BtaA.  kumlm  RBwy.4«50.-(|'.  fï. D.)-L» «aUni^,  toSaniAe- 
Tintmon  3i«Gkf»-J^Dt,  U3QBy|UDdM9e,'>le8  SntMohoi,  la  Raaw^  lia 
Chalomièw ,  <a  i^lerie^  lu  £laaa«m,  rJEiiMiidière«  Bamemean,  la 
GraDd'haie,  la  Houssaie,  la  Jaguère,  les  Paletz,  le  Préau,  Bezé,  laSaD- 
soDiulre  ,  la  Trocardière. 

S2AILLÉ.  1427.  ~  La  Barre^  la  Bevate  on  Fief-Giittiéii^ttc,  le  Boifc- 
Ranaid»  Gliey4ané,  Maqgeron,  la  UMlleraie,  la  Minandière»  Pannecé, 
Biaillé,laBifière-4e-ClieTain&,  SMni-Ouen,ieaTortrm^. 

LA  BOGHB<Hl]|IABB.WUe.  Woym  MmuiM^wa^Mmau^fmamt. 
Bénnie  au  Morbihan. 

BOQHB^IIEDirBU.  Ptonlnse  qni  donnait  leiitre  de  baron  ii^tMieiré. 
SnBp»Mée  6t  lénni  n — ëfw» 

AOUâNS.  Tf.D.  —  LuBane-Tille,  Bnzay,  Bnron,  GoisKn,  laFmi- 
tière,  la  Garenne  on  la  Gnimbeletière ,  la  Hnnanttais,  langle,  HhâlnoS,  ia 
Sinaadaia»  In  ¥iBm«éone. 

BOUGÉ.  1428, 1440, 1478.  —L'Arche,  la Begninais, le Bbis-Bony,  le 
B«ia«Ba«io«,  OMMèallaM,  te  Gheane^lnc,  In  Ghcnonaièn,  ta  Go»r- 
pn-JMf f  te  Sflf nrtnièm»  le  FînMjovft,  IFowmbr'^iHConl,  FfégmMi 
(Uatupe^âa Bcntef  I0 iimVi  Iniinnift»  ia  JbMnHièie mi  UiMmA^. 


mes,  la  Raimbaudière ,  Rigné,  Ûi  Bwikitt>-Br>thiWiilyks  loAatf  ftatteà^ 
Rongé,  Ift  Rouvre,  la  Salle,  la  Sevehèfe,.  Taillec^l,  TaUlai lyiA,  Taatfvœ, 
le  Tertre)  Tre|^el,.la  TremblaiSi^  le  Val,  le  Yerg^er.  {^Vûyaz  Soui9ach^\ 

LëlOOlEARB.AMefoîsiàPaTrtÉritaniifcaB.  ti4tvtdfl.r--e«dmMMi, 
Claie^  H  BaiM-^PentaîBe,  Jwnton,  Leepigtjv  1*  Feiltlrie,  1«  Neeèie,  l# 
ào«^t  Ict  Migflre. 

RUPFIGUÉ.  i47«.  (F.  1. 1428)^  (T.  ïUiS)  s  (L  i^iZ.)-tt  Boîs-Brîand, 
la  Malorais,  le  BooTre. 

SAFFKÉ.  ifïliy  1427.  ^.  1448.)  —  Bcausolcil ,  fa  Botbioière,  le 
Gresmilf  la  Grossais,  lo  Houssay»  fa  lllorteraîs,  la  iHotte-Griniaud^  le 
Faïy-B|né,Sa(rré. 

SAIl^T-AIOf^ÂN.  (F.  -  JK.  D.)  —  La  BreUipecie ,  te  ehaaielKer ,  U 
Pouceraie,t<l>s8on  ctMalDoë)  Langle-Uallet,  Latmay,  la  Klaoche-lttiraiid, 
la  Poupardière,  los  RcDardièros,  la  RichardaU,  Saint-ÂigoaD,  le  Soucbé. 

SAir^T-^MDRÉDES-EAUX.  14*i6.gF.  14S70-Battvraii,  Bille,.  Gabeuo, 
le  ChaaieUier,  Châicau-Lou,  Gouctca,leGro8-Gbènef  Rerfresott,  Kerfoa 
ou  le  Pottldu,  KcrpoissoB,  Kenrersault^Reneguy,  Saint- Andrë-soua-Ghâ* 
teau-Lou,  Ust ,  la  Ville- au  Blay,  la  Ville-Brenogueu,  la  Ville-au-Gal,  la 
Vinc-Savary. 

SA)MT'AIHDR£-DE-TBEIZE-VOIX.  Marche  du  Poilou.  Réuoie  a  la 
Vendée.— La  Greslière,  LespiDay,]e  Retail,  la  Roche-Saint- André. 

SAiriT-AlIBin-DESHiîUATEAOX.  144â.--Le8RiKaoiiByU  Bfoildmiii» 
leRoiaVert,  UGkapdle,  la  Moquerie  «  la  Go^rhetièpa ,  la  Haviaia,  la 
GodiaaiSifla  Loire,  la  Mahardière,  lePletsia^Prévall^etJaKoiHvaqa,  Saint* 
Aubiu^des^bàteaux»  lu  Sovchaia,  le  Tertre,  U  TiioipiMf^  le  Vauf^ft^ki, 
k  VeMa. 

SAIKT-BREVIN.  1428.—  La  Ghàtaignerais,  le  Gu,  la  Guerdfie,  fa 
ttunaudai»  «  la  |f  çe-J^iaao, ,  If  Plesais-Gamart,  la  S^udaiiak 

SAIMT-BRIGE-PRËS-GLISSON.  HS?,  MS#w 

9 

SAlMT^GOMIIBIl)l/l44»»  1|U.  -  Lea  BeHQos<  la  Br«iae-049|Miil , 
Chevreuse,  la  Genlière  oa  la  GoBtiaeriA,  i»  Hii»awiai»r  Loridièr^,  la 
Marchandric,  la  Pioclerie,  la  Roallièref  Vill<)neuYe. 


—  S60  — 

Boi»<4e»-lft^«tle  ou  la  Mottê-des-BrètoBohas,  les  BretMohesvH  SMe  4 
U  Tovche-^rband.  {f^oyez  Bourgnmif.) 

SAinT-BONATtEN.  Béuaie  k  Nantes.  —  BeUe-Isle,  laBoissièr»; 
BonneTille ,  la  Botière,  la  BoiiteiUeri«,  U  Ghantrie,  Ghe^M,  la  DesBehe, 
rEpronnitoe,  TErandiète ,  l'Etang^Honrë  %  U  Girandière,  la  Haie4f£vé- 
qae ,  la  Haugronmère ,  la  Housatnière ,  Lawiay,  la  Manière,  U  Pènrerie, 
le  Plessis-TizoD,  le  Port-Durand,  le  Port-Guischard ,  le  Port-Lamberl 
ou  la  Potrie,  Porterie,  la  Benaudière,  les  Salles,  Le  Tertre,  la  Tré- 
missinière ,  la  Verrière. 

SAINT-DOLAY.  Autrefois  Saint-Elvoy.  1427,  t4)8,  1447,  14(3. 
Béunie  au  Morbihan.  —  La  Bernardière,  le  Bezit,  le  Bezo ,  le  Bois -Joli , 
le  Brossay ,  la  Buzardière,  Gadouzan ,  le  Glio ,  le  Gorno ,  la  Goudraie, 
la  Fresnais,  le  Hirel,  la  Jou-de-Fay,  Laguihac,  Larmôr,  Launay, 
Lesquilliou,  Mareil,  le  Plessis,  Tredoret,  Villeneute. 

SAINT-ETIËNNE-DD-BOIS.  Basse  marche  du  Poitou.  Béunie  à  la 
Vendée.  -—  Belle-Roue ,  la  Bochequairio. 

SAmT-ETIEIlNE-DE-GOBCOlJÉ.  (F.  —  W.  D.)  -  Le  Going- 
Garreau ,  le  Going-Perrin ,  la  Grange-Barbastre,  la  Hunaudais,  la 
MarreHère. 

SAINT-ETIENNE-DE-MEB-MOBTE.  Autrefois  Saiht-Etibnhb-db- 
Malbhoet.  (F.  —  N.  D.)  —  La  Garaterie ,  la  Bondollière ,  Saint-Etienne- 
de-Mer-Morte. 

SAINT-ETIEME-DE-MOINT-LUG.  Autrefois  Saikt-Etibiinb-de- 
Moinr-Lvz.  1428.  —  Beanlieu  ou  Guémené-en-Gouëron ,  Beauregard,  la 
Belourderaie ,  la  BiKaîB,  la  Blandiuais ,  le  Bnzat ,  le  Ghastelet  on  Goyean, 
l'Etang-Bemard ,  GrifTolet,  la  Haie-Mahéas,  la  lou,  la  JvliMnitîs, 
Langle  ouïe  Pleans-de-Langle,  Lomière,  Montlue,  la  Muée,  la  Ifo&, 
la  Bouillonnais,  Saint-Etienne,  Saint-Thomas,  la  Sénéchallais,  le 
Vigneu. 

SAINT-FIAGBE.  Tirée  de  Vbbtou.  ~  La  Gantrie  ,  les  Gléons  ,  le 
Going,  le  Hallay.  (Voyez  Vertou.) 

SAINT-GÉBÉON.  1513.  —  La  Ghauvelière  ,' la  Gkerasnerie,  TÉco- 
chère,  la  Guerre,  Pierre*Melière  ,  les  Salles. 

SAniT-GILDAS-DES-BOIS.  Autrefois  SAiifT-GuÉDAs-DBS-Bois.  1513. 
(F.  ^  m.  D.)  \  (T.  L  1429).—  Barbant,  le  Berso,  la  Gravelle,  Lampridic. 


~  281  — 

SAinT*H£EBLAUf .  I$i3.— ta  Bamdi&ière,  U  Bechemère,  la  Benar- 
dière^leBois  de--la-Miice,  la  Bordehe,  la  Bolardiëre,  la  Bonrgonoière,  la 
BoQTadière,  la  Gaateliëretla  Ghaiwioière,  la  Garoterie,  la  Gonroemef  la 
Harardiëre  ,  la  Hunaiidais  ^  la  JoUvière  on  la  Jolie*ReiD6 ,  Laogef  i- 
nière  ,  Launay-Garcouët ,  Lessongère ,  la  Lohorie ,  la  HauvaiMtière , 
la  Morinière  ,  la  Pasquelais ,  la  Patissièro  ,  lo  Perray  ,  Plaisance ,  le 
Plessia- Bouchet ,  la  Rabotière  ,  SaiDt-Herblain ,  la  Salle-Paiissiëre  , 
SeamaiftonB,  Teille,  la  Tezerie,  le  Vignan. 

SAII^T-HERBLOM-DE-LA-ROUXIËRE.  1446,.  1513.  -  Beaobois  , 
la  Billière,  la  Blanchère,  la  Bourrelière,  Gbàteaa-Fremont,  Danuron, 
la  FoQiHeiie  ,  la  Prette  ,  la  Fnye ,  la  Grée  ,  la  GreBlière  on  la  Gras- 
aière  9  Tlsle- Fleurie  ,  la  Jachaiterie ,  le  PoDt-Neur,  la  Prioulerie,  la 
Ragotière  ,  la  Rocho-Pallière  y  RoDd-Buisson  y  la  Série  ,  la  Trimollière, 
Vair  ouïe  Plessis-de-Vair. 

SAINT-HILAIREDU-BOIS.  Marcbe  du  Poitou. 

SAINTHILAIRE-DE-CHALËONS.  1430.  -  La  B asse- Ville  ,  le 
Bois-Rouaud ,  le  Garteron ,  Chappea  «  la  Gallardière ,  la  Hunaudais  , 
Jancion ,  le  Marais-de-la-Salle  ,  lULaubusaon ,  iPout-Béranger  |  Prigny , 
la  Sicaudais ,  la  Ville-Maurice ,  Vue. 

SAmT-JEAN-DE-BÉRE.  1428,  1448,  1453,  1478.  (1.1513.)  C'é- 
tait la  paroisse  de  Châieauôriant.  —  La  Bagais  ,  la  Barre  ,  Beuves  , 
le  Bois-Auuet ,  le  Bois-Briant ,  le  Bois-Jagu  ,  la  Borderie ,  Bourgérard, 
Ghàteaubriant ,  les  Goardières ,  la  Gochonnais ,  Goetbau  ,  les  Fouge- 
rais ,  la  GaUseonmère ,  la  Gohorais ,  la  Jarretière ,  MalitoorDe  ,  la 
Malorais ,  la  Mercerie ,  4a  Mullocho  ou  la  Touche  ,  le  Paft-Besuier ,  la 
Perardière  ,  Rogeray,  la  Rouaudièrc  ,  Saiat-André,  Saint-Michel ,  ta 
Tébergeais ,  la  Yaune ,  Villeneuve. 

SAINT-JËAN-DE-BOISEAU.  Autrefois  SAurr-JuAN-DB-BocGuaHAts. 
(F.  —  If.  D.)  —  Aux  ou  la  Hubaudière  ,  la  Bastardière ,  la  Gruaudière, 
la  Galimondaine ,  Launay  ,-  la  Pajotterie. 

SAINT-JEAN-DE-GORCOUÉ.  (F.  -  W.  D.)  -  Les  Gloudis,  la 
Lardièrc. 

SAiriS-JOAGUIM.  Tirée  de  Montoir. 
SAUIT-IDLIEN-DE-GOKGELLES.  (F.  -  N.  D.)  -  Le  Bois ,  le 


-  tes  — 

BoinioÉY«aii ,  BMaf-Ie-Ra^r ,  lu  C«aif<btèro ,  I&  CbeMe^  k  fléié ,  le 
Doaet«R0iuMè  y  rEpme-eMdiif ,  hiGfewirfe  ,  1»  6«ié*a«-Toy«»,  It 
Haie-Mrinroâ ,  le  PteniB-aeii»  m  IleesiMileQ  ^  tai  PkwaiK-GtéKvwe 
oa  le  Piessur-Tritm  ,  \m  StlHoaii^ni ,  U  SMelMliièiie  ,  te  Tdnr- 
Ganelin» 

SAIJNT-aUU£]N-DE-yOUyANTES.  144i.  -  Ardeuac»,  Beaunoni» 
la  Boissière ,  la  Briais  ,  le  Ghalonfse  9  la  Chaoïpeliëre ,  la  Gagoièse  , 
le  Haut-Bois  ou  la  Rlvière-en  Haat-Bois  ,  la  Hcrbetière ,  les  MaufaîU  « 
la  Peflctrie  ,  la  ScHe  ,  Vcnivantcs. 

&Ail»T.L£G£R.  (F.  -  K.  DJ)  -  k^  Bois-Bea«lt  oa  Bei»^«ig»ar- 
dais»  le  Glia6tellier« 

SAIRT-LUMINE-PRÈS-CUSSON.  1513.  -  La  Censive,  la  Clave- 
lière  ,  la  Gourbejollièrc  ,  la  Fazelière ,  la  Joursonniëre ,  Lcsmouniére , 
Mainguets ,  le  Mortier-Boisseau  j  1«  Ficlnnidière  ^  Mou  9  la  Pnelière , 
la  Senardière. 

SAÏRT-LUHINE-DE-COUTAIS.  (F.  —  W.  P.)  -  La  Bronièrc  ,  le 
GelBer-de-la-Haie ,  Laye,  Montebert,  la  PadiMière ,  le  Puy-CbiRbleati , 
Saint-Lomine-de-Goutais ,  Seraine  ,  Ttioaansois. 

SAINT-LTPUAHD.  1427.—  Le  Bois-Rozay,Carcil,Cocllaz,  Cremeur, 
CrcDigao  oa  VîUe-Jamcs ,  Crévy,  Cruballay,  Kcrabusol,  Kcrcabus , 
Quoicoraisy  Saint-Lypbard, Trevenegat  ou  Trcvegat. 

SAIRT-IIAES-DR-COOTAIS.  t«M.  N.  I>.  --  Le  B«»-Jo«au ,  tes 
Goaetite,  le  Drooillay,  la  Pereet,  l'Ënfernière,  te  Melloaais,  Mal- 
Nars-de^Cotiteis,  la  Sautais. 

SAiriT-MARS-DD-DÉSERT.  (V.  1429)^(1.  1448).  -  La  Bodîuière, 
la  Grée,  te  lamirale  f  le  Perray ,  les  Heces ,  les  Tomitèrcs. 


SAIJKT-MARSDË-LA-JAILLB.  Aulrafois  SAiiiT*MAii6-i»E-i.'0&iriBa« 
1443,  1513.  —  Hontgrisoo,  Saiot-Mars-de-la-Jaillo  ,  la  Serni^rc  ,  la 
Verrie. 

SAIMT-MESME.  1443,  1461.  —  Le  Boisfoucault,  la  Boulimère , 
le  Braoday,  Ghevrière,le  FaTery  ,  la  Gannière,  Genest-Jahan  i  les  Hu- 
guetièite,  te  JarriOt  Lavaa,  te  Molmlière^  te  Moe^P^wretfaUr  tePMe- 


—  U9  — 

Roche ,  le  Temple ,  la  Vezinière. 

SiiMT^MGHEL-MS-CHËF'fiiifif .  iiilreftH88AiRT-«iAML-iMi.CBB-. 
▼■ciRR.  1444.—  Beautiea,  leBrisay,  Chef-Chef,  la  Gingaelais^itSmMi- 
daîa,  la  Souchais,  la  Suze,  Tharon. 

■ 

fiAilUT^IIÛLF.  i4^.  -*-  Beodelièvro  m  Tréambert,  le  Boit^de-la- 
ODQr,  iaSoiilière,  GUin,  \é  €ooédie ,  KergBeimec ,  Kerfesa ,  Rerrio , 
KMfvarai&,&ei9WBel,  lll«iA0BMe,  le^orde,  Q^Wtolre,  Btnaaftt, 
SaÎDl-Denac ,  Saint-Molf ,  la  Salle-Branguen ,  Ville^James. 

^A11?T-I9A^Â1B1S.  i«?6.  —  Béac,  le  Bois-Jollan,  le  Boia-Savary, 
les  Boiasiëres,  Cleuz-de-Propre,  Cleiiz-Coyaa,€leiiz-Siriac,Beiileix- 
RohaniHfinkix-Pommoraiif  S^eiladec^  Xvnaiii,  ^a  ll«4lta-^epiaii .,  la 
Ifoë,  le  Pleasis-Giffard ,  le  Sable,  Saint-Nazaire,  Trébale,  la  Ville-aiU'» 
Fèvre ,  la  Ville-ès-Moles. 

SAJIIT-.]!IIGOLAS-De-BfiB0I!l.  Tiré  d'AvBssAc. 

SAIT9T-PÊRE-EN-KETZ.  1428,  1443.  —  La  Belottière,  le  Bois- 
Gautier,  le  Bois-Joli,  le  Bois-Ronaud ,  Bougon,  les  Rretesches,  la 
Briordais,  le  Chastellier ,  Claie,  la  Corbelière,  la  Coudraje,  Gaignart , 
laifirmils,  Gvéïézac,  k  jQiiigiiardais,  la  Gutuais,  la  Lande-Fonpise, 
Langie,  iAMUodièM,  limur^  k  Marais^Qastier,  la  Jhniaikie,  k 
Moitay,  la  Mussaudiëre ,  le  Pé,  la  Pilaudière ,  la  Pinekia^la^ilaidîèM, 
le  Plessis-Grimaud  ou  le  Plessis-Bois-Joli ,  la  RasUère ,  la  Rateiie , 
la  "Roberderie,  la  Houaudière,  la  Rue-If euve,  Saint-Père-en-Retz  , 
Tharon,  la  Verrie.  {Voyez  Sainte-Opportune-en-Hetz,) 

SAIIIT'9IERR£^E-«R0176UEff  Aïs.  Voyez  Bovgusnais. 

SAinT-PHILBEST^DE-GRADD-UEU.  I««  D.  -  JLea^Aobcak,  ka 
Grosses-BarioUes ,  la  Basaetière,  les  Bretaudières,  la  Brosse- Guilloa, 
l^ObaffauH,  les  PHites  et  lea  Grandes-Fontaines,  Grand-Lieu,  la  (Irosie, 
la  Guibrctière ,  hi  fiaie^au ,  PHermitière ,  les  Hugoetiëres  an  Cfalteau- 
briaiiC,  les lamoBulères,  Laiôardière,Xogene  oulePetH'^Froi8sart,le8 
Mailleras,  la  Marousière ,  la  Meiiimère,  Monceaux,  la  Morieière,  le 
Moulin-iÉtienuet  la  JNicolUère ,  la  Noe-PottrQaa«,  k  Pesk-4iiHCbaffault , 
Pied-Pain,  la  filleti^re,  le  Port-AouswQt,  la  Proyoté ,  Ja  IM^ku^ca» 


—  864  — 

la  Ronxière,  8aiiit-?liilbert-de«Graiid*Lien,  Saint^Remy  ^  la 
le  Verger,  Yièguea  ou  Viesques. 

8AinT--SAUyEDR-DE-BÉRÉ.  Rëame,  vers  1390,  k  SàinT-lBAii- 

SâINT-SÉBâSTIEIV.  Autrefois  Saint-Sàbastixii-d'Aigiib.  Réanie  ea 
grande  partie  à  Nantes,  Toute  la  paroisse  de  Saint^Jacquês  eu  a  été 
tirée.  —  Beaulieu ,  le  Cbesue-Cotlereau ,  la  Ci? ellitee,  la  Gibnis,  la 
Jaunais,  la  Patouillère,  Pinnil,  Portedièse,  laSa?anèn,  Seanai* 
sons. 

SAII9T-SIMILIEN.  Autrefois  SAinT-SAuiii.  Réunie  4  Kantea.  — 
La  Gartene ,  la  Sauzinière. 

SAINT-SOLPIGE-DES-LARDES.  1443,  1513.  -  La  MarzeUe,  la 
Salle. 

SAII^T-YIAUD.  1429.  —  Le  Petit-Bois,  les  Bretesches,  le  Garteron, 
la  Gorbinais,  les  Epiuais,  la  Forge,  la  Lande,  Launay,  la  Loberîe ,  la 
Mnce,  le  Plessis-Bagan,  le  Plessis-Barbotier  ou  Ples8is-de-Mareil«  le 
Plessis-Grimaud  ou  Plessis-Marie ,  le  Puy-Gilbert,  Qui-en-Parle,  la 
Rembaudiëre,  la  Verne. 

SAINT-VinCERT-DEB-LANDES.  1434, 1443.  (L  1439.)-  Greneuc, 
la  Domenechère,  la  Housaais,  la  Jarriais,  la  Lirais,  la  RÎTÎère,  Sainte* 
Agnès,  la  Touche. 

SAII9TE-GR0IX-DE-MAGBEG0UL.  1447,  1455.  -  Les  Angles,  la 
Grande  et  la  Petite-Aubrais,  le  Bois,  le  Bois-Basset,  la  Bretaudière ,  la 
Grande-Bretesche ,  la  Gbugnardière,  la  Glartière ,  le  Goudray,  DingoUet 
ou  le  Goullet,  le  Flef-Gourt,  Gargoulay  ou  Guergoule,  la  Hignardière, 
Huche-Loup ,  les  Hnguetières,  l'Isle-Gaudin ,  Lessart,  Plusquepoiz ,  la 
Rivière-IleuTe,  Trevescat,  la  Petite-Vacheresse,  le  Vivier. 

SAINTE-LUGE.  1454.  (F.  1429.)  KomméeGHBSSAii.  avant  Tan  1469. 
—  Bellevue,  Ghassais,  la  Gabillaudière  ou  la  Mobilière,  la  Gironnière,  la 
Haie,  le  Linaud,  la  Mignonnerie ,  le  Plessis,  la  Poitevinière ,  la  Belle- 
Rivière  ,  la  Saminière,  la  Thébaudière. 

SAINTE-MARIE-DE-PORIflG  on  le  BocaA-SAiiiTB-MÀaiB.  1429.  -• 
La  Bastardière^le  Boi8-Macé,le  Bois-Main,  Breffe,  Gens,  Langle,  Mareil, 


—  265  — 

Moniplaisir,  la  Macef  le  Plessia-Ghmaiid,  la  RoviUère,  Sablean,  le  SiUe- 
reaD«  la  Tocnaie. 

SAIOTB-OPPORTUIfE-EN-AETZ.  1429,  1453,  1513.  Supprimée 
et  réame  partie  k  Paimbauf  et  partie  k  Saint-Père-en-Retz.  ~  Le 
Bois-Gantier ,  le  Bois-Serpière ,  la  Botterais,  la  Géraudière,  la  Gouau- 
dière ,  la  Guérais ,  la  Jamais ,  Langle  ,  autrement  le  Pleaais-GrimaHd , 
Laubinais,  la  Lindenais,  la  Mandoaère,  la  Morandière,  la  I^oe,  le 
Pcrrier,  la  Pichonnais ,  la  Pillorgiëre,  le  Priet ,  la  Teurterie. 

SAINTE-PAZAriIVE.  1447.  —  Ardennes ,  la  Belutrio,  le  fiignon, 
la  Brandaisiëre ,  la  Bretanderie ,  la  Duracerie,  la  Hmdaiidais,  la 
Jolletrie,  Langle,  le  Honlin-Henriet ,  la  ProYÔté,  les  Rambergères, 
Sainto-Pazanne. 


SAraTE-REINE.  Tirée  de  Poht-Ghatbau. 


SAUTRON.  —  La  Barbotière ,  le  Bois-Thoreau ,  la  Bretonniëre  ,  la 
Croix,  le  Fief-Rosti,  la  Hante-Forest^  la  Grée,  la  Grande-I^oë,  la  Tho- 
massière,  la  Trourie. 


SAYBIIAY.  1448,  1454.  (F.  1427.)  —  La  Babioais,  la 
le  Gbenet,  Gonebic  on  Gotbin,  Mareil,   le  Mas,  la  Pasqaelais,  la 
Rocbe-en-Sayenay  ou  Savenay ,  la  Tonchelais. 

SÉVÉRAG.  (F.  1428.)  —  Séyérac. 

SION.  1444.  (F.  1428.)  —Les  Bandes,  le  Bignon,  le  Petit-Breil ,  la 
Gbenardais,  Domenesche,  la  Fouais,  la  Hnnaudière,  Lonrme,  la  Masserie, 
le  Pordo,  la  Roberdais  ,  Sion. 

SCDDAn.  1428, 1446,  1478,  1S13.  —  La  Benandais ,  la  Bichetière, 
le  Bois-Gostard ,  le  Bois-Dnrand,  le  Bois-Gerband ,  la  Boissière, 
BonneToir,  le  Bonrg,  le  Bonrnay,  Braies,  la  Ghatais,  la  Ghaoasée, 
la  Cbopinière ,  la  Gorbinière ,  la  Gonr-de-Sondan  ,  la  Groii-GociL ,  la 
Garenne ,  la  Gomelière ,  la  Gonrtillère ,  les  Grands-Gbamps ,  la  Gae- 
miëre  ,  la  Guibretière ,  la  Lande  ,  Landéan ,  la  Mariais ,  la  Mennais  , 
le  Monlin-Ronl ,  Pied-de-Ghat ,  le  Pont ,  la  Ririère ,  Saint-Pater ,  le 
Sauzay ,  Vandesalier,  la  Yerrie,  la  Yille-Ogier. 

SOULYAGHE.  1478.  Trèye  de  Rougé.  —  La  Garonlais,  la  Grée, 
Logerie  ,  la  Mabojiimère ,  la  Plumante ,  le  Tertre.  (Fo^ez  Bougé*) 

18 


-  «««  - 

6UCË.  H^.  (F.  IftieO  —  La  Bacbellene  ,  la  Btrbidfcre ,  la  Sarîl- 
liëre,  Blanc-Verger ,  Ghavagnes,  la  Gheauèref  la  Haie,  rtBle-d*Oli]B;lette, 
l'Iflle-Saiiit-Besia,  iaiUe,  Launay,  Loigaé,  Loagle,  k  MatHfcra ,  la 
Maiziëre ,  Maroil,  la  MaloBoière  ^  liais  «  la  Papiûëre ,  le  Porl-Garwer , 
le  Port-Habertf  la  Porte,  Proeë^  Socé,  le  Veiger. 

TfiILLÉ.  1416.  —  Le  Bois-M aqneau ,  la  Gaiboargëre ,  la  Rago- 
tière,  Saint-Oaen,  la  SioDinère ,  te  Tremblay. 

LE  TEMPLE-DE-GLISSOIf .  Voyez  la  MADBLBinB-PEfcs-GLissoii. 

LE  TEMPLB-HÂDPERTUIS.  Erigée  en  17    .  -^  La  Hw^liéHaia. 

THÉHILLâG.  Tirée  de  Hissillag,  et  réunie  au  Morbihan.  — 
TéhiUac. 

THOUARË.  (F.  —  N.  1).)  —  Le  Mortelier,  la  Motte  ouThouaré, 
k  Tonobe. 

LES  TOUCHES.  1427.  —  La  Blanchëre,  le  Boia-lHouveau,  le  Bois- 
Souchard ,  la  Ghèze-Girand ,  la  Goudraie ,  la  Fontaine  ou  la  Peccau- 
dière ,  la  CklmeNke ,  la  Gerarderie ,  k  Herpimère  ,  la  M eîHeraie ,  le 
Meiz,  Momigné,  laMuoe,  Pannecé,  la  Papioimière ,  fo  Peccaudière, 
la  Ragotière  on  Tristan-dee-Lanèw,  la  Ramée,  la  Rigaudière,  k 
Vemay ,  les  Yonniëres. 

TOUVOIS.  (F.  —  N.  D.)  —  L'Espiardière ,  U  Foresterie,  la  Haie, 
la  Tauverie,  la  Thébaudière,  Touvois. 

TRAI9S.  1427,  1513.  —La  Barre-Théberge ,  k  Bourg-Main,  les 
Ghanvelières,  la  Grossière  «  le  Honssay  ,  la  Juiniëre ,  la  Malorais  ou 
Trans  ,  k  Meilleraie  ,  Mocrilloux ,  la  Motte  ,  Pannecé ,  k  Teil. 

TREFPIBUG.  (F.  —  N .  B.)  —  La  Baudrée,  la  Fkuriais,  Mon^onnet, 
k  Ragotiëre,  Treffieuc. 


TREILLIÉRES.    i42S.  —  Les  Fossés,  k  Houssak,   Launay^  k 
Louiniëre  ,  k  Pontr-de-Gesvres ,  Treilliëres. 

LA  TRmiTÉ-DE-MAGHEGOtJL.  (F.  -  W.  D.)  —  La  JulHëre ,  k 
Vrignai-Goju. 

VALLBT.  1430.  —  Le  Bois-Benoit,  k  Bois-Héraud,  kBordeliIre, 


-  «y  — 

ta  Bothinilre  ^  la  B'outherie ,  la  tlievateHe ,  le  Ûeray ,  la  Perron- 
nière  ,  la  Ferté  ,  Fromenteau ,  la  Guibetièro  ,  la  Hai6-teBMnâeaa  ; 
LcvdîgteD ,  LaiiMre  ,  Laïqardière ,  Lamiay ,  ke  MoslilB-éerBatoeBfi , 
POrmoie ,  la  PanDièro  ,  la  PiDardière  ,  la  Poëze  ,  la  Ragotiëre  i  la 
Thébaadière ,  la  Touche-Raguenel ,  Vallet. 

VARADES.  1426 ,  1443.  —  La  BetuUère ,  lo  Bois-Martin  »  la  Boal- 
letière ,  la  Gathelinière  j  la  Gheanaie  »  le  Gotean  ,  la  Doutée,  la  Ma- 
deleine ,  la  Menuëre ,  la  Pimoune  ,  le  Plessis  ,  la  Pommelière  ,  la 
Petite-Bivière,  le  Rouceray ,  la  Sillardière ,  Y arades. 

VAT.  1434.  (F.  T.  1427.)  —  Bedaadv  ,  Bellereon  ou  le  Fief-de- 
Juzet ,  Boden ,  Boyant ,  le  Broasay  ,  GlisaoD  ,  Gran  ,  la  Gleraisie , 
Léon  ,  Lilooet ,  la  Motte-Grimaud  ,  la  Plastrais ,  la  Roussellière  »  la 
Sagneraia  ,  Saint-Aubin  ,  la  Senrantièro  ,  le  Souchay  ,  le  Yaugnérin  , 
Vangnillanme ,  Yay. 

YERTOU.  —  Les  Amenaz ,  la  Barbinière ,  la  Bareille  ,  la  Bancbe-- 
Malo  ou  Baacbede*la-PeDthière  ,  Beauregard  ,  Beautour  ,  la  Blan- 
chardiëre ,  la  Gbanteliëre  ,  la  Gbaterie  ,  la  Ghaussée ,  la  Ghunetière , 
le  Drouillay ,  TEbaupin ,  la  Framoire ,  la  Grelière  ,  Launay ,  Lepau  , 
la  Maillardière ,  les  lilavinauz  ,  la  Noë-Talbot,  la  Penthière ,  la  Pla- 
celière  «  la  Pommeraie  ,  le  Portbereau ,  la  Ramée ,  la  Roberderie ,  la 
Rousseliëre,  la  Salmonniëre  ,  la  Yignaudehe. 

YIEILLEYIGIVE.  Basse  marche  du  Poitou.  -<  La  Berlaire ,  la  Bes- 
ciëre ,  la  Gherprais  ,  TÉcorce  ,  la  Gautiguiëre  ,  Laudonniëre ,  le 
Marchais ,  la  PiUotiëre ,  la  Prémaignerie  ,  la  grande  Roulliëre , 
Yieillevigne. 

YIGNEEX.  —  La  Boissiëre,  les  Bretonniëres,  le  Buron,  le  Favery, 
la  Fruziëre,  la  Jou,  la  Pasquelais ,  la  Ri?iëre,  Yigneux. 

YILLEPOT.  1515.  Tirée  de  Tévéché  de  Rennes  et  réunie  k  la  Loire- 
Inférieure.  —  La  Berhandiëre ,  les  Burons  ,  la  Gour*de-la-Lande , 
la  Devreliëre,  la  Lande-k-la-Mëre ,  Lauriëre,  la  Moulerie ,  le  Plessis- 
Rome. 


—  26S  - 

VRITZ.  1448,  1513.  —  Lt  BouTrais,  la   Lande,   la  Ramée ^  la 
Ranperie,  Vritz. 

YOE.  Amrefoîa  Vauz.  1434.  (P.  I.  1429.)  —  La  Blanchardaia ,  Ge- 
DonTiUe ,  Tue. 


ÉTUDE 


SUR 


SAINT  AMBROISE 


Pab  m.  l'àbbé  FOURNIER. 


Un  travail  de  cette  nature  peut-il  aller  à  une  réunion  comme 
la  nôtre?  Puis-je  espérer  de  vous  intéresser,  Messieurs,  en  vous 
entretenant  d'un  Père  de  TEglise  ?  Ne  me  suis-je  point  abusé 
moi-même  en  pensant  vous  foire  partager  Tintérèt,  le  charme 
que  je  trouve  dans  la  lecture ,  ou  mieux  dans  Tétude  de  ces 
grands  hommes  du  christianisme  ? 

Non  ,  je  ne  me  suis  point  trompé  :  à  tous  les  points  de  vue , 
ces  hommes  que  les  siècles  religieux  ont  appelés  du  beau 
nom  de  Pires  intéresseront  des  intelligences  comme  les  vôtres  et 
une  réunion  d'esprits  éclairés  et  élevés. 

Le  littérateur,  l'historien,  le  moraliste  y  recueillet^nt  une 
riche  moisson:  jamais  ces  hommes  n'ont  été  étudiés,  jamais 
leurs  belles  œuvres  n'ont  été  feuilletées,  que  l'intelligence 
ne  s'y  attachât  avec  une  forte  prédilection.  On  n'y  cherchait  que 
la  doctrine ,   on   y  trouve  la  grâce  de   l'esprit ,  le   charme 

19 


—  270  — 

de  la  diction ,  l*aUrail  de  grandes  âmes  qui  s  épanchent  sans 
efforts. 

a  Les  beaux  esprits  de  ce  siècle,  dit  un  auteur,  seraient  fort 

étonnés,  s'ils  se  mettaient  à  lire  les   Pères  de  l'Église,   d'y 

trouver  et  plus  de  savoir  et  plus  d  esprit ,  que  dans  la  plupart  des 

livres  vantés  de    notre   temps.  »  Et  c'était   le  temps  de   La 

Bruyère! 

Il  est  bien  naturel  ,  d'ailleurs,  que  je  puise  dans  mes  études 
habituelles ,  éarte  ces  donces  occupations  semi-litléraires , 
longtemps  savourées  par  moî  à  une  autre  époque,  et,  depuis, 
trop  souvent  interrompues  par  d'autres  soins  et  des  devoirs 
nécessaires,  le  sujet  de  ce  travail  que  par  zèle,  mais 
témérairement  peut-être ,  je  me  suis  engagé  à  vous  produire. 
J'ai  dû  choisir  ce  qui  m'agréait  le  plus,  ce  qui  seyait  à  mes 
habitudes  et  à  mes  goûts. 

Ai-je  oublié ,  en  outre ,  qu'avant  moi ,  mais  bien  mieux  que 
je  ne  puis  le  faire ,  un  homme  éminent,  professeur,  critique, 
orateur,  et,  de  plus,  homme  d'état  distingué,  a  traité  avec  ce 
talent  fini,  avec  cet  eedectisme  d'aperçus,  de  pensées  el  de 
cilMions  qui  caractérisent  le  grand  écrivain,  le  même  sujet; 
mis  en  relief,  et^  près  de  quelques  esprits  attardés,  mis  en 
honneur  les  Pères  de  l'Egiise?  Ses  pages  brillantes  ont  eu  dans 
le  monde  littéraire  le  plus  grand  succès;  au  même  temps  que, 
dans  ses  cours  sur  ta  CvcilùalHûn  mademe,  M.  Guieot,  antre 
esprit  plus  profond  et  plus  vaste,  malgré  quelques  erreurs, 
fruits  de  vieilles  préventions,  rendait  justide  à  ces  mômes 
grands  hommes ,  grands  par  le  génie  et  la  vertu  :  Au  même 
temps  que  l'abbé  Guillon,pour  ne  pas  oublier  un«  gloire  inégale, 
livrait  à  la  publicité,  mais  avec  moins  de  faveur ,  ses  traductions 
élégantes  et  faciles,  mais  trop  peu  originales,  et  partant 
trop  peu  fidèles  des  principaux    ouvrages  des  mêmes  Pères. 

Pères  de  l'Église ,  ce  mot  ne  vous  seitible-til  pas  noble  et 


—  271  — 

touchant,  lorsqu'il  est  donné  à  quelques  hommes  et  répété  à 
travers  les  générations,  par  le  monde  entier.  Cette  majestueuse 
appellation  n'environne-t-eile  pas  de  la  plus  glorieuse  et  de  la 
plus  douce  auréole  ceux  qui  méritèrent  de  la  porter? 

Ne  dit-elle  pas  qu'ils  furent,  ces  hommes,  grands  et  illustres, 
mais  qu'ils  eurent  plus  que  Téclat  de  la  grandeur  et  l'illustration 
du  génie,  plus  que  le  mérite  même  de  la  vertu  ;  puisque  véritable- 
ment dignes  du  nom  de  Pères,  ils  communiquèrent  à  la  société,  à 
rhumanité  même,  la  vie  morale,  en  en  déterminant  ou  conservant 
les  pures  et  divines  croyances,  et  que  souvent  par  la  puissance  de 
leur  parole,  de  leurs  actions  et  de  leur  caractère  ,  présents  à  la 
fois,  et  au  milieu  des  peuples,  et  à  la  cour  des  princes,  et 
duos  les  basiliques  sacrées,  et  aux  conseils  des  rois,  ils 
exercèrent  sur  le  monde  une  si  immense  influence,  qu'en 
eux-mêmes  ils  personnifièrent  leurs  époques,  dominant  d'une 
façon  grandiose  et  incontestée,  tout  ce  qui  les  entourait, 
quels  que  fussent  d'ailleurs  l'éclat ,  la  grandeur  et  le  rang. 

Ainsi ,  Messieurs ,  quoique  je  n'aie  pas  choisi  cette  fois  le 
plus  renommé  peut-être,  ni  le  plus  sublime  des  Pères  de 
l'Eglise,  je  me  demande  ce  qu'il  y  eut  au  siècle  d'Ambroise, 
de  plus  illustre  que  lui.  Et  comme  je  ne  viens  point  faire 
un  panégyrique,  je  me  propose  de  faire  passer  sous  vos 
yeux  l'esquisse  rapide  de  l'homme  et  de  l'écrivain. 


I. 


Né  vers  l'an  840,  dans  les  Gaules,  mais  d'une  &miUe 
romaine,  Ambroise  eut  pour  père  l'un  des  premiers  dignitaires 
de  l'Empire;  il  était  préfet  de  la  Gaule  méridionale,  et  tenait 
à  Trêves  ou  à  Lyon  le  siège  de  son  gouvernement,  qui 
s'étendait  sur  une  partie  de  l'Espagne  et  de  la  Mauritanie. 
La  mère,  les  sœurs,  le  frère    d'Ambroise,  pour  lesquels  il 


—  272  — 

eut  toujours  l'affection  la  plus  tendre,  étaient  chrétiens. 
Rien  n'égale  les  soins  pieux  et  les  saints  présages  de  son 
enfance. 

Vous  avez  entendu  raconter,  ainsi  quon  le  dit  de  Platon, 
qu'un  essaim  d  abeilles  s  abattit  sur  son  berceau,  sans  le 
blesser,  comme  pour  annoncer  la  douceur  de  sa  fortifiante 
éloquence.  Dès  ses  premiers  ans,  à  la  façon  de  ce  qu'il 
voyait  pratiquer  par  les  évéques,  il  donnait  familièrement 
à  sa  mère  et  à  ses  sœurs  ses  mains  à  baiser,  disant 
en  riant,  mais  avec  assurance:  a  Et  moi  aussi,  je  serai 
évéque.  b 

La  plus  brillante  éducation  perfectionnant  ses  heureuses 
dispositions,  le  préparait  aux  emplois  les  plus  élevés.  Formé 

4 

à  Rome,  sous  la  direction  de  son  père  par  d'habiles  maîtres,  les 
lettres,  l'étude  de  la  philosophie  et  du  droit  occupaient  ses 
jours  et  Tardeur  de  son  âme.  Avec  éclat,  avec  la  distinction 
d'une  noble  éloquence,  soutenue  par  le  plus  beau  caractère, 
il  plaidait  au  barreau  de  Rome,  et  était  choisi  pour  conseil, 
par  le  Préfet  du  Prétoire. 

Appelé  par  sa  naissance  et  ses  talents,  aux  emplois  publics, 
il  est  nommé  Procurateur  de  la  ligurie  et  de  la  province 
Emilienne.  cr  Allez,  lui  était-il  dit  par  le  Préfet  Probus,  et 
agissez  moins  comme  un  juge  qne  comme   un   évéque.  » 

Etait-ce  un  présage? 

C'était,  en  effet,  comme  évéque,  que  bientôt,  par  une 
transformation  inattendue,  Ambroise  devait  agir  et  produire 
au-dehors  les  trésors  que  la  religion  venait  ajouter  à  sa 
riche  nature. 

On  sait  son  élection  merveilleuse.  A  la  mort  d'Auxence , 
évéque  de  Milan,  les  partis  s'agitent ,  s'animent  pour  le  choix 
de  son  successeur.  C'est  un  mouvement  populaire  et  presque 
une  sédition. 


—  273  — 

Le  magistrat  Âmbroise  apparaît  au  milieu  de  la  foule, 
avec  la  gravité  de  son  caractère  et  la  popularité  qu'il  a  déjà 
acquise;  il  calme  peu  à  peu  les  flots  tumultueux  ;  son 
éloquence  persuasive  touche  les  cœurs  par  des  paroles  de 
paix  et  de  concorde,  à  tel  point,  qu'il  les  captive  et  les 
charme:  et,  soit  permission  divine,  soit  hasard,  —  si  daife 
de  telles  circonstances  on  peut  prononcer  ce  mot  vide  de 
sens,  —  un  enfant  s'étant  écrié  :  «  Ambroise  évèque  a 
on  vit  dans  la  parole  de  l'innocence  la  voix  du  ciel,  et  tous 
répétèrent  à  l'envi:  Âmbroise  évèque. 

Ses  oppositions,  ses  luttes,  ses  moyens  extrêmes,  impru- 
dents même  pour  échapper  à  ce  saint  honneur,  tout  fut 
inutile,  et  l'Empereur  put  se  féliciter  une  fois  de  plus,  que 
ceux  qu'il  avait  choisis  pour  magistrats ,  fussent  jugés  dignes 
d'être  placés  à  la  tête  des  églises. 

C'est  une  chose  que  j'admire ,  qu'à  peine  élevé  à  l'épiscopat, 
Ambroise,  qui  n'était  que  catéchumène,  apparaît  comme  un 
saint  et  un  docteur.  Ce  qu'il  possède  d'or  et  d'argent,  il  le 
distribue  immédiatement  aux  pauvres;  ses  richesses  territoriales, 
il  les  donne  à  son  église;  c'est-à-dire,  car  il  faut  comprendre 
lu  portée  de  cet  acte,  il  en  fait,  en  les  aliénant,  un  fonds 
pour  tous  les  besoins  des  nécessiteux  de  son  diocèse,  réservant 
à  sa  sœur  bien-aimée  un  usufruit  convenable. 

Sa  vie  l'absorbe  entièrement  dans  ses  devoirs.  Soins  spirituels, 
doctrine  et  enseignements,  direction  des  œuvres,  des  éta- 
blissements publics,  direction  particulière  et  individuelle  des 
âmes,  comme  un  simple  prêtre;  magistrature  spirituelle  et 
de  conciliation,  —  magnifique  prérogative  de  ces  âges,  où 
l'évêquc  était  le  juge  pacifique  et  le  doux  arbitre  des 
contentions  des  fidèles,  —  rapports  continuels,  importants  avec 
les  grands,  les  princes,  part  active  dans  les  plus  grands 
événements   contemporains;  et,  au  milieu  de  ce  travail,  de 


—  274  — 

ces  embarras  et  de  ces  soins  infinis,  accès  constant  près  de 
sa  personne  à  toute  heure  et  pour  tous,  dans  sa  demeure 
toujours  ouverte:  N'est-ce  pas  là,  Messieurs,  une  existence 
aussi  belle,  aussi  méritoire,  quelle  est  pleine  d'abnégation. 

Ecoutons  Augustin,  son  disciple  et  un  peu  plus  tard  sa  plus 
belle  conquête.  Je  vais  vous  dire  une  page  touchante  et  intime 
du  beau  livre  de  ses  confessions.  Lib.  VI  ^  Cap.  EU.  «  J'estî- 
D  mais  Ambroise  heureux  selon  le  siècle,  à  le  voir  honoré 
»  des  plus  hautes  puissances  de  la  terre.  ••  Hais  tout  ce 
i>  qu'il  nourrissait  d'espérances,  tout  ce  qu'il  avait  de  luttes 
il  à  soutenir  contre  les  séductions  de  sa  propre  grandeur; 
o  tout  ce  qu'il  trouvait  de  consolation  dans  l'adversité,  de 
A  charme  dans  votre  voix  céleste  qui  lui  parlait  au  fond  du 
D  cœur,  tout  ce  qu'il  goûtait  de  savoureuses  joies,  en  se 
I»  nourrissant  de  votre  pain  sacré ,  je  ne  le  soupçonnais 
»  pas,  et  lui  ne  se  doutait  pas  de  mes  troubles  et  du  précipice 
»  où  j'allais  tomber!. . .  Il  m'était  impossible  de  l'entretenir 
»  de  ce  que  je  voulais,  comme  je  le  voulais,  empêché  que 
»  j'en  étais  par  une  foule  d'hommes  affairés,  aux  besoins 
»  desquels  il  s'accommodait  toujours. 

j»  S'ils  lui  laissaient  quelque  répit,  il  reconfortait  son 
»  corps  par  un  peu  de  nourriture,  son  ftme  par  la  lecture. 

j»  Quand  il  lisait,  ses  yeux  couraient  sur  les  pages  dont 
»  son  esprit  perçait  le  sens  :  sa  voix  et  sa  langue  se 
»  reposaient.  Souvent  en  franchissant  le  seuil  de  sa  porte, 
9  dont  l'accès  n'était  jamais  défendu ,  on  l'on  entrait  sans  être 
»  annoncé,  je  le  trouvais  lisant  tout  bas  et  jamais  autrement. 
D  Je  m'asseyais,  et,  après  être  demeuré  dans  un  long 
»  silence, —  qui  eût  osé  troubler  une  attention  si  profonde? 
»  je  me  retirais,  présumant  (pi'il  lui  serait  importun  d'être 
•  interrompu,  dans  ces  rapides  instants,  seuls  accordés  au 
»  délassement  de  son  esprit,  fatigué  de  tant  d'âffiiires. .  • . 


-  «75  — 

u  Je  ne  pissais  passer  auoun  dJm«^Qche,  aaas  Tenieodr^  expliquer 
A  au  peuple  la  parole   de  vérUé*  «> 

On  le  voit,  Anibroise  évêqae  répara  par  une  a$8i(iuMé 
ioËitigable  le  temps  qiiie,  jusque-là,  il  n'Avait  pas  doaoé 
aux  études  sacrées. 

ÂbaudoQuant  à  sou  frère  Satyre,  qui  était  ua  autre 
lui-iuéjone,  le  soin  de  sa  maison  et  de  \&A^  affaire  tdnofto-»- 
relie,  il  était  tout  entier  à  son  ministère  et  à  sas  études. 
Nuit  et  jour,  il  méditait  les  saintes  écritures  et  lisiit  les 
auteurs  ecclésiastiques,    et   surtout    Origène  et  saint  Basile. 

Ce  dernier  fut  celui  auquel  il  sattacha  davantage.  Son 
application  à  instruire  eut  un  lel  succès,  qu'il  ramena 
toute  ritalie  à  la  fois  orthodoxe,  en  en  bannissant  Va-^ 
rianisœe. 

Mais  avant  de  parler  de  Técrivain ,  arrêtons-nous  .à  TiiomBie 
public.  Trois  Ëmpereiffs  apparaissent  sur  la  scène  du 
monde,  avec  lesquels  Ambroise  eut  tes  ploe  honorables 
relations,  Gratien,  Valentinien,  Théodose,  ie  dois  rappeler 
quelques  traits  de  cette  époque  si  troublée,  si  soloauaUe, 
où  de  l'empire  romain  il  mstait  encore  une  grande  puis- 
sance, quoique  la  vie  parût  s'e\\  échapper,  et  fk  les  plus 
graves  événements  et  rapparition  de  quelques  hommes  dignes 
du  nom  de  grands,  annonçaient  une  phase  imposante  de 
la  nsarche  de  Thumanité. 

Accablé  par  l'excès  de  sa  gmndeur,  ^r  retendue  sane 
mesure  de  son  territoire,  où  sou  aetiqn  centrale:  et  djredricie 
ne  pouvait  plus  Assez  se  faim  sentir  ;  suocomiumi  sous  le  poids 
d*un  monde  trop  lourd  pour  sa  /domination  usée,  viinnu 
par  les  effets  délétères  de  sa  tyrannie,  de  ses  viec^  d'jBLir 
miaistration ,  de  sa  oonruption  m^iverseUe  et  «éputeke»  ep 
proie  à  des  haines,  des  dissensions  intestines;  SAlVft  f<M^P^ 
par  les  lois  depuis  longtemps  méprisées  et  foliées  aiix  pieds. 


—  276  — 

sans  force  par  l'autorité  du  pouvoir  incertain ,  facilement 
fractionné,  souvent  et  subitement  déplacé  par  des  intrigues 
de  palais ,  des  révolutions  de  prétoire  et  des  assassinats  ; 
subissant  les  fetales  conséquences  de  ses  erreurs  philosophiques 
et  religieuses,  de  ses  institutions  fausses  et  impies,  de  son 
oppression  au-dehors,  de  son  esclavage  au-dedans,  du 
mélange,  ou  plutôt  du  pèle-mèle  de  toutes  les  races,  de 
toutes  les  doctrines,  de  tous  les  vices;  portant,  comme  un 
irrévocable  anatfaème,  la  peine  de  l'humanité  asservie  et 
surtout  de  la  religion  persécutée;  le  grand  empire,  la  vieille 
société,  le  vieux  monde,  l'immense  colosse  devait  périr. 
Déjà  un  triple  cercle  vengeur  l'enfermait  et  Tétreignait  pour 
l'étouffer:  aux  bords  du  Rhin,  les  tribus  saxonnes,  allamannes, 
frankes,  bourguignonnes;  au  Danube,  les  Gohts  de  toutes  les 
dénominations;  tandis  qu'aux  Palus  méotides,  les  Huns,  race 
inconnue,  s'agite  et  fait  trembler  le  monde  romain,  jusque 
dans  ses  profondeurs. 

C'est  alors  que  Dieu,  qui  fait  et  défait  les  empires, 
marqua  la  grande  heure  des  expiations  et  des  renouvellements 
d'une  société  qui  tombe  et  d'une  société  qui  s'élève,  et 
le  magnifique  spectacle  de  quelques  hommes,  instruments  de 
Dieu  et  de  la  religion,  qui ,  au  milieu  des  débris,  reconstruisent 
un  monde  nouveau. 

Si,  comme  personne  ne  l'ignore,  le  christianisme  recueillit 
le  triste  héritage  du  monde  romain  et  de  la  société  corrompue 
qu'il  avait  faite;  si,  principe  fécond  et  créateur,  il  reçut 
dans  son  sein  les  nations  barbares  et  les  enfiints  à  la  vie 
de  la  civilisation  moderne,  les  pères,  ses  grands  pontifes 
et  ses  grands  docteurs,  ces  hommes  puissants  en  œuvres  et 
en  paroles,  furent  ses  efficaces  instruments.  De  ce  nombre 
était  Ambroise. 

Valentînien  II  et  Gratien  succèdent,  dans  l'empire  d'Occident, 


—  277  — 

à  leur  père,  Valentînien  I*',  prince  belliqueux  et  capable, 
mais  sévère  et  irritable  à  Texcès,  qui  mourut  d*un  accès  de 
colère.  Gratien,  âgé  de  15  ans,  devait  seul  liériler  de  sa  puis- 
sance. Il  prend  fantaisie  à  l'armée,  comme  aux  beaux  jours 
du  prétoire,  de  proclamer  empereur  Valentinien  II,  enfant 
de  quatre  ans ,  et,  par  une  rare  et  merveilleuse  mansuétude  de 
caractère ,  le  frère  aîné  accepte ,  le  sourire  sur  les  lèvres,  son 
jeune  collègue,  partage  avec  lui  son  empire,  et,  jusqu'à  son 
dernier  jour,  lui  sert  de  père.  Malheureusement,  ce  prince  vécut 
trop  peu. 

Maxime,  commandant  des  troupes  dans  la  Grande-Bretagne, 
—  c'est  de  la  Bretagne  que  surgissaient  le  plus  souvent  les  com- 
pétiteurs à  l'empire,  —  se  iîiit,  de  son  côté,  proclamer  empereur. 
Breton  d'origine,  il  fait,  avec  une  multitude  de  sa  nation, 
irruption  dans  les  Gaules  et  dans  notre  Armorique ,  où  bon 
nombre  de  ces  familles  s'arrêtèrent,  dit-on,  et  s'établirent  dans 
notre  province  qui,  depuis,  prit  également  le  nom  de  Bre- 
tagne. 

Gratien  accourt  à  la  rencontre  de  Maxime ,  et  lui  offre  la 
bataille  près  de  Paris.  Mais  le  prudent  barbare  la  refuse  et 
recourt  à  la  ruse  pour  décourager  et  désaffectionner  les  troupes 
de  son  adversaire.  Bientôt,  en  effet ,  Gratien  se  voit  abandonné 
et  obligé  de  fuir.  Poursuivi  par  la  cavalerie  de  Maxime,  il  se 
retire  à  Lyon  ,  où  il  est  trahi  par  un  de  ses  principaux  officiers 
qui  le  fait  assassiner  au  sortir  d'un  repas.  Pendant  qu'il  succom- 
bait ,  ce  jeune  prince  de  vingt-cinq  ans ,  qui  toujours  réclamait 
les  instructions,  les  conseils  et  les  traités  d'Ambroise ,  l'appelait 
comme  son  ami ,  il  le  vénérait  k  l'égal  d'un  père  ;  son  nom  était 
sur  ses  lèvres,  lorsqu'il  rendait  le  dernier  soupir. 

L'impératrice  arienne  Justine  et  son  jeune  fils  Valentinien , 
attendaient  à  Milan  la  nouvelle  de  la  défaite  de  Maxime  :  ils 
apprennent  la  mort  funeste  de  Gratien.  Sans  troupes,  sans  se- 


~  278  — 

cours,  presque  sans  conseils ,  que  pouvaient  une  (emmeet  ua 
enfant  de  douze  ans?  L'impératrice  eut  recours  à  Ambroise , 
qu'elle  détestait  comme  arienne.  Elle  déposa  son  fils  entre  ses 
bras,  lui  recommandant,  avec  larmes,  le  jeune  prince  et  le 
salut  de  Tempire. 

L'évéque  embrassa  tendrement  Valentinien,  et,  comme  Je 
firent  souvent  plus  tard  tant  de  Pontifes ,  il  entreprend  d'aller 
au-devant  de  l'ennemi ,  et  de  s'opposer  tout  seul  à  ses  redouta- 
bles projets.  Pour  réussir  dans  ce  difficile  dessein ,  il  unit  la  force 
et  la  prudence. 

Le  frère  de  Maxime,  Harcellinus,  était  au  pouvoir  de  Valen- 
tinien ;  on  pouvait  exercer  une  juste  vengeance  :  Ambroise  le  lit 
renvover  d'une  manière  honorable. 

Arrivé  près  de  Maxime  qui,  soit  crainte  de  son  ascendant  et 
de  sa  vertu ,  soit  orgueil  d  un  usurpateur  victorieux ,  lui  refusa, 
contre  l'usage,  une  audience  particulière,  et  ne  voulut  Tenten- 
dre  qu'en  présence  de  son  conseil,  Ambroise  affecta  de  ne  point 
s'en  offenser,  il  lui  suffit  que  sa  dignité  ne  fût  pas  compromise. 
Tout  aux  graves  intérêts  qui  lui  étaient  confiés,  il  paria  avec 
tant  de  sagesse  et  d'autorité ,  représenta  si  vivement  la  respon- 
sabilité et  l'odieux  d'une  guerre  dans  les  circonstances  présentes, 
qu'il  arrêta  le  général  vainqueur  dans  ses  projets  d'invasion ,  et 
lui  persuada  de  conclure  une  paix  honorable.  Immense  service 
rendu  à  son  jeune  pupille  et  à  sa  mère,  qui  n'avaient  aucun 
moyen  de  conjurer  ce  redoutable  orage. 

Ce  succès  dura  peu.  Maxime,  à  qui  souriait  la  fortune,  jetait 
toujours  sur  l'Italie  un  regard  d'envie,  et  le  faible  enfant  qui 
portait  la  couronne  lui  opposait  trop  peu  d'obstacles  pour  le 
retenir.  Une  nouvelle  invasion  se  prépare ,  la  guerre  est  immi- 
nente. Ambroise  est  député  de  nouveau  pour  arrêter  l'usurpa* 
teur  ambitieux.  Malgré  les  préventions  et  la  colère  mal  dissi- 
mulées du  tyran,  Amhi'oise   conserve  son  attitude  noble  et 


—  879  — 

indépendante.  Il  plaide  avec  chaleur  la  cause  de  son  pupille  et 
de  Tempire,  insiste  avec  dignité  et  autorité  pour  la  conservation 
de  la  paix,  maintient  avec  une  fermeté  qui  étonne ,  l'honneur  et 
la  prééminence  du  faible  Valentinien,  et,  comme  gage  de  concorde, 
réclame  le  corps  du  malheureux  Gratien.  Il  fallait  que  le  noble 
caractère  et  la  dignité  religieuse  d'Ambroise  impos&t  bien  for- 
tement à  Maxime ,  pour  qu'il  pût  lui  adresser  les  paroles  que 
vous  ailes  entendre  :  «  Valentinien  t'a  renvoyé  ton  frère  vivant, 
»  rends- lui,  du  moins,  les  restes  inanimés  du  sien. . ,  Comment 
»  crains-tu,  jusque  dans  la  tombe,  celui  que  tu  as  laissé  périr, 
»  lorsque  tu  pouvais  le  sauver?  J'ai  tué  mon  ennemi,  dis-tu? 
)>  Non,  il  n'était  pas  ton  ennemi ,  toi  seul  étais  le  sien . . .  Peux- 
»  tu  donc  refuser  de  rendre  la  dépouille  de  celui  que  tu  ne  devais 
i»  pas  &ire  périr?  Que  Valentinien  obtienne  du  moins  les  cendres 
»  de  son  frère,  comme  gage  de  la  paix.  Comment  peux-tu  soute- 
»  nir  que  tu  n'as  pas  ordonné  de  tuer  Gratien,  lorsque  tu  défends 
j>  de  l'ensevelir  ?  Pourra-t*on  croire  que  tu  n'as  pas  envié  le  jour 
o  à  celui  à  qui  tu  envies  même  un  tombeau  ?  » 

Âmbroise  lui-même,  dans  une  lettre  à  Valentinien,  lui  raconte 
en  détail  et  comment  il  avait  été  reçu  et  ce  qu'il  avait  dit  à 
Maxime.  En  voici  quelques  traits,  ils  sont  frappants:  «  Dans 
»  ma  première  ambassade,  je  demandais  la  paix  pour  un  inférieur, 
I)  aujourd'hui  je  parle  pour  un  égal.  —  Egal,  grâce  à  qui?  — 
»  Grâce  au  Dieu  tout  puissant  qui  a  conservé  à  Valentinien  l'em- 
»  pire  qu'il  lui  a  donné. . .  )> 

Alors  Maxime  s'emporte  et  reproche  à  Ambroise  de  l'avoir 
joué,  en  l'empêchant  d'entrer  en  Italie,  lorsque  rien  n'eût  pu 
lui  résister,  «r  Je  viens  précisément  me  justifier  de  ce  reproche , 
»  quoiqu'il  me  soit  glorieux  de  me  l'être  attiré,  pour  sauver  un 
D  empereur  pupille,  car  que  devons-nous  surtout  défendre ,  nous 
»  autres  évèques,  sinon  les  orphelins.  Hais,  après  tout,  me 
A  suia-je  opposé  a  vos  légions,  vous  ai*»je  fermé  hv€c  mon  corps 


—  280  — 

»  le  passage  des  Alpes.  Quand  vous  me  dites  que  Valentinien 
»  devait  venir  à  vous,  je  répondis  qu'il  n'était  pas  raisonnable 
j»  qu'avec  ou  sans  sa  mère  un  enfant,  pendant  la  rigueur  de 
»  rhivcr,  passât  les  Alpes.  Que  d'ailleurs  j'avais  commission  de 
n  traiter  de  la  paix,  non  de  l'.arrivée  de  Valentinien.  Comparez 
»  sa  conduite  à  la  vôtre.  Voici  à  vos  côtés  votre  frère ,  qu'il 
»  vous  a  renvoyé  avec  honneur ,  retiendrez-vous  le  cadavre  du 
»  sien.  0  Puis  il  termine  sa  lettre  par  ces  mots  de  prudence  : 
«  Soyez  sur  vos  gardes  contre  un  homme  qui  couvre  la  guerre 
»  d'une  apparence  de  paix.  «  (Epist,  24.) 

La  liardiesse  de  langage  de  l'ambassadeur  étonne  :  la  liberté 
religieuse  de  Tévéque  ne  surprend  pas  moins.  Magnifique  indé- 
pendance religieuse  de  ces  âges  qui  ne  laissaient  pas,  en  pré- 
sence même  de  souverains  ennemis,  fléchir  les  règles  de  la 
discipline  la  plus  sévère.  Pendant  son  séjour  à  Trêves,  Ambroise 
exclut  Maxime  de  sa  communion ,  et  l'avertit  de  faire  pénitence 
d'avoir  versé  le  sang  de  son  souverain  et  un  sang  innocent. 

Et  cet  exemple  n'était  pas  isolé.  Permettez^moi ,  Messieurs  , 
d'y  joindre  le  trait  d'un  autre  grand  homme  de  ce  temps ,  Tune 
des  gloires  de  notre  Gaule.  Par  suite  de  cette  même  révolution  , 
saint  Martin  de  Tours  vint  demander  la  grâce  de  quelques 
prisonniers,  le  rappel  des  bannis  et  la  restitution  des  biens  con- 
fisqués. Mais  il  sollicitait  ces  grâces  d'une. manière  si  noble,  dit 
l'histoire,  qu'il  paraissait  piqtôt  commander  que  supplier,  invité 
par  l'empereur  de  manger  à  sa  table,  plusieurs  fois  il  refusa , 
disant  qu'il  ne  pouvait  accepter  de  manger  à  la  table  d'un  homme 
qui  avait  enlevé  la  vie  à  un  empereur  et  les  élats  à  l'autre. 
L'empereur  allégua  les  excuses  de  tous  les  temps  :  entraîné  par 
les  circonstances,  contraint  par  ses  soldats,  justifié  par  le  suc- 
cès, il  était  en  droit  de  conclure  que  le  Ciel  lui  était  propice  et 
approuvait  sa  conduite. 

Lorsqu'à  la  fin  le  saint  se  laissa  vaincre ,  Maxime  en  fut  heureux 


—  281  — 

comme  d'une  victoire  ;  it  y  eut  grande  fête  à  la  cour ,  et  ce  fut 
dans  cette  solennelle  réunion  qu'ayant  reçu,  par  déférence  Ja 
coupe  de  la  main  de  Tempereur ,  Martin ,  après  y  avoir  porté  les 
lèvres ,  la  passa  au  prêtre  qui  l'accompagnait  comme  au  plus 
di^ne.  Je  reviens  à  Âmbroise. 

Ambroise  reçut  de  Maxime  de  respectueuses  paroles  et  de 
fausses  promesses.  Ses  pressentiments  ne  le  trompèrent  pas.  H 
ne  put  empêcher  que  l'usurpateur  ambitieux  ne  passât  les 
Alpes  et  surprît  Milan ,  capitale  depuis  longtemps  d'une  partie 
de  l'empire.  Yalentinien  n'eut  que  le  temps  de  se  retirer  à 
Aquilée,  d'où,  avec  sa  mère ,  il  s'embarqua  pour  Thessalonique, 
afin  d'y  trouver  un  asile  sous  la  protection  de  Théodose,  cet 
incomparable  prince  qui,  en  ces  temps  orageux,  joua  un  si 
grand  rôle. 

J'achève  ce  qui  concerne  le  jeune  empereur.  Peu  après,  Va- 
lentinien  devait  périr  traîtreusement  et  lâchement  assassiné.  Le 
comte  Arbogaste,  le  plus  puissant  de  ses  généraux,  homme  de 
cœur,  grand  capitaine,  mais  féroce,  hardi,  ambitieux,  le  même 
qui  avait  eu  la  meilleure  part  à  la  défaite  de  Maxime ,  dont  il 
tua  le  fils  Victor,  Arbogaste ,  tout  puissant  auprès  de  Valentinien, 
au  point  de  se  proclamer  lui-même  généralissime  de  ses  trou- 
pes, ne  se  contenta  pas  de  ce  rang  suprême  d'honneur,  il 
voulait  usurper  l'autorité  de  son  souverain ,  en  le  dominant  et 
Tasservissant  à  ses  volontés,  joignant,  même  ouvertement,  le 
mépris  à  ses  criminelles  prétentions.  Blessé  au  vif,  le  jeune  et 
généreux  Valentinien  le  menaça  un  jour  de  sa  colère  et  le 
déclara  déchu  de  son  titre.  Arbogaste  s'écrie  fièrement  :  Ce 
n'est  pas  de  vous  que  je  tiens  ce  titre  de  généralissime,  vous 
ne  me  l'ôterez  pas.  Quelques  jours  après,  il  le  faisait  assassiner 
par  ses  satellites  pendant  que  ,  seul  dans  son  palais  de  Vienne, 
il  se  jouait  au  bord  du  Rhône  après  le  repas;  et,  pour  fejndre 
un  suicide,  comme  cela  s'est  vu  quelquefois,  ils  le  suspendirent 


—  282  — 

à  un  arbre  avec  son  mouchoir.  Les  plus  étranges  identités  se 
retrouvent  dans  l'histoire  ! 

Depuis  quelques  jours ,  le  jeune  et  infortuné  Valentinien  at- 
tendait Ambroise  qu'il  avait  mandé  avec  vives  instances,  par  un 
de  ses  principaux  officiers.  II  comptait  sur  lui  comme  sur  un 
ange  tutélaire,  pour  Taider  de  ses  conseils  et  pour  le  protéger 
contre  la  haine  ambitieuse  d^Arbogaste.  Ambroise  arriva  trop 
tard.  II  ne  vit  que  les  magnifiques  funérailles  que  Tamour  et 
la  reconnaissance  des  peuples  faisaient  sur  toute  la  route  au 
jeune  prince  vivement  regretté  et  loué ,  même  par  les  barbares. 
Ambroise  recueillit  la  dépouille  mortelle  dans  un  sépulcre  de 
porphyre  et  la  déposa  près  du  corps  de  Gratien ,  son  malheureux 
frère  :  triste  et  touchante  destinée  de  deux  jeunes  princes,  pleins 
de  qualités,  moissonnés  lun  et  l'autre  à  la  fleur  de  Tàge ,  et 
tombant  sous  le  fer  des  meurtriers. 

Mais  combien  ces  deux  morts  prématurées  ne  furent-elles 
pas  sensibles  à  Ambroise ,  à  qui  ces  princes ,  enfonts ,  avaient 
été  confiés  comme  un  dépôt  par  leur  père  mourant,  tant  était 
grande  l'estime  qu'il  portait  a  cet  illustre  Pontife.  Doué  d'une 
sensibilité  exquise ,  celui-ci  pleura  ces  jeunes  empereurs  comme 
ses  pupilles  et  ses  fils. 

<r  Quoique  la  douleur  redouble,  disait  tendrement  ce  pieux 
»  pontife  sur  les  restes  de  Valentinien,  à  rappeler  l'objet  de 
»  son  affliction ,  c'est  néanmoins  une  consolation  de  raviver,  par 
»  le  souvenir,  celui  qu'on  a  perdu  et  qu'on  aime.  Je  me  serais 
0  reproché  de  no  pas  consigner  ,  dans  un  discours,  les  derniers 
»  moments  de  Valentinien ,  et  de  laisser  pour  ainsi  dire  sans 
»  honneur  la  mémoire  de  celui  qui  me  fut  si  cher  et  qui 
n  m'aima  tant.  Hélas!  quel  sujet  de  larmes  dans  la  réalisation 
»  de  nos  vœux  I  Nous  voulions  Valentinien ,  mais  non  tel  que 
»  nous  l'avons  en  ce  moment  !  Quelle  cruelle  et  déchirante  pré- 
n  senoe  !  et  qu'elle  est  différente  de  ce  que  nous  avions  espéré  ! 


—  S83  — 

j>  PIAt  au  Ciel  qu'il  fût  loin  de  nous  et  qu*ii  vécût  I  Mais, 
'>  dès  qu'il  apprit  que  les  ennemis  menaçaient  les  Alpes  *  il  i^ 
»  considéra  pas  le  danger  de  sa  personne,  mais  le  salut  de 

»  Tempire.  Tout  est  gloire ,  dans  la  cause  de  sa  mort 

Il  Donnons  à  notre  empereur  des  larmes  trop  méritées,  puisque 
j»  sa  mort  en  a  été  le  prix.  Et  comment  ne  le  pleurerions-nous 
i>  pas  ?.  puisque  tous  le  pleurent ,  et  même  les  étrangers ,  même 
0  ceux  qui  ne  le  connaissaient  pas ,  même  les  ennemis  et  les 
»  barbares.  On  dirait  un  deuil  de  famille  :  c*est  le  père  oom- 
»  mun  dont  on  fait  les  funérailles. ...  Si  jeune  prince  par  les 
»  années,  si  mùr  par  la  sagesse  des  conseils,  qui  n'apprécierait 
j»  une  telle  perte  ?  Pour  moi ,  je  le  pleure  sans  consolation , 
0  comme  la  joie  de  ma  vieillesse  et  Tespérance  dans  les  mal- 
»  beurs  désespérés. 

j»  Il  était  pour  nous  un  rempart  plus  fort  et  plus  sûr  que  les 
»  hauteurs  et  les  neiges  des  Alpes  qui  nous  servent  de  barrières. 
»  Aussi,  selon  la  parole  du  Prophète,  l'Italie,  comme  autrefois 
J»  Jérusalem,  a  pleuré  dans  la  nuit  de  la  douleur.  Les  larmes 
»  ont  coulé  sur  ses  joues  attristées ,  et  elle  n'a  pas  accueilli  de 
J»  consolation ....  » 

Ambroise  célèbre  les  belles  qualités  de  son  héros.  On  sait , 
en  eflet ,  que  depuis  quelque  temps  surtout ,  grâce  à  la  bonne 
influence  de  Tbéodose  ,  Valentinien  était  un  prince  exem- 
plaire. 

«r  L'Église  entière,  dit-il ,  retentit  de  ses  louanges.  La  bonne 
»  odeur  de  ses  vertus  dissipe  les  horreurs  de  la  mort ,  et  elles 
û  sont  teMes,  qœ  ceHe-ci  n'aura  pu  lui  nuire.  Frappée  une 
D  première  fois  dans  Gratien  ,  l'Église  est  atteinte  plus  sensible- 
»  ment  encore  par  la  mort  de  son  frère,  et  rien  n'égale  sa 
»  douleur. 

»  Heureux,  sans  doute,  celui  qui,  dans  sa  vieillesse,  aura  réformé 
9  les  mœurs  de  ses  années  écoulées.  Heureux  aussi  oehi  qui  i 


—  284  — 

i>  même  à  la  mort,  aura  ou  avoué  ses  erreurs  avec  repentir , 
»  ou  corrigé,  dans  ces  moments  extrêmes,  ses  égarements; 
j»  mais  combien  plus  celui  qui ,  à  la  fleur  de  Tàge,  aura  porté 
a  courageusement  le  jpug  sévère  d'une  exacte  et  pure  disciplina  ! 
»  Il  avait  renoncé  aux  plaisirs  de  son  Âge,  aux  représentations 
»  du  Cirque  qu'il  avait  presque  entièrement  supprimées.  On  Tac- 
>i  cusait  de  trop  aimer  la  chasse  :  il  fit  tuer  toutes,  les  bétes 
B  fauves  des  parcs  impériaux;  d'aimer  la  bonne  chère:  il  sa- 
»  donna  au  jeûne,  sortait  presque  sans  y  toucher,  des  festins 
o  solennels  de  sa  cour.  Mais  il  assistait  constamment  aux  con* 
B  seils  avec  ses  Ministres;  tous  les  jours  s'occupait  des  affaires, 
»  avec  la  maturité  du  jeune  Daniel. 

0  Plein  d'équité  envers  tous ,  mais  d'horreur  pour  les  delà- 
B  teurs,  il  était  accessible  à  toutes  les  plaintes,  mais  rigoureux 
B  et  inflexible  contre  les  calomniateurs* 

Il  0  bon  jeune  homme,  vous  m'appeliez  pour  vous  conférer 
B  le  baptême  que  vous  désiriez  si  ardemment.  Vous  me  désiriez 
B  comme  un  gage  de  paix  et  de  réconciliation  avec  votre  comte... 
»  Que  ne  m'a-t-il  été  donné  de  vous  revoir  !  Ce  n'est  pas  que  je 
»  me  promisse  rien  ou  de  ma  propre  vertu  ou  de  ma  prudence, 
0  mais  j'y  aurais  employé  tant  de  soins,  je  me  serais  si  bien 
B  interposé  entre  vous  et  ceux  dont  vous  aviez  à  craindre  I 
B  Certes,  si  le  comte  ne  se  (ut  laissé  fléchir,  je  ne  vous  aurais 
B  pas  quitté  d'un  instant...  Et  maintenant,  il  ne  me  reste 
B  que  mes  regrets  et  mes  larmes.  En  revenant  sur  mes  pas, 
B  j'ai  marqué  de  mes  pleurs  ma  triste  route,  b 

Et,  en  terminant,  il  réunit  dans  son  discours  les  deux  jeunes 
princes  que  va  renfermer  le  même  sépulcre. 

(c  Pas  un  jour  je  ne  vous  oublierai  dans  ma  prière.  Chaque 
B  nuit  vous  aurez  mon  pieux  souvenir  ;  je  vous  nommerai  aux 
B  Oblations  saintes  (au  Saint -Sacrifice).  Hélas,  voire  vie  s'est 
B  écoalée  plus  rapide  que  les  eaux  torrentielles  du  Rhône,  b 


—  285  — 

Puis ,  paraphrasant  le  beau  cantique  de  David,  sur  la  mort 
de  Saûl  et  de  Jonathas  : 

c(  0  Gratien  et  Valentinien  ,  mes  enfants  si  beaux  et  si  chers 
»  et  si  promptement  ravis!  Inséparables  dans  la  vie,  vous  ne 
11  serez  pas  séparés  dans  la  •  mort.  Nous  vous  recueillons  dans 
»  le  tombeau ,  vous  que  nous  confondions  dans  notre  amour. 
»  Nourris  par  le  sein  de  la  môme  Eglise ,  vous  n*avez  pas  différé 
»  en  vertus.  Le  glaive  de  Gratien  n'a  pas  été  tiré  en  vain.  Va* 
»  lentinien  n*a  pas  porté  inutilement  et  sans  autorité  celui  de  la 
0  justice.  Comment,  puissants  Tun  et  l'autre,  sont-ils  donc  tombés 
9  sans  combats?  0  GrMien  ,  ô  mon  fils,  quelle  douleur  amère ! 
»  Vous  qui  m'aviez  donné  tant  de  marques  de  votre  piété  i  vous 
»  me  demandiez  dans  vos  périls,  vous  m'appeliez  à  vos  derniers 
)>  instants.  0  Valentinien,  que  je  vous  regrette,  mon  fils  si  beau! 
»  Vous  m'aimiez  comme  un  père,  vous  croyez  que  je  pouvais 
»  vous  délivrer,  vous  m'appeliez  comme  un  sauveur,  vous  at- 
»  tendiez  de  moi  le  salut.  Ne  verrai-je  donc  pas  mon  père, 
»  disiez-vous  :  ce  n'est  pas  le  Pontife,  c'était  le  Seigneur  que 
»  vous  vouliez  en  moi.  Âh  !  que  n'ai-je  su  plus  tôt  votre  désir  ! 
B  Mais  je  suis  rempli  pour  vous  d'espérance  et  de  sécurité  ! 
»  Seigneur ,  ne  me  séparez  pas,  après  la  mort,  de  ceux  que  j'ai 
»  tant  aimés  ici-bas.  Je  vous  demande  que,  où  vous  me  place- 
»  rez,  ils  soient  avec  moi.  Que  ces  chers  jeunes  princes  me  soient 
0  rendus  dans  la  résurrection  dernière.  » 

Quels  accents  ,  quelle  tendresse  d'âme ,  quelles  nobles  et 
saintes  amitiés  !  Quelle  devait  être  mélancolique  et  touchante , 
cette  éloquence  d'Âmbroise ,  sous  les  voûtes  de  la  grande  basi- 
lique, au  milieu  des  flots  de  peuples  émus  et  consternés,  sur  le 
bord  de  ce  sépulcre  impérial  qui  renfermait  les  deux  jeunes 
princes,  et  en  présence  des  deux  princesses  leurs  sœurs,  Justa 
et  Grata,  qui,  depuis  un  mois,  ne  quittaient  ni  jour  ni  nuit 
les  royales  dépouilles ,  et  qui ,  mortes  désormais  à  toute  espé- 

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—  2S6  — 

vante  terrestre,  rouèrent  à  Dieu,  dâtis  les  maihs  d'Ambrofse, 
leur  virginité  et  toute  leur  vie  ?•  •  •  • 

Mais  la  plus  grande  figure  de  ce  tenips,  c*est  Théodosé; 
riiâti  ne  manque  à  sa  gloire  ni  Téclat  des  qualités  per- 
sonnelles, la  force  du  caractère,  la  générosité,  là  grandeur 
d'âme  et  le  génie  du  législateur;  ni  le  triomphé  des  armes, 
les  pompes  de  la  victoire  et  le  bonheur  continu  du  succès; 
ni  les  grands  événements  et  lés  plus  hautes  péripéties  sociales 
qui  ajoutent  tant  à  là  grandeur. 

C'est  lui  qui,  dans  sa  décadetice,  deux  fois  protège  l'em- 
l^ifé  d'Occideht,  deux  fois  délivre  ses  trop  faibles  ehipefeurii 
deux  fois  défait  et  anéantit  la  puissance  de  deux  tyrarts 
soutenus  de  M  puissante  des  barbares,  et  qui,  ehfiti,  sails 
ambition  personneYte,  par  la  force  même  des  choses,  réunit 
sous  son  autorité  l'empire  romain  tout  entier,  la  Vilfe 
éteri^elle  et  sa  nouvelle  rivale,  avec  les  deux  mondes  dont 
elles  étaient    les  métropoles. 

Je  laisse  à  Thistoire  à  décrire  ces  grandes  scènes  oA  la 
religion  eut  sa  large  part.  Je  m'arrête  aux  faits  où  ap- 
paraît Ambroise ,  avec  sa  grande  influence  et  son  nobfe 
caractère.  —  On  sait  que  malgré  ses  qualités  et  ses  vertus. 
Théodose  étaft  enclin  à  l'emportement  et  cédait  parfois  à 
sa  colère.  Il  avait  édicté  des  lois  pleines  de  douceur:  sous 
inspiration  de  son  bon  cœur,  il  était  clément:  en  donnant 
la  Kberté  à  des  prisonniers,  t'I  regfetttHl  de  ne  pouvoir 
ressusciter  les   morts. 

Deux  fois  néanmoins,  il  faillit  souiller  ses  b^s  qualités, 
et,  dans  ces  deux  rencontres,  des  évèques  se  trouvèrent 
sur  sa  route,  pour  lui  procurer,  l'un,  la  gloire  de  la  clé- 
fnence,  et  l'autre,  la  gloire  bien  plus  difficile  et  plus  rare 
du  repentir  et  de  i'eirpiation. 


—  287  — 

Qui  ne  connati  la  séditioo  d'Anlioche,  les  outrages  &it6 
par  ses  habitants  révoltés  aux  sf4itu68  de  Tempereur , 
ignominieusement  traînées  dans  les  ruisseaux  des  rues^  la  juste 
oolère  du  souverain  insulté  et  ces  terribles  onenaces  de  des- 
truction totale  qui  tinrent  pendant  trente  jours  dans  les  plus 
cruelles  angoisses  les  habitants  tremblants  de  oette  grande  cité? 
Ce  fut  alors  que^  par  sa  merveilleuse  éloquence ,  Jean  Bouche*- 
d'Or,  se  surpassant  lui-même,  renouvelait  chaque  jour  le 
courage  et  les  espérances  de  ses  innombrables  auditeurs 
suspendus  à  ses  lèvres,  pendant  qu'il  dépêchait  au  mo- 
narque irrité,  le  vieux  pontife  Flavien,  qui,  baigné  de  lartnes 
et  se  couvrant  le   visage,  lui  adressait  ces  paroles: 

cr  On  a  renversé  vos  statues:  élevez-en  de  plus  précieuses 
»  dans  le  cœur  de  vos  sujets*  Quelle  gloire  pour  vous, 
»  quand  un  jour  on  dira:  une  grande  ville  était  coupable, 
»  gouverneurs  et  juges  épouvantés  nîosaient  ouvrir  la  bouohe  : 
»  un  vieillard  s'est  montré,  il  a  touché  le  prince!  Je  ne 
j»  viens  pas  seulement  de  la  part  du  peuple,  je  viens  de 
»  la  part  de  Dieu  vous  déclarer  que  si  vous  remettez  aux 
»  hommes  leurs  fiiotes,  voire  père  céleste  vous  remettra  vœ 
0  péchés.  D'autres  vous  apportent  de  l'or,  de  l'argent,  des 
B  présents;  moi,  je  ne  vous  o^e  que  les  saintes  lois^ 
9  vous  exhortant  à  imiter  votre  maître.  Me  tromper  pas 
»  mes  espérances;  si  vous  pardonnes  à  notre  ville,  j'y 
D  retournerai  plein  de  joie;  si  vous  la  condamnez,  je  n'y  ren- 
»  trerai  jamais.  » 

Théodose  se  laissa  attendrir,  et  Antioche  fut  sauvée» 

Il  n'en  fut  pas  ainsi  de  Thesealoaique  ;  moins  heureux 
que  Chrysostome^  Ambroise  ne  put  prévenir  le  sanguinaire 
courroux  de  l'empereur,  et  il  apprit  tout-à-*ooup  le  masaacre 
de  sept  mille  de  ses  habitants.  Nî  les  sraviees  rendus  par 
«e  prince  à  son  cher  Valentinien,  ni  i'édat  de  ses  vietoires 


—  288  — 

et  les  enivrements  des  peuples  ne  purent  diminuer  aux   yeux 
du    Pontife,  Ténormité  de    cette  cruelle  vengeance. 

Il  lui  en  écrivit,  non  avec  aigreur  et  emportement,  mais 
avec  force  et  modération.  «  Il  a  été  commis  dans  Thessa- 
}>  Ionique  un  attentat  sans  exemple  dans  Thistoire.  Je  n*ai 
0  pu  le  détourner,  mais  d'avance  j'ai  dit  combien  il  était 
9  horrible,  et  vous-même  en  aviez  jugé  ainsi,  en  fabant 
»  de  tardife  efforts  pour  révoquer  vos  premiers  ordres.  Au 
»  premier  moment  où  il  a  été  connu,  un  synode  d'évéques 
»  gaulois  était  assemblé.  Il  n'en  est  aucun  qui  Tait  appris 
»  de  sang-froid,  aucun  qui  n'en  ait  gémi.  Dans  la  oom* 
j»  munion  d'Ambroise,  votre  action  n*a  trouvé  personne 
»  pour  l'absoudre.  • .  •  Après  avoir  imité  David  dans  son 
»  crime,  imitez-le  dans  la  pénitence.  Vous  ne  pourrez  plus 
0  être  admis  dans  le  temple,  il  vous  est  interdit  de  vous 
0  présenter  pour  les  oblalions.  Je  vous  le  conseille,  je  vous 
»  en  prie,  je  vous  en  conjure,  c'est  une  trop  grande  dou- 
»  leur  pour  moi  qu'après  les  exemples  de  rare  piété  et 
0  de  clémence,  même  envers  les  coupables  que  vous  don- 
9  niez  au  monde,  vous  ne  soyez  pas  au  repentir  d'avoir  laissé 
»  périr  tant  d'innocents!  Je  n'ai  contre  vous  nulle  hatne; 
»  mais  vous  me  faites  éprouver  une  crainte,  je  n'oserais 
0  offrir  le  divin  sacrifice,  si  vous  vouliez  y  asssister. — 
»  .Je  vous  écris  de  ma  main  ceç  paroles,  que  seul  vous 
»  lirez.  » 

Théodose  ne  s'en  rendit  pas  moins  à  l'église  de  Milan; 
mais  il  y  rencontra  sur  le  seuii  le  saint  et  intrépide  pon- 
tife. Vainement,  l'empereur  insista,  l'évèque  fut  inflexible. 
Il  ne  vit  en  lui  que  le  simple  fidèle  coupable,  et,  comme 
à  un  coupable  vulgaire,  il  lui  appliqua  les  règles  sévères, 
mais    usitées  alors,    de   la  pénitence  canonique  et  publique. 

ViUemain,  qui  rapporte  tous  ces  détails,  approuve  l'action 


—  289  — 

du  vertueux  pontife,  et,  se  reportant  aux  temps,  bénit  cette 
influence  bienfoisante  de  la  religion  sur  la  force.  —  Néan- 
moins il  ajoute:  peut-être  seulement  Âmbroise  laissa-t-il 
trop  facilement  croire  à  Tbéodose  que  quelques  mois  de 
retraité  et  de  prières  pouvaient  expier  un  si  grand   crime. 

J'approuve  la  haute  appréciation  du  savant  écrivairh  11  est 
évident,  qu'après  quatre  siècles  d*abus  affreux  de  la  force  et 
de  la  puissance,  pendant  lesquels  le  monde  avait  été  impu- 
nément foulé  aux  pieds,  il  était  heureux  qu'une  digue  pût 
être  imposée  à  de  si   terribles  violences. 

Mais,  j*avoue  que  ses  dernières  paroles  m'ont  étonné.  Je 
n'en  connais  pas  de  plus  dures  et  de  moins  humaines. 

Sans  donte,  rien  ne  peut  rendre  la. vie  à  des  innocents 
immolés,  ni  réparer  des  désastres  irréparables;  mais  comment 
reprocher  à  la  religion  sa  foi  dans  l'expiation  et  le  repentir? 
Où  en  seraient  la  conscience  humaine,  si  les  fiiutes  ne  pou- 
vaient être  expiées?  et  quelle  serait  donc  la  somme  effroyable 
d'expiation,  d'humiliation  et  de  pénitence,  que  la  philosophie 
demanderait  au  coupable,  —  fut-ce  un  empereur,  —  si  la  pé* 
nitence  publique,  acceptée  et  subie  par  le  glorieux  et  tout 
puissant  Théodose   ne  suffisait   pas? 

Dépouillé  des  marques  du  pouvoir  suprême,  l'empereur 
fait  pénitence  au  milieu  dé  la  cathédrale  dé  Milan.  Prosterné 
sur  le  pavé  du  temple ,  il  implore  la  meroi  du  Ciel  avec  san- 
glots et  prières.  Huit  mois  s'écoulent,  et  l'empereur  n'obte- 
nait pas  la  permission  d'entrer  dans  le  lieu  saint,  «r  Le  temple 
»  de  Dieu,  disait- il,  est  ouvert  aux  esclaves  et  aux  mendiants,  et  il 
j»  m'est  fermé!  »  Ambroise  demeurait  inexorable;  il  répondait 
à  Rufin,  qui  le  pressait  de  sa  part  :  a  Si  Tltéodose  veut  changer  sa 
j»  puissance  en  tyrannie,  je  lui  livrerai  ma  vie  avec  joie.  x> 
Enfin,  touché  du  repentir  de  l'empereur,  l'évéque  lui  accorda 
la  réconciliation  solennelle.  Et  encore  en  obtint-il,  en  échange 


—  290  ~ 

de  cette  Ceiveor,  une  lai  suspensive  des  eiéoutious  à  oiori 
pendant  trente  jours,  depiûs  le  prononcé  de  Tarrât.  Belle  et 
admirable  loi ,  dit  Chftteaiibriand  «  qui  donnait  le  temps  à  la 
colère  de  mourir  «t  à  la  pitié  de  naître!  Sublime  leçon,  <pii 
tournait  au  profit  de  Thumanité  et  de  la  justice  !  Si  trente 
jours  s'étaient  écoulés  entre  la  sentence  de  Théodose  et  l'ac- 
complissement de  cette  sentence,  le  peuple  de  Tbessalooique 
eût  été  sauvé.  {Eiud.  hisi.,   Um.  2,  p.  188.) 

Il  laut  l'avouer,  si  une  discipline  si  sévère,  une  pénalité 
si  rigoureuse  et  si  rigoureusement  appliquée  sans  acception 
de  personne,  n'est  pas  de  nature  à  faire  sentir  la  gravité 
des  plus  grands  crimes,  à  les  prévenir  et  à  les  arrêter,  si 
elle  ne  paraît  pas  encore  suffisante  pour  la  réconciliation  et 
l'apaisement  des  consciences,  c'est  à  déconcerter  et  déses- 
pérer la  raison  la  plus  exigeante  comme  la  foi  la  plus 
robuste.  «  C'est,  reprend  Chateaubriand  avec  plus  de  sens 
»  et  de  philosophie  que  H.  Villemain,  un  de  ces  feits  com- 
0  plets  et  rares  dans  Thistoire.  Cet  exemple  à  jamais  fameux 
a  apprenait  au  peuple  que  les  crimes  font  descendre  au 
a  dernier  rang  ce  qu'il  y  a  de  plus  élevé;  que  la  cité  de  Dieu 
9  ne  connaît  ni  grand  ni  petit;  que  la  religion  nivelle  tout  et 
a  rétablit  l'égalité  parmi  les  hommes.  L'action  de  saint  Am- 
B  broise  est  une  action  féconde  qui  renferme  déjà  les  actions 
a  analogues  d'un  monde  à  venir.  0  {Etud»  hisL  ibid.) 

Le  saint  pontife  qui  résistait  à  Théodose  ne  pouvait  fléchir 
devant  les  exigences  déraisonnables  d'une  femme.  C'est  en  vain 
que  Justine,  s'étayant  de  l'autorité  de  son  fils,  réclamait  pour 
les  ariens  qu'elle  protégeait,  quelques-unes  des  églises  que 
possédaient  les  catholiques;  Ambroise  ne  pouvait  céder.  A  ses 
vives  réclamations  il  opposait  une  fermeté  impassible.  Vais 
le  peuple  était  moins  patient,  et  devant  les  manifestations  de 
la  force,  peu  s'en  fallut   qu'il   né   fit   une  sédition.    Alora 


-  m  - 

révèqup  enfermç  d^p3  la  h^^ilique,  f^pf^^i  1^  ej$pril3  pt^r 
sa  parole,  sauvai|t  même  la  vie  ^  jun  pjeétre  fir^en  oieoMcé. 
Dans  la  réalité»  pour  Â^lbroise,  c'était  un  trjioi^|die.  Le 
peuple,  sans  se  las^r,  deoieurait  jour  et  n^it  dans  le  l^ooplie 
avec  spo  évèq^e. 

Aoihroise,  pour  charmer  ses  enDuijs  çt  /cajbper  son  aJCflppr, 
oûo^iposait  des  hymnes  et  iiiU:odui$aît  e^  Occident  la  ùoftfjifpnfi 
orientale  de  chanter  les  psaumes.  ,Et  les  m&les  f^^c^nts  ,de  Ifi 
multitude,  ébranlant  le  saint  \ie^^  ^e^entissaiqnt  jusque  4f^qs 
le  palais  impérial,  portant  ^  flustiue  la  preuve  de  son  .reli- 
gieux enthoi^ia^e. 

Âmbrpise,  par  sa  vertu,  son  mérite,  sa  digir^ité  religiev^e, 
par  la  part  quil  prit  aux  plus  gr^inds  évéoemçnts,  étf^it  dpnc 
l'vin  des  personnages  importants  de  Tempire.  .C'était  ^ur  I^i 
que  reposait  souvent  la  mission  de  Représenter  et  .défendre  la 
religion.  On  le  voit  présider  le  Concile  d'AquJIée,  ^n  dii^ig^r 
les  sessions,  en  rédiger  le^s  dé^cisiqps,  en  être  npn-seMlem^pi  le 
président,  mais  la  vie  et  ràn;ie. 

A  Rome  môme,  dans  une  .circonstance  des  plys.grayesj  W 
remplit  le  (nème  rôle.  Gratien  avait  f^it  eole^vqr  Tautel^fle  1^  vic- 
toire du  lieu  où  les  sénateurs  avaient  cputufne.de  s'assembler. 
Constpu^e  l'avait  déj^  abattu,  et  Julien  restauré.  jSynuinaqiie, 
ancien  préfet  de  Rome,  demeuré  paîep,  au  uoni  dessinateurs 
restés  fidèles  à  l'aneien, culte,  plaiçla  \^  causp  pi^i:()He,^u  y^ifiu^ 
monde,  j'évoque  de  Milan,  celle  du  cbri^tiaqis|i)e ,  du  .fpQQde 
nouveau.  Symmaque  fut.pressaot ,  path^jyue  et  au$§i  .élog^ieqt 
que  |e  p^rqiettait  la  cause.  .V^s^la  fin  de  çqtte  belle  et.soienn^Up 
plaifloirie ,  dans  une  brillante  ^t  tppcbante  j)rpsopppée ,  jl  ^fait 
apparaître  Roi^e,  ci^tfe  mère  du  fpondje,  vieillie  ^t.(^p  4^îl- 
«  Très^e^f collants  princes,  pères  ()p  la,pa^ie,  fespac^^z  ^^fin^ 
D  où  la  piété  m'a  conduite  :  laissez-moi  gf  rijl^  Ja  ,r^lig^  ^d^ 
»  xqes  ai^tres;  je  ne,fi)|B  répons  ^p^s  d^  l'itvpjr  ,fuivip.  ,Qu0  je 


—  292  — 

»  vive  selon  mes  mœurs,  puisque  je  suis  libre.  Mon  culte  a 
»  rangé  le  monde  sous  mes  lois;  mes  sacrifices  ont  éloigné 
D  Annibal  de  mes  murailles  et  les  Gaulois  du  Capitule.  N*ai-je 
»  donc  tant  vécu,  que  pour  être  insultée  au  bout  de  ma 
jo  longue  carrière?  J'examinerai  ce  que  l'on  prétend  régler, 
»}  mais  la  réforme  qui  arrive  dans  la  vieillesse  est  tardive  et 
D  outrageuse.  C'est  pour  les  dieux  de  la  patrie,  pour  les  divi^ 
D  nités  indigènes,  que  nous  réclamons  la  paix.  La  même 
»  terre  nous  porte,  le  même  ciel  nous  enveloppe.  Si  nous 
D  ne  voyons  pas  les  choses  du  même  œii,  attribuons-le  à 
D  cette  prudence  et  à  ce  génie  qui  n'ont  pas  été  départis  à 
D  tous  dans  la  même  mesure  pour  pénétrer  le  secret  mys- 
»  térieux  des  cieux.  Hais  à  quoi  bon  ces  discours,  ce  ne 
»  sont  pas  des  combats  de  paroles,  mais  des  prières  que  nous 
xf  venons  offrir.  Par  quels  autels  jurerez-vous  désormais,  et 
)>  consacrerez-vous  la  majesté  des  lois  que  vous  aurez  portées  ? 
0  N'est-ce  pas  cet  abandon  de  notre  religion  séculaire  et  de  nos 
»  autels  vénérés  qui  ont  attiré  les  calamités  sur  Tempire  :  le 
D  sacrilège  a  séché  l'année. .  •  •  » 

Âmbroise  n'eut  pas  de  peine  à  répondre  à  Simmaque.  Il  fait , 
à  son  tour,  parler  Rome: 

IV  Ce  n'est  point  aux  intestins  des  animaux  qu'on  irhmolait 
)}  aux  idoles,  mais  à  la  valeur  de  mes  guerriers  que  je  dois 
»  mes  victoires.  Pourquoi  me  rappeler  les  exemples  des  an* 
D  ciens  :  je  hais  le  culte  des  Nérons.  Etaient-ils  donc  chrétiens 
o  ces  deux  Empereurs,  dont  l'un  fut  captif  chez  les  Perses, 
»  et  l'autre  vît  l'univers  captif  sous  son  règne?  N'y  avait-il 
»  point  alors  d'autel  de  la  victoire  ?  Pour  moi ,  je  ne  rou- 
D  gis  point  dans  ma  vieillesse  de  changer  en  mieux  avec  l'uni- 
D  vers  entier.  J'avais  une  chose  commune  avec  les  barbares, 
D  c'était  d'ignorer  Dieu. 

9  Pour  le  mystère  des  cieux,  que  Dieu  lui-même  me  l'ensei- 


—  293  — 

»  gne,  lui  qui  les  a  créés,  non  pas  Thomme  (|ui  s'ignore  lui* 
o  même!  A  qui  en  eroirai-je  davantage  sur  Dieu ,  si  ce  n'est  à 
»  Dieu?  Comment  puis-je  vous  croire,  vous  ijui,  de  votre 
»  propre  aveu,  ne  savez  ce  que  vous  adorez. . . .  Les  païens 
9  se  plaignent  au  sujet  de  leurs  prêtres,  eux  qui  n'ont  jamais 
t>  été  avares  de  notre  sang!  Ils  veulent  la  liberté  de  leur  culte, 
»  eux  qui,  sous  Julien,  nous  ont  interdit  jusqu'à  l'enseignement 
»  et  la  parole!  Vous  vous  regardez  comme  anéantis  par  la 
»  privation  de  voB  biens  et  de  vos  privilèges  :  c'est  dans  la 
»  misère,  les  mauvais  traitements,  les  supplices  que  nous  autre 
»  chrétiens  nous  trouvons  noire  accroisseii>ent ,  notre  richesse 
0  et  notre  puissance.  Sept  vestales  dont  la  chasteté  à  terme 
»  est  payée  par  de  beaux  voiles,  des  couronnes,  des  robes  de 
D  pourpre,  par  la  pompe  des  litières,  par  la  multitude  des  esclaves 
»  et  par  d'immenses  revenus;  voilà  tout  ce  que  Rome  païenne 
0  peut  donner  à  la  vertu  de  chasteté  !  D'innombrables  vierges  évan* 
a  gélîquesd'unevie  cachée,  humble,austère, consument leursjours 
»  dans  les  veilles,  les  jeûnes  et  la  pauvreté.  Nos  églises  ont  des 
)>  revenus!  s'écrie* t-on.  Pourquoi  vos  temples  n'ont-ils  pas  fait 
»  de  leur  opulence  l'usage  que  nos  églises  font  de  leurs 
»  richesses  ?  Où  sont  les  captifs  que  ces  temples  ont  rache- 
»  tés?  les  pauvres  qu'ils  ont  nourris,  les  exilés  qu'ils  ont 
»  secourus?-. .  »  . 

De  quel  côté  était  la  bonne  cause,  ce  ne  pouvait  être  l'objet  d'un 
doute.  Et  néanmoins  telle  était  encore  chez  les  sénateurs  romains 
la  force  des  vieilles  habitudes,  leur  attachement  aux  traditions  de 
leurs  ancêtres  et  aux  pratiques  matérielles  de  leurs  assemblées, 
que  tous,  chose  surprenante  !  chrétiens  ou  païens  furent  d'avis 
d'acquiescer  à  la  demande  de  Symmaque.  Mais  l'Empereur  tint 
bon,  et  appuyant  avec  une  fermeté  religieuse  sa  conduite,  il 
s'opposa  au  rétablissement  de  cet  autel.  C'était,  comme  l'indice 
de  la  transformation  définitive  de  la  société.  Le  culte  longtemps 


—  294  — 

victorieux,  était  vaincu  et  chassé  avec  Yi^uUA  son  syiqbole. 
Peuples  et  souvierain  étaient  d'accord.  Quelque  temps  après, 
Ttiéodose,daus  une  assemblée  du  sénat,  posait  cette  ques^ÎQn: 
Quel  Dieu  les  romaios  adorerooi-ils;  le  Christ  ou  Jupiter  ?  et 
la  majorité  du  sénat  condamna  Jupiter.  Le  christianisme  avait 
triomphé,  et  Ambroise  avait  eu  une  glorieuse  part  dans  1a  victoire. 


II. 


J*ai   dit,  au  comonencement  de  ce  travail,  qu'après  avoir 
montré  l'homme,  j'apprécierais  l'écrivain.  Mais  je  m'aperçois  que 
j'ai  rempli  à  peu  près  ma  tâche.  Chaque  événement  m'a  fourni 
l'occasion  de  citer  Ambroise,  et  déjà,  Messieurs,  vous  l'avez 
entendu  et  devant  les  tyrans  et  les  rois,  et  au  pied  des  autels  en 
fiice  d'un  tombeau.  Néanmoins ,  j'ajouterai  d'autres  traits  encore, 
et  je  m'eibrc^ai,  surtout,   de  foire  ressortir  la  physionomie 
particulière  de  l'écrivain ,  et  aus&i  le  caractère  multiple  et  varié 
de  ce  talent  naturel  et  facile  qui  se  pliait  à  tout.  Car ,  bien  que 
rien  ne  semble  moins  convenir  à  un  Père  de  l'Eglise,  et  no- 
tamment à  nn  homme  d'aotion  et  d'affaire  comme  s^int  Ambroise, 
que  le  titre  d'homme  de  lettres  »  lui  qu'on  appellerait ,  à  plus 
juste  raison ,  un  homme  d'£tat  ;  bien  que  cette  dénomination 
même  et  cette  profession  exclusive  des  lettres  ne  soit  applica- 
ble qu'aux  sophistes  et  rhéteurs  de   cet  âge ,  ou   à  quelques 
hommes  des  époques  récentes,  saint  Ambrpise  cultiva  les  lettres, 
il  s'adonna  à  tous  les  genres  de  compositions ,   il  écrivit  des 
ouvrages  de  toutes  sortes,  et,  dans  ses  écrits  si  variés,  il  fit 
preuve  d'un  véritable  talent. 

Serait-ce  donc  que. ce  grand  homme  recherchât  cette  glpire 
des  palmes  littéraires.  Ce  ne  pouvait  être  popr  lui  qu'un  but 
bien  secondaire.  Absorbé  dans  des  spins  si  importants  et  des 
p^nrtes  si  élevées ,  les  .préoccupations  de  la  foripe  avaient  .une 


bien  faible  place  daos  son  esprit  ;  elles  ie  suivaient  et  s'attachaient 
à  ridée  cooame  lombre  suit  le  corps.  Les  grandes  pensées , les 
fortes  convictions ,  le  noble  caractère ,  voilà  ce  qui ,  avant  tout , 
fait  l'écrivain.  On  Ta  dit  en  deux  grands  siècles  :  Los  jrondes 
pensées  lûimumt  du  easur  (Vauvenargues) ,  et  l'homme  éloquent 
Vesê  par  le  ceiur  et  l'honnêteté  (Quintilien).  C'était  d'ailleurs , 
conune  l'a  observé  Villemain,  ce  qui ,  au  temps  d'Ambroise, 
distinguait  les  Pères  des  rhéteurs  et  des  sopliistes.  €eux*«i  par- 
laient et  écrivaient  sur  quelque  thème  faetice  ou  pour  le  besoin 
de  quelque  cause  vieillie  et  usée  ;  ceux*là,  par  la  force  et  l'impul- 
sion toute  puissante  d'une  vérité  divine  dont  ils  étaient  dominés, 
et  qui,  seule,  inspirait  leurs  écrits.  Ils  pouvaient,  parfois,  ne  pas 
suivre  scrupuleusement  les  règles  didactiques  de  l'art,  leurs  ou- 
vrages pouvaient  porter  l'empreinte  du  goût  peu  épuré  de  leur 
époque,  ou  des  défectuosités  d'une  composition  trop  rapide  ; 
mais  le  fond  était  sérieux,  le  discours  ferme  et  nerveux,  et 
l'esprit  courait  dans  toutes  les  veines  de  ce  produit  de  vie. 
Bien  plus,  en  lisant  ces  innombrable^ œuvres  qui,  à  elles  seules, 
forment  de  grandes  bibliothèques ,  et  dans^  les  œuvres  de  saint 
Ambroise  en  particulier,  on  découvre  une  foule  de  beautés,  de 
traits  pleins  de  force  ou  de  douceur.  Les  grandes  pensées,  les 
nobles  sentiments  y  fourmillent  :  partout  on  sent  l'homme  de 
bien  que  ramomr  seul  de  la  vérité  anime,  et  toujours  ces  écrits, 
où  l'érudition  et  te  sayoir  abondent,  sont  de  nature  à  intéresser 
et  à  captiver  l'intelligence. 

«  Plusieurs,  dit  saint  Ambroise,  prétendent  que  nos  éeri* 
»  vains  n*écrivent  pas  selon  les  règles  de  l'art.  Je  le  veux  bienv 

F 

»  Ce  n'est  pas  l'art,  c'est  la  grâce  qui  les  Inspire  et  les  dirige. 
»  Et  cependant  nos  comtemporains  qui  se  piquent  de  traiter  de 
D  l'art,  puisent  dans  leurs  écrits  les  principes  et  les  exemples  de 
»  leurs  propres  préceptes.  »  {Epiât.  iO^  lib.  1.  Àmb.  Justo.) 
Bonne  preuve  que  ces  écrits  des  Pèros  étaient  ^vivement  re* 


—  296  — 

marqués,  même  des  esprits  éminents  du  temps.  Qui  ne  sait  le 
cas  que  Libanius  faisait  du  jeune  Jean  ,  nommé  depuis  Cbrysos- 
tome,  qu'il  jugeait  seul  digne  de  lui  succéder  comme  professeur 
d^éloquence,  et  avec  lequel  il  conserva  toujours  d*amicales  rela- 
tions ?  Origëne  étant  un  jour  entré  dans  l'école  de  Plotin ,  au 
moment  où  celui-ci  faisait  sa  leçon,  Plotin  rougit,  interrompit 
son  discours,  et  ne  le  reprit  qu'à  la  sollicitation  de  son  illustre 
auditeur,  dont  il  fit  un  pompeux  éloge  en  reprenant  la  parole. 
Et  ce  professeur  si  distingué  que  se  disputait  Tltalie,  qui 
d'Afrique  était  venu  à  Rome  et  à  Milan  pour  y  faire*  admirer 
son  incomparable  génie,  Augustin,  n'était-U  pas  l'auditeur  assidu 
d'Ambroise  et  n'était-il  pas  charmé  par  sa  douce  éloquence  ? 

Il  était  certains  sujets  qu'Ambroise  traitait  surtout  avec  un 
rare  bonheur.  Lorsqu'il  parlait,  par  exemple,  de  la  virginité, 
lorsqu'il  exaltait  le  mérite  et  le  prix  de  ce  dévoûment  généreux 
et  complet,  de  cette  vertu  presque  angélique,  il  portait  facile- 
ment l'enthousiasme  dans  les  cœurs ,  et  plus  d'une  fois  les  mères 
retinrent  dans  leurs  dem*eures  leurs  jeunes  filles,  parce  que 
celles-ci,  entraînées  par  ses  discours,  lui  demandaient  en  foule 
le  voile ,  symbole  de  leur  renoncement  aux  unions  de  ce  monde 
et  de  leur  consécration  au  Seigneur. 

Cet  esprit  fia  et  délicat  excellait  également  dans  l'éloge.  Sa 
sensibilité  naturelle  y  mêlait  presque  toujours  c||  ces  traits  qui, 
partis  du  cœur,  atteignent  le  cœur  et  sont  la  plus  belle  louange 
de  l'orateur ,  le  plus  bel  ornement  du  discours.  Il  avait  naturel- 
lement  cette  pieuse  tristesse  et  ces  mélancoliques  accents  qui 
vont  si  bien  à  l'éloquence  évangélique,  et  qui  élèvent  l'âme  de 
cette  terre  aux  espérances  et  aux  joies  du  Ciel.  On  lui  a  re- 
proché quelques  tours  forcés  et  de  fréquentes  antithèses.  L'excès 
de  req>rit  peut  sans  doute  avoir  ses  abus,  et  il  n'est  personne 
qui  ne  se  ressente  de  son  siècle ,  témoins  tous  les  écrivains  du 
nôtre.  A  l'époque  d'Ambroise ,  cette  forme  littéraire    qui  se 


—  297  — 

platt  dans  les  oppositions  et  balance  ingénieusement  les  pé- 
riodes, dominait  beaucoup  trop.  Hais,  chez  saint  Ambroise,  elle 
paraît  amenée  naturellement  et  sans  eiforts,  et  il  n'est  personne, 
en  lisant  ses  écrits ,  qur  ne  soit  surtout  dominé  par  la  force  et  la 
beauté  de  la  pensée.  Il  a  de  l'esprit,  beaucoup  d'esprit,  il  en  donne 
quelquefois  des  traits  ingénieux ,  mais  rien  n'est  plus  plein  et 

4 

plus  solide  que  ses  œuvres;  une  doctrine  large  et  abondante 
en  fait  le  fond,  et  il  n'a  pas  usurpé  son  titre  de  docteur' de 
l'Église. 

Citons,  pour  mieux  faire  juger  par  les  exemples.  Voici  des 
pages  gracieuses  :  c'est  le  panégyrique  de  sainte  Agnès.  «  Elle 
»  n'avait  que  treize  ans  quand  elle  souffrit  le  martyre.  Cruauté 
»  détestable  du  tyran  qui  n'épargne  pas  un  âge  si  tendre,  m'ais, 
»  plus  encore,  merveilleuse  puissance  delà  foi,  qui  trouve  des 
0  témoins  à  cet  âge.  Y  avait-il  place ,  en  un  si  petit  corps,  pour 
f>  les  blessures  ?  A  peine  le  glaive  trouvait-il  où  frapper  dans 
»  cette  enfant,  et  cependant  Agnès  avait  en  elle  assez  de  force 
i>  pour  vaincre  le  glaive. 

0  A  cet  âge,  la  jeune  fille  tremble  au  regard  irrité  de  sa 
))  mère,  une  piqûre  d'aiguille  lui  arrache  des  larmes  comme 
»  ferait  une  blessure.  Intrépide  entre  les  mains  sanglantes  des 
0  bourreaux ,  Agnès  se  tient  immobile  sous  le  fracas  des  lourdes 
o  chaînes  qui  l'écrasent.  Ignorante  encore  de  la  mort,  mais 
»  prête  à  mourir ,  elle  présente  tout  son  corps  à  la  pointe  du 
»  glaive  du  soldat  furieux.  La  traîne-t-on,  malgré  elle,  aux 
»  autels?  Elle  tend  les  bras  au  Christ  à  travers  les  feux  du  sa- 
»  crifice,  et.  5a main  forme,  jusque  sur  les  flammes  sacrilèges, 
»  ce-  signe  qui  est  le  trophée  du  Seigneur  victorieux.  Son  cou , 
tt  ^es  deux  mains ,  elle  les  passe  daps  les  fers  qu'on  lui  présente, 
»  mais  on  n'en  trouve  pas  qui  puissent  serrer  des  membres  si 
»  petits. 

»  Nouveau  genre  de  martyre  t  La  vierge  n'a  pas  encore  l'âge 


»  du  supplice  et  déjà  elle  est  mûre  pour  la  victoire.  Btte  n'est 
0  pas  mûre  pour  le  combat  et  déjà  elle  est  capable  de  la  couronne  ; 
»  elle  avait  contre  elle  le  préjugé  de  êon  âge,  et  déjà  eHe  est  mat* 
o  tresse  en  fait  de  vertu.  L*épouse  ne  marche  pas  vers  le  lit  nup« 
»  tial  avec  autant  de  vitesse  que  cette  vierge  qui  s'avance  pleine 
»  de  joie,  d'un  pas  dégagé,  vers  felieu  de  son  supplice,  parée 
0  non  d'une  chevelure  artificieusement  disposée,  mais  du  Christ  ; 
n  couronnée  non  de  fleurs ,  mais  de  pureté. 

j»  Tous  élaient  en  pleurs ,  elle  seule  ne  pleure  pas.  On  s'étonne 
»  qu'elle  prodigue  si  facilement  une  vie  qu'elle  n'a  pas  goûtée, 
n  qu'elle  la  sacrifie  comme  si  elle  l'eût  épuisée.  Tous  admirent 
»  qu'elle  soit  témoin  de  la  Divinité ,  à  un  ftge  où  elle  ne  pourrait 
»  disposer  d'elle-même.  Sa  parole  n'aurait  pas  valeur  dans  une 
»  cause  commune,  on  la  croit  aujourd'hui  dans  le  témoignage 
o  qu'elle  rend  à  Dieu.  En  effet,  une  force  qui  est  au-dessus  de 
o  la  nature  ne  saurait  venir  que  de  l'auteur  de  la  nature. 

D  Quelles  terreurs  n'employa  pas  le  bourreau  pour  l'intimi- 
)>  der ,  que  de  caresses  pour  la  gagner  ! . . .  Elle  sd  présente , 
»  elle  prie,  elle  courbe  la  tète.  Vous  eussiez  vu  trembler  le 
o  bourreau  comme  si  lui-même  eût  été  condamné  :  sa  main 
»  était  agitée,  son  visage  était  pâle  sur  le  danger  d'un  autre, 
»  pendant  que  la  jeune  fille  voyait  sans  crainte  son  propre  péril, 
n  Voici  donc,  dans  une  seule  victime,  un  double  martyre  :  l'un 
•  de  diasteté,  l'autre  de  rdigion.  Agnès  demeura  vierge  et  obtint 
B  le  martyre.  » 

A  ces  pages  si  suaves ,  opposons  cette  noble  véhémence,  ces 
mouvements  pleins  d'indignation  contre  le  crime.  Ambroise 
rappelle  la  mort  de  saint  Jean-Baptiste. 

cr  C'est  par  des  adultères  que  le  juste  est  mis  à  mort.  «Ces 
»  coupables,  qu'il  a  le  courage  d'accuser,  le  punissent  de  la 
D  peine  capitale ,  et  la  mort  du  saint  Prophète  devient  la  ré^ 
»  compense  d'une  danseuse»  Et ,  chose  horrible  y  même  parmi 


—  2»9  — 

D  les  bàrbai^es  !  é*est  au  milieu  d^s  délices  d'un  festin  qu'est  pro- 
»  nonce  et  consommé  cet  arrêt  cruel.  Voilà  que  du  festin  à  la 
»  prison ,  de  là  pHson  à  la  fête  courent  les  messages  de  ce  tra- 
»  ^que  forfait.  Que  de  crimes  en  un  seul!  Qui  ne  croirait, 
»  lorsqu'on  se  précipite  de  la  salle  des  fêtes  au  cachot ,  qu'on 
o  va  porter  au  Prophète  l'annonce  de  sa  délivrance?  Qui  ne 
»  penserait,  en  apprenant  qu'on  célèbre  le  jour  anniversaire 
1»  d'Hérode,  qu'il  y  a  grande  réjouissance,  qu'une  jeune  fille 
i>  a  eu  le  choix  des  grâces,  que  saint  Jean  va  être  mis  en  li- 
»  berté?  Qu'y  a-l-il  donc  de  commun  entre  la  cruauté  et  les 
j»  délices  ?  Quel  rapprochement  entre  une  exécution  et .  la  vo- 
A  Itipté?  Le  Prophète  périt  frappé  dans  un  festin  par  un  arrêt 
»  de  fête  par  lequel  il  n'eut  pas  même  voulu  être  absous  !  On 
j)  le  frappe  par  le  giëive  ;  sa  tête  tranchée  est  présentée  dans  un 
D  plat.  Mets  digne  de  ces  cruels  convives,  que  ne  rassasiait  pas 
»  le  raffinement  de  la  luxure. 

n  Vois,  ô  roi  barbare,  ce  spectacle  digne  de  toi.  Pour  que 
»  rien  ne  manque  à  ta  joie  cruelte,  saisis  cette  tête  de  ta  propre 
j>  main ,  eC  que  le  sang  de  Thomme  de  Dieu  dégoutte  de  tes 
n  doigts.  Et,  putsque  tous  ces  mets  exquis  n'ont  pu  afMÎser  ta 
X)  faim,  ni  ces  vins  recherchés  étancher  ta  soif,  bois  de  ce  sang 
»  qui  jaillit  encore  de  ces  veines  à  peine  séparées  du  tronc. 
»  Considère  ces  yeux  témoins  de  tes  crimes,  et  qui,  dans  la  mort 
f>  même ,  se  détournent  de  tes  coupables  excès.  Ils  se  ferment 
1»  mofns  par  l'action  fatale  de  la  mort  que  par  l'boffreur  de  ta 
»  luxure.  Elte  se  tait  cette  bouche  d'or  dont  tu  ne  pouvais  soutenir 
»  les  reproélres  et  tu  trembles  encore. . .  » 

Ou  je  m'abuse,  ou  ces  nobles  invectives  peuvent  être  présentées 
comnfre  un  beau  modèle  d'une  véhémente  éloquence  inspirée  par 
la  vertu. 

Je  n'ai  poin't  la  pensée  de  passer  en  revue  toutes  les  œuvres 
de  saint  Ambroisie.  II  me  suffiil  d'en  «Kre  aasee  pour  le  faire 


—  300  — 

apprécier  et  peut-être  pour  inspirer  à  plusieurs  le  désir  de  &ire 
une  plus  intime  connaissance  avec  ce  beau  génie.  Ces  œuvres 
d'ailleurs  sont  trop  nombreuses.  Ses  Traités  enseignent  le 
dogme  et  combattent  les  erreurs  de  son  temps  avec  une  justesse 
de  doctrine  et  une  précision  d'expression  qui  étonnent  dans 
révoque  appelé  tard  aux  fonctions  religieuses.  Ses  écrits  sont 
remplis  des  réminiscences  du  jurisconsulte  et  de  Tbomme  de 
lettres.  Les  Empereurs ^  les  grands,  les  hommes  éminents  récla- 
maient ses  Traités  et  étaient  heureux  de  les  recevoir. 

Dans  ses  lettres ,  précieux  recueil ,  rassemblées  en  huit  livres, 
sont  consignés  un  grand  nombre  d'événements  de  son  temps  : 
elles  nous  donnent  de  curieux  détails  et  sur  les  personnages 
et  sur  les  usages  d'une  société  que  nous  ne  comprenons  plus  ; 
elles  sont  encore  un  témoignage  de  cette  bonté  et  de  cette 
aifectueuse  douceur  qui  faisait  le  fond  du  caractère  d'Am- 
broise. 

Étrange  issue  de  cette  tà\h\e  étude ^  Messieurs!  Lorsque  je 
l'eutrepris ,  c'était  surtout  pour  vous  parler  d'un  ouvrage  du 
saint  docteur,  que  je  venais  de  lire,  et  qui  me  semblait  devoir 
fixer  votre  attention.  Par  son  titré  même,  le  livre  De.  Officiis 
m'avait  rappelé  un  souvenir  littéraire.  J'ai  Yelu  le  traité  de 
Cicéron  qui  porte  le  même  titre  et  auquel  Ambroise  fait  sou- 
vent allusion.  J'ai  comparé  ces  deux  œuvres  et  je  me  propo- 
sais de  vous  eh  rendre  compte  :  mais  vous  lavez  vu ,  mon  tra- 
vail s'est  modifié  » -changé  ;  il  s'est  étendu  sous  ma  plume,  et 
je  n'ai  plus  fe  temps  ni  l'espace,  à  moins  de  trop  abuser j  de 
pousser  bien  loin  ce  parallèle.  Je  ne  dirai  donc  qu'un  mot  en 
renvoyant  aux  auteurs. 

Pour  la  plupart,  Messieurs,  ainsi  que  pour  moi,  les  souvenirs 
de  Cicéron,  De  Officiis ,  sont  déjà  lointains.  Eh  bien ,  je  viens 
de  le  relire,  c'est  un  magnifique  traité  de  morale;  c'est  ce  que 
ce  grand  esprit  qui,  comme  ii  s'en  vante,  seul  a  fait  marcher 


—  sol- 
de firoBt  et  d'un  pas  égal  l'éloquence  et  la  philosophie,  a  com- 
posé de  plus  pur  et  de  plus  pariait.  Ce  traité  me  semble  le  nec 
plusiUtrade  la  morale  humaine,  et  le  plus  grand  effort  de  la 
raison  abandonnée  à  elle-même ,  pour  atteindre  ce  but. 

Dans  ce  livre  ,  Cicéron  n'a  rien  de  son  doute  académique , 
de  ces  ironiques  saillies ,  de  ces  principes  faibles  et  mal  définis. 
Le  devoir ,  la  vertu  y  apparaissent  avec  leur  autorité  souve- 
raine ,  leur  inflexible  rigidité ,  et  même ,  il  faut  le  dire ,  avec 
une  sévérité  devant  laquelle  ,  si  elle  n'était  excessive ,  tremble* 
rait  la  conscience  de  la  plupart  de  nos  hommes  d'affaires  (1). 
Faut-il  s'en  étonner  ,  Cicéron  ,  en  faisant  ce  Uvre ,  écrivait  pour 
son  fils ,  il  le  lui  donnait  comme  le  manuel  de  sa  jeunesse  et  sa 
règle  de  conduite.  Rien  n'épure  comme  l'accomplissement  d'un 
tel  devoir.  Aussi  ai-je  été  vivement  touché  en  lisant  cette  belle 
préface ,  dans  laquelle  ce  grand  homme ,  non  content  des  doctes 
leçons  du  célèbre  Cratippe  d'Athènes  ^  à  qui  il  avait  confié  son 
fils ,  veut  y  ajouter  tout  ce  quil  a  recueilli  et  médité  de 
meilleur ,  pour  lui  servir  de  guide  et  lui  montrer  le  chemin  de  la 
vertu. 

C'est  également  comme  père  et  comme  évêque  que  saint 
Ambroise  écrivit  son  traité  des  devoirs ,  c'est  pour  tracer  à  tous 
la  règle  des  mœurs ,  et  donner  non-seulement  la  connaissance , 
mais  le  zèle  des  vertus. 

Comme  le  philosophe  romain,  il  traite  de  l'honnête,  de  l'utile, 
du  beau  et  du  convenable  décorum.  Il  disserte  avec  justesse 


(1)  Yoy.  Lib.  3.  Ct'rca  médium.  Traitant  des  contrats,  Cicéron 
demande  si  un  commerçant  venu  d'Alexandrie  à  Rhodes  avec  an  navire 
chargé  de  blé ,  sachant  seul  que  d'antres  navires  arrivent  an  même  lien , 
peut  profiter  de  Fignorance  de  ce  fait  pour  vendre  cher  sa  marchandise. 
Et  il  répond  négativement,  etc. 

21 


—  à03  — 

et   profondeur  sar  les  vertus  nommées  déjà  oardûnles,  et  qui 
sont  le  fondement  de  ia  morale. 

Je  dois  Tavouer ,  il  y  a  dans  le  traité  d'Ambroise ,  moins 
d'ordre ,  moins  de  régularité  de  plao  que  dans  Cicéron,  et  Tcn^- 
lenr  romain  conserre  encore  ia  supériorité  de  ce  style  châtié , 
harmonieux  et  parfait  qui  fait  le  charme  de  ses  écrits.  Mais, 
par  d'autres  cfttés,  Ambroise  reprend  la  supériorité.  A  la  morale, 
à  peu  près  sans  tache ,  du  traité  de  Cicéron  «  il  manque  une 
force ,  une  puissance ,  une  vie  qui  est  indispensable  à  totite  loi , 
car  il  feut  qu'elle  oblige  et  lie  fortement  lex  a  Hganéo  —  par- 
tout de  belles  pensées ,  Ténoneé  des  vertus ,  le  nom  du  devoir. 
Mais  ces  beaux  sentimenis ,  ces  pensées ,  ces  devoirs  n'appa- 
raissent que  comme  le  produit  de  l'intelligence  et  de  la  conscieBoe 
humaine. 

C'est  beaucoup,  c'est  un  effort  immense ,  mais  ce  n'est  pas 
assez.  I!  feudrait  encore  feire  apparaître  le  législateur ,  indiquer 
d'une  manière  plus  ferme  la  force  obligatoire  et  externe  de  le 
loi ,  et  poi^r  achever  l'œuvre  ,  montrer  enfin  la  sancticoft  dernière 
de  cette  loi  si  belle ,  dont  les  premiers  principes  gravés  de  la 
main  de  Dieu  même ,  apparaissent  en  traits  éclatants  dans  l'âme 
humaine ,  et  dont  la  noble  intelligence  de  Cicéron  sut  tirer  de 
magnifiques  corollatres. 

En  un  mot ,  cette  belle  et  pure  morale  du  philosophe ,  est 
et  demeure  un  code  remarquable,  une  puissante  conoeplion  d'un 
des  grands  génies  antiques  ,  mais  elle  est  et  demeure  néanmoins 
une  législation  imparfaite ,  sous  quelques  rapports ,  comme  tout 
ce  qui  vient  de  l'homme  ,  et  incomplète  par  l'absence  trop  sen- 
sible du  Dieu  qui ,  seul  impose  à  l'homme  le  devoir  ,  les  luttes 
de  la  vertu ,  le  sacrifice  de  l'ulile  pour  l'honnête,  et  quelquefois 
l'iouiiûlatjoi^  de  lui^miime  pour  la  subljme  beauM  de  la 
pçrfiaûtion. 

Ambroise,   au  contraire ,  appuyé  sur  In  perfection  absolue 


6t  totale  de  la  morale  évangéliqoe  «  traite  aveejiulorité  de  tom 
les  deroirs  f  même  les  plas  élefés  ;  il  trace  avec  sûreté  les  tniHs 
distinetifs  des  vertus  humaines  qui  lient  et  unissent  les  honmies 
entre  eut ,  et  foût  la  force  et  le  bonheur  des  soeiéiés ,  mais  il 
y  ajoute  ces  vertus  plus  parfaites,  que  l'antiquité  ne  connaissait 
pas,  noble  cachet  de  la  perfection  moderne,  ces  vertus  qu'un 
illustre  orateur  (1),  pour  cette  raison ,  appelait  réservées;  il  y 
ajoute  encore  ces  vertus  qui,  directement  et  purement,  s'attachent 
à  Dieu  comme  bien  et  beauté  suprême ,  éclatante  parure  de 
l'àme  qui  lui  &it  atteindre  la  fin  la  plus  élevée ,  Dieu  même ,  — 
il  donne  à  toutes  ces  vertus  leur  force,  en  les  faisant  découler 
de  Dieu ,  et  proclamer  par  ce  suprême  législateur  ;  il  inspire  à 
tous  le  courage  et  l'énergie  qu'elles  exigent ,  en  montrant  tou- 
jours le  Dieu  présent ,  au-dehors ,  dans  les  événements  qu'il 
dirige,  au* dedans,  par  la  force  secrète  qu'il  communique,  au 
Ciel  et  au  sein  de  TEternité  ,  où  il  prépare  d'impérissables 
félicités. 

Obligé  de  me  resireindre  et  de  supprimer  les  citations ,  j'en- 
gage à  lire  les  belles  pages  sur  la  Providence ,  XIII ,  XIX , 
XXXVIII  {lib.  prim,)^  celles  où  il  traite  de  la  justice,  de  la  libé* 
ralité  et  de  la  bienveillance  {eodem  Kb.  prim.) ,  sa  large  exposi- 
tion de  la  béatitude ,  cette  grande  et  éternelle  question  que  la 
philosophie  agite  toujours  et  ne  résout  jamais.  {Lib,  Sec. ,  Cap.  1 
et  Seq.)  Ses  distinctions  habiles  et  justes  de  l'utile  et  de 
l'honnête ,  du  convenable  et  du  beau  ,  tous  ces  détails  enfin 
des  œuvres  pratiques,  renfermés  dans  le  troisième  et  dernier 
livre* 

Qu'il  me  soit  permis  seulement  de  fieiire  une  citation  el  de 


(1)  Lttoordiife. 


—  304  — 

vous  traduire  quelques  phrases  du  dernier  chapitre  de  ce  bel 
ouvrage  et  de  ce  bon  livre.  Vous  croirez  entendre ,  si  ce  n'est 
mieux,  une  page  de  Cicéron  De  Ameilia*  Après  l'énuméra- 
tion  des  devoirs  et  des  prérogatives  de  l'amitié,  Âmbroise 
ajoute  : 

cr  Qu'est-ce  donc  qu'un  ami ,  sinon  le  compagnon  de  votre 
j>  affection,  à  qui  vous  vous  unissez  d'âme  et  vous  confondez  si 
A  pleinement,  que  vous  n'êtes  plus  qu'un  seul  être;  qu'à  cet 
))  ami  vous  vous  confiez,  comme  à  un  autre  vous-même;  que 
A  vous  n'avez  rien  à  en  redouter ,  et  que  rien  de  mauvais  ou  de 
»  fâcheux  ne  peut  altérer  cette  union.  L'amitié  ne  connaît  pas 
"i  l'intérêt,  mais  la  grâce  et  la  beauté  de  l'honnête.  Car  l'ami- 
))  tié  est  une  vertu  et  non  un  gain.  Elle  s'acquiert  non  par 
»  l'argent ,  mais  par  l'attrait  des  âmes.  On  ne  la  marchande  pas, 
»  elle  se  donne  à  la  bienveillance.  Souvent  même  l'amitié  est 
0  meilleure  parmi  les  pauvres  que  parmi  les  riches.  Souvent 
»  elle  manque  à  la  richesse  et  se  réfugie  dans  la  pauvreté. 
j>  Car  l'adulation  trompeuse,  ce  n'est  pas  l'amitié  ,  et  c'est  sou- 
»  vent  tout  ce  qu'obtient  l'orgueil  de  la  richesse.  On  ne  flatte 
»  pas  le  pauvre,  et  l'amitié  qu'on  lui  témoigne,  exempte  de 
x>  fausseté  comme  d'envie ,  est  véritable  et  sincère.  » 

Puis ,  faisant  remonter  l'amitié  jusqu'à  Dieu  : 

o  Dieu  lui-même ,  dit-il ,  de  serviteurs  nous  a  fait  ses  amis. 
ù  Si  vous  accomplissez  mes  préceptes ,  vous  êtes  réellement  mes 
)>  amis.  Jam  vos  amici  mei  eslis,  9i  fecerilis  qaœ  ego  prœdpio 
»  vobis  (Joan.)  Voilà  donc  la  forme  et  le  modèle  de  l'amitié  : 
j>  que  nous  accomplissions  la  volonté  de  notre  ami ,  que  nous 
0  lui  découvrions  tout  ce  que  nous  avons  dans  le  cœur ,  et  que 
»  lui  déverse  dans  notre  cœur  le  secret  et  le  trop  plein  du  sien , 
j»  comme  le  divin  modèle  :  Je  vous  ai  dit  mes  amis ,  parce  que 
»  tout  ce  que  j'ai  su  de  mon  Pire  je  vous  Vai  manifesté.  L'a- 


j 


—  305  — 

»  mitié  donc  c*est  l'unanimité  lies  cœurs,  et  rien  n'est  plus  dé- 
ji  testable  que  le  violateur  de  l'amitié.  Car  un  ennemi ,  on  peut 
9  s'en  garantir;  mais  quel  refuge  contre  les  pièges  d'un  ami» 
»  de  celui  qui  a  tous  nos  secrets  et  que  nous  avons'  fiiit  nous* 
j»  même  ?  » 

Après  ces  touchantes  instructions ,  le  bon  et  affectueux  Pon- 
tife avait  quelque  droit  de  clore  son  livre  par  ces  paroles  : 

«  C'est  dans  vos  cceurs  que  j'ai  déposé  tous  ces  conseils ,  à 
»  vous  de  les  garder ,  et ,  si  par  eux  vous  pouvez  recueillir  quel- 
0  que  avantage,  c'est  ce  que  vous  prouvera  une  douce  expé<- 
»  rience.  » 

Cette  tendresse  de  cœur ,  cette  bonne  et  affectueuse  sensibilité, 
c'est ,  je  l'ai  ^éjà  dit,  un  des  beaux  caractères  d'Ambroise.  En 
mille  circonstances  de  sa  vie  cette  qualité  pleine  de  charme  a 
éclaté,  mais  jamais  d'une  manière  aussi  expansivo  et  par  des 
accents  aussi  pathétiques  qu'à  la  mort  de  Satyre,  son  frère.  • .  • 

L'antiquité  ne  nous  a  pas  laissé  de  plus  touchant  modèle 
d'amitié  fraternelle.  Nisus  et  Euriale  n'étaient  pas  plus  unis.  Ba- 
sile et  Grégoire,  ces  éternels  modèles  de  l'amitié  la  plus  pure , 
n'ont  rien  de  plus  parfait.  Il  est  vrai  que  la  nature  avait  comme 
jamais  et  par  des  rapprochements  prodigieux,  préparé  cette 
union.  Leur  ressemblance  était  si  irappante,  que  fréquemment 
on  les  prenait  l'un  pour  l'autre. 

c  Quelle  joie  pour  moi ,  dit  naïvement  Ambroise  ,  lorsque, 
D  par  une  erreur  qui  m'était  chère,  onvenait  à  moi,  on  m'en- 
»  tretehait  même  longuement  croyant  parler  à  mon  frère,  j^ 

Ses  plus  doux  délassements,  c'était  de  converser  avec  cet  au- 
tre lui-même;  il  atteste  qu'il  n'avait  pas' une  pensée,  un  souci, 
une  peine,  qu'il  ne  déposât  dans  son  âme,  et  que  l'âme  de  son 
frère  s'épanchait  sans  réserve  dans  la  sienne.  Bien  plus,  ils  ne  se 
quittaient  ni  jour  ni  nuit.  La  sympathie  était  telle  que,  lorsque 
la  maladie  atteignait  ce   frère   bien-aîmé ,  non-seulement   il 


compatissait  à  sa  souffrance,  mais  il  la  ressentait  lui-même  et  se 
troiivait  malade  ou  se  reioTait  avec  lui.  Que  dirai- Je  ?  ie  {dus 
intime  fusion  des  sentiments  constituait  entre  eux  la  plus 
merveilleuse  amitié,  et,  comme  le  dit  Ambroise,  ees  deux  corps  et 
ces  vies  étaient  animés  par  une  seule  et  même  âme.  •  •  U  meurt, 
ce  frère  tant  aimé  ;  qui  dira  cette  douleur  ? 

Le  pieux  évêque  a  pu  épancher  sa  sensibilité  sur  les  tombeaux 
de  Gratien,  de  Valentinien  et  de  Théodoae ,  mais  conament  va 
éclater  ce  brisanent  de  Tànie,  cette  douleur  sans  nom,  qu'il  est 
appelé  à  exprimer. dans  ces  terribles  moments?  Quel  speeta'<- 
cle!  La  ville  entière,  nous  dit  Ambroise,  partage  la  douleur 
de  son  évêque.  Tous,  grands  et  petits,  atteints  comme  par  un 
malheur  de  femille ,  composent  le  cort^e  funèbre  et  envahis- 
sent la  vaste  enceinte  de  la  basilique.  De  toutes  parts  des  larmes 
et  des  sanglots  qu^  se  mêlent  aux  éloges  de  cet  homme  de  bieu« 
justement  regretté.  Et,  au  milieu  des  saints  Mystères ,  devant  le 
cercueil  ouvert,  et  en  face  de  ce  corps  qui  n*est  plus  que  de 
la  poussière ,  Ambroise,  de  son  cœur  brisé ,  laisse  échapper  cette 
oraison,  la  plus  touchante,  la  plus  pathétique  que  )e  eon* 
naisse: 

Je  viens  d'apprendre  qu'un  jeune  et  remarquable  professeur 
de  la  Sorbonne  (1),  orateur  lui-même  fort  distingué,  dans  un 
cours  sur  l'éloquence  sacrée,  a  choisi ,  cette  année,  pour  texte  de 
ses  leçons  :  de  l'Oraison  funèbre  au  IV®  siècle.  Là ,  après  avoir 
parlé  des  éloquents  discours  de  Grégoire  de  Naztanze ,  il  n'a 
pas  manqué  de  payer  à  Ambroise  le  tribut  d'éloge  qui  lui  est  dû, 
et,  après  les  discours  sur  Valentinien  et  sur  Gratien ,  après  l'o- 
raison funèbre  de  Théodose ,  il  n'avait  garde  d'oublier  celle  de 
Satyre,  dont  je  vous  parle.  Il  en  rappelle  qudques  t^its,  puis  il 


(1)  M.  l'abbé  Frepel,  chanoine  de  Sainte-Geneviève. 


—  a*7  — 

dit  :  Ici  le  cœur  d-Amhroise  éclate  et  sa  j)arole  trahissant  Témo- 
tioD  qui  TaniiDe,  atteint  jusqu'au  sublime  du  sentiment: 

a  Je  te  rends  grâces  ,  ô  mon  Dieu,  de  ce  que  tu  ne  nous  as 
j>  pas  refusé  une  dernière  consolation,  en  ramenant  des  rivages 
»  de  l'Afrique  et  de  la  Sicile  un  frère  dont  nous  désirions  si  vive- 
i)  ment  le  retour.  A  peine  revenu  parmi  nous ,  il  nous  a  été 
»  enlevé.  De  telle  sorte  que  son  trépas  ne  semble  avoir  été 
9  différé,  que  pour  lui  laisser  le  temps  de  revoir  son  frère  et 
j»  sa  sœur.  Désormais  je  possède  un  gage  qu'aucun  voyage  ne 
»  pourra  plus  m'arracher.  J'ai  ces  restes  que  j'embrasserai  de 
»  mes  mains ,  un  tombeau  que  fe  couvrirai  de  mon  corps ,  un 
»  sépulcre  sur  lequel  je  pourrai  m'étcfidre.  Oui ,  je  me  croirai 
A  plus  agréable  à  Dieu ,  quand  je  pourrai  rep^se#  sur  le  tom- 
D  beau  d'un  saint.  Que  n'ai*je  pu  ainsi  te  eouvrir  de  nion  calrps^ 
tf  pour  te  défendre  contre  la  mort  i  Si  tu  avais  été  menacé  eu 
»  glaive,  je  me  serais  offert  pour  recevoir  le  eoup  mortel, 
j»  J'eusse  volontiers  donné  mon  âme  pour  rappeler  la  tienne, 
o  Hélas  I  c'est  en  vain  que  j'aspirais  ton  dernier  souffle  !  Je  cher* 
»  chais  vainement  à  te  communiquer  le  mien  ;  j'espérais  rece- 
la voir  en  moi  la  mort  ou  te  transmettre  ma  vie.  0  tristes  em- 
»  brassements  au  milieu  desquels  il  ne  me  restait  plus  entre  les 
»  mains  qu'un  corps  inanimé!  Je  serrais  les  bras,  mais  j'avais 
»  déjà  perdu  ce  que  je  tenais  ;  ma  bouche  cherchait'  sur  fes 
D  lèvres  un  dernier  souffle,  due  n'ai-je  pu  au  moins ,  d^  frèi^e 
»  bien  aimé ,  aspirer  en  moi  la  pureté  de  fotf  ànne  e1  VimKh 
»  cence  de  ion  cœur  !» 

Me  pensez*votis  pa6  oomme  moi ,  Messieurs  y  que  oeUe  éfe*- 
quence  de  f  ftme  peut  être  dilBcilemeai  surpassée  ?  Gette  tou- 
chaMte  oraisoift  est  pleine  de  traits  semblables.  On  peut  dire 
qu'elle  est  écrite  avec  des  larmes  ;  et ,  en  esffet  ^  les  sanglots, 
les  cris  étouffaient  la  voix  de  l'orateur  et  formaient  le  magni- 
fique écbo  de  ce  bel  éloge.  Mais  ce  qui  mil  le  comble  à  l'émo- 


—  308  — 

tion  j  ce  fut  le  dernier  adieu.  A  peine  Âmbroise  a-t-il  achevé , 
qu'il  se  précipite  sur  le  cercueil  entr*ouvert  ;  il  tient  embrassé 
ce  froid  cadavre  ;  il  y  colle  ses  lèvres ,  Tarrose  de  larmes  , 
et  il  faut  l'arracher  à  ces  tristes  embrassements  y  à  ses  suprêmes 
adieux.  Je  vous  laisse,  Messieurs,  sur  cette  impression.  Il  vous 
restera,  je  crois,  la  conviction  qu*Ambroise  était  un  grand  cœur 
et  une  noble  intelligence. 


POST-SCRIPTUM.    . 

« 

Pour  compléter  cette  appréciation  d'Ambroise ,  j'aurais  dû 
parler  du  poète  :  car  si  la  mélodieuse  expression  de  belles  pen- 
sées et  de  nobles  sentiments,  enchaînée  par  le  rythme,  constitue 
la  poésie ,  Ambroise  était  poète.  C'est  lui  qui ,  le  premier ,  en 
Occident ,  introduisit  dans  la  Liturgie  l'usage  et  le  chant  des 
hymnes.  Longtemps  cette  partie  de  la  prière  porta  le  nom 
d^Ambroisienne. 

Ce  grand  évèque  fut  l'auteur  de  toute  une  Liturgie ,  où  la 
poésie  et  le  sentiment  exhalent  leurs  plus  purs  parfums,  et  que  son 
Église  de  Milan  conserve  encore  ,  comme  de  précieux  vestiges 
de  l'antiquité  et  de  glorieuses  preuves  de  son  génie.  J'ai  lu  , 
dans  le  recueil  de  ses  œuvres ,  ces  hymnes  tendres  et  pieuses.  Ce 
n'est  pas  l'Ode  Antique,  la  forme  de  ces  compositions  horaciennes, 
que  Santeuil  et  Cofin  ont  si  heureusement  imitées  il  y  a  deux 
siècles.  Mais  l'expression  nouvelle  de  pensées  et  de  sentiments 
d'un  ordre  nouveau  ,  à  qui-  il  fallait  une  forme ,  et  comme 
une  langue  nouvelle.  On  a  dit  avec  raison ,  et  tout  philologue  , 
je  crois ,  le  peut  constater ,  que  la  langue  ecclésiastique  des 
premiers  siècles  a  formé  les  langues  modernes,  où  l'on  dé- 


—  309  — 

couvre  avec  celle-là  les  plus  nombreuses  affinités.  On  peut  dire 
aussi  que  les  poètes  chrétiens,  à  prendre  des  Pères,  Ambroise, 
Prudence ,  Fortunat ,  et  spécialement  ceux  du  moyen-àge  , 
ont  influé  d'une  manière  frappante  sur  la  poésie  moderne.  Ils 
lui  ont  donné  souvent  le  sentiment ,  la  pensée  et  la  tournure 
spiritualiste  et  inélancolique  :  ils  lui  ont  également  donné  la 
rime ,  cette  entrave ,  trop  gênante  peut-être  pour  les  esprits 
médiocres,  mais  peut-être  aussi  nécessaire  à  nos  idiomes  moins 
harmonieux,  et  d'où  souvent  jaillissent  de  grandes  beautés. 

Parmi  les  hymnes  d'Âmbroise  ,  je  ne  crains  pas  de  ranger 
le  Te  Deum  qui  lui  est  communément  attribué  :  composition 
ardente  et  inspirée ,  dithyrambe  à  la  façon  des  prophètes ,  où 
éclatent  la  foi  et  l'amour  dans  un  sublime  désordre  ,  accumu- 
lant les  pensées  les  plus  hautes  ,  louant  dans  Textase  le  Dieu 
tout  puissant  ,  le  Père  suprême  et  étemel  ^  associant  dans  ses 
élans  le  ciel  et  la  terre  ,  et  faisant  retentir  à  la  fois  et  les  chants 
de  rhumanité  reconnaissante  et  les  transports  des  anges  abî- 
més dans  les  splendeurs  de  Dieu.  Hymne  qui  ne  peut  être 
analysée  froidement  et  qu'on  doit  surtout  chanter  dans  Ten- 
thousiasme  du  cœur.  Car  «  c'est  l'enthousiasme  même  qui  inspira 
le  Te  Deum  ,  dit  Chateaubriand.  Lorsque  arrêtée  sur  les  plaines 
de  Lens  ou  de  Fontenoy  ,  au  milieu  des  foudres  et  du  sang  fu- 
mant encore,  aux  fanfares  des  clairons  et  des  trompettes,  une 
armée  française,  sillonnée  des  feux  de  la  guerre,  fléchissait  le 
genou  et  entonnait  l'hymne  au  dieu  des  batailles  ;  ou  bien  , 
lorsqu'au  milieu  des  lampes  ,  des  masses  d'or ,  des  flambeaux  , 
des  parfums ,  aux  soupirs  de  l'orgue ,  au  balancement  des 
cloches,  au  frémissement  des  serpents  et  des  basses ,  cet  hymne 
faisait  résonner  les  vitraux ,   les  souterrains ,  les  dômes  d'une 


—  310  — 

basilique  ;  alors  il  n'y  avait  point  d'homme  qui  m  se  sentit  traos- 
porté  9  point  d'homme  qui  n'éprouvât  quelques  mouvements  de 
ce  délire  que  faisait  éclater  Pindare  aux  bois  d'CHympîe  «  oh 
David  au  torrent  de  Cédron.  »  (Génie  du  Christ. ,  tome  3  « 
chap.  2.) 


LES 


Ém  Di  Li  Mmun 


1780  -  AN  VIII 


Pâb  m.  le  Bahon  de  GIRâRDOT. 


Dans  les  temps  de  Révolution ,  les  tèles  politiques  se  suo- 
cè4€nt  rapidement;  les  événements  qui  se  presseot,  l'exaltatioa 
du  peuple,  le  besoia  de  le  distraire  de  la  politique  ou  d*excî- 
ter  ses  passions  et  son  eourage ,  tout  concourt  à  les  multiplier. 
—  Sans  parler  ici  des  grandes  fêtes  de  Paris  «  q,ui  appariiennent 
à  rbistoire  générale  «  je  rappellerai  seulement  quelques-unes  de 
celles  organisées  par  les  départements,  pour  moulrer  4ans  q«el 
e&prit  elles  étaient  dirigées. 

Les  premiers  événements  de  la  Révolution  furent  célébrés 
dans  un  grand  nombre  de  villes ,  à  l'exemple  de  la  grande  fé- 
dération du  Champ-de-Mars  (14  juillet  1790).  Les  fédérations 
de  gardes  nationales  se  multiplièrent  ;  ces  réunions  se  formaient 
sur  des  emplacements  souvent  préparés ,  comme  Favait  été  le 
Champ-de-Mars  de  Paris,  par  les  habitants  de  tout  sexe,  de 
tout  âge,  de  toute  condition.  On  élevait^  le   plu&  ordinaire- 


—  312  — 

ment ,  une  pyramide  couverte  d'emblèmes  et  d'inscriptions  pa- 
triotiques, et  un  autel  de  la  Patrie;  la  fête  était  annoncée  par 
le  son.  des  cloches  et  du  canon.  Les  gardes  nationales  formaient 
un  carré,  au  milieu  duquel  se  plaçaient  les  Corps  administratifs  ; 
on  célébrait  la   messe,   souvent  suivie  de  quelque  cérémonie 
locale,  de' la  distribution  des  prix  aux  élèves  des  Collèges,  de 
danses,  et,  le  soir,   de  feux  d'artifices  et  d'Hluminations.   — 
Dans  quelques  localités,  comme  à  Évreux,  il  y  eut  une  fédéra- 
tion de  femmes.  —  Placées  au  centre  de  la  garde  nationale , 
vêtues  la  plupart  en  blanc,  avec  des  ceintures  tricolores,  elles 
se  transportèrent  à  la  cathédrale.  *ji  Après  la  grand'messe,  on 
»  fit  la  cérémonie  de  la  bénédiction  de  leur   drapeau   et  de 
ù  celui  d'une  compagnie  de  jeunes  enfants  ;  ensuite,  la  messe 
»  basse  fut  dite  par  l'aumônier  de  la  garde  nationale,  puis  on 
n  leur  fit  prêter  le  serment  civique  et  on  chanta  le  Te  Deum.  La 
D  cérémonie  finie,  elles  sortirent  de  la  cathédrale  dans  le  même 
»  ordre  qu'elles  étaient  entrées,  et  déposèrent  au  Département 
»  leur  drapeau  porté  par  celle  qui  avait  eu  le  plus  d'enfants, 
j»  et  le  placèrent  auprès  de  la  bannière  (1),  en  disant  qu'elles 
0  le  donnaient  aux  volontaires  qui  s'enrôleraient  (2;.  » 

Dans  la  discussion  de  la  loi  électorale,  Mirabeau  fit  attri- 
buer aux  assemblées  primaires  la  fonction  d'inscrire  solennel- 
lement les  hommes  qui  auraient  atteint  l'âge  de  21  ans,  sur  le 
tableau  des  citoyens.  —  C'est  ce  qu'il  appelait  l'inscription  civique. 
Il  motivait  sa  proposition  sur  la  nécessité  de  se  saisir  de  bonne 


(1)  Dans  les  salles  des  délibératioDS  des  Directoires  de  département,  on 
avait  placé  les  bamiières  rapportées  de  la  fédération  de  Paris.  Dn  décret 
delà  Convention  ordonna  leur  destruction,  parce  qu'elles  portaient  le 
nom  du  Roi  et  les  armes  de  France. 

(2)  Souvenirs  et  journal  cTun  bourgeois  cTÉvteux.  —  Publié  par 
M.  Bonnin,  pag.  44-45. 


—  313  — 

heure  des  mouvements  du  cœur  humain ,  pour  le  diriger  vers 
le  bien  général.  —  Après  avoir  cité  l'exemple  des  Athéniens, 
il  ajoutait  : 

a  La  langue  des  signes  est  la  vraie  langue  des  législateurs. 
»  Tracer  une  Constitution,  c'est  peu  de  chose;  le  grand  art 
»  est  d'approprier  les  hommes  à  la  loi  qu'ils  doivent  chérir.  » 

Il  terminait  ainsi  : 

cr  Je  n'ai  pas  besoin  d'ajouter  qu'il  sera  nécessaire  de  donner 
o  à  cette  adoption  de  la  Patrie  la  plus  grande  solennité;  mais 
»  je  le  dirai  :  voilà  les  fêtes  qui  conviennent  désormais  à  un 
»  peuple  libre;  voilà  les  cérémonies  patriotiques,  et  par  con- 
»  séquent  religieuses ,  qui  doivent  rappeler  aux  hommes,  d'une 
»  manière  éclatante ,  -leurs  droits  et  leurs  devoirs.  Tout  y  par- 
»  lera  d'égalité  ;  toutes  les  distinctions  s'effaceront  devant  le 
o  caractère  de  citoyen  :  on  ne  verra  que  les  lois  et  la  patrie.  Je 
»  désirerais  que  ce  serment,  rendu  plus  auguste  par  un  grand 
D  concours  de  témoins,  fût  le  seul  auquel  un  citoyen  français 
D  pût  être  appelé  :  il  embrasse  tout ,  et  en  demander  un  autre, 
»  c'est  supposer  un  parjure.  » 

Talleyrand,  dans  son  rapport  sur  l'instruction  publique  (sep- 
tembre 1791),  disait: 

a  C'est  la  morale  qui  va  bientôt  ordonner,  qui  va  amener 
»  ces  fêtes  que  le  peuple  espère ,  qu'il  désire ,  et  que  d'avance 
»  il  appelle  fêtes  nationales. 

0  Ici  l'esprit  se  porte  avec  charme  vers  ces  fêtes  antiques. 

n Vous  ne  voudrez  pas  priver  la  morale  d'un  tel  ressort  ; 

j»  vous  voudrez  aussi  conduire  les  hommes  au  bien  par  la  route 
»  du  plaisir. 

»  Vous  ordonnerez  donc  des  fêtes. 

»  Elles  ne  seront  point  toutes  religieuses. .  •  •  Parmi  les  nou- 
0  velles  fêtes ,  le  culte  réclamera  toujours  celles  de  la  douleur , 
D  pour  y  porter  ses  consolations. 


—  314  — 

»  Elles  ne  seront  point  périodiques  ;  j'en  excepté  rannirer-- 
o  saire  de  la  fédération  et  celui  du  4  août.  Les  autres  fdtes 
D  doivent  9  dans  chaque  lieu ,  varier  avec  les  événements;  elles 
»  doivent  donc  garder  ce  caractère  d*irrégularité  qui  convient 
n  si  bien  aux  mouvements  de  Tâme;  il  ne  faut  pas  qu'on  les 
n  prévoie  de  trop  loin ,  qu'on  les  pressente  avec  trop  de  certi- 
o  tude  ;  il  ne  faut  pas  qu'elles  soient  trop  commandées ,  car  la 
M  joie  comme  la  douleur  ne  sont  plus  aux  ordres  de  personne. 

A  Elles  ne  seront  pas  uniformes  :   car  bientôt  la  monotonie 
x>  en  aurait  détruit  le  charme.  Elles  seront  tour  à  tour  natio* 
D  nales,  locales,  privées.  Vous  voudrez  que  chaque  département 
»  rende  solennelle  lepoque  où ,  arrêtant  la  liste  de  ses  nou- 
»  veaux  citoyens ,  il  montre  avec  orgueil  à  la  patrie  ses  jeunes 
»  défenseurs,  ses  nouvelles   richesses.  Enfin  ,  toutes  ces   fêtes 
j»  auront  pour  objet  direct  les  événements  anciens  ou  nouveaux, 
D  publics  ou  privés,  les  plus  chers  à  un   peuple  libre;  pour 
»  accessoires ,  tous  les  symboles  qui  parlent  de  la  liberté  et 
»  de  l'égalité;  et,  pour  moyens,  ce  que  les  beaux  arts,  la  mosi- 
»  que,  les  spectacles,  les  combats,  les  prix  réservés  pour  ces 
»  jours  brillants,  offriront , dans  chaque  lieu,  de  plus  propre  à 
0  rendre  heureux  et  meilleurs  :  lés  vieillards,  par  des  souvenirs; 
j»  les  jeunes  gens  par  des  triomphes;  les  enfants  par  des  es- 
j>  pérances.  i» 

Les  Corps  administratifs  présidaient  aux  fêtes  et  en  réglaient 
Tordonnance.  Le  district  de  Toulon  se  fit  remarquer  par  un 
arrêté  qui  supprinoait  tout  emploi  de  la  poudre  pour  le  céré- 
monial des  fêtes  et  cérémonies  funèbres.  Cet  arrêté  fut  approuvé 
par  le  Conseil  exécutif  provisoire,  pour  «  économiser  les  mu- 
j»  nitions  de  guerre  dont  la  Bépubliqiie  avait  besoin  pour 
0  foodroyer  ses  ennemis.  »  «r  4e  ne  doute  pas,  ajoutait  le 
jft  Ministre  Garât  dans  une  circulaire  du  26  avril  1793 ,  je  ne 


—  315  — 

»  doote  pis,  ciloyens  adittioiBtraleiirs ,  que  vc^e  civisnie  éclairé 
»  ne  vous  porte  à  inviter  voe  coûeitoyens  et  les  aotorités  cons- 
»  tituées  de  votre  ressort,  à  bannir,  pendant b  guerre,  des 
»  différentes  solennités,  l'inutile  tapage  des  salves  d'arlillerie  et 
»  des  décharges  de  mousqueterie.  » 

C'est  à  cette  occasion  qu'un  fabricant  de  Montargis,  Léorier 
de  t'Isle ,  qui  s'est  rendu  célèbre  par  d'utiles  inventions,  imagina 
un  fusil  dont  la  détonation  devait  produire  le  bruit  d'une  petite 
pièce  d'artillerie. 

La  fête  de  ta  Réunion  Hépublieaine ,  du  10  août  1793,  de- 
vait  rappeler  toutes  les  journées  de  la  Révolution;  elle  se  célé- 
bra en  grande  pompe  dans  les  départements.  Le  programme 
que  nous  donnons  ici  fera  comprendre  quel  en  était  le  cérémo- 
nial ,  dans  quel  esprit  elle  était  conçue.  Qu'on  n'oublie  pas ,  en 
le  feant ,  qu'il  est  rédigé  par  l'évéqùe  de  la  métropole  du  Centre, 
par  w  ancien  prédicateur  de  la  cour,  ancien  constituant,  par 
cet  évèque  qui ,  le  premier ,  demanda  la  suppression  du  costume 
ecclésiastique,  et  s'excusa  de  n'avoir  pas  devancé  l'abjuration 
dont  Gobel donna  l'exemple,  Pierre- A nastase  Tome ,  qui,  d'éyè-^ 
que,  devint  meunier ,  dans  un  moulin  non  loin  de  Tarbes. 

Il  divisait  le  cortège  en  quatre  goupes  : 

Celui  de  la  Société  populaire,  précédé  d'une  bannière,  sur 
laquelle  était  peint  l'œil  de  la  Surveillance  pénétrant  un  épais 
nuage. 

Le  groupe  de  FArche  de  la  toi ,  placé  sur  un  brancard ,  et 
renfermant  un  exemplaire,  en  placard,  de  la  déclaration  des 
droits  et  de  l'acte  constitutionnel,  portée  per  des  membres  des 
Corps  administratife  et  de  la  Société  populaire.  Autour  d'elle 
marchaient  les  autorités  constituées,  les. mains  chargées  de 
bouquets  formés  d'épis  de  blé  et  de  fruits.  Autour  de  ee  groupe, 
les  électeurs  formaient  une  chaîne ,  attachés  les  uns  aux  autres 
par  un  cordon  tricolore,  et  portant  dee  branches  d'oKvier;  sur 


—  316  ~ 

leur  bannière  était  écrit  :  Déclaration  des  droits  de  l'hoînme  ei 
acte  constitutionnel.  Sept  des  électeurs,  un  par  district,  tenaient 
une  pique  à  la  main. 

Le  troisième  groupe  se  composait  de  citoyens  et  de  citoyennes 
de  tout  état  et  de  toute  profession,  mêlés  ensemble,  portant 
les  marques  distinct! ves  de  leurs  fonctions  publiques,  ou  l'un 
des  instruments  de  leur  profession ,  en  signes  des  services  qu'ils 
rendaient  à  la  société.  «  Dans  ce  groupe  se  trouveront  aussi 
»  les  citoyens  des  classes  que  l'ancien  régime  avait  injustement 
»  flétries ,  tels  que  les  nègres  et  les  enfants  naturels ,  que  la  loi 
»  nouvelle  a  réintégrés  dans  leurs  droits.  »  Au  centre  étaient 
placés  les  canons,  en  signe  de  la  force  qui  réside  tout  entière 
dans  la  masse  du  peuple.  La  bannière  de  ce  groupe  avait  pour 
inscription  :  Le  Souverain. 

Un  quatrième  groupe,  de  militaires,  portant  une  urne  repré- 
sentant le  dép6t  des  cendres  des  citoyens  morts  pour  la  patrie. 
Elle  était  ornée  de  guirlandes  et  de  couronnes  civiques ,  et  por- 
tée sur  un  brancard  par  quatre  parents  de  ces  martyrs  de  la 
liberté  et  entourée  de  leurs  parents  et  amis  qui  marchaient  au 
son  de  la  musique.  A  la  suite  venait  un  tratneau  a  chargé 
»  de  sceptres  et  de  couronnes  brisés,  d'un  manteau  royal  en 
A  lambeaux ,  des  débris  d'un  trône ,  des  portraits  barbouillés  et 
»  renversés  des  ci-devant  rois  et  princes  de  la  dynastie  ci* 
n  devant  régnante,  d'une  grande  quantité  de  vieux  parchemins 
»  déchirés,  d'écussons  en  pièces,  de  cordons  bleus  traînant  dans 
»  la  rue,  de  croix  de  Saint-Louis, et  autres  vils  attributs  de  la 
»  royauté  et  de  la  noblesse,  o 

A  chaque  station  on  tirait  le  canon  et  le  Président  du  Direc- 
toire de  département  prononçait  des  discours.  Près  d'une  fon- 
taine se  célébrait  la  a  régénération  des  Français,  et  leur  douce 
9  fraternité.  »  Le  Président  puisait  de  l'eau  dans  la  fontaine  de 
la  régénération  et  en  arrosait  la  terre  du  haut  de  la  tribune , 


—  317  — 

en  disant  :  <r  Je  te  purifie ,  terre  souiUie  par  seize  siieles  de 
»  servitude;  sois  à  jamais  le  sol  de  la  liberté  ! ....  »  Puis 
chaque  électeur  buvait  successivement  dans  la  coupe,  au  bruit 
d*an  roulement  de  tambours,  après  quoi,  chaque  citoyen  don- 
nait à  son  voisin  le  baiser  de  paix  ,  au  son  de  Fair  :  Où  peut-on 
être  mieux  qu*au  sein  de  sa  famille  ! 

Alors  le  défilé  commençait:  chaque  groupe  s'arrêtait  pour 
entendre  une  harangue  du  Président  du  Directoire. 

Sur  une  place  de  la  ville,  se  célébrait  à  la  fois  le  14  juillet 
o  et  les  deux  grandes  journées  des  5  et  6  octobre  1789  ,  deux 
»  terribles  échecs  donnés  à  la  royauté,  d  Une  pyramide  élevée 
sur  les  débris  d'une  forteresse  figurait  la  prise  de  la  Bastille. 
Pour  rappeler  la  part  que  les  femmes  de  Paris  avaient  prise  aux 
journées  d'octobre,  on  livrait  les  canons  à  un  groupe  de  douze 
femmes  reconnues  très-patriotes,  et  nommées  par  la  Société 
populaire.  Elles  roulaient  les  canons  aux  pieds  du  Président , 
recevaient  de  lui  des  branches  de  laurier,  mettaient  le  feu  aux 
pièces  et  les  entouraient  pendant  le  reste  de  la  fête. 

Sur  une  autre  place  plantée  d'arbres,  décorée  de  rubans 
tricolores  et  de  bonnets  de  la  liberté,  scgloriQait  le  1.0  août. 
On  y  brûlait  les  attributs  de  la  noblesse  et  de  la  royauté ,  sur 
un  bûcher  allumé  par  les  administrateurs ,  et  duquel  s'échappait 
quatre  pigeons  pour  les  quatre  parties  du  globe,  où  ils  de- 
vaient porter  des  vœux  de  liberté. 

Dans  le  jardin  public ,  des  cérémonies  faisaient  allusion  à  l'u- 
nité et  à  rindivisibiltté  de  la  République,  indiquaient  la  haine 
du  fédéralisme  et  fêtaient  l'insurrection  du  31  mai*  Les  élec- 
teurs des  sept  districts  remettaient  au  Président  du  Directoire 
leurs  sept  piques,  dont  il  formait  un  faisceau  avec  un  ruban 
tricolore,  et  le  remettait  au  peuple  souverain.  Puis  tout  le  cor- 
tège se  mêlait,  se  promenait  confusément,  et  se  dirigeait,  sans 
ordre,  vers  l'autel  de  la  Patrie.  —  C'était  l'unité,  l'indivisibilité 

22 


—  81»  — 

de  la  République ,  -r-  Tégaliié  étai^  recQQpi^e  par  tous  à  la  porte 
de  la  ville,  a  Caite  porte  présentait  la  forme  d'uo  grand  niveau 
o  iriaogulaire,  fait  avec  des  branches  d*arbres,  qpi  lui  donnaient  |e 
D  caractère  d'un  grand  niveaufornoépar  la  nature ,  dont  la  base 
»  né  8*élevait  pas  au-dessus  d.e  terre  de  pins  de  /cinq  pieds,  qui 
»  est  la  taille  moyenne  de  rhomma.  Tout^  tête  que  la  nature 
»  avait  élevée  à  i^na  plus  grande  hauteur ,  était  forcée  de  s'a- 
i>  baisser  en  passant  spus  le  niveau  national.  C'était  l'en^bléine 
»  expressif  des  hommes  nés  dans  des  classes  qpi,  dans  i'anpien 
»  régime,  se  croyaient  supérieures  au  rieste  des  hon^mes,  que  la 
»  Constitution  a  forcés  de  descendre  au  niveau  du  peuple,  pt  doot 
»  elle  a  fait  baisser  les  tètes  altières.  n 

A  la  cinquième  station,  on  jurait  fidélité  à  )a  ConsMuitioat 
sur  l'autel  de  la  Patrie.  Le  Président  du  département  plaçait 
l'urne  sur  l'autel ,  pois  on  se  rendait  à  un  banquet  généra)  suivi 
de  danses. 

L'assassinat  de  Lepelletier  de  Saiat-Fargeaii ,  par  |e  giirde  du 
corps  Paris,  donna  Heu  à  upe  fêta  funèbre  où  op  pronieaa  |a 
bannière  fédérale ,  le  modèle  de  la  B^tille  donné  par  le  patriote 
Palloy ,  et  le  buste  du  représentante  a  courpnné  d'une  triple  cou- 
»  ronne  de  chêne,  de  laurier  et  de  fleurs ,  eqfiblèmes  de  son  ci- 
»  visme,  de  son  talent  et  de  ses  vertus,  a 

Que  dire  de  la  fête  de  la  Raison  ?  Son  prograpime ,  daps  les 
départements,  était  le  même  qu'à  Paris»  C'ét^t  partout  cette 
saturnale  païenne  d'une  femme  demi-nue ,  portée  par  les  rues  et 
placée  sur  l'autel.  A  Nantes,  la  noyade  d'une  cenMiine  de  prêtres, 
joignit  l'odieux  au  ridicule.  Les  bustes  de  Marat  et  de  Lepelletier, 
des  emblèmes  agricoles ,  complétaient  le  cortège  ;  on  sait  qu<^ 
discours  étaient  prononcés  aux  stations. 

Après  le  fameux  rapport  de  Robespierre ,  sur  les  idées  reli- 
gieuses, la  Convention  institua,  par  son  décret  du  IS  floréal  ao 
II ,  des  C&tes  décadaires ,  «  pour  rappeler  Tbomme  à  la  peasia 


—  3t9  — 

j»  de  la  divinité  et  à  la  dignité  de  son  être.  Elles  emprunteront 
»  leurs  noms  des  événements  glorieux  de  la  Révolution,  des 
0  vertus  les  plus  chères  et  les  plus  utiles  à  Tbommef  et  des  plus 
»  grands  bienfaits  de  la  nature. 

i>  La  République  française  célébrera ,  tous  les  ans ,  les  fêtes 
i>  du  14  juillet  1789,  du  10  août  1792,  du  21  janvier  1793, 
I»  du  31  mai  1793. 

»  Elle  célébrera  ,  aux  jours  de  décadi ,  les  fêtes  dont  l'énu- 
j»  mération  suit  : 

A  l'Être  suprême  et  à  la  nature. 

Au  genre  humain. 

Au  peuple  français. 

Aux  bienfaiteurs  de  l'humanité. 

Aux  martyrs  de  la  liberté. 

A  la  liberté  et  à  Tégalité. 

A  la  République. 

A  la  liberté  du  monde. 

A  l'amour  de  la  patrie. 

A  la  haine  des  tyraps  et  des  traîtres. 

A  la  vérité. 

A  la  justice. 

A  la  pudeur. 

A  la  gloire  et  à  Tiramortalité. 

A  l'amitié. 

A  la  frugalité. 

Au  courage. 

A  la  bonne  foi. 

A  l'héroïsme. 

Au  désintéressement. 

Au  stoïcisme. 

A  l'amour. 


—  320  — 

A  l'aroonr  conjugal. 

A  l*ainour  paternel. 

A  la  tendresse  maternelle. 

A  la  piété  filiale. 

A  l'enfance. 

A  la  jeunesse. 

A  l'âge  viril. 

A  la  vieillesse. 

Au  malheur. 

A  l'agriculture. 

A  l'industrie. 

A  nos  aïeux. 

A  la  postérité. 

Au  bonheur. 

David  avait  donné  le  plan  de  la  fête  de  l'Être  suprême;  il  est 
imprimé  à  la  suite  du  rapport  de  Robespierre  et  du  décret; 
on  est  étonné  aujourd'hui  lorsqu'on  lit  ces  emphatiques  pro- 
grammes calqués  par  les  administrations  des  départements.  Voici 
comment  s'exprimait  l'artiste  conventionnel  : 

PLAN 

DE  LA  FÊTE  A  L'ÊTRE  SUPRÊME, 

Qui  doit  être  célébrée  le  20  prairial , 
Proposé  par  David ,  el  décrété  par  la  convention  nationak. 


L'aurore  annonce  à  peine  le  jour,  et  déjà  les  sons  d'une 
musique  guerrière  retentissent  de  toutes  parts,  et  font  succéder 
au  calme  du  sommeil  un  réveil  enchanteur. 


—  321  — 

A  Taspect  de  l'astre  bienfaisant  qui  vivifie  et  colore  te  nature, 
amis,  frères,  époux,  enfants,  vieillards  et  mères  s'embrassent 
et  s'empressent  à  l'envi  d'orner  et  de  célébrer  la  fête  de  la 
Divinité. 

L'on  voit  aussitôt  les  banderoles  tricolores  flotter  à  l'extérieur 
des  maisons;  les  portiques  se  décorent  de  festons  de  verdure; 
la  chaste  épouse  tresse  de  {leurs  la  chevelure  flottante  de  sa 
fille  chérie ,  tandis  que  l'enfant  à  la  mamelle  presse  le  sein  de  sa 
mère  dont  il  est  la  plus  belle  parure  ;  le  fils ,  au  bras  vigoureux , 
se  saisit  de  ses  armes;  il  ne  veut  recevoir  le  baudrier. que  des 
mains  de  son  père;  le  vieillard  souriant  de  plaisir,  les  yeux 
mouillés  des  larmes  de  la  joie,  sent  rajeunir  son  âme  et 
son  courage,   en  présentant  l'épée  aux  défenseurs  de  la  liberté. 

Cependant  l'airain  tonne:  à  l'instant  les  habitations  sont 
désertes;  elles  restent  sous  la  sauvegarde  des  lois  et  des  vertus 
républicaines;  le  peuple  remplit  les  rues  et  les  places  publiques; 
la  joie  et  la  fraternité  l'enflamment.  Ces  groupes  divers  parés 
des  fleurs  du  printemps,  sont  un  parterre  animé,  dont  les 
parfums  disposent  les  ftmes  à  cette  scène  touchante  I 

Les  lambours  roulent:  tout  prend  une  forme  nouvelle,  les 
adolescents,  armés  de  fusils,  forment  un  bataillon  carré  autour 
du  drapeau  de  leurs  sections  respectives.  Les  mères  quittent 
leurs  fils  et  leurs  époux  :  elles  portent  à  la  main  des  bouquets 
de  roses;  leurs  filles,  qui  ne  doivent  jamais  les  abandonner  que 
pour  passer  dans  les  bras  de  leurs  époux ,  les  accompagnent  et 
portent  des  corbeilles  remplies  de  fleurs.  Les  pères  conduisent 
leurs  fils,  armés  d'une  épée,  l'un  et  l'autre  tiennent  à  la  main 
une  branche  de  chêne. 

Tout  est  prêt  pour  le  départ:  chacun  brûle  de  se  rendre  au 
lieu  ou  doit  commencer  cette  cérémonie  qui  va  réparer  les  torts 
des  nouveaux  prêtres  du  crime  et  de  la  royauté. 

Une  salve  d'artillerie  annonce  le  moment  désiré:  le  peuple 


—  322  — 

se  réunit  au  Jardin  national,  là  il  se  range  autour  d'un 
amphithéâtre  destiné  pour  la  convention.  Les  portiques  qui 
l'avoisinent  sont  décorés  de  guirlandes  de  verdure  et  de  fteurs , 
entremêlées  de  rubans  tricolores. 

Les  sections  arrivées ,  les  autorités  constituées ,  le  peuple  , 
annoncent  à  la  représentation  nationale  que  tout  est  préparé 
pour  célébrer  la  fête  de  l'Être  suprême.  La  convention 
nationale,  précédée  d'une  musique  éclatante  ,  se  montre  au 
peuple  :  le  Président  paraît  à  la  tribune ,  élevée  au  centre  de 
l'amphithéâtre  ;  il  fait  sentir  les  motifs  qui  ont  déterminé  cette 
iête  solennelle;  il  invite  le  peuple  à  honorer  l'auteur  de  la 
nature. 

Il  dit:  le  peuple  fait  retentir  les  airs  de  ses  cris  d'allégresse. 

Tel  se  fait  entendre  le  bruit  des  vagues  d'une  mer  agitée ,  que 
les  vents  sonores  du  midi  soulèvent  et  prolongent  en  échos  dans 
les  vallons  et  les  forêts  lointaines. 

Au  bas  de  Tamphithéâtre  ^  s'élève  un  monument  où  sont 
réunis  tous  les  ennemis  de  la  félicité  publique;  le  monstre 
désolant  del'athéisme  y  domine  ;  il  est  soutenu  par  l'ambition , 
l'égoîsme,  la  discorde  et  la  fausse  simplicité,  qui,  à  travers  les 
haillons  de  la  misère,  laisse  entrevoir  les  ornements  dont  se 
parent  les  esclaves  de  la  royauté. 

Sur  le  front  de  ces  figures ,  on  lit  ces  mots  : 

SEUL  ESPOIR  DE  L'ÉTRANGER. 

Il  va  lui  être  ravi.  Le  Président  s'approche ,  tenant  entre  ses 
mains  un  flambeau:  le  groupe  s'embrase,  il  rentre  dans  le 
néant  avec  la  même  rapidité  que  les  conspirateurs  qu'a  frappés 
le  glaive  de  la  loi.  Du  milieu  de  ces  débris  s'élève  la  sagesse 
au  front  calme  et  serein  ;  à  son  aspect ,  des  larmes  de  joie  et 
de  reconnaissance  coulent  de  tous  les  yeux  :  elle  console  Fhomme 


i 


—  a23  — 

de  bicm  que  Fathéisme  voulait  réduire  au  désespoir.  La  flile  du 
eiel  semble  dire:  peuple,  rends  hommage  à  Fauteur  de  la 
nature  ;  respecte  ses  décrets  immuables,  périsse  Taudacieux  qui 
oserarit  y  porter  atteinte;  peuple  généreux  et  brave,  juge  de  ta 
grandeur  par  les  moyens  qu'on  emploie  pour  t'égarer.  Tes 
hypocrites  ennemis  connaissent  ton  attaohemeiit  sincère  aux  lois 
de  la  raison;  et  c*est  par  là  qu'ils  voulaient  te  perdre  :  mais  tu 
ne  seras pios  dupe  de  leur  imposture;  tu  briseras  toi-même  la 
nouvelle  idole  que  ces  nouveaux  Druides  voulaient  releve#  par  fa 
violence. 

Aptes  cette  première  cérémonie ,  que  termine  un  cbant  simple 
et  joyeux ,  le  bruit  des  tambours  se  fait  entendre ,  le  son  perçant 
de  la  trompette  éclate  dans  les  airs.  Le  peuple  se  dispose  :  il  est 
en  ordre;  il  part.. .  Deux  colonnes  s'avancent;  les  hommes  d'un 
côté,  les  femmes  de  l'autre ,  marchant  sur  deux  files  parallèles. 
Le  bataillon  carré  des  adolescents  marche  toujours  dans  le  même 
ordre.  Le  rang  des  sections  est  déterminé  par  la  lettre 
alphabétique.  Au  milieu  du  peuple  paraissent  les  représentants. 
Ils  sont  environnés  par  l'enfance,  ornée  de  violettes;  l'ado- 
lesoenee  de  myrthes,  la  virilité  de  chêne  et  la  vieilkisse  aux 
cheveux  blancs  de  pampre  et  d'olivier;  chaque  représentant 
porte  à  la  main  un  bouquet  d'épis  de  blé,  de  fleurs  et  de 
fruits,  symbole  de  la  mission  qui  lui  a  été  confiée;  mission 
qu'ils  rempliront  en  dépit  des  obstacles  renaissants  sous 
leurs  pas. 

Au  centre  de  la  représentation  nationale,  quatre  taureaux 
vigoureux,  couverts  de  festons  et  de  guirlandes,  traînent  un 
char,  sur  lequel  brille  un  Iropliée  composée  des  instruments 
des  arts  et  métiers  et  des  productions  du  territoire  français. 
Vous,  qui' vivez  dans  le  luxe  et  dans  la  molessc;  vous,  dont 
l'erâtenee  n'est  qu'un  pénible  sommeil ,  peut-être  oseree*-vous 
jeter  un  regard  de  mépris  sur  ces  uttlea  instruments  :  ahl  fuyez, 


—  324  ^ 

fuyez  loin  de  nous;  vos  âmes  corrompues  ne  sauraient  goûter  les 
jouissances  simples  de  la  nature  !  et  toi ,  peuple  laborieux 
et  sensible,  jouis  de  ton  triomphe  et  de  ta  gloire;  dédaigne 
les  vils  trésors  de  tes  lâches  ennemis  ;  n'oublie  pas  surtout  que 
les  héros  et  les  bienfaiteurs  de  Thumanité  conduisent  Ja 
charrue  de  la  même  main  qui  avait  vaincu  les  rois  et  leurs 
satellites. 

Âpres  avoir ,  durant  la  marche ,  couvert  d*offraDdes  et  de 
fleurs  la  statue  de  la  liberté,  le  cortège  arrive  au  champ  de 
la  réunion,  u  Ames  pures,  cœurs  vertueux;  c'est  ici  que 
vous  attend  une  scène  ravissante;  c'est  ici  que  la  liberté 
vous  a  ménagé  ses  plus  douces  jouissances.  » 

Une  montagne  immense  devient  l'autel  de  la  patrie  ;  sur  sa 
ctme  s'élève  l'arbre  de  la  liberté,  les  représentants  s'élancent 
sous  ses  rameaux  protecteurs:  les  pères  avec  leurs  fils,  se 
groupent  sur  la  partie  de  la  montagne  qui  leur  est  désignée  ; 
les  mères  avec  leurs  filles,  se  rangent  de  l'autre  côté;  leur 
fécondité  et  les  vertus  de  leurs  époux ,  sont  les'  seuls  titres  qui 
les  y  ont  conduites  :  un  silence  profond  règne  de  toutes  parts, 
lesaccords  touchants  d'une  musique  harmonieuse  se  font  entendre  ; 
les  pères  accompagnés  de  leur  fils,  chantent  une  première 
strophe;  ils  jurent  ensemble  de  ne  plus  poser  les  armes 
qu'après  avoir  anéanti  les  ennemis  de  la  république  :  tout  le 
peuple  répète  la  finale ,  les  filles  avec  leurs  mères ,  les  yeux  fixés 
vers  la  voûte  céleste,  chantent  une  seconde  strophe;  celles-ci 
promettent  de  n'épouser  jamais  que  des  hommes  qui  auront 
servi  la  patrie;  les  mères  s'enorgueillissent  de  leur  fécondité.  • . 
Nos  en£Eint$,  disent-elles,  après  avoir  purgé  la  terre  des  tyrans 
coalisés  contre  nous,  reviendront  s'acquitter  d'un  devoir  cher 
à  leur  cœur;  ils  fermeront  la  paupière  de  ceux  dont  ils  ont  reçu 
le  jour.  Le  peuple  répète  les  expressions  de  ces  sentiments 
sublimes  inspirés  par  l'amour  sacré  des  vertus. 


—  325  — 

Une  troisième  et  dernière  strophe  est  chantée  par  le  peuple 
entier.  Tout  s*émeut,  tout  s'agite  sur  la  montagne:  hommes, 
femmes  filles,  vieillards,  enfants,  tous  font  retentir  Tair  de  leurs 
accents.  Ici  les  mères  pressent  les  en&nts  qu'elles  allaitent; 
là,  saisissant  les  plus  jeunes  de  leurs  enfants  mâles ,  ceux  qui 
n'ont  point  assez  de  force  pour  accompagner  leurs  pères,  et 
les  soulevant  dans  leurs  bras ,  elles  les  présentent  en  hommage 
à  Tauteur  de  la  nature  ;  les  jeunes  filles  jettent  vers  le  ciel  les 
fleurs  qu'elles  ont  apportées ,  seule  propriété  dans  un  âge  aussi 
tendre.  Au  même  instant  et  simultanément,  les  fils,  brûlant 
d'une  ardeur  guerrière ,  tirent  leurs  épées,  les  déposent  dans 
les  mains  de  leurs  vieux  pères;  ils  jurent  de  les  rendre  partout 
victorieuses  ;  ils  jurent  de  faire  triompher  Tégalité  et  la  liberté 
contre  l'oppression  des  tyrans.  Partageant  l'enthousiasme  de 
leurs  (ils,  les  vieillards  ravis  les  embrassent  et  répandent  sur 
eux. leur  bénédiction  paternelle. 

Une  décharge  formidable  d'artillerie,  interprète  de  la 
vengeance  nationale,  enflamme  le  courage  de  nos  républicains, 
elle  leur  annonce  que  le  jour  de  gloire  est  arrivé.  Un  chant 
mâle  et  guerrier,  avant-coureur  de  la  victoire,  répond  au  bruit 
du  canon.  Tous  les  Français  confondent  leurs  sentiments  dans  un 
embrassemeat  fraternel  ;  ils  n'ont  plus  qu'une  voix  dont  le  cri 
général  vive  la  République,  monte  vers  la  divinité. 

On  jugera  de  l'influence  de  ce  programme  sur  ceux  des 
départements,  en  le  comparant  avec  le  plan  arrêté  par  les 
corps  administratif  de  Nantes. 


386  — 


PLAN 


DE  LA  FÊTE  A  L'ÊTRE  SUPRÊME, 

QUI  SERA  CÉLÉBRÉE  LE  20  PRAIRIAL, 

Adopté  par  ta  Municipalité  de  Nantes,  pour  cette  Commune. 


u  Le  rériuble  Prélre  de  l*ètre  Sapréme  esl  la  ]l>Ialare  ; 
»  son  Temple ,  rUttîTeri  ;  ton  G«He ,  la  Yerlo  ;  ses  Fêles, 
»  la  joie  d'an  grand  Peuple  raMemblé  aons  ses  yenx  pour 
»  resMrrer  les  doaz  noeads  de  la  fraternité  nnÎTertelle ,  et 
>i  poor  lui  présenter  Phommage  des  cœurs  sensibles  et 
>i  purs.  » 

(Rapport  de  Robespierre  A  la  ConTfntîon  Nationale , 
Séance  du  18  Floréal). 

Chaque  citoyen  attend  avec  impatience  la  Fête  consacrée  k  l'Être 
Suprême  \  l'Ime  de  l'homme  vertueux  s'émeut  en  y  songeant ,  il  admire 
les  merveilles  de  ce  vaste  Univers ,  il  élève  ses  pensées  jusqu'à  son 

Créateur,  il  lui  rend  hommage  ,  il  lui  adresse  tous  ses  vœux — 

Vn  coup  de  canon  à  chaque  poste ,  à  cinq  heures  précises  du  natiii  (k 
l'horloge  du  Boaffay)^  anaoncera  k  chaque  citoyen  ee  jour  selemnel  : 
amtSj  frères  j  époux  ^  enfants^  vieillards  et  mères  s'empresseront 
à  Cenvi  (f  orner  et  de  célébrer  la  Fête  de  la  Divinité.  Chacun 
ornera  sa  demeure  du  drapeau  tricolor  (le  bleu  attaché  k  la  pique ,  le 
blanc  ensuite ,  et  le  rouge  flottant  dans  les  airs)  ,  sans  inscription ,  afin 
d'ôter  même  k  la  malveillance  ses  perfides  interpTétalions.  Autant  que  faire 
se  pourra ,  la  pique  sera  surmontée  du  bonnet  de  la  liberté  ^  et  les  fe- 
nêtres ornées  de  guirlandes  de  chêne  ou  de  fleurs. 

Au  second  coup  de  canon  ,  chacun  se  réunira  aux  dix-huit  sections  de 
la  cité ,  désignées  par  des  fagnons  tricolors  numérotés.  —  Les  pères 
conduiront  leurs  jeunes  fils  qui  seront ,  autant  qu'il  sera  possible,  armés 
d'une  épée  ou  d'un  sabre.  L'un  et  l'autre  tiendront  k  la  main  une  couronne 


—  327  — 

de  chêne  ;  les  nères ,  parées  simplement  et  a?ec  soin  ,  porteront  k  >a 
main  des  bouqnets  de  roses ,  ieurs  fiUes ,  qui  ne  doivent  jamais  tes 
abandonner  que  pour  passer  dans  les  bras  de  leurs  époux  ^  les 
accompagneront ,  elles  seront  parées  de  goirlàndes  et  de  couronnes  de 
roses  f  ei  porteront  des  corbeilles  remplies  de  fleurs.  Le  lien  dti 
rendez^Toos  sera  snr  les  quais  de  l'Isle-Feydean  et  des  Gardes 
Françaises. 

Les  Citoyens  et  Citoyennes  prendront  leur  rang  suiTantles  numéros  de 
leur  Section  et  dans  l'ordre  que  prescriront  les  commissaires  nommés  k 
cet  effet.  Savoir  : 

Ceux  de  la  première  Sectic»  la  Fraternité ,  ci-devant  Sainte-Elisabeth. 

2«  Section.  Maupaasant  9  ci-devant  Saint-Similien. 

3«  Section.  Agriculteurs,  ci -devant  Miséricorde. 

4*  Section.  La  Liberté,  ci-devant  Saint-Clément. 

5<>  Section.  Les  Sans«culottes ,  ci- devant  Saint-André. 

(l*  Section.  Cballier ,  ci-devant  Saint-Donatien. 

7«  Section.  Marat ,  ci-devant  Saint-Pierre. 

8«  Section.  La  Concorde  y  ci-devant  Saint-Léonard. 

9"  Section.  La  Montagne ,  ci-devant  Sainte-Croix. 

S'assembleront  sur  les  quais  de  la  Halle-Neuve ,  la  première  Section 
au  Port-au-Vin  et  les  autres  k  la  suite. 

10"  Section.  Scévola,  ci-devant  Isle-Feydeau. 

11«  Section.  Beaurepaire,  ci-devant  Vertais. 

12«  Section.  Lepelletier  ,  ci -devant  Saint-Jacques. 

13*  Section.  L'Égalité,  ci-devant  Saint-I^icolas* 

14*  Section.  La  Halle. 

15"  Section.  J.-J.  Rousseau,  ci-devant  la  Bourse. 

16"  Section.  La  Fosse. 

1 7«  Section.  Voltaire ,  ci-devant  du  Sanitat. 

18"  Section.  Brutus ,  ci-devant  l'Hermitage. 

-S'assembleront  sur  les  quais  de  l'Isle-Feydeau  ,  k  la  suite  des  neuf 
premières  Sections. 

Des  fagnons  tricolors ,  numérotés ,  désigneront  les  Sections. 

Les  Représentants  du  Peuple  qui  présideront  la  F6te ,  portant  dans 
leurs  mains  un  bouquet  cPépis  de  bled^  de  fleurs  et  de  fruits^  sym^^ 
bote  de  la  mission  qui  leur  a  été  confiée  /  la  If  tnieipalité  qui  ordon^ 
nera  la  Fête  ,  et  les  autorités  eonstitaéesy  civiles  el militaires  invitées. 


—  328  — 

ayant  une  branche  de  chêne  symbole  du  républicanisme  pur  dont  elles 
doivent  être  toujours  pénétrées,  s'assembleront  dans  le  bas  de  la  halle.  — 
L'un  des  Représentants  du  Peuple  annoncera  les  motifs  de  cette  Fête 
solennelle, '  il  invitera  le  peuple  à  honorer  C Auteur  de  la  Nature, . .  ^ 
Le  peuple  se  disposera  pour  lamarche,  les  hommes  d'un  côté,  les  femmes 
de  l'autre ,  sur  deux  files  paralelles  :  les  yicillards  et  les  défenseurs  de  la 
patrie^  qui  sont  privés  de  l'usage  de  l'un  de  leurs  membres  ,  tenant  à  la 
main  une  couronne  de  chêne  ,  en  tête  de  la  marche  :  les  Représentants 
du  Peuple ,  les  officiers  municipaux  et  les  administrateurs  seront  aa 
milieu  du  peuple ,  une  musique  militaire  les  précédera.  —  Au  troisième 
coup  de  canon  ,  chacun  se  mettra  ei^  marche  avec  le  silence  majestueux 
qui  convient  à  cette  Fête  auguste.  Le  cortège  passera  par  la  rue  J.-J. 
Rousseau ,  descendra  la  rue  GrébiUon  jusqu'à  la  place  de  l'Égalité  ,  où 
il  sera  élevé  un  arc  de  triomphe ,  avec  cette  inscription  :  Le  Peuple 
Français  reconnoît  tÊtre  Suprême  et  timmortalité  de  tâme^  et 
delà  le  cortège  passant  par  les  rues  I>licolas ,  la  Gasserie  ,  la  Haute- 
Grande- Rue  ,  se  rendra  entre  les  deux  cours ,  lieu  destiné  pour  cette 
cérémonie ,  gui  va  réparer  les  torts  des  nouveaux  prêtres  du  crime 
et  de  la  royauté.  A  l'entrée  du  Gours  de  la  Liberté ,  on  élèvera  un  mo- 
nument où  seront  réunis  tous  les  attributs  de  l'athéisme ,  du  fanatisme  et 
de  la  royauté  ,  soutenus  par  ceux  de  l'ambition ,  de  Fégoîsme  ,  de  la 
discorde  et  de  l'hypocrisie  :  sur  l'un  des  côtés  de  ce  monument  on  lira 
ces  mots  : 

SEUL  ESPOIR  DE  L'ÉTRANGER. 

Sur  l'autre  côté  :  «  Les  religions  des  prêtres  ressemblent  à  l'Athéisme, 
»  elles  anéantissent  l'Être  Suprême ,  à  force  de  le  défigurer.  » 

Et  sur  un  troisième  débris  :  «  le  sceptre  et  l'encensoir  ont  conspiré 
»  pour  déshonorer  le  ciel  et  pour  usurper  la  terre.  » 

Get  affreux  monument  s'écroulera  de  toutes  parts ,  il  sera  embrasé  , 
anéanti.  La  sagesse  au  front  calme  et  sévère ,  au  regard  serein ,  sera 
placée  peu  loin  de  ce  monument  sur  lequel  elle  jeteraun  coup  d'œil 
de  mépris ,  et  indiquera  cette  inscription  : 

Exécrable  aristocratie , 
Expire  enfin ,  vois  nos  succès  \ 
Hftte-toi  donc,  foible  ennemie  , 
De  jouir  de  tous  tes  forfaits  \ 


^.  329  — 

Tes  pas  ont  creusé  des  abtmes 
Et  des  tombeaux  pour  les  tyrans , 
Tes  satellites  expirants 
Nous  yengent  déjk  de  tes  crimes. 

Sur  sa  base  ces  mots  seront  grarés  en  caractères  ineffaçables,  comme 
ils  le  sont  dans  nos  cœurs  x 

E/le  sera  toujours  le  mobile  de  toutes  nos  actions. 

A  Pextrémité  du  cours ,  auprès  de  l'escalier ,  il  sera  élevé  une  Mon- 
tagne majestueuse  surmontée  de  l'arbre  de  la  Liberté;  tel  doit  être 
t autel  consacré  à  l'Etre  Suprême,  A  son  sommet ,  sur  une  bande, 
on  placera  ces  mots  :  A  L'ÊTRE  SUPRÊME.  Au  milieu  de  la  Montagne 
chacun  remarquera  l'inscription  suivante ,  qui  contient  des  vérités  qui 
font  la  base  de  notre  gouvernement  et  dont  toutes  nos  âmes  sont 
pénétrées  : 

L'amour  de  U  patrie  et  la  fraternité 
Sont  les  uniques  loix  qu'aux  peuples  de  la  terre 
Le  même  Dieu  qui  nous  éclaire 
Impose  k  notre  liberté  ; 
Il  répand  ses  bienfaits  sur  toute  là  nature 

Et  les  mortels  avec  une  ame  pure, 
Suppliants  ou  muets  sur  l'objet  do  leurs  vœux , 
Égaux  devant  la  loi ,  sont  égaux  k  ses  yeux. 

Au  pied  de  la  Montagne ,  près  d'un  ruisseau  lympide ,  s'élèvera  un 
monument  simple  \  ce  sera  la  demeure  du  laboureur  et  de  l'ouvrier. 
Les  instruments  du  labourage  et  des  différents  métiers  utiles  k  la 
Société  en  orneront  les  environs.  Sous  ce  toît  champêtre  et  rustique 
sera  une  inscription  ainsi  conçue  : 

Fier  d'une  heureuse  indépendance 

Au  règne  de  l'égalité  , 

On  ne  connott  point  l'indigence , 

Chacun  a  sa  propriété  : 

Par  leurs  travaux ,  leur  Tigilance , 

Le  Laboureur  et  l'OuTrier , 


—  330  ~ 

Sont  tous  les  deux  dsns  l'atelier 
Les  agents  de  la  Providence. 

Les  Représentants  du  Peuple  »  les  autorités  constituées ,  les  enfants , 
les  Tieillards  ,  les  défenseurs  de  la  patrie  qui  sont  infirmes  se  mettront 
sur  un  des  côtés  de  la  Montape  ^  les  jeunes  filles  avec  leurs  mères 
se  placeront  de  l'autre  côté.  On  fera  des  dispositions  afin  de  placer  las 
musiciens  commodément.  Au  silence  respectueux  qu'inspire  une  Fête 
si  touchante ,  succéderont  les  doux  accords  d'une  musique  simple  et 
harmonieuse....  Les  enfants  entre  les  mains  de  leurs  pères  jureront 
une  guerre  étemelle  aux  tyrans  ^  point  de  trfeye  que  les  ennemis  de  la 
République  ne  soient  anéantis.  Les  jeunes  filles,  en  pressant  leurs  mères, 
portant  leurs  regards  vers  les  cieux ,  promettront  de  n'épouser  que  ceux 
qui  seront  utiles  k  leur  patrie. . . .  Une  salve  terrible  d'artillerie  ,  inier- 
prête  de  la  vengeance  nationale  et  des  sentiments  de  tous  les  Ré- 
publicains se  fera  bientôt  entendre. . . .  Elle  annonce  que  le  jour  de 
gloire  est  arrivé, . . . 

Les  enfants,  les  vieillards ,  les  mèr0s  ,  le  peuple  entier,  plein  d'un 
enthousiasme  sublime ,  adressera  ses  voeux  k  la  Divinité  \  les  jeunes 
filles  jetteront  vers  le  ciel  les  0eurs  qu'elles  auront  apportées  ;  les 
enfants  agiteront  leurs  épées,  leurs  vieux  pères  les  serreront  contre  leurs 
seins  \  les  mères  ,  ennorgueillies  de  leur  fécondité  ,  offriront  k  l'Être 
Suprême  le  plus  jeune  de  leur  fils  ^  comme  son  plus  bel  ouvrage ,  et 
k  la  Patrie  conuue  son  plus  doux  espoir. 

Un  chant  mâle  et  guerrier  succédera  au  bruit  du  canon  \  tout  le 
peuple ,  pénétré  d'un  même  sentiment ,  adressera  k  l'Étemel  ce  vœu 
prononcé  fortement  :  la  République  ou  la  Mort, 

Le  Peuple  se  portera  ensuite  au  temple  (place  ci-devant  Saint-Pierre)  , 
Ik ,  on  chantera  encore  des  Hympes  analogues  k  la  Fête  \  chaque 
orateur  y  déploira  les  talents  qu'il  a  reçus  de  l'Être  Suprême  et  dont 
il  ne  doit  faire  usage  que  pour  l'utilité  de  ses  frères  et  la  prospérité 
de  la  République. 

Toute  la  journée  se  passera  dans  la  joîe ,  tous  ressentiments ,  et 
toutes  haines  particulières  devront  être  oubliés ,  toutes  les  passions  , 
tous  les  sentiments  seront  confondus  ep  une  s^ule  volonté ,  celle  de 
tout  sacrifier  pour  le  bopheur  d^  U  Patrie  ,  si9u#  les  auspices  de  l'Être 
Suprême. 


—  331  — 

M^linet  ^  dpDné  le  récit  de  la  fôte  du  10  messidor  ao  H, 
poq)inéiiior^i)ire  de  la  victoire  réimportée  le  29  juin  1793  par 
les  Nantais ,  pontre  Farmée  royaliste ,  fête  à  laquelle  devais  pren- 
dre part  et  Tannée  et  la  population  tout  entière,  en  représentant 
tous  les  épisodes  de  cette  glorieuse  défense. 

A  deux  heures  du  matin ,  un  coup  de  canon  rappela  Theure 
de  l'attaque  ;  pendant  que  les  femmes ,  et  particulièrement  les 
veuves  de  combattants  se  réunissaient,  et  qu'on  les  plaçait  dans 
le  cortège,  à  la  tête  des  sections,  la  force  armée,  divisée  en 
quatre  colonnes,  se  rendait  aux  points  d'attaque ,  puis,  après  le 
simulacre  de  guerre ,  venait  se  joindre  au  cortège  général ,  sur 
la  place  des  Agriculteurs.  Là ,  «  les  femmes ,  placées  entre  leurs 
»  pères  et  leurs  époux,  manifesteront  leur  joie  en  leur  donnant 
a  l'accolade  fraternelle  et  des  couronnes  de  chêne  qu'ils  n'accep- 
»  teront  pas ,  parce  qu'elles  seront  déposées  dans  le  temple  de 
»  rËtre  suprême  ;  tout  cela  au  son  d'une  musique  guerrière.  » 
Une  oraison  funèbre  était  prononcée  pendant  laquelle  des  jeunes 
filles  jetaient  des  fleurs  sur  les  marches  de  l'obélisque.  Après 
une  station  et  des  discours  sur  la  montagne,  du  Cours  de  la 
Liberté  on  se  rendait  au  temple  de  TÉtre  suprême,  pour  le 
remercier  des  victoires  des  armées.  L'orgue  jouait ,  on  chantait 
des  strophes  en  chœur ,  et  les  femmes  déposaient ,  sur  Tautel 
de  la  Liberté,  les  couronnes  refusées  par  les  hommes. 

Un  témoin  de  ces  fêtes  révolutionnaires  nous  en  a  conservé 
le  récit  f}dèle  ,  consigné  dans  un  journal  qui  n'était  certaine- 
ipent  pas  destiné  à  la  publicité ,  et  que  M.  Bonnin  ,  d'Evreux, 
a  fait  imprinaer.  Nous  lui  emprunterons  les  traits  les  plus  ca- 
ractéristiques de  ces  cérémonies. 

Le  18  février  1794  t  on  célébra  ,  à  Evreux  ,  1^  fête  dp  l'a- 
bpndauce ,  ^  même  temps  que  l'anniversaire  de  l^  tpoxi  de 
(iOuis  XVL 

La  Société  popjM^aire  sortit  de  I4  cathédrale  perlant  les  bustes 


—  332  — 

de  Brutus ,  de  Marat  et  de  Lepelletier.  L'abondance  était  re- 
présentée par  des  laboureurs  conduisant  une  charrue  à  laquelle 
pendaient  des  rubans  tricolores  ;  venaient  ensuite  des  semeurs  , 
batteurs ,  vanneurs  ,   portant  des  instruments  aratoires. 

Ensuite  marchait  le  bourreau  portant  un  portrait  de  Louis  XVI, 
suivi  de  la  déesse  de  la  Liberté.  Arrivé  sur  la  place  ,  le  bour- 
reau coupa  avec  un  couteau  la  tète  du  portrait  de  Louis  XVI , 
la  montra  aux  spectateurs,  et  la  mit  ensuite  dans  un  corbillon, 
le  tout  avec  accompagnement  d*airs  patriotiques. 

La  fête  de  la  délivrance  des  nègres  présenta  un  véritable 
noir,  entouré  de  sa  famille,  qui  se  débattait,  enchaîné,  sur  un 
charriot ,  aux  pieds  de  la  déesse  de  la  Liberté.  La  garde  natio- 
nale ,  un  canon  ,  des  laboureurs ,  une  charrue ,  formaient  le 
cortège  ,  terminé  par  des  hommes  qui  traînaient  sur  le  pavé 
deux  saints  arrachés  à  une  église  et  attachés  avec  des  cordes. 
Arrivée  sur  la  place  de  la  Fédération ,  la  liberté  détacha  le 
nègre ,  on  brisa  les  deux  saints ,  on  dansa ,  on  dîna ,  et  tout 
rentra  dans  la  cathédrale. 

Le  15  juillet  1794  ,  on  exécuta  un  prêtre ,  conseiller  au  par- 
lement de  Rennes,  qui  était  resté  en  France,  après  avoir  refusé 
de  prêter  le  serment ,  et  le  lendemain  on  célébra  la  fête  de  la 
prise  de  la  Bastille  au  milieu  de  la  fusillade ,  des  coups  de  canon 
et  de  la  musique. 

Pour  la  fête  des  époux  ,  la  municipalité  avait  fait  porter  des 
billets  d'invitation  à  des  anciens  mariés  et  à  de  jeunes  époux. 
Dans  la  cour  du  château,  on  avait  fait  dresser  une  espèce  d'au- 
tel ,  sur  lequel  on  avait  placé  un  tonneau  défoncé  et  garni  de 
linge  blanc  tout  autour  ,  avec  des  guirlandes  de  feuillage  ;  et , 
dans  le  tonneau  ,  il  y  avait  un  &isceau  de  branches  de  verdure 
au  milieu  duquel  s'élevait  un  drapeau.  Un  discours,  prononcé  par 
un  imprimeur  ,  contre  les  célibataires ,  fit  murmurer  les  uns  , 


—  333  — 

rire  les  autres ,  -  et  valut  à  Torateur  trois  coups  d'épée   dans 
un  duel. 

Une  de  ces  fêtes  départementales  eut  un  caractère  de  tristesse 
tout  particulier'.  La  ville  de  Bédouin  ,  du  district  de  Carpentras, 
avait  été  brûlée  par  ordre  du  conventionnel  Maignet ,  une  partie 
de  ses  habitants  guillotinés ,  le  reste  proscrit ,  dépouillé  de 
ses   propriétés ,  pour  avoir  laissé  abattre  Tarbre  de  la  Liberté 

m 

dans  la  nuit  du  14  au  15  floréal  an  IL 

Après  le  9  thermidor ,  la  Convention  chercha  à-  indemniser 
les  victimes  survivantes  de  ce  crime  infernal  Jean  Debry  fut 
chargé  de  les  réintégrer  dans  leurs  habitations  et  dans  leurs 
droits.  Il  procéda  ,  le  15  floréal  an  III ,  à  Tinstallation  de  la  mu- 
nicipalité créée  par  lui ,  en  présence  des  autorités  du  départe- 
ment et  d*un  grand  concours  d'habitants  des  districts  environ- 
nants. Le  cortège,  formé  dans  la  commune  de  Grillon,  fut  reçu 
«^  la  limite  de  celle  de  Bédouin  ,  par  ses  officiers  municipaux , 
des  cyprès  à  la  main  ,  et  des  torrents  de  larmes  remplacèrent 
les  discours  préparés.  A  la  prière  de  Jean  Debry ,  des  branches 
d'olivier  remplacèrent  les  cyprès.  Un  char ,  attelé  de  quatre 
bœufs  ,  orné  de  verdure  et  de  fleurs  champêtres  ,  le  reçut  avec 
un  de  ses  collègues ,  en  mission  comme  lui ,  et  Ton  fit  placer 
à  leurs  côtés  ,  vêtus  de  blanc ,  les  enfants  de  ceux  qui  avaient 
arrosé  de  leur  sang  les  ruines  fumantes  de  leur  patrie.  —  Un 
jeune  chêne  ,  porté  par  de  vigourelix  cultivateurs  ^  précède  le 
char  ;  un  moment  la  joie  éclate  pendant  la  marche ,  mais  elle 
se  change  bientôt  en  une  morne  stupeur,  et  c'est  avec  un  silence 
religieux  que  le  cortège  traverse  un  monceau  de  cendres  et  de 
ruines  ;  sur  la  place  où  avaient  péri  les  victimes  de  Maignet , 
avait  été  dressé  Tautel  de  la  Patrie  ;  à  la  place  de  la  guillotine , 
était  planté  le  chêne  ;  sur  deux  amphithéâtres  formés  en  gazon , 
sous  des  dais  de  verdure,  s'asseoient  les  représentants,  les  auto- 
rités ;  et  au  milieu  d'une  foule  immense  on  distingue ,  groupés 

23 


â 


—  334  — 

auprès  de  l'autel  de  ia  .Patrie  ,   les  reste»  ^e  Ja  population  de 
Bédouin.  Des  inscriptions  ,  le  cbant  dés  hymnes  ,  des  discours  , 

la  plantation  déjeunes  oliviers,  emblèmes  de  la  p^il,  que  la 

».  •  • 

Convention  rend  à  la  commune  ,  terminent  la  fête. 

La  Constitution  de  Tan  III  dit  qu'iPy  aurait  des .  fêtes  natio- 
nales pour  entretenir  ia  fraternité  entre  les  citoyens  ,  et  les  atta- 
cher  à  la  Patrie  et  aux  lois  (301).  Là  loi  du  3  brumaire ,  rela-« 
tive  à  l'instruction  publique ,  en  institua  sept.  On  célébrait,  en 
outre  ,  les  anniversaires  du  H  juillet ,  du  10-  août  et  do  21 
janvier.  •*  , 

Le  Gouvernement  donnait  chaque  ann^e  un  programme  de 
ces  fêtes,  et  recommandait' de  mettre  surtout  de  Téclat  dans 
celle  du  1"  vendémiaire.  Par  une  circulaire  du  27  ventôse 
an  V  ,  le  ministre  de  l'intérieur  ,  Bénezech  ,  laissa  aux  Admi- 
nistrations municipales  le  soin  d'arrêter  le  programme  de  ces 
fêtes ,  en  consultant  les  localités  ;  les  usagée  .et  les  goûts  de 
leurs  administrés ,  sans  sacrifier  pourtant  à  leurs  préjugés  ,  et  à 
la  charge  d'en  rendre  compte  aux  Administrations  départemen- 
tales ;  il  indiquait  comme  élément  principal  les  exercices  et  les 
jeux  efxécutés  par  les  habitants  ,  et  dans  le  théâtre  ou  dans  le 
temple  des  réunions  où  paraîtraient  la  jeunesse  pour- recevoir 
des  récompenses ,  et  ses  instituteurs  pour  proiionc^r  des  dis- 
cours sur  les  sciences,  les  arts  ,  la  morale,  et  toutes  les  vertus 
sociales,  la  mlisique ,  les  chants  et  les  hymnes  patriotiques  ;  la 
distribution  de  récompenses  aux  inventions  et  découvertes  utiles. 
—  Il  engageait  les  communes  à  se  construire  chacune  un  cirque, 
dont'la  jetftiesse,  les  femmes,  les  vieillards  ,  apporteraient  les 
matériaux  ,  du  gazon  ;  cirques  où  se  feraient  lés  courses  à  pied , 
h  cheval,  sur  des  chars,  les  luttes,  dont  les  prix  seraient  donnés 
par  les  citoyens  opulents ,  ou  formés  par  line  légère  rétribu- 
tion,  que  Ton  exigerait  de  chacun  des  concurrents ,  ou  dont 
les  récompenses  purement  '  honorifiques  ,  suffiraient  aux  vain- 


—  335  — 

I 

*  .  -        - 

^  quenrs,'  qui'&'assoieraieiU,  par  exemple,  ati  milieu  des  magis- 
Irats ,«  dans  les  places  ^i^éservée^^au  speetaclelppur  ies  autorités 
constituées.  Ceux  qui  ^auraient  remporté  les  prix  de  .poésie  et 
d'éloquenc<$  ,'r'epéterarebt  à  leurs  cobçitdyens  asseifïblés  lés  vers 
ou  WdiscoUrs  qui.Ieqr  auraient  mérité  la  couronne. 

Jl  voulait,  coi^Vmè on  Ta  voulu  de' nos  jours*,  des  représen- 
'fations  gratuites «dans^- les  théâtres,  .-t—  Il 'voulait  encore  créer, 
dans,  le^  comniiines  ,'.  des  fonctions  de  ctioregeé ,  faire  concourir 
la  jeunesse- à  l'éclat  des'.fôte3  par  ses'  talents  dans  fa  musique', 
la  danse  ^  et  tous  les  arts  agréables.  Des  places  d*honiteirr  de- 
'.  valent  être  réservées  au^  défenseurs  de  la  patrie  blessés,  aux 
vieilliras  dea  deux  ^exes.       '*      .  ■      . 

Là'  loi  recomniandait  les  banquçt^  fraternels^  ,l«e  ministre  .les 
'  croyait  dan^ereu^  a  dans  les  moments  oi!i  Jes  partis  n'avaient 
»  pofnt  encot*e  sacrifié  à' la  concorde  et  juré  d'oublier  le  passé,  a 
Enfin',  il  répondait  à  la  demande  d'un  grand  nombre  d'Admi- 
nistrations.,  qu'aucune  toi  ne  les-autoriâait  à  forcer  les  citoyens- 
.à  suspendre  leurs  travaux  pendant  les  féteâ  nationales  ,  .puisque 
les  fêtes  déeâd^resn'itaient  bas  instituées.  ' 

Le  Hinislre  de  Tintérieur  donnait  aux  Administrations  de  dé- 
partemçnt ,  le  26   thermidor  an  Y,,  l'instruction  suivante  sur 
.l'âi'rête  dû  directoire  exécutif  dti  20  prairial  dé  Tan  IV,  qui  dé- 
termine  la'matiière  dont  la  fête  de  l'agriculture  devait  être  cé- 
lébrée le  10  messidor  de  chaque  anpé^  '  . 

0  Cette  institution ,   digne  d'un  grand  peuple  ,  a  pour  but  la 

•  •  •  _  » 

»*  prospérité"  publiquQ;  elle  tend  à  maintenir  la  simplicité  et  la 

•  .  .     *.     •  -  ^  •  * 

»  pureté  des  mœurs  ;  elle  répare  la  longue  ingratitude  de  Tan- 
»'  cien  Gouvernement' envers  Tes  nourriciers  du  monde:  elle  rend 
I)  enfin  au»  coltivateurs ,  par  les  bonheurs  qu^ellé  leur  accorde , 
a  la  conisidération  qui.estduô  à  leur  état,  ^  leur  probité  et  h 
»  Tutilité  de  leurs*  travaux. 

ji)  L'art.  6  9é  Tarfétè  du  Directoire  veut  que  chaque  Admi- 


—  336  - 

D  nistration  municipale  désigne  celui  des  laboureurs  dont  Tin- 
»  telligence,  la  bonne  conduite  et  l'activité  auront  mérité  d'être 
»  proposés  pour  exemple ,  et  que  son  nom  soit  proclamé  à 
»  haute  voix.  Cette  proclamation  est  sans  doute  bien  propre  à 
»  le  faire  connaître  dans  son  canton  ,  et  à  lui  concilier  l'estime 
»  des  habitants  de  sa  commune  et  des  communes  environ- 
0  nantes  ;  mais  suffit-elle  pour  récomjpenser  dignement  ses  vertus, 
»  et  pour  en  répandre  l'émulation  dans  toute  la  République  ? 

i>  Ne  convient-il  pas  que  le  Gouvernement  connaisse  ceux 
o  qui  ont  mérité  les  suffrages  de  leurs  concitoyens.  Dans  ce 
9  nombre ,  n'en  est- il  pas  que  l'éminence  de  leurs  bonnes  qua- 
i>  lités ,  leur  désintéressement ,  leur  bienfaisance  ,  leur  esprit 
n  patriotique  et  les  succès  de  leur  culture ,  ont  distingué  de 
0  tous  les  autres  ?  Et  le  Ministre  chargé  de  la  surveillance  de 
»  l'Agriculture ,  ne  leur  doit-il  pas  au  moins  un  tribut  spécial 
»  d'éloges,  au  nom  de  la  patrie  embellie  par  leurs  vertus,  et 
»  fertilisée  par  leurs  sueurs  ?  » 

Et  le  Ministre  demandait  les  noms  des  cultivateurs  qui 
paraissaient  devoir  être  distingués  de  leurs  émules. 

Pour  les  fêtes  commémoratives.du  14  juillet,  du  10  août,  des 
9  et  10  thermidor ,  l.e  Ministre  Letourneux  ne  voulut  pas  en- 
voyer aux  départements  un  programme  uniforme  :  il  laissa 
aux  Administrations  locales  le  choix  des  moyens  les  plus  propres 
à  attirer  et  fixer  l'attention  de  leurs  concitoyens  sur.  ces  solen* 
nités.  —  Cependant  il  mdiqua  «  qu'il  serait  utile  de  retracer 
«  aux  yeux  du  peuple  assemblé ,  les  tableaux  des  innombrables 
»  abus  dont  il  fut  longtemps  la  victime.  A  la  fête  du  14 
D  juillet,  ou  le  fera  rétrograder  en  idées  Vers  le  temps  où  la 
0  volonté  d'un  seul  «était  la  loi  suprême ,  ou  des  castes  pri- 
«  vilégiées  se  partageaient  les  biens,  les  emplois,  les  honneurs. 
»  Il  sentira  mieux  le  bonheur  de  vivre  sous  un  régime  où 
>}  chaque  citoyen  a  droit  à  toutes  les  places  ,  en  raison  de  ses 


—  337  — 

0  talents  et  de  ses  vertus.  A  la  fête  du  iO  août ,  on  lui  niontn^ra 
i>  l'ineptie  sur  le  trône,  les  vices  assis  à  ses  côtés.  II  ne, pourra 
»  concevoir  comment  un  homme  qui  sent  sa  dignité,  peut  con-^ 
0  sentir  à  se  soumettre  à  tout  autre  mattre  que  la  loi.  Aux  fêtes 
»  des  9  et  10  thermidor,  on  signalera  ces  hypocrites  patriotes 
»  qui  enchaînaient  les  Français,  en  ne  leur  parlant  que  de  leurs 
»  droits.  Hais  il  ne  sera  pas  aussi  nécessaire  do  peindre  de  noires 
0  couleurs ,  une  époque  encore  si  récente.  11  ne  Caut  pas  ra« 
»  nimer  des  ressentiments  trop  amers  ,  réveiller  des  passions  à 
»  peine  assoupies.   » 

Le  Ministre  se  félicitait  d'avoir  pu  ranimer  le  zèle  des  Admi- 
nistrations, pour  les  fêtes  morafej  «  il  espérait  le  même  résultat 
pour  les  fêtes  Commémoratives  ,  malgré  les  obstacles  qu'elles 
devaient  rencontrer,  parce  que  les  événements  qu'elles  rap- 
pelaient avaient  tour  à  tour  frappé  les  partis  ennemis  de  la 
République. 

Voici,  du  reste,  dans  son  entier,  celte  circulaire  d'un  Mi- 
nistrc  qui  ,  pendant  longtemps  avait  pris  une  part  active  à  TAd- 
ministration  du  département  de  la  Loire-Inférieure ,  comme 
procureur  général  syiniic. 

Liberté.  —  Égalité. 

Paris ^  ie  \^' Messidor^   an  ^  de  la  République 
française ^  une  et  indivisible. 

Le  Ministre  de  Flntérieur , 
Aux  Administrations  centrales  des  Départemenis.     . 

CSiTOTBNs  Adrainistratéars ,  les  peuples  libres  et  éclairés  ont  toujours 
consacré  par*  dés  fêtes  les  principaux  événements  de  leur  histoire ,  et 
surtout  rheureuse  époque  de.  leur  aCTranobissemcnt  \  car  pour  jouir  do 
la  liberté ,  il  a  falbi  toujours  la  conquérir.  Les  Athéniens  célébraient 
Tanniversaire  du  jour  oii  Hermodius  et  Aristogiion  les  délivrèrent  de 


—  338  — 

leurs  tyrans  \  les  Bomains  Tàtoiaversaire  du  jour  oii  Tarq^uin  s'eqfuit  de* 
Rome  ,  et  eclui  de  la  yictoire  complète  .qu'ils  remportèrent  sur  ce  roi  el  .- 
les  prinees  qu'il  avait  associés  à  sa  cause. 

-  Nos  fêtes  commémorattves  ont  li-peû-près  le  même  objet  ;  elles 
ont  été  aussi .  instituées  .pour  rappeler  des  triompbtos  sur  la--  tyrannie. 
La  fête  du    14  juiliet  splènnise.la  première  girande  époque 'de  la 

révolution  \  celle  du  i^.août  là  chute, d'un  troue  dont  les  abus  avaient 

•  ■  ^         '  •        •  •  • 

rongé  la  base,  et  qu'osait  .occuper  un  roi  parjure^  «eHe  des  ^  et  10 
ihermidor  ^  la  chute  encore  d'un  ^ône  qu'un  tyran  insensé  avait  jecons- 
truit  sur  les  mines  de  l'autre  et  qu'il  cimentait  du  sang  de  ses  con- 
citoyens. *  • 

Si  le  législateur  eût  ainsi  soleunisé  l'anniversaire  '  de  chacun  d^g 
grands  événements  de  la  Révolution  \  de  chacune  de  ces  mémorable^ 
victoires  dont  l'Europe,  dont  le  monde  a  retenti,. housaurïons  trop 
de  fêtes;  le  calendrier  du  peuple  le  plq3  religieux  n'en  conUendrait 
pas  un  aussi  grand  nombre  ^[ue  celui  des  Français.  Jl  a  donc  fallu 
se  borner  à  consacrer  seulement  quelques-unes ^esprinci)[>ales« époques; 
mais  l'histoii^e. est  là  qui  consigne  les  autres  dans  ses  page»  indestruc- 
tibles, qui  les  burine,  sur  ses  tables  d'airain,  qui  les  .consacre  par  ses  mo- 
numents de  marbre; 

J'avais  d'abord  eu  l'intention  de- rédiger  un  programme 'particulief 
pour  chacune  des  trois  fêtes'  commémorative^  qui  vont  se  succéder  si 
rapidement  ;  nonds  ensuite  j'ai  pensé  qu'il  valait  mieux  laisser  \  chaque 
Administration  de  canton  le  soin*  de  faire  elle-même  (soils.  la  surveil-^ 
lance  <&  l'Administration  qui  lui  est  supérieure  cla^ns  fa  hiérarchie  cons- 
titutionnelle) le  projet  des  cérëuionies  >t  jei^i  qui  doivent  s'exécuter 
dans  ces  fêtc^s.  Les  membres-  des  Administrations  locales  doivent  mieux 
connaître  etemplotront  sûrement  les  moyens  les  plus  propren.kuttifer 
et  fixer  l'attention  de.leurs  conâtoy^ns  sur  ces  solennités ,  \  graver  dans, 
leurs  ftmes  des  vérités  utiles  ,  k  leur  inspirer  icet  oi^eil  national,  source . 
pure  et  féconde  des  acUons  magnanimes..  Ici  des  oér^onies  allégori- 
quès  rappelleront  le  but  politique  de  1»  fête^  1&  des  évolutions  et  jeux 
nùlitaires  rétractent  l^événemeùt  qu'elle  doit  éterniser.  Mai«  par-tout,  et 
dans  les  cérémonies  et  dans  les  discours,'  on  s'appliquera  k  faire  aimer  la  . 
Constitution  et  les  lois.  '  .//  -    .    •        :       ' 

Les  hommes- oublient  trop  prompteipent  les  maux  padsés» 'H  sera 
donc  utile  de  retracer  aux  yeux'  du  peuple  assemblé  les  tableaut  des- 
innombrables  abtas  dont  il  fht  long-tems  la  victime.  A  la  fête  du  14 


—  339  — 

juillet  on  le  fera  rétrograder  en  idée  vers  ces  temps  pu  la  volonté  d'uu 
seul  était  la  loi  suprême,  où  dès  castes  privilégiées  se  partageaient  les 
biens ,  les  emplois ,  les  honneurs.  Il  sentira  mieux  le  bonheur  de  vivre 
80U8*un  régime  où  chaque  citoyen  a  droit  à  toutes  les  places  en  raison 
de  ses  talents  et  4«  ses  vertus.  A  la  fête-  du  10  août  on  lui  montrera 
rineptle  sur  le  trOnr»- les  viôes  assis  k  se»  côtés.  Il  ne  pourra  coneevoir 
comment  un  hoiiime  qui  sent  sa  dignité  y  peut  consentir  \  se  soumettre 
k  t»ut.  autre  maître  que  la  loi.  Aux  fêtes  des  9  et  10  thefmidor 
on  signalera  ces  hypocrites  patriotes  qui  enchaînaient  les  Français  en 
ne  leur  parlant  que  de  leurs  droits.^  Mais  il  ne  sera  pas  aussi  néces- 
saire* de  peindre  de  noires  couleurs  «ne  époque  eneorcsi  récente.  Il  ne 
,  faut  pas  réveiller. des  ressttntiiaens  trop  amers.,  jréveiller  des  passions 
k  peine  assoupies  ;  il  suffira  de  prouver  an  peuple  combien  il  lui 
importe , .  s'il .  veut  jouir  v^ritablemeni  des  bienfaits  de  la  liberté ,  de 
UiB  choisir  que  des  magistrats  -éclairés^  sages  et  vef tueux  ,  républicains 
par  goût ,  par  principes ,  qui  n'aient  ni  ce  froid  modérantisme  dont 
savent  si  bien' profiter  let- ennemis  de  la  chose  pnbliqne,  ni  cette 
exagération  dangereiisû  qui  sert  poni-êltre  encore  miei|X  ieurs  perftdes 
projets.    •  •  .  ... 

Mes  circnlaires  •  relatives  k  no3  fêtes  *  mgrates^..  ont  ranimé  le  zèle 
des  Administrations,  et  j'ai  vu.  avec  .le  plus  grand  intérêt  que  dans 
la  maj^eure  partie  deà  départcmcns  ces  fêtes -avaient 'été  célébrées  beau- 
.coup'  plus  dignement  que  dans  les  années  précédente^.  Je  n'attends 
pas  moins  de  succès  de  6ette  Jettre,  pac  laqu^le-jo  recommande  la 
célébration  de  nos  fêtes  c&ihmémorgiives.  Elles  trouveroni  plus 
d'obstacles  ii  s'établir,  parce  que  les  événemens  qu'elles  rappellent 
ont.  presque  toujours  frappé  l'un 'ou  Vautre  do  ces  partis  qui  tentent 
quelquefois  encore  d0  troubler  la  République.  Mais,  citoyens' adminis- 
trateurs-, vous  saurez  projav-er  que  le  GouvècAeinent  est  -désormais  assez 
fort  pour  n'avoir  plus  rien  k  craindre  des  factieux  de  tout  nom ,  de 
toutes  couleurs  ;  que  *son  iiïtéhtion  bien  arrêtée  est  de  les  comprimer 
tons  également  ;.  enfin  qu'il  a.  tons  lés  moyens  de  fairn  respecter  et  exé- 
cuter les  îois.       .      ,      '  '        .  *  .  •  •  '  ' 

'      Sahit  et  Fraternité. 


—  340  — 

Pour  la  fête  de  rAgriculture ,  le  Ministre,  après  avoir  fait 
réloge  de  cet  art ,  proclamé  le  premier  de  tous ,  ajoute  : 

((  La  fête  instituée  pour  célébrer  le  premier  des  arts ,  offre 
»  aux  magistrats  une  occasion  favorable  de.  prouver  que  le 
»  Gouvernement  est  dans-  l'intention  constante  de  Fhonorer  et 
0  de  Tencpurager.  C*est  dans  cette  solennité  que  les  instru^ 
9  ments  bienfaiteurs  de'  l'agriculture  doivent  être  couverts  de 
»  fleurs  et  offerts  à  la  vénération  publique. 

»  Vous  rappellerez  surtout  aux  Administrations  de  canton , 
i>  qu'elles  doivent  récompenser  par  tous  les  moyens  qui  sont  à  leur 
»  disposition  (soit  par  des  honneurs  publics ,  soit  par  le  don 
»  de  quelques  médailles ,  de  quelques  instruments  aratoires ,  de 
»  quelques  animaux  utiles  au  labourage),  l'agriculteur  qui,  par 
»  des  travaux  assidus ,  aura  appelé  la  fertilité  sur  un  sol  aride  , 
»  ou  qui  aura  naturalisé  quelque  arbre  ,  quelque  plante  exo- 
D  tique ,  ou  qui ,  ayant  eu  le  courage  d'abandonner  les  vieilles 
0  routines  ,  aura  essayé ,  découvert  quelque  méthode  de  culture 
D  plus  facile  et  plus  productive. 

D  Si  les  Administrations  secondaires  ont  '  l'honorable  emploi 
j»  de  récompenser  les  individus ,  ti'est  aux  Administrations  cen- 
»  traies  qui ,  dans  les  chefs-lieux  de  départements ,  doivent  pré- 
»  sider  la  fête ,  qu'il  appartient  en  outre  de  distinguer ,  de 
»  nommer  avec  éloge  devant  le  peuple  assemblé,  les  cantons  qui 
•  sont  le  mietil  cultivés  ,  où  les  clôtures  sont  le  mieux  entre- 
»  tenues  ,  où  l'on  trouve  le  moins  de  jachères ,  où  les  chemins 
»  de  communication  sont  le  plus,  soigneusement  réparés,  où 
i>  l'on  remarque  plus  de  goût  dans  la  forme  des  maisons ,  et 
»  plus  de  propreté  dans  leur  intérieur,  etc.  Nul  douté  que  là  aussi 
»  la  République  ne  soit  chérie,  et  ses  lois  ponctuellement 
j»  exécutées.  Quand  un  pays  prospère ,  c'est  que  bs  habitants 
n  y  sont  actiis  et  industrieux,  qu'ils  y  remplissent  exactement 


—  34t  — 

u  tous  leurs  devoirs  ,  ou ,  ce  qui  est  la  même  chose  ,  sont  de 
»  vrais  républicains.  x> 

Pour  la  fête  de  la  Reconnaissance  ,  il  écrivait  : 

(V  La  vertu  dont  cette  fête  porte  le  nom  est  au  rang  des  prc- 
»  miers  devoirs ,  pour  quiconque  a  dans  son  ktne  le  sentiment 
D  de  la  justice. 

o  Honorons ,  dans  la  fête  de  la  Reconnaissance ,  les  philo- 
i>  sophes  anciens  et  modernes  qui ,  malgré  les  persécutions  de 
»  la  tyrannie  et  les  calomnies  de  Tignorance  ,  ont  osé  signaler 
»  les  superstitions  ,  les  erreurs  tant  religieuses  que  politiques  , 
)>  et  qui  ont  consacré  leur  vie  entière  à  la  recherche  de  la 
D  vérité  et  à  l'instruction  de  leurs  semblables;  honorons  tous  les 
»  fondateurs  de  la  République  ,  et  surtout  ceux  qui ,  dans  les 
»  derniers  temps ,  sont  parvenus  à  établir  au  milieu  des  plus 
»  violents  orages  soulevés  par  nos  ennemis,  un  Gouvernement  ré- 
»  gulier,  fort,  et  qui  déjà  dirige  avec  tant  de  succès  la  nation 
j»  vers  ses  brillantes  destinées  ;  honorons  les  représentants 
»  vertueux  qui  ont  toujours  émis,  à  la  tribune  du  Sénat ,  .des 
9  opinions  utiles  au  peuple  :  honorons  les  magistrats  qui  sortent 
»  purs  des  fonctions  publiques  ;  honorons  enfin  l'homme  scn- 
j>  sible  et  courageux  qui  a  exposé  ses  jours  pour  conserver  un 
»  citoyen  à  la  Patrie. 

»  Mais  comment  trouver  une  occasion  plus  favorable  de 
»  donner  aux  armées  triomphantes ,  de  nouveaux  témoignages 
D  de  l'admiration  qu'elles  inspirent  !  Si  nos  braves  défenseurs 
0  sont  encore  occupés  à  punir,  pour  dernier  exploit,  l'orgueil 
»  du  tyran  des  mers,  nous  pouvons',  en  attendant  leur  retour, 
»  payer  notre  tribut'  d'estime  à  leurs  vieux  et  respectables 
»  parents. 

D  C'est  ainsi  que  nous  saurons  prouver  ,  citoyens  administra- 
0  leurs  ,  à  certains  détracteurs  de  notre  Gouvernement ,  que  la 
»  reconnaissance  est  aussi  uhe  vertu  des  Républiques.  i> 


—  342  - 

Toutes  les  fêtes  chrétietines ,  y  compris  celle  du  dimanche  , 
furent  supprimées  par  la  ioi  du  4  frimaire  an  II,  qui  institua 
le  nouveau  calendrier  :  «  L'ère  des  Françî^is  compte  de  la  fon- 
j»  dation  delà  République .,  qui  aeulfeule  22  septembre  1792 
»  do  l'ère  vulgaire  ,  jour  où  le  soleil  s'est  Ipvé  à  l|équinoxe  vrai 
o  d'automne ,. on  entrant  dans  le  signe  de*  la. balance,  à  d  h. 
»  i8  m.  30*^  du  matin  ,  pour  l'observatoire  de  Paris  (art.  i«^). 
»  —  L'^re  vulgaire  est  abolie  pour  Tes  usages  civils  (art.  2).  n 

C'était  une  nouvelle  révolution  entée  sur  la  première  ;  lart. 
6  rapportait  le  décret  qui  faisait  commencer  la  première  année 
républicaine,,  au  1"  janvier  17S3  ,  —  on  repqrtait  de  la 
deui^i^me.  année  à  la  première  ,  tous  les  actes  datés  de  Tan  se- 
cond ,  pas3é$  du  l'^janvier.  au  21  septembre,  —  les  semaines 
allongées ,  devenaient  des  décades ,  les  jours  étaient  privés  de 
leurs  noms  classiques ,  et  étiquetés  de  numéros  latins ,  —  les 
mois  enchevêtrés  dans  les  anciens ,  s'appelaient  vendémiaire , 
nivôse,  germinal,  messidor,  etc.  ;  le  tout  était  terminé  par  les  san- 
culplides  ,  nom.»  il  faut  en  convenir,  peu.en  harmonie  avec  les 
Classiques  souvenirs  de  fibme  et.  d'Athènes ,  —  la  franciade  , 
période  de  quatre  ans ,  devait  rappeler  l'établissement  de  la 
République,  accompli  après  quatre  ans  de  révolution»  et  se 
terminer  par  un  jour  intercalarre  consacré  à  la  fête  de  la 
Révolufion. 

L'art.  15  prescrit  aux  professeurs,  aux  instituteurs  et  institu- 
trices, aux  pères  et  aux  mères  de  famille  ,  et  h  tous  ceux  qui 
dirigent  l'éducation  des  eï)fants,  de  leur  expliquer  le  nouveau 
calendrier,  conformément  i  l'instructjon-  annexée  à  la  loi. 

.Cette  instruction  est  précédée  dç  considérations  empreintes 
de  l'exagératbo  du  temps.'  .         - 

a  Chaque  jour  ,  deptii3  cinq  ans  de-  Révolution ,  la  nation 
9. française  s'épure  de* toutes  qui  la  souille  ou  l'entrave  d^ns 
»  sa  marcjiet  qui  doit  être  ^ùssi  majestueuse  que  rapide.    Les 


—  343  — 

'  »  arts  et'  Chistoirc^  pour  qui  le  temps  e^  un  élémeut  néces- 
)>.  ^ire  ,  dejnandait  aussi  une  nouvelle  mesure  (Je  la  dorée  ,  dé- 

»  • 

h  gagée,  de  toutes  les  erreurs  que  la  çfédulUé  et  une  routine 
»  superstitieuse  ont  transmis  des  siècles  d'ignorance  jusqu'à 
».  nous;  n  -  -  .       -  . 

r/est  ce  grand  progrès  que  le  comité  d'instruction  pul^liquô 
croyait  réajis'er  en  remplaçant  les  noms  des  fondateurs  et  des 
martyrs  de  la  religion  chrétienne ,  par  ]^i  mots  :  panais ,  po^ 
tirons,  colchiq^ue,  âne,  pressoir ,  tomate ,  rubergine,  oi^,.dm-  . 

don ,  dentelaire ,  ,macjonc ,  ajonc ,  grillon ,  traînasse,  ^aroâdoùvier, 

» 

pocblearja,  ci^uë,  champignon,  carpe,  l'ail  ^  la  loutre,  lyco-r 
perde.  .  .      . 

.  Le  Directoire  prit,  le  14  germinal,  un  arrêté  pour  prescrire 
J'observafion  .exclusive  du  calendrier  républicain  ^ans  toute  Té- 
tcijdue  dq  la  République.  Il  chercha  à  y  prévoir  tous  les  cs^s  et 
à  y  indiquer  toutes  les  mesures  répressives  de  la  transgression 
des  lois  sur  cet  objet.  Hais,  dans  la  Crainte. que queJq[t]es  cir- 
constances, lui  eussent  échappé,  il  fit  demander  aux  adixiinis- 
trations  centrales  tous  les  renseignements  ()ui  pourraient  te 
mettre  -à  même  de  compléter  la  réforine'  qu'il  s'était  propo- 
séCt  La. circulaire  de  Letourneux,  relative  .à  cet  objet,  di- 
sait  : 

c(  Il  n'est ^as  un  administrateur  bien  inteutionoé,  qui  ne 
I)  s^)té  éombîen  l'esprit  républicain  doit  trouver  d'accroissement 
»  dans  lô  destruction  des  usages  du  royalisme,  et  des  routines 
»  théocratiques  ;  il  n'est  pas  un  homme  .(l'^in  sens  droit  qui  ne 
0  convienne- que  ce  Serait  le  comble  4u  ridicule  çt  deM'inco- 
»  bérence  }Jes  idées ,  qu'un  peuple  dont  la  Constitution  pro- 
»  tëgoJeHbre  exercfice  intérieur  de  tous  Iça  cultes,  n^ais  n'en 
;>  .reçou^naît  aucun,  conservât  religieusement  le  formulaire  d'Un  de 
»  <îes  cultes. pour  règle  de  son  travail  ou  de  âon  repos,  de* ses 
»  *devoirs;pu  de  ses  plaisirs.  ».  .    .  ;  •. 


-  344  — 

Dans  ane  aulre  instruction ,  Letourneux  recommande  aux 
administrations  centrales  de  veiller  à  l'observation  du  décadi. 
Après  une  longue  apologie  du  calendrier  républicain  ;  il  pres- 
crit de  ne  permettre,  le  décadi,  aucun  étalage  dans  les  rues, 
de  fermer  les  lieux  destinés  aux  changes  et  affaires  commer- 
ciales, de  suspendre  tous  les  travaux  qui  se  font  aux  frais  du 
Gouvernement ,  de  faire  vaquer  les  tribunnux  ,  fermer  les  ad- 
ministrations publiques,  les  écoles,  ouvrir  les  théâtres.  (f9 
frimaire  an  VI.) 

Le  Ministre  de  la  police  générale  recommandait  aux  admi- 
nistrateurs de  veiller  à  ce  que  les  écoliers  n'eussent  de  congés 
que  les  quintidi  et  les  décadi;  à  ce  qu1l  ne  se  ftt  pas  de  vente 
à  l'encan  le  décadi,  à  ce  que  les  boutiques,  dont  la  loi  du  17 
thermidor  an  VI  permettait  l'ouverture  le  décadi,  ne  fussent  pas 
fermées  le  dimanche;  à  ce  qu'il  ne  fût  fait  aucun  travail  le  dé- 
cadi ,  même  dans  les  ateliers,  magasins  ou  granges  fermés,  ni  la- 
bour ,  ni  repiquage  de  colza. 

Mais  ni  les  lois,  ni  les  circulaires,  ni  les  rigueurs  des  tribunaux, 
ne  purent  faire  accepter  le  calendrier  républicain  dans  les  usages 
de  la  vie  ordinaire;  il  ne  fut  bientôt  plus  employé  que  par  les 
administrations. 

Le  Gouvernement  avait  à  lutter  contre  les  habitudes,  contre 
les  sentim)snts  religieux  surtout,  pour  maintenir  le  calendrier 
révolutionnaire  contre  l'ancien  calendrier.  La  décade  ne  pou- 
vait remplacer  la  semaine,  et  le  dimanche,  en  dehors  du- monde 
officiel;  était  mijsux  observé  que  le  décadi. 

Devenu  pour  la  seconde  fois  Ministre  de  l'intérieur ,  à  la  fin  de 
l'an  VI ,  François  de  Neufchâteau  écrivait  aux  administrations 
centrales ,  le  2Ô  fructidor  an  VI  : 

or  Citoyens  administrateurs,  en  conquérant  la  liberté,  le  peuple 
a  recouvré  ses  droits:  une  Constitution  sage  lui  en  garantit 
l'exercice;  mais  il  n'en  jouira  pleinement,  il  ne  goûtera  véri- 


—  345  — 

tablëment  les  douceurs  de  sa  régénération ,  que  lorsqu'il  con- 
natlra  les  lois  bienfaisantes  qui  le  régissent,  et  que  les  institutions 
républicaines  auront  achevé  de  former  les  nœuds  de  la  fraternité 
qui  doit  unir  tous  les  Français. 

i>  Il  est  encore  des  cantons,  surtout  dans  les  campagnes,  où  le 
peuple ,  trompé  par  les  suppôts  du  despotisme  et  ceux  du  sa- 
cerdoce ,  ne  s*est  pas  détaché  de  ses  anciennes  habitudes  ,  et  se 
nourrit  encore  de  ses  vieux  préjugés.  Des  magistrats  pervers,  loin 
de  chercher  à  l'éclairer ,  n'ont  pas  rougi  souvent  de  le  nourrir 
dans  ses  erreurs.  Un  pareil  scandale  ne  pouvait  subsister  plus 
longtemps.  Le  Corps  législatif  a  reconnu  la  cause  du  mal  ;  il 
s'est  empressé  d'y  apporter  un  remède  :  il  a  voulu  fonder  la  mo- 
rale publique ,  et  répandre  l'instruction.  Tel  est  l'objet  de  deux 
lois  qu'il  a  rendues  le  17  thermidor  dernier  et  le  13  du  pré- 
sent m'ois.  . 

»  La  première  concerne  les  mesures  pour  coordonner  les  jours 
de  repos  avec  le  calendrier  républicain  :  cette  juste  et  sage  di- 
vision du  temps  laisse  à  tous  les  genres  de  travaux  assez  de  lati- 
tude pour  concilier  les  intérêts  de  tous  les  individus.  Mais ,  en 
déterminant  les  jours  de  repos  ,  le  Législateur  ne  les  a  pas  con- 
cédés à  l'oisiveté  :  l'oisiveté  ne  délasse  point ,  elle  engourdit 
l'ftme  et  le  corps. 

»  Le  fanatisme  avait  multiplié  sans  fin  les  jours  de  la  paresse.  La 
liberté  a  d'autres  vues  :  c'est  au  sein  des  pfaisirs  que  la  vertu 
procure  parmi  les  affections  douces  et  les  sensations  morales  ; 
c'est  là  que  l'âme  se  retrempe ,  qu'elle  recouvre  sa  vigueur  , 
qu'elle  reprend  son  énergie  ,  et  que  ,  par  les  jouissances  qu!eUe 
goûte  ,  elle  conununique  aux  facultés  physiques  le  délassement 
véritable  qui  les  ranime. 

1)  La  célébration  de  nos  fêtes  nationales  devait  appartenir  à  ces 
jours  de  repos.  La  loi  du  13  fructidor  a  donc  consacré  à  ces  fêtes 
l'emploi  des  décadis ,  et  nos  représentants  ont  mis  en  action 


—  346  — 

m 

m 

unë'grande  pensée  philosophique ,  en  découvrant  ainsi  ta  source, 
du  repos  pour  les  républicains  dans  l'heuneuse  agitation  de  la. 
fêté  des  lois ,.  dès  sentiments  et  des  vertus. 

»  Pour  remplir  cette  belle  idée,  la  loi  du  13  fructidor  ordonne 
aux  Administrations  municipales  de  se  rendre  en  costume,' les 
jours  de  décadi ,  au  lieu  destiné  à  la  réunion  des  citoyensf  pour 
y  donner  lecture  des  lois,  des  actes  de  Fautorité  ,  du' bulletin 
des  affaires  générales  de  la  république  ,  et  pour  y  célébrer  les 
.mariages  ;  '  elle  ordonne  aux  instituteurs ,  aux  institutrices  d  e- 
coles  ,  soit  publiques  ,*  soit  particulières  ,  d'y  conduire  leurs 
élèves;  enfin,  elle  charge  le  Directoire  exécutif  d'établir ,  dans 
chaque  chef-lieu  de  canton ,  des  jeux  et  exercices  gymniques 
le  jour  de  la  réunion  décadaire.  '  '      * 

o  Ainsi,  les  citoyens  s'instruiront  de  leurs  devqirs  ,' la  jeu- 
nesse ,  sous  les  yeux  des  magistrats ,  premiers  survejlfants  de 
son  éducation  ,  sous  les  yeux  de  vieillards  vénérables  »  ,se  for^ 
mera  par  de 'sages  préceptes  et  l'exemple  des  vertus  républî* 
caines  ;  ainsi  la  'solennité  de  l'acte  du  mariage  resserrera  plus 
étroitement  les  nœ.uds  des  époux  ;  ainsi,  enfin,  des  amusements 
utilescouronneiroat  ces  assemblées  ,  et  les  rendront  plus  chères 
à  tous^  les  citoyens. 

,  0  Mftgistrats  du  peuple  ,  les  deux  lois  que  je  vous  rappejlc 
v^ous.  tracent  vos  obligations  ;  vous  vous  empresserez ,  j'en  suis 
sûr;  de  les  remplie  avec  exactitude. 

B  Quel  est,,  en  effet,  celui  d'entre  vous  qui  né  s'enorgueillirait 
pas  de  concourir  à  consolider  une  institution  dont  le  but  est  de 
cendfe  ses  concitoyens  plus  dignes  de  la  liberté,  et  phisheu- 
reux  par  elle!   "        "  * 

n  Quelque^  observations  m'ont  paru  cependant  nécessaires 
pour  leur  exécution.  Je  vais  vous  confier  mes  premières  idées 
sur  un  sujet  si  important. 


-  247  — 

n  li  convient  que  Tappareil  des- lieux  de  réunions  décadaires 
soit  simple,  mais  imposant,  et  annonce  leur  destination. 

»  Un  autel  de  la  Patrie  doit  y  êfre  élevé.  .     *  . 

a  L'enceinte  doii  être  décorée  d'em'blémes  piviques. 
.    i)  La  déclaration  des  droits  et  «des  devoir»  du  Citoyen  doit  y 
être  placée  de  manière  que  les^ssistaQts  puissent  la  lire  facile- 
ment.  .        -•    .  -.    -  ' 

»  Les  ci-devant  églises  ne  sont  pas.toutes  disposées  d^tine  ma- 
nière assez  commode  pour  l^objet  .des  réunions  dont  je  vous  en- 
tretiens ;  il  faut'  y  faire  les  changements  nécessaires  pour  que 
l'assemblée  puisse  voir  et  entendre  :  qu'une  enceinte  particu- 
lière soit  destinée  aux  magistrats,-  el  d«s.  places  d'honneur  aux 
vieillards  ,  aux  défenseurs  de  la  Patrie  blessés  dans  les  combats  : 
pour  (es  lecteurs  une  tribune  ,  pour  les  nrMisiciens  un  orchestre 
ou  des  orgues ,  suivant  la  possibilité  y  etc. 

»  Un  de  vos  premiers  soins  doit  donc  être  de  faire  disposer 
les  temples  décadaires  sur  le  pfan  «que  je  vous  indique-,  au- 
tant que  les  localités  le  permettront  ;  d'en  faire  établir  dans 
les  chefs-lieux  de  canton  et  dans  iea  .communes  représentées 
par  des  Administrations  municipales  particulières ,  où  il.  n'en 
existe  pas.        '  .  ^ 

d  Je  recommande  aux  adnïinistratiohs  centrales  de  prendre 
à  cet  égard  tous  les  renseignements  et  toutes  les  mesurés  né; 
cessaires  pour  remplir  cet  objet ,  et  de-  iri'idformer  de  l'état 
actuel  des  choses  dans  leurs  arrondissements  respectifs. 

»  Il  serait  convenable  d'orner  les  Temples  décadaires  de 
bustes  des  hommes  célèbres ,  de  tableaux  et  d'emblèmes  f  èla->  * 
i\k  à  la  liberté.  J'espère  engager  les  artistes  à  nniIlSplier  ces 
sujets ,  de  manière  que  les  campagnes  puissent  jouir ,  au  moins 
par  de  belles  gravures,  de  l'uliie. plaisir  d'adm^irer  leur^  chefs- 
d'œuvre. 

»  Mais  ces  décoratiotfs  intérieures  ne  *  suffisent  pas.  Les.  as- 


~  348  — 

semblées  décadaires  n'auront  pas  la  majesté  qui  inspire  le  respect, 
si  Ton  n'y  voit  régner  le  estime ,  l'ordre  et  la  décence.  Que  les 
citoyens  se  pénètrent  du  saint  amour  de  la  patrie;  qu'ils  se 
ressouviennent  qu'ils  sont  dans  le  Temple  des  lois,  en  présence 
de  leurs  organes ,  et  qu'ils  servent  d'exemple  aux  enfants  placés 
sous  leurs  yeux. 

to  II  faut  qu'il  y  ait  des  gens  pour  faire  observer  la  police 
et  prévenir  les  troubles  :  tout  doit  être  prévu,  afin  que  l'assemblée 
se  passe  régulièrement,  que  le  public  s'y  intéresse  et  qu'il  se 
respecte  lui-même. 

Et  vous,  présidents  des  cantons,  investis  par  la  loi  d'un  ca- 
ractère auguste ,  qu  elle  vous  donne ,  en  ce  moment,  des  fonc- 
tions intéressantes!  Vous  êtes  les  chefs  et  les  guides  de  la 
grande  famille  qui  vous  environne  ;  c'est  vous  qui  dirigez  l'ins- 
truction des  membres  qui  la  composent;  c'est  vous  qui  êtes 
chargés  de  leurs  intérêts  les  plus  doux.  Est-il  un  poste  plus  di- 
gne d'ambition  %  J'aime  à  le  croire,  vous  justifierez  la  confiance 
flatteuse  de  vos  concitoyens ,  par  votre  assiduité  aux  assem- 
blées, par  votre  soin  à  en  préparer  la  tenue ,  par  votre  application 
à  y  maintenir  l'ordre,  le  calme  et  la  décence. 

))  Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  dire,  citoyens  administrateurs, 
que  les  assemblées  décadaires  ne  peuvent  s'occuper  d'aucun  au- 
tre objet  que  de  ceux  pour  lesquels  elles  sont  formées;  des  lectures 
civiques,  des  célébrations  de  mariages,  des  chants  patriotiques 
des  exercices  et  des  jeux. 

»  Les  lectures,  pour  qu'elles  soient  bien  entendues,  pour 
qu'elle^  soient  profitables ,  doivent  être  faites  distinctement.  Les 
administrateurs  municipaux  en  sont  chargés;  ils  peuvent  cepen- 
dant se  faire  suppléer  par  les  instituteurs  et  les  citoyens  les  plus 
en  état  de  bien  lire  et  prononcer. 

a  Ce  peut  être  une  récompense  pour  les  jeunes  gens,  d'être 
admis,  tour  à  tour,  suivant  qu'ils  l'auront  mérité,  à  l'honneur 


—  349  — 

de  parattre  dans  la  tribune  décadaire,  pour  y  réciter  en  public 
des  morceaux  de  morale  ,  des  maximes  républicaines  qu'ils  au- 
ront apprises  par  cœur.  D'une  décade  à  l'autre,  tous  les  jeunes 
élèves  se  disputeront  l'avantage  de  figurer  ainsi  sous  les  yeux  du 
public  et  sous  les  yeux  de  leUrs  parents. 

a  Les  chants,  les  jeux,  seront  conduits  par  des  chefs  de 
chœurs  ou  cboréges,  qui  auront  disposé  et  répété  d'avance  Ce  qui 
devra  être  chanté  ou  exécuré  en  public. 

»  Déjà ,  plusieurs  cantons  ont  donné  de  l'éclat  à  ces  cérémo- 
nies, par  les  précautions  les  plus  ingénieuses  ;  qu'on  ait  partout 
le  même  zèle,  on  obtiendra  partout  les  mômes  résultats. 

»  Les  jeux,  les  exercices,  ne  peuvent  avoir  lieu  que  dans  l'après- 
dtnée;  mais  les  autres  cérémonies,  les  lectures,  les  mariages, 
doivent  sa  faire  le  matin. 

»  Quant  aux  mariages,,  il  est  bien  important  d^empécher  que 
rien  ne  retarde  leur  célébration  ,  et  que  les  parties  ccTUtractantes 
ne  soient  pas  renvoyées  à  un  autre  décadi,  par  le  défisiut  de 
temps  pour  dresser  les  actes.  Cet  inconvénient  pourrait  se  pré- 
senter dans  quelques  communes  ;  il  faut  le  prévenir  :  le  moyen, 
c'est  d'avertir  les  citoyens  qui  veulent  se  marier,  de  faire  par- 
venir la  veille  du  décadi,  au  président  de  l'administration  muni- 
cipale, tous  les  renseignements  et  les  papiers  nécessaires  pour 
rédiger  les  actes,  conforniément  aux  modèles  annexés  à  la  loi 
du  20  septembre  1792-,  après  toutefois  qu'ils  auront  rempli  les 
autres  formalités  prescrites  par  cette  loi. 

»  II.  est  un  autre  objet  qui  doit  fixer  votre  attention,  Lp  vœu 
delà  loi  du  13  fructidor  ne  serait  pas  rempli,  s'il  ne  restait  au- 
cune trace  des  réunions  décadaires,  il  est  indispensable  que  les 
secrétaires  des  administrations  municipales  rédigent  un  procès- 
verbal  de  chacune  des  assemblées  et  de  ce  qui  s'y  seta  passé. 
Vous  ferez  ,' citoyens ,.  remplir  exactement  cette  formalité:  les 
commissaires  du  pouvoir  exécutif  près  des  administrations  mu- 

24 


—  3S0  — 

nicipales  informeront  régnlièrement  de  son  exécution  tes  com- 
missaires près  des  administrations  centrales,  et  ceux-ci  m'en 
instruiront  dans  le  compte  moral  qu'iJs  doivent  me  fournir  cba- 
tjue  mois. 

»  Enfin ,  les  administrations  centrales  régleront  provisoirement 
les  jeux  et  exercices  gymniques;  elles  me  donneront ,  par  une 
lettre  particulière,  leurs  vues  sur  ceux  qu'il  convient  d'ordonner 
dans  leur  arrondissement,  et  queles  Tocalités  comportent. 

D  Je  reconnaîtrai ,  citoyens  adn^inistrateurs ,  dans  votre  zèle 
à  &ire  exécuter,  ces  deux  lois,  dans  votre  empressement  à 
répondre  à  l'objet  de  ma  lettre ,  votre  sollicitude  pour  l'éta- 
blissement 'des  institutions  républicaines..  Il  me  sera  bien 
agréable  de  faire  distinguer  au  Directoire  executif  les  Admi- 
nistrations qui  mériteront ,  à  cet  égard ,  d'être  citées  pour 
modèles;-  mais  aussi  je  lui  ferai  connaître  sans  ménagement 
celles  qui  Vattireraieht  le  reptoche  de  négligence ,  et  qui  ne 
prendraient  pas  les  mesures  nécessaires  pour  faire  célébrer 
les  fêtes  décadaires  d'une  manière  digne  du  peuple  libre. 

»  Le  Directoire  exécutif  vous  fera  connaître  plus  particuliè- 
rement les  règles  à  suivre  pour  la  tenue*  et  la  police  des 
fêtes  décadaires.  Vous  recevrez ,  à  ce.  sujet ,  une  instruction 
détaillée.  J'ai  dû ,  en  attendant ,  vous  avertir  de  l'importance 
que  -  le  Gouvernement  attache  à  l'exécution  de  ces  lois ,  et 
des  soins  qu'il  attend  de  vous  pour  remplir  ^s  Intentions.  » 

9 

Le  Ministre  envoyait  aux  Administrateurs  le  canevas  des  dis- 
cours qu'ils  auraient  à  projdohcer  dans  les  diverses  cérémonies, 
leur  recommandant  sans  cesse  de  leur  donner  de  l'éclat ,  avec 
le  secour»  desi)eaux  arts  ,  par  les  chants  patriotiques,  au  moyen 
des  plantations  des  arbres  de  la  Liberté. 

Dans  une  circulaire  adressée  le.  7 'vendémiaire  an  Vil ,  aux 
professeurs  des.  école?  centrales',  le  Ministre  parldit  ainsi  des 
fêtes  décadaires  :  *  ^ 


—  35i  — 

«r  Les  réunions  décadaires  agrandiront  la  sphère  de  votre 
»  utilité  ;  car  pendant  les  cérémonies  qui  doivent  remplir  ces 
»  séances ,  vous  pourriez  expliquer  cette  plirtîe  du  bulletin  qui 
n  contient  la  notice  des  découvertes  dans  les  arts ,  et  celle  des 
D  traits  de  vertu  :  c'est  la  seule  partie  de  cette  feuille  décadaire 
»  qu'il  soit  permis  de  commenter. 

»  A  ces  cérémonies ,  on  pourrait  faire  succéder  des  leçons 
»  de  physique  ou  de  géographie  ,  des  cours  d'agriculture  ou 
»  d'autres  arts  utiles.  Ces  leçons  n'auraient  lieu  qu'à  la  levée  de 
»  la  séance ,  et  pour  les  personnes  avides  de  ces  sortes  tle  con- 
a  naissancel^  :  mais  il  s'en  trouverait  beaucoup  ,  si  vous  vouliez 
»  donner  du  soin  et  de  Tattrait  à  ces  cours  extraordinaires  ,  ne 
j»  prendre  que  la  fleur  des  objets  de  scrence ,  et  saisir  ce  qui 
a>  intéresse  et  attache  tous  les  esprits.  Vous  pourriez,  par 
j»  exemple  ,  essayer  de  faire  comprendre  le  système  du  monde, 
»  expliquer  la  diversité  des  climats ,  des  saisons ,  des  phéno- 
I)  mènes  naturels ,  etc. ,  etc.  Pour  cet  effet ,  il  conviendrait 
j»  d'orneV  les  Temples  décadaires  d'une  sphère  céleste  et  d'uu 
o  globe  terrestre.  Enfin  ,  vous  pourriez  y  donner  des  notions 
»  sur  la  chimie  et  sur  l'histoire  naturelle:  ces  sciences  comportent 
»  des  démonstrations  et  des  expériences  curieuses  et  attrayantes. 
»  Vous  feriez  figurer  dans  ces  jeux  instructifs ,  les  plus  avapcés 
»  des  élèves  dont  vous  seriez  contents  ;  et  quel  bonheur  pour 
»  leurs  parent^ ,  quelle  *  émulation  pour  eux ,  de  paraître 
»  aîAsi  en  public ,  et  d'être  associés  aux  progrès  de  Tensei- 
n  gnement  ! 

»  Je  n'ai*  pas  besoin  de  vous  dire  que  tout  ce  que  j'indique 
»  Ici  devrait  être  d'abord  concerté  entré  vous  et  l'administrateur 

*  *       • 

»  qlii  présidé  aux  réunions. 

»  Sur  les  fêtes  nationales  ,  je  dois  vous  faire  encore  une*  re- 
»  mar/jue  intéressante.  L'embellissement  de  ces  fêtes  exige  qu!on 
»  donne  des  soins  à  l'éducation  physique,  trop  longtemps  né- 


-  358  — 

»  gligée  f  et  (]ue  la  gymnastique  devienne  une  partie  de  Tins* 
»  truction  des  écoles.  Les  jeunes  gens  seuls  doivent  paraître 
j>  dans  les  jeux  de  la  course  :  il  faut  les  y  accoutumer;  il  faut 
i>  que  chaque  élève  fortiCe  à  la  fois  son  corps  et  son  esprit. 
n  Ainsi  donc ,  vous  les  mènerez  dans  le  cirque  public,  où  ils 
»  se  construiront  eux-mêmes,  à  portée  de  Técole,  une  arène 
0  imitée  des  cirques  anciens  :  là ,  ils  s'exerceront  à  la  course 
ji  et  au  saut  ;  on  décernera  aux  vainqueurs  quelques  prix  ex- 
i>  trèmement  simples ,  une  cocarde  ,  une  médaille ,.  et  surtout 
D  un  bon  livre ,  dont  ils  seront  ensuite  obligés  de  vous  rendre 
»  compte ,  par  un  extrait  ou  analyse ,  de  vive  voix  et  par 
i>  écrit.  Ces  vainqueurs  dans  les  jeux  privés  auront  la  perspec- 
»  tive  d'être  admise  la. grande  course  des  fêtes  de  vendémiaire  ; 
»  ces  récréations  plairont  à  la  jeunesse,  et  lui  seront  utiles,  o 

En  Tan  VII,  François  de  Neufebâteau  voulut  &ire  télébrerà 
Paris  même  la  fête  de  l'Agriculture  ,  dans  le  lieu  des  séances  du 
Corps  législatif  et  du  Directoire  exécutif,  en  même  temps  que 
dans  les  départements.  Il  fit  un  appel  aux  administrateurs,  pour 
embellir  celte  fête,  sur  tous  les  points  de  la  République  où 
elle  aurait  lieu,  et  lui  donner  plus  d'éclat  et  en  obtenir  des  résul- 
tats plus  avantageux.  Il  leur  demandait  la  liste  de  tous  les 
cultivateurs  récompensés  aux  fêtes  de  FAgriculture  des  années 
précédentes  ,  Tétat  des  nouvelles  plantations  faites  dans  leur  ar- 
rondissement ,  le  nom  de  leurs  administrés  qui  s'occupaient 
avec  succès  de  l'amélioration  des  races  de  chevaux  et  de  bêles 
à  cornes ,  enfin  la  plus  belle  toison  fournie  par  les  (iioutons  du 
département ,  pour  prejodre  part  à  un  concours  général  a  et 
»  ceHe  qui  sera  la  plus  belle  sera  portée  en  triomphe  à  la  £ite  , 
D  le  nom  de  l'agriculteur  qui  l'aura  fournie ,  celui  de  sa  com- 
0  mune  et  de  son  départeqfient,  seront  proclamés  par  le  Directoire 
»  exécutif.  Ce  qui  se  fera  en  grand  dans  la  solenuilé  du  10 


—  353  — 

»  messidor,  chaque  Administration  centrale  pourra  le  faire  dans 
I)  le  chef-lieu  où  elle  réside.  » 

Mais  ce  programme  ne  put  être  rempli,  les  Administrations 
départementales  ne  répondirent  pas;  et,  dans  une  lettre  adressée 
à  l'Administration  centrale  du  département  de  la  Seine  ,  le  Mi- 
nistr»  annonce  que  le  Directoire  n*irait  pas  à  la  fête  de  TAgricuI- 
ture;  il  en  laisse  Tordonnance  aux  Administrations  municipales, 
en  recommandant  ^  toutefois ,  de  porter  en  triomphe  la  plus 
belle  toison. 

A  la  fête  de  la  jeunesse  ,  les  magistrats  armaient  les  jeunes 
gens  parvenus  à  Tftge  de  i6  ans;  inscrivaient  sur  les  registres 
civiques  les  jeunes  gens  parvenus  à  l'âge  de  2f  ans  ;  distri- 
buaient les  récompenses  aux  élèves  qui  s  étaient  distingués  dans 

« 

les  écoles  ;  replantaient  les  arbres  de  la  liberté  qui  avaient  péri  ; 
plaçaient  les  npms  des  volontaires  sur  une  coloiine  d'honneur,  et 
ceux  des  réfractaires  sur  une  colonne  d'infamîe. 

A  la  fête  dès  époux  ,  ils  devaient  distinguer  les  personnes  ma- 
riées qui,  par  quelque  action  louable,  avaient  mérité  d'être  citées 
comme  exemple ,  ou  qui  ,  déjà  chargées  de  famille ,  avaient 
adopté  un  orphelin  ;  les  nouveaux  mariés  étaient  invités  à  la 
fête  ;  on  j  donnait  les  places  d'honneur  aux  vieillards  accompa- 
gnés  de  leurs  enfants  et  petits-enfants.  F^ançois  de  Neafchftteau 
invitait  les  Administrateurs  à  placer  le  buste  de  J.-J.  Rousseau 
au  milieu  d'tin  groupe  de  mères  et  de  jeunes  enfants  ;  à  rendre 
honneur  dans  leurs  discours  aux  mères  qui  nourrissaient ,  aux 
pères  qui  se  faisaient  instituteurs  de  leurs  enfants  ,  à  visiter  ,  ac- 
cortipagnés  de  la  jeunesse  ,  les  asiles  de  la  misère  ,  et  surtout 
ceux  des  enfants  abandonnés. 

C'est  pour  la  fête  de  la  souveraineté  du  peiiple  qu'on  exigeait 
des  Administrations  le  plus  grand  luxe  de  mise  en  scène.  Elles 
devaient  se  rendre  en  cortège  au  Temple  décadaire ,  c'est  ainsi 


—  354  — 

qu'on  appelait  les  anciennes  églises  conservéas  pour  les  fêtes  du 
décadi  ^  substituées  à  celles  des  dimanches.  Des  inscriptions  , 
des  bannières ,  les  tables  de  la  loi  étaient  portées  par  des  ci-* 
toyens  d^élite*  Les  temples  'devaient  être  ornés  avec  tout  le  luxe 
que  permettaient  les  ressources  locales.  Un  détachement  de 
gardes  nationales  et.  des  groupes  de.  citoyens,  placés  au  devant  des 
portes  du  temple ,  s'avançaient ,  rendaient  les  honneurs  aii  cor- 
tège à  son  apparition  et  s'écartaient  devant  lui.  Au  fond  ou  au 
centre  du  temple  ,  devait  être  placée  la  statue  de  la  souverai- 
neté du  peuple ,  portant  sur  sa  tête  l'attribut  de  rîmnfiortalité ,  et 
tenant  dans  ses  mains  un  cercle  et  le  sceptre  antique  ;  elle  était 
debout.  Devant,  était  assise  la  statue  du  peuple  ,  Celle  d'un  ado- 
lescent ,  couronné  de  chêne  et  de  laurier  ,  tenant  d'une .  main 
des  épis,  de  l'autre  un  niveau.  La  base  qui  supportait  ces 
deux  statues  était  ornée,  de  télés  d'éléphants  ,  symbole,  à^'  la 

força, 

•  •  • 

*  a  A   leurs  pieds  sera  enchaîné  le  monstre  du  despotisme 

0  armé  d'un  poignard  brisé,  et  s'efforçant  de  ressaisir  des  rou- 

o  leauxépars,  intitulés  Capitulaires ,  Décrctales ,  Maximes  du 

»  droit  royal ,  pamphlets  de  Burke.  Un  dçs  personnages  des 

j»  groupes  ,  un  homme  de  lettres  ,  allumera  un  flambeau  au- feu 

0  sacré  qui  doit  brûler  sur  des  trépieds  devant  la  statue  de  la 

jn  souveraineté  ;    et ,  af  rachant-  des  mains  du  despotisme ,   les 

»  écrits  des  vils  fauteurs  de  la  tyrannie,  livrera  ces  rouleaux  aux 

j»  flammes.  » 

Des  inscriptions ,  empruntées  à  Rousseau ,  devaient  être 
peintes  sur  les  murs  du  temple;  les  Êiisceaux  symboliques,, 
qui  accompagnaient  les  magistrats,  étaient  tenus  baissés  devant 
la  statue  de  la  souveraineté  populaire. 

Pour  inaugurer  la  7'  année  de  la  République  «  François  de 


—  355  — 

Neufchàteau  prolixe ,  comme  I  avait  été  autrefois  Roland ,  écri* 
vit  la  longue  circulaire  que  nous  doAnotis  ici ,  cqntenant.  des 
instructions  sur  la  célébration  dé.  la  fête  du  l*^vendémiaire  : 

LiBBRTi.  —  Égalité. 

Pans,  le  iO  Fructidor,  an  6«  do  la  République 
fraDçaiso ,  unoat iodivisible. 

m  • 

Le  MinisTRB  dé  Fintéricnr  i 
Aux  Adminisiraliops  ceatrales  des  départemens. 

■  *  •  • 

GiTOYBica  Adminiatratears,  nuo  ilouvelle  aimée,  septième  de  la  Ré- 
j^ublique,  va  s'ouvrir  par  un  jour  do  fête.  Le  Gouvernenient*  est  chargé 
de  veiller  k  la  pompe  de  soa  inaiiguratien.  Je  remplis  les  intentions 
du-  Directoire  exécutif ,  en  fixant  aujourd'hui  vos  vues  sur  Iç  W  vendé- 
miaire. ... 

11  n'est  point  d'époque  plus  chère  et  point  de  jour  :plus  solennel 
pour  les  républicains.  Si  le  peuple  français  dut  au  1.4  juillet  la  conquête 
de  sa  liberté  et  de  ses  droits,  si  le  10  août  le  délivra  pour  jamais  de  la 
tyrannie  royale,  le  1"'  vendémiaire  couronna  ce  grand  ouvrage  en  lui  as- 
surant irrévocablement  les  fruits  de  son  courage ,  et  en  la  garantissant 
invinciblement  contre  le  retou»  du  despotisme  monarchique. 

Le  !•'  vendémiaire  est  donc  véritablement  le  jour  la  plus  auguste 
que  la  main  de  la  liberté  ait  gravé  dans  le»  fastes  d^  la  révolution  :  ce 
fut  lui  qui  présagea  et  Gxa  tout-Vla-fois  les  hautes  destinées  où  la 
grande  nation  est  arrivée. 

Les  armées  étrangères  étaient  aux  portes  de  Paris,  l'exécrable  Anglais 
dominait  dans  Toulon,  Dunkerque  était  menacé,  la  contre-révolution 
aiguisait  ses  poignards  dans  l'ouest  de  la.  France  \  le  fanatisme  sacerdo- 
tal et  le  ressentiment  des  castes  privilégiées  semaient  par-tout  la  discorde 
et  les  alarmes  :  le  •!«'  vendémiaire  a  lui ,  la  République  iBst  fondée ,  et 
nos  ennemis  se  troublent.  A  peine  ce  mot  RépublitiuB  est-il  prononcé, 
que  toutes  les  vertus  s'éveillent  )  des  armées  innombrables  semblent  sor- 
tir dctla  terre  :  c'est  peu  que  le  sol  de  la  France  soit  purgé  des  étran*- 
gers  qui  le  souillaient  \  c'est  peu  que  dans  le  Midi  le  brigand  de  la  Tamise 


—  356  — 

faie  k  la  clarté  des  incendies  allumés  par  se?  mains  criminelles  ^  c'est  peu 
qu'au  Nord  il  signale  par  son  éclatante  défaite  les  champs  d'UfinsGOote  , 
qu'à  rOccidenl  il  vienne  chercher  k  Qaiberon  la  renommée  d'un  al&oni  mé- 
morable et  d^un  forfait  inoui  parmi  les  nations  policées;  que  dans  l'Est , 
la  France  ne  compte  plus  d'autres  limites  que  le  Rhin  :  bientôt  les  invinci- 
bles armées  répjiblicaines  portent  les  alarmes  du  Texel  au  Danube  ,  dn 
sommet  des  Alpes  aux  cimes  des  Pyrénées;  chaque  jour  amène  un 
triomphe,  chaque  campagne  a  son  caractère  de  gloire.  Le  1"  vendémiaire 
enfante  la  liberté  dea  Bat^ves,  la  réonion  de  la  Belgique,  la  régénération 
de  l'Italie ,  le  découragement  dans  l'âme  des  despotes ,  et  le  désir  de  la 
concorde  dans  les  Gouvernements  sages  ;  chaque  courrier  apporte  une 
victoire  ou  un  traité  de  paix.  Les  alliés  se  multiplient,  les  Républiques 
naissent ,  vingt  peuples. sont  libres;  et  le  !•'  Tendémiairo  a  décidé  du 
sort  de  l'univers. 

Si  des  jours  sereins  n'ont  pas  toujours  éclairé  tant  de  merveilles,  si 
quelques  orages  troublèrent  l'alégresse  inspirée  par  tant  de  hauts  faits, 
n'est-ce  pas  aussi  an  1«'  vendémiaire,  c'est-k-dire  k  l'impulsion  géné- 
rale donnée  par  ce  grand  jour ,  aux  idées  mères  des  devoirs  républi- 
cains qu'il  sema  dans  tous  les  esprits  que  nous  dûmes  et  les  clartés 
nécessaires  pour  reconnaître  nos  ennemis ,  et  le  courage  raisonné  de  les 
terrasser!  La  République  une  fois  fondée,  il  fallut  bien  que  le  royalisme 
malgré  ses  fécondes  et  machiavéliques  métamorphoses ,  se  signalât  lui- 
même  par  une  nuance  tranchante  :  dépouillé  de  cette  constitution  de  91, 
qui  lui  permettait  de  feindre  un  patriotisine  imposteur,  il  était  forcé  de 
laisser  paraître  au  grand  jour]  sa  haine  contre  la  tiberté.  Jusqu'alors  il 
avait  pu  dissimuler  cette  haine  sous  un  attachement  prétendu  aux  formes 
d'un  gouTememont  adopté  avec  irréflexion  dans  le  tumulte  de  tons  les 
intérêts  éveillés  par  la  révolution;  mais  k  cette  époque,  soit  que  le 
royalisme  se  déclarât  ouvertement  pour  le  système  monarchique ,  soit 
qu'empruntant  avec  mal-Sdresse  le  langage  de  la  liberté,  il  essayât,  par 
tous  les  excès  de  la  licence,  k  rendre  odieux  le  don  le  phiS  sacré  que  la 
nature  ait  fait  k  l'homme ,  il  était  impossible  de  le  méconnaître.  Quelque 
nom  que  l'on  pût  donner  aux  diverses  factions  en  apparence  si  opposées 
de  principes,  ûomme  toutes  concouraient  au  renversement  de  l'ordre  ,  k 
Tanéantissement  des  lois,  au  rétablissement  delà  tyrannie,  tontes  con- 
séquemment  portaient  l'empreinte  du  royalisme;  et  c'est  en  rapprochant 
les  vertus  républicaines  développées  par  la  grande  époque  du  !«*'  vendé- 
miaire, des  systèmes  désorganisateurs  si  audacieusement  prêches  |Mur  les 


—  357  — 

diverses  factions,  que  les  Français  ont  eu  l'art  de  connaître  leur  perfidie, 
d'éviter  leurs  pi6ges,  do  repousser  leurs  attaques,  et  qu'ils  ont  senti  la  né- 
cessité de  se  rallier  autour  d'une  constitution  sage,  conservatrice  de  nos 
droits,  égide  do  notre  liberté,  désespoir  éternel  des  factieux  ,  qui  se  flat- 
taient de  reforger  nos  fers. 

Ainsi  donc ,  en  développant  toute  la  solennité  des  pompes  républi* 
caines  pour  célébrer  l'anniversaire  d'un  aussi  grand  jour,  c'est  un  devoir 
do  reconnaissance  que  vous  acquittez  envers  l'époque  fortunée  où  se 
rattachent  toutes  nos  victoires  extérieures  et  nos  constants  triomphes  sur 
les  ennemis  intérieurs  de  notre  liberté.  La  fête  du  !«'  vendémiaire  doit 
être  la  fête  de  toutes  les  vertus  :  toutes  réclament  notre  hommage,  quand 
nous  célébrons  la  fondation  de  la  République  ^  il  n'en  est  aucune  qui  soit 
étrangère  h  ce  régime. 

C'est  vous  indiquer,  en  peu  de  mots,  l'esprit  <qui  doit  animer  cette 
fête.  Bien  différente  dos  vaines  cérémonies  de  la  superstition ,  qui 
n'offraient  qu'un  frivole  spectacle  &  la  raison  outragée  par  la  crédu- 
lité ,  les  fêtes  républicaines  portent  en  elles  un  caractère  religieux , 
une  philosophie  de  sentiments ,  une  éloquence  morale ,  qui  parlent  k 
tous  les  cœurs  ^  chacun  peut  so  rendre  compte  des  idées  consolantes 
qu'elles  inspirent  k  son  Ame.  Chaque  spectateur  y  trouve  un  hommage  que 
la  patrie  rend  soit  k  ses  sacrifices,  soit  k  sa  constance,  soit  k  son  dévoue- 
ment, soit  enfin  aux  différents  tributs  que  chacun  a'  payés  k  la  masse  gé* 
néralo  de  ses  concitoyens;  et  quand  ses  vœux  se  confondent  avec  ceux 
de  tous  ses  frères,  il  sent  que  les  vœux  de  tous  ses  frères  se  rapportent 
k  lui. 

Qu'il  m'est  doux  ,  Citoyens,  qu'il  l;st  honorable  pour  mon  ministère 
de  vous  rappeler  des  vérités  si  touchantes  ;  do  pressentir  la  concorde  qui 
réunira  tous  les  Français ,  dans  ce  jour  solennel ,  autour  de  l'autel  de  la 
patrie  ;  d'applaudir  d'avance  k  ces  principes  de  républicanisme  ,  d'huma- 
nité, do  tolérance  et  de  générosité  que  développeront,  sans  doute, 
dans  leurs  discours,  les  magistrats  qui  dans  les  différentes  communes 
vont  porter  la  parole  sur  un  sujet  aussi  imposant  !  Quel  champ  vaste 
pour  l'éloquence  et  la  philosophie  !  En  célébrant  la  fondation  de  la 
Bépubliquc  ,  n'est-ce  pas  vraiment  Ik  l'instant  de  rappeler  ces  principes 
étemels  de  fraternité ,  qui  forment  les  liens  indissolubles  de  toutes  les 
parties  du  pacte  social ,  constituent  la  force  des  états  démocratiques , 
ot ,  sans  cesser  d'être  le  nerf  le  plus  puissant  du  corps  politique ,  com- 
posent encore  la  plupart  des  plaisirs  que  Hiomme  puisse  goûter  sous 


—  358  — 

l'empire  dos  lois  \  Quel  moment  pins  favorable  pour  peindre  les  charmes 
de  Tamour  paternel ,  de  cette  douce  magistrature  doçt  la  patriarcale 
autorité  conduit  aux  vertus  chaque  petit  peuple  que  la  nature  et  le  sang 
ont  circonscrit  dans  ses  foyers,  et  n'ayant  pour  témoins  que  ses  pénates^ 
pour  salaire  que  sa  tendresse ,  prépare  dans  chaque  famille  toutes  les 
parties  précieuses  dont  se  composeront  un  jour  la  puissance  ,•  rorneineat 
et  ls|  gloire  do  la  patrie  ?  Ou  choisir  une  circonstance  plus  auguste  pour 
tracer  k  la  jeunesse  le  tableau  sublime  du  respect  filial  ;  pour  lui  dévoiler 
l'avenir'  semant  la  prospérité  -sur  la  carrière  de  l'homme  fidèle  à  la 
nature  \  et  pour  confier  a  la  génération  naissante  le4épôt  deè  plus  douces 
récompensés  préparées  aux  vieillards  vertueux  ?  Gomment  célébrer  di- 
gnement la  fondatfon  de  la  République ,  sans  insister  avec  force  sur  le 
charme  des  bonnes  mœurs  ;'  sans  retracer  les  plaisirs  attachés  k  l'accom- 
plissement des  devjoira.  que  l'homme  rencontre  dans  les  classes  diverses 
ou  ses  talents ,  son  industrie ,  sa  profession  le  fixent  \  sans  montrer 
l'immortalité  de>la  gloire  nationale  reposant  sur  la  bonne  foi ,  la  lojaoté 
le  désintéressement ,  l'hospitalité,  la  douce  compassion.,  la  modération 
dans  les  désirs ,  toutes  marques-  distinctivés  d'un  caractère  vraiment 
républicain  !  Quel  Français ,  dans  un  jour  où  tant  d'idées  tout-k-la-fois 
sublimes ,  majestueuses  et  consolantes ,  viendront  inonder  sa  pensée  , 
oii  tous  les  objets  s'offriront  k  Bon  esprit  avec  des  droits  k  sa  grati- 
tude ou  rayonnans  d^espérance,  oserait  porter  k  cette  fête  des  sou- 
venirs pénibles  \  oserait ,  retournant  en  arrière  ,  chercher  dans-  les  té- 
nèbres du  passé  des  motifs  de  haine  et  de  ressentiment ,  et  craindrait 
de  placer  sa  main  soupçonneuse  dans'  la  main  de  tous  ses  frères  ? 
Laissons  k  l'histoire  le  partage  des  souvenirs;  n'employons  pas,  k 
usurper  ses  droits ,  un  temps  que  réclament  des  affections  plus  douces. 
La  fin  d'une  révolution  est  le  terme  d'un  voyage  pénible  ;  quand  on 
est  arrivé ,  quoique  l'on  ait  souffert ,  on  pardonne  aux  vents ,  aux  tem- 
pêtes ,  aux  orages  ^  on  oublie  le  terrible  appareil  des  dangers ,  et 
l'on  voit  des  amis  et  des  frères  dans  tous  les  hommes  que  l'on  rencontre 
an  port. 

Lorsqu'une  révolution  telle  que  la  révolution  française  est  terminée , 
il  ne  reste  plus  qu'une  seule  classe  d'ennemis ,  mais  bien  peu  redoutable, 
puisqu'il  suflit  de  la  raison  seule  pour  s'en  garantir ,  la  combattre  et  la 
terrasser.  Ce  sont  ces  hommes  qui  nous  parlent  sans  cesse  de  ce  que  la 
révolution  nous  a  coûté ,  et  jamais  de  ce  que  nous  y  avons  gagné.  Ils 
sentent  k  meHeille  qu'il  ne  leur  est  plus  possible  d'interrompre  le  cours 


—  359  - 

deô  choses  ^  ils  sont  convaincus  que  leurs  espérances  sont  évanouies , 
que  tous  leurs.'plans  SQut  chimériques,  que  tous  leurs  pro}els  seront  sans 
issue.  11  ne  rcfste  donc  plus  à  leur  inimitié  que  de  corrompre  notre 
bonheur  en  empoisonnant  Us  sources  oà  nous  Pavons  puisé  :  ils  altèrent 
les  jouissances  du  moment  présent ,  •  en  traînant  sans  cesse  notre  pensée 
sur  des  scènes  déploqjibles ,  dont  leur  hypocrisie  gémit  et  dont  leur  exé- 
crable malignité  les  i^îndit  les  auteurs  ^  ne  pouvant  plus^  nous*  ravir 
la  liberté  «  ils  s'attaohbnt  à.  nous  distraire  de  la  félicité  qu'elle  procure. 
Mais  comparons ,  Citoyens,  ia  Jausse  pitié  de  ces  hommes  avec  l'antique 
indifférence  qu'ils  portaient  jadis  k  nos  malheurs.  rioUsplaignaient«ils  quand 
une  cour  insolente  nous  abreuvait  de  mépris  ,  •  nous  accablait  d'oppres- 
sions ,  nous  dérobait  le  prix  de  nos  sueurs ,  npus  sacriGait  k  des  grands 
orgueilleux  ou  k  des  pré  très 'fanatiques,  nous  '  plongeait  dans  les  bas- 
tilles pour  satisfaire  les  passions  d'un  homme,  puissant  9  nous  ravissait 
nos  femmes ,  notre  honneur  ,  nos  maisons  !  nous  plaignaient- ils ,  quand, 
sous  une  tyrannie  non  moins  odieuse,  v*  lo  sang  inondait  les  échafauds , 
quand  la  famine  désolait  nos  murailles ,  quand'  chaque  jour  amenait  de 
nouveaux  crimes  et  de.  nouvelles  larmes  l  les  entendions-nous  alors 
s'élever  cojatre  le  régime  sous  lequel  nous  .gémissions  !  Leur  fiitié  d^au-- 
jourd'hni,  ea  faveur  du  peuple  qu'ils  veulent  tromper,  leur  pitié  tardive 
éclatait- 6lle  alors  sur  les  sacrifices  que  faisait  ce  peuple  généreux  ,  sur 
les  privations  qu'il  éprouvait,  sur  les.fatignes  de  son  admirable  Cons- 
tance !  Pïon ,  -Citoyens ,  v/^us  le  savez  :  loin  de  vos  larmes  alors  ,  ils 
.partageaient  Vos  dépouilles;  leurs  vœux  importunaient  le  ciel  pour  en 
obtenir  la  perpétuité  de  vos  maux ,  intarissable  source  de  leurs  jouis- 
sances et  de  leurs  richessesL  :  *  mais  aujourd'hui  ils  n'ont  pas ,  au  gré  de 
leur  méchanceté,  asSez  d'éloquence ,  assez  de  pinceaux  ,  assez  de  mo- 
mens  pour  yods  retracer  les  scènes  douloureuses  dont  la  malveillance 
a  voulu  noircir  la  révolution.  Loin  do  tenir  .un  semblable  langage  •  de& 
amis,  au  contraire,  se  réjouiraient  avec  vous  de  vous  voir  arrivés  au 
{crmo  do  tant  de  souffrances  \  car,  si  dans  un  sujef  aussi  grave  il  est  permis 
d'employer  une  comparaison  vulgaire ,  le  premier  mot  de  l'amitié  auprès 
de  l'homme  afQigé,  n'cst-il  pas  :  Oubliez  tout  ce  que  vous  avez  souffert. 
S'ils  étaient  vraiment  vos  amis  ,  ils  vous  diraient:  Vous  aviez  des 
rgis  héréditaires  \  bons  ou  méchants ,  jeunes  ou  vieux  ,  sensés  ou  stu- 
pides ,  il  vous  fallait  les  recevoir  du  caprice  du  sang ,  et  obéir  encore  ah 
caprice  de  leur  humeur.  Aujourd'hui  vous  n'avez  pour  régulateurs  que 


360  — 

des  magistrats  de  TOlre  choix ,  et  dont  la  loi  fondamentale  a'*traeé  la 
conduite.  Des  parlements  tous  dispensaient  une .  conduite  arbitraire  ^ 
anjonrd'hoi  un  jury  ,  la  plus  belle  des  conceptions  humaines  en  TaYeur 
de  rinnooence ,  n^est  redontaMe  qu^ati  crime  seul.  Des  intendants  « 
étrangers  k  vos  intérêts,  étaient  les  hommes  du  ftsc  et  non  les  hommes 
du  peuple  ;  pour  servir  le  mattre  ils  devaient  opprimer  les  sujets  :  au- 
jourd'hui chaque  contrée  est  administrée  par  elle-même ,  et  aucune  ^'est 
plus  étrangère  k  l'autre.  D'invincibles  barrières  séparaient  les  provinces  ; 
aujourd'hui  un  nœud  indivisible  réunit  les  départements.  Vos  champs 
étaient  la  proie  tantôt  de  l'animal  dont  la  mort' appartenait  aux  plaisirs 
dn  grand ,  tantôt  du  dhneur  dont  la  main  rapaco  amoncelait  vos  mois* 
sons  dans  les  trésors  du  prêtre  :  aujourd'hui  la  terre  ne  répond  qu'k  vous 
des  bienfaits  qu'elle  prodigue  k  l'homme.'  Ils  vous  diraient  encore: 
D'aveugles  démagogues  voulurent  succéder  k  la  tyrannie  des  monarques  ; 
aujourd'hui  votre  -constitution  est  affermie  par  le  serment  d'une  haine 
égale  aux  rois  oppresseurs  et  aux  démagogues  anarchiques.  Voilk  les  biens 
dont  vous  jouissez  \  ne  songez  plus  aux  épreuves  dont  il  vous  fallut  les 
acheter. 

Livronsr-nous  donc  9  Gitoy^s ,  k  ce  généreux  oubli  des  hommes  et 
des  choses  passés  ^  que  l'esprit  public  se  compose  du  sentiment  de  ce 
que  nous  avons  acquis ,  et  de  ce  que  nous  avons  droit  d'espérer.  Ré- 
pondons par  la  pompe  du  !•'  vendémiaire  k  ceux  qui  voudraient  nous 
affliger  encore  par  d'odieux  souvenirs.  Célébrons  ce  grand  jour  qui  a 
réduit  nos  ennemis  k  cet  état  d'impuissance  de  n'avoir  plus  d'autres  armes 
pour  nous-  combattre  que  le'  tableau  de  nos  sacrifices  ;  et  donnons  an 
plaisir  si  touchant  du  retour  de  la  concorde ,  de  l'ordre  et  de  la  frater- 
nité ,  des  momens  dont  quelques  hommes  encore  jaloux  de  la  prospérité 
publique  voudraient  nous  distraire. 

J'attends  de  votre  zèle,  citoyens  Administrateurs,  que  vous  n*ou- 
blierez  rien  pour  rendre  la  cérémonie  du  1"  vendémiaire  imposante  et 
majestueuse  dans  chaque  Commune  de  votre  ressort.  Sans  doute  les 
grandes  Communes  doivent  y  mettre  plus  d'appareil  \  mais  il  n'est  pas  un 
seul  village  qui  ne  puisse  y  donner  une  sorte  d'éclat.  Par*tout  où  s'élève 
un  arbre  de  liberté ,  par-tout  où  le  gazon  recouvre  un  autel  de  la  patrie, 
par-tout  où  un  magistrat  du  peuple  est  revêtu  du  signe  sacré  de  l'écharpe 
municipale,  Ik  peuvent  se  solenniser,  d'une  manière  simple  et  touchante, 
les  fêles  établies  pour  entretenir  la  fraternité  entre  (es  citoyens , 


—  301  — 

ei  /es  attacher  à  la  constitution  ^  à  la  patrie  et  aux  lois  (,*).  La 
GoastitutioD ,  la- patrie  et  les  lois  ;  voilà  lo  texte  des  discours  qiie  Toa 
doit  prononcer  dans  les  fêtes  nationales ,  et  la  fraternité  civiqne  doit 
.C|u  être  le  nœnd.  Les  citoyens  se  réunissent,  tous  les  &ges  sont  en  pré- 
sence V  on  fait  honneur  k  la  vieillesse  ;  FinsUtuteur ,  l'institutrice ,  con- 
duisent leurs  tendres  élèves  \  les  pbres  de  .famiUe  jugent  de  leurs  pro* 
grès  )  on  distribue  des  récompenses  à  ceux  qui  se*  sont  distingués  par 
des  actions  vertueuses  et  par  des  services  publics  ^  la  jeunesse  se  livre 
k  des  jeux,  k  des  .exercices,  k  des  danses  autour  de  Tarbre  de  la 
liberté  ,  les  chants  patriotiques  sont  répétés  en  chœur  \  et  un  concert 
universel  élève  jusqu'aux  cieux  ce  cri  touchant 'et  pur  :  Vivs  i<a 
Bbpqbuiqub  ! 

Cependant ,  Citoyens ,  il  est  quelques  cantons,  où  nos  fêtes  natio- 
nales ont ,  auprès  de  la  multitude  ,.des  calomniateurs  perfides  et  d'ar- 
dens  détracteurs.  Il  est ,  je-  ne  l'ignore  pas ,  des  ministres  de  cqUo 
qui  regrettent  l'empire  des  superstitions  ,  et  qui ,  pour  faire  déserter 
l'autel  de  la  Patrie  et  les  fêtes  républicaines ,  cherchent  k  effrayer  ks 
consciences  timorées ,  en  affectant  de  mettre  en  oppositiop  les  lois 
constitutionnelles  et  les  idées  religieuse.  C'est  k  vous ,  Slagistrats  du 
peuple ,  de  préserver  les  Citoyens  du  -piège  que  leur  tendent  ces 
hommes  do  mauvaise  foi.  Il  vous  est  aisé  de  montrer  l'édifice  Répu- 
blicain reposant  sur  la  base  de  toutes  les  religions ,  sur  la  qK^rale  la 
plus  pure  ,  la  croyance  d'un  Dieu  juge  des  bons  et  des  méchants ,  la 
tolérance  universelle,  et  la  pratique  des  vertus,  considérées,  avec 
raison ,  comme  l'essentiel  des  cultes  et  le  plus  digne  hommage  k  la 
Divinité. 

Ouvreila  Constitution  :k  la  première  ligne  ,  vous  venez  le  peqple 
fratoçais  proclamer  en  présence  de  l'Arbitre  suprêine  la. déclaration  des 
droits  et  des  devoirs. 

Rappelez-vous  ensuite  le  discours  solennel  que  prononça  au  Champ- 
de-Mars  ,  k  l'occasion  même  de  la  fête  dopt  il  s'agit ,  le  Préaident  du 
Directoire  (!«' vendémiaire  au  6).  Souvenez-vous  que  ce  discours,  ou 
plutôt  cet  hymne  sublime ,  était  une  invocation  k  la  Divinité ,  et  une 
sorte  de  prière  qui  commençait  et  finissait  par  ces  mots  remarquables  : 


(*)  Article  301  de  U  C«nstitii|ioD« 


—  368  — 

Gracei  ie  soient  rendues ,   souverain  Arbitre  des  destinées   de 

m 

l'univers  !  grâces  te  soient  rendues  ,  ta  France  est  République  / 
.  Lo  Directoire  exécutif  voua  a  donné*  l'exeinple ,  Citoyens  AdnÎDis- 
trateurs:  montrez-Vous  dignes  d^  le  isuivre.  Que  ceux  qui  parleront - 
k  leurs  concitoyens  dans  la  .solennifé  prochaine  ,  sachent  intéresser  le 
peuple  k  notre  réyolution  ,•  en  lui  'prouvant  qu'elle  eftt  l'otlvrage  de 
l'Essence  infinie- qui  ^ouYcme  le  monde  !  Qu'ils  lui  peignent  la  Providence 
renversant  elle-mèrae  les  tours  de .  la  Bastille ,  et  ramenant  ensuite  le 
tyran  fugitif ,  des  frontières  k  l'échafaud  ,  en  expiation  de  ses  nombreux 
parjures  \  qu'ils  la  lui  représentent  pénétrant  d'un  enthousiasme  vraiment 
surnaturel ,  de  simples  campagnards ,  de  timides  bourgeois  inexercés  aux 
armes ,  et  les  rendant  supérieurs  k  la  faim  ,  \  la  nudité  ,  aux  froids  les 
plus  ftpres  peut-être -qu'on  ait  éprouvés  dans  ce  siècle,  k  l'expérience 
vantée  des.  tacticiens  ennemis-,'  aux  troupes  fe^  mieux  exercées  ^  et  k  la 
perfidie  de  nos  propres  Généraux. 

0  Jemmapes  !  tu  devais  ensevelir  nos  b'afaillons  trahis;  mais. que 
vois-je  !  qui  a  donné  des  atles-  k  jios  Défenseurs!  En  vain  deux  cetits 
bouches  k  feu  vomissent  k  loisir  sur  eux  ia  mitraille  et  la  mort  :  ce 
triple  rang  d'imprenables  redoutes  qui  rassuraient  nos  ennemis ,  sont  ei^- 
vahies  en  un  clin-d'oail  \  et  le  Français  victorieux  doute  encore  du  pro- 
dige qu'il  vient  d^opérer. 

•  A't-on ,  par  un  enchaînement  de  victoires  encore  inouïes  -,  chassé  les 
ennemis  épouvantés  jusqu'k  yembouchure  dé  la  Meuse  et  du  Rhin  ; 
aussitôt,  comme  k  point  nommé,  canaux  profonds,'  fleuves  rapides,  dur- 
cissent leur  superficie,  et  la  cavalerie  poursuit,  sans  débrider,  sa  course 
triomphante  jusqu'au  palais  du  Stathouder. 

Si  Dieu  nous  fit  pour  les  vertus  ,  il  nous  créa  pour  être  libres.  Ne 
l'&vons-nous  pas*éprouvé  !  Combien  xle  fois  n'avons-nous  pas  été  sauvjès 
par  une  protection  pour  ainsi  dire  visible  de  la  Providence  !  Parlez,  vous 
tons  k  qui  la  patrie  est  chère  v  combien  'de  fois ,  en  saluant  vos  aitais , 
avcz-vous  dissimulé  vos  profondes  alarmes ,  et  cherché  une  ^contenance 

•  •  •  • 

qui  ne  redoublât  pas  leurs  craintes!  Mais  en  vain  l'amitié  vous  dictait 
les  attentions  les  plus  ingénieuses  ;  malgxé  vous  on  lisait  dans  vos  yeux 
votre  inquiétude.  Tout  en  .vous  seinblait  dire  que  trop  d'éléments  de 
ruines  étaient  accumulés  feur  le  sol  de  la  liberté.  Tout  vous  semblait 
désespéré.  •    -  r 

Et  bien ,  Citoyens,  c'est  alors  ,  c'est  lorsque  nous  étions  au  penchant 
de  l'abtme  \  qu'une  main  secourable  s'est  toujours  avancée  pour  nous  en 


—  363  — 

retirer.  Toutes  ces  crises  e&ayantes  n'ont  jamais  o^anqné  de  finir  par 
un  événement  heureux  ,  imprévu  ,  décisif  \  et ,  contre  toute  attente  , 
contre  tous  les  calculs  humains  ,  ce  qui  devait  anéantir  la  révolution  , 
en  a  consolidé  la  base^  Qoi  se  refuserait  k  croire  que ,  jalouse  do  son 
ouvrage ,  la  Providence  même  a  voulu  le  soutenir  seule  et  le  perfec- 
tionner sans  intermédiaires  !  et  qui  osera  dire  :  J'ai  fait  ia  révolution.  Qui 
pourra  se  vanter  ,  je  ne  dis  pas  d'avoir  conduit ,  mais  d'avoir-  seule- 
ment prévu  les  événements  fabuleux  qui.  ne  sont  pourtant.que  l'histoire 
de  la  fondation  de  la  République  française  !  . 

Citoyens  !  -quels  sujets  féconds  pour  le  génie  brûlant  des  Orateurs  et 
des  Poètes  !  Âh  !  qu'ils  paraissent ,  qu'ils  empruntent  k  l'éloquence  ses 
ressources,  k  la  musique  ses  accords,  k  l'enthousiasme  lyrique  sa  fougue 
e  t  sa  sublimité  ^  que  des  cantiques  •  expressifs  ^  que  des  hymnes  tou- 
cliants  portent  jusqu'au  ciel  les  accens  de  notre  gratitude  envers  l'Auteur 
suprême  de  notre  régénération  ;  que  Dieu  soit  invoqué  par  les  Francs 
qu'il  a  protégés  ^  qu'on  le  conjure  avec  ardeur  de  veiller  k  jamais  sur 
notre  liberté.  C'est  son  dépôt,  c'est  son  «ouvrage ,  c'est  un  des  attributs 
qui  forment  son  essence.     . 

Citoyens  Administrateurs  ,  établissez  par-tout  ce  culte  de  l'amour 
et  du  sentiment.  Saluez  dans  la  Liberté  la  fille  de  la  Providence  :  que 
nul  n'ose  porter  sur  elle  un  profane  regard  \  qu'il  soit  connu  de  tous  que 
ses  seuls  ennemis  sont  les  véritables  impies  ,  et  qu'oser  la  combattre , 
c'est  faire  un  sacrilège. 

Telles  furent  les  vérités  que  sut  exposer  avec  force  le  Président  du  Di- 
rectoire dans  le  discours  célèbre  que  je  viens  de  citer.  Reprenez  ses 
propres  paroles  ;  joignez-y  seulement  la  strophe  si  fameuse  ,  jimour 
sacré  de  ta  patrie  f  et  vous  aurez  le  canevas  d'une  fête  touchante  et 
digne  du  beau  jour  que'  vous  avez  k  consacrer. 

Citoyens  Administrateurs  ,  ce  cadre  peut  être  rempli  dans  les  plus 
petites  communes  ;  le  texte  de  msr  lettre  peut  y  être  développé.  Joi- 
gnez-vous donc  k  moi  pour  faire  célébrer  par-tout  un  jour  si  mémorable, 

« 

autant  que  peuvent  le  permettre  les  diverses  localités  ,  et  mettez-moi 
ensuite  k  portée  d'informer  le  Directoire  .exécutif  de  la  manière  dont 
ses  vues  auront  été  suivies. 

Salùt  et  Fraternité.' 
Fearçois  DE  iïBrPCHÂTEAU. 


-  364  — 

Le  zèle  du  Minisire  de  l'Intérieur  n'était  pas  suffisant  pour 
appeler  le  monde  officiel  à  ces  fêtes  si  souvent  répétées ,  il 
fallut  que  le  Ministre  de  la  Justice  intervînt  pour  engager  les 
membres  des  Tribunaux  à  y  prendre  part. 

Il  leur  écrivit  le  !•'  nivôse,  an  VII  : 

J'ai  appris  avec  peine  ,  Citoyens  ,  que  quelques  fonctionnaires  publics 
do  l'ordre  judiciaire  se  dispensaient  do  contribuer  ,  par  leur  présence , 
k  la  solennité  des  fôtcs  nationales,  ou  s'y  présentaient  sans  être  revêtus 
du  costume  que  la  loi  attribue  k  leurs  fonctions. 

Il  est  de  mon  devoir  d'arrêter  les  progrès  de  cette  négligence  inci- 
vique ,  qui  compromet  évidemment  les  avantages  et  même  Texistence  de 
CCS  institutions. 

Les  Législateurs  de  tous  les  temps  ont  apprécié  l'empire  que  les  fêtes 
exercent  sur  l'opinion  publique  \  et  tous ,  sentant  la  nécessité  de  modifier 
l'esprit  de  la  nation  qu'ils  avaient  k  former ,  et  de  le  conduire  vers  le 
but  qui  convenait  k  leurs .  desseins ,  ont  fait  usage  d'un  ressort  qui 
devait  ajouter  l'influence  irrésistible  des  mœurs ,  k'  l'autorité  de  leurs 
lois. 

Leur  attente  n'a  point  été  trompée  \  l'action  lente ,  mais  sûre  de  ces 
solennités  répétées  constamment  a  certaines  époques  ,  a  produit  dans  des 
climats  semblables,  chez  des  peuples  également  favorisés  de  la  nature  , 
des  résultats  différents  ,  conformes  aux  intentions  plus  ou  mpins  louables 
dont  leurs  Législateurs  étaient  ^animés. 

Ainsi ,  des  cérémonies  majestueuses  et  brillantes  ,  des  jeux  embellis 
par  le  goût  et  par  l'émulation,  allumèrent  dans  la  Grèce  antique  le  flam- 
beau des  arts  ,  y  nourrirent  l'amour  de  la  liberté^  tandis  que ,  sous  un 
ciel  aussi  doux ,  chez  des  peuples  doués  d'une  imagination  non  moins 
vive  et  spirituelle ,  des  pompes  lugubres  et  grotesques  imprimèrent  k 
l'ame  cette  habitude  mélancolique  qui  dégrade  touties  ses  facultés  et  la 
rend  incapable  d'une  résistance  généreuse  k  l'oppression. 

Tel  est ,  Citoyens ,  la  puissance  de  ce  mobile  qu'il  n'est  point  permis 
k  la  philosophie  même  de  le  dédaigner ,  lorsqu'elle  vient  k  considérer 
l'importance  de  ses  effets. 

Autant  donc  un  bon  citoyen  emploîra  de  soins  pour  seconder  le  vœu  de 
la  loi ,  en  éloignant  des  regards  publics  toutes   les  cérémonies  qui 


—  3*5  — 

liemi^t  k  des  idées  partieidières  \  autant  il  s'efforcera  d'ajouter  k  l'éclat 
des  pompes  Bationales ,  qni  tendent  tontes  k  rappeler  des  événements 
glorieux ,  k  consacrer  des  principes  utiles ,  k  élever  l'ame  de  ses  sem- 
blables, k  lenr  inspirer  enfin  le  sentiment  de  lenr  dignité  comme  bommes, 
et  sar-tont  comme  républicains. 

Et  d^lnlleurs ,  Citoyens ,  est-ce  k  tous  ,  témoins  de  la  révolution  , 
instruments  actifo  dans  les  crises  mémorables  qui  ont  fait  vaincre  la 
cause  populaire  ;  es^  ce  k  vous ,  dis-je  ,  qu'il  appartient  de  voir  avec 
indifférence  ces  solennités  qui  vous  rappellent  une  gloire  k  laquelle  vous 
avez  participé  !  ^ 

Vous ,  dont  les  fils ,  dont  les  frères  périrent  dans  les  journées  fameuses 
du  14  juillet  et  du  10  août,  ou  tombèrent  avec  honneur  sur  la  frontière 
autour  de  nos  drapeaux  victorieux  ;  vous  qui  n'avez  d'autre  consolation 
de  leur  perte ,  que  la  gloire  qu'ils  se  sont  acquise ,  et  la  liberté  qu'ils 
vous  ont  -léguée  ,  abandonnorez-vous  les  chars  où  l'on  porte  en 
triomphe  leurs  honorables  dépouilles?  négligerez-vous  les  pompes 
annuelles  qui  doivent  éterniser  leur  mémoire  et  propager  la  connaissance 
de  nos  droits  ! 

Les  fêtes  de  la  Liberté  nous  retracent  la  chute  d'un  pouvoir  anarchi- 
que  qui  couvrit  la  France  de  deuil  et  de  dévastation. 

Celle  du  18  fraètidor  célèbre  les  mesures  k-la-fois  prudentes  et  cou- 
rageuses qui  confondirent  le  royalisme  ,  et  brisèrent  ses  poignards ,  déjk 
teints  du  sang  des  Républicains* 

La  (été  de  la  fondation  de  la  République  est  l'anniversaire  d'un  jour 
qui  commence  pour  le  monde  l'ère  nouvelle  de  la  liberté. 

Enfin,  le  *2I  janvier  n'est-il  pas  le  jour  solennel  oii  la  justice  du  peuple 
a  fait  pilir  tous  les  tyrans  !  •       • 

Est-il  donc  une  de  ces  fKtes  qui  ne  nous  rappelle  des  souvenirs 
imposants  ? 

En  est-il  une  dont  la  commémoration  ne  soit  propre  k  nourrir  dans 
tous  les  coeurs  Famour  des  lois  républicaines ,  et  de  cette  Constitution 
dont  chaque  jour  nous  rend  lea  avantages  moins  douteux  ? 

En  est-il  une  dont  un  citoyen  pitisse  volontairement  s'éloigner,  sans 
qu'on  ait  le'  droit  de  révoquer  en  doute  son  civisme  et  son  attachement 
k  la  cause  de  la  liberté  ? 

Si  quelques  autres  fêtes ,  telles  que  celles  de  la  Jeunesse  ,  des  Epoux, 
etc. ,  n'ont  point  pour  but  de  rappeler  nos  périls  et  notre  gloire ,  elles 
n'en  sont  pas  moins  chères  k  tous  les  Français  \  elles  tendent  k  nourrir 

25 


1»  gitfm^iên  nrtw^Amtet,  ^  wnmw  i^ >wm d» rpwm frit wijn 
«AtiB^  l«s  CiU)j.e]«i  ;}  enfin ,  «Ik»  <doi?eiit  «  p^r  leg  «iMwiAe»  «i  hm  Jmu 
q^  b'j  brouveoc  beureufeiiuuii  li^,  entrekBÎr,  çlom  h  %éaémiùm 
CfOftsaaAle ,  to  force  4ii  ciorps ,  r«4r<we  ot  tee  grtoe»  <  quelit^  i^Jfir- 
ques  qai ,  non  moios  quo  les  Tt^rtus  sMtrfldfi  i  fonneai  w  cia«ctife 
de  4Miiiiii:|ioa  entre  ]fi$  rktàm^  de  la  tjiniinie  et  toi  DonmuMe  4t  la 
Jibené» 

j&oiQiQ^ai  donc  Aes  Vegîetrau  p0«iTaieii|<*Ui  rafoeer  de  peruttce  à  to 
ftAii>jniM#Àa  ftaxcniellM  SADi  attarhéfl  de  si  ffKude  tTentaiEee.  el  oaî 
d'adllears  sont  établies  par  cette  même  GoDStitation  (!)  deat  iji  tienyunst 
toirs  poayoirs  /^  le  dépôt  préciemc  des  loi^  ? 

Hiais  r^sonciaoce ,  qui  se  c«c)ie  fouTeat  sois  des  pQ6(#fttM  s|^ 
cieffif  répondra  pe«t-6tre  4ue  le  Magistrat  t  d<Mtf  dam  pas  joniaiNiBr 
lÂevJièrameit  eoiisacrés  k  fégalité,  défK^ser  le»  aitritats  da  sadicnité 
et  rentrer  daes  )a  classe  des  Citoyeiui  9  pour  participer  «vea  avui  à  Tal^ 
gressp  pvbliq^. 

Bpn,  Citoyens  )  il  convienit  k  la  pompe  des  fîtes  naijoml^a^  ^pM 
chaque  fonctionnaire  public  y  paraisse  avec  l'autorité  costf^ituio  4o9t 
il  Cait  partie  9  revjlin  du  coanwe  dw^ctif  des  pouvoirs  qui  lui  aont 
délégués. 

{43  Peupla  aime  k  voir  cette  réwon  des  Magistrats  da»t  lesafforts 
doivent  assurer  obaqua  îour  la  prospérité  da  la  ftépuiUiqiia  et  son  bonbaw 
particulier. 

Ce  portége  imposant  raccoutnnie  k  prendre  une  idée  eonvenat»la  jde 
sa  puissance ,  dont  la  Jieur  n*est  qu'une  émanation  i|  il  la  respecta  an 
aux  \  t\  leur  préaenca  9  tempérant  rirresae-4o  sa  joia*  conserva  k  ces 
solennités  toute  la  décence  qui  doit  caractériser  les  plaiaiia  d'an  pam^le 
Pre  et  éclaii4. 

Je  me  flatte ,  Citoyens ,  que  pénétrés ,  comme  vous  deve%  l'ttra  da 
la  force  dps  motiD»  que  je  viens  d'exposer,  aucun  des  fonctionnaires 
soumis  à  ma  surycUlapce  ne  sa  dérobera  plus  à  cette  portion  impinctanio 
de  ses  obligations* 

y  anniversaire  4e  la  juste  punition  4n  Ramier  voi  des  FranvWt  ^ 
sera  célébré  le  2  plnvi^  prochain  dans  toute  l'^tandue  da  la  Répnl^ljyqua» 


'»  ■■  ■  1 1 ■« Il 


(0  Article  301. 


—  «§7  — 

4»  lyéwlttr  MPI  tritoiMiK  Vmotmm  d»  d«Mr^  à  «alég««,  m  té- 
woiyii^tde  leirièle. 

Quel  Magistrat  pourrait  ie  dérober  tiiz  regards  de  ses  concitoyens 
dans  ce  jour  solennel  ? 

Quand  les  intrignes  dn  royafisme  engagent  la  France ,  totgonrs  loyale 
enrers  sm  alUës  et  les  neutres,  dans  de  noafeaux  combats  \  qaand  deux 
monarques  égarés  viennent  de  faire  de  nouveaux  ettbrts  pour  retarder 
«elle  faix  que  r£iir»|^  désire  ei  qse  la  Franoe  vlcloneuie  i^empreasait 
de  lui  présenter  ;  rappelons  k  ces  rois  qui  nous  pro¥o<iuentt  les  droits 
impérissables  du  peuple ,  cimentés  par  le  sang  d'un  despote  qui  s'est 
parjuré  comme  eux  :  que  les  imprécations  prononcées  sur  sa  tombe , 
soient  le  présage  du  destin  qui  attend  les  parjures  ^  et  que  le  cri  de 
MÉe  k  la  niyattlé,  fèUBéparle  coMevt  uMnime  des  FeneUvittaiMs 
féf«iblic«l% aille ^ dea  lattéas  du Piénoai jmpi'k k  ai^r. de  Séàte^serar 
de  ralliement  k  tous  les  hommes  généreux  qui  détestent  la  tyrannie. 

Le  Directoire  exécu^  a  pris  un  arrêté  pour  ordonner  la  pompe  de 
cette  fête  qui  consacre  la  haine  du  Peuple  frutkçais  pour  le  Retour  de  la 
royauté,  son  aversion  pour  les  désordres  de  l'anarchie,  et  son  attache- 
URntlnvlolafclIr  k  la  Gonstitutioiii  de  Vwà  3* 

Las irilMlftatt  étabKa  d^na  iteque  aofltfMaa^  aa  tepoat^  aans doute, 
am  Asvotr  de  ée  pfètfat  naa  diapofttiona  ad»iiaistt»tives  gai  p^wnroat  y  tee 
prises  pour  en  régler  l'appareil. 

J'invite  les  Commissaires  du  Directoire  exécutif  près  des  différents 
tribunaux,  k  exercer,  dans  cette  occasion  la  surveillance  dont  ils  sont 
chargés  pour  te  maintien  des  Yois  ^  et  Je  leur  recommande  spécialement 
deuMMre  passer  les  noms  dealugeaaaaervka  kleor  tribund^  qai, 
sans  des  motili  léfiliaMa,  s'abaÉmdraieat  de  a'y  réimir  pour  participer  aux 
aésénomes,  ou  qui  se  permattraisnt  d'y  paraitre  sans  être  révélas  du  cos- 
tume qui  leur  est  assigné  par  la  loi. 

Si,  contre  mon  espoir ,  il  me  parvenait  de  semblables  renseignements, 
je  ne  pourrais  tna  dispenser  d^en  rendife  compte  au  Directoire  axécnttf  \  et 
eettfl  preuve  de  malteHlaiiea  fixerait ,  sans  d<Mite ,  son  aOeMiaB  pai4- 
culière  sur  le  FonctiikiiAain  puMia  qui  l'amit  daiméa* 

Salut  et  fraternité. 

Lambubchts. 


—  3M  — 

Une.  des  fdtes  auxquelles  le  geufernement  répablieeia  atta- 
chait le  plus  d'importance  était  Tanniversaire  do  21  janvier  1793 
quil  appelait  a  la  célébration  de  l'anniversaire  de  la  juste  puni- 
»  tion  du  dernier  roi  des  Français,  a 

•  •  •         • 

Le  3  frimaire  an  VII  le  Directoire  prit  un  arrêté  ainsi  conçu  : 

Il  Le  IHreotoire  exécutif  considérant  ijne  l'époque  anniversaire 
de  la  juste  punition  d'un  roi  parjure,  est  aussi  celle  du  renou- 
vellement des  serments  de  haine  à  la  royauté  et  à  Tanarchie ,  el 
d'attachement  à  la  Constitution  de  ian  III,  et  quil  est  utile  de 
rai^peler-  aux  admînisU^ationa  de  la  république.,  q^e  cet  afiU 
imponant  doit  être  accaropagoé  de  eéréoiODlea  simples  et  au-» 
gustes  ; 

AaaÉxs  ce  qui  suit  :  . 

■       • 
A&T.  I*'.  Conformément  aux  loîs  de^  18  floréal  an  II  et. 23 

nivôse  an  IV,  Tanniversaire  de  la  juste  puaitioii  du  decoier  roi 

des  Françsis^  sera  célébré  le  2  pluvidse  prochain  dans  toute  la 

république. 

IL  Le  matin  de  ce  jour,  les  autorités  consituées  et  les  fonc- 

tioonaires  publics  dans  chaque  commune ,  se  rassembleront  dans 

HO  des  temples  destiaés  aux  réunions  décadi^ires*  Le  président 

de  la  principale  administration  présidera  rassemblée. 

III.  Après  que  l'hymne  à  la  patrie  aura  été  chanté,  le  présr- 
dent  prononcera  un  discours,  et  ensuite  le  serment  ordonné  par 
la  loi  du  24  nivôse  an  V,  et  qui  est  conçu  en  ces  termes  :  Je  jure 
haine  à  ia  roywiéM  à  l'anarçlkiefjejur^  aUoûhementet  fidiUi^ 
à  la  république  étala  ComàUwliondeVan  II L 

IV.  Les  fonctionnaires  présents  prendront  le  même  engage- 
ment, en  répétant  à  haute  voix,  Nous  le  jurons  .-ils  signeront 
ensuite  individuellement  le  serment  ci-dessus,  en  énonçant  après 
leur  signature  la  nature  de  leurs  fonctions. 


—  869  — 

V.  La  cérémonie  sera  termhiéé  par  des  imprécations  contre 
les  parjures,  et  par  une  invocation  à  TÊtre  suprême ,  pour  la 
prospérité  de  la  république*  Les  prcrfesseurs  de  l'école  centrale 
de  chaque  département  sont  invités  à  composer,  soit  en  vers, 
soit  en  prose  i  tant  Tinvocaiion  à  TÉtre  eupréme ,  que  la  for- 
mule des  imprécations  contre  les  parjures  :  mais  ces  morceaux, 
avant  d*^e  ou  chantés  ou  récités  dans  les  communes  du  dépar* 
temênt ,  auront  dû  être  précédemment  adoptés  par  Tadministra-*- 
tion  cei)trale. 

VL  Conformément  à  la  loi  du  24  nivôse  an  V,  les  administra- 
tbns  ehoisinmt  le  jour  de  cette  eéréttonie,  pour  remplacer  les 
arbres  de  h  liberté  qui  auront  pu  être  détruits  par  quelque  cause 
que  ce  soit.  La  plantation  de  ces  arbres  se  fera  en  présence  des 
administrations  et  des  fonctionnaires  publics,  avec  la  plus  grande 
sc^nnité ,  et  au  milieu  des  chants  patriotiques. 

Vil.  Tous  les  militaires  qui  composent  les  forces  de  terre  et 
de  mer,  renouvelleront  le  même  jour  le  serment  dont  la  formule 
a  été  précédemment  indiquée.  Les  commandants  prendront  les 
mesures  qui  leur  paraîtront  convenables  pour  que  cette  grande 
cérémonie  soit  dignçment  exécutée. 

VIII.  Dans  les  communes  où  il  y  a  des  théâtres  ouverts,  les 
entrepreneurs  seront  invités  à  faire  représenter  ce  jour-là  des 
pièces  républicaines,  telles  que  BrUtus,  GuUlaume  Tell,  Caïus 
Gracchm,  Epicharis,  elc. 

IX.  Le  ministre  de  Tintérieur  présentera  incessammsnt  au 
Directoire ,  un  programme  particulier  des  cérémonies  à  observer 
dans  la  commune  de  Paris  pour  le  rcBouvellement  du  seraient 
républicain.  » 

La  cérémonie  funèbre  pour  les  ministres  français  assassinés  à 
Rastadt  avait  un  caractère  particulier;  la  population ,  les  gardes 
nationaux,  la  troupe  portaient  des  crêpes;  sur  les  tours,  aux 
établissements  publies  flottaient  des  drapeaux  noirs,  les  cloches 


—  a7t  ~ 

tiatai«nt,  1»  capons  téeoaaaiail,  les  eortégm  mMdiûent  au 
roukaifai  des  tmboort  voîléft  dft  aoir,  ainsi  que  les  bannfèras  el 
ks  enseijpMs;  la  troupe  avait  les  armea  basses,  des  manaBieirt^ 
foftéraireSf  eetoméi  d'arbre»,  de  feux  aUuméa  élaîanft  la  pasoi  de 
réiiDion.  Aaprèa  d'en  des  ooloimea  Moaaaîeiii  l'una^^onaose» 
lea  nûnn  des  votantaiiea  et  coaseriis  <pii  partateni' pour  venger 
lea  ^icIioMs  d'ua  iàidie  a^aanaal  ;  ITanli»,  noire  et  maa^iiéB  d'Ut- 
fiunid»  les  noms  des  réfractatcea.  Les  îirésideBte  do  Dîreefeéifca 
prononçaient  l'éloge  de  Roberjot  et  de  Bonnier  suîvîa  des  eris 
devangeaftoe* 

Apvèa  le  eha«l  des.  l^yiaaMa  et  les  BÉarakas  fanMNfas.  lea  ps^ 
sidenls^  au  pied  4es  asilela  de  k  palvie»  farmulaîent  Kaipféealma 
contre  l'Autridie  :  a  Le  peuple  françsis  dénnia  à  Texécration  de 
a  la  postérité  ks  tyrans  de  TAni^tarre  et  de  TAnInche,  ik 
»  dénonce  leurs  forfaits  ao  mpade  iadîgoé,  il  an  appelk  à  tassa 
a  ks  peupiea,  à  ses  fidèfes  aUsés,  à  aaivpaapte  coaaa^sii  il  ckarge 
a  ks  répubKcaiiis  da  sa  veegaaasei  Guerre  à  l'AttÉtiche!  guerve 
»  à  l'Aagktérre  1  vengeance  I  vengeance!  vengsaneet  » 

«  A  ce  moment  les  tambours  dégagés  de  leurs  crêpes  font  un 

9  long  roulement ,  les  trompettes  y  mêlent  des  sons  aigus ,  le 

a  canon  tire,  on  sonne  le  tocsin,  on  chante  la  Marseillaise , on 

9  bat  la  générale,  on  sonne  la  charge,  les  militaires  relèvent 

9  leur  armes,  et  après  plusieurs  marches  guerrières  autour  du 

»  monument,  ils  chantent  des  cris  de  guerre  aux  accents  dou- 

9  loureux.  » 

Le  programme  de  cette  fè^  avait  été  dMné  par  François  de 
NeufchAteau  dans  une  circulaire  dithyrsmbique  ou  le  poète  en- 
Iratne  k  mtmstre. 


^71 


LlMlKiÉ.  ^  ÉfiAIilVÉ. 

PafrtB,!»  2  fraimlf.aïF  7  d0lallé|Hibii^9 
française ,  une  et  incKvisiMe .    • 

Aux  Administrations  centrales  et  municipales. 

U  a  retenti  dans  tonte  l'Europe  citiflséet,  tt  cri  ^^indignation  q>ii  s^est 
élerd  au  récit  d'mn  attentat  inoni  dins  les  annafes  des  penptes ,  nraisfiini* 
lier  k  F  Antftcbe. 

Ccr  n'était  f»  assez  qn'éBe  cftfl  ivftart  de  répaMr  fa  tentâtife  d^  Par- 
sasânat  dn  premier  Ambassadeur  de  la  République,  et  qu^elle  n'eftt  attri- 
bué ce  premier  forfait  qu'k  Pexeès  du  zèie  dey  ètmrgeùis  dtl  Vienne  ; 
ihfelMt  qH^elIe  rersM  encore  FesangdetfHinistreadepaifXf  sur  la  ferré 
mime  qu'il»  protégeaient  contre  bftifeurdts  armée.  CestttgademanA 
vengeance  \  il  ToMendra. 

Mj!k  les  phahnges  républiisiiner  s^dfancent  Mr  cet  ennenii  férocse 
qu'elles  outysincu  ttet  de  fois^  la  Ticteiré,  ftd^le  k  la  liberté,  expiera 
«Et  m$tMùt  d^hésîtation ,  et  ne  sera  pteë  doufeuiie  etfti'e-  des  lÉéros  et  d<*B 
asfHMSins.  Déià  les  affiés  respectables' ée  la*  République  se  Kgnenf  coMi^ 
une  injure  commune  k  tous  les  Gouvernements.  En  effet,  It  eïiste  eiHi'b 
fous  «r  pacte  pour  maintenir  le  dhroift  des  gcm,  dont  la*  tioh6<m  est  tou- 
jours «ttècalaArité  générale. 

Wjjk  lee  peuples  que  menace  une  eôaittîon  barbare  qui'  préfade  à 
f asserrisaement  d'une  partie  de  nourope  par  le  dérelbppemetft  *tf oee 
d'te  système  d^kssarssinats  et  d^^xtenninathm ,  fatVyritient  païf  l^Nm» 
f  WBX  «rdenie  le  tilomplto  de  !a  plue  jubte  dbe  causer.  H  noirir  f  Me 
m  deroir  sacré  Ir  '  remplir  ;  eehd  dlienerer  per  unr  dèeilf  religieux 
tes  mânes  de  ces  martjw  égorgées  dens  le  fienifpte  de  Itf  pait  dont 
ili  éMlent  fes  ttinistMS  ^  et  sur  l'autel  eiêtoe  d^-  l'butaiMifé  qtt'fis  pire«> 
clamaient. 

Caie  Fêla  fméralfe  et  géMirate  en»  leulMS  k  MéptiMIqne*,  eeomicrèra 
nos  regrete»  leur  sHémoirir,  et  eelle  dh  plas  HonriMé  forftrft. 

FIttéeptr  le  M  aw  lt  praiiiaV,  eeUe  pempe  ftinèftre  saecMe^  è-ie 
fè«s<  de^  le  Iteaeniieiiwmse.  ilbr  si  vwm  n*et4êt  paeéié  Urappés  atf  eii^ 
lieu  même  de  tos  projets  philantropiqwia,  si  fom  âViav|ii.feMp|ir  tfeaiea 


—  372  — 

vos  destinées,  ministres  de  la  paix,  citoyens  chets  et  k  jamais  regretta- 
bles, ce  grand  service  rendu  k  Thamanité  et  au  monde,  Pextinction 
de  l'horrible  fléau  de  la  guerre ,  cette  paix  si  nécessaire  et  si  désirée 
dont  vous  auriez  été  les  organes,  cette  paix  que  préparaient  nos  voeux  et 
les  sages  instructions  que  vous  aviez  reçues ,  tout  aurait  placé  vcm 
noms,  ou  du  moins  cet  acte  si  marquant  de  voire  vie  politique,  dans  les 
hymnes  qu'entonne  la  reconnaissance!  ..•..  Et^voilk  qu'au  lieu  de 
Folive  et  des  guirlandes  4^  f^te  ,  nous  venons  jeter  sur  une  urne  san- 
glante des  branches  de  cyprès  ;  voilk  qu'aux  cantiques  de  la  joie  sae- 
cède  le  chant  funèbre,  et  que  les  brillantes  couleurs  du  plaisir  et  de 
l'espérance  sont  remplacées  par  les  voiles  de  deuil,  par  les  crêpes 
de  la  douleur,  signes  expressifo ,  emblèmes  caractéristiques  de  la  dé-« 
solation  universelle,  et  de  ces  maux  qui  vont  encore  peser  sut  la  triste 
humanité  ! 

Tyrans,  voilk  votre  crime  !   c'est  l'humanité  que  vous  avez  assas- 
sinée,  c'est  la  paix  que  vous  avez  égorgée*  Ils  vous  disaient  ^ 

ces  dignes  interprètes  d^Dme  nation  grande  et  généreuse  :  «  Arrêtons 
j»  l'eflfusion  du  sang  des  hommes  \  fermons  les  plaies  de  VEnrope  épuisée  : 
»  la  R^ubliqne  elle-nêiQ^  gémit  sur  ses  victoires  ^  elle  en  suspend  le 
»  cours  pour  rendre  la  paix  au  monde.  Puissent  les  Gouvernements  divisés 
»  par  leur  politique  se  rapprocher  pour  le  bonheur  de  tous,  par  les  liens 
»  du  commerce,  par  les  nœuds  d'une  diplomatie  franche,  loyale,  et  par 
>»  le  besoin  de  consoler  la  terre  !  » 

Ils  disaient  ^  et  les  tyrans  leur  ont  répondu  dans  la  nuit  par  un  coap 

de  poignard Ici  je  ne  vous  retracerai  pas.  Citoyens,  toutes  les 

circonstances  de  ce  meurtre  impie  ;  l'éloquence  vous  les  a  représen- 
tées sous  leurs  véritables  couleurs,  dans  ces  discours  qui,  du  haut  de 
la  tribune  nationale  et  du  sein  du  Gouvernement ,  ont  retenti  jusqu'à 
vous  et  traversée  l'Europe  :  je  no  vous  montrerai  point  ces  hommes  de 
paix,  couverts  de  l'inviolabilité  de  leur  touchant  et  sacré  caractère ,  as- 
sassinés par  les  satellites  de  l'Autriche,  au  mépris  du  droit  des  gens,  de 
la  foi  jurée ,  dans  les  bras  de  leurs  femmes,  au  sein  des  ténèbres  compli* 
ces  des  brigands. 

Cest  de  ces  horribles  drconstances  que  vous  tirerez  le  caractère  de 
cette  Fête  funèbre,  dont  l'objet  est  d/e  nourrir  et  d'exalter  dans  l'âme  des 
citoyens  la  haine  de  la  tyrannie.  Oui,  que  tous  las  citoyens  sortent  de 
cette  lête  remplis  d'une  impression  terrible ,  électrisés ,  et  brûlans  de  la 
soif  de  la  vengeance  et  de  la  viaoire. 


—  373  — 

Aunoacex  au  famiUea  des  GonsGrili  da  oanton  qui  seroûl  partis 
poar  Tannée,  que  la  Bëpnbtique  a  compté  sur  lear  courage,  et 
que  la  mère- patrie  prépare  des  palmes  aax  vainqueurs  de  FAu- 
triche.  Faites,  par  trois  fois,  un  appel  général  à  ceux  qui  ne  sont 
pas  encore  partis  )  invitez^Ies  ï  marcher  au  nom  de  la  République 
el  de  leurs  parents,  dontilsa£Digentet  ternissent  les  fieuz  jours  par 
un  acte  4le  lâcheté.  Cet  appel  terminé ,  fous  proclamerez ,  aux  ter» 
mes  de  la  loi,  les  noms  des  premiers,  et  vous  afficherez,  sur  un 
tableau  d'ignominie  les  noms  de  ceux  qui  continueront  .à  refuser  df en- 
trer dans  la  carrière  des  héros.  Je  vous  avais  indiqué  cette  dernière 
mesure  par  une  de  mes  circulaires  précédentes  ;  aiyourd'hui  la  loi  Ta 
consacrée. 

Suivant  l'artiole  IV  de  la  loi  vous  placerez,  dans  le  lieu  le  plus  ap- 
parent dos  Administrations,  des  Tribunaux ,  et  des  Ecoles  publiques 
et  particulières,  rioscription  indiquée:  £e  9  floréal  an  7,  <>  nettf 
heures  du  soir^  le  Gouvernement  autrichien  a  fait  assassiner  par 
ses  troupes  les  Ministres  français  envoyés  à  Rastaelt^pour  y  né^ 
goder  la  paix*  Vengeance  ! 

Ces  paroles  doivent  être  répétées  désormais  è  haute  voix  dans  toutes 
les  Fêtes  décadaires.  C'est  une  formule  sacrée,  que  prononcera  au  peuple 
celui  qui  préside  aux  réunions,  et  dont  le  peuple  redira  le  dernier 
mot  avec  un  accent  redoutable. 

Ile  négligez  rien  de  ce  qui  peut  donner  à  la  pompe  du  30  prairial  un 
caractère  lugubre  ^  inspiratif.  Artistes ,  placez  an  pied  de  ces  urnes,  de 
ces  mausolées,  de  ces  pyramides,  de  ces  colonnes  funéraires,  l'olivier 
brisé ,  ensanglanté  ;  la  If  ature  voilée ,  llEIumanitté  en  larmes  \  les  flam- 
beaux de  4a  philosophie  et  do  Péloquence  éteinis  et  renversés  \  le  génie 
de  la  politique  appelaol  anx  armes  les  nations  alliées  :  déployez ,  sur 
des  bas-reliefs  on  sur  des  frises ,  ces  scènes  sanglantes  dans  toute  leur 
horreur  !. .  •  Montrez  le  Despotisme  recueillant  le  sang  dans  une  coupe; 
peignez  tous  les  fléaux  qui  marchent  h  sa  suite  ,  la  Famine,  l'Incen- 
die ,  la  Guerre  ,  la  Mort  \  peignez  les  Républicains  courant  aux  armes 
et  renversant  le  monstre.  Si  le  temps  vous  manque  ,  employez  des  ins- 
criptions courtes  et  éloquentes  ;  •  • . .  promenez  sur  les  places  publiques 
des  figures  sanglantes  et  percées  de  coups  ;  •  •  • .  qu'aux  sons  lugubres 
d'une  musique  déchirante  succède  un  vaste  silence  ,• .  «  •  et  que  tout-k- 
coup  ce  silence  soit  interrompu  par  le  cri  de  vengeance  ;...  que  ce 
cri  devienne  universel ,  et ,  répété  d'écho  en  écho  ,  retentisse  jusqu'au 


—  374  — 

ftlMB  :  qm^it  faM»  flUr  ûoê  tnmwâê ,  «t  Uur  somiic*  le  UW  d'oc 
racoèt  aliiflmnaMe  et  épbteère. 

OratMTO ,  pwM»  Totm  éloi|MBce  iMS  ?«tr»  aa»  «I  <to»  T#lre  i»- 
digBatMn* 

BavAee  de  la  ibtrfé,  tMsnMi' le  Ijre  ^  ee«f eeoi  Tynéet  ^  érefwt 
eav  eniMOf  sragiMMiinse  ^  iMyetfez^les  ^boet  au  iniligifi  dfe  vee  aeiilali^ 
mcrclâBl  éemt  eee  <frapea«i  et  les  cweiviNat  k  1*  victoires  Ooi , 
qe'ewr  som  de  voire  lyre  se  lodie  la  1mdt4eB  an«  agitéee-,  et  4^9  4m 
plMlangee  Benbretsee  et  preBséee  eembleat  aoitir  4e  la  terve  e»>  hk* 
Têwe  ;  maie  que  ées  emMOnes  de  reconaaîssanee  s'dlbveiit  en  Fluenaew 
ee  'Was  aiBée  RcRiiae* 

J*ai  déjà  reçu  snr  cet  a&eux  évéDcment  des  pièces  de  vem  et  et 
paese  plue  e«  moi»  énergiqeea ,  et  deit  pioaleiira  reaiieMl  âweKbîen 
ITîBdîgeeioB  êeêi  sbot  péntode  les  Pnnçaii  et  les  AHemaiidi^  mm* 
■dues.  Je  me  propose  de  recueillir  ces  expreasienade  la  seMttililé  «ni* 
▼erseNe ,  et  de  dMngiver  lee  autevrs  qui  es  eoreat  dté  leepte  iéMes 
intorprëtee.  V(Mis  aérez  soiit  d^  me  transneCtre  lomi  Tes  «of eeew  de  ee 
genre  qno  la  Fête  funéraire  du  20  prairial  aéra  îni  éolore.  €e  eejet  «Mt 
toe  snr^feuC  trailé  dans  lee  Éeeles  répnblicaieee. 

n  est  eoe  eéfémonie  aniiqtte  et  sombve  qee  Feu  pewrait  renew* 
rdhir  «ree  ameès.  Glws  les  anetebs  on  déveeait  aux  IMee  le  «eiD>et  la 
mémoire  dn  parricide  et  des  scélérats  qui  épetfrattiaieet  I».  nature  par  de 
Beirrea«  crimes.  Aiml  les  Gfee»  èév>eiièpe8rt  am  toies-  Orgsiè  /  les 
Romaine  I  Wéron  $  ef  vn  trâMu  d«  penple,  Texpéditlea  de  Crqssms 
contre  lee  Favtfiee. 

Bh  magiaCrat  dn  peuple  poerrair ,  k  la  fin  de  la  céiémenie ,  pronencer 
eecte  impréeelion  angnsle  et  teniMe  i 

Le  p0opk  frnnçats  éét^wê  h  tyran  Mr  itAutréêh^  €tmx  ffwfietf 
H  dinoncB  9€s  férfm'U  mv  monelè  indigné  f  it  en  appêits  à  AMor 
Hfspeupé^s ,  è  M9  ftdèiê»  aikés ,  è  s^n  prùpre  courage  /  H  charge 
ÙBs  BépuôHeaims  de  ta  Pêngeanc»^  ^merreà  PAtftrichê!  Vêmga&mcêf 
vengeanee  /  temgeonee  t 

Sane  déute  f  Choyene ,  ees  erii  senMit  répétée  pee  toniee  les  liow^Mi 
n  !  qvel  Fhinçaie  sérail  asse»  indigne  de  ce  nom  ^orieex  pe«r  4tre 
îndKiéreni  If  eelte  horrible  injnre  !  qn^  Français  serait  aasev  me»* 
▼eis  eHoyen  pour  mettre  dm  la>  bahmce  les*  petits  ei  méprisrilTes 
faitMie  d'epifllon  ^  «rec  ce  grand  intérêV  natieeal  f  Serait^M  doue  aé«* 
aessaire  èB  rappeler  eee   fiiaMex  eiemples  de  l^liqnité ,  eè  loeiè 


lail4eft  cit^jtiift  >  m  TttigftaiM»  !  Hou ,  «e  n'^it  poinl  k  la  Batioft  fra»- 
çaiae  à  m  modeler  tar  des  exemples  \  c^est  à  elle  k  les  donner  :  p^ 
ses  Tictoires  innombrables,  par  ses  sacrifices  généreux,  par  son  amour 
éclairé  pour  la  liberté ,  elle  a  dépassé  ces  Grecs  et  ces  Bomains ,  si 
long-temps  les  dictateurs  de  l'histoire  ;  #alMf  eë'mwent  eneere,  elle  Isa 
dépassera  par  son  énergie  ,  par  soit  union  ,  par  la  JBaase  ém  9»  eommsda 
•i  te  fbicA  de^  sen  fHAcean* 

Que  ces  jeunes  Gonsfiiita  qui  vont  Tolei  k  la  TiQtoire ,  emportent  doiic 
ayec  eu  ce  feu  sacré  que  Vous  aurez,  allumé  dans  leurs  âmes.  La 
▼ictoire  n'est  point  un  effet  du  hasard  ,  elle  appartient  k  la  justSee  ;  et 
Pempereur  a  perdu  ses  bataille? ,  ses  années  et  son  Irêaie  j  lejmir  ùk 
ià  a  f  ail  asatsainer  le»  FiénipotlBaCiaBrea'd»  la  Fraimei.  11  ignore  sas  domte^ 
oeprineep«rftde^  fi^iljadenxmitteana,  kUplaise»toeo4iLrft|pie9 
uiie  reine  barbare  «  dont  les  états  étaient  plus  vastes  que.  les  siens, 
fit  ainsi  que  lui  égprger  les  ambassadeurs  romains.  L'année  n'était 
pas  terminée ,  que  cette  reine  était  aux  fers  et  son  empire  détruit. 
S'il  faut  des  milliers  de  siècles  pour  qu'un  crime  semblabfe  se  rch 
produise ,  ce  long  sommeil  des  grands  fbrfaits  n'engourdit  pas  la  Ten- 
geance  étemelle  \  dès  qu'ils  osent  se  réveiller  ,  elle  les  frappe  du  même 
châtiment. 

n  n'a  pas  roulu  la  paix ,  et  son  crime  l'accélère.  L'Allemagne  ouvrira 
les  yeux  ;  ses  alliés  rougiront  de  lui.  Les  peuples  abandonneront  un  Gou- 
vernement perfide  qui  compromet  leur  honneur.  Un  Gouvernement 
assassin  est  nul  par  l'horreur  générale  qe'il  in^ire. 

Je  croirais  faire  affront  k  votre  républicanisme  ,  si  j'avais  présu- 
mé ,  Citoyens  ,  échauffer  votre  resseùtiment  par  cette  lettre  :  je  rem- 
plis seulement  le  devoir  de  mêler  mon  indignation  k  la  vôtre  \  je 
confonds  ma  voix  avec  celle  de  tous  les  Républicains  \  j'aime  k  redire 
avec  vous  ce  que  vous  avez  déjk  dit ,  sans  doute ,  k  vos  conci- 
toyens ,  ce  que  vos  concitoyens  vous  ont  dit  k  vous-même.  Les  jours  de 
l'esprit  public  ne  sont  point  ^passés  :  il  n'en  est  plus  qu'un  en  France , 
c'est  l'anéantissement  total  et  irrévocable  de  la  coalition  contre  la  liberté 
française.. 

J'attends  les  comptes  fidèles  que  vous  me  rendrez  de  la  célébration  de 
cette  Fête  funéraire ,  et  de  l'effet  qu'elle  aura  produit. 

Salut  et  fraternité. 

* 

Famçois  (de  Neufchktean). 


—  37«  — 

Une  circnkiire  de  Quînette,  Ib  dermer  ministre  de  rintérieiir 
da  Directoire ,  rappelle  aux  administrateurs  qu'ils  n'ont  ni  par- 
don ni  grâce  à  attendre  des  rois,  s'ils  viennent  à  triompher,  que 
le  désespoir  du  courage  peut  seul  les  sauver.  Il  les  engage  à 
prendre  cette  pensée  pour  texte  de  leurs  discours  lors  de  la  fête 
du  i«' vendémiaire. 

Mais  le  sauveur  revenait  de  l'Orient  et  avec  le  gouvernement 
directorial  allaient  disparaître  toutes  ces  fêtes  que  nous  venons 
d'esquisser  à  grands  traits,  —  La  loi  du  3  nivôse  an  VI II  o  con- 
9  sidérant  qu'il  importe  à  la  liberté  de  conserver  les  seules  fêtes 
»  nationales  qui  ont  été  aocoeillies  par  tous  les  Français  >  sans 
»  laisser  aucun  souvenir  qui  tende  à  faire  naître  des  divisions 
i>  parmi  les  amis  de  la  république,  supprime  toutes  les  fêtes 
»  autreis  que  l'anniversaire  du  14  juillet  1789  et  du  1*^  vende- 
n  miaire,  jour  anniversaire  de  la  fondation  de  la  république.  » 


DE  LA 


RÉPRESSIVE 


EN  MATIÈRE  DE  TRÀINSACTIOINS 


SURUM 


ENGIUIS    1BIDUSTBI£LS. 


Le  rapport  qae  j'ai  eu  rhonneur  d'adresser  en  août  1 857 , 
à  M.  le  Ministre  de  l'agriculture ,  au  sujet  du  ^cooimerce  des 
eograis  «  dans  la  L^irerinférieure ,  pendaat  l'exereice  1 856*57 , 
contenait  les  lignes  suivantes  : 

«  Le  contrôle  des  désignations  portées  sur  les  écriteaux ,  a 
pu  être  effectué  dans  un  délai  rapide  «  et  si  les  coodaninations 
auxquelles  il  a  donné  lieu  ont  été  sévàres  dans  certains  cas ,  et 
pleinement  eonfivmées  à  Rennes ,  daaa  d'autres  cas ,  au  con* 
traire ,  les  contrevenants  ont  pu  mallieureusement  profiter  de 
la  lacune  législative  qui  met  le  magistrat  dans  rimpossibifité  de 
fn^pper  Taudacienjc  fraudeur ,  habile  à  tromper  sur  la  quaUlé 


—  378  — 

sans  induire  en  erreur  sur  la  nature.  C'est  ainsi  que  le  sieur 
B.  •  M  récemment  poursuivi  pour  avoir  livré  tx)mme  renfermant 
1 8  Vo  ^^  phosphate  de  chauk ,  des  mélanges  qui  n'en  conte- 
naient pas  même  neuf,  n*a  dû  être  condamné  en  police  correc- 
tioon^  qu'à  une  faiUe  anoeode ,  maigré'le  préjudice  coAsidé- 
mhle  et  avéré  full  avilit  causé  aug  cultivateurs,  é 
^  a  Ces  (iiits  établissent  la  haute  opportunhé  si  bien  appréciée 
par  la  Société  Centrale  d'Agriculture  de  la  Seine-Inférieure,  éCun 
article  de  loi  spécial  i!vriei  moMre*  Boutettre  appartiendrait-il  au 
Conseil  général  de  la  Loire-Ijoférieure,  qui  a  tant  fait  depuis 
quelques  années  pour  réprimer  la  fraude  ,  de  prendre  l'initiative 
d'un  WBU  pour  la  solution  de  ce  point  important  de  la  législa- 
tion :  Dans  une  telle  voie ,  le  Conseil  entraînerait  à  sa  suite 
tous  les  amis  de  l'agriculture  qui  ont ,  à  plusieurs  reprises , 
manifesté  leur  pensée  sur  ce  sujet.  »         ' 

En  même  teiiiyâ  que  je  oonaignais  féRfiressiAi  de  cette  idée, 
j'adressais  au  rapporteur  de  la  Commission  d'agriculture  du 
Conseil  général  de  la  Loire-Inférieure ,  une  note  sur  la  nature 
spéciale  du  problème  à  résoudre.  J'y  joignais  le  travail  préparatoire 
déjà  fait  pour  amener  sa  solution  dans  le  sein  du  Conseil  d'Etat , 
et  d'une  Commission  législative  (1851).  Enfin  j'appelais  Tatten- 
iioo  faienveiilanle  et  éclairée  de  la  Commission  du  Conseil , 
sur  roppomuoité  d'un  v$m  relauf  à  la  reprise  du.  projet  de  loi, 
dooft  un  illmtf*  umU  {*)  a^aii  naguère  étequemmem  dèmmtré 
la  raison  d'être. 

Bansoes  eirconstanoesi  que  je  devais  rappeler,  le  Conseil 
général  formula  le  vdeu  suivant  : 

.    a  Le  Coaseil  général  fortement  dmu  à  la  vue  des  fraudai  qui 
se  continuent  dans  le  ceoMuerce  des  engrais  ^  malgré  teintes  les 


(«)  |f*  Damas. 


~  «79  - 

ineaoie$  0mfiûféê$  par  T AAoiaMtnitiûD  pour  les  r^primar  »  ecm- 
sidérant  que  la  législatioD  actuelle  sur  la  réfNreaaioo  dcia  délits , 
«o  HMtîère  de  tromperie  sw  la  qmliU  de  la  cime  veodue  »  se 
montre  ioanfiisaiit^e  à  liuvegarder  k&  iulérAU agricoles ,  émiit  le 
v(£u  que  les  tribuoaax  soient  Armés  de  dispositioDs  législatives 
plus  sévères ,  pMr  réprimer  énergiquement  les  fraudes  qui  se 
«ommettMt  iouiofiUeneBi  dans  le  conunerce  des  uoirs  résidus 
de  raffioerie»  » 

.  En  présence  de  quelle  situation  ce  vœu  est-il  éipis  7  <HbeUe 
esi  sn  dtfrii  la  portée  ré^  de  ses  termes  7  Quelles  seraieol  les 
conséquences  posaiUas  de  sa  réalisalion  ?  TeUea  sont  iis  trois 
queslioos  qtts  je  passent!  successivemeat  eu  revueu 

J^  ne  saurais  mieux  faire,  pour  établir  l'importance  du  corn- 
niarce  des  eni^aîs  iodiisiriets  «  dans  l'Ouest ,  que  rappeler  les 
chiffres  suivants  consignés  dans  le  rapport  que  j'eus  Tfaonneur 
d'adresser  s  rAjdmiaistraiion ,  au  sujet  de  Texerciee  18S6^57. 

Eu  qalwlanl ,  disaîs^e  ,  ce  qui  a  été  v^du  sur  le  marché  de 
liantes  ^-  $eyi^mmi  m  wir  de  rafimrie  —  depuis  1840, 
au  arrive  su  iptaUe. 259,596,538  kilog* 

Auxquels  il  faut  ajouter 16,00(M)00 

Produit  luiuîmum  de  Nantes ,  soit  au 

tout 275,596,538  kilog. 

Ou 2,901,016  hect. 


MMMHHHi* 


Cette  quantité  r^résente  ou  moins  29  millions  iiO,160  fr.  ^ 
ç'est-à-dire  prte  de  30  .millions  de  francs  dépensés  par  Tagri- 
culture  locale  pour  l'achat  d'engrais  actife. 

La  dépense  &ite  pour  se  procurer  les  charrées ,  les  pour 
dretles ,   le  guano ,   les  composts  et  les  tourbes  adroitement 


—  380  — 

mélangées  au  noir  pur ,  peut  être  évaluée  hardiment  à  21  mil- 
lions pour  le  même  laps  de  temps. 

Depuis  1 840  ,  la  c}uestion  est  donc  résumée  par  une  dépense 
évaluée  très-approximativement  à  50  millions  de  francs. 

Et  cela  sur  un  seul  point  de  la  Bretagne  !  •  •  • 

Ce  qu  il  convient  d'ajouter,  c'est  que  la  question  prend  chaque 
jour  des  proportions  plus  vastes  ,  par  suite  du  défrichement  qui 
s'accomplit  sur  une  inunense  échelle ,  en  Bretagne  et  dans  le 
centre  de  la  France. 

Sous  cette  influence,  les  prix  du  noir  ont  doublé  en  cinq  ans. 
L'insuffisance  de  l'approvisionnement  a  provoqué  des  expéditions 
d'os  de  la  Pkta.  Enfin ,  les  actives  recherches  des  phosphates  de 
chaux  du  sol,  permettent  d'entrevoir  qu'une  extension  plus 
considérable  encore  sera  ,  dans  un  avenir  peu  lointain  ,  donné 
au  commerce  des  engrais  industriels.  Plus  que  jamais  les  préoc- 
cupations relatives  aux  moyens  de  réprimer  les  fraudes  ont  donc 
leur  opportunité. 

H  faut  le  reconnaître ,  l'application  des  Arrêtés  pris  par  MM. 
les  Préfets  de  la  Loire-Inférieure,  en  date  du  6  avril  i850  et 
du  5  juin  1853  ,  a  donné  les  résultats  qu'on  était  en  droit  d'en 
attendre.  Dans  une  période  de  cinq  années ,  en  effet  —  de 
1850  à  1855  inclusivement  —  les  noirs  purs  se  sont  élevés  de 
37  à  69  *>/o  des  échantillons  prélevés  dans  les  chantiers  de  vente 
de  la  Loire-Inférieure. 

La  richesse  en  phosphate  de  chaux  des  mélanges  à  base  de 
noir  animal  s'est  élevée  de  27  à  43,5  Vo- 

Ces  résultats  ,  le  mécanisme  administratif  et  scientifique  sur 
lequel  repose  l'ensemble  du  service  ;  en  un  mot,  leur  obtention, 
a  été  sur  ma  demande  étudiée  avec  soin  et  sur  les  lieux ,  par 
une  Commission  spéciale  de  la  Société  d'encùuragement.  Le 
rapport  de  cette  Commission  lu  en  séance  solennelle  du  20 
février  1856 ,  est  assez  significatif  pour  que  je  sois  dispensé  d'y 


—  381  — 

ajoater  quoi  que  ce  soit.  En  décernaut  à  mes  travaux  la  plus 
haute  récompense  dont  elle  dispose ,  cette  Compagnie  a  voulu 
témoigner  de  l'intérêt  qu'elle  porte  à  notre  agriculture ,  et  de 
san  adhésion  aux  mesures  administratives  destinées  à  en  sauve- 
garder les  intérêts. 

Parmi  )es  témoignages  les  moins  contestables  des  heureux 
effeb-.  obtenus  dans  la  Loire-InféHeure  ,  il  faut  également  citer 
l'organisation  de  &briques  d'engrais  titrés ,  et  la  rapide  propa- 
gation du  principe  de  la  vente  sut  écrileau  indicateur  de  la 
eompoiUion,  dans  14  départements.  Ce  principe  reçoit-il  dans 
ces  14  départements,  une  réalisation  également  stricte?  Cela 
est  discutable  ;  toujours  est-il  que  là  où  le  mécanisme  fonctionne 
convenablement ,.  les  résultats  sont  immédiats. 

Il  convient  poup  achever  de  déterminer  la  situation  de  rap- 
peler les  vœux  émis  à  diverses  reprises,  par  les  organes  les  plus 
copipétents  des  classes  .agricolesl 

Fendant  son  passage  au  ministère ,  M.  Dumas  avait  jeté  les 
bases  d'un  projet  de  loi  sur  la  vente  des  engrais  industriels. 
Plus  tard ,  l'Assemblée  législative  fut  saisie  d'une  proposition 
de  l'honorable  M.  Jusserand  ,  sur  le  même  sujet.  J'aurai  bientôt 
occasion  de  revenir  sur  les  formes  du  projet  dé  loi  rédigé  dans 
le  sein  de  la  Commission  de  l'Assemblée. 

Le  10  avril  1851 ,  le  Congrès  Central  d* Agriculture,  réuni  au 
Luxembourg ,  déclarait  donner  toute  sa  sympathie  à  la  propo- 
sition de  réglementer  le  commerce  des  engrais  ,  en  adoptant 
pour  élément  de  contrôle  la  vente  sur  écriteau  indicateur  de  la 
composition.  * 

Le  27  mars  18S1  ,  la  SodéU  Centrale  d- Agriculture  de  la 
Seine- Inférieure  demandait  l'application,  à  tout  le  territoire 
français ,  de  l'arrêté  pris  dans  la  Loire-Inférieure  en  avril 
1850. 

-Le  25  décembre  1853  ^  la  même  Société ,  dans  une    cir- 

26 


-  8tt5  — 

6Uteire  îYApfMiée ,  et  éftns  mt  lettt*e  Adfesfséé  à  H.  ta  MMfSM 
de  ragricu1tttt*è ,  fetenâit  dur  60ti  vœo  de  ttidm  ItSl. 

Etiiin,  en  meiDteis  dtcônstances,  la  Soéfété  Iitipé^iatè  d'Agrî- 
cuhtrre  et  la  I^ré^e  tigi4coie  ont  iiettement  «kpfîmé  totift  v^èm. 
pour  la  réglementation  d'un  commerce  dont  terfatinft  spécttlft- 
teofd  éhontés  seiMMent  avoir  à  cœur  de  mahipller  les  (Hitides. 
Légistes  cônsônMnés  ,  quelques  Marchands  d'etigrais  traversent , 
en  eltet ,  avec  une  r&f è  Adresse ,  les  mailles  du  réseâti  l^slà<- 
tif ,  qâMts  sftvent  impuissant  dans  certaines  eirconstanr^es  déter<- 
Yninées.  Mais  l'étude  dé  ces  circonstftnôes  fentre  daffis  l6  ôtHlre 
de  la  2^  qtiestion  de  mon  prografnme. 

■ 

le  vœu  értA^  par  le  Conseil  géftét*al  de  la  Lofre^It^reure 
mentionne  rrMpulssance  dès  trrbunaux  en  présence  des  frAodea 
sur  la  qualité  de  Tengrais  vendu  ou  mis  en  vetite.  Il  iinporte 
ici  de  préciser  la  valeur  des  mots.  Quelques  exetnpies  sont  pour 
cela  nécessaires. 

Un  Wiafchand  d'engrais  a  livré  pour  du  n(rfr  aniiUal  un  résidu 
qui  n*a  que  l'apparence  de  cet  engrais.  Il  a  déployé  une  mre 
habileté  pour  se  procurer  ce  résidu  ,  lui  dduner  la  couleur ,  lu 
texture  du  noir  animal.  Ses  manœuvres,  pour  arriver  à  la  Con- 
clusion du  mardhé,  out  été  caractérisées  ptfr  le  pins  triste 
savoir^fiiire.  Le  magistrat  n^a  pas  à  hésiter ,  l'arUde  423  du 
Code  pénal  est  une  arme  dotit  11  lui  appartient  de  se  servir  pour 
protéger  l'agriculture. 

Que  dit  en  effet  cet  article  ? 

Quiconque  aura  trompé  l'achetedr  sur  le  litre  des 
matières  d'or  ou  d^argent ,  sur  la  qualité  d'une  pierre 
busse  vendue  pour  fine  ,  Stir  '  hi  nature  de  tôutte 
marchandises;. quiconque,  pour  usage  de  hux  poids 
ou  de  fiiusses  mesures  ,  aura  troUipé  sur  la  quantité 


—  3S8  — 

des  choses  vendues ,  sera  fMini  de  .l'emprisoiineinent 
pendant  trois  mois  au  moins  ,  un  aa  ao  plus ,  et  d'une 
amende  qui  ne  pourra  excéder  le  quart  des  restitutions 
et   dommages-intérêts  ,    ni  être   au-dessous   de  50 
francs ,  etc. 
Dans  le  cas  eité  plus  haut,  le  marchand  a  évidemment  trompé 
sur  la  nature^  puisqu'il  a  vendu  pour  du  noir  animai  une  sub* 
stanee  n'ayant  rien  de  commun  avec  cet  engrais.  ^-^  Affaire 
Bavelier.  DijoOi  Tribunal  correctionnel ,  séance  du  %0  décem* 
bre  1856. 
Je  dirai  plus  : 

L'aHiole  423  du  Code  pénal ,  qui  punit  la  tromperie  sur  la 
nature  de  la  chose  vendue ,  ne  s  applique  qu*au  eae  de  Irom- 
perie  simple  et  dégagée  de  toute  manœuvre  frauduleuse  tendant 
à  amener  la  vente.  Mais  ,  quand  ces  manœuvres  frauduleuses 
esifilent  i  Tarticle  423  cesse  d'être  applicable  et  fait  rentrer  le 
délit  dans  le  cas  prévu  par  rariicie  405  du  Code  pénal  relatif 
à  Tescroquerie^  il  appartient  alors  au  juge  du  fond,  de  rechercher 
et  de  déclarer  Texislenoe  desmanosuvres  frauduleuses  constitutives 
de  l'escroquerie.  Cette  déclaration  éoliappe  à  la  censure  de  la  Cour 
suprême.  —  Cour  de  cassation,  chambre  criminelle  ;  rejet  du  pour* 
voi  du  sieur  Duthion  contre  un  jugement  du  tribtmal  correctionnel 
de  ChftioQA-aur-Saône,  statuant  sur  appel,  du  3  janvier  1863;  M* 
Treneau,  aVocat'^  audience  du  11  février.  —  NéanmoinSf  dans  le 
plus. grand  nombre  de  cas ,  il  fiiut  le  reconnaître ,  l'application 
de  Tartiele  423  est  largement  suffisante  pour  réprimer  les  fraudes 
qui  se  connnettent  sur  les  engrais  industriels.  Il  y  a  cependant 
des  circonslanoes  où  le  roardiand  indélicat  sait  parfaitement 
se  mettre  en  dehors  de  la  sphère  de  son  action  ^  et  je  vais  en 
Giler  un. 

Une  mesure  de  police  prescrit  v  dans  la  Loire<>Inférieure  ,  la 
venta  du  noir  animal  et  de  ses  iliélanges  sur  garantie  d'écri- 


—  384  — 

teaux  indicateurs  .de  la  composition  chimique.  Un  marchand  ré- 
dige ainsi  son  écriteau  :  ^     ^  . 

ENGRAIS 

PHOSPHATE   DE    CHAUX  ,    30  -  P.    %. 

.  L'analyse ,  faite  dans  ie  laboratoire  du  contrôle  officiel ,  dé- 
montre que  le  phosphate  de  chaux  a*existait  dans  Tengrais  qu^à  la 
dose  Je  10  °/o.  Le  cultivateur  donc  a  été  trompé,  sinon  sur  la  na- 

m 

ture,  au  moins  sur  la  qualtlé  de  Tengrais  vendu.  Sa  récolte  a  été 
perdue  ,  ses  espérances  déçues  et  sa  terre  appauvrie  dans  cer- 
tains cas.  L'article  423  du  Code  pénal  est-il  ici  applicable  7 
Evidemment  non.  Le  magistrat  le  constate  en  le  déplorant* 
(Affaire  Brossaud.  Tribunal  correctionnel  de  Nantes ,  1857). 

