Full text of "Annales"
Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
A propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl
fSitAS VKlôrtï DDNNINÛ 1
l BEQUÎST !
iUNlVERSITY orMICHIGAN]
K, GENERAL LIBRARV ^^
r
s 7
AINNALES
DB LA
SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE
DE NANTES
El DU DtPÀRTHIIII DE LA LOIRE-lllFERnE.
TOUE ïxnn.
IMPRIMERIE DE «■• V CAMILLE MELLINET.
ImpriiMar d« Im SociM AcuMmiqDB.
►••%
ALLOCUTION
DE M. L'ABBÉ FODRNIER
PRÉSIDBIfT,
ADRESSÉE A LA SOCIÉTÉ ACADÉIIQDE
Pan* la Séance du 7 Janvier 18S7.
Je ne sais, Messieurs, s'il est dans nos usages qu*à pareille
époque votre Président vous adresse la parole ; j*espère , du
moins , que vous me pardonnerez tous de saisir cette nouvelle
occasion d'exprimer mes sentiments pour vous et pour notre
Société.
De tout temps, le renouvellement des années a été une date
frappante. Quoique rien ne se ressemble plus que le dernier et
le premier jour de deux années qui se remplacent , cette heure
solennelle qui sonne sur le cadran d'un siècle, impressionne tou-
jours vivement cette frêle créature que le temps emporte, et
dont l'existence est renfermée dans un [letit nombre de ces
grandes heures.
Si ce premier jour sourit à l'enfance, s'il embellit l'espérance
déjà épanouie de la jeunesse, il fait réfléchir l'homme qui com-
mence à ployer sous le poids des ans.
Le philosophe, lui, suppute les années, par Texpérience du
passé ; il plonge du regard dans l'avenir , il en interroge les pro-
fondeurs inconnues; du compas de la science et de l'histoire,
il mesure le cycle enliei* du temps. 0|i , phis pl^tlosophe et plus
sérieux encore, du haut de ses années écoulées, comme d'un
promontoire, il considère l'immensité de cet infini qui le touche
et qui bat| sous ses pieds, le rivage.
Mais laissons ces trop graves pensées.
C'est un charmant et excellent usage , qu'on pourrait regretter
de voir dégénérer en pure et froide formalité , que ce premier
de Van. A cette époque, el de nécessité, les liens de la société
et de la famille se resserrent. Dans ces jours, il y a des devoirs à
remplir pour tous, surtout envoies les siens, et plus encore envers
«
les anciens et les pères : on sent revivre , «^ tous les degrés, une
hiérarchie dans un monde qui n'en a plus. Par celle réciprocité
de devoirs , par ces mutuelles civilités, les hommes se rappro-
chent, se réunissent ; le sentiment d'une affection refroidie se ra-
nime ; plus d'une foi^ des divisions, des ressentiraenls s'éteignent
dans de fraternels embrassements ; les parents jouissent avec
bonheur de ces déférences respectueuses, de ces témoignages
d'affection ; les joies de la famille s'épanchent, et les plus heu-
reux de tous , comme de raison , les enfants , recueillent en ce
jour les bienfaits et les caresses, doux tribut de cet amour qui,
comme on l'a dit, descend encore plu3 qu'il ne remonte.
Il faut reculer bien loin dans l'histoire , pour trouveir l'origine
de ces touchants usages.
Partout où la famille et la société ont conservé leurs droits
et leur empire, partout où l'homme a été frappé de
ce grand phénomène d'une révolution sidérale qui lui ramène à
point les saisons qui lui sont nécessaires, il y a eu et il
y aura des devoirs remplis , des épanchements d'affection , des
vœux mutuels et des supplicatipus au maître de nos destinées.
Très-anciennement, nous rencontrons cet usage établi chez le
peuple romain. Rien n'y manque de ce qui se passe parmi nous.
Comme nous, ils se visitaient; comme nous, ils se faisaient ré<-
ciproquement des compliments avant la iin du jour ; ils adressaient
aux Dieux des vœux pour la conservation les uns des autres; enfin,
ils s*ofFraient mutuellement des élrennes {strenœ ,) originç du
motet de la chose, car quelque aventurées que soient souvent
lesétimologies, on ne me contestera pas celle-là , ou plutôt on
y verra facilement l'identité même de l'expression.
Lucien parle de ces coutumes comme d*un usage très-ancien,
même de son temps, car il en rapporte Forigine à Numa.
Ovide, au commencement de ses fastes, y f'à\i allusion en ces
termes:
Postera luxoritur, lioguisquo aQimi64)«e favete:
nuDc dicenda boao soat boua verba die*
Pline est plus explicite encore, lib. xxviii,cap. v:
Primum anni incipienlis diem lœlis precalionibus invicem
fauslum ominanlur.
Puis donc. Messieurs, que par son ordonnance do 1564,
Charles IX , de sombre mémoire, nous fait inaugurer les années,
non plus à Pâques, comme sous les Capétiens, ses prédécesseurs,
ou à Noël, comme sous les Carlovingiens, ou aux grandes
réunions du premier mars, du temps des roid mérovingiens,
mais au premier janvier, âclon le calendrier de Jules César,
profitons de ces prémices du nouvel an et de notre première
réunion, pour former, woMsaussi^de joyeuses supplications et des
vœux pour le bonheur de cette Société et de ses membres.
Je ne dis rien. Messieurs, de ces souhaits qui s'épanchent
naturellement du cœur, et par lesquels nous désirons, nous de-
mandons au Giel des biens , du bonheur pour ceux que nous
aimons, comme pour nous-mêmes. Ces souhaits, hélas! nedôi-
ANNALES
DE LA
SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE
DE NANTES
Kl M lenmiiitiT m u loiu Mum.
TOUE kxVm.
IMPRIMERIE DE H-" V CAMILLE HELLINET.
Imprimur de 1* SmjM AudtmiqDe.
~ 8 —
et la grftce littéraire , ce grand moyen de la vulgarisation et de
la conservation des grandes choses , viendrait imprimer son
cachet à nos œuvres et répandre le dernier charme sur nos
travaux.
«
Ainsi, nos séances utilement et iigréablemeat remplies nous
appelleraient toujours nombreux et empressés, développeraient
en nous de plus en plus le goût de la science , le désir de bien
faire en bien disant. Nos recueils se rempliraient de travaux
dignes de l'attention et de l'approbation publiques par les sains
et fermes principes qui leur serviraient de base et par le l>ut
qu'ils chercheraient à atteindre, ainsi que par la forme qui les
ferait agréer.
f^a science porterait son flambeau sur ces belles et immenses
questions qui sont de son ressort.
La littérature rappellerait à nos souvenirs les merveilles
des temps écoulés, les trésors de Thistoire, de la philosophie et
des arts.
La poésie prenant son luth , captiverait nos esprits par son
noble et sublime langage , douce musique de la pensée , qui
ajoute à la beauté de Tidée et à Téclat de l'image, la suavité du
rythme et le charme de l'harmonie.
Qu'il en soit ainsi. Messieurs, — et tout le présage, j'en ai la
ferme confiance, — et nous nous attacherons à nos travaux,
nous aimerons nos réunions et notre Académie , qui aura pour
nous le double attrait de Futilité et du plaisir.
Tels sont mes vœux; par vous , Messieurs, et à votre honneur,
ils deviendront des réalités.
DIEl] ET L 4ME
MANIFESTES PAR L'BTUDK
m m mm et m lois rHYMOGH
DE L*HOMME
FAR M. PADIOLEAU, D.-M.-P.
INTRODUCTION.
L'homme est sans cesse tourmenté du besoin de connatire; il
ne lui suffit pas de constater les phénomènes de la vie, d'en
observer les lois, il veut, de plus, en connaître la nature.
Mais la vie étant un don de Dieu, aussi bien que l'intelligence,
il est inutile d'en rechercher la naiurc ; car, comme le dit Bichat,
la conrtaissaoce des causes premières étant interdite à l'homme ,
te voile épais qui les couvre enveloppe de ses innombrables replis
quiconque tente de le déchirer.
Il importe beaucoup, en effet, de distinguer les principes
généraux et les conséquences ou applications particulières.
Les principes sont immuables: ils forment la base de la rai-
son et de la science ; ils sont le fondement de tout ordre et la
condition vitale de toute société , et les progrès de l'esprit hu-
main ne sauraient ni rien y ajouter, ni rien en retrancher.
— 10 —
Quant aux conséquences , aux applications , elles sont , au con-
traire, une matière discutable; et, en ce qui les concerne, les
phases du progrès social peuvent amener la réforme des idées
antérieures ou la découverte d'idées nouvelles; de là la source de
tant de systèmes, de tant dliypothèses, qui tiennent à Timper-
fection et aux désordres de Tesprit humain.
Cette distinction entre les faiis et les expUcalions est donc ca-
pitale. Les premiers sont des axiomes , des vérités incontestables
formulés par l'abbé de la Mennais sous le nom d'ordre de fbû
Les explications , c'est-a-dire, les commentaires, les théories,
les hypothèses ont été formulées par le même, sous le nom d'ardre
de conception.
Mais puisque les principes nous sont donnés par Dieu , qu'ils
sont l'ensemble des lois établies par le Créateur, l'homme ne
peut donc pas les créer ; seulement , il peut déduire de ces prin-
cipes les conséquences qui y sont renfermées comme en germe.
Je crois donc que, dans l'étude Je toute science, il est né-
cessaire de remonter jusqu'aux principes, seules sources d'où dé-
coulent les vérités les mieux établies, afin de saisir dans les faits
les rapports de génération , et non pas seulement les rapports de
simultanéité et de contiguité.
Exemple. — Voyez l'œuf du papillon? lise métamorphose en
chenille, la chenille en chrysalide, la chrysalide en papillon.
Uu'est-ce donc que le papillon? Un œuf dans son principe.
Voilà comment la connaissance des principes ramène à une
setde loi les phénomènes les plus divers etméme les plus opposés
en apparence.
Telle est la marche que j'ai désiré suivre dans mes Eludes sur
la vie et sur les lois physiologiques de l'homme. Sans doute
la conviction est profonde , mais la démonstration est*elle
complète ?
DIEU ET L'AME
MANIFESTÉS
PAI limt m LOIS vitales et MS lois PHYSIOLOCIOmS
>m M.'m9MMm*
S'il est uue élude pleine d'attraits et d'intérêt , une étude qui
puisse élever l'àine et captiver l'esprit, c'est, sans doute,
l'étude des lois vitales et des lois physiologiques de l'homnie.
De quoi s'agit-il, .en effet? De savoir si la vie repose sur une
base matérielle, si elle est un simple résultat d une agglomération
de molécules matérielles, sous l'empire d'actes ou de forces réduc-
tibles aux lois do la physique générale , ainsi que le prétend le
professeur Bérard , ou si. la vie est un don de Dieu, une loi pri-
mordiale du Créateur ; de savoir, si l'homme, cet être si noble et si
grand , qui seul possède les éléments de la raison , de la morahté
et de la liberté, et qui, à l'aide de la parole et de caractères
graphiques, lègue le trésor intellectuel de sa science et de sa
pensée aux générations suivantes, est autocbtbone, c'est-à-
dire né du sol qu'il habite, ou s'il est sorti, libre et intelligent
des mains de son Créateur.
— 12 —
Elle est donc pleine de grandeur el d'intérêt, cette étude;
puisque après ta grande question sur l'existence de Dieu même ,
la plus capitale*, la plus fondamentale est , sans contredit, celle
qui s'occupe des lois de la ne ci des lois physiologiques de
l'homme. Tout, en effet, dans cette étude, nous ramène conti-
nuellement à Dieu , en nous le nu>ntrant comme cause ou début
de tout, et comme fondement de l'universelle harmonie à la fm
de tout.
On dit que l'Empereur ayant' demandé à Tauteur de la
Mécanique céleste pourquoi,' dans son livre, on ne trouvait pas
le nom de Dieu, le célèbre astronome lui aurait répondu: c'est
que je pouvais me passer de cette hypothèse.
Je ne sais ce qu*il en est de cette anecdote, mais ce que je
puis affirmer, c'est que quand bien même Dieu, l'ordre divin ,
aurait pu sembler une hypothèse superflue pour expliquer la
marche des corps célestes, certes il ne serait pas ici un épisode,
un hors-d'œuvre dans la grande question des lois vitales.
Et, en effet, en jetant les yeux sur tout ce qui nous
entoure , soit que nous les portions sur les objets les plus éloi^
gnés, soit que nous pénétrions dans le monde de ceux que leur
petitesse semblait devoir nous dérober pour toujours,
partout nous trouvons les lois d'une sagesse et d'une intelligence
divine.
Voyez ee petit oiseau balancé sur ses ailes débiles? La brise le
soutiendra-t-elle ? oh oui ! car la Providence l'a feite pour lui.
Et ces petits animaux qui, sans avoir jamais rien appris , nous
paraissent si habiles? qui donc leur a donné tant d'adresse?
Comment le ver-à-soie file-t-il sa conque et s'y renferme-l-îl
pour se transformer en papillon ? C'est qu'il obéit naturetlenient
aux lois de son instinct, qui n'est que la manifestation de cette
même sagesse qui dirige au dedans de nous toutes les fonctions
vitales.
- Il —
Voîlà ce qui faisait dire à Bacon : Si un peu de pbiloaopbie
conduit à rathéisne, une pbiiosopliie plus profonde ramène
l'esprit à la oonnaisaance du vrai Dieu.
Il suffit, en effet, de contempler cet univers, où, comme^ le
dit saint Paul, on trouve Dieu comme à tàton, pour se con-
vaincre que cette puissance suprême qui a construit le monde n'a
rien fait que d'infiniment sage , et que sa providence s'étend à
tout.
Examinez tous les êtres de la création , et voyez cette har-
monie saisissante et providentielle qui établit entre tous les règnes
delà nature une série de rapports si admirables?
Sans t'oxygène, Tair serait irrespirable aux animaux; sans
l'acide carbonique, il ne pourrait fournir aux plantes le carbone
qu'elles fixent continuellement dans leurs tissus. En vertu de
quelle loi les plantes, en même temps qu'elles exhalent de l'oxy-
gène, absorbent-elles l'acide carbonique dans l'atmosphère?
Pourquoi ces deux phénomènes d'exhalation d'oxygène et d'ab-
sorption d'acide carbonique sont*ils corrélatifs? Les animaux
disparaissant de la surface du globe, l'acide carbonique manquerait
bienlôf au ràgne végétal, et si celui-ci venait k faire défeut,
l'oxygène deviendrait plus rare et les aninmx en souffriraient.
L'organisation des être» vivants a dono été ^ealculée sur les
propriétés dés ageots qui les entourent. Otez Peau, l'air, le
calorique , la lumière >, de suite le mouvement vital s'arrête , on
languit suivant l'espèce de stimulant supprimé. Vous ne suppo-
sez pas sans doute, Hessieure, que c'est le hasard qui a établi
et qui perpétue une si admirable harmonie? Oh non I le hasard
n'est pas si intelligente Mais vous admettrez certainement que
le rapport nierv/ailleux des êtres vivai|t^ avec la mpnd^ extérieur
prouve un Djeuj. et un seul Dieu ; car* coaune la dit M» Floureost
s'ils eussent été deux, il est probable qu'ils ne se seraient fias si
bien entendus.
— 14 —
Néanmoins, il s'est présenté des hommes pleins de confiance
dans leurs propres lumières, et qili, n'ayant pas voulu recon-
naître les lois d'un Dieu créateur, ont cherché à en établir eux-
mêmes.
Ils se sont donc mis à Tœuvre, et, au nom de ce qu'ils ont
appelé la réhabilitation de l'homme, ils ont dit à Dieu: Retire-
toi, tu nous gènes! Qu'avons-nous besoin de tes lois? Nous
saurons bien , sans (oi , construire le monde physique et gou-
verner le monde intellectuel.
Hais , du moment où ces hommes ont voulu se poser ainsi
en face de Pieu pour transgresser ses lois, il les a abandonnés
à eux-mêmes; dès-lors, embarrassés dans leurs propres subtilités,
suivant l'expression de Bossuet, ils sont tombés dans l'erreur et le
paradoxe. Or, comme ledit H. Villemain, une erreur souvent
répétée,, pénètre insensiblement dans la pensée de son auteur,
à la suite de tous les vains sophismes dont il la fortifiait, sans
les croire lui-même. C'est la punition de l'homme de mauvaise
foi , il finit par perdre le bon sens.
Ce n'était pourtant pas la science ni i'intelligeoca qui man->
quaient à ces hommes merveilleusement doués, car ils avaient
beaucoup reçu. Les méthodes scientifiques ne leur manquaient
pas non plus. Possesseurs d'instruments plus parfaits , riches des
découvertes de leurs devanciers , ite avaient réuni en un corps
de doctrine des éléments entrevus de siècle en siècle par divers
naturalistes et par des savants d'un mérite émioent.
Que leur manquait-il donc? une seule chose. C'était de recon-
naître les lois établies par Dieu de toute éternité , au lieu de
ebercher à les remplacer par des systèmes et des utopies acceptés
aujourd'hui comme des vérités , et rejetés demain coihme des
erreurs.
Pouvait-il en être autrement, quand nous savons que la
— 15 —
science' humaîiie change et se modifie à chaque instant , tandis
que les lois de Dieu sont la permanence des choses.
Elles étaient avant la science qui n*a d'appui et de fondement
que sur ces lois mêmes, et qui, par conséquent, ne les trans-
gressera jamais. Aussi , quelque étendue que soit notre science ,
nous pouvons néanmoins dire, avec vérité, que ce que nous
savons est peu de chose, et que ce que nous ne savons pas est
immense.
« J*ai ramassé quelques caillons sur le bord de la mer, disait
Newton , et j*ai laissé devant moi un océan inexploré. »
Puis, convenons encore que l'envie de Faire du bruit porte
souvent les hommes à affirmer des choses dont ils n'ont pas
l'intime convtclion.
«r Quel est le philosophe, nous dit 'Rousseau, quif dans le se-
cret de son cœur , se propose un autre objet que de se distinguer?
Pourvu qu'il efface Téclat de ses concurrents, que deroande-t-il
de phis? L'essentiel est de penser autrement que les autres.
Chez les croyants il serait athée, chez les athées il serait croyant.»
Assertion non gratuite et que justifieraient, au besoin, ces pa-
roles du docteur Georget :
« EtaiS'je bien convaincu de ce que j'écrivais en 182 f 7
N'étais-je pas dominé par l'envie de faire du bruit et de grandir,
en quelque sorte , en attaquant des croyances généralement re-
çues, et d'une si grande importance aux yeux de tous les hom-
mes ? Ne voulais'je pas donner une preuve de mon courage en
bravant ainsi l'opinion publique ? •
C'est donc une chose juste et salutaire que de combattre hau-
tement cette science sophistique comparée par Bacon an travail
de l'araignée qui tire d'elle-même, d'elle seule la substance de
son œuvre. Sans doute, cette discussion ne changera paa plus
les hommes que les idées , puisque des savants tels que Cuvier ,
Ampère, Fleurons, n'y ont pas réussi; mais elle aura du moins
— 1(1 —
TavaDiage de ramener chaque homme à sod ^Irapeau , et de pla-
cer Terreur en face de la vérité. -Or ^ lu vérité est un dép^t sacré
que nous devons défendre avec courage, car celui qui n'est pas
jaloux de ses croyances n^ mérite pasThooneur de les garder.
§ II.
«r Tous les êtres ont leurs lois, a dit Montesquieu ; le monde
matériel a ses lois, les intelligences- supérieures àThomnieont
leurs lois , les hôtes ont leurs lois, Thomme a ses lois. »
Ajoutons que ces lois sont tellement fixes qu'elles supposent
apparemment une sagesse étrangère à celle de Thomme qui ne
peut ni les changer ni les modifier.
En voici un exemple entre cent :
On sait généralement que le pigieon produit deux œufs; Fun
mâle et l'autre femelle, cela est invariable. Aristole voulut savoir
quel était celui des deux sexes qui naissait le premier, et il
trouva que toujours le premier œuf donnait le mftie et le second
la femelle. Eh bien! dans ces derniers temps, H. Floureos a
voulu vérifier l'exactitude de cette loi, et sur onze couvées il est
parvenu au même résultat.
Or , je le demande à tout bonune de bonne foi , croit-îl sin-
cèBement que. ce soit V0e\ du hasard ?
Mais, s'il en est -ainsi pour desaclies en apparence d'un bien
minime intérêt, que «era-ce donc pour ces grands GuAs , pour ces
grands phénomènes qui restent inexplicables pour l'homme , s'il
se refuse à admettre L'intervention des lois d'une sagesse supé«
rieure à la sienne.
Comment , en effet « connaître la raitan .4e ce qui egi sans
posséder une intelligence qui nous associe en quelque sorte aux
desseins de la création? Aussi, Dieu qui se réserve la. con-
naissance des principes de toutes choses , et qui les a rendus
— 17 —
ifia<?GO0sibIes à noire intelligence, a livré le monde aux discussions
des hommes , comme le dit TEsprit Saint : Mundum iradidit
disptêtaiiom eorum* Voyons plutôt.
S'agit*il do la vie? Eh bien, les physiologistes qui se sont
refusés à. l'Admettre comme une loi primordiale. du Créateur,
en ont tous donné une définition iausse ou incomplète.
Il semblerait pourtant^ au premier abord , que rien n'est plus
simple que la solution de cette questiiHi, car la vie, c'est le
mouvement et la fécondité. Or, comme la cause primordiale
du mouvement et de la fécondité vient de Dieu, n'est-il pas évi-
dent que la vie est un don de Dieu*
V Dieu, dit Buffon, en créant les premiers individus de cba*»
que espèce d'animal ou de végétal , a non^seulement donné la
forme à la poussière de la terre, il Ta rendue vivante et ani-*
mée. »
Qui donc, en effet, ma donné, la vie? Ce n'est pas moi.
Elle n'a pas attendu mes ordres pour venir , elle ne les attendra
pas davantage ^smv se retirer.
La vie ma été ^ansmise par mes pères. Et mes pères? Us
l'avaient eux-mêmes reçue d'autres pareols. Nous le voyons, la
vie ne natt que de la vie. La vie, c'est quelque chose d'idéal dans son
origine; la génération n'est pas une création, mais une transmission,
et ce qu'il y a de plus essentiel en elle, c'est son origine divine.
Aussi , suivant Harvey , l'homme et la femme ne sont que
les organes par l'intermédiaire desquels agit celui qui procrée
toutes choses. £t voilà pourquoi les parents ne sont que dé*
positaires et noa pas propriétaires de leurs enfants. Voil^
pourquoi encore il n'est pas au pouvoir de l'homme de rom-r
pre celte harmonie qui donne à la vie ce caractère 'de sta-
bilité auquel elle tend depuis son origine. Dieu a dit à Thomoif,
en le plaçant sur cette terre : Croissez et multipliez. Et cfest
merveille devoir l'homme, tout en res^int libre, accomplir inér
2
~ I»-
vffaMemeni In loi de dori Créateur, et obéir , qmA qu'il ime , à
ses ordres.
Et maintenant, Messieurs', ne tous semble-t-il pas que eette
grande question de la vie que se sont léguée de siècle en sièele,
d*ftge en âge ,. les savants et les philosophes , question si diffi-
cile à comprendre qonnd on ne part pas , comme Newton , de
hi vérité traditionnelle de la création , se simplifie merveilleuse-
ment quand on se reporte aux lois posées par Dieu , pour le
dévetbppemetit et la conservation de toutes et de chacune de
ses créatures ?
Hais du moment où les honttDes ont voulu substituer à ces
lois éternelles des théories et des hypothèses, qui ne sont, le
plus souvent, que des opinions hasardées par caprice , i4s ont pris
leurs systèmes pour la vérité, et ces systèmes, frappés de toutes
parts dans leurs bases mal assurées, se sont tour à tour écroulés.
Cai*, combien les bons systèmes sont rares , .et combien d'illu-
sions peut faire nattre l'attrait de la simplicité !
Aussi Dehaën disait-il avec raison i « H^mmeianèê itimtia !
Obsermla colUgimus, legesque c&nêimuê eâs Hêdem, dum intérim
nos 9ctpe in i^servatis vH unicam l^ieat ex qnco vera rerum
dépendent noliiies. »
Parmi les |ihysiôlogistes , les uns éblouis par les découvertes
importantes dues aux progrès des sciences physiques, n'ont voulu
voir qu'attraction et qu'impul^on dans les phénomènes de la vie.
Ils ne se sont pas aperçus que si rinvariaMIité des lois qui pré-
sident aux phénomènes pliysiques, permet de soumettre au calcul
les sciences qui en sont l'objet, il n'en peut àtre de même pour
les phénomènes vitaux. Voilà pourquoi rinstabilité des forces vi-
tàtes a^eRc été l'éeueil où sont venus échouer tous les calculs
des médecins physiciens.
Les chimistes, à leur tour, ont fiiit intervenir les affinités chi-
miques ^ pour trouver la raison d^ phénomènes vitaux, et ils
— 1» —
n'onl pas é(é plss' heureux , car, jamais les affinilés ohimiques
n'eDgendreroni ia vie, pas plus que l'électro^Biagoétisme n'engeo-
drera la pensée et la voionf é.
Il y a dans la discussion des faits , remarquons-le bien, une
gradation qui dresse en philosophie un sophisme en faee de toute
intelligence observatrice ; et malheur à celui qui ne s'en dégage
pas , car il tombe aussitôt dans un raisonnement absurde et
vicieux.
Ainsi, dans la question qui n<NJs occupe, parce que les appareils
matériels sont le siège des phénomènes vitaux , on veut qu'ils
en soient la cause productrice ; parce que les forces vitales sont
associées 4iux organes, on veut qu'elles soitnt identiques avec
eux , absolument comme ce myope qui prétendrait que c'est sa
lunette qui voit , parce qu'il ne peut rien distinguer sans elle.
Ne recoùnaisses-vous pas là. Messieurs, la philosophie de
Locke et de CondillacT philosophie aussi fiiusse dans ses prin-
cipes, que dangereuse dans ses cortséqnenoes , puisqu'elle fait
dépendre des spns toute coonaissanee humaine , et qu'elle tend
sans cesse à prouver que les faits moraux et intellectuels , p^rce
qu'ils se trouvent associés à la matière , sont identiques avec
elle. Eh bien ! c'est à cette philosophie que s'est associée l'Ecole
Médicale de Paris , croyant sans doute en relever la gloire et en
accroître le mérite.
Là on ne veut rien admettre, si l'^l ne vient pas rendre té*
mcigoage à l'esprit, si les sens ne viemnent pas faire taire la
pensée.
«r Hors lessenf, dit le professeur Rostaci ^ il n'y a phis que
conjectures , et conséquemment qu'incertitude. Pourquoi doue ^
si nous n'avcpas que ces moyens de nous instruire , vouloir sans
cesse en employer d'autres, qui ne sont propres qu'à nous
égarer ? Pourquoi n'avons-nons pas If sagesse d'ignorer ce qu'il
ae nous est pas donné d'apprendre ? » •
— «0 —
Puis, appliquant celle philosophie aux actesVi taux eux-mêmes,
on se demande pourquoi on adroetiraît la vie comme un fvin-
cipe ) du moment où nos yeux ne la voient pas, où nos main&
ne la louchent pas , où nos appareils ne la Ctibriquent pas.
£t comme on veul à toute force la faite éclore de la matière ,
à Taide des lois de la physique générale , on se croU toujours
sur le point de la surprendre au passage.
« C'était (à , dit H. Dumas , une belle et grande question de
philosophie naturelle. Les mystères de la végétation , ceux de la
vie Animale, aUaieni se dévoiler à nos yeux. Nous allions
saisir la clef de toutes les modifications de la matière , si
promptes, si brusques, si singulières, qui se passent dans les
animaux ou les plantes ; bien plus, nous allions trouver le moyen
de les imiter dans nos laboratoires. »
Mais quand se réaliseront de si belles espérances !
En attendant, M. J. Geoffroy Saint-Hilaire affirme que le
mouvement de la science tend de plus en plus à ramener les
faits biosiques à. des lois physiques, et que le moment n'est pas
éloigné, où la physiologie tout entière , les fonctions exceptées
du système nerveux , méritera à bon droit le nom de physique
animale et végétale et de physique organique.
M. Nathalis (ruilbt. est encore plus avancé , car il a découvert
que le corps organisé est une machine admirable , à la fois labo-
ratoire de ctiimie et cabinet de physique*
Sans doute , Messieurs , vous n'accepterez pas une semblable
philosophie , qui veut nous convaincre à toute force que la
matière est tout ; qui répète sur tous les tons, que la vie n'en est
qu'une fonction subalterne; philosophie dont les conséquences sont
parfiiitement formulées par Fenerbaeb , ce philoaoplie allemand
qui écrivait, en I8&0 : « Le phosphore est la matière qui pense
en nous. Plus le cerveau possède ou reçoit de phosphore « plus
et mieux il pense. ••• Nourrissez donc l'homme de manière à
— 21 —
y augmenter la masse de phosphore. G*est l'usage des pommes
de terre qui a auiorti le feu des nations modernes ; remplaçons
ce tubercule malfaisant par un aliment qui électrise le corps ,
par la purée de pots. Le double progrès de la science et de la
société dépend de la multiplication du gaz phosphoriqoe. » Si
quelque chose pouvait éclipser de pareilles plaisanteries, ce
serait sans doute le sérieux des disciples : le sérieux de Tauditotre
ii*a jamais manqué en Allemagne à aucun philosophe.
£t pourtant , après tout , cela ne semble pas plus étrange que
de vouloir faire sortir l'amour et la charité de je ne sais quelle
attraction électrique, entre des molécules d'oxygène , de carbone
et d'azote.
On trouve en effet du phosphore dans le cerveau, comme
on trouve du ffr dans le sang. Et puisque, d'après les recher-
ches des physiologistes , le fer paraît avoir la puissance de venir
directement en aide à l'hématose, de rendre le sang plus riche,
d'augmenter le nombre proportionnel des globules, H ne doit
point paraître étonnant à ceux pour qui la physiologie tout en *
tière n'est que la physique organique, que le cerveau soit
d'autant plus' intelligent' qu'il teccvra plus de phosphore; car,
du moment où il sera prouvé que l'imagination , la mémoire et
le dévoûment ne sont que le produit de la sécrétion cérébrale ,
que toutes les opérations de l'âme , en un mot, dépendent de
l'encéphale impressionné par la prédominance de tel ou tel li-
quide, ou de l'excitation de la substance même du cerveau,
il paraîtra moins singulier d'attribuer le progrès de l'intel-
ligence à la multiplication du gaz pliosphoriquc. Mais
quelles seraient donc les conséquences d'un pareil enseignement?
Les voici. Messieurs; si l'homme physique est Thomme tout
entier; ei en suivant I étroite et incontestable dépendance où le
mouvement, la sensibilité et rintelligence se trouvent à l'égard
des organes, on en conicut que le mouvement, la sensibilité et
rinlelligeoce sont les effets de ces organes ; si , dans les actes les
plus sublimes de i'homme , on ne reconnaît que des produits
physiques de son cerveau; si enfin riiomme, cette créature si
ricbement douée , ne sent , ne pense , n'aime , ne se dévoue que
par suite des modifications plus ou moins fortes de la pulpe
cérébrale, oh! c'en est Tait delà société. Car, ; comment,
après cela , révérer, aimer ce qui n'est pas de Dieu , mais
de l'homme? Sous l'empire des constitutions humaines, vous
le savez, il n'y a plus rieh de sacré; tout devient arbitraire et
fiictice. Point de pouvoir , car l'homme n'a pas le droit de
commander à l'homme. Point de devoirs, car, pourquoi l'homme
devrait-il quelque chose à l'homme? Donc le désordre absolu
dans la mort. Si c'étaient là les fruits de la scienae et de la phi-
losophie, il fendrait dire malheur à la science et à la philoso-
phie! car elles n'auraient pas introduit dans le monde une
seule vérité utile, et leurs progrès devraient même s'allier avec
une profonde corruption.
Après cela , on supposera sans doute qae les représentants de
semblables doctrines n'ont dà se décider à se mettre ainsi en op-
position avec les opinions généralement admises qu'après des ob-
servations multipliées, et basées sur des bits irréû'agables. C'est
effectivement ce qu'ils prétendent, cherchant à s'excuser en
quelque sorte d^e leur témérité , en disant que , la vérité ne &it
jamais de mal. Nous le pensons comme eux , et c'est , à notre
avis, répéterons-nous avec Jean-Jacques, une grande preuve
que ce qu'ils enseignent n'est pas la vérité. Aussi, comme en
matière scientifique on ne doit céder qu'à ces autorités, qui ont
pour elles l'observation et le raisonnement, sources pures de la
certitude et de la vérité, nous ne nous découragerons pas, el
nous dirons comme Enée à ses compagnons:
0 passi grairiora dabit Deus his quoque finem.
Cherchons donc actuellement comment des physiologistes d'un
mérite, du reste, incontestable, se sont abusés jusqa'à croire
— «B —
que tes grande aeies vitaux lels que le mouvemenl, lc6 sympat|)^,
la volooté,Ja cooserv^iion des iormes au milieu da renouvelle-
ment incessant de la matière, sont réjgis exclusivement p^r l'em-
pire des Ipis de la physique générale.
§ lu. "
Il y. a des philosoptiea , Messieurs « qui opt nié le nu)Mven;ei)t;
il y en a d'autres qui se sont demandé si Dieu ne se jouait pps
de noire crédulité en plaçant autour de nous d^s spectres qui
nous abusent et qui n'ont rien de réel. U n'est donc point étou-
iiaot qOe des hommes sérieux, des avants, dies pliysiologistes
aient cherché à trouver dans la matière le mouvement et la vie.
Auraient-ils réuasi dansieurs t^ntatjv^s? Vpus pen^z bien que
non. Déjà, nous $avjoins qu'il ne faut poiiU leur demander une
définîtijc^n de la v;e^c'est m vain que, pour la défmÂr,jls s'ev^a*
gent dans des considérations abstraites ; jamais ils ne sont con*
tents les im& des autres, El d'aMleurs , où trouv.eraient-ils ; le pa-
raetère distinctif des êtres vivants, quaud ils ae savent où
prendrie le cai?|ctère distiocUf de la nature de |'ho«uiue?
Un œuf d'oiseau qui a élé fécondé est-il vivant? Oui , dit
Hunter, car ii résiste plus longtemps au froid et à la putréfaction
qu'un (Buf non fécondé. Ainsi , spiyHat Dwight « des insectes sont
sortis d'œufs qui avaient séjourné pendant 80 ans dans un (i^onc
d'arbre où ils n'avaient pu se développer, faute d'air et de
lumière.
Non, dit Je professeur Bérard, cet capC fécondé n'e«t pas vivant:
c'est un amas de matière orgni(|ue dont l'arrangement est |^1
que, sous certaines influences, le mouvement et la vie s'y déve-
loppent.
A merveille : Aiais, eu vertu de queUe loi, c|^mander9n«*U<w^
a» prjÇsC^eur ;9érard , ciette matii^re organique a-t-ejle pris uu
^ 84 —
arrangement tel que la vie puisse s'y développer ? H. Bérard
possède- t-il un moyen de donner un tel arrangement à- la ma-
tière organique? Alors qu'il le dise, et qu'il nous apprenne
pourquoi un œuf non fécondé se corrompt dans le même nid
où il est couvé, à côté d'i|n œuf fécondé.
Or, à ces questions, voici la réponse de M. Bérard : « Si les
phénomènes offrent un caractère spécial dans les êtres organisés,
c'est parce que leur matière composante n'est pas combinée
comme dans les corps brutes , le minéral n'a pas on pareil mé-
lange d'humeurs et de solides ; la matière n'y est pas amenée à
l'état de principes immédiats , d'humeurs, de tissus, d'organes
et d'appareils d'organes. Les propriétés changent avec les com-
binaisons. ».
Très^bien : mais encore une fois, quelle puissance a créé ce
mélange d'humeurs et de solides ? Est-ce la chimie qui a amené
la matière à l'état de principes immédiats, d'humeurs, de
tissus , d'organes et d'appareils d'organes ?
Du rfïste, M. Bérard va se charger lui*méme d'une réponse
beaucoup plus éloquente que celle que je pourrais faire , tant il
est difficile à un esprit élevé de rester toujours dans le paradoxe !
ff £h quoi ! vous nous dites que Ja nutrition consiste , quant à
son mouvement de composition , dans l'incorporation pure et
simple de la fibrine et de l^àibumine aux parties fibreuses et
albumineuses du corps ? Mais vous nous laissez ignorer , vous
ne nous direz jamais comment le sang qui charrie cette fibrine
et cette albumine , peut se transformer en tissus si différents ,
quant à leur aspect et à leurs propriétés. Ici, il alimente la fibre
musculaire rougeâtre ; là , le tendon nacré et resplendissant ;
ailleurs, la substance solide des os; ailleurs, la pulpe molle du
cerveau; ailleurs, la matière transparente du cristallin; et
ailleurs, la matière noire de la choroïde et de l'iris. Cette
albumine , qui vient du végétal toute formée ; cette albumine ,
— 25 —
substance peu active dans les plantes , on ne nous dira pas com-
ment elle va concourir à la pensée dans le cerveau « à la di-
gestion , dans le suc pancréatique^. Celle fibrine qui , dans le
végétal , était à l'état de repos ; devient , dans les muscles de
ranimai , Torgane de tous les mouvements volontaires et^e
quelques autres encore, il y a donc autre chose que laction
chimique , objet de vos études ? » Oui , sans doute, il y a autre
chose, et c'est précisément cette autre chose que vous, H. Bérard,
vous ne voulez pas reconnatlre.
Mais avançons : je donne, nous dites- vous, deux œufs d'oiseaux à
un mîcograpbe : ils ne diffèrent pas de volume. Il les examine avec
la plus scrupuleuse attention, sans pouvoir y signaler aucune diffé-
rence notable. Je les donne au chimiste, pourvoir s'il ne me révé-
lera pas quelque différence , échappée au micographe ; mais le
chimiste trouve les mômes principes dans les deux oeufs. Est-ce
donc qu'un même oiseau va éclore de chacun de ces œu& ? Mais
non. Dé l'un il sort un aigle, et de l'autre un roitelel. Eiiiquoi! cette
barrière insurmontable que Dieu a mise entre les diverses espèces,
pour qu'elles ne puissent pas se confondre , ne suffit pas pour
vous convaincre que la naissance de ces deux oiseaux si diffé-
rents, ne peut être le résultat de la matière combinée de quel-
que manière que vous le supposiez ?
Néanmoins ; il insiste ; rien ne nous empêche , dit-il , de
comparer un agrégat inorganique à un être organisé ; les mo-
lécuPes intégrantes de l'un aux molécules intégrantes de l'autre.
Ici je ne reconnais plus M. Bérard ; car, en cherchant à faire
porter la comparaison sur les molécules intégrantes des corps, ne
semble-t-tl pas vouloir abuser ceux qui se contentent de mots? Car,
pourquoi ne pas dire tout simplement qu'il ne trouve aucune
différence entre un cristal , entre une pierre quelconque et un
être organisé; Il sait fort bien, en effet, que les molécules in-
tégrantes d*un être orgcmisé ne sont pas cet itre organiié.
— 26 —
Ce sont des matières qui oui été organisées , et auxquelles- il
manque précisément ce qui fait ie point principal de la diffé-
rence , c'est-à-dire la vie.
Aussi, et j'en demande bien pardon au célèbre et savant pro-
fesseur , ne dépend-il pas de moi de crOice qu*i)ne maâîère
passive et inerte , quelque arrangement que Ton suppose daos
ses molécules , puisse produire , sans certaines in£kiences , des
élres qui sentent et qui pensent. Que Ton fasse intervenir les
courants électriques et tous les fluides pondérables et itnpondé-
rabies que Toii pourra découvrir, jamais on ne m*éx|)liquera
cette providence inlérieure de l'organiame que Broussais lui-
même ne pouvait s'empécber de reconnaître.
£li quoi I voilà que de .petits points rouges se dessinent dans
cette masse amorphe , que du sang s*y forme , que des canaux
s*y creusent , que les pulsations d*un cœur y apparaissent ! Tout
à l'heure , une goutte de liquide, à présent un embryon, bientôt
un homme ; el c'est la matière qui jouira de la propriété de
produire d'aussi merveilleux résultats?
Sans doute, M. fiérard a bien quelques scrupules ; mais, soit ha-
bitudes sensualistes, soit préjugés philosopliiques, il ne se rend pas.
Si nous lui demandons , |)ar exemple , où réside l'uuilé de la
force vitale, dans- le cprps dont la matière change sans cesse,
pour ne conserver que la forme ; et comment il se fiiit que Têtre
vivant est toujours lui avec des substances différentes, tandis que
le minéral ne peut continuer d'exister qu'en conservant la n»a-
tière qui le compiose , qu'autrement il ne serait plus luù H.
Bérard se centente.de répondre que cette unité est un fait de la
plus haute importance, et que le médecin ne doit pas plus perdre
de vue que le physiologiste.
Enfin, ne pouvant prouver d'une manière satisfaisante,
même pour lui, que la matière est .réellement douée de l'apti-
tude il s'organiser, M. Bérard s'écrie: Il y a des choses bien
— «7 —
dures à croire dans Thypothàse que la vie «st un principe. Je
ne* sais ; mais il me senorble bien plus dur de faire sortir d'un
arrangement particulier de la matière cette loi xle consensus et
de synergie , qui rend solidaires tous nos organes , en les faisant
concourir avec une si parfaite faarnfKinie à la^on&rvation de
l'individu. vivant. Et cette puissance qui prescrit au sang une
marche fixe et régulière, avant mâme qu'il existe des vaisseaux
pour le contenir , n'est-ce pas une chose bien dure à croire ,
que de Tattribuer à une influence électrique ouobimkiue?
Mais savez-vous pourquoi cette vérité est si dure à* croire?
C'est que, si la vie n'est pas le résultat des combinaisons de la
matière , il faudra renoncer à l'hypothèse de la génération spon-
tanée, ce rêve que caresse depuis si longtemps l'imagination des
physiologistes. Car , du moment où la génération spontanée
serait admise pour les iofusoires, pour les vers intestinaux , pour
le^ polypes , pourquoi ne pas l'admettre pour les animaux su*
périeurs ? Si , au contraire , il est prouvé qu'il n'y a pas de géné-
ration spontanée , il faudra donc, bon gré mal gré, dans Ma
redoutable question de la Genèse des êtres, invoquer une puissance
suprême , un miracle. Or, les savants n'aiment pas les mirades.
Et pourtant, combien de fois ne faudrait-il pas y avoir recours,
si on acceptait toutes leurs hypothèses sur la génération spon-
tanée, hypothèses qui ^ comme nous aHons le voir, no peuvent
être reçues dans la philosophie expérimentale.
. § IV. . ..
La génération spontanée a été la grande erreur de l'antiquité;
et cette erreur ^ malgré les travaux remarquables d'Uarvey , qui
a formulé cette belle loi, omtie mtmm êx ùw , a encore au-
jourd'hui ses représentants au sein même de la Facuké de Méde-
cine de Paris.
Cette erreur , qui s'explique ftcilameoi pour ceux qui ne sont
— 28 —
pas naturalistes, puisque, pour un œil superficiel, tout semble
venir de la terre, depuis les infusoires jusqu'aux vers, cette
erreur, dis»je, parut céder un moment devant une suite d'ex-
périebceà très-bien faites, et qui furent instituées à la fin du
XVII* siècle, par Redi, à Florence.
Comme on croyait généralement alors que \k viande corrom-
pue et le fromage engendraient des vers, Redi mit de la
viande fraîche dans des vases couverts d'une gaze qui donnait
passage à l'air. La viande se corrompit et ne produisit pas de
vers. Même expérience pour le fromage , môme résultat négatif.
Puis, ces expériences prirent un caractère de démonstration affir-
mative et de certitude, quand on vit les moucbes, attirées par la
putréfaction des viandes, venir déposer leurs œufs sur la gaze.
A peu près vers la même époque , Vailisnieri trouvait, jusque
dans les vers intestinaux , les organes de là génération et des
œufs. Ainsi , ces animaux avaient donc tous les moyens de' se
reproduire.
On le voit, quand on cberche la vérité comme l'or le plus
pur, on trouve par le monde beaucoup de faux monnayëurs :
aussi importe-t-il d-essayer et de peser chaque pièce avant de
les mettre en circulation. Que d'ouvrages, en effet, que l'on
pourrait comparer à ces bijoux de pacotille, renfermant bien
quelquefois de l'or, il est vrai; mais qui n'estjamais sans alliage!
Ainsi, il n'y a pas encore dix ans, c'était en 1848, M. Bé-
rard croyait pouvoir dire : «Oh! pour leé entozoaires , la géné-
ration spontanée ne permet plus de doute. Non -seulement il
y a impossibilité d'expliquer autrement que par elle l'existence
du plus grand nombre d'entozoaires , mais on à véritablement
pris la nature sur le fieiit. » C'était la famille des tœnia et des
cestoïdes qui semblait lui donner le droit de s'exprimer ainsi.
Hais l'espoir ne fut pas de longue durée, car dès 1853, M. Van-
Benède recevait un grand prix de l'Institut, pour avoir démontré
le iDodo de génération des tœnîa et des cestoîdes que Ton
croyait se développer spontanément ,. mais qui , s*étant laissés
surprendre à Tétat d'œuf , rentrent ainsi dans la loi générale des
êtres 'organisés. ^
Voilà donc l'Institut qui sanctionne de eon autorité cette fa-
meuse loi d^Harvey : Omne vivum ex ovo.
Mais , ces myriades d'animaux infusoires que le microscope
nous fait découvrir dans divers liquides, ne proviennent-ils pas
d'une généraiioi> spontanée?
Messieurs, soyons de bonne foi : si des physiologistes aussi dis-
tingués que Burdach, ont pu adnoettre la génération spontanée pour
ces poissons apparaissant tout*à-coup dans dos étangs qui, après
avoir été longtemps desséchés, se remplissent d'eau , il faut
bien prendre garde de se laisser aller à d^s illusions qui peuvent
sans doute servir à l'imaginatron de certains savants, mais qui, tôt
ou tard , s'évanouissent devant une observation plus saine et des
expériences mieux établies. Rappelons-nous , d'ailleurs , que les
idées de l'homme sont bornées, contingentes, obscurcies par
l'jerreur et les passions , et que nous devons prendre garde de
chercher toujours les causes dans les effets , la raison des choses
dans les ohoses elles-mômes, c'est-à-dire dans les phénomènes
ou les apparences.
La vue, l'odorat, Kouîe, sont pour nous, effectivement, les sources
de milip illusions. Comment , après cela , bh*e porter nos expé-
riences sur des espèces regardées par les uns comme des végé-
taux , et comme des animaux par les autres. Il ne s'agit ici que
d'un animal avoué, d'un être organisé. Or, tout physiologiste
de bonne, foi sait fort bien qu'il n'y a rien de commun entre
la puissance de l'attraction ou des affinités chimiques et cette
force régulatrice qui détermine la forme générale du corps, et,
dans chaque individu , la forme de ses différentes parties. Si
donc ces animalcules infusoires ont une structure organique
— Im-
propre, s'îls^sûiU muais d'une bouche el d'une cftvilé diges^
tive, s'ils Oui un insiinci, coaveuons que tous ces appateîb à
Taîde desquels on les caractérise , ne peuvent être le produit du
hasard ou de la génération spontanée ? Que nos savants fassent
donc un polype avec l'attraction moléculaire? Qu'ils faaaent
donc, avec leurs courants électriques, un être, un tout petit
être , doué de 8en6i)>ililé, de mouvement et de fécondité?
Je sais bien que M. Dutrocliet a cru voir se former une fibre
organique en fisiisant passer un courant électrique à travers une
émulsion de jaune d'œufs^ mais lui seul a. vu. le phénomène.
Et il en a ^é de cette expérience comme de celle annoncée
pompeusement^ il y a quelques années, à l'Académie des scien'^
ces, et de laquelle il résiiiltait qu'en faisant passer à travers de
l'eau distillée un courait d'oxygène, d'hydrogène, de carbone
et d'azote, on pouvait, en variant les proportions , créer des in*
sectes de formes déterminées» Le dessin de ces animalcules ainsi
obtenus accompagnait même le. travail. De^ suite la savante
coippagnie s'empressa de nommer un^ commission pour vérifier
le fait; mais vous pensez bien, Messieurs , que le iniracle n'eut
point lieu. Eh non! il n'est point au pouvoir de l'homme de
donner à la matière le mouvement et la fécondité, car .voilà vé*
ritabiement la vie.
La vie est un mouvement parce qu'elle est qne activité, et que
toute activité s'exprime par un mouvement plus ou moins parfait,
jusqu'à ce qu'elle arrive à Dieu, principe de toutes choses» La
force vitale , c'est comme le reflet de la divinité créatrice, c'est
l'idée infinie qui, partout, crée , forme , anime , et met en mou*
veroent ici le monde ei^téifieur , là les fonctions organiques, plus
loin la vie morale.
La vie , c'est l'aipour dans l'acception la phis générale du
mot ; aussi , aimer et créer , sont-^ils en quelque sorte syno^
nymes. C'est l'amour qui a donné la vie à la matière ; il existait
— 31 —
avanl-queles iadividus reçusi^nt le don de la vie; l'amour est
donc antérieur à la vie.
A moins de ressembler à certains esprits pour lesquels il y a
plus de charme à contredire une vérité qu'à l'admettre , f^ ne
vois pas. que ce soit là une chose si dure à croire. Hais savez-
vous ce qu'il y. a véritablement de bien dur à croire , c'est de
considérer la vie, à l'exemple de M. ISathalis Guillot, comme
une sécrétion, comme un acte d'endosmose , au lieu de la faire
remonter, par génération , aux premiers êtres créés. Je ne sais ,
Messieurs, mais il me senible que se refijtser à reconnaître la vie
comme un principe , comme une loi du Créateur , c'est en quel*
que. sorte avoir l'air de vouloir se dispenser d'aimer celui qui
nous l'a donnée. U n'en sera pas ainsi de nous, je l'espère, et
nous ne voudrons pas mériter ce reproche quf. M*"* de.Tencin
adressait à Fontenelie • en lui mettant la main sur le cœur :
« MoQ- pauvre ami,<i'estdç la cervelle que vous avez là. »
Mais en voilà assez sur ce. point, qui me paraît parfaitenkent
étuoidé , et nous allons actuellement aborder l'étude des lois pby«
siologiquesde l'homme.
Dans les paragraphes précédents, je me suis demandé.
Messieurs, en examinant le mode d'existence des corps vivants,
si les* phénomènes physiques portaient lé mêipe caractère que
les forces vitales; si, en un mot, les principes dynamiques con-
nus sous les noms de calorique et d'électrique, étaient la même
chose que le principe de la vie. Or., il a été facile de constater
la différence profonde qui sépare les phénomènes de la vie de
ceux dont les sciences physiques sont l'objet. Evidemment i
l^s forces qui produisent les uns ne sauraient suffire pour l'expli-
eatibn des autres, et s'il est certain que le calorique et l'élec*
- 3« -
Irique sont pour les germes et les organes des stimulus puissants,
ces grands agents de la nature physique, néanmoins, ne sont que
des instruments du principe vital dont les germes et les organes
vivants sont les seuls conducteurs. Mais du moment où noas
admettons que la vie n'est pas un résultat, il fiiut nécessairement
reconnaître qu'elle est un principe; principe inconnu dans sa
nature, il est vrai, mait dont il nous est facile de constater les
lois. Or, c'est précisément le point contesté par plusieurs phy-
siologistes.
Si j'ai donc insisté un peu longuement peut-être sur cette
distinction, c'est qu'elle me paratt fondamentale; car l'affirma-
tion du moral et .du physique n'est elle-même logiquement
possible qu'à la condition de maintenir cette distinction dans
toute sa force, dans toute «sa rigueur, puisque c'est le point de
départ des lois physiologiques de l'homme. Tout ici , en effet ,
est solidaire, tout se tient, tout s'enchaîne. Si la vie n'est
qu'une agglomération de molécules matérielles sous l'empire des
lois de la physique générale , le principe de la dualité , c'est«-à-
dire la coexistence dans l'homme de deux ordres de phénomènes
tout-à-fait distincts disparaît. La matière seule est affirmée.
Dieuja'est qu'une formule qui exprime l'ensemble des formes
cosmiques: le monde est incréé, éternel; il subit dans ses
mouvements et dans ses transformations l'empire des propriétés
inhérentes à ses éléments^ C'est le mens agitai molem de Virgile,
c'est le Dieu captif dans son œuvre. L'âme aussi n'est également
qu'une formule exprimant l'ensemble des faits de sensibilité et
de mouvement qui caractérisent la vie des animaux et se réduisant,
comme tous les autres, à des phénomènes physrco-cbimiques.
Ne reconnaissez'vous pas là , Messieurs , le panthéisme ,
le matérialisme ou te rationalisme, écoles qui , dans tous les
temps et à toutes les époques, ont eu leurs représentants, repré-
sentants, il est vrai , qui n'ont pas tous été des Voltaire. C'est qu'il
y a eu toujours, et qu'il y aura toujours deux camps opposés, deux
— 33 —
seienoes ennemies, la acienee de Dieu ou les lois divines, et la
science rationoliste ou - les lois de l'homme. Voilà ce qui a fait
dire à un écrivain r il n*y a qu'uob erreur dans, le monde , la sou-
veraineté de Thomme , et qu'un erime, la révolte contre Dieu. Il
eat certain que tçus les désordres sortent de là comme l'effet de
la eeuse. Dès que i'bomme ne veut plus reconnaître les lois de
son Créateur, il est obligé d'en créer lui-même, et comme cha-
cun se complail^dans ses idées familières, qu*nn savant aurait honte
dç céder à une autorilÀ nouvelle, turpe puUtnt parère minori-
bnSj et qwB imberbei dUtieere, sene$ perdenda fateri, il en ré-
sulte une fpule de systèmes plus abaurdes les uns que les autres,
et dont là biaarverie suffirait pour justiller ce mot de d'Alembert
à une dame qui lui demandait ce que c'était qu'un système : ,
«r Madame, répondit le philosophe,. un système» c'est un fagot
d'idées bien liées, bien arrangées, j»
Les savants, en général , oublient trop facilement le précepte
évangélique, iftie l'homme ne vit pae seulement de pain, maU
de tw^te parole ioriimi de la bowihede Dieu; et. s'insurgeant con-
tre ^Me vérité, ils veulent que la science âoit tout dans la so-
ciété; ils veulent qu'eHe soit religion , morale , bonheur; ils
veulent eniio que les enfiuits d'Adam vivent du fruit qui a tué
leur pèce, comme si' cet aliment , i vieillir, était devenu plus
sain à la race humaine. .
Etrange spectacle que nous donne l'orgueil humain i . Tantôt,
oubliant son origine céleste . fbomme cherche dans un vii limon,
dans l'écume de la terre les titres de son néant, Tantôt, aspirant
à. une perfectibilité indéfinie, il se refuse à reconnaîtra que
son corps n'est que la demeuré d'une iatelligence venue du
ciel. Selon lui , un instrument matériel produira seul des effets
qui ne le. sont pas ; ses actes les plus sublimes ne seront que
des prodoits physiques de son derveau; C'est Broussais serévoU
tant contre les philosophes. spiritualistes qu'il appelle ironique-
3
— 34 —
mèhi des kan^to-plaioiiicteiis. Il les déckire des rêveurs ou
plutôt des malades, qui cherchent à créer uAe idolâtrie eo
relevant le Panthéon de l'ontologie devant • lequel , dtt^ii fièro-
ment , il ne fléchit*a jamais le genou»
Tantôt tombant dans de$ excès d-'abstraciiog ^ Phomme- pro*
fesse un idéalisme qui choque è la fois^ {'«sprit et le bon sens.
C*est Kant qui élève au spiritualisme un de ses plus sotidea
monujtients, ^etqui est sceptique dan» ses conclusions dernières.
Deêinit in piseem mnUer f&rmùêa wperne.
C'est Pichtc son élève Yjui. parait le plus fou ^les iliumiiiés. C'est
Schelting qui a recours à Vmtuliion. Il prétend saisir imméfJiatement
par elle l'absolu qui se révèle à la fois d^^n^'homme et dans k nat«re;
la nature et rbumanité n'étant, seton lui, que les miroirs viVantsde la
pensée divine passée en elle avoc sa sobstadceetavecses-tois. Voilà
donc actuellement l'humanité divinisée; et Scheliing en serait de-
venu sans doute le souverain Dieu, si déjà ia place n'avait été prise.
Assurément , llmmanité s'est toujours refusée à l'honneur
qu'on prétend lui décerner au nom delà philosophie. Il semble
que sa propre «npotliéose lui cause une espèce d'eflîroiv L^humme
n'est ni angcj ni bêle , comme le dit Pascal, et le malheur est
fue cdui qni veal faire l*ange fail la biie. ' Il suffit , pour s'en
convaidcre , de voir à Tttuvre ceux que ce rôle de Dieu séduit ,
et comment ils se comportent une fois qu'ils se sont affublés de
cette divinité si lourde- à porter.
' OA dtfne V au n>Hteu 4e tant de systèmes -opposés , la raison
trouvera •luette la vérité? Elle la trouvefa,'dans ces archives,
les plus anciennes du monde, et qui rer^ferment tous les genres
de poésie et d'éloquence : dans ia Genèse. -
§vi.
C'est, en effet, dans ce livre sublime, appelé Bîbfe, pv^ov, t'eei^
à^dire le livre par excellenoe, comme si, peDdam un temps, il n'en
— M —
ezîslail pas d'autres; c'^st dans la. bible quû Dieu a leyé pour
rbomme le voile mystérieux qui lui caobesea immortelles destinées.
Remarquons V Messieurs, que ce qui. se passe dans l'enfiinoe de
rhomme se répète avec la plus irigoureusa exactitude dans l'en-
fiance des peuples. Ainsi, comme toutes^les idéos principales,, la
notion de Dieu «est innée en nous, à notre insu, sous Tempire
de la voix maleriiette. Voilà pourquoi,, chez tous les peuples,, la
langue est dite maternelle, et ie «ai, paternel ou patrie.
De mâoaiè,.a|ix époques primitives, nous voyons l'idée de Dieu
en possèsfMB de tous les esprits. CbeE jes^ peuples sémitiques,
chez les Hébreux, Tidée d'un seul Dieu se plaçait au-dessus de
touAe diseussiofi. Jtèimi nuinle sola u$mniqim numen inteOigunL
(Teoite, J»st. lib, V.)
Moite part de Tunitéide Dieu comme d'un ppint incontesté et
■
incoolestable. C'éuit alors une vérité acceptée et qui, ne de-
mandait* point de démonstration : £Mt enafTOnrylôrtiiai'lM^
diaent les livres saints»
Puis, vint le règne de la/ pMosopbi^. C'est l'âge du libre
examen des dogmes et de la parole de Dieu. Si TOrient est la
patrie natutolle de tout dogme imposé , la Orëce est réservée à
voir édore les principaux germes de cette philosophie qui ,
en fe modifiant de mille m^Mères, est parvenue jusqu'à nous.
Uaisy du açanni odtia pbîfosophie a fait son entrée dans une
natkm, elle l'a en queiqne sorte pervertie. Ainsi , à peûijela phi-
losophie'grecque ficelle irruption dans ^onie^ que llenséignemeol
des rhéteurs initia k jeunesse aux nouveautés .les phis hardies.
Épicare trouva au Sénat, an Bàrnraa, chez les orateurs et les
poètes, des disciples infatués, ei ses doctrines ébranlèrent bientôt
lafoidaas là religionjdans les institutions^ dans les ancêtres. Or, on
lie fiiii point la part au aceptitlsme. . Dès qu'il s'est introduit dans
rentendement, remarque BogFer-^Colbrd, il l'envahit tout entier.
Me neufl^étfNmoos donc point si hi soieece, à mcisare qu'elle
— 3» —
progresse, et ici j'eiUends la'vériUible'seieace.et non Ie9 rAveries
de certains savants, ne nous étonnons point si elle vient prêter
son 'appui à tout ee que les lois -de la Providence noot ensei-
gnent, et, si elle nous ramène toujours ^ Moïse, cpii semble diMniiier
au-dessus des générations et dos siècles comme une cokmoe
imp/*rtssaMe de lomière et de vérité. Chose remarquable! si la
science, s'éioignant des saines traditions, menace d*égarer.leB
hommes en s'égarent elle-même,' il suffit d'ouvrir la bible pour
revenir à la vérité. Jtemo«tons-nouS| par exemple an premier
état de la terre? £l| bien ! la nature et récriture sont d'acoond
>
s<ir ce point que tout était couvert par les eaux.
« La science, d^aooord avec la bîMe, nous a appris,
dit Buffbn , et ceci est renseignement le plus grand qu'elle pût
nous donner , que le globe est roûvfage d'une main divine ,;
qu'il a eu son origioe, sondéveloppemeiit, ses progrès sœdes-
sifs; qu*uo moment est arrivé où Ift vie a pu enfin paraître,
qu'elle a paru, et que, depuis qu'elle a paru, elle-aité souvent
troublée par de grands et terriMes événements.
» La vie , selon Guvier , a été troublée sur la terre par des
événements effroyaUcs. Des êtres vivants sans, nombre ont. été
victimes de ces catastrophes. Les uns , haliitaùts de la terre sè-
che» se sont vus engloutis par des déluge»; les autres, qui peu*
platent ie sein des eaux , ont été mis à sec avec 1^ food des mers
subitement relevé; leurs races mêmes ont fini pour jamais,- et ne
laissent diins le monde que quelques débris a peine reconnaissa-
bies pour le naturaliste. »
« Le dernier déluge, dit M. Floureus , est le grand souvenit
que les hommes se sont transmis , et , quoiqu'il paraisse fort
ancien quand on le compare à ce que nous appelons ancien
dans nos chroniques ordinaires, il Test néanmoins fort peu. C'est
là ce que Deluc a bien vu ; il a bien vu ia dite du récent déluge,
grand bH vainement révoqué en doqte, et le -rapport. étonnant
— 37 -
de iautce que nous présente la surbce du globe avec toul ce
que nous dit le récil de Moïse; »
S'appuyaut sur ce qu*il appelle les chr<màmiire$ ntiturels ,
Pcluc démontre que nos eçmiinenlê ne sont point anaiens , que
' leâr origine ne remonte pas à plus de cinq à six mille ans , ce
que Bullbn- avait d^ àflbmé.
CuvielP confirme Topinion de Del ne et de Buffon. « Je pense,
dit-il, quQ ^*U y a quelque chose de constaté en géologie, cest
que h sufbtce de notre globe a été victime d*une grande et
subite révolution , dont la date ne peut remonter beaij^coup au-
delà de cinq ou six mille ^ns.
a En examinant bien ce qui s'est passé sur la terre , depuis
qu'elle a éternise à sec pour la dernière fois, et que les conti-
nents ont pris leur furme actuelle, Ion voit clairement que cette
dernière révolution, et , par conséquent, rétablissement de nos
sociétés actuelles, ne peuvent pas être très-anciens. C*eslundes
résultats à la fofs les mieux prouvés et les moins attendus de la
saine géologie , résultat d'autant plus précieux , qu*il lie d'une
chaîne non interrompue l'histoire naturelle et l'Iiisloire civile. »
H. Élic de Bcaumont tire les mêmes conclusions de Tétude
des deUas et des éuneê.
Nous le voyons , Messieurs ^ les phis illustres savants ont re-
connu dans les monuments de la naiure la confirmation scien-
tifique du récit de la Genèse, et, en particulier , les preuves du
dernier déloge et de sa date récente. « Il y a eu un déluge, s'écrie
M. Fleurons , Moïse l'a dit, et b| terre entière le dit et le raconte
comme Bloîse. Ce n*eflt pas la Genèse seule qui nous a gardé le
souvenir de ces grandes choses, la mémoire en est partout, j»
Aussi , quand Sdlla , l'un des naturalistes les plus distingués
du XVII« siècle , rencontrant en Caliibre une montagiK de co-
quilles fossiles, ititerrogea les habitants des lieux sur cette
maÉse énorme de corps marins, dont il ne comprenait pas
— 38 —
bien rorigine , ces bonnes gens hii répondirent tout simpiément
que cela venait du déluge. « On lé voit, ajoute M. Fiourèns, à
propos de cette anecdote, ces bonnes gens-là en savaient plus
long et disaient plus vrai- que les philosophes. «
Est-il besoin, après ces éclatants témoignages, fie parler
des honteux et inutiles efforts de la philosophie, pour démontrer
la fausseté des livres saints ? Faut-il rappeler le triomphe éphé-
mère du fameux auteur de VOrigint d& laui les eulu$, qui
soutenait, aux grands applaudissements de son siècle, que le
monde n'avait pas -été fait, qu'il avait toujours existé et qu'on
ne l'avait point vu naître ? *
• . ■ ■ . • ■
§ vu. •
Nous venons de jeter un coup d'œil rapide sur un grand spec*
tacle, et nous dirons avec M. Flourens : .
• . • . •■ -
(f Pour qu'elle pût s'y établir, il a'fâllu que ja température
en fât assez refroidie, que la sufface eii fût consolidée, que
l'air s'y fût dégagé des eaux , que toutes les matière» solides ,
liquides, gazeuses y eussent pris chacune leur état propre; et*
quand toutes ces choses ont été amenées à ce point voulu', la
même main qui les y avait conduites a créé la vie et l'a ré-
pandue sur la t^rre. o ' *
a Pour que les animaux pussent exister, il leur fiilhit une cer-
taine température; pouf qu'ils pussent se' nourrir, il leur fallait
un certain ensemble de sdbstaoces végétâtes et anîniales ; pour
qu'ils pussent respirer , il leur fallait un certain air; il fallait' que
dans cet air se trouvât un élément respirable; il fiittait que cet
élément respirable s'y trouvAt constamment , et constamment
dans une proportion dbnnée. «
Puis , quand toutes ces conditions si nécessAires à la vie
— 3« -
ftireoi $i adinirablecmut. combinées ^ . Hiomme sprtil, enti» libre
et intelligent. des mains dç sou créateur , aussi supérieur à tous
les êtres qui l'environnent, que Dieu lui-nième est supérieur à
rbomine*
§ VIII.
Tous les auteujrs qui ont.é(vrit sur l'bomme, ont reconnu le
caractère dîstJQCtiC qui Télève au-dessus des êtres vivants, tous
ont proclamé, en lui le chef-d œuvre* de la création.
« Il est donc vrai, ^t le professeur Bérard, (fue Tbomme est
le roi de la terre qu'il habite. IJ ^t nU , et cependant cosmopo-
lite , parce que son. industrie lui ^ fourni les vêtements^ et le feu.
Qu'on nous montre un animal sur la terre qui sacbe se servir d^
feu ? Qn n'a pas trouvé jusqu'ici un seul sauvage q^i çn ignorât
l'usage, tandis que l'animal,, même le plus intelligent, n'a
jamais eu ndéediy jeter uo morceaju de bois pour entretenir là
combustion. L'bomme n'a i\i dents piiiss^mtes, ni ongles acérés,
et cependant fl ^ subjugué toutes \es espèces anim.^les. Il est
faible , mais il a mis à 6qatribu,tioo les muscles des brutes et a
inventé les. n^cbiives*. Seul, il a la notion du juste et.de l'in-
juste ; il esW|3S^entielle;meqt sociable et a besoin de communier
avec, les autres hommes. Cet amour de son semblable, il l'éténd
au-delà tlu cercle de sa famille, aurdelà même des limites de sa
patrie, eu il icouve encore des frères, d
Après cet Roquent plaidoyer jen faveur de l'homme , et qui
démontre si bien l'abinae infranchissablis qui le sépare de l'a-
niinal, on ne s'attendrait pas, sans doute, à voir If. B^rard s^
ranger parmi ceux qui ue considèrent l'homme que coii|me le
piusparfait des frînair:«5 mommî/érM.
Voilà pourtant où le conduit le . raisonnement philosophique.
JËA voyiu^t à côté de l'homme , ajoute-l-il, des êtres qui sentent
ciMvme lui, C|ui se .souviennent^ q)ii j"8^>,^^ > qui aiment, qui
— â« —
haïssent , qui désirent , qui veulent, on ne sait plus où prendre
le caractère dîstinctif de la natore de Thomine.
Oui, sans doute, si, oubliant. que Thomme a ses lois, vohs
préférez, au lieu d'étudier ces lois, vous déterminer au hasard et
usurper r en quelque sorte, la place de Dieu , afin de conduire tes
hommes, quitte à les égarer en vous égarant vous-même.
Certes, de tous les égarements de. l'esprit' humain , un des
plus étonnants, c'est de vouloir sans cesse fausser le bt>n sen^
tout en protestant qu'on le respecte, et de cherchera porter les
ténèbres et la mort dans la société , e« soutenant <|u'on veut
Téclairer. C'est une maladie dont Jes savants né guériront pas, t4
faut en prendre son partF. Hais continuons et voyons commentle phi-
losophisme cherche à nous embarrasser par ses arguments subtrls-
Ainsi quand on objecte au professeur Bérard , que l'animal
ne sort jamais du physique ; qu'il a des sensatioas ', mais qu'H
n'a pas d'idées ,' qu'il ne peut s'élever jusqu'à Ifl réflexion , c'est-
à-dire à l'étude de l'esprit par Tesprit , à la* connaissance de la
pensée par la pensée ; que le monde métaphysique est. propre à
l'homme , à l'homme seul , qui comprend son intelligence et se
juge lui-même , il nous répondra que ^ nous voyons ce qui -se
passe dans notre intelligence , nous ne voyons nullement ce qui
se passe dans l'intelligence'des brutes, et que nous ne sommes
pas juges compétents de leurs opérations mentales.
A la bonne heure, libre à chacun d'adopter la théorie qui flatte
le plus son amour propre , trahit sua quemque vohiptas ; libre
à chacun de choisir dans Tordre des êtres la place qui lui con-
vient le mieux ; mais ce que je n'aecorde pas , c'est que l'pn
veuille &ire accepter ces paradoxes comme la loi des choses.
Oui, sans doute , l'homme est KBre de méconnattre sa dignité
et l'excellence de sa nature , et c'est cette liberté même qui Je
rend si supérieur à tous les être» qui l'entourent. Comme être
physique , l'homme, ainsi -que tous les autres corps de l'univers,
— 4J ~
est gouverné par des lois invariables ; comme être intelligent et
libre, il viole •sans cesse les lois que Dieu a établies , et change
à chac|ueânstantcaUe& qu'il établit lui-*mémc. Coname être phy-
siologique, Thorome est un «ninnal tramaioi il a tou^ les instincts
de Tanimalfté, et, s'il se laisse dofntner par ses înstiiîcts, il devient
un Sardanapale, un Henri VIII. Mais il se trouva aussi associé à
une puissance psychologique, qui lui donne tout un ordre de rap-
ports nouveaux , et si la vie intellectuelle l'emporte , ce sera un
Newton, un Leibnitz , un Napoléon. L'instinct, en effet, agit
sanS'Connattre, iandis que TinteUigence iionnatt pour agir. Or,
dès que resprtt se voit, il' se juge ; dès qu'il pçut agir sur soi ,•
il est libre ; dès qu'il est libre, il esl mprai. « L'âme morale suit
le oorps', dit M. Flourens ; au milieu de ee corps qui l'en-
veloppe partout de matière-, l'esprit humain est libre, et si
libre; qu'il peut , quand ri le veut, immoler le corps mtee. 0
N'est-ce pas ce qne.nous 'montre à chaque instant Je cbristia-
nisme , qui esl venu retremper l'âme amoUie par le feu des
passions ? Et ne noua représentons-nous pas aussitôt , Messieurs,
le puissant Augustin , la brûlante Thérèse, le charitable Vinceiit-
de-Paule^ le pieux Féuéion ? •
Ou dirait que o'est celte élévation de riiitellig ence que les
Grecs ont voulu désigner dans le nom qu'ils ont donné à l'homme.
«^ av6p«iico(rf comme qui dirait o Qtva6pu>v o iciutccl^, qui regarde,
qui considère, qui médite attentivement. o« qu'il voit ; ou bien,
en le faisant dériver de wu? «epeiv, suniÊm aspiare, de là
probablement ces beaux vers d'Ovide :
' Pronaque dum spectant animaiia codera terras ,
Os homini sublime dédit, cœhmique tueri
Jussit, et erectos ad siderq toUere vuUus.
Mais peut^tre 91'est-il pas sans intérêt de voir la science ve-
nir confirmer aujourd'hui ee caractère distinctif de l'homme, si
bien exprimé dans ces vers.
4S
§IX.
Oui , saos-adbule, il y a- une différence essoQtiellef profonde »
radicale , entre le dyoamiatte humain et le dynamisme bestial «
et cette diffirence est établie par une loi fixe ^i^^varâMe , et
qui ne soi^e plus d'exception. Qr, cette loi « la voici formulée
par M. Flourens :
« L'homme est uniqtie dam son espèce. »
Hais comment se prouve cette exclusivité de Tespèce humaine ?
Elle se prouve par le caractère positif» de Tespèce déjà donnée
par Buffon : La fécôndUé coniMue.
«. Tous les êtres V dit Buffon-, dont l'union produit- des êtres
semblables .à eux, lesquels peuvent en produire dlautfes, sont
de la même espèce, à commencer par Ttiomme , qui est ré|re le
plus noU^ de la création. 0
L'espèùé mi tat unifiée » n>n déplaise au professeur de
physiologie-^ la Faculté de Médecine, puisque les hommes de
toutes les races, de tous les climats, de toutes les coulei^rs ,
peuvent se mêler et produire ensemble , et qu'en même, temps
Ton ne peut pas dire qu'aucim animal appartient à Thomme , ni
de prèSi ni dé loin , par une parenté naturelle.
Cette doctrine , il faut enconvenir , est un peu plus élevée et
un peu plus vraie que celle qui ne voit dans l'hooime qu'un
singe perfectionnée
Mais établissons cette vérité.
. . §^-
La fkùnditi continue , votïd le earaetère poHtif de t espèce.
La ressembbnce , en effet , comme l'avait déjà remarqué
Buffira, n'est qu'une idée accessoire. Ainsi i'âne ressemble au
cheval , plus que le burbet au lévrier , et cependant le .barbet
— 48 —
et lé lévrier ne' font qu'une même espèce', ils produisent en-
semble des indttidus qui en produisent d'autres « tandis que le
cheval et Tânet qui ne produisent ensemble que des individus
viciés ét^ inféconds , sont certainement d'espèce diflTérenie.