Et  cependant ,  si  le  même  marchand  avait  vendu  un  mélange 
de  tourbe  et  de  noir  animal ,  d'argile  carbonisée  et  de  noir  ani- 
mal ,  de  schistes  et  de  noir  ankpal ,  ppur  du  noir  pur ,  alors 
même  que  son  mélange  eût  renfermé  une  très-forte  proportiah 
de  phosphate  de  chaux ,  il  eût  été-  placé  sous  le. coup  de  l'ar- 
ticle 423 ,  bien  que  cependant  le  préjudice  causé  par  .son  action 
eut  été  relativement  très-faible.  Ici ,  en  effet ,  la  tromperie  sur  la 
nature  eût  été  indiscutable. 

il  suffira  donc  à  un  firaudeur  de  se  placer  dans  la  catégorie 
de  ceux  qui  trompent  sur  la  qualité  ,  et  de  vendre  un  mauvais 
engrais  contenant  4  p..°/o  de  noir  d'os ,  en  annonçant,  par  écri- 
teau indicateur ,  qu'il  en  renferme  80  p.  ^o  9  pour  se  trouver 
le  plus  souvent  dans  le  cas  pur  et  simple  de  non  obsertHÂtion 
d'une  mesure  de  police.  L'article  471  dit  à  cet  égard  : 

Seront  punis  d'amende,  depuis  un.  fi*anc  jusqu'à 

cinq  francs  inclusivement ,  etc. ,  etc. 

.ceux  qui  auront  contrevenu  aux  règlements  légalement 
fait»  par  l'autorité  administrative,  etc. 

Ces.  exemples  permettent  de  comprendre  quelle  large  part  est 


~  305  — 

ouverte  à  la  fraude ,  en  admettâDt  même  que  Tarrèté  préfec- 
toral en  vigueur  ,'  à  Nantes*,  soit  rigoureusement  appliqué. 

Dans  mon  opinion',  il  peut  se  présenter,  de  loin  en  loin, 
<iuelques  fraudes  spéciales  pour  la  répression  desquelles  la  lé- 
gislation actuelle  serait  peut-être  susceptible  d'application.  On 
sait'qu*bn  vend,  dans  le-Nprd  ,  de  Tengrais  liquide,  et  quel- 
ques vendeurs  ne  se  font  pas  scrupule  d  y  ajouter  le  plus  d*eau 
qifils  peuvent. -Un  arrêt  de  (a  Cour  impériale 'de  Douai  avait  con- 
damné' un  de  ces  fraudeurs  à  trois  jours  de  prison  pour  délit 
de  troipperie.  Sur  le* pourvoi  du  .condamné  ,  la  Cour  de  cassa^ 
Uon  a*  rejeté  le  pourvoi  et  décidé  que  «  la  vente  d*engrais  lî- 
quides  dans  lesquels  le  vendeur  a  ajouté  un  tiers  d*eau  ,  lui  en- 
levant ainsi  un  '  tiers  au  moins  de  sa  vertu  ,  constitue  ,  non  le 
délit  de  tromperie  sur  la  nature  de  la  inarcbandise  vendue  , 
prévu  et  réprimé  par  l'article  423  du  CodB  pénal ,  mais  le  délit 
prévu  par  fart,  i",  §  3  de  la  loi  du  27  mars  1651  ,  qui  punit 
toute  augmentation  du  jpoids  où  du  volume  de  la  marchan- 
dise vendue*  » 

Cette  décision  confirmé  les'  considérations  que  j'ai  exposées 
plus  haut.,  I[  n'y-  avait  pas  ici ,  en  effet ,  tromperie  sur  la  na^ 
iure ,  l'eau  étant  l'un  des  éléments  naturels  de  l'engrais  liquide. 
Mais,  ajouterais-je ,  ne  peut-on  pas  assimiler  l'introduction  de  la 
tourbe  dans  le  noir  d'os  à  l'hitroducti'on  de  l'eau  dans  l'engrais 
liqjiide  ?  Pour  ma  part ,  '  je  n'hésiterais  pas  à  me  prononcer 
pour  l'affirmative. 

Un  marchand  achète  en  effet,  sous  vergues  ou  dims  une  raf- 
finerie,    100  hectolitres  de  noir,' à  60  Yo   de  phosphate  de 

m 

chaux  ;  il  y  mélange  de  la  tourbe  et  annonce  sur  ses  écriteaux 
que.  son  engrais  compôié  renferme  55  °/o  de  phosphate.  Le 
contrôle  établit  une  richesse  de  25  ^/o  seulement.  Le  marchand 
est  certainement  *  coupable  au  même  chef  que  celui  dont  la 
fraude  a  consisté  dans  l'immixtion  de  l'eau ,   et   il  peut  —  à 


—  386  — 

mon  sens  du  moins  —  encourir  les  effets  de  rarlicle  I   §  3  de 
la  loi  du  27  mars  1851 ,  dont  voici  les  termes  : 

Seront  punis  des  peines  portées  par  t'arlicto  423 
du  Code  pénal  : 


3^  Ceux  qui  auront  trompé  ou  tenté  de  tromper 
sur  la  quantité  des  choses  livrées,  les  personnes  aqx- 
quelles  ils  vendent  ou  achètent ,  soit  par  l'usage  de 
faux  poids  ou  de  fiiusses  mesures ,  ou  d'instruments 
inexacts  servant  au  pesage  ou  mesurage,    soit   par 
des  manœuvres  ou  procédés  tendant  à  fausser  l'ope- 
ration    du  pesage  ou    mesurage,  où   à  augmenter 
frauduleusement  le  poids  ou  le  volume  de  la  mar" 
chai^dise,  etc.,  etc. 
J'admets  qu'il  n'en  serait  pas  de  même  si ,  au  lieu  de  tourbe, 
substance  exclusivement   destinée  à  augmenter  le  volume  du 
noir  sans  changer  son  apparence ,  le  fraudeur  s'était  servi  de 
poudrette,  de  noir  d'os  impur,  de  chaux,   de  plâtre,    etc. 
Dans  ce  cas,  il  y  aurait  mélange  de  deux  substances  qui  sont 
reconnues  fertilisantes  à  divers  titres.  J'admets  également  que 
la  constatation  du  cas  où  le  fraudeur  se  met  sous  le  coup  de 
la  loi  de  1851  ne  laisse  pas  que  d'être  subtile  et  sujette  à  con- 
testation. C'est  précisément  pour  ces  raisons  que  la   nécessité 
d'un  article  de  loi  spécial  sur  la  matière  doit  être  plus  vive* 
ment  sentie. 

Si  le  Conseil  général  de  la  Loire-Iliférieure,  faisant  droit 
à  la  demande  formulée  dans  mon  rapport  sur  l'exercice  1856* 
1857,  a  formulé  un  vœu,  il  importe  donc  de  remarquer  que  son 
but  a  été  de  rendre  plus  efficace  et  plus  généralement  appli- 
cable  l'action  du  contrôle  analytique. 
La  vente  des  engrais  industriels,   sur  écriteau  indicateur  de 


—  3ft7  ~ 

la  oompodHiûAi  cbÛDique^  s'est  4eUemenl  inféodée  dans  la  prati- 
que, elle  a  produit  de  si  bons  résultais,  que  soa  principe  ne 
MiiraU  être  désormais  noiiaen  discussion.  Kn  le  rendant  plus  fé- 
cond dana.  <>erUînes  oiroonslaneea  trop  bien  appréciées  des  frau- 
deurs »  rAdministrdtion  donoeraii  wx  eultivateura  Tun  des 
témoignages  les  plus  précieux  de  sa  sollicitude  pour  leurs  in- 
téréU. 

Dans  la  recherche  des  moyens  propres  à  remédier  aux  gra- 
ves abus  développés  dans  les  lignes  qui  précèdent ,  il  est  diffi- 
cile de  s'arrêter  à  quelque  chose  de  plus  pratique  que  Vappli^ 
cation  de  l'art.  423  du  Code  pénal  atAx  fraudes  sur  lacompo- 
sidon  chimique.  Dans  le  Conseil  d'Etat  comme  à  l'Assemblée 
législative  (1851),  dans  la  presse  agricole  comme  dans  le  sein 
des  Sociétés  compétentes,  cette  idée  a  reçu  mainte  et  mainte 
fois,  depuis  1851,  la  sanction  des  discussions  les  plus  approfon- 
dies. Elle  est  formulée  dans  le  projet  suivant,  dont,  à  plusieurs 
reprises ,  les  Sociétés  d'agriculture  ont  réclamé  l'insertion  dans 
la  collection  de  nos  lois  usuelles. 

PROJET  DE  LOL 

«  Article  V\  Toute  tromperie  sur  la  nature  et  la 
composition  qnanlitalive  d'un  engrais  vendu  ou  mis 
6D  vente ,  toute  tromperie  sur  Torigine  d'un  aroende- 
m^at  vends  ou  mis  en  vente  ,  sera  puni  des  peines 
portées  par  l'article  423  du  Code  pénal. 

»  Art.  2.  Tout  fabricant  ou  marchand  d'engrais 
devia ,  SAir  d^haque  e^èpe  d'engrais  qu'il  expose  en 
vente ,  placer  à  demeure  une  aftolie  ûsdioative  de  k 


—  388  — 

{naiUre  et  des  proportions  des  matières  qui  consti- 
tuent] ^  ces  «ngrais. 

»  Tout  fabricant  ou  marchand  d'engrais  sera  tenu 
de  délivrer  à  l'acheteur  une  facture  indiquant  la  na- 
ture et  les  proportions  des  matières  qui  constituent 
ces  engrais. 

»  Art.  3.  Les  Préfets,  diins  les  départements,  le 
Préfet  àe-  police  dans  le  ressort  de  sa  préfecture,  sont 
autorisés  à  rendre  les  arrêtés  nécessaires  pour  l'inspec- 
tion des  fabriques  et  magasins  d'engrais ,  et  la  vérifi- 
cation de  la  nature  et  de  la  composition  des  engrais 
mis  en  vente.  La  dépense  de  ces  inspections'  et  vérifi- 
cations,  si  elles  sont  reconnues  utiles  par  les  Conseils 
généraux,  sera  inscrite  parmi  les  dépenses  facultatives 
du  budget  départemental. 

»  Art.  4.  Dans  le  cas  de  condamnation  pour  un  des 
délits  prévus  par  l'art.  1^'  de  la  présente  loi,  le  tribunal 
pourra  ordonner  l'aflSche  du  jugement  dans  les  lieux 
qu'il  désignera,  et  son  insertion  intégrale  ou  par  ex- 
trait dans  tous  les  journaux  qu'il  indiquera,  le  tout  aux 
frais  du  condamné. 

A  Les  deux  tiers  du  produit  des  amendes  prononcées 
en  vertu  du  m'éme  article  seront  attribués  aux  dépar- 
tements dans  lesquels  les  délits  auront  été  constatés. 

9  Art.  5.  L'art.  463  du  Code  pénal  sera  appliqué  aux 
délits  prévus  par  l'art,  f  de  la  présente  loi. 

»  Art.  6.  Toute  contravention  aux  prescriptions  de 
l'art.  2  de  la  présente  loi  et  aux  arrêtés  pris  par  les 


*  Les  mots  [composition  chimique  dé]  me  sembleraient  d'one  in- 
terprétation plus  précise.  A.  B. 


_  3»9  _ 

Préfets  en  vertu  dé  l'art.  3  i  sera  punie  des  peines  de 
police  portées  par  les  art.  479  .et  482  du  Code 
pénal.  ». 

Ce  projet  répond  -à  toutes  les  nécessités  de  la  répression ,  à 
toutes  les  exigences  de  la,  liberté  commerciale  la' plus  étendue , 
ainsi  que  le  disait  son  savant  rédacteur. 

■  « 

a  Son  article  1'%  applicable  à  tous  ceux  qui  font  commerce 
d'engrais  ou  d'amepdements,  srpour  but  d'atteindre  les  fraudes, 
tromperiez  ou  manœuvres  frauduleuses  employées  pour  faciliter 
le  commerce  de  substances  qui  n'ont  souvent  d'engrais  que  le 
nom  ;  il  édicté  des  peines  consistant  en  une  amende  qui  peut 
ètr-e  sévère  en  certains  cas,  et  «n  ua emprisonnement  qui  peut 
être  porté  à  la  durée  d'un  an. 

»  L'article  2  oblige  le  marchand  d*engrais  à  faire  connaître  à 
l'acheteur  la  composition  de  la  matière  qu'41  livré ,  tant  sous  le 
rapport  de  la  nature  que  sous  celui  des  proportions. 

»  L'article  3  autorise  Jes  préfets  à  créer  dans  leurs  départe- 
ments  des  inspecteurs  spéciaux  chargés  d*effectuer  les  analyses 
de  contrôle  qife  la  surveillance  ou  les  contestations  rendront 
nécessaires. 

»  Enfin  l'article  4  donne  le  droit  défaire  conqattre,  par  voie 
d'affiches  ou  insertions  dans  les  journaux,  les  condamnations 
prononcées. 

»  Au  moyen  de  ces  dispositions ,  elle  assure  la  punition  des 
fraudes,  et  elle  donnée  l'agriculteur  le.  moyen  d'y  échapper; 
ce  dernier  saura  si  désormais  la  moralité  de  son  vendeur  est  as- 
surée  ou  douteuse;  il  saura,  de  plus,  si  la  matière  qu'il  achète 
offre  des  garanties  de  bon  emploi  par  sa  nature  ,  son  origiqe  et 
sa  composition^  » 

Au  sujet  de  l'af  t.  4  de  ce  projet  ,*  je  rappellerai  ce  que  disait, 


--  a»  — 

il  y  a  quelque  temps ,  un  honorable  magistrat  dans  une  aflaire 
de  falsification  «  prévue  par  la  loi  de  mars  iSSi. 

d  Le  Tribunal  nous  permettra  de  lui  soumettre  quel- 
ques observations  sur  l'application  de  ta  loi  du  27  mars 
1851  :  il  est  évident  que,  depuis  qu'elle  est  en  vigueur,  elle 
n'a  pas  produit  les  résultats  que  le  législateur  espérait.  Le 
nombre  des  délinquants  n'a  pas  diminué.  Il  augmente  au  con- 
traire ,  chaque  jour ,  et  le  bulletin  de  vos  condamnations  en 
fournit  une  regrettable  preuve.  En  vain,  l'Administration  multiplie 
les  agents  ;  en  vain  la  vigilance  de  ces  derniers  s*étend  aux  nom- 
breux  débitants  dont  la  surveillance  leur  est  confiée,  rien  n'arrête 
le  nuil.  A  quoi  cela  tient-il?  à  notre  avis,  à  ce  que  la  pénalité 
qui  atteint  d'ordinaire  les  contrevenants  et  qu'ils  subissent  avec 
indifférence,  n'est  pas  en  harmonie  avec  la  gravité  de  la  contra- 
vention ;  elle  a  sa  source  dans  la  cupidité ,  dans  un  sentiment 
excessif  de  l'intérêt  privé;  puisque  les  contrevenants  violent  si 
ouvertement  et  la  loi  et  les  règles  de  la  plus  vulgaire  probité,  o'eet 
dans  leur  intérêt  qu'il  faut  les  atteindre;  puisque  leur  commerce 
n'est  entre  leurs  mains  qu'un  moyen  de  tromperie,  qu'ils  soieol 
frappés  dans  leur  industrie  déloyale. 

»  Vous  ne  pouvez  punir  plus  efficacement,  dans  l'intérêt  des  ci- 
toyens, suivant  le  vobu  de  la  loi ,  un  délit  qui  est  si  essenlielle- 
ment  nuisible.  La  loi  vous  donne  une  srme  qui  vous  permet  de 
combattre  ces  fraudes  persévérantes  :  la  publicité  !  Quand  les 
marcbafids  sauront  que  leur  clientelle,  leurs  voisins,  les  autorités 
locales  seront  prévenus  officiellement  de  leur  improbité,  peut* 
être  sera-t-il  permis  d'espérer  qu'ils  renonceront  à  ces  honteuses 
tromperies. 

»  C'est  donc  par  la  publicité  qu'il  faut  les  réprimer;  celle  que 
les  journaux  donnent  à  vos  jugements  ne  nous  parait  pas  suffisante, 
en  tant  qu'elle  est  volontaire  ;  d'ailleurs ,  elle  est  incomplète  et 


^  391  — 

D*amye  pa»  josqu'aux  véritables  intére»és;  pour  que  la  péna* 
lité  édictée  par  t'arlicle  6  de  la  loi  de  i  861  soit  efficace ,  il  faut 
qu'elle  atteigne  divèctement  le  déKlnqiiant,  qu*elle  s'adresse  à  ses 
relations  habituelles ,  qu'elle  le  signale,  et  qwe  ces  indicatious 

soient  faites  avec  toute  l'autorité  qui  s'attache  à  une  décision 
émanée  de  vous. 

»  L'affiche'du  jugement  à  la  porte  du  magasin  et  à  la  porte  de 
la  Marrie,  jointe  à  la  publicité  des  journaux ,  nous  paraît  remplir 
toutes  les  conditions  pour  arriver  au  but  que  s*est  proposé  le  lé- 
gislateur, de  1851.  j» 

Je  n'insisterai  pas  sur  la  sérieuse  portée  des  différents  articles 

m 

du  projet  de  1851 ,  leur  utilité  est  évidente  et  la  prudence  de  la 
rédaction  égale  ici  la  sûreté  des  prévisions. 

Le  Congrès  de  ï Association  Brelonne  tenu  à  Nantes,  en  sep- 
tembre 1851,  en  témoignait  hautement ,  lorsque,  sur  la  propo- 
sition de  celui  qui  écrit  ces  lignes,  il  prenait,  à  l'unanimité  ,  les 
conclusions  suivantes  : 

cr  Le  Congrès  approuve  >  au  double  point  de  vue  du  com- 
merce et  de  l'agriculture  «  le  principe  d'une  législation  qui 
garantit  les  intérêts  du  commerçant  loyal  j  tout  en  sauvegar- 
dant le  pultivateur  de  fraudes  dont  il  est  trop  souvent  vic- 
time. » 

Que  pourrais-je  ajouter  à  des  opinions  si  nettement  formu- 
lées? 

Il  n'est  pas  douteux  que,  sous  l'empire  d'une  législation  sévère 
et  ponctuellement  appliquée,' le  commerce  des  engrais  indus- 
triels ne  puisse  atteindre,  avant  quelques  années,  une  énorme 
progression.  Déjà,  malgré  la  fraude  et  ses  mille  embûches,  mal- 
gré les  concurrences  déloyales  et  les  lacunes  de  la  législation  , 
les  arrêtés  préfectoraux  ont  ouvert  aux  fabricants  honnêtes  une 


—  392  — 

arène  où  leurs  efforts  ont  été  appréciés.  Que  le*  GouverDeineni 
accorde  à  l'oeuvre  commencée  le  concours  de  son  action  tutéiaice, 
et  le  problème  de  la  répressita  des  tromperies  en  matière  de 
substances  fertilisantes  aura  enfin  reçu  sa  complète  solution. 


Octobre  1857. 


Adolphe  BOBIERRE. 


NOTE 


8VR  LB 


MOYEN  DE  DOSER  RAPIDEMENT  L'AZOTE 

DU  OUAKO 

ET   i)ES  PRINCIPAUX  ENGRAIS 

AU   MOYEN 

D'UN  APPAREIL  AMMONIMÉTRIQUE. 


Les  nombreuses  contesCaiions  dont  le  commerce  du  guano 
est  chaque  année  l'objet,  ont  surtout  pour  base,  il  dut  le  re- 
connattre,  la  difficulté  où  se  tcouve  Tagriculteur  de  contrôler  le 
titre  de  la  marcliandisa  qui  lui  est  livrée.  Les  fraudes  sur  ce  pré- 
cieux engrais  sont  tellement  multipliées ,  les  mélanges  du  guano 
péruvien  type  avec  .des  guanos,  d'autres  provenances,  ou  des 
matières  in^tes  de  couleur  analogue ,  compromettent  des  ia- 
téréts  si  graves ,  qu'il .  est  important  de  rechercher  les  moyens 
de  prémunir  l'agriculture  contre  l'incertitude  de  ses- transactions 
sur  cette  matière.  Parnû  ces- moyens,  le  dosage  rapide  de  Tapote 
occupe  *sans  contredit  le  premier  rang;  . 

11  a  quelques,  années,  un  dosage  d'azote  était  d'une  mise  en 


—  394  — 

œuvre  sinon  difficile ,  au  moins  fort  délicate ,  et  exigeant 
une  grande  habitude  des  manipulations  les  plus  précises  du  la- 
boratoire. Les  observations  de  M.  Biiieau ,  les  travaux  de  HH. 
Will  et  Warrentrapp,  enfin,  l'éxeellenle  méthode- ammonimé- 
trique  imaginée  par  M.  Peligot,  ont  tellement  simplitié  cette 
opération,  qu'on  peut  la  considérer  aujourd'hui  comme  abor- 
dable pour  toute  personne  qui  veut  consacrer  quelques  heures 
à  Pétbië  pfatifjiie  de  ses  détails  peu  nûmbrelix.  L'apparltbti  de 
cette  méthode  a  été,  pour  les  agronomes,  une  véritable  bonne 
fortune. 

Lorsqu'il  s*agit  d'analyser  des  matières  renfermant  moins  de 
un  pour  cent  d*azote,  on  ne  saurait,  sans  imprudence,  s'écarter 
des  prescriptions  dévebppées  par  Ù.  Peligot  dans  la  savante 
instruction  qu'il  a  naguère  publiée  à  ce-  sujet.  J'ai,  toutefois, 
trouvé  avantage,  dans  les  nombreuses  analyses  que  j'ai  effectuées 
depuis  quelques  années ,  à  ramener  à  0",36  la  longueur  des 
tubes  en  fer  et  à  remplacer  les  tubes  à  boules,  dont  le  lavage 
est  difficile,  par  un  simple  flacon  d'un  minime  diamètre. 

Je  me  suis  demandé  s'il  ne  serait  pas  possible  de  concilier 
les  exigences  d'économie  et  de  volume ,  inhérentes  à  la  cons- 
truction d'un  appareil  ûmmonimHrique  destiné  aux  agriculteurs, 
avec  cdUeé  non  moins  grandes  d*dne  approximation  désirable 
dans  Im  résultats  analytiques  obtenus.  De  nombreux  tâtonne- 
ments effeetués  dans  cette  Voie  m'ont  conduit  à  conatater  les 
dits  iuivanta  s 

*  Deux  déeigraniin0s  é^  guano  ou  d'etigrais  queloonqoe ,  rea- 
fermailt  iiu  tnoinsun  cemiènoe d'asot» «  peuvent  être parfoiteoieiit 
décomposés  au  moyen  de  13  centittiètres  eubesde  chaux  sodée 
flnemeiU  pulvérisée. 

La  décomposition*  peut  être  opérée  en  i  5  minutes  environ , 
au  moyen  d'une  lampe  À  çtidool  oontanablem^àt  disposée^ 

L'absorption  de  l'ammoniaque  peut  ôtfre  eomplèlement  effec- 


—  995  -— 

tuét  im  tooyea  de  la  liqueur  suifori^  renfemiée  dadd  uri 
flinaoïi  Qo  fond  duquel  plonge  l*exirélnifé  coudée  du  tube  à  dé- 
ixnnpositioiii 

Enfin,  m  Temptoi  de  2  dé<îigrattim6s  de  matière  est  largement 
•tfflsâni  pour  Tailalyse  d'un  gusno  ordinaire,  il  eomriént,  pour 
les  engrais  moins  azotés,  tels  que  poudrette,  etc.,  de  brûler -8 
détÂgrairanes  de  la  substanee. 

PROCCDti. 

L  -^  La  subslanoe  étant  pesée  et  la  chaus  sodée  finement 
pulvérîsét^  on  coude  on  tube  en  Verre  vert  de  O^^^OlO  de  dia- 
mètre, en  l'étranglant  sensiblement  à  l'endroit  de  la  courbure. 
Les  dimenaîmis  du  tube,  ainsi  fiaçonné ,  doivent  être  les  sui-: 
▼antes^:  petite  bf^anehe^  O^^^OTO;  longue  branche,  22  oenti* 
mètres* 

IL  -^  On  sècbe  et  nettoie  rinténeor  du  lubè  «  et,  au  moyen 
d'une  tige  métallique,  on  pousse,  jusqu'à  sa  partie  étranglée, 
un  tampon  d^eoliânthe  deatiné  à  arrêter  les  substadces  soKdes 
sans  opposer  cependant  de  résistance  au  passage  des  gaz» 

IIL  «^  On  introduit  rapidement  de  la  cfaaux  sodée  en  poudre 
grossière  «  dans  une  longueur  de  3  centimètres  ^  à  partir  du 
tampon  d'amiaolfae* 

IV.  -^  On  veree  ensuite  de  b  chaux  sédée  très^-firie,  intitne- 
laent  mélatigée  aveof  la  matière  à  brûler,  el  de  manière  à  former, 
dane  le  tube^  une  colonne  de  9  à  10  centimètres*  environ*.  On 
termine  par  Tintroduotion  '  de  cbeux  £odée  pure^  à  laquelle  on 
ajoute  quelques  cristaux  d'acide  oxalique. 

V.  *^  Cela  kÂi ,  on  étire  adroitemebt  et  on  -fertne  l'eitriniité 
de  la  longue  branche  du  tube  en  la  présentent  à  la  flèÉime  dlune 
éolypile  et  la  tournant  adroitement  sous  une  incKnAîsoii  de  45 

m 

degrés  environ/  Â  cet  instant  ^  le  tube  ne  doit  plu6  mesurer  que 
0"|i8  d^  la  pointe  à  llangle  de  colirbure.  - 


—  396  — 

VI.  — ;  Si  le  tube  -est  mince  -et  qu'on  craigne,  sa  déformaUon 
SOUS  l'influence  de  la  chaleur^  on  introduit  sa  longue  branche 
dans  un  petit  fouixeau  en  cuivré  gratté  qu'on  improvise  en  con- 
tournant  simplement  une;  petite  feuille  rectangulaire  de  cet 
alliage.  J'ai  fait  40  opérations  avec  la  même  feuille,  dont  l'état 
est  encore  par&it. 

Vif.  —  ï emploie  pour  l'application  de.  la  chaleur  une  lampe 
cylindrique  à  4  mèches  ^  munie  de  deuif  petites  tiges  verticales 
et  à  fourches  destinées  à  soutenir  le  tube  à  combustion.  Lorsque 
ce  tube  est  en  place,  sa  petite,  brsuoche,  pénètre  dans  le  flacon 
renferinant  la  liqueur  normale  sulfurique  préalablement  étendue 
d'eau. 

'Vlll.  ~  La  combustion  doit  être  conduite  selon  les  règles 
ordinaires,  c'est-à-dire  en  portant  tout  d'abord  au  rouge  la 
partie  antérieure  du  tube,  ce  à  quoi  on  arrive  facilement,  en 
ne  découvrant  les  porte- mèches  de  la  lampe  qu'au  fur  et  à  mesure 
de  la  marche  de  l'opération. 

IX.  —  La  combustion  terminée,  on  évite  l'absorption  en  bri- 
sant  l'extrémité  effilée  de  L'appareil;  on  laisse  refroidir  quelques 
instants,  et ,  soulevant  le  tube  avec  précaution,  on  immerge,  à 
plusieurs  reprises,  sa  courte  branche  dans  une  petite  quantité 
d'eau  pure  destinée.an  rinçage  ultérieur  du  flacon  à  acide. 

X.  —  Il  ne*  reste  plus  qu'à  bire  la  saturation ,  comme  à  l'or- 
dinaire,  au  moyen  de  la  liqueur  de  sacchalrate  de  chaux.  J'em- 
ploie ,  dan»  ce  but ,  une  dissolution  assez  étendue  et  contenue 
dans  une  burette  divisée  en  dixièmes  de  centimètre  cube< 

Gomme  on  le  voit ,  ce  mode  opératoire  exclut  complètement 
l'emploi  des  bouchons,  dont  la.  nature,  poreuse  et  réchauffement 
pendant  lés  analyses,  donnent  si  souvent  lieu  à  des  résulti^ts 
entachés  d'erreur.  S'il  a  l'inconvénient  de  ne  comporter  que  la 
combustion  de  feibles  quantités  de  substance,  i(  a,  en  revanche, 
l'avantage  d'offrir  des  garanties  contre  la  plus  mininv^  déper* 


W7  - 


ditioa  4'aotfnoDiaque.  Il  ne  faut  pas  oublier,  d'aiUeors,  qu'il 
eal  spéctaiement  destiné  aux  analyses  commerciales  et  que  la 
riebesfte  oq  azoïe  des  giianos  s'élève  quelqaefoia  jusqu'à  1 8  Vo- 

Voici  quelques  dosages  effectués  par  l'ammonimètre  que  je 
proposé  pour  les  besoins  du  commerce  et  de  Tagriculture. 


ra 


o 


■  1*1 


DESIGNATION  DE  LA  SUBSTANCE. 


ÀZOTB 
pour   1000. 


GuaoQ  péruvÂen*  •   • 

Id.  .   .   

Id 

Guano  d'Angamos 

Guano  de  Patagonie 

Id 

Guano  du  Chili 

Guano  dichaboe 

Id 

Guano  de  Bolivie 

Poudrette  de  Nantes 

Engrais  marin  de  Pembron 

Guano  artificiel  Derrien 

Engrais   breton,   n'^    i 

Id.  n»  2 

Chaux  pzotée  de  l'usine  à  gaz  de  Nantes.    . 
Dépôt  des  cuves  à  fermentation  d'une  distillerie 

de  riz,  vendu  comme  engrais 

Engrais  factice  vendu  comme  guano  du  Pérou. 

Id 


mSm^SiSSSSSS^ 


?**■ 


i75 
152 
135 
150 
64 
20 
70 
35 
50 
26 
21 
10 
40 
30 
20 
10 

31 
61 
96 


Il  ■■  ■  ■■  I  .fTI— !»*^^^!WT 


£• 


27 


—  398  — 

En  résumé f  l'expert  oa  le  cultivateur  peut,  en  quelques  mi- 
nutes, faire  un  dosage  exact  au  moyen  d'un  appareil  de  26 
centimètres  de  longueur  et  de  10  centimètres  de  hauteur  (^). 
L'emploi  des  grilles  à  tubes,  du  charbon,  des  pinces,  des  bou- 
chons ,  des  appareils  à  boules  est  évité ,  et  il  devient  possible 
de  transporter ,  dans  un  petit  nécessaire,  l'instrument  destiné  à 
vérifier  la  composition  d'engrais  trop  souvent  altérés  par  la 
fraude. 

Nantes,  octobre  18S7. 

Adolphe  BOBIERRE. 


(*)  On  peat  se  procurer  fammonimitre  chei  II.  Fontaine,  fSibricant 
de  prodnils  cUmiqaest  m»  Monsiauf-le-Priiice ,  48. 


—  399  — 


DESCBlPTIOIt  DE   L'AHMOmMÈTBB. 


A  B  —  Tube  en  verre  vert  de  0"',01  de  diamètre  et  de  0">,18 
de  longueur,  de  la  pointe  à  la  courbure. 

ce  —  Feuille  contournée  de  cuivre  gratté,  dont  on  peut  se 
passer  lorsque  le  tube  de  verre  offre  une  résistance  suffisante 
à  l'action  de  la  chaleur ,  en  raison  de  son  épaisseur. 

F  —  Flacon  de  O^^^OTS  de  hauteur  et  de  0»,033  de  diamètre, 
destiné  à  renfermer  la  liqueur  normale  sulfurique. 

DE  —  Lampe  en  cuivre,  dont  les  ouv^^rtures  a  a'  a''  a"'  sont 
munies  de  porte-mèches  circulaires  à  ouvertures  rectangulaires, 
et  d'obturateurs  à  vis,  fermant  d'une  manière  hermétique. 

P  P*  —  Planchette  en  bois  supportant  Vappareil. 


DE  L'ACTION 


DES 


NODDLES  DE  PHOSPHATE  DE  CHAUX 


SUM   MéA    VÉ^ÈTAVMON 


DANS  LES  TERBES  GRANITIQUES  ET  SCHISTEUSES. 


En  accordant  sa  bienveiUante  approbation  à  mes  dernières 
recherches  sur  la  GolnbilHé  des  phosphates  de  chatdx  fossiles , 
et  eo  daignant,  par  Tofgane  de  son  rapporteur,  m'encourager  à 
les  poursuivre ,  rAcadéinie  des  Sciences  m'a  Uacé  une  voie 
daitô  laquelle  je  me  suis  engagé  avec  le  vif  désir  d*y  observer 
quelques  faits  intéressants  fioiir  la  pliyaiologie  et  l'agriculture  : 
je  vais  exposer,  dans  ce  mémoire ,  les  premieni  résultats  auxquels 
m'ont  coaduit  mes  eipérieDoeSb 

J'ai  voulu  tout  d'abord,  et  malgré  l'époque  défavorable,  faire^ 
en  mars ,  quekfues  essais  prélîminaires  sur  la  culture  du  fro- 
ment. J'ai ,  pour  cela ,  opéré  sur  une  terre  défrichée  quelques 
jours  seulement  avant  l'expérience ,  et  dans  laquelle  j'ai  com- 
parativement employé  des  nodules  pulvérisés  à  55  p.  ^/o  de 
phosphate  et  du  noir  animal  eu  petits  grains,  à  72  p.  ®/o  de 
richesse.  La  terre ,  riche  en  humus  et  en  principes  acides ,  of- 
frait les  meilleures  conditions  pour  dissoudre  les  phosphates. 


—  401  — 

L'engfflis  fut  employé  à  la  dose  de  6  hectolitres  ù  l'hectare.  Les 
résnltats  observés  furent  les  suivants  : 

Dans  les  pièces  qui  avaient  reçu  du  froment ,  il  n'y  eut  pas 
de  différence  appréciable  entre  le  produit  du  noir  animal,  du 
phosphate  fossile  légèrement  animalisé  et  du  même  phosphate 
mélangé  de  charbon  très-poreux.  Il  y  eut  une  supériorité  as- 
sez marquée /et  à  laquelle  j'étais  loin  de  nValtendre,  dans  une 
autre  pièce  où  les  nodules  purs  et  simplement  réduits  en  pou- 
dre très-fine,  avaient  été  employés  comparativement  avec  le 
noir  animal  en  petits  grains.  Dans  tous  ces  essais,  du  reste, 
la  récolte  fût  médiocre ,  quel  que  fut  l'engrais  adopté,  en  raison 
de  l'époque  trop  récente  du  défrichement. 

Deux  pièces  de  terre  furent  ensemencées  d'avoine  et  fumées, 
l'une  avec  des  nodules  en  poudre ,  l'autre  avec  du  noir  animal. 
Dans  les  deux  cas,  les  produits  furent  beaux;  et,  ici  encore, 
aucune  différence  appréciable,  soit  dans  la  quantité,  soit  dans 
l'aspect  de  la  récolte ,  ne  fut  observée. 

Malgré  les  conditions  défavorables  dans  lesquelles  cet  essai 
préliminaire  avait  eu  lieu,  je  fus  frappé,  je  dois  l'avouer,  de 
voir  mes  prévisions  mises  en  défaut  au  sujet  de  l'action  des 
phosphates  fossites  employés  seiUs  et  à  Vétat  de  poiidre  fine.  Mes 
recherches  de  laboratoire,  sur  quelques  coefficients  de  solubilité 
dans  l'acide  carbonique,  les  lofs  de  l'analogie,  enfin,  il  faut  bien 
le  dire  aussi,  l'ignorance  de  la  science  actuelle  sur  les  modifica- 
tions qu'éprouvent  les  nodules  en  présence  de  l'air  contenu  dans 
le  sol  arable ,  tout  cela  me  conduisait  à  regarder  ces  engrais 
comme  lentement  assimilables  et  devant ,  sous  ce  rapport,  être 
classés  assez  loin  du  noir  d*os.  Cependant ,  l'expérience  agricole 
semblait  contredire  mes  idées  préconçues. 

On  verra  plus  loin  que  cette  contradiction  se  manifesta  de 
nouveau  dans  dés  essais  plus  concluants. 

Ma  seconde  série  d'expériences  eut   lieu  sur   la  culture  du 


—  402  — 

sarrazin,  qui,  dans  rOaest,  absorbe  des  masses  énormes  de 
noir  animal.  Le  surplus  des  quantités  assimilées  par  cette  plante 
reste  dans  le  sol  où  son  action  se  fait  ultérieurement  sentir  sur 
les  froments  d'hiver. 

Pour  me  mettre  autant  que  possible  à  l'abri  des  influences 
multiples  et  inégales  des  expériences  fieiites  en  grand ,  je  résolus 
de  faire  mes  essais  dans  des  pots,  sur  des  substances  pesées  et 
en  présence  d'éléments  d'irrigation  et  d'exposition  parfeitemeni 
identiques. 

11  pots  furent  remplis  de  terre  extrènoement  maigre  et  pro- 
venant de  la  désagrégation  de  roches  schisteuses.  La  terre  fut 
intimement  mélangée  dans  chaque  pot  avec  10  grammes  d'en^ 
grais,  et  deux  grains  de  sarrazin  y  furent  semés  le  25  juin. 
Jusqu'au  22  septembre ,  jour  où  l'expérience  fut  complètement 
terminée,  l'arrosage  des  pots  eut  lieu  deux  fois  par  jour,  au 
moyen  d'eau  de  pluie.  La  végétation  marcha  bien ,  sauf  dans  les 
cas  où  il  y  eut  emploi  de  terre  sans  engrais  et  de  nodules 
traités  par  20  p.  Vo  d'acide  sulfurique.  Dans  ces  deux  circons- 
tances ,  la  plante  fut  maigre ,  souffreteuse ,  et  donna  une  ré- 
colte insignifiante.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  la  maigreur  de  la 
terre  employée  était  poussée  à  l'extrême.  L'humus  n'y  existait 
qu*en  proportion  très^minime.  L'aptitude  à  retenir  l'eau  et  à 
condenser  les  gaz  était  aussi  faible  que  possible. 

Au  bout  de  trois  semaines ,  il  était  facile  d'apprécier  la  fa- 
vorable influence  de  l'acide  pbosphorique  sur  le  sarrazin.  Là  où 
agissait  le  superphosphate  de  chaux  et  le  mélange  de  sang  et 
de  poudre  de  nodules ,  il  y  avait  une  végétation  aussi  luxuriante 
que  précoce. 

Le  noir  animal  était  distancé  ,  et ,  en  raison  de  la  maigreur 
du  sol ,  le  phosphate  de  chaux  pur  donnait  de  tristes  résultats. 

Voici ,  au  surplus ,  le  résumé  complet  des  observations  faites 
avec  le  plus  grand  soin. 


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—  4t«  — 

Ce  qu'il  importe  tout  d^abord  de  constater,  en  foisant  l'examen 
de  ces  chiffres ,  c'est  qu*ils  éclairent  un  point  spécial  de  la 
question ,  sans  constituer  pour  cela  une  éckeUe  de  rendements 
applicable  aux  conditions  de  la  grande  culture.  Il  est  bien  évi- 
dent ,  en  effet ,  que  Vaclion  d'entraînement  produite  par  l^asote 
n'était  point  appliquée  ici  au  phosphate  du  noir  imimâl  comme 
à  celui  des  nodules,  mélangés  de  sang.  Je  ferai  toutefois. re- 
marquer que  l'expérience  3,  dont  les  résultats  sont  très- beaux, 
a  été  faite  sous  Finfluepce  de  faibles  proportions  de  substances 
animales.  Le  charbon  végétal  poreux  avatt*il  une  action 
eondensatrice  immédiatement  utilisée  ?  Cela  semble  probable. 

Il  est  donc  bien  entendu  que  les  chiffres  exprimés  dans  ce 
tableau  ne  sont  applicables  qu'aux  circonstances  spéciales  de 
l'expérience ,  et  qu'il  importerait ,  pour  étudier  plus  complète- 
ment l'action  des  nodules  ,  de  faire  de  nouveaux  essais  dans 
lesquels  la  matière  organique  d'un  sol  déterminé  jouerait  un 
rôle  qui  manque  ici. 

Sous  ces  réserves ,  je  crois  pouvoir  établir  les  &its  suivants  : 

l^  Les  nodules  de  phosphate  de  chaux  des  Ardennes  «  ré- 
duits en  poudre  fine  et  exposés  quelques  mois  à  l'air ,  sont 
assimilables  par  les  végétaux. 

2®  Leur  action  favorable  dans  les  sols  granitiques  et  schis- 
teux ,  dans  les  défrichements  de  landes  et  bruyères ,  peut  être 
variable ,  selon  qu'on  les  emploie  seuls  ou  associés  ,  à  des  subs- 
tances organiques. 

3^  Ainsi  que  cela  se  remarque  dans  l'emploi  des  phosphates 
du  noir  de  dafifktUien  ou  du  noir  grain  des  fiUre$,  il  y  a 
convenance,  tantjftt  à  associer  des  substances  organiques  aux 
nodules,  pour  fertiliser  les  terres  pauvres  en  agents  dissolvants , 
et  tantôt,  au  contraire ,  à  les  employer  seuls  dans  les  défriche- 
ments où  abondent  les  détritus  végétaux. 

4^  L'addition  du  sang  aux  nodules  en  poudre  fine ,  donne 


—  405  — 

des  résultats  excellents ,  au  triple  point  de  vue  du  rendement 
en  grain  ,  de  la  vigueur  de  la  paille  et  de  la  précocité. 

5®  Il  n'y  aura  probablement  lieu  d'employer  l'action  des 
acides  ,  pour'  favoriser  Tassimilation  des  phosphates  ,  qw  dans 
les  terres  et  Us  cultures  où  le  superphosphate  est  actuellement 
reconnu  utile  par  les  agriculteurs.  Dans  tous  les  cas ,  au  con- 
traire ,  oà  le  noir  d*os  en  grain  est  rapidement  dissous ,  les 
nodules  en  poudre  Ane  seront  eux-mêmes  assimilés  (1). 

6"*  Enfin  et  comme  conséquence  utile  à  signaler,  il  est  une  fois 
de  plus  établi  que  de  la  recherche  des  coefficients  de  solubilité 
dans  le  laboratoire  à  leur  constatation  agricole  ,  il  y  a  toute  la 
distance  qui  sépare  un  effet  extrêmement  simple  d'un  effet  ex* 
trêmemént  complexe. 

Adolphe  BOBIERRE. 


(f )  G'èst  dtt  reflM  ee  que  la  inraliqM  a  déjà  déuoiKré  tur  la  Heroière 
récolte ,  aveo  la  phM  grande  aelteté. 


1 


OBSERVATIONS 


SUR   1X8 


OliSINS  PËRFOItAI\T$ 


8VPPLÉIIIIT,  OaOïy  US7, 


Pab  m.   Fbéoërig  CAILLIAUO, 


Directeur ,  Connrvatew  du  Musée  d'Hitlçire  Naturelle  de  Nantes. 


Opposition  an  oyotème  de  perfaratian,  ofeaerTaiiona 

diTeraea* 

Lorsque  nous  avons  fait  connaître  les  oursins  creusant  les  ro- 
ches (1)',  donnant  sur  ce  curieux  travail  les  explications  qui 
nous  paraissaient  réellement  admissibles  (2),  nous  nous  sommes 
bien  attendu  à  trouver  encore  ,  comme  pour  les  pholades ,  des 


(i)  Compte  rendu  de  l'Académie  des  Sciences  de  Paris,  3  juillet  18S4, 
t.  XXXIX,  p.  35. 

(2)  Mevttê  et  MagaHn  de  Zoologie  ^  n«4,  I85S.  Annales  de  la 
Société  Académique  du  département  de  la  Loire-Inférience  «  i8M. 


~  407  — 

oppositions  imposantes  à  notre  systènEie.  En  effet ,  en  France  , 
en  Angleterre  ,  même  en  Hollande ,  de  savants  conchyliologues 
persisteïit  probablement  encore  à  accuser  d'impuissance  ces  ani- 
maux pour  opérer  un  semblable  travail  dans  les  roches  où  nous 
les  rencontrons ,  telles  que  le  grès  ,  le  granit ,  le  calcaire  quar- 
tzeux  et  compacte. 

Nous  devons  quelques  observations  à  nos  opposants  sur  ce  sujet 
(1).  Si  d'autres  animaux  que  ceux-ci  creusaient  ces  trous  «  bits 
de  nos  jours ,  nous^  devrions  les  trouver  ;  mais  non  ,  ce  sont 
toujours  des  oursins  qui  les  remplissent  dans  les  différentes  lo- 
calités ou  nous  les  connaissons  maintenant.  Comment  se  ferait-il, 
par  exemple  ,  que ,  dans  les  parages  de  Douarnenez  ,  plus  de 
quatre  mille  de  ces  trous  peut-être,  seraient  constamment  occu- 
pés par  ces  echinm ,  sans  qu'aucun  de  ces  trous  eût  conservé  les 
moindres  traces  des  sujets  qui  en  seraient  les  auteurs  primitifs  ? 
11  est  certain  que  ces  trous  sont  dus  au  travail  d'animaux  appar- 
tenant à  notre  époque.  Il  faudrait  les  admettre  de  toutes  les 
grosseurs,  depuis  celle  d'un  petit  pois  jusqu'à  celle  d'un  œuf,  et 
de  la  forme  sphéroïde ,  parfaitement  semblable  à  celle  des  our« 
sins.  Partout  ces  animaux  supposés  viendraient  creuser  ces  ex- 
cavations, puis,  complaisamment,  les  abandonner  à  nos  radières, 
en  se  rendant  toujours  invisibles  ?  Ceux  qui  admettraient  une 
telle  conjecture ,  qui  se  refusent  à  trouver  dans  le  squelette  de 
ces  echinus  les  instruments  d'une  force  indubitablement  suffi- 
sante pour  agir  sur  les  roches ,  devraient  bien  nous  faire  con- 
naître la  provenance  de  ces  trous. 

Le  granit  des  côtes  de  la  Loire-Inférieure,  comme  le  grès  du 
Finistère  ,  est  fréquemment  recouvert  par  le  niMipora  incrus^ 


(1)  Bulletin  de  la  Société  Géologique  de  France^  2«  série,  t.  xiii, 
p.  46.  Journal  d'Edimbourg ,  vol.  46 ,  p.  386. 


—  4es  — 

tans  ;  souvent  il  arrive  que  les  oursins  creuseniieur  troasurdes 
surfinces  de  rocher  déjà  grandement  couvertes  de  ces  encroûte- 
ments ,  dès-lors  rien  de  plus  simple  que  ce  nullipore  soit  resté 
subsistant  sur  les  roches ,  dans  les  intervalles  qui  séparent  les 
troDS  des  oorsins.  Mais  il  arrive  aussi  que  les  trous  mêmes  sont 
plus  ou  moins  garnis  ,  non-seulement  de  cet  encroûtement,  mais 
encore  de  divers  autres  corps  étrangers  à  ce  travail ,  tels  que  la 
vermilia  triqueîra ,  la  serpula  vermicularis  j  la  spirorbts  nauti- 
loties  s'y  rencontrent  aussi. 

Pour  combattre  notre  système  de  perforation  de  ces  echinides  , 
on  nous  a  présenté  comme  une  question  sérieuse  ces  faits  d^sn- 
croûtements ,  lesquels ,  disait-on ,  étaient  a  d*irrévocabtes  té- 
»  moins  que  r«€ftmt/s  n'avait  pas  creusé  ces  trous,  attendu  qu'il 
o  aurait  dû  enlever  ces  encroûtements  accidentels  ^  plus  tendres 
i  que  la  roche  (I).  » 

A  cela  nous  dirons  que  Yechinus  meurt,  ou  abandonne  son 
Irou,  dès-lors  resté  vacant  jusqu'à  ce  qu  un  autre  oursin  soit  venu 
occuper  cette  demeure  abandonnée.  C'est  alors,  dans  cet  ihter- 
valle ,  que  des  corps  étrangers  s'en  emparent  ;  c'est  ainsi  que 
nous  les  trouvons  plus  ou  moins  garnis  de  vermtlies ,  de  ser- 
pulès  ,  de  nullipores ,  de  spirorbes ,  lesquels  ont  envahi  ces 
trous  dans  l'absence  de  l'oursin.  Celui-ci  retourne  souvent,  et  s'y 
loge  de  nouveau  ,  malgré  l'occupation  de  ces  hôtes  importuns  ; 
mais  ,  par  ses  pointes  ,  l'oursin  est  certainement  le  plus  fort.  Le 
plus  grand  nombre  des  vermilies  et  autres  intrus,  voulant  sortir 
de  leur  tube ,  succombent  promptement  au  choc  des  piquants  de 
ces  ediinides  ;  les  nullipores  périssent  également,  en  ce  cas  ;  de 
la  couleur  rouge  lie  de  vin  qu'ils  ont  à  Tétat  de  vie ,    ils  de* 

(1)  Buiiêtin  d9  la  Société  Géologique  de  France ,  2*  série  , 
t.   xm,  p.  46. 


—  A%9  — 

iriaonent  bJanc$  i  en  mourapft»  Maig  l'oursin  doit  éprourêr  dé 
grandes  difficultés  à  enlever  les  tubes  calcaires  résistants  de  ces 
apimauii  que  l'on  suit  être  fort  adhérent  aux  rochess,  à  raison 
de  c^  que  l'oursin  n'agit  pas  en  grattant ,  comme  les  pholades  , 
et  pi4}ue  de  ses  dents,  desquelles  (dans  le  granit)  il  retire  les 
graixis  de  quartz ,  qu'il  met  lui-même  en  saillie  par  l'enlèvement 
de  la  partio  fine  et  sableuse  qui  lie  le  granit.  Ensttile ,  serrant 
de  ses  dents  las  gros  grains  de  quartz,  il  les  éliranle,  les  arracbe, 
démolit  la  roche.  Nous  en  avosis  surpris  un  sur  le  fait  :  en  sai- 
sissant  un  de  ces  animaux ,  un  de  nos  ouvriers  s'écria  qu'il 
mangeait  la  pierre  ;  l'oursin  tenait ,  en  effet ,  entre  ses  dants  un 
fort  grain  de  quartz  qu'il  venait  sûrement  d*arraclier  au  graoit. 
Tous  les  envahisseurs  de  ces  retraites  ne  peuvent  survivre  au 
contact  de  l'oursin ,  si  bien  hérissé  de  ses  pointes  ,  et  qui  pa- 
rait n'en  6tre  nullement  gêoé  ;  avec  le  temps ,  il  enlève  l'eo- 
croûtement  calcaire  restant  du  nuUipore,  s'il  est  dans  la  néoessîté 
d'approfondir  sa  demeure;  autrement  il  la  laisse  plus  pariica** 
liècement  dans  le  pourtour  de  son  trou. 

On  est  étonné  ,  assurément ,  qu'un  être  aussi  faible  en  appa- 
rence que  Vechinus  Htidus ,  surtout  dans  le  jeune  âge ,  puisse 
parvenir  n  creuser ,  avec  ses  dents ,  des  trous  aussi  profonds 
dans  des  roches  résistantes  et  compactes  ,  telles  qu'un  grès 
quartzeux  et  un  granit ,  l'un  et  l'autre  faisant  feu  au  choc  de  l'a- 
cier, des  roches  enfin,  comme  nous  l'avons  observé  ailleurs,  que 
l'industrie  de  l'homme  n'attaque  qu'avec  le  fer  acéré. 

Mais ,  en  examinant  les  moyens  que  la  nature  sait  si  merveil* 
leusement  approprier  à  toute  chose,  on  arrive  à  les  oom^ 
prendre.  Ueehinus  prenant  son  point  d'appui  à  la  roclie  avec 
ses  tentacules  charnues  pédicellées ,  dont  l'élasticité  lui  permet 
de  mouvoir  sa  coque  pour  changer  le  contact  de  ses  coups ,  se 
déplace  ensuite  et  se  replace  de  nouveau ,  tounie  sur  Ini-iméme, 


—  410  — 

donnant  à  son  trou  la  forme  sphéroïde  de  sa  coquille,  qui  le  guide 
et  dont  il  ne  peut  pas  s'écarter. 

Il  suffit  à  l'oursin  d'ouvrir  sa  mftchoire  d'un  ou  deux  mîlH- 
mètres  seulement ,  pour  que  chacun  de  ses  pics  produise  sa 
piqûre  séparée  ;  ainsi ,  un.  coup  de  son  bélier,  son  appareil 
bucal ,  soit  en  frappant ,  soit  en  appuyant  fortement  ses  cinq 
pics  pour  inciser  la  pierre ,  donne ,  à  chaque  attaque ,  cinq 
piqûres ,  de  sorte  que  ,  par  la  multiplication  du  mécanisme  , 
cent  coups  produisent  cinq  cents  piqûres  par  Yechinus  sur  la 
roche. 

Ici  nous  ferons  observer  que  l'action  continuelle  de  f  eau  de 
mer  ,  par  sa  composition  ,  facilite  singulièrement  la  désagréga- 
tion des  roches  ,  en  les  attaquant  fortement  à  leur  superficie  , 
au  point  que  le  grès  et  le  calcaire  se  laissent  rayer  avec  l'ongle. 
Nous  avons  désagrégé  ce  grès  ,  même  le  granit,  avec  un  poinçon 
encorne  ou  en  ivoire.  Si  l'oursin  était  obligé  de  creuser  son 
trou ,  à  une  profondeur  aussi  grande  que  celle  où  nous  l'obser- 
vons sans  discontinuer  son  travail ,  il  n'y  réussirait  pas ,  car 
l'action  destructive  de  la  mer  est  longue  à  pénétrer  dans  l'inté- 
rieur des  roches  ;  elle  agit  principalement  à  leur  superficie ,  et 
comme  il  convient  sans  doute  à  VechitiiÂS  de  suspendre  souvent 
son  travail  par  des  temps  de  repos ,  comme  pour  affûter  les  nou- 
velles pointes  de  ses  pics ,  l'action  de  l'eau  salée  de  la  mer  a 
tout  le  temps  de  préparer ,  d'attaquer  de  nouveau  les  surfaces 
des  trous  dans  leur  nouvelle  superficie  ,  et  lorsque  l'eau  de  mer 
a,  pour  sa  part,  suffisamment  agi,  l'ecfttnuj,  à  son  tour ,  se 
livre  de  nouveau  au  travail.  Ne  soyons  donc  plus  aussi  étonnés  de 
trouver  plus  tard  ces  roches  d'une  telle  dureté,  laquelle  ne 
leur  est  réellement  acquise  que  sous  notre  température  ,  à  la 
sortie  de  la  mer ,  après  que  la  roche  a  été  exposée  à  Taction 
de  l'air. 

Uechinus  lividus  de  notre  Océan  est  abondant  dans  toute  la 


—  4ii  — 

Méditerranée ,  c'est  incontestablement  la  même  espèce  ;  mais , 
ne  rayant  pas  rencontré  dans  celte  mer  à  l'état  perforant ,  les 
personnes  qui*ont  contesté  cet  usage  se  sont  basées  sur  les  habi- 
tudes de  ces  radtaires  obsenrés  par  eux.  Ainsi  «  ces  observateurs 
se  sont  prononcés  sur  les  motib  que  ces  radiaires  ne  perforant 
pas  sur  toutes  les  ofttes  de  l'Algérie  et  celles  de  Provence, 
contrées  qu'ils  avaient  eux»mèaies  explorées ,  et  ces  animaux 
devant  «voir  partout  uniformité  de  mœurs  ,  ils  ne  devaient  pas 
plus  creuser  ^es  roches  sur  les  côtes  de  l'Océan  ;  qu'alors , 
les  trous  où  nous  les  avions  trouvés ,  ne  devaient  pas  leur 
appartenir. 

Mais  nos  premières  observations  ont  éveillé  l'attention  de 
divers  observateurs  ;  nous  savons  aujourd'hui ,  à  n'en  plus 
douter ,  que  ces  échinodermes  creusent  encore  les  roches  dans 
la  Méditerranée ,  où  il  est  vrai  aussi  qu'une  grande  partie  vit 
dans  les  anfractuosités  naturelles  des  roches  ,  dans  les  varecs , 
comme  un  peu  partout  ^  ce  qui  leur  suflSt  pour  s'abriter  avec 
d'autant  plus  de  sécurité  dans  cette  mer  ,  qu'ils  n'ont  pas  à  se 
garantir  contre  l'action  redoutable  du  flux  et  du  reflux  »  comme 
ceux  de  notre .  Océan ,  qui ,  sans  la  précaution  de  se  creuser 
leur  demeure ,  seraient  généralement  rejetés  à  la  côte  dans  nos 
nmrées  orageuses ,  lesquelles  ,  en  se  retirant  au  plus  bas ,  nous 
permettent  de  les  atteindre  dans  leur  trou ,  de  les  y  prendre  à 
la  main. 

Il  n'en  est  pas  ainsi  dans  la  Méditerranée.  Avec  un  si  faible 
reflux  ,  les  eckiniâes  perforants  et  autres  restent  à  une  certaine 
profondeur  sous  les  eaux ,  ce  qui  rend  leur  approche  comme 
leur  apparition  beaucoup  plus  difficile.  Mais  cela  ne  détruit  pas 
(et  nous  en  jugerons  bientôt)  que  les  moeurs  de  ces  radiaires  ne 
soient  les  mêmes  ;  et ,  quoique  là  ils  soient  perforateurs  en  plus 
petit  nombre ,  ils  creusent  encore  les  roches  de  la  Méditerranée 
comme  celles  de  l'Océan. 


412 


Appareil  tonciil,  sa  atmctare  nmacàlalre,    moyea 

d^agir. 

Sur  les  câtes  du  Croisic  ,  nous  trouvâmes  des  anrsins  livides  « 
beaucoup  plus  gros  que  ceux  de  i'anaée  précédente  ;  nous  en 
prtfnes  ud  plein  seau  ,  et ,  à  l'aide  d'une  petite  seie  fine ,  novs 
en  cMNipâœes  beaucoup  de  coques  en  deux  parties  transversales , 
d'autres  verticales ,  tous  étant  à  Tétat  frais  et  vivants ,  pour 
observer  leur  systèoie  muscolaire  ,  qui  nous  démontre  ie  procédé 
mécanique  si  remarquable  de  ces  échinod^mes  daiïs  leur  travail 
à  creuser  les  roches. 

Examinons  l'appareil  ou  lanterne  d'Aristote ,  epnmie  on  Ta 
vulgairement  déaigaé.  Les  cinq  pièces  supérieures  v  en  Hmne 
de  leviers  (r^osant  sur  les  cinq  osselets  servant  de  charnières 
aux  mandibules)  i  coi  Tune  de  leurs  extrémités  réanie  et  at- 
tachée au  centre  de  l'appareil  sur  les  cinq  osselets  ci-dessos  ; 
Tautre  boot  de  chacune  de.  ces  cinq  pièces  porte  deux  musolea 
ici  fortement  attachés  ;  Us  s*éearteni  et  se  prolongent  en-  fiorme 
de  triangle ,  s'attachent  par  leur  extrémité ,  à  la  coque  de 
l'ourain  entre  ses  ances. 

Ici  nous  reconnaîtrons  tout  d'abord  que  ces  dix  ligaments 
musculaires  ,  qiii  rattachent  l'appareil  à  la  coque  ^  en  se  contrac- 
tant  sur  leur  longueur ,  deviennent  le  principal  moteur  qui  &it 
jouer  l'appareil  pour  battre  la  roche  ,  ou ,  en.  s'y  appuyant  fer* 
tement ,  pour  llnciser.  Dix  autres  muscles ,  plus  volumineux 
que  les  premiers ,  rattachent  encore  l'appfireil  à  la  coquille  4e 
l'ourain  »  toujours  dans  la  partie  de  ses  anses  :  ceux-ci  doivent 
prinoipalemeAt  agir  pour  écarter  les  mandibules ,  oiivrir  la  mft* 
ctioire  ;  ils  peuvent  mowe  ,  comme  les  premiers ,  contribuer 
à  fiiire  agir  l'appareil  contre  la  roche  ;  ainsi  nous  comptons 
vingt  acticttbtions  musculaires  ,  lesqui^»  agiasaqi  d'un  com- 
mun accord,  font  jouer  les  pics  de  Vechims  en  ofiposltàon  à  la 


—  413  — 

mulUiode  de  Ventouses  pédicellées  qui  fixent  la* coque  sur  la 
pierre.,  leur  point  d*appui  indispensable.  Cinq  nouveabx  muscles 
puissants  rattachent  les  cinq-  mendibules  mobiles  entré  elles  for- 
mant  la  niàchoire,  solidement  articulée  par  ces  ligaments ,  pour 
fermer  la  bouche  avec  '  force.  D'autres  attaches  musculaires  re- 
couvrent les  parties  supérieures  des  mandibules,  se  rattachant 
aux  pics  en  particulier,  pour  les  faire  jouer  dans  leur  coulisse. 
Ceux-rfii  se  terminent  intérieurement,  en  longues  pointes  nacrées, 
•flexibles  et  recourbées  vers  le  milieu  de  l'appareil,  où  elleîs  re- 
çoivent,* au  besoin,  la  substance  calcaire  sécrétée  pour  leur  pro« 
loDgation.*  Au  centre  s^élève  perpendiculairement  le  rectum, 
attaché  à  la  coque. 

Comme  nous  l'avons  supposé  dans  notre  premier  travail ,  c'est 
bien  l'appareil  qui  ;  resté  mobile  ,  doit  agir  en  entier ,  et  non 
chaque  dent,  séparément  dans  leur  coulisse.  Lor^ue  recfttiius 
veut  creuser  son  trou,  il  soude,  ses  pics  dans  ses  mandibules ,  sur 
un  point  seulement,  au  contact  où  ils  sortent  de  leurs  rainures, 
vers  le  milieu  jde  leur  longueur.  Sans  cette  précaution ,  larésis« 
'  tance  ferait  remonter  les  pics  dans  leur  coulisse,  sans  effet  suffi- 
sant sur  Ift  roche. 

'  Dans  d'autres  circonstances ,  l'oursin  dessoude  ses  pics  (pro- 
bablement avec  uife  sécrétion  addulée),  les  rendant  alors  mobiles 
pour,  en  faire  usage  dans  ses  coulisses,-  spit  potir  les  affûter  par 
le  moyen  que  nous  aVons  supposé  dans  notre  précédent  travail , 
en  refEiisant  ses  pointes,  lesr prolonger  au  fur  et  à  mesure  qu'ils 
s'usent^  et'  les  'faire  plus  ou  moins -ressortir  de  leurs  mandi- 
bules.     •    -  V  •  .  '        .    •    * 

Nous  avons,  en  effet ,  trouvé  fréquemment  de-  ces  appareils , 
xlont  les,  dénis  ou  pics  étaient  ainsi  soudés ,  et  beaucoup  d'au- 
tres qui  ne  j'étaient^pas;  et,  comme  nous  l'avons  dit,  en. les 
irisant  tremper  dans  l'eau  chaude-,  et.  en  appuyant  fortement  la 
pointe  du  pic  sur  une  table,  on  les  dessoude.  Ces  remarques  sont 

28 


—  414  — 

« 

fartes  sur  fios  de  quamnle  ôunios  coupés  sur  leslieM,  daMfétat 
le  frius  frais  possible  (I). 

WLeeherthem  de  1S^8« 

Bepois  DOS  tpreoMëres  puUtcations  et  dai»  les  freniteK  jciurs 
d'avril^  favorisé  ipàt  ««e  grande  reiréftede  la  nier,  nc^s'avras 
fféitéié  nos  redierebes  aar  le  plateau  calome  éa  Four ,  pràs 
le  Opoisic.  •    '  .  •  ? 

À  l'aide  d'une  ivrre  de  fer  enr  iemr ,  i^eus  isîsions  ditMfaer 
4a  sol  et  retourner  des  blocs  oalcaîres  d'asses  grandes  dknêosîoiiey 
pour  la  pecberclie  das  moUiisfues,  priacipatement  le"^  jfobMia- 
Turtoni ,  le  chilon  cajetanus  et  autres ,  qui  s'iMiauesCprofoodé-. 
iffent  dans  les  Usaiires  aiataveUes  de  ces  MMbesr 

Nous  avons  été  syrppis  de  tMM>ver ,  eeus  lune  de  ces  p^erpee , 
d'eus  £chmtt8  imdus  (variété) ,  Ie64[uet8 ,  peur  trouver  un  abri 
dès  leur  jeune  làge^e^étaient  introduits  dans  cette  lissoref  ouverte 
de  1  tcentioEièlrd  environ ,  ce  qui  >iknis  fit  recoimffHre  -que  ces 
oursins  n'avaioBt  pu  s'yintroduireplus  fros;  api^ésdans  cêtie 
netnaite  sùte^  <^baoun  d'eux  mêU  dâ  ee  iinettpe  à  l'œwre ,  ^orea- 
ser  son  trou ,  accroître  sa  coque;  que  nous  trouf  ons  malntenimt 
de  S  Qèulimàtres  1/2  de  «dbavièire^  ))roportién  avec  1aqil$Me,  ils 


(1)  Souvent  on- juge  dé^  faits 'sur  tm  trop  pQtit  nombre  d'observations*. 
Âinéi ,  l'on  a*  dit  qae  les  baguettes ,  de  couleur  verte ,  dans  te.  jeune  âge 
éeWecAinus  4ivtcUiSj  devenaient  violettes  dans  un  ftge  plus  avancé;  II 
û\ed  aérait  pas  aîasi,  snr.aa  grand  nombre  d'indiiridia  VuoQS*âvoas*trovvé 
dans  le»  jegines,  en  général,  presque  aabant  de  v\plet  que  ;de  vert,  jpe  fui 
nous  a  porté  k  reconnaître  que  ce  sont  deux  variétés  qui  naisseivt  Avec 
leurs  côiAeurs  différentes  et  les  conservent.  Il  en  este^cere  ainsi  poup 
Vechiftus  gfanularts  &fi%  côtes  du  Fiaist&re.  Lè.t^sfrdu /tVtâfi/Aarie  éga- 
•lament  de  ferme  ;  généralementf  il  est  aplati  \  d'katïe^  sont' plus  globuleux  ; 
unejattlie  variété  &i6tkf>emarqaid>le  du  plateaa  du  Fo«c,  à  sesibaguetlm 
courtes  et  fortes..  «      .  •  •  ' 


—  41S  — 

n'auraîcint  pu  l'introduÈre  jNriaiiiiyeineDt  daas  Ibut  jeune  âge, 

loisqa'iis  n'avaieiat  de  passage  qae  pouv  la  grosseur  4e  1  cen- 

.   tinibirew  Ces  oursins  que  nqûs  irouvoc^  là  vivants ,  ayant  aug- 

m 

naenté4e  plus  de  deux  fdis  ieiir  volume,  n'étaient  donî;  pas  sor- 
tis de  Jeur  tf^w.  "  .     « 

On  prétend  ^  par  opposition  à  j[M>ire  système  de  perforation  , 
que.  les  oiicsins  doivent  voyager  pour  chercher  leurs  .aliments, 
mais  il  eat  ieeAain  que  ceux-cj,  qui  s'étaient  d'eux'-m6messi4)ien 
eBspiisonnésr^  lie.  voyageaient  .pas;  nous  sommes,  porta  à  eroire 
que  r^oftiniii^  principalemeat  dans  la  circonstance  oii^  se^trou-* 
«Ment  ceux-ci,  en  outre  de  ht  nourriture  qu  14  trouve  dans  j'eeu 
de  ia  mer,  se  lesftis  encore  Tesloaiac,  comme  le  font  les  phola-- 
des ,  aw^c  les  détritus  les  plus  fins  ^  la  poussière  qu'ils  forment  en 
.  cDeuàant,-en  usant  le  calcaire.  *    . 

\   '  "  piftjpariUou  et  retour  de»  Oarains. 

En  juin  et  juillet  1856,  nous  avons  visité  de  nouveau  les  côtes 
^ani tiques  de  la  Turballe,  pioès  le  .€roisic.  jDans  les  mômes  lo- 
GAlitéâ  ojù  nous. avions  .fréquemment  rei^ueilU  des  Oiur8ms,.9u 
mois  ^'oot^bre  de  Tanné  prÀ:édente;,  nous  avon^  ^té  surfais  de 
Be  trjouver  quelles  itrous  vide^  dans  )e  granit,  les  OMraio9  n'y 
.étaient  plus.  Kous  n'en  tdrouv^raes  |)a8  un  seul.   Nous  avons 

*  #   •  •  • 

voulu  nous  assurer  s'ils,  retourneraient  dans  la  saison  d'automne  ; 

les  l'S  t)çkQ^re  et . novemJitrê  sinyants,  nous  ^vons  visité  de*  non- 

▼eau  Aos  mômes  localités,  beaucoiJq[)  d'oucsins  y  ^tliiept  r^ 

ieMrnéq. 

Jlaintenant^q^  l'e^pél^e^ce  pou^  démontrerait  la  disparition 

de  ces  -echinide^  dans  la  salspn  des  chateurs  et  leur  retOHC  'ep 

hiver,,on  pourrait  en  expliquer  ainsi  la  cause» 
•  *»  •  *  .*' 

Les  trOusr  où  flaques  qui  ren'ferm'cDtleS' oursips  dans  le  granit 

i«»r ies ' par ties'lçs  plus  élevées  e^  4k>/gnée6  du  rivage,  sur  les 

notes  .de  Ja  .!rurl)»Ue,  étant  généralement  tcè^€|tit$,  le  peuid^eaii 


—  416  — 

qu'ils  contiennent  à  la  knarée  basse  ,  eat  susceptible ,  ^ans  lei 
grandes  chaleurs  ,  de  s*échauffer  fortement ,  et  doit  être  nuiaîble 
à  ces  -animaux.  Dans  cette  circonstairee ,  ils  abandonneraûsnt  . 
leur  retraite  trop  chaude  pour  descendre  beaucoup  plus  bas  en 
grande  etfu  ,  soit  dans  des  trous  déjà  par  eux  crctusés^ans  les 
roches*,  soit  dans  des  excavations  naturelles  ^  où ,  durantrla  sai* 
son  d'été,  ils  ti^ouvent  une  température  plus  convenable.  L'hiver, 
ils  retourneraiient  occuper  leurs,  petites  mares  ou  flaques  plus 
élevées  sur  lé. rivage  ,  où  la  saison  ne  les  géoe'plus  et  leur-ee- 
rait  mréme  Ssivorable  ;  ils  s*y  cramponnent  et  y  séjournent  tout 
rhiver  avec  sécurité.  Ils  ne  rencontrent  pas  toujours  des  trous 
proportionnés  juste  à  leur  volume  ,  comm&céux  qu'ils  s'étaient 
creusés  ou  appropriés  :  aussi  voyons-nous  de  ces  eçhinidei  qui , 
pour  s'y  introduire ,  ont  dû  relever  fortement  leurs  «baguettes 
perpendiculairement  ,  tandis  que  d'autres  ,  au  contraire  ,  Jes 
abattent  horizontalement  pour  remplir  le  vide  du  trou  trop  grand 
qui  ne  leur  avait  pas  appartenu. 

11  ne  s'ensuit  pas  qu'ils  doivent  quitter  leur  trou  pour  cher- 
cher leur  nourriture,  la  mer  leur  apporte  sans  qu'ils  aban- 
donnent  leur  demeure.  Nous  en  trouvons  aussi  (dans  le  granit  à 
grains  fins) ,  qui  ont  augnienlé  law^irconférence.  de  leur  ttou  e( 
de  leur  coque ,  au  point  de  ne  plus  pouvoir  sortir  de  l^ar 
retraite.  .  *  *     •      • 

Sur  Içs  côtes  de.  Deuarnenez  , Mes  echinides  ne;  quittent  leur 

bassin  dans  aucune  saison  ;  attendu  que  qes  .excavations  étant 

♦       .  •  *  " 

très-grandes,  elles  contiennent  beaucoup,  d'eau  quj  n'est  pas  sas- 
ceptible  de  s'échauffer,  .'comme  nos  petites  flaques  de  la  Loire- 
Inférieure.  *  •  .  *•  • 

V 

Nous  avions  hfl^e  de  revoir ,  après  un.  an  ,  les  eehinus  de 
Douarnenez,  où  nous  sommes  arrivé  le  10  août  1856.  Malheà* 


—  417  — 

reutomeut  nos  premières  épreuves  n'ont  pas  répondu  à  notre 
attente;  à.  notre  première  visite  ,  fin  août  1855,  noue  avions 
enlevé  «  dans  le  fond  d'un'  bassin ,  diverses  grandes  plaques  de 
grès,  toutes  couvertes  de  trous  renfermant  leurs  oursins,  et  dans 
leur  place- nous  avions  parsemé  ,  sur  la  roche  lisse*  d'autres 
eeAtnus^pour  juger,  plus  tard,  s'ils  s'y  fixeraient  et  creuse* 
raient  de .  nouveau  leur  demeure*  Mais  nous  avions  manqué  de 
prévoyance  ;  par  l'enlèvement' de  nos  échantillons  ,  les  oursins 
que  nous  avions  mi$  à  leur  place  se  trouvèrent  dans' des  pavités 
comparativement  au  nivepu  du  bassin  en  général ,.  et  le  sable  s'y 
était  précipité.  Nos  oursins  ,  ne  pouvant  donc  pas  s'attacher  à  la 
roche  ,*  ont  été  emportés  ailleurs.  Nous  avons  cependant  reconnu 
des  commencements  de  trous  quj  pouvaient  blenèti^ie  travail 
<ie  l'apnée  ;  nous  ne  pourrions  cependant  pas  l'assurer. 

'Nous  avons  donc  recommencé  de  nouveau  nos  épreuves  sur 
une  éminence  ou  nous  ne  devions  plus  craindre  l'ensablement, 
dans  une  surface  de  1  mètre  carré  que  nous  avions  «couverte 
•d'oursins.  Pour  bien  reconnaître  la  localité  ,  nous  avions  jelevé 
un  petit  plan  de  ce  bassin  de  3  mètres  carrés  environ  ,  *én.  y 
rattachant  notre  semis,  si  nous  pouvons  nous  expi*imer  do  la 
sorte ,  pour  le  dépôt  de  nos  oursins ,  espérant  que  ceux-ci  de- 
vaient nous  donner  des  résultats  satisfaisants.  Étant  retourné 
deux  jours  après  ces  préparatifs  ,  nous  vtmes  avec  regret  que  le 
tiers  environ  de  nos  eehinides  était  resté  sur  la  roche  r  et  que 
les  deux  autres  tiers  environ  n'y  étaient  plus  ;  il  est  probable  qu'à 
la  mer  montante  les  premières  lames,  en  tombant  dans  le  bassin, 
profond  de  40  à  50  centimètres ,  ont  dû  surprendre  nos  animaux 
et  les  entraîner.  Nous  les  avons  replacés  de  nouveau ,  sans  retirer 
l'eau ,  nous  proposant  de  juger  plus  tard  du  résultat  de  ces  se- 
condes tentatives.  L'année  prochaine  ,  nous  disions-nous,  peut- 
être  serons-nous  plus  heureux. 


—  418  — 

Récherclies  de  1SS7. 

.  Dans  iK)s  recherches  de  cette  anriëef  sur  notrd  département , 
nous  avons  trouvé  une  nouvelle  et  riche  tocalité  de  Vechinm 
Iwiêus  perforant  lé  granit,  suria  côte  à  l'Ouest  etiôntprèsdu 
Croisîc  ,  au  rivage  de  la  Chapelle  de  Saint-Coustant,  locarlité  des 
plus  fréquentées  ,  durant  les  27  ,  28;  29  mars ,  les  plus  basses 
marées  de  Tannée,  que  nous  attendions  impatiemment. 

Elles  nous  ont  offert-,  chaque  jour ,  quelques  heure.»  d'eiM 
forte  retraite,  die  h  mer ,  aussi  avons-^nous  pii  grandement  en 
profiter ,  secondé  par  quatre  personnel ,  ouvriers  taitleurs  de 
pierres  et  porteurs  bien  munis  d*oufils  et  de  tout  le  nécessaire. 
En  parcourant  les  roches  éloignées,  dans  un  bas  fond,  nous 
avons  trouvé  plusieurs 'flaques  qui  ne  vident  jamais;  ce  sont  de 
largë^  excavations  peu  profondes  ouvertes  dans  le  granit':  eu  y 

m 

plongeant  le  bras ,  cherchant  de  la'  maià  sur  les  pâlroit  de  ces 
eitcavatiôns ,  les  piquants  des  oursins  se  faisaient  prompitemeM 
.sentir ,  et ,  à  notre  grande  satisfaction  ,  nous  reconnûmes  que 
diverses  parties  du  pourtour  de  ces  bassins 'étaient  tapissées  d'onr- 
sins'tous  dans  leur  trou.  Il  arrive  même  d'en  trouver  de  sâs-^ 
pendus  en  dessous  des  roches  saillantes  en  forftie  de  voûtes , 
principalement  dans  le  grès;  ils  s'y  attachent  et  creusent  encore 
leur  trou  dans  cette  position  ;  oà  leurs  tentacules  pédieeilées 
doivent  être  cpnstamniènt  fixées  à  la  roche  ,  pour  les  soutenir 

dans  cette  -position  suspendue. 

•      •     • 

Chose  remarquable ,  nos  ouvriers  et  pécheurs  mêmes  du  pays 
n'en  avaient  pas  connaissance. 

•  Ici'  le  fond  dé  ces  bassins  n'en  contenait  pas ,  comme  eeui  de 
Douarnenez  ,*  qu{  en  sont  tous  couverts ,  et  cela  se  conçoit  ;  le 
sable  ici  séjou^n6  et  ne  leur  permet  pas  de  se  fixer  sur  le  fond 
de  la  roche  comme  sur  les  parois  au  pourtour  t)e  ces  excava- 
tions, où  le  mouvement  de  la  mer  emporte  fiicilement  au-defaors 


—  419  — 

des  trous  ,  les  détritus  de  la  pierre  détachés  par  les  oursins.,  et 
autres  débris  qui  pourraient  s'y  introduire. 

» 

A  nous  de  .nous  hâtée  à  puisée  «(rejeter  l'eau  de  deux  de 
ces  bassins,  pouvant  contenir  plus  ou  moins  de  huât  à  dix  bar- 
rkjues  d'eau  y  ohose  des  plus  bcïk&  sans  doule;  mais  la  dilB- 
cuUé  était  d'enlever  des  éebaiitiltons ,  vu  les  piéeauiioiis  loagAie» 
eft  niinutieusçs  à  prendre-,  et  qui  ne  e<Mioeidaieat  pas  avee  k 
premier^  des  nécessités,  celle  de  se  JiMçr,  à  .raisock  (lu  iieu  de 
temps  {tendant  lequel  chaque,  marée  bosse  nous  laisait  les  moyen» 
d'agir.  . 

Lee  fissures  si  répanduesr'dans  ce  grauii  tellement  pénétré  par 
l'eau  salée^  entraîne  facilement  la  .destruetton  d^  la  roche^  hi 
brusquerie  de  nos  ouvriers  y  coptrjbuait  encore  beaucoup» 

A  nos  ^ands  regrets /bon  nonibre  d'échantillons  tombaieoi 
sous  Toutil  en  nonabreux  fragments  devenus  dès-lors  insigni- 
fiants. Tous  ceux  que  nous  pouvions  conserver  ^  aussitôt  arra* 
cbés  du  sol,  étaient  par  nous^raème,  fofftemeui  ficelés  sur  tous 
les  sens  et  emballés  dans  des  yafees ,  en  même  temps  nous  étions 
encore  préoccupé  .d'une  surveillance  générale  sur  nos  ouvriers; 
nous  cédions  au  désir ,  à  la  nécessité  de  porter  nous-roème  les 
derniers  coups  pour  l'enlèvement  des  échantillons.  Sans  notre 
entourage.,  ces  diverses  préoccupations  nous  auraient  fait  ou« 
blier  l'approche  de  la  mer  ntontantCt  qui,  en -nous  prescrivant 
si  juste  nos  deux  ou  trais  heures  de  travail,  venait  nous  chasser 
toujours  «trop  tôt  »  emportant  avec  nous  les  regrets  de  lui  aban- 
donner une  riche. localité ,  qui  ne  devait  plus  nous  apparaître 
que  l'année  suivantOé     *   .  '  .      - 

Npus  avons  cependant  à  nous  féliciter  de  notre  bonneiortune, 

•  •         •   . 

car  nous  -avons  recueilli  un  bqn  nombre  d'échantillons  où  plu* 
sieur»  des  plus  marquants  présentent  de  six  à  dix  trous  «  jus- 
qu'.à  neuf  centimètres  de  profondeur ,  et  pourvus  de  leurs  our- 
sins.   . 


—  420  — 

EpreiiTes  c^Dcloanie»  de  l§ftT* 

Nous  avons  à  rendre  compte  de  notre  dernière  excursion  sur 
les  côtes  du  Finistère. 

Le  1 6  août  dernier,  nous  arrivàoies,  à  la  mer  basse,  sur  notre 
localité  favorite  d'eehinus,  à  la  côte  nommée  Grabinek ,  au-delà 
du  Riz  et  à  deux  kilomètres  à  FEst  de  Douarnenez.  Là ,  nous 
trouvâmes,  au  fond  de  notre  bassin  d'épreuves ,  attachés' sur  la 
roche,-  et  où  nous  les  avions  placés-  en  août  lfô6,  un  bon  nom- 
bre d'oursins. 

Cette  excavation,  pouvant  contenir  dix  à  douze  barriques 
d'eau ,  fut  vidée  par  nos  hommes  en  une  ^eure  de  travail.  Nous 
y  descendîmes  aussitôt,  et,  .enlevant  divers  oursins,  nous  en 
reconnûmes  plusieurs  qui ,  eqfin ,  à  notre  grande  satis&ction  , 
avaicint  commencé  à  creuser  leur  demeure  dans  la  roche  de  2 
millimètres  dans  le  cours  de  l'année  ,  ce  qui  paraîtra  peu  ;  mais 
nous  devons  faire  observer  que,  dans  cet  endroit,  la.  pierre  est 
extrêmement  dure  ;  le  plus  grand  nombre  de  nos  echinides  n'a- 
vaient encore  qu'effleuré  la  roche  sous  eux.  Il  est  très-probable 
aussi  que  l'action  de  la  mer  n'avait  pas  encore  eu  le  temps  d'atta- 
quer convenablement  la  nouvelle  superficie  du  grès,  pour  aider 
le  travail  des  perforants. 

Favorisé  par  quelques  belles  journées,  nous  avons  continué 
nos  expériences,  d^abord  en  fiiisant  rétif er  entièremenC  l'eau  du 
premier  bassin  si  grandement  exploité  par  nous  en  1855  ,  et 
d'où  nous  avions  extrait  plus  de  cinquante  échantillons  de  tous 
les  formats.  Parmi  les  oursins  venus  ici  d'euxnnômes  se  repla- 
cer sur  la  roche  lisse,  que  nous  avions  si  bien  exploitée  ,  douze 
ou  quatorze  avaient  grandement  commencé  leur  trou  jusqu'à 
neuf  millimètres  de  profondeur,  sur  4  et  6  centimètres  de  dia- 
mètre à  leur  ouverture  ;  nous  en  avons  enlevé  divers  échantil- 
lons pour  le  Musée  de  Nantes,  où  ils  constateront  le  travail  par 


—  421  — 

lequel  ces  radiaires  ont  creusé  la  roche  ,  à  raison  de  trois  milli- 
mètres  par  an. 

Ces  résultats,  des  pluis  satisfaisante  pour  nous,  décisifs,  con- 
cluants ,  viennent  prouver  l'authenticité  du  fait  que  nous  avions 
avancé  en  juillet  1854,  que  des  echinides  creusaient  les  roches. 

Désirant  continuer  nos  expériences  sur  ce  sujet  si  attrayant 
pour  nous ,  nous*avons  scellé,  au  fond  de  notre  premier  bassin 
d*épreuves,  un  casier  en  bois  de  50  centiniètres  carrés ,  haut  de 
15  centimètres,  et  à  trois  compartiments  (casiers  n^*  1,  2  et  3) , 
,  dans  lesquels  nous  ayons  placé,  sur  la  roche  lisse,  trois  Ages  bien 
tranchés  de  cet  echinus  lividus^  conservant  près  de  nous  les  mô- 
mes grosseurs  correspondantes  aux  numéros  du  casier,  que  nous 
avons  recouvert  d^un  grillage.  Les  oursins  ne  sortiront  pas  de 
leur  eroprisonnemefit,  si  la  main  de  l'homme  ne  détruit  pas  nos 
préparatifs  ;  avec  le  temps  ils  pourront 'nous  apprendre  encore, 
par  la'durée  du  travail,  les  progrès  de  l'accroissement  des  co- 
quilles, comyne  la  longévité  des  animaux. 

Attesfatton»  dtvcM»e«,  Oonrstii*»  exollqae^ 
>   •  perforants* 

Dans  notre  premier  travail ,  nous  disions  que  l'examen  des 
pièces  osseuses,  ou  appareil  bucal  d'un  certain  nombre  d*echinu8 
exotiques,  nous  démontrait  que  bien  d'autres  de  ces  espèces, 
étrangères  aux  côtes  de  France,  devaient  encore  creuser  les 
pierres  de  la  même  manière  que  nos  (tindti^  de  Bretagne.  Cette 
conviction  s'est  encore  confirmée,  par  la  présentation  de  nos 
échantillons  à  divers  naturalistes,  géologues  et  explorateurs,  dont 
les  assertions  attestent  l'existence  de  ce  bit  sur  d'autres  côtes  de 
France,  comme  dans  les  contrées  les*plus  reculées. 

M.  Jules  Verreaux ,  ornithologiste  des  plus  distingués ,  nous 
écrit  avoir  vu ,  dans  ses  voyages  durant  quatre  années  au  Cap  de 


—     42a    -r 

Bonae-Espérancd  et  dans  la  Nouvella-HoUafide ,  de^  <}uaati4és 
d'oursins,  petits  et  gros  de  tous  les  âges  ,  incrustés  sur  ton»  le» 
sens,  coimpe  les  nôtres,  dans*  les  roches  .^n  grès  ou  oaleairev  cha- 
cun dans,  son  trou  ;  ils  sont  coain)uns  sur  la  côie  Est  du  €ap, 
depuis  la  baie  de  Geen-Poînke  jusqu'à  AlgaoB-Baie« 

Les  autres  localités  encore  plus  spécialenaeai  reiaarquéesr  pat 
M.  Verreaux ,  où  des  oursins  vivent  en  grand  nombre ,  dan» 
des  trous ,  de  la  même  manière  que  les  nôtres  ,  ^  sont  la  cAte 
nord  de  la  Tasn^anie ,  la  localité  nommée  George«Town.  E» 
Australie ,  c'est  principalement  dans  les  baies  dites  Port-Jackson^ 
et  North*Head  qu'ils  abondent.  M.  Verreaux  ajoute  :  «  il  y  a 
»  plus  de  trente  ans  que  j'avais  observé  ee  fait  sans  m'en  ôtre 
j»  rendu  compte,  j»   • 

Nous  avons  vu  ces  mêmes  oursins  déposés,  au  Huséum  de 
Paris  (mais  dépourviis  ip  leur  rQcbe)  >  provenant  des  voyagea 
de  M.  Verreaux ,  qui  leè  a  lui-même  retirés  de  leurs,  trous  ;  ila 
constituent  deux  espèces  :  la  plus-  forte  est  Yeehinus  delakmdii 
(Muséum)  ;  la  petite*,  qui  aurait  de  grailds  rappojrts  avec 
notre  jeune  ImduLSj  -est  Vechinus  blanchcârdi  (MHséum). 

Pour  les  espèces  exotiques  ,  un'e  seconde  comoHinicatiçif,  non 
moins  positive  que  la  première ,  nous  est  adressée  par  un  habile 
naturaliste,  voyageur  infatigable ,  M.  Auguste  Salle  qui ,  dans 
son  voyage  à  Saint-Domingue,  de  1849  à  1851  ,  nous  a  dit 
avoir  souvent  observé,  des  quantités*  d'oursins ,  tous  dans  leurs 
trous ,  creusés  dans  le  calcaire ,  principalement  sur  l^s  parois 
des  rochers  ;  ils  sont  abon'd^rus  à  Guivia ,  lieu  où  l'on  .va 
prendre  des  bains,  à  un  kilomètre  environ  de  la  ville  de  Sanid* 
Domingo. 

Ces  espèces  sont  Vkdioeidaris  fMxieana  *  (Agas)  -,  qui  est  la 
plus  répandue,  et  le  diadéma  turcarum  (Agas),  avec  ses  lon- 
gues baguettes',  qu'il  relève  perpendiculairement  pour  diminuer 
soQ  travail  dans  la  circonférence  de  son.  trou.  . 


^  423  — 

/  Nous  avdDtf.mw  nos '^chaittillofisr  sous  les  yeux  de  plusieurs 
capHaHies  au  iong-eoùrs  de  notre  port  de  Nanie»,  dont  un  nous 
a  rapporté  Veehinus  Urigonûrius ,  grande'  espèce  à  groseea  ba* 
guettes ,  en  nous  disant  l'avoir  retiré  d-un  U'ou  parfaitement  ar- 
rondi comme,  sa  coque  ,  et  pratiqué  dans  la  rof^be  ^  nous  assa* 
rant  en  avoir  vu  beainooup  d'autres  ainsi  disposés ,  notamment 
aux  tles  Haurioe  et  de  là  Réunion. 

M.  Saemann ,  -  géologue  esplorateOir  iafatîgable ,  ea  voyant 
nos  échantillons ,  nous  ditavpir  rencontré  notre  même  espèce 
d'oursins  ,  petits  et  gros  ,  incrustés  dans  les  roches  cakaîres  de 
la  côte  de  Biarritz  ^tous  séparés  les  i^ns  des  autres  par  des  cloi- 
sons, desquelles  il  ne  s'était  pas  ro.ndu  compte,  les  coquilles  n'é- 
tant pas ,  d'ailleurs ,  le  aujet  des  reçherclies  de  ce  géologue.  Il 
avait  supposé  que  ces  cloisons  pouvaient,  provenir  de  leurs  ex- 
créments pu  autres  produits  madréporiques  qui  se  seraient 
déposés  entre  -elles*.  L'aspect  du  wMvpofa  tncnisfaiw  qui ,  or- 
dinaîremest,  recouvre  les  crêtes*  des  doisons  «  est  bien  de 
nature  adonner  cette^  idée.  '*  . 

Un  conchyliologistedistingué  de  Bordeaux  9  M.  Cazenavette, 
en*  visitant  (sur  notre  avis  et  depuis  peu)  ,  cette  localité ,  s'est 
assuré  que  lea  oursins  y  étaîeotbien  à  l'état  perforant  «  comme 
DOS  échantillons. 

H«  Arthur  Eioffe  ,  géologue ,  durant  un  séjour  de  trois  ans 
sur  l'île  de  ^Planier,  près  Marseille,  où  il  était  alors  chargé  du 
service  du  phare,,  a  vu  et  péché  souvent,  nous  a-t^il  dit^  ces 
oursins  qui ,  Xx>iniiie  les  nôtres ,  -étaient  inctustés  dans  la  roebe 
calcaire ,  d'oA  il  avait  parfois  peine  à  lea  retirer  sans  les  briser, 
k  laide  d'un  crochet  en  fer.  C'est  à  l'ouest  du  phare  que  se 
trouvent  plus  communément  ces  ecfttnt».  H.  Eloffe  qui ,  souvent 
les  mangeait ,  leur  fisiisait  une  chasse  très^assidue  r  et  nous  a  dit 
qv^après  quelques  jours  les  trous  dont  il  avait  retiré,  les  oursins 
étaient  occupés  pafr  d'autres  semUablea  ;  comme  il  noua  a  en- 


—  424  — 

core  observé  que'  les  pécheurs  qui  le$  recherchent ,  pour  la 
graude  consommation  en  comestible  qui  's*ën  iÎBiit  à  Marseille , 
les  retirent  encore  parfois  de  ces  trbus ,  mais  il  s'en  ^rènd  bien 
davantage  à  la  dragiie  traînante ,  sur  le  sable  ,  sur  les  rodies , 
où  ils  circulent  dans  les  beaux  temps.  Ceux-ci .  ne  sont  plus , 
sans  doute  ,  incrustés  dans  la  pierre ,  et;  par  les  forts  temps*, 
ils  sont  encore  entraînés  au  dehors  des  ânfractuosités  naturelles 
des  roches,  desvarecs,  des  éponges,  des  *  polypiers ,  où  ils  se 
crampronnent  avec  leurs  baguettes  et  avec  leurs  ventouses  pédi- 
cellées  sur  les  roches. 

Les  oursins  avaient  encore  été  vus  dans  leurs  trous  par  divers 
auteurs  des  plus  renommés. 

Ayant  mis  nous-môme  nos  échantillons  sous  les  yeux  de  H. 
Hilne-Edwards ,  il  nous  dit  avec  empressement  a  j*ai  vu*  cela 
»  dans  TAIgérie.  »  M.  de  Quatrefage  les  avait  vus  à  Guétary.  M. 
Boubé ,  encore  sur  les  côtes  de  Biarritz.  Un-  professeur  *  du 
Muséum  de  Paris  cite  que*  ces  échantillons  étaient ,.  depuis  plus 
de  vingt  ans ,  placés  dans'lés  collectrons-du  Muséci 

Conclusloiift. 

Ne  soyons  plus  étonné  si  f  d'après  notr^  première  publication, 
notre  manière  de  voir  a  été  combattue  en  France  et  en  Angle- 
terre, puisque  l'explication  de  ce  fait  avait  manqué  partout, 
sans  que  la  perforation  par  ces  animaux  fût  même  'soupçonnée. 

Peut-être  devons-nous  ajouter  à  nos  observations ,  qu'ayant 
acquis  une  multiplicité  telle  ,  •  ils  ne  peuvent  plu^  trouver  suffi- 
samment des  localités  convenables  de  bassins  et  de  roches  pour 
y  &ire  usage  de  leur  mode  perforant ,  car ,  nous  le  répétons ,  il 
6ut  reconnaître  ,  à  n'en  plus  douter  ,  que  pour  les  maintenir 
contre  la  puissance  d*une  mer  agitée ,  la  nature ,  toujours  si 
bien  entendue  et  prévoyante  dans  ses  principes ,  les  a  doués 
réellement   d*un   système  dentaire  et  d'une  force  musculaire 


—  485  — 

puissante  pour  les  faire  agir  ainsi ,  se  creusant  leur  demeure 
dans  des  «rochtô.qui  scintillent  sous  le  choc  du  briquet. 
.  Nou^  nous  sommes  longuement,  p^ut-être  appesanti  sur  ce 
sujet ,  pour  éviter,  autant  que  possible  ,  les  contradictions  qui 
s'élèvent  si  souvent  ea  histoit&e  naturelle ,  se  répandent  et  jettent 
de  nouvelles  incertitudes  ;  ainsi*  ei>  a-t-il  été  ^i  longtemps  pour 
rhistoire  des  pbolades  et  autres  perforants.  -Nous  avons  donc  cru 
devoir  reproduire  nos  ^observations ,  nos  expériences  ,  peut-être 
minutieuses,  sur  <;e/ait  qui.,  en  histoire  naturelle ,  a  paru -gé- 
néralement à  tous  si  surprenant,  pourvu,  dans  ses  détails, 
d*un.  vif  intérêt ,  et  jusqu'alors  méconnu  dans  les  mœurs  de  ces 
radiaires.      .         *        . 


* 

4 


.  • 


%  . 


■  • 


im  LA 


MESURE  Db  TEMPS 


• 


R  HE  LA  DfKOnilATieil 

•  •  •    • 

DES  ÉPOQUES   SÉCtIAIÏtÇS 


Pab  M'  F.  HUEt.TE.  • 


On  a  bien  souvent  agité  la  tyiestion  4.0  savoir  à  quel  siècle 
doit  être  attribuée  une  année  dont  le  commeqcement  coîn6ide 
avec  la  fin  de  la  dernière  année  d'un  siècle  écoutée 

En  prenant  pour  exemple.  l'année  i  800 'presque  ^éiféralement 

considérée   comme  Tépoque  terminale  du  X¥III'  siècle ,  bien 

que ,  selon  nous;  elladoive^  à  plus  jusfte'titfA,  être  envisagée 

comme  représemiatij^e  dû  délrut  du  XIXS' nous  allons  examiner 

les  raisonnements  sur  lesquels  .«e  ^fondent  deuic  <)pini5ns  qui , 

quoique  de  nature  très-^îstirfctef  sont  cependant  dij^éutable^ , 

et  môme  logiques  à  leur, point  de  vue  (éspectif.    *    * 

Celle  de  ces  opinions  .qui  a  pour  objet,  do  comprendre  Pàn- 

•  •      •  •    * 

née  i  800  dans  le  XV IH'  siècle  ,  et  dont  la  conséquence  est  de 
ne  Ceiire  commencer  le  X^*' qu'au  1%'  janvier  1801 ,  sléfabliCsur 
un  point  de  départ  pour  Torigine  des.  cbpses,  représenté  par  le 
nonobre  un^  d'où  il  résulte,  qu'à  partir  de  cette  expression  ,  la 
période  séculaire  se  compense  d4i  100. années,  comptées  inclu- 


—  487  — 

«ivèmeHt.  D'après  cette  macière  dt  procéder,  il  devient  de  toute 
évidefice  que  la  99^  de  ces  années  ne  peut  être  autre  que  l'a- 
vaHt-den^ière ,  et  xpke*  le  compléHient  de  la  période,  séûvlaîre  se 
forme  de  la  lOOS 

En  effet,  depuis,  le  f  janvier  I70i,  jusqu'au  St  décembre 
tTfJlLfil  6*est  écoulé  99  années;  et  «lois  il  a  &llu  oéeeesaire- 
«oeoi  fom  que  ia  100*  s^necompttsae ,  ajouter  aux  99  révolues 
las  36  S  jours  coflftpris  entre  4e  31  décembre  1799  et  le  31  dé- 
cai^bre  18iM)<  De  o^e  sorte^ie  1'^  janvier  1801  est  devenu  le 
1"  ÎQur  du.l^X"  sièole,  saosquoi  leXVIU*  na  se IM  trouvé  re- 
liirésenté  que  par  99  années. 

ËA  décomposait  les.  anûées  ^en  «oois  «  .cette  démopalrat*on 
devient  pUis  saisissable  encore  :  ^insi  que  tout  le  («oiaiide  ie  sait, 
les  années  se  subdivisent  en  12  mois  de  3Q  jours  chacun,  à 
quelques  exceptions  près ,  d'où  il  s'ensuit  qu'un  assembl(ij;e  de 
100  années  ou  un  siècle,  comprend  1,200. mois.,  et  par  consé- 
quent, que  les  1*8  siècles  sur  lesquels  nos  calculs  sont  établis, 
se  composent  de  21,600  mois,  {Produit  du  nombre  1,200  par 
le  chiffre  18.  ,        . 

L'exactitude  de  cette,  dûnnée  étant  incontestable  «  il  ne  l'est 
pas  moins. qu'^  renfiontant  à-I^  naissance  des  18  jsiècles  dont 
il  s'agit,  et  eo  partant  du  nombre  un ,  ce  n'a  été  qu'à  la  fin  du 
SO*  des  jours. dés  21^600  Mois  ,  que  la  grande  période  *>des  18 
siècles  a  été  définitivement  .aCcooïplie  et  non  à  l'expiration  de 
celui  de  ces  mois  «représenté  par  le  nombre  2i,599. 

|)e  eé  qui  précède ,  on  se.  trouverait  porté  à  inférer  qu'il  ne 
peut  pfe'è'tre  possible  d^  compter  d'une  autre  manière,  et  qu'ainsi 
confirmée  par  taesdenx  exemples,  la  véritable  date  caractéris- 
tique du  débuVdû  X1X«  siècle,  ne  peut  être  que* Je  î*'  janvier 
«de  Tannée  (80i,  puisque  ce  n'estqu'è  oe.moment  que  prennent 
teur  terme  Jes  24,600  mois  dont-  se  compose  la*  période  des 
48  siècles..   •' 


—  448  — 

Telle  est ,  en  efiet ,  l'iDterprétation  qui  a  dû  bire  admettra  la 
supputation  du  temps  ainsi  formulée  j  laquelle  a  eu  asse^  de 
valeur  pour  faire  autorité.  Cependant,  les  arguments  par  lesquels 
elle  peut  être  combattue ,  nous  semblent  de  nature  à  produire 
une  toute  autre  conviction  .dans  les  esprits. 

Ainsi  qu*il  a  déjà  été  dit  au  commencement  de  cette  notice, 
la  différence  qui  existe  entre  les.  deux  manières  de  calculer  les 
époques ,  réside  *  tout  entière  dans  le  principe  de  Torigine  des 
choses.  Or,  cette  origine ,  pour  ceux  qui  comprennent  que  Tannée 
1800  appartient  au  XViII«siècle,*esl  le  nombre  ur^^  tandis  que 
pour  les  partisans  de  Fopinion  contraire ,  elle  est  une  expression 
fractionnaire  infinitésimale ,  ou ,  pour  mieux  dire,  Tinstantanéité 
ou  zét*o  temps. 

Si ,  dans  (a  première  hypothèse ,  le  nombre  un  se  prononce ,  il 
ne  s'applique  ni  à  une  année,  ni  à  un  jour,  ni*mètne  à  la  plus 
petite  des  divisionsdu  temps,  mais  bien  seulement  à  la  base  du 

calcul  dont  il  est  le  premier  terme. 

•  •         •      ■     ■  . 

Pour  rendre  la  seconde  hypothèse  plus  intelligible ,  nous  al- 
lons lui  appliquer  des  exemples  pris  dans  la  division  du  jour 
civil  et  dii  jour  astronoçiique,  en  les  reportant  çnsuite  aux  épo- 

ques  séculaires  qui  font  Tobjet  de  ce  travail. 

«  •  ■  * 

Le  jpur  astronomique ,  temps  moyen ,  se  compose  de  24  heu- 
res,  qui  se  comptent  d'un  nûdi  au  midi  dû  lendepiain ,  en  sui- 
vant  l'ordre  numérique.  A  partir  du  midi  qu'on  appelle  zéro 
heure  jusqu'à  celui. où  la  23*  heure  se  manifeste,  il  ^  &  23  heu- 
res révolues  et  la  2i^  se  constitue  paroles  60  minutes^. qui  se 
trouvent  comprises  entre  la  23'  et' le  moment  de  zéro  heure  du 
jour  suivant.   ....  •'.•*' 

En  effetr,  quand  on  dit  il  est  une  heure,  cçtte  coDstj^tation  de 
rétat  présent  du  jour  signifie  qu^ine  heure  s'est  écoulée  depuis 
le  moment  de  zéro  heur^,  et  qu'ainsi  l'expression  du  temps 


—  489  — 

comprise  entre  oe  dernier  moment  et  celui  d'une  heure,  appar- 
tient tQut-à-fait  à  celle*ci. 

Ce  qui  vient  d'être  dit  de  cette  première  heure  s'applique  de 
la  même  manière  à  toutes  celles  qui  lui  succèdent  «  et  cette  règle 
confirme  la  durée  totale  du  jour  astronomique  composé  de  24 
heur^. 

Si  au  lieu  de  prendre  zéro  heure  pour  point  de  départ 
de  la  mesure  du  jour  astronomique  «  on  eût  compté  ses  heures 
en  partant  du  chiffre  un,  il  en  fiit  résulté  que  la  23*  n'eut  atteint 
le  terme  de  sa  durée  qu'à-  l'instant  où  eût  sonné  la  24* ,  et 
qu'ainsi  cette  dernière  se  fût  prolongée  jusqu'à  la  manifestation 
de  la  25*. 

Bien  que  le  classement  des  heures  dont  se  compose  le  jour 
civil  ne  soit  pas  établi  dans  le  même  ordre  que  celles  du  jour 
astronomique ,  le  même  principe  s'applique  à  la.  supputation  de 
sa  durée. 

Le  jour  civil  se  divise  en  deux  moitiés,  qui  sont  de  42  heures 
chacune ,  l'une  d'elles  est  attribuée  aux  heures  du  soir ,  et 
l'autre  aux  heures  du  matin.  Les  heures  du  matin  se  comptent 
à  partir  de  minuit  ou  la  moitié  de  la  nuit ,  jusqu'à  midi  ou  la 
moitié  du  jour. 

Le  moment  de  minuit  indicateur  du  commencement  du  jour 
civil ,  est  en  tous  points  l'analogue  de  l'expression  de  zéro 
heure,  qui  marque  le  commencement  du  jour  astronomique. 
Ainsi  que  nous  l'avons  vu  pour  ce  dernier ,  les  fractions  de 
temps  qui  succèdent  à  minuit ,  appartiennent  déjà  à  la  première 
des  heures  du  jour  civil,  et  quand  60  minutes  sont  écoulées  à  partir 
de  minuit ,  la  première  des  heures  du  jour  a  atteint  son  expi- 
ration. En  suivant  cette  manière  de  compter  jusqu'à  la  11"  . 
heure  du  matin ,  on  acquiert  la  conviction  que  lorsque  cette 
11*  heure  sonne,  elle  n'exprime  plus  l'heure  actuelle,  mais 
bien  le  temps  accompli  depuis  minuit ,  et  que,  par  conséquent, 

29 


—  436  — 

les  60  minutes  comprises  entre  eHe  et  le  moment  de  midi , 
constituent  la  12'  des  heures  du  matin. 

En  reportant  le  même  raisonnement  aux  heures  du  soir  «  on 
trouve  également  que  la  li^  de  ces  heures  ne  représente 
entre  chose  que  (e  commeneemeiit  de  la  12' ,  dont  le  parfiilt 
accomplissement  de  la  durée  a  lieu  à  l'instant  où  sonne 
minuit. 

S'il  en  était  autrement ,  comment  *  aurait^il  pu  s'établir  que 
la  célébration  de  la  messe  s'aocordàt  avec  le  moment  précis  de 
minuk  ?'  Cet  «ntiqoe  usage  du  culte  catholique  est  comme  tous 
les  autres  offices  qui  s'y  rattachent  étant  en  si  parfaite  harmonie 
avec  l'état  actuel  des  connaissances  humaines,  qu'il  n'est  pas  pos- 
sible que  sur  ce  point  seulement  il  s'en  tài  écarté.  En  effet  «  la 
cèMbration  de  l'office  divin  à  minuit ,  et  le  commencement  du 
\n*  siècle  en  1800,  sont  deux  circonstances  identiques; 
faire  partir  le  XIX'  siècle  de  l'année  1801  ,  c'est  ne  pouvoir 
dire  la  première  messe  qu'à  une  heure  du  matin. 
'  Les  lignes  suivafntes  extraites  de  l'ouvrage  publié  en  1662, 
sous  le  Utre  des  nouvelies  fleurs  des  'oiêê  des  semis  y  et  traduit 
de  l'espagnol ,  par  René  Gautié  ,  sont  confirmatives  de  notre 
assertion  : 

•  «r  L'Evangile  n'explique  point  en  quel  -jour  de  la  semaine 
naquit  notre  Sauveur  Jésus^Christ  ;  il  y  a  plusieurs  opinions 
parmi  les  docteurs ,  néanmoins ,  on  tient  pour  la  plus  (certaine , 
qu'il  naquit  le  dimanche ,  comme  l'affirme  le  Vl«  synode,  cha- 
pitre VIII ,  et  l'heure  fut  après  minuit ,  à  la  pointe  du  jour  na- 
furel,  le  25  décembre  ,  que  Ton  compte  d'un  minuits  l'autre , 
et  avant  que  le  jour  artificiel  commence  ,  qui  «est  d'un  soleil- à 
l'aâtres  ^^  qui  est  conforme  à  ta  tradition  de  l'église  ,  à  l'usagé 
de  dire  la  messe  cette  nuit  là  ,  et  à  ce  que  signifient  les  paroles 
de  l'Evangile ,  etc.  » 

E)n  faisant  l'appUcart  ion  de  cette  manlère^d'âppréotef  la  durée 


—  4SI  — 

du  jour:  civil  comme  du  jour  astronomique  «  à  la  déelaration  de 
l'ftge ,  nous  sommes  amené  à  considérer  comme  illogique  Tha- 
bitude  qui  consiste  à  dire  «  qu*on  a  atteint  tel  âge  le  jour  anni- 
versaire- de  sa  naissance.  Cet  âge  on  ne  Ta  plus ,  il  est  déjà 
derrière  soif  le  moment  qui  le  suit,  Fheure  du  jour  à  laquelle 
on  est  né  ,  appartiennent  déjà  à  1-année  suivante ,  bien  que  dans 
leur  principe ,  ils  n'en  soient  qu'une  très-minime  •  fraction.  Il 
serait  beaucoup  plusratioanel  de  dire  quand  on  vient  d'atteindre 
40  ans  «  qu'on  entre  dans  sa  4t"  année  ,  que  de  persister  à  ac- 
cuser ce  chiffre  de  40  ans ,  jusqu'à  l'expiration  de  l'année  qui 
doit  s'y  ajouter. 

Ainsi  que  nous  l'avons  établi,  le  commenoement  de  toutes 
choses  étant  zéro  temps,  quand  uo  enfant  vient  au  monde, 
c'est  de  cette  expression  que  date  sa  naissance  ;  mais  la  première 
fraction  de  temps  qui  succède  à  ce  moment  précis ,  lui  constitue 
déjà  un  Age  ou  une  durée  d'existence ,  qui  devient  une  unité 
dans  les  divisions  de  la  mesure  du  temps. 

C'est  exactemeol  aussi,  ce  qui  est  arrivé  pour  l'établissement 
du  calendrier  grégorien ,  dont  le  zéro  temps ,  ou  le  moment  de 
la  naissance  de  notre  Seigneur  Jésus-Christ ,  a  été  le  premier 
terme  d'où  on  a  dû  partir  pour  Ja  supputation  du  temps  écoulé 
depuis  cette  époque. 

Puisqu'ainsi  que  nous  l'avons  vu  pour  la  mesure  du  jour  as- 
tronomique ,  de  zéro  temps  à  une  heure ,  60  minutes  se  sont 
écoulées,  ce  n'est  ni  la  première  de  ces  minutes,  ni  même  sa 
60*  partie  ou  une  seconde  ,  qui  ont  pu  être  considérées  comme 
le  moment  de  la  manifestation  de  cette  première  heure  ;  cette 
durée  de  temps  ,  quelque  minime  qu'elle  fût ,  étant  déjà  un  fait 
aoeoropli  depuis  ce  moment.  Eosuiviint  la  même  marcbe  jusqu'à 
la  59^  des  minutes ,  on  devra  comprendre  que  le  temps  qui  lui 
succède  ,  est  évidemment  celui  dont  se  compose  la  60« ,  dont  le 
ienoe  marque  l'expiration  de  oeM  même  première  heure. 


--  432  — 

Cette  démonstration  cteviendra  plus  bmle  à  saisir  par  les  chif- 
fres invoqués  à  l'appui  de  la  citation  suivante. 

Si  on  demandait  quelle  serait  la  date  à*  laquelle  parviendrait, 
à  Tftge  de  10  ans,  un  eûfiint  né  le  1"  janvier  de  l'tfnnée  4800,  il  est 
évident  que  chacun  répondrait  que  ce  serait  au  1*'  janvier  de 
Tannée  1810  ;  et  qu'on  le  remarque  bien  cependant ,  entre  ces 
deux  époques  il  n'y  a  que  9  années  d'entièreijQent  révolues  en 
apparence ,  et  en  les  additionnanl  en  commençant  par  le  chiffre 
un,  l'enfant  né  le  1*' janvier  4800,  ne  devrait  avoir  atteint  l'ftge 
de  10  ans ,  qu'à  la  même  époque  de  l'année  1801. 

CALCULS  COlfFmVlTIFS  DE  LA  PBBnÈBS  DB  CES  DEUX 


ASSBETIORS  : 

Du  1"  Janvier  1800 

au  1^'  janvier  4801 

un  an. 

Du  1''  janvier  1801 

au  1«'  janvier  1802 

(2)  un  an. 

Du  1«'  janvier  1802 

au  1*'  janvier  1803     i 

[3)  un  an. 

Du  1"  janvier  1803 

au  1«'  janvier  1804 

(4)  un  an. 

Du  1"  janvier  1304 

au  1*'  janvier  1805 

(5)  un  an. 

Du  1"  janvier  1805 

au  1"  janvier  4806 

(6)  un  an. 

Du  1«'  janvier  1806 

au  4"  janvier  4807 

(7)  un  an. 

Du  1»'  janvier  1807 

au  4«'  janvier  4808     ( 

[8)  un  an. 

Du  1"  janvier  1808 

au  4"  janvier  4809     1 

[9)  un  an. 

Du  l"  janvier  1809 

au  4"  janvier  1810  (1 

10)  un  an. 

Total i 

10  ans. 

En  poursuivant  ce  calcul  jusqu'à  l'ftge  de  400  ans ,  équivalant 
à  la  durée  d'une  époque  séculaire ,  nous  voyons  que  l'enfant  né 
le  4«' janvier  de  l'année  4800 ,  aurait  réalisé  Tâge  de  400  ans, 
à  la  même  date  de  l'année  4900  ,  et  que ,  s'il  avait  dépassé  ce 


—  433  — 

terme ,  il  eùl  alteiiii  sa  lOi'  anaée  au  1*'  janvier  de  Tau* 
Dée  1901. 

L'année  1800  ,  dans  cette  citation  ,  représente  don<i  évidem- 
ment l'expression  zéro,  d'où  il  a  fallu  partir  pour  la  mesure  du 
temps ,  et  par  suite  pour  la  qualification  du  commencement  des 
siècles. 

Qu'il  nous  soit  permis,  pour  terminer,  d'occuper  encore  l'at- 
tention des  personnes  qui  hésiteraient  à  partager  des  convictions 
qui  nous  paraissent  basées  sur  l'évidence ,  par  une  dernière  ci- 
tation relative  aux  divisions  du  jour  ,  soit  que  des  fractions  de 
temps  précèdent  ou  suivent  l'appellation  de  ces  heures.  Ainsi , 
quand  on  dit ,  il  est  10  heures  et  demie ,  on  enteod  parfaite- 
ment que  30  minutes  ont  succédé  à  l'expiration  de  la  10*  heure, 
et  par  conséquent  que  ces  30  minutes  appartiennent  à  la  onzième. 
Si  au  lieu  de  30  minutes  il  y  en  avait  45  ,  on  dirait  :  il  est  10 
heures  3/4  ou  11  heures  moins  un  quart,  ce  qui  signifierait, 
par  cette  dernière  expression,  qu'il  manque  15  minutes  à  la 
onzième  heure  pour  que  ce  moment  du  jour  soit  écoulé. 

En  résumé ,  malgré  le  désaccord  de  la  méthode  sur  l'appré- 
ciation du  temps  qui  vient  d'être  exposée  avec  celle  d'après  la- 
quelle le  classement  des  époques  de  renouvellement  des  siècles  est 
établi ,  nous  pensons  avoir  démontré  le  bien  fondé  de  celle  que 
nous  croyons  devoir  lui  être  substituée ,  et  d'où  il  résulte  que 
chacune  des  années  dont  il  a  été  fait  jusqu'ici  la  100*  d'un  siècle, 
est  la  première  du  siècle  suivant.  Si  le  contraire  nous  était 
prouvé  par  des  raisonnements  et  des  chiffres  qui  fussent  de  na- 
ture à  renverser  ceux  qui  viennent  d'être  invoqués  ,  nous  ne 
résisterions  pas  à  l'évidence  et  croirions  que  notre  modeste  tra- 
vail aurait  atteint  un  but  utile  en  provoquant  une  réfutation  de 
nature  à  fixer  l'opinion  d'une  manière  définitive ,  sur  un  des 
points  intéressants  de  l'étude  de  la  science  des  dates. 

En  attendant  qu'il  en  soit  ainsi,  nous  nous  croyons  autorisé  à 


—  434  — 

croire  que  non-seulement  »  en  ce  qui  a  rapport  à  la  supputation 
du  temps,  mais  même  en  tout  ce  qui  concerne  l'expression  des 
mesures  en  général ,  le  premier  des  ternies  du  caloul  employé 
pour  les  déterminations ,  n'est  pas  le  nombre  un ,  mais  bien 
révalaation  de  la  quantité  comprise  entre  le  chiffre  qui  le  repré* 
sente  et  le  zéro  dont  il  est  précédé. 


DÉTERMINATION 


DU 


nVIiD  DES  BAUX  OE  U  HER 


d'apBËS  m  GALCVL 


DE    L'UWITÉ    DE    HAUTEUR 


Pab  M'  F.  HUETTË. 


Les  variations  qu'éprouve  le  niveau  des  eaux,  de  la  mer,  par 
Teffet  des  marées  qui  se  fout  sentir  sur  les  cotes  et  dans  les 
ports  de  TOcéau  Atlantique,  sont  calculées  d'après  une  base  qu'on 
appelle  unité  de  hauteur. 

L'établissement  du  chiffre  qui  coAstitue  l'unité  de  hauteur 
d'un  lieu ,  est  le  résultat  de  la  nK>itié  de  la  différence  qiji  a  été 
constatée  dans  ce  lieu  »  entre  les  CQarées  les  plus  hautes  et  les 
plus  basses,  au  moment  des  époques  équipoxiales  de  l'année  (1). 
C'est  de  la  double  moyenne  obtenue  p^r  le  plus  grand  nombre 
possible  de  ces  observations  qu'est  déduite  la  moitié  de  cette 
différence  qui  sert  de  ppiat  de  déport  pour  le  calppl  ^s 
marées. 

Si  l'application  de  ce  principe  est  faite  à  un  port  de  notre 
kxoalité,  nous  voypos  que  pour  celui  de   Saint-N^zaire,  par 


—  436  — 

exemple,  son  chiffre  d'unité  de  hauteur  est  représenté  par 
2^  68',  quantité  qui  exprime  pour  ce  lieu  le  degré  d'élévation 
ou  d'abaissement  des  eaux  de  la  roef ,  relativement  au  niveau 
moyen  où  elles  se  maintiendraient ,  si  l'influence  exercée  sur  ce 
niveau  par  l'action  du  soleil  et  de  la  lune ,  venait  à  cesser  de 
se  produire  (2):  Multipliée  par  deux,  cette  quantité  de  2"*  68*", 
égale  5"*  SB"",  chiffre  qui  exprime  la  différence  trouvée  à 
Saint^Nazaire ,  entre  les  plus  hautes  et  les  plus  basses  marées  de 

m 

ce  port. 

Telles  sont  les  données  sur  lesquelles  reposent  toutes  les 
instructions  insérées  dans  les  connaissances  des  temps  et  les 
almanachs  nautiques ,  lesquelles  ont  pour  but  de  fiker  à  l'avance 
le  degré  d'élévation  des  eaux  de  la  mer  pour  une  grande 
marée  de  syzygie  ;  mais ,  quelque  nettes  et  précises  que  soient 
ces  instructions  dont  le  sens  est  iacile  à  interpréter  pour  les 
hommes  de  mer,  il  n'en  saurait  être'  ainsi  pour  les  personnes 
étrangères  à  la  spécialité  des  études  du  marin,  et  cependant  il 
est  des  circonstances  dans  lesquelles  de  grands  intérêts  se 
trouvent  engagés  dans  la  question  dont  il  s'agit. 

Voici,  en  effet,  dans  quels  termes  sont  rédigées  les  instruc- 
tions relatives  à  la  détermination  de  la  hauteur  de  la  mer  pour 
une  époque  donnée. 

cr  Pour  connattre  la  hauteur  à  laquelle  s'élèveront  les  eaux 
de  la  mer,  à  l'époque  où,  pour  l'ordinaire,  elles  atteignent  leur 
maximum  d'élévation  au  temps  d'une  syzygie ,  il  &ut  multiplier 
Tunité  de  hauteur  du  lieu  par  le  chifire  indiqué  dans  le  tableau 
des  grandes  marées ,  pour  l'époque  dont  il  s'agit.  »  (3) 

Si  cette  rédaction  prise  dans  son  sens  littéral  n'était  invoquée 
que  pour  des  cas  ordinaires ,  en  dehors  toutefois  de  la  navigation , 
aucun  préjudice  sérieux  ne  deviendrait  la  conséquence  de  sa 
fausse  interprétation;  mais  il  en  est  d'autres  où  il  importe  que 
des  mesures  préservatrices  puissent  être  prises  contre  l'envahis- 


—  437  — 

sèment  de  certaines  rives  par  les  eaux  de  la  mer ,  et  alors  la 
qoesUen  prend  un  véritable  caractère  de  gravité. 

Si,  par  exemple ,  on  s'était  strictement  renfermé  dans  les 
termes  des  instructions,  à  l'occasion  de  la  grande  marée  du  27 
mars  1857,  et  qu'on  en  eût  fiiit  l'application  au  port  de  Saint- 
Nazaire,  on  eût  trouvé  qu,e  le  chiffre  de  i'"  14,  porté  sur  le 
tableau  des  plus  grandes  ^tarées  de  1 857 ,  multiplié  par  celui  de 
2"  68,  unité  de  hauteur  du  port  de  Saint  «Nazaire,  y  aurait  donné 
pour  ce  jour,  une  hauteur  d'eau  égale  i^  05.  Or ,  ce  résultat 
évidemment  très-inférieur  au  chiffre  5"^  36,  qui  représente  la 
différence  totale  qui  existe  en  moyenne  entre  les  plus  hautes  et 
les  plus  basses  mers  de  ce  lieu,  eût  été  d'un  effet  trompeur, 
même  pour  la  majeure  partie  du  public  éclairé.  Que  déduire  de 
cet  exemple,  si  ce  n'est,  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  que 
l'explication  relative  au  moyen  de  calculer  l'élévation  des  marées 
en  général ,  n'est  pas  à  la  portée  de  toutes  les  intelligences  ?  Ap- 
plicable à  la  question  de  propriété  au  point  de  vue  de  la  préser* 
vation ,  il  devient  particulièrement  utile  de  savoir  à  quel  degré 
de  hauteur  au-dessus  de  la  basse  mer,  les  eaux  soulevées  par  l'effet 
d'une  marée  extraordinaire  devront  atteindre.  C'est  pour  parve- 
nir à  ce  but,  que  nous  proposons  la  rédaction  suivante,  qui 
nous  semble  tout-à-fait  de  nature  à  foire  cesser  l'équivoque  qui 
peut  résulter  de  la  première. 

Pour  connaître  la  hauteur  à  laquelle  s'élèveront  au-dessus  de 
la  basse  mer  les  eaux  de  l'Océan  un  jour  de  grande  marée ,  il 
faut,  ainsi  que  le  disent  les  instructions ,  commencer  par  multi- 
plier le  chiffre  indicateur  de  la  haute  marée  contenu  dans  les 
tables  calculées  à  cet  effet,  par  celui  de  l'unité  de  hauteur  du 
lieu;  mais  ensuite,  au  produit  obtenu,  ajouter  ce  même  chiffre 
d'unité  de  hauteur. 

Exemple  :  l'unité  de  hauteur  du  port  de  Saint-Nazaire  étant 
2"  68,  et  la  grande  marée  du  27  mars  1857  ayant  été  calculée 


—  43»  — 

pour  €6  jour  à  1"  14  ,  le  produit  de  ces  deux  nombres,  ou 
3  "^  05  ,  augmenté  de  l'unité  de  hauteur  2*  68,  deviendra  égal 
à  5"^  73  ,  véritable  expression  de  la  hauteur  totale  de  la  marée 
de  ce  jour  ;  c'est*à-dire  que  cette  marée  aura  surpassé  de  37 
centimètres  le  chiffre  de  5^  36,  qui  a  été  obtenu  comme  moyen 
terme  de  la  différence  observée  entre  les  marées  les  plus  fortes 
et  les  plus  faibles,  qui  ont  servi  d'éltoelEits  pour  la  détermina* 
tien  de  l'unité  de  hauteur. 

Présenté  sous  cet  aspect ,  le  calcul  des  grandes  marées  pour 
une  époque  fixe,  deviendra  Compréhensible  pour  tout  le  monde, 
et  chacun  pourra  l'appliquer  à  ses  besoins ,  sous  la  réserve  , 
toutdbis,  de  l'influence  des  gros  temps,  sur  un  état  de  hauteur 
de  mer  qui  ne  peut  être  calculé  que  dans  la  prévision  d'un  temps 
normal. 


NOTES  EXPLICATIVES. 


(1)  On  entend  par  l'expression  de  pleine  mer ,  ou  marée  to- 
tale ,  la  somme  de  tous  les  états  partiels  d'une  marée  ,  depuis  le 
moment  où  elle  commence  à  se  manifester  ,  et  qu'on  appelle 
commencement  de  flot ,  jusqu'à  celui  de  son  entier  accom- 
plissement. 

11  en  est  de  même ,  mais  en  sens  inverse  ,  de  l'action  descen* 
dante  de  la  marée ,  connue  sous  la  dénomination  de  jusant  , 
cet  état  qui  succède  immédiatement  à  la  pleine  mer  ou  étale  de 
marée ,  se  continue  pendant  le  même  espace  de  temps  à  peu 
près  jusqu'à  ce  qu'il  parvienne  à  sa  plus  basse  expression  ,  qu'on 
appelle  morte  eau. 

(2)  Le  chiffre  de  l'unité  de  hauteur  pris  dans  sa  véritable  ac- 
ception ,  représente  la  hauteur  d'eau  qui  existe  au-dessus  du 
plus  bas  état  de  la  mer  ;  il  est  donc  la  moitié  exacte  de  la  diffé- 
rence qui  a  été  constatée  entre  le  niveau  inférieur  et  le  niveau 
supérieur  de  ses  eaux  ,  c'est  pourquoi  on  l'appelle  unité  de  hau- 
teur ,  ou  état  moyen  du  niveau  de  la  mer  au-dessus  du  fond  , 
ou  de  la  sonde ,  état  qui  serait  fixe ,  sans  la  pression  exer- 
cée sur  l'atmosphère  «  par  la  double  action  du  soleil  et  de 
la  lune. 

L'unité  de  hauteur  est  donc  la  quantité  d'eau  à  ajouter  au 
niveau  des  marées  les  plus  basses  ,  de  même  qu'elle  doit  être 
déduite  des  plus  hautes. 

(3)  Le   tableau  des  plus  hautes  marées  d'une  année  donne 


—  440  — 

leur  élévation  pour  le  jour  m^mé  de  la  syzygie  ,  tandis  qu'il  a 
été  remarqué  que  ,  dans  nos  ports ,  leur  maximum  de  hauteur  a 
lieu  un  jour  et  demi  après  cette  époque,  d'où  il  résulte  encore 
une  petite  augmentation  sur  le  chiffre  de  la  hauteur  indiquée  ; 
cette  augmentation  peut  mèxûe  devenir  assez  importante  quand 
les  grandes  marées  sont  favorisées  par  des  groc(  temps  avec  vents 
du  large,  circonstances  contre  lesquelles  la  prudence  commande 
de  se  prémunir ,  dussent-elles  ne  pas  se  réaliser. 


NOUVEAU 

THEBIOIÊTBE  DE  PRÉCISION 


POUR  LES  OBSBRYÂTIONS 


ME    TBHPBRATIJAB    ATHtsmtel^lTB 


Pab  M'  F.  HUETTE. 


Dans  des  limites  comprises  entre  36  centiitoètres  pour  la  hau- 
teur ,  sur  10  ceotimètres  eu  largeur ,  j'ai  construit  un  ther- 
momètre d'observations  au  mercure ,  dont  les  degrés  se  trou- 
vent espacés  de  plus  d*un  centimètre ,  et  sont  subdivisés  en 
dixièmes,  laissant  ainsi  entre  eux  un  intervalle  aussi  considérable 
que  celui  des  divisions  de  degrés  des  thermomètres  ordinaires 
de  même  dimension. 

La  valeur  firactionnaire  des  divisions  de  cet  instrument ,  le 
rend  d'une  fusibilité  extrême  dans  sa  marche ,  sans  pour  cela 
borner  le  parcours  de  son  échelle  ,  qui  s'étend  depuis  le  20* 
degré  centigrade  au-dessous  du  point  de  la  congellation  de  l'eau, 
jusqu'au  45*  degré  de  dilatation. 

Si  l'application  du  principe  sur  lequel  est  fondé  l'écartement 
dés  degrés  de  cette  échelle  thermométrique  était  fiiUe  à  des 


—  442  — 

instruments  ayant  des  tubes  plus  longs  et  plus  capillaires  que 
celui-ci,  ou  dont  l'indication  de  la  température  fut  plus  res- 
treinte ,  on  comprendra  ais^meat  que  dans  l'une  comme  dans 
l'autre  de  ces  deux  4iypoll)èseB ,  leurs  divisions  pourraient  être 
encore  beaucoup  plus  espacées. 

Dans  le  thermomètte  qui  &it  l'objet  de  celte  notice,  lequel 
est  en  expérimentation  depuis  plusieurs  années ,  le&  iO<*  de  de- 
grés sont  déjà  assez  apparents  pour  qu'on  puisse  les  fraction- 
ner en  1/2  et  en  1/4,  o'est-à-difeen  vingtiàmeset  en  quaran- 
tièmes de  degré. 

En  étabUttaol  4iir  la  .plf^que  .graduée  de  riDalriimairt  des  ver- 
niers  mobiles,  composés  de  10  divisions,  dont  la  première  et 
la  dernière  correspondraient  à  neuf' des  divisions  de  10%  on  ob- 
tiendrait, sans  diflScultés,  des  100^'  de  degrés. 

De»criptIoii   du    Ttaermoiiiètre* 

Pour  atteindre  le  degré  de  précision  indiqué  ci-dessus ,  l'ap- 
pareil tbemiométrique  se  compose  de  :quaUre  tubes  capillaires 
fixés  parallèlement  sur  une  même  plaoi^betle.  La  disposition 
ée  cea  tubes ,  identiques  du  reste  à  ceux  des  autres  thermo- 
mètres, diffère  cependant  de  ces  derniers  pw,  l'adjonctioii  de 
deux  réservoirs  supplémentaires,  dont  l'un  est  soudé  à  leur  partie 
supérieure,  et  l'autre  «  entre  l'extrémité  inférieure  du  tube  et  son 
point  de  jonction  avec  le  cylindre  destiné  à  (aire  sentir  les 
inipresBioDs  de  la  tevapératvMre. 

Le  réservoir  supérieur  est  d'une  opacité  suffisante  pour  con- 
tenir une  partie  du  mercure  du  cylindre  impressionnable , 
proportjocuiée  à  la  marche  exprimée  par  les  divisiooa  de  l'é- 
chelle de  son  tube.  Sa  forme  est  celle  d'un  cône  à  base  renversée, 
et  le  vide  d'air  y  est  produit. 

Les  pointe  4e  déipart  des  qcatre  colonnes  de  mercure  des 


—  .«A3  — 

tub63  sont  calculés  de  telle  sorte ,  que  les  indicatious  de  Tuoe 
commeaceot  quand  celles  de  la  précédente  soat  parvenues  j^  leur 
liaiite  exlrème. 

Les  réservoirs  adaptés  à  la  partie  supérieure  et  inférieure 
des  tubes  deviennent,  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  des  chambres 
de  déversement  pour  les  cas  de  dilatation  ou  de  condensation  dis* 
proportionnée  avec  les  expressions  de  chacun  d'eux. 

C'est  ainsi  qu'en  partant  de  gauche  à  droite,  le  premier  des 
tubes,  qui  esi  Tindicateur  de  la  plus  basse  température ,  a  son 
point  de  départ  à  20  degrés  au-desspus  de  la  glace  fondante  « 
et  déverse  son  excédant  de  mercure  à  3  dçgrés  au-dessus  de 
zéro,  comprenant  ainsi  23  divisions  dans  sa  marche. 

Gomme  on  le  voit»  c^est  particulièrement  dans  la  construction 
de  ce  premier  tube ,  que  la  nécessité  d'un  réservoir  supérieur 
se  fait  impérieusement  sentir,  puisque,  s'il  n'existait  pas,  toutes 
les  températures  plus  élevées  que  celle  de  trois  degrés  au-dessus 
de  zérOf  en  détermineraient  la  rupture. 

La  première  des  divisions  de  l'échelle  du  second  thermomètre 
correspond  au  5^  .degré  au-dessous  de  zéro  de  la  glace ,  et  celle 
qui  le  termine  au  1 5'  degré  au-dessus. 

La  division  da,  3^  s'étend  du  10«  au  30«  degré  de  dilata* 
tion. 

Eftfin,  récbeUe  thermoiçétrique  du  4«  commence  au  25*^ 
degré  et  ae  tennine ,  pour  compléter  la  série  entière  des  indi- 
caiioD6.,au  45^ 

Cette  série  tbernibométrique  renfermant  toutes  les  expressions 
de  température  de  nos  climats ,  il  n'a  pas  paru  nécessaire  de 
chercher  à  la  pousser  juaqu'à  des  limites  plus  reculées  dans  les 
deux  sens  extrêmes ,  lesquelles  ,  du  reste ,  ne  présentent  pas 
toqoura  le  caractère  d'une  par&ite  exactitude. 

Gomme  conséquenœ  des  dispositions  de  ce  thennomèlre ,  il 
arriva  le  plus  souvent  que  des  expression^  identiques  se  lisent 


—  444  — 

sur  plosieuis  des  échelles  à  la  fois  ;  cette  circonstance  loin  de 
porter  préjudice  au  résultat  de  l'observation ,  en  corrobore  au 
contraire  l'exactitude  ,  puisqu'elle  permet ,  par  une  moyenne , 
prise  entre  les  expressions  différentielles ,  d'atténuer  les  erreurs 
attachées  à  Timperfection  du  calibrage  intérieur  du  tube  des 
thermomètres. 

L'importance  que  les  observateurs  attachent  de  nos  jours  à 
ce  que  les  diverses  expressions  de  la  température  de  l'atmos- 
phère ,  en  dehors  de  toute  radiation  calorifique  ,  soient  le  plus 
rigoureusement  possible,  marquées  au  cachet  de  la  précision, 
rend  digne  à  nos  yeux  de  quelque  intérêt  la  communication 
d'un  genre  de  thermomètre  conçu  dans  la  pensée  de  notre 
usage  personnel ,  et  qui ,  ayant  reçu  la  consécration  du  temps , 
pourra  peut-être  par  la  suite  se  trouver  compris  dans  le  domaine 
des  instruments  utiles. 

S'il  est  objecté  que  la  confection  d'un  instrument  de  l'espèce  de 
celui  que  nous  venons  de  décrire,  comporte  de  plus  grands  frais  que 
celle  des  thermomètres  ordinaires,  nous  reconnaîtrons  la  justesse 
de  cette  observation ,  mais  nous  dirons  aussi  qu'il  est  bien  rare 
que  les  moyens  perfectionnés  n'aient  pas  le  même  inconvénient 
En  fait  de  thermomètres  à  volume  réduit  surtout ,  les  instru- 
ments à  condensation  et  à  dilatation  métallique ,  dont  le  méca- 
nisme est  l'objet  de  soins  minutieux ,  ne  peuvent  être  établis 
qu'à  des  prix  qui  les  rendent  peu  accessibles  pour  les  usages 
ordinaires  ;  et  malgré  la  perfection  du  travail  qu'exige  leur 
construction ,  le  rapprochement  de  leurs  degrés  devient  une 
cause  d'empêchement  à  leur  application  aux  observations 
météorologiques  bites  dans  les  observatoires  destinés  à  cet 
effet. 

Comme  instrument  d'une  grande  sensibilité  dans  sa  marche , 
I!Académie  des  sciences  a  publié  il  y  a  quelques  années  la  des- 
cription d'un  genre  de  thermomètre  métallique  dans  lequel  les 


—  445  — 

variations  de  la  température  se  trouvaient  converties  en  frac- 
tions de  temps. 

Cet  instrument  auquel  on  avait  donné  le  nom  de  chrono- 
thermomètre  ,  n'était  autre  chose  qu'une  horloge  de  précision  , 
construite  en  sens  opposé  aux  horloges  astronomiques  ,  c'est-à- 
dire,  dans  laquelle  la  correction  des  effets  de  dilatation  et  de  con- 
densation des  forces  réglantes  ,  loin  d'être  compensée  ,  devenait 
au  contraire  l'indication  thermométrique  exprimée  dans 
ce  cas  y  par  l'avance  ou  le  retard  dans  la  marche  du  chrono- 
mètre. 

Cette  simple  indication  de  l'emploi  d'^un  moyen  très-dispen* 
dieux  ,  pour  arriver  à  l'obtention  de  résultats  aussi  parfaits  que 
possible  ,  devient  confirmalive  de  ce  que  nous  avons  cru  devoir 
poser  en  faveur  du  thermomètre  qui  fait  Tobjet  de  cette  notice. 
S'il  est  plus  coûteux  à  établir  que  ceux  dont  la  construction  n'a 
pas  varié  depuis  leur  origine ,  le  surcroît  de  ses  frais  d'établis- 
sement se  justifiera  par  les  services  qu'il  peut  rendre  au  point 
de  vue  de  l'exactitude  ,  et  sera,  nous  osons  l'espérer, 
apprécié  par  tous  les  observateurs  scrupuleux  dans  leur  manière 
d'opérer. 


30 


ABRÉVIATIONS. 


H.  J Haute  justice. 

H.  J Moyenne  justice. 

B.  J Basse  justice. 

N.  H Noble  homme. 

H.   P Haut  et  puissant. 

S' Seigneur. 

Bar Baronnie. 

Jurid Juridiction. 

Seig Seigneurie. 

Chev Chevalier. 

Cons' Conseiller. 

Parl^ Parlement. 

Bret Bretagne . 

Présid* Président. 


1 


DICTIONNAIRE 

DBS  TBBBIS  BT  OBS  SBI6HBDBIBS 

Di  G«Bté  NiiUis 

ET  DE  LÀ  LOIRE-mPÉRIEURE , 

Pa>  h.  Ebrut  de  GORnULIER. 
(SuiTi ,  voii  PAai  tast.) 


ABBATE  (L*),  terre,  Chantenay.  —  1473,  Jean  deCoaedor.  1580, 
1600,  Jean  Rocaz,  héritier  de  Jeanne  de  la  Marquerais.  1601 ,  Jean  de 
Mesanger.  1678,  Jacques  Amprouz,  S'  de Lorme.  1774,  Auguste- Joseph 
de  Gouyon.  Nunc  de  Goujon. 

ABBATE-BLAIfCHE  (L*),  terre,  Bourgneuf.  —  1679,  Gilles  de 
Ghampeaux,  S'  de  l'Hospiteau. 

AGIGIiÉ,  jurid.,  la  ChapeUe^HulUn  ^  anciennement  nommée  la 
Ghâfbllb-Hullir.  —  1449 ,  Jean  d'Acigné.  1533 ,  Regnault  de  Goulaine. 
1551,  François  de  Goulaine.  1554,  Baudouin  de  Goulaine,  unie  au  mar- 
quisat de  Goulaine  en  1621. 

AGIGI9É, jurid.,  Cordemais  et  SainUÉHenne-de'Vont'Luc.  (Voyex 
GoRnEMAis). 

AIGREFEUILLE ,  Châtellenie,  MgrefeuiUe.  (Voyez  la  Guidoibb)  , 
—  1359,  Amaury  d'Aigrefeuille,  écuyer. 

AU9DBE.  (Voyez  Innaa). 

ALLON,  Motte  féodale,  Jaué^  dite  le  chJLteau  d*Allon.  —  Cette 
construction,  sur  le  bord  de  FErdre,  peut  SToirété  éloTée  contrôles 
normands ,  par  le  roi  Alain  Le  Grand. 


-  448  — 

AMEIÏÂZ  (LES),  terre,  Vertou.  —  1536,  Gillette  de  Saint-Amadour, 
femme  de  Louis  Herbert  d'Orsonvilliers,  baron  de  Gourcy  en  Picardie. 
1575 ,  Jacques  d'Orsonyilliers. 

AMEZEUG ,  jnrid.  Pierric. 

AI9GENIS,  ancienne  baronnie  d'étaU^  de  laquelle  étaient  membres 
}^€Mljfilf^€pà/^fiie  fie/tiçjpéj  ia  Bfinate^  aotrenieDtnQnimiéeJe/ïâ/'^xtt- 
biwuic  et  Varades. — 1980,  Aremburge,  femme  de  Guerech ,  comte 
déliantes.  1070,  Guihenoc  d'Ancenis.  1104,  Maurice.  1132,  Guethenoc. 
1149 ,  Geoffroy.  12O2,Ge|iar.oy.4270^ofi&^y.  1340,  Jeanne  d'Ancenis, 
femme  de  Thëbaud,  Alias  Guillaume  do  Rochefort.  1374,  Jeanne  de 
Rochefort,  femme  de  jlean  de  Rieux,  qui  .dut  prenne  les  nom  et  armes 
de  Rochefort,  ce  qui  ne  fut  pas  obserré  dans  la  suite.  1555,  Louise  de 
Rieux,  femme  de  Rai^é  4e  I^orraine,  marquis d'£lb<euf.  1596,  vendue 
par  Charles  de  Lorraine ,  duc  d'Elbœuf ,  k  Philippe-Emmanuel  do  Lor- 
raine, duc  de  Mercœnr.  16.09 ,  Françoise  de  Lorraine ,  femme  de  César, 
duc  de  Vendôme ,  fils  naturel  de  Henri  IV  et  de  Gabrielle  d'Estrée.  16  , 
acquise  du  duc  de  Vendôme  par  le  surintendant  Foucquct,  1657,  Marie 
Foucquet,  femme  d'Armand  de  Réthune,  duc  de  Charost«  1790,  de 
Béthune-Charost. 

Ar^ETZ,  terre  et  s^ig.,  Aneiz,  1391;,  Colin  Lecomte.  1427,  Isabeau 
Lecomte,  femme  de  Gérard  de  Cheyigné.  1475^  Gilles  de  CUevigné.  1504, 
René  de  Chevigné.  1533,  1552,  Arthur  de  Chevigné.  1651 ,  Claude  de 
Sesmaisons  verdit  la  seigneurie  \  Gharics  de  la  Noue,  qui  la  réunit  à 
celle  de  Vair.  La  terre,  sous  le  nom  de  la  Cour  cfAnetz^  resta  dans 
li  famille  d»  S wnaiflons  oii  elle  était  encore  en  1684. 

AiVGLE  (L').  (Voyez  Langle). 

ANGLES  (LES),  terre,  Sainie^Croix  de  MachecouL  —  1447, 
Guillaume  de  Saint- Aignan. 

ANGUIGNAC,  chàtellenie,  Conquereuil^  Guëmenë-Penfao.  — 
1310,  Geoffroy  d'Anguignac,  chev.  1460,  Roland  de  Sion.  1480  ,  Jean 
de  Bion.  1490,  Jeanne  de  Saint-Gilles,  femme  de  Jean  de  la  Chapelle. 
1541 ,  Jean  de  la  Chapelle ,  sieur  de  la  Roche-Giffard.  1560,  Hélène  de 
la  Chapelle,  fenmie  de  François  de  Guémadeuc.  1660,  le  connétable 
Anne  de  ]l|pntp9orency  c;(prça  Ip  retrait  féodftl  de  la  joridiction  at  la 
réunit  k  U  baronnie  de  Aor^^l.  1630 ,  Françoii  do  Poulfiiquei  poaBédait 
la  terre.  Nunc  Henzé. 


ANGUIGNAG,  terre  et  ^ig. ,  Fotrgeray.  —  167^ ,  écufen^,  ieaft  le 
Borgne. 

ANGUIGNâG-ÂUBRAN,  terre  etseig.,  Berval.-^  1603,  Artaze  Gé- 
denin.  1680 ,-  air  sieur  de  Bohal* 

ARCHE  (L*),  terre,  Rougé.  — 1430,  Mahaud  dé  Ghamballan.  1680, 
ans  trinitaires  deGhàteaubriatit:  Nunc  àû  Boispéan. 

ABDEI^ES,  terre  et  seig. ,  H.  J.,  Sainte-Pazanne,  —  l'404 ,  Alain 
duGroiflil.  1473,  Jean  du  Groisil.  1539,  Jacques  du  Croisil ,  sieur  du 
Fle80îs^Gti!érir.  1^49,  Jean  Foticher',  se  qualifiant  baron  deBetz,  cofl^e 
Fan  des  prétendants  à  cette  baronnfe.  1600,  Raovt  Gttarette.  1666 ,- Yen- 
due  pAr  Joseph  du  Hao ,  sieur  dn  PonlnMC ,  k  Jaeqnes  Bafnin ,  marquis'  de 
la  Galissonnière.  1717,  Renée  Bidé,  femme  de  Paul  do  k  Brtittelière, 
sieur  de  Geste.  1746,  Charles  Chancerel ,  secrétaire  da  roi  en  la  grande 
chancellerie.  Nunc  de  la  Brosse. 

ARDENTES,  jurid. ,  Saint-Julien-de^Vouvantes ^  la  Chapelle- 
Glain.  —  1447,  Guillaume  Lambert.  1508 ,  Julien  Colin.  1560,  I^rànçois 
Morcl,  sieur  de  la  Gazoire.  1680,  François  dto  Vigré,  sknrde  la  IMfan- 
çais. 

ARSANGLE  (L'),  terre,  la  Chevrollière. -^  1429, 1440,  Ooillaume 
Mandin.  1455,  Guillaume  de  Saint- Aignan.  1486,  André  de  Saint-Aigoan. 
1492,  Julien  Geruth.  1530,  écuyer  Jacques  Geruth.  1542,  Louise  Geriith. 
1356,  Jean  Boju.  1581 ,  René  Bojtt.  1679,  Thérèse  Boja,  femme  de 
Jean-Baptiste  Charette ,  sieur  de  la  Jou.  Nunc  Gouprie. 

ASSÉRAG,  terre  et  seig.,  Jssérùc.  —  1210,  Guillamne'  d'AUsérac. 
1270,  Alain  d'Assérac.  1275,  Gmllamne  de  Roehefort.  128(^,  1294 ,  Thé- 
baud  de  Rochèfort.  1315,  Guillaume  de  Roehefort.  1374,  Jeanne  do 
Roehefort,  femme  de  Jean  de  Rieux.  1574,  érigée  en  marquisat  en  faveur 
de  Jean  deRieut,  avec'union  des  châtellenics  dé  Kanrouét^  F^augaret 
et  SainULypharclA^l^ ^  vendue  par  Jean-Gustave  de  Rieux,  k  René 
de  Lopriac,  baron  de  Co^madeue.  1775,  Félicité  de  Lojfriae,  fchiftne 
de  Louis-Joseph  de  Kerhoënt.  1793 ,  dta  Gambout.  Nanc  PoletevifÉ'de 
la  Rochette. 

AC  BERT Aïs  (L^ ,  terre ,  Frossay. 

ACBII9AIS  {y).  (Voyez  LAUBiiiAisy. 

ADBiNlÈRE  (L*),  terre, /»(>tt/(9if. 


—  450  — 

AUBINIËRE  (L*),  terre,  /V&xnay.  — 1681,  Henri  de  Baetelard. 
1715,  Louis  de  U  Roche-Siint-André ,  membre  de  la  châtellenie  de  la 
Salle. 

AUBUflËRE  (L*) 9  terre,  la  Che^roUière.  —  Wl% ^  Jacques  Chape- 
lain. Nunc  Pépin  de  Belleisle. 

AUBRAIS  (L'),  jarid.,  ChâteaU'Thé6aud.--ilsn^  Hardi  Pantin. 
1680,  Samuel  Pantin.  1684,  Jean  Gailleteau ,  sienr  de  la  Ghàsseloire. 
1746,  Agnès  Gailleteau.  1769 ,  Louis  le  Lou. 

AVBRAIS  (LO ,  terre,  la  Chevrollière.  —  1447,  Roland  de  Lannion. 
1541,  François  de  Lannion.  1679,  Jean  de  Lannion. 

AUBRAIS  (LA  PETITE) ,  terre ,  Sainte-Croix-de-MachecouL  — 
1447,  Séyestre  Gony. 

AUDIGËRE  (L*).  (Voyez  Laudigèrb). 

AUJARDIËRE  (L*).  (Voyez  Lâujirdièeb). 

AUM0I9DIËRE  (L*).  (Voyez  Laumondièrb). 

AUTIIIAIS  (L*),  terre,  Corsept. 

AUVERNË,  paroisse.  — 1132,  Guillaume  d'Auvemé. 

àUVERS«  jurid.,  Fougeray.  — 1401,  1424,  Jean  de  Rougé.  1540, 
Françoise  du  Ghaffault,  femme  de  François  Loisel.  1545,  Ghristophe 
Brecel,  sénéchal  de  liantes,  qui  ayait  épousé,  en  1520,Gatherine  du 
Ghaffault.  1559 ,  Pierre  de  Saint-Martin ,  sieur  de  Kerpontdannes.  1599 , 
Marie  de  Serre,  femme  de  René  Urvoy ,  sieur  du  Domaine. 

AUX,  château,  SainUJeQn^-de^Boiseau,  —  Bftti  Tere  1774,  par 
François  d^Auz.  (Voyez  LA  Hubâudièrb). 

AVEM  AUX  (LES) ,  Urre ,  la  Chape lle^Heulin.  —  Nunc  Gotlin. 

AVEN  AUX  (LES),  terre,  SainUPhilbert-de-Grand-Lieu.  Nunc 
Roy. 

BABINAIS(LA),  terre,  F^y.  —  1562,  Etienne  Bidé.  1679,  Elisa- 
heth  de  Marquer,  femme  d'André  Boussineau. 

BABINAIS  (LA),  terre,  Savenay,  —  1448,  Pierre  MonnoueL  1454, 
Alain  Meschinot.  1543 ,  Merri  du  Bois  Guéhéneuc.  1679 ,  Bonayenture  le 
Lou.  1683,  Olirier  du  Bois  Guéhéneuc. 

BABIHAIS  (LA  HAUTE),  terre,  le  Pin.  —  1513,  Mathurin  de  la 


—  451  — 

Chapelle ,  sienr  de  la  Roche-Giffart.  1520,  Françoise  de  Gallac ,  femme 
de  Guillanme  de  Broc.  Nunc  Robineaa. 

BÂBINAIS  (LA  BASSE),  terre,  ie  Pin.  —  1275,  Jean  Babin,  sieur 
de  Landamere.  1305,Thoma88e  Babin,  femme  de  Jean  de  Coêsmes.  1440 
Charles  de  Chamballan.  1513 ,  Gnillanme  de  Coësmes,  sieur  do  la  Bagais. 
17  75 ,  Robinean ,  sieur  de  la  Rochequairie. 

BABOIÉRE  (LA) ,  terre ,  Nort.  —  Nunc  Coquebert. 

BAGHELLERIE  (LA)  ,  terre,  Sucé.  —  1440,  Y?on  de  Kais.  1548, 
▼endue  par  Gillette  de  Nais  à  Jean  Herbert.  1557,  Michel  le  Lou.  1651 , 
Prudence  le  Lou ,  femme  de  René  de  Pontual ,  présid*  en  la  chambre 
des  comptes  de  Bretagne.  Nunc  de  Pontual. 

BAGAIS  (LA),  jurid.,  Mouzeil.  —  1519,  Charlotte  Moraut.  1558, 
Claude  du  Pé.  1575,  1587,  René  du  Pé.  1598,  1608,  Gilles  Thébaud. 
1617,  Renée  Tripon.  1618,  1702,  de  la  Mace-Ponthus.  1702,  1790, 
Charbonneau. 

Les  S'«  de  la  Bagais  se  titraient  souvent  S"  de  Mouzeil ^  parce  que  le 
bourg  de  Mouzeil  était  compris  dans  les  fiefo  de  la  Bagais  et  do  la 
Malorais. 

BAGAIS  -(LA) ,  terre  et  jurid. ,  Saint- Jean^de-Béré.  —  1453 ,  Jean 
de  Coësmes.  1478,  Jean,  sire  de  Coëtquen.  1500,  Guillaume  de  Coësmes. 
1541 ,  1560 ,  Julienne  de  Coësmes ,  femme  de  François  de  Quebriac ,  René 
le  Gouz.  1616,  Jacques  Barrin,  S'  delà  Galissonnière.  1680,  Thomas 
Dreux,  Cons'  au  Pari*  de  Paris.  1775,  le  Normand.  Nunc  du  Fresne  de 
Virel. 

BALINIÉRE  (LA),  terre,  J7tfz^.  <- 1673,  veuve  Guilband.  1693, 
Jacques  Hannapier.  Nunc  Sarrebourse. 

B ALLERIE  (LA) ,  terre ,  Château-Théôaud. 

BALLAC ,  terre ,  Pierric.  — 1127 ,  donnée  par  Olivier  de  Pont-Châ- 
teau k  l'abbaye  de  Redon. 

BARATAIS  (LA) ,  terre ,  ta  Chapelle- Launa y. 

BARAUOIÈRE  (LA),  terre,  J'wc^.  —  Nunc  Roland. 

BARBAUT,  fief,  Saint- Gildas-^les-Bois.—  1338,  EondeCondest. 

BARBATE  (LA),  terre,  Saint- Pére-en-Reiz.-^iM^j  JeanGrimaud. 
1464,  n.  E.  Jean  Grimaud,  S'  du  Plessis-Grimaud.  1492,  Thébaud  Gri- 


—  452  ~ 

maud,  Ghev.  1515, 1555,  N.  E.  François  Grinmad.  1572,  1578,  AntoÎBe 
Grimaud. 

BÂRBAYÉRS  (LA),  terre,  la  ChapeUe-HvÉHn. ^  ikZ^ ^  Marc 
Guinebaiitt. 

BARBEGHAT ,  terre ,  la  Chapelle^B^sse^Mer.  —  1458,  Jean  Avril. 

BABBELAIS  (LA) ,  terre ,  iTav&nay.  —  Franchie  eu  1453  en  faveur 
de  Thomas  Maoé ,  valet  de  chambre  du  Duc. 

BARBnVlËBE  (LA),  terre.  Sucé.  —  1428,  Jean  du  Perray. 

BARBOIÈRE  (LA) ,  terre  ,  Vertou.  —  1657 ,  vendue  par  Jacques 
Fruneau  k  Philippe  <jabard. 

BARBOTIËRE  (LA)  terre ,  Châieauthéôaud.  —  1598 ,  Laurent 
Magdeieneau. 

BARBOTIËRE  (LA),  terre,  Sauiron,  —  1578,  Michel  Loriot.  1681, 
Martin  de  l'Isle.  1813  ,  Alfred  Walch. 

BABEILLE  (LA),  terre,  Vertou.  -  1683,  Thomas  Goiffard.  1746, 
Glande  de  Ghardonnay  ,  S'  de  Bicherel. 

BARILLIÈRE  (LA),  terre  et  seig. ,  Casson.  —  1555 ,  Jean  le  Porc, 
baron  de  Yezins.  1579  ,  Jacques  le  Porc.  1789,  Boux  ,  Nunc,  Urvoy 
de  Saint-Bedan.  (Voyez  la  Bariltière  en  Nort  et  en  Sucé.) 

BAIULLIÉRE  (LA),  terre  et  seig.,  Mouzillon.  ^  1414,  TH.  Gamîer. 
1430,  Renaud  de  Bazoges.  1458,  Etienne  Gamier.  1681 ,  de  la  Bout- 
donnaye  de  Goêttion. 

BARILLIÈRE  (LA) ,  jurid.,  Nort.  --  1399  ,  1444 ,  Jean  de  la  Baril- 
tière. 1451 ,  Jeanne  de  la  Barillière ,  femme  de  Raoul  le  Porc ,  S' 
de  Larchats.  1471,  1484,  GuiUanme  le  Porc.  1510  ,  François  le 
Porc. 

Ge  fief ,  situé  à  Saint-Georges ,  et  qui  parait  avoir  été  une  dépen- 
dance de  la  Bariltière  en  Gasson ,  fut  réuni  k  la  juridiction  du  Moulin 
en  Hfort. 

BARILLIÈRE  (LA),  terre.  Sucé.  —  1670,  Charles  de  Garheil. 
Gette  terre  parait  être  une  extension  de  la  Bariltière  en  Gasson* 

BARI0LLE5  (LBS  GROSSES) ,  terre  ,  Saint-^Pkilbêri'-dê-Grand^ 
Lieu.  ^  Jeanne  Viau  )  puis,  en  1679 ,  Yves  des  Ghampanenfs. 


—  453  — 

BÂRLAGAT  ,  terre ,  Auvemé.  —  1478  ,  Pierre  de  Barlagat 

BAR0I9NIÉRE  (LA) ,  terre  ,  Orvauli.  —  Franchie  en  1453  en  fa- 
Yeor  de  Pierre  Rabocean  ,  secrétaire  du  Duc. 

BAROSSIËRE  (LA)  ,  terre,  Orvauli. 

BARRE  (LA),  terre,  la  Chapeiie-Basse^Mer.  —  Nunc  de  Lonlay. 

BARRE  (LA) ,  terre  ,  Biaillé.  r^omméo  aussi  la  Bârr»>Tii£bbhgb. 
—  i4!27,   Macé  Retière.  Nunc  de  Moulins  de  Roehefort. 

BARRE  (LA) ,  terre ,  Saint- Jean-de-Béré.  —  Franchie  en  1436 
en  faveur  de  Martin  Thëhaud  ,  secrétaire  du  Duc. 

BARRE-DE-RIOU  (LA)  ,  terre  ,  Carquefou.  Nunc  Mosneron. 

BARRE-SAUVAGE  (LA)  ,  terre  ,  Châteauihébaud.  —  Annoblie  en 
1448  en  faveur  de  Thomas  le  Bart ,  écujer  ,  et  en  considération  de 
Gnilemette  Preseau  «  sa  femme.  1673,  Jaeqoes  Gnignard.  1683,  Fran- 
çois Langlois,  S>^  des  Renardières.  1717,  Marie  Guignard. 

BARRE-THÉBERGE  (LA) ,  terre ,  Trans.  —  1559  ,  Hacé  Restier. 
1680,  René  du  Vao.  1810,  de  Kerhaude.  • 

BASSEGONATIE  (LA) ,  terre,  SainULumine-de-CUsson.  —  1411 , 
Jean  Preseau. 

BASSETIÈRE  (LA)  ,  terre ,  Sain  UPhilôert-de-Grand-Lieu,  — 
1679,  Claude  deJohannes. 

BASSEVILLË  (LA)  ,  terre  et  jorid. ,  M.  J. ,  Rouans.  —  1679 ,  au 
S'  de  la  BasaeviUe. 

BASSEVILLË  (LA) ,  terre  et  jurid. ,  M.  J. ,  Saint- Htiaire-de- 
Chaléons.  —  1546  ,  écuyer  Martin  Hervé.  1597  ,  Anne  Hervé  ,  veuve 
de  Louis  Toartereau ,  S*  de  la  Tourtelière ,  en  Poitou ,  chev  de 
l'ordre  du  Roi.  1679  ,  Victor  de  Broc  ,  S'  de  Savonnièree.  1728^  René 
de  Montaudonin. 

BASTARDIÈRE  (LA),  terre,  la  Haie^Fouassièr». 

BABTARDIËRE  (LA) ,  terre,  Gorges.  —  1450,  Jean  Bastart.  1605 , 
Bastart^  puis,  Gulant ,  baron  de  Ciré  :  Magné  ,  marquis  de  Sicogne^ 
Gomband ,  de  Roquefeuil,  de  Beaucorps. 

BASTARDIÈRE  (LA)  ,  terre,,  Saint-Jean-da-Boiseau.  —  1554  , 
Georges  Bastard.  1717,  René  Martel,  S' de  la  VlUe-Martel. 


—  454  — 

BkSTA^mÈRE  {LA)  ^  ime  j  Sainie-Sfan'e-de-Pomtc.  w  1429, 
Pierre  Grimaud  ,  chev.  1551.  If.  et  P.  Pierre  de  Plouer. 

BASTINE  ,  terre,  Camâon,  1681 ,  écuyer  Pierre  de  GoaesnoD. 

BASTITfEL ,  terre  et  jurid. ,  DervaL  —  1453  ,  Bertrand  de 
Beaulieo. 

BAUGÉ  9  terre,  Ligné.  —  1612,  Jeanne  deBaiUeul ,  femme  de  René 
Ghenu ,  S'  de  la  Fietelière.  1667  ,  Louise  Macé  ,  femme  de  Barthélé- 
my de  Gadaran. 

BAUGHE-BOISLÉVE  (LA),  terre,  Bouguenais.  —  1608,  Julien 
Poulain.  1746  ,  Glaude  Petit.  1774,  René  Odiette. 

BAUGHE-AU-JAY  (LA)  ,  terre.  -  1618,  Arthur  Ménardeau. 

BACJGHE-MALO  (LA) ,  aiias  la  Bavchb  dk  la  Penthi^rb  ,  terre, 
Vertou,  —1522,  Georges  de  Lesterre ,  ditMalo,  héraut  d'armes  de 
Bretagne.  1549,  René  Peignon.  1575,  Michel  Poignon.  1643  ,  Michel 
le  Lou.  1746,  Charles  leLon.  1774  ,  Maurice- Joseph  de  l'Estourbillon. 

BAUGHE-RIVIËRE  (LA) ,  terre ,  PonUSainUMartin.  —  1661 , 
Mathurin  Boucaud. 

BAUGHE-TIRAUT  (LA),  alias  hk  Bauchs-Thalbot ,  terre,  Rezé. 
—  1598,  Marc  deBarberé ,  maître  des  comptes.  1654  ,  autre  Marc  de 
Barberé,  aussi  maître  des  comptes.  1673  ,  Jean  Viau,  S'  do  la  Cho- 
tardière.  1680 ,  Glande-Louise  Viau,  femme  d'Armand  du  Pé  ,  S'  d'Or- 
▼ault.  1701  ,  Gécile  du  Pé  ,  femme  de  Charles  de  Sesmaisons.  1721 , 
Marie-Louise  de  Sesmaisons ,  femme  de  Louis-François  de  Bruc-Mon- 
plaisir ,  marquis  de  la  Guerche.  1834  ,  Le  Maignan.  1843  ,  de 
Comulier. 

BAUCHE-TUE-LOUP  (LA)  , terre  ,  Pont-SaintHartin.  —  Nvnc. 
Brunean  de  la  Sonchais. 

BAUDAIS  (LA) ,  terre ,  MissiUac.  —  1451. 

BAUDES  (LES),  terre,  Sion.  —  1444,  Guillaume  Cour. 

BAtDINIËRE  (LA)  ,  terre,  SainUHerblain.  —  1494  ,  François  de 
la  Lande.  1513 ,  Jean  Gonrsan. 

BAUDRÉE  (LA)  ,  terre  et  jurid. ,  Trefpeuc.  —  Sergentie-Féodée 
deDenral.  1577,  Marie  de  Vay ,  femme  de  Jean  Durand,  S'  de  la 
Minière.  1003 ,  Gharlrâ  Ihirand. 


—  455  — 

BADLAG,  terre,  Guérande.  —  1487,  Goillaume  da  Bois.  1555, 
Jean  du  Bois. 

BAUYRAN  ,  terre,  Saint- André-des-Eaux.  —  1600 ,  Jean  JoUan. 
1660,  Jean  Tfiqael. 

BAYER,  terre,  Saint-^ean-de^Corcoué ^^  Delà  Bochefoncanlt. 

IJAZILLEUL,  terre,  Nort.  —  Nunc*  Richard  de  la  Penrenchèce* 

BAZILLI!ËR£  C^A),  terre,  le  Loroux-Bottereau, 

BÉ  (LE),  tenQy  PontcAâieau,  —  1571 ,  François  Le  Long.  1681 , 
Jean  Le  Long. 

BÉAGfjohd. ,  M.  J.  Sainte  Notaire.  —  1775,  N.  Jego. 

BEADBOIS,  terre,  Arthon.  —  1679,  Christophe  de  Ghevigné,  S' de 
la  Sicandais. 

BEAUBOIS,  terre  et  seig.,  H.  J.  Drefféac  —  1427 ,  1459  ,  Jean  de 
Beanbois.  1468, 1476, François^ de  Beaubois.  1502,  Pierre  de  Beaubois. 
1543,  François  deBeaobois.  1555 ,  Julien  de  Beaubois.  1609  ,  Suzanne 
de  Beaubois,  femme  de  Guillaume  Le  Guennec,  S'  de  Kersallier.  Jean 
Le  Guennec.  1675,  Marie  Le  Guennec ,  femme  de  Alexandre  Rogon. 
1681,  Jérôme  Rogon.  1713,  Judith-* Hyerony me  Rogon,  femme  de 
Ren^  do  Lopriac,  baron  de  Goëtmadenc.  Guy-Marie  de  Lopriac.  1775, 
Félicité  de  Lopriac,  femme  de  Louis-Joseph  de  Kerhoênt.  1830,  vendue 
par  N.  Geoffroy  de  Villeblanche  à  M.  Le  Lou  de  Beaulieu. 

BEAUBOIS ,  terre,  SainUHerblon.  —  1513,  François  de  Bretagne, 
S' de  Chàteaufremont. 

BEAUGHESNE,  terre  et  jurid.,  DervaL  -  1453,  EusUehe  d'Espi- 
nay.  1513,  Benoit  du  Pas.  1560,  Marie  Grignon,  femme  de  François 
de  Kermainguy,  S'  de  la  Patouillèro.  1590 ,  écuyer  Jean  Tetou.  1603  , 
Jeanne  Tetou.  1680,  Jean  Barrin,  S'  du  Bois-Geff^roy.  Nunc  Hay 
des  Nétumières. 

BEAIJGHESI^E,  terre, /«  Loroux^Bottereau.  —  1280,  Hugon  de 
Beauchesne.  1447.  Renaud  de  Bazoges.  1543,  Amaury  de  Bazoges. 
1600,  Mathurin  de  Beauchesne.  1615, 1775,  du  Bois  de  la  Ferronnière. 
Nunc  Larcher. 

BEAUGHESKE,  terre,  Pierric. 

BEAU JOIVNET,  terre,  Nozay,  —  1427,  1444,  Perrot  Monnonel. 


—  456  — 

16d5,  vendue  par  ¥vome  Simett  h  Pierre  PerrealtvCtvi  1«  réonit  à  la 
Touche. 

BBÂULIEU  9  alt'as  va  Bdi»-DB<^LÂ-6ouH ,  terre  et  jurid.,  Soitçve^ 
nais.  1551,  Pierre  de  Piouer ,  S'  delà  Bastardiëre.  1^«0,  iRoolae  Pyy>t. 
1594,  Jean  de  Lespiuay.  1679,  Julien  Peillac.  171^,  Henri  de  Méadne, 
S'  deLanchenil.  1746,  demoiselle  Peillac  «  femme  do  Julien  M aioguy. 
1747,  N.  de  Monti,  qui  l'annexa  au  comté  de  Rezé. 

BEAU  LIEU,  terre  et  seig.,  Couëron^  Saiat-Etienne-de'Moni'Luc. 
lYommée  auBsi  la  châtellenie  do  CouEiroif  et  GtBMfiNÈ-Eir-GouEiioir.  — 
1429,  au  sire  de  Bieux.  1464,  Louise  de  Ricux,  femme  dé  Louis'  de 
Bohan,  S' do  Guémené.  1502,  Jean  de  Rohoin,  grand^maftre  de  Breta- 
gne. 1527,  Louis  de  Bohan.  1582,  vendue  par  Gui  de  Laval,  marquis  de 
IVesle,  k  Julien  Charrette.  1609,  Julien  Gharette,  S""  d'Ardennes,  1660, 
vendue  par  Julien  Charrette  k  Gabriel  de  Trevellec,  S'  de  Peohouct. 
1712,  Jacques  de  Beaucé,  S'  de  Coscodu,  secrétaire  du  Bol.  1775 ,  de 
Trevellec,  S'  de  Penhouet. 

BEAULIEU  ,  terre,  Guémené-Penfao.  —  Nunc  Hervé. 

BEAU  LIEU,  terre  et  jurid.,  H.  J.,  Guirande^  Escoublac.  —  1437, 
Guillaume  de  Saint-Gilles.  1440,  Jean  do  Saint-Gilles.  1450,  Guillaume 
de  Saint-QiUes.  1463,  Marie  de  Saint-Gilles,  femme  de  Jean  de  Trevecar, 
chev*.  1474,  1481,  Jean  de  Trevecar.  1491,  Françoise  de  Trevecar , 
femme  de  Jacqvesdo  Guémadeuo^  1574,  Louis  de  Guéraadeuc.  1677, 
François  Martin.  1679,  René  Martin*  1775,  de  la  Boissière.  Nunc  d'IUe 
de  Beauchaine. 

BEAULIEU,  terre,  Héric. 

BBAULIEU,  terre,  Wnuves. 

BEAULIEU,  jurid.,  H.  J.,  Mesquer.  —  1444,  Jean  Malor.  1480  , 
Guilmette  Malor ,  femme  de  Jean  de  Bohan.  1505  ,  Gilctto  de  Bohan, 
femme  de  Marc  de  Camé.  —  1617,  vendue  par  Georges  de  Guémadeuc 
à  Guillaume  Spadine.  1667 ,  Marc  Levallois,  S' de  Séréac.  1681,  Julien 
Gtbott.  1693,  de  Beodelièvre.  1775,  Gibon. 

BEAULIEU ,  terre,  Nozay.  —  Nunc  Aubert. 

BEAULIEU ,  terre  et  seig.,  H.  J.,  Port-Saint- Père.  —  1458  ,  Jean 
de  Trevecar.  1490,  Françoise  de  Trevecar,  femme  de  Jacques  do 
Goémâeuc.  1M5,  Pieite-de  Gomulier:  1577,  Thomas  de  Guémadeuc, 


-  667  — 

CBUi^lfLjv^ndilty  ott  i<^79.f  h  HichA  le  Loa.  ^66ft«  vendue  par  ieB  enfaiite 

le  Lou  k  Hichel  .d'Ëspipose.   1786,  Félix-Victor  Locquet  de  'Grand- 
ville. 

BEAULIEU ,  terre ,  ^ainUMichel^de-Chef-Chef.  ^  1444  ,  Mahé 
Rolland. 

BEAULIEU,  île  de  la  Loire,  SàintSéàastien.  —  Érig/ée  en  baron- 
nie  sous  TËmpire,  pour  M.  Marion,  officier  du  génie* 

BEAUMAPîOIB,  terre  ^t  seig. ,  Port-SainUPère.  —(Voyez  vk 
Ritièrb-Bbâvhàiioir.)  • 

BEAUMORT ,  terre,  Casson.  —  1471,  1481  ,  Guillaume  de  la  Baril- 
lière.  1516,  Jacques  de  la  Barillière.  1544,  François  de  la  Barillière. 
1680 ,  écuyer  René  GaiHeau  ,  S'  de  la  Tour.  Nunc  Richard  de  la  Per- 
venchëre. 

BEAUMOI^T,  terre  et  jurid»,  Issé.  —  1680,  Fonmier,  S'  de 
Tharon. 

BEAUMOI^T,  terre,  Samt-Juiien-de-Fouvantes.  —  1448,  André 
de  Brie. 

BEAUREGARD,  chàtellenie ,  de  n75  à  1792,  commt  Dervai.  ^ 
Uaiak  £hêteaabriAat  en  1554. 

BEAUREGARD ,  terre,  Guérande.  «-  1441,  François  Baye.  1520, 
François  Baye.  |lr74,  Henri  de  la  Chapelle,  S'  de  la  Roehe-Giffart. 

BEAUREGARD,  terre,  SainULHenne-de-Mont^Luc. 

SEAUBEGARD,  terre,  SainUNazaire. 

BEAUREGARD,  terre,  Veriou.  —  1698,  François  Gauvain ,  S' 
d'Auvais. 

BEAUSOLEIL,  terre,  la  Chapelle^Basse^Mer. 

BEAUSOLËIL,  terre,  Châteauihébaud.  —  1698,  François 
Rapion. 

BEAUSOLEIL,  terre,  Saffré.  —  1679,  Jean  Josse ,  S'  de  la 
Per^pdière. 

BEAUSOLEIL ,  terre ,  Sainie-Luce. 

BEAOTOUR ,  terre ,  Veriou.  —  1656 ,  écuyer  René  Pigeand ,  sous- 
ipai««  de  Mantea.  1740 ,  Viotor->BIorille  le  Loq. 


—  458  — 

BEAUVAIS,  terre,  Ànetz,  —  Membre  du  Comité  de  Yair  en  165t. 

BEAU  VMS  ,  terre ,  SainUCohmbin.  —  iVtr/ic  Bardoul. 

BEAUVOIR,  antrement  Gâudiiv,  terre,  Âuvemë.  —  1447,  Jean 
de  la  Motte.  1478  ,  Charles  des  Salles.  1560,  Jacquette  Mazoul. 

BEC  (LE),  terre,  Arthon.  —  1400,  Jean  du  Bec,  che?'.  1479, 
Brient  Blanchard.  1679,  Antoinette  Le  Borgne,  femme  de  René  du 
Buttay ,  S' de  la  Sénéchallais. 

BECDELIÉVRE  ,  marquisat ,  SainUMolf.  (Voyez  THiiifBHRT.) 

BECHENIËRE  (LA),  terre,  Saint-Herôiain.  —  1719,  Charles 
Maillard ,  maître  des  comptes. 

BEDAUDU  n  terre ,  Vay.  —  1434 ,  Oliner  Huet.  1G79 ,  Julien 
Houssaie.  Nunc  Boulay. 

BEDOU AN,  terre,  Donges.  —  1426,  1458,  Jean  de  Mareil. 
1490 ,  Hélène  de  Marbré ,  femme  de  Jean  de  Lespinay.  1646 ,  Pierre  de 
Lespinay. 

BEGUir^AIS  CLA),  terre.  Bougé.  -—  1680 ,écuyer  Jean Gascher. 

BÉHINIËRE  (LA) ,  terre ,  SainUHerôiain.  —  Nunc  Hocqnart. 

BELABORD,  terre,  Châteauthébaud.  —  1705,  Jeanne  Libaolt. 
Nunc  Moury. 

BEL-AIR-SUR-ERDRE ,  terre ,  Sucé.  —  Nunc  Ihipont. 

BELANTON ,  terre  ,  Thouaré. 

BELESTRE ,  terre ,  ie  Clion.  —  1439  ,  Eonnet  du  Douet.  1484 , 
François  Maillet.  1543  ,  François  Maillart. 

BELINAIS  (LA) ,  terre  ,  Mariac.  —  1445 ,  Renaud  Gaschot. 

BELLALY  ,  terre ,  MalviUe.  —  Nunc  Fleury. 

BELLAMGERAIE  (LA),  terre,  Carquefou.  —  Nunc  De  Bec- 
deliëvre. 

BELLANGERAIE  (LA),  Urre,  Mésanger. 

BELLEBAT,  terre,  Crossac.  —  1681 ,  Jean  Rogon.  1716,  écuyer 
René  leTezier.  1780,  Espiyent  de  la  Villeboisnet. 

BELLECOUR ,  terre ,  Sfonteâert. 

BELLEISLE ,    terre  et  seig. ,  H.   J.   Saini^Donatien.  —  1260  , 


—  459  — 

cédée  par  Durand  Goyais  y  habitant  de  Nantes ,  k  Alain ,  Ticomte  de 
Rohan.  1471 ,  1483,  Jean  du  Change.  1580,  vendue  par  René  d'Avan- 
gour-Kergrois  k  Yves  de  la  TuUaye ,  maître  des  comptes.  Nunc  de  la 
Tullaye. 

BELLEI^OUË  ,  terre,  Saint'Btienne^dU'Bois.  —  1775 ,  N.  Savin. 

BELLEREOU  ,  anciennement  le  Fisf  db  Jvzbt  bn  Vat,  terre  et 
jurid. ,  Vay,  —  Unie  k  la  châtellenie  de  Yay. 

BELLEYUE  ,  terre,  Guérande.    —   1679,   Guilemette  le  Blanc, 
femme  de  Pticolas  le  Breton. 

BELLE  VUE,  terre  ,  Saini^Etienne-de^HonULuc. 

BELLE  VUE,  terre,  Saint-Herblain.  —  Nunc  Gaillaud. 

BELLEVUE ,  terre  ,  Saint-Mesme, 

BELLE  VUE  ,  terre,  Sainie-Luce. 

BELLIÈRE  (LA) ,  terre  et  jurid. ,  PuceuL  — 1427,  Oliyier  Blanchet. 
1444,  Jean  Gaillaud.  1510 ,  Jacques  Huet.  Pigeaud.  Nunc  Bertrand. 

BELLIGNË,  chètellenie,  BelUgné.  —  1196,  André  de  Varades, 
membre  de  la  baronnie  d'Anceois. 

BELOTTIËRE  (LA) ,  terre ,  Saint-Père^en-ReH.  —  1443 ,  Gilles 
Heaume.  1455 ,  Thomas  Buffe. 

BELOURDERAIE  (LA),  terre,  SainUEtienne^de-Mont-Luc.  — 
Franchie  en  1485  en  faveur  de  Pierre  Leconte ,  alloué  de  Plantes. 

BELUSTERIE  (LA),  terre,  Châteauihébaud.  —  1698,  Gratien 
Libault. 

BELUTERIE  (LA),  terre,  Sainte-Pazanne.  >-  1622,  vendue  par 
Jacques  Pineau  k  Renée  Gabard ,  veuve  de  Pierre  Ménardeau. 

BEII ARDAIS  (LA),  terre.  Bouée. 

BENATE  (LA),  autrement  le  Fibf-Guihêubuc ,  châtellenie,  J7fV7f7/^. 
114t ,  Jamigon  de  la  Benate.  1259,  Maurice  de  laBenate,  et  probable- 
ment 1132,  1141,  Mathieu  de  Riaillé  ,  membre  de  la  baronnie 
d'Ancenis. 

BENATE  (LA),  châtellenie, /tf^^nâr/^.  —  1161,  Raoul  de  Mache- 
coul.  1201 ,  Bernard  de  Machecoul.  1260,  Olivier  de  Machecoul.  1360, 
Marguerite  de  Machecoul ,  femme  de  Pierre  de  Graon ,  S' de  la  Suze 


n 


an  Mttae.  i4S2 ,  Marie  de  Graon^  femme  de  Guy  de  M ontmorency-Ltnl, 
dit  de  Retx.  1462  ,  mie  k  la  baronme  de  Retz. 

Gette  chltelleBie ,  la  plus  considérable  de  ionl  le  comté  nantais ,  s'é- 
tendait sur  21  paroisses  ,  tant  en  Bretagne  qu'en  Poitou. 

BENACDAIS  (LA),  tecre,  Soudan.  —  1446^  Dom  Guillaume 
Cormier. 

BEI^AUDIËRE  (LÀ),  teore,  ie  Laroux'-BoHer^au.  1447,  a«  S' 
de  Montrelaiis. 

BENIGHEL,  terre,  Avessac.  —  1775,  N.  Mavdet. 

BERANGERAIS  (LA),  terre,   im   ChapeUe-sur-Erére,  —  If  une 

de  Freslon. 

BERARD  (LE  FIEF),  terre,  Faulx.  —  1679,  Louise  de  laJou, 
veuve  de  Charles  de  Comulier. 

BERHAUDIÉRE  (LA),  terre  et  jurid.  M.  J.  Villepôt.  —  1513, 
écuyer  Clément  Reverdy.  1616,  Jean  Bonnier.  1679,  Louise  Bonnier. 
1775,  Lambert  de  Lorgenl. 

BERLAIRE  (LA),  Urre  et  seig.,  yieillevigne,  —  1238,  Hubelin- 
Ghasteigner.  1417,  Jean  Chasteigner.  1469,  Jacques  Chastcigner.  1484, 
François  Chasteigner.  1499,  Jean  Chasteigner.  1532,  Françoise  Chas- 
teigner, femme  de  Jean  de  la  Lande ,  dit  de  Machecoul ,  S'  de  YielUe- 
vigne  ,  et  depuis  lors  comme  Vieillevigne. 

La  Berlaire  était  devenue  le  château  seigneurial  de  la  ChftteUeiiie  de 
YieiUcvigno. 

BERNARDERIE  (LA),  terre,  la  Plaine.  —  Nunc  Le  Ray. 

BERI9ARD1ÉRE  (LA)  ,  terre,  la  Chapelle- H ulltn.  —  1543,  Jean 
de  Sévigné. 

BERNARDIËRE  (LA),  terre,  Noyal-sur-Bruc.  —  1775,  du 
Boispéan. 

BERNARDIÈRE  (LA)  ,  terre  ,  Fouillé. 

BERNARDIÉRE  (LA),  terre,  SainUDoiay.  -  1681,  au  S'  de 
la  Porte. 

BERKARDIÈRE  (LA)  ,  terre,  Saint-Herèlain. 

BERIIIER  (LE) ,  terre ,  Carçëe/bu.  -  Franchie  ao  1443 ,  en  fa- 
veur de  Jean  Couppegorge.  1471 ,  Jean  Oouppegorga. 


—  461  — 

BERNIER  (L£)t  terre,  ia  Plaine.  —  Franchie  en  14S5,  en  fkyear 
d^ervë  Golinr ,  cheyauchear  décurie  du  Dac. 

BERRÂNGERIE  (LA)  ,  terre.  Ligné.  —1067,  Claude  Belorde. 

BERRIËRE  (LA)  ,  terre  et  seig.  ,  la  Chapelle- Basse-Bfer.  — 
1420  «  1438,  Édoaard  de  iGoulaine.  1468,  Hargnerite  de  Gonlaine, 
femme  de  Guillaame  de  SeamaisoDS.  1594  ,  Hichelle  de  Seemaiaona , 
femme  de  N  des  Vaux.  1680  ,  Bertrand  des  Vaux.  1746  ,  François 
Bertrand,  secrétaire  du  Roi  en  la  chancellerie  de  Bretagne.  Nunc 
Bascher. 

BERSO,  terre,  SainUGildas-des-Bois.  —  1513,  au  S' de  Téhillac. 
1S71 ,  Pierre  Fourché. 

BERTAUDIÉRE  (LA)  ,  terre ,  Nori.  —  Nunc  Richard  de  la  Per- 
▼enchère. 

BERTHELOTIËRE  (LA)  ,  terre ,  Guérande.  —  1681 ,  François 
Jego. 

BERTHELOTIËRE  (LA) ,  terre ,  Orvauit. 

BESGIËRE  (LA),  terre,  Vieillevigne.  —  Franchie  en  1477  en  fa- 
veur de  Pierre  Besiau ,  chanoine  de  Nantes. 

BESI9É ,  alias  lb  PLBSSis-nn-BESiiÈ ,  terre  et  seig. ,  H.  J.,  Besné* 
—  1512,  GUyier  du  Fan.  1555,  Jeanne  Michel,  femme  de  Charles 
Cybonault.  1624 ,  Jean  Blanchet.  1660 ,  Marthe  Blanchet ,  femme  de 
Jacques  du  Chaffault.  1680  ,  Claude  du  Ghaffanlt.  Nunc  Rivet- 
Graslin. 

RESSAC,  ancien  château  et  chapelle,  Camôen.  —  1681,  du 
Cambout. 

BESSARDAIS  (LA)  ,  terre ,  Cordemais.  —  Anoblie  en  1441  ,  en 
faveur  de  Guillaume  Bessart ,  valet  de  chambre  du  Duc.  1679 ,  Char- 
lotte de  Montauban. 

BESSARDAIS  (LA)  ,  terre ,  Bouée.  —  Nunc  Maugars. 

BESSOMS  (LES)  ,  terre  ,  Saint-Colomôin.  —  1409  ,  Jean  Rocquet 
de  la  Tribouille.  1457  ,  1494,  Robert  de  la  Tribouille.  1513,  Jean  de 
la  Tribouille.  1638  ,  Philippe  Rocquet  de  la  Tribouille.  Nunc  Gottin 
de  MeWille. 

BETULIÊRE  (LA),  terre,  Farades.  ^  iUZ  ^  Jean  de  Venues. 

31 


_  46«  — 

BMR&IÈME  (LA)ytefffe,  Bouçuenais.  *-J469V  laeijies  CImb- 

teigncr. 

BEURRIERS  (LÀ>,  tetre,  Paulx.  -*  1679,  Josias  Btffiav,  B«  de 
Saint- Gillcs-sar-Yie ,  cône'  an  parl^  de  Fari». 

BEUVES  ,  aéias  Bœuv^ks,  eeig«  ,  H.  J.  y  Saint^^n-^éê^ 
Béré ,  Bféra^.  —  1^80 ,  Afidnov  d^  Bèwes  ^  fèMflie  dd  €leoA*oy 
Giffiwt,  S'  de  la  Rocho^^ifiTarl.  1310  ,  Afraifiee^  Gifl^d  ^  femmei  de 
GmHaiime  de  k  Lande  ,  S<^  da  Vanreuanlt^  i409',  liavtkie  de  la  Lande, 
femme  de  Guillaume  de  la  Chapelle ,  chey.  1430 ,  1485 ,  Jean  ètf  l« 
Chapelle  ,  S'  de  la  Roche- Giffart.  1530 ,  HéKiie  de  la  Chapelkv  fenne 
de  François  de  Guémadeuc.  1541 ,  Michel  de  la  Chapelle.  16^,  Sa-^ 
muel  de  la  Chapelle ,  S'  de  Chamballan. 

BEVIÈRE  (LA)  ,  ciltas  la  BaociÈRn  ,  aiias  là  Bbrnièrb,  Urre^ 
Juverné.  —  1427  ,  1440  ,  au  sire  de  Beaumanoir.  1447  ,  Gilles  le 
Tcxier.  1478,  Gilles  de  la  Rivière. 

BEZAN  ,  terre ,  Guérande.  —  1681  ,  Henri  do  la  Chapelle  ,  S'  de 
la  Roche- Giffart. 

BËZrr,  terre,  SainUDofay.  —  1681  ,  au  S»^  de  RoUieuc. 

BEZO  (LE),  terre,  Saint-Dolay.  -—  1427  ,  Guillaume  du  Bois. 
1447  ,  Jean   du  Bois.  1681  ,  René   Gouret. 

BICHETIÉRE  (LA)  ,  terre  ,  Carqvefom.  —  1483  ,  yendoe  par 
Guillaume  Chauvin  k  Michel  Fnineau  e|  Jean  Mannonry  ,  son 
gendre. 

BICHETIÉRE  (LA) ,  terre ,  Soudan.  '—  1428  ,  1446 ,  Jean  de 
Coësmes.  1513 ,  Guillaume  de  Coësmes. 

BIDËAIE  (LA) ,  terre,  Blain.  —  1575  ,  Julien  Bidé. 

BIDIÉRE  (LA),  jurid. ,  Maisdon.  —  1543  ,  Jean  de  Sévigné.  1562, 
Pierre  de  Sëtigné.  1698  ,  Barrin  de  la  Galissonnière.  Nunc  Brard. 

BIGEOTTIÉRE  (LA)  ,  terre  ,  Orvault.  —  Nunc  Doré-Graslin. 

BIGNON  (LE),  jurid.,  le  Bignon.  —  1439,  Jamet  le  Plazne. 
1460  ,  Jean  Grimand.  1678,  René  Gnillochean ,  S'  des  BoutliBillas* 

BIGIION  (LE) ,  terre  r  Orvauit.  -^  158$,  Joachim  du  Tertre.  Nunc 
Salentin. 

BIGNON  (LE) ,  terre  ,  Erbray.^  Nunc  Duhamel. 

BIGNOlf  (LE) ,  terre  ^  SaMû-Pazanne.  ^  1679',  PterteLÉbbd; 


BI(»ION  (LE),  terre,  Sion. 

BÏGROISNAIS  (LA) ,  terre  ,  Bouée. 

BIGNONS  (LES)  ,  terre ,  Saini-Aubin-des-Châteaux.  —  1443  , 
Jean  le  Guenneux. 

BIGOTTËRIE  (LA),  terre,  Saint-iÊèsme.'^Ntine  Law  de  LauristoD. 

RfGOtTÏÉBE  (LA^ ,  terre ,  Chanienùy.  —  1494 ,  Pîen*e  de  la 
Folifé.  1543  ,  Robert  fflaia  1570,  écnyer  Rlatbieir  tfain.  1640,  Prégent 
de  Kermenev 

BIGOTTIËRE  (LA)  ,  terre ,  Couffé.  —  Nunc  Charette. 

BILIAIS  (LA)  ,  terre  et  jurid.  ,  SainUÉtienne-de-MonULuc^.  — 
Pierre  de  SaHré  \  pois ,  en  1470 ,  écuyei'  Gnillanme  des  Bouschanx. 
1510^  Françoise  des  Bouschanx,  femaie  de  Jean  de  Laiigle.  1666, 
Julien  de  Langle.  17'23  ,  Louis  le  Loup.  Nunc  lé  Loup. 

BHiLiËRE  (LA)  ,  terre  et  jurid. ,  msanger.  —  15^^,  Jean  ,  bâ- 
tard de  Rieux.  1665  ,  Pierre  Gamier. 

BîLLIÉRE  (LA),  jurid..  H,  J. ,  SainUHerbton.  —  1680,  Ar- 
mand d^Aébon. 

ËILÉO  ,  terre  ,  SainUAndré-des-Eaux.  —  1540  ,  Jean  de  Se- 
cillon.  1660  ,  Tendue  par  écuyer  Jean  Yyiquel  k  René  de  Guicaznou , 
S'  de  Kernotaire.  1680,  Louise  de  Guicaznou,  femme  de  JeandeRoban, 
S'  du  Pbuldu. 

BtltffiOIRE  (LA),  terre,  ^/a2W<>n.  1555,  Jean  Vivien.  1557,  Fran- 
çoise Vivien,  femme  de  Jean  Tellier.  1698,  Louis  Jousseaume  ,  S' de  la 
Bretesche. 

BIMBOIRE  (LA),  terfe,  Oudon.  —  1446,  aU  sire  d'Ûudon.  I^unc 
Drouet. 

BfSSiN ,  teiYe  et  seig.,  Guérande,  —  1532,  Jeanne  de  Treguz.  1540, 
Aliéner  de  Gondest.  1674 ,  Henri  de  la  Gbapellc,  S'  de  la  Roche-Gififart. 
Nunc  Fottraier  de  Pellaii. 

BISTIËRE  (LA),  terre,  Saint-Mars-du-Désert. 

•  RPTENAïS  (LA) ,  forte  ,   Drefféac.  —    1437,    Roland   de   Saint- 
Aubin. 

BUZEULy^erre,  Port-Saitit-Père,  —  1389,  Pierre  du  Chastellier. 


—  4ft4  — 

BLÂiri,  châtellenie,  Blain,  —  1090^  Gaégon  de  Blain.  1106 ,  au  duc 
Alain  Fergent.  1133,  Gaégon  de  Blain.  1180,  Eustache  de  Retz, femme 
d'André  de  Vitré  \  possédait  sans  doute  Blain  comme  douaire ,  ajant 
épousé  un  seigneur  de  Blain  avant  André  de  Vitré.  D'elle,  sont  venus  aux 
Blain,  dits  de  Frcsnay,  les  seig.  delà  Muce^  en  Retz.  1!!U3, 1225,  Hervé 
de  Blain.  1*254 ,  Olivier  de  Glisson.  1409  ,  Béatrix  de  Glisson,  femme 
d'Alain,  vicomte  de  Rohan.  1660,  unie  aux  chftteUenies  de  Héric  et  de 
Fresnatfy  et  érigée  en  marquisat  en  faveur  de  Marguerite  ,  duchesse  de 
Rohan,  femme  d'Henri  Ghabot,  qui  prit  le  nom  de  Rohan.  1806, 
érigée  en  baronnie  pour  M.  de  Janzé. 

BLAIfG  (LE),  terre,  Assêrac,  —  1428,  Jean  le  Gourvinec. 

BLAPÏG  (LE),  terre,  Guérande.  —  1681,  Jean Gharpentier. 

BLA]NG-VERGER,terre,«S«c^.  —  1479,  Yvon  Ginoile.  1670,  Ma- 
thurin  Hudson. 

BLANGHARDAIS  (LA),  terre  et  seig.,  H.  J.,  Vue.  —  1434,  au  S' de 
la  Blanchardais.  1460  ,  Girard  Blanchard.  1515,  1549,  François  Blan- 
chard. 1560,  Gharles  Blanchard.  1579,  François  le  Fesle.  1590,  Jean 
de  Lantivy,  S' de  Kermenguj.  1596,  Albert  Rousselet,  S'  de  la  Pardieu. 
1679,  Louis  du  Plessier,  S*^  de  Genonvilte.  1720,Renée  du  Plessier,  femme 
d'Antoine  le  Pebvre ,  S' de  la  Falluère,  présid*  au  Pari*  de  Bret.  1775 , 
Danguy.  Nunc  Gossin. 

BLANGHARDIÉRE  (LA),  terre,  Frossay.  —  1559,  Julien  Bodin. 

BLANGHARDIËRE  (LA),  terre ,  Ferfou.  —  1717,  Louis  Fresneau. 
Nunc  Gautier. 

BLANGHÉRE  (LA),  terre,  Grand-Champ. 

BLANGHËRE  (LA),  terre,  J*<7tff/-/r«r^/^;i.  —  1513,  Thébaud  le 
vicomte.  S'  de  Galéons. 

BLArfGHÈRE  (LA),  jurid.,  H.  J. ,  les  Touches.  — 1717,  de  Béthine- 
Gharost,  membre  de  la  baronnie  iHAncenis. 

BLANGHETRIE  (LA),  terre,  Châteauihébaud.  —  NuncXî^  Bon- 
netier. 

BLAI^DINAIS  (LA),  terre,  Saint-Aubin-des-Châteaux.  -~  1603) 
Renée  Piédevache. 

BLAr^DmAlS  {}A),  ievre ^Satnt'Éti'enne^de-Mont'Luc.  —  1540, 


—  465  — 

Françoise  Feiroo.  1587,  yeaduepar  le  S'  do  la  Guignardais  au  S'  do 
Langle.  1679,  Julien  do  Langle,  S'  d'Acigné,  k  Gordemais.  1693,  Louis 
de  Langle,  S'  du  Plessis.  1 746,  Pierre  Turquetil. 

BLÂRDmiÉRE  (LA) ,  terre ,  Petit-Mars. 

BLARAIS  (LA),  terre,  Fougeray, 

BLARDIÉRE  (LA) ,  terre,  ie  Loroux-Botiereau. 

BLOTEREAU  (LE),  terre,  Douion,  Franchie  en  1453,  en  faveur 
de  Pierre  Raboceau,  secrétaire  du  Duc.  —  1505  ,  Pierre  de  Montigné. 
1560,  Jean  du  Ponceau.  1635,  Gabrielle  du  Yauferrier,  femme  de  Chris- 
tophe Juchault.  1656,  1672,  François  le  Breton.  1775,  de  Seigne.  1800, 
Siochan  de  Kersabiec.  1824,  Law  de  Lauriston.  1830,  Dobrée. 

BLOTEREAU  (LE),  le  petite  alias  lb  Gctê-Robkrt  ;  démembrement 
du  Grand'Blotereau.  Nunc  de  Soussay. 

BLOURIÉRE  (LA),  terre,  Àrthon.  —  1447,  Jean  Milon. 

BOGERET  (LE),  terre  ctjurid.,  M.  J.,  Nivillac.  1451,  Pierre  Mâ- 
chegland.  1635,  1681  ,  Jean  Priour,  procureur  fiscal  du  duché  de 
Goisiin. 

BOGHET  (LE),  terre,  DervaL 

BOGQCEHAIV  ,  terre,  Cambon.  -  1431 ,  Pierre  Eder.  1681 ,  Jean 
Michel. 

BOCQUEHAN,  torro,  Guenrouet.  —  1450  ,  Alain  do  Saint-Aubin. 
1570,  Marguerite  le  Breton,  femme  de  N.  de  Saint-Aubin.  1580,  vendue 
par  r^icolas  de  Saint- Aubin  k  René  Eder ,  S'  de  Longle.  1635 ,  Amaury 
Eder.  1657,  vendue  par  Marc  du  Perrier  et  Jeanne  de  Perricn,  sa  femme  , 
k  René  du  Gambout. 

BODEN  ou  BoDEL  (LE  HAUT),  terre,  Vay.  —  1340,  Marie  de  Bodel, 
femme  de  Sévestre  du  Ghaffault.  1359  ,  Jean  du  Houx.  1679  ,  François 
Drouct. 

BODEN  (LE  BAS) ,  terre,  Vay.  —  1679,  François  Friche. 

BODEUG,  terre  etjurid.,  M.  J. ,  Nivillac.  —  1451,  Jean  Joulin. 
1640,  Prégentde  Kermeno.  1717,  de  Talhouët,  S' de  Bonamour. 

BODIAU  (LE  HAUT),  terre,  Ponfchâteau.  1681 ,  Jean  Gharétte,  S' 
delà  Ramée.  Ghiron,  Tourgouilhet. 


—  4*6  - 

BODJàU  (L£  BAS),  terre,  Pontchâteau.  —  1446, 1479, 
Ghomart.  AogoD.  1666,  Pierre  lioisel. 

BODINIËRE  (LA),  terre,  SainUMars-du-Désert.  —  N.  delaBo- 
diniëre,  puis,  1 760,  Jean-Baptiste  Méûardeaa. 

BODODAN.  (Voyez  Bedouan.) 

B0D013ET,  terre  et  seig.,  H.  J.,  Fay.  —  1446  ,  JeaB  Miol.  1642, 
1646,  Pierre  Foueillet,  S'  du  Pont-Locpiet.  1679,  René  4e  Kerboud^l,  S' 
de  la  Gour-Péan.  1740,  Louis  de  Dommaigaé.  Sarrant. 

BOËOFVES.  (Voyez  Bkcvbs.) 

BOGAT,  terre  et  jurid.,  Guérande,  —    1418,   Olivier  de   Bogat. 

» 

1540,  Jean  de  Bogat.  1581  ,  Julienne  de  Bogat.  1679,  Marie  Gramezel, 
femme  de  Jaoques-Gharles  Danisy.  1749,  4e  Monti. 

BOHALART,  terre  et  jurid.,  PuceuL  —  1427,  Pierre  du  MonnoSl. 
1680,.  Marie  Girault.  Gharrier.  A^2/;zc  PouUain. 

BOIRE  (LA) ,  terre ,  Jneiz,  —  Nunc  Angebault* 

BOIS  (LE) ,  jurid.,  Fay. 

BOIS  (LE),  terre  et  jurid.,  H.  J.  Fresnay,  —  1291,  Geoffroy  da 
Boi8,che¥'.  1415,  Sauvage  du  Bois.  1540,  Damien  da  Bois,  S' de  la 
Ferronnière. 

BOIS  (LE),  terre,  Sainte^Croix-de-MachecouL  —  1447,  Jean 
duTiercent.  1546,  ëcuyer  Martin  Hervé.  1597,  Anne  Hervé,  veuve  de 
Louis  Tourtereau,  chev  de  Tordre  du  Roi.  1679,  Gharles  de 
Savonnières. 

BOIS  (LE),  terre,  Saint-Julien-de-Concelles ^  Châteeuihéàaud. 
—  1391,  Moricet  de  Montrelais*  1471 ,  JeanRagueneL 

BOIS  (LE  PETIT),  terre,  SainUViaud.  —  1429,  Nicolas  le 
Gallègre. 

BOIS-ABRI  (LE),  terre,  Nivillac.  —  1451. 

BOIS-ADAM  (LE) ,  terre ,  te  loraux-BoHereav.  —  1543 ,  Fran- 
çois de  la  Grée.  1699 ,  Pierre  d'Argentré,  baron  d'Orgères. 

BOIS-ADAM  (LE) ,  terre ,  Saint-- Juiien^de^oncelUt. 

BOIS-ALLAIRE  (LE) ,  t^re ,  Pontchâteau.  —  1389 ,  Jean  de 
la  Jou. 


~  «y — 

l6  Voyer.  1453 ,  Mahé  le  Voycr.  1478,  Bertrand  le  ¥oy«r.  16a0^  Louise 
Galiaier^.femnie  de^né  du  Bois-Âdam.  Nuuc  4e  ViroJ. 

.BOiS-iyAVAiiGOUR  (LE),  niiaê  w  bm*  m  &«rg««.s^  terre  «t 
%€\s^.^  Carquefou.  —  1640,  1670,  Louis d'Âyaugoar-Kergroie.  RésBîc 
à  la  SeUterojfA  vers  1760.  CVo^cfii  Fayb.) 

BOIft-BASSGT  (Lfi) ,  terre  ,  Saints ^C^mw-dê^Machee^ni,  -  16?^, 
Robert  Billy ,  ^  de  ia  Butançais. 

BOIS-BEMOIT  (LE),  alias  le  Vois-Gcignaadais, terre  ,  Bôuaye^ 
Saimt-léger.  —  1119,  1549,  GuilIaiitM  Géi»ud.  l$lé,  1562  ^  leau 
fiérand,  153^  «  Louis  ^&érMid.  16l«,  Qiwksk  Gattègrc.  1676  ,  teiiJii 
le  Gallëgre ,  femme  de  Claude  de  Méauloo^  .6'  do  Laucheml  an  Mmi). 
1 774 ,  Joseph-François  de  Prcaulx  ,  marr[iiis  dcPrcaul^^  .cm  An^au. 

JBOtS-SESOIÏ  iiM),  alias  le  Boifi^BiiEaT ,  ioire  et  iorid. ,  M.  i. 
Vallet,  —  1430,  Jean  Cheminée.  1570,  Simon  Cheminée  ,  «bevi^^e 
Halte.  1664 ,  Jeaune  de  Bogues  ,  femme  de  J^nBa^^iste  de  C!oruiiUer. 
1717,  Claude  de  Cornulier. 

BOIS-BLOT  (LE) ,  terre ,  Mauves. 

BOIS-BOItNm  (LE),  terre,  Saint-Jean-'de'Cor^iov^^ 

BOIS-BONY  (LE),  terre,  Bougé.  —  1430,  ^478,  Jean  du 
Bouvre. 

BOIS-BBIÂMD  (LE),  terre  et  jurid. ,  Doulon.  —  1405,  «««ftcoy 
Resmond.  1471,  Guillaume  Dandin.  1484,  Bertrand  Dandia.  1593, 
Antoine  deBrenezay,  sénéchal  de  liantes.  1789,  de  Menou.  Nunc  à^ 
Chassiron. 

BOIS-BRI  AND  (LE),  jurid.,  M.  J.  Noyal-sur-Iiruc.  —  1775,  du 
Boispéan, 

BOIS-BRÏAND  (LE) ,  jurid.,  Huffigtiê.  —  1543,  François  le  Vicomte. 
éoK  ,  JeAD  le  Yicomto. 

BOfô-BMAKD  (LE),  terre  et  jurid.,  H.  J.  Sami-Jean-de-Bëré.  — 
1427  9  TJ^onaa  le  C4Mir€ii»i«r.  U5B,  J4>«lipQit  dA  MoraetUi.  1478, 
XkiiUawie  4e  Moniojwe.  lôfia ,  FrapçoJB  de  HqnUioueir.  iél6  ,  Philippe 
Àib.lkxoiWf  1610,  R^mé  de  J^  OtoUe^  177.5,  le  Normand.  Nunc 
de  Virel. 


—  468  — 

B0IS-BRIAND-Elf-BAS8E-VERIE  (LE) ,  jurid.,  NoyaUsur-Bruc. 
—  1680,  Demoiselle  Privé. 

BOIS-GHEVâLLIER  (LE) ,  terre ,  Legé.  —  Erigée  en  chàtellenie 
en  1666 ,  tyec  permission  k  01i?er  Chevallier  de  se  nommer  dn  Bois- 
Chevallier. 

BOIS-CHOLLET  (LE) ,  terre  ,  SainUÀignan.  —  1580  ,  Guyonne 
duBois-ChoUet,  femme  de  Rolland  de  la  Boncherie.  Guyonne  delà 
Boucherie ,  femme  de  René  de  Ghevigné.  Nunc  Lemerle. 

BOIS-CLAIR  (LE) ,  terre  ,  Mésanger. 

BOIS-CORBEAU  (LE),  terre,  Chnx.  —  1481,  1542,  René  de 
Kersy.  1679,  Julien  Richardeau.  1719,  Guyonne  François ,  femme  de 
Charles  Guchet.  1774  «  Charles-Victor  le  Flo. 

BOIS-COSTARD  (LE) ,  terre ,  Soudan.  —  1498 ,  Jean  de  Grand- 
moulin*  1446 ,  Jean  de  la  Bouexière.  1478 ,  Michel  le  Gouz.  1513  ,  Jean 

le  Gouz. 

< 

BOIS-DE-LA-COUR  (LE),  terre,  ^oir^tr6na{>.—(yoyezBBAULiBu.) 

BOIS-DE-LA-COUR  (LE),  terre,  SainUMolf.  —  1679  ,  k  l'abbaye 
de  Prières. 

BOIS-DURAIVD  (LE) ,  terre ,  Soudan. 

BOISÉBON  (LE),  terre,  Carguefou.  —  1466,  Franchie  en  faveur 
de  Jean  de  la  Potoayre.  1683 ,  Guillaume  de  Harouis.  Réunie  k  la 
Seiiierayê. 

BOIS-ËS-LOUP  (LE),  terre,  Couëron.  —  1443,  au  S'  de  Safiré. 
1543, Guillaume  Garreau.  1579,  Guillaume  Poyet.  1679,  Mcolas  Libault. 
1705,  Jeanne  Libault. 

BOIS-FILLE  AD  (LE) ,  terre ,  ia  Chapetie-Batse^Mer. 

BOIS-FLEURT  (LE) ,  terre ,  Guémené^Pmfao.  —  Nune  Potiron. 

BOIS-FOUCAULT  (LE),  terre,  Saint-Mesme.  —  1443, 1461 ,  Mau- 
rice Poitevin.  1679,  Jean  Robert,  S' du  Moulin-Henriet  ;  puis,  Charette. 

BOIS-GAUTIER  (LE) ,  terre ,  Sainte*Opporfune  et  Saint^Pèrê^n^ 
Bett.  —  1429 ,  Tvon  le  Rasle.  1450 ,  Jean  le  Rasle.  1513 ,  Mathurin  des 
Booscheaux.  1660,  Anne  Gohean,  femme  de  Claude  Ripaolt»  1679,  au 
duc  de  ReU. 


—  469  — 

B01S-GERBA€D  (LE),  terre  et  jurid. ,  Soudan.  — 1446,  Marie  de 
Percé.  1478 ,  Bertrand  le  Voyer.  1560,  Bertrand  le  Yoyer. 

BOIS-GERVAIS  (LE),  terre  et  jurid.,  M.  J. ,  Niviiiac.—  1427, 
1451,  Guillanme  da  Val.  1681,  Louise  Macquard,  femme  de  Gabriel 
Michel ,  S' de  la  Rollandière. 

B0IS-GUÉHER19EUG  (LE),  terre  et  jarid.,  M.  J.,  /Vr^/.  — 1543, 
Jacques  Pineau.  1775,  d'Andigné. 

BOIS.GUIGN ARDAIS  (LE) ,  terre ,  Saint-Leger.-^  (Voyea  le  Bois- 
Bbnoit). 

BOIS-GUILLAVHE  (LE),  terre,  y^/ij.  —  Franchie  en  1486,  en 
faTeur  dePatri  PreTost,  écuyer  do  Duc.  1560 ,  Patri  Prévost. 

BOIS-GUILLAUME  (LE),  terre,  Naïay,  -^  1537,  Pierre  Perrault, 
unie  k  la  Touche. 

BOIS-HAMON  (LE),  terre,  i7é7f/^^.  — 1680,  écuyer  René  de  la  Raim- 
bandi^e. 

BOIS-HÉRAUD  (LE),  terre  et  jurid.,  VûlleL  -  1452,  Pierre Picory. 
1493 ,  1518 ,  Jacques  Picory.  1550 ,  1584 ,  écuyer  René  Rouxel,  S'  de  la 
Chaussée  et  de  la  Prévôté»  1587,  Bertrand  du  Houssay.  1588,  1601, 
Gilles  Thomin.  1630,  Yves  Thomin.  1637,  1666,  Gratienne  Thomin, 
femme  de  François  delà  Rivière.  1703,  Louise  de  la  Rivière,  femme  de 
Gilles  le  Gay.  i  734 ,  Sébastien  Goguet,  secrétaire  du  Roi. 

BOIS-D'INDRE  (LE),  terre,  Trefpeuc.  —  Nunc  Carmicahel. 

BOIS-JAGU  (LE),  terre,  Saint-Jean-de-Béré.  —  1560,  Jeanne  de 
Montoir,  dame  de  la  Goquerie. 

BOIS-JACNY  (LE),  terre,  Ancenis.  —  Nunc  Poyet. 

BOIS-JEAN  (LE),  terre,  Bovgé.^  1430,  1440,  Charles  de  Gham- 
ballan.  1478,  Silvestrele  Sénéchal.  1616,  René  de  Chamballan. 

BOIS-JOLI  (LE),  terre  et  seig.,  H.  J.,  Chauve^  ie  Clion^  Saint- 
Père-en-Retz.  —  1398,  Pierre  d'Acigné.  1462,  Jean  d'Acigné.  1500, 
Marie  d'Acigné,  femme  de  Jean  de  Gréquy.  1559 ,  Yincent  de  la  Chàtai- 
gnerais.  1561,  Richard  de  Pontoise ,  S' du  Breil  et  de  la  Rigandière ,  valet 
de  chambre  ordinaire  du  Roi.  1679,  Christophe  de  PontoisA.  1596, 1609, 
Charlotte  Heaume,  femme:  i»  de  Guy  de  la  Chapelle;  2»  de  Louis  de 
Hainault,  chev  de  l'Ordre  et  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi.  1665, 


-^  47»  — 

Pierre  du  Bois-Uorwat.  16S3.,  /o^iohimda  Bois-Kormu  I7M,  Ckarles 
Robin  d'£8tré»D8,  coin'  au  ^r>  de  Qpet.  1 781 ,  de  TMonët.  17753  Aené 
Baox ,  S' de  JBougon,  e^  SLmoD ,  S'  de  la  Garterie ,  se  titrsMici^  ax^pax  S' 
£^u  Bois -Joli  \  chacaa  en  pof^dait  sans  doute  nn  démembrement. 

BOIS-JOLI  (LE> ,  terre ,  Montebert.  —  Nnnc  Say. 

BOIS-JOU  (LE),  terre,  «^am/^J^^^/ay.  —  N.  Pnoes^irt,  puis  <427, 
1447,  Geoffroy  Burcl.  1681,MacéPetit. 

BOIS-JOUiAm  (L£),  imc,  BQu^uennis,  ^vm^  NiM»  Fyot. 
1594,  Jean  de  Lespinay.  1679,  1726,  Pierre  de  Gaer,  S^  desIbioUs- 
Landes,  sénéchal  de  Bougon.  1774,  Mathurin-René  ie  .Guer. 

BOIS-JOLLiJK  (LE)»  terre  et  seig. ,  H.  J. ,  Saint-Naiaire.  —  l$i(3, 
Pierre  du  Chastel.  1680 ,  Jacques  le  Pennée.  17^3,  Julie  le  Pennée,  femme 
de  Charles  de  Sesmaisons. 

B0IS-J0UAI9  (LE),  terre,  £rr^re7y.  — 156 Q,  Louis  le  Saulfiier. 

BOIS-JOVÂ^^  (LE),  terre  et  jurid.,  Férei.  —  1775,  Madame 
d'Andigné. 

BOIS-JOOAH  (LE),  terre,  SmnUM^rs-^e^C^mtais.  ^  1443,  Jean 
Gallery.  • 

BOIS-JOUBERT  (LE),  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Donges.-- 1453,  Charles 
de  Coësmes.  1775  ,  de  l'EstourbilloD. 

BOIS-JOCI^IN  (LE),  terre,  Ancenis.  —  14!26 ,  1448,  GuiUapme 
Rivault.  1680,  Guillaume  Vian. 

BOIS.DE-LA-LANDE  (LE),  terre,  Camôon.  —  1681,  Rodc 
Foureau. 

BOIS-DE-LA-LAINDE  (LE),  jurid.,  M.  J.,  Herbignac, 

BOIS-DE-LAJNGLE  (LE),  terre,  Crossac.  —  C'est  le  nom  de  la 
terre  seigneuriale  de  Grossac.  (Voyez  Crossâc.) 

BOIS-MACÉ  (LE),  terre,  Oudon.  —  1617,  René  Main,  S'  du 
Ponceau  \  puis,  Jean  Caris,  Macé  Caris ,  et  en  1680 ,  Jean  Caris. 

BOIS-MAGE  (US) ,  tem ,  SaifUe^Mariê^d^-Pornic.  —  1439  , 
Thébaud  de  la  Boullibre.  15)6,  R.  Bemoiselle  leauue  de  la  AoiiUi^. 
1679  ,  Pierre  ilu  BoishoranC.  1775,  de  Ghenrigné  du  Boiachellei.  Nunc 
deSéciEon. 


—  471  - 

BQIS-MAIN  (LE),  terre  et  jurid.,  H.  J.,  Sainie-Marte-^e* Pornic, 

—  14^9,  PeiTot  Ganguel.  1679 ,  MathuiÎQ  PaisMt. 

BOIS-MALir^GE  (LE) ,  terre,  Saint-Julien^deConceUes.  —  Nunc 
Gooprie. 

BOIS-MAQUEAU  (LE) ,  terre  et  aeig.,  Tetilé.  —  1519  ,  Gillette 
Raoul.  1587,  Louise  le  Maréchal,  femme  de  René  de  Bailleul , 
conseiller  au  Pari*  de  Bret.  1622,  Claude  des  Houmeaux.  1632, 
Marie  des  Houmeaux,  femme  de  Pierre  de  CorDulier.  1792,  de 
Gornutier. 

BOIS-MARQDER  (L£),4erreet  jiiri^.,  MissUlac,  —  14S«,  Gailla«me 
Gaud.  '1681  ,  Marguerite  le  Bourg.  If  une  Foucault. 

BOIS-MARTîN  (LE) ,  terre ,  Varades.  —  4443,  Pierre  Martin. 

BOIS-MEEN  (LE),  terre,  sous  la  baronnie  de  ùervaL  —  1680, 
Jean  Barrin  ,  S'  du  Bois-Geffroy. 

BOIS-MELLET  (LE),  terre.  Sucé,  —  Nunc  Ertaud. 

BO^-MOB£AU  (LE),  terre,  Saint-Herbion.  -^  1913,  Jean 
Foumier. 

BOIS-DE-LA-MOTTE  (LE) ,  autrefois  la  Mottb  drs  Bratssghbs  , 
terre,  SainUCyr-en-Retu  — Françoise  Chapon;  puis,  en  1679, 
Mathurin  Rabeau ,  S*^  de  la  Pinelais.  Nunc  Pommier. 

C'est  Ik  qu'était  l'ancien  manoir  des  sires  des  Bretesches. 

BOIS-DE-LA-MUCE  (LE),  terre  et  seig. ,  Chantenay  ^  Saint" 
fferbiain.  —  1537 ,  Jacques  Chauvin.  1593  ,  vendue  par  David*Booa- 
venture  Chauvin ,  dit  de  la  Muce ,  k  Jean  de  la  Tullaye.  1634,  Jean 
Blanchard.  164'i ,  unie  avec  le  Plessis^de-la-Muce  ^  et  érigée  en 
baronnie  en  faveur  de  Jean  Blanchard.  1651 ,  érigée  en  marquisat  en 
faveur  d'Auffray  Blanchard ,  premier  présid*  de  la  Chambre  des  comptes 
de  Bretagne.  Nunc  Pantin  de  la  Guère. 

BOIS-DE-LA-NOE  (LE) ,  terre  ,  Saint-Etienne-de-Moni-Luc.  — 
Nunc  le  Bec. 

BOIS-^IiOUVEAU  (LE),  terre  etjurid.,  Saint- Judien-de-Canceties. 

—  1540,  Guillaume  de  Lescouet.  1582,  vendue  par  Guillaume  le 
Maire  k  Guy  de  Lesrat.  1639,  Bernard  de  la  Turmellière.  1685,  Charles 
de  Sévigné.  1 746 ,  Frtnçoie-René  Bernard. 


—  472  ^ 

BOIS-NOUVEAU  (LE) ,  terre ,  /es  Touches.  —  1580 ,  Daniel  le 
Maréchal.  1588,  Louise  le  Maréchal,  femme  de  René  de  Bailleol, 
conseiller  au  Pari*  de  Bret.  1609  ^  René  Gosnier.  1767,  Henri  le 
Petit. 

BOIS-NOZAY  (LE),  terre  et  jarid.,  SainULyphard.  —  1419  ,  Guil- 
laume Colin.  1508,  Jacques  Coterel.  1532,  Briand  de  Trevellec.  1559, 
Pierre  do  Kercabus.  1608,  Philippe  de  Marbré.  1678,  vendue  par 
Jean-Louis  du  Masle  k  Jean  Yvicquel.  1681 ,  Aliéner  de  Rerpoisson. 

BOIS-PASTEDR  (LE),  imt^  Saint- Herôlon. 

BOIS-PÉAN  (LE),  terre  et  juhd.,  M.  J.,  Fercé.  —  1513,  Malhurin 
du  Boispéan.  1679,  Jean  du  Boispéan.  Nunc  du  Boispéan. 

B0IS-PËAI9  (LE),  terre,  Frossay.  —  1611 ,  IH.  H.  François  du 
Bois-Péan.  1704,  Jean  Boussinean,  maître  des  comptes.  Nunc  Gharette 
du  Tiercent. 

BOIS-RAGUENET  (LE) ,  terre ,  OrvaulL  —  1550,  Glaudo  de  Go- 
maille.  Nunc  Maisonneuve. 

BOIS-RAOUL  (LE),  terre,  la  Plaine.  —  1429,  Jean  Villageais. 

BOIS-REGNIER  (LE) ,  terre  ,  le  Cellier.  —  1513 ,  Guy  de 
Malestroit. 

BOIS- RENAUD  (LE),  terre  et  seig.,  H.  J.,  Riaillé.  —  1289,  de 
Rougé.  1427 ,  Jamet  de  Rougé.  1519  ,  Maudé  du  Breil.  1582  ,  Renée  le 
Vicomte,  femme  de  Julien  de  Vahais.  1626  ,  Madelon  de  Vahais.  1680, 
Joseph  de  FHommeau ,  S'  de  la  Noë ,  maître  des  comptes. 

BOIS-DE-RIAILLË  (LE) ,  c'est  la  même  chose  que  le  Bois-Benaud 
en  Riaillé. 

BOIS-RIGAUD  (LE) ,  terre  ,  Vertou.  —  Nunc  Peigné. 

BOIS-ROBERT  {}i^)^\Aftfi^sous  Châteauhriant.  —  1680,  Pierre 
de  la  Lande. 

BOIS-ROBIN  (LE) ,  terre ,  Escouàlac. 

BOIS-ROBIN  (LE),  terre,  Grandchamp.  —  1705,  Jeanne  Libault. 

BOIS-ROBIN  (LE),  terre,  Hénc.  —  1675,  Jean  de  Crespy. 

BOIS-RONDEAU  (LE) ,  terre ,  Touvois. 

BOIS-ROU AUD  (LE) ,  terre  et  seig. ,  drthon ,  Chéméré ,   Saint- 


—  473  — 

HUairé'dê*Chaléons.  —  1430 ,  Jean  Medeart,  chevM 494,  Gnilemette 
Mesleart.  1679  ,  Henri  de  la  Chapelle  de  la  Roche-Giffart.  1741 ,  Le 
Clerc  de  Joigne*  Nunc  Le  Clerc  de  Juigné. 

Cette  seigneurie  formait  une  chàtellenie  avec  ses  annexes  de  Mau- 
btisson  ,   Vilte-Morice ,  Hunaudais  ,  Sicaudais  et  Vue, 

BOIS-ROUAUD  (LE),  terre  et  jurid. ,  Frossay^  SainUPère-en- 
Retz,  —  1428,  Guillaume  Lucas.  1455,  1494,  M.  Demoiselle  Guile- 
mette  Mesleart,  femme  d'Alain  de  la  Lohérie,  S' de  la  Lohérie,en 
Pefii^Sfars.  Anne  de  la  Lohérie ,  femme  1<»  en  1502,  de  Jean  de 
TreTecar,  S' du  Verger;  2<»  en  1511,  de  Regnaud  de  Brignac,S'de 
Kerfily.  1551,  Pierre  de  Plouer.  1556,  1572  ,  Renée  de  Plouer,  femme 
de  René  d'Avangour,  S'  de  Kergrois.  1597, 1607  ,  Charles  d'Avaugour. 
1651,  1661,  Renée  d'Avaugour ,  femme  de  Gabriel  delà  Lande,  dit  de 
Machecoul.  1677,  vendue  par  Charles  de  Conigan  k  Regnaud  d'Espinose, 
qui  le  réunit  k  la  Rousselière  en  1682. 

BOIS-ROUAUD  (LE) ,  terre  et  seig.,  Mouzillon.  —  1289,  Pïicole  de 
IHachecoul,  femme  de  Philippe  Pantin.  1350,  Raymond  Pantin.  1427, 
Pierre  Pantin.  1515,  Jean  Pantin,  membre  du  marquisat  do  la  Galisson- 
nière^  en  1658. 

BOIS  ROUAUD  (LE),  terre,  Pontchâieau.  —  1681 ,  Armand  du 
Cambout. 

BOIS-ROUX  (LE)|,  terre ,  la  Plaine. 

BOIS-SAII^T-LYS  (LE),  terre,  Carguefou.  —  1670, écuyer Georges 
Maillard.  iS^vn r  Pageau. 

BOIS-SAVARY  (LE),  terre,  Guérande.  —  1743  ,  Jolie  le  Pennée, 
femme  de  Charles  de  Sesmaisons. 

BOIS-SAVARY  (LE) ,  terre ,  SainUNataire.  —  1681 ,  Louise  de 
Kerpoisson,  femme  de  Pierre  Bonnier,  S' de  Laonay. 

BOIS-SERPIËRE  (LE),  terre,  Sainte-Opportune-en-Reii.  — 
1429,  Pierre  du  Bois-Serpiëre.  1450,  Guillaume  Corbeau.  1513,  Jac- 
ques Milon. 

BOISSELÉES  (LES),  terre,  SainUMesme.  -- Nunc  delaRoche- 
BiUou. 

BOISSIÈRE  (LA)  ,  terre  et  seig.,  la  Boissière  et  la  Remaudière. 
—  1456,  Maurice  de  la  Koë.  1463,  Olivier  de  la  I^oé.  1658,  René  de 


—  474  - 

Geanes.  1683,  Sidra«h  de  GkBttb^léf  lieatoiaiit-géaérd.  1717,  Jac^MSâ 
de  Chtmbellé.  t776 ,  de  GhambeUë. 

BOISSIËRE  (LA),  itrc^^Chemerë.  —  1430,  au  sire  de  Retz. 

BOISSIËRË  (Là),  terre,  Mésanger,  —  1453,  aa  S'  de  Mésanger. 

BOISSIÈRE  (LA),  terre  et  jorid.,  M.  J.,  Nivillac  (14dl).  —  1547, 
Alain  AvriL  1681,  1775,  de  Talhouet-Bonamour. 

BOlSSIÉRE  (LA),  terre.  Saint" Donatien.  —  1680 ,  Gliarles  de  Sévi- 
gnë.  1717,  Marie  de  Séyigné,  femme  d^Emmanuel  du  Hallay.  1746,  Jean 
da  Hallay.  1771  ,  Elisabelfe^Geneviète  Levy,  femme  de  René-Henh  do 
la  Tnllaye. 

BOIâSIÈRE  (LA),  jurid..  Sainte uUin^de^VouvanHs. 

BOISSlÊRÉ  (LA),  terre,  Soudan,  —  1446,  Jeanne  Poucie,  femme  de 
Robert  Morin.  1478,  Jean  de  Yregeal.  1513,  Jean  d'Andigné. 

BOISSIÈRE   (LA),  terre,  Ftfr/otf. 

BOlSSIÉRE  (LA),  jurid.,  Vigneux.--  1657,  Pierre  le  Moine.  1679, 
Jean  le  Moine,  S' des  Ormeaux. 

BOISSIÉRES  (LES) ,  jurid.,  M.  J.,  Saint-Nazaire.  —  1775,  Martine 
des  Boissiëres. 

BOISSIS  (LE),  terre,  Couêron  (14    ).  —  JV^e/nc Bertrand. 

BOISSIS  (LE)  ,  terre ,  Fougeray, 

BOIS-SOUGHARD  (LE),  terre,  ies  Tovchês,  —  1427,  Perrot  Hut- 
teau.  1540,  Jean  le  Petit.  1612,  Glaude  le  Petit.  1667,  Jtian  le  Petit. 

BOIS-TANGY  (LE),  terre,  Pauix.  —  1679,  GliurléB  de  Gor- 
nulier. 

BOI&TEILLAG  (LK),  terre,  ie  PelhHn.  —  1618,  RcnéBouftlB, 
auditeur  des  comptes.  1679 ,  Matîe  Bbnchard ,  femme  de  Lou»  d'Avbi- 
gné,  S'  de  la  RocbeFerriëre,  en  Anjou.  1688,  Glaude  le  Borgne*  1775, 
Binet  de  Jasson. 

BOIS-THOREAU  (LE),  terre,  iT^iez/ro;!.  ~  Anciennement  aux  Ducs. 
1490,  Pierre  Martin.  1585,  Françoia  Garreau.  1600,  Roltnd  de  l'hle.  S' 
du  Dreneuc.  1844,  Poulain  des  Dodières. 

BOiS-DES-TRÉANS  (L£)^  aUas  i.a  Boi8-»'£flTEâiDR8,  aifas  ut  Bots- 
DW-JiHAnSt  terre  et  jurid»,  H.  J.,  Bourg-des-SfouHers.  -—  1429,  au  S' 


—  47Ô  — 

àtf  la  8mo  (dei  Craony/n^OV  Atoin  de  la  LohMe^  i5l7,  Amie  de  la  Lo- 
hérie.  1551f  7î.  et  P.  Pierre  de  Plouer.  1679,  de  la  Chapelle  de  kl  IloGlie>- 
Giffart.  1775,  Marie  Boux^ femme  de  Joseph  Marie  le  Long. 

Cette  terre  est  une  de  celles  que  Gilles  de  MoDtmorency-Laval , 
dit  de  Retz,  ayait  follement  aliénées  ;  il  l'avait  vendue  k  l'évêque  de 
liantes. 

BOIS- VEUT  (LE),  terre  etjurid.,  M.  J.,  Saint- Aubin-des-Châleaux. 
—  1351,  Alain  leMaistre.  1470,  Jeanne  le  Maistre ,  femme  de  Guillaume 
Ae  Mvrbré.  1490^  tiélèfte  de  Marbré,  femme  de  Jean  de  Lespinay,  qui  la 
vendit,  en  1536,  k  Gtiioii  des  Merliers. 

BOmDDIÈKE  (IrA),  terre  ,  te  loroux^Bottereau.  —  Nttnc  Tou- 
bniie. 

BON -ACQUET,  terre,  r«r/<?tt.  —  iV«;ie?  Berthelôt  des  Vergers. 

BONBUSSON ,  terre  ,  Montreiais.  —  1494 ,  André  Bochereul.  1528 , 
1544,  Jean  Bochereul.  1567,  1584,  Beué  Bochereul.  1617,  François  Bni- 
neau.  Nunc  de  Gomulier. 

BONHOMMERIE  (LA),  terre  et  jurid.,  Port-Saint- Père.  —  1622, 
Charles  Robert. 

BOr^NEYILLE,  terre,  Saint-Donatien.—  1679,  1731»  delà 
TuUaye. 

BONNEVOIR,  Urre,  Soudan.  — 1446,  Pierre  du  Houx.  1478,  Pierre 
de  la  Vallée. 

BONNIÈRE  (LA),  terre  et  jurid. ,  Bouguenais.  —  1434,  Chas- 
teigner. 

BORDELIERE  (LA), terre,  Vallet.  —  1430,  GuiUaamo  Gautron. 
1484,  Jean  Gautron.  1543,  Pierre  Gautrop.  1681,  Angélique  le  Peigné, 
ibmme  de  Mathuritt  du  Bois,  S^  de  Maquillé. 

BORDERIÉ  (LA),  terre,  Saint-Herôlain.  —  1S13,  Jacques  de  la 
Morterais.  Nunc  Bascher. 

BORDERfE  (LA),  terre.  Saint- Jean-de-Béré.  1427,  1453,  Jean  de 
Coësmes.  1478,  Jean,  sire  de  Goëtquen.  1788,  Luet  de  la  Pilorgerie. 

B0RBEKIE6  (liBS^,  terre,  Haute-Gontainê.  —  1680 ,  Michel  JLan- 
glois. 


—  476  — 

B0RN1ËR£'(LA),  terre  et  jnrid.,  Fougeray.-^  1513 ,  Piorre  de 
Goolaine. 

BOSLOHEL  ,  alias  Bolkhel,  terre,  «^z/^nrot/^f.  —[1565,  Yendne 
par  les  moines  de  Bozay  li  François  du  G  ambout,  1681,  Armand  da 
Gambout. 

BGSSE-MARIOIV  (LA) ,  terre ,  Camôon.  —  1681 ,  Armand  du 
Gambout. 

BOT  (LE),  ime^NivWac.  ~  1451,  Pierre  Maroadé.  1585,  Alain  du 
Perrier,  sénécbal  de  Guérande.  1681,  François  de  Denral. 

BOTAEDIÉRE  (LA) ,  Urre,  Couëron.  -  Franchie  en  1441 ,  en  fa- 
veur de  Pierre  de  Gornilz.  1663,  Pierre  Davy.  1679,  Pierre  deBois- 
david ,  maître  des  comptes,  qui,  avant  1671,  se  nommait  Davy. 
1746 ,  Pierre-Morice  de  Boisdavid.  Nunc  du  Parc. 

BOTARDIËRE  (LÀ)  ,  terre  ,  SainUHerblain,  —  1513 ,  Guillaume 
le  Texier.  1567  ,  François  le  Texier,  Françoise  Martin  ^  puis,  en  1675, 
à  son  fils,  Guillaume  Lair,  S'  de  Lessongëre. 

BOTHELIÈRE  (LA),  terre,  misdon.  —  iklT^  Roland  de  la  Bothe- 
lière.  1445  ,  1478  ,  Jamet  de  la  Bothelière.  1560,  Pierre  de  la  Bothe- 
lière.  1680,  Anne  Hamel  ,  autorisée,  en  1701  ,  à  se  nommer  du 
Hamel. 

BOTHIUÏIËRE  (LA) ,  terre  ,  Saffré.  —  1679  ,  Gilles  Cosnier.  Nunc 
Gauthier. 

BOTHOIÈRE  (LA)  ,  terre  ,  Vaiiet.  —  1430 ,  Jean  le  Betoux. 
1600  ,  Pierre  Ménardeau.  1681  ,  Lucrèce  Ménardeau,  femme  de  Claude 
Bidé.  1750  ,  Jean  Gharette. 

BOTIÈRE  (LA) ,  terre ,  Saini-Donatien.  —  Anoblie  en  1463 ,  en 
faveur  de  Pierre  Raboceau,  secrétaire  du  Duc.  1495 1  Jean  du  Mé. 
1554,  Jeanne  de  Mallignac.  Nunc  Libault. 

BOTTERAIS  (LA) ,  terre ,  Sainte-Opportune.  -  1450  ,  Jean  Mo- 
rineau. 

BOUGBERIfi  (LA) ,  terre ,  ie  Clion.  —  1439 ,  Jean  des  Bre- 
tescHes,  chev. 


—  477  — 

BOOGHERIB  (LA),  terre  et  seig. ,  Valleî.^  1430,  Roland  de  la 
Boucherie.  1445 ,  Guillaume  le  Roux.  1458  ,  Eonnet  le  Roux.  1487 , 
1501  ,  Gillette  le  Roux,  femme  de  Roland  de  la  Boucherie.  1518, 
1576  ,  René  de  la  Roucherie.  1629 ,  de  la  Touche.  Annexée  k  la  sei- 
gneurie de  Fromenteau  en  1650. 

BOUCHET  (LE)  ,  terre  et  jurid.  ,  Derval.  -^  1453 ,  Gillet  do  la 
Lande.  1603  ,  Jacques  Thomas. 

BOUFFA  Y  (LE)  ,  terre,  /a  Chapelle-sur-Erdre.  —  1677,  Jacques 
Fremon  ,  maire  de  JHantes.  Nunc  Rosier. 

BOUGON ,  terre  et  seig. ,  Bouguenais.  En  840  ,  Bego ,  duc  d'A- 
quitaine ,  hâtit  le  ?ieux  Bougon  ,  sur  la  Loire  \  il  fut  tué  en  844  par 
Gonfier  ,  comte  d'Herbauges  ,  qui  s'empara  de  sa  forteresse  \  elle  fut 
ruinée  par  les  Normands.  En  1239,  l'hébergement  de  la  Motte  de  Bou- 
gon (qui  est  le  vieux  Bougon)  ,  fut  vendu  par  Geoffroy  Grelemez  k 
Guillaume  de  Rezay ,  cbev.  1060,  Glévian  de  Bougon.  1145,  Roland 
de  Bougon.  1175,  Olivier  de  fiegon.  1177,  Sylvestre  de  Bougon. 
1203 ,  Roland  do  Begon ,  chev.  1239  ,  Olivier  de  Bougon ,  cheV. 
1258  ,  Bubelin  Chasteigner.  1294  ,  Hubelin  de  Bougon.  (C'était 
un  Chasteigner).  1417,  Jean  Chasteigner.  1484,  François  Chas- 
teigner. 1499,  Jean  Chasteigner.  1 532 ,  Françoise  Chasteigner,  femme 
de  Jean  de  la  Lande  ,  dit  de  Machecoul,  S'  de  Vieillevigne.  1580  , 
Jean  de  Machecoul.  1659  ,  Marguerite  de  la  Lande  ,  dite  de  Machecoul, 
femme  de  Henri  de  la  Chapelle  ,  marquis  de  la  Roche-Giffart.  1700  , 
Anne  de  la  Chapelle ,  femme  de  Claude  de  Damas ,  marquis  de 
Thiangcs.  1746  ,  Vincent  Robineau,  secrétaire  du  Roi  en  la  chancel- 
lerie de  Bretagne.  16((0  ,  Joseph-François  Robineau.  1766  ,  Elisabeth 
Robineau  ,  femme  do  François  d'Aux.  1775  ,  et  nunc  Robineau. 

BOUGON  ,  terre  et  seig.  ,  Couè'ron.  —  1399,  Alain  de  Saiïré.  1424, 
1444  ,  Pierre  de  Saffré.  1470  ,  Guillaume  de  la  Lande  ,  procureur  gé- 
néral de  Bretagne.  1505,  Jean  de  la  Lande.  1548 ,  Louis  de  la  Lande. 
1570 ,  Fleurie  de  la  Lande ,  femme  de  René  de  la  Touche-Limousi- 
nière.  S'  de  la  Foresterie.  1609,  Louis  do  la  Touche.  1650  ,  Renée  de 
la  Touche,  femme  de  René  de  Bruc.  1670,  Louis  de  Bruc.  1678, 
Julien  Boux.  1768  ,  René  Boux.  1775  ,  Marie  Boux  ,  femme  de  Joseph- 
Marie  le  Long ,  S'  de  Ranlieu.  Nunc  Guitton. 

BOUGON  ,  jurid.,  H.  J.  ,  Saint-Père-en-Reiz.  1453,  Girard Briant. 
1466  ,  Thomas  de  Tcillay.  1494  ,  N.  demoiselle  Guilemette  Mesleart  , 

32 


—  478  - 

Cemae  d'Mûn  de  It  Lohérie.  Anne  de  U  Lohérie,  femme  s  1*  en  t«02, 
de  Jean  de  Trevecar^  2»  en  1511 ,  de  Eegnavd  de  Brignac,  6'  de 
Kerfily.  1S51  ,  Pierre  de  Plouer.  1556  ^  1572  ,  Benée  de  Flouer,  femme 
de  René  d'Avaugour ,  S'  de  Kergrois.  1651,  Renée  d'Âvaugonr,  femme 
de  Gabriel  de  la  Lande  ,  dit  de  Hacheconl.  1656,  ëeuyer  Jean  Four* 
nier,  S'  de  la  Pinsonoière,  maire  de  liantes.  1681,  Jean  Fouroier, 
S'  de  la  Galmelière.  1720  ,  Claude  Bidé ,  maître  des  comptes.  1747, 
Charles  du  Bois  ,  S'  de  la  Rongère.  1774 ,  Loais-Claude-Fran» 
çoii   Bidé. 

BOUGON  ,  terre  ,  Couffé.  —  (1440.)  1680  ,  écuyer  N.  Caris  ,  S' 
do  la  Beraudière. 

BOUGEE L,  a/ia/ BnuGDBL ,  lerre  et  jurid.  ,  DeroaL  —  1453, 
Sébastien  le  Prévost.  1513  ,  Guyon  Provost. 

BOUGUENAIS.  (Voyez  Rbzé.) 

BOUIE  (LA) ,  terre  ,  ie  Loroux-Botiereau, 

BOUIN,  île  et  seig.,  moitié  en  Bretagne  et  moitié  en  Poitou*  ~  1279  , 
Gérard  de  M achecoul.  1345,  Miles  de  Thouars.  1360  ,  Catherine  de  Ha- 
checoul,  femme  de  Pierre  de  Craon,  S'  de  la  Suze  au  Maine.  1432,  Marie 
de  Craon,  femme  de  Guy  de  Montmorency- Laval,  dit  de  Rete.  Gilles  de 
Retz  vendit  une  partie  de  Pile  de  Bouin  ë  Geoffroy  le  Ferron  \  Marie  de 
Betz,  sa  fille  ,  en  exerça  le  retrait  en  1442  ,  mais  ce  retrait  resta  sans 
effet ,  et ,  dès  1459  ,  Geoffroy  le  Ferron  en  était  rentré  en  possession. 
1467,  Guillaume  le  Ferron.  1493,  Pierre  le  Ferron.  1500,  François 
Goheau.  1530 ,  Louise  Goheau,  femme  de  Jacques  de  Montberon,  ba- 
ron d'Avoir.  1556 ,  Hector  de  Montberon.  1559  ,  Jean  de  MachecouL 
1618,  Isaac  deMachecoul.  1640,  Charles  Chastcigncr.  1668,  de  Cle- 
rambault.  1714  ,  érigée  en  baronnie  en  faveur  de  Jérôme  Phélippoaux, 
comte  de  Pontchartrain  :  en  mémo  temps  ,  la  moitié  do  cette  Ile  ,  qui 
dépendait  de  la  Bretagne,  fut  réunie  au  Poitou.  1779,  an  duc  de 
riivemais. 

Bouin  faisait  partie  du  partage  donné  aux  M  achecoul ,  puinés  de  Retz, 
car  les  droits  de  baronnie  et  une  partie  des  revenus  de  Hle  apparte- 
naient ,  en  1237 ,  k  Raoul  do  Retz  ,  et ,  en  1267  9  à  Girard  Chabot, 
baron  de  Retz.  Aux  XI<^  et  XII^  siècles,  Bouin  était  membre  delà 
baronnie  de  la  Garnachc  et  appartenait  à  la  famille  de  ce  nom. 

BOULA VIÉRE  (LA),  terre,  Oudon. 


~  679  — 

BODLAY  (LE),  ieire ,  Mésun^er.  —  1A53,  an  S*  de  Mésinger. 

BOOLIËBE  (LÀ),  terre,  Saint-Molf, 

BOCLII^IÉBE  (LA),  terre,  J^ai/i/'^^xm^.  -^  1461,  Jean  le  Porc. 
1679,  Matlinriii  Bourgogne,  S'  de  la  Roche-Baron. 

BOULLAIS  (LA),  terre,  Haule-Goulaine.  —  1426,  Perrot  Pou- 
part. 

BOOLLETIÉBE  (LA),  terre  ,  Varades,^\%>^^^  Léon  Bacqaer. 

B0UBAI3DIÈRE  (LA),  terre,  Couëron.  ->  Nune  de  BoisfosBé. 

BOUBDII^IÈRE  {LA) jiene^C^âteatitAéôaud.  1480,  Pierre  Lanâoû, 
trésorier  de  Bretagne.  16*i8,  Jeanne  Chedorge.  1679,  Pierre  du  Paa,  S' de 
la  Grée.  1746,  Charles  du  Pas.  Nunc  de  Monti. 

BOGBDIKIËBE  (LA),  terre,  MalviUe.  —  1500  ,  François  de  la 
Lande,  S' de  la  Haye-Mahéas.  Catherine  Boutin,  femme  de  Guy  de  Cleoz, 
S'  du  Gage.  Joseph  le  Meneust,  S'  de  Boisdrière. 

B0URD1I9IÉRE  (LA),  terre,  PuceuL  —  1444,  Guillaume  Orieul. 
1580,  vendue  par  Gilles  Grimaud  k  Pierre  de  Comulier,  qui  la  réunit  à 
la  Touche, 

BOURDOriNAIS  (LA),  terre,  Fougeray. 

BOUBELIÈRE  (LA) ,  terre,  HauU^Goulaine.  —  Nunc  Bardoul. 

BOUHELIËRE  (LA),  Kxxtt^Saint'^Herblon.'^  1513,  Jacques  Mau- 

hugeon. 

BODBG  (LE),  terre,  Soudan.  —  1513,11.  le  Yoyer. 

B0!]RGAI)D1ËBE  (LA),  terre,  Anefz. 

BOUBGÉRABD,  terre  etjurid.,  Erbray^  autrement  la  Cour-Pèan. 
(Voyez  ce  dernier  nom.) 

BOURGÉRARD,  terre,  Saïni-Jean-de-Béré.  —  1460,  Guillaume 
de  la  Motte.  1478,  Jean  de  la  Motte.  1543,  Guillaume  de  la  Motte. 

BODRG-MAIM  (LE),  terre,  Trans.  —  Nunc  Mercier. 

BOCBGPÎEEF  ,  chàtellcnie,  Bovrgneuf.  —  1286,  Gérard  de  Maehe- 
eoiil.  1366,  Catherine  de  Macheoonl,  femme  de  Pierre  de  Craon.  1432 , 
Marie  de  Craon,  femme  de  G^y  de  MoBtmorency-Laval ,  dit  de  Retz. 
1439  ,  Ycndue  a«  Duc  par  Gilles  de  Retx.  Réunie  k  la  baronnie  de  Rets 
tfa&t  1475^  et  en  eet  toujoan  restée  membre  depuis. 


—  480  — . 

BOVRGONniËRE  (LA) ,  terre,  Saint- Herôiain.  -*•  1481,  Përonelle 
Lespervier,  Ycave  de  Jacques  de  la  Mttce.  1513,  Guillaume  Garreau*  16799 
Jean  Michel.  17    ,  Bioet  de  Jasson.  Nunc  CdiWé. 

BOCRGUEIL ,  terre  et  seig.,  Bovvron.  —  1488,  Tendue  par  Jean  de 
Maure  k  Guillaume  Juzel,  S' de  Bohurel,  mais  retirée  par  premesse  ligna- 
gëre  en  1494.  1543,  François  de  Maure. 

BOCRMONT,  jurid.,  Pannecé.  —  1559  ,  Jacquine  Foumier,  femme 
de  Jean  de  Bailleul.  1622  ,  Claude  desHoumeaux,  che?'  de  Tordre  du 
Roi.  1632,  Marie  desHoumeaux,  femme  de  Pierre  de  Gornulier.  1793, 
de  Gornulier. 

B0URI9AY  (LE),  terre,  Soudan.  —  1513,  François  de  Maulëon. 

BOUTEILLERIE  (LA),  terre,  Saini-Donaiien.  —  1626,  Suzanne 
Grimaud.  Depuis,  aux  Chartreux  de  Nantes. 

BOUTEILLES  (LES),  terre  et  jurid.,  h  Bignon.  —  1543 ,  Jean 
Grignon.  1678,  René  Guillocheau.  I746,  Toussaint- Pierre  Barre  ,  garde 
des  sceaux  en  la  chancellerie  de  Bretagne.  1774  ,  François  Bertrand  de 
CœuYres.  Nunc  Bascher. 

BOUTINERIB  (LA),  terre,  Châteauthébaud.  —  1676,  veuve  Charles 
de  Loréal. 

BOUTINERIE  (LA),  terre,  F  aulx.  —  1679,  René  Bonin. 

BODVARDIÈRE  (LA),  terre,  Haute-Goulainê.  —  1436,  donnée  par 
Jean  Augier  k  Robin,  son  frëre  naturel.  1680,  René  Burot. 

BODVARDIÈRE  (LA),  terre,  i?ex^.  —  1470,  Georges  Lespervier. 
1540,  Perrine  Lespervier,  femme  de  Claude  de  Rouillé.  1610,  N.  Cassard. 
1630,  Claude  Toublanc.  1634,  Anne  Cadaran.  1653,  Antoine  de 
Mélient.  1688  ,  Jean  de  Mélient,  S'  du  Vigneau.  1746 ,  Raymond  Lalle- 
mant,  négociant. 

BOUVARDIËRE  (LA) ,  terre  et  seig.,  H.  J. ,  Saïnt-Herblain.  — 
1360,  Simon  Lespervier.  1481,  Arthur  Lespervier.  1540,  Perrine  Lesper- 
vier,  femme  de  Glande  de  Rouillé.  1691 ,  Christophe  de  Coutance,  S'  de 
la  Selle.  1775, de  Coutance.  Le  Lasseur.  Nunc  Tftché. 

BODVET,  terre  et  jurid.,  H.  J.,  Port-Saint-Père.  —  1429  ,  Martin 
de  Rezay.  1543,  Bernardin  d'Espinose.  1679,  Michel  d'Espinose.  1775, 
de  Rosmadec.  1786,  Félix^Victor  Locquet  de  Grandville. 

La  réformation  du  domaine  de  Loyaulx,  faite  en  1542,  porte  i  «  Jehan 


—  48t  — 

>»  Hammi,  S' de  Bouvet,  propriétaire  des  terres  de  Graveiau  et  de  la 
»  i^ande^  et  de  la  métairie  des  Forges  ,  à  présent  appelée  Bouvet  ; 
»  le  tout  en  la  paroisse  de  Port-Saint-Père.  »> 

BOUVETIÈRE  (LA) ,  terre ,  Ligné.  -  14!26, 1445,  Jean  de  la  Rinëre. 
1519,  Jean  DoUo.  1543,  François  Dollo.  1565,  René  Dollo.  Marguerite 
DoUo,  femme  d'écuyer  René  du  Tertre  ,  S'  du  Bignon.  1612,  Cathe- 
rine du  Tertre.  1680,  Richard  Rousseau.  1780  ,  de  Loynes,  dit  de 
Lujnes. 

ROUVRAIS  (LA),  terre,  rr;7s.  —  1448,  Jean  Rouault.  1513,  Jean 
de  la  Motte.  Nunc  de  Lourmel. 

BOYAKT  ,  terre,  Fay.  —  1679,  N.  U.  François  Moglet. 

BOYAUDIÊRE  (LA),  terre,  ^neiz,  —  1427,  Gérard  de  Chcvigné. 

BOZERON  ,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Nivillac,  —  1427,  Mahé  Levés- 
que.  1553,  Julien  de  la  Ghàtaignerais.  1681 ,  François  Dollin. 

BRAIES ,  terre,  Soudan,  —  1446  ,  Maurice  de  Keramborgne.  1478, 
Jean  Malabœnf.  AUiette  de  Brays;  puis,  en  1513,  Bertrand  Mala- 
bœuf. 

BRAINS,  alias  la  Gour-dr-Brâins ,  terre,  Brains,  —  1389, 
Sévestre  de  Rczay.  1415,  Jean  de  Saint-Gilles.  1429,  Gilles Tonmemine. 
1458  ,  Jean  de  la  Roche. 

BRAMBER ,  terre  ,  Penesfin. 

BRAMBLAYE  (LA),  terre,  Cambon.  —  Anoblie  en  1466,  en 
faveur  de  Jean  Bouvier^  dit  Rivière ,  valet  de  chambre  du  Duc. 

BRAN  (LE),  baillage ,  DervaL  ~  1603,  Antoine  de  Trelan. 

BRANGHOIRE  (LA),  terre,  SainUHerblain,  *-  Hune  de  la 
Brosse. 

BRANBAISIÈRE  (LA),  terre,  Sainte-Pazanne.  —  1653,  Jeanne 
Adam,  femme  de  Jean  de  la  Roche>Saiot- André.  1688  ,  Jean  delà 
Roche-Saint-André. 

BRAPîDAY  (LE) ,  jurid.,  Brains.  —  1442  ,  André  Gouy.  1520 , 
Jeanne  Gouy,  femme  de  Bertrand  du  Pouez ,  S'  de  la  Norinière.  1540 , 
Marie  du  Pouez ,  femme  de  Guillaume  Laurens ,  S'  de  Launay ,  cou* 
seiller  au  Pari*  de  Bret.  1562 ,  Jeanne  Laurens ,  femme  de  Pierre  de 


—  488  — 

SëTigné.  1596 ,  Boknd  da  Bol ,  S'  de  Lamiay ,  oonteiller  au  Farl*  de 
Bret.  1657,  1793  «  de  Gomulier. 

BBAI9DÂT  (LE),  terre,  Port-Saint' Père.  —  1429,  Martin  de 
Bezay.  1679,  Jean  Boardin. 

BBÂIIDAY  (LE),  jnrid.,  Samt-Hesmes,  —  1442 ,  André  Gouy.  1679, 
François  du  Mooatier.  1724,  Honoré  Ncpvouet ,  maître  des  comptes. 
1769 ,  Louis-François  le  Lon.  Nunc  de  Ghevigné. 

BRAMGUEN,  terre,  Niviiiac.  —  1451,  au  sire  de  la  Hoche- 
Bernard. 

BBANTOIfKET ,  terre,  Guérande,  —  f47l  ,  1480,  Jeanne  de 
Brantonnet,  femme  de  Guillaume  de  la  Bonezibre.  1555,  Claude  de  la 
Boissière.  1681 ,  Jean  Emmanuel  de  la  Bouexière,  S'  de  Grémenr  ,  sé- 
néchal de  Guérande. 

BRAZ,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Montoire.  —  1428,  Jean  Gladonnet. 
1679,  Gharles  de  la  Bonrdonnaye.  1775  ,  Freslon  de  la  Freslonnière. 

BRECËAN  ,  terre  9  Pênes  Un.  —  1487  ,  Guillaume  de  Gouessin. 

BBEFFE,  jurid.,  M.  J.,  Sainte-Marie- de-Pomtc.  —  1775,  au 
prince  de  Gondé. 

BBEFFE  (LE) ,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  ie  Ciion.  —  1429,  Pierre  de 
Gollo ,  chey^  1513 ,  K.  GoUo.  1679,  Anne  d'Escoubleau ,  femme  do 
François  de  Simiane ,  marquis  de  Gordes.  Nunc  Tardif. 

BRÉHET,  terre,  Guérande.  —  1471  ,  Pierre  de  Rermeno.  1678, 
Jacques  de  Trevellec.  Nunc  Bougrenet  de  la  Tocnais. 

BREIL  (LE),  terre  et  jurid.,  Fougeray.  —  1450,  Guillaume  Hamou. 
1513 ,  Jeanne  Hamon ,  femme  de  Raoul  du  Val.  1672,  Pierre  Glect. 

BREIL  (LE),  terre,  ia  Haie^Fouassière.  —  1440,  Guillaume  des 
Rames.  1480,  1484,  Jean  des  Rames.  1540,  Jacques  de  Ghâteautro.  4560, 
Jean  le  Lou.  1680,  Marie  le  Lou,  femme  de  Sébastien  des  Cartes.  17T5, 
do  Bruc.  Nunc  Bottard. 

BREIL  (LE),  terre,  sous Châteauàrtant.  -^  1680,  N.  H.  François 
Béohennec ,  S'  des  Fougerais. 

BREIL  (LE),  terre,  Petit-Mars.  —  1516,  IVicolas  de  la  Tulhye. 
1612,  Dame  de  la  Tullaye,  femme  de  François  Goustureau ,  maître  des 
oomplei  de  Bretagne.  1667,  écuyer  César  de  Reliées. 


—  4»a  — 

BRllI  (LE) ,  terre ,  Pkssé,  -  Nunc  Biaenl. 

BREIL  (LE  PETIT),  terre,  Sion.  —  (1444.)  1679,Isaac  Guiton.  Nunc 
Daplessis. 

BBEIL-ÂIGU  (LE),  terre,  Bouguenais.  —  1619,  Tendue  par  N. 
Laurens  k  Pierre  LaDjglois.  1681,  Jacques  Lauglois,  S'  de  la  Bouseière. 
1731,  Jacques  Langlois,  maître  des  comptes.  Nunc  Lauglois. 

BBEILLE  (LA) ,  terre ,  P<?if/2;.  —  1679,HoDoréI^epfouet,  aénéohal 
de  Machecoul. 

BBEMERIE  (LA),  tene  ^  Port-Saini-Fére.  •-  1429,  Jean  de SaÎBt- 
Gilles.  154*2,  Michel  de  IHeufvUIe. 

BREKOGUEN  ,  terre  ,  Msérac.  —  1428,  Gaillaume  de  hèamwn* 
1681,  Pierre  le  Treslo. 

BRÉRON,  terre,  Châieauthébaud ^  le  Bignon.  ^  1698,  Eiienne 
Bedois.  1746,  Galherine  Bedoy  ,  femme  de  Charles  le  Febvre,  ingénieur 
en  chef  des  fortificatioDs.  1774  ,  le  Febvre. 

BRESUN  ,  terre,  Pontchâteau,  —  12^81,  Pierre  Pelé. 

BRETAIGNERIE  (LA),  terre,  Sainf-Àfgnan.  —  f691,  ttaAieu 
Simon,  auditeur  des  comptes  de  Bret.  1747,  Joseph-Julien  CharauH  de 
Garheil.  Nunc  Benoist  des  Brosses. 

BRETAIGINIÈRE  (LA),  terre,  Bouaye.  —  Nanc  Guérin. 

BRETAUDIÈRE  (LA),  terre,  Sainte-Croix-de-UfachecouL  — 
1447-,  Gujonle  Porc.  1679,  Jean  Dubin. 

BRETADDIÈRE  (LA  GRÀIVDE),  Xatv^  ^  Saint-Phii^rt-de-Grand- 
Lieu.  ^  1038,  Guillaume  de  Lespinay.  1670,  Claude  de  Lespinay , 
femme  de  Jean  du  Pé  ,  S^*  de  Liancé.  1740  ,  Jean-Baptiste  de  Couëtlis. 
1853,  do  Comulicr. 

BRETAUDIÈRE  (LA  PETITE),  terre,  SaintPhilberi-de-Grand- 
Lieu.  —  1670,  Bonx ,  S**  des  Chauvinières.  1740,  Jean-Baptiste  de 
Gouëtus.  1853,  de  Comulicr. 

La  grande  et  la  petite  Brctaudière  réunies  en  1 740  ,  sous  le  nom  des 
Bretaudières. 

BRETAUDRIE  (LÀ),  terre,  Sainte-Pazanne.  —  1484,  Thomas 
Loirat. 

BRETESGHE  (LA),  terre,  la  Chapelle -Basse-Mer. 


•-  484  ~ 

BRETESCHE  (LÀ) ,  terre  et  seig.,  Maisâon,  —  1401,  1443,  Brise- 
gant  du  Plessix.  1481  ,  1493  ,  Guion  de  la  Pouëze.  15H  ,  René  de  ia 
Pouëze.  1560,  Julien  de  la  Poueze.  1579,  Pierre  de  la  Pouêze. 
1657  ,  érigée  en  marquisat  en  faveur  de  Louis  Jousseaume.  Nunc 
Jousseaurae. 

BRETESCHE  (LA),  terre,  Missillac,  —  1789,  Formon.  1832, 
Perron,  f^unc  de  Montaigu. 

C'était  le  château  de  la  baronnie  de  la  Boche-Bernard,  (Voyez 
ce  nom.) 

BRETESCHE  (LA  GRAr9DE),  terre,  Sainte-Croix-de-MachecouL 
—  1679,  François  de  Montbourcher. 

BRETESCïlES  (LES),  juriJ.  ,  Bezé.  —  14  ,  N.  Giheau,  S'  de 
Saint-Aignan.  1506«  François  Goheau.  1660,  Yves  de  Monti,  membre 
du  comté  de  Rezé. 

BRETESCHES  (LES) ,  terre,  Saini-Cyren-Beiz.  —  1280,  1291  , 
Guillaume  des  Bretcschcs.  1469, 1484,  Martin  des  Breteschcs,  puis  Jean 
Bataille.  1679,  Jeanne  Marteau.  1746,  François  de  Lavau. 

Martin  des  Bretesches ,  chev,  qui  parait  le  dernier  de  son  nom,  épousa 
en  1443  Catherine  du  Ghaffault,  dont  il  n'eut  pas  d'enfant  ^  il  mou- 
rut vers  1490. 

BRETESCHES  (LES),  jurid..  Saint- Père-èn-BeH.  ^  1469,  Martin 
des  Bretcschcs,  puis  Jean  Bataille.  1679,  Galais  Bellot.  1720,  des 
Champeanx,  S'  de  l'Hopiteau. 

BRETESCHES  (LES),  terre,  Saint-Viaud.  —1429,  Jean  des  Bre- 
tesches, chev.  1470,  Martin  des  Bretesches,  chev^  1572,  N.  et  P.  An- 
toine Grimaud.  1609,  Charlotte  Heaume,  femme  de  Louis  de  Hainault, 
chev  de  l'ordre  et  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi.  1679  ,  Claude 
de  la  Touche-Limousinière. 

BRETINIÈRE  (LA),  terre,  Saini-Colombin. -^  Nunc'^wi. 

BRETINS,  terre,  Pontchâteau.  ^  1681,  Pierre Chomart. 

BRETOIHNIÉRE  (LA) ,  terre,  la  Chapelle-sur-Erdre. 

BRETONNIËRE  (LA),  terre,  Vertou. 

BRETONNIÈRE  (LA) ,  terre ,  J'tfir/roA.  —  1600,19.  Loriot.  1716, 
Martin  de  l'Isle. 


-^  485  - 

BBETONNIËRE  (LA),  terre,  Saint^Herbiain.  —  Tfunc  AUegret. 

BRETO]:9r9IÈRES  (LES),  terre,  Vigneux.  —  A'u/ir  de  Monti  de 
Rezé. 

BREVELENNEG,  terre,  Piriac.  1681, François  Tilly. 

BRIACÉ,  terre,  le  Loroux-Bottereau,  —  1480,  Jean  de8  Ridelières. 
1660,  Margaerite  de  Racapé,  femme  :  1<>  de  René-Prosper  de  Golasseaa; 
2<»  de  Jean,  marqnis  de  la  Motte-Baracë.  1680,  Arthur  de  la  Grée.  1735, 
Françoise  de  la  Grée,  femme  de  Philippe-Auguste  Pantin.  1759, 
Achille-Marc  Barrin. 

BRIAGÉ  (LE  BAS> ,  terre  et  seig.,  ie  Loroux-BoUereau.  —  1401 , 
Renaud  de  Bazoges.  1447,  Jean  de  fiazogcs.  1469,  Anne  de  Bazoges, 
femme  de  Jean  de  Montespedon ,  baron  do  Beaupreau.  1569,  Philippe 
de  Montespedon,  femme  :  1  "  de  René  do  M ontejc an, maréchal  de  France; 
1^  de  Charles  de  Bourbon,  prince  de  la  Roche-  sur-Yon ,  laquelle  donna 
le  Bas-Briacé,  en  1581,  k  Jeanne  du  Plessis,  dame  de  la  Bourgonni&re , 
en  la  paroisse  de  Bouzillé,  en  Anjou.  1658,  membre  du  marquisat  de 
la  Galissonnière. 

BRIAIS  (LA)  ,  terre  et  jurid. ,  Fercé.  —  En  1680,  la  Juridiction  k 
Jean  du  Boispéan  \  la  terre  ,  k  RoUande  Langlé,  femme  de  Jean  Gas- 
cher.  S'  du  Val. 

BRIAIS  (LA),  terre.  Saint- Julîen'de-Vovvantes.  -^  1444,  1448, 
Jean  de  Brie.  1529,  1520,  Julien  Golin,  puis  Vigré,  S'  de  la  Devançais. 
1770,  Fresnais  de  Lévin. 

BRIANÇAIS  (LA),  terre  et  jurid.,  Fay,  —  1445,  Jean  Guéhenneuc. 
1655,  Albert  Billj.  1679,  Philippe  de  Grocelay.  Berthou,  S'  de  la  Yio- 
laye.  Pioger. 

BRIAKCELLIÈRE  (LA),  terre,  Ortrav//. 

BRIANGIÈRE  (LA)  ,  terre,  Fresnay.  -^  1681,  Henri  de  Bastelard. 
1715,  Louis  de  la  Roche-Saint-André.  Membre  de  la  châtellenie  de  la 
Salle. 

BRIARDAIS  (LA),  terre,  Missillac.  —  1428,  Jean  Briand.  1681  , 
François  Gabard.  Nunc  du  Fresne  de  Thimars. 

BRIAI9DIÈRE  (LA),  terre,  la  Ckapelle-sur-Erdre.'^  NuncXthtx- 
die  de  la  Ganrio. 


~  486  — 

BRlGIf AN,  terre  et  8eig.<»  Pentehâteau.  —  1470,  GuUlaume  d«  Saint- 
Gilles.  1500,  Charlotte  de  Saint-Gilles,  femme  de  Gilles  Cybooauld.  1575, 
Charles  Cybouauld.  1606,  Prégeot  Cybouauld.  1637,  Marc  Gybouauld. 
1659,  vendue  par  Marie  Cybouauld  k  N.  du  Cambout.  Membre  du  duché- 
pairie  de  Cofj//>t. 

BRIGfyÉ  (LE),  terre,  .  —  1440,  Jean  de  la  Noe.  1470, 

Béairix  de  la  Noe,  femme  de  Charles  de  Cahideuc.   1555  ,  François  de 
Gahiiiouc. 

BRIORD,  châtellenie,  H.  J.,  Pori-Saint-Père^  Brains,  —  1442, 
1451,  Martin  de  Rezay.  1452,  1466,  Jean  Labbé,S'de  la  Roche  fordièro, 
par  acquêt  de  Martin  de  Rezay.  1478,  Pierre  Landoys,  trésorier  de 
Bretagne.  1480,  Françoise  Landoys,  femme  d'Arthur  Lesporvier.  1540  , 
Bonaventure  Lespcrvier ,  femme  de  François  de  la  rtoue.  1567  ,  1577, 
Bonavcnture  Louer,  femme  de  Jean  des  Rouxières.  1585,  Suzanne  des 
Rouxières,  femme  de  Samuel  de  Lespinay.  1679,  Charles  de  Lespinay. 
169S,  Joseph  de  Lespinay.  175C  ,  Françoise  de  Lespinay,  femme  de  Jean 
Charrette.  Pantin  de  la  Gu^rc.  Nunc^t\^i  de  Lautrec. 

BRIORDAIS  (LA),  terre  et  jurid. ,  Saini-Père-en-Retz,  —  1452, 
Pierre  Bertrand,  1548,  Jean  Bertrand  1558,  156i»,  Jean  Borgnct.  1603  , 
vendue  par  Jean  Cabot  à  Séverin  Danisy.  1678,  François  de  Saint- Aubin. 
1681,  Guy  de  Saint-Aubin. 

BRISA  Y  (LE),  terre,  Saint-Michet-de-Chef-Chef.  —  1629  ,  Louis 
Bougrenet.  1724,  Pierre  Bougrenet. 

BROI^IÉRE  (LA) ,  terre,  Saint-Lumine-de-Coutais.  —  1476, 
Lëobin  Landais.  1516,  N.  Padioleau. 

BROSSAIS  (LE),  a/tas  lb  Brolssay  ,  terre  et  scig.  ,  Fégrêac.  — 
1440,  Georget  le  Coustellier.  1513,  Jean  le  Coustcllier.  1555,  François 
le  Coustcllier.  1565,  Jean  le  Coustellier.  1603,  Alexandre  le  Coustellier. 
1664,  Olivier  Cassard.  1702,  JeanCassard.  1775,  de  la  Chapelle.  Nunc 
de  la  Marche. 

BROSSA  Y  (LE)  ,  terre  et  jurid. ,  Guémenë-Penfao,  —  1502  ,  Tho- 
mine  de  Marbré  ,  femme  de  Jamet  Jubier.  1512,  Jeanne  Jubier,  femme 
de  Raoul  Livoudray.  1540  ,  Guilemctte  do  Livoudray  ,  femme  de  Lau- 
rent de  Bruc,  dit  do  Callac.  1560,  Françoise  de  Bruc,  dite  de  Callac, 
femme  de  Jean  GotUrd.  1642  ,  GiUonne  Gostard  ,  femme  de  Claude  do 
Becdelièvre.  Nunc  de  Becdelièvre. 


—  487  — 

BROSSâY  (^LE  HAUT)  ,  terre,  Héri^.—  A^vnr  Thomine. 

BROSSAY*(LE) ,  terre  et  jurid.-,  M.  J.  ,  NivUlac^  Saint-Dolay. 
—  14'J7,    1453,   an  S'  de  Mareil.  1681 ,  au  S*  de  Rollieuc. 

BR0S8AY  (LE),  terre,  Noyai-sur-Brûc.  -—  167<J  ,  N.  H.  Joseph 
le  Ray. 

BROSSAT  (LE)  ,  terre ,  Vay.  -  1434,  Jean  de  Cheere.  1679, 
Marie  de   Vay. 

BROSSAY-O-ROS  (LE),  terre,  soas  la  baronme  de  DertaL  ~ 
1603  ,  Pierre  Macë. 

BROSSE  (LA)  ,  aiias  la  Broussb  ,  terre  ,  Fégréac.  —  1440 , 
Jeanne  Guiho.  1513  ,  Renée  Gnihoy  ,  femme  de  Gilles  de  Marbré.  1555, 
François  le  Gpustellier.  1565,  Jean  le  Coostellier.  1603,  Alexandre  le 
Gonstellier.  1680,  le  Febvre  de  Laubrière. 

BROSSE  (LA)  ,  terre,  Fresnay.  —  1440 ,  Jean  de  la  ^oe.  1470  , 
Béatrix  de  la  I9oe  ,  Temme  de  Charles  de  Cahideac.  1540  ,  Raoul  de 
Gahideuc.  1555,  François  de  Gabideuc.  1557,  Graticn  Gobin.  160^, 
Jean  Hervé.  1623,  Juqu*  s  Joslin.  1679,  Michel  le  Mai^nan.  1690,  Guy 
Boucher  ,  S'  de  la  Maisonneuve.  1746  ,  Pierre  Goullin. 

BROSSE  (LA)  ,  terre  ,  le  Loroux-Bottereau. 

BROSSE  (LA) ,  terre ,  Port-SainUPère.  —  1429  ,  au  S*  de  la 
Rlanchardais. 

BROSSE  (LA)  ,  terre,  Hezé.  —  1780  ,  N.  d'Asnières,  S'  de  Palluau. 
Nunc  Métois. 

BROSSE-GASPAIL  (LA) ,  terre,  Sainl-Cohmàin.  —  1443,  Cathe- 
rine le  Porc.  1513,  Jean  de  la  Rivière,  S'  de  la  Morelière.  1679  , 
Jacques  Chastoan.  Nunc  Andureau. 

BHOSSE-GUILLOU  (LA) ,  terre ,  SainUPhitberi'de''Grand'lieu. 
1679 ,  Raoul  Boucaud  ,  S'  de  la  Bonnaudière. 

BROSSE-DU-PIINIER  (LA),  terre,  la  Ltmouzzmére. -^  m9^  au 
S'  de  la  Cadinière. 

BROUASSAIS  (LA),  terre,  SainUMars-du-Désert. 

BROUSSAY  {y^\  ^  Fégréae.  —  Voyez  le  Bbossay. 

BROUSSAY   (LE) ,    teive  et  jnrid. ,  M.  J.  ,  NiviUûc  \  antremeat 


—  488  — 

Gilles-du-Ma8T.  *-  1437, Olivier  Màchegland.  IG81,  1717,  deTalhoaet- 
Bonamour. 

BRODSSE  ILA) ,  Fégréac.  —  Voyez  la  Brossb. 

BAOZE  (LA),  terre,  Pannecé,  —   1444  ,  au  S^  de Lourmerais. 

BRUG,  terre  et  seig.  ,  Guémené-Penfao.  —  1200  ,  Guéthenoc  de 
Bruc.  Depuis  lors ,  jusqu'à  ce  jour ,  restée  saus  interruption  dans  la 
maison  de  Bruc. 

BRUÈBE  (LA)  ,  terre  ,  lusanger.  — 1453  ,  au  S'  de  la  Pinson- 
nière.  1513  ,  Guillaume  Bruëre.  1660  ,  Benoîte  de  la  Pinsonnière  , 
femme  de  Jean  Bernard. 

BRUGUEL ,  jurid. ,  Pierric.  —  1554 ,  JuUen  de  Trélan. 

BUDORIÈRE  (LA),  terre,  Rouans.-^  1681,  René  Foucauld. 
Nunc  Girand. 

BUHEL ,  terre ,  Plessé.  —  1629  ,  Jacôb  de  Lespinay.  1635 ,  Ju- 
dith de  Lespinay  ,  femme  de  Pierre  de  Portebise  ,  S'  du  Bois-de- 
Soulaire.  1679  ,  Henri  de  Portebise  \  puis ,  de  North  du  Perray  ^ 
Guerry  de  Maubreuil  \  du  Gouédic  \  TOfficial  et  du  Gambout  de 
Goislin. 

BUmiÈRE  (LÀ)  ,  terre ,  Àrthon.  —  1679  ,  Louise  de  Boishorant , 
femme  de  René  Morisson.  1776  ,  Louis- Anne  du  Tressay.  Nunc  de 
Ghevigné. 

BUISSOMERIE  (LA)  ,  terre,  Saint- Aignan. -^ Nutic^ï^zièieM^x. 

BUBON  (LE) ,  Issé.  —  G'est  le  nom  du  château  seigneurial  d'Issé. 
Voyez  IssÉ. 

BUBON  (LE),  terre  et  seig. ,  H.  J.,  Vigneux.  ^  1385,  de  Rohan. 
1454,  1472,  Jeanne  de  Rohan ,  femme  de  Jean  des  Rames.  Marie  des 
Rames,  femme  de  Jean  de  Tréal.  1519,  Gillette  de  Tréal  ^  femme  de 
Ghristophe  de  Sévigné,  1562,  Pierre  de  Sévigné.  1679  ,  Gharles  de 
Sévigné.  1739,  Louis  du  Breil.  1775  ,  du  Breil.  Nunc  Hersart. 

BUBONS  (LES),  terre  ,  Vii/epot.  —  1513  ,  Glément  Reverdy.  1680, 
demoiselle  RonessarJ  ,  femme  de  N.   de  Bruc ,  S'  de  Clisson. 

BUSSONNIËRB  (LA),  terre,  Orvauit. 

BUTTAY  (LE),  terre  et  jurid. ,  ia  Chapelie-Basse^BTer.  —  1545 , 
Gharies  du  Bnttay.  1673  ,  écuyer  Jean  de  Saint- Aubin.  1682,  Fresneau 


—  M9  — 

de  la  Simoimière.  1744,  Marie-Joseph  LeLoo.  1787,  Jacqaea-Honorë 
le  Lon. 

BtTTAT  (LE),  terre,  Saint-Mars-de-Coutais.  -  Nunc  de 
Saint-Simon. 

BDZARDIËRE  (LA)  ,  terre,  Saint- Doioy.  —  1681  ,  Perrine  Gnil- 
lenno. 

BOZÂT  (LE)  ,  terre  ,  SainUÉiienne^de-Mont-lvc.  —  1560  , 
Jeanne  Guëhennenc ,  femme  de  Jean  de  Langle.  1679,  Julien  de 
Langle. 

BUZAT- LE-BOY,  ile ,  Saint- Ju/ien-de-Concelles.  —  1406,  Goil- 
lanme  de  Beaamanoir. 

BUZAY  ,  jurid. ,  Port-Saint-Père.  —  1503  ,  Jean  Boyer. 

BDZAY  ,  jurid. ,  Rouans,  —  A  l'abbaye  de  Bnzay. 

BDZON  ,  jurid. ,  Rouans.  —  A  l'abbaye  de  Buzay. 

GABEMO ,  terre  ,  Saint- Andrê-^des-E aux.  —  1655  ,  yendue  par 
Claude  de  Lesquen ,  S'  du  Plessis-CaMO ,  k  René  Marbin ,  S'  de 
Kerméance.  1680  ,  Françoise  Chalumeau ,  femme  de  Pierre  Che- 
Tirel. 

GADINAIS  (LA)  ,  terre ,  Pontchâteau.  —  1681  ,  Armand  du 
Gambout. 

C ADORAIS  (LA) ,  terre  et  jurid. ,  DervaL  —  Membre  du  mar- 
quisat de  Fougeray. 

G  ADORE  AU  ,  terre  ,  la  Rouxière. 

CADOUZAN,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Saini-Dolay.  —  1447,  Jacques 
du  Bezit.  1557,  Julien  Rogon.  1681,  François  Ragand.  1775,  de 
Quelo. 

CADRArïNlÉRE  (LA)  ,  terre ,  Carquefou.  —  1679,  Claude  Bernard. 
Nunc  Guimbertcau. 

GAFFINIËRE  (LA) ,  X^rt^^Frossay.  —  1542,  écuyerJeanBipaud. 
1661 ,  Christophe  Ripault.  1770,  N.  Danguy.  Nunc  Louer. 

G AFFINIÈRE  (LA) ,  terre ,  Remouillé.  -  Nunc  Richard. 

GAHAN  ,  terre  et  jurid.,  Fougeray.  —  14S0,  R.  le  Moine.  1613, 
Julien  du  Val.  1680 ,  René  de  Madaillan.  Nunc  du  Boisguéhenneuc. 


—  4«0  — 

CÂiLLËRE  (LA),  terre,  Bouguenais.  -*  Nune  yaft-Iee^em. 

GÂLESTRË  ,  alias  Galbstroit,  terre,  Plessé.  —  1679,  Samuel 
Amprovz.  1737,  AmprouK. 

GALLAG  ,  terre ,  Ingrandes,  —  1520  ,  Françoise  de  Hort ,  dite  de 
Gallac ,  femme  de  Guillaume  de  Bruc. 

GALLAG  ,  terre  et  jurid. ,  Guêmené-Penfao.  —  1300,  N.  de  Gallac. 
1380 1  AUiette  de  Gallac  ,  femme  de  Guillaume  de  Nort,  obey'  anglais  \ 
leur  fils ,  Pierre  de  Kort ,  prit  le  nom  de  Gallac.  15ti0 ,  Françoise  de 
Nort^  dite  de  Gallac,  femme  de  Guillaume  de  Bruc,  qui  prit  aussi  le 
nom  de  Gallac.  1600  ,  vendue  par  Glaude  de  Bruc  ,  dite  de  Gallac , 
k  René  Guéhenueuc ,  S^  de  la  Briançais.  Nunc  Moreau  de  Gallac. 

GAUBON  ,  châtcllenie  ,  Cambon.  —  "Ancien .membre  de  la  baronnie 
de  Pontcbâteau.  1449  ,  vendue  par  Alain,  vicomte  de  Roban  ,  à  Artbur 
de  Montauban ,  S'  de  Grespon.  1565  y  vendue  par  Gbarlesde  Ghambre  , 
baron  de  Pontcbâteau  ,  k  François  du  Gambout.  (Voyez  Pontchateau.) 

GAMPLINIËRË  (LA)  ,  terre,  SainUJulien-de-ConceUes.  ~  1698, 
Jean  Reliquei ,  S'  de  la  Roberëière. 

GAMSILLOM  ,  atias  Gâhpzili.om  ,  ancienne  baronnie ,  Wesqver.  — 
Membre  de  la  baronnie  de  la  Roche- Bernard  depuis  les  temps  les  plus 
reculés  jusqu'en  1424  ,  qu'elle  en  fut  détachée  et  donnée  en  dot  k  Jeanne 
de  Montfort  «  dite  de  Laval  ,  femme  de  Louis  de  Bourbon,  comte  de 
Vendôme.  1479,  Pierre  de  Bourbon.  1540,  René  Tournemine.  1S81 , 
François  Toumemine.  1679,  Jean-Joseph  Tournemine.  t77i,  de  Jac- 
quelot.  Nunc  Chomart. 

GAPiGLAIS ,  terre ,  sous  la  baronnie  de  Derval.  —  16b0 ,  François 
de  Poulpiquet. 

GANTRIE  (LA),  terre,  SainUFiacre.  >-  1680,  Bonaventure  de 
Marquer. 

GARAr^TAISGHË  (LA),  terre,  Auvemé.  —  1440 ^ Olivier  Barlagat. 
1478 ,  Jacques  Rouxd. 

GARATBRIE  (LA),  Xtxvt  ^  Saint-Eiienne^de-ltfer-IHor/e,  —  1620, 
Jeandela  Jou.  1651,  Louise  de  la  Jou  ,  femme  de  Charles  de  Gomulier. 
1840,  Uearietlede  Gomulier,  femme  de  Victor  d'Lscrots  d'Estrée. 

GARGOUET,  terre,  Saint-H^rhlain.  —  1479,  Gilles  du  Pé. 
1679,  Isabelle  de  Ruis,  femme  de  M.  du  Boi,  conseiller  tu  Pari<  de 


Bret.  tM$,  Pieire  IMrot.  17S7 ,  Jean  Burol,  présid*  en  la  ehambre  d«8 
eeuptes  de  Br«t. 

GABCOUET  ,  terre ,  tes  Touches.  —  1612 ,  Beoée  do  la  Motte , 
dame  de  Montigné.  1667,  Jean  le  Segaller. 

GABBIPiÂL  ,  terre  et  seig.,  H.  J.,  Guérande,  —  1392  ,  Jean  du 
Vergier.  1539,  1576,  Pierre  du  Vergier.  1583,  Jacques  du  Vergier. 
15^7 ,  Jean  Gmreano.  16(^8 ,  iacqaea  Garease.  1644  ,  Je«ft  le  Roj,. 
1678 ,  Raoul-Philippe  Foucquer.  Nunc  Pinczon  du  Set. 

GAREIL  ,  cMtellenie ,  H.  J.,  Guérande ,  Bail ,  Escouùlac^  Saint- 
Lyphard  ot  Piriac,  Gomprenant  tes  rôles  de  Careil^  Pucol^  Marsain^ 
Merionnet^  Trevedet  ^  h  Piessis^Josso^  BhsM  fX  Penehâieau. -* 
1471  ,  Pierre  Lccomte.  1555 ,  1578  «  Jean  du  Bois,  S'  de  Baulac.  1595, 
Esthcr  du  Bois ,  femme  de  Bené  de  Marcc ,  gouverneui'  de  révèché  de 
Rennes.  1615  ,  Françoise  de  Marec  ,  femme  de  Samuel  de  la  Chapelle  , 
S'  de  la  Rochc-Giffard.  1G70,  Henri  do  la  Chapelle  ,  marquis  de  la 
Boche-Giffard.  1681 ,  Henriette  de  la  Chapelle ,  femme  de  Bené  du 
Bois,  S' de  Saint-Gilles.  1748,  Louis-François  Foucher.  1775,  Foucher. 
Nunc  du  Martray. 

GARG13EMER,  terre,  Plessé.  —  Franchie  en  1513  ,  en  faveur  de 
Jean  de  Lespinay,  trésorier  et  receveur- général  des  finances  de  la 
duchesse  Anne.  Acquise  par  n.  du  Cambout ,  et  réunie  k  CarheiL 

CARHEIL ,  jurid., /V7y.  —  1679,  le  Moine,  S'  de  la  Grée  des 
Ormeaux. 

CARHEIL ,  terre  et  seig.,  H.  J.,  Plessé.  —  1407,  Jeanne  do  CarheiL 
femme  de  Guillaume -GifTart.  1443,  1474,  Macé  de  CarheiL  1485, 
Guillaume  de  CarheiL  1493,  Jean  de  CarheiL  1500,  Guillaume  de 
Carheil.  1539  ,  Jean  do  CarheiL  1570,  François  de  CarheiL  1587,  Julien 
de  CarheiL  1595  ,  Midiel  do  CarheiL  1619  ,  Marie  de  Carheil,  femme 
de  Jérôme  du  Cambout.  Erigée  en  vicomte  en  1658,  en  faveur  de  René 
du  Cambout ,  avec  union  des  terres  et  seigneuries  de  la  Grée ,  Pont" 
corhan^  Treiilîéres  ^  Levrisar  ^  Long  le  et  la  Motte-Isar. 

CARISIËRË  (LA),  terre,  la  Haie  -  Fouassiére.  —  Nunc 
Cormerais. 

CARKÉ,  é7/r(7jGREMBUR-En-GLis,  jurid.,  H.  Z.^Escoublac  ^  Batz^ 
Guérande^  Piriac. --  1441 ,  Pierre  de  Camé.  1495,  Jean  de  Camé. 


—  492  — 

f  &33 1  1541 ,  Pierre  de  Carné.  1585  ,  Jean  de  Carné.  1632,  Jacques  de 
Camé.  1635,  Georges  Martin.  1653,  François  Martin.  1680,  René 
Martin,  S'  de  Châteauloup.  1688,  Yvonne  le  Vaillant.  1692,  de 
Sesmaisons. 

CARTERIE  (LA),  terre,  Couëron. 

CARTERIE  (LA),  terre,  SainUSimiiien.  —  1678,  Mathurin 
Simon,  aaditenr  des  comptes.  1730,  Simon.  1733,  Mathurin  Talpnr, 
auditeur  des  comptes. 

CARTERON  (LE),  terre.  Haute- Gou laine.  —  1426,  Isabeau  de 
Beloczac,  veuve  de  Jean  de  Saint-Aignan.  1680,  Jacques  Bridon ,  S' de 
Lauberdiëre.  Nunc  Douault. 

CARTERON  (LE),  terre,  SainUHilaire-de^Chaléons.  —  1430,  k 
la  dame  du  Bois-Bouaud. 

GARTEROM  (LE) ,  terre  ,  SainUViaud.  —  1429  ,  Jean  Borgnet. 

CASSEMICHÈBE  (LA) ,  terre ,  la  Chapelle-HuLlin,  —  1430 , 
Jean  Baye.  1560 ,  Hardi  Pantin.  1668  ,  Simon  Girault.  Ntinc  le  Lou. 

GASSO  ,  a/tas  lb  Plbssis-dr-Casso,  terre  et  scig.,  M.  J,j  Pont- 
château.  —  1220,  Guérin  de  Casso  9  chev^  138H,  Jean  de  Casso.  1467, 
François  de  Casso.  1616,  Renée  de  Talgnern,  femme  de  François  de 
Lesqucn.  1631,  Claude  DoUier.  1681,  Claude  de  Lesquen.  1764, 
René  Alexandre  do  Lesquen.  1 775  ,  de  Kerhoënt.  Nt/nc  Calvé  de 
Soursac. 

GASSON.  (Voyez  lb  Plbssis^db-Cabson.) 

GATHELirSlËRE  (LA),  terre,  Frossay.  —  1494,  Geoffroy  Ber- 
trand. 1504 ,  Jeanne  Vian,  femme  de  Jean  de  Saffré. 

CATUELirvIËRE  (LA),  terre,  Varades.  —  1443,  Guillaume  de 
Rochefort.  1680,  Jean  Chasles  ,  S'  de  la  Bourgonnière. 

CAUTELIËRE  (LA),  Ksrtt  ^  Saini-Heràtain.  --  1513 ,  Jean  de 
Laval. 

GAVARDIN  ,  terre ,  Saini-Nicolas^de-Redon. 

CAVE  (LA) ,  terre ,  Jneti. 

CELLIER-DE-LAHAYE  (LE) ,  jurid.,  Saint- Lumine  déboutais. 
—  1467,  1522,  Jean  Meschinot.  1543,  1548,  Claude  de  la  Touche. 


—  493  — 

1570,  Pierre  Gaultier,  S'  de  Kerfnr,  maître  des  comptes.  1576  ,  Jean 
de  Saint-Belin.  1608 ,  Joseph  de  Saint-Belin.  1676 ,  Jean  de  Saint- 
Belin.  1712,  Marie  de  Saint-Belin,  femme'  de  Jean  Martel,  S'  do 
Ponceav. 

GENS  ,  terre  et  jnrid.,  H.  J.,  la  Plaine^  Sainie-Marie-de-Pomic. 
—  1679,  Albert  de  Ruais. 

CENS ,  jnrid., M.  J.,  Corsept. 

GENSIVE  (LÀ),  XJbttt^ Saint" Lumme-près-Ciis^on.  —  16IS,  Gilles 
da  Gonëdic. 

CERCLAIS  (LA) ,  terre ,  SainUFMenne-dB'Corcoué. 

CERNY  (LE) ,  jnrid.,  le  Ceitiêr. 

GHABOCIÈRE  (LA) ,  terre ,  Bouguenais.  —  1554 ,  Jacques 
Poisson,  conseiller  au  Pari*  de  Bret.  1671,  Jean  Marquez.  1679,  de 
PontnaL 

• 

CHABOCIÉRE  (LA),  jurid.,  Haute-Goulaine.  —  1471,  Jean 
Blanchet,  procureur  de  Nantes.  1498,  Jean  de  la  Rivière.  1.520,  Jean 
Angier.  1643 ,  Michel  Gouyon.  1697,  Marie  Donard  de  Villeport,  femme 
de  Claude  de  Comulier. 

CHAFFADLT  (LE) ,   terre  et   seig.,    j^netz.   —  1391 ,  Thébaud 

du  Chaffault.    1427 ,  Sérestre  du  Ghaffault.  Unie  k  P^air  en  1482  , 

membre  du  comté  de  Yair,  en  1653  ,  et  du  marquisat  de  Châteaufre- 
moni^  on  1683. 

CHAFFAULT  (LE) ,  terre  et  seig.,  Bouguenais,  —  Juveigneurie  des 
anciens  vicomtes  de  Rezay ,  dont  la  famille  du  Chaffault  est  issue.  1271, 
Sévestre  du  Chaffault.  1406,  Thébaud  du  Chaffault.  1410,  Sévestre  du 
Chaffault.  1483 ,  Olivier  du  Chaffault.  1513 ,  Marie  du  Chaffault,  femme 
de  Guillaume  do  Lespinay.  1558 ,  Pierre  de  Lespinay.  1635 ,  Samuel 
de  Lespinay.  1662,  vendue  par  Charies  de  Lespinay  k  Pierre  Noblet, 
S'  de  Lespeau,  avocat  général  en  la  chambre  des  comptes.  1731, 
Jean- Henri  Guiho,  avocate- général  en  la  chambre  des  comptes.  1770, 
Honoré  Chaurand,  secrétaire  du  Roi  en  la  chancellerie  de  Bretagne.  18 
Horricde  Beaucaire.  1855  ,  Robineau. 

CHAFFAULT    (LE),    seig.,    SainUPhilbert'de-Grand'-Lieu.  — 
1271   k  1662  ,  comme  le  Chaffault  en  Bouguenais.  1679  ,  Charles  de 

33 


top&e  Juchaalt  t  S'  de  Lqr^.  ^77.5 ,  Juçhaij(Lt  de  JK^jj^ce^ii^ 

G9AFF4UiiT  (^E),  ji^rid-,  /ç  LmotifiWjère,  «libMmentiJk  I^imm^ 
siifiÈRB.  1490,  Agnes  de  Saint^-Marsault ,  femme  de  Jean  du  Chaffiinit, 
1513,  Marie  da  GhaffauU,  femiçe  de  G|iiUfiume  de  Lespipay,  1650, 
Pierre  de  Lespinay.  1785,  Gazet  du  Ghasteilier. 

GHâLONGE  (LE),  terre,  fféntc.  —  1476,  Pat;;/  Provost.  1633, 
René  de  Bruc.  1679,  Pierre  de  Ghambellé ,  S'  des  Ousches.  Nunc  le 
Grand  de  la  Liraye. 

GHALONGE  (LE),  terre,  Ligné,  —  1612  ,  Julienne  du  Van.  1667, 
Paul  Guignard. 

CHALONGE  (LE),  Urre,  Sazni<'JivIîên^0*youpaniM.  ^  Nvnc 
Lejenae. 

GH^LOMjlÉftB  iWt  i«cre  et  ymà,,  P9^.  -^  !«&«,  ¥Ket 
Rocaz.  1603,  acquise  par  Pierre  de  Monti.  1660,  Yves  de  Hontî^ 
membre  du  comté  de  Rezé.  G'eat  l'ancien  ivo^  du  cj^tte^u  |çt|iel 
de  Rezé. 

GHAIIIBALUQ  ,  jjWiid.t  i^oulon,  -  U7|  ,  J/ena  4o  Vi«9f»e8.  I76SI, 
rV.  Lelubois. 

ÇII4MB4.LLAN ,  Xmt^  et  sefg.,  0.  J.«  Poug.4.  -  1430,  1440, 
G|ia^\es  de  G]^a9ibjilU#.  147^3  Berlr^i^^  de  Cli«aibattt$,  itmmù»  Ciuil* 
laun^deBIonidi^deGaDac.  ^478,  Sily«8gre  l«  Séné^M- 1603 ,  leu 
do  Ghamballan ,  cheV.  1541 ,  François  de  Ghamballao.  1607  ,  Ptol  de 
Ghamballan ,  chev'  de  l'ordre  et  gentilhomme  ordipaice  dp  U  chapU^re 
du  Roi.  1616,  René  de  Ghamballan.  1640,  Marguerite  de  Ghamballan, 
femme  de  Henri  delà  Ghapelle ,  marqvis  de  la  Boche-Giffard.  1679, 
Henri  delà  GhapcUe.  1700  ,  Boisiève,  présid^  au  Pa^l*  de  IÇret.  \  pui/i, 
Gouyon  de  Beaufort.  1768 ,  de  G.éril  du  Papeu.  Le  Roy  de  la  Troçhar- 
dais.  Nunc  du  Raquet. 

GI^AUBRI^I^D,  terre»  Cran^cl^amp* 

GHAMBVRIA,  terre,  MitsiUac.  —  1681 ,  Gabriel  de  Tréfellec. 

GHAMBDZIN,  Xxn^ y  GrandPlande 

GHàHIPAGI^ËRE  (LA),  t^erre,  BqsseÇouiai^e.  —  Nwc  du  Bois- 
guéhéneuc. 


—  405  — 

€HA«KÀlTi£R,  tem,  le  Bipion.  -^  lê83,  Jètn  du  Bveil. 

GHAHmSArX,  terre,  Auvemé.  —  1427,  Jametde  Rongé.  1440, 
Pierre  du  Breil.  1478,  Jean  de  Ghampeaux.  1680,  Lonue  Flcnret. 

CHAMPELIÈRE  (LA),  terre,  Saint- Juiten-de-Vouvantes.  —  1448, 
Pierre  Boisvin. 

CHAUPIONINIÉRE  (LA),  Urro,  Ponl-Saint-Martm.  ^  1698^  Jeaa 
Gftz«t.  1679,  Lncas,  Si"  du  Pé.  1762,  Pierre  Lucas,  mahre  d«a 
CMuptes. 

CHAMP'HIARTIN  (LE),  tem,  Ckâteauikébayd.  —  «Ma,  Reoé 
Magâelettean. 

GHAMP-SEPTIER,  terre,  te  Signon. 

GHAMPS-l^EEFS  (LES),  terre,  Frossay.  —  1608,  1629,  Jacques 
Bouriau. 

GHANTELIÉRE  (LA),  terre,  Vertou.  -  1698,  Jacques  Guillaj. 

GHAKTENAY,  terre  etjurid.,  ChanUnay,  —  Nommée  depuis  1580 
la  Muce  ou  le  Plessis-de-la-Sfuce,  (Voyez  la  Mdgb.) 

CfiA0iT£BIE  (LA) ,  lorre ,  ^aimi-DonaUeiu  --  Au  ehanUe  4e  )a 
oatliédrato  de  Ifautes. 

GHANTOGÉ,  alias  Ghâiiftocé,  chllelleftie  en  Anjou,  mais  joi- 
gnant la  Bretagne.  —  1030,  Bernard  d«  Ghantocé.  1<)95,  Hugmes  de 
Ghantoeé,  S*  d'ingrande.  1100,  Tiphaine  de  Ghantocé,  surnommée 
rABf«31e,  fonnne  de  Maurice  de  Graon.  1404,  Marie  de  Graon,  femme 
de  Guy  de  Montmorency-Lavai ,  dit  de  Reis.  1487  ,  vendue  par  Gilles 
de  Retz^  avec  lugrande,  pour  la  somme  de  cent  mille  écus  d'or,  an  duc 
de  Brot.  Jean  IV.  1537,  François  de  Bretagne,  baron  d'Avaugour. 
1 775 ,  François- Jacques  Walsch  et  membre  du  comté  de  Serrant ,  en 
Anjou. 

GHAIiTOGEAlJX ,  alias  Ghàuptogeàux  et  mieux  Ghatbaucbaux  , 
chfttcllenie ,  réunie  k  la  Bretagne  par  Mominoë,  vers  847,  et  restituée  k 
TAnjou  en  1341.  980,  Renaud,  dit Turingos.  1038,  Geoffroy  Grespin. 
1070,  Orri  de  Ghiteauceauz.  1080,  1105,  Thébaud  de  Ghâteauceaux. 
1118,  Amaurf  Grespin.  1140,  Thébaud  Grespin.  1170^  Anaury  Gres- 
pin. fl^e,  Robert  Grespin.  1185,  Geoffroy  GrespiÉ.  1114,  Théb«ud 
Grespin,  sur  lequel  Ghfttoceauz  lut  pris  par  le  duc  Pierre  Maudere. 

Le  Roi  Louis  Vill  lai  IH  don  des  ehltellenîes  4e  Ghanto€6a«x  et 


—  496  — 

de  Montfaacon,  et  ce  doû  fut  confirmé,  en  n53,  par  Geoffroy  des 
Roches  j  sénéchal  héréditaire  d'Anjou ,  qui  était  probablement  héritier 
des  Greepine. 

1341,  conquise  par  le  Roi  de  France  et  donnée  en  apanage  k  Louis, 
duc  d'Anjou.  1366 ,  rendue  au  duc  de  Bret. ,  puis  retournée  au  duc 
d'Anjou.  1390,  vendue  par  Marie,  duchesse  d'Anjou,  reine  de  Sicile  et 
comtesse  de  Provence,  au  connétable  Olivier  de  Glisson,  dont  la  famille 
possédait,  depuis  le  XII«  siècle,  des  terres  dans  cette  chltellenie. 
1409,  Marguerite  de  Glisson,  femme  de  Jean  de  Ghitillon,  ditde  Blois, 
dit  de  Bretagne»  sur  qui  elle  (ht  confisquée  en  1420 ,  k  lu  suite  d'un 
siège  fameux  provoqué  par  son  attentat  sur  la  personne  du  Duc.  1437, 
MicoUe  de  Blois, femme  de  Jean  de  Brosse,  dit  de  Bretagne.  1565 ,  le  con- 
nétable Anne  de  Montmorency.  1680,  Bourbon-Gondé. 

GHAPELLE  (LA)  ,  terre ,  Saint-Aubin-ctes-Châteaux.  —  Hune 
Le  Pays  de  la  Riboissière. 

GHAPELLE-SUR-ERDRE  (LA),  chfttellenie ,  la  Chapelie-fitr- 
Erdre.  —  \k^k^  Marguerite  de  Montauban,  femme  de  Georges  Lespervier. 
1481,1507,  Arthur  Lespervier.  1540 ,  Bonaven tare  Lespervier ,  femme 
de  François  de  la  Noue.  1579,  François  de  la  noue,  surnommé Bras- 
de-Fer.  1600,  René  du  Pé,  S' d'Orvault.  1621,  Louis  Gharette.  1775, 
érigée  en  marquisat,  sous  le  nom  de  Charette ,  en  faveur  de  Louis 
Gharette,  cens'  au  pari*  de  Bret. 

La  terre  et  le  château  seigneurial  se  nomment  la  Gisghbrib. 

GHAPELLE-HCLLIN  (LA),  seig.,  la  Chapelle-Hullin.  -^^oxmét 
depuis  Acigné^  du  nom  de  ses  anciens  possesseurs.  (Voyez  AciGiiit.) 

GUAPELLE-RIGAUD  (LA),  terre,  Mésanger. 
GHAPELLERIE  (LA),  terre,  Thouaré.  . 

GUAPELIÊRE  (LA),  terre,  Maumusson.  —  1454,  Jean  des 
Hayes.  1460,  Jean  Gamier ,  puis  Juliette  du  Val.  1513  ,  Megret,  S' du 
Pas.  Nunc  Riondel. 

GHAPELIÊRE  (LA),  terre,  Moisdon.  —  1478,  Jamet  de  la  Bo- 
thelière. 

GHAPPES ,  terre  etjurid.,  ^'aini'ffilaire'de-Chaléons.  —  1546, 
vendue  par  Pierre  Heaume  k  Ghristophe  de  Sestnaisons,  qui  la  revendit,  la 
même  année,  k  Glande  de  Gheverue.  1570,  Anne  Hervé,  femme  de  Louis 
Tourtereau,  S'  de  la  Tonrtelikre.  1679,  Elisabeth  Couperie. 


—  497  — 

GHÂPIOlfÂIS  (LA)  f  terre  ,  sous  iabaronnie  de  DervaL  -—  1680 , 
François  de  Ponlpiqaet. 

CHARBONIfERIE  CLÂ) ,  terre  ,  Thouaré. 

GHABETTE  ,  marquisat.  (Voyez  la  Ghapelle-scs-ërdre.) 

GHARLIÈRE  (LA) ,  terre ,  ia  Chapeile-sur-Erdre. 

GHARPERTRAIS  (LA) ,  terre  et  jarid.,  M.  J. ,  Donges.—  1426, 
Valence  de  Saint-Pem.  1453  ,  Jean  de  M ontauban.  1775  ,  de  Gheyigné. 
Nunc  Lambert. 

GHARODIËRE  (LA),  terre  ,  ia  Chapelie-Basse-Mer.  —  1661 , 
Michel  du  Pas ,  maître  des  comptes.  1686,  Anne  du  Pas ,  femme  de 
Pierre  Ménardeau.  1742  ,  Jean-Baptiste  Ménardeaa. 

GHAROCILLËRE  (LA) ,  terre ,  Vailet.  ~  1630,  Jeanne  Richerot, 
femme  de  Louis  le  Peigné.  1646  ,  Anne  le  Peigné,  femme  de  Charles 
d'Anthenaiso.  1710  ,  Marie-Marquise  d'Anthenaise ,  femme  d'Achille- 
Roland  Bsrrin,  S'  de  Fromenteau. 

GHASSAIS,  autrefois  Ghrssâ IL ,  terre  ,  Satnta^Luce^  —  llOS  , 
Marin  de  Chessail ,  maison  de  plaisance  des  évêques  de  liantes.  Nunc 
Taillepied  de  Bondy. 

GHASSELAKBIÉRE  (LA) ,  teire  ,  Pontchâteau.  —  Nunc  du 
Parc. 

CHÂSSELOIRE  (LA),  terre,  CAâieauiAéâaud.  —  iHO j  François 
de  Viesque.  1481,  Médard  de  Viesque.  1486,  Patrice  de  Viesque , 
femme  de  Guyon  de  Coêtlogon.  1623  ,  Marguerite  Laurens.  1684,  1698, 
Jean  Gailleteau.  1730,  Pierre  Cailletcau.  1769  ,  Louis  le  Lou.  Nunc 
Gossin. 

GHASSENON,  terre  ,  £/atn.  —  A^vrac*  Baillardel  de  Lareinty. 

GHASTEL  (LE) ,  terre  et  jurid.  ,  Fay.  —  1679  ,  Philippe  de  Groce- 
lay.  1737,  Amproux. 

GHASTELET  (LE),  Saint^Etienne'de-Mont'Luc.  (Voyez  Goysav.) 

GHASTELET  (LE) ,  terre ,  Saint-Nicolas-de- Redon.  —  Nunc 
Dobignon. 

GHASTELLERIE  (LA)  ,  terre,  Ancenis.  --  1426,  1448,  Jean 
Segretain. 

GHASTELLIER  (LE)  ,  terre  et  seig.  ,  tt.  J.  ,  Bouée.  ~  1448  , 
1464,  Guillaume  Loaedais.  1505,  Pierre  de  Tonneday.  1521 ,  François 


—  40S  — 

Booamy.  163f^f.  JacquM  Boaamy.  1M9 ,  1183  9  Gilles  Bonamy.  1620 , 
Julien  Bonamy.  1663 ,  vendue  par  Julien  Grisnwd ,  S'  de  Voalka- 
rouard  ,  k  Joseph  le  Meneust.  166J) ,  Olivier  do  Boisgaéhenneoe.  1682, 
1704  I  Joseph  le  Meneust  f  S'  de  Brequigny.  1752,  Jeanne-Marie  Se- 
nant ,  femme  de  Hippolyte-Guy  Pape  ,  marquis  de  Saint-Âuhan.  1 775, 
le  chev  de  Gatuélan.  1799,  du  Boispéan.  Nunc  Hardouinv 

GHASTËLLIEB  (LE),  terre,  Cerm^^n.  —  1469,  1492,  Guillaume 
Giffard.  1681 ,  Jacques  Godelle.  1767 ,  de  Moayre. 

GHASTËLLIEB  (LE),  terre,  la  CAapelle'HuUtn.  --  14Sû ,  k  la 
dame  de  Goulaine.  Membre  du  marquisat  de  Gouiaine  en  1621 . 

GHASTËLLIEB  (LE) ,  terre  ,  Châteaulhébaud.  —  1698 ,  François 
du  Pas. 

GHASTËLLIEB  (LE) ,  terre  ,  Erôray.  —  1780  ,  N.  du  Ghastellicr, 
intendant  des  biens  du  prince  de  Gondé  en  Bretagne. 

GHASTËLLIEB  (LE),  terre,  Sainte jiignan.  —  Madeleine  Simon  ; 
puis ,  en  1663 ,  Louis  de  la  Barre ,  S'  du  Mortier-Boisseau,  1746  , 
Bené  de  la  Barre. 

GHASTËLLIEB  (LE)  ,  terre.  Saint- Jndré-dBi^baux.  ^  i^Jil ^ 
vendue  par  la  dame  de  Garpon-Kercousien.  1680,  Péronelle  Leeadre  , 
femme  de  Prégent  de  la  Bouexière. 

GHASTËLLIEB  (LE)  ,  terre ,  Saint-Léger.  —  1442 ,  Bobin  de  la 
Touche.  1453,  Jean  d'Elbiest,  1495,  François  d'Elbiest.  1679  ,  Philippe 
Gazet.  1774,  Michel  Gazet.  Nunc  Gazet. 

GHASTËLLIEB  (LE),  terre,  Saint^Père-enRetz.  —1428,  Pienra 
de  Saint-Martin. 

GHASTENAY  (LE),  terre,  Jans.  —  1425 ,  Pierre  Pftris*  ISOSfr,  Jean 
Paris.  1651,  Ghristophe  Paris.  A^trnr  de  Villeblanche. 

GHASTUiLON  ,  teire  et  seîg. ,  H.  J. ,  Fa^.  —  1445,  Jean  Guëlien- 
nenc.  1479 ,  Gilles  du  Pé.  1525 ,  1550 ,  Loaia  du  Berresu ,  ohanbellan 
du  Boi.  1680  ,  Pierre  Godet,  S'  du  Perret,  maître  des  comptes*  1774, 
d'Aui.  1800 ,  Godet  de  Gh&tOlon,  général  royaliste. 

GHATAIGNEBAIS  (LA) ,  terre ,  Assérac. 

GHATAIOnSBAIS  (LA) ,  teire ,  Av^sac.  -  1609  ,,  Guillaume  d» 


Bezit.-f<W>,  fitHê  ftatavd.  1775 ,  de  t^MoHlv  <luc  et  LoVge8.  ^unc 
de  Geoltûie. 

GSATAfG^BftAIS  (LÀ)  ,  terre  ,  ttante-Gùulàirte.  —  fOiitc  Èott- 
gVMM  de  là  TcVctoflle. 

GHATAIGNERÂIS  (LA)  ,  terre ,  SainUBrevin.  -  1678 ,  Fraoçôis 
dtf^  S«iât*AiJibitt. 

CtfATAte  (LA),  terre,  la  Chapellé-Ùlain.  —  1447,  Gilles  de 
la  Chafais. 

GHATAIS  (LA)  ,  terre  et  jurid.  ,  H.  J.  ,  Soudan.  —  1779  ,  d» 
Yilleblanche. 

CHATEÀUBRIAIiT  ^  ancieBae  baronnie  d'étate.  —  IMO ,  Bvieilt  do 
Ghâteaubriant.  1383,  Gbarles  de  Dinan  ,  S'  de  HontafilftDt  t  racneiUil 
la  succession  de  Louise  de  Ghâteaubriant ,  sa  tante.  1450  ,  Françoise 
dé  ï)inàn,  femme  do  Guy  de  Hfontfort,  dit  do  Laval.  1543,  donnée 

aval  au  connétable   Anne  do  Montmorency.  1632  ,  Henri 
de  Bourbon;  prince  de  Gondé.  1830  ,  au  duc  d'Aumale. 

CÊÀTEAUBRIANt ,  cbUtellenie  ,  PonUSainUMariin ,  autrement 
les  HuGUBf  lÈREs.  (Voyesé  ce  dernier  nom.) 

GHATEAU-GHËYRECXf  terre,  Àvessae. 

G&AT^A€FBBB(IOIl'r  ,  autt-efois  CuàTKAi^rROBrtjMT ,  éh&tellenië  , 
SàtÊf-ïtêrôlùn.  1H6,  Olivier  de  Éhâtëabfrbmont.  1202,  Olivier  de 
GMtéaufttJdioiit.  flAo,  Fiicrre  d* Avoir ,  cHattibcllan  dd  R6i  Charles  V. 
1391,  Anne  d'Avoir,  femnie  de  Jean ,  sire  de  Btièri.  14^1,  vendue  par 
Jvatf  àa  BHi^A'  au  Bhc  Pi'ànçois*  I^'  dé  tifela^de.  14^1,  Antoine,  bâtard 
dé  Bretagne,  surnoininé  Dohis.  1529 ,  François  de  Bretagne,  comte  de 
Vertos;  1574*,  veddde  par  lAàde1ei\[të  de  Bretdgtie  \  Jéàn  de  Mësabger 
et  k  Franco»  MMer,'  géiiëral  àéè  finadceél  Le  premier  eut  lâr  seigneurie 
en  partage  et  le  second  le  domaine.  1627,  René  de  Mésanger  Tendit  la 
seigneurie  à  Claude  des  Houmeaux.  1632,  Marie  des  Houmeauxv femme 
de  Pierre  de  Gomulier,  qui  acheta,  en  1637,  le  domaine  do  Mario 
Jailier.  1683,  érigée  en  marquisat  en  faveur  dé  Claude  de  CÔrnulier,  avec 
union  du  comté  de  y  air  et  dktitM'és  et  selgoburieâi'dd  Cftcrffauit^  ^Àhetz 
et  de  Savefmières\  Nuue  deCoraidier^- 

CWK^Ë^QrlMîLaSO\  «neitoil^  rilHiKon  iéi  l^uc's  i'  I^icliebôurg , 
présidantes.  Afféagée  parla  Tille  en  1478. 


—  500  — 

GHÀTEÀU-GAILLARD  (LE),  terre,  Héric,  —  Nunc  Oourdon. 

GHATEAU-G€Y  ,  château ,  te  Cellier.  —  Pent  avoir  été  bftti  par  le 
comte  Guy,  vers  Fan  800.  1387,  Olivier  de  GUsson  ,  qui  fut  contraint 
de  le  démolir  par  son  traité  avec  le  Duc.  Aujourd'hui  les  Folies- 
Siffait. 

GHATEÀU-LOU ,  terre  etseig.,  Saint^André^des^Eaux^Escou* 
blac.  —  1394,  Jean  de  Branguen.  1424,  Guédas  de  Branguen.  1465, 
Jean  de  Branguen.  1575,  Marc  du  Vergier.  1585,  1605,  Jacques  du 
Verger.  1618,  Jeanne  du  Verger,  femme  de  Pierre  Botherel.  1681 ,  Jé- 
rôme Botherel. 

Réunie  à  Saint-Denac. 

GHATEAU-MADIG,  terre,  Guérande,  —  1679,  Jacques  le  Lan. 
Hune  Maillard. 

GHATEAU-SÉ ,  ancien  château  qui  a  donné  son  nom  k  la  paroisse 
de  Plessé,  Alain-le-Grand  l'habitait  vers  l'an  900.  La  chapelle  deSaint- 
Glair  est  bâtie  sur  ses  ruines. 

GHATEAD-THÉBAUD  ,  châtellenie  ,  Châteaulhébaud ,  nommée 
aussi  MoNTRBLAis.  —  1294,  Jean  de  Montrelais,  chev^  1340  ,  Marie  de 
Montrelais,  femme  de  Jean  de  Ghâteaubriant.  1376,  Marguerite  de  Ghâ- 
teaubriant,  femme  de  Thébaud  Angier.  1414,  Jean  Angier.  1476,  Fran- 
çois Angier.  1491,  Marie  Angier,  femme  de  Jean  de  Maure.  1540, 
François,  comte  de  Maure.  1587,  Louise  de  Maure,  femme  de  Gaspard 
de  Rochechouard ,  S'  de  Mortemart.  1699 ,  Marie-Anne  Golbert,  veuve 
de  Louis  de  Rochechouart,  duc  de  Mortemart. 

A  la  fin  du  XV*  siècle ,  le  domaine  fut  séparé  de  la  seigneurie  et  pos- 
sédé  comme  suit:  1493,  Eon  Sauvage.  1502,  Taxîguj  Sauvage.  1539  , 
Jacquesdu  Groizil,  S' du  Plessis-Guérif.  1560,  Guillaume  Nicollon. 

GHATERIE  (LA),  terre,  Rezé.  —  1455,  Robert  Lespervier. 

GHATERIE  (LA),  terre,  Veriou.  — 1774-,  le  Lardic  de  la  Ganrie. 
If  une  €rugeon. 

GHATELLIÈRE  (LA),  terre,  Veriou. 

GHADFFETIÈRE  (LA),  terre,  lePellerin^ 

GHAUMÊ  (LA),  terre,  Fresnay.  —  1681,  Henri  de  Bastelard. 
1715  ,  Louis  de  la  Roche-Saint- André.  Membre  de  la  chlteUedie  de 
la  SaUe. 


—  501  — 

CHADSSl^  (LA),  autrement GiTiiiBt,tem«tiiirid.,B.J.,/x«^.— 

* 

1478 ,  Jean  de  la  Perrière.  l^OO»  Julien  de  la  Ferriëre.  1593,  Glande 
de  la  Perrière.  1669,  Roch  de  la  Perrière.  1775,  Permont  des  Gha- 
pelières. 

GHACSSËE  (LA.),  terre,  Moisdon.  —  1445,  1478,  Jacqn«sRo«xel. 
1560,  Jean  Ronxel.  1680,  Prançois  Emon. 

GHAESSÉE  (LA),  terre,  Noyal-sur-Bruc.  —  1679,  Etienne  dn 
Qnesnier. 

CHAUSSÉE  (LA) ,  terre,  Soudan.  —  1446, 1478,EnBUclie  Déserte. 
1513,  le  Voyer. 

CHAUSSÉE  (LA)  ,  terre,  Vertou.  —  159S,Jean  Laubier,  maire  de 
Mantes. 

GHAUYELIÊRE  (LA)  ,  jurid. ,  H.  J.  ,  Erbray.  —  1541 ,  Jean 
de  la  Rivière.  1680,  Samuel  de  la  Chapelle,  S'  de  Chamballan.  1775, 
le  Bechennec. 

CHAUVELIËRE  (LA),  terre  et seig.,  H.  J.,  J^ocr^.  —  1262,  Pierre 
de  la  Rivière,  S'  de  la  Rivière-d'Auvemé.  1420  ,  Isabeaa  de  la  Rivière , 
femme  de  Gilles  Mengny,  qui  prit  le  nom  de  la  Rivière.  15'i0  ,  Jeanne 
Henguy ,  dite  de  la  Rivière,  femme  de  Jean  Angier.  1745,  Charlotte 
Hermine-Gëdéon  Angier  de  Lohéac ,  dernière  de  sa  maison ,  femme  de 
Jean-Anànry  de  Goyon  de  Harcë ,  qni  prit  les  nom  et  armes  d'An- 
gier-Lohëac*  1771 ,  Marguerite- EBunannelle-Augostine  de  Goyon  de 
Marcé,  dite  Angier  de  Lohéac,  femme  db  Glaude-Hyaeinthe  de  Goyon 
da  Yauronanlt.  Nunc  de  Goyon  du  Vanroaaolt,  dit  de  Marcé. 

CHAUVELIÈRE  (LA),  terre  et  seig.,  M.  J.,  MissiUac.  -1428, 
Pierre  dé  Mnzillac.  1681 ,  Olivier  du  fioisguëhenneuc.  1775,  Renouard. 

GHAUVELIÈRE  (LA),  terre,  Saint-Gérëon.  --  1513,  Jean 
Vachelot. 

GHAUYELIÊRE  (LA),  terre,  Saint- Julien-de-Concelies.  —  Nunc 
Bureau. 

GHAUYËLIËRES  (LES),  jurid.,  Trans.  ~  1775,  Angier  de 
Lohéac. 

CHAU YiniÉRE  (LA) ,  terre ,  Châteauthébaud. 

CHAUYlIflËRE  (LA),  terre,  SainUHerblain.  ^  1513,  Jean- 
du  Ris. . . .  1679 ,  Charles  Cotien ,  S^  de  la  Hunelais.  Nunc  Taché. 


GilAUVIRlÈBBfi  (LES>>  lerro,  iPfvmaaf.  -  HS4  i  HtM  de 
Baatelard.  1715 ,  Louis  de  la  Rodié  S«lttt- André  i  meAil^e  de  la  éhft- 
telltfoi&diB  laSdlé. 

CHÂVX  (LE) ,  terre  ,  Cordemats. 

GHAYA^Ned,  terre,  Sucé.  —  1428',  Pierre  éa  Salfré,  S'  de 
Bougon.  1541 ,  Pierre  Godelin'.  1543 ,  François  ût>deliii.  f59t) ,  Fràn- 
goise  Raye ,  femme  de  Pi.  Mori» ,  i^ffemier  préiid*  de  la  chambré  des 
complOB  de  Bret.  1615,  Anne  Morin,  femme  de  Joachim  des  Gatiea* 
1688,  YeDdae  par  les  dea  Gartee  k  N.  Luzeau,  S'  de  la  GnuMnioft.  J^anc 
Luzean  de  la  Mulomiièro. 

GHEF-GHEF ,  terre  ,  Saini-Michei-de-Chef-Chef.  ^  Vendue  en 
1413,  par  Jean  de  Graon  k  Robert  Broohereul ,  mais  retirée  en  1416, 
par  Gny  de  Laval ,  dit  de  Retz  ,  k  cause  de  Marie  de  Graon  ,  sa  femme. 
Doit  être  la  même  chose  que  la  Sdzb. 

GHEMERË,  paroisse.  —  1187,  Raoul  de  Gbemeré. 

GH£MIi!l  (LE) ,  terre  ,  Orvauli..  •*-  1437,  Renaud  de  Bazbgés. 

GBEI^ARDAIS  (LA) ,  («rre  ^Sion, 

CBENËT  (LE),  terre,  Savenay,  —  1511,  Pierre  de  Loueday. 
1539  ,  1559  ,  Jacques  Bonàmy. 

GHENCÉRE  (LA),  terre ,  Sucé.  ^  164»,  N.  B,  JeanThomasi 

GHEPTAIS  (LA) ,  terre ,  la  dHipêile-^iain. 

GHERBAUDIÊRE  (LA),  terre,  Cassoa.  —  1679,  René  Yviquel, 
S'  de  Saint-Goustan. 

GBERB0I!)]H1ÈRES  (LES) ,  terre ,  Orvault.  —  1454  ,  franchie  en 
faveur  de  Pierre  le  Bouteiller ,  conseiller  du  Duc.  1471  ,  Pierre  le  Bou- 
ttolller.  149«,  Jean  dh  Pé.  1623  ,  k  Févôque  de  Nantes. 

GHERHAL,  terre  etjurid.,  Fougeray.  —  1513,  Jacques  de  Ghe- 
vigne.  1562  ,  Adrien  le  Maistre*  1590  ,  Guillaume  le  nlaistre. 

GHERPELIÈRE  (LA),  terre,  Saini-Mars-de^Couiais.  -^  Nunc 
Gouy. 

GHERPRAIS  (LA)^  tevre,  Fieitiwigne.  -^  1679,  Georges 
Grimand. 

GBISKAIE  (LA>Y  tentf,  Abàw^Hi  -^  1688',  Kerre  d8  LeapigneUlî 


—  54»  — 

GIIBSffAI&  (LA) ,  terre ,  Auetsae.  -^  MvMde  VEpine, 

GHESIIAIE  (LA),  terre,  Basje-Gouiaine. 

6HESNA18  (LA),  terre,  Dër9aL  —  HW ,  1^70 ,  Lotiffi  Perrault. 

GHESHAIE  (LA)  ,  terre  ,  Boulon. 

GHESPIAIE  (LA) ,  terre ,  Ligné ,  depuis  nommée  BRBiouaa.  *- 
1667 ,  Louis  le  Tort ,  huissier  de  la  chambre  des  comptes  de  Bret. 

GHESDAIE  (LA) ,  terre,  Louisferi.  --.  1443  ,  Jean  G«ultter. 

GHESNAIE  (LA) ,  terre ,  Satni-Julien'de'Coneeihs. 

GHESNAIE  (LA) ,  terre ,  Smn$^Heràéain. 

GHESriÂlE  (LA),  terre,  Varades,  ~  1446,  Guillaume  Lecomte. 
1680 ,  Julien  Deniau. 

GHESNABDIÉRE  (LA),  terre,  la  Chapelle-Sasse-Her.  —  1680, 
Gharles  Martel.  1690  ,  Nicolas  Ballet,  secrétaire  du  Roi.  1746,  Pierre- 
Philippe  Royer ,  secrétaire  du  Roi.  1781 ,  Ificolas^Reoé^Blarie  Ameline 
de  Gadeville. 

GHBSIIB  (LE) ,  terre  et  seîg.,  le  Loroux^Boitereau^  Saint- Julien- 
de-Concelles,  —  1411,  Renaud  de  Basoges.  1447,  Jean  de  Basoges. 
1451,  Gilles  de  Basoges.  1469,  Anne  deBasofes,  fettme  de  JiMn  de 
MontespedoB  ,  bariui  de  B«aii^ean^  iW^ ,  Joashim  de  BloolespodoD* 
154a,  Jacques  de  Ghàteautvo.  134fr,  1564,  Louis  de  Ghàteantro. 

L»  seigneurie  détachée  du  domaine  et  unie  aU'  aftrqwaat  de  Groii>- 
laine ,  en  1621. 

Le  domaine:  1599,  1618,  Pierre  Ghenu.  1631,  Gilbert Ghenu.  1682, 
Marie  Petiteau ,  femme  d^écuyer  François  Pesseau,  S'  de  la  Guiltière  et 
de  Relle-Rivîère.  1724,  Henri-Prànçois  des  Hterbierr.  177^,  Glande- 
Louis  du  Bois ,  S^  dé  hi  Perronnière. 

GHESISR-BLÂI^G  (LE) ,  jurid., /?ot/^^.  -  1560,  Georges  Ghampion. 
1680,  Matfaurin  Lambert,  3' de  Lorgeril. 

GUESPiE-GOTTEREAD  (LE),  tem  el:  j«rid.,  Saimi^Séèétsiim. -^ 
1429  ,  Pierre  Fourrier.  1440,  François  de  Yiesque.  1473  ,  Médard  de 
yiesqno.  1478,  Roland  de  Yiesque.  1480,  1502,  Médard  de  Viesque» 
1540 ,  François  do  Kermainguy.  1612,  écuyer  Pierre  Richerot.  1639, 
Sébastien  Vian.   1664»  René  Riobarot.  iMt^  Sébiitieii  Vlaa.   1082, 


—  504  — 

Pierre  Labbé.    1751,   Joachim  de   Honti.    1774,   Glaude-Loais    d9 
Mônti. 

GUEVÂLERAIS  (LA)  ,  terre  ,  Cordemais.  —  1420,  Jean  de  Bercso, 
chev.  1500,  Yolande  du  Berczo ,  femme  de  Jean  du  BouUay.  1644, 
Louise  du  Pas ,  femme  de  Georges  de  Montmorency  ,  S'  de  la  Rivière 
d'Abbaretz.  1679,  Jean  du  Pas. 

GHEVALERAIS  (LA)  ,  terre ,  Zoi/zj^r/.  ->  1443,  Guillaume  Tubois. 
1616 ,  OlÎYier  Bonnier,  S'  de  la  Mabonnière. 

CHEVALERIE  (LA) ,  terre,  Couffé.  -  1428  ,  Tbébaud  de  la  Cbe- 
▼alerie.  1450,  Annette  Gerbaud,  femme  d*£omiet  des  Salles,  gardc- 
du-corps  du  Duc.  1490,  Marie  des  Salles,  femme  de  Jacques  Pantin. 
1680 ,  Pantin  de  Landemont. 

CHEVALERIE  (LA),  terre,  le  Loroux^Botiereau.  —  1447,  Edouard 
de  Goulaine. 

CHEVALERIE  (LA),  terre,  Vallet.  ^  1565,Charles  le  Peigné. 

GHEVASnÉ,  terre  et  jurid.,  H.J.,  Rinillé.  —  1427,  Pierre  Four- 
nier.  1519  ,  Jean  de  la  Hotte.  1680 ,  Jeanne  Vaslin.  1775 ,  La?au  de  la 
Piardière. 

CHEVASIfERIE  (LA),  Xxxtî^  ^  Sainî-Géréon.  ~  1430,  Gujonne 
de  la  Chevasnerie ,  noble  personne  ,  femme  de  Jean  de  la  Heverie , 
qui  fut  anobli  en  ladite  annéd.  1479,  1534,  Jean  Baschetot.*  1603, 
Suzanne  Chasse ,  femme  de  Pierre  de  Messencal.  1633 ,  Pierre  de  Mes- 
sencal.  Nunc  Libault. 

CHEVERCE  (LA) ,  terre  ,  Fertou.  —  Nunc  Panneton. 

CHEVIRÉ ,  terre  ,  Saint-Donatiên.  —  1683,  Jeanne  de  Vigneu, 
femme  de  Guillaume  de  Téhillac.  1693,  Michel  Moulin.  Nunc  de 
Saint-Pera. 

CHEVREDENT ,  jurid.,  Bouguenats.  —  1503 ,  k  Tabbaye  de  Buzay. 
1580,  Jean  de  Macfaecoul.  1679, Marguerite  de  Machecoul.  1760,  Joseph- 
François  Robîneau.  1774 ,  François  d'Aux. 

CHEVREUSE  ,  terre ,  Saint-Co/omôin.  —  1679,  François  Templier, 
S'  de  la  Rabastellière. 

CHEVRIJESRE,  i&m ,  Satnt'âiesmê.  *-  1461,  Geoffiroy  Noean. 


—  505  -- 

CflEVROMIÉRE  (LA),  terre  f^imà.^ Guémené-^Penfao.  —  1680, 
François  de  Poulpiqaet. 

GHEVR0NI9IÉRE  (LA) ,  terre ,  Bgugé.  »  168d ,  écnjer  Jean 
Gascher. 

GHÈZE  (LA),  terre,  Bonnœuvre.  —  1443,  Guillaume  Ifouet.  1519, 
153â ,  Jean  Jamet. 

GHËZE-GIBADD  (LA) ,  jnrid.,  les  Touches.  —  1455 ,  Guillaume 
de  la  Muce ,  membre  de  la  bannière  de  la  Muce ,  en  Ligné. 

GHEZINE,  terre  et  seig.,  Chantenay.  ^  1428 ,  Jean  de  Henleix. 
1468  ,  1468,  Jean  de  Henleix.  1530,  Guillaume  de  Henleix.  1558,  Jeanne 
de  Henleix ,  femme  de  Jean  de  la  Lande ,  dit  de  Machecoul.  1575,  Gilles 
de  la  Lande.  1585,  Jacquette  de  la  Lande  ,  femme  de  Gbarles  de  Mon- 
tanban.  1638,  vendue  par  Jacquette  de  la  Lande  k  René  Foucaud,  maître 
des  comptes.  1678 ,  François  Bonnier ,  S'  de  la  Chapelle,  gouverneur  du 
Groisic  et  de  Guérande. 

GHOLLIÉRE  (LA)  ,  terre,  Orvault.  ^  Nunc  Rivet. 

GHOLTIËRE  (LA),  terre,  Pautx. 

GHOPINIÈRE  (LA),  terre,  Soudan.  —  1446,  Geoffroy  de  Forcé. 
1478,  Ettstache  Déserte.  1513,  le  Voyor. 

GHUGI9ARDIËRE  (LA) ,  terre ,  Sainte-Croix-de-MachecouL  -- 
1447,  JeanGoyon. 

GHUNETIËRB  (LA) ,  terre,  Vertou.  —  1680,  Marie  Gouprie,  veuve 
de  Philippe  Gabard. 

CHCPADDIËRE  (LA) ,  terre  ,  Ligné.  —  Membre  de  la  bannière  de 
la  Muce. 

CIGOGNE  (LA) ,  terre ,  Fou^eray.  —  1450  ,  Raoullet  du  Val. 
1513  ,  Julien  du  Val. 

CIVELLIËRE  (LA),  terre  et  jurid.,  Saint-Sébastien.  *-  1639, 
1681 ,  Sébastien  Viau.  1723,  Anne  Viau,  femme  de  Louis  le  Lou,  S'  de 
la  Biliais.  1743,  Anne-Louise  le  Lou,  fequne  de  Joaohim  de  Monti. 
1774 ,  1777 ,  Claude- Louis  de  Monti. 

CLAIE ,  terre ,  ta  Rouxièrei 

CLAIE,  terre,  Saint^Père^en-Rett.  —  1428,  Jean  ChoUet.  1479, 
Jacques  Raboceau. 


GLÂIRIttOIVT  ,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  /^  Cellier,  ^  Autrefois Fabbaje 
ée  Woniclair.  1446 ,  Jean  d«  Boisgay.  1513,  16^,  Guittaunie  de 
Boisgay.  1537,  Christophe  Brecel,  sénéchal  de  liantes.  1550,  Matin- 
rine  Brecel ,  femme  de  Jean  Ghena,  li&60  ,  René  Chenu.  1689 ,  Hardi 
Chenu.  P^icolas  de  Claye.  1725 ,  de  la  Bourdonnaye  de  Lire. 

Erigée  en  baroonie  sous  l'empire ,  en  faveur  de  M.  Juchault  des  Ja- 
monnières.  1853  ,  Baillardel  de  Larenty. 

CLÂRIËRE  (LA),  terre,  Douion,  —  Nunc   Buor  do  Villeneuve. 

CLARTIÊRE  (JLA) ,  terre  et  jarid.«  Frûsmm  ,  Sinnie-Croix^^^ 
Macbecçul,  —  1382  ,  Jea»  de  la  Glarti&re.  1185,  TbéhAad  delà  Glar- 
tière.  1450^  Pierre  le  Bal.  1488,  Jeanne  de  la  Glartiëre,  femme  de  N. 
£.  Jean  Grimaiid.  |j558,  GiUas  Grimand.  1559 ,  Reaée  GrimsAd ,  femiii* 
de  Pierre  Héauwe.  Charlotte  Eéamne  •  lemme  i  l»  en  1596 ,  de  Guy  de 
la  Chapelle,  S'  de  Saint-Mars-de-Coutais  ^  2»  en  1689  9  de  Louis  de 
Hainault ,  chev  de  l'Ordre  et  gentilhomme  de  la  chambre  du  Roi  %  3^ 
en  1613 ,  de  N.  et  P.  Jean  de  Launay,  S' de  la  Ghesnaio.  1620 ,  Cathe- 
rine Giffart,  fille  de  Marthe  Heaume  ,  et  femme  ,  en  1608,  de  Louis  de 
Gonigan.  1678,  Charles  de  Conigan.  1679,  Meiiii  de  Baatelard.  1723, 
René  Montaudouin,  secrétaire  d«  Roi.  1774,  Thomas-René  Montaudouin. 
Nunc  jamet. 

CLASSERIE  (LA)  ,  terre,  JRezé.  —  1600,  François  le  Meneust.  1639, 
Claude  le  Meneust.  1679,  Claude  du  Breil.  Nwc  TurqueUl. 

CLAVELIËRE  (LA) ,  alias  là  GLivERiÈaB,  terre,  Saint^tumine- 
près^disêOB.  -  am ,  1818  ,  Jeau  Msfchimyt.  1898  ,  Ions- 
seaume. 

CLAVIER  (LE)  ,  terre ,  Saint- lumine-ele-  Coûtais.  —  Aanc 
Platel. 

GLËONS  (LfiS),  terre  et  jmè.^  H aute-Goutaine^  Saint- Fiacre. 
-^  1488,  1481 ,  G^ittaume  des  Rames.  Maiie  des  Rames  ,  femme  de 
Jetu  de  Tréel.  1819  ,  OilleUe  de  Tréal,  femme  do  Christophe  de  Sé- 
vigné.  Membre  du  marquisat  de  Goulaine  en  1621. 

GLERAIS  (LA)  ,  terre  et  jurid. ,  la  Chapelle-Basse-Mer.  ^  1410, 
Oeofrey  de  GMoutaine.  1414  ,  Phîlip|»e  de  Clerf outeine ,  fenÉne  de 
Jean  le  Bloy  du  Pontchastel.  1426,  I^.  de  Juzet.  1478 ,  François  de 


—  «17  - 

1553,  1581,  Lonis  de  Teooiiel.  1627,  René  Martel.  1663,  iéM  , 
Charles  Mar(el.  1690 ,  NicQla9  Ballet ,  seccéuûne  te  Roi,  1746  ^  Pierre- 
Philipj»o  Rçycr,  seprétaire  du  Roi.  176^,  Amelioe  de  GaAeviUe. 

QlMé^  W) ,  mrre  ,  f'aJ/gf,  -  im ,  8eT4»tre  d«  la  Vmt^mb. 
liM  f  Pie^e  de  U  Fon^ine.  U49t  Jl^iMi  ifi  h  FoBtaMM.  1661*  Pierre 
¥ifm.  1722,  PecTMi»  Viau,  tonine  d«  Piefrie-Clamle  de  Bnie.  JV^mtr 
^cjl^rio  4b  taVjçrgge. 

CLÉBË  (LE),  jurid. ,  Sçint^uHen^ê^CùneêUes.  —  1699  ,  Arthor 
de  la  i}fée,  S^  de  triaoé  ,  cooe^  av  pari*  de  Bret. 

GLERGERIE  (LA)  ,  terre ,  Ligné.  —  1608  ,  GiUes  Thébaad ,  S'  du 
fiaasisda  Jonë ,  aaditew  dei  ce^ptes  de  BreUgne.  1667,  M.  H.  René 
Gosnier.  Nunc  de  RegnoD. 

GLEBJIWAIS  Khk)^  taire  4  Moisdon.  -  1441^,  GmUaaaM»  du 
goQssay.  {680  t  liouisa  Trottere^u  ^  (ejouue  de  Jean  fllonn  «  S'  de  la 
Roche-du-Trest. 

GLERQIOI^T  ,  jvrid. ,  H.  J. ,  Pannecé.  -  162) ,  Glande  dea  Hon- 
meanx ,  chev'  de  FOrdre  du  Roi.  16.32  ,  Marie  des  Houmeauz ,  lemme  de 
Pierre  de  Gornnlier.  1792  ,  de  Gomulier. 

GLEra  ,  terre  et  seig. ,  H*  J. ,  SainUNazaire ,  distinguée  par  le 
BiMadeCibiDz-DB^-tooMut.  —  1192,  lean  de  Gleuz.  1415,  Olivier  de 
GlMn.  1429  ,  Jeaa  de  dem.  1457  ,  Jean  de  HnziHac.  1511  ,  Jean  do 
Glenz.  1586  ,  GniUavne  de  GIqjbi.  1669,  P^ançoia  Proust.  1691,  JuKen 
Proust,  1775,  de  S.esmMMtfis, 

GiEVlHGOYAD  ,  jurié.  *  H.  J.  ,  Suimi^Nafuiirw.  ~-  1143  ,  JawEi  de 
Gleuz.  1681 ,  Georges  Rocbereul.  1775,  Gamusde  Pantearré  Vkitto. 
Paraît  être  un  déineipbrement  de  Cieuz-tte-Propre* 

GLEVZ-SIRIAG ,  juridp,  Smint-J^upan^.  —  1691,  LeiiÎBe  de  %m^ 
poisson  ,  femme  de  Pierre  Bonnier ,  S'  de  Launaj. 
Parait  être  un  démembrement  de  Cieuz-de^ Propre. 

CLIE  ,  terre,  Guérande.  —  1681,  Pierre  de  la  Haye  ,  S' de Silz. 

GLIO  (LE) ,  terre ,  SainUDolay.^  1447  ,  Jean  du  Beyzit.  1681  , 
Jean  Glieasy. 

CUOIIIS  UUBi^  y  j«Ô«l  9  Fûug^rm»  ,  Miêtni^.  —  156S  ,  Pierre  de 

Sé?igné. 


—  508  — 

GLIS  ,  terre ,  Assérac.  ^  1428 ,  lean  du  Yergier.  1775  ,  de  Saint- 
GoQBtao. 

GLISSOIV ,  châtellenie  ,  Ciisson.  —  1038,  Guy  de  Glisson.  1090, 
Gandin  de  Gliseon*  1118,  Guillaume  de  Glisson.  1260  ,  1290  ,  Olivier 
de  Gliason.  1380  ,  le  connétable  Olivier  de  Glisson.  1409  ,  Marguerite 
de  Glisaon ,  femme  de  Jean  de  Gbàtillon  ,  dit  de  Blois,  dit  de  Bretagne. 
1420  ,  oonfiaquée  sur  Marguerite  de  Glisson  et  donnée  par  le  Duc  k 
son  frère  Richard  de  Bretagne.  1480,  donnée  par  le  Duc  François  II 
Il  son  fils  naturel,  François  de  Bretagne,  comte  de  Vertus  et  baron 
d'Avaugour  ,  dont  les  descendants  l'ont  possédée  jiisqu'lî  ce  qu'ils  se 
soient  éteints.  1745,  de  Rohan-Soubize.  1809,  le  baron  Lemot* 

GLiSSOrï ,  terre  et  jurid.  ,  Guémené^Penfao.  —  1679  ,  Louis 
de  Bruc. 

GLISSOU ,  jurid.,  Fay.  —  Membre  de  la  chàtelieoie  de  Tay. 

GLOIS,  terre  ,  sous  la  baronnie  de  DervaL  --  1680  ,  François  de 
Poulpiquet. 

GLOS  (LE),  terre,  Carquefou.  —  Franchie  en  1443,  en  faveur  de 
Guy  on  de  Game ,  écuyer  et  conseiller  du  Duc.  * 

GLOSE  (LA)  ,  terre ,  Fougeray.  —  1513  ,  Pierre  Lambert. 

GLOUDIS  (LES).,  terre,  Satnt'Jean-de-Corcoué.  — 1437,  leauie 
des  Gloudis.  1467  ,  Guyon  des  Gloudis.  1598 ,  Ambroise  des  Gloadts. 
1607 ,  Julien  du  Ghemin.  1679,  François  de  Bnssy. 

GLOGTAIE  (LA),  terre,  Nozay.  —  1593,  vendue  par  Jacques 
Priou  k  Glaude  de  Gomaille,  veuve  de  Pierre  de  GomuUer ,  qui  la 
réunit  k  la  Touche. 

GOARDIËRES  (LES),  terre,  Saint- Jean-de-Béré. ^  1448,  Guil- 
laume Goaispel.  Nunc  le  marquis  de  Preaulz. 

GOATRE  ,  terre  ,  Pierric.  —  1427,  Jean  Gollobel. 

GOGHOI^If  ÂIS  (LA) ,  terre  ,  SainUJean-de-Béré.  —  1453  ,  Phi- 
lippot  de  Morselles.  Nunc  de  Launay. 

GOGQOEREL ,  terre ,  NiviUac.  — 1451 ,  Jean  de  Gondest. 

GODROSY ,  autrefois  Gobbrosic  ,  terre,  Ponichûieav.  —  1669  , 
René  Moysen.  1719,  Marie  Moysen. 


\.-- 


—  509  — 

GOÉArX ,  terre,  Blain.  -^  1516,  Françoise  Mortier. 
GOÉACX  f  Saint'Étienne-'de'MùnULuc.  (Voyez  Gotbâu.) 

GOEDRIGVEII ,  jurid.,  M.  J.,  Assérac.  -^  1681,  01i?ier  du  Bois- 
Gaéheimeuc.  Aulrement,  lbsPoatis. 

rOESMEUR,  terre,  MissUlac.  ~  1547,  Alain  Apyril.  1681,  de 
Talhottet-Bonamour. 

GOESSAL,  terre,  Guérande.  ^  1496,  Olifier  le  Boteuc.  1540, 
Michel  le  Boteac  1589,  Jean  le  Botenc»  1630 ,  René  le  Boteuc.  1681 , 
Michel  le  Boteuc.  i^unc  Bonmichon. 

GOETB AU,  terre,  Saint-Jean-de-Béré.  —  1478,  Jean  de  Keram- 
borgne. 

GOETGASTEL,  terre  «  /r«r%;iac.  -  1453,  Jean  le'Henoa.  1681, 
François  le  Gonrtois.  1775,  Goudé. 

GOETLAZ ,  terre,  SûinULyphard,  —  1392,  Jean  Golin. 

G0ETPÉAI9,  terre,  Guérande.  —  1575,  Marc  du  Verger.  1670, 
fendue  par  Pierre  de  la  Haye,  S'  de  Silz,  k  Jean  Gocquard,  S'  de 
Kemé. 

GOETQCEN ,  jnrid.,  Frossay.  —  G'est  le  nom  que  prirent  les  jorid. 
de  la  HimAUDÂis  et  de  SAFPaÉ ,  en  Frossay ,  quand  elles  passèrent 
dans  la  maison  de  Goëtquen,  en  1471,  parle  mariage  de  Jacquemine  de 
Toumemine  avec  Jean,  sire  de  Goëtquen,  grand  maître  de  Bretagne. 

GOIGNARDIËRE  (LA)  ,  terre  et  seig.,  H.  J.,  Monnières.  —  1466, 
François  de  la  Lande.  1578 ,  Françoise  de  Gompludo ,  femme  de  don 
Alonzo  d'Astudilla-Lerma.  1609,  Jean  le  Petit.  1644,  membre  de  la 
Ticomtéde  la  Jannière^^X^  en  1658  ,  du  marquisat  de  La  Galisson-^ 
ntère. 

GOIIIG  (LE),  terre.  Saint- Fiacre.—  1540,  Jean  du  Going.  1561, 
Isabeandu  Going,  femme  de  Hardy  Pantin.  1648,  Samuel  Pantin.  1698, 
François  Lucas.  1 800,  Nourry.  iVt/nc  6 acqua. 

GOIIifG-GARREAl}  (LE),  terre,  Saint-Étiennede-Corcoué.  —  1470, 
Jean  le  Maignan.  1580^  Françoise  le  Maignan,  femme  de  Jean  deGassion. 
1679,  Glaude  de  Gassion.  Nunc  de  Ghasteigner. 

34 


~  516  — 

GOmG-PERRIN  (LE)t  terre ,  Saint-Eiienm-de''Gorcoué.  Conme 
le  Coing-Garreau. 

GOISGARET,  terre,  Herbignac.  —  1680,  Jean  Yvlcpiel ,  S^"  de  la 
Viîle-Savary. 

GOISLII^,  terre,  Camôon.  —  1442,  Jacques  delà  Muce.  1466, Guy 
de  la  Muce.  1472,  1460,  Jean  de  la  Muce.  1496,  GilleUe  de  la  Muce, 
femme  d'Alain  le  Gnennec.  1525,  Gharlotte  le  Guennec,  femme  de  Pierre 
Baje.  1537,  FrajiçoiM  8ayji),  femme  de  B^né  du  GamtMNit.  Érigée ,  en 
faveur  de  b  Camilla  du  Gaabout ,  en  marfuiiat,  eo  1634 ,  j^m  en  dacbé- 
pairie  en  1663,  avec  annexion  des  baronnies  de  la  Boche-Bernard  et  de 
Pontchftteau  et  de  la  terre  de  Brignan.  Le  duché-pairie  s'est  éteint  en 
1732',  avec  la  branche  aînée  de  la  maison  du  Gambout ,  mais  le  marquisat 
est  resté  dans  la  branche  puînée. 

GOISLIN ,  a/f aj*  la  M0GB,jurid.,  H.  J.,  Prtnquiau.  Gomme  Goislin 
en  CamSon,  jusqu'en  1500.  —  1499,  Alain  le  Gnennec.  1574,  Jean  Avril, 
S'  de  Tregouet ,  qui  la  vendii,  en  1581,  à  Pierre  de  Besné,  S*"  de  la  Haye- 
de-Besné.  1678,  François  de  Besné;  1766,  de  Besné. 

GOISLIN ,  jurid.,  Houans,  —  A  l'abbaye  de  Buzay. 

GOISQUAIS.  (Voyez  Goubtga.) 

GOLimÈBE  (LA)  ,  terre.  Boulon.  —  1675,  Julien  Gharette.  1776, 
érigée  en  baronnie  en  faveur  de  Louis-François  Gharette. 

GOLLET  (LE),  terre.  Bourg -des- Jlf ouiiers.  —  1244,  Begnaud  du 
Gollet.  1365,  donnée  parle  Duc  Jean  IV  à  Gauthier  Huet,  chev  anglais. 
1762,  Léonard  Joubert ,  maire  de  Nantes,  admis  au  partage  noble  en 
t770. 

GOLVEUG,  terre  et  jurid.,  B.  J*,  Guérande.  —  1540,  Jacques  de 
Maurac.  1551 ,  Marc  de  Maurac.  1586,  Jacquemine  de  Maurac.  1679, 
Charlotte  le  Guennec,  femme  de  Guillaume  de  Sécillon.  Nunc  de 
Bregeot. 

GOMTAIE  (LA) ,  terre ,  Guenrottet. 

GONDË,  jurid.,  M.  J. ,  Herbignac.  —  1681,  François  de  Garbeil, 
S'  de  Kermouraud. 

GONDË ,  terre,  Longes.  — -  Nunc  Gonstantin. 

GOnDEST,  terre  et  jurid.  ,  M.  J.,  Niviliac.  —  1427  ,  Jean  JouUu. 


-  6H  - 

mifJettideCoBdest.  i€81, 172S.  Alexandre  Guillenoio.  17S9,  Français 
Louis  da  Pont-d'Aubevoye.  1775,  de  U  Eoosuère. 

G0I9TRIE  (LA),  terre,  Couffé.  --  1680,  N.  Pantin.  1780 ,  François- 
Athanaae  Gharette,  le  célèbre  général  vendéen. 

GOUTRIE  (LA) ,  terre,  Pannecé.  —  1680,  Jean  Rabn. 

GOQEERIE  (LA),  terre  ti'}mA. ^  Saint- Au6in-des-Châieaux.  — 
1443,  Jean  Beancen.  1548,  Françoise  Gascher,  femme  de  Jean  Bonnier, 
S' de  la  Gandinaye.  1590,  François  Bonnier.  1680,  Pierre  Bonnier,  pré- 
sida an  Pari*  de  Bret.  Nunc  Bain. 

GOQUERIE  (LA),  terre  et  iarid.,  M.  J. ,  Sràrûy,  -*  1560,  Jeanne  de 
Monthoner. 

GORBELAIS  (LA),  jnrid.,  Pterrie. 

GORBBLliRfi  (LA) ,  terre,  Saini-Père-m^ntit,  1540  ,  Gnillanme 
le  Gall^^re.  1548,  Jilien  le  Gajlègre. 

GORBINAIS  (LA) ,  terre ,  Saint-Viaud.  —  14M ,  Perrot  de  Lan- 
biais. 

GOABISI&EB  (LA) ,  terse,  Soudan.  — 1446^  Valié  le  Voyer.  1478 , 
Bertrand  le  Voyer. 

CORDEMAIS,  terre  et  seig.yC'(»râ^<fjiiiii>,nommé  anssi  Aci«iii-BH- 
GoRDBMAis  BT  BN  SAWT-EnBiiifB-'BB-IIoHT^LuG.  Rîitanet  do  GorAo- 
mais,  Qnirmarboc  de  Gordemais.  1060,  Tntnal  de  Gordemais.  1123,  Bohel 
de  Gordemâis.  1370,  Gatberine  de  la  Rocbe-Bemard,  dite  de  Lohéac  , 
femme  de  Renaud  de  Thouars,  S'  de  Ponzaoges.  1440 ,  Guy,  comte  de 
La?al.  1460, 1501,  Jean  d'Acigné.  1539,  François  Ferron.  1549,  François 
Grimaod,  6'  de  Proeé.  1657, 1581,  Jean  de  Lanjçle,  cens'  an  Pari*  de  Bret. 
1679,  Julien  de  Langle.  1730,  Tves-Marie  de  la  Bourdennaye. 

GQRMERAIS  (LA),  terre, /a  Chapetle-sur^Erdre. 

GORlilEBAIS  (LA),  terre,  Panneeé.  -  1680,  Jlené  d#a  Hw- 
meanz. 

GORMIER  (LE\  terre,  Orvauit. 

CORBO  {IKU  ^^^  «t  jnrid.,  M.  J.,  SamUDoiay.  — 1447,  l«||,  an 
S' de  Rollienc. 


—  512  — 

GOROLAIS  (LÂ)|  aiias  Goeollm,  terre,  Camoéi.  — 14)5  |  Alain 
Uuelfau.  1673,  Pierre  de  U  Haye,  S' de  Silz, 

GOBOSSERIE  (LA),  terre,  iféric.  —  1746,  Gillonne  Bitaud. 

GORSEPT,  paroisse.  —  1040,  Raoul  de  Gorsept. 

GOSGAT,  jund.,M.  J.  NiviUac.  -  1673,  Pierre  de  la  Haye,  S^ 
de  Silz. 

GOSIG  (LE),  terre,  Guérande. 

G0SQI3ER  (LE),  terre,  Guérande,  -  1540,  1575,  Jean  de  SédlloD; 
1600,  Zacharie  de  Sécillon.  1622,  Gmilanme  de  Sécillon.  1681 ,  Gande 
de  SéciUon.  Nunc  Bellinger. 

GOSSmiËRE  (LA),  terre,  ia  Chapelle- Basse-Mer. 

GOSSONNIËRE  (LA),  terre,  le  Peilerin.  —  Nunc  de  Govffon. 

GOTEAU  (LE),  terre,  Varades.  ~  1650,  Jean  Doudart.  1680,  René 
Dondart.  Nunc  Amoos-Rifière. 

GOTIDEL,  terre,  ConquereuiLr-  Nunc  Henzé. 

GOTTERON,  terre,  NiviUac.  —  1451,  Pierre  delaChItaignerais. 

GOCADRIGDEN,  terre,  Assérac.  (Voyez  les  Portis.) 

GOUDRAIE  (LA),  terre,  SainUDolay.  -  1447,  Pierre  de  la  Goinaa- 
daie,  1681,  Germain  de  Talhoaet,  S'  de  Bonamonr. 

GOUDRAIE  (LA),  terre  etjorid.,  H.  J.,  Saint-Père^n-Reii.'-'  1469, 
Martin  des  Bretescbes.  1554  ,  Benée  de  Plouer,  femme  de  Bené  d'A- 
vangour. 

GOVDBAIE  (LA),  t^rre ,  Saint^ulfiice-^Us-Landes.  —  Nunc  Le- 
gard  de  la  Dyriais. 

GOUDBAIE  (LA),  terre^  les  Touches.  —  1427  ,  Gnillanme  Herbe- 
tière.  1615, 1622,  Louise  le  Mareschal,  femme  dès  1588  de  Bené  de  Bail- 
leiil,  cons'  an  Pari*  de  Bret.  1667,  Hathurin  PItris,  S' de  Sonlange. 

GO€DBAT  (LE),  terre,  le  Cellier.  ^  151S,  Guy  de  Malestroit. 

GODDBAY  (LE),  terre ,  le  Loroux^Bottereau. 

GOUDBAT  (LE),  terre,  Nozay.  —  1427,  Jean  GicqaeL  1440,  Tho- 
min  Gicqnel.  1680,  Gharles  Davy. 


—  5t3  — 

GOUDRAY  (LE) ,  terre,  Sainle-Croix^de-MachecouL  —  1447, 
Gnyon  le  Porc. 

COUEBIGf  alims  Combi,  Goisbi  ,  Gomib  oa  Gohbin  ,  terre  et  jund., 
lA..l.^Savenay.  —  1559, Gharles Gyboaaald.  1725,  Antoine  Laseau. 
i748,iean-Bapti8tede  Gheyigné,  S'  de  la  Gharpentraia.  1775,  de  Che- 
▼igné. 

GOCEDIG  (LE>,  terre,  SainUMolf.  —  14)1,  Jean  Bogat.  1662, 
GniUanme  de  Kermeno. 

GOUEDIG  (LE),  terre  et  juhd.  ,11.  J.,  Ntviltac.  —  1427,  Jean  du 
Dreaenc.  1451,  Amaury  Marquer.  1564  ,  Guillaume  de  Mesville.  1670, 
Germain  de  Talhouet-Bonamour-  1681,  Jacques  Gabard. 

GOUEDBOS  (LE  GRAND),  terre,  Ponîchâteau.  —  1681,  Guy 
Gouerep 

GOUEDROS  (LE  PETIT),  terre,  Pontchâteau.  —  1681 ,  JeanGha- 
rette.  S' de  la  Ramée. 

GOUEDROSIG.  (Voyez  GpnaosT.) 

GOUELLY,  terre,  Guenrouel.  —  Nunc  Lemoine. 

GOUERON.  (Voyez  Bbadlibu,  enGouëron.) 

GOETGA ,  alias  Gotcas  ,  terre ,  Saint- André-des-Eaux ,  Escou- 
btae^  —  15    ,  Jean  de  Gouetca.  1679,  éeuyer  François-Albert  Dollin. 

GOUETILS  (LES),  terre,  Saint-àTars-de-Couiais.  —  1440,  Joa- 
chim  des  Gouetils.  1518,  Julien  Aman.  11(48,  1550 ,  le  PoictOTin.  1560, 
écoyer  François  Ortye.  1578,  François  Heaulme.  1678,  Guillaume  Fau- 
chet.  1712,  Gratienne  GhauTÎn.  1747,  François-René  Ghantin.  1774, 
Martin  Roux, 

GOUETZIG  ,  terre  ,  Nort,  ~-  1579  ,  René  Chauvin ,  dit  de  la  Mnce: 
1665,  Gésarde  la  Muce.  1683,  Olivier  de  la  Mnce.  .1702  ,  Anne- 
Henriette-Claude  de  la  Muce ,  femme  de  Glaude-Gharles  de  Goyon  « 
baron  de  Maccé. 

GOUESGAS ,  jnrid.  ,  M.  J. ,  Herhignac. 

GODLDREGIËRE  (LA),  terre,  Auvemé.  —  1440,  Olivier  de  la 
Vallée. 

GODR-D'ANETZ  (LA).  (Voyez  Anbtz.) 

GO€R-DE-BOUÉE  (LA)  ,  terre  etseig.,  U.  J. ,  Bouée.  —  1481 , 


—  514  — 

Péronelle  Lespenrier  ,  veuve  de  Jacques  de  la  Mace.  1484  ,  Guillaume 
de  la  Lande,  procureur  général  du  Duc.  1562,  Etienne  Bidé.  1668, 
1703  ,  Obvier  du  Boîsguéhenneac.  177S,  du  Merdi  d«  Gatuélan.  1777, 
Glaude-Louif  do  Monti.  Ntmc  le  marquis  de  Mooti. 

GOUR-DE-GUENROUET  (LA) ,  terre,  DervaL  -  1453  ,  Louis  de 
Montluc. 

GOUR-DES-MORTIERS  (LA)  ,  terre ,  Wonnières. 

GOUR-DE-LA-LANDE  (LA)  ,  terre  ,  Villepot.  —  i5U  ,  de 
Rohan. 

GOUR-DE-LARMOR  (LA)  ,  terre ,  Assirac.  ^  1681 ,  Yves  de 
Trevellec. 

G0DR-I9EUYE  (LA) ,  terre  ^  le  Bignon.  —  Nunc  Lasnier. 

G01}R-DE-PAIÏKEGÉ  (LA) ,  terre  ,  Pann$cé.  --  1686,  Ghristopho 
Juchault. 

GOCR-PÉAN  (LA),  autrement  Bova^teABD,  terre  etjurid.,  H.  J., 
Erôray.  —  1541 ,  Jean  de  la  Grée.  1560,  Suzanne  Barbes*  1580,  Henri 
deKerboudeL  1754,  René-Joseph  de  Kerboudel. 

GODR-DE-RGS  (LA)  ,  terre  ,  Saint- Nicolas-dê- Redon. 

GOUR-AU-RAY  (LA) ,  terre ,  Rougé.  -^  1680  ,  Etienne  de  Lour- 
mel  i  S' de  la  Fontaine. 

GODR-DE-SOUDAN  (LA),  terre,  Soudan.  —  14)8,  Jamet  le 
Voyer.  1541 ,  1560 ,  Bertrand  le  Yoyer.  16i6  ,  Pierre  du  Bcmcbet , 
cotts'  au  pari'  de  BreU  1680 ,  Gilles  Martin ,  S'  des  Huriières  ,  cens' 
au  pari'  de  Bret.  1774  ,   de  Talhouet-Bonamour.  Nunc  Doodel. 

'  GO€R*THÉBADD  (LA) ,  terre ,  Auvemé.  —  1478 ,  Pierre  Rem- 
baud.  1780  ,  de  Yaudoré. 

GOURBEJOLLIÈRE  (LA) ,  terre ,  Saint- Lumine-'prèS'Clisson.  — 
1513 ,  Perrin. 

GOUBETIËRE  (LA)  ,  terre.  Saint- Aubin-des^Châteaux.  —  1443, 
Jean  Beaucen.  Nunc  Bain. 

GOVROIINERIE  (LA)  ,  terre,  Carguefou.  —  1638,  Jean  Gérard. 
1640,  Fresneau.  1774,  Pierre  Richard ,  S*  de  la  Pervenchëre.  Nune 
Harroîn. 


—  515  — 

GOlTBOriNEBIE  (LA) ,  terre  ,  Douion. 

GOUROSSERIE  (LÀ)  ,  terre ,  Héric.  ~  Nunc  Burot  de  Garcouet. 

GODROSSERIE  (LA),  terre,  Douion. 

GOURTELINAIS  (LA),  terre,  Moisdon.  —  1445,  Robia  du  Pa- 
villoD. 

G0UTAI9GIÈRE  (LA)  ,  terre ,  la  Chapelle-sur  Erdre. 

GOUTELS ,  terre ,  Fougeray.  —  1450,  Guillaume  Bernardin.  iStS, 
Jean  Bernardin« 

GOUtUfilIEB  (LE),  cMlletteoie,  Bots-de-Céné.-'mi^^  Gérwtêàt 
Ha€feeco<il.  19((9,  Gatheriae  de  Macliecoii!  ,  feitttte  de  Pierre  de 
Graon.  1432  ,  Marie  de  Graon  ,  femme  de  Guy  de  ffoBCmorettey- 
Laval  f  dit  de  Retz.  De^^is  lera ,  membre  de  la  baronnie ,  pm  du 
duché  de  Betz. 

GOYGAS  (Toyez  Goubtca.) 

GOYEAU ,  alias  Goâadx  ,  depuis  nommée  le  Ghastblst  ,  terre  et 
jurid. ,  Saint-Étienne-de-Sfoni-Luc.  —  1401,  1429,  Jean  de  laJou. 
isr79  ,  Aubine  Ghanvin  ,  femme  de  Julien  de  la  Toucbe.  1600 ,  David 
Ghauvin  ,  dit  de  la  Muce. 

GRAN ,  terre  ,  Vay.  —  1434  ,  Jean  de  Mdnuouel.  1679  ,  N.  H.  Ga- 
briel Thireau  ,  S'  du  Bois-JoUan. 

GRELIN ,  terre ,  Sainte Andrè-des-Eaux, 

GRÉHAILLËRE  (LA)  ,  terre  ,  Saint-Léger.  ~  Nunc  Ghtevreau. 

GRÉMEIIR,  terre,  Sainè-lyphard.  —  Ift63,  vendue  par  Renée 
Martin ,  dame  de  Lesnene ,  k  Aliénor  de  KerpeisMu ,  feMne  4'baae 
de  Rohan ,  S*  du  PoMu. 

GRÉtt£UR-EN-GLlS  (Voyez  Gàrhé.) 

GRËMEUR  EN-GRÉMEUR  ^  terre  ,  Guérande.  —  1681 ,  Jean-Em- 
manuel de  la  Bouexière  ,  sénéchal  de  Guérande.  Nunc  de  Landal. 

GREHE^G,  terre  et  seig/,  Saint-Fincent-des^  Landes.  —  1494, 
Barthélémy  Bodin.  1443  y  Jean  Bodin  ,  S'  de  Lorme.  C'était  le  prin- 
cipal manoir  de  la  paroisse.  Nunc  Lecourtois. 

C1IB1IIGA19  T  autrement  "Smw-lKm» ,  terre  et  jorid.^  M.  J. ,  S^Hni- 


~  516  - 

Lyphara.  —  1471 ,  Jean  Jollais.  1650,  Tendue  par  Jean  du  Uarel  «  S' 
de  la  If  oe ,  k  Aliëoor  de  Rerpoisson. 

GRESPINIÉRE  CLA)  ,  terre ,  Vertou. 

GREVIAG  9  terre ,  Notay.  —  Nunc  Grimard. 

GRÉVY  ,  terre  etseig. ,  Ponichâieau.  —  1455,  Jean  du  Gellier, 
sénéchal  de  liantes  ,  puis  chancellier  de  Bretagne.  1500  ,  Alain  du 
Gellier.  1644,  Pierre  Rogier.  Jean  du  Pas.  1775,  le  sénéchal  de 
Kergnisé. 

GRÉVT  ,  châtellenie ,  Sainte Lyphard.  -^  1460,  Jean  André.  1480, 
Looise  André ,  femme  de  GuiUamne  de  Saint-Gillea.  1500  ,  Charlotte 
de  Saint-Gilles  ,  femme  de  Gilles  Gybouauld.  1679  ,  membre  du  mar- 
quisat (fJssérac, 

CROIX  (LA),  aiias  les  Gboix  ou  i.a  Mob-db*la-Gioix,  terre, 
Sautron.  —  1418,  N.  Ghazé.  1440,  Pierre  le  Jars.  14.64,  GUles  Habit. 
1594,  Julienne  Mabit,  femme  de  Jean  Riotte.  1620^  Raoul  Riotte.  1641, 
Jacques  Guérin,  secrétaire  du  Roi.  1642 ,  François  de  la  Garde  ,  S' de 
la  Rive,  conseiller  au  présidial  déliantes.  1677,  Jacques  Fremon ,  S' 
du  Bouffay ,  maire  de  Nantes,  en  faveur  duquel  cette  terre  fut  annoblie 
en  1682.  1705,  Jacques  Fremon,  maître  des  compt<^.  1768  ,  Charles 
Valleton,  S' de  la  Barossiëre.  1 791,  Phelippes  de  Beaulieu. 

CROIX-COCU  (LA) ,  jurid.,  H.  J.,  Soudan. 

CROIX-MERHAN  (LA),  terre,  Nozay.  —  Jamet  d^EWen  ;  puis, 
1535 ,  Pierre  Perrault,  qui  Punit  à  la  Touche  ,  en  Nozay. 

CROSS AC  ,  terre  et  seig.,  Crossac.  —  1318,  1360,  Jean  de  Mache- 
cool.  1430,  Jean  de  Trecesson.  1462 ,  1499  ,  François  de  la  Lande ,  dit 
de  Machecoul ,  S'  de  Vieillovigne.  1667,  vendue  par  Pregent  de  Tre- 
cesson k  René  d'Avaugour,  S' de  Saffiré.  1597,  Charles  d'Avaugonr ,  S' 
de  Kergrois.  1617,  vendue  par  les  d'Avaugonr  k  Guy  Loisel ,  S'  de  la 
Barillais.  1666 ,  vendue  par  Pierre  Loisel  k  Jérôme  Rogon  ,  S'  de 
Bodiau.  1726  ,  demoiselle  Rogon,  femme  de  Luc-Julien  le  Sénéchal  de 
Kerguezec.  1780,  Espivent  de  la  Yille-Boisnet. 

Le  chitean  seigneurial  de  Grossac  se  nommait  le  Bois*de-Langle. 

CRUAUDAIS  (LA) ,  terre ,  Frossay.  —  1337  ,  Sévestre  de  Rezay. 
1408 ,  Marguerite ,  femme  de  19.  et  P.,  écnyer  Jean  de  Laurière ,  S'  de 
Penarhoet.  1467,  Geofiroy  le  Flaisne.  Anne  de  la  Lohérie,  lémme: 


—  517  — 

|o  eD  1501,  de  Jean  de  Treyecar,  S'  do  Verger  \  2^  en  1515,  de  Regnaud 
de  Brignac,  S'  de  Kerflly.  1551,  Pierre  de  Plouer,  S'  de  la  BasUrdière. 
1554 ,  Renée  de  Plouer,  femme  de  René  d'Avaugonr  ,  S'  de  Rergrois. 
159 7,' Charles  d'Avangour.  1677,  vendue  par  Charles  de  Conigaii  k 
Regnand  d'Espinose.  1717,  Jean-Joseph  d'Espinose. 

CRUAUDIËRE  (LA),  terre,  Saint^ean-de-Boiseau.  —  1638, 
Jeanne,  dame  de  YieiUevigne.  1678  ,  David  de  la  Théviniëre.  Nunc  de 
la  Ville-le-Rottx. 

GR13BALLAY, terre, J^afjfZ-Zy/^^arc/.  —  1681,  N.  Lefebnre. 

CUBAIN ,  terre  et  jurid.,  M.  J. ,  Crossac.  —  1775  ,  le  Sénéchal  de 
Kergnezec. 

GUHEN,  terre  et  jnrid. ,  B.  J.,  Pontcàâteau.  —  1681 ,  Jean 
Gaultier. 

DANURON ,  terre,  SainUHerblon.  —  1446,  Alain  de  Saffirë. 

DARUN,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Niviiiac.  -  1427,  Tristan  de  la 
Lande.  1451,.Robert  de  Tréguené.  1681,  Alexandre  de  Guillermo.  1775, 
Gnillermo  de  Treveneuc. 

DAVELAIS  (LA),  terre,  Besnë.  —  JV^irnc  Monnier. 

DAYIAIS  (LA),  terre,  SainUAubin-des-Châteaux.  —  1630, 
René  de  la  Grée.  1775,  Luet  de  la  Pilorgerie.  Nunc  le  Pays  de  la 
Riboissière. 

DAVRAIS  (LA) ,  terre  ,  SainUGéréon. 

DEFFAIS  (LE) ,  terre ,  Pontchâteau.  —  1600 ,  Charles  Michel. 
1681,  François  Michel.  1759,  François -Louis  du  Pont  d'Aubevoye.  Nunc 
Espivent  de  la  Villeboisnet. 

DERYAL,  chàttUenie,  DervaL  —  1180,Bonabes  deBenral.  1202, 
Guillaume  de  Derval.  127^,  Agnès  de  Denral,  femme  d'Olivier  de 
Rongé.  H16,  Patry  de  Châteaugiron ,  fils  de  Jeanne  de  Rongé.  1427, 
Yalence  de  Châteaugiron ,  femme  de  Geoffroy  de  Châteaugiron ,  dit  de 
Halestroit.  Jean  de  Châteaugiron ,  dit  de  Malestroit,  en  faveur  duquel 
Derval  fut  érigé  en  baronnie  d'Etats ,  en  1451 ,  et  qui,  depuis  lors ,  fut 
dit  de  Derval.  1482,  Gillette  de  Châteaugiron,  dite  de  Malestroit ,  dite 
de  Derval ,  femme  de  Jean  Raguenel ,  dit  de  Malestroit ,  en  faveur  du- 
quel Malestroit  avait  été  érigé  en  baronnie ,  en  1451.  Françoise  Ra- 


—  518  — 

gneiMl,  dite  de  Malesiroit ,  femme  de  Jean,  sire  de  Rienx.  149U, 
Françoise  de  .Bienx^  femme  de  François  do  Bfontfort,  dit  de  Laval. 
1543 ,  donnée  par  Jean  de  Laval  au  connétable  Anne  de  Montmorency. 
1632,  1792,  de  Bonrbon-Gondé. 

DEBVALIÈRES  (LES)  ,  terre  et  seig. ,  H.  J. ,  Chantenay,  Âinû 
nommée  de  la  batonnie  de  Dervai.  —  1493,  vendue  par  HéRme  de  Laval 
^  Françoise  de  Dinan.  1530 ,  Jean-François  de  Gardomno  ,  général  des 
finances  en  Bretagne.  1540  ,  Anne  de  Gardonne ,  femme  de  Joaeliim 
Tissart.  1557 ,  Claude  Tissart,  temme  de  François  d'Argy.  1578,  vendue 
par  Claude  d'Argy ,  femme  de  Bené  du  Breil ,  S'  de  Lire ,  k  Georges 
Morin,  S'  du  Chapeau.  Claude  Morin,  femme  de  Charles  de  Maillé. 
1600,  Urbaine  de  Maillé ,  femme  de  Jean-FrançoisBonnin.  1678,  Charles- 
Marie  Bonnin  de  Messignac ,  S'  de  Chalucet ,  gouverneur  de  Nantes. 
1726  ,  Jean  Stapleton.  1774 ,  Jean  Stapleton  ,  comte  de  Torves.  JPfunc 
de  la  Brosse. 

DÉSERT  (LB),  terre,  Bouée.  —  Nunc  Chevalier. 

DESNERIE  (LA),  terre  et  seig.,  H.  J.,  Sainl-Donaiien.  -  1499, 
Jean  Leet.  (En  1376  ,  Guillaume  Leot ,  chev,  fondait  k  Bnzay  trois 
messes  par  semaine.)  1528,  Christophe  Leet.  1547,  René  Leet.  1554, 
1582 ,  Mathurin  de  la  Boche-Saint-André,  petit-fils  de  Jeanne  Leet. 
1634,  1679,  Louis  delà  Boche-Saint- André,  cous'  au  Pari*  de  Bret.  1701, 
Jeanne  Gharette.  1 775,  de  Trevellec.  Tiunc  de  Sesmaisons. 

DEYOBAIS  (LA),  terre  et  jurid.,  Fougeray.-- 1450,  Jean  Chevallier. 
1513,  Laurent  Chevallier.  1631,  Clatide  DoUier. 

DEVBELIËBE  (LA),  terre,  ViUepot.  -  1679,  Louis  dû  Galinier. 

DIIVGOLLET,  aUas  lb  Goullbt,  terre,  Sainiê^roix  de-MachecouL 

—  1447,  Tvon  de  la  Marre.  1455,  Yvon  de  Pîaye. 

DIXMERIE  (LA),  terre,  U  Loronx^Boitereau.  —  Nunc  de  Fon- 
martin. 

DODIÉBES    (LES)  ,  autrefois  les  DooÀUDiàans ,  terre,    Couéron. 

—  1679  ,  Bené  Gharette ,  S'  delà  Bretonnière.  1722,  Jean-Baptisto 
Poulain. 

DOHENESCHE,  cUtellenie ,  H.  J.,  Sion.  —  1248,  Auffroy  de  Sion. 
1609,  leau  d'Acigné,  baron  de  la  Boche-Jagu.  1679  ,  Henri  de  la  Cha- 


I 
r 


—  519  — 

pelle^  S«  de  la  Boehe-Giffard.  Membre  de  marqinut  de  Foii^eray.  f  775, 
de  La vaux. 

DOMBIIEGHËRE  (LA^^urid.»  Saint-Vincent-des' Landes.  --  t475, 
Gnjon  h  Vache. 

DOIfGES,  ancienne  yicomté,  Donges.  —  1030,  Rodoald  deDonges. 
1070,  Fréoul  de  Bonges.  1099 ,  Geoffroy  de  Donges.  1125,  Savary  de 
Bonges.  1164^RoaId  de  Bonges.  1219,  Bouaud  de  Bonges.  1225,  Gons- 
tcocede  PonichlUav,  femme  d'Henré  de  Blain.  1239,  Gnillamne  de 
Roehefort.  1247,  Théband  de  Rochefort.  1275,  Gmllamne  de  Roehefbrt. 
1307,  Thébaud  de  Rochelort.  1338,  Guillaiime  de  Rochefort.  1374, 
Jeanne  de  Rochefort,  femme  de  Jean ,  sire  de  Rieux.  ISOO^  Yendae  par 
Jean-Gnstave  de  Rieax,  marquis  d'Âssérac,  k  René  de  Lopriac.  1724  , 
Gui-Marie  de  Lopriac.  1779,  Félicité  de  Lopriac,  femme  de  Louis- 
Joseph  de  Kerhoënt. 

BOUGERÂIE  (LA),  terre.  Saint- Aignan.  —  1746,  Jean  Bazile, 
négociant.  1774,  Jean  Hameau. 

BOVET-GARKIER  (LE),  terre,  Nantes.  —  1590,  vendue  par  Guil- 
laume le  Maîstre.  1056,  Pierre  Belon.  1741,  Jean-Baptiste  YaBeton ,  maî- 
tre des  comptes.  Nttnc  Guérin-Boudet. 

BOUET-ROtAUB  (,LE)  ,  terre  et  jurid. ,  ie  Lôroux-Boitereau , 
Saint-JuUen-'de'ConeeUes. —  1417, 1434,  Jacques  Chasteigner.  1447, 
Hnbelin  Chasteigner.  1469,  1499,  Jacques  Chasteigner.  1523  ,  Jean  de 
la  Lande  ,  dit  de  Machecool.  1349,  Louis  de  Châteautro.  1578,  Louis  de 
la  Fontaine.  1604,  Marguerite  de  la  Fontaine,  femme  de  Bamien  du 
Bois.  1680,  Arthur  de  la  Grée,  S'  de  Briacé. 

BOULCERIE  (LA)  ,  terre  ,  Bourg-des-Voutiers.  —  1460  ,  Martin 
des  Bretesches,  chev. 

BOULON,  paroisse.  —  1105,  HarscoëtdeRays,  autrement  Harscoët 
de  Saint-Pierre.  1243 ,  donnée  par  Raoul  de  Rezé  k  Guillaume  de 
Retz. 

BOUSS AY  (LE),  terre,  Orvauit. 

BOUTÉE  (LA),  terre,  Varades.  —  1443,  de  Rieuï. 


—  520  — 

DREIIEUG  (LE),  terre  et  seig.,  Fëgréac.  —  1440,  Jean  du  Dreneac. 
1513,  Jean  le  Long,  1840,  le  Long.  Nunc  du  Dreenay. 

DRENEUG  (LE),  terre,  Hëric.  —  1679,  Pierre  de  Ghambellé,  S'  des 
Ouachea.  Nunc  le  Grand  de  la  Liraye. 

DRESEOG  (LE) ,  terre  et  jurid. ,  Guérande.  —  1400  ,  Gaillamne 
du  Dreaeac.  1430 ,  Jean  da  Dreaeuc.  1468  ,  Jamet  du  Dreaeuc.  1604  , 
1633,  Roland  Martineau.  1679 ,  Jean  Martineau.  Nunc  Mailliird, 

BRIEUX  (LES) ,  alias  l'Esdmbux  ,  terre  et  jurid. ,  ConquereuiL 
-~  1450  ,  Guilemette  des  Drieux  ,  femme  de  Guillaume  de  Bruc.  1603, 
Françoiae  de  Bruc ,  Comme  de  N.  H.  Pierre  Huppel,  S'  du  Val. 

DROUETIËRE  (LA),  terre ,  Mauves.  —  Nunc  de  Montaorbier. 

DROUILLâY  (LE),  terre,  Saint-Mars-de-Couiais.  —  1679,  Gilles 
des  Ghampeauz. 

DROUILLAY  (LE),  terre,  Vertou.  —  1540,  Joachim  Tissart.  1580, 
Christophe  Tituault ,  cens'  au  parU  de  Bret.  1607  ,  Péronnelle  Tituault, 
femme  de  René  Pincé  ,  S'  de  Pontpéan.  1618 ,  vendue  par  René  Pincé  k 
René  de  Iforois,  S' de  Soucinet ,  secrétaire  du  RoL  1678,  René  de  No- 
rois ,  S'  de  la  Glaje.  1690  ,  1718  ,  I^icolas  Lee.  1746  ,  Jeanne  Fillon. 
1774  ,  Pierre  de  la  Garde.  Nunc  le  Lardic  de  la  Ganrîe. 

DURAGERIE  (LA)  ,  terre,  Sainie-Patanne.  —  1447,  JeanDura- 
cier.  1618,  Pierre  Ménardeau.  1685  ,  1717,  Jean  Robert,  S' du  Mou- 
lin-Henriet. 

DURANDIÉRE  (LA)  ,  terre ,  Chantenay.  —  1679  ,  au  S'  de  la 
Durandière.  1746,  1774,  Jean  Stapleton ,  comte  de  Terres.  Nunc 
Galdemar. 

DURAI^DIÊRE  (LA)  ,  terre,  Port^Saint-Père.  —  1429,  1436, 
Jean  Guérin.  1520  ,  maître  Pierre  Blanchet. 

EBAUPIN  (L*),  terre,  Vertou.  —  1662  ,'vendue  par  René  de  la  Bo- 
dinière  k  Philippe  Gabard.  1774  ,  GuiHaumo-Pierre  Fresneau,  tréso- 
rier de  France.  Nunc  de  Bréa. 

EBAUPIPi  (L*)  ,  ou  Lbsbaupiii,  terre,  Maxsdon  —  Anoblie  en  1459 
en  faTeur  de  Pierre  le  Bel ,  secrétaire  du  Duc  et  derc  de  la  chambre 
des  comptes.  Nunc  Gollombel. 


—  5S1  — 

BCOCHÉRE  (L') ,  aUas  i.'EcoiGiiftM  ,  terre  ,  SainUGiréon.  — 
Bedan. 

EC€RAIS  (L') ,  terre  et  jorid. ,  Fay.  —  16Ï9  ,  ElÎBabeth  de  Mar- 
quer, femme  d'André  Bomsineau.  1730,  Jacques  Dangvy. 

EGURAIS  (L')  ,  terre  ,  deréignac.  —  1581  ,  an  marquis  d' As- 
sérac. 

ECURAIS  (L*) ,  terre ,  Pringuiau.  —  1603 ,  René  de  la  Lande. 
Nunc  Espivent  de  la  YUle-Boi&aet. 

ELAUDIÈRE  (L*)»  terre,  ie  loroux-^BoUereau. 

ENRERIE  (V) ,  terre ,  Saînte-Pazanne. 

EOZILLE  ,  terre  ,  /a  ChapeUe-Glotn.  —  1447  ,  au  S'  de 
Penboet. 

EPERTIÈRE  (L') ,  terre  ,  Saint^ulien^de-Concelles. 

EPUf Aïs  (LES)  ,  terre ,  SainUViaud.  —  1 720  ,  de  la  Roche- 
faton. 

EPUIE  (L') ,  terre,  Blain.  —  1735,  Suzanne  Pineau.  1747,  René 
delà  Ghoue.  1775,  Julien*Lovis  de  la  Ghoue*. 

EPINE  (L*) ,  terre ,  Bouaye,  —  Renaud  de  Plouer  ;  puis ,  en 
1679  ,  de  Biré. 

EPINE  CL*),  terre ,  Couëron.  —  1429 ,  an  S'  de  l'Epine.  1678  , 
Jean  Mainguy.  1746 ,  Pierre  Bertrand,  y  une  Fourcade. 

EPINE-GAUDIN  (L*)  ,  châtellenie,  Saint'Juiien'^dê'^Conceliês.-^ 
1409,  Marguerite  de  Glisson,  femme  de  Jean  de  GhfttiUon,  dit  de  Blois, 
dit  de  Bretagne.  1420,  confisquée  sur  Marguerite  de  Glisson  ,  et 
donnée  par  ie  Duc  k  son  frère  Richard  de  Brc^gne.  1470,  Gatherine 
de  Bretagne  ,  femme  de  Guillaume  de  Ghâlons,  prince  d'Orange. 
1491  ,  fendue  par  Jean  deGhAlons  à  Arthur  Lesperrier.  1512,  Fran- 
çois Lespenrier.  1640  ,  Bonaventure  Lespenrier ,  femme  de  François 
de  la  Noue,  f 579  ,  François  de  la  Noue,  dit  Bras-de-Fer ,  qui  la 
▼endit,  ▼ers  1598,  k  Gabriel  de  Goulaine*  Membre  du  marquisat  de 
Gouiaine  en  1621. 


^  598  - 

EPBOIîNIÈIàB  (L'),  Uire  at  î«rid. ,  Bougumais.  -  1414 ,  HAaiio 
Chasteigner.  1499,  Jacqaes  Ghastoigner.  1523,  Jean  de  la  Lande, 
dit  de  Machecoul. 

EPROI^NIÉRB  (L'),|erre,  la  Rouxière.  —  i^irni;  DapoBt. 

EPROmiIÉRE  (L'),  terre,  Sami'DAaiien.  -^  1461 ,  1468,  Jean 
Ghanvin.  1480,  Jean  Ghauvin,  chancelier  de  Eretagne.  1516,  Gaillame 
Ghauvin.  1662,  ?endae  par  François  Guischardy,  S'  de  Martignë, 
cons'  au  Pari*  de  Eret.  k  Glande  le  Tonrnenlz ,  S'  de  Belair ,  auditeur 
des  comptes.  1775,  le  Meneust,  1829,  Louis  Robert  de  Grandville. 
Nunc  k  la  congrégation  du  Sacré^4nnr. 

ERAUDIËRE  (L')  ,  terre ,  SQtnt^DfmaHen.  —  1625 ,  Françoise 
Laurens,  femme  de  Gilles  Pantin.  1669,  Henri  de  Ruais.  1679,  N.  Ra- 
plon.  Nunc  de  Sesmaisons. 

ERBRAY  ,  paroisse.  —  1049,  Moïse  d'Erbraj.  1149,  Pierre 
d'Erbray. 

ERDURIËRE  \Ju\  terre ,  Couëron. 

ERDDROS,  terre  et  jurid.,  H.  J.,  Donges.  —  1776,  de  Beané. 

ERMITAGE  (L*),  terre,  Bemouiiié.  —  Nunc  Garreau. 

ESGOUBLAG,  chfttellenie,  Escoublac,  ^  1070,  AuSiroy  d*Es- 
conblac.  1065,  Bernard  d'Escoublac.  1476,  François  de  l'Hospital. 
1543,  Ghristophe  de  l'Hospital.  1553,  Poncet  du  Dreyeeuc.  1575, 
Françoise  du  Dreyseuc.  1602 ,  Gédéon  le  Pennée.  1623 ,  16?9 ,  Gabriel 
le  Pennée.  1659  ,  Jacques  le  Pennée.  1743 ,  Julie  le  Pennée ,  femme  de 
Charles  de  Sesmaîsona. 

ESNACDIÉRE  CL'),  terre ,  Reié.  —  Franchie  en  1477 ,  en  faveur 
de  Jean  Esnand  ,  de  Nantes.  1596  ,  Jeanne  le  Tezier.  1597 ,  1620 ,  Jean 
Guéhenneuc.  1679,19.  Mikent,  cons' au présidial  de  Nantes.  1730, de 
Comolier.  Nunc  Démangeât. 

ESPIARDIÊRE  (L*),  terre  ,  Touvots,  —  1679,  Pierre  du Pé.  1715, 
Pellard.  Nunc  de  Montigny. 

ESPINAT  (L*).   (Yoyei  LsamÂT.) 


—  5«3  - 

ESQOABE  {V)^  terre  f  Avessac,  —  Franchie  eB  14J}â,  en  faveur 
d'éc0f  er  Bené  EouavU. 

ESTII9  (L^,  terre f  CamoëL  —  François  de  Gonescat;  puis,  en 
1681 ,  Albert  Dollin. 

ESTUMIÈRE  (L*),  terre,  Saint-Père -en-Reiz. 

ETANGS  (LES),  terre  ,  ia  Limouzinière.  —  Nunc  Bâtard. 

ETANG-BERNARD  (L'),  terre  et  jarid.,  SainUEtienne^e-Mont- 
Luc.  —  1405,  Jean  de  Geronlle.  1671,  François  Gharette,  maître  des 
icooptes. 

ETANG-HERYË  (L') ,  terre  et  jurid. ,  SainU Donatien.  -  1543  , 
Jean  Spadino.  1576  ,  François  le  Boorg.  1603 ,  éenyer  Gilles  le  Bourg, 
8'  du  Bois-Marquer. 

ETANG-JOUAN  (L*),  terre,  le  Clion.  —  1396,  Robert  Brocberenl, 
chancelier  de  Bretagne.  1418,  Guilemette  Brocberenl,  femme  de  Jean 
Hay ,  S'  du  Breil-Hay.  1590,  Jeanne  de  la  Touche-Limonsinière ,  fenmie 
de  François  Veoier*  1625 ,  Marie  Venier ,  fenuoe  de  Jean  de  Broc.  1679, 
Gabriel  Angebaod. 

ETANG-PAÏEN  (L') ,  terre  ,  Eréray.  -  1428  ,  Olivier  Payen. 

EYRISAR  (U),  ou  Lbvrisar  ,  terre  et  scig.,  Guenrouet.  —  1092 , 
Payen  de  Lisvrisar.  1430 ,  Jean  du  Drescuc.  1468  ,  donnée  par  Jamet  du 
Dreseuc  à  Guillaume  de  Garheil.  1619,  Marie  de  Garbeil ,  femme  de 
Jérôme  du  Gambout ,  membre  de  la  vicomte  de  Carheil^  en  1658. 

FALIGO ,  terre ,  Nivillac.  —  1451,  Jamet  du  Bezit. 

F  AD  (LE),  aiias  Tbillac,  terre,  Besné.  —  1575,  vendue  par  le 
baron  de  Pontchàteau  k  Gbarles  Gybouauld, S'  de  Brignan.  1582,  Jeanne 
HicbeL  1681 ,  Glande  Blaachet. 

FADLX  (LE) ,  terre,  Panneeé. 

FAUGARET,  cbâteUenie,  Àssérac.  —  1390,  Marguerite  de  la 
Rocbe-Bemard ,  dite  de  Lohéac  ,  femme  de  Jean  de  Ghâteaugiron  ,  dit 
de  Malcstroity  eut  en  partage  la  terre  seulement^  la  seigneurie  Ait 
gardée  par  sa  sœur  aînée  Isabean ,  fenune  do  Raoul  dç  Montforl.  1412  , 


—  524  - 

Joan  de  Mtlestroit  1438 ,  Jeanne  de  Malestroit ,  femme  de  Jean  Ra- 
guenel ,  vicomte  de  la  Bellière.  1434 ,  Marguerite  Raguenel ,  dite  de 
Malestroit ,  femme  de  Jean  de  la  Chapelle  ,  baron  de  Molac.  1495,  Jean 
le  Fennec ,  membre  du  marquisat  d'Assérac  ,  en  15T4. 1681,  le  domaine 
k  Jeanne  Couvrand.  Nunc  Boumichon. 

PAVEBT  (LE),  terre  ,  Saini-âfesme.  -  1461 ,  Jean Gallery.  1679, 
M athurin  Bourgogne ,  S'  de  la  Roche- Baron. 

FAVERY  (LE) ,  terre ,  Figneux. 

FAT.  (Voyez  la  Joub-db-Fat.) 

F  AT  AU ,  terre,  Nort.  —  1612,  Jean  de  Gornulier.  1680,  Jean-Joseph 
de  Montulé ,  cons'  au  Parl<  de  Paris.  Annexée  à  Longlée. 

FATE,  terre  et  seig.,  Caiycié/bcr ,  depuis  nommé  le  Boib-d'Atau- 
GOUR.  —1429,  au  S' de  Paye.  1628,  Louis  d'Ayaugour.  1713,Erard 
d'Avaugour.  Réunie  à  la  Seilieraye. 

FATE  (LA),  terre.  Rouans.  —  Nunc  Guissart. 

FATEL,  terre ,  Nozay.  —  U27, 1444,  de  Rieux. 

FAZELIËRE  (LA),  tene^  Saint'Lumtne prés  Càsson.  —  1513,  au 
S' de  la  Senardière. 

FÉGUIÏIÉRE  (LA),  terre,  ra//«/.  —  1722,  Perrine  Vian,  femme  de 
Pierre-Claude  de  Bruc.  Nunc  Fougnot. 

FËGRÉAC,  autrement  RiBux-BN-FiGBÈAC,  terre  et  seig.,  Fëgréac, 
—  1462,  1470,  Jean  de  Rieux.  1542,  Claude  de  Rieux.  1555,  Louise 
de  Rieux,  femme  René  de  Lorraine ,  marquis  d'Elbœuf.  1680 ,  Henri 
de  Guénégaud,  marquis  de  Plancy ,  comte  des  Bieux,  acquéreur  du  duc 
d'Elbœuf. 

FEILLEDEL ,  terre,  sous  la  baronnie  de  DervaL  —  1603 ,  Jean 
Guéhenneuc,  S'  de  Juzet* 

FENNETIËRE  (LA),  terre,  ie  Loroux^Boitereau. 

FERCÉ ,  ancienne  vicomte,  juveigneurie  de  la  baronnie  de  Vitré , 
sous  Harcillé- Robert,  comprenant  les  trois  paroisses  de  Fercë^  Noyai- 
svr^Bntc  et  Vitlepoi,  —  1202,  Robert  de  Forcé.  1210,  André  de 
Vitré.  1294,  au  sire  de  Sion.  1575,  Louise  de  Maure,  femme  de  Gaspard 
de  Rochechouart.  1650,  vendue  par  la  comtesse  de  Maure  et  de  Morte- 
mart  à  Samuel  d'Appelvoisin.  1679,  Marie  d'Appelvoisin ,  femme  de 


GhMdQ^harl^-de  Goyon^ 'baron  de  Mafeé.  1777,  demoiselle  Masstrd  de 
Jt  Baimbkudière^  femme  de  K:  du  Boiapéan ,  cons'  an  Papl<  de  Bret. 

FEB31IÈRE  (LA),  terre^  le'GetHer.  —  143e,  Jean  du  Cellier. 

'  F£BRIÈIIe1:LA),  terre  et  jund.,  H.  J.,  Efbray\  Moisdon.  ^  1427, 
1478,  Jean  delà  Ferhëre.  1680,  demoiaelle  Belot,  femme  de  Jean  Peur* 
oiier.  S/  de  Tharon.  1 775,  de  Yirel.  I^unc  du  Piii. 

F£BR{£R£  (LA),,  terre,  7lauf^'Coulatner  —  Xklîi^  Isabeau  de 
Beleczacj  veuve  de  Jean.de  S«MQt-Aignan.  1640,  Ànuo  le  Petit.  1673,  Bar- 
thelemy  de  Gadarau. 

FERBONNIÈBE  (LA) ,.  terrer ,  laHaye-FouQssiére.  —  Nunc  de 
Baudry. 

FERBOMIËBE  (LA),  terre,  Faliet.  —  1430,  Sevèstre  de  la  Fon- 
taine.   ;    .  *  *  '  . 

FEBTËXLA),  terre,  Valiet.  —  143^,  Pierre  de  Saint-Martin.  Gcne-^ 
viève  de  MÔDtalembert,  femme  de  Benéde  Montbaurcher;'pnis,  en  1670, 
Jean  Mono,  S'  du  Treste.  Nunc  de  VIsle. 

FETELLIÉRE  (LA),  terre,  hèmoutiié.  —  Nunç  de  Goyon. 

•  *      ■ 

FEVEBfiHIËRE  (LA),  terre ,  i7oc/^^.  «--  1680,  Simon  Mau4et,  S'de 

la  Tremblais. 
FIGMETRIE  (LA),  terre,  r^îmcT^j^  '.   .       . 

FIEF^OCRT  (LE),  terrç,  Bougé. -^  1560^  Jean  Bonnier.    ' 

•     •  *       ^  ■•  •       • 

ab  sire  de  BeC^L.  Membre  <j(e  la^cbltellenie  de  Bourgneuf-en-Betz. 

FIEF-BQSTI  (^LB),  terre ,  Sauiroû.  —  1565  ,  1577,  Micbcl  Loriot, 
maire  de  {tantes.  1639,  laabeHe  Loriot,  femme  de  *Mftrt)n  del*l8le.  1834, 
Ga(baud'  du  Port.  -  • . 

FILTIÉRE'  (LA)*,  terre,  Ctrrquffôu.  —  l6Yo  ,  Louis  d'Avaugour, 

Béunie  à  la  Seilleraye.      * 

*       •  . 

PLE€RIA1S  (LA) ,'  terre  ,.  Guémené-Penfaô.  —  Ï603  ,  Wathurin 
Simon.  »    .  .  ,  .  •  ••     .      . 

FLËGBIAIS\LA),  terre  et  jnrid.,  Treffleuc.  ~  1472,  Pierre  do  Vay. 
1542,  Iban  do«Yay>  i<î03,  Claude  de  Vay,  S' de  la-Boebefordière/ 1680,. 
Samuel  .de  Vay .  1 7 14,  Lovis-SéTère  de  Vay.  ffùnc  de  '  B«uteiller . 

35 


—  526  — 

FOIX-DES-BOIS  (LE),    terre,    Dervai.  —    Nune  Aé  \k  HÎiye- 

■ 

FOWTAIWË  (LA),  terre,   les  Touchés.  (^ Voyez  la  PRcrAumltiiiï.) 

FONTAIRB  (LA  BA88B),  terr«,  éa  Rouxière. 

FONTAimSS  (LES  GRAINDES),  terre,  Saini'VhUberl-de-Grand- 
Lieu.  —  Jeanne  Viau  ;  puis,  en  1679,  Yves  îles  Ghampaneofs. 

FONTAINES  (LES  PETITES) ,  terre,  Saint^Philbert-âè- Grand- 
Lieu.  —  Michelle  Aabroa  \  puis,  en  1679,  }ean  Vinais. 

FONTAINE-BRETTE  (LA),  terre,  Fresnay.  -  1681,  Henri  de 
Bastelard.  1715,  Loois  de  la  Roche- Saint-André,  Membre  de  la  cMteU 
lenie  de  la  Salle. 

FONTENIL  (LE)  ,  terre,  Chanienay.  —  1543  ,  Arthur  Avignon. 
1555,  Victor  Avignon.  1679,  Nicolas  Paulus.  1722,  1746,  Lau- 
rent Giraudeau ,  négociant.  1774 ,  Pierre  Guyard,  négociant.  J^unc 
Bongonin. 

FORGIN  (LE),  terre,  Saint-Coiombin.  —  Nunc  Tardiyeau. 

FOREST  (LA),  terre,  ie  Cellier. 

FOREST  (LA),  terre,  Saint-Mats -^de-Coutais.  —  1549,  aban- 
donnée par  Tamiral  d'Annebaud  \  Jean  Foucher ,  pour  partie  de  ses 
droits  k  la  baronnie  do  Retz.  Louis  Hervonet  \  puis ,  en  1679 ,  Jean 
Bidé. 

FOREST  (LA  HAUTE) ,  terre  ,  Carquèfou.  —  Franchie  en  1436  , 
en  faveur  de  Pierre  Gordon  et  de  Denise  Mahéas  ,  sa  femme.  1679  ,  N. 
Mouillard. 

FOREST  (LA  HAUTE),  terre,  Sautron.  -  1472,  Thomas  le 
Pécheur.  1479,  Guillaume  Prion.  1549,  Guillaume  du  Bois.  1639, 
Charles  Brochard ,  S'  de  la  Souchais.  4750,  Boux  de  Saint^Nars,  1790, 
de  Monti. 

FORESTERIE  (LA)\  terre ,  AT^rtc.  -  1600^  Marguerite  deJa.Laii4e. 
1609  ,  Louis  delà  Touche-Limousiuière.  1660,  Renée  de  la  Toucbe- 
Limousinière  ,  femme  de  René  de  Bruc.  1688  ,  François  de  Besné  ,  S' 
de  la  Haye. 

FORESTERIE  (LA),  terre ,  Touvois.  ^  1660,  HoBri  de  la  Chi^iolle 
de  la  Roche-Gifliird.  Nmnc  Vrigoavd. 


—  527  ~ 

F016S(LA),  I6rre,  Sainl^Viattd.  -^  14M  ,  Philippot  Lorier. 

FORGERIE  (LA) ,  terre  ,  Cordemais.  —  Nunc  Sarreboarse 
d'Andevilie. 

FORGES  (LES),  iene ^  Coué^ron.  -   1679,  N.JaniiiD. 

FORT  (LE),  terre  ,  Saint-^Herôion. 

FORTESGVYËRE  (LA) ,  terre  ,  Àvverné.  —  1440  ,  Alaio 
RembaQd. 

FOSSE  (LA),  jurid.,  Nantes,  —  Hervé  le  Felle  \  puis  ,  en  1265  , 
Nabille  le  Felle  ,  femme  d'Hémery  d'Avoir.  1280  ,  acquise  par  Févêque 
de  Nantes. 

FOSSÉS  (LES),  terre ,  Treilit'ères.  —  1428 ,  au  S'  de  TreîMières. 

FOU  AÏS  (LA),  jurid.,  Lusanger,  —  1693,  Jeao  de  Cospëan. 

FOCâIS  (LA),  terre  ,  MissiUac.  —  1428,  au  S'  de  la  Fouais.  1681, 
(!laode  de  Lesqoeo ,  S'  du  Pleasis-Gasso. 

FOUAIS  (LA),  imt^Moisdon,  —  1560,  François  du  Gahil.  1680, 
Anne  Hanel ,  S'  de  la  BolheKère. 

FOUAIS  (LA),  terre  et  jurid.,  Sion,  —  ikkk  \  Guillaume  du 
Tay.  1679,  Jean  de  Gastellan.  1775,  Gascber  des  Burons.  Nunc  de 
Goniac. 

FOUBERTIÈBE  (LA),  terre,  /a  Haie^Fouassière,  —  1530, 
1543,  Matburia  Pelletier.  1680,  écuyer  Pierre  Guiton.  1775,  du 
Treseay. 

FOUGAUDRIE  (L A) ,  terre  , /«  Petierin.  —  «655,  Pierre  BUschet. 
1682  ,  Jean  Blancbet. 

F0UESI9ARD,  terre,  Châteauthébaud.  —  1698,  Micbel  du  Pas. 

FOUGERAY ,  chàtellenie  ,  Fougeray,  —  1202  ,  Brient  le  Bœuf, 
sire  de  Nozay.  1235,  ISicoUe  le  Bœuf,  femme  de  Geoffroy  deRieuz. 
1281 ,  Guillaume  de  Rieux.  1440 ,  Marie  de  Rieux  ,  femme  do  Louis 
d'Amboise ,  vicomte  de  Thouars.  1466,  Françoise  d'Amboise,  ducbesse 
de  Bret.  1470,  Marguerite  d*Ambotse,  dite  de  Thouars,  femme  de 
Louis  de  la  Trémoîlle.  1474  ,  donnée  k  Jean  de  Ghàteaugiron ,  dit  de 
Malestroit ,  dit  de  Berval,  en  échange  de  la  terre  de  Cinq-Mars-la-Pile, 
enTouraine.  1482  ,  Gillette  de  GMiteaugiron ,  dite  de  Malestroit,  dite 
de  Derval ,  femme  do  Jeao   Raguenel ,  dit  de  Malestroit.  Françoise 


—  52«  — 

Ra^enel ,  dite  de  Halestroit ,  femme  de*  Jean  de  Rieux  «  maréchal  de 
Bretagne.  1490  ,  Françoise  de  Bieux  ,  femme  de  François  de  Bfontfort, 
dit  de  Laval,  S^  de  Ghàteau-Briant.  1540,  Jean  de  Mimtfort,  dit  de 
Laval.  1582,  Louis  de  la  Chapelle,  S'  de  la  Roche-Giffard.  1644, 
érigée  en  marquisat  ,  en  faveur  d'Henri  de  la  Chapelle.  1747,  Jean- 
Sébastien  de  Rerhoent-Rergournadech.  1 749  ,  Charles-Jean  Locquét  de 
Grandville ,  secrétaire  dn  Roi. 

FOUGERâIS  (LES),  ien^^Sairit'Jean'de-Béré.  —  1453,  1478, 
Guillaume  Caris.  Jean  Ronger.  Pierre  Botherel.  1616,  François 
Bechennoc.  1697,  François  Bechennec. 

FOUILLERIE  (LA),  terre,  Saini-Herôion.  —  1446,  Gillet 
C  aille  teau. 

FOUQCETIÈRE  (LA),  4erre ,  Maumusson.  .-*  1426,  1448^  de 
Rieux. 

FOl)RCHB*£]!iI-COUL ,  terre,  Rougé.  —  1430,  1440,  Charles  de 
Chamballan.  1478  ,  Silvestre  le  Sénéchal. 

» 

FOOSSES  (LES)  ,  terre  ,  Fougeray.  —  1513  ,  François  des 
Fousses. 

FRAICHE  (LE),  terre  ,  A^oxay.  --  1530,  1593,  Jean  du  Fraiche, 
S'  de  Thoulan.  1680,  Pierre  Simon ,  S^  des  Ghalles. 

FRANGHETIÉRE  (LA),  iwre,  Erùrag.  —  1428,  Guillaume  Moreau. 
1541 ,  Louis  Bourdon.  1560,  Jean  Guibourg. 

FRËGEDL,  terre,  Hougé.  —  1430,  Charles  de  Chamballan.  ri78, 
Silvestre  le  Sénéchal. 

« 

FRÉflfOIRE  (LA),  terre,  fertou.  —  1540,  Jean  du  Coing.  1561  , 
Isabeau  du  Coing ,  femme  de  Hardy  Pantin.  1601,  Louis  Pantin.  1659, 
Samuel  Pantin.  1774,  ^iicolas  Charet ,  secrétaire  du  Roi  en  la  grande 
chancellerie. 

PREMOr<NlËRE  (LA),  terre,  HauteGoutaine. 

FRESNAIS  (LA') ,  terre ,  *  Plessé. 

FBESI9AIS  (LA) ,  terre  et  jurid. ,  M.  J. ,  SainUDolay.  ^  1427  , 
Guillaume  BureU  1447  ,  Geoffroy  Burel.  1681  ,  au  S'  de  Rollieuc. 
1775,  Begasson  delà  Lardais, 


—  529  — 

FBESAAY,  chàtelleùie,  Flessê".  -  1336,  Gnillanmo  de  Blain  ,  dit 
de  Fresnay.  t250,  Ânastase  de  Blain,  dite  du  PoDt ,  femme  d'Herrë 
de  YoWire.  1404,  1417  ,  Maurice  do  VoWire.  1428,  Nicolas  de  'Vol- 
vire,  eo*  faveur  duquel  -elle  fut  érigée  eu  baronnie  en  1440.  144& , 
Joacbim  de  Volvire.  1459  ,  1468  ,  Mario  de  BellevUle.  1487 ,  Jean  do 
Bohan.  Membre  du  marquisat  de  Blain  eu  1660.  1802  ,  de  Janzé,  1804, 
de  Martel.  Nunc  de  la  Rocbefoucauld. 

FRESNÉ  (LE)  ,  terre,  la  Chapellc-Launay,  —  1429,  Guyomart 
du  Pont. 
FRETTE  (LA)  ,  terre  ,  Saint-Herblon.  —  1513,  de  Chef  igné. 

FRELSIÉRE  (LA) ,  terre ,  Vtgneux.  —  Nunc  Sottin  de  la  Gé- 
raudiëre. 

FRIGUEL  ,  terre  et  jurid.  ,  Ouémmé-Penfao.  —  1603  ,  Jean  de 
Marbré.  1659,  René  Rouaud.  1680,  François  de  Poulpîquet.  1701  , 
Christophe  de  Bruc.  Nunc  Passot. 

FROMEfiTEAU  ,  jurid ,  Bezë.  —  1455,  au  S'  do  Fromenteau.  1638, 
Pierre  .Brossard.  1749  ,  de  Monti. 

FROMEIHTEAl}  ,  terre  et  seig.  ,  P^allel.  —  1430  ,  Euuuetle  Roux. 
1465,  1487,  Guillaume  le  Roux,  chev^  1497,  1527,  Roland  do  la 
Boucherie.  1539,  1575,  René  de  la  Boucherie.  1600,  Jean  de  la 
Touche.  1604  ,  Charles  de  la  Touche.  1617,  auSi"  des  Planches.  1654, 
vendue  par  Gabriel  du  Puy-du-Fou  k  Jacques  Barrin  ,  qui  la  réunit 
à  la  Boucherie  et  à  la  Pinardière,  Membre  du  marquisat  de  la 
Galissonnière  en  1658.  Démembrée  de  la  Galissonnière  en  1760  ,  et 
érigée  en  marquisat  de  Fromenteau ,  en  faveur  do  Marc-Achille 
Barrin.  Nunc  de  Montbel.  (Voyez  lb  Pallet.) 

FROSSAY  ,  seig.  ,  Frossay.  —  Au  XIV"  siècle ,  la  paroisse  do 
Frossay  renfermait  six  seigneuries  ,  qui  appartenaient  k  quatre  diffé- 
rents seigneurs  et  qui  paraissent  être  des  démembrements  de  l'ancienne 
seigneurie  de  Frossay*  C'étaient  :  i^  le  Bois^ Rouaud  et  lUachecoul  -^ 
2"  la  Ounaudais  et  Saffré  \  3<*  le  Plessis-Grimaud ,  en  Frossay 
et  LsiDgle ,  en  Saint-Père  et  en  Sainte-Opportune  en  Retz ,  ^qn'on 
nommait  aussi  le  Plessis-Grimaud  ;  •  4<'  la  Ville- Bessac  en  Basse- 
Voirie  ,  qui  relevait  du  Bois-Rouaud  et  de  Saffré. 

L'ancienne  seigneurie  de  Frossay ,  dant  le  château  seigneurial  se 
nommait  le  Micron  ,  appartenait ,  en  1040,  k  Fredur  du  Migron.  1060, 


—  530  — 

DroaloD ,  fik  de  Fredur ,  qui  fonda  le  prienré  de  Frossay  vers  1190. 
GaiMcetin  «  fils  de  Droalon.  1083  ,  Friol  da  MifO'on.  1087 ,  Payea  de 
Frossay.  1110  ,  Frew  du  Migron  ou  de  Frossay  ,  fila  de  Begaud. 
1172  ,  Thomas  de  Frossay.  Si  l'on  s'en  rapporte  k  la  similitude  des 
noms ,  aussi  bien  qu'à  la  position  des  lieux  ,  il  semble  que  ces  premiers 
seigneurs  de  Frossay  et  du  Migron  étaient  de  la  même  race  que  les 
anciens  vicomtes  de  Donges ,  on  du  moins  d'origine  Danoise 
comme  eux. 

Dès  l'an  1200 ,  Guillaume  de  Sion  parait  être  en  possession  de  la 
meilleure  partie  ,  sinon  de  la  totalité  de  la  seigneurie  de  Frossay  ;  en 
1295,  elle  appartenait  k  Geoffroy  do  Sion.  En  1360  ,  l'héritière  de  Siou 
en  portait  une  partie  dans  la  maison  de  SafTré;  enfin,  vers  1420,  Jeanne, 
héritière  de  SalTré  ,  l'apporta  k  Jean  Tournemine ,  sire  de  la  Hunau- 
daye.  En  1682  ,  Regnaud  d'Espinose  ayant  ajouté  aux  maisons  nobles 
de  la  Cruaudais  et  de  la  Bousseiière  les  six  juridictions  que  renfer- 
mait la  paroisse  de  Frossay ,  il  reprit  le  titre  de  seigneur  de  Frossay, 
qui  fut  porté,  en  1736,  par  Jean-Baptiste-Joseph  d'Espinose  ;  eu 
1747,  par  Charles-Paul- Augustin  d'Espinose^  puis,  en  1766,  par  Jean 
Priou,  S'  de  Saint-Gilles,  secrétaire  du  Roi,  et,  en  1 780,  par  M.  Gesliu, 
acquéreurs  successifs  de  la  Bousseiière  et  de  ses  dépendances.  Ces  terres 
avaient  été  érigées  eu  marquisat  de  Frossay^  en  1764,  en  faveur  de  M. 
d'Espinose. 

FRDDIËRE  (LA) ,  terre ,  ta  Chevroliière.  —  1440 ,  Jean  Roche- 
reul.  1542,  Jean  Rochereul.  1581,  René  Rochereul.  1679,  François 
de  la  Grue.  1775  ,  Pépin  deBelleisle. 

FRUITIÈRE  (LA),  terre.  Rouans.  —  1679,  René  François. 

FRDZIËRE  (LA),  terre,  Vigneux.  --  1703,  Paul  Gassard,  maître 
des  comptes. 

FUMOIRE  (LA)  ,  terre  ,  la  Chapelle-  Basse^Mer»  ^  Nunc  de 
la  Haye. 

FDTAL-DE  MOLAC  ,  terre,  Nivillac.  —  l'i51. 

FUYE  (LA) ,  terre ,  le  loroux-Sottereau,  (Voyez  la  Liottièkr.) 

FUYE  (LA),  terre,  Saini-iterblon.  —  1446,  Guillaume  de  la 
RochepaHière.  1680,  René  Gotton. 


FABLES 


Par  M'  A.  CALLAUD. 


Grandeur    et    Décailence    de  Jupiter» 

Avant  que  du  Sauveur,  le  reflet  glorieux  , 

Chassât  de  leurs  autels  d'allégoriques  dieux  , 

Le  nom  de  Jupiter  régna  sur  notre  race  ; 

De  sa  foudre  on  montrait  mainte  brûlante  trace , 

L  arme  que  dirigeait  son  regard  souverain  , 

Contre  le  malfaiteur  ne  tonnait  pas  en  vain. 

C'est  un  maître  terrible  à  la  voix  formidable-; 

Seipélé,  qui  veut  voir  son  amant  redoutable  , 

Succombé ,  en  sa  présence  ,  à  Téclat  de  ses  feux. 

Les  mortels  croyaient  voir ,  quand  s  enflammaient  les  cieux  , 

La  face  de  leur  Dieu ,  plein,  de  colère ,  émue , 

Aux  lueurs  des  éclairs  qui  déchiraient  la  nue  ; 

Tout  rOlympe  tremblait  s*il  fronçait  le  sourcil , 

La  pauvre  humanité  se  croyait  en  péril , 

Et  suppliait  Jupin  d'apaiser  sa  colère^ 

Aux  moindres  grondements  que  faisaient  le  tonnerre. 

Ces  temps  sont  bien  changés ,  et  l'imposant  aspect 

De  la  nature  en  feu ,  nous  troove  sans  respect. 

Voyez  !  •  •  •  aux  jours  d'été ,  quand  éclate  un  orage  , 


—  532  ~ 

Quand  £ole  ,  entassant  nuag^  &ur  luiage  ,.         ;    . 
De  leur  compression  faii  jaillir  les  éclairs- 
Dont  les  rubansde  feu  vont  embraser  les  nirs  : 
Alors,  lombe  à  torrents  jine  bncLe /ruisselante  ; 

*  La  foudre,  en  sa  fureur  ,  terrible ,  menaçante,  . 
JeUe  au  loia  ses  éclatis ,  se  mêle  au  bruit- du  veut , 
Et  dans  de  longs  écbos  va  se  perdre  en  mourant  ;' 
Toute  âme  alors  s'qmcut  de  frayeur  et  de  crainte  ; 
L'animal  pantelant  ne  peut  fuir  cette  atteinte  ; 
Dans  le  couK  intervalle  où  la  foudre  s'endort , 

Il  règne  eil  la  nature  un  silence  de  mort  ; 
Le  fier  lion,  lui-même  ,  en  quelquc.grolte  obscure  ,  ' 
S'enfuit,  cache  sa  peur,  et  cède  à  la  nature'; 
.Mais  l'homme j  l'honîime  seul ,  debout  sur  «le  chaos ^ 
Calcule  sa  distance  et  mesure  ses  eaux  , 
A  l'émoi  de  son  cœur  il  oppose  sa  tète ,    *  * 
Se  sert  des  éléments ,  se  rK  de  ta  tempête. 

0 

Jadis ,  un  citoyen  du  sol  américain  ,       •    *   '  .* 
Aussi  profond  savent  que  grand  républicain  , 

•  Mon  coûtent  d'ébranler  les  trônes  de  la  4erre  » 
Au  vieux  maître  tlu  Giel  veut  ravir,  je  tonnerre  , 

.  Il  porte  un  glaive  ardent  aux  cieux  terrifiés  ,. 
Désarme  Jupiter  .et  J'enchatne,à  «es  pieds-; 
Dans  son  laboratoire  il  l'oblige  à  tlesçendre ,  -  • . 
Afin  d'étudier  et  se»  feux  et  sa-'cendre. 

■ 

Franklin  le  forqe  à  8uivr^  un  fil^^troit  et  long  , 
t^uis  dans  une  bouteille  il  le  met  en  prison  ,' 
Il  l'évoque  au  moyen  d'un  cristal  qu'il  îitite  , 
D'une  toison  qu'il  frappe  ou  d'ambre  qu'il  agile.;  ' 
Le  Dieu  soujfnis  se- montre  en  feux  étincelants ,. 
Et  jaillit  à  son  ordre  en  mtendres  brillants  ; 


*• 


_  5S3  — 

Ouel  échec  pourJOpih  !  ^oitr  safoudre  immortelle'! . . . 
^  Quand  l'homme,  la$  eiiOn  d'adtnirer  Tétincelle , 
.  Dit  :  ces  faits  sont  foi't  betfux  pour  le  physicien  ; 

■Hais  ,  à  dire  le  vrai»  ne  nous  servent  à  rieu. 

Dç  ce  Dieu*  fainéant ,  prenons  la  vie  oisive , 
.   Sachons  -utiliser  x^ette  force  passive  ; 

Tout  travaille  aujourd'hui.,  Teau ,  le  vei>t ,-  la  vapeur  , 

L*enfant  et  le  vieillard ,  le  pauvre  et  le  seigneur,' 

Ce  Dieu ,  jadis  sr  fort ,'  si  puissant  et  si  brave , 
'  Doit  Irravailler  pour  nous,  puisqu'il  est  notre  esclave. 

Et  Volta,  par  du*cuivre  ii  du  zinc  accouplé, 

Nous  livre  Jupiter  au  labeur  attelé. 

On  scfnde  en  cent  façons  sk  nature  divine , 
-   Et  chsicun  des  travaux  auiiqiiel^  on  imagine 

De  plier  aujourd'hui  cet  ouvrier  lisimeux  , 

Offre  des  résultats  vraiment  miraculeux. 

Les  Rois  le  chargent-ris  de  porter  un  message?   - 

Au  même  instant  précis  où  se  dit  son  langage , 

Jusqu'au  delà  des,mers  on  l'entend  mot  pour  mot. 

Dans  les  mains 'd'Ëscolapc ,  ri  guérit  aussitôt 

Ceux  chez  qui' la  fatigue  a  vaiAcu  la  nature; 

Pour  te  doreui*  tremblant,  il  remplace  Mercure; 

Uif. éclaireur  en* fait  un  rival  d'Apollon; 

On  lui  fait  copier  monnaie  et  médaillon  ; 

Il  est,  poiir  le  chimiste,  uq  agent  d'analyse  ; 

La  dynamique  espèfet'liUend  qu'H  rivalise 

Cet  llercule*nouveau ,  (â^vàpéuraux  cent  bras. 

r^-.Ët  moi ,  je  me  suis  dit^'^ne  lenterai-je  pas  , 

Prenant  au  feu  dù.Ciel  ses  moindres  particules^ 

D'employer. Jupiter  à  régler  mes  pendules? 

"Peut-être' elle^  iront,  sous  .sa  divine  main,. 

Mieux  qu'élleff  ne'  feraient  par  un  travail  humain  ;  * 


«.  • 


—  534  — 

Ce  problème,  pour  moi ,  fut  bien  long  à  résoudre  : 
A  prêter  ,  pour  si  peu  ,  Tessence  de  la  foudre  ^ 
Le  vieux  récalcitrant  résista  tant  qu'il  put  ; 
Mais  j'ai  de  mes  efforts  atteint  enfin  le  but  : 
Des  cadrans  qu'il  conduit,  la  marche  est  régulière, 
Ils  peuvent  desservir  toute  une  ville  entière. 

0  Mortels!  dont  le  cœur  porte  en  secret,  le  deuil 
De  quelque  dignité  qui  flattait  son  orgueil  ; 
Vous ,  soldat  citoyen,  qui  fûtes  capitaine , 
Qui  reprenez,  chagrin,  Tépaulettç  de  laine; 
Vous ,  nobles  d'autrefois ,  hauts  qt  puissants  seigneurs , 
Qui  recourez,  pour  vivre ,  à  de  rudes  labeurs; 
Vous,  consul  sans  palais;  voua,  tribun  sans  tribune; 
Vous,  ministre  déchu;  vous,  prince  sans  fortune. 
Contemplez,  quand  le  sort  vous  force  à  déroger. 
Le  maître  de  l'Olympe  à  l'état  d'horloger. 


Le  Chêne  et  le  Bo»eaa. 

Un  chêne  grand  et  fort,  brisé  par* la  tempête, 
Gémissait  sans  courJ[>er  sa  tête,  ' 
Et  disait  au  roi  des  autans  : 

—  Je  vois  tous  mes  rameaux  mutilés  par  les  vents  ; 
Que  vous  ai-je  donc  fait,  pour  qu'ainsi  Ton  me  traite  ? 

—  Tu  dresses  devant  moi 
Ton  front  toujours  supprbe  : 
Sois  humble,  abaisse-toi , 
Fais  comme  ce  brin  d'herbe 
Incliqé  sous  ma  loi. 

—  De  ce  roseau f  je  n'ai  pas  la  souplesse. 


—  535  — 

Je  puis  tomber  ,  je  puis  mourir, 
Je  succomberai  sans  faiblesse , 
Mais  je  ne  pourrais  pas  fléchir. 

Un  commandant,  un  jour,  et  de  sang  et  de  larmes, 
Voyait  tous  ses  soldats 
Sous  un  feu  meurtrier  dévoués  au  trépas, 

Et ,  sommé  de  rendre  les  armes. 
Disait  :  —  La  garde  meurt ,  elle  ne  se  rend  pas. 


L'Allametie. 

Une  allumette,  un  soir,^  flambante  et  toute  fière, 
A  la  lampe  disait  :  — r  Comme  l'homme  est  ingrat  ! 

Moi,  la  source  de  la  lumière. 
Il  me  jette  et  ses  soins  conservent  votre  éclat. 

—  Cette  conduite  est  raisonnable , 
Lui,  répondit  la  lampe ,  il  suffit  d  y  songer  : 
C'est  que  mon  éclat  est  durable, 
Le  vôtre  n'est  que  passager. 


DISCOURS 


PIORONGB  Blf  LA 


Ém  mimm  de  u  mM  kMwm 


LB  ^9  r^OVBMBRB  1857, 


Par    m.    l'abbé    FOURNIER  ,    phésidbi^t. 


Accoutumé  aux  émotions  des  foules  et  de  la  parole ,  je  me 
sens  plus  ému  qu'à  l'ordinaire  en  présence  de  cette  Société 
savante ,  au  nom  de  laquelle  j'ai  l'honneur  de  parler  ,  devant 
ces  hommes  si  haut  placés  qui  m'entourent,  et  en  face  de  cette 
réunion  d'élite  dont  je  serais  heureux  de  remplir  l'attente. 

Depuis  longtemps  ces  discours  ont  pris  une  expressioii  sé- 
rieuse. Tour  à  tour  d'éminents  esprits  ont  saisi  cette  grailde 
circonstance  pour  épancher  en  éloquentes  paroles  leurs  pensées 
nobles  et  élevées  ,  pour  proclamer  de  grandes  vérités ,  exposer 
de  généreuses  théories.  Et  ces  discours  ont  été  goûtés  et  ap- 
plaudis plus  encore  pour  leur  valeur  intime  que  pour  la  beauté 
de  la  forme. 

La  voie  donc  m'est  tracée  ,  je  n'ai  qu'à  la  suivre.  Bien  plus  : 
par  le  privilège  de  ma  position  ,  dans  le  poste  d'boimeur  où 


—  537  — 

vous  m'avez  élevé ,  je  n'ai  pas  à  faire  un  choix.  L'ordre  d'idées 
que  je  puis  exposer,  le  sujet  même  que  je  dois  traiter ,  tout  cela 
est  prévu  à  Tavance.  Vous  n'attendez  de  moi  qu'une  parole  em- 
preinte du  sentiment  religieux ,  et  vous  vous  dites  avec  raison 
que  ce  doit  être  là  le  fond  de  mon  discours.  Oui  «  sans  doute, 
Messieurs  ,  car  je  viens  dire  plus  encore ,  je  viens  établir  que 
le  sentiment  religieux  est  le  principe  inspirateur  des  œuvres  de 
Tînlelligence  humaine ,  et  que  rien  n'égale  la  puissance  de  son 
influence  sur  l'esprit  humain.  Immense  sujet  dont  je  ne  puis 
qu'indiquer  les  sommets  et  qui  honore  également  l'homme  et 
la  religion  ;  grande  vérité  en  faveur  de  laquelle  le  monde  entier 
porte  témoignage. 

Que  le  sentiment  religieux  donne  à  l'esprit  humain,  dans  toutes 
ses  conceptions,  sa  puissance  et  son  élévation;  qu'il  complète  et 
perfectionne  ses  œuvres;  que,  seul  enfin,  il  leur  imprime  un 
cachet  d'immortalité ,  c'est  une  vérité  d'une  saisissante  évidence, 
mais  qu'il  est  bon  néanmoins  de  mettre  en  lumière. 

Dans  toutes  les  sphères  de  son  activité,  l'homme,  pour  at- 
teindre un  noble  but ,  pour  constituer  la  science  et  faire  une 
grande  chose,  doit  tendre  et  s'élever  jusqu'à  Dieu;  car,  dans 
Tordre  des  idées  comme  dans  les  œuvres  qui  le»  traduisent , 
tout  s'enchaîne.  Vérité  première  et  première  cause ,  de  lui 
tout  procède,  à  lui  tout  se  rapporte.  Il  n'y  a  rien  dans  le 
monde  intelligible  et  réel  qui  ne  se  rattache  à  cette  idée-mère. 
Rien  au*dessu$,  rien  au-delà.  Si  vous  ne  vous  élevez  jusqu'à 
elle,  il  manquera  quelque  chose  à  vos  recherches,  à  votre  science, 
à  vos  œuvres.  Elles  pécheront  par  la  base  et  le  couronne* 
ment.  Elles  pouvaient  être  parfeites;  privées  de  ce  magnifique 
complément ,  elles  ne  le  sont  pas,  elle  se  matérialisent  et 
s'abaissent.  Négligeant  cette  vérité  première,  l'esprit  perd  son 
idéal,'  il  s'éloigne  de  la  perfection  ,  que  le  principe  religieux  lui 
rappelle  sans  cesse.  Dépourvu  d'élan ,  il  n'est  pas  sollicité  par 


—  538  — 

ce  levier  d'incalculable  puissance,  qui  l'eut  soulevé  à  des  hauteurs 
indéfinies. 

Haia  est-il  sous  l'empire  de  convictions  (brtes  et  ardentes? 
l'ensemble  des  vérités  religieuses  est^il  harmonisé  et  affermi  dans 
sa  pensée?  rattache-t-il  toute  science  ,  tout  développement  io^ 
tellectuèl  à  cette  cause  parfaite  et  suprême  ?  il  n'y  a  pas  de 
bornes  à  ses  progrès.  Dans  ses  théories  il  poursuivra  sa  route 
jusqu'à  cette  idée  au-delà  de  laquelle  il  n'y  a  rien  ,  parce  qu'elle 
est  fondamentale  et  première.  Sondaui  ses  profondeurs ,  il  en 
fera  jaillir  le  vrai ,  le  bien ,  le  beau  qui  y  sont  renfermés.  La 
science  ne  s'égarera  pas ,  l'art  s'épurera  et  tendra  à  la  perfec- 
tion ,  et  les  chefs-d'œuvre  satisferont  à  peine  ces  intelligeooes 
éprises  du  beau  absolu. 

Guidé  par  un  fil  divin  dans  le  labyrinthe  de  la  nature,  il  ne 
se  perdra  pas  dans  les  routes  du  vide ,  consumant  en  vains 
efforts  les  forces  les  plus  fécondes.  Dans  cette  multiplicité  in- 
nombrable de  merveilles  que  renferment  les  cieux  et  la  terre  , 
il  ne  s  arrêtera  pas  à  l'apparence  des  phénomènes  :  les  lois  se- 
condaires ne  lui  suffiront  pas  ,  il  tendra  à  la  généralisation  des 
causes:  dans  sa  soif  de  savoir,  son  esprit  montera,  montera 
toujours  ,  jusqu'à  ce  qu'il  trouve  et  touche  pour  ainsi  dire  cette 
main  divine  qui  tient  le  premier  anneau  des  êtres.  Tout  dans  ce 
resplendissant  miroir,  de  la  création  fera  briller  à  ses  yeux  les 
perfections  et  la  beauté  de  Celui  qui  fit ,  conserve  et  modère 
toute  chose,  dpnt  Taction  se  révèle  dans  Tinfintment  petit  comme 
dans  Tinfiniment  grand  :  et  la  nature ,  non  plus  muette  et  insen- 
sible, mais  expressive  et  vivante,  deviendra  pour  lui,  dans  une 
étude  sérieuse  et  progressive ,  une  science  pleine  de  charme , 
d'intérêt  et  de  grandeur  ;  et  lorsque  le  sentiment  religieux  , 
dans  toute  sa  force ,  agitera  son  coeur ,  ce  sera  l'enthousiasme  du 
beau ,  la  divine  ardeur  du  bien  ,  ce  sera  au  plus  haut  degré  le 
Mens  a^ior  qui  enfante  les  merveilles  et  crée  les  cheb-d'œuvre. 


—  539  ~ 

Sôît  qu'interrogeant  le  passé  ,  fouillant  les  vieilles  annales ,  il 
entreprenne  de  dire  les  destinées  des  peuples  et  les  grandes 
leçons  que  nous  donne  l'histoire  ;  soit  que  ,  scrutant  les  mer- 
veilles  de  la  nature  ,  ses  beautés  ravissantes  et  ses  forces  intimes, 
ses  harmonies  apparentes  et  ses  trésors  cachés,  il  révèle  les 
mille  secrets  de  la  Sagesse  éternelle  ;  soit  que ,  concentrant  sur 
l'homme  la  force  de  sa  pensée  et  ses  recherches ,  il  étudie  à  fond 
ce  chef-d'œuvre  ,  cet  abrégé  des  mondes ,  pour  donner  à  l'âme 
ou  au  corps ,  ou  à  tous  deux  à  la  fois ,  la  science  et  la  santé  ;  ou 
qu'enfin ,  appelé  au  grave  ministère  de  la  parole  ,  il  ait  la  mis- 
sion d'émouvoir  les  Ames  en  éclairant  les  esprits  :  dans  tout  ce 
travail ,  dans  toutes  ces  conceptions,  la  pensée  religieuse 
rayonne  dans  son  intelligence  ;  elle  le  guide  ,  elle  Téciaire , 
elle  le  soutient  dans  ses  nobles  élans.  Auteur  de  la  nature , 
agent  mystérieux  et  nécessaire  dans  ce  laboratoire  du  monde , 
perfection  infinie  réfléchie  dans  l'âme  humaine,  type  souverain 
du  vrai  et  du  beau  ,  Dibu  ,  sur  tous  ces  horizons  de  la  pensée  , 
comme  le  soleil  dans  l'espace,  darde  les  rayons  de  sa  lumière  qui 
les  éclaire. 

Et  ne  croyez  pas  ,  Messieurs  ,  que  ces  pensées  religieuses  ar- 
rêtent jamais  le  libre  essoi*  de  l'intelligence ,  le  vol  audacieux  du 
génie.  Tout  au  plus  en  préviendraient-elles  les  égarements  et 
les  chutes.  Mais  dans  les  régions  les  plus  hautes ,  dans  les 
sciences  les  plus  sublimes  ou  les  conceptions  les  plus  hardies , 
elles  le  soutiendront ,  elles  Iq.  maintiendront  ,  comme  l'aigle 
ses  petits ,  au*  foyer  de  la  lumière  ,  en  face  du  soleil  de  l'inteili* 
gence.  Ainsi  l'aigle  de  Meaux  supportait-il  l'éclat  et  la  fulgurante 
splendeur  des  vérités  les  plus  élevées  ;  ainsi  le  pieux  Copernic 
découvrait-il  le  système  des  mondes ,  le  religieux  Kepler  en 
mesurait-il  les  lois  ;  et  Galilée  ,  qui  ne  l'était  pas  moins  ,  croyez- 
le  ,  Messieurs  ,  cet  ami  d'Urbain  Vlli  et  de  Tarchevôque  de  Pise, 
achevait-il  la  démonstration   de  ce  système  ;  et ,  génie  étonnant, 


—  540  — 

se  signalait  par  la  découverte  du  pendule,  du  thermomètre  et 
du  télescope. .  • 

Mats,  dirait-on  ,  cette  intelligence' de  Tliomme  n'est-elle  pas 
libre  ,  et  si  ce  beau  privilég'c  ne  peut  lui  être  contesté,  nVt- 
elle  pas  le  droit  de  parcourir  à  aôn  gré  et  -en  tout  sens  spn  Ro- 
maine, et,  souveraine  absolue,  de  rejeter  comme  une  entraxe 
l'empire  de  toute  idée ,  de  toute  vérité  imposée  ?  • 

Libre  !  et  qui  voudrait  nier  cette  prérogative ,  don  sublime 
qui  fait  sa  grandeur  ?  Hais  libre  pour  le  vaii  comme  pour  le 

BIEN.  • 

F^  liberté  morale  ne  donne  pas,  que  je  sache ,  lé  droit  de 
mal  faire  ;  elle  n'affranchit  pas  des  règles  du  devoir.  Ainsi 
la  liberté  intellectuelle  n'est  pas  et  ne  peut  pas  être  le  droit 
de  l'erreur,  et  ne  saurait  afiranchir  d^s  règles  inviolables 
de  la  vérité. 

Dans  Tordre  moroil,  sapez  dans  là  conscience  humaine  les  no* 
tions  saintes  sur  lesquelles  elle  repose ,  et  vous  aurez  liouleveijsé 
lo  mon^e.  "   '         ,  .   •  ,     . 

Détruisez  dan^  les  esprits  les  vérités  premières  ,.et  yous  boule- 
verserez le  monde  des  'idées ,  r:empire  de  l'ordre  ;  et ,  dans 
l'homme ,  dans  la  pensée  qui  est. sa  vie,  tout  flottera  au  ha- 
sard :  sa  raison  détruite  dans  sa  base,  n'offrira  plus  qu'un  amas 
de  ruines.  •   •        . 

L'esprit  humain  esl'une'ibrce,  une  activité  d'une  pui^nce 
extrême ,  c'est  vrai.  Mais  ce  n'esj  pas  pouc  errer  à  l'aventure  et 
voguer  sans  règle  et  sans  but  certain,  sur  un  Océaif  sans  rivages. 
Hardi  navigateur ,  il  tloit  se  frayée  des  routes  ignorées^  nouveau 
Colomb,  il  doit  marcher  à  la'conqiiète  des  mondes  ,'et  comme 
Vasco  de  Gama  doubler  le  cap  des  Tempêtes.  Ma\^  quelque 
puissants  qu'rls  soient ,  sous  peiné  d'un  inévitable  naufrage  ,  à 
ces  héros,  à  ces  génies,  il-  ftut  la  boussolél;  il  leur  fiiut  aux 
cienx  des  étoiles ,  des  points  *de  repère.  Ils  n'ont  de.gîandeur  et 


^  54t  — 

de  sécurité ,  ils  n'arriveront  au  fortuné  rivage  qu*en  interrogeant 
ces  guides  célestes. 

C'est  que  la  Religion  ,  c'est  l'ensemble  des  vérités  primor- 
diales et  essentielles  sur  lesquelles  repose  l'esprit  humain.  Cher- 
chez ,  en  dehors  d'elle ,  à  élever  un  système  —  on  Ta  souvent 
tenté  —  et  vous  n'aurez  qu'une  construction  fondée  sur  le  sable 
et  qui  croulera  bientôt  afTaissée  sur  elle-même. 

La  Religion  ,  c'est  le  vrai  divin  :  toute  tentative  contre  elle  , 
qu'elle  porte  le  nom  fastueux  de  philosophie  ou  de  science  ,  n'est 
qu'un  effort  impie  et  follement  téméraire ,  l'effort  des  géants 
écrasés  sous  les  ruines.  Plus  d'une  fois,  dans  ces  derniers  temps, 
un  esprit  mauvais  conçut  ce  méchant  espoir  ,  et  demanda  aux 
langues  ,  aux  annales  antiques  et  aux  monuments  ,  à  l'érudition 
et  aux  profondeurs  de  la  pensée  des  témoignages  contre  sa 
vérité.  Souvent  il  se  complut  dans  ses  tentatives,  et  quelquefois 
il  crut  triompher.  Coupable  illusion  !  il  n'a  fallu  qu'un  peu  de 
temps ,  des  éludes  plus  approfondies  ,  quelque  révélation  inat- 
tendue de  l'histoire ,  de  la  géologie ,  de  l'érudition  ou  de  la 
science  pour  prouver,  —  et  la  preuve  ne  se  faisait  pas  attendre 
—  que  l'esprit  humain  était  le  jouet  de  ses  déceptions  et  de 
Terreur. 

Quelque  fort,  quelque  pénétrant  qu'il  soit,  dans  l'ordre  de  la 
science ,  de  la  philosophie  ou  de  la  morale ,  comme  dans  les 
mathématiques  elles-mêmes  ,  il  faut  à  l'esprit  humain  des  prin- 
cipes ,  des  vérités  premières  d  où  tout  procède.  Qu.'il  s'en  affran-- 
cbisse,  il  s'égare  ;  sa  force  n'est  qu'une  dangereuse  puissance , 
son  génie  un  astre  redoutable  que  sollicitent  et  entraînent  d'abtme 
en  abîme  mille  attractions  funestes  :  o  Trop  souvent  semblable , 
dit  Balmès ,  à  cette  flamme  vive  et  inquiète  qui  parcourt  au  ha- 
sard rimmensité  des  cieux  ,  trace  mille  figures  étranges,  sème 
mille  étincelles  ,   enchante  un  moment   par  son   éclat  et   ses 

36 


—  S4«  - 

caprices  ,  et  diq^aratl  sans  Itbsef  un  sed  reflet  poUt  écliriréi^ 
les  ténèbres.  » 

Si  des  science»  dont  nous  .avons  plus  partieulièrenient  parlé, 
notre  pensée  se  reporte  sur  .les  lettres  et  les  arts  ,  queUe  force 
dans  le  sentiment  religieux  !  quelle  décisive  influence  !  et  com- 
bien la  religion  par  excellence  ,  le  Christianisme  ,  n*a-t-il  pas , 
sous  ce  rapport,  bien  mérité  de  l'esprit  humain  et  du  monde  ?. 

d  Attachés  aux  pas  de  la  Iteligion  chrétienne ,  dit  Chateau- 
briand dans  son  beau  langage  ,  les  arts  l^  reconnurent  pour  fèur 
mère  ,  aussitôt  qu'elle  parut  au  tnonde.  lis  Itii  prêtèrent  leurs 
charmes  terrestres^  elle  leur  donna  sa  divinité.  La  musique  nota 
ses  chants ,  la  peiftture  la  représenta  dans  ses  doliloureux  triom- 
phes, la  sculpture  se  plut  à  rêver  avec  elle  sur  les  (ombeau'x ,  et 
l'architecture  lui  bârtit  des  temples  sublimes  et  mystérieux  comme 
sa  pensée.  » 

C'est,  en  effet,  en  face  des  autels  que  les  chefs-d^œuvrè  de 
la  scu^)ture  et  des  arts  ont  été  rêvés.  C'est  soqs  l'inspiration 
religieuse  que  Michel- Ange  souleva  dans  les  airs  sa  doupole 
grandiose  ,  sculpta  son  itfot^^  et  peignit  son  Jfugetnént  dernier  ; 
que  Raphaël  ,  ce  génie  de  la  peinture ,  fit  ses  toiles  délicieuses, 
sa  Transfiguration  »  ses  Saintes  Familles  ,  ses  Lbqes  du  Faa- 
can  j  sa  Dispute  du  Saint  Sacrement.  C'était  à  genoux  et  comme 
dans  l'extase  que  Fra  Angelico  tradoisaK  A  Fiesiolei»  ses  visions 
célestes.  Et  lorsqu'on  a  nommé  ces  grands  maîtres  ,  et  avec  eux 
Titien  ,  Paul  Veronôse ,  le  Dominiquin  ,  Léonard  de  Vinci , 
Rubçns ,  Vaa-Dick  et  tant  d'autres ,  7-  on  a  nommé  jr.eux  dont 
la  gloire  et  le  génie  ont  enrichi  les  temples  et  décoré  les  monu- 
DMnts  de  ta  religion*  Inspirés  par  elle ,  ils  payaient  en  cbefe- 
d'œùvre  la  dçtte  de  la  reconnaissance. 

Et  la  poésie  ,  cet  art  sopérieur ,  où  prendra-t^elle  ses  inspi- 
rations ?  Qui  lui  donnera  cette  voix  puissante ,  ees  magiques  ac- 
cents ,  ee  langage  céleste  qui  lui.  assigne  une  si  belle%mittioA 


^  543  -^ 

pttèttti  lé»  peuples?  Sém-ce  lor^u'etle  empruntera  la  v6ix  des 
vrteè  partiotii  ,  t6^8qfi*elle  chantera  le  vit^  et  Forgie ,  lorsqu'elle  se 
fera  l'écho  de  l'impiélé  et  du  vice?  Non,  Messfétrs ,  fflU-eile  ha- 
bite ,  eût-elle  un  luth  hàrnfeftiewL  sur  lequel  vibrent  enfcore  des 
tméëi  longtemps  sf?mées ,  èetlo  poésie  n'aura  Qu'une  faible  et 
douteuse  renommée.  L*oreille  des  peuples  y  cherchera  toujours 
008  tons  graves  et  purs ,  ces  tons  sévères  él  religieux  qui  agitent 
l'âme  et  (bnt  dire  à  une  nAfîoti ,  «piând  tM  homme  traduit  en 
linga^  inspiré  les  sentiments  et  les  pensées  qui  fdnt  sa  vie  : 
Voilà  mon  poète. 

Je  me  rappellerai  toujours  ce  que  disait  devant  moi  un  honime 
épris  des  arts  et  du  Beau.  Là  poésie,  c'est  le  cdté  divin  des  choses. 
Telle  était  sa  défînition.  Comment  donc  serait-il  poète  celui 
qui  lé  méconnaît  ou  le  néglige. 

Ainsi  l'avaient  compris  tous  ces  poètes  de  génie  ,  restés  im- 
mortels dans  la  mémoire  des  peuples,  ir  Celui  qui  connaît  «  dit 
Milton  ,  la  vraie. nature  de  la  poésie  ,  découvre  bientôt  quelles 
méprisables  créatures  sont  les  rimeurs  vulgaires  ,  et  quel  reli- 
gieux ,  quel  magnifique  usage  on  peut  faire  de  la  poésie  dans 
les  choses  divines  et  humaines.  Elle  e$t  un  don  inspiré  de  Dieu« 
riirement  accordé  ,  et  cependant  accordé  à  quelques-uns  dans 
chaque  nation  ;  pouvoir  placé  à  côté  du  sacerdoce  ,  pour  planter 
et  nourrir  en  un  grand  peuple  les  semences  de  la  vertu  et  de 
rbonnèteté  publiqi^e  ,  pour  apaiser  les  troubles  de  Tàme  et 
remettre  l'équilibre  dans  les  émotions,  pour  célébrer  et  chanter 
en  hautes  et  glorieuses  hymnes  ,  le  trône  et  le  cortège  de  la 
toute-puissance  de  Dieu ,  pour  chanter  les  victorieuses  agonies, 
les  actions  et  les  triomphes  des  justes  et  pieuses  natures  qui 
combattent  vaillamment  pour  le  Christ»  » 

Oà  est  je  gi^hd  poète  qbi,  pour  .chaîner,  n'ait  invoqué  Dieu, 
ef  41'tftt  aemi  que  ht  poésie  ^  après  looc^  cette  étincelle  supé- 


-r-  544  -^ 

rieure  du  génie,  cette  £Eiculté  étrange  qui  transforme  et  idéalise 
les  sentintents  et  les  choses  ,  n'est  qu'une  inspiration.  Homère , 
comme  tous  les  poètes  antiques ,  est  religieux.  C'est  k  l'interven-* 
lion  continuelle  de  la  Divinité ,  aux  croyances  «  usages  et  sen- 
timents qui  la  rappellent  ^  qu'il  doit  la  grandeur  et  le  charme 
de  ses  tableaux. 

A  quelle  source  avaient  puisé  le  Dante ,  le  Tasse  «  KIopstock 
et  Milton  ?  De  nos  plus  grands  poètes,  de  nos  tragiques  les  plus 
illustres ,  prenez  les  œuvres  les  plus  parfaites  :  Quelle  est 
la  provenance  de  Polyeucle  et  &Afhalie  ?  J'allais  y  ajouter 
Zaïre. 

S'il  vous  reste  quelque  souvenir  des  lectures  poétiques  de  vos 
jeunes  années  ,  votre  mémoire  vous  rappellera  ,  j'en  suis  sûr  , 
quelques  vers  si  beaux  et  si  purs  de  ces  Méditations  ou  de  ces 
Harmonies  d'autant  plus  poétiques  qu'elles  étaient  plus  reli-^ 
gieiises  :  ils  réveilleront  en  vous  le  culte  aflaibli  peut-être  peur 
cette  nature  facile  et  élevée  qui  eut  longtemps  le  don  de  vous 
charmer.  11  vous  semblera  entendre  dans  ces  compositions  nobles 
et  saintes ,  sur  l'homme  une  traduction  inspirée  d  une  page 
de  Pascal ,  sur  Dieu  et  le  Verbe  un  ressouvenir  des  élévations 
de  Bossuet ,  et  souvent  dans  ces  mélodies  suaves  qui  parlent  au 
plus  intime  de  l'Ame  comme  un  écho  des  cieux. 

Enfin ,  a-t-on  jamais  conçu  une  grande  création  épique,  une 
épopée-  populaire  et  immortelle ,  sans  l'action  religieuse  ? 

C'est  que  la  Religion ,  pensée  divine ,  suprême  et  impérissa  - 
ble  passion  de  Tftme  humaine,  est  et  sera  toujours  la  source 
féconde  et  intarissable  du  beau  et  du  sublime. 

J'ai  dit  poésie  immortelle.  Car  si  les  œuvres  humaines  peu-^ 
vent  prétendre  à  cette  pérennité  de  la  gloire,  au  rare  privilège 
de  vaincre  les  siècles  et  de  parler  /lUX  générations  à  venir,  en 
conservant  auprès  d'elles  le  crédit,  l'autorité  et  l'écli^t ,  c'e$t  en 
s'appuyant  sur  ces  immuables  doctrines ,  sur  ces  pensées  Km* 


—  545  — 

jùur$  anciennes  et  toujotws  nouvelles,  parce  qu'elles  sont  divines. 
Cesl  en  trempant  ses  propres  doctrines  et  sa  parole  à  ces  eaux 
imnàortellës  que  l'homme  et  son  génie  participent  de  Dieu. 
Quoiqu'il  arrive ,  ses  œuvres  —  sciences,  poésies  ou  arts  —  cap- 
tivent l'inteiligence,  charment  le  cœur,  élèvent  Fâmc;  un  fond 
indestructible  de  vérité  toujours  utile  leur  donne  une  sorte 
d'universalité  et  d'opportunité  continuelle.  Son  esprit  grandit 
de  'la  forcé  lie  sa  foi  religieuse  :  plu)  elle  est  complète  et  plus  sa 
vitalité  est  puissante. 

'  Oui,  plus  dans  l'esprit  humain  la  vérité  religieuse  aura  poussé 
de  profondes  racines ,  développant  dans  la  même  mesure  les 
sentiments  qu'elle  inspire,  et  plus  il  aura  d'aptitude  à  la  corn- 
piréhension  des  choses  les  plus  élevées ,  de  celles  surtout  qui  in- 
t^éssent  au  plus  haut  point  le  bonheur  de  Thomme  et  dès 
sociétés;  plus  il  pénétrera  facilement  dans  les  mystères  de 
l'àmc ,  des  sciences  et  de  la  nature  dont  il  contemple  de  plus 
près  le  principe  et  l'arbitre,  et  plus  aussi  sa  parole  sera  belle  et 
puissante  à  les  redire. 

Convenon^*eh  donc,  Messieurs,,  la  science  serait  bien  ou- 
blieuse, l'esprit  humain  serait  bien  ingrat,  s'il  ne  reconnaissait  cette 
influence  religieuse,  si  sensible  et  si  forto  dans  toutes  les  sphères 
de  son  activité.  La  science  n'est-elle  donc  pas  primitivement 
sortie  des  sanctuaires  ?  N'était-ce  pas  aux  prêtres  qu'étaient 
confiés  jadis  les  secrets  des  cieux  et  les  trésors  de  rintelligcnce, 
transmis  à  l'ombre  des  autels?  Linus,  Orphée,  Hésiode, 
avaient -ils  puisé  à  une  autre  source?  Platon  et  Pythagore  n'aU 
laient-ils  pas  interroger  les  sanctuaires  vénérés  et  recueillir  avec 
respect  cette  sagesse  traditionnelle,  plus  sûre ,  croyaient-ils,  que 
leurs  laborieux  systèmes. 

Chez  tous  les  peuples,  la  Religion  ne  fut-elle  pas  la  base  des 
sciences ,  l'inspiratrice  des  arts  et  la  mère  do  ces  chefs-d'œur 
vre  qui  les  ont  illustrés?  Et  cette  grande  et  divine  Religion  , 


—  U6  — 

qui  9sM»  moitié,  foyer  de  iiiniière  ni  de  vérité,  elle  qai  a  iwl 
fait  pour  l*e$prii  hum^iiii  oomroent  a'durait-elli»  pas  draii  à  ses 
hommages?  NVt-elle  pas  formé,  éleyéi  perfeclioortô  Fintoili* 
geace  des  naiions  modernes  ?  Après  ei)  avoir  sauvé  lea  tcéaors, 
ue  les  a-t-elle  f^  dît  briller  du  plus  vif  éclat?  «  En  parlaul 
du  génie  de  la  Religion,  dit  CbAteaubriand ,  pouvojDs-nous  ou- 
blier son  influencé  sur  ks  lettres  et  les  arts ,  influence  qui  a  , 
pour  ainsi  dire,  bhaogé  Tesprilt  humain  et  créé  dans  TEurope 
des  peuples  tout  différents  des  peuples  antiqiies.  «  Depuisqu*elle 
règo^  sur  le  monde ,  à  peine  est-il  un  homme  véritablement 
grand,  qu'elle  ne  puissie  reveodiquer ,  dont  elle  ne  dise  :  c'esi  un 
de  mes  fils,     .  •    • 

Parcoure»  les  siècles  :  les  plus  brillants  sont  ces  siècles  de 
gloire,  h  pe  dî$  rien  de  Tincomparable  majesté  des  EerUureê  qjû 
étonnait  Rousseau ,  littérature  étonnante ,  en  effet,  où  le  beau  et 
le  sublime  est  à  chaque  page  et  jaillit  de  chaque  mot  ;  ce  Uvre  par 
excellence  où  l'esprit,  rimagioatjon ,  les  plus  hautes  fiscuUés  d<s 
Tâme  s'enivrent  délicieusement. 

Mais,  eux  premiers  Ages,  quels  génies  que  ces  hommes  décorés 
per  IjBs  siècles  chrétiens  du  nom  de  Pères!  queUe  doctrine  ! 
quelle  éloquence  !  «quelle  supériorité  sur  leurs  contemporains  I 
Uf^  TerIttUien  nerveujt  et  fort  dans  sa  diction  comme  Tacite , 
réduisent  en  poudre  les  doctrines  de  Tidolitrie  ;  un  Lactanoe , 
Cicérop  cbrétien;  un  Eueèbe,  notre  Thucidile  ou  notre  Tité-Live'; 
un  Grégoire  de  Naziance«  poète,  orateur,  érudil,  philosophe  ; 

« 

un.  Origène ,  dont  les  écrits ,  per  le  nombre  et  la  perfection  i 
étonnent  l'imegination  ;  un  Augustin ,  dont  la  génie  pénétrant 
et  élevé  n'a  pas  été  surpassé  et  qui ,  d'une  main  assurée,  dressa 
dans  la  Cité  de  Dieu  un  monument  impérissable  que  Rossuet 
a  inaité  ;  un  Chrysostâme ,  dont  les  lèvres  d'or  chaymaieat  les 
peuples  et  désarmaient  les  empeceuirs  L.. 

«  Que  les  beaux  esprits  de  notre  temps,  dit  la  Rniyère  ; 


liieni  lee  écrita  de  ces  graïub  bommes,  el  iU  seront  surpris 
d'y  trouver  plu&cie  loviret  de  délicatesse  ,  plMsde  politesse  et 
d'espiPtt,  plus  de  richesse  d'eipreçsion  et  plus  de  force  de 
nû^onoemept,  des  traits  plus  vi&  et  des  grâces  plus  naturelles 
que  l'op  n'-eu  remarque  dans  les  livres  qui  sont  lus  aviçi^  goût 
ei  qui  donnent  du  nom  et  delà  vanité  à  leur  auteurs.»  (Céiro^l. 
—  S^riis  forts.) 

.  Viennent  les  bouleverseineots  des  barbares  et  ces  deiai 
IvieiKs  des  siècles  de  transforination  des  empires  ,  la  IteU- 
gion  seule  sauve  les  sciences  et  la  civilisation.  S'il  esi  encore 
quelque  culture  intellectuelle ,  elle  ^  trouve  dans  les  cloîtres 
et  à  Tooibre  des  C(^ttiédraies  «  el  le  grand  homu^e  de  cet  âge , 
Cbarlemagne,  vraii»eot  digne  de  son  uom  ,  Tinstruoieni  puis- 
sant de  la  Religion*  se  fait  Te  restaurateur  des  lettres;  son  palais, 
tout  renopti*  d'évéqu^s  et  de  savants ,  est  la  preoiière  école 
d^  son  en>pire ,  et  tout  fleurit  à  lombre  de  sa  protection  re- 
ligieuse. 

De  nouveaux  nuilheurs  encore ,  de  déplorables  obseurpisse- 
ments  affligent  la  niond^  et  couvrent  l'Europe  de  ténèbres^  que 
dissipait  avec  peine,  de  temps  eu  temps ,  des  génies  religieux  , 
tels  que  le  grand  Anselme,  l'éloquent  saint  Bei>nard.  Puis  uu 
siècle  vient  à  dater  dans  l'ère  de  la  civilisation,  l'un  des  plus 
grands  que  je  connaisse  daus  l'histoire,  le  siècle  de  saint  Lotus, 
ce  roi  dont  on  ne  saurait  trop  relevei*  la  gloire,  awsai  éniment 
par  son  courage  guerrier,  sa  sagesse  administrative  et  son  génie 
législateur ,  que  par  son  amour  des  Lettres  ei  des  arts  et  par 
ses  vevtus  publiques  .et  p«rivé9s.  Alors  la  littérature  proprement 
dite,  la  science  des  roots  fut ,  il  est  vrai ,  peu  cultivée  ;  mais  les 
sciences  eUe^^mèmeSs  mais  les  reeberches  sérieuses  de  l'esprit 
humain,  mais  les  arts  élevés  et  grandioses  fleurirent  comme 
peut-être  jamais.  Le  mouvement  fut  immense.  Paris,  le  premier, 
fonda  son  Univerçlbé,  àyin^ais  £vuau^,  où  quarante  millp  éco- 


—  548  — 

liers  venus  de  toutes  parts  ,  entouraient  les  chaires  de  maîtres 
illustres ,  exemple  que  suivirent  bientôt  Oxfort,  Padoue,  Bolo- 
gne, Napics,  Rome  même  ;  centre  puissant  d'attraction  ,  dont  le 
monarque,  par  ses  goûts  et  ses  largesses,  augmentait  la  force. 
Un  esprit  généralisateur  dominait  la  science  ;  Roger-Bacon  ,  ce 
moine  prodigieux ,  se  livrait  à  ses  méditations  profondes  ,  et 
dans  son  Grand-Œuvre  (opus  majus)  pressentait,  définissait 
même  les  merveilles  enfantées  parles  âges  postérieurs,  même 
celles  de  notre  temps  (1),  Vincent  de  Beauvais  créait  son  Encycio- 
pédie,  monument  gigantesque  qu'il  exécuta  seul  ;  saint  Thomas 
ce  génie  le  plus  sûr  que  le  monde  ait  vu ,  posait  dans  sa  Somme 
et  dans  son  traité  confra  Genliles^  les  dernières  limites  de  la 
science  théologique  et  peut-être  de  la  philosophie  religieuse, 
pendant  que  le  plus  aimable  des  biographes ,  le  sire  de  Joinville, 
écrivait  dans  un  style  charmant  la  vie  du  plus  saint  des  rois,  et 
que  le  plus  sublime  des  poètes  religieux,  Dante  Alighieri  (1265) , 
préparait  ses  révélations  inspirées  des  joies* et  des  souffrances 
d'outre*tombe,  pai*courant  ces  cercles  mystérieux  où  le  génie  seul 
pouvait  le  guider  ;  et  au  même  temps  le  plus  noble  et  le  plus  grand 
des  arts,  l'architecture,  avec  une  hardiesse  extrême,  une  nou- 
veauté et  une  perfection  de  formes  si  étrange,  que  les  légendes 
leur  attribuaient  une  surhumaine  origine ,  couvrait  le  monde,  et 
surtout  notre  France ,  de  ces  merveilleux  chefs-d'œuvre  que  l'on 
admire  ou  jalouse,  mais  qu'on  n'égale  pas;  élevant  jusqu'aux 
cîeux,  avec  un  bonheur  et  une  habileté  inouïs,  ces  irrécusables 
témoignages  de  la  puissance  du  génie  et  de  la  foi:  art  complexe 
et  universel ,  où  le  dessin ,  les  mathématiques,  la  dynamique  ap- 
pelés par  l'intelligence,  apportent  leur  coopération  nécessaire; 
où  l'imagination  et  le  sentiment  convoquent  à  leur  tour  la  sta* 


U)  La  vapeur,  les  chemii»  de  fer,  rélectricité. 


•^  549  ^ 

tuaire  pour  peupler  ces  portiques  aux  larges  valves,  ces  tiinpans 
immenses,  ces  galeries  sans  (in;  la  peinture  pour  transformer 
en  pierreries  et  en  visions  du  paradis  ces  longs  vitraux  et  ces 
roses,  et  couvrir  les  murailles  de  fresques  simples  et  recueillies, 
en  attendant  les  beaux  tableaux  ou  les  mosaïques  immortelles; 
la  musique  enfin ,  cet  art  charmant ,  écho  affaibli  de  la  langue 
des  cieux,  pour  emplir  par  des  mélodies  graves  et  imposantes 
comme  la  foi,  solennelles  et  pieuses  comme  ces  palais  de  la 
prière ,  l'immensité  des  enceintes  sacrées,  animées  et  soutenues 
elles-mêmes  psr  les  forces  de  la  nature,  captives  et  dociles  dans 
cet  instrument  sans  égal ,  l'orgue,  que  créa  la  Religion  ,  et  dans 
ces  airains  soiioros ,  dont  les  vibrations  triomphales  dominent 
les  voix  de  l'homme  et  du  monde. 

Franchissons  quelques  siècles;  une  autre  ère  commence  ;  nous 
entrons  dans  les  temps  modernes,  épo(|uc  fameuse  qu'on  est  con- 
venu d'appeler  la  Renaissance.  Temps  heurtés,  mêlés  des  éléments 
et  des  événements  les  plus  divers,  temps  vio  mouvements  im- 
menses, de  déchirements,  de  gloires  et  de  malheurs  ;  temps  provi- 
dentiels, préparés  et  par  la  chute  de  l'empire  d'Orieut ,  et  par  la 
découverte  d'un  Douveuu  monde,  et  par  les  inventions  les  plus 
fécondes,  l'usage  de  la  boussole,  et  l'imprimerie,  qui  donne  à  la 
pensée  des  ailes  et  l'immortalité. 

Je  n'ai  point  à  apprécier  celte  grande  période  ;  mais  si  les 
lettres  et  tes  arts  l'ont  appelée  le  siècle  de  François  I*',  la  Religion 
peut  à  bon  droit  l'appeler  celui  de  Léon  X.  C'est ,  en  effet , 
d'Italie  que  le  monarque  français  tirait  ses  maîtres  et  les  architec- 
tes qui  construisaient  Chambord  et  réparaient  Fontainebleau ,  et 
les  sculpteurs  et  les  peintres  qui  décoraient  ces  royales  demeures. 
C'est  en  Italie  qu'abordaient,  comme  autrefois  Enée,  ces  débris 
exilés  d'une  autre  civilisation  ,  avec  leurs  dieux  Pénates,  je  veux 
dire  avec  leurs  livres ,  leur  érudition  ,  leur  philosophie  et  leurs 
arts.  C'eet  de  Rome  que  ces  éléments  nouveaux  devaient  rayon- 


ner  sur  l'Europe.  C*esi  autour  do  U  grande  églisû  du  nu^ndaqui 
s'achevait ,  et  près  du  Vatican ,  que  tout^  las  scianOea,  tous  .les 
arts,  tous  les  imm^tels  grands  maîtres  devaient  se  réunk  et 
accumuler  tous  leurs  trésors  antiques  et  récents  diu)s  les  bibîio* 
thèques,  leur  savoir  dans  les  chaires  si  fréquentées ,  et  leurs  chefs- 
d'oeuvre  sous  les  voûtes  et  les  coupoles  sainteSt  dai>s  les  palais 
romains ,  où ,  pour  achever  ce  talileag,  Palestrina  faisait  entendre 
ces  cltfints  et  ces  mélodiques  inspirations  que  rien  depuis  n'a 
ia\t  oublier. 

RappieUerai-je  une  époque  upn  moins  brillanla  ,  non  moias 
glorieuse  pour  la  Religion  ?  C'est  la  France ,  cette  fois  encore , 
qui  joue  le  grand  rôle,  et  son  Roi  qui  donne  à  son  siècle  sou 
nom  immortel.  Mais  je  n  abuserai  pas  de  citations  présentes  à 
toutes  les  mémoires.  Qu'il  me  su$se  de  le  dire  d*un  mot  :  quel 
siècle  !  quelle  réunion  d'hommes  de  génie  pressés  et  nombreux 
comme  des  hommes  vulgaires,  et  entre  eux  tous  quel  accord  de 
sentiments  et  dfi  pensées  !  Comme  ils  environnent  d'hommages 
ces  vérités  religieuses,  où  ils  puisent  leurs  doctrines  !  Ils  ont  tous 
été  grands  ;  mais  ô  Pascal ,  Bossuet  ,  La  Bruyère  ,  Leibnlts , 
fénélon,  Massillon,  Racine  et  Corneille,  qu'auriez- vous  été 
sans  fai  Religîpn  ? 

Concluons  donc  :  cette  action  religieuse  est  assez  gnmde , 
assez  complète  ,  elle  s'est  assez  révélée  dans  les  oeuvres  de  tout 
genre  «  et  le$  a  élevées  assez  haut  pour  que  l'inteUigence  hu* 
maine  se  plaise  à  le  reconnaître  ,  en  jouissant  du  bienfait. 

Heureux  le  siècle  où  les  esprits  distingués ,  les  hommes  émi- 
nents  comprennent  ces  véritéa  et  s'y  attachent.  Graudis  de  toute 
leur  puissance  ,  ils  sont ,  dans  la  société ,  de  bons  génies ,  des 
astres  bienfaisauts  qui  versent  une  pure  lumière ,  et  dont  la  so- 
ciéié  conserve  une  immortelle  mémoire. 

liais ,  s'il  en  était  autrement ,  quel  abaissement  déplorabte  ! 
TéoiMQ  ce  siècle  qui  nous  précéda ,  dans  lequel  tant  d'hommes , 


—  &S1  — 

beureuseiBfiOi  douée,  «rriyés  au  point  culninant  ou  tout  favorisa 
le  progrès,  eussent  pu  cueillir  de  »i  bettes  palmes,  et  si  bien 
mériter  de  la  patrie  et  de  l'humanité.  Nais  ,  par  la  pcéteation 
au  bel  esprit,  par  la  fureur  •d'inocver  ,  par  la  passion  de 
brader  les  choses  sainles  ,  passion  poussée  jusqu'à  l'aveugie- 
meiit ,  kur  gloire  s*est  promptemeal  et  justemeot  éclipsée.  Je 
le  dis  sa0S*craiota ,  parce  que  j'en- suis  convaincu,  cet  homme 
exiraordinaire  lui-mèm/e,  Voltaire,  au  talent  si  facile,  à  la 
verve  inioiitable,  à  rintelligence  si  lucide ,  si  prodigieusement 
spîritiielle,  s*ik  n*eut  méconnu  et  sciemment  combattu  les  vérités 
religieuses  ,  au  lieu  d'abdiquer*  sa  royauté  intellectuelle,  en  ba- 
louant  les  choses  saintes  ,  en  insultant  souvent  à  la  morale  et 
au  bon  sens  ,  en  flétrissant  lea  gloires  les  plus  pures  et  les  plus 
virginales,  et  jusqu'au  nom  et  à  la  gkûre  de  la  France,  sa  patrie, 
se  fut  acquis  une  renommée  éternelle. 

Et  depuis  encore ,  que  d'autres  gloires  vieillies  !  que  de  sys- 
tëmyes  uséa  !  que  d'bommes  qui  ont  pu  porter  eui^-raèroes  le 
deuil  d^  leur  propre  renommée  !  Et  pouriant  appuyés  sur  les 
vérités  religieuses ,  ils  étaient  si  forts,*  ils  brilkaient  d'un  si 
doux  éditât  t.  • . 

irrésistiblement ,  Messieurs ,  je  me  reporta  de  trente  ans  eu 
arrière,  et  je  me  repj?éseule  l'homme  qui,  alors,  dans  Tordre  re- 
ligieuxet  moral,  exerçait  ki  plus  grande  influence  :  ce  g^nie  cut 
fonte  par  notre  Bretagne ,  créateur  d'une  langue  nouve^^ ,  beUe, 
harmonieuse ,  imagée  comm^  la  poésie  de  Cl)4teaubriand  ,  spu 
compatriote ,  forte  et  majestueuse  compe  la  prose  de  Rousseau  , 
qu'elle'  rappelle  et  dépasse ,  qui  tout-à-coup  saisit  soql  sjècle 
corps  à  corps!,  le  secoue  rudement  dans  sa  torpeur,  rejette  le 
froid  liuceul  d'iudiSérence  où  il  s'enveloppe ,  et  tour  à  tour 
dialepiicieu  ,  ora^teur  «grand  et  véhément  toujours,  ren^pUt  d'une 
sainte  et  vive  ardeur  tous  les  esprits  d'élite  qu'ilcb^me  et  er)iïC8(i^ 
àsasttit^.  Ucordaiire,  Çom^bAM  «  Montulemb^rt  t  etvoif^^ussj 


Victor  Hugo  èi  Lamartine,  tout  grands  que  vous  êtes  ,  vous  le 
reconnaissiez  comme  un  maître  ,  et  lui  formiez  un  cortège.  Quel 
géant  alors  !  quelle  puissance  ! . . . 

Et  depuis. . .  il  renia  son  Dieu ,  méconnut* sa  mère  ,  il  laissa 
obscurcir  dans  sa  pensée  le  flambeau  de  la  Religion  :  Esprit 
dévoyé,  il  sortit  de  Ih  vérité:  Roi  de  la  pensée  découronné  et 
sans  gloire,  qu'est-il  devenu  ?  Astre  errant,  où  s'est^if  précipité  ? 
Malgré  tousses  efforts  pour  enfler  sa  voix,  du  tond  de  rabtnoe*, 
qui  Ta  entendu  ?  De  rauques  accents ,  des  cris  effrayants  ont 
saisi  le  monde  d*effroi.  Je  l'ai  vu,  on  se  détournait  avec  une  in- 
dicible tristesse  de  cette  déplorable  ruine,  et  quelque  trace  qu'il 
conservât  de  son  antique  beauté ,  comme  le  génie  du  mal  de 
Milton ,  il  portait  au  front  le  sillon  indélébile  de  la  foudre  , 
et  toute  sa  puissance  ne  soulevait  plus  une  paille. 

D'ailleurs  ,  Messieurs  ,  nous  ne  sommes  pas  dans  un  siècle  où 
Ton  puisse  se  faire  illusion.  Nous  sommes  dans  un  âge  d'expé- 
riences :  les  idées  ne  restent  plus  dans  la  théorie  pure.  Il  fut 
des  époques  sociales  où  la  pensée  humaine  pouvait  impunément 
s'égarer ,  où  Ton  ne  songeait  pas  à  ti*aduire  en  faits  des  théories 
téméraires.  Au  seizième  siècle,  par  exemple,  Campanelia  pou* 
vait  sans  danger  édifier  dans  sa  cité  du  soleil ,  un  monde  ima- 
ginaire ,  sorte  de  phalanstère  ou  de  communisme  avancé ,  au- 
quel l'auteur  n'aurait  jamais  osé  promettre  une  tentative  d'exis- 
tence sérieuse.  Hais  de  notre  temps  ,  rien  ne  s'arrête  à  la  spécu- 
lation. Jetez  dans  le  monde  de  saines  doctrines ,  soutenez  |)ar 
vos  écrits  la  morale  et  la  Religion  ;  faites-en  la  base  de  vos  tra- 
vaux d'histoire  ,  d'économie ,  de  politique  et  de  science,  montrer 
en  tout  et  toujours ,  corodno  Descartes  et  Newton ,  un  profond 
respect  pour  Dieu  et  tout  ce  qui  le  rappelle  ;  encouragez  tout 
ce  qui  tend  à  ce  noble  but ,  et  vous  aurez  ,  pour  votre  part , 
consolidé  les  bases  sociales ,  affermi  dans  les  esprits  les  convic- 
tions qui  poussent  au  bien ,  assurent  Tordre ,  et  maintiennent 


^  553  — 

les  sociétés.  Votre  parole  plus  forte  et  plus  grave  se  revêtira 
d*ui)e  autorité  d'autant  plus. grande ,  que  votre  talent ,  votre  po- 
sition ,  voire  caractère  y  ajouteront  encore.  Ainsi ,  pour  citer 
des  exemples  récents  et  domestiques  :  dernièrement ,  dans  une 
séance  scientifique  et  littéraire  «  un  de  nos  membres ,  en 
traçant  de  main  de  maître  les  devoirs  de  sa  profession ,  pro-? 
voquait  par  le  noble  énoncé  de  ses  principes  sacrés  «  d'unanimes 
applaudissements  (1).  Ainsi ,  lorsque  dans  une  réunion  de  nos 
édiles  i  le  Conseil  de  notre  cité  écoutait  avec  tant  d'intérêt  un 
remarquable  rapport ,  sur  un  sujet  qui  provoque  ma  gratitude  , 
ce  qui  frappait  surtout ,  ce  qui  a  ému  la  ville  entière ,  c'était 
moins  encore  la  sagesse  des  vues  ,  l'habileté  et  la  pureté  de  la 
forme  et  de  la  rédaction  ,  que  certaines  pensées  plus  élevées  « 
certains  sentiments  plus  parfaits  qui  ,  parce  qu'ils  se  rattachent 
à  l'ordre  religieux ,  ont  accès  dans  tous  les  cœurs  (2). 

Mais  que  les  hommes  à  qui  Dieu  a  dévolu  le  privilège  de  la 
pensée  et  le  don  de  la  transmettre  ;  que  l'écrivain ,  l'orateur , 
l'homme  de  science  ou  l'artiste  ,  oubliant  leur  responsabilité  , 
négligent  ces  principes,  et  n'y  puisent  ni  inspirations  ni  regl.es  ; 
que,  plus  coupables,  ils  attaquent  les  vérités  tutélaires  de  la 
société  et  blessent  ces  sentiments  religieux  qui  sont  la  loi  de 
la  conscience  humaine ,  la  source  des  vertus  ,  le  germe  des  con- 
solations; qu'une  philosophie,  produit  indigeste  .d'une  person- 
nalité hautaine  ,  prétentieuse  et  sans  autorité  ,  se  pose  avec  ses 
principes  incertains ,  sa  morale  flottante  et  indécise ,  comme 
une  puissance  en  face  d'une  Religion  qui  a  sauvé  le  monde  ;  que 


(1)  Discours  de  H.  le  D'  Letenneur ,  k  la  séance  de  réonvertare  dé 
l'école  des  sdeoces  et  des  lettres. 

(1)  Rapport  de  M.  E.  Doré ,  au  Conseil  municipal.  Achèvemeut  des 
^lises  de  Raiites. 


~  ss«  ~ 

réradition,  des  sciencesmal  dériniés  cA incomplètes aieiit  ta  pré- 
tention de  saper  avefc  rhistoiré  les  croyan6es  du  nfionde  civiliaé 
et  les  preuves  inébranlables  dn  Chtistianisme  qui  sontieftt  te 
monde;  que  tes  tiiéoriciens  les  plus  téméraires  s'arfôgént  la 
mission  de  reprendre  en  sous-œavre  et  de  rêffoMre  fa  société' 
tout  emiëré ,  de  la  soimiettre  comme  un  vt(  $ujêt  aux  exp^rî^^ 
ces  les  plàs  hasardées,  aux  tenttthres  les  plus  •foildd  ,  m  risqtvèf 
de  bouleverser  de  fond  en  comble  cet  édifice  uniférsiF^I  et  de 
n'en  relever  qoe  des  rainfes  ;  qoe ,  non  moins  téméraires ,  non 
moins  coupables,  tes  écrivains  les  plus  fécoiHdSi  tels  plus  renom- 
nliés  prodiguent,  pour  flétrir  lescaraetères^  siouillerles  imaigU 
.nations,  dévaster,  lésâmes,  tout  TaTt  de  la  description  ,-du  dia- 
logue, de  ranaiyse  intime,  de  U  copnaissance  des  secrets  et 
nie9$lér4$  des  passions  et  du  cœur ,  tout  le  charmes  de  hi  dictiotï, 
toute  la  fascination  de  la  littérature;  que,  plus  coupables  en- 
côre ,  des  poètes ,  puisque  leur  don  est  pNrt  élevé ,  puisqu'un 
passé  meilleur  leur  avait,  mérité  des  couronnes ,  profanent  leur 
talent ,  traînent  dans  la  fai^ge  leur  muse  autrefois  chaste  et  ré- 
servée, et,  après  aVoir  chanté  lé  beau  et  fiiit  vibrer  ies  fibres 
délicates  de  famé  humaine,  se  complaisent  dans  de  cyniques 
tableaux  et  de  déplorables  càntefnplatiùns  ;  que  l'art  enfin  ,  quel 
que  soit  son  langage ,  drame,  poème,  musique  ,  peinture,  se 
rende  complice  de  tous  ces  cléments  mauvais  et  corrompus  :  cet 
horrible  abus  de  l'intelligence ,  ce  crime  intellectuel  sera  pour 
la  société  un  immense  danger.  Ce  poison  inoculé  par  ces  mil|e 
canaux  de  la  littérature  et  des  arts  pénétrera  dans  les  veines  et 
jusqu'aux  extrémités  du  corps  social;  poison  terrible  et  actif, 
qui  portjB  des  princip.es  de  dissolution  et  de  mort ,  germes  af- 
freux, qui,  ne  fussent-ils  assez  funestes  pour  s'infiltrer  dans  lar société 
tout  entière,  l'attaquent  et  la  tueqt  dans  un  grand.nombre  de  tes 
membres  et  de  ses  enfants,  jusqu'à  ce  qu'étendus  él  -ferAitntant 


dans  mie  plot  hnrge  mesore,  ils  aiïiënent  enfin  ces  cfttd^tro^fies 
qui  rmnenl  les  niitiotfis  et  épouvantem  le  monde. 

Mais  je  m'égare  ^  Messieurs ,  et  néanrtnèîns  rien  ne  fiiii  mieux 
sentir  que  ces  vérités,  peut-être  trop  graves  pour  cette  circons- 
tance ,  la  valeur  et  toute  la  portée  de  ces  corps  sàtants,  de  ces 
Aeàdémres  qor ,  foyers  de  lumières,  réunions  d'hommes  instroîts, 
laborieux  ,  supérieurs  au  grand  nombre,  peuvent  exercer,  sur 
ieafrs  concitoyens,  dam  la  société  où  rayovme  feur  action,  une 
si  grande  inftœnoé. . .  Placés  tfo  sein  de  nos  cité^  florissantes, 
où  se  développent  si  puissamment  de  nos  jovif's  èette  prodigieuse 
aelivité  humaine ,  té)fnoins  de  tous  les  progrès  et  de  toutes  te^ 
fausses  tentatives ,  appelés  à  prendre  lewt  part  dans  ces  travaux 
communs ,  à  apprécier  souvent  leurs  œuvres,  ^es  sociétés  ne  doi- 
vent-eties  pas  merrcher  en  avafnt,  éclairer  la  route,  et  par  leurs 
traftfrux  perMvérants  et  utiles,  teur  sage  et  hafnte  direction,  dàhner 
Fexemple  du  noble  emploi  de  rimclligence  et  apporter  ainsi  à  là 
grande  soéiété  teur  pufssant  concours? 

Ainsi  i*avez**vous  entendu.  Messieurs;  et  vous  en  doifmea^ 
pour  preuve  ces  laborieuses  et  utiles  recherches,  ces  travaux 
de  tout  g«nre  accomplis  par  vous  et  continu'és  chaque  jour 
avec  une  constante  émulation  ,  cet  appel  fraternel  que 
vous  adressez  à  tous  ceux  qui,  comme  vous,  se  sentent  le  désir 
du  bieth,  cette  provocation  de  nouveaux  efforts  et  ce^  distinctions 
accordées  à  tonte  œuvre  digne  d*êlre  signalée. 

Et  s*il  fallait  h  vos  concitoyens,  après  tant  d'années  marquées 
par  de  réels  sei*vice5  et  de  belles  œuvres,  un  gage  du  bon  es* 
pril  qui  vous  anime,  on  le  trouverait.  Messieurs,  permettez- 
moi  de  le  dire ,  dans  le  choix  que  vous  avez  dit  cette  année 
de  votre  Prfeident. 

Je  connais  trop  ma  faible  valeur  aciadémique,  pour  m'attri- 
buer  le  mérite  de  cette  élection  dont  je  sens  tout  le  prix ,  et , 
quoique  votre  bienveillance ,  dont  je  suis  heureux,  puisse  y  être 


-  55e  — 

pour  quelque  chose,  je  l*aUribue  bien  plus  encore,  comme  je 
le  dois,  comme  vous  Pavez  voulu,  aux  principes  mêmes  que 
je  représente.  Effaçant  ma  faible  personnalité ,  je  sens  que  ce 
choix  porte  plus  haut  que  moi  ;  il  est  pour  tous  une  preuve 
manifeste  que  notre  Académie ,  loin  de  les  rejeter ,  accepte  et 
honore  ces  principes  tutélaires  d*où  découle  la  force  des  sociétés 
et  celle  des  intelligences. 

Quant  à  la  considération  que  vous  méritez  et  qui  vous  en- 
toure, vous  en  recevez  le  plus  flatteur  ténioignage  dans  cet 
empressement  extrême  à  prendre  part  à  cette  séance ,  la  seule 
où  vous  vous  produisiez  au  public  avec  vos  titres  h  son  ap- 
probation hautement  enviée  ;  dans  la  présence  de  tout  ce  que 
notre  ville  renferme  de  plus  éminent ,  dans  les  représentants 
les  plus  élevés  et  les  plus  dignes  des  forces  vives  de  la  société, 
l'armée ,  l'administration,  la  magistrature.  Ils  viennent  vous  dire, 
par  leurs  suffrages,  que  ce  n'est  pas  seulement  par  les  nobles 
exploits  de  la  guerre  et  le  courage  des  champs  de  bataille ,  par 
la  sagesse  intelligente  et  mesurée  ,  forte  et  dévouée,  qui  tient  et 
meut  les  ressorts  d'une  province  ou  d'un  Etat,  et  par  la  justice 
éclairée,  ferme  et  impartiale,  qui  sauvegarde  les  droits  et  punit 
les  transgresseurs,  que  la  société  vit  et  prospère;  mais  que  les 
sciences ,  les  lettres  et  les  arts  sont  les  soutiens  nécessaires  et 
le  plus  bel  ornement  de  l'édifice  social,  sans  lesquels  un  peuple 
n'a  pas  même  le  droit  de  prononcer  le  mot  de  civilisation. 

Enfin,  Messieurs,  ce  que  je  ne  puis  taire,  vous  recevez  un 
doux  témoignage  dans  la  présence  de  ce  clergé,  toujours  heureux 
d'un  progrès  sage  et  vrai,  et  surtout  de  ce  vénéré  Pontife ,  dont 
tous  ambitionnent  les  suffrages ,  et  qui  est  plus  heureux  en- 
core, j'en  suis  sûr,  de  ces  hommages  rendus  à  la  Religion,  dont 
il  est  l'ornement  et  la  gloire. 


RAPPORT 


SCR  LB8 


TRAVm  DE  li  m\M  AClDiiP  DE  NANTES 


PENDANT  L'ANNÉE  1856-1857 


LU  EN  SjfcANGE  PUBLIQUE  DE  CETTE  SOCIÉTÉ 

PAR  LE  D'  Cir.  ROUXEAU,  SICRtUIIE  ilUOINT. 


Mbssibdbs  , 

Faire  avec  .bonne  grâce  et  succès  les  honneurs  dé  chez  soi 
n*est  pas  toujours  une  chose  facile  ;  mais  faire  les  honneurs 
d'une  maison  où  Ton  est  presque  étranger ,  sous  lé  poids  d'une 
comparaison  immédiate  et  écrasante,  c'est  accepter  un  rôle 
bien  périlleux  dont  les  plus  habiles  se  tireraient  à  peine. 

Ce  rôle ,  une  circonstance  pénible  est  venue  l'imposer  à  votre 
secrétaire  adjoint.  Atteint ,  à  la  veille  de  votre  séance  soieh- 
nelle  ^  d'une  tnaiadie  longue  et  douloureuse ,  aujourd'hui  ter- 
minée à  la  siEitisfaction  de  tous,  M.  Dugast-Matifeux,  votre 
secrétaire  général  /  dont  Vous  appréciez  l'immense  savoir  et  L'in-^ 

37 


— .  558  — 

contestable  talent,  n*a  pu  se  mettre  en  mesure  de  vous  pré- 
senter, le  compte-rendu  de  vos  travaux.  Bien  que  pris  au 
dépourvu  et  pressé  par  le  temps  y  j*a|  dû  me  charger  de  cette 
tîlche  improvisée,  (rop  |o'i}rdfk  pour  ffies  forpe^,  devant  un  pu- 
blic gftté  par  ses  souvenirs,  et  me  résigner  à  faire  ombre  au 
tableau , 

Quanquàm  6  !  sed  superent  çuifrus ,  Fort'una ,  dedùlu 

Aiys^ii  Me^ieuca,  ^^  |e  début  da  fpoo  Ir^yfiil ,  Jf  B^i^^ 
comme  lavocat  plaidant  d'office  une  cause  compromise , 
réduit  à  grossir  le  chapitre  des  circonstance^  ^ttonqantes,  et  à 
tenter  de  surpendre,  je  ne  dis  pas  Tesprit ,  mais  Findulgence  de 
mon  auditoire. 


«  La  mort,  une  fois  au  moins,  vous  a  été  clémente,  o  s*écriait 
avec  bonheur  le  docttiur  Blancbet,  dans  son  rapport  de  Tannée 
dernière . . .  Ces  voûtes  retentissaient  encore  de  ces  paroles  de 
généreuse  satisfaction,  qu'Evariste  Colombel,  votre  ancien  pré- 
sident ,  descendait,  avant  Tâge,  dans  la  tombe  où  sa  famille  pres- 
que entière  devait  bientôt  s'engloutir  avec  lui. 

Vous  vous  rappelez ,  Messieurs  ,  la  doulo^Jr§u%9  ^\  profonde 
stupeur  dans  laquelle  fut  plongée  notre  ville ,  à  la  foudroyante 
nomyelle  d'gna  p^r^  qui  9'élevi^(  aux  prQporliiQjci^  d'uçi,  dést^re 
pvJMiç.  M  ^^  vo^s  din^i  ipieii  de  Colopnbel.  Q^'^ioaler,  aift  ef«t  « 
a^  sQuyeQ'^r-  si  r^cei^  enço^pe.  'da  ^nt  de  tfaya^ui^  éiOM^^  t 
d^kot  s^  plume ,  élégante  et  E&conde ,  a  dolé  yos  Atonales  7 
Qu'ajouter  aux  déchirants  cm  d*adi,6u  je^s  svMt  sa  toi^b^  en* 
tr'çuy^rta ?  (M^ajouter  à  cette  notice  l^v^^  d^e^y^iiPt  vous  par  M. 
Bobierre,  notice  4»»^  WqueU^  on  Siçnt  tes  l^^çonos.  derrière  çtWMÎM^ 
parçlQ ,  oA  Vatiteur ,  en  vow»  ratfaç^nt  ^ipe  e^istanc^  si  pleine 
d'éMides  pii^h»«g4^  I  de  fobie».  a9pimti(M9^,  da.  nanriiçes;  pHbljc» 
et  privés ,  trouvait  d^Qs^  l^  dfOiiM^  d^uji  «yie  h^  m^art  ^  soi)^ 


ma  ImpoMil  à  tottt  ceux  qui  Font  eonnu,  le  plu»  mugoifique 
étoge  6ê  Golombel? 

L*  foitmie ,  dont  les  coops  semblent  s'égarer  de  préfi&reâce 
ao  milieu  de  Télite  des  sociélés ,  la  forlune  vous  a  loutefiois 
ménagé  de  précieusea  admissioDs  :  M.  V.  Moreau  (1),  juge  de 
paix  du  3'  arrondissement ,  qui  sut  toujours  trouver ,  au  milieu 
dee  gVBveB'préMcupalioBe  jde  la  magistrature  «  des  heures  à  eon- 
Mcrér  aiu  évite  des  lettres  et  des  arts  ;  M.  Pinsofi  (2)  ;  agent- 
voyer  d«  ddpurtemejiit ,  l'bibile  ooUaborateur  de  M«  de  Tollenare 
dans  l'exéoutien  de  la  carte  de  la  Loire-Inférîeure ,  œuvre  gigan- 
teeque  dont  on  ne  peut  se  lasser  d'admirer  rexactitude  et  la  pro- 
iHgîease  multiplicité  de  détails;  M.  Mercier  (3),  pbarmaeten; 
MM.  Gauthier  frères  (4),  Fun,  vicaire  à  Vallet,  l'autre  «  employé 
à  la  reœlle  de  PHAteUDieu^  tous  deux  occupés  d'un  vaste  plan 
àe  bifa4iogiia|diie  bretonne  ^  tous  deux  adnms  par  le  même 
vote  unanime  ;  MM.  les  docteurs  Henry  (5),  Calloch  {&)i  Bêr-^ 
naudeaux  (7),  Destez  fils  (8),  jeune  et  ardente  phalange  arrivée 
d^hiev  et  qui  est  déjà  temie  réclamer  au  milieu  de  vons^  sa  purt 
de  laborîMx  dé^tnvemènt  &  )  étude  comme  aux  souffiraiices  de 
l*hfMlaniilé« 

El»  même  tempe,  vous  .aeeordiez  le  dipUme  de  membres 
correspondants  à  MM.  Maiaguti  (9),  doyen  de  la  Faouké  des 
scienets  de  Rennes^  et  ehAmisie  d'une  hame  distinction  ;  Cavou 
(M)i  j»g«  de  paix  à  Pomie,  ei  R.  Leroy^d'Bttiûillts  (1  i),  doo-' 
teur^fltécledn  k  Pat ie,  porteur  d^un  nom  justenoent  oéJèbre,  qu'H 
veut  illustrer  encore. 


(1)  Rapport  de  M.  Dugast-Matifeux.  (2)  Rapport  de  A.  A.  Gaéraud. 
(3)  Rapport  de  M.  Cormerais.  (4)  Rapport  de  K(,  A.  Guéraud.  (5)  Rap- 
port de  M.  tt^ÈtOù»,  (6y  Rapport  dto  H.  CïtertM.  (7)  Rapport  ëé  1Ê. 
GalloGh.(8)  Rapport  de  M.  iiefoavi^.  fflf)  Rapfert  de  H.  BebMre» 
^)  Ihppertde  tf  «  AulNtoaia*  (t a>  Rapj^t  de  ».  Tf  asioua. 


—  S60  — 

Vous  le  voyez ,  Messieurs  ^  malgré  des  pertes  craelies,  voira 
famille  reste  nombreuse  et  florissante.  Ses  bases,  désormais,  sont 
trop  largement  assises,  son  niveau  intellectuel  et  moral  est  placé 
trop  haut ,  elle  possède  dans  son  sein  trop  de  belles  et  vaillantes 
recrues,  pour  que  ses  destinées  puissent  tenir  à  celles  d'un 
homme. 

Toutefois,  Messieurs,  je  devrais,  pour  payer  une  dette  sacrée 
de  justice  et  de  reconnaissance,  vous  signaler  œ  que  peut  Tin- 
fluençie  d'un  nom,  d'une  position,  d*un  appel  chaleureux,  de 
l'exemple  sur  votre  prospérité.  Je  devrais  vous  montrer  cette  in-> 
fluence  donnant  un  nouvel  élan  à  votre  émulation  tràdittonnelle, 
et  vous  conduisant  à  de  nouvelles  et  précieuses  conquêtes  que  je 
constate  avec  un  certain  orgueil  de  famille. 

Mais  le  temps  presse ,  vos  travaux  sont  longs  et  nombreux  « 
et,  faute  de  mieux ,  je  me  suis  promis  de  bien  mériter  de  votre 
patience. 

Le  16  novembre  1856  ,  cette  salle  était  comble,  comme' 
aujourd'hui  :  c'était  le  même  public  d'élite^  la  même  foule 
élégante  et  lettrée,  devenue,  parla  force  des  choses ,  par  rhabi- 
tude,par  ses  tendances,  la  confidente  intelligente'  et  intime  de 
vos  travaux  et  de  vos  succès. 

Au  fauteuili  votre  président  était  entouré  de  MM.  les  généraux 
Gœsvillers  et  Thomas,  de  M.  le  Préfet  de  la  Lôire-Inférieure , 
de  M.  le  baron  de  Girardot,  de  M.  Cuissart  et  de  M.  de  Lafforest, 
inspecteur  de  l'Académie  de  Rennes. 

A  une  heure ,  M.  Bobierre  ouvrait  la  séance  par  un  discours 
justement  applaudi ,  sur  l'union  intime  de  la  littérature  et  de 
la  science ,  sœurs  éternellement  confondues  dans  un  faisceau 
lumineux  où  convergent  les  plus  pures  conceptions  de  la  raison 
et  les  plus  suaves  a^irations  de  la  foi. 

M.  le  docteur  Bianchet  lisait  ensuite  le  compte  reodo  de 


—  561  — 

vos  travaux ,  qui  restera  coomie  un  modèle  de  £oncisioa  et  de 
bon  goût. 

M.  Malherbe  tenninait  la  séance  par  un  rapport  sur  le  con- 
cours ,  décernait  les  prix  au  nom  de  la  Société  Académique  (1), 
el  donnait  le  programme  des  prix  pour  1857. 

Dans  les  intervalles ,  M.  Sotto  et  M"'  Numa  nous  ont  fait  en- 
tendre de  délicieux  morceaux  de  musique  accompagnés,  comme 
toujours ,  par  M.  Dolmetsch ,  notre  fidèle  et  habile  pianiste , 
auquel  nous  avons  presque  chaque  année  à  adresser  le  même 
reproche ,  celui  de  s'effacer  toujours  avec  une  modestie  qui  n'a 
d'égal  que  son  talent. 

Le  lendemain,  17  novembre,  vous  renouveliez  votre  bureau  (2). 


(1)  i^  Une  médaillé  d'or  k  M.  Le  Benf ,  pour  son  mémoire  sur  lo 
passé ,  le  présent  et  l'avenir  du  commerce  de  Nantes  ; 

2«  Une  médaille  d'argent  k  M"»  A.  Comte,  pour  sa  biographie  de 
Constance  de  Théîs ,  princesse  de  Salm  Dick  ; 

^  Une  médaille  d'argent  k  M.  Dngast-Matifenx ,  pour  sa  biographie 
de  l'abbé  Travers  ; 

4»  Une  médaille  de  bronze  k  M.  de  la  Moruaie ,  pour  son  travail  sur 
Palimentation  k  bon  marché  \ 

5»  Une  mention  honorable  k  M.  Livenais,  de  Nantes,  pour  son  mé- 
■loire  snr  l'éclairage  au  gaz. 

(S)  BURBAU. 

HM.  Ducoudray-Bourgault ,  président. 
Le  D'    Malherbe ,    vice- président. 
Dugast-Matifeoz ,  secrétaire. 
'  Le  D'  Ronxeau ,  secrétaire-adjoint. 
Le  D'  Leray ,  bibliothécaire  archiviste. 
Lo  D'  Delamare  ,  bibliothécaire  adjoint. 
Huette ,  trésorier. 

COMITÉ    CBKTBAI.. 

'  i^  Seciion  (^agriculture  ^  commerce  ^t  industrie. 
MRI.  Renoul ,  Goupilleau  ,  Braheiz. 


—  M«  — 

Section  de»  sciences ,  des  lettres  et  de»  mrim^ 

Je  coaimence  par  votre  section  des  sciences  ,  des  lettres  et 
des  arts  :  une  juste  déférence  me  dicte  cet  ordre  qui  me  permet 
d'ailleurs  d'aborder  un  de  vos  travaux  les  plus  importants. 

Sùnt  sua  prmnria  lauéH. 

L'heure  de  l'expiation  va  sonner  :  le  vieux  monde  romain 
croule  déjà  de  toutes  parts ,  sous  le  poids  de  ses  trophées  ,  de 
ses  vices  et  de  sa  décrépitude ,  plus  encore  que  sous  les  coups 
des  barbares  accourus  de  tous  les  points  de  l'Europe ,  pour  se 
partager  cette  immense  curée.  —  L'épée  longtemps  victorieuse 
s'est  brisée  dans  la  main  du  peuple-roi  ;  mais  Rome ,  devenue 
le  centre  d'une  religion  nouvelle  ,  saura  ressaisir  sur  ses  vain- 

r 

queurs,  en  les  régénérant,  un  ascendant  plus  durable  que  celui 
de  la  force  et  de  la  conquête.  —  Les  instruments  les  plus  puis- 
sants de  cette  régénération  seroiU  surtout  les  Pères  de  l'Eglise , 
auxquels  oo  devrait  encore  donmr  le  uoin  de  Pères  de  la  civi- 
lisation, grands  et  saints  propagateurs  de  la  foi,  otateurs, 
hommes  d^Etat ,  légistes ,  etc. 
M.  l'abbé  Fournier  s'est  attaché ,  dans  une  brillante  notice , 


••^■■«•«■■■■HMitti^MMtiWiaMMaMMib 


2«  Section  de  médecine. 

MM.  Letenaeur ,  Blanchet ,  de  Rostaing  de  Bivas. 

V*  Section  des  sciences  ^  des  lettres  et  des  arts* 

MM.  Guéraad,  Greffe  et  Vandiar. 

4"  Secti&n  des  sciences  naturelUs. 

MM.  De  ToUeDure ,  Thomas ,  Cailliaud. 

Quelques  jours  après ,  M.  Dacoadray-Boorgaolt  ayant  formellement 
décliné  l'honneur  de  présider  la  Société  Académiqne,  de  nouvelles 
élections  proclamaient  comme  président  ^  Bl.  l'abbé  Founier)  curé  de 
Saint-Nicolas. 


—  9ft8  — 

à  votrs  dcynrièr  te  vi&  ptibli^ne  d'un  de  èèâ  Pèl*ëé  de  TËglIse, 
^int  AWbhdfse.  Cette  iie  est  d'trni  bout  à  l'autre  tiiï  dhitttc 
ihftehrèllleii^. 

Pfocd^iatètif  impéKai  à  ÈlWih ,  iè  peaplle  pôUâéê  f)Érr  ùtfb 
ihspirat?û/n  pr^vrdentîelte ,  Iè  choisit  potif  é^èqdë  daffisf  uh 
jour  de  rétotte:  Là  paix  et  ftitdre  srtti'gî^aléM  d'tfrtë  Itiùr- 
ilienté  fif^faire.  Dfeâ  lors  lé  nouveau  et  pfëbx  Pôfittfe  e^  rhêlé 
à  tdfM  lè^  i^tiàs  évérieménu  de  ce  stèèle  rï  agité  ;  ^on  ittipa- 
sàtiié  î»byâion()tn?é  domirifé  toute  cette  éérie  dé  réVoliitiorht  c((A 
doit  aboutir  à  on  ttttéeëx  caltaelVâmè. 

Il  è^t  ùrife  stèYré  de  ce  grand  dratrre,  tfafilée  pa*  fauleu^  a**cc 
iitte  tervé  enlratntfrtte,  "pàut  ï«^He  t/t\  se  pttssîoniîe  ïn^oîoh- 
taifement. 

Depuis  les  rives  de  la  Bf éta^ié  ju^qu'àti  pféd  tfè^  Alpes,  h 
mafcbe  de  rtfsurpsfteur  Maxime  n'est  cpf  une  sàite  de  t^idft/pAes. 
Gi^atien,  Pàthé  dés  detix  énipéreulrs^  éÉi  nUs  à  thàii  par  ses 
agehts. ..  Encore  uit  pas,  et  Tltalie  va  diéveilir  ^  conquête; 
encore  un  eflbVIt,  et  II  va  saiéir  fa  coo^ôtiné  rmpérialë  s\!iV  le 
froftt  d'un  étihUi  de  quin^iè  ahà.  irfais ,  entré  ceWè  coufbnn'e  et 
son  amlirtiofl  ,  se'  di'é'ssè',  de  tonte  fa  haulélir  de  son  àiAtftte 
mtlÛBi,  révèle  de  Itfifan,  qui  M  défend,  au*  n6M  d'e  Hîèùeï 
de'  la  justice ,  de  frënchir  té  dernier  ret^parl  de  ià  pui^éahcè 
âé  ValeAtiMéW,  et  le^  armes  tombeht  de^  Mm  fféMItsâ^Viteé  di 
tyran.... 

Je  Aé  ^s  si  je' ih'almsé,  maisMI  me  semble  que  les  ptus 
magnifiques  épisodes  de  l'histoire  pâlissent  deVaWt!  fétorinaàfé 
grandeur  de  ce  prodige  qui  doit  se  renouveler,  plus  merveilleux 
etttore ,  dafns  fé  ^ifecré  sWVant ,  et  SïiùVér  tiotAW  épbUVantêê  de 
la'  ftiî'ettr  d'Atïilà. 

Hélas,  la  joie  de  saint  Ambroise  est  de  courte  durée  f . . . . 
Mf.  I^ôilrrilëj^  liôU^  te*  mVMé  bTéMôt  dévàttV  le  cétéii'éil  db  son 


—  564  — 

Le  pieux  évéque  faisant  ruteniir  les  voûtes  du  temple  des 
accents  de  la  douleur  la  plus  noble  et  la  plus  solennelle,  au 
milieu  des  populations  abîmées  dans  leur  désespoir,  ne  vous 
représentent- elles  pas  Timage  de  la  Religion  pleurant  sur  les 
ruines  de  cet  empire  d*Occi()ent  qu'aujourd'hui  se  disputent  les 
usurpateurs,  que  demain  se  disputeront  les  barbares? 

Mais  éloignons-nous  de  ce  désolant  spectacle  ;  détournons  les 
yeux  de  ce  nouveau  cercueil  qui  apporte  à  saint  Ambroise  les 
restes  de  Satyre,  son  frère  bien-aimé,  et  lui  fera  trouver  des 
larmes  plus  amëres,  des  cris  plus  déchirants.  •  •  Une  nouvelle 
scène,  non  moins  émouvante,  nous  est  offerte  par  le  saint 
prélat  refusant  l'entrée  du  temple  à  Tbéodose,  couvert  du  sang 
des  habitants  de  Thessalonique ,  et  courbant^  sous  sa  parole 
sévère,  l'empereur  humilié  et  pénitent. 

D'où  venaient-ils  donc,  de  qui  tenaient-ils  leurs  pouvoirs, 
ces  hommes  qui  parlaient  si  haut  devant  les  plus  fiers  poten- 
tats, qui  leur  barraient  d'une  main  si  ferme  le  chemin  d'un 
crime,  ou  leur  arrachaient  une  si  éclatante  réparation?. . . 

Après  l'homme  public,  M.  Fournier  nous  montre  dans  saint 
Ambroise  le  frère  dévoué ,  l'élégant  écrivain ,  le  profond  penseur, 
l'orateur  disert  et  fécond,  et  établit  entre  lui  et  Cicéron  un  paral- 
lèle piquant  et  nouveau ,  dans  lequel  il  ne  craint  pas  de  donner  la 
première  place  au  philosophe  chrétien  ;  car  remontant  plus  haui 
que  le  for  intérieur  de  la  conscience  humaine ,  ce  dernier  va 
chercher  jusqu'à  Dieu  la  source  de  nos  devoirs ,  aussi  bien  que 
de  nos  espérances. 

M.  l'abbé  Fournier  nous  a  placés  sur  le  terrain  de  l'histoire. 
D'intéressantes  communications  doivent  nous  y  retenir  quelques 
instants. 

Nous  mentionnerons  seulement  la  Continuation  inédite  éiel'Hiê- 
toire  d$  Nantes,  de  Travers,  par  Proust^  membre  de  la  Cambre 


—  565  — 

des  Comptes  de  Bretagne  (1) ,  dont  M.  Dugast  vous  a  lu  quelques 
fragments.  Vqus  préférez,  et  je  suis  bien  de  votre  avis ,  les  pro- 
ductions que  M.  Dugast  sait  tirer  de  son  propre  fonds* 

Nous  le  trouvons  d*abord  aux  prises  avec  une  question  d'ar*- 
chéologie  débattue  depuis  des  siècles. 

Une  médaille  romaine ,  trouvée  près  de  Talmont,  médaille 
portant  Teffigie  de  Valérien  et  sur  le  revers  la  légende  DEO 
VOLKANO  ,  fournit  à  notre  collègue  Toccasion  d'établir  ,  avec 
une  logique  qui  nous  semble  irrésistible , .  que  cette  légende 
est  exactement  la  même  que  la  bmeuse  inscription  DEO  VO* 
LIÀNO  placée ,  comme  on  le  sait ,  sous  le  péristyle  de  rUôtel- 
de-Ville  (2). 

Ainsi  se  trouverait  vidée,  à  Tavantege  de  J.  Gruter,  cette 
longue  querelle  ;  toutes  les  divinités  nouvelles  créées  par  Ti* 
maginatioa  des  légendaires ,  pour  expliquer  le  malencontreux 
VOLIANO  ,  rentreraient  ainsi  dans  le  néant.  Le  dommage  n*e$t 
pas  grand  :  les  12,000  dieux ,  sous  le  poids  desquels  fléchissait 
rOlympe  païen  ,  me  semblent  un  chiffre  capable  de  satisfaire  le 
mythologiste  l^plus  exigeant* 

Nous  sommes  à  Nantes,  en  93  et  94  ,  sombre  époque  pleine 
de  terreur  et  de  gloire  !  • . .  Heureux  ceux  qui  se  sont  mêlés  aux 
intrépides  volontaires  lancés  par  la  patrie  sur  ses  frontières  me- 
nacées !  Ceux-là  du  moins  n'ont  à  braver  que  la  mort  du  soldat. ,  • 


(I)  Cette  contiouation  de  l'Histoire  de  riantes ,  inférieiire ,  k  tous 
égards ,  k  l'œuvre  de  Travers ,  a  cependant  l'avantage  de  reprendre 
les  faits  depuis  le  milieu. du  XVIII*  siècle  jusqu'à  1787.  Le  manuscrit  se 
trouTe  entre  les  mains  de  H.  Bizeul ,  de  Blain ,  et  doit  6tre  bientôt  livré 
\  l'impression. 

(Tj  L'I  serait  le  Jambage  prînctpal  d'on  K ,  dont  le  trait  oblique 
supérieur  est  très-appréciable  encore. 


Et  ie  monde  entfef  saii  <iomnle  ik  la  brâviiierrf.  NotHs  «ité  éttiit 
dans  répoovunte  :  ai^-dedahs^  TanTgoissè  ,  tei  htitie^  ,  des  s<l[^- 
plices  affreux  ,  inconnus  ;  au  dehors ,  la  guerre  ^  la  guerre  âaus 
nierci^  lu  guerre  d'embusoade  el  de  buissons,  d'èléèrâbles  astos- 
sinats ,  d'exécrables  représailles  ,  mêlés  h  de»  aetëâ  d'hér^ifilSmè 
dignes  des  benut  jours  de  Sparte  et  de  Rome. 

Elle  est  bîe»  assez  higubre ,  la  peint<;rre  mèfifè  adoucie  de 
«es  jouîa  néfastes!  tt'esl-il  pas  plus  généreux  et  plus  sage  d'évi- 
ter tout  eef  qui  peut  assombrir  les  couleurs  d'un  tableau  capable 
de  réveiller  des  batm^s  mat  éteintes,  de  raviver  d'aréentes  pas- 
siona  ?  Cette  réflexion  nofK  ë&%  saggérée  par  la  kclirre  d'u^ 
article  de  M.  Biré ,  inséré  dans  la  nouvelle  Revue  de  Bretagne 
et  Vendée ,  et  par  la  réponse  asses^  verte  de  M.  Dugast^Hlati- 
feftx.  Cet  arifcle  raconte ,  sav  la  foi  d'auteurs  mat  informés- , 
qo^ein  décembre  1 79^ ,  quelque  temps  afpi^ès  ia  défaite  des  Ven- 
déens à  Savenay ,  Carrier  fit  arrêter  sepi  ou  buU  cents  paysans  à 
Bouguenais,  et  tes  fit  teitter  au  chdtéao  d*Aui(,  sans  acrti^e 
forme  de  procès. 

M.  Dugast-Hatifeux ,  à  l'érudition  duqneï  r'rên  de  ce  qii  a 
trait   à   Thistoire   locale   ne    saurait  échapper ,   a  cru   devoir 
relever  i|aeh|ues'  erreurs  reproduites  pér  H.  Bité,  notamtnent 
sur  le  wan^bre  des  victimes ,  qui*  n'était  qtre  de  209......  Q\sé\ 

chiffre  !  Quelle  hécatombe  t....  Hais  passons,  passons  vite  :  c'est 

avec  h'plusdbuloureuse  émotion  que  l'histoire  se  Msouià  con- 
signer les  épisodes  de  ces  luttes  fratricides. 

Paèsons  encore  sur  l'horrible  récit  de  l'explosion  de  la  pou- 
dvifere  de  Nanites ,  raeonté  d'UDe  manière  si  di'amatîqUë  par  M. 
Renoul. 

Passons  vite  ,  car  le  cœur  saigne  en  songeant  à  la  désolation 
dans  laquelle  fut  plongée  notre  belle  cité  par  cette  navrante 
eaftaatrophe..».  Arrétoas-nous  sauiemeAt  aux  réflexions  qui 
suivent  : 


—  M7  — 

«'  Nous  le  demandons ,  dit  T^Miteur ,  en  prétenee  de  pai^îls 
»  éréoements  «  el  ce  ne  sont  pe»  les  seuls  que  nous  poeriions 
9  cker  f  la  prudence ,  rhunianilé  même»  n*eitgeraient-»eiie»pM 
»  que  des  élaMissements  de  celte  nature  fassent  portés  dans 
»  des  lieux  assez  écartés  pour  qu'ils  ne  devinssent  pu»  tout  au 
a  moi»  une  menace  eontiniieUe  cootr»  la  vie  et  tes  intérêts  de 
»  toute  une  popalatioe  ?  » 

Nous  applaudissons  de  foutes  nos  forces  è  la  demande  e3tpff-> 
méé  par  ■•  Renoul. 

Que  rautorilé  prenne  ,  au  sujet  du  château  de  Nantes ,  telle 
mesure  que  sa  sagesse  lui  dictera ,  "mais  nous  la  bénirons  du 
jour  où  nous  cesserons  de  nous  endormir  sur  un  volcan. 

La  scène  change.  W,  le  baron  de  Girardot  va  nous  montrer 
cette  période  de  1790  à  180Ô,  sous  un  tout  autre  jour. 

La  républiqjue  dépose  un  moment  sa  hache  sanglante  et 
prend  ses  habits  de  fête  ;  elle  veut  «  dans  des  cérémonies  cal- 
quées sur  celles  de  la  Grèce  et  de  Rome,  oublier  les  soucis  que 
lui  causent  les  luttes  intestines  et  les  terreurs  de  la  patrie ,  ou 
ranimer  l'enthousiasme  de  ses  défenseurs.  —  M.  de  Girardot  nous 
fait  assister  à  ce  singulier  spectacle  de  Tesprit  gaulois  embar- 
rassé dans  le  pallium  d'Athènes  ou  la  toge  romaine  :  étrange 
parodie  de  siècles  géants ,  dont  les  costumes ,  les  allures  ,  la 
pompe  magicfue,  ne  vont  plus  à  notre  taille  !...  Ne  vous  semble-t-il 
pas  voir  des  enfants  jouant  la  comédie  avec  l'armure  rouillée  des 
preux  du  moyen -ftge? 

Pourquoi  M.  de  Ginavéot  ue  nous*  a^t-iè  pas  permis  d\ea^ 
tendse  la  suite  de  ces  curieuK  DommmU  affkiek*  mr  les  fêies 
f^ubUtames  de  1790  à  180G,  que  la  vivacité  de»  tabloBoat, 
b  piquant  des- aperças  ^  noue  ont  frit  éeDuèer  avec  tant  de 
plaisir  ?  C'est  purtie  nendae  y  aoua  aiiitoiia  à  respéreu*- 


—  568  - 

Uo  dernier  mot  sur  l'histoire. 

M.  Grégoire  voos  a  fait  hommage  de  sa  thè^  pour  le  doctorat 
ès-lettres ,  un  volume  in-8^ ,  intitulé  la  Ligue  en  Bretagne.  C'est 
une  étude  sérieuse  et  pleine  de  faits,  une  appréciation  neuve  et 
plus  exacte  du  caractère  de  la  ligue  dans  cette  province.  Ici ,  en 
effet  y  le  soulèvement  ne  fut  pas  dirigé  contre  la  Réforme  :  la 
religion  nouvelle  comptait  peu  de  défenseurs  en  Bretagne,  et  le 
caractère  des  habitants  ne  lui  laissait  guère  d'espéranc^c  de  faire 
chez  eux  de  nombreux  prosélytes.  La  ligue  n'y  fut' qu'une  pro- 
testation armée  contrôle  traité  d'union  de  1531,  une  dernière 
campagne  eu  faveur  de  l'indépendance  armoricaine ,.  une  ré- 
volte nationale  exploitée  par  l'ambition  du  duc  de  Mercœur , 
une  guerre  civile  acharnée ,  signalée  par  d'horribles  excès  de 
tout  genre,  et  qui  aboutit,  en  fin  de  compte,  à  la  défaite  de 
notre  patrie  et  à  son  annexion  définitive  à  la  France. 

Enfin ,  je  dois  signaler  avec  distinction  une  notice  historique, 
architectonique  et  archéologique  de  M.  Guéraud ,  sur  l'abbaye 
de  l'Epau ,  près  du  Mans  ,  fondée  en  1228,  par  la  reine 
Bérengère  ,  veuve  de  Richard  Cœur-de-Lion  ,  et  occupée  par 
des  moines  de  l'ordre  de  CiteauXé 


Abordons  quelques  faits  d'un  autre  ordre. 

L'année  1800  appartient-elle  au  XVIII«  ou' au  XIX*  siècle? 
En  d'autres  termes,  le  XIX*  siècle  commence-t-il  le  1**  janvier 
1800,  oiî  le  f  janvier  1801  ?  —  Cette  question,  singulière 
au  premier  aspect ,  n'est  cependant  pas  aussi  simple  qu'on  le 
croirait ,  et  de  graves  discussions  se  sont  élevées  à  ce  sujet.  — 
Dans  une  notice  intitulée  :  De  la  meeure  du  temps  et  de  la  dé^ 
nomination  des  ipoqueê  séculaires,  M.  Huette  démontre  de  la 
manière  la  plus  évidente  que  cette  difficulté  repose  sur  une  équi- 
voque; et  que  l'année  1800  est  hi  première  du  XIX*  siècle. 


~  5fi9  — 

atlendo  que  a  non- aeuleiDent  *en  ce  qui  a  rapport  à  la  auppii- 
»  talion  du  temps ,  mais  en  ce  qui  concerne  Texpression  des 
».  mesures  en  général ,  le  premier  des  termes  employés  pour 
A  les  déterminations  n'est  pas  le  nombre  tin ,  mais  bien  l'éva- 
«  luation  de  la  quantité  comprise  entre  le  chiffre  qui  le  repré- 
»  sente ,  et  le  zéro  dont  il  est  précédé.  » 

Nous  devons  encore  à  H.  Huette  une  formule  nouvelle  pour 
indiquer  avec  plus  de  précision  le  niveau  des  eaux  de  la  mer,, 
d'après  Vunité  de  hauteur  (1). 

On  ne  saurait  trop  louer  tous  les  efforts  et  toutes  les  décou- 
vertes qui  tendent  à  éclairer  la  navigation ,  et  à  diminuer  les 
dangers  qui  renvironnent. 

Une  dernière  notice  du  même  auteur  a  trait  à  un  nouveau 
thermomètre  de  précision,  instrument  d'une  extrême  sensibi-* 
lité  f  dont  t'éehelle  porte  îles  degrés  de  plus  d'un  centimètre  ; 
ce  qui  permet ,  au  moyen  de  subdivisions  nouvelles ,  d'appré- 
cier des  différences  d'un  centième  de  degré. 


La  poésie  est  venue  jeter  quelques  fleurs  au  milieu  de  l'im- 
posante gravité  des  questions  scientifiques  débattues  dans  vos 
séances. 

M'.  Aron,  votre  collègue ,  vous  a  adressé  une  épttre  en  vers, 
pleine  d'une  bonhomie  spirit^uelle  et  railleuse ,  dont  vous  avez 
applaudi  la  verve  et  les  bons  mots. 

Vous  avez  également  accueilli  avec  une  faveur  marquée  des 


(1)  Cette  formole  est  représentée  par  le  chiffre  indieatear  delà  marée 
nmltiplié  par  Timité  de  hauteur,  anqael  on  ajoute  le  chiffre  ki-Dême  de 
cette  nnité  de  hauteur. 

19  3s  M   X  fi  4*  H. 


—  fi70  ~ 

/isè(0i  nouvelles  de  M.  Calltud  y  ainsi  qu'une  ingénieuss  alUgcnria 
dont  i%  row  demande  la  permission  de  lire  qoclquct  passages, 
i'espère  que  la  valeur  de  Tœavre  vous  fera  passer  sur  les  défauts 
de  la  diction. 

Celte  allégorie  a  pour  titre  :  Graniêur  el  déêodmu  de 
Jupiter. 

JupUn,  c'est  la  personnification  de  la  foudre,  la  foudre, 
c'est  l'éiedricité. 

Ce  n*est  plus  la  vapeur  qui  produit  le  tonnerre  , 
Cest  Jupiter  armé  pour  effrayer  la  terre. . . 

L'auteur  débute  par  une  émouvante  description  de  la 
Mtura  entière  ^  muette  d'épouvante  pendant  des  milliers 
d'années  devant  les  éehts  de  la  foudre.  Méis  l'homme  ae  lassa 
de  trenUe?  :  raudacieux  pouasa  l'irrévérence  joequ'à  discuter 
yabjet  Bsyslérietta  de  la  frayent  univeraeUe« 

Audax  pmnia  perpeti 

Gens  humana  ruU  per  vetitum  nefas; 

AudcLx  lapeti  genus 

igneni  fraude  malù,  gentibm  intuliL 

Encore  les  bâtons  flottants  sur  Tonde.  Voyez  plutôt  : 

Jadis  uu  citoyen  du  soi  américain  , 
Aussi  profond  savant  que  grand  républicain  , 
Non  content  d'ébranler  les  trônes  de  la  terre  , 
Au  vieux  maftre  du  Ciel  veut  ravir  le  tonnerre. 
Il  porte  un  glaive  ardent  aux  cieux  terrifiés  , 
Désarme  Jupiter  et  rencfaaine  à  ses  pieds  ; 
Paea  son.  Ishaieteiiea  ToUigi^ii  deaceodpo  ^ 
àiiK  dféMdÉsr  ei  ses  feea  etaa  cesrfee. 
Franklin  le  force  à  suivie  un  fil  étroit  et  kog , 
Puis  dans  une  bouJUiille  it  le  nist  en  prison  ; 


—  «71  — 

Il  révoque  au  miiyw  4*nn  cristal  qu'il  irrite , 

D*uDe  toison  qu'il  fFafifie  eu>  d'ambre  fu'il  agite  ; 

Le  Dieu  sQumia  «a  montre,  en  fe»  étiooeleote  « 

Et  jaillit  à  ^on  ordre  ea  «éandree  brillMita  ; 

Quel  éfshee  peur  Jupin  l  pour  s{i  foudre  ioinorteUe  , 

Quand  rboinine  ^  1jis  eufin  d'admirer  rétiuoeUa , 

Dit  :  ces  fs^tft  ftoni  forts  beeux  pour  le  phjsioîeii  ; 

Mais,  à  dire  le  vrs|i,  ne  nous  serTeat  à  rien. 

De  ce  Dieu  fainéant,  prenons  la  vie  oisive  , 

Sachon»  utiliser  cette  force  passive  ; 

Tout  travaifle  aujourd'hui  :  Teau  ,  le  vent ,  la  vapeur  , 

L'enfant  et  le  vieillard  ,  le  pauvre  et  le  seigneur , 

Ce  Dieu ,  jadis  m  fort ,  si  paissant  et  si  brave , 

Doit  travailler  peur  noua ,  puisqu'il  est  notve  eselave. 

$t  Vett^i  par  4jki  cuivre  à  du  une  aocouplé  , 

Nous  ^vre  i^pit^v  au  labeur  attelé*. 


Suit  .une  pittoresque  et  spirituelle  description  des  merveilles 
obtenues  au  moyen  de  l'électricité.  M.  Calkud  QJourt^  : 

Et  moi  ,  je  me  suis  dit  :  ne  tenterai-je  pas, 
I^enatlt  au  feu  du  Ciel  ses  moindres  particules, 
]d'eniployei>  lupiler  à  régler  mes  pendules? 
Peo.t-'^bre  elles  eront  sous  sa  divine  rauîn , 
Vv^i^%  qW^a  ne  feraieni  par  ua  travail  hiumain  ; 
C^  Çrobl^Q^ ,  po(Mr  moi ,  fpt  bien  lon^  à  résoudre  : 
A  pi^é.ter^  pfMur  si  p^u,  l'esa^o^  de  la  fioiwtfke* , 
Le  vi^e^x  récalcil^rant  fésista  tapt  qu'il  pat  ; 
M|iis,  j^'ai  de  mes  efforts,  atteint  enfin  le  but  : 
Des,  cadraps  qu'il  conduit  la  marche  est  rég^^liàret 
Ils  peuvent  desservir  toute  une  ville  entière. 

0  Menais)  ^kml  le  cmup  perte  en  secret,  le  deuil 
Di^fpielqufi  dig^ofité  qui  flattait  son  evgueik; 


—  57»  — 

Vous  y  soldat  citoyen ,  qui  fûtes  capitaine , 
Qui  reprenez,  chagrin,  Tépaulette  de  laine  ; 
Vous,  nobles  d'autrefois,  hauts  et  puissants  seigneurs, 
Qui  recourez,  pour  vivre,  k  de  rudes  labeurs  ; 
Vous,  consul  sans  palais;  vous,  tribun  sans  tribune 
Vous,  ministre  déchu;  vous,  prince  sans  fortune, 
Contemplez,  quand  le  sort  vous  force  à  déroger. 
Le  maître  de  TOlympe  à  Fétat  d*horloger. 

Que  M.  Callaud  me  permette  à  présent,  de  le  quereller  un 
peu.  Graves  ou  légères ,  ses  productions  sont  toujours  une 
bonne  fortune  pour  nous.  Pourquoi  donc  est-il  si  avare 
de  ces  charmantes  bluettes  qui  cachent  un  sens  si  profond  sous 
la  grâce  et  la  naïveté?  Continuez  donc,  cher  collègue,  à  vous 
égarer  sur  les  pas  du  bon  Lafontaine ,  et  rapportez-nous  quel- 
ques-unes des  fleurs  qu'il  laisse  à  glaner  derrière  lui ,  et  que 
vous  savez  si  bien  cueillir.  Nous  y  gagnerons  tous  et  le  public 
aussi. 

.  H.  l'abbé  Fournier  nous  a  montré  que  le  genre  léger  et  grft- 
cieux  lui  était  aussi  familier  que  les  sujets  graves  et  religieux. 

Vous  vous  rappelez  la -relation  d'une  excursion  dans  les  Py- 
rénées, faite  en  183^,  par  Fauteur,  en  compagnie  de  quel- 
ques amis,  relation  pleine  d'attrayantes  descriptions/ de  vives 
peintures  de  mœurs,  d'émouvantes  scènes  religieuses ,  d'ingé- 
nieux et  piquants  aperçus.  Cette  relation  vous  reporte,*  malgré 
vous,  à  celle  du  voyage  d'Horace  à  Brindqs.  Des  deux  côtés, 
mêmes  petites  infortunes  qui  n'arrachent  pas  toujours  des  lar- 
mes ad  lecteur,  même  entrain,  même  gaîté.  Mais  jj'aime 
mieux  la  gailé  fi^ançaise  ,  cette  franche  e{  inimitable  gatté,  qui 
fait  le  désespoir  de  nos  voisins  ,  malgré  leurs  amères  critiques , 
cette  gatté  qui  peut  bien  rire  de  tout,  mais  qui,  bien  différente 
de  la  gatté  romaine ,  sait  rire  sans  froisser ,  sans  provoquer  le 


—  573  — 

ressentimeDt  et  la  haine ,  que  dis-je?  qui  sait  trouver  de  Fécho 
jusque  chez  ceux  qu  elle  raille. 

Le  point  culminant  du  voyage  aux  Pyrénées ,  vous  vous  le 
rappelez  encore ,  c'est  l'ascension  du  Pic  du  Midi.  Cette 
ascension  est  bien  ardue,  bien  périlleuse,  même  pour  les 
Basques  agiles.  Hais  qu'importe?  Nos  touristes  sont  jeunes, 
pleins  de  vigueur  et  de  verve.  Ils  ont  même,  pour  soutenir 
leurs  forces,  quelques  bouteilles  d'un  vin  pour  lequel  l'épicurien 
Horace  eût  oublié  le  Falerne  et  le  Massique,  vieux  amis  qu'il 
chantait  si  éloquemment  et  avec  lesquels  il  savait  si  bien  per- 
dre une  bonne  partie  de  sa  journée ,  Partem  solido  demere  de 
die,  —  Aussi  le  succès  est  complet  :  le  Pic  du  Midi  voit  de  nou- 
veaux visiteurs  admirer,  du  haut  de  ses  sombres  crêtes,  le  magni- 
fique panorama  qu'il  domine. 


Les  solennelles  paroles  de  M.  Bobierre ,  sur  l'alliance  indis- 
soluble de  ces  deux  sœurs  immortelles  ,  la  raison  et  la  foi ,  sur 
l'appui  réciproque  que  se  prêtent  la  religion  et  la  science,  ne 
sont  pas  tombées  dans  le  vide.  M.  Padioleau,  s'appropriant 
cette  lumineuse  et  féconde  pensée,  s'est  attaqué  résolument  aux 
désolantes  doctrines  du  matérialisme  ,  qui  sapent  les  principes 
les  plus  sacrés  de  nos  croyances,  et  rabaissent  l'homme  qu'elles 
prétendent  grandir  et  diviniser.  Etrange  aberration  de  Tesprit 
humain  qui  se  révolte  à  l'idée  de  sortir  des  mains  de  Dieu,  qui 
renie  les  plus  magnifiques  lettres  de  noblesse,  et  se  déclare  sa- 
tisfait et  fier  de  devoir  la  naissance  à  quelques  atomes  de  limon 
vivifiés  par  le  soufBe  capricieux  du  hasard  !  Etrange  destinée  de 
ces  sophistes  que  l'orgueil  tient  enchaînés  au  milieu  des  ruines 
qu'ils  ont  accumulées,  jusqu'au  jour  où,  vaincus  par  l'évidence  , 
illuminés  par  les  splendeurs  d'une  science  mieux  faite,  ils  éton- 
nent le  monde  par  les  éclatantes  défections  des  Cabanis  et  des 
Broussais! 

38 


—  574  — 

Puissance  créatrice  et  conservatrice,  loi  primordiaie  de  la 
vie,  immatérialité  de  l'âme  et  du  principe  vital ,  M.  Padideatt 
a  défendu  tous  ces  dogmes  avec  Ténergie  d'une  profonde  con- 
viction, avec  les  ressources  d'une  grande  érudition. 

Toutefois,  qu'on  nous  permette  une  réflexion.  Le  matéria* 
lisme  est  à  demi*mort  de  vieillesse  et  d'impuissance.  Enfant  non 
viable  de  la  science  d'hier,  répudié  par  la  science  d'aujourd'hui, 
il  méritait  à  peine  les  honneurs  d'une  aussi  brillante  campagne. 
Trahi  par  ses  plus  fiers  soutiens,  réduit  presque  à  fétat  de  mo- 
nument archéologique  ,  ne  faisant  bientôt  plus  qu'une  date  dans 
rhistoire  des  erreurs  humaines ,  une  oraison  funèbre  lui  suffi- 
sait... .  Que  la  poussière  de  nos  bibliothèques  lui  soit  légère  ! 

Les  croyances  religieuses  comme  la  littérature  et  les  arts , 
la  science  comme  toutes  les  vertus  civiles  et  domestiques  ,  sont 
le  résultat  nécessaire  de  l'éducation.  Elle  seule  peut  dispenser  à 
l'homme  le  bien-être  moral  et  physique ,  et  le  faire  arriver 
aussi  près  que  possible  du  but,  où  tend  la  perfectibilité  indéfinie 
de  sa  nature,  où  le  dirige  le  souffle  de  son  Créateur.  L'éducation 
est  l'instrument  merveilleux  de  la  civilisation  ,  et  par  civilisa- 
tion ,  nous  n'entendons  pas  le  développement  plus  ou  moins 
complet  des  moyens  de  satisfaire  toutes  les  exigences  sans 
cesse  renaissantes  de  notre  organisme  matériel  ;  nous  désignons 
par  là  l'agrandissement  de  l'intelligence ,  en  même  temps  que 
le  développement  de  toutes  les  vertus,  de  tous  les  dévouements , 
de  toutes  les  nobles  aspirations  dont  nous  sentons  le  germe  au 
fond  de  notre  ftme.  Sans  cela  il  n'y  a  que  décrépitude  anti- 
cipée ,  désorganisation  ,  et  rien  de  plus. 

Jetons  un  coupd'œil  en  arrière  ,  et  voyons  comment  naguère 
encore  l'éducation  était  répartie  dans  notre  société.  La  part 
était-elle  égale  entre  tous  les  enfants  d'une  même  civilisation, 
qui  en  avaient  tous  pourtant  un  égal  besoin  ? 

Non ,  sans  doute. 


—  ^75  — 

D'un  côté  Tabondance ,  presque  la  superfluité  :  des  pensions, 
des  lycées ,  des  collèges  ,  des  institutions  de  toutes  sortes ,  des 
écoles  spéciales ,  etc.  ;  sans  compter  cette  école  sans  rivale ,  où 
Tenfant ,  sous  la  direction  de  sa  mère,  étudie  ses  premiers  pas, 
balbutie  les  premiers  mots  de  sa  langue ,  s^initie  lentement  et 
sûrement  aux  principes  sacrés  de  la  religion  et  de  la  morale, 
que  Fexemple  lui  prêche  mieux  encore  que  les  paroles  ; 
éducation  admirable ,  où  la  droiture  du  cœur ,  Tinaltérabiliié  de 
la  pati^ce  et  l'immensité  dn  dévouement  remplacent  si  avanta- 
geusement les  plus  belles  théories  ;  éducation  dont  on  ne  sait 
pas  toujours  apprécier  toute  la  portée ,  et  qui  a  fait  dire  à  un 
de  nos  éminents  publicistes  que  souvent  les  hommes  les  plus 
remarquables  étaient  ceux  qui  avaient  subi  le  plus  longtemps 
cette  douce  et  irrésistible  influence. 

De  Fautre  côté ,  rien  ou  presque  rien  ;  Tentant  du  pauvre 
croupissant  dans  une  ignorance  honteuse,  puisant  dans  Tengour- 
dissement  de  ses  facultés  morales  le  germe  de  tous  les  vices , 
de  la  misère  et  de  la  dégradation. 

Des  hommes  de  cœur  s'émurent  de  ce  contraste  navrant ,  et 
cherchèrent  à  rétablir  autant  que  possible  l'équilibre  rompu  par 
cette  injuste  inégalité.  M.  le  docteur  de  Rostaing  de  Rivas  vous 
a  raconté  quelques-unes  de  ces  nobles  tentatives ,  dans  un  mé- 
moire riche  de  laits  et  de  recherches  consciencieuses ,  intitulé  : 
De  l'enseignement  mutuel,  de  $on  origine  et  ée  seiprogrèe,  en 
France. 

Enseignement  mutuel! •  encore  une  de  ces  géné- 
reuses et  belles  conceptions  nées  sur  notre  glorieux  sol  de 
France ,  que  la  légèreté  gauloise  laisse  tomber  dans  Foubli , 
pour  la  saluer  et  l'accepter  avec  enthousiasme ,  quand  elle  lui 
revient  avec  le  timbre  de  l'étranger  !  Quomque  tandem?. . . 

A  la  fin  du  XV1I«  siècle ,  l'abbé  de  la  Salle  ;  dans  le  XVIIP  , 
Herbault  et  le  chevalier  Paulet ,  avaient  jeté  les  bases ,  et  for* 


—  576  — 

mule  les  premières  applications  de  renseignement  mutuel.  Un 
prêtre ,  un  directeur  d'école ,  un  soldat  !  preuve  touchante  et 
singulière  que  les  cœurs  d'élite  savent ,  en  partant  de  points  si 
divergents  ,  se  rencontrer  au  même  but ,  quand  le  même  senti- 
ment les  anime  ,  l'amour  du  bien  public. 

En  (814,  un  demi-siècle  après  le  chevalier  Paulet ,  l'ensei- 
gnement mutuel,  inventé  pour  la  seconde  fois  par  André  Bell 
et  Lancastre ,  et  propagé  par  eux  sur  une  immense  échelle , 
dans  les  Indes,  en  Angleterre,  en  Amérique  et  en  Afrique,  re- 
paraissait en  France  modifié  et  patroné  par  le  nom  du  quaker 
Lancastre. 

M.  le  docteur  de  Rivas  vous  a  dit  toute  l'histoire  de  ce  mode 
d'enseignement,  son  introduction  en  France,  ses  succès,  ses  re- 
vers, ses  luttes,  les  persécutions  auxquelles  il  a  été  en  but ,  per- 
sécution cachée  et  perfide,  persécution  de  pamphlets,  persécu- 
tion de  presse,  de  tribune  ,  d'autorités  ,  etc.  Lui  aussi,  comme 
l'admirable  institution  de  l'abbé  de  La  Salle,  il  devait  subir  ce 
glorieux  baptême  que  toute  vérité  reçoit ,  le  jour  où  elle  vient 
heurter  l'ignorance  et  des  intérêts  jaloux. 


flectien  den  Hcience»  nalarelle». 

Depuis  deux  ans  ,  votre  Section  des  Sciences  naturelles  est 
restée  dans  un  silence  presque  absolu.  Mais  ce  silence  indique- 
t-il  que  les  intrépides  et  inbtigables  collaborateurs  de  cette 
Section  aient  déserté  le  culte  de  la  nature  et  renoncé  aux  inal- 
térables satis&clions  qui  y  sont  attachées?  Non,  sans  doute. 

Outre  que  l'intelligence  a  besoin  de  ces  intermittences  d'ac- 
tion et  de  repos  que  l'on  constate  chez  tout  ce  qui  est  sorti 
vivant  des  mains  du  Créateur ,  il  fiiut  bien  laisser  aux  ardents 
prosélytes  de  cette  belle  science  le  temps  de  colliger ,  de  classer 
les  résultats  de  leurs  études ,  de  présenter,  sous  une  forme  mé- 


—  577  — 

thodique,  la  série  d'efforts  au  moyen  desquels  ils  ont  arrache  à 
la  nature  quelques-uns  des  secrets  qu'elle  tient  en  réserve  pour 
ses  véritables  amis. 

'M.  Cailliaud  s'est  chargé  seul  de  défrayer  le  petit  nombre  de 
séances  de  votre  Section. 

Mes  prédécesseurs  vous  ont  raconté  comment  notre  savant 
collègue  avait  jeté,  au  milieu  d'une  discussion  peadante  depuis 
plus  d'un  siècle,  le  poids  décisif  de  ses  observations  directes.  Us  vous 
l'ont  montré  surveillant,  nuit  et  jour,  des  pholades  prisonnières, 
avec  une  infatigable  sollicitude ,  et  finissant  par  les  prendre  sur 
le  fait,  au  moment  où  elles  creusaient  la  pierre  au  moyen  de 
leur  coquille.  Le  problème  était  résolu,  malgré  quelques  dénéga- 
tions intéressées  bientôt  réduites  au  silence. 

Mais  les  découvertes  appellent  les  découvertes. 

M.  Cailliaud  devait  encore  prendre  une  fois  la  nature  en  fla« 
grant  délit,  et  démontrer,  avec  une  irrésistible  évidence,  que 
d'autres  animaux,  les  oursins,  se  creusaient  des  retraites  au 
sein  des  roches  les  plus  résistantes. 

Les  railleries  qui  avaient  accueilli  les  premières  observations 
de  notre  collègue,  durent  encore  tomber  devant  la  brutalité  des 
faits.  Et,  dans  la  joie  de  son  légitime  triomphe,  il  eût  pu 
s'écrier  avec  le  philosophe  antique  :  £SpY]xa! 

A  ceux  qui  trouveraient  le  mot  ambitieux,  je  répondrais  : 

Il  n'y  a  point  de  petite  conquête  sur  le  domaine  de  la 
science  :  tout  se  lie  et  s'enchatne  d'une  manière  admirable  ,  et 
souvent  les  résultats  les  plus  gigantesques,  les  plus  inattendus, 
découlent  de  faits  minimes  en  apparence.  Qui  eût  soupçonné 
que  toute  une  révolution  industrielle  et  sociale  s'élancerait  un 
jour  de  la  marmite  de  Papin  ? 

M.  Cailliaud  nous  promet  de  nouvelles  découvertes  pour  l'an- 
née prochaine.  Nous  attendons  avec  conjiance ,  car  nous  savons 
ce  que  valent  les  promesses  de  notre  collègue. 


~  578  — 

Section  d'agrlcnlture ,  commerce  et  industrie* 

Même  silence  de  la  part  de  votre  Section  d  agriculture  ,  com- 
merce et  industrie.  Et  pourtant  que  de  problèmes  à  résoudre , 
au  milieu  de  Tagricuiture  en  souffrance,  de  la  rareté  et  de  la 
cherté  des  substances  alimentaires ,  de  Tinsufiisance  de  la  vie 
matérielle  chez  une  grande  partie  de  la  population ,  de  la  crise 
financière,  etc.  Que  de  questions  dignes  des  intelligences  géné- 
reuses que  vous  comptez  dans  vos  rangs,  mais  qui  vont  pro- 
bablement porter  à  une  autre  Société  le  fruit  de  leurs  précieuses 
méditations  ! 

Cependant,  autour  de  nous,  toutes  ces  questions  s*agitent  et 
cherchent  leur  solution.  D'intéressantes  communications  nous 
apportent  la  ppeuve  d'incontestables  progrès  accomplis ,  d'utiles 
innovations  à  l'essai,  de  grandes  réformes  étudiées  avec  ardeur 
et  réclamées  avec  énergie  par  des  hommes  voués  au  soulage- 
ment de  toutes  les  souffrances. 

Nous  signalerons  : 

La  médaille  de  platine,  décernée  par  la  Société  d'encoura- 
gement, pour  l'industrie  nationale,  à  H.  E.  Derrien  ,  notre  col- 
lègue ,  pour  ses  engrais  artiHciels;  onzième  et  glorieuse  recom- 
pense de  travaux  aussi  persévérants  que  méritoires  ; 

Le  mémoire  de  M.  Le  Veillé,  de  Nantes,  sur  la  conservation 
des  céréales ,  mémoire  confié  aux  soins  d'une  commission  spé- 
ciale dont  nous  aurons  bientôt  à  entendre  le  rapport; 

Le  travail  remarquable  sur  la  bomherie ,  offert  à  votre  So- 
ciété, par  M.  E.  Blanc,  et  que  vous  avez  regretté  vivement  de 
voir  en  dehors  des  conditions  du  concours  ouvert  par  vous  sur 
cette  grande  et  importante  question  ; 

La  notice  pomologique  de  M.  de  Liron  d'Airolles  (rapporteur 
H.  le  docteur  Delamarre),  heureuse  simplification  de  la  syno- 
nymie et  de  la  classification  des  fruits;  ingénieuse  tentative  pour 


—  579  — 

mettre  cette  étade  au  ifiveeti  de  toutes  les  iiiteHi(^no€S  et  de 
toutes  les  bourses.  Les  œuvres  de  cette  nature  auront  toujours 
droit  à  nos  plus  chaleureuses  sympathies  :  simplifier  la  science ^ 
c'est  trouver  le  meilleur  moyen  de  la  propager. 

Les  grUk$  fwmvores  de  M.  Raymondiëre,  sur  lesquelles 
vous  avez  entendu  le  rapport  de  M.  Callaud,  et  dont  M<  le  doc- 
teur de  Rivas  doit  vous  entretenir  dans  un  instant. 

Toutefois  4  votre  Section  n*est  pas  restée  totalement  étran- 
gère à  ce  mouvement  progressif,  à  ces  innovations,  à  ces 
recherches. 

Dans  une  de  vos  dernières  séances,  H.  A.  Bobierre,  intelli- 
gence aussi  brillante  que  pratique  ,  vous  a  lu  une  triple  note 
ayant  trait  à  la  science  agricole. 

La  première,  sur  les  principes  fertilisants  des  phosphates  cal- 
caires fossiles,  (coprolithes),  substances  abondamment  répandues 
dans  plusieurs  de  nos  départements  ; 

La  deuxième,  sur  le  dosage  rapide  de  Tasote  des  engrais,  au 
moyen  d'un  appareil  ammonimétrique  aussi  simple  qu*ingé« 
nieux  ; 

Dans  la  troisième,  après  avoir  signalé  les  frauda  de  toute 
espèce  qui  existent  dans  le  commerce  des  engrais,  lauteur  émet  le 
vœu  qu'une  loi  sévèrement  répressive,  vivement  approuvée  par 
le  Congrès  de  rAsstociation  Bretonne,  dans  sa  seaston  de  1851  , 
aille  atteindre  les  délinquants,  malgré  la  subtilité  de  leurs  super- 
cheries ,  et  épargne  ainsi  à  l'agriculture  des  mécomptes  dé- 
sastreux. 


«eeéiott  &é  HédeclAe. 


Uâis  le  temps  qui  m*est  accordé  pour  accomplir  ma  tâche  s'est 
écoulé  avec  une  effrayante  rapidité.  Je  m'aperçois  que  j'ai  déjà 
fatigué  l'altoBtioD  bienveillante  de  mon  auditoire ,  et  te  rapport 


~  580  — 

de  M.  Citerne  me  rappelle  qu'il  me  reste  a  vous  rendre  compte 
des  travaux  de  toute  une  Section ,  la  plus  laborieuse ,  la  plus 
féconde,  la  Section  de  médecine. 

Rendre  à  la  position  noblement  acquise  de  mes  anciens 
maîtres  une  éclatante  justice  ;  mettre  en  relief ,  par  la  cons- 
ciencieuse appréciation  de  leurs  œuvres ,  la  valeur  de  mes 
compagnons  d'étude  et  de  la  jeune  et  brillante  génération  mé- 
dicale qui  nous  suit ,  telle  eût  été  mon  ambition.  Cette  bonne 
fortune  m'a  été  refusée ,  et  je  me  verrai  réduit  à  vous  présenter 
une  liste  sommaire  ,  aussi  ingrate  que  stérile.  Je  le  déplore. 

Pourtant,  je  l'avoue,  j'éprouve  un  sentiment  pénible  à  laisser 
dans  un  injuste  silence  : 

L'allocution  dans  laquelle  M.  Malherbe ,  en  prenant  place  au 
fauteuil  présidentiel ,  défend  avec  un  rare  bonheur  d'expression 
la  science  moderne  contre  les  mesquines  attaques  d'un  vitalisme 
étroit  et  nuageux  ; 

Les  quatre  mémoires  du  même  auteur  (i)  sur  une  série  de 
cas  rares  et  pleins  d'intérêt,  véritables  modèles  d'analyse  et 
d'exposition ,  aussi  riches  de  faits  et  d'enseignement  que  réduits 
dans  leur  forme; 

Les  observations  de  clinique  médicale  et  chirurgicale  écrites 
avec  une  intelligence  et  une  précision  qui  promettent  d'ex- 
cellents médecins ,  par  MM.  Douillard  (2) ,  Pihan-Dufeillay  (3) 


(1)  De  quelques  cas  rares  de  iuàerculisation.  —  Sur  un  cas  cTa^ 
nasarque ,  suite  cf  albuminurie,  —  Sur  un  cas  de  pleurésie  ,  ter- 
minée par  gangrène,  —  Sur  un  cas  de  chorée  mortelle ,  avec  ramol- 
lissement de  la  suàstance  corticale  du  cerveau  et  du  cervelet, 

(2)  Bévue  rétrospective  de  la  cUnique-chirurgicale ,  pendant  le  se- 
mestre d^été.  ^  Luxations. 

(3)  Enchondrôme  de  la  cuisse  et  du  bassin.  —  Diathèse  cancé^ 
reuse,  —Tumeurs  diverses.  >- Lésion  des  deux  capsules  surrénales, 


—  58t  — 

et  Brissonnière  (i)  «  élèves  internes;  observations  curieuses, 
qui  ont  fourni  à  MM.  les  professeurs  Letenneur  ,  Thibeaud  et 
Marcé ,  Foccasion  de  dissertations  aussi  pratiques  que  lumi- 
neuses sur  rhistoire,  les  causes,  la  nature,  les  altérations  pa* 
thologiques  et  le  traitement  des  luxations ,  de  l'enchondrôme , 
de  la  dialhise  cancéreuse ,  de  l'occlusion  intestinale  et  du  téia-- 
nos,  etc.; 

Les  mémoires  de  M.  Aubinais ,  sur  l'objet  de  ses  études  fa- 
vorites ,  où  rendant  compte  de  la  pratique  de  deux  grands 
maîtres  du  XVII'  et  du  XVIII'  siècle  (2) ,  il  passe  en  revue , 
souvent  avec  bonheur ,  toujours  avec  une  grande  netteté  de 
vues,  les  problèmes  les  plus  difficiles  de  la  science  obstétri- 
cale; 

Une  note  du  même  écrivain ,  ayant  pour  but  de  servir  à 
V histoire  de  l'hémiplégie  faciale  chez  le  nouveau-né,  avec  une 
discussion  savante  et  méthodique  sur  la  nature  ,  les  causes  et  la 
curabilité  d'un  accident  plus  désagréable  pour  le  médecin  que 
dangereux  pour  Fenfant  ; 

Une  observation  curieuse  de  H.  Hélie  (3)  ;,  remarquable  par 
l'exactitude  scrupuleuse  de  détails ,  la  justesse  et  la  solidité  des 
réflexions,  et  appuyée  par  une  pièce  anatomique  préparée  avec 
le  soin  habituel  de  Fauteur. 

J  aimerais  à  m'arrèter  un  instant  devant  un  petit  travail  de 


sans  altération  de  la  couleur  de  la  peau,  —  Quelques  faits  ^occlu- 
sion intestinale ,  pour  servir  à  Fhistoire  des  maladies  désignées  sous 
lo  nom  d'iléus ,  de  vo/vu/us ,  etc. 

(1)  Tétanos  spontané  ,  suivi  de  guérison. 

(1)  De  la  Pratique  do  F.  Mauriceau.  —  De  la  Pratique  de  W.  Smellie. 

(3)  Observation  de  grossesse  extra-utérine. 


—  9M  — 

M.  Trastour  (1) ,  travail  séduisant  par  la  forme  littéraire  et  plein 
des  observations  les  plus  judicieuses  ;  preuve  nouvelle  de  la  bru-* 
taie  impéritie  des  rebouteurs  et  des  résultats  merveilleux  que 
peuvent  obtenir  une  sage  méthode  ,  les  douches  ,  la  gymnas- 
tique et  surtout  Télectricité  localisée  entre  des  mains  patientes  et 
habiles....  Hélas  !  il  faudra  bien  des  preuves  do  cette  nature  pour 
déraciner  une  erreur  si  chère  à  nos  bons  habitants  des  cam- 
pagnes ! 

J'aimerais  encore  h  vous  donner  une  esquisse  d'un  travail  hors 
ligne  dû  à  la  plume  de  M.  Anizon  (2).  J'aimerais  à  vous  mon- 
trer l'auteur  écartant ,  avec  une  rare  sagacité  ,  les  vaines  subti-^ 
lités  de  la  forme  multiple ,  autant  que  mensongère,  des  iiëvres 
intermittentes  pernicieuses,  pour  aller  droit  à  ce  prin- 
cipe protéiforme,  qu'il  faut  savoir  saisir  et  terrasser.  J'aime- 
rais à  vous  rappeler  [a  grâce  littéraire  ,  la  parfaite  urbanité  , 
les  exemples  nombreux  et  sévèrement  choisis ,  les  déduc- 
tions irrésistibles ,  etc.,  toutes  qualités  qui  distinguent  l'œuvre 
de  notre  savant  et  digne  confrère.  Cette  appréciation,  Messieurs, 
vous  le  savez  ,  n'est  pas  de  moi ,  mais  de  votre  Section  de 
Médecine  tout  entière. 

Je  devrais  une  mention  toute  spéciale  à  une  haute  question 
d'hygiène  publique  et  de  police  médicale  (3) ,  traitée  d'une 
façon  si  complète  par  une  Commission  spéciale ,  dont  le  rap- 
porteur, M.  Callooh ,  signale  avec  autant  de  tact  que  d'énergi- 


(1)  Déplorables  réfroltats  d'une  compression  rigoureuse  exercée  pa; 
vat  rebonteur  sur  Favanl-bras  et  la  main  d'an  enfant. 

(3)  Des  fièvres  intermittentes  pernicieuses. 

(3)  De  ia  syphilis^  dans  ses  rapports  avec  la  prostitution  autorisée 
et  clandestine ,  par  une  Gonnnissioii  composée  de  MM.  Mabit,  Malherbe, 
Anizon,  Petit,  de  Rostaing  ée  Rivât,  et  GaHoch,  rappovtevr. 


—  583  — 

que  précision  ,  les  réformes  réclamées  pat*  la  santé  {publique 
et  la  morale. 

Je  devrais  quelques  mots  à  une  observation  curieuse  dWéïde 
isolée ,  trouvée  au  milieu  do  la  substance  cérébrale  d'une 
aliénée ,  par  M.  Petit ,  directeur  de  l'hôpital  général  de  Saint- 
Jacques. 

Je  devrais,  au  nom  de  la  médecine,  et  surtout  au  nom  des 
malades,  un  mot  de  remerciment  à  H.  Herbelin,  pharmacien  ; 
1°  Pour  ses  gelées  à  l'huile  de  foie  de  morue  et  de  ricin  ,  for- 
mules précieuses,  qui  permettront  enfin,  nous  l'espérons,  d'ad- 
ministrer aux  enfants  et  aux  personnes  trop  susceptibles ,  des 
médicaments  parfois  aussi  héroïques  que  répugnants  ;  2*^  pour  sa 
note  sur  l'inconvénient  de  préparer  certains  extraits  dans  des 
vases  de  cuivre ,  note  qui  renferme  une  utile  leçon  :  signaler 
un  danger,  c'est  le  faire  disparaître. 

Pour  être  complet ,  il  faudrait  encore  vous  indiquer  deux 
observations  de  paralysie  hystérique  et  de  fièvre  inlermilt^te 
pernicieuse  pneumonique ,  présentées  par  voire  secrétaire 
adjoint. 

Enfin ,  je  devrais  mentionner  les  discussions  soulevées  au  sein 
(le  votre  Section  de  Médecine ,  discussions  un  moment  en- 
gourdies par  une  cause  inconnue ,  et  réveillées  par  l'élan  d'une 
ardeur  nouvelle  imprimée  à  toutes  vos  intelligences;  choc  fécond 
des  idées,  d'où  naissent  d'autres  idées  souvent  brillantes  et  in- 
génieuses, presque  toujours  portant  leeaebet  d'une  observation 
scrupuleuse  et  d'une  pratique  éclairée. 


Je  ne  me  dissimule  pas ,  Messieurs ,  toute  l'imperféetioD  de 
cet  exposé.  Toutefois,  mon  ambition  serait  ptsioement  aaiisfaite 
si  je  pouvais  espérer  que  j'ai  rendu  à  ohaciui  b  jiislioe  qui   lui 


— .  584  — 

est  due ,  que  je  n'ai  laissé  dans  l'oubli  Tœuvre  d'aucun  de  nos 
laborieux  collègues ,  que  je  n'ai  froissé  les  susceplibilités  légi- 
times de  personne.  —  S'il  en  était  autrement ,  je  désavoue 
d'avance  une  faute  involontaire  ,  et  je  demande  grâce  pour  une 
tache  faite  à  la  bâte ,  dans  laquelle  malheureusement  les  bonnes 
intentions  n'ont  pu  suppléer  à  tout  ce  qui  m'a  fiait  défaut. 


OUVfiAGES  BEÇUS  PENDANT   l'àHNÉB    1856-57. 


Berlke,  comédie  en  2  actes,  par  H"'*'  A.  Comte. 

Histoire  dun  rosier  ^  par  la  même. 

Le  Veuvage ,  comédie  ,  par  la  même. 

L'amant  de  sa  femme,  comédie ,  par  la  même. 

Mieux  vaiU  tard  que  jamais ,  comédie  ,  par  la  même. 

Louise,  ou  thonneur  d'une  fille j  par  la  même. 

Fables ,  par  M.  Bourgine. 

Notice  sur  le  culte  de  Saint-Médard ,  par  l'abbé  Coblet. 

Plan  géométrique  de  Nantes,  par  M.  Pinson. 

Plan  cadastral  de  r arrondissement  d'Ancenis,  par  M.  de 
Tollenare. 

Carte  de  l'arrondissement  de  Nantes ,  par  le  même. 

Extrait  d'un  mémoire  sur  la  conservation  des  céréales,  par 
M.  Le  Veillé ,  de  Nantes.  (Ouvrage  confié  à  l'examen  d'une 
Commission  spéciale.) 

Les  impossibilités ,  ou  les  libres  penseurs  désavoués  par  le 
simple  bon  sens ,  par  Monseigneur  Parisis  ,  évèque  d'Arras ,  de 
Boulogne  et  de  Satnt-Omer. 

Notice  sur  les  eaux  minérales ,  par  M.  Guépin. 


—  585  — 

Notice  sur  J.-Af.  Càlloeh,  inspecteur  des  écoles  primaires  du 
département  de  la  Loire-Inférieure  ,  par  H.  A.  Guéraud. 

Le  calcul  raisonné ,  par  H.  Talabardon. 

Grammaire  française ,  d'après  Lhomond ,  par  MM.  Leroy 
et  Alaffre. 

Les  filles  de  VErdre,  poésie,  par  M.  Aron  de  Commercy. 

Les  ducs  bretons,  poème  en  quatorze  chants ,  par  M. 
Duseigneur. 

Œuvres  complètes ,  par  M.  Carou. 

Eloge  d'Evariste  Colombel ,  par  M.  A.  Bobierre. 

La  ligue  en  Bretagne ,  par  M.  Grégoire. 

L'Annuaire  de  l'Horticulteur  Nantais,  pour  1858. 

Eludes  sur  les  causes  des  accidents  des  voies  ferrées,  par 
M.  Firmin  Carré.  (Mémoire  confié  aux  mains  d'une  Commission 
spéciale.) 

Mystères  de  la  boucherie ,  par  H.  E.  Blanc. 

De  la  production  animale  et  de  la  cherté  des  subsistances, 
par  M.  Trécaze.  (Mémoire  étudié  par  une  Commission 
spéciale.) 

Poésies,  par  M.  le  comte  de  Saint-Jean. 

Romances,  par  M*^'  E.  Morin. 


RAPPORT 


SUR  LS 


tOlOlIRS  OUVERT  M  Ll 


POUR  L'ANNÉE  1857 


Pak  m.  Db  ROSTAING  DE  RIVAS 


Méd^eim  suppliant  du  Bosfieu  d§  Nmtâi. 


Mbssieubs  , 


Si  le  devoir  imposé  aux  membres  d'une  Commission  chargée 
de  juger  un  concours,  est  souvent  difficile,  le  devoir  imposé 
à  son  rapporteur  est  toujours  ingrat.  Car,  comment  peut-il, 
sans  embarras,  apprécier  devant  les  auteurs,  leurs  travaux, 
leurs  styles,  leurs  théories,  non  sur  des  principes  rigoureux,  sur 
des  faits  démontrés ,  sur  des  calcul»  évidents,  mais  sur  des  prin- 
cipes réputés  arbitraires  ?  Comment  satisfaire  à  la  fois,  et  ceux 
dont  il  faut  parler,  et  ceux  qui  ont  un  avis  sur  les  mémoires , 
après  les  avoir  étudiés ,  et  ceux  même  qui ,  sans  aucune  étude , 
se  croient  pourtant  au  nombre  des  juges?  Dispenser  la  louange 


—  587  — 

avec  plaisir,  exercer  la  censure  avec  réserve,  tel  a  été  le  bat  où 
ont  tendu  mes  efforts,  en  rédigeant  le  travail  que  vous  m*avez 
chargé  de  présenter  dans  cette  séance  solennelle  (i). 

Le  programme  des  prix  proposés  par  la  Société  Académique 
de  Nantes,  pour  Tannée  1857,  contenait  neuf  questions;  elle  n'a 
reçu  des  n)émoires  que  sur  quatre  d'entre  elles. 

La  question  la  plus  importante  est  relative  aux  aubsis* 
tances. 

Le  prix  de  la  viande,  qui  s'élève  progressivement,  Hmlgré 
les  mesures  administratives  qui  faciliteot  l'entrée  des  bestiaux 
étrangera ,  tend  à  limiter  la  consommation  de  cet  alinoent  dans 
les  ménages  pauvres.  La  Société  Académique  a  appelé  l'atten*- 
tiou  des  économistes  sur  ce  gravp  sujet,  en  mettant  sur  le  pro* 
gramme  de  ses  prix  la  question  suivante  : 

Éltule  des  moyens  les  plus  propres  à  amener  la  réduction  du 
prix  de  la  viande,  et,  par  suite,  des  conditions  de  meilleure 
alimentation  chez  le  peuple. 

Déjà,  en  1855,  vous  aviez  mis  ce  sujet  au  concours,  mais  les 

mémoires  qui  vous  étaient  parvenus,  n'ayant  pas  résolu  le  pro- 
blème d'une  manière  satisfaisante,  vous  avez  cru  devoir  faire  un 

nouvel  appel  aux  hommes  pratiques. 

Cette  année,  vous  avez  reçu ,  sur  cette  question p  six  mémoires 
remarquables  par  des  mérites  divers.  Hais  nous  ne  vous  entre- 
tiendrons que  de  cinq,  l'un  d'eux,  malgré  les  révélations  curieu* 


(t)  La  Gomaiission  chargée  de  juger  le  concours  est  composée  de  NH • 
Moreau,  Vandierv  Le  Baj,  Thibeand ,  de  la  GiraudaiSt  DhoUet ,  Gou- 
pilleau ,  Démangeât,  Haette ,  Derrien,  comte  Olivier  de  Sesmaisons,  Bo- 
bierre,  baron  de  Girardot,  Gâche,  Jollan ,  Delamare,  Gailliaad,  Dacou- 
draj-Bourgault ,  Benoiil ,  Gautret  et  de  Bostaing  de  Bivas ,  rappor- 
tear. 


—  588  — 

ses  et  les  laborieuses  recherches  de  son  auteur,  M.  Blanc,  étant 
déjà  publié,  se  trouve,  par  cela  seul  hors  de  concours. 

Le  mémoire  n^  3  est  une  étude  sérieuse  sur  la  meilleure  ma- 
nière d'utiliser,  au  profit  de  Tagriculture,  les  engrais  qui  se  per- 
dent dans  les  villes,  et,  à  ce  point  de  vue ,  il  renferme  des  idées 
ingénieuses  auxquelles  il  serait  utile  cependant  que  l'auteur 
donnât,  pour  les  confirmer,  la  consécration  de  quelques  expé- 
riences. Mais,  dans  ce  travail,  la  question  de  la  boucherie  n'étant 
traitée  que  d'une  manière  accessoire ,  votre  Commission  a  cru 
devoir  vous  proposer  de  Técarter. 

Le  mémoire  n®  4  s'égare  par  un  procédé  analogue,  quoiqu'un 
peu  moins  détourné,  dans  la  question  du  crédit  agricole  et 
des  institutions  au  moyen  desquelles  on  pourrait  l'établir.  Nous 
craignons  bien  que  la  complication  du  procédé  qu'il  propose , 
n'en  fasse  ajourner  longtemps  encore  l'application,  et  l'auteur 
n'en  a  pas  suffisamment  développé  les  avantages,  ni  fait  connattre 
les  moyens  d'exécution.  Mais  enfin ,  il  a  cherché  à  répondre  à 
la  question ,  et,  en  ce  point  au  moins ,  son  mémoire  mérite  un 
peu  plus  de  faveur  que  le  précédent.  Cependant,  en  présence  des 
trois  autres,  il  nous  a  paru  complètement  effacé. 

Les  mémoires  n®*  1 ,  2  et  5,  prennent  en  effet  la  question  de 
front  et  la  résolvent  à  peu  près  de  la  même  manière ,  c'est-à- 
dire  par  la  réglementation  plus  ou  moins  sévère  et  restrictive  du 
commerce  de  la  boucherie.  Quoique  votre  Commission  n'attende 
pas  de  cette  solution  tout  le  bien  qu'en  promettent  les  auteurs, 
cependant  elle  ne  peut  refuser  de  reconnaître  un  certain  mérite  au 
mémoire  n®  2.  Elle  y  a  trouvé  une  clarté  d'exposition ,  une 
franchise  d'allure  ,  une  indépendance  de  vues ,  une  vigueur  de 
raisonnement  et  de  style ,  qui  le  rende  bien  supérieur,  pour  la 
forme,  au  n^  1.  Si  l'on  se  sent  heurté  par  des  affirmations  para- 
doxales et  non  suffisamment  justifiées,  on  reconnaît  aussi,  à  un 
plus  mûr  examen,  que  les  opinions  de  l'auteur  ne  sont  pas  si  ab- 


—  589  — 

soloes  qa'elies  le  semblent  an  preioier  coup  d'oeil,  qu'il  ne  retourne 
pas  tant  qu'il  le  dit,  vers  les  errements  d'un  ancien  état  de  cho- 
ses et  qu'il  n'est  pas  si  disposé  qu'on  pourrait  le  croire  à  dire 
litière  de  la  liberté.  Réglementation  pour  réglementation ,  il  y 
a  chez  lui  plus  de  logique  et  plus  de  fermeté  que  chez  le  n^  1  ;  il 
respire  un  air  plus  libre,  il  habile  les  champs. 

Bref,  son  système  de  réglementation  repose  : 

i^  Sur  la  limitation  du  nombre  des  bouchers,  en  rapport  avec 
la  population. 

2<^  Sur  les  garanties  de  capacité  et  de  solvabilité  exigées 
d'eux. 

3®  Sur  la  taxe  rationnelle. 

4?  Sur  l'établissement  d'abattoirs  publics,  au  moins  dans  tou* 
tes  les  communes  urbaines,  et  l'interdiction  d'abattre  en  aucun 
autre  lieu. 

5^  Sur  l'établissement  d'un  seul  marché  spécial  et  hebdo* 
madaire  destiné  à  la  vente  sur  pied,  dans  chaque  département, 
marché  contrôlé  par  l'administration. 

Tout  ce  système  n'a  pas  paru  le  moins  du  monde  mener 
au  but  proposé ,  mais ,  au  contraire,  l'expérience  semble  dé- 
montrer qu'il  ouvre  la  porte  à  mille  abus  désastreux. 

Le  mémoire  n®  5  a  la  plupart  des  qualités  de  style  du  mé- 
moire n^*  2  ,  et  il  a  de  plus  qjue  lui  l'ordre  et  la  méthode.  Il  est 
donc  supérieur  au  mémoire  n'  1 ,  sous  le  rapport  littéraire ,  et 
égal  h  ce  dernier  pour  la  bonne  disposition  des  matières.  Mais 
l'auteur  reste ,  pour  le  fond  ,  inférieur  à  ce  concurrent. 

Le  mémoire  n^  5  est  divisé  en  deux  parties  : 

Dans  la  première ,  l'auteur  examine  : 

1°  L'utilité  de  la  viande  de  boucherie  ,  au  point  de  vue  de  la 
santé  publique  et  de  la  production  du  travail. 

2^  Les  causes  de  renchérissement  de  la  viande ,  en  ces  der- 

nieras  années. 

39 


—  MO  — 

Taotèt  il  appuie  ses  affimations  de  preuves  en  nénécai  Wea 
choisies  et  pertinentes  ;  tantôt  il  se  contente  de  les  prodoift. 

La  partie  critique  de  ce  travail  a  un  vrai  «érite  :  respetitioR 
en  est  daire  et  méthodii|ue  ;  il  y  a  de  la  concision ,  m  déve«- 
loppetnent  suffisant  de  k  pensée  ,  et  le  styie  participe  aux  que* 
Il  tés  du  fond. 

Malheureusement,  la  seconde  partie  du  nitooire  n'est  pus  à 
k  hauteur  de  la  première  ,  et  pourtant  Tauteur  nous  semblait 
avoir  saisi  le  côté  pratique  du  sujet ,  quand  il  écrivait  en  tète 
de  son  ouvrage  :  jPoicua  redden  rura;  éAmdra  tes  favtrafes, 
acceptant  ainsi  et  se  rendant  propre,  l'énergique  pensée  du  vieux 
Caton  ,  sur  les  conditions  d'une  bonne  agriculture.  C'était  une 
pensée  féeonde  ,  le  vrai  remède  de  l'avenhr ,  celui  qèe  la  hausse 
néiiie  du  prix  de  la  viande  tendra  à  bire  prévaloir  s  en  excitant 
les  éleveurs  par  l'appât  de  leurs  propres  intérêts  ;  il  fallait  donc 
«'attacher  à  cette  pensée  et  loi  donner  les  dévelopi)ements  qu'elle 
mérite.  Nous  trouvons ,  qu'à  cet  égard ,  l'auteur  n'a  pis  tenu  ce 
qu'il  promettait. 

11  s'est,  en  effet,  beaucoup  plus  préoccupé  de  la  pensée  de  savoir 
si  une  baisse  du  prix  de  la  viande  doit  accompagner  h  baisse  du 
prix  des  céréales ,  que  de  chercher  à  provoquer  ,  par  une  aug-* 
mentation  de  production  ,  les  causes  permabentes  et  générâtes , 
en  vertu  desquelles  l'abondance  amène  le  bon  marché. 

Il  s'enquiert  donc  d'abord  de  l'influenoe  du  prix  des  céréales 
sur  celui  de  la  viande  ;  et  il  donne ,  à  ce  sujet ,  un  tableau  de 
comparaison  curieux ,  qui  semble  prouver  la  simultanéité  de  la 
hausse  pour  Tun  et  Tautre  genre  d'alimenta. 

11  examine  ensuite  rinfluence  de  l'abaissement^du  Jarif  des 
douanes  sur  l'augmentation  des  bestiaux  et  des  viandes  salées , 
et  d'après  les  chiffres  sans  cesse  montants  des  importations ,  il 
(conclut  et  une  baisse  prochaine. 

D'après  lui ,  cependant ,  les  importations  ne  combkrofitja* 


—  B91  — 

Méis  efliiè^ement  lé  déficit  des  bestiaux  ;  et  cVst  ftlors  que ,  re- 
pfëwsLtM  ^  pensée  pt*etnlère ,  il  se  retourne  vers  Tagrievlturè 
fhinçaiSë  ,  jpo^r  lui  demander  la  solution  du  jproblènie  du  bon 
marché  par  Taugroentation  de  la  production  ,  mais  il  croit  que 
Mire  BgrteuiturB  n'y  pourra  parvenir  qu'à  eèrtaines  conditions 
qu'il  énumère  longoeiatnt. 

En  M  mol  Y  votre  Commission  a  remarqué  que  Tétude  des 
tiiusesde  la  rareté  «t  de  la  cherté  de  la  viande ,  était  mieux 
traitée  dans  le  mémoire  n"*  5  que  dans  les  mémoires  n^  1  et  n*  2. 
jQue  Tautear  y.  indiquait  quelques  conditions  très-favoraMes  à 
la  production  ,  qui  ont  échappé  à  ses  concurrents ,  telles  ^ue 
le  crédit  sous  forme  de  cheptel ,  Virrigation  et  la  restriction  du 
morcellement  des  terres  ,  lui  aussi  adopte  la  réglementation  de 
la  '  boucherie ,  mais  en  admettant  une  boucherie  régulatrice, 
tenue  au  compte  de  la  commune. 

C'est  sur  ce  môme  système  que  repose  le  mémoire  n^  1 , 
mémoire  moins  concis  et  heaucoup  moins  heureux  sous  le  rap- 
port de  la  forme  et  du  style  que  les  deux  précédents  ;  vaut-il 
mieux  sous  le  rapport  du  fond  ? 

.    Aa.gré  de  votre  Commission  ,  oui  certaînefneiil. 

Elle  »  reconnu  que  Tauteûr  avait  examiné  la  question  soœ 
-tfes  deux  rapports  do  la  production  et  de  la  eonsomtncKtion. 

Pour  tceroUre  ta  pndduotion  et  hité  ainsi  tomber  le  pHt  de 
la  viande  ,  il  recommande  : 

10  L'emploi  d'tin  capital  libre  et  suffisant  à  l'ext>loitation  du 
éMoaiîne  ,  c'est^-dire,  qti'il  veut  réagir  conti*e  la  tendance  trop 
ooinmune  à  la  campagne ,  d'immobiKser  fe  capital  par  l'achat 
du  ^oi  ^^  au  lieu  de  te  laisser  libre  et  circulant  pour  la  mise  en 
valeur  du  sol  et  par  une  MeiNeure  culture. 

!•  L'a)^)^ti«atio!l  à  faeseileinent,  des  plantes  fonrra'gères ,  afin 
4»  poffer  le  Mttril  à  S60  Iciiôgnimmes  par  hectare. 


—  592  — 

3^  L'amélioration  da  bétail,  soit  par  sélection  dans  la  même 
race ,  soit  par  croisement  d'une  race  à  l'autre  «  en  ajoutant  quel- 
quefois à  l'un  et  à  l'autre  mode  d'action ,  l'influence  de  la 
consanguinité. 

4^  Une  meilleure  éducation  ,  de  bons  soins  hygiéniques 
pour  tous  ,  et  la  stabulation  pour  les  animaux  à  l'engrais. 

5*"  L'accroissement  des  fumiers,  par  leur  bon  traitement 
et  par  l'adjonction  des  engrais  et  des  amendements  du 
commerce. 

6^  Le  crédit  agricole ,  au  moyen  de  la  multiplication  des 
banques. 

7^  Une  plus  grande  diffusion  de  l'instruction  agricole. 

L'auteur  a  raison  de  penser  que  l'accroissement  de  la  pro- 
duction ,  amenant  le  bon  marché ,  provoquerait  l'extension  de 
la  consommation. 

Toutefois,  il  tend  au  bon  marché,  en  faveur  des  consonnnatettrs, 
par  la  réglementation  du  commerce  de  la  boucherie,  et  il  entre 
au  sujet  (le  ce  commerce,  dans  des  détails  techniques  qui  mon- 
trent chez  lui  un  observateur  attentif  et  habile  ,  je  dirai  même 
un  bon  praticien.  Votre  Commission  a  encore  remarqué  une  ten- 
dance ftcheuse ,  chez  l'auteur,  à  poursuivre  la  baisse  à  tout 
prix ,  comme  but  presque  unique ,  en  sacrifiant,  au  besoin ,  le 
producteur  au  consommateur  ;  tandis  qu'il  est  d'une  sage  pré- 
voyance ,  aussi  bien  que  d'une  impartiale  équité ,  de  tenir  ea 
équilibre  les  intérêts  de  l'un  et  de  l'autre ,  et  de  bire  en  sorte 
que  tous  les  deux  profitent ,  l'un  par  des  prix  vraiment  rémuné- 
rateurs, l'autre  par  l'abondance,  la  facilité  de  hi  production  et 
le  débat  libre  des  intérêts  opposés,  qui  amène  plus  certainement 
la  baisse  que  tous  les  artifices  possibles. 

En  résfiméji  votre  Commission  propose  de  récompenser  les 
mémoires  n"»  1 ,  n""  5  et  n""  2 ,  pour  avoir  trûté  la  question 


—  593  •- 

sérieuaenieni ,  quoiqu'elle  ne  les   ait  pas  trouvés  parfoitement 
soflSsants. 

Selon  elle ,  les  mémoires  n°  5  et  n®  2  ,  l'emportent  par  Isi 
forme  et  le  style  qui  sont  beaucoup  plus  littéraires  que  ceux 
du  n^  l.  Toutefois,  ce  dernier  l'emportant  sur  le  fond  ,  elle 
lui  a  accordé  la  supériorité. 

Mais,  tout  en  vous  proposant  de  leur  accorder  des  médailles, 
elle  n'entend  pas  par  là  donner  son  approbation  au  système  de 
réglementation  et  de  restriction  qui  est  formulé  dans  les  trois 
mémoires. 

La  majorité  de  votre  Commission  croit  possible  la  liberté  des 
transactions  ,  même  en  fait  de  commerce  de  la  viande ,  qui  est 
le  régime  général  de  la  France ,  de  TAngieterre  ,  de  la  Suisse, 
et  sous  lequel  il  est  probable  que  Paris  pourrait  vivre  aussi  bien 
que  Londres  ,  Berlin  ,  Lyon  et  Marseille. 

La  Société  Académique ,  adoptant  ces  conclusions ,  accorde 
une  médaille  d'argent  de  première  classe  au  mémoire  n®  1 , 
portant  pour  épigraphe  : 

«r  Vouloir  c'est  pouvoir,  n 

Une  médaille  d'argent  de  seconde  classe ,  au  n^  5 ,  dont 
l'épigraphe  suit: 

cr  Pwteua  reddere  runa.  » 

LUCIIÈCB. 

Enfin,  une  médaille  de  bronze  ,  au  mémoire  n®  2 ,  sur  lequel 
celte  sentence  est  écrite  : 

ff  Un  pays  dans  lequel  tout  le  monde  aurait  de  quoi  manger, 
»  serait  à  l'abri  des  révolutions  (1).  » 


(1)  Le  président  proclame  les  noms  de  MM.  Félix  JoUn,  préposé  en 
chef  directeur  de  Tabattoir  deNaatetf  Treacaze,  k  TarbSs^  Aristide 
Tiacem,  ingémear  dvil  h  BresL  » 


Convaincus  qije  l'étudei  des  parties  de  rbistojre  uati^^llje^i  ^fi^ 
paraissent  le  plus  dénuées  d'intérêt ,  à  Tindifférent ,  deviea^  pf^c 
cçlui  qui  s'y  livre  un  délassement  agr^liite ,  et  le  CQp4^U  fiar- 
fois  k  de^  résultats  pratiques  ,  vous,  avezi  voulu  provoqua  1^  pu- 
blication de  Vissai  d'une  flore  çrfffitofiainiqm  de  la  Loirer^ 
Inférieure.  Votre  but  était  de  donner  un  guider  aux  naturaliste^ 
qui  herborisent  dans  ce  département ,  et  prépajrer  un  docu- 
x^^n\  précieqi^  pour  les  auteurs  d'qne  flore  générale  de  la 
France. 

Quand  même  nous  serions  sûrs  de  ne  rencontrer  dans  ^étud^ 
de  la  cryptogaroie  aucune  application ,  ce  ne  serait  pas  une 
raison  pour  en  dédaigner  la  connaisisançe ,  car,  étendre  la 
cercle  de  ses  idées  est  un  but  digne  de:  nos  travaux  :  {Jt  quel 
charme  ppur  le  botaniste  dç  recueillir  les.  algues  aux .  miU^ 
couleurs ,  sur  les  côtes  de  TOcéan,  le^  naïades,  qui  peuplent  le§ 
eau^  4ouce$  «  les  fougères  qui  tapissent  le$  antres  des  rochers , 
et  les  lichens  qui  s'étendent  sur  nos  murailles  ep  plaques 
bigarées. 

Mais  cette  branche  de  la  botanique  renferme  encore  un 
grand  nombre  de  végétaux  utiles  ;  il  nous  suffira,  pour  preuve  , 
de  citer  les  champignons. 

Vous  avez  reçu ,  sur  ce\ie  question. ,  un  s^l  mémoire ,  ayant 
pour  titre  : 

fssai  d'un  oataiogue  de»  plantes  cryplogames  recmllieê  dans 
le  département  de  la  Loire- Inférieure. 

Cet  ouvrage ,  comme  son  titre  l'indique  ,  est  un  simple  cata- 
logue. Il  a  été  rédigé  à  l'aide  de  Therbier  de  l'auteur,  du  Cota- 
logue  des  plantes  recueiUies  dans  le  département  de  la  Loire- 
Inférieure,  de  J.-B.  Pesneau,  et  de  ses  collections,  aujourd'hui  ap- 
partenaot  à  la  ville  de  Nantes;  puis  avec  le  catalogue  de  Desveauy, 
pour  les  Agarics,  les  fascicules  d'algues  d^  H.  Upydt  anfii^,  ay^f 


—  itS  —> 

Fheriîev  d#  t^bM  Dahknde,  dAposé  dans  les  salles  de  h  Soeiélé 
Académique. 

La  classification  générale ,  suivie  par  l'auteur  est ,  comme  il 
le  dit  lui-même ,  dans  son  introduction  ,  celle  du  Botanicon 
GâHieum ,  de  Duby. 

Votre  Commission  regrette  que  les  époques  où  les  individus 
ont  été  trouvés ,  ne  soient  pas  plus  souvent  indiquées.  Elle  dé- 
sirerait encore  qu'à  chaque  algue,  TauUur  eût  cité  le  numéro  du 
fascicule  de  M*  Lloyd  ,  correspondant  à  l'espèce  inscrite.  Il  cite 
bien  dans  son  introduction  ,  l'important  ouvri^e  de  M.  Lloyd  y 
et  c'est  assez  pour  rendre  tqute  justice  à  ce  savant  et  laborieqs 
collecteur  ;  mais  cela  n  est  pas  suffisant  pour  faciliter  les  recher- 
ches des  naturalistes  qui  voudraient  recourif  aux  sources.  La  Com« 
mission  a  encore  observé  quelques  erreurs,  parmi  lesquelles  nous 
citerons  celle-ci  :  A  propos  du  Marchanlia  poU(morpha  •  l'au- 
teur dit  qu'il  a  trouvé  un  échantillon  sous  la  forme  stellqire, 
ce  qui  paraîtrait  impliquer  que  cette  forme  est  anormale , 
tandis  ,  qu'au  contraire  ,  elle  appartient  à  cette  hépatique. 

L'auteur  ,  dans  la  partie  de  son  catalogue,  relative  aux  cbfiai- 
pignons ,  a  eu  soin  de  signaler  quelques-unes  des  espèce^  de 
ces  végétaux  ,  comme  étant  comestibles  ou  vénéneuses.  Nous  ne 
saurions  trop  l'inviter  à  continuer  celte  étude,  mais  avec  une 
grande  circonspection. 

L'auteur  paraît  avoir  beaucoup  herborisa  aux  envirops  de 
Nantes  >  et  dans  quelques  parties  de  la  Lpi^e-Inféri^^re ,  smrtom 
à  Aocenis  ,  d^ns  la  fqrêt  du  Gftvre ,  e^p. 

Il  a  d'indiqué  les  localités  où  il  a  recueîHi  ses  échantillons , 
et  si  la  desceiption  n'accompagne  pas  les  plantes  dont  H  cite 
les  noms  «  du  moins ,  il  relate  les  auteurs  qui  les  ont  décri- 
tes ,  les  ouvrages  d'iconographie  qui  les  ont  repré^ntées ,  et 
les  fascicules  de  Mougeot,  qui  en  oontienAent  les  types.  Il  rend 


—  596  — 

ainsi  Geicile  de  constater  l'identité  de  toutes  les  espèces  qu'il  a 
cataloguées. 

La  Société  étant  persuadée  qu'il  sera  facile  de  &ire  dispa- 
raître le  petit  nombre  d'imperfections  qui  se  rencontrent  dans 
cet  ouvrage ,  accorde  une  médaille  d'argent  à  Fauteur  du  mé* 
moire ,  portant  pour  épigraphe  (1)  : 

ff  Omatis  meis  nisi  ferro  prœmia  possum , 
0  Mî  scdtem  cepti  glaria  semper  erii.  » 

Dans  un  rapport  du  13  septembre  1852,  adressé  à  M.  le 
Président  de  la  République ,  M.  Fortoul ,  alors  Ministre  de 
l'Instruction  publique ,  disait  que  les  chants  populaires  ont  été 
depuis  le  commencement  du  siècle,  l'objet  des  recherches  de 
l'érudition  ,  et  que  la  France  possède  plus  qu'aucun  autre  pays , 
de  précieux  restes  de  ces  poésies ,  aussi  bien  dans  la  langue 
nationale  que  dans  les  idiomes  provinciaux  qu'elle  a  remplacés. 
Blalbeureusement  ces  richesses ,  ajoutait-il ,  que  le  temps  em- 
porte chaque  jour ,  disparaîtront  bientôt ,  si  l'on  ne  s'empresse 
de  recueillir  tant  de  témoignages  touchants  de  la  gloire  et  des 
malheurs  de  notre  patrie. 

Afin  de  conserver  tant  de  documents  précieux ,  il  proposait  de 
faire  publier,  sous  la  direction  de  son  ministère ,  le  rectieil  des 
poésies  poptUaires  de  la  France. 

Votre  Société ,  appréciant  la  généreuse  initiative  du  Gou- 
vernement ,  s'est  empressée  de  porter  sa  pierre  à  l'édifice  na- 
tional qu'il  voulait  élever.  Un  recueil  général  doit  être  ,  en  effet, 
le  recueil  des  chants  particuliers  à  chaque  province  ,  et  afin 
d'encourager  les  littérateurs  à  réunir  les  poésies  des  départe- 
ments de  l'Ouest ,  vous  avez  promis  un  prix    à    l'auteur   du 


(1)  L'aotour  est  H.  Emile  Prtdal. 


—  597  — 

meillear  recueil  de  dumU  populairêi ,  de  traditiùfi»  locales  du 
pays  nanîttiê  ou  du  bas  PoUou. 

Aucune  autre  contrée  de  la  France  ne  peut  offrir  autant 
de  richesses'  poétiques  :  pays  de  foi  et  de  guerres  civiles , 
amour  et  souffrances ,  quels  sujets  pour  exciter  la  verve  po* 
pulaire  ! 

Déjà  H.  de  la  Villemarqué  a  montré  ce  qu'un  homme  intel- 
ligent peut  tirer  de  l'étude  dé  ces  poésies  rustiques  ;  et,  grâce 
à  lui ,  la  vieille  Armorique  n*a  plus  à  craindre  que  ses  inspira* 
tiens ,  nées  au  milieu  des  bruyères  de  ses  landes,  soient  perdues 
pour  l'avenir.  Hais  nVt-il  rien  laissé  à  glaner,  n'ekiste-t-il  pas 
des  chants  qui ,  quoique  plus  modernes ,  ne  soient  pas  à  dédai  - 
gner?  L'auteur  du  seul  recueil  qui  vous  soit  parvenu  a  prouvé 
le  contraire. 

Ce  recueil  de  chants  populaires  du  pays  nantais  et  du  bas 
Poitou,  ne  contient  pas  moins  de  cent  vingt-quatre  pièces ,  et 
l'auteur  nous  apprend  ,  dans  une  introduction  très- bien  étudiée, 
qu'il  en  a  recueilli  plus  de  trois  cents.  Et ,  quoiqu'il  ne  les  ait 
pas  données  toutes ,  itcroit  cependant  que  beaucoup  d'entre 
elles  peuvent  offrir  de  l'intérêt ,  soit  pour  en  compléter  ou  en 
retrouver  d'autres,  soit  parce  qu'elles  contiennent  quelques 
expressions  utiles  aux  philologues.  En  tète  de  ce  remarquable 
travail ,  sont  placés  les  chants  historiques.  Nous  avons  surtout 
remarqué  :  la  GuxUaneu ,  qui  rappelle  l'époque  celtique ,  et 
l'origine  du  christianisme  dans  nos  contrées,  la  déroute  de 
Soubise  dans  l'île  de  Rié,  les  persécutions  des  protestants,  les 
levées  d'hommes  au  XVIIl*  siècle,  la  révolution  de  1793  ,  le 
combat  de  la  Roche*Servière  ,  en  1815  ,  et  celui  du  Chêne  ,  en 
1 832 ,  etc. 

Cependant  votre  Commission  a  trouvé  que  ce  recueil  man- 
quait parfois  de  critique ,  et  qu'un  grand  nombre  de  pièces 
pouvaient  être  communes  à  la  Bretagne  ou  à  toute  autre  pro- 


vince  ;  m  m  mol ,  qiie  le  ohmx  de  ms  parties  lussatl  à  déeirep; 
Toutefois,  elle  aurait  accordé  une  médaiU»  à  cet  intéMssant  naé- 
mpir^ ,  ai  lautear  lui-même ,  dans  son  introëvcMoQ  ,  n'avaHpas 
déclaré,  avoir  procédé  avec  trop  de  bAte  ,  forcé  qu'il  y  était  par 
les  exîgeHces  ()u  programme.  Elle  a  doi^c  cru  tui  rendre  ser- 
vice, ainsi  qu'à  son  œuvre,  en  vous  invitant  à  remettre  ce  même 
spjelsur  (^  programme  de&  prix  à  donoepen  I8M,  et  à  dé- 
^rner  pne  m$ntion  trèê-k^noraHs  au  mémoire  ayant  pwr 
épigraphe  : 

a  La  poésie  populaire  et  purement  n^^turelie  a  des  aaïfv^tées 
D  et  grAces ,  par  oii  elle  se  compare  à  la  principale  beaMté  de  Ift 
j»  poésie  parfaite  selon  l'art,  a  . 

MORTAMIIB. 

S'il  est  utile  de  conserver  les  poésies  et  les  tniditîoiis  locales , 
c'est  un  devoir  de  perpétuer  le  souvenir  des  hommes  ée  son 
pays  ,  qui  se  sont  illustrés  ou  qui  lui  ont  été  utiles.  La  Société 
Académique  de  Nantes  n'a  jamais  manqué  à  cette  œuvre  pieuse« 
et  cette  année,  comme  les  précédentes,  elle  a  mis  au  couaours  : 
Études  (fiogrophiques  sur  un  au  plusifurs  Naniais  célibres. 

Vous  ayes  reçu  trois  biographies  :  une  sur  Fouché  et  deux 
sur  Elisa  Mercœur. 

Fouché,  dit  un  de  ses  biographes,  est  un  homme  dont  on 
peut  dire,  sans  blesser  la  vérilé  ,  un  peu  de  bien  et  beaucoup 
de  mal.  Le  lieu  de  sa  naissauce  est  connu  j  c'est  au  Pellerin 
qu'il  a  reçu  le  jour  ;  mais  il  n'en  est  pas  ainsi  de  la  date  précise. 
La  plupart  des  biographes  la  n^ettent  au  19  mai  1763;  M. 
Talbot ,  dans  un  article  de  la  Biographie  bretonne  »  cite  en  en- 
tier sou  acte  de  bapléme ,  dVprèa  lequel  Joseph  Fouché  serait 
ué  le  19  septembre  1754.  Enfin ,  suivant  l'auteur  du  mémoire 
qi]|i  Dons^oceiip^  en  ce  momeot,  ae  serait  le  Sll  nvii  17S9>  Une 


le%:^«6rg^c^  relative  à  la  ii4i6m}O0  d'un  bomipe  ipli  a  jûué 
un  rôle  si  considérable  dans  les  événements  de  son  pays  «  0i  qui 
est  né  à  une  époque  si  rapprochée  de  la  nôlre  ,  n*est  pas  excu- 
sable. Elle  démontre  ta  nécessité  de  recourir  sans  cesse  aux 
sources  originales ,  et  combien  il  est  à  désirer  que  les  hommes 
préposés  à  la  garde  des  archives  publiqiies  facilitent  les  recher- 
ches des  historiens. 

Le  mémoire  inti-tulé  :  Etudes  biographiques  sur  Fouché  de 
NantU,  d^.  ti('0(raii(e^  esl  un  voluiuin^ui^  travail,  dai^s  lequel 
les  détails  intéressants  ^bondi^nt  s  maia  dont  le  atyle  est  diffus  > 
et  (^  faits  historiques  parfois  contestables.  Votre  Commissioq , 
malgré  le  mérite  d^  ee  tr£|vail*  n'a  paa  cru  devoir  )ui  accorder 
dp  récompense. 

C'est  une  bonne  fortune ,  pour  bien  des  auteurs ,  d*ètre  nés 
en  province;  peut-être  qu*à  Paris  ils  eussent  été  oubliés  par- 
mi les  demi-dieux  de  la  science  et  de  la  littérature.  Tandis 
qu'étant  d'un  lieu  et  d'une  cité  particulière ,  ils  y  laissent  leur 
tradition ,  ils  trouvent  ^es  investigateurs  curieux  et  presque  des 
Qdèles ,  pour  recueillir  leur  souvenir,  fjt  nQUs  nQ  pensons  pas 
aofiûindrir  \e  charmaoli  talent  d'Elisa  l|ercœur  en  la  mettant  au 
nombre  de  ceux-ci. 

A  Nantes ,  le  nom  d'Elisa  Mercœur  est  resté  populaire.  Elle 
est  née  dans  cette  ville  ,  le  24  juin  1809 ,  et ,  dès  l'Age  do  seize 
ans ,  elle  présentait  à  notre  regretté  collègue,  Camille  Mellinet, 
quelques  vers  qui  fixèrent  son  attention.  A  dix-huit  ans ,  ses 
productions  »  publiées  dans  le  Lycée  Arniaricain ,  lui  valureuJt 
l'approbation  de  Chateaubriand  et  de  Lamartine.  Enivrée  par 
ses  éloges,  ell^  voulut  quitter  sa  ville  natale,  pour  habiter  Paris, 
séjour  désiré  de  toutes  les  intelligences  et  où  tant  d'intelligences 
souffrent  et  luttent  contre  l'adversité. 

Mai^ ,  pauvf£  apfiii)( ,  si  la  r^lité  était  cruelle ,  ses  caves 


-  600  — 

étaient  dorés  «  et  c'est  alors^u*elle  s'écriait  «  dans  son  charmant 
langage  : 

Sans  songer  chaque  Jour  k  celui  qui  doit  suivre , 
Livrons-nous  au  présent  qu'il  faut  seul  écouter  ; 
S'éteindre  sans  penser  qu'on  va  cesser  de  vivre , 
C'est  peut-être  exister. 


Ce  projet  d'aller  à  Paris,  d'abord  considéré  comme  irréali- 
sable, put  cependant  être  exécuté,  grâce  à  l'appui  de  M.  de 
Martignac.  Ce  Ministre,  généreux  appui  du  mérite,  auquel 
Elisa  avait  fait  parvenir  son  recueil  de  poésies ,  lui  accorda  une 
pension  sur  les  fonds  destinés  à  l'encouragement  des  lettres,  et 
bientôt  la  Cour  y  joignit  ses  dons.  Alors,  elle  se  crut  à  tout 
jamais  à  l'abri  du  besoin ,  elle  crut  pouvoir  travailler  pour  la 
gloire. 

Cette  illusion  ne  dura  guère.  La  révolution  de  juillet  survint, 
sa  pension  sur  les  fonds  du  Ministère  de  Fintérieur  fut  diminuée 
et  celle  due  à  la  munificence  royale  supprimée.  La  gène  se  fit 
sentir  de  nouveau  et  lui  fut  d'autant  plus  cruelle  qu'elle  avait 
connu  de  meilleurs  jours ,  qu'elle  avait  vu  sa  vieille  mère,  dont 
elle  était  l'unique  soutien ,  heureuse  auprès  d'elle.  Il  lui  fallut 
redoubler  d'efforts,  travailler  nuit  et  jour  à  des  recueils  pério- 
diques. 

Cependant,  dès  que  l'ordre  eut  succédé  à  la  lutte,  le  Cou* 
vernement  put  de  nouveau  tendre  une  main  secourable  au  talent, 
et  H.  Guizot,  sur  les  instances  de  Casimir  Delavigne,  s'occupa 
du  sort  de  notre  intéressante  compatriote.  Mais  sa  santé  s'était 
altérée  dans  les  angoisses  de  la  misère ,  et  la  fortune  vint  trop 
tard  pour  l'arracher  à  la  mort. 

Ce  fut  le  7  janvier  1835  qu'elle  quitta  cette  vie ,  qu'elle  sen- 


tait  lui  échapper  à  vingt-cinq  ans.  Elle  exprimait  le  regret  de 
la  quitter  dans  ces  vers  adressés  à  H.  Guizot. 

Dtns  «na  route  déieurie, 

Sous  na  cid  froid  qn^oublie  un  soleil  Iràenftiisant. 

Je  n'ai  rencontré  pour  ma  vie  y 

Qu*indigence,  regrets,  vains  désirs ,  et  pourtant 

J'ai  peur  de  la  qaitter,  cette  existence  amère  ! 

Et  je  viens  vous  crier  :  sauvez-moi  pour  ma  mère  ! 

Elisa  Mercœur  laissa  des  aaiis  qui ,  n'ayant  pu  l'arracber  à  la 
mort«  voulurent  au  nooins  perpétuer  son  souvenir.  Plusieurs 
retracèrent  cette  existencf^  si  courte  et  pourtant  si  digne  d'inté- 
rêts ;  9t  sa  mère  «  dans  de  longs  mémoires ,  insérés  en  tète  du 
premier  volume  de  ses  œuvres  complètes ,  entra  dans  de  tels 
détails,  qu'elle  ne  laissait  rien  à  dire  à  ceux  qui  eussent  voulu 
écrire  après  elle. 

Ce  n'est  donc  pas  la  bute  des  deux  auteurs  dont  j'ai  à  vous 
entretenir ,  si  leurs  biographies  ne  nous  apprend  rien  de  nou* 
veau  sur  Elisa  Mercœur,  c'est  qu'en  elSet  tout  avait  été  dit. 

Une  des  biographies  porte ,  pour  épigraphe ,  cette  phrase  de 
M**  Desbordes-Vttlmore  : 

f  Voyez,  elle  était  jeune,  aimée,  elle  avait  une  voix  qui  sur- 
»  vit  à  la  mort,  a 

Votre  Commission  a  remarqué  que  ce  travail  dénotait  de  la 
part  de  son  auteur  une  grande  habitude  d'écrire ,  que  le  style 
en  était  généralement  agréable.  Quant  au  pUn ,  elle  n'a  pu 
l'approuver. 

L'épigraphe  de  la  seconde  biographie ,  est  cette  pensée  de 
Ballanche  : 

a  Conservons  la  mémoire  d'Elisa  Mercœur,  honorons  sa 
a  douce  gloire.  » 

Elle  est  plus  complète  que  la  précédente ,  mais  le  style  en 
est  moins  châtié.  Cependant,  il  estfiicile  de  voir  que  ce  n'est 


ptas  le  talent  qui  a  manqué  à  Tauteur,  mina  que  te  tèinps  seul  loi  â 
fait  défaut. 

Votre  Commission,  en  raison  surtout  des  travaux  déjà  publiés 
sur  Elisa  MerooMir ,  n*ft  pas  cru  dieroir  ^oui  proposer  de  récom- 
penser ces  deux  mémoires. 


Mméài 


MfissiÈttti, 

Pendant  Tannée  qui  vient  de  s'écrouler,  une  Commission  nom- 
mée ttU  seirt  de  votre  Société,  tet  comjposéê  de  MM.  ttuette,  Vorw 
et  Caliaud,  rapporteur,  a  été  chargée  de  vous  faire  connaître  fés 
gtilles  fnûbiles  fumitores ,  dont  M.  Haymondière  est  Tirtventeur. 
Votre  Commissioh ,  après  une  étude  attentive ,  a  approu#  coii)- 
plèteAient  c^t  appareil  dans  toutes  ses  parties ,  et  a  déclaré  quil 
était,  Suivant  elle,  ce  qu'il  y  ax}ail  de  ihiéux  jusqu'à  eejoUr. 

Depuis  ce  rapport,  ces  grilles  ont  continué  à  satisfaire  TitidU's- 
iriel  qu^  lésa  adoptées,  et  M.  Guillemet  après  avoir  acheté  le  brevet 
français  et  le  brevet  anglais,  les  à  fait  placer,  sur  la  demakide  du 
Gouver nemfent ,  à  Timprimerie  iitipériale. 

U  y  a  <léjà  trois  semaîiies  que  Tappareil  fumivore  de  M.  Ray- 
mondière  fonctionne  dans  ce  vaste  établissement,  d*utie  nlàdibre 
•qui  ne  laisse  rien  à  désirer.  Cependant ,  èo  raison  du  piBU  de 
temps  qu'il  y  est  installé ,  un  rapport  officiel  n'a  pu  encore  être 
feit ,  pour  en  constater  les  avantagea. 

En  teminant^  vatre  Commiasion  a  rappelé  Tartiele  40  du 
règlement  de  la  Soeiété  Académique,  portant  qu'il  pourra  être 
accordé  des  récompenses  aux  auteurs  d'inventions  itopurtaptes. 
Et  eUea  peiné  que  les  grilles  fumivores  dont  je  viens  de  vous  en- 
tretenir, méritaient  un  encouragement  de  votre  part. 

Vous  avez  adopté  les  conehisions  de  votre  Comnniasion  ,  et 
décidé  qu'une  médaille  d'argent  serait  décernée  à  H.  Raymon* 
dièré. 


RAPPORT 


SUR 


LA  HOTIGB  P010L06IQDB 


DE  M»  i.  D6  LIRON  D'AIROLES. 


J.U. 


MnnfivitB, 

L'auteur,  en  fei^ani  hommage  de  80iv  œuvre  à  ia  Bcwiété Aca- 
démique delà  Loire*Inférieure,  a  désiré  appela  voira  aUentldii 
sympathique  a.ur  le  travail^  sujet  de  ses  recherches. 

Vous  avez  désigné  MM»  Pradal ,  de  Rivas  et  moi  pour  eia- 
miner  cet  ouvrage.  Je  viens^,  au  nom  de  votre  CoiramssioD^  vovis 
rendre  compte  de  notre  examen. 

Amateur  passionné  de  Thorticullure ,  et  priocîfnlement  de 
lafoniologie,  M.  d'AiroI^a  consacré  une  partie  de  sa  vie  à  Tétede 
pratique  de  cette  science.  Coaune  tous  ceux  qui  se  sont  oecupés 
de  la  culture  des  arbres  fruitiers,  et  en.paKicuiitr  de  celle  du 
poirier,  il  a  été  froppé  de  rimperfection  et  de  Télai  incomplet 
où  se  trouve  son  étude,  et  surtout  de  la  dépbrabie  synonimie 
qui  l'embarrasse ,  et  rend  les  recherches  qu'on  y  veut  faire  si- 
non impossible,  du  moins  fastidieuses  et  très-difiiciles.  De  nom*- 
breuses  causes  viennent  coocourir  à  cet  ioeonvéniefit.  L'auteur 
lesL  énumère  dans  un  chapitre  spécial  qu'il  serait  trop  Aong 
d'analyser. 
.  De  toi»  les  fruits ,  en  effets  qui  fout  les  délices  de  nos  table». 


—  604  — 

le  plus  utile  et  le  plus  généralement  seryi ,  c*est  sans  contredit 
la  poire.  Son  volume,  la  variété  de  ses  saveurs,  ses  diverses  ma- 
turités,  échelonnées  pour  ainsidire  de  juillet  jui^qu^en  février,  et 
même  au-delà  ,  font  cultiver  Tarbrequr  la  produit  dans  des  pro- 
portions bien  supérieures  aux  autres  fruitiers.  Il  n'est  donc  pas 
étonnant  qu'à  toutes  les  époques ,  un  grand  nombre  d'horticul- 
teurs praticiens  et  amateurs  se  soient  occupés  de  la  propaga- 
tion par  semis  et  de  la  culture  du  poirier,  et  cela  dans  des 
pays  et  sous  des  influences  climatériques  bien  diverses.  De  là 
des  modiGcations  souvent  profondes  dans  les  produits  issus  de 
la  même  souche.  De  là  des  dénominations  difl'érentes  et  consé* 
quemment  d'incessantes  confusions. 

Bien  d'autres  circonstances  viennent  encore  donner  lieu  à  cet 
inconvénient ,  et  s'étendre  dans  des  proportions  indéterminées. 
Nous  n'en  citerons  qu'une  parce  qu'elle  se  rattache  à  un  point  de 
physiologie  végétale. 

C'est  la  possibilité  que  deux  fruits  absolument  identiques 
puissent  se  rencontrer  dans  des  semis  faits  à  de  grandes  dis- 
tances, ce  qui  expliquerait  comment  les  deux  semeurs,  ayant  cru 
trouver  chacun  une  variété  nouvelle ,  auraient  donné  au  même 
fruit  deux  noms  différents. 

Ce  fait,  nié  par  certaines  autorités ,  discuté  et  admis  par  notre 
auteur,  trouve  dans  le  cours  de  son  ouvrage  des  exemples  qui 
militent  en  Cuveur  de  cette  dernière  opinion. 

Il  y  a  donc,  dans  la  pomologie  comme  dans  toutes  les  bran- 
ches de  la  science  qui  s'occupe  des  végétaux ,  d'immenses  et 
utiles  réformes  à  opérer ,  relativement  à  cette  fâcheuse  exubé- 
rence  où  se  trouve  portée  une  nomenclature  qui  ne  repose  sur 
aucune  base  fixe ,  aucune  règle  précise. 

Si ,  parmi  les'  nombreux  ouvrages  qui,  chaque  année ,  parais- 
sent sur  les  diverses  parties  des  sciences  naturelles,  quelques- 
uns  ont  une  valeur  scientifique  réelle  et  sont  un  véritable  progrès, 


—  605  — 

eoinbien  n'ont  pour  tout  mérite  qu'un  futile  néologisme  et 
d'inutiles  changements  de  noms,  combien  ne  sont  que  des  répéti- 
tions copiées  les  unes  sur  les  autres. 

Déjà  quelques  tentatives  de  réformes  ont  été  faites  à  ce  su- 
jet. L'ilI6fim  de  Pomologie  de  Bisot,  les  AnnaU$  de  Porno- 
logie  betge ,  plusieurs  ouvrages  publiés  en  Angleterre  ,  en  Hol- 
lande, aux  Etats-Unis  d'Amérique ,  s'occupent  de  reproduire  par 
le  dessin  et  la  peinture  les  fruits  les  plus  usuels  de  ces  lo- 
calités. Mais  toutes  ces  publications,  d*un  prix  assez  élevé,  pa- 
raissent sans  plan  d'ensemble  bien  arrêté,  sans  critique  suffisam- 
ment sévère. 

Au  milieu  de  tous  ces  travaux  on  peut  signaler  une  particu- 
larité bien  remarquable ,  c'est  que  tous  les  pays  qui  ont  pris 
l'initiative  de  ces  nombreuses  publications  sont  assez  mal  parr 
tagés  sous  le  rapport  des  conditions  de  climat ,  tandis  que  notre 
FrBnce ,  si  heureusement  placée  ,  si  riche  en  produits  pomo- 
logiques  qu'elle  exporte  en  si  grande  quantité  dans  ces  pays 
mêmes,  n'a  encore  rien  ou  presque  rien  publié  d'important  et 
de  suivi  sur  un  sujet  qui  lui  est  pourtant  si  spécial.  Quelques 
tentatives  trop  promptement  avortées  n'ont  eu  jusqu'ici  aucun 
succès.  La  Nouvelle  Pomologie  du  Jardin  des  Plantes  de  Paris^ 
sous  la  direction  de  M.  Decaine,est  un  ouvrage  d'iconographie 
entrepris  sur  une  lrès«large  échelle ,  qui  ne  pourra,  d'ici  long- 
temps, rendre  tous  les  services  qu'on  doit  en  attendre.  D'ailleurs 
luxueusement  éditée,  et  consëquemment  d'un  prix  très -élevé, 
elle  ne  peut  guère  entrer  dans  les  collections  particulières,  e^ 
n'est  accessible  que  pour  les  bibliothèques  publiques  ou  pour 
celles  des  Sociétés  spéciales.  Ce  sera  donc  un  ouvrage  malheu- 
reusement peu  répandu. 

C'est  pour  remédier  à  cet  inconvénient  que  M.  d'Airoles  a 
entrepris  la  publication  de  sa  Notice  pomologique.  Il  a  pensé 
qu'un. ouvrage  qui  aurait  pour  but  de  simplifier  cette  iàcheuse 

40 


-  M»  — 

synonymie  par  la  recheraha  active ,  coascienoieuseï  de  forigme 
d«  Aruk  ,  de  sa  qualité ,  de  fépo^tte  de  la  malavUé  ,  es  tienaiil 
compte  «  toutefois,  des  différeneea  de  localiiés ;  par  la  compa- 
raison des  diverses  formes  i|u*ii  peut  prendre^  de  aMaiève  à  bien 
constater  Tidenlité  de  chaque  espèce,  et  à  n'admettre  comme 
réellenoent  différentes  que  celles  qqi  présemeraient  des  earao-* 
tères  bien  tranchés  ;  il  a  pensé,  dîs-je,  qu'un  pareil  ouvrage  ren- 
drait d'immenses  services ,  si  snrtooi  U  pouvait  dtre  livré  au 
public  à  un  prix  aooessible  à  tomes  les  fortunes. 

Mais  que  de  peines ,  que  de  recherches ,  pouff  arriver  à  un 
pareil  résultat  ;  que  d'obscurités  à  éclaircir  ;  que  de  roanvais  lou- 
loir  à  surmonter,  que  de  diarlatanieme ,  de  nwuvaise  bi ,  d'a- 
mour propre  à  combattre  pour  acquérir  certains  renseigMmenta 
cependant  indispensables*  Et,  d'un  aolve  eAté,  qoe  de  déain- 
térrssement  po«r  entreprendre  une  cenvre  qui ,  bien  luin  de 
rapporter  des  bénéAces  ,  ne  peut  être  que  éiapendieuse  poor 
son  auteur. 

En  présence  de  tant  d'inconvénients ,  M.  d^Airoles  n'a  pas 
reenté  ;  il  a  abordé  la  tiehe  qu4l  s'est  imposée  a^rec  noéastie 
et  abnégation  de  toute  idée  en  dehors  des  intérêts  de  la 
science. 

«  lions  publions  ce  travail ,  dit-it  dans  son  JKsfmm  dti  jmî- 
»  riir ,  sans  avoir  la  prétention  qu'il  sait  irvéptocbabln.  NeM 
»  nvons  toutes  les  dtfficokés  qui  se  sont  dressées  devant 
*  au  milieu  des  recherchée  dana  lesquelles  nous  nous 
»  jeté  ;  toutes  tes  démarches  qu'il  nous  a  fallu  bire  pour  arriver 
»  à  ce  résultat.  »  Aussi  appeMe-^t-il  les  observations ,  réolaaM-» 
t-il  l^a|q>ui ,  le  concours  de  tons  lea  poaaelogues»  tendant  à 
former  de  tous  ses  souscripteurs  et  correspeodanta  une  aavte 
d'association  ,  dont  les  résultats  sent  bciles  à  prévoir.  8a  tâche 
oamanence  ,  mais  elle  est  loin  d'être  finie. 

e  Qui  peut  dire  à  l'iMmlne  que  peussa  l'anMH»  do  travail , 


-  «07  — 

n  ^|out6-t«-il  dans  eon  clàapiire  sur  la  syuonyiaie  et  les  'cauaes 
j»  ée  son  iléflordre  ,  qui  peut  dire  à  cet  bonome  sïl  vivra  assez 
»  de  jours  pour  finir  la  laborieuse  tÂche  qu'il  entreprend.  Il 
»  n'en  travaille  pas  moins  avec  ardeur,  s'en  remettant  à  la  Pro- 
»  ^idence  des  desseins qu'ellea  sur  lui.  Il  continue  son  couvre  , 
»  pensant  qu'elle  marquera  utilement  son  passage  dans  la  société. 
»  Dwce  .philanthropie  mise  au  c^ur  de  l'homme  .pour  le  soutenir 
0  dans  la  vie.  » 

D'après  les  «considéraiioos  générales  que  nous  venons  d'ex- 
poser, nous  voyons  le  but  que  se  propose  notre  auteur.  Examinons 
maintenant  la  manière  dont  il  l'atteint. 

La  Notice  pomologique  forme ,  en  réalité ,  deux  ouvrages 
distincts. 

Le  premier  porte  pour  2^  titre  :  Liste  synonimique  historique 
des  dvoerses  variétés  de  poiriers  anciennes,  modernes  et  nouvelles. 

Dans  ce  premier  travail ,  Tauteur  cherche  à  stmplifrer  la  chs- 
sification  des  nombreuses  variétés  de  poiriers  ,  en  réunissant 
au  nom  primitif  le  plus  grand  nombre  des  synonymes  qui  s'y 
rattachent. 

C'est  cette  partie  de  son  travail  qui  a  nécessité  toutes  ces  re- 
cherches ardues ,  fatigantes  ,  ennuyeuses ,  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut.,  et  dans  lesquelles  il  a  développé  autant  de  pa- 
iienoequede  sagaciié. 

V Histoire  de  t arboriculture  fruitière  ^  qui  forme  la  première 
partie  de  .l'ouvrage  ,  et  lui  sert  d'introduction  ,  renlerme  des 
chapitres  aussi  curieux  qu'intéressants.  Columelle ,  Olivier  de 
Serre  ,  Laquintinie ,  Duhatnel  du  Monceau ,  viennent  tour  a 
tour  exposer  quelques-uns  de  leurs  principes  sur  cette  ^partie 
de  la  science  ;  puis ,  chacun  nous  offre  la  curieuse  nomenclature 
des  .principales  variétés  cultivées  de  son  temps. 

Ensuite  vient  la  liste  synonymique  historique,  partie, principale 
de  l'ouvrage^  Cette  .liste  n'est  pas  définitive  ;  de  nouvelles  re- 


—  608  — 

cherches  ,  de  fiiiures  découvertes ,  des  gains  fortuits  on  pour- 
suivis, viendront  étendre  cette  liste  ,  riche  déjà  de  245  déno- 
minations vérifiées  et  complétées  ;  plus  422  dont  l'historique 
n'a  pas  encore  reçu  le  cachet  que  Tauteur  doit  leur  imprimer  , 
et  282  autres ,  qui  sont  en  ce  moment  pour  lui  un  sujet  d'in«* 
vestigations  et  d'études  consciencieuses. 

On  y  trouve  aussi  une  liste  de  poiriers  à  cidre ,  contenant 
51  variétés,  ce  qui  ferait  une  nomenclature  de  près  de  mille 
variétés ,  avec  des  notions  plus  ou  moins  complètes  sur  chacune 
d'elles  ,  mais  que  i'aiïteur  se  propose  de  compléter  à  force  de 
recherches  et  de  soins. 

Chaque  dénomination  comprend  ou  doit  comprendre  : 

1®  Le  nom  sous  lequel  le  fruit  est  le  plus  connu. 
2°  La  condition  de  vigueur  et  de  fertilité  de  Tarbre. 
3®  La  qualité  du  fruit  et  son  volume. 
4^  L'époque  de  sa  maturité. 
5^  Sa  synonymie  aussi  complète  que  possible. 
6®  L'origine  du  sujet  et  son  historique. 
70  Les  divers  ouvrages  qui  en  font  mention  et  qui  en  donnent 
la  description  ou  la  figure. 

Cette  partie  de  l'ouvrage  rendra  de  véritables  services  aux 
horticulteurs ,  qui  pourront  y  trouver  d'utiles  renseignements 
sur  les  meilleures  espèces  de  poires ,  et  leur  éviter  ces  nom- 
breuses déceptions  auxquelles  sont  exposés  ceux  qui  désirent 
collectionner  dans  leurs  jardins ,  des  espèces  vraiment  dignes 
d'être  cultivées ,  ou  éviter  des  répétitions  fâcheuses. 

La  plupart  des  fruits  qui  sont  relatés  dans  le  premier  chapitre 
de  la  liste  synonymique ,  ont  été ,  de  la  part  de  fauteur , 
l'objet  d'une  étude  consciencieuse.  Il  les  a  vus  ,  dégustés,  beau- 
coup même  ont  été  cultivés  et  propagés  par  lui ,  et  les  sujets 
figurent  encore  dans  sa  pépinière  de  la  Civelière.  Dans  ces  re- 


—  600  — 

cherches,  M.  d'AiroIes  a  développé  une  ardeur  et  une  persé- 
vérance dont  on  ne  saurait  trop  lui  savoir  gré. 

Aussi  cet  ouvrage  ,  dont  nous  ne  connaissons  jusqu'ici  aucun 
analogue  ,  nous  paratt  le  plus  méthodique  et  le  plus  complet 
sur  cette  matière.  C'est  un  livre  classique  dès  aujourd'hui  acquis 
à  hi  soience. 

Le  deuxième  ouvrage  de  la  notice  pomologique ,  porte  pour 
deuxième  titre  :  DeêcriptUm  iuecinele  de  quelques  fruité  inédite, 
nouveaux  ou  îrèe-peu  répandue. 

Comme  le  premier  il  n*a  pas  de  terminaison  assignée. 
Chaque  année ,  de  nouvelles  recherches ,  de  nouveaux  gains 
viendront  accroître  le  nombre  des  livraisons,  si ,  surtout,  comme 
Tauteur  Ta  fait  dans  ses  troisième  et  quatrième ,  il  y  admet 
non-seulement  les  fruits  nouveaux ,  mais  aussi  les  anciens  de 
bonne  qualité. 

Cette  deuxième  partie  de  l'ouvrage ,  qui  a  été  publiée  la 
première,  présente  elle-même  deux  divisions  bien  tranchées  : 
Chaque  cahier,  qui  est  composé  de  deux  livraisons,  offre  d'a- 
bord ,  sous  le  titre  d'observations  utiles ,  des  considérations 
pratiques ,  fruits  de  l'expérience  de  l'auteur ,  et  d'une  incon- 
testable utilité. 

Nous  citerons  entre  autres  celles  sur  la  cueillette  des  fruits  , 
les  moyens  d'en  échelonner  la  maturité,  l'hibridation  naturelle, 
la  plantation  et  la  conduite  des  jeunes  arbres ,  etc. 

La  deuxième  divistion  est  consacrée  à  la  description  de  162 
fruits  nouveaux  ou  très-peu  répandus ,  parmi  lesquels  plus  de 
30  lui  doivent  leur  acte  de  naissance ,  et  nous  y  ajoutons  celle 
aussi  des  fruits  les  plus  estimés. 

Cette  description  comprend  :  les  caractères  de  l'arbre ,  sa 
conduite  la  plus  avantageuse  ; 

La  forme  du  fruit ,  son  volume,  son  degré  de  mérite,  Tépoque 
de  sa  maturité  ; 


—  «w  — 

L'origioe  de  ce  fruit,  les  ouin^es  quien^nt  parlé  ou  qui 
l'ont  figuré. 

Comme  la  description  quelque  exacte  et  comptète  qu*elle 
puisse  être ,  ne  peut  frapper  le  souvenir  aussi  bieo  que  la  re- 
présentation figurée ,  1  auteur  présente  de  chaque  poire  4écNte 
une  figure  au  trait  qui  en  donne  la  forme  exacte ,  et  aide 
puissamment  dans  les  recherches.  Ce  procédé  biea  oioibs  dis- 
pendieux que  la  reproduction  par  planehes  coloriées  «  reod 
Touvrage  accessible  à  toutes  les  bourses,  but  que  e'eat 
surtout  proposé  l'auteur ,  en  adoptant  ce  mode  de  publication. 

Dans  cette  notice  descriptive ,  nous  voyons  que  notre  dépar- 
tement figure  pour  une  notable  paift  dans  la  ,productiou  des 
espèces.  Treize  sont  enregistrées  par  notre  auteur ,  et  peut- 
être  pourrions-^nous  lui  en  signaler  une  quatorxième. 

Hais  ayons  confiance  dans  ses  recherches ,  son  'Xèle  ae 
charge  de  nous  doter  prochainement  d'une  «pommone  de  la 
Loire-'lnférieure. 

Tous  ces  fruits  ne  sont  pas  des  nouveautés.  Depuis  plusieurs 
année»,  quelques-uns  sont  plus  ou  moins  cultivés.  Sézi  de  Bérkg 
Dmheue  de  Berry^  Beurré  Brunetuu  ou  CrûêMne  d'hiver, 
Bézi  quai$soi  d*été  j  Saint- Herblin  d'hiver. 

La  plupart  des  anoateurs  ont  cultivé  ces  espèces ,  sans  soup- 
çonner leur  provenance.  M.  d'Airoles ,  par  des  recherches  ac- 
tives ,  a  vérifié  ces  provenances  ,  et  leur  a  donné  ,  dans  sa  pu- 
blication ,  une  notoriété  publique  et  définitive. 

D'autres  espèces  plus  récentes  :  Beurré  nantaise^  Beurré 
Chrgeau,  Àkaandrine  DouiUardj  primées  et  couronnées  dès 
leur  apparition ,  par  la  Société  nantaise  d'Horticulture .,  sont 
maintenant  appréciées  à  .leur  juste  valeur ,  et  recevront  de  la 
notice  pomologique,  un  nouveau  relief  qu'elles  méritent  à  tous 
égards. 

Il  est  donc  à  désirer  que  l'œuvre  entreprise  par  M.  d'Airoles , 


—  6tl  — 

ait  tout  le  succès  qu'elle  mérite  ,  s'il  parvient ,  comme  nous  le 
souhaitons  vivement ,  à  Tuccomplir  suivant  le  programme  qu'il 
s'est  tracé.  Il  ne  manquera  pas  de  voir  se  réaliser  le  vœu  qu'il 
a'  fermé  àu»  sa  préfeee. 

Di^  il  n  recDeiili  d'honorables  fruits  de  ses  ef orls  persévé- 
rants ,  par  les  nombreux  et  sympathiques  témoignages  d'estime 
et  d'intérêt  que  lui  ont  manifestés  plusieurs  des  principales  So- 
ciétés d'Horticulture  de  France  et  de  l'étranger ,  par  lettres , 
diplômes ,  rapports  et  médailles. 

Aussi ,  Messieurs ,  totie  Coinwssipi)  est  unai^me^  sur  le  mé- 
rite et  l'utililé  de  cet  ouvrage  qui ,  sous  tous  les  rapports ,  lui 
paraît  digne  de  vos  encouragements  sympathiques ,  et  vous  pro- 
pose d'adresser  à  son  auteur  ctes  remercrtments ,  pour  l'hommage 
qu'il  vous  a  fait  de  son  œuvre  «  en  l'engageant  à  en  poursuivre  la 
continuation. 

Dblaiiabb,  ragfporteur. 


PROGRAIIE  DES  PRIX 


PBOPOSiS  PAR 


LA  mM  iGiDtioii  DE  im 


^MTJi    M/A««àm    1SM* 


■     • ,  »  - 


fvt  QnBftTioiv.  —  Étvdeft  btographiqne»  mrnw  mm  •« 

ptasteiiPft  Nantais  célè1»rea« 

Sans  dédaigner  les  Recueils  biographiques,  la  Société 
Académique  donnerait  cependant  la  préférence  à  des  études 
bien  complites  sur  une  ou  deux  célébrités  de  Nantes  ou  du 
Pavs  Nantais. 

%•  —  Rccneil  de  Chanta  populaires ,  de  tradltiaaa 
loealea  dn  Paya  Nantaia,  on  dn  Baa-Poiton* 

••  —  Appréciationa  anr  lea  Honnnaenta  de  Tartf 
à  Nantea  et  daaa  le  départenaent  de  la  Lalre* 
InMrienre* 

La  Société  verrait  avec  plaisir  les  concurrents  traiter  de 


—  613  ^ 

Finfluenpe  des  matériaux  sur  la  forme  «  et  appuyer  d'exemples  , 
choisis  dans  le  pays  même,  leurs  dissertations  sur  ce  sujet. 

Elle  accepterait  même  une  monographie  sur  un  seul  mo- 
nument. 

4*  —  Vatre  le  précis  hlfttorlqâe  des  Conntractlon» 
navale»  dan»  le  département  de  la  Loire - 
Inférieure. 

Les  concurrents  pourront  se  placer ,  soit  au  point  de  vue 
de  l'importance  commerciale  de  cette  belle  industrie  «  qui  pro- 
gresse chaque  jour  à  Nantes  ,  soit  à  un  point  de  vue  plus 
technique  ;  et  ils  auront  à  signaler  alors  spécialement  les  in- 
ventions et  les  perfectionnements  introduits  par  des  Nantais  dans 
la  construction  propre  du  navire ,  et  dans  celle  des  machines 
motrices. 

5*   —   De  réclairage  an  gas,  an  point  de  vue  de 

lihygiène   pnMiqae. 

Les  concurrents  pourront ,  s'ils  le  désirent,  limiter  le  champ 
de  leurs  investigations  à  Texamen  d'un  point  spécial  relatif  à  la 
production ,  à  l'épuration ,  à  la  distribution  ou  à  l'emploi  du 
gaz  de  Téclairage.  La  Société  Académique  appelle  spécialement 
l'attention  des  concurrents  sur  la  composition  variable  du  gaz, 
et  son  mélange  avec  l'oxyde  de  carbone  ou  des  combinaisons 
sulfurées ,  ainsi  que  sur  les  conséquences  de  ces  faits. 

••  —  Étude»  de  »tati»tiqne  médicale  »ar  une  on 
pinoieiar»  localltéa  da  département  9  et  spéciale- 
ment anr  celle»  où  »'oli»ervent  le»  g^rave»  endé- 
mie» de  Bèwrem  internoJltteate»  oa  de  dyoenterie»» 

41 


—  614  — 

Signaler  tontes  les  controns  bygiéifirqaes  aluxquelles  son( 
soumis  les  baMfanls. 

7«  —  Ëinde»  géoiogiqflÊem  sur  la  Bretagne  ou  l'aae 

de  àea  partie»* 

La  Société  entend  encourager  toutes  les  recherches  géologiques 
faites  en  Bretagne  et  spécialement  dans  la  Loire-Inférieure.  Elle 
attacherait  un  intérêt  sérieux  à  des  études  qui ,  bien  que  cir- 
conscrites dans  un  faible  rayon ,  auraient  des  conséquences 
utiles  à  l'agriculture  ou  à  l'industrie. 

9*  —  ^uMém   «erAient  le»   Iridaètrié»    &   eréer   oa 

*  devel#p|^r  eH  f»reia#ii«? 

La  Bretagne  ne  contient  que  fort  peu  d'établissements  in- 
dustriels;  cependant  la  population  y  est  nombreuse,  la  main- 
d'œuvre  y  serait  à  bon  marché  ,  et  les  voies  de  communication 
qui  s'y  multiplient  donneraient  de  grandes  facilités  pour  les 
débouchés. 

••  —  Eaaal  d^nae  Duane  de  la  Laire-lnrérleiire* 

La  Société  recevrait  le  catalogue  d'une  seule  classe  d'animaux, 
oiseaux,  reptiles,  etc. 


!••  —  Faire  llilÉiteilre  de  l'iM^laMMe  et  de  ta 
librairie  à  Nantea,  depnla  lea  teaipa  lea  Ifimm 
ree«léa   jaaqn'an    XTIli*    alècle   IneloalTemeat* 

11*  -  vaire   rfelatéli^e  d<^  rtiil^eritté  dé  Itanieé. 

lt<  —  faire  Tiilatalre  de  Tétat  pallU^ae  et  adatl* 
alatratlf  de   la  Bretagoe  aoaa  l<aala   XIT. 

f  ••  ^  me  Vmtemit  de  HâHtea,  edtauè  ^rt  de  mer, 
eB  iiréMBèe  de  i^ii^èrttire  eu  ehèBÉla  de  ftr  et  de 

l^BvaBt^ofHMM  de  Bdidi^BaadnN^i 


—  615  — 

Les  Mémoires  manuscrits  devront  être  adressés  ^  avant  le 
f  août  1858  ,  à  M.  le  Secrétaire  général  de  la  Société  Acadé- 
mique de  Nantes ,  place  du  Commerce,  12.  Chaque  Mémoire 
portera  une  devise  reproduite  sur  un  paquet  cacheté ,  mention- 
nant le  nom  de  son  auteur. 

Les  prix  consisteront  en  médailles  de  bronze ,  d'argent ,  et 
d'or  s'il  y  a  lieu.  Us  seront  décernés  dans  la  séance  publique 
de  novembre  1858. 

La  Société  Académique  fugera  s'il  y  a  lieu  d'insérer  dans  ses 
Annales  un  ou  plusieurs  des  Mémoires  couronnés. 

Nantes,  15  novembre  1857. 


Le  Président, 

Le  Secrétaire  générale 
Abbé  FODRNIER. 

DUGAST-MATIFEUX. 


EXTRAITS 


DfiS 


PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES 

DE  LA  AOGIÉTf:  AGAVËAlIQUE. 


1856-1857. 


Séance  du  S  décemlirc  1  S5T« 

PBÉSlDBlfCB  DE  H.   BOBIEBBE ,   PUIS  DB  M.   l'aBBÉ   FOUBNIBB. 

H.  Bobierre  ,  président  sortant ,  remeroie  la  Société  Acadé* 
œique ,  du  bienveillant  concours  qu'elle  lui  a  prêté  pendant 
l'année  qui  vient  de  s'écouler,  et  installe  le  nouveau  bureau. 

M.  l'abbé  Fournier,  en  prenant  place  au  fauteuil  présidentiel, 
témoigne  conabien  il  a  été  sensible  ,  à  tous  les  points  de  vue , 
à  une  élection  qui  s'adresse ,  dit-il ,  moins  à  sa  personne 
qu'aux  idées  dont  il  est  le  représentant.  Cette  élection  prouve 
combien  sont  enracinées  dans  la  Société  Académique  ces  idées 
qui  sont  la  base  de  toute  société. 

Le  cercle  maritime  qui  vient  de  se  former  à  Nantes ,  donne 
avis  à  la  Société  qu'il  vient  de  se  constituer,  et  manifeste  le 
désir  de  se  mettre  en  communication  avec  elle.  —  Renvoyé  au 
Comité  central. 


M.  Le  Houx ,  secrétaire  de  la  Section  de  Médecine ,  donne 
lecture  de  son  rapport  sur  les  travaux  de  cette  Section ,  pendant 
le  dernier  semestre. 

Séance  da  7  Janvier  1SS7* 

PRÉSIOEIfCE   DE   M.   l'aBBÉ  FOUBNIBE,    PBÉSIDERT. 

Nomination  d'une  Commission  composée  de  MM.  Callaud, 
Gftcbe  et  Voruz ,  pour  étudier  les  grilles  fumivores  de  M. 
Raymondière. 

Admission  de  H.  Moreau,  juge-de-paix  du  3*  arrondissement, 
de  M.  Pinson  ,  agent-voyer  du  département ,  comme  membres 
résidants  ;  et  de  M.  Malaguti ,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences 
de  Rennes ,  comme  membre  correspondant.  (Rapports  de  MM. 
Dugast-Matifeux,  Guéraud  et  Bobierre.) 

Allocution  de  M.  Fournier. 

Séance  da  4  février  1SS7. 

PRÉSIDENCE  DE   M.   l'aBBÂ   FOURmER. 

Admission  de  M.  le  D'  Calloch  ,  comme  membre  résidant. 
(Rapport  de  M.  le  D*  Citerne.) 

Lecture  de  la  première  partie  de  la  notice  biographique 
d'Evariste  Colombel,  par  M.  A.  Bobierre. 

Elude  sur  les  lois  physiologiques  de  l'homme,  par  M.  Padio- 
leau  (!"  partie). 

Quelques  extraits  de  la  continuation  inédite  de  Vhisloire  de 
Nantes,  de  l'abbé  Travers,  par  Proust,  membre  de  la  cham- 
bre des  comptes  de  Bretagne  :  Communication  de  M.  Dugast* 

Matifeux. 

Séance  dn  4  mars  1S67. 

PRÉSIDEIfCB   DE  H.   MALHERBE  ,    VICK-PRÉSIDBIIT. 

Mémoire  de  M.  le  Veillé ,  de  Nantes ,  et  propriétaire  à  PariSi 


m  w  m 

sur  la  conservation  des  céréales ,  mémoire  confié  à  une  Com- 
mission spéciale ,  composée  de  MM.  Varsavaux ,  Goupilleau  et 
Bobierre. 

M.  de  Tollenare  fait  hommage  à  la  Société  de  sa  carte  de 
l'arrondissement  d'Ancenis. 

M.  Destez  fils  ,  docteur-médecin  ,  et  M.  Carou ,  juge-de- 
paix  à  Pornic  ,  sont  admis  :  le  premier ,  comme  membre  rési* 
dant ,  le  second ,  comme  membre  correspondant.  (Rapport  de 
MM.  les  D'*  Lefeuvre  et  Aubinais). 

Rapport  de  M.  Callaud  ,  sur  les  grilles  fumivores  de  M. 
Raymond  ière. 

Le  rapporteur  demande  ,  au  nom  de  la  Commission,  une  mé- 
daille d'argent  pour  Tauteur  de  ce  procédé ,  le  plus  utile  qui 
ait  encore  été  inventé  dans  ce  genre. 

M.  Bobierre  lit  la  seconde  partie  de  sa  notice  biographique 
sur  Evariste  ColombeL 

Rectification  historique  de  l'épisode  du  château  d'Aux,  en 
avril  1794^  par  M.  Dugast-Matifeux. 

Séance  da  !>'  aTrll  1IIS7. 

pbésideucb  de  m.  malherbe,  vice-pbésident. 

Etudes  sur  les  lois  vitales  et  physiologiques  de  l'homme,  par 
M.  le  D'  Padioleau  (2*  partie). 

Etude  sur  Saint^Ambroise ,  par  M.  l'abbé  Fournier  (t** 
partie). 

Séance  dn  S  naal  1S#T* 

PBÉ81DERCB   DE   M.   KALHBBBB  ,   VICE-PfiÉSIDEElT. 

Explosion  de  la  poudrière  de  Nantes ,  en  1 800  ,  par  M. 
Renoul. 


IV 

Séance  du  3  |Qln  ISA 7. 

PAÉSIOBNCE    DE    H.    i'4BBÉ   FOURIflEB  ,   PRÉSIDENT. 

M.  le  Recteur  de  TAcadémie  de  Rennes  annonce  que  le  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique  vient  de  donner  un  nouveau 
développement  à  la  Revue  des  Sociétés  savantes,  et  qu'il  fait 
appel  à  toutes  les  Sociétés  de  Tempire  français  ,  pour  travailler  à 
cette  statistique  intellectuelle  de  là  France. 

M.  Talabardon  ,  membre  correspondant ,  fait  hommage  à 
la  Société  d'un  ouvrage  intitulé  :  Calcul  raisonné»  et  demande 
que  cet  ouvrage  soit  l'objet  d'un  rapport.  M.  Lemonnier  est 
chargé  de  ce  rapport. 

Nomination  d'une  Commission  composée  de  MM.  le  baron  de 
Girardot ,  Huette  ,  Bobierre  ,*  Renoul  et  Voruz ,  pour  choisir 
les  industriels  les  plus  recommandables  de  la  ville ,  et  les  en- 
gager à  se  rendre  à  l'invitation  de  la  Société  de  la  Mayenne  : 
le  président  de  cette  Société  annonce ,  en  effet ,  qu'au  mois  de 
septembre ,  une  deuxième  exposition  régionale  des  produits 
agricoles,  horticoles,  industriels  et  artistiques,  aura  lieu  à  Laval, 
et  engage  les  principaux  industriels  de  Nantes  ,  a  envoyer  leurs 
produits  à  cette  exposition. 

Admission  de  M.  Mercier,  pharmacien ,' comme  membre 
résidant. 

Etude  sur  ks  lois  vitales  et  physiologiques  de  l'homme,  par  M. 
Padioleau  (3*  partie). 

Fêtes  républicaines  de  1790  à  1800,  par  M.  le  baron  de 
Gârardoi  (1''  partie). 

Epitre  en  vers ,  adressée  à  la  Société  Académique ,  par  H, 
Aron,  notre  collègue.  Leo^^  4^  V«  l'al^bé  Fournier. 

Séance  da  1"  Juillet  1S57. 

PEÉSIDENCB   DE   M.   L'aBBÉ   FOORNIER  ,    PRÉSIDENT. 

Admission  de  MM.  Gauthier  frères ,  comme  membres  rési- 
dants. (Rapport  de  M.  Guéraud). 


Bxeurfim  ian$  les  Pyrénées,  par  M.  Tahbé  Fournier. 

Séance  da  6  aoiÉt  1§A7. 

FBtSIDENCE   DE   H.    MALHERBE,    VICE-PBÉSIDENT. 

Admission  de  H-  le  D' Henry  ,  oomme  roeoabr^  résidant ,  et 
de  M.  le  l^  Raoul  le  Roy  d  Etiolles  ,  comme  membre  corres- 
pondant. (Rapport  de  H.  le  D'  Trastour). 

Lecture  de  deux  communications  de  M.  Huette,  la  première 
sur  un  nouveau  thermomètre  de  précision,  et  la  deuxième  sur 
la  détermination  du  niveau  des  eaux  de  la  mer,  d'après  le  calcul 
de  Tunilé  des  hauteurs. 

Séance  dn   9  aepteinbre  1SS7. 

PRÉSIDENCE   DE   M.    VANDIER,    DOTER   D*A6E. 

Admission  de  M.  le  P'  Berneaudeaux,  comme  membre  rési- 
dant. (Rapport  de  M.  Calloch.) 

Nomination  d'une  Commission  composée  de  MM.  Huette  , 
Voruz  etCallaud,  pour  examiner  le  mémoire  de  M.  J.  Carré,  sur 
les  aceidenis  dea  ohamins  de  fer. 

Commission  composée  de  MU.  Delaoïarre,  Pradftl  et  de  Rivas, 
pour  étudier  la  Notice  pomologiqtie  de  M.  J.  de  Liron-d'Ai- 
roles. 

Notice  sur  l*abbaye  de  VÉpau,  par  M.  Guéraud. 

De  l'enseignement  mutuel ,  de  son  origine ,  de  ses  progris  , 

de  son  introduction  en   France /par  M.  le  D'  de  Rivas   (l" 
partie). 

Séance  da   7   octniire  ffSiT* 

PRÉSmBNCB  DR  M.   L'aBBÉ  FOURNIER,    PRÉSIDENT. 

Comi))is$ion  composée  de  MM.  Lefeuvre,  Aubinais  et  Le  Beuf, 
puur  es^aminer  les  œuvres  inédites  de  M.  Carou. 


VI 

Origine  et  progrès  de  l'emeignement  mutuel  en  France,  par 
M.  de  Rivas  (2^  partie). 

Notice  sur  les  oursins  perforants  de  Bretagne ,  par  M.  Caîi- 
liaud. 

Séance  du  A  o^venilire  18S7* 

P&ÉSIDEIfCE   DE   M.    l'aBBÉ   FOUBmiER,    PRÉSIDENT. 

Rapport  du  D'  Delamarre  sur  h  Notice  pomologique  de  M.  de 
Liron-d'Airoles. 

Rapport  du  D'  Citerne  sur  les  travaux  de  la  Secliou  de 
Médecine. 

Notice  sur  Saint- Ambroise ,  par  M.  Tabbé  Fournier,  suite 
et  fin. 

Mémoire  sur  la  valeur  fertilisante  des  phosphates  calcaires 
fossiles  (coprolithcs).  Dosage  rapide  de  Tazole  des  engrais,  au 
nnoyen  d*un  appareil  ammonimétrique  très-simple.  —  Demande 
d'une  loi  sévèrement  répressive  cqntre  les  fraudes  qui  existent 
dans  le  commerce  des  engrais,  par  M.  Bobierre. 

Séance  extraordinaire  dn  11  noTembre  lSi7« 

PRÉSIDENCE  DE   H.   l'aBBÉ   FOURNIER,   PRÉSIDENT. 

Fables,  par  M.  Callaud. 

Origine  et  progris  de  l'enseignement  mutuel  en  France  ,  par 
M.  de  Rivas  (3'  partie). 

De  la  mesure  du  temps  et  de  la  dénomination  des  époques 
séculaires,  par  M.  Huette. 

Séance  pnbllqine  do  19  noTembre  1817. 

A  une  heure ,  M.  Tabbé  Fournier  ,  président  de  la  Société 
Académique,  prend  place  au  fauteuil  avec  M.  Henri  Chevreau, 
Conseiller  d*Etat  et  Préfet  de  ta  Loire-Inférieure  ,  H.  Lamotte- 
Rouge,  général  de  division.  Monseigneur  Jaquemet,  M.  le  baron 


■m  m 

VIJ 

de  Girardot,  H.  le  Maire  de  Nantes,  le  colonel  et  le  lieutenant- 
colonel  du  50^  de  ligne ,  M.  Denis ,  proviseur  du  lycée  de 
Nantes. 

U.  Fournier  ouvre  la  séance  dans  un  discours  aussi  remar- 
quable par  Téclat  du  style  que  par  la  grandeur  des  pensées.  Il 
établit  l'influence  de  la  religion  surTesprit  humain;  la  hauteur 
à  laquelle  se  sont  élevés  les  poètes ,  les  écrivains  ,  les  artistes  , 
dominés  par  le  sentiment  religieux  ,  et  la  triste  décadence  de 
ceux  qui  ont  abdiqué  ce  sentiment. 

M.  le  secrétaire-adjoint  lit  ensuite  le  rapport  sur  les  travaux 
de  la  Société  Académique. 

H.  le  D'  de  Rivas  termine  la  séance  par  le  rapport  sur 
le  concours,  et  décerne,  au  nom  de  la  Société,  les  récompenses 
suivantes  : 

1^  A  M.  Jollin,  directeur  de  Tabattoir  de  Nantes,  une  mé- 
daille d'argent  de  première  classe  pour  son  mémoire  sur  la 
boucherie  ; 

2^  A  M.  Trescaze ,  de  Tarbes,  une  médaille  d'argent  de 
deuxième  classe,  pour  son  mémoire  sur  la  même  question; 

3^  A  H.  Aristide  Vincent,  ingénieur  civil  à  Brest,  une  mé- 
daille de  bronze,  pour  le  même  concours  ; 

4®  Une  médaille  d'argent  à  M.  E.  Pradal ,  notre  collègue, 
pour  son  catalogue  des cryptoganoes  de  la  Loire-Inférieure; 

5"*  A  M.  Raymondière,  une  médaille  d'argent  pour  sa  grille 
fumivore. 

Dans  les  intervalles  des  discours ,  de  délicieux  morceaux  de 
musique,  sont  chantés  ou  exécutés  par  MH.  Champonnier,  Meilhan 
frères  et  Dolmetsch. 

A  trois  heures  un  quart  la  séance  est  levée. 


tHj 

Séance  da   SO  novemlire  18A7. 

PEtiSIDERCB   DE   M.    L'aBBÉ  ÏOUBKIEB,   PBÉSIDENT. 

Ceiie  séance  est  eouacrée  aux  éleetiens  àmï  moi  le  ré- 
sultat : 

bcrbah. 

MM.  l'abbé  FoMmier^  président  ; 

Le  D*  Malherbe,  tiee-présidenî ; 

Le  D'  Ch.  Rou\esLn  j  êecrélaire  génèrûl; 

E.  Le  Beuf  I  secrékârd-adjoint  ; 

Huette,  trésorier; 

Le  D'  Le  Ray ,  bibliothéccùre-archi^iste  ; 

Le  b^  Delamarre  ,  bibliothécaire-adjoint. 

COHITÉ    CEUTEÀL. 

Section  d'agrieuUure ,  commerce  ei  inémstrie. 
HMf.  Reniai,  comte  0.  de  Sesmaisons,  Goopilleau. 

Section  de  médecine. 
MM.  Blanchet ,  Letenneur  et  de  Rivas. 

Section  des  sciences,  lettres  et  arts. 
MM.  Guéraud  ,  Grégoire  et  Dugast-Matifeux. 

Section  des  sciences  naturelles. 
MM.  de  Tollenare,  Pradal  et  Ducoudray-Bourgault. 

Le  Secrétaire  adjoint, 
Ch.  Rocxbau. 


TABLE 

DU   VTNGT-HUITIÈME    VOLUME. 


PBEIDEB  S£K£STBS. 

Allocation  de  M.  Fabbé  Fournicr,  président ,  adressée  à  la 

Société  Académique 3 

Dien  et  l'ftme  manifestés  par  Tétude  des  lois  vitales  et  des  lois 

physiiilogiqnes  de  l'homme ,  par  M.  Padioleau ,  D.-M.-P 9 

Rapport  sur  les  grilles  fumivores  de  M.  Bajmondifero 90 

Le  château  d'Ânx  en  1794.  Rectification  historique  concernant  la 

réTolution ,  par  M.  Dugast^Matifeai 103 

Explosion  de  la  poudrière  du  château  de  liantes,  par  M.  Renoul.     139 

Eloge  d^Evariste  Colombel,  par  M.  A.  Bobicrre 179 

Essai  sur  le  Dictionnaire  des  terres  et  des  seigneuries  comprises 
dans  l'ancien  comté  nanteis  et  dans  le  territoire  actuel  du  départe- 
ment de  la  Loire-Inférieure  ,  par  M.  Ernest  de  Gornulier 222 

DEUXIÈME   SEVESTRE. 

Étude  sur  saint  Ambroise ,  par  M.  l'abbé  Foumier 269 

Les  fêtes  de  la  Béfolution ,  par  M.  le  baron  de  Girardot 311 

De  la  nécessité  d'une  législation  répressive  en  matière  de  tran- 
sactions sur  les  engrais  industriels,  par  M.  Bobierre. 377 

Hôte  sur  le  moyen  de  doser  rapidement  l'azote  du  guano  et  des 


principaux  engrais,  par  M.  Bobierre. 391 

De  l'action  des  nodules  de  phosphate  de  chaux  sur  la  végétation, 

dans  les  terres  granitiques  et  schisteuses,  par  H.  Bobierre 400 

Observations  sur  les  oursins  perforants,  par  M.  Gailliaud 406 

De  la  mesure  du  temps  et  de  La  dénomination  des  épocpes  sécii- 

Uires,  par  m.  F.  Huette 416 

Détermination  du  niveau  des  eaux  de  la  mer,  par  H.  F.  Huette. .    435 
Nouveau  thermomètre  do  précision  pour  les  observations  de  tem- 
pérature atmosphérique ,  par  M.  F.  Huette 441 

Dictionnaire  des  terres  et  des  seigneuries  du  comté  nantais  et  de 

la  Loire-Inférieure ,  par  M.  Ernest  de  Gomulier 447 

Fables ,  par  M.  Gallaud $31- 

Discours  prononcé  en  la  séance  solennelle  de  la  Société  Acadé- 
mique de  Nantes,  le  29  novembre  1857,  par  M.  Fournier,  président.     536 

Rapport  sur  les  travaux  de  la  Société  Académique  de  Nantes,  pen- 
dant l'année  1856-57,  par  M.  le  D' Ch.  Rouieau,  secrétaire  adjoint.    557 

Rapport  sur  le  concours  ouvert  par  la  Société  Académique  de 
Nantes,  pour  l'année  1857,  par  M.  de  Rostaing  de  Rivas,  D.-M. . . .     596 
Rapport  sur  la  Notice  pomologique  de  M.  de  Liron-d'Airoks , 

par  M.  Delamare 603 

Programme  des  prix  pour  1858 • 6i3 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances  de  la  Société  Aoactémi- 
que  de  Nantes i 


Naniss ,  InpriiiNrie  de  M*>*  vrave  G.  MeUmet. 


id 


ANNALES 

D£  LÀ 

SOCIÉTÉ    ACADÉMIQUE 

DE   NANTES 

II  ui  BMinm  Di  M  LoiU'Diiiiiniu. 


TOME  XXIX. 


IMPRIMERIE  DE  M-  V  CAMILLE  MELLINET  , 
Inpfimenr  il«  U  Sodétt  Acadtoiqns. 


PROCÈS 

DE   RENÉE  DE  FRANCE 

Dame  de  lonUrgu , 

CONTRE  CHARLES  IX, 


Pab  m.  lb  B«°  de  GIRARDOT. 


Renée  de  France,  fille  puînée  de  Louis  XII  et  d'Anne  de 
Bretagne,  duchesse  de  Ferrare  et  de  Chartres,  comtesse  de  Gisors, 
dame  de  Montargis,  née  à  Blois  en  1510,  avait  été  accordée  le 
23  avril  1515  à  Charles  d'Autriche,  depuis  Charles  Quint,  avec 
une  dot  de  600,000  écus  d'or,  pour  compensation  de  ses  droits 
successif  des  côtés  paternel  et  maternel.  Le  mariage  n'eut  pas 
lieu,  et  Renée,  après  avoir  été  demandée  par  Henri  VIII,  roi 
d'Angleterre,  devint,  le  19  février  1527,  la  femme  d'Hercule, 
duc  de  Ferrare.  Dans  son  contrat  de  mariage  du  19  février  1527, 
il  était  écrit  : 

'  Cl  In  favorem  hujus  malrimonii  et  pro  omnibus  juribus,  actionibus, 
petitionibus  quas  ipsa  domina  Renata  habebat  et  habere  poterat  in 
omnibus  bonis  mobilibus  et  immobilibus  et  qua  illi  pertinebant 
qualibet  de  causa  et  quocumque  tempore  predictis  ejus  patri 
et  matri  spectaverant  dominus  Cardinalis  Senonensis  régis  CanceU 


larius  nomine  procuratorio  régis  illi  spondebat  et  promittebat, 
etc.  Ici  était  spécifiée  une  dot  de  250,000  écus.  En  cas  de  non 
paiement,  les  terres  de  Chartres,  Gisors  et  Montargis  devaient 
servir  de  nantissement, 

»  Predicta  Renata  mediante  promissa  dote  renunciavit  transtu- 
lit,  cessitet  dereliquit  in  favorem  commodum  et  utilitatem  régis 
christianissimi  omnia  et  singula  jura,  actiones,  petitiones  et  que- 
rellas quas  habebat,  liabuerat  vel  liabere  poterat  in  bonis  univer- 
sis  mobilibus  et  immobilibus  jaribus  et  aclionjbus  quœ  fuerunt 
pertinuerant,  et  spectaverunt  predictis  patri  et  matri  ipsius.  o 

Pendant  les  règnes  de  François  P^  et  de  Henri  II,  Renée 

paraît  s'en  être  tenue  aux   stipulations  de  son  contrat  ;  mais , 

sous  le  règne  de  Charles  IX,  étant  encore  à  Ferrare,  elle  conçut 

la  pensée  de  le  faire  annuler,  comme  un  acte  de  spoliation  ;  elle 

écrivit  souvent  à  la  reine-tnère,  au  chancelier,  à  M.  de  Morvilliers, 

au  connétable,  de  l'aider  à  rentrer  dans  ses  biens.  Après  la  mort  de 

son  mari,  arrivée  en  1559, elle  commence  à  agira  son  retour  en 

France,  c'est-à-dire  dès  1560.  Mais  la  reine,  les  membres  du 

conseil  privé,  le  connétable,  le  chancelier,  s'excusaient  sur  la 

jeunesse  du  Roi.  Elle  ne  put  jamais  obtenir  une  réponse  ni  même 

se  faire  donner  acte  de. la  présentation  de  ses  remontrances.  Le 

4  août  1768^  Catherine  de  Médicis  répondait,  par  écrit,  à  ses 

instances,  qu'elle  avait  tant  fiiit  que  les  gens  du  Roy  avaient  donné 

.  leur  advis ,  mais  qu'il  estait  impossible  de  plus  avancer  les  choses 

jusques  à  ce  que  le  Roy  fut  en  meilleure  disposition. 

Le  29  août  de  la  môme  année,  le  Roi  lui  répondit  enfin  «  que 
»  Tadvis  de  son  conseil  était  qu'elle  avait  été  raisonnablement 
j»  dotée,  qu'elle  n'avait  occasion  de  se  plaindre,  ni  lui  moyen 
n  de  lui  bailler  davantage ,  la  priant  de  se  contenter.  » 

A  cette  époque,  laduchesse  offrait  de  renoncer  à  ses  préten- 
tions ,  moyennant  une  rente  annuelle  de  30,000  livres. 

Enfin ,  le  6  septembre ,  elle  remit  au  Roi  une  requête  pour 


—  &  — 

I 

représenter  que  si  TéUt  du  royaume  ne  permellait  pas  de  faire 
droit  à  ses  réciamations,  au  moine  on  lui  en  donnât  acte  pour 
éviter  le  reproche  de  négligence:  Ce  qui  lui  fut  accordé,  le 
conseil  privé  entendu. 

Le  27  août  1569 ,  la  duchesse  de  Nemours,  sa  fille,  obtint  «ne 
commission  pour  donner  ajournement  devant  le  Parlement  aux 
détenteurs  «  de  cerleànes  terres  qui  lui  auraieni  été  données  par 
aukuns  de  ses  parenté.  »  Elle  fit  signifier,  par  huissier,  au  pro- 
cureur général ,  conseiller  du  conseil  privé  «  qu'il  eût  à  se 
désister  et  départir  de  la  moitié  des  duchés,  comtés,  terres  et 
seigneuries  provenant  des  successiof>s  du  roi  Louis  XII  et  de  la 
reine  Anne  de  Bretagne.  » 

C'est  alors  qu'intervint ,  le  23  avril  i  570,  une  transaction  entre 
Renée  et  sa  fille,  Anne  d'Est,  femme  de  Jacques  de  Savoie,  duc 
de  Genevois  et  de  Nemours,  comte  de  Genève  et  marquis  de 
Sor lin, d'une  part,  et,  d'autre  part,  le  Roi,  assisté  de  la  reine* 
mère,  des  ducs  d'Anjou  et  d'AIençoii ,  ses  frères,  du  duc  de  Lor* 
raine,  son  beau» frère,  du  cardinal  de  Guise,  du  duc  d'Uzès,des 
sieurs  de  Morvilliers  et  de  Lansac ,  évéque  de  Limoges ,  de  Car- 
navalet, de  Foix,  du  Faur  et  autres  de  son  conseil,  assemblés ^ 
à  cet  eflPet,  à  ViUers*Cotterets,  et,  après  l'audition  d^ses  avocats, 
par  cette  transaction ,  le  Roi  concédaFt  des  avantages  considé* 
râbles  à  la  duchesse  de  Ferrare;  il  dégageait  les  terres  de. 
Chartres  et  de  Montargis  de  certaines  charges  qui  leur  étaient 
imposées;  il  l'exonérait  de  toutes  les  dettes  et  charges  de  la 
succession  de  Louis  XII  et  d'Anne  de  Bretagne,  et  enfin  lui 
accordait ,  par  un  autre  acte ,  une  somme  de  200,000  écus 
comme  dédommagement  de  ce  que  ses  prédécesseurs  avaient 
louché  des  revenus  de  cette  succession  depuis  son  ouverture. 

Au  mois  de  février  1571,  les  duchesses  présentèrent  leur  re- 
quête en  entérinement  des  lettres-patentes  contenant  la  transat** 
tion  ;  mais  lea  habitants  de  llf  ontargis  prétendirent  que  leurs  privi- 


—  6  — 

léges  ne  permelUient  pas  au  Roi  de  les  mettre  hors  de  sa  main ,  et 
le  procureur  général  déclara  s'opposer  pour  le  Roi.  Un  arrêt  du 
17  février  lui  prescrivait  de  spécifier  ses  moyens  d*empéchemeiit 
et  de  les  donner  par  écrit.  C'est  ce  factum  et  celui  de  la  duchesse 
de  Ferrare  que  nous  avons  retrouvés  dans  les  archives  de  la  ville 
de  Montargis ,  et  dont  nous  donnons  ici  l'analyse. 

Dans  son  factum ,  le  procureur  général  prend  la  qualité  sui- 
vante :  Le  procureur  général  du  Roy,  deffendeur  en  empescfae- 
ment  contre  l'entherinement  en  vérifficacion  de  certaines  lettres- 
patentes  en  forme  de  transaction  du  XXII P  jour  de  décembre 
H.  V.  LXX,  contre  dame  Renée  de  France ^  duchesse  de  Ferrare, 
et  dame  Anne  d'Est,  sa  fille,  femmq  et  épouse  de  messire 
Jacques  de  Savoye,  duc  de  Genevois  et  de  Nemours. 

Dans  ses  productions  d'inventaire,  l'avocat  des  duchesses  dé- 
clare regarder  o  le  contrat  de  l'an  1527  comme  nul  d'infinies 
0  nullités;  que  la  lézion  est  si  grande  qu'il  n'est  possible  de 
»  plus,  pour  les  droits  que  les  demanderesses  avaient  sur  les 
»  biens  ;  t<*  de  la  couronne;  2®  de  la  maison  d'Orléans;  2^  de 
»  la  maison  de  Bretagne ,  et  finallement  que  ce  que  le  Roi  leur  a 
»  baillé,  en  récompense  de  leurs  droits,  est  si  petit  et  de  si  peu 
j»  de  valeur  eu  esgard  ce  à  qu'elles  quictent,  qu'il  n*y  acom- 
»  paraison  de  l'un  à  l'autre.  » 

Le  procureur  général  donnait  parmi  ses  motifs  d'empea- 
chôment  que  le  Roy  n'avayt  occasion  quelconque  d'entrer 
en  cest  accord  et  transaction  ;  et  qu'il  l'avoit  fisict  sans  aucune 
cause  subsistante  ;  d'autant  que  madicte  dame  la  duchesse  de 
Ferrare  n'avoyt  esté  héritière  du  feu  Roy  Louis  douzième,  son 
père ,  et  de  la  Royne  Anne ,  duchesse  de  Bretagne ,  mais  y  avoit 
par  exprès  et  avec  serment  renoncé ,  au  moyen  de  quoy  elle 
n'estoit  recepvable  à  vouloir  prétendre  part  et  portion  en  leurs 
biens. 

L'aliénattoû  du  domaine ,  diaait^il ,  ne  peut  se  iaire  que  pour 


—  7  — 

cerlaines  causes  6t  pour  certains  cas  et  avec  les  solenoilés 
introduites ,  tant  par  les  dispositions  du  droit  que  par  les  ordon- 
nances, la  crainte  d'un  procès  non  encore  commencé  et  dont 
rissue  ne  pouvait  être  douteuse ,  n'était  pas ,  à  ses  yeux ,  une 
cause  suffisante  pour  aliéner  le  domaine ,  que  des  ordonnances 
royales  protégeaient  dans  Tintérèt  public  contre  les  affections 
particulières  des  souverains.  Le  Roi  ne  pouvait  pas  non  plus 
transiger,  ce  qui  était  aliéner,  surtout  quand  ou  lui  abandonnait, 
dans  la  transaction,  des  droits  imaginaires.  Il  objectait,  en  outre , 
que  la  ducbesse  de  Nemours  n'avait  pas  qualité  pour  transiger 
sur  des  droits  prétendus  par  elle,  à  l'exclusion  de  ses  frères 
qui  ne  figuraient  pas  au  procès  (1). 

La  duchesse  de  Ferrare  énumérait  80  ou  83  terres  à  la  pro- 
priété desquelles  elle  soutenait  avoir  des  droits.  Le  procureur 
général  n'admettait  pas  qu'elle  pût  en  avoir  sur  plus  de  2  ou  3. 

il  opposait  une  fin  de  non  recevoir  fondée  sur  la  renonciation 
consentie  dans  le  contrat  de  mariage;  sur  le  silenee  de  la  du- 
chesse pendant  plus  de  40  ans  ;  sur  ce  qu'elle  n*avait  fait  aucune 
opposition  à  l'incorporation  du  duché  de  Bretagne  à  la  couronne; 
bien  qu  elle  ne  pût  prétendre  l'avoir  ignorée  et  qu'elle  eût  pour 
son  conseil  les  gens  les  plus  considérés  et  les  plus  dévoués  à  ses 
intérêts;  sur  ce, qu'elle  ne  pouvait  alléguer  son  état  de  mino- 
rité, ayant  ratifié  depuis,  dans  une  foule  d'occasions,  tous  les 
actes  qu'elle  avait  faits  en  1534  pour  obtenir  le  «  supplément 
»  et  parachèvement  de  son  assignat;  »  sur  les  démarches  faites 
pour  obtenir  l'abandon  d'un  excédant  de  revenu  des  terres  à  elle 
attribuées;  sur  les  libéralités  qu'elle  et  son  fils  avaient  acceptées 
des  rois  Henri ,  François  et  Charles, 


(1)  Les  enfantsde  Renée  farent  :  f**  Anne  dIEst ,  mariée  saccessivement 
k  François,  duc  de  Guise ,  et  h  Jacques  de  Savoie ,  dac  de  Ifemoars^  3<> 
AlfcuMe,d«c  de  Feirare^  3»  Lucrèce ,  femme  d«  dernier  duc  do  Spolète» 


_  8  — 

£t,  ajoute  le  procureur  général  : 

«  Esiaoi  chose  publicque ,  aotoire  ei  manifeste  que  uojs  Roys 
»  de  France  défèrent  tout  à  la  justice  et  s  y  soubmetent  ;  que  le 
»  moindre  de  leurs  subjets  peult  aossy  ayaément  agir  et  avoir 
j»  justice  contre  eulx  que  contre  le  moindre  gentilbomme  de  ce 
j»  royaulme,  à  plus  forte  raison  lesdictes  dames  demanderesses 
»  pour  estre  sy  prochaines  parentes  des  feus  Roys  Teussenl  peu 
ji  avoir,  ou,  pour  le  moings,  faire  un  simple  adjoucnement  au 
»  procureur  général  au  temps  et  lieu,  si  elles  eussent  eslinoé 
»  avoir  quelques  droits  en  ce  qu'elles  prétendent,  comme  elles 
»  ont  bien  sceu  Ceiire  depuis,  mais  trop  tard  et  mal  à  propos  ei 
»  quand  ladicte  dame  n'eust,  osé  agir  du  règne  du  feu  Roy  Fraii- 
»  çois  1'^,  néanmoings  ny  du  règne  du  Roy  Henry,  du  Roy 
»  François  dernier,  ny  durant  les  premiers  ans  du  feu  Roy 
»  Charles,  que  feu  monsieur  de  Guise,  mary  de  ladicte  dame,, 
»  duchesse  de  Nemours,  tenoit  avec  très  grand  et  juste  raison 
»  les  premiers  lieux  et  de  grandeur  et  de  faveur,  n'en  fut 
9  jamais  parlé  ni  présenté  requête  par  lesdictes  dames ,  telle- 
0  ment  que  de  faire  poursuite  de  sy  grands  droits  lorsque  les 
o  premiers  officiers  de  la  Couronne,  qui  sçavaient  comme  toutes 
»  choses  s(Mit  passées,  sont  déceddés ,  ny  a  apparance.  a 

La  loi  salique ,  disail^il  encore ,  avait  toujours  été  interprétée 
en  ce  sens ,  que  non-seulement ,  en  France ,  une  fille  ne  peut 
succéder  à  fai  Couronne  ni  au  domaine  du  Roi,  mais  qu'eUe  ne 
peut  rien  demander  par  droit  successif  en  tous  les  biens  du  Roi , 
encore  qu'ils  fussent  adventib  et  que  le  Roi  ou  son  suceessur  est 
seulement  tenu  de  doter  une  fille  de  France ,  en  argent ,  selon  la 
grandeur,  amplitude  et  dignité  de  la  maison  de  France ,  même 
quand  elle  est  mariée  à  un  prince  étranger,  que  cela  était  devenu 
une  coutume  tellement  observée  que  jamais  ûlle  de  France, 
mariée  4  un  prince  étranger,  n'avait  eu  en  dot  un  pouce  de 


—  9  — 

terre.  Qu'un  prince  étranger  ne  pouvait  transmettre  par  droit 
successif  à  ses  héritiers  non  régnicoles,  bien  que  naturalisé ,  un 
héritage  aeiieté  par  lui  en  France. 

et  II  s'en  suivait  que  les  filles  de  France  mariées  avec  princes 
étrangers  ne  devaient  et  ne  pouvaient  estre  dotées  en  héritage , 
mais  seulenoent  eu  deniers,  et  que,  encore  que  nature  ne  faille 
pour  procréer  une  fille,  sy  est-ce  que  une  fille  de  France  a  assez 
de  quoy  se  louer  et  se  contenter  de  se  voir  extraite  de  si  grande 
et  illustre  maison,  d*efitre  tant  honorée  par  tout  le  monde,  de 
se  voir,  par  mariage  et  alliance ,  ordinairement  Royne  ou  prin- 
cesse de  tant  de  peuples,  sans  vouloir  succéder  aux  biens  de 
France,  qui  doibvent  estre  conservés  pour  le  bien,  soustenement 
et  appuy  de  Testât  public,  qui  sont  les  nerfe  de  la  monarchie. 
.  j»  S'il  est  ainsy- que  nœtre  France  ait  été  si  curieuse  delà 
conservation  des  maisons  des  simples  gentilshommes  que  les 
coutumes  excluent  de  l'hérédité  de  ses  père  et  mère,  frères  et 
sœurs,  une  fille  dotée  et  appanée,  encore  qu'elle  n'eost  eu  qu'un 
cliappeau  de  rozes,  devons-nous  trouver  estrange,  pour  conserver 
la  maison  de  France,  qui  est  la  première,  la  plus  grande  et  la 
plus  ancienne  du  monde ,  qui  est  la  défense ,  ra|>puy  et  le  sous- 
tenement de  tant  de  grandes  maisons  et  subjets ,  l'on  aye  reoeu, 
par  la  loy  salicque ,  que  les  filles  ne  puissent  succéder  et  soient 
contraintes  de  se  contenter  de  leur  dot  en  deniers. 

i>  Si  toutes  les  filles  de  France  qui  ont  été  mariées  depuis  le 
commencement  de  cette  monarchie  eussent  eu  le  droit  de  suc- 
céder aux  biens  adventifs  et  de  les  porter  à  leurs  maris,  et,  par 
droits  successifs ,  les  laisser  à  leurs  en&nts,  princes  étrangers ,  en 
combien  de  parts  et  à  combien  de  princes  serait  ce  royaume  ;  et, 
s'ileust  été  possible  en  l'ordre  de  nature,  de  le  conserver  sy  long- 
temps en  son  iodividuité ,  moyen  et  clause  princtpalle  de  sa  gran- 
deur et  de  sa  splendeur.  » 

Et  cela  était  si  bien  reconnu ,  que  la  procuration  donnée  par 


—  10  — 

.Renée  au  président  de  Selve ,  de  l'avis  de  son  conseil  ci  du  conseil 
du  duc  de  Ferrarc,  sou  futur  épous^  pour  traiter  de  son  mariage, 
ne  portait  pas  pouvoir  de  demander  partage,  reddition  de 
compte  ou  délivrance  de  sa  part  des  biens  adveutifs ,  ou  pour 
demander  des  terres  en  propriétés ,  mais  seulement  pouvoir  de 
supplier  le  Roi  de  lui  donner  telle  dot  qu'il  lui  plairait  sur  les» 
biens  adventifs ,  reconnaissant  ne  pouvoir  les  posséder  en  propre 
ni  être  dotée  sur  le  domaine  de  la  Couronne.  Et  elle  ne  pourrait 
prétendre  qu'on  eut  agi  par  ignorance,  car  un  de  ses, conseils 
était  Âluaris,  auteur  du  traité  des  iiefs  et  d'un  traité  de  la  li^y  sa- 
lique. 

La  duchesse  répondait  que,  par  son  contrat  de  1527,  elle 
n'avait  jamais  renoncé  à  la  succession  de  ses  père  et  mère , 
mais  qu'on  l'avait  fait  se  contenter  de  la  somme  de  250,000 
écus  pour  tous  biens  et  droits  .qu'elle  pouvait  prétendre,  soit  à 
cause  desdites  successions  ou  autrement  en  quelque  sorte  et  ma- 
nière, ce  qui  n'était  pas  renoncer  à  la  succession  de  ses  père  et 
mère,  mais  bien  vendre  et  céder  ses  droits  héréditaires;  qu'en 
tout  cas ,  le  contrat  eùt-il  porté  cette  renonciation ,  elle  était 
nulle,  parce  qu'elle  n'avait  alors  que  17  ans,  et  était  incapable 
de  disposer,  en  qualité  de  mineure. 

Le  contrat  lui-même  était  nul ,  disait-elle ,  car  on  lui  faisait 
stipuler  des  abandons  en  faveur  du  Roi  François  l^\  son  tuteur 
et  protecteur,  comme  protecteur  de  tous  les  nûneurs,  spéciale- 
ment en  Tabsence  de  tout  autre  tuteur  ou  curateur,  comme  son 
plus  proche  parent  ou  du  moins  allié,  ce  qui  lui  interdisait  de 
faire  avec  elle,  sa  pupille,  dont  il  administrait  la  personne  et  les 
biens,  un  contrat  lucratif  et  avantageux  pour  lui,  comme  l'était 
son  contrat  de  mariage,  contenant  renonciation ,  etc. 

A  l'appui  de  ce  moyen ,  l'avocat  des  duchesses  citait  l'autorité 
de  François  I"  lui-même.  Ainsi,  on  lit  dans  l'art.  131  de  son 
ordonnance  de  1539  :  «  Toutes  dispositions  d'entre  vi&  ou  testa- 


—  11  — 

mentaires  faites  par  les  donateui*s  ou  testateurs ,  au  prplit  de  leurs 
tuteurs,  curateurs,  baliistiers  et  autres,  leurs  administrateurs, 
sont  nulles  et  de  nul  effet  et  valleurs.  » 

La  duchesse  disait  que  le  Roy  y  était  plus  obligé  qu-un  autre,, 
que  les  procurateurs  qui  avaient  stipulé  en  son  nom  étaient  des 
principaux  serviteurs  du  Roy  et  premiers  de  son  conseil,  Tun 
son  chancelier  et  Tautre  son  premier  président  au  Parlement  de 
Paris,  tf  sur  quoy  on  peult  penser  comme  son  droict  luy  estoit 
»  gardé  auprès  de  cetluy  de  ladicte  dame ,  non  que  lesdictes 
o  dames  duchesses  demanderesses  veuillent  ny  entendent  en  rien 
9  taxer  leur  mémoire,  mais  il  s*est  peu  faire  que  voyant,  par  eulx, 
9  que  Ton  marioit  ladicte  dame,  duchesse  de  Ferrare  es  pays 
»  loingtain  et  n*estimant  poinct  que  sa  postérité  deust  retourner 
»  en  France  et  y  faire  de  sy  mémorables  services  comme  elle  a 
»  desjà  faict  et  que  Ton  espeire  qu'elle  fera  à  Tadvenir ,  ils  n^s 
»  pensoient  pas  offencer  leur  conscience  de  bailler  le  moiug 
»  qu'ils  pouvoient  à  ladicte  dame  pour  le  porter  avec  un  prince 
»  estranger;  que  s'ils  eussent  pensé  que  la  postérité  de  ladicte 
»  dame  deust  revenir  en  France  et  y  faire  ce  qu'elle  a  desjà  faict, 
i>  ils  n*eussent  pas  ainsi  contracté  à  son  préjudice.  » 

A  Cet  article ,  le  procureur  général  répondait  par  l'éloge  de 
François  1<^%  le  père  ,  le  tuteur  de  ses  sujets  et  des  mineurs,  qui 
avait  toujours  les  bras  tendus  pour  rendre  la  justice  à  tous,  et 
qui  n  eut  pu,  sajfis  honte,  abuser-de  son  pouvoir  pour  dépouiller 
sa  belle-sœur;  que  les  insinuations  dirigées  contre  les  fondés  de 
procuration  étaient  impertinentes  et  mal  séantes  de  la  part  du 
conseil  des  demanderesses  ;  qu'il  eût  dû  respecter  ces  hommes 
vertueux  qui  avaient  stipulé  pour  elle  de  façon  qu'elle  avait  graude 
occasion  d'être  contente. 

D'autres  moyens  de  la  nullité  prétendue  se  tiraient  de  ce 
'    que  les  biens  meubles  et  immeubles  d'une  mineure  ne  pouvaient 


—  12  — 

être  abandonnés  par  elle  ou  son  tateur  sans  autorité  de  justice , 
ce  qui  avait  été  négligé  et  devait  l'être ,  répondait  le  procureur 
général ,  puisque  toute  cette  affaire'  s'était  traitée  en  conseil 
•privé  xlu  Roi ,  en  la  présence  de  François  1*%  qui  était  prince  si 
bon ,  juste  et  équitable,  que  cela  excluait  toute  exception  de  dol. 

Le  conseil  des  princesses  arguait  encore  de  ce  qu'il  n'avait  été 
dressé  aucun  inventaire  de  ces  biens  ;  qu*on  n'avait  pas  présenté 
de  conapte  ni  fait  raison  quelconque  de  13  années  de  revenus/ 
échues  depuis  le  décès  du  Roi ,  son  père,  comnae  si ,  répondait- 
on,  on  pouvait  astreindre  les  Rois  à  faire  des  inventaires  des  biens 
de  la  Couronne  et  du  domaine  ; 

De  ce  qu'on  n'avait  pas  pris  l'avis  des  parents,  ce  qui  était  exigé 
par  le  droit  écrit  et  par  la  coutunne  de  Bretagne,  en  l'assise  du 
comte  Geoffroy,  en  un  livre  intitulé  :  VAdm  et  Cofisultaiiafi  sur 
le  partage  des  meiAles  de  Breimgne. 

L'avocat  des  duchesses  repoussait  la  lin  de  non  recevoir 
tirée  de  la  prescription  en  vertu  des  ordonnances  de 
Louis  XII,  de  l'an  1512,  et  de  François  l*"',  de  1539, 
en  disant  que  la  première  ne  s'appliquait  qu'aux  majeurs, 
attendu  qu'en  fixant  un  délai  de  dix  ans  pour  révision  des  con- 
trais, à  peine  de  ne  plus  être  recevable,  elle  ne  parlait  pasdesmi- 
neurs  ;  que  celle  de  1 539  fixait  bien  le  même  terme  de  dix  années 
pour  les  mineurs,  mais  que  Renée  l'avait  ignoré;  que,  mariée  mi- 
neure, au  loin,  par  le  Roi,  elle  n'avait  pu  connaître  cette  pres- 
cription ;  qu'en  tout  cas,  elle  n'eût  pu  venir  en  France  demander 
son  droit  successif,  étant  en  puissance  de  mari ,  soit  à  Ferrare , 
conformément  au  droit  écrit  qui  y  était  observé,  soit  en  France, 
conformément  à  la  coutume ,  et  qu'elle  ne  pouvait  se  fiiire  auto- 
riser par  justice ,  son  mari  étant  souverain. 

Que,  du  reste,  elle  avait  pu  ignorer  ses  droits,  puisque  le 
Roi  ne  lui  avait  jamais  communiqué  ni  les  testaments  de  ses  pa- 
rents ni  aucuns  titres,  lettres  ou  enseignements;  qu'en  vain,  pré- 


—  13  — 

tendraii^on  qu'il  n'était  tenu  d'exhiber  des  titres  contre  lui ,  que 
ta  Cour  délègue  des  conseillers  pour  les  vérifier  dans  la  chambre 
des  chartes  ou  dans  celle  des  comptes;  que,  pour  les  biens 
venus  des  maisons  d'Orléans  et  de  Bretagne ,  il  n*était  qu'un 
cohéritier  ordinaire ,  et  aurait  dû  communiquer  tous  les  titres  de 
la  succession;  que  c'était  par  sa  faute  que  la  duchesse  avait 
ignoré  ses  droits ,  qu  on  ne  pouvait  donc  lui  objecter  la  prescrip- 
tion. 

Cette  ignorance  de  ses  prétendus  droits  n'était  pas  admis- 
sible, répondait  le  procureur  général,  car  elle  avait  toujours 
pour  conseillers  les  plus  grands  personnages  du  Royaume,  dont 
la  vigilance  suppléait  bien  à  son  absence. 

En  ce  qui  concerne  le  duché  de  Bretagne  et  le  comté  de 
Nantes ,  la  duchesse  de  Ferrare  mettait  en  avant  que  la  coutume  de 
ces  provinces  n'admettait  pas  la  prescription  entre  frères  et  sœurs; 
elle  ajoutait ,  que  connaissant  la  nullité  du  contrat,  les  gens  du 
conseil  du  Roi  avaient  expressément  stipulé  qu'il  devrait  être  ratifié 
à  la  majorité  de  la  princesse;,  ce  qui  n'avait  jamais  été  fa1t;qu'ainsi 
ces  nullités  n'avaient  pas  été  couvertes;  qu'elle  n'avait  donné 
procuration  que  pour  abandonner  ses  droits  contre  une  dot  ar- 
bitrée par  le  Roi ,  son  beau-firère,  c'est-à-dire  une  dot  équiva- 
lente à  ce  qu'elle  cédait ,  et  non  pas  celle  qu'on  avait  acceptée  en 
son  nom  ;  qu'ainsi ,  les  fondés  de  pouvoir  avaient  dépassé  les 
limites  de  leur  procuration. 

Le  procureur  général  disait  qu'il  n'y  avait  jamais  communauté 
entre  le  Roi  et  la  Reine;  mais  la  duchesse  objectait  que  cela 
n'était  écrit  nulle  part;  que  les  Rois  s'étaient  toujours  soumis  à  la 
loi  civile;  que  leur  domicile  était  Paris;  que  la  coutume  de  Paris 
était  pour  la  communauté;  qu'enfin  le  contrat  de  mariage  de 
Louis  XII  avec  Anne  de  Bretagne  réservait  à  la  Reine ,  en  cas  de 
survivance,lajouissance  des  biens  meubles  de  leur  communauté; 
que  si  cependant  on  voulait  nier  qu'elle  eût  existé ,  la  seconde 


—  i4  — 

nile  de  la  Reine  devait  avoir,  pour  le  moins,  la  moitié  des 

I 

meubles  de  la  maison  de  Bretagne  «  lesquels  estaient  grands  et 
»  inestimables,  et  dont  il  y  a  encore  à  présent  des  bagues 
»  et  joyaulx  des  plus  précieulx  qui  soient  en  France,  ayant  la 
0  marque  de  la  maison  de  Bretagne,  o 

Pareille  réserve  avait  été  faite  dans  le  contrat  de  mariage 
d*Anne  avec  Charles  VIII.  Il  y  était  stipulé  «  que  la  Reine  aurait 
»  préciput  et  ferait  siens  au  cas  qu'elle  survécût  ,  tous 
A  et  chacun  ses  biens  meubles  quelconques  ,  soit  joyaux  de 
)}  grand  prix ,  de  tant  grand  prix  qu'ils  pourraient  estre,  lesquels 
»  elle  aurait  au  temps  du  trespas  dudit  sieur,  soit  que  lesdits  biens 
n  soient  avecques  sa  personne,  et  pour  le  service  d'elle ,  soit  pour 
»  l'entretenement  de  sa  maison,  lesquels  le  Roi  veut  estre  et 
»  appartenir  perpétuellement  à  iadicte  dame  et  aux  siens,  à 
»  toujours.  9 

Quant  aux  meubles  de  Louis  Xil,  Ia  duchesse  Renée  en  pré- 
tendait la  moitié ,  ne  les  croyant  compris  ni  dans  la  loi  salique, 
ni  dans  l'ordonnance  de  Charles  V,  sur  les  dots  des  filles  de 
France,  a  En  tout  cas  ne  peut-on  desnier  que  l'espargne  de  de- 
1)  niersque  un  Roy  pcult  faire,  disait-elle,  pendant  qu'il  est  au 
»  Royaulme,  nedoibve  demourer  n  ses  enfants,  supposé  qu'ils 
»  ne  soyent  appelés  au  Royaume  :  aultrement ,  un  Roy  de  France 
»  n'ayant  que  des  filles  non  appelées  à  la  Couronne,  seroit  de 
n  pire  condicion  que  le  père  estrangcr  d'AUemaigne ,  n'ayant 
»  moyen  de  rien  espargner  à  ses  enfants;  veu  mesmes  que,  au 
4>  cas  qui  s'offre,  le  feu  Roy  Louis  XII  et  la  Reine  Anne,  sa 
»  femme,  auroyent  apporté  tous  les  meubles  de  la  maison  de 
»  Bretagne,  et  que  d'ailleurs,  au  moyen  de  leur  patrimoine,  ils 
»  pouvoient  faire  de  grandes  acquisitions  et  de  grandes  es- 
»  pargnes.  de  quoy  on  ne  pourrait' frustrer  leurs  héritiers,  n 


—  15  — 

^  I 

Le  procureur  généra) ,  loin  d*admettre  Texistence  de  ces 
épargnes,  annonçait  que  Louis  XII  avait  engagé  une  partie  du 
domaine  de  la  Couronne  et  vendu  des  charges  de  judicature 
pour  se  faire  des  ressources.  Renée  contestait  que  l'administra- 
tion réputée  si  sage  d'Anne  et  de  Louis  XH,  le  père  du  peuple, 
eût  pu  produire  d'aussi  déplorables  résultais  financiers. 

Le  procureur  général  alléguait  une  ordonnance  de  Charles  V, 
fixant  la  dot  des  filles  de  la  Couronne  ,  pour  la  première ,  à  cent 
mille  francs;  pour  les  puinées,  à  soixante  mille.  Renée  répon- 
dait  qu*en  ce  temps  le  Roi  avait  trois  frères  apanages ,  un  oncle, 
duc  d'Orléans,  et  ne  possédait  pas  la  Provence,  l'Auvergne,  le 
Bourbonnais,'  le  Forets,  la  Bretagne;  que  cent  mille  francs 
d'alors  en  valaient  quatre  cent  mille  du  temps  actueK  Elle  prou- 
vait, du  reste,  que  cette  prétendue  ordonnance  n'avait  pas  été 
suivie  dans  les  traités  de  mariage  de  la  Reine  d'Ecosse ,  de  la 
duchesse  de  Savoie ,  de  la  Reine  d'Espagne ,  de  la  duchesse  de 
Lorraine. 

Pour  montrer  quels  biens  pouvaient  composer  la  fortune  de  la 
maison  d'Orléans,  Renée  produisait  le  contrat  de  mariage  de 
Louis  d'Orléans,  alors  duc  de  Tourainc,  son  bisaïeul ,  avec  Va- 
lentine  de  Milan ,  en  date  du  26  janvier  1 B86.  Jean  Gateas  don- 
nait à  sa  fille  la  ville  d'Âst  avec  ses  appartenances  et  dépen- 
dances, toutes  les  autres  terres,  villes  et  châteaux  qu'il  tenait  et 
possédait  dans  le  pays  de  Piémont,  valant,  le  tout,  trente  mille 
ducats  de  revenu  annuel,  et  pour  dot  450,000  florins-ducats 
d'or.  Il  promit  sa  succession  entière ,  s'il  mourait  sans  enfants 
mâles,  cr  et  envoya  icelle  Valentine,  sa  fille ,  bien  en  ordre  gârniede 
bagues  et  joyaulx,  comme  à  son  estât  pouvait  appartenir.  »  En- 
fin,^ donna  à  Valentine  le  comté  de  Vertus,  reçu  par  lui  en  échange 
du  comté  de  Sommyères ,  dot  de  Madame  Isabeau  de  France. 

Quant  au  duché  de  Milan ,  le  procureur  général  répondait  que 
ce  duché  avait  appartenu  à  François  !«'  par  la  mort  de   Louis 


—  t€  — 

XII,  sans  que  la  Reine  Claude  elle-même  y  pût  prétendra, 
parce  que, depuis  qu'il  avait  été  gouverné  par  les  vicomtes ,  c'était 
une  coutume  spéciale  que  les  filles  n'y  avaient  jamais  succédé, 
tant  qu'il  y  avait  un  mftle  de  la  race,  soit  en  ligne  directe, soit 
en  ligne  collatérale,  et  qu'ainsi,  Etienne ,  troisième  fils  de  Ma- 
thieu le  Grand ,  maître  de  tout  le  duché,  par  la  mort  de  ses  frères, 
sans  enfants,  ayant  laissé  trois  fils  :  Mathieu  ,  Galeas  et  Bama- 
bas;  l'aîné,  Mathieu,  ayant  laissé  deux  filles,  celles-ci  ne  furent 
pas  admises  à  partager  le  duché. 

Depuis,  la  race  mâle  des  vicomtes  s*étant  éteinte ,  le  duché  échut 
à  Valentine ,  en  vertu  des  stipulations  expresses  de  son  mariage 
avec  Louis  d'Orléans.  Elle  avait  trois  fils  :  Charles ,  père  de  Louis 
Xn,  Jean ,  aïeul  de  François  I",  le  comte  de  Vertus  mourut  sans 
enfant.  François  b%  après  Louis  XII ,  était  donc  seul  apte  à  y 
succéder.  De  plus,  l'exclusion  de  tout  autre  prince  était  stipulée 
par  le  traité  de  paix  de  Cambray,  qui  le  donnait  à  Louis  XII ,  à 
ses  héritiers  mâles ,  à  leur  défaut ,  à  sa  fille  Claude  et  à  son  Aitur 
époux ,  et  rinvestiture  donnée  à  Louis  XII  comprenait  tout 
ce  qui  avait  été  annexé  au  duché  de  Milan ,  ce  qui  répondait  au 
chef  de  demande  relatif  aux  comtés  sde  Gènes  et  d'Est  et  à 
Pavie. 

La  duchesse  paraissait  d'autant  moins  fondée  dans  sa  de* 
urande  ,  que  le  duché  de  Milan  avait  été  arraché  à  Louis  XII, 
lorsque  sa  succession  s'ouvrit,  et  que  François  !«'  avait  dû  en 
faire  l'abandon  définitif  par  le  traité  de  Madrid.  Et  ici ,  le  procu- 
reur général  bit  un  long  historique  des  guerres  d'Italie ,  soute- 
nues t)ar  Louis  XII  et  par  François  I'^ 

Le  contrat  de  mariage  de  Valentine  de  Milan  stipulait,  pour 
elle,  une  dot  de  450,000  florins.  Renée  réclamait  des  terres 
considérables,  qu'elle  disait  avoir  été  achetées  des  deniers  pro- 
venant de  cette  dot,  par  Louis  d'Orléans,  ainsi  qu'il  suit  : 

«  26  mars  1386,  un  h6tel,  manoir  et  jardin,  prés,  vignes, 


_  t7  — 

cour  et  rentes ,  à  Chatio ,  vendu  par  Enguerrànd  de  Coucy,  pour 
5,000  liv. 

»  De  Jeh&n  de  Barmont ,  le  château  de  Luzarches ,  toute  la 
justice  et  sa  part  des  appartenances,  pour  neuf  mille  livres  ;  de 
Blancbet ,  l'autre  part ,  et  un  quart  de  la  terre  de  Nogent ,  pour 
1500  écus. 

»  En  1391,  Guy  de  Chastillon ,  seigneur  d'Avesne  et  de  Beau- 
mont  en  Hainault ,  et  sa  femme ,  lui  vendent  les  comtés  de  Bloys 
elDunois,  chastels  de  Chasteaudun,  de  Romorantin  et  autres, 
pour  200,000  francs  d'or,  dont  moitié  sur  les  deniers  de  Va- 
lentine. 

0  Le  12  octobre  de  la  même  année,  Guillaume  de  Cran ,  vi- 
comte de  Chasteaudun ,  leur  vendit  cette  vicomte  pour  7,000  liv. 
ils  achètent  une  maison  à  Paris. 

j»  Le  3  juin  1394,  ils  achètent  de  M«  Philippe  Busquet, 
fondé  de  pouvoirs  du  prince  d'Orange ,  la  terre  et  chastellenie  de 
La  Ferté-Hilon,  pour  8,000^  liv.  La  même  année,  la  terre, 
chfttel  et  ville  de  La  Fère ,  en  Tardenois ,  de  Gaucher  de  Cas- 
tîUon ,  pour  50,000  écus ,  des  deniers  de  Valentine. 

V  En  1395r  pour  i,900  écus,  la  vidamie  de  Chftlons.  Pour 
900  liv.,  de  Gérard  deHaulmont,  la  terre  de  Formenteau ,  les 
halles  de  Bonneval  et  la  métairie  de  Jonville. 

»  Le  29  août  1397,  de  Charles  de  Chastillon ,  le  chastel,  ville 
et  chastellenie  de  Gandelus. 

»  En  1399,  Charles  VI  érigea  en  pairie  les  comtés  de  Bloys  et 
de  Dunois ,  les  terres  et  seigneuries  de  Fère ,  en  Tardenois,  et  de 
Gandelus,  et  celles  achetées  par  le  duc  d'Orléans  et  Valentine, 
tant  au  duché  d'Orléans,  comtés  de  Valois  et  de  Beaumont, 
qu'aux  pays  de  Champagne,  Brie  et  Normandie. 

0  Le  10  octobre  1400,  Jean  Chastillon,  comte  de  Portieu, 
leur  vendit  ce  comté  pour  16,000  liv.  La  même  année,  dame 
Marie  de  Coucy  leur  vendit  la  chatellenie  et  baronnie  de  Coucy 

2 


—  18  — 

avec  les  terrée  de  Folepbray,  de  Saint-Aubip,  la  cbâtelleDie  de 
Fère-sur-Oise  avec  les  chasteau  et  ville  de  Saint- Goobip,  de 
Chastellier,  la  chfttellenie  de  Maries,  d^Arcy,  etc.,  etc.,  moyeD- 
napt  400,000  liv. 

0  Le  9  poveipbre  1402,  le  marquis  de  Brandebourg  vend 
le  comté  de  I^igny,  le  duché  de  Luxembourg ,  que  ledit  marquis 
tenait  en  gage. du  Roi  des  Romains,  pour  100,000  ducats. 

•  jLe  23  mars  1 404 ,  ils  achètent  de  Marie  de  Bar,  fille  de  Qeory 
de  Bar,  héritière  d*Ënguerrand ,  seigneur  de  Coucy  et  comte  de 
Si^ssons,  la  ville  et  chàtelleQÎe  de  Han^,  en  Vermandois,  les  villes 
et  châtellenie  de  Pinon  et  de  Montarel ,  la  terre  et  seigneurie  de 
Vrigny,  le  vinaige  de  Laon  et  1,8Q0  livres  de  rente  sur  le  Trésor, 
à  Paris ,  et  ce  ipoyenoant  30,000  écus  d'or  payés  comptant  et 
moyennant  200  écus  d'or  de  rente  et  plusieurs  autres  charges. 

»  Le  22  mai  1404 ,  Charles  VI  érigea  ces  acquisitions  en 
pairie.  » 

liB  procureur  général  voyait  dans  ces  érections  en  pairie  une 
arme  contre  les  prétentions  de  la  duchesse  de  Ferrare ,  parce 
qu'il  y  était  dit  que  ces  pairies  ne  passeraient  qu'aux  héritiers 
mftles. 

La  duchesse  répondait  que  cela  ne  pouvait  s'appliquer  qu'au 
titre  de  pair  et  non  aux  chàtellenies,  terres  et  seigneuries.  Du 
reste,  Louis  XII  avait  voulu ,  par  ses  lettres  données  à  Blois  au 
mois  de  décembre  1 509,  que  sa  fille  Claude  et  ses  futurs  héri- 
tiers jouissent  de  ces  terres  et  pairies. 

En  effet ,  au  mois  de  décembre  1 509,  le  Roi  déclara  par  cet 
acte,  publié  en  Parlement  le  12  mars  suivant,  o  que  ne  voullant 
»  que  sous  couleur  de  certaines  érections  en  pairie  de  Coucy, 
))  Soissons ,  Ham ,  en  Vermandois ,  Pierron ,  Montcornet  et 
0  Origny,  faicte  par  le  Roy  Charles  sixième ,  en  faveur  du  duc 
»  d'Orléans,  son  frère,  on  peust  prétendre  qu'à  fauUe  d'avoir 
»  par  ledict  ^oy  Loys  douziesme  des  enfants  masies,  on  peust 


—  19  — 

»  att?i)l>ner  les  terres  à  la  Couronne  de  France,  qu'il  ne  veut  que  en 
»  ioell^  terres  et  droits  de  pairie  on  ne  puisse  troubler  sa  très 
•  ohàrQ  et  très  aimée  fille ,  à  présent  unique  Claude  de  France,  d 

Le  30  juillet  1405  «  le  Roi  de  Navarre  vendit  au  duc  d'Orléans 
la  ville  de  Nogent. 

Le  Roi  de  Navarre  ayant  vendu  à  Charles  VI  la  ville  et  cbfl- 
tpUenie  de  Cherbourg  pour  200,000  liv.,  dont  il  avait  seulement 
reçu  la  moitié ,  on  lui  avait  donné ,  par  forme  d'engagement , 
la  ville  et  chÂtellenie  de  Provins;  il  la  céda,  à  son  tour,  au  duc 
d'Orléans. 

t«e  duc  d'Orléans  avait  reçu ,  en  outre ,  des  dons  considé- 
rables de  plusieurs  seigneurs,  ainsi  de  Jean,  duc  de  Berry,  son 
oncle,  la  seigneurie  du  Val-la-Royne. 

En  1392 ,  le  Roi  Charles  VI  lui  donna  la  chàtellenie  de  la 
Ferté-Remard  au  comté  du  Maine  et  la  terre  de  Tresfouers ,  k  lui 
advenues  et  acquises  par  la  confiscation  et  forfisiiture  de  Pierre 
de  Craon  et  Pierre  de  Tresfouers,  convaincus  de lèze*majesté  par 
euh  comipise  en  la  personne  de  messire  Olivier  de  Clisson ,  con- 
nétable de  France. 

Il  lui  donna,  en  outre,  le  comté  d'Angouléme  pour  2,365 
tournois  de  revenu,  avec^culté  de  le  reprendre  en  payant  pa- 
reille rente.  Le  tout  pour  parfaire  4,000  liv.  de  rentes  promises 
par  lui  audit  duc  sur  les  produits  des  confiscations. 

En  $399,  le  Roi  lui  donna  encore  les  terres,  villes  et  chàtel- 
lenie confisquées  sur  les  Archambauld  père  et  fils,  comté  de 
Périgord ,  Albaroohe  ,  Bordilly,  Montignac ,  Vern ,  Montepain , 
Venouan ,  Charluz,  Ploissac,  etc.,  etc. 

A  la  mort  de  la  duchesse  d'Orléans,  sa  tante,  il  hérita  de 
Brie,  comte  Robert,  Laferté-Alep ,  Sezanne,  Ecouen^  Cbauny, 
Chantemerle. 

Quant  au  comté  de  Vertus,  il  n'était  pas  un  bien  d'apa- 
nage. Charges  V,  alors  régent ,  avait  donné  à  Galeas  Visçonti , 


—  so- 
le comté  de  Sonomyëres,  pour  la  dot  d'Isabeau  de  France,  sa 
sœur,  qu'il  prenait  en  mariage.  De  retour  en  Francç ,  le  Roi 
Jean  lui  donna  en  échange  le  comté  de  Vertus  pour  passer,  à 
titre  successif, à  ses  enfants,  bien  que  ce  comté  fût  des  domaines, 
et  nonobstant  toutes  les  ordonnances  faites  pour  sa  consenraiion. 

La  duchesse  de  Ferrare  disait  que  la  dot  stipulée  pour  elle 
n*approcbait  en  rien  de  la  valeur  de  tous  ces  biens,  dont  elle 
pouvait  réclamer  la  moitié.  Il  n'en  était  pas  de  même  des  terres 
de  l'apanage  d'Orléans,  sur  lesquelles  elle  ne  prétendait  rieu, 
tels  que  les  duchés  d'Orléans ,  de  Valois ,  de  Beaumont ,  les 
comtés  de  Dreux ,  de  Chatillon ,  Marne ,  Chftteau-Thierry,  Mon- 
targis. 

Le  procureur  général  repoussait  la  prétention  de  la  duchesse  de 
Ferrare  sur  les  biens  provenant  de  la  dot  de  Valentine. 

Quant  aux  bagues  et  joyjBux  venant  du  duché  de  Milan ,  ceux 
de  Valentine  avaient  servi  à  la  rançon  du  duc  Charles,  pris  à 
la  bataille  d'Âzincourt.  Louis  XII  avait  pris  Ludovic  Sforze^  sans 
ses  trésors  prudemment  portés  par  lui  à  l'Empereur  Maximi- 
lien.  Quant  à  la  Bretagne ,  elle  n'avait  rien  dû  apporter  au  trésor 
des  Rois ,  après  tant  de  guerres  intestines,  et  celle  qui  se  ter- 
mina par  la  débite  de  Saint-Aubin.  Anne  fut  épousée  sans 
joyaux  et  avec  des  dettes  considérables  payées  par  les  Rob 
Charles  VllI  et  Louis  XU. 

Bien  loin  d'avoir  laissé  cinq  millions  d'or,  Louis  XII  avait  été 
obligé  d'engager  des  terres  considérables ,  comme  Corbeilles , 
Melun  et  Dourdan ,  pour  80,000  écus ,  à  l'amiral  Graville  ;  le 
domaine  de  Normandie  pour  700,000  liv. 

En  tout  cas ,  si  la  duchesse  de  Ferrare  prétendait  succéder 
aux  bagues  et  deniers ,  elle  devait  aussi  concourir  au  paiement 
des  dettes,  ce  qui  les  eut  réduit  singulièrement,  car  il  eût  ftlhi 
faire  entrer  en  ligne  de  compte  les  dettes  de  Louis,  comme  duc 
d'Orléans,  celles  d'Anne,  comme  duchesse  de  Bretagne,  dont 


—  21  — 

620,000  écus  au  Roi  d'Angleterre  payés  des  deniers  de  la  Cou- 
ronne de  France ,  et  1 50  écus  environ  réclamés  par  le  Roi  de 
Navarre»  et  tout  ce  qui  avait  été  dépensé  pour  la  conquête  et  la 
conservation  éphémère  du  duché  de  Milan,  c*est-à-dire  des 
sommes  immenses  levées  au  moyen  d'impôts  onéreux  sur  le 
peuple  de  France. 

Quant  à  l'apanage  d'Orléans ,  le  procureur  général  justifiait , 
par  pièce»  authentiques ,  que  Louis  XII,  à  son  décès,  ne  pos- 
sédait ,  à  cause  du  domaine  privé  de  la  maison  d'Orléans ,  que 
le  comté  de  Bloys ,  Coucy  et  Soissons,  et  il  prétendait  que  ces 
terres  avaient  été  unies  à  la  Couronne. 

>  Et  quant  à  toutes  les  autres  terres  et  seigneuries  mentionnées  à 
l'inventaire  des  demanderesses,  il  disait  qu'elles  étaient  du  do- 
maine de  France ,  ou  aliénées  par  les  ducs  d'Orléans,  ou  occu- 
pées par  d'autres  seigneurs ,  sans  que  Louis  XII  en  ait  jamais 
joui. 

Louis  d'Orléans ,  frère  de  Charles  VI ,  avait  trois  fils  et  une 
fille  :  1®  Charles,  père  de  Louis  XII;  2®  Philippe,  mort  sans 
enfants;  3^  Jean^  aîeol  de  François  l^^;i^  Marguerite , mariée 
à  Richard  de  Bretagne,  comte  d^Estampes,  auteur  de  François 
II ,  duc  de  Bretagne;  de  Catherine ,  princesse  d'Orange. 

Quant  aux  comtés  d'Angouléme,  de  Périgord,  de  Dreux  ,  la 
Forte-Maison-lez-Chartres,  le  chftteau  de  Brie-comte*Robertf 
Saint-Sauveur,  et  généralement  toutes  les  terres  que  Louis ,  duc 
d'Orléans,  avait  en  Normandie,  son  testament  les  donnait  à 
Jean ,  comte  d'Angouléme,  aïeul  de  François  I^^ 

Partie  de  ces  terres  avait  été  donnée  par  le  duc  Charles  à  Mar- 
guerite ,  sa  sœur,  lors  de  son  mariage  y  et  aliénée  depuis. 

Plusieurs  autres  étaient  alors  données  ou  vendues  :  Le  comté 
de  Vertus ,  au  sieur  d*Avaugour,  Chftteaudun ,  Dunois ,  La 
Ferté ,  etc.,  etc.,  à  Jean  ,  bâtard  d'Orléans  ;  la  vidamie  de  Cha- 
lon ,  à  Jean  de  Péronnes  ;  la  principauté  de  Porcian  ,  au  prince 


—  Sa- 
de Croy  ;  d'autres ,  à  Jean  de  Luxembourg.  Un  grand  nombre 
de  ces  biens  avaient  élé  aliénés  par  Cbarles  d'Orléans,  pour  payer 
sa  rançon. 

Du  reste ,  pour  le  procureur  général ,  les  lettres-patentes  de 
Charles  VI ,  données  sur  la  demande  de  Louis  lui-même ,  ayâidnl 
donné  le  caractère  d'apanage  à  toutes  ces  acquisitions.  Ce  qui 
eût  empêché  la  duchesse  de  Ferrare  d'y  rien  prétendre,  puisque 
Louis  XI  i  étant  le  dernier  duc  d'Orléans ,  le  tout  avait  dû  faire 
retour  au  domaine  de  la  Couronne.  Au  surplus,  ajoutait-il ,  la 
dot  de  Valentine  de  Milan  n'avait  été  payée  qu'en  partie  et 
n'avait  pu  servir  à  son  mari  pour  payer  tant  d'acquisitions  fieiites 
bien  plutôt  des  deniers  provenant  des  finances  du  Royaume , 
d'autant  qu'il  en  avait  reçu  l'administration  par  ordre  du  Roi 
Cbarles  VI ,  pendant  sa  maladie. 

La  duchesse  de  Ferrare  s'engageait,  par  la  transaction  attaquée, 
à  n'exercer  aucun  recours  contre  les  détenteurs  actuels  des  biens 
provenant  des  familles  d'Orléans  et  de  Bretagne.  A  l'objection  du 
procureur  général  que  le  préciput  prélevé  par  la  Reine  Claude, 
sœur  atnée  de  la  duchesse ,  il  ne  devait  plus  rester  k  celle-ci  que 
peu  de  chose ,  elle  répondait  que  les  coutumes  qui  régissaient 
ces  différentes  terres  n'admettaient  pas  de  droit  d'atnesse  entre 
scsurs,  mais  partage  égal  (1). 

Pour  prouver  son  droit  au  duché  de  Bretagne,  Renée  citait 
l'art.  1*'  du  contrat  de  mariage  de  Louis  XII  avec  Anne  v  que 
n  ains  que  le  nom  de  la  principaulté  de  Bretagne  ne  soit  et 
»  ne  demeure  aboly  pour  le  temps  advenir  et  que  le  peuple 


(i)  Art.  12  du  titre  I  de  la  féodalité,  de  la  coutume  de  Paris ^  163,  de 
Meauz  ^  58f  de  Vitry  ^  6 ,  de  Chartres ,  au  titre  des  fiefs  \  25 ,  d'Orléans , 
même  titre ^  145,  de  Blois,  au  titre  des  successions;  59,  de  Valois, 
même  litre  ^12,  obap.  2,  S*  partie  de  La<m. 


I 


~  23  ~ 

JD  d'tceile  soit  secouru  et  soulagé  de  ses  fiécessités  et  affaires  ,  » 
le  second  enfant  du  Roi  ou ,  s'il  n'en  avait  qu'un ,  le  second  de 
ses  pelits-enfânts  devait  avoir  le  duché  de  Bretagne,  pobr  en 
jouyr  et  user  comme  ont  accoustumé  faire  les  ducs  ses  prédé- 
cesseurs. 

Elle  démontrait  que  la  Bretagne  n'avait  pas  été  unie  à  la  France 
par  le  premier  mariage  d'Anne  avec  Charles  VIII  ;  qu'en  vain  lui 
objecterait-on  que  les  filles  ne  pouvaient  hériter  du  duché,  et 
elle  citait  en  sa  faveur  l'arrêt  donné  par  Philippe  de  Valois,  en  son 
Parlement ,  tenu  à  Conflans ,  où  étaient  convoqués  tous  les  pairs 
de  France,  le  7  septembre  1341  ,  qui  avait  adjugé  le  duché  à 
Jeanne  la  Boiteuse;  elle  entrait,  à  ce  sujet,  daijs  une  série  de 
citations  de  tous  les  actes ,  causes  et  conséquences  de  la  lutte 
immortalisée  pai*  le  courage  des  deux  Jeanne,  de  Dùgues- 
clin,  etc. 

Ensuite  elle  ajoute  qu'on  ne  pourrait  au  moins  lui  contester  ^ 
si  on  croyait  que  le  duché  ne  pût  être  divisé  ,  son  droit  à  succé- 
der au  comté  de  Nantes ,  toujours  distinct  du  duché ,  et  à  un 
grand  nombre  déterres  et  de  chfttellenies  non  unies  au  duché, 
dont  elle  ne  pouvait  donner  Tétat ,  n'ayant  pas  communication 
des  chartriers  de  la  chambre  des  comptes.  Notamment  la  terre 
de  Hontfort-Lamaury,  etitrée  dans  sa  famille  comme  dot  de  Yo- 
lande ,  fille  du  duc  de  Narbonne  et  comte  de  Toulouse  ;  les  cou- 
tumes ancienne  et  nouvelle  de  ce  con^té  n'admettant  pas  de  droit 
d'attiesse  entre  filles;  «  au  moyen  de  quoy  la  moitié  dudit  cointé 
n  et  de  la  forêt  de  Montfort  appartenant  à  la  dame  duchesse  de 
»  Ferrare.  b  Elle  refusait  d'y  trouver  une  compensation  dans  la 
forêt  de  Hontargis ,  qu'on  lui  donnait ,  et  qui  ne  valait  pas  le 
quart  des  coupes  exécutées  dans  la  forêt  de  Montfort  depuis  la 
mort  de  Lotiis  Xll. 

Quant  au  droit  prétendu  par  les  duchesses  sur  la  Bretagrie , 
disait  leur  adversaire  ,  il  n'était  fondé  que  sur  une  copie  du  liia- 


-  24  — 

riage  d'Anne  avec  Louis  XII ,  copie  sans  caractère  authentique , 
et  qui  ne  pouvait  invalider  la  réunion  à  la  Couronne  de  ce  grand 
fief,  opérée  par  la  cession  de  tous  leurs  droits  faite  par  Nicolle  et 
Jehan  de  La  Brosse ,  son  mari ,  derniers  représentants  de  Charles 
de  Bloys,  en  faveur  de  Louis  XI,  confirmée  par  Nicolle , devenue 
veuve,  en  favei^r  de  Charles  VIII ,  renouvelée ,  d'un  autre  c6té, 
par  le  prince  d'Orange ,  héritier  de  la  maison  de  Montfort. 

François  II ,  père  d'Anne  de  Bretagne ,  voulant  contester  la 
valadité  des  prétentions  du  Roi,  fut  battu  à  Saint- Aubin;  le 
mémoire  contient  l'analyse  de  tous  les  traités  et  transactions  in- 
tervenus entre  Anne,  héritière  de  son  père,  et  Charles ,  jusqu'à 
leur  contrat  de  mariage,  par  lequel  Anne  abandonnait  à  son 
royal  époux  et  à  tous  ses  successeurs ,  les  Rois  de  France ,  les 
droits  qu'elle  pouvait  prétendre  sur  le  duché  de  Bretagne  et  le 
comté  de  Nantes,  et  recevait  du  Roi  pareil  abandon  en  cas 
qu'elle  lui  survécût  sans  enfants ,  mais  sous  la  condition  expresse 
de  ne  se  remarier  qu'avec  le  Roi  de  France ,  de  manière  à  assu- 
rer la  réunion  de  la  Bretagne  à  la  Couronne. 

Ce  fait  que  François  V\  dans  les  actes  relatifs  à  la  Bretagne  , 
ne  prenait  que  la  qualité  de  Roi  de  France ,  agissant  comme  père 
et  légitime  administrateur  des  biens  du  Dauphin,  duc  du  pays  de 
Bretagne,  ce  fait  ne  prouvait ,  au  dire  du  procureur  générai ,  que 
le  désir  de  se  concilier  les  Bretons,  restés  très  jaloux  d'avoir  un 
prince  particulier. 

Les  chroniques  en  mains ,  le  procureur  général  prouvait  que , 
même  sans  tenir  compte  d'aucun  des  actes  de  cession ,  traités , 
contrats  de  mariage ,  etc..  Renée ,  fille  cadette  de  la  Reine  Anne, 
était  exclue  de  tout  droit  de  succession  au  duché  de^  Bretagne 
par  la  coutume  constante  de  ce  fief,  qui ,  resté  plusieurs  fois  sans 
héritier  mâle,  avait  toujours  été  attribué  exclusivement  à  l'atnée 
des  filles  et  à  ses  héritiers. 

Toute  cette  discussion  s'appliquait  au  comté  de  Nantes,  à 


~  25  —       ^ 

celui  de  Montfort,  déjà  uni  à  la  Couronne  par  Charles  V;  le 
conité  d'Etampes  était  de  Fancièn  apanage  des  fils  de  France ,  et 
avait  fait  retour  à  la  Couronne  par  la  mort  du  dernier  possesseur 
mâle  ,  François  II  «  père  de  la  Reine  Anne. 

A  la  vérité  «  Louis  XII  avait  donné  à  la  Reine  Anne  le  duché 
d'Etanipes,  pour  elle  et  ses  enfants,  et  la  seconde  fille  de  la 
Reine  réclamait  pour  elle  la  moitié  de  ce  duché.  On  lui  objec- 
tait encore  le  retour  à  la  Couronne  effectué  à  défaut  d'héritier 
mâle. 

Au  dire  que  les  dettes  des  deux  maisons  de  Bretagne  et  d'Or- 
léans absorbaient  presque  toute  la  valeur  des  meubles  laissés  par 
les  père  et  mère  de  la  demanderesse ,  celle-ci  répondait  en  récla- 
mant les  fruits  de  tous  les  biens  énumérés  ci-dessus ,  de  1514, 
date  de  la  mort  de  son  père,  à  1527, époque  de  son  mariage.  De 
cette  époque  jusqu'à  celle  du  procès,  44  années,  pendant  lesquelles 
elle  n'avait  reçu  que  25,000  livres  de  rente  annuelle  au  lieu  de 
plus  de  400,000  auxquelles  elle  prétendait  avoir  droit.  Le  pro- 
cureur général  avait  donc  tort,  suivant  elle,  de  dire  qu'en  1515 
ce  n  était  pas  ta  représentation  exacte  de  ses  droits  qu'on  avait 
voulu  donner  dans  son  contrat  projeté  avec  Charles  d'Autriche , 
eh  lui  stipulant  une  dot  de  600,000  francs,  mais  qu'on  faisait  alors 
un  sacrifice  considérable  à  la  paix  et  au  bien  des  peuples.  (Plus 
tard ,  dans  une  négociation  de  mariage  avec  le  fils  atné  du  duc 
de  Brunswick ,  on  avait  stipulé  une  dot  bien  moindre.) 

Renée  disait,  au  contraire,  qu'en  1515  on  avait  reconnu  une 
valeur  de  600,000  écus  aux  prétentions  qu'elle  pouvait  avoir, 
parce  que  la  mort  de  son  père  était  encore  récente,  qu'il  n'y 
avait  aucune  crainte  de  guerre  qui  pût  porter  à  faire  des  sacrifices 
en  vue  de  ce  mariage ,  que  seulement  le  comte  de  Nassau  étant 
venu  comme  ambassadeur  de  Charles  d'Autriche  pour  faire  les 
foy  et  hommages  des  comtés  de  Flandres  et  autres  terres  tenues 
de  la  Couronne  de  France ,  pour  plus  grande  sûreté  d'amitié ,  il 


_  26  ~ 

fut  traité  de  ce  mariage  ;  que  plus  tard ,  lorsque  Ticvasion  du 
royaume  de  Navarre  et  la  querelle  du  royaume  de  Naples  don- 
nèrent des  craintes  de  guerre»  Tarchiduc  promit,  à  titre  d'accom- 
modement, une  pension  de  150,000  ducats  d'or,  bien  loin  quon 
lui  fit  des  concessions. 

Renée  ajoutait  qu'elle  n'avait  jamais  reçu  sa  dot ,  mais  seule- 
ment les  intérêts,  qu'on  ne  lui  avait  donné  ni  bagues,  ni 
meubles. 

Par  son  contrat ,  on  lui  devait  donner  dix  mille  écus  de  re- 
venu en  titre  de  duché ,  sans  réserver  pour  le  Roi  autre  chose 
que  le  ressort  féodal ,  et  on  lui  avait  donné  en  tout  trois  terres , 
Chartres ,  Gisors  et  Hontargis ,  en  Beauce  ,  en  Normandie  et  en 
Gatinais ,  toutes  trois  distantes  entre  ellesdeplus  de  vingt  lieues, 
de  la  moindre  desquelles  ayant  un  produit  de  il 68  liv.  15  sols  ; 
seulement,  on  lui  avait  fait  un  duché  qui  n'était  auparavant  ni  ba- 
ronnie  ni  comté. 

Elle  trouvait  excessive  l'évaluation  qu'on  avait  faite  de  ces 
terres ,  sans  tenir  compte  des  charges  tant  ordinaires  qu'extraor- 
dinaires, des  entretiens  et  réparations  des  châteaux  de  Montar- 
gis,  Gisors  et  Chartres.  Celui  de  Hontargis  seul  lui  avait  coûté 
plus  de  100,000  livres  pour  le  rendre  habitable.  Elle  dîsait 
ne  retirer  de  cette  terre  que  de  15  à  1,600  livres  de  rente ,  dont 
la  moitié  était  le  produit  des  chfttellenies  et  justices,  produit 
qu'allait  enlever  l'extension  des  justices  royales.  Quant  à  la  forêt, 
le  procureur  général  lui  donnait  une  étendue  de  8  à  9  mille  ar- 
pents de  futaie,  mais  la  duchesse  répondait  qu'il  n  y  en  avait  pas 
mille  arpents,  plus  d'orme  que  de  chêne,  le  reste  en  taillis, 
bruyères,  et,  au  milieu ,  un  village  avec  vignes ,  terres  labourables, 
étangs ,  marais  (1)  ;  que,  depuis  vingt  années  ,  le  Roi  avait  fait 


(1)  C^est  la  cûmtQane  de  taacoort. 


—  27  — 

couper  le  meilleur ,  sans  aménagement  ;  que  la  forêt  était  dé- 
vastée par  des  usagers  de  Montargis,  d'Amilly,  de  Ferrières 
et  de  Bois-le-Roy ,  et  d'au  moins  douze  villages  et  maisons  de 
marque,  sans  compter  tous  les  villages  voisins,  sans  droits; 
qu'enfin  les  religieux  de  Ferrières  et  les  habitants  de  Bois-le-Roy 
prétendaient  à  la  propriété  de  plus  de  1 ,200  arpents. 
'  Le  procureur  général  réfutait  avec  détails  cette  dépréciation  de 
la  terre  de  Montargis  en  ces  termes  : 

<r  Est  chose  certaine  que  la  terre  de  Montargis  vaut  à  elle 
seule  plus  de  f  2,000  livres  de  rente,  et  ne  fut  baillée  à  la  du- 
chesse que  pour  1,600  livres,  sans  y  cojnprendre  la  provision  des 
officiers  ordinaires  et  extraordinaires  ,  auxquels  ladite  dame  a 
toujours  nommé  et  pourveu,  qui  valent  grandes  sommes  de  de- 
niers, parce  qu*il  y  a  bailly,  prévost  et  leurs  lieutenants ,  advo- 
cats  et  procureur  du  Roy,  trois  esleus  contrôleurs  anciens  et 
alternatifs,  greffier  de  ladite  élection, deux  grenetiers  etdeuxcôn- 
*trôleurs  anciens  et  alternatifs,  procureur  du  Roi,  maître  des 
eaux  et  forêts,  gruer,  vingt-quatre  sergents  d6  l'ordinaire,  en 
ce  compris  quatre  sergents  fiefles,  et  huit  des  eaux  et  forêts  et  ung 
du  magasin. 

«  Elle  possédait  cette  seigneurie  avec  les  forêts,  leurs  apparte- 
nances et  dépendances  tout  ainsy  que  le  tout  se  poursuit  et  com- 
porte ,  tant  en  villes,  chàteaulx  que  forteresses,  maisons,  ma- 
noirs, fermes,  grands  bois ,  bois-taillis,  garennes,  eaux  et 
forêts, rivières,  estangs,  pescheries ,  cens,  rentes,  terrages,  fours, 
moulins  et  pressoirs  bannaux  ,  droits  de  halles  ,  marchés,  bou- 
cheries, dixmes,  champarts,  lods  et  ventes,  arrière-bans , sai- 
sines ,  rachats,  retraits,  successions  de  basture,  bien  vacant, 
forfaiture,  restitution  de  bois,  terres  vaines  et  vagues  tenues 
sans  seigneurs ,  péages ,  coutume ,  passages ,  tiers-danger,  droits 
de  patronage ,  collocation  et  présentation  de  bénétices ,  provi- 
sions d'offices  ordinaires ,  usages,  franchises ,  libertés ,  confisca- 


—  28  — 

tions  j  fors  et  excepté  en  cas  de  lèze-majesté  et  autres  droits , 
profits  ,  revenus  et  émoluments  quelconques.  » 

Un  bail  de  1 568 ,  de  la  terre  et  seigneurie  de  Hontargis ,  était 
passé  au  prix  de  5,100  livres,  sans  y  comprendre  la  moitié  des 
profits  et  rachats  d'un  nombre  considérable  de  fiefs  et  d'arrière- 
fiefs  ,  dont  un ,  le  comté  de  Saint-Fargeau  ,  avait  rapporté  pour 
cet  objet  de  15  à  20,000  livres;  les  aubaines,  confiscations, 
biens  vacants  et  amendes  et  d*un  produit  de  2,000  livres  ;  la  sei- 
gneurie de  Cepoy,  d*un  revenu  de  5  à  600  livres. 

Le  bail  ne  comprenait  pas  non  plus  la  paisson  et  glandée  de  la 
forêt  de  Montargis,  évaluée  de  12  à  1,500  livres,  et  qui  en  avait 
rapporté  jusqu'à  3,600. 

Les  chablis  vendus  en  1570,  39,970  livres  12  sous  6  deniers. 

L'avocat  des  duchesses  représentait  la  forêt  de  Montargis 
comme  toute  dévastée.  <r  Cette  forêt ,  disait  le  procureur  général , 
»  une  des  plus  belles ,  grandes ,  et  la  mieux  plantée  que  forêts 
»  de  ce  royaume ,  là  où  il  y  avait  plus  grand  nombre  de  grands 
«  et  beaux  arbres ,  desquels  il  ne  se  trouvait  de  semblables  ail- 
Tn  leurs  ,  avait ,  en  effet,  souffert  de  grands  dommages,  mais  par 
»  les  dons  que  le  Roi  avait  bits  à  la  duchesse  et  à  son  fils,  le 
»  duc  de  Ferrafe  ,  et  par  les  dévastations  des  gens  du  château. 

»  L'étendue  de  la  forêt ,  à  cette  époque  ,  était  de  10,417  ar- 
»  pents  à  20  pieds  pour  corde ,  et  100  cordes  pour  arpent ,  sui- 
«  vaut  la  mesure  de  Hontargis ,  sans  y  comprendre  le  bois  des 
»  Noues,  de  405  arpents,  et  le  villageetterre.de  Paucourt.  La 
»  coupe  de  l'arpent  était  évaluée  à  160  livres.  Pour  le  total, 
<f  1,666,720,  sans  le  fonds,  évalué  30  francs  l'arpent,  fiiisant 
n  un  total  de  1,979,230.  » 

Le  procès  ne  fut  pas  jugé,  mais  la  transaction  ne  fut  pas 
homologuée,  et  .Renée  resta  dame  de  Montargis. 


COLONNE 


DE  LA   PLACE   LOUIS  XVI 


Pa>  m.  J.-C.  RENOUL. 


On  l'a  dit  i  et  cela  avec  une  juste  raison ,  l'histoire  d'un  peuple 
est  écrite  dans  ses  monuments. 

Tous  ces  édifices  d'un  autre  Age,  qui  se  trouvent  répandus  sur 
notre  sol  «  et  dont  la  plupart  décorent  nos  cités ,  durent ,  en  effet , 
leur  origine  à  quelques  faits  graves ,  à  quelques  événements  im- 
portants de  Fépoque  qui  les  vit  s'élever. 

Ainsi ,  la  féodalité  fit  surgir  de  terre  ses  châteaux-forts  et  ses 
tours  crénelées,  pour  s'en  foire  un  appui  et  un  refuge,  dans  un 
but  de  domination. 

Ainsi,  les  temps  religieux  élevèrent  ces  grandes  basiliques 
qui ,  après  plusieurs  siècles ,  témoignent  encore  aujourd'hui  de 
la  pensée  qui  les  fit  naître. 

La  guerre  eut  ses  moyens  d'attaque  et  de  défense  ;  la  victoire , 
ses  trophées  et  ses  arcs  de  triomphe;  la  paix  môme  voulut  con- 
sacrer ses  souvenirs ,  et  ce  fut  la  pierre  qui  servit  presque  tou- 
jours à  traduire  ces  pensées  et  ces  besoins. 


—  30  — 

Avec  les  temps  modernes ,  les  moyens  d'exécution  devenant 
plus  diflficiles  et  plus  coûteux ,  les  monuments  deviennent  aussi 
plus  rares  ;  ils  semblent  perdre,  en  outre,  de  leur  caractère  gran- 
diose et  sévère. 

Hais  aussi  la  pensée  prend  une  autre  direction  et  poursuit  un 
but  d'une  utilité  plus  pratique.  Les  institutions  remplacent  les 
monuments ,  et  la  France  surtout  voit  se  multiplier  les  établis- 
sements d'instruction ,  de  bienfaisance,  d'utilité  publique,  mo- 
numents plus  précreux  et  plus  durables  que  ceux  de  nos  pères , 
qui ,  s'ils  satisfaisaient  à  de  certains  besoins ,  s'ils  perpétuaient 
de  glorieux  et  honorables  souvenirs,  n'étaient  pas  toujours  ce- 
pendant créés  en  vue  du  bien-être  et  du  bonheur  des  popula- 
tions. Aux  yeux  de  l'homme  sérieux  et  chrétien  ,  le  but  que  s'est 
proposé  notre  époque  n'est  donc  pas  moins  noble,  et  doit ,  sans 
contredit,  rendre  de  plus  véritables  services  que  celui,  grand 
sans  doute ,  mais,  aussi  souvent  stérile  dans  ses  effets ,  des  temps 
qui  nous  ont  précédés. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  convenable,  il  est  nécessaire  que  les 
générations  actuelles  soient  mises  à  même  de  connaître  l'origine 
des  monuments  que  nous  légua  le  passé  et  qui  frappent  encore 
nos  yeux.  En  les  voyant,  on  ne  peut  s'empêcher,  souvent,  d'ad- 
mirer la  grandeur  de  la  conception ,  la  hardiesse  de  l'exécution , 
le  fini  du  travail ,  mais,  bien  souvent  aussi ,  on  ne  va  pas  au- 
delà  ,  et ,  pour  beaucoup  le  motif  de  |eur  fondation ,  les  événe- 
ments qu'ils  rappellent  et  auxquels  ils  se  lient,  sont  chose  com- 
plètement inconnue. 

C'est  là  évidemment  une  ignorance  regrettable,  et  l'on  doit 
savoir  gré  aux  écrivains  qui ,  par  de  consciencieuses  recherches, 
ont  jeté  quelque  jour  sur  les  rares  monuments  que  possède  notre 
ville.  De  bonnes  notices  existent  déjà  ;  mais  jusqu'ici  on  a  peu 
parlé  de  la  colonne  qui  orne  notre  place  Louis  XVL  Ce  monu- 
ment n'est  pas,  sans  doute,  de  construction  bien  ancienne,  mais 


—  31  -. 

il  faut  néanmoins  le  faire  connaître ,  et  nous  pourrons  encore 
dpnner  quelques  détails  que  nous  jugeons  dignes  d'intérêt  et 
qu'il  est  bon  de  conserver. 

La  ville  de  Nantes  qui ,  au  commencement  du  XVIII'  siècle  et 
surtout  sous  l'administration  éclairée  du  maire  Mellier,  avait  déjà 
reçu  dans  ses  travaux  d'agrandissement  et  d'assainissement  une 
impulsion  que  nous  ne  devons  jamais  oublier,  avait  continué 
depuis  à  marcher  sous  cette  influence  et  à  prospérer  et  grandir. 
.  Son  commerce  surtout  avait  pris  une  extension  jusqu'alors 
inconnue  et  s'élevait,  vers  1780,  1785,  i  un  chiffre  qui  n'a  pu 
être  atteint  et  dépassé  que  dans  ces  dernières  années. 

Cet  état  de  prospérité  réelle  se  traduisait  par  des  constructions 
qui  changeaient  chaque  jour  l'aspect  de  notre  ville.  Des  quar- 
tiers entiers  s'élevaient,  et  H.  Graslin ,  entre  autres ,  par  son  heu- 
reuse initiative ,  dotait  Nantes  de  ce  beau  quartier  qui ,  à  bien 
juste  titre ,  a  porté  et  conservé  son  nom  ; 

Le  terrain  de  l'Entrepôt  se  couvrait  de  nombreuses  maisons. 

L'hospice  des  Enfants- Trouvés  s'achevait; 

La  halle  au  grains ,  la  salle  de  notre  Grand-Théâtre  se  cons- 
truisaient ; 

F^a  Bourse,  la  place  Royale  jetaient  leurs  premiers  fonde- 
ments; 

Le  cours  des  Capucins ,  aujourd'hui  le  cours  Napoléon  ,  allait 
s'ouvrir  ; 

Le  quai  de  la  Poissonnerie  et  son  pont  hardi  s'élevaient  ; 

Les  belles  façades  du  cours  Saint-Pierre  étaient  commencées  ; 

En  un  mot ,  partout  un  mouvement  extraordinaire  de  cons- 
tructions et  d'embellissement,  et  partout  aussi  du  travail  et 
l'aisance  qu'il  procure. 

Cette  heureuse  situation  inspira  à  nos  architectes ,  qui  en 
profitaient  surtout ,  la  pensée  d'en  consacrer  le  souvenir  par  un 
monument  durable.  Vers  la  fin  de  i788,  ils  présentèrent  au 


—  32  — 

corps  municipal  une  requête  à  Teffet  d'obtenir  rautorîsatioD 
d'élever  à  leurs  frais  ,  entre  les  deux  Cours,  une  colonne  com- 
mémorative  en  l'honneur  de  Louis  XVI ,  le  Bien&isant. 