La fécondité continue, comme caractère peeilif de {^espèce,
vient donc confirmer* ces' paroles de Buifon^ « L'efmpreinte de
chaqne être , est un type dont les traits principaux sont gravés
en caractères ineflB^^bles et permanents à jamais. »
Le simple bon sens , du reste., aurait suffi à nous prouver œ
(ait important, si nos savants n'avaient pas été trop avancés en
idéologie, pour le consulter encore*
Nous voyons le globe couvert d'étr^s vivants. Comment les
distinguer, les grouper, si Oieb ne les avait pas créés suivant
m
des types invariîEibles, qu'il n-appartient pas à rhounne de mêler
et de confondre*? Car si Tespèce n*étatt pas fixe ^ comment
pourrions^ous trouver le. càraetère d'utté'^bose qui changerait ?
Grftceis soient* donc rendues à M. Fkmèns qui, par ses belles
recherches, a proiivé qoe Kespèce ne Changeai^ pas, et qui a
établi saTixitë' d'une manière si positive, quee'esi aujourd'hui,
de toute fliistoh« naturelle, le ffiit le plus . ifmportant et le plus
complètement démontré.
Vous comprchoez bieti,*Hes8sieursv<lu'ollo n'a pas été accep-
tée par tous les naturaliAea , cette loi de fixité f el par conséquent
d*immatabilité di's espèces, car 6i les^ espèces sont fixes, oUes
sont immuables; et que deviendraient alors ces ckssifications
qui ont pour but de ravaler 1 homme , en le mettant «au rang des
bêtes , et qui conduisent soit directement , soit indirectement ,
au matérialisme ? .
Ainsi MSI. d'^rbigny, ILGeofiroy Saint^Hilaîre, eto.^ souiieiiiient
que les espèces changent , qu'une espèce peut setnansfetoier en
— 44 ~
une attire. On croirait , srâs doute , qu'une dseertio)! aussi grave
est appuyée 8ur des faits incontestables et des observations mul-
tipliées. Des bits % 1k n'en ont points S'ils en -avaient jamais
eu un seul , dit M. Floureos , ils n'auraient pas manque de le
publier sur Tes toits.
lis affirment bien , il est vrai , que les espèces changent ; mais
affirmer n'est pas prouver» et quelle que soit l'autorité de ces
naturalistes, en matière scientifique «nous .ne sommes pouriani
pas forcés de les croire sur parole.
Ecoutons pourtant M. d*Orbîgny : « Les naturalistes'bibUqties*,
écrit-il, soutiennent l'immutabilité et l'éternilé des espèces (ici il se
trompe, c'est la perpétuité et non pas l'éternité). Ce qui frappe,
continue-t*il , dans cette écoleT qui ne craint rien tant que le
doute, et qui, dans l'ignorance du principe des êtres, ce qu'elle
a de commun avec les autres zoologistes , affirme pourtant d^uiie
mani^ si audaeieusement positiire , c'est qu'elle raisonne Smis
l'empire d'idées précoD^es. »
«r Un petit nombre de naturalistes , ctimtotoiit l'awu, et l'on
trouve parmi eux les hommes du plus haut mérite et de la plus
noble indépendance, nient l'espèce absolue, et ne voient que
des individus soumis à toutes les modificatioBs superficielles ou
profondes, que produisent les agents extérieurs. • . Le polype ,
le poulpe ou l'homme, sont renfermés dans les mêmes limites
arganiques; ils appartiennent seulement à diffftrènts degrél» de
l'évolution animale. • . La vie d'^ne moléèole organique, animale
ou végétale , est identique. i>
Voici maintenant M. H. Geoffroy SaintrJlilaire : « Le système de ,
la fixité des espèees , en d'autres termes , cette hypotlièse toute
gratuite, que les espèces aiiiourd'bui existantes ont été créées
initialement, et se sont transmises immuables deçRiisteur origine,
est encore la base presque universellement admise en xoologrê. . .
L'hypothèse de la fixité des espèces est à son tour devenue l'ori-
— 46 —
gioe de lous les û^\fi de la doçlrine des causes fiBalet qui, pour
la plupart àes zoologistes , ont si longtemps tenu lieu de toute
philosophie. »
J.e le demande aclueUement à tout homme de bonne foi , ces
déekiniatioos répondent-elles à cette question si simple : Quel-
qu'un a«t*il jaauùs vu une Qspfece changer ? Peut-on donner
la preuve qu'une espèce se soit jan»is transformée en une autre ?
Et notons bien que je cite ici les hommes les plus sérieux ,
les plus éminents dans la science zoologique. Ils n'ont pas
manqué de muUipUer les expériences , pour donner un démenti
à Bttffoft , qui avait déjà affirmé que les espèces sont séparées
par un intervalle que hi nature ne peut franchir; nuiis quoique
ces tentatives aïeul été déjà taites depuis longtemps , dans ces
mêmes lieux où enseigne .M. PlourenSf teatatives qui avaient pour
but de. prouver le oroisfineiit des espèces, afin de proclamer je ne
8«|is qud progrès eootinu et quelles transformations successives
du polype à l'homme, elles n'ont encore rien produit.
Aussi ne pouvant invoquer aucun feit vrai en leur faveur ,
les partisans de U mutabilité, pour masquer la bizarrerie de
leurs systèmes , se sont servis de termes abstraits , et pour ceux
qui ne vont pas au-delà des mots , leur théorie n'en paraît pas
aussi absurde. Ainsi des auteurs récents ont voulu faire jouer un
grand rôle à readosmose et à Texosmose , — d'autres ont mis
en avant la théorie des arrêts de développement , théorie qui
veut qa'un aiiiipal supérieur passe par tous les degrés ii^i^urs»
L'homme est d'abord un ver, puis un poisson; jl ne devient
animal supérieur , animal «de son rang « qu'après une série de
mutations et d'évolutions.
Des observations auperficiefles pourraient même leur donner
une apparence, de. raison; ai nous. ne. savions que la vie Scetale,a,
conoioe.ls vie adoke^ une orgaofeaiinn qui lui est propre. 11
y a , en effets des organes foUtm t il j a des .ocgsass d'à-?
— 46 —
dultes , ceax-ci sont en quelque sotrte des qrgânes de rechange.
H se passe souvent encore dans le mftme animal des modifica*
tions telles quoh apu le ranger, à des époques diverses de son
existence , dansées es|)èoes différenles. Avant Cuvier, xm dialiD-
guait à tort le jeune opangroutang de rorang-eutang adulte.
Suivant Buifon , le piibèque , le petit, cynocéphale et le magot
formaieal trois espèces, tandis que ces trois espèces n'en
forment qu'une.
Qui ne connail le^ métamorphoses des insectes ? Celles de la
grenouille qvi^ jeune , a une queue, n a pasde^Mttes^ rd^pîre
par des branchies ; et qui , adulte, ji des pattes, i\'a pas de queue
^t respire par les poumons ? • -
Or, la nature qui opère de pareils changements dans les indi*
vidas , n'en op^e cependant pas dans les espèces.
Comment, dit M. FloarensY 3i ks esfèoes ont one tendance
quelconque à se tfanefoi<m6r, à passer de Time ài'antve, le temps
qui, en toute chose^ amène toujours tout ce qui peut être, n'a-t*il
pas fini par révéler^ par trahir cette tendance, par l'aocnser?
»
Certes, ce n'est ni le temps, pi les expérîenees qui ont iMnqué
aux partisans de la doctrine de la motabitité.
Que signifient donc .des phrases telles- que ceite'^i^; « ,Une
expérieece bien ourieuse-^ à filtre , ce serait d'amener à la
surfioe.de la terre, dans Tespace de quelques années, e'est-»
à-^iret à l'air, à lahimièn» et à une moindre pression* atmos*
pb^riqae s le poisson , si longtemps une énigme pour les phjmo*
légistes, le prêtée anguiforme, têtard véritable, qui, lui, natt^
meurt et se reproduit à cet état , afto de voir si son espèce se
conserverait, ou si elle se modifierait. »
Sans doute , on serait tent4 de croire à une plaisanterie, si on
ne savait avec queUe- fiicilité les erreurs s'accréditent et se per^*
péloent, même ehee les hommes graves. Néanmoins, il est iwile
de se convamore qu'ils n'ont pas touis éié sérieux.
— 47 —
§ XII.
• • • ■ .
Non, Messieurs, les avocats de la transformation et de
I
la mutabilité des espèces n/ont pas tous pris leur cause au
sérieux , ^car eu lisant Maillet, qui, Tun des premiers, s'occupa de
Vbomme poisson, dont Voltaire s'est tant moqué, on yoiti|u'il
faisait i>on marché de ses rêveries , et qu'il n'était pas le dernier
à eu rire.
Robinet qui vint ensuite et qui,x^omme beaucoup de phiioso*»
pbes, a. personnifié la nature, s'attache è prouver toutes les mer-
veilles dont elle est capable. Ainsi, selon lui, elle a commencé par
créer des vers, puis des insectea, des scarabées. Plus tard, elle a osé
davantage, elle a bit le crustacé ; puis elle a placé en dedans les
pyttes du crustacé, et en a dit des vertèbre ; dcrlà, le siarpent, puia
aprèB, le léeard. Les pattes de devant du lézard se sont tranfor*
mées en ailes, et ont produit Toi^au. De progrès en progrès, la na*
ture a formé les quadrupèdes, les quadrumanes, et enfin l'homme.
QuQ dire de la bizarrerie de cea idées que leurs auteurs eux-
mêmes semiblaient juger par l'ironie? Ainsi, quand on demandait
à Lamettrie pourquoi l'on ne voyait plus le singe devenir
bomme^ ni la terre créer de nouveaux f nimaux : G'esi, répondait-»
il, que ia terre a passé Fàge de la jeunesse ; elle a perdu sa
faculté procréatrice ; elle u'a cessé de produire que parce que
c'est une vieille poule qui ne pond plus.
A nerveille.!. déjà Plutarque convenait que^ de aon temps, Ja
terre moins énergique ne produisait que des rats. L^'idée de
Plutarque avait sa source dans uae apparence. Il y a effective-»
ment des années où les rats abondent en quantité prodigieuse',
on les voit sortir de dessous terre, pour ainsi dire , et le peuple
élonaé leur de«ne la tenre pour mère, comme le remarque H.
Flourens.
A plus forte raison^ cette idée avait-elle été adoptée par les
— 48 —
poètes : Aima parem homitmm, disaient-ils en parlant de. la
t
terre. Nous connaissons tous la fable de Deucalion et Pyrrba.
On comprend que des bommea qui n'étaient pas naturalistes
aient donné dans c^s erreurs populaires. Nous ne nous étoaue-
rons . même pas qu'Aristote > cet homme çt supérieur , et qui
avait si bien expliqué les métamorphoses des infectes ; qui
savait que le papillon est d'abord chry^lide, ch^iile et ver ,
ait cru que c'était des feuilles vertes, et particulièrement des
feuilles de chou , que naissait^ le ver. Voyant un nombre pro-
digieux de chenilles naître et se développer sur la feuille du
chou, il n'avait pas porté son attention plus loin, et il n'était pas
arrivé à la ponte de l'œuf par le papillon. Il crut de même que
les poux venaient de la chair, les puces des .ordures, les mouches
delà corruption des viandes. C'est toujours, comme on le voie,
cette hypothè^ de la génération spontaoée , dont l'.erreur «a été
démontrée, grâce à une suite d'expériences très-bien fiiites et
que nous avons déjà mentionnées.
• Mais qu'un homme comme de Lamarck soit toml>édans Tab-
surde à ce sujet , voilà ce qui a droit de nous surprendre.
11 tire tous les animaux de la monade ; de la monade ^ il
passe au polype. Au moy<pn des habiUides,^ le polype se dopae
toutes les formes qu'il veut« • • • 11 y a des oiseaux à jambes
courtes .et des^ oiseaux à jambes longues. Le martinet les a très-
courtes, savez-vous pourquoi? Çest qu'il s'est plus appliqué à
voler qu'à marcher. Au contraire , les oiseaux de rivage , les
. échftssiers les eut très^longues, parce qu'ils ont plus marché
que volé. La girafe n'ayant pas voulu paitre par teire , mais se
n<Mirrir de feuilles d'arbres, son cou s'est démesurément
allongé.
Et voilà pourtant , Messieurs, un échantillon des preuves ap*
portées par les naturalistes les plus éminents, .à l'appui de la
mutabilité des espèces. Et ce sont ces hommes ^i , n'aimant
^ 40 —
pas les miracles ^ se rient de notre crédulité ? Serait-ce parce
qu'au lieu de les multiplier, comme ils le font pour leurs systèmes*
nouH n'y avons recours qu'une fois? Et , après cela , qu'ils nous
traitent, tant qu'ils voudront, d'esprits superficiels et légefs,
parce que nous n'acceptons pas comme des vérités de sem-
blables utopies, nous nous en consolerons; mais, du moins,
qu'il nous soit permis de leur répondre ainsi qu'une dame à un cer-
tain savant qui accusait sans cesse les femmes de légèreté : Con-
venez , Monsieur , loi dit-elle , que s'il y a dès femmes légère^ ,
il y a des hommes bien lourds.
Mais revenons à la fîxité des espèces, et nous allons voîl'que
les preuves surabondent en faveur de cette vérité.
§XIII.
' De la lecture d'Aristote, il ressort ce Ciit important que non-
seulement aucune espèce n'a changé individuellement, mais que
tout iè règne animal est resté le méoie , puisque nous pouvons
constater l'exactitude des descriptions qu'il a laissées, depuis
les orties de mer jusqu'aux animaux supérieurs^ Le squelette
de fhomnne d'aujourd'hui est effectivement le même, absolu-
ment le même que le squelette de l'homme de l'antique Egypte.
L'ibis du temps des Pharaons est le même que celui de nos
jours; et Cuvier a pu écrire cette phrasé, si remarquable au
point de vue qui' nous occupé : a L'histoire de l'éléphant' est
plus exacte dans Aristote que dans Buffoh. »
Or , comme le dit M. Flourens , une expérience qui date de
3,000 ans n'est plus à faire, elle est faite. Donc les espèces ne
changent pas.
D'ailleurs , si les espèces pouvaient changer , ce serait ou
par des causes lentes ou par des causes violentes ou brusques , .
ou enfin par le croisement ; or , M. Flourens démontre qu'au-
cune de ces causes n'a jamais changé une espèce.
Ofi^ &UliÀt Ifo^jêcfian attiviinte à Gwier :
a Nos eapèces ne soat-^eUea pas des produila modif éft dks
eipèc68 perdue ? .
'» Ikist répODdait Cuvier^sUes espèces ont changé par degrés»
ou devBaii ifOHvev dea^ traces de ces modificaUiios grsdiielleSk
Entr^ le Patoojlherium et les espèces d'asijourd'luûf on éduitêit
découvrir quelques fonmes interoiédieires « el jusqu'à ptésent
cela n'est point arrivé. Poun)UOÎ les enIratUes de la tevre n'oot^
eUes point coQs^rvé les Boonaoïents d'une généalogie ai curiavsaî
si ce n'est parce que Jes espèces d'amlrefoia étateoA aussi coiiSf
tantes que les natifs? »
<y Je partage las esp^es perdues , dit M. Flùurens , en deox
classes : ou elles sont très-nettenient distinctes des nôtres , et
alors elles n'ont pas dégénéré, elles ne sont pas devenues les
nôtres; bt^eUas en sont si voisines qu'on ue peut les en distin-
guer,. qu'eUes a'ea aoot pas diaiitotes, qa'eUes sont les mêmes.
Ces espèces « restées les mailles y om biao moins dégèoétié eo-
core* »
CL Les chevaux fossiles^ ne diffèrent en rien des chevaux acUieis.
Ce sont les mômes chevaux. Le tgrpe du cheval n'a donc point été
altéré par les révotaiioiiSida globe, b
Oui , les espèces disparaissenl , oela est vcair Déjà ou
en a viu uDe fimie disparattre delà surfisèe du globe, soit perses
révolutions, soit par la volonté de l'hemme; nuûs, ce qui n'est
pas moins certain, c'est que .tant qu'elles subsistent, elles sobsis*
tent les noémes* Donc les esfièces aoat immuables^
Ceipendsipt , si quelques «caiises: pouvaient &tre varier les eiq^r-
ces, les modifler, les changer, ce serait ceptainemeni lecnsôs^
mmiéu espiees. TelsemUeraiti en effet, le nsodé leplusâmplé^ le
plus nati^el de leurs.variaiiaos. IAms, si Dieu a«peiimis*à rhommé
de détraire les eapèces^ il ne. lui a^paa donné la puissaoes d'eu
créer de nouvelles* ssnsi doute^pouc fia^tre;iiiiffeia.à>saa CTf*
— 51 —
gueii etlVmpècber de croire à sa toute-^paissance , lorsqu'il y
est déjik si disposé.
Ainsi, quand deux espèces Toisines s'unissent ensemble, leurs
produits sont frappés de stérilité, cr II y a une loi invariable , dit
M. Fiourcns, qui s'oppose à ce qu'on puisse faire varier indéfini-
ment les types de la création. Unissez deux individus d*espèce
dtstincfe , vous obtiendrez bien un produit nouveau tenant des
deux ; Voilà donc un commencement d'espèce nouvelle, mais
cette espèce artificielle n'est pas durable. »
ît Le cheval et Tâne; l'âne, le zèbre et l'hémione, le loup et
lé chien , le chien et le chacal , le bouc et le bélier , le daim
et l'axis, etc., alunissent et produisent ensemble; mais, les indi-
vidus nés de ces unions croisées, ces individus mélangés, n'ont
qu'une ficondUi bùmée. »
cr Donc un caractère profond, lequel constitue l'unité, l'iden-
tité , la réalité de l'espèce , c'est la fécondité continue , ce carac-
tère ne varie point ,. il est immuable, a
Mous adopterons. Messieurs, cette loi formulée par H. Flou-
rena : «r La fécondité continue e$t le caractère de l'espèce, a
Déjà, Buflbn avait fait, sur la reproduction du chien et du
loup , une série d'expériences, famais il n'avait pu passer la
troisième génération.
Sur le chacal et le chien, M. Flourens a^u aller jusqu'à la
quatrième génération *, mais* H n'a pu la dépasser.
Et cependatit,' remarquons qu'entre le chien et le charal la
ressemblance est très-grande ^^ plus grande encore qu'entre le
chien et le loup; mais l'idée de ressemblance n^est , comme nous
l'avons dit, qu'une idée accessoire, tandis que lldée de re-
production est la loi fondamentale.
L'âne et lé cheval, par exemple, se ressemblent tellenient, qu'il
n'ya pas de différence entre leurs squelettes^ €uvie^ ri'àf jamais pu
trouver un caractère ostéologique qui distinguât Pâhé du cheval.
— 52 —
Pourtant, l'àne et Je .cheval sont deux espèces distinctes. Nous
en sommes certains, grâce à cette loi fondamentale de, repro-
duction , qui établit ujoe distinction là où n*en marque pas la
conformation extérieure des êtres. . n.
Et la preuve , c*est que par l'unipn de Tâue et. du cheval, on
obtient bien un produit , un métis , mais non une suite de métis.
Il est très-rare de voir des mules qui produisent avec Tàne ou le
cheval.
Ce qu'il y a de plus remarquable , c'est que si Ton unit les^
métis à des individus de. Tune des deux espèces dont ils pro-
viennent, leurs produits se rapprochent de celte espèce, jusqu'à
ce qu'ils y retournent complètement, suivant une loi constante
qui tend sans cesse à rétablir l'un, des types primitifs.
Si l'on continue à accoupler, de génération en génération ,
les produits de l'union du chacal et du chien avec des individus
de l'espèce chien, voici , selon M. Flourens, quels résultats on
obtient :
« Le métis- de seconde génération n'aboie pas encore, mais
il a déjà les oreilles pendantes par le bout ; il est moins sau-
vage.
» Le métis de troisième génération jiboie ; il a les oreilles
pendantes, la queue relevée; il n'est plus sauvage.
» Le métis de quatrième génération est tout-à-^ait chien.
» Quatre génération^ ont donc suffi pour ramener Tun des
deux types primitif Je type chien; et quatre générations suf-
fisent de même pour ramener l'autre type , le type chacal, a
cr Ainsi donc, ou les métis nés de l'union de deux espèces
distinctes s'unissent entre eux, et ils sont bientôt stériles, ou
ils s'unissent à l'une des deux tiges primitives, et ils reviennent
bientôt à cette tige ; ils ne donnent , dans aucun cas , ce qu'on
pourrait appeler une espèce nouvelle , c'est-à-dire une espèce
intermédiaire durable. »
53
§ XIV.
Vous avez peut-être remarqué, Messieurs, que nous avons parlé
de fécondité continue et de fécondité bornée,
11 y a , en effet , un certain nombre d'animaux qui , quoique
d'espèces différentes , peuvent néanmoins produire ensemble,
mais avec une fécondité bornée. C'est dans celte fécondité bornée
que M. Flourens a trouvé le genre.
Ainsi, seront du même genre, d'après ce physiologistes,
tous les animaux d^espèces différentes qui auront une fécon-
dité bornée , l'âne et le cheval , par exemple , le chien et le
loup, etc.
Ce caractère distinctif est important, puisque le renard, qui
paraît aussi voisin du chien que le chacal, du moins pour tout
Textérieur de l'être, n'est cependant pas du même genre, et,
en effet, le chien et le renard , accouplés ensemble, n'ont
pas même la fécondité bornée.
Le genre sera .donc la limite de la parenté. M. Flourens
exclut de la nomenclature zoologique le terme famille j qui fait
naître dans l'esprit l'idée d'une fausse analogie.
Par famille, on entend généralement une parenté de sang.
En histoire naturelle, la véritable famille, c'est l'espèce, parce
que tous les individus , toutes les races d'une espèce donnée
viennent du même sang.
L'idée de suite se rapporte à l'espèce. Tous les animaux de la
même espèce sont des descendants , des suites les uns des au-
tres. Elle n'est pas applicable au genre ; il n'y a pas là de suite,
puisque la fécondité est bornée.
En résumé, un caractère certain pour distinguer l'espèce,
c'est la fécondité continue.
Un caractère certain pour distinguer le genre, cV<^ {a fécon-
dite bornée.
— w -
L'immutabilité fondamentule de l'espèce une fois ' hors de
cause, il y a, dans chaque espèce; deux tendances irès-mani'-
festes : 1<* une tendance à varier dans certaines limites ; 2^ une
tendance à conserver les modifications acquises. C'est ce qui
explique les races. Les races^ dit M. Flourens, dans son langage
pittoresque , sont les variations des touches accessoires de
l'espèce.
On pourrait peut-être ajouter une troisième tendance à va-
rier ; c'est celle qui produit cette infinie variété ^ue l'on ob^
serve- entre individus d'une même espèce, dont on ne trouverait
pas deux absolument semblables ; mais ces différences sont en-
core plus superficielles que celles qui distinguent les races.
Ces dernières ont une très-grande importance pratique. En
effet, on peut les modifier, les accroître par exemple, les
rendre excessives , de même qu'on peut Jes corriger et les res-
treindre.
cr Mais ces deux forces réunies, Fa tendance primitive à
variaiion, ei h transmiêsion successive des variations acquises,
jusqu'où vont-elles? Vont-elles jusqu'à faire sortir une race de
son espèce , jusqu'à faire que cette race ne soit plus féconde avec
les antres races de son espèce ? — Jamais.
B Toutes nos races, dit encore M. Flourens, et le nombre en
est presque infini^ de chiens, de chevaux, de brebis, de chèvres, etc.,
sont, dans chaque espèce, fécondes entre elles, et continûment,
indéfiniment fécondes.
j» L'espèce n'est point une race; ce n'est point celle*ci plutôt
que celle-là ; ce n'en est point une préférablement aux autres, et
c'est là ce qu'il faut bien remarquer ; l'espèce est un ensemble
donné de races. « ^ * . '
«r Toutes lesraees dechiens composent l'espèce du chieni toates
lès rtiM Ai ehevtn, c6He en cbettl , tMites lei moes et (Aè^res^
celle de la chèvre. »
Si doftc , tostes les raees ont égeleifteoi poUr «soucia «i pour
limile Tespèee , si toutes viennent de l'espèce par la géoératioa
et y restent attachées par la génération , par la commoiMnité
de sang , de germe « de* reproduction., le problème des races kti-
màines est rendu bien Atcile, puisqu'elles travaillent ainsi toutes
ensMuioiIe à conserver et à multiplier l'espèioe , ainsi que Dieu l'a
ordonné qtiand H a dit : Ooîmss H mutlipUez.
Les changements, dit Buflbn, sont deveras si grands et si
sensibles dans f espèce bumaine, qu'il y aorait lied de croire que
le nègre , le Lapon et- le blanc ;, formeoft des espèces diiérenles ;
si Ton n'était assuré que le bkme, le Lapon et k nègre, si dissem-
bhbles entre eux , peuvent cepèndaM* s'unir ensemble et po-
doire jen comman la grande et «nique famille du genre
humain.
Remarquons ici, avec M. Flourens, que, dans le bmgsfie vul-
gaire', on dit indilérenHMnt espèce immcine ou genre humain.
Il serait puéril , dit ce savant physiologiste i dé relever cette
locution; mais eUe doit: être banmedu langage scientMqtte; nous
savoiHs povrquoi : c'est que rbomme ne fait pas genre, et H est
seul qni ne.fasle pas .genre.
Toutes les autres espèces animaies , en effst, en ont de voisrites
el de oemanguines* L'hcnnrmie seul n'a nulle espèce voisine : il A'eft
a pas de eoAsa»guine. Sur ce dernier pcrint , on foogimit d'ex-
primer aeoieaient un doute ,. comme le dit M. I^lourèns.
MaisnMHWulenient Piionniie est um'^tie dons son êtpéoêjH y
a, 4« plus, uiniêàÂaiM t'esfèce AtnMoMe.
§ xvr.
L'uiiilé dMS Vêêpice AwiMNié sera pimivée , s'il est certain
^ 5« —
■
que toutes les diversités pbysic|aes sont des diversités de races et
non des diversités d'espèces.
Ceux qui nient Tunité de l'espèce humaine , s'appuient princi-
palement sur les différences que présentent le crâne et la couleur
de la peau.
Or , M. Flonrens a démontré qu'il y avait chez tous les hommes
unité de squelette, d'organes, de tissus : il a réduit à un simple
accident les difTériences dans U forme du crâne et dans la cou-
leur de la peau qui , à la première vue , établissent des distinc-
tions si tranchées entre les races.
Déjà Blumenbacb, qui avait étudié avec beaucoup de soin les
crèves humains, avait, dans un ouvrage qui fait autorité, distin-
gué ciaq races humaines : les races caucasique, éthîopiqoe , mon-
goHque, américaine et malaise. Aujourd'hui, on n'en distingue
plus que trois, la race malaise ne paraissant être qu'un mélange
des races mongolique et caucasique , et la race américaine se
rattachant visiblement à la race mongolique.
Voici, du reste, les caractères auxquels Blumenbach reconnaît
les trois races principales : i® race caucasique : crâne en forme
d*ovale, front et nez saillants, iace petite, relativement au crâne; 2*
race éthiopique : l'ovale du crâne a disparu ; il est aplati sur les
côtés, la mâchoire supérieure .est saillante, le front recule, le
nez est écrasé-^ 3® race mongolique: nez écrasé, face éhirgle,
yeux très ^ obliques, mâchoire supérieure moins saillante que
dans la raoe éthiopique. Sans doute, en sa plaçant aux deux
extrêmes, les différences, dans les tètes humaines, sont
trèft-saisisaables; mais entré ces deux points, Blumenbach a eu
l'art de disposer des intenaédiaires graduellement nuancés,
de sorte qu'au point du milieu il n'y a plus de différences
tranchées.
Quoi qu'il en soit,, prenons les deux extrêmes: les différences
sont«-elles de nature à infirmer l'unité de l'espèce humaine? Nal-
— 37 —
lemenl, la race est diffi&rente, noD l'espèce. Voyez ces chiens
si différeDts de (orme et même de squelette , ces crânes lisses à
côtédeoescrftnesarmésde crêtes? Est-ce que TEnropéen et le nègre
sont aussi dissemblables que le sont entre eux le carlin et le
boule-dogue? Et quand ceux-ci sont de la même espèce, pour-
quoi l'Européen et le nègre, bien moins dissemblables entre eux,
ne seraient-ils pas de la même espèce?
Passons actuellement à la différence dans la couleur de la peau.
M. Flourens s'est livré à des études .anatomiques très-conscien-
cieusessut la peau humaine, et elles, l'ont conntincu que -la peau
des homme» caucasiques est absolument la même que celle des
hommes de race éthiopique.
La peau humaine se compose de trois lames ou membranes
distinctes : 1^ Tépiderme externe ; 2^ I epiderme interne ; 3^ le
derme. Entre l'épiderme et le derme existe une matière colo-
rante, appelée pigmenium. C'est cette matière qui n'est ni une
membrane , ni un. oi^ane , mais une simple sécrétion, que l'on
trouve plus abondante chez le nègre que chez le blanc. La
peau du nègre commence par être sans^ pigmentum , et d'un
autre côté celle du blanc peut l'acquérir. H. Guyon , chirurgien
en chef de l'armée d'Afrique, a envoyé à M. Flourens la peau
d'un de nos soldats, mort en Algérie; eh bien, il s'est trouvé
dans eette peau, basanée par le climat, un pîgmei^tnm très-
marqué. ;
La coloration noire de la peau est donc un caractère super-
ficiel accidentel, que toutes les races peuvent acquérir. Et main-
tenant. Messieurs, nous comprendrons cette belle phrase de
Buffon: «r L'homme, blanc en Europe , noir en Afrique, rouge
en Amérique , n'est que le même homme , teint de la couleur du
climat. »
ïi serait singulier ,. en effet , que Dieu , en créant l'homme , se
fût amusé à créer plusieurs couples de la* même espèce , des
~ M —
Umigs , lies nom et des rouges ; mais c^ 4{u*il y a de plua am*
gulier encore , c'est le sérieux avec lequel l'afirment œrtains
savants , cooime a'JUs avaient été du , Conseil de Dieu quand ti
créa runtver6«
§ XVII.
Je ne sais, Messieurs, si ces. études sur les lois phystologiqaes
de Uhooinie) ont pu vous iatéreaser. Quant à mott je rnvmemi,
j'^éprouve un bonheur bien réel à me rendre ainsi compte de mes
croyances. Quelques philosophes ont voulu ravir à lliomme ses
titres de noblesse « et voilà que la science, appuyée sur rautorité
divine, les lui rend.
Nous sommes donc tous frères , puisque nous venons tous
d*uu même père. Ce n*est ni ie crâne, ni la peau qui constiittieDi
rhûOHne. Cequi fait véritablement l'hoiifinie , c'est son Âme , or ,
cette &me est la même dans tous les êtres de Te^pèee Jiumaine.
Notre fonda d'idées est le même , et cette identité proclame
l'égalité entre toutes lias races humaines ; car quelle que soit sa
couleur , l'homme de tertiâes les contrées , le hotteetot comme
l'Européen , et x'est aussi là un intervalle immense, infranchis-
sable, qaMe.sépare du reste des animaux , Tboamiè est teeufli à
l'iotérieur par la pensée, et au dejiors par la parole* C'est par cette
xie iotelleetoeUe qu'il appartient aux arts , 'aux -sciences , à tout ce
qui l'éloigné, en un mot, des attributs physiologiques sous les^els
nous noua représentons ranimai. Ne savons-nous pas déjà que,
fiaçés dans des circonstances plus heureuses, les nègres peu-
vent s'élever au niveau intellectuel des peuples civilisés ?
Grâces soient donc rendues à Dieu qui nous a fiiit tous frèi^s,
qui BOUS a donné à tous là sensibilité, Tiotelligeoce et b vo^
lonté : ja sensibilité, pour aimer le bien infini , l'inlelligence ,
pour connaître Dieu même; la liberté, pour commander à nos
organes les plus sublimes aciiona.
-- 51 ~
§ xvm.
Et après Uni et de si excellents dons , Dieu a encoM aoeordi
à rbomme le plus doujc présent que puisse recevoir ici-baaune
activité inteUectuelle , la -parole qui bous meta une distante
infinie de ranimai , éi' nous donne sur lui une supériorité qui
noua a été« refusée sous, quelqiies $iutres rapport^. Conaparez à
leur naissance rbomme et l'animal ? - Tandis qu'au bout d'une
heure- le jeune chevreau se tient déjà siir ses jambes, et qu'avant
la fin de la journée on le voit souvent bondir ; tandis que ie
perdreau court en sortant de sa .coquille , quelle faiblesse et
queUe débilité chez i'enfint ! *Que de jsoins et quelle longue
éducation il exige !
Le corps, dans le premier ftge, réclame presque tous- les
soins ; il les usurpe ensuite lorsque' la vérité ne vient pas déve-
lopper- rintelligenoe. Voilà pourquoi les peuples sauvages,
comme les animaux , nous sont si supérieurs par la &rcê corpo-
relle, Fagiliié et les exercices gjmnastiques.
Mais. en développant éi en perfectiennant toutes les facultés
de rbomme, coinbien la parole ne va-t-elle pas le rendre su-
périeur à- ceux qui remportaient lout .à i-heure par le développe-
ment des forces musculaires ! Chez l'enfant ,* la parole éveille
rinteUi|;6nGia, rintelligence à son iôur éveille les affections, et la
vie morale commence par un acte de foi et d'aniour. Plus tard,
Tenfiiat croittra en iiUeHigence à mesure qu'il participera aux
vérités sociales, ^ ces vérités , réglait en lui jusqu'à ses désirs,
perfectiQnneront son cœur , ses sens mâmç , en les préservant
des vices qui les altèrent. Comprend*oD maintenant pourquoi
Dieu a donné la parole à l'homme,, et l'a refusée aux animau]^ ?
Des sona , des cris , des gestes : voilà le langage pkysiolc^ique
obligé des animaux , comme la parole ou le verbe est celui de
l'entendement ou de l'homi^e.
-. 60 —
Mais ce langage qui , tantàt par sa douce mélodie agite si dé-
licieusement les Ames en les charmant par son liarn^onie ; qui
tantôt commande l'enthousiasme et fait de l'homme le véritable
roi de la pensée humaine \ comment veut-on qu'il ne vienne
pas de Dieu ? Ne savons-nous pas que l'homme ne parle point
sans qu'on lui ait parlé ; qu'il ne raisonne point, jusqu'à ce
qu'on ai raisonné devant lui ? ' D'ailleurs , en plaçant Thomme
sur cette terre , Dieu n'a-t-îl pas dû lui parler pour lui donner
ses commandements et sa loi ?' Car , qui pourrait supposer que
l'homme, dont la longue enfance exige des soins si continuels
et si délicats, et dont .les organes de la vie externe ont besoin
d'une si longue éducation , puisque même plusieurs heures après
qu'il a vu le jour, son œil est insensible à la lumière et son
oreille au son, qui supposerait, dis-jc, qu'il ait été placé tout
enfant sur la terre? L'existence de l'espèce humaine serait par
trop merveilleuse. Oh! sans doute, Dieu a donné à l'homme la
parole avec-la vie ; aussi , disait Jean-Jacques , convaincu, quant
à moi, de l'impossibilité que les langues aient pu naître et
s'établir par des moyens purement humains , je laisse à qui
voudra l'entreprendre la solution de ce diflficile problème;
§ XIX.
Convenons donc, Messieurs, que nous ne possédons rien que nous
ne l'ayons reçu de celui qui est à la fois l'auteur, le principe et id
-base de toute notre existence. C'est lui qui, comme le dit si bien
Bossuet, nourrit les petits oiseaux pour l'invoquer dès le matin par
la mélodie de leurs chants. Et ces fleurs dont la beauté. est sitôt
flétrie, il les habille si superbement c(ae Salomon, dans toute
sa gloire , n'a rien eu de comparable à cet ornement. C'est de
lui enfin que nous avons reçu ce précepte, qui est un précepte
de vie : Cherchiez d^abord le royaume des deux , et toutes choses
vous seront données comme par surcroît.
-r. 61 --
Ces paroles, que j'ose répéter eq finissant, valent, comme
le disait derniëren^ent M. Guizot, pour le salut des peuples,
aussi bien, que pour celui des âmes.
L'homme , eu effet , ne serait-il venu sur cette terre d'exii et
de floiileur que pour cueillir quelques fleurs , au milieu des
travejrses et des épreuves qui l'inquiètent'et le fatiguent dans sa
route ? Hélas ! disait Alibert , nul d'entre nous ne voudrait de
la vie , s'il savait à quelles conditions l'Eternel nous la
donne. Car , ajoutait-il , avons-nous pénétré dans la science ?
Les erreurs nous attendent. Sommes-nous comblés des dons de
la fortune ? Mille illusions nous éblouissent. El à peine touchons-
nous à ces honneurs qiie nous avons tant ambitionnés sur cette
terre, que les infirmités, la mort , nous empêchent de jouir du
fruit 4e nos labeurs.
Aussi voyons- nous chaque jour se réaliser sous nos yeux ce
que disait lé duc de Saint-Simon d'un haut personnage de son
époque,' frappé de mort au moment où la fortune lui sou-
riait :
« Ce qu'elle avait pour lui de plus flatteur , lui fut montré et
porté pour ainsi dire jusqu'au bord de ses lèvres. La coupe lui
en fut subitement retirée au moment d'y mettre la bouche et
d'en boire à longs .traits. Livré à. des douleurs cruelles , puis à
un état de mort, et paraître, devant Dieu , tout vivant de la vie
du monde !..... Voilà le monde , son tourbillon , ses fiiveurs ,
sa tromperie et sa fin ! -
Et voilà enfin, ajouterons*nous , ce que nous sommes, ce
qu'est rhomme , et le peu qu'est la vie ! . • • » Heureusonent que
Dieu nous attend, ,. Deus meus et Deus abicandUm : à la fois
le Dieu vivant et le Dieu caché.
Puisse, cette douce pensée, nous être toujours présente et nous
accompagner dans toutes les situations de la vie 1 ... .
— éa —
§xl (♦)
Dans Tétude que nous avons faite de$ loîe de la vie, je croyais.
Messieurs , avoir prouvé d'nne manière évidente que la vie -ne
vient que de la vie; qu'elle est, par conséquent, un don de
Dieu » principe et oréatt'ur de tous les êtres, quels qu'ils soidlit-*
Dieu , en effet, en tirant les êtres du néant ,.les 9 tous doués de
la vie, donc Dieu 3eul est cause de la vie, in ip$ô Dîm eraL
L'homme est un être créé , donc il a un créateur , -un père qui
est au ciel : l'homme a des lois qu'il. n'a pas fattes lui^mêlme ,
donc il a un législateur. Il j a diversité dans la création , mais
il y a unîié dans la variété : car , dans la nature , tout , dépôts
le plus élevé des êtres créés jusqu'au plus humble d'entre eax>,
depuis l'homme jusqu'à la pierre, tout y est &it, disposé pour
y vivre en. concert et en concours, comme dittait Hippoerate ;
car partout se cachent des mystères d'aflinités , d'accroissement
et de^ relations , donc cette harmonie généi^le annonce l'unité,
l'amour , ia fécondité.
Créer , disions-nous , vient d'aimer ; donc la eréetion vient
de l'amour , doDa ce n'est pas , comme on Ta prétendu , ufie
shnple atlc^action. électrique entre-des molécule d'oiygèné , de
carbone et d'azote. U n'y a que l'amour, eki effet, qui poissé
engendrer l'amour ; il n'y a que celui qui aime , et qui aime
souvenvtnement , qui puisse . diiipensér l'amour, le mouvement
et la vie , car tout ici-bas découle de la plus libérale boi«lé et
d'un fonds inépuisable de ^gesse et d'ansOur^
Cependant ^ il paraîtrait que je me suis abnsé en croyait avohr
démontré rimpoissiiflce de la' science à fkire. sertir des lois de
la physique générale cette force permanente qui -préekiflCevea
(*) Ce travail , destiné aux membres de la Société Académique, n*a pu
être lu dans la même séance. C'est ce qui en explique la forme.
— ttS —
uous, eet att tout divin qat mointiedi dant clwqae être fivflim
la forme qui fiiit qu*il est toujour»iut, forme qui varierait à chaque
iiistaatf si des causes physiques pouvaient organiser la matière. De
plua« on n'aurait pas paru coreprendk*e eomment^ à propos du prin^
cipe vital, j'aurais été conduit à parler de l'unité des races humaines.
Permettez^nioi donc , Messieurs , de revenir succinetement
sijfr ce sujet Y caroB ne saurait lé présenter sons trop de faces :
ôatte doute, la vérité est toujours une , mais elle n'est pas loisible
à tous lespoiota de vue» et je serais heureux d'arriver à la
plus complète démonstration d'um^ vérité que j'aunri% atunt tout^
à cœur de bien établir.
§ XXI.
Gonlaster que la vie est une loi primordiale , un principe ,
6-684 contester qu'elle est un doo de Dieta« Car» de deus eboaes
l*one : ou Dieu est le principe de la vie on c'est la matière, et
dana cette dernière hypothèse , ce n'est plus sa^ sagessOt sa bonté»
sa puissance qui veille à son maintien , à sa conservation , c^est
I» nature, nM>t vide de sens, disons> mieuic, c'esl le hasard*
Si ce n'esl pas là, Mesaieore, une opinion précisément au**
torisée, e'eil^est, du moins, onetrès-avaneée, et mène parfois
déehréeaveo one singolière témérité, ainsi qoenons l'avons dé^
monlrée, les preovesà la màia.
Non que je préteode que les intentions de ceoi qui professem;
une semhhible opinion soieat sjsténaliquHiient - maftérialisles ;
maisje soutiens qae sons: rapparenteTigueup d'uneeiaiplécritique
dn principe vital , il se cache un subtil et dangereua scepticisme.
Et, eneftii, thi moosienl^oi la matière jouit* de raplitade à
s'organiser, il fliût bien , comme nous le disiolns, reconnattre:
une géaiératlon spontanées Or, cette génération spontanée, sans*
doute, on n'ose plus r«dmettre.pottrrhonlme,Terretir est par
trop évidente^ maison l'admet' encore^ pour eertmftes esptees;.
— 64 —
Eb bien ! dès qu'on Tadmet pour une «eule espèce anioMlé,
pour une espèce quelconque , je défie, dit tf. Fiourens, que Tod
me. donne une raison pbilosopiiique pour nu pas Tadmettre à
regard de toutes les espèces. £t sans doute, car, à mon avis , la
difficulté reste toujours la même. Il s'agit , toujours , en effet ,
je ne puis trop le répéter, d'êtres organisés ayant , toat aussi
bien que l'homme, des besoins, un instinct, des nneurs.
Voyes le ciron ? est-il donc moins merveilleux que Téiépbant ?
Voyez le polype ? n'a*t-il pas une organisation propre , des
tentacules pour saisip sa prore, un estomac pour la digérer?
N'a-t-il pas jusqu'à un instinct ? Comment tlonc , si des êtres
vivants se forment de toutes pièces, à la manière d'un minéral,
par la réunion de leurs éléments constituants, grâce à l'attraction
moléculaire, ainsi que nous l'avons déjà dit, comment chaque être
aura*t-il constamment éon organisation propre, spéciale, caracté»
ristique? Car, ne nous y trompons pas, l'animal le plus infime, du
moment où il a reçu la vie , est doué de vision et d'audition pour
connaître la nature, de mémoire pour se rappeler les impressions,
d'instinct pour désirer et pour fuir. Le fini de ses organes atteste une
intelligence merveilleuset-et le professeur Yan Benaden qui, comme
nous le savons, a découvert le mode de génération des trématodes
et des cestoïdes, groupes de vers intestinauxque, tout dernièrement
encore , les naturalistes attribuaient à la génération spontanée, a
trouvé , chez eux , la complication des organes reproducteurs,
portée bien phis loin encore que dans les animaux supérieurs.
Je le demande encore ici à tout homme de bonne foi, si c'est
le hasard qui organise la matière , s'il y a génération spontanée,
pourra-t4i se rendre compte de cette harmonie admirable , de
cet ordre étemel , de cette constance remarquilble dans la com-
position de toutes les parties dés êtres organisés ? Et qaede-
viendraient alors toutes les classifications zoologiques , que de-
viendnût rélùde de l'histoire naturelle , car si tout est soumis au .
basird^ jl^'y n plttB^nen.de f»«> llnitmal d'ffD}ôiird*tuif ne sera
.pio9 ceMi) de^èmain V il^n'y aura pl«r fue çoiiittsio», qv'ineer*
lilode t' et toul , daos la - luMpê , sera tM' énigme înoonapré*
hensible»' » / - ^ • "
Pois cpmnie tme erreur conduit è tiafe aotre , la plopart des
pb}ttologiates qar croient à la geéérattoo spontanée, admeUent
dgaleittentta niotabililè des espèces; De Ift ce principe, posé' par
qwlqueénalQnititta8,qiié l*ti0iiNnB est aotpohlbône» qu'il y a mol«
tiplieité origioaîre/des^pisa , qu'il existe, par conaéqtféot, eirtre
les. races, une diverailé htvincible qui réliste* à tous le$ ivppm->
cbeinents, et qui, par cela meniez nous rérèle que fious «a
dfsectadena paS'touB'd'uck mène pAre/ '
.Tcdife eoBt les erreurs que j'iit cherché' à véhler;^ Mais pdur
arpiver au &ît oapita^ de runrté du «genre hqmain , il m'a bien
fallu remonter jusqu'au principe vital ; car en concédant à mes
adversaires que la vie n'est qulln* résultat, je dois également
leipr concéder* la génératieaa speqtauée^ Or, comme* (es ani-
maux font donéa de .' sens comme l'homine , el quelquefois*
mèoie hîec^ so^kérivttre à eeut -de l%omme , et que, suivant une'
cartainé pbileaapbie i la ^epsatign est la soulfoe unkf ue * de
toutes les ioncUona de rentendement , %Mi donc 'ranimai su^'
la .même tigae que, fhomme,' et le*- profesaeor ^Bérard a
raîsqn de dire qu'il ne aait ptasoù prendre'teeaiwtèMdistfndif
de sa qaiure. £t^ eu eSét,^ ranimai* n^ayinl plus Dieu pour
Gréctçur , puisque la vie: p^t . s& dé^elofpper spontanément ,
poorquoi^riiomme aesaitHl- duvantaga^la oréàturvde Diéu?>
S'fLeaîste un seul anifuai^ un seul inseisia oàlMeii^né^oit» plus
mépîfcste^etirisiblepas tealoreea dont' il^ Tapinie , par. las taisfrii-
menta^doiit il 1^, pourvoit, par le bia^el|leatc> artifice de «ie' et ,
d'o^amiaatioa que. »)us-adimrebs''eftM ,>ce'qur «rrtVetait'Saas
dioutes'il naissait'iponiaDéfflent , pourqutdf bomme lie'<sëf ait-if
pti égrièoieitt sorti ém flâeca der la Mre qu'il i|abiir9'j ' - -
5
VoMB oomprendrefc isatid déule, Hesmnrs;, les tt^iiqàeofûm
de ee ratsonnekaeiil qui oonétiH « aolon moi , à cooletler iés titrM
divins et iinpre8crit>tybles ée la feanerniié baiiiame v^tà méeoil-
natlre la parenté primitive de tous les hoimnes.
Ces conséqUeneee, fut me semblent si iéeptimes « auraiéni
néauBioiBS {itfni esagéréee, et l'on sérail encore disposé i sou*
tenir que la vie n'est qu'un résubiil^ fniisqn'tl n!eRH(eraii daM.
rhonune^ Selon qneIqHles|rfiîleiopbea»^e denxordrBa de pbAnotnè-
nés : lès pbénomènes^irilttda, actes d'iia, {Nrkieîpe également i^>iii«
tuel « na pouvant 6tre perçus que dana ua oentre imihatérîel ;
puis ies pbénomènea vttftux , pbdnomdoieaqui ne seraient réeUer
ment que des modifications des faiceagénéndes de la tiMlière;
Voici Y du reslÀ;, tes taisons qUé l'on àiit »vaMr:à l'appoi de
œtta iKiae. ».
§ XXI.
Pourquoi) nous divon , ne^ipaa admetSTe» d'une paît, un corps
et des origanes- soumis attk loisardinairps de la iialure; del'au-
tre, on priflcipeimmatériel I pèntent, ne ressortant que dehiî*
même et n'ayatit avec rofganîsatioQ que des rapports d'occasion
et deeonligttilé? Et^an effot, qoate4-ottt ou les forces vitales sont
dans -les orgaacst iohl soumises am lois qni régisaent ies orga-
nes 9 comme lea . fen^/pi^suiikes dbms la matière inorganique:,
et alors eé ne sent plas des forces actives, ce sofit les phéno^
mènes orgasiqHes eux-^méines , . liés entre eux par des eeiidî-
tiens dont il leur est impossible d^ sTaffinMbir, ou biisa;eHea.
sont en dehors jdea oaganea, ettes commendeni am eaganeb /-et
alors ce ne peut Atre qtieJa volonté cHe-osiAme, et nous n'avons
plus que faire de celle préMidue aativité vitale qnloà mm domie
comme difllinole de b voieBlé* Gcoimea dono que ces fisreea
mystérieuses ne sont qtié des êtres imaginaires « commâ ks di-
vinités pbioées pat les aasieds an seitt dsb iBebrea«t.des ^uis^i
— «7 --
9»hujc\ et' dont le nopabre dimibnera à iii«siipe <|ii« la soienM
viendra lever. le voib de notre ignovance.
VouSl reconnaisttrz-làv Slessiettva^ le dualisme eartésien* Bour
tes cariémena^ il n'y a fmot de -transtlion eaim la Mtore apiri-
UieUe ei la nature eorporelle de riionunâ. Ils dialmguentt avec
Descaries/ rftme^ c'est-à-dire les propriétés de l'iotelligence et
de là liiuecté qu'ils sépareàt complëlemeiit du DOrps huraaint ptiis
les propriétés vitales m la vie. qui y pour eu» est- un fiiit :p«h»*
ment physique et méeiMaiVie* Et veilà pouMpm ils' font des'
aninoutti^dea maeliineB purement, matiériettis, de véritables auto-
Bin^s. G!est l'aniiipisflie de ^fai qui oemiébfe rûme comme'
pré^dant à ta forintioo de l'embryon «t dirigeasl égsJenieBl les
actes les.plus obscurs de PorgaDisne et ks pbénofloènes i«teUee^
toels Itfs pitts.vemarqttRbIe&
Esunnuon» donc actaellement aiceearfeésiaiiisi&e est beaacçvp
pins logkfue que le raatérialfsmc*
§XXII
^'*
.h
Les cartésiens rejettent les fore«i vitÉles^ sons ptéteBMequ^elies-
ne peuvent exister indépendiimmehl de la matière/ qu'^eites sont
liées eux organs» parideseondilicmsdaiil il leerr ^est impossible,
de s'afinuiehir. Puis, après s'Ctre déclarés les advefaajres dt vite-*
Usine , ils triomphent tout à leur aise en ee pvooiamant ^ lés dé*
fenseurs éa sptriiMlisme , sans lequel , ^liiemHls, la v{e bumajne
lewrsenible iacoinpréiieosible.
A laboave heunSiAIftis^ iKmsrépelidvonsà «otr^toor :fBfa:qool1'
vous rejetas les forces vitales, paiiee qu'à vos ywx elles^appiftiis*
sem tou)ciurB(à o& apparati t\3r§aiMBatioovetqoe,par c^mééquenti
vous ne pouvez tes osmpvendite'aoïreipeat ^e tMmâiie des nào**
detUéft de la matièi^ organisée; Maidy HHes^n^s, vous-^sis^il
doue plos iieito d'aMnettie une ^foMe feqsaiile , des: ptiéimaè'^
— w —
Des intellectuels 8Mks mnteniiédiaire d'un«organe matériel, do
-cerveau ? Aussi Brousdtîs fi«t"il soin de voua dire : « Mais eu
quoi difEérez*i«ua de ces médecins qui, au lieu de dire
nattre les phénomèses vitaux de rorgani^tion , supposait qu*il
Y a dans l'organisme des. forces qui préfident. à leur manifes-
tation ?»
£tf en eflet , Braussais matérialise les ^bénonèsnes inteUec-^
tueia qui ae sent pour lut qu'un mode parCicplier de rexcitatioo
nerveuse^ parce qoiti observe que sa pensée se manifitste à Tocca-
sion.de la matière, sans qu'il puisse en saisir le quom^d^; et
voilà que les cartésiens matérialisent le prineijpe vital , parce qu'ils
ne peuvent le oomprendre. indépendant de la matière , en dehors
de laquelle, dôsent-^il^^ il ne peut réâider.
Aussi Broussais va-t-ii triompher en rétorquant contré eux*
IturgûBsent que les cartésiens employaient lout^à^rheure contre
nous : a Vous êtes des ontôlogisteSt leur dit-il v à son tQor ,-
puisque vous admettez dans le cerveau une eptité pour expli-
quer la production de la penséiî?'. Quand vous prétendez que
c'est l'esprit 4]ui perçoit , qui raisonne , vous £Eiites agir voire
esprit comme agirait un homme« Vous vous imaginez que les
phénomènes Inteitectneb s^nt dirigés par ua être intelligent
jplbeé dans riotérieûr da l'organe cérébral,^ comme les accords
d'un ^ }eu d*argues le mia^ par un musicien soustrait aux
regarda des spectateuieB. n^ . . «
N'estfiîe pas là ptémsément, Messieurs, le. langage descarté-
siens qui nous accusent d'ontologisme, en supposant biea;gratiii*
tement que. nous plaçons dans l'orgàaisme comme une divinité
qui animerait 1h corps vivant, de même qu'autrefois les anciens
plaçaient des naïades aux fontaines pour bke couler les eaux ,
et des dryades aux cbôoas pour les Caire crottre 7
. Mais V chose étrange! Broussais quii tout-à-l'heure, reganhût
la penaé<| et la. volonté oonu»e le résultat de Torgantsation naa^
-^ B« —
térielle, qui se refusait à reconnaitre Dieu comme la vie des inieU
ligences et la lumière qui tes éctaire, Broossais , frappé de cette
(icirce m^térieusè qui airime et dirige des èires vivants pour
un but déterminé, ne peut admettre, comme les cartésiens, que
cette unité metveilleuse soit le résultat de la matière; et voilà
qu'en* présence de cette loi de contensos et de synergie qui
rend solidaires tous nos organes , et . les bit concourir avec une
si parfieiite harAionte à la conservation de l'individu vivant, il de-
vient vitéliste et n'hésite pas à proclamer une providence
intérieure de l'organisme.
•• •
Telle est, en effet, la force de la vérité, telle est la logique des
principes, qu'elle ramené tôt ou tard sous ses drapeaux les es-
prits mêmes qui semblaient lui être le plus opposés. Fik de h
vérité, l'homme, sans doute, peut bien s'égarer -dans le palais
de ses pères, mais non pasVenfuir.
Ainsi , Cabanis qui, dans un livre célèbre sur lo physique et I&
moral, rt'admet pas le principe de Ta dualité humaine , finit par
convenir que les' organes de la vie de nutrition remplissent leurs
fonctions au moyen dé foreêi mystérieuêes et infaîigiMes. Il re«
connaît , en quelque sorte, des moi partiels qui répondent aui
archées de Van-tlelmont et surtout aux fonctions locales de l'ftme
de Stahl. • ^
Ainsi, Broussais qui embrasse et soutient la doctriiie de
Cabanis, finit par attribuer toutes les opérations, tous les actes
• • •
de Torganisme , à la cAtmte DiirafiTe , et on dirait Barihez expli-
quant tout par le principe wtcU.
C'est qu'il est impossible de ne pas sentir ta discordance des
faits physiques avec les fonctions des animaux ; c'est que, dans
l'étûd&des lois physiologiques, il est Impossible de ne pas re*
monter aux forces , aux lois vitalei dont remfolème nous
apparaît dàn§ la- &ble de Prométhée qui , ayant formé quelques
statues d'homities, déroba le feu du cid |)our tee animer.
- y* —
Encore un pas, et Broussiis, qui sentait qa'uiU tnieUigeHce a
tout eoordannéj allait oonfeaser rexistence d*un prÎDcipe spiri-
tuel et iiidivisiblei) formant ressence'mém'e de tiotre étr^.
Mais pourquoi donc , A Brouasais! ne pas vouloir reconnaître
quer le moi, la conscience, la volonté émanent également de
Dieu; que c'est l'ftrae inteUigeule eHé*méme dans lesroo'dalités
de son existence et de son'aiction, quand , en présence de ces
combinaisons infinies de mouvements chrcalatoires et osôilla-
toirés qui' s'exécutent dans la profondeur de notre être et le
font vivre sans qu^l en ait la conscience, vous reconnaissiez tiii
principe distinct de la matière ? *
Oh dirait que le désir impatient de la gloire ne per*
met pas à un esprit, même supérieur, de plaire par la ^seule
force dé la raison , et qu'il cherche , dans les saillies du paradoxe,
des succès que ne lui permet. plus la vérité trop simple et trop
connue. Et ve serait-ce pas là la source de tant de contradic-
tions, de tant d'inconséquences, chez ces h'ommes qu^ tourmente
l'ambition de créer? Parvenus au terme de la vérité, ils s'élancent
au-delà , plutôt que de s'arrêter, et ila préfèrent égarer les hom-
mes plutêt que de renoncer à les conduire.
' Cependant, quelquefois ausai, on les voit revenir sur leurs pas.
De' là ce retour vers des croyances dont on n'a bien compris
l'utilité, qu'après les avoir soi-même ébranlées. Ainsi Cabanis ,
deux années avant sa mort, adresse à son ami Faur iel une lettre
dans laquelle il établit' que les propriétés de la matière. Tes
ouvrages de la nature et la*vie des êtres, sont les effets par les-
quels se nnnifestent la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu,
qu'il reconnaît enfin comme cause et raison de tout.
Ne nous en étonnons pas ; tant que la science ne prendra pas
pour appui les fois établies par le Créateur , elle perdra le prin-
cipal nerf de sa puissance , et pourra même sbuverit exercer une
action malfoisante ,- comme toutes les forces humaines , eHe
dayieidrt «o ioslnuBeai de bien ou im iitticumeat de xoêlï^ aekm
la direction qu'elle aora reçue* Aussit ù eUe n'a pu jiKquîci amis
donaet. une hoooa définîiton de la vie , c'^est sans douté pavoe
qu'elle n'a pas remonté jusqu'à celte aouroe originelle où nous
«vons reçu avec le sang , la eonformation naturelle de noUe
aapvit. Caf , Mniarqiions4e bien , rbooune oxisie déjà en puis^
saaoe dans aen père et dans sa mère , qui soo^ deux membres
'd*i^e même fraction ^ ou plulAt d'une même unité, deux moitiéski
deux sefttioiiB , d!Qtt le mol sexe ; de là cette neasemMapea oori*
|)oretle, psychique et intellectuelle , des e^fiuits avec leuf^
parents, et la raison de leur amour réoiproque.
(lue la science se mette dotic en harmonie avec les dogmes pri-
mitUs de ta Geaèse^ si simples, si naturels < et en même temps
si persHasib^ et elle pourra saisir quelquesr-uus des seorets du
Créateur, oomm^ Topt prouvé les bellas dëcouf ertes de Newton»
de Cuvier , de Flourens , etc.
Mais reprenons notre discussion , et voyons mamtenant
comment on pourrait faire sortir la vie de l'iorgamsation*
§XXUI. .
tti .les pbysiologiate^ persistent à soutenir que la: vie o-est qa'un
résultat» évidemment elle n'existera que qiiand les organes seront
fermés*
Hais alors, demandecons^notts, quiest^-cequi a présidé, dans
révolution embryonoaire , à la formation de. oes organes d'où
doit nattffc) la vfe ? Quel est l'élément pnemier dans lequel se
résmne, pour .le physiologiste^ la force nSak ? Ce n*es| pus sans
doute le. système neaveux, i^i te fluide qni en estséenBlé^ cartes
mouyemeiils vitaux sont antérieursj au avëlème nerveux» Les
(}enx fie8> d'iqprès.Gabafiis , la vie de nutcition et la vie dft re-
lation, seraient Tefist^ le réeollpit de.lajBei|sibilité qainéiîde dans
— w —
te6 nerfii ; mais les^oDrb û«*8oiit que* les mùffém^ que le$ €0^
âucteunrs, et non la emm de là sensilniilé.' La açpsibilîté, en
effet', n'eel pas une sécrétion % ni -la sensation om watîère
sécrétée. La sensibiiiié est une loi , eorame la grairîtation , i'élas-
tîûifté , et la sensation est un fait, comme la chute, la déteinte. Les
nerfii conduisent la sensation , comme -le i|l métallique conduit
l'électricité. Non, le systènie nerveux n^est pas la so^ce de la vie,
puisque dans ce laboratoive intime, où se forme le sang qui ^
poussé par un mécanisme admirable , va alimenter toutea les
parties du corps, et produire ici des os,' là des muscies, là des
ner£s, les anatomistes allemands ont découvert une uHuU:,
qiiils vont- considérée comme. U forn^e première et le commiien-
cernent delà vie, et qu'ils ontappelée coUti(« orgoniftie. Cependant
il lEftUt encore aller phis loin ^ car , suivant Huiler-, la ceUule ne
peut se former que. dans on Kquidê pktHique, au fond duquel
se développent d'abord des granules aphériques* qui, rassemblées
et condensées en no^ ,. se recouvrent plus tard d'une ndem-
brane destinée à recevoir la eellule. -
Mais ee liquide plàetique , quel est-il ? Serait-ce le sang qui
se meut avant mèoM qu'il existe des vaisseaux, pour lui prescrire
une marche ? Quelle que soit la nature de ce liquide , ii y a une
poiflsaiice , une fovce qui l'oblige à se ranger d'une-cértaine ma-
niète. Cette force i répond-on , <s'est le mouvement. Très4Mett.
Nous voilà par conséquent obligés d'aller au-delà des liquidas; car
lea solides sont fof mes de globules, et les globules se meuvent en
vertu d'une force partiodière; Or ^ cette idée de fortej de puis*
sanee, domine tellement l'qbservaticm anatomique , que MeeLel
a été jusqu'à lui attribuer une sorte ';de libre, arbitre^ et nous
voilà ramenés au vitalisnfe « et presque au stabliaAisme* .
Oh ! sans doute, les recberebes des physiologistesrnfrs'anrèteront
pasià, car, on le voit, dans l'éUide de la vieil y a enooretrop
de mystères àédaircivpour qu'ils puissent regarder leurs oonnaÎB-
— 73 —
sames èomiDe.àchevé66. Qu'ils poimoiventdfcNiic bmrs iavaaii^»-
tkMi9 1 Car V4k ûe vôokiiéat pas râmoniec à TorigiBe méoàe de la
vie^ à quoi boh tsDt de travaux ? Qu'ils appellent àieâr secours la
physique et la ohimie ,' qu'ils s'armeDl du iuieroscope pour l'a«-
nalyse^des solides et des Éuides, pui^ f quand ils auront- s^isi en
quelque sorte la vie au passage, ils poiis.iiidiquenintJes aiguës
particuliers qui peuvent servir à In distinguer dans son principe.
Hais jusque-là « qu'on noos permettB de.* reconnaître avec
BrouÊwm, : une ptiisaemce^ une forée kmte dmn% qui préside à
la formation des- iieeus prnnUifs du corps , et qui préivoit plus.
tard à leur entretien parles mystères d'une chimie vivante. Or,
celle puissance d'initiative indépencknte.eVdisiînotedesorgaiMs
physiques, et dont nous constatons le^pbé»omènes,ean8 chercher
à en pénétrer le secret, doit élre sans doute , pour les oirtésiens
comme pour nous, un fait miraouleuii, surprenant, incompréiieiL-
sible ;. mais qu'ils nous disent si son existence est plus difficile à
admettre que cette existence d'une Volonté JiimylérieBe que nous
sentons tous au dedans de nous^ et qu'ils pnïclament^ du reste, avec
énergie. N'est-'ce pas-par un sentiment inné, instinoti^ que chacun
oemprend qu'une ftme existe en lui ? L'homme entend dans son
cœur l'ècho dek parole divine qui lui dit que la pensée humaine
et le sentiment humain , dans leur pnité et dans leurs rapports
bainnoniques , sont autre chose que l'exèitation si variée et si
variable r^ue par la pulpe cérébrale r 'naais* la scjeuee s'arrête
devant la démonstration mathématique de cette vérité , et en
ne peut lui demander une solution qu'elle ne pourra jamais
donner.
Que la science s'attache, avant tout, à découvrir les
prhicipes , sans vouloir eit^ pénétrer Tessenoe , et de ces principes
décottlerxuit , eomosede leur source, ces lois adnMrables que
Mesaton- a eu la gloire de forlnuier pour les aciences pjiysîqué»^,
^ que^ Buffim ^ Cuvier , FUrarens, ont formulées pour lea idenoes
— Sns —
p^stÀlogiqms. Àlbn, Iwatà^tàsme Mlve les fbiaoaèots
psychologiques ^t les pbénoihènea physiologiques; dariendn
tout aussi flagrant , qye ranUigomsiiie entre les fiiila physiques
et les pbénonièDes physiologiques est incoatestablfi.
Non certes, il ne suflSt pas d'étudier f hooime physique, mais on
doit étucUeraussii'Jiomroe physiologique el Thomne saorsl. Si^daos
Télre animé, eonmie l'a si bien dit Buion, la matière est moins le
sujet que Taecessoire^ dans l'homuM, ce n'est pas seirieqieat la
vie , c'est Timé qui fait proprement son existence* L'homoM, eu
effet , est le seul être orée qui se oonpaisae lui-même, et qui
connaisse Dieu. L'homme est bien effectivement un animal bu--
main, mais associé à unepuisejance spiriluelU- C'est en mAme
tanps l'homme physiologique des sens , qui a tous les instincts
de ranimalité, et l'bonune spirituel qui a la conscience de sa
liberté et dé là puissance de,6a volonté , pour obéir ou oomraaodcr
libreraettt à ses passions.
N'insistons p|s davantage sur un. sujet déjà traité longue*
ment, et voyons actuellement comment Dieu, en père at*
tentif aux besoins de ses enfants , complète comme tuteur ,
instituteur et juge , Toauvre qu'il a commencée comme auteur
et législateur. Car , jiessieurs, ce n'est pas unei chose moins
merveiUeose que la vie , une fois établie en existence formelle
dans un foyer particulier , se développe et .se copserve, nudgré
l'effart des puissances extérieures qui Rendent sans cesse à la
ëétmire<
Tel est , en effet , le mode d'existence des corps vivants, qir'Qu
dimit que dans le vaste domaine de la niture, il existe une fonte
à la fotsqicbée et palpiUe, exetçsnt sa violence partîculièrettsiit
sur l'espèce humaine* Tout corps ovgsaidé semble occupé à^lsitter
- 75 ~
4sofiirê mitle agents de desimclioo prêts à le précipiter dam le
iûîtoibeau, avaiHleterxm prescrit par la nature; et bieQtôtii
succonàberâit , s'il n'avait en lui un principe permanent de
i[éactioD« , , .
Voyez rhoihroe au milieu de ses- semblables , et remarquez
coiDbien promptement doivent s*u8er les ressorts de ^ vie, au
nirlieu des intkiences sociaIes<|iii rentourènt* La vue se fatigue par
les lumières artificielles ; l'ouie , par des sons trop répétés , et
surtout par la parole qui manqtié aux animaux ; Fodorat , par
des «deurs dépravées ;^ le cerveau, par mille préoccupaUons ;
tout le système nerveux enQn, par mille^ affections que la société
donne seule, ou du moins qu'elle multiplie. Aussi la mort
amenée par la seule vieillesse, est-elle deveaue une espèce de
phénomène.
Ajoutons à de tableau le nombre prodigieux d'enfants enlevés
dans la preiÀière année de leur existence , et nous admirerons
davantage les lois conservatrices de la Providence, qui a établi
une si admirable harmonie entre le nombre des morts et de$
vivants, que, quelle que soit la -quantité relative des individus i
l'espèce se soutient toujours.
Cependant, cette faculté de conservation a ses limites. La durée
de notre existence est renfermée dans un certain cercle d'années
qfte l'on ne franchit jamais^
L'homme né de la femme vit peu de jours , et il est rassasié
d'angoisses. Ces paroles de Job , malgré les 'promesaes d'une
philosophie qui cherche en vain à flatter l'orgueil de l'homme
par ses vaines promesses de bonheur et d'indépendance , sont
encore aujourd'hui l'etpression vivante de notre destinée sur
cette terre.
Quatre-vingt-dix ou oent a^, voilà, suivant B^ffon/ la dorée
physiologique de la vie humaine ; car , ajouCe-t-il , rien ne peut
changer les lois qui règlent le nombre de nos anifées.
~ 76 —
Une vie séculaire, voilà, selonr M. Flourèns, ce que la Provi-
dence a vouiu doilner à l'hûmme. Bien*peu arrivent à ce grand
ternie f mais aussi , comme le remarque ce savant phvsiotogiate,
avec nos mœurs, nos passions, nos misères, l'homme ne meui^
pas , il se tue»
Et encore ne tient-il pas compte de la* souffrance, des maia^
dies et de la fatalité de leurs effets , qui pèse sur Thomme ,
depuis sa chute , d'un poids plus lourd encore que ses pas-
sions.
Quoi qu'il en soit, une vie séculaire n*esl pooriant pas un
phénomène^ et dans notre ville, un relevé statistique des décès
que j'ai dressé et qui comprend une période dé dix ans, de 1825
à 1835, m'a présenté huit décès de personnes qui avaient fourni
une carrière de cent ans , savoir : 3 garçons , 1 veuf , 2 filles
et 2 veuvesi
Quant à ces cas rares de longévité extrême, qu'Hallér a réunis
et parmi lesquels on en trouve un de 169 ans, ce sont des
exceptions qui sont comme des vestiges de la longévité si extra-
ordinaire des premiers Ages de la terre.
Il est donc certain que la vie, comme tout ce qui se passe dans
l'économie animale , est soumise à des lois fixes , invarial)les.
Si t:haque espèce a sa taille distincte , sa durésp déterminée
de gestation, sa durée particulière d'accroissement, pourquoi
donc , comme le remarque M. Fiourèns , la vie n'aurait-elie pas
aussi la sienne ? *
Eb bien ! cette durée est parfaitement réglée , déterminée.
ff La dtirée totale de la vie , avait déjà dit Buffon ,' peut se
mesurer en quelque, fiaçon , par celle du tem|is de l'accroisse-
ment. »
Si' Voa vérifie le rapport entrevu par Buffon sur l'observation
des phases successives de la vie des animaux , on trouve qu'il
est vrai.
— 77 —
Le vrai problème* le problème .physiologique^ ditM^ Flou-
réiis , est poçé ; il a*agtt ^àe sdyoir consbieD de fois la durée de
Faocroisaemerii se trouve comprise dans la durée dje la vie. Une
seule chose manque à Bu.ffon, c'est d avoir connu le signe certain
qui marque le terme de l'accroissement. Je ti;ouve ce signe,
continue M. Flourens , dans larjiginion des osa leurs épiphyses.
Elle se fait, dans le chameau, à huit ans; dans le cheval, à cinq;
dans le bœuf, à quatre; dans le lion, à quatre ; dans le chien,
à deux; dans te chat» à dix-huit mois; dans le kipin»à douze ;
dans le cochon d'Inde, a sept; etc.
Or, riiomme vit 90 ou 100 ans; le. chameau eo vit 40^ le
obe^^l, 25; telMeuf,:de 15 à 20; le Uon vit environ 20 ans$
le chien, de 10. à 12; le chat de 9 à 10; le lapin vit 8 ans; le
cochon dinde, à^ 6 à 7^ ete.
I^e. rapport, indiqué par Bofibn , touchait donc de bien près
au rapport. réel. Buffon dit que chaque animal vit à peu priMi
àx oq^aept fois autant de temps qu'ils en met- à crottre. Le rap^
port supposé était donc six ou sept ; et le rapport réel est cinqi
ou à' peu près.' . ,
Ainsi , l'homme, est vingt ans à croître , et il peut vivre cinq
fois vingt ans , c'est-à-dire 100 ans; le chameau e$i liuit ans à
croître, et il vit cinq fois huit ant,c'ést-à*dire 40 ans; le cbe*
val est cinq ans à croître, et il vit cinq fois cinq ans, o'est-»
à-dire 25 ans, et ainsi des autres.
tf Nous avons donc un caractère précis., et. qui nous donne ,
d'une manière sûre , la durée de Taocroi/sseinent ; la durée de
faccroissement nous donne la 4urée de la vie* Toua.le^ phé«*
aoniènes de hi vie tienoeot les uns aux aulnes par une ehatue de
rapports suivis : la- durée de la vie est donnée par la durée, de
Taccroisseoient ; la .durée de l'accroi^ment est donné {v»r la
durée de la gestatiou; la durée de !§ gestation t par la grfiqdeur
de la tiiîUe,.etc., etc: / : •
— 78 -*
Ces nipj[>ort6 tioovMUx, indiquée {>iir H. FioUfeqs avec àne
rare sagacité ^ n'attesteiti^ils pas, MessieQrs , les ioia d'une intel*
ligetoce qui n'est pas celle de rhomme et qui doit commander
notre admiration ? - -
§xxv.
Oui , sans 4oute , il y a dea lois pour tout dfins le gouverne-
ment de la iProndenoe , et fmrtout.Mus constatons la puissance
conservatrice de la nature.
Voyez ee balavrceWient mierveitleux dans la piroportion «des nais-
sances des garçons et des filles 7 Cet éqoUibt^ si nécessaire pour
le malntif^n des populations ^ doit être par toiA le même ; suppo-
sons, effectivement, qu*il pût être rpmpv al qu'il ne naquit
qoe.des garçons ou des filles , il suffirait d'une seule généraiioa
pout* Voir di^araître l'espèce humaine^ bar, ainsi que noaa
Pavons prouvé, les espèces qui mx une Ibis ^ssé d'exislèr ne
rippararssem plus. Eh bien t partout et tt|i«»s tous les pays, on
trouve dans les naissances un nombre un peu plus conaidénible
en faveur des garçons. Buffon avait dit qu-'il uaiieait 16 garçons
contre tS^filles ,et l'annuaire du bureau des longitudes approuve
encore aujocu^-hui iiîee chiffrés. Serait'^ee an simple effet da
bàsaid ou la manifestation de cet Ordre étemel qui maintient et
conserve le monde? Messieurs, ne nions pas Tévidence^
Si le nombre d^a naissances "^ atteint un chiffre un peu plus
élevé chez les garçons, c'est que, dans le premier Age , la loi
de mortalité pèse avec un peu plus de rigueur sur les en&nts
mâles. Ainsi , sttr cent eniâMs, il en meurt à peu près sept du
sexe féminin et huit du sexe m»sculin. A Nantes , de 1 825 à
1834^ nous comptons '24,979 naissances, savoir : 12,785 en-
faïits «rAles ; 12, 1^94 filles. Différence .en plus, pour les garçonsi
591* Et, dans la même période de tei»ps> npus uouvioûa'
— PB ^
U^9K #cès de i Ml à 2^ 1,^22 gàvçonset i^iS fiUes. Dif-
féiMce en plvs podr lès gerçons v 207.