Cette  requête  portait  les  signatures  de  : 

MM.  Alexis  Marchais  ; 

Antoine  Peccot  père; 
Jean -François  Deofiolon  ; 
Jean-François  Ogée  ; 
Louis-Olivier  De  Marinayoux  ; 
Julien-François  Douillard  ; 
Louis  Crucy  ; 
Gautier  père  ; 
Louis  Sauvaget  père  ; 
Louis-François  Sauvaget  fils  ; 
Pierre  Lefort  ; 
Louis  Peccot  fils  ; 
Pierre  Birret  ; 
Mathurin  Crucy  ; 
Pierre-Nicolas-François  Naghel  ; 
Antoine  Crucy  ; 
I^ené  Gautier  fils  ; 
Sébastien  Praud; 
Jean  Perrier. 

Pareille  proposition  ne  pouvait  manquer  d'être  fiavorablement 
accueillie  par  le  corps  municipal,  et  elle  le  fut ,  en  effet,  avec 
empressement. 

En  faisant  l'ofire  d'ériger  cette  colonne,  les  architectes  de 
Nantes  n'avaient  évidemment  point  en  vue  de  faire  un  acte  qui 
se  rattachât ,  même  de  loin ,  à  la  politique  et  aux  idées  qui  déjà 


—  33  — 

commençaient  à  fermenter  dans  les  esprits.  lis  voulaient  seule*- 
ment ,  comme  nous  l'avons  dit ,  perpétuer  le  souvenir  d*une 
époque  de  prospérité  pour  la  ville  de  Nantes;  ils  voulaient,  de 
plus,  offrir  au  chef  de  TËtat  un  témoignage  de  gratitude  pour  cette 
prospérité  qu'ils  attribuaient  à  son  gouvernement  avec  une  juste* 
apparence  de  raison.  Dans  cette  première  pensée ,  la  colonne 
devait  donc  être  uniquement  consacrée  à  Louis  XVI  et  sa  statue 
devait  en  couronner  le  sommet. 

Mais  alors  la  révolution ,  qui  se  préparait  dans  Tétat  poli- 
tique de  la  France ,  faisait  chaque  jour  un  pas ,  et  chaque  jour 
aussi  les  idées  se  modifiaient. 

Aussi,  lorsqu'on  1790,  il  s'agit  de  procéder  à  l'inauguration 
du  monument,  ci'tte  pensée  première  était  bien  dépassée.  Ce- 
n'était  déjà  plus  la  colonne  Louis  XVf,  mais  la  colonne  de  la  Li- 
berté ,  et  si  la  statue  du  roi  restait  encore  pour  l'instant  main- 
tenue, on  voulut  du  moins  lier  à  cette  érection  plus  d'un  souve- 
nir de  l'ère  nouvelle  qu'avait  ouverte  1789. 

Cette  inauguration  se  fit,  du  reste,  avec  une  pompe  inusitée. 
Disons ,  il  est  vrai ,  que  la  municipalité  avait  jugé  convenable 
de  rattacher  cette  fôte  à  une  solennité  qui  alors  excitait  une  vive 
impression  dans  tous  les  esprits ,  celle  du  pacte  fédératif. 

Dans  une, notice  succincte,  comme  celle  que  nous  voulons  of- 
frir, il  ne  peut ,  on  le  sent ,  entrer  dans  nos  vues  de  parler  lon- 
guement des  événements  qui  se  déroulaient  alors.  Nous  sommes 
cependant  forcément  amenés  à  dire  un  mot  sur  ce  pacte  fédéra- 
tif, dont  la  consécration  allait  s  allier,  à  Nantes,  :\  celle  de  la 
colonne. 

Le  pacte  fédératif  fut  une  confédération  formée  d'abord  à  Pon- 
tivy,  en  janvier  1790,  entre  les  jeunes  gens  de  la  Bretagne  et  de 
l'Anjou.  Nous  aurons  fait  connaître  le  but  de  cette  confédération, 
en  donnant  copie  du  serment  que  prêtaient  les  membres  qui  en 
foisaient  partie. 


~  34  ~ 

o  Nons  jurons  pur  l'homieur  et  sur  Taotel  de  ia  pairie ,  en 
»  présence  du  Dieu  des  armées  ,  apiour  au  père  des  Français. 

n  Nous  jurons  de  rester  à  jamais  unis  par  les  tiens  de  ia  plus 
j>  étroite  fraternité  ;  de  combattre  les  ennemis  de  la  révolution  ; 
)>  de  maintenir  les  droits  de  Thomme  ;  de  soutenir  la  nouvelle 
»  constitution  du  royaume ,  et  de  prendre  ,  au  premier  signal  de 
n  danger,  pour  cri  de  ralliement  de  nos  phalanges  armées ,  to 
))  liberté  ou  la  mort.  » 

Des  députés  à  ce  pacte  fédératif  étaient  venus  en  grand 
nombre  ;  des  troupes  avaient  été  réunies  «  et  la  commune  teoait 
à  donner  à  la  fête  qui  se  préparait  un  grand  éclat  et  un  grand 
retentissement. 

Le  23  juin  1790  ,  le  corps  municipal  s'était  assemblé,  et  À  la 
suite  de  cette  délibération  parut  l'ordonnance  suivante,  qui  fixait 
le  programme  de  la  fête  et  qui  reçut  la  plus  grande  publicité  : 

et  Ordonnance  de  la  municipalité  concernant  la  cérémonie  du 
tf  pacte  fédératif  et  l'inauguration  de  ia  colonne  dédiée  à  la 
»  liberté. 

i>  Extrait  des  registres  des  délibérations  de  la  municipalité  de 
»  Nantes  du  mercredi  23  juin  1790,  au  bureau  municipal,  extra- 
»  ordinairement  assemblé  à  l'hôtel  de  ville  de  Nantes  ,  où  pré- 
n  sidait  H.  de  Kervégan,  maire;  assistants  MM.  Rozier,  Du- 
0  bern  ,  Legris  atné ,  Varsavaux  de  Reniée ,  Clavier,  Laênnec , 
»  Pineaud  ,  Fourmy  père  et  Genevois ,  officiers  municipaux , 
»  ayant  avec  eux  M*  Ménard  de  Rochecave  ,  secrétaire  greffier. 

»  M*  Blanchard ,  substitut  du  procureur  de  la  commune  y  pré- 
»  sent ,  a  dit  : 

n  Messieurs, 
»  Vous  vous  êtes  empressés  de  donner  votre  adhésioo  au  désir 


—  35  — 

»  ardent  que  vous  ont  témoigné  nos  concitoyens  armés  de  se  voir 
D  réunis  dans  notre  ville  avec  tous  leurs  frères  d^armes  du 
n  département  de  la  Loire-lnférîeure  ;  Fauguste  cérémonie  du 
a  pacte  fédératif,  qui  aura  lieu  entre  eux ,  a  été  par  vous  fixée  à 
j>  demain  jeudi  24  de  ce  mois* 

D  L'inauguration  de  la  colonne  que  le  patriotisme  du  corps  de 
h  UH.  les  architeclesde  cette  ville  érige  à  la  liberté,  est  également 
»  fixée  à  demain  ;  M.  le  Maire,  à  la  tête  du  corps  municipal, 
»  doit  en  poser  la  première  pierre. 

n  La  solennité  de  ces  deux  cérémonies ,  le  concours  des  ci« 
0  toyens  qui  voudront  y  participer,  exigent  votre  attention  ;  les 
a  lieux  et  l'heure  des  assemblées  et  de  la  marche  doivent  être 
»  arrêtés. 

))  Le  pacte  et  le  drapeau  fédératif  vous  seront  présentés  pour 
»  en  recevoir  le  dépôt  à  Thôlel  commun  ;  vous  devez,  Messieurs, 
»  pi^ndre  toutes  les  précautions  que  le  titre  de  représentants 
I»  d^s  citoyens  vous  impose  pouir  faire  régner  la  tranquillité  ,  le 
n  bon  ordre ,  la  concorde  et  la  paix  dans  nos  murs  ,  pendant 
o  une  fête  qui  sera  le  gage  d'une  union  précieuse  entre  tous  les 
9  corps  armés  de  ce  département. 

»  Dès  que  vos  dispositions  seront  connues ,  MM.  les  commis- 
».  saires  de  la  fédération  y  ajouteront  encore ,  de  concert  avec 
»  les  vôtres,  celles  que  leur  sagesse  et  leur  prudence  leur  feront 
»  juger  utiles  pour  la  marche  militaire.  » 

Sur  quoi ,  le  bureau  délibérant ,  après  avoir  entendu  le  subs* 
titut  du  procureur  de  la  commune  en  ses  .conclusions ,  a  arrêté 
et  ordonné  ce  qui  suit  : 

ABTICLE  PBBHIBB. 

cr  La  cérémonie  du  pacte  fédératif  aura  lieu  sur  la  place 
»  d'Armes ,  entre  les  deux  Cours ,  à  dix  heures  du  matin. 


—  36  —   V 

ARTICLE  2. 

»  Il  sera  élevé  un  autel  sur  les  bases  de  la  colonne  de  la  Li- 
É  berté  ,  de  manière  à  ce  que  la  messe  t  <|ui  y  sera  célébrée ,  le 
j»  soit  avec  autant  de  décence  que  de  sûreté. 

ARTICLE   3. 

»  Les  citoyens  militaires  et  les  militaires  citoyens  recevront 
»  les  ordres  du  commandant  qui  sera  élu  par  les  commissaires 
»  de  la  fédération ,  lequel  prescrira  la  marche  ^  les  différentes 
»  jonctions  de  troupes ,  les  placements  et  les  évolutions  qu'il 
»  jugera  nécessaires. 

ARTICLE  4. 

n.II  ne  sera  tiré  aucune  arme  à  feu,  et  les  chefs  des  diffé* 
»  rents  corps  sont  invités  à  faire  visiter  les  armes,  lorsqu'elles 
9  seront  prises  «  afin  de  s'assurer  qu'elles  ne  soient  point 
»  chargées. 

ARTICLE  5. 

D  Les  commissaires  de  la  fédération  seront  invités  à  se  trou- 
»  ver  en  la  grande  salle  de  l'Hôtel -de-Ville  ,  à  neuf  heures 
i>  du  matin ,  pour  se  rendre  de  là  sur  la  place  d'Armes  avec  la 
f  municipalité ,  qui  sortira  de  Thôtel  commun  avec  les  dra- 
é  peaux ,  accompagnés  par  un  détachement  de  la  garde  na- 
»  tionale ,  passant  par  le  carrefour  Saint^Jean  et  la  place  Saint- 
»  Pierre. 

ARTICLE   6. 

j>  La  municipalité  se  placera  sur  l'estrade ,  au  pied  de  l'autel , 
»  dU'Cdté  droit ,  pour  assister  à  la  messe  et  à  la  cérémonie  du 
»  pacte ,  qui  suivra  immédiatement. 


—  37  — 

AinCLB  7. 

»  Après  la  cérémonie  ,  M.  le  Maire  donnera  l'ordre  pour  que 
»  Tarmée  se  rende  dans  fencjos  du  monastère  des  Capucins  de 
»  la  Fosse,  où  il  sera  préparé  une  halte  militaire  ;  elle  passera 
j»  par  la  GfandeRue,  le  Change,  Saint-Nicolas,  l'entrée  de  la 
»  Fosse,  rue  Dauphine  et  place  Graslin. 

ABTICLE   8. 

»  H.  le  Maire  annoncera  l'instant  du  départ  de  l'armée  pour  se 
»  rendre  à  la  cérémonie  de  l'inauguration  de  la  colonne  de  la 
»  Liberté,  à  'laquelle  elle  a  été  invitée.  La  première  pierre  sera 
»  posée  par  M.  le  Maire,  au  nom  de  la  municipalité.  On  s'y  ren- 
9  dra  par  la  place  Graslin ,  les  rues  de  Goyon  ,  de  Gorges ,  les 
j»  quais,  la  place  du  Bouffay,  les  rues  Baclerie ,  Juiverie  ,  des 
o  Chapeliers ,  du  Chftteau ,  de  Premion ,  le  bas  du  Cours  et 
0  devant  l'Oratoire. 

ARTICLE    9. 

i»  Après  cette  cérémonie  ,  la. municipalité,  les  commissaires 
»  de  la  fédération  ,  avec  les  drapeaux ,  seront  conduits  à  l'Hôtel- 
»  de -Ville,  en  passant  parla  rue  Notre-Dame,  et  les  chefe  des 
»  différents  corps  armés  seront  invités  à  les  conduire  aux  lieux 
»  destinés  au  dépôt  de  leurs  armes.  9 

Les  articles  10  à  15  étaient  relatifs  à  des  mesures  de  police , 
pour  assurer  l'ordre. 

Cette  ordonnance  était  signée  :  de  Kerrégan  ,  maire  ,  et  Mé- 
nard  de  Rochecave ,  secrétaire  greffier. 

Ainsi  que  l'indiquait  cette  ordonnance,  le  lendemain  24  juin 
1790 ,  la  cérémonie  eut  lieu. 

Noos  ne  voulons  point  entrer  dans  tous  les  détails  de  cette 


—  M  — 

partie  de  la  fête  qui  avait  pour  but  de  cimenter  le  pacte  fédé- 
rattf.  Nous  dirons  seulement  que,  suivant  le  programme  tracé, 
les  troupes  de  la  garnison  et  la  garde  nationale  étaient  sous  les 
armes  ;  toutes  les  autorités  civiles  et  militaires  étaient  réunies  , 
et  un  concours  immense  de  citoyens  donnait ,  en  outre ,  à  la 
solennité  un  éclat  inusité. 

Un  autel  avait  été  dressé  sur  la  base  môme  de  la  colonne  ; 
une  messe  y  fut  célébrée  par  l'abbé  Lecoutteux  ;  puis  ensuite  le 
serment  fut  prêté  aux  cris  de  :  Vive  la  nation ,  la  lai  et  le  roi  /Un 
Te  Deum  termina  la  cérémonie* 

Le  cortège  se  mit  alors  en  roule  et  parcourut  la  ville  pour  se 
rendre  au  bois  des  Grands*Capucins ,  où  devait  se  foire  U  balte 
militaire.  Là,  un  banquet  avait  été  préparé  où  prirent  place  six 
mille  personnes  ,  et  qui  fut  suivi  de  danses ,  etc. 

La  halte  finie ,  le  cortège  se  remit  en  route  et  arriva  de  nou- 
veau sur  le  Cours.  11  s'agissait  alors  de.  poser  la  première  pierre 
de  la  colonne  que  la  ville  allait  devoir  au  désintéressement  et 
au  patriotisme  des  architectes  nantais. 

L'autel  dressé  le  matin  avait  été  enlevé ,  mais  l'amphithéâtre 
avait  été  conservé.  Le  corps  municipal ,  les  administrateurs  du 
département  et  du  district  y  prirent  place,  et,  là,  M.DouilIard , 
architecte ,  prenant  la  parole ,  s'exprima  ainsi  : 

(t  Messieurs  et  chers  concitoyens , 

»  Dans  ce  jour  d'allégresse  commune ,  où  des  milliers  de  fran- 
j»  çais  viennent,  sur  l'autel  du  Dieu  de  paix,  de  se*  jurer  amitié 
»  fraternelle ,  qu'il  nous  soit  permis  d'élever  notre  voix  en  &- 
»  veur  de  la  chose  publique. 

»  Nous  sommes ,  Messieurs  et  cbere  concitoyens ,  sur  les  ruines 
I»  de  ces  murailles  antiques  qui  semblaient  séparer  jadis  cette 
9  oité  du  reste  de  la  France.  C'est  ici  que ,  luttant  vainement 


—  39  - 

»  contre  nos  ppemiers  efforts,  est  expiré  le  despotisme  minis- 

»  térîel  ;  c'est  au  même  lieu  que  tous  le»  Nantais ,  régénérés ,  ont 

i>  prêté  le  serment  civique.  Les  architectes  de  cette  ville,  ici 

»  présents  ,  ont  pensé  que  ,  français  et  libres  aujourd*hui ,  nous 

»  devions,  Messieurs  et  chers  concitoyens,  sur  ce  lîeu  même 

»  qui  fui  encore  témoin  du  dernier  sourire  de  l'aristocratie,  éle^ 

»  ver  à  la  liberté  qui ,  jusqu'à  Louis  XVI,  n'eut  point  d'asile  en 

»  France,  la  première  colonne  d'un  temple  qui  devrait  n'avoir 

j»  pour  bornes  (|ue  celles  de  l'univers.  Leur  projet,  fiivorabiement 

ji»  accueilli  par  vous  ,  s'exécute  ,  et  vous  venez  poser  la  pi^emîère 

X»  pierre  de  ce  monument  nouveau  pour  les  Français.  Mais  nous 

»  devons,  Messieuirs'et   chers  concitoyens,  nous  devons  tous 

»  hommage  de  notre  offrande  commune  à  notre  auguste  mo- 

»  narque ,  à  nos  courageux  représentants ,  enfin  à  la  France. 

»  Notre  voix  est  trop  faible  pour  s'élever  au  ton  qu'il  convient, 

»  et  nous  sompies  sans  mission  d'ailleurs  pour  exprimer  le  vœu 

»  général.  C'est  à.  vous ,  Messieurs ,  qui  êtes  les  pbrès  de  cette 

»  immense  fomille  rassemblée  aous  vos  yeux ,  à  vous  qui  avez 

»  fait  le  sacrifice  de  votre  repos  pour  la  conservation  du  nMre, 

»  d'être ,  auprès  des  chefs  de  la  nation ,  de  la  nation  entière,  les 

»  interprètes  de  la  reconnaissance  de  tous  les  Nantais.  Dites 

X»  donc  à  Louis  XVI  que  lorsque  ,  dans  w  temps  de  calme  ,  il 

»  viendra  se  délasser,  au  milieu  de  ses  fidèles  Nantais,  des  longs 

9  et  iifttiguants  travaux  que  lui  coûte  la  liberté  qu'il  nous  a 

»  offerte  et  que  nous  étions  dignes  de  recevoir,  dites-lui  que 

»  ses  yeux  ne  se  détourneront  point  de  ce  monument  historique 

0  qui  ne  lui  présentera  ni  despotes  ,  ni  chatnes ,  ni  esclaves  ; 

»  qu'il  n'y  verra  que  l'emblème  d'un  peuple  immense  qai  s'est 

»  armé  pour  conquérir  sa  liberté  et  qui  reste  uni  pour  la  dé- 

»  fendre  et  protéger  l'exéoulion  des  ioie  qu'il  s'eat  données. 

»  Dites  aux  douze  cents  citoyens  qui  représentent  la  France  en- 

»  tiève  qœ  Upirs  noms,  modesteinent  inscrits  sor  cette  co- 


—  40  — 

»  lonne  ,  attesteront  leurs  bienbits  et  notre  reconnaissance  pour 
»  cette  heureuse  constitution  qu'ils  nous  ont  donnée,  et  sous 
»  laquelle  nous  respirons  déjà  plus  librement;  dites-leur  que  la 
»  postérité  ne  saura  point  par  nous  quels  terribles  orages  ils  ont 
»  eus  à  braver,  pour  nous  conduire  au  port ,  noais  que  leurs 
j»  noms  n'en  seront  pas  moins  bénis  par  elle  ;  Ton  adore  la  di- 
»  vinité  qui  fait  le  bien  sans  eiForts,  Ton  adore  Louis  XVJ  qui , 
»  pour  nous  rendre  heureux ,  n'a  eu  qu'à  suivre  l'impulsion  de 
j»  sa  belle  Ame. 

j>  Dites  à  nos  frères  parisiens ,  protecteurs  de  notre  liberté 
»  naissante ,  à  ce  peuple  vainqueur  de  la  Bastille  ,  qui  doit  à  son 
i>  courage  et  plus  encore  à  son  amour  pour  le  meilleur  des 
»  rois ,  le  bonheur  de  le  posséder  dans  son  sein  ;  dites-lui  que 
tt  les  arts ,  ces  paisibles  çnfiuUs  de  la  liberté ,  de  la  paix  et  de 
n  l'abondance,  savent  aussi  s'armer  pour  venger  ou  protéger 
0  l'humanité  opprimée.  Vous  direz  bien  plus  encore  sans  doute , 
»  Messieurs ,  votre  civisme  nous  est  garant  de  votre  abondante 
»  éloquence.  Mais  dites  surtout  que  les  Nantais  veulent  être 
»  libres ,  qu'ils  veulent  que  la  France  le  soit ,  et  qu'ils  sont  à 
0  jamais  fidèles  à  la  nation ,  à  la  loi  et  au  roi.  » 

Après  ce  discours,  qui  reflétait  évidemment  les  idées  et  les  al- 
lusions du  moment,  et  qui  fut  fort  applaudi,  une  décharge 
d'artillerie  annonça  la  pose  de  la  première  pierre  de  la  colonne. 

Les  travaux  de  fondation  avaient  élevé  la  base  jusqu'au  niveau 
du  sol  ;  là  se  trouvait  la  pierre  consacrée.  M.  Gautier  père,  doyen 
des  architectes ,  présenta  la  truelle  à  H.  Kervégan ,  maire  ;  celui- 
ci  la  présenta  ensuite  à  M.  Coustard ,  président  du  départe- 
ment, et  ce  dernier  au  président  du  district.  Puis  les  officiers 
municipaux,  les  cbefe  des  corps  administratifs  et  militaires  vin- 
rent successivement  frapper  la  pierre  du  marteau. 

Les  troupes  alors  se  retirèrent ,  et  tous  les  corps  f  précédés  du 


—  41  ~ 

drapeau  àe  la  fédéraiioD,  accompagnèrent  le  Maire  à  l'Hôtei- 
de-Ville. 

Suivant  les  .plan  et  dessin  qui  en  furent  alors  arrêtés,  cette 
colonne ,  d'ordre  dorique  ,  dut  avoir  6  pieds  de  diamètre  et  86 
de  hauteur,  en  la  surmontant  de  la  statue  de  Louis  XVI. 

Le  nom  des  douze  cents  représentants  de  la  nation  française  de- 
vait être  gravé  sur  le  fût;  les  quatre  fiices  du  piédestal  devaient 

» 

être  revêtues  do  tables  de  marbre  sur  lesquelles  seraient  inscrits  la 
date  et  les  faits  de  la  dédicace  du  monument ,  ainsi  que  les  évé- 
nements principaux  qui  avaient  jusqu'alors  signalé  la  révolu- 
tion. 

Des  Eaisceaux  d'armes ,  symbole  d'union  et  de  force ,  devaient 
former  le  piédestal ,  qui  s'élèverait  sur. un  socle  de  granit. 
'  Enfin,  la  corniche  devait  être  surmontée  de  guirlandes  de 
chêne  et  porter,  aux  quatre  angles,  le  bonnet  de  la  liberté. 

L'emplacement  était,  du  reste,  très  convenablement  choisi.  Pla- 
cée ainsi  au  centre  des  deux  Cours,  qu'elle  dominait,  la  colonne  ne 
pouvait  nécessairemeht  manquer  de  produire  le  plus  heureux  effet. 

Comme  on  le  voit ,  on  semblait  alors  fermement  compter  sur 
la  dutéS  et  la  fixité  des  idées  nouvelles  qui  présidaient  à  cette 
érection.  Tout  souriait  à  l'imagination  dans  ces  premiers  moments 
d'émancipation.  En  même  temps  patriotes  sincères  et  franchement 
dévoués  encore  k  la  royauté  ,  nos  pères  pensaient  que  rien  ne 
pouvait  s'opposer  à  cette  alliance  de  la  royauté  et  de  la  liberté , 
et ,  dans  leur  naïve  confiance  ,  ils  se  montraient  convaincus  que 
leur  honnêteté  et  leur  énergie  suflBraient  pour  la  consolider. 

Hnis  ces  espérances  ne  devaient  point  se  réaliser,  du  moins 
prochainement.  La  lutte  commença  bientôt  entre  ces  deux  prin- 
cipes, qui  pouvaient,  sans  doute,  mais  ne  voulaient  point  s'al- 
lier; les  passions  s'envenimèrent,  et  l'on  sait  quel  triste  résultat 
en  fut  la  suite. 

Ce  pian  de  la  colonne ,  à  peine  arrêté ,  ne  tarda  pas  à  re- 


—  42  — 

cevoir  plusieurs  changemeots  ;  on  ne  songea  bientôi  plus  à  y 
inscrire  le  nom  des  1,200  représentants  de  notre  preinîère 
assemblée.  Les  tables  de  marbre  et  les  inscriptions  disparurent. 
Nous  verrons  plus  tard  que  d'autres  modifications  furent  égale- 
ment apportées  au  plan  primitif. 

Après  la  cérémonie  d'inauguration  »  dont  nous  venons  de 
parler ,  on  scella  dans  la  pierre ,  entre  des  lames  de  plomb , 
deux  planches  de  cuivre  gravées,  sur  lesquelles  on  lisait  les 
deux  inscriptions  suivantes  : 


1''  Inscription. 


L'an  i790,  le  seizième  du  règpe  de  Louis  XYl  le  Bienfaisant, 
le  premier  de  la  Liberté  , 

Ce  monument  a  été  consacré  : 

A  rheureuse  Révolution  qui  s'opère  en  France  ; 
A  Louis  XVI,  Roi  des  Français,  restaurateur  de  la  Liberté; 
A  l'Assemblée  nationale  ; 

Aux  citoyens  de  Nantes ,  qui  ont  présenté  la  première  requête 
à  leur  corps  municipal ,  • 

Le  4  novembre  1788  : 

A  MM.  CoUin, 

Chaillon  , 
Giraud , 

Varsavaux  de  Henlée , 
Blin, 

Videment , 
Dubern , 
Minier, 
Jarry  , 
Clavier , 
Bisson  , 
Dépotés  de  Nantes ,  pour  présenter  oette  reqoéte  an  Roi  ; 


—  4a  — 

Aux  jeunes  citoyeoB  4e  Nantes  qui  ont  volé  au  secours  des 
Reonois  ,  le  29  janvier  1789  ; 

Aux  vainqueurs  de  la  Bastille  ,  et  à  tous  les  bons  citoyens  de 
Nantes  ,  amis  de  la  Constitution. 

Par  MM.  Alexis  Marchais  , 

Antoine  Peccot  père , 

Jean-François  Demolon  , 

Jean-François  Ogée,    . 

Louis-OUivier  de  Marinayoux , 

Julien-  François  Douillard  , 

Louis  Crucy  , 

Gautier  père , 

Louis  Sauvaget  père , 

Louis-François  Sauvaget  fils , 

Pierre  Lefort, 

Louis  Peccot  fils, 

Pierre  Birret , 

Mathurin  Crucy, 

Pierre-Nicolas  Naghel , 

Antoine  Crucy  , 

René  Gautier  fils , 

Sébastien  Praud , 

Jean  Perrier, 
Architectes  à  Nantes. 


f  Inscription. 


L'an  MDCCXC 

Le    XVI    du    REGNE  DE  LouIS    XVI  LE  BIENFAISANT 

fiOI  DES  FRANÇAIS 
RBSTAUBATEDR  DE  LA  LIBEBTM  , 

Et  sous  la  première  municipalité  de  cette  vîHe  élm  constitu- 
tionnellèment  : 
Cfaristophe^lair-Daniel  de  Kervé|[;ant 


—  44  — 

OFFICIERS  MCNIGIFÂUX. 

François-Claude  Rosier,  sous -maire  ; 

Pierre  Dubern ,  négociant  ; 

Jean-Baptiste  Legris ,  négociant  ; 

Charles  Drouin  de  Parcay  ; 

François-René  Varsavaux  de  Reniée ,    avocat  au  Parlement  ; 

Pierre  Clavier,  Procureur  au  Présidial  ; 

Julien-Urbain  Lefèvre  de  la  Chauvière ,  docteur-médecin  ; 

(juillaume-François  Laënnec,  docteur-médecin  ; 

Pierre-Frédéric  Dobrée ,  négociant  ;  ^ 

François  Hilarion  Le  Pot ,  négociant  ; 

Jean  Chanceaulme ,  négociant  : 

Jean  Cantin ,  docteur  en  chirurgie  ; 

Jean-François  Pineau ,  avocat  ; 

Jacques  Barre ,  ministre  du  culte  réformé  ; 

Hathurin  Fourmy ,  manufacturier  ; 

Jean- Baptiste  Genevois  ,  négociant. 

PROCCREUR  DE  LA  GOMMUriE. 

Jean-Henry  Fauquet.  \ 

SUBSTITUT. 
Pierre  Blanchard. 

SECRÉTAIRE-GREFFIER. 

* 

Marc-Louis  Ménaixl  de  Rochecave. 

rVOTABLES. 

Jacques  Lecadre,  négociant  ; 
Armand-François  Delaville  ,  négociant  ; 
François  Fruchard,  négociant  ; 
François  Pineau ,  marchand  ; 
Guillaume  Boutéiller  père ,  négociant  ; 
Philippe  Lambert ,  négociant  ; 
Guillanme  Gallon  père,  négociant^ 


—  45  -- 

Gilbert  de  Beaufiranchel ,  oonmiasaîre  des  poudres  ; 

Jean-Michel  Desclos  Lepeley  aîné,  négociant  ; 

Félix  Gedouin,  avocat  ; 

René  Bridon,  orfèvre  ; 

Jalien  Videmeut ,  négociant  ; 

Alexandre  Petit  des  Rochettes  ; 

Alain  fiisson ,  docteur  en  chirurgie  ; 

£tienne-Joseph-René  Garreau  ^  garde  des  eaux  et  forêts 

André  Maussion ,  négociant  ; 

Jacques  Cheyy  aîné,  négociant  ; 

Charles-François  Pussin ,  négociant  ; 

Claude  Carrié ,  négociant  ; 

Pierre-Joseph  Lincoln,  négociant  ; 

Antoine  Chiron ,  négociant  ; 

Joseph  Mosneron-Dupin ,  négociant  ; 

iNjitoine  Foulais,  manufacturier; 

René  Guesdon ,~  notaire  ; 

Laurent  Guillet  ; 

Mathurin  De  la  Haye,  négociant  ; 

Louis-Clair  Berthault  aîné ,  capitaine  de  navire  ; 

Jacques  Marion ,  négociant  ; 

Jean  Badaud,  négociant; 

Julien-Mathurin  Leroux ,  négociant; 

Pierre  Ducros ,  marchand  ; 

Augustin  Simon ,  notaire  ; 

Jean-Baptiste  Vandam ,  négociant  ; 

Jacques-François  Decoesne ,  négociant  ; 

François-Sébastien  Cochet ,  traiteur  ; 

Noël-François  Coiquaud ,  notaire. 

Les  travaux  de  construction  continuèrent  aussitôt,  sous  la 
direction  de  H.  Crucy ,  et  bientôt  le  iÙt  de  la  colonne  s'éleva 
tel  qu'il  est  aujourd'hui.  Ce  fût  uni  d'abord ,  devait  être  sculpté 
en  cordons  montant  en  spirale. 

La  commune  s'était  engagée  à  faire  exécuter  à  ses  frais  les 


—  46  ~ 

travaux  de  ^cuiptare  et  d'orn^ieiits.  H.  Robinot-Bertrand  fut 
chargé  de  cette  partie  du  travail ,  sur  les  dessins  fournis  par 
M.  Crucy.  Le  prix  devait  lui  en  être  payé,  d*après  l'estimation 
qui  en  serait  faite  par  des  artistes  ;  mais  pour  contribuer  lui- 
même  à  l'œuVre  de  construction ,  il  s*était  engagé  par  avance 
à  faire  abandon  à  la  ville  du  quart  de  ce  prix.  En  1794  »  une 
somme  de  1,500  fr.  lui  fut  comptée  à  valoir  à  ces  travaux. 

Un  statuaire  distingué  de  Paris,  M.  Lamarie ,  se  trouvait  à 
Nantes.  L* Administration  municipale  crut  devoir  lui  donner  la 
préférence  pour  la  confection  de  la  statue  de  Louis  XVL  Le  8 
avril  1791,  un  marché  intervint  à  cet  effet. 

Dans  le  but  de  couvrir  les  frais  de  ce  marché,  T Administra- 
tion fit  appel  à  une  souscription  volontaire  et  publia  l'avis 
suivant  : 

et  Le  public  est  prévenu  que  les  architectes  qui  ont  élevé  à 
;)  leurs  frais  la  colonne  entre  les  deux  Cours,  ont  été  autorisés 
n  par  le  Conseil  général  de  la  commune  à  y  placer  la  statue  du 
n  Roi.  Ce  monument  qui  est  dû  tout  entier  jusqu'à  présent  à 
n  leur  générosité,  à  leur  zèle  et  à  leur  talent,  n'offrirait  qu'un 
»  symbole  incomplet  d'une  constitution  que  l'assemblée  nalio- 
j»  nale  a  d^arée  monarchique ,  si  le  Roi ,  qui  en  est  le  plus 
»  ferme  appui,  n'y  était  présenté  avec  la  nation  et  la  loi. 

»  Mais  la  ville  de  Nantes,  qui  a  été  la  première  à  réclamer 
»  la  liberté,  sera  aussi  la  première  à  donner  un  témoignage 
»  authentique  et  durable  de  sa  reconnaissance  au  prince  juste  et 
»  bienfaisant  qui  a  secondé  ses  efforts,  et  tous  les  citoyens  s'em- 
»  presseront  de  contribuipr  aux  frais  d'une  statue ,  qui ,  sous 
»  la  main  habile  de  l'artiste  appelé  de  la  capitale,  pour  un  objet 
»  si  intéressant,  transmettra  à  nos  descendants  les  traits  chéris 
»  et  respectés  d'un  roi  vraiment  patriote. 

»  Il  y  aura  deux  feuilles  de  aouscriptton  ;  l'une  au  greffe  de 


-^  4>  - 

j»  rH6tel*4le-Ville ,  et  iWre  chez  H.  Cracy,  archileete-voyer. 

n  La  statue  sera  en  bronze;  mais  l'artiste,  uniquement  jaloax 
n  de  perpétuer  le  souvenir  de  notre  amour  pour  Ift  liberté  con- 
9  stitutionneMe  el  pour  le  Roi,  qui  en  est  le  restaurateur^  no 
»  demande  que  i  5,000.  fr.  pour  la  matière  et  le  prix  de  son 
9  travail. 

»  On  croit  devoir  en  instruire  les  citoyens,  pour  que  chacun, 
»  en  souscrivant,  puisse  se  flatter  de  voir  bientôt  remplir  son 
n  attente.  » 

Il  parait  que  cet  appel  ne  produisit  pas  beaucoup  d'effet^  car 
nous  trouvons  que  l'Administration  prit  vis-à-vis  de  M.  Laroarie 
l'engagement  de  lui  payer  les  1 5,000  fr.  convenus. 

6,000  ir.     pur   acompte  Ab  f  ,000  fr. ,  de  3  mois  en  3  mois , 

à  partir  de  fin  août  1791. 

9,000        à  la  fin  et  à  la  livraison  de  Touvrage. 

1 5,000  fr. 


M.  Lamarie  s*étaitrois  au  travail,  et  avait  établi  son  atelier  dans 
la  grande  salle  du  monastère  des  Cordeliers.  Déjà  même  le  mo- 
dèle de  la  statue  de  Louis  XVi  était  commencé  et  presque 
achevé. 

Mais  déjà  aussi  l'orage  révolutionnaire  commençait  à  gronder, 
et  sous  Tempire  des  événements,  le  prestige  de  la  royauté  s'ef- 
fiiçait  chaque  jour.  Enfin,  en  1792,  il  fut  décidé  que  la  statue 
de  la  liberté  serait  substituée  à  celle  de  Louis  XVI. 

Toutefois,  les  circonstances  continuaient  à  s'aggraver,  et  H.  La- 
marie ,  faute  de  moyens,  s'était  vu  forcé  de  suspendre  son  œuvre. 

Sur  sa  requête,  le  19  prairial,  an  II  (9  juin  1794),  les  re- 
présentants Bre  et  Bourbotte,  en  mission  à  Nantes,  prirent  un 
arrêté  pour  mettre  à  sa  disposition  les  v  plaques  en  cuivre  des 


^ 


-  48  - 

portes  et  tes  débris  des  cloches  de  la  ci*devant  cathédrale  Saint- 
Pierre. 

Cet  arrêté  reçut  la  sanction  des  administrateurs  du  départe- 
ifient  et  du  district ,  et  il  fut  ainsi  remis  à  M.  Lamarie. 

f       ^^  .  I  i  ^"  débris  de  cloche 1,600  liv. 

Le    19  prairial  \ 

(  en  cuivre 430 

Le  1"  messidor    en  cuivre 3,126 

Le  12  fructidor  »       • 305 

5,461  liv. 


En  outre,  il  fut  compté  par  la  commune  à  M.  Lamarie: 

Le  9  juin  1792,  en  vertu  d'une  ordonnance  du  8,  une 
somme  de 3,000  liv. 

Et  le  2  septembre  1794,  suivant  délibération  du 
Conseil  général  du  28  août,  une  autre  somme  de. .     3,000  liv. 

De  plus,  M.  Orillard,  pjropriétaire  du  local  où  M.  Lamarie 
avait  établi  son  atelier,  n'étant  point  payé  de  son  loyer,  voulut 
intenter  \ine  action  contre  la  ville,  et  par  transaction,  il  fut 
compté  en  1796  à  M.  Orillard  : 

710fr.  25  c.  en  espèces. 
270      80      en  assignats. 

Malgré  tous  ces  sacrifices  fiiits  par  la  commune ,  la  statue  de 
la  liberté  ne  se  fit  point,  et  en  l'an  IV  «  après  avoir,  disait^il, 
iait  beaucoup  de  sacrifices,  H.  Lamarie  demanda  à  la  ville  d'an* 
nuler  le  marché  de  1791 ,  en  l'invitant  à  faire  enlever  les  cuivres 
et  bronzes  qui  avaient  été-  mis  à  sa  disposition. 

Appelé  à  délibérer  sur  cette  demande  en  résiliment,  le  corps 
municipal  confia  à  M.  Douillard  l'examen  de  cette  affaire,  et, 
dans  la  séaoœ  du  28  floréal ,  M.  Douillard  fit  le  rapport  suivant  : 


49  — 


cr   CiTOTBnS, 


»  Vous  m'avez  chargé  par  votre  arrêté  d'hier  de  vous  &ire 
»  un  rapport  sur  la  pétition  du  citoyen  Lamarie,  statuaire  et  en- 
j»  trepreneur  de  la  statue  de  la  liberté.  Si ,  dans  Texamen  de 
»  cette  pétition,  j'ai  dû  conserver  toute  la  sévérité  d'un  adminis- 
»  trateur ,  qui  calcule  remploi  des  deniers  publics ,  j'ai  dû  aussi 
»  voir  cette  pétition  dans  son  objet  principal  et  dans  ses  rap* 
»  ports  avec  la  révolution. 

0  Je  ne  discuterai  point  si  la  loi  du  17  messidor  est  ou  non 
9  applicable  à  l'entrepreneur  de  la  statue  de  la  liberté ,  mon 
»  opinion  particulière  devient  nullp  devant  celle  de  la  majorité. 
»  J'établirai  seulement  les  conséquences  possibles ,  probables  de 
»  l'arrêté  de  l'administration  centrale  du  département. 

9  Le  citoyen  Lamarie  a  reçu  à  valoir  sur  la  somme  de  15,000 
9  liv. ,  prix  consenti  pour  la  statue  qu'il  s'est  chargé  de  faire, 
n  celle  de  6,000  liv.  en  deux  paiements  égaux,  mais  la  moitié 
»  de  cette  somme  n'ayant  été  payée  qu'en  fructidor  dernier,  elle 
9  a  dû  rester  à  peu  près  nulle  entre  ses  mains.  Voilà  donc  déjà 
9  une  perte  très  probable  de  3,000  livres. 

9  II  a  reçu ,  en  outre ,  5,461  livres  de  cuivre  et  métal  de 
9  cloches  qui,  évaluées  au  prix'  modéré  de  10  sous,  donnent 
*  9  une  nouvelle  somme  de  2,730  livres. 

9  Le  citoyen  Lamarie  n'a  donc  plus  à  toucher  que  celle  d'en* 
9  viron  6,000  liv.,  et  cette  somme  qui ,  même  en  la  supposant 
9  payée  en  monnaie,  métallique,  serait  probablement  insuflS- 
9  santé  pour  acquitter  les  frais  de  moule  à  faire ,  ceux  de 
9  fourneaux,  de  la  fonte ,  etc.,  sera  de  beaucoup  réduite,  si  elle 
9  est  acquittée  en  papier-monnaie. 

9  Qu'a  donc  à  foire  le  citoyen  Lamarie  pour  accomplir  son 
9  traité?  Il  fout  qu'il  échange  5,000  liv.  écus  pour  5,000  liv. 
9  oumdats ,  et  qu'il  fournisse  au  reste ,  s'il  est  besoin.  Je  ne 


—  50  — 

D  doute  pas  qu'il  n'en  fasse  le  sacrifice  ,  s*il  en  a  les  moyens  ; 
»  mais  alors  il  pourrait  dire  :  Nantes  me  doit  sa  tiberU,  c'est 
»  moi  qui  Tai  payée. . . 

D  Mais  si ,  bien  loin  d'être  en  puissance  de  faire  un  pareil  sa- 
j»  orifice ,  Lamarie  ne  possède  que  les  crayons ,  le  porteEeaille 
»  et  le  ciseau  de  l'artiste ,  que  fera-t-ii  ?  Désespéré  de  ne  pou- 
»  voir  terminer  un  ouvrage  qui  eut  embelli  la  ville  où  sa  ré- 
»  putation  l'avait  fait  appeler,  il  la  quitterait  peut-être  si  son 
»  talent  reconnu  ne  venait  de  l'y  fixer,  en  l'attachant  à  rinstitot 
j»  national. 

»  Il  reprendra  donc  ses  crayons  et  brisera  son  ciseau  ;  mais 
»  l'artiste  dont  les  idées  sont  obscurcies  par  le  regret  de  ne  pou- 
»  voir  achever  un  ouvrage  comniencé ,  qui  devait  consolider  sa 
»  réputation ,  et  aâssi  par  le  regret  amer  de  ne  pouvoir  satis- 
»  &ire  à  ses  engagements ,  est-il  bien  propre  a  faire  passer  dans 
»  Tftme  de  $es  élèves  cet  enthousiasme  du  génie  créateur?  Non 
»  {»ns  doute ,  et  Lamarie ,  d'artiste  distingué ,  peut  devenir  pro- 
»  fesseur  ordinaire. 

»  A  ces  considérations ,  qui  ne  touchent  que  lui ,  il  faut  en 
»  ajouter  d'autres  d'un  intérêt  plus  majeur.  C'est  l'espoir  déçu 
»  de  tous  les  bons  citoyens  de  cette  cité,  qui ,  dans  le  regret  de 
»  ne  pouvoir  contempler  à  loisir  ce  monument  durable  de  leur 
h  conquête  sur  le  despotisme ,  diront  peut-être  :  sur  cette  co- 
j»  lonne,  que  nous  devons  au  patriotisme  désintéressé  desarchi- 
i>  tectes  de  notre  commune  ,  devait  être  placée  la  statue  de  la 
i>  liberté ,  mais  le  calcul  trop  sévère  des  administrations  a 
»  émoussé  le  i;iseau  de  l'artiste  qui  l'avait  entreprise  et  a  fermé 
j»  la  porte  de  son  atelier. 

»  Citoyens  administrateurs ,  voici  les  idées  qu  a  foit  naître 
»  en  moi  la  lecture  réfléchie  de  la  pétition  du  citoyen  Lamarie. 
•  Je  vous  invite  donc,  et  j'invite  l'administration  centrale  du 
«  département  à  fournir  à  Lamarie  toutes  les  bcilités  possibles 
»  de  finir  sa  statue,  o 


—  51  — 

Après  avoir  entendu  H.  Douillard,  l'administration  arrêta  que 
ce  rapport  et  la  pétition  de  Lamarie  seraient  adressés  à  Tadmi* 
nistration  centrale,  qui  serait  invitée  à  les  prendre  dans  la  plus 
sérieuse  considération. 

Mais  les  adnoinistrateurs  du  département  ne  voulurent  point 
trancher  la  question  ,  et  Taffaire  en  resta  là. 

Enfin,  le  10  janvier  1806,  sur  les  nouvelles  réclamations  en 
indemnité  que  faisait  H.  Lamarie  ,  intervint  l'arrêté  suivant  : 

c(  Le  maire  de  la  ville  de  Nantes  , 

9  Vu  Texposé  présenté  à  H.  le  préfet  de  ce  département  par 
»  le  sieur  Lamarie,  statuaire,  portant  que  ,  chargé  de  &ire  une 
I)  statue  en  bronze ,  dont  l'exécution  aurait  été  empêchée  par 
>»  les  circonstances,  cet  artiste  aurait  néanmoins  bit,  dans  les 
»  temps  antérieurs  à  la  rébellion  des  Vendéens,  quelques  mo*- 
»  dèles  et  esquisses  en  terre ,  ce  qui  lui  aurait  occasionné  beau- 
j»  coup  de  dépenses  et  de  perte  de  temps ,  dont  il  prétend 
4»  n'avoir  jamais  été  indemnisé ,  et  pourquoi  il  demande  que  les 
»  cuivres  et  bronzes  destinés  à  l'exécution  de  cette  statue  lui 
»  soient  donnés  en  dédommagement  de  ses  avances  et  de  son 
D  temps  perdu  ; 

j»  Vu  aussi  la  lettre  de  M.  le  préfet ,  sous  la  date  du  4  janvier 
0  présent  mois ,  portant  que  la  pétition  du  sieur  Lamarie  nous 
0  soit  communiquée  ; 

0  Considérant  que  le  pétitionnaire  devait,  aux  termes  de  ses 
^>  traités  avec  le  conseil  général  de  la  commune ,  en  date  des  29 
)>  mars  et  8  avril  1791 ,  remettre  à  l'hôtel  de  la  mairie  les  diffé- 
D  rents  modèles  et  esquisses  de  la  statue  qu'il  était  chargé  d'exé- 
0  cuter,  ce  qu'il  n'a  point  fait ,  puisque  le  modèle  de  la  statue 
J»  a  été  brité  et  détruit  dans  le  local  même  où  il  l'avait  fait 


—  52  — 

»  transporter  et  déposer  aux  frais  de  la  commune ,  afin  de  le 
n  perfectionner  avant  de  Je  remettre  à  THôtet-de- Ville  ; 

»  Considérant  qu'il  a  reçu  6,000  liv.  à  compte  de  ces  mêmes 
9  travaux  ,  quoiqu'ils  n'aient  pas  eu  lieu  ; 

n  Est  d'avis  que  le  sieur  Lamarie  a  été  au  moins  suffisamment 
n  indemnisé  de  ses  avances  et  de  la  perte  de  son  temps ,  par  la 
»  somme  qu'il  a  bien  effectivement  touchée  sur  la  caisse  commu- 
»  nale; 

n  Qu'en  conséquence,  il  n'a  aucun  droit  dé  réclamer  les  cuivres 
))  et  bronzes  destinés  à  la  confection  de  la  statue  qui  devait  être 
»  placée  sur  la  colonne  entre  les  deux  Cours  ,  et  que  ces  ma- 
D  tières,  rentrées  depuis  sous  la  main  de  la  mairie^  doivent  rea- 
»  ter  à  la  disposition  de  cette  dernière.  « 

Cet  arrêté  mit  fin  à  toute  discussion. 

L'empire  avait  succédé  aux  temps  révolutionnaires ,  et ,  pen- 
dant ces  dix  années ,  il  ne  fut  naturellement  plus  question  ni  de 
la  statue  de  Louis  XVI,  ni  de  celle  de  la  liberté. 

En  1808,  l'empereur  Napoléon  I"  vint  visiter  Nantes,  et,  le 
3  août,  le  conseil  municipal  se  réunit  extraordinairement  pour 
formuler  les  vœux  qui  devaient  être  soumis  à  Sa  Majesté. 

Parmi  ces  vœux ,  nous  trouvons  celui-ci  : 

a  Que  Sa  Majesté  daigne  agréer  l'hommage  de  la  colonne 
D  édifiée  entre  les  deux  Cours ,  ouvrage  entrepris  et  exécuté  par 
n  MM.  les  architectes  de  cette  ville ,  qui  en  ont  fait  les  frais , 
»  qui  ont  montré  le  désir  que  cette  colonne  fût  achevée  et  que 
»  la  statue  de  Sa  Majesté  Impériale  et  Royale  fut  placée  sur  son 
»  faîte.  Le  conseil  croit  que  la  commune  doit  &ire  les  frais  pour 
»  la  perfection  de  ce  monument  évalués  à  40,000  fr.  » 

Pendant  le  séjour  de  l'empereur  à  Nantes ,  la  colonne  reçut 


—  53  — 

tous  les  emblèmes  de  l'empire.  Un  aigle  géant ,  aux  ailes  dé* 
ployées ,  figura  entre  autres  sur  le  sommet.  Mais  cette  ornemen- 
tation fut  uniquement  momentanée  et  ne  dura  que  quelques 
jours. 

Le  vœu  émis  par  le  conseil  municipal  n*eut  également  aucune 
suite. 

L'empire ,  à  son  tour,  fit  place  à  la  restauration ,  et  la  rentrée 
des  Bourbons  fit  aussi  naturellement  renaître  la  pensée  de  l'érec- 
tion de  la  statue  du  dernier  roi. 

Conformément  à  une  délibération  du  conseil  municipal  du  13 
août  1814,  une  souscription  fut  ouverte  pour  couvrir  les  frais 
de  cette  érection  et  achever  les  travaux  de  la  colonne. 

H.  Debay,  sculpteur,  soumissionna  les  travaux  à  faire  pour  une 
somme  de  10,795  fr.,  et,  le  31  octobre,  cette  soumission  fut 
acceptée ,  imputable  sur  les  fonds  de  la  souscription. 

Cette  souscription  s'élevait  déjà  à  7,329  fr.,  et  se  continuait , 
lorsque  de  nouvelles  circonstances,  que  l'on  connaît,  vinrent  en 
interrompre  le  cours  ,  et  une  somme  de  4,004  fr.  20  fut  même 
seulement  réalisée. 

Depuis  la  soumission  de  M.  Debay,  il  avait  été  question  de 
faire  la  statue  et  les  bas-reliefs  en  plomb  doré 

M.  Debay  exécuta  deux  modèles  au  quart  de  la  grandeur  de 
la  statue,  et  celle-ci  même  en  terre,  haute  de  huit  pieds,  mise 
en  état  d'être  moulée  et  exécutée  en  plomb ,  et  les  modèles  des 
bas-reliefs  en  petite  et  moyenne  dimensions.  Ces  travaux  furent 
estimés  4,500  fr. ,  et,  sur  le  certificat  délivré  par  l'architecte 
préposé  à  la  surveillance ,  tout  le  produit  de  la  souscription , 
o*e8t-à-dire  les  4,004  fr.  20  c,  furent  comptés  à  H.  Debay  le 
29  mars  1815. 

Mais  alors,  Napoléon  était  de  nouveau  rentré  aux  Tuileries, 
et  le  projet  de  statue  s'évanouit  encore.  Les  modèles  mêmes 
forent,  à  ce  qu'il  parait,  détruits,  car  en  1823  ,  M.  Levesque 


—  54  — 

atné, alors  maire,  constatait  qu'il  n*en  était  resté  aucune  trtee. 
Sept  années  s*écoulent  encore.  La  seconde  restauration  a  eu 
lieu ,  et  cependant  ce  projet  de  statue  à  élever  à  Louis  XVI 
semble  sommeiller. 

Enfin ,  on  le  reprend  en  1 822 ,  et  M.  Molchnnet  fut  chargé 
d'exécuter  la  statue  que  nous  voyons  aujourd'hui. 

Cette  statue  a  neuf  pieds  de  hauteur.  Le  roi  Louis  XVI  est 
représenté  tenant  d'une  main  son  bâton  de  commandement  et  de 
l'autre  son  testament ,  noble  expression  de  sa  dernière  pensée. 

Au  moment  où  elle  parut ,  cette  œuvre  de  M.  Molchnnet  reçut 
des  éloges  qu'elle  semblait  mériter. 

M.  Molchnnet  fut ,  en  outre,  chargé,  plus  tard ,  défaire  quelques 
autres  travaux  de  sculpture ,  notamment  huit  rosaces  pour  rem- 
placer les  bonnets  phrygiens  et  attacher  les  exU^émités  des  guîr * 
landes  de  chêne  qui  décoraient  le  piédestal. 

Le  25  juillet  1823, la  statue  était  achevée,  et  l'annonce  du  pro- 
chain voyage  à  Nantes  de  Madame,  duchesse  d'Angouléme ,  dé- 
cida l'administration  à  presser  l'achèvement  des  travaux  de  la 
colonne  ,  afin  d'y  élever  la  statue  avant  l'arrivée  de  cette  prin- 
cesse. 

Le  5  août  suivant ,  cette  opération  eut  lieu  avec  le  plus  grand 
succès,  et  la  statue,  voilée,  fut  posée  à  la  place  qu'elle  devait 
occuper.  Ce  travail  fut  exécuté  par  les  charpentiers  du  sieur  Hy- 
drio ,  ayant  pour  chef  le  sieur  Mazary,  et  par  Téquipage  du  sieur 
Pedaup ,  maître  gréeur  de  navires. 

A  cette  époque  aussi ,  on  décida  que  la  colonne  serait  canne- 
lée et  qu'elle  serait  entourée  d'une  grille  en  fer.  Ces  travaux, 
qui  coûtèrent  à  la  ville  environ  7,000  fr. ,  s'exécutèrent  plus 
tard  et  furent  seulement  terminés  en  1826. 

Le  12  août,  parut  un  arrêté  du  maire  ,  M.  Louis  Levësque , 
qui  fixait  l'inauguration  de  la  statue  au  dimanche  suivant  14,  à 
l'issue  de  la  messe  militaire. 


—  66  — 

Ce  jour-là t  à  l'heure  de  inicii ,  toutes  les  <iutorités  et  un  grand 
concours  de  population  se  trouvèrent  réunies  sur  le  cours.  Les 
chasseurs  des  Alpes  et  le  régiment  suisse  de  Bleuler»  qui  tenaient 
garnison  à  Nantes ,  formèrent  le  carré  ;  les  autorités ,  en  cor* 
tége ,  allèrent  se  placer  en  face  de  la  statue ,  au  son  d'une  mu**- 
sique  militaire.  Puis  la  statue  fut  découverte ,  et  Ton  permit  à  la 
population  d'entrer  dans  le  carré. 

Trois  discours  furent  prononcés,  Tun  par  M.  de  Verigny«pré- 
fet ,  le  second  par  le  maire ,  M.  Levesque  ,  et  le  troisième  par 
M.  le  général  Despinoy,  commandant  la  division. 

Nous  donnons  seulement  celui  de  M.  Levesque,  qui  s'exprima 
ainsi  : 

a  Les  vœux  tant  de  fois  manifestés  par  les  habitants  de  Mantes, 
»  sont  enfin  accomplis.  La  statue  de  Louis  XVI ,  qui  a  été  na- 
«  guère  l'objet  de  nombreuses  souscriptions,  décore  cette  co^ 
»  lonne  érigée ,  il  y  a  34  ans,  par  MM.  les  architectes  de  çeite 
0  ville ,  sur  les  plans  de  l'un  d'eux ,  à  qui  nous  sommes  rede- 
D  vables  de  tant  d'autres  beaux  monuments. 

D  Qu'il  est  glorieux,  qu'il  est  satisfaisant  pour  moi ,  Messieurs, 
i>  d'avoir  pu.  réaliser  un  projet  dont  l'exécution  était  si  impa- 
»  tiemment  attendue.  La  ville  de  Nantes  s'enorgueillit  de  n'avoir 
»  été  devancée ,  dans  son  accomplissement ,  que  par  une  autre 
0  commune  de  ce  département,  la  cominune  du  Loroux,  à  qui 
0  il  est  juste  de  ne  pas  ravir  cet  honneur.  La  statue  de  Louis 
a  XVI  ornera  ici  la  belle  place  qqi ,  depuis  longtemps ,  porte  son 
Il  nom. 

»  Chacun  pe  se  sent-il  pas  saisi  d'un  religieux  respect  à  la  vu^ 
a  de  ce  monarque ,  père  du  peuple ,  dont  nous  pouvons  inces- 
jn  saounent  contempler  les  traits ,  fidèlement  retracés  par  le  sta- 
»  tuaire  dont  l'administration  de  la  mairie  emploie  les  t^lepts 
D  à  l'embellissement  de  cette  ville?  Le  plu3  bf»l  bmpmage, 


—  56  — 

0  Messieurs,  que  nous  puissions  rendre  à  Louis  XVI,  c'est  d'ab- 
»  jurer  à  ses  pieds  toute  dissension ,  c'est ,  à  t'approche  de  son 
o  auguste  fille,  qui  vient  combler  nos  vœux  en  visitant  cette  cité  « 
0  de  confondre  nos  sentiments  dans  ce  cri  vraiment  national  : 

Ainsi,  le  désir  exprimé  en  1788  et  1790  par  les  arebitectes 
nantais  se  trouvait  rempli  ;  la  statue  de  Louis  XVI  cooronnait 
enfin  la  colonne.  Seulement ,  en  1788 ,  on  avait  voulu  que  cette 
statue  fût  dédiée  au  roi*  bienfaisant,  et,  en  1823,  suivant 
Fexpression  de  l'époque ,  elle  était  consacrée  au  roi  martyr. 

Depuis  sa  fondation  ,  cette  colonne  a  servi,  en  quelque  sorte, 
d'instrument  à  toutes  nos  fêtes  publiques.  Sans  entrer,  à  ce  sujet, 
dans  des  détails  qui  n'offriraient  qu'un  médiocre  intérêt ,  nous 
rappellerons  seulement  deux  épisodes  sérieux ,  dont  le  souvenir 
doit  se  rattacher,  d'une  manière  toute  spéciale,  à  celui  de  notre 
colonne. 

En  juillet  1830,  à  l'annonce  des  événements  qui  se  passaient  à 
Paris ,  quelques  citoyens  prirent  les  armes  à  Nantes ,  dans  l'in- 
tention de  seconder  le  mouvement  de  la  capitale.  Dans  la  soirée 
du  30 ,  ils  s'étaient  portés  sur  la  place  Louis  XVI ,  où  station- 
nait le  10«  régiment  d'infanterie  légère,  alors  en  garnison  dans 
notre  ville. 

Bien  que  peut-être  imprudente,  leur  démarche  n'avait,  sans 
doute,  aucun  but  hostile.  Mais  malheureusement  un  coup  de  feu 
partit  ;  la  troupe  crut  à  une  attaque  sérieuse  et  riposta  par  une 
décharge  dont  l'effet  fut  déplorable ,  puisqu'elle  donna  la  mort  à 
plusieurs  personnes  et  en  blessa  un  plus  grand  nombre. 

L'excentricité  britannique  voulut  conserver  le  souvenir  de  ce 
triste  événement,  et,  l'année  suivante  ^  l'on  plaça  sur  l'une  des 
fiices  du  piédestal  de  la  colonne  une  plaque  de  cuivre ,  que  Ton  y 
voit  encore,  et  portant  cette  inscription  : 


—  57  — 

ICI  PBÈS  ▲  BU  LIBU  UNB  LUTTB  SAZiiBLARTE 

EIfTRE  LES  OPPBBSSEimS  ET  LE8  OPPBIVÉS 

LE  30  JUILLET  1830. 

o  Des  laboureurs  et  ouvriers  anglais  ont  fait  poser  cette  ins- 
»  crîption  en  témoignage  de  leur  admiration  pour  la  bravoure, 
»  la  valeur  et  l'intrépidité  nantaises.  » 

L'autre  &it  que  nous  voulons  rappeler,  est  la  promulgation 
de  la  constitution  républicaine ,  faite  le  20  novembre  1848. 

Douze  mâts  vénitiens  formaient ,  autour  de  la  colonne,  un  cercle 
au  centre  duquel  s'élevait  un  vaste  amphithéâtre  destiné  à  rece- 
voir les  autorités  et  les  personnes  munies  de  billets.  Aux  mâts 
des  pavillons ,  étaient  attachées  des  banderolles  tricolores  ;  entre 
les  trois  grands  mâts  ,  faisant  face  au  cours  Saint^Pierre ,  appa- 
raissait la  devise  :  Liberté ,  égalité ,  fraternité  ;  et  une  bannière, 
placée  au-dessous  de  la  statue  de  Louis  XVI ,  portait  ces  mots  : 
Re^ct  à  la  constitution. 

L'autel  adossé  à  la  colonne ,  dominait  l'amphithéâtre  et  s'ou* 
vrait  du  c6té  de  la  Loire.  Cet  autel  avait  pour  tout  ornement , 
sur  des  étoffes  amarantes,  six  chandeliers  gigantesques  et  une 
grande  croix  d'or. 

Cette  ornementation ,  due  à  M.  Driollet ,  architecte  voyer  de 
la  commune  ,  était  à  la  fois  simple ,  sévère  et  de  bon  goût. . 

A  dix  heures ,  toutes  les  troupes  étaient  réunies  et  occupaient 
les  deux  Cours. 

A  onze  heures  et  quart ,  les  autorités ,  sorties  en  cortège  de 
la  Préfecture  ,  prirent  place  sur  l'estrade. 

Peu  de  temps  après ,  le  clergé  ,  très  nombreux  ,  vint  proces- 
sionnellement  de  Saint-Pierre  et  se  rangea  autour  de  l'autel. 

Après  quelques  chants  religieux ,  le  maire ,  M.  Evariste  Co- 
lombel,  donna  lecture  du  préambule  et  des  116  articles  delà 


—  M  — 

coDstitQtioD ,  et  cette  lecture  tenninée ,  M.  l'abbé  Fouroier,  re- 
présentant du  i^eople ,  et  qin  avait  été  chargé  par  Monseigneur 
l'Evêque  de  présider  la  cérémonie,  entonna  le  Te  Deum. 

Pendant  la  lecture  de  la  constitution  et  le  chant  du  Te  Deum , 
une  sahre  d'artiUerie  de  101  coups  de  canou  fiu  tirée  au  bas  du 
Cours;  toutes  les  cloches  des  églises  sonnaient  aussi  à  grande 
volée. 

A  ces  deux  époques  <)e  1830  et  surtout  de  1848  ,  on  put 
craindre  un  instant  que  les  passions  politiques  ne  Tinssent  à 
exiger  renlèvement  de  la  statue  de  Louis  XYI  ;  mais  il  n'en  fut 
rien ,  et,  sur  ce  point  du  moins,  le  bon  sens  prévalut. 

Que  signifient,  en  effet ,  ces  changements ,  ces  mutilations 
que  l'on  fait  subir  aux  monuments,  suivant  que  les  événements 
politiques  prennent  telle  ou  telle  couleur?  On  dénature  ainsi  à 
plaisir  une  œuvre  qui,  presque  toujours,  empruntait  son  princi- 
pal mérite  au  temps  qui  l'avait  vu  nattre ,  au  cachet  que  lui 
avaient  donné  les  faits  mêmes  de  son  érection.  Et  cela ,  le  plus  sou- 
vent,  dans  le  seul  but  de  flatter  un  vain  amour-propre,  de  satis- 
faire une  rancune  de  parti.  C'est  là  un  vandalisme  absurde. 
Enlevez  des  emblèmes,  substituez-en  d'autres ,  vous  pourrez  bien 
arriver  à  un  ridicule  anachronisme ,  mais  vous  ne  changerez  pas 
l'histoire  ;  el  Thistoire  ne  doit-elle  pas  être  respectée  dans  ses 
monuments  aussi  bien  que  dans  ses  récits  ? 


ÉTUDES  DES  MOYENS 


LBS  PLUS  PBOPRES 


A  IIEIR  11  RillCTION  DU  PRIX  II  U  WM 


ST  rAB  SUITE 


Des  Conditions  de  meilleure  alimentation  chez  le  peuple, 


Fab  m.  EtLix  JOLLIN-DUBOIS. 


Vouloir,  c*Ml  poafoir. 

Cette  question  est  diffietle  à  résoudre ,  car  elle  embrasse  toutes 
les  branches  de  l'économie  rurale.  Il  faut  tout  d*abord  perler  du 
Capital ,  puis  étudier  les  assolements  propres  à  l'éducation  du 
bétail,  les  races  des  animaux  qui ,  parleurs  aptitudes ,  peuvent 
apporter  un  bénéfice  réel  à  l'éleveur ,  enfin  examiner  les  moyens 
pour  que  Tagriculture  puisse,  dans  un  temps  donné,  arrivera 
son  apogée  de  prospérité;  ces  moyens  sont  :  l'éducation  du  bétail^ 
le  crédit  agricole,  les  machines,  les  fumiers,  les  engrais,  et 
l'éducation  agricole  à  répandre  dans  les  campagnes. 

Ce  n'est  point  un  cours  d'agriculture  que  j'ai  la  prétention 
de  faire  dans  ce  mémoire,  c'est  tout  simplement  l'énumération 
des  moyens  que  je  crois  les  plus  propres  à  la  multiplication  et 
à  l'amélioration  des  animaux  destinés  à  l'alimentation  publique, 


—  60  — 

et  y  par  suite,  à  rabaissement  du  prix  de  la  viande.  Je  terminerai 
en  parlant  du  commerce  de  la  boucherie,  et  en  traitant  quelques 
questions  administratives  concernant  ce  commerce. 

Vouloir ,  c'est  pouvoir,  ai-je  dit,  mais  il  faut  bien  comprendre 
cette  pensée;  vouloir,  c'est  vouloir  avec  persévérance;  pouvoir, 
c'est  abandonner  la  vieille  routine  et  entrer  franchement  dans  la 
voie  du  progrès. 

Le  Capital.  Je  commence  par  Texamen  de  cette  branche  de 
l'économie  rurale,  comme  étant  la  base  de  l'exploitation  agricole. 
En  effet,  le  Capital  comprend:  bestiaux,  machines,  engrais, 
amélioration,  et  enfin  le  numéraire  indispensable,  soit  pour  faire 
de  nouvelles  améliorations ,  soit  pour  faciliter  les  transactions 
commerciales. 

Le  Capital  agricole  est  trop  peu  compris  en  France ,  et  c'est 
ce  qui  fait  notre  agriculture  si  arriérée  et  si  loin  des  résultats 
obtenus  en  Angleterre  et  en  Belgique.  Cet  état  regrettable  sub- 
sistera tant  que  la  propriété  rurale  sera  considérée  comme  pla- 
cement de  fonds ,  et  que  les  cultivateurs  regarderont  l'agricul- 
ture comme  état  ou  profession  sans  avenir;  ces  derniers  devraient 
savoir  que  le  Capital  libre  estplusproductif  que  le  Capital  im- 
mobilisé; mais  souvent  mus  par  un  vain  sentiment  d'amour 
propre,  ils  laissent  en  souffrance  toute  une  exploitation  ,  faute 
d'un  Capital  qu'ils  emploient  à  acheter  un  morceau  de  terre  qui 
leur  rapporte  à  peine  3  0/0  d'intérêt.  Cette  habitude  fâcheuse 
retarde  le  progrès.  L'agriculture  ne  sortira  de  son  engourdisse- 
ment que  le  jour  où  elle  sera  considérée  comme  industrie  de 
première  nécessité. 

Le  Capital  libre ,  la  vie  de  l'industrie ,  viendra  alors  lui  appor- 
ter l'appui  de  son  concours,  et  lui  donner  la  force  de  se  grandir 
de  toute  sa  puissante  vitalités 

L'AsaoLBVBiiT  quinquennal  dérive  de  l'assolement  quadriennal 
suivi  depuis  soixante  et  quelques  années   dans  le  canton  de 


—  61  — 

Norfolk,  et  qui ,  aujourd'hui  est  généralement  adopté  ea  Angle- 
terre^  L'assolement  quinquennal  est  sans  contredit  le  meilleur 
et  le  plus  convenable  à  l'élevage  des  bestiaux  ;  des  agronomes 
distingués  ont  préconisé  cette  méthode.  En  effets  cet  assolement 
fournit  en  quantité  plus  considérable  les  plantes  les  plus  utiles 
à  ia  nourriture  des  bestiaux  ,  tels  sont  les  trèfles,  les  choux,  les 
rutabagas,  Tes  jarosses,  les  graminées,  qui  se  coupent  en  vert, 
les  betteraves ,  les  carottes  fourragères ,  etc. ,  etc.  Il  présente 
encore  l'avantage  de  pouvoir  faire  la  fumure  verte  qui  rend  au 
sol  cet  humus  végétal  si  indispensable  à  l'amélioration  des  terres. 

Je  ne  me  livrerai  point  à  de  longues  dissertations  sur  telle 
ou  telle  culture  :  c'est  au  cultivateur,  à  l'homme  pratique  à  savoir 
les  plantes  qui  réussissent  le  mieux  dans  ses  terres^  à  leur  donner 
la  préférence  et  à  alterner  avec  intelligence  ses  récoltes  ;  mais 
l'assolement  quinquennal  est,  je  le  répète,  celui  qui  présente  le 
plus  grand  avantage  pour  l'éducation  du  bétail^  or,  comme  Téleva- 
ge  est  la 'base  fondamentale  de  la  prospérité  agricole,  c'est  de 
ce  côté  que  doivent  se  porter  tous  les  soins  du  cultivateur,  car, 
sans  bestiaux,  point  de  fumier  ;  sans  fumier,  point  de  récoltes 
(on  a  calculé  qu'il  fallait  au  moins  300  k.  de  bétail  sur  pied  par 
hectare).  Avant  de  terminer  ce  chapitre  ,  j'appellerai  l'attention 
des  hommes  pratiques  sur,  je  n'ose  dire  la  négligence,  mais 
tout  au  moins  l'indifférence  que  l'on  apporte  dans  les  soins  qu'exi- 
gent, soit  les  prairies  temporaires,  soit  les  prairies  naturelles; 
ces  dernières  réclament  des  irrigations  bien  ménagées  et  ap- 
propriées aux  terrains,  l'engrais  pour  toutes  est  indispensable  (1). 

Animaux.  Plusieurs  économistes  distingués  préconisent  la 
suppression  du  bœuf  ouvrier,  et  désirent  le  voir  remplacer  par- 


(i)  Le  cadre  circonsmt  de  ce  mémoire  ne  me  permet  de  traiter  les 
questions  que  sons  les  points  de  vue  généraux. 


—  M  — 

le  cheval  poor  Uam  les  services  d*aD  établissement  agricole. 
L'Angleterre  adopte  ce  système,  qui  peut  être  très  bon  dans  les 
grandes  exploitations  dont  les  ressources  permettent  d'élever  et 
des  chevaux  et  des  animaux  destinés  à  la  boucherie;  mais  je  ne 
puis  admettre  cette  opinion  d'une  manière  absolue,  car  la  pro- 
priété en  France  est  généralement  très-divisée ,  et  dans  une 
exploitation  de  peu  d'importance  ne  pouvant  posséder  de  grandes 
ressources ,  l'éducation  du  bétail  pourrait  en  souffrir  et  présenter 
par  suite  un  déficit  dans  la  production;  en  outre,  le  bœuf 
ouvrier  paie  sa  nourriture  par  le  travail;  il  acquiert  jusqu'à  l'âge 
de  4  à  5  ans  une  plus-value,  puis  après  ses  rudes  et  pénibles 
travaux ,  il  est  livré  aux  abattoirs ,  et~ses  chairs  fournissent  une 
abondante  et  substantielle  alimentation  à  l'espèce  humaine. 

Le  cheval  acquiert  lui  aussi  une  plus-^value  jusqu'à  l'âge  de 
5  à  6  ans;  mais  bientôt  il  perd  de  cette  plus-value ,  soit  par  la 
difficulté,  soit  par  l'impossibilité  de  constater  son  âge,  soit  par  les 
tares,  telles  que  les  courbes,  les  sureaux,  les  capelets ,  les  ves- 
sigons  chevillés,  les  éparvins,  les  jardons,  etc.,  etc.,  et  chacune  de 
ces  tares,  qui  est  la  conséquence  du  travail,  enlève  plus  ou  moins 
de  valeur  à  lanimal.  Si  un  accident  grave  arrive  à  un  cheval,  une 
jambe  cassée  par  exemple,  la  valeur  du  cheval  est  entièrement 
perdue,  ses  chairs  ne  pouvant  être  livrées  à  la  consommation,  tandis 
que  si  le*  môme  accident  arrive  à  un  bœuf,  il  y  a  certainement 
une  perte,  mais  non  une  perte  totale.  Si  encore  un  cheval  tombe, 
qu'il  se  couronne,  dépréciation  considérable  ;  si  un  bœuf  tombe, 
qu'il  se  couronne,  dépréciation  nulle;  enfin  les  équipages  des  che- 
vaux sont  d'un  entretien  dispendieux,  l'entretien  du  modeste 
joug  du  bœuf  ne  saurait  entrer  en  ligne  de  compte.  Je  reconnais 
que  les  charrois,  que  les  labours  feits  par  les  chevaux  sont 
plus  prompts;  mais  aussi  les  labours  faits  par  les  bœufs  sont  plus 
réguliers  et  mieux  tracés,  ces  derniers  donnent  une  plus  grande 


—  63  ~ 

quantité  de  fumier,  qui  est,  il  est  vrai,  moins  estimé  que  celui 
provenant  des  chevaux. 

Maintenant  que  nous  avons  adopté  le  bœuf  comme  ouvrier , 
comme  travailleur,  nous  allons  nous  livrer  à  Fexamen  des  prin  - 
cipales  races  françaises  qui  peuvent  aatisbire  à  nos  exigences. 
Nous  avons  en  France  de  belles  et  bonnes  races  dont  nous  devons 
être  fiers ,  et  qui ,  sans  trop  de  désavantage ,  peuvent  soutenir  la 
comparaison  avec  les  races  étrangères. 

Le  Nord  est  presque  entièrement  peuplé  par  les  animaux  de  la 
race  flamande  au  pelage  rouge  brun  et  rouge  blanc.  Cette  race 
bonne  laitière  est  peu  propre  au  ti'avail,  la  viande  est  bien  classée. 

KacbsNobxàndbs.  Sous  ces  dénominations  il  existe  deux  races. 
Tune  de  la  vallée  d*Auge  et  Tautre  du  Cotentin;  cette  dernière 
est  plus  généralement  répandue.  On  ne  saurait  lui  assigner  un 
pelage  particulier;  cependant,  les  animaux  les  plus  estimés  sont 
ceux  dont  la  robe  est  bringée,  les  bœufs  sont  mous  au  travail: 
les  vaches  donnent  du  lait,  mais  non  en  rapport  de  leur  con- 
sommation. Le  principal  mérite  de  cette  espèce  est  de  fournir 
à  la  boucherie,  et  des  viandes  très  estimées,  classées  comme  pre- 
mières premières,  et  du  suif  en  grande  quantité. 

Ràgb  Bretorhb  au  pelage  noir  et  blanc,  et  rouge  et  blanc, 
à  la  cornure  élégante,  à  la  physionomie  douce  et  intelligente ,  à 
la  taille  petite;  au  tempérament  sobre  et  rustique,  est  très- laitière; 
fournit  des  animaux  bons  travailleurs  dont  la  viande  est  fine , 
délicate  et  succulente. 

Ragbs  Cholbtaisb,  Paitabraisb  bt  Nartaisb.  Ces  trois  races 
ont  une  si  grande  analogie  que  souvent  elles  sont  confondues  ; 
cependant  les  choletais  et  les  parthenais  ont  la  robe  d'un  blond 
clair,  la  cornure  miuce,  longue,  blanche  à  la  base,  noire  à  l'ex- 
trémité ;  la  taille  moyenne ,  le  lait  est  assez  abondant  ;  ces 
animaux  sont  bons  ouvriers  :  la  viande  est  classée  première  pre- 
mière ;  ils  donnent  du  suif  de  bonne  couleur. 


—  64  - 

La  Racb  Nantaise  diffère  des  deux  autres  races  par  un  pelage 
plus  foncé,  presque  bai  brun,  par  une  cômure  plus  courte,  plus 
forte  ,  et  par  une  plus  grande  aptitude  au  travail ,  la  viande  en 
est  un  peu  moins  estimée. 

Race  HABÉcfinfB.  Les  animaux  sont  élevés  dans  les  marais  de 
la  Vendée;  ils  atteignent  une  très  grande  taille  ;  ils  sont  mal  bits, 
ont  une  charpente  osseuse  très  développée  ;  la  robe  n'est  pas  de 
couleur  uniforme,  cependant  le  gris  jaunâtre  se  rencontre  fréquem- 
ment: les  cornes  sont  grosses,  et  si  longues  que  Ton  est  obligé 
de  les  scier  ;  ils  sont  peu  propres  au  travail;  la  viande  est  tendre 
et  d'une  saveur  agréable.  Naguère  les  bœufs  maréchins  n'étaient 
pas  estimés  par  la  boucherie  de  Paris,  qui  prétendait  que  la  viande 
se  corrompait  facilement;  on  est  revenu  sur  cette  prévention 
depuis  surtout  l'assainissement  des  marais. 

Race  GAsconiifi.  Les  animaux  sont  de  grande  taille,  au  pelage 
bai  marron  avec  une  raie  sur  le  dos ,  ce  qui  rappelle  le  pelage  des 
animaux  de  la  Suisse ,  du  canton  de  Schwitz  ;  ils  sont  robustes 
et  fournissent  une  bonne  qualité  de  viande. 

Race  Agenaise.  La  couleur. est  blonde  ou  rouge  clair;  la 
taille  est  grande,  assez  bons  travailleurs  ,  viande  de  boucherie 
deuxième  qualité.  ' 

Race  Gabohh aise.  Robe  rouge  et  rouge  fauve ,  de  très  grande 
taille  ;  fournit  de  bonne  viande. 

Race  Bazadaise.  Au  pelage  gris,  à  la  cornure  forte,  à  la  taille 
moyenne;  fournit  de  la  viande  de  bonne  qualité. 

Race  Camaeque.  Les  bœufs  sont  généralement  de  couleur  noire, 
de  petite  taille ,  d'un  caractère  sauvage  et  dangereux  ;  la  viande 
est  dure  et  peu  estimée. 

Race  Chabolaise.  Est  une  de  nos  plus  belles  races  ;  elle  fournit 
des  animaux  de  taille  moyenne,  bons  travailleurs;  la  robe  est 
généralement  blanche ,  et  quelquefois  rouge  ;  les  cornes  sont 
grosses,  courtes,  polies  et   d'une  couleur  tirant  sur  le  vert  ;  la 


—  65  — 

viande  en  est  estimée,  quoique  la  chair  soit  crue  et  de  couleur 
verdâtre;  le  suif  est  peu  abondant,  blanc  çt  moins  recherché 
(Jue  celui  provenant  des  Cotentins  et  des  Choletais. 

Race  Ui^erct.  Les  animaux  sont  généralement  de  couleur 
rouge  sanguin ,  les  cornes  courtes ,  peu  propres  à  un  travail 
continu  ,  difficile  d^engraissement ,  la  viande  n'en  est  pas  estimée. 

Race  Limousine.  Cette  race  n'a  pas  de  pelage  uniforme  ;  on 
en  trouve  de  rouge  blond  et  de'  blond  jaune';  elle  est  mal  cor- 
née ,  ce  qui  souvent  nécessite  l'amputation  d*une  des  cornes;  la 
viande  en  est  très  bien  classée. 

Race  Salebs.  Fournit  d'excellents  ouvriers,  de  nature  rustique; 
le  pelage  est  presque  uniforme ,  d'un  rouge  très  foncé  ^  les  cornes 
sont  longues  et  contournées  vers  les  pointes  ;  la  viande  est  clas- 
sée deuxième  troisième.  Ces  animaux  sont  peu  recherchés  par 
la  Boucherie  ;  car  ils  sont  légers  à  la  mort ,  et  trompent  sur  le 
rendement;  ils  donnent  peu  de  suif. 

Race  Daubrac.  Le  pelage  de  ces  animaux  est  ordinairement 
de  couleur  fauve  claire ,  les  oreilles  et  les  joues  brunes,  les  yeux 
bordés  de  noir  et  *le  mufle  entouré  d'un  cercle  blanchâtre.  Cette 
race  est  assez  disposée  à  prendre  la  graisse  ;  la  viande  est  de 
bonne  qualité.  (C'est  surtout  une  race  de  travail). 

Race  Nivebnaise.  Les  animaux  sont  bons  ouvriers  ;  les  cornes 
sont  longues  et  la  pointe  en  avant;  la  robe  est  de  couleur  café 
au  lait;  le  poil  est  fin  et  luisant,  ce  qui  est  un  des  principaux 
indices-  de  la  finesse  de  la  viande ,  ils  sont  aptes  à  l'engraisse- 
ment ;  la  viande  est  très  bien  classée ,  mais  ils  donnent  peu 
de  suif  (1). 

(ODeBX  races  dans  le  riivernais,  savoir  :  1«  la  charolaise  ou  les  dérivés^ 
2°  la  race  du  Morwan,  race  éminemment  de  travail,  qui  tend  k  disparaître 
devant  l'antre.  Pelage  froment,  cornes  fortes,  charpente  grossière;  c'est 
'la  race  qai  se  rapproche  de  la  charolaise  dont  elle  est  dérivée  et  dont 
elle  se  rapproche  de  plus  en  plus. 

5 


Race  BouRBonifÂisB.  Le  pelage  est  généralement  blanc,  ks 
cornes  sont  longues  et  grosses,  suif  peu  abondant;  la  viaode 
en  est  très-estimée  (1). 

Race  Comtoise,  Se  divise  en  deux  races ,  ayant  des  caractères 
distinctifs  ;  on  les  désigne  sous  les  dénominations  de  thouracbeset 
de  femeljnes  (2). 

Les  thouraches  n*ont  pas  de  couleur  uniforme  ,  cependant  U 
plus  dominante  est  le  rouge  foncé  ;  les  cornes  sont  grosses  «  1^  poil 
est  dur  f  et  ils  sont  plus  propres  au  travail  qu'à,  l'engraissement. 

La  race  femeline  a  un  pelage  plus  régulier  :  il  est  cb&tain 
clair;  les  cornes  sont  moins  grosses  et  le  poil  plus  fin  que  chez 
les  thouraches,  enfin  ces  animaux  prennent  plus  facilement  graisse, 
et  la  Viande  en  est  assez  estimée. 

Ri€B  Mancelle.  Cette  race  ne  peut  être  considérée  comme 
race  primitive,  elle  doit  provenir  du  croisement  des  races  Nor- 
mandes et  choletaises  ;  le  pelage  est  rouge  et  blanc ,  la  tète  sou- 
vent blanche;  les  cornes  sont  courtes, et  la  viande  est  bien  classée. 

Il  existe  encore  quelques  races  et  sous  races  :  je  me  suis  appli- 
qué à  mentionner  celles  quisont  le  plus  généralement  répandues. 
Dans  celles  précitées,  il  y  a  certes  de  grands  choix  à  foire,  mais 
Dieu  en  sa  sagesse  infinie  a  placé  les  races  dans  les  contrées 
dont  les  productions  naturelles  convenaient  et  à  la  nourriture 
et  au  développement  des  animaux.  C'est  maintenant  à  l'homme 
à  chercher  par  son  intelligence  à  améliorer  et  à  re&ire  pour 
ainsi  dire  les  animaux.  Pour  arriver  à  ces  résultats,  trois  systèmes 
se  présentent  : 


(1)  Lk  encore  on  retrouve  des  caractères  de  la  race  charolaise;  la  race 
amienaise  se  rapprocherait  plutôt  de  la  limousine,  mais  elle  est  pins  gros- 
iière  et  pins  loardement  charpentée. 

(3)  La  race  comtoise  pie  rouge  garnit  dans  le  nord  les  étables  d'engrais- 
sèment  des  sucreries  de  betteraTes. 


—  67  - 

1®  La  sélection  ou  reproduction  en  dedans  (in  and  in)  jusqu'à 
fixité  des  caractères  d'une  race  nouvelle. 

2^  L'amélioration  de  la  race  par  elle-même. 

3"  Le  croisement. 

La  Sélection.  Pour  arriver  par  cette  méthode  à  d'heureux  ré- 
sultats, il  faut  tout  d'abord  s'attacher  à  trouver  dans  les  animaux 
reproducteurs  une  poitrine  large  et  profonde,  une  côte  arrondie, 
un  bassin  développé  et  enfin  une  grande  perfection  dans  la  confor- 
mation; puis  faire  produire  les  sujets  entre  eux  sans  avoir  égard 
à  la  consanguinité  et  surtout  éviter  l'accouplement  avec  des 
animaux  d'une  autre  fomille,  quoique  de  même  race,  car  l'éleveur 
pourrait,  dans  ce  cas,  éprouver  des  déceptions.  Ce  système  est 
suivi  pour  la  création  d'une  race  nouvelle  ;  les  accouplements 
doivent  se  succéder  jusqu'à  ce  que  les  caractères  de  la  nouvelle  ^ 
race  soient  fixés  et  se  trouvent  dans  les  descendants. 

David  Lowe  émet  l'opiiiion  que  les  animaux  obtenus  par  la 
sélection  ont  une  grande  tendance  à  un  développement  précoce 
et  à  engraisser;^  c'est  par  ce  système  que  le  célèbre  agronome 
anglais,  Blacwell,  a  créé  la  race  ovine  perfectionnée ,  connue  sous 
le  nom  de  dislhey  ;  il  a  été  moins  heureux  dans  ses  essais  sur  la 
race  bovine  ;  les  frères  Colings  ,  en  suivant  le  système  de  Blac- 
well ,  ont  créé  la  belle  race   bovine  de  Durham  ;  en  France , 
Mallingier  père  nous  a  donné   la  précieuse  race  ovine  de  la 
Charmoise.  Le  système  de  la  sélection  ou  reproduction  en  de- 
dans est  contraire  aux  théories  émises  par  Sinclair,  Bourgelat  » 
Buffon  et  par  d'autres  hommes  éminents  ;  mais  que  sont  les  théo- 
ries en  présence  des  résultats  incontestables  obtenus  parles  Blac- 
well, les  Colings  et  les  Mallingier. 

AMÉLIORATION  DES  RACES. 

Pour  l'amélioration  d'une  race  par  elle'méme,  il  faut ,  confunè 


—  68  — 

je  le  disais  »  s'attacher  aux  qualités  et  à  la  parbîte  conformation 
des  animaux  reproducteurs  ;  mais  pour  Tamélioration  d'une  race, 
on  doit  éviter  les  accouplements  consanguins  trop  prolongés , 
sans,  pour  cela,  cesser  de  suivre  la  même  race  tout  en  chan- 
geant de  famille  ;  par  ce  procédé  on  obtient  des  animaux 
forts  et  robustes  ;  il  arrive  quelquefois  qu'un  produit  ne  présente 
aucun  des  caractères  physiques  du  père  et  de  la  mère ,  et  l'on 
est  étonné ,  en  suivant  la  ligne  ascendante ,  de  retrouver,  dans 
une  génération  déjà  éloignée ,  tous  les  caractères  du  jeune  sujet. 
Cette  singularité  dérange  souvent  et  les  espérances  et  les  cal- 
culs de  l'éleveur.  Ces  deux  systèmes  sont  bons ,  mais  il  faut 
attendre  un  long  laps  de  temps  avant  d  obtenir  des  résultats. 

CEOisBMBirr.  Ce  système  est  plus  prompt,  il  est  presque 
certain  quand  l'accouplement  d'une  race  avec  une  autre  race 
est  heureusement  combiné  ;  jetons  un  regard  sur  les  races  an- 
glaises, et  cherchons  celle  qui  nous  donnera  les  résultats  les  plus 
avantageux  pour  arriver  au  but  que  nous  nous  proposons  d'at- 
teindre ,  c'est-à-dire  la  production  des  viandes  de  boucherie. 

Les  Aifovs,  animaux  de  grande  taille,  au  pelage  noir,  aux 
formes  remarquablement  belles ,  sans  corpes ,  sont  longs  à  venir 
et  difficiles  d'engraissement. 

Ls8  Devon  sont  travailleurs,  la  robe  est  rouge  sanguin ,  la 
taille  moyenne,  le  poil  fin,  la  cornure  élégante;  ces  animaux 
prennent  facilement  la  graisse,  mais  ils  atteignent  très  rarement 
un  grand  poids. 

Les  Atb.  Race  laitière ,  plus  grande  de  taille  que  la  jolie  race 
bretonne,  avec  laquelle  elle  a  une  grande  analogie.  La  robe  est 
généralement  rouge  et  blanc. 

Les  Hsedfobt,  de  taiHe  plus  grande  que  lesDevon  et  les  Ayr, 
se  développent  rapidement  et  sont  d'un  engraissement  facile  et 
prompt. 
Les  Albeenet.  Ces  animaux  sont  de  taille  au-dessus  de  la 


—  69  — 

moyemie ,  la  tète  est  petite  et  élégante.  Les  habitants  de  Jersey 
sont  si  jaloux  de  conserver  la  pureté  de  cette  race ,  qui  est  très 
énainemment  laitière ,  qu'ils  ne  permettent  pas  l'introduction 
d'un  veau  mâle  dans  l'île. 

Les  Dubhah.  Ces  animaux  sont  remarquables  par  la  beauté 
de  leurs  formes ,  par  la  précocité  de  leurs  développements  et  par 
l'aptitude  qu'ils  ont  à  prendre  la  graisse.  Ils  peuvent,  à  Fàgede 
30 mois,  être  livrés  aux  abattoirs;  ils  atteignent  alors  facile- 
ment. le  poids  de  6  à  700  kilogrammes  sur  pieds,  si  surtout  ils 
ont  eu,  dès  leur  naissance,  une  alimentation  abondante. 

Cette  race  est  une  race  nouvelle  ;  il  n'y  a  guère  que  60  ans 
qu'elle  est  généralement  répandue  et  appréciée  :  elle  a  été  obte- 
nue par  le  système  de  la  sélection  employé  par  Blacwell,  et  con- 
tinué par  les  frères  Colings  (Charles  et  Robert).  Ces  deux  frères, 
après  quelques  bons  résultats, se  séparèrent.  Charles,  plus  heu* 
reux  que  Robert  dans  ses  produits ,  obtint  de  grands  succès , 
et  c'est  principalement  à  lui  que  l'on  doit  cette  race  courtes 
cornes  ,  améliorée ,  connue  sous  le  nom  de  Durham.  Ces  ani- 
maux se  développent  promptement ,  la  peau  est  mince  ,  le  poil 
fin  et  soyeux,  les  reins  sont  droits ,  la  côte  arrondie,  la  poi- 
trine large  et  profonde ,  la  charpente  osseuse ,  peu  développée , 
ils  sont  près  de  terre  et  la  viande  descend  jusqu'au  jarret.  Cette 
qualité  est  très  appréciée  dans  un  animal  destiné  à  la  bou- 
cherie. 

Je  crois  donc  que  la  race  Durham ,  avec  toutes  ses  qualités  , 
est  la  feule  qui  puisse  être  adoptée  avec  avantage  pour  les  croi- 
sements,  afin  d'obtenir,.dans  un  bref  délai,  des  animaux  desti- 
nés a  l'alimentation  publique. 

Les  croisements ,  pour  être  avantageux  ,  doivent  être  faits 
avec  discernement ,  et  il  faut  adopter,  en  principe,  que  le 
sang  le  plus  pur  et  le  plus  constant  tend  toujours  à  prédomi- 
ner. Ainsi,  une  race  primitive  ,  croisée  avec  une  autre  race  pri- 


-  70  — 

mitive ,  donne  souvent  des  animaux  déconçus  et  mal  conformés. 
Partant  de  ce  principe,  nous  dirons  à  Téleveur  qui  veut  employer 
le  taureau  Durham  , 'choisissez  des  femelles  de  race  déjà  abâtar- 
dies ,  parce  qu'alors  les  produits  tiendront  du  père  dont  le  sang 
est  pur  et  constant;  ainsi  le  croisement  avec  les  races  Mancelle, 
Haréchine  «  Normande  ,  Charolaise ,  etc. ,  réussit  parfaitement  ; 
par  exception  ,  la  race  bretonne  ,  qui  est  race  primitive  ,  donne, 
par  le  croisement  Durbam  ,  de  très  beaux  produits.  Cette  excep- 
tion ne  laisserait-elle  pas  à  penser  que ,  dans  la  race  Durliam , 
il  existe  du  sang  breton,  car  il  se  trouve ,  en  Angleterre  ,  des 
races  qui  ont  une  très  grande  analogie  avec  la  race  bretonne  ; 
je  citerai  surtout  lesKerry  et  les  Ayr.  Ne  serait-il  donc  pas  possible 
que,  dans  un  temps  déjà  éloigné,  notre  race  bretonne  n'ait  été  im- 
portée en  Angleterre ,  et  que,  par  des  soins  intelligents ,  par  une 
nourriture  abondante  et  succulente ,  on  ne  soit  parvenu  à  déve- 
lopper les  animaux  et  enfin  à  obtenir,  par  des  croisements  mul- 
tiples et  heureusement  combinés ,  la  belle  race  'Durham  ,  que 
nous  admirons  dans  tous  nos  concours. 

Celte  belle  race  Durham ,  qui ,  depuis  quelques  années ,  est 
appréciée  et  recherchée  en  France  ,  n'est  pas  encore  assez  géné- 
ralement répandue  pour  rendre  d'importants  services  à  Talimen- 
tation  publique.  Naguère  ,  le  Gouvernement ,  sentant  la  néces- 
sité d'améliorer  la  race  chevaline  pour  le  service  de  sa  cavalerie  , 
établit  des  haras  qui  donnent  aujourd'hui  d'heureux  résultats; 
pourquoi  ne  pas  chercher,  par  le  même  procédé ,  à  améliorer 
la  race  bovine ,  en  disséminant  dans  tous  les  départements  des 
animaux  pur  sang  Durham.  Les  cultivateurs,  peu  soucieux  des 
innovations ,  ne  profiteront  pas  immédiatement  de  l'heureuse 
initiative  du  Gouvernement  ;  mais  bientôt  l'expérience  leuir  dé- 
montrant les  avantages  positife  obtenus  par  ces  croisements  ,  ils 
les  apprécieront  et  rendront  hommage  au  souverain  qui  aura  si 
puissanmient  contribué  à  la  prospérité  de  l'agriculture. 


--  74  — 

Je  préconise  les  croisements  avec  les  Durliam  comme  augmeri* 
talion  des  animaux  destinés  aux  abattoirs  ^t  comme  présentant 
à  l'éleveur  des  bénétiees  réels  ;  en  eifet ,  livrant  à  Tàge  de  30  à 
36  mois  un  animait  de  6  à  700  kilogrammes,  Téleveur  renou- 
velle deux  fois  au  moins  son  capital  dans  une  période  de  six  à 
sept  années  (car  c'est  à  l'Age  de  6  à  8  ans  que  se  vendent  or- 
dinairement les  bœufs  ouvriers).  Un  autre  avantage  qui  résulte 
du  croisement  avec  le  Durham  ,  c'est  que  le  veau  qui  en  provient 
réalise,  dès  sa  naissance ,  un  poids  plus  considérable  ,  et,  comme 
il  se  développe  promptement ,  il  arrive,  à  l'âge  de  deux  mois ,  à 
un  poids  plus  fort  que  les  veaux  provenant  des  autres  races ,  ce 
qui  est,  pour  le  vendeur,  un  profit  évident. 

Loin  est  de  ma  pensée,  cependant,  d'engager  les  éleveurs  à 
abandonner  les  belles  races  françaises,  bien  au  contraire  ,*  je  leur 
dirai  :  ne  négligez  point  vos  races  qui  vous  fournissent  de  bons 
travailleurs ,  améliorez  ces  races  par  elles-mêmes ,  choisissez  des 
producteurs  de  belle  conformation ,  vous  obtiendrez  alors  des 
animaux  forts  et  robustes  ;  surtout,  n'employez  plus  de  ces  petits 
taureaux  chéti&  aux  formes  défectueuses ,  et  ne  possédant  aU" 
cune  des  qualités  de  nos  belles  races.  Je  leur  dirai  encore ,  si  vous 
élevez  des  animaux  propres  aux  travaux  agricoles  ,  pensez  aussi  à 
élever  des  animaux  précoces  propres  à  l'alimentation  publique , 
ces  derniers  vous  donneront  des  bénéfices  certains  en  votis  per- 
mettant de  renouveler  votre  capital  et  en  vous  fournissant  du 
fumier  pour  engraisser  vos  terres. 

ÉDUCATION  DU  BÉTAIL. 

Que  dirai-je  de  l'éducation  du  bétail  qui  n'ait  été  déjà  dit  par 
des  hommes  pratiques  ?  La  nourriture  donnée  sans  parsimonie , 
mais  aussi  sans  prodigalité ,  aide  au  développement  des  animaux. 
Les  bœufs  destinés  aux  travaux  agricoles  peuvent  être  nourrie, 


—  72  ~ 

el  à  retable  et  au  pâturage.  Les-  auimaux  d*engrais  doivent 
être  tenus  tranquilles  à  l'écurie  dans  un  endroit  sombre;  la  nour- 
riture doit  être  variée ,  une  grande  régularité  dans  les  repas 
doit  être  observée  ,  et  enfin  il  faut,  autant  que  possible,  que  ce 
soit  la  même  personne  qui  prodigue  les  soins  aux  animaux.  En 
Angleterre ,  on  a  adopté  le  système  de  la  stabulation  pour  les 
animaux  précoces  destinés  aux  abattoirs;  ce  système  présente 
des  avantages.  L'animal,  placé  dans  une  boxe  assez  spacieuse 
pour  qu'il  puisse  se  tourner,  se  mouvoir  sans  gêne,  se  développe 
facilement ,  conserve  sa  santé  et  ne  perd  pas  de  son  poids  par  un 
exercice  qui,  jusqu'à  cette  époque,  était  regardé  comme  salu- 
taire ,  comme  indispensable.  M.  Félix  Villeroy  émet  l'opinion 
contraire;  il  pense  que  l'exercice  est  utile;  je  ne  partage  pas 
cette  opinion ,  car  toutes  les  fois  qu'un  animal  se  met  en  mouve- 
ment ,  il  perd  considérablement  de  son  poids  ,  soit  par  Tévapo- 
ration ,  soit  par  les  déjections  provoquées  par  ce  même  exercice. 
J'ai  constaté  qu'un  bœuf  pesé  après  avoir  fait  un  voyage  de  4  à  5 
lieues ,  placé  immédiatement  à  l'écurie  et  repesé  24  heures  après , 
présentait  un  déficit  de  25  à  30  kilogrammes.  J'ai  souvent  répété 
cette  expérience  ,  et  j'ai  toujours  trouvé  des  différences  considé- 
rables. Enfin  ,  en  ne  faisant  point  sortir  l'animal,  aucune  des  dé- 
jections n'est  perdue,  ce  qui  permet  de  recueillir  une  plus  grande 
quantité  de  fumier.  L'écurie  doit  être  assez  aérée  pour  que  l'ani- 
mal soumis  à  la  stabulation  puisse  respirer  à  pleins  poumons  ;  il 
faut  y  éviter  l'humidité  qui  provoquerait  des  maladies  de  poi- 
trine, et  y  maintenir  la  plus  stricte  propreté. 

Les  étables,  en  général,  doivent  être  spacieuses,  bien  aérées, 
sans  courant  d'air  et  garnies  de  rigoles  pour  faciliter  l'écoule- 
ment des  urines  :  il  faut  aussi  se  garder  d'y  amonceler  les  fu- 
miers ,  car  alors  les  gaz ,  acide  carbonique  et  aitimoniaque ,  se 
dégageant  en  trop  grande  quantité ,  pourraient  être  nuisibles  à 
la  santé  des  animaux. 


-  73  — 

J'appellerai  l'attention  sur  les  soins  hygiéniques  de  propreté 
trop  longtemps  négligés;  l'espèce  bovine ,  comme  l'espèce  cheva* 
line,  réclame  les  soins  de  la  main  de  Thomme.  Seulement,  pour 
l'espèce  bovine  ,  dont  les  formes  anguleuses  rendraient  remploi- 
de  rétrille  difficile  ,  je  recommanderai  Tusage  d'une  brosse  assez, 
rude  pour  nettoyer  la  peau ,  de  Téponge  pour  laver  les  yeux,  les 
naseaux ,  etc.,  du  peignent,  enfin ,  pour  enlever  le  fumier  qui  s'at- 
tache aux  cuissesdes  animaux,  on  pourra  se  servir  d'un  couteau 
en  bois  semblable  au  couteau  de  chaleur  des  chevaux.  Le  pansage 
fait  une  fois  par  jour,  entretiendra  la  santé  et  la  vigueur  des 
animaux. 

Les  soins  hygiéniques  deviennent  indispensables  pour  le  bé- 
tail à  l'engraissement ,  et  doivent  être  adoptés  comme  faisant 
partie  du  régime  auquel  les  animaux  sont  soumis.  Le  bétail,  par 
ces  soins,  arrivera  plus  promptement  à  l'état  de  parfait  engrais* 
sèment. 

Les  Fumiebs.Nous  allons  nous  occuper  maintenant  des  fumiers. 
Cette  question  est  des  plus  intéressantes,  car  sur  elle  repose  toute 
la  prospérité  agricole.  Je  n'encouragerai  point  les  cultivateurs  à 
suivre  l'exemple  de  ces  riches  Anglais  qui  établissent,  à  grands 
frais ,  des  tubes  souterraine  pour  conduire  les  engrais  liquides 
jusqu'à  l'extrémité  de  leurs  domaines.  Ce  système  trop  dispen- 
dieux serait  souvent^  en  France,  impraticable  par  suite  de  la 
subdivision  des  propriétés.  Je  ne  parlerai  donc  que  des  moyens 
qui  peuvent  facilement  être  mis  en  pratique ,  soit  pour  conserver, 
soit  pour  augmenter  à  peu  de  frais  la  quantité  des  fumiers.  Le 
terrain  sur  lequel  on  veut  les  déposer  doit ,  pour  éviter  la  main 
d'œuvre  ,  être  peu  distant  des  étables,  et  doit  être  revêtu  d'une 
couche  assez  épaisse  de  terre  argileuse,  battue  ainsi  qu'on  le 
faisait  jadis  pour  les  aires  à  battre  les  grains  ;  ce  terrain  doit 
avoir  une  pente  de  deux  centimètres  au  moins  par  mètre  sur 
la  longueur;  on  établira  au  centre  une  rigole,  et,  de  chaque  côté 


—  74  ~ 

de  celle  rigole ,  il  exislera,  surtoule  la  largueur,  une  pente  de 
deux  centimètres  par  mètre  pour  faciliter  Fécoulemcnt  du  jus  des 
fumiers ,  qui  viendra  tomber  dans  une  fosse  fermée  et  propor- 
tionnée au  tas  de  fumier  que  I  on  désire  amasser  ;  il  serait  utile  « 
pour  éviter  les  infillrations ,  que  cette  fosse  fût  enduite  de  ci- 
ment romain,  ou  tout  au  moins  d'une  couche  très  épaisse  de  terre 
argileuse;  puis,  pour  arroser  les  fumiers  en  temps  utile  ,  on  se 
servira  d^une  simple  pompe  à  main  ,  qui  sera  également  employée 
pour  remplir  les  tonneaux  destinés  au  transport  des  engrais  li- 
quides, soit  pour  Tarrosement  des  terres  ,  soit  pour  Farrosement 
des  prairies.  Les  fumiers  doivent  être  tassés ,  afin  d'éviter,  par 
suite  de  la  fermentation  ,  un  trop  facile  dégagement  de  gaz  et 
une  déperdition  trop  considérable  ;  ils  doivent  également  être 
recouverts  de  branches  d'arbres ,  de  genêts  ou  de  toutes  autres 
plantes  pour  les  soustraire  à  laction  trop  vive  du  soleil  ;  par  ces 
,  soins  pratiques  ,  Ton  améliore  et  l'on  conserve  les  fumiers ,  qui 
remboursent  avec  usure  les  frais  que  l'on  feits  pour  eus. 

Dans  le  chapitre  précédent ,  je  disais  qu'il  devait  exister  dans 
les  élables  une  rigole  pour  faciliter  l'écoulement  des  urines  du 
bétail.  Ces  urines  ne  doivent  pas  être  perdues ,  et  l'on  peut ,  si 
la  disposition  des  emménagements  le  permet ,  les  faire  arriver, 
par  des  conduits  souterrains ,  dans  la  fosse  des  fumiers  ;  dans 
le  cas  contraire ,  une  seconde  fosse  devient  indispensable  pour 
recueillir  ces  engrais  liquides.  Il  est  opportun  ,  pour  augmenter 
la  quantité  des  fumiers ,  de  mettre  dans  cette  fosse  des  pailles , 
des  ajoncs,  des  herbes,  provenant  des  sarclages,  ou  toutes 
autres  plantes,  puis,  après  un  certain  laps  de  temps  de  macé- 
ration ,  les  retirer  et  les  déposer  sur  le  tas  des  fumiers  prove- 
nant des  élables  ;  c'est  ainsi  que ,  par  des  soins  bien  compris  , 
on  augmentera  sans  frais  la  quantité  des  fumiers ,  dont  le  man- 
quement se  fait  trop  souvent  sentir. 
EiVGBAis.  Les  engrais  sont  certainement  bien  importants  en 


—  75  —    . 

agriculture,  et ,  malgré  leur  grande  importance  que  nous  appré- 
cions, nous  n'en  parlerons  que  très  succinctement ,  car,  daps  le  cas 
contraire ,  nous  nous  trouverions  entraînés  dans  des  examens , 
dans  des  considérations  ,  dans  des  analyses  chimiques  qui  sont 
aujourd'hui  en  dehors  de  nos  appréciations  générales. 

Les  engrais  et  les  amendements  sont  assez  facilemenrt  confon- 
dus. Le  savant  agronome  Thaër  en  fait  ainsi  la  distinction  : 
l'amendement  est  une  amélioration  physique  du  sol ,  l'engrais  est 
une  amélioration  chimique.  La  manière  d*opérer  par  les  amende- 
ments est  très  bonne  ,  très  fructueuse  ,  quand  ce  travail  est  fait 
avec  intelligence ,  mais  il  devient  une  source  de  ruine  pour  celui 
qui  se  trompe  &ute  d'études  et  d*ob$ervations  ;  il  faut  donc  étu- 
dier avec  soin  la  composition  chimique  de  la  terre  que  Ton  veut 
améliorer ,  afin  de  lui  donner  lès  principes  qu'elle  ne  possède 
pas.  La  chaux  pour  les  terres  privées  de  calcaire  ;  le  sable  pour 
diviser  les  terres  fortes,  argileuses,  les  ameublir  et  les  rendre 
légères  ;  enfin  ,  il  existe  un  troisième  amendement  désigné  sous 
le  nom  d^amendement  terreux  ,  qui  consiste  à  porter  sur  un  5ol 
des  terres  dont  la  composition  chimique  est  différente  du  sol  que 
l'on  veut  améliorer.  Cette  méthode,  excellente  par  elle-même, 
est  souvent  trop  onéreuse  pour  être  mise  en  pratique.  F.-S.  Beu- 
dant ,  dans  son  traité  élémentaire  de  minéralogie,  livre  4^,  cha- 
pitre IV,  emploie  des  minéraux  dans  l'agriculture  ,  traite  des 
amendements  ;  il  cite,  les  marnes  sableuses ,  argileuses  et  cal- 
caires ,  les  falunes  de  la  Touraine ,  les  plâtres ,  les  sables  des 
côtes  de  Bretagne  et  de  Normandie,  les  sels  marins,  les  li- 
gnites,  les  tourbes  et  Tampellite  ;  je  ne  saurais  trop  engager  à 
lire ,  à  étudier  ce  chapiti*e  avec  soin  :  on  en  tirera  de  précieux 
enseignements.  Les  engrais  sont  classés  en  deux  catégories,  les 
uns  nourrissants  ,  les  autres  stimulants  ou  excitants  ;  ils  se  divi- 
sent en  engrais  minéral ,  animal  et  végétal.  Les  engrais  nourris- 
sants peuvent  être  employés  sans  discontinuation  ,  car  ils  n'ap- 


-  76  — 

pauvrissent  pas  les  terres  tout  en  fournissant  à  la  plante  h 
nourriture  dont  elle  se  fait  besoin  pour  se  développer  et  pour  ar- 
river à  maturité.  Les  meilleurs  de  ces  engrais  sont  :  le  fumier 
des  moutons  et  les  fumiers  provenant  des  écuries  et  des  étabies. 

Les  engrais  stimulants  ou  excitants  doivent ,  au  contraire ,  être 
employés  avec  discernement,  avec  réserve  ,  car  ils  appauvrissent 
la  terre;  tel  est  le  noir  animal ,  résidu  de  raffinerie ,  qui  bâte  et 
active  les  récoltes.  Par  cet  engrais  ,  on  obtient  de  remarquables 
résultats  pour  les  cultures  de  sarrazin ,  de  choux  et  de  toutes  les 
plantes  qui  se  sèment  au  printemps. 

Je  recommanderai ,  d'une  manière  toute  spéciale,  le  guano 
ou  le  huano  du  Pérou  ;  cet  engrais  est  excellent  pour  les  prairies  ; 
il  faut,  pour  l'employer,  le  mélanger  avec  des  terres  meubles  , 
légères,  bien  divisées  et  passées  à  la  claie.  On  laisse  ce  mélange 
fermenter  pendant  dix  à  douze  jours ,  puis  on  choisit ,  pour  le 
semer  sur  la  prairie,  un  jour  tiède ,  humide  et  sans  vent.  iOO 
kilogrammes  de  cet  engrais  suffisent  pour  un  hectare.  J'ai  fait 
moi-même  cette  expérience ,  et ,  pendant  trois  années  consé* 
cutives ,  j'ai  obtenu  d'heureux  résultats  sans  employer  d'autres 
engrais. 

Le  cultivateur  qui ,  avec  les  fumiers  provenant  de  ses'étables , 
pourra  ensemencer  ses  terres,  qui ,  avec  le  jus  de  ses  fumiers, 
pourra  graisser  ses  prairies,  verra  s'ouvrir  devant  lui  un  avenir 
de  prospérité  et  de  richesse,  car  il  sera  alors  arrivé  h  l'apogée 
de  la  bonne  agriculture  productive. 

Les  Machirbs.  Nous  avons  vu  avec  infiniment  d1ntérét,lors 
du  concours  agricole  universel  de  Paris,  1856  ,  l'exposition  des 
machines  destinées  aux  travaux  de  lagriculture.  Nous  avons  suivi 
les  expériences  faites  à  Villiers ,  nous  avons  admiré  divers  mo- 
dèles de  charrues,  de  houes,  de  rouleaux,  de  semoii*s,  de 
herses,  de  moissonneuses,  de  faucheuses,  de  faneuses,  de 
machines  à  battre  le  grain ,  de  coupe-racines ,  de  hache- 


—  77  - 

pailles ,  etc.  ;  il  nous  a  été  démontré  «  après  un  examen  scrupu- 
leux de  tous  ces  produits  du  génie  de  l'homme  ,  que  toutes  ces 
inacbines,  conçues  avec  une  grande  intelligence ,  avec  une  étude 
approfondie  de  l'emploi  de  ces  divers  instruments,  on  avait 
obtenu  de  très  beaux  résultats,  mais  qu'il  y  avait  encore 
beaucoup  à  feire  pour  en  rendre  Fusage  économique^  et  facile 
dans  les  campagnes.  Ces  instruments  sont  appelés  à  rendre 
d'impoftants  services  et  à  donner  à  Tagriculture  de  grandes  es- 
pérances pour  l'avenir.  Adressons  donc  des  remercîments  à  ces 
hommes  studieux  et  persévérants ,  qui  consacrent  leurs  veilles  à 
rendre  l'agriculture  prospère  et  fructueuse ,  et  qui ,  tout  en  cher- 
chant à  diminuer  les  frais  de  main  d'œuvre ,  qui ,  de  jour  en 
jour,  tendent  à  devenir  plus  oûéreux  par  suite  de  l'émigration 
des  campagnes  vers  les  centres  industriels,  font  devenir  les  tra- 
vaux plus  faciles ,  plus  prompts ,  plus  certains  et  moins  sujets 
aux  variations  atn[U)sphériques. 

En  Angleterre  ,  plusieurs  grandes  exploitations  possèdent  des 
machints  à  vapeur  pour  mettre  en  mouvement  les  divers  ins- 
truments^ dont  elles  sont  abondamment  fournies  ;  là ,  la  vapeur 
peut  être  employée  sans  grands  frais ,  le  charbon  s'obtenant  à 
bas  prix. 

En  France ,  au  contraire,  le  prix  élevé  des  charbon  empê- 
chera de  faire  usage  de  ce  puissant  motteur,  et  l'on  sera  contraint 
d'y  suppléer  par  l'emploi  des  manèges. 

L'agriculture,  en  France,  est  incontestablement  en  voie  de 
progrès,  et  déjà,  vers  elle,  se  tournent  les  études  sérieuses  qui 
doivent  y  porter  des  fruits  précieux. 

Crédit  Agricole.  Depuis  longtemps  il  est  question  de  fonder  des 
établissements  de  crédit  agricole  ;  ces  établissements,  si  ils  étaient 
possibles ,  pourraient  rendre  des  services  ;  mais,  jusqu'à  ce  jour,, 
aucune  combinaison  n'est  parvenue  à  résoudre  le  problème.  En 
effet ,  le  crédit  agricole  ne  peut  s'établir  que  sur  les  bases  des 


-  n  - 

banques  «  c'est-à-dire  donner  de  l'argent  en  échange  de  valeurs  né- 
gaciables  présentant  des  garanties  sérieuses  pouvant  être  mises  en 
circulation  ,  afin  de  multiplier  les  opérations.  Quelles  sopt  donc 
les  garanties  qu'en  général  les  cultivateurs  peuvent  donner-?  Ce 
sont  les  éventualités  des  récoltes ,  la  valeur  du  cheptel  et  du 
matériel.  Ces  garanties  offrent-elles  de  grandes  sûretés  au  prê- 
teur 7  Non ,  assurément  non;  d'autant  que  le  privilège  du  bail- 
leur prime  toutes  les  autres  dettes.  Je  ne  parle  pas  de  Thomme 
dont  la  solvabilité  est  notoire;  pour  lui ,  le  Crédit  agricole  est 
inutile  ,  car,  sur  sa  signature  ,  il  trouvera  facilement  de  l'argent, 
mais  je  parle  d'un  emprunteur  n'ayant  ni  propriété  ni  res- 
sources connues  ;  que  ce  soit ,  je  l'admets ,  un  cultivateur  probe  , 
honnête  et  intelligent  qui  ait  momentanément  besoin  de  numé- 
raire pour  améliorer  ses  terres  ou  pour  augmenter  sa  richesse  agri- 
cole ,  celui-là  aura  recours  au  crédit  agricole  ,  il  aura  la  pru- 
dence de  demander  de  longs  teimes  pour  le  remboursement  de 
son  emprunt,  car  l'argent  dont  il  se  fait  besoin  ne  pourra  lui 
donner,  que  dans  un  temps  plus  ou  moins  éloigné  ,  les  bénéfices 
espérés  pour  lui  permettre  de  se  libérer;  la  caisse  du  crédit 
agricole  ,  acceptant  les  conditions  de  Temprunteur,  exigera,  pour 
ne  pas  immobiliser  son  capital ,  des  obligations  négociables  et 
renouvables  ;  ce  mode  d'opérer  devient  onéreux  pour  le  débiteur 
et  dangereux  pour  la  caisse  du  crédit  agricole ,  qui,  par  le  fait 
d'une  crise  financière  ,  pourrait  elle-même  éprouver  des  embar- 
ras très  sérieux.  Je  considère  donc  comme  une  utopie  la  pensée 
d*un  établissement  financier  de  crédit  agricole  fondé  sur  la  base 
des  banques.  En  Angleterre,  les  banques  sont  établies  jusque  dans 
les  plus  petits  districts ,  et  présentent  des  résultats  hieureux.  Si , 
en  France,  on  adoptait  ce  système  ,  on  parviendrait,  sans  doute, 
à  détruire  la  fâcheuse  habitude ,  trop  répandue  dans  nos  cam- 
pagnes ,  d'enfouir  et  de  cacher  l'argent  ;  on  rendrait  à  la  circu- 
lation  tout  le  numéraire  qui  en  est  retiré  et  qui  reste  im- 


—  79  - 

productif  f  ce  qui  coastit.uerait  un  immense  progrès.  La  banque 
de  France  est  la  seule  institution  financière  qui  puisse  inspirer 
assez  de  confiance  pour  combattre  victorieusement  les  préven- 
tions ,  les  craintes  des  cultivateurs  ;  elle  y  parviendrait  Je  crois, 
en  créant ,  dans  chaque  sous-préfecture ,  des  bureaux  dépen- 
dants des  succursales  des  chefs-lieux  des  départements  ;  elle 
faciliterait  les  transactions ,  amènerait ,  en  payant  des  intérêts , 
les  cultivateurs  à  déposer  dans  sa  caisse  le  fruit  de  leurs 
épargnes  ;  elle  en  tirerait  un  bénéfice  en  rendant  un  véritable 
service  au  pays. 

Éducation  Agricole.  C*est  par  Toducation  répandue  dans 
les  campagnes  que  Ton  obtiendra  le  progrès  de  l'agriculture , 
c*est  par  l'éducation  que  Ton  triomphera  de  la  vieille  routine ,  si 
contraire  au  développement  de  l'industrie^  agricole  ;  c'est  par 
l'éducation  eufin  que  les  cultivateurs  apprendront  à  connaître 
tous  les  avantages  qu'ils  peuvent  retirer  des  enseignements  pré- 
cieux de  ces  hommes  éclairés  et  pratiques,  qui  ont  si  puissam- 
ment contribué ,  par  des  études  approfondies ,  à  découvrir  les 
secrets  de  cette  science,  qui  doit  procurer  le  bien-être  matériel 
à  toutes  les  classes  de  la  société. 

Celte  éducation  tant  souhaitée  ,  tant  désirée ,  peut  facilement 
être  mise  à  la  portée  de  tous ,  soit  par  les  livres ,  soit  par  les 
instituteurs  primaires  ;  par  les  livres  ,  il  faut  qu'ils  soient  ré- 
pandus dans  les  campagnes ,  vendus  à  bon  marché  ,  qu'ils  soient 
simples  ,  instructifs  ,  amusants  et  moraux  pour  pouvoir  être  lus 
en  fiimille ,  le  soir  à  la  veillée.  Par  les  instituteurs  qui ,  pour 
être  agrégés  comme  membres  de  l'instruction  publique ,  auraient 
k  subir  des  examens  sérieux  sur  l'agriculture  qu'ils  devraient 
connaître  ,  sinon  en  pratique  ,  du  moins  en  théorie  ,  afin  de  leur 
donner  la  possibilité  de  faire  gratuitement,  les  dimanches,  entre 
les  offices  religieux  ,  un  cours  sommaire  d'agriculture ,  et  d'en- 
tretenir journellement  les  enfants ,  dans  les  classes ,  des  prin- 


—  «0  — 

cipes  généraux  d'agronomie ,  de  leur  poser  des  problèmes  d'éco- 
nomie rurale  ,  de  les  initier  aux  pratiques  de  cette  industrie  «  de 
développer  en  eux  les  goûts  de  Tagriculture  en  leur  dévoilant 
les  secrets  qui,  par^suite ,  les  conduiront  à  réaliser  des  bénéfices 
certains.  C'est  ainsi  que  l'éducation,  se  répandant  progressivemeol, 
arrêtera  Témigration  des  campagnes  et  placera  dans  l'avenir  l'agri* 
culture  au  premier  rang  de  nos  industries  ;  l'agriculture  alors 
sera  honorée ,  et  vers  elle  se  tourneront  les  études  sérieuses  qui  la 
feront  progresser  et  la  conduiront  à  son  apogée  d^  prospérité. 

COMMERCE  DE  LÀ  BOlTCHERlE. 

Nous  allons  maintenant  suivre  un  autre  ordre  d'idées ,  en  nous 
occupant  du  commerce  de  la  boucherie.  Le  commerce  de  la 
boucherie  est  difficile ,  scabreux  et  ne  peut  être  exercé  que  par 
des  hommes  ayant  une  longuç  pratique  ,  car  il  faut  que  l'œil  et 
le  tact  soient  assez  habitués ,  pour  que  ,  par  l'examen  et  par  les 
maniements  ,  l'acheteur  puisse  déterminer  le  poid^ ,  non  seule-: 
ment  du  bœuf  sur  pied  ,  mais  encore  le  poids  de  la  viande  que 
les  quatre  quartiers^doivent  fournir;  enfin  la  valeur  du  cinquième 
quartier,  qui  diminue  le  prix  de  la  viande  ,  ce  cinquième  quar- 
tier se  compose  du  suif,  du  cuir,  de  la  tête,  de  la  langue,  des  ro- 
gnons ,  de  la  fressure  ou  ventraille  et  des  jambes  ;  la  com- 
position du  cinquième  quartier  varie  suivant  le  mode  de 
travailler  de  chaque  localité  ;  il  est  donc  impossible  ici  d'en  dé- 
terminer la  valeur.  L'acheteur  encore  se  préoccupe  et  cherche 
à  savoir  s'il  y  a  longtemps  que  l'animal  est  à  l'engraissement , 
la  manière  dont  il  a  été  nourri  et  enfin  son  ftge  ;  c'est  par  ces 
renseignements  qu'il  parvient  à  apprécier  la  quantité  de  suif  que 
l'animal  peut  donner,  ce  qui  est  très  important  pour  le  boucher. 
Les  animaux  se  divisent  en  trois  classes,  i'^,  2^  et  3%  suivant 
qualité.  A  Paris ,  chacune  de  ces  classes  se  subdivisent  ainsi  : 


—  81  ~ 

|ff  |ft^  |îe  2%  1"  3«;  2«  1",  2«  2%  2«  3«  ;  3'  1'%  3«  2%  3«  3«. 

La  qualité  sur  pied  s'établit  par  Texamen  et  par  les  manie- 
ments; la  qualité  de  la  viande  s'apprécie  et  se  classe,  après 
l'abattage,  par  la  couleur,  par  la  finesse,  par  la  couverture, par 
la  coupe ,  par  la  marbrure  et  enCn  par  la  finesse  de  la  graisse. 

La  différence  dans  les  prix  des  animaux  est  très  sérieuse  et  at- 
teint quelquefois  le  chiffre  de  15  à  20  centimes  par  kilogramme 
sur  pied  ;  mais  il  y  a  souvent  avantage  pour  le  boucher  à  ache- 
ter  des  bestiaux  de  bonne  qualité ,  surtout  quand  les  abats  sont 
à  des  prix  élevés  ;  pour  le  consommateur,  il  y  a  toujours  béné- 
fice à  se  procurer  des  viandes  de  première  qualité,  et 
je  vais  le  prouver  par  un  exemple  basé  sur  une  longue  série 
d'expériences. 

Le  poids  moyen  des  os ,  des  quatre  quartiers  sans  tète  et  sans 
jambes,  d'un  bœuf  de  630  kilogrammes  sur  pied ,  est  de  55  ki- 
logranraies  529. 

Prenons  pour  type  un  bœuf  de  qualité  moyenne  et  classé ,  à 
Paris,  comme  2'  2'  ;  ce  bœuf  pèsera  sur  pied  630  kilogrammes, 
les  quatre  quartiers ,  sans  jambes  et  sans  tète ,  donneront  au 
rendement  officiel  de  55  ^/o  346  kilogrammes  500  grammes 
de  viande  ;  ce  même  bœuf,  après  un  engraissement  complet,  at- 
teindra facilement  le  poids  de  780  kilogrammes  sur  pied,  et 
fournira  en  viande,  au  rendement  de  55  Voi  429  kilogrammes. 

Si ,  au  contraire  ,  ce  bœuf  est  maigre  et  en  mauvais  état ,  il 
ne  pèsera  sur  pied  que  480  kilogrammes  et  le  poids  de  la  viande 
ne  sera  que  de  264  kilogrammes.  Or,  la  charpente  osseuse 
n'augmente  ni  ne  diminue  d'une  manière  sensible,  et  les  diffé- 
rences ne  proviennent  que  du  poids  des  chairs. 

Le  bœuf  de  i'*  f  donne  en  viande  nette  429  kilogrammes  ; 
poids  des  os  55  kilogrammes  529  grammes,  soit^/o  12  943. 

Le  bœuf  de  2*  2*  donne  en  viande  nette  346  kilogrammes  500 

6 


grammes  ;  (loids  des  os  &5  kilogràtniMà  929  gratfiiAtt,  êùk  7» 
16  025. 

Le  bœaf  de  3<  3'  donne  en  viande  nette  264  kilogranilMs  ; 
poids  çlès  os  5S  kilogrammes  529  grammes,  soit  */«  2t  Oft4. 

La  différence  du  poids  des  os  qui  existe  entre  la  t'*  1**  et  h 
3^  3«  est  donc  de  Vo  8  091  au  bénéfice  du  coneofiiaiâtéar. 
Ces  chiffres ,  qui  ne  sont  point  exagérés ,  en-  diMit  aases  et 
prouvent  mieux  que  tous  lès  raisonnements  que  le  publie  doit 
s'attacher  à  se  procurer  des  viandes  de  première  qadtté. 

Je  dois  ffaife  observer  que  le  rendement  ofBeiel  de  55  */• 
n'est  pas  toujours  exact.  A  Paris ,  par  exemple,  le  rendemeat 
est  plus  avantageux  et  doit  atteindre ,  en*  moyenne ,  de  57  à  Si 
7o-  Voici  pourquoi  :  les  animaux  arrivent  après  d'assea  longs 
-voyages  ;  ils  ont  eu  le  temps  de  se  vider,  et,  par  suite  des  dé- 
jections et  évaporations ,  ils  perdent  de  leur  poids  sur  pted  ;  de 
plus  les  rognons  de  graisse  et  les  joues  sont  considérée  comme 
viande,  et  sont  pesés  avec  les  quartre  quartiers,  ce  qui  «ig- 
jnente  le  rendement.  £n  province  ,  au  contraire ,  les  aninumx 
venant  des  prairies,  après  un  voyage  de  4  ou  5  lieues,  n'ont 
pas  le  temps  de  se  vider  et  perdent  peu  de  leur  poids.  A 
Nantes ,  par  exemple ,  les  joues  ne  sont  pas  pesées  avec  les 
quatre  quartiers  ,  les  rognons  de  graisse  sont  enlevés  et  mis  avec 
le  suif;  il  ne  reste  plus  que  réellement  le  poids  de  la  viande; 
aussi,  voyons-nous  diminuer  les  rendements,  qui  n'atteignent 
plus  alors  que  le  chiffre  de  51  à  52  7»  en  moyenne. 

Les  moutons  ont  un  rendement  officiel  de  50  */o  ;  ces  ren- 
dements varient  suivant  les  saisons  :  plus  l'animal  est  couvert 
de  sa  laine  ,  plus  le  rendement  en  viande  diminue.  L'on  a  constaté 
que ,  pendant  les  mois  de  janvier,  février  et  mars,  on  n'obtenait 
que  46  ft  48  7ot  en  avril ,  mai  et  juin  ,  on  trouvait  de  54  à  56 
7o,  par  suite  du  délainage  des  animaux;  ainsi ,  en  moyenne, 
on  peut  adopter  le  chiffre  de  50  Vo  ;  mais  pour  étàUîr  équité- 


—  «8  — ' 

blement  ta  taxe ,  dans  les  villes  où  elle  existe  «  il  feut  avoir 
égard  à  ces  différences.  , 

Les  veaux  ont  un  rendement  officiel  établi  à  60  ""/o  ;  ce  ren- 
dement est  exact  et  présente  peu  de  variations.  La  qualité  de  la 
viande  se  distingue  par  la  blancheur  et  la  finesse.  Je  dois,  avant 
tout ,  signaler  un  usage  ftcheux ,  contraire  à  Téconomie  et  à 
la  salubrité,  je  veux  parler  de  Tabattage  des  animaux  trop  jeunes. 
A  Paris,  les  veaux  sont  livrés  aux  abattoirs  à  l'âge  de  3  ou  4 
mois  :  la  viande  est  faite  ;  elle  est  succulente  et  saine  ;  dans  cer* 
taines  grandes  villes ,  Tftge  pour  Tabattage  est  fixé  à  5  et  6  se* 
roaines  :  la  viande  est  assez  faîte  et  ne  peut  plus  alors  présenter 
de  craintes  pour  la  santé  publique,  mais  pour  l'économie ,  il  n'en 
est  pas  ainsi.  Les  veaux  emploient  à  se  développer  toute  la  nour- 
riture qu'ils  absorbent  pendant  les  quatre  premières  semaines 
de  leur  naissance  ,  puis  après  ,  les  chairs  se  forment ,  le  poids 
de  l'animal  augmente  sensiblement ,  et  l'on  calcule  qu'il  profite , 
en  moyenne,  d'au  moins  1  kilogramme  par  j6ur<  Ainsi ,  un  veau 
à  quatre  semaines  pèsera  45  kilogrammes;  à  six  semaines,  de 
60  à  62  kilogrammes ,  et  à  huit  semaines ,  de  75  à  80  kilo- 
grammes, il  est  facile,  d'après  ces  données,  d'apprécier  les  ré- 
sultats ;  il  faudra  donc,  pour  obtenir  le  même  poids  de  viande, 
détruire  moins  d'animaux.  Les  marchés,  approvisionnés  par  le 
môme  nombre  de  veaux ,  présenteraient  un  poids  bien  plus  con- 
sidérable et  la  viande  subirait,  par  suite,  une  baisse  sensible. 
C'est  le  but  que  nous  nous  proposons  ;  mais  que  dirai-je  de  l'ha- 
bitude, déplorable  trop  répandue  dans  tes  campagnes  ,  de  livrer 
les  veaux  à  la  boucherie  k  l'âge  de  huit  jours  et  souvent  au* 
dessous.  La  viande  n'est  pas  faite ,  elle  est  malsaine  et  provoque 
trop  souvent  des  maladies  graves;  enfin,  l'on  détruit  ses  res- 
sources sans  profit.  Je  sais  que ,  pour  le  petit  cultivateur,  ce 
serait  une  gène  sérieuse  de  garder  le  veau  sous  la  mère  pendant 
deux  Biois  ;  mais  alors ,  il  itieHratI  en  pratique  la  méthode  suivie 


>—  84  — 

dans  les  environs  dé  Paris  pour  Téducation  de  ces  jeunes  ani- 
maux ;  le  consommateur  y  trouverait  un  double  bénéfice  ^  et  en 
se  nourrissant  de  viandes  meilleures,  et  en  payant  des  prix  moins 
élevés. 

Au  commencement  de  ce  chapitre  ,  je  disais  qu'il  fallait  une 
grande  expérience  pour  exercer  la  profession  de  boucher.  Cela 
est  vrai  ;  mais,  dan$  certaines  villes  où  le  droit  d*octroi  est  perçu 
au  poids  vivant,  cette  expérience,  acquise  par  de  longues  observa- 
tions ,  devient  à  peu  près  inutile.  Eiln  effet ,  la  majeure  partie  des 
transactions  se  fait  au  prix  du  kilogramme  sur  pied ,  et  le  poids 
de  l'administration  est  accepté  ,  et  par  le  vendeur,  et  par  l'aclie- 
teur  ;  le  boucher  se  préoccupe  moins  de  la  qualité ,  les  achats 
taits  à  livrer  sans,  au  préalable,  voir  les  animaux,*  en  sont  la 
preuve;  le  vendeur,  toujours  disposé  à  s'illusionner  sur  la  qualité 
de  sa  marchandise ,  cherche  à  obtenir  le  prix  le  plus  élevé  des 
animaux  de  première  qualité ,  ce  qui ,  sur  iin  marché  ,  tend  à 
faire,  sans  motif,  augmenter  les  prix.  Si ,  au  contraire ,  le  pesage 
pour  la  perception  des  droits  sur  les  animaux  vivants,  était  sup- 
primé ,  le  cours  des  bestiaux  ne  s^établirait  pas  d'une  manière 
aussi  positive ,  n'étant  basé  que  sur  des  appréciations  ;  les  prix 
seraient  sérieusement  débattus  entre  l'acheteur  et  le  vendeur, 
puisque  les  animaux  seraient  payés  suivant  leurs  qualités.  Je  crois, 
et  j'ai  l'intime  conviction  que  la  suppression  de  la  perception- 
du  droit  d'octroi  au  poids  vivant,  serait  un  grand  bienfait  pour 
les  populations,  et  amènerait  une  baisse  dans  les  prix  de  la 
viande. 

Dans  les  villes  où  le  nombre  des  bouchers  n'est  pas  limité , 
les  étaux  se  multiplient  au-delà  des  besoins  du  service  de  l'ali- 
mentation  publique  ;  de  là ,  augmentation  de  frais  généraux  ,  di« 
minution  de  vente  dans  chaque  étal,  par  conséquent,  bénéfices 
obligés  plus  considérables  pour  faire  face  aux  dépenses  de  cha- 
cun, et  enfin  la  grande  afflaence  des  acheteurs  sur  les  mar- 


—  85  — 

chés,  foit  monter  le  prix  des  bestiaux.  M.  LaDjuinais,  dans  son 
rapport,  1851 ,  page  21 ,  dit  :  <r  /(  est  évident ,  au  contraire, 
»  qtAelerésvital  du  monopole  diminue  la  concurrence  des  ache- 
»  leurs,  et  ne  peut  exercer  d'influence,  sur  le  marché  d'appro- 
»  visionnement  j  que  dam  le  sens  de  la  baisse,  o  Or,  c'est  cette 
baisse  que  nous  souliaitons  ;  nous  repoussons  le  monopole,  et 
nous  désirons  que  le  nombre  des  bouchers  soit  en  rapport 
avec  la  population  ;  on  calcule  qu1l  faut  un  boucher  par  2,000 
habitants. 

f.a  suppression  du  pesage  à  Tentrce  dans  les  abattoirs  ferait 
nécessairement  diminuer  le  nombre  des  bouchers  qui,  ne  possé- 
dant pas  les  connaissances  nécessaires  pour  faire  le  commerce 
de  la  boucherie  ,  seraient ,  par  cela  même ,  contraints  à  se  livrer 
à  une  autre  induslrie  ;  alors  les  prix  des  bestiaux  ,  sur  les  mar- 
chés moins  encombrés  d'acheteurs ,  diminueraient  au  profit  du 
consommateur.  Depuis  que  les  communications  sont  si  promptes 
et  si  faciles ,  les  cours  des  bœufs,  sur  les  marchés  de  Sceaux  et 
Poissy,  exercent  une  grande  influence  sur  les  cours  des  princi- 
paux marchés  de  province ,  où  s'efl^ecluent  des  achats  pour  l'ap- 
provisionnement de  la  capitale.  Il  est  curieux  de  connaître  la 
série  des  transactions  que  nécessite  le  commerce  des  bœufs  pour 
la  boucherie  de  Paris,  avant  que  la  viande  de  Tanimal  arrive 
à  la  consommation  ;  il  y  a  l'homme  qui  court  les  fermes  pour 
acheter  les  bœufs quil  conduit  en  foire  pour  Jes  vendre  aux  ma- 
quignons qui  les  dirigent  sur  les  marchés  de  Sceaux  et  Poissy, 
pour  être ,  par  l'entremise  des  commissionnaires ,  revendus  aux 
chevillards  ou  gros  bouchers ,  qui  les  font  abattre  et  les  cèdent 
enfin  aux  bouchers  étaliers  de  Paris.  Il  est  facile  d&comprendre 
combien  ces  transactions  multiples  grèvent  la  marchandise  de 
frais  et  augmentent  les  prix  de  la  viande.  Il  est  donc  urgent  que 
l'on  se  préoccupe  de  cet  état  de  choses,  et  Tadministration  supé- 


—  86  — 

rieure  est  seule  apte  à  y  porter  quelques  modifications  que  nous 
allons  examiner  dans  le  prochain  chapitre. 

QUESTIONS  ADMINISTRATIVES. 

Tous  les  gouvernements ,  depuis  Tabolition  du  privilège  de 
la  boucherie,  en  Tannée  1791 ,  se  sont  vivement  préoccupés  de  la 
question  des  viandes  de  boucherie ,  partie  si  importante  de  l'ali- 
mentation publique.  Nous  allons  nous  livrer  à  l'examen  des  actes 
administratifs  et  de  leurs  résultats. 

L'Assemblée  nationale  décréta,  le  17  mars  1791,  Tabolition 
des  maîtrises  et  jurandes  ;  la  boucherie  ne  fut  pas  exceptée,  et 
l'on  vit  immédiatement  le  nombre  de  250  bouchers  augmenter 
et  atteindre  le  chiffre  de  l,100environ,  pour  une  populaiion  de  5 
à  600,000  habitants.  Le  prix  de  la  viande  baissa  momentané- 
ment; mais  peu  après,  les  marchés  cessèrent  d'ôtre  approvi- 
sionnés, les  prix  augmentèrent  considérablement ,  lés  plus  grands 
désordres  éclatèrent,  en  1793  et  1794  une  disette  de  viande 
se  manifesta,  et  l'on  fut  obligé  de  rationner  les  habitants  de  Pa- 
ris. L'administration  supérieure  ^'émut  de  ces  perturbations  et 
chercha ,  par  de  nouvelles  mesures ,  à  y  porter  remède  ;  c'est 
dans  cette  pensée  que  le  règlement  du  24  floréal  an  IV  fut  mis 
en  vigueur;  que  l'arrêté  du  3  thermidor  an  V  fut  pris,  et  qu'en- 
fin parut  l'ordonnance  de  police  du  9  germinal  an  VIII  ;  tous  ces 
actes  n'étaient  que  de  faibles  paliatifs.  Il  fallait  couper  le  mal 
jusque  dans  ses  racines ,  ce  fut  ce  qui  provoqua  l'arrêté  consu- 
laire du  8  vendémiaire  an  XI ,  qui  entra  franchement  dans  la 
voie  de  la  réorganisation  du  commerce  de  la  boucherie  ;  il  fixait 
le  cautionnen^nt  des  bouchers  et  le  divisait  en  trois  classes  : 

Première  classe ,  de  3,000  francs  ; 

Deuxième  classe ,  de  2,000  francs  ; 

Troisième  classe,  de  1,000  francs; 


—  #7  — 

et  comme  corollaire,  TordonpaQce  de  potiçe  da  13 juin  ISQi^ 
qui  disait  que  pour  obtenir  uti  étal  de  boiicb^r,  le  demai^deur 
était  tenu  d^heter  de^x  étaux  ,afin  de  diminuer  le  i^<tfK^e  des 
boucbers,  fix^  alor^  à  300;  ei^Q  le  décret  impérial  du  6  fé^ 
vrier  181|l  réorg^ni^it  définitivement  le  commerce  de  la  bou- 
cberie  et  créait  la  caisse  de  Poissy.  A  partir  de  cette  époqve , 
lea  marchés  furent  approvisionnés ,  la  qualité  des  bestiaux  de- 
vint meilleure  et  les  pri^  baissèreat  fiuccaasivemeat ,  tels  A«reiit 
les  heureux  résultats  obtenus  par  la  vigilance  d'une  administra- 
tion sage  et  éclairée. 

Le  9  octobre  1822,  ^ne  ordonnance  du  roi  fixait  le  nombre 
des  bouchers  à  370 ,  par  suite  de  raugmentation  de  la  popu- 
lation. 

Une  ordonnance  royale  ,,  coatresignée  Corbière  ,  fut ,  sur 
l'instante  sollicitation  des  herbagers,  rendue  le  12  janvier  ^8{i5. 
Il  était  dit  dans  les  considérants  :  ce  VoulatU  9picialemml  encoura- 
0  ger  Id  praduQlion  et  l'engrais  des  bestiaux  dans  les  pays  de  cul- 
a  tare,  et^  eni  même  temps,  ramener  ^^n  iaua>  modéri  le  prix 
»  4ela  viande  dans  notre  bonne  ville  de  Paris ,  avons  ordonné , 
»  elCj  etc.  »  Par  ce^e  ordonnance ,  l'arrêté  du  8  vendémiaire 
an  XI  était  rapporté.  De  1825  à  1828,  le  nombre  des  étaux  de- 
vait être  augmenté  de  cent  par  année  ,  et  à  dater  du  1^^  janvier 
1828  ,  le  non>bre  des  bouchers  cessait  d'être  limité.  Le  caution- 
nement était  fixé  à  3,000  francs  pour  tous  les  bouchas ,  les 
dispositions  réglementaires  étaient  maintenues.  Il  est  inutile  de 
foire  ressortir  Tanomalie  de  cette  ordonnance ,  qui  imposait  des 
conditions  gênantes  ,  onéreuses  à  une  corporation  qu'elle  ruinait 
en  annihilant  arbitrairement  la  valeur  des  étaux  ,  ce  qui  porta 
une  atteinte  sérieuse  au  crédit  des  bouchers ,  dont  un  grand 
nofnbre  fut  contraint  de  faire  faillite. 

Le  mal  ne  devait  pas  atteindre  seulement  les  commerçants , 
i^  pppivlatioii . entière  eut  à  en  subir  les  tristes  conséquences; 


-  è8  - 

en  effet ,  les  marchés  cessèrent  d'être  régulièrement  et  suffi- 
samment approvisionnés ,  les  prix  des  viandes  augmentèrent 
considérablement,  la  qualité  des  animaux  s'amoindrit,  le  mo- 
nopole des  gros  bouchers  commença  alors  à  exercer  une  in- 
fluence désastreuse  sur  les  marchés  ;  aussi ,  ces  mêmes  herba- 
gers ,  qui  avaient ,  avec  tant  d'instance  ,  demandé  la  révision 
des  lois  concernant  le  commerce  de  la  boucherie  ^  forent  les 
premiers  à  solliciter  le  retrait  ,de  Tordonnanee  du  12  janvier  1825, 
comme  étant  une  cause  de  ruine  pour  l'agriculture  et  de  souf- 
france pour  la  population  ;  enfin ,  pour  faire  droit  aux  réclama- 
tions incessantes  et  fondées,  non  seulement  des  commerçants, 
mais  encore  des  consommateurs,  parut  l'ordonnance  royale  du 
i8  octobre  1829,  contresignée  de  Labourdonnaye.  Les  consi- 
dérants de  cette  ordonnance  sont  remarquables  ,  et  je  crois  de- 
voir ici  les  relater  parce  qu'ils  font  connaître  les  motifs  de  cette 
nouvelle  mesure  ;  il  y  est  dit  que  :  «  sur  les  réclamations  du  syn- 
»  dicat  de  la  boucherie,  en  date  des  4  juillet  1827 et  3  avril 
)>  1829  ,  celles  des  herbagers  et  marchands  de  bestiaux  ; 

a  Sur  les  observations  du  préfet  de  police  ,  en  date  du  25 
0  février  1828  ,  et  le  rapport  du  préfet  de  la  Seine  du  26  août 
«  1828; 

»  Considérant  que  l'ordonnance  du  12  janvier  1825  avait 
»  pour  objet  d'encourager  là  production  et  l'engrais  des  bestiaux, 
»  et,  en  même  temps ,  de  réduire  à  un  taux  modéré  le  prix  de 
9  la  viande  dans  la  ville  de  Paris  ;  mais  qu'au  lieu  d'amener  ce 
»  double  résultat,  elle  a  produit  des  effets  contraires,  ainsi 
x>  que  le  démontrent  les  faits  recueillis  et  constatés  pendant  les 
D  cinq  dernières  années  ; 

»  Voulant  faire  cesser  cet  état  de  choses  qui  tend  à  affecter, 
»  d'une  manière  grave ,  les  sources  des  productions  de  bes- 
0  tiaux ,  à  compromettre  la  sûreté  de  l'approvisionnerneBi  de 


—  8«  — 

■ 

»  Paris  et  à  détruire  les  garanties  de  la  qualité  des  viandes  li- 
»  vrées  à  ta  consommation  ; 

»  Voulant,  en  même  temps,  satisfaire  aux  justes  doléances 
o  du  commerce  de  la  boucherie , 

»  Avons  ordonné,  etc.,  €tc.  » 

Je  ne  vais  citer  que  la  substance  des  principaux  articles. 

Art.  1'^   Le  nombre  des  bouchers  est  fixé  à  400. 

Art.  2.  Rachat  des  étaux  par  le  syndicat  pour  ramener  le 
nombre  des  bouchera  au  chiffre  de  400. 

Art.  14.  Il  est  fait  défense  de  revendre,  ni  sur  pied,  ni  à  la 
cheville ,  les  bestiaux  achetés  sur  les  marchés  de  Sceaux  et  de 
Poissy. 

Cette  ordonnance  est  juste ,  équitable  et  conséquente  avec 
elle-même ,  car  si  elle  impose  des  conditions ,  elle  accorde  en 
compensation  la  valeur  vénale  de  Tétai  du  boucher.  Le  25  mars 
1830,  fut  promulguée  l'ordonnance  de  police  concernant  la 
discipline  intérieure  du  commerce  de  la  boucherie;  mais  la 
révolution,  qui  éclata  en  juillet  1830,  empêcha  la  mise  à  exécution 
de  ces  ordonnances,  qui  devaient  apporter  les  importantes  amé* 
liorations  que  l'on  pouvait  espérer  d'une  réglementation  sage  et 
honnête ,  et  dont  les  effets  devaient  tourner  au  profit  et  dé  l'éle- 
veur et  du  consommateur. 

Il  se  manifesta,  à  la  suite  de  la  révolution  de  juillet,  sur 
les  marchés  de  Sceaux  et  Poissy,  quelques  désordres  sans  gravité. 
M.  Girod  de  l'Ain,  alors  préfet  de  police,  rendit,  le  17  août  1830, 
une  ordonnance  -qui  faisait  savoir  qu  une  commission  allait  être 
nommée  pour  étudier  les  améliorations  qui  pourraient  être  appor- 
tées, soit  dans  l'intérêt  des  approvisionnements,  soit  dans  l'intérêt 
du  commerce  de  la  boucherie.  Cet  acte  administratif,  plein  de 
prévoyance  et  de  sagesse ,  calma  les  esprits ,  inspira  la  coii* 


—  w  — 

(WoiCia ,  et  tout  reoira  daps  Tordre  nornaal  qw  œ  fut  plus  lroa> 
blé.  Le  nombre  des  bouchers  était  d8SC(9pdu  à  50 1  «  ce  chiffre 
existe  encore  aujourd'hui. 

Le  12  août  1832,  le  préfet  est  autorisé  a  supprijoam*  Farticle 
26  de  Tordonnance  de  police  du  25  mars  1830,  qui  enjoignait 
aux  bouchers  voulant  prendre  im  étal  d'en  acheter  deux  pour  en 
annuler  un.  Le  31  juillet  1840,  une  commission  spéciale  fat 
nommée  pour  étudier  la  question  de  l'organisation  du  com- 
merce de  la  boucherie ,  et  le  rapport  de  cette  commission ,  com- 
posée d'hpmmes  éminents  et  sérieux ,  fut  Ciit  au  conseil  munici- 
pal de  Paris,  dans  la  séance  du  13  août  1841,  par  le  rappor- 
teur, M.  Boqlay  atné  de  la  Heurlhe.  Ce  rapport  est  tout  en 
ftveur  de  la  réorganisation  et  de  la  réglementation  du  commerce 
de  la  boucherie. 

L'ordonnance  de  police  du  14  avril  1841  régularisait  le  service 
des  inspecteurs  sur  les  marchés. 

L'ordonnance  du  14  août  1848,  concernant  la  vente  quoti- 
dienne des  viandes  de  boucherie  sur  les  marchés  de  Paris  ,  dit  : 

Art.  7.  Il  n'existera  pas  de  distinction  entre  les  places  aff^aotée^ 
aux  bouchers  de  Paris  et  celles  affectées  aux  marchands  forains. 

Art.  9.  Tous  les  bouchers ,  soit  de  Paris ,  soit  de  Textérieur, 
qui ,  pendant  trpis  jours  consécutifs ,  cesseront  d'approvisionner 
les  marchés ,  pourront  être  rayés  de  la  liste  des  bouchers  admis  à 
vendre  sur  le  marché  pour  tout  le  temps  pendant  lequel  il  aura 
occupé  ladite  place. 

Art.  10.  Le  colportage  ,  pour  opérer  la  vente  ,  est  défendue, 
soit  en  ville ,  soit  sur  les  marchés. 

L'ordonnance  du  3  mai  1849,  concernant  la  vente  à  la 
criée, au  marché  des  Prouvairs,  des  viandes  de  toutes  espèces 
expédiées  des  départements. 

L'ordonnance  du  24  août  1849  modifie  les  articles  1  et  2 
de  l'ordonnance  de  polipe  du  3  mai  1849 ,  coneernant  la  vente 


à  la  criée ,  au  marché  dea  Prouvairs,  des  viandes  de  lootes  ea- 
pèces  expédiées  des  départements. 

Il  y  est  spécifié  : 

Art.  1«'.  A  compter  du  1*'  septembre  184 9,  les  viasdes  fraîches 
de  bœuf,  de  vache ,  de  veau ,  mouton  et  porc,  arrivant  directe- 
ment de  Tintérieur,  seront  reçues  tous  les  jours  au  marché  des 
Prouvairs  pour  y  âtre  vendues  à  la  criée  par  l'entremise  d'un 
£icteur. 

L'ordonnance  du  6  février  1851  ,  concernant  la  translation  de 
la  vente  des  viandes  à  la  criée  sous  Tabri  provisoire  de  la  rue  des 
Prouvairs.  (Cette  ordonnance  n'est  qu'un  simple  règlement.) 
Par  les  résolutions  de  T Assemblée  nationale  des  18  et  21  jan^^ 
vier  1851 ,  fut  ordonné  une  enquête  lé>gislative  sur  la  production 
et  la  consommation  de  la  viande  de  boucherie  ;  H.  Lanjuinais 
en  fut  nommé  rapporteur.  Ce  rapport ,  par  suite  des  circons* 
tances ,  n'a  été  ni  communiqué  à  la  commission ,  ni  déposé  sur  le 
bureau  de  l'Assemblée.  Cette  enquête  fut  dirigée  avec  une 
grande  partialité  dans  l'esprit  de  la  liberté  ta  plus  absolue  du 
commerce  de  la  boucherie,  et,  sur  la  proposition  d'un  de  s^ 
membres,  les  droits  d'octroi  et  d'abattoir  devaient  être  abolis  à 
partir  de  Tannée  1 860. 

J'ai  cité  les  arrêtés,  ordonnances,  décrets  pour  faire  ressortir 
les  diverses  phases  du  commerce  de  la  boucherie.  Nous  re- 
marquons que  toutes  les  fois  que  ce  commerce  cesse  d%tre  , 
réglementé ,  des  désordres  et  des  perturbations  effroyables  se 
manifestent  au  détriment ,  et  du  producteur,  et  du  consomma^ 
teur.  En  effet,  après  1791,  les  marchés  cessent  d'être  approvi- 
sionnés ,  le  prix  des  viandes  s'élèVe  successivement ,  et  une 
disette  se  manifeste.  L'arrêté  du  8  vendémiaire  an  X} ,  l'ordon- 
nance du  13  juin  1808  et  le  décret  impérial  du  6  février  1811 , 
font  rentrer  le  commerce  de  la  boucherie  dans  son  état  normal  ; 
le  prix  des  viandes  baisse,  les  marchés  sont  approvisionnés ,  ia 


~  92  - 

qualité  des  bestiaux  s'améliore  et  lâ  population  profite  des  bien- 
faits que  lui  fait  une  administration  soigneuse  de  ses  intérêts. 
Cet  état  prospère  règne  jusqu'en  1825,  époque  à  laquelle  parut 
l'ordonnance  royale,  qui  vint  de  nouveau,  en  proclamant  la 
liberté  de  la  boucherie,  jeter  l'inquiétude  dans  Tesprit  des  ap- 
provisionneurs et  du  commerce  de  la  boucherie.  Cet  état  pré- 
judiciable aux  intérêts  de  tous  dura  cinq  années;  alors  parut  For- 
donnance  royale  du  18  octobre  1829,  qui,  reconnaissant  avec 
sincérité  que  l'ordonnance  du  12  janvier  1825  avait  donné  les 
résultats  contraires  à  ceux  que  Ton  devait  en  espérer,  rapporte 
cette  ordonnance  et  réglemente  de  nouveau  le  commerce  de  la 
boucherie.  Malheureusement  les  bienfaits  que  ces  sages  mesures 
devaient  produire  demeurent  sans  effet,  par  suite  de  la  révo- 
lution de  juillet  1830.  Des  désordres  se  manifestent  sur  les  mar- 
chés. H. le  préfet  de  police,  en  août  1830,  les  conjura  en  faisant 
savoir  que  l'administration  allait  nommer  une  commission  pour 
étudier  les  questions  du  comnierce  de  la  boucherie.  Ce  ne  fut 
cependant  que  le  20  juillet.  1840  que  cette  commission  fut  réu- 
nie; le  rapport  en  fut  fait  le  13  août  1841  au  conseil  municipal 
de  Paris.  Cette  question  si  difficile,  si  délicate  de  l'alimentation 
publique  fut  de  nouveau  abandonnée.  Le  commerce  de  la  bou- 
cherie, en  1848,  devint  libre  par  le  fait  des  ventes  quoti- 
diennes des  viandes  mortes  sur  les  marchés  et  par  la  vente  à  la 
,  criée.  Nous  avons  donc  été  en  position  de  suivre  ,  jusqu'à  ce  jour, 
toutes  les  péripéties  du  commerce  de  la  boucherie  ;  nous  avons 
vu,  ainsi  qu'en  1791 ,  les  prix  de  la  viande  baisser,  puis  s'élever 
progressivement  et  atteindre  les  chiffres  exorbitants  auxquels 
nous  la  payons  aujourd'hui.  A  la  suite  de  la  révolution  de  1848  , 
la  peur,  il  est  vrai ,  s'empara  de  tous  les  esprits  ;  les  cultivateurs 
vendirent  les  bestiaux  à  bas  prix  pour  se  faire  de  l'argent  et 
parer  aux  éventualités.  Peu  confiants  dans  l'avenir,  ils  ne  se  li- 
vrèrent pas  à  l'élevage  des  animaux.  Ces  deux  causes  occasion- 


—  93  — 

nèrent  un  déficit  sérieux  dans  la  prodacUon;  ce  fut  en  1852 
que    l'avenir,   se  présentant   moins  chargé    d'orages,   inspira 
assez  de  confiance  aux  habitants  des'  campagnes  pour  les  enga- 
ger à  se  livrer  à  l'éducation   du   bétail.  Le  commerce  de  la 
boucherie  réglementé  »  leur  assure  la  vente  de  leurs  produits  ; 
aussi  voyons-nous  les  efforts  incessants  que  Ton  fait  de  toutes 
parts  pour-  augmenter  la  production ,  et  chacun   élève  autant 
de  bestiaux  que  ses  ressources  peuvent  le  lui  permettre.  Nous 
devons  espérer  une  diminution. dans  les  prix  de  la  viande ,  si, 
comme  il  est  à  souhaiter,  aucune  disposition  administrative  ne 
vient  jeter  le  trouble  dans  le  commerce  de  la  boucherie.  Ayons 
donc  coniiance  en  la  sagesse  du  Gouvernement ,  qui,  profitant  de 
l'expérience  acquise  par  des  essais  malheureux,  ne  voudra  pas 
livrer  la  prospérité  publique  au  hasard  d'une  nouvelle  expéri- 
mentation. Je  neveux  pas  dire  que  tout  est  pour  le  mieux  dans 
le  régime  actuel  ;  non  ,  car  je  crois  qu'il  y  a  de  grandes  amé- 
liorations à  apporter,  je  veux  parler  des  commissionnaires  et 
des  chevillards  ou  gros  bouchers.  Ces  derniers  exercent  une 
espèce  de  monopole  sur  les  marchés,  et  sont  mattres,  pour  ainsi 
dire ,  du  commerce  de  la  boucherie  de  Paris ,  car  il  est  appris 
qu'un  très  grand  nombre  de  bouchers  de  la  capitale  ne  se  rendent 
pas  sur  les  marchés  de  Sceaux ,  Poissy  et  autres  pour  faire  leurs 
achats ,  soit  par  défaut  des  connaissances  indispensables  à  l'exeif- 
cice  de  leur  profession ,  soit  par   défaut  de  ressources  pécu- 
niaires.  Ceux-là  deviennent  donc  forcément  tributaires  des  che- 
villards, qui ,  en  leur  ouvrant  des  crédits ,  les  maintiennent  dans 
leur  dépendance.  Cet  état  de  choses  est  regrettable  ,  et  il  serait 
à  désirer  que  l'article  1 4  de  l'ordonnance  royale  du  i  8  octobre 
1829  fût  mis  ei\  vigueur.  Il  faudrait  cependant,  si  l'on  feisait  re- 
vivre cette  réglementation ,  agir  avec  une  grande  prudence  ,  car 
l'habitude  est  enracinée,  et  l'on  pourrait  craindre,  en  prenant 
des  mesures  trop  radicales,  de  jeter  la  perturbation  dans  le 


-.  M  — 

commerce  de  la  boucherie.  811e  projet  de  pkeer  les  marcbés  des 
bestiaux  sous  tes  murs  de  Paris  était  adopté  et  mis  en  pratique,  il 
serait  focile  d'annihiler  le  commerce  à  la  cheville  en  gros, contraire 
à  rintérét  public,  en  interdisant  la  vente  des  viandes  mortes  dans 
les  abattoirs ,  ainsi  que  cela  se  pratique  aujourd'hui ,  en  exigeant 
que  tous  les  bouchers  fissent  eux-mêmes  leurs  achats  et  que  les 
bestiaux  entrassent  sous  leurs  noms  aux  abattoirs.  Ces  mesures 
auraient  pour  résultat  de  détruire  le  monopole  et  de  simplifier 
la  série  trop  nombreuse  des  transactions,  comme  je  te  frisais 
remarquer  dans  le  précédent  chapitre. 

Les  commissionnaires  peuvent  aussi  exercer  une  grande  in- 
fiU0Dce  sur  les  marchés,  et  je  pense  que  pour  obvier  à  certains 
abus  qui  pourraient  facilement  être  mis  en  pratique ,  il  serait 
utile  que  l'administration  régularisât  leur  position ,  en  les  as- 
similant soit  aux  courtiers  de  marchandises ,  soit  aux  facteurs. 
Ces  commissionnaires  libres  aujourd'hui  deviendraient  des  hommes 
publics,  et,  par  cela  seul,  inspireraient  plus  de  confiance  aux 
vendeurs;  l'administration  pourrait  admettre  comme  vrais, 
comme  positifs  tes  renseignements  qu'ils  seraient  appelés  à  fournir. 
Il  y  aurait  donc  avantage,  et  pour  les  vendeurs  qui,  ayant  confiance 
dans  les  courtiers ,  n'auraient  plus  besoin  de  se  déplacer  pour 
opérer  la  vente  de  leurs  bestiaux ,  et  pour  l'administration,  qui 
aurait  des  renseignements  précis  sur  les  prix  réels  des 
ventes  effectuées;  ces  renseignements  seraient  précieux  pour 
établir  la  taxe  d'une  manière  équitable.  La  taxe  qui  est  véri- 
tablement pour  l'administration  un  embarras  sérieux,  est  pour 
le  consommateur  june  garantie ,  n'est  à  proprement  parler  qu'un 
maximum  de  prix,  car  nulle  disposition  réglementaire  n^inter- 
dit  aux  bouchers  détablir  entre  eux  une  ooncurrenoe;  la  taxe 
enfin  met  un  frein  aux  prétentions  exagérées  des  vendeurs ,  qui 
ne  peuvent  plus  dire  aux  bouchers,  vous  vendex  le  prix  que  vous 
voulez  ;  or,  nous  souhaitons  notre  part  dans  vos  bénéfices. 


—  w  — 

Il  setaik  oppcnrluii  que  le  6o»veriieoi«nt  prit  une  mesiirÉ  pour 
empteber  dans  loat  l'empire  Ta  battage  des  veaux  n'ayant  pas 
altamt  l'âge  dtdeux  mm.  Cette  décision  jetterait,  il  est  vrai, 
dans  le  domroeroe  de  la  bouofaeriet  une  perturbation  passagère 
sans  gravité  aucune^  si  surtout  elle  était  mise  en  pratique  dans 
la  saison  où  ces  jeunes  animaux  sont  peu  abondants ,  soit  no** 
vembre  et  décembre.  L'on  obtiendrait  très  promptement  une  plus 
grande  quantité  de  cette  viande^  et  par  suite  une  baisse  dans 
les  prix  ;  c'est,  je  crois,  le  moyen  le  plus  certain  pour  satisfaire 
au  vœu  général,  qui  est  la  baisse  du  prix  de  la  viande. 

Je  disais  dans  le  chapitre  précédent  que  la  suppression  du 
pesage  des  animaux,  à  l'entrée  aux  abattoirs,  était  un  puissant 
moyen  pour  faire  baisser  le  prix  des  viandes,  et  je  faisais  connaî- 
tre les  motifs  que  mes  observatioas  m'ont  permis  de  recueillir. 
Paris  a  déjà,  depuis  plusieurs  années,  établi  la  perception  do 
•droK  d'oetroi  sur  le  poids  des  viandes  mortes,  constaté  à  la  sortie 
des  abattoirs;  ce  système  est  plus  juste,  plus  équitable  ,  puisque 
le  contribuable  n*aoquitte  lés  droits  que  sur  le  poids  de  la  viande 
qu'il  débite  à  son  étaU  II  serait  à  souhaiter  que  toutes  les  villes 
soumises  au  régime  de  perception  du  droit  d'octroi  sur  le  poids 
des  animaux  vivante ,  adoptassent  le  mode  de  perception  suivi 
dans  la  capitale,  et  qui  n'a  été  mis  en  vigueur  que  par  suite 
d -observations  sérieuses,  faites  par  des  hommes  pratiques^  et 
éclairés^ 

La  liberté  illimitée  de  la  boucherie  entraîne  à  sa  suite  d'iné- 
vitaMes  désordres ,  ainsi  que  l'expérience  l'a  démontré  jusqu*à 
l'évidence. 

Le  monopole  que  l'on  veut  détruire ,  se  dévetoppe  et  prend 
au  contraire  alors  une  grande  importance  ;  c'est  à  la  liberté  de 
la  boueherie  que  Ton  doit  l'établissement  des  renies  an  gros ,  à 
la  cheville,  connnereesi  préjudiciable  à  l'intérèi  généraL 

Le  commerce  de  la  bouobme^  par  sa  nainra  eUe^mème,  ne 


_  96  — 

peut  être  assimilé  a  aacaae  autre  branche  d'industrie;  le  bouchâr 
ne  peut  à  Tavance  faire  des  approvisionnements  qui  lui  devien- 
draient onéreux,  et  par.  la  nourriture  indispensable  à  donner  aux 
animaux  et  par  la  perte  que  ces  mêmes  animaux  présentent  après 
un  séjour  prolongé  dans  les  écuries.  La  vente  à  Tétai  n*est  ni 
constante  ni  régulière,  et  varie  suivant  les  saisons,  et  j'ose  même 
dire  suivant  les  variations  atmosphériques;  or,  il  est  donc  ur- 
gent qu'une  réglementation  sage  et  éclairée  sauvegarde  lesialérèts 
des  bouchers,  tout  en  sauvegardant  les  intérêts  des  populations. 
C'est  enfin  par  des  dispositions  administratives  que  l'on  combattra 
victorieusement  le  monopole,  hydre  à  plusieurs  têtes  qui  com- 
promet l'alimentation  publique  et  le  bien-être  du  peuple. 

RÉSUMÉ. 

Résumons  maintenant  les  moyens  proposés  et  développés  en 
ce  mémoire  pour  atteindre  le  but  que  nous  désirons,  soit  la 
baisse  du  prix  de  la  viande  de  boucherie,  et  par  suite  des  con- 
ditions de  meilleure  alimentation  chez  le  peuple.  Repassons 
très-succinctement  les  divers  moyens,  qui  sont  : 

Le  Capital  libre  et  sufiisant  pour  l'exploitation  d'un  établis- 
sement agricole. 

Les  Assolements  fournissant  la  plus  grande  quantité  de  plantes 
fourragères  propres  à  l'alimentation  du  bétail ,  qui  doit  être  au 
moins  calculé  à  un  poids  sur  pied  de  300  k.  par  hectare. 

L'élevage  du  bétail ,  Tes  améliorations  à  obtenir,  soi!  par  la 
sélection,  soit  par  Tamélioration  delà  race  par  elle-même, soit 
enfin  par  le  croisement  pour  arriver  à  fournir  promptement  des 
animaux  destinés  à  l'alimentation  publique. 

L'éducation  du  bétail ,  la  stabulation  pour  les  animaux  prépa- 
rés pour  la  boucherie,  les  soins  hygiéniquee  pour  tous. 

Les  fumiers,  sources  de  la  prospérité  agricole^soins  à  leur  donner 


—  97  - 

pour  les  conserver,  et  pour  en  augmenter  à  peu  defrais  la  quan- 
tité. 

Engrais ,  l'emploi  raisonné ,  et  des  amendements,  et  des  divers 
engrais. 

Les  machines  tendant  à  faire  diminuer  les  frais  généraux 
et  à  rendre  les  travaux  plus  faciles  et  plus  certains. 

Le  crédit  agricole  dont  on  s'est  en  vain  vivement  préoccupé , 
et  qui  peut  être  remplacé  par  la  multiplication  des  banques. 

L'éducation  agricole  à  répandre  daAs  les  campagnes  par  les 
livres  et  les  instituteurs  primaires,  comme  très-puissant  moyen 
pour  faire  arriver  l'agriculture  à  son  apogée  de  prospérité. 

Le  commerce  de  la  boucherie  qui  réclame  d'importantes 
améliorations,  et  par  la  suppression  du  droit  d'octroi  perçu  .sur  le 
poids  des  animaux  vivants ,  et  par  la  défense  d'abattre  les  veaux 
trop  jeunes. 

Questions  administratives  tendant  à  démontrer  qu'une  régle- 
mentation prudente  et  sage  du  commerce  de  la  boucherie,  est 
indispensable,  et  à  prouver  que  la  liberté  illimitée  de  la  bou- 
cherie ,  entraîne  à  sa  suite  d^inévitables  désordres ,  que  cette 
liberté  a  donné  la  vie  et  l'existence  au  monopole  si  contraire 
à  l'intérêt  général. 

CONCLUSIONS. 

Nous  avons  examiné  les  moyens  qui  peuvent  amener  une 
baisse  dans  les  prix  de  la  viande  de  boucherie.  Les  progrès  de 
l'agriculture,  la  production  et  l'amélioration  du  bétail,  les  me- 
sures administratives  doivent  faire  espérer  un  avenir  meilleur  ; 
mais  ne  nous  berçons  pas  de  la  vaine  espérance  d*atteindre 
immédiatement  cet  heureux  résultat;  la  lutte  sera  longue,  peut 
être  encore  la  grande  aisance ,  qui  règne  dans  les  campagnes , 
empêchera  une  diminution   rapide  dans  le  prix  des  bestiaux. 


—  dg  — 

Le  ]>rix  élevé  des  grains  sera  encore  un  obstacle  à  la  baisse  ; 
car  il  est  démontré  que  le  prix  de  la  viande  se  tient  en  rapport 
avec  le  prix  du  pain;  une  exception  doit  être  signalée,  je  veux 
parler  de  Tannée  1847;  puis  la  dépréciation  du  numéraire  cons- 
tatée par  tons  les  économistes,  empêchera  la  viande  d*atCeiii- 
dre  les  bas  prix  auxquels  on  la  payait  il  y  a  quelques  années. 

Espérons  cependant,  que  l'éducation  du  bétail,  dont  au- 
jourd'hui on  se  préoccupe  sérieusement,  fournira  un  excédant  de 
production  qui  provoquera  inévitablement  uno  baisse  dans  le 
prix  des  animaux  ;  enfin,  les  récoltes  qui  se  présentent  sous  d'heu- 
reux auspices  détermineront ,  il  est  à  souhaiter ,  une  baisse  dans 
le  prix  du  pain,  et,  par  suite,  un«  baisse  dans  le  prix  de  la  viande 
de  boucherie,  qui  est  poar  Thomme  une  alimentation  de  première 
nécessité ,  et  qui  devient  indispensable  pour  l'ouvrier  dont  les 
rudes  travaux  demandent  l'emploi  constant  de  la  force.  C'est 
donc  avec  un  vif  sentiment  de  chagrin  que,  par  suite  des  prix 
élevés  de  la  viande,  nous  le  voyons  aujourd'hui  dans  l'impérieuse 
nécessité  de  se  priver  de  cette  nourriture  substantielle  si  précieuse 
pour  réparer  ses  forces  physiques,  si  précieuse  pour  entretenir 
sdn  énergie. 

Nous  formons. des  vœux  et  nous  souhaitons  du  plus  profond 
du  cœur  une  baisse  dans  les  prix  de  la  viande  de  boucherie  pour 
faciliter  l'usage  de  cet  aliment  dans  les  classes  laborieuses  et  ap- 
porter  le  bien-être  chez  le  peuple. 

20  août  1857. 


RAPPORT 


SUB  LA 


PRÉSENTATION  DE  M.  F.  SAIJLNIER 


JDOI  SOrPtiANT  PlkS  LB  THIBOHAL  CIVIL  M  IfAMTM, 


Comme  Membre  résidant  de  la  Société  Académique. 


MB8SJBIJB8, 

Les  Sociétés  savantes  nous  ont  toujours  semblé  être  Tàine 
des  cités  qui  les  possèdent ,  et  l'une  des  tendances  de  notre 
époque  a  été  d'en  créer  de  nouvelles  pour  centraliser  les 
intelligences  et  exciter  entre  elles  f  émulation  qui  natt  du  rappro- 
chement. Il  ne  nous  appartient  pas  ,  à  nous  qui  sommes  venus 
parmi  vous  pour  apprendre  et  non  pour  enseigner,  de  faire 
l'étoge  de  la  Société  Académique ,  et  cependant  nous  ne  pou-*- 
vons  taire  que  jamais  elle  n'a  été  aussi  nombreuse^  que  jamais 
ses  travaux  n'ont  eu  plus  d'importance,  et  que  jamais  aussi  on 
n'a  plus  ardemment  ambitionné  l'honneur  d'en  faire  partie. 

Aujourd'hui  encore,  Messieurs,  c'est  un  étranger  admis  au 
droit  de  cité  depuis  quelques  mois  seulement  et  dont  la  Breta- 


—  100  — 

gne  n'est  d'ailleurs  que  la  patrie  d'adoption ,  qui  vient  solliciter 
la  faveur  de  prendre  place  au  milieu  de  vous. 

Né  à  Paris,  le  29  novembre  1831,  Louis-Pierre-Frédéric 
Saulnier  commençait  ses  études  au  Collège  de  Quimper,  lorsqu'il 
eut  le  malheur  de  perdre  son  père,  officier  supérieur  distingué. 
De  Quimper,  il  alla  faire  son  droit  à  Rennes,  fut  reçu  iicen- 
cié  le  29  août  1852,  inscrit  au  tableau  après  trois  ans  de  stage 
en  1855;  enfin,  par  décret  du  12  août  1857,  nommé  juge 
suppléant  au  Tribunal  civil  de  Nantes. 

Bienheureux  il  dut  être,  lorsque,  après  avoir  longtemps 
considéré  l'Italie  comme  une  terre  promise  dans  laquelle  il  ne 
lui  serait  jamais  permis  de  pénétrer ,  il  put  quitter  Rennes  pour 
aller, sous  le  ciel  de  ce  pays  privilégié,  satis&ire  cette  curiosité 
intelligente  qui  était  pour  lui  un  besoin  avant  même  qu'il 
eût  atteint  sa  dix-huitième  année.  N'allez  pas  croire  qu'il  n'ait 
parcouru  la  Belgique ,  la  Hollande  »  la  Prusse  et  l'Italie  qu'à  la 
manière  d'un  touriste  en  quête  de  distractions,  et  qu'il  n'ait  rap- 
porté de  ces  excursions  lointaines  qu'une  stérile  ado^iration  pour 
les  chefs-d'œuvre  qu'on  rencontre  à  La  Haye  ou  à  Berlin,  à  Rome 
ou  à  Florence  >  ou  bien  encore  qu'il  n'en  conserve  aujourd'hui 
qu'un  souvenir  ravivé  de  temps  en  temps  parla  vue  de  quelque 
fragment  antique  dérobé  au  tombeau  des  Scipions  et  acheté  à 
l'étalage  d'un  marchand  de  la^  Piazza  Navone.  Loin  de  là ,  et  nous 
ne  doutons  pas  qu'il  n'enrichît  un  jour  nos  Annales  académiques 
de  quelques  intéressants  souvenirs  d'Italie^  s'il  ne  savait  que  la 
couleur  locale  fait  toute  la  valeur  des  recueils  littéraires  de  la 
province  et  que  notre  Bretagne  oiFre  un  champ  assez  vaste  à 
défricher  pour  qu'il  ne  soit  pas  nécessaire  de  se  rabattre  sur  des 
généralités  traitées  déjà  par  Dupaty  ou  par  Daru. 

M.  Saulnfer  l'a  bien  compris ,  et  nous  en  avons  la  preuve 
dans  ses  travaux  qui,  tous,  concernent  la  Bretagne  et  appor- 
tent un  éclaircissement  à  son  histoire  ou  à  celle  des  hommes  ce- 


—  101   — 

lèbres  qu'elle  a  vus  uaiire.  Ouvrez,  pour  vous  en  convaincre, 
le  livre  le  plus  important  paru  sur  cette  prorvincedans  ces  dernières 
années,  la  Biographie  bretonne,  et  vous  y  rencontrerez  cinquante 
fois  le  nom  tle  H.  Saulnier  au  pied  d'autant  de  notices 
sorties  de  sa  plume.  A  côté  des  noms  illustres  de  La  Bourdonnaye, 
des  Rapatel,  de  Roscelin,  des  Sévigné,  vous  y  trouverez 
ceux  d'une  foule  d'hommes  qui  lui  doivent  une  résurrection* 
et  que  nous  daignons  seulement  nous  rappeler  quand  nous 
avons  besoin  de  consulter  les  savants  ouvrages  dont  ils  ont 
peuplé  nos  bibliothèques.  Nous  n'en  voulons  d'autres^  témoins 
que  le  P.  Nepveu,  l'archidiacre  Noulleau,  le  P.  Pezron ,  sans 
parler  de  ce  jeune  et  infortuné  Lebras,  de  la  mort  duquel 
tout  Paris  s'émut  un  jour  et  dont  les  poètes  chantèrent  les 
œuvres  parfaitement  oubliées  aujourd'hui. 

De  ces  études  biographiques ,  la  plus  curieuse  est  celle'  sur 
Roscelin  ,  «  ce  mattre  grandement  renommé  qui  eut  pour  élèves 
ceux  dont  le  nom  devait  briller  avec  le  plus  d'éclat  dans  les 
luttes  de  la  scolastique ,  Odon  de  Cambray ,  Guillaume  de 
Champeaux ,  peut-être  même  Abailard ,  »  et  votre  Commission 
a  suivi  avec  grand  intérêt  M.  Saulnier  dans  ces  appréciations 
personnelles  des  doctrines  philosophiques  de  l'école  des  Nomi- 
nalistes  dont  Roscelin  fut  le  chef,  et  qui  fit  place  sept  siècles 
plus  tard  à  l'école  sensualiste  dont  Locke,  Condillac  et  Destutt  de 
Traey  ont  été  les  maîtres. 

Nous  nous  garderons  bien  de  défigurer,  en  l'analysant,  cette 
sérieuse  étude.  Nous  disons  sérieuse ,  car  pour  reconstruire  la 
vie  philosophique  d'un  homme  aussi  célèbre  que  Roscelin ,  H. 
Saulnier  a  dû  puiser  dans  Platon  et  dans  Aristote ,  dans  Abai- 
'  lard  et  dans  saint  Anselme,  et  ces  noms  justement  illustres  ne 
sont,  le  plus  souvent,  pour  un  jeune  homme  de  vingt  quatre 
ans,  qu'un  vague  souvenir  de  collège.  A  la  tâche  du  biographe 
venait  naturellement  s'adjoindre  celle  du  critique  ,  et  il  l'a  rem- 


~  IW  — 

plie  avec  succès.  Non  content  d'apprécier  à  leur  juste  valepr 
les  doctrines  erronées  du  philosophe  breton,  il  s'élève  avec 
énergie  contre  ceux  qui  en  ont  voulu  foire  un  martyr  du 
rationalisme ,  une  victime  des  persécutions  et  de  l'intoléraoce 
de  l'Eglise ,  et  nous  souhaitons  que  les  .philosophes  modernes 
mettent  à  profit  tes  leçons  de  haute  morale  qu'il  leur  doime 
dans  les  deux  dernières  pages  de  son  travail  auquel  un  des 
membres  correspondants  de  votre  Société  a  rendu  pleine  juslice 
dans  quelques  lignes  qu'on  nous  permettra  de  rappeler 
ici  : 

«  Il  faut  avouer,  dit  H.  Eugène  Carissan  dans  la  Ckraniqu€ 
o  de  rOueêt,  (1)  que  la  tâche  qu'il  a  entreprise  était  difficile, 
a  Faire  entrer  dans  l'esprit  des  Français  du  XIX*'  siècle  les 
D  abstractions  et  les  mystérieuses  subtilités  de  la  scolastique 
»  du  XI I«,  demande,  avec  une  profonde  connaissence  des  sujets 
»  débattus  sur  la  montagne  Sainte-Geneviève,  une  clarté  et 
»  une  méthode  d'exposition  peu  communes.  Assurément,  ce 
»  n'était  point  une  époque  grossière  que  celle  où  Ton  cap- 
a  tivait  des  milliers  d'intelligences  à  Taide  des  problèmes  les  plus 
a  abstraîls  de  la  métaphysique  appliqués  à  la  foi  chrétienne  et 
•  conciliés  avec  elle  ;  mais  nous  avons  perdu  le  secret  de  ces 
»  études  et  de  ces  luttes  puissantes,  et  nous  avons  peine  à  com- 
a  prendre  comment  les  hommes  du  moyen^àge  pouvaient  se 
»  passionner  pour  des  questions  aussi  purement  théoriques,  aussi 
a  dénuées  de  toute  application  positive.  Il  n'en  est  pas  moins 
a  indispensable  de  connaître ,  au  moins  par  analyse,  les  hom- 
a  mes  et  les  idées  qu'a  exercés  cette  puissante  gymnastique  de 
a  l'esprit,  et  c'est  pour  cela  que  nous  devons  de  la  recon- 
a  naissance  aux  écrivains  qui ,  comme  M.  Saulnier ,  se  donnent 


(ft)  !•'  man  1816 ,  p.  99. 


»  la  peine  de  sonder  pour  nous  1^  ténébreuses  profondeurs 
x>  de  l'entité ,  des  universaux  et  des  calégories.  » 

La  Biographie  bretonne  se  termine  par  trois  articles  sur 
Saint- Yves,  Yves  de  Morlaix  et  Yves  de  Tréguier.  Ils  sont 
dus  à  M.  Saulnier ,  qui  ferme  ainsi  la  marelle  de  cette  troupe 
de  collaborateurs  qui  ont  apporté  à  M.  Levot  le  tribut  de  leurs 
lumières ,  Tardeur  infatigable  de  leur  zèle,  et  qui  lui  sont  vf  nus 
en  aide  pour  élever  à  la  Bretagne  un  monument  impé- 
rissable. 

Nous  venons  de  citer  Saint-Yves ,  ce  glorieux  patron  de 
l'Université  de  Nantes,  des  avocats,  des  jurisconsultes  et  des 
jugfô,  dont  la  mémoire  est  en  France  comme  à  Tétranger, 
l'objet  d*un  culte  enthousiaste.  Les  nombreusefi  recherches  qu'a 
exigées  sa  biographie  ont  fait  reconnaître  à  M.  Saulnier  qu'un 
livre  manquait  encore  à  l'histoire  de  nos  institutions  et  qu'on 
pourrait  lui  donner  le  titre  d'Eludé  hiilorique  sur  le  minUr 
1ère  el  la  profession  d' avocat  du  V^  au  XI V^  siède^  eti  France  ei 
dans  les  pays  de  conquête  française. 

Quelque  vaste  que  soit  ce  plan ,  quelques  difficultés  d'exécu- 
tion qu'il  présente,  rien  ne  rebutera  le  zèle  de  notre  futur  confrère, 
et  il  saura,  comme  il  nous  le  disait  lui-même,  conduire  sans 
int^rupUon  cette  double  histoire  de  la  juridiction  ecdésiasti* 
que  et  de  la  juridiction  civile  depuis  le  V«  siècle  jusqu'au  XIV«, 
époque  où  l'abondance  de  documents  permet  de  la  reprendre 
et  de  la  conduire  sans  interruption  jusqu'à  nos  iours.  Ce  qui 
ressortira  de  ce  travail  accompli  sans  esprit  de  parti  ou  de 
système,  c*estrinflueiice  civilisatrice  de  TËglise  s'exerçant  sur 
tous  les  rangs  de  la  société,  dotant  la  France  de  tout  ce  que 
ses  institutions  ont  de  noble  et  de  grandiose  ;  ce  qui  en  ressor- 
tira encore,  c'est  que  les  rpis,  malgré  leur  défiance  contre  l'Eglise, 
n'ont  pu  s'empêcher  de  se  modeler  sur  elle  et  de  l'imiter ,  et 
nous  insistofis  sur  cette  partie  de  l'ouvjrage  de  M.  Saulnier  pour 


—  104  -- 

rassurer  les  esprits  inquiets  qui  déplorent  l'admission  dans  TA- 
cadémie  de  jeunes  gens  qui  y  apportent,  disent-ils,  la  fougue 
de  leurs  passions  et  la  neutralité  de  leurs  idées  religieuses ,  comme 
si  notre  Société  était  une  arène  au  lieu  d'être  tout  simplement 
une  école  où  chacun  de  nous  vient -se  former  l'esprit  et  payer 
la  dette  de  la  reconnaissance  en  y  apportant ,  de  temps  eil  temps, 
le  fruit  de  ses  pacifiques  études.  C'est  une  simple  remarque 
que  nous  laissons  échapper,  sans  avoir  la  prétention  de  justifier 
cette  classe  de  jeunes  gens  à  laquelle  nous  appartenons,  d'un 
reproche  qui  ne  saurait  l'atteindre. 

Mais  revenons  à  H.  Saulnier  :  les  bibliophiles  lui  doivent  deux 
curieuses  publications  :  la  première  est  intitulée  :  Ode  à  M. 
de  ChasUUan,  comte  de  Colligny,  admirai  de  Guyenne,  sur  la 
f>ersion  de  son  nom  Gaspard  de  Colligny,  admirai  de  Guyenne, 
par  Laitier,  et  est  imprimée  pour  la  première  fois  d'après 
un  manuscrit  de  dix  feuillets,  sur  vélin  ,  qui  a  appartenu  à  Tamiral 
lui-même.  Devenu  possesseur  de  ces  vers  dus  à  quelque  hugue- 
not inconnu,  M.  Saulnier  les  a  fait  tirer  à  25  exemplaires  seule- 
ment, ainsi  que  la  pièce  suivante ,  réimpression  d'une  plaquette 
très-rare  imprimée  à  Paris,  chez  Frédéric  Morel,  en  1595, 
sous  ce  titre:  Invective  contre  V abominable  parricide  attenté  $ur 
la  personne  du  roy  très  chrestien  Henry  II II,  roy  de  France  et  de 
Nauarre,  par  Pierre  Constant  docteur  ès^roit,  natif  de  Lengres. 
Ces  deux  pièces  destinées  à  quelques  amis  ,  doivent  être  mises 
au  nombre  des  raretés  bibliographiques.  Pour  moi,  quoique  j'aie 
réussi  à  dérober  la  première  au  feu  des  enchères,  dans  une 
vente  célèbre,  je  n'ose  pas  me  flatter  de  vivre  assez  longtemps 
pour  me  procurer  la  seconde. 

Enfin,  l'année  dernière,  M.  Saulnier  a  mis  au  jour,  dans  la 
Revue  des  Provinces  de  V Ouest,  de  curieux  documents  que  lui 
a  fournis  le  Registre  des  délibérations  des  avocats  au  Parlement 
de  Bretagne  (1733-1790),  manuscrit  conservé  à  la  bibliothè- 


—  i05  — 

qu6  publique-  de  Rennes.  Ce  n'est  que  Taperçu  d*un  travail 
fécond  et  profitable  qui  formera  une  sorte  d'histoire  intime  du 
barreau  breton  depuis  son  origine  jusqu'à  nos  jours  et  qu'il 
saura  conduire  à  bonne  fin. 

Nous  ne  voulons  pas,  Messieurs,  occuper  plus  longtemps  votre 
bienveillante  attention ,  et  cependant  nous  ne  pouvons  omettre 
de  dire  que  le  goût  de  l'étude  qui  établit  si  aisément  entre  écri* 
vains  des  relations  qui  grandissent  et  finissent  par  devenir  des 
amitiés,  a  mis  H.  Saulnier  en  rapport  avec  un  grand  nombre 
d'entre  eux,  parmi  lesquels  nous  citerons  au  hasard  Sainte-Beuve, 
Turquety,  Gratet-Duplessis ,  Gustave  Brunet  et  Quérard.  De  ces 
hommes  distingué^*,  les  uns  lui  ont  accordé  leur  amitié,  les  au- 
tres leurs  suffrages ,  et  votre  Commission  a  la  confiance  que 
vous  ne   lui  refuserez  pas  les  vôtres. 

E.  Gautiba  ,  Rapporteur. 


ESSAI 


DDN 


CATALOGUE  DES  PLANTES  CRYPTOGAMES 


BECUEILLIES 


Dans  le  département  de  la  Loire-Inférieure , 


Pàb  m.  e.  pbadâl. 


B  coDalis  ferre  meit  niii  prmnia  postom 
ml  saltem  oœpti  gloria  semper  erît. 

Depais  de  longues  aimées  déjà  la  Flore  de  notre  pays  avait  étéi  explorée 
et  étadiée,  mais  d'une  manière  assez  imparfaite.  Privés  d'ouvrages  spé- 
ciaux ,  éloignés  du  centre  des  lumières ,  obligés  d'étudier  nos  plantes  sur 
des  Flores  étrangères ,  guidés  faiblement  par  l'expérience  plutôt  que  par 
la  science  de  M.  Hectot,  et  par  le  catalogue  assez  incomplet  de  M. 
Pesneau ,  nous  marchions  bien  timidement  vers  cette  science  si  attrayante, 
qui  donne  un  aspect  si  nouveau  aux  campagnes  que  l'on  parcourt  ;  lors- 
que M.  Desvaux  vint  k  Nantes  avec  une  science  si  positive  et  si  étendue, 
des  collections  riches  et  nombreuses ,  et  une  bibliothèque  remarquable, 
alors  nouveau  chef  d'école ,  nous  nous  réunîmes  autour  de  lui.  Pfons 
n'oublierons  jamais  avec  quelle  bienveillance  et  quelle  inépuisable  pa- 
tience il  mettait  à  notre  disposition  et  le  résultat  de  ses  longues  études , 
et  ses  livres  et  ses  collections.  Bientôt  après  parut  l'excellente  Flore  de 


—  107  — 

M.  Lloyd  ;  alors  guidés  par  ces  deux  hommes  d'élite ,  nous  marchâmes 
d^an  pas  ferme  et  sûr  dans  la  voie  qu'ils  nous  avaient  si  bien  tracée.  La 
Flore  vasculaire  de  notre  pays  était  enfin  connue. 

N'est-ce  pas  une  bien  grande  témérité  de  ma  part  de  me  placer  auprès 
de  tels  talents ,  eu  vous  présentant  un  essai  de  la  Flore  cryptogamique 
de  notre  département,  Flore  cryptogamique  que  je  suis  loin  de  croire 
complète.  Go  no  sera  donc  pour  vous  comme  pour  moi  qu'un  premier 
jalon  placé ,  auquel  chaque  jour  viendra  se  joindre  le  résultat  de  nou- 
velles reicherches. 

N'ayant  point  la  prétention  de  donner  des  descriptions  aussi  savantes 
et  aussi  complètes  que  celles  de  Duby  (auteur  dont  j'ai  suivi  avec  la 
plus  scrupuleuse  exactitude  la  classification)  ,  de  De  Gandolle,  de  Che- 
valier, etc.,  k  moins  de  les  copier  et  de  passer  pour  compilateur,  je 
me  suis  contenté  de  faire  un  simple  catalogue  des-plantes  recueillies  dans 
nos  excursions  communes  ,  conservées  dans  mon  herbier  ;  aidé  des  collec- 
tions de  l'abbé  Delalande  ,  et  des  renseignements  que  chacun  de  vous 
avez  bien  voulu  me  donner ,  en  indiquant  le  plus  exactement  possible 
les  synonimies ,  le  nom  des  auteurs  qui  les  ont  décrites ,  les  iconogra- 
phies ,  les  fascicules ,  et  enfin  les  localités  les  plus  positives. 

Aidé  de  la  belle  collection  des  algues  de  l'infatigable  et  savant  M. 
Lloyd ,  renseigné  par  lui  sur  quelques-unes  de  ces  plantes,  que  probable- 
ment noua  ne  trouverons  jamais  sur  nos  côtes ,  je  ne  pouvais  mieux 
faire  que  de  les  cataloguer  en  suivant  la  daasificatioii  d'Harvey  et 
d'Hassal. 

Quelques  algues  de  notre  département  manquent  encore  dans  ce  ca- 
talogue ,  mais  pressé  par  le  temps ,  et  pour  ne  pas  changer  la  nomencla- 
ture et  l'ordre  que  j'ai  suivis  jusqu'k  ce  jour,  j*ai  préféré  ne  pas  attendre 
la  publication  des  trois  dernières  livraisons  que  M.  Lloyd  nous  promet 
encore. 


4 

4 


CATALOGUE 


DES 


PLANTES  CRYPTOGÀNIS 


RBGCEILLIES 


DaD&  le  département  de  la  Loire-lnférienre. 


Le»  Characér»»  L.  G.  Rich.  Âd.  BrongD. 

GHARA  vuiiGÂAis.  Duby ,  p.  539.  Mougeot,  590.  Les  Gléons.  Juin, 
septembre. 

G.  FBAGIL18.  Desvaaz.  Goes.  et  Germ.  FI.  par.  PI.  xulviii.  Volgarit  L. 
Dans  une  mare ,  près  Thooarë. 

G.  TOMBUTOSÀ.  DubjTf  p.  532.  Prairie  de  Mauves,  les  Gléoos. 

G.  HispiDÂ.  Daby,  p.  534.  FI.  fr.  585.  Aux  Gléons. 

G.  CÂPiLLACBA.  Desv.  FI.  fr.  1462.  Lac  de  Grand-Liea.  Joio. 

G.  FLXxiuB.  Bravn.  Mougeot,  591.  Daby,  f.  204.  La  Verrière.  Juillet* 

G.  TEÂiisLUGBNs.  DesY.  Pers.  I^itella  translueens.  Goss.  et  Germ.  FI. 
par.  p.  682,  pl.  xl.  Près  la  forêt  de  Toufou ,  Machecoul ,  Lalande,  Blain, 
plaine  de  MazeroUes.  Juin  et  juillet. 

G.  HTALiifA.  Duby,  p.  534.  FI.  fr.  1464.  Les  bords  du  lac  de  Grand* 
Lieu.  Juillet  et  août. 

G.  FÂLLAX.  Agardh.  Desv.  Lac  de  Grand- Lieu,  près  Saint- Aignan. 

G.  GLOHXBATA.  Brauu.  Nitella  glomerata.  Goss.  et  Germ.  Pl.  xli.  A  la 
Basse-Indre.  Desv. 

G.  roBTiDA.  Braun.  DesTaux,Tulgaris  auct.  non  lin.  Goss.  et  Germ.  Pl. 


—  109  -- 

xxxTii.  Ce  Ghara  varie  beaucoup,  probablement  soiYaiii  les  localitéa;  et, 
pour  cette  raison,  siÛTaDt  son  aspect,  MM.  C.  et  Ger.  ont  fait  les  varié- 
tés  suivantes:  hispidula ,  papillaris,  longibracteata  et  dens(\.  Saint- 
Gildas,  Lalande ,  Ghéméré.  Desvam. 

G.  TBNU1SS11IA.  Goss.  et  Germ.  p.  xli.  Entre  Gorsept  et  Satnt-Brevin. 
Desvanx. 

Eqvlsétiicées.  Richard.  DG.  FI.  fr.  p.  980. 

EÛUISËTI3M  ARYBiisB.  Lin.^Moageot,  201.  Daby,  p.  534.  Sables  de  la 
Loire.  Avril  et  mai. 

E.  TBuiATBTÀ.  Ehrh.  Fluviatile.  Daby,  535,  et  Mongeot,  501. 
Ebarnenm  de  Roth.  Anx  Gléons.  Mars  et  avril. 

E.  PALUSTRE.  L.  Duby,  5B5.  Mongeot,  202.  De  même  que  pour  le 
précédent,  quelques  auteurs  se  sont  plu  k  faire  des  variétés,  suivant 
que  la  lige  était  nue  ou  ornée  de  feuilles ,  suivant  qu'elle  était  ou  non 
spicifère.  Les  marais  de  TErdre ,  etc. 

E.  LiHoscM  L.  Duby,  p.  5$5.  JMougeot,  2.  Marais  de  l'Erdre, 
Ancenis. 

E.  TOBBRosuM.  Hectot.  Ramosum,  Schleicher.  Diffère  du  précédent 
par  son  épis  acuminé  et  sa  racine  portant  des  tubercules  ovoïdes. 
Trouvé  dans  File  Videment,  par  M.  Pesoeau.  Vallée  de  la  Loire. 
Uoyd. 

E.  HTBMÂLB  L.  Mougeot,  502.  Pierre -Percée ,  vallée  de  la  Loire. 
Lloyd. 

Marslléacées*  Ad.  Brongn. 

MARSILEA  QDAnairoLiA  L.  Duby,  542.  Mougeot,  306.  Sucé, 
Pesoeau.  IVays,  plaine  de  MazeroUes. 

PILCLARIA  GLOBULinRA  L.  Duby ,  543.  Mougeot,  10.  Bnl.  376. 
Tbouaré,  la  Maillardière,  Ancenis. 

Isoétée».  Linn.  Gen.  1184. 

ISOETES  DBLALANDBi.  Lloyd.  Quoique  cette  plante  n'ait  pas  encore 
été  trouvée  dans  le  département ,  je  ne  peux  m'empéeher  d'en  parler 
ici  en  mémoire  de  notre  bon  abbé  Delalande ,  et  de  signaler  la  savante 
description  qu'en  a  faite  M.  Lloyd ,  dans  un  petit  ouvrage  spécial  et 
dans  son  excellente  Flore  des  départements  de  l'Ouest. 

Lycopodiacée».  Richard.  DG.  FI.  fr.  p.  571. 

LYGOPODIUM  CLAVATDH  L.  Duby,  543.  Mougeot,  203.  Endroiu 
ombragés  \  pont  du  Gens  ,  la  Verrière ,  environs  du  pont  de  Forges. 
Août,  juillet. 


Fordt  d'Anoenis.  Gailho. 

Wougèrem*  Brown.  Prod«  f45.  DC.  FI.  Ar.  p.  S4€. 

OPHIOGLOSSUM  vclgàtuu  L.  Dnby ,  p.  536.  Mougeotf  502.  DG. 
1438.  Prés  humides  ,  prairie  de  MauTes  ,  près  de  Bellevue  ,  les  Cléons , 
Macheconl. 

OSMUNDA  RBGÀLis  L.  Sp.  Duby,  p.  536.  Moageot ,  aot.  DG.  1436. 
Vallée  du  Petit-Port ,  étaag  de  la  Verrière ,  Ifays,  et  en  général  tons 
les  marais  de  l'Erdre ,  Châteaubriant.    Moride. 

GRAMMITIS  cBTimAGH.  Sw.  Lloyd.  Geterach  officintrum.  DG.  1433. 
Wild.  Duby,  586.  Mougeot ,  40t.  Bul.  383.  Les  vieux  mnrs,  VerUm, 
GlisaoB,  FÉbaapûi.,  etc. 

POLTPODICM.  Adan.  DG.  Fi.  fir.  564. 

P.  TtLGARB  L.  Duby,  537.  Mougeot ,  103.  Sur  les  vieux  murs ^  les 
troDCs  d'arbre ,  etc. 

POLYSTIGHUM.  Roth.  Germ.  3  ,  p.  76.  DG.  PI.  fr.  3  ,  p.  559. 
Hypopeltis  Rchi. 

P.  THBUPTERis.  Both.  Acrostïchum  L.  Aspidium.  Swartz.  Mougeot, 
402.  Bois  de  la  Verrière,  les  Cléons. 

P.  F1L1X.  Mas.  Rotb.  Duby ,  p.  538.  Poly podium  L.  Aspidium  Sw. 
Mougeot,  7.  Fougère  mâle.  Le  bord  des  fossés,  les  bois. 

P.  spincLOsuH  DG.  Aspidium  dilatatum  Sw.  Pïepbrodium.  Deavatfx. 
Polystichum  dilatatum  Duby.  Aspidium  Swartz.  Mougeot,  403.  A  Glisson 
et  dans  un  roccher  de  la  vallée  de  Petit- Port. 

P.  oRBOPTBRis  DG.  Aspidium  Sw.  Mougeot ,  6.  Saint-GîMas.  La- 
lande  ,  RR. 

ASPLENIUM.  Smilh  Brit  3,  p.  1126.  DG.  Pi.  fr.  5M. 

A.  F1L1X  FOKifinA.  Bemh.  Aspidium  Swartz.  Mougeot  ,  105. 
Fougère  femelle.  Bois ,  fossés ,  lieux  ombragés  ,  ruissseaux  de  Petit- 
Port. 

A.  TRiCHOMAHBs  L.  Duby  ,  p.  540.  Mougeot,  107.  GaptUaire,  vieux 
murs  9  G.  A  GUsson ,  Saint-Sébastien  ,  l'Ébaupin. 

A.  MAHinuM  L.  Duby,  p.  539.  Sainl-?iazaire ,  c6te  maritime,  à 
Saint-Mars ,  jusqu'au  Pouliguen. 

A.  ADiANTVM  ifionvM  L.  Duby  ,  p.  539.  Mougeot ,  9.  Dans  les 
rocbers ,  l'iotérieur  des  fontaines  ombragées ,  Grillaud  ,  le  Tertre  , 
etc. 

A.  LAncBOLATUM.  Smitb.  Duby,  ri39.  A  la  Gontrie,  Mauves. 

A.  RUTA  MCRARiA  L.  Sp.  Duby ,  539.  Mougeot,  209.  GlissoD,  V«r- 
tou ,  Lire ,  l'Ébaupin. 


—  m  — 

A.  ssFVHfTaioHAiB.  HofiF»  Sw.  Meageot,  8.  A«rostielHiiD ,  L.  9ar  un 
mur ,  à  Ghantenay.  RR.  DesYaux ,  Lloyd. 

SGOLOPENDRIUM.  SmfcA.  Doby,  94».  DC.  FI.  fr.  551. 
S.  OFffciiiALi  L.  Ihiby,  p.  540.  Hougeot,  108.  Les  fontaines,  les 
Yîeiix  puits. 
BLEGHNUM.  Smitii.  DG.  FI.  fr.  551.  Osmonda  Sp.  L. 

B.  spiGAMT.  Retk.  Daby ,  541.  Mougeot ,  190.  Osnniûda  L.  Le  vieux 
chemin  d'Orvault ,  la  fontaine  de  Pavenne  d^Orranlt ,  la  VrilUIrc. 

PTEMS.  Snith.  DG.  FI.  fr.  549. 

P.  AQViLiNA  L.  Daby  ,  541.  Hongeot,  lOa.  GG.  Partout  ^  surtout  sur 
les  coteaux  de  Petit-Port. 


l^OLYTRIGHCM  L.  Gen.  129'i.  Duby,  546.  Hedw. 

-p.  juNiVERinuii.  Hedw.  Brid.  Uook.  Brebisson ,  41.  Uougeot,  417. 
P.  Juniperirolium.  Hoff.  DG.  Supp.  224.  P.  commune  Yar.  b.  L.  Entrée 
de  la  forêt  de  Toufou,  bruyères  et  fossés,  dans  les  bois.  Printemps. 

P.  piLiFBRCM.  Hedw.  Scbreb.  DG.  FI.  fr.  1273.  Mougeot ,  128.  P. 
commune  Var.  g.  L.  Bruyères  et  coteaux  secs,  k  la  Gontrie.  Hiver  et 
printemps. 

P.  COMMUNS.  Hedw.  Brid.  DG.  FI.  fir.  1272.  Brebisson^  40.  Mougeot, 
415.  Lieux  marécageux ,  bois  et  bruyères  humides.  Printemps. 

F.  VAR.  a.  YcccoEFOLivM.  Hook.  Tayl.  Ehrh.  Duby,  p.  540.  Mômes 
localités  que  le  précédent,  Glisson. 

P«  VAR.  c.  ATTBNUATUM.  Hook.  Tsylor.  Duby,  546.  Formosnm,  Hedw. 
Anx  Dervallières ,  dans  la  vallée  ,  sur  le  bord  du  ruisseau. 

P.  uRRiGBRUM  L.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1280.  Brebisson,  43.  Mougeot, 
28.  Orvault,SautroB. 

P.  ALoinis.  Brid.  DG.  FI.  fr.  127 f.  Breb.  180.  Mnium  polytrichoîdes 
b.  Lin.  Dill.  t.  55 ,  f.  7.  Garrières  de  la  Gontrie. 

P.  KAifUM.  Hook.  Hedw.  P.  Subrotundum  huds.  Duby,  547.  PI.  fr. 
DG.  1269.  P.  Pumtlum  Sw.  Une  avenue  sur  la  route  de  Vannes. 

OLIGOTRIGHUM.  DG.  FI.  fr.  é93. . 

0.  irin>ui.ATijM.  Hedw.  Gatharinea  undulata.  Brid.  Ditl.  Musc.  t.  46, 
f.  18.  Â  PetH-Port. 

BÂRTRAMIA.  Hedw.  Musc.  Frond.  2.  P.  IIL  Brid.  Musc.  4,  p.  128. 

B.  POMfVORMis.  Hook.  Musc.  Brit.  t.  23.  Duby ,  p.  547.  Breb.  135. 
Var.  Major.  Hook.  B.  Crispa,  Brid.  Schw.  b.  var.  Minor,  Hook.  Bryum 
pomitorme.  Lin.  Bt^is  et  bords  des  chemins.  Printemps. 

B.  FetfTAfiA.  Sehwfigf.  Hook.  DG.  PI.  fr.  1320.  Breb.  82.  Moog.  36. 
Philonotis  fontana.  Brid.  Mnium  fontanum.  Lin.  Sp.  1574.  Dill.  t.  44, 


—  112  — 

r,  2.  Hab,  landes  et  prés  marécageux ,  près  la  forêt  de  Tonffon.  Pria- 
temps. 

FUNARIÂ.  Sûhreb.  1650.  Hedw.  Brid.  Musc.  22. 

F.  HYGROHBTRicA.  BHd.  DG.  FI.  A*.  1280.  Breb.  6S.  Dnby,  548. 
Mnium  hygrometricam  Lin.  Vaillant ,  t.  26 ,  f.  16.  Dill.  t.  52 ,  f.  35. 
Hab.  le  bord  des  ruisseaux ,  les  murs  humides ,  les  fossés. 

F.  MUfaBiasaGii.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1290.  Brebisson,  64.  Mougeoi, 
726.  Hab.  sur  les  rochers,  k  TEbaupin.  Printemps. 

F.  ADHBA.  DesTaux ,  non  Duby.  Hab.  une  avenue  sur  la  roule  de 
Vannes.  Mars. 

ZYGODON.  Hook.  et  Tayl.  p.  70. 

Z.  viaiDissiMuif.  Brid.  Huben.  p.  388.  Breb.  161.  Moug.  1017.  Di- 
cranum  Smith.  Gynmostomum  Engl.  Bot.  1583.  Duby,  681  ,  15.  Hab. 
troncs  d*arbres  k  Ancenis. 

Z.  coifoÎDBUM.  Hook.  Taylor,  Duby,  p.  548.  Huben-Bryum  conoîdeum 
Dicks.  Mougeot,  721.  Hab.  troncs  d'arbres,  forêt  de  la  Guerre  et 
Pierre-MeuUère ,  k  Âncenis. 

Z.  SPLACHKOÎDBDM.  DcsY.  uou  Auct.  Hsb.  troucs  d'arbres.  Portereau. 

BRYUM.  Hook.  et  Tay.  p.  115. 

B.  ÂifOEOGiNuii.  Hedw.  Duby,  549.  Gymnocophâlum  androginum. 
Rich.  Mnium  androginum.  Eng.  Bot.  t.  1238.  Dill.  Musc.  t.  31.  Hab.  k 
l'entrée  de  la  grotte  d'Héloîse  k  Glisson.  Avril. 

B.  PALUSTEB.  Sw.  Musc.  Succ.  46.  Duby  ,  549.  Mougeot ,  135.  Hab. 

forêt  de  Toufou. 

B.  LiGULATCM.  Schrcb.  Swartz.  Breb.  59.  DG.  FI.  fr.  1315.  B.  PoUa 
Brid.  Mnium  undulatum.  Hedw.  Hab.  k  Petit-Port,  près  du  petit 
ruisseau. 

B.  HORMOM.  Schreb.  Swartz.  Duby ,  550.  Breb.  38.  Mnium  homum 
Lin.  Hedw.  Bryum  stellatum.  DG.  FI.  fr.  1310.  Hab.  bois  et  coteaux  hu- 
mides. Printemps. 

B.  cuspinATCM.  Schreb.  DG.  FL  fr.  1313.  Duby,  550.  Breb.  12. 
Mougeot,  621.  Mnium.  Gusp.  Hedw.  IH.  Serpyllifolium.  Lin.  Hab.  Por- 
tereau. Avril. 

B.  PuifCTATDM.  Schreb.  DG.  FL  fr.  1311.  Breb.  11.  Mougeot,  136. 
Mnium  punctatum.  Hedw.  M.  Serpyllifolium  Lin.  Hab.  lieux  humides 
et  ombragés ,  pont  Marchand ,  près  Orvault,  Petit^Port. 

B.  ARGBNTBuii.  Schrcb.  Brid.  Breb.  85.  DG.  FI.  fr.  1300.  Hab.  com- 
mun sur  les  murs ,  les  toits ,  les  fossés  secs.  Printemps. 

B.  cAFiLLARB  L.  Hcdw.  Sprcug.  Dill.  t.  50,  f.  67.  Breb.  157.  Mou- 

Seot,  33.  Duby,  551.  Hab.  sur  les  vieux  murs,  les  rochers,  route  de 
lennes. 


.  _  113  — 

fi.  LODWiGu.  Lndw.  Schw.  Dnby,  551.  Mongeot,  831.  Hab.  forêt  de 
Tonfou. 

B.  VBifTRicosiTM.  (Diks.  GrypI.  Fasc.  f ,  p.  4).  Dnby,  551.  B.  Bimam 
Schreb.  Hab.  Saatron.  Mai. 

B.  AiiiiOTiiiuif.  (Hedw.'Sp.  t.  43).  Doby ,  551.  Mougeot,928.  Hab. 
commun  sur  les  fonëa ,  les  Vieux  iiMira. 

DALTOniA.  Hook.  et  Tayl. 

D.  HBTBROMÀLA.  Brid.  t.  22.Duby,  553.  Breb.  176.  Movgeai,  732. 
Nekera  beteromalla.  Hedw.  Hab.  troncs  d'arbres  ombragés.  Prin- 
temps. 

NEKERA.  Am.  Disp.  Metb.  p.  51.  Anomodon.  Hook  et  Tayl. 

N.  PUMiLA.  Hedw.  Mongeot,  429.  Smitb.  DG.  FI.  fr.  Snppl.  p.  236. 
Breb.  30.  Hypnnm  pennatnm.  Dicks.  Fasc.  1,  t.  1.  Hab.  dans  les  bois, 
sur  les  troncs  d'arbres ,  forêt  du  Gftvre.  Hiver. 

N.  TiTicuLosA.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  13.92.  Breb.  l.Dnby,  553.  Mou- 
geot,  47.  Anomodon  Viticulosum  Hook.  Musc.Brit.  p.  79.  HypBumviti- 
culosum.  Linn.  Hab.  aux  Gléons. 

n.  ciJRTiPEifDDLA.  Hodw.  Duby,  553.  Anomodon  curtipendulum  Hook. 
Musc.  Brit.  t.  22.  Hab.  sur  les  murs,  près  Orvault. 

N.  CRISPA.  DG.  FI.  fr.  1394.  Hedw.  Brid.  Breb.  29.  Dnby,  553.  Hyp- 
nnm Grispum  Linn.  Hab.  Glermont,  Lire ,  sur  les  troncs  d'arbres  et  les 
rocbers. 

FONTINALLS.  Hdw.  Duby,  553. 

F.  ANTiPYRSTicA.  Liuu.  Hedw.  Duby,  553.  Breb.  51.  DG.FL  fr.  1397. 
Dill.  t.  33,  f.  1.  Vaill.  t.  33»  Hab.  au  fond  des  eaux  claires  et  cou- 
rantes sur  les  pierres ,  les  racine»  d'arbres ,  sur  les  pierres  de  la  cascade 
de  la  Perveril ,  à  Sautron ,  etc.,  etc.  Mauves  etTbouarë.  Lalande. 

F.  SQDAHOSA.  Linn.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1398  .Breb.  52.  Mougeot, 
430.  Duby,  554,  Dill.  t.  3,  f.  3.  Hab.  dans  les  ruisseaux  ,k  Sautron,  Or- 
Tault ,  etc. 

HOOKERIA.  Smitb.  Duby,  p.  554.  Pterigopbyllum  Brid. 

H.  Lucsns.  Smith. Hook. Duby«  554. Mougeot, 40.  LeskeaLucens.  DG. 
FI.  fr.  1324.  Hypnum.  Lucens  Linn.  Zenk.  et  Dict.  Musci  Thur.  Hab.  le 
bord  des  ruisseaux.  G.  sur  le  ruisseau  de  la  Poignardière ,  près  la  Ver- 
rière. 

HYPNUM.  L.  Gen.  1295.  Hook  et  Tayl.  Musc.  Brit.  p.  91 ,  t.  3. 

B.  covpLAivATfjM.  Liuu.  Hook.  Dill.  t.  34,  f.  7.  Leskea  Gomplanata 
Schwoegr.  Breb.  31.  Mougeot,  328.  Hab.  troncs  d'arbres,  murs  et ro- 
.  chors,  Petit-Port.  Printemps. 

H.  TRicHOMARoÏDBS.  Scbreb.  Dill.  t.  34,  f.  8.  Leskea  Trichomanoides. 
Breb.  32.  Mougeot,  139.  Hab.  au  Portereau ,  les  troncs  d'arbres  et  les  ro- 
cbers. 

8 


—  il4  — 

H.  HBiiTieoLATcif.  Linn.  DG.  FI.  fr.  1S90.  Duby,  554..Breb.  4.  Mou- 
geot,  46.  Hook.  Musc.  Brit.  p.  92.  Hjpnam  Sjlyaticiim.  Linn.  Brid. 
MoHgeot,  515.  Hab.  dans  les  bois,  aa  pied  des  arbrei,  k  Petit-Port  et 
sur  les  rochers  de  Barbe-Bleue.  Eté. 

H.  RiPARiUM.  Linn.  Dabj,  554.  Bfougeot,  416.  Hypnnm  longiifobinn. 
Dill.  Maso.  40,  f.  44.  Hab.  dans  la  fontaine  dti  Tertre  et  an  PorteretH. 

H.  viininLATUM.  Linn.  Hedw.  Brid.  DG.  PI.  fr.  f%%%.  Breb.  3.  Dnb. 
554.  Hongeot,  45.  Hab.  les  lienx  ombragés,  la  Perrerie.  Delalnnde. 

H.  oBnnnoÏDBs.  Linn.  Musc.  Brit.  t.-  26.  Daby,  554.  Leskea  den- 
droïdes.  Hedw.  Glimacium  Dendroîdes.  Webr.  Schwœgr.  lloogeot«  Itfi. 
Hypnnm  Linn.  DiU.  t.  43,  f.  48.  Hab.  bois  et  prés  hamides,  à  Belle-Ile- 
snr-Erdre. 

H.  ALOPBCURVH.  Linn.  Hedw.  Sp.  237.  DG.  FI.  fr.  1376.  Daby,  555. 
Breb.  5.  Mougeot,  144.  Hab.  sur  les  rochers ,  au  Portereau.  Printemps. 

Les  Jlypnum  molle ,  Stramineum  et  Trifarium  n'ont  pas  encore  été 
trouvés  dans  le  département. 

H.  PURUH.  Linn.  Hedw.  Brid.  Daby,  555.  DG.  FI.  fr.  1342.  Breb.  'i. 

Mougeotf  44.  Hab.  bois  et  prairies.  Automne.  CG. 

H.  scHRBBBRi.  Wild.  Brid.  8chwogr.  Hook.  Breb.  66.  Duby,  5t5. 
Mougeot  y  43.  H.  Muticum,  Sw.DG.  FI.  fr.  1341.  VailL  t.  29 , f.  le.  DUI. 
t.  40,  f.  47.  Hab.  bois  et  bruyères,  au  Portereau.  Hiver. 

H.  MURALB.  Diks.  Hedw.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1385.  Dill.  t.  41,  f.  42.  Didiy, 
656.  Breb.  80.  Mougeot  9  145.  Hab.  sur  les  murs  et  les  toits  ^  chemin  de 
TEbaupin. 

H.  SBRpBns.  Linn.  Hedw.  Brid.  Sehwoegr.  Duhy,  556.  Breb.  155. 
Mougeot,  332.  Dill.  t.  42 ,  f.  64.  Yaill.  t.  'i8,  f.  6.  Hab.  )i  la  Heoasi- 
nière,  au  pied  des  arbres  «  au  rocher  d'Enfer,  sur  l'Erdre,  et  sur  les 
pierres.  Printemps. 

H.  PLOMOsuM.  Schweegr.  DG.  FI.  fr.  1371.  Duby,  556.  Non  flodw. 
Mougeot,  520.  Hypnnm  pseudo  plumosum.  Breb.  8f .  Hab.  sur  les  ro- 
chers humides ,  sur  un  mur  de  la  rue  8aint-Glément. 

H.  sBRicBUM.  Linn.  Sp.  1595.  Duby,  556.  Leskea  Serieea  Uedwi.  DC. 
FI.  fr.  1331.  Breb.  10.  Mougeot,  225.  Hab.  sur  les  murs,  les  rochers,  l0s 
toits.  GG. 

H.  LUTBscBifs.  Schreb.  Duby,  556.  Mougeot,  334.  Hedw.  Hook. 
Musc.  Brit.  t*  25.  Dill.  t.  42,  f.  50.  Hab.  sur  les  rochers  arides ,  k  Car- 
couet. 

H.  AuncÂiis.  Neck.  Hedw.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1369.  Breb.  8.  Mougeot, 
236.  Duby,  557.  Hab.  au  pied  des  arbres,  à  Glisson.  Avril. 

H.  FimiATiTii.  Dikellekera  pumila.  Hedw.  Mtmgeot,  429.  Breb.  30. 
Duby,  553.  DG.  FI.  fr.  suppl.  236.  Etk.  Musc.  Br.  p.  78,  t.  22.  Hab. 
dans  les  bois ,  sur  les  troncs  d'arbres,  les  DervaUières.  Peeneau. 


-  U5  — 

H.  8fi^iiDB98.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1335.  Doby,  557.  Breb.  57.  Mon- 
içeot,  42*  H«  Parietitium.  Linn.  Sp.  1590.  Swartz.  Vaill.  t.  29 ,  f.  1.  Dill. 
t.  35«  f.  13.  Hab.  bois  et  coteaux  ombragée,  chemin  delà  Paqnelaia, 
Peeneau.  GlermoDt«  Orvanlt. 

H.  TAiiA«i8cii«(7if.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1334.  Brid.  Bryol.  nniv.  3 ,  p. 
438.  H.  Prolifemm.  Lion.  Sp.  1593.  Dobj,  557,  28.  Hook.  Dill.  t.  35,  f. 

14.  Hab.  bois,  vergers.  GC.  Hiver  et  printemps. 

.  H:  iiiLBCsBRCM.  Lam.  Dict.  3 ,  p.  174.  DG.  FI.  fr.  1343.  Hab.  sur  les 
arbres.  Pesnean. 

H.  sTEAMinBi}!!.  Diks.  Scbwœgr.  Brid.  Spreng.  Dnby,  555.  Breb.  Mon- 
geot ,  516.  Hab.  landes  marécageuses.  Pesnean. 

H.  MTDBCM.  Poil.  Brid.  sttppl.  2,  p.  146.  DG.  FI.  fr.  1374.  Dnby, 
557, 29.  Breb.  6.  H.  Cnrvatnm  Sw.  H.  M yosuroîdes  Hedw.  Sp.  266. Hab. 
sur  les  arbres ,  les  rochers.  Pesnean.  Hiver. 

H.  1IT08UR01DBS.  Lion.  Brid.  snppl.  2,p.  l48.DG.Fl.fr.  1375.  Non 
ttsdw.  Dnby,  557,  30.  Hsb.  sur  les  rochers,  an  Porterean ,  à  la  MaiUar- 
dière.  Mars  et  avril. 

H.  PBOELONGUM.  Linn.  DG.  FI.  fr.  1337.  Hedw.  Brid.  Dill.  t.  36,  f. 

15.  Duby,  558,  31.  Breb.  76.  Mongeot,  422.  Yaili.  t.  22,  f.  9.  Hab. 
commun  sur  la  terre ,  dai)s  les  fossés,  les  bois ,  an  pied  des  arbres.  Tonte 
Tannée. 

H.  STLVATiGUM.  Linn.  DG.  FI.  fr.  1389.  Mongeot,  515.  Hab.  les  bois 
de  l'Ebaupin.  Pasnean.  Petit-Port. 

H.  PII.1FBR1JM.  Schreb.  Hedw.  Musc.  Brit.  t.  25.  Duby,  558,  34.  Mon- 
geot, 624.  Hab.  taillis  du  Portereau,  snr  les  arbres.  Priotemps. 

H.  BCTABULUH.  Linu.  Hedw.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1368.  Duby,  558,  35. 
Breb.  79.  Mongeot,  143.  Dill.  t.  38,  f.  29.  Hab.  commun  sur  la  tarre, 
les  murs,  les  toits,  les  arbres.  Saint-Golombin,  Petit-Port, etc. 

H.  vBLimiiuii.  Lim.  DG.  FL  fr.  1382.  Dnby,  558,36.  Hedw.  Dill. 
Musc.  t.  42,  f.  61.  Hab.  les  bois,  les  prés,  au  Tertre. 

H.  BUSTJFOBVB.  Weiss.  Brid.  DG.Fl.  fr.  1386.  Duby,  559,  39.  H. 
Ruscifolinm  Kedc.  Hook.  H.  Biparioides  Hedw.  Mongeot,  427.  Dill.  t. 
38,  f.  3t«  Hab.  la  cascade  de  la  Perveril  et  celle  du  pont  Marchand,  à 
Orvanlt.  Mai. 

B-  STBiAtuM.  Sdbreb.  He<)w.  DG.  FI.  fr.  1366.  Hook.  Duby,  559,40. 
Breb.  35.  Mongeot ,  142.  H.  Longirostmm.  Ehrh.  Brid.  Dill.  t.  38,  f.  30. 
Hab.  bois  et  vergers ,  ancien  passage  de  Petit-Port.  Printemps. 

H.  GCSPiDATfJii.  Linn.  Hedw.  DG.  FL  fr.  1339.  Duby,  559,  42.  Mon- 
geot,  227.  Bypnnm  Stereodon  Gnspidatns.  Brid.  Bryol.  univ.  2,  p.  562. 
DiU.  t.  39,  f.  34.  Hab.  lontes  les  prairies  humides.  GG. 

H.  coBUiFourii.  Hedw.  DG.  FLAr.  1340.  Duby,  559,  43.  Brebiason , 
54.  Mongeot,  518.  H.  Stereodon  GordifoUns.  Brid. Bryol.  nniv.  2,  p.  565. 
Bah.  étangs  et  fossés ,  U  Vjoirière.  Printemps. 


—  lie  — 

H.  LOREUM.  LiDQ.  Hodw.  Brid.  DG.  Fi.  fr.  1361.  Doby,  559^44.  Breb. 
36.  Mougeot,  23?.  Dill.  t.  39,  f.  40.  Vaill.  t.  35,  f.  ^.  Hab.  le  Pocterean, 
la  Maronnière.  PesDcaa.  ClemioDt,  clc. 

H.  STBLLATUM.  Schreb.  DG.  Fl.fr.  1364.  Daby,  559, 45.  Breb.  rr.Hou- 
geot ,  234.  H.  Stereodon  Stellatus.  Brid.  Bryol.  uni?.  2,  p.  600.  Dill.  t. 
39,  f.  35.  Hab.  marais  et  prés  humides  ,  Dervallières. 

H.  SQUARROSOM.  Lion.  Hedw.  Brid.  Fl.fr.  1362.  DuSy,  560,  49.  Dill. 
t.  29,  f.  38.  Var.  Minns.  Mongeot,  233.  Breb.  37.  Hab.  les  boi8,Gler- 
mont,  le  Porterean.  G. 

H.  BRBTiROSTRVH.  Ehrh.  Brid.  suppl.  2,  p.  195.  Schw.  DG.  FI.  fr. 
supp.  p.  231.  Vaillant,  t.  23,  f.  2.  Dnby,  560,  50.  Breb.  34.  Moageot, 
423.  Hab.  dans  les  bois,  au  pied  des  arbres,  sur  les  rochers,  k  Petit-Port.  R. 

H.  TRiQUBTRUM.  Lion.  Hedw.  Brid.  DG.Fi.  fr.  1367.  Duby,  560,  5t. 
Breb.  33.  Ilougeot,  225.  Hab.  Glermont  ,l6  Portereau,  Vertoo,  etc. G. 
Mars. 

H.  ATTBifCATCJM.  Dicks.  Glypt.  2,  p.  13.  Duby,  560,  53.  Leskeaatte- 
miata.  DG.  FI.  fr.  1333.  Hedw.  Brid.  Musc.  3,  p.  39.  Hab.  Petil>Port, 
arbres  et  rochers. 

H.  FiLiciifo».  LioD.  Hedw.  Hook.  Mougcot,  228.  Duby,  560,  56. 
Engl.  Bot.  1570.  Hab.  les  pierres,  au  bord  des  ruisseaux,  fontaine  de  la 
Poignardiëre,  Sain-tBrévin.  Delamarre.  Printemps.  R.  La  variété  Spkatum 
m'a  été  donnée  par  Itt.  Desglands. 

H.  COHMOTATUM.  Hcdw.  Dill.  t.  36,  f.  19.  Duby,  561,  57.  Breb.  126. 
Mougeot,523.  Hook.  Hab.  lieux  marécageux,  Sautron.  Printemps.    . 

H.  ADDNEUM.  Duby,  561,  59.  Hedw.  H.  Diastrophyllum  FI.  fr.  1358. 
Scorpioïdes.  Brid.  Bryol.  univ.  2,  p.  697.  Lycopodioîdes.  Dill.  Mon- 
geot, 628.  Hab.  Saint-Gildas.  Delalande. 

H.  PLuÎTAiis.  Linn.  Duby,  56 1,60.  Mongeot,  526.  Hedw.  Brid.  Musc.  3, 
p.  182  FI.  fr.  DG.  1355.  H.  Flagelliforme.  Linn.  Dtct.  3,  p.  173.  Hab.  les 
marais  de  la  Verrière. 

H.  PALfjsTEB.  Linn.  DG.  FI.  fr.  1354.  Linn.  Dict.  3,  p.  171.  Brid. 
Mnsc.  3,  p.  1S7.  Mougeot,  521.  H.  Luridum  Hedw.  Dill.  Musc.  t.  37,  f. 
27.  Hab.  le  bord  des  ruisscanx ,  k  Sautron.  Mai.  Ruisseau  de  Grilleau. 
Pesneau. 

H.  UNCiNATOM.  Hedw.  FI.  fr.  1351.  Sp.  Musc.  p.  289.  Eng.  Bot.  t. 
1600  Musc.  Brit  t.  26.  Hab.  Sautron,  au  pied  des  arbres.  Mai. 

H.  RUGOSUH.  Hedw.  Duby,  561,  63.  H.  Rugulosum.  Web.  et  Mohr. 
Mougeot,  231.  H.  Stereodon  rugosus.  Brid.  Br.  unir.  2,  p.  633.  Breb. 
129.  Ge  dernier  auteur  dit  que  la  fructification  lui  est  encore  inconnue.  MM. 
Desyaux ,  D.  Bonrgault  et  moi ,  nous  l'avons  trouvé  très  bien  fructifié 
près  du  moulin  de  la  Gonterio.  Février  1845. 

H.  cuPRBSsiFORMB.  Liuu.  Hcdw.  Hook.  Duby,  562,  67,  Mougeot,  229. 
H.  Stereodon cupressifornis.  Brid.  Br.  univ.  2,  p.  605.  Dill.  t.  27,  f.  23. 


—  117  — 

Var.  Lacnnosam^  Hoff.  V.  Suffocatum,  Nob.  V.  Filiforme,  Brid.  Y. 
Tenae,Hook.  p.PolyanthoB.  Engl.  Bot.  1. 1664.  (non Schreb.) Hab. les 
bois ,  les  pierres,  sur  la  terre  et  les  troncs  d'arbres.  Automne.  CC. 

H.  iRCURYATDii.  (Schrad.  Grypt.  n.  80  ).  DG.  FI.  fr.  1353.  Brid. 
Musc.  3,  p.  119.  H.  Lcskioides.  Brid.  Uab.  une  carrière  abandonnée,  k 
Orvault. 

U.  poLYAiiTHOs.  Schreb.  Duby,56, 69.  Leskea  polyantha.  Hedw.  Mou- 
geot,  .39.  DG.  FI.  fr.  1329.  Dill.  Musc.  t.  42,  f.  62.  Hab.  sur  les  arbres, 
bois  de  TEbaupin.  Pesneau.  B. 

H.  BiOLLusccu.  HeTvd.Duby,  562,  70.  £ng.  Bot  t.  1327.  Musc.  Brit. 
t.  27.  Mougeot,  14  t.  Hab.  les  bois  bumides,  au  Portereau. 

U.  CBisTA  GASTBENsis.  Lion.  Hedw.Duby,  562,  71.  Sp.  Musc.  p.  287. 
t.  76.  Mougeot,  140.  H.  Hedwigii.  DG.  FI.  1348.  Hab.  lesbois  humides. 
Pesneau. 

LEUGODOJN.  Scbw.  supp.  p.  2,  p.  1.  Hook  etTayl. 

L.  SC1UR0ÎDE8.  Schwœgr.  Hook.  Duby,  p.  562,  Breb.  27.' Mougeot, 
321.  Dicranum  sciuroîdes. ST^art.  DG.Fl.  fr.  1254.  Fissidens  sciuroides. 
Hedw.  Hypunm  sciuroîdes.  Lion.  Hab.  les  arbres,  les  rochers  de  la 
Haie-Fouassière ,  la  Bamée ,  rochers  de  IfaPétière ,  pr&s  Saint-Fiacre; 

PTERYGmÂNDBUM.  Hedw.  Pterogonium.  Sw.  Schw.  Hook.  etTayl. 

P.  GRACILE.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1217.  Duby, 563.  Mougeot,  817.  Pte- 
rogonium gracile  Sw.  Hook.  Hypnum  gracile.  Linn.  Hab.  les  troncs 
d'arbres ,  au  pont  da  Gens ,  au  Portereau. 

TORTULA.  Schreb.  n.  1647.  Hook.  et  Taylor.  Tort,  oubarbula.  Hedw. 

T.  RIG1DA.  Tum.  Musc.  Hib.  p.  43.  Engl.  Bot.  t.  180.  Duby.  564.  DG. 
Fl.fr.  1263.  Barbula  rigida.  Hedw.  Mougeot,  613.  T.  Enervis.  Hook, 
et  GrcT.  Hab.  les  Vieux  murs ,  les  coteaux  secs. 

T.  Gonvoi.cTA.  Sw.  Musc.  Suce.  41.  Duby,  564, 3.  Engl.BoU  t.  2382. 
Barbula  conyolu ta.  Hedw.  Brid.  Schwœgr.  Breb.  184.  Mougeot,  716. 
Hab.  murs  et  sols  arides.  Printemps. 

T.  REvoLUTA.  Web.  et  Mohr.  210.  Duby,  564,  4  Barbula  revoluta 
Brid.  Schwœgr.  sup.  t.  32.  Spreng.  Mougeot,  218.  Hab.  irieux  murs  et  sols 
arides.  Printemps. 

T.  TORTvosA.  Schrad.  54.  DG.  1261.  Duby,  564,  5.  Brid.  Musc.  2,  p. 
189.  Barbula  tortuosa.  Mougeot,  304.  Schw.  supp.  t.  33.  BiTum  tor- 
tuosum.  Lin.  Hab.  Glisson,yarades,  sur  les  rochers.  Hiver. 

T.  MCRALis.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1260.  Duby,  564,8.  Barbula  muralis. 
Mohr. Brid. Breb.  22.  Mougeot,  127.  Hab. les  vieux  murs,les  rochers.  GG. 

T.  ROEALjs.  Sw.  Musc.  39.  Duby,  565,  9.DG.  FI.  fr.  1262.  Barbula 
ruralis.  Mougeot,  26wBryum  rurale.  Linn.  Hab.  sur  la  terre,  les  rochers, 
k  la  Gonlerie.  Yar.  Â  ^vulgaris.  Hook  etOrev.  V.  G.  lœvipila.  Hook  et 
Grev.  Schw.  supp.  1. 120.  Hab.  Glisson,  rochers,  au  pied  du  petit  temple. 


—  118  — 

T.siniuLATA.  Hedw.  Sp.  Musc.  t.  37.  DG.  FI.  fr.iliS.  Dubj,  StS, 
13.  Barbola  subalata.  Mongeot,  136.  Htb.  an  pied  de  la  tow  4e  la 
Verrière. 

T.  uiiG€iciJLAT4.  Hcdw.  Duby,  566,  13.  DG.  FI.  fr.  136S.  Hoek. 
DiU.  t.48,  f.  48-49.  Barbula iin|piiculata.  Hedw.  Breb.  103.  Hougeot,  3  7. 
Hab.  murs ,  avant  les  Dervallières.  Hiver. 

T.  cuNBiFOLiÂ.  Roth.  Germ.  3,  p.  313.  Hook.  Diiby,»5S5  i  14.  DiU. 
t.  45  ,  f.  15.  Barbnla  caneifolia.  Web.  et  Rlorhr.  Breb.,  105.  Moggeoi, 
919.  Diksoniana  Schaltz.  Hab.  sur  la  terre  argileuse  des  foesés. 
Hiver. 

T.  FÀLLAx.  Sw.  Musc.  Saec.  p.  40.  DG.  FI.  fr.  1366.  Hook.  et  T. 
Dnby ,  564 ,  15.  Barbula  Fallax.  Hedw.  Musc.  Frond.  t.  34.  Schwœgr. 
Brid.  Hab.  sur  un  vieux  mur  de  la  route  de  Rennes. 

DIDYMODOIf .  Sw.  Musc.  Suec.  38.  Hook  Musc.  Brit.  t.  2. 

D.  puRPUEBCtt.  Hoob.  Dicranum  purpureum.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1348. 
Mnium  purpureum  Linn.  Geratodon  purpurens  Brid.  Bryol.  Univ.  1 , 
p.  480.  DiU.  t.  49  ,  f.  5.  Hab.  sur  la  terre  ,  les  murs ,  les  fossés. 
GG.  Printemps. 

D.  OBSCunoM.  Kaulf.  Schw.  Duby ,  566  ,  6.  D.  Bruntoni.  W.  Am. 
Hoock.  Musc.  Brit.  éd.  3,  p.  117  ,  t.  4.  Breb.  113.  Weissin  Girratha, 
Hougeot ,  406.  Hab.  les  rochers  k  Glisson ,  au  Portereau. 

D.  GAPiLLACBUM.  Sw.  Musc.  Succ.  38.  Duby  ,  566,  7.  DG.  FI.  fr. 
1133.  Musc.  Brit.  t.  30.  Swartia  GapiUacea  Hedw.  Gynoduntium  Gapil- 
laceum  Schw.  Hab.  la  Verrière.  Delalande. 

D.  PÂLLiDUM.  Paliss.  B.  W.  Ârn.  Duby  y  567  ^  13.  Breb.  65.  Tri- 
chostomum  Pallidum  Hedw.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1337.  Moogeot,  118. 
BiU.  t.  49  ,  f.  57.  Hab.  ruisseau  de  la  rue  du  Bocage ,  S*-Gildas. 
Delalande. 

DIGRATtUM.  Schreb.  Gen.  pi.  1544.  Hook.  Musc.  Brit.  p.  48,  t.  *i. 

Secl,  I.  —  FiBSiDBiis.  Hedw.  Musc.  3  ,  p.  91. 

D.  viRiDULUM.  Sw.  Musc.  Succ  p.  33,  t.  3,  f.  3.  Dnby  ,  567  ,  1.  DG. 
Fl.  fr.  1355.  DiU.  t.  34 ,  f.  1.  Dicranum  bryoîdes  Roth.  Fiasidens 
bryoïdes.  Hedw.  Breb.  88.  Mougeot,  316.  Hab.  bois  et  fossés,  sur  la 
terre  argileuse  rouge.  A  Glisson ,  au  Portereau.  La  Var.  k  exile.  Am. 
Duby ,  a  été  cueiltie  sur  un  fossé ,  k  l'Ébaapin.  G*est  le  Fissidens 
exilus  d^Hedw. 

D.  ADiANTOÏDBS.  Swsrtz.  DG.  Fl.  fr.  1357.  Duby  ,  567,  3.  Fissidens 
adiantoides.  Hedw.  Brid.  Schwœg.  Mougeot,  35.  Breb.  86.  Hyponm 
Adiantoïdes.  Linn.  SkitophyUum  adiantoîdes.  DiU.  t.  34 ,  f.  S.  Hab. 
Glisson  ,  la  Gontrie ,  S^Aignan.  Pesneau.  Printemps.  R. 

D.  TAxiFOLiuii.  Swartz.  DG.  Fl.  fr.  1356.  Duby,  568,  3.  Fissidens 
taxifoUus.  Hedw.  Brid.  Mougeot,  317.  Hypnum  taxifoUom  Linn.  DiU. 
t.  34,  f^  1.  Hab.  fontaine  de  FÉbaupin ,  Glisson.  Printemps. 


—  n»  — 

Sept,  //.  --  EufHOBAMOM.  DicramiiB.  Bedw.  Mosc.  3 ,  p.  91 . 

Bw  GLAOCVH.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1347«  Brid.  Dabj,  568,  4.Mo«geot« 
23.  Bryan  Glancum  Lion.  Yaill.  t.  26  ,  f.  13.  Dill.  t.  46 ,  f.  20.  Hab. 
les  bois ,  an  pied  des  arbres ,  la  Houssimère.  Priptemps. 

D.  VHDDLÀTUM.  Tum.  MusG.  Bib.  p.  59.  Duby  ,  569  ,  14.  Musc. 
Brit.  t.  18.  D.  Polysetum.  Mougeot ,  316.  6w.  Musc.  Suec.  t.  ii  9  f.  5. 
Hab.  les  bois  de  fÉbaupio ,  la  Houssinière. 

D.  8GOPARICM.  Hedw.  Brid.  Duby,  569,  15.  Breb.  19.  Fi.  fr.  1235. 
Mougeot ,  120.  Bryum  Scoparlum.  Lion.  Hab.  sur  la  terre  ,  les  ro- 
chers, les  arbres,  CG.  au  printemps  et  en  automne. 

D.  MAjijs.  Tura.  Engl.  Bot.  1490.  DC.  FI.  fr.  Suppl.  Breb.  18. 
Mougeot,  1014.  Duby  en  fait  une  yariété  p  de  la  précédente.  D.  Po- 
lysetum Linn.  Hab.  les  mêmes  localités  que  le  Scoparium. 

D.  HBTBROMALLuu.  Hcdw.  DG.  FI.  ff.  1237.  Breb.  68.  Brid.  Mougeot, 
121.  Duby,  568,  19.  Bryum  Heteromallum.  Linn.  Vail.  t.  27 ,  f.  7. 
Dill.  t.  47,  f.  37.  Hab.  la  terre,  les   arbres.  Automne. 

D.  ^LONGiROSTRUM.  Hcdw.  Sp.  Musc.  Suppl.  1 ,  p.  170.  DG.  FI.  fr. 
1236.  Mougeot  ,411.  Hab.  les  bords  de  l*£rdre.    Pesneau. 

.  D.  PDLvinATDM.  Swartz.  Musc.  Suce.  DG.   FI.  fr.  1255.  Bryum  Pul- 
vinatum.  Linn.  Hab.  les  murs ,  les  toits. 

D.  vARiDii.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1239.  Mougeot ,  412.  Breb.  90.  Bryum 
simple! .  Linn.  Dill.  t.  50  ,  f.  59.  Hab.  sur  le  chemin  de  la  Gontrie. 

WEISSIA.  Hedw.  Musc.  2 ,  p.  90.  Brid.  Sp.  Musc.  1 ,  p.  103.  Mu- 
seol.  Brit.  t.  2. 

W.  LANCBOLATA.  Brid.  Hook.  Duby,  570  ,  2.  Breb.  91.  Leersia 
Lanceolata.  Hedw.  Grimmia  Lanceolata.  Mougeot, 31U.  DG.FLfr.  121.  G 
Goscinodon  Laticeolatus  Brid.  Bryum.  L.  Dicks.  Hab.  la  Hoi^nière ,  la 
Quarterie. 

W.  GONTRovBRSA.  Hcdw.  Schwœgr.  Hook.  Duby,  571  ,  7.  Breb.  146. 
Mougeot,  16.  Nées  und  Horns.  Br.  Gerin.  t.  27,  f.  7.  W.  Viridula. 
Brid.  Hab.  Petit-Port,  la  Houssinière,   murs. 

W.  ciRRHATA.  Hedw.  DG.  FL  fr.  1204.  Duby  ,  571,  8.  Breb.  114. 
Mougeot,  907.  Mnium  Girrhatum.  Linn.  Dill.  t.  48,  f.  42.  Hab.  sur  les 
rockers  du  Portereau ,  rochers  de  Pontchftteau.  Delalande. 

W.  CR1SPULA.  Hedw.  Sp.  t.  12.  Duby,  571 ,  9.  Mougeot,  812.  Grim- 
mia Grispida.  Eiig.  Bot.  t.  2203.  Weissia  Atra  ScU.  Hab.  les  ear- 
fières  de  la  Gontrie. 

W.  cuRviROSTRA.  Swsrtz.  DG.  Fi.  fr.  1297.  Duby,  571,  ifl.  firefo. 
116.  Mougeot,  611.  Hook.  Wetssta  lecurvirostra.  Hedw.  DilL  t.  48,  p.  45. 
Hab.  les  rochers  k  Glisson. 

W.^STRiATA.  Hook.  Duby,  571.  W.  FiigM  Hedw.  BG.Fl.  fr.vp.  209. 
Breb.  117.  Mougeot ,  407.  W.  Schisti  Schw.  Hab.  rochers  de  Barbe- 
Bleue.  Printemps. 


—  120  ~ 

W.  FALLAx.  Desvaux.  Cette  plante,  que  je  n'ai  vu  citer  niâle  part,  a  étë 
cneiUie  par  91  H.  Fabbé  Delalande  et  Desyaox.  Au  pont  de  Forgea. 

W.  MucRORULATi..  Bmch.  Cette  plante  n'est  citée  que  dans  le  Cata- 
logue de  M.  Peaneau ,  et  cueillie  par  lui  à  la  Contrie. 

THESAKOMITRIOIf.  Schw.  Supp.  2,  p.  1.  Arn.  Disp.  Moth.  p.  32. 

T.  FLBXuosujtf.  w.  Arn.  Dubj,  572, 1.  Breb.  111.  Dicranum  flexuosum 
Hedw.  GampylopuB  flexuosus.  firid.  Brynm  flexuosua  Linn.  Hab.  Petit- 
Port.  Printemps. 

Y.  B.  rfigroYiride  Campylopus  pilifer.  Bridel.  Hab.  les  carrières  de  la 
Contrie.  Printemps. 

EKCALYPTA.  Schreb.  gen.  n.  1642.  Hedw.  Sp.  Musc.  p.  61. 

E.  TULGARis.  Hedw.  Brid.  Schwaog.  t)C.  Dqby,  572,  4.  Brcb.  194. 
Biynm  extinctorium  Linn.  Hab.  sur  les  vieux  murs  de  la  rue  de  Sé?igDé, 
de  la  route  de  Rennes  et  de  Saint-Jacques. 

GINCLIDOTUS.  Pal.  de  Beauv.  Hook.  et  Tayl.  fllusc.  Brit.  t.  1. 

.  C.  FOifTiiiALoÎDBs.  Pal.  de  Beauv.  Hook.  Brid.  Bryol.  Univ.  1,  p.  229. 
Breb.  70.  Mougeot,  510.  Trichostomum  fontinaloîdes.  Hedw.  DG.  Fl.fr. 
1234.  Fontinalis  minor.  Linn.  Dill.  t.  33,  f.  2.  Hab.  sur  les  pierres,  dans 
les  ruisseaux,  k  Couëron,  k  Orvault. 

TRICHOSTOMCM.  Hook.  Musc.  brit.  p.  59 ,  f.  2.  Arn.  disp.  Meth. 
p.  22. 

^  T.  POLTPHTLLUM.  Schw.  Supp.  1,  39.  Musc.Brit.  t.  19.  Duby,  573, 1. 
Mougeot,  410.  Trichost.  serratum  FI.  fr.  1232.  Bryum  Polyphyllum. 
Dicks.  Dill.  Musc.  t.  48,  f.  41.  Hab.  carrières  de  la  Contrie. 

T.  AcicuLARB.  P.  de  Beauv.  prod.  p.  90.  Duby,  573,  2.  Mougeot,  22. 
Musc.  Brit.  t.  19.  Dicranum  aciculare  Hedw^  C.  3.  t.  33.  Eng.  bot. 
1. 1978.  DC.  FI.  fr.  1240.  Dill.  Musc.  t.  46,  f.  25  et  26.  Hab.  les  rochers 
inférieurs  du  Portereau. 

T.  ttBTBROsncHUM.  Hcdw.  Crypt.  2,  t.  25.  Duby,  573,  6.  DC.  FI. 
fr.  1230.  Musc.  Brit.  1. 19.  Mougeot,  119.  Dill.  Musc.  t.  47,  f.  27.  Hab. 
carrières  de  la  Contrie.  Mars. 

T.  CANBCBns.  Hedw.  Cr.  3 ,  t.  5.  Duby ,  574 ,  7.  DC.  FI.  fr.  1228. 
Musc.  Brit.  t.  19 ,  t.  Ericoîdes.  Schw.  Supp.  1 ,  t.  38.  Dill.  Musc.  t.  47, 
f.  27.  B.  et  31.  Hab.  les  carrières  de  la  Contrie.  Mars. 

T.  BRicoÎDBS.  Schrad.  et  Hedw.  Mougeot,  409.  Sp.  Musc.  Supp.  1 , 
p.  147,  tab.  38.  Bryum  hypnoides  G.  Lin.  Bryum  elongatum  Hoffoi. 
Hab.  carrières  delà  Contrie.  Printemps. 

T.  lauoginosum.  Hedw.  Cr.  3  ,  t.  2.  DC.  FI.  fr.  1229.  Mougeot,  21. 
Musc.  Brit.  t.  19.  Dill.  Musc.  t.  47,  f.  32.  Hab.  les  carrières  de  la 
Contrie,  les  rochers  des  Couêts.  L'abbé  Delalande. 

T.  fuhalb.  Schw.  Suppl.  1,  t.  37.  Duby  ,  574,  10.  Mougeot,  815. 
Ganipylopus  ftinalis.  Brid.  Hab.  le  Portereau. 


—  121  — 

GRIMIHIA.  Schrcb.  Gen.  31.  1642.  Hedw.  Musc.  12,  p.  89. 

6.  POLYiNATA.  Eng.  Bot.  t.  1728.  Duby ,  574,  3.  Musc.  Brit.  t.  IH.  G. 
Nigricans.  DG.  Fl..fr.  1^(5.  Dicranam  pulvinatuin  Sw.  Mûngeot,  124. 
Fissidens  palvinatus.  Hodw.  Dill.  Musc.  t.  50 ,  f.  65.  Hab.  sur  les  arbres, 
les  rochers ,  au  Porloreau. 

G.  APOCÂRPA.  Yar.  Riyularis.  Web.  et  Mohr.  Rivularis.  Brid.  Duby , 

575,  12.  Breb.  144.  Hab.  la  cascade  du  pout  Marchand,  k  Ortault'. 
SaÏDt-Gildas.  Delalande. 

G.  APOCARPA.  Hedw.  Schwœgr.  Brid.  Hook.  Duby,  575  ,  12.  Breb. 
143.  Mougeot,  17.  Dill.  t.  32,  f.  4.  Hab.  les  rochers,  les  vieux 
murs. 

ORTHOTRICHCM.  Hedw.  Musc.  2  ,  p.  96.  Hook.  et  Grev. 

O.  AHOBiALDii.  Hedw.  Schwœgr.  Duby,  576,2.  DC.  FI.  fr.  1283. 
Breb.  140.  Mougeot,  29.  0.  Saxatile  Brid.  Bryum  stria tum.  B.  Liou. 
Dill.  t.  55 1  f.  9.  H^b.  sur  les  rochers,  &  Clisson  et  k  la  Basse-Indre. 
Pesneau. 

0.  CDPOLATDHL.  Hoffm.  SchwsBgr.  Brid.  Hook.  Mougeot,  725.  Duby , 

576,  1.  Breb.  139.  Hab.  sur  les  rochers  de  la  Basse-Indre.  Pesneau. 

0.  AFFins.  Schrad.  Schwœgr.  Bridée.  Duby,  576,  3.  Hook.  et  Tayl. 
Musc.  Brit.  t.  21.  Breb.  191.  Mougeot,  323.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres, 
k  Glisson.  Automne. 

0.  DiAPHANUM.  Schrad.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1287.  Schwœgr.  Duby, 
576,  6.  Breb.  123.  Mougeot,  325.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres  du 
cours.  Automne. 

O.  RivoLARB.  Smith.  Tum.  Engl.  Bot.  2188.  Hook.  Musc.  B.  t.  21. 
Duby,  576,  7.  Breb.  138.  Mougeot,  824.  Hab.  les  rochers  inondés, 
la  cascade  du  pont  Marchand,  Orvault.  Printemps. 

0.  STRIATCM.  Schrad.  Schwœgr.  t.  49.  Duby ,  576  ,  8.  Hook.  and 
Tayl.  Musc.  Brit.  t.  21.  Breb.  190.  Mougeot,  324.  Bryum  striatum 
Linn.  Hab.  les  troncs  d'arbres,  Onrault.  Autompe. 

0.  CRisPUM.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1288.  Duby,  577,  13.  Breb.  14. 
Mougeot,  30.  riota  cripa  Brid.  Bryum  striatum  Linnée.  Hab.  sur  les 
troncs  d'arbres ,  Glisson.  Eté. 

0.  PUMiLVM.  Swartz.  Musc.  p.  42,  lab.  4,  f.  2.  Mougeot,  322.  Hab. 
sur  les  arbres  du  cours  Saint- André.  Printemps. 

SPLAGHnîUM.  Lin.  Gen.  1191.  Hedw.  Am.  ou  Grev. 

S.  AMPDLLACB17M.  Linn.  Hedw.  Brid.  Schwœgr.  DuBy,  518,  4.  Breb. 
169.  Mougeot,  15.  II  a  b.  marais  tourbeux,  k  Sautron,  Saint-Gildas , 
marais  du  Petit-Rocher,  en  Tehillac.  MM.  Lloyd  et  Delalande. 

HEDWIGIA.  Ehr.  Hedw.  Am.  et  Grev. 

H.  ciLiATA.  Hodw.  Anictangium  ciliatum.  Tum.  Musc.  Hib.  p.  11. 
Hook.  etTay.  Musc.  Brit.  t.  1.  Duby,  579,  1.  Mougeot,  12.  Schisti- 


~  188  — 

dittin  ciliatom  Breb*  23.  Gymnottomom  câlitlum  BC.  FI.  fr.  1184.  Bab. 
sur  les  rocbere ,  près  le  pont  du  Gens  et  près  la  Verrière.  Fructifié  ea 
mars. 

GYMNO  STMiUM.  Schreb.  Geo.  11,  1638.  Hed.  Musc.  3,  p.  87.  n« 
M  etGrev.  p.  46,  t.  2,  f.  1,  21. 

G.  RBwii.  fiedw.  G.  obtosani  DG.  FI.  fr.  1188.  lDter]iie4linm  Sckw. 
1 ,  t.  7.  Bryum  beimii  Dicks  Crypt.  p.  4.  Hab.  forêt  du  Gftvre.  Saisi- 
Golombin ,  k  la  Verrière.   Delalande.  Mars. 

G.  TBOHCATDLVM.  fioffm.  Gemi.  2,  p.  27.  Duby ,  680, 8.  DG.  FI.  fr. 
1186.  TranGatiUB  Hedw.  Mougeot,  114.  Breb.  93.  Bryum  truucatolui 
Linn.  Uab.  sur  les  fossés ,  k  GUsson.  Hiver. 

G.  PYRiFoaiiB.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1186.  Hook.  Brebisson,  73.  Wou- 
geot,  13.  G.  Physconûlrium  pyriforme.  Brid.  Bryol.  univ.  1,  p.  98. 
Bryum  pyriforme.  Linn.  Vaill.  t.  29,  f.  3.  Dill.  t.  44,  f.  6.  Hab.  sur  la 
terre,  les  fossés,  au  Portereau.  Printemps. 

G.  FAscicuLARB.  Hedw. DG.  FI.  (r.  suppl.  206.  Mougeot,  607.  Duby, 
580, 11.  Breb.  74.  Hook.  Musc.  Brit.  p.  12,  t.  7.  G.  Physcomitrium  faaci- 
culare.  Brid.  Bryol.  univ.  1,  p.  101.  Hab.  le  petit  ruisseau  de  Belle-Ile. 
Printemps. 

SPHàGNDM.  Scbreb.  Gen.  n.  1637.  Hedw.  Musc.  2,  p.  85.  Âm.  et 
Grev.  p.  22,  t.  1 

S.  LATIF0L1C7M. Hedw.  DG. FKfr.  1178.  Brcb.  99.  Mougeot,  113. S. Cym- 
bifolium.  Sw.  Brid.  S.  Obtusifolium.  Duby,  581, 1 .  Hoff.  Hook.  S.  Palustre. 
Linn.  Dill.  t.  2,  f.  1.  Vaill.  t.  23,  f.  3.  Uab.  les  prairies  marécageuses,  la 
Verière.  Eté. 

S.  AGCTiFOLiuM.  Ebrb.  Scbwœgr.  Duby,  581,  3.  Breb.  123.  BryoL 
Germ.  1,  p.  19,t.3,f.  8.  S.  Gapiliifolium.  Hedw.  DG.  FI.  fr.  1179.  Mou- 
geot, 11.  Dill.  t.  32, f. 2.  A.  Hab.  prés  et  bois  marécageux ,  la  Verrière , 
prairie  humide ,  près  Grillaud. 

S.  cugpiDÂTOM .  Ehrh.  HofTm.  Brid.  Schwœgr.  t.  6.  Nées  ven.  Es.  uud. 
Hems.  Bryol.  Germ.  1,  t.  4,  f.  9.  Breb.  198.  Duby,  581,  4.  Mougeot,  405. 
Hab.  flaques  et  ruisseaux  des  marais  tourbeux ,  la  Verrière,  Eté. 

PHASGUM.  Linn.  Gen.  1189.  Hedw.  Musc.  2,  p.  85. 

P.  ALTBaifiFOLiDM.  Dicks.Grypt.  1,  t.  1,  f.  2.  Duby,  582, 1.  Mougeot, 
707.  Archidium  altemifolium.  Breb.  172.  Brid.  Schwœgr.  suppLt.  205. 
Bruch.  et  Schimp.  P.  Bruchii  Sprengl.  Hab.  terres  humides ,  au  Por- 
tereau. 

P.  svBULATiw.  Linn.  Hedw.  Brid.  DG.  FI.  fr.  1177.  Duby,  682,  4. 
Breb.  50.  Mougeot,  307.  Dill.  t.  32,  f.  10.  Hab.  chemins,  fosaés,  IcsDer^ 
vallières.  Eté.  Petit  Port. 

P.  AXiLLARB.  Dicks.  DG.  FL  fr.  p.  204.  Duby,  682,5.  Breb.  124. 
Mougeot,  605.  P.Nitidttm.  Hedw.  Schw.  Brid.  Hab.  sur  la  terre  argi- 
leose.  Peaneau. 


—  183  -> 

P.  CBJéPOH.  Hedw.  Brid.  Bryol.  aniv.  p.  46.  Dnbj,  S89,  *2.  Breb.  49. 
Mongeot,  703.  Hab.  la  terre  humide ,  k  Barbe- Bleue.  • 

P.  cospiDATCM.  Schreb.  Hedw.  DG.Fl.fr.  1171.  Brid.  Duby,  583,  9. 
Breb.  75.  Mougeol ,  307.  Phaseam  acaolen.  Liim.  Dill.  t.  32,f.li.  Hab. 
terre  humide.  Pesueau. 

Le»  Hépatiques* 

JCNGEBMÂHMA.  Adans.  Fam.  t.*i,  p.  14.  Jus.  Gen.  7. 

J.  A8PLBN10ÏDB8.  Liuii.  Sp.  1317.  FI.  fr.  DG.  1155.  Buby,  584.  Medw. 
Mougeot,  338  Hook  Jung.  t.  13.  Dill.  Musc.  t.  89,  f.  5  et  8.  Hab.  k  la 
Porcherie  et  k  la  Penreril.  Printemps. 

J.  comnoEJiNA.  Hubcn.  Hepat.Germ.p.29l.  Mougcot,  1044.Madotheca 
porella  Nées  ab.  esenb.  201.  Hab.  sur  les  arbres  elles  pierres,  Orvault, 
Saint-Gildas.  Delalande. 

J.  TR1C0PH11LÀ.  Lion.  Sp.  1601.  FI.  fr.  DG.  1168.  Hook.  Dill.  Musc, 
t.  73, r.  37.  Mougcot,340.  Hab.laHoussinière. 

J.  CBSNCLATA.  Eng.Bot.  t.l463.  Hook.  Jung.  t.  37et6uppl.  1. 1  Duby, 
585,  8.  Mougeot,  435.  Hab.  bords  de  Vétang  de  la  Perreril. 

J.  BTSSASBA.  Bolh.  Gat.-^,  p.  158.  Duby,  586, 17.  Mougeot,  531.  Jun- 
germ.  Di?aricata.  Eng.  Bot.  t.  719.  Hab.  le  Pouliguen ,  Pesneau. 

J.  INCISA.  Schrad.  FI.  fr.  p.  196.  Duby,  586,  20.  Hook.  t.  10.  Mou- 
geot, 240.  Hab.  sur  le  ruisseau  des  Dervallières. 

J.  nsMoaosA.  Linn.  Sp.  1598.  Duby,  587,  3.  FI.  fr.  p.  485.  Hook.  t. 
21.  Michèle  fioY.  Gen.  t.  5,  f.  8.  Dill.  Musc.  t.  71,  f.  18,  19  et  21.  Hab. 
l'Ebaupin ,  Petit-Port,  etc.  Printemps. 

J.  PDsiLLA.  Linn.  Gen.  1602.Fl.fr.  428.  Eng.  Bot.  t.  1175.  Hook.  t.  69. 
Duby,  586,21.  Mougeot,  532.  Mich.  IHoy.  Gen.  t.  5,  f.  10.  Dill.  Musc.  t. 
74,  f.  46.  Sur  la  terre,  au  pont  du  Gens.  Pesneau. 

J.  ALBICAIC8.  Linn.  Sp.  1599.  DG.  FI.  fr.  1166.  Hook.  t.  25.  i.  varia. 
Michel  Gen.  t.  5,  f.  9.  Vaill.  t.  19,  f.  5.  Hab.  le  Petit-Port ,  la  Penreril. 
Printemps. 

J.  cjifDCLATA.  Lion.  Sp.  1598.  FI.  fr.  DG.  1164.  Duby,  587,  25.  Mou- 
geot, 336.  Hab.  sur  les  pierres  du  pont  Marchand ,  Orvault. 

J.  coMPLAifATA.  L.  Sp.  1599.  DG.  FI.  fr.  1161.  Duby,  587,  31.  Eng. 
Bot.  t.  2499.  Hook.  t.  81.  Mich.  Gen.  t.  5^  f.  1.  Vaill.  Bot.  t.  19,  f.  9. 
Hab.  G.  sur  les  arbres. 

J.  SGALABis.  Schrad.  DG.  Fl.fr.  snpp.  1146.  Hook.Didiy,  32.  J.  Lan- 
ceolata.  FI.  fr.  p.  431.  Eng.  Bot.  t.  605.  Hab.  les  bois  de  TEbaupin. 
Pesneau. 

J.  POLTAifTHOs.  Linn.  Sp.  1597.  DG.  FI.  fr.  1153.  Duby,  588,  33. 
Mougeot ,  436.  Eng.  Bot.  2479.  Hook.  t.  62.  Vaill.  1. 19,  f.  7.  Dill.  Maso, 
t.  69,  f.  7  et  8.  Hab.  dans  les  bois  de  la  Perreril. 


—  124  - 

J.  V1TICC7L0SA.  L.  Sp.  1597.  DG.  FI.  fr.  1152.  Duby,  588,  34.  £ag.  Bot 
t.  2513.  Hook.  t.  60.  Mich.  t.  5,  f.  4.  Hab.  les  bois  du  Portoreatt. 

J.  BiDBRTATA.  L.  Sp.  1598.  DG.  PL  fr.  1150.  Duby,  588,  36.  Mon- 
geot,  439.  Hook.  t.  30.  Dill.  t.  70,  f.  11.  Hab.  les  Dervallièrcs,  le  Porte- 
reaa.  Printemps. 

J.  RBPTAifs.  L.  Sp.  1599.  DG.  FI.  fr.  1158.  Duby,  589,  41.  Mougeot, 

49.  Hook.  t.  75.  Dill.  t.  6,  f.  2.  Hab.  sur  la  terre,  chesiin  de  la  Paqûe- 
lais,  près  Orvault.  Printemps. 

J.  PLATTPHYLLA.  L.Sp.  1600.  DG.Fl. fr.  1159. Duby ,589, 43. Mougeot, 

50.  Hook.  t.  40.  et  snppl.  t.  3.  Vaillant,  t.  19,  f.  9.  Dill.  Musc.  t.  72,  f. 
32.  Hab.  sur  les  arbres  et  les  vieux  murs. 

J.  LOEviGÂTA.  Schrad.DG.Fl.fr.  1156.  Duby,  589,  44.  Mougeot,  34t. 
Hook.  t.  35.  Hab.  Petit-Port ,  la  Pcrvoril ,  T. 

J.  CIL1ARI8.  L.  Sp.  1601.  Duby,  589,  45.  Mougeot,  2U.  Hook.  t.  65. 
Dill.  Musc.  t.  69.  Hab.  sur  les  rochers  du  pont  Marchand,  Orvault. 

J.  DiLATATA.  L.  Sp.  1600.  DG.  FI.  fr.  1161.  Duby,  590,  48.  Mougeot, 
248.  Hook.  t.  5.  Dill.  t.  72, f.  27.  Hab.  sur  les  troncs  d*arbres.  Hiver. 

J.  TAMARisBi.  L.  Sp.  1600.  DG.  Fi.  fr.  1160.  Duby,  «90,  49.  Hook. 
Jung,  i,  6.  Vaill.  t.  23,  f.  10.  Dill.  Musc.  t.  72,  f.  31.  J.'Tamariscifolia. 
Mougeot,  246.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres.  Hiver. 

J.  piTiGDis.  L.  Sp.  1602.  FI.  fr.  DG.  1140.  Duby,  590,50.  Hook.  Jung, 
t.  46.  Mich.  Gen.  t.  4,  f.  3.  Mougeot,  239.  Dill.  Musc. t.  74,  t.  42.  Hab. 
dans  les  prairies  marécageuses ,  dans  les  petils  ruisseaux  des  marais  de 
la  Verrière. 

J.  1IDLTIF19A.  L.  Sp.  1602.  DG.  FI.  fr.  1141.  Duby,  590,  51.  Hook  t. 
45.  Mougeot,  147.  J.  Sinuata.  Eng.  Bot.  t.  1476.  J.Palmata.  Hedw.  Mi- 
chel, t.  4,  f.  2.  Dill.  t.  74,  f.  43.  Hab.  au  fond  do  la  fontaine  delà  Poi- 
gnardière. 

J.  BPiPHYLLA.  L.  Sp.  1602.  DG.  FI.  fr.  1139.  Duby,  590,  53.  Mougeot, 
53.  Hook.  t.  47.  Vaillantii  p.  218.  Marchantia  augustifolia.  DG.  FI.  fr. 
113^7.Mich.  Gen.  t.  4,  f.  1.  Vaill.  t.  19,f.  4.  Dill.  74.  Hab.  dans  un  chemin 
creux,  près  Orvault. 

J.  FDRGATA.  L.  Sp.  1602.  DG.  FI.  fr.  1142.  Duby,  590,  54.  Mougeot, 
148.  Eng.  Bot.  t.  1632.  Hook.J.t.  55,  56.  Vaill.  t.  23,  f.  11.  Dill.  Musc, 
t.  74,  f.  45.  Hab.  dans  le  vieux- chemin  d*OrvauU ,  aux  Essongères,  sur 
les  arbres.  Pesneau. 

MÂRGHANTIA.  Mich.  Gen.  1  L.Gen.  1198. 

M.  POLYMORPHA.  L.Sp.  1603.  DG.Fl.fr.  1133.  Duby,  591,  1.  Eng. 
Bot.  t.  210.  Hedw.  Dill.  Musc.  t.  76  et  77.'  Mougeot,  56  $  M.  StellaU 
scop.  Lob.  246.  (/  M.  UmbellaU  scop.  Lob.  t.  246,  f.  3.  Hab.  tous  les 
endroits  humides. 

Je  l'ai  trouvé,  avec  M.  D.  Bourgault ,  très  développé  et  sous  la  forme 
stellaire,  dans  un  fossé  de  la  prairie  de  l'Hôpital ,  près  Machecoul. 


—  125  — 

M.  HSuispHMtusGÀ.  L.  Sp.  1604.  Daby,  591, 2.  DG.  Fl.fr.  11^.  Bill. 
Mii0C.  t.73,  f.  2.  Mich.  Gen.  3,  t.  2,r.  2.  Hab.  endroits  ombragés  et  hu- 
mides,  fontaine  de  l'Ébaupin. 

M.  CROciATA.  Linn.  Sp.  1604.  Dnbj, 591,7.  Mougeotf  1037.  Dill.  Musc. 
t.  75,  f.  5.  Lnnnlaria  cmciata.  Mich.  Gen.  4,  t.  4.  Hab.  à  Carconet,  la 
vallée  d'Orvanlt ,  etc. 

H.  FRAGRAns.  Balb.  p.  6,  t.  2.  Duby,  591,  5.  Schleich.  DG.  FI.  fr. 
1135.  Hab.  environs  de  fiantes.  Hectot. 

AI9TH0CER0S.  Dill.  Musc.  475.  Linn.  Gen.  1201. 

A.  Locvis.  L.Sp.  1606.  DG.  FI.  fr.  1132.  Hedw.  Hougeot,  55. Duby, 
590.  Lam.  illust.  t.  876,  f.  1.  Dill.  Musc.  t.  68,  f.  2.  Hab.  les  fossés  hu- 
mides, la  Honssinièrc. 

TARGIONIÂ.  Mich.  Gen.  p.  3.  L.  1197. 

T.  HYPOPHTLLA.  L.  Sp.  1604.  DG.  FI.  fr.  1129.  Duby,  592.  Lam. illust. 
t.  877.  Spreng.  Dill.  Musc.  t.  78.  Hab.  les  murs,  les  rochers,  k  Yarades; 
sur  un  vieux  mur,  rue  Saint -Glément.  Lloyd. 

SPHOËROCARPUS.  Mich.  Gen.  p.  4. 

S.  ificHBLii.  BoU.  1.  c.  Duby,  592.  S.  terrcstris.  Eng.  B.  299.  Mich. 
Gen.  t.  3,  f.  2.  Targionia  sphœrocarpus.  Dicks,  DG.  FI.  fr.  1130.  Dill. 
Musc.  t.  18.  f.  17.  Hab.  sur  la  terre  humide ,  près  Thouaré. 

RIGGIA.  Mich.  Gen.  57.  Lin.  Gen.  1200. 

R.  GLAucA.  Hedw.  Duby,  592,  5.  DG.  Fi.  fr.  1126.  Mougeot,539. 
Hab.  sur  le  revers  d'un  fossé ,  route  de  Vannes. 

R.  FLciTAns.  L.  Sp.  1606.  DG.Fl.  nr.  1 128.  Duby,  592.  M.  151.  Hab. 
étang  de  Ghftteaubriant ,  fontaine  de  la  Perveril. 

R.  r.AVERKOSA.  Hoff.  DG.  FI.  fr.  1125.  Duby,  592.  Dill.  t.  78,  f.  12. 
R.  Gristallina  schmied.  Mougeot,  248.  Hab.  sur  les  fossés.  Pesneau. 

R.  BiFOBBA.  Hoffmann.  DG.  FI.  fr.  1127.  Mich.  Gen.  t.  57,  f.  7.  Hab. 
les  mares  desséchées.  Pesneau. 

Le»  Lichens*  Uoffm.  Achar.  Lich. 

Dniv.  l.fries.  in. Stock.  1821. A. fée  in.  dict.  Classe  9,  p.  360.  G.F.W. 
Mey€r.  Pars.  1.  p.  311.  Lichens  et  hypoxilons.  trib.  11.  DG.  FI.  fr.  521 
et  507.  Algarum.  Gen.  Juss. 

ENDOGARPON.  Hedw.  DG.  FI.  fr.p.  413.  Arch.  Lich.  p.  55. 

£.  MiiiiATUM.  Ach.  Heth.  127.  DG.  Fi.  fr.  1120.  Duby,  594,  2.  Mou- 
geot, 57.  Lichen  miniatus  Jacq.  Mise.  2,  t.  10.  f.  3.  Eng.  Bot.  9,  t.  393. 
Hab.  sur  la  pierre  penchée ,  près  Ancenis. 

E.  GUBPiMii.  Delise  in  litt.  Duby,  594,  3.  Mougeot ,  938.  Hab.  même 
localité  que  le  précédent. 
£.  FLcviATiLB.  DG.  FL  fr.  1118.  Duby,  594,  5.  Mougeot,  152.  E. 


—  126  — 

V 

Webere.  Âch.  Lichen  flariatile  Web.  t.  t.  Hoffm.  t.  45,f.  1-5.  IKil.  1 30, 
f.  128.  Hab.  la  HoQSsiniëre,  aux  Denralliëres,  dans  la  rtfière  de  U 
Ghésine.  Pesneaa. 

DMBILIGâRIâ.  HoffiD.  Lich.  l,fasc.l. DC.Fl.  fr.  p.  408. Sctaœ.  Gy- 
rophora>  Acha.  Lecidea  Spreog. 

U.  pcsTOLÀTA. Hofim.  Lich.  fasc.  l,p.  9.DG.  FI.  fr.  1113.  Doby,S95f 
1.  Gyrophora  pnatuUata  Ach.  Eng.  Bot.  1. 1283.  Moageot,  60.  VailL  t. 
20,  f.  9.  Hab.  Glisson ,  Tbouaré ,  Pierre-Meiiliëre,  prèa  Ancenis. 

U.  DBPRESSA.  Schœr.  Duby,  596,  9.  DG.  FI.  fr.  1115.  Gyrophort  mu- 
rioa.  Mougeot ,  736.  Achar.  Hab.  les  rochers  de  la  Pierre- Mealière. 
Ancenis. 

PELTIGEBA.  Wild.  Prod.  p.  247  ,  DG.  FI.  fr.  405.  Schosr  PelUdea. 
Fries  Peltidea  Solorina  et  Mephroma  Ach.  Lich.  univ. 

P.  RBSupiivATA.  DG.  FI.  fr.  1102.  Duby,  597,  5.  Mongcot,  252. 
Kephroma  rcsnpinata.  Ach.  Jacq.  coll.  4,  t.  12,  f.  1.  Ditl.  t.  28,  f.  105. 
Hab.  sur  les  arbres ,  les  rochers ,  k  TÉbaupin. 

P.  HORisoRTALis.  Hoffm.  DG.  FI.  fr.  1098.  Duby,  597,  7.  Peltidea 
horisontalis  Ach.  Mougeot,  345.  Hab.  snr  les  rochers  ,  an  milieu  des 
mousses. 

P.  htmbuina.  Dclise  ined  Duby.  Peltidea  hymonina.  Ach.  Moth.  284. 
Peltidea  horisontalis*  Var.  Hymenina  22.  Mougeot,  541.  Hab.  sur  des 
ceps  de  vigne ,  près  l'Ëbaupin. 

P.  RUTESBBifs.  Hoffm.  Gcrm.  p.  167.  Duby,  598,  13.  Peltigera  Spa- 
ria.  DG.  FI.  fr.  1093.  Peltidea  Rufeseens  Fries.  P.  Spuria  Achl  Hab. 
sur  les  pierres ,  k  la  Gontrie. 

P.  POLYDACTYLA.  Hofiîn.  Lich.  1  ,  t.  4,  f.  1.  Duby,  598,  14.  BC. 
FI.  fr.  1101.  Peltidea  Horisontalis.  Polydactila.  Mougeot,  633.- Hab. 
la  Gontrie. 

V.  accTATA.  Duby,  599,  15.  Peltidea  ScuUU.  Ach.  Eng.  Bot.  1. 1834. 
Hab.  la  Verrière ,  collines  ,  sur  le  sable ,  au  Pouligaen.  Pesneau. 

P.  cAHiifA.  Hoffm.  Germ.  p.  106.  DG.  FI.  fr.  1099.  Duby.  Peltidea 
Ganina.  Acb.  Mougeot,  154.  Lichen  Ganinus  Linn.  Jacq.  GoU.  4,  t.  14. 
Eng.  Bot.  t.  2299.  Dill.  Musc.  t.  27  ,  f.  102.  Hab.  sur  la  terre  , 
dans  les  bois. 

STIGTA.  Schreb.  Genus  2 ,  p.  768.  Ach.  Delise  Stict.  Monog.  35. 
Sticta  et  Lobari».  Sp.  DG.  FI.  fr.  p.  404,  402. 

S.  STLVATicA.  Ach.  Moth.  281.  DG.  FI.  fr.  1095.  Delise  H.  155.  Pnl- 
monaria  Sylvatica.  Hoffm.  Jacq.  GoU.  4,  t.  12.  Dill.  Musc.  t.  27,  f.  101. 
Lichen  SyWatiens  Linn.  Hab.  sur  les  vieilles  souches  de  vignes  ,  près 
l'Ëbaupin. 

S.  FOMGiHOSA.  Ach.  Moih.  261.  DG.  FI.  fr.  1094.  Delise.  Mougeot , 
542.  Eng.  Bot.  t.  1103.  Lichen  Fuliginosus.  Diks  Dill.  Muse.  t.  )6, 
f.  109.  Hab.  sur  un  mur ,  an  Tertre.  Pesnetu. 


—  187  — 

s.  BSLVBTicA.  Desvaux  KoB  Auct.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres,  k 

S.  scROBiCfTLATÂ.  Âch.  Lich.  UDÎT.  433.  Dubj ,  699,  4.  Hougeot,  444. 
Lobaria  Serobttolala.  BG.  FI.  fr.  1089.  Fnlmonaria  Yermcosa.  HoflBm. 
Ditt.  Musc.  t.  'i9  9  f.  It4.  Hab.  snr  les  vignes  da  Porterean. 

S.  PVLHONACBA.  Hacb.  L.  p.  449.  Dnby,  599,  5.  Hongeot,  62.  Lo- 
baria Polmonaria,  DG.  PI.  fr.  1092.  Fnlmonaria  Retienlata.  Hoffbi.  DUl. 
t.  217,  f.  113.  Hab.  snr  les  sonches  d'arbres,  Onranlt. 

8.  LiMBATA.  Aoh.  280.  Duby,  600,  6.  Deliso.  Eng.  Bot.  t.  1104.  Dill. 
Mnsc.  t.  6,  r.  100.  Hab.  k  la  Verrière. 

PABMELIA.  Delise.  Acb.  Lich.  nniv.  89 ,  t.  8,  f.  9,  16.  Imbricariœ 
Aoh.  prod.  DG.  Fl.fr.  386,  nonJass. 

P.  PBRiATA.  Ach.  Lich.  nniv.  458,  Dnby,  601.  Mougeot,  2S3.  Lo- 
baria Periata  DG.  FI.  fr.  p.  403.  Jacq.  coll.  4 ,  t.  10.  Vaill.  bot.  t.  21 ,  f. 
22.  Hab.  sur  les  arbres,  avenue  des  Dorvalliëres ,  etc.  GG. 

P.  CAPBBATA.  Ach.  Llch.  216  Duby,  611,3.  Mougeot,  255.  Imbricaria 
caperata  DG.  FI.  fr.  1063.  Hoffm.  Eng.  Bot.  t.  654.  Vaill.  Bot.  t.  21,  f.  12. 
Hab.  sur  les  rochers  et  sur  les  arbres. 

P.  TiLiACEA.  Acb.  Meth.  215.  Duby,  601 ,  4.  Mougeot,  445.  Imbrica- 
ria quercina  DG.  FI.  fr.  1056.  Hoflm.  Eog.  Bot.t.  624.VaiU.  Bot.  t.  21, 
f.  22.  Hab.  snr  les  troncs  d'arbres. 

P.  BORBRi.  Ach.  Lich.  461.  Duby,  601,  5.  Mongeot,  634.j(Fa(ii. 
in  act.  Linn.  9,  1. 13,  f.  9.  Hab.  snr  l'écorce  des  arbres,  aux 
Dervalltères. 

P.  8AXAT1L18.  Ach.  Meth.204.  Duby,  601, 6.  Imbricaria retimga.  DG.  FI. 
fr.  1054.  Linn.  Eng.  Bot.  t.  603.  Jacq.  Goll.  4,  t.  20,  f.  2.  Mich.  gen,  t.  29. 
Hab.  sur  les  troncs  d'arbres. 

P.  OLivACEA.  Ach.  Lich.  462.  Duby,  602,  8.  Mougeot,  161.  Imbrica- 
ria olivaoea  DG.  FI.  fr.  1061.  Hofifai.  Dill.  t.  24 ,  77.  Vaill.  Bot.  t.  20,  f. 
8.  Hab.  snr  les  troncs  d'arbres  et  les  rochers. 

P.  GERTaiFCGA.  Ach.  Mcth.  205.  Duby,  602,  10.  Imbricaria  centri- 
fugaDG.  Fi.  fr.  p.  188,  Hab.  les  arbres,  les  rochers,  garenne  de  Lire, 
Gordemais,  Gorsept,  Saiut-Brévin.  Delalande. 

P.  CORSPEBSA.  Ach.  Meth.  205.  Duby,  602,  17.  Mougeot,  160.  Im- 
bricaria conspersa  DG.  FI.  fr.  1064.  Squammaria  ceotrifuga  Hoffm. 
Lich.  1. 16,  f.  2.  Dill.  Musc.  t.  24,  f.  75.  Hab.  la  Pierre-Meulière,  près 
Ancenis. 

P.  sinnosA.  Achi  syn.  207.  Duby,  602.  Parmelia  Lœvigàta  Ach.  syn. 
202.  Eng.  Bot.  t.  2030  et  1852.  Hab.  sur  les  arbres,  les  rochers,  k  Ance- 
nis, pont  du  Gens.  Delalande. 

P.  raTSODBS.  Ach.  250.  Duby,  600, 14.  Imbricaria physodes.  DG.  FI. 
fr.  1066.  Mongeot,  159.  Eog.  Bot.  126.  Jacq.  Goll.  3,  I,  8,  f.  2  et  3. 
Dill.  t.  20 ,  f.  49.  Hab.  snr  les  arbres  et  les  rochers. 


—  128  — 

I 

P.  LANUGiMOSÀ.  Ach.  207.  Dttby,  603,  15.  ImLricarit  ianngiiiOM 
DG.  FL  fr.  p.  188.  Dicks  Grypt.  2,  t.  6,  f.  1.  sur  les  arbros  et  les 
pierres. 

P.  CLSMBNTiÀHA.  Ach.  Idch.  482.  l>uby,603,  16.  Mougeot,  737. 
Hab.  sor  les  arbres,  chemia  de  la  Verrière,  la  Bonnetière, 
Delalande. 

P.  spBCiosA.  Ach.  Meth.  198.  Duby,  608.  Mougeot,  636.  Jacq.  coll. 
3 ,  t.  7.  Hab.  sur  les  arbres ,  au  pont  du  Gens. 

P.  AQuiLA.  Ach.  Meth.  201.  Duby,  604 ,  21.  Mong.,  1049«  Imbricarta 
aquila  DG.  FI.  fr.  1053.  Gollema  cristatum  DG.  FI.  fr.  1039.  Eng.  Bot. 
t.  982.  Dill.  Musc.  24,  f.  69.  Hab.  taillis  du  Portereau,  sur  les  rochers. 

P.  GTCLosBLis.  Ach.  Mcth.  109.  Duby,  604,  25.  Imbricaria  Cydo- 
selis  DG.  FI.  fr.  1051.  Parmelia  adglutinata.  Mougeot,  543.  Lecanora 
virclla  Ach.  Parmelia  cloaotha  Ach.  ex-Meyer.  Hofiui.  GG.  Eng.  Bot. 
t.  1942.  Hab.  sur  les  arbres,  aupootdu  Gens. 

P.  ULOTHRTX.  Ach.  Mclh.  200.  Duby,  604,  26.  Mougeot,  448.  Im- 
bricaria ulothryx.  DG.  FI.  fr.  1052.  Hoffm.  lich.  1. 14,  f.  1.  Dill.  Musc, 
t.  24,  f.  72.  Hab.  sur  les  arbres,  k  l'Ebaupin,  la  Bonnetière.  Dela- 
lande. 

P.  puLVBRULBnTA.  Ach.  Mcth.  210.  Duby,  605,28.  Moug.  162.  Im- 
bricaria Pulvemlenta  DG.  FI.  fr.  1049.  Hoffm.  Lich.  t.  8,  f.  2.  Dill. 
Musc.  t.  24,  f.  72.  Hab.  sur  les  arbres,  k  Glermont. 

P.^AÎPULiA.  Ach.  Meth.  209.  Duby,  605,  29.  Imbriaria  aîpolia  DC. 
FI.  fr.  1048.  Hab.  sur  un  arbre,  près  du  pont  d'Ancenis,  au  pont  da 
Gens.  Delalande. 

P.  STBLLARis.  Ach.  Meth.  209.  Duby,  605,  30.  Moug.  163.  Im- 
bricaria Stcllaris.  DG.  FI.  fr.  1047.  Hoffm.  Lich.  t.  13,  f.  1.  flab.  sur 
les  troncs  d'arbres  de  la  forêt  do  Laguorre ,  près  Ancenis. 

P.  C0E8IA.  Ach.  Meih.  197.  Duby,  605,  31.  Mougeot,  447.  Imbrica- 
ria Gœsia  DG.  FI.  fr.  1046.  Hoffm.  t.  8,  f.  1.  Eug.  Bot.  1052.  Wulf. 
in  Jacq.  GoU.  2, 1. 16,  f.  2.  Hab.  Pierre- Meulière,  près  Ancenis. 

P.  ACBTABnLUBf.  Duby,  601,  2.  P.  Gorrugata  Ach.  Imbricaria  ace- 
tabulum  DG.  FL  fr.  k062.  Jacq.  Goll.  3,  t.  9,  f.  1.  VailL  Bot.  21,  f.  13. 
Hab.  sur  les  troncs  d'arbres. 

P.  PAR1BT1NA.  Ach.  Meth.  213.  Duby,  606,  35.  Mougeot,  66.  Imbri- 
caria parietina.  DG.  FL  fr.  1060.  Hoffîn.  Lich.  t.  18,  f.  1.  Eug.  Bot.  t. 
194.  Dill.  t.  24,  f.  79.  Hab.  sur  les  toits,  les  murs,  les  arbres. 

P.  GAnoBLARiA.  Delisc,  ined.  Duby,  606,  37.  Lecanora  candclaria. 
Ach.  Mougeot,  742.  Placodium  candelarium  DG.  FI.  fr.  1024.  Eng. 
Bot.  1794.  Lichen  concolor  Dictes.  L.  candelarius  Linn.  Habite  les  arbras 
de  l'ayenue  des  Dervallièrcs. 

PAI^NARIA.  Delise.  Dict.  Glass.  t.  13,  p.  30.  Parmeli»  Ach.  Meij. 
Sp^  Eng. 


—  129  — 

p.  H0B1G1NO8A.  Delise.  Doby,  60A,  f.  Pametit  rabiginosa.  Âch.  Im- 
brycaria  cœroleaceng.  DG.  FI.  fr.  1057.  DickaCrypt.  4,  t.  12,  f.  5.  Eng. 
Bot.  t.  93Sf  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres,  k  l'Ebaupin. 

P.  PLUMBBA.  Delise.  Duby,  606, 2.  Parmelia  plombea.  Ach.  Moogeot, 
939.  Lightf.  Scot  t.  'i6.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres. 

P.  coNOPLBÀ.  Delise.  Duby,  607,  3.  Parmelia  conoplea.  Âch.  Mou- 
geot,  349.  Imbricaria  conoplea  DG.  FI.  fr.  p.  187.  Imb.  pytirea  DG. 
FI.  fr.  1059.  Hab.  sar  les  mousses,  les  arbres,  sur  les  Tieilles  souches  de 
▼ignés,  près  de  FEbaupin. 

GOLLEMÂ.  Hoffm.  Schreb.  Ach.  Lich.  Univ.  129,  t.  H,  f.  8,  11. 
PannelisB  Sp.  Mey.  Bpreng. 

G.  NiGRUM .  Ach.  Lich.  Univ.  p.  628.  Mougeot ,  553.  Lichen  Niger. 
Hnds.  Linn.  Hab.  sur  les  murs.  Pesnean. 

G.  GRAnosoif.  DG.  FI.  fr.  1035.  Hab.  sur  la  terre.  Pesneau. 

G.  niGRBSGBns.  DG.  FI.  f^.  1045.  Duby,  607,  2.  Mougeot,  164. 
Ach.  Lich.  Univ.  646.  G.  Microcarpnm.  DG.  Syn.  Franc.  82.  Hofihi.  37, 
r.  2 , 3.  Jacq.  GoU.  3,  t.  10 ,  f.  3.  Dill.  Musc,  t  19 ,  f.  20.  Hab.  sur  les 
rochers  de  Barbe-Bleue. 

G.  jAcoBiKiFOLiuH.  DG.  FI.  fr.  1042.  Ghev.  p.  632.  Gollema  Melœnum 
Mougeot,  45^5.  7  JacobsBifolium.  Ach.  Lich.  Univ.  p.  637.  Hab.  sur  les 
rochers  de  la  côte  Saint-Sébastien.  Pesneau. 

G.  FORVUM.  DG*.  FI.  fr.  1044.  Duby,  609,  13.  Ach.  Syn.  323. 
Jacq.  Goll.  3,  t.  10 ,  f.  2.  Dill.  1. 19 ,  f.  24.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres. 
Pesneau. 

G.  LACBRUM.  DG.  FI.  fr.  1041.  Duby,  609,  14.  Mougeot,  1061.  Ach. 
Syn.  327.  Eng.  Bot.  t.  1982.  Wulf  in  Jacq.  Goll.  3 ,  t.  il,  f.  l.  Dill. 
t.  19,  f.  31.  Hab.  sur  des  souches  de  vignes  couvertes  de  mousses,  au 
Portereau. 

G.  CRispuM.  Hoffm.  Germ.  2,  p.  10.  Duby,  609, 16.  DG.  FI.  fr.  1038. 
Lichen  Grispus  Linn.  Gollema  pulposum  Ach.  Lich.  Univers.  632.  Hab. 
spr  la  terre ,  parmi  la  mousse. 

G.  PCLviNATOM.  Hoffm.  Diil.  Musc.  t.  19,  f.  34.  V.  p  du  G.  La- 
cerum.  Ach.  Duby,  Mougeot,  637.  Hab.  sur  les  vieux  murs,  la  terre  et 
les  mousses. 

G.  STMPHORBVM.  DG.  FI.  fr.  1036.  Duby,  610,21.  G.  Myriococcum 
Ach.  Syn.  316.  Ach.  in  Nov.  Act.  Stock.  V.  22 ,  t.  3 ,  f.  2.  Hab.  sur  les 
rochers  de  la  Pierre-Meulière.  Ancenis. 

PHTSGIA.  DG.  FI.  fr.  p.  395.  Evernia,  Gotraria,  Borrera,  Ach.  Lich. 
et  Syn.  Parmeliœ  Sp.  Mey.  Spreng. 

P.  PRDNASTRi.  DG.  FL  fr.  1075.  Duby,  611,  2.  Evernia  prunastri 
Ach.  Mougeot ,  355.  Hamalina  prunastri  Ghev.  Eng.  Bot.  t.  859  et 
1253.  Yaill.  Bot.  t.  20,  f.  7.  Dill.  Musc.  t.  21  ,  f.  54.  Hab.  sur  les 
arbres ,  au  Portereau.  Petit-Port. 

9 


—  i30  — 

P.  CHKYBOPHTHALMÀ.  DG.  FI.  fr.  1085.  Diibj,  611,  5.  Borrora  Gbry- 
Bophthalma.  Mougeot,  254.  Hoffm.  Lich.  2,  t.  96,  f.  4.  Eiifr.  Bot. 
t.  1088.  Hab.  sur  le«  rochers ,- Saint- Aignan ,  Petit-Port,  Ghltean- 
thébaud ,  etc. 

P.  FLAviCÂï«s.  DG.  Rapp.  1 ,  p.  16.  Duby ,  612,  7.  DG.  FI.  fr.  1674. 
Supp.  Borrera  flavicans.  Ach.  Uab.  sur  les  troncs  d'arbres ,  k  Petit- 
Port,  au  Portereau,  k  la  Paclais.  Pesneau. 

P.  ciLiAHis.  DC.  FI.  fr.  1072.  Duby,  612,  3.  Borrera  ciliaris.  Acb. 
Mottgeot,  64.  Uoffm.  Lich.  t.  3,  f.  4.  Eng.  Bot.  t.  1350.  Yaill.  t.  20,  t 
4.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres ,  au  Portereau. 

P.  TENBLLA.  DG.  FI.  fp.  1072.  Duby  ,  612,.  fO.  Borrera  tonella  Àch. 
Mougeot,  450.  Hoffm.  t.  3,  f.  23.  Vaill.  Hab.  sur  un  petit  mur,  ii  la 
Gontrie. 

P.  GLA1TCA.  DG.  FI.  fr.  1087.  Duby,  613,  17.  Getraria  giauca  Ach. 
Mougeot,  156.  Hoffin.  Lich.  t.  20,  f.  1.  Vaill.  Bot.  t.  21,  f.  12.  Dill. 
Musc.  t.  25,  f.  96.  Hab.  sur  les  rochers ,  au  Groisic.  Pesneau. 

RAMALINA.  Ach.  Lich.  122  ,  t.  13,  f .  5  ,  11.  Syn.  293.  PhysciteDG. 
ParmolisB  Sp.  Mey.  Spreng. 

R.  FRAzimiA.  Ach.  Lich.  Univ.  602.  Physclafraiinea.DG.  FL  fr.  1078. 
Hoflhi.  Lich.  t.  18,  f.  12.  DiU.  Muac.  t.  22,  f.  59.  Hab.  sur  les  tronca 
d'arbres ,  k  la  Jaunaic ,  Doulon^Thouaré.  Delalande. 

R.  POtLiNARiA.  Ach.  Lich.  Univ.  608.  Dnby,  614^  3.  Mougeot,  546. 
Pbyscia  squarrosa.  DG.  FI.  fr.  1077.  Vaill.  Bot.  t.  20,  f.  15.  Dill.  t.  91, 
r.  55.  Hab.  la  forêt  de  la  Guerre ,  près  Ancenis,  Piriac.  Delalande. 

R.  FASTiGiATA.  Ach.  Lich.  Univ.  603.  Duby,  614,  5.  Mougeot  n  452. 
Pbyscia  fastigiata.  DG.  FI.  fr.  1079.  Eng.  Bot.  t.  890.  Vaill.  Bol.  t.  20, 
f.  2.  Hab.  sur  les  arbres ,  taillis  du  Portereau  ,  les  Dervallièrea ,  Petit- 
Port  ,  etc. ,  sur  les  murs  du  château  de  Piriac.  Delalande ,  qui  a  cueilli 
k  Belle-Ile  la  V.  y  calicaris. 

R.  PARiNACBA.  Ach.  Lich.  606.  Duby,  614,  6.  Mougeot,  356.  Pbyscia 
farinacea.  DG.  FI.  fr.  1076.  Eng.  Bot.  t.  889.  Vaill.  Bot.  t.  20, 
f.  13, 15.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres ,  avenue  de  Pommiers,  k  Petit- 
Port. 

R.  scopuLORUM.  Ach.  Univ.  604.  Duby,  614,  7.  Pbyscia  scopulorum. 
DG.  FI.  fr.  1079.  Lich.  Galicaris  Linn.  Eng.  Bot.  t.  688.  Dill.  Musc.  t. 
18,  f.  88.  Hab.  sur  les  rochers  de  Saint-Mazaire ,  du  Groisic. 

ROGGELLA.  DG.  FI.  fr.  p.  334.  Ach.  Lich.  81 ,  t.  7,  f.  89.  Parmelia. 
Sp.  Spreng.  Mey. 

R.  prciFORMis.  DG.  FI.  fr.  907.  Eng.  Bot  t.  728.  Duby,  615,  I.  Dill. 
Musc.  t.   23 ,  f.  6.   Lichen  fociformis  Lin.   Hab.  sur  les  rochers  du  . 
Groisic. 

R.  niTcopsis.    Ach.   Lich.  t.  440.  Dnby,  615,  2.  DG.  FI.  fr.  906. 


^  i3t  — 

I 

DiU.  Musc.  t.  30,  f.  60.  Hab.  sur  ud  mur;  k  Piriac.  Pesneau,  De- 
lalande. 
USNEA.  Ach.  Lich.  Univ.  127,  t.  14,  f.  5.  $yn,  303. 

U.  CEEATiNA.  Ach.  Lich.  Vniv.  619.  Daby,  615,  1.  Mougeot,465. 
Hab.  mu  les  arbres  de  l'aTenoe  de  Petit-Port. 

U.  B4RBATÀ.  DG.  FI.  fr.  903.  Duby,  615,  2.  Eog.  Bot.  t.  258.  Par- 
melia  articnlata  Spreng.  DiU.  Musc.  1. 12 ,  f.  6.  Hab.  taillis  da  Portereau, 
arbres  et  rochers. 

U.  pucÂTA.  Hoffio.  Germ.  2  ,  p.  132.  Duby,  615,  4.  Mougeot,  166. 
Aoh.  DG.  FI.  tt.  902.  Fi.  Dan.  t.  1357.  DiU.  t.  Il,  f.  1.  Hab.  taillis  da 
Portereau ,  Petit-Port.  J'ai  trouvé  la  V.  y  Hirta  dans  la  forêt  de  la 
Guerre ,  près  Ancenis. 

13.  FLORiDÀ.  HofiOn.  Germ.  p.  133.  Duby,  616,  5.  Mougeot,  260. 
Eog.  Bot.  t.  872.  DG.  FI.  fr.  901.  DiU.  1. 13,  f.  13.  Hab.  taiUis  du  Por- 
tereau ,  les  DenralUères ,  etc. 

GORMIGULARIA.  DG.  FI.  fr.  t.  2,  p.  228.  Alectoria  Ach.  ParmeU». 
Mey.  Spreng. 

G.  JOBÂTÀ.  DG.  FI.  fr.  900.  Duby,  616,  3.  Mougeot ,  261.  Alectoria 
jubata.  Ach.  Eug.  Bot.  t.  1880.  Schrad.  Journ.  1799,  1 ,  t.  3,  f.  4.  DiU. 
Musc.  t.  2,  f.  7.  Hab.  les  carrières  de  la  Gontrie. 

G.  AcvLEÀTA.  Ach.  Mcth.  302.  Duby,  617,  8.  Mougeot,  168.  DG. 
FI.  fr.  893.  VaiU.  Bot.  t.  26,  f.  8.  Michel.  Gen.  t.  39.  Hab.  la  Gontrie , 
Orvault,  Machecoul,  Pesueau.  Saiot-Gildas,  Delalande. 

G.  PVBBscBifs.  Ach.  Meth.  Lichen,  305.  Duby,  617,  10.  Mougeot  , 
358.  G.  Intrieata  D.  FI.  fr.  899.  Lich.  Pubescens.  Lion.  Jacq.  2,  t.  10, 
f.  5.  Gonfenra  atro  Tirons  Dillw.  Gonf.  t.  5.  Baugia  atro  Yirens.  Lyngh. 
Zigonema  atro  vireuB  Ag.  Spreng.  Saint-Gildas.  Delalande. 

SPUJEROPHORUS  Pers.  b.  7,  p.  22.  DG.  FI.  fr.  p.  327,  Ach. 
Lich.  116,  t.    12,  f.  5,  6. 

S.  GLOBiFBRus.  DG.  FI.  fr.  889.  Duby  ,  618,2.  S.  GoraUoîdes  Pers. 
Ach.  Mougeot,  262.  Gorinalloîdes  Globiferum.  Hol&n.  Lich.  6,  t.  31, 
f.  2.  Lichen  Globiferus  Linn.  Eng.  Bot.  t.  115.  Hab.  les  carrières  de 
la  Gontrie ,  la  Houssinière. 

STERE0GAIIL0I9.  Schr.  Gen.  DG.  FI.  fr.  328.  Ach.  Lich.  uniy. 
113,  t.  12,  f.  3,  4.  Syn.  284. 

S.  PASGALB.  Ach.  Meth.  315.  Duby,  618,  1.  DC.  FI.  fr.  891.  Mougeot, 
73.  Eng.  Bot.  t.  282.  DtU.  t.  17,  f.  33.  Hab.  les  carrières  de  la 
Gontrie. 

S.  RANVif.  Ach.  Meth.  315.  PI.  fr.  DG.  p.  178.  Duby,  619,  10. 
Mougedt,  647.  Stereocaulon  Quisquiliare.  Hoffîn.  Mich.  Gen.  t.  53,  f.  8. 
Hab.  sur  la  terre,  au  pont  du  Gens.  Delalande. 

GENONIGE.  Aeh.  Lichen univ.  p.   105,  t.  11  ,  f.  3,  6.  Syn.  248. 


—  132  — 

CUdouia  Hoffm.  Schœrer.  Pries.  Gladonia  Scyphophorus.  Helopodimn. 
DG.  FI.  fr.   335,  337  et  341. 

C.  UNCiALis.  Ach.  Lich.  558.  Syn.  *i76.  Dnby  ,  6*20  ,  2.  Mongeot , 
165.  Florke  Beut.  Lich.  21  ,  155.  Gladonia  ceranoîdes.  DG.  FL  fr. 
p.  337.  Dill.  Musc.  t.  16  ,  f.  22.  A ,  B,  G,  E  ,  F.  Hab.  Saîot-Gildas. 
Delalando. 

G.  PAPiLLARiA.  Ach.  Lich.  571.  Syn.  27(^.  Duby,  62U ,  1.  Mongeot, 
259.  Gladonia  Papillaria.  DG.  FI.  fr.  p.  180.  Hoffîn.  GL  Molarifomis. 
HofTm.  Bill.  Mnsc.  t.  16,  f.  28.  Hab.  Saint-Gildas.  Delalande. 

C.  sYLTATicA.  Florko  Dcatsch.  Lich.  76.  Dnby ,  621 ,  4.  G.  rangi- 
ferina.  p  SylTatica.  Ach.  Lich.  564.  Dill.  Mnsc.  t.  16,  f.  30,  B.  Hà». 
sur  la  terre,  les  vieux  murs,  k  la  Houssiniëre,  snr  un  mur,  à  la 
Mortnière.  V.  p  Alpestris  Florke.  A  la  Gontrio. 

G.  RAnGiFBRinA.  Ach.  Lich.  564.  Gladenia  Rangiferina.  Hoflm.  DG. 
FI.  fr.  p.  336.  Lichen  rangiferinus  Linn.  Eng.  Bot.  t.  173.  DiU.  Mosc. 
t.  16,  f.  29.  Hab.  carrières  de  la  Gontrie,  la  Houssiniëre,  le  Porterean, 
sur  les  rochers  ,  Saint-Gildas.  Delalande. 

G.  RANGIFERINA.  Y.  ^  Cimosa.  Ach.  Dnby ,  621.  Hab.  sur  les  ro- 
chers du  Portercau. 

G.  FORMATA.  Ach.  Syn.  276.  Duby  ,  622,  10.  Mongeot,  862. 
Gladonia  Furcata.  Hoffm.  Gladonia  Snbulata  e  DG.  FI.  fr.  p. 
336.  Dill.  t.  6  ,   f.  27.  Hab.  aux  Dervalliëres ,  Saint-Gildaa.  Delalande. 

G.  FTRCATA.  V.  p  Spinulosa.  Deltse.  Dnby,  622.  Dill.  Musc.  t.  16, 
f.  25.  Sur  les  rochers,  au  Porterean  ,  Saint-Gildas.  Delalande. 

G.  RACBMOSA.  Ach.  Syu.  275.  Duby  ,  623  ,  12.  Mongeot ,  851.  Gla- 
donia Snbulata.  i^  DG.  FI.  fr.  2  ,  p.  336.  Hab.  sur  les  rochers  et 
les  troncs  d'arbres  ,  au  Porterean. 

G.  GRACiLis.  Deliso.  Duby  ,  624,  13.  Mongeot,  849.  G.  Ecmocyna. 
Ach.  Syn.  261.  Gladonia  Gracilis.  Hoffm.  Lichen  Gracilis.  Linn.  Eng. 
Bot.  1. 1284.  Dill.  Hab.  snr  les  pierres,  k  la  Gontrie. 

C.  sQOAMOtiA.  Delise.  Duby,  625  ,  13.  G.  Sparassa  Ach.  Syn.  274. 
Mougeot,  645.  G.  Gespitosa  Dnfour  Gladonia  sqnamosa  et  GoronaU 
Hotfin.  Lichen  Gespitosns  Lam.  encycl.  raeth.  Hab.  les  bois  de  l'Eban- 
pin,  Plessis-Tison. 

G.  DBLicATA.  Ach.  Lich.  569.  Duby,  626, 16.  Mottgeot,  753.  Helopo- 
dinm  Delicatum  DG.  FI.  fr.  p.  311.  Lichen  parasiticos  Hoffm.  Lich.  t.  8, 
f.  5.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres,  aux  Dervalliëres,  Petît'-Port,  Sainte- 
Luce.  Delalande. 

G.  FAscicuLARis.  Dclisc ,  Duby ,  627,  22.  Hab.  sur  les  rochers  et  la 
terre. 

G.  coRNUTA.  Ach.  Lich.  545.  Duby,  628,  27.  G.  Fimbriauh.  GoninU 
Ach.  Syn.  257.  Mougeot  ^  1156.  Gladonia  Gomnu  Hofbn.  Scyphophoras 


—  133  — 

Conitttaft  a  DG.  PI.  fr.  2,  p.  240.  Dill.  t.  15,  f.  14.  Uab.  sur  la  torre,  ^ 
TEbaiipiD. 

G.  PTXiOÀTA.  Acb.  Lich.  334.  Dubj,  629,  31.  Mougeot,  1155.  Scypho- 
pbonia  pyxidatns.  D.  G.  PI.  fr.  2 ,  p.  339.  Lichen  pyxidatus.  Linn.  Uab. 
sur  la  terre  et  les  rochers. 

V.  &  Proliféra.  Delise  G.  Pimbriata  f.  Proliféra.  Âch.  Syo.  256.  Flork. 
in  Berl.  mag.  Dill.  Vaillant.  Hab.  même  localité  que  le  précédent. 

Var.i;  Tubœformis  Hoffm.  Plorke  Vaill.  Bot.  t.  21,  f.  6,  8.  Uab. 
sar  la  terre  et  les  rocher»,  parmi  les  moasses. 

G.  vtRTiciiLATA.  Âch.  Syu.  251.  Dnby,  631,  35.  Mougeot,  644. 
Gladonia  dilatata,  G.  pyxidata  var.  Verticillata  Proliféra  et  G.  cristata 
Hofim.  Bœomyces  verticillatus  Waihemb.  Dill.  Mnsc.  t.  14 ,  f.  6 ,  B.  D. 
H.  f.  9,  B.  Uab.  les  carrières  do  la  Gontrie. 

G.  cARiosA.  Ach.  Lich.  567,  Syn.  273.  Duby,  632,41.  Mongeot, 
850.  Lichen  Gariosus.  Âch^  Uab.  anr  les  pierres  de  la  Gontrie. 

G.  Au:icoRN]S.  Ach.  Lich.  .V28.  Duby,  631,  37.  Mougeot,  1062  C. 
Damœcomis  et  var.  y  phyllophora  Ach.  Lich.  p.  350.  Gladonia  foliacea 
pfayllophora  et  Gornacopioides.  Uoflfim.  Dill.  Musc.  t.  14,  f.  12.  A  Vaill. 
Bot.  t.  2 1 ,  f.  3.  Uab.  les  carrières  de  la  Gontrie. 

G.  CBivicoBNis.  Ach.  Lich.  531.  Duby,  6.^1,  39.  Mougeot,  749. 
Lichen  cerricomis  Achar.  Linn.  Hab.  les  carrières  de  la  Gontrie. 

G.  cocciFBRA.  Ach.  Lich.  537.  Syn.  269.  Duby,  632,46.  Mougeot, 
752.  Gladonia  coccinea.  Uofifin.  Lichen  cocciferus.  Lin.  Eng.  Bot.  t.  2051. 
DiU.  Musc.  t.  14,  f.  7.  A.  J.  Vaill.  Bot.  t.  21 ,  f.  4.  Uab.  les  carrières  de 
la  Gontrie. 

ISIDIDM.  Ach.  Prod.  DG.  PI.  fr.  326.  Ach.  Lich.  uoiv.  110,  t.  11,  f. 
9.  Pertusaria  Lecanora.  Meyer.  Parmelia  Spreng. 

i.  cosALLiNCM.  Ach.  Mcth.  138,  t.  3,  f.  7.  DG.  FI.  fr.  3'i6.  Duby, 
635.  Mougeot,  74.  Eng.  Bot.  1. 1541 ,  Jacq.  Goll.  2 , 1. 13.  Stereocaulon 
Nadreporiformc.  Hoff.  Uab.  sur  l'écorce  des  arbres. 

BGEOMYGES.  Pers.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  341.  Ach.  Lich.  108,  t.  12,f.  1,2. 

B.  BRicsTOBCM.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  342.  Duby,  635, 1.  Mougeot,  71. 
B.  Roscus.  Pers.  Ach.  Lichen  ericetorum  Linn.  Eng.  Bot.  t.  374.  Mich. 
gen.  100,  t.  50.  DiU.  t.  14.  Uab.  sur  la  terre  argileuse. 

B.  HUFus.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  342.  Duby,  635,  2.  B.  Rupestris  Pers. 
Mougeot,  70.  B.  Byssoîdes.  Schœr.  Jacq.  Gdl.  3,  t.  3,  f.  1.  Dill.  Musc, 
t.  14 ,  f.  4.  Uab.  sur  les  rochers  et  la  terre  argileuse. 

OPEGRAPUA.  Pers.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  307.  Artbonia,  Opegrapha  et 
Graphis.  Ach.  Lych.  et  Syn.  Arthonia  et  Opegrapha  LéonDufourin  Jonm. 
phys.  et  Hist.  nat.  t.  87,  p.  200.  Graphis,  Asterisca  et  Platygramma. 
Meyer.  Spreng. 

0.  RADiATA.  Pers.  DG.  FI.  fr.2,  p.  338.  Duby,  639,3.  Arthonia  As- 


—  134  — 

troïdea.  Âch.  Syn.  6.  À.  vulgaris.  i  Asiroîdea  Schcu*.  Hab.  s«r  récorce 
des  arbres,  près  le  pont  du  Gens,  au  Portoroan,  etc. 

O.  KOTHÂ.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  310.  Duby,  640,  7.1louf60t,  857.  0. 
Gymbiformis  Schœr.  Hab.  sur  l'ëcorce  des  arbres. 

V.  a  VolTella.  0.  YaWella  Ach.  t.  l,f.  9.  DG.  Fl.fr.  5,  p.  109.  0. 
Diaphora  DG.  FI.  fr.  170.  0.  Rimalis  et  Ifimbosa  Ach.  Syn.  77  et  71.  0. 
Gymbiformis  a  Pnlicariâ.  Schœr.  n»  97.  Lichen  Pnlicaris  Hoffm.  amm, 
t,3,f.2.  ^ 

y.  Y  Diaphora.  Ach.  Dnby.  0.  Diaphora.  Mougeot,  468.  Ach.  Eng. 
Bot.  t.  2280. 0.  SignataDG.FL  fr.SiO.  0.  Hebraîca  Dufonr.  0.  Gymbi- 
formis Y  Hebraîca  Schœr.  Hoffm.  Hab.  sur  l'ëcorce  des  arbres. 

0.  MÀCDLAE18.  Ach.  Mcth.  2i.  Duby,  610,  12.  Mougeot,  *i5i.  O. 
Rttgosa  Schœr.  0.  Epiphega  Eng.  Bot.  1, 2882.  Dichœoa  macularis.  Fries. 
Heterographa  macularis.  Fries.  Dill.  Musc.  t.  t8,f.  2.  Hab.  surl'écorce  des 
arbres,  à  FEbaupin. 

V.  a  Faginea  0.  Faginea  Pers.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  318.  Hab.  sur  Té* 
corce  dn  hêtre. 

V.  Y  Qnercina  0.  Qaercina  Pers.  DG.  FI.  fr.  2 ,  p.  307.  Hab.  sur  l'é- 
corce  du  chêne. 

0.  ATEA.  Pers.  Dnby,  641,  14.  Mougeot,  649,  14.  Schœr.  p.  48. 
Hab.  sur  l'ëcorce  des  arbres. 

V.  a  DenigraU  Schœr.  0.  Atra.  DG.  FI.  fr.  310.  0.  RettculaU.  FI.  fr. 
5  ,p.  170.  0.  Stenocarpa. 

y.  p  DenigraU  Ach.  Syn.  75.  Eng.  Bot.  1782.  Y.  p  Stenocarpa 
Schœr.  exsicc.  93.  0.  Stenocarpa  Ach.  Lich.  t.  3,  f.  11.  DG.  FI.  fr.  5 , 
p.  170.  Hab.  sur  l'ëcorce  des  arbres. 

0.  HBRPBTiGA.  Ach.  Meth.  23  a  et  p  Syn.  72.  Duby,  641, 13.  FI.  fr. 
309.  Mougeot,  555.  Hab.  sur  l'ëcorce  dos  arbres. 

.  0.  RCFBscBNs.  Pcrs.  Duby,  641,  18.  DG.  FI.  fr.  311.  O.  SidereUa. 
Ach.  0.  Rubella  et  0.  CEna.  FI.  fr.  389  et  5,  p.  169.  Mougeot, 648. 0. 
Herpetica.  pDisparata.  Ach.  73.  Hab.  surl'ëcorce  des  arbres,  Plessis-Tison. 

0.  suLBATÀ.  Pers.  Mougeot,  360.  Duby,  642,  26.  Ghev.  DG.  FL  fr. 
5,  p.  171.  0.  elegans,  Eng.  Bot.  1852.  Graphis clegans,  Ach.  Hab.  sur 
l'ëcorce  des  arbres,  à  TEbaupin. 

0.  scRiPTA.  Ach.  Meth.  30.  Duby,  642,  27.  Graphis  scripta.  Mougeot, 
Ach.  Syn.  31.  Dill.  Musc.  t.  18,  f.  1.  Hab.  sur  les  ëcorces  fines  des 
arbres. 

y.  p  Gerasi  Ach.  0.  Gerasi,  Pers.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  310.  Eng.  Bot. 
2301.  0.  Macrocarpa  Pers.  0.  Betnl».  DG.  FI.  fr.  p.  171.  y  polve- 
mienta  Ach.  Schœr.  exsicc.  n«  89.  0.  PulTemlenta  Pers.  DG.  PI.  fr. 
2,  p.  311,  FI.  Dan.  7,  t.  1242,  f.  1.  Graphis  pulremlenta.  Mougeot  « 
361.  S  Serpentins  Schœr.  Dnby.  O.  Serpelitina  Ach.  Meth.  FI.  fr.  2,  p. 
311.  Graplûs  Serpenti&a  Ach.  Syn.  83. 


O.  ctKsu.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  3tt9.  ArthouU  Lyncea  Ach.  Syn.  7. 
Grapliis  cœsia  Sprea.  £0^.  Bot.  t.  809.  Habite  sur  l'écorce  4cs 
arbres. 

O.  UBDusuLA.  Pers.  Onby,  643,  29.  DC.  FI.  fr.  ^^  p.  171.  Op.  Scripla 
Ç  Dendrilica  Schœr.  Asterisca  Medosula  Meyer  et  Spreug.  Uab.  sur  les 
arbres,  près  le  pont  du  Cens. 

0.  DBifDRiTici.  Ach.Metfa.  t.  t,  f.  10.  Daby,643,  30.  Eng.  Bot.  1796. 
Arthonia  dendritica  Duf.  Graphis  dendritica  Ach.  Platygramma  den- 
driticum  Moy.  Spreng.  Hab.  sur  les  écorces  d'arbres,  k  la  Pa- 
touillère. 

O.  GYNir.A.  Microcarpa  et  Uarpalea  de  Desvaux,  trouvés  sur  les  écorces 
d'arbres,  au  Portcreau,  no  sont  cités  par  aucun  auteur. 

STIGMATIDIUM.  Meyer.  p.  328.  Opcgraph»  DC. 

S.  CRAssosr.  Duby,  643.  Mougeot,  955.  S.  obscurura  Spreug.  Opcgra- 
pha  crassa  DG.  FI.  fr.  2,  p.  314.  Porina  aggregala  et  porina  taxicola  Ach. 
Syn.  112  et  113.  Arthenia  crassa  Dufou.  Hab.  sur  lo  bois  pourri  d'une 
tonnelle,  h  TEbaupin. 

VERRPGARIA.  Pers.  DG.  FI.  fr.  p.  313.  Scbœr.  p.  53.  Verrucaria  et 
Pyrenula. 

V.  RPioBKMiDis.  Duby,  644,  1.  Ach.  Meth.  118.  DG.  FI.  fr.  851. 
Mougeot,  363.  Sphœria  epidermidis  Fries  Syst.  Myc.  2,  p.  499.  Hab.  sur 
l'écorce  du  bouleau,  auPortereau. 

V.  PoncTiFORHis.  Pers.  Duby,  644,  3.  DG.  FI.  fr.  853.  V.  Hyloîca 
et  Microcarpa  DG.  FI.  fr.  857  et  858.  Hab.  sur  les  jeunes  écorces. 

V.  NiTiDA.  (Schrad.  Journ.  Bot.  1801,  p.  70.)  Duby,  645,  10.  hC, 
FI.  fiir.  861.  V.  populnea.  DC  Syn.  67.  pyrenula  nitida  Ach.  Mougeot, 
365.  Sphœria  nitida  Weigh.  Observ.  t.  2,  f.  14.  Hab.  sur  l'écorce  du 
charme,  du  hêtre,  du  noisetier. 

V.  LBccorspiiALA.  (Ach.  Meth.  116.")  Duby,  645,  11.  Pyrenula  leu- 
cocephala.  Mougeot,  757.  Pyrenolhea  fuscella  Fries.  Lich.  Suec.  Fasc. 
7,  n«  194.  Hab.  sur  les  arbres  du  petit  chemin  de  l'Ebaupin. 

y.  8TTMATBf.LA.  Ach.  Y.  atomaria.  Y.  ^  do  Y.  epydermidis. 
Ach.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  215.  Hab.  sur  l'écorce  des  arbres,  forêt  du 
Gâvrc. 

PATELLARIA.  Hoffm.  Lich.  prod.  36.  DG.  FI.  fr.  2 ,  p.  345.  Le- 
cidca  Sp.  Ach.  Lecidca  et  Patellaria  Mey.  Spreng. 

P.  Alba.  Duby,  648,  13.  Lecidea  att»a.  Ach.  Lepra  lactea  DG.  FI. 
fr.  2,  p.  322.  Lichen  lacteus.  Hoffm.  Eng.  Bot.  t.  1349.  Hab.  sur  les 
troncs  d'arbres,  aux  DervalMères. 

P.  PARA8BMA.  DG.  FI.  fr.  2 ,  p.  347.  Duby,  648,  15.  Mougeot,  745. 
Lecidea  parasema.  Ach.  Syn.  17.  Liehen  SangviMrkis,  Hoffm. 


—  136  -^ 

p.  PBTRARA.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  348.  Daby,  647 ,  3.  Mougeot,  744. 
Lecidet  petraea.  Acb.  Hoffm.  Lich.  t.  50«  f.  1,  2,  t.  57,  f.  t.  Wulf  in 
Jacq.  Coll.  3,  t.  6,  f.  2.  Hab.  sur  les  rochers.  Pesneau. 

P.  BLOBOGHROMA.  Dvby,  650,  29.  Lecidea  elœocbroma.  Acb.  Syn.  18. 
Mongeot,  746.  Hab.  les  écorces  d'arbres,  au  Portereau,  les  bois  de 
TEbaupin. 

P.  sAiiGviHARii.  Duby,  651  ,  40.  Lecidea  Sanguinaria.  Acb.  Mou- 
geot,  81,  2.  Vermcaria  Sanguinana.  Hoffm.  Lich.  2, 1.  41,  f.  1.  DG.  FI. 
fr.  316.  EDg.   Bot.  t.  153.  Hab.  l'écorce  des  arbres.  Pesneaa. 

P.  incAiiA.  Spreng.  Syst  4,  p.  265.  Diiby,  652,  49.  Lecidea  iocana. 
Ach.  Syn.  36.  Lepra  incana.  DG.  FI.  fr.  5,  p.  175.  Moogeoi,  432.  Eng. 
Bot.  1683.  Hab.  sur  le  bois  pourri  d'uoe  vieille  masure,  cheipin  de 
l'Ebaupiu. 

P.  FBRRVGiEiBA.  Hoffm.  Lich.  t.  12,  r.  1  et  t.  35,  f.  1.  Dnby,  655, 
69.  Moqgeot,  1055.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  358.  Lecidea  cioerea  fusea.  Ach. 
Hab.  sur  l'écorce  des  arbres. 

P.  GEOGRAPHiGA.  Duby,  656,  78.  Lecidea  atro  virens.  Ach.  Verracaria 
atrovirenset  geographica.  Hofifai.  Lich.  t.  17,  f.  4  et  t.  54,f.  2.  Phy- 
zocarpum  geographicum.  Mougeot,  640.  DG.  FI.  fr.  S,  p.  365.  DUl. 
Musc.  1. 18,  f.  5.  Hab.  sur  les  arbres,  au  Portereau. 

PSORA.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  367.  Psora  Sp.  Hoffin.  Lecidea  Sp.  Ach. 

P.  vBsicuLARis.  DG.  Fi.  fr.  2,  p.  368.  Duby,  657,  3.  Lecidea  vesi- 
cularis.  Mongeot,  172.  Ach.  P.  opuntioides  DG.  FI.  fr.  2,  p.  368.  Lî~ 
cheu  opuntioîdes  Vill.  Dauph.  3,  t.  35.  Lichen  cœruleo  nigricaos.  Eng. 
Bot.  1. 1139.  Hall.  helv.  t.  47,  f.  3.  Hab.  sur  le  mur  de  Procé ,  près 
Grillaud. 

P.  DBGipiONs.  Hof&n.  Lich.  t.  43,  f.  1  et  2.  Duby,  658,  8.  DG.  FI.  fr. 
2,  p.  369.  Lecidea  decipiens.  Ach.  Mougeot,  58.  Lichen  decipiens.  Hedw. 
Eng.  Bot.  t.  870.  Lichen  dispermus.  Vill.  Dauph.  3,  t.  35.  Hab.  sur  la 
terre,  à  Arthon.  Pesneau. 

SQDAMHARIA.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  374.  Ghev.  FI.  par.  1,  p.  638.  Le- 
canora  Sp.  Ach.  Psora.  Sp.  Hoffm. 

S.  CRA88A..  DG.  FI.  fr.  2,  p.  375.  Duby,  659 ,  10.  Lecanort  crasèa. 
Ach.  Mougeot,  1051.  Lichen  laqueatus  Jacq.  Goll.  3,  t.  f.  2.  Lichen 
cœspitosns.  Vill.  Dauph.  3,  t.  55.  Dill.  Musc.  t.  24,  f.  74.  Hab.  rochers 
calcaires,  k  Anconis,  Lire. 

S.  SMiiHii.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  375.  Duby,  659,  11.  Lecanort  smtthii. 
Ach.  Mougeot,  1148.  Lichen  gypsaceus Smith.  Mich.  Gen.  94,  t.  !«  f.  1. 
Hab.  sur  la  terre,  Arthon.  Pesneau. 

S.  LBHTiGBRA.  DG.FL  fr.  2, p.  376.  Duby,  660, 14.  Lecanoralentigera 
Ach.  Mongeot,  68.  Ach.  Psora  lentigera  Hoffm.  Lich.  t.  48^  t  I.  Eng. 
Bot.  t  871.  Hab.  sur  la  terre ,  k  Arthon. 


—  137  — 

PLAGODIUM.  DG.  FI.  fr  2,  p.  377.  liocanora  Sp.  Ach.  Parmeliœ 
Sp.  SpreDg. 

P.  cAMBCKHs.  DG.  FI.  fr.  2f  p.  379.  Duby,  GGl,  10.  Mougeot,  1152. 
Lecidea  canesccns.  Ach.  Lichen  cauesccns.  Diks  Grypt.  I^  t.  2,  f.  5.  Eng. 
Bot.  t.  282.  Hab.  sur  les  bords  du  rocher ,  près  da  Portoreaa ,  et  las 
arbres  de  FÉbaopin. 

P.  FiJLGBNS.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  378.  Daby,  662.  Lecauorafolgeos.  Ach. 
Mougeot,  1052.  Psora  citrica  Hoffm.  Lich.  t.  48,  f.  2.  Lichen  fùlgens. 
Swartz.  Hab.  sur  la  terre ,  plaine  d'Arthoo.  Pesnoau. 

P.  cAnDBLARivBf.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  578.  Mougeot,  743.  Lichen  cande- 
larins.  Linn.Dill.  Mvsc.  t.  18,  f.  18.  Hab.  sor  les  troncs  d'arbres,  sur 
les  murs.  Pesneau. 

P.  MCRORVM.  DG.Fl.  fr.  2,  p.  378.  Duby,  662, 13.  Lecanoramurorum. 
Ach.  Mottgeot  adden.  457.  Lichen  murorum.  Hoffm.  Lichen ,  t.  9,  f.  2. 
Wulf.  in  Jacq.  Goli.  3,  t.  6,  f.  1  Hab.  sur  les  murs  de  la  chapelle  de 
Bethléem. 

P.  albescrus.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  380.  Duby^  660, 5.  Lecanora  galaclina. 
Ach.  Psora  albescens  Hoffm.  Hab.  sur  un  mur,  k  Barbin. 

.  LEGAMOHA.  Sp.  Ach.  Patejlariœ,  Sp.  DG.  Parmelie,  Sp.  Spreng. 

L.  CBRiNÀ.  Ach.  Lich.  390.  Moogeot,  460.  Duby,  663,  9.  Patellaria 
cerina. Hoffm.  Lich.  t.  33,  f.  1.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  360.  Hab.  sur  l'écorce 
des  arbres ,  aux  Derrallières. 

L.  scBFUSCA.  Ach.  Lich.  375.  Duby,  664,  10.  Mougeot,  740.  Patel- 
laria subfusca.  Hoffm.  Lich.  t.  5,  f.  3.  DG.  FI.  fir.  2,  p.  362.  DilL  Musc, 
t.  t8,  f.  16,  t.  55,  f.  8.  Hab.  commun  stir  Técorcc  des  arbres. 

L.  BROiiiiBA.  Ach.  Lich.  419.  Duby,  666,  26.  Mougeot,  639.  Lecidea 
microphylla  y  Pezizoïdes.  Schœr.  Patellaria  nebulosa.  Hoffm.  Dill.  t. 
40,  f.  1.  P.  Brunnea.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  350.  Lichen  brunneus.  Eng.  Bot. 
1. 1246.  L.  Pezizoïdes.  Dicks,  t.  2,  f.  4.  Hab.  sur  la  terre  et  les  mousses 
décomposées. 

L.  PARELLA.  Ach.  Lich.  370.  Duby,  667,  32.  Mougeot,  1145.  Patella- 
ria. parcUa.  Hoff.  Lich.  1. 12.  DG.  Fl.fr.  2,  p.  364.  Lichen  parellus.  Linn. 
Eng.  Bot.  t.  727.  Dill.  Musc.  t.  18,  f.  10.  Hab.  sur  les  arbres,  les 
rochers. 

L.  TARTARBA.  Ach.  Lich.  372.  Duby,  667,  33.  Mougeot,  69.  Patella- 
ria tartarea.  DG.  FLfr.2, 364.  Lichen  tartareus.  Linn.  Eng.  Bot.  t.  156. 
Dill.  Musc.  t.  18,  f.  13.  Hab.  sur  les  arbres,  li  l'Éhaupin. 

L.  AiiGULOSA.  Ach.  Lich.  364.  Duby,  668,38.  Patellaria  angulosa.DC. 
FI.  fr.  2,  p.  363.  Hab.  sur  Pécorce  des  arbres. 

L.  LUTBscEns.  Ach.  Lich.  367.  Duby,  668,  43.  Lichen ezpallens.  Ach. 
Lidi.  374.  Patellaria  lutesceus.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  354.  Hab.  sur  les  arbres, 
au  Portereau. 

L.  ATRA.  Ach.  Lich.  344.  Duby,  670,  55.  Mougeot,  458.  Patellaria 


-  i3«  — 

Tepbremelae.  DG.  FI.  fr.  2;  p.  '^61.  Lichen  ater  Huds.  Eng.  Bot.  t.  949. 
Hab.  sur  les  arbres,  auPortereau. 

URGEOLÂRIA.  Ach.  Meth.  141.  Lichen.  unÎT.  74,  t.  6,  f.  8,  11.  DC. 
FL  fr.  i,  p.  370. 

U.  SGRDPOSA.  Ach.  Meth.  147.  Duby^  670, 2.  Mongeol,  169.  DG.  FL  fr. 
2,  p.  372.  U.  Gibbosa.  Ach.  Syn.  139.  Lichen  portusus.  WniL  in  Jacq. 
Goil.2,  t.  Il,  L  3.  Lich.  fibrosas.  £ng.  fiot.  t.  1732.  Dili.  Mme.  t.  18,  f. 
15.  Hab.  sur  les  murs,  yiliage  de  Barbiu. 

U.  TBssvLATà.  DG.  FI.  fr.  cinerea.  Duby,  671,  10.  Vernicaria  ocel- 
lata.  Hoffm.  Lich.  t.  20,  f.  2.  Lichen  cinereus.  Linn.  Ëng.  Bot.  t.  1751. 
Lecanora  cœcula.  Ach.  Sagedia  depressa.  Ach.  Hab.  sur  les  murs,  les 
rochers. 

PERTUSARIA.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  319.  Porina  Ach.  porophor».  Spreng. 

P.  coHHunis.  DG.  FI.  fr.  2,  .32C.  Duby,  672  ,  4.  Mougcol,  171.  Po- 
rina pertnsa.  Ach.  Lich.  t.  7,  f.  1.  Lichen  pertosiis.  Linn.  Eng.  Bot.  t. 
677.  Mich.  Gon.  1,  52.  Hab.  sur  l'i^corco  des  arbres,  k  l'Ébaupin. 

P.  vosTULATÂ.  Duby,  Porina  pustulata.  Ach.  porophora  pusluUata 
Spreng.  Hab.  an  Plessis-Tisoif. 

P.  LB10PLAGÂ.  Schœr.  Duby,  673,  7.  Porina  Leioplaca.  H.  Mougeot, 
847.  Hab.  sur  l'écorce  des  arbres ,  k  l'Ébaupin. 

THELOTREMA.  Ach.  Meth.  130.  Volvaria.  DG.  FI.  fr.  2,  373.  Antro- 
carpum  Meyer. 

T.  LBPADiHOtf.  Ach.  Meth.  132.  Duby,  673,  1.  Mougeot,  257.  VoWa- 
ria  truncigena.  DG.  FI.  fr.  p.  374.  Lichen  inclusus.  Eûg.  Bot.  t.  678.  Hab. 
sur  l'écorce  des  arbres,  au  Porterean. 

T.  YARiOLARioÎDBS.  Ach.  Duby.  674,  4.  Hab.  sur  l'ëcorco  du 
charme ,  du  peuplier  et  du  frône ,  dans  les  bois  de  l'Ébaupin  et  du  Por- 
tereau. 

VARIOLARIA.  Pers.  DG.  FL  fr.  2,  p.  324.  Ach.  Lich.  67,  t.  5,  f.  19. 
Pertusaria  parmeli»^  Meyer.  Spreng. 

V.  YBRBVOULOSA.  Delisc.  incd.  Desvaux,  Duby,  674,  2.  Hab.  sur 
l'éeorcô  des  arbres ,  aux  Derrallières. 

V.  GOHMunis.  Ach.  Lich.  322.  Duby,  674,3.  Mougeot,  264.  Hab.  sur 

l'écorce  des  arbres,  k  l'Ebaupin. 

y.  DI8G0ÎDBA.  Pers.  Ghev.  t.  12,  f.  3.  Duby,  674,  4.DG.  Fl.fr.  2, p. 
176.  V.  amara.  Ach.  Vermcaria  discoîdea  Hoffm.  Lichen,  faginens. 
Eng.  Bot.  1. 1713.  Hab.  sur  les  vieux  troncs  d'arbres. 

GOPTIOGARPON.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  323.  Spiloma.  Ach.  univ.  23.  Go- 
niolomaPlorke. 

G.  ctifif ABARiffUM .  DG.  FL  fr.  2,  p.  323.  Doby,  675, 3.  Mougeot  ,651. 
Spiloma  tusmidulnm.  Ach.  Lich.  136.  Hab.  sur  les  écorcet  d'arbres ,  k 
PÉbaupîa  et  ans  Derrallières. 


—  139  - 

LEPHA.  Hall.  heW.  BC.  PI.  fr.  2,  p.  322.  LeprarU.  Ach.  Lich.  132, 
t.  14,  f.  12  et  13. 

L.  cBLOEiifA.  DG.  Syn.  gall.  68.  Duby,  676,  1.  Pulverana  chlorina. 
Ach.  t.  1,  f.  1.  ËDg.Bot.  t.  2038.  Sporotrichtta  pulTeraria.  Liack.  Uab. 
sur  les  vidlles  écoroet ,  k  la  Eoussinièrc. 

L.  PLAVA.  Ach.  Lich.  663.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  176.  Ikiby,  676,  2.  Li- 

cfaea  flavus  Eng.  Bot.  1. 1350.  FI .  dan.  t.  899,  f.  2.  Paraidia  citrina  S 
flaTa.  Ach.  Lich.  189.  Pateilaria  eaodelam.  FI.  fr.  2,  p.  359.  Hab.  k 
la  Honaainière. 

L.  PHOSPHORBA.  Desvattx  noo  avcloram.  Cette  espèce  est  phosporet- 
cente,  et  a  été  trouvée  k  la  Housainière. 

L.  suLFCRBA.  Ehr.  Grypt.  21,  n«  208.  Duby,  676,  6.  Ach.Syo.  330. 
Hab.  sur  Técorce  des  arbres ,  h  la  Houssinière. 

L.  ▼BLUTiifA.  OosTaiix.  Lecidea  viridescens.  Chev.  573,36.  Licheuvi- 
rescens.  Schrad.  FI.  Germ.  1,  p.  88.  Lichen  veluiinusLimiée.  Bywus  velu- 
tÎDiis.  Houg.  696.  Hab.  siirrécorce  des  arbres,  k  la  Haillardiërc. 

L.  BOTEYoiDEs.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  322.  Duby,  676, 7.  Ach.  Syn.  331.  Bys- 
sus  botryoîdes.  Linn.  palmella  botryoîdes.  Ach.  Alg.  14.  Hab.  sur  les 
ccorces  des  vieux  arbres. 

L.  ARTiQuiTATis.  Ach.  Duby,  677,  10.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  322.  Byssus 
antiquitatis.  Linn.  Lichen.  Antiquitatià.  Hoflhi.  Hab.  sur  les  rochers , 
les  vieux  murs. 

Les  Hyposylée».  DG.  FI.  fr.  2,  p.  280. 

Xylomici  Will.  Pyrenomycotes.  Frics  1 .  Tribu  sphériacécs.  Frics  Myc. 
p.  318.  Adolphe  Brongn.  Gl.  Ghamp.  p.  94. 

SPHGERIA.  Haller.  hist.  lll,p.  120.  Todo,  2,  p.  7.  FI.  fr.  2,  p. 
282.  Pries  Syst.  Myc.  2,  p.  319.  Hypoxylon  et  Yariolaria.  Bull,  sphœ- 
ria  etDepazea.  Ad.  Brong.  Xylaria  stromatosphœria,  curcubitaria,  cryp- 
tosphœria  et  sphœrîa.  Grevillc. 

S.  MiLiTARis.  Ehrh.  DG.  Fl.fr.  2,  p.  282.  Sow.  Fung.  t.  60.  Duby, 
678.Pers.  ob.  2,  t.  2,  f.  3.  Glavaria  militaris.  Linn.  Glavaria  grannlosa. 
Bull.  t.  496,  f.  1.  Vaillant,  Bot.  t.  7,  f.  4.  Hab.  dans  des  mousses,  k  la 
Verrière ,  à  la  Ramée.  Renou. 

S.  DFGiTATA.  Ebrb.  DG.  FI.  fr.  t.  2,  p.  284.  Duby,  678,  6.  Pers.  obs. 
t.  1,  f.  1-6.  Glavaria  digitata.  Linn.  Bull.  t.  220.  G.  Ophioglossoîdes. 
Mougeot,  565.  Glavaria  hypoxylon.  Schœif.  t.  265.  Hab.  le  parc  des 
Dervallières ,  la  Houssinière. 

S.  HYPoxYioN.  Ehrh.  Duby,  678,  2.  Scav.  t.  55,  8.  Pers.  Desmaz. 
331.  Mougeot,  272.  Sphœria  cornuta.  Hc^Em.  t.  3,  f.  t.  FI.  fr.  2,  p.  283. 
Glavaria  hypoxylon.  Linn.  Bull.  t.  180.  MIch.  Gen.  t.  85,  f.  1.  Hab.  parc 
des  Dervallières. 


~  140  ~ 

s.  PUKBTATA.  Sow.  Fuug.  t.  54.  Fries.  Duby,  679,  11.  DG.Pl.  fr.  2, 
p.  288.  Moogeot ,  953.  8.  Poronia  Fers.  S.  Trancala.  Boit.  U  137,  f.  2. 
Peûza  puneUta.  Lino.  fiall.  t.  'iS'i.  Hab.  ia  fimo  equino  et  aûno. 

S.  GoncENTAicA.  Bolt.  1. 180. Duby,  679,  13.  Fl.fr.  2,  p.  284.  Fries, 
*i,  p.331.  S.  Fraxioea.  Sow.  t.  160.  Lycoperdon  atrum.  Scbœff.  t.  329. 
Hab.  sar  les  frênes.  Pesneau.   . 

S.  F&ÂGiFORius.  Pers.  Syn.  9,  t.  1,  f.  1,  2.  Daby,  679,  13.  Sclmiidt. 
Nottgeot,  273.  Desmaz.  édit.  1,  282 ^  édit.  2,957.  GréTiUe,t.  136.  S. 
Bicolor.  OG.  FI.  fr.  2,  p.  286.  Hypoxylon  coccineum.  Bnll.  t.  493,  f.  2. 
Hall.bolv.  t.  47,  f.  10.  Sphœria  lateritia.  DG.  FI.  fr.  5,  p.  1.37.  Hab.  aux 
Beryallièrcs. 

S.  FuscÂ.  Pers.  Ânu.  Bot.  2,  t.  2,  f.  3.  DG.  FI.  fr.  2, 287.  Duby,  679, 
14.  Mougeot,  178.  Desmaz.  476.  S.  Glomerulata  et  S.  Goryli.  DG.  FI. 
fr.  2,  p.  287.  Hypoxylon  glomerulatum.  Bull.  468,  f.  3.  S.  Tubcrcolosa. 
Bolt.  123,  f.  1.  Sow.  t.  ?74,  f.  8.  Dill.  Musc.  t.  18.  f.  7.  Hab.  sur  les 
écorces ,  k  la  Houssioière. 

S.  coHŒRBifs.  Pers.  Syn.  U.  Duby,  680,  16.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  286. 
Mougeot,  764.  Hab.  sur  Técorce  du  bêtre  et  d'autres  arbres. 

S.  GRÀfiuLATA.  Sow.  Fung.  t.  355.  Duby,  680,  17.  DG.  FI.  fr.  2,  p. 
286.  S.  Rttbiformis.  Pers.  Ann.  Bot.  2,  t.  2,  f.  1.  S.  PcltaU.  DG.  FI.  fr. 

2,  p.  287.  S.  Argillacoa.  Pers.  Icon.  pict.  t.  3,  f.  1,3.  S.  Multiformis. 
Fries.  Hypoxylon  granulosum.  Bull.  487.  Hab.  à  PÉbaupin,8urréoorc6 
d'un  arbre  mort,  et  an  Portereau. 

S.  TYPHiNÀ.  Pers.  Syn.  29.  Icon.  Pict.  t.  7,  f.  1 .  Duby,  680, 23.  DG. FI. 
fr.  2,  p.  292.  JNces.  f.  314.  Desmaz.  l'«  édit.  38,  2«  édit.  958.  Dothidea 
typbina.  Mougeot,  79.  Fries.  p.  553.  Polystigma  typhina.DG.Stromatos- 
pbœria  typbina.  Gréville,  cr.  FI.  t.  204,  Hab.  sur  les  cbaumes  viTants  des 
Graminées. 

S.  ATBOPORPIJRRA.  Tode,2,  f.  105.  Fries  Syst.  Myc.  2,  p.  340«  Duby, 
681,  26.  Mougeot,  765.  S.  Vogesiaca.  Pers.  Hab.  sur  l'écorco  pourrie 
des  bétres. 

S.  DBUSTA.  Hoflbi.  cr.  1, 1. 1,  f.  2.  DG.Fl.  fr.  2,  p.  283.  Mougeot,  276. 
Desmaz.  l'«  éd.  710,  2<  éd.  960.  Duby,  681,22.  S.  Maxima.  Bolt.  181. 
Sow.  t.  338.  Hypoxylon  ustulatum.  Bull.  t.  487,  f.  1.  Mich.  Gen.  t.  54, 
f.  1.  Hab.  fréquente  dans  les  forêts,  sur  les  rieux  troncs  d'arbres. 

S.  nuMMULARiA.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  290.  Duby,  682, 35.  Mougeot,  374. 
Sphœria  anthracina.  Smidt.  Myc.  2,  t.  1,  f.  16.  S.  Diffusa.  Sow.  t.  373. 
Hypoxylon  nummularium.  Bull.  t.  468.  Hab.  sur  les  rameaux  et  les 
troncs  d'arbres  morts. 

S.  BULLATA.  Ehrh.  exs.  n«  199.  Duby,  682,  36.  Mougeot,  866.  Des- 
maz. 1'*  éd.  432,  2*  éd.  961.  DG.  FI.  fr.  5,  p.  121.  Hoffm.  Gr.  U  2,  f. 

3.  Pers.  ic.  Piet  t.  3,  f.  6,  7.  S.  Depresaa.  Bolt.  1. 122.  f.  1.  Sow.  t.  216. 
Hab.  ior  lea  branchée  sèches  du  saule  et  du  coudrier. 


—  141  — 

s.  onooLATA.  Pen.  Syn.  2t.  Duby,  S82,  37j  Moageot  9  871.  D««iia2. 
1'«  éd.  617,  2«  éd.  962.  DG.  FI.  fr.  S^p.  120.  Stromatosphœria  undv- 
Uu  GréviUo  Grypt.  FI.  t.  223^  f.  1.  Hab.  sar  les  rameaux  morts  du 
coudrier ,  au  Plessis-TisoB. 

S.  STIGMA.  Hoffm.  Cr.  1,  t.  2,  f.  1.  Duby ,  682 ,  38.  Mees  Syst.  t. 
319.  Moageot,  272.  Stromatospheri  stigma  Gréville.  Grypt.  FI.  t.  223 , 
f.  2.  Uypoxylum  operculatnm  Bull;  t.  478,  f.  2.  Hich.  Gen.  t.  55  ,  f.  ^. 
Hab.  commun  sur  les  écorces,  aux  Denrallières. 

S.  QCRRCiiiA.  Pers.  Syô.  t.  1  ,  f.  7,  8.  Duby,  683 ,  48.  Besmaz.  V 
éd.  2052,  2«  éd.  1752.  Hougeot,  868.  BG.  FI.  fir.  5,  p.  120.  Kees. 
Syst  f.  321.  Hab.  sur  Fécorce  du  chèue,  k  l'Ebanpîu. 

S.  FiuBTi.  Pers.  Syst.  Myc.  2,  p.  376.  Duby ,  685  ,  66.  DG.  FI.  fr. 
5,  p.  134.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p.  375.  Hab.  sur  le  crotin  sec. 
Pesneau. 

S.' pauNASTRi.  Pers.  Syo.  37.  Duby,  686,  69.  Desmaz.  478.  Mougeot, 
378.  DG.  FI.  fr.  5,  p.  126.  Hab.  sur  les  rameaux  desséchés  du  prunier 
et  du  cerisier. 

S.  BBcoaTiOÂiis.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p.  396.  Duby ,  689 ,  94.  Mou- 
geot, 768.  Spheria  penicilhis  Pers.  Hab.  sur  Fécorco  du  chêne,  ii 
TEbaupia. 

S.  LBiPHiBJiiA.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p.  399.  Duby,  689,  97.  Mou- 
geot, 961.  Desmaz.  l'«  éd.  1256,  2«  éd.  756.  Spermodermia  clandestins 
Tode  1,  t.  1,  f.  1.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  17.  Runze.  Myc.  2,  p.  95,  t..  2 , 
r.  6.  Hab.  sur  Técorcc  d'un  acacia,  au  Plessis-Tison. 

S.  sTiLBOSTOMA.  Frics.  Duby ,  689,  101.  S.  Hystrix.  Moageot,  569. 
Tode 2,  p.  94.  Desmaz.  l'<  éd.  1257,  2«  éd.  757.  Hab.  sur  les  écorces 
d'arbres,  k  la  Maillardièrc. 

S.  PULCHBLLA.  PoTS.  Syu.  43.  DC.  FI.  fr.  6  ,  p.  127.  Mees  Syst.  p. 
305,  f.  333.  Mougeot,  279.  Duby,  690,  104.  Desmaz.  lf«  éd.  963,  2« 
éd.  263.  Gréville.  Grypt.  FI.  t.  67.  Hab.  sur  Técorce  du  cerisier. 

S.  cinnabariha.  Tode  2,  p.  9,  f.  68.  Duby,  690,  108.  Desmaz.  l'« 
éd.  34,  2*  éd.  970.  S.  Decolorfins.  Mougeot,  570.  S.  Pezizoides.  DG. 
FI.  fr.  6,  p.  125.  S.  Fragiformis  With.  Sow.  t.  256.  non  Pers.  Gucur- 
bitaria  cinnabarina  Gréville.  Grypt.  f.  t.  135.  Hab.  sur  les  écorces  d'ar- 
bres ,  k  l'Ëbaupin. 

S.  cocciNBA.  Pers.  Syn.  49.  Iconog.  Pict.  t.  12,  f.  2.  AG.  DG.  Fi. 
fr.  6,  p.  126.  Mougeot,  180.  Desmaz.  380.  Duby,  691,  109.  S.  Deci- 
duaTode2,  f.  104.  S.  Mori  With.  Sow.  t.  255.  Hab.  sur  l'écorce  d'un 
.  sapin,  au  Plessis-Tisou. 

S.  LABDBifi.  Pers.  Syn.  50.  Duby,  691,  113.  Mougeot,  873.  DG.  FI. 
fr.  2,  p.  292.  Desmaz.  l'<  éd.  840 ,  2«  éd.  40.  Nées.  Syst.  f.  325.  Pries. 
Syst.  Myc.  2,  p.  413.  Hab.  sur  le  cytise ,  au  Pleasis>Tison.  Mars. 

S.  AciHosA.  Pries.  Sysl.  Myc.  2,  p.  422.  Duby,  693,  131.  Mougeot| 


—  I4S  — 

769.  Hi^.  tnr  Técorce  da  tilleul  et  de  l'onneiii ,  et  sur  l'éeoree  da  ^n 
.  maritime ,  àvz  DenralUtoee^'  Mars. 

S.  BTSSiSBDÂ.  Todé  ^,  t.  V ,  f.  69.  VA.  Pries.  Sjet.  Myc.  2,  p.  44t. 
Duby,  697,  164.  Hab.  sur  les  bois  pourris  d'une  yieille  misore ,  cbeoiB 
de  r£ba«pio.  Février. 

S.  sARGUiiiBA.  SibUi.  404.  Diiby,  698,  178.  BoUon,  t.  131,  f.  I.  DG. 
FI.  fr.  2,  p.  297.  Sbw.  t.  254.  Nées.  Syst.  f.  366.  Gréfitte,  Grypt.  FI. 
t.  175, M.  Hypoxylon  phoeniceum  Bull.  487,  f.  3. 

S.  TRiroLii.  Pers.  Syn.  SO.Buby,  695,154.  Mougeot,  1167.  Desmat. 
l'«  éd.  180,  2«  éd.  976.  DO.  PI.  fr.  6,  p.  158.  Hab.  sur  les  feaillea  des 
Irèfles.  Pesaeau. 

S.  6RAMIN18.  Fers.  obs.  l,t.  1,  f.  1,  2.  Syn.  30.  Moageot,  876.  Des- 
mas.  1'*  éd.  1^68,  2«  éd.  268.  Nées.  Syst.  314.  DG.  PI.  fr.  2,  p.  291. 
Dnby,  695, 151.  Hab.  sur  les  feuilles  des  graminées  malades.  Pesaeaa. 

S.  89BRII0ÎBBS.  Hoffm.  Gfypt.  2,  t.  3,  f.  3.  Doby,  699,  187.  DG.  FI.  fr. 
p.  297.  Mougeot,  484.  Desmaz.  l'*  éd.  336,  2*  éd.  977.  Grenll.  Grypi. 
FI.  t.  6.  Sph.  Globularia.  Batsch.  f.  180.  Hypoxilon  miliaceum.  Bull. 
444 ,  f.  3.  Hab.  sur  le  bois  mort  dépouillé  d'écorce.  Pesaeau. 

S.  OTiMÂ.  Pers.  Syn.  71.  Dnby,  697, 167.  S.  Mndda  aet  p  Tode.  S. 
Liobeuoîdes.  Sow.  t.  373,  f.  12.  Hab.  sur  les  troncs  d*arbres  dénués 
d'écorce  et  sur  les  écorces  du  peupliei.  Delalande. 

S.  MiLLBPtJRCTATA.  Duby,  703,  224.  Gryptosphœria  millepunctala. 
Gréville  Grypt.  FI.  t.  360.  Hab.  sur  les  feuilles  du  cbène  vert,  à  la 
Porterie,  près  de  Petit-Port. 

S.  CLANOBSTIHA.  Pries.  Syst.  2,  p.  484.  Duby,  703,  230.  Hab.  sur  les 
bois  morts  dépourvus  d'écorce ,  au  Plessis-Tison. 

S.  P1NA8TRI.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  133.  Duby,  904,235.  Mougeot,  772. 
Gytispora  pinastri.  Syst.  Myc.  2,  p.  554.  Gryptosphœria  taxi.  Gféfille 
Grypt.  FI.  t.  13.  Hab.  dans  un  bois  de  sapin,  k  Bafi)in. 

S.  TAXI.  Sow.  Eng.  Fung.  t.  394,  f.  6.  Duby,  248.  Pries.  Syst.  Myc. 
2,  p.  500.  Mougeot,  1079.  Desmaz.  !'•  éd.  280,  2«  éd.  981.  Hab.  sur  les 
feuilles  malades  des  conifëres. 

S.  ACUTA.  Hoffm.  cr.  1,  t.  5,  f.  2.  DG.  FI.  ft*.  6,  p.  1.12, Duby,  706, 
356.  Sow.  119.  Mougeot,  181.  Desmaz.  36.  Gryptosphœria  acuta.  Gré- 
ville  Grypt.  FI.  t.  239.  Hab.  sur  les  tiges  d'orties,  aux  Donralliëres.  Mêlée 
à  la  var.  Mammilaris  de  Dosvaux. 

S.  COMPLARATA.  Todc  2, 1. 11,  f.  88.  Duby,  706,  259.  DG.  FI.  fr.  2, 
p.  299.  Mougeot,  82.  Desmaz.  37.  Sph.  herbarum.  Y.  a.  Pers.  8p.  her- 
barum.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  134.  S.  Patelle.  DG.  Syn.  Gall.  Hab.  sur  des 
feuilles  de  houx ,  aux  Dervallières. 

S.  PATELLA.  Pers.  Syn.  76.  Duby,  707,  267.  Mougeot,  485.  Des- 
maz. l'«éd.  215,  2*  éd.  415.  Heterosphœria  Patelle  GreviU.  12.  FI. 
t.  108.  Feziza  Ligustiei.  DG.  FI.  fr.  5,  p.   21.  Pbaoidium  Patelli.  B. 


—  143  — 

CampesM.  Pries.  Fang.  2  f  p.   133.  H«b.  sur  les  tiges  desséchées 
d'ombcllif^res,  parc  des  Der?  allières. 

8.  PVNCT1FOR1II8.  Pers.  Syn.  90^.  Diiby  ,  710 ,  097.  DG.  FI.  fr.  2  , 
p.  299.  Mougeot,  662.  DesmaE.  ,  l>«éd.  2094,  2*  éd.  1794.  S.  Gra> 
terinrn;  DG.  FI.  fr.  2,  p.  29S.  Hab.  sur  les  feuilles  de  chèue.  Pesneaa. 

S.  csuGiFBRARiJM.  Frics  Sjst.  Myc^  2,  p.  525.  Diiby,  710,  300. 
Desmaz. ,  V  éd.  985 ,  2^  éd.  28.5.  Hab.  sur  les  feuilles  et  les 
siliquesdcs  crucifères. 

S.  BUUGOLA.  Fries.  Syst.  Myc.  2,  p.  528.  Duby,  711,  805.  S. 
Liobenoîdes  Y.  Bnxicola.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  149.  ttougeot,  974.  Pbyl- 
losticta  Limbalis.  Pers.  p.  148.  Hab.  sur  des  feuilles  de  buis. 

S.  1L1GICOLA.  Pries.  Duby  ,  711 ,  306.  Hab.  sur  des  feuilles  vivantes 
du  boux. 

S.  HiiDER«u;oLA.  FHes.  Duby  ,  711 ,  307.  S.  Lychenoîdes.  Y.  Hede- 
rœcola  FI.  fr.  6  ,  p.  148.  Phylosticta  Hialyna.  Pers.  Hab.  sur  des 
feuilles  vivantes  de  lierre.  A  l'Ébaupin  ,  aux  Dervallières. 

S.  MTRUDBA.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  145.  Duby,  710.  Mougeot,  1175. 
Desmaz.  ,  l'«  éd.  1790.  2*  éd.  Ifi40.  Hab.  sur  les  feuilles  tombées 
du  chêne. 

S.  Rvi.oiioÏDBs.  DG.  FI.  fr.  S.  Âlmi  Schleiçh.  Crypt.  Exsic,  73.  Mou- 
geot, 766.  Hab.  sur  les  feuilles  d'ormeau.  Pesoeau. 

S.  DisciPORiiis.  Hoffm.  Mougeot,  80.  Desmaz. ,  l'«  éd.  618  ,  2*  éd. 
964.  Yariolaria  Ponctata.  fiull.  p.  185  ,  t.  432,  f.  2.  Pers.  Syn.  24. 
Hab.  sur  Fécorce  du  hêtre.  Pesneau. 

8.  r.6RVLi.  Batseh.  Mougeot ,  877.  Desmaz.,  1'»  éd.  1762,  2«  éd. 
1412.  S.  Fusea.  Pers.  Syn.  12.  Schleich.  Grypt.  Exsic.  68.  Hab.  sur 
le  coudrier. 

S.  H1SPIDA.  Pers.  Syn.  73.  p  8.  Acînosa  Tode  DG.  Fi.  fr.  6  ,  p. 
140.  Hab.  sur  les  branches  mortes  du  chêne  et  dénudées  d'écoree. 
Pesneau. 

XYLOMA.  Nobis.  Dothidea  Pries.  Sphœrin.  DC. 

X.  ACBRiNUM.  Pers.  Syn.  104.  Dysp.  Neth.  p.  6.  Mougeot,  77.  Mucor 
Granulosus.  Bull.  109  ,  t.  504  ,  f.  13.  DG.  FI.  fr.  815.  Hab.  sur  les 
feuilles  des  érables. 

•  • 

X.  MUL-nvALVB.  DG.  FI.  fr.  2 ,  p.  303.  Hab.  sur  les  feuilles  de 
houx. 

X.  LicHBMoÏDBS*  DG.  PI.  fr.  2 ,  p.  304.  Sphœria  Punetiformis.  Yar. 
Y  Pers.  Syn.  91.  Hab.  Elle  forme  différentes  variétés,  suivant  qu'elle 
se  développe  sur  les  feuilles  du  ehéae  ,  du  hêtre  ou  du  châtaignier. 

DOTHIDEA.  Fries.  obs.  2,  p.  347.  Syst.  Myc.  p.  548.  Ad.  Brong.  p. 
94.  SphœriesetXylonatîs.  Polystigma  et  Asterema.  DG. 


—  144  — 

D.  uLHÀRiiB.  Pries.  Dabj,  715, 18.  Hab.  aux  Gléons,  sur  les  tigasde 
laSpireaulmaria. 

D.  AHBMOMBs.  Fnes.  Syst.  Myc.  2,p.563.])uby«  716, 33.  Spluenaaiie- 
mones.  DG.  FI.  fr,  6,  p.  143.  Mougcot,  487.  Hab.  aa  pont  du  Gens, 
sur  les  feuilles ,  les  tiges  et  même  les  pétales  de  l'anémone  Sylfie. 

GECTHOSPORA.  Grev.Grypt  Pries,  p.  159. 

G.  PHArjDioînss.  Grev.Grypt.  f.  t.  253.  Desmaz.  l'«  éd.  571,  2*  éd. 
421.  Dnby,  725.  Xyloma  multivalve.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  303.  PbacidimB 
multivalve.  Scbmidt.  Pries.  Syst.  Myc.2,  p.  576.  Mougeot ,  560.  Spbcs- 
ria  hederœ.  G.  llieis.  Nées.  Myo.  t.  2,  f.  S3.  Sp.  Bifrons.  Sow.  316.  Hab. 
k  la  Honssiniëre ,  sur  des  feoiiles  de  boux. 

Pungi.  Ad.  Brongn.  inDict.  Glass.  3,  p.  461.  Glass.  Ghamp.  p.  76. 
Hymenomycetes.  Pries.  Syst.  Myc.  I,  p.  1^  Syst.  orb.  Teg.  1,  p.  63. 
Pungorom.  pars.  DG. 

DAGBYMYGES.  Nées.  Pries.  Myc.  2,  p.  228.  Ad.  Brongn.  p.  79.  Tre- 
melln.  Sp.  Pers.  DG. 

D.  FBÂGiFORins.  Ifees.  Syst.  p.  115.Duby,  729.  Tremella  fragiformis. 
Pers.  icon.  Pict.  t.  10,  f.  1.  Myc.  eur.  p.  99.  Hab.  k  la  Hoossintère. 

D.'TaTiCJ».  Pries.  Duby,  729,  4.  Mougeot,396.  Desmazières.  l>^*éd. 
327,  2«  éd.  402.  Tremella  urtic».  DG.  Pi.  fr.  5,  p.  28.  T.  Sespiocola. 
Wild.  Hab.  sar  les  tiges  dessécbées  d'orties. 

TBEMELLA.  Pries.  Syst.  Myc.  p.  210.  Ad.  Brongn.  p.  80.  Tremell» 
pers.  DG. 

T.  HiiLYBLLoîoBs.  DG.  PI.  fr.  2.  p.  93.  Gyrocephalos  juratensis 
Pers.  Gnepinia  tremelloïdcs.  Pries.  Syst.  orb,  p.  92.  Hab.  sur  la  teire 
bttmide ,  an  Portereau. 

Je  l'ai  trouvée  plusieurs  fois  sans  pouvoir  la  conserver. 

T.  FiiiBBiATA.  Pers.  obs.  Myc.  t,  p.  97.  Duby,  730,  2.  Tremella  verti- 
calis.  Bull.  t.  272.  T.  Mesentoriformis.  Bull.  272,  499.  f.  6,  X.DG.  FI. 
fi*.  2,  p.  92.  T.  Tinctoria.  Pers.  Myc.  1,  p.  101.  T.  Undulau.  Hoffo.  t. 
7,  f.  1.  Hab. sur  les  branches  d'aulne,  k  la  Honssiniëre. 

T.  MBSBMTBBicA.  Betz.  1769,  p.  249.  Duby,  731.  Jacq.  Mise.  l,p. 
142.  Eng.  Bot.  t.  709.  T.  Ghrysocoma.  Bull.  t.  74.  T.  Auriformis. 
Hoffin.  t.  6,  f.  4.  T.Expansa.  Gheval.  Vaill.  Bot.  t.  14,  f.  4.  Hab.  sur  les 
branches  tombées  de  vieux  arbres. 

T.  SARCoioBS.  With.4,p.  78.  Duby,  731,9.  Eng.  Bot.  2540.  T.  Dubia. 
Pers.  Syn.  230.  T.  Ametyslhea.  Bull.  t.  499.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  91. 
Goryne  acrospermum.  Ifees.  Syst.  f.  143.  Hab.  sur  les  vieilles  branches 
tombées  k  terre. 

T.  coNSPVECATA.  Dcsvaux.  Pion  aliorum  auctorum.  Hab.  sur  les  bois 
pourris ,  k  la  Honssiniëre  et  au  Plessis-Tison. 

Nota.  11  est  plusieurs  autres  Tremelles  qui,  trop  gélatineuses  pour 


^  145  _ 

povioir  être  coiner?éeB  dans  Therbier,  m*o£Ereiit  trop  peu  de  sonTeoir 
pour  être  consignées  dans  ce  Catalogne. 

EXIDIÂ.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p.  120.  Ad.Brongn.  auricolariaB  et  tre- 
mella.  Pers. 

E.  GLAnnoLOSA.  Pries.  Dnby,  732,  3.  TremcUa  glandnlosa  Bnll. 
4*iO.  DG.  FI.  fr.  t!,  p.  90.  T.  Spicnlosa.  Pers.  Mongcot,  395.  T.  Arborea. 
Htids.  Hofim.  t.  8,  f.  1.  Spicaloria  glandnlosa.  ChcTall.  Dill.  Musc.  t. 
10,  f.  15.  Desmaz.  V  éd.  705,  2,  1278. Hab.  sor  les  écorees  d'arbres,  en 
hÎTer. 

BULGÀRIA.  Pers.  Syst.  Myc.  3,  p.  166.  Ad.  Brongn.  83.  Bnrcardia 
Schmied.  21,  p.  161.  Pezizœ.  Pers.  DG. 