Ensoito^t rhomim n'esl-^il pas tôujoiirs exposé à pfais de
ehaneeë de mortalhé ? C'est lui qui , d'après notre élats^isl,
est chargé des travaux les plus fatigants de la vie.' C'est' lui qui
est sans cesse excité par les passions politiques , qui, cultive et
prend soin des moissons, qui'bftlit, qui entreprend des voyage
lointains et périlleux, qui est en butte aux hasards de la guerre
et aux caprices de Tocéan. Aussi Hésiode avait-il remarqué, il y
a déjà bien des siècles, que Tliomme est rabeille ouvrière, et
que la femme est le frelon qui dévore le niiel que le premier
a recueilK. Enfin , en jetant un regaï*d sur les habitudes propres
à dhaquç sexe , en tet)imft compte des passions et 4es «seès
dé rhditibe , nous ti^vons facilement encore la cause dé cette
pitfs igrande moirtalité ; car il est* certain que la femme s dont
FoifiuntsAtion phystqde est plti^ faible , trouva dans sa sobriélé
et 'Sa modération , dans lèfs égards , Tiiffsetion et le 'dévoÉment
de l'autre sexe , une espèce de garantie contre cètto fibule de
maux qui aecaklent si souvent i'bonuDe , tels que la goutte, la
grayelie^ les calculs, Tapoplexie, etc. Voyez avec queUe rapidité
s6nt emportés ces hommes, qui ne vivent qac de la vie animale?
Que de ^ves maladies vienn^t les surprendre au milieu des
longtleâ orgies dont ils latiguttnt leur oisiveté.
Pone gulm metas et mi tibi Umgior œku.
a dit avec raison l'école de Salerne.
Hais, en dépit de tous oes graves enseignements et des hautes
leçons de l'antique sagesse, l'Intempéramoe-, la gourmandise et
kl volupté resteroQt éternellemem & ht mode; partout, l'homme
cherchera à exciter ses organes, comme s'il était pne^sé df cwso-
Bier le peu de jôufs que la 'Providence lui réserve. ^
-- 80 —
dépendant vtl y a no autre 'fléau qol aciéautirait promi^taMilt
r«8pèce humaine, sans l'ialenrëntioo tl*une loi provhjeetîdtle*
Ce fléau, c'est la guerre , qui,- toujours et dans tous les lieux de
la terre, a porté les peuples à s'armer réciproquement les uns
coîitre les autres.
0 Dans le vaste domaine de la nature vivante, dit Ml de Hatstre,
■ • • •
il règne une violence manifeste, une espèce de rage qui arme tous
les êtres m mutua fanera. Dès que vous sortez du règne insen-
sible , vous trouvez le décret de la mort violente écrit sur les
frontières mêmes de la vie..;...
m É
a U y n dea insectes de proie , des reptiles de proie, des ci-
seaux de proie ^^deapoîssoi^ de proie, des quadrupèdes de proie.
Au«desius de ces nombreuse ra^es d'animaux est placé rbomme*
dont la main destructive n*épargoe rien de. ce qui vit; il tiie
pour se nourrir, il tue pour se vâtir, il tue pour se parer, il
tue pour. attaquer, il rtue pour s'instruire, il tue pour, s'amuséir»^
H tue pour tuer. / . «
Et ces épidémies meurtrières qui ont ravagé le naoade à di*
verses époques delà civilisation? Ne dirait^on fMs, en v<^yant
succomber Tbonime de toutes parts , dans ces temps de calami-
iés trop riches en catastrophes funestes, qu*il va se faire une
grande diminution de la quantité de vie^sur le globe.* Eh bienrf
grâce à une loi providentielle , les pertes causées par ces fléaux
se réparent promptement. Lesmoyens de subsistance devenant
plus faciles , les mariages sont plus nombreux , et les naissaoces
remplissent bientôt le vide occasionné accidentellemetit par une
mort extraordinaire. Ainsi , il r&ulte des tables publiées par
Messance , dans son ouvrage sur la population dé la France , ei
de la statistique de Tabbé Expilli , que les pertes éproirr)3es par
b-pôputaiion de Marseille, lofs de la mémorable peste de I720y
furent bientôt ré(mrée9 , et que, malgré Ig dtmiuutioaHtB^hflbi^
— 81 —
tants , les mariages furent plus nombreux et plus féconds aussitôt
que la grande mortalité eût cessé.
Après la peste qui désola la Pr4isse et les pays voisins, en
1710eti71t, Suismich. nous apprend que le nombre des mariages
doubla.
A Nantes, après Tépidémie de choléra qui, en 1832, enleva
3,460 habitants, les mariages s'élevèrent à 650, tandis que Tan-
née précédente il n'y en avait eu que 569. En 1835, également
après une épidémie de choléra et de dysenterie, ils montèrent à
686. On dirait que les organisations qui survivent « ont
été comme j^trempées par la maladie , et transmettent phis vive
et plus féconde cette flamme de la vie qu'ils ont conservée ; re-
marque qui me semble d'autant plus juste qu'elle a été feite pour
les animaux après les grandes épizooties.
Ainsi , toujours et à toutes les époques de sa vie, Thomme
est soumis à des lois fixes et invariables. Il y a des lois pour
sa naissance, des lois pour sa conservation , des lois pour sa
mort.
Reconnaissons donc cette force universelle émanée de l'idée
infinie qui partout crée, forme, anime, et qui met en mouve-
ment ici le monde extérieur, là, la formation organique,, plus
loin , la vie morale.
§ XXVI.
■
Mais cette force qui doit être actuellement, je pense, une vé-
rité de sens commun , et qui , de tout temps , a été connue par
ses actes, va prendre, en médecine, lé nom de foret midi-
cairke.
Cette force , à laquelle personne n'a voulu donner une exis-
tence substantielle, est cette loi parfaitement connue et appréciée
des aneiens, en vertu de laquelle les corps vivants , après une dé-
6
— t« —
vialiott, après un état apormal grave, ae réparmi d'eux-môOMS
et reviennent à leur état physiologique.
Les efforts 4ù la nature loédicatrice étant le résultat d'uae loi
de conservaliott , doivent être ordisaireménl salutaires. .Voilà lé
Ti Bsiov d'Hippocrate,ce quid divinum que quelques médecins aot
parodié en quid igMtum* Sans doute i cette force opérant {mut
nécessité, en quelque sorte, et non par iAtelligonca, a besoin sou-
vent d'être modifiée. Aua^i Stahl , admirant avec quelle barmoiite
toutes les fonctions entrent en action pour arriver h un but
prévu , a-t*il peul*àtre trop compté ^r cette teodaoce lieureoee
de la nature agissante; nais convenons ausai qu'elle conduit sou-
vent nos mouvanaents vitaux avec une sayesae à lequelle doit ae
Sttbordooner le bible sagesse du médeem.
Et Broussais lui-ménie ie reconnaît « quand il dit : « Il est uoe
Providence intérieure dans l'organisoie è kqueUe le médeoin qui
veut guérir doit s'en rapporter pour lesoenipositions, tes dépura-
tions des fluides et des solides. Cette, Providence n'est autre que
les lois vitales dont le secret nous échappe. »
Néanmoins , comnae à côté de cette force qui protège , il y
en a une autre qui détrtiit, de môme qu'à eôlé 4e l'attraolioû
il y a la répulsion, à côté de la santé, la maladie, à côté de
la vie, la mort, Dieu n'a pas voulu que le médecta restât inao-
tif en présence des souffrances de ses semblables, et il l'a appelé,
au contraire > à partager en quelque sorte ave^ lui le sublime pri-
vilège de rendre la vie et la santé aux hommes. Noble et divine
mission pour qui sait bien la compreadre, Messieurs I Aussi ,
combien j'aime cette maiime de notre bon Ambroiae Paré «
écrite au-dessous de spn buste , dans le grand amphithéàUre de
l'école de Paris : Je le pansay , et Dieu le gua$rit. Sans doule >
ce sont là de belles et immortelles paroles , et qui résument
U médecine tout entiàre.
Il est donc vrai , nous sommes les minisires de Dmi ; noee
— «3 -
j^nsoRS et il guérit; il nous associe à son eeuvre, et le sceau
de cette alliance est la charité. De ta ces belles paroles d'un
ancien médecja : Tanla est mkr Deum , religionem et medicum
eatmêxio , nt rinè Deo, et reëgUme, iiuUua exaetuê medicui esse
qmeaL — Homineê ad Deos nuUâ re prcfiuê oicedlmt , quàm
àalulem hominibus dando, avait dit avant lui Cicéron.
Ouif Messieurs, l'idée de providence, d'harmonie, de force con^
servatrice et réparatrice, doit être l'idée mère de toute observation.
S'il y a trouble dans les fonctioBs vitales , c'est que le- mal a été
introduit dans le monde et que la vie est une épreuve ; s*il y a une
médecine, c'est qœie Trèê-B^ml « produit de to terre tout ce
qui guérit; s'il y a un médecin, c'est que Meu a voulu que
rhoiDoae se dévooAt aux hommes, $e$ frères en douleur.
Voilà* pounpioi le oiédecin doit être doué de cette foi qui
transporte fes montagnes, de cette charité qui fût des miracles,
ceinme le dtsail de Hécsniier le D' Gtbert.
S'il ne doit pas av#îr^ une eonfianee iilimiilée dans la puiasaiioe
de son arl, dtt moins ne doit-il îamats déeespérer, puisque ce
n'est pas lui qui guérit, et que c'est le secret de Dieu; mais il
censollera à la fois les mouvemenis de la vie humaine qu^l a sous
les yeux,, et la Providence -qui en règle«^ toutes les lois. Il doit
avoir de respéoaaee dans son art pour relever le coear et le cou-
rage de see malades; et , comme poor hw l'homme n'est pas un
simple mammifer», il aara cette bonté sympathique qui ranime
les fioroes de la vie , el il se rappellera celte beUe maxime ^ne lé
ciel semble Mroi^mi»dans le conir de Fbonaine :
Haudigmru mali, mimrie emccturrêre disco.
Puis, enfin, qoaad fiinrèt est défmtlivcroQiit prononeA, quand,
malgré tous ses soins, toute son habileté, toute sa science, Le
médepÎD p'aura pu ar rftter celte heure suprême que aeas oonnat-
— 84 —
Irons tous, slaitLêuni est omnibus semel mort, alors il s'iocli-
nera devant les décrets éternels de la Providence, et il se cooso*
lera par cette pensée chrétienne, que la mort n*est pas l'anéaDiis-
sement de notre nature, mais le terme de potre vie; que nos unis
ne nous quittent pas, mais seulettient qu'ils nous devancent ; qu^ib
ne sont pas saisis par la mort, mais qu'ils entrent dans l'é-
ternité. .
§ XXVII.
Telle est i en effet , la condition de rhomme ici-bas. « Telle
est, pour me servir des expressions de saint Grégoire de Namnze,
la vie de nous autres mortels,^ tel est le jeu de la scène du monde;
nous sortons du néant pour vivre, vivants^ nous sonunes'détruits.
Que sonmies-nous ? un songe inconstant , un fantôme qu'on ne
peut saisir, le vol de l'oiseau qui passe, le vaisseau qui fuit sur
la mer et ne laisse point de traces, la poussière, uqe vapeur,
la rosée du malin, la fleur aujourd'hui naissante, aujourd'hui
dessédiée. »
Mais, soyez *en bien convaincus. Messieurs, arrivés à ce terme
que nous croyons la fin de tout, nous ne mourons pas; nous
sortons de ces tombeaux vivants , dans lesquels notre àme était
retàiue, pour entrer dans un autre séjour où tout va commencer
pour ne finir jamais. Non, mourir, ce n'est pas cesser d'être; et
la mort, que l'on appelle avec plus de raison cessation de la vie,
arrive par la privation de communication entre le foyer subjectif
et le foyer objectif.
a Allons, mon àme, disait Descartes sur son lit de mort, il y
a longtemps que tu es captive, voici l'heure de sortir de prison;
il fiiut sbuffirir la séparation de ton corps avec courage et avec
joie. »
« La mort et la vie , avait aussi dit saint Grégoire, quoiqu'elles
— «5 —
paraissent deux choses opposées, communiquent entre elles et
se remplacent Tune par l'autre. Je ne sais, ajoute-t-il, si ceCte
séparation qui nous délivre des maux présents et nous codduit à
une vie céleste devrait avoir le nom de mort. La seule mort véri-
table, c'est le péché , car il est la ruine de l'âme, ii
Non, la mort ne consiste point dans la destruction des diffé-
rents éléments de la vie humaine , elle est seulement le résultat
de leur dissociation. Et , si la vie n'est pas le produit de la matière
affectant telle ou telle forme , à plus forte raison l!àme pensante
ne peut-elie être née delà vie organique. Eller existe primer-
dialement en germe, pourquoi donc périrait-elle avec le corps
qui ne Ta pas produite? Or, il est certain qu'il ne peut l'avoir
produite, puisque, pendant que la matière change continuelle-
ment , l'idéal persiste; puisque, de la plus tendre enfance jusqu'à
Tcxtréme vieillesse, nous sentone toujours en nous le même
moi.
L'âme qui tend sans cesse vers l'infini, vers Dieu, principe,
centre et but de notre vie, fait, dans la mort natupelle
d'une vie à son terme, ce que feit l'enfant en sortant du
sein maternel, elle rompt Jes liens qui la retenaient dans cette
prison où elle ne peut plus vivre, et la mort naturelle, comme
l'enfantement à terme , est un triomphe de la vie.
Ne semble-t-il pa», Messieurs, que Dieu ait voulu nous faire
comprendre par là le mystère de la résurrection ?
Voyez cet enfant renfermé dans 16 sein de sa mère, c'est pour
lui un petit monde; mais cette existence dont chaque jour agran-
dit la sphère, n'est point la même que celle dont U jouira quand
il aura vu la lumière. Elle ressemble , en quelque sorte, à celle
d'un homme qui dort, car la vie animale est à peu près nulle.
Presque toutes les portes, comme le dit Bicbat^ sont fermées
éhez lui aux seusations particulières , et elles ne s'ouvriront ,
pour les lui transmettre ^ que quand il aura vu le jour.
— » —
alors va commencer pour l'enfaBt ua nouveau m&àt
d'existence ; de nouvelles lois vont présider à son développement.
Le petit monde où il vivait est désormais mort pour lui , et une
vie plus belle , une vie plus noble par l'amour et la liberté
va briller à ses yeui.
Au lieu du sein maternel , au lieu de cette étroite prison où
il était renfermé , le voilà libre dans le monde entier. Ce n'est
jplus neuf mois, mais de nombreuses années qu*il aura à vivre.
Des rapports Jusqu'alors inconnus vont s'établir entre lui et les
corps environnants ; de nouvelles sensations et un monde nouveau
d'idées vont se développer devant lui.
Cependant, il lui fiiudra encore mourir, ou plutôt renattrede
nouveau , comme il est dît dans l'Ecriture ; mais, de cette seconde
mort sortira une vie plus beUe encore , plus noble et plus déli-
cieuse V car l'âme va rentrer définitivement dans lunité unr-
verselle, c'est-à-dire dans le sein de la Divinité. Elle aura feit
le dernier pas vers la béatitude et les pm*iiections qu'elle avait
pressenties. Or, le pressentiment, cet instinct divin, cette im-
mortelle et céleste voix, nous fournit encore une preuve de l'im-
matérialité de l'âme.
§ XXVUI.
Si, effectivement, 1^ pressentiment n'était quune consé-
quence physique de notre organisation, comment toute notre vie ne
serait-«lle qu'une longue aspiration , qu'un mouvement continu
vers la félicité , vers la souveraine béatitude qui est Dieu en môme
temps qu'il est la perfeetion infinie? Ah! disait l'orateur romain,
SI l'âme n'apercevait rien dans l'avenir, si elle bornait à la courte
durée de la vie toute l'étendue de ses pensées , elle ue voudrait
jamais se fatiguer de tant de soins. Car, à quoi bon tant de
vertus, pour arriver au néant? Le pressentiment d'une vie
— «7 ~
future est donc pour nous la garaniie de sa réalité. Sans doute «
il peut bien èire défiguré pur Ws pasaioos et la seosualité » mais
il ae réveillera , croye«-Ie bien , dans eertaiaea eireoostance8f par
kfi atimulants généraux de la vie , qui sont la douleur ei l'amôur.
Ne fioua plaignoa» donc pas« Messieurs, de la douleur ei
des souffranoes» care'est alors que rhomme, abattu dans sa fai-
blesse , se relève par les espérances et les promesses de la Divi*
Djté. Là douleufi en effet, en seeouaai l'âfloe, rarrache à Tengour-
dtaaeaieDl de la vie; elle fait naître ^o rhoeime la véritable
conscience de lui-même, et le collduit à un degré plus avancé
die perfedioD. EUe lui découvre une autre vie , eormne elle lui en
avait mouiré Tenlf ée ici^has. Voilà pourquoi la religiou seule, eu
jnstrqi^aot rbonu^e de sa eoudilion véritable , eu lui apprenant
ç» qu'il est , ce qu'if doit être , l'élève au*4esaus de ions les évé-^
oenoeais» Elle sait qu'il y a beaucoup k pleurer, beau^up à
souffrir dau$ ee lieu d'exil , et elle dit : Htuareu» ceux qui pUn-
rmt^ keurmx cew> qui êoufprmis et cette c<H»soletiou sfeat trou*
vée {>lus|>uiasaaibe qu'aucune autjre.
^ Ajossi Paecal disaiir^l : « La maladie esl l'état naturel des e^ré^
tissus, parce qu'on est parla, comme on devrait tan^ours être,
dans la souffrance des tmm • daua la prvvalion de ions les biens
et de topis les plMsirs 4es seu§ , exempt de 4oul4a les pasaioas qui
travaiUettt pendafUt tout le courade la vie; sMsambîlioo, sans
ampiçe,daips l'attente eontiiiueile de la mort; M'eat-oa pea ainsi
que les cbrétiefis d^rapeoi passer la vie?. • . • C'est fiturqooi,
e^oiptioiM^t^il,, îe lie demande autne dhuse que de prier Piéu
qu'il oaç fc^sse cetto gfAce* »
§ XXiX.
Quant à raw>ur qui eogeudre la m • qtii 4'entAelMnl, l'iMalte
4 l'aoeonpipt^ne peiMbm(t<Mrtçon cours, uou smdeineat il gitide
— 88 —
les premiers pas du voyngear dans celte rouie épineuse , maïs il
donne à Tànie la force nécessaire pour supporter les sacrifices
les plus poignants que Dieu exige de Thomme. C'est ainsi que
la douleur d'avoir perdu ceux qui nous étaient chers, ouvre notre
Ame à la pensée de l'immortalité ; notre amour les suit au*delà
de la nuit du tombeau , et le doute de la survivance des âmes est à
jamais banni de notre cœur.
VoiK, Messieurs, notre Cfêdo. Sans doute, il ne ressemble guère
à celui de ces esprits forts , de ces tètes pensantes , qui veulent af-
franchir l'esprit de l'homme du joug die la foi , pour émanciper les
intelligences et abolir définitivement les superstitions, qui sourient
avec dédain quand on parle de lois providentielles, de lois d'har-
monie, de puissance conservatrice et réparatrice. Eh bien! soit»
Libre à chacun de fermer les yeux à la clarCé et à l'évidence de
ces lois; libre à chacun de ne voir qu'attraction et qu'impulsion
dans les phénomènes de la vie , d'attribuer uniquement à l'in-
fluence de la chaleur et de l'électricité le déyeloppement vital des
végétaux et des animaux, aussi bien que la décomposition des êtres
frappés de mort , et de chercher ainsi à mettre des idées à la place
de ces croyances qui devraient rester immuables et entières ;
hélas ! nous ne pourrons que les plaindre.
Voyez t en eflet, s'ils ne sont pas à plaindre, ceux pour qui
il n'y a dans la nature ni sagesse, ni Providence, ni harmonie,
ni force conservatrice , ni volonté, ni but, puisqu'il leur manque
le sens moral sans lequel ils né pourront jamais comprendre tout
ce qu'il y a de pur, de noble et d'élevé dans ces vérités réellement
utiles, qui établissent dans le cœur de l'homme le règne de la
vertu , et dans la société le règne de l'ordre.
Jetez les yeux autour de vous, et dites-nous s'ils sont heureux
ceux qui, s'obstioant à ne pas £Eiire dériver toutes les lois
d'une loi première, immuable, étemelle, ou de la raison de
Dieu , cherchent à substituer leur influenee à celle de Dieu
~ 89 —
roéme; car, depuis que rhomme veut tout animer, tout créer seul,
qu'a-t-il donc animé , que le désordre; quVt-ii donc créé, que
la mort?
Quant à nous, Messieurs, qu'il nous !«)it.perihis de chercher à in-
culquer dans le cœur de nos fils, auxquels nous avons déjà transmis
Théritagede la vie, ces belles croyances qui nous semblent découler
des vérités que nous nous sommes efforcés de développer dans ce
travail, afin d'en faire des hommes d'ordre et dedévoûment, et
de leur inspirer delà empathie pour tout ce qui est bon, pour
tout ce qui est beau, pour tout ce qui est grand, convaincus que
nous sommes que les fortes âmes ne s'engendrent qu'au sein d*une
conviction religieuse profonde.
Et puissions-nous, sur le déclin de notre vie, dire au Seigneur
avec le poète :
Alors le front chargé de^goirlandes fanées ,
Tel qu'an vieil olivier parmi ses rejetons,
Je verrai de mes fils les brillantes années
Cacher mon front flétri sons leurs Jeimes festons.
Alors j^entonnerai l'hymne de ma vieillesse.
Et, convive enivré des vins de ta bonté ,
Je passerai ta conpe aux mains de la j[eDne8se ,
Et je m'endormiraî dans ma félicité.
RAPPORT
SUE LES
GULUS leBim FDnVQRBS
DE M. RAYMONDIÈRE.
Depuis le coauneaceroent de ce siècle » rioveniien de Papin,
rendue pratique par les travaux de James Watt, a pris une im-
portance immense, accompli une cuivre doni on n'avait pas
encore jusqu'alors sovpçonoé le pœaibilMét et est devenue l'ali-
ment et le soutien dé rindottrie. Le génie actif île Thomme en
multiplie chaque jour les applications; partout, dans nos villes,
se meuvent des métiers, des tours, des machines, entraînés
dans leurs mouvements par Tespansion de la vapeur ; ailleurs ,
cette vapeur échauffe, blanchit, produit des transformations
chimiques. Cependant j auprès des avantages et de Tactivilé qu'en
retire l'industrie, sont placés de grands inconvénients ; l'action
délétère de la fumée, qui parut sans effet tant que les foyers fu-
rent peu nombreux, devient de nos jours d'une gravité croissante ;
suspendue sur nos villes, elle y distille ses parcelles charbon-
neuses, se mêle à l'air que nous respirons, souille nos vêtements ,
— M
répand une teinte désagréable sur les monomeots de nos viHes ,
surtout dans les jours où l'atmosphère déteiMiue ne supporte pka
les gaz et les vapeurs qui lut sont étrangers.
Les goQvememenls se sont émus de cet état de choses : on
a iHiposé aux usinés de Londres et de Paris, on demande
à grands cris, aux magistrats des grandes villes de France,
d'exiger» de celles qui dépendent de leur autorité , la combustion
complète de leur fumée.
Les propriétaires de ces établissements y« doivent trouver un
grand avantage: une économie de tO pour cent; sur la dépense de
leur combustible ; pourtant, les informations que nous avons re-
cueillies , nous ont appris qu'aucun appareil connu pe remplit
les conditions imposées; k Paris comme à Londres, des appa-
reils très-compliqués et très-dispendieux ne satisfont ni leurs pro^
priétaires , ni l'autorité qui en prescrit l'usage. A Paris, aujour-
d'hui , la plus grande partie des établissements consomment du
coke pour obéir à l'artèlé préfectoral*
M. Wolski avait fait, sur cet objet, un travail puUîé dans
nos Annales. Eh bien! alors, l'auteur ne put conclure en fieiveur
d'aucun des systèmes qu'il décrivait ; plus heureux que lui , nous
pourrons arriver à une conclusion formeile.Nous emprunterons au
travail de notre trës-estimé collègue une partie des descriptions
qui vont suivre; nous y renverrons lés personnes pour lesquelles
le cadre restreint qui nous est imposé ne fournirait pas des
explications suffisantes.
Expliquons d'abord la construction des fourneaux ordinaires :
au devant de la grille, sont les portes de fer que la chauffeur doit
ouvrir chaque fois qu'il jette dans son foyer une nouvelle charge
de charbon ; la grille est composée de barreaux placés à la suite les
uns des autres, laissant entre eux un vide suffisant pour le pas-
sage de l'air.
Au-delà de la grille est une sorte de petit mur de briques ré^
*— 9fi —
fractaires, haut de 10 à 12 ceniîmëtres , ncrnimé Tautel, qui a
pour utilité de séparer le foyer dés cooduits de la flàmine^ et
d*empécher les parcelles de charbon d*y tomber et de les obs-
truer; ces conduits sont nommés les carnaux : ils circulent de
différentes façons « au-dessous et autour des bouilleurs ; après une
course d'une cerliaine étendue, ils aboutissent à la cheminée où
la flamme refroidie est rejetée dans Tatmosphère.
Ainsi , dans les fonctions de la vie animale , les aliments four-
nissent à nos organes la majeure partie de leurs principes régé-
nérateurs au sortir de l'estomac, puis, suivant dans les intestins
de longs circuits, ils laissent à l'organisme ce qu'ils contio.noeiit
encore d'utile à la vie.
De même* encore, qu'une mauvaise digestion bit perdre à l'é-
conomie béaucotip de matières assimilables, de même, aussi, les
vices de construction des fourneaux et ceux de leur mode d'alimen-
tation font qu'ils laissent échapper une partie des matières com-
bustibles. Il convient donc d'examiner quelles sont les matières
qui concourent à la production du feu ^ nous verrons ensuite
quelles sont les mesures qu'on a tentées pour rendre leur combi-
naison complète. Cette étude nous conduira à la description de
l'appareil de H. Raymondière.
Le combustible employé le plus fréquemment dans l'industrie,
et dont nous aurons seulement à nous occuper, est la houille;
l'agent de' combustion, l'air atmosphérique.
La composition chimique des houilles diffère ; elles contien-
nent ;
75 à 95 ' pour cetïi de carbone,
3,33 à 5,23 — d'hydrogène,
2,50 à 16 — d'oxygène , d'azote et au-
tres gaz, puis du soufre et dés matières métalliques et ter-
reuses.
— 93 —
L'air atmosphérique contient :
0,21 d'oxygène,
0,79 d'azote.
La chaleur est produite par la eombinaison de l'oxygène de
l'air avec le earbone ei l'hydrogène de la houille.
Cette combînaiaoQ est souvent imparfaite, et cette insperfeclion
produit l'oxide de carbone, gaz combustible incolore, et laftimée.
Quand le chauffeur ouvre son fourneau pour y ajouter une
nouvelle charge dé combustible , on aperçoit une large nappe
de charbon en ignition; la flaaime s'élève légère et sans hmée ;
et si ^ par uae ouverture de côté, on examine sa direction, on la
voit emportée d'avant en arrière.
C'est le moment où le combustible donne le meilleur résultat ;
mais il se consume ; il importe d'ajouter de nouveau
■
charbon , car , si la couche incandescente devenait trop minée
pour supporter le froid produit par une couche nouvelle , il en
résulterait un grave inconvénient.
Une nouvelle charge de charbon est donc ajoutée, toujours
inégale dans sa répartition, quelles que soient l'adresse et l'atten-
tion de celui qui la distribue; les passages de l'air, qui devraient
alors être plus ouverts ppur aider à la combustion de cette masse
nouvelle, sont, au contraire plus obstrués; la température du
foyer s abaisse , il laisse échapper une épaisse fumée.
A l'instant où la houille est saisie par l'action du feu, elle
déjuge tout d'abord son hydrogène bicarboné, chargé d'une
grande quantité de parcelles de carbone, entratoées mécanique^
ment»
Les deux causes déjà indiquées, qui contribuent à ce que ces
combustibles^ soient emportés sans avoir été brûlés , sont le re-
froidissement du foyer et l'insuffisance d'air.
L'oxygène apporté par le tirage a plus d'affinité pour l'hydro-
— M -
gène que pour le carbone, et, quand la flamme jaillit ^ elfe laisse
d'abord emporter le carbone combiné à son hydrogène sans
qu*il ait été brûlé;, or , le pouvoir calorifique du carbone étanl,
à poids égal, trois fois supérieur à celui de Thydrogène , et qui est
ainsi perdti pour le cbaufiage, était son plus précieux agent.
Maintenant que nous connaissons conuiient se produit la
fuQaée des foyers où se brâk la bouille, ootis passerons à la
denevipUon des appareils au inoyen desqueb on a tenté de la
faire disparaître.
Ces appareils seront divisés en trois classes :
i<^ Ceux par qui la fumée est condepsée ;
2"* Ceux par qui on la brûle par des moyeas cbÎAiiquf^, tels
que jets d'air ou de vapeur;
3° Agents mécaniques divers.
La cheminée de Huifnfrey Jeffrey est bk pt eroière , et , naos
m
croyons , b seule où Ton ait lente de condeaser la fîimée; oalle
cheaiinée est double ou formée d'une, série de cbemtoAes accoH*
plées; les deux sommets sont réunis par un canal de comrouniea*
tion; dans la première, la fiimée suit une dtredion ascensionnelle,
et, dans ie haut de la seconde ^ on filet d'eau froide, diniséen
une iofinilé de goutieleties , refroidit les produits de la cembus*
tion el les entraîne dans sa chttte ; on leeoeille dans vu bassin
d'eau le Boir de famée et taas les produits utiles arrachés ainsi à
la volatilisation; dans les fabriquas de cuivre, de zînc, de plomk,
on recueille des nsétaux entraînés par les courants gaseox. Dans
les bbffiiyHes de sui&la de soude, quif vomissent dans Talttiospbè^e
des qjttuitiAés eonsidérables d'acide ehiorhydriqoe gaaenu qui vont
s'abattre parfois à de grandes distances, on devrait neutraliser
ainsi leurs émanations daageraiisa&
Ce proeédé .et ceux de la 2* dasae ne sont placés là que
pour mémoire , puisqu'ils n'appartiennent pas k la asèiBe cat^
gorifi que celui doit nous avons à rendre cooipte ; e'jest paur-
— 95 —
quoi fioii» n'en donnorons fu'im aperçu, omettant roAoïe tout
ce qui n'a pas eu la sanction d'une expérience de quelque
Plusieurs apputeils ont été présentés ayant pour système un
jet d'air foreé sous la grille au moyen de ventilateurs; Taffluenoe
àe l'air sert ait à brûler la fumée , mais l'oxygène en excès à
une iMfite température, dégradait les chaud ièces de fer; de plus,
In résistance qui réaultaît du mouvement des fenlilateurs abeer^
liait une notable partie de la force motrice.
M. Fife, d'Edknbourg, a ianaginé de faire arrîvar un filet de
vi^ieor dane le cendrier; il excite un courant d'air très-actif;
probablement, aussi, une partie de la ?apeur d'eau se décom*
pose sur les charbons tncandosoents et donne naissance à des gax
combustibles.
H. ivison fiiit ari^iver son jet de- vapeur tfu^essas de la grille i
suivant quelques e^tpérimentateurs de ces procédés, ta dépense
de vapeur est supérieune à l'avantage qui peut résulter de aon
emploi.
On a fait deux fourneaux accouplés de teHe sorte que, quand
on ehtrge l'un d'eux , la fumée qu'il produit va se brAler sur les
charbons ardents du second, et we versa.
Ce système a été simpKfié par les grilles circulaires d'un de
nos eoippatviotes ; elles sent divisées en deux parties séparées par
un autel ; quand on doit charger un eôlé , on fait tourner la
grille peur amener ce c6té sur )o devant ; la fumée de U charge
nouvelle est alors projetée sur le feu de la charge précédente.
Un inventeur prétendit bire arriver le ehariMm nouveau au-
dessous de celui qui étuit enflammé 7 il a été fait sur oe système
des foyers d'appartement , mais on n'a pu l'appliquer è de grands
appareils. •
Le procédé de T>ompson a été expérimetité avec d^ grands
soins par IL Debetie « sous la direclîM de M^ Combes, eit 1844.;
— 96 -
il consiste à faire arriver de l'air derrière l'autel, dans les car*
naux. Si tin ouvrait un regard ménagé pour en apprécier l'ef-
fet , on voyait , immédiatement après la charge , circuler uae
fumée épaisse; mais, dès qu'on ouvrait un accès à Tair exté-
rieur, une flamme longue ^ brillante, succédait à l'obscurité, et
la cheminée cessait, à l'instant de vomir ses tourbillons de fu-
mée. Pourquoi ce procédé, expérimenté et étudié par des
bommâ d'un haut mérite, n'a-^t-îl pas eu de suites? Parce que
le soin constant d'ouvrir les ouvreaux immédiatement après la
charge et de les refermer graduellement, à mesure qu'elle se ck>n-
somait, devait être abandonné au chaufleur, et que nous verroas
toutes les tentatives de ce genre disparaître de la pratique, quand
il est nécessaire qu'ils soient desservis avec une exactitude continue
et intelligente. D'autres procédés, qui passeront sous nos yeux,
dans cette revue, ont été abandonnés par cette même cause.
M. Murray, de Londres, a inventé un moyen mécanique de
régler l'admission de lair dans les carnaux.
M. Pritcbard , de Leeds , prit une patente pour un régulateur
qui avait la même destination;
Ces deux inventions n'ont pu rendre pratique le procédé
Thompson.
Abordons les appareils furoivores de là 3' classe , agissant
par des moyens mécaniques : nous devons mentionner d'abord
le procédé de James Watt, bien qu'il ne soit pas complexe,
mais il ouvre la voie, la seule vraie voie qui a conduit au résultat
désiré.
Après un essai abandonné, le savant écossais fit placer entre
l'ouverture du foyer et sa grille, une plaque de fonte sur laquelle
était d'abord déposé le charbon ; quand la houille s'allumait , la
fumée se brûlait sur les charbons en feu qui couvraient la grille;
puis , quand elle était passée à l'état de coke , le cliauffeur la re-
pousiait sur la grille et plaçait la houille nouvelle sur sa plaque.
- 97 —
Cette méthode, très-eflBcace, est entachée du vice que nous avons
signalé tout-à-rhcure , la nécessité de soins assidus de la part
du chauffeur.
11 faut rapporter à ce système les grilles en escalier employées
sur les locomotives ; la charge, est placée sur le degré le plus
élevé , en avant du foyer ; la fumée se brûle sur le feu ardent
qui est placé sur les degrés inférieurs , et le mouvement de tré-
pidation du véhicule fait tomber peu à peu les parcelles de char-
bon d'un degré sur un autre ; Tair afflue par les jours verticaux
de la grille. Ce procédé n'est point applicable aux machines
fixes.
M. Stanley, disent les Anglais; M. Collier, en France, ont inventa
un appareil appelé Fire fieder, alvmniaUur du feu, en Angler
terre , et simplement distribuleur en France. Une trémie laisse
É
passer le charbon entre deux cylindrées cannelés qui servent » en
tournant, à le concasser et le laissât tomber sur f n appareil ro-
tatoire formé de deux roues portant chacune six palettes , ani-
mées d'une vitesse de 200 tours à la minute; ces paletteslancent
les parcelles de charbon dans le fourneau et les éparpillent au
hasard et assez uniformément sur le feu. Cet appareil est fumi-
vore, mais il a l'inconvénient de coûter fort cher« d'être souvent
dérangé et d'exiger une potable dépense de force.
M. Juckes a fait la première grille mobile fumivore ; c'est une
chaîne sans fin , dont les mailles sont formées des barreaux de
la grille , articulési roulant sur des galets ; elle est conduite par
deux roues polygonales qui la tendent, et, par leur rotation , lui
communiquent son mouvement de translation ^ Tune .de ces roues est
6Q^ avant du fojer , en dehors, la seconde , au-delà de l'auteU La
porte du foyer est remplacée par une trémie qui dépose sur la grille
une couche de charbon dont l'épaisseur est réglée par l'élévation
d'une vanne en tôle formant la paroi de cette trémie. L'autel est
un tube de fer dans lequel circule l'eau de la chaudière ; il est
7
— 98 -
âsm près ûe la grille pour arrêter au passage les parités de ehar-
bon non eonsumées,
Cet appareil est exploité en France par . MM. TaUfer ^ C** ,
dont il porte le nom.
« Suivant H. Combes , dit M. Wolski , le dégagement de la
a (b'mée dans ta combusitîon des houilles grasses peut être pré'»
» venue par Fnsage des grilles mobiles ; de t^us les appareils
» de ce genre qvA ont été proposés à notre connaissance , la
a grrlle mobile patentée de Juckes nous paratt donner iesmeil*
a leurs résultats. C'est un appareil fumivore par excellence.- »
Or, cet appareil a été essayé dans plusieurs établissemenls de
Paris et dp notre Ttlle, et il a été rejeté ; cela tient a des vîtes pra-
tiques qui en rendent Temploi dispendieux, et sujet à manquer. Je
citerai surtout ces articulations nombreuses , marchant couvertes
Aèt^endres el exposées k la température d'un foyer ardent.
L^appareil Tailfer a servi de précurseur à celui de M. Raynoo-
drère, lequel nous semble appelé à le remplacer partout où oa
Tavait admis , car il a (a fiicuHé fumivore dans toute la perfectiiMi
désirable et bêla sans aucun des vices reprochés à ceux précé-
demtnerit diécrits.
Un bAti carf é , en fonte , est monté sur quatre galets roulant
sur un petit rail ; cette disposition permet de retirer tout Tap-
pareil de hi cavité du fourneau, quand il a besoin d'élre nettoyé
ou réparé; parfois, aussi, il sert alternativement ù deuxcbau-'
dières*, et peut 6tfe ainsi transporté facilement de Tune à Tavtre;
de chaque côté, eti la hauteur de la griHe, sont deux vis en
fonte dont la longueur est celle de la griRe.
Deux autres vis de même longueur , mais d'un pas plus éoiPté,
sont placées au-dessous et à 4a hauteur d'en second châssis. Un
mouvement emprunté à la machine fieiit tourner les doux vis
supérieures, tesquelles, par dèut engrenages, donnent aux deux
vis Inférieures ttn mouvement d*une vitesse égale.
— w —
La grille est formée d'une séria de barréauK reposant sur
deux tringles; les. extrétottés de cer bàrreauK sont engagées
entré les filets deV deux vis supérieures ; la rotation des vis en-
traîne tous ces barreaux d'un mouvement leiH et uniforme d'avant
en arrière ; une trémie dépose lé charbon sur le devant 4e cette
grille mobile dont la marche l'entratoe dans le loyer; la parpi
de cette trémie cpii est du câté du foyer , forine uae vanne au
moyen de laquelle on régie Tépaisseur de la couche de combus-
tible.
Dès que le charbon a dépassé la vanne , ils'anamé;sa fumée,
très-légère alors , va passant sur une large nappe de fèu qui la
consume entièrement^ entièrement, car aucune trace de finmie ne
se laisse apercevoir au sommet de la cheminée , pendant tout le
temps que fonctionne Vappareil ; entre la griUe et l'autel , une
large prise d'air vient agiter encore une fois^ avant son entrée
dans les carnaux , cette masse de gaz enflammés, afin que nulle
parcelle de gaz combustible , tel que Toxide de carbone., cette
fumée invisible , n'éch&ppe à là combustion.
Nous avons vu tous les barreaux animés d'un mouvement dç
translation horizontal , mais nous n'avons pas encore expliqué
comment, arrivé au terme de sa course, chacun d'eux est ramené
au-devant du foyer poui^ recommencer indéfiniment cette fonc-
tion.
Chacune des vis supérieures porte à son extrémité une came
qui vient, en tournant, s'appuyer sur le barreau arrivé au terme
de sa course et le forcer à descendre ; les triiigles qui i^pportent
les bari'eàux sont interrompues à cet endroit.
Lei>arreau, détaché ainsi de la grille,' tombe sur un châssis
inférieur, se$ deax'bout^ engagés dans les entrefilets des vis in-
férieures, lesquelles toufe'nent en sens inverse de^ premières et
le ramènent; une oaifte send^teUe àr celte qui a iait descendre
1
— 10© ~
le barreau, le relève et le replace avec une exactitude merireil-
leuse, entre les filets de la vis supérieure.
Ce mécanisme, qui semble complexe, est d'une simplicité d'exé-
cution extrême , d'une grande sûreté de fonction ; ses imperfec-
tions même servent à la sécurité du résultat , car ces vis brutes
de fonte imprinoent aux barreaux, au lieu d*un mouvement bien
uniforme, une marche accompagnée d'un Iremblement qui dé-
gage les escatbiiies et les cendres d'entre les barreaux ; ainsi , le
ringardage n'est plus nécessaire.
Dans les moments où la machine est arrêtée, le chauffeur fait
avancer sa grille en tournant, à la main, une manivelle qui niet
en mouvement, tout l'appareil. Nous même l'avons, fait mouvoir
' eu lui donnant une vitesse décuple de celle qu'il reçoit ordinaire-
ment de la machine ; il ne prend donc que le dixième de la force
d'un homme à un moteur de quarante chevaux : ce n'est rien ou
presque rien*
Quant au service, il u'est imposé au chauffeur d'autre soin que
de remplir la trémie en évitant d'y jeter de trop gros morceaux ;
là, point de cette température élevée comme on la ressent près
des fourneaux ordinaires, point de cet excès de chaleur pendant,
qu'ils sont ouverts, ce qui rend l'emploi du chauffeur si dange-
reux dans les bateaux à vapeur, en raison de Texiguité de
l'espace.
Nous avons dit comment on pouvait sortir de place tout l'ap-
pareil en cas de réparation : sans cela même, il est facile de
changer, pendant la marche, un barreau brûlé ou hors de
service.
Ces barreaux sont aussi d'une construction nouvelle, due à
M. Raymondière : leur épaisseur est divisée par un vide qui
admet un double courant d'air.
C'est un perfectioiinement qui subsiste indépendamment de l'em-
— 10! —
4
ploi de Tappareil fumiyore ; il est ava^itageux pour les fouroeaox
ordinaires à grille fixe.
Pour conclure, Messieurs , ajoutons que plus de 1,200 brevets
ou patentes ont été pris, pour objets de ce genre, en France et en
Angleterre; que ce grand nombre fait comprendre la difficulté du
prol^lëme par tous les çflbrts. qui ont été faits pour le résoudre.
Votre Commission approuve complètement et dans tobte^ ses
parties, Tappareil fumivore soumis à son examen : c'est, à sa
connaissance, ce qu'il a été fait de mieux jusqu'à ce jour ; elle
vous propose donc d adresser à H. Raymondière les compliments
que mérite son œuvre, demande l'impression de ce rapport et
réclame, pour M. Raymondière, Tappui de la Société près de
nos magistrats, afin que l'emploi d*un appareil aussi utile soit
encouragé par leurs avis (i).
En terminant, votre Commission rappellera que l'article 40
de son règlement porte qu'il pourra être accordé, par la Société,
(1) A co rapport est joint un certificat do M. Guillemet, qui affirme
tout ce que nous avons expli€|uë des avantages de cet appareil, qu'il
possède depuis six mois ; ce certificat constate une économie éprouvée
de 10 pour cent Isur le combustible; la valeur de ce document, émanant
d'un industriel aussi haut placé que M. Guillemet , confirme d'une manière
victorieuse les détails de ce rapport.
Copie du Certificat de lU. Guillemet.
Je certifie que la grille fumivore de M. Raymondière, que j'emploie
depuis sept mois, est entièrement fumivore et qu'elle donne 10 pour cent
d'économie sur les grilles ordinaires.
liantes, lé 4 mars 1857.
Signé Félix Gdillbubt atné,
FUaUwr, nr Us Ponts,
— . 10« —
des récoinpenses aax aateurs d'inventions inportantes. Elle
VOUS demande doDC, à cette occasion, que vous veuillez bien
renvoyer à la Commission d^, récompenses la question de déci-
der s'il ny aurait pas lieu de décerner^ dans notre prochaine
séance publique^ une médaille d'argent i M. Raymondiëre.
Nantes i le 4 mars 1857.
F. HtEtTS, J. VoBczatné, A. Cknxvi^^ rapporteur.
tf • • » <
LE CHATEAU D AUX
EN 179>4«
RECTIFICATION HISTORIQUE
CONCERNANT LA AÉVOLUTlOiY.
u'On dMl le dire à la décharge de li révolelioo e
Les preecriptioDS et lue eMtsaÛMto i|in r«iiwiig|ae-
lèreot» furent d^exécrablea représaiHes centre
d'exécrables aasasakiats» n
(LAVAttiiia, Hiêfké 4»$ OmêfUuMUj loa». iv, p. 240.)
■>
Il a paru, dans le 1" n** de la nouvelle Revue de Bretagne et
Vendée, un article remarquable de critique littéraire sur les
dernières poésies de M. Victor Hugo [les Con(emplalions). Cet
article a |)our auteur M. Edmond Biré, jeune avocat du Barreau
de Nantes, qui, joignant Tutile à Tagréable, sait allier à la
grave méditation des lois et aux travaux de la {)laidoirie des goûts
poétiques. Le cbencelier L*il6pital cultivait les mus^ eu m^rne
temps qu'il servait TÉlat. Il y a temps pour tout qwind on sait
bien l'employer. Quoique les recherches historiques soient deve*
nues lobjet principal et presque exclusif de nos études , nous
n'avons pas moins goûté ce travail. Aussi , malgré notre incx>m-
— 104 —
pétence en fait de littérature proprement dite, nous lui donnons,
pour ce qu'elle vaut, à peu près notre approbation.' Il nous parait
être àlf fo^ Iteuvre d'un homme d'espril et d'un bon esprit,
qui* s'inspire <fe la.saine fradition pour apprécier les écrits mo-
dernes. Mais si nous souscrivons presque en tout au corps de
l'article, en tant que critique littéraire, nous faisons une réserve
expresse sur le préambule qui est de l'histoire. Toutefois, avant
de le soumettre à la discussion , il importe de le reproduire, pour
rendfe ensuite le jectevr: lui-même juge de cette réserve.
« Quelque temps après la défaite des Vendéens à Saveoay (dé-
cembre 1793) , dit M. Biré , Carrier lit arrêter, aux portes mêmes
de Nantes, àfiouguenais, sept on hait cents pay!^ans. Conduits au
château d'Âux, ces malheureux furent fusillés sans autre forme
de procès.
T9 Un jeune officier de Tarmée républicaine fit d'inutiles efforts
pour empêcher cette boucherie. Il refusa d'obtempérer aux ordres
du proconsttl et protesta énergiquement contre leur atrocité ; mais
il ne put ' entrainer ses soldats, auxquels il laissa du moins tout
Todieux d^une pareille exécution; Lorsque Carrier apprit ces dé-
tails , il dit froidement : « Dès que je n'aurai plus de brigands à
étouffer, on tuera les patriotes de la façon de ce monsieur-là.
Pour la révolution , ils sont aussi dangereux que les autres. »
» Ce jeune Qt généreux patriote, qui entendait ses devoirs d'une
autre façon que- Carrier, était le capitaine Léopold Hugo, mort
en 1828 lieutenant-général des armées du Roi (1). » {Revtie de Bre-
tagne et Vendée, 1" livraison de janvier 1857, p. 31.)
(1) LieuteDant-général en retraite , s'il vous platt. Léopold Hago était
officier général depuis 1809 ^ et les Bourbons briaèreot son épée
pour avoir défendu Thionville, en tS14 et 1815, contre nos amis les en-
nemis prussiens. En s'exprimant comme il le fait, M. Biré donnerait
indirectemeot k entendre qne, pour être généreux dans la RéTolution, il
fallait receler le royalisme en puissance. Prouvons-lui qu'il n'en est rien.
— 105 —
Avant de procéder à la démonstration de toutes les erreurs
renfermées dans ces quelques lignes, établissons bien la position
que nous voulons prendre. Ce n'est point une leçon que nous
prétendons administrer; nous savons trop combien nous sommes
faillible nous-méme. Nous reconnaissons, en outre, l'entière
bonne foi de Fauteur. M. Biré est un légiste habile et un lettré de
bon aloi;ce n'est pas un érudit de profession, un savant en m.
lia d'ailleurs la révolution trop en horreur, pour l'avoir jamais
étudiée, quoiqu'elle l'ait tiré, lui ou les siens, comme t^nt d'autres
ingrats, de la condition subalterne où les refoulait la vieille
aristocratie. Il ignorait que le général Léopold Hugo, père de
l'illustre poète, eut laissé des Mémoires imprimés, lesquels se
trouvent mème^ par parenthèse, à la Bibliothèque publique de
cette ville, et ou est raconté le fait en question , mais d'une tout
autre manière. Dès-lors, il ne les a* pas consultés ; il s'est borné à
recourir à la Commune et la MiUce de Nantes, par Heliinet, qui
place seulement dans la bouche de Carrier les paroles susdites
qu'il n*a jamais prononcées (tom. vin , p. 392) , et surtout au
livre illustré de M. Pître Chevalier, dont voici le texte :
« Reposons enfin nos yeux sur les hommes de cœur qui osèrent
lever la tète quand chacun était à plat ventre, et quand toute tète
La scënc se passe a Paris, ca décembre 1820 : « Dorniërement, je vouais
de soutenir ardemment, en présence de mon père, mes opinions ven-
déennes. Mon pire m'a écouté parler en silence, puis il s'est tourné vers
le général L*** qui était U , et il lui a dit : « Laissez faire le temps.
L'enfant est do l'opinion de sa mère , l'homme sera de l'opinion de son
père. >» {Littérature et philosophie mêlées^ par Vici* Hvgo^ de
P Académie française^ p. 131 ; Paris, Gharpeatier , 1841 , in* 12.)
On le voit : le général Hugo n'est pas seulement mort en vieux soldat
de la République, il a été prophète , car toi père, tel fils, et ce n'est pas
un petit honneur pour la démocratie que de compter dans ses rangs le
plus grand poète des temps modernes.
— 101 ^
qui a'âevttt ainsi tonibail sou» k> couperet dti Tarquin île Nantes.
Citons d'abord uq noble nom « si glorieux aujourd'hui ^ celui de
Tofficier républicain Ilugo , père de notre grand poète. Carrier
avait ordonné de massacrer , au château d' Aux , sept ou huit cents
paysans de Bouguenais, qui venaient de déposer les armes sous la
promesse d'une amnistie. Le jeuue Hugo défend à ses soldats
d'obéir au proconsul. Moins héroïques que lui , ses soldats n'osent
jouer ainsi leurs têtes. Il proteste , il lutte contre eux , et ne se re-
tire que devant la force , eu disant : « Vous n'êtes plus mes sol-
dats , vous êtes les soldats de Carrier ! » — ^ « Quand je n'aurai plus
de brigands à étouffer , s'écrie le représentant à cette nouvelle , je
fusillerai les patriotes de la façon de ce monsieur-là. Ils sont aussi
dangereux que les autres, n Si Carrier avait -eu le temps d'exécu-
ter cette menace , la France perdait Victor Hugo. » {Bretagfèe et
Vendée, histoire de la HévoluUon dans l'Otte^t, pag. 530*21;
Paris,, Coquebert, 184 , gr. in-8.)
' Ainsi , d'après M. Chevalier, suivi par M» Biré ,' il s'agit d'une
boucherie de sept ou huit cents paysans , exécutés sans jugement
au chftteau d'Aux , par Tordre de Carrier , quelque temps après
la bataille de Savenay, en décembre i793. La chose est présentée
avec une naïve désinvolture comme indubitable. Commençons
par poser en fait que, de tout cela, il n'y a pas un, mot d'exact ;
et, tout en nous associant de cœur au juste regret exprime pour
la France, si elle eût perdu Victor Hugo , constatons qu'il n'a pas
le moindre fondement. Le général , son père , ne courut risque
de ta vie que de la part des ennemis de la révolution, en Vendée,
où il fut blessé grièvement à deux reprises (i); D'abord, au Heu
(1) « Touché dans mes habits par dix-sept coups de mitraille et par aoe
balle qui m*af ait fracassé le pied dans toate sa longueur, on ne m'em-
porta sur Vihiers qu'au moment oii l'ennemi s'en rendait maitre : c'était
ma seconde blessure depuis le commencement de la guerre. » {Mémoires
du général Hugo , tom. i«', p. 15 \ Paris» Ladvooat» 18)2, 3 vol. in-8.)
— 107 —
9
de ^t ou huit cents paysans fusillés sans autre fornie de pro-
ces (i), il n'y en eût réellement que 209, qui furent fusillés, il est
vrai, noats après avoic été jugés; non par Tordre de Carrier, qui
B'était plus à Nanteîs depuis longtemps, mais par celui des chefs
militaires qui les avaient arrêtés en représailles d*horribles assas-
sinats-commis précédemment; non quelque temps après la ba-
taiUie de Savenay, en décembre 1793, mais les 13 et 14 germinal
an It, correspondant aux 2 et 3 avril 1794. Cette date est par-
f^itement connue ; elle est restée gravée dans les souvenirs du
pays. tllleesT d'ailleurs inscrite sur une plaque d'ardoise, incrûs-
tée au'pied delà croix du cimetière de Bouguenais, où on lit :
Aux VICTIMES DE LÀ BELIGION ET DE LA ROYAUTÉ IMMOLÉES El!
AVEIL 1794. '
On sait que le château d'Aux ou d'O , nommé aussi la Hibau-
dière , est situé commune de Saint-Jean-de-Boiseau , dans une
hiagnilique et forte position sur la Loire. Un camp y fut établi
dans le courant 'de 1793, par suite de l'insurrection de la
Vendée, à Teffet de couvrir la belle fonderie nationale d'indret,
particulièrement affectée au service de l'artillerie de la marine (2),
(i) En 1816, du temps dô CardaillaC) le Carrier blanc ^ ce n'était
qoe 400 victimes. Voir vfi V ^^ pièces justificatives ^ la relation de la
cérémoBie fjinèbrc qui eut lien k cettJe époque à Bougueoais. Quel-
ques années après, M. le' vicomte "Walelî lui-même les réduisait, d'après
le géuéral Hugo, k 270, dqns ses lettres vendéennes (su*). Depuis
lors, c'est 7 on S0O. Pour peu que U prô^êssioà continu&t):on ne sait où
elle s'arrêterait. Il est temps de ramener ces dernières exagérations au
chiffre mathématique du jugement, 209., qui n'est déjà que trop cruel.
Voir n*> II des/y^c^y.
(2) u La commodité du transport fit établir une fonderie royale de
canons k Indret en 1778. Ils étaient fondus pleins et ensuite forés par^n
moulin à eau construit sur la Loire. Un Anglais était directeur de cette
fonderie ) le Gouvernement lui payait 2 f, 000 liv. de traitement par a», avec
— 109 "
et d*en faire un centre d'opérations militaires contre les insurgés
da pays de Rais. L*adjudant-niajor Hugo, l'un de ces anciens sous-
officiers qui portaient déjà le Mlon de naaréchal de France dans
leurs gibernes , depuis que la révolution avait ouvert la carrière
aux talents et au courage , chez le peuple du monde le plus
apte à toutpar son éducatioaet son caractère, ladjudant major
Hugo fut chargé , à son retour de la Vendée , où il avait reçu
deux blessures , de retrancher ce camp et de le mettre à Tabri
d'un coup de main. Bientôt après il y remplit les fonctions de
chef d'état-major. La garnison qui l'occupait était composée de
la légion Nantaise , du 11^ régiment ci-devant La Marrk ; d^i
8' bataillon du Bas-Rhin, des 1i« et 12"^ bataillons de Paris,
du 25^ de la' Charente-Inférieure , du 13' bataillon 4c Seine-et-
Oise, du 3' des Côtes-du-Nord et du 8* de la Seine-inférieure.
La cavalerie consistait. uniquement dans les grenadiers du 8^ du
Bas-Rhin , et l'artillerie était desservie par le môme coi'i)$ et par
des canonniers détachés d'Indret. 11 y avait aussi un noyau de ré-
fugiés du pays, hommes très-ardents pour la plu^mrt, trop ardents
même, tels que Beilver, de Bouaye, par exemple;, qui servaient prin-
cipalement de guides dans les expéditions (1). Ainsi presque toute
promesse do 200,000 liv. i la perfectioD de Touvrage. Cot établissemmit
coûte au roi deux k trois millions. » {Contmuation inécfi(e de CHis^
toire de Nantes , de Travers \ par' Proust i, doyen de la Chambre
des Comptes de Bretagne \ ms. appartooapt k M. Bizeul , de Blain.)
a Geitc fooderie , établie en 1778 ., dans la rivière de fiantes , pour
le service do la marine , est une des plus intéressantos manofaclures du
royaume , tant par son objet qae par ses moyens. » (Étrennes Nan-
taises pour 1792 , pag. 66 \ Nantes, Despilly , in-tS.)
(t) Voirie Mémoire pour Joseph Beilver^ maréchatdes iogis des
guides de Pàrmée de COuest^ adnssë à ta Convention nationale et
à tous tes répuàticains français ^xéiàigé par Léonard Leblois, défen-*
seur officieux. Mantes, Hérault, an III républicain, in>4« de 25 pageâ.
— 109 -
cette' force mUitaire se coitif osait de volontaires nationaux , de
ces intrépides et sublimes volontaires de 92 , qu'a burinés le
ciseau do Rude , pacmi lesquels on conaptaît beaucoup de pères
de famille , qui avaient abandonné femmes et enfants pour la
patrie (i).
- « Tel était alors l'état de la guerre dans notre arrondisse-
ment, dit le. général Hugo lui-même dans ses Mémoires j que,
quoiqu'il rifi.s'y trouvât intérieurement aucune troupe ennemie
à poste fixe , on ne pouvait y risquer ni ordonnances, ni petits
détachements , sans les exposer à une destruction complète.
Depuis longtemps on ne faisait plus de priisonniers d'un côté
ni de l'autre ; partout on combattait pour vaincre ou pour
mourir.
9 L'arrondissement du château d'O concourait aux opérations
des arrondissements voisins ; on marchait de différents points
SUT les rassemblements ennemi^ , et , dans ces opérations , il
fallait une exactitude mathématique, àans quoi le premier déta-
(t) Le chef-d'œuvre de ce grand artiste , etpeàt-étre le chef<d'œn?re
de la statuaire française au dix-neuvième siècle, est cet admirable Départ
des volontaires de 9^. , sculpte sur un des piliers de l'arc de triomphe
de rÉtoilo , k Paria. La Marseillaise , le^ ailés étendues , les cheveux
épara, les bras épêrdûment levés, s'écrie : Auan armes ^ citoyens!
Les guerriers de tout Hge marchent à la frontière , qu'elle montre de la
pointe de sou glaive. A l'électrisant refrain de l'hjmne révolutionnaire ,
qui emporte les défenseurs de la République , se mêlent le cliquetis des
armes , le hennissement d.os chevaux et le frissonnement des étendards.
On sent , eu voyant cette composition , que le cœur de la patrie tout
entière battait dans le Cœur de chacun.
Entre tons les exemples. de dévoûmeni dont fourmille cette. époque
héroïque , le plus mémorable peut-être fut douné par un vieillard de
74 ans , Louis Gautret , de Glisson , qui partit comme VQloùtaire porte-
drapeau dans le second bataillon de liantes. Fait prisonnier par les Espa-
gnols , il finît sa vie k Burgos. Honneur k ce vétéran de 92 !
— *!• —
chemenl Arrivé courait risque d'être anéanti avant la jonction des
autres, p (tora. !«', p. 21.)
Le bonheur avait couronné toutes les tentatives qui avaient eu
lieu jusque-là, lorsqu'une expédition, composée de fDrces insuffi-
santés , souS le commandement du capitaine STercadier i dii2^
batailloi) de Paris, eut l'i^sué la plus funeste.. Ce détachement,
qui était fort de deux cents hommes feulement, ayant été dirigé
sur Vue ,-par l'ordre du général en chef Vimeiix , pour rouvrir
les communications avec Paimbœuf, fut taillé en pièces, et il
eut même été totalement anéanti , sans l'avis officieux d'un
paysan patriote de Saint-Jean-de-Boiseau i donné au campr Uoe
autre colonne , formée à la hâte , des gardes rassemblés , * se
porta aussitôt , par les traverses , à son secours, et parvint à en
sauver les débris, réduits à soix^.Qte'dix bomines. «Le capitaine
Mercadier , tous ses officiers et cent vingt-trois sous-officiers et
soldats , avaient été tués ou piris. Uîi bruit , que rien n'a ea^-
core démenti , ajoute le général Hugo , courut que ce malbeu-
reux capitaine et' le lieutenant Lévêqge. avaient été martyrisés
dans Rouans. » (pag. 33).
On comprend quelle exaspération et. quels affreux désirs de
vengeance devaient laisser au cœur de camarades survivants
de pareilles mutilations. Un autre fait servira encore à lesexpli*
quer; il me vient de bonne source, je lé. tiens de mon
père, qui, lui aussi, quoique fonctiontiaire civil, portait alors
lés armes pour lallépubjiqu^. Dans une sortie faite du côté de
Saint-Fulgent , par la garnison de Montaigu- Vendée, un pelo-
ton , qui était quelque peu engagé dans les terres , rencontra,
sur le chemin de Puygreffier , le cadavre d'dn soldat républicain
qu'on reconnut. U avait le ?enire brûlé pai* un brftsier éteint,
et le corps , examiné avec soin , ne présenta aucune autre bles-
sure grave. T«Ue était la barbarie des traitements exercés par
les paysans sur les prisonniers , surtout par ceux 4e h bas^e
— lit —
Vendée , plus féroces encore que les autres (i) , que les répu-
blicaiBs se tuaient eux-méines pour ne pas tomber vivants
eotre leurs mains. C'est ainsi que les deux braves généraux Haxo
et Moulin se brûlèrent la cervelle , pour échapper à une extré-
mité qu'ils jugeaient pire que la mort (2).
■ ... I ■ I ^^.^.^ y. ■■«■ .É.- • I1P.PI..P»
(1) m»* de la fiocbeîacque&tt le recoxaitt elle^iotaie dans ses Mé--
moires : m Les révoltés du district de Machecoul eurent encore de plus
grands succès,, dit-elle , mais ils en usèrent pour faire des atrocités ,
etc. » (Chap. iv.) C'étaient les dignes héritiers des Bas-Poitevins , qui
s'^cnaient , en 1622 , dans leur chant catholique populaire sur la dé-
ooafitnre de Soubiss et de ses gens , dans 111e de Bié :
Vertu Dé ! la grand boucherie'
Qnelan Ait fat daa in joumau !
Y cré que pu do quatre mille
Furiint guerjr de tou lour m au.
Vive le Bé , netre bea sire !
0 a'ea fut jamexin itau*
Qnond y ontondy la huée
Et la chasse dos parpaillaux (huguenots) ,
Y ve j>ris ma gronde coîignée
Et lez fandex quem' aaviaux.
Vive le Bé, etc.
La génie PoiÉevin^rie^ lot de aouvea renconjne^ divUie in
beacot de peces^ 1* part. , pag. 36. A Poeters ^ pre Jon Fleures^ am-
primeur et librére , 1660, pet. in-12.
(2) Enthousiasmée de ce& traits , la Convention décréta qu'il serait
élevé k Tiffauges un monument \ la mémoire du général Meulia 4 et
que les noms d'Haxo et de Moulin seraient placés en tête d'une eolonne
de marbre , élevée dans le Panthéon , avec cette inscription : ixs sa
nonnJïaxaT la momt , pocr un pas tomxsr airrax lbs mainb nss
BRIGANUS.
Le frère aîné do Moulin devint ensuite Fun des cinq directeurs de la
BépubFique française. — Haxo , au rapport d'Âubertin , citait souvent
ces vers philanthropiques du ebanlre de la Pharsale t
Vniéa bpUi
Frermta civilis, vidis dOivire saltUem, (Lucah.-)
0 On peut avancer, dit à ce sujet un autre témoin oculaire «
le général Aubertin , dont les Mémoires ont été pubUés sovs la
Restauration, avec ceux de son confrère d'armes Hugo, ce qui
impliquerait plutôt de Tatténuation que de l'exagération de- leur
part; on peut avancer avec certitude, que les actes de cruauté
exercés dans cette guerre, par le parti vendéen, surpassent ceux
commis par le parti républicain (nous n'entendons parler ici que
des troupes). Les deux partis avaient cela de commun, qu'ils
mettaient à mort leurs prisonniers; mais les soldats républicains
ne faisaient usage que de leurs armes pour ces exécutions , qu'on
leur commandait légalement, si Ton peut toutefois employer cette
expression;- tandis que les Vendéens torturaient souvent leurs
prisonniers de la manière la plus affreuse. Pour des hommes que
leur profession habitue à braver la mort sur le champ de bataille,
le supplice de la fusillade n*est rien ; mais une souffrance prolon-
gée , les terribles angoisses d'une longue et cruelle agonie, voilà
ce que chaque soldat de l'armée républicaine avait à redouter.
Combien d'officiers, de chefs,. de généraux même , se sont donné
la mort volontairement , plutôt que de tomber entre les mains des
Vendéens. Presque tous avaient un piiUAei destiné à cette fin ; ils
le portaient constamment sur eux , et se tenaient prêts à en faire
usage.
n On a beaucoup calomnié les troupes républicaines ; on a
exagéré les excès qu'elles ont commis. Nous ne voulons pas atténuer
ces excès ; ils ont été nombreux et bien condamnables. Mais le
soldat n'a- 1- il pas été excité et entraîné par l'exemple de ses ad-
versaires?. • . . Si les chefs républicains se décidèrent à mettre
à mort leurs prisonniers , ce ne fut que par représailles , et parce
que Charette, le premier, leur en avait donné le funeste et ter-
rible exemple. (Voir Pièces juslificatives , n^" I.) Les paysans ven-
déens, naguère doux, humains, hospitaliers, étaient devenus
encore plus féroces que leur général. Ils exerçaient sur les pri-
— il3 —
sonniers tombés entre leurs mains, tous les genres de torture
avant de les fusiller. » (Pag. 121 , 122 et 1&8.)
L'illustre général Kléber , racontant la campagne de l'armée de
Mayence dans ces mélmes parages^ dit à son tour, avec l'accent
de tristesse que devait éprouver un cœur français : « Je ne pus
m'empécber de gémir sur le sort de ces infortunés habitants qui,
de paisibles citoyens qu'ils .étçdent , égarés et fiinatisés par leurs
prêtres, devinrent autant de forcenés altérés du sang humain, et
qui , repoussant d'une oiain rebelle les bienfaits qu'un nouvel
ordre de choses v^ait leur offrir, couraient à leur ruine et à leur
destruction certaine, a (Sàvaht, Guerres des vesfkdiens et des
chouans contre la République^ totn. II, p. 140.)
Mais ce n'était pas seulement à subir les longs et cruels suppli-
ces des anciens martyrs, qiie les républicains étaient exposés avec
les Vendéens ; sortaient-ils seuls ou en petit nombre de leurs re-
tranchements, ils couraient riscjuç d*ètre tués par un ennemi
caché dans les broussailles , sans pouvoir du moins disputer et
vendre leur vie. Nous avons connu un réfogié de Montaiga qui
lut manqué d'un coup de feu , en prenant l'air dans l'avenue da
château d'Aux. S*avançaient-ils dans les terres ou même sur une
route, ils périssaient livrés par les femmes et les enfents fanatisés,
qui les signalaient aux rebelles sans qu'ils s'en aperçussent, ou
trompés par les apparences. Us rencontraient, en effet, des pay-
sans qui paraissaient s'occuper d'agriculture ; ils les prenaient
pour des cultivateurs , et c'étaient souvent des asuKissins. C'est ainsi
qu'eut lieu le plus horrible meurtre de guet-apens dont les an-
nales du fanatisme religieux et de l'égarement politique puissent
faire mention.
a Un paysan de Sion travaillait dans les terres voisines de la
route de Renpes, et tenait caché près de lui un fusil chargé
à balles. Un soldat convalescent d'un coup de feu reçu à l'ar-
mée du Rhin , allait se rétablir chez son père, et malgré tous
8
-iU-
re$ consërts dé Ae pas dé))as^^ l'èscûrte de la dili^ëhéé, s'en
était séparé à la vue d^ s^on tiHàgé: le paysail le Voyant Vènfr ,
s^en&busque, Tâjastè et Téténd àans vïe. A )peine le vit-it èii cet
^\à\ qu'il couriit èVec sa fehlmé pour dépouifler sa viclîmè : un
pôrteféùt^le cbntièViâtit uh'é feuUle de routé et un -haVres^aè nnil
gàimi forment Te iexA hvXln qu'dTé leur {Présenté. L*éscôrte àé
ta dîligènée ayant paru ^re^ûe aussitôt à^rès 'tét 'aésaâsihlil , Yé
paysan ^t sa femme se sàûvërtïht, et on ne put les réjôitidrè^
pd1it)e 'que Tèk trotlipés ne pôWàiént s'àllacher à leur potArsuité.
ftendbs cTre^ eût , un voisiii leur ^'t la feuille de route , et As
y recbnn\ireht le ïiom et le signalement de leur fils tmfque.
Alors la mère se préAipiU sàr un coûtéaù, e^ lepèrè/dâfn^un
égùll4ésél5pdr,àHarni-ïnèitaé te livrera ta Jusftlbè.D {tbid.p. 54.)
Àti Voyait 'dû générât Éû^o, Joigrionns le t'ém'oigntigè d'iAi
écrivain royallète , aricièh vicàire-génféral de Luçon , émigré ,
depuis év%è â'Ot'féanè. Il vient de s'agir d'un fils, H s'agit
maitiVenkiit d'un tnàïtre.
'^ 1.BS habitants 'ih'ôà royalistes qui avaient quitté la Vendée,
y VeiMrërdnt ^ëti 'grimd riombré (^796). A cette ocCàsiàh, il ar-
riva j3r%s de Vuôl une bieh triste aventure. Un propriétafire des
environs dé là ftodhë-SèrV?è\re, voulant rentrer , avait Aiit donner
Tordre à ses iérAiiérs de venir à Gantés cherdfier ses effets ^ur
se^t du liuft chàrreàes : H àccotnpagnà lùi-mêihie , à dieval , ce
(Convoi astez noinWeux. Pétidànt tout le Voyage , il ^e cessait
dé |>4rcdùnr cette ligne de chàrriôts, rnslultànt les pauvres
VendééAn^ et leur reprochant , 'avec Tes e^re^ions lès pitts HAot-
tlliaiÀfô^ l^utitHé de leur insurrection. Péndàtnt deux jours ,
les paysans ne répondirent rien à ces odieuses provocations :
arrivés au fhîlieu dfu Bbcage, ces tnsàttes continuant tdùjouVs,
les térinfér^ prièrent leur maîti^ dé Cesser ses propos injdriettk.
ri h'^h tint aiiduh étimptè et rédoubla encore ses invectives.
Ettéà ilrritèrënt enfin ces cœârs vendéetis, et to^s ces hommes
— 115 —
se iupprtchant «ponianément du républicain : « Motoaieur notre
mattre, lai crièrent-iis ^ ne badinez pas davantage! » Celui-ci
aurait dû comprendre toute l'indignation qui brUlàtt dans leurs
regards et en redouter les suites. Loin de Jà, il se mit en
colère et s'emporta en menaces: « Le temps est venu^ leur
orîa«t*iI, où vous allez payer votre révolte, w Alors les paysans
l'enloiirent , lui ordonnait de descendre de cheval : il refuse, on
le renverse. « Faites votre acte de ooûtrtlion , lui dirmfr-ils. »
Et après lui en avoir donné le temps , silns lui dire une fiarole ,
ils Tassoran^èrent.
0 Ce ne fut pas le seul événement de ce genre ; bien d'au-
tres provocations semblables eurent les mêmes suites ^ et on en
vît surtout des exemples pendant la dusse, paix de la Jauaaie.
Les Meus s'introduisaient alors isolément daiks h, Vendée^ et
contre les artides du traité de paix, poiur y piUer et rançonner
les fermes où ils ne trouvaient que des femmes ; oeUes-oi allaient
avertir les Vendéeas, qui accooraient, assommaient les blet» et
les enterraient* il est mort de œtte manière près de huit cents
soldats républicains. » (MémaùiBS de ifc BrumauU de Betmre-
fard, Mque d'Orléans, iem-J/, p. 134-36/ Poitiers» Smêrm,
1842^ 2 t)oU tn-i2.)
Nous laissons de côté ce qui est invraisemblable dans le récit
du prêtre réfractaire « telles que les provocations alléguées ,
pour nous borner au fait : assommer, au nombre: huit cents
soldats ripubUcains, et à l'époque : après la paix de la Jaunaie.
Qu'était*-ce donc pendant la guêtre, grand Dieul Abl certes
rhainanité en gémit, mais il j avait de quoi sortir des gonds.
Les atrocités multipliées des chefs et paysans vendéens, jointes à
leur perfidie, provoquèrent la terrible représàille dont le récH va
suivre. Nous l'empruntons encore textuellement aux Mémoires
du général Hugo , nous bornant è rectifier ses souvenirs, au moyen
de quelques notes.
~ li6 —
cr Tous le» détachemenls qui se rendaient du château d*0 à
Nantes par la traverse qui passe sous Bouquenay (Bouguenais),
étaient ordinairement attaqués par les habitants de cette com-
mune. Notre cavalerie ayant souffert dans Tune de ces attaques,
l'oflicier supérieur qui commandait la colonne dont elle Esisait
partie, se retira ; mais au lieu de rentrer au cbftteau , il revint
de nuit sur Bouquenay, y prit 270 hommes et 22 jeunea filles
qu'il nous amena le lemlemain. Les écuries, les granges et les
greniers, furent remplis de ces malheureux. Les jeunes filles
furent déposées dans une chapelle : leur âge était de quinze à
vingt*quatre ans* Tel était encore à cette époque Tétat de cette
affreuse guerre , qu'on ne tombait entre les mains de son ennemi
que pour y recevoir ^la mort. Musear, commandant du poste (i),
embarrassé de ce douloureux trophée , demanda des instructions
sur la conduite i tenir dans la circonstance. On lui répondit
de garder les prisonniers, et qu'on allait lui envoyer des juges
pour examiner leur conduite. Mais^ avant l'arrivée de ce tri-
bunal , des ordres nous parvinrent de jeter beaucoup de petites
colonnes dans la campagne , et je me trouvai presque seul dans
le ichAteau, avec un grand nombre de malheureux qui ne se fi-
rent remarquer que par leur douce résignation. Je leur parlais
du désir que j'avais de les voir libres, mais tranquilles et livrés
(1) Il était, ^ la révolution, fourrier dans le régiment de Yivarais.