B.  iifQoixfÂHs.  Pries.  Dnby,  738,  1.  Ghevall.  PI.  paris.  1,  t.  9,  f.  4. 
Peziza  nigra.  Bull.  460,  f.  I.  DG.  PL  If.  2,  p.  8.1.  Sow.  Fnng.  t.  428. 
Mongeoi,  197.  Peziza  inqninans.  Pers.  Ascolobns  inqninans.  Kecs.  f. 
296.  Hall.  Helv.  t.  48,  f.  8.  Desmaz.  !'•  éd.  551, 2«  éd.  569.  Hab.  sardes 
troncs  (Je  chênes  morts,  chemin  de  TEbanpin. 

B.  sARcoioes.  Pries.  Dnby.  Peziza  sarcoides.  Pers.  Myc.  Eur.  1,  p.  320 
Peziza  tremcUoîdea.  Bnll.  410.  DG.  PI.  fr.  2,  p.  89.  Hevclla  sarcoïdes. 
Boit.  Pnng.  I,  101,  f.  2.  Ehella  pnrpnrea.  Schœff.  Pnng.  t.  323,  324. 
Lichen  sarcoïdes.  Jacq.  Mise.  2,  t.  *J2.  Hab.  sur  les  troncs  d*arbres  morts 
et  pourris ,  parc  des  Dcrvallières. 

PEZiZA.  Dill.  p.  74.  Pers.  DG.  Patellaria.  Pries.  Syst.  Myc  .2  ,p.  41  et 
158. 

P.  ACBTABULUM.  Lion.  Sp.  1650.  Duby,  739,  2.  Bull. 485.  DG.  PI.  fr. 
2,  p.  84.  Sow.  Pnng.  t.  59  Vaill.  Bot.  t.  13,  f.  I.  Hab.  le  petit  chemin 
des  Der?alliërcs  et  prés  de  Saint-Sébastien  et  li  la  Barberie. 

P.  cocciEiBA.  Schoeff.  Fung.  1. 148.  Duby,  740, 10.  Bull.  t.474.DG.Pl. 
fr.  2,  p.  86.  Sow.  t.  78.  Peziza  aurantiaca  PI.  Dan.  t.  057,  f.  2.  I9ees. 
279.  Pries  Syst.  Myc.  2, p. 49. P.  DichroaUolmsk.ot.2,  t.  7.  Berg.Phyt. 
2,  t.  49.  Hab.  sur  la  terre,  au  bord  des  fossés. 

P.  GOCHLBATA.  Liun.  Sp.  I(i25.  Duby.  740,  12.  DG.  PI.  fr.  2,  p.  88. 
Bull.  t.  54,  f.  3.  P.  Umbrioa.  Pets.  Elvella  ochrolcuca.  Schœff.  t.  274. 
Hab.  sur  la  terre ,  bois  de  TEbaupin,  et  dans  le  chemin  qui  tra?erso 
du  la  route  do  Rennes  à  la  route  de  Vannes,  sur  des  glumes  de  fro* 
ment. 

P.  GBRBA.  Sow.Pung.  t.  3.  Duby,  741,  15.  Pers.  Myc.  eur.  1,  p.  232. 
Bull.  herb.  t.  44.  Hab.  sur  la  terre  ,  jardin  des  Derrallières. 

P.  LTcoPBRDOÏDEs.  l^Q.  PI.  fr  2,  p.  87.  Duby,  741,  16.  P.  Yesicu- 
losa.  BulL  457,  f.  1.  EP.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p.  52.  Pers.  Myc.  eur.  1, 
p.  228.  Gre?.  cr.  fl.  t.  107.  Elvella  lycoperdoides.  Scop.  Myc.  t.  86,  f.2. 
Hab.  suria  terre,  à  Sainte-Luce. 

P.  GRANDLOSA.  Bull.  t.  438,  t.  3.  DG.  PI.  fr.  2,  p.  79.  Duby,  742, 28. 
Mougeot,  784  add.  Pers.  Myc.  eur.  1,  p.  298.  P.  ScabraPl.  dan.  t.  655, 

10 


—  146  — 

9.  Ray.Syet.  f.3, 1 34,  f.^.Vaill.  Bol. t.  il,  t.  lA.F.GrmloMi. 

250.  Hab.  snr  les  bouses  de  Tacliea. 

P.  BOKmsaROBaicA.  Hoffm.  t.  7,f.6.Dabjr,744,45.  PLdan*t.tft5ê,tS. 
Pries.  Syst.  Myc.  '2,  p.  82.  Desmaz.  !'•  éd.  13tl,  2"  éd.  311.  P-  LabiP 
loin  Bail.  204.  DC.Fl.  fr.  2,  p.  87.  P.  FascicvlaU.  Schrad.  Fera.  Mye. 
eur*  P.  Hispida.  Sow.  Fond;.  1. 147.  P.  Beplicata.  Tode.  ETeUa  albida  at 
£.  Foliacea.  Scbcaff.  t.  lai  et  3A9.  Mich.  Gen.  t.  86,  f.  4.  Hab.  au  le 
revers  du  fosaé,  k  FEbaupio. 

P.  STBRCORBA.  Pers.  obs.  2,  p.  89.  Myc.  enr.  1,  p.  246.  Doby,  7ii, 
51.  P.  Giliata.  Bail.  U  438,  f.  2.  DG.  FI.  fr.  2,  |i.  78.  Fei.  ScntellaU.  Boll. 
1. 108,  f.  I.  non  Lina.  P.  Equioa.  PI.  dan.  t.  779,  f.  3.  So^,  t.  3^3.  Oe» 
lospora  scatellata.  Hedw.  Mnsc.  2,  t.  3,  f.  A.  Ri^.  Syn.  U  24yf.  3. Hab. 
sur  le  crottin  de  cheval.  • 

F.  C1LURIS.  Scbrad.  Jo«m.  Bot  2,  p.  63^  Dnby,  7S5,  55.  Dcamut.  V 
éd.  1656. 2«  éd.  456.  Fiiea.  Syst.  Myc.  2,  p.  289.  Hab.  sur  les  fevillea 
mortes  dn  chêne. 

P.  tirgiuba.  Fera.  obs.  Myc.  1,  p.  28.  Dnby,  745, 56.  Holmak.  1. 14. 
F.  nivea.  Sovr.Fnsg.  t.  66.  P.  Parvnla.  PI.  dan.  t.  1016,  f.  4.  F.  Laclea. 
Bnll.  376,  f.  3.  DG.  PI.  fr.  2,  p.  81.  Myc.  Gen.  t.  86,  f.  15.  Sab.snrdea 
frttits  de  bonleau ,  am  DervalÙères. 

F.  BicoLoa.  Bail.  t.  410,  f.  3.  Dnby,  746,  60.  DG.  PI.  fr.  3,  p.  79. 
Desmac.  1'*  éd.  1057,  2«  éd.  457.  Sow.  Fnnf .  t.  17.  P.  Minuta^  PI.  dan. 
t.  779,  f.  2.  P.  Pulchella.  Pers.  Myc.  enr.  1,  p.  260.  P.  Qnercina.  Lim. 
Hab.  snr  les  rameani  morts  dn  chêne. 

P.  CBaiNA.  Pers.  Syn.  65.  Myo.  l,p.  263.  Dnby.  746,  61.  Ifeca.  f. 
283.  Moogeot,  687.  P.  Biformis.  PI.  dan.  t.  iC20.  P.  Harginata.  Hobnak. 
2,  t.  20.  Hab.  Bor  les  bois  pourris,  forêt  dn  Oftvre. 

P.  CLAnDB8TiiiA.  BuU.  p.  251.  Doby,  746,  62.  DG.  PI.  fr.  2.  p.  «SI. 
Pers.  obs.  I,  p.  41.  Myc.  enr.  1,  p.  262.  Desmaz.  1537.  Hab.  sur  laa 
branches  tombées  des  ronces. 

P.  FAViLLàus.  BoU.  144,  t.  467,  L  1.  Dnby,  747,  77.  DG.  PI.  fr.  2, 
p.  8(>.  Sow.  t.  117.  F.  Granuliformia.  Alb.  et  Scbw.  Hab.  sar  laa  bois 
poarris. 

F.  FRncTiGBMA.  BuU.  t.  228.  DG.  Pl.fr.  2,  p.  82.  Duby,  750, 97. Sow. 
1. 117.  Mees.  Syst.  f.  282.  F.  Virfpiltoniau  FI.  dan.  t.  1016,  f.  2.  Oc- 
tospora  fnngQidea.  Hedw.  cr.  p.  53, 1. 19,  f.  A.  Hab.  anr  laa  flands  des 
chênes  et  les  fruits  du  bouleau. 

P.  psasonii.  Pers.  Myc.  1,  p.  288, 1. 12,  f.  1,4.  Diby,  750,.  101.  D«»- 
rnan.  V  éd.  873,2*  éd.  73.  Grev.  Crypt.  PI.  1. 162.  LyooperdonEquî* 
seti.  HofTm.  Grypt.  2,  t.  5,  f.  1.  Hab.surlaaliBnUeadea£qiaîaelaii,aUK 

Gléons. 

F.  nraBÀRUBi.  Fers.  Syn.  p.  664,  Duby,  782, 116.  DC.  FK  fr.  9,  p. 


—  147  — 

)7.  lloiigeot,  7n,  Hab.  mr  ks  feaines  detséohées  des  grandes 
herbes. 

P.  ciimaA.  Batsh.  Fang.  2,  f.  137.  Daby,  Sow.  t.  64.  DG.Fl.fr.  2, 
p.  77.  Nms.  S3rtt.f.26«.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p.  t4!2.  P.  Gallosa.  Btill. 
1. 41 5f  f.  t .  Fi.  dan.  1. 1490,  f.  3.  Hab.  snr  dés  bois  pourris. 

P.  coaiACBA.  Bnll.  t.  438.Dnby,  754,  144.BG.FI.  fr.  2,  p.  75.  Hab. 
sur  le  crottin  de  cheval  et  du  cerf,  forêt  dn  GlTre. 

P.  ÉvfiAifDaA.  Bull.  p.  246,  t.  467,  f.  3.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  85.  Sow.  t. 
i t.  Pecita  coednoa.  BoH.  Fong.  3,  t.  104,  f.  A ,  B ,  G.  Pers.  Syn.  p.  652. 
P.  Gnpnlaris.  Lin.  Hab.  sur  le  bois  mort. 

P.  Yosioaroams.  DG.  Syn.  Gsll.  17.  Fl.fr.  5,  p.  26.  Daby.  748, 85. 
Frlei.  Syst.  Myc.  2,  p.  fl06.  P.  Ânemala  y  poriaformis.  Pers.  Syn.  p. 
656.  P.  Tephrosia.  Myc.  eur.  I,  p.  271.  Hab.  sur  les  bois  pourris  du 
saula. 

P.  AnoMALA.  Pers.  obs.  1,  p.  29.  Duby,  748,  84.  Desmaz.  1'*  éd. 
1019,  2«  éd.  459.  Frtes.  Syst.  Hyc.  2,  p.  106.  P.  StipaU.  Pers.  Myc.  eor. 

1,  p.  270  non  Fries.  P.  Bugosa.  Sow.  Fung.  t.  369.  Hab.  sur  les  bran- 
ches tombées  et  desséchées. 

P.  VRTicjB.  Pers.  Myc.  eur.  1,  p.  286.  Duby,  750, 102.Peziia  striata. 
Fries.  Syst.  Myc.  2,  p.  112.  Hab.  snr  les  tiges  sèches  de  l'ortie.  Au 
printemps. 

HELOTIOM.  Pers.  Syn.  677.  DG.  Ad.  Brongn.Peziz»  tribus  Fries. 

H.  rniBTAiiira.  Pers.Syn.678.  Duby,  755,5.DG.Fl.fr.2,p.  75.Leotia 
fimelaria.  Pers.  obs.  Hyc.  2,  t.  5,  f.  4  et  5.  Hab.  sur  les  bouses  sèches 
de  Taches,  dans  un  bois,  sur  une  crotte  de  lapin.  Pesneau. 

HELVOLLA.  Ad.  Brongn.  class.  Ghamp.  p.  84. 

H.  BLASTicA.  Bull. t. 242.  DG.  Fl.fr.  2,  p.  94.  Destnas.  425.  H.  Milra. 
Boit.  Fung.  t.  95.  H.  Âlbida.  Pers.  H.  Fuliginosa.  Sow.  Fung.  t.  154. 
Duby,  756,  3.  Schoff.  t.  220.  Hab.  cour  de  la  Barberie  et  aux  Der- 
Tsllières. 

H.  CRISPA.  Fries.  Syst.  Myc.  Duby,  756,  4.  Michel  Gen.  t.  86,  f.  7. 
Var.  a  alba.  H.  Mitra  var.  alba.  Bull.  t.  466.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  94.  fi. 
Mitra.  SoW.  Fung.  t.  39.  H.  Leucopfaora.  Pers.  Grev.  Grypt.  Fl.t.  143. 
H.  Albida.  Schœff.  Fung.  t.  282.  Hab.  sur  la  terre  humide ,  dans  les 
bois. 

H.  LAGUNOSA.  Afzel.  173,  p.  303.  Var.  a  Duby,  756,4.  Fries.  Syst.  Myc. 

2,  p.  15.  CheY.  FI.  par.  1,  t.  6,  f.  5.  Var.  ^  Minor.  Pries.  H.  MonaceUa. 
Sf^ff.  t.  102.  Hab.  sur  la  terre  et  les  troncs  d'arbres  eouterts  de 
mousses.  Parc  des  Derrallières. 

H.  BOiAiARni.  DG.  FI.  fr. 2,  p.  95nov GlarariaDuby.  phalloïdes. Bull, 
p.  214,  t.  463,  3.  Leotia  BuUiardi  Pers.  Syn.  p.  612.  Helvella  larridna 
.  Vill.  Dvnph.  3,  p.  »945,  t.  56.  Hab.  fofOt  de  Bougon,  sur  des  feuilles 
aortes.  Pesneau. 


—  148  — 

MORCHfcLLA.  Pen.  Syo.  618.  Dill.  Gen.  74.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  312. 

Phalli.  Lion.  Vent. 

M.  BScuLEi«TA.  Pers.DG.  Fl.fr.  2,  p.  213.  Dttby,  757,1.  GreT^Cryp. 
FI.  t.  68.  Phallus  esculentus  Lîdd.  Schœff.  Piiiig.  t.  199.  Bull.  t.  2iS. 
Boit.  t.  91.  Lob.  iconog.  *2,  p.  371.  Hab.  8arle  revers  des  foawSfk 
Saint-Sdibasticn ,  k  la  Jaunais  «  chantiers  Grucj,  sur  le  bord  de  la  Loire. 
Pesnean.  Saint-Aignan«  Saiot-Brévin. 

M.  DBLisiosA.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p.  8.  Vaill.  21.  Weinm.  heiii.  t.  5S3. 
Duby,  757^2.  Hab.  Téchantillon  que  je  possède  est  ?ena  dans  la  serre  de 
M.  Roussin,  sur  le  Bouleyard. 

M.  TRBMBLLoÎDBs.  Pers.'Syu.  621.  Duby,  757,  4.  DG.Fl.fr.  2fp.9l3. 
Phallus  trémelloîdes.  Vent.  p.  509,  f.  1.  Bull.  t.  218,  f.  1.  GyrocephalM 
carnutensis.  Pers.  Hab.  sur  la  terre ,  aux  Gléons.  Au  printemps. 

VEBPA.  Swariz.  Pers.  Myc.  eur.  1,  p.  202.  Frics.  Syst.  Myc.  2, 
p.  23. 

y.  DiGiTALiFORMis.  Pers.  Myc.  eur.,  l,p.  202,  t.7,f.  !,  S.Buby,  758. 
Hab.  sur  le  bord  d'un  fossé,  près  Petit-Port,  entre  Saint-Sébastien  et 
Basso-Goulaine.  Delamarre. 

LEOTIA.  Hill.  hist.  43.  Pries.  Syst.  Myc.  p.  25.  Ad.  Brongn.  85. 
HeWellœ.  DC.  Leotiœ  Pers. 

L.  GBLATiifosA.  Hill.  hist.  43,  n^  3,  4.  Duby,759,  3.L.  Lubrica.  Persl 
Mougeot*  583.  Desmaz.  !'•  éd.  4*26,  2«  éd.  354.  Pries.  Syst.  Myc.  2,  p. 
29.  Grey.  Crypt.  f.  t.  56.  HeWella  gelatinosa.  Bull.  t.  473,  f.  2.  Sow.  t. 
70.  DG.  FI.  fr.  p.  95.  Vaill.  Bot.  1. 11,  f.  7,  9.  Michel  Gen.  t.  82,  f.  2. 
Hab.  sur  le  revers  du  fossé ,  è  l'Ebaupin. 

GEOGLOSSUM.  Pers.  obs.  Myc.  1,  p.  11.  Myc.  eur.  1,  p.  I!i3.  Pries. 
Syst.  Myc.  t,  p.  487.  GlavarisB.  DG. 

G.  HinstTCH.  Pers.  Syn.  608.  Duby,  762, 1.  Nées.  Syst.  f.  157.  Grev. 
Crypt.  FI.  t.  185.  Mougcot,  94.  Desmaz.  420.  Cla?aria  ophioglostoîdes. 
Smid.  icon.  t.  25.  Holmsk.  p.  18.  Sow.  t.  83.  Schœff.  t.  327.  Michr.  t. 
87,  f.  8.  Hab.  parmi  les  spbagnes,  è  la  Verrière. 

G.  GLABROM.  Pers.  obs.  2,  p.  61.  Duby,  762,  2.  G.  LœTÎgatam.  Des- 
▼eaux.  ClaTaria  ophioglossoîdos.  Linn.  Bull.  t.  872.  Mougeot,  95.Des* 
maz.  421.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  lOl.Boll.  t.  8,  f.  2.  FI.  dan.  L  1075,  f.  2. 
Vaill.  t.  7,  f.  3.  Mich.  Gen.  t.  87,  f.  4.  Hab.  sur  la  terre ,  dans  le  bois  de 
TEbaupin. 

G.  GLUTiNosuH.  Pcrs.  Syu.  609.  Duby,  762,3.  Mougeot,  780.  Dee- 
maz.  l'«  éd.  422, 2«  éd.  342.  Hab.  dans  les  marais  de  PErdre. 

G.  TiRiDB.  Pers.  Syn.  610.  Duby,  762,  4.  Mougeot,  994.  Desmaz.  V 
éd.  423, 2«  éd.  343.  GreT.  Crypt.  FI.  t.  211.  Ad.  Brongn.  t.  5,  f.  4.  Gla- 
▼aria  viridis.  Schrad.  FI.  dan.,  t.  1258,  f.  I.  Hab.  sur  la  terre,  dans  )ee 
bois,  k  PcUt-Port. 


—  149  — 

« 

CL  AVARIA.  Ytill.  p.  39.]!9ee8.  Syst.  p.  168.  Pries.  Syst.  Myc.  I,p. 
465.  Glavaris.  Pers.  DG. 

G.  coRiiBA.  Batsch.  l,f.  161.  Duby^  762, 1.  Mougeot^âS?.  FI.  dan.  t. 
1305,  f.  2.  Sow.  t.  40.  G.  Acoleiformis.  Bull.  t.  46.1,  f.  4.  DG.  FI.  fr.  2,  p. 
98;  G.  SiriaU.  Hoflîn.  *i,  t.  7,  f.  1.  Luid.  Hab.  sur  le  bois  pourri,  k  la 
Honssinière. 

G.  7RAG1L1S.  Holmsk.  1,  p.  7.  Daby,  76.1,  8.  Frics.  Syst.  Myc.  1,  p. 
484.  GreT.  Crypt.  FI.  t.  37.  G.  Eburnea.  Pors.  Syn.  603.  DG.  Fi.  fr.  p. 
97.  Mieh.  t.  87,  f.  6.  Hab.  sur  la  terre,  bois  de  la  Houssinière. 

G.  AtBA.  Pers.  Desvaux,  Gbeval.  p.  105,  2\  Ramsria  coralloîdes  alba. 
Holmsk.  Corypb.  1,  p.  113,  f.  12.  Sowerb.  t.  278.  Hab.  sur  la  terre ,  h  la 
Maillardière. 

G.  HBLYOLA.  Pers.  69.  Duby,  763,  10.  Desmaz.  219.  Sw.  Bot.  t.  514, 
f.  4.  G.  Simplicissima.  Wild.  G.  Lutea.  DG.Fl.  fr.  2,  p.  97.  G.Terost. 
4,  f.  2  a.  G.  Oylindria.-  Bull.  t.  463,  f.  1.  B ,  N  ,  0.  Hab.  sur  la  terre ,  aux 
Derrallières. 

G.  PisTiLLÂRis.  Lino.  Sp.  1651.  Duby,  764,  14.  Schœff.  t.  160,270. 
BaUch.  f.46.  Bull.  t.  244.  Sow.  t.  277.  DG.  FI.  fr.  p.  96.  Schmid  iconog. 
t.  4,  f.  sup.  Bocc.  Mus.  t.  507.  Mich.  Gen.  t.  81,  f.  1,2.  Hab.  aux  Der- 
▼allières,  à  la  Barbarie.  * 

G.  EDGOSA.  Bull.  t.  448,  f.  2.  Pers.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  98.  Duby,  764,  20. 
FI.  Dan.  t.  1301.  G.  Goralloides;'  Sow.  t.  278.  G.  Laciniata.  Schœff.  t. 
294.  Vaill.  Bot.  t.  8,  f.  2.  Hab.  dans  les  endroits  humides ,  la  Houssi- 
nière. 

G.  CRisTÂTA.  Pers.  Syn.  591.  Myc.  cur.-l,  p.  166.  Duby,  765,21. 
Desmaz.  217.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  190.  Glavaria  fallax.  FI.  dan.  t.  1304, 
I.  2.  G.  Mivca.  Pers.  t.  2,  f.  4.  G.  Albida.  Schœff.  t.  17U.  Ramaria cristata. 
Holmsk.  1,  p.  92.  Iconog.  Hab.  les  lieux  humides ,  les  Dervallières. 

G.  AUKTHTSTBA.  Bull.t.  4d6,f.2.  Duby,  765,  23.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  101. 
IVees.  Syst.  f.  151.  Gl.  Purpurea  Schœff.  t.  172.  Barr.  iconog.  t.  1262. 
Hab.  sur  la  terre  dans  les  bois,  forêt  du  Givre. 

G.  Muscoîoss.  Linn.  Suce.  1270  non  Bull.  Duby,  765,  25.  FI.  dan.  t. 
775,  f.  2.  Sow.  t.  157.  G.  Gomicnlata.  Schœff.  t.  173.  Pers.  Fries. 
Rai.  Syn.  t.  24,  f.  5.  Hab.  dans  les  bois,  à  TEbaupin,  k  la  Houssi- 
nière. 

G.  PRATBiisis.  Pers.  t.  4,f.  5.  Myc.  1,  p.  169.  Duby,  765,  26.  G.  Fasli- 
giata.  Bull.  t.  358,  f.D,  E.  DG.  FI.  fr.  2, p.  lOU.  G.  Muscoldcs.  FI. dan. 
t  836.  Boit.  t.  114  non  Bull.  nec.  Linn.  Vaill.  Bot.  t.  8,  f.  4.  Hab.  parmi 
les  mousses ,  dans  les  prés  de  Garcouet. 

G.  STRiGTA.  Pers.  45.  Duby,  71^5,  30.  FI.  dan.  t.  1302.  G.  Pallida. 
Schœff.  t.  286.  Hab.  dans  les  bois,  sur  le  bois  pourri,  k  la  Houssi- 
nière. 

G.  ciiiBBBA.  Vill.  Danph.  3,  p.  1050.  Duby,  766,  31.  Bull.  t.  354.  DG. 


—  160  ~ 

Fl.  fr.  3,  p.  100.  Fms.  Sjrst  M^c.  t.  468.  Gre?.  Qtjpî.  Fk  t  6*.  Cl. 
Grisea.  Fera.  Pries.  G.  Faliginea.  Fera.  Myc.  enrop-  1 9  p.  166.  DeiOMB. 
n^  216.  Hab.  dans. lea bois,  sur  la  terro ,  au  Fortsreaa. 

€.  GOSALLOÎDBs.  LifiD.  Sttec.i268.  Doby,  766,  $3.  DG.  Fl.fr^2,p.  100, 
var.  a  Frias.  Sjst.  Myc.  1,  p.  467.  Cl.  Alba.  Fers.  Myo.  G.  HolndLol* 
diana.  Fries.  Sow.  t.  278.  Holmsk.  1,  p.  113, 1. 12,  B.  222.  Sab.  sur  h 
terre  et  les  bois  pourris,  k  la  Houssinière ,  k  la  Haye. 

G.  FLATA.  Fers.  Syn.  586.  Pries.  Syst.  Myo.  1,  p.  407.  Diiby^  766, 
33.  G.  Goralloîdes  Intoa.  Bail.  t.  222  et  496,  f.  L,  M,  F.  DG.  Fl.  fr.  2,  p. 
100.  Schœff.  175,281»,  287.  Toome.  332.  Barr.  ic.  1260.  Hab.  sur  la 
terre ,  dans  les  bois.  Eté  et  automne. 

G.  BOTRYTis.  Fers.  42.  Myc.  1,  p.  161.  Dnby,  766,  35.  Nées.  Syst.  (. 
150.  Fl.  dai».  t.  1303.  G.  Plebeia.  Wulf.  Jacq.  coll.  2,  t.  13.  Scbœff.  t. 
176.  Barr.  iconog.  t.  1259.  Hab.  bois  de  la  Houssinière.  Eté  et  au- 
tomne. 

G.  BivuRCÀ.  Bull.  p.  207,  t.  264.  G.  Inœqualis,  var.  y  Fers.  Syo. 
601.  Hab.  sur  la  terre.  Fesneau. 

.G.  PiiosA.  Fers,  comment,  p.  74.  Bull.  t.  463.  Hab.  sur  les  fooillea 
tombées ,  k  la  Houssinière. 

G.  nsTULOSÀ.  Bull.  463.  Gette  Glavaire  ne  parait  être  ((u'une  Tariété  de 
la  précédente ,  velue  dans  son  jeune  ftge  et  glabre  quand  elle  vieillît. 
Hab.  un  jardin ,  k  Barbin ,  k  M.  Oudet. 

G.  FiufORMis.  Bull.  t.  448,  f.  1.  Fries.  Mycol.  1,  p.  496.  Hab.  sur  les 
feuilles  mortes ,  k  la  Houssinière. 

TELEFHOBA.  Wild.  p.  396.  DG.Fl.fr.  2,  p.  103.  Fries.  Syst.  Myc  1, 
p.  428.  Fers.  p.  110.  Auricularia.  Bull. 

T.  GimaBA.  DG.  Fl.  fr.  6,  p.  ^2.  Doby.  768, 1.  Oesm.  666, 119.  au- 
ricnlaria  dnerea.  Sow.  t.  288.  lacarnata.  Desv.  Hab.  sur  les  brancbes 
d'arbres,  aux  Dervallières,  au  printemps  et  k  l'automne. 

T.  ACBRiNA.  Fers.  Syn.  581.  Duby,  768,  2.  Mougeot,  991.  Desmas. 
l'«  éd.  2162,  2*  éd.  1812.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  453.  Hab*  surl'écorce 
de  l'érable,  auFortereau. 

T.  naaBSTais.  Ebrh.  Grypt  n»  178.1hiby,  768, 4.  DG.  Fl.  fr.  6,p*  3i. 
Mougeot,  29  7.  Nées.  Syst.  f.  251.  T.  Mesenteriformis.  Wild.  t.  7,  f.  fS. 
Auricolaria  oaryopbyllea.  Bull.  483.  Hab.  sur  la  terre,  dans  les  bois 
de  TEbaupin. 

T.  HinsuTA.  Wild.  préd.  397.  Duby,  769,  7.  Fers.  Syn.  570.  Myc.  sur. 
l,p.  116.  Desmaz.  116.  T.  Refloxa.  DG.  Fl.  fr.  2,  p.  105.  Aurioularia. 
reflexa.  Bull.  t.  274  et  483,1.  3, 4.  Sow.  t.  27.  Grev.  Grypt.  Fl.  t.  256. 
Helvellaacaulis.  Hudson.  Midi.  Gen.  t.  66,  f.  2.  T.  RevolnU  Desv.  Hftb. 
sur  les  branches  mortes  des  arbres,  k  l'Ebaupin,  aux  DervalUères. 

T.  BAFTawA.  DG.  Fl.  fr.  2,  p.   106.  Duby,  760,  8i.  T»  OohffolMboa. 


—  ISI  — 

Ftiet.  Fon.  T.  Serieea.  Fers.  Myc.  eor.  1,  p.  118.  Avrionlaha  papyrina. 
BvlL  t.  402.  Sow.  t.  S49.  Hab.  sur  losbois  pourris  des  pin». 

T.  TABAcniA.  Pries.  Sjst.  Myc.  1 ,  p.  487.  Duby,  769, S.  Pers.  Myc.  eur. 
1,  p.  118.  Deamaz.  415.  T.  Yariogau.  Schrad.  Fera.  T.  Femiginaa: 
Pera^Syn.  p.  5ft9.  T.  Roflexa  a  variegaU.  DG.  FI.  fr.  3,  p.  105.  BulL  t. 
48S,  f.  8.  Anricalaria  tabacina.  Sow.  t.  35.  A.  PiicotiaBa,  BoU.  t.  174. 
Hab.  sur  le  boia  du  coadrier,  à  Barbe-Bieoe ,  k  la  Barbarie.  Eté  et  aur 
loiDoe. 

T.  ROBiGiROSA.  Sçhrad.  185.  Duby,  769,  10.  FI.  daa.  t.  1619^  f.  2. 
Mougeot ,  394.  Desniaz.  413.  T.  Spadicea.  Cheval.  FI.  par.  1,  t.  7, 1 1. 
T.  Ferruginea.  DG  .FI.  fr.  2,  p.  iH.  Sow.  t.  26.  Auricolaria  ferragiaea. 
Bull.  t.  378.  Hab.  sur  les  vienx  cbènes,  au  pont  da  Gens. 

T.  PonroasA.  Père.  Syn.  571.  Duby,  769,  11.  Desmaz.  117,  414.  T. 
Beflexa  Ç  amelhyatea.  FI.  fr.  2,  p.  105.  BqU.  t.  483,  f.  1.  AaricuUria  per- 
aiatena.  Sow.  t.  388,  f.  1.  Micb.  Gen.  t.  66,  f.  4.  Hab.  sur  les  troncs  des 
arbres  9  à  la  Houanniëre  et  k  rBbaapia. 

T.  PicsoE.  Fers.  Myc.  eur.  I,  p.  122.  Dvby,  769,  12.  Mongeot,  661. 
Hab.  aar  les  branches  du  pin,  k  la  Qnarterie,  au  Pleasis-Tiaon.  Aoiomne 
eihirer. 

T.  cORTiGALis.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  106.  Dnby,  769,  15.  Nongeot,  669. 
T.  Quercina.  Fers.  Pries.  Grey.  Crypt.  f.  t.  142.  Attricnlaria  corticaNs. 
BbU.  t.  436,  f.  1.  Hab.  sar  l'écoroe  des  arhres  morts,  aux  Der?aUières. 
Priotenps  et  avtooine. 

T.  DisciFOSMia.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  SI.  Dnby,  770,  20.  Mongeot,  582. 
Desmaz.  416.  T.  Discoidea.  Fers.  Myc.  eur.  l,p.  f27.  Linn.  6-12.  Mab. 
sur  les  troncs  des  chênes  Tivants ,  près  le  pont  de  Forges. 

T.  ALOTACBA.  Fers.  Myc.  eur.  1,  p.  12&  Dnby,  770,  !21.Ghéyal.Fl. 
paris,  p.  86.  Hab.  sur  les  clôtures  et  les  pieox. 

T.  Lflivis.  Fers.  Syn.  575.  Doby,  770,  23.  Desmav.  418  etCat.  17. 
Hab.  sor  l'écoree  dos  peupliors  oi  des  chênes,  dana  la  forêt  do  Gêtre. 

T.  RosBA.  Père.  Syn.  575.  Dnby,  770,  24.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  33.  Hab. 
sor  lea  troncs  de  TClex  europcaos ,  aux  Gléoos. 

T.  sALiciNA.  Pen.  Myc.  enr.  1,  p.  132.  Dnby,  770,  25.  Bab.  sur  les 
ésorces  pourries  des  vieux  saules. 

'  T.  SBBAcBA.  Père.  Syn.  577.  tfyc.  enr.  1,  p.  135.  Duby,  771,20.  T. 
Incmstans.  Père.  S>n.  577.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  448.  Hab.  sur  les  gra- 
minées, les  rameaux  du  prunier. 

T.  FBRRUGiiiBA.  Pcre.  Syu.  578.  Duby,  771,  35.  Mougeot,  394.  T. 
Père.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  107.  Hab.  dans  les  fentes  des  bois  morts,  sous  le 
petit  pont  de  bois  de  la  HoussiDière. 

T.  PAOï.  Père.  Myc.  eur.  1,  p.  145.  Duby,  771,  36.  Grev.  Grypt.  FI. 
t.  984.  Hab.  aor  les  branches  desséchées  du  Fronos  padus,  k  TEban- 
pin. 


~  152  ~ 

T.  LAXA.  Pers.  Myc.  ear.  I,  p.  143.  Daby,  7^1,  39.  T.  Eyo&yens.  T. 
Exigua.  Pries.  Pezizodium  eYolrens.  DesTaux.  Hab.  dans  l'afeiiiie  de 
l'Ebaapin. 

T.  coERDLBA.  DG.  PL  ft*.  *i,  p.  107.  Duby,  771,  4.  Mougeot,  1199. 
Desmaz.  307.  Pers.  Myc.  eur.  1,  p.  147.  T.  Pimibriala.  Roth.  Aoricalaria 
phosphorea.  Sow.  t.  383.  Mycinema  phosphorenm.  Ag.  Hab.  sur  le  boîs^ 
et  l'écorce  à  moitié  pourris ,  k  la  Houssinière  et  aux  Denrallièree. 

T.  LBUcocoMA.  Pers.  Duby,  772,  46.  Leucoloma.  DesY.  Hab.  sur  les 
écorces  du  chêne ,  k  la  Houssinière. 

T.  SAMBDCi.  Pers.  Myc.  eur.  1,  p.  152.  Duby,  772,  49.  Mougeot^  779. 
Desmax.  220.  Grev.  Grypt  PI.  t*  242.  T.  Grctacea.  Pries,  non  Pers. 
Hab.  sur  l'écorce  du  sureau. 

T.  PHYLàCTBRis.  DG.  PI.  fran.  2,  p.  106.  Auriculaiia  phylacteiisi 
Bull.  p.  236,  t.  486,  f.  2.  Hab.  sur  la  terre  et  les  rochers ,  au  Porterean. 

T.  CALGBA.  Pers.  Syn.  581.  Auricularia  calcea.  DG.  FI.  (r.  ^,  p.  32. 
Hab.  sur  les  écorces  d'arbres.  Pesneau. 

T.  POLYGOiiiA.  Pers.  Syn.  574.  Alb.  et  Schwein  Nisk.  n<>822.  Auiicu* 
laria  polygonia.  DG.  Pl.fr.  2,  p.  32.  T.  Hexagona.  Desv.  Gorticiumpo* 
lygonium.  Pers.  Disp.  30.  T.  GoUiculosa.  Hoifm.  Germ.  ^,  t.  6.  Hab. 
sur  l'écorce  des  chênes ,  forêt  du  Gâvre. 

T.  MBSBnTBRicA  (1).  Gmcl.  Syst.  p.  1440.  Auricularia  trcmcUoides. 
DG.  FI.  fr.  2,  p.  104.  Bull.  p.  278,  t.  290.  Mich.  t.  66,  f.  4.  Hab.  sur 
le  bois  mort,  sur  des  arbres  abattus,  dans  un  chantier,  k  Pont-Bous- 
seau. 

T.  HTONOÎDBA.  Pcrs.  Syn.  576.  Auricularia  hydnoîdea.DG.  FI.  fr.26, 
34.  Gorticium  hydnoïdeum.  Pers.  obs.  Myc.  f ,  p^  15.  Hab.  sur  les  brandies 
mortes  du  hêtre. 

T.  MACDLiRFOBBas.  Des¥.nonalior.«uct.  Pi'est  qu'unoTariété  du  Rosea. 
11  diffère  de  ce  dernier  par  ses  bords  non  frangés.  Hab.  sur  les  écorces, 
forêt  du  Givre, 

GOIHIOPHORA.  DG.  FI.  fr.  6  ,  p.  34.  Pers.  Desm.  Ad  Brong.  in 
Dict.  Gl.  4,  399. 

G.  HBHBRAnACBA.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  34.  Pers.  Myc.  eur.  Duby,  773, 
i.  Hab.  sur  du  bois  mort  formant  la  tonnelle  du  parc  de  l'Ebaupin. 

AVRIGULARIA.  Pers.  Myc.  eur.  1,  p.  97.  Ad  Brong.  Glass.  Ghamp. 
88.  AuricularisB  Bull. 


(  1  )  Le  Thelephora  mesenterica  est  porté  k  la  page  suivante  sous  le 
nom  d' Auricularia  mesenterica. 


~  153  — 

A«  BiBftBNTERicA.  Pers.  Duby ,  773,  1.  Hougeot,  492.  Deêmaz.  !'• 
éd.  221 ,  2«  éd.  818.  A.  Tremelloîdes  Bail.  29U.  Thelephora  mcsente- 
rica.  Pers.  Syo.  571.  BoU.  Fung.  t.  172.  T.  Tremelloîdes  DC.  FI.  fr.  2, 
p.  104.  Phlebia  tremelloîdes.  Frics.  1^  p.  83.  Hab.  sur  un  vieux  tronc 
d'arbre  mort ,  aux  Gléons  ,  et  sur  de&  bois  abattus,  daos  un  chantier ,  k 
PoDt-Rousseau. 

PHLEBIA.  Pries.  Syst.  Myc.  1  ,  p.  426.  Ad  Brongu.  ia  Dict.  Cl.  13, 
p.  ^84. 

P.  MBRisHoÎDBS.  Frics.  Duby  j  773,  1.  GrcY.  Grypt.  FI.  t.  280.  Me- 
rulius  merismoîdes.  Fries.  Obs.  2,  p.  235.  Hab.  sur  un  arbre  abattu , 
chemin  de  l'Ebaupin. 

P.  RADiÀTA.  Fries.  Duby  ,  773,  2.  Mesentcrica  lutea.  Desv.  Phlebo- 
morpha  rufa.  Pers.  Hab.  sur  des  bois  abattus,  forêt  du  Gâvre. 

HYOriUM.  Linn.  Gen.  n«  2076.  Linck.  Diss.  1,  p.  39,  f.  60.  DG.  FI. 
fr.  2,  p.  108.  Ad  Brongn.  in  Dict.  Glass.  8,  p.  408.  Systotrcma.  Hericinm 
et  Hydnum.  Pers.  Myc.  eur.  t.  2. 

H.  THBLEPHOROÎDBOM.  Duby,  774,  1.  Thelephora  hydnoîdea.  Pers. 
Obs.  1,  p.  15.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  34.  Hab.  sur  les  écorces  du  hêtre  et  du 
charme ,  parc  des  Dervallières.  Hiver  et  automne. 

H.  RBPAMDUH.  Lino.  âuec.  1!258.  Duby,  775,  8.  Desmaz.  312.  FI. 
Dan.  t.  310.  Bull.  172.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  111.  Grev.  FI.  Gr.  t.  44.  H. 
Flavidum,  rufescens,  squamosum.  Schœff.  t.  318,  141,  278.  H.  Gamo- 
sum  et  Glandestinuœ  Baisch.  f.  136,  44.  Yaill.  Bot.  t.  14,  f.  6,  8.  Mich. 
t.  72 ,  f.  3.  Hab.  dans  les  bois ,  près  la  Maillardièrc ,  aux  I)er> 
▼allières. 

H.  RUFEscBns.  Pers.  Obs.  2,  p.  95.  Syn.  555.  Duby,  775,  9.  Fries. 
Syst.  Myc.  2,  p.  401.  H.Repandam  Bolton.  t.  88.  Systotrema  rufescens 
Desv.  Hab.  dans  les  bois,  près  Saint-Aignan. 

H.  FDsiPBs.  Pers.  Myc.  enr.  2 ,  p.  162  ,  t.  20 ,  f.  4,6'  Duby,  776, 11. 
Hab.  dans  les  bols  de  sapin ,  k  la  Quarte  rie. 

H.  GiiiBKBDH.  Bull.  t.  419.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  110.  Systotrema  cinerea. 
Desv.  Hab.  sur  la  terre ,  aux  Dervallières  et  k  la  Barberie. 

H.  r.TÂTHiFORMB.  Bull.  t.  156.  Duby,  776,  17.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  290. 
H.  Goncrescens.  Pers.  Mougeot,  296.  H.  Zonatum  Batsch.  Nées.  Systol. 
f.  242.  Michel  Gen.  t.  72,  f.  7.  Hab.  sur  la  terre,  dans  les  bois  delà 
Barberie  et  des  Dervallières. 

H.  AURiSGÂLPirM.  Linn.  Suec.  1260.  Duby,  776  ,  19.  Mougeot,  777. 
Desmaz.  l'«  éd.  954,  2*  éd.  254.  Schœff.  t.  143.  Bull.  481  ,  f.  3.  DG. 
FI.  fr.  2,  p.  tlO.  Sov^.  t.  267.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  196.  Mich.  Gen.  t. 
72,  f.  8.  Buxb.  cent.  1 ,  t.  57,  f.  1.  Hab.  sur  les  cônes  de  pin  tombés, 
k  la  Quarterie. 

H.  BRiNACEOM.  Bull.  t.  34.  Duby,  777,  21.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  108. 
Trast.  Fung.  Aust.  f.  35.  Hericinm  erinaceum.  Pers.  Bocc.  t.  303 ,  f.  6. 


~  184  ~ 

Bozb,  OMl.  1 ,  t  56  ^  f.  1.  Hab.  sur  les  vîmol  okè«eB  »  teèi  d«  Glne. 
Octobre* 

H.  GORALLOÎDBS.  Scop.  471.  Doby ,  777,  22.  Schœif.  t.  142.  Dcsmix. 
!'•  éd.  2160 ,  2»  éd.  1810.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  108.  Sow.  t.  252.  H.  Ramo- 
aum.  Bull.  t.  390.  Hericium  coralloîdea.  Pen.  Bocc.  t.  80â,  f.  7.  Mieh. 
t.  64,  f.  2.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres  ,  forêt  du  Gft^re. 

H.  MBMBRJiitAGBUU.  BuU.  t.  481 ,  f.  1.  DabjT ,  778  ,  29.  DG.  FI.  fr.  2, 
p.  109.  Pries.  Syst.  Myc.  1 ,  p.  115.  Hab.  sur  les  branches  mortes  tom- 
bées k  terre ,  k  la  Honssinière. 

H.  lutescbus.  Pers.  niyc.  eur.  2,  p.  174.  Duby,  778,  26.  Hab.  sur 
le  bois  des  clôtures,  k  Barbe-Bleue. 

H.  ABiETiRDM.  Duby^  778,  32.  Sistotrema  abietinum.  Pers.  Myc. 
eur.  2  ,  t.  22  ,  f.  3.  Hab.  sur  l'écorce  du  pin,  au  Plessis-Tison. 

H.  NiTBUM.  Pers.  Syn.  563.  Duby,  779,  42.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  109. 
Nées.  Syst.  f.  246.  Odontia  nivea.  Pers.  t.  4  ,  f.  6,  7.  Hab.  sur  Fécofce 
du  chêne. 

H.  DBcipisns.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  112.  Agaricus  decipiens.  Wild.  Bol. 
^>K*  4,  p.  12,  f.  5.  Sistotrema  violaceum.  Pers.  Syn.  551.  Hydona 
parasiticum  Linn.  Syst.  799.  Hab.  sur  les  pins.  Pesneau. 

FISTUIilNÂ.  Bul.  p.  314.  Pers.  p.  29.  Fries.  p.  396.  Bdeti  H«ds. 
DC. 

F.  HEPATiGA.  Pries.  Duby,  780,  1.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  270.  F.  Bu- 
glossoldes.  Bull.  t.  74,  464  «  497.  Boletus  hepaliccus.  Schœff.  t.  116, 
120.  DG.  FI.  fr.  2  ,  p.  113.  Sow.  t.  58.  Bocc.  Musc.  304  ,  f.  3,  Mich. 
Gen.  t.  60.  Hab.  au  pied  des  chênes.  Ge  champignon  appelé  mlgaire* 
ment  langue  de  bœuf,  est,  suivant  quelques  auteurs,  bon  k  manger,  mais 
son  aspect  n'est  pas  engageant. 

BOLETUS.  Pers.  230.  Pries.  Syst.  Myc.  I,  p.  385.  SuiUusMich.  Gen. 
126.  Boletti  Linn.  Pers.  Syn.  DG. 

B.  LUTEDs.  Linn.  Suec.  1247.  Duby,  781,  2.  Schceff.  t.  114.  Sow. 
t.  265.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  183.  B.  Ânnularis.  Bull.  t.  332.  DG.  FI.  fr.  2, 
p.  127.  Boit.  1. 169.  Ifces.  Syst.  f.  204.  Buzb.  cent.  V.  t.  14.  Hab.  sur 
la  terre ,  dans  les  forêts ,  et  dans  une  avenue  de  charmille,  aux  Songeras. 
Ql  Bolet  passe  pour  très-vénéneux. 

B.  piPBRATUS.  Bull.  t.  451 ,  f.  2.  Duby,  781 ,  6.  Sow.  t  84.  DG.  FI. 
fr.  2 ,  p.  125.  Kees.  f.  207.  B.  Ferrnginattis  Batsch.  f.  28.  Hab.  les 
Songeras  et  Tavenuo  des  Deryalliëros  ;  il  est  très-vénéneux.  Eté  et 
autonoe. 

B.  LiTiDUS.  Bull.  t.  490,  f.  1.  Duby,  782 ,  10.  Frics.  Syst.  1 ,  p.  389. 
B.  CfarisenteroB  6.  DG.  PL  fr.  2 ,  p.  126.  Hab.  sur  la  tarre  hnmido ,  au 
Pleasiio  Tison.  Apât  et  octobre.  (Biauvaia.) 


-  <55  — 

B.  BUACHTPoaiw.  Penu  Uyç.  enr.  1 ,  p.  1^8.  Biiby^  783  ^  li.  Bab. 
diDS  les  bois  boinideft  de  la  Jaaaaie.  (Mtnvais.)  Eté  et  automne. 

B.  soBTOifBBTOsoA»  LioB.  Socc.  1251.  Doby,  Nées.  Syst.  f.  !&06. 
Fries.  Sjit.  Myc.  1 ,  p.  IÙ9.  B.  Cbrysenteron.  Bull.  t.  490,  f.  3.  DG. 
FI.  fr.  2f  p.  126.  6.  Commuais.  Bull.  t.  393.  B.  Cupreus  étGrastipes. 
Schœff.  t.  112,  133.  Hab.  dans  les  avenues  du  bois  de  Petit*Port.  Eté 
et  automne.  (Mauvais.) 

B.  LVRiDvs.  Schœff.  t.  107.  Buby,  782,  15.  Pers.  Fries.  Grev. 
Grypt.  FI.  2  ,  p.  123.  fi.  Robeolarius.  Bull.  t.  490,  f.  1.  B.  Tuberoaus. 
Scbrad.  Buxb.  cent.  ^.  1. 13.  Batt.  1,  99.  Hab.  dans  les  bois,  forêt  du 
G&vre.  Eté  et  automne.  (Mauvais.) 

B.  BDULis.  Bull.  t.  60  et  494.  Duby,  733,  18.  Sow.  t.  111.  QG.  FI. 
lîr.  2,  p.  124.  B.  Esculenlus.  Pers.  Micb.  Gea.  t.  68,  f.  1.  Buzb.  cent. 
5,  t.  i2.  Une  variété  de  ce  Bolet  nommée  par  M.  Desvaux  Bol.  Asper. 
Hab.  dans  les  bois ,  sur  le  bord  des  fossés.  Eté  et  automne.  (Très* 
bon.) 

B.  iBRBcs.  Bull.  t.  385.  Duby,  783  ,  19.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  124.'  B. 
JEncus.  Fries.  Hab.  Petit-Port,  la  Honssinière.  Automne.  B. 

Une  vanéié  de  ce  Bolet,  de  couleur  de  soufre,  et  qui  prend  une  teiote 
verdâtro  quand  on  l'entame,  n'est  pas  moins  bonne  que  le  type. 

B.  scàBBB.  Bull,  p,  319,  t.  132  et  489, 1.  Pers.  Obs.  Myc.  2,  p.  13. 
Syn.  5U5.  B.  Boviaus.  Schœff.  1. 104.  Hab.  dans  les  allées  des  bois  de 
Petit-Port.  Eté  et  automne.  (On  peut  le  manger  sans  crainte.) 

B.  AUBANTiAcus.  BuU.  p.  320,  t.  236  et  489,  f.  2.  B.  Aurantias. 
Pers.  Syn.  p.  504.  B.  Rnfus.  Schœff.  108.  Obs.  Myc.  2,  p.  13.  Qu^- 
qiies  autours  le  prennent  pour  une  variété  du  précédent.  Automne. 
Hab.  les  mêmes  lieux  et  possède  les  mêmes  qualités  que  le  Scaber. 

B.  SCTAMBSCONS.  BuU.  p.  319,  t.  369.  Duby,  784,  24.  DG.  FI.  fr. 
2,  p.  125.  B.  Gonstricttts.  Pers.  Eté  et  automne.  Hab.  dans  les  forêts,  au 
Givre,  à  la  Houssinière,  Petit-Port.  (Mauvais.) 

B.  spADicBCJs.  Desvaux.  Non  al.  auct.  Hab.  k  l'Ebaupin. 

B.  FLAVus.  Desvaux.  Hab.  k  la  Hooaaioière. 

B.  puivcTATDS.  Desvaux.  Hab.  aux  Dorvallières. 

B.  ALBBscKBS.  Desvsux.  Hab.  k  la  Houssinière.   *" 

B.  PULviifATus.  Desvaux.  Hab.  aux  Dervallières. 

Ges  cinq  dernières  espèces ,  recueillief  avec  M.  Deavaux ,  nomiiées 
par  lui  et  conservées  dans  mon  herbier ,  ne  sont  décrites  mdle 
part. 

POLYPOBUS.  Mich.  gen.  129.  Fies.  Obs.  1,  p.  121.  Syat.  Myc. 
1,  p.  341.  Pers.  Gbamp.  p.  237.  Myc.  enr..  2,  p.  35.  Boletà  Lian. 
Pers.  DG. 

P.  PBBBNiiis.  LioB.  Sp.  1646.  Dvby,  78ft,  5.  Deamaz.   l**  4d.  %%^ 


~  166  ~ 

2^éd.253.  B.  Porennifi.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  122.  Mongeoi,  295.  FI.  dan. 
t.  1075,  f.  1.  Sow.  t.  19*2.  I^oes.  Syst.  f.  212.  B.  Goriaccns.  Schceff. 
t.  125.  Bull.  t.  28  et  t.  449 ,  f.  2.  Boletos  Lencoporus.  Keea.  SjsL 
f.  213.  Buxb.  cent.  5,  t.  15,  f.  1.  Hab.  sur  la  terre  et  les^ieax  troncs 
d'arbres,  h  Barbe-Bleue. 

P.  y.  p  FiMBRiATUB.  Bœtt.  Duby ,  785.  Boletus  Fimbriatus.  Bail, 
t.  254.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  122.  Uich.  Gen.  t.  70,  f.  8.  Pesoeau,  Cat. 
p.  142.  Hab.  sur  la  terre. 

P.  RUFESGBifs.  Fries.  Syst.  Myc.  1,  p.  351.  Duby,  785,  6.  Sistotrema 
Bufescèns.  Pers.  Icooog.  Pict.  t.  6.  Myc.  eur.  2 ,  p.  206.  Hab.  sur  la 
terre,  forêt  du  Gàvre.  Automne. 

P.  PRONDOSDS.  Pers.  242.  Duby,  786,  11.  Fries.  Syftt.  Myc.  1 ,  p. 
355.  Boletus  Frondosus  Schrank.  FI.  dan.  t.  952.  B.  Bamosissirous 
Schœff.  t.  127,  129.  B.  Cristatus  Gonan.  non  Pers.  Barr.  Icou.  t.  127?. 
Hab.  sur  les  vieui  bois  de  chône.  Jo  Tai  recueilli  sur  une  poutre  du 
pont  de  rArche-Sëcbc ,  après  un  automne  pluvieux. 

P.  scLFURBus.  Fries.  Duby,  786,  14.  Grey.  Grypt.  FI.  t.  113.  P. 
Citrinus.  Pers.  B.  Sulphureus.  Bull.  t.  429.  DG.  FI.  fr.  2 ,  p.  120. 
Sow.  t.  135.  Schœff.  1. 131, 13*2.  Buxb.  cent.  5,  t.  1.  Hab.  sur  les  chênes, 
le  hêtre,  le  prunier.  Douïon.  Eté. 

P.  lUBRiniTos.  Fries.  Duby,  786,15.  Boletus  imbrica tus.  Bull.  t.  266. 
DG.  Fi.  fr.  2,  p.'  116.  Hab.  sur  les  vieux  troncs  de  chêne  et  de  frêne.  Au- 
tomne. Pesneau. 

P.  LuciDos.  Fries.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  245.  Duby,  786, 10.  P.  Vemi- 
cosus.  Gheval.  FI.  par.  252,  9.  Bul.  Lucidus.  Loyss.  Gurt.  Lond.  t.  224. 
Sow.  t.  134.  Pers.  B,  Laccatus.  Pers.  Myc.  eur.  2,  p.  154.B.Obliqaatas. 
Bull.  t.  469.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  121.  B.  Variogatus.  Schœfif.  t.  263.  B.  Ver- 
nicosus.  Berg.  Phyt.  1,  t.  99.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres.  £té. 

P.  BBTULiNUS.  Fries.  Duby,  787,  16.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  229.  Boletus 
belulinus.  Bull.  t.  312.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  123.  Boit.  t.  159.  Sow.  t.  212. 
Hab.  sur  le  tronc  du  bouleau.  Eté. 

P.  ÀDosTus.  Frics.  Duby,  787,  23.  Desmaz.  313.  Boletus  adustns. 
Wild.  39:.  B.  Pelloporus.  Bull.  t.501,f.2.DG.  FI.  fir.  2, p.  115.  B.  Sabe- 
rosus.  Batsch.  2,  t.  41,  f.  226,  227.  Hab.  sur  les  arbres  morts,  k  la  Honssi- 
nière  et  dans  un  chantier,  à  Pont  Bousseau. 

P.  suAvsoLBNs.  Ffics.  Duby,  7K8,  28.  Bçletus  suaveolens.  Linn.  Sow. 
t.  228.  Non  Bull,  et  DG.  P.  Suberosus.  Boit.  t.  162.  Buxb.  cent.  5,  t.  5. 
Hab.  sur  les  vieux  saules ,  k  Anccnis.  Eté  et  automne. 

P.  zoRATDS.  Fries.  Duby,  788,  33.  Boletus  multicolor.  Schœiï.  t.  269. 
B.  Zonatus.  Nées.  Syst.  f.  221.  Bol.  Ochracous.  Pers.  Hab.  sur  les  troncs 
du  peuplier,  tremble  et  quelquefois  sur  les  vielles  clôtures. 

P.  VBR8IC0L0R.  Fries.  Duby,  788,  24.  Boletus  versicolor.  Lini.  Bull, 
t.  86.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  114.  Boit.  t.  81.  Sow«  t.  299, 387,  f.  7.  Boletus 


—  157  — 

atrorafas.  SchœfiF.  t.  268.  Hab.  tar  les  pieda  d'arbres  morts.  Eté,  an- 
tomne. 

P.  ABIRT1MU8.  Pries.  Dilby,  789,  35.  Pers.  Myc,  car.  2,  p.  77.  Grev. 
Grypt.  FI.  t.  226.  Boletus  abielious.  Dicks.  Crypt.  3,  t.  9,  f .  9.  Pers.  non 
DG.  B.  IncarDatns.  FI.  dan.  1. 1298.  Sistolrema  ▼iolaceum.  Pers.  Syn.et 
Myc.  eur.  2,  p.  203.  Hydniiin  dccipicns.  Schrad.  DC.  FI.  fr.  2,  p.  113. 
Buxb.  cent.  5,  t.  8.  Hab.  snr  les  pins  morts  et  tombés ,  aux  Denrallièrcs 
et  à  la  Quarterie. 

P.  PiNicoLÂ.  Fries.  Syst.  Myc.  1,  p.  372.  Daby,  789, 39.  Bolctns  pini- 
cola.  Swartz.  B.  Igniarias  FI.  dan.  t.  953.  Pers.  Syn.  534  oon  Linn.  B. 
Semi  Ovoîdcns.  SchœfT.  t.  270. 

P.  FRAxiNBos.  Fries.  Doby,  789,  40.  Boletus  fraxinens.  Bull.  t.  433,  f. 
2.  DG.Fl.fr.  2,  p.  118. 

P.  iiRYADBrs.  Frics.  Syst.  Myc.  1,  p.  374.  Duby,  790,43.  Boletus 
dryadeus.  Pers.  2,  p.  3.  B.  Pseado  igniarias.  Bull.  458.  DG.  FI.  fr.  2,  p. 
116.  Hab.  sur  les  troncs  du  cbèno.  Pcsneau. 

P.  FOMENTA  RI  08.  Frics.  Duby,  790,44.  B.  Fomentarius.  Linn.  Sow.  t. 
133.  B.  Ungulattts.  Bull.  t.  491.  DC.  FI.  fr.  2,  p.  116.  Toumef.  t.  330. 
Hab.  sur  les  troncs  du  chêne  et  du  hêtre. 

P.  iguiarius.  Fries.  Duby,  790, 46.  Boletus igniarius.  Bull.  t.  454.  Sow. 
t.  132.  Boit.  t.  80.  B.  Oblusus.  Pers.  DC.  FI.  fr.  2,  p.  117.  Hab.  snr  les 
troncs  de  hêtre  et  de  saule,  k  la  Houssinière  et  au  Portereau. 

P.  R1BIS.  Fries.  Syst.  Mycol.  l,p.  375.Duby,790,48.  Desmaz.  n<>3l4. 
Boletns  ribis.  DG.  FI.  fr.  6,  p.  41.  Polyporus  ribisius.  DesT.  Hab.  sur  les 
vieux  pieds  des  groseilliers. 

P.  sALiciNTis.  Fries.  Syst.  Myc.  1,  p.  376.  Duby,  791,  55.  Hesmaz. 
315.  Boletus  salicinus.  Pers.  Hab.  sur  les  vieilles  souches  du  saule. 

P.  OBMQurs.  Fries.  Syst.  Myc.  1,  p.  378.  Duby,  791, 53.  Boletus  obli- 
quas. Pers.  Syn.  P.  Incrustans.  Pers.  Hab.  sur  l'écorce  du  chêne ,  a  la 
Houssinière. 

P.  wfiDtJLLA  PAiiis.  Fries.  Syst.  Myc.  1,  p.  380.  Duby,  792, 67.  Boletus 
medulla  panis.  Jacquin  Mise.  I,  t.  11.  Boit.  t.  166,  f.  |.  DC.  Pi.  fr.  6,  p. 
39.  Hab.  sur  un  vieux  tronc  d'arbre,  k  la  porte  des  Dervallières.  Au- 
tomne. 

P.  YRRS1P0RU8.  Pers.  Myc.  eur.  p.  10.  Duby,  792,  71,  Hab.  sur 
l'écorce  du  chêne ,  dans  le  parc  de  l'Ebaupin. 

P,  CBRAsi.  Fries.  p.  382.  Duby,  793, 73.  Sistotrema  cerasi.  Pers.  Syn« 
552.  S.  Lemoplaca.  Pers.  Myc.  Hydnum  cerasi.  DG.  FI.  fir.  6,  p.36>Hab. 
sur  Fécorce  du  cerisier,  jardin  de  la  Houssinière. 


—  158  — 

p.  a  ADULA.  Firiet.  Dvby,  799.  75.  Boletm  radida.  Pen.  ^slofroM 
radvla.  Dcsy.  Hab.  sur  des  branches  mortes,  aa  Plessis-Tison. 

P.  SQCAMOSVB.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  34S.  Dnby,  794,  83.  6re?. 
Grypt.  FI.  t,207. Boletassquamosus. Hads. Scbœff.t.  101, 101. Boit.  t. 77. 
FI.  dan.  1. 1196.  Boletus  jnglandis.  Bull.  t.  19.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  121.  B. 
Platiporus.  Pers.  Syn.  bab.  surtout  sur  les  noyers,  k  Ancenis. 

P.  FaaaBus.  Desvauz  non  al.  auct.  Hab.  k  l'Ebaupin ,  aar  l'écoree  da 
chêne.  I^ovembre. 

P.  TAtORARios.  DesTaruz.  Hab.  k  la  Houssiniëre.  Norembre. 

P.  CARMicHABLii.  DosTaui.  Hsb. sur Técorce  du  bouleau,  aux  Denral- 
lières.  Mare. 

DCEDÂLEA.  Pers.  Syn.  499.  Rees.  Syst.  f.  224.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p. 
381. 

D.  soAVBOLBMS.  Pers.  Syn.  502.  Duby,  794,  4.  Boletus  suafedeBS. 
Bull.  t.  310.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  118.  Hab.  sur  les  Tieux  troncs  de  saule. 

D.  uNifîOLOB.  Frics.  Syst.  Duby,  795,  7.  Boletus  unioolor.  BnU.  i. 
408,  5U1,  f.  3.  Boit.  t.  163.  Sow.  t.  325.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  115.  Sislotren» 
cinereum.  Pers.  Syn.  551.  Myc.  eur.  2,  p.  204.  Hab.  sur  lès  arbres  BM>rts. 
Automne. 


D.  COMFRAGOSA.  Pcrs.  Syu.  SOI.  Duby,  795,  %,  Boletus  coufrag< 
Boit.  t.  160.  B.  Labyrintbiformis.  Bull.  t.  491,  352.  DG.  Fl.fr.  p.  117. 
Hab.  sur  le  Pirus  terminalis.  Pesneau. 

D.  suBBRosA.  Duby,  795,  9.  DedaleaBulliardi,  Pries.  Bol. Suberoaos. 
Bull.  t.  482.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  116.  Hab.  sur  lesYieuz  troncs  d'arbres,  les 
▼telles  clôtures-  Pesneau. 

D.  BBTULiNA.  Duby,  794, 13.  Desmaz.  n»  22*2.  Lutescens.  Des?.  Aga- 
rioosbetnlinus.  Lion.  Sow.  1. 182.  A.  Goriaeeus.  Bull.  t.  587,  f.  A.  P.  DC. 
Fi.  fr.  2,  p.  127.  Boit.  1. 158.  Hab.  sor  les  trouât  desséchés  du  bouleau , 
k  la  Verrière.  Automne. 

D.  QI7BRGIMA.  Fcrf .  Syn.  500.  Duby,  795, 14.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  298. 
Agaricus  quercinus.  Boit.  t.  73.  Sow.  t.  181.  DC.  FI.  fr.  2,  p.  133.  Ag. 
labyrinthiformis.  Bull.  t.  352,  442,  f.  1.  Ag.  dubius.  Schosff.  t.  331.  Bocc. 
Mus.  t.  305,  r.  5.  Buxb.  cent.  5,  t.  4,  f.  1.  Hab.  sur  les  vieilles  écoree» 
du  chêne,  k  l'Ebaupin. 

D.  MOLLIS.  Desfaux  non  alio.  auct.  Hab.  sur  l'écofce  d'us  elièDe,  k  la 

Houssinière. 

MCRDUM.  Fîtes.  Ad.  Breaga.  Xylophora.  liak.  lyUMayadH. 
Pers. 


—  1B9  — 

M.  sBÊPwna»  Tode.  JMff^  797,  9.  Fric».  Sygt.  Myc.  f,  p.  S27.X7lo- 
myton  serpeiiB.  DesviQZ.  li«b.  sur  Pécoroe  d«  pin ,  li  h  HootMânièrtt. 
Décembre. 

GAKTARELLUS.  Àdans.  Juss.  Gen.  6.  Pries.  Syst.  Myc.  l,p.  316. 
Ad.  BroDgo.  p.  90.  Meralius  et  Graterellus.  Pers.  Myc  eur.  2,  p.  11  été. 
Meralii.  Hall.  Pers.  Syn.  DG. 

G.  BRTiROGUS.  Frics.  Duby,  798,  6.  Memlins  retiragas.  Pers.  Syn. 
494.  DC.  FI.  fr.  2,  p.  131.  Helvctla  retiraga.  Bnll.  t.  498,  f.  1.  Hab.  sur 
nn  arbre  do  l'ayenue  des  Derrallières. 

G.  MCSciGBntJS.  Pries.  Duby,  798,  9.  Memlius  muscigenus.  Pers.  Syn. 
493.  DG.  Pl.fr.  2, p.  131.  Nées.  Syst.  f.  236.  Memlins  serotinns.  Pers. 
Myc.  Agarictis  muscigenus.  Bnll.  t.  288.  HeWella  dimidiata.  Bnll.  t. 
498^  f.  2.  Hab.  sur  un  arbre  couvert  de  mousses,  avenue  des  Derval- 
liires.* 

C.-  CRispvs.  Pries.  Duby,  798,10.Meruliuscri8pos.  Pers.  loonog.  Piet. 
t.  8,  f.  7.  DG.  FK  fr.  6,  p.  43.  Bmb.  cent.  5,  t.  7,  f.  2.  Htb.  parc  des  Der- 
▼alltères,  la  Barberie.  Automne  et  biver. 

G.  coMircopioÏDEs.  Pries.  Duby,  799,  15.  Memlius  comucopioîdes. 
Pers.  Myc.  eur.  2,  p.  5.  Helvella  comucopioîdes.  Scbœff.  t.  165, 166. 
Bun.  t.  .150,  498,  f.  3.  Peziza  cornue.  Linn.  Bolu  t.  103.  Sow.  t.  74. 
Taill.  t.  13,  f.  2.  Micb.  82.  Hab.  dans  le  parc  des  Denralli&res,  la  Bar- 
berie. Août  et  noTembre. 

G.  BTDROLtn.  Dnby,  799,  16.  G.  Ginereus.  Pries.  MeruHns  hydrotips. 
DG.  PI.  fr.  2,  p.  130.  Mer.  cinereu)i.  Pers.  Iconog.  Pict.  t.  3,  f.  3.  Hel- 
Tetla  bydrolips.  Bull.  t.  465,  L  2.  Hab.  aux  Denraltiàres.  Auloimw. 

G.  LCTBâcBifs.  Pries.  Duby,  799, '17.  Memlius  lutescens.  Pers.  Syn. 
PI.  fr.  2,  p.  129.  PI.  dan.  t.  1617.  Helvella  cantbarelloldes.  Bull.  t.  473, 
f.  3.  Helvella  tubœformis.Scbcsff.t.  157.  Desmaz.  365.  Hab.  dans  les  bote 
de  Va  Barberie. 

.  G.  TOBQKFoaMis.  PHes.  Syst.  Myc.  1,  p.  319.  Duby,  800,  21.  Metulius 
tubttformis.  Pers.  DG.  PI.  fr.  2,  p.  129.  M.  ViUosus.  Pois.  Iconog.  Pict. 
t.  6,  f.  t.  Helvella  tubcsformis.  Bull.  461.  Vaill.  t.  Il,  f.  9, 10.  Hab.  dans 
les  bois  do  la  Barberie  et  des  Dervallières.  Automne, 

G.  G1BAR1178.  Pries.  Duby,  800, 23.  Grev.  PL  Grypt.  t.  258.  Memlius 
cantbarellus.  Pers.  D€.  Fi.  fr.  2,  p.  123.  Agaricns  eintharellus  Linn. 
SehQSff.t.  82.  Bull.  t.  62,  505,  f.  1.  Boit.  t.  62.  Sow.  t.  40.  Lob.  Iconog. 
p.  273.  VaiU.  Bot.  1. 11,  f.  14, 15.  Hab.  dansktbois.  De  jnUet  en  novem- 
bre. (  Elle  est  très-bonne  k  manger.) 

G.  niGBiPBS.  Duby,  800,  24.  Hfendinsiiigripes.  Pefs.  DG.PL  fr.  2,  p. 
129.  Agaricns  cantbarelloîdes.  Bnll.  t.  505,  f.  2.  Hâb.siffhterre,  dans 


—  160  — 

■ 

les  bois.  On  trouTe  cette  GhsntereUo  assez  commimémeDt  au  pied  4et 
arbres ,  daos  les  tapis  épais  formés  parle  Brjum  glaucnm ,  k  la  HoosaiaièM. 
(Elle  estmanvaise.) 

G.  Ai;RÀifTiAG(ju.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  318.  Duby^  800,  25.  Mcm- 
lius  aurantiacas,  Pcrs.  Ifeos.  f.  233.  Agaricus  auraDtiacus.  Walf.  in  Jacq. 
Bflisc.  2, 1. 14,  f.  3.  Hab.  dans  les  bois,  à  la  Houssinière.  De  juillet  k  dot. 
(Mauvaise.  ) 

Le»  Agaric»* 

Les  Agarics  étant  une  des  parties  les  plus  intéressantes  de  la 
Gryi  togamie  ,  puisqu^in  certain  nombre  est  employé  comme  aliment, 
et  qu'un  nombre  plus  considérable  encore  présente  des  poisons  tellement 
actifs  que,  souvent,  la  science  médicale  no  peut  rien  pour  sauver  Tim* 
prudent  qui,  se  fiant  quelquefois  k  un  aspect  flatteur,  a  osé  en  faire  usage, 
nous  avons  donc  pensé  qu^en  adoptant,  pour  notre  Catalogue ,  la  ciassi- 
flcatiou  si  simple  et  si  ingénieuse  que  nous  a  laissée  le  trop  regrettable 
M.  Desv.'iux ,  nous  serions  utile  k  la  science,  et  que,  par  la  connaissance 
de  ces  plantes ,  facilitée  par  cette  classification ,  nous  pourrions  peut- 
être  empficber  quelques-uns  des  nombreux  accidents  que  chaque  année 
vient  enregistrer  dans  nos  fastes  nécrologiques.  Pour  parvenir  k  ce  but,  • 
nous  indiquerons  les  bons  par  un  B ,  les  très-bons  par  deux  DB ,  les 
mauvais  par  un  M,  les  très-mauvais  par  deux  NM,  les  douteux  par 
un  D. 

Clasftillcalloia  des  Agaric».  Desvanx. 

DmiDiâs.  Pied  excentrique ,  quelquefois  sessile. 

AM4N1TBS.  Un  volva  qui  enveloppe  le  champignon  tout  entier,  dans  sa 
jeunesse ,  et  laisse  quelquefois  des  lambeaux  sur  le  chapeau ,  le  pédicule 
presque  toujours  bulbeux  k  la  base. 

Lactbscbnts.  Point  de  volva.  Pédicule  central,  feuillets  inégaux,  suc 
laiteux  ordinairement  blanc  ,  quelquefois  jsune  ou  rouge. 

BusscLBs.  Point  de  volva.  Feuillets  égaux  entre  eux  et  non  terminés  sur 
un  bourolet  annulaire. 

MvctNBs.  Point  de  volva  ni  de  collier.  Pédicule  central  fistuleux, 
feuillets  qui  no  noircissent  point  en  vieillisstnt,  chapeau  non  ombi- 
liqué. 

Ompbalodis.  Point  de  volva  ni  de  collier.  Pédicule  central  fistuleux  ou 
plein ,  chapeau  ombiliqué ,  feuillets  qui  ne  noircissent  pas  en  vieillissant 
et  qui  sont  presque  toujours  décurrents. 

Spores  blancs. 

Spores  rouges  ou  bruns  rougeltres. 

Spores  jaunes. 


--  161  — 

Spotes  Doirs. 

Dimidiés,  Chapeau  excentrique  sessile. 

AGABIGOS.  Linn.  Gen.  1074.  DG.  Pers.  Ad.  BroDgn. 
A.  RiDOLANs.  Pers.  Sp.  443.  Hab.  sur  les  Tieaz  troncs  de  chêne.  Au- 
tomne. 

A.  BTssisBDUs.  Pers.  le.  etBescFuDg.  p.  56«  1. 14,  fig.  4.  Pries.  Sys-^ 
tem.  Mycol.  ly  p.  276.  Duby,  809,  68.  Hab.  sur  les  vieilles  souches  et 
les  troncs  pourris,  k  la  Houssinière.  Automne.  M. 

A.  BPiGŒDs.  Pers.  Depluens,  Batsch.  Sp.  4,  p.  457.  Hab.  sur  les 
Yieilles  souches. 

A.  vARiABiLis.  Pers.  obs.  Mycol.  2,  p.  46,  t.  5,  f.  i2.  DG.FI.fr.  360. 
Sowerb.  t.  97.  A.  Sessilis.  BuU.  t.  152  et  581,  f.  3.  FI.  dan.  1. 1556. 
Hab.sur  des  branches  mortes  tombées  à  terre,  k  la  Houssinière.  Au- 
tomne. 

A.  APPLicATcs.  Pries.  Syst.  Mycol.  I,p.l92.  Batsch.  f.  125.  Sowerb. 
t.  301.  I<Iees.  Syst.  f.  183.  Gheval.  no208.  V.  a  Epixylon.  Bull.  t.  581. 
Hab.  sur  Técorce  du  bois.  Eté  et  automne. 

A.  cANEscEiis.  Batsch.  Letell.  688. Mollis.  Spr.  457.  Hab.  sur  les  yieux 
troncs  d*arbres ,  k  Clermont  et  k  la  Barberie. 

Chapeau  excentrique  pédicellé ,  lames  adnées  ou  libres. 

'  A.  STTPTicus.  Bull.  t.  140,  557.  Gheval.  p.  194.  FI.  dan.  t.  1292,  f. 
1.  Pers.  Synop.  p.  481.  DC.  FI.  fr.  n®  361.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p. 
188.  Hab.  sur  les  vieilles  souches.  Commun,  k  la  Houssinière,  aux  Der- 
vallières.  Automne . 

A.  SBROTIRUS.  Pers.  Syn.  479.  Duby,  823,  175.  Cheval.  194,  n"  206. 
Ag.  stypticus.  Var;  FI.  dan.  t.  1293,  f.  2.  Bnxb.  cent.  5,  t.  2,  f.  2.  Pries. 
Syst.  Mycol..  1,  p.  187.  Hab.  sur  les  troncs  du  hêtre,  du  bouleau  et  de 
Faulne.  S'il  vient  dans  un  lieu  couvert ,  son  pédicule  s'allonge  et  son  cha- 
peau est  presque  oblitéré. 

A.  p'ALMATUS.  Bull.  t.  216.  Duby,  823, 176.  Cheval.  193,  no  204.  Sow. 
t.  62.  Pers.  Synop.  474.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  187.  Hab.  sur  les 
vieilles  souches  d'arbres,  au  bord  de  TErdre. 

A.  T'LMARius.  Bull.  510.  Sow.  t.  67.  Duby,  823, 178.  DG.Fl.  fr.  n'>368. 
Cheval.  193,  202.  Pers.  Synop.  p.  473.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  186. 
Hab.  sur  les  souches  du  saule  blanc,  k  Barbin.  Delalando.  Octobre  et  dé- 
cembre. 

A.  LiGiiATii.is.  Pers.  Spr.  Cheval.  156,  n»  96.  Pries.  Syst.  Mycol.  1, 
p.  94.  Hab.  forêt  du  Gâvre.  Décembre. 

11 


—  108  — 

Chapeau  excentrique ,  lames  décwrrmtes. 

A.  iHCONSTANS.  Pen.  SjD.  475.  Duby,  824f  n'*  186.  Letel.  69S.T  A. 
Dimidiatos.  Bull.  t.  517.  A.  Flabelliforinis.  SchœlT.  t.  43,  44.  Hab.  sur 
les  troncs  d'arbres.. 

A.  coNGHATUs.  Bull.  t.  298.  Spr.  442.  Daby,  824,  185.  A.  Salîgniis. 
Cheval.  824,  n«  182.  Pers.  8yn.  478.  Ag.  Crsinus.  Yar.  Pries.  Hab.  sur 
les  vieux  troncs  de  saule,  chemin  de  Versailles,  au  Tertre,  etc.  Sep- 
tembre. 

A.  OSTABATCS.  Jacq.  Aust.  t.  288.  Duby,  824,  n*"  183.  Cheval.  192,  b« 
199.  Sowerb.  t.  241.  A.  Nigricans.  FI.  dan.  t.  892.  A.  Dimidiatus.  Bull, 
t.  5<i5.  A.  Sfkodoleucus.  Pries.  Hab.  sur  les  racines  des  arbres.  Au  prin- 
temps. 

A.  LAM£i.LiROecjQ.  DG.  Fl.fr.  Ti«  352  a  Duby,  824,  n»  179.  A.  Groceo- 
lamellatus.  Letel.  t.  665.  Hab.  sur  les  feuilles  tombées  et  pourries  du  pin, 
k  Clermont.  Automne. 

A.  GLÀNDULOsus.  Bull.  t.  426.  Duby,824,no  184.  Chevall.  191,  n»  198. 
DG.  FI.  fr.  no  353.  Pers.  Synop.  p.  476.  Pries.  SysU  Hyc.  182.  Hab.  sur 
les  vieux  troncs  de  saule ,  sur  les  bords  de  PErdre.  Octobre  et  dé- 
cembre. 

A.  sALiGNOs.  Pers.  Letel.  t.  687.  Pries.  Syst.  Myc.  l,p.  183.  Duby, 
824,  no  182.  Hab.  sur  les  souches  du  hêtre ,  du  saule  et  de  Taulne,  Au- 
cenis.  Octobre ,  janvier. 

A.  PETiU)!DBS.  Bull.  t.  226,  557,  f.  2.  Duby,  824,  n»  184.Ghev.  192, 
n»  201.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  183.  Bats.  t.  9,  f.  E.  Hab.  sur  ks  troncs 
du  hêtre  et  du  pin ,  k  la  Houssinière.  Novembre. 

A.  PROUF^us.  Desv.  Bull.  t.  517.  P.  Hab.  dans  une  cave  delà  rœKer- 
végan  et  sur  une  poutre  d'un  magasin  de  la  rue  d'Orléans. 

A.  GTEiMOs.  Pers.  Mycol.  3,  p.  37.  A.  Dimidiatus.  Bull.  t.  517. 
Hab.  sur  des  bois  pourris,  sur  des  bois  de  clôture,  h  Barbe- Bleue. 
Mars. 

Chapeau  excentrique,  vMe  simple  universel, 

A.  DRvnics.  Pers.  Syn.  478.  Duby,  825,  n»  189.  Chev.  190,  n«  194. 
Nées.  Syst.  f.  177.  A.  Dimidiatus.  Bull.  t.  517.  Hab.  sur  les  troncs  du 
chêne  et  du  pommier,  avenue  de  Petit-Port.  Août  et  novembre. 

Chapeau  central. 
§  Spores  blancs,  lames  non  mutables. 

1.   Pim  A.  TOILI.  iLMARITSS. 

*  Une  volve  et  un  anneau. 
A.  vuNDS.  Bull.  t.  108.  Duby,  850,  n^  401.  Chev.  124,  n»  4.  Pries. 


—  163  — 

/ 
I 

SynL  Mye.  1,  p.  13.  Amanita  verna.  Fera.  Syn.  p.  250.  Hab.  k  la  Bons- 
ainière,  aux  Derf  allièrea ,  boia  humidea ,  aor  la  terre  Icro ,  etc.  MM. 

A.  ciranits.  Schœff.  t.  20.  Bull.  t.  577.  E , F,  D.  Mich.t.  78,  f.  1.  Hab. 
mêiiiea  localitéa  que  le  précédent.  MM. 

Ai  vHÀLLOÏots.  Friea.  Sjst.  Myc.  1,  p.  13.  Ghev.  124,  ik«  6.  Duby, 
990,  no  400.  Bull.  t.  2, 577.  A.  Bulbosuaet  Vermcoaus.DG.  FI.  fr.  564.  A. 
Yeinalia.  Boit.  t.  48.  Vaill.  Bot.  t.  14,  f.  5.  Hab.  dana  lea  forêts  om- 
bragées, la  Houasimère ,  le  Gftvre,  les  DenrAllières.  Juillet  et  octobre. 
MM. 

V.  a  AIbns.  Fera.  t.  2,  f.  1  A.  Bulbosus.  Scbœff.  t.  241.  C'est*  le 
Vemas  des  auteurs.  La  rar.  ^  Gitrinus.  Fers,  est  le  (-itrious  de  Scboftff. 
t.  20.  Y  Viridis.  Fers.  t.  2,  f.  3.  Agar.  Viresceus.  FI.  dan.  t.  1240.  On 
confond  malheureusement  trfes^ souvent  cette  variété  MM.  avec  leBifldus 
de  Bull.  t.  26  ,  que  l'on  peut  manger  et  que,  dans  quelques  contrées,  on 
nomme  Bisette, 

A.  VÀGinATCS.  Bull.  t.  98,  512.  Duby,  850,  n«  399.  Ghev.  123,  n*  1. 
DG.  FI.  fr.  n*"  568.  Fries.  Syst.  Myc.  1,  p.  14.  Mich..  t.  76,  f.  1.  Bnxb. 
cent.  4,  t.  19.  A.  Fungilcs.  Batsch.  f.  79.  A.  Flumbcus.  Schœff.  t.  85,  86. 
A.  Hvalinns,  Schœff.  t.  244.  A.  Badins.  Schœff.  t.  245.  A.  PuItus.  De 
Schœff.  t.  95.  Hab.  commun  dana  les  bois.  B«  Novembre. 

C'est  en  cneillant  le  Bulbosus ,  pour  cette  espèce ,  que  la  famille  0.  a 
été  empoisonnée  et  que  son  honorable  chef  a  succombé. 

A.  cofiSARBcs.  Scbœff.  t.  258.  Duby,  850,  n»  397.  Fries.  Syst.  Myc.  1, 
p.  15.  Ag.  Aurantiacus.  Bull.  t.  l'.:0.  Ghev.  104,  n«  3.  DG.  FI.  fr.  n» 
562.  Amanita  aurantiaca.  Fers.  Champ.  Gomest.  1. 1.  Michel.  Gen.  t.  77, 
f.  1.  Hab.  danft  lea  boia  du  Fort  et  de  la  Dennerie.  Juillet  et  octobre.  BB. 
(L'Oronge.)  R. 

Ses  feuillets  presque  toujours  jaunea  et  son  volva  complet  le  distinguent 
facilement  du  Muscarius  ou  fausse  Oronge. 

**  yàlve  incomplète  et  anneau, 

A.  MUSCARIUS.  Linn.  Suec.  1235.  Duby,849,no  396.  Ghev.  125«no  7. 
Schœff.  t.  27«  28.  ÙC.  FI.  fr.  n"*  561.  Amanita  muscaria.  Fers.  Synop. 
p.  2a3.  Ag.  Fscudo.  auranliacua.  Bull.  t.  122.  Michel,  t.  8,  f.  2.  Grev. 
Crypt.  FI.  t.  54.  A.  Hab.  sur  la  terre  en  automne,  plus  particulièrement 
sous  les  châtaigniers.  MM. 

A.  PAHTHKRincs.  DG.  FI.  fr.  suppl.  n»  559.  Doby,  849,  n»  395.  Ghev. 
126,  no  8.  Letel.  639.  Fries.  Syst.  Myc.  p.  16.  A.  Macnlatus.  Schœff.  t. 
90.  Amanita  umbrina.  Fers.  Synop.  p.  254.  Hab.  dans  tous  les  bois.  Sep- 
tembre et  octobre.  MM. 

a;  solitarius.  Bull.  t.  48,  593.  Duby,  849,  n»  394.  Ghev.  126,  n«  9. 
DC.Pl.  fr.90  56U.  Fries.  Syst.  Myc.  l,p.  17.  A.Albellus.Scop.  Htb.dans 
les  bois  ombragés.  Août  et  septembre.  MM. 


—  164  — 

A.  BXGBLstJS.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  17.  Duby,  849,  ii«393.  LeteL  t. 
640.  AmaDÎU  ampla.  Pers.  Syi.  255.  Uab.  forêt  du  Gàvre  et  à  liMail- 
lardi&re.  Septcmbro  et  octobre.  M. 

A.  ÀSPBR.  DC.  FI.  fr.  n°  559.Diiby,  849,  n«  392.  Ghe?.  127,a«ie.  A. 
MiodcsBoUon,  1. 139.  A.  Verracosa».  Dali.  t.  316.  Amanita  aspera.  Pen. 
Buxb.  cent.  5,  t.  48,  f.  1.  Hab.  kla  Houaainiëro ,  aux  DenraUières,  etc. 
Jaillet  et  octobre.  MM. 

AnnMu  et  point  de  volve. 

***   A.  PIKB  TCJBULBUX. 

A.  PROCBËUS.  Scop.  p.  418.  Duby,  849,  no390.  Schœlf.  t.  22,  23. 
Sow.  t.  190.  DG.  FI.  fr.no  558.  Fera.  Syn.  257.  A.  Golubrioua.  RvU. 
t.  78,  583.  Ghev.  127,  n»  11.  A.  Variegatus.  Lam.  FI.  fr.  1,  p.  114.  Hab. 
dans  les  bois,  les  jardins,  très  abondant  à  la  Qaarterie,  route  de  Bennes. 
BB.  Novembre.  Yulgainment  nommé  potiron. 

A.  BxcoBiATvs.  Scbœff.  t.  18,  19.  Duby,  849,  n^  391.  Gbev.  128,  n« 
12.  Pries.  Syst.  Myc.  1,  p.  21.  Letel.  610.  V.  y  Procerus.  Pries.  Hab. 
les  mêmes  lieux  que  le  précédent. 

Il  a  beaacoup  de  rapport  ayec  lui  ^  seulement  il  est  plus  petit.  BB. 

A.  CLTPBOLABirs.  Bull.  t.  405,  506,  f.  2.  Duby,  848,  n«  399.  Chev. 
128,  n«  13.  DG.  FI.  fr.  n»  557.  Pries.  Syst  Myc.  p.  21.  Ag.  Colubrinus 
Pers.  Synop.  p.  258.  Hab.  dans  les  bois.  Août,  octobre.  Peu  de  chair  ^  odeur 
et  saveur  nulles. 

A.  cRiSTATus.  Bull.  Pung.  t.  7.  Duby,  848,  n«389.  Pries.  Syst.  Myc. 
1,  p.  22.  Grey.  Grypt.  PI.  t.  176.  A.  Subantiquatus.  Batsch.  2,  t  37,  f. 
206.  A ,  D.  A.  Golubrinus.  V.  y  Pers.  Micb.  Gen.  t.  78,  f.  7,  8.  Hab. 
parmi  les  Graminées  et  les  mousses,  k  Petit-Port.  M. 

A.  BRHiNRrs.  Pries.  On  l'appelle  valgairement  potiron  blanc.  Hab.  11 
est  assez  commun  dans  les  champs  cultivés  de  Petit-Port.  D. 

A.  MBSOMORPHUS.  BuU.  t  506,  f.  I.  Duby,  848,  n«  387.  Ghev.  128,  n» 
14.  Pers.  Syn.  262.  DG.  PI.  fr.  n»  553.  Pries.  Syst.  Myc.  p.  23.  Nées. 
Syst.  f.  169.  Hab.  le  bois  de  sapin  de  la  Quarterie.  Automne. 

A.  GRAfiuLosus.  Batsch.  t.  6,  f.  24.  Ghev.  129,  n»  15.  Duby,  848«n«386. 
Pers.  Syn.  46i.  Grev.  Grypt.  PI.  t.  104.  A.  Ochraceus.  Bull.  t.  362,  53Ô. 
DG.  FI.  fr.  n»  551.  A.  Groceus.  Boit.  t.  51,  f.  2.  Sow.  1. 19.  A.  Muricatus. 
FI.  dan.  t.  1015.  Hab.  sur  les  feuilles  tombées  du  pin  et  sur  les  mousses,  à 
la  Houssinière.  Novembre. 

A.  sQUARRosos.  Bull.  t.  535,  f.  3,  et  non  le  t.  266,  comme  l'indiquent 
Ghev.  et  Duby.  Hab.  la  Quarterie.  Novembre. 

Le  Squamosus  de  BuUiard,  t.  266 ,  est  un  beau  et  grand  champignon 
couvert  sur  un  fond  jaune  foncé  d'écaillés  brunes  et  réfléchies,  tant  sur 
le  pied  que  sur  le  chapeau. 

Le  Squarrosus  Bull.  t.  535  est  petit,  rose,  ayant  deux  rangs  d'écaillés 
sur  le  chapeau  et  quelques-uns  sur  le  pied. 


—  165  — 

A.  GÀRCBÂRiAs.  Pen.  Iconog.  Pict.  p.  3,  f.  1,  3.  Hab.  la  Honssinièref 
les  bois  de  la  Dennerio.  Août  et  septembre. 

A.  PiLUUFORMis.  BulL  U  112.  Duby,  848,  n«  388.  DG.  FI.  fr.  n°  543. 
Hab.  au  pied  des  arbres, parmi  les  mousses.  Automne. 

B.    PIED    PLBIN. 

A.  aiuBBTACBiJs.  Bull.  t.  595,  f.  2.  Duby,  848,  n«  385.  Chev.  129,  d« 
16.  DG.  FI.  fr.  n«  552.  Pers.  Synop.  p.  263.  Pries.  Syst.  Mycol.  !,  p.  25. 
Hab.  sur  la  terre ,  k  la  Dennerie.  Automne. 

A.  MBLi.E€s.  Vabl.  Fl.dan.  t.  1012.  Bolton,  141.  Fries.  Syst.  Myc.  1, 
p.  SO.GheY.  130,no  15.  A.  Annularius  Bull.  t.  377,  540,  f.  3.  Duby,  847, 
n«  381.  DG.  FI.  (r.  n»  548.  A.  Polymyccs.  Pers.  IMicb.  Gen.  t.  81,  f.  2. 
A.  Congregalns.  BoH.  t.  140.  A.  Stipitis.  Sowerb.  t.  101.  Hab.  sur  la 
terre,  aux  Denrallières,  au Bois-Branlard.  MM. 

A.  DENiGBATUs.  Pers.  Syu.  267.  Duby,  847,  u»  382.  Ghev.  130,  n** 
18.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  30.  Hab.  sur  les  troncs  des  arbres  morts 
MM. 

A.  HDGiDcs.  Schrad.  116.  Duby,  848,  n»  3S4.  Ghev.  130,  n*"  17.  Pers. 
Synop.  p.  266.  Fries.  Syst.  Myc.  p.  Î8.  A.  INitidus.  FI.  dan.  t.  773  et 
1130.  Hab.  la  Houssiniëre ,  sur  le  bois  mort  du  hêtre.  Juillet,  décembre. 


**♦* 


f^oile  général ,  viscide ,  fugitif. 


A.  CBTSODON.  Batsch.  2,  f.  212.  Duby,  847.  n»  380.  Gbev.  131,  n°  20. 
Pers.  Syn.  365.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  32.  Hab.  au  milieu  des  feuilles 
pourries.  Automne.  MM. 

A.  BBVBBSGBifs.  Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  32.  Ghe?.  131,  lofi  21.  A. 
Gamosus.  Sotverb.  t.  246.  Gurt.  5,  t.  71.  Duby,  847,  n«  379.  A.  Rubes- 
cens.  Pers.  p.  366.  Hab.  dans  les  bois.  Automne.  M. 

A.  SBUBHBUS.  Bull.  t.  118,  551,  f.  2.  Duby,  847,  n»  378.  Ghev.  131, n» 
22.  Boit.  t.  4,  f.  2.  Pers.  Synop.  p.  364.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  33. 
kl  Lactens.  Schœff.  t.  31.  A.  Virgineus.  Batsch.  f.  12.  A.  IVitens. 
Sowerb.  t.  71.  A.  Gossus.  Sow.  t.  121.  Buzb.  cent.  4,  t.  30,  f.  2.  Hab. 
dauBles  bois  de  Petit-Port.  Septembre,  octobre. 

Il  est  très-agréable  au  goût.  Odeur  nulle. 

A.  DiscoÏDBcs.  Pers.  Syn.  365.  Duby,  847,  n^  377.  Ghev.  132,  n<»  23. 
Fries.  Syst.  Mycol.  1,p.  33.  Hab.  aux  Denrallières.  Automne.  M. 

A.  PCSTULATDS.  Pcrs.  Syn.  354.  Duby«  847,  n®  376.  Ghev.  132,  n«  24. 
Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  34.  Hab.  k  la  Houssiniëre.  Automne.  DD. 

A.  OL1VÂCBO-ALB0S.  Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  35.  Duby,  847,  375. 
Ghev.  133,  n»  25.  A.  Limacinus.  Schteff.  t.  312.  Hab.  dans  le  bois  des 
Dervallières  etk  U  Dennerie.  Automne.  DD.  Rare. 


—  i«6  — 

*****  f^oile  très-fugace ,  floconneux ,  pied  à  fibres, 

A.  ALBO- BRDRHBus.  PcTO.  Syoop.  293.  Ghov.  133,  26.  Pries.  Syst. 
Mycol.  1,  p.  37.  A.  Striatus.  Schœff.  t.  33.  A.  Glutinosos.  Daby,  846, 
no  374.  Bull.  t.  258,  539,  587,  f.  I.  Hab.  les  bois  de  la  Houssinière,  des 
Dervallières.  Automne.  DD.         \ 

A.  FULTUS.  Bull.  t.  555,  f.  2,  574,  f.  1.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p. 

37.  Ag.  Incertus.  Schœff.  t.  62.  Hab.  la  prairie  des  Dervallières.  Au- 
tomne. M. 

A.  RDSSDLÀ.  Schœff.  t.  58.  Pers.  Syn.  338.  Duby,  846,  n»  372.  Pries. 
Syst.  Mycol.  l,p.  38.  A.  Roseus.  Schœff.  p.  75.  Hab.  le  bois  des  Der- 
vallières. Automne.  B. 

A.  FiiÂvo-viRBHs.  Pers.  Synop.  p.  319.  Ghev.  134,  n»  29.  Pries.  Syst. 
Mycol.  l,p.  41.  A.  Equostris.  linn.  Duby,  846,  n»  371.  A.  Aureus. 
Schœff.  t.  41.  Buxb.  cent.  4,  t.  10.  Hab.  les  bois,  k  la  Dennerie.  Au- 
tomne. D. 

A.  RUTiLàifs.  Schœff.  t.  219.  Pers.  Syu.  320.  Duby,  846,  n«370.Ghev. 
134 ,  n<>  30.  A.  Variegatus.  Schum.  p.  294.  A.  Xerampelinus.  Sow. 
t.  31.  Buxb.  cent.  5,  t.  46.  Hab.  dans  les  bois  de  la  Dennerie.  Au- 
tomne. M. 

A.  P0LYPHTLLU8.  DG.  PI.  fr.  6,  848.  Duby,  736,  n»  368.  Sp.  422.  Hab. 
à  la  Quarterie,  route  de  Rennes.  Automne. 

A.  TBRRRus.  Schœff.  t.  64.  Ghey.  135,  n»  31.  Duby,  845,  n^  366.  Sow. 
t.  76.  A.  Myomyces.  Pers.  Synop.  p.  345.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  44. 
Letel.  663.  A.  Argyraceua.  Bull.  423, 513.  Hab.  au  BoiS'Branlard. 

A.  LBUcocBPHALrs.  BuU.  t.  428,  p.  536,  t.  428,  f.  I.  Duby,  845,  n° 
365.  Ghev.  135,  n<»  32.  A.  Golombetta.  Pries.  Syst  Mycol.  p.  44.  J. 
Bauh.  4M.  A.  Albns.  Pers.  Synop.  363.  Letellier,  625.  Schœff.  t.  2.n4>. 
Hab.  les  bois  de  Petit-Port.  Automne.  BB. 

A.  MOLYBDOGBPRiLus.  Bull.  t.  523.  DG.  Pl.fr.  no  485.  Ghey.  137,  n« 

38.  A.  iEneus.  Pers.  Synop.  p.  302.  A.  Molybdinus.  Pries  Syst.  Mycol. 
1,  p.  49.  Hab.  dans  les  bois  de  l'Ebaupin.  Automne.  D. 

A.  ACBRBCS.  Bull.  t.  571,  f.  2.  Duby,  845,  no  358.  Ghey.  137,  n«  39. 
DG.  PI.  fr.  n*  175.  Pers.  Synop.  p.  328.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  39.  Hab. 
.  la  forêt  du  Gftyre.  Septembre.  MM. 

A.  DBGASTBR.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  49.  A.  Ginerascens.  Bull.  t. 
428,  f.  2.  DC.  PI.  fr.  n«  503.  Duby,  845,  no  357.  Ghey.  138,  no  41.  Hab. 
dans  les  bois.  Autonme.  D. 

A.  DA8TPUS.  Pers.  Syn.  348.  Duby,  844,  no  356.  Ghey.  135,  n*  40. 
Pries.  Syst.  Mycol.  t,  p.  50.  Hab.  dans  les  bois  de  laDennerie.  Automne. 
Ge  champignon  est  trte-rare.  Ifoos  ne  Payons  trony^  quHmefois. 


—  167  — 

II.     PIBD     BlfTlÈRBHRIlT     MU. 

*  LactcsccnU  galactés. 

A.  Cfiapeau  à  bords  nus ,  sec ,  lisse, 

A.  &0F08.  Scep.Dnbj,  841,0»  327.  Chev.  147,n»69.  Vaill.p.61.  Steib. 
t.  8,  r.  D.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  7 1 .  A.  Aeris  t.  538,  f.  B ,  G,  D ,  H. 
Hab.  tons  nos  bois.  Septembre,  octobre.  MM. 

A.  TiTBYMALvs.  Scop.  p.  452.  Doby,  841,  n''  328.  Ghev.  147,  n»  68. 
Fnes.  Syst.  Mycol.  1,  p.  71.  A.  Ichoratus.  Batsch.  f.  60»  A.  Testaceus. 
Pers.  Syaop.  p.  431.  A.Acris.Bulliar(l ,  t.  .'i38.  £,F.  Hab.  aiuSongèrés, 
le  bois  des  Derrallièros ,  la  Hoiissiiiièro.  Septembre  ^  octobre.  MM. 

A.  THEiOGALUs.  BuU.  t.  567,  f.  2.  Baby,  841,  n»  32'9.  GheT.  146,  n« 
67.  Pers.  Synop.  p.  431.  Frics.  Syst.  Mycol.  I,  p.  71.  DG.  FI.  fr.n<>376. 
Hab.  commun aax  Dervallières ,  k  la  Houssinière,  etc.  MM. 

A.  scBDULGis.  Pers.  Syn.  433,  Diiby,  8il,  n*"  330.  Ghev.  146,  n»  65. 
Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  70.  A.  Hubescens.  SchoefT.  t.  73.  Sowerb.  t. 
204.  A.  Bulliardi.  FI.  dan.  t.  1069,  fig.  1.  A.  Lactifhiils  dnlcis.  BvU.  t. 
224.  Hab.  les  fossés ,  près  de  Petit-Port.  D. 

A.  GAMPHORATDs.  Bull.  t.  567,  f.  1.  Ghcv.  146,  n^  66.  Dtiby  en  fait 
une  variété  dn  Subdnlcis.  A.  Snbdnlcis.  DG.Fl.fr.  n^  381.  Hab.  aux 
Bervallières.  Automne.  M. 

A.  PiPSRATus.  Scop.  449,  Duby,  840,  n»  317.  Boit.  t.  21.  t\,  dan.  t. 
1132.  A.  Lactifluns  acris.  Bnll.  t.  2Ô0.  DG.  FI.  fr.  no373.  A.  Amams. 
Schœff.  t.  83.  Hab.  la  Houssinière,  les  Songères.  Automne.  MM. 

A.  PARGAUBNus.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  f.  76.  Duby,  840,  n<>378. 
Ghev.  149.  75.  Swartz.  Sterb.  p.  116.  Ag.  Piperatus.  Batsch.  1,  f.  69. 
A.  Dycmogalus.  Bull.  584.  Paraît  être  le  même  que  le  Piperatus  t.  200. 
Hab.  les  mômes  lieux  que  le  précédent.  Automne.  MM. 

A.  MiTissiMus.  Fries.  Syst. Mycol.  1,  p.  69.  Duby,  841,  n»  332.  Ghev. 

144,  n»  63.  A.  Testaceus.  V.  p  Pers.  Synop.  p.  432.  Hab.  les  bois  de  la 
Dennerie.  Octobre.  D. 

A.  FLBXDOsus.  Pers.  Synop.  p.  431.  A.  Zonarins.  Duby,  840,  32. 
Ghev.  149,  n«  74.  DG.  FI.  fr.  n^  375.  Bull.  t.  104.  Vaill.  t.  12,  f.  7. 
Hab.  dans  le  parc  des  Der^alHères^  les  bois  de  la  Dennerie.  Au- 
tomne. M. 

A.  QuiBTus.  Pries.  Syst.  Mycol.  f,  p.   69.  Duby,  841,  n<>  331.  Ghev. 

145,  64.  A.  Rubescens.  Pi.  dan.  t.  1069,  f.  2.  A.  Luctescens.  Linn.  Hab. 
à  la  Houssinière,  k  la  Quarterie.  Octobre, novembre.  D. 

B,   Chapeau  grumeleux  ou   écaiUeux. 

A.  PLUMBBus.  Bull.  t.  282,  559,  f.  2.  Duby,  840,  n«  325.  Ghev.  148,  n» 


—  168  ~ 

71.  DG.  FI.  fr.  n«  38^.  A.  Listeii.  Sowerb.  t.  245.  A.  Ifigrcscens.  Pen. 
Synop.  p.  435.  Htb.  la  Hoassinière ,  la  Barberie.  Septembre.  MM. 

A.  GLYGI08M08.  Fries.  obs.  2,  p.  194,  Syst.  Mycol.  1,  p.  72.  Dnby, 
841,  n*  326.  Chev.  147,  n»  70.  A.  Acris.  Bull.  t.  538.  G,  H,  W.  Hab. 
tous  nos  bois.  Juillet,  octobre.  MM. 

A.  vBLLBRBus.  Frios.  Syst.  Mycol.  1,  p.  76.  Duby;  840,  u»  116.  Chev. 
150,  n»  77.  A.  Pubesceus.  Schrad.  Piperatus.  Var.  Pers.  Hab.  les  mêmes 
localités  que  le  précédent,  auquel  il  ressemble  beaucoup.  MM. 

C.  Chapeau  visqueux ,  glabre ,  bords  ntu, 

A.  ACRANTiAcrs.  Fries.  Syst.  Mycol.  I,  p.  69.  Dnby,  841,  n°  333. 
Ghev.  145,  n*  62.  A.  Testaceus.  V.  Aurantincus.  Pers.  A.  Hybridns.  Scop. 
Rufns.  Schrad.  Hab.  dans  la  mousse,  k  la  Houssioière.  Automne.  M.  et 
rare. 

A.  BLEUMiDs.  Fries.  obs.  1,  p.  60.  Syst.  Mycol.  1,  p.  67.  Duby,  842, 
m  336.  A.  Viridis.  Schrad.  A.  Xylophilus.  ^  Viscosus.  Pers.  Syu.  438. 
Hab.  la  forêt  du  Gâvro.  Automne.  M. 

A.  DBL1CI0SUS.  Linn.  1641.  Duby,  8U  ,  n»  334.  Letel.  633.  Ghev. 
144,  n»  61.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  67.  Schœff.  t.  11.  Sowerb.  t.  202. 
FI.  dan.  t.  1131.  Buxb.  cent.  V,  t.  45,  f.  1.  Pers.  Synop.  p.  432.  DG. 
FI.  fr.  n?  379.  Hab.  dans  les  bois  des  Dervallières.  Automne.  Son  odeur 
et  son  suc  laiteux  doivent  eng;ager  k  s'en  défier.  Le  grand  père  do  Merat 
le  nommait  A.  Pemiciosus. 

A.  PÀLLiDus.  Pers.  Syn.  431.  Duby,  842,  n»  335.  Ghev.  144, n""  6U. 
Fries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  67.  A*.  Subinvolutus  Batsch.  t.  37,  f.  204. 
Hab.  bois  taillis  de  la  Houssinière.  Automne.  M. 

A.  LURiDVs.  Pers.  Syn.  436.  Duby,  842,  33B.  Ghev.  143,  n»  57. 
Fries.  Syst.  Mycol.  p.  65.  A.  Fuseus  Schœff.  t.  235.  Amanita  Zonaria. 
Lam.  Encyclop.  1 ,  p.  104.  Hab.  au  Bois-Branlard,  Petit-Port.  No- 
vembre. M. 

A.  AzoïfiTBS.  Bull.  t.  559,  f.  1,  567,  f.  3.  Duby,  840,  tt<^  321.  Cbev. 
149,  73.  DG.  Fl.fr.  378.  A.  Umbrinus.  Pers.  Syn.  4H5.  A.  Flezuocus. 
A.  Fries.  Syst.  Myc.  Hab.  bois  des  Dervallières.  Automne.  M. 

D.  Chapeau  un  peu  tomenteux  au  bord, 

A.  TORHinoscs.  Schœff.  12.  Duby,  842,  n<>  340.  Ghev.  143,  n»  55. 
Sow.  t.  103.  FI.  dan.  t.  1068.  Pers.  Sjnop.  p.  430.  Fries.  Syst.  Mycol. 
1,  p*  63.  A.  IVecator.  Bull.  529.  fig.  2.  Buxb.  cent.  4,  t.  16.  Hab.  aux 
Dervallières,  k  la  Houssinière.  Automne.  MM. 

A.  iiBCATOR.  Bull.  t.  14,  529.  Duby,  842,  n*  339.  Ghev.  143,  56. 
Pers.  Syn.  435.  Krapf.  Sehw.  t.  6,r.  1 ,  4.  Hab.  aux  Dervallières.  Octo- 
bre. MM. 


~  169  — 

A.  conTROVBtniB»  Per8«SyD.  430.  Duby,  842,  d«  342.  Chev.  142, 
n<>  54.  Pries.  SysU  Mycol.  1 ,  p.  62.  A.  Sanguioens.  Batsch.  2,  f.  201. 
Hab.  forêt  du  GAfre.  Automne.  MM. 

*^  Chapeau  charnu,  déprimé  ou  planiuscule . 

Lames  sèches. 

RUSSOLBS.     (V.    p.     102.) 

À .  Chapeau  blanchâtre  ou  blanc, 

A.  ÀURiGDLA.  DG.  FI.  fr.  Snppl.  n^  464.  Dnby,  839,n«  314.  Chev. 
153,  TL^  85.  Am.  Anrioula.  Dubois,  FI.  orl.  p.  108.  Hab.  Il  croit  abon- 
damment k  Petit  Port  et  à  la  Quarterie.  Il  a  odeur  de  farine  et  il  est 
très-bon.  Septembre,  octobre. 

A.  viRGii<i£us.  Wulf.  inJacq.  t.  15,  f.  1.  Sowerb.  t.  32.  Duby,  838, 
n»  301.  Ghev.  158,  n«  100.  DG.  FI.  fr.  n»  448.  Grev.  FI.  crypt.  t.  166. 
A.  Ericens.  Bull.  t.  188.  A.  Niveus.  Schœff.  t.  232.  Scop.  p.  430.  Bab.  k 
la  Quarterie,  la  Houssinière.  BB. 

A.  CÀRDicAns.  Pcrs.  Synop.  p.  456.  Gbev.  155,  n«  93.  Fries.  Syst. 
Mycol.  p.  91.  Â.  Umbilicatus.  Bull.  t.  411,  f.  2.  DG.  FI.  fr.  n<»  445. 
Duby,  832,  n^  253.  Hab.  la  Houssinière.  Août,  novembre.  D. 

A.  stJAVEOLBns.  Desvaux.  Â.  Fragrans.  Letel.  656.  Sowerb.  Pers. 
Hab.  k  la  Barberie,  forêt  du  Gâvre.  Novembre.  B. 

A.  GRAMMOPODius.  Bull.  t.  548,  585.  f.  1.  Duby,  839,  u»  307.  Ghov. 
156,  n«  94.  DG.  FI.  fr.  n<»  «76.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  93.  A.-Gra- 
veolens.  Sowerb.  Hab.  k  la  Houssinière.  Octobre.  D. 

A.  BAMOSCS.  Bull.  t.  102.  Duby,  838,  305.  Gbev.  157,  n»  97.  DG. 
FI.  fr.  n«  477.  Htb.  k  la  Dennerie.  Octobre.  B. 

A.  ALLiAGEus.  Jacq.  Aust.  t.  82.  Duby,  829,  q«  223.  Ghev.  177, 
n«153.  Bull.  t.  158,524.  Pers.  Synop.  p.  375.  FI.  dan.  t.  1261.  A. 
Porreus.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  141.  Hab.  k  r£baupin,k  la  Houssi- 
nière. Octobre  ,  novembre.  Il  a  une  odeur  d*ail  très-prononcée . 

B,    Chapeau  cendré  ou  gris, 

A.  NiTRATus.  Fries.  Spr.  p.  427.  Pers.  A.  Murinaceus.  Bull.  t.  520. 
Duby,  836,  n»  286.  Ghev.  165,  n»  117.  DG.  FI.  fr.  n«  505.  Hab.  com- 
mun dans  une  allée  de  charmille  k  la  Quarterie  et  dans  l'avenue  des 
Dervallières.  Octobre.  MM. 

A.  ARGTRosp^RMus.  Bull.  t.  602.  Ifou  cité.  Hab.  dans  les  bois  de  la 
Dennerie,  kla  Houssinière.  Octobre.  M. 

A.  iiBBuiARis.  Batsch.  f.  193.  Duby,  839,  n«  313.  Ghev.  153,  n» 
86.  Pers.  Synop.  p.  349.  Fries.  Syst.  Mycol.   1,  p.  86.  A.  Pileolarius. 


~  170  — 

Bull.  t.  400.  DC.  FL  fr.  n»  461.  Hab.  à  la  Houssiniëre.  Octobre  ,  no- 
vembre. B. 

A.  soHUMAKEBi.  Fries.  Sy8t.'Myco1.  1,  p.  87.  Cheval.  153,  n^  87. 
A.  Pnllus.  Pers.  Synop.  p.  350.  Duby ,  839,  n<*  312.  A.  Fagioeus.  Schmn. 
Sœll.  p.  330.  Hab.  forêt  du  Gâvro.  Automne.  D. 

A.  BRTiiGii.  DG.  FI.  fr.  Snppl.  n»  462.  Duby«  839,  n»315.  Ghev. 
152 ,  no  84.  Mich.  Gen.  t.  73,  f.  2.  Paulet,  2,  p.,133.  Fries.  Syst.  Mycol. 
1,  p.  84.  Hab.  les  bois  de  laDcnnerie.  Automne.  B. 

Dans  quelques  pays  on  le  connaît  et  on  le  mange  sous  le  nom  de  Bri- 
goule  ou  Barigoule. 

A.  aADiGATCS.  Rehl.  1040.  Duby,  836,  n«  283.  Ghev.  166,  n«  120. 
Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  118«  Sow.  t.  48.  Pers.  Synop.  p.  313.  A. 
Umbracolum.  Batsch.  f.  4.  Ag.  Longipes.  Bull.  t.  505.  V.  a  A.  Pu- 
dens.  Bull.  t.  232.  Hab.  commun  à  la  Houssinièrc.  Automne.  D. 

6\  Chapeau  couleur  de  terre  d'ombres 

A.  GRAVEOLBNS.  Pcrs.  Syo.  361.  Duby,  845,  n<»  364.  Ghev.  136,  n" 
34.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  45.  Hab.  dans  les  lienx  herbeux  des  bois, 
forêt  de  Toufou.  Il  se  reconnaît  h  son  odeur  forte.  MM. 

A.  SBMi  ORBicuLARis.  Bull.  t.  422,  f.  1.  Duby ,  811,  n«  84.  DC.  FI. 
fr.  n^  410.  A.  Arvalis  Fries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  263.  Hab.  k  la  Hoos- 
sinière,  aux  Dervallières.  Automne. 

A.  punBNs.  Pers.  p.  140.  Longipes.  Bull.  t.  232 ,  non  515.  Hab.  la 
Houssinière.  Automne.  D. 

D,  Chapeau  noirâtre, 

A.  BRKVIPES.  Bull.  t.  521  ,  f.  2.  Duby  ,  844  ,  n°  353.?  A.  Pers.  Syu. 
360.  DG.  FI.  fr.  n»  2,  p.  179.  Hab.  sur  la  terre ,  k  la  Barberie.  I^o- 
vembre.  M. 

A.  AocsTus.  Pers.  Synop.  p.  459.  Ghev.  142  ,  n^  53.  Frics.  Syst- 
Mycol.  1  ,  p.  60.  Bull.  t.  212.  DG.  n»  413.  Hab.  dans  tons  nos  bois  t 
et  surtout  au  Plessis-Tison.  DD.  Automne. 

A.  cARTiLAGiifBvs.  Bull.  t.  589  ,  f.  2.  Duby  ,  845,  n<'  363.  Ghev.  135t 
n°  33.  Pers.  Synop.  p.  356.  DG.  FI.  fr.  n»  506.  Fries.  Syst.  Hyc.  1 1 
p.  46.  Hab.  aux  Dervallières ,  k  la  Barberie.  Automne. 

A.  coheîfolics.  Fries.  Obs.  2 ,  p.  99.  Duby ,  836 ,  n<»  285.  Ghev. 
165,  n»  118.  A.  Ginereo  rimosus.  Batsch.  2,  f.  206.  A.  Ovinus.  Bull, 
t.  580  ,  flg.  A ,  B.  DG.  FI.  fr.  n*  474.  A.  Melaleucus.  Spring.  Hab.  dans 
une  prairie  du  chemin  de  la  Gontrie.  Été  et  automne.  B. 

Nota.  L'Agaricus  ovinus.  Duby  i  n<>  390 ,  est  le  même  que  lo  Gu- 
neifoliua. 


—  171  — 

E.  Chapeau  brunâtre. 

A.  PHAiocEPHÀLUS.  Bull.  t.  565,  f.  1.  Buby  j  84S  ,  n»  361.  Ghev.  136, 
u»  36.  DC.  FI.  rr.  n«  486.  Pen.  Synop.  3U'i.  Frics.  Syst.  Hycol.  1 , 
p.  46.  Hab.  k  la  Housûnière,  aux  Denrallièrcs.  Printemps  et  au- 
tomne. D. 

Â.  PHAiopoDics.  Bull.  t.  532  ,  r.  ^.  Duby  ,  835  ,iio  278.  DG.  FI.  fr. 
n»  493.  Hab.  k  la  Houssinière.  Automne.  D. 

A.  PBRONÂTVs.  Boit  t.  58.  Cbev.  170  ,  n»  133.  Sowerb.  t.  37.  DG. 
FI.  fr.  Snppl.  n»  488.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,p.  126.  A.  Lanatus.  Schum. 
Sœll.  p.  327.  Hab.  k  la  Quarterie.  Octobre  ,  novembre.  D. 

'  A.  coLunus.  Scop.  432.  Duby,  834  ,  HP  272.  Ghev.  168,  n»  138. 
SchœfT.  a.  220.  Fries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  124.  FI.  dan.  t.  1609.  A. 
Arundinaceus.  Bull.  t.  403.  F,  A.  DG.  FI.  fr.  n"*  421.  Hab.  aux  Der- 
vallières,  prairie  de  Boche-Maurice.  Automne.  M. 

A.  GonTOBSos.  Bull.  t.  36.  Duby  ,  835»  no277.  DG.  FI.  fr.  n»  497. 
A.  Manita  contorta.  Lam.  Dict.  1  ,  p.  108.  Uab.  au  pied  des  arbres. 
Été.  B. 

A.  CARYOPHYLLAC£06.  Pors.  Synop.  p.  145.  A.  Oreades.  Ghev.  171 , 
no  135.  Boit.  t.  151.  Fries.  Syst.  JUycol.  1  ,  p.  127.  A.  Pratensis  Huds. 
Sowerb.  t.  127.  A.  Pseudo  Mousseron.  Bull.  t.  144  ,  528,  fig.  2.  A. 
Tortihs.  DG.  FI.  fr.  w*  525.  Hab.  les  prairies  sablonneuses ,  les  sables 
de  Saint-Brevin  ,  butte  de  Gouëron.  BB.  Ele,  automne. 

F.  Chapeau  rouge  ^m  rougeâtre  ,  violet  entier. 

A.  FDSiPBS.  Bull.  106,  516,  f.  2.  Pers.  Syn.  312.  Duby,  835, 
no  381.  A.  Leptopodes.  Ghev.  n^  89.  A.  Grassipcs.  Schœff.  t.  87, 
88.  Sow.  t.  129.  Hab.  k  la  Houssinière..  I^ovembre.  B.  Saveur 
acide. 

A.  FCSBO  PDRPUABVS.  Pors.  Syuop.  p.  451.  Iconog.  et  Desc.  Fung. 
t.  4,  fig.  1.  Ghev.  172,  n*  137.  Fries.  Syst.  Mycol.  I  ,  p.  128. 
Hab.  sur  les  feuilles  mortes.  Trouvé  une  seule  fois  k  la  Houssinière. 
Septembre.  M. 

A.  FiCDDS.  Bull.  t.  439.  Pers.  Synop.  p.  277.  DG.  FI.  fr.  n«  527. 
Duby,  844,  n»  352.  Ghev.  138,  n»  42.  Fries.  Syst  Mycol.  1  ,  p. 
52.  Hab.  k  la  Houssinière ,  k  la  Quarterie ,  aux  DervalUères.  Octo- 
bre. BB. 

A.  BOBBR.  hC.  FI.  fr.  n*  42.  Duby ,  843  ,  n»  346.  Ghev.  141  , 
n»  49.  Fries.  Syst.  Mycol.  p.  58.  A.  Sanguineus.  Bull.  t.  42.  Hab.  k 
la  Houssinière  ,  an  Petit-Port ,  k  la  Dennerie.  Novembre.  MM. 

A.  lONiBBs.  Bull,  t  533,  f.  3.  Pers.  Synop.  p.  338.  DG.  FI.  fr.  n»  48fî. 
Duby ,  837 ,  n«  292.  Ghev.  n»  110.  Fries.  Syst  Mycol.  1 ,  p.  107.  Hab. 
k  la  Houssinière.  Été  et  aatoiime«  D. 


—  172  — 

Â.  BI7TTRAC8US.  Bail.  t.  572.  Duby,  ^35,  ii<»  279.  GhoT.  167 ,  n»  123. 
DG.  FI.  fr.  n»  483.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  121.  Â.  Lencophylliu  et 
Trichopus.  Pers.  Synop.  308 ,  309.  Hab.  sur  les  feuilles  dans  tous  nos 
bois.  rVovembrc.  D. 

G,  Chapeau  glabre  ,  rouge  ou  rougeâtre^  bord  à  sillons  strié  j   dénié 

ou  lobé. 

A.  ALUTAGBUS.  Pors.  Syu.  441.  Duby,  844,  d»  351.  Ghev.  138,  n»  43. 
Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  55.  Â.  Pectin accus.  Bull.  509.  Q,R,  S,  T. 
Ag.  Gampanulatus  ,  Griseus,  Gœruleus ,  Olivaceus ,  Ochraceus.  Pers. 
Syn.  440, 445, 447  et  443.  Letei.  683.  Tous  ces  noms  peuvent  lui  convenir* 
suivant  les  différences  de  forme  et  de  couleur  qu*cllo  affecte.  Voyez 
Ghev.  qui  en  a  fait  autant  de  variété.  Hab.  la  forêt  du  GAvre.  Sep- 
tembre. D. 

A.  NiTinvs.  Pers.  Syo.  444.  Duby  ,  843  ,  n»  349.  Ghev.  139  ,  n*  45. 
Pries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  55.  A.  Purpurous.  Schœff.  t.  254.  A.  Nau- 
seosus.  A.  Vitellinus.  Pers.  Syn.  442,  446.  Ag.  Risigallinus.  Batsch.  t, 
f.  72.  Hab.  dans  nos  bois.  Septembre  et  octobre.  MAL 

A.  BMKTiGus.  Schœff.  Pries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  56.  Toum.  t.  327. 
Chev.  139  ,  46.  Bull.  t.  509.  0  ,  P.  A.  Pectinaceus.  Duby,  n"  348. 

Gette  espèce,  de  même  que  TAlutaceus,  varie  tellement  do  couleur  que 
quelques  auteurs  en  ont  fait  autant  de  variété  ;  mais  ces  feuillets ,  très- 
blancs,  toujours  entiers,  mêlés  de  quelques  rares  demi-fpuillets ,  la 
font  facilement  reconnaître.  Habite  tous  nos  bois.  Août ,  novem* 
bre.  MM. 

A.  PELiANTHiNDs.  Prics.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  112.  Duby,  835  ,  n<>276. 
A.  Denticulatus.  Pers.  Syn.  423.  Boit.  Hab.  Ge  joli  champignon  croit 
au  pied  du  chêne ,  dans  les  lieux  ombragés  de  la  forêt  du  Gêvre.  Sep* 
tembre.  M. 

A.  FRAG1LI8.  Pers.  Syn.  440.  Duby,  843,  n»  347.  Ghev.  140,  n«  48. 
Pries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  57.  A.  Miveus.  Pers.  Syn.  438. 

Ge  champignon  se  confond  facilement  avec  l'Emeticus ,  mais  ses  feuil- 
lets toujours  égaux  le  font  facilement  reconnaître.  Hab.  la  Houssinièrc, 
le  bois  du  Gollége.  Août ,  octobre.  MM. 

A.  MinuTus.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  105.  Ghev.  161,  n«  108.  Vaill. 
Bot.  Par.  p.  66.  A.  Glutinosus.  PI.  Dan.  t.  1009,  fig.  2.  Hab.  l'ancien 
jardin  de  M.  Oudet,  chemin  de  Barbin.  M. 

A.  PoniCBOs.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  104.  Duby ,  837,  n*  296.  Ghev. 
160,  n'  106.  Sterb.  t.  22.  D,  E.  PI.  dan.  t.  833,  f.  1.  A.  Rigidus.  Boit, 
t.  43.  A.  Goccineus.  Schœff.  Bull.  t.  202.  Hab.  aux  Dervallières.  Au- 
tomne. D. 

A.  coccmBUS.  Wulff.  in  Jacq.  Goll.  2 ,  p.  106.  Non  DG.  Pers.  Syn. 
234.  Duby,  837,  n«  295.  Ghev.  161 ,  n?  107.  A.  Scarlatinus.  Bull.  t. 
570 ,  f.  2.  A.  Hermesinus.  PI.  dan.  t  715.  A  Miniatus.  Scop.  non  Pries. 
Hab.  aux  Dervallières.  Septembre  ^  octobre.  D. 


_  173  — 

H .  Chapeau  rouge  ou  rougedtre^iolctcé  ,  pubescont  très-strié, 

A.  ŒDBMATOPUS.  Schœff.  t.  259.  Duby ,  838  ,  n»  3U4.  Chev. 
154,  n"»  88.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  95.  A.  Fusiformis.  Bull.  t.  76. 
DC.  FL  fr.  fiP  475.  Hab.  11  croît  par  groupes,  dam  les  bois  de  la  Den- 
nerie.  Eté  et  automne.  D. 

A.  LACCATVS.  Schœff.  t.  13.  Duby  ,  837,  n»  '293.  Pries.  Syst.  Mycol. 
f,  p.  107.  Grey.  Crypt.  FI.' t.  249.  A.  Amethysteus.  Bull.  t. 
570,f.  I.BB.  Automne. 

V.  a  Subcameus.  Dcsmaz.  n"*  316.  A.  Parinaceus.  Boit.  t.  64.  Sow. 
t.  208.  A.  Rosellns.  Batsch.  l,f.  99,100.  Schœff.  t.  303,  304. 

y.  p  Amethysteus.  Desmaz.  no317.  Bull.  t.  198.  DG.  Fi.  fr.  n«  458. 
Hab.  commun  dans  tous  nos  bois.  BB. 

A.  ARCCATCS.  Bull.  t.  443,  589,  f.  1.  Duby,  837,  291.  Ghev.  163, 
n»  111.  DG.  FI.  fr.  n^  484.  Pers.  Synop.  p.  303.  Pries.  Syst.  Mycol. 
1,  p.  109.  Hab.  Gette  espèce  est  commune  dans  les  bois  ,  les  vergers  et 
les  jardins.  Automne.  DD. 

/.   Cfiapeau  jaune  ou  jaunâtre  lisse, 

A.  FicoîoBS.  Bull.  t.  587,  f.  1.  Duby,  838,  n»  302.  Ghev.  157,  n» 
98.  A.  Pratensis.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  99.  Pers.  Synop.  p.  304. 
Hab.  le  parc  dps  Deryallières.  PioTembre.  D. 

A.  FROMEifTACBCS.  Bull.  t.  571 ,  f.  1.  Duby,  845,  n»  362.  Ghev.  136, 
n"»  35.  DG.  PI.  fr.  n»  504.  Hab.  la  forêt  du  G&yre.  rîovembre.  M. 

A.  AQ170S0S.  Bull.  t.  17.  Duby,  834,  n»  270.  Ghev.  169,  n«  130. 
Pries.  Syst.  Mycol.  I,  p.  >23.  A.  Melleus.  Schœff.  t.  46.  Hab.  laHous- 
sini&re ,  la  Quarterie.  Novembre.  M. 

A.  RBPBNS.  Bull.  t.  90.  Duby,  835,  n»  273.  Ghev.  168,  n»  127.  A. 
Erylhropus.  Pries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  123.  Hab.  Trouvé  une  seule  fois, 
à  la  Dennerie.  If i  goût  ni  odeur  désagréable . 

A.  CAnnoLLiAifus.  Pries.  Syst.  Mycol.  1  ,  p.  297.  Ghev.  229,  n^  303. 
A.  Appendicalatus.  Bull.  t.  392.  A.  Mutabitis.  FI.  dan.  t.  774.  A  Yio- 
laceo  lameliatus.  DG.  PI.  fr.  n<>  4i)6.  Hab.  les  DervalUères.  .Oc- 
tobre. M. 

A.  ORYOPHiLOS.  Bull.  t.  434.  Dub3^  834,  n»  271.  Ghev.  169  ,  n»  129. 
Sowerb.  t.  127.  Pers.  Synop.  t.  452.  Pries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  124.  DG. 
Pi.  fr.  no  443.  Hab.  k  la  Houssinière.  Octobre.  D. 

A.  HARiOLORiru.  Bull.  t.  585,  f.  2.  Duby,  834 ,  n^  269.  Ghev.  170, 
n<»  131.  DG.  PI.  fr.  n»  488.  Pries.  Syst.  Mycol.  1 ,  p.  125.  A.  Sagarum. 
Pers.  Synop.  p.  182.  Hab.  commun  à  la  Houssinière.  Octobre.  M. 

/.  Chapeau  visqueux,  quelquefois  jaune  ou  verdàtre, 
,     A.  psiTTAciNUS.  Schœff.  t.  301.  Duby,    838,  n'>  300.  Sow.  t.  82. 


_  174  — 

Pen.  Syn.  335.  Grev.  €rypU  FI.  t.  74.  Ag.  Ghamœleo.  BnU.  U  188,  545, 
f.  1.  DG.  FI.  fr.  n<»  48!2.  Hab.  parc  des  Dervalliërea.  Aatomne.  M. 

A.  HTPOTHEjus.  Fries.  SjBt.  Mycol.  Desvanx.  Hab.  k  la  Dennerie , 
sous  les  sapins.  Novembre.  Rare. 

A.  HBLTBLLoînEs.  Eull.  t.  601,  L'  1.  Blerulins  elcgaos.  Pers.  Hab.  les 
bois  de  Clormout.  Septembre. 

A.  FOBTBRS.  Pers.  SyQ.  443.  Diiby,-843,  n<>  345.  Ghev.  140,n<>52. 
DG.  FI.  fr.  n»  370.  A.  Piperatus.  Bull.  t.  2«I2.  non  alior.  Hab.  forêt  du 
Gâvre.  Novembre.  MM. 

A.  LirrEus.  Huds.  éd.  2,  p.  611.  Daby,  844,  n»  350.  (liev.  139, ii« 
44.  Pars.  Synop.  p.  442.  Fries.  Syst.  Mycol.  l,p.  55.  A.  Leocolhejns. 
Bull.  t.  509.  Hab.  bois  des  Dervalliëres.  Etéiït  aatomne.  BS.  M. 

A.  DBRTATDS.  LiDD.  p.  1641.  Duby,  838,  n''297.  A.  Gonicus.  Ghev. 
160,  Qo  105.  Schœff.  t.  2,  fig.  0.  Fries.  Syst.  Myc.  1,  p.  103.  A.  Cro- 
cens.  Bull.  t.  5ii,  524.  DG.  FI.  fr.  n»  515.  A.  Aurantiacas.  Sowerb.  t. 
381.  Hab.  les  bois  de  Clermont.  D. 

A.  GBRACBUS.  Wulff.  in  Jscq.  GoUect.  2,  t.  15,  f.  2.  Duby ,  838, 
n<>  299.  Ghev.  159,  n«  1U3.  Sowerb.  t.  20.  Pers.  Synop.  p.  337.  Fries. 
Syst.  Mycol.  1,  p.  1U3.  Hab.  dans  les  prairies  et  les  pacages.  Petit-Port. 
Août,  novembre.  D. 

A.  LOETDS.  Pers.  Synop.  t.  334.  Ghev.  159,  n»  102.  Fries.  Syst. 
Mycol.  I,  p.  lO'i.  Les  feuillets  sont  décurrents,  peu  nombreux.  Hab. 
dans  une  prairie ,  près  GriUaad.  Eté. 

A.  vBLVTiFBs.  Gnrtis.  Lond.  4,  t.  70.  Duby,  835,  n»  282.  Boit.  t. 
135.  Sowerb.  t.  384,  f.  3.  A.  Nigripes.  ?nll.  t.  34«,  5i9,  f.  2.  DG.  FI. 
fr.  no  42'i.  Hab.  k  l'Ebaupin,  li  la  Hoossinière.  Printemps  et  aa* 
tomoe.  D. 

A.  CHLOROPHÀUCS.  Friss.  Syst.  Mycol.  1,  p.  103.  Duby,  818,  n<> 
298.  Ghev.  1&9 ,  n'*  104.  Hab.  parmi  les  mousses ,  sous  les  arbres ,  anx 
Songères.  Aatomne. 

Â',  Chapeau  pubescent  ou  écailleux. 

A.  PiCHTPHTLLVs.  Frics.  Sprîng.  p.  433.  Hab..  sous  le  bois  de  sapin, 
k  la  Qoartcrie. 

A.  8FJ01IBTD8.  Sw.  A.  Grammocephalus.  Bail.  t.  594.  Hab.  h  la 
Hoossinière.  Automne.  D. 

A.  soLPHURBVs.  BuU.  t.  168,  545,  f.  2.  Dnby ,  836,  n«  289.  Ghev. 

163,  n«  113.  Sowerb.  t.  44.  DG.  FI.  fr.  n«  490.  Fries.  Syst.  Myc.  1 , 
p.  110.  A.  Luteus.  Pers.  Synop.  p.  322.  Hab.  k  la  Houssinièro.  Oc- 
tobre. MM. 

A.  LAScivus.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  110.  Duby,  836,  n»  288.  Ghev. 

164,  n«  114.  Hab.  daoslea  boia,  k  Fombre  \  c'est  probablement  ono  va- 
riété du  précédent,  k  feuillets  blancs.  M. 


—  175  -^ 

A.  EIM0&U8.  Bull.  t.  388,  599.  Doby,  814,  n»  112.  Ghev.  315,  n« 
36a.  Sowerb.  t.  323.  Pers.  Syoop.  p.  3i0.  DG.  FI.  fr.  no5.17.  6re?. 
Grypt.  FI.  t.  138.  A.  Aumenius.  Batsch.  f.  107.  Hab.  la  forêt  du 
G àvro,  l'Ebaupin.  Automne.  D. 

A.  0T1NUS.  Bull.  t.  580.  Dubj,  837, ii<»  390.  Ghev.  163,  QOIIS. 
Friefl.  Svst.  Mycol.  1,  p.  109.  DG.  FI.  fr.  n«  474.  Pers.  Synop.  p. 
103.  Hao.  les  pacages,  les  prairies  du  chemin  de  Grillaud.  Eté  et  au« 
tdmue.  B. 


L.  Chapeau  verdâtre, 

A.  voBCiTDs.  Fers.  Syn.  446.  IHiby ,  843,  n<»  344.  Ghev.  141,  n« 
50.  DG.  FI.  fr.  n»  371.  A.  Bifidu».  Bull.  t.  36.  Hab.  dans  les  bois  de 
Petit-Port.  Automne.  D. 

A.  VIR1DIS.  Schrad.  p.  133.  Gbev.  144,  n»  59.  Sterb.  t.  6.  £.  A. 
Blennius.  Frics.  Syst.  Nycol.  1,  p.  (i7.  Amanita  œruginosa.  Lam. 
Encycl.  1,  p.  105.  Agaricus  xylophilns.  Var.  p  Pers.  Syaop.  p.  438. 
Hab.  la  forêt  du  Gàvre.  Automne.  D. 

A.  ODORCS.  Bull.  t.  176,  556,  f.  3.  Duby,  839,  n»  309.  Ghev.  155,  n« 
93.  Sowerb.  t.  43.  DG.  PI.  fr.  n»  468.  FI.  dan.  t.  1611.  Grev.  Grypt. 
FI.  t  38.  A.  Anisatus.  Pers.  Hab.  la  forêt  du  Gàvre.  Septeinbre,  oc- 
tobre. BB.  Gommun  à  la  Quarterie. 

***  PBTITS^  FlSTtLBUX  ,  LAMKS  BLAUCHES. 

Mycènes. 
A.  Chapeau  blanc  ou  blanc  piqueté, 

A.  scoRODORius.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  130.  Ghev.  173,  n»  138.  A. 
Alliatus.  Schœff.  t.  99.  Pers.  Synop.  p.  373.  A.  Schœfferi,  Pors.  obs.  3, 
p.  55.  Hab.  k  FEbaupin,  k  la  Quarterie.  Automne. 

A.  TiTBBROSCJS.  Bull.  t.  356,  533,  f.  4.  Duby,  830,  n«  337.  Ghev. 
173,  n»  143.  DG.  FI.  fr.  n<»  478.  FI.  dan.  t.  1613.  Grev.  Grypt.  FI.  t. 
23.  A.  Alumnus.  Bolt«  t.  155.  Hab.  sur  le  Sclorotium  corcutnm.  Au- 
tomne. 

A.  ANDROSAci^vs.  Unu.  Succ.  1193,  non  Pers.  Duby,  839,  n»  339. 
Ghev.  176,  n*'  150.  Fries.  Syst.  Myc.  I,  p.  137.  Boit.  t.  33.  FI.  dan.  t. 
1551,  f.  1.  A.  Epiphyllus.  Bull.  t.  569,  f.  3.  DG.  FL  fr.  n»  43^. 

A.  HODSOHii.  Pers.  Syn.  390,  Duby,  839,  n^  324.  DG.  FI.  fr.  n**  435. 
A.  Pilosus.  Hudson.  Sowerb.  t.  164.  Hab.  k  la  Housaiqière ,  k  l'Ebaupin, 
sur  les  feuilles  mortes  du  houx.  Octobre. 

A.  UGSCiGBirus.  Schum.  Sœll.  p.  307.  Duby,  838,  n«  318.  Ghev.  179, 
n^*  158.  Frics.  Syst.  filycol.  1,  p.  145.  A.  Trichopus.  Scop.  Hab.  sur  la 
mousse  qui  couvre  les  arbres.  Automne. 


—  176  — 

Â.  LÂCTB06.  Pen.  Syn.  394.  Duby,  827,  ù»  205.  Chev.  183,  n«  171. 
A.  NanuB.  Bul.  t.  563.  A.  Papillatas.  Hoffm.  t.  3,  f.  2.  Hab.  sur  les 

mousses  des  arbres. 

A.  TORQUATvs.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  153.  Daby,  827,  n»  204. 
Ghev.  183,  n»  172,  A.  I^anus.  Bail.  t.  563,  f.  R,  S,T.  A.  Stylobatet. 
Hoffim.  t.  3,  f.  2.  Buxb.  cent.  t.  31,  f.  1.  Hab.  sur  les  débris  des  Të- 
gétaux. 

A.  STTLOBATEs.  Pers.  Synop.  p.  390,  t.  5,  f.  4.  Duby,  826,  n^  203. 
Chev.  183,  no  173.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  153.  JNees.  Syst.  figf.  189. 
Hab.  sur  les  débris  de  végétaux. 

A*  iNTBGRELLvs.  Pors.  Icon.  Pict.  t.  13,  f.  6.  Synop.  393.  Doby,  825, 
no  193.  Chev.  186,  n»  181.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  161.  Rai.  Synop.  p. 
19.  Hab.  sur  les  feuilles  mortes,  k  la  Quartcrie.  Automne. 

A.  r.AULiciNALis.  Bull.  t.  522,  f.  1.  Duby,  829,  n»  228.  Chev.  171, 
tt«  134.  DC.  FI.  fr.  n»  519.  A.  StipiUrius.  Y.  ^  Caulicinalis.  Frics.  Syst 
Mycol.  1,  p.  138.  Hab.  sur  les  tiges  mortes  des  Equisetum,  aux  Gléons. 
Automne. 

B.  Chapeau  grisâtre. 

A.  GRisBVs.  FI.  dan.  t.  1551,  f.  2.  Duby,  828,  n»  221.  Chev.  177,  n« 
155.  A.  Supinus.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  142.  Hab.  sur  les  troncs  des 
vieux  arbres,  à  la  Houssinière,  après  de  grandes  pluies.  Automne. 

A.  PARAsiTiccs.  Bull.  t.  574,  f.  2.  Duby,  830,  n»  232.  Chev.  175, 
no  147.  Pers.  Synop.  p.  371.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  135.  DG.  FI.  fr. 
n»  49'.*.  Hab.  sur  les  grands  Agaria  pourris. 

A.  ALKALints.  Fries.  obs.  2,  p.  153.  Duby,  828,  no  220.  Chev.  178, 
no  156.  A.  Sulfureus.  Scop.  Vaill.  Bot.  t.  12,  f.  1,2.  Hab.  dans  le  parc 
des  Dervallièrcs.  Automne. 

G  Chapeau  enfumé  ou  brun-noir. 

A.  BPiBHTDS.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  275.  Duby,  809,  no  70.  Hab. 
parmi  les  mousses ,  aux  Dervaliiëres.  Automne. 

A.  GALRRicoLATCS.  Schœff.  t.  52,  Duby,  828,  no  219.  Chev.  178,0» 
157.  Sowerb.  t.  165.  Pers.  Synop.  p.  376.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p. 
143.  A.  Fistutosus.  Bull.  t.  578.  DG.  FI.  fr.  n»  425.  A.  Pseudoclypeatus. 
Boit.  1. 154.  Vaill.  Hab.  les  Dervalli&res ,  la  Houssinière.  Automne.  M. 

A.  PRASiosuus.  Fries.  obs.  2,  p.  153.  Duby,  828,  n"  214.  Chev.  180, 
no  162.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  148.  Hab.  sur  les  feuilles  mortes 
tombées.  Automne,  hiver. 

A.  GALOPOS.  Pers.  obs.  2,  p.  56.  Synop.  p.  379.  Duby,  827,  n»  212. 
Chev.  181,  n»  164.  FI.  dan.  t.  1550,  f.  2.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  148. 
A.  Lactescens.  Schrad.  Hab.  aux  Dervallières.  Août,  novembre. 


^  177  — 

A.  rmiBATiLis.  Ffies.  Syst.  Mycol.  p.  167.  Dnby,  826,  n» .  19i). 
CbcT.  185,  Tfi  177.  Vaill.  n<>  39,  p.  66.  Hab.  sur  le  bord  des  fossés  ,  bois 
de  Petit-Port.  Ântomoe. 

A.  coifiGBnrs.  Pers.  Synop.  p.  388.  Diiby ,  830,  ii°  238.  Gbev.  173, 
no  141.  Pries.  Sy st.  Mycol.  1,  p.  132.  Bnxb.  cent.  1,  t.  67,  f. 2.  Hab. 
sur  les  cônes  de  pin  et  les  feuilles  mortes  tombées ,  k  la  Qaarterie.  Nov. 

A.  PLBX1PES.  Pries.  Syst.  Mycol,  1,  p.  146.  Duby,  828,  n»  217.  Cbev. 
179,  n»  159.  A.  Fnliginarius.  Batsch.  f.  40.  Haï»,  sur  les  fruits  et  les 
troncs  du  bèlre ,  k  la  Verrière.  Automne. 

A.  ATROCYAREOS.  Bstsch.  1,  f.  87.  Duby,  828,  n»  215.  Cbev.  180,  n» 
161.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  147.  Hab.  sur  la  terre,  parmi  les  feuilles 
tombées,  aux  DerralUères.  Koyembre. 

D.  Chapeau  brun, 

A.  PEBPBRorccLARis.  Bull.  422,  fig.  2.  Spr.  p.  436,  f.  258.  Hab.  Je  ne 
l'ai  trouvé  qu'une  seule  fois,  dans  les  bois  de  la  Dennerie. 

A.  ALLiACEus.  Jacq.  Aust.  t.  82  ,  non  Bull.  Duby,  829, n^  223.  Gbcv. 
177,  no  153.  Pers.  Syn.  375.  Fi.  dan.  t.  1251.  Micb.  t.  78,  f.  4  Hab. 
sur  les  feuilles  tombées ,  dans  les  bois  humides  de  la  Houssinière  et  de 
l'Ebaupin.  Octobre. 

A.  FiLOPOS.  Bull.  t.  320.  Duby,  829,  n»  222.  Cbev.  177,  no254.  DG. 
PI.  fr.  no  427.  A.  Membranaceus.  Hoifm.  t.  6,  f.  fl.  A.  Pilosus.  Batsch. 
f.  1.  Hab.  parmi  les  moussesaux  Dervalliëres.  Novembre. 

A.  POLtGRAMMus.  Bull.  t.  395.  Duby,  8*28,  no2t6.  Ghev.  177,  n»  160. 
DG.  PI.  fr.  n»  426.  Pers.  Synop.  p.  377.  Pries.  Syst.  Mycol.  l,p.  146. 
PI.  dan.  t.  1615,  f.  1  et  4,  1498.  A.  Pistulosus.  Bull.  t.  518,  f.  H.  Hab. 
dans  les  troncs  d'arbres  creux  et  pourris,  sur  la  route  de  Hennés ,  k  Petit- 
Port,  k  la  Jaunaie.  Eté  et  automne.  M. 

A.  GLAUGUS.  Bull.  t.  521 ,  f.  1.  Duby,  800,  no  152.  DC.  Fl.  fr.  n» 
480.  A.  Chalybœus.  Pers.  Iconog.  Pict.  t.  4,  f.  3  et  4.  Pries.  A.  Go- 
lumbarius.  Sow.  t.  161.  Hab.  parmi  le^  Graminées,  aux  Cléons. 

A.  GORTicoLA.  Bull.  t.  519,  f.  1.  Duby,  826,  no  196.  Ghev.  185,  n* 
179.  Pers.  Synop.  p.  394.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  159.  Sow.  t.  243. 
DG.  Fl.  fr.  no  440.  A.  Corticola.  Pers.  Pries.  A.  Glavularis.  Batsch. 
Hab.  sur  les  arbres  couverts  de  mousses  et  de  lichens,  au  Plessis-Tison , 
k  la  Houssinière.  rfovembre. 

E.  Chapeau  rouge  ou  rougeâtre, 

■ 

A.  cARiiBi;s...Bull.  t.  523,  f.  1.  Duby,  831,  no  240.  Ghev.  172,  no  139. 
Pers.  Synop.  p.  340.  DG.  PI.  fr.  no  489.  Hab.  dans  le  bois  de  sapin  de  la 
Qnarterie,  k  la  Houssinière,  etc.  Automne. 

A.  RAtfEALis.  Bull.  t.  B36,  Duby,  830,n«234.  Ghev.  174, n'  14.5.  Pers. 

12 


—  178  ~ 

Syâop.  p.  375.  Pries.  Syst.  Mycol.  I,  p.  135.  DG.  FI.  fr.  n«  520.  Des- 
maz.  n*  318.  A.  Gandidos.  Boit.  t.  39,  f.  D.  Mich.  t.  74,  L  7.  Htb. 
sur  les  rameaux  secs  et  sur  les  feuilles  et  tiges  de  GraBiinéea.  An- 
tomne. 

A.  CLAvcs.  Bull.  t.  148.  Duby,  830,  u»  '^35.  Ghev.  174,  n»  144.  Boit 
t.  39.  DG<  Fi.Ir.  n"»  439.  Pers.  Synop.  p.  392.  Pries.  SysU  Mvcol.  1,  p. 
134.  Vaill.  Bot.  t.  11,  fig.  19,  20.  Hab.  sur  le  bois  pourri  elles  feuilles 
mortes,  k  la  Hou8siIli^re,  Petit-Port.  Automne. 

A.  STROBiLinus.  Pers.  Synop.  393.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  130.1>«by, 
827,  no  211.  Ghev.  181,  n»  l(v5.  A.  Goccineus.  Sow.  t.  197.  Bab.  soi  les 
branches  de  frêne  et  de  pin.  rioYémbre. 

A.  YARiBGÀTCs.  Pors.  Syuop.  391.  Duby,  826,  n«  197.  Ghev.  185,  ii« 
178.  DG.  PI.  fr.  n"  437.  A.  Tentatulus.  Bull.  t.  560,  f.  3.  Hab.  dans  les 
mousses  ,  forêt  du  G àvre,  la  Houssiniëre.  Automne. 

A.  PRLLCGiDCS.  Bull.  t.  650,  f.  2.  Duby,  .826,  n»  199.  GheY.  184,  n» 
176.  DG.  PI.  fr.  no  459.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  157.  A.  Biconas.  Pers. 
Synop.  p.  317.  Hab.  commun  aux  Denrallières.  Automne. 

A.  FiLicimjs.  Spr.  438.  A.  Pterigenus.  Pries,  obs.  2,  p.  43.  Doby, 
81î6.  n°  195.  Ghcv.  186,  n»  180.  Hab.  dans  les  bois,  parmi  les  mousses. 

A.  PURUS.  Pers.  Synop.  339.  Doby,  827,  n»  209.  GheY.  181,  n*  167. 
DG.  PI.  fr.  n'»  481.  Bull.  t.  162  et  507.  Sowerb.  t.  72.  FI.  dan.  t.  1673. 
Hab.  dans  les  bois  de  sapin  de  la  Quarterie.  Août,  novembre. 

A.  ADONIS.  Bull.  560,  f.2.  Duby,  827, n»  208.  GheY.  182,  n*  168.  Pers. 
Synop.  391.  DG.  PI.  fr.  n»  436.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  132.  Hab.  dans 
les  bois,  k  la  Vrillière.  Automne. 

F.  Cliaj)eau  jaune, 

A.  AMADBLPHUs.  Bull.  t.  550,  f.  3.  Duby,  830,  n<»  233.  GheY.  175,  n» 
146.  DG.  PI.  fr.  n»  451.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  155.  Hab.  Il  Yient  en 
groupe  sur  l'écorce  des  Yicux  arbres  ,  k  la  Houssinière.  Automne. 

A.  FQETiDus.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  138.  Duby,  no227.  GheY.  t76, 
n°  151.  A.  Vcnosus.  Pers.  Mœrulius  fœtidus.  Sowerb.  t.  31.  Hab.  sur  les 
branches  mortes  tombées ,  aux  DcrYallièrcs.  Automne.  Printemps. 

A.  LiHRATrs.  Bull,  t*  522,  f.  3.  GhcY.  183,nM70.Pers.Syuop.p.38S. 
DG.Pl.  fr.  n«428.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  132.  Duby,  827,  n«  206. 
Hab.  commun  sur  le  bord  des  fossés ,  dans  les  bois  de  Petit-Port.  Au- 
tomne et  printemps. 

A.  BPiPTRRYGics.  Scop.  p.  455.  Duby,  826,  n«201.  GheY.  i84,'n«  187. 
Pers.  Synop.  p.  382.  DG.  FI.  fr.  suppl.  n*  434.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p. 
155.  A.  FlaYÎpes.  SchœiT.  t.  31.  A.  Nutans.  Sowerb.  t.  92.  Vaill.  Bot. 
p.  69.  Hab.  par  groupes  sur  les  feuilles  et  les  débris  et  Yégétaux,  k  la 
Houssiniëre.  Automne. 


-  i79  — 

A.  ciTEiMBLLiJS.  Pets.  IcoDog.  Pîct.  t.  It,  f.  3»  Syoop.  384.  Duby, 
836^  n«  280.  Gbev.  184^  n»  175.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  155.  PI.  dan. 
t.  1614,  f.  1.  Hab.  par  groupes  sur  les  feuilles  des  pins,  h  la  Quarteric. 
Novembre. 

A.  nosBLLvs.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  151.  Cbev.  181,  n»  166.  A. 
Roseus.  Fers.  Synop.  p.  393.  DG.  PI.  fr.  n«  438.  Bull.  t.  518,  f.  2.  Hab. 
le  jardin  de  H.  Oudet ,  chemin  de  Barbin.  Novembre. 

A.  PLiGATvs.  Bull.  t.  80.  Scbœff.  t.  31.  Hab.  forêt  du  Gâvrc.  No- 
vembre. 

G.  Chapeau  verdâtre. 

A.  cHLORAMTHus.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  152.  Duby,  827,  n»  207. 
Ghev.  182,nol69.  PI.  dan.  t.  1614,  f.  2.  Hab.  dans  les  bois,  dansl'herbe. 
Automne. 

Omphalodes. 
A,  Chapeau  ombiliquè  ou  poilu. 

A.  sQCAMDLOsus.  Pcrs.  Synop.  449.  Duby,  834,  n^  264.  Ghev.  152,  no 
82.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  82.  Hab.  sur  la  terre,  après  les  premières 
pluies ,  sur  la  grande  pelouse  de  la  Houesinièrc.  Automne. 

A.  TiGRinus.  Bull.  t.  90.  Duby,  825,  n»  191.  Sowerb.  t.  68.  DG.  PI. 
fr.  n<»  452.  Hab.  sur  les  vieilles  souches  de  saule ,  k  Ancenis.  Eté  et  Au- 
tomno.  B.' 

B.  Chapeau  glabre ,  blanc, 

A.  GiGAKTEcs.  Schœff.  Letel.  682.  Desv.  Duby,  834,  n°  268.  Sowerb. 
*244.  Hab.  aux  Songères.  Octobre,  novembre.  MM. 

A.  FLAfîciuus.  Pries.  Syst.  Mycol.  l,p.  81.  Ghev.  151,  no79.  Sowerb. 
t.  185.  A.  Infundibuliformis.  Bdl.  t.  286  (non  553,  qui  représente  TOr- 
cellus);  Schœff.  t.  212.  Hab.  sur  les  feuilles  tombées,  la  Houssinère,lc8 
Dervallières.  Automne  ,  printemps.  D. 

A.  phylijCphilvs.  Pers.  Synop.  p.  457.  Duby,  833,  no260.  Ghev.  152, 
n»  83.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  83.  Letel.  605.  Hab.  à  la  Houssinièrc , 
h  la  Dennerie,  aux  Dervallières.  Août,  octobre. 

A.  HVDROGRAHMcs.  Bull.  t.  564,  f.  A.  Duby,  833,  n»  261.  Ghev.  188, 
no  188.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  69.  DG.  PI.  fr.  n»  4^47.  Hab.  dans  les 
bois ,  sur  les  feuilles  tombées.  Août ,  novembre.  D. 

A.  vAiLLANTii.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  136. Duby,  830,  n« 231.  Ghev. 
175,  n»  148.  A.  Niiidns.  Gunn.  VaiU.  Bot.  t.  11,  f.  01,  24.' Hab.  dans  le 
bois  de  sapin  de  la'  Quarterie,  sur  les  feuilles  tombées.  Automne. 

A.  ROTOLA.  Scop.  2,  p.   1569.  Duby,  830,  n»  230.  Ghev.  175,  n»  149. 


I 
r 


—  180  — 

Frieg.  Syst.  Mycol.  1^  p.  lâfi.  Sowerb.  p.  98.  Pcrs.  Syiiop.  p.  467.  DÔ. 
FI.  fr.  D*'  419.  Bail.  t.  64.  Hab.  plus  spécialement  sur  les  feuilles  de  lierre, 
k  la  Houssinière.  Novembre. 

A.  CHRTSOLBCCDS.  Fiies.  obs.  I,  p.  77.  Syst.  Mycol.  1,  p.  167.  Dnby, 
833.  Cbcv.  187,  no  185.  A.  Mollis.  Bull.  t.  38.  DG.Fl.  fr.  n»  454.  Hab. 
sur  les  bois  pourris ,  aux  Dervalliëres.  Novembre.  MM. 

C.  Chapeau  glabre  gris. 

A.  AnnaosACRus.  Linnéo  Suce.  1193,  non  Pers.  Duby,  8^9,  n»  339. 
Gbey.  1 76,  n«  150.  Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  137.  Boit.  t.  32.  FI.  dan.  t. 
1551.  A.  Epiphyllus.  Bull.  t.  569.  DG.  FI.  fr.  n»  4H4.  Hab.  dans  les  bois, 
sur  les  branches  et  les  feuilles  mortes.  Automne. 

A.  ERicBTORCtf.  Bull.  t.  551,  f.  1.  Ghev.  157,  n»  99.  A.  Pratensis  p 
Ericosos.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p,  100.  Hab.  dans  les  bruyères,  forêt 
de  Toufou.  NoTembre. 

A.  TULGARis.  DesTaux ,  non  alior.  Auct.  Hab.  k  la  Houssinière,  dans 
les  mousses.  Octobre. 

A.  ciMiCARics.  Dcsyaux.  Var.  a  du  Gamphoralus.  Ghev.  146,  n**  66. 
Hab.  aux  Dcrrallières ,  près  du  Gamphoratus ,  dont  il  paraît  n'être  qu'une 
▼ariétë.  Octobre.  M. 

A.  ciRBRASCBiis.  BuU.  t.  438,  f.  2.  Duby,  844,  n»  357.  GheT.  138,  n* 
41.  A.  Decastes.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  4'i.  DG.  FI.  fr.  n»  503.  Hab. 
k  la  Denncrie,  au  Plcssis-Tison.  Octobre.  M. 

A.  MRTACHROCS.  Frlci.  Syst.  Mycol.  t,  p.  172.  Duby,  833,  n*^  256. 
GhcT.  189,  n»  190.  A.  Gyathiformis.  Bull.  t.  248,  A.  A.  Dicolor.  Pers. 
Synop.  p.  462.  Hab.  les  bois  de  sapin  de  la  Quarterie  et  des  DerTsllières, 
sur  un  mur.  Septembre ,  décembre.  D. 

Z>.  Chapeau  brun-noir. 

A.  NiGRBLLns.  DesTanz.  A.  Atratns.  Fries.  Syst.  Myc.  Hab.  aux  Dcr- 
vallières,  k  la  Houssinière.  Octobre.  M. 

A.  cTATHiFORHis.  Bull.  t.  575,  568,  f.  I.  Duby,  833,  n«  258.  Ghe?. 
188,  n»  189.  DG.  FI.  fr.  n*  455.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,p.  173.  Sowerb. 
t.  363.  A.  Tardus.  Pers.  Synop.  p.  461.  Vaill.  t.  14.  A.  Sordidus.  Dicks. 
t.  3,  f.  1.  Hab.  la  prairie  avant  le  bois,  aux  Derrallières.  Automne  ot 
printemps. 

F.  Chapeau  blanc. 

A.  FRAGRANS.  Sowcrb.  t.  10.  Duby,  833,  n«  255.  Ghev.  189,  n*  191. 
Pers.  Synop.  465.  Fries.  Syst  Mycol.  1,  p.  94.  Letel.  658.  A.  Grttus. 
Schum.  p.  277.  Hab.  dans  les  bois  de  sapin  de  Ift  Quarterie.  An- 
tomne.  D. 


—  181  — 

A.  GBBV1MDS.  Hoffm.  p.  119,  U  2,f.  7.  Dnby,  833,  n»  263.  Ghev.  151, 
n*  81.  Pries.  Syst.  Mycol.  I,  p.  82.  Pers.  Synop.  p.  451.  Nées.  Syst.  f. 
174.  Hab.  dans  les  bois  de  la  Barberie.  Automne. 

A.  ciRBBBcis.  Pers.  Synop.  p.  81.  A.  Gyathiformis.  Bull.  t.  248.HaL. 
le  bois  des  Derrallieres.  Autituine.  M. 

F.  Chapeau  jaune  et  lisse, 

A.  GiLYDs.  Pers.  Synop.  448.  FI.  dan.  t.  1506.  Pries.  Syst.  Mycol.  I, 
p.  8t.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  41.  Letel.  t.  670.  A.  Pileolarins.  Sowerb.  t 
61.  A.  Geolrupus.  Bull.  t.  573,  et  non  400,  qui  est  lo  I^ebularis  deBatSch. 
fig.  193.  A:  Ginamomeus.  Boit.  t.  2*2.  Hab.  \k  la  Uoussinière  et  sur  de  la 
râpe  do  vendange ,  chemin  de  l'Ebaupin.  Automne.  D. 

A.  fibdla;  Bull.  1. 186  et  550.  P.  Ghev.  186,  n»  182.  Sowerb.  t.  46. 
Pers.  Synop.  p.  471.  DG.  FI.  fr.  n^  450.  Hab.  parmi  la  mousse,  k  la  Hous* 
sÎDière ,  aux  Dcr?allièrcs.  Septembre  et  octobre. 

G,  Cfiapeau  lisse  rougeâtre. 

A.  PixiDÀTCS.  Bull.  t.  568,  f.  2.  Duby,  832,  n»  248.  Ghev.  186,  n» 
183.  DG.  FI.  fr.  n«457.  Nées.  Syst.  f.  192.  Pers.  Synop.  p.  171.  Pries. 
Syst.  Mycol.  1,  p.  161.  A.  Subhepaticus  Batsch.  Hab.  dans  les  bois  de 
Glermont  et  la  forêt  de  la  Guerre,  près  Ancenis.  Novembre. 

A.  FiMBBiATcfs.  Bolt.  t.  61.  Duby,  832  ,  n»  2a4.  Ghev.  156  ,  n»  95. 
Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  94.  Pers.  Synop.  p.  466.  Auricnla  leporis 
alba  Sterb.  t.  15.  BB.  Hab.  dans  les  bois,  sur  les  branches  mortes. 
Automne. 

A.  cocHLBATus.  Pcrs.  Syuop.  450.  Duby,  825,  n?  190.  Ghev.  190,  n» 
193.  Pries»  Syst.  Mycol.  1,  p.  177.  A.  Gonfluens.  Sowerb.  t.  168.  Hab. 
sur  les  troncs  d'arbres  morts.  Facile  k  reconnaître  k  l'odeur  d'anis  qu'il 
exhale. 

§§  SPOBBS   ROUGES   OU  BBUIfS  ROUGEATBBS. 
I.      PIBD     A     TOILE. 

*  Une  volve, 

À.  sPBGiosus.  Pries.  Syst.  Mycol.  A.  (Sloiocephalus.  Letel.  645. 
Spreng.  444.  Duby,  808,  n»  64.  Hab.  forêt  du  Gàvre.  Automne.  M. 

A.  VOLVAGBUS.  Bull.  t.  262.  Duby,  808,  n»  65.  Ghev.  221,  n»  278. 
Sowerb.  t.  1.  DG..  Fi.  fr.  n^  567,  Letel.  t.  623.  Hab.  k  la  Dennerie. 
Octobre.  MM. 

A.  BOMBYciHus.  Schœff.  t.  98.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  277. 
Duby,  808,  no  66.  A.  Incarnatus.  Batsch.  Pers.  Hab.  sur  les  troncs 
d'arbres  k  la  Lombarderie.  Octobre. 


--  t«2  — 

A.  PosiLLvs.  P6.  Fi.  fr.  a»  566.  Duby,  808, n»  63.  Ghev.  333. 
tto  279.  Pers.  Synop.  p.  249.  Frics.  Syst.  Mycol.  I,  p.  279.  A. 
Volvaceus  mioor.  Bail.  t.  330.  Hab.  dans  les  bois  et leB  jardit»  expo- 
sés au  soleil.  Jardin  de  M.  Oudet,  k  Barbio.  Automne. 

**    ARNBAO     AU    PIBD. 

J.  Chapeau  lisse* 

A.  BPHALBROMOBPHDS.  Bull.  U  540.  f.  1.  Duby,  807yn«54.  Cher. 
223,  n»  284.  DG.  FI.  fr.  n«  415.  Pers.  Synop.  266.  Hab.  sur  la 
terre,  k  Rezé.   Eté. 

A.  CRBTACBus.  BuU.  t.  374.  Duby,  808,  n»  62.  Ghe?.  222,  nf 
280.  Fries.  Syst.  Mycol.  1  ,p«  280.  Vaiil.  p.  75.  Hab.  Je  l'ai  re- 
cueilli très-beau  et  très-bon  dans  la  serre  do  M .  Boisteaux,  et  k  Orrault, 
sur  du  terreau.  Août,  septembre.  BB. 

A.  GORONiLLA.  Bull.  t.  597,  f.  1.  Duby,  808,  n«  60.  Chev.  223, 
n»282.  DG.  FI.  fr.  n»  544.  Fries.  Syst.  Mycol.  I,  p.  282.  Hab. 
dans  les  bois  de  FEbaupin. 

A.  HiBHATOSPBRMOs.  Bull.  t.  595,  f.  1.  Duby,   808,  n<»  59.  Gbev. 

223,  no  283.  Pers.  Synop.  p.  261.  Fries.  Syst.  Mycol.  f,  p.  282. 
Hab.  sur  la  terre,  dans  le  jardin ,  près  du  bois  des  Derralliëres.  fio- 
▼embre. 

A.  PBJBCOz.  Desvaux.  Pers.  Synop.  Letel.  608.  Duby,  807,  n^  58. 
Hab .  le  Plessis-Tison .  Octobre . 

A.  TOGULARis.  Bull.  t.  595,  r.  2.  Duby,  814,  n»  106.  Ghev.  209, 
n»  246.  Pers.  Synop.  p.  262.  DG.  FI.  fr.  n«  555.  Fries.  Syst. 
Mycol.  i,  p.  242.  A.  Prœcox.  Spreng.  Hab.  dans  les  bois  du  Porte- 
reau.  Mars. 

A.  HBLAnosPBBMos.    Bull.  t.  540,  f.  2.  Duby,  807,  n»  56.  Cher. 

224,  no  285.  Pers.  Synop.  p.  240.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  82.  Hab. 
dans  les  bois  des  Deryallières  et  do  la  Quarterie ,  sous  les  pins.  Au- 
tomne. 

A.  RADicosDS.  Bull.  t.  160.  Duby,  813 ,  n»  105.  Ghev.  209,  a» 
247.  Pers.  Synop.  p.  266.  DG.  FI.  fr.  n»  550.  Fries.  Syst. 
Mycol.  I,  p.  242.  Hab.  k  TEbaupin  et  k  la  Houssinière.  Octobre  et 
novembre.  M. 

A.  MOTABiLis.  Schœff.  t.  9.  Duby,  813,  n«98.  Ghev.  211,  n»  252. 
A.  Atinularis.  BuU.  543.  0,  P,  R.  Hab.  sur  le  chemin  dnPortereau 
et  k  la  porte  du  Bois-Branlard.  Mai  et  novembre. 

A.  V.  p  XTLOPHILUS.  Bull.  530,  r.  2.  Hab.  chemin  de  Versailles, 
et,  comme  le  type,  MM. 


—  183  — 

B.  Cfiapeau  visqueux,      , 

Â.  jiBROGiifosus.  Curt.  Lond.  %  p.  309.  Dnbj,  807,  n»  51.  So^erb. 
t.  264.  FI.  daD.  t.  1373.  Pers.  Synop.  p.  419.  Frios.  Syst.  Mycol. 
f,  p.  286.  A.  GyaDous.  fiuU.  t.  170,530.  Chcv.  2*i6,Q<'292.  Boit. 
t.  143.  Hab.  le  parc  des  DervalUères,  la  forêt  du  Gàvrc.  rVoTembre, 
décembre.  BB. 

A.  ÀTTBHCÂTUS.  DC.  FI.  fr.  Suppl.  0°  547.  Duby,  813,  n»  102. 
Letel.  t.  632.  Hab.  »ur  le  chemin  de  Saint- Sébastien  «  à  Bassc-Goulaine. 
Octobre.  BB.     * 

A.  coifjNiTvs.  Sowerb.  t.  9.  Daby  ,  818,  û''  141.  Fors.  Synop. 
381.  A.  Mttcosus.  Bull.  t.  549.  A,  B,  G  et  596,  f.  2.^  Ghev.  212,  n« 
253.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  248.  Hab.  il  est  commun  dans  tous 
nos  bois.  Octobre.  MM. 

C,  Cfiapeau  écailleux. 

A.  CAMPJiSTRis.  LioD.  1641.  Duby,  808,  no  6.1 .  Cbev.  222,  d'>  281. 
FI.  dan.  t.  704.  Schœff.  t.  33.  Sowerb.  t.  305.  Boit.  t.  45.  fiées. 
Sysl.  r.  195.  GrcY.  Grypt.  FI.  t.  161.  Desmaz.  b»  177.  A.  Edulis. 
Bull.  t.  134  ,  514.  DG.  FI.  fr.  no  418.  Mich.  t.  75,  f.  1 ,  3.  Lob. 
Iconog.  p.  27t.  Hab.  commun  dans  les  champs ,  les  pâtures. 

11  en  existe  une  variété  fortement  aniséo ,  qui  Tient  abondamment  dans 
les  bois  de  la  Quarterie.  B^. 

A.  SQUAM08C8.  Pefs.  Syuop.  409.  Duby,  807,  n»  54.  Ghev.  215,  n" 
288.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  284.  M.  Hab.  sur  les  feuilles  pourries*  forêt 
du  Gâvre.  Octobre ,  novembre. 

A.  ADRBCS.  Mattusch.  p.  331.  Duby,  814,  d9  108.  Ghev.  210,  no249. 
Bull.  t.  92.  Sovrerb.  t.  77.  Pers.  Synop.  p.  260.  Friee.  Syst  Mycol.  1, 
p.  241.  Hab.  dans  les  lieux  humides  et  ombragés,  k  Orvault,  forêt  du 
Gâvre,  et  sur  le  bord  du  fossé  du  petit  chemin  de  Versailles.  MM. 

A.  PUDiGus.  Bull.  t.  597,  f.  2.  Duby,  814,  n^  107.  Ghev.  210,  n»  248. 
DG.  FI.  fr.  n»  554.  A.  Gaperatus.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  241.  Hab. 
dans  des  champs  cultivés  de  Petit-Port,  dans  la  forêt  du  Givre,  etc.  Sep- 
tembre, novembre.  D. 

A.  sQUARROsvs.  FI.  doD.  t.  491.  Duby,  813,  n»  103.  Ghev.  211,  u» 
250.  Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  241.  A.  Squamosus.  Bull.  t.  266.  DG.  FI. 
fr.  no  542.  Desmaz.  no  320.  A.Floccosus.  SchœlT.  t.  61.  Gurt.  Lond.  1,  t. 
64.Grev.  Grypt.  FI.  t.  2.  Hab.  sur  les  troncs  des  arbres,  k  la  Houssinière, 
forêt  du  Oàvre,  etc.  Automne.  MM. 

A.  HCRiGAT€s.  Fries.  Syst.  Mycol.  I,  p.  244.  Duby,  813,  n»  99. 
Ghev.  211,  no  251.  A.  Luleus.  Boit.  t.  50.  Hab.  sur  le  tronc  des  arbres,  à 
laPatouillière,  au Plessis-Tison.  Octobre,  novembre. M. 


—  184  - 

***  VOILB  FCGACR  AU  BORD  DU  CHAPEAU. 

À,  Chapeau  lisse  blanc  ou  pâle  (1). 

A.  oBBKiuus?  Vahl.  FI.  dan.  Desvaux.  Hab.Saint-Sébafilien.Desv. 

A,  Chapeau  jaune  ocracé. 

A.  UDUS.  Pers.  Synop.  414.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  292.  Dfrioy,  806, 
do  4a.  Ghey.  229,  do3(i2.  â.  Obscurus.  Schum.  p.  279.  Hab.  dans  les  bois 
humides  de  la  Guerre,  près  Ancenis. 

A.  HBBDABIU8.  Fries.  Syst.  Mycol.  l,p.  291.  Dnby,  806, u"  46.  Ghev. 
228,  Qo  296.  Suxb.  4,  t.  15.  Hab.  sur  les  fumiers.  Recueilli,  d'après  les 
renseignements  do  M.  Thomas,  chemin  des  Doryallières.  Octobre. 

À .  Chapeau  jaune  au  jaunâtre . 

A.  GALLOSUS.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  292.  Duby,  806,  n^  42.  GheT. 
227,  n<»  295.  A.  Semiglobatns.  Sowerb.  t.  240,  (.1,3.  A.  Varius.  Bolton, 
t.  66.  Pers.  Synop.  414.  Buxb.  cent.  4,  t.  15.  Hab.  sur  le  chemin  deResé. 
Août,  ttoyembre. 

A.  REPANDUS.  Bull.  t.  423,  f.  2.  Duby,  814,  n»  109.  Ghev.  214«  n^  258. 
Fries.  Mycol.  1,  p.  255.  DG.  FI.  fr.  n^  516.  Hab.  au  pont  du  Gcns^troufé 
une  seule  fois.  Desvaux. 

A.  L1GNATIL1S.  Pers.  Synop.  368.  Duby,  838,  n<*  306.  Ghev.  f  56,  n<*  96. 
Bull.  t.  554,  f.  1.  Spreng.  448.  A.  Fiavidus.  Schœif.  Hab.  k  Tentréo  do 
la  première  avenue  des  Folies-Ghaillou,  sur  la  terre;  k  la  Poignardière , 
sur  des  pins  ^  le  chemin  de  Versailles.  Automne. 

m 

A.  FASciGULABis.  BoU.  t.  29.  Duby,  806,  n»  49.  Ghev.  225,  U"  290. 
Sovirerb.  t  285.  Nées.  Syst.  f.  198.  Desmaz.  n<»  178.  Fries.  Syst.  Mycol. 
1,  p.  288.  Pers.  Synop.  p.  421.  A.  Pulverolontus.  Bull.  t.  178.  DG.  FI.  fr. 
n»  411.  Hab.  sur  les  vieilles  souches  d'arbres;  commun  partout.  Mai,  no- 
vembre. MM. 

A.  LATBBiTius.  Schœff.  t.  49,  f.  5,  6.  Duby,  806,  n»  49.  Ghev.  2^5,  n» 
290.  Pers.  Synop.  p.  421.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  288.  A.  Aoratas.  PI. 
dan.  t.  820.  A.  Amarus.  Bull.  t.  30,  562.  DG.  FI.  fr.  n»4l?.  Hab.  sur 
les  troncs  pourris  des  arbres,  k  la  Houssinière,  aux  Dervallières.  Au- 
tomne. M. 

A.  HTBRÎDUs.  Bull.  t.  398  et 562.  E, H.  Duby, 806, n»  47.  Ghev.  226, 
no291.  DG.  FI.  fr.  n»  540.  A.   Gapnoîdcs.  Fries.    A.  Aureas.  Spr. 


C 1  )  Les  A  répétés  signifient  chapeau  lisse. 


Bull.  t.  92.  Hab.  sur  les  vieilles  souches,  Orvanlt,  forêt  du  Gàvre.  Au- 
tomno  et  printemps. 

A.  GRAGiLis.  Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  299.  Pers.  Synops.  p.  425. 
Ghev.  229,  n»  300.  A.  Tentaculom.  Sowerb.  t.  385,  f.  I.  Hab.  sur  les 
feuilles  mortes. 

A.  CÂUPÀiicLÂTUs.  Bull.  t.  552,  f.  1.  Duby,  805,  n»  39.  Chev.  224,  n» 
287.  DG.  Fl.fr.  n^  408.  Pers.  Synop.  p.  426.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p. 
295.  Hab.  sur  la  terre,  aux  Dervalliëres.  Septembre,  octobre. 

A.  ERicoEcs.  Pers.  Synop.  413.  Duby,  806,  n<'44.  Ghev.  227,  u*  294. 
Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  290.  A.  Helvclus.  Schœff.  t.  210.  A.  JNitidus. 
Pers.  Hab.  les  bois  humides ,  forêt  du  Gàvre.  Octobre. 

A.  YBUTBicosus.  Bull.  t.  411,  f.  t.  Duby,  805,  n*  40.  Ghev.  230,  n» 
305.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  294.  DG.  FI.  fr.  n»  424.  Spreng.  449.  Hab. 
en  groupes  sur  la  terre ,  au  Portereau. 

A.  FCMostJS.  Pers.  Syuop.  348.  Duby,  839,  n°  311.  Ghev.  154,  u'90. 
Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  89.  Letel.  669.  Hab.  dans  les  gazons,  à  la  Hous- 
sinière.  Octobre.  M. 

-4.  Chapeau  roussdire. 

A.  PHYSALOÎDES.  BuU.  t.  566.  Duby,  810,  n»  81 .  DG.  PI.  fr.  n^  432.  Hab.   - 
dans  les  bois  de  la  Jaunaie.  Octobre. 

A.  copROPiiiLcs.  BuU.  t.  566,  f.  3.  Duby,  805,  n»  35.  Ghev.  230,  n^ 
304.  Pers.  Synop.  p.  412.  DG.  PI.  fr.  no401.  Pries.  Syst.  Mycol;  p.  297. 
Hab.  sur  le  fumier,  k  Orvault.  Octobre. 

A.  BULLACEvs.  BuU.  t.  5r>6,  f.  2.  Duby,  805,  n*"  34.  Ghev.  229,  n""  301. 
Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  297.  DG.  PI.  fr.  no402.  Hab.  sur  le  fumier, 
par  groupes,  mais  les  pieds  distincts,  chemin  de  TEbaupin. 

A.  PBLLOSPBRMUS.  BuU.  t.  561,  f.  1.  Duby ,  804,  n^  33.  DG.  PI. 
fr.  n»  409.  A.  Gorrugis.  Ghev.  228,  n»  299.  Pers.  Synop.  p.  424. 
Pries.  Hab.  sur  les  feuilles  mortes ,  aux  Dervalliëres.  Automne. 

B,    Chapeau  visqueux» 

A.  cARBONAaius.  Pries.  observ.  2,  p.  33.  Syst.  Mycol.  1,  p.  252.     ' 
Duby,  812,  no  91.  Ghev.  213,  n»  256.  Hab.  la  forêt  du  Gàvre.  Mai. 
Automne. 

A.  LERTDS.  Pers.  Synop.  287.  Duby,  812,  no93.  Ghev.  214  «  n» 
257.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  253.  Hab.  sur  les  branches  mortes 
tombées  sur  la  terre.  Antonone» 

C.  Cliapeau  velu  ou  écailleux, 
A.  ABG1LLACBCS.  Pcrs.  Synop.  Spr.  450.  A.  Inodorus.  Bull.  t.  524. 


—  186  — 

A.  Albus.  Schum.  Hab.  sur  la  terre,  au  Plessis-Tisou ,  k  Thonaré. 
Octobre.  I 

A.  GEOPiiiLus.  Bull.  t.  5'it2,  r.  2.  Duby,  814 ,  n»  113.  Ghov.  216,  n« 

263.  DG.  FI.  fr.  n°  524.  Hab.  dans  tous  nos  bois  pendant  toulo 
l'année. 

A.  pBTiGiHosos*  Pries.  Syst.  Mycol.    1,  p.  259.  Gfaev.  216,  n» 

264.  A.  Ruflpcs.  Pers.  Iconog.  Pict.  t.  1  ,  f.  5.  Duby ,  815^  n«  114. 
Hab.  les  Denrallières  9  le  Plcssis-Tison  ,  la  Houssinière.  Août  et  sep- 
tembre. 

A.  LÀifUGiMOSus.  Bull.  t.  370.  Duby,  814,  n*  III.  Ghev.  215,  n« 
260.  DG.  FI.  fr.  n«  538.  Fries.  Syst.  Mycol.  1  ,  p.  257.  Vaill.  t.  13, 
f.  4,  6.  Hab.  dans  l'herbe  et  la  mousse  ,  à  la  Quarteric,  au  bord  du  bois 
de  sapin.  Août,  octobre. 

A.  Riuosus.  Bull.  t.  588,  599.  Duby  ,  814,  n»  112.  GheY.  215,  n-" 
262.  DG.  FI.  fr.  n»  517,  Grev.  Grypt.  FI.  t.  128.  A.  Aurivenius. 
Batsch.  Hab.  à  la  Quarterie ,  aux  Dervalliëres.  Octobre.  D. 

A.  LACRTHABVifDUS.  Bull.  t.  5125,  f.  3.  Duby  ,  806 ,  n"  50.  Ghcv.  226, 
n*  293.  Sowerb.  t.  41.  DG.  FI.  fr.  n»  385.  Frics.  Syst.  Hycol.  1,  p. 
287.  A.  Velutinus.  Pers.  Synop.  p.  409.  Hab.  aux  Derrallières ,  aux 
Songëres,  k  la  Dennerie,  etc.  Août  et  novembre.  M. 

A.  nBEiLLOsos.  Pers.  Synop.  424.  Duby,  805,  n»  36.  Ghev.  228, 
no298.  Fries.  Syst.  Mycol.  1  ,  p.  297.  Hab.  sur  les  feuilles  mortes. 
Octobre. 

A.  PTRioiiOEus.  Pers.  Synop.  p.  300.  Duby,  814,  n<>ltO.  Ghev. 
214 ,  n*  259.  Fries.  Syst.  A&ycol.  1,  p.  255.  A.  Furforaceus.  Bull. 
532,  f.  1.  DG.  FI.  fr.  n*  SU.  A.  Pydrodes.  Spreng.  p.  451.  Hab. 
sur  le  bord  des  fossés ,  route  de  Machecoul  et  avenue  des  Dervalliëres. 
Octobre,  mars.  MM. 

••*•   voiLB.  WUL. 

À,  Chapeau  lisse  blanchâtre, 

A.  PHUNCLDS.  Pers.  Synop.  457.  Duby,  822,  n«  166.  Ghev.  195, 
n»209.  Gœsalpîn.  p.  617.  A.  Albellus.  Schœff.  t.  78.  DG.  FI.  fr. 
n«  470.  Fries.  Syst.  Mycol*  1  ,  p.  193.  A.  Mousseron  Toumcf.  p. 
557.  Bull.  t.  142.  A.  Pallidus.  Sower.  t.  143.  Hab.  trouvé  une  seule 
fois ,  k  la  Jaunaie,  par  M.  Delamarre. 

A.  onDCLATus.  Bull.  t.  535,  f.  2.  Dnby,  810, n«  77.  Ghcv.  219  ,  n^ 
272.  A.  Himeolus.  Fries.  Syst.  Mycol.  I,  p.  270.  Hab.  dans  les  bois 
4o  Petit-Port  Octobre. 

A.  PHOifOSPBRHUS.  Bull.  t.  534,547,  f.  1,590.  Duby,  821  ,  n*  162. 
Ghev.  196,  n«  211.  DG.  FI.  Dr.  n»  502.  A.  Fortilis.  Pers.  Synop.  p. 
328.  Fries.  Syst.   Mycol.   1,  p.    197.   Buxb.  cent.    4,  f.  6.   Hab. 


—  187  — 

dans  les  bois  des  Denrallières  et  de  la  HoussiDière.  Octobre  ^  no- 
vembre. M. 

A.  ORCBLLCS.  Bull.  t.  553?  573!  el591  !  Duby,  825,  n*  188.  Ghev. 
190,  Qo  195.  Pers.  Synop.  p.  473.  DG.  FI.,  fr.  u9  367.  Pries.  Syst. 
Mycol.  180.  Bab.  k  la  Qnarterie,  sous  les  bois  de  sapin.  Je  n'ai  trouvé 
ce  beau  champignon  que  dans  celte  localité,  en  octobre.  HM. 

A  m  Chapeau  cendré, 

A.  ARDOsucBus.  Bttll.  t.  348.  Duby  ,821  ,  n»  160.  Ghev.  197 ,  p» 
*il3.  Pers.  Synop.  466.  DG.  FI.  fr.  n<>  446.  Hab.  les  prés  humides  de 
Petit-Port.  Automne.  D. 

i.  Chapeau  livide  brun  ou  brunâtre. 

A.  HORTBNsis.  Pers.  Synop.  362.  7)nby,  822,  n»  165.  Ghcv.  196, 
n<>210.  Pries.  Syst.  MycoK  1,  p.  195.  Hab.  dans  les  bois  et  les  jar- 
dins. Eté,  automne. 

A.  PLVTBUS.  Batsch.  1 ,  f •  76.  Daby,  821,  n«  158.  Gbev.  197,  n** 
215.  Pers.  Icon.  et  Dcsc.  p.  8.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  199.  A. 
Gervinus.  Schœff.  t.  10.  A.  Lividn^.  Bull.  t.  382.  DG.  FI.  fr.  no507. 
A.  Latus.  Boit.  t.  2.  Sowerb.  t.-  108.  Buzb.  cent.  4,  t.  5,  f.  2. 
Hab.  &la  Houssinière.  Mai,  novembre.  D. 

A.  SBRicBus.  Bull.  t.  413,  f.  2.  Duby ,  820,  n«  150.  DG.  FI.  fr. 
09  510.  A.  Pascuus.  Pers.  Synop.  p.  427.  A.  Pyramidatus.  Schœff. 
t.  229.  A.  Fisstts.  Boit.  t.  35.  Hab.  dans  la  forêt  du  Gftvre ,  le  parc 
desDervallières.  Octobre.  M. 

A.  POLiTVs.  Pers.  Synop.  4j55.  Duby,  821,  n«  155.  Gbev.  200,  n'^ 
223.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  209.  Hab.  h  la  Houssini&re.  Aodt,  oc- 
tobre. M. 

A.  HYOROGRAMMUS.  BuU.  t.  564,  f.  A.  Duby ,  833,  n*"  261.  Ghev. 
188,  no  188.  Pries.  Syst.  Mycol.  l,p.  169.  Hab.  la  Houssinière.  Au- 
tomne. D. 

A .  Chapeau  ocracé  ou  jaune . 

A.  ARVAL1S.  Pries.  Syst.  Mycol.  Letell.  676.  Hab.  k  l'entrée  du  bois 
de  la  Houssinière.  Octobre. 

A.  PYGMOECS.  Bull.  t.  525  ,  f.  2.  Duby,  811  ,  no  83.  Ghev.  217, 
no  267.  DG.  FI.  fr.  no  442.  Pries.  Syst.  Myc.  Habite  sur  les  branches 
mortes.  Automne. 

A.  TBNEB.  Schesff.  t.  70.  Sowerb.  t.  33.  Duby,  810,  no  82.  Ghev. 
218,  no  268.  Pers.  Synop.  p.  386.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  265. 
A.  Poraminulosus.  Bull.  t.  535,  f.  1,  403.  F,  B,  G.  Hab.  dans  les 
pacages,  vallée  de  Petit-Port.  Automne.  * 


-  i88  — 

Â.  MELiifOÏDBs.  Boll.  t.  560,  f.  1.  Duby,  810  ,  n»  80.  Chev.  218, 
iio  269.  Pers.  Synop.  p.  387.  DG.  FI.  fr.  n»  430.  Pries.  Syst. 
ilycol.  1 ,  p.  266.  Hab.  dans  les  prés,  parmis  les  mousses.  Aa- 
toBue. 

A.  HYPMOHUH.  Schranck.  FI.  bavar.  2  ,  p.  605.  Doby  ,  810,  n^  79. 
Chev.  218,  I1O270.  Batsch.  f.  96.  Pers.  Synop.  p.  385.  Fries.  Syst. 
Mycol.  l,p.  267.  Hich.  Gen.  t.  80,  f.  8.  A.  Gampanolatus.  Schœff. 
t.  63.  A.  Plicalus.  FI.  dan.  t.  1009.  Hab.  dans  les  mousses,  ï  la 
Verrière  \  dans  les  sphagnes ,  k  Petit-Port  \  dans  les  Brynms ,  etc.  Il 
varie  suivant  ses  stations.  Été. 

A.  PLEOPODics.  Bull.  t.  566  ,  f.  2.  Duby ,  820,  u»  149.  Chev.  20O, 
u°  222.  DG  FI.  fr.  n»  523.  Syst.  Mycol.  1,  p.  207.  Hab.  forêt 
du  Gàvre.  Octob.  D. 

A.  cuPULARis.  Bull.  t.  554  ,  f.  2.  Duby,  810  ,  n»  78.  Ghev.  219  , 
no  271.  Pers.  Synop.  p.  454.  DG.  FI.  fr.  n*444.  Frics.  Syst.  My- 
col.  ),p.  269.  Hab.  lesDorvalli&res,  la  Houssiniëre.  Lu  automne  et 
au  printemps. 

A.  siKUATUs.  Bull.  t.  579  ,  f.  1.  Duby  ,  821 ,  n°  161.  Ghev.  196  , 
n^  212.  DG.  FI.  fr.  u»  487.  Pers.  Synop.  p.  329.  Fries.  Syst.  My- 
col. 1,  p.  197.  Hab.  avenue  des  DorvaUières  et  aux  Songëres.  Au  pria- 
temps  et  k  Tautomne.  MM.  ^ 

A.  LBORinus.  Schœff.  t.  48.  Duby,  821  ,  n?  159.  Chev.  197  , 
u»  214.  Pers.  Icon.  pict.  t.  7,  f.  3,  4.  A.  A.  Pyrrospermus.  Bull.  4, 
547,  f.  3.  DG.  FI.  fr.  n°518.  Hab.  sur  les  troncs  d'arbres  morts. 
Été ,  automne. 

A.  cAPifioCBPLBALvs.  Desvaux.  Bull.  557,  f.  2.  Hab.  dans  les  bois 
de  rÉbaupin.    . 

B,  Chapeau  rougeâtre. 

A.  GONSPBRsus.  Pers.  Icon.  etdescrip.  p.  50,  t.  12  ,  f.  3.  Pries. 
Syst.  Mycol.  1  ,  p.  260.  Hab.  sur  les  Sphaguum ,  k  la  Vei^ 
rière.  Été. 

A.  sALicinus.  Pers.  Icon.  Pict.  9.  Synop.  344.  Duby,  820,  n»  153. 
Ghev.  198,  n»  217.  Fries.  Syst.  Myc.  p.  202.  Hab.  sur  les  troncs 
do  saule.  Ancenis.  Septembre. 

A.  iNvoLirros.  Batsch.  f.  61.  Duby,  869,  n»  75.  Ghev.  220,  n»  270. 
Pers.  Synop.  p.  448.  A.  Gontiguus.  Bull.  t.  240  et  576  ,  f.  2.  Sow. 
t.  98.  Hab.  au  Plossis-Tison  et  k  Petit-Port.  Automne.  MM. 

A.  viiioscff.  Bull.  t.  54.  Duby,  835,  n*  280.  DG.  FI.  fr.  nMO.  Hab. 
11  croit  en  automne,  dans  les  bois  sablonneux  \  trouvé  une  seule  fois  dans 
la  forêt  de  Touvois. 


—  189  ^ 

G.  Chapeau  blanc  écailleux. 

A.  GN1PHÂL10CBPHÀL17S.  Bail.  t.  576,  f.  1.  Chev.  220,  n»  273.  A. 
Suigiceps.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  290.  Hab.  bous  les  sapins  du  bois 
do  la  Denneri&.  Automne. 

A.  RECLiiiiis.  Desvaux. 

Ce  joli  petit  Agaric  k  chapeau  blanc,  sec,  écailleux,  a  bord  jaune, 
réOécbi,  la  partie  infûTienre  du  pied  velu ,  n'a  été  trouvé  qu'âne  seule 
fois,  par  M.  Desvaux  et  moi,  dans  les  bois  de  sapin  de  la  Quarterie. 
Septembre  1842.  Cet  Agaric  n'a  é\é  décrit  ni  figuré  par  aucun  auteur. 

Le  frangé  de  Bulliard  n^  563,  non  décrit,  se  trouve  dans  la  même  lo- 
calité. 

D,  Chapeau  bleuâtre  ou  violacé  • 

A.  CHALTBOBCJS.  Pers.  Synop.  p.  343.  Icon.  Piot.  4,  f.  3,  4.  Chev. 
198, n» 218.  Pries.  Syst.  Nycol.  l,p.  203.  A.  Columbarius.  Sowerb.  t. 
161.  A.  Glaucus.  Bull.  t.  521,  fig  .1  .BC.  FI.  fr.  n^  480.  Hab.  k  l'en- 
trée ^e  la  forêt  le  Toufou.  Septembre. 

A.  GBiSBO-cTAnBus.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  202.  Duby,  820,  n<» 
154.  Gbcv.  198,  no2l6.  A.  Purpureus.  Boit.  t.  41.  B.  A.  Globosus. 
Schuro.  p.  296.  A.  Atro-Cyaneus.  Pers.  Synop.  p.  202  Hab.  Sosies 
bois  de  l'Ebaupin .  Octobre . 

B.  Chapeau  gris  ou  brunâtre. 

A.  siDEROÏDES.  Bull.  t.  588.  Duby,  816, n»  1*22.  DG.  Pl.fr.  suppl. 
n<»422.  A.  Aculus.  Pers.  Hab.  Il  croît  très- abondamment  aux  Derval- 
lière.  Octobre. 

A.  C0LUMBAB1US.  Bull.  t.  413.  Duby,  820,  n**  151.  DG.  FI.  fr. 
n»  012.  A.  Scrrulatus*  Gbev.  199,  n»  219.  A.  Gyanipes.  PI.  dan.  t. 
1071 .  Hab.'  la  forêt  du  Gâvre ,  Petit-Port.  Septembre. 

§§§  SPORBS   JÀDFfBS. 
I.    PIBUS  AlfRBLÉS. 

A.  TORVOS.  Frics.  Syst.  Mycol.  1,  p.  211.  Ghev.  201,  n«  224.  A. 
Umbrinus.  Duby,  819,  n»  148.  Pers.  Synop.  p.  280.  A.  Araneosus. 
Bull.  t.  600.  Hab.  au  Bois-Branlard.  Novembre.  M. 

A.  HYBRiDUS.  Bull.  t.  368  et  562.  E,H.  Duby,  806,  n»  47.  Gbev. 
226,  n°  291.  A.  Gapnoîdes.  Pries.  Hab.  la  Houssinière,lesDervallière8 
et  le  petit  cbcmin  ombragé  de  Versailles.  Automne.  M. 

A.  AiMATOCHBLis.  BulL  t.  527,  696,  f.  1.  Duby,20l,no  145.  chcv. 
201, no 225.  A.  Armillatus.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  214.  Hab.  les  bois 
de  la  Houssinièro .  Octobre.  MM. 


—  19«  — 

II.      ÂRAIf  iBUX  . 

*  Chapeau  glabre, 

A.    Pâle    ou    testacé. 

A.  BiVBLus.  Pries,  obft.  2f^p.  58.  Syst.  Mycoi.  t,  p.  315.  Duby, 
819,  n»  143.  Ghev.  20'i,  n«  22&.  A.  Araneosns.  Bull.  t.  598,  f.  9.  B. 
Hab.  forêt  du  Gâvro,  avenue  des  Dervailières.  Octobre  et  septombre. 
MM. 

A.  vftBNS.  Bail.  t.  628,  f.  1.  Daby,  816, ii«  123.Gfae¥.  207,ii<»240. 
Pers.  Synop.  p.  333.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  232.  DC.  FI.  fr. 
n«  495 .  Hab.  le  Plcssis-TisoD ,  l'aTeniie  des  DervalUères ,  sardes  feuilles 
poarries.  Octobre.  M. 

A.  LBDGOPODius.  Bail.  t.  533,  f.  2.  Duby,  815,  n«  117.  DG.Fl.fr. 
n*  522.  A.  Leacopas.  Gbev.  208,  no244.  Hab.  les  bois  de  la  Deafterie. 
Automne.  M. 

A.  GTimopoDivs.  Bull.  t.  60t.  Hab.  &  la  Houssinièro  et  dans  une 
prairie  des  Dervailières.  Octobre.  M. 

B,  Chapeau  brun  ferrugineux. 

A.  CÀSTÀnBos.  Bull.  t.  268  et  537,  f.  2.  Duby,  815^ n»  118.  Ghe?. 
208,  n»  243.  DG.  FI.  fr.  n»  536.  Hab.  les  bois  delà  Dennerie.  Oc* 
tobre.  M. 

A.  LAMPROCBMiAtvs.  Bull.  t.  544.  Duby,  816,  n»  120.  DG.  FI.  fr. 
no  537.  A.  Lucidus.  Ghev.  208,  n»  242.  Pers.  Hab.  la  grande  avenue 
des  Dervailières.  Automne.  MM. 

A.  ARVBNUCfjs.  >Schœff.  t.  81.  Duby,  816,  n*"  121.  Ghev.  207, 
n»  241.  Pers.  Synop.  299.  A.  Holveolus.  Bull.  t.  531.  DG.  FI.  fr. 
n»  547.  Hab.  à  la  Dennerie,  chemins  dos  Folîes-Ghaillou.  Eté  et  au- 
tomne. 

A.  nvDBOPHiLUs.  Bull.  t.  511.  Duby,  805,  n»  38.  DG.  FI.  fr.  n«541. 
A.  Goncinnus.  Boit.  t.  15.  A.  Stipatus.  Pers.  FI.  dan.  1. 1673.  Frics. 
A.  Spadiceus  et  Spadicco-Griscus.  Schœlf.  Hab.  abondamment  dans 
nos  bois ,  Saint- Aignan .  Juillet ,  novembre .  D . 

A.  BULLiABDi.  Pers.  obs.  2,  p.  43.  Synop.  289.  Duby,  818,  n<>  135. 
Ghev.  204,  0^232.  A.  Arancosus  cinnabarinus.  Bull.  t.  431,  fig.  3. 
Hab.  ï  l'Ebaupin,  aux  Dervailières,  etc.  Automne.  M. 

A.  BUMORPHUS.  Pers.  Synop.  342,  Duby,  817,  n«  134.  A.  Proteus. 
Ghev.  293,  n«231.  A.  Anomalus.  A.  Proteus.  Fries.  Syst.  Mycol.  l,p. 
220.  A.  Aranoosus.  helfcolus.  Bull.  t.  431,  f.  5.  Hab.  avenue  des 
Dervailières.  Autonme.  H. 


—  191  — 

C.  Chapeau  roux. 

A.  DiGiPiBNs*  Pen.  Synop.  Pries.  Syst.  Mycol.Letel.  694.  Hab.  la 
forêt  du  Gàyre  ^  la  Dennerie ,  laPatouillière.  Septembre,  octobre. 

**  Chapeau  visqueux. 

A.  CRUSTiLUNiFORHis.  BiiU.  308,  54R.  Duby,  812,  no96.  Cliev.  212, 
n»  234.  DG.  FI.  fr.  514.  Ag.  Fasiibilis.  Pers.  Pries.  A.  Gilvus.  Schœff. 
t.  221 .  Hab.  dans  TayeDue  des  Dervalliëres, k  TEbaupin,  etc.  Aotomne. 
MM. 

A.  cALLor.HRous.  Pers.  Syoop.  C82.  Duby,  819,  n<>  137.  Ghev.  204, 
no  233.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  224.  Spreng.  460.  Letel.  651 .  Hab.  dans 
les  bois  et  les  prés.  Automne.  M. 

A.  GLÀCCOPCS.  Schœff.  t.  53.  Duby,  818,  n''  138.  Ghe?.  205«no234. 
Sowerb.  t.  22».  A.  Araneosus.  p  Grassipes.  Bull.  t.  96.  Hab.  Favenne 
des  Dei*vallières.  Automne., M. 

A.  vÂRius.  Schœff.  t.  42.  Duby,  818,  n»  139.  Ghev.  205,  n»  235. 
A.  Turbinatus.  Sow.  t.  102.  A.  Pachypus.  Holmsk.  t.  39.  Hab.  dans 
les  bois,  k  l'Ebaupin.  Automne.  M. 

A.  TDRBiNATus.  Bull.  t.  110,  uott  Sow.  Prics.  Syst.  Mycol.  p. 
225.  Duby,  818,  n"  140.  Ghev.  205,  n«  236.  DG.  PI.  fr.  n^  530.  Hab. 
dans  le  bois  de  la  Houssinière.  Automne.  M. 

***  Chapeau  écailleux  ou  poilu. 

A.  Chapeau  olive. 

A.  RAPHAONÎoBS.  Pors.  Synop.  324.  Duby,  816,  n^*  127.  Pries.  Syst. 
Mycol.  1,  p«  230«  Mich.  t.  75^  f.  2.  Hab.  k  la  Houssinière.  No- 
vembre. M. 

B.  Chapeau  brun. 

A.  psAMBfOCBPHALUS.  Bull.  t.  586,  f.  1,  531,  f.  2.  Duby, ^17,  n<^  133. 
DG.  FI.  fr.  n*"  529.  A.  Arenatus.  Pers.  Synop.  293.  A.  Lcpidomices. 
Alb.  ctSchw.  t.  12, f.  1.  A.  Pholideus.  Pries.  Hah.  la  forêt  du  Gâvre, 
kla  Houssinière.  Octobre,  novembre.  MM. 

C.  Chapeau  violâtre  ourougeâtre. 

A.  viOLACEus.  Linn.  Suec.  448.  Duby,  817,  n*»  129.  Ghev.  202, 
n»  227.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  247.  A.  Araneosus  violaceus.  Bull.  t. 
250,  598,  f.  2.  A.  DG.  PI.  fr.  n»  534.  Hab.  11  est  très-commun ,  de 
même  que  toutes  ses  variétés  indiquées  par  DG.,  dans  l'avenue  des  Der- 
vallièrea.  AutemBC.  MM. 


—  192  ~ 

Qaand  ce  champignon  est  bien  développé  et  qu'il  n'a  plus  «on  Toile , 
il  ressemble  beaucuup  an  Piudas.  Cette  erreur  pourrait  a?oir  les  plus 
graves  conséquences,  car  le  premier  est  très-vénéneux  et  le  dernier  est 
très-bon . 

A.  viOLAGEO-ciNBRBUs.  Pers.  Syoop.  279.  Duby,  817, n«  lâO.Chev. 

202,  no  228.  Frics.  SyU.  MycoL  p.  217.  A.  Violaccus.  Schœff.  t.  3. 
liab.  k  la  Houssini&re,  k  la  Barbcrio.  Automne.  M. 

A.  ÂLBOviOLACKcs.  Pcrs.  Syuop.  286.   Dub^,  817,  n»  132.   Chev. 

203,  n'^  2  j9  .  Frics.  Syst.  Mycol.  p.  218.  Uab.  dans  les  taillis  de  l'Ebau- 
pin  et  de  la  Houssiniëre.  Automne.  D. 

A.  PCRPURF.Tjs.  Tlull.  t.  598, f.  1.  Duby,  817,  n»  128.  DC.  FI.  fr. 
n^  533.  A.  Phœnicens.  Chev.  206,  n»  237.  Hab.  dans  les  bois  de  là 
Dcnnerie.  Automne. 

A.  ciKNAMONBrs.  Liou.  Suec.  1205.  Duby,  816,  n»  126.  Chev.  206, 
no  238.  Pries.  Syst.  Mycol.  2,  p.  229.  EoU.  t.  150.  Sowerb.  t.  205. 
Lctcl.  618,652.  A.  Croceus.  Scbœff.  t.  3.  A.  Squamulosus.  fîatsch. 
f.  117.  A.  Ileopodius.  Bull.  t.  586.  Micbel.  t.  75, f.  4.  Hab.  anxDer- 
vallières,  k  la  Houssiniëre.  Juin  et  décembre.  M. 

A.  iLEOPonrs.  Bull.  t.  572,  .S9'i.  Duby,  816,  no  124.  Cbev.  207, 
no  239.  DG.  FI.  fr.  n*  531.  A.  Dulcamarus  et  Gervicolor.  Pers. 
Synop.  324,  325.  Hab.  avenue*  aride  du  château  de  Clermont.  No- 
vembre. 

III.    VOILE   KUL. 

A.  BPHBBBus.  Frics,  obs.  2,  p.  187.  Syst.  Mycol.  1,  p.  238. 
Duby,  815,  no  ll.%.  Chev.  209,  no  245.  A.  Villosus.  Bull.  t.  214.  DG. 
FI.  fr.  n«  509.  Hab.  sur  les  braoches  tombées  et  pourries,  k  la  Housu- 
nière . 

A.  GRTSANTBRVS.  Bull.  t.  556,  f.  1.  Duby,  831,  uo  246 .  Chcv.  170, 
no  132.  Pers.  Synop.  p.  32t.  DC.  FI.  fr.  no  491.  Frics.  Syst.  Mycol. 
126.  Hab.  sur  le  bois  et  les  feuilles  mortes.  Octobre.  M. 

§§§  SPORES  HOIRS. 

I.  SPORIDIES  FUSIFORMBS. 

A.  GLUTinosrs.  Bull.  t.  258,  539,  587,  f.  1.  Duby,  846,  n<*374.  DC. 
FI.  fr.  no  528.  A.  Albo  brunneus.  Pers.  Synop.  293.  Chev.  133, 
n<'26.  A.  StriatQS.  Schœff.  t.  38.  Viseosus.  Letel.  647.  Hab.  dans 
tous  nos  bois ,  oii  il  est  commun.  MM.  Hiver. 

II.  SPORIDIBS   QUATBRNÈBS. 

Lames  noires,  jamais  déliquescentes. 
A.  Anneau  ou  voile. 
A.  SKMiGLOBATCS.  Batsch.  f.  110.  Duby,  807,  no 55.  Sovrerb.  t.  248. 


~  193  — 

Per8.  A.  GlotinoBos.  Gurt.  t.  144.  A.  I9itMi6..BiiU.  t.  566 ,  non  t.  84. 
Hab.  sur  les  matières  en  putréfaction,  k  la  Honssinière  et  sur  ma  fenêtre, 
dans  dn  terreau.  Mai ,  novembre. 

A.  SHPAàATOs.  Linn.  Suec.  1^20.  Duby,  804,  n«  3t.  A.  Nitens. 
Bttlkt.  84.  DG.  FI.  fr.  no545.  Ghev.  231,  n«  307.  Sennovatus.  Sow. 
t.  131.  Pries.  Syst.Hycol.  l,p.  300.  A.  Giliaris.  Bolton,  t.  53.  Hab. 
snr  le  fîimier  de  yacbes,  dans  les  prairies ,  k  Ancenis. 

A.  viTBLLiHvs.  Pers.  Synop.  M7,  Duby,  803,  n»  'i4.  Chev.  233, 
n<*  313.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  303.  Hab«  snr  le  fumier  de  cbeval. 
Printemps. 

B,  Sans  voile  f  membraneux , 

A.  STBRCORABius.  Fries.  Syst.  Mycol.  p.  291.  Duby,  806,  n<>  45. 
Gbév.  230,  n^  306.  Hab.  sur  le  fumier  de  vaches  et  sur  le  terreau. 

A.  VDBBR.  Chev.  238,  n«  331.  A.  Stercorarius.  Bull.  t.  68  et  t 
542,  f.  2.  H«b.  même  localité  que  le  précédent. 

A.  HYDBOPHOBOS.  Bull.  t.  558.  Duby,  803,  n»  20.  Chev.  233,  n»  317. 
DG.  PI.  fr.  n°  396.  Hab.  les  jardins  et  les  prés.  Printemps,  au^ 
tomne. 

A.  sTRiATus.  Bull.  t.  552, f.  2.  Duby,  803,  n»  25.  Chev.  232, 
n»  312.  DG.  PI.  fr.  n»  404.  Pries.  Hab.  dans  les  terrains  cultivés.  Prin- 
temps.    . 

A.  CONOCBPHALCS.  Bull.  t.  563.  Duby,  803,  n»  21.  Ghev,  233, 
n»3t6.  Pries.  Syst.  Mycol.  l,p.  304.  DG.  FI.  fr.  no405.  Hab.  sur  la 
terre ,  dans  les  endroits  humides. 

A.  PAPTRACBUS.  Pers.  Synop.  425.  Duby,  803,  n<»  19.  DG«  PI.  fr. 
n<>  390.  A.  Subtilis.  Ghev.  232,  no311.  Hab.snr  les  troncs  des  vieux  chênes 
Automne. 

A.  PÂPiLiOHACBOS.  Bull.  t.  58,  561,  f.  2.  Duby,  804,  n^  29.  Ghev. 
232,  n»  309.  Pries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  301.  DG.  PI.  fr.  n«400.  Pers. 
Sjnop^  p.  410.  A.  Varius.  Icon.  Pict.  pers.  Hab.  sur  les  feuilles  et 
les  bois  pourris,  dans  le  petit  cabinet  ruiné  de  la  Houssiniëre. 

A.  FixicoLA.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  301.  Duby, 804,  n»  28.  Ghev. 
23'i,  w*  310.  Ëuxb.  cent.  4,  t.  25,  f.  4.  Hab.  dans  les  paicages  et  les 
jardins. 

A.  DissBiDHATus.  Pers.  Synop.  403.  Duby,  803,  n»  18.  A.  Tintinna- 
bulum.  Batsch.  A.  Minutulus.  Schœff.  t.  3ii3.  A.  Striatus.  Sowerb. 
t.  166.  Hab.  sur  les  troncs  du  saule  et  du  peuplier,  Ik  Ancenis.  Prin- 
temps et  automne. 

A.  niGiTALiFORMis.  Bull.  t.  22  et  525 ,  f.  I.  Duby,  803,  n«  17.  DG. 
PI*  fr.  n» 393  . A.  Disseminatus.  Var.  Pers.  Pries.  A.  Gongiegatus.  BuU. 
t.  94 .  Hab .  sur  les  troncs  morts  du  saule .  Autonme. 

A.  VPHBMBBOÎDBS.  Bull.   t.    582,    .   1.  Duby,  801,  no  3.  Ghev. 

13 


—  194  — 

217,  no  3)8.  DG.   FL  fr.   n<>  384.   Hab.  sar  le  fumier  des  bêtet  de 
somme. 

A.  MOHENTAriEus.  Boll.  t*  1^8.  Duby,  801,iio2.  Ghe?.  !237,  n?  339. 
A.  EphemeniB.  Dobj.  DG.  FI.  fr.  b»  394.  A.  Grennlatos.  FI.  dan. 
832,  f.  3.  Buxb.  cent.  2,  t.  50,  f.  2.  Mich.  t.  75,  I.  9.  Hab.  mr  les 
bimiersy  après  les  pluies  cbnades. 

**   LàMKS    TRÈS-DÉLIQUKSCEKTBS . 

A,  A  voile, 

A.  GOMÂTUS.  Fi.  dao.  t.  834.  Duby,  802,  nM6.  Gbtov.  234,n«3t9. 
Batt.  t.  26.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  307.  Pers.  Synop.  p.  395.  A. 
Typhoïdes.  BnlU  t.  582,  Hab.  snr  la  terre  de  bray ères,  k  Feutrée  du 
bois  de  la  Houssioière. 

» 

A.  STERQmLiiius.  Pries.  Syst.  Mycol.  p.  308.  Dnby,  802,  n«f5. 
Mich.  Gen.  t.  80,  f.  3.  Spreng.  Hab.  sur  les  bouses  de  ?aches,  Ance- 
ois.  Automne. 

B,  Sans  voile. 

A.  psLLOSPERBios.  Bull.  t.  56f,  f.  1.  Duby,  804,  n*  33.  DG.  Fl.fr. 
no  409.  A.  Gorrugis.  Ghev.  228,  n»  299.  Pers.  Synop.  424.  ?  Hab.  dans 
les  bois ,  snr  les  feuilles  mortes. 

A.  coNGRBGATcs.  BuU.  t.  94.  Hab.  Il  vient  en  groupes  ad  pied  des 
arbres,  à  la  Dennerie  et  près  du  kiosque  de  la  Lombarderie. 

A.  PicACEUs.  Bull.  t.  206.  Duby,  8(12,  n«  14.  Ghev.  235,  u»  320. 
Sowerb.  t.  170.  Pers.  Synop.  397.  DG.  FI.  fr.n»  386.  Pries.  Syst. 
Mycol.  p.  308.  Hab.  dans  Tavenne  de  la  Houssioière.  Novembre. 

A.  GOSSYi'iMDS.  Bull.  t.  425,  f.  2.  Duby,  801,  n»  8.  Ghev.  236, 
n»  324.  Pers.  Synop.  402.  DG.  FI.  fr.  n*»  392.  Hab.  sur  les  feuilles 
mortes  des  bois.  Novembre. 

A.  ATR4MENTAR1US.  Bull.  t.  164.  Duby,  802,  n»  13.  Ghev.  *J35. 
n»  321.  DG.  FI.  fr.  n*"  359.  Frics.  Sy«t.  Mycol.  p.  309.  A.  Luridus. 
Boit.  t.  54.  A.  Fimetarius.  Sowerb.  t.  188.  A.  Dcliquescens.Fl.  dan. 
t.  1370.  A.  Fugai.  Schœiï.  t.  67,  68.  Vaill.  Bot.  t.  12,  f.  10,  11. 
Hab.  snr  les  racines  des  arbres ,  dans  les  lieux  humides. 

A.  nsLiQUEscEfis.  Bull.  437  et  5.58.  Duby,  80'i,  n«  12.  Ghev.  235, 
n'»322.  DG.  FI.  fr.  n«  397.  A.  Bicolor.  FI.  dan.  t.  1070.  A.  Fus- 
cescens.  Schoelf.  t.  17.  Hab.  dans  les  prés  et  les  jardins.  Août,  oc- 
tobre. 

A.  uicACBus.  Bull.  t.  246,565. Duby,801,no  10.  Ghev. 235,  n«323. 
DG.  FI.  fr.  n»390.  FI.  dan.  1193.  Pries.  Syst.  Mycol.  f,p.  309.  A. 
Ligao*um.  SobœfT.  t.  66.  A.  Ferrugineus.  Pers.  Synop.  p.  40O. 
Lôb.  Belg.  306.  Hab.  dans  les  bois,  les  prés  et  les  jardins.  Mai,  no* 
▼embre. 


—  19&  — 

A.  BXTiNCTORius.  BuU.  t.  437.  A.  Dîgitellus.  Batflch.  f.  1.  FI.  dan. 
f.  1371 .  Hab.  mêmes  lieax  qne  le  précédent. 
D'après  Chevalier,  ce  n'est  que  la  var.  y  dn  précédent. 

A.  C1NBRBCS.  Bull.  t.  88.  Duby,  801,  n«  6.  Chcv.  236,  n»  325. 
Schœff.  t.  100.  FI.  dan.  t.  1195.  Pers.  Synop.  p.  398.  DG.  FI.  fr.  b« 
147.  Fries.  Syst.  Mycol.  1,  p.  310.  Hab.  sur  lesbonses  de  vaches ,  tonte 
Tannée. 

A.  TOMBNTOSVs.  BuU.  t.  138.  Chev.  237,  n«  326.  Mich.  t.  73,  f.  3.  Boit, 
t.  156.  Hab.  snr  le  terreau  et  sur  les  vieilles  couches,  dans  les  jardins. 
Septembre ,  octobre. 

.  A.  nmiPUTRis.  BuU.  t.  66.  Dnby,  804,  n°  30.  Ghev.  231,  n.  308.  DG. 
PI.  fr.  n*  399.  A.  Clypeatus.  Boit.  t.  57.  Hab.  sur  le  fumier  de  cheval 
et  de  vache.  Août,  octobre. 

A.  ifivBus.  Pers.  Synop.  40.  Duby,  801,  v^  5.  Ghev.  237,  n«  327. 
Fries.  Syst.  Mycol.  p.  311.  FI.  dan.  t.  1671.  Hab.  sur  le  fumier  de 
cheval. 

A.  BOLTonii.  Pers.  Synop.  4l5.Duby,  803,  n»  23.  Ghev.  233,  n«  314. 
Fries.  Syst.  Mycol.  p.  303-  A.  Flavidus.  BoU.  t.  149.  Soweiii.  t.  9C. 
Hab.  sur  le  Aunier  de  cheval.  Printemps. 

A.  TiTUB4ns.  Bull.  t.  425.  Duby,803,  n«22.  Ghev.  233,  n»  315.  Fries. 
S^st.  Mycol.  304.  Hab.  sur  les  fumiers.  Septembre. 


Le»  ChlatliiMicée*. 

Ad.  Brongn.  In  Dict.  Class.  t.  4,  p.  190.  Champ,  p.  91.  Phalloïdes. 
Fries.  Syst.  Mycol.  2, p.  281. 

PHALLUS.  Michel.  Gen.  p.  201.  Pers.  Synop.  2i2. 

P.  iMPupiGcs.  Linn.  1648.  Duby,  851.  Ghev.  121,  n»  1.  DG.  PL  îr. 
n<»  575.  Bull.  t.  182.  Schœff.  t.  196-198.  Boit.  t.  92.  Phallus,  fotidus. 
Sowcrb.  t.  329.  Grev.  Grypt.  Fk  t.  213  et  214.  DesmaB.  !'•  éd.  2025, 
2«  éd.  1625.  Mich.  Gen.  t.  83.  Lob.  Iconog.  309.  Hab.  dans  les  bois  de 
la  Houssinière,  des  Dervallières ,  etc.  Eté  et  automne. 

P.  cARiiivs.  Huds.  p.  630  Duby,  851,  2.  Schœff.  t.  330.  FI.  dan.  1259. 
Nées.  Syst.  f.  260.  Hab.  dans  les  bois,  an  pied  des  hetr.es,  aux  Der- 
valtières.  Août,  septembre. 

CLATHRCS  cAHCBLLATus.  Linn.  1648.  Duby,  b51.  DG.  FL  fr.  n» 
577.  BuU.  t.  441.  Glathrus  ruber.  Mich.  214,  t.  93.  Pers.  Synop.  241. 
GhI.  Yolvaceos.  Beaum.,  1713,  p.  71.  Hab.  h  la  Houiânière  et  aux  Der- 
valliires ,  où  cette  belle  plante  est  assez  commune. 


—  196  — 

Lycoperdacée». 

Ad.  BroDg.  Triehospermi.  Pries.  Sjst.  orb.  Tog.  1.  p.  133. 

POLTSAGGUM.  DG.  p.  lOS.  Pries,  p.  135.  Pisolîthus.  Alb.etSchw. 
Pisocarpimn.  Liûck. 

P.  CR1S81PS8.  DG.  Dubj,  850.  Scleroderma  tinctoritim.  Pen.  Synop. 
152.  Hich.  Gen.  t.  92,  f.  1.  Hab.  k  la  Verrière.  M.  Lebotorf. 

SGLERODERMA.  Pers.  Synop.  150.  Nées.  Syst.  p.  l32.  Ad.Brovf. 
71.  Lycoperdonis.  Sp.  DG. 

S.  iRRBGOLARB.  Duby,  852.  Lycopefdoii  irregalare.DG.  Fl.fr.svppl. 
n«  715.  Hab.  k  la  partie  la  plas  élevée  du  bois  des  Dervallières,  soos  une 
haie.  Automne. 

S.  AURÀNTiuii.  Pers.  Synop.  153.  Doby,  852,  n*  2.  Lycoperdon  aa* 
rantinm.  Linn.  Bull.  t.  270.  Ghev.  357.  1.  DG.  Pi.  fr.  n"»  716.  L.  Gitrinum. 
Pers.  L.  Spadiceum.SchoBff.  t.  188.  Vaill.  1. 16,  f.  8.  Hab.  sur  la  terre  ei 
sur  les  troncs  d'arbres  couverts  Je  mousses ,  dans  la  châtaigneraie  de  la 
Houssimère. 

S.  rsRBcrcosoic.  Pers.  Synop.  134.  Duby,  852,  n»  3,  Ghev.  358,  n*  3. 
Lycoperdon  verrucosum.  Bull.  t.  24.  DG.  PI.  fr.  n*  715.  Grev.  Crypt. 
Scot  PI.  t.  48.  Hab.  dans  le  bois  des  Dervallières.  Octobre. 

S.  copA.  Pers.  Synop.  155.  Duby,  852,  n^  4.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  66. 
Vaill.  Bot.  1. 18,  f.  5,  6.  Hab.  dans  les  bois,  aux  Denrallières.  Eté. 

S.  coRiuM.  Graves.  Duby,  852,  n«  5.  Lycoperdon  corium.  DG.  FI.  tr. 
p.  598.  Hab.  sur  la  terre.  Pesneau.  Gat. 

GEASTRUM.  Pers.  Synop.  DG.  PI.  fr.  Ad  Brong. 

G.  HTGROMBTRiGUH.  Pcrs.  Synop.  135.  Duby ,  853.  Ghev.  358.  DG. 
PI.  fr.  n»  720.  Lycoperdon  stellatum.  BnU.  t.  238,  471,  f.  M,  If. 
Schm.  le.  t.  26,  f.  1 ,  3.  Hab.  dans  la  forêt  de  Toufou  et  dans  les  boia 
de  l'Ebaupin. 

G.  QOADRinoDM.  Pors.  Synop.  133.  Duby,  853,  n<»-4.  DG.  FI.  fr.  n<> 
719.  Lycoperdon  fomicatum.  Huds.  644.  Schœff.  t.  183.  Schm.  le.  t. 
37,  f.  1.  Hab.  dans  les  bois  de  la  Barberie. 

BOVISTA.  Pers.  Lycoperdon.  Bull. 

B.  PLUMBBA.  Pers.  Synop.  137.  Duby,  854.  Ghev.  356.  Lycoperdon 
ardosiaceum.  Bull.  t.  19*2.  DG.  FI.  fr.  n»  708.  Hab.  dans  les  prés  et  sur 
la  hauteur  de  Saint-  Etienne-de*Mont*Luc. 

LYGOPBRDON.  Mich.  Gen.  Pers.  Syn.  140.  Necs.  Syst.  p.  133. 

L.  HiBiiALB.  Bull.  t.  72  et  475,  f.  E.  Duby,  854,  n«  4.  Ghev.  356, 
n«  10.  Pers.  Synop.  144.  L.  ProUus.  DG.  PI.  fr.  tt«  714.  Hab.  sur  la 
grande  pelouse  de  la  Houssinière,  aux  Denrallières.  Automne. 

L.  piRLATOM.  Pers.  Synop.  149.  Ghev.  354, n»  8,  Lycop.  gemmatnm. 


—  197  — 

Fl.  dan,  1. 11^0.  L.  Lacaaosam.  Bull.  t.  S2.  VailL  t.  15,  f.  15.  Hab. 
aux  Derrallières.  Automne. 

L.  HiRTUM.  Bull.   t.   340  et  475.  A^B^G^D,  M,N.    Hab.  au 
PleMis-Tison.  Eté,  automne. 
Chey.  considère  cette  espèce  comme  une  Yariété  de  la  précédente. 

L.  BXciprLiFORHE.  Scop.  1631.  Duby,  854.  Gbev.  35^i,  n»  9.  DesmaK, 
l'*éd.  1513,  2«éd.  1012.  Bull.  450,  f.  2  et  t.  478,  f.  6,11,1.  Pers. 
Synop.  143.Schœff.  187,292,  295.  Hab.  à  la  Meilleraie.  M.  Ducoq- 
dray-Bovrgault. 

L.  TURBiNATOM.  Pc».  in  Jouru.  bot.  1809.  Buby,  855,  n«  8.  L.  Lt- 
▼idum,  et  Spadiceum.  DesY.  Pen.  Hab.  les  Derrallières.  Eté  et 
automne. 

L.  GifiAifTBDM.  Batscb.  t.  165.  Chef.  352.Per8.  Synop.  140.  DG.  Fl. 
fr.  n»  712.  Lycop.  BoTÎsta  gigantea.  Dnby ,  854,  1.  Bull,  t^  447.  Hab. 
la  forêt  du  GftYre.  Delahnde. 

L.  BCRiNATuii.  Pers.  Synop.  147.  Duby,  855,  u»  9.  L.  Perlatum. 
Pers.  Synop,  145.  L.  Gemmatum.  Fl.  dan.  t.  1140.  L.  Protcus.  DG.  Fl. 
fir.  n»  714.  Bull.  t.  52,  .S40  et  375.  Vaill.  t.  12  ,  M5, 16.  Hab.  l  la 
Houssinière ,  au  Bois-Branlard. 

L.  pratbusb.  Pers.  Synop.  142^1.  1.  Ihiby,  855,  n*  11.  L.  Papil- 
latum.  Scbœff.  4,  t.  184.  L.  Proteus.  A.  Bull.  t.  435,  f.  2.DG.  Fl.  fr. 
n^  714.  Hab.  dans  les  bois ,  sur  les  pelouses ,  k  Garcouet ,  k  la  Hous- 
sinière. Automne. 

L.  ccfELATUM.  Bull.  t.  430,  f.  2.  Duby,  855,  n^  12.  DG.  Fl.  fr.  n« 
713.  L.  BoTÎsta.  Pers.  L.  Gemmatum  et  Areolatum»  Scbœff.  189,  190. 
Hab.  aux  Denrallières ,  k  la  Gontrie,  sur  la  grande  pelouse  de  la  Houssi* 
nière ,  etc. 

L.  MACRosHizoN.  Pcrs.  in  Joum.  bot.  1809,  t.  2.  Duby,  855.  Hab. 
dans  les  bois  de  la  Denncrie. 

TULOSTOMA.  Pers.  Synop.  139. 

T.  BRUMALB.  Pers.  Synop.  139.  Duby,  855.  Ghev.  p.  351.  DG.  Fl.  fr. 
n<*  722.  Lycoperdon  pedunculatum.  Var.  p  Linn.  1654.  Bull.  t.  294. 
Hab.  sur  le  petit  mur,  avant  les  Dervallières,  sur  les  fossés  de  TEbaupin- 
Hiver. 

ARGYRIA.  Pers.  Synop.  182.  Nées.  p.  117.  Tricbiœ.  DC. 

A.  mcARNATA.  Pers.  obs.  1 ,  t.  5,  f.  5.  Duby,  867 ,  n»  3.  Stemonitis 
incamata.  Gmel.  Gbev.  t.  9,  f.  26.  Hab.  sur  les  branches  mortes  et  dans 
les  vieux  saules.  Delalande. 

A.  puRicBA.  Pers.  Synop.  p.  185.  Duby,  857,  n«  4.  Fl.  dan.  t.  1364 , 
f.  2.  Gbev.  329 ,  n»  I .  Tricbia  cinnabarina.  Bull.  t.  502,  f.  1.  DG.  Fl.  fr. 
n»  687.  Glalhratus  denudatus.  Linn.  Hab.  sur  les  bois  pourris,  k 
TEbaupin.  Automne. 


—  IÔ8  — 

A.  GiNBREi.  Pei*s.  Synop.  p,  184.  Daby,  857,  d«  2.  Trichia  cinereâ. 
Bull.  t.  477,  f.  2.  DG.  FI.  fr.  686.  Hab.  sur  le  bois  pourri.  An- 
tonme. 

STEMONITIS.  Gmel.  Pers.  Syu.  186.  DC.  FI.  fr. 

S.  TTPHiNÀ.  Pers.  Synop.  187.  Duby,  857,  a»  2.  Chev.  331 ,  u<>  2. 
Trichia  typhoïdes.  Bull.  477,  f.  2.  Stemonitis  typhoïdes.  DG.  FI.  fr.  ii« 
692.  Hab.  sur  les  yieilles  souches.  Aatomne. 

S.  I.BUC0P0DU.  DG.  FI.  fr.  Qo  693.  Duby,  857,  u»  3.  Trichia  leuoo- 
podia.  Bull.  t.  502,  f.  2.  Stemonitis  leucoslyla.  Pers.  Synop.  186.  St. 
elegans.  Roth.  Hab.  sur  les  branches  et  les  feuilles  tombées  et  pourries. 
Au  tourne. 

S.  FÀSGiGULATA.  Pers.  obs.  Nycol.  1,  p.  56.  Duby,  856,  t.  Chev. 
331,  nos.  DG.  FI.  fr.  n»  692.  St.  Fusca.  Both.  FI.  germ.  1 ,  p.  448. 
Trichia  axifera.  Bull.  t.  477,  f.  1.  Glathrus  nudus.  Linn.  1649.  Boit, 
t.  93.  Hab«  sur  les  bois  morts.  Pesneau. 

DIDTMIUM.  Schrad.  Pries.  Syst.  orb.  veg.  p.  141.  Didymiom  et 
Dyderma.  Nées.  Ghev. 

B.  DIFFORME.  Duby,  858,  2.  Didcrma  difforme.  Pers.  Icon.  Pict.  t. 
12,  f.  3,  5.  GheT.  834.  Physarum  difforme.  Link.  Hab.  sur  les  fcnilles 
pourries,  à  PEbaupin.  Automne. 

TBTGHIA.  Hall.  Pers.  Disp.  Meth.  p.  9.  Synop.  176.  DC. 

T.  NiTRNs.  Pers.  Synop.  180.  obs.  1,  p.  62.  Duby,  860,  n»  10.  T. 
Ghrysosperma.  DG.  FI.  fr.  n^  673.  Sphœrocarpus  chrysospermus.  BuU. 
t.  417,  f.  4.  Hab.  sur  les  troncs  pourris,  k  la  Houssinière.  Mars. 

T.  VARIA.  Pers.  Synop.  p.  181.  obs.  Mycol.  p.  32.  Duby,  860 ,  ii«  11. 
Ghev.  326,  n»  10.  Stemonitis  varia.  Gmcl.  Hab.  sur  le  bois  mort  et  sur 
le  chaume  de  la  tonnelle  de  l'Ebaupin .  Octobre  et  novembre. 

PHYSARUM.  Pers.  Obs.  Mycol.  l,p.  5.  Syn.  168.  Linok.  Pries.  Syst. 
orb.  veg.  1,  p.  140.  Physarum  et  Cionium.  Linck.  Ad.  Brongn.  tricbiae 
et  Reticidariod.  DG. 

P.  HTALinuH.  Pers.  Synop.  p.  170.  Disp.  Moth.  t.  2,  f.  4.  Duby , 
-^60,  n**  1.   Ghev.  336,  tk^  6.  Trichia  utricularis.  DG.  FI.  fr.  n^  676. 
Sphœrocarpus  utricularis.  Bull.  t.  417,  f.  1.  Hab.  sur  les  bois  morts,  k 
l'Ebaupin.  Automne. 

P.  nUTARS.  Pers.  Obs.  p.  6.  Duby,  861,  n»  .  Trichia  alba.  DG. 
FI.  fr.  n*  679.  Sphœrocarpus  albus.  Bull.  t.  407  ,  f .  3  et  470,  f.  I. 
Hab.  sur  les  bois  et  les  feuilles  mortes  ,  à  rÉbaupm ,  k  la  MaiUar- 
dtère.  Automne. 

P.  FARUfACBtJii.  Pers.  Synop.  174.  Duby,  860,  4.  Didymium farina- 
ceum.  Schrad.  Pïov.  gen.  t.  5,  f.  6.  Giomnm  farinaceam.  Liock.  Hab. 
aor  les  branches,  les  feuilles  mortes  et  les  mousses,  forêt  du  Gâvro. 


/ 

p.  iumsPHQEftiGUH.  Chev.  341 9 n*'  17.  Pîon  Diiby.  Ilab.  «ar  les  feuilles 
mortes.  Automne.  Delalande. 

P.  ciNBRBUM.  Pers.  Synop.  1?0.  Duby ,  861 ,  n^  U.  Ghev.  3S5.9  1. 
Desmaz.  n»  272.  Lycoperdou  cinereum.  Batsch.  t.  29  ,  f.  169.  Â,  B. 
Hab.  sur  les  troncs  d'arbres.  Pesneau. 

LYGOGALA.  Pers.  Synop.  157.  Obs.  Myc.  2  ,  p.  26.  DG.  FI.  fr. 
p,  261. 

L.  PUHCTATA.  Pers.  Synop.  158.  Duby ,  862  ,  1.  DG.  Fl.  fr.  n*  706. 
liées.  Syst.  t.  8 ,  f.  96.  Reticularia  lycoperdon.  Bail.  t.  476.  Héb.  sur  le 
bois  mort ,  aux  Der?alli6res  ,  à  la  Houssinière.  Juillet  et  octobre. 

L.  niifiATA.  Pers.  Synop.  158.  Duby,  862,  n"  1.  Çhev.  t.  10,  f.  4. 
DG.  Fl.  fr.  no  705.  Grev.  Grypt.  Fl.  t.  38.  Lycoperdon  epidcndrûm. 
Bull,  t^  503.  Sow.  t.  52.  Uab.  sur  le  bois  mort ,  aut  Denral- 
lières.  Été. 

BETIGULÂBIA.  Bull.  p.  85.  DG.  Fl.  fr.  p.  258.  Frics.  Syst.orb.  veg. 
1  ,  p.  147. 

R.  ARGBKTEA.  FHes.  Duby ,  863,  n<>  6.  B.  Lycoperdon.  Bull.  t.  476, 
f.  t.  A,  D.  f.  2.  Lycogala  argontea.  Pers.  DG.  Fl.  fr.  n^  707.  Grev. 
Grypt.  Scot.  1. 106.  Mucor  lycogala.  Boit.  t.  133,  f.  2.  Hab.  sur  les  bois 
pourris.  Pesneau.  Gat. 

FULIGO.  PersSyn.GEtbalium.  Linck.  Frics. 

F.  FiiAVA.  Pers.  Synop.  161.  Duby,  863.  1 .  Betioùlaria  kitea.  Bull. 
t.  380.  DG.  Fl.  fr.  Ro  201.  Ghev.  342,  1.  Sow.  t.  309  ,  L  2.  JElhaliuili 
flavum.  Linck.  Nées.  Syst.  t.  8 ,  f.  92.  GreT.  Grypt.  FI.  t.  272.  Mucor 
ovatus.  ScbœfT.  t.  174.  Boit.  t.  134. 

SPUMARIA.  Pers.  Synop.  162.  Ï)G.  Fl.  fr.  p.  260. 

S.  ALBA.  DG.  Duby,  863,  n^  1.  Ghev.  t.  9  ,  f.  dO.  S.  Mucilago. 
Pers.  fiées.  Syst.  t.  8,  f.  94.  Grev.  Grypt.  Fl.  t. 267.  Beficularia  alba. 
Bull.  t.  126.  Mich.  Gcn.  t.  96 ,  f.  2.  Hab.  sur  les  feuiRes ,  les  tiges 
ou  rameaux  morts.  Dervallièrcs.  Automne. 

TRÏCHODERIIIA,  Linck.  Ad.  Brongn. 

T.  VIRIDE.  Pers.  Disp.  12.  Synop.  231.  Duby  ,  864  ,  n»  1.  Ghev.  iSh  , 
n«  1.  Nocs.  Syst.  t.  6,  ftg.  74.  Grev.  Grypt.  Fl.  t.  271.  Pyrenulum  li- 
gnorum  a  vulgare  Tode..Mcch.  t.  3 ,  f.  9.  Uab.  sur  les  rameaux  morts  et 
les  tiges  desséchées  des  grandes  herbes  ,  k  la  Houssintère. 

GTATHDS.  Hall.  Pers.  Synop.  236.  DG.  1^1.  fr.  p.  269.  nidularia. 
Bull.  p.  69.  Fries.  Syst.  Mycol.  297.  Ad.  Brongn. 

G.  STRiATCS.  Hoff.  veg.  Grypt.  t.  8,r.  3.  Duby  ,  865,  n«  1.  DG.  Fl. 
fr.  no  723.  JNees.  Syst.  f.  132.  Kidularia  Striata.  Bull.  t.  40,  f.  1.  Vaill. 
Bot.  t.  11.,  f.  4,  5.  Mich.  Gen.-t.  102,  f.  2.  Babile  parmi  la 
inousso  ,  sur  le  bois  et  les  pierres ,  h  la  Aoussioière  ,  au  Bois-  Cran- 
lard.  Août  et  octobre. 


~  2d0  --- 

G.  VBRM1G08US.  DG.  FI.  fr.  no  725.  Duby ,  865,  no  3.  G.  011«.  Pe». 
Synop.  237.  G.  Lcdvis.  Hoffm.  yeg.  Grypt.  t.  8 ,  f.  3.  Nidnkria  GMn- 
pauufota.  Sow.  I,  28.  Pries.  IV.  VernicoM.  Bull.  t.  40 ,  f.  2.  t  488 , 
f.  i.  Vaill.  t.  11,  r.  6,  7.  Mich.  Gen.  t,.  102.  Hab.  sur  le  bois  mon, 
k  la  Houssinière. 

G.  CRUCIBI7LUU.  Hofihi.  vog.  Grypt.  2,  p.  29,  t.  8,  f.  1.  Duby,  865, 
no  2.  Ghe¥.  311  ,  n»  3.  IVees.  Sjst.  f.  133.  Grev.  Grypt.  FI.  U  34.  G. 
Lœvis.  DG.  FI.  fr.  n»  724.  Nidalaria  Lœvis.  Bull.  t.  40,  f.  3,  t.  488,  f.  2. 
Schœff.  t.  179.  MicbelGen.  i.  102,  f.  3.  Hab.  le  bois  mort,  aaBoift- 
Branlard.  Été  et  automne. 

G.  coMPLANATDs.  DG.  FI.  fr.  no  726.  Duby  ,  865  ,  n*  4.  Hab.  sur  le 
bois  pourri ,  à  la  Houssinière.  Automne. 

ÎTBEB.^Fries.  Syst.  Myc.  2  ,  p.  289. 

T.  ciBiLBiuH.  Bull.  t.  356.  Duby  ,  866  ,  n»  4.  Ghev.  364,  nol.  DG. 
FI.  fr.  nô  747.  liées.  Syst.  Myc.  f.  147.  Hicbel  Gen.  t.  102.  Toum.  t. 
d33.  Hab.  au  Portereau ,  Pradal.  Maillardiëre ,  Delamarre.  Saîni* 
£tienne-de-Mont-Luc ,  Hectot  (La  Truffe.) 

G'est  dans  cette  dernière  localité  qu'elle  a  été  trouvée  en  plus 
grande  quantité. 

RHIZOMORPHA.  Rotb.  DG.  Licbenis  sper.  Acb.  Humb. 

R.  VBAG1I.IS.  Roth.  Gat.  i  ,  p.  232.  Duby,  867,  no  1.  DG.  Fl.fr. 
no  751.  R.  Subcorticalis.  Pers.  R.  Hybrida.  Sow.  t.  392.  Mougeot, 
759.  Mich.  Gen.  t.  66.  Hab.  sous  l'écoree  des  arbres,  principalement 
du  chêne. 

R.  SUBTBBB4IVBA.  PcTS.  Syuop.  705.  Duby ,  867 ,  no  3.  Usnea  radi- 
ciformis.  Scop.  t.  8.  Lichen  radiciformis.  Linn.  Hab.  sur  le  bois  pourri, 
dans  la  terre  ,  k  la  Houssinière ,  aux  Dervallières. 

R.  TBBBB8TBI8.  Pers.  Mycol.  1 ,  p.  59.  Duby ,  868 .  no  7.  Hab.  sur 
la  terre  et  sur  le  bois  mort. 

ERTSIPHE.  Hedw.  DG.  Ad.  Brongn.  94.  Erysibe  Ehrenb.  Linck. 
Alphitomorpha.  Wall.  Podosphora  Runzc. 

E.  BCMULi.  DG.  FI.  fir.  no  735.  Duby  ,  868  ,  no  i.  Desmaz.  no  165. 
Hab.  sur  le  houblon ,  dans  les  haies  de  la  vallée  de  Petit-Port. 

E.  coMMONis.  Linck ,  p.  105.  Duby  ,  869  ,  no  7. 

Les  Erysiphe  peuvent  attaquer  un  très-grand  nombre  de  plantes  ; 
mais  ne  connaissant  bien  que  celui  du  houblon  ,  du  pois  cultivé ,  Gat. 
de  Pesneau ,  désigné  dans  Duby,  sous  le  nom  de  la  Var  a^  du  Gommunis 
Leguminosarum  ^  des  renoncules,  qui  m'a  été  donné  par  M.  Delamarre  ; 
et  PErysiphe  necatrix ,  connu  depuis  quelques  années  sous  le  nom  d'ot- 
diwn  tukeri^  et  que  tous  ne  sont  que  des  variétés  du  Gommunis,  nous 
attendrons  de  nouvelles  études  pour  inscrire  d'autres  espèces  dans 
notre  Gatalogue. 


—  201  — 

SGIiEROTlDM.  Tode.  Nées.   148.  DG.  Para.  Spermeodia  Pries. 

S.  CLAVDS.  DC.  FI.  £r.  d»  746.  Dnby,  872  «  n»  1.  MoQfçeot,  1089. 
Dcsmaz.  d^"  138,  581.  Spermoidia  Glavvs.  Pries.  Bull.  t.  3.  Hab.  entre 
les  glomes  des  graminées  et  surtout  du  seigle.  £të. 

S.  vcLGATUM.  Pries.  o]»s.  I9  p.  204.  Syst.  Mjcol.  2,  p.  249.  Du- 
by9  872,  n«  12.  Hab.  sur  les  tiges  sèches  des  ronces,  au  Der?al- 
Hères.  Automne. 

S.  ATEATUM.  Desv.  Joum.  bot.  1809.  t.  2,  p.  313.  Daby,  873,  n»  10. 
Hab.  sur  des  curcnbitacées  pourries,  au  Bois-Branlard. 

S.  BULLÂTUM.  DG.  FI.  fr.  n«  745.  Duby,  874,  n«  28.  GheT.  371 ,  n» 
14.  DG.  Mém.  du  Muséum,  p.  416.  Hab.  mêmes  localités  que  le  pré- 
cédent. 

S.  DDBOH.  Fers.  Synop.  122.  Duby ,  874,  n»  29.  DG.  FI.  fr.  n»  745. 
Mémoire  du  Muséum,  t.  14,  f.  3.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  1.  Chev,  37!, 
n»  12.  Pries,  p.  259.  Sphœria  solida.  Sowerb.  t.  314.  Hab.  sur  les 
tiges  sèches  des  végétaux  et  surtout  des  ombellifères. 

XILOMA.  Linck.  Ad.  Brongn.  DG.  Xyloma  et  Octos^oma.  Pries  Syst. 
Mycol.  p.  261  et  601. 

X.  POPULiNUM.  Duby,  875,  n**  1.  Ghev.  451,  n»  8.  Mougeot,  385. 
Fers.  Synop.  107.  DG.  ^1.  fr.  n<»  822.  Sphœria  ceutoscarpa.  Pries. 
Sy st.  Mycol.  439.  Hab.  sur  les  fenilies  tombées  du  peuplier.  Automne. 

ILLOSFORIUM.  Mart.  FI.  Grypt.  325.  Pries.  Tubercul aria.  DC. 

I.  ROSBUM.  Duby,  876,  1.  Tubercularia  rosea.  Fers.  DG.  PI.  fr.  u^ 
742.  Hab.  sur  les  lichens.  Delalande. 

I.  cocciiiBuif.  Pries.  Duby,  876,  2.  Hab.  sur  de  vielles  écorces. 
Delalande. 

Le»  Wrédinée»* 

Ad.  Brongn.  Gymnomycetes.  Linck.  Goniomycetum.  Pries.  Syst.^ 
orb.  veg.  169  et  188. 

TDBERGCLARIA.  Tode.  Meck.  1  ,  p.  18.  Fers.  Synop.  m.  DG. 
FI.  fr.  p.  273. 

T.  viTLGÂRifi.  Tode.  Meck.  p.  18.  Dnby,  880,  1.  Ghev.  100, n»  i. 
Fers.  Synop.  112.  DG.  FI.  fr.  n«  738.  Tremella  purpurea.  Linn.  Bull, 
t.  284.  Hâb.  sur  les  rameaux  morts  des  arbres,  surtout  du  hêtre,  de  l'or- 
me,  du  châtaignier,  k  la  Houssinière. 

T.  1UGR0LIJIR.  Fers.  Duby,  880,  n<>  3.  Hab.  sur  les  rameaux  morts  du 
Magnolia  grandiflora.  Ancenis.  Automne. 

GYMPÏOSFORAI^GIDM.  Linck.  obs.  1,  p.  7.  Kees.  p.  37.  Pries.  Syst. 
orb.  veg.  1,  p.  iOO.  « 

G.  jcniPBRi.  Linck.  Duby,  881 ,  n«  1.  Nées.  t.  2,  f.  23.  G.  Genicum. 
DG.  FI.  fr.  n.  578.  Tfemella  Juniperina.  Linnée,  Hoffm.  veg.  Grypt.  i , 


—  202  — 

t.  69  f.  4.  Hab.  sar  le  gonevrierf  an  Pleama-Tiaon  ,  près  la  porte  du 
fermier^  chemin  do  BarbiD. 

PODISOMâ.  Linck.  Pïeos.  p.  18.  Pries.  Syst.  orfo.  veg.  1,  p. 
190. 

P.  FUSBUM.  Dttby,  881,  u<»  1.  Puccinia  janiperi.  Ghcv.  423.  Pers. 
Synop.  228.  Clavarta  reainosonim.  Gmel.  2 ,  p.  1443.  Gymnosporan- 
gium  faseum.  DG.  FI.  fr.  n»  579.  Hab.  sur  la  Sabine,  a  la  Qaar- 
terie. 

EXOSPORIIIM.  Linck.  Vermicularia  et  Exosporium.  Frics.  Cono- 
pleae.  Pers. 

£.  TiLiAB.  Linck.  obs.  1,  t.  1,  1^-  8.  Nées.  Syst.  t.  2,  f.  30.  Chev.  p. 
38,  n»  1,  t.  3 ,  f.  6.  Gouoploa  tiliae.  Pers.  Mycol.  enr.  1,  p.  12.  Hab.  snr 
récorce  du  tilleul,  aux  Donralliëres.  Mars. 

E.  HispiDULusf.  Linck.  Duby,  822,  n.  4.  GonopUa  hîspidula.  Linck. 
obs.  2,  p.  32.  Hab.  sur  les  feuilles  et  les  tiges  desséchées  des  gra- 
minées. 

STILBOSPORÀ.  Pfees.  Syst.  p.  21.  Linck.  pi.  6,  2,  p.  193. 
Pers.  DG. 

S.  MACROSPBRMA.  Pcrs.  t.  3,  f.  13.  Dnby  ,  883  ,  n^  1.  DG.  FI.  fr. 
n<»  811.  Suppl.  Mougeot,  383.  Nées.  t.  1  ,  f .  17.  Dcsmaz.  n*"  136. 
Hab.  sur  Técorce  des  arbres  morts  et  surtout  du  charme,  k  FEbaupin . 
Mars. 

SGHlZODERMiA.  Pries.  Syst.  drb.  veg.  1,  p.  194.  Uypoderroium. 
Linck. 

S.  SPARSOM.  Duby,  885,  n.  1.  Hypodermium  sparsum.  Linck.  Hab. 
sur  les  feuHles  de  pins  et  sur  les  tiges  sèches  des  ronces ,  ailx  Der- 
▼allières. 

PHRÂGMIDIUM.  Linck.  Ad.  Rrongn.  p.  3.  Pries.  Syst.  orb.  veg.  1, 
p.  196.  Aregma.  Pries,  obs.  f,p.  225.  Puccina  auct. 

P.  TRCR.4SSATUM.  Linck.  Dnby,  886,  n<»  4.  Chev.  422,  n<»  3.  Puccinia 
mucronata.  Nées.  P.  Ros».  DG.  PI.  fr.  n»  581.  Grev.  Crypt.  PI.  t.  15. 
P.  Mucronata.  a  Pers.  Sinop.  239.  Hab.  sur  des  feuilles  de  rosiers,  en 
automne. 

PDGGUflA.  Linck.  obs.  S,  p.  29.  Ad.  Brongn.  p.  32.  Pers. 
DC. 

P.  Buxi.  DG.  PI.  fr.  Suppl.  u«  597.  Duby^  888,  n»  9.  Ghev.  429,  n.  29, 
t.  11,  f.  6.  Sowerb.  t.  439.  Mougeot,  n.  676.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  17. 
Hab.  sur  le  buis,  coteaux  de  la  Madeleine,  k  Varades. 

P.  GRAMims.  Pers.  Synop.  228.  Doby,  889,  22.  Gbov.  414,  n.  2. 
DG.  PI.  fr.  D.  596.  Desmas.  n.  130.  Mougeot,  d.  675.  Hab.  sur  diverses 
graminées. 

P.  CAR1CI8.  DC.  FI.  fr.  Suppl.  n.  596.  Duby,  889,  n.  24.  P.Striola. 
linçk.  pL  6,  2,  p.  67.  Hab.  sur  les  carez. 


—  203  — 

p.  AnuNDiMicBA.  Hedw.  Daby,  889,  n.  t23.  Ghey.  414,  n.  l.Desmaz. 
D.  131.  Mongeot,  292.  Uab.  sur  TaniDdo  phragmites. 

P.  VMB1UGI.  Guépui.  -Daby,890,  n.  33.  Desmaz.  l'»  ëd.  937,  2«  éd. 
237.  llab.  Bur  les  feailles  deVUmbilicns.  Automne. 

P.  ANEMOifBs.  Pers.  obs.  2,  t.  6,  f.  5.  Dnby,  '891,  n.  41.  DG.  FI.  fr. 
n.  595.  Moogeot,  n.  191.  Desmaz.  U«  éd.  473,  2«  éd.  173.  Hab.  sur  les 
feuilles  des  Anémones. 

P.  vioLis:  DG.  FI.  fr.  n.  597.  Suppl.  Daby,  891,  n.  47.  P.  Violarum. 
Ghcv.  418,  n.  22.  Desnfaz.  V  éd.  375,  2«  éd.  1273.  Hab.  sur  les  diffé- 
rentes espèces  de  Tiolelte. 

P.  BBToniGAB.  DG.  Fl.fr.  Suppl.  n.  588.  Duby,  891,  n.  49.  Ghev. 
416,  n.  14.  Desmaz.  W  éd.  1553,  2®  éd.  1153.  Linck.  p.  72.  Dicœoma 
betonicœ.  Nées.  Fung.  t.  I,  f.  if.  Hab.  sur  les  feuilles  de  la  Bètoiiic 
oflScinale. 

P.  sciBPi.  DG.  FI.  fr.  no  597.  Duby  ,  892  ,  n»  50.  Desmaz.  556. 
Gceoma  scirpi.  Fries.  Hab.  sur  les  tiges  du  ^cirpus  palustris. 

P.  RUBi.  Hedw.  t.  5.  P.  Mucronata.  Yar.  f  Pers.  Syn.  230.  Uab.  sur 
les  feuilles  des  ronces.  Pesu.  Gat. 

P.  LiMONii.  FI.  fr.  Synop.  n^  586.  Pesneau.  Gat.  p.  115.  Uab.  sur  les 
feuilles  du  Statîce  limonium, 

UREDO.  Pers.  Synop.  214.  DG.  FI.  fr.  p.  227.  Ad  Brongn.  p.  31. 
Gœomatis.  Linck. 

U.  gaubiba.  Pers.  Synop.  223.  Duby,  892 ,  n.  I.  Gliev.  408,  n.  5i. 
DG.  FI.  fr.  Suppl.  n.  636.  Uredo  cruciferarum  ejustl.  FI.  fr.  n.  636.  U. 
Gubica.  Mart.  Mosq.  p.  228.  Mougoot,  190.  Desm.  481.  Hab.  sur  les 
crucifères  et  les  composées.  Eté,  automne. 

U.  SBNBcioNis.  DG.  FI.  fr.  n.  620.  Duby,  893,  n.  14.  Ghev.  406  ,  n. 
47.  Desmaz.  n.  673.  Uredo  farinosa  seneciouis.  Pers.  Synop.  217.  Hab. 
sur  les  feuilles  des  Séneçons.  Automne. 

U.  RosiR.  Pers.  Synop.  215.  Duby,  893,  n.  19.  Ghe?.  497,  n.  49. 
Desmaz.  1^*  éd.  129 ,  2«  éd.  359.  Hab.  sur  les  pétioles  et  les  feuilles 
de  rosier.'  Eté,  automne. 

U.  R&B0R17M.  DG.  FI.  fr.  n.  633.  Daby,  894,  n.  21.  Ghet.  407, 
n.  50.  Mougeot,  92.  Desmaz.  d.  225.  €.  Bubi  frueticosi.  Pers.  OEcidinm 
i*obi.  Sowerb.  t.  398.  Peso.  Gat.  Hab.  sur  les  feuilles  des  différentes 
ronces.  Automne. 

D.  GAMPARULAB .  Pors.  Syuop.  217.  Duby,  894,  n.  27.  Desmaz.  224. 
DG.  FI.  fr.  n.  627.  Hab.  sur  les  Gampanules.  Automne. 

U.  Liifi.  DG.  FI.  fr.  n.  630.  Dttl)y,  896,n.  42.  Ghev.  498,  n.  S5. 
Mougeot,  90.  Desmaz.  V  éd.  675,  2«  éd.  133.  V.  Mbritta.  ^  Pers. 
Gœoma  Uni.  Linck.  ^Hllb.  sur  les  lèilitlieB  de  M^ 


—  204  ~ 

U.  BXGATATA.  DG.  FI.  fr.  n.  807.  Daby,  896,  n.  46.  Hab.  sur  les 
renilles  des  Euphorbes,  Pesneaa.  Eté. 

V^  HUBiGO-YBRA.  OC.  FI.  fr.  U.  623*  SQppl.  Ihibj,  898,  n.  6S. 
U.  Rubigo.  Ghov.  404, n.  38.  Desmaz.  u.  125.  Gœoma  rnbigo.  Liock* 
Hab.  sur  les  gaines  deagramioées. 

U.  BPiLOBii.  DGi  FI.  fr.  n.  610.  suppl.  Dubj,  896,  n.  47.  Ghev. 
400,  n.  21.  U.  Vagans.  a  DG.  FI.  fr.  n.  610.  Gœoma  epilobii. 
Linck.  Hab.  sur  les  feuilles  d'Epilobo.  Pesneaa.  Gat. 

U.  ciCHORACBiROM.  DG.  FI.  fr.  n.  612.  Daby,  897,  o.  49.  D. 
Gyani.  DG.  FI.  fr.  n.  612.  suppl.  U.  £phialtes«  Spreng.  Hab.  sur  les 
chicorées  et  les  centaurées.  Pesneau.  Gat. 

U.  FÂBiB.  Pers.  Disp.  13.  Duby,  897,  n.  52.  DG.  FI.  fr.  n.  604. 
suppl.  et  609.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  95.  Desmas.  322.  Hab.  sur  les 
tiges  et  les  pétioles  dos  légumineuses  y  et  a  pris  le  nom  des  diverses 
plantes  sur  lesquelles  il  a  été  trouvé. 

U.  PouGONOBim.  DG.  FI.  fr.  n.  609.  Suppl.  Dnby,  899,  n.  73.  Chev. 
398,  n.  12.  FI.  dan.  t.  1318.  Grev.  Grypt.  FI.  t  80.  Desmax.  n.  476. 
Hab.  sur  les  feuilles  des  Polygenum.  Pesneau.  Gat. 

D.  TioLARDM.  DG.  FI.  fr.  n.  610.  Suppl.  Duby,  899,  n.  80.  Ghev. 
400,  n.  18.  Desmaz.  l'«  éd.  1080,  2*  éd.  480.  Gœoma  nivosum.  Linck. 
obs.  TL^  p.  27  et  25.  Hab.  sur  les  feuilles  de  violette.  Pesneau. 
Gat. 

U.  ALL10BUM.  DG.  Fl.fr.  n.  623.  suppl.  Duby,  892,  n.  4.  Chev. 
405 ,  n.  40.  Gœoma  alliorum.  linck.  Hab.  sur  les  diSérentes  espèces 
d'ail.  Pesneau.   Gat. 

U.  suAVBOtBifs.  Pers.  Synop.  221.  Duby,  900,  n.  84.  Chev.  396, 
n.  3.  DG.  FI.  A*,  n.  609.  Mougeot,  189.  Desmaz.  l'«  éd.  770,  2* 
éd.  129.  Gœoma  suaveolens.  Linck.  Hab.  sur  le  Girsium  arvense  et  pa- 
lustre. Eté. 

U.  THBsii.  Duby,  899,  n.  71.  Hab.  sur  le Thesium  linophyllum. 
Delalande. 

U.  BANUNCcLAcmABUii.  DG.  FK  fr.  n.  613.  suppl.  Duby,  901  , 
n.  94.  U.  Anemomes.  Pers.  Synop.  223.  U.  Fiearia.  Alb.  etSehw. 
p.  128.  Gœoma  rauunculaceorum.  Linck.  p.  24.  Hab.  sur  la  Ficaire 
l'hépatique,  les  anémones,  les  renoncules,  les  hellébores,  etc.  Automne. 

U.  CARBO.  DG.  Fl.fr.  n.  615  suppl.  Duby,  901,  n.  102.  Desmaz. 
n.  123.  U.  Segetnm.  Chev.  402,  n.  31.  Mougeot,  n.  291.  Reticu- 
larîa  segetnm.  RuU.  t.  472.  Hab.  sur  les  graminées,  surtout  sur 
l'avoine.  Eté. 

V.  BoniORiiJB.  Rebent.  p.  354.  Duby,  896,  n.  40.  Chev.  409, n. 
38.  U.  Helioscopio.  DG.  FI.  fr.  n.  625.  Gœoma  euphorbiarum.  Linck. 
pi.  6, 2,  p.  89.  Hab.  sur  les  Euphorbes.  Automne. 


_  865  — 

V.  ANTRBEARUM.  DG.  FI.  fr.  D.  MS.  siippl.  Doby,  902 ,  n.  110. 
Chev.  402, n.  30.  U.  Violacea.  Pen.  Syn.  225.  Gœoma  anlhcrarum. 
IVees.  t.  1,  f.  5.  Hab.  sur  les  anthères  dea  CaryopfiyHées.  Eté. 

iEGIDIOltt.  Pen.  Synop.  204.  DG.  FI.  fr.  p.  237.  Âd.  Brongn. 
p.  31.  Gœomatis.  Linck. 

JE,  cANCBLLÂTuii.  Pcrs.  Syoop.  204.  Duby,  202,  n.  1.  DG.  Fl.fr. 
n.  667.  Grev.  Grypt.  FI.  Mougeot,  n.  184.  Desmaz.  l'«  éd.  82,  2e 
éd., 833.  Hab.  sur  la  face  inférieure  des  fenilles  du  poirier.  Automne. 

JE.  PiNi.  Pers.  in  Gmel.  Syst.  Kat.  p.  1473.  Duby,903,  n.  9.  DG. 
FI.  fr.  n.  638.  Mougeot,  n.  186.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  7.  Lycoperdon 
pini.  Wild.  Hab.  sur  les  feuilles  et  l'écorce  du  pin. 

JE.  CRÂSSCM.  Pers.  Icon.  Pict.  2,  t.  3,  F.  1,  2.  Diîby,  904,  n.  15. 
DG.  FI.  fr.  n.  658.  Gœoma  erassatum.  Linck.  Mougeot,  89.  Hab. 
sur  les  feuilles  et  les  rameaux  de  la  bourdaine,  k  Petit-Port,  et  sur^es 
feuilles  de  rosiers.  Eté,  automne. 

JE.  ARi.  Desmaz.  Gat.  p.  26.  Duby,  905,  n.  32.  Hab.  sur  les 
feuilles  de  TArum.  Pcsneau.  Gat. 

JE.  RCBBLLCM.  DG.  FI.  fr.  no  650.  Duby,  906,  n»  41.  Gmel.  Syst.  p. 
1473.  iEcidium.  Rhei.  Sowerb.  t.  398,  f.  6.  Desmaz.  1'«  éd.  1167,  2^  éd. 
667.  ^cidium  rumicis.  Mougeot,  n<>  192.  Hab.  sur  les  feuilles  duRumex, 
dans  les  fossés  du  château  de  Machecoul.  Mars. 

JE.  GACRiDBARDM.  Desmsz.  V  éd.  1163, 2«  éd.  663.  Duby,  906,  n»  43. 
Hab.  sur  les  feuilles  des  orchidées.  Pesneau.  Gat. 

JE.  BUPHORBiARUH.  DG.  FI.  fr.  n»  647,  suppl.  Duby,  907,  .n<»  47.  iEci- 
dium euphorbisB.  Ghey.  387,  n'  1.  Pers.  Synop.  211.  £.  Gyparissiœ. 
DG.Fl.fr.  n»  647.  Mougeot,  n«  87.  Hab.  sur  TEuphorbia  cyparissias, 
Ancenis ,  et  sur  le  SyWatica. 

/E.  LBucosPBRMCM.  DG.  Fl..fr.  no  642.  Duby^  907,  n»  53.  Ghev.  393, 
no  23.  £.  Aiiemones.  Pers.  Synop.  212.  Hab.  sur  les  feuilles  et  les  tiges 
d'anémones.  Eté. 

JE.  TioLABUM.  DG.  FI.  fr.  n»  645.  Duby,  907,  no  50.  Ghey.  387,  n*  4, 
t.  11,  f.  4,  G.  Schum.  Sœll.  Alb.  et  Schw.  t.  10,  f.  2.  Pesneau.  Gat. 
Cœoma  yiolarum.  Linck.  p.  58.  Hab.  sur  les^pétioles  et  les  feuilles  de 
yiolette. 

JEt'  coNFBRTiJii.  DG.  FI.  fr.  no  659.  iEcidium  ficari».  Pers.  Synop.  208. 
Desmaz.  27.  Hab.  sur  la  surface  inférieure  des  fenilles  de  la  Ficaire. 

JE.  THBsii.  Desy.  Joum.  Bot.  2, p.  311.  Duby.  908,  n'  62,  DG.FL  fr. 
640,  suppl.  Hab.  sur  le  Thesium  lynophyllum.  Delalande. 

itacédlnée». 

Ad.  Brongn.  p.  39  et  Dict.  Glasa.  t.  Il,  p.  270.  —  Hyphomycetes. 


—  aoft  — 

Liack.  pi.  (ty  f  partie.  —  GoByomjcetain ,  ordre  tl  et  3.  Bjrtsaoetnua , 

tribu  9  3«  et  4*  .Frie».  Syst.  orb.  veg^ 

ERIJNEUM.  Pers.  Synop.  699.  DG.  FI.  fr.  *i,  p.  73.  Grev.  in.  Edibm. 
JourD.  vol.  6,  p.  71.  Kunzcin  Mycol.  lieft.  2,  p.  133.  Linok.  pi.  6,  p. 
146.  Phillerium  taphia.  Erineum.  Fries. 

E.  JUGiiANDis.  DG.  FI.  rr.nol87?  suppl.Duby,  9iO,n*3.GreT.  Grypt. 
FI.  t.  263,  f.  2.  Ghov.  t.  3,  f.  1.  E.Sabulatum  Greville,  Edimb.  t.  2,f.  k.- 
E.  Juglandinum.  Pers.  Desmaz.  l'«éd.  64,  2«  éd.  563.  Hab.  sur  lafeuille 
du  noyer. 

E.  IL1C119CIM.  Pers.  DG.  FI.  Tr.  n»  187,  suppl.  Ghcv.  30,  5.  Duby, 
910,  n*  4.  Demaz.  !'«  éd.  1839,  2*  éd.  1539.  Gre?.  t.  2,  f.  5.  Phylleriuoi 
digînum.  Scblcicht.  Hab.  sur  les  feuilles  du  chêne  vert.  Automne. 

£.  PTRiiirM.  Pers.  t.  3,  f.  2.  Myc.  1,  p.  4.  Duby,  910,  n<»  5.  Grev. 
Crypt.  FL  I,  t.  22.  E.  Manilum.  DG.  Encycl.  Bot.  8,  p.  217.  Phylleriom 
pyrinum.  Fries.  Hab.  sur  les  feuilles  et  les  pétioles  du  poirier,  du  pom- 
mier et  du  prunier. 

E.  ACBEiNVM.  Pers.  Mycol.  europ.  p.  6,  Duby,  910,  n»  6.  Gfaev.  30, 
n«  8.  Mougeot,  n»  198.  Mucor  ferrugineus.  Bull.  t.  504,  f.  12.  Hab.  k  la 
surface  inférieure  des  feiulles  d'érable  champêtre  et  du  faux  platane.  Aiit. 

E.  YiTis.  DG.  FI.  fr.  n*  186.  Duby,  910,  no9.  Ghev.  29,  n»  2.  Schrad. 
et  Schleich.  PhyUcrinm.  vitis.  Fries.  Hab.  la  surface  inférieure  des  feuilles 
de  vigne.  Eté,  automne. 

£.  ALMBov.  Pers.  Synop.  701.  Duby,  911,  n»  22.  Ghev.  31,  n»  12. 
DG.  FI.  fr.  no  187.  Mougeot ,  9.  Grev.  Grypt.  FI.  t.  57,  f.  2.  Mnpor  fer- 
rugineus. Bull.  t.  514,  f.  12.  Pesneau.  Gat.  Hab.  sur  la  face  infériearo 
des  feuilles  d'aulne.  « 

PILOBOLUS.  Tode  Mech.  1,  p.  41.  DG.  FI.  fr.  p.  271#  Linck.  p.  95. 
Fries.  Syst.  Mycol.  2,  p.  308. 

P.  cBisTALLinus.  Pcrs.  obs.  Mycol.  l,i.  4,  f.  9,  10.  Duby,  912,  n«  1. 
DG.  FI.  fr.  no  728.  Mucor  urccolatus.  Dicks.  veget.  Grypt.  l,t.  3,  f.  1. 
Bull.  t.  480,  f.  1.  Hab.  sur  le  crottin  de  cheval.  Pesneau.  Gat. 

MUGOR.  Linck.  pi.  6,  p.  80.  Fries.  Syst.  orb.  veg.  1,  p.  177.  Âsco- 
phora.  Tode. 

M.  MDcano.  Boit.  t.  13^,  f.  1.  Duby,  914,  n»  7.  Linck.  p.  6,  1,  p.  85. 
Hab.  sur  les  corps  en  putréfaction. 

M.  AscopuoRUS.  Linck.  pi.  6,  1,  p.  85.  Duby,  914,  n^S.  M.  Mucedo. 
Pers.  DG.  Fl.  fr.  n°  6^9.  M.  SphoBrocophalus.  Bull.  t.  480.  Ascophora 
mucedo.  Tode  t.  3,  f.  22.  Nccs.  f.  80.  Grev.  Grypt.  Fl.  t.  269.  Hab.  sur 
le  pain  de  froment ,  cuit  k  une  chaleur  trop  vive  et  dont  la  pftte  a  été 
trop  noyée. 

ASPERGILLUS.  MicheL  Gen.  p.  212.  Linck.  obs.  1,  p.  14.  Fries. 
Syst.  orb.  veg.  i,  p.  133.  Monilia.  Pqtb.  DG. 


—  «07  — 

A.  Gi^Aocvs.  LÎBck.  obs.  1,  p.  t4.  Buby,  911»,  1.  Chev.  61,  1.  Monilia 
Glauca.  Père.  DG.  FI.  fr.  n»  171.  Mncor  aspergillus.  Bull.  t.  504,  f.  10. 
nich.  Geo.  t.  91,  f.  t.  Hab.  trèQ-commun  aur  les  naUèrea  en  fermenta- 
tton. 

Je  Tai  obtenu  très-beau  sur  du  lait  de  coco ,  sur  de  Fencre ,  etc. 

Ël}ROTIEM.  Linck.  oba.  1,  p.  29.  Nccs.  p.  95,  f.  97.  Mucor.  DG. 

£.  HBRBAaiORcu.  Uock.  obs.  1,  f.  U.  Duby ,  916, 1.  Gho?.  71, 1,  t.  4, 
f.  22  (très-grossi).  Nées.  f.  97.  Grçv.  Grjpt.  FI.  t.  64.  Mucor  herba- 
riorum.v  Wigg.  DG.  FI.  fr.  n®  669.  Hab.  sur  des  feuilles  do  nojer,  k 
l'Ëbaupin. 

EOTRITIS.  Pries.  Syst.  orb.  veg.  1,  p.  183.  Botritis,  spicularia, 
haplaria.  Pers.Mycol.l,p.  32,  38  et 28.  Haplotrichum,  baplaria,  Botrytb 
polysetn».  LiDck.Sp.  pi.  6,  part.  1'%  pL  52,  62. 

B.  ROSBÀ.  DG.  FI.  fr.  n»  178.  Ghey.  68,  n»  12.  Duby,  920,  n»  16. 
Mucor  roseus.  Bull.  t.  504,  f.  4.  Hab.  sur  l'écorce  des  arbres,  surtout  de 
l'aulne ,  aux  Dervallières. 

B.  ciRÇBBA.  Pcrs.  Synop.  190.  Mycol.  1,  p.  32.  Duby.  920,  n^  19. 
Ghev.  67,  n°  3.  Desmaz.  l'«  éd.  925, 2«  éd.  225.  Hab.  sur  des  champignons 
gâtés  et  sur  un  potiron ,  au  Bois-Branlard. 

SPOROTRIGHUM.  Linck.  Fries.  Syst.  orb.  veg.  1,  p.  185.  Sporo- 
tricb.  Asporotticbum  aleurisma  et  Collarium.  Linck. 

S.  ADRECJM.  Linck.  obs.  1,  p.  U.  Duby,  923,  n<>  22.  Ghev.  49,  n»  19. 
Mucor  auran tins.  Bull.  t.  504,  f.  5.  ^gcrita  aurantia.  DG.  FI.  fr.  n*  72. 
Hab.  sur  les  bouchons  et  les  cercles  pourris ,  dans  les  caves. 

Je  Tai  trouvé  dans  du  mauvais  pain  de  munition  mal  cuit. 

S.  viRBSCBUs.  Linck.  Duby,  923,  n<>  27.  Gbcv.  47,  n«  14.  Dematium 
virescens.  Père.  Syoop.  p.  698.  Gladesporium  viroscens.  Père.  Mycol. 
eur.  l,p.  14.  Hab.  sur  les  bois  pourris  d'une  vieille  masure,  chemin  do 
l'Ëbaupin. 

S.  DBiisuM.  Linck.  obs.  1,  p.  11.  Duby,  922,  n.  8.  Ghev.  45,  n.  3.  Père. 
Mycol.  1,  p.  75.  Racodium.  antomogena.  Père  Mycol.  1,  p.  72.  Hab.  sur 
les  antennes  et  les  pattes  des  coléoptères. 

FliSlSPORICM  ctEpochnium.  Fries.  Syst.  orb.  veg.  l,p.  186.  Fusis- 
porium ,  Fusidium  et  Epochoium.  Linck.  obs.  l,p.  17, 6  et  16.  A.  Brongn. 
p.  48,  34  et  40. 

F.  GRisEUM.  Duby,  926,  n.  6.  Ghev.  56,  t.  3,  f.  17.  Fusidium  griseum. 
Linck.  Grevil.  Grjrpt.  FI.  t.  102,  f.  I.Mougeot,  n.  894.  Hab.  sur  les 
feuilles  sèches  du  chêne  et  sur  les  feuilles  de  la  Spirœa  nlmaria ,  aux  Der- 
vallières,  aux  Gléons. 

P.  suLFDRBcif.  Duby,  926,  n.  8.  Ghev.  56,  n.  3.  Linck.  Fnsarium 
Milfnream.  Schlecht.  Hab.  dans  les  caves ,  sur  le  lubercule  pourri  do  la 
pomme  de  terre. 

Gette  plante,  an  premiar  aspect ,  ressemble  beaucoup  ^  Poidium  au<» 
rcum,  qui  se  développe  dans  le  vieux  pain  de  maïs. 


—  208  — 

POLYTHRYNGll}M.  Kunzc.  Schmidt.  Mycol.  p.  13.  Liiick«  Sp.  pL  6^ 
l,p.  43. 

P.  TB1F0LII.  Scham.  et  Kunzc.  t.  1,  f.  8.  Dnby,  92l7,  n.  l.  Movgeot, 
688.  Desmaz.  n.  162.  Hab.  sur  les  feuilles  de  trèfle ,  surtout  du  Trifoliom 
pratènse. 

GOIiOPLEÂ.  Ehrenb.  p.  ^3.  Liock.  Sp.  pi.  6.  Pers. 

G.  HispiDULÀ.  Pers.  Synop.  235.  Mjcol.  1,  p.  10.  Duby,  928,  d.  1. 
GheT.  40,  n.  1.  Kudzc.  et  Schmidt.  Alb.  etSchw.  p.  137,  138.  Hab.  sur 
les  graminées  du  chaume  qui  couTro  la  vieille  tonnelle  de  FEbaupin. 

oïdium.  Linck.  obs.  t,  p.  16.  Âd.  Brongn.  p.  146.  Âcrosporiom. 
Nées.  Pers.  Mycol.  eur.  l,  p.  23.  Alycidium.  Kunzc. 

0.  AVHEuu.  Nées.  Syst.  2,  t.  3,  f.  44.  Duby,  931,  n.  1^  Gbev.  42,  n.  1, 
t.  4,  f.  20.  Linck.  obs.  1,  p.  16,  f.  29.  I^ees.  Lin.  Magaz.  1809,  t.  1,  f. 
29.  Hab.  sur  Técorce  pourrie  des  arbres  et  sur  du  pain  de  farine  de  mais. 

0.  TUKBRi.  Get  oïdium ,  malheureusement  trop  connu  aiyourd'hui ,  a 
été  décrit  seulement  par  Berk.  Erysiphe  necatrix ,  et  se  trouve  parmi  les 
plantes  cryptogames  de  Desmaz.  1'"  éd.  2133,  2*  éd.  1733.  Hab.  sur  U 
vigne.  Eté. 

DEMATIUH.  Linck.  obs.  1,  p.  19.  Ad.  Brong.  p.  35.  Rotcdii  et  Xy- 
lostroma.  Pers. 

D.  gigautbuii.  Ghev.  79,  n.  8.  Duby,  933,  n.  3.  Xylostrema  gigaa- 
teum.  Tode  Mecklemb.  1,  p.  36,  t.  6,  f.  51.  Sowerb.  t.  358.  Hongeot, 
n.  689.  X.  Gorium.  Pers.  Mycol.  Byssus  gigantea.  DG.  Fi.  Dr.  n.  165. 
Hab.  entre  Técorco  et  le  bois  des  arbres  morts ,  k  l'Ebaupin. 

D.  PAPTRÂCKCK.  Linck.  Duby,  934,  n.  8.  Ghev.  79.,  n.  9.  Racodium 
papyraceum.  Pers.  Mycol.  europ.  1,  p.  71.  Sow.  t.  387,  f.  10.  Hab.  dans 
les  fentes  et  l'intérieur  des  saules  creux,  k  Ancenis,  au  Plessis^Tison. 
L'abbé  Delalandc. 

D.  HsaBAROM.  Pers.  Synop.  699.  Hougeot,  299.  Byssus  herbanun. 
DG.  FL  fr.  170,suppl.  Hab.  sur  les  grandes  plantes ,  herbacées.  Pes- 
neau.  Gat. 

D.  STaiGcsDH.  Pers.  Synop.  695.  Byssus  aurantiaca.  Lam.  Dict.  p. 
524.  DG.  FI.  fr.  n.  168.  Humb.  Fryb.  p.  62.  Mich.  Gen.  p.  211,  t.  90, 
f.  1.  Hab.  sur  le  bois  pourri.  Pcsnoau.  Gat. 

D.  PBTROBUM.  Pers.  Synop.  697.  Byssus  aurea.  Lynn.  1638.  Lam.  FL 
fr.  1,  p.  102.  Dill.  Musc.  t.  1,  f.  16.  DG.  Fi.  (r.  n.  169.  Bull.  t.  692. 
Hab.  sur  les  murs,  les  rochers.  Pesneau.  Gat.  L'abbé  Delalande  ,  serre  de 
M.  Gaillé. 

BYSSDS.  Linn.  Domatium.  Racodium  himantia  et  Mesenterica.  Pers. 

B.  CRTPTÀROii.  Lam.  FI.  fr.  1,  p.  102.  DG.  FL  fr.  n.  166.  Mich.  t.  89, 
f.  9.  Dill.  Musc.  1. 1,  f.  12.  Racodium  cellare.  Pers.  Synop.  701.  Byssus 
septica.  Roth.  Germ.  4,  p.  561.  Hab.  sur  les  tonneauZf^  dans  les  caves. 
Pesneau.  Gat. 


—  209  — 

r 

B.  FLOCcosA.  Mari.  ErlaDg.  p.  345.  Doby,  934,  t.  Hypha  bombjciiM. 
Pers.  Myc.  1,  p.  63.  Dill.  Musc.  t.  1,  f.  9.  Hab.  dans  une  chambre  basse 
de  l'hôtel  des  Beaqx-Ârts. 

OZOKIUM.  Linck.  obs.  p.  19.  Pers.  Byssi.  DG. 

0.  AURicoMrM.  Linck.  Dnby,  934,  i.  Chev.  76,  n.  1.  Desmaz.  1'"  éd. 
69,  a«  éd.  158.  Grev.  Crypl.  FI.  t.  260.  0.  Fulenm.  Pers.  Mycol.  i, 
p.  87.  Bhizomorpha'capillaris.  Both.  Geratonema  capillare.  Pers.  Mycol. 
l,p.  48.  Byssus  barbata.  Eng.  Bot.  t.  701.  B.  Aurantiaca.  DG.  FI.  fr. 
n.  168.  Hab.  sur  le  chavme  d'une  vieille  mdsare ,  entre  la  roate  do  Bennes 
et  celle  de  Vannes» 

0.  ATiRBUM.  Duby,  934,  n.  2.  Byssns^  aurea.  Linn.  DG.  FI  .fr.V.Dema- 
tinm  petrœnm  p.  193. 

HIMAI<9TIA.  Pers.  Synop.  703.  Hycol.  eur.  1,  p.  88.  Ad.  Brongn.  9, 
p. 199. 

H.  cANDinA.  Pers.  Synop.  704.  Desmaz.  n.  514.  Ghev.  80,  2.  Byssns 
candide.  Hnds.  Angl.  p.  601.  Dill.  Mnsc.  t.  1,  f.  15.  DG.  FI.  fr.  n.  162. 
Hab.  snr  les  feuilles  mortes  tombées. 

H.  svBcoRTicAus.  Pcrs.  Mycol.  enropes.  1,  p.  92.  H.  Plamosa.  DesT. 
Hab.  entre  l'écorce  et  le  bois  pourri,  aux  Dervallières. 
.   H.  radiaus.  Pers.  Cheyallier,  80,  n.  3.  Hab.  les  mêmes  localités  que 
la  Candide  ,  dont  il  n'est  probablement  qu'une  variété. 

Les  Alf  aes.  — - 1»  Melanosperineae* 

DG.  FI.  fr.  2,  p.  2.  Agareh.  Syst.  Alg.  1824.  Thallassiophyta.  Lamour. 
Ann.  Mus.  Hist.  pat.  t.  20.  Hydrophyta.  Lamour.  Bory  de  Saint-Vincent 
in  Dict.  Class.  t.  8,  p.  435. 

HALIDBTS.  Lyng.  p.  27.  Gaillo.  p.  8. 

H.  S1LIQI70SA.  Lyng.  Hook.  Harvey.  Gystoseira.  A  g.  Fucus.  Linn. 

DG.  FI.  fr.  n.  2,  p.  2.  Hab.  rochers  profonds ,  au  Groisic. 

CYSTOSEIRA.  Ag.  Gaillon.  Duby. 

G.  KRicoÏDES.  Ag.  Sp.  Hook  Uarv.  Duby,  p.  937.  Fucus.  Lion.  Tum. 
Hab.  rochers  profonds,  BcUe-lle.  Août. 

G.  GRAifCLATA.  Ag.  Hook.  Harv.  Duby,  936,  n.  4.  Fucus.  Linn.  Hab. 
dans  les  flaques  de  rochers,  Noirmouticr.  Avril. 

G.  FOENiccLAr.RA.  Grcv.  Hook.  Harv.  Mao.  et  Phyc.  t.  122.  Ag.  Alg. 
Med.  et  Sp.  p.  224.  G.  Discors.  Ag.  Duby,  p.  937,  n.  8.  Fucus  fœnicula- 
ceus.  Tum.  Linn.  Hab.  dans  les  flaques,  k  marée  presque  basse,  Groisic. 
JuUlet.* 

G.  TtSROSA.  Ag.  Syst.  Alg.  285.  Hook.  Harv.  Duby,  p.  936,  n.  1. 
Fucus  fibrosus.  Stakh.  Huds.  Hab,  rochers  profonds,  Belle-Ile.  Juillet. 

14 


—  210  — 

FQGUS.  Gdcv.  fi.  édb.  2,  p.  Q83.  HalidrysetFncaft.  Lyn^«  G«illoD. 
Siliquaria  fucus  et  Nodularia.  Lam. 

F.  TCBBRCULATDS.  Huds.  Aug.  588.  Ag.  Hook.  Doby^  p.  938t  n.  3. 
Fucus  bifurcatus.  With.  Hab.  rochers  profonds ,  Croisic.  OJLari. 

F.  yBsiciiLOSOs.  Lionéo,  16^6.  Duby^  p.  938,  n.  6.  Stackh.  Esp.t. 
13-13.  Tum.  t.  88.  DG.  FI.  fr.  %  p.  18.  Desmaz.  d.  158.  Noria  t.  i%, 
t.  8^  f.  5.  Hab.  en  louées  sur  les  rochers,  à  marée  haute.  Mars. 

F.  TBsicuLoaiJS.  Var.  Spiralis.  Turn.  Ag.  Hook.  Br.  FI.  Dahyy 
Stackh.  Esper.  Linn.  DG.  FI.  fr.  9,  p.  19.  Hab.  sur  ies  pierres,  daoa  les 
courants,  en  eau  peu  profonde.  Juin. 

F.  cnaAnoioES.  Linn.  Sp.  1626.  Ag.  Duby,  p.  938,  n.  5.  Hook*  Har?. 
Stackh.  t.  13.  Lingb,  p.  5.  Fucus  Distichus.  Sp.  1. 139.  DG.  FI.  (r.  3, 
1^.  19.  Hab.  sur  les  riocher^  de  l'Océan. 

F.  8BRRAK78.  Llnu.  Sp.  1626.  Stackh.  Duby,  938,  n.  7.  DG.  FU  fr. 
2,  p.  20,  Tum.  t.  90.  Desmaz.  n.  159.  Hab.  sur  les  rochers,  k  Belle-Ile. 
Sei^tembre. 

Dans  les  mêmes  localités,  on  trouve  une  variété  k  feuilles  plus 
IfTges. 

F.  Monoscs.  Lion.  1628.  Duby,  938,  n.  '4.  Hook.  Harvey,  Gmel.  1^ 
1. 1.  DG.  Fl.fr.  3,  p.  29.  Stackh.  t.  19.  Turn.  t.  91.  Halydrisnodoaa. 
Lyngb.  t.  8.  Hab.  sur  les  rochers»,  au  Groiaic.  Octobre. 

HIMANTHALIA.  Lyngb.  p.  36.  Gaill. 

H.  LORBA.  Lyngb.  Duby,  p.  939,  1.  Hook.  Harvey.  Fucus  loreus. 
Linn.  Syst.  nat.  813.  Stackh.  t.  10.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  23.  Tum.  t  196. 
Hab.  sur  les  rochers  du  Pilier.  Avril. 

BESMARETIA.  Lamonr.  Gaillon.  Desmia.  Lyngb.  Sporochni  Ag. 

D.  UGULATA.  Lamour.  Hook.  Duby,  939,  n.  1.  Hanrey.  Desmia 
ligulata  Lyngb.  Fucus ligula tus.  Lightf.  Scot.  2,  t.  29.  DG.  FI.  fir.  2, 
p.  34.  Turn.  t.  98.  Sporochnus  ligulatus.  Ag.  Hab.  rochers  profonda. 
Belle-Ile.  Août. 

D.  AcuLBATA.  Lsmour.  Hook.  Harvey.  Duby,  939,  n.  3.  Sporo- 
chnus  aculeatus  Ag.  Ghauv.  Alg.  Korm.  n.  46.  Fucus  aculeatos  Fi. 
dan.  t.  355.  Suckh.  DG.  Fi.  fr.  2  ,  p.  34.  Hab.  Jeté  k  la  côte.  Belle- 
Ile.  Juillet,  septembre. 

D.  viBinis.  Lamour.  Hook.  Harv.  Duby,  p.  939,  n.  4.  Dichloria 
viridis.  Grev.  Fucus  viridis.  FI.  dan.  t.  886.  SporochnuB  viridi».  Ag. 
Fttcua.  Esper.  114.  Hab.  la  côte  deBeUe*-Ile.  Juin  et  juillet. 

ARTHROGLADIA.  Duby.  Gonfervœ.  Hud.  Dillw.  Sporochni.  Ag. 

A.  viLLOSA.  Duby,  Harv.  Elaionema.  Berk.  Sporochnua  villoMM. 
Âg.  Hook.  Gonferva.  Hudson.  Hab.  Jeté  souvent  k  la  cOte  avecla  Bpo» 
roohma  pfduaoulataa.  BeUe-ile.  Juilleti  août. 


—  ail  — 

SfOROGHIirS.  Gaill.  p.  18.  Âgardh.  Gtganintt  Dictyolœ. 
Limeur. 

S.  PB0DNCULATV8.  Agardh.  Syst.  p. 259.  Duby,  963.  Harrey,  Gen. 
9f  spec.  2t.  Hook.  Fucus  Stackh.  Eag.  Rot.  t.  545,  t.  188.  Eaper.  t. 
15C.  Gigartiua.  Ped.  Lamour.  Hab.  Belle-IU.  Cueilli  en  septembre, 
au  Croislc,  sur  les  petites  coquilles  et  les  rocbers. 

S.  RHizoDss.  Âiz.  Dnby,  p.  954,  n.  2.'  Fucus  rbizodes.  Tuni. 
Ckerdaria  rhizodcs.  Lyagb.  t.  14.  Hab.  rocker» plats  et  profenji,  lur 
le  Cystoseira  ericoîdes.  Juillet. 

ALARIA.  Grev.  Hook.  Har?.  Laminariœ.  Ag. 

A.  BsccLunTA.  Grev.  Alg.  Brit.  t.  4.  Hook.Harr.  Gen.  ll.Sp. 23. 
Lamio^ria  esculenta.  Agardh.  Duby,  p.  940,  n.  t.  Fucus.  Linn.  FI. 
dan.  t.  4t7.  Turn.  t.  117.  Esp.  t.  126.  Orgya  esculenta.  Bery.  Hab. 
fur  lei  rocbers  des  côtes  de  Bretagne. 

LAMUMARIA.  Lamour.  Orgya.  Bory. 

L.  DiGrr4Tik.  Lamour.  Duby,  940,  n.  5.  Agardb.  Hook.  Esper. 
Banr.  Gen.  su.  Sp.  24.  Fucus.  Linn.  Turn.  1. 162.  OWa  digttatt.  DQ. 
FI.  fr.  2,  p.  16.  Hab.  rochers  profonds.  Le  Groisic.  Mars. 

L.  BctBosi.    Lamour,    Agardh.  Hook.  Hanr.   Gen.  xii.   Sp.  25. 
Fucus  bnlbosus.  Ltua.  Huds.  Turn.  Esper.  leon.  1. 123.  Fuent  polyir 
chidcs^  Stackh.  Uha  bulbosa.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  16.  Hab.  rochers,  k 
^marée  basse. 

L.  SACGHARINA.  Lamour.  Duby,  940,  n.  2.  Harv.  Sp.  27.  Lyngb. 
t.  5.  Fucus  saccharinus.  Linn.  Gmel.  t.  27  et  28.  Turn.  t.  163.  DWa 
Sach.  DC.Fl.  fr.  2,  p.  15.  Hab.  rochers,  k  Belle-Ile,  juillet ^  et  au 
Groisic ,  mars. 

L.  DBBiLis.  Agardh.  Duby ,  946,  n"*  4.  Grev.  Crypt.  FI.  t.  277.  Fucus 
phyllitis.  Turn.  t.  164.  Hab.  sur  les  pierres,  k  marée  basse,  Ifoirmou- 
tier.  Avril. 

GHORDA.  Lamour.  Lyngb.  p.  72.  Harv.  Synop.  xiii. 

G.  riiUM.  Lamour.  Duby,  957.  Fucus filum.  Linn.  Turn.  t.  86.  Eng. 
Bot.  t.  2487.  FI.  dan.  t.  821.  F.  Tendo.  Esper.  t.  22.  Geramium 
filum.  Roth.  DG.  Fl.fr.  2,  p.  47.  Scytosiphon  Ag.  Hab.  sur  les  ro- 
chers, les  pierres.  Groisic.  Septembre. 

G.  LOMBNTAMA.  GrcT.  Hook.  Hsrv.  Syu.  Sp.  31.  Scytosiphon  filum. 
Agardh.  Hab.  rochers,  pierre ,  BcUe-l le.  JuiUct. 

G13TLER1A.  Harv.  Synop.  xiv. 

G.  M0LT1F1DA.  Grev;  Harv.  Phyc.  t.  75.  Hook.  FI.  brit.  Ag.  p.  104. 
Zonaria  Micltifida.  Ag.  Dictyota  Laciniata.  Lamour.  Duby,  955,  n*  5. 
l}lvt.SaQUb.DictyoU  peniciUeta.  Lamour.  Hab.  les  coquilles,  les  pierres, 
les  souches  de  Zostera.  Belle-Ile.  Juillet. 

HALTSERIS.  Tozz.  Harv.  Syn.  %r.  Gen. 


—  SU  — 

H.  POLYPODioÏDss.  Tozz.  A^.  Hanr.  33.  Fucus.  Lamour.  Dîc^opteris 
Lamour.  Duby,  954,  n»  |.  Fucus  Mcmbranaceus.  Stackh.  Hab.  les  ro- 
chers profonds.  Belie-llo.  Août. 

PADIMA4  Adans.  Lamour..  Bory.  Dyclyotœ.  Liam.  Hanr.  Synop. 
6.  XVII. 

P.  PAvoniA.  Lamour.  Duby,  p.  955.  Hook.  FI.  br.  Harv.  Synop.  xrii 
Sp.  34,  t.  91.  Ag.  p.  115.  Zonaria  Pavonia.  Ag.  VWa  Linn.  Esper. 
t.  4.  Hab.  rochers ,  dans  les  flaques  peu  profondes,  Groisic.  Juillet , 
septembre. 

DYGTIOTA.  Lamour.  in  Desv.  Journ.  botan.  2 ,  p.  41.  Zona- 
ri».  Ag. 

D.  ATOMARiA.  Grev.  Hook.  Brit.  Fi.  Taonia.  Hanr.  Man.  et  phyc. 
Synop.  Gen.  zix.  Sp.  37.  B.  Zonata  et  Gihata.  Lamour.  Zonaria  Ato- 
maria.  Ag.  Hab.  sur  les  rochers  ,  les  pierres,  les  coquilles,  auGtt)t8tc. 
Septembre. 

D.  DiGHOTOMA.  Lamouroux.  Hook.  Harvny.  Synop.  G.  xix.  Sp.  38. 
Zonaria.  Ag.  VWa  Huds.  Hab.  les  rochers ,  les  pierres.  Belle-Ile. 
Août. 

D.  DicHOTOMA.  Var. Intricata.  Hook.  Duby,  954.  D.  Divaricata.  La- 
mour. Zonaria.  Ag.  Hab.  les  rochers  exposés  aux  courants.  BoUe- 
Ile«  Août. 

STILOPHORA.  Lyngb.  HarT.  Synop.  Gen.   xx. 

S.  RHizooBS.  Var.  paradoxa.  Lyngh.  Ag.  Arv.  phyc.  t.  237.  Synop. 
Sp.  34.  Sporochnus  Rhizodes.  Duby  ,  954.  Hook.  Fi.  brit.  Chordarit 
Paradoxa.  Lyngh.  Hab.  surle  Cystosoira  ericoîdes,  en  eau  profonde. 
Ile-aux-Moines.  Morbihan. 

STRIARIA.  Hanr.  Synop.  Gen.  xxii. 

S.  ATTBNUATA.  Grev.  Hook.  FI.  brit.  Hanr.  Synop.  Sp.  43.  Zo- 
naria Lincolata .  Ag.  Ab.  Eur.  t.  40.  Hab.  sur  les  bords  d'un  réser- 
voir d'un  marais  salant ,  à  lïoirmouticr.  Avril. 

PDRCTARIA.  Grev.   Harv.  Synop.  Gen.  xxiit'. 

P.  PLANTAGinsA.  Grcv.  Hook.  Harv.  Synop.  Sp.  44.  Zonaria.  Ag. 
Vlva.  Roth.  Gat.  Laminaria  Debilis.' Var.  Dictyotoides.  Duby,  p.  940, 
n»  4.  Hab.  sur  les  pierres,  dans  les  rochers  peu  profonds.  Noir- 
moutier.  Avril. 

ASPEROCOGGUS.  Lamour.  Ann.  Mus.  20,  p.  277.  EmttUum.  Ag. 
DlvflB  Sp.  Auct. 

A.  cpiiPaBSSDS.  Griff.  Hook.  Brit.  FI.  p.  278.  Hanr.  Man.  etphyc. 
Synop.  Gen.  XXIV.  Sp.  46,  t.  72.  Ag.  Hab.  dans  les  flaques  à  maré« 
basse.  Belle-Ile.  Juin.  (Rares.) 

A.  TURNBEf.  Hook.  Harv.  Synop.  Sp.  47.  A.  BuRoiUs.  Lamovr, 


—  213  — 

EneOBliiim.   Ag.  Ulva  Turneri.  Dillw.  Hab.  k  marée  basse,  rochers 
pierres  et  parasite,  souvent  sur  le  Zostcra.  Mai* 

A.  BCHiifATos.  Grev.  Harv.  Phyc.  Gen.  xxit.  Sp.  48.  A.  Rugo- 
sus.  Lamour.  Encœlium  ecbiuatum.  Ag.  Hab.  dans  les  flaques  des 
rochers,  ordinairement  parasite ,  Croisic.  Juin. 

A.  PUsiLLcs.  Carm.  in  Hook.  Brit.  FI.  Chauvin,  recherches,  p.  25. 
Litosiphon  pusillus.  Harv.  Synop.  Gcn.  xxy.  Sp.  49.  Bangia  lami- 
nariae.  Ling.  Hab.  sur  le  Ghorda  filum  et  sur  les  lanières  des  Lamiuaria. 
Croisic,  Belle-Ile.  Août  et  septembre.  Et  pendant  l'été,  sur  les  grandes 
algues. 

CORYNEPHORA.  Âgardh. 

€.  MARINA.  Ag.  Syst.  Harv.  Man.  non  Phyc.  Leathesia  marina; 
Gray.  Hab.  sur  les  rochers,  les  coralines,  les  algues.  Belle-Ile. 
Juillet. 

NOSTOG.  Vanck.  Uist.  des  Gonf.  Trcmella  Nosioc.  Eug.  Bot.  t. 
terrcstris.  Dill. 

'  N.  coMMuivR.  Vanck.  Hist.  des  Conf.  t.  16.  Duby,  p.  960,  n.  4. 
Hass.  p.'  288,  pi.  lxxit,  f.  2.  Harv.  Man.  non  Phyc.  Tremella  Nosioc. 
Linu.  Hab.  sur  la  terre,  lo  sable,  après  les  pluies,  sur  les  créneaux  de 
la  Houssinière.  Automne  et  hiver. 

CH^TOPHORA.  Schrank.  Lyngb.  p.  65,66.  Ag.  Grev.  Sect. 
Rivularia.   Bonnemais. 

G.  pisiFOEMis.  In  Hookers.  Brit.  FI.  Harvey,  Man.  Hass.  p. 
128,  pi.  IX,  f.  3,6.  Çh.  elegans.  Grev.  Scct.  Crypt.  t.  150.  Rivula- 
ria pisiformis.  Roth.  Cat.  Batrachospcrmum  intricatum.  Vauch.  1. 12, 
f.  2,3.  Hab.  dans  les  fossés  d'eau  douce,  Mantes,  attaché  aux  plantes, 
aux  morceaux  de  bois.  Mars,  août. 

G.  Bnni viAEFOLiA .  £g.  Syst.  p.  28.  Lyogb.  t.  65.  Harv.  in  Hook. 
et  Man.  Kutz.  Duby,  p.  962,  n.  4.  Rivularia.  Roth.  Cat.  FI.  dan.  t. 
1488,  f.  2.  Elva  incrassala.  FI.  Bot.  t.  967.  Batrachospcrmum  fascicu- 
latum.  Vauch.  Hab.  les  fossés  marécageux  d'eau  douce  des  terrains  cal- 
caires, surjes  plantes  mortes  ou  vivantes,  Mantes.  Printemps,  été. 

MESOGLOIA.   Ad.   Syn.    196.  Lyngb.  Ghastophorae Hook. 

M.  vKBMicuLARis.  Ag.  Hsrv.  Synop.  xxvii.  Sp.  .^3.  Helmintocla- 
dia.  Harv.  Man.  Dumontia  vermiculata.  Lamour.  Hab.  sur  les  rochers, 
au  Croisic,  Belle-Ile.  Juillet  et  août. 

M.  GRiFFiTHSiANA.  Grcv.  Harv.  Sp.  54.  Ag.  Sp.  p.  57.  Wyatt.  Alg. 
Danm.  48.  Hclmintocladla.  Harv.  Man.  Hab.  rochers  et  parasite,  à 
maréo  basse,  Belle-Ile  et  M oinnoutier.  Juillet,  août. 

M.    viRBscBRs.   Harv.   Phyc.  n.    32.    Sinop.  35.   Vide.  J.   Ag. 

Var.    Zostericola.    Sp.    p.     54    et    57.    Lunkia    zosteras.  Lingb. 

t.  68.    Hab.  sur  les  feuilles  du  Zostcra  marina,  Belle-Ue.  Juillet, 
août. 


—  214  - 

M.  ▼iRBftCBNS.  Garm.  Hoolc.  firit  FI.  Uarv.  Phyc.  Sywip.  Sp. 
55.  Helmiûtodadia.  Harv.  Man.  Hab.  rochers,  k  marée  baue^Croiaîc. 
Juillet. 

LEATHESIA.  Ag.  Sp.  Alg. 

L.  BBRKBLBTi.  Harv.  Phyc.  Synop.  Gen.  slxyiii.  Sp.  56.  Gheato- 
phora.  Grev.  Hook.  Brit.  FI.  Wyatt.  AlgoB.  Dam.  Hab.  les  rochers 
battus  par  la  mer ,  Belle-Ile.  Septembre. 

ELAGHISTA.  Daby,Eiig.  Bot. 

E.  FUGiGOLÀ.  Hanr.  Phyc.  Sinop.  Gen.  xxx.  Sp.  59.  Gonferra 
VçUey.  Âg.  Syst.  Hab.  sur  le  Fucus  vcsiculosus.  Belle-De.  Juillet. 

E.  FLACC1DA.  Aresch.  Ag.  Sp.  Alg.  p.  11.  Harvey ,  Phyc.  t. 
270.  Synop.  Sp.  60.  Gonferva  Dilw.  Hab.  sur  le  Gystoscira  granu- 
lata,  dans  les  flaques,  au  Groisic.  Mai. 

E.  STBLLCLÀTA.  Duby ,  p.  972.  Griff.  Harv.  Phyc.  t.  261.  Sp.  6^. 
Myrionema.  Ag.  Gonferva.  Hanr.  Man.  Hab.  Parasite  sur  le  Dictyota 
dichotoma.  Eté. 

E.  SGUTULATA.  Duby ,  p.  972.  Ag.  Hanr.  Phyc.  et  Nan.  Synops. 
Sp.  63.  Hook.  Bot.  FI.  Hab.  Parasite  sur  THimanthalia  lorca.  Belle- 
Ile  ,  Groisic.  Eté,  automne. 

E.  vBLvniiÂ.  Pries.  Harv.  Phyc.  Sp.  64,  t.  28.  B.  A^^.  Sp.  Alg. 
p.  10.  Sphacelaria?  Grev.  Scot.  Grypt.  t.  360.  Harv.  in  Hook.  et 
Van.  Hab.  Parasite  sur l'Himanthalia  lorea.  Belle-Ile,  le  Groisic.  Eté, 
automne* 

MTBIONEMA.  Harv.  Phyc.  Syn.  xxu. 

H.  STRAHGCLins.  Grcv.  Scot.  Grypt.  FI.  t.  300.  Harv.  Synop. 
Sp.  66,  t.  280.  Ag.  Sp.  Alg.  Batz.  Hab.  sur  l'Clva  compressa.  Le 
Groisic.  Eté,  automne. 

H.  LBCLAHCRBBii.  Harv.  Synop.  Sp.  66.  Ag.  Rivularia.  Chauv. 
Hab.  sur  les  vieilles  frondes  du  Rhodymania  pelmata  et  d*Clva  latis- 
sima.  Groisic.  Eté  et  automne. 

GLADOSTEPHUS.  Ag.   Lyngb.  Dasytricha.    Lamour.  Bonnemais. 

G.  VBETiciLLATDS.  Agsrdh.  Syn.  Lyngb.  Duby,  963.  Harv.  Phyc. 
Gen.  xzxii.  Sp.  70.  Glad.  Myriophyllum.  Ag.  Gonferva  verticiliata. 
Lîghtf.  Hab.  rochers  et  coralines.  Belle- Ile.  Juillet. 

G.  spoi«GiosD8.  Agardh.  Syst.  p.  168.  Duby,  964,  n.  3.  Harv. 
Phyc.  Sp.  71.  Geramium  spongiosum.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  38.  Gonferva 
spongiosa.  Huds.  Dilw.  Fucus hirsutus  Lion.  Hab.  au  Groisic,  Belle- 
Ile  ,  Saint-Mars. 

SPHAGELARIA.  Lyngb.  p.  103.  Ag.  p.  xxx.  Harv.  Phyc.  Gen. 
xzuii.  Delisella  Lyngbiella.  Bory.  Geramii.  DG. 

S.  scoFABiÀ.  Lyngb.  Ag.  Harv.  Synop.  Sp.  74,  t.  xxxvii.  Gonferva 
Linn.  Dilw.  t.  52.  Geramium.  Scop.  DG.  FI.  fr.  2,  p.   41.  Hab. 


—  215  -- 

rochers  f  dans  les  flaques  ,  à  marée  basse.  Groisie,  Belle-Ile.  JàlHet, 
aoât. 

S.  aEBBOSA.  Ag.  Syst.  et  Sp.  Hanr.  Pbyc.  Sp;  76,  t.  ils.  S. 
Pennata.  Lyogb.  t.  3t.  GonferTa  cMhosa.  Roth.  Gat.  Goof.  Pemiata. 
Dilw.  Delisellapenoata.  Bory.  Hab.  Parasite  sur  plusieurs  algues,  les 
écdantillons  en  forme^  de  boule  représeoteut  la  var.  (^gagroptla. 
Gueillis  li  Belle-Ile ,  en  juillet ,  août ,  sur  le  Gystoseira  flbrosa,  ou  jetés 
k  la  côte. 

EGTOGABPUS.  Ag.  Sjst.  Alg.  xxxet  161.  Lyugb.  Gaillou.  Audui- 
nellae.  Bory. 

£.  siLicuLosus*  Lyngb.  Ag.  Harvey.  Synop.  Gen.  xxxir.  Sp.  80. 
Hook.  GoDforva.  Dillw.  Hab.  sur  le  Fucus  serratus  vesiculosus,  etc. 
Au  Groisic.  Juillet. 

E.  FAscicoLATus.  Harv.  Hau.  et  Phyc.  Synop.  Sp.  63,  t.  973.  E. 
SiUculosus.  Var.  Penicillatus  et  Caespitosus.  Ag.  Sp.  Hab.  sur  les 
lanières  du  Laminaria  digitata,  k  Belle-Uo.  Juin. 

E.  TOUBNTosTjs.  Lyugb.  t.  44.  Duby,  p.  972,  n.  3.  Ag.  Hanr. 
Synop.  Sp.  83.  Gouforva  Ligbtf.  Hab.  sur  les  Fucus ,  Belle-Ile . 
Juillet. 

E.  FiMfus.  J.  Ag.  Sp.  Alg.  p.  2.1.  E.  Siliculosus  V.  Firmus.  Ag.  E. 
Litteralis.  Uarv.  Man.  et  Pbyc.  Synop.  Sp.  90,  t.  197.  Gonferva.  Dillw. 
Hab.  sur  les  Fucus,  les  Laminaria ,  Groisic,  Belle-Ile,  golfe  du  Morbihan. 
Printemps. 

£.  GRANUtosus.  Ag.  Sp.  Harv.  Man.  et  Pbyc.  Synop.  Sp.  92,  t.  ce. 
Gonferva.  E.  Bot.  ex-HarT.  Hab.  sur  plusieurs  algues  et  sur  lesrocbers , 
k  marée  basse.  Belle- lie.  Juillet. 

E.  BRACRiATus.  HsrT.  Mao.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  94,  t.  iv.  Hook. 
FI.  Brit.E.  Gruciattts.  Ag.  Hab.  sur  le  Rhodymenia  palmata,  Belle-Ue. 
Juin. 

MYRIOTBIGHIA.  Harv.  Pbyc.  Syn.  Gen.  XXV. 

M.  FiLiFOBHis.  Harv.  Man.  et  Pbycol.  Synop.  Sp.  97,  t.  156.  Wyàit. 
Alg.  Danm.  n.  213.  J.  Ag.  Sp.  t4.  Hab.  parasite  sur  le  Ghorda  lomenta- 
ria,  et  souvent  mêlé  au  Myriotricbia  clavœformis.  Belle-Ile.  Eté. 

II.  WLh^éomperUÊese, 

ORDRB   yil«   RHODOUBLACÂKS. 

RHODOMBLA.  Ag.  Bory.  Gigartinae.  Lamour.  Lyogb.  Geraaiii.  DG. 
Bostrycbia.  Harv . 

R.  scorpioIdbs.  Ag.  Sp.  Hook.  Harv.  Man.  Fucus.  Huds.  Fucus  am* 
pbibius.  Huds.  Stackh.  Dereîs.  f.  4.  Hab.au  pied  de  l'Atriplex  portula- 
coides ,  dans  les  marais  salants  du  département  de  la  Loire-Inférieure , 
au  bord  desétiers. 


—  216  — 

RYTlPHLGËà.  Harv.  Synop.  Gcd.  xxxijl. 

R.  PiKASTROÎDBS.  Ag.  SjD.  J.  Âg.  HaiT.  Synop7  Sp.  102^  t.  S3.  Rho- 
domela.  Ag.  Duby,  964.  Hook.  iJrit.  FI.  Fucus.  Gmel.  Hab.  à  marée 
basse,  rochers,  surtout  vis-à-vis  la  grande  mer,  au  Groisic.  Octobre. 

R.  noMpLATVATA.  Ag.  Sp.  Hafv.  Phyc.  Sp.  103,  t.  170.  Polysiphonia. 
Harr.  Man.  Fîicus  cristatus.  Var.  y  Articulatus..Turn.  t.  23.  Plocamium 
cristatum.  Lamour.  Hab.  flaques  ombragées  des  grands  rochers,  k  marée 
basse.  Belle-Ile.  Eté  ,  automne. 

R.  THUYoÏDBs.  Harv.  Phyc.  Sp.  104,  t.  221. Polysiphonia.  Harv.  Han. 
Grammita  rigidula.  Bon.  Hab.  rochers  exposés-^aux  vagues,  Belle-Ile. 
Eté,  automne. 

R.  FRirriGOLOsA.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  103,  t.  210.  Polysiphonia. 
Grev.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Fucus.  Tnrn.  Hutchinsia.  Wnlfeni.  Âg. 
Hab.  k  marée  basse,  en  touffes  sur  les  rochers,  etparasite.  G«  Au  Groisic. 
Septembre ,  octobre. 

POLYSIPHONIA.  Grev.  FI.  édin.  p.  308.  Hutchinsia  Ag.  Lyngb.  Gram- 
mita. Bonnemais. 

P.  URCBOLATA.  Grcv.  Harvoy  in  Hook.  Man.  et  Phycol.  Gen.  xl.  Sp. 
106, t.  147.  Hutchinsia.  Ag.  Gonferva.  Dillvr.  n.  156.  Hab.  rochers,  k 
marée  basse,  dans  les  courants.  Mars. 

P.  PULviifATA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  Harv.  Phyc.  Sp.  108,  t.  102.  Hut- 
chinsia. Ag.  Gonferva.  Roth.  Gat.  p.  187  et  194.  Hab.  en  petites  touffes 
sur  les  rochers  battus  par  les  vagues .  Belle-Ile.  Juin ,  juillet. 

P.  FiBRATA.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Phycologie  Sp.  109,  t.2Û8.Gon- 
ferva.  Dillv^.  Grammita  decipiens.  Bonnemais.  Hab.  rochers  plats,8ablon- 
neux  on  k  coralines ,  k  marée  basse ,  Groisic ,  Belle-Ile.  Juillet. 

P.  ELOiiGATA.  Grev.  Harv.  Phyc.  Sp.  114.  Hutchinsia.  Ag.  Gonferva. 
Dillw.  Hab.  pierres,  coquilles,  dans  les  flaques,  Groisic.  Macs. 

P.  FiBRiLLOSA.  Grcv.  Harv.  in  Hook.  Man.  et  Phyc.  Sp.  117.  J.  Ag. 
Alg.  Hed.  Hutchinsia.  Ag.  Gonferva.  Dillw.  Hab.  sur  plusieurs  algues, 
sur  les  pierres,  les  rochers,  k  marée  basse,  Groisic,  Bolle-llo.  Juillet, 
septembre. 

P.  BRODioBi.  Grev.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Phyc.  Sp.  118,  t.  195. 
Hutchinsia.  Lyngb.  Ag.  Gonferva.  Dillvir.  Hab.  rochers,  et  parasite, 
presque  k  marée  basse,  Belle -Ile.  Juillet ,  septembre. 

P.  vARiBGATA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  Harv.  Phyc.  Sp.  119,  t.  155.  Hut- 
chinsia. Ag.  Grammita  peuccdanoides.  Bon.  Hab.  pierres ,  rochers ,  dans 
les  lieux  vaseux ,  étiers  des  marais  salants  du  Groisic ,  Noirmoutier. 
Juillet,  août. 

P.  OBscuRA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  p.  123.  Harv.  Phyc.  Sp.  120,  1. 102.  A. 
Hutchinsia.  Ag.  Hab.  Rampant  en  gazon  sur  les  rochers.  Belle-Ile.  Sep- 
tembre, octobre. 


~  217  ^ 

p.  snfCLAHs.  Harv.  Phyc<  Sp.  (21,  t.  27B.  P.  SpiouloM.  Grïff.  in 
Harv.  Man.  p.  87.  Hab.  eu  touffes  sur  les  rochers ,  dans  les  flaques,  à 
marée  basse,  Belle-Ile.  Septembre.  Rare. 

P.  ifiGRfiSGENS.  Grey.  Hanr.  in  Hook.  Man.  et  Phyc.  Sp.  122,  t.  277. 
Hutchinsia.  A  g.  P.  Fucoîdes.  Grev.  Duhy,  p.  955.  Gonferva  nigrcscens 
et  Fucoîdes  F,  B.  Ex-Hary.  t.  c.  Hab.  rochers ,  au  Groisic.  Juillet. 

P.  SUBCL1FBRA.  Harv.  Man.  et  Phyc.  Synop.  Sp.  124,  t.  227.  Wyatt. 
Alg.  Danm.  n.  178.  Hutchinsia.  Ag.  Hab.  Jeté  k  la  côte  en  touffes  ve* 
nant  des  bancs  do  sable  coquillierou  sur  le  Zoslera ,  Belle- lie,  Moirmou- 
tier.  Juin ,  octobre. 

P.  ATRORUBEscEMs.  Grcv.  Harv.  Phyc.  Synop.  Sp.  125.  Hutchinsia. 
Ag.  Gonferva.  Dillw.  Polysiphonia  agardhium.  Grev.  Grammita  spirata. 
Var.  p  Bonnemais.  Hab.  sur  les  rochers,  Koirmputier.  Avril. 

P.  FURGBLLATA.  Hafv.  in  Hook.  et  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  126. 
Hutchinsia.  Ag.  Hab.  sur  des  bancs  de  sable  coquillier  et  sur  des  souche» 
de  Zostera.Ëté. 

P.  FASTiGiATA.  Grcv.  Harv.  in  Hook.  Br.  FI.  Phycol.  Synop.  Sp  127. 
Hutchinsia.  Ag.  Lyngb.  t.  â3.  Gonferva  polymorpha.  Dillw^.  t.  44.  Fucus 
scorpioïdes.  Esp.  t.  22.  Hab.  sur  le  Fucus  nodosus,  Groisic ,  Bourgneuf. 
Juillet. 

P.  PBNNATA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  Hutchinsia.  Ag.  p.  102.  Geramium. 
Roth.  Gâtai.  Hab.  Rampant  sur  les  rochtjrs  ombragés  et  couverts  de 
vase,  h  marée  basse.  Gom.  \  Noirmoutier.  Août. 

P.  BTSsoÎDBs.  Grev.  Harv.  in  Hook.  Brit.  FI.  eî  Man.  et  Phycol.  Sp. 
129. Hutchinsia.  Ag.  Fucus.  Good.  et  W.  Gonferva.  Dillw.  t.  58.  Hab. 
rochers,  pierres  et  parasite,  k  marée  basse,  Groisic,  ^oirmoutier.  Eté. 

DASYA.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  xi,  i. 

D.  cocGirfBA.  Ag  Harv.  Phyc.  Sp.  130.  Gonferva.  Dillw.  Geramium 
coccineum.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  40.Duby,  969.  Hab.  les  rochers  profonds,  obs- 
curs. Belle-Ile.  Juillet. 

B.  ocELLATA.  Harv.  in  Hook.  Br.  FI.  et  Man.  et  Phyc.  Sp.  131,  t.  40. 
D.  Simpliuscula.  Ag.  Geramium  ocetlatum.  Grat.  Hab.  sur  les  rochers  \ 
pic  et  couverts  de  vase.  Com.  \  IHoirmoutier,  port  du  Groisic.  Août. 

D.  ARBuscuLA.  Ag.  DiUw.  t.  85.  Harv.  Man.  et  Phyc.  Syn.  Sp.  132. 
J.  Ag.  Alg.  Med.  Gonferva.  Dillw.  Dasya.  Hutchinsi».  Harv.  Nan.  Hab. 
k  marée  basse,  rochers  ombragés  exposés  au  choc  des  flots.  Belle-Ile. 
Août. 

ORURB  VHP.  LAURBnCIACEJffi. 

BONT<iEMAISOr^IA.  Agard.  Harv.  Phyc.  Synop.  Gen.  xui.  Ploca- 
mium.  Lam.  Duby. 
B.  ASPARAGoÏDEs.  Ag.  Hook.  Harv.  Man.  et  Phyc.  Synop.  Sp.  134 , 


-  218  — 

t.  51.  Fncm.  Wodw.  Ploeamimn.  Duby,  p.  949,  n.  3.  Hab.  pierres ,  ro- 
chers, coq«me8,6oarentjeté  ë  la  côte.  Croisic,  Piriac ,  Belle-Ué.  JniAet, 
août.' 

LADREMGIÂ.  Lamour.  Uarv.  Sjuop.  Gen.  xi,  m. 

L.  piHHATiFiDA.  LamouT.  Fucus.  Hutls.  Harv.  Phyc.  Synop.  Sp.  135. 
Gbondrise.  Ag.  Hab.  sur  les  rochers ,  au  Groisic.  Mars. 

L.  noESPiTOSi.  Lamour.  Harv.  Phyc.  Synop.  Sp.  136.  L.  fiybiida. 
Duby,  p.951.Ghondria.  Ghauv.  G.  Pimatifida ,  var.  Augusta.  Ag.  Hab. 
dans  les  flaques,  sur  les  pierres ,  Groisic.  Mars. 

L.  OBTDSA.  Var.  Grouan.  Harv.  Phyc.  Synop.  Sp.  137, 

L.  PYRAMiDAus.  L.  Pyramidalis  de  quelques  auteurs.  Hab.  en  touffes 
sur  les  rochers  k  coralinei,  Groisic.  Septembre. 

L.  DASYPHYLLA.  Var.  Grev.  var.  Harv.  Phyc.  Synop.  Sp.  138.  Hab.  sur 
les  pierres,  les  rochers,  au  voisinage  de  la  vase,  Groisic,  Noirmoutier. 
Août,  octobre. 

Dans  Teau  salée,  cette  variété  donne  des  reflets  azurés. 

L.  DASYPHYLLA.  Grcv.  Hsrv.  Phyc.  Synop.  Sp.  138.  Ghondria.  Ag. 
Lomentaria.  Gaill.  Fucus.  Woodw.  Hab.  sur  les  pierres,  les  rochtrs. 
BeUe-Ile.  JuiUet.  ' 

L.  TBiVDissiHA.  Grev.  Ghondria.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  119, 
t.  198.  Ghondria.  Ag.  Hab.  sur  le  Zostera  marina ,  à  marée  basse. 

GHRYSYMENIA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  Harv.  Phyc.  Synop.  Gen.  xi,iv. 

G.  CLAVBLLOSA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  140, 
t.  lOi.  Chylocladia;  Hook.  Ghondria.  Ag.  Fucus.  Turn.  Hab.  Jeté  à  k 
côte ,  sur  les  pierres ,  les  coralines ,  Groisic.  Juillet. 

L0MEI9TÂRIA.  Gaill.  Gigartinœ.  Lamour.  Ghondri»ot  Halmenia.  Ag. 

L.  ovALis.  Gaill.  Chylocladia.  Hook.  Brit.  FI.  Harv.  Phyc.  Synop. 
Gen.  XI,  V.  Sp.  142, t.  118,  et  Man.  Ghondria.  Ag.  Fucus.  Huds.  t.  711. 
F.  Vermicularis.  Gmei.  Fucus,  sedoîdes.  Good.  Stackh.  t.  1-'.  Hab.  k 
marée  basse ,  rochers,  pierres,  parasite  ,  Groisic. Mars. 

L.  ovALis.  Var.  Sub.  articulata.  Ag.  SuB.  Ghondria.  Hab.  k  marée 
basse,  rochers,  pierres  et  parasite.  Printemps. 

L.  ovALis.  Var.  Microphylla.  Ag.  Sub.  Ghondria.  Lloyd.  Hab.  k 
marée  basse,  sur  les  rochers,  les  pierres  et  parasites  golfe  du  Morbihan. 
Eté. 

L.  KALiFosMis.  Gain.  Duby,  p.  950,  n.  4.  Chylocladia.  Hook.  Brit. 
FL  Harv.  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  143^  t.  145.  Ghondria.  Ag.  Fu- 
cus. Woodw.  Turn.  Lamour.  Hab.  rochers ,  pierres  et  parasite,  k marée 
basse.  Mars. 

L.  HBFLBXA.  Ghaov.  Alg.  de  Normandie,  n.  143.  Desmaz.  Grjrpt. 
n.  855.  Chylocladia.  Lenormand.  Harv.  Phyc.  Synop.  Sp.  144, 1.  42. 
Hib.  rocheri  recouverts  de  sable  fin^  k  marée  basse  9  k  Bourgneor. 


-   fil9  - 

L.  tAEvuLÂ.  Groaan  in  Aesoitz.  Ckeodria.  Ag.  Grev.  Ghjtdcladia. 
Hook.  Hanrey^  Phycol.  Synop.  Sp.  i'th.  Hab.  eau  profonde,  parasite, 
fior  le  Fucaa  Tubercuiatus ,  Serratua,  Polyides,  Furceilaria,  etc.  Belle- 
Ile.  Septembre. 

L.  ARTicuLATA.  Lyogb.  t.  30.  A.  Chondria.  Ag.  Ghyliclodia.  Hook. 
Harrey,  Pkycol.  Synop.  Sp.  140,  t.  288.  Fucus  articolatus.Ligbtf.Stack. 
t.  8.  Tum.  1. 106.  Eng.  Bot.  t.  1574.  UWa  articulata.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  7. 
Hab.  parasite ,  sur  les  rocbers.  Belle-Ile.  Juillet. 

ORDRE  IX*.   r.ORÂLlIfÀCEAK. 

CORALINA.  EUis.  Harv.  Pbyc.  Synop.  Gou.  xi,  vi. 

G.  OFFiciNALis.  LÏDD.  ElUs.  Espcr.  t.  3.  Lamonr.  Harv.  Phycol.  Synop. 
Sp.  147.  Hab.  rochers.  Groisic  ,  commun  partout. 

G.  sQOÀHàTik.  Theat.  Park.Ellis.  t.  24.  Lamour.  Harv.  Phycol.  Sy- 
nop. Sp.  149,  t.  201.  Hab.  les  flaques,  les  rochors,  k  marée  basse. 
Belle-Ile. 

JAIIIA.  Lamour.  Harv.  Phyc.  Synop.  Gen.  xi ,  vu. 

J.  RUBBNS.  Lamour.  Polyp.  Goral.  'Descaioe.  Hfirv.  Phycol.  Synop. 
Sp.  150,  t.  252.  Hab.  parasite,  sur  plusieurs  algues,  Groisic.  Août. 

ORDRE  X".  DBLBSSERIAGBJE. 

DELESSERIÂ.  Lamour.  Gaill.  Harv.  Phyc.  Synop.  G.  i ,  i. 

D.  aARGciHBA.  Lamour.  Ag.  Hook.  Brit.  FI.  î^Ian.  et  Phycol.  Sjrnop. 
Sp.  163, 1. 151.  Fucus  sang.  Tum.  t.  .^6.  Stackh.  Hab.  dans  les  flaques 
des  grands  rochers  profonds ,  sur  les  côtes  ombragées ,  Groisic.  Avril , 
mai. 

D.  sinuosA.  Lamour.  Duby,  p.  946.  Ag.  Hook.  Harv.  Phyc.  Synop. 
Sp.  164,  t.  249.  Fucus.  Good.  F.  Rubens.  Stackh.  Hab.  sur  les  grandes 
algues.  Belle-Ile.  Juillet. 

D.  ALATA.  Lamour.  Ag.  Hook.  Harv.  Phyc.  Synop.  Sp.  165.  Fuous. 
Huds.  Stackh.  Hab.  sur  les  grandes  algues,  Groisic.  Juillet. 

D.  HTPOGL0880M.  Lamour.  Ag.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  167.  Hab. 

sur  les  rochers  obscurs ,  grottes ,  Belle-Ile.  Juillet. 

.  11  existé  une  variété  de  cette  plante  k  forme  plus  étroite.  Lloyd. 

D.  RuscirouA.  Lamour.  Ag.  Duby,  p.  946.  Hook.  Brit.  FI.  Harv. 
Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  168,  t.  26;  Fucus.  Turn.  Hab.  rochers  et 
parasite ,  k  marée  basse ,  dans  les  grottes,  Belle-Ile.  Juillet,  août. 

NITOPHILLVM.  Grev.  Harv.  Pbyc.  Synop.  Gen.  52. 

N.  Hii^LiiB.  Gtev.  Alg.  Brit.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  170,  t.  169.  R. 
Ulvoideum.  Hook.  Brit.  FI.  Delesseria  hillia.  Grev.  Scet.  Grypt.  FI. 


—  220  -^ 

t. 351.Hab.  k  marée  basse,  flaqnes  profondes,  ombragées,  Belle-Ile. 
Juin ,  jaillet. 

n .  LACBRATUM.  Grov.  Hook.  Brit.  FI.  Hanr.  Man.  et  Pbycol.  Synop. 
Sp.  173,  t.  267.  Delesseria.  Ag.  Fucus.  Gmel. 

'  PLOGÂMIOM.  Lamour.  Hanr.  Pbyc.  Synop.  G.T,  m. 

P.  gocgihbom.  Lyugb.  Hyd.  t.  9.  Hook.  Brit.  FI.  Hanr.  Mân.  el Pby- 
col. Synop.  Sp.  175,  t.  44. P.  Vulgaro.  Lamour.  Delesseria  coccinea.  Ag. 
Fucus.  Uuds.  Hab.  rocbcrs  et  parasite,  h  marée  tout-k-fait  basse,  Groisic. 
Septembre,  octobre. 

I 

ORDRE  X1«.    RHODYMBIIIACBIK. 

BHODIMENIA.  Harv.  Pbyc.  Synop.  Gcn.  i,  v. 

B.  BiFiDA.  Grev.  Hook.  Brit.  FI.  Harv.  Man.  et  Pbycol.  Synop.  Sp. 
177,  t.  32.  Delesseria.  Lamour.  Spbœrococcus.  Ag.  Fucus.  Good.  et  W. 
Linn.  vol.  3.  Turn.  t.  154.  Hab.  Jeté  k  la  côte,  en  boule,  sur  les  pierres, 
lessoucbesde  Zostcra  ,  les  coquilles,  les  Melobosia.  Belle-llc,  le  Mor- 
bihan.- 

B.  LAcmiATA.  Grev.  Alg.  Brit.  Hook.  Brit.  FI.  Harv.  Man.  et  Pbycol. 
Synop.  178, 1. 121.  Spbœrococcus.  Hyngb.  Hyd.  t.  4.  Ag.  Fucus.  Huds. 
E.  Bot.  t.  1068.  Turn.  Espcr.  le.  t.  140.  Stackb.  Fucus  crispus.  Esp. 
t.  18.  Delesseria  ciliaris.  Lam.  Hab.  sur  les  rocbers,  dans  les  grottes,  k 
marée  basse,  et  sur  la  tige  du  Laminaria  digitata  \  le  plus  sou  vent  jeté  k 
la  côte,  Belle-Ile,  le  Groisic.  Eté,  automne. 

B.  ciLiATA.  Grev.  Hook.  Harv.  Pbycol.  Synop.  Sp.  181.  Spbœrococ- 
cus. Ag.  Halymenia.  Lamour.  Duby,  p.  95,  n»  17.  Fucus.  Huds.  Hab. 
pierreff  et  rocbers,  en  eau  profonde  ,  ?ioirmoutier.  Avril. 

B.  JUBATA.  Grev.  Hook.  Harv.  Pbycol.  Synop.  Sp.  182, 1. 175.  Spbœ- 
rococcus Var.  Ag.  Hab.  rocbers ,  marée  basse.  Juin. 

B.  JDBATA.  Var.  Linearis.  Grev.  Spbœrococcus ciliaUis.  Var.  Linearis. 
Ag.  Halymenia.  Duby,  Turn.  Fucus.  Var.  ^  Stackb.  Esp.  t.  136.  Hab. 
rocbers  profonds,  Groisic.  Mars. 

B.  PALMATA.  Grev.  Hook.  Harv.  Pbycol.  Synop.  Sp.  183.  Halymenia. 
Ag.  Duby,  p.  944,  n»  16.  Uka  palmata.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  12.  Fucus  pal- 
matus.  Linn.  Turn.  Hab.  rocbers  et  parasite ,  le  pilier,  près  If  oirmoutier. 
Avril. 

B.  PAX.MATA.  Var.  Sobolifera.  Harv.  Pbycol.  218.  Hab.  sur  le  Fucus 
serratus,  k  Lockmariaker.  Mars. 

SPHOEBOGOGGOS.  Ag.  Harv.  Pbycol.  Synop.  Genre  lvi. 

S.  coROROPiFOLics.  Ag.  Hook.  Harv.  Man.  et  Pbycol.  t.  61.  Synop. 
Sp.  184«  Gelidium.  Lamour.  Dnby,  p.  948,  n»  5.  Fucus.  Good.  et  Wood. 
SUckh.t.  14.  Turn.  t.  122. 

GRAGILABIA.  J.  Ag,  Alg.  Hed.  Harv.  Phyc.  Synop.  G.  lvii. 


—  «21  —     ' 

G.  MULTiPARTiTA.  J.  Ag.  HarY.  Phyc.  Synop.  Sp.  185.  Bhodomenia. 
Book.  Brit.  FI.  Harv.  Han.  Sphœrococcus.  Ag.  Gracilaria  potycarpa.  J. 
Ag.  Ghondrns  agathoîciu.  Lamoor.  Uab.  rochers,  pierres,  k  marée  basse, 
sur  la  vase.  Septembre  et  octobre. 

G.  COMPRESSA.  Grcv.  J.  Ag.  Harvey,  Phycol.  SyDop.  Sp.  186,  t.  205. 
Gigartina.  Hook.  B.  FI.  Harv.  Man.  Sphœrococcus.  Ag.  Hab.  en 
touffes  sur  les  pierres  dans  les  courants ,  à  marée  basse.  Juillet ,  sep- 
tembre. 

G..  coiiFRivoÎDBs.  GrcT.  Hanr.  Phycol.  Synop.  Sp.  187,  t.  65.  Gigar- 
tina. Lamonr.  Duby,  p.  952.  Sphœrococcus.  Ag.  Hypnœa.  J.  Ag.  Al. 
Med.  Fucus.  Linn.  F.  Verrucosus.  Stackh.  I^ereis.  t.  8.  Hab.  rochers, 
au  Groisic.  Septembre. 

G.  conFBRyoïDEs.  Var.  Procerrima.  Sphœrococcus  conf.  Yar.  Procer- 
rimus.  Ag.  Fucus.  Tum.  Bsp.  t.  92.  Ceramium  longissimum.  Both.  Hab. 
pierres,  rochers,  Groisic.  Août ,  septembre. 

HYPKOEA.  Lamour.  Harv.  Phycol.  Synop.  G«  tviii. 

H.  PURPURVscBns.  Harrey.  Phycol.  Synop.  Sp.  199, 1 116.  Gigartina. 
Lamour.  Harv.  Man.  Hook.  Sphœrococcus.  Ag.  Fucus  Huds.  Hab.  pierres, 
rochers ,  parasite , Groisic,  Belle-Ile.  Juillet,  août. 

ORDRE  Xll*.    GRTPTOlIBHIAr.Bjyi. 

GBATELOUPIA.  Harv.  Phycol.  Synop.  G.lix. 

G.  nLiciNA.  Ag.  Hook.  Br.  FI.  Harv.  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  190, 
t.  100.  Fucus.  Wulf.  £sp.  t.  67.  Hab.  sur  les  pierres,  les  rochers,  dans 
les  courants.  Gom.  au  Groisic.  Septembre  ,  octobre. 

G.  D1CB0T0MA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  p.  103.Kultz.  Alg.p.  732.  Hab.  dans 
les  flaques  des  rochers,  Belle- Ile.  Juin,  septembre. 

GELIDICM.  Lamour.  Harv.  Phyc.  Syn.  G.  lx. 

G.  coRNBUM.  Lamouroux,Hook.  Harv.  Phycol.  Synop. Sp.  191;  Fucus. 
Huds.  Hab.  sur  les  rochers ,  k  la  limite  des  grandes  marées  basses,  Belle- 
Ile.  Septembre. 

G.  coRNBOM.  Var.  Gapillaceum.  Grev.  Harv.  Man.  et  Phycol.  53.  Y. 
£.  Hab.  rochers  «  li  marée  bssse,  Groisic.  Eté. 

G.  coBif  BUM.  Y.  Claviferum.  Hab.  à  marée  basse ,  en  touffes  sur  les 
grands  rochers  exposés  aux  vagues,  Belle-Ile.  Septembre. 

G.  coRNBOM.  Yar.  Glavatum.  Book.  Harv.  Man.  et  Phycol.  Sphœro- 
coccus comeus.  Yar.  Glavatus.  Ag.  Gelidium  clavatum.  Lsmour.  Desmaz. 
n»  207.  Fucus  pusillus.  Stackh.  Hab.  rochers  non  exposés  aux  vagues , 
Belle-Ile.  Septembre. 

G.  GORiiBDiff.  Yar.  Latifolium.  Grev.  Harv.  Phycol.  t.  53,  f.  3.  Hab. 
rocher,  Belle-Ile,  Groisic,  lïoirmoutier,  golfe  du  Morbihan. 

G.  cobubiw.  Yar.  Grinale.  Harv.   Lamour.  Fucus.  Tum.  t.    198. 


—  222  — 

Siackh.  Nereit.  t.  17.  Hab.    rochers,   Belle-Ile,  Croinc,  Noini«a- 
tier,  etc. 

GIGARTINA.  Gaill.  Harv.  Pbycol.  S;pnop.  Gen.  lzi. 

G.  piBTiLLATA.  Lamoiir.  Duby,  953.  Hook.  Harv.  Phyc.  Sjnop.  Sp. 
193:  Fucus.  Gmei.  t.  18.  Turn.  Sphœrococcas.  GigartÎDas.  Ag.  Hab.  ro* 
chers  plats  couverts  de  sable  mêlé  de  vase ,  k  la  limite  des  grandes  marées 
basses ,  Bclle-lle.  Septembre. 

G.  AG1CI7L1R1S.  Lamour.  Duby,  953,  n<>  10.  Hook.  firit.  FI.  Harv. 
Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  194.  Sphœrococcns.  Ag.  Fu6tts.  Tarn.  Hab. 
rochers , pierres ,  k  marée  basse,  Croisic.  Septembre,  mars. 

G.  TBBDii.  Lamour.  Duby,  p.  952.  Hook.  Brit.  FI.  Harv,  Man.  etPhycoL 
Synop.  Sp.  195.  Sphœrococcus.  A  g.  Fucus.  Turn.  Cerjiminm.  Roth.  Cat. 
3,  t.  4.  Hab.  pierres,  rochers,  k  marée  basse,  Croisic,  golfe dn  Morbi- 
han. Septembre,  octobre. 

G.  HAHiiLOsA.  J.  Ag.  Harv.  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  196.  Chon- 
drus.  Gaill.  Duby,  947,  n'>  2.  Sphœrococcus.  Ag.  Fucus.  Turn.  Hab.  ro- 
chers ,  Belle- lie.  Septembre. 

SOLIERIA.  J.  Ag.  Alg.  Mod.  Lloyd,  non  Harv. 

S.  CR0RDAL1S.  J.  Alg.  Med.  p.  157.  Dclesseria.  Ag.  Gigartina  gadi- 
tana.  Montagne.  Hab.  rochers,  pierres ,  coquilles,  k  marée  basse,  Lock- 
mariaker,  Saint-Gildas-de-Ruiz.  Mars. 

CHONDRDS.  Lamour.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  lxii. 

G.  CRispos.  Duby,  947,  n*'3.  Lyngb.  Harv.  Phycol.  Sjmop.Sp.  197, 
t.  63,  et  Man.  Sphœrococcus.  Ag.  Yar.  Patens,  Chondrus  ploymorphnt. 
Lamour.  Fucus.  Lamour.  Dis.  fig.  1*2,  13,  28.  Hab.  rochers  profonds, 
Saint-rMars,  Belle- Ile.  Juillet. 

G.  HuRVBGiCDs.  Lamour.  Duby,  p.  947,  b<*  4.  Hirv.  Man.  et  Phycol. 
Synop.  Sp.  198, 1. 187.  Sphœrococcus.  Ag.  Fucus.  Turn.  hist.  t.  41.  Esp. 
Iç.  1. 153.  Hab.  rochers  ,  k  marée  basse,  Croisic.  Mars, octobre. 

PHTLLOPHORA.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  Lxrii.  Halymewi. 
Duby. 

P.  arietis.  Grev.  Hook.  Brit.  Fi.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  199 , 
t«  131.  Sphœrococcus.  Ag.  Delesaeriarubens.  Lamour.  Fucus.  Linn.  Turn. 
Stack*  Kereis.  Fucus  epiphyllus.  FL  dan.  t.  708.  Hab.  k  marée  baaie , 
dans  les  flaques,  BoUe-lle ,  le  Croisic,  etc. 

GTM190G0RGRUS.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  lzv. 

G.  GRiFFiTsiiB.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  204,  t.  108.  Kutx.  p.  788. 
Sphœrococcns.  Ag.  Gigartina.  Lamour.  Lyngb.  Hyd.  t.  11.  Hook.  Brit. 
FI.  Harv.  Mau.  Polyides ,  Gaill.  Duby,  p.  953.  Chondrus.  J.  Ag.  Alg.  Med. 
Hab.  rochers,  k  marée  basse,  ou  dans  les  flaques,  souvent  avec  le  Gym- 
nogongrus  pUcatus  et  le  Gracilaria  cottférvoides,Belle*Ile,  le  Croîaic, 
rioirmQUtier.  Eté*  automne. 


—  223  — 

6.  VL1GÀTUB.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp,  a05,  t.  289.  Gigartina.  Hanr. 
]|Iau.  Lamour.  Hook.  Grev.  Sphœrococcus.  Ag.  Fucus.  GmcL  t.  14,  f.2. 
Stackh.  t.  7.  Hab.  en  touffes  sur  les  roèhors  profonds ,  le  pilier,  près 
Ifoirmouiier,  Belle-I^.  Avril,  septembre. 

H)LYIDES.  Gaillon,  Dnby,  Hart.  Syn.  Gen.  lxvi. 

P.  ftoTUNDA.  Gaillon,  Duby,  p.  95.).  Harv.  Synop.  Sp.  206.  Fucus 
rotundns.  GmeL  Polyides  Inmbricalis.  Ag.,  Chauvin.  Spongiocarpos  ro? 
tnndus.  GreT.  Hab.  sur  toutes  les  rives  de  TOcéan. 

P.  RutONDA.  Var.  Fastigiata.  Ag.  Duby,  p.  953.  Fucus  faatigi«tus. 
Eiper.  1. 15.  Hab.  sur  les  rives  de  la  Bretagne. 

J^UBCELLARIA.  Harv.  Phycol.  Syn.  Gen.  lxvii. 

F.  i^ÀSTiGUTÂ.  Lamour.  Hook.  Harv.  Phycol.  Syuop.  Sp.  207,  t.  9A 
et  357.  a  Ag.  Fucus.  Huds.  Gmel.  F.  Lumbricalis.  Gmél.  Htk  rochers 
plats,  proronds,  Belle-Ile.  Septembre. 

D€IIONTIA.  Lamour.  Harv.  Phycol.  Syn.  G.  lzviii. 

D.  FiLiFORMis.  Grev.  Hook.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  208.D.Iacra»- 
sata.  Lamour.  Duby,  p.  941.  Halymenia  filiformis.  Ag.  Hab.  sur  1^ pierres 
et  dans  les  flaques  des  rochers ,  Groisic.  Mars. 

D.  F1L1F0RU18.  Var.  Grispata.  Grev.  Harv.  Phyc.  t  39.  Halymenia. 
Ag.  Hab.  pierres,  rochers,  dans  les  courants,  Saint-Mars,  golfe  du  Mor* 
biban.  Mars. 

HALYMENIA.  Harv.  Phycol.  Syn.  Genre  lxix. 

H.  L1GVLATA.  Ag.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  209,  t.  112.  Ulvarubea. 
E.  Bot.  t.  IG27.  Hab.  Jeté  à  la  côte ,  Noirmoutier.  Juin ,  août.  Forme 
Dicbotome  a  Dicholoma.  Harv.  Phyc. 

H.  MGULATA.  Var.  Y  Latifolia.  Harv.  Phyc.  Ag.  Grev.  Alg.  Brit.  t. 
17.  Hook.Brit.  FI.  Harv.Man.  etPhycol.  1. 112.  Wodw.  E.  B.  420.  Hab. 
pierres ,  coquilles ,  k  marée  basse.  Juillet.  Plus  rare  au  Groisic. 

H.  LATIFOLIA.  Grouan.  H.  Ferrari.  Lcl.  et  Prouhel.  Hyd.  du  Morb. 
Hab.  sur  les  rochers^  plus  souvent  jeté  k  la  côte  sur  les  pierres,  lee  co- . 
quilles,  golfe  du  Morbihan  \  rare  au  Groisic.  Septembre. 

GIIlAI^iNlA.  Hrav.  Phycol.  Syoop.  Gen.  lu. 

G.  FoacBLLATA.  Mout.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  21 0,  t.  69.  Halymenia. 
Ag.  Hook.  Brit.  FI.  Harv.  Man.  Diva.  Tum.  D.  Interrupta.  Poir.  DG. 
Dumontia  triqvetra.  Lamour.  Hab.  rochers,  pierres,  coquilles,  eau 
profonde,  bafto  de  sable  coquillier,  Groisic,  Belle-Ile.  Ao4t,  sep» 
tembre. 

IBIDGEA.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  lxxik. 

I.  BDUL18.  Bory.  Grev.  Alg.  Brit.  t.  17.  Hook.  Harv.  Man.  etPhy^ 
col.  Sp.  213,  t.  97.  Halymenia  Ag.  Delesseria.  Lamour.  Fucus.  Sta«kh. 
Ganiosus.  Esper.  Diva  laçtuca.  Esper.  t.  64.  Hab.  rochers,  k  marée  baaae 
et  au-dessous. 


—  224  — 

GATEI9ELLÂ.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  lxxiii. 

G.  opcNTiA.  Grcv.  Hook.  Harv.  Pbjcol.  Syuop.  Sp.  2U.  Halymenia? 
Ag.  Hab.  grottes,  rochers  obscurs,  presque  k  marée  haute.  QniberoD. 
Septembre. 

CBOORIA.  Pries,  ex- Harv.  Phyc.  Syuop.  Gen.  lxxiv. 

G.  PBLLiTÀ.  Pries.  Harvey,  Phycol.  Synop.  Sp. -215,  t.  117.  Ghosto* 
phora.  Lyngb.  Hed.  t.  66.  Hab.  en  plaque  sur  les  rochers  lisses,  Belle-Ile. 
Juin,  octobre. 

I*IÀCGARIA  wiGGiF.  J.  Ag.  Alg.  Med.  Harv.  Nau.  et  Phycol.  Synop. 
Sp.  216.  Ghœtospora.  Ag.  Hook.  ChauT.  p.  94.  Hypoœa.  Lamoar. 
Duby,  Fucus.  Tum.  Hab.  Cette  rare  espèce  étaitjeté&li  lacôte  de  Belle-* 
lie,  du  Groisic,  en  juillet  et  août  1848.  --  M.  Impôt  Ta  trouvée  aussi  à 
Noirmoutier. 

GLOIOSIPHONIA.  Garm.  Berk.  Harv.  Phyc.  Syn.  p.  lxxvi. 

G.  GAPiLLARis.  Glean.  t.  1 7,  f.  .^.  Harv.  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp. 
217,  t.  57.  Mesogloia.  Ag.  Dumontia.  Crouan.  Desmaz.  n<'  815.  Fucus* 
Huds.  Tum.  E.  Bot.  t.  2i90.  Hab.  en  petites  touffes  sur  les  pierres,  k 
marée  basse ,  Groisic.  Mai. 

I^EMALEON.  Duby,  Harv.  Phyc.  Synop.  Gen.  lxxvii. 

19.  MULTiFiDCM.  J.  Ag.  Chauv.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  218,  t.  S6. 
Mesogloia.  Ag.  Duby,  p.  962.  Bivularia.  Bot.  Gat.  Htb.  sur  les  roche», 
k  marée  presque  basse,  Belle-Ile.  Juillet. 

ri,  MDLTiFiDUM.  Var.  SimpUcior.  Ag.  (sub.  Mcsogloia).  Var.  Simplox. 
1*1.  Lubricum.  Duby,  Ghanvin.  J.  Ag.  Ghordaria  nemaleon.  Ag.  Hab.  ro- 
chers rudes  exposés  aux  flots ,  k  marée  haute ,  Belle  Ile.  Juillet. 

If.  PURPCRBUM.  Ghauv.  Becherc.  p.  57.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp. 
219,  t.  161.  Mesogloia.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Dumontia.  G alvadosîi. 
Lamour.  Duby  ,  p.  941.  Hab.  rochers  plats.  BeUe-Ile.  Septembre. 

DDDRESH AIA.  J.  Ag.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  lxxtiii. 

D.  D1VAR1CÂTA.  J.  Ag.  Alg.  Med.  Harv.  Phycol.  Syuop.  Sp.  2'20 , 
t.  110.  Mesogloia.  Ag.  Mesogloia  Hudsoni.  Harv.  Man.  Hab.  sur  les 
rochers  profonds ,  pansite  ordinaire ,  sur  le  Polyides  Rotundus.  Belle- 
Ile.  Juillet  9  août. 

D.  cocciNBA.  Bonnem.  Grouan.  Mesogloia.  Ag.  Harvey  in  Hook  et 
Man.  Hab.  jeté  k  la  côte  sur  les  racines  du  Zostera  Marina  décomposé. 
Belle-Ile.  Juillet 

GBODAIflA.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  lxxix. 

G.  ATTBifUATA.  J.  Ag.  Al.  Mod.  p.  83.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  322, 
t.  106.  Grouan.  Aun.  sci.  nat.  1249.  Mesogloia.  Ag.  BatracLos  Permum- 
Bon.  Mesogloia  Monilifor.  huis.  Griff.  in  Wyatt.  Alg.  Dan.  n'*  197.  Harv. 
Man.  Griffitsit  Noduiosa.  Ag.  Gallithamnium  Attennatum,  Rutz.  Hab.  à 


—  225  — 

marée  presque  basse  ,  parasite  sur  plusieurs  petites  algues.  Belle-Ile. 
Juin  et  septembre. 

ORDRB  un*.   CORÂMIAGBA. 

FTILOTÂ.  Har?.  Phycol.  Synop.  Gen.  lxxx. 

P.  pLciiosÀ.  Ag.  Plocamium.  Lamour.  Harr.  Phyc.  Synop.  Sp.  322. 
Fuens.  Huds.  Ptilota.  Elegans.  Bon.  Hab.  rocbers  k  pic ,  obscurs. 
Belle -Ile. 

MIGROGLADIÂ.  Harr.  Phycol.  Synop.  Gen.  lzxxi. 

M.  GLAKDULosA.  Grev.  Hook.  Brit.  FI.  Hanr.  Han.  et  Phycol.  Synop. 
Sp.  225  ,  t.  29.  Delesseria.  Ag.  Fucus.  Tum.  Hab.  le  Groisic.  Août| 
octobre. 

M.  cHORDÀRioEFORUis.  Grousu.  Volr  l'observation  de  M.  Lloyd.  Hab. 
rochers  k  marée  basse.  Belle-Ile.  Septembre. 

GERAMIVM.  Lyngb.  Harv.  Phyc.  Synop.  Gen.  lxxxii. 

r.  RUBRUM.  Ag.  Hook.  Brit.  FI.  Harr.  Phycol.  Synop.  Sp.  226,  t.  18t. 
Gonferva.  Huds.  Diliw.  t.  34.  Boryna  Variabilis.  Bon.  Hab.  rochers  et 
parasite  k  marée  basse.  Août.  G.  sur  toute  la  côte. 

G.  RUBRCM.  Var.  Diaphanum.  Duby  ,  p.  966.  G.  Forsipatum.  DG. 
FI.  fr.  46.  Hab.  rochers  et  parasite.  Mars. 

G.  DiArainuM.  Var.  Hinor.  Grouan.  in  Desmaz.  n^  1008.  Hab.  sur  les 
feuilles  dn  Zostera  Marina.  Groisic.  Automne. 

G.  6RAGiLLiHDitf.  Griff.  et  Harv.  Phyc.Syn.  Sp.  231  ,  t.  206.  Hormo- 
ceras  Rutz.  Geramium  Diaphan.  V.  Arachnoïdes.  Ag.  Hab.  sur  les 
autres  algues ,  k  marée  basse.  Août ,  septembre. 

G.  nooosuM.  Griff.  et  Hanr.  Phycol.  Synop.  Sp.  233,  t.  90.  Hook. 
FI.  brit.  t.  90.  Rutz.  ex  Harv.  Hab.  en  touffe  sur  beaucoup  d'algues. 
Groisic.  Juillet. 

G.  ECHiONOTUv.  J.  Ag.  et  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  236 ,  t.  142. 
Hab.  rocjiers ,  pierres  et  parasite.  Juin. 

G.  AGAiiTHOMOTDii.  Gsrm.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  237  ,  t.  140. 
Hab.  rochers  rudes,  sur  les  moules.  Groisic ,  Batz  (Loire-Inférieure). 
Mars,  mai. 

G.  ciLiATOBi.  Ducluz.  Lyugb.  Lyd.  t.  37.  Ag.  Harv.  in  Hook.  et  Man. 
et  Phycol.  Synop.  Sp.  238 ,  t.  139.  Gonferva  OïIItv.  t.  53.  Hab.  ro- 
chers, pierres  et  parasite.  Mars,  mai. 

TRENTEPGHLIA.  Hass.  p.  75. 

T.  vcLGHBLiiA.  Ag.  p.  37.  Hassall.  p.  75 ,  t.  8  ,  f.  2.  Harv.  in  Hook. 
et  Man.  Gonferva  Hermann.  Roth.  Gat.  Auduinella.  Duby.  Ghantransia 
Rana.  Mougeot ,  n^  594.  Hab.  sur  le  Lemania  Torulosa ,  dans  la  Moine, 
k  Clisson.  Juin. 

15 


—  226  — 

BULBOGfiGETB.  Ag.  Hassall.  p.  ^10. 

B.  8ETIG&BÀ.  Âg.  Hassall.  p.  210,  pi.  54,  f.  1,  2,  S,  4.  fiinr.  hi 
Hook.  et  M  an.  Gonferra.  Roth.  Gai.  3,  t.  8  ,  f.  1.  Gonfenra  ViTipara. 
Dillw.  t.  59.  Hab.  comman.  dans  les  marais  d'eau  douce  de  l'ordre  ^  sur 
les  plantes  aquatiques.  Ayril ,  mai. 

SPYAIDIA.  Hanr.  nyeot.  SjBop.  Gen.  Lnxiii. 

S.  FiLAteBRTosA.  ttarv.  in  Hook.  Brit.  Pi.  et  Mati.  et  Pfaycol.  Syuop. 
Sp.  239,  t.  46.  Geramium.  Ag.  Fucus.  Wulf.  Hab.  rochers,  )i  inarée 
basse.  IVoirmoutier.  Eté. 

OBIFFITHSIA.  Ag.  Ghauvin.  Harv.  Phycol.  Syuop.  Oen.  i.xi3ut. 

G.  BQuiSBTiFOLiÀ.  Ag.  GhsuT.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  240,  t.  67. 
Gonrerva.  Dillw.  Geramium.  Duby,  p.  968.  DG.  FI.  fr.  p.  39.  flab.  ro- 
chers profonds.  Groisic,  Belle-Ile.  Septembre. 

G.  coBÀLLinA.  Ag.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  (îonferva.  Dillw.  Gera- 
mium. Bory.  Duby,  968.  Hab.  rochers,  pierres  61  parasite,  k  marée 
basse.  Groisic.  Septembre  ,  octobre. 

G.  sBGurcDiFLORÀ.  J.  A  g.  Alg,  Med.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  ti% , 
t.  185.  Geramium  Gorkllinuffl.  Var.  Hlajns.  Dcsmaz.  h*»  1032.  Habite  k  la 
limite  des  grimâes  marées.  Belle-Ile.  Septembre  ^  octobre. 

G.  SBTACEA.  Ag.  Harv.  PhycoK  Synop.  Sp.  246 ,  t.  99.  Goalérva. 
DîllW.  Geramium.  Duhy.  Hah.  rechera  proftHids.  Bauia ,  Noiiiiioatîer. 
Avril. 

G.  MI7LTIP1DÂ.  Ag.  Wrangelia.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  8ô.  Sp. 
247.  Gonferva.  Hnds.  Geramium.  Gasuaria».  DG.  FI.  fr.  3 ,  p.  40.  Duby, 
p.  978.  Hab.  rochers,  jeté  k  la  côte.  B^e-Ue.  loillet. 

GALLITHAMRIOn.  Lyngb.  Hyd.  BarV.  Phyc.  Syn.  Gen.  ixxxvii. 

G.  PLUMULÀ.  Lyngb.  Harv.  in  Hook.  et  Han.  et  Phycol.  Synop.  Sp. 
249,  t.  242.  Geramium.  Ag.  Duby,  960.  Gonferva.  Ellis.  Dillw.  Hab. 
rochers  ombragés  et  parasite ,  k  marée  basse ,  Groisic.  Mars ,  mai  et 
en  été. 

G.  TvanBRi.  Ag.  Harv.  in  Hoôk.  et  Man.  et  Phycol.  l^ynop.  Sp.  251, 
1. 179.  Geramium.  Hoth.  Gat.  Duby,  p.  970,  n^  24.  Gonferva.  Dillw.  1. 100. 
Hab.  rochers  profonds ,  sur  les  Gorallines,  le  Polyides  rotundus,  etc. 
Belle-Ile.  Juillet. 

G.  PLUMA.  Ag.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  254, 
t.  296.  Gonferva.  Dillw.  Duby,  p.  970,  n*  26.  Hab.  sur  les  tiges  du  La- 
minaria  digitata,  Groisic,  Belle-Ile.  Bié ,  aulottiie. 

G.  TBtBAOONviÉt.  Ag.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  el  Phyeal.  8yaap.Sp. 
257.  Geramium.  Ag.  Duby,  9(V8.  Hab.  parasite ,  #Ar  les  grandiea  ÀlgWM,  k 
mafrée  basse,  Befle-He ,  Groitie.  luiUei,  oeiobre. 

G.  TBTBicuM.  Ag.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  259,  t.  9t(.  CiAferva. 


—  %%7  — 

PJUw.  Doby,  p.  968,  n»  11.  Hab.  sur  les  rochers ,  Groisic.   Sep- 

G.  BooKtui.  Ag.  Earv.  Phycol.  SyBop.  8p.  269,  t.  279.  Gonferva. 
Dillw.  1. 106.  Hab.  parante,  sur  plusieurs  Algues  et  surtout  sur  le  Galli* 
thamnioii  tetricum ,  i  Batz.  Septembre. 

ROSECM.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  261,  t.  230,  et  m  Hook.  Brit.  FI. 
et  Man.  Wyatt  Hab.  k  marée  presque  basse,  sur  les  rochers  et  les  Fucus, 
dans  les  endroits  yaseux ,  port  du  Groisic.  Mars  et  avril. 

G.  BYssoÏDBUM.  Am.  in  Hook.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp«  262,  t.  262. 
Hab.  rochers  et  pierres,  à  marée  basse,  le  Fain,  entre  Bouin  et  Ifoir- 
moutier.  Août.  * 

G.  BORRBRi.  Ag.  Hary.  Phycol.  Synop.  Sp.  266,  t*  159.  Geramium 
semîDudum.  Bon.  Gonferva  borreri.  E.  Bot.  ex-Harr.  Hab.  rochers  du 
Fain ,  entre  Bouin  et  Moirmoutier.  Avril. 

G.  THCToÎDBUM.  Ag.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  et  Phycol.  Syn.  Sp.  270« 
t.  M9.  G.  Tripinnatum.  Harv.  in.  Hook.  non  Ag.  Wyatt.  Alg.  dan.  n» 
186.  Geramhim  thuyoides.  Ag.  Duby,  p.  970.  Gonferva.  £l.Bot.  t.  2208. 
Hab.  rochers  ombragés ,  k  marée  bassse. 

G.  COBV1IB08I7M.  Ag.  Hsrv.  in.  Hook.- et  Man.  et  Phycol.  Syn.  Sp. 
271,  t.  272.  Gonferva.  E.  Bot.  t.  2352.  Geramium  c-orymb.  BoTy,  Duby,  p. 
969,  n»  19.  Hab.  parasite ,  sur  plusieurs  Algues  k  marée  basse,  Groisic, 
Doirmoutier.  Eté. 

G.  svoHGiosuK.  Harv.  in  Hook.  Brit.  FI.  et  Man.  et  Phycol.  Synop. 
Sp.  272, 1. 125.  Hab.  sur  la  pente  des  rochers  profonds,  Belle-Ile.  Juillet, 
août. 

G.  PBD1CBU.AT17M.  Ag.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  et  Phycol.  Synop. 
Sp.  273,  t.  222.  Gonferva.  Dillvtr.  t.  108.  Monosporus.  Solier  in  Gastagne. 
Cat*  Hab.  en  touffe  sur  les  rochers  découverts  aux  grandes  marées,  Groisic , 
Belle -Ue.  Juillet ,  octobre. 

G.  BOTHii.  Lyngb.  Hyd.  t.  41.  Ag.  Harv.  in  Hook.  aMan.  et  Phycol. 
Synop.  Sp.  274^  t.  120.  Geramium.  Ag.  Duby,  p.  971  Gonferva.  ïioth. 
DiUw.  Hab.  Forme  une  croûte  étendue  sur  lesTochers  ombragés  ou  daiis 
les  grottes ,  k  marée  haute.  Belle -Ile. 

G.  FLO&inoLUtf.  Ag.  Harv.  in  Hook.  et  M^n.  et  Phycol.  Synop.  Sp. 
275  ,  t.  120.  Hab.  en  gazon  sur  les  rochers  couverts  de  sable,  k  marée 
basse ,  Groisic.  Toute  Tannée. 

G.  lUviBsiu  Ag.  Harv.  Phycol.  Sjn.  Sp.  278.  Gonferv.  Dillw.  Cera- 
ipium.  Duby,  971,  n""  29.  Hab.  sur  les  petites  Algues,  flaques  chauffées  par 
lenoleil,  Belle-Ue.  Juin,  septembre. 

G.  scopuLORVM.  Ag.  Syst.  132.  Geramium.  Duby,  970.  Hab.  c6té  om- 
bragé des  rochers,  k. marée  haute,  .sur  le  phare  d'Aiguillon.  Juin, 
juillet. 

mVCLARIA.  Roth.  Gat.  Raphidia.  Hass. 


—  228  -i 

'  B.  ANGDLOSA.  Roth.  Gat.  Âg.  Harv.  iuHook.  et  Mao.  Raphidia.  Has- 
sal.  Brit.  FreeBchv.  t.  65.  Gaillardotella  natans.  Bory.  Hab.  sur  les  herbes 
aquatiques ,  dans  les  étangs ,  les  marais  d'eau  douce ,  puis  flottant  k  la 
surface,  Saint-Julien-de-Goncelles  (Loire-Inférieure).  Juin. 

Wkl*  Chlorospermeie* 

ORDRE  XIV»  SIPHON AGBJ«.  . 

GODIUM.  Âg.  Syst.  177.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  lxxxviii. 

G.  BORSA.  A  g.  Hook.  Brit.  FI.  Harv.  M  an.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  280. 
Spongodium.  Lamour.  Âlcyonium.  Linn.  Fucus.  Turn.  Hab.  rochers  ma- 
ritimes couverts  de  sable  fin. 

G.  ADHOERBHs.  Ag.  Harv.Mau.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  281,  t.  3$.  Kiitx. 
p.  502.  Hab.  sur  les  rochers ,  où  il  forme  un  velours  uni  ou  crèté.  Belle- 
Ile.  Juin,  octobre. 

G.  tomkhtosuh.  Stackh.  Ag.  Hook.  Harv.  Phycol.  Sp.  28S.  Fucus 
tomentosus.  Huds.  Spongodium  tomentosum.  Lamour.  Hab.  rochers,  Belle- 
Ile.  Août. 

BRYOPSIS.  PLuuosÀ.  Ag.  Harv.  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  284, 
t.  3.  B.  Lyngbioei.  FI.  dan.  1. 1063.  Olva  plumosa.  Huds.  E.  Bot.  t.  2375. 
Hab.  pierres,  rochers ,  dans  les  courants  des  étiers  des  marais  salants, 
Ifoirmoutier.  Août,  septembre.  (Rare.) 

B.  HTPRoîoBs.  Lamour.  Joum.  Bot.  1809,  t.  l,f.  2.  Hook,  Harv.  Man. 
et  PhycoL  Synop.  Sp.  285,  t.  119.  B.  Arbuscula.  Ag.  Hab.  parasite ,  sur 
beaucoup  d'autres  Algues.  Août ,  septembre. 

VAUGHERIA.  DG.  in  yauch..conf.  p.  25.  FI.  fr.  2,  p.  46.  Harv. 
Phyc.  Syn.  Gen.  xc. 

V.  CRUG1ATA.  DG.  FI.  fr.  Ag.  Ectosperma.  Vauch.  conf.  t.  2,  f.  6. 
Hab.  les  marais  d'eau  douce  de  Saint-Julien-de-Goncelles  (Loire-Infé- 
rieure). Juin. 

y.  RACBMOSA.  D.  G.  Lyngb.  t.  23.  Gonf.  A^.  Sp.  Harv.  Man.  Haas,  t  3, 
f.  2.  Ectosperma.  Vauch.  Hab.  fossés,  mares,  Ancenis  (Loire-Infé- 
rieure), février. 

HYDROGASTRUM.  Desv.  Joum.  Bot.  Bory.  Vaucheria.  Ag. 