« C'était, dit le géaëral Aubertîn, un officier d'une grande intelli-
genee et d'une bravoure éprourée. Bans une rencontre, il reçut un coup
de feu qui le perça de part en part. On a vu ce chef , nommé quelques
années après an commandement de la place d'Ostendc , teponsser avec
succès un corps anglais qui venait de débarquer pour surprendre ce poste
important. Huscar fit trois cents prisonniers en cette occasion. » (Bfé-
moires ^ «/r. ,.p. 144, et Victoires et conquêtes ^etc,^ tom. Vm,
p. 288.)
— tl7 —
à la culture de leurs terres. Je leur peignais tous les maux qu'une
conduite hostile devait nécessairement attirer sur leurs cantons,
et tous me promettaient de suivre mes conseils ,. s'ils avaient le
bonheur d échapper au. malheur qui les menaçait.
ù Quelques détachements rentrèrent et nous amenèrent un
tribunal spécial nommé à Nantes pour juger nos prisonniers (1).
(l) Le tribunal qui jugea ces malheureux u'avait point été nommé spé-
cialement k Mantes , comme le supposait le général qui , statâonnasl au
château d'Aux , notait pas bien informé dé ce qiii se passait ailleors.
C'était la Commission militaire révolutionnaire , établie aa Mans le 1k fri*
maire an 11 (14 décembre 1793), par les représentants du peuple Bonr*
botte, L. Tnrrcau et Prieur do la Mamo \ aiosi^ Carrier n*y était pour rien.
r
Après y avoir siégé quelques jours, elle avait suivi l*armée victorieuse et
était venue k liantes, le 9 nivôse (^9 décembre). Au mois d^avril 1794 ,
époque oii elle se transporta au château d'Aux , elle avait pour président
François Bignon, nom qui est asaor conim en cette ville ^ pour juges,
£lzéar Aude, Louis-François-Antoine Chanterelle et Pierre Wolff ; et «
pour accusateur public, David Vaugeois, dont le frère ^ si nous ne nous
trompons, présidait, sous l'Empire « le tribunal criminel du département
de Sambro-et-Meu8c, séant k Kamur. Le registre des jugements rendus
par cette Commission existe au greffe du tribunal de Nantes; les noms,
âges, qualités et demeures des prévenus y sont inscrits ^ les réqni-
siloires de l'accusateur public y sont même quelquefois consignés eii
entier, précédant le dispositif du jugement. La plupart des. pièces des
procédures instruites, tant par elle que par le tribunal révolutionnaire du
départomcnti» etc. , sauf les pièces du procès du général Charette, qui
ont été soustraites , sont également conservées. Tous les noms des habi-
tants de Bouguenais, jugés les 13 et H germinal an 11, sont d'ailleurs
reproduits dans le Dictionnaire des condamnés à mori , de
Prud'homme, preuve que alla répressioù fut terrible, elle eut lieu réfii*
lièrement. Celte affaire fut une des dernières que jugea la Commission
militaire révolutionnaire établie au Mans \ le décret du 19 floréal (S mai),
rendu sur le rapport de Conthon, étant Tenu mettre ftn, «n moia après,
aux Commissions ci tribunaux révolutioanaif es partievlîers des départe-
ments et près les armées.
— ita —
A Topiaion qui régnait parmi ses membres, nous nous attendit*
mes tous k ne leur roir proBoncer que la peine capitale. Mes
fréquents entretiens avec ces prisonniers m'avaient inspiré pour
eux un intérêt que leur simplicité et leurs promesses n'avaient
lait qu'accrottre. J'osai, au jour du jugement, me présenter
devant le tribunal , 4)on pour les défendre, on ne me l'eût point
permis , mais pour demander qu'au lieu de les condamner à la
mort , on les envoyât travailler dans les mines de l'intérieur
de la France, jusqu'à la pacification qui ne pouvait tarder. Le
tribunal m'écouta sans m'interrompre, et son président me répon-
dit que rien n'autorisait les juges à prendre sur eux cette mesure
de clémence.
» Je vis donc, après quelques courtes questions de pure
forme , condamner ces 270 infortunés à la peine terrible à la-
quelle ils s'attendaient : on les conduisit à la mort par petites
troupes, ils la reçurent avec calme, à côté des fosses ouvertes
pour les recevoir. J'ai beaucoup fait la guerre , j'ai parcouru de
vastes champs de bataille , jamais rien ne m'a tant frappé que
le massacre de ces victimes de l'opinion et du fanatisme (i).
a A peine ces malheureux furent-ils condamnés, que le tribu-
nal reçut ordre de retourner à Nantes. Le président pria Muscar
de &ire juger les jeunes filles par une commission militaire ; et
cet officier, désirant les sauver, me nomma, quoique bien jeune
(I) nous croyons qa'il y a erreur sur leur nombre véritable , jiela part
du général Hugo , de même qu'il écrit inexactement Bouquenay pour
Benguenaia» En tout cas, il ne fut amené devant la Commission militaire
et jugé par die que QiO hommes, et comme Tun d'entre eux (n** 46) ,
entent de 13 ans, fat renvoyé 4 c'est k 2D9 qu'il faut borner le chi&e des
vietimea, au lieu île 379 ; ce qui concorde i^arfaitement avec le nombre
eiprûné dans la lettre du munieipal Ddormeau, rapportée û^ III des pièces
Mistificatives.
- 449 -
eappre, pour prés^dç^ Qfi tribu^^l , jçer^in qi^e, j^ çç dé(9w^^f|^
pas les sentiments d'hi^n^i^ilé qM'iln^ç ÇQ(^i;^|i^ijU I| a'f)^ point
influ^c^ |a nomipation des «lU^res Q^çmb.res » mais il f^ pria
de tp^t foire paur les apitoyer sij|r l^s ipfovtui^^çy; (lpn| Iç sqrt
ét^it r^is eotre nos mains.
I» yp vieux sous-lieuiénfi\(^l d^ 13' (]lfl$e>P.Ç-^-Oisç»jia|]^ii^
Fleury « s*il ra*en souvient bien , hooime sombre et t^ci^urn^ «
devant opiner je premier , je craigqis que sa voix n*iqfluençàt
défavorablement les autres juges, et je crus, avant de 1^ ^i de-
mander , dçvoir, après la rentrée des prévenues dans la chapelle ,
représenta au tribunal qu*il était bien pénible pour des mili-
taires , d'être appelés à prononcer sur le sort de malh^urçiises
victimes de la guerre; qu*il Tétai^ plus encore quand lesiuge*
niients deyaient tomber sur des jeunes filles q^ui np pouvaieixt
avoir pris aucune part aux hostilités ; sur des infortc|nées qqi
toutes versaient déjà des larmes de sang par suite des événe*
ments affreux dont nous venions d*étre témoins, et dont elles
ne p<iuva|ent douter, puisque toy^ le^ feux meurtriers {ivftient
retenti jusqu ^ elles, j'engageai les jugp^ à Ngp s^ pepx;i9illi|r » à
ne chercher aucun modèle de conduite , et à prononces 4^ap^ès
leur cœur.
» Alors ce vieil officier, que je craignais tant, dit à haute
voix et sans sortir de son caractère : cr Je me suis fiiitmiKtaire
\\ pour combattre des hpqimes et non pour assassine^ djsîs fem-
» mes. /e vote la mise^ en liberté des vi|[tgt-dcux ^kymv»^% ft
» leur renvoi immédiat chez elles. «
0 Cette opiuioA, qui m'aurait précipité dans les bras du
brave homme si j'avais osé le faire , fut appuyée de suite par
un lieutenant de la légion nantaise qui ta auiivit , ei bientôt
une heureuse unaniipité ouvrit tes portes de la chapelle à ces
enfants tous à genoux ; à ce jeune trQiipç^^ qui ^u^oi^jr^'b^i
- m -
peut-être entretieiït encore de ses terreurs et de sa joie inespérée
la nombreuse postérité qui doit en être issue.
» Muscar vint alors remercier le tribunal de sa généreuse
conduite, et nous exprimer ses regrets que les 270 prisonniers
qui venaient de périr n'eussent pas été soumis à un arrêt aussi
doux que le nôtre. Cependant , qui le croirait , des hommes
pirévenus ou mal informés ont foit planer sur ce brave officier
l'accusation d'avoir lui-même nommé le tribunal à qui Bouque-
nay doit sa dépopulation (1). »
Des récits fantastiques de HM. Pitre Chevalier et Biré,* dé-
mentis par le témoignage irrécusable du général Hugo qu'ils
mettent en scène, dans un péril imaginaire, — témoignage
confirmé par les pièces justificatives qui vont suivre , — nous
tirerons cette moralité à l'usage de tous les gens de bonne foi :
La révolution est un drame très compliqué , sur lequel le der-
(1) Une lettre écrite de la Hibandière, le 7 germinal an II (27 man
1794), vient confirmer le témoignage dlmmanité rendu à son chef par le
général Hvgo :
Le eommandant Muscar au général Vimeux.
J'ai dans les prisons douze brigandes condamnées ï mort. Il y a dans ce
nond^re des mères qui ont des enfants k la mameUe^ c'est ce qui m'a fait
suspendre l'exécution de leur jugement. J'ai consulté, sur la conduite
que j'avais k tenir, les représentants do peuple; ils ne m'ont pas encore
répondu. 11 est cependant urgent de tirer ces femmes de cette cruelle si*
taation,etc.
MUSCAK.
D'apris Savary, qui rapporte œtta pièce , Muscar parvint k sauver ces
malheureuses femmes, condamnées par nous ne savons quel tribunal, ni k
qneUe époque. [Gttêrres des vendéens et des chouans contre la Bépu-
biique , /. tll^p. 316-17.)
— 121 —
nier moi .n'est point dit, notamment en ce qui concerne TOuest
de la France. Il faut bien se garder, quand on en parle, de
ne pas prendre de$ arreurs et souvent» des roensongas pour la vé-
rité. Par ce fait, on peut juger de la plupart des autres qui sont
présentés à l'avenant. Cet article, du reste, n'est qu'un extrait
d'un ouvrage considérable, entrepris- en commun avec notre ami
H. Benjaniin Fillon, dans lequel on s'efforcera de tirer cette
vérité du puits où l'a plongée l'esprit de parti. Encore un peu
de tempa,. et il paraîtra sous ce titre : Là RÉfUBUQUB «t là
V£in>É£. -^ Histoire de la Réwluiion dans l'Ouest de la France,
précédée d'un Essai sur le principe, l'origine et le but sodcU
de la guerre civile de la Vendée , avec cette épigraphe qui était
celle do l'historien de Thou : Ne quid falsi audeat , ne quid
veri non audeat j ne rien oser dire de faux , et ne rien craindre
dire de vrai.
DUGAST-MiTIffiHX.
PIÈCES JUSTIFICATIVES.
«• I.
laiMailTe dn meurtre prise par Charetle*
A l'appui (le ce que dit le général Aubertin, les faits ne
manqueraient pas , depuis les massacres de Machecoul jusqu'à
l'assassinat du curé de la Rabatelièrc; maison se bornera à cet
extrait plus spécial d'un livre curieux et rare, quoique récent.
0 Lors de la prise de Noirmoutiers , par Charette, te 12
octobre 1793, l'eiUrée du général vendéen dans la ville fut
signalée par le niassacr^ des militaires qui étaient à l'hôpital.
Ces malheureux furent arrachés de leurs lits , *et cruellement
mis à mort. . • . Les soldats du bataillon de la Manche , tant
ceux qui avaient déposé les armes à la Fosse , que ceux pris
dans le château, furent incarcérés. • . . Charette somma Wicland
de se rendre. Qu*eût dit l'infortuné commandant , sans vivres ,
sans munitions, avec moins de cent hommes découragés , contre
une armée victorieuse et forte de près de dix mille hommes.
Il accepta les conditions qui lui furent imposées, et s'estima
fort heureux de sauver sa vie et celle de sa troupe.' Hélas ! il
était loin de prévoir que telle était l'aveugle fureur des deux
armées , que la guerre se faisait à mort , que le soldat désarmé
était égorgé sans pitié , et que la promesse que lui faisait
Charette d'épargner ses nialheureux compagnons, n'était qu'un
sursis à leur exécution.
» On ne peut disconvenir que Charette ne mérite une place
dans le souvenir de la postérité : néaninoias , il est permis sans
injustice « de douter que ce soit celle qui lui est assi^inée par
ses partisans exaltés. Il montra sans doute Tintelligence du
genre de guerre qu'il avait adopté ; il fit preuve de courage ,
d'activité et d'une persévérance qui étonna ses ennemis ; mais «
soit qu'il fut persuadé que le massacre des républicains io^posait
à son armée la nécessité de se défendre contre de justes ven^
geances , soit par l'effet d'un caractère naturellement inhumain,
il se livra fréquemment à de sanglantes représailles, qui n'avaient
pas même le mérite de l'utilité. S^il ne semblait pas toujours
les autoriser hautement, elles n'en avaient .pas moins lieu par
ses ordres secrets.
0 Mattre de l'ile depuis deux jours , désireux de porter
prompteroent ses armes ailleurs , et de profiter dp Tcspëce de
terreur que la prise de Noirmoutier avait répandue parmi les
républicains , il s'était empressé d'y rétablir l'ordre , d'y créer
de nouvelles autorités , et n avait témoigné , en quoi que ce soit,
l'intention de violer la cajpitulation accordée aux vaincus. II
s'efforçait même do leur montrer une bienveillance qui faisait
espérer, qu'à l'exemple du brave et généreux Boncbamp, il
rendrait la liberté aux prisonniers , et les renverrait sur parole
de ne jamais servir contre l'armée royale. Mais le troisième
jour on fut bien détrompé : tous, à l'exception de Wieland
(c'est ce qui le fit condamner à mort plus tard), furent conduits
à Bouin. On leur adjoignit plusieurs habitants , des pères do.
famille, des femmes et des en&nts. Là ils furent livrés à Pajot
qui commandait alors cette ville, homme que son caractère al)ject
et féroce n'a que trop fait connaître pendant cette horrible guerre,
et dont , sans doute , Ciiareltc avait fait choix pour l'exécution
de ses ordres sanguinaires.
» Pajot fit fusiller tous les volontaires du bataillon de la
Hanche, au nombre de cent quatre-vingts, et quelques habitants
de Noirmoutier , parmi lesquels se trouvait François Rtcher
(frère d'Edouard , notre ancien collègue). Cet intrépide jeune
homme , tombé entre les mains des royalistes , à la Fosse , était
parvenu à s'en échapper. Il arriva dans un village , y prit les
habits d*un paysan , et accourut à la ville » pour y «xcîter la
garnison et les habitants à se défendre. -Il y fut reprrs , empri-
sonné , et de là conduit à Bouin. Avant dé lui .porter le coup
fetal , on lui proposa de crier tnte le roi ! et de prendre parti
dans l'armée royaJe. a Non , répondit-il , mon père est mort
en républicain, je veux mourir comme lui. Vite la République I
Fusillez-moi , voilà dix francs pouf ceux qui sont chargés de
mon exécution ; je les prie de bien m'ajusler. n On ne lui fit
pas longtemps attendre le trépas, et il le reçut avec une fermeté
digne d'pn meilleur sort. Puisque la justice commande un
tribut d'éloges pour les belles actions dans les deux partis , ce
trait héroïque doit être le moins oublié. La mort de Richer
fils ne le cède en rien à celle de son valeureux père, et tous
deux ont des droits à notre admfration et à nos regrets.
jt> La Convention nationale rendit un décret , par lequel
elle déclara adopter les enfants Richer ;' mais il n'y eût
qu'Edouard , l'un d'eux , qui tira quelque avantage de cette
disposition. Il fut élevé à l'école de Saint-Cyr. » {Mémoires
laissés à mon fils , par François Piet. Noirmoutier, de l'impr .
de l'auteur, 1806, în-4" , livre IV, pag. 520-522). Cet
ouvrage se trouve à la Bibliothèque publique de Nantes.
L'exemplaire est un des seize publiés , nombre auquel l'auteur-
iraprimeur en borna le tirage. Il vient d'y être déposé, dix ans
après sa mort, conformément à ses dispositions testamentaires.
— i25 —
N^ II.
Jagement de» habitants de Bouf^aenai».
Séance du 13 germinal, 2« année républicaine (2 avril 1794).
Ont été amenés devant la Commission militaire révolutionnaire
établie au Mans, à la suite des armées réunieà de TOuest et des
côtes de Brest , actuellement séante à Nantes, les nommés :
1 JeâD Guérin, âgé de 42 ans, natif des Goaëts, commune de Bougae-
nais, district do Nantes.
2 Jean-Pierre Bertaud , tgé de 35 ans, natif de'BougaenaiSf etc.
3 Jean Moreau, âgé de 6i ans, etc.
4 Jean Le Sage > âgé de 42 ani., natif de la Bonvre , etc.
5 Pierre Rousseau , flgé de 59 ans , natif do Bougnenais , etc.
6 Louis Pontchàteau , flgé de 36 ansi natif de la Frenay, etc.
7 Jean Touzé , âgé de 59 ans , etc.
8 Jean Blinaut, ftgé de 49 ans, etc.
9 JeanBouteiller, âgé de 72 ans, natif delà Bongninière, district de
riantes. •
10 Mathurin Touzé, Agé de 36 ans, natif de la Gondray , etc.
a Jacques Bondru, Agé de 60 ans, natif de la Bouguinière , etc.
12 lacques Saurin, Agé de 39 aps, natif de la Girardery, etc.
13 Jean Vieux , Agé do 38 ans, natif de la Frenay, commune de Bon-
guenais, etc.
14 Barthélémy Tremar, Agé de 55 ans, natif de la Frenay , etc.
15 Olivier Gobin, Agé de 65 ans, natif de la Frenay, e^.
16 Jean Tenay, Agé de 40 ans, natif de Bouguenais.
17 Jean Lardière, Agé de 60 ans, etc.
18 Laurent Blanchard, Agé de 60 ans, natif de la Bouvre, etc.
19 Julien Aigront, Agé de. . . , natif de la Bouvre, etc.
28 Pierre Girart, Agé de 45 ans, natif de la Bouvre, etc.
2 1 Simon Hervé, Agé de 67 ans , etc.
22 François Olive, Agé de 48 ans, natif de Baudroit, eommuDe de Boii«-
guenais, etc.
23 Pierre Masau, Agé de 26 ans, etc.
24 Jean Martinet, Agé de 66 ans, etc.
25 Jean Bernard, Agé de 55 ans , etc.
26 Jean Le8age,Agéde 46 ans, etc.
— 126 —
27 Gmllaame Madras, âgé do 38 ans, etc.
28 JnHen héyèq^e^ âgé de 67 ans, etc.
29 Pierre Doreau, âgé' de 53 ans , ^tc.
30 Gmllmne Tronyel, âgé de 69 ana, etc.
3t Honoré Bandry, âgé de 46 ans, etc.
32 François Loirault, âgé de 41 ans, etc.
33 Joseph Tonzean , âgé de 35 ans , etc.
34 Jean Beautni, âgé de 56 ans, etc.
35 Pierre Ghenant, âgé de 25 ans, etc.
36 Pierre Ronssean , \gé de 46 ans , etc.
37 Hyacinâie Govpry , tgé de 67 ans , etc.
38 Mathnrin Frinchet, âgé de 59 ans, etc.
39 Jean Gorbinean , âgé de 56 ans, natif de la Hahodiire, etc.
40 Glément Loirat , âgé de 48 ans, etc.
41 Jean Herdot , âgé de 15 ans , etc. (1)'
42 Jean Babonnean, âgé de 18 ans, etc.
43 François Tonzé, âgé de 18 ans, etc.
44 Jean Bônnean, âgé de 39 ans, etc.
45 Mathnrin Bertand , âgé de 43^ns , etc.
46 Jean Loirent, âgé de 13 ans, renvoyé.
47 Joseph Bonillé, âgé de 42 ans, etc.
48 François Blanchard , âgé de 27 ans, etc.
49 André Breau , âgé de 40 ans , etc.
50 Jean Piessean, âgé de 18 ans, etc.
51 Pienfe Lesage, âgé de 70 ans, etc.
52 Pierre Pessard, âgé de 70 ans, etc.
(1) Une p^lreille condanmation, que nous qnaHfioBs haniement d'atroce,
sans parler de plosletirs antres contre des jeunes gens de 18 ans et dos
vieillards de 78 , 76 et 75 ans, {vronve la néceasilé, si bien comprise par
Robespierre et ses amis, de supprimer les tribunaux et commissions révo-
kitionnanres des départenents , qui abusaient ainsi des pouvoirs qu'ils te-
naient de quelques représentants du peuple , en évoquant au tribunal de
Paris tous les délits politiques. G'était élever la justice criminelle li la
hauteur de la révolution et la rendre digne d'elle. 11 faut, disait Saint Just,
que les hommes révolutionnaires soient des tlomains et non pas des Tar-
tares. Voir t Histoire parlementaire de MM.Bdchez etRoux-Lavergne,
tom. xxxui, p. 23 , etc.
- ii7 -
53 Isaac Tessier, ftgë de 29 an», etc.
54 François David , âgé de 46 ans, etc.
55 Pierre Gauthier, Âgé de. . . , etc.
56 Niiël Portanean , âgé de 58 ans, etc.
57 Guillaume I^ory , âgé de 57 ans , etc.
58 Pierre Bureau , âgé de 44 ans , etc.
59 Jean David, âgé de 51 ans, etc.
60 Mathnrin Loirand, âgé de 70 ans, etc.
6 i Pierre Robert , âgé de 60 ans.
6*2 André Florisson, âgé de 75 ans, etc.
63 Louis Ghauvet , âgé de 25 ans, etc.
64 Charles Robertot, âgé de 19 ans, etc.
65 Mathnrin Leàagè, â^é de 75 ans, etc.
66 Michel Burot, ftgé de 18 ans , etc.
67 Louis EUne, âgé de 70 ans, etc.
66 Ilkrolas ftesfteau , âgé de 43 ans, eCc.
69 Pierre Corbineau, âgé de 38 ans, etc;
70 Jean Neveu, âj^é de 52 am, ete.
71 Pierre Jeanneau, âgé de 72 ans, etc.
72 Guillaume Lesage, âgé de 40 ans, elc.
73 Hervé Toumery , âgé de 47 ans, etc.
74 Maurice Graton, âgé de 41 ans, etc.
75 Simon Uoussaye , âgé de 18 ans, etc.
76 Jacques Boudot, âgé de. . . , etc.
77 Julien Clergeau, âgé de. . ., etc.
78 Julien Touzé , -âgé de ... , etc.
79 Pierre Boudot, âgé de. , . , etc.
80 Julien Loiraut, âgé de. . . , etc.
8f Antoine Pister, âgé de 40 ans, etc.
82 Jacques Angebot, âgé de 51 ans, etc.
83 Jacques Lotfssot, âgé de 30 ans ,' etc.
84 Pierre Ornent , »...., etc.
85 Pierre Guérin, 45 ans, etc.
86 François Blanchard, 18 ans, etc.
87 Bastien Moyard, 50 ans, etc.
88 Louis Clergeau, 70 ans, etc.
89 Jacques Guérin , 75 ans, etc.
90 Olivier Soûlas, 65 ans, etc.
— 128 —
91 Pierre Tartnif 25 ans.
92 Jacques Baadra , . . ^ . . , etc.
93 I^icolas Bertand, 72 ani, etc.
94 Pierre Letgniere , , etc.
95 Jean Giron, 58 i^ns, etc.
96 Pierre Pelletier, 27 ans, etc.
97 François Dupont , 50 ans, etc.
98 Lonis Maret, 27 ans, etc.
99 Marc Maillard , 60 ans, etc.
100 Simon-Jacques Beautrenx , 27 ans, etc.
101 Pierre Aurieux , , etc.
Séance du 13 germintU, de relevée.
Ont été amenés devant ladite Commission , les nommés :
102 Jacques Boudot, 60 ans, etc. (ouBQudaud, cUdefaAl procoreor
fiscal k Bonguenais).
103 Jacques-René Boadot, 35 ans, etc. (fils du précédent).
104 Julien Touzet, 54 ans, etc.
105 Pierre Brochard, 58 ans , etc.
106 Quentin Garniier, 54 ans., etc.
107 Jean Billou, 72 ans, etc.
108 Kenault Renoizet, 65 ans, etc.
109 Pierre Gauthier, 40 ans, etc.
110 Julien Viot, 68 ans, etc.
111 Pierre Dillon, 17 ans, etc.
112 Pierre Guillou, 44 ans, etc.
113 Pierre Bichon , 50 ans, etc.
1 14 Jean Moeart, 75 ans , etc.
115 René Gossart, 59 ans, etc.
116 André tteurtin, 26 ans, etc.
117 Simon Povereau, 55 ans, etc.
118 Louis Moreau , 27 ans , etc.
119 Jean Lesage, 48 ans, etc.
120 Pierre Bichon, 28 ans, etc.
121 Simon Ingrand , 78 ans ^ etc.
122 Jean Dutel , 44 ans , etc.
123 Pierre de Launay, 76 ans, etc.
— IM —
114 leaB Bertrand, 41 ans, etc.
426 Maâninii Bertrand, 36 ans, etc.
126 Mathnria Bonasaint, 32 ana, etc.
127 François Fortnnean, 26 ans, etc.
128 Pierre Hosnier, 34 ans, etc.
129 Joseph Maillard, 58 ans, etc.
1 30. Pierre Gnérin, 33 ans, etc.
131 Pierre Leroy, 67 ans, etc.
132 Mathnrtn Rousseau , 60 ans , etc.
133 Pierre Durel, 39 ans, etc.
134 Mathurin- Bureau , 56 ans, etc.
135 Pierre Maillard, 40 ans, etc.
136 André Brisson, 52 ans, etc.
137 KerreSalmon, ;^2'ans, etc.
138 Jacques Visenot, 40 ans, etc.
139 Jacques Portuneaù, 18 ans, etc.
140 Pierre Vinet, 16 ans, etc.
141 Pierre Moidon, 45 ans, etc.
142 Mathurin Rousseau, 63 ans, etc.
143 Jean Monnier , 32 ans , etc.
144 Antoine Mocart, 35 ans, etc.
145 Pierre Liamart, 30 ans, etc.
146 André Moidon, 34 ans , etc.
147 Bastien Moidon, 34 ans, etc.
148 Jean Roquet, 38 ans, etc.
149 André Launay, 45 ans, etc.
150 Jean Brisson, 45 ans, etc.
151 Pierre Liotté, 25 ans, etc.
152 Jean Lucas, 35 ans, etc.
La Commission militaire révolutionnaire, après avoir entendu
les accusés dans leurs interrogatoires et défenses verbales, en-
semble Faccusateur militaire ouï dans ses conclusions,* dédare les
dénommés ii-dessMS atteints et convaincus d'avoir porté les annen
contre la République, dans Tannée des rebeUee; en conséquence,
les condamne à la peine de mort, conformément à la loi du 19
mars dernier , ordonne qu'à la diligence de Taccusateur militaire,
le présent jugement sera exécuté dans les vingtHfttatre heures ,
9
et que leurs biens sont acquis et coQfiiqné» au pf^«40'l9t Bépi»^
blique. Fait en Taudience publique^ kftjoor et a» fl# fcmim , ab
présidait Bîgnon , et assistaient WoMf , Oianteréll» et Aude, JMgeSy
et ont signé :
BiGifon , faisant les fonctions de président ; Wqlff , ]uge ; Aude ,
juge; Chatitseblle , juge ; David ViuGEOiSf accusateur militaire;
Le CAMUS, greflSer.
Séance du 14 germinal, 2* année républicaine. (3 (U^ 1794«)
Ont été amenés devant la Commission militaire révolutionnaire,
les nommés :
153 Julien Clergept, 45 ans, natif deBo«gueiw&»distm(4e]!la«M.
154 Julien Noirot, 46 ans, etci
155 Julien Barthélémy , 26 ans , natif 4e VarMnii 4i4n«l4t^Ilai)tM«
155 Jean de Launay, 50 ans, natif de Bongneçaûl, elc.
157 Jean Maret, 47 ans, etc.
158 Mathnrin Lucas, 45 ans, etc.
159 Matburin Ifoizel, 35 ans, etc.
160 Joseph Couard , 45 ans , etc.
161 René Thonmorot, 48 ans, etc.
182 Guillaume Orderenan , 45 ans, etc.
163 Lucaft Bachelier, 65 ans, etc.
164 Pierre Ayes, 50 ans, etc.
165 Pierre Lesage, 45 ans, etc.
166 Jean Bureau, 36 ans, etc.
167 François Bernard, 45 ans,^ natif de CaqBi)>oa , dipArici 4e VanlM*
168 Pierre Saurin, 54 ans, natif de la GhevrQUik<^, district 4a Ma-
cbeconl.
169 Jean Leroy, 60 ans, natif de Ghiteau-Thébaut, district de Clisson.
170^'Hyadnthe Lucas, 45 ans , natif de Bouguenais , etc.
171 Pierre Briand, 48 ans, etc.
i7i JkcquerRflholeau, 05 ans, natif de Lertet, distrietde Savenay.
178 Piem lantm, 30 ane, natitdi Beugtenai», eie.
174 Maurioe Aifieu», 3i8aM,elc.
175 Pi«fe GcNUieau, 18 ana, etc.
176 leanBen»ii4»96 ans, «te.
— 131 —
177 fMRpe Satm^ir ans, etc.
17« OlîTmSodU, 96 m, elQ. .
179 Pierre Clergeot, 37 an», etc.
180 Mathdrin Rousseau , 26 ans, etc.
191 Pierre Laodrin , 17 ans, etc. .
182 Joseph Ordemean, 33 ans, etc.
183 lean liandrin, 24 ans, etc.
184 Pierre Orieux, 56 ans, etc.
185 Pierre Gnillet, 40 ans , etc.
186 Pierre putell,'31 aâ8,etc.
187 liiKen Reusseati, 91 ans, etc.
188 René Bael, 44 ans, etc.
189 Jetn Landri», S5 ansy ete.
198 Pierre Uoreaii , 37 ans, ete.
191 Biaise Lemerle, 54 ans.
192 René Olive, 32 ans, natif de Vertoo, domicilié k Booguenais, etc.
193 Pierre Morisseau, 41 ans, patif de Pont-Saint-llîartin , district de
liantes.
194 Jacques Gnerrain, 52 ans, natif de Bongnènais, etc.
IM FfaBçois Glùin«e , 64 aiis, natil de Fkjt^, demsvraBi h B9li-
goenaîs.
196 TiMmas Gaii^y 55 ans, natif de Bongneaaif, etc.
197 01i?ier Léger, 42 ans, etCf
198 René Prànlt, 52 ans, etc.
199 Jean Egron, 49 ans, etc.
200 Jean David, 65 ans, etc.
201 Pierre Liotet, 12 anpt etc.
202 Jacques de Lannay , 42 ans , etc.
203 Charles fierthaud, 38 ans, etc.
204 MatburVi Léan^ 34 ans, etc.
205 Jean Rousseau, 36 ans, etc.
206 François boAù'eàu, 40' aùs, etc.
207 Pierre Aniand, 28 ans, etc.
208 Jean AsMn , 27 ans, ele.
209 Jean Breclnrd, 18 ans, etc.
210 Pierre Bertrand, 25 ans, etc.
La CôMiUiMon militaire, atnrès afoir éûiénàale§ Éécmêf^ dm»
— 132 —
leen interrogatoires et. défenses verbales, Tac^iusaleur militaire
ouï dans ses conclusions, déclare les dénommes ci*dessus atteints
et conTaiiicu3 d'avoir porté les armes contre la République,
dansFarmée des rebelles; en conséquence, leur applique la loi
du dix-neuf mars dernier , et les condamne à la peine de mort
énoncée daps ledit article , déclare leurs biens acquis et confisqués
au profit de la République; ordonne qu'à la diligence de Taccu-
sateur militaire, le présent jugement sera exécuté dans les vingt-
quatre heures , et que copie du présent sera envoyé au Ministre
de la guerre, à Fadministration des domaines nationaux et à la
régie nationale de Tenregistrement et des dcmiaines. Fait en
Taudience publique , où présidait Bignon et assistaient Wolff \
Chanterelle et Aude, juges de ladite Commission, les jour et ab
que dessus , et ont signé :
BiGiiON , faisant les fonctions de président ; Wolff , juge ;
Chautbbsllb, juge; AvnB, juge; David Yacgeois , accusateur
militaire; Le Cjuius,. greffier.
{Begistfe des jugements rendus par la Commission nUHtaire
révolutionnaire établie au Mans le 24 frimaire an II, et finie le
i" messidor même année, pag. 165-81 , conservé au greffe du
Tribunal de première instance de Nantes.)
N' III.
LiBBBTÉ, Égalité^ FBATBBHiTfi.*
Naoles , le 6 bromaîre, 3" tnaée répnUicaioe (27 octobre 1794).
Citoyens membres du comité de surveillance de la Société
populaire de Nantes , c'est pour vous faire part de Tinjustice
rendue à deux cents et quelques individus de la coramane de
Bouguenais , tous pris chez eux , à leurs travaux , de la part de
la troupe du chfttj^u d'O , qui les avait engagés de les suivre ,
en leur disant que leur municipalité allait se trouver au cfa&teau,
pour ieur donner des certificats de civisme. Nous eûmes un
~ 133 —
luandement de la Commission mHHaire , de noua trouver au
château avec eux ; pour dortner- quelques renseignements sur
les 'déienus. Sitôt que nous voulûmes dire quelque chose , oh
nous fit la défense de ne rien dire, et 'même de plus, un
instant après être arrivés , de neuf que nous étions, la Conâmis-
sien milttatre fit incarcérer six de mes collègues , qui l'ont été
neuf jours. Le jugement qu'elle a rendu à ces individus a été
d'en prendre les noms , âges et demeures ; et , de la , ils ont été
envoyés par quinze à la fusillade. Salut et fratieirnité.
^ Votre concitoyen Jbàr-Bàptiste Delorheàu , notable de la
commune de Bouguenais.
(Oriçinal communiqué par M. Bixeul, de Blam.)
il y a à observer sur cette lettre, qui renferme d'ailleurs des
détails vrais, qu'elle a été écrite à une époque de réaction , où
on ne se faisait pas faute des imputations les plus odieuses, et
qu'elle émane d*un homme qui s'était constitué comme une sprte
de dénonciateur des républicains (il existe plusieurs autres
lettres de lui analogues). Cette double circonstance l'infirme
dans tout ce qui ne concorde pas avec le récit du général Hugo
et les autres pièces justificatives. H est , en effet , impossible
d'expliquer par la trahison , ce qui fut le simple résultat d'une
razzia pratiquée dans la commune, pour y extirper le brigandage
quotidien , exereé sur la force armée et les patriotes de Nantes.
Les habitants de Bougueuliis n'étaient pas assez fous , • à
cette époque d'acharnement réciproque , pour se rendre au
château d*Aux , chercher des certificats de civisme , s'ils n'y
eussent été contraints. La municipalité réfugiée à Nantes ,
n*avait été appelée que pour indiquer ceux qui n'avaient pas
pris parti dans l'insurrection. Voilà ce qui nous paraît être la
vérité, tout en reconnaissant que ces jugements, ou pltatôt
— 1316 —
fouméeê i soDi bien plus propres à cômprometUfe une beoi»^
cause qu'à la servir. Bcna bçmti , Jes bonues causes par les
bons moyens.
W IV.
JtaftesttCBt ém ta ■■nicii^alité ûm B^ngvoMito*
Séance du Id germinal j 2« année réptiftficatne (8 avril 1794).
AU non DE LA LOI.
I^a Commission militaire révolutionnaire s*est transportée à la
maison d'arrêt du Sanitat , où est détenue une partie de la
municipalité de Bouguenais , en vertu d'un mandat d*arrét dé-
cerné contre eux, par raccusateur militaire de ladite Commission,
en date du 13 présent mois, pour avoir signé et donné des
certificats de civisme à des particuliers de Bouguenais ,
jugés à nort par la Commission , comme ayant servi parmi les
brigands.
(.a CommiasioB militaire , après avoir entendii son accusateur,
et le rapport qu'il lui a fait que , d'après les recherches et reo-
seîgnements prie sur ladite municipalité , il résulte qu'il y a
plus de négligence dans leur conduite , que d'intention de
noire à la chose publique , en délivrant des passeports et
certificats de civisme à des individus qu'ils avaient . perdus de
vue dqpois plus de treize mois, et prenant en considération
leur civisme , et la délibération de ladite commune , séante à
Nantes^ en date du 3 nivAse , par laquelle elle expose que les
bab^nts n'étant pas tranqaiUes , et se trouvant même en état
d'insurrection, etle déelare nuls les certificats délivrés jusqul^ ce
jour ;
En conséquence de toutes les raisons ci -dessus , et de la dé-
tention de ladite municipalité , depuis le 13 du présent mois ,
ordofine que les citoyens Clergand, maire; 'Augustin-Alexis
Oorg6tt«^ ag«iii naiidBih Màtbirrlii AssaiHy, leun LèC^^é,
officiers muirieipftut ; Joseph Normand , lultieli Oféreneau ,
notables de lu eomnmne de Bouguenais , téfugiés h Nantes
depuis treize mois, seront sur le champ mis en liberté, ieuf
détention étant soffisante pour les punir de la tiégligehce qu'ils
ont apportée dans leurs fonctions , en délivrant des eertiftoAts de
emsme à des personnes qu'ils avaient qaitlées depuis long*-
t^mpa.
Paît et donné en l'audience publique, tenue les jours et aA
que dessus , en la maison d'arrêt du Sanitat , où présidait
Bignon , ete.
(Pag. 187-88 du Registre des jugements de la Commission).
K* V. ■
Cérémonie fanèbre célébrée à Boa^ueiuii», en 1 §16t
• Au mois d'avril 1794, un grand noantHred'babttalits de Sm^
gtteiMMs, défendant la cause du rot , furent arrêtés par les soldais
réfMiblicainfr et cooduitsau cbâteau d'Aux^ qui étail alors acdu^po
par un poste de 12 à 1& ocnts bammes* Ils y furent falîHésat
enterrée dans sit fosses, placées en dfhors et à jiaè petite portée
de fusil àeÉ murs du parc.
» Les |)arents de ces malheureuses victimes ont demaDdé et
obtenu de M. le préfet (Brosses), la permission de tnmapbvter
leurs restes daes le cifloetière ^ et 4e leur rendre les derniers
devoirs. Le pi^éfet, ne pouvant s'y transporter lui*^atértie, a
délégué un eonsetller de préfedure , M. ^Cort , àneien liëule-
aant-oolonel d'artillerie , chevalier de Saint»' Lems, poUr assiste^
à cette religieuse cérémonie , et le jour a été fiié au 15 ntai.
o Le 14, on a extrait les ossements. Les corps avaient été
eeterrés par des gens du pays , recpds à oeiefiai par les troupes
répeUieaines. Ns étaient rangés eaune seule ceoehe daai chaque
— 13i —
fosse. Les os étaient tout*à-feit décharnés , Todeur très*fiûfal«,
et l'exhimation s'esl fiiito sans aocun acddent. Les ossements ont
été déposés en un tas,, couvert d'une tente, et une garde y a
passé la nuit.
» Le 1 5 au matin, on a chargé les ossen)ents dans quatre tom-
bereaux. .Le convoi s'eal mis en marche à dix heures et est
arrivé à midi dans l'église de Bouguenais. Il était escorté par
un détachement de la garde nationale royale de Bouguenais, à
pied et à cheval , et un détachement de la gendarmerie à cheval.
Près de deux mille personnes le suivaient.
A Le recueillement le plus grand et le silence le plus profond
ont régné pendant toute la marche , et n'étaient interrompus que
par les pleurs et les gémissements d'un grand nombre Je femmes
qui suivaient le convoi.
» A l'entrée du bourg de Bouguenais, on a ôté de dessus les
tombereaux trois cercueils dans lesquels on avait déposé quelques
ossements destinés à entrer dans l'église. Le premier était recou-
vert d'un drap mortuaire, dont les quatre coins étaient portés
par le conseiller de préfecture délégué ; le maire de Bouguenais ,
M. de la Toonaye , chevalier de Saint-Louis ; M. de Liniers ,
commandant la 'garde nationale et royale de l'arrondissemeot
de Paimbœuf, et M. Monnier, lieutenant-colonel de celte de
Saint-Phtlbert.
j»<Le service a été célébré par le curé de Bouguenais, assisté
des curés de Bouaye , de Rezé , de Saint^Herblain et de la
Basse-Indre.
» Pendant le service , les ifuatre tombereaux avaient été dé-
chargés dans une fosse creusée dans le cimetière. Après le
service, les trois cercueils y ont été portés et déposés dans la
même fosse.
» Pendant l'inbumatton , le cimetière était absolument rempli
de pensonnes à genoux , dont un grand nombrepleuraK et appe*
— 187 —
lail !*«! son père , loutre son £rère » son mari , et ce spectacle
était vraiment déchirant.
» On ne peut que faire l'éioge de la décence ^t du bon ordre
avec lequel s'est faite cette triste et pieuse cérémonie. On y voit
une nouvelle preuve du bon esprit des habitants de la commune
de Bouguenais.
D On estime à environ quatre cents le nombre des Victimes exhu-
mées des six fosses. » {Journal de Nantes et deTla Loire-Inférieure^
du 18 mai 1816 , n<> 950, pag. 3 et 4.)
Quelques jours avant cette cérémonie funèbre, on lisait
dans des arrêtés et proclamations , datés de Grenoble, les 7 et 8
mai , et signés du préfet de l'Isère , comte de Montlivault , on
du lieutenant-général du Roi Donadieu :
ir Considérant que la justice et la vindicte publique exigent
que tous ceux qui ont pris part à la sédition à main armée qui
a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 mai , soient inexorablement
poursuivis et livrés à la Cour prévôtale ; que la sûreté générale
demande que tous moyens de refuge et de ^léfense leur soient
enlevés ; arrête , par mesure de haute police et de sûreté^ gé«
nérale :
A&T. 1. Les habitants de la maison dans laquelle sera trouvé
le sieur Didier (principal auteur du mouvement insurrection-
nel) , seront livrés à une commission militaire, pour être passés
par les armes.
ÀBT. 2. Il est accordé à celui qui livrera, mort ou vif, ledit
sieur Didier, une 'somme de. trois mille francs pour gratifi-
cation
ÂBT. 4. Toute personne convaincue de donner asyle aux
rebelles qui ont marché contre Grenoble, dans la nuit du 4 au
5 mai , sera considérée comme complice et poursuivie crimi-
nellement comme telle.
— 13t —
Ait. 5. Une réeompense, depuis 100 ff. jusqu'à 3,000 fr. ,
est promise à tous ceux qui livreront les auteurs , ehefe oa
fenteurs de la rébellion.
Que les mauvais citoyens tremblenl ! • • • Quant auK rebellas ^
le glaive de la loi va les frapper.
Le lietUenafU-ginéral, Le préfet de l'Isère,
doiiADi]^. Comte de Montlitatjlt.
Voilà comme entendaient la charité des gens qui s*octroyaîent
le monopole de la religion ! Ils traitaient le respect du mallieur
comme un crinne envers eux , et poussaient , par la corruption
du cœur et la vénalité , à Tinfraction du saint droit d'asile , à
l'impiété pour l'infortune , que l'antiquité païenne répulait
être sacrée {Kes sacra miser).
I ■ >»
EXPLOSION
DE
L4 PiDRIil DU
DE NANTES
JRAm M. MBUrOW/Mé.
' Les grands événements qui parfois se produisent, s'oit au sein
des Etats, soit même au sein des cités, ont nécessairennaat
pour effet immédiat d'occuper vivement les esprits et d*exciter
une profonde émotion.
S'ils- sont heureux, on les fête, on les célèbre; la joie
s'épanclie partout , et chacun , par avance , se plaît à caresser
Tespoir des. heureux effets qui |>euvent en résulter.
Si, an contraire, ces événements sont de ceux qui portent
le deuil dans la patrie, dans les familles, les cœurs se serrent ,
et partout également se manifeste uue grande et commune dou-
leur. ~ ♦
Ainsi le veut la nature même de rbommequî, soit que son
intérêt ou que ses ÎDclinations Fy poussent, soit même en
quelque sor^ pav entraînement et comme malgré lui, obéit
— 140 —
toujours aux impressions qu*il reçoit des faits graves
auxquels il participe, ou dont parfois ji n'est que le simple
spectateur.
Mais aussi ces impreasbds, si vives qu elles soient , s'usent vite.
Le souvenir du fait principal se conserve bien encore plus ou
moins*de temps, chez ceux qui en ont été les acteurs ou les
témoins; mais les causes qui font produit, les circonstances
qui Font accompagné , les conséquences qui en ont été la suite,
de tout cela lu mémoire s'efface, se perd peu à peu et
finit par se corrompre ou par s'évanouir. Et c'est ainsi que
plus d*un événement, ayant eu même une haute portée, n*est
plus demeuré dans notre histoire qu'un point douteux et in-
certain.
A notre époque, il est vrai , la presse est un moyen jusqu'à
un certain point efficace contre l'oubli dont nous parlons. Elle
s'empare en effet de tous les faits saillants, les raconte, les
commente, les discute, et nul doute que, plus tard, olle ne puisse
offrir à l'écrivain les matériaux les plus précieux.
Hais l'existence de la presse , telle du moins qu'elle se produit
aujourd'hui, ne date pas de bien longues années; puis, il (aut
le reconnaître aussi, la presse n'a pas été toujours entièrement
libre, toujours parfaitement impartiale et exacte dans ses récits,
dans 5es appréciations. Le devoir de l'historien sera donc en-
core de ne ptis accepter les renseignements qu'elle pourra lui
fournir, sans contrôle et sans une certaine réserve.
Restent les documents officiels. Ceux-là sans doute peuvent
inspirer confiance, et pour qui veut connaître et exposer la vérité,
c'est là surtout et avant tout qu'il faut aller puiser.
Mais ces documents appartiennent à nos administrations; ils
sont recueillis dans nos archives , et il n'est pas toujours facile et
loisiUe à chacun de les consulter. Parfois aussi et avec le temps ,
ces documents se dispersent et deviennent incomplets. Il peut
— ut —
arriver alors que l'on ne puisse plus retracer un fiiit, sans être
forcé d'en- laisser dans Tmabré une certaine partie.
C'est donc chose utilf, croyons*nous, lorsque les renseigne-
ments recueillis et les souvenirs des contemporains peraiettept
encore de donner un récit vrai et circonstancié d'un événement,
de reproduire et ces documents et ces souvenirs « afindje pouvoir
offrir ce* tableau, nop pas tant à la curiosité et à Tintérét du
moment, que comme un exposé fidèle que puisse accepter
rbisloire.
C'est cette pensée qui nous a engagé à retracer avec détail un
fait qui vint jeter l'épouvante dans notre ville à la fin du siècle
dernier, et qui eut pour eiet de donner la mort à un grand
nombre de nos concitoyens.
Ce récit ne pouvait évidemment rien emprunter à l'imagina*
tion. Aussi, ce que nous dirons, sera-t«il la reproduction à peu
près textuelle des documents que nous avons pu consulter, des
renseignements que nous avons pu obtenir. Les sources auxquelles
nous avons puisé peuvent du reste inspirer toute confiance , et
nous croyons ainsi pouvoir donner, ce récit comme l'expi^ession
fidèle -de la vérité.
La ville de Nantes venait de traveri^r une époque sanglante. Au
dehors, et en quelque sorte jusqu'à. son enceinte, un pays insurgé,
la guerre civile et toutes ses horreurs. Au sein de la ville même,
de nobles élans de patriptisme sans doute, mais aussi l'écfaafaud,
la mort et le débordement des plus mauvaises passions.
Les malheurs de notre .cité, à cette époque de funeste mémoire,
sont trop connus, pour qa'il &ille les rappeler; et ce n'est
point là d'ailleurs la mission que noiis nous sommés donnée.
Nous sommes en 1800.
Un gouvernement, sinon' fort encore, mais qui du moins a
déjà le prestige de la glcnre militaire et qui se montre animé du
désir de reconstituer l'ordre si fortement ébranlé ebde cicatriser
— i4« ~
les plaiM de la patrie , a prie enAn la place de cee poairoin
éphémères , qui avisent peeé sur la Fraoee et avaient été emportés,
laiaaant après eQx, les uns, une longue et proicmde trace de
sa&gf les autres^ les preuves de leur impuissance à mattriser la
situatioii et à r^dre la séeorîtc au pays.
On respirait enfin;* peu à peu le calme rentrait dans les
esprits ; c'était avec bonheur que chacun , refoukmi les Sovrenira
du passé , sainasaii en quelque sorte ie prése»! et eoiorait si^
tout l'avenir des plus douces espérances. Les texnpies étsiont
rouverts au culte, et cette satisbction donnée au prinoipO' reli-
gieux était un sujet de grande consolation . pour des cœurs qui
avaient tant souffert* On se livrait du reste sut plaisirs; et œb
avec une ardeur qu'on ne cherchait ni à oadier ni à réprimer.
Depuis si longtemps Ton eu était privé t et les esprits avarient si
grand besoin de s'épancher !!!
Cependant , à Nantea^ tout sujet d0 evaîote n'était paa encore
parfciftenaent diieipé. On veillait toujours , car le flambeau de la
guerre civile, bien qu'à pem près éteint, jetait encore quelques
lueurs. U y avati à peine une année que des bandes armées
avaient osé pénétrer jusque dans l'intérieur de la ville et y
avaient porté fo terreur et la mort; etsi , aujourd'hui , ces bandes
ne tenaient plus ostensiUemeot la campagne^ on savait par ei-
périeiice avec quelle fecilité elles sa reformaient.
La vigilanee était donc conmiandée par h prudence, el la
troupe soldée anssi bien que la garde nationale, était soumise
à un serviee actif et continu. Notre Château était aussi garni
d'uu riobe matériel ; des muait|ons de tous (genres y étaient ré-
unies |. et des firiilhiirs , ainsi qne des ouvriers miUtaireç^ y étaidnt
casernes.
: Le 5 prairial (dimanche 25 mai 1800), il était mtdi ciaq mi-
nutes et notre Tille avait son mouvement babitoel.
Tout à coMp, un bruit horrible es fait entendre
' « 1 1^ . . • •
— 143 —
L!iisa des iouni du Château venait de sauter avec un fracas épou-
vttiiiable.
Un ori de tarfeur s'élève de touâ eôiés : répouvante est géné'^
Faie, et tous lee habilafits se fMrécipitent hors de leurs maisons.
Avee h raj^iditi de Téobir , le brui| se répand que le Cbâteau a
fûl eiplosioD^ etaous 1-iniuenoede la frayeur, plus de 20 à 25,000
persoanes fuient vers )ea barrières.
Un nuage affreux par se» épaisse et profonde noiroeiir marque
la lieu du désastre. • • Ou craint un incendie, et la constematîoa
vdhMiblii à la peMée que cet iuceudie peut facilement gagner
la grand magisin à poudte , qui, heureusemosi , n'a point é^é
atteinte . ^ .
Cependani , bgénérale esl battue; en un monaènt la garde
nationale, ia troupe de ligne et la gendaffniecie sont sur pied.
Le préfet, M. Villeneuve, le gfiXhénl Gilibert, TAdoiialstraiioBi
QHloioipaJa sont défà réufiis au Chfttaau ; les ordres que nécessite
ta ciiOQiHtanee sont donnés; de forta détnefaettents de k garde
nationale et de la garnison arrivent et.s'empareul de toutes les
iesuM* Las pompiers sont à leurs postes et montrent un zèle adani-
rable; les cawMruiieffs de (a garde nationale , les aftilieucs e£ lea
oaivciers auUfaires du. CfaAteau les secondent avec la plua grande
énergie. .
Peu à peu Vordre s'établit, et lea travaux a*erganiaenl ei eom-
Hoen^eot sous Ifsa ordres de M. ftobineau,. ingénieur m ohef,
qui dojaae l'exemple et: en impoae à tous par son^ courage et soa
sang-froid. M. Dedon, chargé de la direction du Château,- est;
desoQ eâté, à ktéjtedes trairatUeurs ; enfin , le général Gilibert,
aowaandant d» b place et sea adjudeois ^ donnent égileaieDt
yimpulaian.^
A l'aide de tous ces efforts , on se rassure tet l-ani panneni à
coqur^ le dai^g^r qnl menacail Taraeiial et la fiiUe.
Haîa quaUe était la cBuaa d'uir aussi afteux. ivéneunni?
— 164 —
• Tout d'abord , comme c'est une habtiode constante en
blable circonstance, on parla de malveillance, et l'on mit entre
autres tout un parti en suspicion. A une pareille époque, cette
aoeusation n'avait rien précisément d'^Oraordinaîre , car les
passions politiques, bien quejnoins ardentes, étaient Imn encore
d'être éteintes , et l'on avait appris à connaître de quoi elte
étaient capables. Mais celte pensée d'un crime , qui , en tous cas,
eût entratné la mort presque certaine de ses auteurs , n'eut pas
longtemps de consistance. Aucun indice ne fut reconnu qui pot
&ire croire à l'éxecution d'un projet ; et^ comme nous le dirons
plus tard , l'enquête très-iminutieose cpii se fit à cet égard ne pot
en rien justifier les soupçons que l'on avait d'abord conçus.
Dans un journal- de l'époque et imprimé seulement 2- jours
après l'explosion, nous lisons cette phrase, qui exprime tvès-net-
tement Topinion qui se manifestait déjà :
« On présume qu'une voûte trop surchargée s'est, écroulée
a et a pu provo(]^er l'explosion par le choc et le frotfaoQentdes
B pierres et du fer. » ^
Cette présomption, qui, dès-lors, avait toutes les apparences
de la réalité", a pris depuis le caractère d'une certitude.
L'opinion du moins s'est complètement ralliée à cette explî^
cation toute naturelle. Nous reviendrons du reste sur* ce sujet.
La tour des Espagnols, <|ut venait ainsi d'être détruite, était
située dans la partie du nord-nord-ouest , et avait été construite
en 1480, sur les fondations del'ancien Château de la Tour^Neuv^
bâti 400 ans auparaViGint.
Suivant les détails fournis par le général Allard dans son
excellent petit tinvajl sur le Château de tuantes , • catle tour
o contenait indépendamment d'un souterrain , deux étages de
j» cas^nates, dont l'une, celle du rez-de-chaussée, servait de
a cantine pour la garnison, et l'autre de prison pour la marine^ à
A l'époque V où cette dernière rassemblait à Nantes ses engagés
— 145 —
» pour les colonies/ Les différents éiàges de cette tour avaient
» probabl^ent recueilli autrefois des prisonniers espagnols, et
» c*est de là qu'elle avait tiré son nom. o
Et le général Allard ajoute:
a Cette tour fut détruite , lors de l'explosion dû 5 prairial ,
«• an VI II. La version la plus accréditée attribue la cause de cette
» explosion à la chute du plancher du premier étage de la
» tour , dont on avait fait alors un dépôt d'artiflces et sur le-
a quel on avait placé les munitions provenant du déchargement
j> des caissons des armées de la Vendée , après la pacification.
» Ces munitions, qui consistaient principalement en cartouches
» à boulets, enfoncèrent par leurs poids le plancher pourri
9 peut-être en partie par l'humidité que l'obscurité du rez-de-
» chaussée avait dû depuis longtemps empêcher de visiter
» avec soin. Le choc qu'éprouvèrent dans leur chute les
» boulets, les matériaux et la poudre, déterminèrent l'explo-
» sion. D
Comme on le voit , cette opinion du général Allard est en
tout point conforme à celle qui fut émise à l'époque même de
l'événement.
L'explosion fît son moindre effort dans la cour du Château.
Le magasin, souterrain où cette explosion dut éclater, étant si-
tué dans la partie inférieure de la tour, et le terre-plein de la cour
se trouvant plus élevé que ce magasin, il y eut là une résistance
qui sauva sans doute la partie intérieure du Château. L'explosion
trouvant au contraire moins de résistance du côté des fossés, s'y
développa tout entière , et le corps du bâtiment chassa totalement
dans cette direction.
Voici, du reste, quelques détails particuliers que nous tenons
de M. Robineau de Bougon que nous avons déjà cité , et qui ,
chargé d'un commandement supérieur au Château , fut témoin
oculaire de cette catastrophe.
10
— 146 —
Deux petites explosions précédèrent de quelques instants celle
qui devint générale.
Ces petites explosions durent avoir lieu dans le trajet que
firent les munitions précipitées da. plancher enfoncé ; tout vient
prouver que la principale explosion ne se fit qu'au moment oà
cet amas de matières inflammables arriva dans le souterrain.
Aussi ce fut là réellement que l'explosion se produisit avec le
plus de puissance.
Les murs du pied de la tour, malgré leur énorme épaisseur,
furent jetés sur la contrescarpe. Ceux latéraux dé la tour étaient
moins épais et s'ouvrirent pour donner passage aux projectiles ;
enfin , pour la grande partie de ce qui se trouvait au-dessus du
foyer de l'explosion , la tour fit l'effet d'un canon de fusil , et
tous ces débris furent lancés dans l'air à une très*grande
hauteur.
La tour s'ouvrit dans son sommet en trois parties bien
distinctes et les masses en furent portées à plus de 20 toises.
Tous les bâtiments intérieurs , adjacents à la tour , c'est-à -
dire les archive^ , la chapelle ou chapitre « une partie du bftti-
ment principal , servant jadis de logement aux ducs de Bretagne
et partie du bâtiment du gouvernement, furent entièrement
démolis.
La courtine qui joignait la tour du Pied«de-Biche fut totale*
ment ruinée ; celle joignant le demi bastion Saint-Pierre fut for-
tement endommagée. •
La tour du Pied de-Biche elle-même , fut lézardée du sonunet
aux deux tiers vers les fondations. Tous les planchers furent
enfoncés. Les décombres, tant de cette tour que du grand bâti-
ment, vinrent s'amonceler, dans la totalité de la cage du grand
escalier.
A l'intérieur du Château , une partie des trains d'artillerie ,
caissons et canons, qui se trouvaient dans la grande cour, étaient
— i47 —
brisés et rompus. Le grand bâtiment des constructions avait
peu souffert. La grande poudrière était heureusement restée
intacte.
Elle contenait 150 à 200 milliers de poudre!!
Et la tour des Espagnols , qui venait éd sauter , contenait
seulement :
7,000^ de poudre en barils, en cartouches.
7,500^ boulets de 2 et de 4 , tenant à leurs gargousses.
Au dehors,, Texplosion se dirigea en éventail ; à gauebe , sur
les maisons Vallin et Rolland, situées à l'entrée de la rue
Basse-du-Chftteau ; à droite , sur la rue des Carmélites , la rue
Haute-du-Chàteau , le long de la terrasse du Cours , jusqu'à Ri*
chebourg.
Une projection de matériaux et d'une vapeur noire vint s'a-
battre sur la maison Vallin , après avoir ravagé dans son trajet la
porte et le parapet du pont du Château et tué plusieurs personnes
qui passaient sur ce pont. La direction de cette projection fut
déterminée par une des trois canonnières qui se trouvaient au
pied de la tour , éclairant le magasin et qui portait sur la maison
Vallin.
Le même effet fut produit par les deux autres canoQuières ,
qui portaient sur l'ancienne tour du Duc; mais il n'en résulta
pas de dommage considérable , la projection n'ayant eu lieu que
sur des démolitions.
Hais recueillons les effets de cette épouvantable explosion.
En un moment , les fossés, les rues environnantes, le Cours et
plusieurs quartiers de la ville avaient été couverts de débris.
Plusieurs maisons avaient été démolies, un plus grand nombre
violemment ébranlées; beaucoup d'autres avaient plus oo moins
souffert.
Celles qui se trouvaient en quelque sorte bire face au foyer
— 148 ~
de Texplosion furent nalurcllément les plus maltraitëes. Parmi
celles qui eurent le plus à souffrir, ou put particulièrement citer
les maisons Marion , Dedoyard , Labourdelière , Lory , Drapeau ,
Couëron, Dejasson, Jezé, Kirouard, Duguiny, La Turmelière,
CheviRard, Vallin ^t le couvent des Carmélites. La maison
Vallin n*était plus qu'une ruine. Heureusement, la bniille
Vallin était absente; heureusement aussi la belle collection de
tableaux que possédait H. Vallin et qui se trouvait sur le der-
rière de la maison put être conservée.
En un mot, Ton compta 101 maisons qui avaient été atteintes
et plus ou moins endommagées.
3
rue Oelille,
rue Notre-Dame.
7
place des Gracques
, place Saint-Pierre.
7
rue Vincy,
rue Saint-Laurent.
15
rue Abeilard ,
rue Haute-du-Ch&teau.
11
rue Brulus,
rue 4e Premion.
1
place du Château ,
5
rue Simoneau,
rue des Etals.
1
quai Belidor,
quai du Port-MaUlard.
1
rue Haxo,
rue Dubois.
11
rue Girardon,
rue Basse-du-Chàteau.
24
rue Maupertuis,
rue des Carmélites.
2
place die TEroery ,
place Maillard.
4
rue de TEmery,
6
rue de rUnion ,
2
rue Félix ,
1
rue Malherbe ,
maisons.
rue des Mintmes.
101
Dans ces maisons, et en général dans tous les quartiers de la ville
avoisinant le Chftteau, une quantité incalculable de vitres étaient
— 449 -
brisées, des cloisons abattues, des meubles renversés, des toits
découverts, un plus grand nombre partiellement enfoncés.
Beaucoup d'arbres du Cours furent atteints et mutilés.
Trois pièces de canon étaient en batterie sur la tour des Espa-
gnols ; Tune fut portée avec son aflfùt et ses roues jusque sur
l'église des Carmélites; l'autre avec son affût brisé et ses roues
en éclats, fut lancée au pied de la terrasse du Cours ; la troisième,
qui battait la rue Haute- du-Cbâteau, fiit portée près de la con-
trescarpe.
La grande croisée, derrière Tautelde l'église Sainte-Croix,
fut descellée et renversée. Le curé, qui. disait la messe, -fut
atteint et blessé; l'enfant qui lui servait de choriste, le jeune
Leian, fut tué.
L'église Saint-Nicolas fut également fort ébranlée par la com-
motion. On y célébrait aussi la messe; sous l'impression de la
peur, tous les assistants se précipitèrent à la fois vers les portes.
Plusieurs personnes, des femmes surtout , furent culbutées, fou-
lées et plus ou moins grièvement blessées.
On retrouva dans l'église une grande quantité d'objets que
leurs propriétaires avaient oubliés ou perdus dans cette fuite
précipitée.
Le même accident arriva à Téglise Saint-Laurent.
L aile droite do la Cathédrale qui servait provisoirem*ent de
chapelle, dite Saint-Clair, et de sacristie, fut très endommagée.
Les ogives des croisées furent brisées et rompues, le grand vi-
trail qui éclairait le chœur et dont la charpente était en fer, fut
.mis en éclats. La masse du temple eut, du reste, peu à
souffrir et arrêta dans cette direction les effets de l'explosion.
L'église de l'Oratoire reçut aussi le choc d'une grande quantité
de prcrres et de débris ; le portail fut ébranlé et des lézardes s'ou-
vrirent dans toute la façade.
— 156 —
A rhôtel d'Âut habité par le préfet, plusieurs cloisons furent
renversée)».
Le même effet se produisit à la Préfecture.
A la maison commune (la Mairie) ^ les fenêtres de la salle des
cérémonies et celles de la conciergerie furent enfoncées. Deux
vétérans, qui se promenaient sous la galerie, éprouvèrent une forte
secousse qui les souleva de terre.
Cette commotion s*étendit du reste fort loin ; dans la rue
Voltaire plusieurs maisons euri^nt leurs vitres brisées, et,
dans une autre direction , le même effet eu lieu jusque sur la
côte Saint-Sébastien.
Une niasse considérable de pierres emporta les angles des
deux bâtiments formant Tentréè des rues des Minimes et Saint-
Félix.
Une autre masse fut portée à l'extrémitée de la rue Malherbe ,
r
à la distance de 300 toises , et emporta également une partie de
rhôtel de la Bourdonnaie.
Une pierre pesant plus de 100^ fut lancée sur le toit de la
maison Secretain , place du Pilory ; elle fit un trou dé 7 à 8 pieds
carrés, brisa la charpente, enfonça le plancher du grenier et
vint tomber à l'étage inférieur.
Aujourd'hui encore on peut voir, sur le Cours Saint-Pierre ,
presque à l'extrémité d'une allée, du côté de la place Louis XVI,
une pierre portant cette inscription : « L'an 8 de la république
» française, le 5 prairial, à midi 5 minutes, celte pierre de la
j» tour des Espagnols a été apporté ici par l'explosion ; pèse
A 200 kilogrammes. »
Une barre de fer , d'environ un mètre de longueur , tordue et
brisée dans l'une de ses extrémités, vint tomber dans la cour de
la prison du Bouffay, avec quelques balles et d'autres débris. Cette
barre de fer , qui pesait 5 k. , devait appartenir à l'une des fe-
nêtres grillées du Château.
- 151 -
Deux autres barres de fer, de même nature, tottibèrent
également sur les balcons des maisons occupées au Pilory
par Madame Malassis et Thomas , menuisier , et y firent quel*
ques dégâts.
Les fossés du Château furent remplis de vastes débris. Des
fragments de murailles ayant plusieurs mètres d'épaisseur, en
indiquant la force du bâtiment écroulé , signalaient aussi celle de
Teiplosion. C^s énormes masses avaient fait rejaillir un grand
volume d'eau des fossés par-dessus le parapet. Dans la rue qui
longe ces fossés, on trouva des anguiljes encore vivantes dans
une vase épaisse et profonde.
Disons, en passant, que cette épaisseur des murs de la tour,
en épuisant nécessairement jusqu'à iin certain point la force de
l'explosion, fut une circonstance heureuse; elle dut dimi-
nuer la puissance expansive au-debors, et atténuer ainsi le
désastre.
Nous devons ici mentionner un fait, qui fut constaté et qui
pouvait avoir une grande gravité.
Après la première organisation des travaux, le général
Gilibert, M. Robineau et M. Dedon voulurent visiter l'intérieur
du Château , pour s'assurer si rien ne pouvait être un nouveau
sujet d'inquiétude ou de danger. Dans cette inspection , ils
trouvèrent la porte de la grande poudrière entièrement ouverte.
A rintérieur cependant, tout était dans un état ci un ordre par-
faits , et l'ouverture de la porte n'était évidemment due qu'à la
commotion.
On eut d'abord l'opinion que les arbres du Cours avaient dû
empêcher l'élévation des débris et rompre leur effort, dans la di-
reôtion qui les portait sur le quartier Saint-Clément ; mais cette
opinion fut plus tard contredite.
M. Lemattre, en effet, était à se promener sur le Cours, au
moment de l'explosion, et fut même atteint au bras et à la
- 158 -
jambe, par uoe balle et une cartouche non enflammée. Se re-
tournant précipitamment , il vit tout Thorizon masqué depuis la
rue du Ch&teau jusqu'à Richebourg par un épais nuage qui lui
parut avoir 50 toises d'élévation. Âu-^dessus de ce nuage et à une
très 'grande hauteur , il distingua des masses de pierres et de bais
lancées paraboliquement. 11 eut le temps de faire un .certain
nombre de pas et de chercher , un abri sous un arbre , avant que
ces masses arrivassent à terre. Il pensa donc que la direction
des pierres lancées par l'explosion n'avait pu être arrêtée par les
arbres du Cours. Et ce qui fortifie cette opinion , c'est que le toit
très-élevé de la Cathédrafe fut enfoncé en plusieurs endroits par
la chute des pierres. Ainsi les arbres du Cours n'auraient pu pro-
duire l'effet supposé , puisque ces arbres étaient de beaucoup
moins élevés que la Cathédrale.
Cependant , les dég&ts faits aux maisons , rues Malherbe et
Félix , peuvent faire croire qu'il y eut aussi des masses lancées
presque horizontalement.
La secousse fut du reste si violente que don- seulement on la
ressentit dans la ville, mais encore dans toutes les campagnes
environnantes. Le bruit de l'explosion fut entendu au Loroux , à
Nort , etc.
Mais après avoir ainsi sommairement fait connaître quel fut
le dommage matériel causé par l'explosion, il est temps que
nous reprenions le cours de noite récit et que nous nous repor-
tions sur le théâtre même du désastre.
Sous l'impulsion donnée par les autorités , des mesures d'ordre
et de précaution s'établissent partout.
Des patrouilles de la garde nationale , ayant la plupart à leur
tête des commissaires de police , des patrouilles de troupes de
ligne et de gendarmerie parcourent la ville pour assurer le main-
tien de l'ordre, le respect des personnes et des propriétés. Toutes
— 153 —
les maisons endommagées par l'explosion sont gardées par des
factionnaires; une garde nombreuse est mise sur pied.
La tranquillité publique est du reste parfaite' dans toute la ville.
Le poste du Bouffay est doublé sur Tavis qu'il y avait du
mouvement parmi les détenus, dans la maison de justice et de
correction. Mais ces craintes étaient exagérées. Quelque cris de
vive le roi! furent poussés par des femmes qu*pn ne put môme
signaler.
Les détenus pour crime firent aussi quelques difficultés pour
se laisser renfermer avant Tbeure accoutumée ; mais les guiche-
tiers suffirent pour tout réprimer et ne furent pas même obligés
d'appeler la force armée.
Le bataillon des vétérans s*était aussi réuni à la Mairie , aus-
sitôt que la générale avait été battue. Il fournit des patrouilles
comme toutes les autres troupes..
Au Château , les travaux de déblaiement sont commencés et
poursuivis avec une ardeur et une actiVité admirables. On sait
en effet que des victimes sont englouties sous les décombres , et
tous les efforts tendent à les arracher à la mort, s'il est , encore
possible. A travers les plus grands périls , des citoyens de la
garde nationale , de la ligne , se dévouent pour atteindre ce but ,
et Ton peut signaler des traits de vrai courage , de vertu ,
d'héroïsme.
Citons quelques faits.
L'explosion venait d'avoir lieu ; il n'était pas encore midi et
quart lorsque des cris souterrains furent entendus.
Aussitôt^ les sieurs Nicolas Chappé, menuisier; Charles
Grandmoulin , journalier , et Guillaume Bercam, boulanger, se
mettent au travail, dans la direction de ces cris.
Depuis six heures, ils bravaient tous les dangers, lorsqu'une
cheminée s'écroule à leurs pieds avec un fracas horrible. Ils
viennent d'échapper à la mort; la mort les menace encore. . . •
— 164 —
Ils n*en continuent pas moins leur travail sans relâche et sans
prendre d'autres aliments qu'un peu d'eau-devie coupée avec de
l'eau.
Cependant, la voix d'un homme souffrant, ses cris lamentables
continuent à frapper leurs oreilles!
Bientôt ils dégagent assez de décombres pour pouvoir porter
à l'infortunée victime des paroles d'espérance et de consolatioD ;
ils se font entendre; on leur répond; la voix monte à travers
d'immenses débris. Le malheureux qui les implore leur apprend
qu'il a les mains engagées dans des poutres ; qu'il avait été en-
seveli dans les délivres , mais qu'en agitant la tète et à force de
souffler , il était parvenu à dégager sa bouche et ses yeux de la
poussière de chaux qui Tétouffait; qu'alors seulement il avait pu
exhaler les cris qui avaient été entendus.
Il apprend qu'il se nomme Lecoq, ouvrier serrurier ; tra-
vaillant à l'atelier des armes, qu'il demeure rue Fonrcroy , n" Il ,
qu'il a femme et enfants. Il avertit qu'il entend au-dessous de lui
les cris d'une jeune fille , qui appelle elle-même un ouvrier au
Château qui est aussi enseveli sous les décombres, mais dont il
n'entend pas la voix.
Les braves Chappé, Grandmoulin et Bercam redoublent d'ar-
deur, de courage et d'efforts ; ils ont l'espoir de sauver plusieurs
victimes
Bientôt ils peuvent faire passer quelques aliments à Lecoq;
ils s'informent de lui , ^s'il entend toujours la voix de la jeune
fille; il répond quil l'a entendue très-distinctement pendant plu-
sieurs heures, mais que depuis quelque temps il ne l'entend plus.(*)
(*) La jeane fiUe dont il est qaestion ici était la demoiselle Damoulia;
l'ouvrier qu'elle appelait, était François Richard, qu'elle devait
épouser quel^pies jours plus tard. Tous deux périrent et furent trouvés
morts sous les décombres.
.- 155 —
Enfin , à force de constance et de travail , après avoir enlevé
avec la plus grande et la plus utile précaution les poutres , les
pierres et les décombres qui formaient sur là tète du malheu-
reux Lecoq une couche de quinze pieds d'épaisseur, ils arrivent
jusqu'à lui; ils le dégagent, ils le délivrent, ils le sauvent au
moment où, succombant sous le poids de son affreuse position
qui a duré le long espace de sept heures, il était prêt à perdre
connaissance.
Honneur au généreux dévoùment de Chappé , Grandmoulin et
Bercam ! ! ! *
Cet acte de courage et d^humanité excita l'admiration de toute
la ville. Le gouvernement alla plus loin, et nous verrons tout-à-
rheure comment le préfet Letourneur sut le signaler et le
récompenser.
Disons , pour être juste , que dans cet acte si méritoire , qui
amena la délivrance de Lecoq , Chappé , fîrandmoulin et Bercam,
furent activement secondés par les sieurs Blanchard , ci-devant
adjudant de place; Dorey, capitaine des canonniers de la pre-
mière demi-brigade de la garde nationale sédentaire ; Coquero ,
caporal de la même compagnie; Laisant, adjudant de la
place de Nantes , et un officier marin dont le nom est demeuré
inconnu.
Au moment où Lecoq avait été enseveli , sa femme , tenant son
cnfiint par la main , n'était qu'à une faible distance de lui et lui
parlait encore. Elle aussi , ainsi que son fils , fut renversée sous
les décombres, mais elle parvint à se dégager et s'enfuit, en-
traînant avec elle son fils et un autre enfant de deux à trois ans
qu'elle trouva sur le grand perron du Château , et que , dans
son effroi , elle perdit elle-même au Pilory.
La femme Lecoq et son fils étaient légèrement blessés.
Les travaux de déblaiement venaient de commencer , lorsque
les gendarmes Adam, Richardot, Villermosa et Dusonnois-
— 156 —
Delisle , parvinrent à retirer des décombres une femme encore
vivante, quoique blessée , et qui fut portée à Thospice civil.
Peu d'instants après , le gendarme Anet réussit aussi a retirer
des délivres une jeune fille de seize ans qui survécut.
Dans la journée du 5 , on avait eu l'espoir de sauver le sieur
Poignant, second capitaine de la deuxième compagnie d'ouvriers
au Château. On . n'apercevait que son bras, apparaissant au-
dessus des décombres ; mais son chien couché auprès, et pous-
sant des hurlements plaintifs, ne permettait pas de le méconnaître.
Cet anin^al resta sur les Idébris qui couvraient son maitre ,
jusqu'à ce qu'on eut pu dégager ses restes inanimés: il menaçait
tous ceux qui s'approchaient, et mordit même un des travailleurs.
Après l'enlèvement du corps, il disparut.
Le 7, avant midi, le corps du malheureux capitaine Poignant
fut porté à réglise Sainte-Croix , accompagné d'^jn cortège nom-
breux ^ à la tête duquel on remarquait le Préfet et les officiers du
génie et de l'artillerie. Une messe funèbre fut célébrée au milieu
du plus profond recueillement.
Par une circonstance providentielle, lès ouvriers employés au
Château se trouvaient en grande partie absents , au moment de
l'explosion. Suivant leur coutume^ ils avaient quitté leur travail à
onze heures, et s'étaient retirés. Sans celle circonstance, le
nombre des victimes déjà si grand eût été, sans aucun doute, bien
plus considérable encore.
Et, en effet, que de morts! que de blessés! tant à rinlérieur
qu'à l'extérieur du Château ! ! !
Dans la tour du Pied^de-Biche étaient 14 détenus, dont plu-
sieurs Autrichiens, prisonniers de guerre. Un plancher chargé
de fusils s'écroula sur eux. Sept périrent ; six autres blessés par
des baïonnettes tombées de 15 à 16 pieds, furent transportés à
rhôpital. Un seul, cavalier de la Loire-Inférieure, se trouvait
— i57 —
dans Tembràsure d'une fenêtre et tendait la main pour recevoir
son dtner ; cette circonstance le sau^a.
Deux frères , les sieurs Rivière , de Lyon , canonniers de ligne ,
détenus à la chambre do discipline , furent écrasés.
On compta aussi, comme nous venons de le dire , parmi les
morl&au Château , M. Poignant , dit Duchesne, capitaine des ou-
vriers. Sa femme et trois de ses enfants furent blessés.
Fournier, contre- mattre des manœuvres du Cbftteau, fut tué
également ainsi que sa fille et une femme qui habitait avec lui ,
Louise La Rivière.
Gérard , tambour du bataillon des Ponts , et deux grenadiers
du bataillon de la Concorde, les sieurs Thomas et Aubié, qui
étaient de service, périrent aussi. Neuf autres grenadiers, du
même bataillon, qui étaient également de garde, les sieurs Leglas,
Levesque , Lemerlé, Monnier, Jeannot, Feran père. Mercier,
Caussirand et Jacotot, furent plus ou moins blessés. Jeannot et
Jacotot succombèrent quelques jours après de leurs blessures.
Nous devons encore citer parmi les victimes qui périrent
dans le Château:
Lamandé , ouvrier serrurier, tué dans l'atelier d*armes.
Dumoulin, reviseur d*armes, et ses deux filles :
Marie-Louise, âgée de 22 ans;
Catherine, âgée de 16 ans.
François Richard , ouvrier.
Jean Cantin , »
David, jeune enfont de 13 ans, apprenti du sieur Dumoulin.
Arsène Berger, enfant de 17 mois, fille d'un ofiicier vétéran.
Marie Lefebvre, domestique du sieur Dumoulin.
Marie-Anne Lamandé , fille d'un ouvrier.
Julien Paris, ouvrier.
— 158 —
Ainsi , ce fut au moins vingt viclinaes de Texplosiou seulement
à l'intérieur du Château.
Mais , au dehors , nous allons encore en compter un bien plus
grand nombre ....
M. Demion , père de huit enbnls , se promenait sur le Cours ; il
y fut tué.
H. Villouet, marchand de bois , à rentrée de Richebourg , eut
ses deux filles :
Françoise- Victoire , âgée de 14 ans 1
Marie « âgée de 10 ans \
Sa femme fut grièvement blessée.
Mademoiselle Burot, âgée de 15 ans , était à un balcon du
4« étage de la maison Vallin. Elle tomba dans la rue avec le
balcon et fut horriblement mutilée ; quelques jours après elle
succomba.
Au moment de l'explosion , il y avait sur le Cours six élèves
de Técole centrale. Les jeunes Collin et Guiton furent atteints.
Un journal de Tépoque observe naïvement que ces élèves avaient
voulu ramasser leurs livres avant de fuir et que les autres ne
durent vraisemblablement leur salut qu'à Toubli qu'ils firent de
leurs cahiers et portefeuilles pour fuir plus rapidement. Collin
fut tué; Guiton très-grièvement blessé à la tête.
Le jeune Collin donnait la main à son frère ^ qui ne fut pas
blessé.
Deux enfants d'un cordonnier qui logeait près du Château ,
étaient descendus dans les fossés pour y chercher des nids d'oi-
seaux. L'un d'eux fut enseveli sous d'énormes masses de pierres;
l'autre fut à l'instant revomi du fossé par dessus le parapet et en
fut quitte pour une blessure légère au coude.
Plusieurs revendeuses et quelques pauvres qui stationnaient an
bas du Cours , furent écrasés sous les débris.
— 159 —
Une jeune fille de 14 ans, Constance Kenaud fut tuée dans
la cour de la maison Morandais. Quatre autres personnes furent
blessées dans cette môme maison.
Un cordonnier, André Huet, demeurant rue du Château, fut
tué dans sa boutique.
Une domestique fut tuée dans la maison Marion. H. Codrosy ,
qui habitait la même maison, fut blessé assez grièvement.
Divers chasseurs à cheval, de la compagnie Laine, les sieurs
Didier, Sergent et Février, détenus au Château , ainsi que leurs
camarades Malinyille et Amouroux , qui étaient allés les voir ,
reçurent aussi de graves blessures.
Dans ce malheur commun , la gendarmerie paya pareillement
son tribut. Ferrand fut tué, quatre autres gendarmes, les sieurs
Malfilâtre, Drouet, Copin et Theveneau, furent blessés.
Cependant, les fouilles continuaient toujours avec la même
activité.
Le 9, on retrouva dans les fossés le corps du jeune Pierre-Alexis
Yvonnet. Il était tellement mutilé qu'on ne put le reconnaître
qu'à ses vêlements.
Le 10, on fut plus heureux. A trois heures de l'après-midi,
on parvint encore à retirer vivante, la dame Laitobert, femme
du geôlier des prisons du Château. Cette femme avait ainsi été
ensevelie sous les décombres pendant 99 heures, sans avoir
été entendue et aussi sans avoir pu concevoir l'espérance d'être
sauvée. C'est dans sa propre chambre qu'elle avait ainsi vécue ,
entourée de débris. Elle avait heureusement pu trouver à sa
proximité quelque nourriture et n'avait pas eu à souffrir des hor*-
reurs de la faim. Elle n'avait du reste qu'une blessure à la tête.
En fidèle historien , disons que son chat , qui avait partagé sa
captivité, partagea aussi sa délivrance.
Le 1 1 , on retrouva le corps d'un ouvrier.
Le 12, on découvrit également les restes de la plus jeune
des filles Dumoulin. Le corps de la fille atné ne fut retiré que
quelques jours après.
En un mot , les travaux de déblaiement furent poussés avec le
même empressement, tant que Ton eut l'espoir de retrouver
quelques victimes. En pareille circonstance , le dévoûment était
un devoir tellement impérieux , les sentiments qui l'inspiraient
étaient tellemient naturels, que Ton ne peut être surpris que chacun
tint à apporter et à rendre utile son concours.
Nous pourrions du reste parcourir ainsi la triste nomenclature
des victimes de ce terrible accident, mais nous n'aurions dé-
sormais qu'à enregistrer le nom de ces malheureux, succombant
dans les mêmes circonstances et par les mêmes effets. Nous
croyons donc devoir nous borner maintenant à donner la liste
qui en fut établie dans un ..rapport authentique du 17 messidor
(6 juillet)-, et signé des membres de l'Administration munici-
pale : Paul Bernard, P. -T. Tessier, Barbier , Charles Goiron ,
J. Harion , Groleau , François Prévost et Saveneau, secrétaire.
1 Âuguatin GoUin ,
13 ans.
»taéle5
, aur le Cours.
2 G.-Jean Laurent,
37
»
rue Bmtns.
3 André Haet,
40
i>
me Girardon.
4 René Demion,
52
»
sur le Cours.
6 Perrine-Anne Cltartier,
35
m
pont du Nord.
6 Julien Clair,
51
n
me Bmtus.
7 Constance Renaud,
13
»
me Abeilard.
8 l.-J. Gombin.
39
»
me Bmtus*
9 M. -Elisabeth Pion.
19
P
me Bmtus.
10 Jean Trépied,
45
»
me Bmtns.
Il Renée-GabrieUe HouraoUe,
19
»
me Bmtus.
12 Mairie Daubron ,
11
»
sur le Cours.
13 Claire Bigot,
75^
n
me Bmtns.
14 Jean Jennj,
40
n
meBrutus.
15 F»«- Victoire Yillonet,
12
n
me Bmtus.
16 Marie Villovet,
14
»
me Bmtns.
17 Jean-Marie Lelan,
10
»
église SainMIroix
— i«t —
18 P6mne Snpiot,
. 63 ans,tiiéle
5, me Bmtns.
19 Marie DafouTf
54
D
me Simonean.
30 Ificolas Girard,
bl
1>
de garde au Ghltean.
31 L*.-Yalerieii Poigûant,
58
»
an Ghiteati.
33 P^-TooBStint TeBsier,
16
1»
m le pont du ChOteaa
31 Jnlieff-F* Obtpelain ,
48
»
me Bmtns. .
34 Julienne Gautrtie , '
75
»
place dn Ghltean.'
35 LoQÎB Arrière t
59
»
. me Girardon. '
36 Jacques Lamandé,
53
H
an Château.
37 Otifier Thomas,
51
»
en faction au Ghâteau
38 Catherine DamonMn,
16
11
au Ghltean.
39 François Bichaid,
34
»
au Ghltean.
1
30 ]I.-Loiiise DomoiiUn,
33
»
au Ghltean.
31 Pierre-A. Tfonnet,
9
- * 1
'»
sur le pont du Ghiteau
33 Etienne Anbié-,, .
• 46
»
de garde au Ghiteau.
33 JnUen Paris ,
41
»
au Ghiteau.
34 SenratinO'L** Bigot La RiTière|40
W
m Ghiteau.
35 JiiHenné Saignard,
19
»
me Brattts.
36 Etienne-G. Fonmier,
1*47
»
au Ghiteau.
37 11 .-Anne Gaillard,
il
pont du Ghiteau.
30 M. LeftTHi, ,
14
»
au Ghiteau.
39 Jean Gântih ,
33
»
au Ghiteau.
40 M.-Jeanne Lamandé,
31
»
an Ghiteau.
41 Jeanne Herel,
35
n
raeBratus.
43 Jeanne Jaimresae,
54
»
me Abeîlard.
43 Arstoe Bargor,
IZittoîa»
auGhMeau.
44 Dand ,
13 ans
>»
au Ghltean.
45 Flenry Itifière ,
•3
»
canonnier au Ghiteau.
46 Henri BiTiftre,
31
»
0
47 François Pecrond,
31
»
gendame, raeBmtus.
UmU de leur$ bkâ9wr9s.
48 François Jacotôt,
50 ans, mortle 9, de garde au Ghiteau.
49 Louise-F. Duhignon , 5
50 Bené Dupin, 19
51 Sdbastienne-Joséphine Burot, 15
53 Pienre Jeannot, 39
n
w
11
13
12
■ 1) de garde sd Chttetm.
11
53 Fidèle S vin^i^ , 91 ^, mort le 16
54 L-Jacippieis Bpbiflird, 31 n 19 ' '
55 j(.piii«FoocreoÂ9 39 ' » st
56 René Mwé, 43 » 23 ^
57 Josffii Bertin ^ . 8 » 24 .
58 Magdeleûif; Leiniifii^ , 42 nia n^iv^fk^.
59 FçaDÇioie Ôraud, 60 » If^
60 Marie Lantu , 32 » 11
Le nombre des blessés fut bien plus considérable , suivant le
rapport des commissaires de police , certifié par le$ ofiSciers de
santé ; on en compta :
Hommes 46
Femmes. •••.•• 3t
SiDfiints.... 18
Militaires 13
«
108
*
Bien d'autres , Messes tégèrenrient , fbrent traités dkéi eut
et ne se firent point connaître officiellement. D*après!es rensei-
gnements quç Ton put prendre , on porta à environ 50 )^ nombre
de ces biesfiés.
Ainsi, coMise on teiroit , «ette catastrophe du S prètriii avaR
eu de bien pénibles résultats :
Soixante morts , dont un grand nombre laissaient leurA toUiea
dana le phis gwd besoin; plus décent blesséOtfMUr la filiipiirt
également soutiens de leurs fiimilles; puis encore, outre les dé-
gels soufferts par tant d'kmMuUes , la mine pour une foule de
ménages et d'ioduatri^ qui ^^ aient perdu leurs menbles et leurs
ressources.
Le mal était done bien grand.
-> " '» . •
Jllai^ gcan4a au^ est la charité dans notre ville» qui^ 49i>#
ceU0- omiiîon , se moDira ce qu'elle a toujours été, pleine 4e
comptssim et de générosité potlr tontes les iniurluiies.
La grande partie des blessés fut portée aux hospices où le
aerriee dh santé s'organisa et se fit avec le zèle le plus' empres^
se» 00 toutes parts, de k eharpioi du Knge, des vêtements, Ai-^
rem euvoyés pdur l'asago de ces nutlfaeuveoz*
ÇbmvHùi de plus, se fit un devoir de recueillir ceux
gui av^nt tout perdu , et de leur offrir des secours et un
asile.
En un mot , des marques du plus touchant intérêt forent
données par toutes les classes de la société, et rien ne fut épar^é
pour adoucir des maux aussi cruels qu'imprévu^.
Le Préfet , lui-même , visitâtes blessés; le général Gilibert fut
égalemient constamment. sur pied,; les adniinistrateurs de la
commune s'efforcèrent de &ire &ce à toutes les nécessités. Et,
comme toujpurs aussi, la religion, quoique réduite enppre à
un bien petit nombre de ministres, fit edtefidre partout ses par
rôles de charité et de consolation.
Des actes d'une délicate probité purent aussi s'ajouter à tous
ces actes de dévoûment.
Les gendarmes Anet, Prot et Pernin, trouvèrent au milieu
de la rue qui longe les fossés du Château un sac de 1,200 fr.
qu'ils sfèmpressèrent db remettre à un' officier de police.
L'un de ces gendarmes, le sieur Prot, remit égaleînent au
géoéral fiiUhent un* paquet rsoferiBaiit dés oob^^ts d'argent,
et, de plus, mk sac d^rgfttt^ qu'il avait Iroui^ dans la cour âù
Cbtteau. .
Get>eodmt,irAdm»iisttati5n manicf^Me, dàn^ l'impossibllitâ
où elb était de satisfiAre par ws seitle» mssoorces aux besèitfs
4o It cmQBatauce, avfit, dès le ^ , bit paraître la proehtnaUofi
smivwta:
« Un événement terrible vient de porter la douleur dans
— 164 —
» toutes les ftmes sensibles; Texplosion de ta Tour du Ghftteaa,
» dite des Espagnols , a privé de leurs soutiens plusieurs miresi
» épouses et enfiints indigents, en los couvrant de deuil. De
» prompts secours- leur sont indispensables, ainsi qu'aux
n familles de ceux qui, échappés à la mort, ont été ^^èyement
9 blessés. Nous devipns tous être pénétrés de leur ci'deiki
» situation , et nous empresser d'adoucir ce qu'elle à d'afténx.
M C'est par de prompts secours , que l'humanité commande ,
» que nous devons leur porter du soulagement.
» Nous sommes persuadés que chacun de vous va s'em-
» presser de venir à leur aide, en versant dans les
» mains des citoyens, que nous allons nommer, les sommes
0 que ses facultés lui permettront d'employer à un acte
» de bienfaisance ausâi méritoire. Déjà plusieurs citoyens
i l'ont exercé; les artistes réunis donnent aujourd'hui une
a représentation au bénéfice des victimes de ce funeste événe-
» mçnt. Nous ne doutons point que ces exemples ne soient
» promptement suivis. ' -
» L'Administration fera imprimer l'état nominatif de ceux
» qui auront contribué à cette œuvre d^humanité et de bien-
» faisance.
j» En Administration OBuuiicipale , le 6 prairial an ViU deJa
D République française. > •
Le 6 , eii eftt,.fiit donnée une représentation au Shéâtre de
la salle du Chapeau^Rouge i au bénéfice des vietinoes. Cette re-
présentation , qui se composait de Oihëilù et de Robert-U^baou ,
produisit 690^. Ce produit, nns nul ^doute, se fut trouvé beau-
coup plus élevé , si l'impreasîon d'un pareil évéaement n'eul re-
tenu chez elles beaucoup de peraonnes qui, par respect pour
hi douleur publique, ne voulurent pas ce joùr-là se mmtrer au
théfttre.
~ ISS --
Les granadiers de la Concorde se réunirent spontanément et
ouvrirent une souscription.
Sous les aijUf>ices de l'Administration municipale, une
collecte se fit dans tonte la ville, et des conunisaires furent
nonunés pour la recueillir. Cette qoête produisit dans les di«
verses sections :
nenm, - cmiiyiiiu. un, Mt Mint
1'*, HH. Bedert , Demolière et Bonrmaiid 184 13 9
2«^ fllacé , Fooré et Brière « 267 6 »
a«, Lanier , Hersan , Domageaa. 264 14 »
4% Beanftetoo, Jlaigraa ot JmoD 86-1 9
5% Habille et Desgranges 153 7 »
6«, PelpDneaa, Wattier, PoupoBneaa et Richard. 277 7 6
7«, PerrotÎD , Roger , Evelin et Cosson 72'i 3 »
8% Perrin, Pleuriot, Meyrac, Âadebert 588 2 »
9% . Rabin atnë :.. 626 2 »
10«, Legrand, Trenchetent, Peltior et Gabory... 7'i5 IS »
11*, Henry , Lemoisne et Denis Guéranderie 235 9 3
12% Stnbit, BonehéetSaffré 140 18 t»
13«, Rellier, Jeannean, Sebois et Boistoaux 1039 7 3
t 4l«, Plumard , Vilmain et Vanneunen 706 7 9
1 5«, Desmarais , Lemesle et Paul HOlet 569 6 »
16% . Liocoln , Lamaro , Gossin et Bernard 961 13 »
17*. Haentieos , J. Tessier et Mary ^ 237 l'3
7685 la S
mmmmmmmmimmmm
D*autres souscriptions particulières produisirent , en outre ,
une somme de 2,386 livres 14 sous.
Parmi ces souscriptions , nous avons pu remarquer :
Celle du^ préfet Letoorneur, de ••..#•.. 288 » »
* de la Loge Mars et les Arts 229 7 3
a de M'* de la Bretesche et son fils. 288 » »
a du général Bernadotte •• . • 240 ^ ' »
j» ' de la commune d*Ancenis. ..•;••• 133 19 6
a des grenadiers de la Concorde. ••• 167 1 «
etc.
^ 16» —
Sofia, la edleote enlière de ia ville de Naotes a'éhra à la
somme de 10,072 livres 10 sous 3 deniers.
Quelques villes, entre autres Bnst et Paria, firent aussi {Muser
quelques secours. La loge maçonnique de Brest, l'Heureose-
Rencontre, envoya notamoient 300 liv.
Des artistes musiciens de Nantes, MM. Schmitt, Scbneider
etiacobi , organisèrent à Rennes un coneert et une Redoute,
dont )e [)roduit, 205 livr. 17 sous^ fut remis par M. Dagosta
aux maius de l'Administration municipale.
Les élèves des pensions voulurent pareillement apporter leur
tribut. Ceux de l'Institut des Amis réunis firent hommage d'une
somme de 21 liv. 13 sous 3 deniers, qui composait tout ce qu'ils
possédaient pour leurs menus plaisirs.
Le sieur Bourgeois, qui tenait un jardin public sur la route de
Rennes, ouvrit aussi son jardin , au profit de la souscription ,
et versa une certaine soname qu'il avait ainsi recueillie.
De son côté , le gouvernement ne pouvait rester indi£Férent à
une pareille infortune. Les esprits d'ailleurs étaient agités de
préoccupations et de craintes, sans doute sans fondement , mais
qui n'en étaient pas naoins réelles. Le 7 prairial, le Préfet, dans
une proclamation qu'il fit afficher dans tout le département , s'ex-
primait ainsi :
i L'événement le plus désastreux vient d'afiliger cette malheu-
j» reuse commune ; il est le complément des maux qui ont déjà
j» pesé sur elle. Mon coeur en a profondément saigné. Eh! qui
» devait en effet y être plus sensible que le mt^gistrat cbaf'gé de
j» veiller à vos intérêts ?
» Rien n'a été négligé, citoyens, pour en arrêter les suites
D funestes, et tout a été prévu pour remédier au désordre insé-
» parable de pareils moments.
D Grâces en soient rendues à la prévoyante sagesse de rÂ(i|mi-
» nistration municipale, au zèle infatigable du général Gilibert,
- 1*7 -
» ^MKtùÊhiMi de la fllacévol de tottS ieâ officiers civils et mili-
« IthrM, au respeetablâ corps des pomj^ers volotitaires et à
» toQs les citoyens qui ont rivalisé de courage et d'actitrtë.
ji Plusieurs d*entrc eux n'ont paierai nt de s*exposer au péril
n le plus imnntinent pour arracher des ruines leurs frères infor *
» tunés. Leurs noms seront précieusement recueillis; ils passe^
j» rontà la postéifité, et combien ils vont devenir cliers à leurs
» coDcitQjcMa 1 Tous , en un mot , ont fait leur devoir , en répu-
A Meains zélés et ont bien mérité de Thumanité.
» Je ferai le mien, n*en doutez pas, mes chers concitoyens,
» en allégeant autant qu'il est en moi les maux qui vous affligent.
A Le gouvernement est juste et bienfaisant ; il' ne demeurera
» pas sourd à ma voix , en faveur des veuves et des orphelins,
j» Que tous les citoyens se rassurent : ils m'ont donné jusqu'ici
D leur confiance, et ce ne «era pas en vain. Les craintes exagérées
» que la malveillance cherche toujours à inspirer , sont absolu-
B ment sans fondement. Toutes les mesures sont prises pour
» qu'aucun événement ultérieur ne soit à craindre. Les causes
» de ce désaètfé seront soigneudemeht r^chétché&s ; gardèz-tous
» de les juger sans cotmattre ;'iit méflame serait un malhedr de
ji plus. Ooe obaoun reprenne ses travaux accotltumés et se re-
m pose 0ur la sollloHude de ses magistrats, n
Signé LETOURNEUK.
Cette i^oelamalion (iroduisit un bon effet. De plus , sur ta
deiiMMide du Ppé(ët , le Mhristre dé Tintérieur ofUvrit un crédit de
10,090 francs, pour indemniser les maHreàreux qui avaient souf-
fert des suites de l'explosion du Chftteaù.
Gefai ainsi une somme d'environ 21^000 francs que TAdmi-
iintraffoir put utiliser en distribution de secours. Hirts, comme
on le pense bien, la comtndne n^en' nesta pm Ni ( elle àHt ]|^r-
voir à bien des besoins et s'imposer é6 tôttfds^ SàtrSAèe».
~ l«8 ~
A Taide de ces ressources, oo put soulager ies misàies les
plus urgentes. Mais qu'était«oe uo pareil expédient , en présence
des pertes réellement éprouîé^a ? Ces pertes furent estimées :
«
Celles des immeubles ...» 400,000 fr.
Celles mobilières 150,000
550,000 fr.
Et encore pensa-t-on que cette estimation était bien au-dessous
de la réalité.
4
Hais le gouvernement avait une autre dette à acquitter , celle
de récompenser d'une manière digne le dévoùment montré par
certains citoyens.
Le 9 messidor (28 juin) , le Préfet fit de nouveau paraître la
proclamation suivante :
cr Citoyehs,
9 Féconde en grands exemples , cette cité vient encore d'en
» donner un d'une grande magnanimité.
ji En se rappelant avec quel courage , le 5 prairial denùer ,
9 les citoyens Nicolas Cbappé, Charles Gnindmoulin , Guillaume
9 Bercam, se sont précipités sous les ruines fumantes du
9 Château , avec quelle héroïque persévérance ils ont supporté
j» des fiitigues inouïes , affronté des dangers toujours renais-
9 sants et toiyours certains , bravé mille morts , pour sauver la
9 vie à un de leurs concitoyens , quel homme peut n'être pas
9 pénétré d'une respectueuse admiration !
9 Hais le gouvernement attentif à ne laisser aucune vertu
9 sans gloire , aucun dévoùment sans récompense , vetit qu'un
9 témoignage public de la reconnaissance nationale immortalise
9 une action aussi généreuse*
» Ea eoDséqueoee, et soiftiit le» ordres. 4I11 Ukristre de
j» riDtérieur,
» Il sera, demain déeadi, dâos.une cérémonie pablique,
» qui aura lieu sur la place de la Liberté , décerné des oou-
9 rennes civiques aux citoyens Ghappé , Grandiaonliii et
» Bercam.
» Lès autorités civiles et mifitaires sont invitées à y assister ,
9 et voudront bien se réunir à cet effet » au palais de la Préfac-
» ture , à pidi précis.
9 La garde nationale sédentaire prendra les armes, et le
» général est invité à donner des ordres pour que les troupes
9 de la garnison s'y joignent.
» A huit heures du matin , une premrère salve d'artillerie
» annoncera la fôte; une seconde sera tirée immédiatement
» après la distribution des couronnes.
» L'Administration municipale est chargée dii détail des pré*
» paratife et des mesures de police nécessaire.
» Fait en Préfecture , le 9 messidor , an VIII de b
» République.
» 816RÉ LETOURNEUR. »
Cette proclamation avait été précédée d'une correspondance
entre le Préfet et l'Administration municipale, et qui témoignait
hautement du désir qu'avait le Préfet de donner à cette ftte tout
l'éclat possible. L'Administration municipale désirait qu'elle eut
lieu dans le Temple décadaire (la Cathédrale sans doute) , mais
le Préfet objectait que ce Temple était encombré de beaucoup
d*attirails militaires, et il craignait qu'il ne putsu&e à l'em-
{vessement de la foule , qui ne manquerait pas de se porter à
cette solennité.
Bref, la fête eut lieu suivant le voeu et le programme du
Préfet.
Be MA cAlé , le général BmiidôUd prit tto irif intérêt à
révénement du 5 prairial. Il était à Rennes , lorsfEill re^^t la
première nouvelle de fexploeion du Château, il doona aueeitAt
«rdre à ses gufées de fMirtir eu avant , et lui-même ee mil en
roule le lendemain , à 7 beures du malin.
Pendant son séjour à Nantes , il ne cessa de donner em vie-
timea les manfuea d'me vériiaMe sjrmpalhie , et leur offrit tous
les moyens de oonsolallon et tous les secours qui poncent
dépendre de lui. Nous avons vu, qu'en outre, il prît p|rt à la sôus-
èriptiou ouverte , pour une somme de 240 fr.
Le 9 , il passa une revue générale de toutes les troupes. Il
fit appeler ceux des gendarmes qui , dans la journée du 5 ,
s'étaient (ait remarquer par des actes de courage et d^huOianité,
et donna un avancement , du reste bien mérité , à Adam ,
Ricbardot , Viliermosa , Busonnois-Delide , Anet et Pétrin.
Prot y simple grenadier , ne sachant point écrire , ne put
être promu à aucun grade, mais il reçut urte récompense
pécuniaire.
Nous avons dit que la cause de ce funeste événemeiit avait
d*abord été attribuée à la malveillance. Dans un intérêt public ,
et aussi pour dissiper les doutes qui s'étaient élevés à cet égard,
le gouvernement voulut s'éclairer , et ouvrit tme enquête. Le
général Beroadotte , muni de pleîiis pouvoirs , séjourna même
à Mantes, pour prendre des- renseignements , afin- d'arriver à la
décoarette de la vérité.
Tout d'ahord « en effst « plusieurs personnes avaient été in-
criminées ^ ou ptolôt des délalîens plus ou moins intéressées ,
plus ou moins faaiiieuses , arvaient été dirigées coiilre eHes.
Parmi ces personnes , livrées au soupçon , il s'en trouvait mèaae
d'assez haut placées et qui , au moment du danger , avaient
mouÉfé le plus de zèie«
Nous nous abstiendrons d'indiquer aucun nom ; ainsi q<ie
aottt Tivrot» d^ dU , «es rumeun tottUreol ûe^M an etemen
sérieux , et Tepqufle ne prodoisit contre personne des dbsrgçs
qui pussiDl même laisser un doute de criminslité.
Aux autorités que nous avons citées , nous pouvons du reste
ajouter i^opinioa d'un homme parfaitement compétent , peut
bien apprécier les causes de l'événement du B prairial. Voici
te qu'écrivait le 8 , c'est-à-dire trois jours après resphaidn ,
H. Fouroier , adjoint de l'architecte vojer , à M. Villenave » alors
rédacteur du Piiblkateur de Nantes :
« Par suite de mes observations , considérant que le magasin
» ajix cartouches était de plein pied avec la cour, si l'eiplosion
» s'était fiiite en cet état , sa direction se serait portée , en
» rasant la cour, sur tes bâtiments joignant la tour de la
» Rivière, les magasins au bas de l'intérieur du rempart, entre
» cette tour , le bastion Mereœur et le grand magasin des
a constructions. La tour des Espagnols se serait aussi ouverte
a dans cette partie, à 18 ou 20 pieds de sa fondation.
a J'ai mesuré exactement la profondeur du fossé , compara-
» tivement avec le sol de la cour; j'ai trouré 22 pieds de
a diffirenee approximative. Dans l'état actuel des choses , on
a peut alBrmer que l'aflUsseneiii du pUncber du magasin est
a la seule cause de révénement. Les masses énonnes .du fond
» de la tour , qui se sont portées sur la contrescarpe, y Qnl
» été poussées avec d'autant plus de force , par la résistance
» qu'opposait le terre-plein de la cour. L'un des piliers qui
s soutiennent les arceaux , le long de la cooinescarpa, au bas
a de l'ancienne ehapelle Sainte-^Badégonde , a été coiqié*
0 Si cet événement eut eu lieu dans I0 premier éini de choses,
o les bâtiments qui avoi^inent le Cbiteaa euaaent beaucoup
a plus souffert , et le dommage eàt été plus conaidérable^ 11
jf est donc intéressant, en suivant le déblaîefwni, die fisirotoutes.
a les observations les plus exacle$ 1 pour eonviHlicr^ . tçus les
— «7« —
9 çitoydQS de U vérité, les ramirer 3ur les çêims « «l empêcher
» de préjuger sur ud événemeat déjà trop funeale par ses
» suites I sans rimputer injustemeot « soit à la malveillaooe ,
» soit au défaut de précautioo , dans la partie adniiaîstratÎTe de
» rarsenai, »
a Tous les bomoies peuveot se convaincre de ces détails ;
9 examiner, être de bonne foi , c'est fie rassurer soi-même , et
» rassurer ses concitoyens. »
Nous avons cru devoir reproduire cette lettre en son entier,
car* les preuves et les détails' qu'elle fournit, semblent trancher
une question qui ne pouvait plus être débattue.
Voici , du reste, encore un fait qui vient confirmer cette
opinion de H. Fournier.
JH. DedoQ, commandant du Château , travaillait à son bureau,
situé près du foyer même de Texplosion. Il entendit un bruit
qui ressemblait à renfoncement d'un plancher ; il eut le temps
de se lever et de se précipiter dans l'embrasure d'une croisée ;
aussitôt Texplosion se produisit. M. Dedon n'eut aucun mal.
Enfin, une chose oerlaine, c'est que l'on savait que depuis
disais, ce pianclier n'était pas en ben état, mais sans doute
qu'on n'avait pat jugé le danger assez imminent , ou plutôt que
ce plancher avait été imprudemment trop surchargé. Disons
aussi qu'à cette époque , les oflSciers supérieurs , chargés du
commandement du Château , se succédaient soiuvent. M. Dedon,
entre autres , n'était à Nantes que depuis peu de temps , et
n'avait pas« sans doute, été infoumé du fâcheux état du plancher.
Maie les officiers du Château le connaissaient parfaitement , et
dans cette occasion , ils avaient manqué de prudence.
Pour ctore ce récit,- nous donnons la copie textuelle du
rapport que le commandant du Château fit au Ministre de la
guerre » à la date du 7 prairial :
— 173 —
Ge n^port ne signale précisément aucun fiitt nouveau , nais
il confirme en tout point ce que nous tfvons dit.
« ClTOTBH MllUSTBX»
» J'ai en Thonneur , par ma lettre du SLde ce mois , de vous
» frire part du triste événement qui arriva le même jour à
m TarsenaT, je me bornais à vous en rendre un compte suécinct ;
» la nature de cet événement ne peirmet paë d*en donner des
j» détatk. On rie peut que hasarder quelques conjectures. Voici ,
» du reste, ce que j'ai pu recueillir. . ^
* » A onze heures, les ouvriers travaillant à la salle d'artifice ,
»* s'étaient retirés suivant la coutume; le garde d'artillerie,
j» après avoir visité l'intérieur de la salle et l'avoir balayé , en
m avait fermé les deux portes , i onze heures un quart. Ce ne
n fat que quelques instants après midi que l'explosion eut lieu ;
j» elle renversa dé fond en comble la tour dite des Espagnds ,
• où se trouvait la salle et une partie des bâtiments de l'ar-
ia senal , attenarit à cette tour. Huit à dix maisons , en 6ce ,
n ont été presque détruites , et une trentaine considérablement
» endommagées. La terreur <iu'a inspirée cette malheureuse
n catastrophe , portera sans doute à exagérer le nombre des
» victimes qui, à la vérité, est très-gratidi Sans pouvoir lAieore
» fixer le nombre des moirts et- blessés , on peut le porter à
» environ i50"à 180 persomies , parmi lesquelles se trouvent
» beaucoup d^nfiints.-
» Après l'éxplosioV) les pompes à ineendie forent amenées,
» pour arrêter les progrès du feu, et l'empêcher de se commu-
j» niqner à là grosse tour de la poudrière, qui contient actuelfe-
» ment environ tSO itoilUers de poudre. On travaillé sans r^ftche
n à déblayer les- décovnbres, et à enlever letf cadavres qui se
M trouvent dessous. On a réussr à retirer vivant un cfuvrier de
9 l'atelier de réparation d'armés , 1» femme d'un lieutenant dln-
- t»4 -
• Valides el m feimne de oonfièoce ; mms ob n'a pn ea le
» même succès à l'égurd du ettay^n Poignant , capitaine en
• second , commandant le détachement de la 2* compagnie
» d'ouvriers, employé à l'arsenal. Ea République perd dans cet
» estimable ^Aiciec un sujet préeieui , et qui laisse une ftoMlle
$ nombreuse^ dpnt il ^it la seule ressoureiew On a aussi relire
» tvois autres p^rsoooes , et il en reste encore 25 à 30«
» jLe citoyen Letournepr « préfet du département « ia nm à
» nui' diapp^tioa et à celle du eiteyefi ftebieeau « chef du gteie^
» une somme de 900 fr. pour eontiouer ce travail..
A La malveillance n'a* saqs doute aucune part à cfe malheureux
B éiiénwwiti qu'on doit attribuer à la vétusté du phncher de
9 la salle d'ertîfiaea. Tcnitea les portes et feadlres étaient soi*
9 goeusemeut firrméea « et la voûte éteit trèsHOlide. Mais au*
a dessous de la saliç, il y avait vm cave spacieuse , qui senrait
» précédemment de cachot , et dans laquelle l'air ne circulait
» point Ubcemenit , £uite d'issues. Cette cave éiaît tràs-humide,
» se tn»3vant presque au niveim du fossé , où tout récisbiment
» euicore , le déboniemeat de !# Loire aviait fait séjourner de
a Teau pendant plusieurs jpurs. Il est denc probable que cette
a humjfMlé aura pourri les poutres qiû , dii)à siprcha^gées d'en-
a viien 7fiOO *^ de poudre 0^ barils en cartouches, et d'à peu
a pute 7t000 ^ boulets de S et de 4 , ten^fttà leurs gargoulses
a d^ naéme calibre* eiuf 014, en se briss^tt praduit Tâcrouiement
9 du plancher. Le froissement des boulets contre les pierres
a aurs bit jaiVir <|pielqM68 étîoeeileai qui auront suii pour
a produira rexpMon*
. 9 Cette cop^ure es( d'autant piQs vraisemblable , fu'à ce
a moment j'étajs dii^s le bureau avec qtlaire remployés de l'ar-
9 senal ; e^nt ente^dM^ un bruit sourde MOft nous prM|»Hâmes
a à I91 pmrte* iUQur' en déeoenrir la caose , aaais nom iftnes
a rep$)tiwaé$;p)ir les d^Vpnal^iws , qui venaient lUfleraënt du cMé
- 17& -
» «A wm ic#urMMD0» et qoi mm» ouUbiMèveiH. Ce fnmm htmi^
j» que nous avions entendu , était pnrfHibleiaeiit r^ronlf meoi
j> ^ {)l«iicJli«r ; rimervMIe qui 9e passa entre ce bruit et Tti^o-
j» «ion me povia à la croit e.
» Je ne saurais trouver d'expression pour vous peindte Taai*
» ^fle^mnant at 1^ zèle qu'ont appartés les admtnisttfalîons ,
» Uipt ^vil^ <|pi6 noititaires , aiosi que les babilanis de oMe
n ummw^ i pour sauver tes vietimes , et ampiftçber qua eel
j» naic^idant n'ait das suHaa* Le oorpa des ponapiera a'aat parltau-
» lièi^efiieni dislipgaé , et cofttiiiitta nuit et jour son aanriee ^ à
» mesure que l'on enlève des déoMibres. »
ûnoi ^'il m soit» rexplosiop du ^ prairial produisit à. Natttes
une vécitatile siupeiu* « et jaQu^is , paat-6tre , auaim évéoamanl
n*avait autant agité et troublé les esprits. Tout d'ahofd la
fio^r^nr fut telle qus , dans lea quar liera les plus éloignés du
ChAteaii « cem de la Fosaa , des Boulevav4a , de SaiiM*SiiiiiUeii ,
oo. cffui devoir abtfah^r aw saMit à traneiB ebajnpa. Des par-*
sonnés s'élpigoèrant de MajU^aa de plusÂsurs lieues , et jniqu'à
Carquefpu.
Affès «ette prea^ère émoiioa , et lofs méaae que tQut daager
avaji disparu , loni^aiops encove une certaine terreur régna
dana AMte ta vijyk» L» Umpè et surtout lea graads événamants
militaires qui aa déroulaient alors , pareM seuk et peu à peu
diatraire raiteniion d'uo paraU soovianir*
Di80S le réci^ ^e noua venons Ae &ire , Ton a pu reioarquer
que la cbaiMia , le obapkite avaient été déiruita par V:tÊ* de
Faipipsioii. fil aapandant , depuis lors « gwalgafs auleim ont
eucoQs psrtô d» calta ciiapaMf» « ^ ont appliqué ce acm à iim
salle , du re$te ferjt RCfMquaUa , qui axiale au doDîo9 da> la
tour aifueotan^ la rsia de Riabebouag^ G'éNi we erreur, ta
véritable chapelle du Cbftteau étAit fliPAigie k k t^Wf âaa.
EspfigpMlis ; elle difVWiik ooioplèMinMl w ASPO» ^1 il'f9l> poritif
— 176 —
que ccf monam^nt, auquel se ratlacbai^nt d'iaeiens et pieux sm-
venifs , n'existe plus aujourd'hui.
Terminons ce petit travail par quelques observations qui
seront approuvées « croyons-nous « et qui nous serviront de
conclusion.
L'explàsion de 1800 eut pour la ville de Nantes des résultats
effhiyants^ résultats qui pouvaient encore devenir bien plus
destructeurs^ si, par une circonstance providentielle , la grande
poudrière n'eût été conservée. On frémit , vraiment , à l'idée
de ce qui fut arrivé , si cet immense dépôt de 200|000 milHers
de poudre eût également pris £su.
Eh ! bien y lorsque le danger est ainsi connu , pourquoi per-
sister à conserver au sein d'une populeuse cité un pareil agent
de destruction ?
En 1818, la ville de Saint-Jean-d'Angely faillit également
élre complètement détruite par une semblable explosion. Le
greloir des magasins à potidre s'enflamma ; 15,000 ** de pondre
s'y 'trouvaient, et l'on peut se &ire une idéç de ce qui dut en
résulter.
On compta 70 morts et 260 blessés. Un quaker tout entier
fut détruit de fond en comble , et toutes les maisons qui
n'avaient pas été renversées étaient endommagées, inhabi*
tables , et la plupart détachées de leurs fondements. * .
Nous le demandons , en présence d^ pareils événements , et
ce ne sont pas les seuls que nous pourrfons citer, la prudence,
Thumanité même n'exigeraientHslIes pas que des établissements
de cette nature fassent portés dans des lieux assez écartés ^ pour
qu'Us ne devinssent pas tout au moins une menace continuelle
contre la vie et les intérêts de tout^ une population ?
Dès 1790, plusieurs quartiers de notre ville demandaient la
démolition même du Château.
En 1800, à la suite de l'explosion , on^ réclama de la manière
la plus énergique « qua le magasin i poudre fût transieré dans
» la château d'Indret , ou dans tout autre lieu où il pût être
• à l'abri de ioute surprise ou de tout danger. Le vœu una-
» niine de toiis les babitantsi à cet égard, ne pouvait, pensait-
» on , manquer d'être exaucé par le gouvernement. »
Depuis lors , pareillement , bien des fois les organes légaux
de là ville de Nantes ont renouvelé cette demande de l'éloi-
gnement de la poudrière. Mais, si, à certaines époques, on a pu
entrevoir Tespérance de voir ce désir réalisé , les choses n'en
sont pas moins jusqu'ici demeurées dans le même état.
Que l'on prenne au Château toutes les mesures que la pru-
dence peut commander et suggérer , chacun , selon nous , doit
en être convaincu. Mais, si sévères, si minutieuses qu'elles
soient, ces précautions peuvent bien atténuerje danger, mais non
le faire disparattré absolument. Dans un intérêt réel de sécu*
rite pour notre ville , nous ne devons donc pas cesser de
désirer et de réclamer que la poudrière soit éloignée du
Chftteau.
A cet égard , qu'il nous soit permis d'emprunter à Mellinet
une citation , qui ne manque pas d'un certain intérêt , et qui
se rattache d'une manière assez directe au sujet que nous
traitons: *
• Bien des projets , dit-il , ont eu lieu pour le Chftteau ;
j> mais , pour les réaliser , soit afin de conserver ce vieux mo-
9 nument, qu'on rendrait l'asile de tous les établissements
j» municipaux , administrations , musées , salles de réunion, etc.,
» en l'entourant de jardins pittoresques (et ce serait-Ià notre
» désir) , soit en le frisant disparaître , pour y former un
» quartier neuf, selon le projet^des utilitaires, encore faudrait-
B il qu'il appartînt à la ville. ... Or, les archives de Nantes
» renferment un procéi-verftal de vente du Château de Nantes,
m
12
» à la dkie du 24 décettibre 1799 , et une délibération mu-
» nidpale du 17 avril \79t^ dans laquelle on lit : « que j^ar un
j» décret du 19 janvier i'/91 , ïanctioiriifé te 36 mars, même
0 année , i' A^ekiiblée iittioMile avart aliéi^é à ta munieSpatité
» de Nantes , entre autres objets domantérs pour lesquels elle
» avait &it sa soumission , le Chftteau de Nantes. ...»
» Eh bien ! nonobstant cette aliénation ,. la raunicipaUté.,
» alors exciMsivement préoccupée des affaires politiques ., resta
a dans une inertie entière , relativement à la demande d'cxé^
a cution du décret , et le Château demeura aux mains du gou*
a'veroement. «
Cette inertie de hot^e municipalité fttt sans contredit bien
regrettable : car , devenue à cette époque prdpriétéire du
Château, ta comituine eât pu ruttliser d'une itiani6i>e bien pro-
fitable, soit hux intérêts, soit à I'embell]9sement de la viHe.
Aujourd'hui, il serait sans doute trop tard pour faire valoir
lés droits résultant du décret du 19 jativfër 1791. Hais cepén*
dant, le projet d'acquérir le Château peut être repris, et ce ne
serhit pas,'croyons-nbus, une mauvaise pensée. Boit , comme
semblait le désirer Sfellinet , cjue Tmi fttdu Château le siège de
l'bdministration et des instltutioiis cotttmtunales , soit que , ttu
risque de blesser certaine passion archéologique , on dispotf t de
ce bel emplacement pour en faire une promenade publique ,
ou qu'on le livrât à Tindustrie, pour y construire un nouveau
quartier ; on obtiendrait toujours un excellent résultat , celui
d'éloigner enfin la poudrière du sein de la ville.
ÉLOGE
D'ÉVÀRISTE COLOMBEL
il à la Société Aeaiémqne de Nantes
Wàm ■!• AIH^LPHB BOBlEBBB<
Notice, Éloge ,V%», qa^împorte? li le penonnage
l'y BOBtn , ii tpnt ce iq«i*<il a UHi >' j Irmife , si um
qai Tool Ta le reconDatnent, si ceox qni ne roni pu
ta Bont fftppéf d*uoe phytionoitiie 'qui lear resté.
MBSSISlttS,
!
£d easayaqt d'élevçr un mc^est^ moqu;oent ,à ia mémoire
d*£vari$le Colombel, je ne puis me défendre d'une légitime
émotion* Les échos de cette salle vibrent encore, en effet, des
éloquentes paroles du collègue dopt nous pleurons la mort pré^
matorée : l'affabilité, de son cœur, le charme de ses manières ,
Je toor iogémfeux de ses idées , tout ce m^x , eu un piot , oonsti-
taaîtaa I^elle jadîvi4uaUlé » lue semble rayonner en ce moment
aa miliendet nous» çt il ne faut rien moins que l'impression. dou-
loureuse évoquée par ^n nppn pQur me ^appeler à la plus triste
des réalités.
— 1«0 ~
L'existence que je vais tenter de retracer a été courte, trop
courte f hélas ! pour les affections qui s*y rattachaient par une
étroite solidarité, trop courte pour les intérêts nombreux à la
défense desquels elle était vouée , trop courte enfin , 'Messieurs ,
pour réclat de notre Société à laquelle Colombel apportait , avec
un bonheur toujours nouveau , le tribut de ses chères études. Ah !
si Taiguilia du destin avait, à ses derniers moments^ compté
les heures &e travail déjà burinées sur le cadran de son existence,
qu'il eût été fondé à dire , lui ausai : Compte double , car j*ai
vécu jour et nuit !
Ce fut à Nantes, le 1^^ janvier 1813, que naquit Evariste
Colombel. Les dernières lueurs de l'Empire éclairèrent son ber-
ceau ; et, dans le cœur ardent du vertueux auteur de ses jours ,
les joies de la paternité durent bien souvent se heurter aux tristes
pressentiments que les bulletins de la grande armée éveillaient
dès cette époque en France. Telles étaient, du reste, les sévères
traditions du foyer paternel, qu'Evariste Colombel devait y puiser,
en avançant en âge et en s'en pénétrant de plus en plus, ce fer*
vent amour de la patrie qui le guida constamment, et ce grand
principe de dévoûment à la chose publique qui caractérisa jus-
qu'au dernier moment sa dévorante activité.
Et comment pouvait-il en être autrement? comment eût-il été
possible qu'Evariste Colombel ne suçât pas, en quelque sorte,
avec le lait, le sentiment et l'idée de la nationalité? Son père
n'était-il point ce sublime soldat qui, à 16 ans (1797), défendait
la République comme capitaine des Élèoes de la patrie? N'était-
ce point l'un de ces courageux citoyens qui, en 1814, avaient
pris Tmitiative de la fédération bretonne, et, en 1848 enfin, ne
devait-il pas porter d'une main affaiblie par Tâge le drapeau des
vétérans de la garde nationale de Nantes? De tels exemples
étaient une active semence : elle ne fut pas confiée à un terrain
stérile. ■ - ' .
Au Séminaire de Nantes où se firent ses premières études ,
Colombel fut bientôt distingué par l'abbé^Sagory, directeur de
cet établissement. Dès 1826, ses aptitudes spéciales se révélèrent,
et un accessit de version latine en fut le témoignage. Sans cesse
malade, Colombel d'ailleurs quittait peu l'inrirmerie, etsesétu-
des ne devinrent réellement assidues que vers 1828, époque de
son entrée au Collège de Nantes où ses succès furent surtout re-
marquables dans les classes de littérature française et latine.
Quatre nominations en 1828 , six en 1830, trois, dont un prix
d'excellenc-e en 1831, enfin une médaille d'argent de l'Académie
de Rennes, qui lui fut décernée la même année, à Toccasion d'un
concours des Lycées de la circonscription, constatèrent des pro-
grès rapides dans ce culte séduisant des belles lettres auquel tant
de fois plus tard notre collègue devait demander l'oubli des soucis
inséparables de la vie publique.
- • ■
Colombel avait toujours gardé précieusement au fond de son
cœur ces juvéniles souvenirs qui le reportaient au temps des
attrayantes et calmes études du Collège de Nantes. Aussi fut-ce
avec une véritable émotion qu'appelé , en 1848 , comme premier
magistrat de la cité , à prendre la parole dans cette même salle
où tant de fois il avait entendu couronner ses efforts, il fit en-
tendre ces paroles aux élèves attentifs :
c( H y a quelques années, j'étais, moi aussi, sur ces bancs ; moi
» aussi j'applaudissais au triomphe des autres; moi aussi j'éclian-
i> geais do modesteslaurierscontrcdematernellestendresses.ee
A sont là les souvenirs, trésor que vous apprécierez plus tard et
o dans lequel vous puiserez avec bonheur.
j) Permettez-qioi de vous le dire : une gitande et belle prépa-
j» nation à la vie , c'est l'étude classique , c'est l'étude des grands
» maîtres de l'antiquité. Croyez-moi, chaque^ existence a ses
ji heures, difficiles et amères. Eh bien , les vrais amis se trouvent
» dans les penseurs de Grèce et de Ronte^ Cest aal sofirced |^ures.
» de leur philosophie» qu'il faut aller puiser pour devenir ilo^
» queiit.
» Il y a mieux, jeunes amis! écoutez bien ! prêtez Toreille à
» ces grands génies d'un autre âge! écoutez bien ce mot liiagiquë
D qui sort de leurs lèvres. . • c'est le tnci pairie f
» Qui donc donne l'éloquence à Cicéroh? c'est la patrie! Qui
a fait Virgile si noble et si beau? c'est la patrie! Qui rend donc
9 Tacite si sombre , si désolé.? c'est la patriet
tf Oh ! conservez bien ce culte. Poussez-le jusqu'à Tadoration :
» il ne vous trompera pas. Faites que ce soi sacré, notre berceau ,
» notre tombe , soit conservé intact sous vos générations comme
o sous les nôtres. Aimez . aimez bien la France 1 »
Ces paroles devaient avoir de l'écho' dans une enceinte où les
regards avides d'une jeunesse impatiente sont chaque jour dirigés
vers ces horizons antiques, qu'illuminent tes splendeurs d'une
belle littérature. Us devaient en avoir, parce que pour tous, cet
appel aux riantes réminiscences des premières années formait un
éloquent contraste avec les ardentes préoccupations d'un nébuleux
avenir. Hais n'anticipons pas sur les événements.
Les années 1832, 1833 et 1834 furent consacrées par le jeune
lauréat du Lycée de Nantes à suivre avec assiduité le cours de la
Faculté de droit de Rennes. Déjà celte facilité de travail , cette
aptitude à s'assimiler la partie sérieuse et utile des questions les
plus complexes, dont nous avons tous apprécié le développement
chez Colombel, le désignaient à l'attention de ses professeurs:
aussi toutes ses épreuves furent-elles l'objet de boules blanches
décernées à l'unanimité. Ce fut un beau jour pour l'honorable
Président du Tribunal de Nantes; ce fut un jour doublement heu-
reux que celui où il lui fut<Ionné de fêter tout à la fora et lo refocir
- iw -
de VmkxiX aimé çt 1# réi^plioi» â« ravpcat (f ) ftBp^ à pçrt^r
baiMoieoi diu)$ ie^ raog^ du barreau , uo Qopd qui , 4^ui^ loug^
tenap$,yélaiirobj#L dç re&^îipe 1^ inioui^ méritée. Ëniirrement
des premîer9 supcès , joie siips méjange des émûtioi;^s de (JEia^iUe !
beureiix le^^MSurs q^e vous ayez visités. Poi|r 6us, les déceptions
d» r4ge mûr p^Mv^t être qioins (joulovreuses , grAçe au ^ume
devossouveuirs !
EIlke iiitelligcfife. auçsi vive que eejle d/e Çptombel ne pouvait
reater iroÂde pQ piré^epce de l'agita^op qui se mapifeçtait, à cette
époque I daus tovles les coudhes dje la société. Une dynastie np^-
v^lle venait de relever la couronne que le souffle révçlutio.pna/re
avait jeAée sur le pavé des barricades ; des afjpira.ti^ns longtemps
comprjinées se traduisaient en pr^ojets réformateurs de tout^
sortes: ordre social, philosophie, fctençe, jlseo>blaji, que chaque
conception humaine dût reprendre }ine gigantesque impulsion au
lendemain d'une étape laborieiisfiiaent fr^nchifs. Pour tç^^te ima-
gination jeune et patriotique , l^veinir s'offrait cogime un ve|rger
chargé de fruits savoureux. Philosophes, historiens, poètes» ar-
tistes, pariait ui\e langue nouvelle, tenaient su^peqdue ^ leurs
lèvres élpquentes, une jeupessp pr^te à déserter les portiques d'une
philoBopbîe dviu |l^ire âge. .
Ce grand travail, cette agitation intcUectfie.Ue et morale, ce
poiqt de départ d'une nouvelle phase spci^lc , et p^r dessus tout
cette explosion de jeuriesse succédant aux caduqf^es somnolences
du gouvern^menl d^chu, devaient, comice up pôle magnétique,
sittirer ^qut ce .qui se spntait vivrp et qui deipandajt à bégayer
(1) Les sujets de la Thèse d^Evariste Golombel sont les suivants :
Droit Romain .* Do oMigationibas quas qaasi ex cootraottt nascanlur.
Droit Française Dm engagenen^ qui 40 foimont saosconventioa.
€4ide de Procédure civik .* Pa dé^iqt^meiit.
Cfj^^e 40 Cf^n^ïïkfrc»: P.u j^t \ la mer at do la c9j^rib^ttoa.
— 16t —
le$ premières fbrmules de la vie publique. Evariste Cokunbel ne
pouvait résister à l'entraînement général : fl partit pour Faria.
Son but , et il le pensait tout le premier , était de conquérir le
grade de docteur en droit. En réalité^ ii allait puiser dans ce
vaste foyer les étincelles de cette métKode synthétique et
brillante qui devait se refléter dans les actes ultérieucs de sa eaae*
rière.
Installé dans un modeste hôtel du Quartier-Latin , Colombel ,
dont la santé délicate s'était cependant raffermie, partageait son
temps entre les recherches sur le droit ayant trait aux examens
du doctorat et le culte de la littérature. Telle était son activité ,
que l'assimilation heureuse et rapide des principes du droit ro-
main et du droit des gens lui permettait de fréquenter avec ar-
deur les cours de la Faculté des Lettres. Ceux de HM. Jouffroy et
Saint-Marc Girardin étaient surtout l'objet de sa prédilection.
Sur la modeste table de sa chambre du Quartier-Latin , les cri-
tiques en renom et les écrivains de l'école romantique , lés chéb-
d'œuvre antiques et les recueils sévères de jurisprudence , tout
était jeté pêle-mèle , lu , relu et connuenté avec fruit. Sous une
apparente insouciance et avec tous les dehors d'une joyeuse légè-
reté, le digne fils de Tinfatigable Président du tribunal de Nantes
amassait de nombreux matériaux pour ses études sur le XVI*
siècle. Déjà chez lui se révélaient le penseur et Thomme public ,
et par une bizarrerie, véritable privilège de sa séduisante nature,
Colombel ne devait jamais perdre cette verve toute frémissante de
.jeunesse et ce pittoresque, dans l'expression qui , chez lui ,
s'alliaient si heureusement à la force de la pensée et à la rectitude
de l'idée.
Quelques jours après la mort de Colombel, j'ai feuilleté dans
le silence tristement significatif de son cabinet, deux petits vo-
lumes où j'ai pu suivre pas à pas le travail de cette belle intelli-
gence qui , dès 1832, glaAait çà et là dans les œuvres des littéra-
— 181 -^
tears et des phifosophes , des politiqiMis el df» bietoriens, toôUs
lespensées qu'il trouvait. siennes, toutes les fleurs intellectuelles
dont le parfum renivraii. C'est daas le sanctuaire où il déposait
ees pensées ; c'est dafas le modeste herbier où il oiaasait ces fleurs,
que }'ai détaché, entre mille autres , quelques citatioBS comme
eebes-ci : -• ' * .
Oh ! si je puis un jour ! (André Chénier.) ^
Ah ! que la liberté^ est une noble cfaoee ; e'ttt elle qui fait
que rbomnfie chérit la vie. (Un poète anglais.)
La justice est le pain du peuple. (Cbàteaubriant) •
La participation aux atfoires du pays doit appartenir i
toutes Tes classes , en proportion des intérêts et des capacités.
(Bodin.)
Nul citoyen n'est dispensé de Thonorable obligation de con^
trib\ier aux charges publiques. (Constitution dé 1789.)
La voix d'un peuple entier n'est jamais criminelle. (Lebrun.)
Je ne fais chaque jour qu'un ingrat ; que ne pais^je en faire
cent! (Diderot.)
Ce n*est pas être un homme public que de craindre la
ûal6nmie. (Danton.)
Ardeur à servir les intérêts publics ^ résolution de mépriser
la calomnie , tels sont les sentiments dont on retrouve l'eiipres*
sion consfgnée sur chaque page de ces petits volumes. L'un
d'eux, par Te nombre de ses feniHes Manches et les traces à
peiné séehées d'une plume désormais immobile , dit assez, que
Colombel , poursuivant sa moisson commencée dès 1832,
s'attendait peu au coup sous lequel il devait succomber.
La résolution d'embrasser l'ingrate, mais honorable carrière
de fa vie publique, germait déjà dans Tesprit de Colombel
lorsque, promenant ses rêveries sous les ombrages du Luxem-
bourg , il y méditait sur les enseignements de la Sorbonne
et sur ces œuvres immortelles dé l'antiquité dont l'étude
étendirk son* esprit « clirigeaîl son goàt et ftoondait floottleol
naissant. " -.
« Déjà, lae dit un estimable ttiagislrat qui fut el .raoû cit
» fe ^compagnon d'études de CoioHibel {i) , déjà il semWatt
» pressealtr le T(Ae qu'il était appelé à jouer ; et uoe repr^ts^«*
a talion de Chatterton , à laquelle nous assistâmes à- ofitte
» époque , lur fournit une nouveMe oecasian de te n^anj^ter.
» Mai^ la résolution qu'ii prenait en mènoe temps et qui seqojplait
• fermement enracinée dans sa volooté, e'éiaît de is^priftar
a ces attaques de l'envie, cortège inévitabl0 -des succès conquis
» pat fin^Ngence et sous la fiitale influence deaqueiles tant de
» noUes cœurs succombent découragés. »
Mais qu'importent les dangers de la route à celui dont la vue
ne saurait être distraite du but à atteindre et du phare qui
en détermine la position. Qu'importent la basse envie, la noire
calomnie elle^-fluâme) si le devoir est de marcher en ^v^nt.
Telles étaient déjà les pensées du jeune aArocat uaniais ; et
lorsque , venant prendre enfin sa place au barreau de sa viUe
natale , il y débutait de manière à justifier les espérances
éveillées par le nom qu'il portait , son esprit mûristoit cefflaine-
meni las profata dont quelques années plus tard il exprimait
ainsi la noble et patriotique formule :
a Notae époque n'est point de celles où l'on doit abdiquer
ty et dire comme Luther, dans le cimetière allemand : (midio
a quia quieêcuni. Non ! plus reofantement e^ pénible , plus
» strict est notre devoir. Né .avec le danger, le dévoûment croit
» avec lui. Gardoos-uous , dans ces temps , des défiiillanees ,
a du découragementr Si .parfoie la tristesse dans la lutte nous
9 arriva, qu'eUe soit comme celle de ce grand ministre , de ce
(I) M. Mttlerot f jttge*de-paix k Bantea.
» Gôlbert qui , surpris mi foor chms le secret de ses kraiès ,
» répondit à ses amis, en plongeant du regard dan» les lointaintl
«horizoï^s de la France : cr Oh , ce pays! ce pays! je fé
» toadraîs heureux ; oui f je le voudrais , fut-ce au prix de mes
» fiveurs , de ma dignité , de ma vie ! »
On le voit , les enseignements du père avaient profité au
fils , et Hyacinthe Colombel pouvait désomiaîa être assuré
que xSon nom serait maintenu dans l'avenir à cette hauteur de
dévoùraent et de civisme à laquelle il avait su le porter lui-
même.
Ge qu'était Évartste Colombel comme avocai , ce qu'il appor-
tait d'éruditlcffi , d'éloquence et de désintéressement dans f eier-
etce de sa noble profession, c'est désormais dé lliistotre. L'estime
affectueuse du barreau et de la magistrature , son élection
comme bi^tonnier , faffhrence de ses clients , la nature impor-
tante.des causes qui lui étaient confiées, vous savez tout ^ela
(1). Je ne puis cependant résister au désir de citer un trait qui
prrouve la haute probité avec laquelle il accomplissantes devoirs
vis-à-vis du public et de lui-mètie.
Evariste Colombel , mu par un honorable scrupule et un
sentiment de délicatesse intime , s'était demandé si la présidence
de son père , dans ie jugement des causes amL(faeHes H donnait
Tappui de son talent , ne pouvait pas être interprétée par la
malignité , de manière à faire suspecter rindéjMîndEnce respective
du magistrat et de l'avocat» De la part de tout autre, ce seitipule
eût été une aberration, mafs je suis heureux de constater que
(1) Le Nattona/ de fOuestf poursuivi en 1S44 , k raison d'un article
sur les biens du clergé , dut an concours désintéressé de Colombel un
acquittement d'autant plus flatteur pour ce jeune avocat, qu'il avait pour
adversaire M. Flougoulm en personne , alors procurear général k Iteonés,
VettU exprès k !f tôles pour êouteniur raotusatioA.
soit sponlaBément , soit sous iloflueace de l>a8$es allusions,
il avait été droit à la cooscience d*É?ariste Colombel. C/e&t K
oe sujet qu'il reçut de son père une lettre provoquée par
sesjoyales. confidences , et dont^'ainae à citer les principaux
passages : .
ff Mon cher Évariste ,
9 II ne peut entrer dans ma manière de voir de< recevoir le
» traitement d'une place qui ne serait qu'une quasi sinécure , $i
» je quUlaii le siège chaque fois que tu plaides. 4e préférerais
» ou donner ma démission ou solliciter ailleurs une place ée
» juge ou de copseiller. .
» Je ne conçois pas , et personne ne concevra raisonpable-
» ment tes scrupules. Je «seraisun misérable si j'étais capable,
0 comme magistrat, de prendre, en considéi:atioo dans une
» décisions la circonstance que. tu es l'avocat de- Tune des
» parties, et j'ose me flatter que, ce n'est pas là l'opinion qu'on
0 a de. moi*
j» Mes collègues sontrd'avis que je ne dois pas m'abstenir dans
* les causes où tu plaides. Le procureur général , la . chaif-
j» çellerie partagent cette opinion , et je suis persuadé que si
j» je soumettais cette question au barreau nantajs,: il en serait de
» même.
» Tu crains qu'une idée contraire ne soit partagée par quel-
» ques malveillants. Il est possible que des méchants affectent
B de croire à cette espèce de partialité de ma part „ mais à ce
» compte , quel honnête homme sera à l'abri du soupçon ? Si
9 un prétexte leur manque , ils en trouveront un autre , car
9 les mauvaises passions en trouvent toujours.
9 Je ne suis point indifférent à lopinion publique ; mais je
— 189 '^
D 'n'en suis point l'esclave au point de respecter ses caprices , au
« point de me soumettre au calcul des envieux et des méchants.
» l'ai fait tout ce qu'un homme de courage peut faire pour
» mériter l'estime de mes concitoyens , et ma conscience ne
» me reproche rien. Port de cela, je puis braver la calonmie et
» je la braverai — si calomnie il y a.
» Je ne voulais pas accepter la présidence ; je l'avais même
» refusée , et aujourd'hui -que le sacrifice est consommé , que
» mon âge et ma vue ne me permettent plus les travaux de la
» pénible profession d'avocat, tu te fais un scrupule déraison-
» nable , tu voi» une incompatibilité morale. Consulte tes amis ,
» et je suis persuadé qtt'ils n'approuveront pas plus tes sera-
JT pulês que ne leé approuvent tous mes collègues
» J'espère qu'à la réflexion tu comprendras combien est vaine
» ta préoccupation actuelle 1 Comment ! tu n'aurais pas le con-
» rage de faire fiice à la calomnie et de lutter contre un misé*
a raMe soupçon , s'il exiêle réMemmtuf Je crois d'ailleurs qu'il
j» n'existé que dans ton imaginalioo*
» Ton affectionné père , H. ColombblI a
Qiiei cœur, Messieurs! quelle lutte! et que le père combattant
les idées de son fils devait être fier de les lui entendre
exprimer ! ' *
...«•• Ce fîit dans le cours de cette période de sa carrière
queColombel entra à la -Société Académique, dont il devait plus
fard , et à différentes époques , occuper avec tant de distinction
le fiiuteuil présidentiel. Son mariage avec Mademoiselle Monnier
du Pavillon , les succès qu'il obtenait au palais , la finveur avec
laquelle ses concitoyens accueillaient les productions littéraires
et politiques en&ntées dans ses moments de loisir , tout semblait
sourire à ses espérances et lui promettre la plus heureuse des
destinées. Mais qui peut ici* bas compter sur le lendemain?
— 4«# —
L'aaivité inMllaetif^Ue de Goloinbel , ja haute ÎDieUigence des
inlésèia généraux do sa cité naUde , sou ardent amour du p^ys ,
tout le désignait au cboix des électeurs municipaux du 8* ar*-
rondissenient de Nantes. Aussi aa nonainatijon au GonaeM mmi^
cjpal; en date du 29 mai 1843^ fut-eile et Ja récompense
honorable de ^s travaux ^^à remarqués i et un sUmutaut k des
préofscupations qui devraient ie placer un jour au nombre des
^édiles riches des droits les moins ccn(ite9ti(bUs à ja recoiuieie-
sanee -puMique. .
CoMiibal ^kn surplus avait déjà par ses4ravaiix ardus et son
beureuae intervention dans des disoussions multipliées , conquis
parmi ses çotllègues une griinde autorité. Par déljbératioas apé-
ciales du 30 mars. 1844 et du 27 octobre 184S » ils lui ep doa-
naient d*éclataQts tflmo^gnages , soit es .le.ciioisis#ant oonmie
délég«|é, ooBJ9iiUemfiatavec.Sltf*'Chérot et Robipeau.de Bougon,
4io«r discuter à Paria les gcandes. questioos retativea au chemin
ide fer d^.()rléans et au b^saif» de Saiot^Nacaire , soit.en votant,
en octobre 1845, Timpressiooi^ -son cooacieoeiettx rapport, sur
l'emplacement à consacrer aux constructions de la gare de Nantes.
La vie publique rêvée dans les promenades du Luxembourg se
«demœit eo^D.paur Coloœhel. Elt qu'on ne. croie pas qwe pour
•Àlre.iiii avocat justemeqt reçhercj^éet un oooseilier miiy^icipfl
toujours dévoué , Colombel abandonnât ce culte fecve^t des
beUa»*lettres et cette étude approfondie du droit qui avaient
macfyké le début de aa carrière. Jamais au cootraire sa fébrile
activité ne ae réivéle d'^ne mdnière.^us marqua et ses^produo-
.tioos pe ae^ttivinsAt de plus.pcèa. La Société Académique bii
dopnaît , là son tpur , un gage de son .estime en le cbiiiigeaf^t
d^ .rendre compte, en qualité de secrétaire igéaérat, de ses tra-
vaux 4e r«Biiée 1845.
^arrive à lune dea-ipba^ •iniportaDtes 4e la .carrière. de. Go-
lombelt 1^846 4iveitpaiiq«é 4a l^^anj^^d^'un. régne commencé
%fyo$ te pktô bèureux M^piees , mais dont les.osprit^ clairvoyants
n'osaient depuis quelque tenips sonder sans terreur les probléroa-
Itfues destinées. On ce demandait comment les plis de ce même
drapeau , qui tant de fois avait conduit nos glorieuses .phalanges
sur les champs de bataille de rEorope , pouvaient couvrir les
complaisances de Teatérie^r et servir de symbole à bt dogma-
tique impéritie d'un càbia$i nfù aie;aait à grands pas le deuil de
DOS €ispérances etide nos «aspirations nationales. On se^lemandait
jusqu où pourrait aller l'aveuglement d'un prince, libéral par son
éducation , ses saQtiments intimes , sa vie entière , mais dont
une systématique résistance aux vceux du pays pouvait ^^amener
un ^épouvantable cataclysme. Une telle situation créais évidem-
nwftt de grands devoirs à la portion restée indépendante de ce
ifu'-en était alors conveiM. d'appeler le pays légale et le choix de
députés vraiement conservateurs , clest-à-dire sagement réfor-
•fàaUurSy devenait l'aiocre de salut delà nation. La candidature
iut offerte à ColombeL
a Vous connaissez, écrivait à cette occasion Golonibel, àtrun
D ife ses amis politiques , vous connaissez mes secrètes sntipa-
V thies pour tout ce qui , en pareil cas, a l'air d'Utfe sdHieitft-
n tion. Je veux laisser à d'autres ks professions de 'fei , les
x> tôhrnées électoral , hes visites à domicile , 'tes exhibitions
a publiques. »
Et, en effet, Colombel avait en médiocre estime les traditions
électorales dont le Ministre de l'intérieur avait, préconisé l'esprit.
Il crut toutefois que les électeurs de Paimbœuf avaient le droit
de s'enquérir de son programme politique; et ce, programme,
il le traçait dans ime lettre à laquelle j'emprunte les lignes
suivantes :.
« Je ne songeais, point à la dépiitation.
. m .Farfeis . îjy ^pôumi owmeà une ^ifioère , dai^s.^ «avenir
-- 19f -
9 bien éloigné. J'avais , mais en pore théorie , Tardent désir de
» consacrer mon dévoûmeotà mon pays.
» Vous êtes venu me surprendre ; vous m'avez posé deux
j> questions :
» V Payez-vous le cens ?
. » 2® Si on vous nomme député , accepterez-vous?
» Vous ne m'avez rien demandé de plus.
o J'ai répondu affirmativement , et depuis je me suis crv
» engagé.
a Après trois semaines « mon* opinion est i» même :
9 J^accepterai ce mandat honorable.
» Je répugne aux professions de foi. Ces annonces électo-
» raies n'engagent personne , ni l'homme de bien , ni l'homme
» qui vend son vote : aussi je n'ai point professé et je m'en
» garderai bien.
a Avez-voos confiance en moi ? Si oui , — votez pour moi ;
A si non , — rejetez-moi. Je tiens plus ^ Pestime des électeurs
a qu'à leur vote , soyez-en persuadé.
» Cependant, je conviens que l'électeur désire connaître celui
a auquel il confie de graves destinées.
» Soyez mon intermédiaire.
a J'aime mon pays et sa belle place dans Tharmonie euro-
a péenne 1 La France marche à la tète des nations : je veux
» lui conserver cette situation. Pour cela • deux choses me
j» semblent nécessaires.
» D'abord , il faut maintenir son rang , sa dignité ; il ne fiiut
» amener son pavillon dans aucune circonstance. La révolution
a a cela de bon, qu'elle ne parlait que la mfûn sur la garde de son
j) épée ; et rendons cette justice aux Bourbons de la branche
B af née , ik connaissaient le point d'honneur. C'est beaucoup.
a Je reproche à notreGouveroemeiitd'evoirtropcédéàlapettr.
— 193 —
» A rintérieur , il y a deux questions qui domioent toutes
» les autres , ce sont :
» 1<^ La quest^n de renseignement ;
» 2^ La question de réforme électorale.
9 Deux graves questions sur lesquelles voici en peu de mots
» ma façon de pensfT :
9 i^ Quesihn d'enseignement. <— Liberté pour tous» Nos
» principes sont trop bons, trop vrais, trop sains, pour
A craindre des concurreoces. L'étouffement n'a jamais rien pro-
» duit , rien créé : il faut leur place à toutes les doctrines.
» Les mauvaises périront , les bonnes se vivifieront
• « •
A 2^ Réforme ékctorale. — Le salut* de nos institutions est
» dans ragrandjssement de ce que M. Guizot appelle le pays
» légal. La France n'est pas véritablement représentée : je veux
» les adjonctions. Plus vous admettez 4es gens dignes du vote,
» plus vous éloignez les révolutions. Les révolutions sont des ex-
» plosions qui n'arrivent que par la compression. Admettez au
9 banquet politique les eopadUe , et elles ne forceront pas la
9 porte r • . • .%
» •••,•. • ••••••••%•••;••
ji Voilà la silhouette de ce que je suis ; c'est là mon profil po-
9 litique , dites-le à vos amis ,. si vous le croyez bon.
9 La députation est un insigne honneur.
9 Pourtant, il y a quelque chose que je préfère à la dépu-
9 tation ; c'est l'estime de ceux qui me connaissent. 9
Colombel fut élu. Un nouveau champ d'action s'ouvrait désor-
mais devant lui , et ce ne fut pas sans émotion qu'il l'envisagea.