H.  GRAKULATCJif.  Desv.  obs.  plant.  d'Angers,  p.  19.  Botrydium.  Grev. 
Hook.  Harv.  Man.  Hassal.  Freshw.  t.  77,  f.  5.  Botry.  Argillaceum. 
Wallr.  Ul?a.  Linn.  Tremella.  El.  Bot  t.  324.  Vaucheria  radicata.  Ag. 
Rhizococcum  crepitans.  Desmaz.  n«  503.  Hab.  sur  la  terre  humide,  bords 
des  eaux,  étangs,  mares,  desséchés,  environs  de  Nantes.  Eté,  au- 
tomne. 

ORDRB  XV*.  GOIlFBBVACBiB. 

ZYGNEMA.  Ag.  Syn.  98.  Lyngb.  170.  Gonferva.  l^Q.  FI.  fr.  Gonju- 
gata.  Vauch. 


^  229  — 

Z.  HinDUif.  Âg.  Syst.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Gonferva,  Dilliv.  Gon- 
jvgata  princeps.  Vauch.  conf.  t.  4.  Hab.  daus  les  fo88é&,  dans  les  étangs 
d'ean douce,  Nantes.  Juin. 

Z.  QuiifiNUM.  Ag.  Syst.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Hass.  p.  28,  1  et  2. 
Spirogyra.  Link.  Zyg.  Longatum  et  Gondensatum.  Ag.  Sj^t.  Gonjugata 
porticalis.  Vauch.  conferva  t.  5,  f.  1.  Gonferva  condensata  t.  5,  f.  2.Lon' 
gâta  t.  6,  f.  1.  Hab.  fossés,  marcs,  étangs  d'eau  douce,  Thouaré,  près 
Nantes.  Décembre. 

TTNDARIDEA.  Harv.  Man.  Desmaz.  n»  202. 

T.  cRoci^TÀ.  Harv.  Gonjugata.  Vauch.  t.  6,r.  4.Zygnema.Ag.  Duby, 

976.  Hab.  mares ,  fossés,  Thouaré.  Novembre. 

MOCGEOTIA.  Ag.  Syst.  Zygnema  Duby,  Ag.' 

M.  gbuijflsxa.  Ag.  Syst.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Hase.  Britiscb. 
Freshw.  t.  40,  f.  2.  Zygnema*  Ag.  Synop.  Duby,  p.  977.  Gonferva. 
Dillw.  Gonjugata  angulata.  Vauch.  Hab.  fossés ,  étangs ,  Nantes.  Prin- 
temps, été. 

M.  cÀPociHA.  Ag.  Leda.  Mougeot,  n°  793.  Bory.  Zygnema.  Duby, 

977.  Hab.  fossés  marécageux ,  Noirmoutier.  Avril. 

LEMANIA.  Bory.  Ann.  Mus.  Nodularia.  Lynck. 

L.  FLuviÀTiLis.  Var.  Fucina.  Ag.  L.  Fucina.  Bory.  Nodularia  fluvia- 
tilis.  Lyngb.  Ghantransia  Hnviatilis.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  50.  Polysperma. 
Vauch.  Hab.  sur  les  pierres ,  dans  les  courants  rapides  du  Gens ,  au  pont 
Marchand.  Mai. 

L.  TORULOsâ.  A  g.  Hook.  Harv.  Man.  Hassall.  Gonferva.  Roth.  Lem. 
Incurvata.  Bory.  Ann.  Mus.  Hab.  sur  les  pierres,  courants  rapides  de  la 
Moine ,  près  GUsson. 

BATRAGHOSPERMUM.  Roth.  Bory.  Ann.  Mus. 

B.  ÀTRUM.  Harv.  Man.  Hass.  t.  16.  B.  Tenuissimum.  Bory.  B.  Monili- 
forme.  V.  Detersum.  Ag.  Gonferva  atra.  Dillw.  t.  14.  Hab.  dans  les  ma- 
rais de  i'Erdre ,  sur  les  tiges  de  plantes  submergées.  Mai. 

DRAPARNALDIA.  Bory  do  Saint-Vincent,  Ann.  Mus.  1. 12,  p.  309. 

D.  GU>u^KATk,  Ag.  Syst.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Batrachospermum. 
Vauch.  conf.  1. 12,  f.  1.  Hab.  ruisseaux,  marais,  fossés ,  Nantes.  Mai. 

D.  pLUMosA.  Ag.  Syst.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Batrachospermum. 
Vauch.  conf.  1. 12,  f.  2.  Hab.  ruisseaux,  marais ,  étangs  d'eau  douce, 
Nantes.  Printemps. 

GLADOPHORA.  Dillw.  Gonf.  t.  13.  Harv.  Syn.  G.  ici. 

G.  GLOMBRATA.  Var.  Hass.  p.  213,  pi.  56  et  57.  Gl.  Brownii.  Harv. 
Phyc.  Synop.  Sp.  289.  Hab.  Forme  un  feutre  épais  attaché  aux  pierres 
lisses ,  au  fond  de  l'eau ,  dans  les  courants  rapides  de  la  Moine ,  Glisson. 
Juin. 

G.  RBCTAHGULARiR.  Griff.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  292, 1. 12.  Gon- 


—  230  — 

ferva.  Hanr.  in  Hook.  Addenda ,  p.  z ,  et  Man.  G.  Gronanii.  CbfiiT. 
Desmaz.  n»  1367.  Hab.  Jeté  k  la  côte  de  Saint-Gildas.  Septembre,  oc- 
tobre. 

G.  HUTCHiNsiiB.  Hanr.  Phjcol.  Synop.  Sp.  294,  t.  124.  Confeita. 
Dillw.  Gontt.  109.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Hab.  parasite,  dans  les 
flaques  d'eau  pure ,  à  marée  basse ,  et  sur  les  rocbers ,  Belle -Ile.  Juin , 
septembre. 

G.  RUPBSTEis.  Kntz.  Hanr.  Pbjcol.  Synop.  Sp.  297, 1. 180.  Conferva. 
Dill.  t.  23.  Ag.  Syst.  Hab.  le  Groisic ,  sur  les  rochers.  Septembre. 

G.  LOBTBViRBNS.  Kutz.  Hsrv.  Phycol.  Synop.  Sp.  298,  t.  190.  Gob- 
ferra.  Dillw.  1. 148.  Hanr.  Man.  G.  Sericea.  Ag.  Syst.  G.  Glomerata.  Y. 
Marina.  Roth.  Ghloronitum  sericeum.  Gaill.  Desmaz.  153.  Hab.  sor  les 
rochers ,  pierres ,  coquilles ,  Batz ,  le  Groisic.  Juillet. 

G.  ÂLB1DA.  Huds.  Hanr.  Phycol.  Synop.  Sp.  304,  t.  27S.  Hab.  sur 
les  rochers ,  les  pierres  plates ,  à  marée  basse,  Groisic,  Batz,  Belle-Ue. 
JuiUet. 

G.  LAROSA.  Kutz.  Hanr.  Phycol.  Synop.  Sp.  305,  t.  6.  Gonferra.  Roth. 
Gat.  3,  p.  291,  t.  9.  Dillw.  Gonf.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Hab.  sur  les 
autres  Algues,  quelquefois  sur  les  rochers,  au  Groisic.  Mars. 

G.  ARCTA.  Kutz.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  207,  t.  135.  Gonferva. 
biliw.  Harv.  Man.  p.  139.  Hab.  les  rochers  exposés  an  choc  des  vagues , 
presqu'âi  marée  basse ,  Belle-Ue ,  Juin. 

G.  FRACTA.  FI.  dan.  Dillw.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  313,  t.  294.  Hab. 
marais  salants  du  Groisic  et  de  Noirmoutier.  Avril. 

Gette  espèce  se  présente  souvent  k  la  surface  de  l'eau ,  en  forme  de 
petites  bodes  dont  les  fils  sont  d'autant  plus  serrés,  qu'elles  sont  plus 
battues  par  le  vent. 

G.  GLOMBRATA.  Hassall.  Brit.  Freshw.  t.  56,  57.  Gonferva.  L.  Harv. 
Man.  Dillw.  1. 13.  Ghantransia.  D.G.  Proliféra.  Vauch.  conf.  t.  10.  Hab. 
Attaché  aux  pierres,  dans  les  courants  de  la  Moine  kGlisson,  et  plus 
haut.  Mai  et  juin.  Forme  des  rivières  rapides,  dépassant  souvent  un  mètre, 
de  longueur. 

G.  CRYSTALiiif  A.  Kutz.  Sp.  Alg.  p.  401.  Gonferva.  Both.  Gat.  1)  p.  106 
et  S,  p.  239.  Ghauv.  Alg.  Norm.  n»  57.  G.  Pura.  Roth.  Gat.  2,  p.  221. 
Hab.  pierres  et  parasite ,  bancs  de  zostera.  Eté. 

G.  CRISPAT  A.  Hassall.  Brit.  Freshw.  t  55,  f.  fl  et  2.  G.  Fracta.  Yar. 
Kutz.  Gonferva.  Roth.  E.  Bot.  2350.  Dillw.  Gonf.  t.  93.  Ag.  Syst.  Harv. 
'  in  Hook.  et  Man.  Hab.  mares  d'eau  douce,  Nantes.  Avril. 

RHIZOGLOItIUM.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  xcii. 

R.  RiPARi€M.  Kutz.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  314,  t  238.  Gonferva. 
Roth.  Gat.  t.  2100.  Dillw.  Harv.  in.  Book.  et  Man.  Gonf.  perreptansGarm. 
Harv.  in  Hook.  B,  F.  p.  353.  Hab.  sur  les  rochers  couverts  de  sable ,  à 
marée  haute ,  Batz  (Loire-Inférieure).  Mars. 


-  «3t  - 

CONFEBVA.  Âg.  Sjit.  B«rT.  Phyco].  Sjroop.  6«».  xciii. 

G.  unuvt.  Roth.  Gat.  LyBgb.  t.  50.  Hanr.  Phyc  Syaop.  Sp.  319,  t.  ifid. 
Daby,  p.  981.  G.  Gras^a.  Àg.  G,  GapiUaria.  Dillw.  t.  9.  Hab.  marais  ta- 
laata  du  PooUguea. 

G.  CBRBÂ.  IHllw.  t  80.  Harf .  in  Hook.  et  Maa.  et  Pbyool.  Synop.  Sp. 
324,  t.  99.  Lyngb.  t.  51.  Hab.  sur  les  rocbera  ou  sur  les  pierres  cou- 
Yertesda  sable,  daas  les  flaque^  peu  profondes  et  dans  les  petiU  cou- 
rants*  Groisic  ,  BaU.  Ayril ,  octobre* 

G.  TaoMGAaA.  Dillw.  Gonf.  1. 102.  Harv.  in  Hook.  et  Van.  ^t  Phycol. 
Sp.  327,  t.  328.  Âg.  Syst.  G.  Isogooa.  E.  Bot.  t.  1030.  Bab.  rocb^rs  e( 
pierres  lisses ,  à  marée  haute.  Bats  (Loire-Inférieure  ).  Mars, 

HYDBODYGTION.  Bot.  Vauch.  D,G. 

H.  cmcuL^TUH.  Aoth.  Hyd.  Pooiagonura.  Vauch.  Gouferva  roticoU^. 
Linn.  Hab.  fossés ,  mares  d'eau  douce.  Nantes.  Août. 

ZTGOGONIDM  bbicbioruii.  Kutz.  Hassall.  t.4iGopferva.Roib.Gat. 
Dillw.  t.  1.  Har?.  in  Hook.  et  Man.  Grev.  t.  261,  f.  1.  Hab.  landes  bu- 
BÛdesde  la  Loire*InCérieurc.  Printemps. 

ORDRB  XTI".  UliTACBlB. 

ENTEROinOBPHA.  Hanr.  Phycol.  Syn.  G.  xcv. 

E.  GOMPBBssA.  Linn.  Ag.  Sp.  non  Alg.  europ.  t.  16.  Grev.  Hook. 
Hanr.  Phye.  Synop.  Sp.  382,  t.  335,  Hab.  rochers ,  pierres.  Grmsic. 
Juillet. 

£.  BBBGTA.  Hook.  HaTT.  Maa.  et  Phyeol.  Syaop.  Sp.  334,  t*  43,  K. 
Glathrata.  V.  Eracta.  Gnsv.  Scytosiphon.  Lyagb.  Soleoia  dathrata.  V. 
Gontefidea.  Ag«  Hab.  pierres,  coquilles.  GG.  dans  le  trait,  au  Groisic. 
Juillet,  août. 

E.  CLATRRATA.  Yar.  Grc?.  Hook.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  335,  t. 
340.  J.  Ag.  Clya.  Ag.  Sp.  Solenia.  Ag.  SJ^st.  Zignoa.  Eudl.  Gonfcrva. 
Roth.  Hab.  étalé  au  Groisic. 

ULYA.  Lamour.  Hanr.  Phycol.  Synop.  Gea.  xc.vi. 

U.  JLACTUCA.  Ag.  Sp.  Hook.  Hanr.  Phycol^  Synop,  Sp.  341.  Esper. 
Hab.  rochers ,  pierres,  et  parasite.  Groisic ,  Belle-Ile.  Juillet. 

U.  LATissiMÀ.  Ag.  Sp.  Hook.  Harv,  Phycol.  Synop.  Sp.  340,  1. 171. 
Hab.  rochers,  pièces ,  parasite.  Mars. 

U.  UBZA.  liinn.  A^.^.  Hook.  H^arv.  Ean.  et  Phycol.  Synop.  Sp.  342, 
t. 29.  Hab.  sur  les  rochers,  les  pierres ,  au  Groisic.  JniU^ 

U.  oaisaA.  iigluf.  Ai;.  £p.  Book.  Harv.  Kan.  Slva  i^crc^tris.  Jioth. 
Lingbia.  Duby •  Hab.  sur  la  terre ,  au  pied  des  murs ,  sur  les  murs  de  la 
HoBSsini^re  t  las  tpits  de  chaume.  Prinjtemps. 

U   Bvu^çm^  ADlh.XIal.  A^;.  Sp*  Aook.  Hiicr.  Plan.  Om- 1.  78,  j;  13. 


—  232  — 

y.  Hinima.  Yauch.  Hab.  fossés ,  mares ,  d'abord  attaché  et  sobmergé,  pnia 
flottaot.  riantes.  PriDtcmps. 

U.  1NTE8TIIIJLLI8.  Linn.  Âg.  Sp.  Enteromorpha  iDtestiaaHs.  Link.  Hook. 
Harv.  MaD.  et  Phycol  Synop.  Sp.  331,  t.  154,  Solenia.  Ag.  Syst.  Hab. 
flaqaes  d«B  rochers,  marais  salants.  Groisic,  Belle-Ile.  Eté.  CG. 

U.  iNTBSTinALis.  LioD.  Harv.  Phycol.  Syoop.  Sp.  331.  Forme  naine, 
croissant  en  gazon  sur  les  rochers  maritimes  mooilïés  par  Voaa  doaco  des 
sources  et  an- dessus  de  la  marée  haute.  Quelques  incÛvidos  représentent 
bien  l'Enteromorpha  cornucopi»  de  Hook.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp. 
330,  t.  304.  Hab.  Belle-Ile ,  le  Groisic.    ' 

PORPHYRA.  Ag.  Icon.  Har?.  Phycol.  Synop.  G.  xctii. 

P.  LAGiftjLTA.  Ag.  Alg.  Eur.  t.  27.  Hook.  Harv.  Han.  et  Phycol. 
Synop.  Sp.  343,  t.  92.  UWa.  Ligbft.  Hab.  les  rochers,  surtout  ceux 
exposés  k  la  grande  mer.  Belle *Ile ,  le  Groisic.  Mars,  septembre. 

P.  LAGiniATA  var.  Umbilicata.  Ag.  Icon.  Alg.  "Eur.  t.  25.  P.  Laci- 
niata.  Hook*  Harv.  Hab.  sur  les  moules,  au  Groisic.  Mars. 

P.  vuLGARis.  Àg.  Icon.  Alg.  Europ.  t.  28.  Hook.  Hanr.  Phycol. 
Synop.  Sp.  344.  Ulva.  Purpurea.  Roth.  Gat.  t.  6.  Ag.  Sp.  Hab.  rochers* 
pierres ,  au  Groisic.  Mars. 

P.  LiiisARis.  Grey.  Hook.  Harv.  Man.  Hab.  rochers ,  k  marée  haute. 
Groisic.  Mars. 

BAP9GIA.  Ag.  Syst.  25  et  76.  Hanr.  Phycol  Synop.  G.  xctiii. 

B.  FDSco-PUEPURBA.  Lyogb.  Hyd.  t.  24.  Hook.  Brit.  FI.  Hanr.  Phyc. 
Synop.  Sp.  345,  t.  96  et  Man.  GhauY.  Rocher,  p.  35.  B.  Atropnrpurea. 
Ag.  Alg.  Iconog.  Europ.  t.  25.  Gonferra  fusco-purpurea.  Dillw.  t.  92. 
G.  Atro-purpurea.  Roth.  Gat.  3,  t.  6.  Dillw.  Gonf.  t.  103.  E.  Bot 
t.  2085.  Hab.  rochers  maritimes,  k  marée  haute.  (Loire-Inférieure). 

Mars. 

ORORB  lyil*.   OSCILLATORIAGBAE. 

RIVULARIA.  Roth.  Gat.  1,  p.  212.  Harv.  Phycol.  Synop.  Gen.  xcix. 

R.  ATRA.  Roth.  Gat.  3,  p.  340.  Ag.  Syst.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  et 
Phycol.  Synop.  Sp.  351,it.  239.  Batrochospermum hemisphœricum.  D.G. 
Fi. fr.  2,  p.  591.  TremeUa.  Linn.  Sp.  Hab.  pierres,  rochers.  Groisic, 
Belle-Ile. 

R.  BOLLATA.  Bekr.  R.  Nitida.  Ag.  Syst.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp. 
353.  Ulva  BuUata.  D.G.  Rostoc.  Duby.  Hab.  rochers ,  k  marée  haute. 
Groisic.  Septembre. 

GALOTHRIX.  Ag.  Syst.  Al.  24  ôt  70.  Harv.  Phycol.  Syn.  Genre 
eu. 

G.  coifFBRYiGOLA.  Ag.  Syst.  Alg.  XXIV  et  70.  Harv.  Phyc.  Syo.  356* 
t.  254.  Gonferva.  DUlwin.  Desmarestella.  Bory.  Oscillatoria.  Lyngb. 


—  233  — 

Hab.  sur  le  Geramium  hibnim  et  autres  Algues  filamenteuses.  Belle-Ile 
Juillet. 

G.  PAHNOSA.  Ag.  Harv.  PhycoL  Synop.  Sp.  361,  t.  76.  Hab.  sur  les 
rochers  ,  à  marée  presque  haute.  Septembre. 

LYMGBIA.  Ag.  Systl  xxit  et  73.  Oscillatoria.  Auct.  Harv.  Phycol. 
Synop.  Gen.  cm. 

L.  MAjusGULA.  Harv.  iuHook.  Br.  FI.  et  Man.  et  Phycol.  Synop.  Sp. 
365.  L.  Crispa.  Ag.  Gonfenra  majuscula.  Dilw.  Oscillataria  majuscida 
DesYauz.  Hab.  à  marée  presque  haute,  en  plaques  sur  les  pieds  de  Buppia 
et  de  Zostera  et  sur  plusieurs  Fucus ,  dans  les  flaques  élevées.  Groisic. 
Août,  septembre. 

.  L.  iftJRALis.  Ag.  Syst.  Harv.  in  Hook.  et  Man.  Conferva.  Dillw. 
Both.  Gat.  Hass.  Brit.  Freshw.  Alg.  t.  59,  f.  7.  Desmaz.no  105.  Oscil* 
latoria  muralis.  Lyngb.  Mougeot,  n»  597.  Hab.  dans  les  lieux  ombragés, 
sur  les  murs,  le  bois  mort  ou  vivant.  Nantes.  Hiver  et  printemps.  Peupliers 
de  la  route  de  Bennes. 

L.  cARMiGHABLii.  Hsrv.  iu.  Hook.  et  Man.  Hab.  sur  les  rochers  et 
sur  plusieurs  Fucus.  Groisic,  Saint- lïazaire.  Mars.  Juin. 

L.  FERKijGiNBA.  Ag.  Syst.  Harv.  Phycol.  Synop.  Sp.  366.  Hab.  marais 
salants.  Groisic.  Juillet ,  novembre. 

En  juillet  et  août ,  cette  plante  forme ,  sur  la  vase ,  des  œillets ,  dans 
les  marais ,  un  velours  d'un  brun  marron  terreux.  En  septembre  et  octobre, 
les  bulles  d'air  la  font  lever  par  mamelons  ,  puid  flotter  à  la  surface ,  où 
elle  s'étend  en  masses  circulaires  d'un  brun  jaunâtre ,  brunes  an  bord, 
par  la  croissance  des  filaments;  plus  tard,  cette  couleur  passe  au  vert 
plus  ou  moins  foncé ,  au  vert  bleuâtre  ou  au  vert  clair  tris-vif.  G'est 
seulement  après  plusieurs  mois  de  dessication  que  la  plante  jaune  prend 
une  couleur  vert-de-gris. 

FBAGILLABIA.  Lyngb.  Nematoplata.  Bory  de  Saint-Vincent. 

F.  PBOTiifALis.  Lyngb.  t.  63.  Gonférva  pectinalis.  HuU.  Dillw, Diatoma. 
FI.  dan.  t.  1503,  f.  1.  Harv.'  in  Hook.  et  Man.  Hass.  Brit.  Freshw.  t.  95, 
f.  1,4.  Hab.  ruisseaux  ,  fossés  d'eau  douce.  Nantes.  Printemps. 

DIATOMA.  DG.  FI.  fr.  2,  p.  48.  Lyngb.  Bory. 

D.  MAR1NDH.  Lyngb.  Hyd.  t.  62.  Ag.  Syst.  Grev.  in  Hook.  Harv.  Man. 
Hab.  sur  les  Algues  filiformes.  Groisic.  Printemps,  Automne. 

LIGMOPHOBA.  Ag.Grev. 

L.  FLABELLATA.  Ag.  Grcv.  iu  Hook.  Br.  FI.  Harv.  Man.  Exilaria. 
Grev.  Scot.  Grypt.  t.  289.  Hab.  ordinairement  k  marée  presque  haute, 
parasite ,  sur  plusieurs  Algues ,  dans  les  flaques  et  sur  les  feuilles  de  Zos- 
tera et  de  Buppia.  Groisic.  Septembre ,  octobre. 

HOMCËOGLADIA.  Grev.  Hook.  Harv. 

H.  AnGLicA.  Ag.  Grev.  in  Hook.  Brit.  Flora.  Harve  Man.  Desmaz. 
Grypt.  no  1469.  Hab.  en  touffes  sur  les  rochers,  les  pierres,  dans  le  voi- 


:*'. 


—  234  — 

siaage  ût  la  vaM ,  k  mtrée  basse,  dans  les  Mkets  des  marais  saUats  d« 
Groisic  Septembre,  octobre. 

STRIATfiLLA.  Ag.  Diatoma.  Grev. 

S.  UNIPOIIGTÀTA.  Ag.  Kutz*  Harf.  Man.  Diatoma.  Ag.  Syst.  Gref.  ia 
Hook.  Achnaites.  GreT.  Seot.  Grypt.  t.  287.  Fragillaria.  Lyngb.  Hab. 
sar  les  Algues  filamenteuses.  Noirmoatier,  Belle-Ile ,  le  Groisic.  Eté. 

ISTHMIA.  Harf.  Hao.  p.  IdO.  Diatoma.  Dvby,  p.  999. 

I.  08LIQCATA.  Hanr.  M  an.  I.  Enerris.  Katz.Al.p.  iS5.  Diatoma.  Diiby, 
p.  990.  Ag.  GonferVa.  El.  Bot.  t.  1809.  Hab.  sur  plusieurs  petites  Algues. 
BeUe-Ue.  Juin. 

AIVABAINA.  B  ory.  Dict.  Gl.  Icon. 

A.  TLOS  AQU.W.  Bory,  ex  Harr.  Man.  p.  186.  Kutz.  Alg.  289.  IVostoe. 
Lyngb.  Hyd.  Hab.  Flottant  à  la  surface  ^une  mare  d'eau  douce.  Groisic. 
Mai. 

SPHGBBOZIGA.  Hanr.  Phycol.  Synop.  Gen.  cviii. 

S.  cASMiCHABLu.  HaTv.  Phycol.  Synop.  ^p.  381,  t.  113.  Betooia 
torulosa.  Garm.  in  Hook.  Brit.  FI.  Hanr.  Man.  Hab.  k  marée  basse ,  sur 
la  couche  formée  sur  les  pierres  couvertes  de  vase  par  les  Algues  fila- 
menteuses en  décomposition.  Juin. 

OSGILLARIA.  Bosc.  Bory.  Dict.  Glass.  1 ,  p.  594  et  12,  p.  457.  Os- 
cillatoria.  Vauch. 

,0.  PEincvs.  Ag.  S^t.  67.  Duby,  993.  Gbauv.  Alg.  Norm.  u?  3i. 
0.  Tœnioîdes.  Bory.  Dict.  Glass.  DiUw.  Musc.  t.  2,  L  4.  Hab.  dans  les 
eaux  tranquilles.  La  Moine,  ï  GUsson.  D.  Bourgault,  Delamaire,  Bradai. 
Juillet. 

O.  OBaoeinosA.  Ag.  Syaop.  100.  G.  OBstnarii.  Lynbg.  Lyngbia. 
OEruginosa  et  L.  Ferruginea.  Ag.  Syst.  Hab.  les  marais  salmits,  au 
Groisic. 

O.  AureKHALm.  Ag.  Syst.  p.  62.  GreT.  p.  305.  Hanr.  Man.  p.  165. 
Hass.  p.  251.  GbauY.  Alg.  Ifonnan.  b<>  29.  Microcoleus  leirestris.  Buby, 
992*  Desmaz.  n»  55.  Hab.  sur  la  terre ,  au  pied  des  mors.  Automne. 

0.  nigubscbus.  Bory  in  Moogeot ,  n<*  792.  0.  Nigra.  Yaucb.t.  15,  f.  4. 
Hassal.  pi.  71,  f.  3.  Hab.  sur  le  bord  des  ruisseaux. 

0.  TiRiDis.  Vauch.  Gonfer.  t.  15,  f.  7.  Mougeot,  n<>  098.  Tenuis. 
GreT.  Hass.  p.  248 ,  pi.  72 ,  f.  1.  Hab.  sur  les  fossés  humides.  Automne, 
Hiver. 

0.  PARiBTiNA.  Vauch.  Gouf.  t.  15,  f.  8.  Duby,  993.  0.  Adansoni. 
Bory.  0.  Autumnalis.  Ghauv.  Lyngb.  Hi^b.  dans  les  marais ,  sur  les  murs 
humides.  Autonme. 

0.  coaiuM.  Ag.  Syst.  64.  Grev.  FI.  éd.  p.  300.  Duby,  994.  fiarv. 
Man.  Hab.  au  pied  des  murs  humides  \  commun  dans  la  rue  de  Bel- Air. 
Hiver. 


TABLE 


Dii  mma  m  pimis  awmm. 


Acidium ^05 

Agariooe 160 

Âlaria 211 

Algaes 209 

Anabaîna-. 234 

Anthoceros 125 

Arcyria 197 

Amrooladia 210 

AspergiUus 206 

Aaperecoccns. ...  212 

Asplenram 110 

Aurionlark 152 

B 

Bangia. 232 

Bartramia 111 

Batrachoapermvm  229 

Blechnum 111 

Bœmices 133 

Boletos 151 

BoBDemaîseiiia. . .  217 

Botritys.  .« 207 

BeyiaUw..  ......  196 

Bryopsys 228 

Bryam....* 112 

Bnlbochœte 226 

Bnlgaria 148 

Byssm. 203 


c 

Callithamniom.  •.  226 

Galothryx 232 

Caiitkarelliia 169 

Gatenella 224 

Genomice 131 

Getramiaeeώ ....  225 

Geramium 225 

G«Htho8pora 144 

GhtBtopnora 213 

Ghara 108 

Ghlatracëes 195 

Ghloroaperme»..  228 

GhondniB 222 

Ghorda 211 

Ghryrisimenia.  • . .  218 

Ginclidotm. . .  • . .  120 

Giiftoaeira 209 

Gladophora 229 

Gladostephns. . .  •  214 

Glathras 195 

Glayaria 149 

Godinm 228 

Gollema.  .......  129 

GoDfer?a 281 

Goniocarpoii 138 

Goniophora 152 

Gottcnàaa.  .^....  208 

G<Mraninacen.  ..«  219 

GoraUiiia 219 


Gonûciilaria 131 

Gorynephora. ...  2l3 

Gronania 224 

Gnioria 224 

Gutleria 211 

Gyathvs 199 

* 

Dacrymicea 144 

DaBdalea. .« 168 

DaltODia 113 

Dabya 217 

IMeaseria 219 

]>eiiiativm. . . . . . .  208 

Deamaretia 210 

Dierairaiii 118 

Diatoma. 933 

DictyoU 212 

Didymium* 198 

DidymodoD 118 

Dothidea 143 

DrapamakUa.  ...  229 

Oddreanaia 224 

Dumontia ,  223 

B 

fidtocarpua 915 

EUchiaU.  ^ 214 


236  — 


BncalypU 120 

EndocarpoD 125 

Enleromorpha.  . .  231 

Equisetnm 109 

Enneum 206 

Erysiphe 200 

Earotiiim 207 

Ezidia 145 

Exoaporium 2U2 

w 

Futalina 154 

Fontinalis 113 

Foag;ère8 110 

Fragillaria., 233 

Facus 209 

Fnligo 199 

Funaria 112 

Fnngi 144 

Farcellaria 228 

Fasiaporiom 207 

G 

Geastrnm 196 

Gelidium 321 

Geoglosaum 148 

Gigartina 222 

Ginannia 223 

Gloioaiphonia....  224 

Gracilaria 220 

Gramimtia itO 

Gratelonpia 221 

Griffithata 226 

Grimmia 121 

Gymnogongroa...  222 
GymnosporaDgiam  201 
GymnoBtomiim...  122 


Halidrya 209 

Halymeoia 223 

HalVaeris 211 

Hedwigia 121 

UeWelU 147 

HeloUum 147 

Hepatiquea 123 

Himantia 209 

....  210 


Homœochladia..  .  233 

Hookeria IIH 

Hjdnam 153 

Hydrodyction.  ..231 
Hydrogastmm...  228 

Hypnœa 221 

Hypnom 113 

Hypozyléea 139 

I 

lilosporiom 201 

IridiBa 223 

Isidiam 133 

Isoetca. 109 

lathmia 234 

jr 

Jania 219 

JangermaDnia. . . .  123 

li 

Laminaria 211 

Lanrenciace». . . .  217 

Laarencia 218 

Leatheaia 214 

Lecanora 137 

Lemania 229 

Leotia 148 

Lepra 139 

LeucodoD 117 

Lichen 125 

Licmophora 233 

Lomentaria 218 

Lycogala 199 

Lycoperdiacéoa. .  195 

Lycoperdon 196 

Lycopodiacéea. . .  109 

Lyngbia 233 

HarchaDtia 124 

Harailéaoéea 109 

MelaDoapermeflB.  •  209 

Meraliiia. 158 

Meaogloia 213 

Hicrocladia 225 

Morchella 148 


Moaffeotia 229 

Mucedinéea 205 

Macor 206 

MyrioQema 214 

Myriotrichia 215 

Naccaria 224 

Nekera 113 

Nemaleon 224 

Nitophyllum 219 

Noatoc 213 

o 

Oïdium:. 208 

Oligotricbum.  ...  111 

Ope^rapha 133 

Ophiogloaaum.  ..  110 

Orthotricbum....  121 

OaciUatoria 234 

Osmunda 110 

Ozonium 209 

p 

Padina 212 

Pannaria 128 

Parmolia 127 

Patellaria 135 

PelUgera 126 

Pertoaaria 138 

Peùza 146 

Phallua 195 

Phaacom 122 

Phiacia ri9 

Phlobia 151 

Phragmidiom.  • . .  202 

Pbyaanun 198 

Pbyllophora 222 

Pilobolua 206 

Placodium 137 

Placaminm 220 

Podiaoma 202 

Polyidea 223 

Polypodiom 110 

Polyporoa 155 

Polyaacctim 196 

Polyaiphonia.  ...  216 
Polytndiam 111 


—  237  — 


Polythrynciom. . .  208 

Porphyra 232 

Psora 136 

Pterigynandnuii. .  117 

Pteris tll 

PtiloU 225 

Puccinia 202 

PuDCtaria 212 

n 

Ramalisa 130 

Reticalaria 199 

Rhizocloniam. . . .  230 
Bhyzomorpha.  ..  UOU 

Rhodomela 215 

Rhodospermeœ.  .  215 

RfaedimeBia 220 

Riccia 125 

Rivvlaria 227 

—  232 

Roccolla 130 

BytiphlsBa 216 


Schizodermia....  202 

Scleroderma 196 

Sclerotium 201 

Scolopendrium. .  •  111 

Soliera 222 

Sphacelaria 214 


Sphœria 139 

SpherocarpuB. ...  125 
SpherococciiB. . . .  220 
Spherophorns.  ..  131 
Sphœroziga^  ....  234 

Sphagnum 122 

Spih£a 226 

Splachnum 121 

Sporochnos......  211 

Sporotrichnm. ...  207 

Spumaria 199 

Squammaria 136 

StemoDitis 198 

Stereocaulon.  ...  131 

SticU 126 

Stigmalidiom. . . .  135 

StilDOspora 202 

Stilophora 212 

Striaria 212 

Striatella 234 

T 

Targionia 125 

Theiephora 150 

Thelotrema 138 

Thesanoinitriiiin. .  120 

Tortnla 117 

Tremella 144 

Trentepohlia.  ...  225 

Triohia 198 

Trichoderma.  ...  199 


Trichostomam.  ..  120 

Taber 200 

Tubercnlaria.  ...  201 

TuloBtoma 197 

Tyûdaridea 229 

t) 

Ulva 231 

Umbilicaria.  ...J  126 

Urceolaria 138 

Urédinées 201 

Uredo 203 

Usnea 131 

▼ 

Variolaria 138 

Vancheria 228 

Verpa 148 

Vemicaria 135 

Weiflaia 119 

Xiloma 201 

Xyloma 143 

Zygnema 228 

Zygodon J12 

Zygogoniom 231 


DES 


PHfiHOIfilBS  tLBCTKKiniIOOIS 


QUI  CAB4OrTAEI0BnT  L^ÀLTiSlUTlOIf  y  ▲  Lk  MBR  , 


Des  alliages  employés  poar  doobler  les  NaTires, 


Paa  M'  Ad.  BOBIERRE. 


Les  questions  qui  se  rattachent  d'une  manière  plus  ou  moins 
directe  à  l'étude  des  akérations  subies  par  les  doublages  de 
navires ,  sont  multiples  et  souvent  délicates.  Il  y  a  dans  les 
phénomènes  mystérieux  qui  se  passent  au  sein  de  l'eau  de  mer, 
ample  moisson  de  faits  intéressants  pour  le  physicien  et  le  chi- 
miste. Les  sels  contenus  dans  ce  liquide ,  les  gaz  qui  y  sont  dis- 
sous, des  conditions  sans  cesse  variables  de  température  et  d'agi- 
tation, tout  s'unit  pour  rendre  plus  obscure  et  peut-être  plus 
attachante  l'étude  des  altérations  des  doublages.  Ceux-ci ,  d'ail- 
leurs, ont  le  plus  souvent  une  constitution  telle  que  le  pro- 
blème discuté  se  complique  de  données  imprévues.  Aux  chiffres 
analytiques  indiquant  la  composition  chimique  des  alliages,  il 
faut  joindre  en  effet  l'influence  physique  que  la  fonte,  le  mou- 
lage ou  le  laminage  ont  exercée  sur  eux.  Il  est  facile  de  com- 
prendre que ,  dans  le  cours  d'une  telle  étude ,  la  physique  et  la 


~  239  — 

chimie  m  coudoient  à  tout  insUnt ,  que  l'observatour  hésite  par- 
fis en  raison  de  la  complication  des  détails ,  et  qu'aa  moment 
de  formuler  les  conclusions  de  ses  investigations,  il  sente  la  né« 
cessilé  d'une  extrême  réserve  sur  certains  points. 

Mes  recherches  m'oot  conduit  à  élucider  quelques  phénomènes 
relatifs  aux  alliages  de  cuivre  employés  pour  doubler  les  navires. 
Les  bronzes  et  les  laitons,  si  généralement  amployés  aujour- 
d'hui ,  ont  plus  particulièrement  fixé  mon  attention  ;  mais  en  ce 
qui  concerne  les  cuivres  proprement  dits,  je  me  bornerai  àréau- 
mer  les  faits  observés  jusqu'à  ce  joar.  Au  double  point  de  vue 
de  la  chronologie  et  de  la  science ,  ils  constituent  une  introduc- 
tion nécessaire  au  sujet  développé  dans  ce  naémoire 


CHAPITRE  I. 


§  1.  —  Ori^ne  de  la  qae$iion. 

Le  doublage  des  navires  par  des  plaques  métalliques  paraît 
avoir  été  pratiqué  par  les  anciens.  Leo-Bapitsta  Alberti  dit  avoir 
obaervé,  sur  les  débris  d'un  navire  découvert  dans  le  voisinage 
du  lac  Reocitt ,  qu'il  avait  été  doublé  avec  un  alliage  de  cuivre  (1). 
En  1670  ,  on  imagina  d'employer  le  plomb  laminé,  et  ce  mode 
4e  doublage  ifut  adopté  pendant  ime  période  de  trente  années , 
après  laquelle  le  bois  par  et  simple  fut  préféré  k  ce  métal  • 


(i)  James  Napier. 


~  240  — 

Le  plomb  offrait  de  graves  inconvénients  :  il  se  couvrait  rapi- 
dement de  croûtes  terreuses ,  et  les  ferrures  des  navires  protégés 
par  un  tel  doublage  étaient  promptement  détruites.  Malgré  l'ob- 
servation bien  dûment  constatée  de  ces  fâcheux  résultats,  le 
gouvernement  anglais  tenta,  en  1832,  de  doubler  un  ponton 
au  moyen  du  plomb  laminé.  Le  métal  tomba  de  lui-même  par 
suite  de  l'oxydation  des  clous  de  fer  qui  avaient  servi  à  le  fixer 
au  bordage..À  vrai  dire,  le  choix  du  métal  des  clous  n'était  pas 
heureux. 

On  prétend  que  le  doublage  en  cuivre  fut  adopté,  pour  la 
première  fois,  dans  les  temps  modernes ,  en  1761  (1).  Dans  le 
cours  des  quarante  années  qui  suivirent,  les  résultats  obtenus 
furent  généralement  bons,  quoique  fort  distincts  les  uns  des 
autres;  mais  plus  l'industrie  prit  de  développement,  plus  Texploi- 
tation  des  minerais  de  cuivre  acquit  de  prépondérance  et  plus 
les  succès  enregistrés  furent  alternés  par  des  mécomptes  désas- 
treux. 

Les  cuivres  à  doublage  furent  l'objet  d'altérations  si  capri- 
cieuses et  si  fréquentes  que  la  marine  anglaise  s'en  émut  et  ap- 
pela sur  les  conditions  générales  de  la  préservation  des  navires, 
l'attention  de  Davy.  Ce  savant  reconnut  promptement  (1824) 
que  les  cuivres  purs  s'usaient  plus  rapidement  que  la  plupart 
des  cuivres  impurs  ;  mais  les  circonstances  dans  lesquelles  s'ef- 
fectuaient les  altérations  lui  démontrèrent  en  môme  temps  que  les 
richesses  en  cuivre  pur  et  les  chances  de  bons  services  à  la  mer 
n'étaient  ni  directement  ni  inversement  proportionnelles  les  unes^ 
aux  autres. 

Quelques  armateurs  et  tous  les  capitaines  éclairés  savent  au* 
jourd'hui,  d'ailleurs,  que  la  grande  question  n'est  point  d'avoir 


(1)  lamet  Napier. 


—  241  — 

des  doublages  inaltérables  en  présence  de  Teau  de  mer,  mais 
bien  des  doublages  unifarmimint  altérables.  Dans  Foxydation 
régulière  d'un  cuivre  pur,  le  constructeur  intelligent  voit  une 
des  garanties  de  la  marche  et  du  maintien  en  bon  état  de  la 
carène  du  bâtiment.  Les  coquilles  qui  s'attachent  sur  les  parois 
d'un  navire  doublé  en  cuivre  rencontrent  une  couche  penna' 
nente  d'oxyde,  et  c'est  sur  cet  oxyde  qu'elles  adhèrent.  Mais  bien- 
tôt celui-ci  est  emporté  par  des  causes  chimiques  et  physiques. 
L'oxydation  du  doublage  empêche  ainsi  l'encrassement  nuisible  à 
la  marche,  et  la  durée  du  doublage  est  proportionnée,  dans  ce 
cas ,  à  l'épaisseur  du  métal  employé  (1). 

Il  est  presque  superflu  de  rappeler  que,  pour  parer  aux  des- 
tructions générales  ou  locales  des  doublages  en  cuivre ,  H.  Davy 
imagina  de  rendre  toute  la  surfieice  du  doublage  négative  et  de 
détruire,  autant  que  possible,  les  influences  électriques,  en 
mettant  un  métal  positif  en  contact  avec  cette  surface.  Il  arriva 
à  constater,  dans  le  cours  de  ses  expériences,  qu'un  petit  frag- 
ment de  zinc  ou  une  tête  de  petit  clou  en  fer  suffisait  pour  garan- 
tir 40  ou  50  pouces  de  cuivre. 

On  sait  qu'à  la  suite  d'essais  effectués  à  Portsmouth ,  le  phy- 
sicien anglais  posa  en  principe  que  le  cuivre  peut  être  préservé 
de  l'altération  lorsqu'il  est  mis  en  contact  avec  une  substance 
plus  oxydable  que  lui  :  l'étain ,  le  fer,  par  exemple  ;  et  que  si  la 
sur&çe  du  métal  producteur  varie  de  ^  à  jj^  de  la  sur&ce  du 
cuivre,  il  n'y  a  ni  corrosion  ni  diminution  dans  la  masse  de  ce 
métal.  Lorsque  le  corps  préservateur  n'est  plus  que  dans  la  pro- 
portion de  Y^  à  ^,  le  cuivre  éprouve,  au  contraire ,  une  perte 
de  poids  d'autant  plus  forte  que  la  surface  plus  oxydable  dimi- 


(t)  Arman.  —  Recueil  des  actes  de  l'Académie  des  Sciences  de  Bor- 
deaux. 1853. 

16 


—  242  — 

nue.  Davy  conseillait  de  préférer  la  fonte  aux   autres  métaux 
oxydables,  en  raison  de  son  bas  prix  et  de  sa  durée. 

Mais,  ce  que  Ton  sait  également,  c'est  que  lorsqu'un  couple 
voltaïque  est  ainsi  formé  ,  il  se  dépose  bientôt  des  matières  al* 
câlines  et  terreuses  sur  le  cuivre  constituant  le  pôle  négatif. 
Quatre  feuilles  de  cuivre ,  défendues  à  peu  près  sur  -^  ^  iV  ^^ 
leur  surface  par  du  zinc  ou  du  fer,  qui  avaient  été  exposées 
pendant  quatre  mois  à  l'action  de  l'eau  de  pier,  furent  recoa* 
vertes  d'une  matière  blanche ,  principalement  composée  de  car- 
bonate de  chaux,  de  carbonate  et  d'hydrate  de  magnésie.  En 
mer,  un  tel  dépôt  est  bientôt  le  siège  d'une  accumulation  énorme 
d'animaux  et  de  végétaux,  etlamarehedu  navire  peut  en  souffrir 
dans  des  proportions  variables.  Pour  parer  autant  que  possible 
à  ces  inconvénients,  Davy  crut  pouvoir  conseiller  de  se  borner 
à  une  suriSace  positive  d'une  dimension  égale  à  jj^  de  la  surface 
négative  ;  mais ,  comme  le  fait  observer  avec  raison  M.  Becquerel 
(1) ,  le  fer  ne  garantit  le  cuivre  que  jusqu'à  la  limite  ou  peuvent 
s'étendre  les  courants  électriques  produits  par  la  réaction  de 
Teaudemer.  Aussi  le  doublage  est-il  d'autant  moins  conservé  que 
la  distance  du  point  de  contact  des  deux  métaux  est  plus  consi- 
dérable. 

§  II.  —  Recherches  faites  depuis  Davy. 

Toutes  savantes  et  toutes  ingénieuses  qu'elles  aient  été,  les 
recherches  de  Davy  ne  conduisirent  pas  à  la  solution  du  problème 
soumis  aux  méditations  de  ce  physicien.  Il  faut  reconnaître ,  au 
surplus,  que  si,  dans  beaucoup  de  circonstances,  les  théories 
scientifiques  ont  jusqu'à  ce  jour  éclairé  la  fabrication  des  métaux 


(i)  Traité  expérimeBtal  de  TÉlectricitéi  tome  Y. 


,   —  243  — 

employés  au  doublage ,  elles  n*ont  jeté  que  de  faibles  lueurs  sur 
les  conditions  mystérieuses  dans  lesquelles  ceux-ci  se  détruisent 
en  présence  de  l'eau  de  mer  :  cela  est  au  moins  très  vrai  pour  le 
cuivre  rouge.  En  ce .  qui  concerne  les  alliages  de  ce  métal ,  je 
prouverai  plus  loin  qu'il  est  possible  de  se  baser  sur  des  résultats 
analytiques  pour  préjuger  les  effets  d'altération  ultérieurement 
possibles. 

M.  Prideaux  s'est  livré  depuis  quelques  années ,  en  Angle- 
terre, à  de  nombreuses  recherches  chimiques,  dans  le  but  d'éclai- 
rer l'opinion  des  marins  et  des  armateurs  justement  effrayés  de 
la  détérioration  souvent  très-rapide  des  doublages  en  cuivre.  Cet 
observateur  a  successivement  examiné  les  principales  influences 
qui  réagissent  sur  les  métaux  à  la  mer.  Il  a  vu ,  par  exemple,  que 
telle  plaque  de  cuivre  perdait  : 

Dans  l'eau  du  milieu  du  golfe 1,81 

Dans  celle  de  la  mer  des  Antilles 0,40 

'    Dans  celle  du  port  de  Plymouth 0,31 

Modifiant  les  données  de  l'expérience ,  M.  Prideaux  a  plongé 
dans  de  l'eau  de  mer  différents  types  de  cuivre  ;  il  a  obtenu  le^ 
résultats  suivants  : 

PERTE. 

Cuivre  électro-type 1,40 

Cuivre  avec  arsenic 1,20 

Cuivre  avec  phosphore 0,00 

Spécimen  de  cuivre  marqué  Frolit ^  1,12 

Cuivre  de  dock 1,66 

—  3,00 

—  2,48 

—  2,33 

Laiton  (dit  métal  de  Muntz) 0,95 


—  244  — 

Tantôt ,  on  le  voit ,  l'impureté  du  cuivre  semble  lui  donner 
de  la  résistance  aux  actions  corrosives  de  l'eau  de  mer  ;  tantôt  ^ 
au  contraire ,  cette  impureté  active  la  dissolution  du  métal.  C'est 
qu'il  y  a,  en  effet,  des   milliers   de  combinaisons  et  de  mé- 
langes possibles  en  pareil  cas.  On  ne  saurait  donc  tirer  aucune 
loi  générale  des  chiffres  qui  viennent  d'être  cités,  et  bien  qu'en 
1841 ,  l'opinion  généralement  répandue  en  Angleterre  attribuât 
la  plus  longue  durée  au  cuivre  mêlé  d'alliage  (1)  ,  toujours  est-il 
que  l'on  ne  peut  compter  avec  certitude  sur  une  altération  régu- 
lière et  normale  d'un  cuivre  rouge,  que  lorsque  celui-ci  est  re- 
connu pur  à  l'analyse.  Davy,  à   la  vérité ,  avait  constaté  qu'un 
doublage  remarquable  par  sa  longue  durée  avait  fourni  1,4  Vo 
d'étain;  mais  des  expériences  nombreuses  me  portent  à  affirmer 
que,  sur  dix  alliages  constitués  dans  ces  proportions,  des  con- 
ditions physiques  auraient  pu  influer  à  tel  point  sur  la  répartition 
du  métal  positif,  que  les  dix  couples  voltaïques  eussent  été  très 
différents  les  uns  des  autres.  Le  fait  observé  par  Davy  est  un  &it 
et  pas  autre  chose. 

M.  Prideaux ,  chimiste  de  Plymouth,  et  dont  j'ai  plus  haut  cité 
le  nom ,  a  fait  un  grand  nombre  d'analyses  de  cuivres  à  dou- 
blage. Voici  quelques  résultats  intéressants  obtenus  par  cet  expé- 
rimentateur : 


(1)  Compte-rendu  des  Béances  de  rABBOcittioaBritaimiqae,  1841. 


—  245 


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—  246  — 

Sans  qu'on  paisse  tirer  de  ces  ehtffres  l'expression  formeUe 
d'une  loi,  il  est  cependant  bon  de  faire  reniarquer  qu'ils  éta* 
Missent  une  différence  notable  entre  la  quantité  de  métaux  étran* 
gers,  dans  les  deux  types  principaux  qui  ont  fourni  des  chiffres  de 
durée  si  inégaux. 

Ces  mêmes  cuivres  ont  été  placés  dans  des  dissolutions  d'eau  de 
mer  contenant  une  légère  quantité  de  sel  ammoniac.  Ils  y  ont 
séjourné  douze  jours  :  les  résultats  n'ont  pas.  été  fort  concluants 
et  il  devait  en  être  ainsi.  Voici  les  chiffres  qui  les  expriment  : 


Nouveau  cuivre. 
5,1 


De  30 ans 
5,7 


17  ans. 
5,» 


5  ans. 
4,6 


Usé  rapidement. 
5.2 


Les  différences  dans  la  composition  des  minerais  et  dans  leur 
mode  de  traitement  sont  tellement  nombreuses,  il  but  de  si  mi- 
nimes modifications  —  même  imprévues,  —  dans  la  pratique 
des  procédés  d'affinage,  pour  influer  sur  la  dose  des  métaux 
étrangers  qui  peuvent  rester  dans  une  fonte,  que  sur  des  dou-^ 
blages  en  cuivre  rouge  qu'on  suppose  identiques ,  il  s'en  trouve 
souvent  un  grand  nombre  qui  diffèrent  les  uns  des  autres.  A  plus 
forte  raison,  cela  doit-il  arriver  lorsqu'on  opère  sur  des  mine- 
rais impurs  et  très  chargés  d'arsenic,  d'antimoine  et  de  fer.  On 
s'explique  jusqu'à  un  certain  point  dès  lors  (1)  cette  déclaration 
de  M.  Prideaux  : 

a  Pour  ce  qui  concerne  la  qualité  du  métal,  j'ai  été  ap- 
pelé à  analyser  de  nombreux  échantillons  de  doublages  ayant  fait 
un  bon  ou  un  mauvais  usage ,  vieux  et  réèent ,  et  à  en  examiner 
un  plus  grand  nombre ,  et  je  n'ai  trouvé  dans  ces  analyses  au- 
cune différence  constante  et  caractéristique  entre  le  bon  et  le 


(1)  iftfUfig  Journal. 


~  S47  — 

mauvais  ;  ceux  qui  s'étaient  détruits  le  plus  vite ,  et  qui  avaient 
le  plus  mal  supporté  la  mer,  n'ont  jamais  été  uniformément  et 
constamment  plus  susceptibles  de  recevoir  l'action  d'agents  cor- 
rosifsdans  le  laboratoire,  que  les  meilleurs  échantillons  de  cuivre 
ayant  fait  un  long  usage.  i> 

§  Ilf.  —  Discussion. 

Je  ne  saurais,  pour  ma  part,  accepter  que  sous  bénéfice  d'in- 
ventaire des  conclusions  ainsi  formulées.  Il  est  incontestable  qu'on 
ne  peut  représenter  par  des  conditions^ altérantes,  produites  dans 
le  laboratoire ,  les  circonstances  essentiellement  complexes  dans 
lesquelles  un  doublage  se  trouve  placé  pendant  la  navigation.  Il 
est  également  vrai  que  tel  cuivre  d'un  mauvais  usage  à  la  mer, 
ne  s'altérera  pas  toujours  plus  promptement  qu'un  autre  dans  les 
liquides  corrosifs  utilisés  par  le  chimiste  ;  mais  lu  question  ne 
réside  pas  dans  ces  comparaisons.  C'est,  comme  je  l'ai  dit  plus 
haut  dans  IHnégalilé  d'altération  plutôt  que  dans  la  rapiditi  d'aï- 
îéraiion  que  peut  en  effet  se  résumer  le  problème  des  doublages. 
Or,  il  est  incontestable  qu'un  beau  cuivre  de  Russie  offre,  sous 
ce  rapport,  de  grands  avantages  sur  les  produits  plus  ou  moins 
impurs  que  les  nombreuses  usines  d'Angleterre  livrent  à  la  con- 
sommation. 

Que,  dans  certains  cas,  la  répartition  des  métaux  ou  même 
des  métalloïdes  associés  au  cuivre  soit  uniforme;  qu'à  cette  heu- 
reuse condition  physique  se  joigne  celle  de  l'effet  chimique  du 
zinc  et  du  plomb ,  métaux  qui  entravent  l'oxydation  du  cuivre  , 
rien  de  mieux.  Je  ferai  remarquer  béanmoins  qu'en  présence  de 
ces  hypothèses  fevorables  s'en  présenteront  de  nombreuses ,  dues 
à  l'existence  d'impuretés  dans  le  cuivre  et  qui  en  faciliteront  la 
rapide  destruction. 

Ce  qui  domine  évidemment  la  question  des  doublages  en  cuivre 


—  248  — 

rouge ,  c'est  Timpureté  de  phis  en  plus  grande  des  cuivres  cm* 
merciaux  depuis  le  dernier  siècle,  et  la  qualité  de  plus  en  plus 
mauvaise  des  doublages  pendant  le  même  laps  de  temps.  «  Les 
mines  d'Angtesea,  dit  le  docteur  Black  (i),  ont  rendu  pendant 
fort  longtemps  25,000  tonnes  de  cuivre  par  année.  Le  cuivre  de 
ces  mines  a  toujours  été,  et  est  encore ,  bien  que  la  quantité  soit 
en  ce  moment  peu  considérable,  le  meilleur  et  de  la  plus  pure 
qualité,  et  entièrement  dégagé  des  impuretés  que  je  trouve  dans 
le  cuivre  de  ce  siècle.  Vers  la  fin  du  siècle  dernier,  ces  mines 
s'appauvrirent ,  et  ont  graduellement  décliné  depuis;  les  minerais 
de  Cornouailles  et  d'autres  sources  ont  augmenté ,  mais  les  mi- 
nerais de  Cornouailles  ne  donnent  pas  du  cuivre  aussi  pur  que 
ceux  d'Ânglesea.  Le  produit  des  mines  de  Cornouailles,  de  1800 
à  1830,  a  plus  que  doublé,  celui  de  1804  étant  de  5,1 87 tonnes, 
et  celui  de  1830  de  11,554  tonnes  ;  maisde  considérables  quan- 
tités étaient  importées  de  Russie ,  qui  a  aussi  du  bon  cuivre,  et 
aidaient  à  couvrir  le  déficit  des  minerais  d'Anglesea. 

»  La  détérioration  du  métal  a  donc  été  en  proportion  relative 
à  la  quantité  et  à  la  qualité  des  minerais,  mais  en  proportion 
plus  que  relative  pour  ce  qui  concerne  le  doublage  ;  en  effet,  la 
qualité  supérieure  de  la  mine  de  Pary  et  des  cuivres  russes  les 
iaisait  employer  totalement,  seuls  ou  mêlés,  avec  les  meilleurs 
cuivres  de  Cornouailles  pour  le  martelage  ou  autres  emplois  par- 
ticuliers ,  ce  qui  rejetait  le  fardeau  de  la  production  du  cuivre  en 
feuiltes  sur  les  qualités  inférieures;  car  le  mauvais  cuivre  supporte 
mieux  le  laminage  que  le  martelage.  » 

A  ces  judicieuses  considérations  du  docteur  Black,  il  but 
ajouter  que  les  minerais  du  Chili,  par  leur  introduction  sur  le 
marché ,  ont  augmenté  la  dose  des  matières  étrangères  au  cuivre. 


(1)  Leçons  de  Chinie  i  vol.  1 ,  pag.  67. 


8â9 


Voici  deux  analyses  propres  à  donner  une  idée  exacte  de  la  nature 
de  quelques-uns  de  ces  minerais  : 


Cuivre 30,6 

Soufre 29,3 

Fer 21,4 

Matière  siliceuse  ,   .  16,8 

Antimoine 1,6 


99,7 


A.  Thomas. 


Cuivre 28,50 

Fer 25,83 

Soufre 23,70 

Argent ......  0,06 

Silice 18,70 

Antimoine  et  arsenic.  2,80 

99,59 
John  Camebon. 


Les  plus  pauvres  minerais  du  Chili,  qui  ne  pourraient  payer  le 
transit ,  subissent  près  de  la  mine  même  une  opération  de  cal- 
cinage  et  de  fusion  qui  enlève  la  gangue.  Le  produit  est  apporté 
en  Angleterre  sous  le  nom  de  régule.  Les  deux  analyses  sui- 
vantes donneront  une  idée  de  la  composition  ordinaire  de  ce 
métal  : 


Cuivre 59,6 

Soufre 19,1 

Fer 15,4 

Antimoine 1,2 

Matière  siliceuse   .    .  2,8 


98,1 


Cuivre 52,8 

Soufre 20,3 

Fer 18,6 

Argent 0,1 

Antimoine 1,4 

Silice .  4,2 

97,4 


Indépendamment  des  métaux  ou  des  métalloïdes  naturellement 
contenus  dans  les  minerais  et  retrouvés  plus  tard  par  les  ana- 
lystes, dans  les  cuivres  fabriqués,  il  faut  joindre  ceux  que  des 
pratiques  industrielles  ont  &it  reconnaître  comme  favorables  aux 
opérations  d'affinage.  C'est  ainsi  que  souvent  le  plomb  est  intro- 
duit dans  les  fontes  de  cuivre  pour  scorifier  l'étain  et  réduire  les 
oxydes.  Dans  ce  cas ,  le  plomb  disparaît  du  métal.  Il  n'en  est  pas 


—  250  — 

de  même  lorsque  le  plomb  est  employé  pour  augmenter  la  mal- 
léabilité d'un  cuivre  antimonifîure.  Du  cuivre  avec  0,9  ou  0,5  pour 
cent  d'antimoine  serait  dur  et  cassant  sans  addition  de  plomb  ; 
tandis  qu'avec  une  richesse  en  antimoine  s'élevant  à  0,65  et  uoe 
addition  convenable  de  plomb ,  ce  métal  a  pu  être  quelquefois 
laminé  et  livré  comme  doublage  à  la  marine.  Les  deux  analyses 
suivantes ,  faites  par  M.  Prideaux,  établissent  te  principe  sans  con- 
firmer les  chiffres  que  je  viens  de  citer  : 


Cuivre  dur  ne  poufûant  se 
laminer. 

Cuivre 99,40 

Fer 0,10 

Antimoine 0,06 

Soufre traces 


99,56 


Cuivre  enfeutilesse  laminœiU 
bien. 

Cuivre 99,35 

Fer 0,08 

Antimoine 0,15 

Plomb 0,11 


99,69 


En  résumé ,  et  bien  que  certains  fabricants  peu  conscien* 
cieux  aient  cherché  à  exploiter  le  vague  de  la  science  en  matière 
de  doublages ,  on  peut  déduire  des  citations  que  je  viens  d'ac- 
cumuler, que  les  cuivres  de  belle  qualité  auront  de  plus  grandes 
chances  d'uniforme  altération  à  la  mer  que  ceux  dont  la  richesse 
en  cuivre  réelle  est  relativement  faible. 

J'ai,  pour  ma  part ,  examiné  un  assez  grand  nombre  de  cui- 
vres à  doublage,  et  bien  que  sur  ce  point  spécial  mes  études 
aient  été  moins  approfondies  que  sur  les  bronzes  et  les  laitons, 
j'ai  été  amené  à  constater  dans  le  plus  grand  nombre  des  cas 
soumis  à  mon  examen  : 

1^  Que  la  pureté  du  cuivre  n'est  pas  un  indice  de  sa  longue 
durée  ;  mais  qu'elle  permet  de  prévoir  l'uniformité  de  son  alté- 
ration à  la  mer  ; 

2*  Qu'en  ce  qui  concerne  les  échantillons  de  cuivre  très  pur , 


^  851  — 

les  ait^tions  par  les  réactife  chimiques  dans  le  laboratoire  et 
par  l'eau  de  mer  se  manifestent  d'une  manière  anaf(^ue,  sinon    , 
pour  la  durée,  du  moins  pour  l'uniformité; 

Z^  Que  les  cuivres  impurs  altérés  à  la  mer  conservent  souvent 
une  assez  forte  épaisseur  sur  certains  points  de  leur  surface , 
tandis  que  dans  d'autres  parties,  des  trous  multipliés,  des  rai- 
nures curvilignes,  des  larges  surfaces  accusent  des  actions  élec* 
triques  correspondant  par  leurs  différences  d'énergie'  avec  les 
différences  de  composition  des  couples  voltaïques. 

Il  convient  toutefois  d'ouvrir  ici  une  parenthèse  et  de  convenir 
que  si  les  faits  sont  comparables ,  c'est  à  la  condition  expresse 
d'une  égalité  <  de  texture  résultant  d'un  pariait  laminage.  En 
admettant ,  en  effet ,  comme  exactes  les  conclusions  que  j'ai  cru 
pouvoir  déduire  plus  haut  des  observations  faites  pendant  plu- 
sieurs années,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  les  conditions 
physiques  dans  lesquelles  est  laminé  le  doublage  ,  peuvent  appor- 
ter un  nouvel  et  important  élément  dans  la  discussion  du  pro- 
blème. On  sait  que  lorsqu'une  lame  parfaitement  homogène  est 
exposée  à  l'influence  d'agents  capables  de  l'altérer,  toutes  les 
parties  sont  également  attaquées ,  et  l'action  chimique  de  l'élec- 
tricité dégagée  est  nulle  ;  mais  pour  peu  qu'il  y  ait  défaut  d'ho- 
mogénéité dans  quelques  parties,  il  en  résulte  aussitôt  des  cou- 
ples vollaïques  tels,  que  les  parties  les  plus  attaquées  forment 
les  pôles  positifs  de  ces  couples,  et  ceux  qui  le  sont  le  moins, 
les  pôles  négatif.  L'énergie  de  l'action  altérante  augmente  alors 
d  autant.  J'aurai  occasion  de  revenir  plus  loin ,  et  au  sujet  des 
alliages  du  cuivre,  sur  les  nombreuses  applications  de  ce 
principe. 

C'est  précisément  à  causa  de  la  multiplicité  des  données  du 
problème  et  de  la  difficulté  du  dosage  exact  des  minimes  pro- 
portions de  substances  qui  sont  souvent  associées  au  cuivre 


—  252  — 

rouge  du  commerce ,  que  les  hésitations  des  armateurs,  et  même 
des  savants ,  ont  été  nombreuses  jusqu'à  ce  jour. 

Je  crois  qu'en  dehors  de  Thypothèso  d'un  beau  type  de  cuivre 
commercial,  c'est-à-dire  d'un  métal  industriellement  pur  et 
bien  laminé,  les  combinaisons  et  les  mélanges  peuvent  être  si 
multipliés,  qu'il  sera  probablement  toujours  impossible  aux 
chimistes  de  prévoir,  même  approximativement,  la  durée,  à  la 
mer ,  d'un  cuivre  rouge. 


CHAPITRE  II. 


MéSm     JBMOJVXJBm. 


§  I«'.  —  Historique. 

L'intervention  d'un  métal  réparti  dans  la  masse  du  cuivre  à 
l'état  d'élément  positif  allié,  constituait  une  logique  application 
du  principe  dont  H.  Davy  n'avait  pu  réaliser  les  conséquences 
industrielles.  On  proposa  bientôt  de  remplacer  les  doublages 
en  cuivre  par  l'alliage  composé  de  94  parties  de  cuivre  et  de  6 
parties  d'étain.  La  cohésion  d'un  tel  composé  étant  considérable, 
son  altération  à  la  mer  est  beaucoup  moins  rapide  que  celle  du 
cuivre  ;  et  lorsque  les  deux  métaux  sont  convenablement  asso- 
ciés, le  couple  voltaïque  formé  agit  de  manière  à  assurer  une 
longue  durée  au  doublage.  Le  laminage  de  ce  bronze  était  difR- 
cUe  et  coûteux,  en  raison  de  sa  dureté  ;  cet  obstacle  fut  cepen- 


—  253  — 

dant  vaincu  à  Imphy ,  où  H.  Francfort  organisa  sur  une  large 
échelle  la  fabrication  des  doublages  en  bronze  (i). 

On  trouve  dans  les  Annales  Maritimes  et  datis  le  Traité 
d'Électrieiti  de  M.  Becquerel ,  la  relation  des  expériences  pre- 
mières qui  furent  officiellement  dites  sur  les  doublages  en 
bronze.  Je  reproduirai  cette  relation  en  faisant  observer  qu'il 
s'agit  ici  d'alliages  convenablement  fabriqués,  dont  la  proportion 
d'étain  s'élevait  de  5  à  6  Vo  «  et  dans  lesquels  on  introduisait 
des-  cuivres  de  qualité  supérieure. 

On  appliqua  sur  un  c6té  de  la  carène  du  cutter  le  Renard, 
des  feuilles  numérotées  de  bronze,  et,  de  l'autre  cAté,  des. 
feuilles  de  cuivre  rouge.  Les  unes  et  les  autres  furent  posées  sur 
une  couche  de  feutre  et  fixées  avec  des  clous  fondus.  Après 
trois  mois  treize  jours  d'amarrage  dans  le  port  de  Cherbourg  et 
trois  mois  dix  jours  de  navigation,  MM.  Bretocq,  directeur  des 
constructions  navales,  et  Rigault  de  Genouilly,  ingénieur  de  la 


(1)  Les  ligaes  suivantes,  empruntées  au  remarquable  discours  prononcé 
en  1843 ,  k  la  Chambre,  par  H.  Dumas  ,  k  l'occasion  de  la  refonte  des 
monnaies,  établissent  les  difficultés  du  laminage  d'un  bronze  lorsque  la 
dose  d'étain  y  dépasse  4  «/o- 

«  Il  s'est  agi  de  savoir,  disait  M.  Dumas,  si  en  employant  le  bronze, 
»  ce  métal  ne  serait  pas  trop  dur  pour  être  laminé.  On  a  soumis  ce 
o  bronze  au  laminage  de  nos  monnaies^  il  a  résisté.  Eh  bien!  nous 
»  répondions,  nous,  devant  la  commission,  que  ce  bronze  pouvait  se 
»  laminer;  la  commission  ne  l'a  pas  cru;  elle  a  douté.  C'est  pour  lever 
»  ces  doutes  qu'une  mission  en  Angleterre  a  été  résolue  ;  que  l'on  a  été 
»  en  Angleterre  pour  soumettre  des  barres  de  bronze  aax  laminoirs  les 
»  plus  puissants  que  la  marine  anglaise  possède.  Nous  avons  pu  dire 
»  alon  :  Voilk  un  bronze  qui  contient  tant  d'étain,  qui  ne  pouvait  pas 
»  6tre  laminé  dans  l'état  de  vos  laminoirs  et  qui  a  pu  l'être  de  la  manière 
»  la  plus  régulière,  par  des  instruments  plus  puissants;  nous  disions 
»  qu'on  pouvait  le  laminer ,  nous  l'avons  prouvé  par  l'expérience.  » 


—  254  — 

marine  (1),  procédèrent  à  la  visile  des  feuilles:  elles  furent 
levées  avec  soin ,  puis  nettoyées  et  dépouillées  de  la  couche  de 
sous-chlorure  qui  les  recouvrait. 

Les  feuilles  de  cuivre  placées  du  côté  de  tribord  avaient 
perdu  1,323  grammes  et  celles  de  bâbord,  en  bronze,  751 
grammes  seulement. 

Les  &its  suivants  furent  constatés  ultérieurement  par  M. 
Robert  (2)  : 

Le  Renard  étant  entré  à  Cherbourg  après  une  nouvelle  cam- 
pagne qui  avait  duré  sept  mois,  la  pesée  des  mêmes  feuilles 
d'épreuve  présenta  une  perte  de  2,1 50  grammes  pour  le  cuivre 
et  de  920  grammes  pour  le  bronze,  ce  qui  indique  un  avan- 
tage marqué  pour  le  bronze. 

M.  Robert  examina  de  nouveau  l'état  du  doublage  après  trois 
mois  et  demi  de  navigation.  Le  cuivre  commençait  à  donner 
des  marques  de  vétusté,  tandis  que  le  bronze  n'offrait  rien  de 
semblable.  Le  cuivre  avait  perdu  1,450  grammes  et  le  bronze 
642  grammes. 

En  résumé,  l'altération  du  cuivre  avait  été  plus  que  le  double 
de  celle  du  bronze  expérimenté. 

Les  autres  épreuves  fiiites  sur  le  même  navire  conduisirent  à 
des  résultats  à  peu  près  identiques. 

H.  Brunel  se  livrait,  en  Angleterre  et  pendant  le  même 
temps ,  à  des  essais  analogues.  Voici  les  résultats  d'une  expé- 
rience dite  par  lui  sur  le  paquebot  le  FroUe.  Ce  navire  parcou- 
rut des  mers  chaudes  dans  deux  voyages  :  l'un ,  au  Brésil , 
l'autre,  à  Malte  et  aux  colonies.  Après  dix-sépt  mois  de  naviga- 
tion, il  fut  inspecté  le  10  novembre  1832,  à  Plymoulh,  en 


(1)  ABBiles  Maritimes ,  U  XLV,page  143. 
(3)  Ansales  Maritûnes,  t.  XLV,ptg6 143. 


—  S55  — 

présence  du  chef  des  contributions  de  ce  port  et  de  MM*  Robert 
et  Francfort.  La  surface  du  cuivre  n'était  ni  propre  ni  lisse  ; 
celle  du  bronze  était  noire  et  pailleuse ,  ce  qui ,  vraisemblable- 
ment ,  tenait  à  des  conditions  essentielles  de  fabrication.  On 
trouva  que  la  diminution  de  poids  comparative  du  cuivre  au 
bronze  pouvait  être  exprimée  par  le  rapport  de  1,75  à  i. 

Le  gouvernement  français  ordonna  de  nouvelles  expériences. 

U.  Leroux,  ingénieur  à  Cherbourg,  fot  chargé  d'examiner, 
après  un  séjour  de  deux  ans  à  la  mer,  le  doublage  moitié 
cuivre ,  moitié  bronze ,  de  la  corvette  ï Ariane.  U  résulta  de 
Texamen  fait  par  cet  ingénieur,  que  l'altération  du  cuivre 
immergé  était  représentée  par  — ^ ,  tandis  que ,  pour  le  bronze, 
elle  n'était  que  de  -—.  La  différence  du  déchet  moyen  par 
feuille  était  exprimée  par  0^,017  à  l'avantage  du  bronze. 

Ce  que  fit  observer  M.  Leroux,  à  cette  occasion,  c'est  que 
les  avantages  du  bronze  doivent  être  nécessairement  plus  mar- 
qués dans  une  longue  navigation ,  en  raison  de  la  rigidité  relati- 
vement considérable  de  cet  alliage  et  par  suite  de  la  résistance 
qu'il  oppose  à  l'action  de  l'eau  en  mouvement. 

U  Ariane  ayant  été  échouée  dans  le  bassin  du  port  de  Toulon, 
le  20  mars  1834,  c'est-à-dire  vingt  mois  après  l'examen 
effectué  par  H.  Leroux ,  un  autre  ingénieur,  H.  Campaîgnac , 
reconnut  que  le  côté  de  bâbord  de  la  corvette,  doublé  en 
bronze,  était  recouvert  d'une  plus  grande  quantité  d'oxydes  et 
de  végétaux  marins  que  le  côté  de  tribord ,  doublé  en  cui- 
vre (1).] 

De  nouvelles  expériences  furent  ordonnées  par  le  Ministre  de 
la  Marine ,  en  même  temps  que  les  armateurs  furent  engagés  à 
expérimenter  de  leur  côté. 


(1)  Aimales  Maritûiies,  t.  LIH,  page  S7«. 


_  256  — 

Le  brick  le  Bisfon  iîit  doublé,  le  9  juin  1831 ,  en  cuiFre 
rouge ,  à  tribord ,  et  eu  bronze  à  bâbord.  Les  23  et  24  avril 
1833,  on  découvrit  les  deux  rangées  supérieures  des  feuilles 
de  doublage  situées  au-dessous  de  la  ligne  de  flottaison.  Le 
bronze  parut  bien  conservé  et  exempt  de  coquillages  et  de  végé- 
tation. Il  était  seulement  recouvert  d'une  couche  assez  épaisse 
de  limon  mêlé  à  des  substances  salines  ou  basiques.  On  enleva 
iacilement,  au  moyen  du  lavage,  la  couche  superficielle  du 
dépôt ,  sans  entamer  la  croûte  inférieure  qui  était  tenace  et  de 
couleur  verdàtre.  Cette  croûte ,  détachée  à  coups  de  maillet  « 
reposait ,  dans  quelques  points,  sur  une  couche  de  protoxyde 
de  cuivre  (1).  Les  feuilles  de  cuivre  étaient  moins  limoneuses 
que  celles  dont  il  vient  d'être  parlé.  Elles  étaient  également 
dépourvues  de  coquillages  et  de  végétaux,  mais  elles  étaient 
percées  d'un  bout  à  l'autre  du  bâtiment.-^  En  somme,  rien 
de  concluant  dans  cet  essai ,  probablement  à  cause  de  la  qua- 
lité des  métaux  employés. 

Un  nouvel  examen  fut  bit  le  13  mai  1834,  sur  le  même 
bâtiment ,  ainsi  que  sur  le  porte-bateau  du  bassin  où  il  se  trou- 
vait. M.  Thomeuf  reconnut  que  les  surfaces  des  deux  métaux 
ne  présentaient  ni  coquillages,  ni  la  moindre  tache  de  végéta- 
tion ;  qu'elles  étaient  seulement  recouvertes  d'une  légère  couche 
limoneuse,  extrêmement  molle,  qu'on  a  enlevée  fiicilement  au 
moyen  du  lavage.  La  surface  du  cuivre  était  recouverte  d  une 
couleur  rouge  brun,  tandis  que  la  sur&ce  du  second-  ne  présen- 
tait que  çà  et  là  une  couleur  verdàtre.  Ajoutons  que  le  rapport 
des  pertes  comparativement  subies  sur  le  Biuan ,  par  les  feuilles 
de  cuivre  et  de  bronze,  fut  exprimé  par  un  chiffre  insignifiant. 
Ce  qui  résulta  toutefois  de  l'essai  opéré  sur  le  Bisswi ,  c'est  la 


(i)  U  est  évident  que,  dans  ce  casi  le  bronze  n'était  point  hamogine. 


—  257  — 

preuve  de  la  perforation  da  cuivre  au  niveau  de  la  flottaison , 
tandis  que  les  feuilles  de  bronze  étaient  encore  en  bon  état. 

Le  Bisson  fut  examiné  de  nouveau  en  1837.  Les  deux  métaux 
qui  le  doublaient  n'offraient  pas  de  dépôts  appréciables  de 
coquillages  ou  de  plantes  marines.  La  couche  de  limon  ayant 
été  enlevée ,  on  reconnut  que  le  bronze  était  recouvert  d'une 
matière  pulvérulente  d'un  rouge  très-vif  qui  fut  enlevée  fiicile  - 
ment.  Le  métal  placé  au-dessous  était  dans  un  bon  état  de  con- 
servation. 

Quant  au  cuivre ,  son  apparence  extérieure  était  à  peu  près 
identique  ,  c'est-à-dire  que  le  métal  situé  au-dessous  de  la 
couche  de  protoxyde  était  lisse  et  brillant;  mais,  dans  cer- 
taines parties,  une  croûte  verte  adhérente  s'était  formée,  et 
des  petits  trous  assez  nombreux  se  faisaient  apercevoir.  On 
dut  changer  le  cuivre ,  tandis  qu'on  put  conserver  le  bronze. 
L'analyse  permit  de  reconnaître  que  la  couche  rouge,  dont  il  a 
été  plusieurs  fois  question ,  n'était  point  seulement  formée  de 
protoxyde  de  cuivre,  mais  bien  de  proto^de,  de  deutoxyde,  de 
protochlorure  de  cuivre  et  d'une  minime  proportion  d'oxyde 
d'étain. 

Enfin,  un  nouvel  examen  fut  fait  sûr  le  même  bâtiment,  par 
M.  Reich,  sous-ingénieur  de  la  marine  (1).  Après  cinq  mois  et 
demi  de  navigation,  le  cuivre  du  Bisson  était  alors  tellement 
persillé  qu'il  fallut  le  remplacer  entièrement  ;  le  bronze  au  con- 
traire était  si  bien  conservé  qu'on  n'en  changea  pas  une  seule 
feuille;  les  déchets  en  poids  obtenus  des  feuilles  pesées  et  nu- 
mérotées, s'éloignaient  beaucoup  moins  de  ceux  qui  avaient  été 
obtenus  à  Cherbourg,  de  sorte  que  ces  résultats  concouraient  à 


(t)  Âimtles  Maritlmeft ,  T.  LVII ,  page  905. 

17 


-^  958  — 

afisigner  au  doublage  en  bronze  une  grande  supériorité  sur  Getuî 
en  cuivre. 

D'autres  épreuves  &ites  sur  le  brick  YAfiUon  (1)^  ont  nM»9tré 
qjue  pour  le  bronze ,  oomnoe  pour  le  cuivre ,  l'usure  a  été  plus 
forte  à  Tavant  qu'au  milieu  ,  et  plus  forte  au  milieu  qu'à  l'ar- 
rière. Le  rapport  de  la  perte  totale  absolue  du  cuivre  à.  celle  du 
bronze  a  été  :  :  J  :  2»2S0. 

La  n)arine  marchande  s'est  beaucoup  occupée  de  l'emploi 
comparatif  du  cuivre  et  du  bronze  pour  le  doublage  dea  bâti- 
ments (2).  M.  J.  Winslow,  armajteur  du  Havre,  est  le  premier 
qui  ait  fait  des  observations  à  cet  égard.  11  a  fait  appliquer  eu 
i£32 ,  sur  le  baleinier  le  ^ourbon^j  vingt  feuilles  de  bronze 
pesant  chacune  3  kih  500 ,  et ,  à  côté ,  même  nombre  de  feuilles 
de  cuivre  d'un  poids  égal  à  celle  du.  bronze.  Ce  bâtiment  a  fait 
deux  voyages  pour  la  pèche  de  la  baleine.  Le  premier  a  dune  huit 
mois  et  vingt-trois  jours,  et  le  second  six.  mois.  A,  son  retour, 
ea  mai  1834 ,  une  partie  des  feuilles  de  cuivre  étant  usées,  on  fit 
.  dédoubler  le  navire  eL  Ton  pesa  séparément  les  feuilles  de  cuivre 
et  lo&feuilles  de  bronze  qui  se.  trouvaient  en  contact  les  uuesavec  les 
autres.  On  reconnut  qu'aucune  feuille  de  bronze  n'avait  perdu  plus 
de  125  grammes  de  son  poids  primitif ,  tandis  que  chaque  feuille 
de  cuivre  avait  généralement  perdu  750  grammes.  La  sur&ce  du 
bronze  était  très-nette  et  très-unie,  et  aucun  corps  étranger  ne 
s'y  était  déposé. 

H.  Mortemar,  armateur  maritime  (3) ,  a  publié  des  observa- 
tions relatives  au  baleinier  le  CachaHot,  qui  a  fait  dix-neuf  mois 
de  campagne,  dont  dix-sept  sous  voiles. 


(1)  Annales  maritimes ,  T.  LVII ,  pige  908. 

(2)  idem  T.  LVII,  page  251. 

(3)  idem  T.  LVII,  page  74. 


—  869  — 

Les  personnes  qui  ont  assisté  à  l'examen  des  feuilles  de  euivre 
et  de  bronze ,  o)U  été  partagées  d'opinion  sur  l'état  de  leur  con* 
seffvfttîon.  Elles  ont  été  d'avis  que  si  les  doublages  en  bronze 
présentaient  toujours  la  même  supériorité  sur  les  doublages  en 
ouîvvt  t  elle  était  loin  d'être  aussi  prononcée  cependant  qu'on 
l'avait  observée  à  bord  de  quelques  bâtiments. 

En  admettant  comme  constants  les  résultats  que  je  viens  de 
rapporter,  on  serait  en  droit  de  demander  :  1^  Comment  il  se 
fait  que  la  marine  de  l'Etat  continue  à  employer  le  cuivre  rouge 
pour  ses  doublages;  2^  pourquoi  les  armateurs  des  principaux 
ports  ont  successivement  abandonné  l'emploi  du  bronze  qu'ils 
avaient  adopté  pendant  plusieurs  années  pour  la  navigation  au 
long-cours;  3®  pourquoi  enfin,  et  de  guerre  lasse,  ces  mêmes 
armateurs  emploient  aujourS'hui ,  d'une  manière  presque  exclu- 
sive ,  les  doublages  en  laiton ,  malgré  leur  peu  de  durée  ?  L'exa* 
men  de  ces-différentes  questions  a  constitué  la  base  des  investi- 
gations auxquelles  je  me  suis  livré  depuis  quelques  années,  à 
l'occasion  d'une  expertise  dont  m'avait  chargé  le  Tribunal  de 
Commerce  de  Nantes. 

Des  renseignements  que  j'ai  recueillis  avec  le  plus  grand  soin, 
il  ressortit  tout  d'abord  que  les  bronzes  livrés  à  la  marine  mar- 
chande étaient  foin  de  ressembler  à  ceux  qu'on  avait  expéri- 
mentés avec  succès  à  l'origine  de  cette  fabrication.  Tandis  que 
les  premiers  doublages  fournis  aux  armateurs,  duraient  sept, 
huit,  neuf,  dix  ans  et  davantage,  ceux  qu'on  vend  depuis  quel- 
ques années,  sont  souvent  impropres  au  service  au  bout  d'un  ou 
deux  voyages. 

Tel  capitaine  voit  son  doublage  s'encrasser  d'une  manière  fâ- 
cheuse pour  la  marche  ;  tel  autre  voit  les  feuilles  métalliques 
s'altérer  inégalement  ;  tel  autre  enfin,  après  quinze  ou  dix4iuit 
mois   de  navigation,  est  obligé  de  faire  changer  un  bronze 


—  260  — 

qu*îl  supposait  destiné  à  une  durée  de  six  ou  huit  années  au 
moins. 

Je  n'ai  pas  besoin  d'insister  sur  les  préjudices  apportés  aux 
intérêts  des  armateurs  par  ces  altérations  inattendues.  On  com-* 
prend  par  quelles  sommes  peut  être  exprimé  quelquefois  le  retard 
d'un  navire  chargé  de  marchandises  d'un  cours  variable  sur  les 
marchés.  Au  point  de  vue  du  navire  en  lui-même,  il  estdiflBcilede 
croire  que  l'armateur  d'un  bâtiment  de  SOO  tonneaux ,  après  avoir 
dépensé  10,000  fr.  environ  en  achat  de  bronze,  admette  sans 
contestation  que  le  hasard  ait  pu  déterminer  la  mauvaise  qualité 
de  cette  substance.  De  là ,  ces  procès  si  souvent  portés  »  depuis 
quelques  années,  devant  les  tribunaux  de  commerce  du  Bavre, 
de  Nantes,  de  Bordeaux,  de  Marseille,  et  dont  l'effet  le  plus 
clair  est  l'abandon,  par  beaucoup  d'armateurs,  d^un  alliage  qui 
rendrait  cependant  de  grands  services  s'il  était  régulièrement  el 
convenablement  fabriqué. 

§  II.  —  Ia  ïioxift  la  Sarah. 

Le  premier  échantillon  de  bronze  à  doublage  que  j'examinai 
provenait  du  navire  de  Nantes  la  Sarah.  Appliqué  en  mars 
1849,  cet  alliage  était  tellement  percé  en  mai  1850,  qu'on 
fut  obligé  de  le  remplacer  en  partie  à  Calcutta. 

Le  doublage  de  la  Sarah  était  usé  d'une  manière  à  peu  près 
égale  de  chaque  côté  du  navire  (1)  ;  les  parties  de  l'avant  et  de 
la  flottaison  avaient  surtout  souffert.  Le  métal  était  recouvert 
d'une  crasse  blanche  verdàtre,  dans  laquelle  je  constatai  la 


(1)  Le  poids  du  doublage,  pris  avec  Boin  après  son  eolèvemeat  de  la 
carène ,  donna  les  chiffires  soivauts  t  bâbord  1,662  kilog.,  tribord  1^492 
kilog. 


—  261  — 

présence  de  22,2  Vo  d'oxyde  d'étain.  La  coaleur  de  Talliage  se 
rapprochait  plutôt  de  celle  du  cuivre  rotàge  ordinaire  que  de 
celle  du  bronze  monétaire.  Certaines  feuilles  étaient  intactes , 
d'autres  présentaient  des  enlevages  qui  avaient  eu  lieu  sur  des 
surbces  assez  grandes,  terminées  par  des  lignes  courbes  capricieu- 
sement contournées.  Sur  les  feuilles  oà  l'altération  s'était  mani- 
festée de  la  manière  la  plus  intense ,  le  métal  était  littéralement 
criblé  comme  par  les  coups  répétés  d'une  gouge  d'un  très-mi- 
nime  diamètre.  Sur  toutes,  il  était  facile  de  voir  au  premier 
abord  que  le  grain  était  grossier,  peu  serré,  le  poli  médiocre  et 
la  nature  de  l'alliage  hétérogène. 

Le  défeut  d'homogénéité  du  bronze  examiné  était  plus  facile* 
ment  appréciable  lorsque,  plaçant  un  morceau  du  métal  dans  un 
étau ,  on  le  brisait  brusquement  :  il  était  aisé  d'apercevoir  alors 
les  soufflures  qui  existaient  dans  sa  masse,  et  surtout  les(acA^5 
d'éttnn ,  accusant  une  imparfaite  répartition  du  métal  destiné  à 
jouer  vis-à-vis  du  cuivre  le  rôle  d'élément  positif. 

Au  premier  aspect,  et  surtout  après  un  examen  à  la  loupe, 
on  reconnaissait  que  le  laminage  avait  été  opéré  sur  une  ma- 
tière dont  toutes  les  parties  n'étaient  pas  uniformément  cons- 
tituées. 

Sachant  que  le  navire  du  port  de  Nantes  le  Paquebot-Fer di- 
nand  avait  fait  dix  années  de  navigation  avec  le  même  doublage 
en  bronze,  je  me  procurai  une  feuille  de  cet  alliage.  On  me 
remit  également  un  fragment  de  bronze  provenant  du  doublage 
de  VAline^  ayant  subi  pendant  plusieurs  années  l'action  de  l'eau 
de  mer  sans  s'altérer  d'une  manière  apparente.  Enfin,  m'étant 
successivement  transporté  le  long  du  bord  de  la  Sarah ,  pen- 
dant que  le  navire  était  couché  sur  le  flanc  de  tribord  et  sur  celui 
de  bâbord ,  je  pus  me  procurer  des  plaques  à  des  degrés  diffé- 
rents d'altération. 

La  vue  seule  me  permit  d'établir  une  différence  bien  radicale 


—  262  — 

entre  les  excellents  bronzes  du  P^Ê^^bat-Ferdinand  et  de  fÀlime 
et  l'alliage  défectueux  de  la  Samh.  Je  dus  me  préocooper  des 
méthodes  analytiques  à  suivre  pour  confirmer  cel  examen 
préalable. 

§  III.  —  Analyse  des  bronzes. 

Les  procédés  d'analyse  à  employer  pour  connaître  ia  compo* 
sition  d'un  bronze  sont  assez  simples.  On  prélève  sur  la  plaque  à 
examiner,  et  au  moyen  d*un  emporte-pièce ,  quelques  frag- 
ments de  l'alliage  préalablement  décapé.  On  en  pèse  2  grammes 
et  on  traite  par  l'acide  azotique.  Il  se  forme  un  précipité  com* 
posé  d'acide  méta-stannique  auquel  sont  unis,  à  ia  vérité ,  l'an- 
timoine et  l'arsenic  contenus  dans  le  bronze.  L'antimoine  peut 
être  négligé  dans  le  plus  grand  nombre  des  cas.  Quant  à  l'ar- 
senic, j'en  parlerai  plus  loin. 

•  Il  est  très-important  de  n'employer,  pour  dissoudre  le  bronze, 
qu'un  léger  excès  d'acide  azotique,  et  d'étendre  la  masse  de  dix 
fois  environ  de  son  volume  d'eau,  avant  de. séparer  par  le  filtre 
le  dépôt  d'acide  méta-stannique.  Il  ne  me  coûte  nullement 
d'avouer  que ,  pour  avoir  négligé  la  première  de  ces  précautions, 
j'ai  pendant  quelque  temps  exécuté  des  essais  de  bronze  dans 
lesquels  une  notable  proportion  d'acide  méta-stannique  passait 
en  dissolution,  à  la  faveur  d'un  trop  grand  excès  d'acide  azo- 
tique. 

Quel  que  soit  le  soin  avec  lequel  on  lave  l'acide  méta-slan- 
nique,  on  obtient  un  chiffre  d'étain  maximum,  en  raison  de 
l'impossibilité  d'entratner  une  proportion  d'oxyde  de  cuivre,  que 
M.  Ch.  Sobrero  (1)  évalue  à  7;  de  l'oxyde  d'étain.  Selon  ce  chi- 
miste, on  évite  cet  inconvénient  en  mettante  ou  3  grammes  de 


0)  Amialss  de  Chimie  et  de  Phirmade ,  T.  LXI,  page  171. 


l'alliage  dans  unie  boule  soufflée  sur  un  tube  d'environ  6  millioi. 
de  diamètre.  L'un  des  boats  do  tube  communique  avec  un  ap- 
fMtreil  rempli  de  chlofrure  de  calcium  ;  l'autre  est  effilé  et  s'en- 
gage dans  un  peiit  ballon  tubulé  communiquant  avec  uh  flatcon 
rempli  de  lait  de  cliaux.  On  fait  passer  du  chlore  sur  l'alliage 
et  on  chanffe.  Le  cblorure  d'étain  est  entraîné  dans  le  ballon  et 
le  cblorure  de  cuivre  reste  dans  la  boule.  On  dose  par  les  pro- 
cédés ordinaires  les  métaux  renfermés  dans  les  chlorures  ainsi 
séparés. 

Ainsi  que  l'ont  fait  remarquer  MM.  Barreswill  et  À.  Sobrero 
(1) ,  il  est  difficile  de  conduire  l'action  du  cMore  au  moyen  de 
cet  appareil.  Une  température  trop  élevée  motive  des  projections 
de  chlorure  cuivrique.  Dans  mes  expériences,  il  est  souveht 
arrivé  que  la  température  paraissant  suffisante,  il  se  formait  une 
masse  de  .chlorure  mixte  dont  le  centre  était  protégé.  Les  chlo* 
rures  de  fer,  de  sine  et  de  cuivre  restaient  alors  dans  la  masse. 
Un  autre  inconvénient  consiste  dahs  la  difficulté  d'empêcher  la 
condensation  des  cMorures  votalils  à  une  très-laible  distance  de  la 
partie  chauffée. 

Je  lie  crois  donc  pas  que  le  procédé  classique  et  simple  du 
dosage  de  l'étain  pair  l'acide  azotique  doive  être  abandonné. 

Le  filtre  contenant  l'acide  méta-stannique  ayant  été  convena» 
bleiment  lavé,  on  peut,  comme  je  le  feisarsdafns  mies  essais,  le 
ptecer  dans  Ufn  petJt  cret^et  à  recuire ,  qu'on  intiroduit  d«ns  la 
moufle  d'un  fourneau  à  coupelle.  Lorsque  la  substance  est  déga- 
gée de  toute  matière  charbonneuse,  on  ia  pèse. 

Je  ne  m'appesantirai  pas  sur  le  dosage  du  plomb  contenu 
dans  la  liqueur  filtrée  :  l'emploi  combiné  de  l'acide  sdifariqué  et 
de  l'alcool  permet  de  l'obtenir  avec  une  suffisante  approximation. 


(1)  Apptûidice  k  tom  les  Traités  d'AnblyBe  t  page  145. 


—  264  — 

J'ai  parlé  plus  haut  de  l*arsenic  qui  se  trouvait  concentré  dans 
le  précipité  stannique,  probablement  à  Tétat  d'acide  arsenique. 
Plaçant  le  tout  dans  une  petite  nacelle  de  verre ,  disposée  elle- 
même  dans  un  tube  en  verre*,  et  chauffant  dans  un  courant 
d'hydrogène ,  on  en  sépare  larsenic  qui  se  condense  sous  forme 
d'anneau  (i)  ou  qu'on  peut  fixer  sur  une  spirale  en  cuivre  pur 
(2).  Le  résidu  pouvant  encore  contenir  quelques  traces  d'arsenic, 
on  le  traite  par  l'acide  chlorhydrique ,  dans  un  appareil  de  Harsb» 
et  on  obtient  des  taches  arsenicales ,  si  l'hydrogène  n'a  pas  corn* 
plètement  chassé  le  métalloïde  de  sa  combinaison. 

On  arriverait  probablement  à  doser  avec  non  moins  d'exac- 
titude l'arsenic  combiné  avec  le  précipité  méta-stannique ,  en 
plaçftnt  le  tout  dans  un  appareil  de  Marsh  alimenté  par  de 
l'acide  chlorhydrique  identique  à  celui  qu'employa  M.  Thénard 
pour  doser  l'arsenic  des  eaux  du  Mont-d'Or.  Il  faudrait ,  dans  ce 
cas ,  faire  passer  le  gaz  arsenifère  sur  de  Tamianthe ,  du  car- 
bonate de  chaux  et  du  chlorure  de  calcium,  pour  le  dé- 
pouiller de  chlorure  de  zinc,  d'acide  chlorhydrique  et  enfin 
d'humidité. 

Des  expériences  effectuées  naguère  au  laboratoire  de  l'École 
des  Mines  ayant  conduit  à  constater  la  présence  de  l'arsenic 
dans  certains  doublages,  j'ai  dû  rechercher  l'influence  de  ce  mé- 
talloïde sur  la  durée  des  alliages  à  la  mer.  J'ai  été  amené  à  re- 
connaître que  les  bronzes  peuvent  être  très  arsenicaux  et  donner 
d'excellents  résultats  quant  h  la  durée.  Au  point  de  vue  où  je 
suis  en  ce  moment  placé,  l'appréciation  quantitative  de  l'arsenic 
ne  saurait  donc  avoir  qu'un  intérêt  secondaire.  Je  n'y  insisterai  pas. 

Les  doublages  en  bronze  ne  contenant  pas  de  zin<^,  je  ne 


(t)  LevoL 

(3)  Thénard.  «—  Annales  de  Chimie  et  de  Phyûqaei  tom.  43, 


—  265  — 

parlerai  pas  du  dosage  de  ce  métal,  sur  lequel  j'aurai  du  reste 
occasion  de  ih'étendre  longuement  en  parlant  des  laitons. 

J'ai  tenté,  dans  un  but  de  vulgarisation  facile  à  comprendre, 
d'appliquer  aux  doublages  en  bronze  la  méthode  d'appréciation 
comparative  des  touchaux  (i).  L'approximation  obtenue  ne  per- 
mettant pas  de  franchir  la  seconde  décimale ,  et  les  quantités 
d'étain  étant  très  faibles  dans  les  alliages  destinés  aux  navires,  il 
m'a  semblé  que  cette  méthode  n'était  pas  susceptible  d'application 
suffisamment  précise  dans  le  cas  dont  il  s'agit. 

Quel  que'  soit  le  procédé  auquel  on  a  recours  pour  effectuer 
l'analyse  d*un  bronze  à  doublage ,  il  est  important  de  se  rap-t 
peler  que  les  prises  d'échantillons  doivent  avoir  lieu  sur  diffé- 
rents points  des  plaques  et  sur  différentes  plaques.  L'avant  d'un 
navire ,  en  effet,  est  toujours  plus  attaqué  et  plus  dépouillé 
d'étain  que  le  côté ,  et  à  fortiori  le  gouvernail  est  le  moins 
altéré. 

D'autre  part ,  la  ligne  de  flottaison ,  alternativement  soumise  à 
l'atmosphère  et  à  l'eau ,  est  plus  corrodée  que  les  parties  basses 
de  la  carène.  Il  conviendra  donc,  pour  se  livrer  à  l'étude  géné- 
rale d'un  doublage,  de  faire  une  série  d'analyses  et  de  ne  tirer 
des  conclusions  qu'après  avoir  constitué  des  moyennes  pour  telle 
ou  telle  région  du  revêtement  métallique  appliqué  sur  le  navire. 

§  IV.  —  Examen  de  quelques  doublages. 

Le  navire  la  Sarah, dont  j'ai  parlé  plus  haut  et  dont  les  plaques 
de  bronze  étaient  usées  d'une  manière  fort  inégale ,  a  fourni  à 
l'analyse  les  résultats  suivants  : 


(1)  Ces  essais  demandent  une  grande  pratique.  On  arrive  k  pcavoir 
déterminer,  k  leur  aide ,  le  titre  d'un  bronze  monétaire  k  nn  poar  cent.  — 
Pelonse  et  Fremy,  T .  111 ,  page  317. 


—  266  — 


Campoêition  peur  1«000  parlas. 


9 


ÉCHANTILLONS 


Mi* 


1.  Plaque  complètemeDt 
piquée  (bâbord)... 


2.  Plaque  corrodée  sur 
de  larges  surfaces 
(tribord) 

3.  Plaque  en  bon  état 
(bâbord) 


4.  Plaque   en    bon   étal 
(tribord) 


5.  Plaque  presque  intacte 
(tribord) 


6.  Plaque  intacte  (prise 
près  le  gouYernail). 


CDIVIIE. 

ÉTAin. 

VLOMB. 

971 

24 

5 

968 

24 

8 

959 

29 

12 

960 

31 

9 

952 

35 

13 

951 

38 

11 

ARSENIC 

BT  FBft. 


A^ 


Traces 
sensibles. 


Id. 


Id. 


Id, 


Id, 


Id. 


\^ 


Ces  analyses  conduiraient  tout  d'abord  à  admettre  : 
1®  Que  les  plaques  appliquées  ou  corrodées  ont  éprouvé  une 
forte  dépréciation  en   étain ,  ce  qui  corrobore  la  richesse  des 
crasses  eu  oxyde  tie  ce  métal  ; 

•  2^  Que  le  bronze  de  la  Sarah  était  loin  de  représenter,  par  sa 
composition,  les  alliages  à  5  et  5,5  */«  d'étain  sut*  lesquels  avaient 
été  effectités  les  premiers  essais  de  la  marine. 

Un  doublage  en  bronze  dont  les  résultats  avaient  été  mé- 
diocres, eu  égard  à  ce  qu'on  était  en  droit  d'en  espérer,  me 
fut  remis  par  H.  Delabrosse ,  armateur  du  port  de  Nantes.  Ce 
doublage  avait  la  teinte  rougefttre  des  sous  à  l'effigie  de  Napoléon 
111,  dans  lesquels  la  dose  d'étain  est  minime.  Sa  surface  était 


—  867  — 

inégalement  usée.  jLa  senie  plaque  qa'iline  foi  possible  d'examiner 
offrait  la  composition  suivante  : 

Cuivre 959 

Étain 34 

Plomb 7 

Arsenic  et  fer traces. 


1,000 


Le  navire  Paquebot- Ferdinand ,  que  j'ai  cité  plus  haut  comme 
ayant  fait  avec  le  plus  grand  succès  dix  ans  de  navigation,  et  dont 
le  beau  doublage  avait  un  aspect  jaunfttreet  une  dureté  considé- 
rable, fut  également  analysé.  Voici  la  composition  des  deux 
plaques  qui  me  furent  remises  : 


Plaque  de  bâbord. 

Cuivre 929,6 

Étain 62,0 

Plomb 8,0 

Fer traces. 

Arsenic 0,4 


1000,0 


Plaque  de  tribord* 

Cuivre 930,0 

Étain 60,6 

Plomb 9,0 

Fer traces. 

Arsenic 0,4 


1000,0 


Remarquable  au  point  de  vue  de  la  durée ,  ce  doublage  a  dû 
être  difficile  à  laminer.  On  verra  plus  loin ,  d'ailleurs,  que  si  sa 
richesse  en  étain  aVait  été  plus  faible  de  un  centième  environ,  la 
marche  du  navire  y  eût  gagné,  en  même  temps  que  son  prix  de 
revient  en  bbrique  eût  été  moins  élevé.  Quoiqu'il  en  soit,  la 
longue  durée  de  ce  doublage  et  la  présence  de  l'arsenic  à  la  dose 
de  0,4  ^/o  dans  sa  composition ,  dit  assez  que  l'existence  de  ce 
métalloïde  n'est  point  incompatible  avec  la  résistance  d'un  bronze 
à  l'action  de  l'eau  de  mer. 

U Equateur,  navire  ajppartenaBt  à  M*  Noguea ,  armateiff  tle 


—  268  — 

Nantes,  a  fait  treize  années  de  navigation  avec  un  doublage  en 
bronze ,  dans  une  plaque  duquel  j'ai  trouvé  : 

Cuivre .    .  947,1 

Étain  ........  50,9 

Plomb 1,0 

Fer 1,0 

Arsenic  .    •    ^  - .    .    •    •  traces  visibles. 

1000,0 

La  teinte  de  ce  bronze  était  belle,  sa  surfiace  unie,  et  la  dose 
d'étain  était  beaucoup  plus  forte  que  celle  observée  dans  l'ana- 
lyse du  doublage  de  la  Sarah  et  de  l'échantillon  remis  par 
M.  Delabrosse. 

Le  navire  de  Nantes  le  Méridien ,  qui  a  fait  la  navigation  des 
Indes  de  1847  à  1853,  était  revêtu  d'un  bronze  (1)  qui  n'a 
subi  aucune  altération  anormale ,  et  dont  l'analyse  m'a  fourni  les 
chiffres  qui  suivent  : 

Cuivre 941 

Étain 52 

Plomb 7 

Arsenic traces 

Fer traces 

tooo 


(1)  Ce  doublage  éUit  formé  par  513  feoilleB  de  3  k.,500  ==  179Sktl. 

773  feuilles  de  3  k.,250  =  2476 


ToUl....     1271  kil. 
Le  prix  net  du  doublage  t  13,440  francs. 

Le  précédent  donblage  de  ce  navire  était  en  cuivre  rouge  ^  il  pesait 

3,908  kilog.  Il  était  piqué  dans  certaines  parties  et  en  mauvais  état  dans 

la  plupart  des  points.  Après  deux  voyages  k  Calcutta  et  un  voyage  k 

Bombon^  ion  poids  était  réduit  k  2,615  kilog.  Différence^  1,292  kiL 


\ 


I 


—  269  — 

Enfin.,  un  échantillon  du  bronze  du  navire  GuesseUne  me  fut 
remis  par  MM.  Guichet  et  Russeil ,  fieibricants  de  doublages  à 
Nantes,  comme  type  d'un  alliage  ayant  bien  résisté  à  l'action 
corrosive  de  l'eau  de  mer.  ïy  trouvai  : 

Cuivre 944,2 

Étain 54,8 

Plomb 1,0 

Fer.    ....••••  traces 

Arsenic traces 

1000,0 

'  Le  doublage  de  l'Aline  a  été  analysé  après  une  longue  et 
heureuse  navigation.  Cet  alliage  offrant  tous  les  caractères  exté* 
rieurs  d'une  substance  bien  homogène ,  a  donné  : 

Cuivre 935 

Étain 55 

Plomb 10 

Fer traces 

1000 

En  mettant  en  regard  les  richesses  en  étain  de  ces  différents 
alliages ,  les  indications  de  leurs  aspects  et  de  leur  durée  à  Ja 
mer ,  on  obtient  le  tableau  suivant  : 


—  272  — 

des  résultats  fourDÎs  par  des  analyses  comparatives,  il  peut  se 
présenter  des  cas  où ,  par  suite  de  conditions  physiques  extrè* 
mement  complexes ,  l'observateur  se  trouvera  dérouté.  Tel  dou- 
blage, en  effet,  sera  constitué  à  Taide  de  plaques  à  différents 
titres  qui ,  par  leur  association ,  Joueront  le  r6le  de  couples  de 
grande  dimension  et  ne  se  comporteront  plus  conune  elles 
l'eussent  &it  isolément.  La  différence  des  alliages  associés  provo- 
quera ,  dans  cc^  cas ,  des  altérations  qu'un  examen  général  ei 
approfondi  de  la  coque  du  navire  pourra  setU  expliquer. 

Lorsqu'on  procède  à  l'analyse  de  doublages  et  qu'on  établit 
des  chiffres  comparatifs  exprimant  leur  durée,  il  est  important 
d'avoir  égard  aux  conditions  spéciales  dans  lesquelles  a  eu  lieu 
l'action  de  l'eau  de  mer  sur  le  métal.  C'est  un  &it  bien  connu 
des  capitaines,  que  deux  doublages  de  méma  nature  et  de 
même  poids,  appliqués  en  même  temps  à  des  bâtiments  de 
même  forme,  ont  des  durées  très  inégales,  si  ces  bâtiments 
sont  employés  à  des  navigations  différentes.  Tel  doublage»  ser- 
vant à  de  longues  navigations,  comme  celle  de  l'Inde,  qui 
nécessite  huit  ou  dix  mois  de  marche  dans  l'année,  sera  plus 
exposé,  en  effet,  au  frottement  incessant  de  l'eau  de  mer  et 
aux  phénomènes  électro-chimiques  dont  il  est  accompagné, 
que  tel  autre  servant  à  la  navigation  de  l'Amérique,  qui  de- 
mande seulement  quatre  à  six  mois  de  route  ;^i). 

Il  est  de  toute  nécessité  que  le  laminage  soit  exécuté  dans 
des  conditions  constantes,  pour  qu'à  richesse  égale  en  métal 
positif,  deux  lames  de  bronze  constituent  des  couples  identiques 
à  la  mer.  Dans  le  cas  contraire,  les  circonstances  physiques 
influeraient  sur  Taction   électro -chimique,    et  une   lame  de 


(1)  Lettre  de  M.  Lanriol,  ancien  aecrétaire  de  la  Chambre  de  Com- 
merce de  IVantes. 


—  27»  — 

bronze  se  constituerait  immédiatement  dans  un  état  électrique 
différent  de  celui  où  serait  placée  une  autre  lame  à  texture 
plus  ou  moins  cohérente. 

Je  dois  aussi  mentionner  la  haute  importance  d'associer  à  un 
doublage  en  bronze  des  clous  qui  jouent  à  son  égard  le  rôle 
d'éléments  négatifs.  L'oubli  de  cette  loi  a  causé  des  accidents 
graves  que  j'aurai  occasion  de  relater' en  parlant  des  laitons. 

C'est  en  tenant  compte  de  ces  conditions  générales  que  le 
chimiste  ou  le  physicien  peut  tirer  de  ses  expériences  de  labora- 
toire des  conclusions  logiques ,  et  rendre  les  résultats  analyti- 
ques féconds  en  applications  pratiques. 

§  V.  —  Production  des  bronzes  à  doublage. 

Ce  que  [des  expériences  analytiques  m'ont  permis  d'établir 
dans  le  paragraphe  précédent,  je  vais  essayer  dé  le  confirmer 
par  la  synthèse. 

La  concordance  entre  de  faibles  proportions  du  métal  positif 
dans  les  bronzes  et  leur  rapide  altération  à  la  mer ,  découlent  di- 
rectement des  observations  consignées  dans  mes  tableaux.  J'ai  pris 
pour  en  vérifier  l'exactitude  des  plaques  riches  à  25  millièmes,  à  40 
millièmes  et  à  50  millièmes  d'étain.  Ces  plaques  provenaient  du 
commerce.  En  les  immergeant  pendant  un  mois  dans  un  liquide 
à  5  degrés  Baume ,  contenant  le  mélange  suivant  : 

Alun 40 

Crème  de  tartre 20 

Sel  marin 40 

100 

je  pus  constater  que  les  plaques  à  50  millièmes  ayant  une  teinte 
jaunâtre  et  un  grain  homogène ,  s'usaient  uniformément  sur  les 
différents  points  de  leur  surbce. 

Les  bronzes  pauvres  en  étain  et  offrant  tous  les  caractères  pro- 

18 


—  274  — 

près  aux  doublages  de  mauvaise  qualité,  ne  tardèrent  pas  à  préaen* 
ter  des  altérations  inégaies;  lalliage  était  tantôt  raboteux ,  tantôt 
piqué,  mais  le  plus  souvent  usé  par  de  larges  surfaces  bizarre- 
ment déterminées. 

m 

J*étais  de  plus  en  plus  porté  à  admettre  —  on  le  comprendra 
facilement  —  une  corrélation  intime  entre  une  très  faible  dose 
d'étain,  et  par  suite,  sa  mauvaise  répartition  dans  un  bronze. 
Le  fait  que  je^  vais  rapporter  contribua  à  me  prouver  que  j'étais 
dans  le  vrai  à  cet  égard. 

En  avril  1851 ,  le  navire  la  Sarah  fut  revêtu  d'un  doublage 
neuf  en  bronze.  Un  échantillon  de  cet  alliage  me  fut  remis  :  il 
était  rougeâlre  ;  sa  cassure,  examinée  à  un  grossissement  moyen, 
accusait  un  défaut  d'homogénéité  ;  sa  dureté  était  loin  d'être 
égale  à  celle  de  la  nouvelle  monnaie  de  billon.  Sa  composition 
était  ainsi  repr^entée  : 

Cuivre 961,4 

ÉUin 28,9 

Plomb 9,7 

Fer traces 

Arsenic traces 

1000,0 

J'augurai  mal  de  l'usage  d'un  tel  bronze ,  destiné  à  fiiire  la 
navigation  de  l'Inde ,  et  je  formulai  mon  opinion  dans  un  pli 
cacheté  que  je  déposai  au  secrétariat  de  la  Chambre  de  Com- 
merce de  Nantes.  Un  sentiment  de  réserve  qu'on  comprendra 
me  conduisit  à  taire  une  conviction  que  les  faits  eussent  pu  ne 
pas  confirmer,  et  à  ne  la  faire  connaître  qu'après  un  laps  de 
t^mps  suffisant. 

ËQ  décembre  1853,  la  Sarah  revint  en  France.  De  nom* 
breuses  feuilles  de  doublages  étaient  piquées ,  et  la  partie  intacte 
n'inspirait  pas  grande  confiance  aux  armateurs.  Alors  seulement, 


—  975  — 

je  ils  constater  que  le  résultat  analytique  du  bronze  de  la  Sarah 
avait  permis  de  préjuger  la  nature  de  son  altération  à.  la 
mer  (1). 

Je  rappellerai  du  reste  ce  que  j'écrivais,  en  1852,  dans  un 
premier  Mémoire  soumis  à  l'Académie  des  Sciences  et  inséré 
par  extrait  dans*  les  comptes-rendus  des  séances  de  cette  com- 
pagnie :  a  De  nombreuses  analyses  effectuées  sur  des  doublages 
en  bronze  employés  dans  le  port  de  Nantes,  m'ont  permis  de 
constater  que,  dans  neuf  cas  sur  dix,  les  doublages  rapidement 
altérés  à  la  mer,  ne  renferment  que  24,  25,  26,  35  d'étain 
pour  mille  au  plus ,  de  l'alliage.  Je  n'oserais  affirmer  que  tout 
bronze  bien  laminé,  homogène  et  contenant  au  moins  40  pour 
mille  d'étain ,  doive  être  infailliblement  de  longue  durée;  mais 
tous  les  bronzes  de  longue  durée  que  j'ai  analysés  contenaient 
cette  porportion  minimâ  de  métal  protecteur.  Pour  rester  dans 
les  bornes  d'une  sage  réserve,  je  poserai  donc  simplement  en 
principe  qu'un  armateur  peut ,  au  moyen  de  l'analyse ,  acquérir 


(1)  Voici  une  copie  de  la  pièce  à  laquelle  il  est  fait  allusion  : 
a, Chambre  de  Commerce  de  Nantes,  —  Je  soussigné^  Denis  Lanriol, 
secrétaire  de  la  Chambre  de  Commerce  de  Nantes ,  certifie  que  le  laodi 
36  décembre  iS5S,  j'ai,  à  la  demande  de  M.  Bobierre,  profesBeor  de 
chimie,  et  avec  l'autorisation  de  M.  T.  Hardouin,  armateur,  fait  l'ou- 
verture d'un  paquet  portant  le  double  cachet  de  MM.  Bobierre  et  T. 
Hardouin,  et  dont  clôture,  suivant  inscription  à  l'enveloppe ,  avait  eu 
lieu  le  14  avril  1851 ,  époque  du  dernier  renouvellement  du  doublage  de 
la  Sarah,  Le  paquet  sus-mentionné  contenait  un  fragment  de  feuilles  de 
bronze  et  une  note  conçue  comme  suit  : 

«  Si  le  bronze  du  navire  la  Sarah  ^  actuellement  en  partance ,  est  con- 
»  forme  k  l'échantillon  déposé  dans  l'enveloppe  ci-jointe  et  ne  renferme 
n  par  conséquent  qne  28,9  pour  mille  d'étain ,  je  pense  qu'il  ne  sera  paa 
n  d'un  usage  avantageux.  Je  regarde  ce  résultat  comme  probable  ,  c'est 
i>  pourquoi  je  désire  que  ce  paquet  ne  soit  décacheté  qu'après  une  ou 
»  deux  traversées.  » 

Nantes,  avril  1851  Signé  t  BOBIERRE. 

Pour  copie  conforme  :  D.  LAURIOL. 


—  276  — 

sinon  une  conviction  entière  «  du  moins  une  opinion  aussi 
exacte  que  possible  sur  la  qualité  des  doublages  en  bronze  des- 
tinés à  une  longue  navigation.  »  A  dater  de  cette  époque,  mes 
préoccupations  ont  eu  pour  but  la  recherche  expérimentale  des 
conditions  de  répartition  de  l'étain  dans  les  fontes  de  bronze  à 
doublage. 

J*ai  formé,  en  conséquence,  des  lingots  dans  lesquels  j'ai  fiiit 
successivement  entrer  des  métaux  purs  ou  impurs,  des  doses 
plus  du  moins  considérables  de  ces  mêmes  métaux;  dans  cer- 
tains cas  même  un  métal  étranger,  propre,  dans  mon  idée,  à  &vo- 
riser  la  répartition.  Je  vais  passer  en  revue  les  résultats  de  ces 
expériences  effectuées  sur  des  lingots  cylindriques  du  poids  de 
25  kilogrammes. 

Bien  que  la  dureté  des  alliages  que  j*ai  obtenus  ait  été  de 
beaucoup  supérieure  à  celle  du  cuivre,  il  m'a  paru  que  dans 
la  limite  où  l'étain  concourt  à  la  formation  des  bronzes  à  dou« 
blage  (4,  5  à  5,5  d'étain  pour  cent  d'alliage) ,  les  pesanteurs 
spéciûques  variaient  d'une  façon  peu  sensible.  Il  paraîtrait, 
d'après  les  expériences  faites  à  la  fonderie  de  Toulouse ,  que  la 
présence  de  Tétain  à  des  doses  inférieures  à  7  Vo  aurait  même 
pour  effet  de  causer  une  diminution  dans  la  densité ,  et  que 
depuis  7.  °/o  de  richesse  jusqu'à  27  Vo  »  le  phénomène  inverse 
se  reproduit.  Je  n'avais  point  à  m'occuper  ici  de  ce  fait  assez 
remarquable,  constaté,  dit-on,  sur  42  lingots.  La  dureté,  l'ho- 
mogénéité du  produit  obtenu,  telles  étaient  les  conditions 
industrielles  dans  la  limite  desquelles  je  devais  me  renfermer. 

Les  lingots  que  j'ai  fait  couler  étaient  cylindriques  et  avaient 
40  centimètres  de  hauteur  ;  ils  ont  été  moulés  en  sable  (1), 

(1)  La  liqaatioii  est  plus  considérable  dans  les  moules  en  sable  que 
dans  les  monles  en  fonte  ;  mais  j'avais  à  observer  des  différences  de 
liquation,  et  c'est  précisément  pour  cette  raison  qne  j'en  rechercliaia 
les  causes  les  plus  efficaces. 


—  277  — 

avec  soin ,  dans  rétablissement  de  M.  Voruz  afné,  de  Nantes, 
dont  je  suis  heureux  de  reconnaître  ici  le  bienveillant  empresse- 
ment à  seconder  mes  recherches. 

Le  jet  de  la  coulée  a  été  éliminé  pour  chaque  pièce ,  et  les 
échantillons  destinés  à  l'analyse  ont  été  prélevés  de  la  manière 
suivante,  à  l'aide  d'une  machine  à  forer  :  V  au  centre  du  lin- 
got, à  quatre  centimètres  de  la  base  supérieure  ;  2^  au  centre, 
à  quatre  centimètres  de  la  base  inférieure  ;  3^  à  la  surface  et  à 
quatre  centimètres  de  la  base  supérieure  ;  4^  à  la  sur&ce  et  à 
quatre  centimètres  de  la  base  inférieure.  L'étain  a  été  dosé  avec 
le  plus  grand  soin,  à  l'état  d'acide  stannique,  et  des  résultats 
obtenus,  j'ai  pu  constituer  ainsi  la  composition  moyenne  des 
centres,  la  composition  moyenne  des  surfaces,  et  établir  un 
rapport  -entre  ces  doux  importants  éléments  du  problème  : 


?o 


GOMPOSITIOn   DBfl  LlSSOTS. 


R1GHB8SB 

moyenoe 

en  éCain 

an  ceatre 

des 
lingots. 


1.  GuÎTrede  belle  qualité.  .  95 
Ëtain 5 

%,  CoÎTre  ordinaire 95 

Étain 5 

3.  Caivre  de  belle  gnalité.  .  97 
ËUin 3 

4.  GaÎTre  de  belle  qualité.  .  98 
Étain 2 

5.  Coivre  ordinaire 96 

Étain 3 

Zinc 1 

6.  CoÎTre  ordinaire 90 

ÉUin 10 


Oi 


2,77 


3,27 


0,98 


0,78 


1,20 


10,1 


RIGHfSSB 

moyenne 
en  étain 

à  la 
surface 

des 
lingots. 


4,52 


4,46 


3,90 


1,29 


i,74 


11,1 


RAPPORT 

des  deux 
richesses. 


^ 


Obserratioos. 


1  :  1,63 


1  :  1,36 


1  :  3,97 


1  :  1,84 


1  :  1,45 


1  :  1,09 


Alliage  très- 

f  ras  et  difficile 
forer. 


Alliage  très- 
dur. 


J 


~  B78  — 

Il  résulte  des  faits  résumés  dans  ce  tableau ,  qu'on  peut ,  eo 
se  tenant  dans  les  limites  de  l'expérience  effectuée,  tirer  les 
conclusions  suivantes  : 

L'abaissement  des  doses  d'étain  employé  pour  la  fabrication 
d'un  alliage  cupro-stanni(ère,est9  sinon  rigoureusement  propor- 
tionnelle, du  moins  assez  régulièrement  correspondante  au 
dé&ut  d'homogénéité  du  produit  obtenu. 

Ce  fait  est  surtout  remarquable  dans  l'exemple  fourni  par 
l'essai  du  lingot  n^  3.  Ce  qui  est  remarquable,  d'ailleurs,  c'est 
l'influence  immédiate ,  bien  connue  des  fondeurs ,  qu'exerce  une 
petite  dose  de  zinc  pour  favoriser  la  répartition  de  l'étain  dans 
la  masse  de  cuivre.  Cette  introduction,  souvent  considérée  à 
tort  comme  faite  dans  le  seul  but  de  substituer  à  l'étain  une  subs^ 
tance  de  moindre  valeur ,  a  d'excellents  résultats,  et,  dans  mon 
opinion ,  les  fabricants  de  bronze  à  doublage  y  auraient  recours 
avec  profit,  si  ces  alliages  étaient  de  nouveau  adoptés  par  la 
marine  (1). 

En  thèse  générale ,  c'est  chose  fort  difficile  que  d'obtenir  une 
combinaison  définie  et  stable  du  cuivre  et  de  l'étain.  Alors 
même  qu'on  emploie  les  métaux  bien  purs  et  qu'on  provoque 


(1)  Sous  Louis  XIV,  les  bouches  k  feu  étaient  de  meilleure  qualité 
qa'aujourd'hm.  On  y  introduisait  une  petite  proportion  de  sine.  A  la 
vérité  on  a  essayé  sans  succès ,  de  nos  jours,  d'améliorer  les  fontes 
par  l'addiUon  de  ce  métal  \  mais  on  a  oublié  que ,  sous  Louis  XIV, 
c'était  BOUS  forme  de  laiton  que  le  zinc  était  introduit  dans  l'alliage  \ 
de  cette  manière ,  en  effet,  il  ne  se  brûlait  pas  pendant  la  fonte,  comme 
cela  est  arrivé  lorsqu'on  1780,  H.  Beugnot  fit  ses  essais  officiels  dans 
li  fonderie  de  Douai.  Il  suffit,  dit  avec  raison  le  lieutenant-colonel 
DuasauMoy,  de  lire  le  procès-verbal  de  ces  expériences  pour  compreadce 
qu'elles  ftarent  mal  conduites. 

Voici  encore  un  fait  qui  tend  à  prouver  que  la  répartition  de  l'étaia 


—  279  — . 

par  l'emploi  des  moules  de  fonte  un  rapide  refroidissement  du 
bronze,  on  observe  des  phénomènes  de  iiquation  qui  nuisent  à 
l'homogénéité  des  pièces.  Les  expériences  publiées  en  1817,  par 
H.  le  commandant  d'artiflerie  Dussaussoy  (1),  sur  la  Iiquation  des 
bronzes  destinés  à  la  fabrication  des  bouches  à  feu  et  qui  ont 
été  faites  à  lîn  point  de  vue  spécial  sont  exprimées  dans  ce 
tableau. 


0 


Moulage  en  Terre, 

Liugot  c«rré  d«  3  poacei  snr  \  'î'tam .  . 
13  de  hauteur,  pesanMO  Kt.  )  Cujyre  • 


lU  SURFACE 


AU  CENTRE 


et  à  6  ponces  (et  &  6  ponces 

DE  LA  BÂ8B  DB  LA  BASE 

98,9 
12,1 

111,0 


100,6 
10,4 

111,0 


:« 


AD  JET. 


100,5 
10,5 


il  1,0 


o: 


clans  les  bronzes  peut  être  facilitée  par  la  présence  d'un  troisième  métal. 
En  Espagne,  on  a  Tbabitade  d'écrire  sur  les  tourillons  des  canons  le 
nom  de  la  mine  d'où  le  cuivre  provient,  el  on  a  remarqué  que  toutes  les 
bottclMS  à  feu  fabriquées  avec  le  cuivre  de  Bio-Tinto  y  qui  eoiktieiil 
toujours  un  peu  de  fer ,  résistenjt  beaucoup  mieux  que  celles  dans  lësr 
quelles  ce  métal  n'existe  pas.  Ici  encore  il  faut  ajouter  que  le  mauvais 
résultat  des  essais  effectués  pour  Fintroduction  artificielle  du  fer  dans  les 
bronzes ,  ne  prouve  absolument  rien. 

(1)  Annales  de  Gbimia  et  de  physique.  —  Méiiwa  adressé  au  duc  de 
Feltre,  ministre  de  la^  guerre., 


-   280  — 


Moulage  m  Sable. 


Même  dimeDsion. 


Î  Cuivre. 
Etain.  • 


iUSDIFiCE 

el  i  6  poocM 
DB  hk  Bin. 

iDCERni 
eti6poaeet 

SX  LÀ  BAS! 

iliJir. 

99,9 
«1,1 

100,9 
10,1 

92.9 
18,1 

111,0 

111,0 

111,0 

Dans  la  première  expérience ,  on  voit  que  le  rapport  des 
richesses  en  étain  du  centre  et  de  la  surface  est  représenté  par 
1  :  1,16.  Dans  la  seconde,  i'étain  du  centre  est  à  l'étain  de  la 
surface  :  :  1  :  1,09.  Or,  ce  dernier  rapport  se  confond  exacte- 
ment avec  celui  obtenu  dans  mon  expérience  n"^  6 ,  et  les  chif- 
fres 1  :  1,16  s*en  rapprochent  sensiblement. 

On  pourrait  m'objecter  <pie  dans  le  cas  spécial  où  je  me 
trouve  placé,  celui  de  l'examen  des  bronzes  destinés  au  lami- 
nage, il  y  aurait  peut-être  un  plus  grand  intérêt  à  insister  sur 
lesr  différences  de  répartition  dans  les  hauteurs  des  lingots  que 
dans  les  centres  et  les  surfaces.  Je  ferai  remarquer  que  le  pre- 
mier point  de  vue  a  été  abordé  un  si  grand  nombre  de  fois  et 
dans  des  circonstances  si  simples,  que  le  premier  fondeur  en 
bronze  en  sait  à  cet  égard  tout  autant  qu'un  chimiste.  Je  devais 
d'ailleurs  avant  tout,  qu'on  ne  l'oublie  pas,  relier  mes  expé- 
riences à  celles  de  mes  prédécesseurs ,  et  pour  cela  adopter  le 
point  de  vue  où  ils  s'étaient  eux-mêmes  placés. 

La  difficulté  d'obtenir  un  bronze  homogène  s'est  fait  remar- 
quer lorsqu'on  a  dû  procéder ,  dans  les  dernières  années ,  à  la 
refonte  de  la  monnaie  de  billon.  La  composition  légale  des 
sous  à  l'effigie  de  Napoléon  II!  est,  on  le  sait,  représentée  par 


—  281  — 

95  de  cuivre 9  4  d'étain  et  1  de  zinc  (1).  Parmi  les  premières 
pièces  fabriquées,  il  en  était  dont  la  différence  de  nuance  et 
de  dureté  étaient  fort  remarquables,  et  qui  m'ont  offert  les 
chiffres  suivants  : 


puce  jaunâtre  et  trèe^ure 
{iO  centimes) . 

Cuivre 92,54 

Étoin 5,95 

Zinc 1,00 

Plomb 0,51  (2) 


Pièce  rougeàtre  et  plus  facile 
à  laminer  (10  centimes). 

Cuivre 92,99 

Étain 5,48 

Zinc 1,00 

Plomb 0,53 


Ces  types  étaient  exceptionnels,  et  dans  beaucoup  de  pièces 
aujourd'hui  en  circulation ,  on  trouve  des  doses  d'étain  se  rap* 
prochant  de  4  ^ot  aussi  les  duretés  sont-elles  extrêmement 
variables,  en  raison  de  ces  différences.  En  ce  qui  concerne  le 
cuivre  à  doublage ,  on  comprend  l'intérêt  que  les  fabricants  de 
doublais  ont  eu  à  abaisser  les  doses  d'étain ,  pour  arriver  à 
une  économie  de  laminage  et  à  des  conditions  de  concurrence 
déplorables,  en  dernière  analyse ,  pour  les  navigateurs. 

Le  bronze  du  navire  la  Sara  A^  dont  j'ai  plusieurs  fois  parlé  déjà, 
pouvait  moins    que  tout  autre,  en   raison    de  sa  faible  dose 


(1)  Dans  la  pratique,  cette  richesse  en  étain  n'est  pas  tonjoars  atteinte. 
En  somme,  Talliage  se  rapproche  beaucoup,  sauf  l'addition  du  zinc  et 
la  présence  accidentelle  du  plomb ,  de  la  composition  96  de  cuivre  et 
4  d'étain,  proposée  par  une  commission  dont  MBI.  Thénard  et  Dumas 
faisaient  partie. 

(2)  Lorsqu'il  entre  dans  une  fonte  monétaire  une  quantité  notable  de 
sous  dits  à  tête  de  liberté,  l'alliage  contient  du  plomb.  La  fabrication 
ayant  lieu  avec  les  sous  démonétisés ,  la  présence  du  plomb  est  ici  jus- 
tifiée. Le  plus  souvent ,  la  dose  de  ce  métal  se  soutient  au-dessus 
de  1  Vo. 


—  282  — 

d*étaiD|  offrir  une  répartition  convenable.  La  fonte  suivante, 
exécutée  à  la  monnaie  de  Lille,  et  dont  H.  Kulmann  a  eu  l'obli- 
geance de  me  faire  parvenir  les  échantillons  immédiatement 
après  le  laminage ,  en  offre^ne  nouvelle  preuve. 

On  a  fondu  28  kilogrammes  d'alliage  ainsi  constitué  : 

Cuivre 94,02        ^ 

Étain 3,76 

Plomb 1,22 

Zinc 1,00 

100,00 

Le  zinc  devait  ici  rendre  la  répartition  de  l'étain  plus  focile. 

L'alliage  a  été  coulé  dans  des  lingotiëres  en  fonte,  sous  une 
très-faible  inclinaison.  Les  lingots  avaient  0°*,550  de  longueur, 
0",220  de  largeur  et  O^^fOOSS  d'épaisseur.  Au  laminage,  on 
s'est  aperçu  que  leur  malléabilité  n'était  point  uniforme  sur  tous 
les  points.  Cette  remarque  a  été  confirmée  par  le  découpage  des 
flancs.  Le  défaut  d'homogénéité  était  surtout  frappant  lorsqu'on 
découpait  l'alliage  k  la  cisaille,  dans  le  sens  de  la  longueur  du 
lingot ,  de  manière  à  en  obtenir  deux  de  0"*,11  de  large. 

Mes  analyses  m'ont  prouvé  que  la  première  lame  coulée  con- 
tenait 3,44  Vo  d'étain,  et  la  huitième  3,07  Vo- 

Des  échantillons  prélevés  dans  plusieurs  points  de  la  première 
lame  ont  fourni  des  richesses  en  étain  qui  variaient  de  3,t2  à 
3,76.  Dans  la  seconde  lame ,  les  richesses  variaient  de  2,97  à 
3,18. 

La  moyenne  de  3,44  et  de  3,07  est  de  3,25.  La  dose  d'étain 
employée  à  la  fonte  était  de  3,76.  La  perte  due  à  l'oxydation 
est  donc  égale  à  0,51.  Du  reste,  l'alliage  n'était  pas  homogène 
malgré  l'emploi  du  moule  métallique  et  sa  minime  dimension. 

J'ai  plusieurs  fois  essayé  de  constituer  l'alliage  composé  de 


^  283  ~ 

^6i27  de  cuivre  et  3,73  d'étain,  correspondant  à  la  formule  St  * 
Cu  ^'.  Cet  alliage  mentionné  par  H.  Rieifel  (1),  dans  la  série 
St  ^  Cu  T,  dont  ce  chimiste  a  examiné  les  propriétés,  était  très- 
instable  ,  et  la  liquation  s'y  opérait  avBc  une  grande  rapidité. 

Quatre  plaques  de  bronze  coulées  dans  des  lingotières  identi- 
ques à  celles  dont  je  viens  de  parler,  ont  été  mises  à  nui  dispo- 
sition par  }ti  Voruz,  fondeur  à  Nantes.  Les  chiffres  suivants 
expriment  les  richesses  en  étain  : 

*  ^,  ,      (    Haut  de  la   lame 4,96 

Plaque  A     {    ^      ,    ,    , 

(    Bas  de  la  lame 4,73 

(    Haut  de  la  lame 4,56 

Plaque  B     \ 

{    Bas  de  la  lame '  .     4,55 

(    Haut  delà  lame.    .'..••     4,44 
Plaque   C     î  ^     .    , 

(    Bas  de  la  lame 4,29 

_     (    Haut   de  la   lame 4,60 

Plaque  D     J  ^    ,     , 

(    Bas  de  m  lame 4,55 

On  a  depuis  longtemps  examiné  la  cause  de  ces  différences 
considérables  de  composition  ;  elle  est  netCement  définie  par  H. 
Dumas  (2)  dans  les  lignes  suivantes,  en  ce  qui  concerne  au  moins 
les  lingots  d^une  certaine  épaisseur  : 

«  Dès  que  le  refroidissement  commence,  Talliage  atoniique 
le  moins  fusible  qui  puisse  se  produire  cristallise ,  et  la  masse 
prend  du  retrait;  mais  bientôt  la  pression  de  la  colonne  métal- 
lique force  Talliage  liquide  à  s'écouler  dans  l'espace  vide  qui 
s'est  fait  à  la  circonférence  ou  à  remonter  vers  le  haut  du  moule. 


(t)  Comptes  rendus  do  l'Académie  des  Sciences.  —  !•'  semestre, 
1853 ,  page  450. 
(2)  Traité  de  Chimie  i^ppliqaée  aux  Arts,  T.  II. 


—  284  — 

De  là  un  partage  qui  s'établit  de  telle  sorte  qu'à  quelque  dis- 
tance de  la  base  inférieure  du  lingot  et  à  son  centre  se  trouve 
le  maximum  de  cuivre  ;  tandis  qu'à  la  circonférence  du  lingot , 
vers  sa  base  inférieure  et  dans  toutes  ses  parties  à  la  base  supé- 
rieure, se  trouve  la  maximum  d'étain.  » 

Quelque  précaution  qu'on  prenne  pour  éviter  ces  effets,  on 
échoue  constamment,  au  moins  dans  les  conditioffe  de  prodoc* 
tion  industrielle ,  et  le  rôle  des  affinités  dans  la  constitution  des 
alliages  St  *  Cu  *•  (i),  St  *  Cu  *'  (2),  n'est  pas  tellement  éner- 
gique que  l'homogénéité  puisse  être  conservée  pendant  le  refroi- 
dissement. 

Ce  fait  admis ,  il  convient  de  remarquer  que  les  chances  de 
bonne  répartition  de  l'étain  diminuent  au  fur  et  à  mesure  qu'on 
s'éloigne  en  moins  de  la  dose  moyenne  de  5,5  Voi  nécessaire 
pour  Vobtenlion  d'un  excellent  aUiage  à  doublage*  Il  y  a  donc 
nécessité  de  se  tenir  dans  ces  limites. 

L'avilissement  des  prix  du  bronze  à  doublage ,  par  l'effet  de 
la  concurrence ,  a  conduit  à  deux  pratiques  également  fâcheuses  : 
l^  \e  laminage  économique;  2^  le  choix  de  métaux  impurs.  Le 
laminage  économique  a  été  obtenu  par  l'abaissement  de  la  pro- 
portion d'étain  ,  d'où  résulte  une  homogénéité  moins  grande. 
En  ce  qui  concerne  l'impureté  des  métaux ,  on  sait  quel  obsta* 
cle  elle  apporte  à  la  bonne  confection  du  bronze.  A  tous  égards, 
ces  moyens  doivent  être  blâmés  :  c'est  à  leur  emploi  qu'il  faut 
attribuer  une  grande  partie  des  mécomptes  doitt  se  sont  plaint 
les  navigateurs  dans  ces  dernières  années. 

L'homogénéité  physique  doit  être  Tobjet  de  soins  spéciaux 
dont  l'examen  rentre  dans  le  domaine  de  la  mécanique.  Je  ferai 


Cl)  Cu-9l,27,  =  St-3,73. 
(2)  Ctt.«7,48,=St-V2. 


—  285  — 

remarquer  toutefois  que  le  laminage  ne  peut  avoir  lieu  qu'à 
froid  par  les  bronzes.  Il  en  est  autrement  pour  certains  alliages 
dexiuivre  et  de  zinc  que  j'examinerai  plus  loin  (1). 

Quel  que  soit  du  reste  le  soin  avec  lequel  on  fabrique  un 
bronze  à  doublage,  il  faut  s'attendre  à  ce  que  les  couches 
salines  et  terreuses  adhèrent  fortement  à  sa  surface  et  retar- 
dent la  marque  du  navire.  Sur  ce  point  et  quoi  qu'on  ait  dit  à 
l'époque  des  premiers  essais  cités  plus  haut ,  il  n'y  a  pas  d'hési- 
tation permise  (2).  Tandis  que  les  enduits  du  cuivre  rouge, 
principalement  formés  de  sous-chlorure  et  de  protoxyde,  adhèrent 
au  doublage  puis  se  détachent  facilement  sous  les  influences  physi- 
ques de  la  marche ,  les  croûtes  mélangées  d'oxyde  d'étain  sont, 
au  contraire,  cohérentes  et  provoquent  l'accumulation  des  végé- 


ta) Si  FoD  veut  obtenir  les  pins  grands  effets  avec  le  dooblage  en 
bronze,  il  faut  que  l'on  apporte  tons  les  soins  possibles  au  laminage  des 
lames,  afin  qu'elles  soient  homogènes  dans  tontes  leurs  parties.  Si  cette 
condition  n'est  pas  remplie  complètement,  on  sera  exposé  k  voir  le 
bronze  se  détériorer  pins  fortement  dans  certaines  parties  qoe  dans 
d'antres.  Jusqu'ici  on  lamine  è  froid  le  bronze  et  on  le  recnit  è  une  tem- 
pérature rouge  obscure  après  trois  passages  sous  le  laminoir.  (BecqnereL 
—  Traité  d'Électricité.) 

Le  laminage  k  chaud  ne  saurait  être  obtenu.  Dans  le  travail ,  les  lames 
s'échauffent  assez  pour  que  les  ouvriers  doivent  protéger  leurs  mains. 
Les  cylindres  participent  è  cette  élévation  de  température.  Les  lingots 
de  bronze  de  3  k  5  «/o  d'étain  sont  extrêmement  fragiles  au  sortir  des 
lingotières.  A  la  chaleur  ronge,  on  pourrait  presque  les  pulvériser.  Cette 
fragilité  de  l'alliage  se  reproduit  si  on  tente  le  laminage  k  chaud.  An 
rouge  brun ,  les  lames  n'ont  plus  assez  de  ténacité  pour  résister  i  la 
pression  des  cylindres;  elles  se  fendillent ,  ne  se  prêtent  au  redresse- 
ment d'aucun  pli  et  se  brisent  i^omme  du  verre  si  on  les  laisse  tomber. 

())  Voici  ce  que  me  disait  un  capitaine  de  navire,  an  sujet  du  dou* 
blage  en  bronze  s 

Le  bronze  convient  pour  des  navigations  dans  lesquelles  on  peut  faci« 


—  280  ~ 

taux  et  des^  animan  marins.  Ce  &it  est  grave,  d'autant  plus 
grave  que  les  usages  actuels  de  l'assurance  maritime  ne  permel* 
traient  pas  qu'un  bâtiment  naviguât  plus  de  cinq  années  sans 
qu'une  visite  de  sa  carène  fut  effectuée.  Cette  nécessité  de 
dédoubler  fréquemment  ôte  uire  partie  de  son  prix  à  la  longM 
résistance  du  bronze  à  la  mer. 

§  VI.  -^  Cùnchmanê^ 

L  — -  Les  alliages  de  cuivre  et  d'étain  dans  lesquels  Téténient 
positif  entre  i  la  dose  de  &  à  6  ^/o  constituent  des  doublages 
d'une  longue  durée. 

II.  '—  Les  doublages  se  recouvrent  de  dépôts  cohérents  et 
adhésifs ,  d'où  résulte  un  xetard  de  la  marche  plus  considérable 
que  dans  le  cas  où  le  doublage  est  en  cuivre.. 

III.  — Dans  le  plus  grand  nombre  de  cas,  les  doublages  en 
bronze  défectueux  renferment  des  doses  d^étain  inférieures  à  45 
millièmes. 

IV.  —  Il  résulte  des  expériences  faites  en  dehors  de  toute 
idéQ  préconçue,  que  la  répartition  de  l'étain  .dans  un  bronze 
devient  de  moins  en  moins  régulière  lorsque  la  dose  de  ce  métal 
s'abaisse. 


leoMBt  et  fréquemment  le  nettoyer,  et  dans  leiMiaelles  les  cargaîsont  ne 
■Cfut  pas  d'uA  prix  assez  élevé  pour  que  It  qfaestion  des  pertes  d'intérêts 
om  de  prompte  arrivée  sur  les  marchés  doive  être  prisa  en  sérienae  gob* 
sidéralion. 

Je  ne  voudrris  de  bronze ,  ajoutait  ce  capitaine,  m  pour  des  ptq«e« 
bols,  ni  pour  des  corsaires ,  ni  pour  des  bâtiments  de  guerre ^  ai  ea 
général  pour  ua  bêtiment  destiné  k  faire  de  longs  voyages  avec  de  riches 
cargaiaonsi  oomme  thés,  indigos,  ttmis,  soieries,  oafé,  etc.,  etc. 

Pour  tous  ces  navires  et  voyages,  je  préférerais  du  ouvra  rou|e  de 
fort  poids  et  autant  que  possible  d^origina  russe. 


—  287  — 

V.  —  L'analyse  d'un  bronze^  permet,  dans  lé  plus  grand 
nombre  des  cas  \  de  préjuger  a?ec  une  satisfaisante  approxima- 
tion la  durée  du  doublage  fabriqué;  l'armateur ,  dès  lors,  peut, 
en  exigeant  une  richesse  de  .5  â  5,5  %  d'étain  dans  l'alliage 
livré,  augmenter  dans,  une  énorme  proportion  ses  chances  de 
durée  en  présence  de  l'eau  de  mer. 

VI.  —  La  présence  de  l'arsenio  dans  les  bronzes  n'est  point 
incompatible  avec  leur  résistance  aux  régulières  et  lentes  alté- 
rations à  la  mer. 

ViL  —  Les  aiiinilés  chimiques  du  cuivre  et  de  l'étain ,  et  par 
suite  l'aptitude  de  ces  métaux  à  former  des  combinaisons  défi- 
nies, ne  sauraient,  eu  égard  aux  doses  emplotfées  pour  la  fabri- 
cation des  doublages  j^  constituer  un  élément  d'actioû  efiScace 
contre  les  phénomènes  de  liquation. 


CHAPITRE  III. 


JLJE»    JLAMTOIWS^ 


§  i".  —  Historique. 

Les  circonstances  dans  lesquelles  furent  fabriqués  les  premiers 
doublages  connus  en  Angleterre  sous  les  noms  de  mitai  jaune, 
de  mited  de  Mvntz  —  alliage  de  60  de  cuivre  et  40  de  zrnc  — 
sont  assez  intéressantes  pour  que  je  croie  nécessaire  de  les 
signaler. 

C'était  à  peu  près  à  l'époque  où  les  minorais  de  cuivre  de 
l'Amérique  du  Sud  arrivaient  en  grande  proportion  en  Angle* 
terre.  Comme  la  Cibrication  du  métal  jaune  demandait  un  cuivre 


—  288  — 

de  belle  qualité ,  on  pratiquait  un  triage  du  minerai  (1) ,  réser* 
vant  le  best^sekcted  pour  les  fontes  de  laiton  et  livrant  le  cuirre. 
impur  provenant  du  triage  dans  la  consommation  ordinaire. 

En  même  temps  qu'il  avait  pour  résultat  d'améliorer  la  fa- 
brication du  laiton ,  ce  triage  nuisait  dans  une  proportion  cor- 
respondante à  la  production  des  doublages  en  cuivre  rouge  aux- 
quels on  consacrait  un  métal  moins  pur. 


(1)  Le  procédé  de  triage  suivi  pour  obtenir  le  be^l-^seleetêd  est  ainsi 
décrit  pa^  M.  J.  Napier  : 

«  On  calcine  d'abord  le  minerai  en  le  plaçant  sor  Taire  d'an  fonr  k 
réverbère  large  et  élevé ,  où  il  demeure  chauffé  au  ronge  terne  pendant 
plusieurs  heures,  ce  qui  chaise  une  grande  partie  du  soufre  et  oxjde 
une  partie  du  fer.  Il  est  alors  fonda  dans  un  autre  foumean  \  la  silice  et 
l'oxyde  de  fer  se  combinent  et  forment  do  la  scorie  \  le  cuivre  combiné  avec 
le  fer  et  le  soufre  formant  ce  que  j'ai  appelé  du  régale,  l'écame  oh  la 
scorie  flotte  est  écumée ,  le  régale  est  jeté  dans  une  fosse  profonde  rem- 
plie d'eau ,  où  il  est  granulé.  Ce  régule  granulé  est  encore  soumis  à  la 
calcination  et  k  la  fasion.  Jnsqu'k  ce  que  le  fer  soit  presque  tout  oxydé , 
le  cuivre  reste  comme  un  sous-sulfure ,  avec  un  peu  de  fer  et  une  portion 
des  métaux  impurs.  Ce  prodait  est  alors  grillé  en  le  mettant  dans  un  four- 
neau k  réverbère  muni  de  trous  k  air,  et  tenu  dans  un  état  demi-fluide, 
avec  un  libre  courant  d'air  passant  sur  la  surface.  La  réaction  peut  être 
ainsi  expliquée  :  une  portion  du  soufre  est  emportée  par  l'oxygène  de  l'air  el 
le  cuivre  est  oxydé.  Cet  oxyde  de  cuivre  réagit  instantanément  sur  nue  autre 
portion  de  sous-sulfure  ou  est  décomposé  par  elle,  le  cuivre  de  tous  les 
deux  étant  réduit  k  Tétat  métallique  sans  aucune  matière' carbonée.  Le 
enivre  k  l'état  de  fasion  a  une  plus  forte  attraction  pour  le  soufre  qu'au- 
cun des  autres  métaux,  do  sorte  que  lorsque  le  enivre  commence  k  être 
réduit ,  il  réduira  d'abord  tous  les  autres  suUîires  présents,  excepté  le  fer. 
En  conséquence ,  en  continuant  ce  grillage  jnsqu'k  ce  que  la  moitié  k  peu 
près  du  cuivre  soit  réduite,  la  portion  réduite  contiendra  tout,  ou  k  peu 
près  tout  ce  qui  avait  existé  de  métaux  impurs  dans  le  régule.  Le  sous- 
sdAire  restant  est  mis  k  part  et  réduit  par  lui-même  dans  un  fourneau 
séparé  i  pour  faire  du  cuivre  pur  ou  choisi  pour  le  mitai  javne.  » 


—  289  — 

Les  doublages  en  laiton ,  malgré  leur  durée  relativemnt  moins 
grande  que  celle  des  bronzes  et  des  bons  cuivres  rouges,  sont 

.aujourd'hui  généralement  employés  par  la  marine  marchande; 
mais  ils  ne  sont  pas  uniformes  comme  composition.  Tantôt  on  y 
trouve  33  à  34  Vo  de  zinc ,  tantôt  ce  métal  existe  dans  Talliage  à  ' 
des  doses  approchant  de  40  ^/o.  Quelques-uns  s'usent  assez 
également  et  diminuent  d'épaisseur  sans  perdre  leur  couleur  et 
leur  malléabilité  première.  D'autres,  au  contraire,  après  avoir 
subi  quelqup  temps  l'action  de  i'eau  de  mer,  prennent  des  teintes 
qui  se  rapprochent,  à  des  degrés  variables,  de  celle  du  cuivre  pur. 
Leur  texture  moléculaire  est  alors  tellement  modifiée,  qu'ils  sont 
friables  sous  le  plus  léger  effort  de  la  main.  Bien  des  armateurs 
ont  été  péniblement  surpris  en  constatant,  après  une  ou  decix 
traversées,  ces  transformations  profondes  dans  les  alliages  dont 

^  le  bon  marché  les  avait  séduits.  Il  importe  donc  de  donner  à  la 
marine  les  moyens  de  s'assurer  à  priori  de  Tact  ion  probable  de 
l'eau  de  mer  sur  un  laiton.  Mes  recherches  m'ont  permis  d'arri- 
ver à  ce  résultat.  Avant  d'exposer  les  expériences  qui  m'y  ont 
conduit  je  décrirai  les  procédés  analytiques  auxquels  j'ai  dûm'ar- 
rêter. 

§  II.  —  Analyse  des  laitons. 

On  sait  parfaitement  aujourd'hui  quels  sont  les  inconvénients 
de  l'acide  sulfhydrique  et  des  sulfures  employés  comme  réactifs 
pour  la  séparation  du  cuivre  allié  à  certains  métaux.  HM.  Rivot 
et  Bouquet  (1)  l'ont  établi  avec  évidence.  J'ai  souvent  constaté 
moi-même,  que  l'emploi  de  sulfure  d'hydrogène  ou  de  sulfure  de 
sodium ,  dans  l'analyse  d'un  laiton ,  avait  pour  effet  inévitable  de 
précipiter  du  zinc  au  moment  où  les  dernières  traces  de  cuivre 


(1)  Aonales  de  Chimie  et  do  Physique.  —  Septeittbre  1851. 

i9 


—  89«  - 

se  combinent  avec  le  soufre.  Je  ne  pouvais  donc  songer  à 
appliquer,  dans  te  cas  dont  il  s*agit,  Télégante  méthode  de 
dosage  par  les  volumes  publiée  par  M.  Pelouze  (I).  Plusieurs 
procédés  peuvent  être  employés  pour  arriver  h  une  séparation 
assez  exacte  du  cuivre  et  du  zinc  contenus  dans  un  alliage.  Je  les 
passerai  successivement  en  revue  et  j'essaierai  de  démontrer  que 
leurs  inconvénients  nécessitaient  l'adoption  d'un  mode  opéra- 
toire basé  sur  un  principe  nouveau. 

Pour  analyser  oertaios  alliages  avec  précision ,  M.  Flageoiol 
(2)  a  proposé  l'emploi  de  l'hyposulfite  de  soude ,  qui  précipite 
le  cuivre  à  l'état  de  Cu  S,  dans  les  liqueurs  d'où  on  a  chassé 
l'acide  ehlorhydrique  et  presque  tout  l'acide  azotique  par  l'acide 
Sttifurique.  Le  sulfure  de  cuivre  recueilli  sur  un  filtre  est  traité 
par  les  méthodes  ordinaires  i  et  on  recherche  le  zinc  dans  les 
liquides  d'où  le  cuivre  a  été  éliminé. 

Appliqué  avec  habileté  i  ce  procédé  donne  de  bons  résultats. 
II  faut  toutefois  remarquer  que  l'opérateur  est  dans  la  nécessité 
de  laver  longuement  le  sulliire  de  cuivre ,  afin  de  le  débarrasser 
des  sels  qu'il  pourrait  retenir;  le  pouvoir  hygroseopique  de 
l'oxyde  de  cuivre  rend ,  d'autre  part  «  le  pesage  assez  délicat.  Tou- 
tefois, je  le  répète,  ce  procédé  est  convenable;  les  inconvénients 
que  sa  pratique  présente  sont  inhérents  à  toutes  les  méthodes 
impliquant  l'emploi  de  réactifs  à  principes  fixes»  et  qui  rendent  les 
filtrations  et  les  lavages  indispensables. 

MM.  Rivet  et  Bouquet  (3),après  avoir  constaté — commejeTai 
dit  plus  haut  —l'impossibilité  de  séparer  exactement  le  cuivre  du 
zinc ,  par  l'emploi  de  l'acide  sulfhydrique,  ont  proposé  une  méthode 


(1)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  3*  série ,  tome  XVIT. 

(1)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

(3)  Annales  de  Ghinie  et  de  Physique.  —  Septembre  i^f . 


—  29t  — 

ingénieuse  de  précipitation  du  cuivre  à  Fétat  d'oxyde,  et  de  sé- 
paration intégrale  du  zinc.  Selon  ces  expérimentateurs,  on  doit 
dissoudre  Taliiage  dans  l'acide  azotique,  étendre  d'eau,  ajouter 
un  excès  d'ammoniaque,  puis  quelques  fragments  d'hydrate  de 
potasse.  On  chauffe  jusqu'à  décoloration  ;  l'oxyde  de  cuivre  se  pré- 
cipite, et  l'expérience  prouve  qu'en  présence  de  l'ammoniaque , 
l'oxyde  de  zinc  n'est  pas  précipice.  L*oxyde  de  cuivre  est  lavé  sur 
un  filtre ,  calciné  et  pesé. 

Dans  la  liqueur  filtrée,  on  ajoute  de  l'acide  chlorydrique  jus- 
qu'à acidité  manifeste  ;  puis  on  |5récipite  le  zinc  par  la  carbonate 
de  soude,  en  ayant  soin  de  prolonger  l'action  de  ce  réactif  à  la 
température  d'un  bain  de  sable. 

J'ai  plusieurs  fois  vérifié  l'exactitude  de  ce  procédé ,  mais  j'ai 
pu  constater  également  quelques  inconvénients  inséparables  de 
son  principe.  Le  dosage  du  cuivre  conduit  toujours  à  un  maxi- 
mum, à  cause  de  l'emploi  de  la  potasse.  D'autre  part,  lorsqu'à 
la  clissolution  fortement  alcaline  qui  tenait  l'oxyde  de  zinc  en 
dissolution,  se  substitue  l'eau  pure  du  flacon  de  lavage,  il  arrive 
inévitablement  qu'une  petite  portion  de  cet  oxyde  se  dépose  :  le 
liquide  filtré  devient  louche,  et  cet  effet  se  produisant  dans  le 
filtre  lui-nf)6me,  l'oxyde  de  cuivre  est  mélangé  d^oxyde  de  zinc. 
J'ai  évité  en  partie  cet  inconvénient ,  en  lavant ,  pendant  assez 
longtemps ,  avec  de  l'eau  légèrement  alcaline  et  en  ne  me  servant 
d'eau  pure  que  vers  la  fin  de  Topératioi)* 

L'emploi  du  chlore  à  haute  température  a  été  apprécié  au 
sujet  de  t'analyse  des  bronzes  :  il  n'est  donc  pas  nécessaire  d'y 
revenir  ici. 

M.  H.  Sainte-Claire  Deville  a  proposé  une  méthode  rapide  de 
séparation  du  cuivre  dans  les  laitons  (1).  Cette  méthode  est  basée 


(I)  Annales  djs  Chimie  et  de  Physique.  —  Avril  165$. 


-  2,92  — 

sur  la  non  réductibilité  de  l'oxyde  de  zinc  à  une  température  où 
Toxyde  de  cuivre  est  facilement  réductible  par  Thydrogène.  Voici 
les  détails  de  son  application  : 

On  dissout  5  grammes  d'alliage  environ  dans  l'acide  azotique  ; 
on  évapore ,  desséche  et  calcine  au  rouge  sombre  ;  on  prend  envi- 
ron 2  grammes  de  l'oxyde  mixte  qu'on  chauffe  à  la  lampe , 
dans  une  petite  nacelle  introduite  elle-même  dans  un  tube  de 
verre  effilé  de  15  centimètres  de  long  et  aussi  étroit  que  pos* 
sible.  La  nacelle  pleine,  le  tube  et  le  bouchon  sont  tarrés  chauds. 
Cela  fait ,  on  dirige  un  courant  d'hydrogène  dans  le  tube  qui  est 
chauffé  à  la  lampe  à  alcool  simple.  L'oxyde  de  cuivre  est  ré- 
duit ;  l'oxyde  de  zinc  ne  l'est  pas.  On  pèse  le  résidu  :  la  perte 
est  représentée  par  l'oxygène  disparu.  On  la  multiplie  par  5  et 
on  a  Toxide  de  cuivre. 

Ce  procédé  a  l'avantage  d'exclure  presque  complètement  l'em- 
ploi des  réactifs,  et,  à  ce  titre,  il  réalise  un  progrès  réel  sur  les 
les  méthodes  précédentes.  Je  ferai  toutefois  observer  qu'une  tem- 
pérature un  peu  plus  élevée  que  ne  le  comporte  la  recommandation 
de  l'auteur,  peut  déterminer  la  réduction  d'une  petite  portion 
d'oxyde  de  zinc.  A  la  vérité,  il  est  facile  de  ne  pas  tomber  dans 
cette  cause  d'erreur.  Ce  qu'il  est  beaucoup  plus  difficile  d'éviter, 
c'est  l'entraînement  d'une  partie  du  cuivre  réduit,  sous  l'influence 
physique  du  courant  d'hydrogène.  On  dose  alors  ce  cuivre  dis- 
paru comme  de  l'oxygène,  et  le  calcul  du  cuivre  de  l'alliage  aug* 
mentant  proportionnellement ,  le  zinc  est  apprécié  au-dessous 
de  sa  dose  réelle. 

Celte  volatilisation  a  eu  lieu  dans  un  essai  où  j'avais  opéré  sur 
un  alliage  formé  de  62,9  de  cuivre  et  37,1  de  zinc.  J'avais  placé 
0S642  d'oxyde  mixte  dans  la  nacelle.  J'obtins  pour  composition 
de  l'alliage  68  de  cuivre  et  31  de  zinc.  J'évitai  depuis,  par  l'em- 
ploi de  l'amianthe,  l'allongement  du  tube,  et  par  certaines  pré- 
cautions dans  l'application  de  la  chaleur,  ces  pertes  de  cuivre, 


—  293  — 

causes  d'erreurs  graves  dans  les  résultats.  Je  devais  toutefois  men- 
tionner recueil  à  éviter  lorsqu'on  utilise  la  méthode  de  M.  H. 
Sainte-Claire  Deville.  Cette  méthode ,  je  le  répète,  a  l'avantage 
d'exclure  les  réactifs.  Elle  se  rattache  à  une  idée  générale  dont 
M.  Rivot  avait  déjà  signalé  les  avantages  (1)  en.  prouvant  que,  par 
l'hydrogène  convenablement  employé,  l'analyste  peut  séparer 
l'oxyde  de  fer  deJ'alumine,  de  la  zircone  ,  de  la  glucine  et  de 
l'oxyde  de  chrome,  ahisi  que  l'oxyde  d'étain  de  la  silice. 

C'est  également  dans  le  but  de  supprimer,  autant  que  pos- 
sible, les  réactifs  acides  ou  salins  dont  l'emploi  nécessite  des 
filtralions  et  des  lavages  multipliés  que  H.  Peligot  a  fait  em- 
ployer la  méthode  suivante  au  laboratoire  de  la  Monnaie  de 
Paris  :  On  pèse  un  gramme  d'alliage,  on  y  ajoute  Os,500  d  etaiii 
pur,  dont  l'intervention  a  été  reconnue  efficace,  pour  faciliter  à 
chaud  la  volatilisation  du  zinc.  Ce  mélange  est  introduit  dans  un 
petit  creuset,  de  charbon  des  cornues  à  gaz,  muni  de  son  cou- 
vercle qui  est  lui-même  placé  dans  un  creuset  de  terre  rempli  de 
charbon  de  bois  bien  sec.  Ce  dernier  creuset  est  fermé  exacte- 
ment au  moyen  d'un  lut  d'argile  et  de  terre  à  creuset.  Lors- 
qu'on s'est  assuré  que  le  lut  est  exempt  de  gerçures ,  on  place 
l'appareil  dans  la  moufle  d'un  fourneau  à  coupelle;  on  l'y  laisse 
une  journée,  et  lorsque  le  refroidissement  est  complet,  on  ap- 
précie, au  moyen  de  la  balance,  la  perte  de  poids  du  bouton 
métallique.  On  lait  une  seconde ,  et  au  besoin ,  une  troisième 
cémentation  pour  s'assurer  que  tout  le  zinc  est  volatilisé. 

Très-commode  dans  un  atelier  monétaire  où  de  grands  four- 
neaux à  coupelle  sont  incessamment  portés  au  rouge ,  ce  procédé 
est  moins  applicable  dans  un  laboratoire  ordinaire.  Le  temps 
nécessaire  pour  la  volatilisation  du  zinc  est  considérable. lexpé- 


(1)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique ,  3«  série ,  tome  XXX,  page  188; 


—  294  — 

riehce  prouve  que  le  plomb,  s'il  en  existe  dans  Talliage,  n*esl 
volatilisé  qu'en  partie  ;  enfin  si  on  effectue  une  ou  deux  cémen- 
tations de  contrôle,  on  constate  une  augmentation  de  poids 
due  au  carbure  de  cuivre  formé  et  qui  s'élève  quelquefois  à  2 
millièmes. 

Telle  qu'elle  est  pratiquée  à  la  Monnaie  i)e  Paris,  où  des 
moufles  sont  constamment  à  la  disposition  de  l'opérateur,  heu- 
reusement modifiée  d'ailleurs  par  l'emploi  dii  petit  creuset  de 
charbon  et  l'addition  de  l'étain  pur,  celte  méthode  offre,  en 
résumé,  des  avantages  sérieux  pour  le  dosage  du  zinc  dans  les 
bronzes. 

Je  dois  signaler  enfin  le  procédé  de  dosage  du  cuivre,  récem- 
ment publié  par  M.  Terreil  (1)  et  qui  consiste  : 

i^'  À  dissoudre  l'alliage  en  opérant  de  telle  sorte  qu'il  ne 
reste  pas  trace  d'acide  azotique  dans  la  solution  ; 

2^*  A  rendre  la  liqueur  ammoniacale  en  filtrant  si  c'est  né- 
cessaire ; 

3^  A  faire  bouillir  la  liqueur  ammoniaco-cuivrique  avec  un 
sufite  alcalin  jusqu'à  décoloration  ; 

4®  A  verser  dans  le  liquide  décoloré  un  excès  d*acide  chlo* 
rydrique  de  manière  à  chasser  tout  l'acide  sulfureux  ; 

5®  A  traiter  enfin  la  liqueur  étendue  d'eau  par  du  perman- 
ganate de  potasse  qu'on  a  préalablement  tiré  au  moyen  d'une 
dissolution  de  cuivre  galvano-plaslique.  La  coloration  rose  qui 
se  manifeste  au  moment  où  tout  le  sel  cuivreux  est  converti  en 
sel  cuivrique  indique  la  fin  de  l'opération. 

L'auteur  de  ce  procédé  publie  des  résultat  obtenus  en  traitant 
ijuelques  combinaisons  de  cuivre ,  et  ils  se  rapprocbeoi  assez 


(1)  Gomptes-rendus  hebdomadaires  do  rAcadémie  des  Sciences.  — 
1898.  —  !•'  semealroj  page  380. 


—  S93  ^ 

exactement  des  données  fournies  par  la  tliéorie.  Il  résulte  des 
essais 'auxquels  je  me  suis  livré,  que  si  ce  procédé  peut,  entre 
des  mains  exercées,  fournir  une  satisfaisante  approximaliçn,  il 
est  soumis  toutefois  aux  incertitudes  iniiérehtcs  à  toutes  les  mé- 
thodes basées  sur  Tobservation  de  teintes  qui  apparaissent  rare- 
ment sans  transition.  Il  suffit,  d autre  part,  que  des  traces 
d*acide  azotique  ou  sulfureux  restent  dans  la  liqueur  à  essayer 
pour  qae  les  titres  obtenus  soient  variables. 

Le  procédé  auquel  j'ai  ea  recours  pour  doser  avec  une  rigou- 
reuse exactitude  les  laitons ,  eçt  basé  sur  la  volatilisation  du  zinc 
à  une  température  convenable  et  sur  l'accélération  possible  de  ce 
phénomène  sous  l'influence  d'un  rapide  courant  d'hydrogène  sec. 
Dans  cette  opération ,  le  fer  et  l'étain  restent  unis  au  cuivre  ;  le 
plomb  est  intégralement  entraîné  avec  le  zinc. 

L'appareil  que  j'emploie,  et  dont  la  disposition  est  représentée 
dans  la  planche  ci-jointe ,  est  composé  : 

l**  D'un  ballon  A  de  deux  litres  au  moins  de  capacité,  dans 
lequel  l'hydrogène  prend  naissance  par  la  réaction  de  l'acide 
sulfurique  hydraté  sur  le  zinc  en  grenailles; 

2"*  D'un  flacon  tubulé  B  dans  lequel  se  condense  une  partie 
de  l'eau  entraîiiée  par  l'hydrogène  ; 

3^  D'une  éprouvetle  C  remplie  de  chlorure  de  calcium  et 
destinée  à  compléter  la  dessication  du  gas  ; 

4*  D'un  tube  en  porcelaine  DD  destiné  à  recevoir  une  ou  deux 
nacelles  de  charbon  aa%  où  l'on  dispose  5  décigrammes  envi- 
ron du  laiton  à  analyser.  Ces  nacelles  en  charbon ,  qui  m'ont  été 
fournies  par  M.  Ruhmkorf,  ofirent  de  très-^grands  avantages  «ur 
les  nacelles  de  porc^^laine.  Jamais  il  ne  s'y  produit  d'adhérence 
d'oxyde  ou  de  métal ,  et  leur  nettoyage  s'eflbctue  avec  la  plus 
grande  fiiciliié ,  à  l'aide  d'une  brosse  douce  ; 

S*  D'un  tube  effilé  E  par  lequel  s'échappe  le  tw  dégagé  de 


~  296  — 

l'alliage ,  et  qui  ii*a  pas  été  condensé  dans  son  parcours  de  la  por- 
tion froide  de  l'appareil; 

6®  Enfin ,  d'une  rondelle  de  liège  ou  de  bois  F  sur  laquelle  on 
dispose  un  morceau  de  velours  noir,  destiné  à  rendre  sensibles  les 
dernières  portions  de  zinc  qui  sortent  du  tube  effilé. 

La  marche  de  l'opération  est  la  suivante  :  l'appareil  étant  con- 
venablement disposé ,  et  les  alliages  pUcés  dans  les  nacelles,  on 
détermine  un  faible  dégagement  d'hydrogène  et  on  commence 
à  chauffer  le  tube  en  porcelaine.  Lorsque  ce  tube  est  rouge,  on 
verse  une  assez  grande  quantité  d'acide  sulfurique  dans  le  ballon  ; 
à  ce  moment  la  volatilisation  du  zinc  s'annonce  par  la  condensa- 
tion de  ce  métal  dans  le  tube  effilé  et  les  abondantes  vapeurs 
blanches  qui  s'en  dégagent.  Ces  vapeurs  constituent  un  indice  pré- 
cieux sur  lequel  on  se  règle  pour  l'introduction  de  l'acide  sulfurique 
sur  le  zinc.  Lorsque  la  température  étant  soutenue  et  le  courant 
d'hydrogène  n'ayant  rien  perdu  de  sa  rapidité ,  les  vapeurs  de 
zinc  deviennent  moins  épaisses ,  on  emploie  alors  le  disque  re- 
couvert de  velours,  pour  s'assurer  que  le  gaz  est  parfaitement 
dépouillé  de  substances  solides.  Si  cette  vérification  conduit  à 
un  résultat  négatif,  on  laisse  tomber  le  feu  et  refroidir  le  tube. 

Si  l'opération  a  été  bien  conduite  et  qu'on  ait  opéré  dans  une 
seule  nacelle,  sur  5  décigrammcs  d'un  laiton  à  33  pour  cent  de 
zinc,  il  faut  une  demi-heure  ou  trois  quarts  d'heure  au  plus,  pour 
que  l'hydrogène  ait  volatilisé  ce  métal. On  a,  du  reste,  la  preuve 
d'unemarche  convenable  de  l'analysedans  l'aspect  du  bouton  d'essai 
obtenu.  Si,  en  effet,  lachaleur  n'a  pas  été  intense,  ce  bouton  a  des 
formes  variables,  la  surface  en  est  ondulée  et  la  teinte  peu  uni- 
forme. En  raison  même  de  l'insuffisance  de  la  chaleur,  l'absence 
des  vapeurs  de  zinc,  vers  la  fin  de  l'opération,  n'a  pas  dû  cons- 
tituer un  indice  sur  de  la  purification  du  cuivre.  Lorsque  l'opé- 
ration est,  au  contraire ,  bien  conduite,  on  obtient  pour  bouton 
d'essai  un  sphéroïde  parfaitement  détaché  de  la  nacelle ,  à  teinte 


—  297  — 

franche  de  cuivre  pur,  et  dont  la  surface  est  parfaitement  nette. 
Voici  quelques  exemples  propres  à  fixer  sur  l'exactitude  des 
résultats  qu'offre  ce  procédé  : 


Cu  .    .  08,7470 
Emplové 

Zn  .    •  0,  0515 

Poids  du  bouton  .  0,  7450 

Perte  .....  0,  0020 


Cu  .  .  08,6150 
Employé{Zn   .    .  0,  1250 

Pb  .  .  0,  0375 
Poids  du  bouton  .  0,  6152 
Augmentation  •    .  0,  0020 


La  présence  du  plomb  était  ici  la  cause  de  cette  erreur  en  plus. 
L'expérience  m'a  démontré,  en  effet,  que  si  la  température 
n'est  pas  suffisamment  intense ,  une  petite  proportion  de  ce  métal 
peut  rester  dans  le  bouton  d'essai.  Avec  un  peu  dliabitude,  on 
évite  facilement  cet  inconvénient. 

H.  Malaguti  a  bien  voulu,  sur  ma  demande,  faire  faire  quel- 
ques essais  de  mon  procédé,  au  laboratoire  de  la  faculté  de 
Rennes.  Voici  les  chiffres  que  ce  savant  professeur  a  eu  Tobli- 
geance  de  me  transmettre  : 

V^  EXPÉRIfilMCE. 

L'alliage  soumis  à  l'analyse  était  composé  de  : 

Cuivre 66,90 

Zinc 32,20 

Plomb 0,57 

Étain 0,20 

Fer 0,13 


100,00 

Quantité  employée 08,741 

Poids  du  bouton  de  cuivre  •    .  0,  500 

Poids  calculé 0,  498 

Différence  en  plus  •   .    .   •   .  0,  002 


— .  29«  — 

2*  EXPÉBTBNCE 

Essai  effectué  sur  uu  alliage  composé  de  : 

Cuivre  •.'...  64, 1 2 

Zinc 35,00 

Plomb 0,48 

ÉUiii 0,20 

Arsenic  et  fer.  •   •  0,20 

100,00 

Quantité  employée 0^,802 

Poids  du  bouton  de  cuivre 0,  519 

Bouton  calculé  sur  l'hypothèse  que  le  fer 
et  Tarsenic  existaient  dans  Talliage  en 

proportions  égales 0,  516 

Différence  en  plus   .....<..  0,  003 

3*   EXPÉBIBRCE. 

L'alliage  examiné  était  de  : 

Cuivre 71,00 

Zinc 28,00 

Plomb 0,68 

ÉUin 0,32 

100,00 

Quantité  employée 0^,622 

Poids  du  bouton  de  cuivre .    .  0,  423 

Poids  calculé 0,  443 

Différence  en  moins   ....  0»  020 

11  convient  de  remarquer  que  la  composition  supposée  exacte 
de  ce  dernier  alliage  avait  été  déterminée  au  moyen  de  l'acide  sul- 
fhydrique ,  tandis  que  les  deux  premières  avaient  été  déduites  de 


—  899  — 

'  l'analyse  par  l'hyposulfite  de  soude.  L'élimination  des  métaux 
volatils  par  Tliydrogène  a  donc  vraisemblablement  rectifié  le 
résultat  très-rarement  exact  de  la  séparation  du  cuivre  par  l'acide 
sulfhydrique 

4^   BX?ÉBIB1ICB. 

On  a  fondu  sous  le  borax  : 

Cuivre OsSOO 

Zinc 0,  3Ô0 

L*alliage  soumis  à  ractioii  de  Thydrogène  a  donné  un  sphé- 
roïde pesant  Ob,  796.  La  perte  était  de  O^OOi 

Il  résulte  de  ces  expériences  que  l'emploi  de  l'hydrogène  dans 
les  conditions  indiquées  précédemment,  permet  d'obtenir,  en 
(rèS'iieu  de  temps,  une  appréciation  exacte  de  la  richesse  des 
laitons.  Le  contrôle  de  l'analyse  consiste  dans  l'examen.du  bou- 
ton de  cuivre  obtenu  et  dans  la  possibilité  d*y  retrouver  le  zinc 
ou  le  plomb  qui  n'auraient  pas  été  volatilisés.  J'ajouterai  enfln 
que  la  possibilité  de  chauffer  à  la  fois  deux  nacelles  dans  le  même 
tube,  rend  toujours  facile  la  vérification  d'une  expérience.  S'il 
y  a  en  effet  identité  dans  le  poids  des  deux  boutons  provenant 
d'un  même  essai ,  on  peut  en  conclure  que  l'action  de  l'hydro- 
gène a  produit  l'élimination  complète  du  métal  ou  des  métaux 
volatils. 

Le  dosage  de  l'étain,  du  fer,  du  plomb  ou  de  l'arsenic  que 
pourrait  renfermer  un  laito»  n'ayant  rien  de  spécial,  je  ne  m'y 
arrêterai  pas. 

§  111.  —  Examen  de  qmlques  doublages  en  laiUm. 

Les  nombreuses  observations  que  j'ai  pu  faire,  depuis  dix  ans, 
sur  les  laitons  employés  au  doublage  m'ont  permis  d'établir 


—  300  — 

trois  catégories,  bien  distinctes  dans  les  phénomènes  d'alléralion 
que  leur  fait  éprouver  Teau  de  mer  : 

1<^  Le  doublage  s'use  en  diminuant  également  d'épaisseur  sur 
presque  tous  les  points  d'une  même  plaque  choisie  à  l'avant,  sur 
le  côté  ou  au  gouvernail  du  navire.  La  couleur  du  laiton  ne 
varie  pas  ;  sa  malléabilité  ne  subit  pas  de  modification  très-sen- 
sible; 

2''  La  détérioration  s'effectue  sur  certaines  parties  de  l'alliage, 
les  autres  conservant  d'ailleurs  leur  première  épaisseur.  -Dans 
beaucoup  d'endroits ,  le  doublage  est  picoté.  La  couleur  du  lai- 
ton  est  toujours  la  même.  La  malléabilité  a  très-peu  varié.  Dans 
certains  cas,  elle  ne  s'est  nullement  modifiée; 

3°  Le  doublage  est  devenu  tellement  friable ,  qu'on  peut ,  sous 
une  légère  pression  du  doigt  en  réduire  les  morceaux  en  mi- 
nimes fragments.  La  texture  est  poreuse  ;  la  densité  très  faible. 
Enfin ,  et  notamment  du  côté  de  la  mer,  la  couleur  jaune  du 
laiton  est  remplacée  par  des  teintes  se  rapprochant ,  à  des  do- 
grés  variables,  de  celle  du  cuivre.  Dans  certains  cas,  c'est  du 
cuivre  pur  qu'on  découvre  en  enlevant  la  couche  d'oxyde  qui 
adhère  au  doublage. 

L'analyse  m'a  démontré  qu'à  ces  différents  modes  d'altération 
correspondaient  soit  des  compositions  chimiques,  soit  des  arran- 
gements moléculaires  spéciaux.  Je  vais  passer  en  revue  les  ob- 
servations qui  m'ont  permis  d'arriver  à  cette  conclusion. 

J'ai  souvent  examiné  des  laitons  renfermant  de  30  à  34  Vo  de 
zinc  et  qui,  après  quatre  ou  cinq  anà  de  navigation ,  offraient 
encore  un  aspect  très-satisfaisant.  Le  plus  grand  nombre  de  ces 
échantillons  portail  la  marque  de  l'usine  de  Givct.  Leur  texture, 
examinée  avec  soin  au  microscope ,  était  homogène.  Les  métaux 
étrangers  existaient  dans  l'alliage  en  proportion  insignifiante.  En- 
fin, la  différence  de  composition  entre  les  différentes  plaques 
du  même  doublage  était  peu  sensible.  MM.  Berlault  et  Fiteau, 


301 


armateurs  du  port  de  Niintes,  et  HM.  Guichet  et  Russeil ,  fabri- 
cants de  doublage,  m'ont,  à  diverses  époques,  soumis  des  types 
de  celte  nature.  Dans  un  laiton,  entre  autres,  qui  avait  navigué 
cinq  ans  et  était  revenu  en  parfait  état ,  je  trouvai  33,8  de  zinc 
et  66,2  de  cuivre  pour  cent  parties.  Un  doublage  de  celte  na- 
ture, mais  dont  les  plaques  avaient  été  en  grande  portion  déta* 
cliéesde  la  carène,  fut  examiné  en  1854  ,  à  Rennes,  par  H.  Ha- 
laguti  et  Morren.  Ce  doublage  provenait  du  navire  PaUma,  de 
Saint-Malo  ;  il  était  composé  de 


Cuivre.    .    . 

.    .       65,76 

Z^inc.   ... 

.    .       33,58 

Plomb.   .    . 

.    .         0,26 

Elain   .    .    . 

.    ,         0,26 

Fer  ...   . 

.    .      traces. 

100,00 

■ 

Ln  composition  ci-dessous  indiquée,  des  clous  qui  avaient 
servi  à  fixer  les  plaques ,  indique  clairement  pourquoi  le  dou- 
blage n'avait  pas  tenu.  Voici  la  composition  chimique  des  clous. 
Je  Tenriprunle  au  rapport  de  MM.  Malaguti  et  Morren  : 


TÊTES  DES  CLOUS. 

Cuivre 69,85 

Zinc 30,09 

Plomb.    ....  00,01 

Elain 00,05 

Fer traces. 


100,00 


TIGES. 

60,26 
38,68 
0,99 
.  0,07 
traces. 

100,00 


Ces  analyses  démontrent  que  les  tètes  de  clous,  en  grande  par- 
tie rongées,  avaient  surtout  perdu  le  zinc  et  le  plomb  qu'elles 
renfermaient ,  et  dont  on  retrouve  les  doses  relatives  dans  les 


-  308  — 

tiges  non  altérées  de  ces  mêmes  clous.  Elles  démontrent  aaasi 
que  les  clous  étant  positifs ,  eu  égard  à  Tenaernble  du  doublage , 
il  y' avait  eu  immédiatement  corrosion  de  ceu?L-ci,  et,  par  suite, 
détachement  nécessaire  des  plaques  fixées  sur  la  carène.  J'ai  déjà 
signalé,  en  parlant  des  bronzes,  l'importance  de  clous  négatifs 
pour  servir  à  appliquer  un  doublage  métallique.  En  général ,  de 
notables  doses  d*étain  donnent  aux  clous  de  précieuses  qualités. 
Des  clous  rapidement  corrodés  et  analysés  par  le  D'  Percy 
(1),  ont  fourni  : 

Cuivre 52,73 

Zinc  .  ^   .    .    .    .  42,72 

Plomb  .    •    .    .  -  3,18 

Etain traces. 

98,63 

D'autres  clous,  ayant  servi  avec  succès  dans  des  voyages  de 
rinde ,  contenaient  :  \ 

Cuivre  .....  62,62 

Zinc 24,64 

Plomb 8,69 

Etain 2,64 

98,59 

Il  est  regrettable  que  l'auteur  de  ces  analyses  n'ait  pas  publié  la 
composition  du  doublage  et  indiqué  les  résultats  d'une  apprécia- 
tion galvanométrique  des  deux  alliages  en  contact. 

La  composition  suivante  a  été  trouvée  par  M.  John  Cameron, 


(t)  Chemical  Qi^ittUUU 


—  303  — 

qui  avait  analysé  des  clous  exposés  au  meeting  de  l'Assoeiation 
britannique ,  à  Swansea  : 

Cuivre 60,» 

Zinc 34,0 

Plomb 0,7 

Etain 3,8 

Fer 0,3 

98,8 

Si ,  comme  cela  est  Cort  probable,  ces  clous  étaient  desti- 
nés à  fixer  des  plaques  d'alliage  de  Muntz  composé  de  40  ®/o  de 
zinc  et  de  60  Vo  de  cuivre, nul  doute  qu*ils  ne  fussent  très  conve- 
nables pour  ce  but. 

Lorsque  —  chose  rare  —  les  doublages  en  laiton  sont  picotés 
ou  corrodés  par  larges  surfaces  ,  sans  que  la  malléabilité ,  la  cou- 
leur et  la  densité  de  l'alliage  aient  paru  subir  de~  modifications 
bien  sensibles,  lorsque  surtout  la  richesse  en  zinc  ne  s'élève  pas 
au-dessus  de  34  ®/p,  il  est  assez  difficile  de  se  prononcer  sur  les 
causes  de  corrosion.  Je  n'ai  eu  entre  les  mains  qu'un  seul  échan- 
tillon offrant  ce  caractère  ;  il  contenait  en  moyenne  : 

Cuivre 68,90 

Etain 0,07 

Zinc 31»02 

Plomb traces. 

Fer 0,01  ^ 

100,00 

m 

En  e^Laiminani  avec  attention  les  parties  corrodées ,  on  s'aper- 
cevait que  kur  surface  différait  de  celle  des  portions  restées 
intactes.  Une  texture  cristalline  s'y  feisaii  apercevoir,  en  effet,  et 
sous  riufli^ence  du  eontact  avec  une  eau  acidulée,  la  teinte  y 


—  304  ~ 

devenait  légèrement  rou^efttre.  H  y  avait  dans  ces  parties  corro- 
dées aptitude  évidente  du  laiton  à  céder  facilement  aux  dissol- 
vants le  métal  positif  qu'il  renfermait.  Je  recueillis  avec  soin,  au 
moyen  d'un  grattoir,  2  décigrammes  de  inétal ,  dans  l'un  des  en- 
droits où  sa  teinte  était  la  plus  rosée,  et  j'y  trouvai  : 

Cuivre 69,91 

Zinc 30,09 

Plonib traces. 

Fer traces. 

100,00 

Il  y  avait  donc  eu  évidemment  union  peu  intime  entre  le  zinc 
et  le  cuivre,  puisque  dans  la  même  plaque  certaines  portions 
avaient  résisté  ou  du  moins  s'étaient  uniformément  usées,  tandis 
que  d'autres  avaient  été  rapidement  dissoutes.  Un  tel  fait  ne  se 
produit  d'ailleurs  que  d'une  manière  exceptionnelle  et  sur  les 
plaques  de  l'avant  des  navires.  Le  navire  de  Nantes  Charles  (ar- 
mateurs, HH.  Fruchard  et  Saillant),  sur  lequel,  je  l'ai  observé, 
avait  navigué  pendant  trois  années,  et  la  grande  majorilé  de 
ses  feuilles  de  laiton  était  en  parfait  état. 

J'arrive  au  mode  d'altération  le  plus  grave ,  à  celui  qui  a ,  par 
ses  conséquences ,  mérité  surtout  de  fixer  l'attention  des  arma- 
teurs, et  dont  les  causes  sont  directement  liées  aux  circonstances 
de  la  fabrication  des  cuivres  jaunes. 

Les  céhditions  de  concurrence  plus  ou  moins  loyale  qui  ont 
réagi  sur  la  production  des  cuivres  et  des  bronzes,  devaient  né- 
cessairement réagir  sur  la  fabrication  des  laitons  :  aussi  après 
quelques  années  d'essais  fovorables ,  effectués  soit  sur  les  cuivres 
jaunes  renfermant  30  à  40  ^o  de  zinc,  soit  sur  les  alliages  de 
Muntz  constitués  par  de  très-beau  cuivre  à  la  dose  de  60  Vo  et 
laminé  à  froid ,  on  vit  des  doublages  médiocres  ou  détestables 


—  305  — 

s'introduire  sur  le  marché.  Voici  les  caractères  de  quelques  types 
choisis  parmi  les  nombreux  échantillons  que  j'ai  pu  examiner  : 

Doublage  du  Gratmlle.  —  Armateur  y  H.  Noël  Vincent,  de 
Nantes.  -«—  Durée  de  la  navigation,  deux  ans.  —  Couleur  jaune, 
légèrement  rougeâtre  du  côté  de  la  carène-;  —  aspect  de  cuwre 
pur  du  côté  de  la  mer  ;  —  densité  extrêmement  variable ,  selon 
les  plaques  et  même  selon  qu'on  prélève  l'échantillon  sur  telle 
ou  telle  partie  d'une  plaque;  —  richesse  en  zinc  également 
variable; —  friabilité  excessive.  —  La  diminution  de  densité, 
Tappauvrissement  en  zinc  et  la  friabilité  constituent  ici  trois 
caractères  connexes,  comme  on  peut  en  juger  par  ce  tableau. 


20 


306 


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—  3«7  — 

Un  ^échantillon  du  doublage  provenant  du  navire  de  Nantes 
Jutes^e-Rantonnay.,  et  ayant  &it  trois  ans  de  navigation, 
offrait  les  caractères  suivants  : 

Couleur  de  cuivre  pur  du  côté  de  la  mer,  et  de  laiton  rougeûtre 
du'  côté  du  bordage;  densité,  7,6012;  richesse  en  zinc,  30  ^o* 

Le  Phalanslère ,  de  Nantes,  après  trois  ans  de  navigation,  a 
donné  des  résultats  analogues,  bien  que  la  perte  de  zinc  ait  été 
moins  considérable.  VAnne-^Marie,  le  Godavery  et  un  grand 
nombre  d'autres  doublages  ont  pu  être  classés  dans  la  môme 
catégorie.  Ce  qu'il  importe  essentiellement  de  remarquer ,  c'est 
que  ce  sont  les  alliages  ayant  à  Torigine  40  Vo  de  zinc  qui  ont 
fourni  les  phénomènes  curieux  de  friabilité  excessive  et  d^éiimi- 
nation  du  zinc ,  la  masse  conservant  son  volume  primitif. 

Indépendamment  de  l'extrême  friabilité  et  de  la  teinte  de  cuivre 
rouge  que  prennent,  du  côté  de  la  mer,  les  laitons  dont  je  viens 
de  parler,  ils  offrent  encore  les  caractères  suivants  : 

Si  l'on  brise  l'une  des  plaques  à  Taide  d'un  léger  effort  du 
pouce  et  de  l'index ,  et  qu'on  en  observe  la  tranche  à  la  loupe 
ou  même  à  l'œil  nu ,  on  aperçoit  deux  textures  bien  distinctes 
de  la  masse  :  Tune ,  très-poreuse ,  formée  par  du  cuivre  quel- 
quefois pur  dont  la  nuance  est  brune  tirant  sur  le  rouge  ;  l'autre, 
plus  serrée,  quelquefois  très-compacte,  et  dans  laquelle  le  laiton 
tantôt  semblable  à  l'alliage  primitif,  tantôt  appauvri  en  zinc,  se 
lait  facilement  remarquer.  Il  y  a  donc  eu  de  proche  en  proche, 
sous  la  double  influence  de  l'eau  de  mer  et  d'un  état  molécu- 
laire spécial  du  doublage,  enlèvement  du  métal  positif  à  partir 
de  la  surface  extérieure.  A  un  moment  donné,  il  n'est  plus  resté 
à  la  place  du  laiton  employé  qu'une  véritable  éponge  de  cuivre  plus 
au  moins  allié  et  dont  la  friabilité  n'a  pas  besoin  d'explications. 

Lorsqu'on  prend  un  fragment  de  laiton  soumis  à  ce  mode 
spécial  d'altération  et  qu'on  le  jette  sur  des  charbons  incandes- 
cents, la  combustion  du  zinc  qu'il  renferme  encore  s'effectue 
avec  une  rapidité  qui  surprend  au  premier  abord.  Frotté  sur  une 


—  308  — 

pierre  de  touche  «  il  donne  des  traces  qui  permettent  d'appré- 
cier approximativement  les  grandes  différences  de  composition 
entre  les  surfaces  que  j'appellerai  :  extérieure  (celle  de  la  mer), 
et  intérieure  (celle  du  bordage).  Introduit  dans  un  flacon  plein 
d'eau ,  il  laisse  bientôt  dégager  des  bulles  d'air ,  en  raison  de  sa 
porosité,  et  si  on  place  le  tout  sous  la  cloche  de  la  machine 
pneumatique,  ceteCTet  devient  extrêmement  marqué.  Alors  seu* 
lement,  il  devient  possible  de  prendre  la  densité  de  la  masse 
métallique. 

Pourquoi  certains  laitons  offrent-ils  ce  genre  spécial  d'altéra- 
tion  qui ,  souvent ,  se  manifeste  avec  une  désolante  rapidité  ? 
Pourquoi  Tusure  qui  se  produit  toujours  normalement  dans  les 
laitons  à  30  ou  34  Vod«  zinc,  apparaît-elle  avec  les  caractères 
que  je  viens  de  signaler  dans  les  alliages  renfermant  de  38  à 
42  ®/o  de  métal  positif?  Ne  serait-il  pas  possible  de  trouver 
Forigine  de  ces  phénomènes,  et  de  préjuger  avec  plus  ou  moins 
de  certitude  le  rôle  d'un  laiton  en  présence  de  l'eau  de  mer? 
Tels  sont  les  problèmes  dont  je  me  propose  de  donner  la  solu- 
tion, Il  faut  tout  d'abord  constater  qu'un  seul  fait  général  résulte 
ici  de  l'analyse.  Ce  fait,  c'est  la  tMkxorAaiacit  de  certaines  com« 
positions  de  l'alliage  avec  l'état  de  friabilité;  mais  comme  parmi 
les  laitons  à  40  "/o  de  zinc  il  pourrait  s'en  trouver  de  bons  et 
de  mauvais ,  il  est  impossible  d'arriver  à  une  conclusion  par  la 
voie  exclusivement  analytique.  Les  recherches  synthétiques  aux- 
quelles je  me  suis  livré ,  m'ont  conduit  à  reconnaître  un  en- 
semble de  faits  dignes  de  fixer  Tattention.    - 

§  IV.  —  Vroivi/ciion  des  laitons  à  doublage. 

Les  premiers  laitons  employés  au  doublage  renfermaient  de 
30  à  34  Vo  de  zinc.  Le  laminage  avait  lieu  à  froid,  et  l'alliage, 
à  moins  de  conditions  vicieuses  des  métaux  employés ,  donnait 
d'assez  bons  résultats  à  la  mer. 

Lorsqu'on  fond  ces  laitons  et  qu'on  les  lamine,  on  reconnaît 


—  309  — 

I 

toutefois  que  dans  certains  cas  lès  influences  électriques  n'agis- 
sent pas  uniformément.  Le  couple  voltaïque  n'a  pas,  dans  toutes 
les  plaques,  la  même  intensité ,  et,  à  l'avant  des  navires  en  par- 
ticulier, ce  phénomène  peut  être  facilement  observé ,  comme  je 
l'ai  montré  dans  le  paragraphe  précédent. 

Lorsqu'une  fonte  est  faite  au  moyen  de  33  centièmes  de  zinc 
et  67  centièmes  do  cuivre,  il  y  a  un  déchet  dû  à  l'oxydation, 
et  ralliage  ne  ressort  guère  qu'à  31  ou  31,5  Vo  de  zinc.  Or, 
dans  les  plaques  résultant  du  laminage,  on  trouve  quelquefois 
des  variations  de  1  à  2  %,  selon  que  la  plaque  examinée  pro- 
vient du  haut,  du  bas  ou  du  milieu  d'un  lingot.  C'est  une  cir« 
constance  fâcheuse  et  qu*on  doit  autant  que  possible  éviter,  car 
il  est  important  que  des  plaques  voisines  les  unes  des  autres  ne 
se  constituent  pas  dans  des  états  électriques  différents. 

Il  résulte  des  observations  auxquelles  je  me  suis  livré  que , 
pour  arriver  à  riionmgénéité  la  plus  grande ,  il  importe  tout  d*a* 
bord  d'avoir  égard,  dans  la  fabrication  de  l'alliage,  aux  principes 
suivants  : 

i®  La  substitution  du  four  à  réverbère  aux  creusets  a  pour 
résultat  d'obtenir  des  combinaisons  moins  imparfaites  et  des 
produits  métalliques  à  texture  plus  douce  et  plus  homogène; 

2^  Le  refroidissement  de  l'alliage  dans  les  moules  doit  être 
rapide,  pour  éviter  autant  que  possible  les  effets  de  liquatiou; 
d'autre  part,  l'emploi  de  moules  à  basse  température  ou  très 
conducteurs  du  calorique ,  expose  à  un  retrait  préjudiciable  par 
sa  rapidité  et  à  la  rupture  de  l'alliage  sous  le  laminoir.  Il  y  a 
donc  ici  un  double  écueil  à  éviter  :  il  faut  accorder  quelque 
chose  à  la  liquation  et  quelque  chose  à  la  solidité  du  lingot  ; 

3"*  Pour  la  fabrication  des  grandes  plaques,  les  moules  doi- 
vent être  faits  en  fonte  très  épaisse  ; 

/i®  En  associant  les  métaux  dans  une  proportion  telle  que  — 
le  déchet  à  la  fonte  déduit  —  on  obtienne  des  lingots  repré- 
sentant 33|88  de  zinc  et  66,12  de  cuivre,  soit  la  combinaison 


.—  310  — 

Cu'Zn,  l'homogénéité  des  lames  est  satisfaisante  et  le  doo- 
blage  aussi  bon  que  peut  Tétre  un  doublage  en  laiton.  Il  se 
résuite  pas  de  là  que  l'affinité  chimique  qui  préside  à  la  combi- 
naison Cu-  Zn  soit  de  nature  à  contrebalancer  1  effet  physique 
produit  par  la  liquatioD  «  dans  le  cas  où  les  moules  soiii  déb- 
vorables;  mais  en  calculant  convenablement  la  dimension  et  la 
nature  de  ceux-ci ,  on  arrive  à  Caire  un  alliage  métallique  homo- 
gène. Peut-être  obtiendrait-on  un  succès  comparable  ea  fon- 
dant Talliage  Cu^  Zn',  dont  la  composition  correspond  à  !t9,09t 
soit  sensiblement  30  centièmes  de  zinc;  mais  cette  combinaison 
n'est  pas  ordinairement  fabriquée  pour  doublages. 

La  question  de  production  et  d'usure  des  laitons  devient  plus 
complexe  lorsqu'on  examine  ces  alliages  tels  que  les  livre  en 
grande  partie  l'industrie  actuelle,  et  dans  lesquels  l'analyse  permet 
de  constater  une  dose  moyenne  de  zinc  s'élevant  à  40  centièmes. 

Sachant  que  le  laminage  à  chaud  était  depuis  quelques  années 
adopté  pour  les  laitons  à  40  centièmes  de  zinc,  j'ai  voulu  me 
rendre  compte  des  phénomènes  auxquels  il  pouvait  donner  lieu. 
J'ai,  dans  ce  but,  institué  des  expériences  comparatives  basées 
sur  les  pratiques  suivantes  : 

Le  laminage  à  froid  comportait  22  recuites ,  autant  de  refroi- 
dissements- et  66  passes  sous  le  laminoir.  La  dorée  du  travail 
était  de  un  mois. 

Le  laminage  à  chaud  comportait  5  ckauffes  et  1 5  passes  sous 
le  laminoir.  La  durée  du  travail  était  de  vingt-quatre  heures. 

Les  lingotières  étaient  en  fonte;  leur  capacité  =i  l"|33x 
0»,020  (1)  X  0»,220. 

Le  poids  des  lingots  était  en  moyenne  de  49  kilogrammes. 

Voici  le  tableau  des  résultats  physiques  et  chimiques  de  mes 
expériences  : 

(I)  Les  lingots  destmét  aa  lammage  k  chaud  sont  ordinairemealcovléi 
Boos  une  épaisseur  As  0%049. 


aii 

— 

TABimff. 

4,. 

%mi^n*> 

a   la   «««lA. 

Gm 

= 

56 

Zn 

""•r-. 

44 

IHm^téi  TWHtemfi  dfi   la,   plaqm* 
TrouTé 8,Wi 


DlipÎEflBMCB  • 


0,1 4»3^ 


C0m»QHt^  du  hci^  de,  la  plaque» 

Cw    =    57,53 
Zn    =    42,43 

100,00 


Qfi    =    55,W 
29    =    42,03 

100,00 
ft»    =    62,92 

*?!  =  37,r 


100,00 

Za    =    40,»4 
100,00 


100 


Densité  moyenne   de  U^,  plpqm. 

Trouvé 8,a&23 

Calculé 8,1^66 


Dlf  ^ÉfUlH^B  ....      % 


1657 


Con^imilim  du,  haulde,  ^Plf*fl^' 

=    58,00 
=    42,00 

100,00 


% 


57,67 
42,3^ 


g    =    57,6? 


100,00 


61,41 
38>j^8 


^    =    ?*♦** 


100,00 

a 

W    =    *0,%7 


100,00 


Suio  employé  à  la  fonte. .....,..,.  ^ . 

Dqs«  fnoyepne  4u.  ziop  fl^W  (es  Uaftsts. 


Zinc  briij^, 


44,0a 

40,7? 

3,25 


31S 

— 

TABLRAD 

B. 

ployé 

à    la    Fonte* 

Cu 

60 

Zn 

= 

40 

Laintoai^e  à  chaud» 


Densité   moyenne  de    la  plaque. 

Trouvé 8,^200 

Calculé 8,2914 

DiFFÉRBNCB ....      0,0714 


Composition  du  haut  de  la  plaque, 

Gu    =    63,12 
Zn    =    36,88 

100,00 


Composition  du  milieu  de  la  plaque 

CVL     =:     66,61 

Zn    =    33,30 
100,00 


Composition  du  btis  de  la  plaque, 

Gu    =    64,46 
Zn    =    35,54 

100,00 


Composition  moyenne, 

Gu    ==    64,73 
Zn    =    35,27 

100,00 


100 


l*aiiitaace  à  f  roMi 


Densité  m^fyenne   de    la   plaque. 

Trouvé 8,2630 

Galculé 8,2761 

OlFFÈRENGB  ....       O^OlSf 


Composition  du  haut  de  la  plaque, 

Gu    =    62,02 
Zn    ==    37,98 

100,00 


Composition  du  milieu  de  la  plaque 

Gu    =2    62,64 
Zn    =    37,36 

100,00 


Composition  du  bas  de  la  plaque, 

Gu    =:    66,79 
Zn    =    33,21 

100,00 


Composition  moyemie. 

Gu    =    63,81 
Zn    ==    36,19 


100,00 


Zinc  employé  à  la  fonte.  •  .'• 

Dose  moyenne  du  zinc  dans  les  lingots. 

Zinc  brûlé. 


40,00 
35,73 

4,27 


—  313  — 

On  remarquera  à  rinspection  de  ces  tableaux  : 
i<*  Que  les   plaques  laminées   à  froid   contiennent  sensible- 
ment plus  de  zinc  que  celles  soumises  au  laminage  à  chaud.  Il 
est  facile  de  se  rendre  compte  de  ce  fait ,  en  observant  ce  qui 

se  passe  lorsqu'un  laiton  est  introduit  dans  le  four  à  réverbère, 

> 

puis  sous  les  cylindres  du  laminoir.  Dans  un  four  à  réverbère  et 
à  la  température  roti^e  cerise,  un  cuivre  pur  s'oxyde,  devient 
noir ,  puis  se  décape  sous  le  choc  avec  la  plus  grande  netteté. 
Si  on  substitue  au  cuivre  des  alliages  de  zinc ,  on  remarque  que 
jusqu'à  20  Vo  du  métal  positif,  la  possibilité  du  décapage  au 
moyen  du  choc  se  fait  encore  remarquer.  De  20  à  33  ^/o,  le 
décapage  n'a  plus^lieu,  mais  l'alliage  ne  laisse  pas  sensiblement 
transsuder  le  zinc.  La  combinaison  semble  assez  stable.  Loi's- 
qu'on  arrive  à  36,  38  ou  40  Vo  de  zinc,  les  phénomènes  sont 
tranchés  :  au  rouge  sombre  le  laiton  laisse  dégager  une  notable 
portion  du  zinc  qui  se  brûle  peu  à  peu ,  et  dont  la  combustion 
esttrméme  visible  pendant  les  passes  au  laminoir  ;  si  cette  der- 
nière opération  est  pratiquée  à  chaud,  la  différence  de  richesse 
en  zinc,  dans  les  plaques  laminées  à  chaud  et  à  froid,  s'expli- 
que donc  de  la  manière  la  plus  simple. 

2®  Que  le  laminage  à  froid  a  donné  des  alliages  plus  denses 
que  le  laminage  à  chaud.  Ce  résultat  est  la  conséquence  néces« 
saire  des  rapprochements  moléculaires  graduellement  opérés  par 
les  nombreuses  passes  auxquelles  est  soumise  la  feuille  de  laiton 
dans  l'un  des  cas,  comparativement  à  la  brusque  compression 
et  aux  alternatives  de  haute  température  qu'elle  subit  dans  le 
laminage  à  chaud. 

En  adoptant  pour  bases  de  calcul  les  densités  8,8780  (1)  pour 
le  cuivre  laminé  et  7,2150  (2)  pour  le  zinc  également  laminé, 

(l).Bri88on. 

(2)  PeloazeetFremy.    - 


—  ai4  ~ 

on  constate  (:tableau  A)  une  différence  exprimée  par  Q,li657 
entire  la  densité  trouvée  et  la  densilé  calculée  lorsque  le<  lami- 
nage a  eu  lieu  à  froid.  Cette  dilEérenoe  ne  s'élève  qu'à  0|  1453 
lorsque  l'opécation  a  eu  lieu  à  chaud.  Au  phéDomèue  normai  de 
conlvaction  inhérent  à  la  coostitutiou  de  Talliage',  se  joinl  donc 
dans  l'un  des  cas  une  modification  physique  proiroquéo  par  les 
conditions  industrielles  de  la  fiEibrioation  (1).  L'eiameu  du 
tableau  B  conduit  à  reconoaitro  que,  pour  l'aliiage  à  35^73  do 
zinc  y  ta  densité  calculée  s'est  presque  confondue  avec  la  densité 
trouvée,  mais,  en  général,  l'examen  des  différences  prouve  que  le 
rapprochement  moléculaire  a  surtout  lieu  sous  l'influence  du  la- 
minage à  froid.  y 

3®  Que  les  aHiages  renfermant  36  centièmes  de  zinc  peuveui  à 
la  rigueur  subir  le  laminage  à  chaud ,  bien  qu'on  ait  souveut 
avancé  que  cela  n'était  possible  que  pour  le  laiton  à  40:  ceuiièmas 
de  zinc. 

Je  me  suis  demandé  si  l'aptitude  à  subir  le  laminage  à  elMud 
était  une  propriété  exclusive  de  Talliaga  Cu^  Zn'  correspondant 
à  40  centièmes  et  demi  de  ztoc,  et  j'ai  eu  immédiatement  la 
preuve  du  contraire  en  voyant  des  Kngots  constitués  k  ce  litre , 
subir  de  fortes  liquations.  Le  même  lii^ot  qui  renferuM  celte 
dose  de  zinc  à  l'une  de  ses  extrémités ,  en  contient  une  loufte 
aulre  proportion  au  centre ,  et  le  tout  se  kunioe  cepandaot  à 


(I)  Fou  la  fèratle  cuivra,  la  lecoît  précédant  le  Ifiaagi  »  aupMiate 
la  densité.  C'est  le  contraire  pour  le  laiton.  Voici  la  moyeune  de  cinq 

expériences  i 

Laiton  écroui.  Laiton  recuit. 

D  =  8,481.  D=  8,3758. 

Laiton  écroaîi  pais  laaûné.  Laiton  recuit,  puia  lanîaé. 
8,4931.  8,4719. 

(Baudiimonu  *-  Anaalea  de  Chimie^  2*  aérie»  tama  6e0 


—  3i5  — 

chaud  sans  déchirure.  Un  alliage  que  j*ai  pu  obtenir  assez  homo- 
gène était  représenté  par  Cu^  Zn',  soit  Cu  =  56,5  Zn  ss  43,5.- 
Cet  alliage  a  été  laminé  à  chaud,  mais  avec  peine,  il  était  sec  et 
peu  convenable  pour  doublage. 

4**  Que  contrairement  à  ce  qu'on  pouvait  supposer  àprhfi, 
lés  richesses  maxima  en  zinc  ont  été  remarquées  aus  parties  in- 
férieures et  supérieures  de  l'une  des  plaques  bminées*  11  importe 
de  discuter  ce  résultat. 

En  principe,  il  est  inconlestable  qu'un  alliage  coulé  da»sun 
moule ,  se  sépare  tout  d'abord  en  deux  portions  :  l'une  formée 
des  alliages  les  moins  fusibles  qui  se  solidifient  contre  les  parois; 
l'autre  formée  des  combinaisons  plus  fusibles ,  et  qui  se  trouvent 
alors  dans  les  dernières  |)ortion5  solidifiées,  à  moins  que  des 
phénomènes  de  retrait,  coïncidant  avec  la  pression  de  masses 
d'alliage  supérieures,  ne  donnent  lieu  à  des  revêtements  d'alliage 
fiisible  vers  les  surfaces  inférieuires  (1).  Il  doit  donc  se  trouver 
plus  de  métal  fusible  et  peu  dense  vers  le  haut  du  lingot  que 
vers  le  bas.  Il  &ut  toutefois  remarquer  que  les  phénomènes  peu- 
vent varier  notablement,  selon  le  volume  du  lingot,  le  rapport 
de  ses  dimensions,  la  température  et  la  conductibilité  du  monte 
pour  la  chaleur ,  enfin  selon  la  composition  de  l'alliage. 

Dans  cette  circonstance  spéciale ,  il  y  a  peu  à  s'occuper  des 
phénomènes  lentement  et  rigtUièrefneat  produits  dans  de  gros 
lingots  coulés  en  sable,  c'est-à-dire  dans  les  conditions  les  plus 
favorables  à  la  liquation.  11  ne  faut  pas  oublier  que  le  laiton 
puisé  dans  le  four|à  réverbère  et  introduit  à  la  dose  de  SO  kilo- 
grammes environ  dans  un  creuset,  est  apporté  à  bras  d'homme* 
Pendant  ce  transport,  il  y  a  séparation  d'une  partie  du  aine, 
qui  en  raison  de  sa  densité  relativement  moins  grande ,  s'élève 


(1)  Yoyes  le  mémoire  de  H*  DaMansaoy ^  déjli  dték 


—  316  — 

dans  les  parties -supérieures  de  Talliage  eu  fusion.  Pour  conlrc- 
baiancer  les  effets  de  cette  séparation ,  un  ouvrier  agite  vivement 
la  masse ,  en  y  plongeant  une  tige  de  fer ,  puis  on  coule  plus  ou 
moins  rapidement  dans  les  moules  en  fonte,  dont  j'ai  donné  plus 
haut  les  dimensions,  et  dont  la  température  est  de  80  à  100 
degrés  centigrades.  II  est  évident  que  les  premières  portions 
d'alliage,  rencontrant  le  fond  du  moule  à  cette  température, 
peuvent  se  s'olidifier  telles  guetter,  c'est-à-dire  sans  que  le  phéno- 
mène de  liquation  s'y  manifeste  bien  sensiblement.  Il  n'en  est 
pas  de  même  un  peu  plus  haut,  grâce  à  la  température  de  la 
masse  d'alliage  ;  là  apparaissent ,  conformément  à  ce  qui  a  été 
timt  de  fois  constaté ,  les  phases  de  la  séparation  des  nombreuses 
combinaisons  possibles  entre  les  métaux  employés. 

J'ai  souvent  examiné  le  retrait  considérable  des  plaques  de  40 
millimètres  d'épaisseur,  coulées  dans  les  moules  mentionnés 
plus  haut ,  et  j'ai  pu  me  convaincre  que ,  dans  ce  cas ,  aucune 
portion  d'alliage  supérieur  ne  redescendait  pour  se  solidifier 
contre  les  surfaces  inférieures ,  ainsi  que  Tavait  observé  M.  Dus- 
saussoy,  lorsqu'il  opérait  sur  des  lingots  de  bronze  moulés  en 
sable. 

Il  suffit,  en  résumé,  d'analyser  une  plaque  moulée  dans  les 
conditions  de  rapide  refroidissement  que  je  viens  d'indiquer, 
pour  s'expliquer  que,  dans  certains  cas,  le  bas  et  le  haut  de 
la  lame  soient  surtout  riches  en  zinc.  A  peine,  en  effet,  l'ana- 
lyste se  livre-t-il  à  l'examen  de  l'alliage,  à  quelques  centimètres 
à  partir  de  l'extrémité  inférieure ,  que  peu  à  peu  il  retrouve  les 
compositions  ordinairement  assignées ,  par  le  raisonnement ,  à 
des  masses  lentement  refroidies.  Chauffe-t-on  fortement  le  bas 
des  moules,  emploie-t-on  un  alliage  plus  riche  en  zinc,  et  par 
conséquent  plus  fusible,  et  les  anomalies  tendent  à  disparaître, 
comme  j'ai  pu  le  constater  sur  un  lingot  à  43  centièmes  de  zinc, 
où  j'ai  trouvé  42,92  à  la  base  du  lingot,  43  au  milieu  de  la 


—  317  — 

hauteur  et  43,50  à  la  partie  supérieure.  La  moyenne  43,14  se 
rapproche  beaucoup,  d'ailleurs,  du  chiffre  43,5,  correspondant 
à  la  combinaison  4  Cu  3  Zn.  Je  dois  également  relater  que  la 
combinaison  peu  fusible  2  Cu  Zn,  formée  de  cuivre  66,12  et 
zinc  ^3,88  et  qu'un  alliage  constitué  dans  le  four,  à  34  Vo  d^ 
zinc  m'ont  fourni  : 

PREHIBB  LUiGOT  (1). 


Bas  de  la  lame.  • .     34,30 

Milieu 34,40 

Haut  de  la  lame..     35,00 


Moyenne. .     33,90 


DEUXIÈUE  LINGOT. 

Bas  de  la  lame. .  •     31,12 

Milieu 31,21 

Haut  de  la  lame..     31,50 


I  Moyenne..     31,27 


Citer  ces  chiffres,  montrer  le  désaccord  apparent  qui  peut  les 
caractériser,  c'est  dire  que  les  conditions  de  répartition  du  métal 
positif  dans  un  doublage  sont  extrêmement  nombreuses. 

Les  produits  du  laminage  à  chaud  diffèrent  de  ceux  obtenus  à 
froid  par  des  caractères  sur  lesquels  je  ne  saurais  trop  insister. 
Je  vais  les  passer  en  revue.  Le  brusque  refoulement  des  molé- 
cules de  l'alliage  joint  à  l'action  de  la  haute  température,  dans  le 
laminage  à  chaud ,  ont  pour  effet  inévitable  de  s'opposer  à  la 
finesse  et  à  l'homogénéité  du  grain.  Le  zinc  tend,  sous  l'in- 
fluence de  chaque  chauffe,  à  se  séparer  du  cuivre,  et  si  on 
plonge  le  laiton  ainsi  obtenu  dans  l'eau  légèrement  acidulée,  le 
zinc  se  dissout  avec  tant  de  rapidité,  à  sa  surface ,  que  le  cui- 
vre apparaît  bientôt  avec  sa  nuance  caractéristique.  La  pile 
formée  par  les  portions  hétérogènes  de  la  lame  agit  avec  inten- 
sité, et  si  le  liquide  acide  a  déjà  servi  au  décapage  et  contient 
des  sels  de  cuivre  en  dissolution  ou  voit  bientôt  ('hydrogène  se 


(1)  Le  premier  alliage  a  été  analysé  k  l'état  de  lingot,  et  le  second  à 
Tétat  de  plaque  obtenue  par  le  laminage  k  froid. 


—  MS  — 

substituer  au  cuivre  de  la  dissolution  et  ce  dernier  métal  se  déposer 
abondamment  sur  le  laiton.  Rien  de  pareil  ne  se  passe  lorsqu'on 
décape  les  laitons  laminés  à  froid  :  aussi  la  mise  en  liberté  d'une 
couche  de  cuivre  rouge  à  la  surface  d'un  laiton,  et  l'accumula- 
tion ultérieure  du  ourvre  contenu  dans  un  liquide  de  décapage» 
sur  la  partie  négative  de  ce  même  laiton ,  oifren^k  des  carac- 
tères qui  n'ont  point  échappé  aux  fiibricants  intelligents.  La 
première  phase  de  ce  phénomène  se  reproduit,  au  reste,  d'une 
manière  Frappante  lorsque  les  doublages  laminés  à  chaud  sont 
soumis  ^  l'action  de  l'eau  de  mer.  J'ai  montré  plus  haut  que 
l'enlèvement  du  zinc  était  le  résultat  de  cette  aotion ,  le  cuivre 
restant  à  l'état  de  véritable  éponge  métallique. 

A  composition  égale,  les  laitons  laminés  à  chaud  sontélc* 
tro-positifs  relativement  aux  laitons  laminés  à  froid.  C'est  ce 
que  démontre  £Eicilement  l'emploi  du  galvanomètre.  Il  suffira 
donc  que  des  feuilles  de  doublage  proviennent  de  deux  Ceibrica- 
tions  distinctes,  pour  que  des  effets  d'altération  intense  puissent 
se  présenter.  Heureusement,  le  laminage  à  froid  d'alliage  à  40 
^/o  de  zinc  est  extrêmement  rare,  et  les  alliages  de  cette  nature 
sont-ils  presque  toujours  laminés  dans  les  fâcheuses  conditions 
que  je  viens  d'indiquer. 

Voici  quelques  chiffres  représentant  la  perte  comparative  de 
deux  sortes  de  laitons  à  doublage,  immergée  pendant  huit  jours 
dans  l'acide  chlorhydrique  à  5  degrés  Beaumé.  Les  lames  sou* 
mises  à  Texpérience  pesaient  10  grammes.  La  température 
moyenne  était  de  13  eentig. 


Laiton  à  ehaud  •   • 

PeHo  :  Os,  0610 

Laiton  à  froid  .    . 

—     0,  0400 

Laiton  à  chaud  •   • 

—     0,  0620 

Laiton  à  froid  .    . 

—     0,  0425 

Laiton  &  iAmud  •   . 

—     0,  0404 

Laiton  à  froid  •   . 

—     0,  0218 

—  M9  — 

HM .  «Gblvert  et  Johnson  ont  déjà  appelé  Fattenlion  MrJa  résis^ 
tanee  aux  acides^ea  fUlliàges  cuivre  et «inc  (i).  Us  -ont  nuAiIré, 
par  eiEemple ,  que  Tailiage  4  Cu  3  Za,  c'est-à-dire  à  43€en-* 
tièmes  et  demi  devine  immergé  pendant  deux  heures  dans  des 
•aoides,  rno  perd  que  0^20  dans  râoide  «blorbydriqiie  concentré^ 
•0)03  dans  'facide  azotique  d'une  densité  de  1,100,  et  enfin  reste 
inattaqué  pendant  le  même  laps  de  temps  en  présence  de  l'acide 
sulfurique  à  1,£00  de  'densité.  Il  ne  faut  pas  toutefois  se  dire 
illusion ,  et  attribuer  exclusivement  ces  résultats  à  l'action  des 
aflBnités.  Souvent,  en  effet,  Taction  de  cohésion  joue  un  très-grand 
rôle  dans  les  phénomènes,  et  il  suffit  quelquefois  d'introduire 
dans  un  cuivre  un  élément  positif  .pour  déterminer  des  effets 
physiques  rendant  le  métal  moins  attaquable.,  et  neutralisant  .par 
suite  l'effet  voltaïque  du  couple  lEormé. 

Pour  le  même  métal ,  les  altérations  varient  à  la  mer,  selon 
qu'il  a  été  soumis  à  tel  ou  tel  traitement.  Davy  avait  constaté  que 
le  cuivre  martelé  est  négatif  au  cuivre  ordinaire,  et  bien  des  fois 
j'ai  moi-même  reconnu  que  deux  alliages  à  composition  iden- 
' tique  acquièrent  des  propriétés  électriques  distinctes,  selon  le 
kteinage  qu'ils  ont  subi.  Ces- considérations  «m'ont  fait,  dè&l'ori- 
gine  de  me  recherches,  rejeter  l'emploi' du  galvanomètre,  aux 
indications  duquel  j'avais  tout  d'abord  pensé  avoir  ^reeours^  pour 
apprécier  rapidement  la  répartition  de^  éléments  constitutifs  des 
doublages.  MM.  Viard  (2),  Poggeodorff,  du  Bois-Raymond  et 
plusieurs  autres  observateurs  ont  publié  sur  les  influences  aux- 
quelles obéit  le  galvanomètre,  des  détails  qui  ne  laissent  aucun 
doute  sur  la  difficulté  d'utiliser  cet  instrument  dans  les  circons- 
tances industrielles. 


,$éi%^mmlmÊmmm»mé»m^i^mmmémm^r^*mt*^i*m^m   Kn  * 


(1)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique.  —  Décembre  1855. 
(3)  Annales  de  CSiMe ,  i8«'8éfîevt.']ŒCVI. 


—  sso  — 

J'ai  reooDfitt  qu'en  immergeant  comparativement,  et  à  h  tèm- 
pérature  ordinaire ,  des  laitons  laminés  à  froid-et  laminés  à  chaud 
dans  les  acides  dilués,  on  arrivait  à  reproduire  les  altérations  ob- 
servées dans  l'eau  de  mer.  Ainsi ,  au  bout  de  quelques  jours  « 
l'acide  cblorhydrique  dilué  et  l'acide  sulfurique  au  dixième  don- 
nent lieu  à  l'apparition ,  sur  les  lames,  d'une  oouobe  manifeste  de 
cuivre  rouge. 

Le  liquide,  dans  l'un  des  cas,  se  charge  considérablement 
de  zinc  avant  de  renfermer  trace  de  cuivre,  et  l'alliage  devient 
cassant,  l'autre  -conservant  à  très-peu  de  chose  près  sa  malléabi- 
lité. Avec  un  peu  d'habitude,  on  peut  reproduire  les  mêmes  mo- 
difications sur  une  pierre  de  touche  en  humectant  la  trace  métal- 
lique obtenue,  avec  quelques  gouttes  de  liqueur  alcalimétrique 
ordinaire.  Il  suffit  donc  en  dernière  analvse,  de  reconnaître  la 
coïncidence  :  i^  d'une  richesse  en  zinc  s'ilevani  à  3S  ou  40  cen- 
timètres; 2®  de  la  séparation  immédiate  du  zinc  sous  l'influence 
d'un  liquide  acidulé  ;  3°  de  l'aptitude  de  l'alliage  à  devenir  cassant 
dans  les  mêmes  circonstances;  4°  enfin ,  une  densité  minimà  à 
composition  chimique  égale ,  pour  être  assuré  que  le  laminage 
du  laiton  a  été  opéré  à  chaud. 

Or,  je  ne  saurais  trop  le  répéter,  les  doublages  en  laiton  laminé 
à  chaud  sont ,  au  bout  de  deux  ou  trois  ans  et  quelquefois  moins , 
tellement  friables,  qu'un  enfont  peut  réduire  en  poussière  une 
notable  portion  de  leurs  plaques,  —  notamment  celles  de  l'avant 
et  de  la  ligne  de  flottaison.  Que  les  armateurs  exigent  une  com  - 
position  approchant  de  2  Cu  Zn,  c'est-à-dire  33,88  de  zinc  et 
66,12  de  cuivre,  et  ils  éviteront  certainement  ces  promptes 
altérations.  On  sait,  enefiet,  que',  dans  ces  limites  de  richesses 
en  zinc ,  le  laminage  à  chaud  serait  compUlement  impossible. 

Un  chimiste  anglais  ^  H.  FieldU  «  a  annoncé ,  il  y  a  quelques 


—  321  — 

moîs(l)i  que  l'analyse  d'un  cuivre  (2)  à  doublage  devenu  très- 
friable  après  une  longue  navigation  dans  l'Océan  Pacifique ,  lui  a 
donné  tin  demi  pour  cent  d'argent.  Une  nouvelle  expérience 
faite  par  ce  chimiste ,  sur  deux  doublages ,  l'un  ayant  navigué 
dahs  rOcéail  Pacifique ,  l'autre  n'ayant  jamais  été  à  la  mer,  lui 
aurait  donné,  pour  le  premier  métal ,  huit  fois  plus  d'argent  qtJie 
pour  te  second.  Ces  faits  rapprochés  des  intéressantes  recherches 
de  MM.  Halaguti  et  Durocher,  sur  l'argent  contenu  dans  l'eau  de 
mer,  auraient  une  grande  importance  s'ils  étaient  confirmés.  Il 
ne  £iut  pas  oublier,  dans  cette  investigation,  que  l'argent  fait 
partie  de  certains  minerais ,  et  que  pour  obtenir  des  résuhats  sé- 
rieux la  composition  des  doublages  devra  toujours  être  déter- 
minée sur  deux  types,,  l'un  neuf  et  l'autre  ayant  servi.  J'ai 
opéré ,  en  ce  qui  me  concerne ,  sur  neuf  échantillons  de  vieux 
doublages,  les  uns  en  bronze  ou  en  cuivre  rouge,  les  autres  en 
laiton.  Le  chiffre  maximum  de  l'argent  obtenu  s'est  élevé  à  un 
millième  et  demi  (sur  le  Granville,  de  Nantes ,  déjà  <ïité)  ;  le 
minimum  a  été  de  4  dix  millièmes.  H  serait  nécessaire  d'effec- 
tuer un  grand  nombre  de  dosages  pour  formuler  une  opinion 
sur  ce  point  spécial  de  la  question. 

§  V.  —  Conclusions. 

I.  —  Les  laitons  à  doublage  les  plus  avantageux  sous  tous  les 
rapports  ont  une  composition  représentée  par  2  Cu  Zn ,  soit  sen- 
siblement 34  centièmes  de  zinc. 

II.  —  La  combinaison  3  Cu  2  Zn  contenant  40,5  de  zinc,  et 
celles  qui  s'en  rapprochent  immédiatement ,  peuvent  être  lami- 
nées à  chaud. 


(1)  Journal  de  Pharmacie ,  3«  série,  tome  XXXI ,  page  31  n. 
(,2)  S'agit-il  d'an  laiton?  C'est  probable. 


21 


m.  —  Les  douhinges  laminés  à  cliàud  éprouvent ,  en  présence 
de  l'eau  de  mer,  un  mode  spécial  et  rapide  d'altération  qui  a 
pour  effet  d'ei^lever  le  ziiîe  et  de  laisser  le  cuivre  à  l'état  d'éfponge 
métallique. 

IV.  —  Ce  phénomène  ,  ^n  s'accchiplissant  de  proche  en 
proche/  à  partir  de  la  surface  extérieure  ju^u'A  celle  qui  avoi* 
sine  le  bordage ,  détermine ,  dans  les  plaques  métalliques  ^  une 
friabilité  souvent  telle  que  l'alliage  peut  se  réduire  en  poudre 
sous  un  léger  choc.  ' 

V.  —  Le  laminage  a  chaud  à  pour  effet  l'hétérogénéité,  la 
diminution  de  densité,  l'aptitude  à  abandonner  le  TÎnc  sous  de 
faibles  influences  altérentes,  et  ultérieurement  en(in  la  grande 
friabilité  du  laiton. 

Vt.  —  La  condition  imposée  aux  fabricants,  de  ne  pas  faire 
entrer  le  zinc  h  une  dose  supérieure  à  3.4  %  dans  la  composition 
d'un  laiton ,  donne  vlux  armateurs  la  garantie  la  plus  complète 
contre  l'emploi  du  mode  de  laminage  à  chaud. 


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DICTIONNAIRE 

BBS  TSRBBS  ET  DBS  SBI&HBDBIBS 

Du  Conté  Naatais 

ET   DE   LA   LOIRE-INFÉRÏEDRE, 

Par  m.  Gknbst  BB  GORNCLIER. 
(Sifile,  foir  ptge  447  du  deasième  Mmetlre  ie  M57.) 


G ABILLAUDIËRE  (LA) ,  terre  y  Sainte^Luce.  (Voyez  la  NoBiiiftiiB, 
8on  nom  depuis  Tan  1508.) 

GAGflERIE  (LA).  (Voyez  là  Ghapbllb-sdr-Erdrb.) 

GÂGUIÈAE  (LA),  terre ,  Saint-Julien-de-rouvantes.  —  1448 

GAIGNART,  terre  et  jurid.  Saint-Père-en-ReU.  —  1412,  Jametdela 
Muée.  1435 ,  Guillanme  de  la  Muce.  1542 ,  Anne  de  la  Lohérie. 

GAIGIfERIE  (LA) ,  terre,  SaffU-Julien-de-ConcelUs. 

GAILLARDERIE  (LA),  alias  la  Guillardbrib^  terre,  Afaumusson. 
—  1454,  Etienne  Lespervier.  1460,  Jean  Godeau.  1513,  Jacquemine 
Godean. 

GAISNE  (LA)  ,  terre,  Corsept.  (Voyez  lbPlb8sib-là-Ga.isiib.) 

GAISNE  (LA),  terre,  Saint^Mesm».  —  1679,  Alexandre  Simon,  S' 
de  la  Chambre. 

GALIM0NDA1I9B  (LA)  ,  terre,  SairU-Jean-de-Boiseau. 

GALIOTIÈRE  (LA),  terre,  Ckâteau-Thébaud.^  HJH^  Gillesd'Ayau- 
gonr.  1499,  Jean  d'Avaugour.  1540,  Pierre  d'Avaugour.  1564,  1579, 
Jacques  Pineao.  1679,  Vincente  Jan,  femme  de  Lanrent  de  Camé ,  S'  de 
GastcUan.  1698,  Jérôme  de  Garné.  1717,  Pierre  Branlard ,  S' de  Lan- 
nay.  1746,  Louis  Branlard.  1774,  Nicolas  Gharet,  secrétaire  du  roi.  liunc 
Gandin. 

GALIOTIÈRE  (LA),  terre , Part- Saint-Père.  —  1400^  Jean  Mesléart. 
1 560 ,  Guillaume  Laurens ,  cons'  an  parP  de  Bret. 


—  324  — 

GALISSONNIËRB  (LA),  marquisat,  Jlfomières.  —  La  Jaimière,  déjà. 
érigée  en  vicomte  en  1642,  fut  érigée  en  marquisat  en  1658,  sons  le  nom  de 
la  Galissonnière ,  en  faveur  de  Jacques  Barrin,  S' de  la  Galisaonmère  ea  la 
paroisse  de  Saint-Jean-de  -Béré ,  avec  union  des  terres  et  seigneuries  du 
Pallet,  la  Coignardière ,  la  Lussonnière ,  le  Permion,  Château- Thébaud , 
le  Plessis-Guéry,  la  Grand' Noë,  Fronienteau,  \e%  Montils^de'Bautges , 
le  BaS'Briacé,  Laudigère  et  le  Bois-Bottaud, 

En  1700,1e marquisat  érigé  en  1658,  fut  partagé  entre  trois  frères 
Barrin. 

Rolland ,  l'aîné ,  capitaine  de  vaisseau ,  eut  en  partage  :  la  Jannière , 
la  Coignardière,  la  Lussonmère , le  Petit-Pallet,  en  Monniëres,  et  le  PUs- 
sis-Guéry,  sur  lesquelles  le  titre  du  marquisat  de  la  Galissonnière  fut 
transféré  par  lettres  de  juin  1700.  Une  demoiselle  Barrin,  héritière,  Ta 
porté  de  nos  jours  dans  la  famille  de  Bertbou. 

Achille  Barrin,  le  second  frère,  eut  en  partage  :  la  ch&tellenie  du 
Pallet,  les  ÂfonHls-de-Bazoges y  Laudigère,  la  Brouardière ,  le  Bois- 
Bouaud  ,  Logerie  et  les  Piardières. 

Henri-Louis ,  le  troisième  frère ,  eut  Fromenteau ,  qui  fut  érigé  en  mar- 
quisat particulier,  en  1760 ,  en  faveur  de  Marc-Achille  Barrin. 

GALISSONNIÈRE  (LA),  terre  et  jurid.  Saint^Jean-de-Béré.  —  1427, 
Jean  deChevigné.  1453 ,  an  S'  de  Goësmes.  1478  ,  Jacques  de  Chevigné. 
1541,  1560,  Bertrand  le  Yoyer.  161i,  Jacques  Barrin.  1680,  Thomas 
Dreux,  cons'  an  pari*  de  Paris.  1774,  an  prince  do  Gondé.  Nunc  de 
Goire. 

GALLARDIÈRE  (LA), terre,  Saint- Nilairede-Chaléons.  —  I43(t, 
è  la  dame  du  Bois-Rouaud.  , 

G  ALLÈGRE  (LA),  terre,  Cor  sept. 

GALLERIE  (LA) ,  terre ,  Belligné.  lYunc  Métois. 

GALMELIÈRE  (LA),  terre  et  seig.,  Moisdon,  Issé.  —  1427«  Jean 
Rouzel.  1445  ,  Jamet  Rouxel.  1478,  Bertrand  Rouxel.  1560,  Jean  Rouzel. 
1590,  Nicole  Rouxel,  femme  de  René  du  Pé.  1669,  Marie  Bellot,  femme  de 
Henri  Foumior,  S'  de  Tharon.  1 753 ,  Gilles  Fournier.  Erigée  en  chl- 
tellenie ,  en  1 7. . ,  en  faveur  do  N.  Fournier.  1776 ,  M"*  du  Bois-Adam. 
Nunc  d'Arimont. 

GALMELIÈRE  (LA) ,  jnrid.,  les  Totic^f . 

GALONNIÈRE  (LA),  terre,  Couéron.  —  14.... 

GALOPINIÈRE  (LA),  terre,  Carquefou.  —Franchie  en  1442,  en 
faveur  de  Perrot  Vivien.  Nunc  Harroin. 


—  3B5  — 

GALOTIÉRE  (LÀ),  terre  et  }wnâ.^  lusanger.  —  1453 ,  Jean  de 
Préaové. 

GAriDOKNERlE  (LA) ,  terre,  SainU-Pasarme.  ^  1466,  Perriue 
Ferrand  ,  ?ea?e  d'Olivier  Hamon,  S'  de  la  Gillière.  1536,  vendue  par 
Jeanne  de  Parades ,  femme  de  Julien  Paviot,  k  Jean  Adam.  1664  ,  Marie 
Adam. 

GAriDONNIËRE  (LA),  terre,  la  Chapelle- sur- Erdre.  —  1660, 
1*9.  Priou ,  échevin  de  NaDtes. 

GANRIËRE  (LA),  ierro ^  Saint- JHesme.  —  1461,  Maurice  Poitevin. 

G  AIGRIE  (LA) ,  terre,  la  Chapelle-sur-Erdre.  —  1678,  au  S'  d^  Pon- 
derff.  1758 ,  Louis  le  Lardic. 

GARDE  (LA)  ,  terre ,  DouUyn. 

GARENNE  (LA),  terre,  Couëron. 

GARENNE  (LA)  ,  Uirre^Brbray.  — 1541 ,  Yves  Rarbes.  1560 ,  Andrée 
Barbes.  1680,  Mademoiselle  de  la  Salmonnais. 

,  GâRENNE  (LA)  ,  terre ,  Guémem-Penfao.  —  Nunc  Hervé  de  Beau- 
lieu. 

GARENNE  (LA),  terre,  l^orL  —  Nunc  Lemarié. 

GARENNE  (LA),  terre,  Rouans ^  nommée  autrefois  la  Gdibiblb- 
TiÈRB.  —  1679,  Philippe  François. 

GARENNE  (LA)  ,  terre,  Rougé.  —  1541 ,  Bertrand  le  Voyer. 

GARENNE  (LA) ,  terre,  Saint -Julien-de-Concelles. 

GARENNE  (LA),  terre  et  seig.,  H.  J.,  Soudan,  —  1428,  Geoffroy 
Sefforic  (de  Saffré  ?).  1 446,  1478, Eustache  Déserte.  1 509,  érigée  en  justice 
à  trois  piliers,  en  faveur  de  Bertrand  le  Voyer.  1541, 1560,  Bertrand  le 
Voyer.  1616,  Pierre  du  Bouschet,  cons'  au  pari*  de  Brct.  1680 ,  Gilles 
Martin,  S'  des  Uurliëres,  cons'  au  pari'  de  Bret. 

GARGOULAY,  alias  Gitergocle,  terre.  Sainte- Croix-'de^Macf ie- 
cotéL  —  1447, 1455 ,  Jacques  Mahé.  — 1679 ,  Jean  de  la  Serre. 

GARNAGHE  (LA)  ,  autrefois  la  Gàsh àghb  ,  ancienne  baronnie  de  la- 
quelle étaient  membres  anciennement  «  en  Poitou,  les  terres  et  seigneu- 
ries de  Reauvoir-sur-Afer,  l'île  de  Bouin ,  Vile-Dieu  et  Pfle  de  Noirmou- 
lier,  —  1049,  Gautier  do  la  Gamache.  lilO,  Pierre  de  la  Gamache. 
1205,  Pierre  de  la  Gamache.  1210,  Brient  de  Montaigu.  1225,  Margue- 
rite do  Montaigu,  femme  s  1»  en  1225,  de  Hugues  de  Thonars  \  1^  en  1236, 
du  duc  Pierre  de  Dreux ,  dit  Mauclerc.  1242 ,  Olivier  de  Bretagne ,  dit  de 
Braine.  1278, 1296,  Maurice  de  Belleville.  1327,  Jeanne  de Belleville,  femme 
d'Olivier  de  Glisson.  14U9,  Béatrix  de  Glisson ,  femme  d'Alain,  vicomte  de 


_  326  — 

Bohan.  1514,  Anne  de  Rohan ,  femme  de  Pierre  de  Rohan^S*  de  Fon- 
tenay.  1623,  Françoise  de  Rohan.  1649  ,  Pierre  de  Gondy,  duc  de  Reiz. 
1675,  Paule-Françoise  de  Gondy,  femme  de  François-Emnanael  de 
Blanchefort  de  Bonne  de  Gréqny,  duc  de  Lcsdigniëres.  1716,  Lows- 
François-Anne  de  Neuf  ville,  duc  de  Villeroy.  17S0,  N.  du  Pas. 

Le  château  de  la  Gamache,  assiégé  en  1419  et  en  1589 ,  fat  démantelé 
en  1622. 

GABI9AUDERIE  (LA),  alias  la  Gabnaudiërb,  terre,  Fresnay.  — 
1509,  Gilles  de  la  Clartiëre.  1516,  François  de  la  Glartière.  1541 ,  Gilles 
de  la  Glartière.  1560,  1575 ,  Gilles  Grimaud. 

Ces  Gilles  et  François  de  la  Glartière  paraissent  être  des  Grimaud. 

GARRAUDIÈRG  (LA) , terre,  la  limousimère.  —  Nunc  Liger. 

GARNIS0I9  (LA), terre,  Orvault.  —  1500,  Jean  Michel.  1603,  Louis 
Michel. 

GAROTERIE  (LA),  terre,  Saint- Nerblain,  —  1589,  Raoul  Le  Moine. 
1683,  Marin  de  la  Tonnelle.  1694,  Nicolas  Lee.  Nunc  Maisonneuve. 

GAROULAIS  (LA),  terre,  Soulvache.  —  1478  ,  Roland  Le  Maistre. 
1616 ,  Olivier  Bonnier. 

GARRELAYE  (LA),  terre,  Dervaî.  1427,  1437,  Pierre  Le  Haisire. 
1560 ,  Jacques  Le  Maistre.  1603 ,  Guillaume  Le  Maistre.  1680,  Samuel 
Le  Maistre.  Nunc  Hay  de  Slade. 

GASGOIGIIE ,  terre,  Guémené-Penfao.  —  1471 ,  Guillaume  de  Bmc. 

GASTAIR I  terre,  le  Bignon.  —  1702,  Louis  de  la  Roche-Saiut- 
André. 

GATINE ,  terre  et  jurid.,  Issé.  (Voyez  la  Ghâussèb.') 

GA13DIÈRB  (LA) ,  terre ,  Casson.  —  Nunc  Luzean  de  la  Mnlooniire. 

GAUDIN,  terre,  Âuvemé.  (Voyez  Bbâutois.) 

GAVDIUAIS  (LA),  jurid.,  Frossay.  —  1425,  Jean  de  MachecouL 
1444,  Limisde  Machecoul.  1466  ,  François  de  la  Lande.  Ge  peut  être 
la  même  chose  que  la  juridiction  de  Machecoul-en-Frossay. 

GAUDiniiRE (LA) ,  terre,  âiinuiUon.  —  1480,  Pierre  PanliD. 

GAUTRAIS  (LA) ,  terre ,  Donges.  — 1426 ,  Alain  Meschinot. 

GAOTRAIS(LA),  tem,  Poni-Châtetm,  1681,  Piene  Loisol. 


.    „   387  — 

GAUXRONINIÉIVE  (LÀ) ,  ternç ,  \fk  ChapelU-Mulfin.  —  1680,  Marie 
de  Gomplade. 

GADVELLIËRE  (LÀ),  terre,  \c  Laroux^SoUereau,  ^imc Bureau. 
GADVIGKIËRË  (LA) ,  terre,  rieilUvigne.—  t679,mc(A»I)uraiid. 

GAVRE  (LE),  ehâteUeBie,  le  Gdvre.  —  Aux  Ducs.  Dounée  e|i  i3$S 
à  Jeao  ChandoB,  puis  k  Olivier  de  Glissoo.  Retournée  aux  Ducs  eu  1419. 
La  terre  vendue  par  la  Roi,  eu  15^,  k  Anoe  de  Rohan,  mais  rachetée  en 
1540.  La  juridiction  unie  au  présidial  do  Nantes  en  1564. 

GÀZOIRE  (Là)  ,  Cotieron.  —  Maison  de  plaisance  du  duc  Fi^ançois  II. 

GAZOIRE  (LA),  terre,  Nort.  —  1425 ,  Guillaume  Atorel.  14a4,^ean 
Morel.  1543,  Jacques  Morel.  1560,  François  Morcl.  1615,  Jean  de  Cor- 
nulicr.  1711,  Eufrasie  de  Gornulier,  femme  de  René  Boux.  1800, 
demoiselle  Boux ,  femme  de  N.  du  Fresne  de  Renac.  Atmc  Roux. 

GÉLII9IÉRE  (LÀ),  terre ,  Doulon. 

GENDRONNIÈRE  (LA),  terre,  Orvault.  —  Franchie  en  1440  en 
faveur  de  Guillaume  Babouin ,  valet  de  chambre  du  duc. 

GENEST-JÀHATi ,  Urre^  Saint-Mesme.  —  1461,  Je^n  le  Blanc.  1679, 
Heryouet,  S^  de  Lordonnière. 

GEKESTOJS  ,iurid.,  H.  J.  Porl-Saint-Père.  -  1625  ,  Yv<»s  fyot ,  Sf 
de  la  Rivière. 

GEMLIËRE  (LA),  alieis  la  geiitjsbhib,  terre,  SadrU-Colombin. 
—  1513,  Jean  de  la Tribouille.  1679,  François  de k  Tpbouille. 

GEK0I9YILLE,  terre,  ^ue.--  1640,  Loqi^  du  Plessier. 

GERÀIE  (LA),  terre,  liougé.  —  1478  ,  Jean  Racinaîs. 

GÉRARDERIE  (LA),  terre  et  jurid.,  les  Touches.  —  1427,  Jeau  de 
Sion.  1648 ,  do  la  Muco ,  et  depuis  comme  la  Afaee-en^Ziigné, 

GËRARDIERE  (LA),  terre,  le  Cellier. 

GÉRAUDIËRE  (LA),  terre, le  loroux-Bottereau.  —  1447,  Guillaume 
Gautron. 

GÉRAUDIËRE  (LA) ,  terre ,  Sainte-Opportune-en-Âetz.  —  i429, 
Simon  Géraudiëre.  1513,  nicolas  Rondeau. 

GERBAUDIËRE  (LA),  terre.—  1450,  Ânnette  Gerbaud,  femme 
d'Eonnet  des  Salles ,  garde  du  corps  du  dM, 


—  328  ~ 

GERBETIËRE  (LÀ),  terre,  Couéron.  ^  1679,  Pierre  de  Launaai. 
Nunc  Pi?ert. 

GESVRES.  (Voyez  LB  PonT-os-GEsvRfie.) 

GIBRÂIS  (LÂ),jarid.,  Saint-Sébastien.  -  1588,  André  de  la  TuUaye, 
avocat-général  aux  Comptes.  1688,  Jean  Imbert.  1774,  Hervé  Ljrot. 
Nunc  Herot. 

GIGQUETERIE  (LA),  terre,  ChdteawThébaud.  Nunc  Renoul. 

GILÂRDERIE  (LA) ,  terre ,  Âncenis. 

GILLES-DU-MAST,  terre,  Ntmllac.  (Voyez  le  BaoossàY.) 

GILLIËRPi  (LA),jarid.  sous  la  baronnio  d' Ancenis.  —  1622,  Glande 
des  Houmeaux. 

GILLIËRE  (LA),  terre,  la  Maie-Fouassiére.  —  1494,  Olivier  Hamon. 
1549,  1555,  Jean  Grignon.  1764,  Marie-Bonaventuro  Ménardeau.  1790, 
Richard  de  la  RonUière.  Nunc  Dumoulin. 

GOGUELAIS  (LA),  terre,  Saint-Âfickel-de- Chef- Chef.  -  ikik, 
Pierre  le  G  allègre. 

GIRAUDIÉRE  (LA),  terre  ctjurid.,  la  Chapelle-Basse- Mer,  le  Loroux- 
Bottereau,  —  1451,  Guillaume  des  Ridelières.  1480,  Thomas  des  Ride- 
lières.  1496,  François  des  Ridelières.  1548,  Charles  des  Ridelières. 
1586,  Jean  Baye.  La  juridiction  unie  au  marquisat  de  Gonlaine  en 
1621.  La  terre:  1628,  Gilbert  du  Puy-du-Fou.  1Ç80,  Bertrand  de 
Vaux.  1746,  Louis  du  Breil,  S'  du  Buron. 

GIRAUDIÉRE  (LA) ,  terre ,  SaifU-Donatien.  ^  1680 ,  Charles  de 
Sévigné,  comte  de  Montmoron. 

GIRAUDIÉRE  (LA) ,  terre,  Saint-Père-en-Beli.  —  Nunc  Leray. 

GIRELAIS  (LA) ,  terre ,  Cambon. 

GIRONMËRE  (LA),  terre,  Sainte-iAice.  —  1729,  AnneRonnet, 
femme  de  Julien  Proust ,  S' du  Port-la- Vigne.  1779,  Charles-Hilarion 
Proust ,  maître  des  comptes.  Nunc  Rousseau. 

GIROUARDIËRE  (LA)  ,  terre,  la  Chevrollière. 

GLERAISIE  (LA),  terre,  f'ay.  —  1434,  Roland  Réel.  1679,  Marie  de 
Vay.  Nunc  Lepoitevin. 

GLETAIS  (LA),  terre ,  F^ossay.  —  1688,  Claude Figureau ,  S'  de  la 
Raimbandais. 


—  329   - 

GOBirilÈBE  (LA),  terre,  Orvault, 

GOBir^ÂlS  (LA),  itrtf^ ^  Saint-Aubin'des'ChâUatix,  —  1560,  Jean 
Bonnier.  1616,  François  Bonnier.  Nunc  Hayer. 

GOHORAIE  (LA),  terre,  Saint- Jean-de-Béré.  —  1427,  Jean  Boullais. 
1478,  Pierre  Gnichart.  JVunc  do  Virel.  (Da  Freene.) 

GOMELIËRE^LA) ,  terre,  Soudan,  —  1478, Jean  Malabœuf. 

GOUAUDIËRE  (LA),  terre,  Sainte-Opportune-en-Belz,  ---  1450, 
Jean  Clément. 

GOCET  (LE),  terre ,  Missillac.  -  1451. 

GODFFIER  ,  terre,  Legé,  —  JVunc  de  Lespinay. 

GOl]LAIfiE ,  Chàtonenie,  Haute-Goulaine  ^  autrefois  Langlb-db- 
GouLiiiiE.  —  1112,  MarcisdeGoulaino.  1189,  Guiliaome  de  Goulaine. 
1400,  Jean  de  Goulaine.  1494,  Christophe  de  Goulaine.  1554,  Baudouin 
de  Goulaine.  1621,  érigée  en  marquisat,  en  faveur  de  Gabriel  de  Gou- 
laine, avec  union  des  terres  et  seigneuries  du  Zoraux-Bottereau,  VÉpine- 
Gaudin,  Acigné,  les  Cléons ,  le  Cfiastellier,  la  tannerie,  la  Houdinière, 
la  Tour-Gasselin,  la  Roclie-du-Pont  de-Louan,  la  Géraudière,  le  Chesne, 
la  Noéen-Goulaine ,  le  Tourboureau  et  la  Touche- Legeard,  Ce  marquisat 
comprenait  cinq  chàtellenies  et  neuf  juridictions;  deux  mille  hommages 
en  relevaient.  1705,  Anne  de  Goulaine,  femme  de  Sébastien  de  Rosmadec. 
1718,  Gabriel-Sébastien  de  Rosmadec.  1779,  Michel- Anne-Sébastien, 
marquis  de  Rosmadec.  1786,  Jean-François  de  Baillehache,  représen- 
tant de  Jeanne-Geneviève  de  Rosmadec,  femme  de  Lonis-Samucl  de 
Goulaine ,  S'  de  Laudonnière,  morte  sans  postérité  mâle. 

GOULAOEyChfttellenie,  Basse-Goulaine,  —  Anciennement  aux  sires 
de  Clisson.  —  1420 ,  confisquée  sur  Olivier  de  Blois  et  Marguerite  de 
Clisson,  sa  mère,  membre  du  marquisat  de  Goulaine  en  1621.    . 

G01JLL£T(LE),  terre,  SaiiUe-Croix-de-Maokecoul,  (Voyez  Djn- 

GOLLET.) 

GOURII^llËRE  (LA),  terre,  Fercé.  —  1513,  Jean  Maudet. 

GOURNERIE  (LA),  terre,  SairU-Herhlain.  —  1602,  Jean  de  Bruc. 
1691,  Charles-François  de  Bnic,  marquis  de  la  Guerche.  1692,  Marie 
Libault ,  femme  de  Jean-Emmanuel  de  la  Bouexière,  sénéchal  do  Gué- 
rande.  1712 ,  Pierre  de  la  Bouexière.  Nunc  Maillard. 

GODRTILLËRE  (LA),  terre,  Soudan.  —  1513,  N.  Le  Voyer. 


—  330  — 

GOURYII^ET,  alias  lb  Port,  Ierr6«  Àasérac.  -  1681,  Yf es  de 
Trevellec. 

GOUST  (LE)  ,  alias  lb  Goez  ou  lb  Goiil»  terre  eiseig.,  MalvilU.  — 
1370,  Jeanne  d*I]86é ,  daiqe  de  Montojan,  qui  la  Tcndii,  en  t390,  à 
Guillaume  de  Gomelan.  1404 ,  MoriccUe  de  Mo'nlfort ,  femme  de  Roberi 
Brochereul.  1418,  Jeanne  Brochereul,  femme  de  Guillaume  de  Montau- 
ban.  1535,  Catherine  de  Montauban,  femme  de  François  de  Volvire. 
1589,  Jean  de  Montauban,  dit  le  capitaine  du  Gouz.  1580,  Mercure 
Bardoul.  1775 ,  le  président  de  Runefau. 

GODTIËRE  (LÀ),  terre,  Nozay, --  1680,  Pierre  Simon,  S'  des 
Challes. 

GRâCIMâIS  (LA),  terre,  Blain.  —  1544,  Jean  de  Crocelay,  S'  de  la 
Violaye.  1555,  Gilles  de  Crocelay.  1627,  vendue  par  les  demoiselles  de 
Crocolay  k  Guillaume  Picquclot.  1679,  Pierre  Picquelot.  1682,  René 
Hayart.  1688,  Jean  Garaud,  S'  do  la  Barre,  notaire  de  la  baronnie  de  la 
Roche-en-I9ord.  1747,  Roland  Cocanlt,  S' de  la  MarsoUais,  sénéchal 
de  Blain.  1775,  Charles  Cocanlt^  S' de  la  Yillauduc.  Aune  du  Guioy. 

GRALâNT,  tenrOy  Carquefou.  —  1640,  Louis  d'Avaugour,  réunie  k 
laSeilieraye. 

GRAND-BOIS  (LE),  terre,  SairU-Cohmbm.  -^^  Nunc  Bernard. 

GRANDS-CHAMPS  (LES),  terre,  Soudan.--  1593,  tves  le  Pigeon. 

GRAND-LIEU,  lac,  Saint-Philberl-de-Grand-Lim.  —  1359,  Jean 
Gastineau,  S'  de  Yieillevigne  et  depuis  lors  comme  Yibillevigne. 

GRANGE  (LA)  ,  terre,  le  PalUl.  --  1489 ,  Jacques  Amenart 

GRANGE-BARBASTRB  (LA) ,  terre ,  Sainl-ÉUônne'de'Corcoué.  — 
Atmc  de  Goulaine, 

GRASMOUTON ,  terre  et  jurid..  Château -Thébaud.  --  1410,  Philippe 
de  Grasmottton,  femme  de  Regnaud  Souvaing.  1486,  Jean  Pantin.  1536, 
Hardouin  Pantin.  1540, 1572,  Hardi  Pantin.  1609 ,  1612  ,  Louis  PanUn. 
1659, 1680,  Samuel  Paotin.  1684,  1698 ,  Jean  CaiUeteau,  S-'  de  la  Chas- 
seloire.  1746,  Mademoiselle  CaiUeteau,  femme  de  N.  le  Lou.  1 769,  Louis 
le  Lou. 

GRASSIONNIÈBE  (LA),  terre,  ït  loroux-BoUereau.  —  1480, 
Thomas  des  Ridelières.  1496 ,  François  des  Ridelières, 


—  331  ~ 

GRAV4TE  (LÀ),  terre,  Oryault.  —  Franchie  en  1486,  en  faveur  de 
J6an  Gaillart,  chirurgien  dn  Duc. 

■ 

GRAVE  LAIS  ^LA),  terre,  Saint- Fiaud. 

GRAVELAV ,  terre,  Port- Saint-Père,  —  1542  ,  Jean  Hamon ,  S'  de 
fiouvet ,  réunie  à  la  terre  de  la  Lande  et  k  la  métairie  des  Forges  pour 
former  la  nouycllo  terre  do  Bouvet  en  Port-Saint-Père. 

GRAVELLE  (LA),  terre,  Montebert.  1780,  de  Menou. 

GRAVELLE  (LA),  terre,  Saint-Gildas-des-Bois.  —  1684,  J)érA«ie 
Rognon. 

GRÉE  (LA) ,  terre,  Aneenis.  —  14!16, 1448,  de  Rieui. 

GRÉE  (LA)  ,  terre  et  jurid.,  Erbray.  —  1775  ,  de  JLerbondel. 

GRÉE  (LA),  jurid.,  Fercé.  —  1513,  François  de  la  Grée. 

GRÉE  (LA),  terre,  JUaumitsson.  —  iVunc Ërault. 

GRÉE  (LA),  jurid.,  Mésanger,  —  1560, Jean  Bouilleau.  1569,  Hader 
laine  Bouilleau ,  femme  de  François  de  Bruc.  1680 ,  vendue  par  Joseph 
de  Montullé,  Cens'  au  Pari'  de  Paris,  k  Simon  de  Galisson.  1747, 
Balthazar  Simon ,  S'  de  Galisson  et  des  Salles. 

GRÉE  (LA)  ,  terre  et  seig.,  Nivillac.  Dite  là  Gréb-db-Loomiais  et 
autrefois  la  GRin-nR-NBVBT.  —  1429,  Hervé  de  Nevet.  1496,  Jean  de 
Nevet.  1557, 1560,  Jçan  Avril,  S'  de  Lourmais.  1600,  Suzanne  Avril , 
femme  de  Jean  Troussier,  S'  de  Pontmcnard.  1678,  1691,  Germain  de 
Talhouct,  S'  de  Bonamour. 

GRÉE  (LA),  terre,  Ifort.  —  1670,  Pierre  Belourdeau. 

GRÉE  (LA  GRANDE) ,  terre ,  Noyat-sur-Bruc.  —  1679 ,  Joseph 
le  Ray. 

GRÉE  (LA) ,  terre,  Orvault.  v 

GRÉE  (LA),  terre  et  jurid.,  Plessé.  —  1426,  Guillaume  de  la 
Grée.  1477,  René  de  la  Grée.  1547,  François  de  la  Gtée.  1584 ,  Gilles 
Bonamy.  1624 ,  vendue  pat  Julien  Bonamy  k  Jér6me  du  Gambout,  membre 

de  la  vicomte  de  CarheU,  en  1658. 

< 

GRÉE  (LA),  terre,  Saint-JIerbhn.  —  1426,  1446,  Jean  Angier. 
1448,  au  vicomte  de  Coëtmen.  1513,  Jean-François  de  Gardonne.  1680, 
Maurice  Martineau. 


~  332  — 

GRÉE  (LA),  terre,  Saini-Mars-du-Désert,  —  1405,  GmUaumo  de 
Téhillac.  1555 ,  Jacqnette  Bonnier,  femme  de  François  de  la  Ramée.  1601, 
demoiselle  Claude  de  la  Ramée. 

GRÉE  (LÀ),  terre,  ^aulron.  — 1641 ,  Jacques  Guério*  1649,  N.GuiU 
loret.  1661,  Pierre  du  Pas. 

GRÉE  (LA),  terre  et  seig.,  U.  J.,  Soulvache.  —  1430,  Robert Bro- 
chereul.  1440,  1478,  Jean  de  la  Grée.  1616,  René  de  la  Grée.  1680, 
Jacques  de  la  Marqueraio,  S' de  la  Villegontier.  1775  et  l^unc  de  la 
Valletto. 

GREIX  (LE),  terre  et  jurid.,M.  J.,  CorsepL  —  1440,  Jean  du  Frcsno. 
1775,  d'Escoubleau  de  Sourdis.  If  une  Le  Huédé. 

GREMETRIE  (LA),  terre,  Saint-^Julien-de-Concelles.  —  1698,  René 
Angevin,  S'  de  la  Plissonnière. 

GRÉSILLËRES  (LES),  terre.  Basse- Goulaine.  —  Nunc  Billault. 

GRESLE  (LA) ,  terre ,  Saint- Philberl-de-Grand- Lieu.  —  1774,  Isaac- 
Pierre  Boissière ,  général  des  finances. 

GRESLIËRE  (LA),  terre,  Saint- André-de -Treize- roix.  -  1679, 
André  Le  Glaz. 

GRESLIËRE  (LA^,  alias  là  Grassiëre,  terre,  Saint-fferhlon.  — 
1513,  Pierre  Rouault.  Nunc  Thoinnet. 

GRESLIËRE  (LA),  terre,  Fertou.  —  1749,  de  Monti. 

GRESMIL  (LE) ,  terre  et  jurid.,  Puceul ,  Saffrê.  —  1618,  Julien  Mo- 
rel.  l648,Phitiberte  Morel,  femme  de  François Raguidoau.  1679  ,  Fran- 
çois Raguideau ,  S'  du  Rocher. 

GRIFFOLET,  terre  et  jurid.,  Saint-Btiennede-Mont-Luc,  1516,  Ar- 
thur Aiguillon.  1582,  Jean  â'Aiguillon^  puis  Julien  Le  Teixier. 

GRIGNONAIS  (LA),  terre,  Fougeray. 

GRIGII019NER1E  (LA),  Urre  et  jurid.,  BnUns.  —  1561,  vendue  par 
Hélène  du  Ghaffault,  femme  de  Pierre  Le  Haignan,  àlf .  U.  Pierre  Uéanlme. 

GRILLAU,  terre,  Chantenay.  —  1428  ,  Jean  Le  Boursier.  1678 ,  Ga* 
brielle  Giraud,  veure  de  René  de  Montbourcher.  1680,  Gabriel  Hichel. 
1774,  Jean  Michel.  Nunc  Le  Roux  de  Gommequiers  ou  des  Rideliëres. 

GRILLOUNAIS  (LA),  terre,  Bass^Goulaine. 

GRONTAICHE  (LA),  terre,  Auvemé.  —  Anoblie  en  1444,  en  faveur 
de  Perrin  Douet. 


—  333  — 

GROS-CHÊNE  (LE),  terre,  Saint-André-des-Baux.  -^  1660,  vendue 
par  Jean  Yvicquel  k  René  de  Gnicaznou.  1680,  Louise  de  Gnicaznou , 
femme  de  Jean  de  Rohan ,  S'  du  Pouldu. 

GROSSAIS  (LA),  terre,  Saffré.  —  1427,  Joachim  de  la  Garrinière. 

GROSSIÈRE  (LA),  jurid.,  Trans.  —  1452,  Guillaume  delà  Lohérie. 

GRUAL"^  (LA),  terre  et  jurid.,  SaintPère-en-Betz,  —  1443,  Gilles 
Heaume.  15'28,  Pierre  Heaume.  1607,  Pierre  Heaume.  1616,  François 
Heaume.  1747, Charles  du  Bois, S^  de  laRongère.  1774,  Louis-Claude- 
François  Bidé. 

GRDE  (LA) ,  terre ,  Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.  —  1672,  Charles 
rïepyouet. 

GU  (LE),  terre ,  Saint-Brevin,  —  1428 ,  Yvon  Le  Gallegre.  1436, 1462, 
Guillaume  Corbeau.  1468,  Pierre  Corbeau.  1552  ,  1560,  Pierre  Pitard  , 
S'  de  la  Pitardière.  1627,  François  G ouro.  1660,  Etienne  Joly,  S' de  la 
Chesnais.  1663,  Françoise  de  Kancy,  femme  de-Gilles  Mouraud.  1688, 
Jean  Grégoire.  1712 ,  1747,  Claude  Rousseau,  nég*. 

GUÉ  (LE),  terre  ,  Couéron.  —■  1678,  écuyer  Louis  de  la  Jou. 

GUÉ  (LE),  terre ,  sotis  la  baronie  d'Ancenis.  —  1519,  Jean  du  Gué. 

GUÉ-AU-VOYER  (LE"),  terre  et  scig.,  H.  J.,  Saint-Julien-de-Con- 
celles,  "  1300,  Geffroy  Sebran.  1320,  Tiphaine  Le  Borgne,  femme  de 
Renaud  de  M ontrelais.  1340,  Marie  de  Montrelais,  femme  de  Jean  de 
Cbâtcaubriant.  1376,  Marguerite  de  Chàteaubriant,  femme  de  Thébaud 
Angicr.  1456 ,  érigée  en  justice  k  quatre  piliers,  en  faveur  de  Jean  An- 
gier.  1491 ,  Marie  Angier,  femme  de  Jean  de  Maure.  1540 ,  François , 
comte  de  Maure  et  baron  de  Lohéac.  1587,  Louise  de  Maure,  femme  de 
Gaspard  de  Rochechouard ,  S'  de  Mortemart.  1686,  Louis  de  Roche- 
Ghouard,duG  de  Mortemart.  1699,  Marie- Anne  Colbert,  veuve  du  duc 
de  Mortemart.  1 723 ,  Joachim  du  Cazeau ,  secrétaire  du  Roi.  1774 ,  'Hi- 
colas-Jean  Damien  de  Chandenier,  secrétaire  du  Roi.  1775,  N.  d'Ar- 
quistade. 

GUÉD0NI9IERE  (LA),  terre,  Frossay.  ^  1565,  Pierre  Heaume. 

GUÉME9É,  chàtellenie ,  Couéron.  (Voyez  BBikULiBU-Bii-Coi7RR0i<i.) 

GUÉMEIfÉ,  chàUUenie,  Gaémené-Penfao.^  De  1400  k  1792,  comme 
Dbbval. 

GUEr^UËRE  (LA),  terré ,  Soudan.  —  1446 ,  1478,  Christine  de  Fercé. 
1513,  N.  Le  Voyer. 


—  334  — 

GUÉRÂIS  (LÀ),  terre,  SuirUe-Of^^Hme'-en^IMz.  —  I45d,  letn 
YiHaiçoais. 

GUËRAI9DE ,  terre,  Guérande.  —  1112,  Geoffroy  de  Gnemnd,  cher. 
1 194,  1206,  Imdicaël  ou  Jttcqael  de  Gnérande.  1205 ,  donoëe  par  le  Roi 
Philippe  do  France  k  André  de  Vitré  en  échange  do  la  terre  de  Langeaia, 
en  Tonraine.  André  de  Vitré  garda  tout  ce  qui  était  entre  la  mer  et  le 
chemin  qui  va  de  Guérande  k  Saidt-Naïaire,  et  céda  ce  qui  était  de 
Fautre  cdté  de  ce  chemin  k  Etienne  de  Pont-Ghftteau.  1294 ,  Geofliroy 
de  Guérande.  1345 ,  confisquée  par  le  Roi  Philippe  de  France  mr  Jean 
de  Bretagne,  comte  de  Montfort. 

G€EKGHE  (LA) ,  terre ,  Brains.  —  1429,  Pierre  de  la  Guerche,  1442, 
Jean  de  la  Guerche.  1 459,  Gilles  de  la  Guerche.  1501,  Marie  de  la  Guerehe, 
dame  du  Pesie,  fcmmo  de  Jean  Loaer.  Cette  terre  làt  démembrée  m  XVI« 

'siècle.  Nunc  Allotte. 

GUERCHE  (LA)  ou  1' Angle  db  Trbgbt,  terre  et  jurid.,  la  Chevrol- 
Hère,  —  1521,  Martin  Rortay.  1540,  Jean  Mellient.  1556,  Marie  Ba- 
bonneau ,  femme  de  Jean  Picaud.  1562 ,  Jacques  Picaud.  1584,  Margue- 
rite Picaud,  femme  de  Jean  LeBailleul.  1620, 1638,  Hathurin  Chappeau. 
1659,  Laurent  Lasnier,  premier  président  au  présidial  d'Angers.  1679, 
François  de  la  Grue.  1683 ,  Louis  de  la  Grue. 

GUERCHE  (LA),  terre  et  seig.,  H.  J.,  la  Plaine,  SainU-Marie-de' 
Pomic.  —  1679,  Pierre  du  Boishorant.  1720,  Anne  do  Boishorant, 
femme  de  Rolland  de  Che?igné.  1775,  de  Chcvigné  du  BoischoUet. 

tîtJERGHE  (LA) ,  chltellenie,  fi.  I.,  Saint-Bmfin.  — 1040^  Alainde 
la  Odercbe.  1251 ,  Simon  de  la  Guèrdio,  chef.  1256,  marquise  de  la 
Gnenrche ,  femme  de  Hfugues  de  la  Muoe ,  chev.  1409 ,  lem  ToumemiDe. 
1446 ,  donnée  êa  partage  par  Gilles  Tournemioe  k  Jean  Toumemioe ,  son 
firkre  puîné.  1461,  Jean  Touraemine.  1473,  François  Tonmemifte.  1538, 
RapulToumemine.  1558,  René  Tournemine.  1690,  Jeanne  de  la  Toucha- 
Limoosinikre ,  femme  de  François  Venier.  1625,  Marie  Venier,  femme 
de  Jean  de  Bruc.  La  seigneurie,  séparée  du  domaine,  appartenait, en 
1630,  k  Tanguy  de  Rosmadec ,  puis  k  luicolas  Pouqnet ,  surintendant  des 
flninoes^  Madeleine  de  Castille ,  sa  veufe ,  la  vendit ,  en  1677,  k  René  de 
Bruc ,  propriétaire  de  la  terre.  1682  «  érigée  en  marquisat  en  fiaveir  de 
René  de  Bnc,  8'  de  Hontplaisir.  1719 ,  Louis^Françoia  de  Bruc.  If  une 
H.  de  la  Blottais. 


.  Gl}ËRE  (LA) ,  terre ,  Saint^Géréon.  —  Cbaries  de  ta  Rimëe ,  paift  ea 
1490 ,  Marie  des  Salles ,  femme  de  Jacques  Pantin.  Restée  dans  la  famille 
Pantio  jusqu'à  cejoar. 

ClUÉRÉZAG ,  terre ,  Smint-Père^m^Retz.  ^  1441 ,  Gnillaiiot  de  Go* 
menan.  1428,  Guillaume  Aubriet. 

GUËRIVIËR-E  (LA) ,  terre ,  Bùurgneuf. 

GUÉRIVIÈRE  (LÀ),  terre  et  jurid.,  la  Chapelle- Basse-Mer. ^ÎTM^ 
Guillaume  Bourdin.  1584,  Roland  Bourdin.  1638,  Samuel  Le  Teiier. 
1688 ,  Jean  des  Vaulx.  1746 ,  François  Bertrand,  S' de  la  Berrière ,  se- 
crétaire du  Roi,  en  la  chancellerie  do  Bretagne.  1775,  Bertrand  de 
Gœuvres.  * 

GUÉRIVIÈRE  (LA),  terre,  Maisdon.  -i-  Nunc  Goguet  du  Boishé- 
raud. 

GUERN ,  terre ,  Camoël.  —  1681 ,  N.  Ghomart ,  S' des  Marais. 

GUIBETIÈRE  (LA),  terre,  ralleL  — 1430,  Huguet  Blandin. 

GUIBOURGÈRE  (LA),  châtellenie.  Teille.  —  1524, Antoine  Raoul. 
1746,  Louise^Françoise  Raoul,  femme  do  Jean-Baptiste-Élie  Camus 
de  Pontcarré,  S'  de  Viarmes ,  intendant  de  Bretagne. 

GUIBRETIÉEE  (LA),ierre,  SaitU-PhUbert-de-Grand-Lieu.  — 1679, 
N.  Le  Jay. 

GUIBRETIÈRE  <LA) ,  terre,  Soudan.  ^  1446,  Jean  BouHais.  1513 , 
N.  Le  Voyer. 

GCIBRETOOX ,  terro ,  Fresnay.  — 1402 ,  Gmllaame  de  la  If  oue.  1427, 
1453 ,  Maurice  de  la  Noue. 

GVIDOIRE  (LA),  alias  Aigrbfe€illb,  châtelknie,  Aigrefeuille.  — 
1539 ,  Claude  de  Cheverlie.  154'8,  Ûhristoplie  de  Cbeveftfe.  1566 ,  Pierre 
Heaulme.  1 678 ,  FrafBftois  Heaittlme.  4^09 ,  vendae  par  Charlotte  Heaulme, 
dame  de  la  Clartière,  k  N.  Charette.  1681,  Jacques  Charette.  1717, 
Gilles  Charette,  S'  de  Montebert.  1775,  de  ToUenare.  Nunc  de  la 
Roberie. 

GI3IÉRE  (LA),  terre,  Oudon.  *-  1680,  J«an  de  Gmoont,  S^  le  la 
Poislière. 

GUIGI9 ARDAIS  (LA),  terre .,  Saha-Pèrê^n^Rétz.  —  1428,  Jean  Le 


—  336  — 

Gallegre.  1432,  Yvon  Le  Gallegre.  1680  ,  Yvonne  Le  Gallegre ,  Teiive  de 
Jacques  Foncher,  S'  du  Branday. 

GDIOr^OT  (LE),  terre,  Cambon.  —  1650,  Marie  de  Saint-Aubia, 
femme  de  Pierre  Loisel,S'  de  Grossac;  GeneTÎèye  LoieeL  1681,  Glande 
Bertheau. 

GUILLAUDERIE  (LA),  terre, la  Chevrollière.  — 1679,  Antoine  Henry. 

GCILLEBATIDIËRE  (LA),  terre,  ffaute-Goulaine.  ~  1426  ,  Perrot 
Poupart.  1638 ,  vendue  par  Salomon  de  la  Tullayo,  maître  des  comptes, 
à  Michel  Gouyon.  1672  ,  Marie  Gouyon ,  femme  de  Jean-Baptiste 
Douard  ,  S'  de  Yilleport.  1697,  Anne-Marie  Donard,  femme  de  Glande 
de  Gomulier.  1770,  vendue  par  Toussaint  de  Gomulier  k  Claude- Lonis 
de  la  Touche-Limousinière.  Nunc  Yallée. 

GUILLEBA13DIÉRE  (LA),  terre,  le  Pellerin. 

GCILLONNIËRE  (LA),  terre,  le  Loroux-BoUereau,  —  Aime  Mail- 
lard de  la  Goumerie. 

Gl]INAIS  (LA),  terre,  Saint-Père-en-Bet^t.  —  1428,  Guillaume  Gra- 
nouil. 

GUm  AUDIÈRE  (LA),  terre,  Joué.  — 1680,  Jean  Le  Petit,S'  du  Boisson- 
chard.  1800,  Le  Lardic  de  la  Ganrie. 

GCINEGAVD ,  terre,  le  ^t^rium.— 1392,  MauriceTemplier.  1462,GîUes 
Templier. 

GVmGUENAIS,  terre,  la  Chapelle-Glain.  —  1447,  au  S' de  Pen- 
houet. 

GUITTENAIE  (LA),  terre,  Guenrouet.  —  1684,  Jérôme  Rogon. 

HAGLERAY  (LE),  terre,  Moisdon.  —  1478,  Pierre  Pieory. 

HAIE  (LA) ,  terre,  Assérac.'—  1471^  Olivier  du  Dreseuc, 

HAIE  (LA),  terre,  Avessac,  —  1680,  Arthur  le  Breton,  S'  de 
Yillandry. 

HAIE  (LA),  terre  et  jurid.,  ^/atn.  —  1565,  Simon  Bidé.  1575, 
Olivier  Guihard,  S'  de  la  Massais.  1603,  Pierre  Guihard.  1G40,  vendue 
par  Jean  Amprouz  à  Margaerite ,  duchesse  de  Rohan. 

HAIE  (LA),  terre ,  Derval.  —  1513 ,  Jean  de  Beaulieu.  1605,  1612, 
Louis  Paris.  1680,  Jean  Barrin,S'du  Boisgeffiroy.  1775,  de  la  Massue. 


._  337  — 

HAIE  (LÀ),  terre  et  jnrid.,  la  ^aie-Fouassière.  —  1480,  Jean  des 
Aidelières,  S' de  Briacé.  1487,  François  dn  Bonrg. 

HAIE  (LA),  terre,  Tbiie.  —  1560,  Jean  Lorance.  1680,  Pierre  Oodèt. 

HAIE  (LA),  terre,  Nozay,  —  1610,  vendue  par  Jacques  (?osnier  k 
Julien  Horeaù. 

HAIE  (LA),  terre,  OuAon.  —  1446,  au  S'  d'Oudon. 

HAIE  (LA),  terre,  la  Plaine.  —  1679,  Albert  de  Ruais. 

HAIE  (LA),  terre,  Sainte Mars-de- Coûtais,  —  1576,  Marguerite 
Galleiy. 

HAIE  (LÀ),  terre,  Sainte-Luce.  —  1484,  1515,  Guillaume  de 
Montigné.  1543,  Michel  de  Montigné.  1570,  Pierre  de  Gomulier.  1664, 
Glande  de  Gomulier.  IVunc  Gulmann. 

HÀIE  (LA)  ,  terre.  Sucé,  — 1411,  Jean  le  Lou.  1557,  Michel  le  Lou, 
S'  duBreil.  1651  «  Prudence-Marie  le  Lou,  femme  de  René  de  Pontual, 
président  en  la  chambre  des  comptes  de  Bret.  1703,  René  de  Pontual, 
Cons'  au  Parl^  de  Bret.  Nunc  de  Gheffontaines. 

HAIE  (LA),  terre,  Touvois,  —  1679  ,  Jean  Auvril. 

HAIE  (LA  GRAI9ÛE) ,  terre  et  jurid.,H.  J.^Àuvemé.  —  1427, 1478, 
Thébaud  de  la  Haie.  1560,  Guillaume  de  la  Motte.  1616,  Ambroise 
HameL  1680 ,  N.  Ghevalier.  1775,  au  marquis  de  Gucë. 

•  HàIE  (LAGRAr9D£),jurid.,  Brains,  ^  1539,  Bertrand  du  Pouez. 
1552, 1560,  Guillaume  Laurens,  Gons'  au  Parb  de  Bret.  1596, 1627, 
Roland  du  Bot,  S'  de  Launay,  Gons'  au  Parl<  de  Bret.  1657, 1792,  de 
Gomulier. 

H  AIE  (LA  GRAIf  DE) ,  jurid.^  i762é.  —  1455,  au  S'  de  Sesmaisons. 
De  1539  à  1627,  comme  la  Grand'haie  en  Brains.  1672,  membre  du 
comté  de  Rezé. 

HAIE-DE-BESI^É  (LA),  terre,  Prinquiau.  15^1,  Pierre  de  Besné. 
1591,  Louise  du  Boisguéhenneuc.  1678,  François  de  Besné,  puis  Budan  ; 
du  Guiny. 

HAIE-BESNOU  (LA),  terre,  Erbray.  ^  Nunc  de  Pontbriand. 

HAIE-BOTTEREAU  (LA) ,  terre  et  seig.,  le  Loroux-Bottereau.  1464, 
Guillaume  de  Bazoges.  1540,  Amaury  de  Bazoges,  S'  de  Beauchesne. 
1550 ,  Damien  du  Bois,  héritier  d' Amaury  de  Bazoges ,  son  aïeul  ma- 

22 


—  33«  — 

tern^L  1576 ,  Louis  da  Bois^^S*  de  la  Ferronoière.  1680,  GhartM  DaBoîs. 
1775,  Glaude-Lonis  Du  Bois,  S^  de  la  Ferronoière. 

HAIE-DE8-B0UILLÛNS  (LA) ,  terre,  Cordemais. 

HA}E-BOUEDiEB  ILA),  terre,  PorUChâ4eau.  1681,  Olivier  de 
Kercabu 

HAIE-GHEREL  (LA) ,  terre,  Moisdoiu  1445  ,  Pierre  Picory.  1560, 
René  Rouxel ,  1680,  Qabricl  Luet ,  S'  de  la  Rouvraie. 

HAIE-EDER  (LA),  terre  et  jurid.,  M.  J.  Missillac.  14'i8,  Pierre 
Eder.  1447,  Jean  Eder.  1475 ,  Guillaume  Eder.  1626,  Amaury  Eder,S' 
de  Beaumanoir.  1664 ,  Jean  de  la  Brousse.  1681,  au  S'  do  l'Espinefort. 
1691 ,  Jean-Louis  do  Derral.  1775 ,  de  DervaL 

HAIE-EONNET  (LA),  terre,  Moiedon.  —  1478  ,  Pierre  Picory. 

HAIE-DE-LAVAU  (LA) ,  terre  et  seig. ,  H.  J.  Lavau.  —  1442,  au 
S' de  Peuhouet.  1683 ,  Lucrèce  Beraud.  1775,  an  président  de  Runefaa, 
Geslin,  Bertrand- Geslin.  (Voyez  Layàu.) 

HAIE  -LÉVÊQUE  (LA)^  terre ,  SairU-Donatien.  —  Anoblie  en  1 743, 
en  faveur  de  Marie-Margueiite  Cosnier. 

HAIE-MAHÉAB  (LA) ,  terre  et  seig.,  H.  J.,  Saint-Étierme'de'JIfani'' 
Luc,  SaifU-Herhlain ,  Cordemais»  —  1420,  Jean  Babouin.  1467, 
Jean  de  la  Lande.  1561 ,  René  de  la  Lande.  1610,  Jacquette  de  la 
Lande ,  femme  de  Gharles  de  Montauban,  S'  de  Laujardiëre.  Vers  cette 
époque, la  seigneurie  parait  avoir  été  divisée^  cd  qui  était  en  Siint- 
Herblain.  1634,  Jean  Blanchard.  1679,  Gharles  Blanchard.  La  partie 
sise  en  Saint-Étienne-do-Hont-Luc  et  Gordemais.  1643,  Michel  le  Lou. 
1683,  If.  le  Lou.  1775 ,  de  Goutance.  1830,  le  maréchal  do  Bourmont. 
Atmc  Bascher. 

HAIE-DE-MAREIL  (LA),  terre,  la  ChapelU-Launay.  —  1298, 
Hilaire  de  Mareil ,  femme  de  Jean  de  Maure.  1429 ,  Jean  de  Lesnerac. 
(Voyez  Mârbil.) 

HAIE-HERIAIS  (LA),  terre,  le  Temple-Maupertuis. 

HAIE-DE-LA-MORLIËRE  (LA)  ,  terre ,  Orvault. 

HAIB-PALLÉE  (LA),  terre  et  jurid.,  Mouiillon,  Monnières.  —  1448, 
vendue  par  Pierre  de  Kersy  k  Gillet  Barbe ,  bourgeois  de  Mantes.  1548, 
vendue  par  Gillette  de  Saint- Amadour,  femme  do  Louis-Herbert  d*Or- 


-  339  — 

•oanjlliera,  baron  à»  Goarcy,  k  Gilles  Hntteao.  1S6S ,  laeqiM  UntUaa. 

HAIE-P01L*D£-GRU£  (LÂ),t6rre, iVbMs/.--^  1400,  Jeanne  Poil-de- 
Grue,  femme  de  Jean  da  Bec,  cheyatier.  liQ9,  Olivier  Ghomart.  1427, 
Guillaume  Ghomart.  1444 ,  Olivier  Ghomart.  1503 ,  Jean  Ghomart.  1539, 
vendue  par  Renée  Ghomart,  fenmie  de  Fran^^ois  Dollo,  k  Pierre  Perreau, 
qui  l'unit  k  la  Touche, 

HAIE-RIÂU  (LA),  terre,  Saint'Philbert'de'Grand-Lieu.  —  i^7S ^ 
1688,  Jacques  Gabard.  1746 ,  Julien-René  Begasson,  S'  de  la  Lardais, 
Gons'  au  Pari*  de  Bret. 

HAIE-DE-RIEUX  (LÀ),  alias  la  Haib-de-Rays,  terre  et  jurid., 
Couiron.  —  1508,  Jean  de  Rohan.  1660,  vendue  par  Julien  Gharette, 
S'  d'Ardennos,  k  Pierre  Davy,  S' du  Ghesne-Horeau,  maître  des  comptes. 
1603,  Urbain  de  Boisdavid  (qui  est  le  même  nom  que  Davy).  1746, 
Pierre-Morice  do  Boisdavid. 

HAIE-DE-ROS  (LA),  jurid.,  M.  J.,  ÂfisHllac. '-  1681,  René  le 
Maistre. 

HAIE-SAISBRON  (LA) ,  terre,  Saint-Julien-de-Concellefi. -- i^98 , 
Jean  Reliquet ,  S'  de  la  Roberdière.  Le  Véritable  nom  de  cette  terre 
paraît  être  IdLifaie-Sebran,  du  nom  des  seigneurs  du  Chéé-au-Foyer,  au 
XIII*  siècle. 

HAIE-TESSEMDEAU  (LA),  terre,  rallet.  —  1430,  Guillaume 
Goheau. 

H  ALLAT  {hE\y  terre ,  Fougeray, 

HALLAT  (LE) ,  terre ,  Saint-Fiacre,  —  1702 ,  Joachim  des  Gazeaux. 
1707,  Glande-Philippe  du  Tréhan.  1 737,  Glande- Augustin  du  Tréhand. 
Nunc  de  la  Ville  des  Dorides. 

HAMERAIS  (LA) ,  terre  ,  Cor(iema»5.  —  1427,  1443  ,  Jean  Bbouin. 
1679,  Jacques  Bonnier,  maître  des  comptes.  1722,  Louis  Poulain. 

HAMINOIHNIÈRE  (LA) ,  terre ,  Saint-Berblon. 

HARARDIËRE  (LA),  terre.  Saint- JTerblain.  —  1513,  Jean  Mar<- 
quer. 

HARDIÉRE  (LA)  y  terre ,  Abbaretz.  —  1560  ,  Bertrand  Geliot. 

■s 

HARDIÉRE  (LA),  terre ,  ife^anfler.  —  1441,  1453,  Pierre  Rigault. 
1519,  Joan  Rigault. 


—  340  — 

-  HARBIËRE  (LA),  terre,  PeHt^Mars.  —  1610,  Tendue  par  Charles 
de  la  FoDs  li  Jean  Loriot,  puis  membre  de  la  bannière  de  la  Huce. 

HARDIËRE  (LA),  terre.  Saint- Jean-de-Corcoué.  —  1402,  Jean 
Bretean. 

HARENGHÈRE  (LA),  terre  et  jurid.,  Noyal-sur-Bruc.  —  1679, 
René  le  Grand ,  S'  de  Lannion. 

HAUDCSSAIS  (LA),  terre,  Moisdon,  —  1407, 1429 ,  Jamet  RouxeL 
1478  ,  François  de  la  Perrière.  1C80 ,  demoiselle  Moreau. 

HAUGRONNIËRE  (LA),  terre,  Saint-Donatien.  —  1454,  Eonnet 
Leet.  1475,  1531 ,  Pierre  Leet. 

UAULTIËRE  (LA),  terre  et  jurid.,  ChanUnay.  —  1479,  de  BeU 
louan.  1535  ,  1539,  Claude  du  Hqulle»—  1554,  Julien  Jarnigan*  1563, 
Jeanne  Chrestien.  1587,  Pierre  Charette.  1608 ,  Marcel  Ragaud.  1640  , 
Tendue  par  Pierre  de  Rermeno  k  René  Foucaud ,  maître  des  comptes. 
1678,  François  Bonnier,  S' de  la  Chapelle-Coquerie.  1702,  Salomon 
Bonnier.  1731,  de  Carné. 

HAUT--BOIS  (LE) ,  a/toj  là  Rivièrb-bii-Hadt-Bois  ,  terre  et  jurid., 
H.  J.,  Saint' Julien-de- Pouvantes,  —  1450 ,  Jean  de  la  Ri?ière  ,  chan- 
celier de  Bretagne.  1775,  de  Bruc. 

HAIJT-VERGER  (LE) ,  terre  ,  Nivillac.  —  1641 ,  Samuel  Blondeau. 

HAUTE-VILLE  (LA) ,  terre,  Plessé.  —  Franchie  en  1513 ,  en  fayeur 
de  Jean  de  Lespinay,  trésorier  et  receveur-général  des  Bnanees  de  la 
duchesse  Anne  de  Bretagne.  1680,  du  Cambout. 

HAUTE-VILLE  (LA),  terre ,  Pont^Château,  >-  1764  ,  Jean-Baptiste 
Ménardeau. 

HAVARDIËRE  (LA), terre,  Casson. 

HEARDIÈRE  (LA)  ,  terre  et  jurid.,  la  Cfiapelle-Basse-Mer.  -  1499, 
Jean  doBeaumanoir.  1540,  1559,  Pierre  Dagunetz,  Claude  le  Gras; 
puis,  en  1680,  Charles  Martel.  1690 ,  Nicolas  Ballet,  secrétaire  du  roi. 
1764,  Ameline. 

HÉBERGEMENT  (L*) ,  torre ,  Daul<m.  —  IVunc  Chaureau. 

HELARDIÉRE,  (LA) ,  terre  et  seig.,  H.  J.,  Donçes.  ^  1426,  Guil- 
laume Briand.  1453,  Girard  Briand.  1470,  Louise  André,  femme  de 
Guillaume  de  Saint-Gilles.  1500,  Charlotte  de  Saint-Gilles  |  femme  de 


—  341  — 

Gilles  Gybouauld.  1650 ,  Mario  Cybouaald,  femme  do  Louis  du  Bouexic. 
1775  Y  duBonoxic  de  Pîgnieux.  iVunc  Praud. 

HELBEBDERIË  (LA) ,  terre,  Couëron. 

HELFAOTy  terre,  sous  GuéraTuie.  —  1580,  Pierre  do  Saiol- Martin. 
1610,  Olivier  de  Saint-Martin. 

HEMERAIE  (LA),  terre ,  .  —  1542 ,  François  de  la 

Loherîe. 

HEI^LEIX,  terre,  Blain,'—  1679,  Jean  Amproux,  S'  do  PoDt- 
Piétin. 

HEINLEIX,  dit  lv  Grand  Hbiilbix-Bohaii, terre  et  seig.,  H.  J.,  Saint- 
Naiaire,  —  1330,  Bonabes  de  Rochefort.  1412,  Guillaume  de  Roche- 
fort,  chev.  1460,  Guionno  de  Rochefort,  femme  de  Jean  de  Rohan. 
1500,  Gyprienne  de  Roban,  femme  de  Louis  de  la  FeuiUée.  I5éi ,  Jean 
de  Rohan,  S'  du  Pouldu.  1681,  Isaac  de  Rohan.  1685,  Olivier  du  Bot, 
S'  de  la  Grignonnais.  1775,  Buart.  Nunc  Havard. 

HENLEIX-POMMERAIS,  terre  et  jurid.,  H.  J.,  SairU-Nazaire. -- 
1488,  Jean  de  la  Pommeraie.  1681,  François  Lcspronnier,  S'  de  Trée. 
1775,  de  Kermasson. 

HEI9LE1X-SAUDRALS,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Escùublac.  —  1471, 
Alain  Guillard.  1681,  Jean  le  Pennée.  Nunc  de  Villeblanche. 

HËRAU  DIËRE  (LA),  terre ,  Fercé. 

HERBAUGES  ,  ancien  comté ,  qui  comprenait  \  peu  près  le  pays  do 
Retz  actuel.  Serein,  comte  d'Herbaugcs,  en  589,  fut  përe  de  Saint- 
Amand.  Renaud*,  comte  de  Poitiers,  auteur  des  ducs  de  Guyenne  ,  était 
comte  d'Herbauges  en  835^  le  roi  Charles-le-Chauvo  lui  donna 
en  841  le  comté  de  Plantes;  mais  Lambert,  qui  était  comte  de 
Nantes,  le  défit  en  843  et  réunit  k  son  comté  ceux  de  Maugts , 
d'Herhauges  et  de  Tiffatiges,  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  qui  jus ' 
que-là  avaient  fait  partie  du  Poitou.  Lambert  les  donna  k  trois  de 
ses  neveux  \  savoir,  Qerbauges,  k  Gonfier  ;  Manges,  k  Reinier  et  Tif- 
fauges,  k  Gérard,  ces  trois  comtés  furent  incorporés  au  comté  nantais 
en  943  ,  mais  celui  de  Tiifauges  en  fut  bientôt  détaché. 

HERBETIËRE  (LA),  terre,  Jtfoisdm.-'  1445,  Guillaume  delà  Herbe- 
tièjre,  écuyer.  1478,  Julien  Payen.  1560,  François  du  Gahil.  1680,  Marie 
Belot,  femme  de  Henri  Foumier ,  S'  de  Tharon, 


—  342  — 

HERBETIÉRE  (LA),  terre  et  jorid.,  Saini-JuliettHSS'Fouvfmies,  — 
1508,  Julien  Golia.  1560 ,  Julien  Colin.  1680,  François  de  Vigré,  S'  de 
la  Devançais. 

HERBIGNÂG ,  jorid.,  Herbiqnac,  —  1455,  de  Malestroit.  Ge  doit 
être  la  même  chose  que  le  Bois -de-la- Lande. 

HERBRETÂIS  (LÀ),  terre,  Afarsac.  —  Nunc  de  Guérif. 

HERDERIE  (LÀ),  terre ,  Basse-Gotdaine. 

HÉRIG  ,  chàtellenie,  Héric,  ^  1180,  Eustache  de  Rays,  femme 
d'André  de  Vitré.  1187,  Gebboy  d'Héric.  1294,  au  sire  de  GUsson,  et 
depuis  lors  comme  Blain,  Membre  du  marquisat  de  Blain,  en  1660. 

HERMITAGE  (L'),  terre,  le  Pellerin.  —  162),  vendue  par  Jean  le 
Maignan  à  Claude  le  Borgne,  avocat-général  en  la  chambre  des 
comptes. 

HERMITIÈRE  (L*) ,  terre ,  SaininMesim.  —  Nunc  Espivent. 

HERHITIËRE  (L'),  terre,  Saifa^PkUbert'dé'Graind-Lwu. -^  \^1%^ 
Marguerite  de  Bastelard,  veuve  de  Jérôme  de  Ghardonnay,  S'  de 
Bicherel. 

HERPiniÊRE  (LA),  terre, le  Larùtêx-BoUereau.'^  1447,  JeanBastard. 
1467,  Georges  Bastard.  1618,  Amaory  de  la  Grue.  1670,  Damien  de  la 
Grue. 

HERPINIËRE  (LA),  jurid.,  les  Touches.  —  1554,  François  du 
Ponceau.  1609 ,  François  du  Butay.  1666  ,  1792,  de  Cornnlier. 

HÉRONIÉRE  (LA)^  terre,  Noiay.  —  1628,  vendue  par  Jean  de 
Francheville  k  Claude  de  Gomutier,  qui  la  réunit  k  la  Touche. 

HERYETIÈRE  (LA),  terre ,  incem>.  —  1426,  JoanAngier. 
HEIIRTEBISE  ,  terre ,  Àuvemé. 
^   HIBAUDIÉRE  (LA)  (Voyez  la  HoBAinkiAiis). 

HIGI9ARDIÉRE  (LA),  terre,  SairUe-Croix-de-Machêcoul,  —  1455, 
Jean  Goyon,  chev. 

HILLIÉRE  (LE),  terre,  TfuHwré.  —  Nunc  Métois. 

HIREL  (LE),  terre  et  jurid.,  M.  J.,  SairU-Dolay.  —  1681,  René  de 
la  Lande.  1775,  de  Quelo. 


—  843  — 

HIBTAIS  (LA),  terre,  Cambm.  —  1681,  Gabriel  de  l'Ëscorce. 

HlVERmËRE  (L'),  terre,  Casson, 

HOPITAU  (L')  ,  terre,  la  Chapelle-sur-Erdre,  —  1435,  Jean 
Guinement.  1681,  M.  Hervé.  NuncXe  Maignau. 

HOPITAU  (L'),  terre  ,  S aint-Cyr- en-Retz.  —  1745,  François  Bache- 
lier de  Bercy. 

HORSGAFF  ,  alias  Hoscat  ,  terre,  Jferbignhc.  —  1426,  Jeanne 
Régnant  1545,  I^iicolas  Doyen.  166p  ,  Jean  Chomart.  1681,  Yves  Robin. 

HOUDIINIËRE  (LA),  terre.  Haute- Goulaine,  —  1426,  Jean  Boullon. 
1489,  Pierre  de  la  Houdinière.  1543,  Pierre  Bernard.  1580,  Guillaume 
Gouyon  ,  auditeur  des  comptes  do  Bretagne.  1656,  GlaudeGouyon,  ma- 
réchal do  camp.  Nunc  fiardouin. 

HOUDimÈRE  (LA),  terre  et  jurid.,  le  Loroux-Botiereau, -^  1410, 
marquise  de  Beloczac,  femme  de  ijuillaumo  de  la  Jumelière.  1447, 
Lépart  de  la  Jumelifere.  1451,  delà  Jumelière.  1511,  Christophe  de  Gou- 
laine ,  fils  de  Louise  de  la  Jumelière.  1533^,  Renaud  de  Goulaine.  15M, 
1554 ,  François  de  Goulaine.  Membre  du  marquisat  deGouhine  en  1621. 

HODMEAXJX  (LES),  terre  et  séig.^,  IffouzeiL  —  1394,  Olivier  Cho- 
mart. 1416,  Jean  Chomart.  1452,  Guillaume  Choman.  1491,  Jean  Cho- 
mart. ISll,  René  Chomart.  1543  ,  1547,  Rotoée  Chomafrt,  femme  i»  de 
François  Do llo;  2^  d'Alain  du  Butay.  1555,  Jean  Chomart.  1562,  Fran- 
çois Chomart.  1565,  René  Dollo.  1567,  François  Chomart.  1574,  Fran- 
çois du  Butay,  qui  l'échangea  avec  Jean  le  Yavasseur,  1«'  huissier  de 
la  chambre  des  comptes ,  contre  la  terre  et  seig.  du  Fau ,  dite  do  Teillac, 
en  jSesné  /  mais  cet  échange  ne  tint  pas  ,  et  François  du  Butay 
vendit  les  Houmeauz  ,  en  1579 ,  k  Pierre  Charette,  ^'  de  la  Hatiltière, 
sénéchal  des  Régaires  de  Nantes.  1604,  Jeanne  Charette,  femme  de 
Prégent  de  Kermeno ,  S'  de  BotpilUo  et  de  Lauverghac ,  gonvameur 
de  Guérande  et  du  Groisio.  1640 ,  Jean  èé  Kètmeno.  1665 ,  Jeanne  de 
Kermeno,  femme  de  Claude  de  Gatinaire,  B^  delà  Prcuilte.  1716, 
Françoise  de  Gatinaire ,.  héritière  de  sa  maison ,  femme  d'Augustin 
Paris,  S*^  de  Soulange.  1809  demoiselle  Paris,  héritière  dès 8onlaî^ge, 
femme  du  colonel  Fourrier  de  rCacquard. 

HODSSAY  (LE),  terre,  Saffré.  —  1427,  att  8'  de  Citfré.  1679, 
Jacqaes  Geraud I  figeauh,  ^uisGalidar. 


—  344  — 

HOCSSAY  (LE),  terre  etjarid.^  Trans.  —  1427,  Guillaume  des  Hayes. 
1513,  Jean  de  la  Rivière.  1680,  Angier  de  Crapado.  La  terre  vendae, 
sans  la  juridiction,  en  1576,  par  Claude  Angier  k  N.  H.  Hathuriu  de 
Roussillon,  S'  du  Plessis. 

HOCSSAIE  (LA),  terre,  Carquefou.  —  1640,  Louis  d'Avaugour. 
Réunie  à  la  SeiUerayc. 

HOVSSAIE  (LA),  terre ,    Nozau.  —  1427 ,  Robin  Bazin. 

HOUSSAIE  (LA) ,  terre,  Rezé.  —  1679  ,  Pierre  du  Gatias. 

HOUSSAIE  (LA),  terre,  Saint^rincent'des-Landes.  —  HZh^ïk^ovâ 
de  la  Houssaie. 

HOUSSAIE  (LA),  terre,  Treliéres.  —  1360,  Catherine  de  Trelières, 
Cemme  de  Simon  Lespervier.  1428,  au  S'  de  Trelières. 

HOUSSEAU  (LE) ,  terre ,  Carquefou.  —  1500 ,  1528 ,  Jean  Spadine , 
fils  de  Renée  de  Lespinay.  1630,  Jacques  Hénardeau.  1630,  Louis 
d'Avaugour.  1641 ,  Pierre  Poulain,  maire  de  riantes.  1679,  Poulain. 
Jfunc  Baillardel  de  la  Reinty. 

HOrSSUilËRE  (LA),  terre.  Saint- Zhnatim,  -^  1530,  Jacques 
Ménardeau.  1596,  N.  Loriot.  1679,  de  Bruc,  cons' au  pari'  de  Bret. 
1681 ,  Julienne  Hallouin.  Nunc  le  Bouteiller. 

HOrX  (LE),  terre,  ^ou^  la  ^arronmed^Dér&a/.— 1680,  Jean  Barrtn,  S' 
du  Bois-Geffroy. 

HUARDAIS  (LA),  terre,  tHrvaL  —  1603,  N.  Barrin,  S'  du  Boîs- 
Geffiroy. 

HUBAUDAIS  (LA),  terre,  Pont-Château.  —  1681,  Armand  du 
Cambout. 

HUBAUDIÉRE  (LA),  â/tV»  là  Hibaudièrb,  là  Hilbàudièrb  et  là 
GuiLBÀOBiàEB,  terre,  Saint-Jean^de^Boiseau.  —  1678,  Pierre  de  Peillac. 
1 736,  Micolas-Jacques-Augustin  de  Peillac  ,  présid'  en  la  chambre  des 
comptes.  1764 ,  François  d'Aux ,  qui  y  bâtit  un  magnifique  château  et  lui 
donna  son  nom.  1800,  Pauline  d'Aaux  de  Boumay,  femme  de  M.  Perrée 
delà  Yillestreux.  de  Liniers.  1832,  de  Mauclerc. 

HUCHE-LOUP,  terre,  Sainte-Croix^de-Machecoul.  —  1670, Robert 
Billy,  S'  delà  Briançais. 

HUGUETIËRES  (LES) ,  terre  et  seig.,  la  ChevroUière.  —  Vendue  en 


~  345  — 

1554  par  ramirtl  d'Ânnebâud  k  leaa  Rochereul.  1690 ,  Claude  la  Grue. 
1762 ,  Martin  Roux. 

HCGUETIËRES  (LES),  alias  les Hoctièrbs ,  a/to^GHÀTSAUBRUNT, 
nommée  encore  PoifT-SAinT-MiRTiN^  chàteUenief  Fresnay,  Saint- 
Mesme ,  Pont- Saint-Martin ,  Saint-  Philbert -  de  •  Grandlieu  ,  SainU- 
Croix-de-Machecour ,  Saint-Colombin ,  la  Chevrollière  ,  etc.  —  1180, 
EuBtachîe  de  Retz  ,  femme  d'André  de  Vitré.  1280 ,  Eustachie  de  Vitré , 
mère  d'Olivier  de  Macheconl.  1284,  Isabeau  de  Machecoul ,  femme  de 
Geofifroy  de  Ghâteaubriant.  1383,  Charles  de  Binan,  baron  de  Châ- 
teaubriaot.  1392,  Isabelle  d'Avaugour,  vicomtesse  de  Thouars.  1450, 
Françoise  de  Dinan,  femme  de  Guy  de  Montfort,  dit  de  Laval.  1541, 
Jean  de  Laval,  baron  de  Châteaubriant.  1543 ,  Guy  de  Scépaux.  1560, 
Jeanne  de  Scépaax ,  femme  de  Henri  de  Gondy ,  duc  de  Retz,  et  depuis 
lors  membre  du  duché  de  Retz.  Bertrand  de  Dinan,  maréchal  de  France 
et  de  Bretagne,  portait  habituellement  le  nom  de  cette  terre. 

UULOIÏNIÈRE  (LA) ,  terre ,  Thouaré.  —  1559,  Arthur  Ménardeau. 
1652,  I^oël  Ménardeau. 

HUNACDAIS  (LA),  jurid.,  Bouguenais.  —  1 760 ,  Joseph-François 
Robineau.  1774,  François  d'Aux. 

HUNAVDAIS  (LA),  jurid.,  Saint-Jfferblain,  Chantenay.  --  1471, 
Gilles  de  la  Hunaudais  (Tonmemine).  1539 ,  Jean  de  Pledran*  1545, 
Françoise  de  Bréhan ,  femme  de  Christophe  de  Sesmaisons.  1574, 
vendue  par  Nicolas  de  Lescouet  k  Jean  de  Langle.  1603,  vendue  par 
Jean  Laubier  à  René  Foucaud ,  maître  des  comptes.  1634,  Jean  Blan- 
chard. 1678,  .1774,  Bonnier  de  la  Coquerie. 

HUPÎAVDAIS  (LA) ,  jurid.,  Frossay^  autrefois  nommée  Sion  et  depuis 
CoETQUEif .  —  Apportée  au  sire  de  Saf&é ,  vers  1 360 ,  par  l'héritière  de 
Sion,  sa  femme.  —  1407,  1446,  Jeanne  de  Saffré ,  femme  de  Jean 
Tonmemine,  baron  de  la  Hunaudaye.  1464,  Gilles  Tonmemine. 
1471 ,  1479  ,  Jacquemine  Tonmemine , femme  de  Jean,  sire  de  Coetquen, 
grand  maître  de  Bretagne,  1502,  François  de  Coetquen.  1507,  1540|  K. 
et  P.  Jean  de  Plcdran,  doyen  de  Nantes  et  second  présid*  des  comptes. 
1541,  Mathurin  de  la  Garenne,  doyen  de  Nantes.  1546,  Françoise  de 
Bréhan ,  femmo>  de  Christophe  de  Sesmaisons ,  qui  la  vendit  à  Pierre 
Heaume.  1567,  François  Heaume.  1596,  Charlotte  Heaume,  qui  fut 
mariée  plusieurs  fois  sans  postérité.  1620,  Catherine  Giffart ,  fille  de 


—  346  — 

Marthe  Heaume  et  héritière  de  Charlotte ,  femme  de  Lonte  de  CoAigM. 
1677,  vendue  par  Charles  de  Conigan  k  Regnaud  d'EspiBose,  qù  l^mit 
k  \b.  Moussellière  en  1682. 

HUIXAUDAIS  (LA),  terre  et  jurid.,  Issé.  —  1686,  Jean  FevntBr, 
S'  de  TharoD. 

HUI9AUDAIS  (LA),  terre,  Mauves.  —  1494  ,  Jean  du  Cellier. 

HUNA€DAIS(LA),  jurid.,  Mouans ,  Artfwn.  —  VLamhn  du  duché- 
pairie  de  Retz. 

UCNAUDAIS  (LA),  jurid.,  Saint-Brevin ,  SaifU-Père-en-ReU.  — 
1409,  Jean  Toumemine. 

H€I^A€DAIS  (LA),  jurid..  Saint- miaiTe-de- ChaUons.  --  177^  ^  le 
Clerc  de  Juigné ,  membre  de  la  châtellenie  du  Bois-Rouaud. 

HDNAUDAIS  (LA),  jurid.,  Sainte-Paiatme.  —  1571 ,  Hcrrc  Méuar- 
deau ,  auditeur  des  comptes.  Parait  être  la  môme  chose  que  Saints- 
Pazâurb. 

HUNAUDAIS  (LA),  terre  et  jurid.,  Saint-ÇoUminn ,  Saint-Étiwfu- 
de^Corcoué,  —  1440,  Jean  de  la  Floe  (de  lartoue).  1470,  Béatrix  delà 
Noe,  femme  de  Charles  de  Cahideuc.  1613,  la  juridiction  vendve  par 
Charles  de  Cahideuc  k  Regnaud  de  la  Touche-Limouzinière.  La  terre  : 
1640 ,  Raoul  de  Cahideuc.  1579,  Raoul  I^icoUon ,  S'  du  Port-Boussinot, 
Marguerite  Laurans ,  dame  de  la  Chasseloire  ,  puis  k  la  dame  du  Pon- 
ceau,  sa  UUe.  1678,  Sébastien  le  Breton.  1680 ,  Marguerite  le  Breton. 
1747,  Joseph  Lamoureuz ,  S'  de  la  Javelière ,  maréchal  de  camp  ,  gou* 
▼emeur  de  Philipsbourg.  1774 ,  Marie  Lamoureux. 

HUNAUDIÈRE  (LA)  ,  forge ,  Sion.  —  Nunc  Poydras. 

HCRLAIS  (LA),  terre,  Fougeray,  --  1450,  Jean  de  Morcan.  1513, 
Françoise  Grignon ,  veuve  de  Raoul  Rouxel.  1615,  Jean  Glect 
1679 ,  François  Glé.  1744,  Antoine  Hesanger,  secrétaire  du  roi. 

HURLES,  terre ,  i55erac.  —  1428,  Hervé  du  Petit- Bois. 

m 

UUSIÈRE  (LA),  terre,  Ancenis.  —  1428,  au  vicomte  detCoetmcn. 

IGELCY,  terre ,  Crossac.  —  1681  ,  M.  Moisan. 

INDRE ,  mieux  nommée  autrefois  Aumni ,  de  son  étjmologie  ilit- 
«mm,  jurid.,  Maute^Indrê.  1678,  1717,  GhristophedeCoutance,S' éo 
la  Belle. 


—  347  — 

IIIDRET,  aotrefo»  ÂiN»ft£T,  tiede  la  Loire,  Indre.  —  1427,  aaBnc. 
Donnée  par  le  roi  Henri  III  au  duc  de  Mercœar.  1642 ,  cédée  an  Boi  par 
Louis  du  Plessieri  S' de  Genonvillo ,  en  échange  de  la  seigneurie  du  Pant- 

en- Fer  tais. 

iriGRAr^DE,  baronnie,  moitié  en  Bretagne  et  moiUé  en  Anjou.  Gomme 
Ghantocé,  avec  laquelle  elle  était  réunie' dès  l'an  1100,  et  n'en  a  jamais 
été  séparée  depuis. 

ISLE  (L^,  terre,  Fresnay.  —  1429,  Guillaume  de  Sliint-Aignan. 
1  &90,  Jacques  du  Bois.  1598,  Marie  Ileret,  femme  de  François  de  la  Jou  , 
S'  de  la  Blanchardière.  1627,  Julien  Henrouet.  1679,  Roland  Bidé. 

ISLE  (L'),  terre ,  iTaute-Gow/aine.  —  1426,  Renaud  de  l'Isle.  1447, 
Jean  du  Yemay. 

ISLE-B'ER  (L'),  terre,  Donçes.-^  Franchie  en  1444  en  faveur  de 
Jeanne  Ghesnel ,  première  demoiseUe  de  la  Duchesse.  1453,  Gillette  de 
Rochefort. 

ISLE-FLEDRIE  (L'),  terre  «t  jurid.,  Sain^Merblan.  ->  Membre  du 
comté  de  Yair,  en  1653,  et  du  marquisat  de  château  Freniont,  en 
1683. 

ISLE-GADDIN  (L»),  tctte.  Sainte -Croix- de -Âfachecoul.  —  1437, 
anoblie  en  même  temps  que  son  propriétaire,  Jamet  Rouxeau.  1447, 
Jacques  Rouxeau.  1679,  Jacques  Danisy. 

ISLE-NEDYE  {JL\  terre,  Chantenay.  —  1569,  Bonaventure  Chaurin, 
S'  de  la  Muce-Pontus. 

ISLE-D'ONGLETTE  (L'),  terre,  Sucé.  —  1478,  Georges  Moreau, 
Georget  Mignot,  S'  de  la  Boîssière,  président  en  la  Chambre  des 
comptes.  Nicolas  Jourdanot.  1683,  Pierre  Jourdanot. 

1SLE-SAINT-DEI9IS  (V) ,  lie  de  l'Erdre,  Sucé.  ~  1455,'  Jean 
Herbert.  Nunc  Le  Lièvre  de  Laubépin. 

ISSË,  chàtellenie,  Issé.  —  1202,  Briand  Le  Bœuf,  S'  de  Mozay. 
1285 ,  riicolleLe  Bœuf ,  femme  de  Geoffroy  de  Rieux.  1413,  Béatrix  de 
Rieux,  femme  de  Jean,  sire  de  Rongé  et  de  Derval.  1470,  Jean  de 
Rieux.  1490,  Françoise  de  Rieux,  femme  de  François  de  Montfort,  dit 
de  Laval.  1541,  Jean  de  Laval.  1543,  le  connétable  Anne  de  Montmorency. 
1554,  unie  k  la  baronnie  de  Ohàteaubriant. 


—  348  — 

ISSON,  ancien  château,  Assérac^  démoli  en  1760.  *—  1681,  Marc  Le 
Fauché. 

JAGHAITERIË  (LÀ),  terre,  Saini^mrhlon,  —  1513 ,  Jean  aeligon. 

JÂGUËRE  (FiÂ),  jurid.,  Rtié,  —  1495,  Jeanne  de  Moussy,  veuTe  du 
trésorier  Pierre  Landoys.  1542 ,  Perrine  Leaporvier,  femme  de  Claude  de 
Bouille.  1567,  acquise  par  le  roi.  1614,  engagée  k  Pierre  do  Monti ,  S' 
de  Rezé. 

JAHOTIÉRE  (LA),  terre, ii66ar«£f.  —  1680,  Claude Biré.  1714, Jean 
Biré.  Nunic  Guillet  de  la  Brosse. 

J AILLE  (LA),  terre  et  soig.  (Voyez  SAinT-MARS- db-la-Jaille.) 

JAILLE ,  terre,  Swé,  -—  1428,  Jean  Guyollc.  1443  ,  Guion  de  Camé, 
conseiller  du  Duc,  en  faveur  duquel  une  des  métairies  fut  franchie.  1474, 
Guillaume  Le  Veneur.  1617,  vendue  par  Philippe  de  Saint- Amadour, 
vicomtesse  de  Guigucn,  \  Joachim  des  Cartes,  père  du  célèbre  René. 
1698,  vendue  par  les  des  Cartes  k  N.  Le  Lièvre.  N\mc  Le  Lièvre. 

JALEUZIE  (LA),  terre  et  jurid.,  Guérande.  —  1471 ,  Pierre  du  Chas- 
tel.  1487,  Pierre  du  Ghasteau  (même  nom).  1559,  Jean  de  Rerallan. 
1680,  1586,  Pierre  de  Saint -Martin.  1640,  Françoise  de  Saint-Martin, 
femme  de  René  Le^Cousturié,  cons'  au  parl^  de  Bret.  1680  ,  Marie  Le 
Cousturié , femme  de  François  Champion,  baron  de  Cicé,  cens'  au  pari' 
de  Bret.  1682 ,  Charles  Morvan ,  S' de  Kerliviny.  IVwic  de  Limeur. 

JALLAIS,  terre,  Donges.  ^  1426,  1453  ,  Jean  de  la  Bregerie. 

JALLE  ^LA),  terre ,  Nidillac,  —  1451 ,  k  la  dame  de  Treveneuc. 

JALLIËRE  (LA),  autrefois  la  J  au  BLLitais,  terre,  Montrtlais.  -^Ano- 
blie en  1454  en  faveur  de  Pierre  Le  Bel ,  secrétaire  du  Duc  et  clerc  de  la 
Chambre  des  comptes.  1615 ,  Michel  Le  Bel.  1666 ,  René  Le  Bel ,  S'  du 
Chastellier.  Nanc  d'Antbenaise. 

JALLIËRE  (LA) ,  terre ,  OrvaulL 

JAMONNIËRES  (LES) ,  terre  et  scig..  Saint- Philbert-de-Grand'' 
Lieu.  —  Vendue  par  Gilles  de  Retz  k  Geoffroy  Le  Ferron.  Retirée 
en  1442  par  Marie  de  Retz ,  sa  fille  \  iaais  le  retrait  fut  sans  effet.  1467, 
Guillaume  Le  Ferron.  1493,  Pierre  Le  Ferron.  1600,  François  Goheau. 
1530 ,  Louise  Goheau,  femme  de  Jacques  deMontberon,  baron  d'Avoir. 
1553,  1559,  François  Gabard.  1680,  Jean  Gabard.   1690 ,  Charles- 


—  349  — 

Prudent  Gabard.  1717,  GenevièTe-Marqaise-Pradence  Bouhier,  femme 
de  Christophe  Jnchault,  Si^  de  Lorme.  1850,  demoiselle  Juchault, 
femme  d'Arthur  Patas  d'Illiers. 

JAPi  (LE),  terre,  Guérande.  — 1679,  Marie  Foucquer,  femme  de  Pierre 
Le  Gruyer. 

JANGIOU  ,  terre ,  Saint-Hilaire^de-Chaléons,  — 1430 ,  Guilluame  de 
SaiDt-Aif(nan.  1543,  René  Macé. 

JAI9I9IÈRE  (LA),  terre  et  seig.,  Âfonnières.  1430 ,  Guillaume  Goheau. 
1436,  Jean  Baye.  15  tO,  Guillaume  Baye.  1608,  acquise  par  Jacques  Barrin. 
1644 ,  unie  k  la  Goignardière  et  érigée  en  yicomté  en  faveur  de  Jacques 
Barrin ,  S' de  la  Galissonniëre  en  Saint-Jean-de-Béré,  mdtre  des  requêtes 
et  premier  président  de  la  Chambre  des  comptes  de  Bretagne.  1668, 
érigée  en  marquisat  sous  le  nom  de  la  GALissoiiifiÈRB  ^  voyez  C0  der- 
nier nom  et  Lb  Pàllbt. 

JANS,  châtellenie,  Jans,  Gomme  Nozày. 

JA]!9UBA1E(LA),  Un(ijSaint'AfarS'du'Désert.--\^Qi .  IN'.  H.  Jean 
de  la  Ramée ,  S*^  de  la  Gàcherie. 

JARRETIÈRE  (LA),  terre.  Saint -Jean-de-Béré.  --  1427,  au  S'  de 
Goësmes.  1453,  Jean Mourault.  1478,  Jean,  sire  de  Coëtquen.  1616, 
Jacques  Barrin,  S'  de  la  Galissonnière.  1680  ,  Thomasf Dreux,  cons'  au 
parlement. 

JARRLAIS(LA),  terre,  Sainte^Opportune-en^Retz.  — 1450, Guillaume 
du  Pont. 

JARRIAIS  (LA),  jnrid..  Saint- Fincent- des- Landes.  —  1436,  Gilles 
La  Vache.  1540,  Jeanne  La  Vache.  1545 ,  François  La  Vache. 

JARRIAY  (LE),  terre,  Rougé.  —  1430,  Jean  de  Goësmes.  1440 , 
Charles  de  Chamballan.  1478 ,  Jean  de  Goësmes.  1680 ,  Rosnivinen,  S*  de 
Pire. 

JARRIE  (LA) ,  jund.,  la  Chapelle-Basse-Mer»  —  1459,  demoiselle  Le 
Bel ,  femme  de  François  du  Breil ,  S'  du  Bouays.  1481,  Jean  Blanchêt. 
1500,  Jeanne  Thomas.  1535 ,  Gilles  de  Peiliac.  1548  ,  Charles  des  Ride- 
lières.  1677,  Louis  Juchault.  1690,  Nicolas  Ballet ,  secrétaire  du  roi. 
1774 ,  Philippe-Vincent  Roger  de  la  Mouchetière. 

~  JARRIE  (LA),  terre,  le  Clitm.  —  1439,  Thébaud  de  Saffré.  1513, 
Pierre  de  Salfré.  1776 ,  Louis- Anne  du  Tressay.  Nunc  Cébert. 


-  35«  -T 

JARRIE  (LA) ,  terre  «  Frassay.  —  1758,  René  dee  Champsneiifr,  J9mc 
Bernard. 

JARRIE  (LA)^  terre ,  la  Limouzimère,  —  1679 ,  Henri  Pineau. 

JARRIE  (LAy,  terre,  SairU-Mesme,  —  1679,  François  du  Moostier. 

JARRJER  (LE) ,  teite,  Ligné.  —  Membre  de  la  bannière  de  UMoce. 

JASNIÈRE  (LA),  terre,  U  Bignon.  1679,  Jean-Baptiate  de  It  Roohe- 
Saint'André. 

JASSOK  ,  cblleUenie,  Port-Saini'Père ,  Brains,  Chêix,  U  PeUerin, 
BouanSj  Saim-Jean^dë-Boisêou.  — - 1300 ,  Macée  de  la  Haye  ,  Cemne 
de  Guillaume  de  Rongé.  1339,  Margnerite  de  Rongé,  femme  d'Oli- 
vier Tournemine.  1380 ,  Pierre  Tomrnemine.  1404 ,  1414 ,  Jean  Toame- 
mine.  I4!l^9,  Gilles  Tonmemine.  1447,  Jeanne  de  Saffré.  1469,  Gilles 
Tournemine  ,  fils  de  Jeanne  de  Saffré..  1477,  François  Tournemine.  1501, 
G.  Tournemine.  1540,  1560,  René  Tournemine.  1590,  Jean  Horin, 
premier  président  de  la  Gbambre  des  comptes  de  Bretagne.  1602 ,  Tendue 
par  André  Morin  ï  Philippe  Biré.  1638  ,  Jean  Biré.  1677,  vendue  par 
Charles  de  Gonigan,  S'  de  Gange,  \  Louis  Binet,  S'  de  la  Blot- 
tière.  1686, 1708,  Jean-Baptiste  de  GomuUer.  1710,  Joan-Marie* Victor 
Binet.  Aime  Binet  de  Jasson. 

Cette  cbfttelleftie  parait  avoir  été  unie  depuis  des  temps  reculés  k  ceHe 
de  Malnoè  ;  c'est  pourquoi  on  la  nommait  Jasson-bt-Mauiob.  Un  dé- 
membrement ancien  de  cette  chàtettenie  ,  sis  on  la  panHsae  de  Saint- 
Aignan ,  et  nommé  aussi  Jasson-et^Malnoé ,  resta  aux  Biré ,  et  ai^parle- 
nait  en  1678  k  Thomas  Biré ,  S'  de  la  Grève. 

JAGNAIS  (LA) ,  terre ,  Cordemais.  —  1^79 ,  GharloUe  de  Mon- 
tauban. 

JAUNAIS  (LA) ,  terre.  Basse- Goulaine,  Saint^Sébcutien»  —  1714, 
acquise  par  Claude  de  Monti.  C'est  Ik  que  fut  signé  un  traité  de  paix  entre 
le  général  Gharette  et  la  république. 

JAUNIÈRE    (LA),  alias   la   Jousnièeb,  terre,  Fercé.  —  1513, 
Jacques  Haubngeon.  1650 ,  Samuel  d'Appelvoisin.  Ifune  du  Boiapéan. 
C'était,  en  1679,  le  cbileau  delà  vicomte  de  Fercé, 

JEGBRAUDERIE  (LA) ,  terre ,  F$rcé.  —  1513 ,  Mathurin  du  Bois* 
péan. 


■  —  351  — 

JOHELAIE,  alias  la  Johblàie,  terre,  Jtfarsac.  —  1445,  Perrot 
Lambert.  Anoblie  en  1459  en  fayenr  de  Jean  de  Vaj,  auditeur  des 
comptes. 

JOLIVIÈRË  (LÀ),  alias  la  Jouvbrie  et  la  Jolib-^Bsinb,  terre, 
Saint'Herblain,  —  1513 ,  Paul  Blanchet.  1628,  Isaîe  de  Rieux.  1679  , 
Louis  de  Rieux.  Nunc,  Pantin  de  Landemont. 

JOLLEIIVIËRE  (LA),  terre,  Machecoîd.  —  1271,  Sylvestre  du 
Gbaffault. 

JOLLETERIE  (LA),  terre.  Sainte- Pazatme.  —  1447,  Alain  du 
Groizil.  1702,  Louis  de  la  Roche-Saint-André. 

JONCHAIS  (LA)  ,  terre,  Donges.  —  145^,  Alain  de  Carné. 

J0I9CHÈRE  (LA),  terre,  Juigné.  —  1428,  Jean  Dudan.  1478  ,  Jean 
Budan.  1513  ,  Perrine  Dudan,  femme  de  Fran^çois  de  la  Pouëze.  1560 , 
René  de  la  Pouëze.  1^44  ,  de  la  Pouëze.  1680,  René  Saget.  IVunc  de 
Lanoolle.  • 

JOU  (LA) ,  alias  la  Jo,  terre ,  Escoublac.  —  1681 ,  Jean  Le  Pennée. 
Nunc  Bidau. 

JOU  (LA),  terre  et  seig.,  H.  J.,  Fay.  —  1362  ,  Jean  de  la  Jou.  1445 , 
Pierre  de  la  Jou.  1514,  Jean  de  la  Joue.  1679,  René  de  Kerboudel,  S'  de 
la  Gour-Péan.  1775,  de  Berthou.  Ifunc  de  Charette. 

JOD  (LA) ,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Nivillaù.  —  1427, 1451 ,  Jean  de  la 
Jou.  1681  «  Germain  de  Talhouët ,  S'  de  Bonamour.  1717,  de  Talhouët. 
(Voyez  la  Jou^de-Fay). 

JOD  (LA),  terre  et  jurid.,  Saint-Etierme-de-Mont-Luc.  —  1516,  Pierre 
de  la  Jou.  Réunie  k  La  BouiUormais. 

JOU  (LA),  terre  et  jurid.,  H.  J.,  Fiqneux,  —  1720,  Emmanenl  Gas- 
sard.  1775,  duBreil. 

JOU-DE-FAY  (LA) ,  terre  et  jurid.,  M.  J.,  Saint-Dolay,  nommée  aussi 
Fay.  —  1458  ,  Jacques  de  la  Muce.  1463 ,  1^66 ,  Gui  de  la  Muce. 

JOUALIÈRE  (LA),  terre,  Couèron.  Nunc  Vigneron  de  la  Jousse^ 
landière. 

JOUDONr^AIS  (LA),  terre,  Drefféac.  —  1427,  Roland  de  Saint- 
Aubin. 

J0DRD0I9NIÈRE  (LA),  terre,  Mésanger.  -^  1453,  au  S'  de 
Mésanger. 


—  352  — 

JOURSONRIËRE  (LÀ) ,  terre ,  Saint-Lumine-près^Clisson.  —  tSil , 
François  Rivet. 

JOUSSABDÂIS  (LÀ),  terre 9  Fougeray.  —  1450,  BriaDd-Bonteifler. 
1513  ,  Julien  Serres. 

JOUSSELir^IËRE  (LÀ) ,  terre ,  Saint- JuUrn-de-OmceUes.  Anne  de 
Launay. 

JUBINIÈRE  (LÀ),  terre,  fféric. 

J€6EPIED ,  alias  Imvit ,  terre ,  Fresnay.  —  1679,  LooiB  de  Char- 
donnay.  1684,  Antoinette  de  Ghardonnay.  1719,JosephLaiûa. 

JUHELAIS  (Là),  terre,  âfarsac.  (Voyez  la  Jorblaib.) 

JEIGNË,  terre,  Aneti.  —  1684,  N.  Fleuriot.  Aune  Brossand  de 
Jnigné. 

JUmiÉRE(LÀ),jurid.,  Trans.  —  1462,  Jean  de  la  Rivière.  147i, 
Gilles  de  la  Rivière.  1540,  1548,  Ren4  Àngiér.  1559,  1576,  Glande  Ad- 
gier.  1679, 1691,  Henri- Albert  Angier. 

JUIVERIE  (LA),  terre  ,  la  Haie-Fouassière.  Nwvo  Cassard.' 

JULIEIfNAIS  (LA),  terre  et  seig.,  H.  J.,  Saint-^ÉtienM'de'Mimt-iMe , 
•^  1470,  Jean  de  Kersy.  1488,  Julien  de  Kersy,  premier  maréchal  de 
salle  du  Bac.  1490,  Jean  de  Kersy.  1493,  N.  E.  Pierre  de  Kerey.  1516, 
Jeanne  de  Kersy,  femme  d'Arthur  Aguillon.  1582,  Jean  d*Aguillon.  1677, 
Anne  d'Aguillon^  femme  de  Jean-Gustave  de  Rieux ,  vicomte  de  Donges. 
1 730,  Yves-Mario  de  la  Bourdonnaye.  1775,  de  la  Bourdonnaye  de  Moat- 
Luc. 

JULLIÈRE  (LA),  terre,  la  Trinité  de- Macheeoul.  ~  1679,  Julienne 
Le  Tonnellier. 

JDSSAL0I9,  terre,  la  Souxière. 

JCTIËRE  (LA),  terre,  Frossay.  —  1428,  Perrot  Tardif,  dit  du  Préau. 
1760,  If.  Tatin.  Nunc  Berthelot. 

JEZET,  terre  et  seig.,  Guéméné-Penfao.  —  1484 ,  Pierre  Godart. 
1495,  N.  H.  Jean  Godart.  1531 ,  Jean  de  Bruc.  1603, 1617,  Jean  Gué- 
henneuc.  1678,  Denise  Guéhenneuc,  femme  de  Jean  Le  Borgne, S'  d'An- 
guignac.  1700,  de  Poulpiquet  du  Halgouet.  Nunc  de  Poulpiquet. 


DE 


L'AVENIR  DE  NANTES 


GOMME  PORT  DE 


BII  PBÉ8BNCB  DB 


rOoverture  do  Chemin  de  Fer  et  du  Bassin  à  Flot  de  S^-Nazaire 


Pas  M'  Ë.-B.  LE  BEUF, 


Sêcréêmre  de  la  Chambre  de  Ccmmerce  de  IfatUesr 


I. 


Aucune  question  n*est  plus  digne  que  celle-là  de  préoccuper 
les.  esprits  sérieux  qui  attachent  quelque  intérêt  aux  destinées 
futures  de  notre  cité.  L'ouverture  du  bassin  à  flot  de  Saint- 
Nazaire,  la  mise  en  activité  du  chemin  de  ter  qui  le  relie  à 
Mantes,  ont  jeté  dans  son  existence  commerciale  et  maritime  des 
éléments  nouveaux  dont  il  est  utile  d'étudier  et  de  préciser 
l^influence.  Sera-t-elle  bonne  ou  nuisible?  En  sortira-l-il  une 
rivalité  inquiétante  et  ruineuse  pour  Nantes?  Quels  moyens  mettre 
en  œuvre  pour  combattre  cette  rivalité,  si  elle  venait  à  se  pro- 

23 


_  354  ~ 

duire,  et  conserver  Timportance  de  notre  ville  comme  port  de 
mer  ? 

Telles  sont  les  principales  faces  de  la  question  qui  nous  occupe. 
Nous  allons  essayer  de  les  examiner  et  de  les  éclairer,  n*am- 
bitionnant  d'autre  honneur  que  d'ouvrir  le  chemin  à  des  Iravaui 
plus  concluants  et  plus  éloquents  que  te  nôtro,  qui  96t,  àvt^i 
dire,  plutôt  nne  esquisse  qu'un  travail  complet  sur  la  matière. 


IL 


11  y  a  bien  longtemps  que,  pour  la  première  fois,  les  négo- 
ciants Nantais  songèrent  à  établir  un  bassin  de  refuge  pour  leurs 
bAtiments  à  rentrée  du  fleuve.  En  17S5,  ils  publièrent  à  ce  soj«t 
un  mémoire  assez  étendu  dont  voici  les  principaux  passages  : 

a  Les  malheurs  passés  et  les  naufrages,  disait  ce  oiémoire, 
»  ont  fait  souhaiter  aux  habitants  de  Nantes  la  construction  d'uo 
0  bassin  à  Paimbceuf  pour  y  mettre  leurs  vaiaseaus^  leyrs  barques 
0  et  leurs  bateaux  en  sûreté. 

0  Les  pertes  fréquentes  et  presque  journalières  de  leurs  vais- 
i>  seaux  leur  font  aujourd'hui  envisager  ce  bassin  comme  étant 
»  un  remède  indispensable  et  Tunique  ressource  contre  la  ruine 
»  entière  de  leur  navigation.  De  quelque  côté  que  Ton  envisage  la 
n  nécessité  de  ce  bassin,  on  la  sentira  absolue,  et  rien  n'y  peut 
»  suppléer,  car,  nous  le  répétons,  c'est  Tunique  moyen  qua  Ton 
»  puisse  opposer  à  la  ruine  de  la  navigation  de  NantM.  Qu'oi 
»  parcoure^  qu'on  visite  toutes  les  villes  maritimes  du  royaume: 
n  on  ose  avancer  qu'if  n'en  est  point  d'aussi  opulente  et  dont  les 
»  habitants  soient  plus  entreprenants  que  ceux  de  Nantes,*  qojil 
»  est  peu  de  port  plus  convenable,  plus  nécessaire  9t  mieux  situé 
9  pour  Tètent! ue  du  commerce. 

»  Ses  armements  pour  l'Afrique,  TAnérique  ei  TEorope 
0  prouvent  le  grand  commerce  par  mer  dp  cette  viil^  H  de  la 


_  355  — 

j»  rivière  pour  le  transport  des  marchandises  qu'elle  introduit 
9  dans  le  royaume;  c'est  cette  ville  qui  fournit  non-seulement  la 
»  Bretagne  de  denrées  de  toutes  sortes ,  mais  encore  une  partie 
»  du  Poitou  et  de  la  Normandie,  l'Anjou,  le  Maine,  la  Touraine, 
»  l'Orléanais  et  le  Blaisois.  Elle  envoie  quantité  de  marchandises 
»  à  Lyon  et  à  Paris,  en  un  mot  dans  toute  la  France  et  jusqu'en 
d  Suisse.  Les  villes  situées  le  long  de  la  Loire  ne  subsisteraient 
»  ni  n'aiuraient  aucun  commerce  si  Nantes  n'avait  plus  de 
»  port  par  où  elles  puissent  recevoir  les  marcliandises  qui  leur 
»  sont  nécessaires,  ni  envoyer  au  dehors  des  denrées  de  leurs 
»  provinces  propres  à  l'étranger  qui,  par  là,  deviendraient  sans 
»  valeur,  puisqu'elles  n'auraient  plus  de  débouchés. 

a  L'accroissement  de  la  navigation  au  bas  du  fleuve  ne  pré- 
A  judicierait  en  rien  à  Nantes;  au  contraire,  la  ville  y  trouverait 
9  ses  convenances,  de  nouvelles  facilités  pour  la  navigation,  une 
»  grande  diminution  de  frais,  de  dépenses.  Il  y  aurait  moins  de 
»  frais,  moins  de  travaux  que  dans  la  rade  et  dans  le  port;  il  n'y 
»  aurait  pas  besoin  d'ancres,  d'amares,  de  cordages  comme  en 
»  rade;  les  navires  y  seraient  à  l'abri  de  tous  les  risques,  des 
j»  avaries,  des  naufrages,  des  ouragans  qui  causent  tant  de  pertes 
»  dans  la  rade  de  Paimbœuf.  On  y  ferait  les  armements  et  ra* 
n  doubs;  les  gabares  ou  barques  de  transport  y  porteraient,  y 
»  embarqueraient  en  toute  sûreté  les  marchandises  qu'on  expédie 
B  de  Nantes  et  chargeraient  de  roénfie  celles  qu'on  y  envoie  du 
A  dehors.  » 

On  remarquera  que  c  était  à  Paimbœuf  que  les  négociants  Nantais 
auraient  voulu  établi  ce  bassin  d'abri ,  et  vraiment  les  considé- 
rations qu'ils  mettaient  en  avant  pour  appuyer  leur  projet  ndé* 
ritent  qu'on  ne  les  perde  pas  de  vue,  car  nous  les  verrons  se 
reproduire  identiquement  quand  nous  résaroerons  les  débaits 
qui  précédèrent  >  amenèrent  et  même  suivirent  la  création  du 
bassin  à  flot  de  Saint«Nazaire. 


—  356  — 

La  pétition  des  négociants  Nantais  n'eut  point  de  suite«  En 
feuilletant  les  annales  commerciales  de  notre  ville,  doratit  le 
XVI il'  siècle,  nous  avons  trouvé,  à  deux  autres  reprises  différentes, 
des  traces  indiquant  que  nos  pères  ne  meltatent  point  en  oubli 
leur  pensée  d'établir  un  bassin  au  bas  de  la  Loire. 

Au  commencement  du  XIX^  siècle,  en  1803,  les  ingénieurs 
Groleau  et  Goury  furent  chargés  par  le  Gouvernement  de  l'examen 
du  projet  de  creuser  à  l'embouchure  de  notre  fleuve  un  baaÛD 
destiné  à  contenir  deux  vaisseaux  de  ligne  de  74  canons.  Le  devis 
qu'ils  dressèrent  pour  ce  projet,  s'élevait  à  quatre  millions  de 
firancs. 

En  1 808,  à  l'occasion  du  passage  de  l'Empereur  Napoléon  I*' 
à  Nantes,  il  fut  question  d'établir,  à  Saint-Nazaire,  des  chantiers 
de  constructions  et  d'armements  militaires.  Les  études  nécessaires 
furent  môme  ordonnées  4  ans. plus  tard,  en  1812,  par  l'Empe- 
reur lui-même.  —  Nous  n'en  avons  point  retrouvé  les  traces. 

Ce  projet  avait  été  suggéré  à  l'Empereur  par  M.  Crucjr,  qui 
avait  pu  s'en  entretenir  avec  lui  pendant  le  voyage  que  Napoléon 
I*'  fit  de  Nantes  à  Paimbœuf. 

En  1820,  on  se  préoccupait  de  l'utilité  de  la  construction 
d'un  m6le  à  Saint-Nazaire.  M.Crucy  qui,  à  deux  reprises  différentes, 
avait  été  chargé  par  le  Gouvernement  Impérial  de  levées  de  plan 
et  de  sondages  à  l'embouchure  de  la  Loire,  proposa  de  faire  servir 
cette  construction  à  l'agrandissement  et  à  l'approfondissement  du 
mouillage  servant  alors  aux  bâtiments;  pour  cela,  il  conseillait 
de  couper  lachaussée  qui  joignait  Saint-Nazaire  à  la  terre- ferme  et 
qui  n'avait,  à  cette  époque,  que  22  toises  de  largeur  à  son  sommet 
et  50  environ  à  sa  base.  La  différence  de  niveau  entre  l'anse  de 
la  ville  Alluard  (celle  où  se  trouve  actuellement  le  bassin)  et 
l'anse  située  à  l'ouest  de  la  chaussée  étant  assez  noarquée,  la  cou- 
pure proposée  devait  produire  un  fort  courant  capable  d'entraî- 
ner les  vases  qui  encombraient  l'anse  de  la  ville  Alluard,  qui  ainsi 


~  357   -- 

nettoyée  deviendrait  meilleure  pour  le  mouillage  des  bâtiments 
garantis  de  plus  des  vents  d*ouest  par  le  môle  s*avançant  de  iOO 
toises  dans  la  mer  à  partir  de  TEglise. 

Le  môle  se  construisit.  —  La  pensée  d'agrandir  et  d'améliorer 
la  rade  de  Saint-Nazaire  futabandonnée.Cene  fut  qu'en  1837,  à 
l'occasion  des  réclamations  élevées  pour  l'amélioration  de  la 
basse  Loire,  que  Ton  se  reprit,  h  Nantes,  à  discuter  d'une  façon 
sérieuse  et  non  interrompue  l'opportunité  d'un  bassin  à  Fem- 
bouchure  du  fleuve.  Le  Gouvernement  (irfairedes  études  par  ses 
ingénieurs,  et  ouvrit  bientôt  après  une  enquête  simultanée  sur 
un  mémoire  présenté  par  une  compagnie  qui  proposait  d'effectuer 
des  dragages  dans  la  Loire  maritime  et  sur  un  avant  projet  rédigé 
par  les  ingénieurs  pour  l'établissement  d'un  bassin  à  flot  soit  à 
Saint-Nazaire,  soit  à  Paimbœuf. 

L'approfondissement  du  fleuve  aurait  certes  donné  satisfaction 
aux  vœux  que  lo  commerce  de  Nantes  ne  cessait  d'élever  depuis 
tant  d'années,  à  ce  sujet  ;  mais  les  ingénieurs  et  les  commissions 
d'enquête  prononcèrent  l'insuffisance  des  moyens  proposés,  et 
adoptèrent  l'idée  d'établir  le  bassin  à  flot  à  Saint*Nazaire,  malgré 
les  vives  instances  de  Paimbœuf  et  des  localités  de  la  rive  gauche 
du  fleuve 

Le  Conseil  général  des  ponts  et  chaussées  se  déclara  favorable 
aux  conclusions  de  la  commission  d'enquête.  Puis  la  question  en 
resta  là  encore  durant  quelques  années.  De  nouvelles  études  furent 
bites  en  1840,  184  i  et  1 843;  mais  ce  ne  fut  enfin  que  lé  20  mai 
1845,  que  le  Gouvernement  présentai  la  Chambre  des  députés 
un  projet  de  toi  portant  établissement  d'un  bassin  à  flot  à  Saint- 
Nazaire  et  demandant  laffectation  d'une  somme  de  7  millions 
à  ce  travail. 

L'exposé  des  motife  du  projet  de  loi  s'ouvrait  par  une  appré- 
ciation claire  et  succincte  des  circonstances  qui  militaient  en  faveur 
de  son  adoption. 


—  358  — 

«  La  ville  de  Nantes ,  disait  le  Ministre  des  travaux  publics, 
»  placée  comme  le  HAvre  et  Bordeaux  à  rexirémité  d'une  de 
0  ces  riches  et  fertiles  vallées  où  vient  toujours  se  concentrer 
»  Tactivité  commerciale  des  nations,  assise  sur  un  fleuve  qui  la 
a  met  en  communication  avec  TOcéan,  d'une  part,  et  d'autre  part 
a  avec  le  centre  du  royaume  et  les  principaux  canaux  qui  le 
a  traversent,  la  ville  de  Nantes  est  devenue  le  siège  d'un  con- 
a  merce  important  qui  prend  chaque  jour  de  nouveaux  dévelop- 
a  pements.  Mais  sa  prospérité  est  vraiment  retardée  et  même 
a  menacée  par  un  obstacle  naturel,  devant  lequel  disparaîtraient, 
a  si  l'on  n'y  portait  remède,  les  avantages  de  son  admirable 
a  position. 

a  Dans  l'état  actuel  de  la  Loire,  les  navires  qui  remontent 
»  habituellement  à  Nantes  ne  sont  que  des  navires  de  cabotage. 
a  C'est  seulement  dans  les  mdrées  de  vives  eaux ,  c'e8t*à-dire 
a  pendant  huit  jours  au  plus  chaque  mois,  que  les  bâtiments  de 
a  200  à  250  tonneaux  peuvent  atteindre  ce  port.  Tous  les  na- 
a  vires  d'un  plus  fort  tonnage  et  par  conséquent  presque  tous 
a  ceux  affectés  à  la  navigation  du  long-cours,  sont  obligés  de 
a  s'arrêter  dans  les  parties  basses  du  fleuve,  a  Saint-Nazaire  ou 
a  à  Paimbœuf,  et  c'est  là  qu'ils  déchargent  sur  des  allèges  les 
9  marchandises  destinées  à  remonter  à  Nantes. 

a  On  comprend  tous  les  retards,  tous  les  inconvénients,  les 
a  dangers  mêmes  qu'entraîne  pour  la  navigation  un  pareil  état 
a  de  choses.  Il  devait  avoir,  il  a  eu  pour  le  commerce  de  Nantes 
0  de  fâcheuses  conséquences,  en  éloignant  de  son  port  les  biti- 
a  ments  étrangers,  et  s'il  se  prolongeait,  il  compromettrait  car- 
a  tainement  son  avenir.  » 

Puis,  entrant  dans  un  autre  ordre  de  considérations,  le  Ministre 
concluait  à  la  nécessité  du  bassin  à  flot  de  Saint*Nacaire ,  qui 
devait  offrir  au  commerce  de  Nantes  toutes  les  facilités  qui  lui 
faisaient  défaut. 


—  3W  — 

C'étail,  en  effet,  l'élat  précaire  de  la  navigation  âur  la  basse 
Loire  qui  avait  conduit  les  négociants  de  Nantes  à  demander  la 
création  d'on  bassin  à  remboochure  du  fleuve.  Il  devait  avoir 
pour  conséquence  de  faire  disparaître  ces  inconvénients,  ces 
retards,  ces  dangers  mêmes  que  signalait  le  Ministre  dans  son 
exposé.  Des  deux  rades  où  s'accomplissaient  les  opérations  d'allé- 
gement, Tune,  celle  de  Paimbœuf,  s'ensablait  à  chaque  instant 
davantage,  Vautre,  celle  de  âaint-Nazaire,  quoique  très^ûre  pour 
le  mouillage  des  bfttimenls,  présentait  souvent,  en  raison  de  son 
voisinage  de  la  mer,  des  embarras  sérieux  pour  les  transborde- 
ments. Dès  que  le  temps  devenait  mauvais ,  tous  les  travaux  de 
chargement  et  de  déchargement  étaient  forpément  intervompos. 
De  plus  tous  les  navires  mouillés  au  bas  du  fleuve  étaient  obligés 
de  se  jeter  sur  les  vases,  dès  que  les  glaces  venaient  à  paraître, 
que  leur  nature  de  construction  permit  ou  non  l'éehouage  et  quel 
que  fijt  d'ailleurs  leur  état  de  charge. 

Dans  les  fréquents  coups  de  vent  de  l'hiver,  les  bâtimentS' 
étaient  continuellement  exposés  à  des  abordages.  Cet  inconvénient 
existait  même  pour  le  mouillage  des  Quatre-Amarres,  à  Paimbœuf. 
Souvent  le»  bâtiments  y  éprouvaient  de  grands  dommages  d'a- 
bordages causés  par  la  violence  du  vent  qui  les  poussait  les  uns 
sur  les  autres,  ou  par  la  force  du  courant  qui  dérangeait  ou 
Cuisait  rompre  les  amat*res.  Dans  les  fortes  brises  de  nord  et  de 
nord-est,  la  force  de  la  mer  empêchait  jusqu'aux  travaux  de  caré- 
nage. Un  autre  inconvénient,  résultant  de  l'état  des  rades  de 
Paimbœuf  et  de  Saint-Nazatre,  était  l'obligation  d'avoir  à  bord, 
pendant  tout  le  temps  que  les  navire»  y  stationnaient,  le  per- 
sonnel entier  de  leurs  équipages.  On  voyait  fréquemment  des 
navires  arrêtés  deux  mois  et  plus  par  tes  vents  contraires  et  par 
les.maiMrais  temps,  avoir  ainsi  h  supporter,  vnxA  leur  mise  en 
mer,  de  lourdes  dépenses  de  gages  et  de  nourriture,  dont  lea 
bMaMntaparftaol  du  Havre,  de  MuHrseilla  et  d'autres  ports  étaient 


—  360  — 

exempts,  attendu  qu'ils  ne  prenatent  leurs  équipages  qu'au  mo- 
ment même  de  leur  sortie . 

Il  était  impossible  de  préciser  la  somme  des  ferles  que  ia  navi- 
gation de  notre  port  souffrait  par  suite  de  ses  suspensions  fotcies 
des  travaux,  par  les  &tigues  des  bâtiments,  par  tes  échouages,  par 
suite  des  abordages,  ni  ce  qu'elle  dépensait  en  frais  de  nourrîtore 
et  de  gages,  en  location  de  barges,  en  usure  d'amarres  et  m^me 
des  doublages  continuellement  exposés  aux  chocs  des  embarca- 
tions, à  l'action  du  courant,  au  frottement  des  chaînes  et  des 
câbles.  Mais  les  négociants  Nantais  faisaient  valoir  qu'elles  avaieot 
dû  être  considérables  depuis  les  trente  années  de  paix  qui  s'é- 
taient écoulées.- 

Puis  à  cdté  de  ces  pertes  directes,  ils  pouvaient  tracer  le 
tableau  des  bénéfices  perdus  par  la*  même  cause,  notamment  par 
Téloignement  des  grands  bâtiments  de  notre  fleuve.  Si  les  bâti- 
ments américains,  par  exemple,  étaient  assurés  de  trouver  en  Loire 
les  facilités  d'abri  et  de  déchargement  qui  y  manquaient,  n'y 
avait-il  pas  lieu  de  croire  que  quelques-uns  d'entre  eux,  appré- 
ciant la  bonté  des  attérages  de  ce  fleuve,  et  l'avantage  d'oviler 
les  dangers  nombreux  de  la  Hanche,  se  détourneraient  de  leur 
route  habituelle  et  prendraient  la  direction  du  port  de  Nantes  ? 
Cliaque  fois  aussi  qu'il  était  question  de  lignes  transatlantiques, 
on  opposait  aux  demandes  du  commerce  de  Nantes  les  inconvé- 
nients que  nous  venons  de  résumer.  —  Un  bassin  à  flot  à  Saint- 
Nazaire  devait  rendre  ces  observations  impossibles. 

Tels  seraient  encore,  si  la  question  était  à  résoudre,  les  consi- 
dérations à  faire  valoir  pour  appuyer  la  création  d'un  bassin  a 
l'embouchure  du  fleuve .  Telles  étaient  aussi  les  arguments  qui 
remplissaient  les  colonnes  des  journaux  de  la  localité  en  1845. 
Le  projet  du  bassin  à  flot  trouvait  donc  des  partisans  nombreux 
et  convaincus. 

Nous  devons  consigner  ici  qu'il  rencontrait  aussi  des  adver- 


—  361   - 

saires  résolus  qui  déclaraient  nettement,  que  dans  leur  appré- 
ciation, la  création  d'un  port  comnoercial  à  Fembouchure  de  la 
Loire  amènerait  sûrement  ta  déchéance  maritime  et  commerciale 
même  de  notre  ville. 

Il  convient  d'ajouter  que  les  partisans  du  bassin  à  flot  ne  le 
considéraient' que  comme  une  annexe  du  port  de  Nantes.  Ils  ne  le 
concevaient  point  autrement  que  comme  un  avant-port  destiné 
à  le  compléter.  Le  Gouvernement  partageait  entièrement  ces 
vues,  car  dans  l'exposé  des  motifs  déjà  cité,  il  déclarait  : 

1®  Que  le  port  de  Suint-Nazaire  était  une  annexe  nécessaire 
du  port  de  Nantes. 

2®  Que  c'était  vers  rétablissement  d'un  bassin  où  les  uavires 
de  commerce  pourraient  trouver  un  lieu  de  stationnement,  où  ils 
feraient  en  sûreté  leurs  déchargements,  que  se  dirigeaient  les 
vœux  des  habitants  de  Nantes. 

3®  Que  ce  qu'il  fallait  à  Nantes  c'était  que  les  bâtiments  qui  ne 
pouvaient  remonter  à  ses  quais  fussent  à  même  de  lui  renvoyer 
bellement  et  à  peu  de  frais  leurs  cargaisons,  et  qu'un  port  de 
transbordement  suffirait  complètement  à  ce  besoin. 

L'appréciation  du  Gouvernement  était,  on  le  voit,  nette  et 
précise.  Les  termes  dans  lesquels  elle  était  posée  n'admettaient 
pas  la  moindre  ambiguïté.  Le  rôle  de  Saint-Nazaire,  dans  l'ave- 
nir, y  était  défini  d'une  façon  complètement  conforme  à  la  penst^c 
qui  avait  poussé  la  ville  de  Nantes  à  en  solliciter  la  création. 

Du  reste,  la  création  de  ce  bassin  n'était  jamais  séparée  par 
ceux-là  mêmes  qui  la  soutenaient  avec  le  plus  de  vigueur, delà 
nécessité  d'améliorer  la  basse  Loire,  ou  de  creuser  un  canal 
maritime  reliant  Nantes  à  son  avant-port.  Des  essais  tentés  pour 
amener  un  approfondissement  dans  la  basse  Loire  étaient  vive- 
ment controversés.  Cette  question  était  pendante  depuis  deux 
cents  ans,  au  moins,  sans  avoir  reçu  de  solution  complètement 
fiivorable.  On  espérait  qu'un  canal  mfiritime  latéral  à  la  Loire, 


—  3e«  ~ 

ejB  UriLDcbaat  la  difiSculté  d'une  manière  absolue,  seraîl  le  aeii- 
leur  compléme&t  à  donner  au  bassin  à  flot. 

Voici  ce  que  la  Chambre  de  commerce  disait,  à. ce  sujet, 
en  1845  : 

«  A  côté  de  la  question  du  bassin  de  Saiot-fNazaire  se  pré- 
seate  naturellement  celle  du  canal  maritime. 

»  L'espoir  d'ajouter  à  l'avantage  Ue  posséder  un  bon  port  à 
l'entrée  de  notre  fleuve,  celui  d'ameaer  les  b&timents  jusque  d«M 
notre  port,- devait  appeler  notre  attention  sur  la  création  d'un 
canal  capable  de  les  recevoir. 

»  N'ayant  pas  à  nous  préoccuper  de  la  question  d'art,  et  Ims- 
sant  auK  hommes  spéciaux  à  se  prononcer,  nous  avoiis  dà  n'exa- 
nùner  de  cette  question  qu'au  point  de  vue  do  l'intérêt  com- 
mercial ;  réduite  à  ces  termes  elle  ne  pouvait  faire  de  doute. 
Les  difficultés  d'argent  ne  nous  oot  pas  non  plus  paru  de  nature 
à  faire  repousser  cette  importante  création.  Le  Gouvernemeat,  eo 
accordant  au  Havre,  à  Bordeaux  et  à  Marseille,  de  riches  alloca- 
tions, a  donné  au  port  de  Nantes  le  droit  de  réclamer  les  mêmes 
faveurs.  Le  témoignage  de  personnes  compétentes  nous  ont 
d'ailleurs  laissé  espérer  que  les  dépenses  ne  surélèveraient  pas 
au-dessus  des  allocations  qu'il  était  rationnel  de  demander. 

»  En  présence  de  ces  considérations,  la  Chambre  s'est  fait  un 
devoir  de  solliciter  la  création  d'un  canal  maritime,  sans  subor- 
donner cette  demande  à  celle  de  la  construction  du  bassin,  ques* 
lion  parfaitement  éclairée,  et  qu'il  eùi  été  imprudent  de  compli- 
quer d^  difficuJUés  nouvelles.  » 

Il  était  aussi  question,  dès  cette  époque,  pour  rattacher  le  plus 
étroitement  possible  Saiot-Naiaire  à  Nantes,  d'établir  un  cheiaia 
de  fer  emtre  ces  deux  villes  et  de  le  placer  sur  l'une  des  berges 
du  canal  maritime  proj^. 


-_^ 


La  Cbanbre  des  dé|^t^és ,  daris  sa  séance  da  28  joid  i84$, 
vota  les  7  inillioos  demandés  pour  rétablissement  du  bassiD  à  80! 
de  Saint-Nazairè,  et  la  Chambre  des  pairs  eonfirma  oe  vote  dans 
sa  séance  du  18  juillet  suivant. 

Commencés  en  1847,  les  travaux  du  bassin  ne  sont  point 
encore  achevés,  mais  cependant,  il  a  pu  être  livré  à  la  navigation 
dans  les  premiers  mois  de  1857. 

La  superficie  de  flottaison  du  bassin  est  de  106,000  mitres 
carrés  (10  hect.  60).  Le  périmètre  de  ses  quais  atteint  seize  cent 
cinquante  mètres  de' développement.  Aucun  bassin  ne  présente, 
en  France,  une  aussi  grande  étendue.  Sa  contenance  surpasse 
celle  du  port  d'Anvers,  et  nous  ne  connaissons  qu'un  des  doeks 
de  Londres  qui  ait  une  étendue  liquide  aussi  considérable. 

La  moitié  environ  du  bassin  est  creusée  à  six  mètres  dix-huit 
centimètres  et  pourra  recevoir  tous  les  navires  de  conomerce 
presque  sans  exception.  Une  zone  ayant  un  peu  plus  d'un  hec-^ 
tare  et  demi  est  réservée  aux  grands  bâtiments  à, voile  et  à  va- 
peur. -Le  reste  du  bassin,  qui  n'a  p^s  une  profondeur  moindre 
de  sept  mètres  à  sept  mètres  cinquante,  sera  consacré  à  l'entrée 
des  grands  bAliments  de  guerre,  aux  frégates  et  m&me  aux  vais- 
seaux de  74  canons  qui  pourront  y  séjourner  avec  armement 
complet. 

Il  existe  deux  échises.  Tune  de  treize  mètres  pour  les  hfttiinents 
de  commerce,  et  i  autre  de  vingt-cinq  mètres  qui  doit  servir  à 
l'introduction  des  plus  grandes  frégates  à  vapeur.  Cette  derni^e 
est  la  plus  vaste  des  ports  d'Europe.  Celle  du  bassin  d'Anvers 
ifa  que  dix-huit  mètres;  celle  du  port  dû  H&vre  n'atteint  que  21 
mètres. 

Tous  ces  travaux  ont  été  faits  à  l'abri  d'une  digue  de  renclô- 
ture  analogue  aux  digues  des  Poldens,  de  Hollande,  et  d'un  déve- 
loppement de  1,200  mètres  environ. 

Les  écluses  sont  mises  en  conmunication  av^c  (^  rade  de 


—  364  ^ 

Saini-Nazaire  par  des  jetées  formant  un  avant-port  et  entre 
lesquelles  le  chenal  sera  entretenu  à  3  m.  50  au-dessous  da 
niveau  de  la  basse  mer. 

La  contenance  du  bassin  peut  être  représentée  par  : 

1 6  steamers  ou  frégates  de  premier  rang. 
15  navires  de  commerce  de  500  à  t,200  tonneaux. 
30  —  "  _      300  à  500       — 

Plus  une  soixantaine  de  caboteurs. 

Ajoutons  que  l'attérage  de  la  Loire  est  le  plus  sûr  et  le  plus 
facile  de  toutes  nos  côtes  de  TOcéan  et  de  la  Manche,  de  jour 
comme  de  nuit,  grâce  aux  terres  hautes  de  Belle-Ile  magnifique- 
ment éclairées,  et  que  rentrée  et  la  sortie  du  fleuve  sont  égale- 
ment indiquées  avec  une  grande  précision  par  les  feux  du  Four, 
du  Pilier,  de  TAiguillon,  du  Commerce  et  de   Saint-Nazaîre. 

Enfin  le  bassin  à  flot  de  Saint-Ntizaire  est  relié,  à  Nantes, de- 
puis  le  mois  d*aoùt  1857,  par  un  chemin  de  fer  qui  n'est  que  le 
prolongement  de  la  voie  ferrée  qui  traverse  notre  ville. 

Que  sont  devenus,  pendant  ces  temps,  les  projets  d'amélioration 
de  là  Loire  et  du  creusement  d*un  canal  maritime  ?  Voici  quelques 
renseignements  à  ce  sujet,  extraits  de  Vexposé  des  travaux  de  la 
Chambre  de  commerce  publié  en  1853. 

Après  avoir  rappelé  que  la  Chambre  de  commerce  n'avait 
jamais  cessé  de  poursuivre,  par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir* 
Tamélioration  de  notre  fleuve  et  résumé  les  moyens  mis  en  œuvre 
pour  y  parvenir  —  moyens  qui  n'avaient  amené  que  des  résul- 
tats incomplets,  l'exposé  continuait  ainsi  : 

M  Dans  la  pensée  de  donner  à  la  navigation  les  facilités  qu'elle 
réclame,  la  Chambre  accueillit  avec  empressement  l'idée  de  la 
création  d'un  canal  maritime  le  long  de  la  rive  droite,  au  sujet 


—  365  — 

duquel  des  études  préparatoires  avaient  été  faites  par  M.  l'ingé- 
nieur en  cbef  Cabrol .  * 

n  Cette  idée  de  la  création  d'un  canal  à  eau  morte,  sur  lequel 
les  bâtiments  du  plus  fort  tonnage  eussent  été  facilement  remor- 
qués jusqu'à  nos  quais,  était  bien  faite  pour  nous  séduire  :  mal- 
heureusement il  était  difficile  qu'elle  fût  réalisée.  Des  études 
approfondies  ont  fait  reconnaître  que  la  création  du  canal  pré* 
sentait  de  grandes  difficultés  et  |)eut-étre  des  impossibilités,  no- 
tamment par  la  nature  des  terraii^  à  traverser  et  des  cours  d'eau 
auxquels  il  fendrait  conserver  un  déboucbement  dans  le  fleuve . 
Un  empêchement  non  moins  grave  était  la  question  d'argent  ; 
une  appréciation  plus  complète  des  empêchements  à  vaincre  et 
des  travaux  à  exécuter,  avait  démontré  que  la  construction  de  ce 
canal,  estimée  d'abord  40,000,000,  pourrait  dépasser  le  chiffre 
de  60,000,000.  Il  devenait  dès  lors  évident  que  l'on  ne  pourrait 
espérer  d'obtenir  du  Gouvernement  une  subvention  aussi  élevée. 

»  L'état  de  stagnation  du  mouvement  maritime  de  notre  port , 
alors  qu*il  était  chaque  jour  question  des  progrès  et  des  amélio- 
rations  obtenus  ailleurs,  préoccupait  vivement  l'opinion  publique 
et  avait  donné  naissance  à  des  réunions  de  plusieurs  personnes 
honorables  de  notre  ville,  pour  étudier  les  moyens  d'assurer 
l'arrivée  des  navires  de  tout  tonnage  à  nos  quais.  Dans  ces 
réunions,  l'idée  de  la  création  d'un  canal  sur  la  rive  droite  fut 
reproduite  et  vivement  défendue.  Toutefois,  la  proposition  trouva 
aussi  des  adversaires.  Un  canal  longeant  la  rive  gauche  fut  pro- 
posé en  opposition  à  celui  de  la  rive  droite;  des  travaux  de 
détail  à  exécuter  dans  le  fleuve  furent  indiqués 

»  La  nouvelle  qu'un  approfondissement  de  la  Seine  avait  été 
obtenu  par  un  commencement  d'endiguement  ne  pouvait  man- 
quer de  frapper  vivement  la  Chambre  de  commerce.  Désireuse 
de  procurer  des  améliorations  semblables  dans  notre  fleure,  elle 
s'empressa  de  chercher  à  s'éclairer  sur  les  conséquences  probables 


—  3W  — 

de  b  créatioQ  en  Loire  de  travaux  analogues  à  ceux  qui 
été  exécutés  sur  la  basse  Seine. 

a  Rassurée  par  le  témoignage  de  MM,  les  ingénieurs  Jégoa  et 
WaUer  sur  les  conséquences  du  rétrécissement  du  fleuve,  au  point 
de  vue  de  la  marche  des  sables,  elle  accueillit  avec  erapressemenl 
et  reconnaissance  le  projet  d*endiguement  proposé  par  M.  Jégoa. 

>»  Appelant  de  tous  ses  vœux  Texécution  d'un  travail  qui,  s'il 
ne  donne  à  notre  rivière  toute  la  profondeur  désirable,  peut  tou- 
tefois l'améliorer  d'une  manière  sensible,  la  Chambre  de  oom- 
merœ  a  adressé  au  Gouvernement  de  vives  sollicitations  et  fait 
valoir  les  droits  de  Nantes  à  n'être  pas  moins  bien  traité  que 
Rouen,  relativement  aux  allocations. 

»  Nous  ne  pouvons  que  regretter  que  le  Gouvernement  n'ait 
pu  encore  foire  droit  à  nos  demandes,  en  faveur  desquelles  nous 
avons  réclamé  et  obtenu  l'appui  du  Copseil  général  et  de  notre 
Conseil  municipal,  a 

Ce  fiât  en  1851  que  MM»  Jégou  et  Watier  proposèrent  leur 
projet  pour  améliorer  la  basse  Loire,  et  consistant  dans  un  en- 
semble de  digues  longitudinales^  et  discontinues  à  conatmire 
entre  Nantes  et  PaimboBuf.  Soumis  à  une  commission  d'enquête, 
il  avait  été  approuvé  par  la  grande  majorité  de  ses  membres. 
L'admimstration  supérieure  lui  avait  donné  également  sa  sane- 
tiou  en  juin  1852,  Mais  on  voit  qu'en  1853,  la  Chambre  de 
commerce,  réunie  au  Conseil  municipal  et  au  Conseil  générai, 
n'avait  rien,  pu  obtenir  encore  pour  l'exécution  des  travaux  pro- 
jetés. Nous  sommes  en  1858,  la  position  n'a  pas  diangé.  Chaque 
année,  les  corps  constitués  de  la  ville  et  du  département  ré- 
clament en  vain  une  allocation  pour  Tamélioration  de  la  basse 
Loire. 

Pendant  ce  temps,  la  Loire  semble  pour  ainsi  dire  aban<* 
donnée  k  elle-même  —  c'est  à  peine  si  quelques  faibles  drags^as. 


—  M7  — 

V 

eiteiiléB  fà  ei  là  enapèchcnt  que  oevuioM^  paM^^  ne  se  oom^ 
blent  tout-à-fait,  —  situation  dépIoraUe  et  regrettable  au  plus 
haut  ilegré,  car  elle  menace  Texistanee  d^  Nantes  dans  son 
élément  vital. 

Voilà  pour  le  passé  et  Tétat  actuel  de  la  question.  Nous  allons 
nous  tourner  maintenant  veis  Tavenir. 


HI. 


L'idée  de  l'étaliiisaenieat  da  bassin  à  flot  arait  reneontré^, 
avonsHaous  dit ,  des  adversaires  résolus  qui  l'avaient  énergique- 
ment  combattu.  —  Leurs  arguments  pouvaient  se  résumer  ainsi: 

«  La^mise  en  service  du  bassin  à  flot  de  Saint-Nazaire  rendra 
jft  obKgatoife  la  création  d'une  foule  d'intérêts  embryonnaires 
»  d'abord,  mais  capables  bientôt  de  lutter  contre  les  intérêts 
a  aneienii  et  de  produire  par  suite  de  violentes  perturbations 
A  dans  la  position  d'un  grand  nombre  de  Nantais.  Avec  un 
n  entrepôt  et  un  chemin  de  fer  relié  à  celui  de  Tours,  Saint- 
A  Nazaire  deviendra,  en  moine  de  10  ans,  une  place  eommer- 
A  cîela  ;  des  indualriela ,  des  étrangers^  iront  s'y  flier*  Saint- 
»  Naiaire  finira  par  absorber  tout  ;  le  port  de  Nantes,  encom- 
»  bré  actuellenaent ,  ne  sera  plus,  qu'un  désert,  n 

Cea  sinistres  prophéties  n'ont,  paa  cessé  de  se  faire  entendre 
depuis  1845.  Elles  se  sont  renouvelées  avec  plus  de  force  encore 
depuis  un  an.  A  peine  le  bassin  de  Saint-Nazaire  était-il  ouvert 
aux  navires  qu'on  a  proclamé  bien  vite  que  les  Nantais,  jaloux 
deeonsecver  leur  poeifeion,  n'avaient  qu^une  chose  à' faire  pour 
cela  —  quitter  Nantes  et  s'en  aller  à  Saint-Nazaire  dont  les 
développements  alleieni  s'opérer  d^mie  ikcon  magique.  La  spé- 
culation s'est,  atnaitôi .  abattue  sur  les  terraina,  où   devait  sou- 


—  368 


dainement  apparaître ,  comme  tirée  du  néant  par  une 
de  fée,  une  populeuse  cité. 

Vraiment ,  si   pareil  résultat  avait  dû  se  réaliser,  il  y 
lieu  de  regretter  amèrement ,  mais  un  peu  tard ,  d'avoir 
à  établir  un  bassin    à  flot  à  Saiiii-Nazaire ,  puisque  œ 
produirait   un  eiFet   diamétralement  opposé  à  celui  qa*on  en 
attendait.  Il  est  incontestable  (les  documents  que  nous  araas 
cités  en  font  foi)  qu'il  a  été.  demandé  pour  attirer  vers  noire 
fleuve  les  grands  navires  français  et  étrangers ,  et  pour  offrir  à 
tous  ceux  dont  le  tonnage  ne  permettrait  pas  de  remonter  à 
Nantes,  un  lieu  d'abri  et  de  transbordement  vaste,  sûr  etooiD- 
mode.  Il  devait  en  un  mot  ajouter  aux  &cilités,  aux  développe* 
ments  de  notre  commerce  maritime,  et  voilà  qu'il  se  changerait  en 
un  instrument  de  perturbation  profonde  et  ruineuse.  Mais  est-il- 
vrai  qu'il  puisse  en  être  ainsi.  Est-il  possible  que  Saini-Naxaire 
devienne  promptement  une  ville  commerciale  rivale  de  la  ndtre. 
Est-il  supposable ,  enfin,  que  le  port  de  Nantes  ne  soit  plus 
qu'un  désert? 

On  remarquera  que  nous  n'éludons  pas  les  termes  du  débat, 
et  que  nous ,  nous  nous  efforçons ,  au  contraire ,  de  les  poser 
d'une  façon  nette  et  précise.  Il  est  de  bonne  politique  de 
regarder  hardiment  son  ennemi  en  face  —  et  la  dissimulation 
ne  saurait  être  permise  quand  il  s'agit  d'intérêts  aussi  graves. 

Les  progrès  acquis  par  le  commerce  de  Nantes,  dans  ces 
dernières  années,  sont  remarquables.  La  navigation  (1),  le  mou- 


(t)  NavigatioD  dans  le  port  de 
Nantes. 

1840.  366,400  tonneaux. 
IS42.  4?a,500        — 
1949.  416,a:6         - 


1847.  468,101  tonneaax. 
1849.  525,623         — 
18)2.  568,564         — 

1854.  525,688    -~ 

1855.  590,604    — 

1856.  597,487    — 


—  369  — 

vement  des  entrepôts  (1),  le  matériel  naval  (2),  les  recettes  de 
douanes  (3),  ont  grandi  dans  des  proportions  considérables. 
Par  les  recettes  dlp  douanes,  Nantes  est  maintenant  au  3' rang 
parmi  toutes  les  villes  de  TËmpire  français  ,  —  après  le  Havre  et 
Marseille.  Elle  se  place  au  4',  par  la  navigation ,  le  mouvement 
des  entrepôts  et  le  matériel  naval  ;  au  5*  rang  (4) ,  par  là  popu- 
lation. Ne  doit-on  pas  frissonner  en  songeant  qu*une  semblable 
prospérité  est  sur  le  point  de  s'évanouir,  et  qu'il  a  suffi  que 
quelques  bâtiments  soient  entrés  dans  le  bassin  de  Saint-Nazaire, 
que  quelques  wagons  chargés  de  marchandises  aient  passé  sur 
nos  quais,  sans  s'y  arrêter,  pour  qu'il  doive  en  être  ainsi.  On 
serait  loin  du  rôle  primitif  assigné  à  Saint-Nazaire.  —  Certes, 
il  ne  serait  plus  une  annexe  de  Nantes ,  et  cette  complète  iden- 
tification, qui  ne  devait  taire  qu'une  unité  maritime  des  deux 
ports,  serait  écartée  pour  faire  place  à  une  lutte  ardente,  absolue, 
continuelle? 

Que  le  bassin  de  Saint-Nfizaire  reçoive  des  navires ,  beaucoup 
de  navires  même,  ce  n*est  point  cela  qui  nous  effraie.  Si  le 
tonnage  de  ces  navires  ne  leur  permet  pas  de  s'engager  plus 
avant  dans  la  Ivoire ,  ne  vaut-il  pas  mieux  qu'ils  trouvent  à  son 


(1)  Mouvement  des  entropôis. 

185f.  453,479  qaint.   met. 

1852.  449,037  — 

1853.  549,306  — 

1854.  744,Î68  — 

1855.  831,065  — 

1856.  889,817  — 

(2)  Matériel  naval. 

1850.  576 nav.Jaug.    66,951  tonn. 
1856.  «41       —         103,994     - 


(3)  Recette  de  douanes. 

1851.  11,498,000  francs. 

1852.  14,256,000  -- 

1853.  15,247,000  ~ 

1854.  18,044,000  — 

1855.  24,698,000  —      ' 

1856.  24,757,000  — 

1857.  29,728,000  — 

(4)  Après  Paris,  Lyon,  Mar- 
seille et  Bordeaux. 

Paris....  1,171,346  habitanU. 

Lyon 292,721        — 

Marseille.  233,817  ~ 
Bordeaux.  148,928  — 
riantes...      108,530        --. 

24     • 


embouchure  toute  la  sécurité  désirable.  Tous  les  ^  bâlimms 
d*i}a  fort  tonnage  ne  restaient-ils  pas  également  sur  les  rades  es 
gaint-Nazaire  et  de  PaimboMif  avant  la  eréation  du  btsato  i 
flot?  La  seule  dilFérenee  à  noter,  c'est  qu'ils  y  demeoruMi 
exposés  à  une  fouie  d*inconvénients  graves ,  et  qu'ils  y  damM- 
reront  maintenant  dans  un  port  parfaitement  commode,  et 
offrant  des  ressources  de  toute  nature  pour  les  opérations 
d'embarquement  et  de  débarquement. 

.  Est-ce  la  présence  de  ces  navires  qui  doit  être  pour  Saîat- 
Nazaire  le  signal  d'une  prospérité  subite?  Qu'elle  eierae  one 
impulsion  heureuse  sur  les  développements  en  tant  que  ville  de 
ressources,  nous  le  croyons;  mais  nous  ne  sachions  pas  que  la 
présence  de  ces  navires  pendant  plus  d'un  siècle,  sur  la  rade 
de  Paimbœuf ,  y  ait  fait  fonder  une  seule  maison  d'armements 
pour  le  long-cours.  Paimbœuf ,  cejrtes,  a  profité  lui  aussi  du 
séjour  de  ces  navires  sur  sa  rade.  Ce  n'était  autrefois  qu'un  bameeo 
de  pécheurs,  et  nous  avons  maintenant  sous  les  yeux  une  petite 
ville  de  quatre  mille  âmes,  siège  d'une  sous-préfiaeture  et  .d'un 
tribunal  civil.  Hais  les  armateurs  ont  continué  d'habiter  Nantes, 
les  maisons  de  commerce  ont  continué  d'y  avoir  leur  siège; 
en  un  mot,  Nantes  n*a  point  cessé  d'être  le  centre  de  toutes  les 
affaires.  Et  vraiment,  en  considérant  la  chose  déplus  près,  il  nous 
semble  que  nos  pères  auraient  eu  cependant  plus  de  raison  pour 
aller  habiter  Paimbœuf,  que  nous  n'en  avons,  noua,  pour  émigrerà 
Saint-Nazaire.  En  effet,  les  voyages  à  Paimbœuf  étaient  bien 
pénibles  autrefois,  ils  exigeaient  que  le  négociant  con- 
traint de  s'y  rendre,  à  cause  de  ses  navires,  quittât  pendant 
quelques  jours  la  direction  de  ses  affaires.  Ces  difficultés, 
néanmoins ,  n'ont  pas  fait  qu'un  seul  armateur  de  Mantes  se 
soit  établi  à  Paimbœuf. 

Or,  la  position  est  bien  autre  à  l'égard  de  Saint-Nazaire. 
Deux  heures  à  peine  nous  en  séparent.  L'armateur  quitte  Nantes, 


—  371  ~ 

visite  son  navire  et  est  de  retour  dans  la  même  journée.  Veul- 
il  communiquer  sans  retard  quelques  instructions  à  son  courtier 
ou  à  son  capitaine?  il  a  sous  la  main  le  télégraphe  électrique 
—  c'est-à-dire  —  l'instantanéité  dans  la  transmission  de  ses 
ordres.  Ce  n'est  donc  point  cette  circonstance  de  la  présence 
des  navires  à  Saint-I^azaire  qui  obligera  l'armateur  nantais  à 
quitter  Nantes,  à  abandonner  une  cité  où  se  trouvent  réunies 
toutes  les  jouissances  de  la  vie ,  pour  aller  ^habiter  une  petite 
ville  de  deus  mHIe  âmes  à  peine  où  tout  est  à  créer  encore. 

Chaque  fois  qu'il  s'est  agi  de  Nantes  et  de  Saint-Nazaire , 
on  a  mis  en  avant  le  Havre  et  Rouen.  Une  expjication  est 
nécessaire  à  ce  sujet.  Quand  le  Havre  a  commencé  de  grandir , 
Rouen  était  loin  ,  bien  loin  dans  les  terres  »  à  30  lieues  de  la 
mer.  Les  relations  étaient  tenues  et  difficiles.  La  Seine  était 
littéralement  hérissée  de  difficultés.  Tout  conspirait ,  on  le  peut 
dire,  contre  Rouen.  Tout  est  réuni  aujourd'hui  |K)ur  que 
Nantes  ne  déchoie  pas  comme  ville  maritime. 

Croit-on  que  tous  les  navires  dont  le  tirant  d'eau  permet  la 
remonte  à  Nantes,  ne  continueront  pas  d'y  venir?  Ils  y  ont 
un  immense  intérêt,  puisqu'en  y  venant,  ils  économisent  les 
frais  de  transport  de  leur  cargaison  par  allèges  ou  wagons. 
De  plus,  ils  useront  de  cette  faculté  parce  que  Nantes  sera 
seul  le  lieu  d'affrètement  et  de  direction.  Saint-Nazaire  ne 
sera  pour  eus  qu'un  point  où  les  grands  navires  sont  arrêtés 
par  rimpossibilité  de  pénétrer  plus  avant  dans  le  fleuve  —  ne 
sera,  en  un  mot,  que  l'avant-port  de  Nantes. 

il  ne  saur&it  suffire  pour  constituer  un  marché  commercial 
qu'une  simple  bourgade  soit  dotée  d'un  bassin  à  flot.  Il  faut 
que  la  consommation  y  soit  large,  qu'elle  possède  des  rela- 
tions intérieures  et  extérieures  —  qu'elle  ait  une  vie,  à  elle, 
enfin.  Or,  l'existence  de  Saint-Nazaire  ne  lui  vient  que  de 
Nantes.  Supposons ,  un  instant,    que  la  Loire  soit  creusée  de 


—  3^^  — 

&çon  à  permcllre  l'arrivage  à  nos  quais  des  plus  grands  bâti* 
ments?  Que  deviendrait  Saint-Nazaire  malgré  son  bassiq  à  flot? 
A  qui  sont  destinées  les  cargaisons  qui  s  y  déchargent  actuelle- 
ment?  A  Nantes.  —  Qui  expédie  les  navires  qui  s'y  trouvent? 
Nantes.  Qui  donne  les  débouchés  aux  cargaisons  et  la  directioa 
aux  navires?  Qui  possède  un  immense  niarché  commercial ,  aa 
rayonnement  de  relations  considérables  ?  Nantes,  toujours 
Nantes,  rien  que  Nantes.  Il  existe  à  Saint-Nazaire  quelques 
hôtels,  des  auberges  pour  les  marins,  des  courtiers  pour  les 
navires ,  des  succursales  de  nos  administrations  installées  d'hier. 
—  Voilà  tout. 

Prenons  la  question  à  un  autre  point  de  vue,  qui  nous  four- 
nira quelques  bons  arguments  de  plus  en  faveur  de  la  thèse 
que  nous  soutenons. 

Les  progrès  du  commerce  de  Nantes^  les  développements 
de  la  navigation  dans  son  port ,  sont  dus  à  deux  causes  principales. 
En  première  ligne  à  lagrandissement  du  mouvement  industriel 
dont  notre  ville  est  le  siège.  En  seconde  ligne ,  à  la  multipli- 
cation des  voies  de  communication  dont  elle  est  le  point  de 
départ. 

On  l'a  dit  depuis  longtemps,  tout  se  lie  et  s'enchaîne  dans  le 
monde  physique,  comme  dans  le  monde  moral.  Le  commerce 
et  rindustrie  se  complètent  Tun  par  Tautre.  —  Le  commerce 
en  apportant  à  l'industrie  les  matières  premières  dont  elle 
a  besoin;  l'industrie  ,  à  son  tour,  en  fournissant  au  commerce 
les  objets  manufacturés  qui  alimentent  ses  exportations. 

Or,  qu'on  prenne  et  qu'on  examine  le  tableau  des  principales 
marchandises  importées  à  Nantes  depuis  10  ans  ,  et  Ton  y 
trouvera  que  l'augmentation  porte  avant  tout  sur  celles  qui  se 
rapportent  au\  industries  en  activité  dans  notre  ville.  Bien  plus, 
qu'elles  forment  la  grande  partie  des  quantités  totales  importées. 

Ainsi,  ce  sont  les  houilles,  les  bois  de  constructions,  la 


—  373  — 

fonte  brute  ,  les  denrées, coloniales  ,  et  notamment  le  sucre,  qui 
marquent  les  plus  grands  développements  dans  les  importations.  ' 
—  Or,  toutes  ces  matières  ne  sont-elles  pas  destinées  à  la  con- 
sommation de  notre  ville,  à  l'alimentation  de  ses  usines  métal- 
lurgiques, de  ses  raffineries,  de  ses  filatures,  de  ses  chantiers 
de  construction,  etc.,  etc.  ?  Que  peut  nous  enlever  Saint-Nazaire 
dans  les  navires  qui  apportent  toutes  ces  matières  premières? 
Croit-on  qu'on  se  serve  du  chemin  de  fer  pour  envoyer  à 
Nantes  les  bois,  la  houille,  la  fonte  et  les  principaux  articles 
qui  alimentent  le  cabotage,  comme  les  matériaux,  les  grains, 
les  sels,  les  engrais,  les  fers,  les  savons,  etc.,  etc.  Non,  tous 
les  navires  chargés  de  ces  marchandises  continueront  de  venir 
directement  à  Nantes,  parce  qu'ils  auront  intérêt  à  y  venir.  Ils 
auront  intérêt  à  économiser,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  les 
frais  de  transport  de  leurs  cargaisons,  par  allèges  ou  wagons  ,  ^ 
pujs  ensuite  parce  qu'ils  préféreront  se  trouver  en  contact 
direct. avec  le  lieu  de  consommation  qui  est  et  sera  aussi  le 
port  directeur  de  leurs  opérations.  Quant  aux  denrées  coloniales!, 
elles  se  débarqueront,  il  est  vrai,  à  Saint-Nazaire?  Mais  cettd 
façon  de  faire  ne  changera  rien  à  ce  qui  existe.  De  tout  temps 
les  gros  navires  arrivant  du  long-cours ,  ont  allégé  au  bas  de 
la  rivière.  Nantes  n'en  a  pas  moins  grandi  comme  port  de  mer. 
Si  Ion  voulait  sonder  Tavenir,  il  serait  donc  facile,  en  raison  de 
tout  ce  qui  précède,  d  établir  la  catégorie  des  navires  qui  reste- 
ront au  bas  du  fleuve  et  de  ceux  qui  continueront  de  venir  à 
Nantes. 

A  Saint-Nazaire,  les  gros  navires  long-courriers,  les  steamers 
transatlantiques  ;  à  Nantes ,  le  grand  et  le  petit  cabotage^  la 
navigation  de  l'Algérie  et  du  Sénégal,  la  navigation  Euro- 
péenne ,  et  en  grande  partie  celle  des  Antilles. 

Hais  pour  ceux  mêmes  qui  mouilleront  dans  le  bassin,   le 


—  874  - 

port  d'impulsion  sera  toujours  Nantes  «  le  marctié  conaoniiBa- 
teur ,  toujours  celui  de  notre  ville. 

On  le  voit ,  nous  avons  montré  le  peu  de  fondement  des 
craintes  qu'a  &it  nattre  l'ouverture  du  bassin  à  Om  et  du 
chemin  de  fer  de  Saint-Nazaire.  Nous  avons  montré  que  Nanles 
conserverait  son  importance  maritime ,  en  raison  surtout  de 
la  rapidité  des  communications  avec  Saint-Nazaire;  que  Nantes 
resterait  le  siège  des  maisons  de  commerce,  parce  que  anl 
intérêt  ne  les  poussait  vers  Saint-Nazaire,  et  qu*enfiu  ses 
développements  industriels  lui  assuraient  un  grand  mouvement 
commercial  et  maritime.  Nous  nous  bâtons  d'ajouter  que  ces 
prévisions  heureuses  ont  besoin,  pour  être  complètement 
garanties,  du  concours  de  certaines  conditions  qu*on  ne  naurait 
mettre  trop  souvent  sous  les  yeux  des  Nantais.  11  s*agît  ; 

l<^  De  conserver  à  Nantes  les  prérogatives  administratives 
dont  il  est  en  possession. 

2^  D'améliorer  la  navigation  sur  la  basse  Loire,  et  de  com- 
pléter cette  amélioration  par  l'organisation  de  puissants  moyens 
de  remorquage  et  d'allégement. 


IV. 


Les  prérogatives  administratives  dont  Nantes  est  en  posses- 
sion sont  de  deux  sortes.  Les  unes  se  rapportent  aux  opérations 
de  douanes,  les  autres  aux  formalités  nécessaires  pour  armer 
et  désarmer  administrativement  les  navires  restés  au  bas  du 
fleuve. 

On  comprend  que  la  position  particulière  de  Nantes,  qui  ne 
voyait  point  arriver  à  ses  quais  tous  les  navires  qui  lui  appor- 
taient leurs  cargaisons,  devait  lui  créer  une  situation  excep- 
tionnelle au  point  de  vue  administratif.  Dans  l'origine,  il  se 
forma  des  usages  qui  acquirent  peu  à  peu  force  de  loi,   el 


—  376  — 

furent  rigulièremeiit  autorisés  par  un  règlement  du  direeteur 
général  des  douanes,  promulgué  en  décembre  1842.  Voici  en 
quelques  lignes  Fesprit  de  ee  règlement  : 

Toute  la  partie  basse  du  fleuve  de  Nantes  à  la  mer  est 
considérée  comme  la  rade  ou  l'avant-port  de  Nantes.  *—  Par 
suite,  tous  les  navires  qui  y  demeurent  et  qui  sont  ohargéa  pour 
Nautett  ou  expédiés  par  Nantes,  sont  regardés  absoluineut 
comme  s'ils  étaient  amarrés  aux  quais  de  Nantes ,  c'est-à-dire 
que  les  allèges  sont  acceptées  comme  la  représentation  absolue 
du  b&timent,  et  que  c'est  à  Nantes  seulement  que  s'aocom* 
plissent  toutes  les  opérations  de  déelarationsy  de  vérification  de 
la  marebaodise ,  de  pesage,  d'apurement  du  manifeste,  etc.,  etc. 
Depuis  l'ouverture  du  chemin  de  fer,  on  a  appliqué  le  même 
règlement  aux  vi^agons  faisant  le  service  entre  Nantes  etSaint-^ 
Nazaire. 

De  même,  les  équipages  de  ces  navires  ne  remontant  pas 
la  Loire,  sont  composés  ou  congédiés  à  Nantes.  -^  G'eaft  à 
Nantes  qu'est  dressé  le  rôle  d'armement  demandé  par  l'admi- 
BÎstration  maritime;  c'est  à  Nantes  que  les  marins  reçoivent 
leurs  salaires  au  départ  ou  à  l'arrivée. 

Ces  prérogatives  mises  en  périt  récemment  par  des  mesures 
émanées  des  administrations  locales,  mais  éaergiquement  défei»- 
dues  par  le  Conseil  municipal  et  la  Chartibre  de  commerce, 
aidées  puissamment  par  M.  Cbevreau,  Préfet  du  département, 
ont  été  confirmées ,  à  Nantes ,  par  des  dépécbes  natnlstériettes. 
Rien  ne  doit  être  eliangé  à  ee  qui  se  pratique  actuelleimot , 
même  après  la  constitution  de  l'entrepôt  concédé  à  Saint- 
Naaaire  en  jdiiUet  1857. 

I^  Gouvernement  a  compris  que  le  rdle  des  adminiatratlons 
éiaîl  de  se  tvunsportef  là  ou  le  commerce  les  appeUe ,  fnaie  qu'il 


—  376  — 

ne  leur  appartenait,  à  aucun  titre,  de  provoquer  des  déplaci*meùU 
ruineux.  —  Qu*il  ne  pouvait  se  faire  qu'on  forçât  les  habitaots 
d'une  cité  de  plus  de  cent  mille  âmes  à  quitter  le  lieu  de  leur 
résidence ,  pour  aller  accomplir  à  Saint-Nazaire  des  formalités 
administratives  qui ,  de  tout  temps ,  s'étaient  accomplies  à 
Nantes  «  sans  préjudice  pour  l'Etat.  Il  a  ratifié  une  foia  de 
plus  le  rôle  assigné  à  Saint-Nazaire ,  lors  de  sa  création  — 
celui  d'être  Vavant^ort  de  Nantes.  Nous  avons  la  confiance, 
si  jamais  la  question  était  soulevée  une  autre  fois,  qu'elle  recevrait 
encore  la  même  solution. 

Eh  bien,  ces  prérogatives  forment,  à  notre  avis,  la  base 
principale  de  l'avenir  de  Nantes  comme  place  commerciale  et 
maritime.  Elles  doivent  être  pour  les  Nantais  comme  une  sorte 
de  palladium  vénéré.  Tant  qu'elles  existeront,  Saint-Nazaire 
restera  toujours  une  annexe  du  port  de  Nantes.  Les  armateurs 
de  notre  ville ,  on  voit  que  nous  avons  eu  raison  de  le  dire , 
ne  sentiront  aucun  motif  d'émigrer  à  Saint-Nazaire,  puisqu'ils 
auront  toujours  sous  les  yeux  leurs  marchandises,  puisque  c'est 
toujours  à  Nantes  qu'ils  satisferont  aux  formalités  administratives 
qu'elles  réclament.  Il  sera  même  inutile  pour  eux.  d'avoir,  comme 
on  Ta  prétendu ,  des  sousçomptoirs à  Saint-Nazaire. 

C'est  en  cela  aussi  que  l'équation  commerciale  qu'on  a  essajé 
d'établir  entre  Rouen  et  le  Havre,  Nantes  et  Saint-Nazaire,  est 
fausse.  Il  n'y  a  aucune  similitude  entre  des  positions  qu'on 
a  voulu  faire  identiques.  Les  gros  navires  entrent ,  il  est  vrai , 
à  Saint-Nazaire ,  mais  c'est  à  Nantes  seulement  que  leurs  car- 
gaisons font  leur  entrée  sur  le  territoire  français.  C'est  à  Nantes 
seulement  qu'elles  sont  soumises  aux  formalités  administratives 
exigées  par  les  lois.  Saint-Nazaire,  dans  l'état  actuel,  n'est 
donc   en  quelque   sorte  que  le  faubourg  maritime  de  Nantes. 

Le  Havre,  au  contraire,  est  et  a  toujours  été  un  port  complè- 
tement distinct  de  Rouen,  vivant  d'une  vie  complètement  indé- 


—  377  — 

r 

péDdante.  Ainsi,  c'est  au  Havre  que  les  cargaisons  de  coton 
destinées  aux  filatures  de  Koueu  se  déchargent  et  sont  vérifiées 
par  la  douane  ;  c'est  du  Havre  qu'elles  s'expéifient  ensuite  sur 
Rouen;  mais  simplement  voyageant  par  suite  d'entrepôts. —  Les 
sucrés  destinés  aux  raffineries  de  Nantes  se  transbordent  à  Saint- 
Nazaire,  mais  l'entrepôt  qui  y  exisie  n'exerce  aucune  influence 
sur  eux;  ils  sont  considérés,  jusqu'à  Nantes,  comme  s'ils  étaient 
encore  à  bord  des  navires  qui  les  ont  apportés  des  pays  d'outre- 
meri 

Il  est  donc  juste  de  dire  i]u'il  n  y  a  aucune  similitude  entre 
Rouen  et  le  Havre,  d  une  pari  —  Nantes  et  Saint-Nazaire  de 
l'autre  —  et  que  la  différence  réside  dans  la  position  particulière 
où  Nantes  est  |)lacé,  et  c'est  cette  position  qu'il  faut,  à  tout  prix, 
que  nous  conservions,  car  elle  seule  rend  véritable  la  complète 
identification  de  Nantes  avec  Saint-Nazaire. 

Le  chemin  de  fer  forme  une  des  branches  du  trait  d'union 
qui  attache  "Saint-Nazaire  à  Nantes.  C'est  la  Loire  qui  forme 
Tautre;  mais' pour  que  l'action  de  celte  voie  maritime  sur  l'avenir 
de  Nantes  conime  port  de  mer  soit  complètement  efficace,  il  faut 
qu'elle  soit  débarrassée  des  obstacles  qui  en  gênent  grandement 
le  parcours,  et  qui  menacent  même,  si  Ion  n'y  porte  promple- 
ment  remède,  de  séparer  Nantes  entièrement  de  la  mer.  Kous  ne 
voulons  point  examiner  ici ,  en  détail,  le  projet  d'endiguemeni 
proposé  par  M. VI.  Jégou  et  Watier,  et  dont  l'exécution  est  adoptée 
en  principe  par  l'administration  supérieure  et  les  corps  délibé- 
rants de  la  vilie  et  du  département.  Nous  savons  que  les  digues 
construites  dans  la  basse  Seine  ont  produit  des  résultats  satis- 
faisitnts.  Nous  savons  de  même  que  plus  de  vingt  rivières  ont  été 
canalisées  de  la  sorte  avec  succès,  en  Angleterre,  notamment  le 
Clyde,  dont  Tapprofondissement  a  été  pour  Glascow  le  point  de 
départ  de  sa  prospérité  présente.  Hais  nous  savons  aussi  qu'à 
Glascow,  en  particulier,  malgré  l'end  iguement,  et  sans  doute  pour 


—  378  — 

combattre  l'amoncellement  des  vases  et  autres  détritus  dans 
certains  lieux ,  des  dragages  puissants  n'ont  (mis  cessé  un  senl 
instant  d'être  effectués,  pour  conserver  au  chenal  que  raniootaii 
les  bâtiments  la  profondeur  nécessaire. 

Certes,  nous  croyons  à  Tutilité  d'un  eudiguemeol  pour 
le  lit  de  la  Loire,  rendre  le  courant  plus  rapide  et  le  dire 
comnàé  une  sorte  de  bélier,  à  désagréger  et  à  entraîner  les 
énormes  de  sable  qui  l'encombrent  actuellement.  Mais  tous  ceui 
qui  ont  quelque  peu  étudié  le  régime  de  notre  fleuve  savent  que 
ce  n'est  point  dans  la  basse  Loire  que  les  sables  se  formeol,  et 
que  c'est  du  haut  de  la  Loire  que  les  crues  les  amènent  en  aval 
de  notre  port.  Nous  n'ignorons  pas  que  les  Ingénieurs  des 
ponts  et  chaussées  ont  donné  les  renseignements  les  plus  positifs 
sur  la  maVche  des  sables  au-dessous  de  Nantes ,  qu'ils  ont  réfuté 
énergiquement  les  craintes  manifestées  à  l'endroit  de  leur  des- 
cente vers  l'embouchure  de  notre  fleuve,  mais  nous  estimons 
que  l'amélioration  de  la  Loire  se  ferait  plus  promptement  et 
plus  efficacement  en  combinant  les  travaux  d'eadiguement  avec 
les  mesures  propres  à  détermmer  la  fixation  des  grèves  et  ém 
Mots  si  nombreux  dans  la  haute  Loire. 

Il  nous  semble  aussi  qu'il  serait  urgent  de  faire  exécuter, 
dans  notre  fleuve ,  en  attendant  les  travaux  d'endiguement  et 
après  leur  exécution  môme ,  si  le  besoin  s'en  faisait  sentir , 
des  dragages  puissants. 

En  1832,  il  se  forma  à  Nantes,  sous  le  patronage  delà 
Chambre  de  commerce,  une  société  dite  du  curage  de  la  Loirt, 
Elle  avait  pour  but  de  réaliser  le  capital  nécessaire  pour  acheter 
des  machines  à  draguer  et  de  solliciter  du  Gouvernement ,  pour 
feire  bce  aux  dépenses  annuelles  des  dragages,  Tabandoo  des 
droits  de  navigfrtioB  perçus  dans  le  département*  Elle  n'aboutit 


—  «79  - 

point,  quoique  les  souscriptions  eussent  été  assez  fortes»  mais 
certes,  elle  méritait  à  tous  égards  de  réussir  dans  son  projet. 
La  demande  qu'elle  adressait  au  Gouvernement  se  justifiait  par 
Torigioe  même  des  droits  de  navigation.  En  effet ,  le  décret  de 
floréal  an  X,  qui  les  a  établis,  déclare  d  une  manière  formelle  ' 
qu'ils  devront  être  affectés  aux  besoins  des  fleuves  et  rivières 
sur  lesquels  ils  seront  perçus.  Cette  destination  si  judicieuse  a 
été  changée  sous  la  Restauration.  —  Une  loi  de  finances  les  a  mis 
au  nombre  des  recettes  ordinaires  du  budget, —  et  Nantes,  en 
particulier,  s'est  trouvé  privé  d'une  ressource  précieuse  qui  lui  eût 
permis  de  réaliser,  depuis  longtemps,  toutes  les  améliorations 
qu'il  rêve  pour  son  fleuve  et  son  port.  Dans  ce  moment,  les 
droits  de  navigation  perçus  dans  le  ressort  de  1a  direction  des 
douanes  de  Nantes  dépasssent  280,000  francs. 

Peut-être  le  temps  est- il  venu  de  reprendre  l'idée  émise  en 
1832.  A  cette  époque,  Nantes  versait  au  Trésor  10  millions  à 
peine  de  droits  de  douane.  Maintenant,  les  recettes  de  cette  admi- 
nistration atteignent  dans  notre  ville  trente  millions,  c'est-à-dire 
le  triple.  —  De  plus,  les  machines  à  draguer  dont  le  prix  était 
considérable  il  y  a  25  ans,  s'obtiendraient  à  bien  meilleur  compte 
et  dans  des  conditions  de  perfectioimement  et  d'usage  bien  supé- 
rieures. Nous  soumettons  notre  pensée  aux  négociants  de  Nantes 
qui,  tous,  comprennent  de  quelle  importance  est  pour  eux  que  le 
cours  de  la  basse  Loire  soit  amélioré.  En  formant  les  fonds  né- 
cessaires n  l'achat  de  quatre  puissantes  machines  à  draguer,  et 
en  sollicitant  du  Gouvernement  l'abandon  de  la  moitié  des  droits 
de  navigation  pour  faire  face,  d'une  part,  aux  irais  dedra'gages, 
et  d'autre  part  aux  intérêts  à  servir  aux  actionnaires  de  la  société, 
peut- être  avancerait-on  singulièrement  la  solution  fevorable 
de  ce  grand  problème  de  l'aftiélioration  de  la  basse  Loire,  qui 
ne  cesse  d'être  a  l'ordre  du  Jour  depuis  plus  de  deux  siècles;  car, 
nous  le  répétons  ,  les  travaux  d'endiguemeni  seraient,  de  cette 


—  380  — 

façon,  rendus  plus  efiicaces.  Duusla  basse  Seine,  ils  ont  réussi  seuk, 
cela  est  vrai  ;  —  mais  dans  la  Seine,  la  source  des  dépôts  qui  for- 
maient les  hauts  fonds  entre  Villequier  et  Quillebeuf,  sesitroQ?éc 
pour  ainsi  dire  tarie  par  le  fait  de  la  construction  des  digues, 
car  Falimentation  de  ces  hauts  fonds  se  faisait  seulement  par 
l'érosion  des  rives  et  à  leurs  dépens.  Dans  la  Loire,  au  contraire, 
les  masses  énormes  de  sable,  formant  çà  et  là  des  bancs  de  h 
manière  la  plus  capricieuse^  sont  alimentées  incessamment  par  la 
mine  inépuisable  qui  existe  en  amont  de  Nantes.  C'est  donc  seu- 
lement, nous  le  répétons,  en  le  combinant  avec  des  mesures 
propres  à  diminuer  la  descente  des  sables  vers  la  ba:»se  Loire, 
qu'on  pourra  espérer  des  eifets  radicaux  de  l'endi^^uement  de  noire 
fleuve ,  préparé  et  complété  comme  celui  du  Clyde ,  par  des 
dragages  entrepris  sur  une  large  échelle. 

L'amélioration  de  la  basse  Loire  doit  être  constamment  pre- 
sente  à  l'esprit  des  habitants  de  Nantes.  Ils  ne  doivent  manquer 
aucune  occasion  de  s'éclairer  à  ce  sujet,  et  veiller  surtout  avec  une 
sollicitude  constante  à  ce  qu'en  attendant  l'exécution  des  travaux 
projetés,  le  chenal  pratiqué  maintenant,  soit  toujours  en  bon  étal 
de  navigation. 

Il  serait  vivement  h  désirer  aussi  que  de  puissants  moyens  de 
remorquage  et  d'allégement  fonctionnassent  sur  la  basse  Loire. 
Nous  les  regardons  comme  le  complément  indispensable  d'une 
navigation  aisée  ot  prompte  sur  notre  fleuve.  Le  mouvement 
maritime  dont  Glascow  et  son  avant-port  de  Groonock  sont  le 
siège,  dépasse  1500  mille  tonneaux.  Mais  plus  de  soixante  bateaux 
à  vapeur  remorqueurs  et  porteurs  sillonnent  constamment  le 
Clyde,  soit  pour  aider  les  navires  à  arriver  aux  quais  de  la  mé- 
tropole, soit  pour  transporter  les  cargaisons  de  ceux  qui  de- 
meurent dans  les  parties  basses  de  la  rivière. 

Divers  projets  ont  été  mis  en  avant,  à  différentes  reprises,  pour 


-  38t   — 

orgaoiser  ce  service  de  remorquage  dont  le  commerce  de  Nantes 
a  toujours  senti  vivement  Tutiliié  et  la  nécessité.  Le  cas  est  plus 
urgent  et  plus  propice  que  jamais.  Plus  la  navigation  sera  animée 
sur  la  basse  Loire,  plus  le  Gouveritf^ment  accédera  facilement 
aux  demandes  qui  lui  sont  faites  pour  Taméliorer.  Ce  service  de 
remorquage  et  d'allégement  aurait  en  outre  l'avantage  de  créer 
au  chemin  de  fer  une  concurrence  fructueuse  et  utile.  Il  faut  em- 
pêcher à  tout  prix  que  le  transport  des  marchandises  qui  trans- 
borderont à  Saint-Nazairc  se  fasse  exclusivement  par  la  voie  ferrée. 
La  Loire  doit  être  toujours  pour  Nantes  Tartère  principale  de  ses 
relations  avec  son  avant-port. 

Telles  sont  les  conditions  primordiales  et  nécessaires  auxquelles 
nous  regardons  l'avenir  de  Nantes  conune  port  de  mer,  attaché 
de, la  façon  la  plus  étroite.  Si  la  solution  en  est  conforme  aux 
idées  que  nous  venons  d'émettre,  Nantes  n  a  rien  à  redouter  de 
la  concurrence  de  Saint-Nazaire.  —  Cette  concurrence  même  ne 
pourra  exister. 

Saint-Nazaire  remplira  vis-à-vis  de  Nantes  le  rôle  qui  lui  a  été 
assigné  lors  de  sa  création ,  en  bénéficiant ,  bien  entendu ,  de 
tous  les  avantages  de  cette  position. 

Nous  avons  montré  que  le  mouvement  industriel  de  Nantes 
était  la  base  principale  des  développements  de  son  commerce 
maritime.  N'est-on  pas  dès-lors  amené  à  souhaiter  que  ce  mou- 
vement grandisse  encore  ?  Ne  doit-on  pas  souhaiter  également 
'  que  de  nouvelles  lignes  ferrées  venant  se  souder  à  Nantes,  en 
agrandissent  Torbe  commerciale  ?  Enfin ,  il  y  a  lieu  de  désirer 
que  les  engins  mis  dans  notre  port,  à  la  disposition  des  navires, 
pour  la  manutention  des  marchandises,  soient  perfectionnés  et 
rendus  plus  nombreux,  et  aussi  que  cette  manutention  se  fasse  à 
des  prix  moins  élevés.  —  En  matière  commerciale,  le  temps  c'est 
de  V argent,  ont  dit  les  Anglais.  Ils  ont  eu  raison  de  parler  ainsi^ 
et  l'accélération  des  opérations  qui  s'accomplissent  sur  nos  quais 


—  382  — 

n'esi  point  une  amélioration  à  perdre  de  vue  dans  l'état  actuel  des 
choses.  Il  convient  même  d'y  attacher  une  certaine  importance. 

Loin  de  nous  l'intention  de  porter  atteinte  aux  développements 
que  Saint-Nazaire  pourra  acquérir  dans  les  temps  futurs.  Le 
soleil  luit  pour  tout  le  monde,  et  loin  de  redouter  les  accroisse* 
ments  de  Saint-Nazaire,  dans  certaines  directions,  nous  sommes 
tout  disposés  à  les  accepter,  convaincus  que  nous  sommes  que  le 
mouvement  maritime  dont  le  bassin  pourra  être  le  siège  s'ajou- 
tera à  celui  de  Nantes,  mais  ne  lui  sera  point  enlevé .  Du  reste, 
dans  les  pages  qui  précèdent,  on  a  dû  remarquer  que  nous  faisions 
la  part  de  Saint-Nazaire  assez  large.  Nous  lui  avons  départi  toute 
la  navigation  qui  rentre  dans  ses  attributions  de  port  de  départ 
et  d'arrivée.  Mais  ce  que  nous  voulons  aussi,  c'est  que  Nantes 
reste  ce  qu'il  est  —  c'est-à-dire  une  place  commerciale  et  ma- 
ritime de  premier  ordre,  le  véritable  marché  de  la  vallée  de  la 
Loire  et  des  départements  do  l'Ouest ,  le  port  d'affrètement  et 
de  direction  de  tous  les  navires  qui,  retenus  par  l'impossibilité  de 
pénétrer  plus  avant  dans  le  fleuve,  trouveront  un  abri  sûr  et 
commode  dans  le  bassin  àe  Saint-Nazaire. 

Nous  avons  essayé  de  déterminer  nettement  la  nature  et  l'éten- 
due des  conditions  auxquelles  Nantes  est  assuré  de  conserver  sa 
prospérité  présente.  Nous  avons  détaillé  les  motifs  qui  militent 
du  reste  pour  qu'il  en  soit  ainsi.  Nous  serions  heureux  que  notre 
conviction  devint  celle  de  tous  les  Nantais. 

Il  ne  s'agit  point  ici  d'une  de  ces  questions  de  polémique 
banale  où  la  victoire  doK  appartenir  à  la  plume  la  plus 
habile  à  manier  le  sophisme  et  Tironie.  II  s'agit  d'une  ques- 
tion grave  et  palpitante  à  laquelle  sont  attachées  les  destinées 
d'une  grande  et  belle  ville,  Tune  des  plus  florissantes  de  l'Empire 
français.  Ces  destinées  sont  en  nos  mains,  et  cette  situation  nous 
impose  des  devoirs  auxquels  nous  ne  pouvons  manquer.  Il  ne  faut 
pas  que  ceux  qui  viendront  après  nous ,  puissent  nous  accuser 


383  — 


de  les  avoir  compromises  par  mollesse  ou  négligence.  Nous  de- 
vons donc  demeurer  constamment  sur  la  brèche,  celui-ci  comme 
chef,  celui-là  comm^  soldat ,  mais  tous  prêts  à  lutter  avec  une 
égale  énergie  pour  défendre  et  garantir  Tavenir  comnrrarcial  et 
maritime  de  Nantes. 


ÊTDOIS  HISTOBIQOBS 


SUB   LA 


POLITIQUE  COMMERCIALE 


DE  LA  FRANGE 


Pab  M'  E.-B.  LE  BEUF, 


Secrétaire  de  la  Chambre  de  Commerce  de  iVonlM. 


Comme  l'a  écrit  M.  Charles  Gouraud  dans  un  ouvrage  esii- 
mnble  d'économie  -politique,  la  richesse  commerciale  de  la  France, 
n'est  ni  l'œuvre  d'un  jour,  ni  l'œuvre  d'un  homme.  —  Elle  s'est 
formée  lentement  pAr  un  accroissement  continu  et  souvent  pénible. 
C'est  un  édifice  élevé  pierre  à  pierre  des  mains  de  vingt  géné- 
rations après  bientôt  dix  siècles  de  révolutions  et  d'efforts. 

La  tâche  des  premiers  qui  y  travaillèrent  fut  bien  dure,  car 
jamais  origines  ne  furent  plus  rudement  opprimées. 

Après  le  démembrement  de  l'Empire  de  Charlemagne,  l'affai^ 
blissement  du  pouvoir  royal  et  l'établissement  du  régime  féodal, 
un  esprit  de  fiscalité  inouï  s'abattit  sur  toute  la  France.  —  Les 
impôts  ne  furent  plus  perçus  seulement  à  l'entrée  et  à  la  sortie 
du  royaume,  mais  à  l'intérieur  de  chaque  province  —  de  chaque 


—  385  — 

seigneurie.  —  Le  malheureux  artisan  ne  pouvait  faire  un  pas 
sans  payer  une  redevance  —  redevance  pour  passer  sur  un  pont 
ou  sur  une  route;  redevance  pour  venir  au  marché,  pour  avoir 
la  permission  de  conduire  les  marchandises  en  traineau,  etc.,  etc. 
De  plus,   les  chemins  étaient  impraticables,  et  les  marchands 
étaient  exposés  à  tout  instant  à  être  pillés.  Or,  le  principe  de 
tout  travail  et  Tâme  de  tout  commerce  est  la  sécurité.  Que  pouvait 
être  le  commerce  dans  des  conditions  comme  celles  que  nous 
venons  de  rappeler.  —  Bien  peu  de  chose,  en  vérité.   Il  aurait 
même  été  complètement  arrêté  si   quelques    traités  n'étaient 
intervenus  pour  stipuler    l'exemption  de   tout    impôt  sur  les 
marchandises   destinées  pour    certaines  foires  et  protéger  les 
marchands   qui  s'y   rendaient  contre    les  vexations  de    toute 
nature  auxquelles  ils  étaient  habituellement  en  butte. —  Ainsi, 
dès  le  commencement  du  douzième  siècle,  Paris  avait  trois  foires, 
la    Saint-Germain,  la   Saint-Ladre  et  le  Lendit,  qui  n'avaient 
été  dans  Torigine  que  des  marchés  servant  à  la  vente  des  denrées 
du  pays,  mais  qui,  dans  le  treizième  et  au  commencement  du 
quatorzième  siècle,  prirent  un  caractère  tout  autre.  Au  lieu  de 
marchés  purement  intérieurs,  ce  furent  des  réunions  populeuses 
où  affluèrent  des  marchands  de  toutes  les  nations.  Les  foires  de 
Champagne  et  de  Bric  devinrent  aussi  extrêmement  célèbres. 
'  On  y  apportait  les  produits  de  fltalie  supérieure,  d'une  partie 
des  Pays-Bas  et  ceux  du  Nord  et  du  Midi  de  la  France.  On  y 
vendait  des  draps  de  Provins,  de  Sens,  de  Vitry,  de  Rouen,  de 
Bruges,  de  iMalines  et  de  Louvain.  L'Allemagne  et  la.  Lombardie 
y  *amenaiont  des  chevaux,  et  le  Midi  de  la  '  France  de  grandes 
quantités  de  cuirs  maroquinés.  ^ 

Ce  fut  vers  cette  époque  qu*on  vit  reparaître  ce  (|ue  nous  appe- 
lons maintenant  les  droits  de  douane,  sous  la  désignation  de 
Traites  foraines.  Hais  ces  droits  dans  l'origine  furent  imposés 
également  sur  toute  espèce  de  marchandises,  sur  les  choses  de  né- 

25 


—  386  — 

ces^ilé  aussi  biân  que  sur  celles  de  luxe,  sur. les  objets  exportés 
tout  auasi  bien  que  sur  les  objets  importés. 

Souvent  même,  ils  étaient  entièrement  prohibitifs. 

Cependant  avant  Pbilippe*Ie-Bel ,  Tinterdiction  pour  la  sortie 
se  bornait  aux  choses  qui  passaient  à  cette  époque  pour  la  ri- 
chesse même  d'un  état  comme  l'or,  l'argent  et  les  joyaux  de  prix, 
aux  munitions  et  engins  de  guerre,  et  enfin  aux  denrées  néces- 
saires  à  la  vie  comme  le  vin,  le  blé  et  autres  vivr^.  Et  mène 
à  l'égard  des  denrées,  l'exportation  n'en  était  défendue  que  dans  le 
cas  où  une  disette  était  à  craindre,  par  suite  de  la  surélévation 
des  prix.  Cette  dernière  disposition  est  inscrite  dans  une  or- 
donnance de  Louis  IX  du  mois  de  décembre  1254. 

Mais  sous  Philippe-le-]Bel,  prince  très  besogneux,  la  prohibi- 
tion fut  étendue  à  un  très-grand  nombre  d'objets  dont,  la  sortie 
était  demeurée  libre  jusque-là.  —  Un  édit  du  I*'  février  1304 
défendit  l'exportation  non-seulement  des  chevaux  et  armes  de 
guerre,  des  grains  et  des  métaux  précieux,  mais  aussi  du  fer,  de 
l'acier,  du  cuivre,  du  plomb,  des  cuirs,  de  la  soie,  du  coton,  de  la 
laine,  des  toiles,  des  draps  et  autres  étoffe^,  des  graines  propres 
H  la  teinture,  etc.,  etc. 

La  défense  d'ejtporter  toute  matière  propre  à  la  fabrication,  à 
la  teinture  et  aux  apprêts  des  étoffes  de  laine,  fut  prise  sur  les 
instances  des  fabricants  de  tissus  de  laine  qui  offrirent,  en  échange* 
de  cet  avantage ,  de  paver  au  Roi  1*2  deniers  sur  chaque  pièce 
de  drap  vendue  en  gros  et  7  deniers  sur  chaque  pièce  veadue  en 
4étail.  Ce  qui  prouve  encore  que  l'intérêt  fiscal  était  le  seul  qoi 
guidAt  les  gouvernants  en  matière  commerciale,  à  cette  époque, 
c'est  que  {es  défenses  d'exportations  promulguées  par  Tédit  de 
1304  pouvaient  être  rachetées  et  que  des  lettres  patentes,  à  cet 
effet,  étaient  délivrées  aux  marchands  qui  désiraient  fiiire  sortir 
du  royaume  les  marchandises  prohibées.  —  Un  certain  Geoffroy 
Coquatrix  (l'histoire  nous  a  conservé  son  nom)  fut  chargé  par 


^  387  — 

Philippe^-le-Bel  d'orguniser  les  bureaux  nécessaires  pour  U  per* 
oeptipn  des  droits  et  la  délivrance  dés  permissions  dont  il  vient 
d'fttre  parlé. —  Le  prix  payé  pour  obtenir  ces  permissions,  et  qui 
variait  suivant  les  marchandises,  prit  le  nom  de  haut  passage. 

Il  existait  aussi  une  ordonnance  de  1294  qui  assufétissait  les 
Italiens  et  les  uitramontains  à  payer  deux  deniers  tournois  par 
livre  de-  la  valeur  des  marchandises  qu'ils  vendaient  dans  le 
royaunie»  bars  des  foires  de  Champagne.  Les  acheteurs  de  ces 
marchandises  étaient  également  obligés  de  payer  deux  deniers 
par  livre. 

Sous  Pbilippe-le-Long  et  Charles-le-Bel ,  en  1321  et  1E24,. 
des  ordonnances  renouvelèrent  la  défense  d'exportation  promul- 
guée en  1304.  Mais  cette  interdiction  finit  par  alarmer  lesétran- 
ger^.  Pour  engager  Cbarles-le-Bel  à  la  lever,  ils  offrirent  de  payer 
4  deniers  pour  livre,  de  la  valeur  des  marchandises  quHls  expor- 
teraient. Une  nouvelle  ordonnance  publiée  en  conséquence  de 
cette  proposition,  établit  un  droit  appelé  de  rite  qui  fut  de  4 
deniers  pour  livre  sur  toutes  les  draperies  et  autres  marchandises 
non  spécifiées  qu'on  ferait  sortir  du  royaume,  et  également  de  4 
deniers  pour  livre  sur  celles  qui  seraient  vendues  à  l'intérieur. 
Mais  elle  porta  en  outre  que  l'exportation  des  armes,  des  harnais, 
du  fer,  de  l'acier,  des  laines,  du  lil,  du  chanvre,  du  lin  et  de 
quelques  autres  objets  encore,  continuerait  d'être  interdite.  — . 
En  dépit  de  cette  défense,  on  rie  cessa  pas  de*  vendre  des  permis- 
sions pour  faire  sortir  les  marchandises  prohibées,  en  faisant 
payer  aux  marchands  les  deux  droits  réunis,  celui  de  haut  passage 
et  celui  de  réw. 

Pendant  ce  temps,  la  royauté  s'affermissait  et  le  territoire  du 
royaume  s'étendait  par  rar-cession  de  nouvelles  provinces.  La 
sûreté  Cuisait  les  mêmes  progrès  que  le  domaine.  Sans  doute  la 
vasssalilé  non  réunie  était  bien  puissante  encore,  mais  elle  était 
déjà  pressée  par  les  possessions  royales  et  minée  intérieurement, 


—  388  — 

tant  par  les  communes  que  par  la  faculté,  pour  tout  bourgeois  de 
désavouer  son  seigneur  et  de  s*ayouer  au  roi.  —  Ce  fui  là  l'époque 
de  prospérités  des  grandes  foires  dont  nous  avons  déjà  parlé. 
En  saine  appréciation  économique  assurément,  Timportaiice  de 
ces  marchés  périodiques  ne  révélait  pas,  comme  font  cra  quel- 
ques écrivains,  le  développement  d'un  grand  mouvement  con- 
mercial  en  France  à  cette  époque.  —  Les  foires  sont,  on  le  peut 
dire,  lenfance  du  commerce. —  Un  pays  où  la  vie  industrielle  est 
développée  est  d'un  bout  à  l'autre  une  foire  universelle  et  perpé- 
tuelle. —  Quand  on  fait  ainsi  du  commerce  à  jour  6xe,  c'est 
qu'on  en  &it  quotidiennement  très-peu.  Mais  ces  foires  marquaient 
cependant  un  progrès  immense  sur  le  néant  qui  les  avait  précé- 
dées. 

Caprices  bizarres  de  la  fortune,  —  si  à  ce  point  de  notre  histoire, 
il  se  fut  rencontré  une  suite  de  princes  qui,  profitant  des  leçons  de 
politique  commerciale  que  nous  donnaient  Venise,  la  Flandre, 
la  ligne  anséatique,  eussent  commencé  à  protéger  eflicacement 
et  intelligemment  notre  industrie  et  notre  commerce,  la  gran- 
deur commerciale  de  la  France  compterait  trois  siècles  de  plo:;. 
Mais  malheureusement  pendant  près  de  cent  cinquante  ans,  jus- 
qu'à [jOuis  XI,  en  un  root,  nos  annales  commerciales  ne  nous 
offrent  rien  qu'une  suite  de  désastres,  de  désordres  et  de  dépé- 
rissement. 

Les  impôts  frappés  sur  les  marchandises  furent  augmentés  sans 
mesure  et  sans  discernement.  —  Sans  autre  motif  qu'un  esprit 
véritable  d'extorsion  fiscale.  La  détresse  même  de  certaines  pro- 
vinces, sous  le  .poids  des  charges  qui  les  écrasaient  devint  telle, 
que  le  roi  Jean  h'  ayant  établi,  sous  le  nom  d'impofttfon  farmne, 
un  nouveau  droit  à  la  sortie  des  marchandises,  en  outre  de  ceui 
de  haut  passage  et  de  rêve  qui  existaient  déjà,  quelques-unes 
d'entre  elles  refusèrent  de  s'y  soumettre.  Jean  I*'  imagina  alors 
d'ordonner  qu'elles  seraient  réputées  étrangères,  i^'est-à-dire  que 


—  3«9  — 

1^6  marchandises  sortant  des  autres  provinoes  da  royaume  pour 
Mtrer  dans  ceUes*là,  paieraient  les  mêmes  droits  que  si  elles  pas- . 
saîent  à  Tétranger. —  Telle  fut  l'origine  de  ce  déplorable  et  absurde 
système  de  douanes  intérieures  qui«  malgré  les^fforts  de  Colbert 
et  de  Turg^t,  ne  succomba  définitivement  que  sous  les  coups  de 
la  révolution*  C'était  là,  au  point  de  vue  des  développements  du  com- 
merce intérieur  une  faute  qui  a  pesé  bien  lourdement  sur  notre 
paya.  Les  Valois  en  commirent  une  autre,  non  moins  grave.  Ce 
fut  de  vendre  l'exploitation  du  marché  national  à  tous  les  mar** 
ehaods  étrangers  qui  se  présentaient  pour  en  payer  Tachât.  C'est 
ainsi  que  depuis  Philippe  de  Valois  jusqu'au  milieu  du  1 5*  siècle, 
le  recueil  de  nos  ordonnances  est  plein  de  privilèges  accordés 
aux  marchands  d'Aragon ,  de  Catalogne,  aux  Génois,  aux  Lom- 
bards, aux  Flamands  et  même  aux  Anglais.  —  C'était  livrer  le 
sol  de  la  France  à  l'occupation  commerciale  étrangère.  —  En  un 
mot,  on  chercherait  en  vain  jusqu'à  Louis  XI,  malgré  même 
l'éclat  commercial  que  jeta  sur  le  règne  de  Charles  VII  la  grande 
ligure  de  Jacques  Cœur,  quelques  traces  de  prévision,  quelque 
souci  du  développement  des  richesses  du  pays.  Le  seul  mobile 
qu'on  retrouve  dans  les  arrêts  qui  étaient  fréquents,  cependant, 
c'est,  nous  le  répétons,  rinlérét  fiscal. 

AvecLouis  XI,  qui  fitfeirc  un  si  grand  pas  à  l'unité  territoriale, 
une  sorte  de  lueur  économique  éclaira  les  actes  du  Gouverne- 
ment en  matière  de  commerce. 

Ainsi  ce  prince  parvint,  à  force  de  soin,  et  en  accordant  aux 
ouvriers  italiens  habiles  dans  cette  fabrication  des  lettres  de  natura- 
lisation et  une  exemption  d'impôts,  à  créer  aux  environs  de  Tours 
la  première  manufacture  de  soieries.  Il  chercha  de  même  à 
affranchir  la  France  du  lourd  tribut  qu  elle  payait  aux  étrangers 
pour  l'achat  des  métaux  de  toute  espèce,  et  dans  cette  vue,  il 
encouragea  de  tout  son  pouvoir  l'exploitation  des  mines.  Il 
frappa  aussi  d'hiterdit  les  foires  de  Genève  dont  la  coneurreoce 


_  390  — 

ruinait  celle  de  Lyoo,  en  défendant  à  tous  ies  marobands  fran- 
çais de  les  fréquenter  et  en  refusant  aux  mai*ciiands  étrangers  qui 
s'y  rendaient  soit  lo  passage  parla  France  pour  leurs  personnes, 
soit  le  transit  pour  leurs  marchandises.  Louis XI  prohiba  de  naéne 
les  importations  dea  Vénitiens,  qui  avaient  le  monopole  du  com- 
merce des  produits  de  Tlnde  et  de  la  fiibrication  des  étofiês  pré- 
cieuses. Et  ce  fut  grâce  à  cette  mesure  que  les  relations  de  Mar- 
saille  avec  le  Levant  se  développèrent.  Il  conclut  enoore  avec 
les  Anséates  qui  entretenaient  alors  des  relations  fort  auiviea  avec 
la  Rochelle,  Bordeaux  et  Bayonne»  un  traité  de  commerœ  dans 
lequel  il  eut  l'art  de  stipuler  en  bveur  des  navires  français  ce 
qu'on  appellerait  aujourd'hui  des  droits  différentiels. 

Enfin  il  publia  une  ordonnance  par  laquelle  il  permit  aux 
nobles  et  ecdési astiques  de  faire  le  commerce  de  terre  et  de 
mer  sans  déroger,  à  charge  par  eux  de  ne  se  servir  que  dea  na** 
vires  français  pour  le  transport  par  mer  de  leurs  roarcbandises. 

Quand  Louis  XI  mourut ,  la  première  pierre  de  la  poKtique 
commerciale  de  la  France  était  posée.  Les  Etats  généraux  de  1484 
qui  s'assemblèrent  à  Tours,  pbicèrent  la  seconde. 

Quand  on  lit  dans  le  journal  de  ces  Etats  généraux  le  chapitre 
de  la  marchandise,  on  se  demande  où  ces  bourgeois,  à  peine 
émancipés,  avaient  pris  d'aussi  saines  notions  économiques.  Qu'on 
écoute  plutôt  : 

tf  Semble  aux  gens  desditz  Estats,  est*il  dit  dans  ee  chapitra, 
»  que  le  courade  la  marchandise,  doict  estre  franchement  et  li- 
•  bérallement  par  tout  ce  roïaume,  qu'il  soit  loisible  à  tous  mar* 
a  ohands  de  pouvoir  marchander  hors  le  roïaume.  .  .  Que 
»  l'mnposieion  foraine  et  resve  et  cauoion  que  l'on  baille  pour 
»  icelle  doivent  estre  levées,  prinses  et  receues  par  les  fermiers 
»  et  commiz,  ez  fins  et  extrémités  do  ce  roïaume  •  c'est-à-dire 
que  les  Etats  généraux  réclamaient  aussi  l'abolition  dea  douanes 
dans  l'intérieur  ou  leur  étabKssement  seulement  aux  frontières 


—  30t  — 

du  royaume  et  la  suppression  du  trafic  des  aulorisatious  de 
C|Ommercer  avec  Tétranger.  Plus  loin  ils  demandaient  le  maintien 
de  la  "prohibition  des  draps  et  étoffes  de  soie,  la  répression  éner- 
gique de  la  contrebande,  l'interdiction  aux  officiers  du  li^  de 
faire  le  commerce  pour  leur  propre  compte,  l'exécution  des  or- 
donnances sur  la  circulation  des  espèces  étrangères,  enfin  Temploi 
de  la  marine  de  TËtat  à  Tcscorte  et  à  la  protection  des  navires 
marchands. 

Au  moment  du  règne  de  Louis  XI,  les  grandes  foires  fran- 
çaises ne  possédaient  plus  qu'une  importance  toute  locale.  — 
Comme  enirepôts  du  commerce  international,  elles  avaient  fait 
place  à  Bruges  et  à  Anvers.  Tandis  que  dans  le  Midi  de  la 
France,  l'Italie  prédominait,  le  Nord  était  de  plus  en  plus 
dépendant  des  Pays-Bas.  Lyon  cependant,  était  devenu  le  centre 
d'affaires  assez  considérables.  Ses  relations  avec  TAIIemagne 
méridionale,  avec  les  villes  de  la  haute  Soyahe  et  de  I4  Suisse, 
qui  y  eotretenaient  des  agents,  étaient  des  plusacti\^es.  Nous  avons 
vu  comment  Louis  XI  essaya  de  garantir  leur  importance.  — 
Mais  elle  se  modifia  profondément  lorsque  par  la  déoouverta  de 
la  route  maritime  de  l'Inde  et  par  celle  de  l'Amérique,  ritalie 
eut  perdu  le  monopole  du  commerce  de  TOrient,  et  que  les 
marchés  néerlaiidais  virent  leur  prospérité  menacée  et  bientôt 
détruite  par  TËspagne.  La  France  ne  prit  qu*une  part  bien 
petite  à  la  révolution  maritime  et  commerciale  qui  suivit  ces 
grands  événements.  Elle  en  fut  détournée  pendant  la  première 
moitié  du  XVI^  siècle  par  les  guerres  d'Italie,  et  pendant  la 
seconde  moitié  par  les  guerres  de  religion.  Cependant  quelques 
explorations  maritimes  entreprises  en  son  nom  pendant  c^s 
luttes  sanglantes  ne  furent  pas  sans  succès.  Ainsi ,  en  outre  du 
Brésil  que  les  Bretons  et  les  Normands  soutenaient  avoir  trouvé 
avant  Amériç  Vespuce ,  les  fiasques  découvrirent,  en  Tan  1504, 
la  çbis  des  WLoruirs,  dite  le  Grand-'Hanc»  Eio   1$20,  le$  frères 


—  3M  — 

Parmentier  étant  partis  de  Dieppe  à  l'aventure ,  abordèrent  m 
Brésil.  I^s  mêmes  firent  encore  un  voyage  à  la  c6te  de  Girinée, 
au  cap  de  Bonne-Espérance  et  aux  Moluque^.  En  1524,  Jean 
Vezavani,  florentin,  envoyé  par  François  I«%  découvril  h 
côte  d'Amérique  depuis  le  cap  Breton  -jusqu'à  la  Floride.  Dans 
le  même  temps,  deux  capitaines  de  Dieppe  abordèrent  «o 
Maragnan.  Dix  ans  plus  tard,  Jacques  Cartier  découvrit  le 
Canada;  enfin  deux  essais  de  colonisation  tentés  par  l'Éminl 
de  Coligny,  l'un  au  Brésil  en  1557,  et  l'autre  à  la  Floride  eo 
1564,  ne  réussirent  point,  mais  laissèrent  cependant  une  impres- 
sion morale  profonde. 

Un  allemand,  Scherer,  qui  vient  de  publier  une  kisUrin 
générale  du  commerce  excessivement  remarquable,  dit  à  l'ooca* 
sion  de  l'abstention  presque  complète  de  la  France ,  dans  le 
mouvement  maritime  du  XVI<  siècle  qu'elle  n'avait  pas,  comme 
les  Portugais ,  et  les  Espagnols ,  le  goût  des  aventures  en  pays 
lointain,  et  que  préférant  la  guerre  continentale,  ellecbercba 
à  s'agrandir  en  Europe.  Telle  fut  sans  doute  l'origine  des 
guerres  d'Italie. 

Au  reste,  ces  guerres  ne  furent  pas  sans  influence  sur  l'éduca- 
tion économique  de  notre  pays.  Il  y  prit  le  sentiment  délicat  de 
la  forme,  la  pureté  du  goût  et  l'élégance  qui  depuis  lors  ont 
distingué  la  France  dans  toutes  les  industries  où  ces  qualités 
sont  nécessaires.  Ainsi ,  c'est  de  l'Italie  que  la  France  a  reçu 
la  plupart  des  industries  artistiques  comme  celles  du  bijoutier, 
du  fondeur  en  bronze,  du  lapidaire,  la  fabrication  du  cristal  et 
des  glaces,  les  fleurs  artificielles,  les  tapisseries,  la  gravure  eo 
taille-douce,  et  surtout  l'industrie  de  la  soie.  Louis  XI  avait' 
déjà  essayé  de  l'acclimater  dans  notre  pays.  François  !«'  et 
Louis  Xn  marchèrent  dans  la   même  voie,  mats  pendant  long* 

■ 

temps  encore  l'usage  de  la  soie  fut  très  restreint,  même  dans 
les  hautes  classes.  Hen^i  II  passe  pour  avoir  le  premier  porté 


—  3»3  — 

des  bas  de  soie.  La  soie  grège  s'importaifulors  de  Tltalie  et  du 
Levant. 

Les  relations  de  la  France  avec  le  Levant  furent  singulière- 
ment favorisées  par  un  traité  que  François  1^'  cpncluten  1535» 
avec  la  Porte,  —  traité  qui  plaçait  tous  les  catholiques  de  rEar- 
pire  ottoman,  sous  la  protection  des  consuls  de  France,  et  qui 
accordait  aux  Français ,  ainsi  qu'aux  marchands  navigoaat  soos 
pavillon  français,  le  monopole  du  trafic  dans  le  Levant. 

On  doit  encore  à  François  I*'  un  édit  publiée  le  25  novembre 
1 540 ,  et  dans  lequel  on  s'aperçoit  que  Ton  commençait  à  faire 
entrer  pour  quelque  chose  dans  le  système  d'administration , 
les  droits  perçus  sur  les  marchandises,  et  qu'on  songeait  à  mettre 
un  frein  aux  exactions  sans  nombre  commises  à  l'égard  des 
marchands. 

Cet  édit  porte  :  «  Comme  nous  avons  été  avertis,  de  grandes 
vexations  et  molestes  que  les  fermiers  de  notre  imposition 
foraine,  par  leur  insatiable  cupidité,  donnent  aux  marchands 
tant  de  notre  royaume ,  qu'étrangers ,  en  levant  sur  les  mar- 
chandises notredit  droit  avec  une  si  grande  rigueur  et  exaction , 
que  souvent  ils  ^ont  contraints  de  payer  deux  fois,  etc.,  ou 
bien  font  apprécier  les  marchandises  beaucoup  plus  qu'elles  ne 
valent  ;  pour  à  quoi  donner  ordre ,  désirant  de  tout  notre  pour- 
voir entretenir  la  négociation  et  le  commerce  tant  de  nos 
.  sujets  qu'étrangers,  en  la  plus  grande  liberté  que  foire  se 
pourra,  avons  statué  que  ladite  imposition  foraine  se  lèvera  à 
raison  de  douze  deniers  pour  livre.  » 

Après  avoir  défendu,  par  les  articles  3  et  4  ,  de  conduire  des 
marchandises  sans  les  avoir  fait  visiter,  de  les  conduire  par 
d'autres  chemins  que  ceux  où  sont  établis  les  mattres  des  ports 
redit  dispose  qu'il   est  permis   de    transporter   jusqu'à    cent 


~  394  — 

livres    de   marcbaodisôs ,   el   au  dessous,    dans   ie   royaume  » 
exceplé  sur  les  limites ,  sans  donner  de  caution. 

L'article  5  ordonne  que  les  marchandises  seront  appréciées 
e(  évaluées,  afin  que  les  marchaods  sachent  ce  qu'ils  devront 
payer  par  muid ,  par  cenl^  par  balle  ou.  charge ,  de  qu^que 
denrée  que  ce  soit,  bonne  ou  mauvaise. 
.  Cette  dernière  disposition  de  la  fixation  de  la  .valeur  des 
marchandises  détermina  quelques  provinces,  notamment  la 
Bourgogne ,  à  recevoir  les  bureaux  des  traites  foraines. 

Jusque  là  il  avait  été  statué  par  dispositions  s|>écîales,à  Tégard 
djBs  droits  d'entrée  et  de  sortie  sur  les  marchandises^  —  £o 
iS8t»  sous. Henri  Jll,  on  publia,  pour  la  première. fois,  uu 
tarif  général  à  l'entrée  des  marchandises  dans  ces  royaumes.  Le 
préambule  de  ce  tarif  portait  : 

V 

«  Les  rois  nos  prédécesseurs,  pour  bonnes  et  raisonnables 
causes  concernant  le  bien ,  profit  et  utilité  de  notre  royaume , 
conservation  et  augmentation  de  notre  domaine ,  auraient  fait 
plusieurs  édits ,  statuts  et  ordonnances  sur  l'entrée  et  sortie  des 
denrées  et  marchandises  en  notre  royaume,  et  sur  partie 
d'icelles,  ordonné  être  pris  et  levé  quelques  droits  et  subsides 
modérés,  tant  pour  éviter  la  foule  de  nos  sujets,  que  pour 
entretenir  le  commerce  avec  les  nations  étrangères  ;  sachant 
qu'en  notredit  royaume  l'on  apporte  de  plusieurs  pays  étrangers, 
quantité  de  denrées  et  marchandises  sur  lesquelles  jusqu'à 
présent  n'a  été  levé  par  nous  aucun  droit  général  à  leur  entrée, 
et. apport  d'icelles,  considérant  qu'à  l'avenir  il  en  pourroit 
résulter  un  grand  bien  à  l'augmentation  de  nos  finances,  sans 
surcharger  nos  sujets  ;  déclarons  et  ordonnons  qu'à  l'avenir  les 
denrées  et  marchandises  venant  des  p^ys  étrangers  pairoot  à 
leur  entrée  le  droit  |H)rté  dans  le  règlement  attaché  à  ces 
présentes.  » 


—  305  — 

Ce  droit  était  de  deux   pour   cent   de  ia  valeur.  Mais  une 

certaine  différence  ayant  été  remarquée  dans  les  évaluations  des 

-marchandises  faites  dans  les  provinces,   un  nouveau   tarif  fut 

dressé  en  1582,  portant  une   modération    de  droits,  et  une 

exemption  absolue  en  faveur  des  draps  d'Angleterre» 

Veut-on  savoir,  en  résumé,  ce  qu'était  le  commercé  de  ia 
France,  vers  le  milieu  du  XV I«  siècle?  £n  voici  le  tableau 
eitraii  des  négociations  contemporaines  des  ambassadeurs  de 
Venise  à  Paris. 

La  France  exportait  alors  du  blé  en  Espagne,  en  Portugal,  en 
Flandre,  en  Angleterre,  en  Ecosse,  en  Italie  et  par  le  moyen  des 
Ânséates  quelquefois  jusqu'en  Danemark.  L'Angleterre  et  la 
Flandre  enlevaient  aussi  de  grandes  quantités  de  vins  de  Bor- 
deaux. Le  Luxembourg,  la  Lorraine  et  la  Suisse,  faisaient  un 
grand  commerce  des  autres  sortes.  Marino-Cavalli,  un  des  ambas- 
sadeursvénitiens,  estimait  que  la  France  retirait  alors  de  la  vente 
de  ses  vins  un  million  et  demi  d'écus.  La  viande,  le  poisson  frais 
et  salé,  les  fruits  secs  et  le  chanvre  étaient  aussi  exportés  en  assez 
grandes  quantités  pour  l'étranger,  et  enfin  les  sels  de  Provence, 
de  Bretagne  et  de  Gascogne  y  jouissaient  d'une  grande  re- 
nommée. 

Les  importations  consistaient  en  or  frappé  que  la  France  tirait 
d'Espagne  et  de  Portugal ,  en  échange  de  blés  et  ses  quelques 
draps.  Elle  tirait  aussi  d'Allemagne  et  des  Pays-Bas,  de  l'argent, 
du  cuivre,  del'étain;  d'Angleterre,  du  plomb;  de  Lisbonne,  les 
denrées  du  nouveau  monde  et  du  Levant;  d'Espagne, des  soieries; 
d'Italie,  des  draps  fins  ;  et  enfin  particulièrement  de  Venise  pour 
soixante  mille  écus  par  an  de  cristaux,  de  bijouteries  et  de  soie. 

Les  manufactures  étaient  alors  dans  un  état  assez  prospère.  En 
France,  notamment  celle  de  draps  communs  et  fins,  de  toiles 
communes,  mais  c'était  le  travail  de  la  soie  surtout  qui  avait  feit 
déjà  en  Tourrainç  des  piH>grès  remarquables. 


—  396  — 

tt  Cette  industrie  va  toujours  croissant,  écrivait  rambassadeur 

i>  déjà  cité  à  son  gouvernement,  en  1546,  on  travaille  à  Tours 

o  des  soies  que  Ton  tire  d'Italie  et  d'Espagne,  on  y  compte  huit 

»  mille  métiers.  Plusieurs  fabricants  vénitiens  s'y  sont  établis 

0  avec  leurs  familles,  et  des  Génois  en  plus  grand  nombre  encore, 

»  puis  des  Lucquois,  sans  compter  les  Français  eux-mêmes,  qui 

a  ont  appris  le  secret  du  métier.  Us  ont  même  comnnencé  i 

»  planter  des  mûriers,  à  élever  des  vers  à  soie  et  à  en  tirer  ém 

9  produit,  autant  que  le  climat  le  permet.  Ils  tAohent  de  réoiaîr 

»  à  force  d'industrie,  et  nous,  que  la  nature  a  tant  Civoriaés, 

»  nous  laissons  les  étrangers  s*enriotiir  des  profits  que  nous  de- 

»  vrions  faire.  » 

Quelques  années  plus  tard ,  Jérôme  Lippomano,  autre  ambas- 
sadeur vénitien,  écrivait  :  «  Les  tissus  de  soie  de  Tours  sont 
»  solides  et  beaux,  et  ils  coulent  moins  cher  que  ceux  de  Naples, 
»  de  Venise  et  de  Lucques.  » 

Il  se  bisait  à  cette  époque,  en  France,  une  consommation  de 
drap  d'or  extiraordinaire.  Mais  déjà  les  ouvriers  nationaux,  à 
Paris  principalement ,  se  livraient  à  cette  industrie  avec  une  ar- 
deur et  un  goût  qui  frappaient  les  étrangers.  La  coutellerie  ricbe 
y  disait  aussi  de  grands  progrès. — Enfin  Jérôme  Lipponumo  disait 
aussi  son  étonnement  à  la  vue  du  transit  considérable  qui  avait 
lieu  de  France  en  Espagne,  et  de  l'activité  marchande ,  de  Bor- 
deaux d'Orléans  et  de  Rouen. 

Malheureusement ,  c'était  à  la  veille  des  guerres  de  religion 
que  les  ambassadeurs  vénitiens  dépeignaient  ainsi  l'état  indus- 
triel et  commercial  de  notre  pays.  Or,  durant  que  la  France  y 
fut  en  proie^  non -seulement  tout  progrès  nouveau  devint 
impossible,  mais  les  progrès  acquis  se  perdirent  au  milieu  des 
luttes  sanglantes  qui  dévastèrent  tout  le  territoire.  Puis  Tiptécét 


—  397  — 

fiscal,  seul,  reprit  te  dessus  dans  les  nouvelles  ordonnances 
d'impôts.  Le»  besoins  d'argent  étaient  grands.  On  chercha  à  y 
satisfaire  par  tous  les  moyens  possibles.  Les  douanes  provinciales 
et  les  péages  intérieurs  durant  cette  malheureuse  époque, 
allèrent^  on  le  peut  dire,  en  pullulant.  Enfin,  Henri  III  ne 
ne  craignit  plus  de  dire,  comme  on  Ta  vu  dans  Tédit  que 
nous  avons  cité«  que  de  l'augmentation  des  droits  d'entrées 
sur  les  marchandises  devait  .résulter  un  grand  bien  pour  ses 
finances. 

En  vain ,  les  Etals  généraux  qui  semblent  remplir  dans  notre 
histoire  le  même  rôle  que  le  choeur,  dans  la  tragédie  antique, 
s'élevèrent-ils,  en  1560,  avec  autant  de  vigueur  que  de  sens 
contre  cet  envahissement  incessant  de  la  fiscalité.  —  Leur  voix 
ne  fut  pas  écoutée,  la  ruine  de  notre  pays,  au  point  de  vue 
commercial  et  industriel ,  fut  complète. 

Aussi  4uand  Henri  IV  monta  sur  le  trône  de  France  ne  ren- 
contrait-on partout  que  désolation  et  pillage.  La  détresse  était 
générale ,  les  ateliers  déserts ,  les  champs  abandonnés ,  les  routes 
embarrassées  par  les  ronces ,  la  marine  existait  à  peine  de  nom , 
et,  enfin ,  une  dette  énorme  écrasait  le  pays. 

Mais  la  souffrance  avait  préparé  le  remède.  On  était  las  de  la 
guerre  civile  et  de  la  guerre  étrangère ,  on  était  affamé  de  repos , 
aussi  ne  vit-on  jamais  de  changement  plus  rapide.  La  culture 
délivrée  du  brigandage  des  gens  de  guerre ,  assurée  de  l'active 
sollicitude  du  pouvoir ,  répara  d'autant  plus  rapidement  les  dé- 
sastres subis,  qu'un  sol  en  quelque  sorte  redevenu  vierge  offrit 
au  laboureur  une  plus  riche  récompense. 

On  s'est  trop  habiiué  à  reporter  à  Sully  seul  l'honneur  d'avoir 
fait  refleurir  l'agriculture  ;  il  seconda  dignement  son  roi  dans 
cette  œuvre  capitale ,  mais  les  paroles ,  les  actes ,  les  lettres  et 
les  discours. d'Henri  IV  prouvent  qu'il  a  toujours  connu  Timpor- 
tance  de  eette  source  de  la  richesse  publique.  Ainsi  un  homme 


—  398  — 

de  premiei*  ordre,  le  père  de  l'agriculture  française ,  OUvîer  dé 
Serres,  fit  admettre  par  l'intelligence  droite  du  roi,  de«  projets 
que  repoussait  Sully,  entre  autres  Vart  de  faire  la  $aye  et  le 
plant  des  mûriers.  Voltaire  le  savait,  a  C'est  à  Henri  iV  seul, 
»  dit-il  dans  Y  Essai  sur  les  mœurs,  qu'on  doit  les  vers  à  soie 
n  et  les  plantations  de  mûriers ,  malgré  les  oppositions  de 
»  Sully,  plus  estimable  dans  sa  fidélité  et  dans  Fart  de  goo* 
I»  verner  et  de  conserver  les  finances ,  que  capable  de  dtscemer 
»  les  nouveautés  utiles.  »  Henri  IV  ne  négligea  rien  pour  fsirip 
prospérer  l'industrie  de  la  soie  quand  elle  fut  bien  acelinulée. 
Les  encouragements  furent  prodigués,  on  le  peut  dire,  aux  fabri- 
cants. Et  cette  sollicitude  s'étendit  à  beaucoup  d'autres  manu- 
iactures  ^  entre  autres  à  celles  de  drap ,  de  toiles ,  de  tapis ,  de 
cristaux,  de  papier,  etc. ,  etc. 

Un  homme  ne  fut  pas  sans  influence  sur  cette  conduite 
d'Henri  IV  ,  vis-à-vis  des  industries  indigènes.  Il  s'appelait 
Barthélémy  de  LafTemas.  Ce  fut  par  ses  conseils  et  h  son  insti- 
gation  que  Henri  IV  rassembla  le  premier  ConseU  général  du 
commerce,  dont  les  vœux  furent,  on  le  peut  dire,  l'origine  de 
la  protection  et  des  encouragements  accordés  par  ce  roi  aux 
manufactures  françaises.  On  a  conservé  un  mémoire  adressé  par 
Laffemas  à  Henri  IV ,  sur  les  moyens  de  vivifier  le  commerce  et 
l'industrie.  On  y  rencontre  des  demandes  comme  celles-ci  :  La 
suppression  des  douanes  intérieures  ;  le  ranplacement  de  tous 
les  impôts  dont  était  grevé  le  commerce ,  par  un  impôt  unique 
d'un  sol  par  livre  sur  toutes  les  denrées  ou  marchandises  ven- 
dues dans  le  royaume  ;  la  nécessité  d'attirer  les  ouvriers  étrangers 
habiles  par  tous  les  moyens  possibles  ;  enfin  la  création  d'un 
contrôleur  et  d'un  conseil  permanent  du  commerce. 

Les  finances  de  TEtat  étaient  restaurées  par  les  soins  et  l'éco- 
nomie de  Sully ,  l'agriculture  et  l'industrie  étaient  en  bonne 
voie  de  prospérité.  Henri  IV  tourna  alors  ses  yeux  vers  le  com  - 


—  399   - 

Hiérce  maritime ,  et  là ,  malgré  qu'il  rencontrât  encore  une  forte 
opposition  de  la  part  de 'Sully,  il  n'hésita  pas  dans  la  mafche  à 
adopter. 

Il  commença/  lui ,  par  ordonner  de  feire  faire  une  visite  gé- 
nérale des  ports  du  pays,  principalement  de  ceux  de  l'Océan, 
depuis  rembouchure  de  la  Seine  jusqu'à  ceHe  de  la  Charente.  On 
répara  ce  qu'on  put  trouver  de  galères,  dans  ces  ports  ;  on  en 
mit  sur  les  chantiers  de  nouvelles.  Tout  le  cabotage  du  roytiume 
était  aux  mains  des  étrangers  :  Italiens,  Espagnols,  Anglais, 
Hollandais,  Anséantes.  Henri  IV  frappa  tous  leurs  navires  d'un 
droit  d'ancrage  dont  il-  affranchit  les  nationaux ,  et  il  donna  un 
édit  dans  lequel  il  prodigua  les  privilèges  à  tous  les  Français  qui 
relèveraient  le  pavillon  marchand  national. 

En  outre,  il  avait  trop  d'esprit  pour  ne  pas  avoir  été  frappé 
de  l'influence  de  la  fondation  de  colonies  lointaines  sur  le  déve- 
loppement  du  commerce  maritime.  L'Espagne  lui  donnait  des 
exemples  dont  il  devait  profiter. 

Des  aventuriers  de  courage  excités  par  ses  faveurs  allèrent , 
sotts  la  conduite  de  .De  Monts ,  remonter  le  Saiiit-Laurent.  Un 
peu  plus  tard ,  Champlain ,  à  la  tète  d'une  petite  compagnie  de 
Dieppois,  construisit  sur  les  rives  de  ce  même  Saint- Laurent , 
quelques  cabanes  autoat  desquelles  s'éleva,  avec  le  temps, 
Québec ,  la  future  capitale  de  l'Amérique  française. 

On  doit  encore  à  Henri  IV  un  contrat  de  constitution  de 
conopagnie  pour  le  commerce  des  Indes  ,  soit  par  le  Nord ,  soit 
par  le  ^ud.  Sa  mort  interrompit  l'exécution  de  ce  projet. 

Sous  son  règne ,  SuHy  travailla  de  toutes  ses  forces  à  mettre 
plus  de  régularité  et  de  proportionnalité  dans  les  droits  levés  à 
l'entrée  et  k  la  sortie  des  marchandises.  Malheureusement ,  il  ne 
put  réussir  à  faire  disparaître  les  douanes  intérieures.  Il  ne  put 
qu*empécher  la  création  de  péages  nouveaux ,  et  diminuer  les 
redevances  de  plusieurs.  Enfin ,  ii  les  afferma ,  et  réunh  tes  droits 


-  400  — 

de  traité  en  un  seul ,  qui  prit  le  nom  de  drotl  den  dfkq 
fermes.  Ce  ftil  là  encore  un  grand  progrès. 

Les  quinze  années ,  ou  environ ,  qui  s'écoulèrent  de  la  mort 
de  Henri  IV  à  l'avénement  de  Richelieu  ,  à  la  direction  des 
affaires  publiques  ne  furent  qu'une  période  de  stagnation.  Ce- 
pendant les  Etats  généraux,  en  1614,  présentèrent  des  calnefs 
où  se  trouvaient  d'excellentes  choses  en  matière  commerciaie. 
r—  Comme  de  transporter  toutes .  les  douanes  intérieures  aux 
frontières ,  de  permettre  la  libre  entrée  des  matières  premières 
nécessaires  a  nos  manufiictures,  etc.,  etc.  Mais  ces  vœox  ne 
furent  pas  entendus.  —  Ces  quinze  années,  nous  le  répétons, 
furent  perdues,  au  point  de  vue  économique,  pour  la  France, 
et  cette  interruption  fut  d'autant  plus  regrettable,  que  l'impulsion 
imprimée  par  Henri  IV  et  Sully  à  la  vie  commerciale  du  pays, 
s'arrêta. 

Richelieu,  qui  fit  tant  pour  l'unité  politique  de  la  France,  se 
préoccupa  peu ,  il  faut  l'avouer ,  de  son  commerce  intérieur  et 
de  ses  industries.  Il  porta  tous  ses  soins  vers  le  commerce  exté- 
rieur ,  qu'il  chercha  à  feire  sortir  du  triste  état  où  il  le  trouva. 
—  Comme  avant  Henri  IV,  les  Anglais,  Hollandais,  Espagnols, 
Italiens  avaient  recommencé ,  depuis  sa  mort ,  à  faire  tout  notre 
cabotage.  Puis ,  chaque  jour ,  sans  qu'il  fût  possible  de  faire 
autre  chose  que  de  vaines  représentations ,  c'était  à  Londres ,  à 
Amsterdam  ,  à  Lisbonne,  à  Venise,  à  Gènes  de  nouvelles  vexa- 
tions, de  nouvelles  avanies  pour  nos  marchands.  Les  pirates, 
sur  les  c6tes  de  Normandie ,  de  Provence  et  de  Bretagne  étaient 
devenus  d'une  insolence  sans  pareille.  Us  pénétraient  jusque  dans 
l'intérieur  des  terres,  enlevant  hommes,  femmes ^  enfiints  et 
bestiaux.  Les  Barbaresques  étaient  à  vingt  et  trente  lieues  dans 
l'intérieur  de  la  Provence  un  sujet  de  terreur.  Ajoutez  qu'en 
certains  parages,  les  riverains  ne  se  faisaient  pas  bute  de  prendre 
part  à  ces  dépradations  du  littoral  et  de  les  aggraver  par  une 


—  401  — 

connivence  publique  avec  les  pirates  étrangers*  Tout  cela  sou- 
levait Topinion  publique,  et  c'était  un  cri  de  Calais  à  Toulon, 
qu'il  fallait  «  courir  sus  aux  voleurs  qui  bouclaient  les 
»  mers,   n 

L'âme  de  Richelieu  vibrait  à  Tunisson  de  ces  patriotiques 
sentiments ,  et  vibrait  d'autant  plus  qu'il  avait  apprécié  notre 
magnifique  topographie  maritime  et  les  ressources  immenses  du 
pays.  «  Il  semble^  disait-il,  que  la  nature  eût  voulu  offrir 
»  l'empire  de  là  mer  à  la  France.  j> 

Pénétré  de  ce  sentiment ,  voici  comment  il  aborda  l'entreprise 
si-  difficile  de  créer  la  marine  marchande  et  militaire  d^  notre 
pays. 

Il  commença  par  ordonner ,  comme  l'avait  fait  déjà  Henri  IV, 
une  inspection,  générale  de  notre  double  littoral  de  l'Océan  et 
de  la  Méditerranée.  Les  inspecteurs  avaient  commission  de  visiter 
tous  les  ports,  d'y  faire  inventaire  des  navires ,  de  dresser  une 
statistique  delà  population  maritime,  et  de  rétablir,  partout  où 
ils  le  trouveraient  tombé  en  désuétude ,  le  droit  d'ancrage  établi 
par  Henri  IV. 

L'inspection  terminée  et  les  documents  qu'elle  avait  amenés 
remis  entre  les  mains  de  Richelieu,  il  en  fit  sortir  une  suite  de 
mesures  intelligentes  au  moyen  desquelles  les  marines  utilitaire 
et  marchande  prirent  promptemeut  un  rapide  essor.  La  Hanche, 
l'Océan  et  la  Méditerranée  furent  nettoyés  des  pirates  qui  les  in- 
festaient ,  et  les  bâtiments  de  guerre  eurent  ordre  d'escorter 
les  bâtiments  marchands  et  de  leur  prêter  aide  et  secours  en 
toute  occurence. 

On  a  vu  que  les  inspecteurs  envoyés  par  Richelieu  avaient  eu 
ordre  de  rétablir  partout  le  droit  d'ancrage  sur  les  navires  étran- 
gers. Peu  de  temps  après,  et  quand  Richelieu  jugea  que  la 
marine  nationale  devenait  assez  nombreuse  pour  sufiBre  aux 
besoins  du  commerce ,  il  défendit  absolument ,  sous  peine  de 

26 


confiaetlioB ,  de  dMu^er  oa  de  fréter  aocon  ntvire  étnogv , 
aoîl  pour  le  cabotage,  soil  pour  réimportation.  Pour  ImUiv  li 
construction  des  grands  navires  de  commerce ,  il  fit  délivrer  ai 
don,  aux  armateurs,  des  quantités  considérables  de  bois  pris 
dans  ies  forêts  de  la  couronne.  Il  permit  à  la  noblesse  et  fcire 
^conuDeroedemer  sans  déroger,  et  promît  «  de  proléger  et 
m  desfeodre  et  acerottre  de  privilèges  et  Civeiirs  spéciales  a  taai 
cou  cpii  se  livreraient  «  à  la  navigation  et  niarcbandise ,  en  h 
9  manière  qu'ils  verraient  bon  estre.  9 

Sor  k  meilleure  manière  de  faire  le  grawl  commerce,  ftiolielica 
avait  des  idées  très-fortes  et  très-arrétées  que  loi  avait  suggéré» 
l'exemple  de  l'Angleterre  et  de  la  Hollande  et  qu'il  s'efforça ,  latt 
qu'il  pât ,  de  faire  passer  dans  les  mœurs  commevcialea  de  aoo 
teaaps  :  c'étaient  les  idées  de  formation  de  grandes  compagaîa 
et  d'établissement  de  colonies  lointaines. 


m  Pour  se  rendre  maitre  de  la  mer,  disait-il ,  il  but 
9  comme  nos  voisins  s'y  gouvernent ,  hme  des  grandes  compa- 
B  gaies ,  obliger  les  marchands  d'y  entrer ,  leur  donner  et 
»  gmnds  privilèges ,  comme  ils  font  ;  foute  de  ces  .compagnies 
j»  et  pour  ce  que  chaque  petit  marebaod  traique  à  part  de  aoa 
o  bien ,  et  partant,  pour  la  plupart ,  en  des  petits  vaisseaux  asss 
B  mal  éqidpés,  ils  sont  k  proie  des  princes  nos  alliés,  parce 
9  qu'ils  n'ont  pas  les  reins  assez  forts ,  comme  aurait  une  grande 
a  compagnie.  » 

Ce  qu'il  disait  il  le  tenta  énergiquement.  Il  suffit  pour  s'en 
convaincre  do  rappeler  les  deux  édits  de  la  Cmnpafme  du 
Mcrbilum,  celui  de  k  Campofnjs  de  to  naoMe  4b  Samf-Msfrr 
Fkurdily$ée,  et  enfin  celui  de  k  SoeiéU  pour  Vite  SaM- 
CkriÊiepke,  qui  fot  plus  tard  étendue  à  presque  toute  rAmérii|us 
aaplentriooak. 


—  403  — 

Quand  Riehelieu  mourut ,  la  France  n'avait  pas  encore,  il  est 
vrai ,  pris  comme  puissance  navale  le  rang  qui  lui  appartenait , 
mais  de  profondes  notions  avaient  été  semées  dans  l'esprit  de 
ses  habitants  sur  Tuttlité  et  l'importance  du  commerce  mari- 
time.—  Henri  IV ,  de  même,  avait  montré  ce  qui  pouvait  sortir 
d'une  protection  énergique  et  efficace  pour  |es  manufactures 
nationales.  —  La  voie  était  donc  tracée.  —  Colbert  y  marcha 
réaolament  et  largement.  Nous  verrons  quels  résultats  portèrent 
sas  efforts.  Avec  Richelieu  se  ternume  «  on  le  peut  dire,  la  pé- 
riode dlincertitudes  et  de  tâtonnements  dans  l'histoire  de  la 
politique  commerciale  de  entre  pys,  <-«-  et  avec  lui  se  terminera 
aussi  notre  première  étude. 


INCENDIE 


DU 


-Û  DE 


(t4  kméâ  17M) 


Pae   M'  J.-C.  RENODL. 


Dans  une  précédente  publication,  nous  avons  cherobé  à 
démontrer  Tutilité  de  recueillir,  pendant  que  la  chose  est  encore 
possible,  et  de  mettre  au  jour  les  documents  qui  peuvent  éclairer 
certains  faits  ayant  eu  du  retentissement  à  l'époque  où  ils  se  sont 
produits. 

Nous  croyons  devoir  encore  aujourd'hui  reprendre  cette 
observation,  sur  laquelle  nous  insisterons  de  nouveau. 

Parmi  ces  faits,  il  en  est  sans  doute  d'une  haute  iroporUnoe, 
et  dont  TinHiience  se  fait  sentir  d'une  manière  plus  ou  moins 
directe  sur  la  suite  des  événements.  Ceux-lik  appartiennent  à  This- 
toire  généralo  du  pays,  et,  par  ce  motif,  ne  peuvent  tomber 
dans  Toubli. 

Mais  il  en  est  d'autres,  en  quelque  sorte  accidentels  et  qui 
n*ont  présenté  qu'un  intérêt  momentané  et  circonscrit  aux  lieux 
et  à  l'époque  qui  les  ont  vus  naître.  Ces  derniers  seraient  bientôt 


—  405  — 

dénaturés  et  finiraient  aussi  par^  ne  plus  devenir  qu'un  souvenir 
confus,  si  Ton  ne  prenait  le  soin  de  constater  leur  identité,  de 
reproduire  leurs  diverses  phases  et  tous  les  détails  qui  sy  rat- 
tachent. 

Et  d'ailleurs,  suivant  nous,  la  mémoire  de  ces&its  doit  aussi  être 
conservée.  Ils  forment,  en  effet,  les  annales  d'une  ville  et  constituent 
les  éléments  de  son  histoire  ;  quoique  parfois  isolés ,  ils  n'ont  pas 
laissé  que  de  produire  une  vive  émotion  et  ont  eu  des  résultats 
profitables  ou  désavantageux  pour  la  cité  ;  ils  mettent,  en  outre, 
en  évidence  certains  noms,  révèlent  pour  la  plupart  certains  actes 
de  courage  et  de  dévoûment ,  enfin  ,  ils  signalent  des  usages ,  des 
mœurs,  des  opinions  qui,  en  s'éloigna  ni  de  nous,  se  sont  perdus 
ou  modifiés.  L'utilité  d'étudier ,  d'éclairer  ^  d'arracher  à  Toubli 
ces  divers  épisodes,  n'est-elle  donc  pas  dès-lors  évidente  ? 

C'est  celle  conviction  qui  nous  a  encore  engagé  à  retracer 
un  événement  dont  les  documents  épars  n'ont  été  jusqu'ici  ni 
recueillis  ni  publiés,  et  dont  notre  ville  cependant  éprouva  une 
sensation  profonde. 

Nous  voulons  parler  do  Tincendie  de  notre  Grand- Théâtre, 
arrivé  le  7  fructidor  an  IV  de  la  République  (24  août  1796). 
A  l'époque  où  nous  nous  plaçons ,  la  France  soutenait  sur  le 
Rhin  et*en  Italie  une  de  ces  guerres  mémorables  dans  laquelle 
ses  armées  déployaient  une  admirable  énergie.  Des  succès  nom- 
breux avaient  déjà  couronné  leurs  efforts,  et  la  nation  accueillait 
avec  un  véritable  enthousiasme  la  nouvelle  de  chaque  victoire. 

A  l'intérieur,  bien  que  les  passions  fussent  toujours  ardentes, 
la  tourmente  révolutionnaire  semblait  s'apaiser.  Le  Directoire 
fonctionnait  et  se  montrait  animé  de  bonnes  vues;  seulement, 
ce  nouveau  système  de  Gouvernement  n'avait  qu'un  faible  pres- 
tige et  ne  jouissait  d'ailleurs  que  d*une  autorité  assez  précaire. 
En  réalité,  cependant,  l'on  pouvait  constater  plus  de  calme  et 
plus  de  sécurité  dans  les  esprits. 


Dans  noire  pays,  après  les  grandes  luttes  qui  s'étaient  proiluîteB, 
rtnsurrection  paraissait  faiblir.  Les  chefs  avaient  succombé  povr 
la  plupart;  d autres  avaient  fait  leur  soumission.  Cbarette,  enfne 
autres ,  surpris  et  arrêté  dans  une  rencontre ,  avait  été  exécuté 
à  Nantes,  le  29  mars  précédent.  Tout  n'était  bertatnement  pas 
calmé,  et  le  sang  coulait  parfois  encore,  mais  enfin  on  pouvait 
entrevoir  que  cette  malheureuse  guerre  civile  touchait  à  son 
terme. 

A  Nantes  également  l'atfreux  instrument  de  mort  avait  cessé 
de  fonctionner.  Bien  des  {)réoccupations  existaient  sans  doute, 
de  bien  cruels  souvenirs  pesaient  sur  les  cœurs  ;  mais  néanmoin» 
chacun  reprenait  courage  à  l'aspect  d'un  avenir  qui  se  présentait 
sous  des  couleurs  moins  sombres ,  et  même  le  goût  du  plaisir 
paraissait  prendre  d'autant  plus  de  force  qu'il  avait  été  plus  long- 
temps comprin(ié. 

Le  Théâtre  surtout  réunissait  chaque  soir  de  nombreux 
spectateurs. 

Le  7  fructidor  (mercredi  24  août  1796),  nos  murs  se  cou- 
vraient de  l'afBche  extraordinaire  suivante  : 

C^and  Théâtre  de  la  Répvlillqae* 

cr  Aujourd'hui,  le  Legs,  comédie,  et  Zémirê  et  Az&r ,  opéra 
«  avec  son  prologue  et  métamorphose ,  le  Ballet  des  grâces  au 
»  3*  acte ,  l'apparition  de  la  Déesse  dans  un  nuage,  le  buste 
j»  d'Azor  couronné  de  fleurs  par  Zémire,  suivi  de  sa  métamorphose. 

»  Vu  les  dépenses  considérables  de  cette  entreprise,  on 
»  prendra  : 

80US 

»  Aux  premières ,  loges  et  parquet 30^ 

»>  Aux  secondes 20 

»  Aux  parterre  et  troisièmes *  ...  12 

j»  Aux   quatrièmes 6 


% 


Le  difeqleujr  Ottngla»  n  avaii  rien  négligé  pour  ddaoei*  à  son* 
spectacle  toul  Tattrait  promis.  Aussi  sen  appel  avait  été  en-» 
tendu  ,  et  une  réunion  extraordinaire  était  accourue  pour  jouir 
d'une  rei)résentation  si  pompeusement  annoncée  et  qui  promet- 
tait de  pareilles  merveilles. 

Déjà  les  deux  premiers  actes  de  Zimire  et  Azor  avaient 
été  joués  ;  il  était  huit  heures  ;  le  troisième  acte  commençai^  et 
chacun  attendait  avec  impatience  les  illusions  qu'il  devait  offrir^ 
lorsque  tout  à  coup  un  incendie  formidable  se  déclara  ^  et 
quelques  minutes  seulement  après,  la  salle  entière  n'était  plus  qu'un 
vaste  brasier. 

Ce  bel  édifice  ,  qui  était  ainsi  la  proie  des  flammes ,  était 
de  construction  toute  récente  et  ne  datait  que  de  1787.  Il  avait 
été  bâti  sur  les  plans  et  sous  la  direction  de  H.  Crucy,  architecte* 
voyer  de  la  ville  et  aux  frais  de  ta  commune,  qui  y  avait 
consacré  une  somme  de  500,000  &*.  Voici  la  description  que  nous 
en  trouvons  dans  un  rapport  émané  de  H.  Crucy  lui-même  : 

«  La  principale  façade  du  monument  forme  sur  la  place 
»  Grasiin  un  péristyle  de  huit  colonnes  corinthiennes.  Au  fond 
»  du  péristyle ,  quatre  autres  colonnes  du  même  ordre,  dont  Ten- 
»  trecolonnement  est  ouvert  dans  toute  leur  hauteur,  servent 
»  d'entrée  et  de  décoration  à  un  vestibule  de  forme  carrée,  très 
»  allongé,  terminé  de  chaque  bout  par  un  cul-de-four,  et  dont 
V  ta  voûle,  en  pierres  de  tuf,  est  décorée  de  caissons  et  rosaces. 

9  L*escalier  qui  conduit  aax  premières  et  secondes  loges  est  en 
»  fcce  de  rentrecolonnen^nt  du  milieu.  A  droite  et  à  gaoche  s<ynl 
»  les  escaliers  des  troisième  et  quatrième  loges,  tofis  censirufts 
A  en  pierres. 

»  La  saUe  avait  soixante-deux  pieds  de  diamètre  daas  œuvve. 
»  Le  Théâtre,  sans  y  comprendre  la  galerie  dv  tooà^  avait 
a  aimpiftftte-liuit  pieds  eavnés.  A  chaque  côté  du  fbpd  du  Théâtre 


—  408  — 

jD  ua  escalier  en  pierres  conduisait  aux  loges  des  acteurs  et  aux 
i>  magasins  dMiabillements. 

»  A  Textrémité  vers  Nord  et  Occident,  du  même  côté  que  les 
»  fojers  des  acteurs  «  était  le  magasin  des  décorations,  au-dessus 
»  duquel  les  peintres  décorateurs  avaient  leurs  ateliers,  b 

Le  monument  occupait  le  même  emplacement  que  notre  saife 
actuelle,  entre  les  deux  rues  Corneille  et  Molière.  H  eut  élé 
entièrement  isolé  ,  sans  uiie  maison  construite  quelques  années 
auparavant ,  dans  la  rue  Bignon-Lestard  et  qui  se  trouvait 
adossée  à  l'édifice.  Cette  maison  fut  aussi  en  grande  partie  dé^ 
truite  par  l'incendie. 

Malgré  l'intensité  et  le  développement  rapide  du  feu ,  les  dis- 
positions de  la  salle  et  le  grand  nombre  d'issues  qu'elle  présen- 
tait permirent  à  tous  les  spectateurs  de  fuir  et  de  se  sauver. 

Tout  d'abord  et  aux  premiers  cris  ,  un  grand  tumulte  se  pro- 
duisit. Comme  toujours  aussi  en  pareille  circonstance ,  on  se 
précipita  de  toutes  parts  vers  les  portes  et  plusieurs  personnes 
furent  renversées ,  foulées  et  blessées.  L'inquiétude  surtout  se 
portait  sur  les  troisième  et  quatrième  loges ,  mais  il  demeura 
prouvé  que  ,  dans  cette  fuite  précipitée ,  personne  n'avait 
perdu  la  vie. 

Grand  nombre  de  spectateurs  déployèrent  du  reste  un  véritable 
dévoûment.  L'enthousiasme  doublait  leurs  forces  et  plusieurs 
enlevèrent  de  leurs  places  et  transportèreiH  dehors  des  femmes  à 
demi-évanouies  ,  que  ,  dans  un  autre  instant ,  ils  ne  se  seraient 
pas  cru  la  force  de  soulever  même  <le  terre. 

C'était  alors  à  qui  ferait  le  plus  et  le  plus  vite.  Une  partie  des 
hommes  et  des  jeunes  gens  restèrent  dans  la  salle ,  remplie  au 
bout  de  trois  minutes  de  flammes  et  de  fumée.  Ils  visitèrent  k 
parquet,  Torchestre,  les  baignoires,  les  galeries,  les  premières 


—  40«  — 

ei  les  secondes  ;  les  progrès  du  feu  ne  leur  permirent  pas  de 
monter  plus  haut. 

D'autres  demeuraient  dpns  le  vestibule ,  supportant  le  choc 
de  la  foule  et  lui  ouvrant  un  passage  ;  d'autres ,  enfin ,  arra- 
chaient de  cette  foule  les  femmes  et  les  enfants,  et  après  les  avoir 
sauvés  du  danger  ^  retournaient  s'y  précipiter  eux-mêmes. 

Tel  fut  ie  tableau  qu'offrirent  les  premiers  moments.  Ce  géné- 
reux mouvement  se  faisait  du  reste  avec  la  plus  grande  célérité 
et  excitait  tantôt  la  frayeur ,  tantôt  une  véritable  admiration. 

Malheureusement ,  dans  l'intérieur  du  théâtre  ,  on  ne  fut  pas 
aussi  heureux,  et  nous  verrons  plus  tard  qu'un  certain  nombre 
de  cadavres  fut  recueilli  parmi  les  décombres. 

Cependant,  au  premier  signal  de  l'incendie ,  ordre  avait  été 
donné  de  sonner  la  cloche  du  BoufiTay ,  et  au  son  lugubre  du 
tocsin  ,  les  habitants  des  divers  quartiers  se  précipitaient  vers 
la  place  Grasiin. 

Toute  Tadminislration  munici|)ale  ,  composée  alors  de 

MM.  Beaufrauchet ,  président , 
Haudaudine  , 
J.  Carreau  , 
Ogier  , 

Jacques  Lecadre, 
Couprie  aîné, 
Douillard , 
D.  Colas , 
Fourmy  père , 

était  sur  le  lieu  du  sinistre  et  y  passa  la  nuit ,  imprimant  aux 
travaux  la  meilleure  direction  possible. 
D'un  autre  côté ,  le  général  de  brigade  Dutilh  ,  le  cotnman- 


^  410  — 

dant  militaire  Normand^  et  M.  Benoist^  reisplissaiU  par  iiUérin  les 
fonctions  de  chef  de  division  de  la  garde  nationale  aédenlam» 
se  portaient  partout  où.  leur  présence  et  les  ordres  à  domer 
étaient  nécessaires. 

Les  secours  furent  ainsi  promptement  organisés»  et  les  poni|»as 
installées.  Chacun  s'empressait  de  donuer  son  ooocoura.  Noo- 
seulement,  en  effet,  la  salle  n'était  plus  qu  une  fournaise  ardente, 
mais  le  feu  se  communiquait  à  la  maison  Ooisneau  ,  adjaiceote 
au  Nord  à  l'édifice ,  ainsi  qu'à  celle  de  M"'  veuve  Graalio , 
bordant  la  rue  Molière. 

Sur  l'autre  partie  latérale  de  la  salle,  la  maison  Viliemaiii,  rue 
Corneille  ,  était  également  menacée. 

Jus(iu'à  10  heures,  le  vent  soufflait  à  peine  et  les  flamflaècbes 
n'étaient  pas  portées  bien  loin  ;  mais  vers  dix  heures  et  demie, 
le  vent  augmenta  et  lançait  des  objets  moitié  bràlàs  jusque  la 
rivière  ,  éloignée  de  plus  de  120  toises.  Les  navires  furent  même 
forcés  de  gagner  le  large. 

Pendant  toute  la  nuit  du  24  août ,  on  travailla  ainsi  pour  se 
rendre  maître  du  feu.  On  y  réussit  enfin  ,  mais  le  foyer  de  Fin- 
cendie  était  tel,  les  matières  enflammées  ,  amoncelées  dans  l'en- 
ceinte  de  la  salle  formaient  un  tel  1)rasier  ,  que  le  service  des 
pompes  dut  continuer  sans  interruption  jour  et  nuit  jusqu'au  26. 
Ce  jour  là  même  ,  le  feu  se  maintenait  toujours  et  forçait  encore 
d'entretenir  deux  pompes  en  activité. 

Tout  danger  cependant  avait  cessé. 

L'un  des  administrateurs  de  la  commune,  .M.  Fourmy ,  fut 
alors  délégué  pour  faire  procéder  au  déblaiement,  et  le  trésorier 
de  la  ville  eut  ordre  de  fiiire  les  avances  nécessaires.  Cette  dé* 
pense  s'éleva  à  environ  800  fr. 

Mais  quelle  était  la  cause  première  de  ce  désastre  7 

A  cette  époque ,  où  la  défiance  était  à  Tordre  du  jour  de  tous 
les  partis ,  où  tout  était  l'objet  du  soupçon  »  l'opinion  puUtgue 


—  41t  — 

n«k  manqua  pas  d'attribuer  de  suite  cet  événement  à  b  mal- 
veiHance. 

L'adminish*atioii  municipale  sentit  donc  le  besoin  d'éclairer 
ce  soupçon  et  ouvrit ,  à  cet  effet ,  une  enquête. 

Le  26,  à  midi,  elle  réunit  à  la  maison  commune  ,  les  entre- 
preneur ,  régisseur ,  acteurs ,  actrices  et  musiciens  du  théâtre  , 
et  reçut  leurs  dépositions. 

Toutes  leurs  déclarations  furent  ù  peu  près  identiques  et  attri- 
buèrent la  cause  de  Tincendie  à  l'embrasement  accidentel ,  par 
une  bougie ,  du  transparent  qui  était  au-dessus  de  l'apparte- 
ment de  Zémire.  Une  fausse  manœuvre  eut  lieu ,  et  pendaul 
qu'on  cherchait  à  y  remédier,  le  feu  ,  qui  avait  semblé  d'abord 
ner  présenter  aucun  danger  ,  gagna  rapidement  les  frises ,  et , 
dans  un  instant ,  tout  fut  embrasé. 

Nous  croyons ,  du  reste ,  devoir  mettre  sous  les  veux  queU 
ques-unes  de  ces  dépositions. 

Voici  d'abord  celle  de  M.  i.  Le  Breton ,  chef  d'orebestre  : 

i 

«r  J'ai  vu  le  feu  au  transparent  qui  était  au*dessas  de  l'appar- 
»  tement  de  Zémire.  Un  instant  après  devait  monter  le  buste 
»  d'Azor  ;  le  cftble  qui  servait  à  le  monter  ayant  manqué  ,  on 
i>  s'est  occupé  à  le  réparer.  Dans  cet  intervalle ,  je  voyais  le  Ceu 
»  au  même  traiisparent ,  mais  qui  ne  paraissait  pas  s'étendre  , 
n  puisque  le  citoyen  Lt*  Faure,  qui  était  dans  ce  moment  sur  le 
»  théâtre,  dit  au  public  que  ce  n'était  rien.  Cependant, on  baissa 
»  le  rideau  d'avant-scène  ;  cela  me  fit  croire  que  l'on  avait  trouvé 
»  quelque  moyen  d'éteindre  le  feu.  Dans  cette  persuasion  ,  je 
j»  restai  à  l'orchestre ,  voulant  sauver  la  symphonie  de  l'opéra , 
»  lorsque  j'entends  un  bruit  terrible;  je  vois  le  rideau*  d'avant- 
»  scène  en  feu.  Je  me  sauve  par-dessus  l'orehestre ,  par  ht  ga- 
A  lerie  des  baignoires.  Je  n'étais  pas  encore  ati   bout  de  cette 


—  412  — 

»  galerie ,    que  j'entends  crier  au  parterre  ;  Sauvez-vous  «  U 

o  voûte  tombe.  Je  regardai   par  une  loge  et  je  vis  effective- 

»  ment  le  lustre  tomber  et   la  voûte  du  parterre  qui  s'écroa- 

»  lait,  o 

Voici  encore  la  déclaration  du  régisseur  Hassy  : 

0  Je  jouais  Sonder  dans  la  pièce  intitulée  Zémire  et  Azar.  Au 
a  3*  acte,  on  devait  faire  paraître  une  grotte  qui  devait  se  chan- 
j»  ger  en  Azor,  cliaugemeot  qui  a  manqué  ,  je  ne  sais  pourquoi. 
j»  Hais  enfin  comme  régisseur,  je  cours  de  suite  pour  m'en  in- 
D  former.  Au  même  instant,  je  vois  le  transparent  qui  porte 
0  ces  mots:  appartement  de  Zémire ,  qui  n*est  autre  chose  qu'nu 
»  petit  cadre,  je  le  vois  en  feu.  Je  m*en approche,  pour  donner 
0  les  ordres  nécessaires  et  pour  leteindre  moi-même.  Mais  mes 
B  efforts  sont  inutiles,  et  dans  une  seconde  je  vois  tout  le  cein- 
»  tre  en  feu.  Je  crie  alors  à  tout  le  monde  do  se  sauvelr.  Je  le 
0  fais  moi-même;  je  cours  à  ma  loge  pour  me  déshabiller;  je 
0  n*en  peux  monter  les  marches ,  vu  que  la  fumée  m'étouffait. 
0  Je  suis  donc  contraint  de  me  sauver  tel  quo  j*étai$  en  habitude 
»  théâtre,  tout  cela  en  moins  de  trois  minutes.  » 

L'administration  municipale  reçut  encore  les  déclarations  de  : 

MH.  Dumanoir,  artiste  ; 

Clavet,  dit  Gabriel; 

Faure,  danseur; 

A.  Drot-Gourville ,  adjoint  au  génie  militaire  ; 
H"**  Saint-Julien ,  chargée  du  rôle  de  Zémire; 

Saint- Amand,  artiste; 

et  toutes  leurs  dépositions  ne  firent  que  confirmer  et  la  cause  et 
la  rapidité  extraordinaire  de  l'incendie. 


—  413  — 

Nous  donnerons  enfin  la  déclaration  du  sieur  Danglas^  directeur 
ilu  théâtre,  qui ,  dans  cette  occasion ,  montra  un  certain  courage 
0|mn  véritable  sang-froid. 

«  Je  sousigné  ,  Directeur  du  Théâtre  de  la  République ,  déclare 
»  qu'après  avoir  fait  tout  préparer  pour  représenter  sans  ucci- 
»  dents  €t  à  la  satis&ction  des  spectateurs  la  pièce  de  Zémire 
»  et  Azor,  je  descendis  à  la  fin  du  2'  acte  dans  le  parterre  , 
n  afin  de  juger  moir-méme  de  Teffet  des  machines.  J'y  étais  à 
»  peine  que  je  vis  ou  crus  voir  une  lueur  filer  le  long  des  frises.  Je 
i>  saute  sur  le  théâtre ,  et  vois  que  le  feu  prenait  au  chftssis-trans- 
»  parent  de  l'appartement  de  Zémire.  Je  m'en  affectai  peu  , 
u  par  l'habitude  d'éteindre  de  suite  de  pareils  accidents  et  mon- 
»  tai  moi-même  sur  le  pont  volant  d'où  je  coupai  la  frise  où 
»  le  feu  pouvait  se  communiquer.  Déjà  je  croyais  le  mal  réparé, 
»  quand  le  rideau  d'avant-scène  tombé  me  fit  presque  suffoquer 
»  par  la  fumée.  Je  criai  :  haut  le  rideau.  11  fut  levé  ;  mais  alors 
»  le  bruit,  qui  se  fit  entendre  au  dessus  de  ma  tête,  ayant  at- 
ù  tiré  mes  regards ,  je  vis  le  toit  en  feu. 

»  Désespérant  alors  d'éteindre  un  incendie  dont  les  progrès 
A  surprenants  donneraient  matière  à  d'étranges  conjectures,  si  la 
9  raison  n'empêchait  de  s'y  livrer,  je  sautai  sur  le  Théâtre 
0  de  l'endroit  où  j'étais  ,  à  seize  pieds  à  peu  près  de  hauteur. 
»  Les  flammes  m'environnant  déjà  et  me  coupant  toute  retraite 
•  du  côté  des  sorties  ordinaires»  je  gagne  le  foyer  des  acteurs  : 
n  il  était  en  feu.  Je  me  jette  dans  le  cabinet  des  armes  à  côté  ; 
0  j'y  trouve  étendus  plusieurs  individus  qui,  désespérés  et  per- 
0  dant  la  tète,  n'attendaient  plus  que  la  mort.  Sans  m'amuser  à  les 
»  réconforter,  je  prends  parmi  les  boucliers  et  ferrailles  un 
i>  vieux  sabre  en  fer  dont  je  me  sers  pour  dépatficher  la  porte 
9  qui  s'offre  à  moi  comme  seul  moyen  de  salut.  Je  fais  sauter 
»  les  loquetaux  du  haut  et  du  bas  ainsi  que  les  fiches.  Le  simg 


—  414  — 

0  qui  coulait  de  U  blessure  que  je  m'étais  faite  à  la  tempe 

»  droite  exi  m'élançaot  sur  le  théâtre,  m'empèçhait  de  foir 

D  qu'il  restait  une  serrure  à  faire  sauter.  M  en  apercevant  alofs 

i>  à  mon  grand  désespoir,  je  passe  entre  celte  serrure  et  la  porte 

n  la  lame  de  mon  sabre  ;  je  réussis  mieux  que  je  ue  m'ea  étais  flatté 

»  puisque  la  serrure  vint  et  céda  à  mes  efibrts.  La  porte  s'oorre  : 

»  je  crie  alor&à  mes  infortunés  compagnons  :  venez,  amis,  do 

»  courage,  nous  sommes  sauvés^ ...  je  le  croyais;  j'avance;  4 

o  désespoir  !  un  mur  se  présente  à  moi   et  nous  n'avons  riea 

»  fait.  La  mort  dans  Fâme ,  je  passe  mes  doigts  dans  un  gril- 

0  lage  de  fil  de  laiton  qui  couvrait  une  petite  lucarne.  Dès  lors 

B  je  criai  aux    gens  du  dehors  dé  nous  sauver  en  secondant 

9  mes  efforts  pour  jeter  bas  le  briquetage  qui  nous  enfernoail 

0  plusieurs  dans  une  fournaise  dont  les  flammes  nous  gagnaieni 

»  à  tout  moment.  Les  efforts  du  dehors  réunis  aux  miens  firent 

»  enfin  une  brèche  par  laquelle  je  fis  passer  ces  malbeuraïa. 

»  Mais  alors  mes  forces  m'abandonnent  et  Ton  me  retire  presque 

0  sans  mouvement  et  sans  connaissance.  On  m'emporte  diei 

»  moi  où  je  me  suis  trouvé  en  reprenant  mes  sens.  • 

L'Administration  municipale  ae  fit  un  devoir  de  témoigner 
à  tous  ces  artistes  le  vif  intérêt  qu'elle  prenait  à  leur  malheur, 
et  promit  de  prendre  toutes  les  naesures  possibles  pour  adoucir 
leur  pénible  position. 

Ainsi  la  cause  de  l'incendie  était  bien  connue,  et  tous  las  témoi- 
gnages de  ceux  qui  en  avaient  été  les  témoins  concordaient  sor 
ce  point. 

Aussi  dans  un  rapport,  signé  de  tous  les  membres  del'Aii- 
ministration  et  qui  fut  adressé  à  Tautorilé  supérieure,  trouvons- 
nous  résumée  éans  les  teroMs suivants,  l'opinion  qui  s'était  ar- 
rMée  à  cet  eflbt  et  qui  avait  été  confinnée  par  l'enquête. 


—  416  — 

a  Le  feu  a  oommencé  par  une  flamme  qu*une  bougie  com- 
i>  munîqua  au  transparent  placé  au- (dessus  de  l'appartement  de 
»  Zémire.  Cette  flamme  gagna  une  frise,  et  Feffet  lut  si  prompt, 
»  M  violent,  que  dans  trois  minutes  he  rideau  d*avant-scène  et 
»  le  lustre  placé  au-dessus  du  parterre  tombèrent.  Au  même  ins- 
»  tant ,  la  flamme  gagna  le  grand  magasin  des  décorations  et 
o  se  porta  avec  une  telle  vélocité  à  la  couverture  qu'elle  fut 
•>  aussitdt  embrasée  et  qu'aucuns  efforts  humains  ne  purent  en 
o  arrêter  les  progrès.  » 

Cependant,  malgré  cette  évidence*  le  doute  restait  encore 
dans  certains  esprits ,  et  une  dénonciation  fut  même  portée  au 
Gouvernement. 

L'administration  municipale  en  fut  prévenue  par  la  lettre 
suivante,  qui  lui  fut  adressée  le  15  pluviôse  an  V  (13  février 
1797)  par  le  Commissaire  du  Directoire  exécutif  à  Nantes,  M. 
LetourneuK. 

«  il  a  été  adressé  au  Ministre  de  la  police  générale,  sous  la 
»  date  du  24  nivôse  dernier ,  par  un  citoyen  de  Nantes,  un 
D  mémoire  particulier,  relativement  à  l'incendie  de  la  salle  de 
»  spectacle.  L'objet  de  ce  mémoire  paratt  être  de  prouver  qu'un 
»  événeifient  que  le  vulgaire  a  cru  et  qu'on  s'est  efforcé  de 
»  persuader  être  un  pur  accident,  indépendant  de  toute  com- 

•  binaison  et  esprit  de  malveillance,  n'est  au  contraire  que 
»  l'effet  d'un  ressentiment  d'intérêt  blessé  et  d'un  affreux  projet 
»  de  vengeance,  il  détaille  différents  iisiits  à  l'appui  de  cette 
o  dénonciation  ei  allègue  en  preuve  les  diverses  déclarations 
»  qui  ont  été  faites  et, reçues  à  votre  administration. 

»  n  eoficttiC  :  qu*U  est  des  vérités  dans  cette  affaire  que  les 

•  Admmistroîiofa  H*ant  pas  votdu  voir  au  qu'elles  ont  vouhs 
0  cacher  au  Gouvernement. 


—  416  — 

»  Voilà  donc  l'honnour  de  l'Adininistration  engagé  à  radlR 
0  dans  un  grand  jour  tout  ce  qui  a  rapport  à  cet  évéoemeot  d  a 
»  souvenir  trop  douloureux. 

o  Je  vous  prie,  Citoyens,  chargé  que  je  suis  de  prendre  toutes 
p  les  informations ,  tous  les  renseignements  qui  peuvent  coi- 
»  duire  à  la  découverte  de  ces  vérités  laissées  ou  jetées  soib 
i>  un  prétendu  voile,  de  me  transmettre  copie  en  forme  dei 
A  procës-verbaux,  déclarations,  dépositions  et  généralement  de 
»  toutes  les  pièces  qui  sont  relatives  à  Tincendie  en  question. 

I)  J'ai  élé  principalement  frappé  d*nn  rapprochement  bit  ptr 
»  Fauteur  du  mémoire  dont  il  s'agit,  c'est  qu'il  prétend  que 
j»  la  salle  du  petit  spectacle  avait  été  interdite  huit  jours  avant 
0  rincendie  de  la  grande  salle 

»  Il  est  extrêmement  important  d'approfondir  la  vérité  de 
»  ces  faits,  et  j'ai  dû  y  flxer  votre  attention.  » 

Signé  Lftoububvx. 

Les  Administrateurs  municPpaux  s'émurent  d'une  pareille 
lettre,  et  le  même  jour  15   pluviôse,  ils  y  répondirent.* 

(T  Nous  avons  lu  votre  lettre  du  15  de  ce  mois,  qui  nous 
»  instruit  qu'il  a  été  adressé  au  Ministre  de  la  police  générale, 
»  sous  la  date  du  24  nivôse  dernier ,  par  un  citoyen  de  Nantes, 
n  un  mémoire  particulier  relativement  à  l'incendie  de  la  salle 
I»  de  spectacle.  Vous  nous  demandez  copie  en  forme  des  pro- 
0  ces -verbaux,  déclarations,  dépositions  relatifs  à  cette  incendie. 

»  Nous  avons  dans  le  temps  envoyé  tant  au  Ministre  de 
0  l'intérieur  qu'à  l'administration  centrale  copie  de  toutes  ces 
n  pièces  ;  vous  les  trouverez  dans  les  bureaux  du  Département. 
n  Cependant,  s'y  elles  s'y  trouvent  égarées ,  nous  vous  en  ferons 
n  faire  de  nouvelles. 


I 


k 


-^  417  — 

»  Nous  vous  observerons ,  citoyen ,  que  nous  sommes  loin  de 
»  partager  Topinipn  de  l'auteur  du  mémoire.  Nous  croyons  que 
»  la  malveillance  n'existe  que  dans  la  méchanceté  du  dénoncia- 
»r  leur.  Ce  qu'il  avance  «  que  la  salle  du  petit  spectacle  avait 
»  été  interdite  huit  jours  avant  l'incendie  de  la  grande,  salle  est 
»  faux. 

I»  Nous  prîmes  seulement  un  arrêté,  le  27  nivôse  (15  juillet 
0  1796).;  mais  qui  n'interdisait  point  l'usage  delà  petite  salle. 

o  L'incendie  a  eu  lieu  le  7  fructidor  à  environ  huit  heures 
»  du  soir  ;  notre  arrêté  du  8,  qui  interdit  h  la  veuve  Ténèbre, 
»  propriétaire  de  la  salle ,  et  au  sieur  Julien ,  directeur  du  petit 
i>  spectacle,  la  faculté  de  donner  aucune  représentation  dans 
»  cette  salle,  leur  fut  envoyé  le  9.  Ci-joint,  copte  de  ces  pièces. 

Signé  Beâufbanchbt  ,  président. 

H.  Letoumeux  ne  s'endormit  point  sur  cette  affaire;  il  étu- 
dia l'opinion  publique  et  toutes  les  pièces  qui  lui  avaient  été 
soumises,  et  le  27  ventôse  an  V  (17  mars  1797)  ,  il  écrivait 
au  Ministre  de  la  police  générale  : 

«  Citoyen  Ministiub  , 

0  Je  dois  une  réponse  à  votre  lettre  du  11  pluviôse  dernier , 
»  relative  au  mémoire  qui  vous  a  été  présenté  sur  les  causes 
D  de  l'incendie  de  la  salle  de  spectacle  de  la  commune  de 
»  Nantes. 

»  Je  ne  vous  dissimulerai  pas  que  mon  premier  mouvement 
»  à  la  lecture  des  insinuations  et  même  de  quelques  assertions 
A  bien  hardies  que  ce  mémoire  renferme,  a  été  un  sentiment 
».  dindignation  contre  son  auteur  que  vous  avez  jugé  à  propos 
h  de  ne  pas  fairer  connaître. 

27 


ù  Mïiis  la  raison,  les  devoirs  de  mon  iDiDistère  et  Ttiiiérèlde 
»  rechercher  la  vérité  pour  vous  la  faire  connaître^  ont  bîeolAl 
n  imposé  silence  à  ces  premières  affections. 

»  L'impartialité  la  plus  sévère  comme  rexaclitode  1»  plus  senn 
B  puleuse  ont  présidé  à  toutes  mes  recherciies  ;  les  roènies 
»  garants  doivent  recommander  «^  votre  attention  le  résultai 
»  que  je  vais  vous  soumettre  et  rémission  du  jugetnenl  q«e  j*en 
D  porte. 

n  Mon  premier  soin  fut  donc  de  ftiire  comiattre  à  Tadminis- 
»  tration  municipale  do  Nantes,  le  mémoire  où  elle  paraissatt  si 
A  gravement  inculpée. 

j»  L'administration  municipale  de  Nantes ,  en  m'indiquanl  k 
»  procès-verbal  dressé  à  foceasion  de  cet  événement  ,  se  jus- 
»  tifie  avec  autant  de  modération  que  de  précision  des  soupçons 
»  lancés  contre  elle  par  l'auteur  du  mémoire.  Elle  s'attache 
))  surtout  à  détruire  la  plus  méchante  comme  la  plus  fausse 
0  des  assertions  de  ce  dénonciateur.  En  effet ,  elle  prouve  que 
»  la  salle  du  petit  spectacle  n'avait  point  é4é  fermée  avant  Tin* 
A  cendie  de  la  grande  salle;  elle  représente  dans  son  arr&léda 
»  27  messidor  tout  ce  qu'elle  avait  fiui  à  cet  égard;  et  c'est  uae 
0  chose  si  notoire  à  Nantes  que  cette  fermeture  n'eut  lieu  réel- 
n  lement  que  le  lendemain  de  l'incendie ,  qu'on  pourrait  dire  i 
ù  l'auteur  du  mémoire  qu'il  eu  a  imposé  à  son  escient,  ou  qu'il 
»  est  bien  mal  informé. 

»  Je  joins  en  conséquence  ici  copie  : 

»  i»  Du  procès-verbal  de  Tincendie; 

f»  2^*  De  l'arrêté  de  l'administration  municipale  de  NaMes  da 
»  27  messidor; 

0  3'*  De  la  lettre  de  cette  administration  du  i  8  pluviôse  dernier; 

»  4^  De  son  arrêté  du  8  fructidor  ; 

»  Mais  ,  Citoyen  Ministre  ,  les  insiroclions  que  j'ai  voukt 
»  prendre  et  vous  mettre  sous  les  yeux  ne  se  tioment  pas  à 


—  419  — 

ii  ces  preipiers  documents,  quoique  déjà  bien  propres  à  jeter 
»  la  phia  grande  lumière  sur  les  causes  de  ce  malheureux  événe- 
»  ment. 

»  U  ef^t  entré  dans  mes  •vues  d'épuiser  pour  ainsi  dire  la  ma- 
tt  iière  des  preuves,  afin  de  réduire  au  silence  la  calomnie  la 
a  pliia  subtile. 

»  J'ai  donc  interrogé  les  hommes  de  Tart ,  les  physiciens ,  tous 
»  ceux  que  leurs  connaissances  soit  comme  témoins,  soit  comme 
»  experts,  pouvaient  me  faire  regarder  capables  d'en  raisonner 
n  el  de  déduire  des  effets  une  juste  conséquence  sur  les  causes. 

p  C'est  de  cette  manière  que  j'ai  à  vous  offrir  et  que  je  vous 
»  envoie  les  rapports  raisonnes  de  l'Ingénieur  en  chef  du  dé- 
n  partement ,  du  professeur  de  physique  de  Técole  centrale , 
*.  rapports  d'autant  plus  dignes  de  confiance,  que  les  opinions 

#  sont  énoncées  sur  la  vue  du  procès-verbal  de  Tincendie  et  des 
»  déclarations  de  tous  les  acteurs ,  artistes  ou  employés  qui  se 
o  trouvaient  ce  jour  là  sur  le  théâtre  et  dans  la  salle  incendiée. 

•  La  conséquence^  uniforme  et  générale  est  :  l'incendie  a  été  un 
n  pur  accident. 

»  Si,  entM  plusiejurs  causes  probables  de  cet  incendie ,  on  peut 
»  hésiter  à  prononcer  quelle  est  la  véritable  et  Tunique,  il  est 
»  du  moins  certain  que  le  principe  du  feu  est  indépendant  d'au- 
lx cmevolooté  humaine.  Que  l'imprévoyance,  la  négligence  ou 
j^  quelque  désordre  aient  contribué  à  faire  naître  l'événement, 
9  cela  est  possible  encore,  mais  tout  repousse  Tidée  d'une  combi- 
9  naison  de  la  malveillance  ou  de  la  passion.  Cette  idée  appartient 
»  tout  entière  et  exclusivement  au  rédacteur  du  mémoire  que 
Ji  noHS  examinons;  la  plus  douce  dénomination  qu'on  puisse  don- 
»  ner  à  cette  idée ,  c'est  qu'elle  est  une  erreur ,  une  précipitation 
»  de  jugement,  une  prévention  de  son  esprit,  ou  un  effet  de 
»  l'ignorance.  Vous  ne  croirez  donc  plus ,  Citoyen  Ministre,  qu'il 
»  y  ait  à  découvrir  des  %>érités  queks  Administrateurs  n'ont  pas 


—  420  — 

a  voulu  voir  ou  qu^ils  ont  voulu  cacher.  Ce  n'est  point  à  de 
j>  pareils  IraîU  que  Ton  peut  reconnaître  radininistratioD  de 
0  Nantes. 

o  Mais,  Tauteur  du  mémoire  doit  être  sommé  de  rendre  compte 
»  comment  il  a  su  et  comment  il  ose  affirmer  que  deux  quidami^ 
»  un  surtout ,  avant  Tincendie  déclaré ,  se  disaient  entre  eux 
»  sur  la  place  :  a  Est-ce  que  cela  aurait  manqué  ?  n 

»  Nous  lui  demanderons  s'il  a  entendu  ce  discours ,  ou  s*il 
»  ne  le  certifie  que  sur  un  rapport. 

»  S*il  l'a  entendu,  devait-il  donc  hésiter  un  instant  à  foire  arrêter 

»  deux  hommes  qui  s'accusaient  du  crime  d'incendiaires?  Son 

I)  inaction,    son  silence  ne  seraient-ils  ^ pas  une  sorte  decom* 

» 

»  plictté  ? 

0  S'il  n'affirme  le  fait  que  sur  un  rapport ,  indique-t-il  les 
n  personnes  ou  la  personne  de  qui  il  le  tient  ?  et  dans  ce  cas 
i>  sa  réticence  ou  sa  crainte  ne  sont-elles  pas  de  nouveaux  crimes 
»  contre  la  société  ? 

»  Citoyen  Ministre,  tout  concourt,  comme  vous  le  voyex, 
0  h  faire  sortir  cette  vérité  :  l'incendie  du  17  fructidor  est  un 
n  malheur,  et  le  Gouvernement  n'y  verra  qu'un  motif  d'exciter 
n  sa  sensibilité  et  sa  bienfaisance,  pour  réparer  les  suites  funes- 
»  tes  qu'il  a  entraînées. 

n  Au  surplus,  je  dois  vous  prévenir  que  mon  intention  est, 
0  si  vous  ne  la  désapprouvez,  de  donner,  par  la  voie  des  journaux, 
n  la  publicité  au  mémoire  qui  vous  a  été  présenté  et  aux  pièces 
»  qui  prouvent  la  fausseté  des  faits  qu'il  renferme.  C'est  ia 
n  moindre  satisfoction  due  aux  Administrations  de  Nantes: 
»  la  manifestation  de  la  vérité  est  d'ailleurs  un  devoir  du  ma- 
»  gistrat.  » 

Signé  LBTOTmNBvx. 


—  421  — 

Le  même  jour,  27  ventôse,  H.  Letourneux  écrivait  également 
aux  membres  de  r4dnninistration  municipale  : 

Citoyens , 

«  Indépendamment  des  renseignements  que  je  vous  ai  deman- 

0  dés  sur  Tincendie  de  la  salle    du   grand  spectacle ,  j'ai  cru 

»  devoir  m'c^tourer  de  toutes  les  lumières  qui  pouvaient  sortir 

9  de  lexamen  des  faits,  par  les  gens  de  Tart  et  les  hommes 

D  instruits  dans  la  physique. 

»  Partout  le  même  résultat,  la  même  conclusion,  et  il  ne 

»  reste  plus,  pour  Tauleur  du  mémoire  présenté  à  ce  sujet  au 

D  Ministre  de  la  police  générale,  et  que  je  vous  ai  communiqué 

9  dans  le  temps,  que  de  choisir  entre  la, calomnie  et  l'ignorance. 

o  Je  viens  donc  de  faire  au  Ministre  de  la  police   un    rap- 

»  port  définitif  sur  cette  désagréable  affaire.  Je  suis  bien   aiise 

»  que  vous   en  ayez  connaissance  ,  et  à  cette  fin ,  je   vous   en 

»  envoie  copie,  o 

Ainsi  le  doute  n'était  plus  permis,  la  malveillance  dut  se  taire,' 
et  l'affaire  n'eut  pas  d'autre  suite. 

Malgré  l'étendue  de  cette  correspondance,  nous  avons  cru 
devoir  la  donner  tout  entière,  car  il  s'agissait  ici  d'une  question 
de  moralité,  surtout  pour  notre  Administration  municipale ,  et 
nous  avons  tenu  à  feire  connaître  que  rien  ne  resta  des  soup- 
çons qui  avaient  d'abord  été  conçus. 

Mais  revenons  sur  le  théâtre  de  Tinçendie. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  les  ^6  et  27  août,  on  travaillait 
encore  à  éteindre  les  derniers  restes  du  feu  qui  couvait  au  milieu 
des  débris. 

Le  28  on  commença  le  déblaiement,  et  dans  cette  journée  on 


—  424  — 

recueillit  six  cadavres  de  personnes  qui  avaient  été  étoofféee  et 
avaient  péri  à  l'intérieur* 

Ces  cadavres  étaient  ceux  de  : 

Cascagne,  menuisier  ,  ouvrier  machiniste; 

Anne-Louise  Patrix  ,  veuve  Doussaint,  de  ia  commaoe  d'An- 
gers; 

Anne- Julienne-Henriette  Dau-Robert,  âgée  de  5  ans  et  demi; 

La  fille  du  citoyen  Vivien,  cordonnier,  rue  Santeciil,  âgée  de  16 
ans.; 

La  femn^e  Dolbaut ,  portière  à  1  une  des  portes  de  la  salle  ; 

Une  jeune  fille  qui  demeura  inconnue. 

Plus  tard,  on  retrouva  encore  parmi  les  décombres ,  le  corps 
du  sieur  Galîpaud  qui  figurait  dans  le  ballet  de  ZéMire  et  Azor. 

Le  nombre  des  victimes  de  l'incendie  fut  donc  réellement  de 
sept.  Tout  d  abord,  les  bruits  les  plus  exagérés  s'étaient  répandus 
à  cet  égard,  mais  l'exactitude  des  recherches  que  l'on  fit  partout 
sans  trouver  d'autres  morts,  ne  permet  pas  de  croire  qo*il  y  en 
eut  davantage. 

Dès  que  la  fin  de  l'incendie  permit  d'inspecter  les  lieux, 
H.  Crucy,  en  sa  qualité  d'arcbitecte-voyer,  fit  son  rapport. 

Ce  rapport  s'exprimait  ainsi  sur  les  résultats  du  désastre  : 

fl  Le  feu  a  consumé  le  théâtre  et  la  salle  entière,  le  magasin 
0  de  décorations  et  lo  foyer  des  acteurs ,  les  paifttres  de  toutes 
n  les  ouvertures  qui  donnent  sur  la  salle  et  sur  le  théâtre  et  eeax 
»  du  magasin  de  décorations,  toute  la  couverture  de  l'édifice,  même 
0  celle  du  vestibule,  à  l'exception  du  péristyle  et  de  parties 
»  des  façades  latérales  les  plus  voisines  du  vestibule ,  sur  les  rues 
»  Corneille  et  Molière,  enfin  une  grande  partie  des  soliveaux  et 
D  charpente  des  bâtiments  qui  donnent  sur  ces  deux  rues. 

»  Le  péristyle,  le  grand  vestibule  et  les  deux  t>etits  vestibules 


—  6«S  — 

■ 

i>  qui  lui  servent  d'ei^rée,  les  escaliers  des  premières,  secondes, 

»  troisièmes  ei  quatrièmes  loges  sont  conservés  en  entier.  Un 

»  grand  nombre  de  cfaambres ,  ou  loges  des  acteurs  et  actrices, 

o  les  planchers  des  foyers  publics   et  les  bureaux  n*ont   pas 

o  souffert. 

j»  Les  murs  «les  foyers  des  acteurs  ei  ceux  du  fond  du  tbéàtre 

»  sont  bons.  La   pierre  de    maçonnerie,  appelée    pierre    de 

»  moellon,  a  parCeiitement  i^ésislé  à  l'action  du  feu,  seulement  les 

»  enduits  y  ont  cédé.  En  général  toutes  les  pierres  de  taille,  de 

»  Saini*&vîgnien,  de  granit  et  de  tuf  qui  se  sont  irouvéos  sou- 

»  mises  à  cette  action  ,  sont  calcinées  ou  briîlées.  j» 

H.  Çrucy  terminait  ainsi  son  rapport: 

»  Il  m*est  impossible,  dans  ce  moment,  de  donner  un  devis 
o  eslimatifdes  travaux  de  réparation  ou  plutôt  de  i^econstrucLion 
•  du  théâtre  et  de  la  salle,  nayant  pu  reconnaître  au  juste 
»  l'état  de  toutes  les  parties  des  bàtimenis  adjacents  que  le  feu 
v-a  endommagés.  Cependant  on  peut  porter  par  aperçu  cette 
i>  dépense  à  320^000  fr.  » 

La  maison  Grasiin  n'eut  jpas  beaucoup  à  souffrir,  le  feu  n'ayant 
agi  que  sur  les  jalousies  du  belveder  et  sur  les  croisées  des  man- 
sardes. 

Celle  du  sieur  Goisneau ,  qui ,  comme  nous  Tavons  dit,  était 
adossée  à  la  salle  ,iut  presque  entièrement  détruite. 

La  maison  Villeougn  ne  fut  nullement  atteinte. 

Les  représentations  théâtrales  se  trouvaient  ainsi  forcément 
suspendues,  et  tous  les  artistes  qui  avaient  déjà  fait  de  très 
grandes tpertes  dpns' l'incendie,  se  trouvaient  dans  la  position  la 
plus  critique. 

)Dans  le  but  de  leur  offrir  un  lieu  de  réunion  et  le  moyen 
de  continuer iettr& représentations,  dès  le>8  fructidorl'admuiistra- 


—  424 


■  c 


tion  municipale  prit  un  arrêté  portant  défense  expresse  à  M 
V'  Ténèbre,  propriétaire  de  la  salle  rue  Bignon-Lestard  et  au 
sieur  Julien ,  locataire  principal,  de  destiner  cette  salle  à  aucun 
genre  de  spectacles. 

De  leur  côté,  les  artistes,  à  la  date  du  10,  adressèrent  col- 
lectivement à  l'administration  municipale  la  demande  suivante  : 

<r  Citoyens  administrateurs, 

■ 

»  Â  peine  sortis  des  dangers  et  de  l'état  de  stupeur  dans 
j»  lesquels  nous  a  plongés  l'affreux  incendie  d'un  des  plus  iaté- 
»  ressants  monuments  de  celte  commune,  et  l'un  des  plus 
»  beaux  consacrés  à  l'art  que  nous  cultivons,  nous  aurions 
»  peut-être  gardé  le  silence ,  dans  la  crainte  d'arracher  à  leurs 
i>  importantes  fonctions  nos  magistrats  dont  tous  les  moments 
»  sont  .précieux  à  la  chose  publique,  si  nous  n'avions  cédé  au 
j»  sentiment  qui  nous  a  fait  sonder  la  profondeur  de  l'abtme  où 
0  la  sûreté  de  cette  malheureuse  cité  pouvait  se  voir  entratuer 
i>  par  suite  de  cet  affreux  événement,  objet  de  nos  communs 
)>  regrets  et  de  votre  sollicitude  paternelle. 

j»  Déjà  votre  sagacité  vous  en  a  pénétrés  sans  doute.  Déjà 
»  vous  voyez  les  oisifs  dont  abonde  toute  cité  populeuse, 
j»  surtout  quand  elle  fume  encore  des  feux  de  la  guerre  civile , 
»  profiter  des  longues  soirées  d'hiver ,  pour  employer  à  toutes 
o  sortes  de  désordre  le  temps  qu'ils  passaient  au  spectacle,  le 
»  plus  sur  et  le  plus  heureux  moyen  que  put ,  en  les  occupant, 
»  leur  opposer  la  police. 

»  A  ces  considérations  déterminantes  se  joindra  dans  vos 
»  cœurs  le  sentiment  de  justice  et  d'humanité  que  réclament  nos 
»  malheurs,  et  pour  satisfaire  à  la  fois  à  la  sdreté  de  vos 
j»  administrés  en  général  et  aux  extrêmes  besoins  nés  de  notre 
»  déplorable  situation  en  particulieri  vous  ferez  droit  à  la  plus 


—  425  — 

j»  -juste  demande ,  eù>  affectant  aux  artistes  du  Théâtre  de  la 
»  RépubKque  la  salle  sise  rue  du  Chapeau-Rouge,  que  de  légères 
»  réparations  peuvent  mettre  en  état  de  suppléer  à  la  salle 
n  incendiée,  jusqu'à  la  réédification  de  celle-ci» 

tti  Nous  ajouterons ,  citoyens,  administrateurs ,  que  nous 
»  croirions  injuste  autant  qu'inhumain  ,  de  ne  pas  nous  con- 
•  server  notre  directeur  Danglas,  dont  Tactive  intelligence  avait 
»  dans  si  peu  de  temps  organisé  notre  entreprise,  et  qui  a 
»  montré  un  zèle  si  dévoué  au  milieu  des  dangers  de  Tin- 
»  ceodie.  » 

•  \ 

L'administration  s'empressa  d'accueillir  cette  demande.  Elle 
invita  M"*  Beconais ,  propriétaire  de  la  salle  du  Chapeau- 
Rouge  et  le  directeur  Uanglas  à  convenir  de  gré  à  gré  des 
conditions  auxquelles  cette  salle  serait  remise  à  la  disposition  de 
la  troupe  des  artistes. 

Une  réclamation  assez  vive  contre  ce  projet  fut  présentée 
par  les  habitants  voisins  qui  objectaient  le  danger  qui  pouvait 
naître  de  l'état  de  vétusté  de  cette  salle ,  entourée  de  tous  côtés 
par  des  bâtiments.  Hais  on  fit  visiter  les  lieux  et  les  environs 
afin  de  prendre  toutes  les  précautions  nécessaires  ;  on  se  hâta 
de  faire  les  réparations  les  plus  urgentes,  tant  à  la  salle  qu'au 
cirque  qui  y  était  joint,  et  le  4  septembre  un  concert  y  était 
donné  par  les  artistes.  s 

Voici  la  composition  de  ce  concert  qui,  sans  doute,  était  ee 
que  l'on  pouvait  alors  offrir  de  mieux,  mais- qui,  croyons- 
nous  ,   n'aurait  guère  aujourd'hui  le  privilège  diattirer  la  foule. 

Premier  Intermède* 

I  »  Symphonie  à  grand  orchestre  ; 

2®  Ariette  d' Œdipe  à  Colonne  j  par  le  pitoyeh  Manseau  ; 

3^  Concerto  de  hautbois,  par  le  citoyen  Donjeon; 


—  426  — 

4*^  Scène  d' Œdipe  à  Colonne j  fMir  le  citayen  Manias; 
5®  Symphonie    concertanle  par    tes    citoyens    Casîflûr    el 
Lechic; 

ô""  Cbœur  du  Seigneur 


Deanlème  Inleraièile* 

7®  Un  divertissement  du  citoyen  GirauH  |ière  ; 

9"*  Ariette  d' Œdipe  à  Coiomke^  par  la  cîloyenfie  Saiot- 
Amand  ; 

9°  Symphonie  concertante  de  la  composition  du  ciloyea 
Girault  père  et  exécutée  par  lui  et  son  fils  ; 

iO®  Air  de  Philippe  et  Georgelle,  far  le  ciipyen  Aboi; 

11^  Concerto  de  piano-forte,  par  le  citoyen  Hermimn; 

12^  Chasse  de  V Amoureux  de  quinze  ans,  çw  le  citoyen 
Hassy. 

Prix  :  Première  et  parquet.    ...   40  sous. 
Deuxième.» 24     » 

A  5  heures  et  demie  précises. 

Les  représentations  théâtrales  commencèrent  le  8  septembre, 
et  se  continuèrent.  La  première  se  composait  des  FoUes 
Amoureuses  et  du  Devin  du  Village. 

Le  prix  des  places  fut  fixé  : 

Premières  et  amphithéâtre 30  sous. 

Parquet 24    — 

Secondes 20    — 

La  ville  fit  encore  pour  l'appropriation  «de  cette  salie  des  frais 
assez  considérables.  Les  abords  étaient,  entre  autres,  diflSciles  et 
dans  le  plus  mauvais  état  ;  la  rue  du  Calvaire  n'était  point  pavée, 


j 


et   pour  la   rendre  viable ,  on  fit   une  dépense  qui   s'éleva  à 
1,500  fr. 

Mai6  radministration  ne  se  contenta  pas  de  ces  mesures. 
Bien  des  pertes ,  avons-nous  dit ,  avaient  été  faites  dans  l'in- 
cendie, et  par  suite  aussi,  bien  des  infortunes  étaient  à  soulager. 
Le  26  août,  elle  adressait  la  lettre  suivante  à  tous  les  entre- 
preneurs et  directeurs  des  théâtres  et  artistes  dramatiques  et 
lyriques  de  la  République. 

a  Xitoyens, 

9  Un  événement  terrible  vient  de  répandre  une  consterna- 
»  tion  générale  dans  la  commune  de  Nantes.  La  grande  salle 
»  de  spectacle ,  dite  de  la  République ,  qui  en  faisait  un  des 
»  plus  beaux  ornements,  vient  d'être  entièrement  copsumée 
»  par  le  feu.  Plusieurs  infortunés  ont  été  les  victimes  de  ce 
ù  cruel  malheur  et  ont  péri  dans  les  flammes;  d'autres,  et  ce 
»  sont  plus  de  cent  de  vos  camarades ,  ont  été  asIR^  heureux 
»  pour  sauver  leur  personne ,  mais  toute  leur  fortune  mobilière 
D  a  été  en  un  instant  la  proie  des  flammes  dévorantes.  Citoyens, 
»  vous  ne  serez  pas  insensibles  à  leur  cruelle  position.  Vous 
»  ferez  pour  eux,  ce  qu'eux-mêmes  ont  fait  pour  les  artistes 
»  d'Angers,  dont  la  position  était  bien  au-dessous  des  malheurs 
0  qu'ils  viennent  d'éprouver. 

»  Si,  dans  le  cours  de  la  révolution,  le  philosophe  et  l'homme 
o  sensible  ont  quelquefois  vu  leur  patrie  souillée  par  les 
»  forfaits  d'hommes  exéerables ,  il  faut  l'avouer ,  la  République 
j»  des  lettres  et  des  arts  a  fourni  peu  d'exemples  en  oe  genre, 
9  et  l'histoire  s'empressera  de  transmettre  à  la  postérité  les 
»  exemples  éclatants  décourage,  de  bienfaisance  et  de  patrio- 
»  tîsme  qu'un  grand-nombre  d'artistes  a  donnés  à  ses  conlem- 
»  porains. 


~  428  — 

o  Pour  nous ,  magistrats  du  peuple,  et  plus  encore  ses 
a  sincères  arois,  nous  nous  empressons  de  désigner  à  la  bien- 
»  faisance  publique  et  surtout  à  la  vôtre,  des  infortunés  dont  le 
»  malheur  est  trop  grand  pour  que  vous  n'y  soyez  pas  sen- 
»  sibles. 

»  Nous  vous  invitons  donc  à  faire  verser  dans  les  mains  du 
»  citoyen  Mouton,  trésorier  et  percepteur  de  la  commune,  le 
i>  produit  d'une  ou  plusieurs  représentations  que  nous  vous 
»  engageons  à  donner  au  bénéfice  de  vos  camarades  de 
0  Nantes,  j» 

Cet  appel  ne  fut  point  fait  en  vain,  et  les  troupes  d'un  grand 
nombre  de  villes  s'empressèrent  de  donner  des  représentations 
au  bénéfice  des  artistes  de  Nantes.  Une  somme  assez  impor- 
tante  pour  l'époque  et  les  circonstances,  fut  ainsi  recueillie  et 
fut  un  grand  soulagement  pour  toutes  ces  infortunes. 

Nous  pouvons  citer  surtout,  Rouen,  qui  fournit  un  contingent 

de 1601  liv.  4  s. 

Paris 557  » 

Marseille 563  o 

Orléans. 181  7 

Bayonne 148  d,  etc. 

Au  reste ,  toutes  les  personnes  qui  avaient  eu  à  souffrir  des 
effets  de  l'incendie  adressèrent  de  vives  réclamations  à  l'admi- 
nistration municipale,  qui,  elle-même,  se  trouva  dans  la  nécessité 
de  foire  quelques  sacrifices. 

Comme  il  arrive  toujours  en  pareille  circonstance ,  beaucoup 
d'objets  furent  aussi  dispersés  et  disparurent.  Les  filous  même, 
profitèrent  du  tumulte  pour  faire  leurs  mains;  l'on  en  arrêta 
plusieurs  chargés  d'effets  précieux.  Mais  aussi  bon  nombre  de 


—  429  — 

ces  objets  qui  avaient  été  portés  dans  des  maisons  à  l'abri  de 
Tincendie  iîirent  retrouvés  plus  tard  et  rendus. 

Quoi  qu*il  en  soit,  Fadministration  avait  cru  devoir  faire 
afficher  l'avis  suivant  : 

cr  Dans  l'incendie  qui  a  eu  lieu,  de  la  salle  de  la  Comédie, 
»  plusieurs  personnes  ont  sauvé  et  reçu  en  refuge  des  effets  de 
»  toutes  espèces  provenant  tant  des  appartements  de  la  dite 
»  salle  que  des  maisons  voisines.  Ces  personnes  sont  invitées  à 
9  venir  faire  leur  déclaration  des  effets  qu'elles  ont  sauvés  ou 
ù  reçus  en  dépôt,  au  secrétariat  de  l'administration.  » 

M.  Bar,  commissaire  de  police ,  fut  délégué  pour  recueillir 
ces  divers  objets  et  faire  entre  autres  l'inventaire  de  tous  ceux 
qui  appartenaient  à  l'entreprise  théâtrale  et  à  la  ville,  et  qui 
avaient  été  conservés. 

Cependant ,  le  commissaire  du  Directoire  exécutif,  à  Nantes, 
s'était  empressé,  dès  le  8  fructidor  (25  août),  de  prévenir  les 
Ministres  de  l'intérieur  et  de  la  police  générale,  du  sinistre  que 
la  ville  venait  d'éprouver.  Après  avoir  fait  connaître  le  fait 
principal  et  la  cause  qui  l'avaient  produit,  dans  les  mêmes  termes 
à  peu  près  que  nous  avons  exposés ,  le  commissaire  du  Direc- 
toire continuait  : 

C4  Quelques  employés  au  service  de  ce  vaste  théâtre  ont  été 
j»  les  victimes  infortunées  de  leur  zèle  et  de  leur  courage  ;  le 
j»  principal  entrepreneur,  le  citoyen  Danglas,  a  oublié  son 
»  malheur  et  ne  songeait  qu'à  porter  des  secours  aux  malheu- 
»  reux  qui  n'avaient  pu  se  sauver.  Il  a  fait  une  chute  et  l'on  a 
j>  dû  le  porter  chez  lui. 

»  Le  citoyen  Du&illy,  artiste  aussi  distingué  par  ses  bonnes 
0  qualités  que  par  ses  talents,   mérite  particulièrement  votre 


—  430  - 

»  sollicitude.  Il  exerçait  à  ce  ibé&tre  Temploi  de  peiatre  déco- 
»  rateur.  Seul,  au  milieu  des  flaromes,  il  marchait  sur  des 
A  pièces  de  charpente  eûflamroéea.  Il  est  enfin  sorti  de  ce 
0  danger  f  mais  dans  un  état  déplorable.  Il  a  les  pieds,  les 
»  mains,  les  cheveux  et  les  sourcils  brûlés.  Il  avait  un  appar- 
»  tement  jians  la  salle ,  où  il  logeait  avec  sa  fieimille.  Sa  femme 
»  et  lui  se  sont  sauvés,  mais  son  ménage  et  le  fruit  de  ses 
»  travaux  pénibles,  ont  été  la  proie  des  flammes. 

»  Vous  ne  serez  pas  non  plus  insensibles  à  la  position  craeUe 
o  de  plusieurs  artistes  dramatiques  et  lyriques  dont  la  fiorluae 
»  mobilière  a  été  entièrenjieat  consumée.  La  citoyenne  Saint- 
A  Amand,  entre  autres,  a  perdu  toute  sa  garde-robe.  Elle  ezer- 
n  çait  remploi  de  première  cbapteuse  ;  son  mari  est  connu  à 
n  Paris  et  a  la  réputation  d'un  compositeur  distingué  ;  il  s*éUit 
»  fixé  à  Nantes  avec  sa  Gemme  et  ses  deux  eofeats.  C*est  uqe 
o  très  grande  perte  pour  cette  famille  qui  o*a  que  son  industrie 
i>  pour  vivre.  Je  ne  vous  parle  pas,  citoyen  Ministre,  des 
«  victimes  de  ce  funeste  événement,  qui  ne  sont  pas  encore 
A  commos.  Parmi  les  cadavaes  reconnus  il  se  trouve  celui  d'une 
»  femme  enceinte  et  celui  d'un  eolant*  a 

Pais  ie  jcomnMSsaire  affûtait  : 

a  II  s'est  fait  des  vols  considérables,  malgré  les  soins  de 
»  l'admipistration  nuinicipale,  du  général  de  brigade  Dutilh 
9  et  du  citoyen  Noi)maod ,  covimandaoiL  de  la  place ,  que  le 
»  Directoire  vient  d'élever  au  grade  de  chef  de  brigade.  Les 
»  caisses  publiques,  les  prisons  et  les  autres  étaUiaaemeDts 
»  n'ont  éprouvé  aucun  aocideut.  » 

Le  Jendenoain ,  l'administfation  municipale  adressa  également 
au  Gouvernement  un  rapport  circonstancié  de  révéneoMU.  Woas 


—  431  — 

nd  doDMrans  pas  h   copie  de   ce  rapport,  qui  n'est  que  la 
répélilion  de  ee  qae  nous  avons  déjà  iaH  connatire. 

Ce  rapport  reçut  à  la  date  du  7  vendémiaire  (28  septembre), 
la  réponse  suivante  du  Ministre  de  la  police  générale  : 

<r  Citoyens  administrateurs, 

j>  Si  rincendie  arrivé  le  7  flrur.tidor  dans  votre  commune, 
»  cause  des  regrets  sur  la  perte  d'un  beau  monument,  et  de 
»  pkis  grands  encore  sur  celle  de  plusieurs  citoyens  qui  en  ont 
•  été  les  maUieoreafies  victimes,  j*ai  appris  avec  satisfaction 
»  combien  vous  aviez  apporté  de  zèle  pour  empèèh«r  les 
»  progrès  des  flammes,  et  que  les  maisons  voisines  n'en 
A  déviassent  la  proie»  Recevez  mes  félicitations  sur  les  succès 
»  dont  vos  efforts  oui  été  suivis. 

»  Je  vous  invite  à  faire ,  de  concert  avec  le  commissaire  près 
»  votre  adffliftistratîon ,  anquel  )*ai  écrit  à  cet  égard  le  20 
n  fructidor,  les  recherches  les  plus  exactes  contre  les  voleurs 
»  4ifài  se  sont  permis  de  profiler  de  ces  mofnerOs  de  troubles 
»  pour  se  livrer  au  pîUage;  il  ne  faut  pas  que  ces  crimes 
»  restent  impunis.    ■ 

»  Signé  Cogboii.  » 

Nous  veaeas  de  voir  que  M.  Duiailly  avait  été  Tuoe  des  plus 
malheureuses  victimes  de  Tincendie.  Cet  artiste  jouissait  de 
l'estime  «t  des  qrmpatbies  générales  ;  une  souscription  particu- 
lière fiit  ouverte  à  son  i^ofit  et  le  montant  lui  en  fiil  versé« 

Nous  devons  dire  aussi  que  le  directeur  Danglas  ajoula  au 
courage  et  an  dévouaient  dont  il»  avait  bit  preuve ,  un  désin- 
téressement bien  louable  et  nn  grand  lémoÂgnage  du  désir  qu'il 
avait  de  soutenir  l'enlreprise  dont  il  était  le  chef* 

Malgré  les  pentes  considérables  qu'il  avait  en  luinooteie  à  awp- 


—  432  ~ 

porter,  il  paya  à  ses  artistes  leurs  appointements  pendant  19 

jours,  sans  qu'ils  eussent  joué^  et  cette  dépense  fut  pour  fan 

de 8,175  «p. 

De  plus,  il  contribua  de  ses  deniers  à  l'appropria- 
tion et  à  la  restauration  de  la  salle  du  Chapeau- 

Rouge  pour  une  somme  de.  ^ 10,000  fr. 

Ce  fut  ainsi  pour  lui  un  nouveau  sacrifice  de.    .     18,173   fr. 


Tout  en  louant  sans  réserve  M.  Danglas  d'une  pareille  eon* 
duite ,  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  remarquer  que  ce 
directeur  devait  avoir  ou  plus  de  chances  ou  plus  de  ressources 
que  ceux  de  notre  époque. 

C'est  là  sans  doute,  un  bel  exemple  à  citer,  mais  qui  malbeu- 
reusement  ne  trouverait  plus  guère  d'imitateurs. 

Notre  grand  théâtre  n'était  donc  plus  qu'une  ruine.  Les  artistes 
continuaient  bien  leurs  représentations,  mais  dans  une  salle 
étroite  et  à  tous  égards  indigne  d*une  cité  comme  Nantes.  Chacun 
en  souffrait,  l'administration  comme  le  public;  aussi  la  pentée 
commune  était-elle  pour  lu  reconstruction  immédiate  de  l'ancienne 
salle. 

Le  20  septembre,  la  municipalité,  après  eh  avoir  délibéré 
et  de  concert  avec  le  commissaire  du  Gouvernement,  se  décida 
donc  à  adresser  au  Corps  Législatif  la  pétition  suivante  : 

a  II  ne  manquait  à  notre  intéressante  commune  que  d'être 
»  atteinte  par  le  feu ,  pour  avoir  éprouvé  tous  les  genres  de 
»  calamités. 

jft  Longtemps  victimes  des  fureurs  révolutionnaires  et  des  dé- 
a  sastres  de  la  Vendée,  nos  concitoyens  allaient  oublier  leurs 
»  pertes,  ils  ne  songeaient  qu'à  les  réparer  sous  la  protection 
»  d'un  Gouvernement  juste  et  bienfaisant,  lorsqu'un  affreux  in- 


—  433  — 

»  cendie,  que  les  précautions  d'usage  et  des  secours  aussi  rapides 
»  que  nécessaires  n'ont  pu  étouffer,  a  atteint  et  dévoré  dans 
»  moins  de  dix  minutes  la  salle  du  théâtre  dit  de  la  Républi<|ue, 
j>  à  la  construction  ei  à  l'embellissement  de  laquelle  nos  conci- 
»  toyens ,  aidés  du  génie  des  artistes,  avaient  concouru  avec 
j»  magnificence. 

»  Nous  ne  venons  point  solliciter  de  vous  de  réparer  les  pertes 
»  nombreuses  qui  ont  été  faites,  ni  des  secours  à  porter  aux 
i>  enfants  des  malheureuses  victimes  de  cet  événement  funeste. 
»  Nos  premiers  regards  ont  été  pour  eux,  nous  les  avons  désignés 
»  au  Gouvernement  que  vous  avez  chargé  du  noble  emploi  de 
»  répartir  les  bienfaits  de  la  Nation.  Pères  du  peuple,  nous  en 
o  avons  rempli  les  devoirs. 

a  Dans  le  moment  où  des  puissances  encore  plus  insensées 
ji  qu'insolentes,  continuent  à  nourrir  le  ridicule  espoir  de  vaincre  ' 
j»  des  hommes  libres  avec  des  hommes  enchaînés,*  tous  les  efforts 
»  du  Gouvernement,  toutes  ses  ressources  et  ses  trésors  doivent 
»  se  diriger  vers  un  seul  but,  la  conservation  de  la  liberté  fran- 
»  çaise  et  l'anéantissement  de  ses  ennemis.  Aussi,  citoyens  Lé- 
»  gislateurs,  ne  vous  demandons-nous  point  le  rétablissement 
a  de  ce  bel  édifice  aux  frais  du  Trésor  public,  mais  nous  vous 
a  représentons  qu'il  serait  scandaleux  qu'un  ou  plusieurs  citoyens 
a  opulents  eussent  la  faculté  d'acquérir  un  emplacement  et  des 
a  débris  qui,  par  leur  magnificence,  attestent  encore  plus  un 
a  édifice  national  qu'une  maison  particulière,  et  que  des  hommes 
a  à  spéculation  pussent  mettre  à  contribution  les  plaisirs  et  les 
a  besoins  des  citoyens,  qui  en  s'amusant  et  s'instruisant  tout  à  la 
a* fois,  éprouvaient  encore  une  plus  douce  satisfaction,  parce 
a  qu'ils  savaient  que  les  revenus  du  spectacle  étaient  le  domaine 
a  du  malheur. 

a  A  ces  raisons,  nous  en  joindrons  d'autres  que  vous  né  trou- 

28 


—  4S4  — 

i>  verez  pas  moins  puissantes  ;  elles  sont  fondées  sw  des  motîfc 
»  très-particuliers  de  propriété. 

»  La  salle  incendiée  fut  construite  aux  frais  de  tous  les  ci- 
»  toyens  de  Nantes  en  1787,  et  Tancien  pouvoir  fut  asseijtiste, 
»  à  l'époque  de  Taliénation  des  domainen  communaux ,  pour 
»  abandonner  à  la  ville  de  Nantes,  sa  Comédie,  ses  Halles  et  si 
»  Bourse,  non  encore  achevée. 

»  Nous  ne  vous  mettrons  point  sous  les  yeux,  citoyens  Légis- 
»  lateurs,  les  raisons  de  morale  et  de  politique  qui  miliienf  en 
n  faveur  de  noire  demande,  nous  ne  vous  parierons  point  dn 
0  besoin  qu'une  ville  frontière  et  commerçante  éprouve  ea  œ 
0  genre,  de  celui  de  répandre  les  arts  sur  tous  les  points  de  k 
»  République.  Ces  besoins,  vous  les  avez  sentis,  en  établissant  des 
»  écoles  centrales,  polytechniques,  spéciales,  les  fêtes  nationales, 
0  les  chants,  les  jeux ,  les  courses,  et  en  Jionorant  les  artistes 
»  célèbres. 

o  Nous  demandons  donc,  citoyens  Liégislateurs,  que  vous  nous 
9  autorisiez  à  disposer  de  remplacement  et  des  restes  de  k 
»  salle  du  théftUre  de  Nantes,  à  charge  à  la  conHOQune  de  la  re- 
»  construire  à  ses  frais.  » 

Cette  demande  semblait  devoir  être  accordée  sans  difficulté. 
Cependant  il  n*en  fut  rien.  Le  Président  du  Conseil  des  Cinq- 
Cents,  à  la  date  du  20  vendémiaire  (li  octobre),  se  borna  à  eo 
accuser  réception,  en  prévenant  l'administration  municipale  que 
le  Conseil  avait  ordonné  le  renvoi  de  son  adresse  au  Directoire 
exécutif. 

On  se  retourna  alors  vers  le  Directoire  et  vers  le  Ministre  de 
rintérieur  pour  solliciter  de  nouveau  celte  demande  de  recoal- 
truclion,  mais  sans  le  moindre  succès,  —  la  question  ne  reçut 
aucune  solution. 

En  février  1798,  l'administration  se  décida  à  deaianderau 


—  435  — 

CooKAifflfttre  du  Goovernemeat  raatarisation  de  louer  les  parties 
latérales  du  bfttimenl,  qui  n'avaient  point  souffert  de  l'incendié. 
«  Nous  y  voyoQ6t  disait-elle,  on  avantage,  soit  pour  la  Nation, 
m  si  rédifice  lui  reste,  soit  pour  l'a  Commune,  s'il  lui  est  rendu.  » 

Celte  demande  fut  accordée  et  reçut  son  exécution. 

Cependant  la  municipalité  ne  cessait  de  poursuivre  le  projet 
de  recoDstruction. 

En  1797,  FervUle,  qui  avait  été  directeur  quelques  années 
auparavant,  demanda  la  concession  pendant  30>  années,  des  restes 
de  la  saUe  et  de  son  emplficeoient,  à  la  charge  par  lui  d'y  cons- 
truire, à  ses  frais  un  nouveau  théâtre,  sur  les  mêmes  plans  de  la 
salle  incendiée,  et  de  fournir  toutes  les  décorations  nécessaires  à 
l'exploitatton.  Le  devis  des  travaux  s'élevait  à  390,000  fr. 

Cette  poposUion  ne  fut  point  acceptée,  regardée  qu'elle  fut 
comme  onéreuse  à  la  Commune. 

En  même  temps  le  directeur  Danglas  feisait  la  même  ofire,  en 
limilattt  cependant  à  vingt  années  la  jouissance  gratuite  et  en 
s'engageant  à  remettre  à  la  fin  de  ce  terme,  à  la  ville,  et  en  bon 
état,  l'édifice  et  tous  les  accessoires  avec  dix  décorations  com- 
plèteSé 

Suite  ne  fut  également  point  donnée  à  cette  proposition. 

Enfin,en  1798,  on  tenta  une  souscription  volontaire  et  la  for- 
mation d'un  comité  qui,  avec  le  produit  des  souscriptions  re- 
oueîUies,  ferait  relever  la  salle ,  la  ville  devant  rentrer  dans  la 
propriété  de  l'édifice,  sit6t  qu'elle  aurait  pu  intégralement  rem- 
bourser le  montant  des  sommes  avancées  par  les  souscripteurs. 

A  la  tète  de  cette  souscriptîen  se  trouvaient  MM.  Lamaignière, 
ValUn  idné,  Pelloutier,  Rioheux  et  Candeau. 

La  souscription  se  compléta ,  mais  ce  projet  ne  reçut  encore 
aucune  exécution. 

Tout  restait  ainsi  dans  le  provisoire,  les  ruines  de  notre  théâtre 
Qontiimaient  à  affliger  lesTegards^et  suivant  une  pièce  officielle  de 


-^  436  — 

répoque,  «t  le  quartier  Graslin  n*élait  plus  qu'un  désert  depuis 
n  la  destruction  de  la  salle;  les  propriétaires  des  maisons  éproa- 
»  vaient  une  diminution  sensible  sur  le  prix  de  leurs  loyers,  et 
I)  les  marchands  du  quartier  se  montraient  disposés  à  abandonner 
n  leurs  magasins.  » 

Les  choses  n*en  restèrent  pas  moins  en  cet  étal  jus(|u*au  pas- 
sage de  l'Empereur  à  Nantes,  qui  eut  lieu,  conmie  on  lésait,  en 
1808. 

Ce  fut  encore  dans  la  salle  étroite  du  Chapeau-Rouge  que 
TEmpereur  assista  au  bal  que  là  ville  lui  offrait.  Mais  Toccasion 
était  trop  naturelle  pour  n'en  pas  profiter.  M.  le  baron  Bertrand- 
Geslin,  maire  de  Nantes,  entretint 'l'Empereur  du  projet  de  re- 
construction de  l'ancienne  salle,  et  la  question  fut  immédiatement 
tranchée. 

Les  travaux  ne  purent  cependant  commencer  qu'en  1811  ;  ils 
se  continuèrent  avec  activité,  et  à  la  fin  de  1812,  remise  de  la 
nouvelle  salle  fut  faite  à  l'administration. 

Avant  de  clore  ce  petit  travail,  donnons  encore  quelques  reo^ 
seignements  sur  la  salle  qui  avait  disparu,  et  sur  son  exploitation, 
pendant  sa  courte  existence  de  9  années. 

Cette  salle,  comme  nous  l'avons  dit,  avait  été  construite  en 
1786-1787,  aux  frais  de  la  Commune,  sur  un  terrain  qui  lui  avait 
été  concédé  par  H.  Graslin ,  à  la  condition  que  lui  et  sa  famille 
auraient  à  perpétuité  une  loge  dans  ladite  salle. 

Cet  édifice,  garni  de  10  à  15  décorations  complètes,  fut  affer- 
mé par  la  ville  k  une  compagnie,  moyennant  15,000  liv.  par  an, 
avec  l'obligation  d'ajouter  au  magasin  une  décoration  complète 
par  année,  le  surplus  des  augmentations  devant  appartenir  aux 
fermiers,  pour  en  disposer  comme  bon  jleur  semblerait. 

La  municipalité  de  Nantes  renouvela  ce  bail,|)our  neuf  ans, 
par  adjudication  du  28  février  1793,  moyennant  25,000  liv.  par 


—  437  -- 

annaux  sieurs  Uiedy  et  Turrainger,  négociants  et  autres,  déjà 
propriétaires  du  mobilier  composant  ie  magasin  du  théâtre. 

Le  premier  avril  suivant,  Kiedy  et  ses  associés  transportèrent 
au  sîeur  Ferville,  directeur  du  spectacle,  tous  leurs  droits  résul- 
tant de  Fadjudication  du  28  février,  à  la  charge  par  ce  dernier 
de  remplir  les  conditions  dont  ils  étaient  tenus  eux-mêmes  en- 
vers.la  ville.  Ils  lui  louèrent  de  plus ,  pour  tout  le  temps  que 
devait  durer  la  ferme,  le  magasin  d'habillements  et  de  décors,  à 
raispn  de  10,000  livres  pour  chacune  des  huit  premières  années 
et  de  12,000  livres  pour  la  dernière,  à  la  condition  que  Ferville 
serait  à  la  fin  du  bail,  propriétaire  unique  dudit  magasin,  s'il  avait 
satisfait  à  toutes  ses  obligations,  tant  vis-à-vis  de  la  ville,  qu'en- 
vers eux. 

Ainsi,  ce  Directeur,  outre  les  charges  de  son  exploitation,  avait 
à  acquitter  annuellement  : 

25,000  liv.  à  la  commune  pour  prix  de  fernoe. 

10,000  liv.  pour  bail  du  magasin  d'habillements  et  de  décors. 

Ferville  remplit  exactement  les  conditions  de  ce  traité  pendant 
les  années  1793  et  1794. 

En  1795  (le  23  floréal  anlll),  il  transporta  tous  ses  droits  et 
obligations  aux  citoyens  Violette,  Honlavai ,  Dubosc  et  C''. 

Mais,  ces  derniers  ne  se  sentant  pas  propres  à  conduire  une 
entreprise  de  ce  genre,  traitèrent  à  leur  tour,  le  4  floréal  an  IV, 
avec  le  sieur  Danglas,  et  lui  abandonnèrent  tous  leurs  droits  dans 
la  ferme  et  sous-ferme,  sans  aucune  réserve  que  la  jouissance 
d'une  loge  grillée  pendant  le  reste  du  bail,  moyennant  la  somme 
de  30,000  liv.  pour  chacun  d*eux,  payable  dans  six  années  avec 
intérêt  à  5  p.  ^/^  jusqu'au  remboursement. 

Quinze  mois  après,  la  salle  était  détruite. 

Comme  on  le  voit ,  la  ville  se  faisait  alors  un  beau  revenu  de 
l'exploitation  de  son  théâtre.   Aujourd'hui  les  temps  sont  bien 


—  438  — 

changés  et  cette  exploitation  fait  peser  au  ccMitraire  une  bin 
lourde  charge  sur  la  commune.  Il  sertît  sans  doute  carievx  « 
utile  d'étudier  la  cause  qui  a  graduellement  amené  an  pveil 
changement  Pour  le  moment ,  ce  qu'il  importait  surtout,  c'élûl 
de  trouver  un  remède  contre  ces  dépenses  toujours  croissantes 
et  le  plus  souvent  sans  résultat  de  l'exploitation  de  notre  tbé&bt 
confiée  à  un  directeur  privilégié.  La  commune  tente  aujourdlni 
un  nouveau  moyen  et  a  pris  cette  ezploitaiion  à  son  compte  ci 
à  ses  frais.  Ce  n'est  sans  doute  qu'un  essai,  mais  cet  essii 
réussira-t-il?  Il  est  permis  d'en  douter. 


NOTICE 


SUB 


QDBLQOES  FAITS  D'OBSERVATION 


àppaetenamt 


A  la  théorie  dn  Caloriqne  rayonnnant , 


Par  M^  F.  HDETTE. 


Ainsi  que  les  faits  acquis  se  chargeni  encore  chaque  jour  de 
le  démontrer ,  de  savantes  théories  se  trouveut  souvent  établies 
diaprés  des  données  pratiques  dont  la  nature  sehible  au  pren>ier 
aspect  d'un  si  faiUe  intérêt,  que  Ton  a  peine  à  concevoir 
comment  il  a  pu  se  faire  que  des  déductions  d'un  ordre  élevé, 
aient  été  tirées  de  si  simples  moyens. 

Parmi  ies  découvertes  de  cette  catégorie  qui  appartiennent  à 
notre  époque ,  ^ous  nous  bornerons  à  citer  celle  du  savant 
physicien  Wells,  relative  à  l'explication  du  phénomène  météoro- 
logique connu  sous  la  dénomination  de  Rosée,  théorie  qui, 
en  rendant  d'une  manière  palpable  l'action  atmosphérique  à 
laquelle  est  due  cette  manifestation ,  nous  a  paru  présenter  une 
analogie  si  -frappante  avec  Fe^plicatioR  de  l'ordre  de  pbéno- 


— •  440  — 

mène  dont  l'étude  va  devenir  le  sujet  de  celte  notice ,  que 
Tune  et  lautre  peuvent  être  comprises  dans  une  même  démons- 
tration. 

Chacun  sait  que,  particulièrement  dans  le  cours  de  la  saison 
hivernal ,  les  surfiices  intérieure  et  extérieure  des  vitraux  des 
maisons  habitées i  et  même  des  édifices  publics,  se  recoofreoi 
de  vapeurs  aqueuses  condensées,  connues  sous  le  nom  vulgaire 
de  buées,  et  dont  le  degré  d'intensité  de  condensation  est 
proportionné  à  celui  du  refroidissement  de  Tair  extérieur. 

Cette  constatation,  si  puérile  qu'elle  semble  être,  se  ratta- 
chant cependant  ^  des  principes  émanés  des  sciences  physiques^ 
nous  croyons  devoir,  pour  l'intelligence  des  faits  à  examiner, 
reproduire  quelques-^uns  de  ceux  de  leurs  préceptes  qui  ont 
avec  ces  faits  le  plus  de  rapports. 

!<*  Tous  les  corps,  à  quelque  nature  qu'ils  appartiennent, 
absorbent  et  rayonnent  le  calorique  dont  ils  se  pénètrent, 
dans  une  proportion  qui  varie  comme  celle  de  leur  pouvoir 
émissif; 

1^  Plus  les  surfaces  des  corps  sont  polies,  et  plus  grand,  est 
l'abaissement  de  la  température  de  ces  surfaces  ; 

3^  Un  corps  froid  introduit  dans  un  milieu  d'une  température 
élevée  et  dans  lequel  des  vapeurs  humides  sont  en  suspension, 
se  recouvre  aussitôt  de  ces  mêmes  vapeurs  à  l'état  de  con- 
densation ; 

4®  Les  émanations  calorifiques   d'une  densité   moindre  que 
celle  de  l'atmosphère,   s'y  répandent  par  impulsion  ascendante; 
'celtes  qui  sont  plus  froides,  et  dont,  par  conséquent,  le  degré  de 
densité   est  plus   considérable,    la  pénètrent  par  action  des- 
cendante ; 

5®  Parmi  les  êtres  organisés ,  les  espèces  dites  à  sang  chaud, 
jouissent  d'une  température  qui  leur  est  propre,  sans  préjudice 
de  celle  qui  peut  leur  être  conununiquée   et   qulls  ont  la 


__j 


—  441  — 

fiiculié  d'émettre;  les  espèces  à  sang  froid  ne  possèdent  pas 
les  mêmes  propriétés;  les  premières  deviennent  froides  en 
cessant  de  vivre;  les  autres  ne  changent  pas  de  condition 
thermale  en  subissant  cetle  grande  loi  de  la  providence. 

Ceci  posé,  si,  avant  d'aborder  la  question  relative  aux,  effets 
de  condensation  des  vapeurs  qui  apparaissent  sur  les  vitraux 
de  nos  maisons,  nous  reportons  notre  attention  vers  la  «cause 
productrice  de  la  rosée,  nous  sommes  conduits  à  reconnaître 
qu'elle  est  due  tout  entière  au  rayonnement  nocturne  du  calo- 
rique de  la  terre ,  rayonnement  dont  l'eiTet  est  de  refroidir  les 
surfaces  sur  lesquelles  viennent  se  condenser  les  vapeurs  d'une 
température  plus  élevée,  à  l'état  de  suspension  dans  les  basses 
régions  de  l'atmosphère.  Ce  sont  ces  mêmes  vapeurs  ainsi 
condensées  qui  se  forment  en  gouttelettes  d'eau ,  et  qui  appa^ 
raissant  dès  le  matin,  sur  le  sol,  constituent  la  rosée.  Indépen- 
damment des  nombreuses  expériences  qui  ont  été  faites  pour 
poser  cette  constatation ,  la  différence  observée  entre  la  tempé- 
rature de  la  surface  de  la  terre,  lors  de  la  manifestation  de  la 
rosée,  et  celle  de  l'air,  serait  seule  un  faitconfirmatif  du  principe 
sur  lequel  repose  sa  formation. 

La  même  explication  peut  s'appliquer  à  un  ordre  de  phéno- 
mène qui  ne  diffère  de  celui  de  la  rosée  que  par  la  saison  à 
laquelle  il  appartient  ;  ce  dernier  est  la  gelée  blanche  considérée 
comme  étant  la  rosée  d'hiver ,  laquelle ,  comme  la  rosée  d'été, 
est  produite  par  l'état  refroidi  de  surfaces  en  contact  avec  des 
vapeurs  plus  élevées  quelle  en  température.  Dans  cette  circons- 
tance, la  condensation,  plus  avancée  que  la  précédente,  se 
présente  sous  l'aspect  cristallin  de  couche  glacée,  et  détermine 
également  une  différence  très  prononcée  entre  l'état  frimatéri- 
que  de  la  terre  et  celui  des  régions  qui  en  sont  distantes  à  un 
certain  degré  d'élévation. 

Il  est,  en  outre,  bien  constaté  qu'il  ne  peut  y  avoir  ni  gelée 


—  44e  — 

blanche  iii  production  de  rosée  pendant  le  jour,  bien  qo'alon 
faction  du  rayonnement  terrestre  ne  soit  pas  suspendue ,  mais 
bien  parce  que  cette  perte  de  calorique  se  trouvant  largemenl 
compensée  par  rémission  de  la  chaleur  solaire ,  Féquilibre  se 
rétablit  entre  la  température  du  sol  et  celle  de  l'air. 

Plusieurs  causes  influent  sur  la  quantité  de  la  rosée  d'été;  ofi 
ciel  nuageux  ou  entièrement  couvert,  et  une  agitation  de  l'sir 
poussée  à  un  certain  degré  de  force  ou  de  continuité,  arrétest 
sa  production  ;  les  mêmes  causes  agissent  sur  la  manifestation 
des  gelées  blanches. 

On  a  également  remarqué  que  la  rosée  d'été  est  d'autant  pins 
abondante,  que  les  jours  qui  ont  précédé  son  apparition  se  sont 
trouvés  caractérisés  par  une  plus  haute  température.  Cette 
observation  vient  encore  à  l'appui  des  assertions  ci-dessus 
énoncées,  puisque  l'excès  de  la  chaleur  de  l'air  a  dû  nata- 
rellement  augmenter  la  somme  de  son  degré  de  condensatton 
par  rapport  aux  corps  refroidis  qui  n'en  ont  pas  subi  l'eflet 
dans  la  môme  proportion. 

L'apparition  de  la  rosée  matinale  n'est  pas  la  seule  qui  soit 
propre  à  la  saison  d'été,  il  en  existe  une  autre,  connue  soufî  le 
nom  de  serein ,  qui  est  la  rosée  du  soir;  cette  dernière  a  pour 
distinction  avec  la  rosée  matinale,  que  ce  n'est  pas  à  l'état 
refroidi  de  la  terre  qu'est  due  sa  production,  mais  bien  plutôt 
à  son  écbauffement  pendant  le  jour,  et  au  refroidissement  à 
l'approche  de  la  nuit,  des  régions  de  l'atmosphère  les  phs 
voisines  du  sol.  Cette  rosée  qui  tombe  en  pluie  fine  et  qui  n'a 
lieu  qu'à  la  suite  d'une  journée  sans  nuages ,  s'explique  par  la 
pénétration  descendante  de  l'air  refroidi  des  hautes  régions  de 
l'atmosphère. 

Si,  dans  les  régions  inférieures ,  comme  nous  l'avons  vu  tout-à- 
l'heure,  il  y  a  une  parfaite  analogie  entreles  causes  qui  déterminent 
les  rosées  ^'été  et  les  gelées .  blanches  de  la  saison  hivernale ,  il 


^  443  — 

est  loin  d'en  être  ainsi  dans  les  conséquences  qui  résultent  de 
ces  deux  phénomènes  météorologiques.  En  eiVet,  les  rosées 
d'été  ne  manquent  jamais  d'être  favorables  aux  progrès  de  la 
végétation ,  puisqu'elles  raffrafcbissent  en  les  dilatant,  les  jeunes 
pousses  qur  sont  à  la  surface  de  la  terre,  tandis  que  les  gelées 
blanches,  bu  contraire,  leur  causent  de  graves  préjudices,  soit  en 
arrêtant  la  marche  ascensionnelle  de  la  sève  des  végétaux  exposés 
directement  à  leur  action ,  soit,  comme  il  arrive  le  plus  souvent , 
que  celte  sève  congelée  et  qui,  dans  cet  état,  subit  une  notable 
augmentation  dans  son  volume,  se  trouvant  exposée  aux  premiers 
rayons  d'un  soleil  levant ,  après  avoir  rompu  les  canaux  dans 
lesquels  elle  circule ,  subisse  une  inévitable  carbonisation.  Dans 
la  première  de  ces  deux  hypothèses,  les  végétaux  sont  congelés^ 
dans  la  seconde,  ils  sont  brûlés  ou  desséchés  par  la  brusque 
tran^tion  qui  s'est  opérée  dans  leur  constitution  organique. 

De  ce  qui  précède  on  doit  donc  inférer  que  ,  s'il  n'y  a 
pas  similitude  dans  les  conséquences  des  phénomènes  des 
gelées  blanches  et  des  rosées ,  cette  similitude  est  du  moins 
démontrée  pour  ce  qui  a  trait  à  leurs  principes  fondamentaux. 
Les  gelées  blanches  se  fixent  sur  tous  les  corps  qui  se  trouvent 
exposés  à  leur  action.  Leur  présence  est  le  plus  souvent  l'indice 
d'une  détente  dans  l'atmosphère,  surtout  quand  elles  appa- 
raissent dans  le  cours  d'une  période  de  frimats.  Dans  ce  cas,  on 
peut  les  considérer  comme  précurseurs  des  vents  de  mer,  et 
l'état  hygrométrique  de  l'air  vient  confirmer  cette  indication, 
par  le  degré  de  saturation  des  vapeurs  humides  qu'il  contient 
en  suspension. 

Arrivant  maintenant  à  ce  qui  concerne  les  observations  de  la 
production  des  vapeurs  condensées.,  qui,  pendant  les  saisons  fipofdes 
s'attachent  aux  vitraux  de  nos  maisons,  nous  voyons  tout  d'abord 
que,  si  par  un  temps  dhaud,  onvremplit  d'eau  un  vase  en  argile 
poreuse,  et  qu'on  expose  ce  vase  à  l'action  d'un  courant  d'air. 


—  444  ~ 

la  transsudatioD  qui  s'opère  par  ses  pores,  et  la  promptitude  de 
1  evaporalion  des  parties  aqueuses  qui  en  résultent,  eolèveot  à         1 
Teau  qu'il  contient,  une  notable  portion  de  son  calorique,  et  par 
suite  produit  sur  celle  qui  n'est  pas  évaporée,  un  degré  de  re- 
itoidjssement  très  prononcé. 

Si,  au  lieu  de  celte  expérience,  ce  fut  un  vase  rempli  d'eau  à 
une  plus  haute  température  que  celle  de  l'air,  qu'on  exposât  à 
son  contact,  Teftet  contraire  aurait  lieu,  c'est-à-dire,  qu'au  lieu  de 
l'action  évaporative  de  dedans  en  dehors,  ce  seraient  les  vapeurs 
froides  de  l'air  qui  viendraient  se  condenser  contre  les  parois 
extérieures  du  vase. 

On  obtient  également  le  refroidissement  d*un  liquide  contenu 
dans  un  vase  d  une  matière  non  porreuse,  comme  le  verre  par 
,  exemple,  pourvu  que  ce  vase  soit  pendant  quelque  temps  enve- 
loppé de  linges  mouillés  qu'on  a  le  soiià  de  ne  pas  laisser  com- 
plètement sécher,  et  que  dans  cet  état,  il  soit  exposé  en  plein  soleil. 

Ladéduction  à  tirer  des  faits  qui  précèdent,  conduit  naturelle- 
ment à  l'explication  des  causes  auxquelles  doit  être  attribuée  la 
manifestation  des  vapeurs  condensées  dont  se  recouvrent  les 
surfaces  peu  conductrices  du  calorique  dont  se  composent  les 
vitraux  de  nos  maisons.  Cette  condensation  se  produit  sous 
plusieurs  formes,  et  ses  variétés  sont  toujours  dépendantes  du 
degré  de  refroidissement  qui  leur  donne  naissance. 

La  première  de  ces  variétés  n*est  pas  seulement  attribuable  à 
la  saison  hivernale,  il  suffit  de  quelques  degrés  de  différence  entre 
la  température  du  dehors  et  celle  d'un  appartement  fermé  pour 
qu'elle  apparaisse  à  Tintérieur. 

La  seconde,  qui  s'observe  sur  les  surfaces  extérieures  des  vitres, 
comporte  un  degré  de  température  plus  abaissée  que  la  précédente, 
et  dans  ce  cas  la  condensation  est  également  plus  prononcée. 

La  troisième,  qui  appartient  exclusivement  à  la  saison  d'hiver, 
ne  diffère  des  deux  autres  que  parce  que  la  condensation  a  lieu 


—  445  — 

t 

sur  tes  deux  surfaces  du  verre  quand  le  froid  est  excessif,  et  sur 
la  seule  surface  extérieure,  quand  son  intensité  est  moindre. 

Quelle  que  soit  du  reste  la  nature  des  vapeurs  condensées,  leur 
formation  est  toujours  due  à  un  principe  humide,  répandu  soit 
dans  Tatmosphères  soit  dans  Tintérieur  des  appartements.  Dans 
celui  de  ces  cas  appartenant  à  la  première  catégorie ,  Thumi- 
dité  intérieure  se  condense  sur  les  vitres  sous  forme  de  couche 
aqueuse,  par  le  refroidissement  de  la  nuit  qui  a  précédé  son  ap- 
parition. 

Dans  le  second  cas,  c'est-à-dire,  celui- où  la  manifestation  a 
lieu  h  Fextérieur,  ce  sont  les  vapeurs  humides  répandues  dans 
l'atmosphère  qui,  par  leur  contact  avec  un  refroidissement  plus 
intense  des  surfaces  vitreuses,  viennent  s'y  attacher  avec  un  degré 
plus  ou  moins  prononcé  de  condensation.  Le  second  cas  présente 
une  analogie  parfaite  avec  la  cause  productrice  de  la  rosée,  puis- 
qu'ainsi,  qu'en  ce  qui  concerne  celte  dernière,  c'est  une  conden- 
sation  de  vapeurs  contre  un  corps  refroidi,  par  suite  de  la  plus 
grande  élévation  de  température  de  ces  mêmes  vapeurs,  et  de 
leur  condition  d'humidité. 

Le  troisième  cas  s'explique  comme  les  deux  précédents,  avec 
toutefois  l'exigence  d'un  état  frimatérique  encore  plus  intense. 

La  corrélation  qui  existe  entre  les  divers  eifets  de  condensation 
et  de  rayonnement  qui  viennent  d*ètre  décrits,  donne  lieu,  en  ce 
qui  concerne  les  bues  des  vitres  de  nos  maisons ,  à  les  résumer 
dans  les  conditions  suivantes  : 

l»  Vapeurs  condensées  à  l'intérieur  sous  forme  aqueuse  avec 
exposition  au  nord,  manifestation  obtenue  par  une  différence 
entre  la  température  intérieure  et  celle  du  dehors,  variable  entre 
six  et  dix  degrés. 

2^^  Condensation  aqueuse  au  dehors  de  même  qu'à  l'intérieur, 
température  plus  basse  que  dans  le  cas  précédent  et  constatation 
d'une  plus  grande  somme  d'humidité  dans  l'atmosphère  ; 


—  446  — 

3"^  Condensation  glacée  i  rextérîeur,  état  essenlielleiiieiiC  ca- 
ractéristique d'un  abaissement  de  température  au-dessous  de  k 
glace; 

Et  i^  enfin ,  condensation  apparaissant  sous  forme  de  crîs- 
tallisalion  glacée,  tant  à  l'extérieur  qu'à  l'intérieur  des  apparte- 
ments, quelle  que  soit  du  reste  leur  exposition  ;  iodiee  non-seu- 
lement d'une  température  de  plusieurs  ilegrés  au-dessous  du 
point  zéro  des  thermomètres,  exposés  à  l'air  libre,  mais  ainsi 
de  leur  abaissement  jusqu'à  celui  de  la  glace  dans  Tintérieur  des 
appartements. 

Ainsi  qu'il  a  été  dit  au  début  de  cette  notice,  en  considérait 
isolément  les  observations  qui  en  font  l'objet,  rien,  ae  semble 
justifier  qu'elles  puissent  avoir  la  moindre  importance  scienti- 
fique. Si  un  Ciible  intérêt  s'y  rattache,  c^est  parce  qu'elles  scmoI 
confirmatives  d'une  théorie  qui,  bien  que  ne  se  (ieiisant  pas  besoin 
de  leur  appui ,  devient  encore  cependant  plus  saîsissable  pour 
toutes  les  intelligences.  C'est  dans  ce  seul  but  que  ces  observa- 
tions ont  été  rassemblées,  et  que,  par  la  suite,  elles  occuperoat 
peut-être  une  place  parmi  les  travaux  de  même  nature,  que 
nous  nous  proposons  ultérieurenent  de  (aire  connaître. 


DE    CmCINNATUS 


EN  FRANGE. 


RÉGLEMEMS  ET  CORRESPONDANCES 


DE  WASHINGTON , 


Pab  m.  lb  Bàbon  de  GIRARDOT. 


Le  besoin  des  distinctions  est  inné  dans  le  cœor  de  Thomme. 
Il  se  &it  îour  jusque  dans  les  sociétés,  qui  lui  semblent  le  plus 
antipathiques.  On  les  retrouve  dans  toutes  les  républiques  de 
l'antiquité;  elles  se  sont  fait  jour  dans  les  république^  modernes. 
Celle  des  Etats-Unis  d'Amérique  ne  put  y  échapper.  —  A  peine 
la  lutte  contre  l'Angleterre  était-elle  terminée,  que  les  ofiSciers  de 
l'armée  victorieuse  songèrent  à  créer  un  ordre  spécial,  commé- 
moratif  de  la  guerre,  signe  visible  d'une  association  d'amitié  et  de 
charité  qui  devait  subsister  entre  eux  et  leurs  descendants. 

La  société  prit  le  nom  de  CincinnaiuSj  ce  glorieux  patricien 


-  448  - 

qui  quittait  sa  charrue  pour  sauver  Rome,  et  quittait  la  dictature 
pour  reprendre  sa  charrue. 

La  société  se  divisait  eh  autant  de  sections  que  raoian  Amé- 
ricaine comptait  d^Etats  ;  les  sections  se  partageaient  en  districts. 
Des  réunions  partielles  et  des  réunions  générales  étaient  indiquées 
pour  traiter  des  intérêts  de  l'ordre,  admettre  les  prétendants  ayant 
droit  et  expulser  les  fndignes. 

Un  mois  de  paie  de  tous  les  associés  forma  un  capital  dont 
les  intérêts  furent  consacrés  au  soulagement  des  sociétaires 
nécessiteux. 

Les  associés  fondateurs  devaient  justifier  de  trois  années  de 
services  honorables  pendant  la  guerre  de  Tindépendance.  Les  fib 
aînés  de  ceux  qui  avaient  été  tués  pouvaient  être  admis  dans 
Tordre  à  leur  place. 

Enfin,  on  pouvait  accueillir  dans  l'association  des  hommes 
considérables,  comme  membres  honoraires,  dans  la  proportion 
d'un  contre  quatre  officiers. 

Pour  être  connus  et  se  distinguer,  les  membres  de  l'associa- 
tion dite  des  Cincinnati,  portaient  une  médaille  d'or  saspendoe 
par  un  cordon  bleu  bordé  de  blanc.  11  est  dit  dans  le  règlement 
que  ce  mélange  de  couleurs  est  une  marque  de  l'union  de  l'Amé- 
rique et  de  la  France. 

On  verra  la  description  de  la  médaille  dans  le  règlement  sui- 
vant .: 

La  société  «  vivement  pénétrée  de  reconnaissance  de  l'assis- 
»  tance  généreuse  que  l'Amérique  a  reçue  de  la  France,  et 
»  désirant  de  perpétuer  l'amitié  qui  a  été  formée  et  a  si  beu- 
D  reusement  subsisté  entre  les  officiers  des  forces  alliées  dans  la 
»  poursuite  de  la  guerre  »  envoya  ses  insignes  aux  diplomates, 
aux  commandants  en  che&,aux  généraux  et  colonels  des  armées  de 


—  449  — 

terre  et  de  mer  qui  avaient  combattu  pendant  les  huit  années 
de  la  guerre  de  rindépejidance. 

Le  29  octobre  1783  Washington  écrivit  au  comte  de  Vimeur 
KochambeaU  (1)  pour  lui  annoncer  la  création  de  Tordre  et 
l'annexion  des  généraux  et  colonels  qui  avaient  servi  sous  ses 
ordres. 

Il  lui  envoyait  le  règlement  de  Tordre.  H.  de  Rocharabeau 
traduisit  cette  pièce  et  la  fit  mettre  sous  les  yeux  du  Roi  dont 
Tapprobation  ne  se  fit  pas  attendre.  La  première  liste  dressée 
par  le  général  en  chef,  comprenait  sept  officiers  généraux,  huit 
brigadiers,  dix-huit  colonels.  —  Les  premiers  inscrits  firent  une 
souscription  pour  concourir  au  soulagement  des  officiers  sans 
fortune  de  l'armée  Américaine  ;  mais  cette  somme  fut  refusée  par 
Washington  au  nom  des  associés. 


(1)  Jean-Baptiste  Donatien  de  Vimeur,  comte  de  Bochambean,  né  en 
17^5,  k  Vendôme,  Cornette  en  174?,  se  distingua  dans  les  guerres  d'Alle- 
magne. Colonel  fort  jenne,  il  prit  part  à  l'expédition  de  Minorque,  sous 
le  Maréchal  de  Bichelieu.  Lieutanant-génëral  en  1780,  il  fut  chargé  du 
conuiiandement  d'un  corps  auxiliaire  de  six  mille  hommes,  et  prit  une 
part  importante  et  glorieuse  k  la  prise  do  Pïew-York.  En  1 781,  le  Con- 
grès Américain  Ini  doni^a  deux  pièces  de  canon  prises  snr  l'armée  an- 
glaise et  y  fit  graver  ses  armes  avec  une  inscription  honorable.  Bentré  en 
France  il  reçut  le  cordon  bien,  le  Gouvernement  de  la  Picardie  et  deux 
tableaux  représentant  la  prise  de  New-York,  et  l'armée  anglaise  défilant 
devant  l'armée  victorieuse.  Appelé  k  prendre  part  aux  affaires  publiques 
dans  l'assemblée  des  notables ,  puis  successivement  aux  commandements 
de  l'Alsace  et  de  l'armée  du  I^ord,  au  commencement  de  la  révolution, 
de  Bochambean  refusa  le  ministère  de  la  guerre  et  fut  nommé  Maréchal  do 
France  snr  la  présentation  de  l'Assemblée  Nationale.  —  Démissionnaire 
après  la  campagne  de  i  792  ;  arrêté,  condamné,  il  fut  sauvé  par  le  9  ther- 
midor, rentra  dans  ses  foyers,  reçut  de  IVapoléon  une  pension  d'ancien 
maréchal,  et  mourut  en  1804. 

29 


—  450  — 

Des  réclamations  furent  présentées  par  un  certain  nombre 
d'officiers  désireux  d'obtenir  cette  distinction,  ce  qui  prolongea 
la  correspondance  entre  l'amiral  d'Estaing,  Rocliambean  et 
Washington,  qui  finit  par  remettre  aux  associés  de  France  le  droit 
d'accueillir  ou  de  rejeter  ces  demandes.  Le  nombre  définitif  des 
Cincinnati  français  paraît  avoir  été  de  77  dont  on  trcovera  les 
noms  dans  les  lettres  suivantes. 

Le  général  La  Fayette  ne  figure  pas  sur  ces  listes  officielles, 
parce  qu'il  fit  la  guerre  d'Amérique  en  volontaire  et  à  ses  firats, 
et  non  pas  comme  général  de  l'armée  du  Roi. 

Les  républiques  sont  ombrageuses,  on  s'alarma  aux  Etals- 
Unis  de  voir  se  constituer  un  ordre  destiné  à  se  perpétuer  héré- 
ditairement; on  craignit  d*y  voir  le  germe  d'une  aristocratie.  Les 
Cincinnati  réformèrent,  le  17  mai  1784,  leurs  statuts  de  ma* 
niëre  à  détruire  tout  soupçon  dans  l'esprit  de  leurs  concitoyens. 
—  Hais  il  fallut  bientôt  abandonner  l'ordre  qui  s'éteigpit  du 
vivant  des  fondateurs. 


TradoclioB  de  rinstitfllion  de  FOrdre  de  'Cinciiiahis. 

Ayant  plu  au  Gouverneur  suprême  de  l'tlnivers,  dans  la  dispo- 
sition des  affaires  humaines,  de  séparer  les  colonies  de  l'Amé- 
rique Septentrionale,  de  la  domination  de  la  Grande-Bretagne, 
et  après  un  conflict  sanglant  de  huit  années,  de  les  établir  Etats 
libres,  indépendants  et  souverains,  alliés  par  traités  fondés  sor 
des  avantages  réciproques  avec  quelques-uns  des  plus  grands 
princes  et  puissances  de  la  terre. 

C'est  pourquoi  pour  perpétuer  le  souvenir  de  ce  grand  évé- 
nement, aussi  bien  que  l'amitié  mutuelle  qui  a  été  formée  soos 
le  poids  de  nos  dangers  communs,  et  dans  beaucoiqp  d'occasions 


I 


I 
I 


—  451  — 

cimentée  par  le  sang  des  parties,  les  officiers  de  l'armée  Améri- 
caine s'associent  et  se  constituent,  de  la  manière  la  plus  solen- 
nelle, dans  une  société  d'amis  qui  durera  aussi  longtemps  qu'eux- 
mêmes,  ou  aucun  de  leur  postérité  masculine,  et  en  cas  qu'elle 
manque,  les  branches  collatérales  qui  seront  jugées  dignes  d'être 
supports  et  membres  de  cette  société. 

Les  officiers  de  l'armée  Américaine  ayant  généralement  été 
pris  dans  le  nombre  des  citoyens  de  l'Amérique,  ont  la  plus 
haute  vénération  pour  le  caractère  de  cet  illustre  Romain  Lucius 
Quintius  Cincinnatus,  et  étant  résolus  de  suivre  son  exemple, 
en  retournant  à  leur  domicile,  ils  pensent  qu'ils  peuvent  avec 
convenance  se  dénommer  la  société  de  Cincinnatus. 

Une  attention  continuelle  pour  conserver  les  droits  élevés  et 
inviolables,  et  les  libertés  de  la  nature  humaine,  pour  lesquelles 
ils  ont  combattu  et  versé  leur  sang,  et  sans  lesquek  les  plus  hauts 
rangs,  dans  un  être  raisonnable,  sont  un  opprobre  au  lieu  d'une 
bénédiction. 

Une  détermination  inaltérable,  de  faire  fleurir,  enchérir  entre 
les  états  respectifs  cette  union  et  honneur  national  si  essentiel- 
lement nécessaires  à  leur  bonheur  et  à  la  dignité  future  de 
rÉmpire  Américain. 

Pour  rendre  permanente  rafiection  cordiale  subsistante  entre 
les  officiers ,  cet  esprit  leur  dicte  l'amitié  fraternelle  en  toute 
occasion,  et  particulièrement  s'étendre  aux  actes  les  plus  solides 
de  générosité  ;  et  suivant  le  pouvoir  de  la  société ,  envers  ces 
officiers  et  leurs  familles  qui  malheureusement  se  trouvent  dans 
la  nécessité  de  les  recevoir. 

La  Société  Générale ,  pour  avoir  un  commerce  plus  fréquent, 
sera  divisée  en  sociétés  d'Etats,  et  celles-ci  en  districts  tels  qu'ils 
seront  réglés  par  la  société  de  TEtat. 

Les  sociétés  de  districts  s'assembleront  aussi  souvent  qu'ils 
sera  réglé  par  la  société  de  l'Etat;  celle-ci  le  4  juillet  annuelle- 


—  452  — 

ment ,  ou  plus  souvent  s'ils  le  jugent  convenable,  et  la  société 
générale  le  premier  lundi  de  may  annuellement  aussi  longtemps 
qu'il  sera  jugé  nécessaire,  et  par  la  suite  au  moins  une  fois  eo 
trois  ans.  A  chaque  assemblée  les  principes  de  l'institution  seroat 
pleinement  considérés,  et  les  meilleures  mesures  pour  la  frire 
fleurir,  y  seront  adoptées. 

Les  sociétés  d'Etat  consisteront  dans  tous  les  membres  exis- 

tants  dans  chaque  état  respectivement  et  chaque  membre  chao 

.géant  de  demeure, d'un  Etat  dans  l'autre,  doit  être  considéré  i 

tous  égards  comme  appartenant  à  la  société  de  l'Etat  dans  lequel 

il  résidera  actuellement. 

Les  sociétés  de  l'Etat  auront  un  Président,  un  vice-président, 
un  secrétaire,  un  trésorier  et  un  aide-trésorier,  qui  seront  élos 
annuellement,  à  la  pluralité  des  suffrages,  à  l'assemblée  de 
l'Eut. 

Chaque  assemblée  de  l'Etat  écrira  annuellement  ou  plus  sou^ 
vent,  si  cela  est  nécessaire,  une  lettre  circulaire  aux  autres  so- 
ciétés de  l'Etat,  notant  ce  qu'ils  jugeront  digne  d*ob6ervation,poar 
le  bien  de  la  société  et  l'union  générale  des  Etats,  et  les  infor- 
mant des  officiers  choisis  pour  l'année  courante. 

Copies  de  ces  lettres  seront  régulièrement  transmises  au  se- 
crétaire général  de  la  société  qui  en  tiendra  registre. 

La  société  d'Etat  réglera  toutes  choses,  pour  elle  et  les  sociétés 
de  ses  districts,  conformément  aux  maximes  générales  de  l'ordre 
de  Cincinnatus,  jugera  les  qualités  des  membres  qui  lui  seront 
proposés,  et  chasseront  tous  ceux  de  ses  membres  qui  par  une 
conduite  indigne  d'un  gentilhomme  et  d'un  homme  d'honneur, 
et  qui  en  opposition  aux  intérêts  de  la  communauté  en  générti 
et  de  la  société  en  particulier  .serunt  jugés  indignes  d'en  être 
membres. 

Dans  le  dessein  de  former  des  fonds  qui  puissent  être  sulB^ 
sants  pour  assister  les  infortunés,  chaque  officier  délivrera  ai 


—  453  — 

trésorier  de  la  société  d'Etat  un  noois  de  paye,  qui  restera  pour 
toujours  au  profit  de  ladite  société.  Les  intérêts  seulennent,  sui- 
vant ce  qui  sera  jugé  nécessaire,  seront  appropriés  au  soulage- 
ment  des  infortunés. 

II  pourra  être  fait  des  donations,  par  des  personnes  qui  ne 
soient  pas  de  la  société,  et  par  des  membres  de  la  société  dans 
le  dessein  exprès  de  former  des  fonds  permanents  pour  Tavantage 
de  la  société  d'£tat,et  les  intérêts  de  ces  donations  seront  appro- 
priés de  la  même  manière  que  ceux  du  mois  de  paye. 

On  pourra  souscrire  dans  les  sociétés  de  districts  ou  dans  les 
sociétés  d'Etat ,  suivant  la  volonté  des  membres ,  différentes 
sommes  pour  le  soulagement  des  membres  infortunés,  de  leurs 
veuves  et  enfants  orphelins,  pour  être  distribuées  par  la  société 
d'Etat  seulement. 

L'assemblée  de  la  société  générale  consistera  dans  ses  officiers, 
et  une  représentation  de  chaque  Etat  en  nombre  qui  n'excédera 
pas  cinq,  dont  les  dépenses  seront  supportées  par  leur  société 
respective. 

Dans  l'assemblée  générale,  le  Président  général,  vice-président, 
secrétaire,  secrétaire-assistant,  trésorier  et  aide-trésorier  seront 
choisis  jusqu'à  la  première  assemblée. 

Les  lettres  circulaires  qui  auront  été  écrites  par  les  Etats  res- 
pectifs l'un  à  l'autre  et  leurs  lois  particulières  seront  lues  et  con* 
sidérées,  et  toutes  les  mesures  qui  pourront  conduire  au  bien 
général  de  la  société  seront  concertées. 

Il  est  probable  que  quelques  personnes  feront  donation  à  la 
société  générale  dans  le  dessein  d'établir  des  fonds  pour  le  secours 
des  infortunés,  dans  lequel  cas  ces  donations  seront  placées  dans 
les  mains  du  trésorier  général,  et  l'assemblée  générale  disposera 
seulement,  suivant  la  nécessité  de  l'intérêt  des  fonds. 

Tous  les  officiers  de  l'armée  américaine,  ainsi  que  ceux  qui 
ont  résigné  avec    honneur,  après  trois  ans  do  service ,  dans 


—  454  — 

l'état  d'officier ,  ou  qui  ont  été  déplacés  par  les  résoliilioDs  di 
congrès ,  dans  les  difiérentes  réformes  de  Tamiée ,  oonmie  ou 
qui  continueront  jusqu'à  la  fin  de  la  guerre ,  ont  droit  à  Un 
partie  de  cette  institution,  pourvu  qu'ils  souscrivent  on  ibûb 
de  paye ,  qu'ils  signent  les  règles  générales  dans  les  sociétés  de 

m 

leurs  Etats  respectife,  savoir  ceux  qui  sont  présents  avec  raiméc, 
immédiatement ,  et  ceux  qui  sont  absents  six  mois  après  le 
licenciement  de  l'armée ,  les  cas  extraordinaires  exceptés. 

Le  rang,  le  temps  de  service,  les  résolutions  da  CoogrèSf 
par  lesquelles  quelqu'un  d'eux  pourrait  avoir  été  réformé ,  et 
les  places  de  leur  résidence  doivent  être  ajoutées  à  leur  oûd. 

Et  en  témoignage ,  à  la  mémoire  et  à  la  postérité  des  ofi- 
ciers  qui  sont  morts  au  service ,  les  atnés  de  leurs  héritiers 
mâles  auront  le  même  droit  de  devenir  membres  comme  les 
enfants  des  ^membres  actuels  de  la  société. 

Les  officiers  étrangers  qui  ne  résident  dans  aucun  Etat ,  semai 
inscrits  par  le  secrétaire  général  et  seront  considérés  coaune 
membres  de  la  société  dans  quelque  Etat  qu'ils  se  trouvent  pir 
la  suite. 

Et  comme  il  y  a  et  qu'il  y  aura  en  tout  temps  dans  chaque 
Etat  des  hommes  éminents  par  leur  habileté  et  leur  patriotisme, 
dont  les  vues  peuvent  être  dirigées  aux  mêmes  objets  louables 
avec  ceux  de  la  société  de  Cincinnatus,  il  sera  de  régie 
d'admettre  tels  caractères  comme  membres  honoraires  de  h 
société  pour  leur  vie  seulement,  pourvu  toutefois  que  ks 
membres  honoraires  de  chaque  État,  n'excèdent  pas  le  nombre 
d'un  contre  quatre  officiers  ou  de  leurs  descendants. 

Chaque  société  d'État  fera  une  liste  de  ses  membres  ei  kk 
première  assemblée  annuelle,  le  secrétaire  de  TÉtat  les  enre- 
gistrera sur  parchemin ,  deux  copies  de  l'institution  que  chaque 
membre  présent  signera ,  et  le  secrétaire  tâchera  de  se  procurer 
la  signature  de  chaque  membre  absent  ;  une  de  ces  liste  sera 


—  455  — 

transmise  au  secrétaire  général  »  pour  être  conservée  dans  les 
archives  de  la  société,  et  l'autre  restera  dans-  les  mains  du 
secrétaire  d'État. 

De  ces  listes  des  Etats,  le  secrétaire  général  .fera  à  la  pre- 
mière assemblée  générale,  une  liste  complète  de  la  société 
entière  dont  il  transmettra  des  copies  au  secrétaire  de  cha  - 
que  ÉtaL 

La  société  aura  un  ordre  par  lequel  ses  membres  seront 
connus  et  distingués ,  qui  sera  une  médaille  d*or  d'une  grandeur 
convenable  pour  recevoir  les  emblèmes  et  suspendue  par  un 
cordon  de  bleu  foncé,  large  de  deux  pouces,  bordé  de  blanc, 
pour  marque  de  l'union  de  l'Amérique  et  de  la  France. 

La  principale  ligure  de  Cincinnatus,  trois  sénateurs  lui 
présentant  une  épée,  et  d'autres  attributs  militaires  ;  au  fond  et 
plus  loin,  sa  femme  à  la  porte  de  sa  cliaumière,  près  d'elle  sa 
charrue  et  les  instruments  de  labourage,  autour  :  Omnia 
reliquil  servare  rempublicam. . 

Sur  le  revers  : 

Soleil  levant,  une  cité  avec  ses  portes  ouvertes,  et  des 
vaisseaux  entrant  daos  Je  port.  La  renommée  couronnant  Cin* 
cinnatus,  avec  une  inscription:  FtrIuOs  pr^tntum.  Au-dessous , 
deux  mains  jointes  supportant  un  cœur  avec  le  mot  :  EMo 
perpétua.  Autour  du  tout  :  Socielas  Ctncinnatorum.  an 
1783  (i). 


(t)  La  décoration. qu'avait  portée  Washington  a  4té  donoéeaa  général 
La  Fajette.  Voici  la  description  ot  le  dessin  qu'en  donne  M.  le  docteur 
Jules  Gloquet,  pages  201  et  202  des  Souvenirs  sur  la  vie  privée  du  général 
La  Fayette  (in-S» ,  Paris,  Galigagnie,  1836.) 

Cette  décoration,  en  or  émaillé ,  est  encadrée  dans  une  coaronne  de 
laurier,  que  Soutiennent  deux  'Comes  d'abondance  enlacées^  desquelles 


—  456  — 

La  société  vivement  pénétrée  de  reconnaissance  de  l\ 
tance  généreuse  que  cette  contrée  a  reçue  de  la  France,  et 
désirant  de  perpétuer  Tamitié  qui  a  été  formée  et  a  si  heureu- 
sement subsisté  entre  les  officiers  des  forces  alliées  dans  h 
poursuite  de  la  guerre  «  ordonne  que  le  président  général 
transmettra  aussitôt  que  possible  à  chacun  des  personnages 
ci-après  nommés ,  une  médaille  contenant  Tordre  de  la  société. 

S.  E.  le  chevalier  de  la  Luzerne,  Ministre  plénipotentiaire  (f); 
S.  E.  le  seigneur  Gérard ,  dernier  Ministre  plénipotentiaire; 

L.  E.  le  comte  d'Estaing  (2); 
Le  comte  de  Grasse; 
Le  comte  de  Barras  ; 
Le  chevalier  Destouches  ; 

Amiraux  et  commandants  de  la  marine. 


sortent  des  fruits,  et  qui  sont  elles-mêmes  suspendues  au  ruban p« 
un  anneau  oblong  formé  de  deux  tresses  accolées.  L*aigle  américaine, 
les  ailes   déployées,  occupe  h  milieu  de  la  couronne,  et   porte  va 

écusson  de  chaque  côté M.  Gloqnet  lit  ainsi  l'inscription  du  revêts: 

soGi.  cm.  auM.  ihst.  au  1783.  virt.  paM.  —  Les  fig;nres  de  ces  écua- 
sons,  dit- il,  sont  en  or  mat^  la  terre  en  émail  vert  et  les  fonds ea 
émail  incarnat  :  le  ruban  est  moiré. 

(1)  De  la  Luzerne  fut  envoyé  \  Philadelphie  au  moment  où  la  France 
venait  de  s'allier  avec  la  république  naissante  des  Etats-Unis.  U  y 
resta  cinq  ans,  y  rendit  de  grands  services,  se  montra  très  habile  et 
gagna  Testime  du  nouvel  état.  —  Mort  ambassadeur  k  Londres  en  179S. 

{!!)  Gharles-Henri  comte  d'Estaing ,  né  en  1729,  en  Auvergne,  servit 
d'abord  dans  Farmée  de  terre  où  il  devint  officier  général ,  puis  deviot 
rapidement  lieutenant-générd  des  armées  navales  et  ftit  constammeat 
un  des  plus  habiles  et  des  plus  intrépides  ennemis  des  Anglais.  U  péril 
sur  Téchafaud  révolutionnaire  le  39  avril  1793. 


—  457  — 

S.  E.  le  comte  de  Rochambeau ,  commandaDt  en  chef,  et  les 
généraux  et  colonels  de  son  armée.  Et  les  informera  que 
ladite  société  se  fait  Fbonneur  de  Içs  considérer  comme 
membres. 

Fart  dans  le  cantonnement  de  la  révision  d'Hudson,  dans 
Tannée  1783. 

Signé  par  le  commandant  en  chef,  les  officiers-généraux  et 
délégués  de  plusieurs  régiments  et  corps  de  Tarmée. 

Washington  avait  accepté  la  présidence  des  Cincinnati. 
Il  annonça  cette  dernière  disposition  au  comte  de  Rocbam- 
beau ,  par  la  lettre  suivante  : 

De  Bock-Hii,  dans  le  New-Gersay ,  le  29  octobre  1783. 

MotlSIEUB  , 

• 

Les  officiers  de  Tarmée  américaine,  dans  le  dessein  de  perpé- 
tuer cette  amitié  qui  a  été  formée  pendant  le  temps  du  danger 
et  de  la  détresse  commune ,  et  pour  les  autres  desseins  men- 
tionnés dans  l'institution ,  se  sont  associés  avant  leur  sépara- 
tion en  une  société  sous  le  nom  de  Cindnalus,  et  m'ayant 
honoré  de  l'office  de  leur  président  général,  c'est  une  partie 
bien  agréable  de  mon  devoir  de  vous  informer  que  la  société 
s'est  fait  l'honneur  de  vous  considérer,  et  les  généraux  et  colo- 
nels de  l'armée  que  vous  commandiez  en  Amérique,  comme 
membres  de  ladite  société. 

Le  major  Lenfant  qui  aura  l'honneur  de  vous  remettre  cette 
lettre,  est  cliargé  par  la  société,  de  l'exécution  de  leur  ordre 
en  France ,  et  a.  l'ordre  de  vous  remettre  une  des  premières 
marques  qui  seront  faites. 


—  458  — 

Il  est  aussi  chargé  de  vous  délivrer  les  ordres  pour  les  ges- 
iilshonunes  de  votre  armée  ci-devaut  mentionnés  «  que  je 
prends  la  liberté  de  vous  prier  de  leur  présenter  au  nom  de 
la  Société. 

Aussitôt  que  le  diplôme  sera  fait,  j'aurai  l'honnear  de  vous  k 
transmettre. 

J'ai  rhonneur  d'être ,  etc. 

Signé  :  G*'  WÀSHiNeroif. 

Le  comte  de  Rochambeau  écrivit  le  14  septembre  I783«  au 
Ministre  de  la  guerre  : 

HONSBIGNBUR , 

J'ai  l'honneur  de  vous  envoyer  la  traduction  de  la  lettre  qoe 
j'ai  reçue  du  général  Washington  et  de  l'institution  de  la 
Société  de  Cincinnatus;  je  l'ai  traduite  littéralement  et  de 
manière  cependant  à  être  intelligible  à  Sa  Majesté,  de  laquelle 
je  vous  supplie  de  prendre  les  ordres  pour  régler  ma  conduite. 

Je  suis,  etc. 

C'  DE  R0GHÂMBBÀ«. 

Le  Ministre  de  la  guerre  lui  fit  part  en  ces  termes  de  l'appro- 
bation du  Roi  : 

19  décembre  1783. 

J'ai  rendu  compte  au  Roi ,  Monsieur ,  de  la  lettre  que  le 
général  Washington  vous  a  écrite ,  et  de  la  proposition  qu'il 
vous  fait,  au  nom  de  l'armée  Américaine,  ainsi  qu'aux  oflBciers 


—  439  — 

généraux  et  colonels  qui  ont  servi  en  Amérique,  sous  vos 
ordres»  de  vous  joindre  à  Fassociation  qui  vient  d'être  formée 
sous  le  titre  de  Cincinnatus,  pour  consacrer  les  noms  de  ceux 
qui  ont  concouru  le  plus  activement  à  l'établissement  de  Tindé- 
pendance ,  et  pour  perpétuer  la  mémoire  de  l'alliance  de  la 
France  et  des  Etats-Unis. 

Sa  Majesté  me  charge  de  vous  informer  qu'elle  permet  que 
vous  vous  rendiez  à  cette  honorable  invitation  :  elle  veut  même 
que  vous  assuriez,  de  sa  part,  le  général  Washington  qu'elle 
verra  toujours  avec  une  extrême  satisfaction ,  tout  ce  qui  pourra 
tendre  à  maintenir  et  resserrer  les  liens  formés  entre  la  France 
et  les  Etats-Unis.  Les  succès  qui  ont  été  la  suite  de  cette  union, 
et  la  gloire  qui  en  a  été  le  fruit,  en  ont  démontré  les  avantages. 
Vous  pouvez  donc.  Monsieur,  mander  aux  officiers-généraux  et 
aux  colonels  qui  ont  servi  dans  l'armée  que  vous  commandiez, 
que  le  Roi  leur  permet  de  se  joindre  à  l'association  des  Cin- 
cinnati. 

Vous  voudrez  bien  m'adresser  une  copie  de  la  liste  des  offi- 
ciers qui  sont  destinés  à  faire  partie  de  cette  association  aussi 
honorable  par  l'esprit  de  son  institution ,  que  par  les  vertus  et 
les  talents  du  célèbre  général  qu'elle  a  choisi  pour  président. 

V 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  un  très  parfait  attachenient ,  votre 
très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 


  Paris,  le  26  décembre  1783. 


Monseigneur  , 


J'ai  reçu  la  lettre  que  vous  m'avez  foit  l'honneur  de  ro'écrire 
le  18  de  ce  mois,  par  laquelle  vous  voulez  bien  m'informer 
de  la  permission  que  le  Roy  me  donne  ainsi  qu'aux  officiers 


—  460  — 

généraux  et  colonels  qui  ont  servi  en  Amérique  *  sous  mes 
ordres,  de  nous  rendre  à  l'invitation  qui  nous  est  faite  par  le 
général  Washington ,  comme  président  général  de  rassociatioo 
qui  vient  d'être  formée  sous  le  nom  de  Cincinnatus.  J'ai  ThoD- 
neur  de  vous  adresser  la  liste  des  officiers-généraux  et  colooeb 
que  je  peux  admettre  dans  la  dite  société  en  suivant  iitténle* 
ment  la  délibération  de  l'armée  américaine ,  et  un  étal  de  ceox 
qui  me  paraissent  dans  le  cas  le  plus  favorable  pour  y  être  reçus, 
mais  pour  lesquels  je  demande  une  plus  ample  explication  à  b 
société  générale. 

Je  suis  avec  respect,  Monseigneur,  votre  très-bumbie  et  très- 
obéissant  serviteur , 

Le  C*  DE  Rochotbbâu. 

Liste  des  Officiers-Généraux  et  Colonels 

des  corps  français  auxiliaires  en  Amérique,  que  k  comte  de 
Rochambeau  a  admis  dans  la  Société  de  Cincinnatus,  cm- 
formément  à  la  délihéraliàn  de  l'armée  américaine. 


Le  comte  de    Rochambeau ,  lieutenant-général  commandant 
Le  baron  de  Vioménil,  lieutenant-général. 

Le  chevalier  de  Chastellux  ({); 
Le  comte  de  Vioménil  (2)  ; 


(1)  M.  de  Ghastellax  a  écrit  son  voyage  de  riewport  ^  Philadelphie, 
qu'il  ne  fit  d'abord  imprimer  qu'à  27  exemplaires ,  pour  ses  amis. 

(9)  Gharles-Joaeph-Hjracinthe  Dnhoiix,  comte,  puis  marquis  do  Vioaé- 
nilf  en  1817,  né  en  1734,  servit  dans  la  gnerre  de  sept  ans,  se  dis- 
tingna  en  Corse,  fit  la  gnerre  d' Amérique,  fut  nommé  gouvemenr  de 


— .  461  — 

Le  comte  de  Saint-Simon  ; 
De  Choisy; 
De  Beville  ; 

Maréchaux  de  camp. 

Le  comte  de  Custines  (1); 

Le  duc  de  Lauzun  ; 

Le  duc  de  Laval; 

Le  comte  d'Autichamps  (2)  ; 

Le  marquis  dé  Rostaing  ; 

Etaient  brigadiers  en  Amérique  et  faits  maréchaux  de  camp 
à  leur  retour  en  France. 

Desaudroûins; 
Daboville  (3); 
Lavalette  ; 

Brigadiers  en  Amérique. 

la  Martinique,  rappelé  en  1790,  émigra  et  commanda  Favant-garde  de 
l'armée  de  Gondé.  —  Après  le  licencitfnent  il  prit  du  service  en  Russie 
comme  lientenant-général  |  fut  plus  tard  maréchal- général  du  Roi 
de  Portugal  Jean  YI ,  commanda  les  volontaires  royaux  à  Vincennes 
en  1815 ,  fut  créé  maréchal  de  France  en  18^6 ,  et  mourut  en  mars  1827. 

(1)  Adam-Philippe^  comte  de  Custines,  né  à  Metz  en  1740,  après 
avoir  étudié  Fart  militaire  auprès  du  gratfd  Frédéric ,  fit  la  campagne 
d'Amérique,  devint  député  aux  Etats -Généraux ,  obtint  le  conunande- 
ment  en  chef  de  Parmée  du  Rhin  en  1792,  puis  de  l'armée  du  Nord  en 
1793;  il  fut  dénoncé  par  Marat,  arrêté  et  guillotiné  le  28  août. 

(2)  Antoine-Joseph  Eulalie  de  Beaumont,  comte  d'Autichamps,  fit  la 
campagne  de  Corse ,  passa  en  Amérique ,  conunanda  k  Saint  Domingue , 
émigra  ^  l'armée  de  Condé.  —  Mourut  en  1822. 

(3)  François-Marie  d'Ahoville,  comte,  né  à  Brest  en  1730,  fit  la 
guerre  d'Amérique  dans  l'artillerie ,  commanda  dans  les  armées  du 
Nord  et  des  Ardennes;  sénateur,  puis  pair  de  France;  il  mourut 
en  1819. 


—  462  — 

Marquis  de  Saint-Maime; 

Comte  Chrétien  des  Deux- Ponts; 

Comte  de  Poudens  ; 

Vicomte  d'Arrot; 

Vicomte  de  Rochambeau  (1); 

Comte  Guillaume  des  Deux-Ponts; 

Vicomte  de  Noailles  (2)  ;  - 

Comte  de  Charlus; 

Comte  Flechin  ; 

Robert  Dillon  ; 

Querenet  de  la  Combe,  des  Ingénieurs; 

Comte  de  Ségur  (3)  ; 


(1)  Donatien-Marie-Joseph,  vicomte  de  Bochambeaa ,  né  en  17S9 ,  fit 
la  campagne  d'Amériqae  comme  colonel,  soumit  les  nègres  de  Saint- 
Domingue  révoltés,  on  1792,  et  resta  longtemps  dans  les  colonies. — 
Après  avoir  fait  la  oampagne  d'Italie,  en  1860,  il  fnt  renvoyé  k  Saint- 
Domingue  sons  les  ordres  du  général  Lederc ,  fut  fait  prisonnier  par 
les  Anglais  k  son  retour,  et  échangé  en  1811.  Il  reprit  du  service  Ion 
de  nos  revers  et  périt  glorieusement  sur  le  champ  de  bataillo  de 
Leipsick. 

(2)  Louis-Marie,  vicomte  de  Noailles ,  né  en  1756,  un  des  coloneb  de 
la  guerre  d'Amérique,  fat  nommé  député  aux  Etats-Généraux  en  1787,  où 
il  vota  tQUtes  les  lois  de  réforme  et  l'abolition  de  la  noUesse.  a  Point 
de  délai ,  s'éoriait-il ,  plus  A  distinctibn  que  ceHe  des  vertus ,  ditH» 
le  marquis  Francklin?  le  comte  Washington?  le  baron  Fox 7»  — 
Après  avoir  constamment  fait  partie  de  la  partie  libérale  de  l'assem- 
blée ConstiUiante  il  ftit  forcé,  en  1799,  de  quitter  l'armée  du  Ilord,  ou 
il  avait  un  commandement,  et  se  retira  en  Amérique.  Rentré  au  ser- 
vice de  France  en  1803 ,  il  eut  un  commandement  k  Saint-Domingue, 
et  mourut  glorieusement  d'une  blessure  reçue  en  prenant  une  corvette 
anglaise  k  l'abordage. 

(3)  Loms-Philippe,  comte  de  Ségur,  fit  la, campagne  d'Amérique 
comme  colonel.  Rentré  en  France,  il  fnt  envoyé  comme  Ministre  plé- 
nipotentiaire auprès  de  Catherine,  impératrice  de  Russie ,  puis  auprès 


•_  463  ~ 

Comte  de  Fersen  (1)  ; 

Prince  de  Broglie  (2); 

Sclieldon; 

Comte  de  Damas  (3)  ; 

Comte  de  Vauban  (4); 

Marquis  de  Champcenets; 

Ont  tous  servi  en  Amérique  avec  le  grade  de  colonel ,  tant  à 
Tarmée  de  Rochambeau  que  du  détachement  venu  de  Saint- 
Domingoe  au  siège  d'York. 


du  Roi  de  Prusse  en  1790.  Membre  dH  corps  législatif  sons  le  Consulat, 
sénaCenr,  grand-maltre  des  eérémonies,  pair  de  France,  membre  de 
rinsdint  \  il  a  publié  un,  grand  nombre  d'ouvrages. 

(1)  Axel  9  comte  de  Fersen ,  né  vers  1 750 ,  fit  la  guerre  d^ Amérique 
avec  le  régiment  rojal  Suédois ,  dont  il  était  propriétaire.  Lors  de  la 
révolution ,  il  se  distingua  par  la  ferveur  de  son  déyoûment  à  la  famille 
royale,  dont  il  prépara  Tévasion.  Arrêté  avec  elle  kVarennes,  il  ne 
se  mit  en  sdreté  que  lorsqu'il  n'eut  plus  de  service  ^  lui  rendre.  — 
Rentré  en  Suède,  il  y  fut  employé  dans  la  diplomatie  et  périt  miséra- 
blement assassiné  dans  nue  émeute  populaire. 

(Q)  Gbarles-Henri-Victor,  prince  de  Broglie ,  député  de  la  noblesse 
d'Alsace  aux  Etats-Généraux,  y  fut  un  des  promoteurs  des  réformes.  Il  se 
signala  par  nn  discours  modèle  de  piété  filiale  pour  défendre  le  i^arécbal 
de  Broglie,  son  père  ;  employé  à  l'armée  en  #792 ,  il  se  refusa  k  recon- 
naître la  suspension  du  Roi ,  se  retira  chez  lui,  et  ftat  condamné  k  mort 
en  1793 ,  &gé  d(^  34  ans. 

(3)  Joseph-François*Louis-Gharle8-Gésar,  comte  de  Damas ,  fit  la 
guerre  d'Amérique,  —  fut  chargé  d'assurer  l'évasion  du  roi  en  179 If  et 
fut  arrêté  avec  lui  k  Varennes  :  émigré ,  il  prit  une  part  active  k  toutes 
les  campagnes  de  l'armée  des  princes. 

(4)  Anne-Joseph  le  Prestre,  comte  de  Vauban ,  né  k  Dqon  en  1754, 
fit  la  guerre  d'Amérique,  émigra  avec  les  officiers  de  son  régiment 
lors  de  l'arrestation  du  -Roi  k  Varennes ,  fut  employé  activement  par  le 
comte  d'Artois,  se  retira  k  la  cour  de  Catherine,  (ut  ramené  sur  le 


—  464  — 

Le  comte  de  Rocbambeau  à  la  Société  de  Cincinnatus  : 


Paris ,  le  7  janyier  17^4. 


HONSKIGNBUR, 


J'ai  lu  aujourd'hui  aux  généraux  et  colonels  qui  servaient  k 
mes  ordres  en  Amérique  ^  la  lettre  que  vous  m*avez  fait  rhonneur 
de  m'écrire  portant  la  permission  de  Sa  Majesté  de  se  joindre  i 
l'association  qui  vient  d'y  être  formée  sous  le  nom  de  Cincin- 
natus. Il  s'est  fait  une  souscription  volontaire  et  unanime,  dont 
j'ai  l'honneur  de  vous  envoyer  l'état. 

Le  but  que  nous  nous  proposons  étant  de  perpétuer  runion 
que  Sa  Majesté  a  formée  entre  nos  deux  nations,  en  coDCOurant 
au  soulagement  des  officiers  inforfunés  de  l'armée  américaine, 
avec  laquelle  nous  avons  servi,  j'espère  qu'elle  voudra  bien  ne 
pas  désaprouver  qu'une  somme  aussi  médiocre  sorte  son 
royaume  pour  une  destination  aussi  louable. 

Je  suis  avec  respect,  Monseigneur,  votre  très-humbie  et  très- 
obéissant  serviteur. 

9 

Le  C^*  de  Rochâmbbau. 

Il  fut  répondu  promptement  et  extraordinairement  que  ie 
Roi  approuvait.  •        *  . 


théâtre  de  la  gnerre  et  prit  part  à  l'expédition  de  Quiberon.  Beotré  en 
Franco ,  il  publia  ses  mémoires  sons  ce  titre  t  «  Mémoires  povr  servir 
à  l'histoire  de  la  guerre  de  la  Fendée ,  par  le  comte  de  ***,  —  PariSi 
1806.  1  vol.  in-flo  de  454  pages. 


—  465  — 

Liste  des  sommes  souscrites  volontairement 

Pour  être  déposées  chez  M,  de  Baulny,  ancien  trésorier  de  Var- 
mée  et  remises  à  la  disposition  de  la  société  générale  de 
Cincinnatm,  pour  concourir  aux  vues  généreuses  de  cet 
étabtissement. 


MM.  le  comte  de  Rochambeau,  L.  G.  C .   •    .   .  6,000  fr. 

Le  baron  de  Viomenil^  L.  G 3,000 

Le  chevalier  de  Chasteliux,  H.  D.  C.  .    .    .  2,000 

Le  marquis  de  Saint-Simon ,  M.  D.  C .    .    .  2,000 

Lecomte  de  Viomenil,  H.  D.  C 2,000 

De  Choisy,  M.  D.  C 2,000 

De  Beville,  M.  D.  G 

Le  comte  de  Custine,  M.  D.  C 2,000 

Le  duc  de  Lauzun,  M.  D.  C 2,000 

Leduc  de  Laval,  M.  D.C 2,000 

Le  comte  d*Autichamps ,  H .  D .  C .    .    .    . 

Le  marquis  de  Rostaing,  M.  D.  C,    .    •    .  2,000 

Desaudroûius,  B 

D'Aboville,  B. ;    .  1,500 

La  Vallette,  B 1,500 

Le  comte  Saint-Maime ,  C 1,000 

Le  comte  Chrétien  des  Deux-Ponts,  C .    .    . 

Le  comte  de  Poudens,  C 1,000 

Le  vicomte  d'Arrot,  C -    .    .     i  ,000 

Le  comte  Guillaume  des  Deux-Ponts,  C .    . 
Le  vicomte  de  Rochambeau,  G.    •   •    .    .     1,000 
Le  vicomte  de  Noailles,  G.  ..    .    .  ^.    .    .     1,000 

30 


—  466  — 

Le  comto  de  Cliarlus,  C 1,000 

Le  comte  de  Flechin ,  C 

Le  comte  Robert-Dillon,  C 1,000 

Querenet  de  la  Combe,  C 

Le  comte  de  Segur,  C . 1,000 

Le  comte  de  Fersen ,  <  < 

Le  prince  de  Broglie ,  C 1 ,000 

Scheldon,   C 

Le  comte  de  Damas,  C 1,000 

Le  comte  de  Vauban 1,000 

Le  marquis  de  Chàmpcenets 1,000 

Net  A.  Tons  ceaz  dont  les  sommes  sont  en  blanc  ét*ieiit  abs^sto, 
probablement  adbérerdvit  k  la  niêiiie  délibératioB. 


A  Paris,  ce  29  janner  1784. 


MonSBIGNECB, 


Vous  m*avez  fait  Hionneur  de  me  dire  à  mon  k*etour  d*Amé- 
'  rique  de  la  part  de  Sa  Majesté  qu'il  n*y  avait  pas  de  Lieutenant* 
général  dans  ses  troupes  qui  fut  plus  dans  te  cas  de  lui  être 
présenté  pour  un  commandement  de  province  quand  il  en  va- 
querait. Je  suis  certain  que  plusieurs  personnes  s'intriguent  pour 
prendre  les  devants  et  obtenir  des  assurances  dé  commandement 
de  provinces  dont  lés  titulaires  sont  âgés  ou  infirihes.  J'ai  Thon- 
neur  de  vous  supplier  de  me  rappeler  aux  bontés  de  Sa  Majesté, 
et  de  lui  observer  qu'ayant  remis  ùiie  inspection  de  12,000 
livres,  lorsque  je  fus  bit  Lieutenant-général,  et  une  grande  croix 
de  6,000  livres,  je  suis  par  la  pension  de  12,000  francs  qu'elle 
a  eu  la  bonté  de  me  donner,  à  peu  près  au  même  niveau  pour 


—  467  — 

les  grâces  d'argent  que  quand  je  suis  parti  pour  l'Amérique.  Je 
suis  bien  éloigné  de  lui  rien  demander  qui  soit  à  charge  à  ses 
finances,  mais  je  ne  pense  pas  qu'il  soit  indiscret  de  vous  prier 
de  lui  rappeler  l'espérance  d'un  commandement  de  province 
quand  il  en  vaquera,  et  je  pense  qu'il  peut  être  utile  à  son  service 
que  par  une  grâce  qui  récompense  mes  services  passés,  elle 
veuille  bien  me  tenir  dans  l'activité  d'un  métiçr,  où  j'ai  encore 
une  dizaine  d'années  à  lui  sacrifier. 

Je  suis  avec  respect,  Monseigneur,  votre  très-humble  et  très- 
obéissant  serviteur, 

Le  C*^  de  Rochabibeau. 


Henoebon,  2  février  17S4. 


MONSBIGiœUB, 


J'ai  l'honneur  de  vous  rendre  compte  que  je  viens  de  recevoir 
par  le  dernier  courrier,  la  marque  de  l'association  des  Cincinnati, 
qui  m'a  été  envoyée  au  nom  de  l'armée  Américaine,  par  MH.  les 
ofliciers  généraux  et  supérieurs  des  Etats- Ifnis  qui  sont  dans  ce 
moment  à  Paris.  Cette  décoration  m'a  été  destinée  comme  ayant 
servi  et  commandé  en  ma  qualité  de  brigadier  d'infanterie,  un 
détachement  composée  des  troupes  des  deux  nations,  pendant  la 
campagne  aux  ordres  de  M.  le  comte  d'Estaing.  Je  vous  supplie 
Monseigneur,  d'obtenir  du  Roi  que  je  remette  à  un  autre  temps 
le  bonheur  de  porter  une  marque  d'estime  qui  me  flatte 
autant  que  je  crois  avoir  mérité  ;  mais  que  je  désirerais  partager 
en  qualité  d'officier  générai  de  ia  marine,  avec  les  capitaines  de 
vaisseaux  dont  j'ai  partagé  des  travaux  sur  les  côtes  Américaines, 


_.  468  - 

et  pour  lesquels  nos  généraux  ont  demandé  en  Amérique  que 
cette  distinction  leur  fut  commune  avec  les  colonels  qui  root 
déjà  obtenue. 

Je  suis  avec  respect.  • . . 

DE   B0U6AIIIVILLBc 

Le  ministre  s*empressa  de  répondre  que  le  Roi  avait  dooné 
une  permission  générale  de  s*Associer  à  Tordre  de  Cincinnatas, 
que  le  comte  d'Estaing  et  le  comte  de  Rochambeau  avaient  été 
chargés  par  le  congrès  de  ce  qui  avait  rapport  à  l'admission  dans 
cet  ordre  et  aux  autres  objets  de  cet  établissement  dont  le  Rm 
n'avait  pris  nulle  canncUssance^  que  c'était  donc  à  l'un  Je  ces 
deux  officiers  généraux  qu'il  devait  avoir  recours  pour  les  repré- 
sentations qu'il  pouvait  avoir  à  faire. 

Du  général  Washington  à  M.  le  comte  de  Rochambeau. 


De  Philadelphie,  le  15  may  1784. 


MoNSIfiUB, 


Les  lettres  dont  vous  avez  honoré  la  société  des  Cincinnati  ont 
été  lues  avec  attention,  et  les  différents  sujets  examinés  avec  b 
plus  respectueuse  considération. 

C'est  une  circonstance  agréable  à  la  société  que  le  comte  de 
Rochambeau  ait  bien  voulu  en  devenir  membre  et  s'intéresser  à 
sa  réputation. 

Les  souscriptions  très-généreuses  faites  par  les  genlilsbomines 
de  l'armée  française,  méritent  toute  notre  reconnaissance,  mais 
comme  cela  est  incompatible  avec  lesprit  de  la  Confédération, 
et  contraire  à  l'intention  originaire  de  cette  société  de  recevoir 


—  469  — 

des  sommes  d'argent  des  nations  étrangères,  quoiqu'alliés,  nous 
croyons  que  ces  gentilshommes  ne  le  considéreront  pas  comme 
un  manque  de  notre  affection  pour  eux,  si  nous  sommes  obligés 
de  refuser. 

La  requête  du  comtes  de  Lilancourt  sera  pleinement  accordée 
par  le  sens  ^xact  de  Tinstitution  qui  admet  tous  les  officiers  de 
sou  rang  qui  ont  coopéré  avec  les  armées  des  Etats-Unis,  et  le 
comte  de  Lilancourt  a  manifestement  coopéré  en  envoyant  de 
Saint-Domingue  au  continent  un  détachement  considérable  qui 
était  à  ses  ordres,  au  risque  des  événements  qui  pouvaient  en 
arriver;  c'est  pourquoi  l'opinion  de  la  société  est  que  le  comte  de 
Lilancourt  soit  membre  de  droit. 

Il  n'est  pas  dans  le  pouvoir  de  cette  assemblée  de  la  société  de 
déterminer  la  justice  de  toutes  les  demandes  qui  ont  été  faites. 
C'est  pourquoi  elles  sont  soumises  à  l'assemblée  de  la  société  en 
France  pour  être  prises  en  considération.  Les  différents  mémoires, 
requêtes  et  lettres  relatives  à  ces  demandes  seront  transmises  à 
la  société  en  France  avec  une  copie  de  l'institution  comme  elle  a 
été  corrigée,  et  une  lettre  circulaire  communiquant  les  raisons  de 
ces  altérations.  "    » 

Signé  dans  l'assemblée  générale  : 

Général  Washington,  président. 


'  Liste  des  OiGciers 

àam  le  cas  d'être  proposés  pour  être  admis  dans  Vassodation 
des  CincinnaluSj  d'api'ès  le  règlement  de  la  société  générale 
du  15  may  1784. 

Le  baron  de  l'Estrade.  —   Lieutenant-colonel    au   siège 
d'York,  a  monté  à  l'assaut  de  la  redoute,  à  la  tête  de  la  V^ 


—  470  — 

compagnie  de  grenadiers  gatinois,  a  été  fait  brigadier  pour  œUc 
action,  le  5  décembre  1781. 

Le  chbvàlibb  de  Lâhbth.  —  Aide-marécbal  général  des  logis 
de  Tarmée,  blessé  de  deux  coups  de  feu  à  l'attaque  de  la  redoute, 
a  été  fait  colonel  pour  cette  action  le  27  janvier  1782.  (1) 

H.  DE  Tablé.  —  Intendant  de  Tarmée  pendant  les  quatre  cam- 
pagnes de  l'Amérique,  agréé  nominativement  par  la  société  gé- 
nérale comme  membre  de  ladite  société  par  une  déUbération 
particulière  du  17may  1784. 

M.  DB  MBriouviLLB.  —  Premier  aide-major  général  pendant 
les  quatre  campagnes,  était  lieutenant-colonel  en  Amérique,  a  élè 
fait  brigadier  le  13  juin,  pour  les  services  qu^il  y  a  rendus. 

Le  bàbon  de  SAOIT-Snioii.  —  Etait  capitaine  au  siège  dTort, 
y  a  servi  en  cette  qualité  et  a  été  &it  colonel  le  12  juillet  17S2, 
pour  les  services  qu'il  y  a  rendus.  (2) 

Le  chbvalieb  de  Hibabeau.  *—  Etait  au  siège  d'York,  y  a  serti 
en  qualité  de  capitaine  et  a  été  fait  colonel  le  24  avril  1782,  pour 
les  services  qu'il  y  a  rendus.  (3) 


(1)  Charles- Malo-François  de  Lameth,  membre  des  Etala-GMnD 
en  1 789  ;  il  fut  on  des  chaads  partisans  des  réformes  et  devint  faaen 
par  son  duel  avec  le  marquis  de  Gastries,  attaqué  violemment  par  le  télé 
droit  et  par  l'extrême  gauche.  U  fut  arrêté  en  1792,  mis  en  liberté,  pev* 
suivi  de  nouveau,  émigra  et  reprit  du  service  sous  PEmpire.  U  est  Mit 
lieutenant-général. 

(2)  G^est  le  fondateur  de  la  secte  Saint-Simonienne. 

(3)  Boniface  Riquetti,  fils  de  Vami  dss  hommes^  frère  du  grand  Wn- 
beau,  son  adversaire  aux  Etats-Généraux,  connu  sous  le  sobriquet  éi 
Mirabeau  Umneat^  émigré,  chef  d'une  légion  qui  portait  son  nom.  Moit  ï 
Fribourg. 


-  m  — 

M.  VE  MoNTssQVi^V .  —  A  servi  |es  quatre  caif^pagnes  en  Amé- 
riqi|e  et  a  ét|3  fait  colonel  le  i  i  novepibre  1782,  pour  les  services 
qu'il  y  a  rendus. 

Lb  ticoutb  Poshoud.  —  A  seryi  au  siège  d'York,  aide-de- 
cafnp  de  H.  de  Saint-Simon,  a  été  fait  colonel  le  il  noveoibre 
1782,  pour  les  services  ({u  il  y  a  rendus. 

H.  PB  QfAp-MAiioif.-r-  Colonel  par  comipjssjon  du  11  jujo  1780, 
passé  avec  Fagréinent  du  Roi  pour  être  aide-(]e-can)p  du  mar- 
quis de  La  Fayette,  s'est  trouvé  au  combat  de  TAigle,  a  servi 
aide-decamp  de  M.  le  duc  de  Lauzun,  les  campagnes  de  1782 
et  1783.    ' 

Lb  chbtàlubr  de  Tablé.  —  Aide-major  général  avec  com- 
mission de  lieutenant-colonel  pendant  les  quatre  campagnes, 
a  été  fait  colonel  le  13  juin  1782,  pour  les  services  qu'il  y  a 
rendus. 

Lb  cohtb  db  Loncbnil.  —  A  servi  les  quatre  campagnes  en 
Amérique,  a  été  fait  colonel  le  2  mai  1783,  pour  les  services 
qu'il  y  9  rendus. 

Lb  comte  de  Chàbannbs.  —  A  servi  les  quatre  campagnes  en 
Amérique,  a  été  fait  colonel  le  3  aoust  1783,  pour  les  services 
qu'il  y  a  rendus. 

Le  babou  d'Esebbck.  —  Lieutenant-colonel  de  Uoyal-deux- 
Ponts  pendant  les  quatre  campagnes  de  l'Amérique ,  a  été  fiiit 
colonel  le  1"  janvier  1784,  pour  les  services  qu'il  y  a  rendus. 

H.  d'Anselsib.  —  Lieutenant-colonel  de  Soissonnais  pendant 
les  quatre  campagnes  de  l'Amérique,  a  été  fait  cqlonel  le  1^' 
janvier  1784,  pour  les  services  qu'il  y  a  rendus. 

M.  M  RjcBT.  —  A  servi  dans  l'état-mQJor  de  l'armée  de  Vaux, 


—  472  — 

a  passé  en  Amérique  avec  le  baron  de  Vionienil ,  y  a  bit  les 
campagnes  de  1782  et  1783,  et  n  été  fait  colonel  le  20  mars 
1784,  pour  les  services  qu'il  y  a  rendus. 

H.  LyncH.  —  A  été  aide-major  général  de  Tinfanterie,  a  fait 
les  quatre  campagnes  d'Amérique ,  et  a  été  fait  colonel  le  1  *' 
janvier  1784,  pour  les  services  qu'il  y  a  rendus. 

Le  vicomte  de  Vàudreuil.  —  A  fait  deux  campagnes  en 
Amérique  et  a  été  fait  colonel  le  i«' janvier  1784,  pour  les  ser- 
vices qu'il  y  a  rendus. 

Le  vicomte  de  Fleuht.  —  A  fait  deux  campagnes  en  Amé- 
rique et  a  été  fait  colonel  le  1*'  avril  1784,  pour  les  services  qu'il 
y  a  rendus. 

Ces  deux  derniers  oflTiciers  ainsi  que  HH.  de  Ricey,  de  Mac- 
Mahon  se  sont  trouvés  aux  différents  combats  de  la  frégate 
l'Aigle  et  s'y  sont  bien  comportés. 

Ce  23  aoust  1784. 

Signé  :  Le  C^'  db  RocHAMBEAtï. 

Supplément  de  deux  offiders  dont  fai  vérifié  la  date  dans  le 
bureau,  à  joindre  à  la  liste  que  j'ai  proposée  pour  Vordre 
de  CindnnaJtus  en  veriu  du  nouveau  règlement  de  la  société 
générale  du  Ib  aoust  1784. 

Goulet  de  la  Toub.  —  Etait  colonel  en  Amérique  du  corps 
royal  d'artillerie ,  au  siège  d'York ,  fait  colonel  à  son  retour  en 
France,  le  2  avril  1782. 

Mabqcis  de  Hontmobt.  —  Passé,  en  Amérique,  aide -de* 
camp  de  M.  le  baron  de  Viomenil ,  s'est  trouvé  au  combat  de 


I  _-  473  — 

■ 

■ 

i  TAigle,  l'a  suivi  à  Portocobetto  jusqu'à  son  retour  en  France,  fait 

colonel  en  service  du  régiment  deSaintonge  le  1'^  mars  1784. 

Signé  :  C**  de  Rocbahbeau. 

Copie  du  projet  de  lettre  que  M.  le  maréchal  de  Casirie  se  pro- 
pose d'écrire  à  M.  le  comte  d'Bstaing. 

J'ai  reçu  M.  avec  la  lettre  que  vous  m'avés  fait  Thonneur  de 
m'écrire  les  differens  mémoires  par  lesquels  vous  demandés  de 
décisions  sur  les  officiers  qui  doivent  être  admis  dans  l'associa- 
tion de  Cincinnatus  :  j'ai  fait  passer  à  M.  le  maréchal  de  Segur 
le  paquet  qui  lui  était  destiné  :  nous  sommes  convenus  d'établir 
une  marche  égale  dans  les  deux  départements  d'après  les  inten* 
tions  que  le  Roy  a  fait  connoitre  sur  l'ordre  de  Cincinnatus. 

Elles  consistent  à  permettre  à  ses  sujets  d'en  porter  les  marques 
et  laissent  à  l'association  à  déterminer  les  circonstances  qui  peuvent 
en  étendre  ou  réduire  le  nombre  :  de  cette  permission  le  mar- 
quis excepte  toute  fois  ceux  de  ses  officiers  qui  peuvent  se  trouver 
actuellement  en  punition. 

Il  paroit  M.  que  vous  et  Monsieur  le  comte  de  Rochambeau 

ayant  été  considérés  par  le  général  Washington  comme  les  chefs 

de  cette  association  en  Europe,  c'est  à  vous  deux  à  convenir  des 

principes  d'après  lesquels  vous  devés  vous  conduire  et  à  déter- 

_j»k;crTSprit  d'après  le  vœu  de  l'Institution. 

C'est  ainsi  que  le  maréchal  de  Segur  et  moi  pensons  M.  sur  les 
différentes  questions  comprises  dans  les  lettres  et  mémoires  que 
vous  m'avés  fait  l'honneur  de  m'adresser  et  auxquelles  il  paroit 
convenable  que  vous  vous  conformiés. 


» , 


—  474  — 

Dans  l'assemblée  générale  des  CiDcionaii  du  samedi  1 5  ma j 
1784. 

Résolu  : 

Que  les  officiers  de  l'armée  de  Sa  Majesté  très-chretienoe  de 
l^rre  et  de  mer,  qui  ont  servi  en  Amérique  et  qui  ont  été  pro- 
mus au  rang  de  colonel  pour  leurs  services  en  cette  contrée, 
soient  compris  dans  Pinstitution  dos'  Cincinnati,  comme  elle  est 
altérée  et  corrigée. 

Signé  :  G**  WASHiriGTOiv,  président. 

Dans  l'assemblée  générale  de  la  société  des  Cincinnati ,  du 
lundy  17  may  1784. 

Résolu  : 

Que  M.  de  Tarlé,  intendant  et  second  officier  de  Tarmée  fran- 
çaise auxiliaire,  et  le  chevalier  de  Lameth,  colonel  par  brevet.  — 
Aussi  le  comte  de  Sonneville,  le  comte  de  la  Touche,  le  comte 
de  Kergariou ,  le  chevalier  de  l'Eguille,  le  chevalier  du  Quesne, 
le  comte  de  Trevalais,  le  chevalier  Maulevrier,  le  chevalier  de 
Vallongne,  le  comte  de  Capellis  et  le  chevalier  de  La  Perouse,  (1) 
capitaines  et  commandants  de  vaisseaux  et  frégates  de  la  marine 
française  qui  ont  été  employés  à  on  service  spécial  sur  la  côte  de 
l'Amérique  et  qui  sont  particulièrement  mentionnés  par  Son 
Excellence  le  Ministre  de  France  sont  en  droit  par  l'esprit  et 


(1)  De  tous  ces  marins,  Lapeyroose  est  le  seul  qui  ait  acquis  vu  nom 
glorieux.  —  Mais  il  est  inatile  de  rappeler  ici  ses  services  vi  conniis  et 
sa  triste  fin. 


—  475  — 

Fintention  de  TinstitutioD  de  deveoir  membres  de  la  société  des 
Cincinnati. 

Signé  :  G«*  Washington,  président. 


Lettre  Circnlaire 

de  Vassemblie  générale  de  la  société  des  Cincinnati  aux 

sociétés  de  chaque  Etat. 

Nous,  les  délégués  de  Cincinnati,  après  la  discussion  la  plus 
mûre  et  la  plus  délibérée  des  principes  et  des  objets  de  notre 
société,  avons  cru  propre  de  vous  recommander  la  ci-incluse 
institution  de  la  société  de  Cincinnati  ainsi  qu'elle  a  été  altérée 
et  corrigée  à  notre  première  assemblée  générale,  pour  être  adop- 
tée par  la  société  de  votre  Etat. 

Avant  de  Texposer  à  vos  yeux,  nous  pensons  qu'il  est  de  notre 
devoir  de  déclarer  à  tous  nos  camarades  citoyens  que  nous  appe- 
lons le  ciel  en  témoignage  de  la  vérité  de  notre  déclaration,  que 
dans  le  cours  de  notre  conduite  à  ce  sujet,  nous  n'avons  été  agités 
que  par  les  principes  les  plus  purs ,  néanmoins  quoique  nous 
soyons  convaincus  de  la  droiture  de  nos  intentions,  en  devenant 
membre  de  cette  fraternité  et  quoique  nous  nous  confions  que 
les  marques  évidentes  que  nous  avons  donné  par  notre  conduite 
passée,  et  que  nous  donnerons  encore  dans  notre  conduite  à 
venir,  n'ont  jamais  été  produites  par  d'autres  motifs  que  ceux  de 
Tamitié,  du  patriotisme  et  de  la  bienveillance;  cependant  comme 
nos  desseins  à  quelques  égards  ont  été  mal  compris,  comme  le 
projet  de  notre  association  fut  (ait  d'une  manière  hâtive,  à  une 
époque  aussi  extraordinaire  qu'il  y  en  a  jamais  eu  dans  les  annales 
du  genre  humain,  quand  l'esprit  agité  par  la  variété  des  émo- 
tions, n'était  pas  en  liberté  de  porter  une  attention  exacte  à 


—  476  — 

chaque  circonstance  intéressante  à  notre  connection  sociale ,  ni 
de  diriger  nos  idées  dans  une  forme  aussi  correcte  qu'il  eut  été 
à  désirer;  comme  cette  première  institution  a  paru  dans  l'opi- 
nion de  plusieurs  caractères  respectables  avoir  compris  des  objets 
qui  sont  estimés  incompatibles  avec  i*esprit  de  notre  confédéra- 
tion, et  comme  dans  ce  cas  elle  aurait  éventuellement  frustré  nos 
vues  et  serait  productive  de  conséquences  que  nous  n'avons  pas 
prévues,  c'est  pourquoi  pour  éloigner  toute  cause  d'inquiétude 
pour  anéantir  toute  source  de  jalousie,  pour  désigner  explicite- 
ment le  fondement  sur  lequel  nous  souhaitons  nous  maintenir, 
et  pour  donner  une  plus  grande  preuve  que  l^s  ci-devant  officiers 
de  l'armée  Américaine  ont  droit  d'être  reconnus  parmi  les  ci- 
toyens les  plus  fidelles,  nous  avons  agréé  que  les  suivantes  alté- 
rations et  corrections  auront  lieu ,  que  la  succession  héréditaire 
sera  abolie,  que  nous  ne  nous  entremêlerons  de  rien  dans  les 
affaires  publiques,  et  que  les  fonds  seront  placés  sous  la  con- 
noissance  immédiate  de  chaque  Etat,  qui  sera  requis  d'accorder 
des  charlres  pour  pouvoir  mettre  plus  effectucllement  nos  desseins 
bienfaisans  en  exécution. 

En  donnant  nos  raisons  à  l'altération  du  premier  article,  nous 
demandons  votre  indulgence  pour  vous  rappeler  votre  attention 
sur  ce  qui  nous  conduisit  à  nous  former  nous-mème  dans  une 
société  d'amis ,  ayant  vécu  dans  les  plus  étroites  habitudes  de 
l'amitié  parmi  les  différentes  époques  d'une  guerre  qui  n*a  pas 
d'exemple  dans  beaucoup  de  ses  circonstances,  ayant  vu  les  objets 
pour  lesquels  nous  avons  combattu  heureusement  obtenus,  dans 
le  moment  de  triomphe  et  de  séparation ,  quand  nous  étions  au 
dernier  acte  de  la  scène  agréable  et  mélancholique  de  notre 
drame  militaire,  agréable  puisque  nous  laissions  notre  patrie  en 
possession  de  l'indépendance  et  de  la  paix,  mélancholique  puisque 
nous  allions  nous  séparer  peut-être  pour  ne  nous  revoir  jamais 
pendant  que  nos  cœurs  étoient  pénétrés  de  sentimens  plus  faciles 


—  477  — 

à  concevoir  qu'à  décrire,  pendant  qae  les  plus  petits  actes 
de  noire  amitié  se  rappelaient  en  foule  à  noire-  souvenir, 
il  était  impossible  que  nous  ne  souhaitions  pas  que  notre 
-amitié  put  se  continuer ,  il  étoit  fort  naturel  de  désirer 
qu'elle  put  se  perpétuer  dans  notre  postérité  aux  âges  les  plus 
reculés;  avec  ces  impressions  et  ces  sentimens,  nous  avouons 
ingénuement  que  nous  signâmes  notre  institution,  nous  attestons 
nos  motifs  pour  être  irréprochables;  mais  trouvant  que  nos 
compatriotes  craignent  que  ceci  tireroit  une  ligne  injustifiable 
de  différence  entre  nos  descendans  et  le  reste  de  la  communauté, 
et  ont  de  l'aversion  pour  une  création  de  distinction  inusitées 
qui  leur  seroîent  désagréables,  nous  n'hésitons  point  à  leur  aban- 
donner ces  choses,  et  à  nous  en  tenir  à  nos  amitiés  personnelles 
dont  on  ne  peut  nous  priver,  et  à  ces  actes  de  bienveillance  que 
nous  désirons  en  faire  résulter. 

Avec  des  vues  également  pures  et  désintéressées,  nous  nous 
proposons  d'user  de  notre  influence  collective  pour  soutenir  le 
gouvernement,  et  la  confirmation  de  notre  union,  pour  l'établis- 
sement de  laquelle  nous  avons  employé  une  partie  si*  considé- 
rable de  notre  vie;  mais  apprenant  par  différentes  informations 
que  l'on  estime  que  cette  interférence  officieuse  est  peu  conve- . 
nable,  et  que  si  nous  ne  sommes  pas  chargés  d'avoir  des  desseins 
sinistres,  nous  sommes  au  moins  accusés  de  trop  d'arrogance  en 
nous  établissant  sauvegarde  des  libertés  de  notre  contrée,  ceci 
étant  ainsi  circonstancié,  nous  ne  pensons  point  nous  opposer 
aux  opinions  les  plus  générales  de  nos  concitoyens,  ni  à  donner 
la  moindre  inquiétude  à  ceux  dont  le  bonheur  a  toujours  été  ^ 
notre  premier  but  et  notre  premier  intérêt. 

Nous  venons  actuellement  de  vous  parler  de  la  partie  chari- 
table de  notre  institution  que  nous  considérons  comme  sa  baze, 
en  plaçant  nos  fonds  dans  les  mains  du  Corps  Législatif  de 
chaque  Etat,  et  lui  laissant  voir  que  son  application  n'a  que  les 


—  478  — 

meilleures  vues^  vous  lui  démontrez  Pint^grité  de  vos  actions,  et 
la  droiture  de  vos  principes,  et  les  ayant  convaincus  que  nos  in- 
tentions ne  sont  que  d'une  nature  amiable  et  bienfaisante,  nous 
sortîmes  portés  à  croire  qu'ils  favoriseront  un  dessein  qu'ils  ne 
peuvent  ne  pas  approuver,  qu'ils  nourriront  de  bonnes  disposi- 
tions et  encourageront  des  actes  de  bienfaisance  de  cem  qui  sont 
disposés  à  faire  un  tel  usage  des  méthodes  les  plus  effectuelles 
pouf  soulager  les  infortunés.  Pour  cet  effet  il  est  à  croire  que 
Ton  obtiendra  les  Chartres  que  vous  leur  demanderez.  Il  a  aussi 
été  jugé  convenable  que  l'admission  des  membres  soit  soumise  au 
règlement  de  ces  Chartres,  puisqu'en  agissant  conformément  aux 
vues  du  gouvernement,  non-seulement  nousdonneronsune  nouvelle 
preuve  de  ùotre  confiance  en  lui,  mais  de  nos  dispositions  éloi- 
gnons toute  source  d'inquiétude  envers  notre  société. 

Nous  espérons  qu'il  n'a  pas  échappé  à  votre  attention,  que  les 
seuls  objets  dont  nous  désirons  de  conserver  le  souvenir,  sont  de 
telle  nature  qu'ils  ne  peuvent  pas  déplaire  à  nos  concitoyens,  ni 
être  improfitables  à  la  postérité;  nous  avons  en  conséquence  re- 
tenq  ces  devises  qui  spécifient  la  manière  dont  nous  avons  rê- 
tourné  à  nos  habitations,  non  comme  des  marques  ostensieuses 
de  distinctions,  mais  comme  des  gages  de  notre  amitié,  et  des 
emblèmes  dont  l'aparance  ne  nous  permettra  jamais  de  nous 
détourner  des  sentiers  de  la  vertu,  et  nous  présumons  qu'il  n^est 
inutile  de  vous  informer  qu'elles  sont  considérées  comme  les 
marques  les  plus  chères  d'amitié  et  tenues  dans  la  plus  haute 
estime  par  ceux  de  nos  alliés  qui  en  ont*  été  revêtus  pour  avoir 
contribué  par  leurs  services  personnels  à  l'établissement  de  notre 
indépendance;  que  ces  gentilshommes  qui  sont  parmi  les  premiers 
en  rang  et  en  réputation,  ont  eu  la  permission  de  leur  souverain 
de  porter  cette  marque  reconnoissante  de  nos  affections  réci- 
proques, et  que  cet  intérêt  fraternel  est  considéré  par  leur  illustre 
monatt|Qe  et  autres  personnes  d'un  caractère  distingué  comme 


—  479  - 

on  ciment  solide  et  additionnel  à  Tharmonie  et  à  la  réciprocité 
des  bons  offices  qui  a  si  heureusement  prévalu  jusqu'à  présent 
entre  les  deux  nations. 

Ayant  actuellement  mis  de  côté  tout  ce  qui  a  été  jugé  sus- 
ceptible d'objection  dans  notre  institution  originaire  «  ayant 
payé  cette  déférence  aux  sentiméns  qui  prévalent  dans  la  com- 
munauté sans  avoir  diminué  ni  aflaibli  la  dignité  et  la  consis- 
iûnte  de  notre  caractère  que  nous  avons  l'ambition  de  soutenir 
aux  yeux  de  la  présente  et  de  la  future  génération;  ayant 
ainsi  éloigné  toute  objection  à  la  connection  restante  de  notre 
société ,  en  chérissant  notre  amitié  mutuelle  jusqu'à  la  fin  de 
notre  vie  ;  et  ayant  retenu  dans  toute  son  étendue  et  placé  sur 
un  fondement  plus  certain  et  plus  durable  ce  premier  article 
de  notre  association  en  faveur  des  infortunés,  sur  ces  deux 
grands  piliers  fondamentaux  «  Àmilii  et  Charité.  Nous  réduisons 
notre  institution ,  et  nous  appelons  à  ^oite  libéralité,  patrio- 
tisme et  magnanimité ,  à  votre  conduite  en  toute  autre  occasion 
aussi  bien  qu'à  la  pureté  de  vos  intentions  pour  le  présent, 
pour  la  ratiGcation  de  nosprocédék,  en  même  temps  nous  nous 
trouvons  heureux  d'exprimer  une  pleine  confiance  dans  la  can- 
deur,  justice  et  l'intégrité  du  public,  que  cette  institution  ainsi 
qu'elle  est  altérée  et  corrigée  le  satisfera  pleinement,  et  que 
les  actes  nécessaires  a  l'autorité  législative  seront  passés 
bienlAt  pour  donner  toute  efficacité  à  notre  bienveillance. 

Avant  de  conclure  cette  adresse,  permettez- nou&  d'ajouter 
que  la  culture  de  cette  amitié  que  nous  professons  et  l'étendue 
de  la  charité  seront  des  objets  suffisante  pour  empêcher  le 
relâchement  dans  la  poursuite  des  moyens  de  conforter  et  de 
soutenir  chacun  de  nos  infortunés  compagnons  qui  ont  vu 
des  jours  meillfurs  et  méritaient  un  sort  plus  doux,  pour  essuyer 
tés  pleurs  des  veuves  qui  ont  été  réduites  avec  leurs  enfants 
sans  secours,  à  l'indigence  et  à  la  misère,  mais  encore  ce  sera 


—  480  — 

une  tâche  bien,  touchante  à  cette  charitable  insUtution  de 
secourir  les. orphelins,  en  tirant  d'un  état  sujet  à  la  corrup- 
tion les  filles  orphelines,  en  rendant  les  garçons  capables  de 
succéder  aux  vertus  de  leur  père;  elle  communiquera  le  bon- 
heur aux  autres,  pendant  qu'elle  augmentera  ie  nôtre  propre; 
elle  nous  rendra  chères  nos  réflexions  solitaires  et  adoucira 
nos  derniers  moments. 

Poursuivons  donc  avec  ardeur  ce  que  nous  avons  institué  avec 
sincérité;  que  le  ciel  et  notre  propre  conscience  approuvent 
notre  conduite ,  que  nos  actions  soient  le  meilleur  commen- 
taire de  nos  paroles  et  laissions  pour  leçon  à  la  postérité  que 
la  gloire  du  soldat  ne  peut  être  complette  que  par  sa  bonne 
conduite  en  qualité  de  citoyen. 

Signé  par  ordre  :  Wasbingtor,  pr^sûfent. 

Philadelphie,  ce  15  may  1784. 


LlDstitntioB  ik  la  Société  des  Cineinnati 

Comme  elle  a  été  altérée  et  corrigée  à  ta  première 

assemblée  générale. 


Il  a  plu  au  gouverneur  suprême  de  l'Univers  ^e  donner  succès 
aux  armes  de  notre  contrée,  et  d'établir  les  Etats  amis,  libres  et 
indépendants,  c'est  pourquoi  pour  perpétuer  la  mémoire  de  cet 
événement,  pour  inculquer  aux  générations  futures  le  devoir  de 
mettre  bas  en  temps  de  paix  les  armes  que  l'on  a  prises  pour  la 
défense  publique,  en  formant  une  institution  qui  caractérise  ce 
principe  important',  pour  continuer  l'amitié  mutuelle  qui  prit 
naissance  sous  le  poids  de  nos  dangers  communs,  et'  pour  effec- 


—  481  — 

tuer  des  actes  de  bienfaisance  dictés  par  l'esprit  d'une  bonté  fra- 
tcrnelle,  envers  les  officiers  et  leur  famille  qui  seroient  dans  le 
cas  de  les  recevoir,  les  officiers  de  Farmée  Américaine  se  sont 
constitués  eux-mêmes  dans  une  société  d*amis  et  possédant  la 
plus  haute  vénération  pour  le  caractère  de  cet  illustre  Romain 
LucitAS'Quintius  Cincinnatus,  se  sont  dénommés  la  société  de 
Cincinnati. 

Abticle  1".  —  Les  personnes  qui  constituent  cette  société 
sont  tous  les  officiers  commissionnés  et  brevetés  de  l'armée  et  de  , 
la  marine  des  Etats-Unis,  qui  ont  servi  trois  ans  et<|ui  ont  quitté 
le  service  avec  honneur.  Tous  les  officiers  qui  sont  dans  le  ser- 
vice actuel  à  la  iin  de  la  guerre,  et  tous  les  officiers  qui  se  sont 
retirés  sur  des  réformes  ordonnées  par  des  résolutions  du  congrès. 

Abticle  2.  -^  Seront  aussi  admis  dans  cette  société  le  dernier 
et  le  présent  Ministre  de  Sa  Majesté  très-chrétienne  aux  Etats- 
Unis,  tous  les  généraux  et  colonels  des  régiments  et  légions  des 
troupes  de  terre,  tous  les  amiraux  et  capitaines  de  la  marine 
ayant  rang  de  colonel  t]ui  ont  coopéré  avec  les  armées  des  Etats-- 
Unis dans  leurs  efforts  pour  la  liberté,  et  telles  autres  personnes 
qui  ont  été  admises  par  les  sociétés  de  leur  Etat  respectif. 

Article  3. —  La  société  aura  un  Président,  vice-président, 
secrétaire  et  sous-secrétaire. 

Abticle  4.  —  il  y  aura  une  assemblée  de  la  société,  au  moins 
une  fois  en  trois  ans  au  premier  lundi  de  may,  à  telle  place  que 
le  président  désignera,  ladite  assemblée  consistera  dans  les  offi- 
ciers ci-dessus  dénommés,  et  une  délégation  de  chaque  Etat.  Les 
affaires  de  l'assemblée  générale  seront  pour  régler  la  distribution 
des  fonds  de  surplus,  pour  apointer  les  officiers  pour  le  terme 
suivant,  et  pour  rendre  conforme  aux  objets  généraux  de  cette 
institution,  les  loix  faites  par  les  assemblées  de  chaque  Etat. 

Abticle  5.  —  La  société  sera  partagée  en  sociétés  d'Etats, 

31 


—  482  — 

chacune  aura  un  pcésident,  vice-président,  secrétaire  et  trésorier 
qui  seront  choisis  par  la  majorité  des  voix  annuellement. 

Article  6.  —  Les  assemblées  d'Etat  se  tiendront  le  jour  an- 
niversaire de  l'indépendance ,  elles  concerteront  toutes  mesures 
tendantes  aux  desseins  bienfaisants  de  la  société,  et  les  assemblées 
de  chaque  Etat  feront  la  demande  de  leur  législature  respectire 
des  Chartres  qui  leur  seront  nécessaires. 

Abticle  7.  —  Tout  membre  (de  la  société),  allant  d'un  Etat 
dans  l'autre  sera  considéré  à  tous  égards  comme  appartenant  à 
la  société  d'Etat  dans  laquelle  il  résidera  actuellement. 

Abticlb  8.  —  Les  assemblées  d'Etat  jugeront  de  la  qualité 
des  membres,  admettront  et  s'il  est  nécessaire  chasseront  ceux 
des  membres  qui  se  conduiront  indignement. 

Article  9.  —  Le  secrétaire  de  chaque  assemblée  d'Etat  tien- 
dra registre  des  membres^  résidens  dans  chaque  Etat  et  en  en- 
verra une  copie  au  secrétaire  de  la  société. 

Article  10.  —  Pour  former  des  fonds  pour  le  secours  des 
membres  infortunés,  leurs  veuves  et  orphelins,  chaque  officier 
délivrera  au  trésorier  un  mois  de  sa  paye. 

Article  li.  —  Il  ne  sera  point  accepté  de  donation  que  de 
citoyens  des  Etats-Unis. 

Article  12.  —  Les  fonds  de  chaque  société  d'Etat  seront 
prêtés  à  l'Etat  par  permission  du  Corps  législatif,  et  l'intérêt  seu- 
lement sera  annuellement  appliqué  aux  vues  de  la  société,  et  si 
dans  le  cours  du  temps  il  se  rencontre  des  difficultés  dans  l'exé- 
cution des  intentions  de  la  société,  le  Corps  législatif  de  chaque 
Etat  sera  requis  de  faire  des  dispositions  équitables  qui  puissent 
correspondre  au  dessein  originaire  de  la  société. 

Article  13.  —  Les  sujets  de  Sa  Majesté  très-chretienne, 
membres  de  cette  société,  tiendront  des  assemblées  à  leur  plaisir, 
et  formeront  des  règlements  de  policé  conformément  aux  objets 
de  l'institution  et  à  l'esprit  de  leur  gouvernement. 


—  483  — 

Aeticle  14.  —  La  société  aura  un  ordre  qui  sera  un  aigle 
chauve  d'or  portant  sur  sa  poitrine  l'emblème  ci-après  décrit, 
suspendu  à  un  ruban^bleu  bordé  de  blanc,  qui  désigne  l'union  de 
TAmérique  et  de  la  France. 

t  PBTNGIPALE  FIGURE 

Cincinnatus,  trois  sénateurs  Romains  lui  présentant  une  épée, 
et  autres  attributs  militaires;  dans  le  fond  sa  femme  à  la  porte  de 
son  habitation,  près  d'elle  sa  charrue  avec  les  instruments  de 
labourage;  autour  sera  écrit  : 

Omnia  relinquit  servare  rempuMicatn. 

SUB   LE   BEVEBS  : 

Soleil  levant,  une  cité  avec  ses  portes  ouvertes  et  des  vaisseaux 
entrant  dans  le  port,  la  Renommée  couronnant  Cincinnatus  avec 
une  couronne  et  l'inscription  : 

Yirtutis  premium. 

AU-DBSSODS  : 

Des  mains  jointes  supportant  un  cœur  avec  ces  mots  : 

Esta  perpétua. 

ÂUTOUB   DU   TOUT  : 

Sotietas  Cincinnalorum  inetituta  a.  d.  1783. 

Abticlb  15.  —  Une  médaille  d'argent  représentant  l'em- 
blème sera  donnée  à  chaque  membre  de  la  société  avec  un  di« 
plôme  en  parchemin  où  sera  imprimé  les  emblèmes  et  figures 
de  l'ordre  et  la  médaille  ci-*dessus  mentionnés. 


—  484  — 

Du  général  Washington  à  H.  le  comte  d'Eslaing  et  à  H.  le 
comte  de  Rocbambeau. 


De  Philadelphie,  le  17  may  1784, 


Messieurs  , 


Nous  les  délégués  des  Cincinnati ,  ayant  jugé  à  propos  de 
faire  plusieurs  altérations  et  corrections  essentielles  dans  notre 
institution ,  et  ayant  cru  de  notre  devoir  de  communiquer  les 
raisons  sur  lesquelles  nous  avons  agi  dans  une  adresse  circulaire 
aux  sociétés  d'Etat,  nous  vous  transmettons  aujourd'hui  pour 
votre  information  une  copie  de  cette  lettre  arec  une  de  Fins* 
titution  comme  elle  a  été  altéréfset  corrigée. 

Convaincus  d*avoir  fait  ce  que  la  prudence ,  l'amour  du  pays 
dictoient ,  nous  sommes  persuadés  que  vous  serez  satisfiiits  de 
la  droiture  de  notre  conduite,  lor&que  vous  serez  informés  que 
nos  décisions  furent  occasionnées  par  la  conviction  que  quelques 
choses  contenues  dans  notre  système  originaire  pourroîent  être 
fortuitement  productives    de  conséquences  que  nous   n'avions 
pas  prévues,  aussi  bien  que  par  le  cours  des  sentiments  qui 
paroissaieut  prévaloir  parmi    nos  cytoyens.  Sous  ces  circons- 
tances ,  nous  considérâmes  que  ce  ne  seroit  point  donner  une 
preuve  de  magnanimité  de  persister   dans  aucune  chose  qui 
pourroit  être  onéreuse,    ou    de  contrecarrer   l'opinion  de   b 
communauté  telle  qu'elle  soit  fondée*  lié!  pourrions-nous  être 
fâchés  de  trouver  l'œil  jaloux  du  patriotisme  veillant  sur  ces 
libertés  qui  ont  été  établies  par  nos  efforts  communs!  surtout 
lorsque  nos    compatriotes  paroissoient  pleinement  disposés  à 
rendre  justice  à  nos  intentions  et  à  n'appréhender  d'autres  maux 
que  ceux  qui  pourroient  arriver  dans  la  suite  des  temps,  après 
que  nous,  en   qui   ils  ont  placé  tant  de  confiance,  aiurîons 


—  485  — 

quitté  le  théâtre  des  actions  humaines;  et  nous  nous  flattons  que 
nous  ne  nous  sentions  pas  moins  intéressés  à  nous  défendre 
contre  des  droits  funestes ,  en  détournant  les  maux  politiques 
présents  et  futurs,  que  les  plus  zéii^^s  denos  compatriotes. 

Pour  nous  donc,  c'est  assez  que  nos  desseins  bienfaisants ,  do 
soulager  les  infortunés ,  ne  soient  pas  frustrés  ;  que  nos  amitiés 
soient  aussi  innombrables  qu'elles  sont  sincères,  et  que  vous 
en  avez  reçu  les  marques  avec  tant  de  sensibilité. 

Pour  vous.  Messieurs,  qu'il  suffise  que  vos  mérites  et  ser- 
vices soient  îneffaçablement  imprimés  sur  tous  les  cœurs  de  la 
nation  entière,  que  vos  noms  et  actions  ne  puissent  jamais 
être  ensevelis  dans  l'oubli. 

Chérissant  do  tels  sentiments,  et  réciproquant  vos  affec- 
tions, nous  vous  prions  d'avoir  la  bonté  de  croire  que  quoique 
rien  ne  pouvoit  augmenter  notre  amitié  et  vénération,  néan- 
moins par  votre  ardeur  à  vous  associer  avec  nous>  vous  avez 
pris  la  mesure  la  plus  effectuele  pour  fixer  plus  fortement  ces 
liens  indissolubles! 

Signé  dans  l'assemblée  générale. 

G.  Washington  ,  président. 

Du  général  Washington  à  H.  le  comte  de  Rochambeau. 

Philadelphie,  le  17  may  1787. 

Mon  cher  comte  , 

Des  lettres  oificielles  et  autres  j>rocédés  de  l'assemblée  géné- 
rale de  la  Société  des  Cincinnati ,  tenue  ici ,  et  desquelles  vous 
avez  copie ,  vous  aurez  une  connoissance  parfaite  de  ce  que  la 
société  a  fait,  et  le  fondement  sur  lequel  elle  a  agi;  il  seroit 
inutile  d'entrer  ici  dans  de  plus  grands  détails  qui  ne  seroient 
qu'une  répétition. 


~  486  ~ 

La  société  ne  pouvoit  pas  entrer  dans  une  différence  trop 
minutieuse  des  caractères,  elle  a  pensé  qu'il  étoit  mieux  de 
comprendre  ces  membres  dans  une  description  générale ,  ceux 
qui  constitueront  la  société  en  France  doivent  ensuite  décider 
les  prétentions  de  leurs  compatriotes  sur  les  principes  de  Pins- 
titution  comme  elle  a  été  altérée  et  corrigée. 

Il  ne  me  reste  qu'à  vous  répéter  les  assurances  du  respect 
et  de  Festime  avec  lesquels  j'ai  l'honneur  d'être,  etc. 

Signé  Général  WAsmiieTOR. 
Du  comte  de  Rochambeau  : 

Calais,  ce  26  juillet  1784. 

Monseigneur, 

J'ai  l'honneur  de  vous  envoyer  la  traduction  exacte  des  lettres 
que  j'ai  reçues  du  général  Washington ,  et  des  résolutions  qu*a 
prises  la  Société  des  Cincinnati  à  son  assemblée  du  mois  de 
may  dernier ,  abstraction  faite  des  corrections  qu'ils  ont  fiiites 
à  leur  première  institution  relativement  aux  différentes  attaques 
qu'elle  a  reçues  des  Corps  Législatifs  de  quelques  États  ;  il  y  a 
deux  articles  qui  intéressent  la  nation  et  méritent  votre 
attention. 

Le  premier  qui  invite  4a  société  française  à  s*assembler 
pour  élire  les  membres  et  former  des  règlements  analogues 
aux  principes  de  notre  gouvernement. 

Le  deuxième,  qui  donne  une  extension  à  leur  première  réso- 
lution en  faveur  des  généraux  et  colonels  des  corps  français, 
en  y  agrégeant  tous  les  officiers  de  terre  et  de  mer  brevetés  et 


-  4»7  — 

ayant  rang  de  colonels,  ou  qui   ont  obtenu  ce  grade  depuis 
en  faveur  de  leur  service  en  Amérique. 

La  société  .générale ,  en  conséquence  de  cet  article  me  ren- 
voyé toutes  les  demandes  qui  ont  été  faites  pour  être  examinées 
et  allouées  par  ladite  société  française,  conséquemment  aux 
nouvelles  résolutions  de  la  société  générale.  Je  crois  que  le 
général  Washington  a  renvoyé  à  M.  le  comte  d'Estaing  les 
demandes  de  la  marine. 

Je  ne  présume  pas  que  Sa  Majesté  veuille  perpétuer  dans 
son  royaume  une  société  étrangère ,  aussi  je  m'attends  que  la 
réponse  à  cet  article  sera  négative. 

Il  paraît  cependant  convenable  que  Sa  Majesté  f)ermette  à  M.  le 
comte  d*£staing  et  ù  moi,  concurremment  ou  séparément,  d'assem- 
bler pour  une  fois  seulement  les  membres  de  la  société,  pour  exa- 
miner toutes  les  demandes  qui  nous  ont  été  renvoyées  par  la  société 
générale ,  et  allouer  celles  qui  seront  conformes  au  nouveau 
règlement  de  ladite  société,  et  qu'il  nous  soit  défendu,  après 
cette  assemblée ,  de  la  renouveller  ni  de  recevoir  aucune 
demande  ultérieure  d'aucun  dfes  officiers  de  terre  et  de  mer 
qui  ont  servi  en  Amérique  pour  couper  court  à  toutes  solli- 
citations subséquentes. 

Il  y  a  dans  le  nombre  de  celles  qui  me  sont  renvoyées  des 
officiers  qui  y  ont  un  droit  très  intéressant,  tels  que  MM.  le 
chevalier  de  Lameth  ,  baron  de  l'Estrade,  etc.,  dont  j'aurais 
l'honneur  de  vous  remettre ,  à  mon  retour ,  une  liste  plus 
exacte  et  restreinte  aux  termes  de  la  Société  générale  du  15 
mav  dernier. 

Vous  verrez.  Monseigneur,  que  la  Société  générale  refuse 
poliment  la  souscription  des  sommes  que  nous  avons  cru  devoir 
leurdffrir,  d'où  il  résulte  que  nous  avions  bien  fisiit  d'en  faire 
l'offre,  et  qu'il  est  encore  mieux  à  eux  de  refuser. 


—  48»  -1 

J*ai  l'honneur  de  vous  informer  que  j'envoye  copie  de  toutes 
ces  dépêches ,  en  ce  qiii  intéresse  la  politique  à  M.  le  comte  de 
Vergennes,  avec  qui  probablement  vous  en  conférerez,  et  j'atten- 
drais vos  ordres  pour  régler  ma  conduite  en  cette  occasionne  ne 
doute  pas  que  M.  le  comte  d'Estaing  ne  prenne  ceux  de  M.  le 
maréchal  de  Castries. 

Je  suis  avec  respect,  Monseigneur,  votre  très-humble  et  très- 
obéissant  serviteur, 

Le  O^  de  Rochàhbeâu. 

MM.  le  comte  de  Rochambeau  et  le  comte  d'Estaing  pour 
l'association  de  Cincinnatus. 

  Paris,  ce  19  Août  1784. . 

Monsieur  lb  Maréchal, 

J'ai  rhonneur  de  vous  supplier  de  m'accorder  rautorisalion 
nécessaire  pour  que  j'informe  MM.  le  marquis  d'Hervilly,  le 
comte  Edouard  Dillon,  Ô.  Moran ,  le  marquis  de  Fontenilles  et 
le  baron  de  Choin ,  que  vous  permettez  qu'en  conséquence  de  la 
décision  du  .Roi  et  du  Resolved  de  l'assemblée  générale  en  date 
du  15  mai  1784,  ces  officiers  se  décorent  des  marques  de  l'as- 
sociation de  Cincinnatus  ;  je  prends  la  liberté  de  mettre  sous  vos 
yeux  les  motifs  de  ma  demande. 

J'ai  l'honneur  de  vous  rendre  compte  que  M.  le  maréchal  de 
Castries  m'a  autorisé  à  informer  M.  le  vicomte  de  Fontange, 
colonel  à  Saint-Domingue,  qu'il  pouvait  se  décorer  des  marques 
de  l'association. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  respect  votre  très-humble  et  très 
obéissant  serviteur, 

ESTAIRG. 


4»»  - 


Association  de  Cincinnalns. 


Décisions  demandées  par  M.  d'Estaing,  et  mises  sous  les  yeux 
du  Ministre  pour  Vadmission  de  MM.  les  officiers  de  terre  qui 
ont  attendu  pour  se  décorer  qu'ils  y  fussent  particulièrement 
autorisés. 

M.  LE  HÂBQuis  d'Hebvilly.  (i)  —  Colouel,  a  remplacé  M.  le 
vicomte  de  Fontange  après  blessures. 

M.  XE  COMTE  Edouard  Dillon.  —  Colonel  destiné  à  aller  en 
Géorgie;  ce  qu'il  avait  demandé  pour  récompense  de  s*êlre  dis- 
tingué à  la  prise  de  la  Grenade.  Il  fut  blessé  dans  le  combat  sur 
mer  et  malgré  un  bras  (cassé)  cruellement,  et  la  décision  de  tous 
les  chirurgiens,  il  voulait  aller  à  TAmérique  septentrionale.  M.  le 
marquis  de  La  Fayette  et  moi  nous  ne  doutons  pas  que  l'assem- 
blée n'ait  accordé  à  nos  sollicitations  l'admission  de  H.  le  comte 
Edouard  Dillon ,  comme  ayant  été  nommé  Américain  par  un 
baptême  de  sang  et  de  désir.  Je  suplie  personnellement  que  la 
décoration  lui  soit  provisoirement  permise. 

M.  0.  HoBAN.  —  Colonel ,  a  fort  bien  servi  à  Savannah,  avec 
le  régiment  Dillon. 

H.  LE  MARQUIS  DE  FoNTEioLLES. —  Colonel,  a  fort  bien  servi 
à  Savannah;  il  a  été  depuis  la  paix  rendre  visite  au  général 
Washington  qui  a  été  étonné  de  ne  pas  le  trouver  admis.  Cet 


(1)  Louis-Charles,  comte  d'Hervilly,  un  dos  défenseurs  de  Louis  XVI 
au  10  août,  commandait  un  corps  d'armée  k  Paffaire  de  Quiberon,  et 
mourut  des  suites  des  blessures  qu'il  y  reçut. 


~   4t0  — 

officier  a  attendu  comme  il  le  devoit  jasqu  a  aujourd'hui  la  per- 
mission d'accepter. 

M.  LE  BARON  DE  Choin.  —  ColoncI  de  dragons,  a  été  désigné 
par  la  Cour,  dans  le  temps  de  mon^ départ,  pour  se  rendre  en 
Amérique,  auprès  du  générai  Washington,  Il  y  a  été,  il  s'y  est 
bien  conduit;  et  il  a  entretenu  une  correspondance  active  entre 
ce  général  et  moi.  Cet  officier  a  d'ailleurs  bien  servi  dans  les 
occasions  militaires. 

M.  LE  cours  BE  FoNTANeB.  —  Golooel,  conmiandffDt  le  régi- 
ment du  Cap,  major-général  à  Savannah. 

Il  s'y  est  conduit  avec  la  plus  grande  distinction.  Il  y  a  été 
très-grièvement  blessé. 

A  Paris,  ce  19  aoust  1784. 

ESTAIKG. 


Paris,  le  23  aoàt  1784. 


Monseigneur, 

J'ai  fait  vérifier  dans  les  bureaux  de  M.  de  Saint-Paul,  suivant 
vos  ordres  les  dates  des  commissions  de  Colonel  des  ofliciers 
compris  dans  le  mémoire  ci-joint,  qui  leur  ont  clé  accordés  à 
différentes  époques  depuis  leur  retour  pour  les  services  qu'ils  ont 
rendus  en  Amérique;  d'après  la  délibération  ci-jointe  de  la  so- 
ciété générale  des  Cincinnati  que  le  général  Washington  m'a  fait 
passer  avec  les  lettres  dent  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  envoyer 
copie,  tous  ces  officiers  me  paroissent  dans  le  cas  d'être  admis 
dans  ladite  société.  Si  Sa  Majesté  ne  veut  pas  que  oette  société 


—  491  — 

étrangère  se  perpétue  dans  son  royaume ,  je  crois  qu'il  seroii 
convenable  que  concuremment  avec  Monsieur  le  maréchal  de 
Castries  vous  ordonniez  à  M.  le  comte  d'Estaing  et  à  moi,  de  ne 
plus  recevoir  aucune  demande  ultérieure  et  d'en  écrire  cbacon 
de  notre  côté  au  général  Washington  ,  que  je  pense  que  cela 
délivrera  de  beaucoup  de  demandes  importunes. 

Je  suis  avec  respect,  Monseigneur,  votre  très-humble  et  très* 
obéissant  serviteur. 

Le  comte  de  Rochàmbeau. 


A  Versailles  9  le  27  aotist  1784. 

J'adopte  entièrement,  Monsieur  le  maréelial,  votre  opinion  pour 
mettre  des  bornes  à  Tassociation  de  Cincinnatus  et  le  projet  de 
réponse  que  vous  vous  proposez  de  faire  en  conséquence  à  MM. 
les  comtes  d'Estaing  et  Rochambeau  et  dont  vous  avez  bien 
voulu  me  faire  part. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  un  très-parfait  attachement,  Mon- 
sieur le  maréchal,  votre  très-humble  et  très-obéissant  serviteur, 

Le  M*'  de  Castries. 
  M.  le  maréchal  de  Segur. 


Paris,  ce  31  aoust  1784. 


Monseigneur, 


Après  trois  vérifications  faites  dans  les  bureaux,  il  se  trouve 
que  nous  avons  encore  oublié  un  candidat  pour  la  société  de 


—  492  — 

Cincinnatus:  c'est  le  comte  Henry  de  Saint-Simon  qui  s'est  trouvé 
au  siège  d'York  dans  le  régiment  de  Touraine  faisant  partie  du 
corps  commandé  par  son  cousin  ;  il  a  été  (ait  colonel  le  l*'*  janvier 
dernier. 

J'ai  l'honneur  de  vous  demander  votre  agrément  pour  lui. 

Je  suis  avec  respect.  Monseigneur,  votre  très-humble  et  très- 
obéissant  serviteur, 

Le  O^  de  Rochâmbeài}. 

M.  LE  COMTE  Herby  DE  S4iiiT-SiH0if.  —  Etait  Capitaine  au 
régiment  de  Touraine  au  siège  d'York  ;  il  fut  ensuite  à  Saint- 
Christophe,  a  été  fait  prisonnier  sur  la  Ville-de-Paris,  il  a  été  fait 
colonel  le  1"  janvier  1784,  pouf  les  servfces  qu'il  a  rendus  tant 
au  siège  d'York  qu'à  Saint- Christophe. 

Paris,  ce  SOaoust  1784. 

Le  O^  de  Rochanbeau. 


l 


Au  Plessis  aux  Toumelles,  près  Provins,  le  !•'  septembre  1784. 

M.  le  comte  de  Rochambeau,  Monsieur,  vient  de  m'informer 
de  la  permission  que  vous  avé  eu  la  honte  d'obtenir  du  Roy  pour 
que  le  vicomte  Fleury  mon  fils  porte  la  décoration  de  la  société 
de  Cincinnatus,  voulés  vous  bien  agréer  tous  mes  remerciements 
et  les  assurances  de  l'inviolable  attachement  avec  lequel  j'ai  l'hon- 
neur d'estre  Monsieur  votre  très-humble  et  très-obéissant  ser- 
viteur. 

Le  Duc  DE  Flbvbt. 


—  493  — 

Le  maréchal  de  Castries  a  l'honneur  de  prier  Monsieur  le 
maréchal  de  Segur  de  vouloir  bieiv  lui  faire  communiquer  la 
lettre  qu*il  récrira  à  M.  le  Comte  de  Rochambeau,  pour  autoriser 
les  officiers  de  terre  à  devenir  membres  de  Tassociation  de  Cin- 
cinnatus  afin  que  celle  qu'il  écrira  soit  absolument  semblable. 

Nous  ne  trouvons  pas  dans  ces  pièces  le  nom  de  M.  de  Talley- 
rand.  Voici  un  trait  de  lui  qui  nous  paraît  de  nature  à  ne  pas 
être  passé  sous  silence,  il  est  raconté  dans  une  lettre  de  M.  de 
Viomcnil  : 


A  Boston,  le  4  décembre  1782. 


MoNSiBVB  LE  Marquis, 


Le  comte  Bozon  de  Talleyrand  regardant  sa  campagne  comme 
manquée,  pour  ne  s'être  trouvé  qu'à  un  combat  de  mer,  à  un 
naufrage  dans  la  Delaware  et  à  quelques  marches  sur  le  conti- 
nent de  l'Amérique,  après  s'être  ménagé,  auprès  du  chevalier 
de  Chatelus  qui  voulait  le  ramener  en  France,  la  permission  de 
ne  le  rejoindre  que  vingt^quatr^  heures  après  son  départ,  il  en  a 
profité  pour  s'attacher  à  la  compagnie  de  chasseurs  du  régiment 
de  Soisonnais,  dans  le  premier  rang  de  laquelle  il  vient  de  faire 
son  entrée  à  Boston,  le  fusil  sur  l'épaule  et  sous  le  nom  de  Va  de 
bon  co^r^, sa  résolution,  ses  bons  propos,  et  la  gaîté  de  sa  mine, 
ont  fait  un  si  bon  effet  pour  lui ,  dans  I^s  armées  de  terre  et  de 
mer,  et  même  parmi  les  Américains,  que  je  me  suis  flatté.  Monsieur 
le  marquis,  que  non-seulement  vous  ne  me  sauriez  pas  mauvais 
gré  de  ne  l'avoir  pas  envoyé  à  Philadelphie,  mais  que  vous  voudriez 


—  494  — 

bien  engager  Sa  Majesté  à  ne  pas  désaprouver  que  je  Teusse  con- 
servé comme  mon  aide-de-camp. 

i*ai  l*hodneur  d'èlre  avec  l'attachement  le  plus  respectueux. 
Monsieur  le  marquis,  votre  très*humble  et  très-obéissant  servi- 
teur, 

VlOUBRlL. 


On  avait  donné  à  Washington  comme  un  Cincinnatus,  un 
camée  antique  monté  en  bague,  large  de  30  millimètres,  haut 
de  25,  représeotant  deux  personnages  dont  il  est  difficile  de  faire 
le  Dictateur  laboureur.  Toutefois  le  héros  Américain  donna  cette 
bague  en  souvenir  des  Cincinnati  à  Kosiusko  qui  lui  avait  servi 
d'aide-de-camp  pendant  la  guerre  de  Tindépendance.  Kosiusko 
à  son  tour  en  fit  présent  au  baron  de  Girardot,  qui  servait  dans 
les  chevau-légers  Polonais  de  la  Garde-Impériale  et  qui  Ta  laissé 
à  son  fils. 


A  L'OCCASION 


DE   LÀ  M0R7 


De  MM.  Frédéric  BMHEH  et  Charles  DE  TOLLENABE 


Pab  m.  l'abbé  FOURNIER. 


Mbssibubs  , 

Avant  de  donner  la  parole  à  nos  collègues  inscrits  à  Tordre 
du  jour  9  j'ai  un  devoir  à  remplir.  La  mort  vient  de  nous  ravir 
deux  des  nôtres  :  votre  Président  a  la  nûssion  d'être  Tinter- 
prète  de  vos  regrets.  Ces  regrets  ont  été  partagés  par  les  nom- 
breux amis  de  ces  hommes  honorables ,  et  la  position  qu'ils 
occupaient  dans  la  cité ,  les  services  qu'ils  y  ont  rendus ,  les 
tributs  d'hommages  payés  à  leur  mémoire,  tout  nous  prouve 
qu'ils  honoraient  notre  Société ,  et  que  nous  avons  à  déplorer 
la  perte  de  deux  membres  diversement  recommandables. 

M.  Frédéric  Braheix  était  un  esprit  distingué,  une  nature  géné- 
reuse, un  ftpre  ami  du  devoir,  de  l'intégrité  et  de  la  droiture.  Dans 
toute  sa  carrière ,  il  porta  ces  qualités  précieuses  qui  lui  con- 
cilièrent partout  l'estime  publique ,  et  firent  de  lui  un  homme    ' 
essentiellement  utile. 


—  496  - 

Sa  vie,  d'accord  avec  la  rigidité  de  ses  principes,  était  on 
précepte  et  un  exemple. 

Dans  sa  carrière  commerciale  ,  et  dans  le  coars  de  cette  ma- 
gistrature où  rappela  souvent  la  confiance  de  nos  négociants , 
comme  pendant  Fexercice  de  ces  fonctions  de  haute  administra- 
tion et  de  bienfaisance  ,  —  si  honorables  quand  elles  sont  no- 
blement remplies ,  —  il  fut  un  modèle  de  sévère  probité ,  de 
ponctualité,  de  zèle  et  de  dévoûment. 

Né  à  Nantes,  le  30  janvier  1798  «  M.  Braheix  fit  ses  hama- 
nités  et  ses  études  de  droit  à  Rennes.  Il  continua  ces  dernières 
à  Paris ,  où  il  fut  Fami  de  notre  regretté  compatriote  et  con- 
frère ,  H.  Lucas-Championnière.  Il  en  partagea  même  les  tra- 
vaux ,  et  l'aida  pendant  quelque  temps  dans  la  rédaction  de  son 
important  recueil  de  jurisprudence. 

Mais  H.  Braheix  avait  l'amour  de  sa  ville  natale  et  de  sa  fit- 
mille.  Il  revint  à  Nantes  ,  où  il  remplit  pendant  quelques  années 
les  fonctions  d'avoué  près  le  Tribunal  civil. 

Bientôt  son  frère ,  M.  Hippolyte  Braheix ,  sollicita  sa  voca- 
tion commerciale  ;  et  ces  deux  hommes ,  si  bien  faits  pour 
s'aimer  et  se  soutenir ,  s'unirent  pour  ne  plus  se  séparer.  Tou- 
chant exemple  que  je  me  plais  à.  relever  :  non  qu'il  ne  se  pré- 
sente quelquefois.,  et  particulièrement  en  notre  ville;  mais  enfin 
le  poète  l'a  dit  avec  l'expérience  :  Tara  wMùTiia  fratrum  ;  et 
à  notre  époque  de  désirs  cupides  et  d'ambitions  hâtives  «  cette 
union  parfaite  de  deux  frères ,  non-seulement  dans  les  aflaires 
et  dans  la  marche  des  intérêts ,  mais  dans  la  vie  intime  ,  dans 
l'association  des  pensées  et  des  sentiments ,  c'est  chose  belle  au- 
tant que  rare. 

Ces  unions  modèles  ne  se  rencontrent  qu'à  la  condition  de 
qualités  du  cœur  et  de  vertus  partagées.  Elles  demandent  encore 
une  prédisposition  d'éducution  de  fiimille  et  d'aiFections  tradi- 
tionnelles. 


—  497  — 

Aussi  le  père  des  Messieurs  Braheix ,  négociant  honorable 
lui-même ,  avait-il  légué  à  ses  enfants ,  avec  une  mâle  et  solide 
éducation  ,  ces  sentiments  et  ces  principes ,  qui  font  le  bonheur 
intérieur.  Et ,  bien  que  privés  trop  tôt  de  son  appui ,  ils  avaient 
conservé  Tempreinte  paternelle ,  et  cette  touchante  union  de 
toute  leur  vie ,  était  un  hommage  à  la  -  mémoire  d'un  père 
vénéré. 

Malgré  la  fermeté  un  peu  rigide  de  l'expression ,  et  parfois 
ifnème  une  apparente  rudesse  dans  ses  rapports ,  M.  Frédéric 
Braheix  était  doué  d*un  cœur  aimant  et  affectueux.  Tout  à  sa 
famille ,  je  veux  dire  à  son  frère  et  à  tous  les  siens ,  il  les 
avait  adoptés ,  il  ne  se  plaisait  qu'au  milieu  d'eux ,  et  il  n'appor- 
tait dans  ce  commerce  domestique  qu'une  bienveillance  aimable 
et  indulgente. 

Pendant  longues  années ,  H.  Braheix ,  devenu  l'associé 
de  son  frère,  se  livra  aux  armements  maritimes ,  et  se  conquit 
par  sa  haute  probité  et  ses  lumières  une  juste  réputation  sur 
notre  place ,  et  partout  où  s  étendaient  ses  relations.  Il  en  eut 
fréquemment  la  preuve  dans  les  diverses  missions  que  lui  délé- 
guèrent à  plusieurs  reprises  la  Chambre  de  commerce  et  le 
Conseil  municipal ,  notamment  dans  les  deux  graves  questions 
des  sucres  et  des  paquebots  transatlantiques. 

Ces  témoignages  flatteurs  se  renouvelèrent  par  son  élection  à 
la  présidence  du  Tribunal  de  commerce  ,  dont  il  remplit  pen- 
dant deux  ans  les  fonctions ,  avec  tout  le  zèle  et  le  dévoûment 
qu'elles  réclament. 

Membre  de  la  Chambre  de  commerce ,  membre  du  Conseil 
municipal  et  du  Conseil  général ,  où  il  venait  d'être  réélu ,  tout 
ce  que  pouvait  lui  conférer  la  confiance  de  ses  concitoyens  ,  il 
l'obtint.  A  ces  charges  importantes  ,  dont  le  poids  égale  l'hon^ 
neur,  on  ajouta  ces  missions  de  bienfaisance  qui  exigent  tant 
de  qualités  et  de  tact ,  et  qui  relèvent  d'un  haut  éclat  même 

32 


—  498  — 

un&  vie  déjà  honorée.  Il  était  membre  actif  et  dévoué  de 
la  Commission  d'administration  des  prisons  et  des  sourds- 
muets. 

C'est  assez  dire  que  Texistence  de  M.  Brabeix  était  remplie  , 
et  que  pendant  sa  carrière  ,  trop  tôt  et  subitement  interrompuev 
il  paya  largement  sa  dette  à  la  société ,  avec  le  double  prix 
qui,  réunis,  font  la  valeur  d'une  existence  :  le  travail  et  le  dé* 
voûment. 

La  mort  Ta  saisi  dans  le  plein  exercice  de  ces  actes  méri- 
toires ,  et,  jusqu'à  la  fin  ,  il  n'a  cessé  de  grandir  dans  la  juste 
estime  de  ses  concitoyens. 

Je  ne  suis  donc  point  étonné  des  belles  paroles  prononcées 
dans  une  récente  solennité.,  par  un  de  nos  collègues  ,  digne  de 
le  louer  (1).  Dans  une  phrase ,  H.  de  la  Giraudais  a  résumé  sa 
vie  ;  je  la  cite  pour  suppléer  à  la  médiocrité  de  mes  propres 
paroles  : 

<r  M.  Braheix  doit  vivre  vsurtout  dans  vos  mémoires  par  la 
»  ptodigalité  de  sa  vie  et  l'effusion  de  son  dévoûment.  Partout 
»  et  toujours  il  voulut  être  et  il  fut  utile.  Avocat  désintéresse, 
D  négociant  puritainenoent  intègre  ,  juge  éclairé ,  conseiller  ar- 
i>  dent ,  nous  le  confondons  dans  nos  sympathies  avec  le  frère 
»  qui  le  pleure.  Consolateur  des  misères  des  prisons  et  des 
D  vôtres  (aux  sourds-muets) ,  il  lui  a  été  donné  de  passer  en 
0  faisant  le  bien ,  pour  continuer  les  nobles  traditions  de  sa 
9  famille.   » 

Associons-nous  à  ces  regrets  et  à  ces  homnuiges.  C'esl 
toi^ours  un  honneur  pour  un  corps  de  posséder  des  boounes 
si  justement  regrettés,  et  si  haut  placés  dans  l'estime  p»» 
blique. 

(t)  Discours  de  M.  Besoard  de  la  Gkaadais  père,  k  la  distribaHoa  det 
prix  de  Tinstitulioa  SAizir-GABaiBL. 


\ 

I 

1 


—  499  -^ 

Le  second  membre  dont  nous  déplorons  la  perte  est  M. 
Charles  de  Tollenare  Gramez,  agent- voyer  en  chef  de  la  Loire* 
Inférieure. 

Entre  tous  les  titres  qu'il  a  à  nos  regrets  par  ses  qualités , 
son  active  fécondité  et  ses  travaux  remarquables ,  il  en  est  un 
qui ,  à  mon  sens ,  le  recommande  singulièrement ,  c'est  son 
exactitude  à  nos  séances ,  tant  aux  réunions  mensuelles  qu'aux 
réunions  du  Comité ,  dont  il  faisait  partie  ,  exactitude  d'autant 
plus  méritoire  ,  qu'une  dureté  de  l'ouïe  assez  prononcée ,  pou- 
vait lui  rendre  plus  pénible  une  attention  nécessairement  plus 
soutenue. 

N'est-ce  pas,  en  effet,  Messieurs,  un  véritable  mérite  que 
cette  ponctualité  à  un  devoir  librement  accepté  ?  N'est-ce  pas 
une  marque  de  respect  pour  le  corps  dont  on  fait  partie ,  une 
gracieuse  courtoisie  envers  ses  collègues  ,  un  encouragement 
personnel  à  ceux  dont  on  doit  entendre  les  travaux  ?  N'est-ce 
pas  par  cette  exactitude  que  les  Sociétés  fleurissent  et  pros- 
pèrent ,  et  par  l'absentéisme  qu'elles  s'affaiblissent  et  meurent  ? 
Quels  que  soient  la  passion  de  l'étude ,  l'amour  du  bien,  la  force 
de  la  volonté  qui  cherche  le  vrai  pour  le  vrai,  n'éprouvent- on 
pas  le  besoin  de  rencontrer  des  esprits  attentifs  et  sympathi- 
ques ?  Ne  faut-il  pas  à  l'orateur  un  auditoire  ?  Et  la  certitude 
de  parler  à  de  nombreux  confrères ,  de  provoquer  leurs  judi- 
cieuses observations ,  leurs  justes  critiques ,  ou  de  recueillir 
leurs  bienveillants  suffrages ,  de  faire  jaillir  la  brillante  étincelle 
d'une  bonne  et  amicale  discussion  ,  n'est-ce  pas  l'encourage- 
ment  nécessaire  et  la  douce  récompense  des  membres  plus  zélés 
qui  préparent  et  soumettent  leurs  travaux  7  N'est-ce  pas  l'avan- 
tage et  le  bonheur  des  Sociétés  dont  le  rapprochement  fait  la 
vie ,  déploie  les  ressources  ,  entretient  l'activité  et  assure  le 
progrès  7 


—  500  — 

Aussi  n'eut-il  que  ce  titre ,  M.  de  TollenAre  serait  digne  de 
regrets.  Hais  vous  savez  combien  il  en  possédait  d'autres. 

Il  continuait  chez  nous  une  tradition  de  famille.  H  portait 
dignement  un  nom  que  notre  ville  a  depuis  soixante  ans  envi- 
ronné de  justes  respects.  Son  père,  M.  L.-F.  de  Tollenare,  dont 
il  serait  superflu  de  faire  l'éloge  après  la  complète  et  inté- 
ressante notice  de  son  ami  le  pseudonime  Lidener  (i^ ,  a  laissé 
dans  le  commerce ,  où  il  porta  des  vues  élevées  ,  une  grandeor 
de  conceptions  peu  communes  ,  un  nom  sans  tache,  et  dans  les 
lettres  ,  par  son  érudition  sérieuse  et  variée  ,  par  sa  vive 
imagination  et  sa  puissante  dialectique,  par  ses  connaissances 
philosophiques ,  la  réputation  d'un  écrivain  distingué  ,  d'une 
rédaction  facile  et  pure  ,  traitant  heureusement  des  sujets  les 
plus  divers,  et  aussi  parfois  le  renom  d'un  penseur  hardi ,  lancé 
dans  des  régions  aventureuses ,  mais  toujours  retenu  par  le 
contre-poids  d'un  grand  cœur  et  d'un  profond  sentiment  reli- 
gieux ;  enfm ,  et  par  dessus  tout ,  c'était  un  homme  de  bien  , 
voué  aux  belles  œuvres  et  aux  grandes  choses. 

Marchant  sur  les  traces  de  son  père ,  Charles  de  Tollenare  se 
livra  sérieusement  à  l'étude.  Élève  de  l'École  Polytechnique ,  à 
21  ans  (1829),  il  en  sortait  officier  d'artillerie.  Il  ne  suivit  pas 
longtemps  la  carrière  des  armes;  en  1830,  il  y  renonçait , 
non  par  dégoût  ou  par  scrupule  politique  ,  mais  par  dévoûroent 
pour  sa  mère,  qui  venait  de  perdre  son  fils  atné. 

Son  ardeur  pour  les  sciences  ne  fit  que  s'accrottre ,  et  son 
goût  le  porta  principalement  vers  les  sciences  naturelles.  La  géo* 
logie ,  avec  ses  mystérieux  secrets  et  ses  mondes  enfouis  ;  la 
minéralogie,  avec  ses  inépuisables  richesses  et  ses  applications 


(I)  Aevue  des   Provinces  de  l'Ouest ,   1*  année  i    7*  livraison  et 
suivantes. 


—  501   — 

infinies  aux  arts  utiles ,  captivaient  ses  loisirs  ;  la  botanique 
était  pour  lui  pleine  de  charmes.  Hais  ce  n'était  là  que  le 
côté  ,  pour  ainsi  dire  poétique  ,  que  la  part  de  jouissance  de 
sa  vie. 

Il  se  livrait ,  avec  toute  la  puissance  d*un  esprit  méditatif  et 
profond  ,  aux  questions  les  plus  abstraites ,  aux  recherches  ma« 
thématiques  et  aux  combinaisons  des  nombres.  Pour  être  utile,  il  ne 
reculait  pas  devant  les  plus  arides  calculs,  et  dernièrement  encore 
nous  en  avions  la  preuve  dans  ce  grand  travail  pour  servir  aux 
répartitions  des  assurances  sur  la  vie,  travail  que,  sur  un  rapport 
favorable  de  votre  Commission  ,  vous  avez  jugé  à  propos  de  sou- 
mettre  à  Texamen  et  à  l'approbation  du  Gouvernement. 

Ce  fut  en  1839  ,  et  à  la  suite  d'un  concours,  que  H.  de 
Tollenare  fut  nommé  agent-voyer  en  chef  du  département  de 
la  Loire-Inférieure.  C'est  en  celte  qualité  et  dans  l'exercice  de 
cette  charge  importante ,  qu'il  déploya  son  activité  et  ses  res- 
sources. Ça  été  sa  carrière ,  le  but  obligé  de  ses  efforts.  Il  le 
comprenait  et  y  apportait  un  zèle  au-dessus  de  nos  éloges.  La 
tâche  était  difficile  ,  il  l'a  accomplie  ;  car  c'est  lui  qui  a  tracé 
le  réseau  de  nos  voies  vicinales,  et  en  a  exécuté,  souvent  à  tra* 
vers  de  graves  obstacles ,  la  plus  grande  partie  ,  et ,  quoiqu'il 
reste  encore  beaucoup  à  faire,  le  département  ne  pourrait  sans 
injustice  lui  refuser  sa  reconnaissance. 

Hais  ce  qui  fait  à  notre  regretté  confrère  le  plus  d'honneur  et 
survivra  à  nos  éloges ,  c'est  le  grand  et  magnifique  travail  en* 
trepris  par  lui  et  continué  avec  ardeur  des  Cartes  cantonales  de 
ce  département.  Il  crut ,  avec  raison ,  que  ces  publications  se 
rattachaient  à  ses  fonctions  ,  puisqu'elles  lui  fournissaient,  plus 
qu'à  d'autres ,  le  moyen  de  les  conduire  à  bonne  fin.  Ce  que 
l'illustre  Cassini  a  entrepris  avec  un  succès  si  applaudi  pour 
une  grande  partie  de  la  France  ,  H.  de  Tollenare  l'a  feit  pour  la 
Loire-Inférieure.  L'entreprise  était  grande,  parce  qu'elle   de- 


—  502  ~ 

mandait  de  longs  efforts ,'  une  intelligente  collaboration  et  d'ira- 
menses  sacrifices.  Or ,  j'admire  ,  Messieurs ,  l'exactitude  mî* 
nutieuse  ,  la  précision  extrême  et  la  perfection  typographiqae 
de  ces  Cartes  cantonales  ;  j'admire  que  ,  gr&ce  aux  secours  du 
cadastre  parcellaire  dont  il  a  profité ,  grâce  à  Thabileté  de  ses 
principaux  agents ,  grâce  aux  soins  et  recherches  presque  mi* 
croscopiques  auxquels  il  s'est  livré,  M.  de  Tollenare  ait  dé* 
passé  Cassini  et  rivalisé  avec  les  chefs-d'œuvre  de  l'état-majc^r. 
Hais  ce  que  j'admire  au  moins  autant ,  c'est  que ,  pour  fiiire 
réussir  son  œuvre ,  il  n'ait  pas  balancé  à  engager  un  capital 
considérable.  L'amour  de  la  science ,  quand  il  va  jusqu'au  dé- 
voûment ,  est  digne  de  tous  nos  éloges. 

Espérons  que  ces  beaux  travaux ,  auxquels  a  concouru  d'une 
manière  si  active  notre  collègue ,  H.  Pinson ,  pourront  rece- 
voir ,  avec  sa  coopération  ,  tout  leur  complément.  En  atten- 
dant, le  nom  de  Tollenare  y  reste  attaché  pour  toujours  et 
sera  son  titre  perpétuel  dans  le  monde  savant ,  et  indépendam- 
ment du  zèle  qu'il  déploya  pour  l'amélioration  de  nos  voies  de 
communication  et  des  progrès  réels  que  lui  doit  le  départe- 
ment ,  nous  en  garderons  le  souvenir ,  comme  du  Cassini  de 
notre  province. 

Tant  de  soins  et  de  travaux  ne  suffisaient  pas  à  l'esprit  actif 
de  notre  collègue.  L'agriculture  avait  encore  ses  prédilections. 
La  terre  et  tout  ce  qui  s'y  rattache  a  tant  de  charmes.  C'est  un 
amour  si  sûr ,  si  fécond ,  si  consolant  !  Il  repose  si  bien  l'es- 
prit de  ses  méditations  et  de  ses  fatigues ,  l'âme  de  ses  ennuis 
et  des  déceptions  du  monde  !  Il  rapproche  tant  de  la  nature  et 
de  la  vie  simple  et  douce  qui  est  le  bonheur  !  Il  aimait  donc 
les  champs ,  et  leur  culture  avec  l'application  raisonnée  des 
procédés  d'utilité  et  de  progrès.  Des  premiers,  il  employa  dans 
ce  département  le  drainage.  Dernièrement  ,  il  avait  créé ,  près 
de  la  ville  ^  sur  une  assez  grande  échelle ,.  qui  devait  s'étendre  en- 


—  503  — 

core ,  une  IcUterie  modèle ,  et  il  y  réussissait  si  bien  que ,  si 
j'en  crois  les  amateurs ,  pour  que  notre  Bourbon  et  notre  Moka 
développent  toute  la  perfect^ioa  de  leur  arôme  ,  il  faut  qu'ils 
soient  mélangés  avec  la  crème  parfumée  de  la  ferme  de  Pom- 
pière. 

A  l'exemple  de  son  père  que  notre  ville  comptait  dans  pres- 
que toutes  ses  administrations  charitables  et  scientifiques ,  M. 
de  Tollenare  se  rendait  a  tous  les  appels  et  apportait  son  utile 
concours.  Dès  1831 ,  il  faisait  partie  de  la  Commission  de  sur- 
veillance du  Muséum  d'histoire  naturelle  et  de  celle  de  l'Ecole 
communale  de  dessin  appliqué  aux  arts  ,  ainsi  que  de  la  Société 
d'encouragement  pour  l'instruction  mutuelle  élémentaire.  Il  était 
membre  de  la  Commission  du  Jardin  des  Plantes  et  des  bâti- 
ments civils  du  département. 

C'est  en  1837  qu*il  fit  partie  de  notre  Académie.  Il  y  a  fré- 
quemment payé  de  sa  personne ,  et  nous  avons  eu  son  dernier 
travail. 

C'est  dans  sa  terre  de  Pompière ,  en  Saint-Herblain ,  où  il 
se  trouvait  heureux  dans  d'actifs  loisirs,  que  M.  de  Tollenare  a 
été  frappé  comme  d'un  coup  de  foudre,  le  26  septembre  dernier. 
Il  a  été  enlevé  à  l'affection  de  sa  famille  et  de  tous  ses  proches , 
qui,  mieux  que  nous,  pouvaient  apprécier  ses  vertus  privées  et 
le  charme  de  son  commerce  ;  à  ses  amis  nombreux  qui  le  pleu- 
rent, et  à  nous,  Messieurs,  qui  perdons  un  membre  utile  et  dis- 
tingué ,  dont  la  bienveillance  soutenue  et  Tobligeance  extrême 
méritent  tous  nos  regrets. 

6  octobre  1858. 


NOTICE 


SUB 


M.  JaqQes-OliTier  URVOY  DE  SM-B8DAN 


Pab  m.  l'abb6  FOURNIER. 


/ 


Hbssieubs, 

La  société  n'est  pas  assez  riche ,  assez  forte  en  bons  exem- 
ples pour  qu'on  puisse  laisser  tomber  en  oubli  le  souvenir  d'un 
homme  de  bien. 

Car  la  société  vit  d'exemples.  Mauvais  et  dangereux,  ils  en- 
traînent et  produisent  ces  courants  funestes  qui  font  les  mau- 
vaises mœurs,  et  par  une  pente  rapide  conduisent  aux  abîmes. 
Bons  et  utiles ,  ils  enseignent  :  ils  sont  une  exportation  ou  un 
reproche;  ils  donnent  une  heureuse  impulsion.  Une  vie  de 
bons  exemples,  d'actions  utiles,  fut*elle  simple  et  ignorée,  est 
une  force  vive  dans  la  société.  Foyer  de  lumière  et  de  chaleur , 
elle  rayonne  plus  ou  moins.  Mais  élevée  par  la  position,  agrandie 
par  l'influence ,  perpétuée  par  les  œuvres,  c'est  une  puissance  de 
vitalité  et  de  salut. 

Et  pourtant  ces  mémoires  s'effacent ,  leur  trace  disparatt. 
Le  dirai-je  7  les  cœurs  se  font  bientôt  insensibles.  Là  même  où 


~  505  — 

persévèrent  les  bienfaits,  où  les  grandes  œuvres,  comme  des 
sources  publiques,  versent  leiurs  trésors  sur  les  générations  qui 
se  succèdent  ,  celles-ci  s'accoutument  à  jouir  et  oublient , 
comme  on  oublie ,  bélas  !  les  biens  que  la  nature  verse  sur  nous 
avec  une  in&tigable  constance. 

Or,  il  est  de  notre  devoir  de  prévenir  et  d'empêcher  de 
telles  ingratitudes.  Les  grandes  vertus,  les  belles  vies  doivent 
trouver  place  dans  les  annales  locales.  Les  hommes  de  bien  sont 
les  nobles  et  pures  illustrations  d'une  cité ,  et  notre  Académie, 
Messieurs,  a  mission  pour  relever  et^  inscrire  de  tels  souvenirs. 
Nous  sommes  à  l'avant-garde  de  la  société,  pour  l'éclairer  sur 
tout  ce  qui  la  touche;  et  si  nous  prenons  justement  souci  de 
ses  intérêts  et  de  ses  progrès  matériels,  il  est  également  de 
notre  devoir  de  la  soutenir  et  de  la  guider  dans  la  voie  du  pro* 
grès  moral. 

J'ajoute  que,  plus  qu'aucun  de  vos  membres,  je  devais  sentir 
cette  obligation ,  moi  qui  eus  l'honneur  et  le  bonheur  bien 
apprécié  de  cultiver  l'amitié  de  l'homme  dont  je  veux  vous  en- 
tretenir ,  de  pénétrer  assez  avant  dans  son  cœur  pour  en  con- 
naître les  sentiments  intifnes,  et  c'est  ce  qui  vous  explique 
pourquoi ,  plutôt  qu'un  autre  ,  je  prends  aujourd'hui  la  parole. 

M.  Jacques-Olivier  Urvoy  de  Saint- Bedan  naquit  en  1778.  Il 
eut  pour  père  messire  Charles^Ânnibal-Harin  Urvoy  de  Saint- 
Bedan,  et  pour  mère  H"^  Adélaîde-Catherine-Françoise  Boux.  Il 
fut  transporté  fort  jeiAie  à  Casson  ,  chez  son  grand-père ,  et 
c'est  sans  doute  à  ces  premières  impressions ,  et  peut-être  — 
car  qui  peut  expliquer  les  prédispositions  innées  des  âmes  — 
h  l'extrême  attachement  de  sa  famille  maternelle  à  celte  terre 
de  Casson,  qu'il  dut  ce  goût ,  cette  passion,  qu'il  conserva  toute 
sa  vie  pour  ce  coin  de  terre  et  pour  cette  population  que  sa 
rudeése  sauvpge  et  son  extrême  indolence  rendaient  peu  digne 
de  telles  sympathies. 


—  5»6  — 

Son  grand-père  maternel,  M.  Boux ,  se  plaisait  à  résider  dans 
cette  paroisse  dont  il  était  le  seigneur.  Il  venait  d'achever  la 
construction  d'une  splendide  demeure  »  et  il  y  vivait  avec  la 
grandeur  que  comportait  son  immense  fortune.  Le  pays  se  sen- 
tait d'autant  plus  de  sa  présence  que  c'était  un  homme  de  bien. 
II  était  membre  du  Parlement,  mais  non  d'une  famille  très- 
ancienne.  Les  charges  municipales  l'avaient  anobli  (1648). 
Mais  il  possédait  la  vraie  noblesse  du  cœur ,  la  générosité  et 
l'élévation  des  sentiments,  et  ces  sentiments,  il  les  avait  trans- 
mis à  ses  enfants.  Sa  nombreuse  famille  se  composait  de  six 
filles  qui ,  au  dire  de  la  tradition  des  anciens  et  des  proches , 
étaient  toutes  des  saintes.  Elles  visitaient  les  pauvres,  soignaient 
les  malades,  pansaient  leurs  plaies  dégoûtantes.  Trois  seule- 
ment se  marièrent ,  dont  une ,  Adélaïde-Catherine,  (ut  la  mère 
de  M.  Urvoy. 

Quant  à  son  père ,  il  était  d'une  des  plus  anciennes  fa- 
milles de  Bretagne  :  il  habitait  la  terre  de  Saint-Bedan  ,  près 
Saint-Brieuc.  Son  nom  se  trouve  en  première  ligne  dans  la 
salle  des  Croisades  ,  et  il  est  incontestable  que  cette  vieille 
maison  fournissait ,  dès  ce  temps  reculé  ,  de  nobles  hommes 
d'armes. 

Personne  ne  tira  jamais  moins  vanité  de  sa  noblesse  que  H. 
Urvoy,  objet  de  cette  notice.  C  était  l'homme  simple  par  excel- 
lence, et  cette  simplicité  avait  chez  lui  un  véritable  caractère  de 
grandeur.  Mais  autant  il  est  ridicule  d'affecter  une  illustration 
qu'on  n'a  pas,  autant  il  serait  inconvenant  de  la  répudier  quand 
on  la  possède ,  et  de  ne  pas  y  attacher  le  prix  qu'elle  com- 
porte. Touta  noblesse  vraie  suppose  des  services  rendus  et  rap- 
pelle un  passé  glorieux.  Or,  illustrations  récentes  ou  anciennes, 
quand  elles  sont  fondées,  elles  inspirent  le.  respect.  Qu'on  le 
veuille  ou  non,  il  y  a  transmission  du  sang  et  des  titres.  A  cha- 
cun ses  œuvres,  il  est  vrai  ;  mais  à  chacun  encore  le  passé  bon 


.    ^  507  --^ 

ou  mauvais,  glorieux  ou  igtuAle  de  sa  famille.  La  fomille  n*est 
pas  une  pure  fiction ,  mais  une  réalité .  La  Gens  des  anciens  « 
qui  vient  de  genm ,  race  ou  origine ,  subsiste  •  C'est  un  ar- 
bre qui  s'étend,  un  tout  moral  qui  se  continue,  et  cette  vérité  , 
principe  éminemment  fécond ,  source  de  grandes  vertus  et  de 
légitimes  respects,  est  le  mot  qui  explique  cette  considération 
universelle  qui  s^ttache  à  un  grand  nom . 

Dernièrement,  aux  confins  de  notre  département,  je  vis  une 
jeune  femme  qui  lavait  à  la  fontaine  de  la  ferme  le  linge  de  la 
famille.  On  me  dit  que  cette  femme  était  la  petite  fille  de  Ca- 
thelineau,  ce  voiturier  devenu  généralissime  de  l'armée  vendéenne 
et  surnommé  le  Saint  de  l'Anjou  ;  je  fus  saisi  de  respect,  et  je  ne 
pus  m'empècher  de  le  témoigner.  Elle  eût  été  la  petite  fille 
dun  maréchal  de  l'Empire,  ou  le  rejeton  d'une  vieille  race, 
j'aurais  éprouvé  et  témoigné  les  mômes  sentiments.  C'est  que 
ces  sentiments  sont  fondés,  ils  sont  dans  la  nature  et  la  vérité. 

Le  père  d'Olivier  Urvoy  eut  deux  fils.  Celui  qui  nous  occupe 
était  le  cadet,  et  fut  de  bonne  heure  destinée  la  marine,  où  les 
cadets  de  noblesse  trouvaient,  comme  on  sait,  avant  la  révolution, 
une  entrée  fecile  et  une  brillante  carrière. 

Hais  ces  projets  demeurèrent  sans  résultat.  Bientôt  la  révolution 
éclate.  H.  Urvoy  père  prend  le  parti  d'émigrer  :  il  est  enveloppé 
dans  la  proscription.  Ses  biens  sont  saisis  et  vendus  révolution- 
nairement.  Madame  Urvoy  se  retire  à  Casson  avec  ses  deux  en- 
fants ,  près  de  son  père  ,  M.  Boux ,  qui  vivait  encore.  JBientôt 
la  persécution  poursuit  en  eux  le  double  crime  de  l'origine  et 
de  la  fortune.  Cette  famille  était  trop  marquante  et  trop  haut 
placée  pour  n'être  pas  inquiétée.  A  la  vérité,  M.  Boux  n'avait  pas 
émigré;  l'amour  et  la  reconnaissance  de  la  population  le  proté- 
geaient. Hais  la  menace  était  sans  cesse  suspendue  sur  leurs  tètes. 
N'avait-on  pas  d'ailleurs  l'arme  toujours  prête  de  la  loi  des  sus- 
pects ?  Ils  s'étalent,  du  reste,  retirés  à  Nantes,  dans  leur  grand  et 


—  508  — 

bel  hôtel  de  Rosmadec,  pour  échapper  aux  vexations,  rbabîtalioD 
dans  les  châteaux  étant  devenue  impossible.  Un  jour,  l'ordre 
arrive  de  la  commune  de  Nantes  de  se  saisir  des  divers 
membres  de  cette  famille.  Cétait  en  1793.  Les  ioten* 
tions  étaient  mauvaises ,  car  pour  les  conduire  au  cbeT* 
lieu ,  '  on  avait  amené  la  fatale  charrette.  A  cette  nouvelle 
et  à  cette  vue  ,  l'alarme  et  la  terreur  furent  extrêmes. 
Hais  un  spectacle  touchant  vint  désarmer  presque  de  force  les 
émissaires.  En  pénétrant  dans  le  magnifique  hôtel,  ils  le  voient 
transformé  en  ambulance;  les  vastes  salles  de  cette  princière 
demeure  étaient  remplies  de  malades.  Pour  comble  de  surprise, 
ils  y  reconnurent  les  leurs.  C'étaient  des  bleus  en  plus  grand 
nombre,  de  vaillants  soldats,  de  ces  braves  Nantais  échappés  de 
l'attaque  de  Nantes  et  du  combat  de  Nort  qui  recevaient  ces 
soins.  Lorsque  ces  commissaires  firent  connaître  leur  mandat  : 
a  Non  ,  s'écrièrent  ces  blessés ,  non,  vous  n'emmènerez  pas  loin 
de  nous  et  peut-être  à  la  mort  cette  brave  fiimille,  ces  femmes 
qui  nous  ont  sauvé  la  vie.  Nous  nous  lèverons  plutôt  blessés  et 
malades  pour  les  défendre.  »  La  reconnaissance  les  arracha  à 
l'échafaud.  Néanmoins,  il  fallait  une  satisfaction  à  l'opinion.  Un 
arrêté  émané  de  je  ne  sais  quel  pouvoir  les  exila  à  Bourges,  où 
ils  passèrent  plusieurs  années.  Le  petit  Urvoy  et  sa  mère  furent 
du  nombre,  et  souvent  il  racontait  depuis  comment,  tout  jeune, 
il  allait  acheter  au  marché  les  moyens  d'existence  pour  sa  b- 
mille  qui  craignait  de  paraître. 

Toutes  les  natures  ne  résistent  pas  à  de  pareils  chocs.  Madame 
Urvoy  succomba,  semblant  appeler  après  elle  son  fils  aîné  qui,  en 
la  suivant  dans  la  tombe,  échappa  à  ces  temps  funestes.  Olivier, 
pauvre  enfant,  balotté  par  la  tempête,  qui  de  ce  monde  ne  con- 
naissait encore  que  le  malheur  et  sa  famille,  s'attacha  à  celle-ci 
de  toutes  les  forces  de  son  cœur.  A  dix-sept  ans  il  offre  à  sa 
cousine,  une  autre  demoiselle  Boiix,  de  partager  les  tristes 


—  509  — 

chances  de  cette  vie  ÎDcertaine  (f  795).  Il  Tépouse.  Hais  il  n'en 
était  encore  qu'au  rude  apprentissage  de  la  vie  et  du  malheur. 
Ce  rêve  de  jeunesse  et  d'amour  ne  dura  que  deux  ans.  A  dix-neuf 
ans,  il  restait  veuf  et  père  de  deux  enfants. 

Qu'annonçaient  de  telle»  prémisses  ?  Une  âme  bien  douée, 
trempée  par  de  telles  épreuves,  si  elle  ne  se  brise,  doit  se  relever 
bien  forte. 

Son  grand  père ,  le  brave  et  vertueux  H.  Boux,  et  ses  filles, 
ces  douces  bienfaitrices  du  hameau,  meurent  presque  dans  le 
même  temps.  Par  ces  fatales  causes  la  terre  et  le  château  de 
Casson  deviennent  le  patrimoine  de  M.  Urvoy  :  et  là  commence 
pour  lui  une  vie  nouvelle.  Il  avait  la  fortune,  assez  du  moins  pour 
qu'elle  devînt  en  des  mains  habiles  l'instrument  d'une  fortune 
plus  grande.  Mais  qu'avait  été  son  éducation  ?  Au  milieu  de  ces 
agitations  et  de  ces  bouleversements  continuels,  assez  occupé  du 
soin  de  se  garantir  et  ^d'échapper  au  malheur  des  temps ,  ses 
parents  l'avaient,  pour  ainsi  dire,  abandonné  à  lui-ménfie.  Les 
moyens  d'instruction  qui  maintenant  abondent  étaient  nuls  alors 
ou  dangereux.  En  dehors  des  enseignements  oraux  et  traditionnels 
que  donne  la  famille,  et  qui  forment,  il  est  vrai ,  le  fond  le  plus 
riche,  et  la  véritable  éducation  du  cœur,  Olivier  n'avait  rien 
appris.  Et  ce  fut,  comme  il  le  racontait  souvent,  à  cette  époque,- 
qu'il  s'aperçut  qu'en  effet  il  ne  savait  rien. 

Mais  il  était  dans  la  destinée  de  cet  liomme  de  tout  puiser 
dans  son  propre  fond  et  de  trouver  en  lui-même  toutes  ses  res- 
sources. Sans  mattre  et  sans  guide ,  il  se  livre  avec  ardeur  à 
l'étude,  il  consacre  à  la  lecture  les  jours  et  les  nuits;  cet  esprit 
vif  et  curieux  saisit  avec  une  insatiable  avidité  tout  ce  qui  se 
présente  à  sa  portée.  Dangereuse  éducation ,  s'il  n'eût  été  doué 
d*un  jugement  sûr,  et  qui,  malgré  ses  hautes  qualités,  malgré  sa 
réflexion  précoce,  ne  fût  pas  pour  lui  sans  dangers,  comme  il  le 
reconnaissait  plus  tard.  Néanmoins,  ses  facultés  se  développèrent 


—  510  ~ 

d'une  façon  renoarquable,  et  il  acquit  dans  les  lettres  et  dans  les 
arts,  en  science  et  en  histoire,  ces  connaissances  yariées  et  sé- 
rieuses qui  loi  permirent  de  tenir  un  rang  distingué  au  sein  de 
nos  assemblées  législatives  et  de  haute  administration ,  et  d*7 
rendre  toujours  de  grands  services  dont  les  esprits  ordinaires  sont 
incapables.  Sa  conversation  se  ressentait  de  ses  lectures;  les 
poètes,  surtout  nos  tragiques,  lui  étaient  familiers.  Il  avait  le  don 
de  les  lire  avec  un  grand  charme  et  un  naturel  parfût.  Les  écrits 
philosophiques  avaient  laissé  dans  cette  inlelligeitce  des  traees 
profondes,  et  c'était  dans  ces  lectures  sans  doute  quil  avait  poisé 
cette  habitude  de  généralisation  qu'il  portait  même  dans  les  sujets 
ordinaires  qu'il  agrandissait  presque  toujours  dans  la  conversa- 
tion en  élargissant  l'horizon  où  la  simple  question  semblait  cir- 
conscrite.   Son  esprit   n'était   pas   dépourvu  d'originalité.  Il 
s'arrêtait  rarement  ao  côté  vulgaire  des  choses  ;  il  les  voyait  à  sa 
manière,  et  souvent  il  y  mêlait  une  teinte  de  sentiment  qui  y 
donnait  un  nouvel  attrait.   Il  causait  avec  goût,  et  avec  cette 
convenance  et  cette  distinction  qu'on  a  ou  qu'on  n'a  pas ,  mais 
qu'on  ne  saurait  se  donner. 

Il  n'était  cependant  pas  tellement  occupé  de  la  science  et  des 
livres,  qu'il  négligeât  ses  intérêts  et  ses  affaires.  C'était,  au  con- 
traire, l'un  des  beaux  côtés  de  M .  Urvoy,  de  porter  dans  l'habi- 
tude de  la  vie  et  dans  le  maniement  des  afiaires  une  grande 
intelligence  et  une  prudence  habile.  C'était, comme  on  dit  de 
nos  jours,  un  homme  essentiellement  pratique. 

Lorsqu'il  revint  à  Casson,  et  qu'il  en  devint,  comme  nous 
l'avons  rapporté,  le  propriétaire,  tout  était  en  désarroi,  les  terres 
depuis  longtemps  sans  culture,  les  fermiers  pauvres,  nMsérables 
et  paresseux.  Dévastes  landes  couvraient  une  grande  partie  du 
sol,  et  les4>iens  dont  il  héritait  étaient  en  fort  mauvais  état.  Il 
entreprit  de  reconstituer  sa  fortune  et  de  reconquérir  la  large 
existence  qu'y  avaient  possédée  ses  aieux* 


—  511  — 

Hais  son  ambition  fut  bien  plus  noble  encore  :  il  voulut  asso* 
cier  à  ce  projet  la  commune  entière  où  Tavait  posé  la  Provi- 
dence, et  de  ce  moment  il  s'unit  à  elle  d'intérêts  comme 
d'affection;  il  se  dévoua  d*un  dévoûment  qui  ne  s'est  pas  démenti 
pendant  soixante  ans.  Il  n'était  plus  le  seigneur  de  Casson;  ce 
titre  féodal  était  aboli ,  et  ce  n'est  pas  lui  qui  aurait  prétendu  à 
aucune  prérogative;  mais  il  en  prit  toutes  les  charges,  et  devint 
par  amour  et  par  bienEsiits,  par  une  continuité  d'actes  généreux 
et  de  services  immenses,  le  tuteur,  le  maître  et  le  père  de  toute 
cette  population,  sans  qu'un  seul  jour  il  ait  perdu  de  vue  leur 
bien-être  ou  leur  soulagement. 

Ainsi,  pendant  qu'il  doublait  la  valeur  de  cette  belle  terre  de 
Casson ,  il  donnait  l'exemple  de  la  culture,  secouait  l'inertie  de 
cette  population  alors  engourdie  et  insouciante;  il  procurait  des 
travaux  fructueux ,  défrichait  de  grands  espaces,  multipliait  les 
fermes  où  par  la  bonne  installation  des  demeures,  par  le  perfec^ 
tionnement  des  instruments  et  les  facilités  de  tout  genre  qu'il  se 
plaisait  à  accorder,  il  excitait  une  émulation  salutaire. 

Bientôt  ces  braves  gens  comprirent  la  valeur  de  ses  conseils 
et  acceptèrent  l'influence  de  sa  direction.  Ils  virent,  ils  sentirent 
dans  le  grand  propriétaire  si  éclairé ,  si  bienveillant,  un  appui 
sûr,  un  tuteur  nécessaire,  un  père  digne  de  leur  vénération.  Il 
devint  l'âme  de  leur  petite  administration  dont  il  fit  connaître  les 
vrais  intérêts ,  dont  il  accrut  les  moyens  d'amélioration  et  les 
ressources.  Il  eut  assez  de  dévoûment  pour  user  utilement  et 
avec  persévérance  de  cette  influence.  11  voulut  former  l'esprit  de 
cette  commune,  les  civiliser,  les  élever,  les  grandir.  Casson  de- 
vint un  petit  état  dont  il  fut  le  législateur  et  le  fondateur  par 
l'esprit  qu'il  y  inspira,  par  les  œuvres  qu'il  y  créa.  Cette  entre- 
prise a  eu  ses  progrès  :  ce  n'est  même,  je  dois  le  dire,  que  dans 
ces  vingt  dernières  anaées  qu'elle  a  pris  ses  desniers  développe- 


—  5i2  — 

ment».  Mais  il  n'y  eut  pas  de  point  d*arrét  et  déjà  les  réralUU 
étaient  remarquables. 

Dans  cette  œuvre,  il  eut  pour  aide  puissant  sa  noble  compagne, 
Marie-Pélagie  de  Cbevigné.  Car  en  1805,  après  six  ans  de  vea- 
vage,  il  se  remaria,  et  sa  digne  femme,  associée  à  toas  ses  géné- 
reux desseins,  y  coopérait  pour  sa  part  dans  une   large  mesure. 
Elle  s'était  réservé  le  ministère  de  l'intelligente  assistance  do 
malheureux  et  le  soulagement  des  souffrants.  A  l'exemple  de  ses 
vertueuses  cousines, elle  faisait  bénir  dans  toutes  les  pauvres  chaih 
mières  et  sa  bonté  et  la  charité  religieuse  qui  l'inspirait.  Déposi- 
taire de  ses  nombreux  secrets,  recettes  excellentes,  quoique  ooo 
contresignées  de  la  Faculté  pour  guérir   une    foule   de  màvx 
d'aventure  ou  de  maladies  ordinaires,  sorte  de  pharmacie  simple 
et    innocente,   héréditaire  dans  certaines    anciennes   familles, 
Madame  Urvoy  était  pour  ces  bons  villageois  une  véritable  Pro- 
vidence. Elle  avait,  elle  aussl«  sa  vie  remplie  et  une  bonne  part 
dans  le  bien  fait  à  la  paroisse,  et  certes,  auprès  de  ces  rudes,  mais 
bonnes  natures  de  nos  campagnes,  une  nature  élevée,  délicate  et 
bienfaisante  n'est  pas  sans  heureux  résultats.  Elles  en  sentent  U 
valeur  par  la  bonté,  elles  la  comprennent  avec  le  cœur,  c'est  comme 
l'aile  d'un  ange  qui  effleure  un  mortel. 

Puisque  j'ai  parlé  de  cette  femme,  il  faut  que  je  dise  dans 
quel  sang  elle  avait  puisé  ses- vertus.  Aussi  bien,  j'en  ai  la  certi- 
tude, on  me  pardonnera,  tant  elle  est  touchante,  cette  digressioo 
que  je  trouve  dans  les  papiers  de  la  famille  et  qui  se  rattache 
de  si  près  à  mon  sujet. 

M'^'  Marie- Pélagie  de  Cbevigné  eut  pour  père  M.  le  comte 
de  Cbevigné.  11  avait  pris  rang  dans  l'armée  vendéenne  :  sim* 
plement  dévoué  à  son  devoir,  il  n'avait  voulu  accepter  aucun 
grade  et  servait  comme  volontaire .  Sa  femme,  née  Du  Chaffaat, 
d'une  piété  élevée,  d'un  courage  intrépide  et  d'une  beauté  re- 
marquable, voulut  partager  avec  son  mari  les  chances  de  cette 


—  513  — 

guerre  d'héroisme.  Nulle  part  pour  elle  et  sa  famille  elle  ne 
voyait  de  sécurité.  Dans  les  camps,  près  de  son  mari,  elle  n  avait 
à  redouter  qu'une  mort  glorieuse,  et  dans  cette  cause ,  qu'elle 
croyait  sainte,  elle  enveloppait  tous  les  siens  comme  un  sublime 
holocauste  ;  car  elle  menait  avec  elle  ses  six  enfants,  cinq  filles  et 
un  (ils,  âgé  de  quatre  mois. 

Le  sort  des  batailles  trahit  la  valeur  des  Vendéens .  Après  le 
passage  de  la  Loire,  c'en  était  fait  de  leur  cause,  le  dénoûment 
était  prévu,  et  la  catastrophe  du  Mans  en  fut  la  démonstration 
éclatante.  M.  de  Chevigné  meurt  dans  le  combat.  M*^' 
de  Chevigné  est  prise  et  conduite  avec  ses  enfants  dans  une 
des  prisons  du  Mans.  Ici  se  retrace  l'un  des  plus  sombres  épi- 
sodes de  ces  temps  douloureux .  Les  prisons  trop  étroites  regor- 
geaient de  ces  pauvres  Vendéens.  Entassés  dans  ces  affreux 
réduits,  les  maladies  les  font  bientôt  périr,  et  une  sorte  de  conta- 
gion se  répand  dans  ces  demeures.  . 

L'autorité  s'en  alarme,  et  pour  atténuer  ce  mal,  on  permit  aux 
habitants  du  Mans  de  réclamer  les  enfants  dont  ils  voudraient  se 
charger.  M'^*  Duchenet,  sainte  fille  qui  vivait  retirée  et  étrangère 
aux  orages  du  monde,  vint  visiter  les  prisons;  pauvre  elle-même 
et  dépourvue  de  toute  ressource,  elle  ne  croyait  pas  pouvoir  se 
charger  d'enfant  à  nourrir.  Mais  quand  elle  vit  M<"*^  de  Chevi- 
gné mourante,  cette  belle  jeune  mère  essayant  vainement  de 
réchauffer  sur  son  sein  un  petit  enfant,  entourée  de  ses  cinq  filles 
dont  quatre  étaient  déjà  des  cadavres,  elle  n'y  tint  plus  :  on  ne 
résiste  pas  à  de  tels  spectacles.  Elle  prend  dans  ses  bras  l'enfant  à  la 
mamelle,  emmène  la  jeune  fille,  c'était  Pélagie,  qui  avait  neuf  ans, 
et  promet  à  la  mère  de  ne  pas  les  abandonner.  Celle-ci  d'une  main 
dé&illante  passe  au  cou  de  sa  fille  une  petite  croix  précieusement 
conservée  dans  la  famille ,  les  embrasse  l'un  et  l'autre  par  un 
suprême  jeffort,  les  bénit  d'un  regard  qui  s'élève  au  ciel,  et  meurt 
avant  même  que  M**^  Duchenet  fût  sortie  de  la  prison . 

33 


—  514  ^ 

Vbiv  ses  s(AïïB  yiine  digne  dâmc,  H"''  de  Roaîllon  se  charge  h 
petit  enfant,  ètJ*dlèVecolftrme  scm  fils  (1).  Peu  tfprès,  un  flutrenoHe 
ccÉfor^M^^^D'AndignéfSechargede  lafeutiefilleetfa  comble  de  ses 
soins  affectrueux  qui  adoucirent  6es  maifhears.  A  cette  "école,  eOe 
put  continuer  les  inspirations  mûtemelies  i  rien  ti'était  verra  bIEh- 
blir  les  souvenirs  sacrés  d'une  vie  commencée  sous  de  si  solemieb 
ausfpicés.  Le  calme  revenu,  la  mère  adoptive  rendît  un  trésor 
^i  déjà  toi  était  citer,  et  la  jeune  Pélagie  achevait  à  Nantes  son 
éducation  et  y  épousait  H.  Urvoy . 

Je  reviefts  à'  ce  dernier.  M.  XIrVoy  était  loin  de  se  renfermer 
datis  le  farniente  d'une  noble  e)cistencè,  ou  même  dans  l'activité 
intéressée  d'un  agrandissement  de  fortune.  Sa  vive  intellrgeoce 
et  son  b<m  cœur  le  portaient  à  embrasser  le  bien  général,  fl 
avait  au  plus  haut  paMt  le  coup  d'œrl  de  radministrateor,  des 
vaes  larges  ;  tl  saisissfllit  Daftureliement  un  taste  ensemble  et 
menait  sagement  par  le  choix  habile  des  moyens  ses  projets  à 
bonne  fin.  Dèfs  1816,  il  avait  été  amené  à  accepter  l'admimstra* 
tion  officielle  de  sa  commune  :  il  en  fût  la  bonne  fortune,  il  la 
transforma.  La  pai^esse  abolie,  d'utiles  travaux  exécutés  en  dé- 
frichements, en  chemins  de  vicinairté ,  de  prévoyantes  mesures 
prises  pour  le  bien  des  feibles  et  le  soulagement  des  maliieureax, 
une  population  intelligente,  forte,  active,  remplaçant  une  popu- 
lation misérable,  et  de  cette  pauvrette  indolente  qu'on  ne  peut 
relever  qu'en  la  régénérant  moralement  :  tels  furent  les  fruits 
heureux  de  son  administration.  Pour  lui,  les  fonctions  de  Maire 
élaielnt  en  réalité  une  charge  de  quasi- paternité;  ttne  dignité 
qui  consacre  un  homme  aux  intérêts  et  au  bien-'ètre  d'une  com* 


(i)  Oot  eafant  est  maintenant  M.  le  comte  de  Ghevigûé.  Il  halata 
Reime  et  ii  épousé  une  demoiselle  Gli<taaiid.  C'eM  im  esprit  diaiâiigaéf 
ami  des  arts,  et  aatear  do  quelques  poésies. 


—  6t5  — 

«Dune  :  il  en  avait  sans  cesse  les  besoins  sons  les  yeox  et  leur 
rendait  tons  les  services  qui  étaient  en  son  pouvoir. 

Ce  n'était  pas  assez  pour  son  amour  du  bien  public.  A  Nantes 
-encore  il  payait  largement  sa  dette.  Nommé  Conseiller  munici*** 
pal  (19  avril  1826),  il  a  siégé  parmi  nos  édiles  jusqu'en  octobre 
l»34. 

Sa  haute  position  et  ses  lumières  l'appelèrent  également  au 
"Conseil  générai  d a  département.  Depuis  1816  jusqu'en  1833  il 
y  tint  honorablement  sa  place.  Son  expérience,  la  justesse  et  la 
.nK>dération  remarquable  de  son  esprit,  la  précision  et  le  côté 
pratique  de  ses  idées,  lui  assuraient  une  grande  influence  dans  les 
graves  délibérations  de  ce  Conseil.  Et  pour  juger  de  sa  valeur 
À  ce  point  de  vue,  et  du  puissant  contingent  qu'il  donna  à  ces 
importantes  assemblées,  il  suffit  de  rappeler  qu'il  fut  constamment 
chargé  du  rapport  du  budget.  C'est  assez  dire  que  tontes  les 
questions  majeures  étaient  de  son  ressort,  et  que  du  travail  de 
ces  sessions  annuelles  il  prenait  la  plus  lourde  part. 

fit  néanmoins  H.  Urvoy  était  d'une  modestie  rare.  Par  goût 
et  par  défiance  de  lui-môme  il  se  tenait  volontiers  à  l'écart. 
Ennemi  du  faste,  dégagé  de  toute  ambition,  juste  et  sévère  appré- 
ciateur des  choses,  il  n'était  jamais  ébloui  par  de  vains  dehors. 
Les  fonctions  publiques,  celles  surtout  qui  ont  le  plus  d'éclat, 
l'éloignaient  au  lieu  de  l'attirer.  Pendant  bien  des  années,  il  se 
refusa  aux  instances  de  ses  amis  qui  le  pressaient,  d'accepta*  la 
députàtion.  Ce  ne  fut  qu'en  1827  qu'il  se  rendit  à  leurs  désirs  et 
au  veeu  de  ses  concitoyens  »primé  par  l'unanimité  de  leurs  suf- 
frages. Il  fit  partie  de  nos  di^^vses  législatures  depuis  cette 
époque  jusqu'en  1831  < 

A  la  Chambre  et  dans  toute  sa  vie  politique,  M.  Urvoy  porta 
toute  la  dignité  et  l'indépendance  de  son  caractère. 

Il  était  du  nombre  de  ces  membres  qui  se  rendent  plus  utiles 
par  l'-aclion  que  par  la  parole.  La  nature  4e  ses  études  et  de 


—  516  — 

son  talent  n'en  eût  point  fait  un  orateur  de  tribune.  Mais  peu 
de  personnes  discutaient  mieux  une  affaire,  en  saisissaient  miens 
le  nœud  précis  et  la  solution  pratique ,  et  par  conséquent  peu 
<ie  personnes  apportaient  plus  de  lumières  et  de  concours  utile 
dans  les  Comités  et  dans  les  Commissions  où  se  font ,  en  défini- 
tive ,  les  affaires  des  localités ,  où  se  préparent  et  s'élaborent 
souvent  les  grandes  affaires  du  pays.  Aussi  M.  Urvoy  s'était 
acquis  à  un  haut  degré  la  considération  et  la  confiance  de  ses 
collègues.  Il  eut  dans  sa  carrière  législative  les  plus  honorables 
amitiés ,  les  Chateaubriand,  les  Martignac,  les  Hyde  de  Neuville, 
savaient  l'apprécier  à  sa  valeur. 

Ce  qui  le  distinguait  spécialement,  c'était  une  indépendante 
et  ferme  modération.  De  tout  temps  et  en  toute  chose,  cet 
homme  crut  à  la  puissance  de  ce  sentiment ,  en  dehors  duquel 
il  ne  voyait  que  des  exagérations  dangereuses.  Chez  lui  le  cœur 
était  bouillant,  les  passions  eussent  été  vives ,  mais  l'esprit  était 
calme ,   trop  juste  et   trop,  étendu  pour  se  laisser  emporter. 
Malgré  ses  affections  ,  ses  traditions  et  ses  principes  politiques, 
malgré  les  séductions  et  les  entraînements  ardents  d'amis  bien 
chers,  malgré  les  appréciations  critiques  parfois  et  malveillantes, 
il  sut  se   maintenir   dans  ce  sage  milieu  ,  et  ne  s*en  départit 
jamais.  Royaliste  sincère  et  dévoué,  il  n'approuvait  pas  la  marche, 
à  son  sens  trop  peu  mesurée,   trop  peu  conciliante  du  Gouver- 
nement. Là  où  une  fraction  de  son  parti  ne  voyait  encore  que 
des  actes  timides  et  des  compromis  avec  l'opposition  ,  il  décou- 
vrait un  système  trop  absolu,  trop  violent,  qui  compromettait 
la  paix  ,  et  plus  tard ,  l'existence  même  de  la  Constitution  et  la 
sécurité  de  la  France.  Il  prophétisait  alors  des  malheurs  aux- 
quels on  ne  voulait  pas  croire ,  on  lui  reprochait  sa  tiédeur ,  et 
peut-être  sa  timidité. 

Triste  et  nécessaire  destinée  de  ces  hommes  froids  et  tem- 
pérés ,  dans  ces  époques  de  luttes  ardentes.   Il  fiiut  la  grande 


~  5J7  — 

leçon  de  l'irrémédiable  expérience  pour  donner  raison  à  leur 
modération  et  à  leur  sagesse. 