On peut en juger par la lettre pleine de sensibilité qu'il adressait
à son vénéré père le lendemain de son arrivée à Paris.
13
— 194 -
a Paris, 17 août 1846.
0 Mon cher papa ,
» Je suis arrivé hier à midi , bien Cutigué , bien tourmenté ,
» mais en bonne sant^.
» Il y avait à 2 heures séance préparatoire ; je m*y suis rendu.
» Mes pièces ont été déposées à la questure.
» y^i vu*, en firit de connaissances, IIM. Plongoulm, Bi-
» yion, Lanjvinàis, Dubois, qui m'ont par&itement accueilli.
» Dettmin , j'imi leutr i^endM visite. J'àllénds pour cela à con^
0 nattre leur adresse*
j» Billault à été parfait pour moi ; il me promet son appui.
» Dieu lui rende le bonheur qu'il m'a causé. Je te conterai de
• vive veix et en détaîF ce qu'il m'a dit*
» A la Chambre il me pilote. • • . Sa^ position est considérable
» ici , et je ne pouvais avoir un gukie plus honoré.
»■ Aujourd'hui « nous avons eu* séance royale , et j'ai prêté ser-
A ment entre les mains de Sa Majesté. La salle était pleine d'il-
• kialratioas. La Reine et le comte de Paris ont été accueillis par
j» de vife applaudissements. 11 m'a semblé que sans le ministère
» le Roi eût été plus applaudi -qu'il ne l'a été.
B Le discours de Sa Majesté ne touche à aucune question po«
» litique intérieure ou extérieure. Dieu veuille que nous ne
». perdions pas notre temps k discourir sur les termes de notre
» réponse! J'ai hftte d'aller vous rejoindre et vous embrasser. . • •
» ; •
» J'ai grand besoin d'encouragement, mon bon père ; écris-
j» moi , soutiens-moi. Redeviens ce premier guide de mes
» jeunes années. Je vais à un avenir inconnu. Quel sera-t-il ?
j» Oh ! s'il ne fiillatt que du cceur et de lé patience pour y arri^
• ver ! j'ai cela. — Gela suliiMI 7
» BientAt j'irai me retremper au milieu de vous, chasser ces
— 195 —
» incertitudes qui me désolent et me causent tant d'insomnies • •
9 •••••• • • « • • • • •
» Embrasse ma bonne mère , dis-lui de prier pour moi. Si
j» je n'écris pas à La Glraudais ^ serre-lui la main ; c'est uo
» bhivé cœur. •
» Ton affectionné et dévoué fils ,
» ÉV. COLOHBBI.. •
Le style , c'est Thomme ; cette lettre, c'est Colombel tout en-
tier : intelligence et sentiment.
En réVant célébrité , le jeune député de la Loire«Inférieure
était loin de méconnaître les ainertumes et les déceptions de la
vie politique. Il savait que plus d'une couronne est arrosée de
larmes et que les lauriers dé la tribune parlementaire se paient
souvent avec des branches de cyprès. Mais Colombel avait soif
d'une renommée noblement conquise. I^our l'obtenir , \fi labeur
le plus assidu , les efforts les plus persévérants , l'abnégation la
plus complète , rien ne l'eût arrêté, a Un nom ! écrivait-il en
» 1832, dans sa mansarde d'étudiant, c'est une illusion comme
0 une autre. Un nom ! oh ! je l'avoue , c'est une chose que
•J» j'achèterais bien èher. »
Il devait le payer cher , en effet !
En proie aux soucis d'une vie nouvelle , obligé de suivrtf tout
à là fois les travaux dé là chambre et la formation d'une nouvelle
clientelle au barreau de Paris « en présence de ndille incertitude^
contré lesquelles il venait d'échanger sa paisible vie de province,
Êolombèl sentit les premières atteintes de ce mal contre lequel
les jAus forts ont leur moment d'impuissance : le découragement
vint s'asseoir à son chevet. Son organisation délicate trahit l'é-
riergie de sa volonté ; une affection cérébrale , qui mit ses jours
en danger , se déclara. Ramené à Nantes , où des soins, affec-
tuleux Tentourèrent jocnr et nnit, il fut énffa rendti à ses amis ,
— 196 —
aux douces habitudes qu*il avait échangées contre les agitations
de Paris , au barreau , au Conseil municipal et à voire Société,
dans le sein de laquelle il prouva bientôt que de la terrible
épreuve qu'il avait subie , il s*élait relevé avec toutes les res-
sources de sa vive intelligence et toutes les nuances de sa fé-
conde imagination.
Cet instant de recueillement ne lui fut jamais plus nécessaire.
Sous l'influence des errements qui dominaient à intérieur et à
l'étranger la politique ministérielle , le moment allait fatalement
arriver où le pays aurait à faire appel à tous les dévoûments
éclairés , pour contenir et diriger ee torrent démocratique, qui
grondait sourdement derrière la digue vermoulue du système
électoral.
Vos souvenirs vous retracent encore, Messieurs , cette séance
solennelle du 7 novembre 1847 , où Colombcl , appelé à vous
présider , portait d'une main hardie le scalpel de l'investigation
économique sur les conditions générales du progrès en France.
Ce progrès, il le sentait, ne pouvait plus, ne devait plus être ré-
sumé par quelques replâtrages des institutions de la France, De
nouveaux besoins, de nouvelles aspirations étaient dans l'air. « Les
» problèmes purement politiques, disait-il avec une haute raison,^
9 perdent chaque jour de leur importance. Ces longues discussions
ji sui^la métaphysique constitutionnelle — filles de l'esprit pro-
ji testant , — grand aliment de l'école libérale , — ces discus-
» sions imitent les &ux dieux du Capitole, elles s'en vont!
ji Parfois aussi — par certains retours de la pensée — on se
» demande avec tristesse si l'auteur de la monarchie selon la
ji Charte trouverait aujourd'hui des disciples. Hélas! il en est
» des polémiques de l'illustre vicomte comme des romans de
j» Benjamin Constant, et ce simple rapprochement de deux
» amitiés illustres aura donné à ma pensée une précision qui,
j» sans cela, lui aurait manqué. Oui , il prouvera , par un dou-
-^ 197 —
» ble exemple , ce que j'ai avancé , -r c'est que la vie n'est
» pas plus aux questions politiques qu'elle n'est aux questions
» littéraires.
» Restent donc — mais restent vives et entières, restent
» pleines de sèveet d'avenir — les questions sociales ; reste à
» étudier la charte du travail , ses principes, ses applications —
» vaste thèse au sein de laquelle bourdonne, comme dans une rU'
» cbe, un e$saim«de difficultés.
» A l'intérieur — les problèmes de la propriété, du capital,
0 du salaire, dès coalitions, de la concurrence industrielle, de
» notre population qui ^'augmente, de l'agriculture qu'on dé-
» serte, des prisons qui regorgent, des hôpitaux qui devieu-
» nent trop étroits. • • •
A A l'extérieur — les projets de colonisation, la création de
» débouchés, les doctrines du libre-échange, les résistances du
9 travail national , la protection i la prohibition .... que sais-je,
» en vérité?»
Alors surtout en effet , et Colombe! le comprenait avec une
merveilleuse sagacité , le mot de Tertullien trouvait plus que
jamais son application : « Qu'étions-nous hier , — que sommes-
nous aujourd'hui ? » En \M7y hier ne s'appel^it-il pas pro-
grès, et aujourd'hui résistance? Or, l'histoire nous apprend
ce que la résistance aveugle, c'est-à-dire érigée en théorie, a
invariablement donné aux gouvernements qui lui . ont de-
mandé le secret de la vie et la résurrection d'un prestige
évanoui. Les événements de février 1848 le démontrèrent une
fois de plus.
A une situation nouvelle il fallait des hommes nouveaux.
C'est un axiome politique aux exigences duquel li^ révolution
de 1848 devait obéir comme ses devancières. Les intérêts de
l'ordre , alors identifiés dans ceux d'une saine et tolérante démo-
cratie , exigeaient qu'une énergique répression fût opposée aux
sauvages allures des incorrigibles de la démagogie. Vufi telle
tftche u'était pas sans périls : Colombel n*hésîta paç à s'ea cbfir-
ger. Il pouvait , lui surtout « donner de sérieux gages aux. in-
térêts étroitement solidaires du progrès et de Tordre. Il était
le partisan de la transaction sur le terrain de Tbonnète et du
possible : c'était ce qui devait faire sa force. Toutefois « lori^u'un
arrêté de M. Naunoury, commissaire du gouvernement répu-
blicain dans la Loire-Inférieure « le nomma M%i^e de^Nantes , le
21 mars 1848 (1), il n'accepta ce titre qu*aprè3 s*étre assuré à
l'avance de J'assentiment des membres du Conseil municipal. Cet
assentiment ne lui fit pas défaut.
Ce qu'étaient . le^ circonstances politiques f u moment où
Colombel accepta le fieirdeau imposé à son patriotisme, vous le
savez, Ue^sieurs; un gouvernement sans unité de pro((ranune
et sans énergie d'action ; des institutions tombées en désuétude^
le vague et le découragement çbez certains , la convoitise et lès
rancunes chez d'autres; un naïf optimisme chez le petit nombre :
telle était alors la France. Colombel, élu pour la seconde fois,
président de votre Société, retraçait, dans son discours du
20 novembre 1848, les principaux caractères de ce cataclysme
politique. Voici ses propres paroles: .
a Au sein d'uujB société calme à la surface et tranquille à s*y
» tromper, éclate un de ces orages qui frappent les tètes cou-
j» ronnées. Souffrez que je vous rappelle ce^ jours durant les-
» quels les débris semblaient s*amonceler. C'est plus qu'un roi
» qui tombe; c'est plus qu'une dynastie qui va rejoindre seç
» aînées et dont le destin fait involontairement songer à la
(1) En vertu du même arrêté , le €oD8eil Municipal alors existant
continua h fonctionner avec le concours de quatre membres do l'admi-
aietrafion pris en-dehors desonsoînt savoir i MM. Bertini Dorean,
Sriau et Daniel-Laconibe.
» sombra «xiires^ion de Taoite^ Mare eipUHs ptet/HÊm. VrawiMt,
« c*«8l bien aiitre chose ! Le dr^me que jeue le peuple a bien
» d'autres proporiioos. — De toutes paris , les loi» tombeol «V0c
» le trône , — les pouvoirs publics sont anéantis, — la forée met
» bas les armes : il semble %iie , dans celte S4|}>mersioB pojpu-
• laire, tout soiA englouti. De^ souveaîrs redoutés reiparaissent;
a de ^nglants sopbismes sont i^éliabUkés et d'étranges doctrines
m ' viennent necouer Tépouyante sur la nation ^ ui palpite. Noua
a avons vu cela. Nous avons oraint tout ensemble , la bluMpMS-
» coûte et la misikre, la banqueroute pour l'Etat et la misère
a pour ious ; la banqueroute , ce gouffre qui effrayait Mirabeau ;
» la misère, cette marée moulante du désespoir qui mcnaçail
» de tout emporter sur des* rivages inconnus.
a Sous cetteénergique pression beaucoup doutèrent* lUavaiint
» tort: »
J'aime à le dire, Messieurs, ce fut la gik>ire de Colombe! que
de ne pas douter en ce moment plein de pénibles incertitudes
et d'ei^cusables défaillances, «r Ce fiit, en effet, dans .les ciroon*
a stances les plus difficiles, et alors que diacun semblait
» n'user interroger l'avenir , a qu'il fut investi du pouvoir mu«
DÎcipal.
Ces mois empruntés au touchant discours prononcé par Tbo-
norable M. Ferdinand Favre, sur une tombe prématuréoient
ouverte, constituent la plus loyale et la plus saine appréciation
des conditions dans lesquelles Colombol acceptait la Mairie le
21 mars 1848. Au surplus, la population nantaise ratifia, d'une
noanièrc significative, le choix du commissaire Maunoury, et
une élection ayant eu lieu le 25 juillet, àUK ternies 4e la icti sur
le suffrage universel, Evariste Colombe^ le premier sur Ja liste
municipale, obtint 8,752 suffrages. Cette manifestetion le dési*
gnait à l'attention du gouvernement : aussi un arrêté du prési-
dent du copseil des ministres, chargé du pouvoir efécmtif, le
confirmait-il dans ses fonctions à la daté du 29 août i848.
Quelques jours auparavant, les électeurs du troisième arron-
dissement de Nantes l'avaient appelé à représenter leurs intérêts
au Conseil Général de la Loire-Inférieure.
D'autres tracetont, un jour, l'histoire dé cette brillante édî*
lité qui a marqué par tant d'actes utiles et populaires son court
passage aux affaires de la cité nantaise. D'autres diront, en s'inspi*
rant des belles pensées émises le 24 novembre t856, par le
vénérable successeur de Colombel, ce qu'il fallut à celui-ci
d'études approfondies et d'esprit de conciliation pour amener la
solution des nombreux problèmes qu'il parvint à résoudre. Qu'il
me soit permis cependant de m'appesantir quelques instants sur
cette phase si belle de la vie de notre collègue.
Les premières difficultés auxquelles devait se heurter Tadminis-
tratioQ. municipale étaient d'une nature mixte. Il fallait , tout k la
fois, concilier et organiser sur le terrain mouvant d'une poli-
tique nouvelle , en même temps qu'il devenait urgent de donner
satisfiietion à des intérêts matériels nombreux. Les imprudentes
démarcations établies entre les hommes de la veilk et ceux du
lendemain j la malheureuse organisation des ateliers nationaux,
avaient jeté la perturbation dans l'ordre moral et économique. Le
capital intimidé se retirait de la circulation, et on eut diïque,
par un fatal aveuglement, ceux qui s'étaient donné pour mission'
d'organiser la République eussent à cœur de semer le découra-
gement dans les ftmes loyales et généreuses ouvertes à toutes les
«
illusions et prêtes à tous les sacrifices.
En présence des exagérations diverses, inséparables d'une
pareille situation , Colombel déploya toutes les ressources de sa
nature «vraiment supérieure; il sut faire la part de la faiblesse
humaine , comprimer avec une affable dignité la fougue dange-
reuse des uns et fermer l'oreille aux bruyants éclats de la réac-
tion non moins dangereuse rêvée par quelques autres. Les
hommes nourris de fortes études^, ceux qui ont médité sur Tbis-
toire et les destins des sociétés, sont aptes entre tous à ce rôle
ingrat et trop souvent incompris , que les crises révolutionnaires
élèvent à la hauteur d'un véritable sacerdoce. Ce rôle, Colombel
et le» hommes de cœur qu'il s'était adjoints pour l'accomplisse-
ment de sa mission , le remplirent ' — il faut le ^ire hautement
— avec la plus courageuse et la plus intelligente ardeur: aussi
lorsqu'on décembre 1851 , tt. Ferdinand Pavre fut appelé par
le gouvernement à reprendre la direction de la municipalité
nantaise, s'erapressa-t-il de reconnaître publiquement et avec
un grand bonheur d'expression que « dans des circonstances ar-
» dues et hérissées d'écueils , l'administration à laquelle il succé-
D dait, avait su, sous la direction d'un chef distingué et dont
» chacun apprécie le remarquable talent , réaliser tout le bien
» possible , eit)pécher ou prévenir plus d'un mal redouté, o
A peine installé à la Mairie , Colombel prit à cœur d'amener
la réalisation du grand problème hospitalier agité depuis si
longtemps à Nantes. Le 2 juillet 1848 , la commission adminis-
trative qu'il' avait réorganisée réclama le dossier qui sommeillait
dans les cartons de l'Académie de Médecine. Un projet de colo-
nie-hospice fut rédigé avec beaucoup de soin et pour l'organi-
sation des services, et pour les parties financière et agricole (1).
Dans le but de couvrir les frais de cette étude , et comme témoi-
gnage de sympathie pour son projet , la commission administra-
tive avait reçu préalablement 500 francs du Conseil Général et
1,500 fr. du Conseil Municipal de Nantes (2). D'après ces études,
les constructions se seraient élevées graduellement, jusqu'au
point de contenir 1,500 administrés de tout âge et de tout sexe.
(1) 16 novembre 1849.
(?) 14 mars 1649«
Le gouvern^iMiit fie orat pas pouvoir autorUer oe ^ojet. La
commU&ioa adiaîniatrative dut modifier ses plans ; elle se rèaïf t
à l'œuvre, et bientôt elle adopta la r eoonatcuotion sur place et
réta}>li65ement d une succursale à Saint-Jacques (1).
Un concours eut lieu pour Télaboration du oouveaai plan
devenu nécessaire. Celui de H* Cbenantais fut adopté. Il impli-
quait une dépense de i,2S^0,000 fr. Sur cette esdmation,
un déficit de 550,000 fr. surgissait. Comment parvenir à le
combler ?
Pour y arriver sans imposer de nouvelles charges à ses admi-
nistrés, Colombel eut l'excellente idée d'établir une loterie sur
une vaste échelle , et organisée de la manière suivante : le Con-
seil Municipal eût voté cent mille francs, c'eût été sa part con-
tributive dans l'œuvre populaire de la reconstruction.
155,000 billets au porteur, de 6 fr. l'un, auraient produit
une somme de 930,000 fr. Sur cette 4omme, 511,762 fr. au^
raient été distribués de telle sorte que chaque billet eût gagné'
quelque chose. Les 418,238 fr. restés disponibles , et augmen-
tés du fonds municipal, 100,000 fr. (518,238) , auraient élevé
les ressources disponibles à 1,268,238 fr., c'est-à-dire un peu
plus que de la somme jugée nécessaire à la reconstruction d'un hô-
pital de 700 lits (2).
Communication de ce projet fut fisiite au Conseil Municipal ,
dans sa séance du 12 novembre 1850. L'examen en fut confié
aux lumières de HM. Colombel, Polo, de Goulaine, Amou-
reux, Cbenantais, Daniel-Lacombe , Vatlet, de Saint-Pcrn et
Tbébaiid.
Le 3 décembre , M. de Goulaine , au nom de cette commts-
(1) 23 octobre 1850.
(2) D' Ânizon. — Notice historique sur le premier établissement de
i'H6tel-Diea de liantes. {Revue des Provinces de rOttesU)
sion, lut ua rapport fitroreble; et .le Cqqs^U âppisauva rid4e4ç
la loterie , çont^ùi à quelques-uns de ^ v^mbres la i|iip»ipB
d'oD obtenir Tautoiri^tion supérieure. IfV. Coloinbel « Brabei^i
et de Goulatne furent chargés de plaider auprès du gouvernement
la cause des hospices de Nantes. M^Ibeureusemept , de gf«vea
abm venaient d*ètre révélés à TÂssemblée nationale ^ au sujet
de quelques loteries gigantèsqi^es. Le ministër^ ava^it été rude-
ment interpellé, et ii dut répondre négatiyeip^nt à la sollicita-
tion, qui lui était faite. Il est probable que, présenté buit j/oiir»
plus l6t^ le projet de loteiûe nantais^ eût é^ autorisé. Cojista-
tons en dernière analyse que les plans de recoosiruiction pré*
sentes par Tadaiinistration de Colombel furent adoptés, et que ce
fut sur un remarquable rapport dû à sa plume qiie le iyatto)e des
aliénations d'immeubles, uUéneuren9.eot appliqué , fui voté en
principe par le Conseil.
Un autre problème « plus vaste dan« £es conséquences généra-
les, plus obscur dans ses niéjthodes de solution, surgissait depuis
longtemps dans toutes les discussions relatives à TaveDir com*
mercial et maritime de Nantes. Se fondait sur des études
pratiqua nombreuses, effectuées en Angleterre, et pur les
brillants résultats récemment obtenus dans la bas^e Seine , les
ingénieurs des ponts et chaussées proposaient à Tadministration
de patroner un projet de creusement naturel du lit de la Loire,
obtenu au moyen de digues longitudinales submersibles et con^
tinues. Ce projet, étayé de documents nombreux sur le fégime
du fleuve et la nature de son lit , était Tobjet de noiobreuses
critiques de la part des capitaines de la marine marchande. Il
avait contre lui , d'autre part, les esprits timides qui sont syaté-
matiquement effrayés par toute conception hardie et imprévue.
Colombçl voulut apporter le flambeau de la discussion sur ce
terrain nouveau, et le. 12 janvier 18S1, dans la salle de$
séances du Conseil Municipal où se trouvaient réuois y. le Préfet
— ao4 —
Gauja, les membces des consetb électifs, les iogénieurs des ponts
et chaussées , les membres de la Chambre de Commerce et un
grand nombre de négociants et de capitaines, il rappela éloquem-
ment les vœui émis par le Conseil Général et le Conseil Municipal,
en fiiveur de l'amélioration de la basse Loire ; les actives dé*
marches &îtes à Paris , dans le môme but , par MK. Braheix
et Roui ; les travaux de la Sociéti^ Académique ; enfin , les
récents écrits de MM. Chérot et Arnous-Rivière , sur la même
question.
«r Je fais appel , tlisait^il , à vos lumières, à votre concours,
ji et j*espère que cette séance comptera dans nos annales comme
» preuve de J*énergi^ avec laquelle les enfants de Nantes
» savent défendre les intérêts de leur mère cité. »> Cet appel
fut entendu , et les procès-verbaux des trois séances qui
eurent lieu, à la Mairie témoignèrent, sinon de Tacco'rd des opi-
nions, du moins des préoccupations vives et unanimes que l'état
de la basse Loire inspire à tous les hommes soucieux de l'avenir
de Nantes.
Ceux qui écriront l'histoire de cette ville auront le droit de de-
mander pourquoi les études que la Chambre de Commerce avaient
pris l'engagement spontané de faire effectuer dans le fleuve par des
ingénieurs anglais , sont restées à l'état de projet ; pourquoi les
travaux si importants dus aux ingénieurs du département sont
devenus des documents archéologiques ; mais ce qu'ils diront
avant tout, c'est que l'initiative de la Mairie de Nantes fut, en
cette circonstance, à la hauteur du vaste problème dont
elle eût voulu liAter de tout son pouvoir la solution si
désirable. •
Cette grandiose question de la basse Loire , Colombel en
poursuivit l'examen dans toutes les phases de sa carrière pu^
blique. a Nantes touche à Paris, s'écriait-il au banquet d'inau*»
» guratton du chemin de for», — août 1851 , — c'est bien ;
— 205 —
» mais rOcéan doit y toucher aussi. Pour cela, il fiiat de-
» mander à la Loire son dernier mot , son deroier mystère. Le
» lit de ce fleuve a des secrets que la science vous dévoilera^ »
Et en même temps qu'il exprimait celte idée , Colombel re-
mettait au ministre des travaux publics , que la cérémonie
avait appelé à Nantes » un remarquable plaidoyer en fiiveur de
l'agrandissement du port et des travaux à entreprendre dans le
bas fleuve. A cette époque, il était peu question du rail*way de
Nantes au bassin à flot. Que'dis-je? on* déclarait unanimement
à la Bourse, à la Chambre de Commerce, partout enfin, qu'une
telle conception serait ruineuse pour l'avenir de la cité (1).
Le dernier mot demandé à la Loire » telle était la pensée
dominante, le mot d'ordre généralement adopté. Nous souhaitons
vivement qu'on n'ait jamais à se repentir de l'avoir si t6t
oublié.
Un mot encore sur ce point : Colombel, da8s un remarquable
rapport lu dans les derniers temps au Conseil Municipal , au
sujet de l'agrandissement du port de Nantes (2) , revenait sur
la grande synthèse de l'amélioration de la Loire, a Que Nantes
» fasse son port , disait-il , l'Etat creusera la Loire. » Ce fut en
réalité la dernière expression des désirs dont il ne pouvait dé-
tacher sa pensée ; et il fallait , Messieurs , que cette pensée fût
bien mûrie et cette conviction bien enracinée chez Colombel ,
car sur l'une des feuilles volantes trouvées dans ses cartons , et
où il aimpit à jeter ses impressions et ses rêves d'avenir , ces
mots se retrouvent sans cesse :
« Agrandissement du port. . • point important.
(1) U i^y a ea qn'ooe voix pour prodamer qu'un eheaîn de 1er serait
la mine de Nantes , qui ne verrait qne la famée des wagons.^ (Procès-
verbal de la séance publique du 17 janvier 1851.)
(2) Proposition Cbérot.
— 206 —
» Travaux dam b basse Loire.* • y revenir. »
Y revenir ! quelles espérances et quelle réalité.
Gomme légiste , Colombei avait souvent été frappé de Fimpé-
rieux besoin de constituer un Code municipal.
Lyon , Rennes « Montpellter, Calais et quelques autres villes
possèdent leur Recueil complet des Arrêtés Huhicipaux.
Nantes n'avait jamais eu ce Code : le seul* Recueil connu
est celui de Gérard Hellier, mais ce n'est guère qu'un mohument
historique ; il ne contient que les actes d'une seule Mairie et
ne convient plus à notre époque ; car la législation , depuis eeot
trente ans, a considérableihent changé et augmenté lès pouvoirs
et les attributions de l'autorité municipale.
En 1849 , Tadministration municipale chargea l'un des
employés dé la Mairie d^ recueillir, pour les codifier, les
Arrêtés municipaux alors en vigueur. Un plan lui fut soumis ;
et ce pian , calque sur celui des Codes français , reçut l'appro-
bation de Colombel , qui chargea l'auteur (1) de mettre sa
pensée à eiécution.
La pensée principale dont s'inspirait * l'administration , en
inaof^ant cet important travail , était exprimée dans l'un des
considérants de l'Arrêté officiel. « L'exécution des règlements
» de police , y était-il dit , ne saurait être loyalement exigée
» de tous les membres de h société qu'autant qu'il leur est
a non^seulement possible , mais fiicile de bien connaître les
n obligations qui leur sont respectivement imposées dans l'in-
» térêt général (2). »
(1) M. Chevas.
(2) Yoiei les ^anâês divisions da plan général do Goda mtmieipal
d« Nantes t l*» Be' FAdiéniistraCiofr nranicipaM (Octroi, logements
militaires). — 7^ De la Police nmmèipale. — 9^ Voirie et travaaj[f
publics. — 4<> Instraction et bienfaisance pilbfiqaès. — 5« Charges
— W7 —
Pensée logiqae , en harmonie avec les théories politiques qui
déterminent les droits et les dew)irs des. Maires , et à hquellé ,
nous n'en doutons pas , radministràtton actuelle de la ville de
Nantes tiendra à donner confirmation, en achevant la publica-
tion commencée en vertu de l'arrêté du 30 août 1851.
En même temps que ces questions étaient abordées de front
par Colombelf et que Ieur9 solutions diverses se dessinaient
rapidement , grftce à Tunité de vues et à la patriotique ardeur
qpii caractérisait les travaux collectifs et individuels de ses
lionorables coiiègues , MM. Huette , Guibert , Renpul et
Voruz , des améItorationB urbaines nombreuses étaient réalisées.
Boiairage par le gaz des artères principales de la ville , con-
fection de nombreux trottoirs « mise en ordre des archives
OHinioipales , adoption de la oote personnelle comme base de
taxation du logement militaire, encouragements à l'enseigne*
ment public et gratuit de la science , appKcation large et oppor-
tune dé la législation sur les logements insalubres (1) ^ organi-
Cfommanales. — 6» Police da ^n. ^ 7« Commerce et inAisirie. —
8» Police rurale.
Chaqae titre est divisé en chapitres , ^ chaque chapitre en sections ,
et chaque section en paragraphes.
Chaque article est Tobjet d'une note indiquant : la loi d'où ressort
le droit mumcipal ; — la date des divers arrêtés préfectoraux et inuni-
cipaox déjk rendus sur la matière ; — les décisions de la Cour de
cassation, des Cours d'appel, des CoaMls d'État ^ — - les intèrprStatioas
mitÛBlérieUes.
(t) En décembre 1852 , M. Chérot, vice-président de la commission
des logements insalubres, constatait dans son rapport au Maire, que
2,000 logements de pauvres avaient été visités avec soin. 724 rapports
mentionnaient les améliorations k apporter dans 565 maisons. 74 habi-
tations avaient été frappées dTinterdit , en vertu delà loi des If janvier,
7 mars eus avril 18Sa
~ S08 —
saiion d'un service d'eau , études préparatoires des bains et
Uvoirs publics et des cités ouvrières : tous ces sujets étaient
tour à tour étudiés et discutés avec une remarquable activité.
Rappeler ces faits , c'est ^dire avec quelle unanimité les con-
citoyens de Colombel applaudirent à l'acte du Prince président
de la République qui , à sa visite à Nantes , en juillet 1849 ,
décora de l'insigne de la Légion-d'Honneur la poitrine du
Maire de cette cité.
Mais ce que je ne saurais trojp rappeler, c'est la bienveillance
toujours égale, l'empressement toujours sincère avec lequel
Colombel aimait à accueillir les nombreuses demandes qui lui
étaient fiiites , soit dans un but d'intérêt public , soit au nom
de ces misères nombreuses que les premiers magistrats d'une
grande ville ont le triste privilège de sonder à chaque heure du
jour. Toujours prêt à consoler, il semblait n'oublier que le soin
de se populariser personnellement dans la distribution des
fonds de charité alloués à son administration par le Consdl.
Souvent ses adjoints avaient épuisé le modeste budget de la
bienfaisance , lorsqu'il en réclamait quelques parcelles pour des
œuvres dont la compagne de son existence savait décupler le
prix par sa gracieuse bonté.
Voici , parmi tant d'autres , un fait trop honorable pour que
la nature de la pieuse mission que je remplis en ce moment
me permette de le passer sous silence. Un ancien général des
armées vendéennes venait dé mourir dans la plus profonde
misère, et le corbillard des pauvres allait conduire à son dernier
asile , aux frais de la charité publique , celui qui naguère
avait fait vingt fois le sacrifice de sa vie pour le drapeau de la
légitimité. Confiant dans le caractère élevé de Colombel , la
veuve et la fille du comte K*** font violence à leur désespoir et
se rendent auprès de lui. Admises dans son cabinet, elles lui
tracent avec l'éloquence du désespoir le tableau de leur poi-
— 20« —
gnanie détresse. Colombel n'hésite |nis , que (iis*je « il éprouve
un tiriste bonheur à prouver uite fois de plus que les hommes
nourris des grands principes de 89 sont au-dessus de vaines
distinctions de castes et de partis, et le fils du fédéré de 1814
pourvoit avec une touchante libéralité aux frais du convoi
funèbre de l'ancien chef des insurgés royalistes.
Est'il maintenant nécessaire de rappeler que si Colombel
était ardent à lutter sur le terrain de ses convictions , il com-
battait sans blesser , et que si ses actes politiques lui suscitèrent
quelquefois des adversaires , dû moins les hommes de cœur
dont ses opinions le séparèrent ne devinrent jamais ses
ennemis 7-
Tel fut Colombel pendant les quatre années où il se consacra
aux intérêts de la municipalité ; telle fut cette administration
homogène , vigilante et (iévouée à laquelle ont noblement rendu
justice ceux qui furent à la fois et ses devanciers et ses succes-
seurs, témoignant noblement, par cette manifestation spon-
tanée , et de leur loyauté à honorer le passé et de leur ardeur
à féconder l'avenir.
Lorsqu'on avril 1850 , Colombel &isait reconnaître H. Arthur
d'Illiers comme colonel de la garde tiationale de Nantes ,. il
disait : « Dans une nation de suffrage universel, chez un peuple
» qui a adopté ce régime , je ne connais que deux solutions :
» se soumettre ou s'exiler, n
il fut fidèle à cette devise lorsqu'on décembre 1851, la nation
coiisultée remit ses destinées au mains du prince Louis*Napoléon
Bonaparte.
J'ai pu suivre heure par heure , minute par minute , sur des
notes prises par Colombel pendant ces émouvantes journées ,
les anxiétés et les transformations de ses pensées si intime-
ment solidaires du bonheur de la patrie , et je puis le dire avec
14
— 8<« —
la coQviclîoo U plus vive ^ bï Colombel fut redevenu alors,
simple ' conseiller de la commuDe , il eut suivi la ligne qu'il
traçait ainsi dans ses notes, o Le parti conslitutionnel ne dèît
» pas afficlier une abstention qui serait une émigration à ïiu^
» térieur,1l ne doit pas laine d'opposUion tracassîère eu pirésence
» du suffrage universel r- dont l'urne lui est aocessibie ~
» lorsque la natipn aura prononcé. U ne peut qu'apporter le
» secours de son e3(périence au gouvernement nouveau et servir
» le pays en s^y ralliant. »
M!étail*ce pas d'aiUeups l'opinion des i2,18& Nantais ffai ,
à eette (époque , déclaraient en opposition de 3,2A8 votants ,
que le chef du Pouvoir exécutif devait être maintenu à la (èle des
afffiires? Poser une telle qttesM<Mfi, c'est la résoudre.
i^e lundi 8 décembre, M. Maurice Duval airivait à Nantes
comm^ commissaire extraordinaire. Le mandi. 9 , M. le préfet
Gaqja se rendait en son nom chea GodonibeU lM>ur lui offrir
la préfecture d'Ille-iet-Vilaine. Afgè& bien des hésilatiens , il
accqpta. En le faisant, il suivais plutôt les inspirations de son
dévoùment au pays que celles de son intérêt politise bien
entendu. U se montrait fi^Ie au prograraipe qu'il traçait la
veille dans ses noies fiufïu^li constitutîpnAeJ ; mais , du même
coup , il répudiait les traditions classiques des politiques purs
rompus à ce que Kératry appelle l'habileté du silence. La faute
de Colombel fut celle de sa nature vive et spontanée. Veincu ,
il croyait pouvoir fippojrter sqji concours su vi^inqueur, «et
l'aider à pacifier un ,pa(ys treifîablant eni^ûre des iGiQnvi4^iuas
de la lutte. Un peu moins de jeunesse , un peu ,piue de
cettie s{)gesse froidp et calculatrice., de .c§U^ <^ir<con^atiw
toute sénile , de ce .posiiiviso^e prématuré qui lest le ipatci-
moine des jeunes bommes du jour , et Gokimbel n'eut pas
commis I en politique ., l'erreur qu'il pactagea du vesfce evee
— 21i —
%
I
H, Maurice Duval (1). La nomination provisoirement faite par
H. le commissaire, du Gouvernement ne fut pas ratifiée par
le ministre de l'intérieur (2) , et Colombe! , rendu une fois
encore à ses succès du palais et à ses études littéraires , put
apprécier plus vivement que jamais le prix des consolations que
les charmes de la famille et les jouissances de Tétad^ apportent
au milieu des émotions poignantes de la vie publique.
L'élection de 1852 rappela Colombel dans les conseils élec*
tifs du département et de ta commune.
Comme membre de ces assemblées , il continua à militer en
faveur des intérêts généraux de la Loire*Inférieure avec une
activité dont une sèche nomenclature serait impuissante à donner
la mesure. Ses rapports sur Tamélioration du port de Nantes ,
sur le chemin de fer de Tours au Mans , le casernement de la
cavalerie , l'installation des distilleries de sucre , les produits de
la Loire-Inférieure envoyés à l'exposition universelle , la sortie
de Nantes du rail-way de Saint-Nazaire , Taliénation des im-
meubles de THôtel-Dieu, ne sauraient cependant être passés sous
silMce. Je citerai également le remarquable plaidoyer qu'il lut
au Conseil Municipal, le 17 mars 1855 , et dans lequel il dé-
veloppa avec une irréfutable logique , la nécessité si bien sentie
(f) Cl M. Colombel, maire de Mantes , aVocat distingué, a consenti
à venir au secours de l'administration. Il est parti sur l'heure ,' circons-
tance première dans ces moments difficUes*
n L'idée qui m'avait dicté ce choix , qui s'accordait si bien avec la
pénurie des sujets capables , était celle d'an témoignage de conflanee
dans l'administration municipale de Nantes dont je crois pouvoir ré-
pondre, n- (Dépêche de M. Mamrieelliivalaa mbtslre de l'intérienr, en
date du f 1 déeefmbreiSSl.)
(2) Je sais , écrivait quelques jours j>Ias tard Colombêi k M. Mavrice
Dnvat , je sais tout ce que vous avez fait pnonr empédier ce résoltat inat-
tendu de devenir définitif.... je vous en remercie.
— 212 —
d'ailleurs, par l'administration de H. Ferdinand Favre et la grande
majorité du Conseil Municipal , de fonder à Nantes une Ecole
préparatoire à l'enseignement supérieur des Sciences et des
Lettres. Les études naguère effectuées par Colombel , pour
organiser un Athénée (!) « celles qu'il avait plus récemment en-
treprises comme organe de la Société Académique (2) , dans
une direction, didées presque identique , l'avaient admirable*
ment préparé à ce travail , Tun des derniers qu'ait enfantés
sa plume , et dont les conclusions furent volées à l'unani-
mité (3).
J'ai déjà parlé du bonheur avec lequel Colombel aimait à faiire
hommage à notre Société des prémisses de ses travaux litté*
raires. Jamais il n'en parut plus intimement pénétré que depuis
sa retraite des affaires.
Comme tous les hommes dont l'existence a été mêlée aux
luttes politiques , il commençait peut-être à mesurer d'un œil
désanchanté le chemin où il avait semé une à une les roses
effeuillées de sa jeunesse et à se demander si les amertumes du
passé ne doivent pas être un enseignement pour les quelques
jours incertains de l'avenir. Comme tous ceux qui ont dû perdre
leurs premières illusions dans le conflit brutal des réalités, il se
résignait peut-être enfin à limiter ses rêves d'autrefois à Tho-
(t) Avril 1848.
(3) Rapport sur ropportanité de la création d'une Faculté , au nom
d'une commission.
{/innales de la Société Académique , amiée 1854 , tome XXV ,
page 191.)
(3) « Cest sur la proposition empressée de l'administration mnni-
dpale et par mi vote unanime , qni restera l'honneur des élns de la
cité , qae la ville sollicite une École des Sciences appliquées. » —
Discourt de M. le Recteur Henrier , \ la séance d'inauguration du 3
novembre 18S5.
-T 213 —
rizon modeste de sa ville natale , et à jouir au milieu de sa
fiimiile , dans la fréquentation de quelques amis et les ressources
derétude,d'unetranquillité d'Ame que la vie publique lui avait trop
longtemps ravie. Avocat justement honoré , membre des conseils
électife de son. département et de sa commune (1) , recherché par
tous les hommes émînenls , et en possession de loisirs compa-
tibles avec quelques capricieuses excursions dans le riant do-
maine de la littérature , Coiombel,en effet, avait conquis Tune
de ces positions appréciées du sage , où la fortune nous dis«
pense de fléchir devant ses idoles et nous permet d'utiliser, en
les perfectionnant , les qualités que nous, devons à la nature.
Mais cette nature elle-même allait bientôt trahir d*une ma-
nière aussi soudaine qu'inattendue celui qu'elle avait si riche-
ment doté.
Depuis quelque temps , en effet, la constitution de Colombel
semblait offrir moins de résistance que par le passé , aux fa-
tigues réitérées causées par ses travaux. En vain il avait
demandé au calme de la Senneiiire et à l'air réparateur de la
mer les éléments d'une sanlé qui lui échappait chaque jour :
les vacances s'étaient écoulées , les dernières feuilles étaient
tombées et la santé n'avait pas frappé à la porte de celui qui
l'implorait. Le pauvre malade cependant sembhit vouloir se
tromper lui-même en opposant une énergie croissante à la
terrible étreinte d'un mal qui réclamait impérieusement sa proie.
PKis déchirante était la douleur, plus vivace était la volonté de
l'homme , plus grand le dévoûment de l'avocat. Une telle lutte
devait iivoir un terme prochain.
(f ) Colombel faisait également partie du Gooseil départemental pear
l'iiistniction primaire , et du bureau d'administration da Ljcée de
Hantes.
— 2*4 —
Le jeudi 20 novembre , Colombel venait de plaider, devant le
jury, d- expropria tien : ses forces Tabandonnèrent complètement
Il fallut le ramener à son domicile dans un état alarmant Le
soir, toutefois , la parole lui était revenue , la circulation sem-
blait se rétablir, et la sérénité reparaître sur ce visage où, par
de douloureux contrastes, la vie et la mort semblaient aller*
nativement imposer leur empreinte» On eût dît que sur une
individualité aussi fermement accusée, que sur une nature aussi
largemjent ouverte à toutes les aspirations de Texistenee, les ra-
vages du mal hésitassent à se traduire par leurs plus désolant^
symptômes et leurs plus irrévocables phénomènes. Cependant
d'heure esï heure, de minute en minuté, de seconde en se-
conde ) la vie se retirait de Colombel. Le lendemain , en effet ,
l'état de prostration du malade devint tel que tout espoir de
le conserver dût être abandonné. Le samedi 22 novembre ,
à 2 heures du matin , Evariste Colombel rendait le dernier
soupir.
L'effet produit à Nantes par la triste nouvelle qui s y répandit
bientôt fut navrant. On sentait qu'en quelques minutes le ni*
veau de l'intelligence et du pivisme avait baissé dans toute la
cité sous une impitoyable pression. Tous ceux dont Colombe!
avait partagé les travaux, épouse les joies, calmé les soufirauees
ou défendu les intérêts , voulaient douter de la terrible réalité;
Dans cette enceinte académique où sa parole avait si souvent
retenti , sur ce bureau qu'il occupa à trois reprises, il sem-
blait qu'un voile funèbre aefùt étendu soudain , enveloppent de
ses funèbres plis toutes les espérances de nos réunions à venir.
Ah! c'est qu'en cette circonstance chacun sentait qu'il avait un
double deuil à porter. Comme citoyen et comme homme , Co-
lombel s'était fait une large place en effet dans le double domaine
des idées et des sentiments.
On peut dire de notre collègue ce que M. Billault disait de
— . »f 5 —
80O vénérable père : « La mtftl d^ Cdlonièel esrt une de^ ces
» pertes qui se font sentir bien m]-delà< du* cercile de la fiimUtb
» et des affections pHvées. PairtOufr où, pendMt âovi bement^-
» ble vie , si* laborieuse et -si dévooée , ce bon cilèyeti a
j> porté rinfatigable acthritiVée sa puissante itHelligeAcè, sa
j» mort va laisser un vide qu!il ne sera pas facile de com-
» bler. »
Et quel plus saisissant témoignage , Messieurs, de l'exacte
application de ces paroles que Fattitude de notre population
dans ce deuil solennel du 24 novembre , où la magistrature, le
barreau; l'administration, Tarmée et toutes les institutions étaient
si largement représentées ? Quelles larmes sincères répandues
sur celte fosse où tant d'espérances venaient d'aboutir préma*
turément , et que cliacun , en ce cruel moment , était donc
fondé à dire, avec l'illustre Bossuet : « Oh! que notis ne
o sommes rien / » (1)
(1) Le catafalque , précédé da clergé et de la jnusîque des pompiers,
escorté par des détachements de ce corps et de la troupe de ligne, s'avan-
çait lentement au milieu d'une foule compacte pour arriver à Téglise
Sainte>Groix ou une messe en musique a été célébrée.
Les cordons du poêle étaient tenus par M. le Préfet, an nom de Padmi-
nistration départementale; par M. Janvier de La Motte, président du
tribunal civil , et M. Brahcix , président du Tribunal consulaire \ par
M. Ferdinand Favre, maire devantes, et M. Flcury, député de la Loire-
Inférieure ; par MM. Lecadre et Brindejonc, au nom du barreau et
de la compagnie des avoués ^ par M. Adolphe Bobierre, au nom de la
Société Académique.
Dans des discours religieusement écoutés , et où la vérité des ap-
préciations le disputait 2i la sensibilité de Texpression , MM. Ferdinand
Faiirva, Jaaviiet de Im Molle et Leeadre sa toili laifay soif \» tombe, de Go-
ÎUMbîT teftéloqnents iatorprètos» naa-seulemeBttdii-oorpa DHtoioipal^ 4ak
BM|9fllraaiva et d* baaweauy aiaisy o» paat PafinMr havtoÉieB^ de la oilé
tout entière.
— 216 ~
Puissent ces souvenirs être une consolation — s'il eo est Ae
possible — pour la famille d'Evarisie Colombel. Puissent-ils ,
surtout, être un exemple comme ils sont un héritage pour son
jeune fils, appelé à porter un nom si honorablement marqué
dans les annales de la ville de Nantes (I) !
(t) Le GoàMil Huaieipal, voulant élever à la mémoire de Goloiiri>el mi
monamenl de la reconnaissânee tfe ses conoitoyeas , a décidé k Fimeni-
aûté'qoe son bvste serait exécalé aux frabde la ville de Naates, et placé
dans la salle des délibérations*
DOCUMENTS.
PUBLICATIONS D'ÉV. COLOHBEL.
I.
Matière* adiaialstratiTes»
Rapport sur l'empUcement de U Gare du chemin de fer de Tours k
Rantea. — 184t.
Des Livreto d'Oa?rien, partie critique. — AbbiIm de la Société Acadé-
mique, 1847.
Rapport sur la question des Sels. — 1847.
Rote sur la proposition du budget tendant k réduire k 3,5009000 francs
le crédit demandé en 1849 , pour les IraTaux du chemin de fer de Tours
allantes.
Exposé du Conseil Municipal de Bourgneuf k M. le Préfet, contre le
projet de division de cette commune. ^ 1850.
Arrêtés concernant les fonctions et les detoirs des Gardes-Champêtres.
— 1850.
Etablissement du Service d'Eau et reconstruction de FH^tel-Dieu. —
1851.
La Loire au XVllI* siècle. — 1851 . (Extrait du Courrier de Nantes,)
Mémoire an Conseil d'État par les Délégations municipales et commer-
ciales de Nantes et d'Angers. — 1853.
Note supplémentaire k ce Mémoire. — 1853.
Adresse aux habitants de If ewcastle , au nom d'une Commission muni-
cipale. — 1854.
Rapport k la Société Académique, sur l'opportunité de créer k Nantes
une Eaculté des Sciences. — 1854.
Créatioi^de Bassins snr la prairie in Duc. — Proposition Chérot. —
1855.
— 218 —
Rapport sur les Exposants de la« Loire-Inférieure au nom du jury local.
— 1855.
Rapport au Conseil Municipal , sur la sortie de Mantes du rail-way de
Saint-Mazaire..— - 1856. ^
II.
Étade» littéraire» 9 iii»t«riqaes , etc.
Du Duel. — Soc. Acad. , 5« Vol., !• sér. , p. 405.
De Pimprovisation y traduite de Quintilien, avec Commentaires. — Soc.
Acad., 6« vol., 2« sér., p. 151*
Satire Ménippéc.— Suite d'études sur le XVI« siècle.— Ibid.,p. 15.
De l'Instruction publique au XTI* siëclc. — Soc. Acadl, 7« vol.,
2« sér. , p. 65.
Études juridiques et politiques sur le XVI* siècle. ~ ibidv , p. 21*5.
Jean Bodin et son temps* — Ibid.
Législation des Valois.
La chanson au XVI* siècle.
Du Commoaismeatt XVI* siède.
Qqestions et4éci8ioiis diverses sur les Terres Taines et vagues. — Bevua
Bretonne , k Bennes.
(tuestionspotitiq^es* — Juillet 1849 . ^ (Extrailadu Courrier tie Nantes
des 17, 24 et 30 mai , 4 et 12 jpin, et 2 juillet l<848.)
{JuekiHeB réflexions sur la Constitution qu'x^n élabore penr la Frauce.
— 4 mai 1848. (Extraits du Courrier de Nantes.)
Introduction d'une Revue de la Légiakli«n révoUitioiinaire* — 1849.
Le général Foy. Etudes parlementaires.— 1852. > *
Chronique d'ufi jour, (insérée dana la fie9ue des Proumaes de
rouest.)
Compte-rendu des travaux Se U Sodété Académâque pendant Tannée
1845.
Discours li la séanee da< 7 B04reqibt& 1847.
Discours k la séance du 20 novembre 1848.
Discours k la séaaoe de novembre 1854.
Notice nécrologique sur M. Mareschal.
NotiçiS nécrdogigue sur M. Cottia de Mehritte.
Villenave. {Bévue des ProvincesMe POuest.)
Btt lysièiBA éleclif.— 18^— vol.iû-18.
Bar, auteur dramatique. Etude Littérake,» publiée àunldiBévuêdes
Provinces de V Ouest.
Les Lettfés Utins. Aperçus généraux, lus à la Société ÀcaiémiqBe le
!«' mars. 1854.
Séaèque.
. Théodicée de Platon , à l'occasiou de la candidature de M* Mourier ,
comme membre correspondant. — 181^5.
A propos d'Horace. Critique des traducteurs de ce poète. --; A^ril
1856. .
. li'abbé Foumier. — Rapport ^e présentation.
Rapport sur les Hôtes historiques et statistiques de BK. Ghe? a* , au
nom d'une commission.
Etudes sur le droit depuis 1789. ~ (BabeU Revue* Encjclopédiqne ^
XIX* siècle.)
m.
Mémoire» Judiciaire».
Mémoire pour lé sieur Dr oùet , docteur-médecin i contre M™* veute
Drouet et les époux Francheteau. — 1837.
Précis dans l'affaire Bari^toux père ot fils (de la Turballo), contre Clair-
▼aux. Guilloré, Mosset et Gavalin. — 1838,
Mémoire pour M"* Françoise Sau?étre, légataire universelle def M.
Yves Loquet-Dclisle , décédé en 1838, contre M. de Launay , S.-F. Lan-
gevin et veuve Forget. — 1840.
Consultations de Lucaa-Championnièro , pour M. Charles Lelasseur,
propriétaire de la Sauzinière, contre Gergaud, Bitony Praud et autres
fermiers de I9 Sauzinière» -^ 1838^..
Réponse de M.. Poulet au Mémoire publié par la Société des Mines de
Montrelais. (Mémoire de 141 pages in-4".) — 1839.
Observations du sieur De Labarre et demoiselle De Labarre, et des ad-
ministrateurs de la Société du canal de Buzaj , sur L'écrit imprimé des
propriétaires du lac de Grand^Lieu. — 1841.
IVouvelles observations, etc. (même affaire). — 1841.
Quelque» observations de la dame Riou^ appelante du ifugemimt rendu
le 12 juillet 1841 ,, pu le Tribunal des Sables^d'Olonne. — 1.84U
— 280 —
Prëcîspour le sieur Btudomn. — Affaire du testament de François Renoa.
— Inscription de faax. (Blém. de 46 pages in-4<>.) — f 841 .
Mémoire ponr les anciens vassaux de la Musse, en Saint-Etienne-
de-Mont-Luc, contre les héritiers Landais-Dupé. (Mém. do 94 pages
iii-4«>.) — 1841.
Mémoire pour les anciens vassaux do la Musse de St-Etienne-de-Mont-
LuCf défendeurs, contre les héritiers delà Bourdohnaye, ayant-cause de
l'ancien seigneur. (Mém. de 10*2 pages in-4o.) — • 1845.
Second Mémoire pour les anciens vassaux delà Musse, contré les héri-
tiers de la Bourdonnaye (92 pages). — 1849.
Moyens et conclusions motivés pour dame Amélie Bodet Pyroux,
épouse Louis Baré , contre les héritiers Boudard de Saint-James. — 1842.
Mémoire pour le sienr Musscau (Jean-Marie) , notaire , contre les héri-
tiers Louis de Gomulier et autres. (82 pages in-4o.) — 1813.
Pellepont, J.-P.-A., mandatairede M. Demouch, k MM. les juges de
la première chambre du Tribunal civil de Nantes. — 1844.
Mémoire pour les sieurs et dames Prély et Latquohe, t^ontre leurs co-
héritiers dans la succession Mazier-Verrier père et mère (64 pages in-4*.)
— 1845.
Sur la réponse des sieurs Mazier et Durand.— Avec cette épigraphe:
« Si trascartSj agntta videntur. » Tacite.
Mémoire pour Taffaire Brossard, contre M™« Gannet de Lonjon.— 1845.
Conclusions et Notes sur plaidoiries , pour Grégoire et Théodore Bor-
dillon , contre Arnous-Rivière , Ghaley , Taillet , etc. — 1 846.
Mémoire et Défense pour M. B. Poydrasde la Laude, contrôles héri-
tiers Deffez, Poydras et veuve Porteau* (Mémoire de 155 pages in -4<>.)
— 1846.
Consultation pour M. Carreau, entrepreneur de la Cathédrale de Nantes.
— 1849.
Mémoire et Requête adressés au Ministre de l'instruction publique pour
M. Carreau, entrepreneur de la Cathédrale de Nantes. -~ 1849.
Mémoire et Consultation en réponse ponr M. Carreau. — 1850.
Justification.—- M. Scheult k ses concitoyens. — Affaire des travaux de
la Cathédrale de Nantes.— 1850. .
Moyens et conclusions pour Rousseau, Bouquet, Lecorsier, appelants,
contre la conunune de Saint- Julien-de-Concelles.— 1850.
Dernières observations en faveur des vassaux du Cué-'au-Voyer et de
la Sénéchaliière.— Affaire de Saint-Julien-de-Concelles«-^1850.
— 221 —
Dernière note des anciens vassaux da Gué-an-Voyer.-^ Affaire de
Saint-JuUen-de*GûncelleB. — 11)50.
Affiaire Noël Vincent confhe la Compagnie da chemin de fer d'Orléans k
Bordeaux.— Consultation et moyens' pour la Compagnie du chemin de
fer. -- Cour d'appel.
ProcèsCrouan : Pièces justiflcâtÎTes (Mémoire). — Note. —Addition aux
Pièces justificati?es. '
Sur la téptiqde de M. Gronan, du 20 lévrier 1854.
Deux mots.— Aflairè Ghauveau contre Hignard. — . 1850*
Notes pour la famille Chauveau.— iS50.
Mémoire pour le marquis de Monti , contre l'Administrateur judiciaire
des marais de Donges/-^ 1855.
Mémoire pour MM. Levedque» Gaoaûd, Martin et aqtres, saleurs.—
1855.
Précis des faits et sommaire des questions de Droit. — Affaire entre
M»* Elisa Vallet , veuve Ch. Mazier , contre le Syndic de la faillite Du-
rand (Ch. Fourcade), M"« Em. Ml azicr- Verrier , Crageon. — Août 1855.
Notes pour la dame Hazier-Vcrfier. ~ 5 mai 1856.
GoncluBions motivées pour L.-A. Guibertf constructeur, contre J% Gil-
lard et P. Boutin , marchands de fer.
Gondnsions en réponse à l'écrit du 15 mai 1856, pour la Société la
Bretagne^ contre MM. Berihier et Duval. — 1856.
ESSAI
SlTHUi *
DICTIOIMRI
ET DIS SOfilBDBIBS
CÔBIPBISES DANS l'aIVGIEN COMTÉ KANTÀIS
ET DANS LB TERRITOIRE ACTUEL
DU DÉPÀRTEITERT DE LÀ LOIRE -INFÉRIEURE >.
Par Ht. Erkbst DE GORIfDLIEB.
INTRODUCTION.
Les histoires particulières des provinces embrassent un hori-
zon qui est trop vaste encore , pour qu'elles puissent recueillir
une foule de faits dont la mémoire mérite cependant d'être con-
servée et qui ont au moins un intérêt local.
Dans un ordre de subdivision inférieur à celui des provinces ,
et qui permet de ne négliger aucun détail , on a écrit les his-
toires de plusieurs villes et de quelques localités de moindre im-^
portance; mais ce sont là des travaux isolés qui laissent entre
eux d'immenses lacunes.
— 2«3 —
Le» «Mlèttrs qui ont travaillé sur .les détails d'un pays avec
un pian d'ensemble, ont adoplé la dûrision par paroisses ou
oommunes , et de ce système sodt oés les dicti<M>Daires de
provinces ou de départemeots. âdx points. de vue géographique,
statistique, descriptif et antres, qui se rapportent directement au
sol, ce choix ne laisse rien à désirer, sinon que, par la nature
même des. choses; qui ne varient pas de commune à commune,
il expose à des redites fastidieuses qu'on poucrait peut«-ètTe
éviter en modiflanf légèrement ce plan. C'est ainsi, par exem-
ple , que les considérations géologiques se plient déjà très-
difficilement aux limites administratives et exigeraient un chfipitre
à. part pour être convenablement- traitées.
Ce léger inconvénient, s'il existait seul, ne mériterait guère
d'être signalé; mais, ces dictionnaires ont, avant tout, k-pré-
tention d'être hiêlmqwê ; et sous i^e rapport , qui intéresse seul
la grande, masse.des lecteurs , la diviaioo consacrée gar l'usage
n'a aucune raison d'être , car la paroisse rurale n'a jaaiais formé
une uojlé dans Vordse politique et . ne présente dessers aucun
corps saisissable pour l'histoire.
Cependant, les auteuis de ces dictionnaires avnioil, d'après
leur titre , un programine à remplir ; ils ont donc raconté Ion*
guement, a chaque article, les faits d'un intéeèt général qui,
par hasard , se sont passés dans telle paroisse phUM que dans
telle autre, età l'accomplissement desquels eUe aétéie pteiaou^
vent fort kétran gère». Us auraient été tout aussi fondés à y planer
les biographies dps ^pecaonaes célèbres que iohaqat pecoisae a.
produites; s'ils aeaontbomésà oitef leurs noms, ils devaient, par.
analogie , se contenter de rappeler qae tel fiût :Siétait .pasaé ^sn
tel lieu 9 à moins qu'ils n'enesenti mppoBler quelque parliqula-
rîté inédite.
C'est un vice que.de ;déoatipfirfrbistpire(9éaénile par lambeaux
pour lesiréparftirçà^tlé.; en les isolant de ce qui les. à rpaécédés
— 224 —
et de ce qui -les a suivis, on 6te à ces* épisodes une grande partie
de leur intérêt « et cet assemblage d'anecdotes incohérentes ne
remplit aucun des buts que (^historien doit se proposer , c'est^à-^
dire d'instruire et de 39tisfaire l'esprit.
En dehors des villes» dont les communautés, plus ou moins
émancipées , avaient une existence réelle , la seule subdivision de
la province qui vécût de sa vie propre était la terre ou la seigneu*
rie, véritable molécule élémentaire de la société, dans son orga-
nisation féodale. Au point de* vue historique, c'est donc cette
unité qui devrait servir de base à un dictionnaire de province.
Le père du Paz avait parfaitement compris cette vérité , quand
il a écrit, non pas uo recueil de généalogies, comme le titre
général de son ouvrage le dit mal à propos, mais bien l'histoire
de plusieurs grands ^fs de Bretagne ; car les généalogies pures
ou les filiations ne sont empipyées dans son livre que ciJmme
accessoire; et pour rendre raison de la transmission des terres
qui sont l'objet principal de son travail. Le plan de cet ouvrage
était excellent, et chaque fois qu'on le consulte, on regrette que
ce judicieux dominicain n'ait point eu de- successeurs pour nous
donner l'histoire de tous les grands fiefe de la Bretagne sur le
plan qu'il avait si heureusement inauguré.
. Un dictionnaire des terres, qui aspire à ôtre complet, sans
avoir la prétention d'atteindre ce but, doit se renfermer dans
des limites infiniment plus resserrées qu'un recueil d'articles
choisis arbitrairement et toujours peu nombreux. L'auteur, pour
rester datis une juste mesure, doit considérer que la chose qu'il
importe surtout de connaître pour toutes les terres , c'est la suc*
cession des &mtlies qui les ont possédées ; les époques et les
moyens des changements de mains. Là se borne réellement l'his-
toire de la plupart d'entre elles , et la tâche de l'autew qui en
traite dans leur ensemble ne va pas plus loin.
La matière, ainsi réduite à sa plus simple expression, n'en
— 2S5 —
conserve pas ipoins uo grand intér6t,soît qu'on la coû$idère intrin*
sèquement , sait qu*09 l'envisage dans les applications qu'on en
peut fiûre.
Pour justiûer la première assertion , il suffit de remaïqger la
curiosité avec laquelle la plupart des propriétaires rechef cbent par
quellesmainsont passé les terresqu'ils possèdent, etcomment eMes
sont succef siyeoieQt arrivées jusqu'à enx. Tout booime s'identifie
naturellainent avec la terre qui Ta nourri, et, pour peu qu'il pense,
son in^rêt qe se borne pas ^ sa propriété ; il s'étend encore aux
terres de son voisinage. On peut dire avec vérité que c'est bien là
ce qui constitue réellement Thistoire de la paroisse » car c'est
celte connaissance qui donne la vie à chaque manoir, h chaque
ruine, à. chaque lieu dont les ruines n)èmes ont dispAru«
Sous le napport des applications , noua, remarquerons que la
connaissance des pippriétaires des terres est indispenaable pour
avoir rinieUigence complète de Tbistoire, par suite de. Tusaga
vicieux où elle est de ne désigner quantité d'individus que par
le no^ .seul de leur terre* Faute de cette connaissance, .on pa
reconnaît pas les personnages qu'elle met en scène, el l'on
s'expose à cpmmettre les plus grossièreei bévues.
« C'est. un vilain usaige, dit Montaigne (JEi^niSj livte .1'%
a chap. xin) et de très-mauvaise . cpnséquence en nostre
» France, d'appeler chascun par le nom de sa terre et seignieu-
» rie et la chose du n^pnde quj fait le i^lus . mcj^ler .^t mea^co-
» gnoistrçles racc^f » Or, la scienca des. races ou des généalo-
gies est abçpiun^ent nécesfsaire pour bien copoprend^e. L'histoire
pendanMPUte ta durée du irégime féodal, où l'indiyidualité ne
parvenait jamais ^quelque prononcée qu'elle fùl» à s'isola d^ son
entourage;. :en.. sorte qu'il faut compter non-^ulement. avec la.
personnel mais encore avec tout ce^qui\lui appartient. Bien peu.
de gens spnt en état de recoçp^ttre imiDiédiateipent à quelle /a*-
iniUe , appartenait Ip çeign^ur de tel fief k, une époquf) donnée ,
15
été to (lartAgé que de quelques otrganlsMiotls fyrivUégtéë^; uil
aide- mémoire en ce genre est donc un livre généraletnetH né-^
cëssaftew
Dte qi/îi ft*ag{| de r«liro^ef le tumi pàtrotiyM^lae d'un indi-^
viàû , au moyen du Bom de terre sous lequel tl edi ééâigttë , H
eM blair que l'ordre alphabétique èit cehii dam lequel les terres
à^tmt àltiB r^hgéea pour la fticiiité deis techéfcbes. Cette appli-
eaMon u'est pas d'àtlleurs h seule è hqiiellé cet ordre convienne
le ffiteii.t ; il satisfliit ehoore au déélr que Vf» éproiive en mAMtë^
di^conaiances d'avoir quelques rettseiguements sur une terM qm
en tMk&méft sana que sa po^ibu soit alignée. Il r^ suffit ^
de savoir que leHe persottAe possédatt «tne lerre de tel nom; il
fiiut ènoore pouvoir dire au juste 06 oélie terre était située, un
pUMonoiige ett beaucoup ittiéut connu quàttd dn Vk afnsi foealfsé.
Gn n'est pafi là imu ektgenbe nouvelte qere nou» Msûfà's surgir,
iMaus m firinoiia que eonstater ren^iuence d'un séntmieàt foK
Nt>andu$ si tes biographes attachent un grand prit à fixer po^i-^
livcMont le lieu où le hasard a fait naftre lë^persoi^age doht ils
écrivent la vie , ri est ptus intéiiessant sans éottte de connaître
eéhli oA éoa existence s'est écoulée, celui auquel ^es intérêts
iea plus directs étaiemailadiés.
L'bisloiire de^ terres est uu flaiMbelRi qui édbAfé les recherches
loeateft; alors mftne ^'ëàe lést encore ineiomplète ^ elle ne laissa
pttë que de fanÉttàt abx arehébfogues de HombreUt {alohs pour
M guider éàm leurs investigations ; le notn seul «hin seigneur
eai souvent pëui* emt une indt<^tibn Seconde, aussi cette histoire
a<4<^eMe fioujotirs été regardée comme l'àM ééB paMiës eiseifvtiè!-^
lea d'u» DietAMifiaire de prcMnce ou de dépattémem. Si donte ,
t^ > ttirmU a» SMm^Fm^u od autres, qui se adbi eceopés
de ce 8U|et, avaient tnikilé conVétiaMenteùt cette pirlSe) il siérait
superflu sani douté 'dft la remauier ett ^bornant & if^tervertir
Tordre qu'ils ont suivi ; il suffirait d'ajouter k leurs livres une
table alphabétique des terres avec revvoî aux {laroisses op il en
e$t parlé.
Mais sous ce rapport, comme sous beaucoup d'autres, le
Oiftio9mmf0 4$ freAaut^ liûss^ infiniment à. désirer; l^s omis*
^pns, les assertions faijsses ou jbiasardées, le4é£|Ut absolu de
•
reehercbes y .ftyipp^nt tous les yeu|. «Heptife; c'est un livre très
s^perficieL Ce Diicti^nnaÂre , s il aivait ét^ bien exécuté » aurait été
«n ifononenl d'up gtaM pri^: un digne et utile $|[|)|)iéni)eat à
Ibisloive .des BéuédioUfis, To)i^ Ifes laaatériaux nécessaires, pour
faire un excellent ppv^fige existaient .sops la a)ain av;|nl 1790 »
«tU estii'ftutAUt flhis regrettable qp'ils i^'aieift pas é^ ntiliséa alors
^'nne grande partie de 4ea. richesses n'existe j>lus aujourd'hui.
0§éet»di$ï^aÂl^d*aut|i^ devoins^pQ poikvaiic^o&iicrArÀsoocsiivre
touit 3(Al teoBipSi comme, il l'aurait islhi; il. fut. obligé ;<|e s'adjoia-;
due. uiu €<dlaborateur : sa fetitefoA. de l'avoir puai eboiai; il.av^it
besoin 4'ua oherobeur de ^ftjlts.i ik prit un litt^aLaur; il, ^ubit
l'influence de son époqufi«
ires sourofes que l'on peut consulter ajvec le plus de j&ruit pour
daffider un dicltc>qo(|iredi8s terres ^ scfnt:
f" Les aneienneb ejM}i4étfe$ ou^éformatioas des paroisses*
2^ La collection dia aveus. M d^a homnmges roudlis aux
ducs. et auK rolîe pour les lierpes.qiaî relevaient direcietnent de la
couronné.
3f iss bonnes génteiogjea, teUep que réelles du P. du Paz;*
celiiM4uei l'abbé Je LabotHureuv' a publiées à la suite de f'hiptoire
dumaréabal ési Gti^rjaat; ceUes'fpii ont été dwnéea.d^ns l'his-
toire d^^s |;e&iids crfHcâers, de Ja oouronue, let quelques a^res
dnsâléea avec wjn etauB tit^res.
i4? i^ea extraits .qui ndus^restântdeJt réfovmatÎQu ^gi^uéiTale.de
la nol4eaèeidfi!Bretagnejeiiéau«ée.de iMSi 4671.
S^'LavlpBaâ/^biètairede'IXJIdri^e. ; .
— 228 —
6° Les titres des particoliers.
7^ Les archives judiciaires.
8^ Les états des juridictions de Bretagne dressés par les sub*
déiégués.
Les originaux des anciennes enquêtes ou réformations des
paroisses n'existent plus; ils ont été condamnés au' feu par la
commission préposée à Nantes , au triage des titres en 1792.'
Cinq registres sur trente-trois et une toute petite liasse sur un
grand nombre d'autres, ont seuls échappé par hasard. Pour
l'évéché de Nantes , Tunique débris du naufrage consiste dans
l'enquête de la paroisse de Fégréac, de Tan 1440.
Sous le rapport de la statistique, cette destruction a été
une perte irréparable; car ces enquêtes avaient pour objet le
chiffire et le mouvement de la population dans chaque paroisse ,
Tétat de richesse des habitants , en un mot , tous les éléments
d'un cadastre pour la répartition de l'impôt. Elles fournissaient,
à quatre siècles dé distance, les points de comparaison les plus
sûrs et les plus curieux pour les économistes;
Dressées de 442tS à 1536, ces enquêtes étaient depub long-
temps devenues inutiles à l'administration ^ par suite des chan**
gements considérables survenus lians l'état des choses qu'elles
constataient; mais on s'en servait toujours pour prouver quel
était l'état des personnes et des terres à l'époque où elles avaient
été faites. Les terres et les personnes se divisaient en deux ca-
tégories que les commissaires avaient dû distinguer dans leur
travail: 1^ les nobles, qui étaient sujets au service milttaire,
s'équipaient et servaient un c^tain temps à leurs frais et payaient
l'impôt du sang, charge assez lourde à une époque où l'état de
guerre était le plus ordinaire et où il n'existait pas encore d'ar«
mées permanentes et régulières. Le service habituel aux armes
était réputé noblesse et emportait l'exemption , cotnme le prouve
l'extrait suivant de l'enquête de N«-D. et de Saint-Brice de
— 229 —
Ciisson , fiiite en 1427: n Guillaume Simon n'a point accoutu-
» mé de payer ni contribuer pour ce qu'il met son fil$ en armes
9 4 toutes les fois qiie monsieur le duc mande ses subjects se
9 lever sus en armes* • 2^* Dans la deuxième catégorie étaient
rangés tous ceux qui ne marchaient qu'en cas d'extrême nécessité,
mais qui 9 pour prix de leur repos ordinaire, payaient Timpât
foncier, nommé fouage, parce que les feux ou ménages servaient
de base à aoo assiette.
Cea esquétes n'étant plus employées que pour prouver la
qualité de noblesse aux XV« et XVI* siècles, on les désignait
génératement soua le nom d'anciennes réformations de la noblesse,
et cp fut cette domination imf>ropre qui détermina sans doute
leur condamnation. Longtemps avant l'époque de leur destruc-
tion , on en atait fait de nombreux extraits au poiot de vue de
l'état des personnes et des terres; c'eat-à-dire donnant pour cha-
que paroisse les noms des terres nobles et ceux de leurs posses-
seurs. Ces extraits sont aujourd'hui la source la plus sûre et la
plus abondante où l'on puisse se renseigner pour dresser un dic-
tionnaire des terres*^
Les enquêtes des paroisses menUonnaient noa-seulement les
terres proprement dites, mais encore les simples métairies nobles.
Mous n'avons pas rejeté ces dernières de notre Dictionnaire ,
à cause de l'intérêt qui s'attache aux noms de leurs possesseurs,
et en général à tout ce qui se rapporte à une époque déjà reculée.
Nous les avons même rangées sans distinction au nombre des
terres , car beaucoup de ces métairies étaient d'anciennes terres,
ou sont deveoues depuis des terres habitées , ou enfin étaient
plus considérables que des terres proprement dites. Il ne nous
a pas semblé que la présence d'un manoir fût la condition
néoessaire d'une terre , et nous aurions été trop difficile en
exigeant l'adjoBucUoo d'une justice , que les enquêtes ne men-
tionnent pas*
— aâô -
Les terres n'ont pas eu plus de fixité qm les feikiiUss ; ^
grftndés terres se sont réduites à presque ri^n , et d^aotres , qAi
étaient peu de chose dan;5 l'origine, ont pris un grand Hccrotssè-
ment. Quantité de gentilhommières ont été absorbées par dé
riches voisins, et réduites & l'état de simples métairies ; de^
métairies riobtes , des terres liième , qui sont mëntibat^éies dMs
les anciennes enquêtes , ont complètement dispam , ^t sMt
aujourd'hui perdues ; les unes par suite de transformatti^ns et
de changttnertts'de noms , les butrespom* avoir été; morcelées
jusqu'à l'infini , et s'être transformées en villages ; ainsi qu'on ne
s'étonne pas si l'on ne retrouve pi^s aujourd'hui dana i^att^oes
paroisses , plusieurs des nbttÉs <{iie nous y avons cités, et qu'^n
ne nous l'impute pais à erreur.
Après les anciennes en^uète^, la colleottoh la plus utile à
consulter pour Thisloire des terres , est cètle des aveux rendus
aux ducs , puis aux rois. Cette collection , qui a été conservée
intacte à la Cbambrei des comptas , remonte à l'an 1400 en^
viron. Les aveux aàciens sont généraletient très-laooniqûes , et
ne mentionnent que la terre dont l'avouant est possesseur , et la
seigneurie quil tleiit directement du prince ; ou bien sHl s'étend
daraotage, c'est pour donner une longue homendatui^ dels
rentes qui lui sont dues.
Hais phm tard il détaille tout ce qui relève de lui , en «rrière
fief du souverain, et feit ainsi connidtre les deux premiers
degrés de juridiction dans la hiérarchie iéoéiie.
Parmi les terres et seigneavies qui réflevtiient direetaraent de
la couronne , on comptait tes fiefs les plus importante , ï€uà&
il y avait aussi bien des termes infimes ; et.dansleisecpnd degfré
de la hiérarchie , il n*est pas rare de rfsticoî^trèt des possessions
féodales du premier ordre, ^ sorte que les aveux dont il
s'agit « laissèiii âubsiétër .de gihittdës et i«ri^|k)rtiihteb iaouMS.
Pour en donner un exemple , il suffit de citer la déelirMton du
tf^roa 4'AoAentô , qu il se |)orne à dira qm de lui relève la
b^imière de |a Jlfu^-PaiMAtii ; qr^ cetu seigneurie , déclarée
sans'ptus de détails» av^it sous sti juridtfiiîon la paroisse de Peti4-
Itars iQiat eotière; l6s qudA^e cipquièines de cielle de Mfné» ei
ks (rote qKtrts de p^lledes Touches ; ea sorte qfi'du dessous d'elle,
e^ pp troisiànip degré hiérarc|«ique « se ^puveipQt des lerres el
4e£r juridictiouis fort iippq|t|iQtes , qw l^ wem rpndu^ ai» $our
verain ne mentioimeat ea auc^oe ^çop.
£n oy^r^ i|e l'dfmu, nofrimé ^usei miuu ou d[^i;(ara<ion > le
vaasfil poble devait àsoa suzeraia la ^i et rhonuxi^ge , et il hii
4)(«it délivré un acte de sa réception. ILes hetoipiiages f^its au
souverain étaient inscrits sur ^es registres partieuli^rç 4 ^
Cbaipi>re (tes pc^n^ptes ; ces registres pe repiG^tiaot pus ausm
l^^ut qw^&i^y^^x ; ils n^ vont gu^re a^-d^l^ d^ f (g0 ; jls SfHNt
inérp^ îocp|iipl#t^ I msis ils q'ien eoqt p^s mm^ Hliles à 4H)n-
sultert parcp qu'ils servent à cq9ib|er qua|qu,es li^up^ qui
exist^^ da^s les aveus^*
Les grands recueils géaé^logiques 4aat ^sse^ cqqpii^ ffmf
qu'il soit inutile d -entf^r i l^r jjgard dsps aucpn détail ; iç'^^
URe spuree <pMf pq auraH tort de néglige.