Paiini  les  amis  de  H.  Urvoy  dans  ces  jours  d'orage  et  de 
dangers  »  se  trouvait ,  nous  l'avons  nommé  ,  M .  de  Martignac. 
C'étaient  mêmes  vues,  même  désir  du  bien,  de  sauver  la  mo- 
narchie en  préservant  la  France  de  terribles  soubresauts ,  même 
frayeur  d'un  va-tout  joué  imprudemment  avec  des  adversaires 
si  faciles  à  s*enflammer.  La  nature  délicate  et  élevée  de  H.  de 
Martignac  ,  son  caractère  conciliant ,  sa  grande  loyauté  ,  — ' 
qualités  que  personne  ne  lui  conteste  —  allaient  très-bien  à  H. 
Urvoy,  et  M.  de  Martignac  trouvait  en  celui-ci  une  sympathique 
ressemblance  avec  seâ  propres  qualités. 

Hélas  !  leurs  prévisions  se  perdirent  dans  le  tumulte  des 
partis ,  elles  se  brisèrent  contre  des  résistances  et  des  obstina-» 
lions  arrêtées.  M.  de  Martignac  y  usa  sa  constitution  délicate 
et  ardente.  On  peut  dire  qu'il  mourut  à  la  peine  (i).  M.  Urvoy 
vit  avec  douleur  les  foutes  de  la  monarchie  qui  lui  était  chère  : 
il  en  respecta  les  malheurs.  Mais  s'il  fut  pur  de  ces  actes,  il 
n'en  demeura  pas  moins  attaché  à  ces  Bourbons  qui ,  pen* 
dant  tant  de  siècles,  avaient  gouverné  la  France,  et  glorifié  notre 
passé. 

De  l'homme  politique  ,  passons  à  l'ami  des  arts,  au  protecteur 
éclairé  et  généreux  des  artistes. 

M.  Urvoy  avait  le  goût  naturel  et  la  juste  appréciation  des  arts  : 
ce  qui  tenait  sans  doute  à  l'amour  vrai  du  beau  dans  sa  sim-* 
plicité  ,  à  une  grande  droiture  de  sens,  à  un  tact  particulier  et 


(1)  On  sait  par  quelle  générosité  et  quelle  abnégation  ,  il  accepta  do 
défendre ,  lors  da  fameux  procès  des  Ministres  ,  le  prince  de  Polignac\ 
son  successeur,  dont  il  avait  si  vivement  combattu  les  idées.  Ce  travail 
et  cette  lutte  achevèrent  de  hâter  sa  mort. 


—  518  ~ 

délicat  auxquels  n'échappent  ni  les  beautés ,  ni  les  défiraU 
choses.  Ces  intelligences-artistes. possèdeat  connae  ■msum  il 
règle  un  idéal  plus  parfaitement  accusé  ,  plus  forteflaeDl  sMli . 
.  C'est  une  faculté  à  part ,  c'est  un  don  soutent  refusé,  méoM  à 
des  natures  éminentes.  Chez  elles,  le  coup*d'œil esl  sàr,  la  aaa^ 
timefit  juste  et  vrai  ;  elles  jugent  d'instinel ,  et  sî  l'expérianoe  et 
ta  réflexion  viennent  perfectionner  cette  focoUé  naiive ,  elks 
tracent  les  règles  et  formulent  le  code  du  goût  et  la  légiabtioB 
des  beaux-arts. 

M.  Urvoy  était  de  ces  natutes  privilégiées.  Jamais  il  D*aiiil 
manié  la  brosse  ni  le  pinceau  ,  mais  il  avait  beaucoup  vo  d 
beaucoup  réfléchi ,  et  il  savait  voir  et  observer.  11  avait  biea 
appris  dans  le  grand  livre  de  la  nature  :  il  y  lisait  des  beautés 
de  forme,  des  perfections  de  détail,  des  nuances,  des  teintas 
qui  échappent  aux  regards  pro&nes.  Puis  les  Musées  faii  avaient 
servi  d'écoles.  Dans  le  commerce  habituel  avec  les  cheb-d'oravre, 
il  s'était  tellement  aceoutuosé  au  beau  ,  qu'il  ne  pouvait  smdbit 
le  médiocre.  Ses  séjours  prolongés  à  Paris,  et  ses  conversations 
fréquentes  avec  les  raattres  de  l'époque ,  avaient  achevé  soo 
éducation  sous  ce  rapport. 

Depuis  longtemps  d'ailleurs  H .  Urvoy  avait  &it  des  pertes 
douloureuses  qui  l'isolaient  dans  le  monde.  Les  deux  esCints  de 
son  premier  mariage ,  et  sa  seconde  femme ,  si  digne  de  tout 
son  attachement,  n'étaient  plus.  A  Paris,  où  il  passait  une 
notable  partie  de  l'année  ,  il  vayait  peu  la  société ,  mais  il 
hantait  les  Musées  et  les  maîtres. 

Le  ciel,  pour  le  consoler,  lui  avait  donné  de  H'^*  de  Chevigné 
une  fille  parfaite ,  être  dévoué,  s'il  en  fet,  ange  de  piété  filiale 
et  de  tendre  affection  ,  qui  s'attachait  à  tous  ses  pas  et  parta- 
geait ,  autant  qu'elle  le  pouvait ,  ses  études  et  ses  goûts  •  Par 
piété  filiale  elle  s'était  familiarisée  avec  les  littératures  anglaise 
et  italienne  ;  elle  lisait  et  expliquait  à  son  père ,  Pope  et 


/ 

r 

~  &I9  — 

Sbakspeare.,  (teate  et  le  X^sse  :  par  piét^  ^li.ale  ,  elle  s'était 
adoruiée  à  la  peinture  et  y  réussissait  (1). 

E(>sçii;^lç  dans  Itei^  appartein.ent  d^  la  ri^  ^9  TÀrc^ciç  «  i^ 
se  plaisaient  à  réanir  quelques  artistes  de  mérite,  M'^^  Ss^ipi^^iu 
dje  B^ljinoat ,  pav  exe«9pre,  femme  distip^uiàp  d*espii^i.t  ^  de 
sentiment,  qui  excellait  dans  le  p^^ysage ,  çt  dii:igeait  les  travaux 
de  H'^<^  Urvoy.  Gros,  Gericault,  Brascassat,  Ary  Scheffer, 
selon  les  çpoques  et  les  circonstances,  oyaient  été  égalçmept  ap- 
pelés dans  cette  intimité.  Souvent  on  vpy^it  le  pève  et  li^  fill^e 
prendre  la  roi^tc  des  musées  ,  et  ils.  y  paçsai^ent  de  longues 
heures ,  de  ces  heures  que  trouvent  tpujpurs  coqir^es  les  ^^is 
des  arts. 

Bf.  Urvoy,  qui  n'aimait  ni  lo  faste,  ni  )es  vaines  dépenses, 
était  grand  et  généreux  ,  quand  il  s'agissait  des  9?(is|es  fy\  de 
leurs  œuvres  :  il  i^egard^it  co^nme  le  privilège  d'une  belle 
fortune  d -encourager  les  vrai^  talents.  i^m%\  avait-if  uiie  col- 
lection précieuse  dont  les  tableaux,  tous  de  va,leur,  ^vtfient 
coûté  des  sommes  élevées.  Je  lis  dans  une  potice  sur  cette 
collection ,  en  pprl^nt  d'un  portrait  par  Bemb;i^m),dt ,  et  d'une 
autre  toile  de  Wouverpians  ;  a  II  esta  macqnn^issauceque  y* 
Urvoy  a  pay,é  ces  dejux  toiles  35,000  fr.  n 

Il  avait  le  taa  de  dçiviper  les  talents ,  et  il  n'attendait  p^ , 
comme  une  multitude  d'aipateurs  ,  que  le  jugeaient  pn^^lip  eut 
fixé  la  répiUiatipn  des  artistes  ,  pouf  les  pstim^er  à  leur  prix. 
MpiUs  pouvo;ns  p^articu^ièreipent  citer  Brascassat,  c,e  vigoifrp^ux 
peintre  d'^ma^x  ,  à  qui  il  donna,  dèa  le  cppaoçtopcemenst ,  |.es 


(1)  Que  la  femme  dont  je  me  permets  de  dire  ainsi  ce  que  je  pense , 
▼euillo  bien  ue  pas  s'en  offenser.  Ge  n'est  pas  pour  la  lot^er ,  mais  par 
"^mour  de  la  vérité ,  et  parce  que  mon  soj^t  le  AwaaAe  ,  que  je  taets!  ici 
et  ly^  pea  phmç^  de  ^s  44tai|^. 


—  520  — 

éloges  qu'il  méritait ,  et  dont  il  acheta  les  premières  et  les  plus 
belles  toiles ,  alors  que  les  expositions ,  les  médailles  et  les 
honneurs  n'avaient  pas  encore  placé  aussi  haut  cet  artiste  re- 
paarquable. 

De  retour  à  Nantes*  et  à  Casson ,  il  goûtait  du  bonheur 
dans  la  possession  de  ses  belles  peintures,  de  ses  mar- 
bres et  de  ses  statues.  Il  y  trouvait  une  vive  et  pure  jouis- 
sance ,  qui  ne  peut  être  connue  que  des  initiés.  Les  probnes 
voient  une  fois  et  à  la  hâte  la  plus  belle  toile  ,  un  chef-d*œavre 
de  sculpture ,  et  n^y  pensent  plus.  L'artiste  y  revient  tous  les 
jours ,  et  tous  les  jours  il  y  trouve  un  nouveau  plaisir. 

Une  belle  galerie  collectionnée  par  celui  qui  la  possède  ,  c'est 
une  propriété  sans  prix  ,  où  tout  *parle  ,  rappelle  des  souvenirs 
et  donne  de  douces  joies. 

Aussi ,  dans  son  château  de  Casson  ,  qu'il  affectionnait  plus 
que  le  séjour  de  la  bruyante  capitale ,  dans  cette  noble  et  belle 
retraite  où  il  aimait  à  vivre  en  paix ,  il  avait  imprimé  partout 
ce  cachet  des  arts . 

C*est,  je  crois,  de  tout  notre  département, en  exceptant  peut- 
être  Clisson ,  la  propriété  qui  respire  le  plus  un  air  de  grandeur, 
où  la  main  habile  d'un  véritable  artiste  se  fait  le  mieux  sentir, 
et  dans  ces  vastes  enclos,  dans  ces  immenses  pelouses  que  do- 
mine une  colonne  antique,  surmontée  d'une  antique  statue, 
et  dans  ces  allées  ombreuses,  peuplées  de  vieux  dieux  dans  le 
goût  profane  de  nos  devanciers,  et  dans  ces  marbres 
et  ces  surprises  placés  dans  les  grands  vestibules ,  par- 
tout enfin ,  dans  une  distribution  large  et  habile  pour  ouvrir 
des  horizons,  dissimuler  des  clôtures ,  agrandir  les  terrains  par 
d'heureux  contours. 

C'est  là  que  cet  homme  de  bien ,  chargé  d'ans  et  de  bons 
services,  vivait  ses  plus  heureux  jours*  Je  me  le  représente  tel 
que  je  le  vis  souvent ,  cahne  comme  un  sage ,  heureux  Gomme 


—  521  — 

un  vrai  chrétien,  discourant  avec  sénérité  sur  les  hommes  et  les 
événements. 

Hais  c'était  à  Nantes,  dans  Thôtel  qu'il  avait  construit ,  qu'il 
avait  placé  ses  principaux  chefs-d'œuvre  de  nos  grands  mattres 
modernes.  Cette  galerie  a  été  maintes  fois  admirée  par  les  ama- 
teurs ,  et  les  voyageurs  les  plus  distingués  étaient  jaloux  d'y 
être  admis.  Le  maître  avait  habilement  disposé  ses  salons  pour 
recevoir  une  décoration  aussi  brillante.  Dans  cet  hôtef  élégant 
et  somptueux  ,  tout  était  d'accord ,  et  certes  il  devait  se  com- 
plaire, —  il  en  avait  le  droit  —  dans  cette  harmonieuse  et 
splendide  demeure. 

Cependant ,  cette  belle  collection  n'est  plus  dans  cet  hôtel. 
Elle  en  a  été  enlevée,  et  maintenant  elle  fait  le  plus  bel  orne- 
ment de  notre  riche  Musée.  Comment  s'est  fait  ce  changement  ? 
C'est  ce  que  je  dois  maintenant  raconter,  en  abordant  le 
côté  charitable  et  incontestablement  le  plus  méritoire  de  la  vie 
de  M.  Urvoy. 

Cette  collection,  qu'il  avait  formée  peu  à  peu ,  avec  tant  de 
soins,  par  tant  de  sacrifices,  avec  un  choix  si  intelligent ,  dont 
mieux  que  personne  il  sentait  la  valeur ,  qui  lui  rappelait  ses 
meilleurs  jours ,  ses  heureuses  relatious  avec  les  artistes  émi- 
nents  ;  cette  collection  qui ,  en  ornant  sa  demeure  ,  lui  faisait 
tant  d'honneur  auprès  de  tous,  il  s'en  est  détaché.  H  n'attend 
pas  la  séparation  nécessaire  de  la  mort  pour  s'en  dépouiller  :  il 
voulut  en  doter  sa  ville ,  pour  laquelle  il  eut  toujours  un  sincère 
dévoûment.  Je  ne  dis  pas  que  la  pensée  secrète  d'assurer  une 
durée  et  une  conservation  plus  certaine  à  ces  chefe-d'œuvre  ; 
d'en  rendre  impossible  la  dispersion  ;  de  les  donner  à  un  public 
qui  fournirait  constamment  des  visiteurs  capables  de  les  appré- 
cier ,  n'ait  été  pour  quelque  chose  dans  sa  détermination .  Mais 
la  pensée  inspiratrice  et  dominante,  qui  imprime  à  cet  acte  sa 
valeur,  a  été  d'en  enrichir  le  Musée  de  la  cité.  Et  tm>s  registres 


a/diviaisl^fs^nos  anniJea  oonuDunalies ,  saai  (^  poiw  coM6r?«r 
la  mémoire  et  de  Toffre  simple  et  noble  de  ce  magoîfique  doo, 
et  des  beatux  rapports  «  ^osi  que  des  déUl)ératioiis  t>  i'iuiaûaiiité, 
tottcbante  e:^pressioo  de  la  reconnaissuAce  de  xkos  pre«aiàres  an- 
topUés  et  ck  oot?e  Conseil  munU^ipal  (1). 

Cependant ,  M .  Urvoy  voulut  en  même  teoops  en  bire  oae 
grande  amvre  cbaritabie.  Il  ainiaît  beaiicoup  les  arts,  niais» 
chrétien  fervent ,  il  aimait  encore  pbis  les  pauvre.  Plus  il  avan- 
çait en  âge  et  plus  il  multipliait  ces  actes  de  généreuse  bien- 
&isance,  et  enrichissait  sa  vieillesse ,  comme  un  arbre  toujoucs 
fertile,  de  ses  fruits  méritoires.  Il  voulut  que  cette  donation  pro- 
fitât aux  malheureux  et  spécialement  aux  vieillards  saos  res- 
sources. 

En  oiTrant  son  Musée,  il  demanda  donc  à  la  ville  de  leur 
construire  un  asile,  «r  II  est  certain,  écrivajt-il  au  Haive  (fe 
»  Nantes,  qu'il  faudra  tôt  ou  tard  de  nouvelles  constructions  à 
»  rhospice  Saint-Jacques  pour  recevoir  le  nombre  toujours  croi$- 
»  sant  des  vieillards  qui  ont  droit  à  l'assistance  publique. 
»  En  créant  rétablissement  que  je  propose ,  l'Administration 
»  pourvoit  à  ce  besoin  ,  s^ns  grever  son  budget  pour  lea  dé- 
»  penses  annuelles  qu'occasionnera  le  nombre  des  vieillards  qui 
ji>  y  seront  admis  ;  elle  accroît  l'import^ce  de  son  Musée,  et, 
»  en  définitive,  elle  dote  la  ville  de  nouveaux  tableaux  et  d^un 
»  i^sile  4^  bienfaisance  d  (12  juin  i854) . 

Les  filles  admirables  de  Jeanne  Jugan ,  les  PelUes  Sœurs  des 
Pawres,  furent  par  lui  proposées  et  acceptées  par  l'Administra- 
tion pour  la  direction  de  cet  asile.  Hais  il  ne  faut  pas  croire 


(1)  Tout  ce  que  je  pois  dire  k  ce  snjet  peut  paraître  snperfla  et  très- 
impai^it  après  la  notice  si  complète  et  si  remarquable  sar  notre  Mnsée 
df  peiatoretpar  M.  HemdeSaial-Georges,  pages  169  et  saivantes. 


qu'il  huiasa  à  la  ville  toui^  les  chargée  (le  U  coftsimclioa  de  ce! 
hospice  •  Non  eooteat  du  l^s  de  ses  tableaux  >  doDt  le  prii 
serait  difficile  à  évaluer,  il  compléta  son  œuvre.  Il  y  ajeefta 
25, 500  fr«  (qu'on  me  perRietle  ces  chiffres) ,  pour  prix  làe  pre- 
mière aequisitioD  du  terrain ,  i^»800  ff .,  plus  tard^  pour  ua  ae^ 
eroisseoieni  jugé  utile ,  et  34,700  fr.  encore  pour  diverses 
adjonctiooe  et  dépenses  ;  eneemble,  69,300  fr.  De  telle  sorte  que, 
par  ses  libéralités,  Tasile  Sainte -Anne.  —  ear  il  ne  voulut  pas 
que  son  nom  figurât  dans  cette  magnifique  donation,  et  il  désirait 
même  qu*il  ne  fût  p«is  attaché  à  la  salle  du  Musée  qui  contient 
ses  tableaux  —  est  devenu  une  des  belles  créations  charitables 
de  notre  ville ,  dont  les  formes  architecturales  et  Tappareaee  ex* 
térieure,  ainsi  que  les  dispositions  et  détails  intérieufs,  font  un 
grand  honneur  à  Farefaitecle  habile  qui  les  a  exécutés^  et  à  M. 
Urvoy  qui  n'y  fut  pas  étranger.  Hais  elle  fait  surtout  Téloge  de 
ce  cœur  généreux ,  pour  qui  la  bienfâisanoe  était  une  sainte 
passion. 

Bien  souvent ,  en  cédant  à  cette  passion ,  il  suivait  en  mèm» 
temps  son  amour  pour  les  beaux  arts,  et  la  piété  dont  il  était 
profondément  pénétré  ,  y  trouvait  son  compte.  Ainsi  «  dans 
les  églises  il  aimait  les  vitraux,  tableaux  étincelat^ts ,  peinture 
spéciale  et  toute  appropriée  à  nos  monuments  chrétiens*  Par 
suite,  de  nombreuses  verrières  ont  été  4e  résultat  de  se9  libéra- 
lités. Il  en  a  enrichi  le  chœur  de  la  chapelle  de  Tlmniaculée- 
Conception ,  la  nouvelle  église  de  Saint-Clément ,  les  deux  mo- 
numents religieux  qu^il  a  érigés  à  Casson,  et  si  Saint-Nicolas  ne 
présente  pas  encore  sa  page  brillante ,  elle  n'en  aura  pas  moins 
sa  part  réservée.  Les  sept  grandes  fenêtres  qui  surnoonteot  l'ab^ 
side  de  son  beau  sanctuaire  auront  bientM  leurs  peintures  dia-^ 
phanes,  et  la  moitié  de  ce  grand  travail  sera  le  don  peraonnel 
et  spontané  de  H.  Urvoy.  Lui-même  avait  coaçu  Tidée  de  cette 
ornementation  de  notre  église  »  et  traité  longuemeoi.  de^  aujets 


—  524  — 

à  représenter  avec  ie  jeune  peintre  verrier  qu'il  a    pafroné 
ses  débuts  ,  encouragé  et  soutenu  par  les  œuvres  qu'il  lut  a  &il 
exécuter. 

Chose  remarquable,  c'était  pendant  les  derniers  mois  de  sa 
vie ,  lorsque  déjà  la  maladie  qui  nous  l'a  enlevé  exerçait  ses 
douloureux  ravages,  qu'avec  la  plus  parfaite  lucidité  et  ie  goôt 
le  plus  sûr  il  s'occupait  de  ces  objets  d'art,  et  il  nous  éton- 
nait par  ses  connaissances  techniques  et  les  principes  esthé- 
tiques sur  lesquels  il  basait  ses  observations  et  ses  conseils. 

Dire  ce  qu'il  accomplit  d'œuvres  de  bienfaisance  en  tout 
genre,  serait  impossible*  «  Pour  ses  actes  de  charité,  m'écrit 
une  main  sûre  et  discrète  ,  vous  en  trouverez  partout  la  trace. 
Son  bureau  est  plein  de  lettres  de  remercîments.  C'est  un  jeune 
homme  à  qui  il  prête  quelques  mille  francs  pour  achever  de 
conquérir  une  carrière  ;  ce  sont ,  de  tous  côtés ,  des  enfants  élevés, 
des  familles  secourues ,  des  œuvres  protégées.  » 

Hais,  en  général,  H.  Urvoy  donnait  peu  en  détail,  il  n'en- 
trait pas  dans  ses  vues  d'éparpiller  ses  dons.  C'étaient  des  Œuvres, 
c'est-à-dire  de  grandes  et  durables  choses  qu'il  aimait  à  foire  et 
à  fonder.  Il  avait,  si  j'ose  ainsi  m'exprimer,  non*seulement 
l'intelligence,  mais  la  philosophie  de  lacharjté. 

J'omets  à  dessein  d'insister  sur  plusieurs  libéralités  importan- 
tes.  Nort,Sucé,  laChevalleraie,  se  sont  ressenties  du  voisinage 
de  cet  homme  généreux .  Deux  de  ces  communes  lui  doivent ,  je 
crois  en  entier,  le  clocher  de  leur  église.  Saint-Gildas  ,  situé  à 
l'extrémité  du  diocèse,  précieuse  pépinière  d'inslilulrices  et  de 
sœurs  de  charité  pour  nos  campagnes ,  s'est  aperçu  qu'il  était 
tout  près  de  lui  par  le  bien  opéré  sous  ses  yeux  et  au  moyen  de 
ses  modestes  sœurs,  dans  la  maison  d'école  qu'il  avait  fondée. 

Hais  c'est  à  Casson  que  se  déploie ,  dans  la  perfection  et 
dans  tout  son  complet ,  l'esprit  charitable  et  éminent  qui  l'a- 
nime. 11  fout  qu'on  me  permette  d'y  revenir  et  d'en  achever 


—  525  — 

le  tableau.  C'est  le  problème  résolu  pendant  cinquante  ans  de 
l'assistance  publique  et  générale.  C'est  le  pieux  monopole  ,  par 
un  seul  homipe  «  de  la  bienfaisance  au  profit  de  tous ,  une  pré- 
voyance active  et  généreuse  comme  la  Providence. 

Tous  les  établissements  que  comporte  une  petite  commune  ; 
tous  les  monuments  sur  lesquels  repose  la  vie  paroissiale  et 
communale,  l'église.,  le  presbytère,  la  mairie,  l'école,  le{)ureau  de 
bienfaisance,  il  les  a  créés,  institués,  fondés.  C'est  M.  Urvoy  qui 
a  édifié  seul  l'église  dans  son  entier ,  et ,  au  bout  de  quelques 
années ,  voulant  lui  donner  plus  de  lustre ,  et ,  comme  il  le 
disait  avec  raison ,  attirer  ,  captiver  ces  simples  villageois  par 
les  fêtes  et  les  solennités  religieuses ,  il  construisit  de  nouveau 
le  chœur ,  et  il  le  fit  si  beau ,  si  orné ,  si  richement  décoré 
de  vitraux  et  de  peintures,  que  ses  chers  habitants  s'y  rendaient 
avec  plaisir ,  et  les  populations  environnantes  y  accouraient  avec 
empressement  ;  et ,  afin  qu'on  déployât  à  leurs  yeux  toutes  les 
pompes  du  culte ,  il  dota  cette  église  de  vases  sacrés  ,  d'orne^ 
ments  sacerdotaux ,  de  riches  bannières  ,  de  belle  croix  d'or , 
de  vêtements  pour  les  enfants  de  chœur  ,  à  l'instar  d'une  cathé- 
drale. Rien  n'était  trop  beau  au  jugement  de  sa  piété  et  selon 
son  cœur  pour  son  église  de  prédilection  et  pour  ses. braves  vil- 
lageois. Et ,  s'il  eût  encore  vécu  quelques  années  ,  il  eût  abattu 
et  reconstruit  de  nouveau  le  corps  de  l'église  qt/il  ne  trouvait 
plus  assez  beau  ,  pour  le  mettre  en  rapport  avec  la  magnificence 
de  son  sanctuaire. 

Aussi ,  aux  grands  jours  de  la  paroisse ,  qu'il  faisait  beau  voir 
la  population  en  habits  de  fête  accourir  tout  entière  ,  les  jeunes 
filles  avec  leurs  vêtements  blancs  et  leurs  blanches  oriflam- 
mes ,  bannière  en  tête  et  précédées  de  la  croix  d'or ,  s'éten- 
dant  en  longues  files  le  long  des  chemins ,  entrant  dans 
l'enceinte  du  château  comme  dans  une  maison  qui  apparte- 
nait à  tous  ,  serpentant  à  travers  les  prairies  et  les  allées  des 


grands  bois ,  et  Tenant  &ire  txne  pieuse  station  à  cette  char- 
mante  obaipetie  de  Sainte-Anne  ,  toute  belk  de  Glèbes  peôi- 
tures,  d'ôtéganles  tnesaïqaes ,  de  riches  boiseries  et  de 
lants  vitraux.  ToQt  ie  monde  était  heareox,  mais  le  phis 
reax.,  «'était  H.  Orvoy ,  le  créaftevr  ^Bt  le  témoin  de  toal  ce 
èonheur. 

Ces  enfants  du  viUagé,  si  bien  élevés  et  si  sages,  c'était 
lui  qui ,  ipar  la  création  ^d'une  école  ,  les^avait  fiiîts  aîmn.  Bien- 
faîteor  attentionné  et  sensible ,  il  allait  souvent  s'infenner  de 
leurs  progrès ,  (et  il  jouissait  lorsque  ,  par  son  éloquence  pa- 
ternelle,  il  avait  ému  oes  enfiints,  «et  provoqué  de  douces 
larmes  auxquelles  se  mêlaient  toujours  celles  de  sa  propre 
émotion. 

Depoie  un  demi^iècle ,  et  rien  ne  parle  comme  cette  persé- 
vérance ,  il  ne  permettait  pas  qu'il  y  eut  dans  toute  la  commune 
un  homme  ou  une  femme  valide  sans  ouvrage ,  et  un  invalide 
sans  soulagement.  A  cet  effet ,  il  exécutait ,  il  inventait  des 
travaux,  il  proportionnait  la  lâche  aux  forces  de  chacun;  et 
la  vieille  femnne  ,  dans  sa  chaumière  ,  ou  le  vieiUard  débile  , 
trouvaient ,  grâce  A  lui  «  une  occupation  facile  et  une  rémmé- 
ration  honorable  de  leur  travail.  Quant  à  la  souflhince  et  à  la 
douleur,  des  soins  délicats  leur  étaient  prodigués^  et  ils  du- 
raient  autant  que  ces  sonffranees  ou  ces  besoins ,  sans  qa*un 
reproche  ou  un  refroidissement  fissent  sentir  leur  longue  durée. 

Depuis  bien  des  années  ,  je  veux  dire  depuis  son  enfiiBce , 
la  fille  de  li.  Urvoy  (1)  a  'continué  ,  dans  cette  heureuse  com- 


(1)  M"*  Pélagie  Urvoy  de  Saint-Bedan  a  épousé  M.  le  comte 
Feinaad  de  BoaiUé.  M.  de  Bouille  est  un  noble  eeeur,  anaidisliDiçné  pa* 
le  charme  de  son  commerce  et  Famabilité  de  son  caractère ,  que  par 
la  générosité  de  ses  sentiments ,  et  je  le  sais ,  sons  les  nouveaux 
maftres ,  rien  ne  sera  changé  aux  traditions  paternelles  et  charitables 
du  eblieaa  de  Gasseii. 


^  5ft7  -- 

mune  >  tes  oeuvres  et  lefs  vertas  èe  sa  vertueuse  mère.  €omme 
elle,  elle  connaît  toutes  les  pauvres 'demeures  ;  é)le  ypoifteavec 
joie  le  secours  et  la  consolation.  Et ,  chose  plus  'rare  ,•  sc(n  frère 
régalait ,  la  surpassait  peut-être  dans  la  pratique  de  cet  actif 
dévoÀ^erit.  Maïs  je  me  tais  sur  le  compte  de  cet  homme  peu 
connu  ,  si  ce  n'est  des  pauvres ,  et  que  le  monde  ne  connaîtra 
jamais.  Dominant  par  des  pensées  religieuses ,  supérieures  aux 
idées  habituelles  de  ee  siècle  ,  les  intérêts  matériels  et  les  attraits 
d*une  magnifique  position  ,  il  vient  de  renonoer  à  tous  ses 
droits  sur  ce  monde ,  sifin  de  se  dévouer  ,  pauvre  lui-naême ,  à 
l'htirabie  service  des  pauvres.  Ces  sublimes  dévoûments  ,  si  nous 
ne  savons  les  admirer ,  ne  les  jugeons  pas  ,  ils  sont  placés  dans 
une  sphère  où  il  n*e9t  pas  aisé  d'atteindre  :  attendons  le  juge- 
ment de  Dieu. 

Quant  à  M.  Vrvoy ,  pour  apprécier  tout  le  bien  qu'il  a  fait 
à  sa  commune ,  il  faudrait  peser  la  force  de  'cette  universdfe 
influence ,  le  respect  qu'il  commandait ,  Taffection  qu'il  ins- 
pirait ,  toilt  le  4>ien  dont  ces  sentiments  étaient  la  source  ,  et 
ajouter  même  tout* le  mal  auquel  sa  présence  ou  sa  seule 
pensée  faisaient  obstacle.  Pendant  sa  longue  ' ,  et  pourtant 
trop  courte  existence ,  tout  s'est  feit  sous  son  inspiration.  Il  a 
tenu,  oomme  dans  sa  main,  les  cœurs  de  tous  ces  braves  gens, 
comme  il  en  tenafit  lee  intérêts.  El  en  résumé,  il  peut  être  pro- 
posé comme  le  modèle  du  grand  propriétaire  et  ^e  citoyen  Utile. 
J'acAiève  ,  d'un  m^  que  je  serais  coupable  d'omettre ,  je  dois , 
en  effet ,  faire  connaître  le  trait  distinctif  de  sa  vie ,  et  indiquer 
le  grand  ressort  ^  le  vrai  mobile  des  actions  de  cet  homme 
de  bien ,  je  veux  dire  la  foi  religieuse.  Longtemps  il  avait 
vécu  dans  l'indiffiérence  ,  il  s'était  même  laissé  entraîner , 
par  ces  principes  philosophiques  si  fort  en  vogue  aux  jours  de 
sa  jeunesse.  Mais ,  depuis  bien  des  années,  la  lumière  avait  lui 
dans  cette  intelligence  saine ,  dans  ce  cœur  droit  et  Sensible. 


—  â28  — 

b'aiileurs  il  avait  été  fortement  frappé,  et  le  malheur^  on  le  sait, 
est  souvent  l'école  de  la  foi  religieuse. 

Me  blàmera-t-on  de  commettre  Tindiscrétion  de  transcrire  ici 
quelques  lignes  assez  confidentielles ,  dont  la  grâce  et  la  sim- 
plicité ,  à  défout  d'autre  indication,  trahiraient  la  prove- 
nance : 

0  Pauvre  père,  il  vit  en*  peu  d'années  disparaître  une  femme 
qu'il  aimait  tendrement,  une  fille  qui  réunissait  les  plus  hautes 
qualités  de  l'esprit  et  du  cœur  ,  à  une  grftce  et  un  charme  rare. 
Il  la  vit  mourir  comme  une  sainte  à  l'âge  de  vingt-deux  ans» 
D'autres  coups  cruels  vinrent  encore  le  frapper ,  et  mon  père  , 
isolé  dans  sa  douleur  ,  refusant,  toute  ombre  de  consolation  , 
se  mit  à  étudier  cette  religion  sublime,  qui  ne  peut  manquer 
de  montrer  la  vérité  dans  tout  son  éclat  à  tout  esprit  qui  la 
cherche  avec  droiture,  •.  Alors  commence  toute  une  vie  de 
vertus  ,  de  charité  ,  de  dévoûment ,'  qui  ne  s'est  pas  démentie 
un  seul  jour. 

»  Sa  santé  s'altère,  des  souffrances  continuelles  semblent 
devoir  l'accabler  ,  mais  son  esprit  est  le  même  ,  l'énergie  ne 
l'abandonne  pas.  n 

Honoré  de  l'amitié  de  cet  homme  de  bien,  témoin  de  ses  actes 
et  confident  de  quelques-unes  de  ses  pensées ,  je  rends  témoi- 
gnage à  la  vérité  et  à  la  vertu.  Cet  homme  n'avait  qu'un  but , 
de  bien  faire  ;.  et  jusqu'à  la  fin ,  aussi  fort  et  solide  de  raison 
et  de  volonté  qu'au  milieu  de  sa  course ,  il  continuait 
avec  calme  ses  projets  et  ses  saintes  entreprises,  jetant  les 
germes  nombreux  d'œuvres  grandes  et  fécondes ,  destinées  à 
lui  survivre  ,  sans  autre  ambition  que  de  poursuivre  le  bien , 
non  la  renommée  ,  la  vertu  et  non  le  bruit.  Sans  autre  désir 
que  de  plaire  à  celui  qui  lui  avait  tant  donné  et  qui  récompense, 
alors  que  les  hommes  ne  peuvent  plus  accorder  que  des  éloges 
et  une  reconnaissance  stériles. 


—  529  — 

Je  Fai  vu  aux  prises  avec  les  plus  terribles  douleurs,  qui  durèrent 
plusieurs  mois.  Il  avait  ce  courage  qui  supporte  la  souffrance 
avec  énergie.  Pas  une  fois  il  ne  se.  plaignit  de  trop  souffrir , 
pas  un  jour  il  n'eut  le  murmure  sur  les  lèvres ,  et ,  au  milieu, 
de  sa  famille  éplorée  ,  de  ses  serviteurs  qui  l'aimaient  et  le 
servaient  comme  un  père,  il  trouvaft  lui-même  des  paroles  de 
consolation  ,  de  merveilleuses  expressions  de  piété ,  de  hautes 
pensées  ,  et  ces  traits  sublimes  ,  comme  la  religion  en  inspire  , 
de  résignation  et  d'immortelle  espérance. 

Aussi  l'appartement  où  il  expira  le  7  septembre  1858  est 
resté  pour  la  famille  un  lieu  sacré.  Deux  signes  religieux ,  qui 
le  décoraient  déjà ,  en  ont  fait  comme  un  sanctuaire.  C'est  là 
que,  matin  et  soir  (pieux  spectacle) ,  les  enfants  et  les  servi- 
teurs se  réunissent  pour  la  prière. 

Il  s'exhale  de  cet  oratoire  un  touchant  souvenir  ,  un  parfum 
religieux,  qui  rappellent  le  chef  regretté  et  semblent  perpétuer  , 
avec  sa  mémoire  et  la  reconnaissance ,  l'influence  de  ses 
vertus. 

Il  est  beau  d'avoir  vécu  de  la  sorte.  La  fortune ,  une  haute 
position  ,  des  fonctions  élevées ,  la  gloire  même  ,  sont  peu  de 
chose  auprès  d*une  telle  existence.  11  y  a  dans  le  bien  largement 
pratiqué ,  dans  une  vertu  aussi  féconde  et  aussi  soutenue  ,  une 
puissance  devant  laquelle  l'âme  humaine  s'incline  avec  un  res- 
pect et  une  joie  sainte  qui  honorent  l'un  et  l'autre. 

Novembre  1858. 


34 


FABLES 


Pab  M'  A.  CALLAUD. 


Les  deux  hommes  &  Ttierbe  des  champs. 


Sur  une  terre  aride,  une  herbe  désolée, 

Disait:  je  suis,  héias!  pauvre,  inculte,  isolée; 

Ma  sœur  est  verte ,  hetirëùsc,  et  pMe  haut  Ses  fleurs , 

Et  sur  ce  sol  ingrat,  je  m'épuise  et  je  ineurs. 

Oui ,  marâtre,  est  pour  moi ,  ta  terre ,   . 

Pôtir  tant  d'autres  si  bonne  mèi^e. 

Mes  racines  n'y  trouvent  plus 

La  sève  qui  m'est  nécessaire; 

Mes  rameaux,  faibles,  dépourvus. 
Tombent  à  mes  côtés,  desséchés  et  perclus. 

Contre  le  soleil  sans  ombrage. 

Et  contre  les  vents  sans  soutien , 

Je  périrai  dans  un  orage; 

Mon  doux  fruit,  mon  espoir,  mon  bien, 
Doit  vivre  misérable  ou  mourir  avant  Fàge. 


—  531  — 

Deux  hommes,  en  passant,  entendirent  ces  mots; 
L'un  d*eux  pensait  en  sage,  et  Tautre,  à  ce  propos, 
En  pleurant,  s'écria  :  cette  herbe  est  mon  image, 

Je  suis ,  comme  elle ,  infortuné  ; 

Le  désespoir  est  mon  partage , 

Le  cruel  destin  qui  m'outrage , 

Sans  cesse  à  ma  perte  acharné , 

M'ôte  la  foi*ce  et  le  courage 

Depuis  le  jour  où  je  suis  né. 

L'autre  lui  dit  :  ami ,  cette  crainte  insensée 

Ravit  à  Tesprit  son  pouvoir; 
L'herbe  n'a  pas ,  en  soi ,  la  torce  et  la  pensée , 

Toi ,  tu  peux  agir  et  vouloir. 
Tu  peux,  de  ton  destin,  combattre  l'influence, 
Cesse  de  t'arréter  aux  regrets  du  passé. 
L'homme,  aidé  du  travail,. courageux  et  sensé, 

Ne  craint  pas  la  mauvaise  chance. 


La  plnme  &  Fépée. 


D'un  oiseau,  par  un  trait,  atteint  au  haut  de  l'air, 
Une  plume  tomba  sur  un  champ  de  bataille  , 

Et  se  trouva  près  d'un  glaive  de  fer. 
Gisant ,  et  dont  du  sang  avait  rougi  la  taille. 
—  Quoi ,  vous  êtes  blessé?  peut-être,  comme  moi , 

Lui  dit,  en  soupirant,  la  plume, 


—  532  — 

Votre  sang  coule  et  je  présume 
Que  des  cruels  humains  vous  maudissez  la  loi , 

—  Moi?  reprit,  en  grondant,  l'épée. 
De  ce  ton  rude  ordinaire  aux  guerriers  : 
Je  fus ,  par  l'onde  et  par  le  feu ,  trempée  ; 

Allez  bourrer  les  oreillers , 
Ayant  de  la  mollesse,  eh!  quels  soins  sont  les  vAtres? 
Je  ne  saigne  jamais,  je  fais  saigner  les  autres. 
Lorsque  de  nobles  mains  me  portent  vaillamment , 

Devant  moi  le  monde  s'abaisse , 

Toute  force  devient  faiblesse , 
Nul  n'ose  résister  à  mon  commandement  ; 
.  Je  règne ,  sur  tous ,  sans  partage , 

Et  l'homme  si  cruel  pour  vous  , 

Devant  moi  se  met  à  genoux , 

Il  respecte  et  craint  mon  courage. 
—  Eh  mais,  reprit  la  plume ,  on  a  ,  je  crois,  écrit  : 
Que  l'homme  était  formé  d'un  corps  et  d'un  esprit , 
Qu'il  est,  par  conséquent ,  deux  puissances  au  monde  : 

La  force  et  le  raisonnement; 
Vous  avez  la  première ,  et  moi ,  j'ai  la  seconde. 
Lorsqu'une  habile  main  me  conduit  savamment. 
Quand  me  guide  un  esprit  à  science  profonde , 
Il  convainct,on  l'écoute,  on  suit  son  sentiment, 

Vous  ravagez,  moi ,  je  féconde  ; 

J'aide  au  bien,  vous  faites  du  mal; 
La  contrainte  faiblit,  la  conviction  reste; 
J'ai  souvent  combattu  votre  ascendant  brutal , 
J'ai  vaincu  bien  souvent  votre  pouvoir  fatal , 

Et  c'est  par  moi  qu'on  vous  déteste; 

Les  hommes  se  lassent  de  vous; 

Déjà ,  par  le  sang  qui  vous  souille 


—  533  — 

Votre  fer  se  couvre  de  rouille; 
La  science,  par  mes  soins,  saura  guérir  vos  coups  ; 
On  me  va'recueillir  et  vous  couvrir  de  terre; 
On  maudit  vos  fureurs  ,  on  vante  mes  bienfaits, 

Et  quand  vous  aurez  fait  la  guerre , 

C'est  moi  qui  signerai  la  paix. 


Le  cheval  &  le  porc. 


Près  d'un  village  arabe,  un  cheval  entravé , 
Paissait  d'un  sol  brûlant  l'herbe  flétrie  et  dure  , 
Un  animal  immonde,  à  l'instinct  dépravé, 
Un  porc,,  qui  se  vautrait  dans  une  boue  impure, 
Lui  disait:  te  voilà  bien  fier. 
De  ta  robe  noire  et  brillante. 
De  ta  jambe  aux  muscles  de  fer , 
Et  de  ta  crinière  ondoyante  ! 
Ton  œil  de  feu  ,  ton  pied  léger 
Ne  font  qu'accroître  ta  misère  ; 
On  te  garde  pour  le  danger , 
Et  les  fatigues  de  la  guerre , 
Et  l'on  te  prive  de  manger,   • 
Pour  rendre  (a  course  légère. 

Le  cheval  vit  avec  horreur 
Cet  être  abject  qui  critiquait  sa  vie , 
Et  lui  dit:  j'aime  mieux  maigrir  avec  honneur 

Que  d'engraisser  dans  l'infamie. 


534  — 


VuM 


CORTSBSATIOn. 


Un  professeur  disait  «  instruisant  son  élève  z 
Le  temps  fuit  sans  retour,  sans  repos  et  sans  trêve  ; 

j 

La  terre ,  qui  pour  nous ,  en  divise  le  cours , 
Rentrât-elle  au  néant,  le  temps  serait  toujours» 
Avant  qu'elle  existât,  il  était  d'autres  mondes; 
Seul,  il  recèle  en  soi,  ses  racines  profondes; 
Avant  nous,  après  nous,  Iui-«n^me,  sans  lien, 
Il  était ,  il  sera,  n'existât-il  rien. 

Lorsque  votre  regard  «rre  entre  les  étoiles, 
Dans  ce  bleu  firmament  sans  limites,  sans  voiles. 
Comptant  l'éloignement  cent  fois  prodigieux , 
Où  sont  ces  feux  errants  dans  les  confins  des  cieox  : 
Que  voit-il  au  delà  du  couchant  à  l'aurore , 
*  Au  nord  comme  au  midi ,  s'il  veut  chercher  encore  ? 
L'infini  déroulant  ses  vastes  profondeurs. 
De  l'espace  et  du  temps  résumant  les  grandeurs. 
L'infini i .  •  • .  ce  seul  mot  repousse  la  pensée; 
Elle  n'ose  entreprendre  une  course  insensée , 
Elle  revient  confondue  à  la  terre ,  au  présent. 

Le  père  de  l'élève  était  alors  présent 
Et  vint  mêler  sa  voix  à  Tentretien  intime. 
—  Que  d'infinis  pareils  laissent  voir  leur  abtme  ! 
Dit-il  ;  du  cœur  humain ,  les  aspirations 


—  535  — . 

Sont-elljes  pas  sans  fin  comm^  ses  passions  ? 

D'infinis  sans  objet  on  a  rempli  la  terre  ; 

On  a  donné  de^  noxnç  ^  Tétre  imaginaire , 

Et  la  faculté  <j'étre  à  qui  n'a  pas  ^té. 

Faisant  des  dieux  d'AtJiëne  u^e  réalité. 

Qu'est-ce  donp  |i{u.e  le  teipps?  uncniesure,  w  niyibe; 

L'espace?  un  vide ,  rien  ;  et  que  rien  ne  \iffi\i^; 

Ce  sont  des  mots  que  rbomo^e  ^  tiré$d.u  i)éaat, 

-Il  n'est  qu'un  infini  ^ul  réel,  seul  yivant, 

Qui  devança  le,  tenip$  et  qui  remplit  Tejsp^ce, 

Qui  mit  au  x:oBur  humain  son  image  e;tsa  place, 

Dieu!.  • . .  Soudaiji.)  «  à  ce  mot,  i'omteur  s'i^r^ompt , 
*  Chacun  en  l'eiïtendani,  sentit  hai^er  sc^  front 

Comme  si  sa  grar^deur  pesait  ^ur  ^ur  pensée* 

Chaque  sphère  du  ciel,  en  ses  mains,  est  pes^ée; 

Son  œil  les  peut  coopipter ,  ^a  force  les  ^o^d.uit . 

Et  de  leurs  habitant^  il  voit  le  plus  peU^t; 

De  la  larve  de3(eaux  ji  féconda  la  iipère, 
»  Et  fiiit  ba,t|tr,e  ie  jcam  de  l'iosecte  ^phémè^cé. 

L'élève  (ce  n'était  déjà  plus  un  epfaçi; 
Mais  un  jeune  homme  au  ^oeur  v^ril,  adolescent, 
Dont  l'âme  ioçypat,i€;nte ,  ^n  sfi  vigi^e^r  fictive , 
Cherchait  à  rejeter  p9.  croyam^p  .native) , 
Reprit  aIoi*s:  —  Mon  père,  qn  jqous  ,m0t  .Dii!^|i  pai;toi|t. 
Et  Ton  parle  de  Dleug^and  çpj[)ftrle  d^  tq^t,; 
Ce  firmament  est  beau,  i^is  q^e  mqn^^^ffrjt  fouijle 
Ce  peuple  de  soleils  ,  et  que  mon  œil  dépouille 
Leurs  magiques  clartés,  il  voitd^s^uye^r^^f^t^ 
Toujours  dans  le,méme  ordrp,^td^ns,le,iqé(^  t^çops; 
Le  système  du  ciel  n'^t  qu!une  n}^cai)|q^e  , 
Le  mouvement  donné,  ;tout|s'eficIiatn^^et.s'<expliq||e; 


^ 


-  536  — 

Qui  Ta  donné?  c'est  Dieu  ,  j'en  conviens ,  mais ,  après. .  • 

Il  se  peut  reposer  et  s'endormir  auprès, 

Si  ce  regard  divin  pouvait,  sans  cesser  d'être, 

Se  détourner  du  coin  où  nous  vivons;  peut-être. 

Notre  terre  dont  rien  n'entraverait  le  cours , 

Autour  de  son  soleil  nous  traînerait  toujours , 

Nous  comptant  des  saisons,  des  jours  et  des  années 

De  neiges  et  de  fleurs  el  d'épis  couronnées. 

Nous  sommes,  un  instant,  suspendus  dans  le  ciel, 

Et  l'astre  qui  nous  porte,  en  son  cours  éternel, 

De  Newton,  de  Keppler,  subit  les  lois  fécondes  ; 

Hoi  je  ne  vois  pas  Dieu  dans  la  marche  des  mondes  ; 

Tout  est  automatique,  immuable,  prévu.' 

—  Ces  savants  n'ont  pas  fait  ces  lois  ;  mais ,  s'ils  ont  vu 

Briller  quelque  rayon  de  science  infinie. 

Si  cela  seul  a  fait  admirer  leur  génie, 

Âdmireras-tu  moins  le  savant  qui  sais  tout , 

Qui  sema  la  science  et  parfaite  et  partout  ? 

Quand  la  matière  inerte  en  sa  grandeur  si  belle. 

Subit  une  loi  simple,  unique,  universelle. 

L'animal  tout  petit,  à  sa  vie  appliqué  , 

Paraît  à  l'infini  multiple  et  compliqué. 

Le  sublime  ouvrier  dont  la  main  créa  l'bomme 

N'y  fit  rien  sans  objet ,  n'omit  pas  un  atome , 

Et  dans  chaque  détail  de  sa  formation  ; 

Ot\,  voit  sa  prévoyance  et  son  intention  ; 

L'étude  des  eiFets  fait  connaître  les  causes. 

m 

On  ne  reproduit  pas  la  moindre  de  ces  choses  : 
Chimistes ,  synthèsez  les  liquides  du  corps! 
Vous ,  mécaniciens ,  imitez  ses  ressorts  ! 
Physiciens,  trouvez  les  secrets  de  l'ouïe! 


—  537  — 

De  Tœil ,  expliquez-nous  la  justesse  inouïe! 

Ce  n'est  pas  tout ,  enfant  ^  vois  au  dessous  de  toi , 
Cherche  un  être  vivant  qui  n'ait  pas  son  emploi , 
Ou  qui  soit  incomplet  pour  le  remplir; . . .  superbe  ! 
Cet  insecte  cbétifqui  gravit  un  brin  d*herbe  : 
Sa  vie  et  ses  instincts  qui  les  lui  révéla  ? 
Disie  nous,  si  tu  sais  :  si  Dieu  n'était  pas  là?.  • . 

Si  nous  voulons  voir  Dieu  comme  dans  une  glace, 
Le  croire  et  Tadmirer  lui-même,  face  à  face,  ' 
En  notre  âme  abaissons  des  regards  scrutateurs  : 
Cet  invisible  nou5^  qui,  dans  les  profondeurs 
De  notre  être  l'anime  et  le  guide,  est  l'ouvrage, 
De  Dieu  qui  nous  forma,  lui-même,  à  son  image. 
Tel,  l'aimant ,  qui  transmet  sa  force  sans  l'user: 
Sans  perdre  sa  grandeur ,   Dieu  la  peut  diviser^ 
La  vie  est  un  emprunt  à  sa  Toute-Puissance, 
L'âme  humaine ,  un  lambeau  de  sa  divine  essence  ; 
Plus  grand  qu'un  monde  igné  suspendu  d^ns  le  ciel , 
C'est  un  ravon  émis  de  l'astre  universel  ; 
Une  flamme  sans  fin  qu'il  alluma  lui-même  ; 
Un  souffle  de  son  sein  qu'il  connaît  et  qu'il  aime; 
Une  vague  brillante  à  l'océan  d'amour  ; 
Un  instant  mesuré  dans  la  grandeur  du  jour, 
Un  atome  tombé  de  sa  masse  de  gloire. 
Sur  le  néant ,  la   mort ,   permanente  victoire , 
De  l'éternelle  vie  un  possesseur  distinct, 
Sans  lui,  vivre  et  penser  sont  l'effet  d'un  instinct. 

Le  professeur  reprit  d'un  accent  de  tristesse, 
—  Quand  j'avais  l'âge,  encor ,  de  l'ardente  jeunesse, 


—  539  — 

Envieux  de  m^insiruire,  avi(ib  de  savour, 
'  Je  disséquai  des  morts  pour  mieux  comprendre  et  voir. 
Voyant  notre  dépouille  ,  à  ce  point ,  avilie , 
Je  me  disais  ,  tout  bas ,  que  c'est  uae  folie  | 
De  croire  que  la  chair  avait  pu  contenir 
Une  image  de  Dieu  qui  ne  pouvait  finir» 
Aujourd'hui ,  mon  esprit,  dissèque  la  pensée 
Et  cette  opinion  me  parait  iasensée. 
L'être  qui  peut  savoir ,  juger,  se  souvenir. 
Aimer ,  croire ,  créer  ,  songer  à  laveuir , 
Qui  voit  sans  regarder ,  perdu  dans  une  extase , 
Des  objets  inconous  sous  un  voile  de  gaze , 
Ne  peut-être  formé  de  ces  impurs  rebuts 
Que  le  sol  dissoudra  quand  nous  ne  serons  plus.  - 
0  j'ai  perdu,  noon    Dieu,  des  personnes  bien  chères  ! 
Mes  deux  enfants  *si  beaux,  mon  épouse,  mes  frères; 
(Quand  on  vit  vieux  on  fait  le  vide  autour  de  soi ,) 
Je  visite  leur  tombe  et  leur  parle:  pourquoi? 
Quand  je  sens  qu'on  répond  à  ma  parole  intime 
La  mort  ceUendr^^it-eUe  impuissant  dans  Tabîme 
L'esprit  sensible  et  bon  qui  les  dût  animer? 
Enfant,  croyez  en  Dieu:  vous  saurez  mieui^   aiqpier  ; 
L'espoir  aide  à  l'amour ,  il  épure  sa  flamme , 
L'âme  fait  croire  en  ,Dieu ,  Dieu  fait  croire  à  notre  àaie. 


< 


539  - 


l'hirondelle. 


L'hirondelle  disait,  en  construisant  son  gite, 

À  répoux  qui  l'aidait  dans  Fangle  -d'un  grand  mur  : 

Savez- vous  si  celui  que  ce  logis  abrite, 

Est  bon ,  s'il  est  heureux ,  si  notre  asile  est  sur? 

—  Si  le  bonheur  de  l'homme  est  fait  par  la  ridiesse, 
Cet  homme  est  bien  heureux  car  il  a  beaucoup  d'or  ; 
Je  le  vois  qui  Tentasse  et  le  compte  sans  cesse , 

S'il  s'éloigne,  son  œil  cherche  encor  son  trésor. 

—  Et  vous  n'avez  pas  vu  d'enfant  ou  de  compagne, 
Rien  qui  rappelle  ici  l'amitié  ni  l'amour?   ' 

—  Rien  —  Fuyons,  mon  ami^  vers  un  autre  séjour. 
L'avarice  est  méchante  et  la  peur  l'accompagne. 

Que  n'ai-je,  comme  toi,  Progné,  pauvre  petite. 
Des  ailes  pour  porter  et  cacher  mon  bonheur  ! 
Comme  à  leur  seul  aspect  je  fuirais  vite,  vite. 
Ceux  dont  un  sac  d'écus  tient  la  place  du  cœur. 

Dans  un  vallon  solitaire. 
Il  est  une  humble  chaumière; 
Sur  le  seuil  est  une  mère, 
.  Près  d'un  frais  et  bel  enfant  ; 
Elle  choie,  elle  caresse 
Ce  chérubin  qui  s'empresse 
De  répondre  à  sa  tendresse , 
L'air  heureux  et  triomphfiQ^. 


—  540  — 

Ab!  dit  Foiseau,  ma  nilée. 
Sous  l'humble  toit  abritée, 
Sera  toujours  respectée 
De  ceux  que  Famour  unit. 
Et  plein  d'une  ardeur  extrême , 
Le  tendre  couple  qui  s'aime, 
Posa  dans  cet  endroit  même 
Les  premiers  brins  de  son  nid. 

Que  je  voudrais  avoir,  Progné,  pauvre  petite. 
Tes  ailes  pour  porter  et  cacher  mon  bonheur  ; 
Comme  mu  par  l'aimant  j'irais ,  oh  !  vite  ,  vite  , 
Vers  ceux   à  qui  le  ciel  fit  don  d'un  tendre  cœur. 


Le  ventre  &  la  tète. 


Voyez  donc,  disait  un  savant: 
Le  ventre  est  plus  gros  que  la  tête! 
L'homme ,  en  cela  n'est  qu'une  bête , 
Et  la  Providence,  vraiment, 
De  la  façon  qu'elle  nous  traite. 
Ou  nous  dédaigne  ou  se  méprend. 

Un  gourmand  ,  disait:  voyez  comme 
Le  Créateur  se  départit 
De  sa  sagesse  en  créant  l'homme  ! 
Avec  un  ventre  si  petit , 
Pour  un  aussi  grand  appétit. 


^  541  — 

Quand  je  songe  que  la  nature 
Exige  pour  ma  nourriture 
Un  tel  nombre  de  petits  grains 
Croissant  sur  de  si  grands  terrains  ! 

Qu'un  bœuf ,  que  pour  moi ,  Ion  dépèce , 

Et  qui,  huit  jours  me  peut  nourrir: 

Ne  peut ,  qu'en  cinq  ans ,  acquérir , 

Dans  des  champs  grands  comme  Lutèce, 

La  taille  et  le  poids  pour  mourir  I 

• 
Voyant  ce  qu'en  mon  corps  il  entre, 

Je  frémis,  craignant  qjji'à  mon  tour,. 

Je  puisse  avoir  faim  quelque  jour. 

Si  la  terre  manque  à  mon  ventre. 

La  terre  ne  lui  manqua  pas: 
Par  indigestion  ,  hélas  I 
Un  jour  ,  il  trouva  tout  au  bas 
D'une  étroite  et  sombre  cachette  , 
Un  abri  contre  la  disette. 

Puis,  le  savant  apprit  combien 
On  doit  s'attacher  au  lien 
Qui  nous  retient  en  ce  bas  monde  ; 
Il  jeûna  si  bel  et  si  bien ,  . 
Pour  mieux  exciter  sa  faconde , 
Que  son  corps  fut  réduit  à  rien , 
Et  que  l'orgueil ,  par  ce  moyen , 
Entraîna  notre  homme  en  la  tombe. 

On  doit ,  ici  bas  ,  je  le  crois , 
Laisser  à  l'esprit  tous  ses  droits. 
En  prenant  sohi  de  sa  dépouille. 


—  542  - 

Et  si  nous  trouvons  quelquefois 
A  redire  aux  suprènK^s  lois. 
Lisons  le  gland  et  la  cilrauHb. 


La  poêle  &  le  ekandroD. 


La  poêle,  en  pétillant,  au  chaudron  son  confrère; 

Disait  :  fi  !  que  voua  êtes  noir  ; 
N'avez-vous  pas  de  honte?  il  suflSt  de  vous  voir 
Pour  sentir  du  dégoût;  nettoyex-vous  «compère; 
L'amour  propre  devrait  vous  en  faire  un  devoir. 
Le  chaudron  répondit  tout  bouillant  de  colère  : 

—  Étesvous  plus  blanche  que  moi  ? 
Tournez-vous  donc  un  peu,  ma  chère, 
Et  vous  faites  voir  par  derrière; 
Quand  de  la  propreté,  vous  imposez  la  loi. 
Vous  ne  vous  y  conformez  guère. 

Dans  le  monde  il  est  force  gens , 
Tout  couverts  de  honte  ou  de  suie, 
Tachés  de  graisse  ou  dMnbmie, 
Qui  sont  railleurs  et  médisants; 
On  y  voit  souvent,  j'imagine , 
Sotte  poêle  ou  sale  chaudron , 
En  habit  noir,  en  crinoline, 
Qui  s'étalent  dans  le  salon , 
Et  devraient  être  à  la  cuisine. 


TRADUCTION 


EN  VERS  POITEVINS 


OB  LA  PREKËRE  fi6L06DB 


DE  VIRGILE. 


Cette  traductiôti  en  patois  poitevin  de  la  première  églogue 
de  Virgile  est  Tœuvre  de  François  Gusteau  ,  ancien  prieor-ouré 
de  Dorx ,  si  connu  par  ses  Noëls  imprimés  et  par  quelques 
chansons  traditionnelles*  Né  à  Fontenay,  en  1699,  il  embrassa 
Fétat  ecclésiastique  :  d'abord  curé  de  Cl)ampagné  ,  il  devint  en- 
suite prieur  de  Dois,  paroisse  qu'il  desservit  trente, ans.  Il  y 
mourut,  le  2!  mars  1761  ,  âgé  de  soixante-deux  ans.  Ce  fut 
dans  les  heures  de  loisir  que  lui  laissait  le  ministère,  qu'il  cor- 
respondait avec  Dreux  du  Radier  pour  la  Bibliothèque  du  Poitou^ 
et  qu'il  composa  ses  Nouveaux  NoSU,  dûns  tous  les  styles  et 
pour  tous  iesgoûtSj  qui  ont  eu  plusieurs  éditions  depuis  1756, 
date  de  la  première.  Il  laissa  aussi  échapper  quelques  naïves 
chansons  restées  dans  la  mémoire  du  pays.  Les  plus  jolies  sont 
en  patois  et  roulent  sur  les  malheurs  d'un  mariage  de  paysan  , 
sur  la  consolation  des  paysans  et  la  piisère  des  messieurs,  con- 
tre le  désespoir,  etc.  Ce  ne  sont  pas  (à,  toutefois,  tes  seuls  fhiits 


—  544  — 

de  ses  goûts  littéraires.  Il  existe  de  lut  un  assez  gros  nunoscfit 
autographe  in-i°  intitulé:  CËuvres  diverses  envers  et  en  prott, 
qai n'ont  pas  été  imprimées,  par  M.  F. -G.  P.  de  Doix.  Ce 
manuscrit,  qui  fut  achevé  d'écrire  en  1754  ,  renferme  un  grand 
nombre  de  pièces  composées  en  divers  temps  et  dont  quelques- 
unes  sont  en  patois.  Ces  dernières  offrent  inconlestableiueol  le 
plus  d'intérêt.  On  en  annonçait  depuis  longtemps  la  publica- 
tion à  Poitiers,  par  les  soins  de  feu  H.  Pres&ac,  sous-biblîotbé- 
caire  de  cette  ville.  Comme  elles  n'ont  point  encore  paru  el 
qu'on  ne  sait  même  quand  elles  paraîtront ,  nous  profilons  de 
l'obligeance  qu'on  a  eue  de  nous  confier  l'œuvre  inédita  de 
Gusteau  pour  l'aire  part  à  l'Académie  de  sa  traduction  poitevine 
de  l'églogue  de  Virgile.  On  recherche  beaucoup  aujourd'hui  les 
rares  produits  d'un  langage  populaire,  qui  se  restreint  inces- 
samment et  ne  tardera  pas  à  disparaître.  Si  celte  pièce  est, 
comme  nous  n'en  doutons  point,  goûtée  de  nos  lecteurs,  nous 
ferons  plus  tard  au  même  recueil  d'autres  emprunts  non  awins 
curieux . 

D  DGUT-HÂTinnx. 

MÉLIBAÉE  ET  TITYRE. 

HÉLIBjUB  . 

Jarni ,  man  cher  Tityre,  o  faut  qui  (o-z-avoue , 
La  fortune  a  pre  ta  baé  fait  viraer  sa  roue . 
Couchaé  queme  in  mossieur ,  à  l'aombre  d'în  umea, 
Te  pibole  à  tan  gré  daus  airs  vieux  et  novea. 
Prenons,  cagnous ,  boungent,  arrans  quem'  sauvages, 

Y  guittans nos maisans,  nos  praés,  nos  héritages, 

Y  fouyans  en  in  mot,  tondi  que  tan  haut-bois 
Dau  naom  d'Amanilys  fait  raisounaer  nos  bois. 


545 


TITTRB. 


Te  dis  vrai,  men  ami,  mais  si  vis  si  trantille. 
In  Dieu  m*a  fait  quiau  baé  que  gle  refuse  à  mille. 

Y  dis  qu*ol  est  in  Dieu,  voii  gl'en  est  in  pre  ma  : 
Dame  aussi  dans  man  tait  s'ol  est  in  bel  egna , 
D'in  cuieur  requenussant  pre  li  donner  le  gage , 

Y  ii  sacrifierai  sus  Fautel  dau  village; 
Car  ol  est  li,  vesin,  vaut  Ii  qui  m'a  premis 

De  cultivaer  mez  cbaomps,  d*habitaer  man  logi&, 

Et  de  jouaer,  tondi  que  man  troupea  s'amuse ,  '  ^ 

Tots  les  airs  qu*i  vedrai  dessus  ma  cornemuse. 

KBLIBAÉE  • 

Y  n'en  sais  poit  jaloux,  mais  yadmire  tan  sort , 

Car  cheuz  nous  on  ne  voit  que  carnage  et  que  mort  ; 
Totestbourin  boura.  —  Tein,  vois-tu  quiéiezcbevres? 
Tondi  qui  lez  condis,  y  saismongeaédefevres. 

Y  ne  pux  lez  hfttaer ,  et  sustot  quiéle  chi, 

Qui  vint  de  chevrotaer ,  dan  in  bois  près  d'icbi , 
Deux  bécots  qu'ai  a  faits,  dau  troupea  l'espérance , 
Coucbaés  sus  le  pava  bequegnant  d'endurance. 
Ah  dempis  baé  longtemps  nos  châgnes  lez  pus  hauts 
Dau  tonnerre  frappés  ,  annonciant  cbiés  maux  : 
Ine  grolle,  dau  crux  dau  brisbaé  d'ine  souche, 
Fasant  coak,  chantait  le  malheu  qui  nous  touche  ; 

Y  n'y  pensions  poit. . .;  mais  brisant  sus  tôt  quieu , 
Tityrc ,  y  vux  savoi  qui  tu  noummes  tan  Dieu  ? 

TITYBB. 

Grand  étourdi  qui  sais ,  crayas-gy  pas  que  Roume , 

35 


—  546  — 

Que  dans  lous  lezcaiilaons  sa  nobllesse  renoume  , 
Ressembllait  à  Menloue  ,  où  te  sais  qui  porlaons 
Nos  egnas  au  marché ,  paures  bregera  qui  saons  1 
En  raisounant  ainsi , y  compiaras.,  compère, 
Lez  chicots  aux  grands  cbés  ,  un  bicot  k  sa  mère  , 
La  montagne  au  chiraon  ;  (allait  aélre  baé  Eou  ! 
Roume ,  cher  Héiihaée ,  a-l-ausfi  haut  son  cou 
Au-dessus  le  pointu  daus  villes  renoumaées 
Qu'in  grand  cyprès  s'élève  au-dessus  lez  pooraées. 

Hais  ,  Tttyre ,  h  prepous  qu'eu  boutade  l'a  pris 
De  veni  voyageacr  si  loing  de  Un  pays  ^ 


La  liberté  quiai ,  liberté  si  chérie 

Et  qui  trouve ,  vesin ,  au  loing  de  ma  patrie  j 

in  pois  tard  ,  ol  est  vrai ,  car  mes  chevux  trop  gris 

Montrant  à  man  barbaer  que  j'oguis  daus  soucis. 

Y  vivas  jusqu'au  cou  dedons  la  sarvilude , 
Quant  d'araaer  Galataé  y  fesas  mon  étude. 
A  présent  qui  la  guitte  et  que  la  Mie  n'at 

Ni  man  cuieur  ni  mez  soins  ,  y  prise  men  état. 

Y  vis  libre  et  dispos.  Amaralys  pins  sage 

Que  quifille  Treaerpine  (1) ,  a  fait  men  aventage. 
Car  faut-o-c-avoué  ,  tondi  qui  m'attachas 
Aux  eils  de  Galataé ,  en  vain  y  ro'eflbrças 


(1)  Proierp(D«. 


—  547  — 

De  rempli  man  gousset ,  encor  baé  qui  vendisse 
Dâiis  victimes  baé  grasse  et  propre  au  sacrifice , 
Dau  fremage  à  trebéche  et  fasu  tôt  exprès 
Pre  l'iograte  Mentou ,  où  gie  les  mangeant  frais. 

Y  ne  retiras  groc  daus  pattes  à  quielle  ouvrère. 
Amaralys  fait  Tneux  $  meillure  moinagère  , 

Si  restant  au  logis  ,  y  ne  vends  poit  de  bœus 

Y  reçais  de  Targent  de  mez  poules  et  daus  œus. 

MÉLIBAÉB. 

Y  ne  m'étoune  pus ,  $i  restant  â  Mentoue , 

Ah  f  paure  Amaralys  ,  de  tes  cris  te  t'enroue  ; 
Si  tu  ne  penses  pus  aux  frits  de  ton  vregeaer  , 
Qui  vant  pourri  baétout ,  quaque  bains  à  mongeaer  : 
Tan  Tityre  est  absent ,  Tityrë  que  lez  pilaines , 
Lez  montagnes  y  lez  bois,  lez  échos,  lez  faontaines 
Appeliant  cbiez  jours  ;  gFest  à  Roume  rendu  !  •  • . 

TITTBB. 

Qui  est  baé  vrai ,  Mélibaée ,  eh  !  que  diantre  veux-tu  ? 

Pouvas-je  faire  mieux  que  de  venir  à  Roume, 

Pr'avoi  la  liberté  qui  dépendait  d*in  houme  , 

Qui ,  parfait  quaque  jéne  ,  à  le  di^et ,  tots  lez  ans , 

D*avoi  sus  sen  autel  doze  fois  de  l'encehs. 

01  est  li  qui  prêtant  Toraille  à  ma  demande  , 

A  dit  :  Y  vux,  paysan  ,  que  rin  ne  te  gormande  ; 

Herbage  tan  troupea ,  gai  queme  auparavant  ; 

Metz  tez  bœus  sos  lo  joue ,  hardi  queme  davant. 

HÉLIBÂÉE. 

Ah  !  bouhoumme  ,  y  comprend!  que  Taize  t'accompagne  ; 


— .  548  — 

Ta  sul  as  le  bounheu  de  gardaer  ta  campagne  , 

De  possédaer  tez  chaomps ,  tez  chaomps  qui  sant  si  baons 

Car  tondi  que  nos  praés  sant  remplis  de  limaons , 

De  piarres  ,  de  pavas  (1)  i  de  jaon  et  de  raotine , 

Lez  pacages  choisis  que  César  te  destine 

Engraisserant  tez  bœus ,  et  lés  maux  qu'ol  avant 

Lez  bétes  d*ichiaulon  jamais  ne  leu  nirant. 

Pre  ta  ,  dormant  au  bord  daus  fontaines  sacraées 

Et  de  Téve  qui  court  au  mitan  de  nos  praées , 

Te  prendras  ie  doux  frait ,  ainsi  qu*in  baon  borgeois , 

Et  ronflleras  tan  souc  couchaé  sus  tan  haut-bois. 

Les  crux  entortelliés  de  tez  larges  orailles , 

Chatoillés  par  le  brit  daus  mouvantes  abailles, 

Qui  vindrant  se  soulaer  daus  flieurs  de  tez  aubaé  , 

Trouverant  in  pllaizi  qui  leu  ferat  dau  baé. 

Mis  à  galiforchon  sus  la  branche  toffue , 

Le  bûcheron  chantant  ferat  brondi  la  nue  ; 

Lez  teurtres,  lez  ramaés ,  oseas  que  faime  tant , 

Par  leu  chant  langouroux  à  coup  sûr  te  pllairant. 

TITÎBE. 

Aussi ,  pustout  lez  cerfs  érant  paftre  en  la  lune  , 
Et  la  mer,  daus  poissans  la  demure  quemune, 
Laicherat  daus  turbots  sus  le  sable  en  fouyant  ; 
Pustout  rêve  dau  Tigre  et  le  Rhône  ferant 
In  troc  de  leu  rivage  ,  en  changeant  de  province  « 
Qui  n'oublira  lez  eils  de  man  Dieu ,  de  man  prince. 

Y  en  prêcherai  pre  tôt  et ,  si  vis  baé  longtemp , 

Y  li  portrai  daus  œus  pre  le  moins  ()ux  fois  Tan. 

(1)  Pavai  espèce  de  mauvais  herbage.  - 


549 


■ÉLIIUÉB. 

« 

Vive  content  ;  pre  nous  transportées  dans  FÂfrique  , 
Trop  vesins  dau  soulail ,  y  cuieurons  queme  brique. 
Lez  autre*  en  la  Scythie  et  la  Crète  condis , 
Sus  les  bords  de  l'Ouax  irant  poussaer  leux  cris  ; 
Lezderés,  transpllantés  bin  au-delà  dau  tearre, 
Vivrant  dans  la  Bretagne  ,  autrement  TAnglIetearre. 
Queus  malheux  ! .  • .  gle  sant  tels  qu'i  ne  fas  que  criaer  , 
Et  que  tôt  ce  qui  vois  est  fait  pre  m*ennyaer. 

Y  ne  voirai  donc  pus  netre  chérre  patrie, 
L'adrait  où  te  sais  baé  qui  prenguirans  la  vie. 
Mez  taits  couvars  à  neu  de  rouche  et  de  pava , 
Et  lez  bllés  qui  semis  ne  serant  pas  pre  ma  : 
In  barbare  soudart  en  ferat  la  récolte  ! 

Velat  ce  que  causant  lez  fux  d'ine  révolte  ; 
Velat  quiélez  pre  qui  sesemirant  nos  bllés  I 

Y  travaillans  beacot,  pre  d*autre  y  sans  peillésl 
Pliante  ,  pilante  daus  choux ,  man  paure  Melibaée , 
En  lez  ihains  daus  soudarts  ,  tez  légumes  tambées  , 
Serant  pre  leu  bea,  nez  et  non  pas  pre  le  tein. 
Allez,  joli  troupea,  autrefois  man  soutein  , 

Paures  chèvres,  marchaez  ,  ve  n'aétes  pu  les  mon  nés  ; 

Chez  d'autres,  sens  ve  vendré^,  ofaut  qui  ve-z-emmenes. 

Loin  de  man  lavarit ,  o  ne  serat  pus  ma 

Qui  couchaé  mollement  sus  daus  feilles  d'umea  , 

Ve  voirrai  pendrellaer  sus  les  maonts  enjuchaées. 

Et  quem'  daus  pendardes  aux  branches  altachaées. 

Ve  ne  m'entendrez  pus  fredounaer  dau  chansaon , 

Y  ne  ve  barrai  pus  dans  la  suite  à  foisaon 
Et  les  flieursdau  sitise  et  les  feilles  améres. 
Dau  sauze-vert  qui  rend  lez  bétes  si  légères  ! 


550  - 


TITTBB. 


Y  te  plIainSf  Mélibaée,  et  partage  tanmau, 

Y  vedras  te  gardaer  ,  voil ,  jarni ,  mais  yai  paiu 
Ve  perrez  cependant ,  et  ta-z-et  ta  segance , 
Passaer  doni  man  taudit  la  net  en  asseuranoe. 
Yai  glan ,  pre  mon  soupaer  que  te  partageras , 

Dans  poummes ,  daus  chategnes ,  avec  dau  bure  liras. 
Là,  poit  de  compliment ,  y  n'en  pux  pas  mais  dire , 
Car  y  vois  qu'ol  est  temps  que  mez  bét6*y  retire. 
Ma  cheminée  o  marque  ;  a  quemence  à  funaaer  « 
Et  pis  y  vois  daus  maonts  lez  grands  sombres  tombaer. 


1 


RAPPORT 


80K  M» 


TRmiiX  DE  LA  SECTION  DE  lÉDECINE 


DE  JANVIER  Â  JUIN  i8S8, 


Pah  m.  le  D'  PAPIN-GLËRGBRIE  ,  segrétâibe. 


Messieurs  , 

Appelé  par  mes  fonctions  de  secrétaire  <fe  la  Section  de  Mé- 
decine à  continuer  l'œuvre  de  mes  prédécesseurs ,  je  viens  vous 
rendre  compte  de  ses  travaux  pendant  lès  sk  premiers  mois  de 
Tannée  1858. 

Dans  cette  revue  rétrospective  ,  j^ai  cru  pouvoir  m'écarter  de 
Tordre  successif  des  communications,  pour  \eé  grouper  d'après 
quelques  analogies.  Cette  marche  m'at  pans  plus  méthodique  et 
plus  scientifique  peut-être. 

Voici  la  division  que  j'ai  adoptée  : 

1^  Observations  médicales  et  chirurgicales; 

2°  Mémoires  : 

3®  Rapports  sur  des  œuvres  étrangète»  à<  la  Section  ; 

4®  Communications  orales. 


Hais  je  dois  vous  faire  connaître  d'abord  les  dernières  «lee- 
lions  du  Bureau  et  des  Comités  de  la  Section  de  Médecine. 


HM.  Kn'aou,  président  f 
Hauduit,  vice-prindenf  ; 
Papin-Clergerie,  seerétairef 
Trastour,  vice-seerélaire. 

COHTfi  D'utHlnlSfBlTlOn. 

HH.  Relie  , 
Lequerré , 
Horiceau , 
Hagaéro , 
Letenneur. 

COMITÉ   DB   bAdACTIOH. 

HH.  Blancbet , 
Rouxeau , 
Relie, 
Le  Houx , 
De  Rivas. 

CONllti  DB   VACCmS. 

HH.  Aobinais , 
Hauduit , 
Habit. 

COÛTÉ  DB   TOPOeSàPBtB. 


HH.  Foulon, 
Ailard , 
Bonamy. 


—  553  -^ 

L*iDsiallatioD  des  nouveaux  membres  du  bureau  a  eu  lieu  dans 
la  séance  du  mois  de  janvier. 

En  prenant  possession,  du  fauteuil  de  la  présidence,  auquel 
l'ont  élevé  l'estime  et  les  sympathies  de  ses  collègues.  H; 
Ânizon ,  dans  un  discours  élégamnaent  écrit  et  d'une  savante 
jconcision ,  commence  par  les  remercier ,  en  quelques  phrases 
vivement  senties  ,  de  l'honneur  dont  il  vient  d'être  l'objet  ;  puis 
il  trace  un  brillant  éloge  des  Sociétés  Académiques  et  des  So- 
ciétés de  Médecine  ,  en  particulier.  Hais  il  ne  se  borne  pas  à 
démontrer  l'utilité  de  ces  Sociétés  par  leurs  résultats  généraux, 
c'est-à-dire  par  l'émulation  et  l'activité  qui  régnent  dans  leur 
sein  ,  le  nombre ,  la  variété  et  la  valeur  des  communications  qui 
y  sont  échangées ,  les  progrès  que  cette  collaboration  féconde 
imprime  aux  sciences  et  aux  lettres,  et  l'influence  pacifique 
qu'exerce  sur  la  civilisation  le  rayonnement  de  ces  foyers  d'in- 
telligence ,  d'érudition  et  de  saines  doctrines. 

Heureusement  inspiré  par  un  sentiment  de  justice  et  d'or- 
gueil pour  la  Compagnie  qu'il  a  l'honneur  de  représenter,  l'ora- 
teur abandonne  les  généralités  de  la  question  pour  se  ren- 
fermer dans  le  cercle  des  Annales  de  la  Section  de  Médecine  de 
Nantes  ,  où  il  lui  est  facile  de  recueillir  des  preuves  nouvelles  et 
d'un  intérêt  particulier,  à  l'appui  de  sa  thèse. 

Dans  ce  but ,  il  analyse ,  à  grands  traits  et  dans  un  ordre 
méthodique ,  les  nombreux  et  remarquables  travaux  qui  enri- 
chissent les  archives  de  la  Compagnie ,  et  qui,  en  attestant  les 
habitudes  laborieuses,  l'instruction  profonde,  l'expérience, 
ainsi  que  l'esprit  d'observation  et  d'analyse  de  leurs  auteurs , 
justifient  le  rang  distingué  qu'occupe  la  Section  de  Médecine 
parmi  les  autres  Sections  de  la  Société  Académique,  et  le  degré 
de  considération  dont  elle  jouit  dans  le  monde  savant.  Cette 
esquisse  rapide  et  animée  a  encore  un  autre  objet.  L'intention 
de  l'orateur  est  sans  doute  de  révéler  à  ses  plus  jeunes  collègues 


—  554  — 

rexiskence  d'une  foule  de  mémoires^  dissertations  ,  rapports  et 
observations  qu'ils  pourront  à  leur  tour  oonsnlter  avec  Irait , 
et  de  rappeler  à  leurs  aînés  dlntéressantes  pabliealioBS  qalk 
ont  peut-être  oubliées. 

Ici  j  avec  la  double  autorité  de  sa  position  officielle  et  de  son 
active  participation  au  mouvement  de  nos  séances  ,  Toratetir  sr- 
goale,  dans  le  savant  et  judicieux  programoie  d*éCiides  tneé 
par  la  main  prévoyante  des  fondateurs  de  la  Section ,  que  h 
mort  a  surpris  avant  rachèvement  de  leur  œuvra  ,  des  qoesCions 
d'utilité  publique  et  d'intérêt  local  restées  jusqu'ici  sans  réponse. 
Pour  combler  ces  lacunes  regrettables ,  il  fait  appel  à  ses  col- 
lègues f  au  nom  de  rbumanité,  de  ta  science ,  et  da  respect 
filial  qu'ils  portent  tous  au  testament  médical  de  feors  prédé^ 
cesseurs. 

Il  sollicite  donc  le  concours,  et  de  ceux  qui  ont  déjà  ob- 
tenu de  brillants  succès  dans  cette  enceinte ,  el  que  ces  succès 
obligent,  et  de  ceux  à  qui  les  exigences  d'une  nombreuse 
clientèle ,  ou  une  admission  trop  récente  dans  les  rangs  de  h 
Compagnie ,  n'ont  pas  encore  permis  de  s'acquitter  de  la  dette 
d'honneur  que  chaque  membre  contracte  en  recevant  ses  leUies 
de  cité  académique. 

Ce  discours,  écouté  avec  un  vif  intérêt ,  a  ouvert  dignement 
la  nouvelle  session  médicale. 

Dans  le  cours  de  la  même  séance,  M.  Bernaudeaux  a  comao- 
uiqué  à  la  section  de  médecine  une  observation  remarquable  de 
convulsions  tnwmaliques.  Il  s'agit  d'un  ouvrier  qui ,  à  la  suite 
d'une  plaie  par  écrasement  de  la  main  gauche,  fut  pris  de  mou- 
vements convulsife  simulant  le  tétanos. 

Cette  observation  soulève  donc  une  question  importante  de 
diagnostic  diffiérentiel.  Je  me  permettrai  d'ajouter  qu'elle  est 
rédigée  avec  la  clarté,  la  précision  et  l'esprit  méthodique  qu'on 


—  555  — 

devait   attendre   des    habitudes   scientifiques   de    notre  jeune 
eollègue. 

C'est  avec  raison  que  H.  Malherbe,  dans  une  observation  très- 
intéressante  dhémorrhagie  intestinale,  consécutive  à  une  trans- 
formation crétacée  des  artères  spléniques  et  iKaques  primitives 
chez  un  vieillard,  attribue  une  grande  part  d'influence  sur  le 
développement  de&  maladies  de  la  vieillesse  aux  modifications 
organiques  qu'entraînent  les  progrès  de  l'âge ,  et  en  particulier 
Sku%,  altérations  du  système  circulatoire.  Il  serait  bcile  de  multi- 
plier les  preuves  de  cette  relation  curieuse  et  instructive. 

L'observation  de  H.  Malherbe  confirme  donc  un  fait  général, 
une  loi  de  physiologie  pathologique.  Mais  elle  est  surtout 
digne  de  remarque  en  ce  qu'elle  signale  une  cause  d'hénK)rrbagie 
intestin^ale  qui  avait  échappé  jusqu'ici  aux  recherches  des  prati- 
ciens, et  que  notre  collègue  dégage  avec  une  grande  sagacité  des 
nombreux  éléments  anatomo  ••  pathologiques  révélés  par  Tau* 
topsie. 

Cet  exemple  prouve  encore  que  les  modifications  qui  s'opèrent 
dans  les  organes,  à  un  âge  avancé,  entraînent  non -seulement 
l'affaiblissement  de  leur  jeu  fonctionnel,  maïs  encore  la  rupture 
de  l'harmonie  conservatrice ,  de  la  mutualité  sympathique  des 
fonctions»  en  vertu  de  laquelle  les  organes  sains  viennent  pour 
ainsi  dire  au  secours  de  l'organe  malade  par  une  réaction  et  une 
diversion  salutaires.  Dans  la  vieillesse ,  chaque  organe  semble 
étranger  aux  impressions  et  aux  désordres  physiques  et  fonc- 
tionnels des  organes  voisins.  Et  si  le  retentissement  morbide 
dépasse,  rarement  les  limites  de  l'organe  malade,  celui-ci,  d'un 
autre  côté ,  livré  à  ses  seules  forces  intrinsèques,  offrira  moins 
de  résistance  et  dès  lors  moins  de  chances  de  guérisoa  qu'à  un 
autre  âge  de  la  vie. 

M.  Rottxeau:  nous  a  lu  une  observation»  bizarre  d'urticaire 
intermittente,,  survenue  sans  cause  appréciable,  et  guérie  par  le 


—  556  — 

sulfate  de  quinine.  L'exemple  cilé  par  noire  collègue  est  une 
forme  rare  de  l'urticaire;  toutefois  elle  a  été  observée  à  l'élal 
sporadique  et  épidémique,  et  le  sulfate  de  quinine  eu  a  toujours 
eu  raison. 

M.  bonamyest  venu  à  son  tour  entretenir  ses  coliques  d'un 
fait  clinique  peut-être  sans  exemple  dans  tes  annales  de  lascîeDcc. 
II  s'agit  d'un  malade  de  l'Hôtel-Dieu  atteint  d'une  péritonite 
générale  et  spontanée,  et  chez  lequel  une  partie  de  l'épanchament 
abdominal  se  frayait  passage,  d'une  part,  à  travers  l'ombilic,  et 
d'autre  part,  â  travers  le  diaphragme  dans  la  plèvre  et  le  pouotoo 
droits.  L'identité  des  produits  morbides  éliminés  par  la  bouche  et 
la  fistule  ombilicale,  la  coïncidence  de  l'expectoration  avec  la  di- 
minution du  volume  de  l'abdomen  ,  et  le  développement  d'un 
peumo-lhorax,  ne  permettaient  pas  d'élever  le  moindre  doute  k 
cet  égard.  C'est  du  reste  ce  que  H.  Bonamy  avait  parfaitement 
établi  d'avance ,  et  cfi  que  l'autopsie  s'est  chargée  de  vérifier 
plus  lard;  Cette  circonstance  a  de  nouveau  mis  en  lumière,  devant 
ses  collègues  et  ses  nombreux  élèves,  la  sûreté  de  diagnostic  et 
le  talent  d'observation  qui  distinguent  l'honorable  professeur  de 
clinique  médicale  de  l'Ecole  de  médecine. 

A  la  suite  de  cotte  lecture,  M.  Malherbe  a  cilé  un  fait  en  quel- 
que sorte  de  transition  de  la  péritonite  simple  à  la  péritonite 
compliquée  des  accidents  dont  il  vient  d'être  question. 

Je  passe  aux  observations  chimrgicalçs.  Elles  appartiennent 
à  H.  le  professeur  Letenneur,  et  se  font  remarquer  par  leur  in- 
tér^Ët  d'application  ou  d'opportunité  scientifique. 

La  médication  par  les  injections  iodées  dans  les  hydropîsies 
est  sans  doute  l'une  des  plus  belles  conquêtes  de  la  thérapeu- 
tique moderne.  Née  d'hier  et  bornée  à  ses  débuts  au  traitement 
curatif  de  l'hydrocële,  elle  constitue  aujourd'hui  un  traitement 
méthodique  et  susceptible  des  applications  les  plus  variées.  M.  le 
professeur  Velpeau ,  à  qui  revient,  comme  on  sait,  l'honneur  do 


—  557  — 

'  ravoir  employée  le  premier  et  vulgarisée  dans  les  diverses 
formes  d'hydrocèle  et  d'hydartrose,  a  encore  eu  la  bonne  fortune 
de  voir  se  réaliser  la  plupart  des  prédictions  que  lui  avaient  inspi- 
i^ées  SOS  brillantes  expériences  sur  les  séreuses  viscérales  dans 
Pespèce  canine.  Le  savant  professeur  avait  annoncé  les  applications 
futures  du  nouvel  agent  thérapeutique  dans  les  hydropisies  des 
enveloppes  séreuses  des  organes  digestifs,  des  poumons  et  du  cœur, 
voire  même  du  cerveau.  Et  si  son  initiative  hardie  et  prudente  à  la 
fois  »'est  arrêtée  devant  cette  œuvre  suprême,  il  a  dumoins  con- 
tribué à  diriger  les  expérimentateurs  dans  la  voie  que  d*honora* 
blés  scrupules  lui  avaient  fermée. 

Aujourd'hui  cette  médication ,  encouragée  par  des  résultats 
inespérés,  a  tout  envahi ,  pour  ainsi  dîre,  dans  le  vaste  domaine 
où  elle  s'essayait  encore  il  y  a  quelques  années  ;  et  son  emploi 
dans  Tascite  en  particulier  a  été  si  souvent  couronné  de  succès, 
que  la  question  me  paraît,  sinon  définitivement  jugée,  du  moins 
bien  près  de  Têtre  en  sa  faveur. 

Cependant  la  prudence  nous  commande  de  ne  l'appliquer  que 

dans  des  cas  rebelles  à  tout  autre  mode  de  traitement;  et  plusieurs 

.    de  mes  collègues,  interprètes  consciencieux  des  intérêts  supérieurs 

de  conservation,  ont  invoqué  hautement  cette  règle  de  conduite 

dans  la  discussion  qui  s'est  élevée  à  ce  sujet. 

En  attendant,  recueillons  avec  soin  tous  les  faits  qui  lui  sont 
relatifs.  A  ce  titre  déjà ,  nous  ne  pouvions  que  faire  un  excellent 
accueil  à  l'observation  que  M.  Letenneur  nous  a  communiquée; 
mais  notre  collègue  a  su  l'enridhir  de  considérations  théoriques 
et  pratiques  qui  en  ont  doublé  la  valeur  et  l'intérêt.  Je  signalerai 
surtout  ses  judicieuses  réflexions  sur  l'action  différente  des  injec- 
tions iodées  dans  les  séreuses  à  l'état  sain  et  dans  les  hydropisies. 
On  ne  peut  comrparer  en  effet  la  sensibilité  émoussèe  du  péritoine 
imbibé  de  sérositée  à  la  sensibilité  exquise  de  cette  même  mem- 
brane à  l'état  normal. 


1 


—  558  —  "f 

La  malade  dont  M.  Letenneur  rapporte  l'observation,  élii 
atteinte  d'une  ascite  idiopathique.  Traitée  d'abord  eisanssaocièf 
par  les  moyens  ordinaires ,  notre  collègue  a  eu  la  saiis&etisi 
de  la  guérir  par  des  injections  iodées*  Félicitons-le  de  ce  brilbat 
succès  «  et  espérons  que  son  exemple  décidera  ses  oonfrèmi 
entrer  dans  la  même  voie  d'expérimentatioo. 

Cette  observation,  du  reste,  nous  offre  une  particularité  im- 
portante. L'air  pénétra  dans  la  séreuse  pendant  TinjectioD,  et  les 
choses  n'en  altèrent  pas  plus  mal  pour  cela.  Ainsi  se  troov^ cor- 
roborée l'observation  de  M.  Aran,  relative  à  l'introduction  de 
l'air  dans  le  péricarde ,  dans  un  cas  de  ponction  de  cet  organe. 
Commencement  d'une  réhabilitation  bien  tardive  ,  car  ne  de- 
vons-nous  pas  être  surpris,  je  dirai  presque  humilié,  d*avotr 
considéré  jusqu'ici  comme  un  hôte  malfaisant  dans  les  cavités 
closes  où  il  se  glisse  accidentellement ,  l'air,  cet  élément  vital 
par  excellence. 

Mais  après  avoir  constaté  cette  tolérance  du  péritoine, 
noire  collègue  s'est  demandé  s'il  n'y  aurait  pas  avantage 
à  injecter  moins  de  liquide  iodé,  et  de  l'air  atmospbériqoe, 
ou  même  à  substituer  des  vapeurs  d'iode  aux  injections  iodées. 
Dans  le  premier  cas,  l'air  mélangé  de  vapeurs  d'iode  se  dégageant 
de  la  solution ,  sous  l'influence  de  la  chaleur  du  corps  et  de  la 
malaxa  lion  de  l'abdomen ,  agirait  sur  les  surfaces  de  la  cavité 
péritonéale  qui  ne  sont  pas  baignées  par  le  liquide  iodé.  Dans  le 
deuxième  cas,  les  vapeurs  d*iode,  cédant  à  leur  force  expansive, 
porteraient  leur  action  sur  tous  les  points  de  cette  cavité. 
Telle  est  la  question  posée  par  M.  Letenneur  :  elle  ne  peut 
manquer  d'être  Fobjet  d'expériences  intéressantes. 

Suivons  maintenant  notre  collègue  sur  un  nouveaa  terraia 
qu'il  a  su  exploiter  avec  son  talent  habituel.  Notre  collègue  ooos 
a  lu  deux  observations  de  kystes  abdomifUh4iÊbair0$*  Il  adopit 


—  859  — 

cette  dénomination  générique,  qui,  si  elle  n*a  pas  la  prétention 
d'indiquer  le  siège  anatomiqae  précis  de  ia  tumeur,  si  souvent  ena 
vironné  d'obscurités  ,  embrasse  du  moins  toutes  les  variétés  de 
kystes  de  Tabdomen  en  communication  avec  l'utérus  par  Tinter* 
roédiaire  des  trompes. 

Dans  la  première  observation,  il  s'agit  d'un  kyste  sitaédans  ia 
fosse  iliaque  droite,  et  donnant  lieu  à  l'écoulement  simultané 
d'un  liquide  transparent  et  identique  par  l'orifice  du  col  utérin, 
et  p^r  une  ouverture  pratiquée  sur  la  tumeur  à  travers  les  parois 
abdominales.  Qette  tameur  s'était  formée  si  rapidement  que  notre 
collègue  ne  crut  pas  devoir  la  ranger  parmi  les  kystes  tubo-ova*  , 

• 

riques  décrits  par  M.  Richard.  Il  suppose  que  le  kyste  s'est  déve- 
loppé aux  dépens  de  Ja  portion  de  péritoine  qui  environnait 
l'ovaire  primitivement  malade  et  la  trompe  dont  l'orifice 
béant  laissait  s'écouler  au  dehors  les  liquides  sécrétés. 
On  saisit  fiicilement  cet  enchaînement  d'évolutions  anatomo- 
pathologiques.  C'est  déjà  un  mérite  pour  une  théorie;  mais  celle- 
ci  me  semble  répondre  à  toutes  les  exigences  de  la  question. 

La  deuxième  observation  est  relative  à  une  hématorèle  péri- 
^utérine,  en  communication  avec  l'utérus  au  moyen  de  la  trompe 
de  Fallope.  Notre  collègue  substitue  à  ia  qualification  habituelle  de 
rétro-utérine  celle  de  péri-utérine  qui  lui  sembla  plus  exacte. 
En  effet ,  l'hémorrhagie  s'épanche  bien  d'abord  dans  le  cul^e-sac 
postérieur  qui  est  le  point  le  plus  déclive  de  la  cavité  péritonéale  ; 
mais  elle  déborde  presque  toujours,  et  reflue  dans  le  cul-de-sac 
antérieur  en  baignant  le  corps  de  l'utérus  et  ses  annexes. 

L'bématocèle  péri-utérine  est  un  de  ces  exemples  d'affections 
révélées  au  médecin  par  l'esprit  d'observation  et  d'analyse , 
les  progrès  de  l'anatomie  pathologique  et  cette  ardeur  de 
recherches ,  qui  signalent  les  travaux  de  notre  époque. 
Sa  première  description,  qui  appartient  à  M.  le  professeur 
Néiaton ,  lui  a  valu  le  rang  qu'elle  occupe  dans  le  cadre  uosolo- 


—  560  — 

*  gique.  Depuis  elle  a  été  le  sujet  d'un  grand  nombre  d'observatiofis; 
mais  celle  de  notre  collègue  s*en  distingue  par  la  difficulté  da 
diagnostic  résultant  de  la  sortie  du  liquide  par  le  vagin  ao  tùr  et 
à  mesure  qu'il  arrivait  dans  le  kyste  hématique. 

De  toutes  les  causes  assignées  à  rtiématocèle  péri-Dtérine,  li 
menstruation  est  incontestablement  la  plus  fréquente.  C'est  oeBe 
qu invoque  M.  Letenneur  dans  l'observation  qu'il  rapporte,  et 
qu'il  attribue  à  une  exagération  de  l'écoalemenl  physio- 
logique de  la  vésicule  de  Graaf,  après  sa  déchirure.  Il  me 
semble  qu'il  faut  encore  admettre  ici  ufjc  disposition  par- 
ticulière et  anormale  des  pavillons ,  qui  ne  leur  permet  pas 
d'embrasser  exactement  l'ovule  au  moment  de  la  rupture  de  fa 
vésicule  de  Graaf . 

Il  est  hors  de  doute  maintenant  que  l'hématocèle  péri-utérine 
peut  être  occasionnée  également  par  le  reflux  du  sang  menstruel 
dans  le  péritoine.  H  le  professeur  Hélie  a  soutenu  cette  opinioa 
avec  un  remarquable  talent  au  sujet  3e  l'observation  de  H.  Le- 
tenneur, dont  il  a  donné  une  explication  anatomique  et  physio- 
logique, qui  ne  me  paraît  pas  suffisamment  fondée  dans  Tespèce, 
mais  qui  est  rigoureusement  vraie  dans  un  certain  nombre 
de  cas. 

La  théorie,  de  notre  savant  collègue,  et  le  fait  sur  lequel  elle 
repose  méritent  d'être  reproduits  ici  :  Chez  une  jeune 
"  fille  morte  de  la  scarlatine  pendant  la  durée  de  ses  règles , 
notre  collègue  constata  à  l'autopsie  les  lésions  suivantes  : 
l'utérus  était  rempli  par  un  caillot  sanguin  qui  se  pro- 
longeait jusqu'à  deux  centimètres  des  pavillons,  sans  qu'il  existât 
toutefois  une  seule  goutte  de  sang  dans  labdomen.  La  vésicule 
de  Graaf  qui  s'était  rompue  à  la  dernière  époque  menstruelle, 
était  close,  volumineuse  et  remplie  de  caillots  sanguins.  C'était  à 
la  fois  un  exemple  d'hémorrhagie  menstruelle  dans  la  vésicule, 
et  du  reflux  des  règles  de  la  cavité  utérine  dans  les  trompes.  Ces 


—  561  — 

trompes,  ajoute  H*  Bélie,  composées  d'une  couche  fibro-mus- 
culâire ,  sont  susceptibles  de  contractions  péristaltiqpes ,  et  le 
sang  menstruel  peut  dès  lors  être  refoulé  par  un  mouvement 
vermiculaire  des  trompes  de  l'utérus  dans  la  cavité  péritonéale. 

M.  Malherbe  a  rapporté  lui-même  un  fait  qui  confirme  la 
théorie  de  K.  Hélie.  Une  jeune  fille  était  atteinte  d'imperforation 
vaginale.  A  chaque  époque  menstruelle  la  matrice  était  le  siège 
d'un  gonflement  considérable.  Elle  fut  opérée.  L'incision  donna 
lieu  à  un  flot  de  sang,  mais  en  même  temps  il  s'en  écoula  quel- 
ques gouttes  par  les  trompes  dans  l'abdomen,  et  la  jeune  fille 
mourut  d'une  péritonite  consécutive  à  cet  accident. 

Je  reviens  à  l'observation  de  H.  Letenneur.  L'histoire  de 
rhématocèle  péri-utérine  n'est  pas  achevée.  La  science  a  donc 
besoin  de  nouveaux  faits  bien  observés  et  recueillis  avec  soin  pour 
en  poursuivre  l'étude.  Or,  le  travail  de  notre  collègue  est  ap- 
pelé à  figurer  avec  distinction  parmi  les  documents  publiés  sur 
ce  sujet,  et  il  contribuera  certainement  à  l'élucidation  de  ses 
points  eneore  obscurs.  Je  dois  ajouter,  ou  plutôt  répéter  que 
la  lecture  de  M .  Letenneur  a  été  complétée  par  une  discussion 
savante  et  pleine  d'intérêt  à  laquelle  ont  pris  part  HH.  Hélie  et 
Malherbe. 

Les  deux  observations  précédentes  de  M.  Letenneur  ont  été 
consacrées  particulièrement  à  des  questions  d'étiologie  et  d'ana- 
tomie  pathologique.  En  terminant  ses  communications,  notre 
collègue  rentre,  si  je  puis  m'exprimer  ainsi,  dans  son  rôle  naturel 
et  militant. 

Patience  et  longueur  de  temps 
Font  mieux  que  force  ni  que  rage. 

Cette  cîtation.de  notre  collègue  enfouie  au  milieu  d'une  obser- 
vation  d'arrachement  de  polypes  naso-pharyngiens,  serait,  je 
crois,  mieux  à  sa  place  en  tête  de  cette  observation.  On  ne  sau- 

36 


—  56«  — 

rail  aujourd'hui  trop  mettre  en  honneur  on  aussi  sage 
et  lopposer  à  des  tendances   heureusement   individuelles  d* 
esprit  tout  différent.  La  chirurgie  contemporaine,   qu'elle  m 
permette  de  le  lui  dire  avec  tout  le  respect  que  je  lui  dois,  a  des 
allures  parfois  un  peu  vives  et  hardies.  Elle  a  la  main  légère, 
souvent  heureuse,  elle  en  abuse  peut-ôtre  à  ToccasioD.  Je  m'em- 
presse de  reconnaître  qu'elle  s'est  enrichie  de  découvertes,  d'ap* 
pareils  et  de  procédés  nouveaux  dont  elle  est  fière  à  juste  titre. 
Iliaut  y  ajouter  encore  le  prestige  de  l'opinion  dont  elle  possède 
les  faveurs.  Tout  concourt  donc  à  exalter  sa  confiance,  à  exciter 
son  initiative,  même  la  médecine,  car,  pourquoi  ne  lavouerais-ie 
pas,  l'époque  un  peu  terne  de  transition  et  de  recueillaoïeot, 
selon  les  uns,  de  lassitude  et  d'incrédulité,  selon  les  antres, 
qu'elle  traverse  aujourd'hui ,  après   une   longue  série  de  luttes 
doctrinales,  ardentes  et  passionnées,  a  contribué  certainement 
à  la  situation  brillante  de  sa   rivale.   Ainsi  donc ,  et  tout  en 
proclamant  avec  justice  la  sagesse  et  la  prudence  de  la  plupart 
des   chirurgiens ,    sachons  gré  à  H.  Letenneur  d'avoir  placé 
une  observation  de  médecine  opératoire  sous  Hnvocation  de  la 
chirurgie  conservatrice,  à  qui  du  reste  il  est  redevable  d'un  beau 
succès. 

En  raison  de  leur  situation  profonde  et  de  la  solidité  de  leurs 
adhérences,  les  polypes  naso-pharyngfens  sont  d'une  extraction 
difficile  au  moyen  de  la  ligature  ;  et  quand  le  chirurgien  est  obligé 
de  renoncer  à  ce  procédé,  il  a  recours  ordinairement,  soit  à  la 
résection  partielle  ou  môme  complète  de  l'os  maxillaire  supé- 
rieur, soit  à  la  perforation  de  la  voûte  palatine,  opérations  très- 
douloureuses  et  entraînant  une  difformité  apparente  du  visage, 
souvent  même  une  grave  infirmité.  M.  Letenneur  ,  qui  avait  à 
enlever  un  polype  de  cette  espèce,  a  lutté  vaillamment  contre 
les  difficultés  qu'offre  son  extraction,  et  qu'il  expose  avec  une 
grande  clarté.  Praticien  réservé ,  il  essaya  d'abord  la  ligature  à 


—  563  — 

laquelle  il  dut  renoncer,  après  plusieurs  tentatives  infructueuses; 
mais  au  lieu  d'aborder  Tune  des  opérations  indiquées  en  pareil 
cas,  il  imagina  un  procédé  particulier  qui  lui  a  réussi  com- 
plètement. Ce  procédé  consistait  à  écraser  la  base  du  polype 
sous  la  pression  prolongée  et  répétée  des  deux  branches  d'une 
longue  pince  analogue  à  Tenterothôme  de  Dupuytren.  Le  polype 
se  détacha  ainsi  par  fragments  successifs,  et  finit  jpar  disparaître 
entièrement. 

Ce  résultat  est  assurément  beaucoup  plus  avantageux  pour  le 
patient^  et  bien  plus  honorable  pour  l'opérateur  lui-même  que 
des  guérisons  obtenues  au  prix  de  mutilations  ineffaçables. 

Je  vais,  Messieurs,  appeler  maintenant  votre  attention  sur  plu- 
sieurs mémoires  dont  il  serait  superflu  de  relever  l!importance  et 
le  mérite. 

Les  différentes  branches  dont  le  fsiisceau  constitue  la  médecine 
prise  dans  son  acception  la  plus  large,  n'offrent  pas  sans  doute  le 
même  attrait  général.  Les  questions  de  doctrine  et  d'application 
médicales  ou  chirurgicales  auront  toujours  le  privilège,  soit  de 
remuer  les  intelligences  en  saisissant  les  esprits  généralisateurs 
et  amoureux  des  théories,  soit  d'exciter  du  moins  une  généreuse 
curiosité  en  s'adressant  de  préférence  aux  esprits  positifs  et  im- 
patients de  l'insuffisance  des  moyens  thérapeutiques.  Hais  celles, 
par  exemple,  qui  se  rattachent  aux  accouchements,  seront  relé* 
guées,  malgré  leur  importance,  sur  ie  second  plan  des  études 
favorites  du  médecin  •  Honneur  donc  au  petit  nombre  d'hommes 
sérieux  que  ne  rebutent  ni  la  nature  aride,  ni  l'étude  hérissée  de 
difficultés  de  cette  branche  de  la  médecine,  et  qui  consacrent  à 
ses  progrès  leur  intelligence  et  le  temps  qu'ils  dérobent  à  leur 
profession.  Leur  tâche  et  leur  responsabilité  sont  grandes. 
Comme  investis  d'un  mandat  de  confiance  et  de  délégation 
du  corps  médical,  ils  sont  chargés  de  fixer  et  de  rappeler  au 
besoin  l'attention  de  leurs  confrères  distraite  ou  fatiguée  sur  un 


—  564.— 

sujet  dont  les  applications  sont  journalières,    et  de  résoodRa  1 
mime  temps  les  problèmes  ardus  qui  sorgisseut  à  dutfiK  jt  I 
dans  la  pratique  des  accoucbemenls.  Du  reste,   en  mesoraoE pi 
la  pensée  l'éleiulue  et  les  accidents  de  termin   de  ce  cbamfi  k  1 
manœuvre   qu'on   appelle   l'obstétrique,   on    cooiprend  sorUB 
l'ulilité  el  la  nécessité  des  vocations  et  des  spécialités.  En  efil,  | 
de  quelle  connaissaoce  approfondie  de   la   matière,    de  qwft 
expérience,  de  quelle  promptituile  de  réflexion  et  de  déciaoi 
de  quelle  sûreté  de  coup  d'œil ,  de  quelle  focîlilé  d'improviaiioi 
de  procédés  et  d'appareils,  de  quelle  dextérité  opératoire,  di 
quel  sang-froid ,  de  quelle  énergie  physique  et  morale ,  eofin,  m 
faut-il  pas  être  doué  pour  affronter  sans  peur,  et  traverser  $n 
reproche  les  graves  éventualités  de  la  carrière  obstrélricale- 

Notre  collègue ,  M.  le  docteur  Aubinais,  remplit  donc  an  rAk 
très-utile  et  très-bien  compris,  du  reste,  de  tous  ses  coUègats, 
en  les  eotretenani  fréqueBiment  de  questions  relatives  à  ceo- 
jet,  soit  qu'il  leur  communique  ses  propres  obsen-alïODs ,  <]■■ 
lui  fournissent  l'occasion  d'aborder  et  de  résoudre  souvent  itcc 
bonheur  les  points  les  plus  controversés  des  accouchements,  soit 
qu'il  les  initie,  dans  une  série  d'études  rétrospeclives,  à  l'b'^ 
toire  critique  et  raisonnée  de  l'srl  obstétrical ,  en  ayant  bien  sois 
de  bire  ressortir  la  conduite  mesurée  et  l'eicellence  des  pro- 
cédés opératoires  d'anciens  accoucheurs. 

Ces  études  auront  le  mérite  de  rajeunir  et  de  remettre  en  boo- 
neur  d'utiles  travaux  vieillis  avant  le  temps.  Elles  contribuerofil 
également  à  ranimer  parmi  les  médecins  le  goAt  et  la  cultait 
de  la  littérature  médicale  auxquels  a  succédé  depuis  quelfiK* 
années  b  faveur  des  Compendium  et  des  manuels,  o£i  la  jeu- 
nesse ne  peut  puiser  que  des  notions  superficielles,  et  ce  qui  ^ 
plus  regrettable  encore,  le  scepticisme  ou  l'indiflërence  en  m- 
liére  médicale. 

Le  mémoire  de  notre  collègue  a  pour  litre  :  de  rhéinorrbigK 


—  565  — . 

consécutive  à  Timplantation  centrale  du  placenta  sur  le  col  de 
Tutérus.  On  sait  toute  la  gravité  de  cet  accident.  On  sait  aussi  la 
règle  de  conduite  observée  généralement  en  pareille  occurrence  : 
L'accouchement  forcé  est  indiqué  et  doit  être  pratiqué  sans  délai 
pour  prévenir  une  mort  foudroyante.  Mais  cette  opération  est 
subordonnée  toutefois  k  une  dilat^ition  suffisante  du  col.  Il  est 
donc  de  la  plus  haute  importance  d'obtenir  promptement  cette 
condition  préalable.  Le  tamponnement  est  employé  dans  ce  but; 
et  M.  Aubinais  s'est  proposé  de  démontrer  son  efficacité,  à 
l'aide  d'observations  extraites  de  sa  pratique  personnelle. 

M.  Trastour  est  l'auteur  d'un  mémoire  intitulé  :  des  Vertiges 
nerveux^  dont  la  lecture  a  rempli  deux  de  nos  séances.  Le  titre 
seul  de  ce  mémoire  était  de  nature  à  éveiller  vivement  la  cu- 
riosité de  ses  collègues.  Je  me  hâte  d'ajouter  que  l'ouvrage  a 
dignement  répondu  à  cette  attente.  Je  ne  puis,  du  reste,  en 
faire  un  plus  bel  éloge  qu'en  rappelant  que  l'Académie  de  Mé- 
decine l'a  honoré  d'une  haute  distinction.  C'est  une  monogra- 
phie complète  des  vertiges  nerveux;  et  l'auteur  a  d'autant  plus 
de  mérite  que,  pour  se  rendre  compte  de  letat  de  la  science  sur 
cette  question,  il  a  dû  se  livrer  à  de  fastidieuses  et  infructueuses 
recherches,  si  j'en  excepte  toutefois  les  brillantes  leçons  de 
M«  le  professeur  Trousseau  et  les  pages  ingénieuses  de  Sandras, 
monuments  inachevés  de  Thistoire  des  vertiges.  C'est^  du  reste, 
sur  ce  terrain  que  notre  collègue  pouvait  tirer  un  grand  parti 
d'une  forte  éducation  médicale,  et  d'un  esprit  distingué  de  cri- 
tique et  de  généralisation ,  dont  il  e»i  facile  de  retrouver  ici 
l'empreinte. 

M.  Trastour  débute  par  des  préliminaires.  Il  passe  en  revue  les 
définitions  du  vertige  en  général,  et  il  loue  avec  raison  celle  de 
Rivière.  A  mon  avis,  il  ne  la  loue  pas  assez  peut-être,  car  il 
lui  préfère,  je  crois,  celle  de  Sandras,  qu'il  n'accepte  pas  en 
définitive,  puisqu'il  en  propose  une  lui-même. 


Voici  les  trois  définitions  : 

B  Le  vertige,  selon  Rivière,  est  une  erreur  de  l'iniagiDitÎGC 
par  suite  de  Jaquelle  tous  tes  objets  et  la  tête  elle-même  parais- 
sent subir  un  mouvement  circulaire  et  rolatoire;  de  sorte  qu 
souvent  le  malade  tombe  â  terre  s'il  ne  trouve  ua  appoi  i  a 
portée.  Hais  la  raison  reste  intacte  et-  connaît  l'erreur  de  T'aaà- 
gination.  a  D'après  Sandras,  a  c'est  un  trouble,  an  «nbarm 
momentané  des  fonctions  cérébrales  avec  conservation  de  la  cta- 
science  individuelle ,  et  en  même  temps  avec  désordre  plus  os 
moins  grand  dans  les  idées,  les  sensations,  la  puissanee  et  U 
coordination  des  mouvements.  »  Pour  notre  collègue,  eafio, 
c'est  un  trouble  spécial ,  subit  et  passager  des  fonctions  céré- 
brales, qui  n'atteint  ni  la  conscience,  ni  la  raisou,  mais 
peut  mettre  le  désordre  dans  chacune  des  fonctions  oerrea- 
ses,  et  produit  presque  toujours  une  sensation  de  tourooie- 
meot. 

11  me  semble,  Messieurs,  que  si  la  définition  de  RiTÎère  est 
moins  savante  et  moins  complète  que  celle  de  Sandras  et  de 
notre  collègue,  elle  a  du  moins  le  mérite  de  résumer  en  quelqoes 
traits  concis  et  accentués  les  caractères  les  plus  sensibles  do 
vertige  :  c'est  une  description  brève  et  parlante. 

Passant  aux  anciennes  classiticalious ,  H.  Trastour  déoionlre 
leur  insuffisance  ou  leur  multiplicité  puérile;  et  tout  en  rendant 
justice  aux  travaux  origidaux  de  HH.  Bretonneau ,  TroosBean  et 
Sandras,  qui,  fondés  sur  des  classiricalions  rationnelles,  mai^ 
quent  une  nouvelle  ère  dans  l'histoire  du  vertige,  tel  est  encore 
l'état  de  la  science  sur  cette  question ,  qu'il  s'explique  très-bien 
que  l'Académie  de  Médecine  ait  mis  au  concours  le  vertige  ner- 
veux. 

Concurrent  habile  et  exercé,  notre  collègue  s'eat  étudié  d'à- 


—  567  — 

bord  à  étabUr  ùn«  classification  qui  lui  permit  de  séparer  lo 
vertige  Dervaux  des  autres  espèces  de  vertige.  C'est  ainsi  qu'a* 
près  avoir  pris  connaissance  de  tout  ce  qui  avait  été  publié,  et 
mis  à  profit,  comme  il  ledit  modestemenît,  renseignement  de 
ses  maîtrefs,  il  s'esV  arrêté  à  la  division  suivante  : 

f°  Vertiges  dus  à  un  désordre  matériel  du  cerveau ,  compre- 
nant les  vertiges  liés  à  une  lésion  matérielle  des  solides,  à  une 
altération  dans  la  quantUé  ou  la  qualité  des  liquides,  et  à  un  em- 
poisonnement ;  2^  vertiges  dus  à  un  simple  trouble  fonctionnel 
du  cerveau  ou  à  un  autre  désordre  nerveux. 

Je  n'ai  pas  besoin,  Messieurs,  de  faire  ressortir  le  mérite  de 
cette  classification.  Elle  répond  parfaitement  aux  intentions  de 
Tauteur.  Elle  embrasse  tous  les  vertiges,  et  les  répartit  en  un  certain 
nombre  de  groupes  naturels  et  distincts.  Elle  a  permis  enfin  à 
notre  collègue  de  dégager  du  cadre  de  son  travail  tous  les  élé- 
ments qui  lui  étaient  étrangers  par'  leur  nature  ou  par  leur 
siège ,  et  de  former  un  tableau  aussi  complet  que  possible  de  la 
question  qu'il  avait  à  traiter. 

Et  maintenant,  se  demande-t-il,  qu'est-ce  que  le  vertige  ner- 
veux? C'est  la  sensation  qu'il  a  déjà  définie,  mais  liée  à  un  simple 
trouble  fonctionnel  de  l'encéphale-  direct  ou  sympathique.  Sa 
nature  intime  est  inconnue.  Son  siège  est  dans  le  cerveau,  centre 
commun  des  sensations.  Vouloir  maintenant  localiser  un  phéno- 
mène nerveux,  fugitif  et  complexe  dans  une  circonvolution  céré- 
brale, c'est  courir  après  une  chimère.  Quelques  personnes 
regretteront  peut-être  ici  l'absence  d'une  théorie  ou  ^'une  des- 
cription. 

Telles  sont  dans  les  sciences  d'observation  les  li^abitudes  de 
notre  esprit  qu'il  se  plaît  à  rechercher  l'explication  des  faits  les 
plus  obscurs  dans  leur  essence.  Cela  est  vrai  surtout  pour  les 
phénomènes  nerveux  où  toute  relation  sensible  nous  échappe 


—  56»  — 

entre  le  fait  extérieur  et  son  support.  Notre  curiosité  senbh 
s'accrottre  avec  les  obstacles,  et  nous  somme  simpatients  d'é- 
carter les  voiles  qui  nous  dérobent  le  spectacle  des  opératioM 
mystérieuses  du  cerveau,  dans  leur  succession  et  leurs  rappcrti, 
depuis  l'impression  occulte  qui  ouvre  la«  scène ,  jusqu'à  soa 
expression  symptômatique  qui  constitue  pour  nous  le  seul  phé- 
nomène réel. 

Mais  une  théorie  du  vertige  nerveux  offrait    des  dîflicaltés 
particulières.  Ce  vertige  se  manifeste  sous  l'influence  de  causes 
très-nombreuses  et  très-diiFérentes,  qui  impressionnent  ie  cerveau 
à  leur  manière.  Ce  n'est  pas  tout.  D'où  vient  l'immunité  de  ce  vertige 
chez  des  sujets  exposés  d'ailleurs  à  ses  causes  les  plus  habituelles! 
jSans  doute  des  différences  d'organisation  difficiles  à  SHisir^  el 
surtout  d'un  état  particulier  de  l'organe  qui  e^t   le   théâtre  et 
l'acteur  principal  de  la  scène  vertigineuse,  sans  qu'il  soit  pos- 
sible, bien  entendu,  d'en  fournir  la  preuve  directe,  car  il  a^ 
peut  venir  aujourd'hui  à  l'idée  de  personne  de  faire  intervenir 
ici  les  variétés  de  forme,  de  consistance,  voire  même  de  syméw 
du  cerveau. 

Même  observation  pour  les  vertiges  sympathiques,  c'est-à- 
dire  pour  ceux  dont  la  cause,  bien  qu'éloignée  du  cerveau,  n'eo 
impressionne  pas  moins  cet  organe,  en  vertu  des  relations  qa'il 
maintient  avec  toutes  les  fonctions,  et  de  la  centralisation  des 
sensations  qui  s'y  opère,  par  les  différentes  branches  de  l'appa- 
reil nerveux. 

Peut-être  était-il  encore  plus  difficile  de  faire  une  descripti(M) 
du  vertige  nerveux  dont  la  physionomie  est  si  changeante  et  si 
complexe  qu'on  essaierait  même  vainement  d'en  esquisser  qpsl' 
ques  traits  généraux.  Mêmes  difficultés  du  reste  pour  grouper 
tous  ces  symptômes.  Rien,  en  effet,  de  plus  irréguUer,  de  p(os 
bizarre,  de  plus  multiple,  de  plus  insaisissable,  et  dès-lors  de 


—  5W  — 


I 


moins  susceptible  de  se  plier  à  une  opération  synthétique  ou 

■  noôme  numérique  que  le  vertige  nerveux.  Mais  si  Fauteur  a  dû  y 
I  renoncer,  il  a  du  moins  réussi  à  caractériser  chaque  variété  de 
I        ce  vertige,  en  l'étudiant  dans  ses  origines  réelles  ou  apparentes, 

■  -    et  ses  symptômes  particuliers* 

Les  causes,  le  diagnostic,  le  pronostic  et  le  traitement  du 
vertige  nerveux  sont  traités  avec  le  plus  grand  soin;  et  si  je 
renonce  à  suivre  l'auteur  pas  à  pas  dans  cette  succession  d'études 
importantes,  c'est  par  suite  de  l'embarras  où  je  me  trouve  de' 
faire  un  choix  de  citations  dans  un  ouvrage  considérable  où 
tout  est  digne  d'éloges.  Je  ne  puis  cependant  passer  sous  silence 
.  le  chapitre  des  troubles  jdigestifs.  Cette  partie  du  mémoire  est 
entièrement  neuve  et  originale. 

L'auteur  considère  les  troubles  digestifs  comme  l'une  des 
causes  les  plus  fréquentes  et  les  moins  connues  du  vertige  ner- 
veux. Qui  ne  connaît  les  relations  sympathiques  existant  entre  les 
fonctions  digestives  et  le  cerveau.  Il  n'est  peut- être  personne  ici 
qui  n'ait  pu  constater  sur  lui-même  les  alternatives  de  ce  re- 
tentissement sensorial.  Aussi  bien  les  personnes  étrangères  à  la 
médecine  ne  s'y  trompent  pas.  Pour  elles  une  mauvaise  digestion 
peut-être  tour  à  tour  la  cause  et  l'effet  d'une  migraine.  Eh  bien, 
il  en  est  ainsi  du  vertige  nerveux ,  et  si  le  patient,  aux  premières 
approches  de  la  migraine,  se  borne  à  s'entourer  d'ombre  et  de 
silence,  et  puis  attend  les  bras  croisés  la  (in  de  l'orage,  tandis 
que  les  signes  avant-coureurs  du  vertige  lui  inspirent  une  terreur 
involontaire,  c'est  qu*il  s'imagine  voir  dans  la  sensation  vertigi- 
neuse comme  Tépée  de  Damoclès  suspendue  sur  sa  tête ,  ou  pour 
m'exprimer  dans  un  langage  plus  médical,  c'est  qu'il  se  croit 
menacé  d'une  congestion  cérébrale. 

M.  Trastour  nous  apprend  que  les  causes  des  troubles  diges- 
tifs peuvent  être  de  nature  différente;  miûs  que  leur  mode  d'ac- 


—  57«  — 

tioD  définitif  est  toujours  le  môme  :  elles  éneirent  les  fonctions 
digestives.  Ainsi  les  excès  de  tons  genres,  des  aliments  ou  des 
boissons  de  mauvaise  qualité.  Enfin  l'exagération  de  la  sécrétion 
dos  acides  de  restomac  lui  semble  constituer  la  principale  cause 
du  vertige.  Notre  collègue  appuie  son  opinion  de  plusieurs 
observations  très-concluantes  qu'il  emprunte  à  sa  clientèle. 

C'est,  du  reste,  avec  une  haute  raison  que  Fauteur  insiste  sur 
cette  variété  de  vertige  nerveux,  qui  offre  des  indications 
thérapeutiques  particulières.  Ici  les  forces  qui  président  à  l'ac- 
complissement des  fonctions  digestives  étant  déprimées ,  il  s'agit 
de  les  relever;  et  le  vertige,  phénomène  sympathique  d'une 
digestion  diflicile,  disparaîtra  naturellement.  Faute  de  savoir 
rechercher  et  reconnaître  son  point  de  départ  et  sa  cause,  le 
médecin  est  exposé  à  prendre  le  phénomène  accessoire  pour  la 
maladie  principale  :  erreur  de  diagnostic  qui  le  conduirait  à  une 
erreur  de-traitement  quelquefois  déplorable. 

Mais  je  m'arrête  sur  cette  pente  trop  facile.  Je  m'aperçois 
que  l'intérêt  du  sujet  m'entraîne  malgré  moi  dans  des  dévelop- 
pements que  ne  comporte  pas  du  reste  le  cadre  étroit  d'un 
compte-rendu  semestriel. 

Mon  intention,  Messieurs,  vous  avez  pu  en  juger,  n'est  pas 
d'analyser  le  mémoire  de  M.  Trastour,  cette  analyse  encore  une 
fois  est  à  peu  près  impossible  dans  les  conditions  de  limite  où 
je  suis  placé,  mais  bien  de  vous  inspirer  le  désir  d'en  prendre 
connaissance  vous-mêmes.  Ce  travail,  quoique  d'un  caractère 
médical,  a  le  privilège  d'être  à  la  portée  du  plus  grand  nombre 
des  lecteurs. 

Le  médecin  est  souvent  en  présence  d'un  ennemi  qu'il  a  quel- 
quefois peine  à  reconnaître  sous  les  différents  masques  dont  il 
se  pare  si/ivant  les  circonstances.  C'est  en  vain  qu'il  en  ap- 
pelle alors  à  son  expérience  et  à  son  érudition  :  Il  ne 
trouve    son  signalement  nulle  part.   La    partie   n'était   donc 


—  571  — 

h  pas  égale.^  Eh.  bien  ,  il  a  aujourd'hui  en.  sa  possession 
I  un  excellent  guide.  La  monographie  de  M.  Trastour  lui  per- 
I  meltr^  d'abord  de  se  former  d'avance  une  idée  eMcte  des  dif- 

i  férentes  espèces  de  vertiges,  de  leur  étiologie,  de  leur  diagnostic 

différentiel  et  de  leur  thérapeutique  ;  et  il  ne  manquera  pas  de  le 
,  consulter  avec  fruit  toutes  les  fois  qu'il  éprouvera  quelque  doute 

en  leur  présence. 

L'homme  du  monde,  à  son  tour,  lira  ce  travail  avec  intérêt. 
Il  en  appréciera  les  qualités  littéraires  et  les  intentions  géné- 
reuses :  l'auteur  s'applique  en  effet  à  rassurer  les  personnes  su- 
jettes au  vertige  nerveux,  en  établissant  des  distinctions  qu'il 
sait  rendre  parfaitement  intelligibles. 

Sous  le  titre  modeste  d'examen  des  organes  auditif  d'un 
sourd-muet,  M.  le  professeur  Hélie  a  communiqué  à  ses  collègues 
un  mémoire  plein  d'intérêt  sur  la  surdité  congéniale  qu'il  ne 
faut  pas  confondre  avec  la  surdité  consécutive  à  une  maladie  de 
l'oreille  dans  la  première  enfance.  Cet  examen  a  été  pour  notre 
collègue  le  point  de  départ  de  considérations  ingénieuses  et 
basées  sur  des  faits,  relativement  à  l'origine  et  aux  causes  de  la 
surdité. 

Déjà  dans  un  mémoire  précédent  dont  vous  apprécié  avez  la 
valeur,  il  avait  démontré  que  la  surdité,  qui  se  développe  dans  le 
cours  de  la  fièvre  typhoïde,  reconnaissait  pour  cause  une  phleg- 
masie  de  la  membrane  muqueuse  de  l'oreille  moyenne  avec  épan- 
chement  d'un  liquide  mucoso  purulent  dans  sa  cavité,  contrai- 
rement à  l'opinion  qui  attribuait  cette  infirmité  à  une  simple 
lésion  fonctionnelle  du  système  nerveux. 

Poursuivant  ses  recherches  sur  l'étiologie  de  la  surdité,  il  l'é- 
tudie  maintenant  chez  tes  sourds-muets  de  naissance. 

Les  auteurs  ne  sont  d'accord  ni  sur  l'origine  de  cette  infirmité 
ni  sur  la  co-existence  de  certaines  lésions  anatomo-patholo- 
giques.  Itard,  par  exemple,  qui   n'avait  constaté  d'altérations 


—  572  — 

des  organes  auditifs  que  chez  quelques  sourds-muels ,  souUent 
que,  dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  la  surdité  congéniale  ou 
acquise  résulte  d'une  paralysie  de  l'organe  de  Fouie.  M.  Menière, 
de  son  côté ,  prétend  qu'elle  est  quelquefois  la  conséquence  d'un 
arrêt  de  développement  de  l'oreille.  Cette  divergence  tient  en 
grande  partie,  comme  le  fait  remarquer  notre  collègue,  à  la 
rareté  des  dissections  des  organes  de  l'ouïe.  On  comprend  dès- 
lors  toute  l'importance  que  nous  devons  attacher  à  des  faits  aussi 
bien  décrits  que  celui  dont  j'ai  à  vous  entretenir. 

Après  un  cours  historique  de  la  question  et  une  analyse  rapide 
des  faits  de  surdité  congéniale  recueillis  dans  les  traités  et  les 
journaux  de  médecine,- H.  Hélie ,  s'appuyant  sur  deux  obser\'a- 
tions  qui  lui  appartiennent,  celle  qu'il  publie  en  tète  de  ce 
mémoire  et  une  autre  dont  il  se  borne  à  citer  quelques  traits 
relatifs  à  son  sujet,  arrive  aux  conclusions  suivantes  :  >  Dans  la 
surdité  congéniale,  i<*  l'oreille  interne  présente  toujours  un  vice 
de  conformation,  tantôt  elle  manque  complètement;  c'est  le  cas 
de  l'observation,  unique  en  ce  genre,  communiqué  par  l'auteur; 
tantôt  la  plus  grande  partie  de  l'oreille  interne  est  à  l'élat  nor- 
mal; 2°  il  existe  une  altération  à  peu  près  constante  des  nerfs 
auditifs,  qui  consiste,  soit  dans  une  atrophie  simple  des  branches 
postérieures  des  mêmes  nerfe,  soit  dans  un  état  gélatiniforme 
(f  observation),  ou  même  dans  l'absence  complète  de  ces 
mêmes  branches  (2"**  observation). 

Hais  cette  atrophie  est-elle  congéniale  ou  consécutive  à  la 
surdité.  Ici  les  observations  de  notre  collègue  lui  servent  encore 
à  résoudre  ce  problème.  La  première  peut  être  invoquée  à  l'ap* 
pui  de  l'une  et  l'autre  opinion  ;  mais  dans  la  seconde  l'altération 
des  nerfs  était  évidemment  primitive. 

Enfin,  les  lésions  du  nerf  auditif  étaient  identiques  de  chaque 
côté,  et  l'encéphale  n'offrait  rien  de  particulier  sous  le  rapport  de 
la  conformation  et  de  la  consistance. 


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—  573  — 

Quant  aux  vices  de  conformation  de  l'oreille  dans  la  surdité 
congéniale,  notre  collègue  trouve  dans  sa  première  observation 
où  Foreille  interne  manquait  entièrement  à  droite,  tandis  qu'elle 
était  représentée  à  gauche  par  le  vestibule,  des  motifs  suffisants 
pour  admettre,  sous  certaines  réserves  toutefois,  la  théorie  de 
M.  JMlenière.  On  sait  que  l'oreille  est  composée  de  deux  parties 
isolées  dans  le  principe  :  l'oreille  interne  et  l'oreille  externe  et 
moyenne.  Dans  l'oreille  interne,  le  vestibule  se  forme  d'abord. 
Qu'à  ce  moment  il  y  ait  arrêt  de  développement  :  le  limaçon 
et  les  canaux  demi-circulaires  devront  manquer;  c'est  le  cas  de 
l'oreille  gauche,  tandis  que  l'absence  du  vestibule  lui-même  dans 
l'oreille  droite  indiquait  un  arrêt  d'évolution  dès  les  premiers 
instants  de  la  formation  de  cet  organe. 

Je  constaterai  en  finissant,  Messieurs,  le  franc  et  légitime 
succès  du  mémoire  de  M.  Hélie.  Notre  collègue  a  eu  le  mérite 
non-seufement  de  rédiger  un  excellent  travail,  mais  encore  de 
présenter  sous  une  forme  presque  attrayante  des  détails  naturel- 
lement arides  et  peu  familiers  à  la  plupart  de  ses  auditeurs. 

La  section  de  médecine.  Messieurs,  a  établi  un  usage  dont 
l'utilité  ne  peut  être  contestée.  Peut-être  même  a-t-elle  le  tort 
de  ne  l'exercer  qu'avec  une  trop  grande  discrétion.  Recevant  en 
échange  de  ses  propres  œuvres  des  publications  étrangères,  col- 
lectives ou  individuelles,  elle  ne  peut  disposer,  pour  en  prendre 
connaissance,  d'un  nombre  suffisant  d'exemplaires,  ni  d'assez  de 
loisirs  ;  mais  elle  charge  l'un  de  ses  membres  du  soin  de  lui  pré- 
senter un  exposé  succinct  de  la  communication  qui ,  par  le  nom 
de  l'auteur  ou  la  nature  du  sujet ,  a  frappé  plus  particulièrement 
son  attention. 

Cet  usage  a  sans  doute  un  autre  but  plus  élevé  et  plus  libéral, 
c'est  de  stimuler,  par  un  rapprochement  de  noms  et  de  travaux, 
l'émulation  des  membres  de  la  section,  et  d'ei^ercer  leur  aptitude 
individuelle,  en  les  conviant  à  l'étude  sur  le  terrain  qu'ils  ont 


—  574  — 

choisi,  ou  du  moins  volontairement  accepté.  Il  en  résulte  des 
études  consciencieuses,  variées  et  instructives^  où  se  révèle  sos- 
vent  un  véritable  talent  d'exposition,  d'analyse  et  de  critique. 
Le  rapport  de  H.  Trastour,  sur  le  traité' des  eaux  minérales  de 
France  et  de  Télranger  ,  et  leur  emploi  dans  les  maladies 
chroniques  par  M.  Durand-Fardel ,  membre  correspondant  de  h 
Société  Académique  de  la  Loire-Inférieure,  en  offre  un  remar- 
quable exemple.  Aussi  féliciterais-je  volontiers  le  savant  autear 
et  son  habile  interprète. 

Le  traité  de  M.  Durand-Fardel  ne  pouvait  paraître  dans  des 
circonstances  plus  favorables.  Vantées  d'abord  par  le  cbarhtt- 
nisme,  et  acceptées  par  la  crédulité  et  la  superstition,  ses  com- 
plices ordinaires,  comme  une  panacée  universelle,  les  eaai  mi- 
nérales ne  tardèrent  pas  à  tomber  dans  un  discrédit  profond. 

C*est  du  moins  une  justice  à  lui  rendre,  si  l'opinion  se  laisse 
fasciner  avec  une  déplorable  facilité,  elle  revient   vite  de  cet 
éblouissement  pour  se  montrer  d'une  exigence  et  d'une  défiance 
extrêmes.  Les  eaux  minérales  durent  sans  doute  leur  aocieone 
renommée  à  des  guérisons  inespérées,  dont'  le  retentissement 
prodigieux  fut  l'œuvre  de  la  spéculation  et  des  malades  eax- 
mêmes;  mais  la  vogue  d'un  médicament  ne  peut  se  soutenir 
que  par  une  continuité  de  succès  difficile  à  obtenir.  Une  foule  de 
personnes  atteintes  de  maladies  différentes  accoururent  donc 
sur  les  lieux  où  s'étaient  opérées  des  cures  merveilleuses.  Quel- 
ques-unes seulement  y  recouvrèrent  la  santé.  Ce  fut  un  grnve 
échec  pour  la  vertu  des  eaux  minérales.  C'est  ainsi  qu'elle  fot 
tour  à  tour  exaltée  sans  mesure  et  niée  injustement. 

L'attention  des  médecins  dut  se  porter  enfin  sur  le  nouvel 
agent  thérapeutique.  Alors  commença  pour  les  eaux  minérales 
une  troisième  phase  :  époque  de  réflexion  et  de  recherches  expé- 
rimentales et  analytiques,  qui  conduisit  à  établir  leurs  véritables 
propriétés,  et  à  substituer  à  l'empyrisme  une  médication  ration- 


—  575  ~ 

nelle  ,  couronnée  par  des  succès  authentiques  et  nombreux.  On 
vit  la  foule  revenfr  aux  sources  réhabilitées,  et  nous  recueillons 
aujourd'hui  encore  les  fruits  de  celle  légitime  réaction. 

H.  Durand-Fardel ,  médecin-inspecleur  des  eaux  de  Vichy, 
était  parfaitement  placé  pour  composer  un  traité  sur  cette  ma- 
tière ;  et  je  me  hâte  d'ajouter  que  Touvrage  ne  pourra  qu'accrottre 
sa  réputation  médicale. 

Notre  collègue ,  M.  Tï'astour,  fait  remarquer  d'abord  la  nou- 
velle et  heureuse  ordonnance  de  cet  ouvrage.  Jusqu'ici  on  avait 
étudié  chaque  source  isolément  dans  sa  composition  et  dans  ses 
effets  physiologiques  et  thérapeutiques.  Ce  plan  manquait  évidem- 
ment d'unité,  de  physionomie  et  de  philosophie  médicales. 
H.  Durand-Fardel  a  suivi  un  ordre  tout  différent.' Il  s'est  dit  : 
une  maladie  étant  donnée,  quelles  sont  les  eaux  minérales  qui 
lui  conviennent  le  mieux,  et  il  a  groupé  autour  de  chaque  unité 
morbide  la  série  des  eaux  minérales  qui  sont  susceptibles,  à  des 
degrés  divers  et  ^ans  des  conditions  relatives,  d'exercer  une  ac- 
tion spécifique. 

Son  travail  est  divisé  en  2  parties  :  la  matière  médicale  et  la 
thérapeutique.  Je  glisserai  sur  la  première,  qui  est  relative  à 
l'analyse,  à  la  classification  des  eaux,  ainsi  qu'à  leurs  modes 
d'administration  ;  pour  arriver  à  la  seconde ,  qui  intéresse  da- 
vantage le  praticien,  et  dont  H.  Trastour  nous  a  tracé  une 
excellente  analyse.  Dans  cette  partie,  l'auteur  entre  dans  des 
considérations  importantes  sur  la  pathogénie  des  maladies  à 
marche  latente,  les  seules  dont  il  puisse  être  question  ici. 

Les  pathologisles,  en  général,  considèrent  les  affections  chro- 
niques comme  un  des  modes  de  terminaison  des  affections 
aiguës.  H.  Durand-Fardel  évite  de  tomber  dans  cette  erreur.  La 
plupart  des  maladies  chroniques  se  manifestent  primitivement 
sous  cette  forme,  mais  elles  sont  toujours  subordonnées  à  un 
principe  diathésique  inhérent  à  la  constitution,  ou  à  un  désordre 


—  576  ~ 

fonctionnel  permanent  qui  retentit ,  eo   se  généralisant,  daos 
l'organisme  tout  entier  :  aussi  le  traitement  doit-il  être  dirigé 
surtout  contre  l'état  morbide  général  :  condition  babitueUement 
remplie  avec  succès  par  les  eaux  minérales,  médicameot  com- 
plexe dans  ses  éléments  et  dans  ses  effets,  qui  modifie  Féeo- 
nomie  en  ramenant  à  leur  type  physiologique  les  opératiocis 
intimes  de  la  nutrition,  et  en  exerçant  une  action  malliple  sur 
l'ensemble  des  systèmes  organiques  et  fonctionnels.  C'est  ainsi, 
par  exemple ,  que  l'auteur  ne  voit  pas  avec  raison  dans  la  gonfle 
une  acidité  anormale  des  liquides  avec  des  dépôts  topbacés,  oi 
dans  les  alcalins  un  agent  destiné  à  rétablir  l'alcalinisation  des 
humeurs    et    à    dissoudre    les    concrétions    péri-arthritiqnes. 
Il   envisage  cette  maladie  à  un  point  de  vue  plus  large  et' pins 
élevé. 

Pour  lui ,  elle  consiste  avant  tout  dans  une  altération  de  li 
nutrition,  caractérisée  par  un  déCeiut  ou  une  erreur  d'assimilatioo; 
et  l'acidité  des  liquides,  ainsi  que  l'existence  de  dépôts  to- 
phacés ,  ne  sont  que  des  expressions  sensibles  et  morbides  d'un 
état  diathésique,  et  ne  présentent  que  des  indications  thérapeu- 
tiques secondaires  :  la  première  est  d'agir  contre  l'état  constito- 
tionnel,  et  c'est  encore  une  fois  le  rôle  spécifique  de  la  médica- 
tion des  eaux  minérales. 

On  est  heureux,  Messieurs,  d'entendre  proclamer  sur  les 
hauteurs  de  la  science  médicale  des  vérités  momentanément 
obscurcies  par  des  esprits  trop  absorbés  dans  la  contemplation 
des  phénomènes  organo-chimiqucs.  La  busse  direction  imprimée 
par  leurs  travaux  aux  études  contemporaines  est  loin  d*étre 
étrangère  au  scepticisme  dont  se  plaignent  aujourd'hui  les  or- 
ganes les  plus  accrédités  du  corps  médical.  On  aime  à  voir  dans 
la  profession  de  foi  de  H.  Durand-Fardel  comme  le  réveil  de 
saines  doctrines. 

Est-il  besoin  maintenant  de  rappeler  avec  Fauteur  que  les 


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-  577  — 

conditions  hygiéniques ,  au  milieu  desquelles  se  trouvent 
placés  les  malades  qui  suivent  la  médication  thermale  sur  les 
lieux  mêmes  où  elle  a  pris  naissance ,  la  variété  des  distractions, 
le  repos  de  l'esprit,  l'exercice  du  corps.,  l'air  vif  et  pur  des 
montagnes,  sont  de  puissants  auxiliaires  des  eaux  minérales. 

Ces  conditions  nouvelles  contribuent  surtout  à  leur  assurer 
une  supériorité  réelle  sur  les  mêmes  eaux,  artificielles  ou  même 
naturelles,  prises  au  domicile  de  malades  ddnt  la  vie  est  tra- 
versée sur  le  théâtre  de  leur  profession  ou  de  leurs  loisirs  par 
les  soucis,  les  préoccupations  ou  l'ennui,  cette  plaie  incurable  de 
l'oisiveté. 

C'est  beaucoup  moins  en  effet  leur  différence  de  composition 
que  leur  mode  d'administration,  qui  explique  leur  efficacité 
particulière.  Il  est  bien  possible  que  les  eaux  thermales  refroidies 
éprouvent  une  certaine  altération,  et  que  l'art  ne  parviendra 
jamais  à  les  imiter  parfaitement  :  il  doit  en  résulter  sans  doute 
des  nuances  dans  leur  action  physiologique  et  thérapeutique 
respective.  Hais  leur  similitude  essentielle  me  porte  à  croire 
que,  dans  la  majorité  des  cas,'  les  eaux  naturelles  prises  à  dis- 
tance, et  les  eaux  artificielles  elles-mêmes,  réussiraient  aussi 
bi^n  que  les  eaux  prises  à  la  source ,  si  les  habitudes  hygiéniques 
adoptées  ici  par  les  malades  pouvaient  l'être  ailleurs  avec  la  même 
facilité. 

Après  avoir  traité  de  la  médication  des  eaux  minérales  au 
point  de  vue  doctrinal  et  pratique,  M.  Durand-Fardel  parcourt 
la  longue  liste  des  affections  chroniques,  et  établit  pour  chacune 
d'elles  les  indications  générales  et  particulières.  Ses  appréciations 
et  ses  conseils  sont  toujours  judicieux  et  réservés.  Il  n'hésite 
pas,  par  exemple,  M.  Trastour  a  bien  soin  d'en  faire  la  remarque, 
à  reconnaître  les  incertitudes  et  l'insuffisance  de  la  médication 
thermale  dans  certains  cas  spéciaux  ou  indéterminés.  Il  ne  rejette 
pas  avec  raison  les  préjugés  sans  examen  préalable .  Si  les  pré- 

37 


—  578  — 

jugés  sont  souvent  en  désaccord  avec  les  théories  riantes, 
les  théories  elles-mêmes  ne  sont-elles  pas  souvent  en  désaccord 
avec  les  faits;  et  s*ils  ont  résisté  jusqu'ici  à  une  critique  tovi 
tour  dédaigneuse  et  passionnée^  traversé  les  contradictions  d 
les  révolutions  de  la  science,  ne  peut-on  pas  dire  avec  quelque 
Vérité  que  l'expérience  consacrée  par  des  suc-cès  tradilionoeb 
pouvait  seule  leur  communiquer  cette  force  de  résistance  et  cette 
stabilité.  Dégagés  du  reste  de  leurs  vulgaires  accessoires  et  de 
leurs  exagératiojis  superstitieuses,  n'offrent-ils  pas  presque  tou- 
jours un  enseignement  profitable. 

Et  maintenant  l'indication  d'une  source  peut  être  assex  mh- 
barrassante  pour  le  médecin.  M.  Trastour  fait  ressortir  cette 
situation  délicate  avec  une  grande  vérité.  A  ce  poipt  de  vue, 
Touvrage  de  M.  Durand-FardeJ  sera  encore  très-apprécié.  U 
aidera  le  praticien  à  diriger  ses  malades,  à  travers  le  labyrinthe 
si  compliqué  des  eaux  thermales ,  vers  la  source  qui  leur  con- 
viendra le  miieux. 

Je  regrette  ,  Messieurs ,  de  ne  pouvoir  vous  donner 
une  idée  plus  complète  de  cet  ouvrage ,  ainsi  que  du  rap- 
port qui  a  mis  en  lumière  ses  points  les  plus  intéressants. 
Je  rappellerai  seulement  que,  sur  la  proposition  de  M.  Tras- 
iour,  la  Section  de  médecine  a  voté,  des  remerciements  à  Fauteur 
qui  lui  avait  fait  hommage  d'un  exemplaire  de  son  savaut  traité. 
Je  ne  doute  pas  qu'elle  ne  m'autorise  à  remercier  également  notre 
collègue  de  la  manière  brillante  dont  il  s'est  acquitté  de  sa 
tâche. 

Je  continue  la  mienne.  Un  médecin  de  Paris  nous  a  adressé 
dernièrement  un  assez  gros  volume  à  l'appui  de  sa  candidature 
au  titre  de  membre  correspondant  de  la  Société  académique* 
M.  Henry  a  bien  voulu  se  charger  de  la  rédaction  du  rapport 
L'auteur  en  vérité  a  payé  de  malheur  en  tombant  sous  la  main 
de  notre  jeune  et  savant  collègue,  qui  a  iait  bonne  et  proaipte 


—  579  — 

justice  de  son  livre  et  de  ses  prétentions.  M.  Henry  ne  lui  a  mé- 
nagé ni  les  vérités,  ni  les  leçons  :  Il  s*y  est  même  glissé,  à  son 
insu  sans  doute,  un  grain  de  malice  et  de  mauvaise  humeur,  bien 
légitime  assurément  dans  la  circonstance. 

L* envoi  d'un  pareil  factam  où  Tignorance  se  montre  le  front 
haut  à  chaque  page,  à  chaque  ligne,  devrais-je  le  dire,  et  dont  la 
forme  n'est  que  trop  digne  du  fond;    la  prétention  surtout  de 
s'introduire  dans  vos  rangs  en  s'élevant  sur  ce  grossier  piédestal, 
constituaient  une  insulte  que  M.  Henry  devait  ressentir  et  relever 
avec  l'ardeur  de  son  âge  et  le  juste  sentiment  de  sa  valeur  et  de 
ses  titres  personnels.  Si  l'auteur  de  cette  parodie  scientifique 
n'avait  encore  péché  que  par  excès  de  suffisance  et  d'insuffisance  ; 
mais  il  a  tout  l'air  d'un  de  ces  enfents  perdus  du  corps  médical 
dont  le  domicile  naturel,  le  quartier  général  est  à  Paris,  où  il  est 
si  &cile  de  cacher  dans  la  foule  ses  infirmités  morales  et  ses  dé- 
faillances professionnelles,  et  qui  s'imaginent  naïvement  qu'il  suffit 
de  n'importe  quelle  brochure  signée  de  n'importe  quel  nom  pa- 
risien, pour  éblouir  nos  Académies  de  province  et  enlever  leurs 
suffrages.  Non  qu'ils  tiennent  beaucoup  à  l'honneur  d'une  récep- 
tion académique.  Ce  serait  se  méprendre  étrangement  sur  leurs 
sentiments  intimes  que  de  le  supposer  un  seul  instant.  Mais  ils 
attachent  une  importance  spéculative  à  ajouter  un  nouveau  titre 
à  ceux  qu'ils  ont  déjà  surpris  à  la  bonhommie  de  quelques  So- 
ciétés savantes. 

Votre  Section  de  médecine.  Messieurs,  n'avait  pas  besoin  d*étre 
éclairée  sur  de  pareilles  manœuvres.  Déjà  elle  avait  eu  naguère  à 
exercer  son  droit  et  son  devoir  de  défendre  les  intérêts  de  votre 
dignité  qui  est  la  sienne;  et  la  censure  si  vive  et  si  sensée  qu'elle 
opposa  dans  l'occurrence,  par  l'organe  de  M.  Letenneur,  à  de  ridi- 
cules et  injurieuses  prétentions,  aurait  bien  dû  faire  renoncer  le 
dernier  candidat  à  tenter  la  même  aventure,  si  l'effronterie  du 
charlatanisme  avait  encore  quelques  bornes.  Autrefois  du  moins, 


—  580  — 

il  n'affichait  que  de  modestes  prétentions  à  la  science  :  il 
n'avait  guère  que  celle  de  guérir.  Aujourd'hui  il  a  de  plus,  hautes 
visées  ;  il  s'aflTuble  volontiers  d'oripeaux  scientiGques^  et  cbeTche, 
à  la  faveur  de  ce  déguisement,  à  enitihir  les  Sociétés  savantes, 
pour  y  puiser  l'autorité  morale  qui  lui  manqae  au  dehors. 
Eihcore  une  fois,  M.  Henry  a  bien  mérité  de  la  Société  acadé- 
mique. 

Mais  je  vous  ai  entretenu  trop  longtemps ,  Messieurs ,  d*aii 
sujet  fort  peu  digne  de  votre  attention. 

La  lecture  des  travaux  inscrits  à  l'ordre  du  jour,  ne  remplit 
pas  toutes  les  séances  de  la  Section  de  médecine.  Le  Président 
profite  de  cette  circonstance  pour  inviter  ses  collègues  ,  et  son 
appel  est  presque  toujours  entendu,  à  prendre  la  parole  sur  telle 
question  médicale  qu'il  leur  plaira  de  traiter.  Ces  communica- 
tions orales  offrent  un  intérêt  particulier  qu'elles  empruntent 
tour  à  tour  à  l'imprévu,  à  l'actualité  et  aux  incidents  variés 
d'une  discussion  instructive  et  animée. 

C'est  ainsi  que  dans  le  cours  d'une  des  dernières  séances  de  h 
Section,  M.  Henry,  frappé  des  inconvénients  de  l'emploi  abusif 
ou  inopportun  des  émissions  sanguines  dans  les  congestions  et 
les  apoplexies  cérébrales ,  s'est  fait  l'écho  et  le  propagateur  d'une 
médication  nouvelle ,  si  le  médicament  qui  en  forme  la  base, 
était  connu  dans  l'antiquité  :  c'est  la  médication  alcaline.  Après 
avoir  invoqué  l'opinion  de  plusieurs  médecins  distingués,  notre  col- 
lègue cite  un  certain  nombre  de  faits  qui  confirmeraient  dans  sa 
pensée  la  valeur  thérapeutique  de  cette  médication  dans  les  cas 
dont  il  s*agit. 

Les  alcalins,  M.  Malherbe  a  eu  soin  de  l'établir,  ont  la  pro- 
priété de  diminuer  la  plasticité  du  sang,  et  de  réagir  favorable- 
ment sur  les  fonctions  cérébrales  dans  les  dyspepsies  acides,  par 
exemple,  en  modifiant  les  fonctions  digestives.  Il  résulte  de  cette 
action  altérante   des  alcalins  qu'on  ne  doit  pas    les  employer 


—  581  — 

dans  toutes  les  formes  de  congestions  et  d'apoplexies  cérébrales. 
Ainsi ,  dans  l'apoplexie  due  à  un  affaiblissement  de  la  pulpe 
cérébrale  ou  de  l'action  du  cœur,  les  alcalins  tendraient  à  aggra- 
ver les  accidents  qu*on  peut  conjurer.  Les  alcalins  paraissent 
surtout  iirdiquésà  M.  Malherbe  chez  les  femmes,  qui,  à  Tépoque 
de  la  cessation  de  leurs  règles,  éprouvent  des  bouffées  de  chaleur 
au  visage  :  sensation  qui  précède  habituellement  chez  elles  la 
pléthore  cérébrale.  Il  résulte  encore  de  l'action  altérante  des 
alcalins,  qu'on  ne  doit  pas  continuer  indéfiniment  leur  adminis- 
tration, ni  les  prescrire  à  dose  élevée.  Enfin,  il  est  évident  que 
les  alcalins  ne  peuvent  être  considérés  que  comme  les  succédan- 
nées  des  antiphlogistiques  purs  • 

Sous  ces  réserves,  H.  Henry  a  rendu  un  véritable  service  à  ses 
confrères-  en  appelant  leur  attention  sur  un  médicament  d'ua 
usage  trop  peu  répandu  dans  la  congestion  et  l'apoplexie  céré- 
braies. 

Je  dois  ajouter  que  MM.  Âubinais,  Hélie,  Lequerré,  Rouxeau 
et  Bernaudeau  ont  contribué,  par  leurs  sage^  réflexions,  à  fixer  la 
valeur^  les  indications  et  contrindications  des  alcalins  dans  l'une 
et  l'autre  affections. 

A  Texemple  de  M.  Henry,  M.  Rouxeau  a  entretenu  la  Section  de 
médecine  d'une  autre  médication  nouvelle,  très  préconisée  par  plu- 
sieurs médecins  étrangers,  et  dont  notre  collègue  aurait  obtenu  lui- 
même  d'excellents  effets.  Dans  un  mémoire  adressé  récemment  à 
l'Académie  des  sciences,  M.  Churchill  prétend  même  démontrer, 
par  des  faits  nombreux  de  guérison,  l'efficacité  absolue  de  Thypo- 
phosphite  de  soude  dans  la  phthisie  pulmonaire  ,  et  il  attribué 
les  insuccès  de  ses  confrères  ,  soit  à  Texislcnce  de  lésions  pré- 
existantes au  traitement  et  qui  suffisent  pour  expliquer  la 
mort,  soit  à  des  complications  quelconques,  soit  à  l'impureté 
des  préparations,  soit  enfin  à  une  administration  irrationnelle. 
Mais  Fauteur  ne  s'arrête  pas  en  aussi  beau  chemin  ;  et ,  après 


~  582  — 

avoir  émis  déjà  des  prétentions  qui  sont  en  désaccord  totmA 
avec  les  croyances  générales,  il  soutient  carrément  que  le  pio- 
nostic  de  la  phtbisie  traitée  par  Thypophosphite  de  sonde  csi 
moins  grave  au  3^  qu'au  2^  degré  :  d'oà  l'on  pourrail  coudoie 
sans  trop  d'exagération  qu'il  est  plus  grave  encore  au  i"  degré. 
Toutefois,  les  merveilleux  succès  de  H.  Churchill  ne  l'empècheol 
pas  de  recommander  particulièrement  Thypophosphite  de  soude 
comme  moyen  prophylactif  de  la  tuberculisation  pulmonaire. 
Mais  ce  n*est  là  sans  doute  qu'une  concession  polie  à  de  TÎeox 
préjugés.  En  effet,  pourquoi  chercher  à  se  préserver  d*une  maladie 
en  prenant  d'avance  un  médicament  dont  les  propriétés  conitives 
se  révèlent  surtout  dans  la  dernière  phase  de  cette  même  maladie. 
Mieux  vaut  alors  attendre  l'ennemi  de  pied  ferme  et  dans  les 
meilleures  conditions  de  combat. 

Quant  au  mode  d'action  de  l'hypophosphite  de  soude  dans  h 
phtbisie  pulmonaire,  M.Churchill  en  donne  l'explication  sui- 
vante :  Il  suppose  qu'indépendamment  du  phosphate  calcaire, 
il  existe  encore  dans  l'économiç  un  oxyde  de  phosphore  qui 
joue  un  rôle  prépondérant  dans  l'exercice  des  fonctions  de  Tin- 
nervation  et  de  la  nutrition.  Or,  dans  la  phtbisie,  la  proportion 
de  cet  oxyde  diminue  constamment  :  il  s'agit  donc  de  combler 
ce  déficit  à  l'aide  de  l'hypophosphite  de  soude.  Cette  théorie,  du 
moins,  sera  fort  goûtée  de  MM.  les  chimistes. 

Sans  aller  aussi  loin  ,  bien  entendu  ,  que  le  médecin  angiaiSt 
M.  Rouxeau,  accorde  lui  aussi ,  à  la  nouvelle  médication,  une 
confiance  non  équivoque,  fondée  du  reste  sur  les  résultats  de  son 
expérience  personnelle.  Ses  observations  n'ont  peut-être  pas 
semblé  suffisanunent  concluantes  à  quelques-uns  de  ses  coUègoes; 
mais  elles  n'ont  pas  surtout  paru  assez  nombreuses  à  la  majorité 
pour  résoudre  affirmativement  la  question  de  spécificité  de  l'hypo- 
phosphite de  soude  dans  la  phtbisie  pulmonaire. 


I 


lî> 


—  583  — 

Tel  est,  Messieurs,  dans  la  mesure  de  mes  forces,  le  résumé  des 
travaux  de  la  Section  à  lacfuelle  j*ai  l'honneur  d'appartenir.  Je 
m'estimerai  heureux  si  j'ai  réussi  à  vous  prouver,  comme  c'était 
mon  devoir,  qu'elle  est  restée  fidèle  à  ses  traditions  d'activité 
féconde  et  de  succès. 


i* 


DISCOURS 


PftONOHCÉ  BIf  LA 


ÉM  MElEllE  DE  lA  SOCIÉTÉ  IClDElHIDE 


LB   14  NOVEMBRE  1858, 


Par  m.  l'abbé  FOURIN  1ER,  président. 


Messieurs, 

Cette  année,  comme  toujours,  TAcadémie  a  le  privilège,  dont 
elle  est  fière  et  reconnaissante ,  de  réunir  l'élite  des  notabilités 
de  la  Cité.  Malgré  des  absences  bien  vivement  senties  et  regret- 
tées, l'administration  et  l'armée,  le  clergé  et  la  magistrature ,  les 
lettres  et  les  arts,  le  commerce  et  l'industrie,  nos  plus'  hono- 
rables familles  ont  ici  leurs  représentants,  et  j'ai  moî*méiiie 
l'honneur  de  parler  au  nom  de  cette  Société  qui  compte  bon 
nombre  d'hommes  éminents  et  forment  une  portion  choisie  et 
notable  de  la  ville. 

C'est  donc  Nantes,  que  j'ai,  pour  ainsi  dire,  sous  les  yeux  et  à  qui 
je  m'adresse,  et  c'est  ce  qui  m'a  inspiré  mon  discours.  Chargé  d'occo- 


—  585  — 

te 

per  pendant  quelques  instants  votre  attention,  qu  a  défaut  d'autres 
qualités;  j*aie  du  naoins  le  mérite  de  choisir  un  sujet  qui  vous  plaise. 
Et  comment  mieux  vous  intéresser  qu'en  vous  entretenant  de  la 
ville  que  vous  habitez ,  qui  vous  est  chère,  à  qui  vous  consacrez 
vos  travaux  et  votre  dévoûment ,  dont  vous  poursuivez  la  pros- 
périté et  la  gloire,  qui  renferme  et  abrite  eu  ses  murs  vos  fa- 
milles et  vos  intérêts,  cette  ville  enfin  dont  vous  êtes  les  chefe, 
les  protecteurs  et  lornemeut. 

Pour  moi  ,  c'est  avec  un  sentiment  de  piété  filiale  que  je 
parle  de  la  Cité  qui  m'a  vu  naître ,  où  se  rattachent  tous  mes 
souvenirs. 

Assez  souvent,  dans  ces  grands  jours,  vous  avez  entendu  des 
discours  scientifiques  et  profonds;  ils  étaient  dignes  des  hommes 
qui  les  prononçaient  et  de  l'auditoire  de  choix  qui  venait  les 
recueillir.  Mais  cette  fois,  la  dernière  qu'il  me  sera  donné  de 
parler  en  semblable  solennité ,  permettez-moi  de  le  faire  moins 
avec  mon  esprit  qu'avec  mon  cœur.  Heureux  si  par  ce  discours 
je  puis  relever  l'honneur  de  ma  ville,  et  si,  en  vous  entrete- 
nant de  cette  commune  mère,  nos  cœurs  sont  d'accord  et  battent 
à  l'unisson. 

Est-donc  qu'il  est  nécessaire-  de  mettre  en  relief  notre  ville 
de  Nantes,  et  de  rappeler  au  milieu  de  vous  les  droits  qu'elle  a 
à  l'estime  du  monde  ?  Messieurs,  il  en  est  de  Nantes  comme  de 
notre  Bretagne ,  —  car  nous  sommes  et  nous  voulons  demeurer 
Bretons.  —  Or,  longtemps,  bien  longtemps  notre  Bretagne  fut 
l'obje-t  d'un  injuste  dédain ,  d'un  coupable  oubli.  On  nous  ran- 
geait dans  les  régions  incivilisées,  on  nous  teintait  des  couleurs 
les  plus  sombres.  On  ne  rendait  pas  même  justice  aux  beautés 
matérielles  de  nos  contrées,  si  remarquables  pourtant  et  si  frap- 
pantes, pour  qui  les  a  visitées  ;  aux  contrastes  saisissants  et  aux 
rapprochements  inattendus  de  ce  pays  primitif  et  gracieux,  rude 
et  suave.  Ni  les  sévères  et  mélancoliques  aspects  de  nos  vastes 


—  586  — 

landes  avec  leurs  mille  bruyères  et  leurs  grands  genêts  d*or, 
sillonnées  par  les  Montagnes  noires^  par  des  torrents  impétueux^ 
par  des  ravins  sauvages;  ni  les  aspects  délicieux  de  ces  l'allons 
surmontés  de  chênes  éternels;  de  ces  douces  et  riantes  collines, 
chargées  de  la  végétation  la  plus  belle;  de  ces  lacs  endormis  dans 
les  bois,  de  ces  rivières  enchantées,  aux  eaux  limpides,  de  ces 
ruisseaux  perdus  sous  les  fleurs;  ni  Faspect  incomparable  de  ces 
côtes  merveilleuses ,  hautes  comme  les  falaises  normandes,  mais 
dures  et  invincibles  comme  ces  barrières  de  Dieu,  lorsqu'il  dît  a 
la  mer:  tu  nuiras  pas  plus  loin;  ni  ces  villes  charmantes,  sus* 
pendues  aux  collines  verdoyantes  ou  cachées  coquettement  au 
fond  des  baies  qui  dentellent  les  côtes;  rien  enfin  de  Unexpri- 
mable  poésie  de  nos  contrées  étranges,  de  nos  populations  au- 
loclhomSy  de  nos  usages  séculaires,  de  nos  traditions  sacrées,  de 
notre  littérature  primitive,  en  un  mot,  de  tout  ce  qui  cons- 
titue la  Bretagne  et  la  distingue  du  reste  du  monde ,  n'était 
compris  et  apprécié. 

Depuis,  nous  avons  eu  nos  chantres  ,  nos  romanciers ,  no6 
touristes,  nos  historiens.  Nous  sommes  devenus  à  la  mode ,  on 
nous  a  tenus  en  quelque  estime. 

Cependant  Nantes  était  loin  d'être  appréciée  autant  qu'elle  le 
mérite.  Elle  était  encore  assez  peu  fréquentée  par  le  monde  qui 
fait  la  renommée.  Car,  il  nous  en  souvient ,  à  la  brillante  inau- 
guration de  notre  chemin  de  fer,  plus  d'un  de  nos  élégants 
visiteurs  s'étonnait  de  l'importance  et  de  la  beauté  d'une  ville 
qu'il  ne  connaissait  même  pas.  Ces  témoignages  sont  consignés 
dans  nos  feuilles  publiques,  et  ce  passé  date  dhier. 

Une  cause  encore  a  pu  contribuer  à  cette  injustice,  et  c'est 
une  accusation  que  j'adresse  à  mes  concitoyens.  Nul  ne  vante 
moins  Nantes  que  les  Nantais.  Bien  différents  des  habitants  de 
certaines  villes  rivales  dont  les  fils  sont  les  enthousiastes  admi- 
rateurs, le  Nantais,  au  contraire,  est  enclin  à  déprécier  sa  cité, 


—  587  — 

soit  qu'il  n'établisse  pas  de  justes  termes  de  comparaison,  soit 
que  frappé  de  quelques  détails  ,  ou  sensible  à  quelques  inconvé- 
nients dont  il  souffre,  il  se  montre  ^eu  indulgent  et  peu 
équitable  pour  sa  ville  natale  et  oublie  tout  ce  qui  la  recom- 
mande et  lui  assigne  une  place  élevée  dans  la  juste  appréciation 
des  hommes. 

Je  ne  veux  pas,  Messieurs,  pour  réparer  ces  injustices,  rap- 
peler longuement  les  époques  les  plus  reculées  :  une  telle  revue 
rétrospective  serait  infinie.  Disons  pourtant  que  dans  l'antiquité, 
Nantes  ne  fut  pas  sans  gloire.  Strabon ,  Ptolémée,  Pline,  la  ci- 
taient comme  une  ville  de  quelque  importance.  Comment ,  en 
effet,  sa  position  merveilleuse  sur  le  plus  beau  fleuve  des  Gaules, 
au  confluent  de  deux  rivières  et  aux  portes  du  grand  Océan 
n'aurait-elle  pas  attiré   la  population  et  concentré  les  intérêts  ? 

Au  nombre  des  nations  armoricaines  qu  il  a  combattues,  César 
énumère  le  peuple  des  Namente;  il  mentionne  leur  ville  d*où 
partit  sa  flotte  pour  aller  vaincre,  dans  les  eaux  du  Morbihan, 
les  vaisseaux  des  redoutables  Venètes ,  ces  grands  navigateurs 
des  temps  antiques,  et  soumettre  avec  eux  la  péninsule  tout 
entière. 

Nantes  en  cette  grande  circonstance,  comme  souvent  depuis, 
combat  pour  son  indépendance;  elle  lutte  avec  les  quatre  nations 
armoricaines  ses  sœurs  ,  contre  le  plus  grand  capitaine  du 
monde  romain.  Mais  la  valeur  et  Théroïsme  ne  pouvaient  rien 
contre  la  tactique  habile  et  disciplinée  et  l'art  savant  des  combats. 

En  suivant  les  ftges,  on  la  voit  engagée  dans  des  luttes  et  des 
dangers  continuels.  Clovis  tente  de  l'asservir  :  il  est  douteux  qu'il 
y  ait  réussi.  Clotaire  y  porte  la  dévastation,  en  combattant  son 
fils  parricide ,  qu'il  livra  à  une  mort  épouvantable  par  une  juste 
mais  trop  cruelle  vengeance.  Et,  chose  remarquable,  qu'un  prin- 
cipe supérieur  peut  seul  expliquer,  au  même  temps,  au  lende- 
main de  ces  sanglantes  batailles,  un  évéque  de  la  cité,  qui  en 


—  588  — 

était  aussi  le  chef,  administrateur  savant  et  habile,  homnie  d'é- 
loquentes paroles  et  d'œuvres  immenses»  un  pontife,  i*admiraUoa 
de  ses  plus  illustres  contemporains,  Saint-Félix  gouvernait  hea* 
reusement  son  peuple,  amenait  à  ses  murailles  le  fleuve  qui  hit 
sa  vie,  lui  donnait  des  chaussées,  des  moulins,  une  cathédrale, 
chef-dœuvre  du  temps,  chanté  avec  enthousiasme  par  Fort unat, 
de  Poitiers. 

Charlemâgnc  étend  jusqu*à  TArmorique  la  toute-puissance  de 
son  bras,  et  Nantes  est  soumise.  Bientôt  ces  terribles  Normands, 
les  fléaux  de  Dieu,  se  jettent  sur  la  Gaule.  Les  bords  enchantés 
de  la  Loire  attirent  ces  cupides  envahisseurs.  Nantes  ne  fut  pas 
plus  forte  que  le'  reste  du  monde  :  d'ailleurs  elle  fut  trahie.  Mais, 
pour  la  dédommager  et  l'illustrer  en  ces  temps  funestes,  la  gloire 
du  martyre  lui  fut  accordée.  Son  évêque  Gohard,  au  milieu  des 
saints  mystères ,  est  massacré  avec  son  clergé  et  une  partie  de 
son  troupeau  sur  les  marches  de  Tautel.  Et  la  dévastation  demeure, 
et  pendant  trente  ans  la  ville  est  déserte,  tandis  que  les  farouches 
ennemis  restent  campés  sous  leurs  tentes  de  peaux,  près  de  leurs 
barques,  sur  la  prairie  qui  nous  touche,  jusqu  a  ce  que  Dieu  sus- 
cite un  libérateur. 

Alors,  Alain  Barte-Torte,  Tune  des  grandes  gloires  et  le  se- 
cond fondateur  de  la  cité,  après  ses  victoires  de  Dol  et  de  Saint- 
Brieuc ,  accourt  à  Nantes  avec  l'armée  de  Bretons  que  son 
courage  et  ses  succès  ont  réunie.  De  son  camp  de  la  Hautière 
il  descend  dans  les  prairies  de  Nian.  Miraculeusement  réconforté, 
disent  nos  pères,  il  combat  à  outrance  les  implacables  ennemis. 
La  terre  est  jonchée  de  cadavres,  mais  les  barbares  sont  vaincus, 
chassés,  précipités  dans  le  fleuve ,  où  ils  s'empressent  de  s'em- 
barquer et  de  fuir.  Et  le  vainqueur,  continuent  les  chroniques, 
écartant  de  son  épée  les  ronces  qui  croissaient  sur  la  voie  et 
jusqu'au  seuil  de  la  basilique ,  entre  avec  son  armée  dans  l'en* 
ceinte  longtemps  profanée,  pour  y  chanter  l'hymne  de  ki  victoire. 


—  589  — 

Dirai-je  la  ville  du  Moyen-Age,  son  enceinte  resserrée,  ses 
hautes  murailles,  hérissées  de  tours,  de  courtines  et  de  forts, 
avec  la  triple  division  de  la  Cité,  du  Bourgmain  et  du  Marchîx, 
avec  son  château  de   TEvêque ,  son  château  des  Ducs  et  leurs 
fortunes  diverses,   ce  fort  de  Sauvetout,  ces  douves  de  TErdre 
détournées  par  Hauclerc,  et  ces  portes  de  Saint-Nicolas,  et  ces 
puissants  remparts  dont  les  débris  résistants  subsistent  encore  ? 
Mon,  ce  lîe  sont  pas  ces  mœurs  d'un  autre  âge,  la  chevalerie  et* 
ses  trouvères ,    tes  hommes  d*armes  et  leurs  tournois  et  toute 
cette  vie  de  luxe  et  de  fête  qui  plus  d'une  fois  se  déploya  dans 
notre  château,^  sous  nos  ducs  magnifiques  et  puissants,  ni  même 
les  mœurs  touchantes  de  simplicité  et  de  bonhomie  qui  unis- 
saient autrefois  les  hommes  de  mêmes  professions,  et  les  habi- 
tants de  In  même  ville  et  du  même  quartier  :  et  bien  moins 
encore  ces   luttes  continuelles ,  ces  oppressions  et  ces  révoltes, 
ces  guerres  étrangères  et  intestines  que  je  veux  rappeler  :  lamen- 
tables histoires,  mélanges  d'héroïsme  et  de  malheur,  de  succès 
et  de  défaites.   Quel  peuple    traversa  des  phases  plus  variées  et 
a  des  souvenirs  plus  émouvants  ?. . .  Disons  seulement  que  ce 
pays  n'a  pu  être  subjugué  et  soumis  :  toujours  il  a  combattu,  et 
les  Francs  qui  vainquirent  les  Gaules,  et  les  Pirates  qui  vain- 
quirent les  Francs,  et  les  Anglais  nos  perpétuels  rivaux.  En  face 
de  la  France  déjà  constituée  en  grand  royaume,  il  conserva  son 
indépendance,  et  pour  que  la  France  l'incorporât  à  sa  grande 
unité,  il  lui  fallut  baiser  la  main  de  sa'dernière  duchesse.  Une 
royale  alliance  cimentait  le  traité  signé  de  puissance  à  puis- 
sance, dans  le  château  de  Nantes ,  par  la  duchesse  Anne  et  le 
Roi  de  France,  avec  la  promesse  solennellement  jurée,  et  solen- 
nellement renouvelée  à  l'avènement .  des  rois ,  de  conserver  les 
libertés  et  franchises  dont  avaient  joui  nos  pères. 

Voilà  quelle  fut  l'illustration,  quelle  fiit  la  gloire  de  notre  pays, 
de  notre  ville  dans  les  temps  anciens. 


—  590  — 

Et  maintenant  que  nous  avons  rapidement  rappelé  le 
que  Nantes  nous  est  apparue  glorieuse  et  respectée,  rappro- 
chons-nous des  siècles  qui  nous  to\icbent. 

Nantes  a-t-elle  perdu  ses  gloires  ?  Elle  les  garde  toutes.  Mes- 
sieurs, elle  n'est  pas  déchue.  L'héroïsme  est  toujours  au  fiood  de 
son  cœur.  Le  courage,  je  le  sais,  est  partout  en  France  :  mais 
nulle  part,  de  nos  jours,  la  valeur  guerrière  et  le  géoie  des 
armes  n'ont  eu  plus  de  nobles  champions. 

Ce  brave  des  braves  qu*admira  l'Empire,  dont  la  màle  figure 
décore  la  plus  belle  de  nos  places,   n'était-il  pas  Nantais  ?  Et 
cet  autre ,   qui  ne  lui  cédait  en  rien ,  ce  Lamoricière ,  que  je 
n'oublierai  jamais,  tel  que  je  le  vis  (et  vous  aussi,  M.  le  Sénateur, 
mon  ancien  et  vénéré  collègue)  (l),dansces  jours  qui  mettaient  eo 
péril  la  civilisation  elle-même,  épuisé  de  fatigue,  la  voix  éteinte, 
mais  tout  bouillant  d'énergie,  miraculeusement  échappé  aux  balles 
que,  de  tous  côtés,  on  lançait  sur  le  chef  de  l'armée  de  Tordre, 
et  qu'il  parait  en  cabrant  ses  chevaux  dont  trois  furent  tués  soos 
lui  ;  et  Bedeau  dont  nos  soldats  aimaient,  en  Afrique,  la  direc- 
tion habile  autant  que  brave  et  les  soins  paternels,  et  qui,  aux 
mômes  jours ,  tombait  fracassé  par  une  balle  au  fort  de  cette 
lamentable  bataille,  —  gloires  écartées,  mais  non  perdues,  — 
et  ces  généraux,  que  la  guerre  de  Crimée  a  fait  si  grands  par  la 
patience  et  la  valeur,  Mellinet,  Dulac,  Forgeot,  Pradal,  et  cette 
pléiade  de  jeunes  officiers  que  nos  plus  chaudes  affaires  virent 
au  premier  rang,  qui,  des  premiers,  plantèrent  le  drapeau  de  la 
France  sur  les  ruines  de  Halakoff  conquis  et  dont  le  plus  brillant 
peut-être,  Cornulier,  paya  dé  sa  vie  notre  glorieuse  victoire,  ne 
sont-ils  pas  Nantais  ?  En-  cherchant  dans  cet  auditoire,  ne  trou* 


(1)  M.  Ferdinand  Favre,  Maire  deNautes,  était,  ainsi  qae  raaiear 
de  ce  discours ,  membre  de  TÀsseaiblée  Coastilaante  ,  lors  des  jonnéci 
de  Juin. 


—  591  — 

verais-je  pas  à  mes  côtés  des  témoins  et  des, preuves  de  ce  que 
yavaoce?  Ny  découvrirais-je  pas,  peut-être  quelque  enfniit  de  la 
cité  qui  gagna  vaillamment,  au  prix  de  cruelles  blessures,  ses 
épaulettes  et  sa  croix  ? 

Et  moi ,  ]e  suis  heureux  de  dire  ces  choses  en  présence  des 
chefs  de  cet  héroïque  réj^iment  (1)  dont  nous  possédons  les  débris 
chargés  de  gloire,  de  cicatrices  et  d'insignes  de  Thonneur. 

Mais  la  gloire  des  armes  n'est  pas  la  seule.  Elle  jette ,  il  est 
vrai,  le  plus  grand  éclat,  elle  illustre  les  nations  et  les  hommes, 
et  c'est  justice  ;  car  elle  exige  plus  de  force  d'âme,  d'énergie 
soutenue ,  un  plus  complet  développement  des  ressources  hu* 
maines,  et  elle  implique  plus  de  dévoûment  et  de  sacrifice. 
Aussi  la  carrière  militaire  s'appelle-t-elle  le  service  par  excellence  : 
mot  sublime ,  qui  renferme  toute  une  doctrine  ,  et  qui  est  la 
louange  la  plus  élevée  de  la  plus  noble  des  gloires  et  des  pro-* 
fessions. 

Mais  enfin,  elle  n'est  pas  la  seule.  L'esprit  humain  a  aussi  ses 
conquêtes,  l'intelligence  cueille  ses  palmes  utiles.  Elle  pénètre 
dans  les  profondeurs  du  passé,  éclaire  le  présent^  prépare  l'ave- 
nir. Elle  interroge  la  création  entière ,  surprend  à  la  nature  ses 
secrets,  y  découvre  des  forces  inconnues',  des  trésors  longtemps 
enfouis.  C'est  elle  qui  souvent  ouvre  au  monde  ces  mines  iné* 
puisables  dont  le  corolnerce  et  les  arts  exploitent  ensuite  les 
richesses  sans  fin.  Or,  cette  gloire  de  l'intelligence  ne  nous  est 
pas  refusée.  En  histoire,  les  annales  de  notre  cité  ont-elles  été 
négligées  ?  Depuis  son  inventaire  fidèle,  minutieux  et  malin  de 
tout  ce  que  le  passé  nous  a  légué  sur  notre  Nantes,  Travers  n'a- 
t-il  pas  eu  ses  continuateurs,?  Les  histoires  et  les  annales  de  la 
ville  ne  se  sont-elles  pas  succédé  avec  une  accroissement  remar- 
quable de  riches  et  consciencieuses  recherches  ?   Les  Huet  de 

^ 

(1)  Le  cinquantième. 


—  592  — 

Coetlisan ,  les  Athenas ,  les  Fournier,  les  Ricber  et  beaucoup 
d'autres  ne  nous  ont-ils  pas  laissé  des  travaux  aussi  brillants 
qu'utiles  ?  Les  monuments,  les  archives,  le  sol,  tout  n'a-l-il  pas 
été  interrogé,  fouillé  avec  une  scrupuleuse  habileté  ?  Que  man- 
quë-t-il  aux  patientes  études  de  nos  archéologues,  et  des  Guimar, 
des  Meuret  et  des  Guépin  ?  Que  de  richesses  d'érudition ,  de 
vrai  savoir  et  de  littérature  dans  ces  deux  Revues  (I)  qui  de  Nantes 
rayonnent  dans  la  Bretagne,la  Vendéeet  le  Poitou,continuant  ainsi 
ce  Lycée  armoricain  qui  jeta  longtemps  parmi  nous  un  vif  éclat  ! 

Pap  un  heureux  accord  qui  va  à  notre  temps,  le  burin  de  Far- 
tiste  s'est  souvent  uni  à  la  plume  de  l'écrivain,  comme  dans  le 
charmant  Album  de  Nantes  et  la  Loire-Inférieure.  Mais  tes  vues 
si  exactes,  si  saisissantes  du  dessinateur,  n'égalent  pas  encore  la 
finesse  et  la  perfection  de  description  et  de  détails  de  nos 
concitoyens  habiles;  et  dans  phisieurs  de  ses  pages  si  bien  tou- 
chées on  reconnatl  sans  peine  le  talent  gracieux  et  pur  de  l'auteur 
de  Rome  chrétienne  et  de  François  h^  (2),  écrivain  remarquable 
que  nous  mettons  volontiers  en  parallèle  avec  les  meilleurs  de  la 
saine  littérature. 

Et  si  la  Bretagne  a  eu  de  nos  jours  des  historiens,  oublierons- 
nous  que  le  premier  peut-être  par  la  fidélité  consciencieuse,  parle 
ferme  caractère  du  style  et  le  charme  constant  de  la  diction,  Pttre 
Chevalier  est  né  à  nos  portes,  a  été  élevé  et  formé  dans  nos  murs. 

Je  suis  loin  de  tout  dire,  et  qu'on  me  pardonne  des  omissions 
en  partie  volontaires.  Hais  je  ne  veux  pas  omettre  que  depuis  les 
naïves  et  touchantes  vies  des  Saints  de  Bretagne  d'Albert  Le- 
grand,  ce  bon  moine  d'un  de  nos  couvents,  l'agiograpbie,  ce 
champ  aussi  intéressant  que  vaste,  n'a  cessé  d'être  cultivé  parmi 
nous.  Nos  revues  locales  et  le  dernier  Congrès  tenu  sous  nos  yeux 

(1)  Remi/t  des  Provinces  de  VOuesU  JRevue  de  Breta(/ne  et  Fendie, 

(2)  M.  Eng.  delà  Gonnierie. 


—  593  - 

t 

en  ont  fourni  les  preuves  que  complètent  largement  les  travaux 
sérieux,  entrepris  par  noire  Commission  liturgique  au  grand  hon- 
neur de  notre  pays  et  de  nos  traditions  nantaises. 

Et  pour  terminer,  Messieurs,  près  de  ce  guerrier  que  je  nom- 
mais tout  h  Fbeure,  de  ce  général  qui  porte  au  front  les  plus 
nobles  cicatrices,  Camille  Mellinet,  son  frère,  cet  homme  excellent 
et.éminentà  la  fois,  ne  peut-il  pas  paraître  avec  honneur,  offrant 
à  sa  ville  natale  son  histoire  monumentale  de  la  Commune  et  de 
la  Milice  de  Nantes  ? 

Il  était  des  vôtres,  Messieurs  de  l'Académie,  il  a  eu  Ttionoeur 
devons  présider  et  d'imprimer  une  forte  impulsion  à  vos  tra- 
vaux.  Il  appartenait  à  cet  arbre  fécond,  qui  depuis  comme  aupa^ 
ravant,  n'a  cessé  de  porter  ses  fruits.  Longtemps  son  nom  a  retenti 
parmi  vous,  et  sa  mémoire  n'y  périra  pas. 

Les  hommes  étrangers  à  nos  études  sont  tentés  de  les  traiter 
à  la  légère  :  ils  estiment  peu  ce  qui  se  fait  à  huis-clos  et  sans 
bruit.  Supposent-ils  d'ailleurs,  que  loin  du  centre,  foyer  des  lu- 
mières, des  associations  de  province  puissent  avoir  une  véritable 
valeur  ?  Et  cependant  que  de  questions  graves  et  importantes,  de 
science,  d'industrie,  d'art,  touchant  aux  intérêts  les  plus  actuels 
de  la  cité  et  du  pays,  sont  sérieusement  traitées  parmi  vous  et  y 
reçoivent  d'utiles  solutions.  J'ai  encore  et  nous  avons  tous  pré- 
sente à  la  pensée,  cette  étude  si  nourrie  et  si  forte,  sur  le  com- 
merce de  Nantes ,  et  sur  son  avenir,  d'un  de  vos  membres,  et  tant 
d'autres, sans  parler  du  travail  incessant  de  notre  brillante  Section 
de  médecine.  Hais  que  fais-je?  Un  rapport  spécial,  qu'on  jugera, 
va  présenter  tout  à  l'heure,  le  tableau  de  ces  travaux  de  l'année.  On 
y  verra  ceux  que  nous  avons  accomplis,  et  tous  ceux  que  nous  nous 
sommes  fait  un  devoir  de  provoquer  et  de  récompenser.  Car, 
mus  par  le  seul  amour  du  bien  ^  nous  cherchons  à  en  exciter 
partout  les  germes,  et,  loin  de  les  éloigner,  nous  appelons  de  tous 

38 


—  694  — 

nos  vœux,  ceu^  qui,  meilleurs  ou  plus  forts,  pourraient doqs 
apporter  un  efficace  concours. 

Non,  les  soins  matériels  n'absorbent  pas  chez  nous  les  intel- 
ligences, et  ces  intérêts  eux-mêmes  bien  entendus,  provoquent 
les  nobles  efforts  de  Tesprit  :  et  au  milieu  de  notre  ville,  l'Act- 
démie,  cette  réqnion  libre ,  où  tout  travail  procède  du  bon  vou- 
loir, que  produit  l'amour  du  vr^i  et  du  bien,  est  comme  one 
ruche  active  et  empresçée,  où  tous  à  l'envi  apportent  leur  tribut 
et  où  chacun  se  trouve  heureux  encore  de  profiter  des  lumières 
et  des  veilles  de  confrères  plus  avancés  ou  plus  zélés. 

Sous  quel  rapport  donc  notre  ville  aurait-elle  à  subir  une 
infériorité  ?  Ses  hommes  de  paroles  ne  sont-ils  pas  éminents 
et  nombreux  ?  Souvent  leur  puissante  éloquence  a  retenti  sur 
des  théâtres  lointains ,  et  la  renonmiée  du  barreau  nantais  eat 
assez  notoire,  pour  que  je  la  rappelle  sans  craindre  de  bleaacr 
les  hommes  à  qui  revient  cette  gloire  de  la  cité.  Et  elle  est  grande. 
Messieurs ,  car  f'art  de  bien  dire  demande  une  telle  réunion  de 
dons  naturels  et  -de  qualités  acquises ,  que  de  tous  les  mérites  , 
c'est  peut-être  le  plus  rare. 

Il  était  de  la  ville,  i|  fut  aussi  de$  vôtres  et  votre  premier,  cet 
avocat  si  habile  danç  les  affaires,  si  correctement  éloquent,  d'uo 
talent  complet ,  que  nos  Chambres  ont  entendu  souvent  avac 
applaudissement,  toujours  avec  bveur,  et  que  sa  haute  capacité 
avait  appelé  naguère  au  portefeuille  du  plus  important  de  nos 
ministères  (1). 

Je  m'abstiens  de  parler  d'une  autre  tribune ,  il  me  aiécail 
moins  d'en  faire  l'éloge.  Qu'ils  reçoivent  n^moins  mon  jusie 
tribut ,  ces  hommes ,  à  qui  il  est  donné  de  captiver  toiyours  de 
nombreux  auditoires ,  de  les  charmer  par  une  douce  et  péoé* 
trente  parole,  de  faire  aimer  l'austère  doctrine  du  devoir  et  des 
graves  vertus,  et  dont  le  zèle  qui  renaît  de  «es  fatigues,  suffit  è 


(!)  M.  Billaalt  a  été  Président  de  rAcadëmie  en  1616-37, 1867-36. 


jpeine  am  nombreux  appels  6t  aux  missions  lointaines  qui  leur 
aont  offertes  (1). 

Qu'aurait  donc  à  envier  aux  autres  cités  une  rille  où  les  talents 
se  donnent  la  main  et  se  multipUeut  à  Tenvi,  où  les  fortes  études 
sont  cultivées  par  une  association  nombreuse  dont  le  travail  ne 
s'arrête  jamais,  embrassant  les  sciences  et  les  lettres,  recherchant 
et  propageant  tous  les  progrès,  institution  qu'un  demi-siècle  n'a 
rendu  que  plus  vivace ,  et  qui  donne  fraternellement  la  main  à 
ceite  association,  sa  jeune  sœur,  spécialement  vouée  aux  recher- 
ches des  antiquités ,  suppléant  ainsi  à  l'existence  d'une  Faculté 
qu'on  nous  accordera  enfin ,  pour  compléter  notre  système 
d'instruction,  et  s'ajouter  à  notre  Ecole  supérieure  des  sciences 
6t  des  leltres,  qui  a  bien  conquis  son  droit  de  cité,  et  à  notre  Ecole 
de  Médecine,  cette  autre  gloire  de  Nantes,  qui  doit  se  trouver  fière 
d'être  en  possession ,  depuis  longues  années,  de  fournir  à  Paris 
-même ,  ses  premiers  sujets. 

Hais  au  point  de  vue  des  arts,  notre  ville  né  serait-elle  pas 
un  terrain  ingrat  ?  Ne  serions-nous  pas  dépourvus  des  dons  de 
l'imagination  et  de  cet  élan  qui  enfante  les  belles  œuvres  ?  Le 
Nantais  Charles  Errard  que  Richelieu,  sur  l'indication  du  Poussin, 
chargeait  de  recueillir  les  antiquités  de  l'Italie,  que  le  grand  Roi 
nommait  directeur  de  l'Ecole  de  peinture  de  Paris,  et  plus  tard 
de  celle  de  Rome,  devait- il  être  sans  postérité? 

Messieurs,  Nantes  se  fait  remarquer  encore  par  ses  peintres  et 
ses  sculpteurs  :  leurs  œuvres  savantes  décorent  les  monuments  et 
les  temples.  On  invoque  leur  talent  pour  les  commémorations 
séculaires  des  grands  foits  de  notre  histoire  (2).  Quelle  ville  possède 


(t)  Le  Père  Lavigae  dont  le  talent  facile  et  élevé  a  tant  de  chame  et 
d'onction  est,  soas  ce  rapport,  une  des  gloiros  de  notre  Cité. 

(2)  Le  monument  de  Saint-Cast,  exécuté  par  M.  Bourgerel^  architecte, 
et  M.  Grootaers,  sculpteur. 


—  596  — 

en  plus  grand  nombre  des  architectes  aussi  érudits  qa*faabileS| 
aussi  versés  dans  les  antiquités  de  tout  genre  que  dans  l'art  de  la 
construction  ?  N'avons-nous  pas  l'honneur  de  compter  parmi  uoos 
plusieurs  grands  prix  d'architecture  et  de  peinture  ? 

La  poésie ,  cet  art  à  part ,  cette  plante  délicate*  qui  ne  croit 
que  sous  certaines  influences  et  vit  d'inspiration^  ne  nous  a-t-eile 
pas  fait  souvent  entendre  son  suave  langage  7  Le  luth  d'EIisa 
Hercœur  n'a-t-il  pas  été  recueilli  ?  Les  Ruines j  la  Bretagne  et 
r\osFéles{i)  n'ont-elles  pas  été  chantées?  Elles  Esquisses  poétiques 
(2)  no  sont-elles  pas  dans  toutes  les  mémoires  ?  Des  bords  de  la 
Loire,  les  Chants  bretons  (3)  n'ont-ils  pas  répondu  dignement  aux 
purs  et  énergiques  accents  des  Yiolleau  ,  des  Morvonnais  et  des 
Brizeux  ?  Et  qu'est-  ce  donc  que  ce  pseudonyme  mystérieux,  ce 
Comte  de  Saint-Jean,  dont  plus  d'une  fois  les  inspirations  élevées 
ont  éveillé  dans  nos  âmes  de  nobles  échos  ?... 

C'est  assez,  messieurs.  Ausbi  bien,  je  dois  aborder  des  consi- 
dérations d*un  autre  genre.  Hais  avant  d'entrer  dans  cette  partie 
notable  de  mon  sujet,  et  d'envisager  Nantes  dans  son  activité  et 
son  développement,  puis-je  me  dispenser  de  jeter  on  coup  d'oeil 
sur  ses  gloires  administratives  qui  lui  ont  imprimé  le  mouvement 
et  la  vie  ? 

Je  ne  parle  pas  de  ses  ducs  et  de  ses  gouverneurs,  je  laisse  de 
côté  les  Mercœur,  les  Meilleraye,  les  Richelieu ,  les  Brancas.  Je 
ne  veux  indiquer  que  cette  administration  municipale  qui,  depuis 
son  institution,  en  1565,  a  fourni  dans  ces  fonctions  d'honneur 
et  de  dévoùment  tant  d'hommes  dignes  d'êtreplacés  à  la  tète  de 
la  cité.  En  parcourant  cette  liste  que  nos  pères,  avec  juste  raison, 
avaient  inscrite  sur  un  livre  d'or,  je  retrouve  les  noms  d^  presque 


(1)  Poésies  de  M"«  Elis»  Morin. 

(2)  De  M.  le  colonel  de  Rosière. 

(3)  De  M.  Stéphane  Halgan. 


—  597  ~ 

toutes  les  bmilles  les  plus  honorables  et  les  plus  honorées  encore 
de  la  ville*  C'est  pour  la  plupart  la  source  pure  de  leur  illustra- 
tion et  cx>n]me  un  baptême  d'honneur  qui  lès  a  engagées  dans  une 
route  glorieuse.  Et  jusqu'à  ces  derniers  temps ,  Messieurs,  des 
noms  dignes  de  tout  respect  ont  suivi  cette  longue  série  de  no- 
tabilités, et  la  ville  s'honore,  à  bon  droit,  de  ses  Mellier,  de  ses 
Kervégan ,  ce  type  de  Vhonnète  et  inébranlable  fermeté  ,  de  ses 
Bertrand -Geslin,  de  ses  Louis  Levesque. . .  Je  m'arrête  :  votre 
pensée  devance  la  mienne  et  vos'  regards  comme  les  miens 
viennent  payer  la  dette  de  la  reconnaissance. 

Annexée  à  la  France,  la  Bretagne  a  dû  partager  sa  fortune. 
Dans  cette  nouvelle  ère,  Nantes  sait  conserver  et  maintenir  jus- 
qu'à nos  joui*s  son  rang  parmi  les  grandes  villes  de  la  commune 
patrie.  L'industrie,  le  commerce,  les  arts,  son  génie,  lui  ont  fait 
son  destin.  De  tout  temps  le  commerce  et  son  essor  ,  cette  vie 
d'activité,  d'entreprises  et  de  hasnrds  fut  son  élément  naturel. 
Sa  population  a  vécu  dans  ces  pensées;  les  calculs  et  les  opéra- 
tions du  comptoir,  les  conversations  et  les  traditions  des  pères 
inspirent  aux  enfants  ce  goût  et  forment  cette  aptitude  pour  les 
entreprises  commerciales,  tandis  que,  sur  les  quais  de  la  cité, 
les  arrivages  et  les  chargements,  les  récits  animés  de  nos  marins 
après  leurs  courses  lointaines,  le  fleuve  avec  ses  navires,  le  flux 
et  le  reflux  de  la  mer  voisine  avec  ses  fascinations  développ>ent  les 
vocations  maritimes  et  disposent  la  jeunesse  alerte  et  vive  de 
notre  population  à  toutes  les  vicissitudes  périlleuses,  à  tout  ce 
courage  de  la  vie  des  mers. 

Et  certes,  si,  parmi  les  marines  du  monde ,  la  marine  française 
tient  un  rang  distingué,  qui  contestera  que  le  Breton  ne  le 
cède  à  personne  pour  la  vivacité  de  la  manœuvre,  pour  l'invincible 
persévérance  du  courage  et  pour  cet  héroïsme  à  part  du*marin, 
que  n'efl'raient  pas  les  plus  effroyables  périls? 


—  Snn  — 

Dans  no6  annales  maritimes  —  la  plus  belle  épopée  de  notre 
gloire  nationale  —  les  Bretons  sont  à  cbaqae  page.  Quelle  pro- 
vince en  citerait  un  pareil  nombre?  Je  n'ai  que  rembarras  da 
-choix  :  les  Kerjulien,  les  Rosily,  les  Allemand ,  les  Lioois,  les 
Coudé,  les  Bouvet,  pour  ne  rappeler  que  des  glràres  à  peine 
éteintes,  qui  furent  nos  contemporains;  et  Nantes,  dans  ses 
brillantes  annales,  a  de  belles  pages,  de  beaux  souvenirs^  et 
depuis  longtemps*  Qui  n'a  oui  parler  de  ce  Cassard  qui  étooneti 
Louis  XIV,  et  que  Duguay^Trouin  embrassait  avee  effusion  dans 
les  palais  de  Versailles;  intrépide  jusqu'au  sublime  de  l'audace, 
qui  jamais  ne  compta  ses  ennemis  ;  il  bslsy^it  sur  les  mers  mé* 
diterranéennes  les  flottes  anglaises  et  les  rejetait  jusqu'à  Gibral- 
tar ;  conquérant  avec  quelques  vaisseaux  ces  gloires  que  devaient 
continuer  les  Duchaffault,  les  Galissonnière ,  et  ce  du  Qooèdic, 
nom  breton,  mais  aussi  nantais,  dont  nos  pères  célébraient  par 
d'incroyables  réjouissances  le  triomphe  de  la  SurveiUanie,  asso- 
ciant à  sa  gloire  le  nom  de  Moncousu ,  autre  compatriote  qui 
avait  partagé  toutes  les  péripéties  de  ce  merveilleux  fait  d'armes, 
et  qui  depuis  mourut  héroïquement  à  Algésiras.  Quels  beaux 
et  longs  services  que  ceux  de  nos  deux  derniers  amiraux  Halgan 
et  Leretz.  Qui  ne  sait  l'intrépidité  de  nos  corsaires  ,  compagnons 
et  émules  de  notre  fameux  Surcouf,  et  enfin  le  trépas  si  vanté 
de  notre  Nantais  Bisson  (!) ,  enseveli   sous  les  débris  de  son 
vaisseaujavec  ses  ennemis,  dont  les  corps,  par  centaines,  flot- 
taient le  lendemain  vers  le  rivage? 

Quant  au  commerce ,  il  fleurit  toujours  parmi  nous.  Le  Nan- 
tais l'a  toujours  eu  en  estimé,  et  semble  avoir  toujours  compris 
ce  qu'exprimait  un  peu  fièrement  un  de  nos  compatriotes  : 
c(  Un  négociant  est  un  citoyen  important;  dans  son  cabinet, 


(1)  Bisson  est  né  k  6ii4nené-Peiifaot  Loiie-Inférisare. 


—  5«*  — 

il  Imnche  do  miilistre,  espédte  des  vaissèainr  pour  toutes  les 
parties  du  monde ,  a  des  correspondants ,  j'ai  presque  df l  des 
ambassadetii^s  dans  tous  le»  royaunies ,  tient  à  sa  solde  des  offi  - 
ciers,  des  matelots ,  1ère  des  tributs  chez  (es  nations  éirangèreâ 
et  vense  Paboodance  dan$  sa  patrie.  » 

La  Compagnie  des  I^des,  déjà  tentée  et  presque  organisée 
par  Richelieu,  que  Colbert,  après  ce  grand  ministre,  fonda  en 
Bretagne,  et  dont  Nantes  était  une  succursale,  donna  à  notre  Ville 
un  brillant  essor.  Nos  négociants  agrandirent  et  multiplièrent  leurs* 
opérations.  Nantesi,  comme  port  maritime,  prit  un  rapide  déve- 
loppement. Mais  ce  fut  au  stède  dernier  que,  par  son  commerce 
avec  les  AntiHes,  elle  s'éleva  au  plus  haut  degré  de  prospérité. 
Toute  finnîlle  nantaise  eut  alors  un  pied  sur  le  sol  Américain, 
el  tes  opérations  le^  plus  lucratives  amenèrent  stitec  une  fortune 
sans  exemple  le  développement  magnifique  de  la  cité;  les  créa- 
tions* de  riches  quartiers,  de  cette  île  Veydettvt  avec  ses  tefmpl& 
du  Ooût,  le  prolongement  de  la  Fosse,  avec  ses  façades  déco- 
rées et  sculptées,  les  magistrales  constructions  du  grand  Cei- 
ner«y,  les  lignes  sévères  et  grandioses  de  Tbôtd  d*Aux,  du  quai 
Brancas,  le  palais  de  la  Cour  dès  Com[ites,  et  énfln ,  par  exu- 
bérance de  population  et  de  richesse,  la  créatioft  subite  d'un& 
ville  nouvelle ,  réalisée  peu  après  par  le  génie  de  Grasiih  ;  tandis 
que  les  industries  florissaiënt  à  Fenvi,  et  que,  jusqu'aux  extrêiites 
circulations  commerciales;  tofit  était  prctâpère  et  donnait  vrai- 
ment* à  Nantes,  setoii  la  parole  poétique,  des  jours  tissus  d'c^r* 
et  de  soie. 

Mais  ces  temps  ne  sont  plus.  D'immenses  événements ,  d'inex- 
primables catastrophes  ont  changé  la  face  des  choses.  Nantes  a 
expié  ses  jours  de  bonheur.  Elles  ne  sont  plud  ces'époques  faciles' 
(rit'  la  fortune  et  la  joie  venaient  comme  d^eties^mêmes  s'offrir  à 
nos  pères.  Et'  maiiitenant  ce  n'est  que  par  de  pénibles  labeurs^ 
conmie  tout  ce*  qui  se  dit  sous  le  tégitm  d*mi&  rivalité  ambi- 


—  600  — 

lieuse  et  d'une  concurrence  extrême ,  qu'une  ville  peut  se  main- 
tenir  et  prospérer. , 

Mais  quimporte?  Nantes  accepte  toutes  les  conditions  de  la 
lutte,  et  dans  cette  nouvelle  phase,  elle  sait  se  consener  le  haut 
rang  qu'elle  a  conquis  parmi  les  villes  importantes.  L'industrie 
s'unit  au  commerce  pour  soutenir  sa  fortune«  Des  usines  nom* 
breuses  s'ouvrent  dans  son  sein.  Les  établissements  métalliirgî- 
ques ,  la  fabrication  des  machines ,  de  gigantesques  raflSneries, 
mille  autres  industries  encore  s'élèvent  et  grandissent  à  TenTÎ 
sous  l'action  dliommes  intelligents,  infatigables.  Tous  les  pro- 
grès nouveaux  sont  adoptés,  perfectionnés  par  ces  industriek 
éminents.  La  construction  navale,  plus  parfaite  ici  que  nulle 
part,  ouvre  une  nouvelle  source  de  prospérité.  Le  commerce  et 
la  cité  se  ressentent  de  cet  élan  et  de  ce  développement  pro- 
digieux. .Nantes  grandit,  prospère,  et  les  derniers  rapports 
officiels  lui  assignent  le  troisième  rang  parmi  les  ports  français, 
par  l'élévation  du  chiffre  de  ses  importations  et  de  ses  droits  de 
douane. 

Nantes  n'est  donc  pas  en  déclin  ;  elle  ne  saurait  l'être  avec 
l'intelligence  éclairée  et  l'activité  de  nos  armateurs  et  de  nos 
négociants,  de  nos  industriels  et  de  nos  savants,  appliquant  à 
la  pratique  la  plus  utile  les  théories  les  plus  fécondes,  avec  la 
haute  et  sage  direction  de  nos  chambres  de  commerce  et  de 
cette  administration  supérieure  qui  surveille  et  protège  ses  inté'- 
rets  et  leurs  légitimes  développements.  Nantes  n'a  rien  à  craindre 
des  prévisions  téméraires  et  des  jugements  hasardés  de  ses 
prophètes  de  malheur.  Quels  que  doivent  être  les  avantages 
et  Ifô  progrès  des  villes  rivales  et  voisines ,  quelles  que  puis- 
sent être  leurs  prétentions,  ainsi  que  je  l'entendais  étabUr 
naguère  par  un  homme  compétent,  tant  que  nos  belles  industries 
fleuriront  et  grandiront  dans  nos  murs ,  y  attirant  et  retenant 
forcément  les  matières  premières  en  abondance,  les  hommes 


—  601  — 

avec  le  travail ,  les  capitaux  avec  leur  emploi  productif;  tant  que 
les  éléments  de  la  construction,  le  bois,  le  fer,  la  pierre,  arri- 
veront à  bas  prix  et  facilement  dans  notre  ville;  tant  qu'une 
population  de  plus  de  cent  mille  âmes  y  accumulera  le  mouve-^ 
ment  des  marchandises  et  des  transactions  ;  tant  que  notre  ville 
jouira  de  Theurcux  privilège  d'étendre  ses  deux  bras  par  des 
communications  faciles  sur  l'un  et  l'autre  territoire  qui  bordent 
ses  deux  rives ,  pendant  que ,  remontant  le  cours  de  son  beau 
fleuve  et  ses  affluents,  ou  commandant  au  feu  et  à  la  vapeur 
d'accélérer  sa  marche ,  elle  pénétrera  par  son  action  dans  la 
France  presque  entière;  tant  que  le  jeu  instantané  de  l'électricité 
la  rendra  présente  dans  la  rade  et  le  bassin  de  son  avant-port, 
Nantes  ne  subira  pas  l'inFériorité  qu'on  lui  présage.  Cet  abais^ 
sèment ,  s'il  est  possible ,  se  cache  dans  les  obscurités  d'un 
avenir  lointain,  qu'un  œil  impartial  ne  peut  se  flatter  de  dé- 
couvrir. 

J'en  prends  à  témoin  les  dispositions  favorables  et  préserva- 
trices prises  par  le  Gouvernement  en  faveur  de  Nantes  :  la  con- 
cession de  ces  paquebots,  qui  ajoutent  à  l'essor  et  à  la  prospérité 
de  notre  port,  ce  soin  persévérant  de  notre  Loire,  les  mesures 
eflicaces  adoptées  pour  en  améliorer  le  cours,  et  enfin  la  bonne 
et  active  volonté  d'un  premier  magistrat,  qui  voit  nos  intérêts, 
les  aime ,  et  y  consacre  une  puissance  d'intelligence  et  de  crédit 
dont  personne  ne  doute. 

Mais  où  vais-je,  Messieurs,  égarant  ma  parole  et  ma  pensée 
sur  un  terrain  qui  m'est  étranger,  heureux  pourtant  de  présager, 
peut-être  témérairement,  de  telles  destinées  à  la  ville  qui  m'est 
chère?  Hais,  ô  ma  ville  natale!  je  te  connais  d'autres  gloires, 
d'autres  bonheurs,  des  destinées  plus  nobles  qu'on  ne  te  peut 
ravir!  Nantes  est  surtout  grande  et  belle  par  l'aspect  moral  et 
religieux. 

J'ai  toujours  ouï  dire  que  le  comméirce  de  Nantes  était  plus 


—  602  -- 

équitable  et  pitrs  sâr  que  celui  de  toute  solre  vi!le«  C'est  une 
nommée  qui  lui  e$t  faîte  et  qu'elle  a  eonquise.  On  le  disak  daiit 
mon  enfance ,  c'était  le  dire  de  dos  pères  :  cette  réputation  séoa- 
laire  subsiste  encore ,  c'est  un  éloge  et  une  gloire ,  c'est  même 
une  richesse. 

Je  le  sais  «  on  parle  d'une  grande  défaillance  dans  les  mesnrs 
publiques;    et  les   déplorables  entraînements   de  cupidité    el 
d'ambition,  si  actifs  de  nos  jours,  ont  agi  avec  tant  de  puîssaoee 
que,,  comme  un  funeste  déluge,  ils  se  sont  répendus  partent, 
faisant  crouler  de  grandes  renommées  et  de  grandes  fbrtones , 
battant  violemment  à  leur  base  les  principes  sur  lesquek  reposent 
les  transactions  commerciales  et  l'ordre  social  loi-même,  éta- 
blissant  presque  partout  un  flétrissant  niveau  d'abaissement  moral 
et  d'aflaissement  des  âmes.  Je  le  redis  avec  douleur  et  effroi  :  la 
société  a^  dévié  de  ces  principes  qui  sont  sa  gloire  comme  sa 
sûreté,  qui,  en  protégeant  les  vertus,  assurent  le  calme  et  la 
dignité  des  Ames,  la  force  et  les  joies  des  fiimilles,  et,  en  com- 
priniant  les  passions  toujours  fougueuses,  toujours  insatiables, 
préviennent  de  funestes  écarts,  de  folles  tentatives,  de  coupables 
pratiques,  et  conséquemment  garantissent  aux  parents  le  cahne 
et  l'honneur,  aux  enfants  l'exemple  et  la  projection,  aux  for- 
tunes leur  stabilité ,  aux  transactions  leur  fermeté ,  au  nom  et  à 
la  famille  son  lustre  et  sa  vie.  Il  n'est  que  trop  vrai  que  le  hixe 
qui  déborde,  l'ambition  qui  dévore,  l'amour  effréné  des  jouis- 
sances qui  envahit  tous  les  &ges,  et  des  habitudes  de  jeu  (gouffre 
oà  tout  s'abîme) ,  qui  de  la  Bourse  passe  dans  les  affaires ,  et  des 
affaires  et  de  la  Bourse  dans  ces  réunions  avouées  ou  clandes- 
tines, commencent   ou   achèvent  les  ruines   irrémédiables  de 
la  fortune  et  de  l'honneur. 

Je  sais  ces  choses  et  je  les  déplore  :  mais  si  nous  n'avons  pas 
échappé  à  cette  peste  de  notre  Age,  plus  meurtrière  que  le  mai 
noir  du  Moyten-Age  ou  fé  choléra* de  notre  temps,  j'ose  encore 


—  603  — 

dire  que  nous  sommes  moins  atteints  que  les  autres,  et  que, 
parmi  les  grandes  villes ,  la  nôtre  est  restée  la  plus  saine,  le 
proteste  contre  de  trop  grands  envahissements  du  mal  dans 
notre  pays.  Ici  encore  jplus  qu'ailleurs  les  transactions  offrent  de  la 
sécurité,  la  loyauté  a  conservé  son  empire,  et  si  nous  avons  perdu 
quelque  chose  de  cette  confiance  proverbiale  et  incontestée  qui , 
autrefois,  ratifiait  d'un  mot  les  plus  importantes  afiaires,  nos 
négociants  qui  se  connaissent,  en  usent  encore  noblement  de  la 
sorte,  et  notre  place  et  ceux  qui  la  représentent  ont  encore  et 
toujours  le  premier  rang  de  la  probité  commerciale. 

Enfin ,  j'ose  avancer  que  les  affreux  symptômes  de  ce  mal 
céderont  sur  notre  sol ,  plus  que  sur  tout  autre ,  à  de  saintes 
influences. 

Pourquoi?  C'est  que  notre  ville  est  avant  tout  une  terre  de 
fortes  croyances,  comme  toute  cette  terre  de  Bretagne  dont  elle 
est  le  noble  portique,  dont  longtemps  elle  fut  la  reine,  dont 
elle  demeure  le  plus  brillant  joyau.  Il  y  a  parmi  nous  un  fond 
immuable  de  fortes  convictions  qui  tôt  ou  tard  ramèneront  les 
actes  à  la  règle.  La  Bretagne  est  une  terre  à  part.  Je  ne  saurais 
calculer  ce  que  sa  prochaine  assimilation  peut  lui  faire  subir; 
mais  elle  a  une  telle  vie  propre,  une  telle  force  de  résistance, 
il  est  tellement  dans  ses  habitudes  et  dans  son  sang  de  puiser  en 
elle-même  ses  inspirations,  ou  plutôt  de  les  garder,  quand  elle 
les  a  reçues  d'en-haut,  que  j'espère  et  je  crois  qu'elle  restera 
longtemps,  toujours  elle-même  :  semblable  aux  rochers  de.  ses 
côtes,  masses  inexpugnables,  d'un  granit  primitif  et  immuable, 
qui ,  depuis  le  commencement  des  jours,  reçoivent  le  choo  de  la 
tempête,  les  mouvements  tumultueux  et  l'écorne  de  ses  mers 
sauvages;  ainsi  tranquille  et  immuable  elle*même,  vainement 
battue  par  les  flots  des  bouleversements  et  des  passions  les  phis 
extrêmes,  elle  laissera  passer,  comme  |a  vague  sur  la  grève,  les 
jours  de  décadence ,  et  donnera  à  la  France  le  salutaire  exemple 


—  604  — 

de  la  fidélité  aux  vieilles  croyances,  aux  vieilles  mœurs,  aox 
vieilles  vertus. 

Et  Nantes,  sur  ce  point  comme  sur  tout  autre,  sera  digne  de 
sa  mère.  Voyez  plutôt.  Déjà  4a  réaction  n'est-elle  pas  toute  prêle? 
Le  mal  a  été  signalé  ;  mais  qui  n'aperçoit  auprès,  et  le  dépassant 
de  beaucoup,  la  somme  du  bien? 

En  quelle  ville  trouve-t-on  un  plus  grand  nombre  de  ces 
familles  honorables  où  régnent  le  respect  et  la  tendre  affection , 
où  les  meilleurs  sentiments  s*harmonisent  avec  le&  vertus  les  plus 
douces;  oasis  saintes  au  milieu  de  ce  monde,  qui  rappellent  un 
autre  âge  et  qu'environnent  les  horomages  de  tous;  sorte  de 
sanctuaire  dont  rien  ne  tache  la  pureté,  et  à  qui  l'on  ne  pour- 
rait adresser  qu'un  reproche ,  celui  d'être  quelquefois  trop  inac- 
cessibles. 

Dans  quelles  villes ,  les  grandes  œuvres  ont-elles  pris  un  déve- 
loppement plus  rapide,  embrassant,  dans  un  réseau  intelligent 
et  complet,  l'ensemble  hélas!  complet  aussi  de  toutes  les  misères? 
Dans  nos  livres  savants  de  statistique,  on  a  plus  d*un  fois  établi 
le  bilan  commercial  et  industriel  des  diverses  cités;  on  a  classé 
et  proposé  à  l'admiration  du  monde  ces  villes  actives  et  indus- 
trieuses où  s'accumulent  les  populations  ouvrières,  où  se  meu- 
vent les  mille  rouages  des  entreprises  et  des  machines.  On  a 
vanté ,  exhalté  la  production  de  Manchester  et  de  Liverpool.  C'est 
beau ,  sans  doute ,  car  c'est  l'activité  d'un  grand  peuple. 

Hais  si  nous  ne  nous  arrêtons  pas  aux  apparences,  si  nous 
parcourons  les  arrières  rues  de  ces  «ités,  si  nous  les  voyons  aux 
heures  du  soir  et  dans  les  réduits  de  ces  machines  humaines, 
qu'on  y  met  en  œuvre,  que  de  désillusions!  quel  triste  et  na- 
vrant spectacle!  quelle  affreuse  misère  et  quelle  dégradation 
auprès  de  tant  de  richesses,  si  dans  ces  villes ,  il  n'y  a  à  peu  près 
autant  d'établissements  de  bienfaisance  que  d'usines,  et  si,  pour 
faire  le  contre-poids  de  toutes  ces  misères ,  il  n'y  a  que  la  maison 


^  605  — 

\ 
\ 

des  pauvres  et  l'impôt  forcé  de  la  charité  !  II  faut  donc  un  contre- 
poids à  ce  grand  mouvement  de  nos  plus  riches  industries.  La 
production  la  plus  active  ne  suffit  pas  à  établir  partout  la  richesse; 
il  serait  peut-être  aisé  de  montrer  que  ces  immenses  établisse- 
ments de  nos  cités  industrielles,  en  dehors  même  des  excitations 
mauvaises  de  la  grande  ville,  entraînent  forcément  pour  un  grand 
nombre  de  tristes  misères.  Il  faut  donc  à  nos  cités, surtout  à  notre 
époque,  un  développement  parallèle  d'une  intelligente  bien&i- 
sance. 

Ah!  le  sentiment  moral  d'une  cité  se  révèle  tout  entier  dans 
la  multitude  et  dans  le  caractère  de  ses  institutions  de  bienfai- 
sance. On  y  voit  le  reflet,  ou  plutôt  la  Qeur  et  le  fruit  de  ses 
bonnes  croyances.  Et  si,  sur  tous  les  points  de  son  territoire, 
comme  sur  un  sol  fécond ,  s'élèvent  les  asiles ,  les  hospices ,  les 
maisons  de  prévoyance,  de  secours,  d'assistance  mutuelle;  si, 
depuis  TenËint  qui  nait  à  la  vie  jusqu'au  vieillard  qui  penche  à 
la  tombe,  depuis  les  premières  faiblesses  morales  jusqu'à  l'entière 
privation  de  la  raison,  nul  n'est  dépourvu  d'appui  et  de  conso- 
lation, je  bénirai  le  sentiment  qui  anime  cett  ville  quasi  sainte, 
et  je  la  proclamerai  bonne  et  aimable  entre  toutes.  Or,  à  ces 
traits,  ne  reconnaissez-vous  pas  notre  cité? 

Inutile  de  le  dissimuler.  Messieurs.  Ces  institutions,  bonheur 
des  souffrants,  salut  de  la  cité,  c'est  le  résultat  de  nos  divines 
croyances,  de  ces  croyances  qui  se  résument  dans  l'expansion  du 
sentiment  le  plus  humain  et  le  plus  sacré ,  lequel  se  nomme  d'un 
nom  tombé  du  ciel  :  Charité ,  mère  féconde  qui  suffit  à  nourrir 
tous  ses  enfants,  et  qui,  au  lait  et  au  pain  qu'elle  leur  donne, 
sait  joindre  encore  la  douceur  de  ses  caresses  et  les  chants  tou- 
jours suaves  de  son  amour* 

Oui,  le  sentiment  religieux,  invincible  et  suprême  passion, 
comme  dit  Lacordaire,  règne  et  domine  parmi  nous;  noble 
gloire  qu'ont  toujours  ambitionnée  les  peuples,  que  nous  retrou- 


—  606  — 

voDfi  à  UD  haut  degré  dans  les  nations  de  l'antiqQÎté ,  et  qae  les 
peuples  primitifs  et  traditionnels  de  nos  jours,  les  Orientaax  et 
nos  Arabes ,  portent  et  font  briller  au  soleil  conime  lears  belles 
armures  et  leurs  riches  pierreries.  Ainsi  de  nous,  Messieors* 
Depuis  nos  origines  chrétiennes,  NAntes  a  été  Adèle,  sans  un 
jour  de  déviation*  La  religion  de  la  patrie  —  qui  esl  celle  do 
ciel  —  y  a  eu  ses  plus  nobles  illustrations.  Ni  la  gloire  des  vertus, 
ni  la  gloire  des  épreuves,  ni  la  gloire  du  martyre  ne  Im  ont 
manqué.  Les  Clair,  les  Similien  et  les  Félix,  les  Donatien  et  les 
Gohard  ont  jeté  sur  elle  le  plus  vif  éclat,  et  dans  toot^  les  grandes 
crises  de  notre  histoire,  avec  une  merveilleuse  immutabilité, 
elle  s'est  montrée  fidèle. 

Hais  trêve  du  passé. 

De  DOS  jours,  elle  est  encore  elle-même.  Ces  choses  s'appré- 
cient par  les  témoignages  et  les  faits.  Si  nous  ne  sentons  pas  ce 
qui  s'opère  au  milieu  de  nous,  les  étrangers  peuvent  nous  l'ap- 
prendre. Eii  bien!  que  notre  modestie  l'accepte  ou  non,  nous 
sommes  la  grande  viUe  la  plus  religieuse  de. notre  France.  Qu'il 
y  ait,  comme  dans  toute  grande  cité,  des  désordres  et  des 
vices,  qui  le  conteste?  Chaque  jour,  le  flux  de  la  mer  apporte 
à  nos  rivages  ses  immondes  débris  ;  ainsi ,  la  corruption  qu'en- 
Iratne  une  civilisation  qui  se  déprave,  nous  jette  ses  épaves 
impures.  Hais  le  bien,  mais  la  religion,  mais  les  sentiments 
honnêtes  et  les  vertus  qui  en  découlent,  débordent  de  foutes 
parts. 

Au  reste,  un  instrument  de  la  science  mesure  le  degré  de  cha- 
leur de  la  température;  un  thermomètre  moral  mesure  également 
la  force  du  sentiment  religieux.  C'est ,  d'une  part ,  l'ardeur  de  la 
charité  féconde  et  expansive ,  et  c'est  aussi  l'eABorescence  des 
monuments  qui  l'expriment  et  l'attestent.  J'ai  dit  l'effloreecence; 
car,  vous  en  êtes  les  témoins,  des  monuments  —  et  quellss 
asuvres  !  quelle  grandeur  i  quelle  beauté  f  -^  se  sont  épaoouis  sur 


~  607  — 

ooire  sol  comme  dos  prodticUoos  naturelles,  comme  des  fleurs 
qui,  dftns  w  fafierre,  au  souffle  euibaumé  du  printemps,  en- 
ir'ouvrent  leurs  riches  corolles*  Ces  grandes  œuvres  ne  se  len- 
teni  pas,  d^  se  réalisent  pas  sans  la  conviction,  sans  la  foi  qui 
soiMève  sinon  les  montagoes,  du  moins  d'immenses  obstacles. 
U  faut  un  levier  jbieo  puissant,  dont  le  point  d*appui  soit  placé 
bi^n  haut,  pour  mettre  en  mouvement  tant  de  volontés,  tant 
de  sacrMkes»  pour  les  accomplir  en  peu  de  temps  et  ea  si  grand 
nombre ,  avec  uq  tel  succès  et  un  tel  entrain ,  sans  que  Tun  nui^e 
à  l'autre.  Si  bien  que  Ton  peut  affirmer  que  de  tous  les  points 
du  monde ,  Nantes  est  celui  où  cette  vitalité  religieuse  s'est  ma- 
nifestée avec  le  plus  de  puissance  et  d'énergie. 

jQommeni  ne  pas  comprendre  la  portée  de  pareils  faits? 

Comment  n'en  pas  tirer  la  légitime  conclusion? 

Ainsi ,  pendant  que  le  sentiment  préservateur  du  monde  lutto 
et  triomphe  dans  notre  ville,  pendant  qu'il  écrit  ses  pages  im- 
ipprtelles,  dresse  ses  impérissables  monuments,  élève  et  ses 
.maisons  hospitalières  et  ses  temples  —  doubles  paratonnerres 
qui  soutirent  et  détournent  les  foudres  du  ciel  et  de  la  terre  ; — • 
la  cité  s'enrichit  et  s'einbellit.  Elle  reçoit  sa  -dernière  parure , 
Ja  s^eule  beauté  qui  semblât  lui  manquer  jusqu'ici,  celle  qui 
^tire  l'étranger,  le  captive  et  le  charme ,  la  beauté  des  monu- 
ments qui  rompent  la  monotonie  de  nos  villes  modernes,  trop 
lîères  de  leur  alignement  et  de  leur  régularité ,  tranchent  sur  les 
habitations  faumaines  et  sur  l'azur  du  ciel  par  ces  vastes  con* 
slructions  semblables  à  des  palais,  par  ces  dômes  élevés,  par  ces 
fours  imposantes ,  par  ces  flèches  aériennes  et  élancées,  où  Tœil 
se  repose,  jdù  f&ïm  attache  aa  pensée  ;  véritable  caractère  de  la 
poétique  beauté  d'une  contrée ,  principe  de  ces  impressions  in- 
définies qui  font  rêver,  et  attachent  à  ces  lieux  gravés  pour 
j^n^is  dans  la  mémoire. 

Plus  que  jamais  donc,  Nantes  sera  nommée  la  belle  et  la  jolie. 


~  608  — 

Pour  moi,  je  ne  puis  la  parcourir  sans  être  frappé  du  cachet  de 
beauté  qui  la  distingue.  Quelle  charmante  et  heureuse  positîoo  ! 
comme  elle  est  jetée  avec  grâce,  comme  elle  s'étend  déliciea- 
sèment  sur  les  rives  de  son  grand  fleuve  et  sur  les  bords  si  variés 
de  ses  deux  rivières!  Quelle  richesse  d'aspect,  quelle  diversité 
tranchée  de  sites  et  d*horizons,  soit  que,  descendant  de  la  gare, 
au  sortir  de  cette  immense  prairie  de  Mauves,  quittant  la  belle  rue 
de  la  côte  Saint-Sébastien,  que  termine  ce  grand  monument  de 
notre  hospice  général ,  vous  vous  tourniez  vers  la  ville  dont  le 
panorama  magique  soffre  à  vos  yeux,  avec  son  vieux  château  et  sa 
chapelle (i),  ses  vieilles  tours  et  ses  élégantes  constructions  de  la 
Renaissance ,  les  cours  avcic  leurs  arbres  séculaires  et  la  statue 
de  la  bonne  duchesse,  la  cathédrale,  masse  imposante,  qui  do- 
mine de  sa  gigantesque  grandeur  la  ville  entière  comme  une 
mère  ses  petits  enfants;  soit  que,  suivant  cette  ligne  intermi- 
nable de  quais  superbes  avec  leur  mouvement,  leurs  remar- 
quables façades  et  la  vue  toujours  si  attachante  d'un  port  actif  et 
animé,  vous  poursuiviez  bien  loin  votre  marche  jusqu'à  ces  beaux 
coteaux  de  Sainte-Ânne  et  de  THermitage,  qui  ne  terminent 
pas  encore  la  cité,  et  où  Louis  XIV,  dans  ses  voyages  à  Nantes, 
se  faisait  conduire  pour  y  contempler  le  spectacle  vraiment  re- 
marquable de  la  ville  à  ses  pieds,  du  port  etdeses  navires,  du 
fleuve  et  de  son  cours  imposant,  et  de  ces  Mes  verdoyantes  et 
ombragées  qui   coupent  le  cours  de  la  rivière  et  en  font  une 
délicieuse  campagne,  et  de  ces  coteaux  opposés  dont  rien  ne 
surpasse  la  beauté  et  la  grâce. 

Dans  le  parcours  de  la  cité,  n'ètes-vous  pas  frappé  de  ces 
cpntinuels  cours  d*eau  que  vous  trouvez  partout ,  —  Teau  qui 


(i)  Des  archéologaes  prétendent  que  le  monoment  que  je  déaigae  a'ett 
pas  ane  chapelle. 


r-   609  — 

réjouit  l'œil ,  enchante  le  paysage ,  donne  à  tout  la  beauté  et  la 
vie.  —  A  la  vue  de  ces  ponts  continuels ,  de  ces  Iles  nombreuses 
succe^ivement  réunies  à  la  ville ,  ne  vous  semble-t-il  pas  habiter 
une  nouvelle  Venise?  Et  lorsque,  exemple  unique  peut-être,  vous 
traversez  cette  ligne  infinie  de  ponts  el.de  rivières,  bordés  de 
quais  si  beaux,  de  cales  spacieuses  et  commodes,  et  qu'à  l'ex- 
trémité de  cette  longue  avenue,  vous  rencontrez  le  même  fleuve, 
encore  plus  large  qu*au  point  de  départ,  h'éprouvez-vous  pas  de 
Tétonnement  et  du  plaisir? 

Pour  moi,  je  ne  vois  jamais  sans  une  forte  impression  le  ma- 
gnifique spectacle  qui  de  là  se  dérouleaux  regards,  et  j'ai  ouï 
dire  souvent  que  le  grand  Empereur,  lorsqu'il  vint  dans  nos  murs, 
fut  surpris,  lui  qui  avait  tant  vu,  de  la  beauté  de  cette  scène 
grandiose.  Adossée  aux  fortifications  démantelées  et  en  ruine  du 
vieux  Pirmil,  il  contempla  longtemps  le  fleuve  qui  étend  au  loin 
ses  flots  tranquilles ,  et  la  ville  qui ,  à  droite  et  à  gauche ,  se  déve- 
loppe avec  tant  de  grâce  et  une  imposante  grandeur,  et  il  reconnut 
dans  Nantes  une  des  plus  belles  villes  de  son  empire  ! 

0  Nantes,  grande  et  chère  cité  à  qui  j'ai  voué  ma  vie  et  ses 
labeurs,  où  j'ai  rencontré  tant  de  nobles  cœurs,  tant  de  belles 
intelligences  et  de  si  bonnes  afl^ections,  dont  j'ai  tant  de  fois, 
dans  l'absence,  regretté  les  mœurs  douces,  la  simple  franchise 
et  la  cordiale  sympathie  ;  Nantes ,  si  glorieuse  par  ton  passé ,  par 
tes  grands  souvenirs,  tes  enfants  généreux,  tes  œuvres  saintes. 
Nantes  pour  qui  le  ciel  a  tant  fait,  puisses-tu  ne  jamais  dégé- 
nérer !  Puisse  la  pure  morale  de  tes  pères  garder  toujours  tes 
enfants  dans  le  droit  sentier  de  Thonneur  et  continuer  les  tra- 
ditions de  franchise  et  do  loyauté,  qui  ont  fait  ta  gloire  et  la 
richesse. 

Puisse  la  Religion,  qui  veilla  sur  ton  berceau,  te  suivre  jusqu'à 
ton  dernier  jour,  avec  son  cortège  de  vertus  et  de  bienfaits! 
Que  tes  fils  vouent  au  vrai  et  au  bien  les  forces  de  leur  intelli- 

39 


-  610  — 

gence,  à  ta  prospérjté  et  à  ta  gloire  toute  la  puissance  de  leur 
activité t  Que  tous,  par  de  communs  efforts,  rivalisent  d^amour 
fi  de  dévoOmeût  pour  tes  intérêts  sacrés!  Que  diaque  année 
ajoute  un  nouveau  fleuron  à  ta  couronne  de  grandes  choses  et 
de  saintes  œuvres!  que  tu  sois  pour  notre  chère  France  Gomme 
la  ville  modèle ,  la  digne  reine  de  ces  contrées  occidentales  toa* 
jours  renommées,  parce  que  toujours  fidèles! 

Et  si,  pour  achever  de  t'embelliret  d'imprimer  à  ta  prospé- 
rite  un  élan  décisif,  il  faut  le  concours  d'une  volonté  lofite-puîs- 
santé,  appelons  de  nos  vœux  le  jour  où  cette  intelligence  qui 
sait  tout  embrasser,  et  ce  ferme  vouloir  qui  ne  connaît  pas 
l'obstacle,  viendra  dans  tes  murs,  comprendra  ton  importance» 
tes  ressources  et  tes  besoins,  et  réalisera  ce  que  mon  cœur 
filial  et  dévoué  exprime  aussi  faiblement  qu'il  le  désire  avec 
ardeur  !... 


RAPPORT 


SUR  LB8 


mm  DE  11  mM  k(,Mm  m  Nms 

PEHDAMT  L'ANNÉE  1 857-1 8B8 

LU  EH  BÉANGE  PUBLIQUE  DE  CEITE  SOCIÉTÉ 

PU  LE  i'  Ch.  ROUXËAU  ,  SECRiTilU  fiillÉUl. 


Hbssieubs, 

La  Société  Académique  vient  de  terminer  sa  soixantième  cam- 
pagne :  elle  est  encore  une  fois  réunie ,  comme  une  armée  des 
temps  antiques,  le  soir  d'une  grande  bataille,  pour 

Compter  ses  morts  ,  se  tresser  des  coaroanes 
Et  rendre  grâce  aax  Dieaz. 

La  vie  des  Sociétés  savantes  n*est-elle  pas,  en  efiet ,  une 
longue  bataille ,  une  lutte  pénible  et  pleine  d'émotions  contre 
toutes  les  infirmités  humaines ,  et  les  gros  bataillons  armés  par 
l'igooranoe  et  des  intérêts  intraitables  ;  lutte  souvent  sans  profit 
et  sans  gloire ,  sans  compter  les  nobles  et  généreux  champions 


.     —  612  — 

de  cette  humanité  oublieuse  et  rebelle  qui  meurent  à  h 
peine?.  •• 

Loi'  fatale  à  laquelle  votre  famille  n*a  point  échappé.  Cette 
année  encore ,  quelques  branches  se  sont  détachées  du  &isceaa 
académique,  sous  la  main  impitoyable  du  temps...  Sebeolt, 
Fr.  Braheix  et  Ch.  de  Tollenare  manquent  à  l'appel. ...  Salut 
et  respect  aux  mânes  de  ceux  qui  nous  ont  précédés  dans  on 
monde  meilleur  ! 

Pour  les  caractères  d'élite ,  les  plus  rudes  épreuves  sont  une 
bonne  fortune.  Pourquoi  les  redouteraient-ils?  Loin  d'y  fiiîre  on 
triste  naufrage,  ils  en  sortent  plus  grands  et  plus  respectés.  Si  je  fais 
une  allusion  si  directe  au  long  et  regrettable  débat  dont  le  nom 
de  Seheult  réveille  le  Souvenir  mal  éteint  ;  si  je  me  plais  à  rendre 
publiquement  justice  à  la  mémoire  de  votre  ancien  collègue , 
c'est  que  j'ai  cru  que  la  fortune,  la  réputation,  la  gloire  de  cbacaa 
de  vos  membres  étaient  votre  fortune ,  votre  réputation  ,  votre 
gloire  h  tous.  N'ai-je  pas  vu,  tout  dernièrement  encore,  une 
preuve  éclatante  de  cette  fraternelle  solidarité  dans  Timmense 
cri  de  satisfaction  qui  s'est  élevé  du  sein  de  votre  Société,  quand 
une  glorieuse  distinction  est  venue  récompenser  ,  à  votre  tète , 
tant  de  nobles  travaux ,  tant  de  titres  dont  je  ne  citerai  qu'un 
seul ,  le  plus  faible  peut-ôlre  ,  la  résurrection  de  l'architecture 
religieuse  dans  votre  département.  • . 

Que  vous  dirai-je  de  Fr.  Braheix  et  de  Ch.  de  Tollenare  ? 
Après  la  notice  biographique,  lue  dans  une  de  vos  dernières  séan- 
ces ,  par  M.  l'abbé  Fournier  ,  des  éloges ,  bien  qu'ils  les  méritent 
sans  aucune  restriction ,  ne  seraient  qu'un  hors-d'œuvre ,  une 
maladresse.  Je  préfère  vous  laisser  sous  l'impression  de  vos 
souvenirs. 

D'un  autre  côté ,  HH.  de  Lafforest  et  Grégoire ,  en  quittant 
Nantes  pour  une  autre  résidence  ,  changeaient  leur  titre  contre 
celui  de  membres  correspondants. 


—  613  - 

Heureusement,  de  nouvelles  et  brillantes  recrues  viennent 
chaque  année  combler  les  vides  creusés  dans  vos  rangs  par  la 
mort  ou  les  démissions  ;  un  sang  jeune  et  vigoureux  vient  in* 
cessamment  réparer  ces  pertes  cruelles. 

Vous  avez  admis  au  nombre  de  vos  membres  résidants  HM. 
Alfred  Reneaume  ,  avoué  et  docteur  en  droit  (1),  Fréd.  Saulnier , 
juge  suppléant  au  Tribunal  civil  de  Nantes  (2),  Tan  et  l'autre 
littérateurs  de  grande  distinction  ;  le  docteur  E.  Vignard  (3)  , 
le  docteur  Th.  Laênnec ,  héritier  d  un  nom  médical  illustre 
parmi  les  plus  illustres  de  notre  époque  (4)  ;  Schmit ,  inspec- 
teur de  r Académie  (5)  ,  Péner,  professeur  de  logique  au  Lycée 
Impérial  de  Nantes  (6)  ,  H.  Polo ,  juge  au  Tribunal  de  Corn- 
merce  de  Nantes  (7) ,  Âbadie ,  médecin  vétérinaire  et  membre 
du  Conseil  d*hygiène  et  de  salubrité  (8)  ,  Mourin ,  professeur 
d'histoire  au  Lycée  Impérial  et  à  l'Ecole  des  Sciences  (9). 

D'un  autre  côté  ,  vous  accordiez  le  titre  de  membres  corres- 
pondants à  M.  Trescaze,  de  Marseille,  lauréat  de  votre  Société  (10), 
à  MM.  les  docteurs  Cazenave,  médecin  des  Eaux-Bonnes  (11),  et 
Victor  Marcé  (12). 

Le  29  novembre  de  l'année  dernière  ,  les  abords  de  la  Mairie 
étaient  encombrés  par  une  foule  encore  plus  empressée  que  de 
coutume.  On  a  beau  dire  :  les  sciences  et  leurs  découvertes , 
les  lettres  et  leur  magie  ,  les  arts  et  leurs  merveilles  ont  partout 
et  toujours  la  même  influence  décisive,  indiscutable.  D'ailleurs , 


(I)  Rapport  de  M.  Gautret.  —X^)  Rapport  de  M.  £m.  Gantier  (rapport 
remarquable  inséré  dans  nos  Annales).  —  (3)  Rapport  de  M.  le  docteur 
Bernaadeaux.  —  (4)  Rapport  de  M.  le  docteur  Galloch.  —  (5)  Rap* 
port  de  M.  le  docteur  Malherbe.  —  (6)  Rapport  de  M.  Saulnier. 
(7)  Rapport  de  M.  Bobierre.  — -  (H)  Rapport  de  M.Trastour.  —  (9) 
Rapport  do  H.  Â.  Gomte.  —  (10)  Rapport  de  M.  de  Rivas.  -^  (11)  Rap- 
port de  M.  Manduit.  —  (12)  Rapport  de  M.  Papin. 


—  614  - 

la  perspective  d'entendre  sur  un  théâtre  profane  une  parole  too- 
jours  avidement  recueillie,  avait  imprinoé  à  la  curiosité  publique 
un  irrésistible  élan.  —  Jamais  attente  ne  fut  plus  pleinement 
justifiée  ;  jamais  celte  salle  ne  fut  témoin  d'un  accueil  plus  cIm- 
leureux  ,  mieux  mérité.  —  Dans  un  discours  aussi  remarquable 
par  l'éclat  du  style  que  par  la  grandeur  des  pensées  ,  votre  Pré- 
sident établissait  l'influence  de  la  religion  sur  l'esprit  humain  , 
la  hauteur  à  laquelle  se  sont  élevés  les  portes ,  les  artistes  ,  les 
savants  dominés  par  le  sentiment  religieux ,  et  la  triste  déca- 
dence des  plus  beaux  génies  qui  ont  abdiqué  ce  sentiment. 

Votre  Secrétaire  adjoint  vous  lisait  ensuite  le  compte-rende 
des  travaux  de  votre  Société. 

M.  le  docteur  de  Rostaing  de  Rivas  terminait  la  séance  par  le 
rapport  sur  les  concours  et  décernait  les  prix  (t). 

Dans  les  intervalles  des  discours ,  de  délicieux  morceaux  de 
musique  étaient  chantés  ou  exécutés  par  MH.  Champomier , 
Meilhan  frères  et  Dolmetsch. 

Le  30  novembre^  vous  procédiez  à  de  nouvelles  élections  (2). 


(1)  i»  A  M.  Jollin,  directeur  de  Tabattoir  de  Ifaotes,  une  médaille 
d'argent  de  première  classe ,  pour  son  Mémoire  sur  la  boocherie  \ 

2«  A  M.  Trescaze,  de  Tarbes,  une  médaille  d'argent  de  deuxième 
classe ,  pour  son  Mémoire  sur  la  même  question  \ 

3«  A  M.  A.  Vincent,  ingénieur  civil  li  Brest,  une  médaille  debromev 
pour  le  même  concours  ; 

4»  A  M.  E.  Pradal,  une  médaille  d'argent,  pour  son  Gatalogoedcs 
Cryptogames  de  la  Loire-Inférieure  \ 

€«  A  M.  Rajmondière ,  de  Hantes ,  une  médaiOe  d'argent,  povr  les 
grilles  Aunivores. 

(2)  nuiBÂu. 

MM.  L'abbé  Foumier,  président. 
Le  D'  Malherbe ,  vice-président* 
Le  Ù*  Rouxeau ,  secrétaire  général. 
Le  Beuf ,  secrétaire  a^ioint. 


615 


SecUom  de  ilédecliir* 


Je  commence  par  la  Section  de  médecine.  Cette  manière  de 
faire  les  honneurs  de  chez  soi  a  bien  quelque  chose  d'insolite  ; 
mais ,  pour  ne  rien  vous  cacher  ,  je  n'ai  pu  me  défendre  d'un 
peu  d'inquiétude  et  d'égoïsme  collectif  que  vous  avez  déjà  par- 
faitement deviné.  —  D'ans  une  galerie  de  tableaux ,  l'effet  de  cèr* 
laines  toiles  un  peu  sévères^  dépend  d'une  place  ,  d'un  jour  parti- 
culier. La  distribution  de  celle-ci  m'étant  confiée,  j*ai  cru  que  je 
pourrais,  tout  en  respectant  les  prétentions  légitimes  d'oeuvres 
aux  tons  plus  harmonieux  ,  au  dessin  plus  flatteur  ,  choisir  pour 
celles  de  mes  confrères  ,  la  place  la  meilleure ,  le  jour  le  plus 
&vorable. 

J'ai  tout  d'abord  un  regret  à  exprimer  ;  c'est  de  ne  pouvoir 
mettre  ,  à  la  place  de  mon  appréciation  sur  les  travaux  de  cette 
Section ,   un    rapport    qui   a   bien   agréablement   facilité   ma 


F.  Haette,  trésorier. 

Le  D'  Le  Bay  ,  bibliothëcairo  archiviste. 

Le  D'  Dclamare,  bibliothécaire  adjoint. 

COUITÊ    CBNTRAL. 

l**  Section  d'agriculture,  commerce  et  industrie, 
MM.  Benoal  ;  D"  0.  de  Sesmaisons ,  Gioapilleau.   . 

1*  Section  des  lettres ,  sciences  et  arts, 
MM.  Gnérand  ,  Grégoire  * ,  Dagast-Matifeux. 

Z^  Section  de  médecine. 
MM.  Les  D"  Blanchet,  Leteaneur,  de  Bivas. 

4<»  Section  des  sciences  naturelles. 
MM.  De  Tollenare ,  Gailliaud ,  Pradal. 

^  M.  Grégmre ,  démissionnaire ,  a  été  remplacé  pir  H.  Yandier. 


—  6J6  — 

tâche  :  celui  de  M.  le  docteur  Papin ,  son  Secrétaire.  Celle 
critique  fine  et  savante,  aiguisée  par  quelques  saillies  spi- 
rituelles et  de  bon  goût ,  qui  fouille  chaque  question  avec  la 
netteté  et  la  délicatesse  d'un  ciseau  d*artiste«  a  quelque  e 
de  singulièrenaent  attrayant.  —  Malheurensemeut  son  étendue 
trop  considérable  pour  les  bornes  étroites  dans  lesquelles  je  dois 
renfermer  ce  rapide  exposé.  Je  me  verrai  donc ,  quoique  à 
regret ,  réduit  à  effleurer  du  bout  de  Tatle  chacun  des  sujets  doot 
il  vous  a  fait  un  tableau  si  vif  et  si  précis. 

La  première  séance  de  la  Section  de  médecine  a  été  remplie 
en  grande  partie  par  le  discours  d'ouverture  de  son  Président  , 
M.  le  docteur  Ânizon,  L'auteur ,  avec  cette  urbanité  et  cette 
respectueuse  déférence  pour  ses  aines ,  dont  les  heureuses  tra- 
ditions s'effacent  hélas  de  plus  en  plus,  adressé  l'inventaire  de 
toutes  les  richesses  accumulées  dans  les  33  volumes  de  vos  An- 
nales. C'était  faire  un  délicat  éloge  de  vos  devanciers  et  de  vous- 
même  ,  que  de  vous  rappeler  la  part  considérable  que  votre 
Société  a  prise  dans  toutes  les  grandes  questions  qui  ont  agité 
le  monde  médical.  Hais  c'était  encore ,  c'était  surtout  une  ma- 
nière efficace  de  stimuler  votre  ardeur  créatrice ,  en  vous  for- 
çant à  faire  une  de  ces  comparaisons  dans  lesquelles  notre 
amour-propre  se  résigne  d'autant  moins  à  la  seconde  place ,  que 
nous  ne  dissimulons  guère  ,  en  général ,  nos  prétentions  à  une 

supériorité    incontestable   sur   les    générations  qui   nous  onl 

« 

précédés. 

A.  —  OBSEBVÀTiONS.  —  Cette  première  série  nous  offre  : 

1^  Une  relation  de  convulsions  traumatiques  écrite  avec  goât 
et  scrupuleusement  étudiée  par  M.  Bernaudeaux. 

2®  L'histoire  d'une  entérorrhagie  produite  p^r  une  transfor- 
mation crétacée  de  plusieurs  artères  ,  notamment  la  spléniqfue , 
chez  une  femme  âgée.  M.  Malherbe  dissèque  avec  sa  sûrelé  de 


—  617  — 

main  babitaelie  ce  fait  curieux  et  en  fiiît  ressortir  nettement  le 
point  culminant ,  la  gène  apportée  à  la  circulation  ,  d'où  la  plé- 
thore locale  ,  h  déchirure  des  vaisseaux  et  enfin  l'hémorrhagie. 
3®  Une  observation  d*épanchement  péritonéal  chronique  avec 
perforation  du  diaphragme  ,  observation  qui  révèle  une  fois  de 
plus  la  sûreté  de  diagnostic  de  H.  Bonamy. 

4*  Une  note  sur  une  ascite  idiopatbique  guérie  par  les  injec- 
tions iodées  dans  lesquelles  s*était  glissée  une  petite  proportion 
d*air  atmosphérique.  Pour  certains  esprits  ,  le  hasard ,  un  acci- 
dent ,  un  appareil  qui  fonctionne  mal ,  tout  devient  la  source 
d'un  précieux  enseignement.  Ce  cas  a  fourni  à  H.  le  docteur 
Letenneur  Toccasion  de  vous  démontrer  la  part  qui  pouvait  être 
faite,  dans  la  guérison  du  fait  actuel ,  à  ce  fluide  si  longtemps 
redouté,  et  tout  le  parti  qu'on  en  pourrait  tirer  dans  des  circons- 
tances analogues ,  en  le  rendant  le  véhicule  des  principes  mé- 
dicamenteux énergiques. 

5**  Une  discussion  approfondie  sur  les  kystes  abdomino-tu- 
baires  et  Thématocèle  péri-utérine ,  au  sujet  de  laquelle  notre 
savant  collègue, a  échangé  de  curieux  aperçus  anatomjques,  phy- 
siologiques et  pathogéniques  avec  HM.  Hélie,  Âubinais,  Calloch, 
Trastour,  Malherbe ,  Thibeaud  et  Bernaudeaux. 

6®  C'est  un  grand  mérite  ,  vous  a  dit  H.  le  docteur  Papin  , 
c*t?st  un  grand  mérite  pour  un  chirurgien  dont  la  main  est  leste 
et  hardie  ,  souvent  heureuse  ,  de  renoncer  à  ces  succès  éblouis- 
sants enlevés  à  la  pointe  du  scalpel  et  de  se  résigner  au  rôle 
modestement  effacé  de  la  chirurgie  conservatrice.  Chez  un  ma- 
lade atteint  d'un  polype  naso-pharyngien ,  H.  Letenneur  a  cepen- 
dant préféré  ce  dernier  rôle  ,  et  nous  l'en  félicitons.  A  force  de 
patience  et  d'ingénieux  procédés,  il  est  parvenu  à  renvoyer  son 
malade  Radicalement  guéri ,  sans  lui  laisser  de  ces  affreuses  mu- 
tilations qui  attestent  le  passage  cruellement  salutaire  de  la  chi- 


—  618  — 

rurgie.  Cette  circonstance  a  dft ,  nous  aimons  à  le  supposer  , 
doubler  la  reconnaissance  de  Topéré. 

7^  Une  note  sur  les  tummr$  sanguines  des  oreilles  *  affection 
peu  connue  ,  particulière  aux  aliénés  et  qui  ne  pouvait  échapper 
au  talent  d'observation  de ,  M.  le  docteur  Petit ,  directeur  de 
l'hôpital  général  de  Saint-Jacques. 

8"*  Deux  observations  d'anasarque  scarlaiineuse  enlevée  arec 
une  rapidité  exti*aordinaire  par  le  sulfate  de  quinine.  M.  le  D' 
Anizon  fait  suivre  ces  deux  faits  d'intéressantes  consîdératioos 
sur  la  pathogénie  de  l'albuminurie ,  et  sur  le  parti  que  roo  peut 
tirer  de  la  nouvelle  médication  contre  une  maladie  toujours 
redoutable. 

9°  Enfin ,  voire  Secrétaire  général  vous  a  donné  lecture  de 
deux  faits  curieux  ,  l'un  d'urticaire  intermittente  guérie  par  le 
sulfate  de  quinine ,  lautre  de  pneumonie  double  avec  délire  , 
rebelle  à  toute  médication  rationnelle  et  cédant,  comme  par  en- 
chantement, à  l'action  du  musc.  —  Ce  dernier  fiaiit  a  été  la 
contre-partie  d'une  communication  orale  de  M.  le  docteur  Ber* 
naudeaux,  sur  Virrpuissance  du  musc,  dans  un  cas  de  pneumonie 
ataxique,  terminé  par  la  mort. 

B.  —  TRAVAUX  ORIGINAUX.  —  Daus  ccttc  secoude  série  nous 
trouvons  : 

i**  Deux  monoj^raphies  de  H.  le  docteur  Trastour.  —  La  pre- 
mière ,  intitulée  du  vertige  nerveux  ,  a  été  couronnée  par  l'A- 
cadémie Impériale  de  Médecine  ,  à  la  suite  d'un  concours  sur 
une  question  dont  l'histoire  laissait  encore  beaucoup  à  désirer. 
C'est  vous  rappeler  d'un  mot  la  manière  dont  notre  jeune  con- 
frère l'a  traitée. — La  seconde  a  pour  sujet  l'efficacité  de  l'iodure 
de  potassium  contre  les  ulcères  chroniques  des  jambes ,  lors 
même  qu'ils  n'ont  pas  une  nature  spécifique.  Si  Fexpérience 
vient  justifier  les  promesses  de  cette  nouvelle  médication  ,  nous 


\ 


-^  619  — 


aurons  encore  à  célébrer  one  conquête  de  Pétude  et  de  l'esprit 
d'induction  sur  la  routine  et  le  découragement. 

2®  Dne  étiuk  anatomo-pathologique  sur  ks  organes  auditifs 
d*un  sourd'tnuet ,  par  M.  Hélio.  Pour  Thonorable  professeur, 
ainsi  que  pour  H.  Ménière ,  la  surdité  congénitale  est  liée  le 
plus  souvent  à  un  arrêt  de  développement  de  l'appareil  de  l'ouïe  : 
un  grand  nombre  de  faits  le  prouvent  surabondamment.  L'ana- 
tomie  vient  encore  ici  donner  le  dernier  mot  d'une  question 
dans  la  solution  de  laquelle  l'imagination  avait  presque  fait  tous 
les  frais. 

3^  Dans  un  second  travail  d'anatomie  physiologique ,  H.  Hélie 
nous  donne,  avec  son  exactitude  et  sa  finesse  de  détails  habi- 
tuelles, l'histoire  des  Trompes  de  FcUlope,  leur  structure  in- 
time ,  etc. 

4*'  Nous  touchons  dès-lors  au  domaine  de  l'obstétrique ,  dans 
lequel  H.  Aubinais  a  fait  une  nouvelle  excursion,  sur  les. traces 
des  grands  maîtres ,  dont  il  aime  à  rappeler  la  pratique  ,  à 
méditer  le  haut  enseignement.  —  Abordant ,  cette  fois ,  une 
des  questions  les  plus  terribles  de  cet  art  si  difficile  (i) ,  qui 
exige,  à  certaines  heures,  tant  de  lucidité  dans  le  coup-d'œil , 
tant  d'énergie  dans  l'initiative,  tant  d'adresse  dans  l'exécution, 
notre  collègue  tire  de  sa  pratique  privée  quelques  exemples  de 
guérison  d'accidents  réputés  presque  constamment  mortels  par 
bien  des  hommes  expérimentés.  In  spem  contra  spem  !  Telle 
semble  être  la  devise  de  l'auteur ,  fière  et  généreuse  devise 
qui  doit  toujours  être  inscrite  sur  le  drapeau  de  la  médecine. 
En  effet,  la  vie,  pour  qui  veut  sonder  ses  mystérieuses  profon- 
deurs, la  vie  de  la  femme  surtout,  n'a-t- elle  pas  d'inépuisables 
ressources,  des  trésors  d'incomparable  énergie  ?  Ne  la  voyons- 


(1)  De  V implantation  cenircde  du  placenta  sur  lé  col  de  l'utérus. 


—  620  — 

nous  pas  tous  les  jours  plier  sous  l'effort  des  orages  les  plus 
violents,  et  se  relever  immédiatement,  presque  sans  garder  de 
traces  de  leur  passage  ?  Applaudissons-donc  aux  efforts  de  la 
génération  actuelle ,  pour  secouer  la  désolante  torpeur  d'an 
fatalisme  médical  énervant.  Agitée  par  un  sentiment  d'inquiétude 
inouie,  d'aspirations  ardentes  vers  l'inconnu,  portée,  outre 
mesure  peut-être,  à  tout  remettre  en  question,  à  fiiire  table 
rase  du  passé  ,  elle  s'attaque  avec  fureur  aux  obstacles  ,  surtout 
aux  impossibilités  dont  le  nom  seul  l'irrite.  Gardons-nous  d'eu- 
traver  ses  efforts  passionnés  :  C'est  à  ce  prix  seul  que  nous 
verrons  l'accomplissement  de  la  parole  sacrée  :  Cherchez  ei  cotes 
trouverez. 

C.      —       OUTRIGES     ÉTRimGERS     SODHIS      ▲      L'eXÀHSN     D'vm 

coKHissiON.  —  Deux  ouvrages  venus  du  dehors  ont  été  l'objet 
de  rapports  spéciaux. 

Le  premier  est  un  Traité  des  eaux  minérales  françai$e$  ei 
étrangères^  par  M.  le  D'  Durand-Fardel,  dont  M.  Trastour 
vous  a  donné  un  élégant  et  élogieux  compte-rendu. 

Le  second  n'est  qu'un  monstrueux  factum,  rudis,  indiges- 
toque  moles,  envoyé  fièrement  par  son  auteur  à  la  conquête 
d'un  nouveau  titre  scientifique,  celui  démembre  correspondant 
de  votre  Société.  L'essai  n*a  pas  réussi.  —  Ce  livre  est  tombé 
entre  les  mains  de  M.  le  D'ilenry,  qui  a  fait  rudement  payer 
au  malencontreux  récipiendaire  ses  prétentions  «  à  enlever  vos 
»  suffrages  au  moyen  de  n'importe  quelle  brochure ,  signée  de 
»  n'importe  quel  nom  parisien,  o  suivant  Theureuse  expression 
de  M.  Papin.  Notre  jeune  et  savant  rapporteur  a  justement  flagellé 
l'arrogante  ignorance  de  l'auteur ,  et  montré  que  si  les  Sociétés 
savantes  ouvrent  avec  empressement  leurs  rangs  au  vrai  mérite, 
elles  les  referment  avec  indignation  devant  les  coups  de  grosse 
caisse  d'un  charlatanisme  sans  vergogne. 


—  621  — 

D.  —  comuNiCATions  obàles.  —  Quelques  communications 
orales  sont  venues  combler  les  vides  laissés  dans  vos  séances 
par  de  trop  rares  lectures  ;  Ces  communications  ont  presque 
toujours  pour  résultat  heureux  de  provoquer  des  discussions 
duos  lesrjuelles  chacun  vient  apporter  le  fruit  de  son  expérience 
et  de  ses  méditations. 

H.  Henry  vous  a  présenté  quelques  faits  heureux  à  l'appui  de 
l'efficacité  d'un  nouveau  mode  de  traitement  de  la  congestion 
cérébrale  et  de  l'apoplexie ,  par  le  bicarbonate  de  soude.  Si  ces 
faits  sont  encore  trop  peu  nombreux  pour  entraîner  la  convic- 
tion, ils  auront,  du  moins  l'avantage  de  provoquer  de  nouvelles 
et  plus  complètes  recherches. 

Votre  Secrétaire  général  a  également  appelé  votre  attention 
sûr  une  médication  nouvellement  préconisée  par  H.  Churchill, 
contre  la  phthisie  pulmonaire.  L'hypophosphite  de  soude  lui 
aurait  semblé  un  excellent  palliatif.  —  Quant  à  H.  Churchill , 
il  est  prodigieusement  nffirmatif  :  Ce  nouvel  agent  réussirait 
presque  constamment  entre  ses  mains,  surtout  dans  la  période 
ta  plus  avancée  ;  il  s'en  suivrait,  selon  la  remarque  spirituelle- 
ment railleuse  de  M.  Papin,  qu'il  serait  assez  inutile  de  se  soigner 
au  début ,  et  infiniment  plus  avantageux  d'attendre  qu'on  fôt 
réduit  à  l'extrémité.  —  De  pareilles  énormités  sont  capables  dé 
noyer  dans  le  ridicule  les  vérités  les  plus  fécondes. 

Section  des  flciences  natnrelle»* 

Il  y  a  quelques  années ,  un  de  vos  plus  spirituels  secrétaires 
généraux ,  chargé  de  vous  rendre  compte  des  travaux  d'une  de 
vos  Sections,  vous  disait  que  ce  compte-rendu  était  tout  entier 
dans  le  dernier  mot  du  dernier  vers  de  la  dernière  scène  du 
dernier  acte  de  Bérénice. .  •  Hélas!  —  Peu  s'en  est  fallu  que  je 
ne  fusse  réduit  à  faire  à  H.  Talbot  l'emprunt  de  cette  piquante 
saillie,  au  sujet  des  opérations  de  votre  Section  des  Sciences 


natarelies.  Heureusement,  M.  Cailliaud  est  veau  rompre  qd 
silence  compromettant ,  expliqué  du  reste  par  des  études  d'ua 
autre  ordre,  études  plus  ambitieuses,  réservées,  dit-on  ,  à  de 
hautes  destinées. . . .  Mais  soyons  discret,  bornons-nous  à  notre 
rôle ,  et  revenons  au  nouveau  ménooire  de  notre  savant  cd-- 
lègue. 

Ce  n*est  pas  seulement  dans  les  classes  élevées  du  règne 
animal  que  l'on  rencontre  ces  monstruosités  qui  nous  surpreo- 
nent  et  nous  atttistent  :  les  derniers  échelons  de  ce  règue  n*eQ 
sont  point  exempts.  Ici  encore,  un  obstacle  physique  au  déve- 
loppement  normal,  une  aberration  dans  la  vitalité,  une  évolution 
incomplète  donnent  lieu  aux  difformités  les  plus  bizarres  :  M. 
Cailliaud  vous  l'a  démontré ,  en  faisant  passer  sous  vos  yeux  une 
série  de  coquillages  aux  contours  les  plus  insolites. 

Parmi  ces  coquillages ,  âl  en  est  un  surtout  qui  mérite  de 
fixer  l'attention  :  c'est  VUnio^margaritifera  dont  les  valves  sont 
souvent  tourmentées  de  la  façon  la  plus  irrégulière.  Mais  le 
pécheur  expérimenté  ne  s'y  trompe  pas  :  il  se  garde  bien  de 
rejeter  cette  écaille  disgraciée  dont  la  précieuse  difformité  trahit 
la  présence  d'une  ou  plusieurs  perles,  éternel  objet  d'une  si  ar- 
dente convoitise,  d'une  si  âpre  exploitation.  Ainsi,  l'homoie 
est  plus  équitable  envers  un  grossier  mollusque  qu'envers  son 
semblable!  —  Que  de  perles,  en  effet,  que  de  trésors  cachés 
parfois  sous  une  enveloppe  inculte  ou  repoussante ,  trésors  qui 
s'épanouiraient  sous  un  regard  de  bienveillance  et  se  cachent 
douloureusement  ou  s'altèrent  devant  l'impitoyable  raillerie  d'un 
cruel  et  injuste  dédain  ! . . . 

Ces  monstruosités,  présentées  par  le  hasard,  ne  pouvaient 

suffire  à  l'inquiète  et  incessante  curiosité  de  M.  Cailliaud  :  il  a 

cherché  à  en  produire  de  nouvelles  et  plus  extraordinaires.  — 

Un  exemple  :  il  a  dépouillé  de  son  test  un  limaçon  de  jardin 

«  et  l'a  introduit  dans  une  coquille  du  Nouveau-Monde.  Le  sym- 


pathiquc  er  complaisant  escargot  a  parfaitement  supporté  ce 
cléménagemeDt  inattendu ,  qui  le  transportait  brusquement  en 
Amérique;  il  a  continué  tranquillement  son  œuvre,  greffant 
une  nouvelle  enveloppe  sur  celle  qu'on  lui  imposait,  sans  se 
douter  qu'il  improvisait  un  trait-d'union  entre  les  deux  hé- 
misphères. 

M.  Cailliaud  termine  son  mémoire  par  une  rude  sortie  contre 
les  difformités  imposées  par  une  mode  barbare  autant  qu'hostile 
aux  lois  éternelles  de  la  beauté  plastique.  Ce  ne  sont  pas  seule- 
ment les  pieds  des  dames  cliinoises  qui  courroucent  notre 
collègue;  il  est  certaine  partie  de  la  toilette  de  nos  Euro- 
péennes qui  n'a  pas  trouvé  grftce  devant  sa  verve  passionnée 
pour  la  forme  idéale.  Verra-t-il  accomplir  cette  réforme  si  vive- 
ment-appelée?  Je  ne  sais  si  je  m'abuse,  mais  je  crois  que 

L'on  verra  sur  nos  rails  l'antiquo  palanquin , 
Les  modes  de  Paris  triompher  à  Pékin , 
En  France,  k  la  beauté ,  refaser  tout  hommage , 
Avant  que  du  corset  disparaisse  l'usage. 

Section  d'Agricaltare,  Commerce  et  Indastrie» 

C'est  un  spectacle  curieux  que  celui  des  premières  tentatives 
commerciales  d'un  grand  pays  comme  le  nôtre  !  Que  d'entraves 
viennent  se  jeter  à  la  traverse  de  ces  opérations  encore  si  faibles, 
si  élémentaires  !  —  Vexations  seigneuriales  de  toute  sorte, 
redevances  exorbitantes,  droits  de  douanes,  de  haut  passage , 
de  resve ,  douanes  intérieures ,  vente  du  marché  national  aux 
étrangers ,  etc.  ;  sans  compter  toutes  bs  violences  arbitraires 
exercées  par  un  fisc  dévorant  et  perfide  ,  au  profit  de  despotes 
besogneux  e^  superbes ,  dont  aucun  ne  semble  comprendre 
que  sa  propre  fortune  est  liée  à  la  fortune  de  son  pays  ;  sans 
compter  les  guerres  incessantes  de  province  à  province ,  de 


—  624  — 

ville  à  ville,  de  château  à  château  ;  les  déprédations  d*une 
dalité  batailleuse  et  pillarde  ;  telles  sont  les  conditions  désas- 
treuses au  milieu  desquelles  naît  et  se  débat  le  commerce  de  la 
France ,  depuis  le  X®  siècle  jusqu'à  la  fin  du  XV*. 

.  Mais  voici  .venir  Louis  XI,  tyran  cruel,  politique  intelligent 
et  profond.  Son  coup-d*œil  vaste  et  sûr  a  compris  toute  I  im- 
portance du  commerce ,  toute  la  grandeur  dont  il  peut  doter 
la  France.  Bientôt ,  sous  sa  puissante  impulsion  ,  les  arts  et  Tin- 
dustrie  sortent  du  néant,  des  manufactures  s'élèvent,  un  système 
habilement  prohibitif  protège  les  marchands  français.  ••  — 
Malheureusement,  ses  successeurs,  emportés  par  les  guerres 
d'Italie  qui  ne  leur  apportent  que  des  revers  ou  une  gloire  éphé- 
mère et  stérile,  négligent  de  suivre  ses  traces  ;  et,  malgré  les 
découvertes  de  quelques  navigateurs  français  au  Nouveau-Monde, 
notre  pays  ne  prend  qu'une  faible  part  à  l'immense  développe- 
ment du  mouvement  maritime  de  l'Europe.  —  Si  les  efforts  de 
François  I*'  relèvent  un  instant  notre  commerce,  surtout  dans 
le  Levant,  les  guerres  de  religion,  et  avec  elles,  le  retour  des 
exigences  effroyables  d'une  insatiable  fiscalité  arrêtent ,  pour  un 
demi  siècle ,  son  essor. 

II  était  réservé  à  Henri  IV  de  réparer  ces  désastres.  Création 
du  Conseil  général  du  commerce,  régularité  dans  les  droits 
d'entrée  et  de  sortie ,  avantages  accordés  à  ceux  qui  relèvent  le 
pavillon  national,  droit  d'ancrage  sur  les  étrangers,  colonies 
lointaines ,  etc.  ;  rien  ne  fut  oublié  par  le  Béarnais  «  dont  on 
retrouve  le  génie  et  la  main  dans  toutes  les  grandes  choses  de 
cette  époque.  Toutefois,  les  ixma!M%  intérieures  résistèrent  à  ses 
projets  de  réforme.  —  Sous  Louis  XIIl ,  les  Etats  généraux  de 
1614  réclamèrent  en  vain  la  suppression  de  ce  monstrueux  et 
intolérable  abus,  ainsi  que  l'entrée  franche  des  matières  pre- 
mières. L'heure  n'était  pas  encore  venue  pour  eux  de  parler  en 


—  625  — 

maîtres,  et  de  briser  d'un  seul  coup  presque  toutes  les  entraves 
du  commerce. 

Tel  est  le  tableau  que  M.  Le  Beuf ,  votre  lauréat  de  1856 , 
vous  a  présenté  sous  le  titre  d'Etudes  sur  la  politique  commer- 
ciale de  la  France,  Son  travail  s'arrête  à  Richelieu.  Nous  espé- 
rons que  l'auteur,  qui  a  si  vivement  captivé  notre  intérêt ,  ne 
nous  fera  pas  attendre  longtemps  la  fin  de  ses  études. 

Quittons  un  instant   le    domaine  des   intérêts  généraux  de 
la  France  f  et  rentrons  dans  nos  murs  où  s'agite  une  ques- 
tion toute  palpitante  d'actualités.    To  be,  or  not  to  be ,   être 
ou    ne  pas   être,  tel    est,   en    effet,    pour   Nantes,    l'alter- 
native  créée  par    l'ouverture  du  bassin  à  flot ,   au  bas  de  la 
Loire,  et  le  prolongement  de  la  voie  ferrée  jusqu'à   TOcéan. 
—   Le   Favel  Neptunus  eunli  cessera-t-il  d'être  là  devise  de 
Nantes,  pour  devenir    celle   de   Saint-Nazaire ?  Verrons-nous 
notre  vieille  cité  s'évanouir  devant  la  fortune  d'une  rivale  encore 
à  l'état  embryonnaire,  comme  Rouen  devant  celle  du  Havre? 
Ou  bien ,  le  développement ,  la  prospérité  de  Saint-Nazaire  nous 
apporteront-ils  un  surcroît  de  richesse  et  d'activité  commerciale  ? 
La  solution  de  ce  problème  est  le  secret  de  l'avenir.  Toutefois , 
M.  Le  Beuf,  dans  un  remarquable  mémoire  sur  cette  question , 
n'élève  pas  le  moindre  doute  sur  les  destinées  de  notre  patrie. 
L'ouverture  du  bassin  à  flot,  le  prolongement  du  chemin  de  fer, 
n'auront  d'autre  résultat  que  de  créer ,  au  sein  d'un  nouveau  et 
industrieux   centre   de  population ,   un   magnifique  avant-port 
pour  Nantes ,  une  rade  immense  et  sûre  que  la  navigation  fran- 
çaise  et  étrangère  recherchera  de  préférence  à  celles  de  la 
Hanche. 

Mais  ces  heureux  résultats  dépendent  de  la  conservation  pour 
Nantes  de  ses  prérogatives  administratives  ,  touchant  les  douanes 
et  l'armement  et  lé  désarmement  des  navires,  prérogatives 
restées  entre  nos  mains,  grâce  aux  réclamations  de  n^otre  com- 

40 


—  626  — 

merce  ^  grâce  surtout  à  Theurense  et  habile  iotervention  de  M. 
^le  Conseiller  d'Etat ,  Préfet  de  la  Loire-loférieure  ;  2*  de 
1  amélioration  de  la  bafise  Loire ,  depuis  si  longtemps  ré  - 
clamée ,  amélioration  que  l'on  pourrait  obtenir  en  fixaot  les 
sables  dans  le  haut  du  fleuve,  et  en  désobstruant  le  bas  de  eoo 
cours,  soit  au  moyen  de  digues  longitudinales ,  soit  au  moyen 
de  dragages  énergiques  et  continus  ;  3^  de  puissants  et  nom- 
breux remorqueurs  dont  le  besoin  se  fait  si  vivement  senUr.  — 
A  ces  conditions ,  la  Loire  restera  toujours  la  voie  commi^rciale 
la  plus  sûre  ,  la  meilleure ,  la  plus  recherchée ,  et  Nantes ,  loin 
de  redouter  une  rivale ,  p*aura  qu'à  faire  des  vœux  pour  la  nou- 
velle ville,  à  la  prospérité  de  laquelle  ses  intérêts  sont  intime- 
ment  liés. 

A  la  navigation  se  rattache  une  question  d'une  haute  impor- 
tance. —  M.  Bobierre,  dans  un  mémoire  plein  de  bits  et  de 
scrupuleuses  analyses ,  a  étudié  successivement  la  valeur  com- 
parative des  cuivres  ,  des  bronzes  et  des  laitons  employés  pour 
les  doublages  de  navires.  D'après  les  recherches  de  Tauteur,  le 
cuivre  ne  constitue  un  bon  doublage  qu*à  la  condition  d*6tre 
d'une  grande  pureté ,  et  encore  cette  pureté  n*est-ellft  pas  une 
présomption  de  la  durée,  mais  seulement  de  l'uniformité  de  son 
altération.  Le  bronze  est  infniiment  supérieur,  pourvu  qu1l 
contienne  au  moins  6/00  d'étain ,  proportion  qui  lui  donne  un 
grain  plus  fin ,  une  texture  plus  homogène  :  mais  cette  supé- 
riorité est  compensée  par  un  inconvénient  dont  les  résuhats 
peuvent  être  fort  graves  :  le  bronze  se  recouvre  de  dépôts  ter- 
reux et  salins,  et  de  mollusques  nombreux  qui  retardent  k 
marche  du  navire. 

Les  laitons  donnent  d'assez  boas  doublagea  lorsque  la  pro- 
portion de  zinc  ne  dépasse  pas  0,34  «  et  qu'ils  ont  été  laminée 
à  froid.  Laminés  à  chaud ,  condition  seule  possible  quand  le 


^  627  ^ 

zinc  dépasse  0«34 ,  ils  deviennent  bientôt  poreux ,  (|'une  fragilité 
extrême ,  et  daivent  être  impitoyablement  rejetés. 

Nous  devons  encore  à  M.  Bobierre  un  rapport  sur  un  mémoire 
de  M.  Le  Veillé,  de  Nantes,  relatif  à  la  Canservation  des  ce-- 
réaies.  Tout  en  donnant  aux  ingénieux  procédés  de  notre  corres*^ 
pondant  les  éloges  qui  lui  semblent  mérités ,  H.  Bobierre  re- 
grette  que  l'expérience  ne  soit  pas  encore  venue  prononcer  sur 
une  question  d*une  aussi  haute  importtoce ,  et  lui  permettre 
d'être  plus  explicite  dans  son  appréciation. 

Section  de«  Lettre»,  Sciences  et  Arts. 

M.  Huette,  dans  une  notice  sur  les  effets  du  calorique 
rayonnant,  a  étudié  successivement  les  phénomènes  intéressants 
de  la  rosée ,  du  serein ,  de  la  gelée  blanche  ,  de  Thumidité , 
des  arborisations  cristallines  déposées  sur  les  carreaux  de  nos 
appartements,  etc. 


L'histoire  a  surtout  occupé  les  loisirs  de  quelques-uns  de  nos 
collègues. 

Si  nous  suivons  l'ordre  chronologique  ,  le  premier  mémoire 
qui  doive  nous  occuper  appartient  à  M.  le  baron  de  Girardot.  Il 
a  pour  titre  :  Procès  de  Renée  de  France ,  duchesse  de  Ferrare 
et  dame  de  Montargis,  contre  Charles  IX. 

Nous  sommes  au  lendemain  d'une  guerre  désastreuse  soutenue 
pendant  un  siècle  contre  les  Anglais,  pour  le  maintien  de  la  Loi 
salique  ,  et  c'est  une  fille  de  France  qui  réclame  ,  à  son  profit , 
le  démembrement  du  royaume,  au  mépris  de  la  Constitution  de 
son  pays,  au  mépris  des  traités  d'Anne  de  Bretagne  et  de  Charles 
VIII  ,  sans  égards  pour  la  coutume  bretonne  qui  ne  donnait  de 
droits  héréditaires ,  à  défaut  de  mâles ,  qu'aux  filles  atnées  et  à 


—  628  — 

leurs  successeurs  !  Ce  procès,  fondé  sur  une  clause  maiencoo^ 
treuse  et  banale  du  contrat  de  mariage  de  Renée  avec  Hercule 
d'Est ,  duc  de  Ferrare  ,  présente  le  spectacle  singulièFem^Dl 
attactiant  d*une  attaque  vive  ,  déliée  ,  captieuse  ,  pleine  de  res- 
sources inouïes ,  et  d^une  défense  rude ,  vigoureuse  ,  d'ane 
logique  accablante.  —  La  duchesse  ne  céda  que  pted  à  pied  : 
battue  sur  un  point ,  elle  se  jetait  sur  un  autre  avec  une  ardeur 
nouvelle  ,  comme  Thydre  de  la  Table,  faisant  toujours  valoir  des 
prétentions  inattendues ,  des  clauses  embarrassantes  ;  perdant 
toujours  et  jamais  découragée . . . .  Enfin  ,  il  fallut  se  résigner: 
elle  avait  contre  elle  le  droit ,  la  fortune  de  la  France,  et. . . . 
Catherine  de  Médicis. 

Franchissons  deux  siècles  avec  M.  le  baron  de  Girardot  :  abor- 
dons avec  lui   dans  ce  Nouveau-Honde  ^   qui    vient   d'être  le 
théâtre  d'événements  prodigieux.  Nous  y  trouvons  un   peuple 
jeune  ,  ardent ,  tout  palpitant  de  Témotion  de  la  lutte,  enivré 
de  succès  achetés  au  prix  d'héroïques  efforts.  —  Libre  ,  il  s'est 
constitué  en  République ,  sous  la  présidence  de   son   heureux 
général  ;  vainqueur,  il  veut  qu'un  ordre  de  chevalerie,  celui  de 
Cindnnalus ,  consacre  le  souvenir  de  son  triomphe.  Tous  les  gé- 
néraux  et  colonels  français  qui  ont  combattu  dans  la  guerre  de 
l'indépendance  en  seront  nommés  membres  ,  tous ,   excepté  La 
Fayette.  Qu'avait'il  donc  fait,  le  jeune  et  enthousiaste  gentilhomme, 
qui  devenait  Tobjet  d'une  si  singulière  exception  ?  —  Répon- 
dant seul  d'abord  au  cri  d'indépendance  ,  bientôt  suivi  d'un  cri 
de  détresse ,  d'un  peuple  révolté  contre  la  servitude ,  il  avait 
équipé  ,  à  ses  frais ,   une  frégate ,  pour  voler  à  son  secours, 
avec  une  poignée  de  volontaires  comme  lui,  reçu  le  baptême  de 
sang  à  Brandywine  et  à  Monmouth ,  défendu  avec  héroïsme  la 
Virginie  attaquée  par  des  forces  supérieures ,  sauvé  Sullivan  dans 
sa  retraite  de  Rhode-lsland  ,  fait  trois  voyages  en  France^  pour 
intéresser  à  ses  nouveaux  amis  le  peuple  de  la  terre  le  plus  pro- 


—  629  — 

.  digue  de  son  sang  et  de  son  or  ;  enfermé  Cornwaliis  dans  Yor- 
cktowD  avec  Thabileté  savante  d'un  vieux  général ,  Tavait  attaqué 
avec  l'élan  d'un  grenadier  et  forcé  à  mettre  bas  les  armes* 
Malheureusement ,  il  n*avail  pas  de  grade  dans  l'armée  française 

auxiliaire  :  il  était  simple  volontaire 

M.  de  Girardot  nous  adonné  la  correspondance  de  Washington, 
notamment  avec  Rochambeau ,  au  sujet  des  intérêts  de  la  nou- 
velle institution  ,  son  règlement  «  son  histoire  et  ses  péripéties. 
L'auteur  a  su  mêler  à  son  plan  quelques  notes  biographiques  sur 
les  principaux  Cincinnati  français  :  Bochambcau  ,  Custine ,  Au- 
tichamp,  Vioménil,  etc.,  réservés  à  une  célébrité  nouvelle,  triste 
ou  glorieuse,  qu'ils  devaient  acquérir  dans  leur  patrie. 

Mais  laissons  la  jeune  Amérique  dans  l'ivresse  de  son  triomphe 
et  revenons  dans  notre  patrie  ,  où  la  liberté  cherche  à  s'établir 
au  milieu  du  sang  et  des  ruines.  Venons  assister ,  avec  H.  de 
Girardot ,  à  ces  fêtes  républicaines ,  à  cette  reproduction  des 
mœurs  d'un  autre  âge  auquel  l'esprit  français  cherche  vainement 
à  se  plier.  —  Cette  joie  officielle ,  ces  manifestations  réglées  d'a- 
vance ,  comme  les  évolutions  d'une  armée  sur  un  champ  de  ma- 
nœuvres ,  vous  font  sourire. ...  En  effet ,  pourquoi  descendre 
des  hauteurs  de  l'épopée ,  pour  se  mêler  aux  mascarades  de  la 
rue?  C'est  donc  là. le  Gaulois,  ce  fanfaron,  ce  vantard,  comme 
l'appellent  ironiquement  ses  voisins  ?  Vantard  !  lui  qui  a  retenu 
les  noms  de  tous  ses  désastres  et  qui  ne  sait  pas  la  dixième  partie 
des  noms  immortalisés  par  lui  ;  qui  croit  naïvement  se  grandir 
en  jetant  sur  ses  glorieuses  épaules  la  défroque  de  Ronr^e  et  de 
Sparte  ,  sans  songer  que ,  dans  ce  capitole  qu'il  a  escaladé  plus 
d'une  ibis,  il  chercherait  vainement  une  pourpre  triomphale 
qui  égalât  les  sublimes  haillons  de  son  armée  d'Italie  !  • . . 

Un  dernier  mot  sur  1793.  —  La  rectification  historique 
de  H.  Dugast-Hatifeux ,  au  sujet  de  l'exécution  du  chftleau 
d'Aux  ,  a  donné  lieu  à   une  réponse  à   laquelle  l'auteur  a   cru 


—  630  — 

devoir  riposter  à  son  tour  :  feu  croisé  d'érudition  et  d*esprii  , 
dont  les  éciaboussures  ont  atteint,  je  le  sais,  hélas!  juiqw'à 
de  simples  spectateurs  qui  n*en  pouvaient  mais Pour- 
quoi s'en  plie^indre ,  après  tout  ?  Si  certaine  verve  railleuse  D*a 
pas  toujours  frappé  juste ,  pourquoi  l'en  biftmer  ?  Depuis  quand 
resprit  est*il  obligé  d'avoir  raison  ?  Et  pour  peu  qu'il  soit  de 
bon  aloi ,  n'est-il  pas  toujours  sûr  de  faire  son  chemin  ?  Tant 
pis  pour  les  éclopés  !  Que  diable  allaient-ils  faire  dans  eetfte 
galère  ? 

Deux  intéressantes  communications  de  M.  Renoul  doivent  nous 
retenir  encdre  sur  les  dernières  années  de  ce  XVIII*  siècle. 

Dans  la  première ,  l'auteur  nous  &it  assister  à  l'incendie  du 
grand  théâtre  de  Nantes  (7  fructidor  an  IV  —  24  août  1796) , 
à  toutes  les  scènes  émouvantes  de  ce  grand  drame ,  aux  actes 
d'héroïsme  qu'il  provoque  ,  aux  accusations  odieuses  dont  il 
l'occasion . .  •  Hais  glissons  légèrement  sur  cette  affreuse 
tropbe ,  tout  en  remerciant  H.  Renoul  de  consacrer  son  înlelli- 
gence  et  son  érudition  à  des  études  locales  si  importantes ,  si 
curieuses  ,  réclamées  avec  tant  d'instance  par  l'autorité  et  par 
divers  membres  de  notre  Société.  Un  lait  bien  plus  fécond  en 
enseignements  ,  raconté  par  le  même  auteur ,  se  présente  à  notre 
examen  :  je  veux  parler  de  l'histoire  de  la  CoUmne  Lauiâ  XVL 

<v  L'histoire  d'un  peuple  ,  a  dît  M.  Renoul ,  est  écrite  dans 
»  ses  monuments.  »  D'accord  ,  mais  il  y  a  peu  de  monuments 
qui  ne  soient  le  grand  livre  sur  lequel  sont  enregistrées  les  fiii- 
blesses  et  les  versatilités  arrachées  aux  peuples  par  la  peur  et 
l'intérêt. 

En  1 788  ,  le  commerce  de  Nantes  a  pris  une  large  extension  : 
des  quartiers  somptueux ,  de  magnifiques  établissements  publics 
se  sont  élevés  ,  comme  sous  la  baguette  magique  d'une  fée.  Nos 
architectes ,  dont  cette  immense  richesse  fiiit  la  gloire  et  la  for- 
tune ,  en  perpétueront  le  souvenir ,  en  élevant  à  leurs  frais ,  au 


—  6Si  — 

des  applaudissements  d'tin  public  idoifttre  de  son  roi  ,  une 
colonne  surmontée  de  la  statue  de  Louis  XVI ,  le  Bienfaisant , 
promoteur  de  cette  prospérité. 

Eh  quoi  !  les  fondements  de  ce  monument  de.  reconnaissance 
religieuse  sont  à  peine  jetés ,  qu'il  change  de  nom  ,  au  milieu 
des  salves  d'artillerie  du  pacte  fédératif;  la  Celonnedela  Liberté, 
entourée  de  bonnets  phrygiens  ,  sera  surmontée  par  la  statue  de 
Louis  XVI ,  le  restaurateur  de  la  liberté  française ,  le  roi  d'un 
peuple  qui  veut  être  libre.  A  l'œuvre  donc  ,  Xamarie  !   Taillez 
V06  crayons  ,  préparez  vos  ciseaux  ,  que  nous  puissions  bientôt 
contempler  les  traits  chéris  de  ce  monarque  que  sa  bienfaisance 
et  la  restauration  de  la  liberté  recommandent  également  à  l'a- 
mour de  ses  peuples  !. . .  Mais  que  dis-je  ?  Cachez  vite  cet  em- 
blème d'une  tyrannie  vaincue  le  20  juin ,  écrasée  le   10  août. 
Des  rois  !  F^a  France  en  eût-elle  jamais?. . .  Peut-être  la  vieille 
Frattce  asservie,  enlacée  dans  les  fers  d'un  despotisme  corrupteur 
et  avilissant  ;  mais  la  France  émancipée  ne  compte  son  histoire 
que  d'aujourd'hui  :  elle  inaugure  VAn  premier  delà  Liberté!. . . 
Habile  statuaire,  prends  vite  ces  bronzes,  ces  cuivres,    débris 
des  portes  de  la  ci-devant  cathédrale  ,  de  ces  cloches  ,  insignes 
d'un  âge  oublié ,  d'un  culte  proscrit ,  et  que  la  statue  de  la  liberté 
sorte  fière   et  radieuse  de  tes  mains   inspirées  ;  que  le  peuple 
nantais  applaudisse  avec  transport,  en  la  voyant,  du  haut  delà 
colonne,  bénir  ses  enfants  régénérés....  Arrêtez  imprudents! 
€ette  liberté   que  vous  acclamez  avec  tant  d'enthousiasme  est 
morte ,  étouflee  sous  les  lauriers  d'Egypte  et  d'Italie.  Entendez- 
vous  l'airain  qui  gronde,  et  dont  les  coups  multipliés  annoncent 
son  agonie  «t  l'avènement  d'un  nouveau  César  ! . . .  Rentre  dans 
le  néant ,  liberté  trompeuse  , 

Déîtë  qu'on  vante, 
R6crate  àilloors  des  martyrs  et  des  fous. . .' 


—  632  — 

Cette  colonne  sera  le  piédestal  de  Vaigle,  et  sur  son  immense 
spirale  ou  lira  les  noms  d'Arcole  et  de  Marengo ,  d'Austerlits  ei 
de  Friediand.  Ave,  Cmar  ^  Victor ,  Imperator  f  Qulroportent 
les-fcrSf  s'ils  sont  forgés  par  la  gloire  et  couverts  par  les  lauriers?.. 
Mais  la  gloire  est  bien  éphémère!  Qoels  sont  ces  bruits  sinistres? 
Que  signifient  ces  larmes  silencieuses  sur  les  visages  bromes  de 
nos  vieux,  de  nos  admirables  soldats?...   L'aigle,  lassé   de 
vaincre ,  est  tombé  sous  les  coups  d'une  nuée  d'éperviers  ;    le 
sol  sacré  de  la  patrie  est  foulé  par  un  million  d'étrangers  doot 
nous  avons ,  pendant  vingt  ans ,   broyé  les  bataillons  sous  les 
pieds  de  nos  chevaux  • . . .  Arborons  le  drapeau  des  lys ,  et  que  , 
du  haut  de  ce  monument,  Louie-le- Désiré  présente  à  ses  peuples 
reconnaissants  cette  Charte  sacrée ,  gage  d'une  alliance  impé- 
rissable. .'.  • 

Heureusement ,  la  victoire  est  restée  au  droit  et  au  bon  sens. 
Ceux  de  nos  architectes  qui  avaient  survécu  à  toutes  les  péripéties 
de  ces  temps  orageux  ,  eurent  la  satisfaction  de  voir  réaliser,  au 
bout  de  trente  ans  de  revirements  de  toute  sorte ,  leur  noble  et 
généreuse  initiative. 

Les  Gouvernements  qui  se  sont  suivis  ont  foit  preuve  d'une  sage 
politique ,  en  respectant  un  sentiment  pieux  qu'on  aime  à  cons- 
tater chez  les  peuples.  Le  souvenir  du  passé  ne  répond -il  pas 
également  du.  présent  et  de  l'avenir  î 

D*un  autre  côté  : 

a  Que  signifient ,  dit  M.  Renoul ,  ces  mutilations  ^  ces  chan- 
«j»  gements  que  l'on  fait  subir  aux  monuments ,  suivant  que  les 
»  événements  politiques  prennent  telle  ou  telle  couleur?  On 
»  dénature  ainsj  à  plaisir  une  œuvre  qui ,  presque  toujours , 
i>  empruntait  son  principal  mérite  au  temps  qui  l'avait  vue  naître, 
D  au  cachet  que  lui  avaient  donné  les  faits  mêmes  de  son  érec- 
n  tion.  Et  cela,  le  plus  souvent ,  dans  le  seul  but  de  flatter 
»  un  vain  amour-propre ,  de  satisfaire  une  rancune  de  parti. 


—  63â  — 

B  C'est  un  vandalisme  absurde.  —  Enlevez  des  emblèmes,  substi* 
»  tuez-en  d'autres,  vous  pourrez  bien  arriver  à  un  ridicule 
»  anachronisme,  mais  vous  ne  changerez  pas  l'histoire.  Et  l'his* 
»  toire  ne  doit-elle  pas  être  respectée  dans  ses  monuments , 
j»  aussi  bien  que  dans  ses  récits.  » 

De  la  biographie  des  peuples,  passons  à  celle  des  particuliers. 


Le  premier  qui  fat  roi  fut  un  soldat  heoreux. 


On  peut  dire  avec  autant  de  vérité  de  ce  monde  primitif  dont 
parle  Voltaire  : 

Ses  premiers  bienfaiteurs  sont  devenus  ses  dieux. 

Si  la  victoire  donnait  au  conquérant  une  couronne  chèrement 
achetée,  souvent  disputée,  le  bienfait,  primant  la  gloire  des 
armes,  ouvrait  FOlympe  au  mortel  que  de  grands  services  re- 
commandaient à  la  reconnaissance  éternelle  des  peuples.  Ces 
vieilles  sociétés  païennes,  malgré  leur  génie  batailleur  et  féroce, 
désertaient  souvent  les  autels  de  Mars,  pour  courir  adorer  Cérès. 

Aujourd'hui  l'encens  ne  fume  plus  en  l'honneur  des  amis  de 
l'humanité;  mais  ils  n'ont  pas  cessé  d'être  pour  noua  l'objet  d'un 
culte  religieux  et  imprescriptible. 

Le  8  septembre  dernier,  la  tombe  se  refermait  sur  la  dépouille 
mortelle  d'un  de  ces  hommes  de  bien,  dont  la  mort  nous  sur- 
prend toujours  douloureusement,  car  leur  âge  se  cache  derrière 
l'impérissable  jeunesse  de  leur  cœur  et  de  leur  charité.  —  Il  était 
d'une  noble  race  :  mais,  s'il  pouvait  voir,  avec  un  légitime  or- 
gueil, son  nom  sur  le  livre  d'or  des  Croisades,  il  avait  des  titres 
bien  autrement  magnifiques  à  la  vénération  de  ses  concitoyens. 
Ce  nom,  ces  titres,  vous  les  voyez  écrits  en  caractères  ineffaçables 
partout  où  il  y  avait  une  bonne  action  à  accomplir,  une  souf- 
france à  soulager,  un  courage  à  soutenir,  une  belle  intelligence 
à  deviner  et  à  mettre  en  lumière;  ces  titres,  vous  les  voyez  sur 


—  634  — 

une  fiMile  de  nos  monuments  religieux,  dans  celte  splendide  salto 
ajoutée  à  votre  Musée  ,  pieux  et  touchant  prétexte  d'une  oeuvrt 
plus  pieuse  et  plus  touchante  encore;  dans  cet  asile  où  la  vieilieisa 
pauvre  et  infirme  bénit  la  mémoire  de  son  noble  fondateur;  dans 
le  cœur  de  cette  population  de  Casson  dont  il  resta  le  sei{[neor, 
par  le  droit  de  Taffection  et  de  la  reconnaissance;  de  cette  popu- 
lation transformée,  instruite,  moralisée,  dont  il  ne  laissa  jamais 
un  homme  valide  sans  travail,  un  invalide  sans  secours;  dans  cette 
demeure  princiëre  où  se  réunissaient  tant  de  merveilles,  qui  était 
le  Versailles  où  trônait  cette  monarchie,  la  plus  absolue  de  toutes, 
celle  dont  la  bienfaisance  la  plus  paternelle  avait  sacré  le  repré- 
sentant. •  • 

Dans  cette  incomplète  énumération,  vous  avex  tous  reconnu 
M.  Urvoyde  Saint-Bédan. 

Remercions  donc  H.  Tabbé  Fournier  d'avoir  jeté  des  fleurs 
sur  la  tombe  de  ée  grand  citoyen.  Qui  pouvait  remplir  cette  tâcbe 
sacrée  mieux  que  votre  Président,  jk  qui  d'intimes  épanchennents 
ont  dû  révéler  tous  les  trésors  de  cette  ftme  exceptionnelle? 
Qui  pouvait,  mieux  que  lui ,  trouver  dans  son  esprit  et  surtout 
dans  son  couir  des  paroles  dignes  d'une  mémoire'si  chère  et  si 
respectée  ? 

H.  Callaud  a  encore  tité  de  son  écrin  quelques  charmants 
joyaux  de  bon  aloi  et  finement  ciselés.  Vous  avez  accueilli  avec 
une  faveur  méritée  Vhamme  el  l'herbe  des  champs,  —  la  plume 
et  l'épie,  —  le  cheval  et  le  porc,  —  le  ventre  et  la  tête,  —  FM- 
roffidelle,  —  la  poêle  et  le  chaudron.  Les  personnages  de  celte 
dernière  bble  ne  trônent  pas  précisément  sur  un  divan  ;  mais 
qu'importe  ?  Le  salon  n'a  pas  le  privilège  exclusif  des  vérités 
utiles  ;  c'est  dans  les  écailles  les  plus  grossières ,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit,  qu'on  rencontre  souvent  les  perles  les  plus  pré- 
cieuses. 


—  635  ~ 

Indépendanimcnt  des  ouvrages  dont  voas  venes  d'entendre 
une  incomplète  analyse,  vous  avez  reçu  on  certain  nombre  de 
communications  étrangères  ou  dues  à  vos  collègues. 

Je  citerai  : 

1*^  Le  plan  d'une  nouvelle  Société  d'Assurances  sur  la  viehu» 
maine,  élaboré  par  Ch.  deTolienare,  plan  qui,  sur  la  demande  de 
son  auteur,  a  été  Tobjet  d'un  ^rapport  spécial  confiée  M.  Goupil- 
leau,  et  transmis  à  S.  Ex.  le  Ministre  du  commerce  et  des 
travaux  publics; 

2^  Une  correspondance  de  Louis  Racine  avec  René  Chevaye, 
de  Nantes,  auditeur  à  la  cour  des  comptes  de  Bretagne,  cor- 
respondance qui  a  pour  objet  certains  événements  de  la  répu- 
blique des  lettres.  M.  Dugast-Matifeux ,  auquel  nous  devons  la 
publication  de  cette  correspondance,  Ta  enrichie  de  notes 
curieuses  et  d'une  notice  biographique  sur  L.  Racine  et  sur 
Clhevaye.  • 

3®  Une  traduction  de  la  première  égfogue  de  Virgile,  en 
vers  poitevins ,  par  F.  Gusteau,  curé  de  Champagne  et  prieur 
de  Doix,  mort  en  1761.  Cette  traduction,  lue  également  par 
H.  Dugast,  est  d'une  exactitude  et  d'une  naïveté  charmantes; 
il  est  ciirieux  de  voir  avec  quelle  fidélité,  quelle  vérité,  cette 
langue  poitevine,  sorte  de  trail-d'uniou  entre  la  langue  romane 
et  le  français  actuel ,  reproduit  les  accents  inimitables  du  cygne 
de  Mantoue. 

A"*  Les  Géargiques  Vendéennes,  de  M.  Bazile  Moreau,  imita- 
tion des  Géorgiques  de  Virgile ,  objet  d'un  rapport  spécial  de 
M.  E.  Gautier; 

S""  Les  Mœurs  et  Travers,  poème  de  M.  iMinié,  dont  l'ap- 
préciation, confiée  à  M.  Saulnier,  n'a  pu  vous  être  soumise 
par  suite  de  circonstances  particulières.  Ce  poème  m'est  tombé 
entre  les  mains,  j'en  ai  lu,  en  courant,  une  seule  pièce: 
les  Filles  du  Peuple.  C'est  une  rude  et  sanglante  flagellation 


—  636  — 

des  désordres  de  nos  mœurs  ;  mais  derrière  la  main  qui  agite 
le  fouet  implacable  de  Némésis,  on  sent  les  battements  d*im 
cœur  généreux ,  les  élans  d*une  noble  intelligence. 

6^  Les  Esquisses  Poéliques  de  M.  de  Rozières,  notre  collègue, 
sur  lesquelles  vous  avez  entendu  un  charmant  rapport  de  M.  A. 
Comte  et  dont  je  désire  vous  dire  quelques  mots  aussi. 

Aimez-vous  celte  douce  et  nuageuse  rêverie  qui  vous  berce 
mollement,  comme  la  vague  languissante  balance  le  nid  de  TAl* 
cyon  dans  les  vapeurs  transparentes  du  crépuscule  ?  Aimez-vous 
cette  philosophie  mélancolique  qui  endort  les  sens  et  égare 
rimagination  dans  les  demi-teintes  d'une  contemplation  indécise 
et  flottante?  Ces  idées,  importunes  pour  la  foule,  ont-elles 
pour  vous  un  parfum  d'indéfinissable  poésie  ?...  Venez,  ou- 
vrons ensemble  ces  pages  empreintes  d'une  tristesse  pleine  de 
charmes.  • .  Salut,  Désillusion,  désenchantement  précoce,  spectre 
ironique  et  sans  pitié  que  tant  d'hommes  rencontrent  à  la  pre- 
mière étape  de  la  vie  ! . . .  Ta  coupe  est  bien  amère,  et  pourtant 
ils  l'épuisent  a^ ec  une  sombre  avidité.  —  Salut,  Cyprès  funèbres 
jetés  parmi  les  Roses  du  plaisir,  comme  la  pâle  image  de  la 
mort  au  milieu  des  splendeurs  enivrantes  des  festins  de  l'ancienne 
Egypte!  —  Salut,  Etoile  (ratcrnelle,  doux  symbole  de  l'espé- 
rance! —  Salut,  Ange  de  la  morf/ Je  t'aime  sous  les  traits  sédui- 
sants de  Gabriel;  je  t'aime,  lorsque,  penché  avec  une  tendre 
sollicitude  sur  la  couche  de  l'infortuné,  tu  recueilles  son  âme 
libérée  dans  les  plis  de  ton  écharpe  et  l'emportes  avec  un  cri  de 
joie  et  d'amour,  aux  pieds  de  Péternel  rémunérateur  ! . . .  —  Salut, 
Ruines  sacrées,  dont  l'invocalion  eût  suflli  pour  immortaliser 
Volney  !. .  .-^  Salut,  Vestiges  du  passé,  vieux  castels,  donjons 
ailiers,  muets  témoins  de  tant  de  révolutions  dont  les  créneaux 
chargés  de  siècles 

Attendent  l'avenir 
Et  regardent  passer  le  temps  et  les  orages 


_  637  ~ 

Sahil  f  dites  nous  les  doux  propos  de  beau  page  à  gente 
damoiselle;  les  lais  amoureux  soupiré^  ie  soir  sous  les  fenêtres 
de  noble  châtelaine;  les  chants  des  troubadours,  les  sirventes 
des  Trouvères;  dites-nous  les  guerres  des  preux  chevaliers,  les 
fiers  assauts  donnés  à  vos  murailles,  les  lances  rompues  dans  la 
lice  par  les  galants  paladins  en  rhouneur  de  la  Reine  de  la 
beauté  et  des  amours;  dites*nous  les  lamentables  mystères  de 
vos  noires  oubliettes. .  • 

Mais  voici  des  pages  de  la  vingtième  année  ;  Vingt  ans  !  Age 
heureux,  aux  trésors  si  follement  gaspillés,  aux  splendides  ho- 
rizons, tout  peuplés,  de  riantes  chimères,  aux  enivrantes  aspira- 
tions de  Fentliousiasme,.  du  plaisir,  de  Tamour;  où  tout  est 
volupté  jusqu'aux  larmes  :  celles  que  Fespérance  essuie,  ont  bien 
encore  leurs  charmes .... 

Gouronnons-nous  de  fleurs  avec  l'aurore  écloses  ; 
Le  ciel  est  radieux,  et  la  brise,  en  passant, 
I9otts  soaffle  le  parfum  des  myrtes  et  des  roses  ; 
Jetons-DOtts  dans  les  bras  que  le  plaisir  nous  tend. 

Dans  sa  coupe,  k  longs  traits,  buvons  jusqu'à  Fivresso, 
Le  présent  noas  sourit,  qu'importe  l'avenir? 
Dos  cœurs  épanouis  débordent  de  jeunesse  ; 
Hauts  les  verres,  amis  :  étouffons  la  tristesse 
Sous  les  étreintes  du  plaisir  ! 

Hais  non,  ce  n*est  pas  sur  ce  ton  que  chante  la  muse  de  H. 
de  Rozières  :  elle  a  des  larmes  dans  la  voix ,  des  soupirs  s'é- 
chappent de  sa  poitrine.  —  On  dirait  que  la  brise  chargée  des 
strophes  plaintives,  recueillies  dans  les  roseaux  harmonieux  du 
lac  de  Baîat  vient  expirer  dans  les  cordes  de  son  luth ,  en  leur 
arrachant  des  notes  d'une  nâvrantç  tristesse.  —  Poètes  de  la 
douleur  et  du  désespoir,  quelle  puissance  est  la  vôtre  !  Les 
chantres  de  la  joie  et  du  bonheur  peuvent  bien  nous  flatter  et 
nous  surprendre,  mais  ils  n'ont  point  le  secret  de  ce  charme 


—  638  — 

sans  égal  qui  vous  livre  nos  âmes  énervées  et  vaincues.  —  Mon 
Dieu  !  la  soufirance  seraiUelle  donc  notre  état  normal ,  la  joie 
un  rare  épisode  de  notre  long  et  douloureux  pèlerinage  ?  Fan* 
farons  de  stoïcisme,  ne  prêterions-nous  qu'une  attention 
et  jalouse  h  des  accents  qui  ne  seraient  que  le  poignant 
d'une  sourde  peine  veillant  toujours. dans  les  secrets  replis  de 
notre  coeur  ?  Réserverions*nous  toutes  nos  sympathies  pour  les 
notes  qui,  vibrant  à  Tunisson  de  cette  plainte  éternelle,  nous  y 
rappelleraient,  pour  nous  enivrer  de  notre  propre  infortune  T  — 
J'avais  l'intention.  Messieurs,  de  vous  lire  une  de  ces  JSafMâsMS 
poétiques  :  l'auteur,  j'aime  à  le  croire,  m'eut  pardonné  cette  petite 
indiscrétion.  Il  a  dit  à  sa  première  page  : 

Ces  vers,  simples  fleurs  de  ma  vie, 

Dont  la  racine  est  dans  mon  cœur, 

A  l'amitié  je  les  dédie  \ 

Un  plus  grand  jour  leur  ferait  peur 


Dédiés  à  ses  amis,  ils  pourraient  bien  être  lus  en  iunîlie... 
Malheureusement,  j'ai  déjà  mis  votre  patience  à  une  trop  longue 
épreuve  et  je  dois  m'arrêter. 

Toutefois,  Messieurs,  si  j'ai  involontairement  abusé  du  droit 
.  que  me  donnaient  les  fonctions  dont  votre  confiance  m'a  investi, 
vos  reproches,  je  le  crois  du  moins,  devront  passer  par-dessus 
ma  tête  pour  s'adresser  à  ceux  d'entre  vous  dont  les  travaux,  en 
captivant  trop  vivement  mon  intérêt,  m'ont  fait  oublier  et  le 
temps  et  les  égards  que  je  devais  à  mon  bienveillant  auditoire. 


RAPPORT 


ftOR  Lfi 


PiRlA 


POUR  L'ANNEE  1858, 


Pab  M'  E.-B.  LE  BEUF ,  bapportbdh. 


Messibdbs  , 

La  misaion  des  A^^adémies  de  province  s'accomplit  parfois 
obscurénoent ,  mais  elle  est  toujours  utile. 

Leur  action  ne  s*cxerce  pas,  il  est  vrai,  sur  un  vaste  théâtre, 
mais  la  mesure  du  bien  qu'eUes  produisent  est  souvent  consi- 
dérable. 

Elles  loltent  courageusement  contre  ce  régime  de  Findiffé- 
roDce  et  de  la  préoccupation  exclusive  du  bien-être  sous  lequel 
sont  souvent  étouffées  les  œuvres  de  Tintelfigence ,  qui  éclosent 
loin  de  F^aris.  Elfes  propagent  les  découvertes  utiles,  elles  po- 
pularisent les  travaux  scientifiques  et  étendent  ainsi  le  domaine 
de  la^  vérité,  en  mtene  temps  qu'elles  rétrécissent  le  champ  des 
préjugés  et  de  Terreur. 


—  640  — 

A  ce  rôle  qui  leur  est  commun  ,  la  plupart  des  assodaiioas 
littéraires  de  la  province ,  joignent  des  recherches  studieuses , 
prenant  de  plus  en  plus  ce  caractère  local  qui  doit  en  faire 
Toriginalité  et  la  force.  Leurs  Mémoires  deviennent  des  études 
approfondies  qui  fournissent  des  matériaux  précieux  pour  notre 
histoire  générale.  Elles  sonl  disséminées  »  en  un  mot,  sur^tout 
le  sol  de  notre  pays  comme  autant  de  foyers  intellectuels  re* 
liés  entre  eux  par  la  nouvelle  organisation  donnée  récemmeot 
à  Tancien  Comili  de  la  langue  «  de  l'histoire  et  des  arts  de  Us 
France. 

La  Société  Académique  de  la  Loire-Inférieure  a  toujours 
vaillamment  accompli  la  tâche  qui  lui  était  dévolue.  Ses  Annales, 
qui  comptent  déjà  de  nombreux  volumes ,  témoignent  de  l'im- 
portance des  travaux  de  ses  membres,  qui  n'ont  pas  été  seule- 
ment des  défenseurs  énergiques  des  intérêtsetdcs  développements 
de  notre  cité,  mais  aussi  des  investigateurs  patients  et  laborieux 
des  archives  de  notre  vieille  Bretagne. 

Et  ce  n*est  pas  uniquement  dans  le  sein  de  la  Société  Acadé- 
mique que  le  mouvement  intellectuel  a  été  suscité.  Les  concours 
fréquents  qu'elle  a  ouverts  ont  singulièrement  contribué  à  l'élar- 
gir, en  appelant ,  chaque  année  ,  les  méditations  des  hommes 
d'études  sur  des  questions  intéressantes ,  souvent  résolues  avec 
succès. 

Cette  année  encore,  Tappel  que  notre  Académie  leur  adressait, 
a  été  entendu.  Six  mémoires  se  rapportant  à  cinq  des  sujets  de 
prix  proposés  par  elle,  ont  été  soumis  à  ses  suffrages.  Trois 
de  ces  mémoires  sont,  à  des  degrés  divers  ,  des  œuvres  remar- 
quables, et  ce  sont^eurs  droits  aux  récompenses  que  vous  leur 
avez  accordées  et  leurs  titres  à  l'estime  publique,  que  j'ai  mission 
de  vous  exposer. 

Auparavant,  je  consacrerai  quelques  lignes  aux  trois  mémoires 
qui  n'ont  point  été  jugés  dignes  de  distinctions. 


—  641  — 

Le  premier  est  un  Essai  sur  la  vie  et  les  œuvres  d'Elisa 
Mercœur,  avec  cette  devise  tirée  de  Béranger  : 

r 

cr  Enivrons-nous  de  poésie.  » 

L'année  jlernière,  Messieurs ,  vous  receviez  deux  biographies 
d'Elisa  Mercœur  que  voas  n'avez  pu  récompenser.  Cet  insuccès 
n*a  pas  empêché  un  nouvel  écrivain  de  choisir  la  jeune  muse 
nantaise  pour  sujet  d'une  étude  du  même  genre.  Nous  regret- 
tons que  notre  auteur,  auquel  le  talent  ne  semble  pas  faire 
défaut,  n^ait  pas  mieux  réussi ,  mais  ce  troisième  essai  sur  la  vie 
et  les  poésies  d*Elisa  Mercœur  ne  dépasse  pas  le  niveau  de  ceux 
qui  figuraient  dans  le  précédent  concours,  et  qui  inspiraient  à 
votre  rapporteur  ces  judicieuses  paroles  que  je  me  plais  à  ré- 
péter : 

«  L'existence  si  courte  et  pourtant  si  bien  remplie  d*Élisa 
o  Mercœur,  a  été  retracée  avec  un  soin  religieux  par  plusieurs 
o  de  ses  amis  ,  et  sa  mère ,  dans  de  longs  mémoires  placés  en 
j»  tête  du  premier  volume  de  ses  œuvres,  est  entrée  dans  de 
B  tels  détails,  qu'elle  n'a  rien  laissée  dire  à  ceux  qui  tenteront 
A  d'écrire  après  elle.  » 

Les  deux  autres  mémoires  que  je  ne  ferai  que  mentionner, 
ont  été  inspirés  par  cette  question  :  o  Quelles  seraient  les  indus- 
a  tries  à  créer  on  à  développer  en  Bretagne  ?  » 

L'un  des  concurrents,  dont  le  travail  porte  pour  épigrapha 
ces  mots  :  Invitum  qui  servat ,  idem  faàt  occidenli ,  semble 
s*être  complu  dans  de  longues  dissertations  entièrement  étran- 
gères à  son  sujet,  et  finit  par  se  demander  quel  est  le  sens 
exact  du  programme  de  l'Académie.  Nous  le  trouvons  cepen- 
dant assez  clairement  énoncé  pour  n'avoir  besoin  d'aucun  com- 
mentaire. 

Le  second  mémoire ,  sans  devise ,  vous  a  paru  être  l'œuvre 
consciencieuse  d'un  homme  de  bonne  foi,  mais  la  question  y  est 

41 


—  642  — 

envisagée  par  un  côté  si  restreint  et  sî  s^ckl,  qo'il  ne  peut 
être  accepté  conaii»e  une  réponse  saliabûsaote.  —  De  k  pèehe 
sur  les  côtes  de  la  Bretagne ,  —  telle  en  est  la  matière.  Non,  la 
pèche  appréciée  dans  ses  moyens  d'action ,  mais  seulement  dans 
des  résultats  prodigieux  ,  énoocés  sans  que  Tanlettr  ait  mmgk  à 
indiquer  les  mesures  à  pirendre  pour  les  obtenir.  Complété  dans 
cette  direction  ,  auj^enté  d'aperçus  précis  sur  les  débaucbéa 
acquis  ou  à  créer  aux  produits  de  la  pécbe  aÎBsî  nalttpUés, 
peut-être  ce  mémoire  eût- il  ndéritéune  dialîiiclioB;  qui  nesaunûl 
lui  être  accordée  cette  année . 

La  Société  Académique  maiiitteat  la  questioD  ao  coneoias 
pour  l'année  1860,  car  il  n'en  est  guère  qui  soie  plus  digne  de 
solliciter  l'attention  des  espriit^  sérieux  que  préoccsnpe  l'avenir 
de  la  Bretagne.  Une  existence  nouvelle  semble  s'ouvrir  ponr 
elle.  Les  voies  de  communication  y  prennent  un  large  dévebp- 
pemeni.  Encore  quelques  années»  et  les  cbeninsde  far  b  ailon* 
neront  en  tous  sens. 

Il  est  donc  de  la  pli^  haute  opportuilé  d'étudier  les  reasoances 
encore  enfouies  qu'elle  renferme,  et  dont  certaines  se  prétenient 
merveilleusement  aux  besoins  de  l'industrie.  —  Quel  singulier 
contraste,  Hessieurs4  bientôt  les  locomotives  traversant  d^un 
bout  à  l'autre  la  Péninsule  armoricaine,  noirciront  de  leur  fumée 
ces  pierres  druidiques,  témoins  muets  des  rites  mystérieu»  de 
nos  ancêtres.  —  Que  de  progrès  accomplis  depuis  ces  temps 
brumeux  de  notre  histoire.  — ^  Que  d'enseignements  dans  oa 
spectacle  ! 

Mais  si  Tliomme  se  sent  pris  de  puissantes  émotions  quand  la 
marche  de  la  civilisation  se  résume  ainsi  sous  seayeux^  il  n*é« 
prouve  pas  des  sensations  moins  profondes  en  préaenoe  de  œi 
mille  tableaux  divers  et  changeants  que  la  nature  nous  ofibe.  — • 
Dans  ces  montagnes  couronnées  de  neiges  étemeiles;  dans  ces 
fleuves  au  cours  tantôt  nonchalant,  tantôt  impétueux  et  aoperlM; 


-^  643  — 

dans  ces  forêts  vierges  où  la  végétation  se  déploie  avec  une  luxu- 
riante magnificence  «  dans  ces  myriades  d*étres  qui  peuplent  les 
espaces,  d«ns  ces  larges  plaines,  où  quand  vient  Tété,  les  mois- 
sons ondulent  comme  des  vagues,  blondissantes! 

Contempler  religieusement  ces  grands  aspects ,  les  peindre 
dans  cette  langue  colorée,  vibrante ,  immortelle  qui  est  la  sienne, 
tel  est  le  rôle  du  poète.  Tout  autre  est  celui  des  naturalistes. 
Admirateurs  non  moins  zélés  des  beautés  delà  nature,  ils  ne 
cessent  de  l'interroger  pour  lui  dérobi^r  le  secret  des  transfor- 
mations variées  qui  s'accomplissent  dans  son  sein.  Ils  ne  cessent 
de  la  parcourir,  touristes  intrépides  et  infatigables ,  pour  dresser 
le  catalogue  de  ses  richesses. 

Désireux  de  provoquer  Tinventaire  de  celles  que  renferme 
notre  contrée,  vous  avez  mis  au  concours  V Essai  d^une  faune 
4e  notre  département.  Un  mémoire  portant  pour  titre  :  Histoire 
dei  insectes  coUùptéres  de  ta  Luire- Inférieure ,  vous  est  parvenu  « 
ir  C'est  apfës  avoir  bien  voyagé  dans  le  département,  nous  dit 
»  son  auteur,  c'est  après  avoir  recueilli^  jose  le  croire,  la  presque 
j»  totalité  des  insectes  qui  s'y  trouvent ,  que  j'ai  entrepris  leur 
»  histoire  et  leur  description.  » 

L'auteur  nous  fait  aus^i  connattre  que  la  classification  qu'il  a 
adoptée  est  celle  du  comte  Dejean,  que  ses  descriptions  ont  été 
faiteè  sur  Tinsecté ,  et  que,  pour  en  assurer  l'exactitude,  il  a  vérifié 
celles  des  naturalistes  les  plus  estimés. 

L'auteur  ne  s'est  pas  contenté  de  décrire  les  insectes.  Le  plus 
souvent  il  fait  suivre  ses  descriptions' de  l'histoire  des  larves,  des 
nymphes  et  dès  métamorphoses.  Il  a  pris  aussi  le  soin  de  signaler 
les  espèces  nuisibles  à  l'industrie  humaine  et  celles  qui  sont  d'une 
incontestable  utilité  dans  la  nature. 

En  rétomé.  Messieurs,  l'auteur  de  Y  Histoire  des  insectes 
coléoptères  de  la  Loire- inférieure  a  fait  preuve  de  recherches 
patientes  et  minutieuses,  et  si,  comme  il  le  dit  lui-même,  sou 


—  644  ^ 

travail  présente  quelques  imperfections  «  il  n'en  mérite  pas  mains 
d*être  accueiin  comme  un  document  fort  utile  à  consulter  pour 
la  faune  de  notre  département,  et  Vous  l'avez  récompensé  par 
une  médaille  d'argent. 
Ce.  mémoire  porte  pour  épigraphe  ce  vers  d'Horace  : 

Ego  apis  matinœ ,  more  modo  que. 

Je  n'ai  point  à  sortir  du  domaine  de  l'histoire  naturelle  pour 
vous  entretenir  du  second  mémoire  que  vous  avez  distingué.  Il 
est  intitulé .:  Études  géologiques  sur  le  département  de  la  Loire- 
Inférieure  et  a  pour  devise  ces  deux  vers  de  ChènedoUé  : 

m 

Peut- être  la  nature  en  mystères  féconde 
Grava  sur  les  rochers  les  époqaes  du  monde. 

Les  géologues  n'en  doutent  plus,  Messieurs.  —  A  Buffon,  la 
gloire  d'avoir  le  premier  défmi  en  langage  magnifique  le  rôle 
qu'ils  ont  si  victorieusement  rempli,  o  Comme  dans  l'histoire 
n  civile,  dit-il  en  tête  des  Époque  de  la  Nature,  on  consulte 
n  les  titres,  les  médailles,  on  déchiffre  les  inscriptions  pour 
j»  déterminer  les  dates  des  révolutions  humaines,  de  mèmç,  dans 
»  rhisloire  naturelle,  il  faut  fouiller  les  archives  du  monde, 
i>  tirer  des  entrailles  de  la  terre  les  vieux  monuments,  recueillir 
j»  leurs  débris  et  rassembler  en  corps  tous  les  indices  des  chan- 
i>  gements  physiques  qui  peuvent  nous  faire  n^monter  aux  dif- 
0  férents  ftges  de  la  nature.  »  Quand  Buffon  s'exprimait  ainsi, 
la  géologie  sortait  à  peine  de  l'enfance,  mais  elle  grandit  rapi- 
dement. Des  explorateurs  courageux,  tenant  en  main  le  flam- 
beau de  la  science  et  de  l'observation,  interrogèrent  avidement 
les  vestiges  survivant  aux  cataclysmes  qu'a  subis  notre  globe. 
Ils  essayèrent  de  lire  dans  les  couches  terrestres  le  récit  de  leur 
formation.  Leurs  labeurs  furent  grands,  mais  le  but  fut  atteint. 
De  nos  jours ,  grAce  aux  travaux  des  Cuvier,  des  Elie  de  Beau- 


—  645  — 

mont,  des  Lamarck,  des  Dufrénoy  et  de  tant  d'autres,  la  géo- 
logie a  conquis  son  droit  de  cité  parnni  les  sciences  les  plus  positives* 

On  s'aperçoit  vite  en  lisant  les  Élises  géologiques  sur  le  dépar- 
tement  de  la  Loire -Inférieure  que  l'auteur  a  vu  par  lui-même 
tous  les  terrains  dont  il  parle;  qu'il  s'est  rendu  compte  sur  place 
de  leur  formation,  qu'il  s'est  livré  à  des  investigations  nom- 
breuses; qu'en  un  mot,  son  œuvre  est  le  résultat  de  longues 
et  sérieuses  études.  Elle  présente  aussi  un  caractère  d'aulant 
plus  grand  d'utilité  que  jusqu'ici  nous  ne  possédions  rien  pour 
ainsi  dire  de  complet  sur  la  constitution  du  sol  de  notre  dépar- 
tement. Le  catalogue  de  Dubuisson  et  sa  carte  géologique  édités, 
il  y  a  trente  ans,  à  un  nombre  restreint  d'exemplaires,  ne  salis- 
disaient  plus  aux  'exigences  de  notre  époque. 

Dans  le  mémoire  qui  vous  a  été  adressé  ,  l'histoire  des  trans- 
formations successives  et  des  révolutions  qu'a  subies  le  sol  de  la 
Loire-Inférieure  se  déroule  claire  ,  positive  et  saisissante. 

L'étude  un  peu  aride  dos  formations  primitives  ou  de  cristalli- 
sations qui  occupent  une  place  si  étendue  dans  notre  localité , 
est  complétée  d'une  manière  intéressante  par  une  statistique 
des  diverses  exploitations  métallurgiques  qui  ont  été  tentées  ou 
qui  sont  en  activité  sur  divers  points  du  département. 

Il  en  est  de  même  de  Texamen  des  formations  sédimentaires. 
L'auteur  ne  s'est  pas  contenté  d'y  constater  plus  de  900  fossiles; 
elles  ont  été  de  Fa  part  le  sujet  de  considérations  utiles  sur 
les  parties  exploitées  qu'elles  renferment,  comme  le  fer,  la  chaux 
et  la  houille. 

On  a  longtemps  pense  que  la  constitution  géologique  de  la 
Loire-Inférieure  devait  réduire  à  des  proportions  peu  inté- 
ressantes les  formations  secondaires.  Le  mémoire  que  j'essaie  de 
résumer  modifie  cette  assertion,  du  moins  dans  ce  qu'elle  avait 
de  trop  absolu. 

Quant  aux  terrains  tertiaires ,  les  étages  éocènes  et  miocènes 


—  646  — 

se  rencontrent  dans    des   localités    oombr^ses  du  députe- 
ment. 

Une  étude  fort  intéressante  et  qui  a  dû  présenter  de  grandes 
difficultés  pour  notre  auteur ,  c'est  celle  des  hancs  sous-martiis 
qui  avoisinent  une  partie  de  nos  côtes.  Elle  Ta  conduit  à  cods- 
tater,  d^une  noanière  irrécusable,  que  la  Loire-Inférieure  a  par- 
ticipé à  ce  grand  cataclysme  neptunien  qui  a  déposé  se» 
innombrables  cestes  de  corp$  organisés  dans  le  bassin  de  U 
Seine. 

Enfin ,  l'examen  des  ailuvions  anciennes  et  moderoiBS  très- 
importantes  ,  comme  on  en  peut  juger  par  nos  immenses  tour- 
bières ,  termine  ce  volumineux  et  remarquable  mémoire. 

Il  est  à  regretter  que  l'auteur  n*ait  pas  joint  à  son  mémoire 
une  carte  géologique  de  la  Loire- Inférieure.  On  pourrait  peut- 
être  aussi  lui  reprocher  un  peu  de  prolixité  dans  la  forme ,  mais 
sa  valeur  intrinsèque  n'en  demeure  pas  moins  entière ,  jet  vous  loi 
avez  décerné  une  médaille  d*or. 

J'arrive ,  Messieurs ,  au  troisième  mémoire  qu*il  me  reste  à 
examiner.  C'est  un  Rtcueil  de$  chants  populaires  du  comté  tum- 
tais  et  du  bas  Poitou ,  composé  de  deux  forts  volumes  et  d'oo 
appendice  contenant  l'indication  des  chants  que  l'auteur  n'a  pas 
cru  devoir  donner  m  extenso.  Nous  sommes  là«  Messieurs,  en 
présence  d'une  œuvre  complète,  et  la  mention  très-honorable 
que  vous  accordiez  l'année  dernière  à  sa  première  édition  «  a 
porté  les  fruits  les  plus  heureux.  L'auteur  s'est  remis  résolument 
au  travail.  Au  lieu  de  124  pièces  ,  son  Recueil  en  reuferme 
maintenant  près  de  trois  cents  ,  toutes  recueillies  avec  une  pa- 
tience de  bénédictin  «  les  unes  dans  des  ouvrages  imprimés  fort 
rares  ,  les  autres  dans  des  traditions  orales  souvent  confiises 
et  qu*il  a  Mu  éclairer  des  lumières  d'une  analyse  sévère. 

C'est  vraiment  une  idée  louable  que  d'avoir  sougé  à  conserver 
tous  les  chants  populaires  de  la  vieille  France  ,  qf^  rappellent 


—  »47  — 

ooD«86ViiemeiH  lei  luUes  héroïques  de  nos  iières ,  mais  aussi  les 
joies  de  leurs  foyers  domestiques.  Ils  avaient  été  ,  depuis  le 
comnaencement  de  ce  siècle  ,  Tobjei  des  recherchea  de  l'éru- 
dition «  mais  beaucoup  d'entre  eux ,  cependant ,  appartenant 
ausai  bien  à  la  langue  nationale  qu'aux  idiomes  provinciaux  qu'elle 
a  remplacés ,  menaçaient  de  disparaître  sans  retour.  C'est  pour 
Jea  sauver  d'un  naufrage  inévitable  ,  que  M.  Fortoul ,  alors  Mi- 
nistre  de  l'instrudtion  publique ,  provoqua  le  décret  du  13  sep- 
tembre 1852,  ordonnant  la  foiination  d'un  Recueil  des  cbants 
populaires  de  la  France. 

Vous  avez  voulu  porter  votre  pierre  à  l'édifice  national  qui 
s'élevait.  Votre  initiative  a  eu  le  plus  heureux  résultat. 

Le  Recueil  des  chants  populaires  du  Comli  Nantais  et  du 
bas  Poitou  qui  vous  a  été  adressé ,  s'ouvre  par  une  forte  et 
substantielle  introduction  ,  dans  laquelle  Fauteur  caractérise , 
tout  d'abord ,  la  physionomie  distioctive  de  ces  sortes  de  chants , 
qur  reproduisent ,  daîis  chaque  province ,  son  esprit  et  ses 
actes.  Il  définit  aussi,  dans  les  termes  les  plus  vrais,  la  posi- 
tion géographique  du  comté  nantais  et  du  bas  Poitou  ,  pays 
intermédiaire}  et  flottants  entre  les  âpres  collines  de  la  Bretagne 
bretonnante  et  les  pentes  plus  adoucies  de  la  vineuse  Sain- 
tonge.  Aussi  leurs  poésies  n'ont-elles  pas  de  traits  bien  arrêtés. 
Elles  participent  à  la  fois,  soit  de  la  muse  méridionale  ardente; 
impétueuse ,  passionnée  ,  soit  de  la  muse  bretonne ,  qui  semble 
à  H.  de  la  Viliemarqué  réunir  la  sensibilité  esquisse  de  ta  poésie 
germanique ,  le  génie  épique  des  poètes  serviens  et  la  tristesse 
douce  de  la  poésie  écossaise. 

Le  plan  qu'a  suivi  notre  auteur  i)our  la  composition  de  son 
recueil  lui  était  à  peu  près  indiqué  dans  les  insiroctions  rédigées 
par  M.  Ampère,  à  la  suite  do  décret  du  13  septembre  1852,  au 
nom  du  Comité  de  la  langue,  de  Fbistoire  et  des  arts  de  la  France. 


—  648  — 

C'est  ainsi  qu*ii  a  partagé  en  sept  grandes  divisions  tous    les 
chants  qu'il  a  recueillis. 

Chants  religieux.  —  Chants  traditionnels  et  légendaires.  — 
Chants  historiques  ou  politiques.  —  Chants  donsestiques  oa 
rappelant  une  coutume.  —  Chants  de  métier.  —  Chants  saty* 
riques.  —  Chants  divers. 

Notre  auteur  ne  s*est  pas  contenté  de  vous  présenter  un  re-* 
cueil  double  de  celui  qu'il  vous  adressait  l'année  dernière.  Il  l'a 
enrichi  d'éclaircissements  pour  les  passages  difficiles  à  com- 
prendre, d*ut\  glossaire  pour  l'intelligence  du  vieux  firancais  el 
du  patois  poitevin,  de  variantes  et  d'airs  notés.  11  a  donné  aussi 
l'indication  bibliographique  des  ouvrages  qu'il  a  consultés,  et 
cette  liste  est  précieuse  en  ce  qu'elle  contient  les  titres  d'une 
foule  de  livres  qu'on  cherche  vainement  dans  nos  bibliothèques 
d'où  ils  ont  disparu. 

Ces  améliorations  ont  une  importance  telle  qu'elles  font  de  ce 
RectÂeil  des  Chanté  du  comCé  nantais  et  du  bas  Poitou ,  une 
œuvre  complète ,  nous  le  répétons ,  et  appelée  à  devenir  aussi 
populaire  que  les  chants  qu'elle  est  destinée  à  sauver  de 
l'oubli  • 

Dans  la  lecture  de  ce  recueil ,  on  se  heurte  à  chaque  instant 
à  quelques-uns  de  ces  refrains  qui  ont  égayé  notre  enfance,  et 
qui  ne  flottent  plus  qu'en  lambeaux  décousus  dans  notre  esprit. 
Il  y  a  dans  ces  ressouvenances  inattendues  un  charme  indicible. 
Elles  évoquent  tout  un  monde  de  souvenirs  —  tout  le  cortège 
des  heures  dorées  et  insouciantes  du  jeune  Age  si  tôt  évanouies. 

On  trouve  aussi  dans  ces  chants  des  beautés  d'expression  et 
de  pensées  parfois  surprenantes .  On  y  sent  comme  la  frafcbeur 
du  génie  du  vieil  esprit  Gaulois,  et  sans  doute,  en  les  lisaD^  nos 
littérateurs  contemporains  se  surprendront  à  rougir  des  fausses 
délicatesses  où  s'égare  parfois  leur  subtilité 

En  somme,  Messieurs ,  l'auteur  du  Becueil  des  Chants  popu- 


—  649  — 

Uùres  du  comté  nantais  et  du  bas  Poitou  qui  porte  pour  épi- 
graphe cette  pensée  de  Montaigne  : 

a  La  poésie  populaire  et  purement  naturelle  a  des  naïfvetez,  et 
»  grâces  par  où  elle  se  compare  à  la  principale  beauté  de  la  poésie 
9  pàrfaicte  selon  Tart,  »  a  rempli  entièrement  les  conditions  du 
programme  que  vous  avez  posé,  et  il  mérite,  à  tous  égards,  la 
médaille  d*or  que  vous  lui'avez  accordée  • 

Le  compte  rendu  que  j'avais  à  vous  soumettre  sur  les  résultats 
des  concours  est  achevé,  mais  ma  tâche  ne  Test  point  encore. 

Usant  des  droits  que  vous  confèrent  vos  statuts  et  voulant 
reconnaître  un  \mmense  service  rendu  aux  études  historiques  sur 
la  Bretagne,  vous  avez  voté,  en  dehors  de  tout  concours,  une 
médaille  d'or  à  M.  Levot,  en  sa  qualité  de  Directeur  de  la  Bio- 
graphie  Bretonne, 

Le  temps  n'est  plus,  Messieurs,  où  les  biographies  n'étaient 
à  vrai  dire  que  de  froids  catalogues  des  morts  illustres.  On  les 
considère  maintenant  d'un  tout  autre  point  de  vue.  On  veut 
qu'elles  ressuscitent,  pour  ainsi  dire,  ces  noms  qui  ont  surna- 
gé sur  l'Océan  des  siècles,  et  qu'elle  nous  fasse  toucher  au  doigt 
des  individualités  complètes  et  vivantes. 

Comprise  ainsi,  la  mission  du  biographe  prend  une  haute 
importance,  et  l'Académie  est  heureuse  de  déclarer  que  c'est, 
dans  cet  esprit ,  qu'a  été  conçu  et  exécuté,  le  Recueil  Breton. 

L'idée  d'y  travailler  vint  à  la  même  époque  (en  1846),  à 
M.  Cayot  Delandre,  de  Vannes,  et  a  M.  Levot,  conservateur  de 
la  bibliothèque  de  Brest.  Ils  en  jetèrent,  de  commun,  les  premières 
'bases;  mais  un  an  s'était  à  peine  écoulé,  que  M.  Cayot  Delandre 
succombait  aux  atteintes  d'une  maladie  cruelle,  laissant  M.  Levot 
continuer  seul  l'œuvre  qu'ils  avaient  fondée  de  concert. 

Est-il  nécessaire  de  dire  les  veilles  et  les  soucis  sans  nombre 
que  sa  direction  a  occasionnés  à  M.  Levot.  Il  fallait  ne  pas  in^ 
terrompre  la  publication  commencée,  créer  les  collaborations 


—  650  — 

qui  manquaient  encore,  entretenir  le  zèle  de  celies  acquiaei  déjà, 
enfin  suffire  aux  besoins  d'une  vaste  et  incessante  correspoodanee. 
Il  fallait  aussi,  au  milieu  des  événements  politiques  qui  s'aocom- 
plissaient,  conserver  la  neutralité  entière  de  cette  œuvre  littéraire. 
Toutes  ces  difficultés,  H.  Levot  les  a  vaincuse.  Il  a  eu  Thonnear, 
après  avoir  entrepris  la  Biographie  Bretonne^  de  la  livrer  entière 
à  la  reconnaissance  de  ses  compatriotes  • 

Oui ,  Messieurs ,  la  Bretagne  tout  entière  a  contracté  une  vé- 
ritable dette  de  reconnaissance  envers  H.  Levot,  el  il  appar- 
tenait à  la  Société  Académique  de  la  Loire-Inférieure,  qui  tient 
le  premier  rang  parmi  ses  associations  scientiflques  et  littéraires, 
d*y  faire  honneur.  La  médaille  d'or  qu'elle  remet  aujourd'hui  à 
H.  Levot,  s'adresse  sans  doute  au  mérite  de  la  Biographie  Bre- 
tonne, mais  elle  est ,  avant  tout  aussi ,  le  témoignage  de  la  grati« 
tude  profonde  qui  revient  au  savant  modeste  et  laborieux  qui 
lui  a  consacré  toute  l'ardeur  d'une  conviction  sincère  et  d'un 
dévoùment  sans  bornes. 

Il  me  reste,  Messieurs,  à  vous  donner  connaissance  du  pro- 
gramme des  prix  mis  au  concours,  par  la  Société  Académique, 
pour  l'année  1860.  Que  les  hommes  voués  aux  études  sérieuses 
continuent  de  répondre  à  notre  appel ,  et  leurs  travaux  continue- 
ront de  servir  non-seulement  les  intérêts  de  la  Bretagne ,  mais 
aussi  la  cause  de  la  science  elle-même  —  cette  cause  qui  n'est, 
après  tout ,  que  celle  de  la  civilisation. 

Sur  cette  terre ,  où  le  cours  des  événements  est  décidé  par  des 
causes  diverses  et  parfois  bien  inattendues,  il  est  cependant  une 
puissance  dont  l'action  régulatrice  augmente  chaque  jour.  — 
C'est  la  science.  Elle  ne  réalise  pas  un  progrès ,  elle  n'apporte 
pas  un  enseignement  nouveau,  sans  imprimer  aux  choses  ba- 


—  651  — 

naines^  une  marche  plus  ferme,  mieux  ordonnée,  moins  sujette 
aux  écarts  qui  en  faussent  la  direction  ((). 

C'est  que  les  nations,  en  acquérant  des  lumières  plu$  grandes, 
n'apprenjient  pas  seulement  à  étendre  leurs  conquêtes  sur  le 
monde  matériel,  à  rendre  plus  fructueux  les  labeurs  qu'elles 
accomplissent,  elles  apprennent  aussi  à  mieux  comprendre  et  à 
mieux  observer  les  prescriptions  immuables  de  la  justice ,  de  la 
morale  et  de  la  raison . 

as  octobre  1858. 


(1)  H.  Passy,  IHscours  à  l'Académie  de»  sciences  morales  et  politiçues. 


PROGRAMME  DES  PRIX 


PlIOPOSÉS 


PAR  l  soM  mtmm  de  nms 


POUR  L'ANNÉE  1860. 


!'•  Question*  —   Études   bloi^raphfqoes   sur    «■  •« 

plasieurs  Naotais  célèbres* 

Sans  dédaigner  les  Recueils  biographiques,  la  Société  Aca- 
démique donnerait  cependant  la  préférence  à  des  études  bien 
complètes  sur  une  ou  deux  célébrités  de  Nantes  ou  du  Pays 
Nantais. 

9»  —  Appréciations  snr  les  Monanients  de  Tart,  à 
Nantes  et  dans  le  département  de  la  Lolre*lnM« 
rienre* 

La  Société  verrait  avec  plaisir  les  concurrents  traiter  de 
l'influence  des  matériaux  sur  la  forme,  et  appuyer  d'exemples, 
choisis  dans  le  pays  même,  leurs  dissertations  sur  ce  sujet. 

Elle  accepterait  même  une  monographie  sur  un  seul  monu- 
ment. 


653 


M^  —  Vaire  le  préct»  historique  des  Constmctloiis 
~    navales  dans    le  départemeBt  de  la  Lolre-lnfé- 
vienre* 

Les  coDcurrents.  pourront  se  placer,  soit  au  point  de  vue 
de  rimportance  commerciale  de  cette  belle  industrie ,  qui  pro- 
gresse chaque  jour  à  Nantes,  soit  à  un  point  de  vue  plus 
technique;  et  ils  auront  à  signaler  alors  spécialement  les  in- 
ventions et  les  perfeclionnements  introduits  par  des  Nantais  dans 
la  construction  propre  du  navire ,  et  dans  celle  des  machines 
motrices. 

jê*  "   De  réclairafl^e  an  gaz  9   an  point   de  vne   de 

l^hygiène  publique* 

Les  concurrents  pourront,  s'ils  le  désirent,  limiter  le  champ 
de  leurs  investigations  à  Texamen  d'un  point  spécial  relatif  à  la 
production,  à  Tépuration ,  à  la  distribution  ou  à  l'emploi  du  gaz 
de  réclàirage.  La  Société  Académique  appelle  spécialement 
l'attention  des  concurrents  sur  la  composition  variabie  du  gaz , 
et  son  mélange  avec  l'oxyde  de  carbone  ou  des  combinaisons 
sulfurées,  ainsi  que  sur  les  conséquences  de  ces  faits. 

5*  —  Etudes  de  statistique  médicale  sur  une  ou 
plusieurs  loealllés  du  département  9  et  spéciale- 
ment sur  celles  où  s^observent  les  grave»  eudé- 
mies  de  Aèvres  intermittentes  ou  de  dysenteries* 

Signaler  toutes  les  conditions  hygiéniques  auxquelles  sont 
soumis  les  habitants» 


à  dérelapper^  em  Bretagne  T 

La  Bretagne  ne  contient  que  fort  peu  d'établissements  in- 
duslriels  ;  cependant  la  population  y  est  nombreuse ,  h  main* 
d'œuvre  y  serait  à  bon  marché ,  et  les  voies  de  commoDicatk» 
qui  s*y  muitipitent  donneraient  de  grandes  fiicilîlés  poor  les 
débouchés. 


7«  -^  Étaéem  llistoriq«e«  awr  l*tBd«strie  à 


La  Société  accepterait  avec  faveur  une  monographie 
complète  sur  une  industrie  particulière. 


S*  —  Etudes  hlsforique»  sar  use  •«  pl«slcap» 
Ènmtiiiaiionn  tant  aoelenne»  qoe  maderoaa  de  la 
▼Itle  de  Naatea* 

••  —  Êtade  hiatoriqae  et  écanamiqae  aar  la  légiala» 

tlan  dea  ^aina  en  Vranee* 

La  Société  demaude  que  les  concurrents  s'attachent  à  pré- 
senter une  analyse  aussi  complète  que  possible  des  diverses  lois 
prises  sur  la  matière,  et  des  résultats  qu'elles  ont  amenés. 

1  Ov  .  itiide  aur  lea  catfaeà  et  Fea  elfeta  de  Mwa* 
gnerie*  —  Déà  mayena  de  la  préTealr  et  de  la 
réprluier. 

Les  Mémoires  nitnuserits  devront  être  adressés ,  avant  le 
1"  août  1860,  à  H.  le  Secrétaire  général  d^  la  Société  Acadé- 


—  655  — 

mique  de  Nantes,  place  du  Commerce,  ^2.  Chaque  Mémoire 
portera  une  devise  reproduite  sur  un  paquet  cacheté,  mention- 
nant le  nom  de  son  auteur. 

Les  prix  consisteront  en  médailles  de  bronze,  d'argent  et 
d'or  s*il  y  a  lieu.  Ils  seront  décernés  dans  la  séance  publique 
de  novembre  1860. 

La  Société  Académique  jugera  s'il  y  a  lieu  d'insérer  dans  ses 
Annales  un  ou  plusieurs  des  Hémoires  couronnés. 

Nantes,  10  novembre  1858. 


Le  Président , 

Le  Secrétaire  gét^al  > 
Abbé  FOURNIER. 

Ch.  ROUXEAU- 


EXTRAITS 


DBS 


PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES 

DE  LA  SOCIÉTÉ  ACADÉMIQUE. 


1857-1858. 


Séaoce  da  3  décembre  tMT[» 

PBÉSIBBNCE   DE   M.  L  ABBÉ  FOURNIBB,    PBÉSIDEIIT. 

M.  Fabbé  Fournier,  appelé  pour  la  seconde  fois  au  fauteuil 
présidentiel  lit  Tallocution  suivante  : 

Messieurs, 

Je  crois  de  mon  devoir  de  vous  remercier  de  vos  nouveaux 
suffrages.  J'estime  assez  haut  cet  honneur  et  cette  charge,  pour 
vous  en  exprimer  ma  pensée  et  le  sentiment  que  j'en  éprouve. 

L'Académie  est  un  corps  considérable  :  il  peut  grandir  encore. 
Son  action  est  forte,  elle  peut  devenir  puissante.  Les  principes 
le  disent.  L'autorité  de  la  science  et  l'influence  de  vos  situations 
sont  d'un  grand  poids.  L'opinion  le  comprend,  et  l'estime  qu'elle 


vous  accorde ,  —  objet  de  votre  légitime  émulation  —  est  le 
thermomètre  de  votre  position  dans  le  monde. 

Le  devoir  de  votre  Président  est  de  conserver,  et,  s*il  le  peot, 
d'élever  encore  le  niveau  de  cette  estime,  et  tout  ce  qui  se  rat- 
tache a  l'Académie  doit  lui  inspirer  du  respect  et  une  haute 
considération.  Autant  et  plus  qu'aucun  membre,  il  doit  se  croire 
chargé  de  veiller  avec  jalousie  à  l'intégrité  de  cet  honneur  du 
corps. 

Audedans,  il  doit  entretenir  et  exciter  l'activité,  en  provo- 
quant des  travaux  utiles,  en  forçant  par  une  heureuse  el  frater- 
nelle contrainte  les  esprits  que  retient  la  multiplicité  des  soins, 
ou  riiabitude  du  silence  :  Je  ne  veux  pas  dire  une  certaine 
torpeur  qui  paralyse  de  belles  et  puissantes  &cultés;  tracer, 
sinon  par  lui-même,  par  d'autres  plus  habiles,  des  séries  de  tra- 
vaux qui ,  pris  plus  spécialement  dans  des  sujets  d'intérêt  local 
et  actuel,  sans  exclure  les  questions  générales  et  les  œuvres  d*un 
ordre  universel,  donneront  à  notre  Académie  son  cachet  de  Cité 
et  de  Province ,  et  attireront  à  un  plus  haut  point  l'attention 
commune.  Enfin  ce  faire,  s'il  se  peut,  comme  le  lien  qui  unit  et 
rapproche,  et  trouver  largement  dans  son  cœur  de  ces  sentiments 
de  bienveillance  respectueuse,  afin  que  par  des  relations  journa- 
lières et  cordiales  des  hommes  qui  se  voicnl  de  plus  près,  dont 
les  esprits  par  l'échange  et  la  mise  en  commun  des  idées  se 
touchent  intimement,  forment  véritablement  un  corps  moral,  el 
que,  selon  la  vieille  formule  qui  ne  doit  pas  être  vaine,  ils  soient 
réellement  les  uns  pour  les  autres  des,  confrères  et  des  collègues. 
Tels  sont  mes  devoirs ,  mon  vœu  est  de  les  remplir,  trop  heu* 
reux  si,  cette  année  encore,  je  puisi  être  le  témoin,  et  autant  que 
je  le  pourrai,  l'excitateur  et  l'émule  de  ces  progrès  de  considéra- 
tion et  de  science  de  votre  Académie. 

H.  Aubinais  appelle  l'attention  de  la  Société  sur  l'importance 
des  questions  locales  qu'il  voit  avec  peine  délaissées  pour  des 


w  w  -^ 

llj 

questions  générales  d'un  intérêt  moins  immédiat.  —  M.  le  gé- 
néral Marion  voudrait  également  que  les  lieux,  les  habitations, 
les  hommes  et  les  choses  de  notre  département  fussent  Fobjet 
d'études  spéciales  et  sérieuses.  Celle  proposition  est  favorablement 

accueillie. 

M.  le  D'  Vignard  est  admis  à  l'unanimité  comme  membre 
résidant.  (Rapport  de  M.  le  D'  Bernaudeaux.) 

Lecture  de  la  seconde  partie  des  Fêles  républicaines  de  M.  le 
baron  de  Girardot. 

Séance  da  •  Janvier  f  S5S. 

PRÉSIDENCE   DE  H.   l'aBBÉ   FOUBNIEB,   PBÉSmENT. 

Lecture  de  quelques  extraits  du  procès  en  revendication  intenté 
par  H"*  Renée  de  France,  fille  de  Louis  XII  et  d'Anne  de  Bre- 
tagne ,  duchesse  de  Ferrare,  pour  la  moitié  du  duché  de  Bre* 
tagne. 

Réponse  de  H.  Dugast-Matifeux  à  H.  Louis  de  Kerjean,  au 
sujet  de  Texécution  du  château  d*Aux. 

Séance  da  S  février  1S5S* 

PBÉSIDBNCE   DE  M.    l'ÂBBÉ  ïODBNIEB,   PBÉSIDENT. 

M.  A.  Reneaume  est  admis  à  l'unanimité  comme  membre 
résidant  (rapport  de  M.  Gautret).  —  M.  F.  Saulnier,  juge  sup- 
pléant au  Tribunal  civil  de  Nantes ,  est  admis  au  môme  litre 
(rapport  de  H.  E.  Gautier).  —  M.  Trescaze,  sous- inspecteur  di- 
visionnaire des  douanes,  à  Marseille,  est  admis  comme  membre 
correspondant  (rapport  de  H.  le  D'  de  Rostaing  de  Rivas). 

M.  le  Président  exprime  le  désir  que  le  rapport  de  H.  E. 
Gautier  soit  inséré  dans  nos  Annales.  La  Société  adhère  à  cette 
proposition  ,  qui  sera  soumise  au  comité  de  rédaction. 

Nomination  d'une  commission  composée  de  MM.  Anizon, 
Moreau  et  Gautier,  pour  examiner  les  GéorgiqtMs  vendéennes 
de  H.  B.  Moreau ,  avocat  à  Napoléon-Vendée ,  offertes  à  la 
Société  Académique  sous  le  patronage  de  M.  le  D'  Lafond. 


IV 

Incendie  du    Grand-Théâlre   de  Nantes  en  i796>  par   H. 

Renoul. 

t  4 

Séaoce   da  9  mars  1Mft« 

PRÉSIDENCE    DE  M.  l'aBBÉ  FOUBRIEB,  PBÉSIDENT. 

Démission  de  M.  Grégoire ,  motivée  sur  son  éloignement  de 
Nantes.  Notre  honorable  collègue  demande  et  conservera  le  tilre 
de  membre  correspondant.  ' 

Sur  le  rapport  de  M.  le  D"  Malherbe,  M.  Scbmit,  înspeeleur 
de  TAcadémie,  est  admis  comme  membre  résidant. 

De  Y  Ordre  Américain  de  Cincinnatm^  par  H.  le  baron  de 
Girardot. 

H.  le  D' Malherbe  lit  au  nom  de  M.  de  Tollenare ,  une  com- 
munication relative  aux  assurances  sur  la  vie.  Sur  la  demande 
de  l'auteur,  une  commission  composée  de  HM.  Goupilleau, 
Renoul  et  Vandier,  est  chargée  d'examiner  ce  travail. 

M.  le  général  Marion  rappelle  à  la  Société  que  la  véritable 
devise  de  notre  cité^  ainsi  que  le  prouve  un  petit  ouvrage  im- 
primé en  1632,  est  celle-ci  :  Oculi  omnium  in  te  sperant^ 
Domine,  inscrite  dans  les  armes  mêmes.  Le  Fa^t  Neptunus  eunii 
ne  paraît  pour  la  première  fois  qu'en  1750  ,  sous  la  mairie 
de  M.  Délabre.  Le  général  serait  heureux  que  l'on  voulût  bien 
chercher  la  cause  qui  a  motivé  ce  changement  de  devise. 

Séance  da   7  avril  1958. 

PBÉSIDENCE   DE   M.  l'aBBÉ   FOUBNIEB,    PEÉSIDERT. 

Election  de  H.  Vandier,  en  remplacement  de  M.  Grégoire, 
membre  du  comité  central  (section  des  sciences,  lettres  ec 
arts) . 

Rapport  de  M  •  A .  Comte  sur  les  Esquisses  poétiques  de  M  •  de 
Rozières. 

Rapport  de  M  •  E  •  Gautier ,  sur  les  Géorgiques  tendéennes 
de  M.  B.  Moreau. 


Lecture  de  la  première  partie  du  travail  de  H  «  Bobierre  sur 
l'altération  des  doublages  des  navires. 


Séance  du  5  mal  1S58. 

PBÉSIDEMCB   BB   M.   LE   D'   MALBERBE ,   VICE -PRÉSIDENT. 

Sur  le  raflport  de  M.  A.  Bobierre,  M.  Henri  Polo^  juge  au  Tribu- 
nal de  Commerce  de  Nantes,  est  admis  comme  membre  résidant.' 

Rapport  de  M.  Bobierre  sur  un  travail  de  M.  Le  Veillé,  relatif 
à  la  conservation  des  céréales. 

Rapport  de  M.  Goupilleau  sur  le  travail  de  M.  Ch.  de  Tolle- 
nare,  relatif  aux  assurances  sur  la  vie. 

2'  partie  du  Mémoire  de  M.  Bobierre  sur  Taltération  des 
doublages  des  navires. 

Histoire  de  la  colonne  Louis  XVI ,  par  M.  Ch.  Renoul. 

Séance  da  ^  Juin  1SM. 

PBÉSIDEINCB  DE  H.    l'aBBÉ   FOUBIHEB,  PRÉSIDENT. 

Suite  de  la  Correspondance  inédite  de  Louis  Racine  avec  Che- 
vaye ,  de  Nantes  ; 

Traduction  de  la  1"  Eglogue  de  Virgile  en  vers  poitevins, 
communications  de  M.  Dugast-^Matifeux. 

Séance  da  7  juillet  tHM. 

PRÉSIDENCE   DE   >I.    l'aBBÉ   FOURRIER,   PRÉSIDENT. 

Admission  de  M.  le  D'  L.  Th.  Laënnec,  comme  membre 
résidant.  (Rapport  de  M.  le  D^  Calloch.) 

Admission  de  M.  le  D'  L.  Cazenave,  médecin  des  Eaux-Bonnes, 
comme  membre  correspondant.  (Rapport  de  .M.  le  D'  Mauduit.) 

Rapport  de  M.  Papin  sur  les  travaux  de  la  Section  de  Méde- 
cine pendant  le  1*' semestre  de  Tannée  i858. 

Séance  du  4  0oùt  1SAS. 

PRÉSIDENCE  DE  H.    LE  D'  MALHERBE,  VIGB -PRÉSIDENT. 

Lettre  de  M.  le  Maire  de  Nantes,  qui  demanda  qu'an  état 


détaillé  et  précis  de  nos  finances  soit  envoyé  à  M.  le  Conseiller 
d'État,  Préfet  de  la  Loire-Inférieure. 

Notice  sur  les  phénomènes  du  calorique  rayonnani,  par 
H.  Huette. 

Séance  du  1«'  septembre  -tSSS. 

PBÉSIDBNCE  DE  H.  HALHBRBR,    VICB-PRÉSIDBÎrT. 

Admission  de  M.  Pener,  professeur  de  logi(|ue  au  Lycée  de 
Nantes,  comme  membre  résidant.  (Rapport  de  M.  F.  Saulnier.) 

Admission  de  H.  le  D'  V.  Harcé  comme  membre  correspon- 
dant. (Rapport  de  M.  le  D'  Papin.) 

m 

Etudes  historiques  sur  la  politique  commerciale  de  la  France, 
1^'  partie;  par  M.  E.  Le  Beuf. 

Séance  da  6  octobre  1858.  • 

PBÉSIDERCE   DE   H.    L*ABBÉ   FOCRRIEB,   PRÉSIDENT. 

Lettre  de  H.  Tlnspecteur  de  l'Académie  qui  fait  part  à  la  So- 
ciété Académique  du  projet  de  la  Commission  de  Topographie 
des  Gaules,  d*êtablir  trois  cartes  de  notre  pays  :  la  i''  de  la 
Gaule  sous  Jules  César  ;  la  2%  sous  les  derniers  empereurs  ro- 
mains; la  3*,  sous  les  derniers  Mérovingiens;  Fauteur  demande 
tous  les  détails  qu'on  peut  lui  transmettre. 

Notice  biographique  sur  Fr.  Braheix  et  Ch.  de  Tollenare, 
par  M.  l'abbé  Fournier. 

Admission  de  M.  Abadie,  médecin  vétérinaire,  comme  membre 
résidant.  (Rapport  de  M.  le  D'  Trastour. 

Fables  de  M.  Callaud. 

De  l'Avenir  de  Nantes,  comme  port  de  mer,  en  présence  do 
bassin  à  flot  de  Saint-Nazaire,  par  M.  E.  le  Beuf. 

Séance  dn  S  neTenilire  18S8. 

PBÉSlDBIfCB  DE  M.    l'^BBÉ   FOUBIIIBB,   PRÉSIDEnT* 

Admission  de  H.  Mourin,  professeur  d'histoire  au  Lycée 
impérial  et  à  l'Ecole  supérieure  des  sciences,  comme  membre 
résidant.  (Rapport  de  H.  A.  Comte.) 


Vlj 

Biographie  d'Urvoy  de  Saint-Bédan,  par  M.  I*abbé  Fournier. 

Communication  de  H.  Huette  qui  voudrait  que  la  Société 
Académique  fidèle  à  ses  traditions  de  1824  et  de  1837,  prtt  l'ini- 
tiative d*un  projet  d'Exposition  solennelle  des  produits  des  arts 
et  de  l'industrie,  à  Nantes,  en  1859. 

Difformités  chez  les  mollusques,  par  M.  Cailliaud. 

SéaDce  publique  da  14  noTemlire  1SM. 

PBÉSIDEIICB  DE  H.  l'aBBÉ  FOVBNIEB  ,  PBÉSIDEnT. 

A  midi  et  demi  la  séance  est  ouverte.  —  Au  bureau  H.  le  pré- 
sident est  entouré  de  M.  le  général  de  division,  La  Motte- 
Rouge  ,  de  H .  le  général  de  brigade  Chalons  ^  de  M  •  le  Séna- 
teur, Maire  de  la  ville  de  Nantes,  de  M.  le  baron  de  Girardot, 
de  M.  le  lieutenant-colonel,  de  H.  Garnier,  député  de  Nantes 
au  Corps  législatif,  de  M.  Denis,  proviseur  du  Lycée  impérial. 

H.  l'abbé  Fournier,  dans  un  discours  plein  d'une  généreuse 
affection  pour  sa  ville  natale,  a  prouvé  combien  était  injuste 
Topinion  qui  rabaissait  son  niveau  intellectuel.  Loin  d'être  la 
Béotie  de  la  France,  Nantes  a  toujours  tenu  un  rang  distingué 
dans  notre  patrie,  sous  le  point  de  vue  des  arts  ,  des  sciences, 
des  lettres ,  de  l'industrie  :  l'importance  de  son  commerce ,  sa 
bonne  foi,  sa  moralité,  sont  traditionnelles;  ses  enfants  ont 
brillé  en  première  ligne  dans  la  carrière  des  armes  et  de  la 
marine.  —  Cette  réhabilitation  attendue  depuis  longtemps,  cet 
hommage  filial  et  public,  ont  été  chaudement  applaudis. 

H.  Rouxeau,  secrétaire  général,  a  lu  ensuite  le  rapport  sur 
les  travaux  de  la  Société . 

M.  Le  Beuf,  secrétaire  général,  a  terminé  la  séance  par  le 
rapport  sur  le  concours  et  décerné  les  prix  suivants  : 

1<^  A  M.  Pradal,  une  médaille  d'argent  pour  son  mémoire 
sur  les  coléoptères  du  département  de  la  Loire-Inférieure. 

1^  Une  médaille  d'or  à  M .  Cailliaud  pour  ses  études  géolo- 
giques sur  le  même  département . 


•  •# 


VllJ 

3®  Une  médaille  d'or  à  H .  '  A .  Guéraud  pour  ses  ChatUs 
populaires  du  pays  nantais  et  du  Bas-Poitou. 

/i<>  Unç  médaille  d'or,  à  M.  Levot,  pour  sa  Biographie  bre- 
tonne. 

A  trois  heures  et  demie  la  séance  est  levée. 

Kénnce  da  15  novembre  ISftS* 

PBASIDENCB  DB   h.    l'abbé  FOOHNIBB,  PBÉSIDBIfT. 

Cette  séance  est  consacrée  aux  élections  dont  voici  le  ré- 
sultat : 

bu&bau . 

MM.  le  D'  Malherbe,  président,' 

Le  comte  0.  de  Sesmaisons,  fsice-prisident  ; 

Le  Beuf ,  secrétaire; 

Le  D^  De  Rostaing  de  Rivas,  secrétaire-adjoint  ; 

Huette,  trésorier; 

Le  D'  Le  Ray,  bibliothécaire-archiviste; 

Le  D'  belamare,  bibliothécaire-adjoint. 

COMITÉ  centbàl. 

Section  d* agriculture,  commerce  et  industrie, 
MM.  Goupilleau ,  Rcnoul  et  Bobierre .     . 

Section  de  médecine. 

MM  •  les  D"  Blanchet ,  Moriceau  et  Anizon . 

Section  des  lettres,  sciences  et  arts. 

MM.  Dugast-Matifeux,E.  Gautier  et  Guéraud. 

Section  des  sciences  naturelles. 

MM.  Pradai,  Ducoudray-Bourgault,  Thomas. 

Le  Secrétaire  général, 
D'  On.  RouxvAi;. 


TABLE 


DU   VINGT-NEUVIÈME  VOLUME. 


PaEMIER   SEMESTRE. 

Procès  de  Renée  de  France ,  dame  de  Montargis,  contre  Charles 

IX,    par  Ml  le  baron  de  Girardot. .  / 3 

Colonne  de  la  place  LooIb  XVI ,  par  M.  Renoul , .      29 

Etude  4es  moyens  les  plus  propres  k  amener  la  réduction  du 

prix  de  la  Tiande , ,  par  M.  Jollin-Dubois 59 

Rapport  sur  la  présentation  de  M.  F.  Saulnier,  par  M.  Gautier.  99 
Essai  d'un  catalogue  des  plantes  cryptogames,  par  M.  Pradal ....  106 
Des  phénomènes  électro-chimiques  qui  caractérisent  l'altération, 

k  la  mer ,  des  alliages  employés  pour  doubler  les  navires,  par  M. 

Bobierre 238 

Dictionnaire  des  terres  et  des  seigneunes  du  comté  nantais  et  de 

la  Loire -Inférieure ,  par  M.  Ernest  de  Comulier  (suite) 323 

DEUXIÈME   SEMESTBE. 

De  l'avenir  de  rCantes  comme  port  de  mer,  en  présence  do  l'ou- 
verture du  chemin  de  fer  et  du  bassin  k  flot  de  Saint-I^azaire ,  par 

M.  E.-B.  Le  Beuf 353 

.  Etudes  historiques  sur  la  politique  commerciale  de  la  France  , 
par  M.  E.-B.  Le  Beuf ?84 

Incendie  du  Qrand-Théàtre  de  liantes  (24  août  1796),  par  M. 


J.-C.  Renonl 414 

Notice  sur  quelques  faits  d'observation  appartenant  k  la  théorie 
du  calorique  rayonnant ,  par  M.  F.  HnetCid 439 

L'ordre  américain  de  Gincinnatns  en  France,  par  M.  le  baron  de 
Girardot.  ^ 447 

A  l'occasion  de  la  mort  de  MM.  Frédéric  Braheix  et  Charles  de 
XoUenare,  par  M.  l'abbé  Fournier 493 

Notice  sur  M.  Jacques-Olivier  Urvoy  de  Saint-Bedan ,  par  M. 
l'abbé  Fournier 514 

Fables,  par  M.  A.  Gallaud 530 

Traduction  en  vers  poitevins  de  la  première  églogue  de  Virgile  , 
communication  de  M.  Dngast-Matifeux 543 

Rapport  sur  les  travaux  de  la  Section  de  Médecine,  de  janvier  k 
juin  1858,  par  M.  Papin-Glergerie,  secrétaire 55 1 

Discours  prononcé  en  la  séance  solenuelle  de  la  Société  Acadé- 
mique de  Nantes ,  par  M.  l'abbé  Fournier,  président 584 

Rapport  sur  les  travaux  de  la  Société  Académique  de  Nantes , 
pendant  l'année  1 857-1 858,  par  M.  Gh.  Rouxeau,  secrétaire  général.     611 

Rapport  sur  le  concours  ouvert  par  la  Société  Académique  de 
Nantes,  pour  l'année  1 858,  par  M.  E.-B.  Le  Beuf 639 

Programme  des  prix  pour  1860 653 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances  delà  Société  Académique 
de  Nantes , i 


Nantes,  imprimerie  de  M**  veore  C.  Mellinel. 


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