Les reisislffes qui p^ntpnafi^t 1^ .arrêts prof^cés par l|k
«^an9.bre établie po^r |a rpforqaaiion de la j^^t^lessf 4^ QreMp[pid
dp f 668 4 ,167) , ism^aieot fourni un^ ripbe j;uoi^son pqpr Tl^j^-
toire des terres , qw iest liée si JQtimemeQt ^Y^ pollp 4^
jEaniilles , loais c^s registres u'exj^tepi plus ; ils ont jeté br^lf^ k
Rpi^neSt ep 179?* Les extraits d^ ces ar|[^ qpi nqi^ rest^»
pquy^^jicqreXQUf n jr bien d}^ r^n^igqçjiQaiHf p\\\^ UM^lb^^-
s^i^^t cew q^i iesq^M^tt^oi^^i^gittlJ^ein^ PégligéJos daf^s.
Oïl j^eut ie?ttr§jr^ (|j9 l'flîwteirif 4i «j^r^j^cm^ ^ par If^ .^é^pdip-
tins , beai^cpup de ^^M^ip^nts relatif ;a|» t^r^S ies pjua impç^-
ûnifes , Qt J'ftp .trq^!{^i?î|i|. difficite?P«t »iHW«^ ^^ W cpppprne
l^ ^quçs Jps p|us,refî|»|wi.
~ 232 —
Les archives particulières sont généralement très-pauvres
aujiourd*hui ; ce qui en reste est dispersé çà et* là , ignoré sou-
vent de ceux qui les possèdent ; c'est un grand obstacle à ce
qu'on puisse utiliser ces épaves de la révolution , qui méritent
cependant un examen sérieux , comme concernant directement
Fétat et la transmission des terres. Les bénédictins se plai-
gnaient d'avoir éprouvé de nombreux rôfas de communications* de
ce genre ; serait-on plus heureux aujourd'hui ?
Sous l'empire du droit coutumier , les questions de propriété ,
de juridiction et autres relatives à la terre , obligeaient le plus
souvent de remonter à des époques extrêmement reculées , pour
y prendre son point de départ ; le plus vieux titre était le
meilleur , par suite de cette maxime , que le vassal ne pouvait
jamais prescrire contre son seigneur. De là vient qu'en quantité
d'arrêts , de mémoires , de fiictums et autres pièces judiciaires,
on trouve des histoires de terre et de seigneurie fort complètes
et appuyées sur de bons titfcs. Toute la difficulté consiste Ici à
avoir la patience nécessaire pour aller déterrer un renseigne-
ment utile , au milieu d'un £»tres de procédures.
A deux reprises différentes, en 1717 et en 1766 , les inten-
dants de Bretagne demandèrent à leurs subdélégués des
■
rapports sur les juridictions qui s'exerçaient dans l'étendue de
leurs subdélégations.' Ces rapports , qui sont conservés dans le
fond de l'intendance , à Rennes , ne sont pas dressés sur un
plan uniforme ; il y en a de bien faits , de très-détaiHés , mais
d'autres sont tout-à-feit sonrimaires et incompfets. En général ,
les rapports de 1717 sont mieux soignés que ceux de 1766 ; ce
sont ces derniers dont Ogée s'est servi pour son Dictionnaire.
On ne peut en tirer pour le sujet qui nous occupe , que les
noms des possesseurs tles justices , à ces deux époques.'
Après avoir exposé quelles sont les sources principales où Von
peut puiser les éléments d'un bon dictionnaire des terres , nous
— 033 —
devons signaler la perte d'un recueil d'autant plus regrettable
qu'il tenait à lui seul lieu de tous les autreé , et pouvait , à la
rigueur , dispenser de toutes recherches.
La réfatroation générale des fanrilies nobles était à peine
terminée , que le grand Colbert , dont le vaste génie voulait
porter Tordra et la régularité dans toutes les parties de l'admi-
nistration , prescrivit p<iur les terres , une mesure analogue à
celle qu'il venait de faire exécuter pour les personnes.
Par édit de novembre 1672 , une Chambre royale du domaine
fut étabKe à Rennes , pour la réformatiou générale des justices
seigneuriales en Bretagne.
Toutes les personnes possédant haute , moyenne ou basse
justice furent assignées devant cette Chambre pour justifier ,
par titres authentiques , de la concession on de la possession
immémoriale desdites justices, et cette mesure comprenait non-
seulement les justices qui relevaient prochement du roi ,
mais encore toutes les autres , à quelque degré qu'elles
fussent. La possession se prouvait en montrant des actes
de juridiction du degré que Ton prétendait posséder avec
lés ratifications nécessaires , ou bien en fbisant voir que dans
tous les aveux rendus au seigneur supérieur et reçus par lui ,
les seigneurs de ce fief s'étaient inféodés de ce droit. La
longue suite d'aveux qu'on était obligé de produire en cette
circonstance avait obligé tous les possesseurs de justices à
d'immenses recherches pour établir et pour justifier les droits
de leurs seigneuries.
Les registres des arrêts de la Chambre royale du domaine ont
été brûlés à Rennes avec ceux de la Chambre établie pour la
péfoi*mation de la noblesse ; malheureusement , il ne paraît pas
qu*il ait été fait aucun extrait des arrêts rendus par la Chambre
du domaine , en wtie' que ses travaux sont complètement per^
dus ; on ne s'occupait guère alors des terres , tout l'intérêt se
reportait sur les familles.
• C#ita perte eat d'autant plvs regrettable qfiô T^istoire des jiKt
tip68 a plus d'intérêt encore que celle des terres,; weuiie terre
importante n'était dépourvue de justice, et Thistoire de ('uiie est
génévalement cette de l^autre ; la jusiice était d'une qualité plus
lelevée que la terre et la véritable floarque de la seigofurie. £nfiA»
les justices étftient înliaiioeDi plus stables que les i^rrre^; tandis
que .celles-ci pouvaient toujûU|*s se mçtrceler selon le cuprioe de
leurs propriétaires, tout déoiembrenaentde la justice était in-
terdit depuis très-longtemps.
Il était admis en priocipe que tout fief inférieur avait pour
origine un démembrement du fief immédiatement supérieur:, ces
démembrements s'étaient opérés librement d'abord « n^s on
avait bientôt senti la nécessité d'interdire absobineat ceux de^
justices , ^ont le fractionuement jetait les juridictions dans ui^
cahos inextricable. Quand on fit cette défense, ii était dé}à tardii
et la confusion aveit fait de grands progrès ; c'est par- eui^ que
s'expliquât las anomalies étranges qu'op remarque dans plu-*
sieufs juridictions qui ont dû «être distraite , réunies ou subor-
données par i|ne pure footaisio de leurs posseeseurs, 1^ t^^HanlL
comme choses dont ils pouvaient disposer à leur gvé. Conimeal
pourr^U-on se rendre raison autrement de certaines bizarreries ,
par eibeinple de voir relever de ia vioomté 4b Dongi^ Ufnairtie de la
terre de Vair , qui est située dans la paroisse d'Anet^^ par de U
Ancenis. Il y avait m&mq de^ seigneuries , comme la haronnîe
de la Roqhe-ei>-Nprt , qui <H>nmtaient uniquen^ent en fiefs déte-
chés les uns des autres et séparés par d'immenses distences ;
e)le avait juridiction supérieure dans les paroisses de Mort ,
Nozajr, QufUyt Sainfe*Blars^d&-la-:Jai)le,Saint-JttlienHde*Vouy^nte9,
le Pin, Y^i^^i Soudan,. toMisfert, Si^int-Vincent^des-Landei «
Stiint'-Aiibin-ides-ChMeeux , Maumuf^n ^ SaintcKerblop , etp. Qr|
ne (¥>nçeiit p^s que ces fiefs épars aien^ j^n^ais pu Sèix^ partie
d'une seigponrie continue.
Une seigeeurîe » toile qa'on Tenteod géo^akMpa«n| , étiHt vm
l^opriéié complexe « compoeée 4e deux pwim dtstiootos , iffii
j)*étaient pas nécessairement réunies 4ii»sfefqéme nmin ( d*ii9e
pirl » le domaine foi^cîer.eu Uk terre) de i'auUe ^ le Oeli juatice
00 JDridiotion féodale. Le p rodpil de )a tecre éitaî4 oe qu'il ^
€tfKM>re aujoiifd'bui ; larevenu (jhi fief coisistail di^na les reol93
Jeodalea ; les droiiis de iiMtiee et les ci^nela qu înipAta de OMit^r
lion qui aa paient ineinteilaAt à renregistrement* Ces deux aortes
de propriét^a étaient aouveM séparâea et temea par des maioa
différentes ; de là deux perswnea âe quaUliaiU.aiiiHrttanéfi^mt
dios lea aotee , de seigneurs d*ua inéqie lieu , ce 4|i|i jette pai^
foia dans un étrauge embarras. A le rigueur » le possesseur de Jfi
terre aurait dû s'appeler mimr ^ et celui de la aeiguwrie «ai-
jrtietur ; ifeiaia celte dîatinctiop subtile u'étaii point observée* Qn
prenait encore le titre de terres que ^'on ne -possédait pas réelle-
ment , nais sur lesquôllea om avait des pr^4oqtioos , auivant en
cela l'exemple des souveraias ^ et pour évitar la presciripiMQ ;
c'est ainsi qu'après la niort d'André de Cbnuvigoy » do nom-
breux 0ûoi|)étiteur6 s'iolitulèrent barons de Rc^z. >
Aucune Imite n'étant imposée au fractioil^enteai du do-
maille foncier , il eu résulta que les teKres do qwlquea sei-
gneur iea -furent aliénées par parcelles |e4oment minlo^es , qu'elles
finirent par perdre leur pom et par disput^tlro eonaplëtemeQt :
alors la justice , qui subsistait loujoiirs dans spn entier , prit
k nom de, lief en Voir , parce qu'elle ne Nposait plus sur au-
cune terrOi Le n^énae résullét était encore 9m#oé P4r la lacu)té
que Ton avuit d'aliéner séparéooent le fief Ot Je terns»
Dénuées de tout signe aaitériel» cas .justices perdirent souvent
laur uqm primitif pour en prendre uo nojuvjiAU y qi)i'f|it ç^li|i
des famiU^s* qui. les avaient polsédéea p^odant \m^\fiip^^. ou
kim cebtidu lieu ourdies d'«xer#ftient, ^t qui» jiar'^An4U(.<^
tet^riêêirê ^ pouwÉl èlee sfttlé bers d« iour Htd4Âf tipp ; pu biip
— 236 —
eneore tout antre nom que l'usage leur imposa. Ces variations
sont autant de chances d'errem^s auxquelles il e^t bien difficile
d'échapper complèftement.
Au milieu de ee labyrinthe , les arrêts de la Chambre du don
maine étaient le seul 61 qui pût nous guider sûrement ; faute
de ce document, le Dictionnaire des terres et des seigneuries
ne peut plus être recomposé qu'à Wîdt de matériaux épars et
incohérents , auxquels il est difficile de donner une liaison assu-
rée. On trouve bon nombre d'indications de propriétaires de
terres à diverses époques dont on ne" peut se servir , parce que
la situation de ces terres n'est pas indiquée , et qu'il en existe
plusieurs du même nom. Cette incertitude est cause qu'on ne
peut utiliser immédiatement tous les matériaux qu'on a recueiNis ;
il faut, pour les employer à propos, attendre qu'ils s'édair-
cissent et se complètent par d'autres , d'où il résulte que ce
Dictionnaire ne peut pas être produit d'un seul jet , mais doit
résulter de perleetionnements suecessife.
Vessai que nous donnons aujourd'hui ne doit être considéré
que comme un premier pas en ce genre de recherches; comme
une suite de jalons posés sur la route à suivre et qui peuvent
guider utilement dans des iovestigatioiis subséquentes. Nous
nous sommes beaucoup phis attaché h donner des repères cer-
tains qu'à en multiplier le nombre , parce qu'il est plus fiidle
de combler une lacune que de rectifier une erreur.
Le moindre article , pour le iiire complet , exige des re-
cherches tellement multipliées , qu'il ne nous parak pas que ce
soit là le but qu'on doive se proposer dans un Dictionnaire d'en-
semble , où la masse des renseignements doit l'emporter sur la
perfection des détatb ; ce serait employer h meilleure partie de
son temps sur un incident et fiiire de la monographie. Il est
presque impossible , vu hi dispersion des deeuments , qo'im
homme seul puisse mener ce travail à bonne fia ; or, le meilleur
~ 237 —
moyoD de faire un appel aiax personnes de bonne Yolonié est de
publier les notes déjà reoneiilied , sans se préooeuper de ieur
éCat dlmperfectbn.
Si , comme noua Fespérons , ce genre ^de recherches locales,
qui n'a pas encore été essayé jusqu'ici , vient; à être goûtée non-
seulement le temps y apportera de grands perbetionnements ,
mais il sera imité dans les autres départements de la Bretagne ,
et nous pourrons un jour posséder un réauiaé historique de
toutes les terres de. la province, au moyen duquel chaque pas
qu'on y ferait rappellerait un souvenir. Notre but serait rempli^
si notre ballon d'essai devait amener un pareil résultat ; s'il
déterminait l'édification de ce vaste mopufinent tout .national «
auquel chaque ouvrier, ai humble qu'il soit y- peut utilement
apport» sa pierre.
Le Dictionnaire des seifpieurîes comporterait qaturelknent
quelques détails sur l'importuace de leur domaîne . territorial ,
oomme sur l'étendue de leur -juridiction directe, aurks fiÉb<
qui en relevaient et ceux auxquels elle devint obéiasanoe ;•
noas n'avons pas compris cette partie dans notre tmvail. L'é**
teiidue des domaines a été chose si variable qu'elle ne pourifsit
être bien traitée que dans des monographies; les détails dans'
lesquels il foudrait entrer à cet égard, dépassent les bornes d'un
Dictionnaire général. Quant à Timportance des juridictions et
au rang qu'elles occupaient dans la hiérarchie féodale, H. de la
Borderie se propose de traiter cette partie d'une manière com-
plète dans sa Géographie féodale de la Bretagne; ne pouvant
espérer faire aussi bien que lui , nous avons dû la lui abandon-
ner entièrement.
Le cadre que nous avons adopté nous limite rigoureusement
au territoire • du comté nantais, tel qu'il existait en 1789 , et
à celui du département de la Loire-Inférieure; nous avons
328
iDème fMrie fo soin, dànsuoe neteap^cMe qu'on trouvera plus
loin Y de détermiaer eaaeteraeni cesdenx ierritoift».
Cependant , nous avons pensé qu'il était utile de déroger à
cette régie géaévaie pour quelques frsfiffcs mgnefBHréei Unniitro-
pbes du comté nanlus et qui ^ avaieai iiiènae appartenu aa-
oiennement. Mais endemiBDt ptaoe è oes grandes seigMwrilia ^
nous vl'aVèna pas jugé qu'il y eât àieu d'admettre daas notre
Dtctiooneire les Seeree et jutidîetif ne inftmeares qui en rele*-
vaHnt Tels sont tes motcfc pour, teaipicla pu trâuve ks arlides :
Mvim ChamMé, Ckantoceauoh MomkÊigH, Ji^pfUfauecHs^ Roeh$*
;$emére «t Tiffimg^.
Sn «ennilMUit «et «ipoaé < nous ténmignerooa toute aelre i^
ooniMrissaoce à M- fUnnèt^ arebinstè de la PréfactUi^) qui a b\ea
voulu nous faire part des notes qu'il a prises pour dresser iqi
il] vemaipe alphabétstfue des «aroiens avenit des domainies de
NaoteS', Guétaoede, Lojrauls^ Toafbu et le €â^e.; à M. fie^
msiMgesit, ^i a. mis à natve disposition un «rairail sur iaa
territoires oompaaéa du* cemié nantais « dé l'éUrèeké âe Mantes
et (lu dépaitenumt de la :luoîre^Ia{érieiirB ; et à M. JUkouI ,
M|Hel QouB df9V096 plusieurs rectification^ ot i|d|liliions iiqpor-
taiiies.
vmsa& m mm&
LE COMTÉ NANTAIS
IT LS
Déparleaent de la Loire-lnférienre.
L*^ctyé <te NhiMs ei lé comté «aMah nr^^viient pis te m^e
ieirrfiahre en 1789.
Bik-ftuk p&roiflses 4e t^Mehé 4e NantM étiriént m Anjott t
dMx sur ift ri^ Aroile de ié ioiir^ ei seite sur' la fWegaaehéi
fies prtfnHères étinieht Frd^ et ta Comuaflfe.
Sur ^ rite gâfoefhe se trouvaient (faborél neniP paroisses èom»
f^^l tes bàssei^arehes de Ihuges ou fà ctiâlteltetife de Chan^
toceanx, et q«rt étaiem CktmfcH^aua; ; Dndn'; imêeiNùm ; la
Tmcnint; Lifé; Saii^t'&iriêtophe^^ia^CôHpriê , lnève.de là
RemaHdtèrë ; Saini^LtÈut'mî'^êêS'Autèbç SaiMSaHtfeut^dè^
^nont et lo FU§è^.
Puiè , isepi pafroisaés Wtmpmmi les liMites-iMrcliei» de Ma«'
ges ou la bttiionflM de Bfànf Atucon , et qui étaient ? Mimifixmmi
aveu ses trois* paroisses (Nàire-lMfniej SèUnî-Jat^ê et 6iUM^
Jean) ; te 'Jtefratidfé^^; JMtf^-Cy«3ptfi^i*«Ni^
Toutes eés pAiKtfsses du pays de Mauges fàrent d-abord du
diocèse de Poitiers, comme toute la partie de'rêvtëhfédè Nàtttes
siMée sur ta MVe gMfdie ds të Léii^, «iliifii dies ItiMiM r^iiies
— 240 —
à ce dernier siège eD 843 par les conquêtes de Nominoë. A
cette époque , le territoire du comté nantais se complétait de ce
côté par les paroisses dépendantes de Saint'Florent-le-VieU , pa-
roisses qui restèrent longtemps sous la juridiction de cette abbaye,
sans dépendre d'aucun évèché , et qui ne furent incorporées au
diocèse d'Angers qu'au XVII' siècle.
Quant à la chfttellenie de Chantoceaux et à la baronnie de
Montfaucon , elles furent généralement dépendantes de la
Bretagne depuis la conquête de Nominoê jusqu'en 1341 ,
qu'elles furent définitivement annexées à l'Anjou par droit de
conquête.
En 1789, l'évêché de Nantes possédait deux paroisses en
Poitou : RenumiUi et Bouin ; une moitié de cette dernière avait
bit partie du comté nantais^ au temporel, jusqu'en 1714.
Au temporel, la Bretagne et le. Poitou étaient séparés par une
sorte de territoire neutre ou commun, qu'on nonm^ait les âfor*
clm,.q(9i avait, une aduûmcftration particulière, jouis^it
d'exempiioos et de privilèges spéciaux et avait pour qapiUile
la ville de Montaigu où il tevait ses assemblées. Ce petit pays
se subdivisait luî-noême en hautes et en basses marches , en
marpbea franches et en marché avAntagères ; sa descriptioo
complète exigerait dea détails plus étendijis que nous, n'en pou-^
ypna donner ici, parce que lea paroisses nf étaient pas dan^ leur
totalité soumises au même régime. Ainsi, par exemple, l'en-^
quête de la paroisse de Saint-Colombin, faite en 1443 i et. qui
est rapportée dans le Ijlvre des feux, exprime qu'elle a porté seu-
lement sur la partie de cette par^oisse appelée Viais^ èsrfififs
des Huguetières, en. marche avantagense de Bretagne i de çà la
Boulogne, devers les Huguetières . et Genestop*. C'e^t ^lue oett?
partie aeule de la paroisse était sujette à riqupôt du fouagOi; le
surplus âtait en marahe francbe.
Sept pavoiases, qui faisaient partie du comté nantais au tem*
- >4* -
porel,..dépendaieDi de révéohé de Luçon pour le spirituel ;
e'étaiefti.: Bm-de-'Cinéj la Gamache, Crfand'lande , Ltgi^
Saint' Etienne-^du- Bois , Saint- Etienne-de- Cor coué ef SohU-
Oeos la Douvselie division de jhi France » tOMt ce qai était
de VéftifiM 4€). Nantes , eii Anjou ^ est resté au dépa|rtement de
Maine-et-Loire.
Sept paroisses , sur le bord de la Vilaine , ont été détar-
citées d.u comté Nantais et réunies au Morbihan , savoir : Ca*
moel, Fértl, NiciUac , Pmestin, Saint^-Dolay , la Roche^
Bernard ei Théhillac.
Fougeray a été réuni à rille-et-Vilaine.
Cinq paroisses de l'ancien év^.cbé de Nantes ont été réunies
à la Vendée, savoir : la Bemardiire, la Brufiére, Bouin, Cu-
gandei Samt^Àndri-de^Treize-Voix.
Quatre autres paroisses qui appartenaient au comté nantais
ont aussi été réunies à la Vendée, ce sont: Bois-de-Céné, la
Gamache, Grand'lande et SàifU'-Etienne-dU'Bois.
Le département de la Loire-Inftrieure n'a gagné que Fercé,
Noyal'iur-Bruc et VUlepot^ qui étaient de l'évéché de Rennes ,
et qui n'appartenaient pas au. comté nantais; et BemauiUé,
qui était de l'évêcbé de Nantes, mais qui appartenait au
Poitou.
Les subdivisions ecclésiastiques, judiciaires et administratives
de l'évêcbé de Nantes et du comté Nantais, sont étrangères à
notre sujet ; mais, puisque nous traitons des terres et des sei-
gneuries , nous devons rappeler que , sous le rapport des domai •
nés, tout le comté nantais était compris sous les domaines de
Nantes et de Guérande, à l'exception de la baronnie de Châ-
teaubriànt et de la chfttellenie de Bougé, qui relevaient du do-
maine, de Rennes.
Anciennement, il existait dans le comté nantais trois autres
16
Ui -
petits domaine^ ra^attt ; c'étaient ceux de Lof/màkt^ été Oà^lre et
de Touffbu ; mtîs \h furent supprimés et réanis w domaine de
Narttes, en 1954.
Les trois paroisses qui ont été prises sur Taiiefen é?éehé de
Hennés , pour compléter le département de la Ldire-lnférieore ,
formatent l'ancienne tkmiti de Percé , qui relevait du docnaine
de Itennes.
LISTE ALPHABÉTIQUE
Wm PABOUNIBS DV GCMTi HAIIT AIE
ET DES COMMUNES
• • ■
DU PâPAATBMBNT DE LA LOffiB-UrFÉUBVllB
AYVC L'iHBICATIOlf
a
Des aficietifies Enquêtes dont chacune d*eUe$ a été l'objet et des
Urret «( j%uiiie^onf comfirifM 4<MM<foi» terrilotrv. .
AVÉWnSSËBiEN'^.
Les edquétes âités dans èha^uc paroisse iwi. XV« et XVl«
siècle», pour la rêformaiiOD dés feox sigéts à dmpftt du foiiage,
étant le docmnent qai donne Fétslt lé plus comp/ét' dés terres
et dé létirs pbssessédrs à cette épfot)tié , noùà avoYis jugé utile
d'en dfèssér lé talleau pouf le comté Dantais.'^
LésIaûtfDès i^'oti y remarque sWpItqu'ent en partie par éette
observation qtré \e^ viUes, mais lidri leur tëh^itdjre rural; et tes
parusses Iftâitrôphes dd Poitou, né' payaient pas Timpôt du
fouage,et par conséquent qu'il n*y avait pas lîeu dé recenser
léàfs feux. Hàffs', ddte d<ifisilcÀtron faite, ainsi que la part de
qtiêfqûes exénii^tioil^ iSemjfrbraii^ésV il réstb eli^coref un eëlrtaln
nombre de paroisses j^ur lesqueltès on ne trouve la tnentio^
— 244 ~
d'aucune enquête, bien que leur existence à cette époque soit
certaine, et Ton ne peut assigner le motif de ces omissions.
Ces enquêtes ont encqre l'avantage de nous faire connaître les
noms anciens de plusieurs paroisse»' qui ckit été ehangés ou
modifiés depuis.
les dates xpe nous doûQons morqu^ni fMiiée oùTénqirfila a
été &ite.
N. D. signifie une enquête non datée ; cellea qui sont dans ce
cas sont comprises entre 1427 et 1513, mais leur forme ou
d'autres circoûfitànces permettent généralement dé leur assigner
une date beaucoup plus précise.
Les dates mises entre parei^thëses () se rapportent à des en-
quêtes qui ne sont pas parvenues jusqu'à nous, même par extraits,
mais qui sont mentionnées dans le Livre des feux, écrit de 1441
à 1445 et désigné par la lettre ¥ ; ou bien dans l'inventaire des
titres de la Chambre des Comptes dressé vers 1 580 , et connu
sous le nom de Tumuê-Brutus , désigné par la lettre T ; ou en-
core dans l'inventaire des anciennes réformations dressé en 1680
et désigné par la lettre L II est à noter que ce dernier inventaire ne
donne le plus souvent aux enquêtes que des dates approximatives.
Ëaplusieuns circonstances, il est utile d'avoir la nomenclature
des terres et des seigneuries qui sont comprii^es sous une même
m
paroisse : c'est pourquoi nous l'avons ajoutée ici. liosus ne nous
sonunes pas astreint à ne nommçr une terre que dans la seule pa*
roisse où elle avait son chef-lieu ; son nom est souvent r^>été dans
d'autres paroisses , à cause de ses extensions et dépeanilfuaces ;
des recherches spéciales, auxquelles nous, n'avops pas eu ie loisir
de nous livrer , auraient souvent été nécessaires pour préciser la
situation de la tête du fief.
Beaucoup de paroisses ont subi des changements.de cir-
conscription, ce qui est cause que des terres attribuées à une
paroisse peuvent à présent appartenir à une autre.
— 245 —
ABBÂBETZ. 1425, 1^27, 1429, 1444. (F. 1431.)— LaCbesnaio^
U Htrdière , la Jahotièro , Laaaay , Limaraud , Monljonnet , la Ri-
▼i^, VilloBenTe.
AIGREFEVILLE. Marche du Poitou. -- Aigrefeoille ou la Guidoir^ 9
le Masellé , Richebourg , la Ville.
APïG£l«IS. 1426, 1431, 1449. Ville. - Aocenis , le Boia-Jouuiu , la
Chastellerie , la Fouquetiëro , la Grée , la Hervetière , la Husière , la
Perouinitoe , la Rigaudière , Soolange, le Vergicr , la Verne.
AriETZ. 1437.(1. 1429). — AneU , Beauvais , la Boyaudière , le
ChaffauU , Juigoé , Savenières , Vair ou ie Plessis-de-Vair.
ARTHOIï. 1429, 1447. — Beanbois, B4M> 9 la Blouniëre, le Bois-
Rouaud , la Buioière , la Martioais , la Meechinière , le Moulin , la
Praudiëre , la Roche, la Sicaudais , la Vesquerie.
ASSÉRAG. 1428, 1445. - Aaaérac , leBlaoc, Breooguen, laChà^
laignerais , Glis , Goedriguen ou les Portes , la Gour-de-Larmor , Fan-
garet, Gonrrinct ou le Port, la Haie, Hurles , Issoo , Kerbemard ,
Kerolilrler, Keirougat, la Land^ ou. le Boifr-de-la-Lasde , Lesd^rs,
Marze») PmiBiMSQl, le Plesais^Oainio , la Porte^Mesie , k Quenei,
le Quemo , Quindeniac , Ranrouet , Redunel , Saffrë. (Ployez Pê-
nes fin,)
AUVERNÉ. 1427 , 1440, 1447 , 1478. Subdivisé as^ovd'kui eo
grand et en petit jluvemé. -^ Auvern^ , Barlagat , BeauYoir ou
Gandin, la Bevière , la Garantaische , Ghampeaux , la Gouldreciëre, la
Cour-Thëbaod , la Fortescuyère « la Grontaisèhe , ' la GrandHaye ,
l^annay-Hasard , Lespinay , Lesay , Lnaisclie , la Marre , Manpiton ,
la Piloasière, laProrOté, la Riri^ , la Rifière-Bovdin , la Bablon-
uiève, la Salmonnaie , le Val 9 la Vallée, laVareone.
AVESSÀG. Autrefois Ayeczic. (F. 1427.) -^ Benichel , la GhliUi-
gnerais, Ghliteau-Ghevreux , la Ghesnaie, l'Esquare, la Haie , Penhoët,
le Pordo , le Pouldu , la Ri? ière-LadTanx.
BATZ. Autrefois ri LB de SÀii«t-Go*i«OLAY-DB-BAtz. 1513. — Gareil,
Game où Gremeu^en-Glis , Kerboucliard , K.erdour , Kerdrean , Ker-
nevel , la Roche-en-Batz , ^iU.
BELLIGUÉ. — Belligné , la Porcherie , la Vetrie.
LA BEI9ASTE. (F. — N. D.) Basse marche du Poitou. SapprinLée et
réunie & 8An«T-JBAK«Ds-GoBCori. — La Benate.
LA BERNARDIËRE. Réunie k la Vendée.
BESIf^. (F. — N. D.) — Besné ou le Plessiç-de-lfttui^ , ^ F|^^ ou
Teillac.
LE BIGIÏON. Dit le Bigroii-là-Chassb. — Le Bigçou , les Bou-
teiHes, Breron^ Gastaio, laJasniëre, Lespinay, la Tioi^ère , Touffo|i,
le Valay.
f'
BLAlIf • Ville. — La Bidéaie , Blaiu , Goéaux • l'Épine , la Grad-
nais , la flaie , Henleix , la Massais , Pont-Piétin « le Pordo j la
Beillerie.
LA BOISSIËBE-bU-DORÉ. Trêve de la RsiiÀubiiaB. — La
Boissière.
BOIS-DE-GÉnË. Basse marche du Poitou. Réunie à la Vendée. —
Le Goutumier.
BOnrrGEDVRf:. 144i. - La Cbk^.
BOUAYE. 1441. — Le Bbi^^BeaotC ou'Bds'Crmguanlais, TÉpine;
la Iftrchffidrie, la Ritardière, la Ifoë-du-Bois ou tteurt^-uut-Lilhrres,
la Senaigetie , la Ville.
BOUÉE. TrèTC de Sàtbnàt. — La Benardais, le GhastoUier^ la
Gour-de-Bouée. {Voyez Savenay.)
BOUIIÏ. île réunie k la Vendée. — Bouin.
BODGVBNAIS. Autrefois SiinivPiBBu-'iiB-BonGiuiMÂis. (F. -H.D.)
-^ La B«nc|ie*Boi8|èfire , Beaulion ou le Ilois-de^la^Cour » la fevrfkre,
le Bois-Jollain , U Boasites , BougoUt le Breit^Aigu » la Ghahooière,
le Ghaffault^ Ghevredent« l'Éprounière, la Hunaudais, la Motte-Hal*
louard ou de Bougon , le Pé , le Port-Lavigne , Rezay ou Briord-en-
Bouguenais'i la Roche-Ballue 9 le Rocher , la Sangle.
LA BODRDIMËRE. Depuis nommée Paunbcé. (Voyez Panubcb.)
BOCRGnSUF-EH-BJETZ. Autrefois trêve de SianT^Yu-B^RiTz.
^ L'Ahb«ye-B)auche , Bonrgueof. (Voyez Saint-Çyr-en^Metz.)
LE BOURG-DES-MOUTIERS ou lss Hoomâs. 14119. — Le Bois-
des-Tréans, le Collet t la Douloerie , ^gny, •
, LE BpÇ&6*SA||«TE-HAHIEt Yoytz SAiifTi-)l|AEi9-9B-Po49ic.
B006SAY. aiMte wsmnkt é'AiijM.
BOUYROIf . Bonrgueil , Qaéhillao , VîUefrogon , Yillehoiim.
' BRAIIlâ. (V. ^ N. D.) — Brains ou 1» Com^e^BraM, le Branëty,
Briord^ la Grand'Haye , Lorière , la Moricière, ta Patîiaîère, lé
Peala ^ lo Plaafis 9 U Sanv^gme.
LA BBUFFIÈHB. Haote marine au Poitou. Rémiie k la Yendëe.
CÀMBÔN. — Bastine , Bessac, Boci^açhan , le Boia-de-la-Lande ,
la Bosae-Marion , la Bramblaye , Cambon , le GhastelUer , Coialio ,
U Oirelais , le Guignot , la Hirtaie , Lauréat , la Morandais , la Piro-
tais I le Série 9 Treveear , Villehouin.
GAliOEL. 1496. Béame auHorl)iliaa.^La GorolaMfl'Efttittf (hieru,
RerhiUj , Kerguon , Laïuay , QaîefriiQ«
GARQUEFOU. 1429. — Le Bernier, la Bicheûère, le Bois-d'ATati-
gour on le Boie-de-KergroiBf le BoiaéboD, le Bois-rSaiot^Lya^ la Gadraii-
niire, le G)of , la Gouroquorie» Paye, la Filti^re.^ U P^an^-F^oeët^ la
Galof^iaiërç, Gralant, la Hooaeaief le Çouaseau, Leajpiiii^ 9 Oii^ubrewlf
le llaupaa 9 la MengtaiS} Pellan 9 U J^étorio 9 la Picav^dière » le Prooaoau 9
la Bivière, lea Rinère», la Salle 9 la SeiUeraye., la Vinceodière.
GASSOH. (F. 1428.) *- La BarilH^, Beaauoal, Oaaaéa 00 toMeiaw-
de-GassoD9 la Gherbaudi^re, Leapiaay , le Htadifrfla PenreMMëre.
LE GELLIEB. 1430, 1446, 1513.- Le Bois-BegDier, le Gorny, Ghi-
ieao-Gay, Glairment, le Go«éray9 la Perrière , le Marais 9 la Pégerie 9 la
Bochefordière, la Bollandiëre, Bose89 la Thébandi^.
GHANTENAY. 1428. -L'Abbaye, la Bigottière 9 le Bois-d6*la-Miice9
Ghantenay ou le Plessis-de-la-Muce 9 Gbéaine 9 les I^efvallière09. U' Jlu-
randière9 le Fontenil 9 GriUao, la Haultière 9 la Bo9.andais9 i'Iale-Keuye,
LaaDay9 Launay-Dionis, Mallëve, la Muce, le Ple88i8-Gaattrot9 lo Pressoir
ou Pierre-Gast, la Rènarâiëre9 Sesmaisons, le Yi^eau.
LA GHAPELLE-BA^Ë-MER. (F. ^ JN. D.) - Barbeobat, U Ber-
rière, le Buttay, la Gharodière 9 la GhesnardlorOf lu Glerais9 la Giraa-
dière , la Guériviëre 9 la Héardiëre 9 la Jarrie 9 lo Ploseis-Begnard, la Prise 9
Yilfin,îaYrilliëre:
LA GUAPELLE-SUR-ERDRE. (F. - N. D.) - Le Boug)ij[,,4a
=: 246 =
Ghapèll6->8ar-Êrdre du I« Glcherie ou Charrette^ U GandoDuibréf la
Ganrîe, THopitaa, Launay, Lespan^UPaiinetibre, laftaê, leSas, le
Tertre.
. Ul GHÂPELLB-GLAIN. 1447. - Anleniiea) U GhatMs, Eeittle, la
Quiogueaaia, Jttaniny, U Motte-Glain.
LA GHAPELLE-HULLIN. 1439. - Aeipié ofi la Gha^e-Hiilliii :, la
Barbajère , la Bemardi^e, la GaasMuchère, le GhastelUerf la Gantren-
Dière, Xaarière, la Levraudière , liTemière, la LuseoiiDiëre , le Poiret ,
Soujon y le Tourbonreaa,' la Verne , la Ville ou la Basse-Ville.
LA CHAPELLB-LA13NAY. 1429. — UBaratais, le Fnosné, la Haie^
de-Hareil , Mareil.
LA GHAPELLErDES-rHABAIS. Tiféede MiasaLAc en 1771. .
LA GHAPELLE-SAmT-SAUVB13R ou Là OHAPBLU-mi-IIoiiTitB-
lÀia* Tirée de MonraBLAia en 17 •
GHATEAUBRIAIfT. Voyez Sânra-JBAEi-ftvBitiÉ, sa paroiise.
GHATÉAU-THÉBADD. Marche du Poitot. — L'Anbrais, la Barfoo-
tière, la Barre-Sauvage , Beausoleil, Belâbord, la Belusterie , le Bois ,
la Bourdinière , la Boutinerie , Breron , le Ghamp-Martin, la Ghaaseloire,
le Ghastellier, Ghàteau-Thébaud ou Montrelais, Fouosnard, laGalioti&re,
Gfaaaaonton, Lonmea», U Meroredière, le Pemioui les Peceries, Pi-
grelle, le Pineau, le Pleaais^Buaaoïi.ott Hoclier-Lonp , Bafflay, la Salle «
la Templerie , ia Turmellière , la Verrie.
GHAUVÉ. 1429. — Le Bois-Joly, le Mavaie-Menri , U RigaudiÀre,
la RiYière-Mallon, la VhUière.
CHEI3L (F. — N. D.) — Le Boia-Gori)eap.
GHEIIEBË. 1480. — Prineë.
GHESSAIL. Voyez Sàinte-Luge, sonnom depuis 1450.'
LA GHEVHOLLIËRE. R.D. - L'Arsangle FAubrais, la Frudière, la
Girouardière , la Guerche, la Guillauderie, les Huguetiàres, Laubinière ,
le Mottay , la No8-de-Pacé, le Plessis-Mabillo, la Thébaudière , la Tou-
braie-d'Arsangle , le Trejet.
LE GLION. 1429 , 1513. — Belestre , le Bois-Joli, la Boucherie, le
Breffe, l'Etan^-Jouan , la Jarrie, Langle-du-Fief, le Harais-Menguy , la
Milacière, la Salmondière.
-^ 249 ^
' GLISSOR. Ville '^mpreiumt dnq paroisses, saroir: Sàtnf^tTies^
SainU Jacques^ la Madeleine^ la Trinité et Notre-Dame,
GOKQUEBEUIL. Anirefois Gonqubrbdx. 14!!6. -~ Ânguignac , les
Drieux oa FEadrienx^ Monnoël, PoDt-Vcix.
CORDEMÂIS. 1427, 1443.— Acigné ou Gordemais , la Bessardais ,
la Ghevalerais, là Haie-SIahéas , la Hamerais, la Jaunais, la Muce,
Tenais.
GORSEPT. 1447 Gens, Gorsept, la Gaisne ou le Plessis-la-Gaisne,
la GaHègre, le Greix , la Mabillais , la ïllissaudais, la Morandière.
GOUBROIf. Autrefois GoDATBON. 1429, 1443, 1447,1455. — Beau-
lieu ou Guémeué^eB-ConéroD, b Bois-ès*Loup, le Boisais, la Botardièrei,
Bougon , les Bodières , l'Epine , les Forges , la Galonniëre , la Garenne',
la Gazoire, la Gerbetière, le Gué, la Haie-de Rieux, Langle, la ltttoe,le
Petit-Pé,le Ples8is-Gaurais,le Plessis-Gillet, le Plessis-Jouan, le Plessis-
Morin , la Portaiserio , le Port-Durand, le Reete , la Rivière , les Salles ,
SesmaisoQs, le Vigneu, la Ville-au-Ghevalier.
GOCFFÉ. 1428, 1440. — Bougon, la Ghevalerie, U Gontrie , Lau^-
nay , la Ifarre , la Rivière, la Roche , la Verdière , la Ville-Jégui ou le
Pont.
LE GROISIG. Tiré de Batz en 17 .
GROSSAG. Autrefois Groaczag. (F. - N. D.) ; (T. -^ N. D.) ;
(I. 1428.) — Bellebat, le Bois-de«L angle ou Grossac , Cubain, Iceluy,
Lorieuc.
GUGAM. Haute marehe du Poitou. Réunie k la Vendée.
DERVAL. 1453^ 15U. <F. --ir.D.); (T. USA);; (I. 1428). Angui-
gnac, Aubran, Bastinel, Beauchesne, le Bouchet^ Bouguel, le Bran, la
Gadorais, la Chesnaie, la Gour-de-Guenrouet, Derval, le Foix^des^Bois,
la Garrelaye^ la Haie , la Huardais, la Lande-Ronde, Lespinay, la Merais,
la Place, le Plessis, la Porte, la Robardais, le Saut-au-Chevreuil , la Ti-
vardière,la Tourelle. (J^oyez Lusanger,)
DOIVGES. 1426, 1440, 1453. — Bedouan, le Bois-Jonbêrt, la Gbar-
pentrais^ Bouges, Erduros, la Gautrais, la Udaidière, TIsle-d'Er, Jallais,
la Jonchais, le Laiso,Lapgle-Gasso, la Loisellière, Mareil, U Marre,
Martipié f la Métrie, la Horandais^ la Bipandais, Tcevenneuc.
DODLON. — LeGrand-Blotereau,le Petit^Blelerean ou le Gié-Rofaert,
~ «M —
le Bpii^^Primid » Ch>mNlbn, laÇoUpi)re« Doolon, U Pap«ti^ro, les
Perrines , Iç» K(>rtes i le Verger.
DREFFÉÀC. 1427, 1437. — Beaubois , U BUenfift, U Joad^woeis,
la Sourdinais.
ERBRAÏ. Autrefois Arbrat. 1428. — Beuves,, lo Bois-Jpuan,
Bonrgérard ou U Gour-Péan , le Ghasullicr , la Chauvelière ^ la
Goquerie , Erbray , TËtaDg-Payen , la Ferri&re , la Franchetière , la
Garenne, la Grée, Laanay-Pitreau , Longlëe, la Malorais, la
Hazzellière , Hontjoniiet , la MorîYiëre , la Saavagère , la Ville-Basse ,
Villeneaye.
ESGOUBLAG. 1426, 1463. — Bemlieu , GareO , Game eu Grémeur-
en-Glis, Ghltean-Loop , Goisqaais on Genetca, Escoiiblac, Henleix-
Saudrais , la Joa , KeraUan , Kereabos ou Rezac , Rerdîn , Lesnerac ,
Mérionnec, Tréméao , Tréveear, Treveday, Ville-loie.
FAT. 1445. — La Babinais, Bodouet, le Bois, la finançais, Garheil,
le Ghastel , GbastiUon , TEcuray , Fay , la Jou , Lauoay , la Marcban-
dais , Maure , la Merais , la Mordelais, la Muce, le Pé, le Pont-Bouault,
Proeé , Villehouiii , la Vidais.
FËGRËAG. 1440, 1513. — Le Brossay ou le Broussay, la Brosse
ou la Brousse , le Dreneuc, Fégréac ou Rieux , Lauvergnac , Penboët,
la Touche.
FERGÉ. 1429, 1513. Autrefois defévèché de Rennes. Réunie k la
Xoire-Inférieure. ^Le Bois-Péan, la Brîaîs, Forcé, la Gourioière, la
Grée, la Héraudière, la Jannière , La Jeubrauderie , Lespinay , la
Lipenière , la Hinière , le Rocher , la Seuranuière , le ValrSerrenon.
FÉREL. Tirée o'KmBiGiiAc ea 1749. Réunie au Morbilian. *- Le
Boie-Guéhemieitc , le Boî8*Jouan , Qmcaron , Tregrm, Tregan. {f^oyez
Her6içnac.)
FOUGERAY. 1450, «13. ^F. - N. D.) 5 (T. 1487.') Réunie k
l'Ille-et-Vilâine. — Anguignac , Anvers , la Blarais , le Boissis , la Bot-
niëre, la Bourdonnais, le Breil, Gaban, Gberhal, la Gigogne, les
Glions , la Glose , Gouteb , la Dévorais , Fougeray , les Pousses , la
Grignonais , le HaHay , la Hurlais | la Joussardais, Launay-d' Anguignac,
Launay-Basouin , Lannay*-des-Moulm , le Loray, le PlesM», Phis*-
quellec , le Pont-Louet , le Pori>de^ocbe , la Fraye, la Rkharàats , le
Soaiahay » te Th4ba«daift.
— 9&i T-
la Brosse , la Chaume , les Ghauvmilres , la Chartière , la FoD^ltUie*
Brette, la Garnauderie, Guibretouic , les Bngaetières , THe, Jogepied,
Loyaulz \ la Monnerie , la Noê ou la Hoae , l^ Salle « la Touche-
Blanche.
FBOSSâT. Aatrefois Froczat. 1427. — La Blanchardièro , leBoit-
Péas , le Bois-Roaaud , la Gafl^Dière , la Gathelinière , les GhampSr
Ileals j Goetquen , la Gruandais , Froasay , la Huaaudais, la Gaudin^ls»
la Gletais, la Guédonmère, la Jostière, Machecoul, la Mazorei Iç
Migron , le Plessis-Grimaad , la Poitevipière , le Préau, la Rivaudais |
la Bousselièrq y S.affré , Sion , la Vil^-Aubcrt , la Ville-Bessac , la
"Voirie-
LA GABSACHÇ. Aatrefois la GisHâCHS. Batte marche 4a Poitou.
Rémiie k la Vendée. -- it GafDaehe.
LE 6AVBE. Tiré de Plbssé en 1730. — Le Gàtre, Lesnandais.
(yoyez Piessé,)
GEI9ESTOP9. 1453, 1461. (F. 1428)) (I. f429). T^^ye de Mon-
TBBBET.
GËTIGIfË. Haute marche du Poitou. — La Boche.
G01GE8. Haute marche du Poitou. » La Bastardière, Loieelimire,
la féoicière, la Poopardiëre.
GOULAIffE (HAUTE). 1426 , 1447. ~ Les Borderies, la Boullais ,
la Bourardière , le Garteron , la Ghabocière , les Cléons , la Ferriire ,
Gottlaine , la Guillehaudiire ,* la Houdinièro , l'Isle, Langle , les Monttls-
w
Pérusseau , le Plessis^-Begnard , la Vannerie.
GOULAINE (BASSE.) (F. - 9. D.) - Go^1ainf, la Jauuais,
la ^oë.
GBAIfD-GHAMP. (F. — N. D.) — La Blanchère, le Bois-B^hia,
Ghemhriand , lauqay , Bougeyl.
GBABiyLANDE. Basse isarehe du Poitou. Béuiie à k Vendée. -
Ghambuzin.
GdÉMBilÉ-PEKFAO. (F. -* T. I. 1427.) --. Angoignac /le Bois-
Fleory , \^ Broe^ v > ^^^ « GaUac , la GbeTronnière , G^s^o^ , l^lay «
laFleuhaye, Friguel, Gascoigne, Guémené-Penfao , ^ffMyhwfWi
011 h Rrriëre-Lanvaux , PenhoSt , le Pont, Rieur, Tréguel, la Vareone,
Vieilleconr.
' GUEIfROUET. — Bocquehan , Boslohel , l'Evrisar ou ieviisar , la
Gnittenaie , Longle , la M otte-Iaar , Poatcorhan , Rieux , Trelières.
GUËRAIVDE. 1427. (T. 1392.) Ville comprenant troia paroisses :
SainUAubin^ Notre^Vame^la-Blanche et la Collégiale. — Baalac^
Beaulieu , Beaoregard , BelleYue , la Borlhelotière , Bezan , Bissin , le
Blanc, Bogat, le Bois-Savary, Brantonnet, Bréhet, Cardinal, Gareil,
Carné on Crémeiur-en-Clis , Gbftteau-Madic , Clie , Coêssal , Coêtpëan ,
Colveuc , le Cosic, le Cosquer, Crémenr-en-Grémeur, le Drezeuc, Gué-
rande , Helfaut , la Jaleusie , le Jan , Keradrien, Kerbenet , Kercareden,
Rercassier , Kercouan , Kerhillier , Kerirné , Keriiuidé , Kerméance ,
Kemoiaire, Kerpontd'armet^M eacfaûiot , Kerroland^ KersaHo, Rerven,
la Lande, Laavergnac, Lenerac, Leaehet, Lessac, Letaac^Chevifier ,
Lezac , LvzidiCf Ménonnec, Mondoret, le Parc, Peillet, la Porte-
Gallon, Prat , Promarzein , le Pay-Bourichet , Ranlieu , Saille , Saint-
Gonstan, Saudin, Scodegoy , le Sondeer , Tezon, la Touche , Touffiet,
Trélan , Tremeleuc , Trescalau , Trevené , Trevcnegat ou Trevcgat ,
Treriry , Troffiguet, Troaveray, la Valinière , le Vergier, Ville -James,
VilleneuTe , la ViUe-Satary.
LA HAYE- FOU ASSIÉRE oc «OTRE^DAME-DE-LA-BAYE.
'?. - N. D.) - Le Breil, la Foubertière , la Gillière,la Maie, Rochefort-
ir-Sèfre,
LauYcrgna
la Rifière , i« m
(Voyez FéreL)
(voyoz FéreL).
HÉRIG. Autrefois YiiÉaiG. (F. ~ N. D.) — Le Bois-Robin^ le
Chalonge , la GoroiMrie , le Dreneuc, la Foresterie , fiérie, Lesnaudais,
le Pavillon , Roussillon.
IHDRE. Auttefois AinoEB. 1417, 1446. (T. 1439.) -* ladre, liidret.
INGRAIfDE. Ville. Réunie au département de Maine-et-Loire. —
Callac, Ingrandes.
— 853 —
m
ISSÉ. !44«. (F. 1433)) U- i429)- — Beawnontfle BtroilyUi ChattB-
sée on Gfttines, la Galmelière, la HunaadaU, Iwé.
JA]!iS. 1425^ 1427. -- Le Bois-Guillaume, le Ghasteoay , Jans, Lon-
gaeville, lafllace, le Plessia, laTeuaiidaifliTreBoiist, le Trépas;
JOUÉ-SUR-ERDRE. (En 1463, cette paroisse obtint un rabat ûe
trente (eux pour cause de mortalité.) -< Allon, la ChaUTelière^ la Gui-
naudière, la Haie» iorgerayi I^ucimère, te Pisssifl, Yioreau ou
Joué.
JUIGT^É. 1428, 1429,1478, 1513.— La ioDchère, U lialoraiB,la
Mioistrerie.
LAYAU. Autrefois Laval. 142C, 1442. ^ La Haie^e-LaTau ou
Lavau.
LEGÉ. Basse marcbe du Poitou, -i- Le Bois-Gheyalier.
LIGUÉ. 142$, 1445» » La Boiivelière ,1a Cbeanaîa, la Caïupaudière,
la CJergprie, la Mavtiiiièf e , le Mesiâl, la Muce, la Pa»-RtclioiUE<, la
Perrière, le Ponccau, les Rablaies, la Rochefordière, Saint-PUttMrt, la
Théardiëre, le Trehuère.
LA LIMOUZINIËRE. 1443. - La Bi^osse-^n-PimeTf 1« Çk»Snài
on la Limonzinière , la Garnaudière, la Jarrie , le Monlmier, la
Hautè-JNoë, la Basser^ol, la Perrinière, la ProVostiiré, la Touche-
Llmoti2inière.
LE LÛROUX-BQTTEREAII. Autrefois le Loaoox^-BoTBaKL. 1446.
— Beaucbesne, la Benaudiftre,. le Bois-Adam^ le Hau^'Biiacé, le Bas-
Briac^ y là Cbesne , la Gbevalerie , le Donet-Rouand, la Fuye on la Liot-
tière, la Géraudière, la Giraudiëre, la Gra88ionnièra,laHaie-Bo|terean,
la Herpinière', la Houdinière, la Landière, le Lorouz, la Maillardière ,
la Motte, le Plessia-Bottereau, le Plessis-Glain ou PlesBis^Glen,le Puy-
Pueelle, letRenaudières, le BhrauH, la Roche<Ju-Pont-de-Ltoan , la
Satte, la TouelM-Legeard.
LOUISPERT. Autrefois Loitfbs. 1443. (F.- T. I, 1428.) ^ La
Cbesnaie, la Ghevalerais, la Loretière, la Horinais, la Rabière, le Val
ou la Yallée-de^Garatel.
LOfiAlf GER. Tiré de DtayAL. — La Broère , la Fouais, la Galotitea,
la RiTière. {^Foi/ez Derva/.) ,
— 254 ~
était basse marche da Poitou , et SûiàtB-Croix, [yoyet ces deux
nom^.) — * HaeJieooiilt A^^*
LA MADELBINB-PllAS-GLlfifiOlV. Autrement le Tbmpli(-i»-Gli8-
son. 1428.
HÂl8D0!f. — LaSidiëre, la Bimboive , la fireteedie, rÉbaupin,
Maifidon « la Maaipiitôiu^ëre , les Houes , les ftoussièt^s.
MALVILLE. (F. — N. D.) — La Bourdinière , le Goast ouïe Gonl y
Hilyilie, le Pleseifl-Qératit.
LA MABI9E. (F. — N. D.) s (I- 1448.) — La Maine.
MABEAC. 149$ , 14^6, 1449. ~ La Beliniis , la lohelaie, la Meiaië,
le Pleseis, la Biallais , Treveleiic.
MASSÉRAG. 1919. <F. — T. 1. 14*28.) — La TardiTelais.
UAGMIISSOII. Autnfiéîs HAVitoosOfi. 1437 , 1448 , 1464, 1518.—
La Gbifdlère , la OaiUavâerie , Maouiiisson ot la Motte, les Portes ,
la Bnaerais.
MAUVES. — La Honaudais.
IiA' BÉBILLERAIË. Ttréè de MoïknoN en 1767. — Meilleraî.
MÉS:aHG£;R. 1441 , 1453.— La BiUière, le Bois-Glair, la Bois-
siëi^è , le Boulay , la GhapeQe-Bigaud', la Grée , la Hardière , la
Jourdoimière , LauTînière , Mesanger , Pannecé , le Pas-Nantais , la
Pinsonnière , la Piferdièrë , la ProTostiëref lé Qnetraie , (aHigatidiëife',
la Hhrière , 1» Rôebe y les Sâltes , le TreteUcy.
ME^O^^^* — Beaùliett , Gamsillon , Kerbuel , Mérionnéc, (a Iloo-
Erv^, Pradrbtfiis, Sonrsac, la' Ville-aù-Chapt , Yilleneuye.
MISSILLAG. 1427, autre de 1427 , 1428, 1447 , 145U —«La B«l-
dais, le Bois- Marçuer , la Bretcsche , la, Briaudiù^, Gbmbqrin, la
Ghauvelière , Goesmeur , La Fouais , le Gouet , la EfÀe^Eiier , in
Haie-de-Bos , Kerrio , Lespinay , Lindrin ^ la Martiessais., la H^ti-
ndli, PontblBtt^ P!otteraut, la Bôbbe-ltervé,'Rottieûc, Tébîltac, Treslus,
laVilte-hAac, là ViHé-ès-LoupB. (^o^^z T^'/Zezc.)
MOISDOIf-LA-BiyiËBE. Autrefois Mabsdon. 1425, 1427, 1445,
14yi; ^. tlSlSO — LarBothelière', la Chapelî^re, la Ghâiissée, la
Clerissais, la Gourtelinais , la Perrière , la Fouais , là Cralniélîère', le"
— Î5S —
ïMÊênif ^ h Haîe^ft^dfel , la Rtié-Eoimet , lir Vtùdaisék , la HèM>e-
yère , la LtdM, la Mâlotab, Miupiron, la Meimli^y Iffoiadon, la
Hante -Morale , la Palierne , le Pas-Hervé, le Pavillon, laProvOté, la
Rigandière, la Rivière-Pajen on.Péaa , Teliay , la Tiebeitièiief le
Yaubepoît.
M01IKIiàllE& AntrAfiftia MioDLHikaM. (F. ~ If. B.) -- JLa Câft-
gmwrdlère, la Gidinoimiëre , la JaBDÎàre, le Pidlet, le Beiray^k
Pleasis-^Guéry 041 Gtiértf , la ftoohe^BaadoB 4 le Ho^er., la Sébinièra.
WQaSkTBW^m. Baaae marcke dn Poitou. -- La Grtvatta, mttdbeni
le» BkMUèrea.
MOUVOIR. i4^8. ^ Braz , Lomferais , Méam ,* la Pasqtielais-en-
Méan y Reoiae.
MONTRELAIS. — Bonbusaon, la Jallière , Montrelaîa, le Pleaais , la
Sorerie.
MOUAIS. 1513. (F. 1442.) - La Pommeraie.
LES MODTIERS. — Voyez le BocaG-sEfr-MouriaRa.
MODZEIL. 1461. (F. 1427.) -^ La Bagna , lea Hunaeatt ^ 1»
Malorais, Saint-Onen.
MOUZILLOPl. 1490. -- La BarilU&re, le Boia-Ronaud, la Gandidè^e,
Uifliortndaia^JaHaiite*PÉllée,le naaiia-Bronart.
I^iANTES.— Ville comprenant onze paroisses, savoir : SainUJeùn'-en»
Saùtlf^Herre^ Saint^Laurent^ Sainte^Oroix^SaiM^Ntcoias^ Saùn-
Saturnin^ Sainte- Radëgonde^ Saint-Denis j Notre-Dame ^ SainU
Léonard^ Saint- Vincent et Saint^Çlémenf, -- Glil^teaa«-Gaillafd,
la Fosse, Launay , Nantes , le Pont-en-Vertais. -
PIIVILLAG. 1427, 14S1. Rénnie an BIori^Mian. C'était la pareisao^de
la RocH«-BaRi<iAap. — Le Boceeet , Bodenc, le. Bpis-Abry , le Beifr*
.Geryais ,: la Boissi&re , le Bçt , Bozeron , Brangnen , If Broaaay , le
Broussay ou GiUes-dn-Mast, Gocqnerel, Gondest, Goscat, Gottefon» le
Gottédic , Daran , Faligo , Fntal-de-Molac , la Grée, le Haut- Verger,
la J41I6, Itf Joné, Keryahaut, Lon'ràiais ; M^Hôàh'et , Ids Éftairiès,
Monthoniiac , là Pbrte-GarreT, la Rocbe-fidrùàrd ; Rôtf , Sàiût-Cry où
le Grand-Gonédic, Saint-James, la Sauvagère, Trévecar , la Ville-AabÎD,
KORt; (F. rî29% - La BarittièifeV Côuctite , FayM , li Gkïbife;
— 25» —
If Grée , Longlée , Lueiiûëre oa la JRooke , MontreiiU , la Motu-Samt*
Georges , leMoatin , Ifort , la Poupimère, Rieia , la Bjoehe-en-Nort,
ViUeoettYe.
JHOTAB-BAllE-DE-GLISSO]!!. 1437, 1418.
KOYAL-SUR-BRUG. 1440. Âatrefois de l'éTèché de Bennes. Réunie
h la Loire 4nférioiire. — La Bemardiëre, le Bmabriand, le Boisbriand^n-
basse-Verie, le Brossay, la Chanssée , la Grée , la Harenchère , le Bait-
Lanaay , le Bas-Laimay, le Pleasia, la Tondke, la Tricherie.
nOZAY. 141», 1444, 1454. Ville. — Beaajennet, le Bois-Gmillanme, la
Gloutaie, le Goudray, la Groix-Merhan, Fayel, le Fraîche , la Govtière ,
la Haie, laHaie-Poil-de-Gme, la fiéronnière, la Honssaie , Lioel^ Lifre-
sac, Lorière, Merel , la Hotte-Grimaud , la N aullière , If ozay, le Pétrel,
laPinsonnais, PréCailly, Procé, la Ririère, Rozabonnet, la Touche-Gor-
naliér, Tonlàn, Vauguillaume, la Vilatte, la Yille-aii-Ghef,la YiDe-Fon-*
géré,- Villeneuve, la Petite-Villette.
ORYAOLT. 1427. <— La Baronnière, le Bigoon , le Bois-Raguenet , le
Ghemin , Gherbonnières , le Doussay , la Garnison, la Gendronniëre, la
Gravaldf lalaUière, Onrault ouïe Plessis, la Pro¥09ti4re,laRagetière,
la Salle, la Thahalière, la Tour.
013D0N. 1431 , 1446. — La Bimboire, \é Bois-Macé, la Gulère, la
Haie, Omblepied, Oudon, la Pîlardière, le Plessit, la Tour, le Val,
Vieilldconr.
PAIMBCEUP. Tiré do Sainie^Opportune et de Saint^Pèrê'-w^
HHZy et érigée vers 17&0.
LE PALLET. Autrefois Lk Palais. (F. 1428.) — La Grange-du-
Pallet , le Pallet.
PAIVIfCGÉ. Autrefois la BovaDimltaB. (F. 1427.) 1444. -^ Bourmont,
la Broze,Glermont, la Gontrie, la Gormerais, la Cour-de-Pannecé ,
les Henners, Pannecé , la Ri? iëre , la Rouillée , Sàint-Ouen , Saint-Père
oulaVaranne.
PAIJLX. Basse marche du Poitou. ^ Le Fief-Bérard , la Béurrike ,
le Bois-Tancy, la Bovtinerie, la BreiUe, la Marqninière, Pinglou , le
Vivier. , .
Il .
LE PELLERIN. \f. - N. D.).— Le BoU-Teittàc, la Fovcattdrie,
l'Hennitage^ la Roe-Guillac, la PatoniUère, le PeUeria, Vigneu.
— «57 -
KMISTin. (F. 1417.) Tiré d'ÂtttiAo etf 1767.-]léamê an Hotbihan.
— Bramber^ Brécëan, Kermoréan ou la VAle^^orean , leLeaM^l^a-
duo, Trohudal. {Fojfez Jssérac.)
PBTIT-MABS. 1429, i44S. -- LaLobéria, la Miice^la Pieire^ le
PODtbllf..
PIERRIG. 1427. — Amezettc, Beaacbesne, Bragoel, lea CUobs,
Goatre , la Gorbelais , la Mélinais 9 la Porte , Raitiefort, TregneL
LE PIN. 1440, 1S19. -^ La Haute-Babinais , la Bane-Babinaia , la
Nardais.
PIRIAG. Aatrefois PiHiRiAc. 1426. — Ballac, Brevelennec , Gareil ,
Keijan ou Piriac , ReroBgard , la Porto-Boateiller , la Porte-Lobëac
ou PoDtYille , Pncelle , Talbooet , TroTOcar , TreTolajr 011 Tieraly.
LA PLAINE. 1429. — Le Bemier, le Boia-Raoul, Geps, la
Gnerobe , la Haie , 1« Noo, la Plaide , la Sonchaie, la BoudottlEe, la
Snze, Teillac.
PLfiSSÉ. (F. — N. D.) ^ Buheh Galeatrér, Gargnemer, Garbeil,
Ghll6aii-8é, la FroBoaiB, Fresnay, la Grée, la Hante-Ville', Lalier,'
Leapinay , Malagaet , Halarit , Roaet , Tremar» {Fuyez le Oâvre.) *
PONT-CHATEAO. Autrefois PonT-GHisTBL. (F. — N. D.) ViUe. -
Le Bé, Bodiau, le Bois-AUaire , le Bois-Rouaud, Brezun, Bretios,
Briguan , la Gadinais, Gasso ouïe Plesns*âe>Casso, Godrosj^, Gouedros,
Grévy, Gnben, le Beffais, la Gautraia , la Haie-Bourdier, la Hante-
Tille, la Hnbaudaia , Lauglennine , LeBeiin ou Lesqueren, Lourmaie , la
MortnâB , JPont-Ghâteau, le Perlai , la Sablais , la Yercie.
LE PONT-SAUlT-MARTm. N. D. 1443. — La Bauche-Rivîère ,
la Bauehe-Tue-Loop , la Gbampioimière , GhlteaubfiaBt ou les Hugue-
tières, la Ifiyardièrè ,.la Moe-de-la-Plesse ou Laude-^Brualoa, la Pigos-
sière , le Plauty , la Pleese , le Plesais, Pont-Saiot-ttartin ou les Hugne*
tières, laRairie, la Teaiplerie.
PORNIG. Ville compreuaut deux paroisses t Saint^iHes êi Sainte^
Marie. — Pomic.
LE PORT-^AUIT-PÈRE. 1429. — Beauliea, Biseui, la BoBhom-
BMrie , Bouvet , le Braiiday, la Bremerie , Briord , la Brossé, B>iijp ,
la Duraadlivs , la Gakotière , Geaealoii ,' QiaTMéait , laseou^ la Lande,
17
^ «ftt ^
FOUILLÉ. - PoniUé.
PBttaË » MFifiNf « I4fi9. -- Sappcifliëe «t «é«oi« «m Bovia-ttts*
H0VTIBE8.
^JUBOmAU. i427. Jl. ^, ^ Cottlin m ia Mace , V£mBÊM^ la
Haie-de-Aetoé , rl« Amiée.
PUCJBOJL Ua7, 1^44. -^ Lii£«Ui«ie« «obalant^ laS»ir«tièrB, le
Gresmil, la Motte-Grimaiid, le Moulin, I^iaaac, le Pas-Robert, le Plimin
Grimaud, Saffré ou le Yangaillamne, Treasalais.
QDILLY* (fP. 14^9.) - VàuBAiir.
LA«t»lUUU6Be. AutreiM kiBuinMiDiiiai. (F. UM.) ^ Lu «•!■«
aii^re.
Bfillûima.É. ABMltaiavei Poéim. Béunia à la Loimff liéBieâM. ---
La Lardrère, le Morlier-Garnier.
BtaA. kumlm RBwy.4«50.-(|'. fï. D.)-L» «aUni^, toSaniAe-
Tintmon 3i«Gkf»-J^Dt, U3QBy|UDdM9e,'>le8 SntMohoi, la Raaw^ lia
Chalomièw , <a i^lerie^ lu £laaa«m, rJEiiMiidière« Bamemean, la
GraDd'haie, la Houssaie, la Jaguère, les Paletz, le Préau, Bezé, laSaD-
soDiulre , la Trocardière.
S2AILLÉ. 1427. ~ La Barre^ la Bevate on Fief-Giittiéii^ttc, le Boifc-
Ranaid» Gliey4ané, Maqgeron, la UMlleraie, la Minandière» Pannecé,
Biaillé,laBifière-4e-ClieTain&, SMni-Ouen,ieaTortrm^.
LA BOGHB<Hl]|IABB.WUe. Woym MmuiM^wa^Mmau^fmamt.
Bénnie au Morbihan.
BOQHB^IIEDirBU. Ptonlnse qni donnait leiitre de baron ii^tMieiré.
SnBp»Mée 6t lénni n — ëfw»
AOUâNS. Tf.D. — LuBane-Tille, Bnzay, Bnron, GoisKn, laFmi-
tière, la Garenne on la Gnimbeletière , la Hnnanttais, langle, HhâlnoS, ia
Sinaadaia» In ¥iBm«éone.
BOUGÉ. 1428, 1440, 1478. —L'Arche, la Begninais, le Bbis-Bony, le
B«ia«Ba«io«, OMMèallaM, te Gheane^lnc, In Ghcnonaièn, ta Go»r-
pn-JMf f te Sflf nrtnièm» le FînMjovft, IFowmbr'^iHConl, FfégmMi
(Uatupe^âa Bcntef I0 iimVi Iniinnift» ia JbMnHièie mi UiMmA^.
mes, la Raimbaudière , Rigné, Ûi Bwikitt>-Br>thiWiilyks loAatf ftatteà^
Rongé, Ift Rouvre, la Salle, la Sevehèfe,. Taillec^l, TaUlai lyiA, Taatfvœ,
le Tertre) Tre|^el,.la TremblaiSi^ le Val, le Yerg^er. {^Vûyaz Soui9ach^\
LëlOOlEARB.AMefoîsiàPaTrtÉritaniifcaB. ti4tvtdfl.r--e«dmMMi,
Claie^ H BaiM-^PentaîBe, Jwnton, Leepigtjv 1* Feiltlrie, 1« Neeèie, l#
ào«^t Ict Migflre.
RUPFIGUÉ. i47«. (F. 1. 1428)^ (T. ïUiS) s (L i^iZ.)-tt Boîs-Brîand,
la Malorais, le BooTre.
SAFFKÉ. ifïliy 1427. ^. 1448.) — Bcausolcil , fa Botbioière, le
Gresmilf la Grossais, lo Houssay» fa lllorteraîs, la iHotte-Griniaud^ le
Faïy-B|né,Sa(rré.
SAIl^T-AIOf^ÂN. (F. - JK. D.) — La BreUipecie , te ehaaielKer , U
Pouceraie,t<l>s8on ctMalDoë) Langle-Uallet, Latmay, la Klaoche-lttiraiid,
la Poupardière, los RcDardièros, la RichardaU, Saint-ÂigoaD, le Soucbé.
SAir^T-^MDRÉDES-EAUX. 14*i6.gF. 14S70-Battvraii, Bille,. Gabeuo,
le ChaaieUier, Châicau-Lou, Gouctca,leGro8-Gbènef Rerfresott, Kerfoa
ou le Pottldu, KcrpoissoB, Kenrersault^Reneguy, Saint- Andrë-soua-Ghâ*
teau-Lou, Ust , la Ville- au Blay, la Ville-Brenogueu, la Ville-au-Gal, la
Vinc-Savary.
SA)MT'AIHDR£-DE-TBEIZE-VOIX. Marche du Poilou. Réuoie a la
Vendée.— La Greslière, LespiDay,]e Retail, la Roche-Saint- André.
SAiriT-AlIBin-DESHiîUATEAOX. 144â.--Le8RiKaoiiByU Bfoildmiii»
leRoiaVert, UGkapdle, la Moquerie « la Go^rhetièpa , la Haviaia, la
GodiaaiSifla Loire, la Mahardière, lePletsia^Prévall^etJaKoiHvaqa, Saint*
Aubiu^des^bàteaux» lu Sovchaia, le Tertre, U TiioipiMf^ le Vauf^ft^ki,
k VeMa.
SAIKT-BREVIN. 1428.— La Ghàtaignerais, le Gu, la Guerdfie, fa
ttunaudai» « la |f çe-J^iaao, , If Plesais-Gamart, la S^udaiiak
SAIMT-BRIGE-PRËS-GLISSON. HS?, MS#w
9
SAlMT^GOMIIBIl)l/l44»» 1|U. - Lea BeHQos< la Br«iae-049|Miil ,
Chevreuse, la Genlière oa la GoBtiaeriA, i» Hii»awiai»r Loridièr^, la
Marchandric, la Pioclerie, la Roallièref Vill<)neuYe.
— S60 —
Boi»<4e»-lft^«tle ou la Mottê-des-BrètoBohas, les BretMohesvH SMe 4
U Tovche-^rband. {f^oyez Bourgnmif.)
SAinT-BONATtEN. Béuaie k Nantes. — BeUe-Isle, laBoissièr»;
BonneTille , la Botière, la BoiiteiUeri«, U Ghantrie, Ghe^M, la DesBehe,
rEpronnitoe, TErandiète , l'Etang^Honrë % U Girandière, la Haie4f£vé-
qae , la Haugronmère , la Housatnière , Lawiay, la Manière, U Pènrerie,
le Plessis-TizoD, le Port-Durand, le Port-Guischard , le Port-Lamberl
ou la Potrie, Porterie, la Benaudière, les Salles, Le Tertre, la Tré-
missinière , la Verrière.
SAINT-DOLAY. Autrefois Saint-Elvoy. 1427, t4)8, 1447, 14(3.
Béunie au Morbihan. — La Bernardière, le Bezit, le Bezo , le Bois -Joli ,
le Brossay , la Buzardière, Gadouzan , le Glio , le Gorno , la Goudraie,
la Fresnais, le Hirel, la Jou-de-Fay, Laguihac, Larmôr, Launay,
Lesquilliou, Mareil, le Plessis, Tredoret, Villeneute.
SAINT-ETIËNNE-DD-BOIS. Basse marche du Poitou. Béunie à la
Vendée. -— Belle-Roue , la Bochequairio.
SAmT-ETIEIlNE-DE-GOBCOlJÉ. (F. — W. D.) - Le Going-
Garreau , le Going-Perrin , la Grange-Barbastre, la Hunaudais, la
MarreHère.
SAINT-ETIENNE-DE-MEB-MOBTE. Autrefois Saiht-Etibnhb-db-
Malbhoet. (F. — N. D.) — La Garaterie , la Bondollière , Saint-Etienne-
de-Mer-Morte.
SAINT-ETIEME-DE-MOINT-LUG. Autrefois Saikt-Etibiinb-de-
Moinr-Lvz. 1428. — Beanlieu ou Guémené-en-Gouëron , Beauregard, la
Belourderaie , la BiKaîB, la Blandiuais , le Bnzat , le Ghastelet on Goyean,
l'Etang-Bemard , GrifTolet, la Haie-Mahéas, la lou, la JvliMnitîs,
Langle ouïe Pleans-de-Langle, Lomière, Montlue, la Muée, la Ifo&,
la Bouillonnais, Saint-Etienne, Saint-Thomas, la Sénéchallais, le
Vigneu.
SAINT-FIAGBE. Tirée de Vbbtou. ~ La Gantrie , les Gléons , le
Going, le Hallay. (Voyez Vertou.)
SAINT-GÉBÉON. 1513. — La Ghauvelière ,' la Gkerasnerie, TÉco-
chère, la Guerre, Pierre*Melière , les Salles.
SAniT-GILDAS-DES-BOIS. Autrefois SAiifT-GuÉDAs-DBS-Bois. 1513.
(F. ^ m. D.) \ (T. L 1429).— Barbant, le Berso, la Gravelle, Lampridic.
~ 281 —
SAinT*H£EBLAUf . I$i3.— ta Bamdi&ière, U Bechemère, la Benar-
dière^leBois de--la-Miice, la Bordehe, la Bolardiëre, la Bonrgonoière, la
BoQTadière, la Gaateliëretla Ghaiwioière, la Garoterie, la Gonroemef la
Harardiëre , la Hunaiidais ^ la JoUvière on la Jolie*ReiD6 , Laogef i-
nière , Launay-Garcouët , Lessongère , la Lohorie , la HauvaiMtière ,
la Morinière , la Pasquelais , la Patissièro , lo Perray , Plaisance , le
Plessia- Bouchet , la Rabotière , SaiDt-Herblain , la Salle-Paiissiëre ,
SeamaiftonB, Teille, la Tezerie, le Vignan.
SAII^T-HERBLOM-DE-LA-ROUXIËRE. 1446,. 1513. - Beaobois ,
la Billière, la Blanchère, la Bourrelière, Gbàteaa-Fremont, Danuron,
la FoQiHeiie , la Prette , la Fnye , la Grée , la GreBlière on la Gras-
aière 9 Tlsle- Fleurie , la Jachaiterie , le PoDt-Neur, la Prioulerie, la
Ragotière , la Rocho-Pallière y RoDd-Buisson y la Série , la Trimollière,
Vair ouïe Plessis-de-Vair.
SAINT-HILAIREDU-BOIS. Marcbe du Poitou.
SAINTHILAIRE-DE-CHALËONS. 1430. - La B asse- Ville , le
Bois-Rouaud , le Garteron , Chappea « la Gallardière , la Hunaudais ,
Jancion , le Marais-de-la-Salle , lULaubusaon , iPout-Béranger | Prigny ,
la Sicaudais , la Ville-Maurice , Vue.
SAmT-JEAN-DE-BÉRE. 1428, 1448, 1453, 1478. (1.1513.) C'é-
tait la paroisse de Châieauôriant. — La Bagais , la Barre , Beuves ,
le Bois-Auuet , le Bois-Briant , le Bois-Jagu , la Borderie , Bourgérard,
Ghàteaubriant , les Goardières , la Gochonnais , Goetbau , les Fouge-
rais , la GaUseonmère , la Gohorais , la Jarretière , MalitoorDe , la
Malorais , la Mercerie , 4a Mullocho ou la Touche , le Paft-Besuier , la
Perardière , Rogeray, la Rouaudièrc , Saiat-André, Saint-Michel , ta
Tébergeais , la Yaune , Villeneuve.
SAINT-JËAN-DE-BOISEAU. Autrefois SAurr-JuAN-DB-BocGuaHAts.
(F. — If. D.) — Aux ou la Hubaudière , la Bastardière , la Gruaudière,
la Galimondaine , Launay ,- la Pajotterie.
SAINT-JEAN-DE-GORCOUÉ. (F. - W. D.) - Les Gloudis, la
Lardièrc.
SAiriS-JOAGUIM. Tirée de Montoir.
SAUIT-IDLIEN-DE-GOKGELLES. (F. - N. D.) - Le Bois , le
- tes —
BoinioÉY«aii , BMaf-Ie-Ra^r , lu C«aif<btèro , I& CbeMe^ k fléié , le
Doaet«R0iuMè y rEpme-eMdiif , hiGfewirfe , 1» 6«ié*a«-Toy«», It
Haie-Mrinroâ , le PteniB-aeii» m IleesiMileQ ^ tai PkwaiK-GtéKvwe
oa le Piessur-Tritm , \m StlHoaii^ni , U SMelMliièiie , te Tdnr-
Ganelin»
SAIJNT-aUU£]N-DE-yOUyANTES. 144i. - Ardeuac», Beaunoni»
la Boissière , la Briais , le Ghalonfse 9 la Chaoïpeliëre , la Gagoièse ,
le Haut-Bois ou la Rlvière-en Haat-Bois , la Hcrbetière , les MaufaîU «
la Peflctrie , la ScHe , Vcnivantcs.
&Ail»T.L£G£R. (F. - K. DJ) - k^ Bois-Bea«lt oa Bei»^«ig»ar-
dais» le Glia6tellier«
SAIRT-LUMINE-PRÈS-CUSSON. 1513. - La Censive, la Clave-
lière , la Gourbejollièrc , la Fazelière , la Joursonniëre , Lcsmouniére ,
Mainguets , le Mortier-Boisseau j 1« Ficlnnidière ^ Mou 9 la Pnelière ,
la Senardière.
SAÏRT-LUHINE-DE-COUTAIS. (F. — W. P.) - La Bronièrc , le
GelBer-de-la-Haie , Laye, Montebert, la PadiMière , le Puy-CbiRbleati ,
Saint-Lomine-de-Goutais , Seraine , Ttioaansois.
SAINT-LTPUAHD. 1427.— Le Bois-Rozay,Carcil,Cocllaz, Cremeur,
CrcDigao oa VîUe-Jamcs , Crévy, Cruballay, Kcrabusol, Kcrcabus ,
Quoicoraisy Saint-Lypbard, Trevenegat ou Trcvegat.
SAIRT-IIAES-DR-COOTAIS. t«M. N. I>. -- Le B«»-Jo«au , tes
Goaetite, le Drooillay, la Pereet, l'Ënfernière, te Melloaais, Mal-
Nars-de^Cotiteis, la Sautais.
SAiriT-MARS-DD-DÉSERT. (V. 1429)^(1. 1448). - La Bodîuière,
la Grée, te lamirale f le Perray , les Heces , les Tomitèrcs.
SAIJKT-MARSDË-LA-JAILLB. Aulrafois SAiiiT*MAii6-i»E-i.'0&iriBa«
1443, 1513. — Hontgrisoo, Saiot-Mars-de-la-Jaillo , la Serni^rc , la
Verrie.
SAIMT-MESME. 1443, 1461. — Le Boisfoucault, la Boulimère ,
le Braoday, Ghevrière,le FaTery , la Gannière, Genest-Jahan i les Hu-
guetièite, te JarriOt Lavaa, te Molmlière^ te Moe^P^wretfaUr tePMe-
— U9 —
Roche , le Temple , la Vezinière.
SiiMT^MGHEL-MS-CHËF'fiiifif . iiilreftH88AiRT-«iAML-iMi.CBB-.
▼■ciRR. 1444.— Beautiea, leBrisay, Chef-Chef, la Gingaelais^itSmMi-
daîa, la Souchais, la Suze, Tharon.
■
fiAilUT^IIÛLF. i4^. -*- Beodelièvro m Tréambert, le Boit^de-la-
ODQr, iaSoiilière, GUin, \é €ooédie , KergBeimec , Kerfesa , Rerrio ,
KMfvarai&,&ei9WBel, lll«iA0BMe, le^orde, Q^Wtolre, Btnaaftt,
SaÎDl-Denac , Saint-Molf , la Salle-Branguen , Ville^James.
^A11?T-I9A^Â1B1S. i«?6. — Béac, le Bois-Jollan, le Boia-Savary,
les Boiasiëres, Cleuz-de-Propre, Cleiiz-Coyaa,€leiiz-Siriac,Beiileix-
RohaniHfinkix-Pommoraiif S^eiladec^ Xvnaiii, ^a ll«4lta-^epiaii ., la
Ifoë, le Pleasis-Giffard , le Sable, Saint-Nazaire, Trébale, la Ville-aiU'»
Fèvre , la Ville-ès-Moles.
SAJIIT-.]!IIGOLAS-De-BfiB0I!l. Tiré d'AvBssAc.
SAIT9T-PÊRE-EN-KETZ. 1428, 1443. — La Belottière, le Bois-
Gautier, le Bois-Joli, le Bois-Ronaud , Bougon, les Rretesches, la
Briordais, le Chastellier , Claie, la Corbelière, la Coudraje, Gaignart ,
laifirmils, Gvéïézac, k jQiiigiiardais, la Gutuais, la Lande-Fonpise,
Langie, iAMUodièM, limur^ k Marais^Qastier, la Jhniaikie, k
Moitay, la Mussaudiëre , le Pé, la Pilaudière , la Pinekia^la^ilaidîèM,
le Plessis-Grimaud ou le Plessis-Bois-Joli , la RasUère , la Rateiie ,
la "Roberderie, la Houaudière, la Rue-If euve, Saint-Père-en-Retz ,
Tharon, la Verrie. {Voyez Sainte-Opportune-en-Hetz,)
SAIIIT'9IERR£^E-«R0176UEff Aïs. Voyez Bovgusnais.
SAinT-PHILBEST^DE-GRADD-UEU. I«« D. - JLea^Aobcak, ka
Grosses-BarioUes , la Basaetière, les Bretaudières, la Brosse- Guilloa,
l^ObaffauH, les PHites et lea Grandes-Fontaines, Grand-Lieu, la (Irosie,
la Guibrctière , hi fiaie^au , PHermitière , les Hugoetiëres an Cfalteau-
briaiiC, les lamoBulères, Laiôardière,Xogene oulePetH'^Froi8sart,le8
Mailleras, la Marousière , la Meiiimère, Monceaux, la Morieière, le
Moulin-iÉtienuet la JNicolUère , la Noe-PottrQaa«, k Pesk-4iiHCbaffault ,
Pied-Pain, la filleti^re, le Port-AouswQt, la Proyoté , Ja IM^ku^ca»
— 864 —
la Ronxière, 8aiiit-?liilbert-de«Graiid*Lien, Saint^Remy ^ la
le Verger, Yièguea ou Viesques.
8AinT--SAUyEDR-DE-BÉRÉ. Rëame, vers 1390, k SàinT-lBAii-
SâINT-SÉBâSTIEIV. Autrefois Saint-Sàbastixii-d'Aigiib. Réanie ea
grande partie à Nantes, Toute la paroisse de Saint^Jacquês eu a été
tirée. — Beaulieu , le Cbesue-Cotlereau , la Ci? ellitee, la Gibnis, la
Jaunais, la Patouillère, Pinnil, Portedièse, laSa?anèn, Seanai*
sons.
SAII9T-SIMILIEN. Autrefois SAinT-SAuiii. Réunie 4 Kantea. —
La Gartene , la Sauzinière.
SAINT-SOLPIGE-DES-LARDES. 1443, 1513. - La MarzeUe, la
Salle.
SAII^T-YIAUD. 1429. — Le Petit-Bois, les Bretesches, le Garteron,
la Gorbinais, les Epiuais, la Forge, la Lande, Launay, la Loberîe , la
Mnce, le Plessis-Bagan, le Plessis-Barbotier ou Ples8is-de-Mareil« le
Plessis-Grimaud ou Plessis-Marie , le Puy-Gilbert, Qui-en-Parle, la
Rembaudiëre, la Verne.
SAINT-VinCERT-DEB-LANDES. 1434, 1443. (L 1439.)- Greneuc,
la Domenechère, la Housaais, la Jarriais, la Lirais, la RÎTÎère, Sainte*
Agnès, la Touche.
SAII9TE-GR0IX-DE-MAGBEG0UL. 1447, 1455. - Les Angles, la
Grande et la Petite-Aubrais, le Bois, le Bois-Basset, la Bretaudière , la
Grande-Bretesche , la Gbugnardière, la Glartière , le Goudray, DingoUet
ou le Goullet, le Flef-Gourt, Gargoulay ou Guergoule, la Hignardière,
Huche-Loup , les Hnguetières, l'Isle-Gaudin , Lessart, Plusquepoiz , la
Rivière-IleuTe, Trevescat, la Petite-Vacheresse, le Vivier.
SAINTE-LUGE. 1454. (F. 1429.) KomméeGHBSSAii. avant Tan 1469.
— Bellevue, Ghassais, la Gabillaudière ou la Mobilière, la Gironnière, la
Haie, le Linaud, la Mignonnerie , le Plessis, la Poitevinière , la Belle-
Rivière , la Saminière, la Thébaudière.
SAINTE-MARIE-DE-PORIflG on le BocaA-SAiiiTB-MÀaiB. 1429. -•
La Bastardière^le Boi8-Macé,le Bois-Main, Breffe, Gens, Langle, Mareil,
— 265 —
Moniplaisir, la Macef le Plessia-Ghmaiid, la RoviUère, Sablean, le SiUe-
reaD« la Tocnaie.
SAIOTB-OPPORTUIfE-EN-AETZ. 1429, 1453, 1513. Supprimée
et réame partie k Paimbauf et partie k Saint-Père-en-Retz. ~ Le
Bois-Gantier , le Bois-Serpière , la Botterais, la Géraudière, la Gouau-
dière , la Guérais , la Jamais , Langle , autrement le Pleaais-GrimaHd ,
Laubinais, la Lindenais, la Mandoaère, la Morandière, la I^oe, le
Pcrrier, la Pichonnais , la Pillorgiëre, le Priet , la Teurterie.
SAINTE-PAZAriIVE. 1447. — Ardennes , la Belutrio, le fiignon,
la Brandaisiëre , la Bretanderie , la Duracerie, la Hmdaiidais, la
Jolletrie, Langle, le Honlin-Henriet , la ProYÔté, les Rambergères,
Sainto-Pazanne.
SAraTE-REINE. Tirée de Poht-Ghatbau.
SAUTRON. — La Barbotière , le Bois-Thoreau , la Bretonniëre , la
Croix, le Fief-Rosti, la Hante-Forest^ la Grée, la Grande-I^oë, la Tho-
massière, la Trourie.
SAYBIIAY. 1448, 1454. (F. 1427.) — La Babioais, la
le Gbenet, Gonebic on Gotbin, Mareil, le Mas, la Pasqaelais, la
Rocbe-en-Sayenay ou Savenay , la Tonchelais.
SÉVÉRAG. (F. 1428.) — Séyérac.
SION. 1444. (F. 1428.) —Les Bandes, le Bignon, le Petit-Breil , la
Gbenardais, Domenesche, la Fouais, la Hnnaudière, Lonrme, la Masserie,
le Pordo, la Roberdais , Sion.
SCDDAn. 1428, 1446, 1478, 1S13. — La Benandais , la Bichetière,
le Bois-Gostard , le Bois-Dnrand, le Bois-Gerband , la Boissière,
BonneToir, le Bonrg, le Bonrnay, Braies, la Ghatais, la Ghaoasée,
la Cbopinière , la Gorbinière , la Gonr-de-Sondan , la Groii-GociL , la
Garenne , la Gomelière , la Gonrtillère , les Grands-Gbamps , la Gae-
miëre , la Guibretière , la Lande , Landéan , la Mariais , la Mennais ,
le Monlin-Ronl , Pied-de-Ghat , le Pont , la Ririère , Saint-Pater , le
Sauzay , Vandesalier, la Yerrie, la Yille-Ogier.
SOULYAGHE. 1478. Trèye de Rougé. — La Garonlais, la Grée,
Logerie , la Mabojiimère , la Plumante , le Tertre. (Fo^ez Bougé*)
18
- ««« -
6UCË. H^. (F. IftieO — La Bacbellene , la Btrbidfcre , la Sarîl-
liëre, Blanc-Verger , Ghavagnes, la Gheauèref la Haie, rtBle-d*Oli]B;lette,
l'Iflle-Saiiit-Besia, iaiUe, Launay, Loigaé, Loagle, k MatHfcra , la
Maiziëre , Maroil, la MaloBoière ^ liais « la Papiûëre , le Porl-Garwer ,
le Port-Habertf la Porte, Proeë^ Socé, le Veiger.
TfiILLÉ. 1416. — Le Bois-M aqneau , la Gaiboargëre , la Rago-
tière, Saint-Oaen, la SioDinère , te Tremblay.
LE TEMPLE-DE-GLISSOIf . Voyez la MADBLBinB-PEfcs-GLissoii.
LE TEMPLB-HÂDPERTUIS. Erigée en 17 . -^ La Hw^liéHaia.
THÉHILLâG. Tirée de Hissillag, et réunie au Morbihan. —
TéhiUac.
THOUARË. (F. — N. 1).) — Le Mortelier, la Motte ouThouaré,
k Tonobe.
LES TOUCHES. 1427. — La Blanchëre, le Boia-lHouveau, le Bois-
Souchard , la Ghèze-Girand , la Goudraie , la Fontaine ou la Peccau-
dière , la CklmeNke , la Gerarderie , k Herpimère , la M eîHeraie , le
Meiz, Momigné, laMuoe, Pannecé, la Papioimière , fo Peccaudière,
la Ragotière on Tristan-dee-Lanèw, la Ramée, la Rigaudière, k
Vemay , les Yonniëres.
TOUVOIS. (F. — N. D.) — L'Espiardière , U Foresterie, la Haie,
la Tauverie, la Thébaudière, Touvois.
TRAI9S. 1427, 1513. —La Barre-Théberge , k Bourg-Main, les
Ghanvelières, la Grossière « le Honssay , la Juiniëre , la Malorais ou
Trans , k Meilleraie , Mocrilloux , la Motte , Pannecé , k Teil.
TREFPIBUG. (F. — N . B.) — La Baudrée, la Fkuriais, Mon^onnet,
k Ragotiëre, Treffieuc.
TREILLIÉRES. i42S. — Les Fossés, k Houssak, Launay^ k
Louiniëre , k Pontr-de-Gesvres , Treilliëres.
LA TRmiTÉ-DE-MAGHEGOtJL. (F. - W. D.) — La JulHëre , k
Vrignai-Goju.
VALLBT. 1430. — Le Bois-Benoit, k Bois-Héraud, kBordeliIre,
- «y —
ta Bothinilre ^ la B'outherie , la tlievateHe , le Ûeray , la Perron-
nière , la Ferté , Fromenteau , la Guibetièro , la Hai6-teBMnâeaa ;
LcvdîgteD , LaiiMre , Laïqardière , Lamiay , ke MoslilB-éerBatoeBfi ,
POrmoie , la PanDièro , la PiDardière , la Poëze , la Ragotiëre i la
Thébaadière , la Touche-Raguenel , Vallet.
VARADES. 1426 , 1443. — La BetuUère , lo Bois-Martin » la Boal-
letière , la Gathelinière j la Gheanaie » le Gotean , la Doutée, la Ma-
deleine , la Menuëre , la Pimoune , le Plessis , la Pommelière , la
Petite-Bivière, le Rouceray , la Sillardière , Y arades.
VAT. 1434. (F. T. 1427.) — Bedaadv , Bellereon ou le Fief-de-
Juzet , Boden , Boyant , le Broasay , GlisaoD , Gran , la Gleraisie ,
Léon , Lilooet , la Motte-Grimaud , la Plastrais , la Roussellière » la
Sagneraia , Saint-Aubin , la Senrantièro , le Souchay , le Yaugnérin ,
Vangnillanme , Yay.
YERTOU. — Les Amenaz , la Barbinière , la Bareille , la Bancbe--
Malo ou Baacbede*la-PeDthière , Beauregard , Beautour , la Blan-
chardiëre , la Gbanteliëre , la Gbaterie , la Ghaussée , la Ghunetière ,
le Drouillay , TEbaupin , la Framoire , la Grelière , Launay , Lepau ,
la Maillardière , les lilavinauz , la Noë-Talbot, la Penthière , la Pla-
celière « la Pommeraie , le Portbereau , la Ramée , la Roberderie , la
Rousseliëre, la Salmonniëre , la Yignaudehe.
YIEILLEYIGIVE. Basse marche du Poitou. -< La Berlaire , la Bes-
ciëre , la Gherprais , TÉcorce , la Gautiguiëre , Laudonniëre , le
Marchais , la PiUotiëre , la Prémaignerie , la grande Roulliëre ,
Yieillevigne.
YIGNEEX. — La Boissiëre, les Bretonniëres, le Buron, le Favery,
la Fruziëre, la Jou, la Pasquelais , la Ri?iëre, Yigneux.
YILLEPOT. 1515. Tirée de Tévéché de Rennes et réunie k la Loire-
Inférieure. — La Berhandiëre , les Burons , la Gour*de-la-Lande ,
la Devreliëre, la Lande-k-la-Mëre , Lauriëre, la Moulerie , le Plessis-
Rome.
— 26S -
VRITZ. 1448, 1513. — Lt BouTrais, la Lande, la Ramée ^ la
Ranperie, Vritz.
YOE. Amrefoîa Vauz. 1434. (P. I. 1429.) — La Blanchardaia , Ge-
DonTiUe , Tue.
ÉTUDE
SUR
SAINT AMBROISE
Pab m. l'àbbé FOURNIER.
Un travail de cette nature peut-il aller à une réunion comme
la nôtre? Puis-je espérer de vous intéresser, Messieurs, en vous
entretenant d'un Père de TEglise ? Ne me suis-je point abusé
moi-même en pensant vous foire partager Tintérèt, le charme
que je trouve dans la lecture , ou mieux dans Tétude de ces
grands hommes du christianisme ?
Non , je ne me suis point trompé : à tous les points de vue ,
ces hommes que les siècles religieux ont appelés du beau
nom de Pires intéresseront des intelligences comme les vôtres et
une réunion d'esprits éclairés et élevés.
Le littérateur, l'historien, le moraliste y recueillet^nt une
riche moisson: jamais ces hommes n'ont été étudiés, jamais
leurs belles œuvres n'ont été feuilletées, que l'intelligence
ne s'y attachât avec une forte prédilection. On n'y cherchait que
la doctrine , on y trouve la grâce de l'esprit , le charme
19
— 270 —
de la diction , l*aUrail de grandes âmes qui s épanchent sans
efforts.
a Les beaux esprits de ce siècle, dit un auteur, seraient fort
étonnés, s'ils se mettaient à lire les Pères de l'Église, d'y
trouver et plus de savoir et plus d esprit , que dans la plupart des
livres vantés de notre temps. » Et c'était le temps de La
Bruyère!
Il est bien naturel , d'ailleurs, que je puise dans mes études
habituelles , éarte ces donces occupations semi-litléraires ,
longtemps savourées par moî à une autre époque, et, depuis,
trop souvent interrompues par d'autres soins et des devoirs
nécessaires, le sujet de ce travail que par zèle, mais
témérairement peut-être , je me suis engagé à vous produire.
J'ai dû choisir ce qui m'agréait le plus, ce qui seyait à mes
habitudes et à mes goûts.
Ai-je oublié , en outre , qu'avant moi , mais bien mieux que
je ne puis le faire , un homme éminent, professeur, critique,
orateur, et, de plus, homme d'état distingué, a traité avec ce
talent fini, avec cet eedectisme d'aperçus, de pensées el de
cilMions qui caractérisent le grand écrivain, le même sujet;
mis en relief, et^ près de quelques esprits attardés, mis en
honneur les Pères de l'Egiise? Ses pages brillantes ont eu dans
le monde littéraire le plus grand succès; au même temps que,
dans ses cours sur ta CvcilùalHûn mademe, M. Guieot, antre
esprit plus profond et plus vaste, malgré quelques erreurs,
fruits de vieilles préventions, rendait justide à ces mômes
grands hommes , grands par le génie et la vertu : Au même
temps que l'abbé Guillon,pour ne pas oublier un« gloire inégale,
livrait à la publicité, mais avec moins de faveur , ses traductions
élégantes et faciles, mais trop peu originales, et partant
trop peu fidèles des principaux ouvrages des mêmes Pères.
Pères de l'Église , ce mot ne vous seitible-til pas noble et
— 271 —
touchant, lorsqu'il est donné à quelques hommes et répété à
travers les générations, par le monde entier. Cette majestueuse
appellation n'environne-t-eile pas de la plus glorieuse et de la
plus douce auréole ceux qui méritèrent de la porter?
Ne dit-elle pas qu'ils furent, ces hommes, grands et illustres,
mais qu'ils eurent plus que Téclat de la grandeur et l'illustration
du génie, plus que le mérite même de la vertu ; puisque véritable-
ment dignes du nom de Pères, ils communiquèrent à la société, à
rhumanité même, la vie morale, en en déterminant ou conservant
les pures et divines croyances, et que souvent par la puissance de
leur parole, de leurs actions et de leur caractère , présents à la
fois, et au milieu des peuples, et à la cour des princes, et
duos les basiliques sacrées, et aux conseils des rois, ils
exercèrent sur le monde une si immense influence, qu'en
eux-mêmes ils personnifièrent leurs époques, dominant d'une
façon grandiose et incontestée, tout ce qui les entourait,
quels que fussent d'ailleurs l'éclat , la grandeur et le rang.
Ainsi , Messieurs , quoique je n'aie pas choisi cette fois le
plus renommé peut-être, ni le plus sublime des Pères de
l'Eglise, je me demande ce qu'il y eut au siècle d'Ambroise,
de plus illustre que lui. Et comme je ne viens point faire
un panégyrique, je me propose de faire passer sous vos
yeux l'esquisse rapide de l'homme et de l'écrivain.
I.
Né vers l'an 840, dans les Gaules, mais d'une &miUe
romaine, Ambroise eut pour père l'un des premiers dignitaires
de l'Empire; il était préfet de la Gaule méridionale, et tenait
à Trêves ou à Lyon le siège de son gouvernement, qui
s'étendait sur une partie de l'Espagne et de la Mauritanie.
La mère, les sœurs, le frère d'Ambroise, pour lesquels il
— 272 —
eut toujours l'affection la plus tendre, étaient chrétiens.
Rien n'égale les soins pieux et les saints présages de son
enfance.
Vous avez entendu raconter, ainsi quon le dit de Platon,
qu'un essaim d abeilles s abattit sur son berceau, sans le
blesser, comme pour annoncer la douceur de sa fortifiante
éloquence. Dès ses premiers ans, à la façon de ce qu'il
voyait pratiquer par les évéques, il donnait familièrement
à sa mère et à ses sœurs ses mains à baiser, disant
en riant, mais avec assurance: a Et moi aussi, je serai
évéque. b
La plus brillante éducation perfectionnant ses heureuses
dispositions, le préparait aux emplois les plus élevés. Formé
4
à Rome, sous la direction de son père par d'habiles maîtres, les
lettres, l'étude de la philosophie et du droit occupaient ses
jours et Tardeur de son âme. Avec éclat, avec la distinction
d'une noble éloquence, soutenue par le plus beau caractère,
il plaidait au barreau de Rome, et était choisi pour conseil,
par le Préfet du Prétoire.
Appelé par sa naissance et ses talents, aux emplois publics,
il est nommé Procurateur de la ligurie et de la province
Emilienne. cr Allez, lui était-il dit par le Préfet Probus, et
agissez moins comme un juge qne comme un évéque. »
Etait-ce un présage?
C'était, en effet, comme évéque, que bientôt, par une
transformation inattendue, Ambroise devait agir et produire
au-dehors les trésors que la religion venait ajouter à sa
riche nature.
On sait son élection merveilleuse. A la mort d'Auxence ,
évéque de Milan, les partis s'agitent , s'animent pour le choix
de son successeur. C'est un mouvement populaire et presque
une sédition.
— 273 —
Le magistrat Âmbroise apparaît au milieu de la foule,
avec la gravité de son caractère et la popularité qu'il a déjà
acquise; il calme peu à peu les flots tumultueux ; son
éloquence persuasive touche les cœurs par des paroles de
paix et de concorde, à tel point, qu'il les captive et les
charme: et, soit permission divine, soit hasard, — si daife
de telles circonstances on peut prononcer ce mot vide de
sens, — un enfant s'étant écrié : « Ambroise évèque a
on vit dans la parole de l'innocence la voix du ciel, et tous
répétèrent à l'envi: Âmbroise évèque.
Ses oppositions, ses luttes, ses moyens extrêmes, impru-
dents même pour échapper à ce saint honneur, tout fut
inutile, et l'Empereur put se féliciter une fois de plus, que
ceux qu'il avait choisis pour magistrats , fussent jugés dignes
d'être placés à la tête des églises.
C'est une chose que j'admire , qu'à peine élevé à l'épiscopat,
Ambroise, qui n'était que catéchumène, apparaît comme un
saint et un docteur. Ce qu'il possède d'or et d'argent, il le
distribue immédiatement aux pauvres; ses richesses territoriales,
il les donne à son église; c'est-à-dire, car il faut comprendre
lu portée de cet acte, il en fait, en les aliénant, un fonds
pour tous les besoins des nécessiteux de son diocèse, réservant
à sa sœur bien-aimée un usufruit convenable.
Sa vie l'absorbe entièrement dans ses devoirs. Soins spirituels,
doctrine et enseignements, direction des œuvres, des éta-
blissements publics, direction particulière et individuelle des
âmes, comme un simple prêtre; magistrature spirituelle et
de conciliation, — magnifique prérogative de ces âges, où
l'évêquc était le juge pacifique et le doux arbitre des
contentions des fidèles, — rapports continuels, importants avec
les grands, les princes, part active dans les plus grands
événements contemporains; et, au milieu de ce travail, de
— 274 —
ces embarras et de ces soins infinis, accès constant près de
sa personne à toute heure et pour tous, dans sa demeure
toujours ouverte: N'est-ce pas là, Messieurs, une existence
aussi belle, aussi méritoire, quelle est pleine d'abnégation.
Ecoutons Augustin, son disciple et un peu plus tard sa plus
belle conquête. Je vais vous dire une page touchante et intime
du beau livre de ses confessions. Lib. VI ^ Cap. EU. « J'estî-
D mais Ambroise heureux selon le siècle, à le voir honoré
» des plus hautes puissances de la terre. •• Hais tout ce
i> qu'il nourrissait d'espérances, tout ce qu'il avait de luttes
il à soutenir contre les séductions de sa propre grandeur;
o tout ce qu'il trouvait de consolation dans l'adversité, de
A charme dans votre voix céleste qui lui parlait au fond du
D cœur, tout ce qu'il goûtait de savoureuses joies, en se
I» nourrissant de votre pain sacré , je ne le soupçonnais
» pas, et lui ne se doutait pas de mes troubles et du précipice
» où j'allais tomber!. . . Il m'était impossible de l'entretenir
» de ce que je voulais, comme je le voulais, empêché que
» j'en étais par une foule d'hommes affairés, aux besoins
» desquels il s'accommodait toujours.
j» S'ils lui laissaient quelque répit, il reconfortait son
» corps par un peu de nourriture, son ftme par la lecture.
j» Quand il lisait, ses yeux couraient sur les pages dont
» son esprit perçait le sens : sa voix et sa langue se
» reposaient. Souvent en franchissant le seuil de sa porte,
9 dont l'accès n'était jamais défendu , on l'on entrait sans être
» annoncé, je le trouvais lisant tout bas et jamais autrement.
D Je m'asseyais, et, après être demeuré dans un long
» silence, — qui eût osé troubler une attention si profonde?
» je me retirais, présumant (pi'il lui serait importun d'être
• interrompu, dans ces rapides instants, seuls accordés au
» délassement de son esprit, fatigué de tant d'âffiiires. . • .
- «75 —
u Je ne pissais passer auoun dJm«^Qche, aaas Tenieodr^ expliquer
A au peuple la parole de vérUé* «>
On le voit, Anibroise évêqae répara par une a$8i(iuMé
ioËitigable le temps qiiie, jusque-là, il n'Avait pas doaoé
aux études sacrées.
ÂbaudoQuant à sou frère Satyre, qui était ua autre
lui-iuéjone, le soin de sa maison et de \&A^ affaire tdnofto-»-
relie, il était tout entier à son ministère et à sas études.
Nuit et jour, il méditait les saintes écritures et lisiit les
auteurs ecclésiastiques, et surtout Origène et saint Basile.
Ce dernier fut celui auquel il sattacha davantage. Son
application à instruire eut un lel succès, qu'il ramena
toute ritalie à la fois orthodoxe, en en bannissant Va-^
rianisœe.
Mais avant de parler de Técrivain , arrêtons-nous .à TiiomBie
public. Trois Ëmpereiffs apparaissent sur la scène du
monde, avec lesquels Ambroise eut tes ploe honorables
relations, Gratien, Valentinien, Théodose, ie dois rappeler
quelques traits de cette époque si troublée, si soloauaUe,
où de l'empire romain il mstait encore une grande puis-
sance, quoique la vie parût s'e\\ échapper, et fk les plus
graves événements et rapparition de quelques hommes dignes
du nom de grands, annonçaient une phase imposante de
la nsarche de Thumanité.
Accablé par l'excès de sa gmndeur, ^r retendue sane
mesure de son territoire, où sou aetiqn centrale: et djredricie
ne pouvait plus Assez se faim sentir ; suocomiumi sous le poids
d*un monde trop lourd pour sa /domination usée, viinnu
par les effets délétères de sa tyrannie, de ses viec^ d'jBLir
miaistration , de sa oonruption m^iverseUe et «éputeke» ep
proie à des haines, des dissensions intestines; SAlVft f<M^P^
par les lois depuis longtemps méprisées et foliées aiix pieds.
— 276 —
sans force par l'autorité du pouvoir incertain , facilement
fractionné, souvent et subitement déplacé par des intrigues
de palais , des révolutions de prétoire et des assassinats ;
subissant les fetales conséquences de ses erreurs philosophiques
et religieuses, de ses institutions fausses et impies, de son
oppression au-dehors, de son esclavage au-dedans, du
mélange, ou plutôt du pèle-mèle de toutes les races, de
toutes les doctrines, de tous les vices; portant, comme un
irrévocable anatfaème, la peine de l'humanité asservie et
surtout de la religion persécutée; le grand empire, la vieille
société, le vieux monde, l'immense colosse devait périr.
Déjà un triple cercle vengeur l'enfermait et Tétreignait pour
l'étouffer: aux bords du Rhin, les tribus saxonnes, allamannes,
frankes, bourguignonnes; au Danube, les Gohts de toutes les
dénominations; tandis qu'aux Palus méotides, les Huns, race
inconnue, s'agite et fait trembler le monde romain, jusque
dans ses profondeurs.
C'est alors que Dieu, qui fait et défait les empires,
marqua la grande heure des expiations et des renouvellements
d'une société qui tombe et d'une société qui s'élève, et
le magnifique spectacle de quelques hommes, instruments de
Dieu et de la religion, qui , au milieu des débris, reconstruisent
un monde nouveau.
Si, comme personne ne l'ignore, le christianisme recueillit
le triste héritage du monde romain et de la société corrompue
qu'il avait faite; si, principe fécond et créateur, il reçut
dans son sein les nations barbares et les enfiints à la vie
de la civilisation moderne, les pères, ses grands pontifes
et ses grands docteurs, ces hommes puissants en œuvres et
en paroles, furent ses efficaces instruments. De ce nombre
était Ambroise.
Valentînien II et Gratien succèdent, dans l'empire d'Occident,
— 277 —
à leur père, Valentînien I*', prince belliqueux et capable,
mais sévère et irritable à Texcès, qui mourut d*un accès de
colère. Gratien, âgé de 15 ans, devait seul liériler de sa puis-
sance. Il prend fantaisie à l'armée, comme aux beaux jours
du prétoire, de proclamer empereur Valentinien II, enfant
de quatre ans , et, par une rare et merveilleuse mansuétude de
caractère , le frère aîné accepte , le sourire sur les lèvres, son
jeune collègue, partage avec lui son empire, et, jusqu'à son
dernier jour, lui sert de père. Malheureusement, ce prince vécut
trop peu.
Maxime, commandant des troupes dans la Grande-Bretagne,
— c'est de la Bretagne que surgissaient le plus souvent les com-
pétiteurs à l'empire, — se iîiit, de son côté, proclamer empereur.
Breton d'origine, il fait, avec une multitude de sa nation,
irruption dans les Gaules et dans notre Armorique , où bon
nombre de ces familles s'arrêtèrent, dit-on, et s'établirent dans
notre province qui, depuis, prit également le nom de Bre-
tagne.
Gratien accourt à la rencontre de Maxime , et lui offre la
bataille près de Paris. Mais le prudent barbare la refuse et
recourt à la ruse pour décourager et désaffectionner les troupes
de son adversaire. Bientôt, en effet , Gratien se voit abandonné
et obligé de fuir. Poursuivi par la cavalerie de Maxime, il se
retire à Lyon , où il est trahi par un de ses principaux officiers
qui le fait assassiner au sortir d'un repas. Pendant qu'il succom-
bait , ce jeune prince de vingt-cinq ans , qui toujours réclamait
les instructions, les conseils et les traités d'Ambroise , l'appelait
comme son ami , il le vénérait k l'égal d'un père ; son nom était
sur ses lèvres, lorsqu'il rendait le dernier soupir.
L'impératrice arienne Justine et son jeune fils Valentinien ,
attendaient à Milan la nouvelle de la défaite de Maxime : ils
apprennent la mort funeste de Gratien. Sans troupes, sans se-
~ 278 —
cours, presque sans conseils , que pouvaient une (emmeet ua
enfant de douze ans? L'impératrice eut recours à Ambroise ,
qu'elle détestait comme arienne. Elle déposa son fils entre ses
bras, lui recommandant, avec larmes, le jeune prince et le
salut de Tempire.
L'évéque embrassa tendrement Valentinien, et, comme Je
firent souvent plus tard tant de Pontifes , il entreprend d'aller
au-devant de l'ennemi , et de s'opposer tout seul à ses redouta-
bles projets. Pour réussir dans ce difficile dessein , il unit la force
et la prudence.
Le frère de Maxime, Harcellinus, était au pouvoir de Valen-
tinien ; on pouvait exercer une juste vengeance : Ambroise le lit
renvover d'une manière honorable.
Arrivé près de Maxime qui, soit crainte de son ascendant et
de sa vertu , soit orgueil d un usurpateur victorieux , lui refusa,
contre l'usage, une audience particulière, et ne voulut Tenten-
dre qu'en présence de son conseil, Ambroise affecta de ne point
s'en offenser, il lui suffit que sa dignité ne fût pas compromise.
Tout aux graves intérêts qui lui étaient confiés, il paria avec
tant de sagesse et d'autorité , représenta si vivement la respon-
sabilité et l'odieux d'une guerre dans les circonstances présentes,
qu'il arrêta le général vainqueur dans ses projets d'invasion , et
lui persuada de conclure une paix honorable. Immense service
rendu à son jeune pupille et à sa mère, qui n'avaient aucun
moyen de conjurer ce redoutable orage.
Ce succès dura peu. Maxime, à qui souriait la fortune, jetait
toujours sur l'Italie un regard d'envie, et le faible enfant qui
portait la couronne lui opposait trop peu d'obstacles pour le
retenir. Une nouvelle invasion se prépare , la guerre est immi-
nente. Ambroise est député de nouveau pour arrêter l'usurpa*
teur ambitieux. Malgré les préventions et la colère mal dissi-
mulées du tyran, Amhi'oise conserve son attitude noble et
— 879 —
indépendante. Il plaide avec chaleur la cause de son pupille et
de Tempire, insiste avec dignité et autorité pour la conservation
de la paix, maintient avec une fermeté qui étonne , l'honneur et
la prééminence du faible Valentinien, et, comme gage de concorde,
réclame le corps du malheureux Gratien. Il fallait que le noble
caractère et la dignité religieuse d'Ambroise impos&t bien for-
tement à Maxime , pour qu'il pût lui adresser les paroles que
vous ailes entendre : « Valentinien t'a renvoyé ton frère vivant,
» rends- lui, du moins, les restes inanimés du sien. . , Comment
» crains-tu, jusque dans la tombe, celui que tu as laissé périr,
» lorsque tu pouvais le sauver? J'ai tué mon ennemi, dis-tu?
)> Non, il n'était pas ton ennemi , toi seul étais le sien . . . Peux-
» tu donc refuser de rendre la dépouille de celui que tu ne devais
i» pas &ire périr? Que Valentinien obtienne du moins les cendres
» de son frère, comme gage de la paix. Comment peux-tu soute-
» nir que tu n'as pas ordonné de tuer Gratien, lorsque tu défends
j> de l'ensevelir ? Pourra-t*on croire que tu n'as pas envié le jour
o à celui à qui tu envies même un tombeau ? »
Âmbroise lui-même, dans une lettre à Valentinien, lui raconte
en détail et comment il avait été reçu et ce qu'il avait dit à
Maxime. En voici quelques traits, ils sont frappants: « Dans
» ma première ambassade, je demandais la paix pour un inférieur,
I) aujourd'hui je parle pour un égal. — Egal, grâce à qui? —
» Grâce au Dieu tout puissant qui a conservé à Valentinien l'em-
» pire qu'il lui a donné. . . )>
Alors Maxime s'emporte et reproche à Ambroise de l'avoir
joué, en l'empêchant d'entrer en Italie, lorsque rien n'eût pu
lui résister, «r Je viens précisément me justifier de ce reproche ,
» quoiqu'il me soit glorieux de me l'être attiré, pour sauver un
D empereur pupille, car que devons-nous surtout défendre , nous
» autres évèques, sinon les orphelins. Hais, après tout, me
A suia-je opposé a vos légions, vous ai*»je fermé hv€c mon corps
— 280 —
» le passage des Alpes. Quand vous me dites que Valentinien
» devait venir à vous, je répondis qu'il n'était pas raisonnable
j» qu'avec ou sans sa mère un enfant, pendant la rigueur de
» rhivcr, passât les Alpes. Que d'ailleurs j'avais commission de
n traiter de la paix, non de l'.arrivée de Valentinien. Comparez
» sa conduite à la vôtre. Voici à vos côtés votre frère , qu'il
» vous a renvoyé avec honneur , retiendrez-vous le cadavre du
» sien. 0 Puis il termine sa lettre par ces mots de prudence :
« Soyez sur vos gardes contre un homme qui couvre la guerre
» d'une apparence de paix. « (Epist, 24.)
La liardiesse de langage de l'ambassadeur étonne : la liberté
religieuse de Tévéque ne surprend pas moins. Magnifique indé-
pendance religieuse de ces âges qui ne laissaient pas, en pré-
sence même de souverains ennemis, fléchir les règles de la
discipline la plus sévère. Pendant son séjour à Trêves, Ambroise
exclut Maxime de sa communion , et l'avertit de faire pénitence
d'avoir versé le sang de son souverain et un sang innocent.
Et cet exemple n'était pas isolé. Permettez^moi , Messieurs ,
d'y joindre le trait d'un autre grand homme de ce temps , Tune
des gloires de notre Gaule. Par suite de cette même révolution ,
saint Martin de Tours vint demander la grâce de quelques
prisonniers, le rappel des bannis et la restitution des biens con-
fisqués. Mais il sollicitait ces grâces d'une. manière si noble, dit
l'histoire, qu'il paraissait piqtôt commander que supplier, invité
par l'empereur de manger à sa table, plusieurs fois il refusa ,
disant qu'il ne pouvait accepter de manger à la table d'un homme
qui avait enlevé la vie à un empereur et les élats à l'autre.
L'empereur allégua les excuses de tous les temps : entraîné par
les circonstances, contraint par ses soldats, justifié par le suc-
cès, il était en droit de conclure que le Ciel lui était propice et
approuvait sa conduite.
Lorsqu'à la fin le saint se laissa vaincre , Maxime en fut heureux
— 281 —
comme d'une victoire ; it y eut grande fête à la cour , et ce fut
dans cette solennelle réunion qu'ayant reçu, par déférence Ja
coupe de la main de Tempereur , Martin , après y avoir porté les
lèvres , la passa au prêtre qui l'accompagnait comme au plus
di^ne. Je reviens à Âmbroise.
Ambroise reçut de Maxime de respectueuses paroles et de
fausses promesses. Ses pressentiments ne le trompèrent pas. H
ne put empêcher que l'usurpateur ambitieux ne passât les
Alpes et surprît Milan , capitale depuis longtemps d'une partie
de l'empire. Yalentinien n'eut que le temps de se retirer à
Aquilée, d'où, avec sa mère , il s'embarqua pour Thessalonique,
afin d'y trouver un asile sous la protection de Théodose, cet
incomparable prince qui, en ces temps orageux, joua un si
grand rôle.
J'achève ce qui concerne le jeune empereur. Peu après, Va-
lentinien devait périr traîtreusement et lâchement assassiné. Le
comte Arbogaste, le plus puissant de ses généraux, homme de
cœur, grand capitaine, mais féroce, hardi, ambitieux, le même
qui avait eu la meilleure part à la défaite de Maxime , dont il
tua le fils Victor, Arbogaste , tout puissant auprès de Valentinien,
au point de se proclamer lui-même généralissime de ses trou-
pes, ne se contenta pas de ce rang suprême d'honneur, il
voulait usurper l'autorité de son souverain , en le dominant et
Tasservissant à ses volontés, joignant, même ouvertement, le
mépris à ses criminelles prétentions. Blessé au vif, le jeune et
généreux Valentinien le menaça un jour de sa colère et le
déclara déchu de son titre. Arbogaste s'écrie fièrement : Ce
n'est pas de vous que je tiens ce titre de généralissime, vous
ne me l'ôterez pas. Quelques jours après, il le faisait assassiner
par ses satellites pendant que , seul dans son palais de Vienne,
il se jouait au bord du Rhône après le repas; et, pour fejndre
un suicide, comme cela s'est vu quelquefois, ils le suspendirent
— 282 —
à un arbre avec son mouchoir. Les plus étranges identités se
retrouvent dans l'histoire !
Depuis quelques jours , le jeune et infortuné Valentinien at-
tendait Ambroise qu'il avait mandé avec vives instances, par un
de ses principaux officiers. II comptait sur lui comme sur un
ange tutélaire, pour Taider de ses conseils et pour le protéger
contre la haine ambitieuse d^Arbogaste. Ambroise arriva trop
tard. II ne vit que les magnifiques funérailles que Tamour et
la reconnaissance des peuples faisaient sur toute la route au
jeune prince vivement regretté et loué , même par les barbares.
Ambroise recueillit la dépouille mortelle dans un sépulcre de
porphyre et la déposa près du corps de Gratien , son malheureux
frère : triste et touchante destinée de deux jeunes princes, pleins
de qualités, moissonnés lun et l'autre à la fleur de Tàge , et
tombant sous le fer des meurtriers.
Mais combien ces deux morts prématurées ne furent-elles
pas sensibles à Ambroise , à qui ces princes , enfonts , avaient
été confiés comme un dépôt par leur père mourant, tant était
grande l'estime qu'il portait a cet illustre Pontife. Doué d'une
sensibilité exquise , celui-ci pleura ces jeunes empereurs comme
ses pupilles et ses fils.
<r Quoique la douleur redouble, disait tendrement ce pieux
» pontife sur les restes de Valentinien, à rappeler l'objet de
» son affliction , c'est néanmoins une consolation de raviver, par
» le souvenir, celui qu'on a perdu et qu'on aime. Je me serais
0 reproché de no pas consigner , dans un discours, les derniers
» moments de Valentinien , et de laisser pour ainsi dire sans
» honneur la mémoire de celui qui me fut si cher et qui
n m'aima tant. Hélas! quel sujet de larmes dans la réalisation
» de nos vœux I Nous voulions Valentinien , mais non tel que
» nous l'avons en ce moment ! Quelle cruelle et déchirante pré-
n senoe ! et qu'elle est différente de ce que nous avions espéré !
— S83 —
j> PIAt au Ciel qu'il fût loin de nous et qu*ii vécût I Mais,
'> dès qu'il apprit que les ennemis menaçaient les Alpes * il i^
» considéra pas le danger de sa personne, mais le salut de
» Tempire. Tout est gloire , dans la cause de sa mort
Il Donnons à notre empereur des larmes trop méritées, puisque
j» sa mort en a été le prix. Et comment ne le pleurerions-nous
i> pas ?. puisque tous le pleurent , et même les étrangers , même
0 ceux qui ne le connaissaient pas , même les ennemis et les
» barbares. On dirait un deuil de famille : c*est le père oom-
» mun dont on fait les funérailles. ... Si jeune prince par les
» années, si mùr par la sagesse des conseils, qui n'apprécierait
j» une telle perte ? Pour moi , je le pleure sans consolation ,
0 comme la joie de ma vieillesse et Tespérance dans les mal-
» beurs désespérés.
j» Il était pour nous un rempart plus fort et plus sûr que les
» hauteurs et les neiges des Alpes qui nous servent de barrières.
» Aussi, selon la parole du Prophète, l'Italie, comme autrefois
J» Jérusalem, a pleuré dans la nuit de la douleur. Les larmes
» ont coulé sur ses joues attristées , et elle n'a pas accueilli de
J» consolation .... »
Ambroise célèbre les belles qualités de son héros. On sait ,
en eflet , que depuis quelque temps surtout , grâce à la bonne
influence de Tbéodose , Valentinien était un prince exem-
plaire.
«r L'Église entière, dit-il , retentit de ses louanges. La bonne
» odeur de ses vertus dissipe les horreurs de la mort , et elles
û sont teMes, qœ ceHe-ci n'aura pu lui nuire. Frappée une
D première fois dans Gratien , l'Église est atteinte plus sensible-
» ment encore par la mort de son frère, et rien n'égale sa
» douleur.
» Heureux, sans doute, celui qui, dans sa vieillesse, aura réformé
9 les mœurs de ses années écoulées. Heureux aussi oehi qui i
— 284 —
i> même à la mort, aura ou avoué ses erreurs avec repentir ,
» ou corrigé, dans ces moments extrêmes, ses égarements;
j» mais combien plus celui qui , à la fleur de Tàge, aura porté
a courageusement le jpug sévère d'une exacte et pure disciplina !
» Il avait renoncé aux plaisirs de son Âge, aux représentations
» du Cirque qu'il avait presque entièrement supprimées. On Tac-
>i cusait de trop aimer la chasse : il fit tuer toutes, les bétes
B fauves des parcs impériaux; d'aimer la bonne chère: il sa-
» donna au jeûne, sortait presque sans y toucher, des festins
o solennels de sa cour. Mais il assistait constamment aux con*
B seils avec ses Ministres; tous les jours s'occupait des affaires,
» avec la maturité du jeune Daniel.
0 Plein d'équité envers tous , mais d'horreur pour les delà-
B teurs, il était accessible à toutes les plaintes, mais rigoureux
B et inflexible contre les calomniateurs*
Il 0 bon jeune homme, vous m'appeliez pour vous conférer
B le baptême que vous désiriez si ardemment. Vous me désiriez
B comme un gage de paix et de réconciliation avec votre comte...
» Que ne m'a-t-il été donné de vous revoir ! Ce n'est pas que je
» me promisse rien ou de ma propre vertu ou de ma prudence,
0 mais j'y aurais employé tant de soins, je me serais si bien
B interposé entre vous et ceux dont vous aviez à craindre I
B Certes, si le comte ne se (ut laissé fléchir, je ne vous aurais
B pas quitté d'un instant... Et maintenant, il ne me reste
B que mes regrets et mes larmes. En revenant sur mes pas,
B j'ai marqué de mes pleurs ma triste route, b
Et, en terminant, il réunit dans son discours les deux jeunes
princes que va renfermer le même sépulcre.
(c Pas un jour je ne vous oublierai dans ma prière. Chaque
B nuit vous aurez mon pieux souvenir ; je vous nommerai aux
B Oblations saintes (au Saint -Sacrifice). Hélas, voire vie s'est
B écoalée plus rapide que les eaux torrentielles du Rhône, b
— 285 —
Puis , paraphrasant le beau cantique de David, sur la mort
de Saûl et de Jonathas :
c( 0 Gratien et Valentinien , mes enfants si beaux et si chers
» et si promptement ravis! Inséparables dans la vie, vous ne
11 serez pas séparés dans la • mort. Nous vous recueillons dans
» le tombeau , vous que nous confondions dans notre amour.
» Nourris par le sein de la môme Eglise , vous n*avez pas différé
» en vertus. Le glaive de Gratien n'a pas été tiré en vain. Va*
» lentinien n*a pas porté inutilement et sans autorité celui de la
0 justice. Comment, puissants Tun et l'autre, sont-ils donc tombés
9 sans combats? 0 GrMien , ô mon fils, quelle douleur amère !
» Vous qui m'aviez donné tant de marques de votre piété i vous
» me demandiez dans vos périls, vous m'appeliez à vos derniers
)> instants. 0 Valentinien, que je vous regrette, mon fils si beau!
» Vous m'aimiez comme un père, vous croyez que je pouvais
» vous délivrer, vous m'appeliez comme un sauveur, vous at-
» tendiez de moi le salut. Ne verrai-je donc pas mon père,
» disiez-vous : ce n'est pas le Pontife, c'était le Seigneur que
» vous vouliez en moi. Âh ! que n'ai-je su plus tôt votre désir !
B Mais je suis rempli pour vous d'espérance et de sécurité !
» Seigneur , ne me séparez pas, après la mort, de ceux que j'ai
» tant aimés ici-bas. Je vous demande que, où vous me place-
» rez, ils soient avec moi. Que ces chers jeunes princes me soient
0 rendus dans la résurrection dernière. »
Quels accents , quelle tendresse d'âme , quelles nobles et
saintes amitiés ! Quelle devait être mélancolique et touchante ,
cette éloquence d'Âmbroise , sous les voûtes de la grande basi-
lique, au milieu des flots de peuples émus et consternés, sur le
bord de ce sépulcre impérial qui renfermait les deux jeunes
princes, et en présence des deux princesses leurs sœurs, Justa
et Grata, qui, depuis un mois, ne quittaient ni jour ni nuit
les royales dépouilles , et qui , mortes désormais à toute espé-
20
— 2S6 —
vante terrestre, rouèrent à Dieu, dâtis les maihs d'Ambrofse,
leur virginité et toute leur vie ?• • • •
Mais la plus grande figure de ce tenips, c*est Théodosé;
riiâti ne manque à sa gloire ni Téclat des qualités per-
sonnelles, la force du caractère, la générosité, là grandeur
d'âme et le génie du législateur; ni le triomphé des armes,
les pompes de la victoire et le bonheur continu du succès;
ni les grands événements et lés plus hautes péripéties sociales
qui ajoutent tant à là grandeur.
C'est lui qui, dans sa décadetice, deux fois protège l'em-
l^ifé d'Occideht, deux fois délivre ses trop faibles ehipefeurii
deux fois défait et anéantit la puissance de deux tyrarts
soutenus de M puissante des barbares, et qui, ehfiti, sails
ambition personneYte, par la force même des choses, réunit
sous son autorité l'empire romain tout entier, la Vilfe
éteri^elle et sa nouvelle rivale, avec les deux mondes dont
elles étaient les métropoles.
Je laisse à Thistoire à décrire ces grandes scènes oA la
religion eut sa large part. Je m'arrête aux faits où ap-
paraît Ambroise , avec sa grande influence et son nobfe
caractère. — On sait que malgré ses qualités et ses vertus.
Théodose étaft enclin à l'emportement et cédait parfois à
sa colère. Il avait édicté des lois pleines de douceur: sous
inspiration de son bon cœur, il était clément: en donnant
la Kberté à des prisonniers, t'I regfetttHl de ne pouvoir
ressusciter les morts.
Deux fois néanmoins, il faillit souiller ses b^s qualités,
et, dans ces deux rencontres, des évèques se trouvèrent
sur sa route, pour lui procurer, l'un, la gloire de la clé-
fnence, et l'autre, la gloire bien plus difficile et plus rare
du repentir et de i'eirpiation.
— 287 —
Qui ne connati la séditioo d'Anlioche, les outrages &it6
par ses habitants révoltés aux sf4itu68 de Tempereur ,
ignominieusement traînées dans les ruisseaux des rues^ la juste
oolère du souverain insulté et ces terribles onenaces de des-
truction totale qui tinrent pendant trente jours dans les plus
cruelles angoisses les habitants tremblants de oette grande cité?
Ce fut alors que^ par sa merveilleuse éloquence , Jean Bouche*-
d'Or, se surpassant lui-même, renouvelait chaque jour le
courage et les espérances de ses innombrables auditeurs
suspendus à ses lèvres, pendant qu'il dépêchait au mo-
narque irrité, le vieux pontife Flavien, qui, baigné de lartnes
et se couvrant le visage, lui adressait ces paroles:
cr On a renversé vos statues: élevez-en de plus précieuses
» dans le cœur de vos sujets* Quelle gloire pour vous,
» quand un jour on dira: une grande ville était coupable,
» gouverneurs et juges épouvantés nîosaient ouvrir la bouohe :
» un vieillard s'est montré, il a touché le prince! Je ne
j» viens pas seulement de la part du peuple, je viens de
» la part de Dieu vous déclarer que si vous remettez aux
» hommes leurs fiiotes, voire père céleste vous remettra vœ
0 péchés. D'autres vous apportent de l'or, de l'argent, des
B présents; moi, je ne vous o^e que les saintes lois^
9 vous exhortant à imiter votre maître. Me tromper pas
» mes espérances; si vous pardonnes à notre ville, j'y
D retournerai plein de joie; si vous la condamnez, je n'y ren-
» trerai jamais. »
Théodose se laissa attendrir, et Antioche fut sauvée»
Il n'en fut pas ainsi de Thesealoaique ; moins heureux
que Chrysostome^ Ambroise ne put prévenir le sanguinaire
courroux de l'empereur, et il apprit tout-à-*ooup le masaacre
de sept mille de ses habitants. Nî les sraviees rendus par
«e prince à son cher Valentinien, ni i'édat de ses vietoires
— 288 —
et les enivrements des peuples ne purent diminuer aux yeux
du Pontife, Ténormité de cette cruelle vengeance.
Il lui en écrivit, non avec aigreur et emportement, mais
avec force et modération. « Il a été commis dans Thessa-
}> Ionique un attentat sans exemple dans Thistoire. Je n*ai
0 pu le détourner, mais d'avance j'ai dit combien il était
9 horrible, et vous-même en aviez jugé ainsi, en fabant
» de tardife efforts pour révoquer vos premiers ordres. Au
» premier moment où il a été connu, un synode d'évéques
» gaulois était assemblé. Il n'en est aucun qui Tait appris
» de sang-froid, aucun qui n'en ait gémi. Dans la oom*
j» munion d'Ambroise, votre action n*a trouvé personne
» pour l'absoudre. • . • Après avoir imité David dans son
» crime, imitez-le dans la pénitence. Vous ne pourrez plus
0 être admis dans le temple, il vous est interdit de vous
0 présenter pour les oblalions. Je vous le conseille, je vous
» en prie, je vous en conjure, c'est une trop grande dou-
» leur pour moi qu'après les exemples de rare piété et
0 de clémence, même envers les coupables que vous don-
9 niez au monde, vous ne soyez pas au repentir d'avoir laissé
» périr tant d'innocents! Je n'ai contre vous nulle hatne;
» mais vous me faites éprouver une crainte, je n'oserais
0 offrir le divin sacrifice, si vous vouliez y asssister. —
» .Je vous écris de ma main ceç paroles, que seul vous
» lirez. »
Théodose ne s'en rendit pas moins à l'église de Milan;
mais il y rencontra sur le seuii le saint et intrépide pon-
tife. Vainement, l'empereur insista, l'évèque fut inflexible.
Il ne vit en lui que le simple fidèle coupable, et, comme
à un coupable vulgaire, il lui appliqua les règles sévères,
mais usitées alors, de la pénitence canonique et publique.
ViUemain, qui rapporte tous ces détails, approuve l'action
— 289 —
du vertueux pontife, et, se reportant aux temps, bénit cette
influence bienfoisante de la religion sur la force. — Néan-
moins il ajoute: peut-être seulement Âmbroise laissa-t-il
trop facilement croire à Tbéodose que quelques mois de
retraité et de prières pouvaient expier un si grand crime.
J'approuve la haute appréciation du savant écrivairh 11 est
évident, qu'après quatre siècles d*abus affreux de la force et
de la puissance, pendant lesquels le monde avait été impu-
nément foulé aux pieds, il était heureux qu'une digue pût
être imposée à de si terribles violences.
Mais, j*avoue que ses dernières paroles m'ont étonné. Je
n'en connais pas de plus dures et de moins humaines.
Sans donte, rien ne peut rendre la. vie à des innocents
immolés, ni réparer des désastres irréparables; mais comment
reprocher à la religion sa foi dans l'expiation et le repentir?
Où en seraient la conscience humaine, si les fiiutes ne pou-
vaient être expiées? et quelle serait donc la somme effroyable
d'expiation, d'humiliation et de pénitence, que la philosophie
demanderait au coupable, — fut-ce un empereur, — si la pé*
nitence publique, acceptée et subie par le glorieux et tout
puissant Théodose ne suffisait pas?
Dépouillé des marques du pouvoir suprême, l'empereur
fait pénitence au milieu dé la cathédrale dé Milan. Prosterné
sur le pavé du temple , il implore la meroi du Ciel avec san-
glots et prières. Huit mois s'écoulent, et l'empereur n'obte-
nait pas la permission d'entrer dans le lieu saint, «r Le temple
» de Dieu, disait- il, est ouvert aux esclaves et aux mendiants, et il
j» m'est fermé! » Ambroise demeurait inexorable; il répondait
à Rufin, qui le pressait de sa part : a Si Tltéodose veut changer sa
j» puissance en tyrannie, je lui livrerai ma vie avec joie. x>
Enfin, touché du repentir de l'empereur, l'évéque lui accorda
la réconciliation solennelle. Et encore en obtint-il, en échange
— 290 ~
de cette Ceiveor, une lai suspensive des eiéoutious à oiori
pendant trente jours, depiûs le prononcé de Tarrât. Belle et
admirable loi , dit Chftteaiibriand « qui donnait le temps à la
colère de mourir «t à la pitié de naître! Sublime leçon, <pii
tournait au profit de Thumanité et de la justice ! Si trente
jours s'étaient écoulés entre la sentence de Théodose et l'ac-
complissement de cette sentence, le peuple de Tbessalooique
eût été sauvé. {Eiud. hisi., Um. 2, p. 188.)
Il laut l'avouer, si une discipline si sévère, une pénalité
si rigoureuse et si rigoureusement appliquée sans acception
de personne, n'est pas de nature à faire sentir la gravité
des plus grands crimes, à les prévenir et à les arrêter, si
elle ne paraît pas encore suffisante pour la réconciliation et
l'apaisement des consciences, c'est à déconcerter et déses-
pérer la raison la plus exigeante comme la foi la plus
robuste. « C'est, reprend Chateaubriand avec plus de sens
» et de philosophie que H. Villemain, un de ces feits com-
0 plets et rares dans Thistoire. Cet exemple à jamais fameux
a apprenait au peuple que les crimes font descendre au
a dernier rang ce qu'il y a de plus élevé; que la cité de Dieu
9 ne connaît ni grand ni petit; que la religion nivelle tout et
a rétablit l'égalité parmi les hommes. L'action de saint Am-
B broise est une action féconde qui renferme déjà les actions
a analogues d'un monde à venir. 0 {Etud» hisL ibid.)
Le saint pontife qui résistait à Théodose ne pouvait fléchir
devant les exigences déraisonnables d'une femme. C'est en vain
que Justine, s'étayant de l'autorité de son fils, réclamait pour
les ariens qu'elle protégeait, quelques-unes des églises que
possédaient les catholiques; Ambroise ne pouvait céder. A ses
vives réclamations il opposait une fermeté impassible. Vais
le peuple était moins patient, et devant les manifestations de
la force, peu s'en fallut qu'il né fit une sédition. Alora
- m -
révèqup enfermç d^p3 la h^^ilique, f^pf^^i 1^ ej$pril3 pt^r
sa parole, sauvai|t même la vie ^ jun pjeétre fir^en oieoMcé.
Dans la réalité» pour Â^lbroise, c'était un trjioi^|die. Le
peuple, sans se las^r, deoieurait jour et n^it dans le l^ooplie
avec spo évèq^e.
Aoihroise, pour charmer ses enDuijs çt /cajbper son aJCflppr,
oûo^iposait des hymnes et iiiU:odui$aît e^ Occident la ùoftfjifpnfi
orientale de chanter les psaumes. ,Et les m&les f^^c^nts ,de Ifi
multitude, ébranlant le saint \ie^^ ^e^entissaiqnt jusque 4f^qs
le palais impérial, portant ^ flustiue la preuve de son .reli-
gieux enthoi^ia^e.
Âmbrpise, par sa vertu, son mérite, sa digir^ité religiev^e,
par la part quil prit aux plus gr^inds évéoemçnts, étf^it dpnc
l'vin des personnages importants de Tempire. .C'était ^ur I^i
que reposait souvent la mission de Représenter et .défendre la
religion. On le voit présider le Concile d'AquJIée, ^n dii^ig^r
les sessions, en rédiger le^s dé^cisiqps, en être npn-seMlem^pi le
président, mais la vie et ràn;ie.
A Rome môme, dans une .circonstance des plys.grayesj W
remplit le (nème rôle. Gratien avait f^it eole^vqr Tautel^fle 1^ vic-
toire du lieu où les sénateurs avaient cputufne.de s'assembler.
Constpu^e l'avait déj^ abattu, et Julien restauré. jSynuinaqiie,
ancien préfet de Rome, demeuré paîep, au uoni dessinateurs
restés fidèles à l'aneien, culte, plaiçla \^ causp pi^i:()He,^u y^ifiu^
monde, j'évoque de Milan, celle du cbri^tiaqis|i)e , du .fpQQde
nouveau. Symmaque fut.pressaot , path^jyue et au$§i .élog^ieqt
que |e p^rqiettait la cause. .V^s^la fin de çqtte belle et.soienn^Up
plaifloirie , dans une brillante ^t tppcbante j)rpsopppée , jl ^fait
apparaître Roi^e, ci^tfe mère du fpondje, vieillie ^t.(^p 4^îl-
« Très^e^f collants princes, pères ()p la,pa^ie, fespac^^z ^^fin^
D où la piété m'a conduite : laissez-moi gf rijl^ Ja ,r^lig^ ^d^
» xqes ai^tres; je ne,fi)|B répons ^p^s d^ l'itvpjr ,fuivip. ,Qu0 je
— 292 —
» vive selon mes mœurs, puisque je suis libre. Mon culte a
» rangé le monde sous mes lois; mes sacrifices ont éloigné
D Annibal de mes murailles et les Gaulois du Capitule. N*ai-je
» donc tant vécu, que pour être insultée au bout de ma
jo longue carrière? J'examinerai ce que l'on prétend régler,
»} mais la réforme qui arrive dans la vieillesse est tardive et
D outrageuse. C'est pour les dieux de la patrie, pour les divi^
D nités indigènes, que nous réclamons la paix. La même
» terre nous porte, le même ciel nous enveloppe. Si nous
D ne voyons pas les choses du même œii, attribuons-le à
D cette prudence et à ce génie qui n'ont pas été départis à
D tous dans la même mesure pour pénétrer le secret mys-
» térieux des cieux. Hais à quoi bon ces discours, ce ne
» sont pas des combats de paroles, mais des prières que nous
xf venons offrir. Par quels autels jurerez-vous désormais, et
)> consacrerez-vous la majesté des lois que vous aurez portées ?
0 N'est-ce pas cet abandon de notre religion séculaire et de nos
» autels vénérés qui ont attiré les calamités sur Tempire : le
D sacrilège a séché l'année. . • • »
Âmbroise n'eut pas de peine à répondre à Simmaque. Il fait ,
à son tour, parler Rome:
IV Ce n'est point aux intestins des animaux qu'on irhmolait
)} aux idoles, mais à la valeur de mes guerriers que je dois
» mes victoires. Pourquoi me rappeler les exemples des an*
D ciens : je hais le culte des Nérons. Etaient-ils donc chrétiens
o ces deux Empereurs, dont l'un fut captif chez les Perses,
» et l'autre vît l'univers captif sous son règne? N'y avait-il
» point alors d'autel de la victoire ? Pour moi , je ne rou-
D gis point dans ma vieillesse de changer en mieux avec l'uni-
D vers entier. J'avais une chose commune avec les barbares,
D c'était d'ignorer Dieu.
9 Pour le mystère des cieux, que Dieu lui-même me l'ensei-
— 293 —
» gne, lui qui les a créés, non pas Thomme (|ui s'ignore lui*
o même! A qui en eroirai-je davantage sur Dieu , si ce n'est à
» Dieu? Comment puis-je vous croire, vous ijui, de votre
» propre aveu, ne savez ce que vous adorez. . . . Les païens
9 se plaignent au sujet de leurs prêtres, eux qui n'ont jamais
t> été avares de notre sang! Ils veulent la liberté de leur culte,
» eux qui, sous Julien, nous ont interdit jusqu'à l'enseignement
» et la parole! Vous vous regardez comme anéantis par la
» privation de voB biens et de vos privilèges : c'est dans la
» misère, les mauvais traitements, les supplices que nous autre
» chrétiens nous trouvons noire accroisseii>ent , notre richesse
0 et notre puissance. Sept vestales dont la chasteté à terme
» est payée par de beaux voiles, des couronnes, des robes de
D pourpre, par la pompe des litières, par la multitude des esclaves
» et par d'immenses revenus; voilà tout ce que Rome païenne
0 peut donner à la vertu de chasteté ! D'innombrables vierges évan*
a gélîquesd'unevie cachée, humble,austère, consument leursjours
» dans les veilles, les jeûnes et la pauvreté. Nos églises ont des
)> revenus! s'écrie* t-on. Pourquoi vos temples n'ont-ils pas fait
» de leur opulence l'usage que nos églises font de leurs
» richesses ? Où sont les captifs que ces temples ont rache-
» tés? les pauvres qu'ils ont nourris, les exilés qu'ils ont
» secourus?-. . » .
De quel côté était la bonne cause, ce ne pouvait être l'objet d'un
doute. Et néanmoins telle était encore chez les sénateurs romains
la force des vieilles habitudes, leur attachement aux traditions de
leurs ancêtres et aux pratiques matérielles de leurs assemblées,
que tous, chose surprenante ! chrétiens ou païens furent d'avis
d'acquiescer à la demande de Symmaque. Mais l'Empereur tint
bon, et appuyant avec une fermeté religieuse sa conduite, il
s'opposa au rétablissement de cet autel. C'était, comme l'indice
de la transformation définitive de la société. Le culte longtemps
— 294 —
victorieux, était vaincu et chassé avec Yi^uUA son syiqbole.
Peuples et souvierain étaient d'accord. Quelque temps après,
Ttiéodose,daus une assemblée du sénat, posait cette ques^ÎQn:
Quel Dieu les romaios adorerooi-ils; le Christ ou Jupiter ? et
la majorité du sénat condamna Jupiter. Le christianisme avait
triomphé, et Ambroise avait eu une glorieuse part dans 1a victoire.
II.
J*ai dit, au comonencement de ce travail, qu'après avoir
montré l'homme, j'apprécierais l'écrivain. Mais je m'aperçois que
j'ai rempli à peu près ma tâche. Chaque événement m'a fourni
l'occasion de citer Ambroise, et déjà, Messieurs, vous l'avez
entendu et devant les tyrans et les rois, et au pied des autels en
fiice d'un tombeau. Néanmoins , j'ajouterai d'autres traits encore,
et je m'eibrc^ai, surtout, de foire ressortir la physionomie
particulière de l'écrivain , et aus&i le caractère multiple et varié
de ce talent naturel et facile qui se pliait à tout. Car , bien que
rien ne semble moins convenir à un Père de l'Eglise, et no-
tamment à nn homme d'aotion et d'affaire comme s^int Ambroise,
que le titre d'homme de lettres » lui qu'on appellerait , à plus
juste raison , un homme d'£tat ; bien que cette dénomination
même et cette profession exclusive des lettres ne soit applica-
ble qu'aux sophistes et rhéteurs de cet âge , ou à quelques
hommes des époques récentes, saint Ambrpise cultiva les lettres,
il s'adonna à tous les genres de compositions , il écrivit des
ouvrages de toutes sortes, et, dans ses écrits si variés, il fit
preuve d'un véritable talent.
Serait-ce donc que. ce grand homme recherchât cette glpire
des palmes littéraires. Ce ne pouvait être popr lui qu'un but
bien secondaire. Absorbé dans des spins si importants et des
p^nrtes si élevées , les .préoccupations de la foripe avaient .une
bien faible place daos son esprit ; elles ie suivaient et s'attachaient
à ridée cooame lombre suit le corps. Les grandes pensées , les
fortes convictions , le noble caractère , voilà ce qui , avant tout ,
fait l'écrivain. On Ta dit en deux grands siècles : Los jrondes
pensées lûimumt du easur (Vauvenargues) , et l'homme éloquent
Vesê par le ceiur et l'honnêteté (Quintilien). C'était d'ailleurs ,
conune l'a observé Villemain, ce qui , au temps d'Ambroise,
distinguait les Pères des rhéteurs et des sopliistes. €eux*«i par-
laient et écrivaient sur quelque thème faetice ou pour le besoin
de quelque cause vieillie et usée ; ceux*là, par la force et l'impul-
sion toute puissante d'une vérité divine dont ils étaient dominés,
et qui, seule, inspirait leurs écrits. Ils pouvaient, parfois, ne pas
suivre scrupuleusement les règles didactiques de l'art, leurs ou-
vrages pouvaient porter l'empreinte du goût peu épuré de leur
époque, ou des défectuosités d'une composition trop rapide ;
mais le fond était sérieux, le discours ferme et nerveux, et
l'esprit courait dans toutes les veines de ce produit de vie.
Bien plus, en lisant ces innombrable^ œuvres qui, à elles seules,
forment de grandes bibliothèques , et dans^ les œuvres de saint
Ambroise en particulier, on découvre une foule de beautés, de
traits pleins de force ou de douceur. Les grandes pensées, les
nobles sentiments y fourmillent : partout on sent l'homme de
bien que ramomr seul de la vérité anime, et toujours ces écrits,
où l'érudition et te sayoir abondent, sont de nature à intéresser
et à captiver l'intelligence.
« Plusieurs, dit saint Ambroise, prétendent que nos éeri*
» vains n*écrivent pas selon les règles de l'art. Je le veux bienv
F
» Ce n'est pas l'art, c'est la grâce qui les Inspire et les dirige.
» Et cependant nos comtemporains qui se piquent de traiter de
D l'art, puisent dans leurs écrits les principes et les exemples de
» leurs propres préceptes. » {Epiât. iO^ lib. 1. Àmb. Justo.)
Bonne preuve que ces écrits des Pèros étaient ^vivement re*
— 296 —
marqués, même des esprits éminents du temps. Qui ne sait le
cas que Libanius faisait du jeune Jean , nommé depuis Cbrysos-
tome, qu'il jugeait seul digne de lui succéder comme professeur
d^éloquence, et avec lequel il conserva toujours d*amicales rela-
tions ? Origëne étant un jour entré dans l'école de Plotin , au
moment où celui-ci faisait sa leçon, Plotin rougit, interrompit
son discours, et ne le reprit qu'à la sollicitation de son illustre
auditeur, dont il fit un pompeux éloge en reprenant la parole.
Et ce professeur si distingué que se disputait Tltalie, qui
d'Afrique était venu à Rome et à Milan pour y faire* admirer
son incomparable génie, Augustin, n'était-U pas l'auditeur assidu
d'Ambroise et n'était-il pas charmé par sa douce éloquence ?
Il était certains sujets qu'Ambroise traitait surtout avec un
rare bonheur. Lorsqu'il parlait, par exemple, de la virginité,
lorsqu'il exaltait le mérite et le prix de ce dévoûment généreux
et complet, de cette vertu presque angélique, il portait facile-
ment l'enthousiasme dans les cœurs , et plus d'une fois les mères
retinrent dans leurs dem*eures leurs jeunes filles, parce que
celles-ci, entraînées par ses discours, lui demandaient en foule
le voile , symbole de leur renoncement aux unions de ce monde
et de leur consécration au Seigneur.
Cet esprit fia et délicat excellait également dans l'éloge. Sa
sensibilité naturelle y mêlait presque toujours c|| ces traits qui,
partis du cœur, atteignent le cœur et sont la plus belle louange
de l'orateur , le plus bel ornement du discours. Il avait naturel-
lement cette pieuse tristesse et ces mélancoliques accents qui
vont si bien à l'éloquence évangélique, et qui élèvent l'âme de
cette terre aux espérances et aux joies du Ciel. On lui a re-
proché quelques tours forcés et de fréquentes antithèses. L'excès
de req>rit peut sans doute avoir ses abus, et il n'est personne
qui ne se ressente de son siècle , témoins tous les écrivains du
nôtre. A l'époque d'Ambroise , cette forme littéraire qui se
— 297 —
platt dans les oppositions et balance ingénieusement les pé-
riodes, dominait beaucoup trop. Hais, chez saint Ambroise, elle
paraît amenée naturellement et sans eiforts, et il n'est personne,
en lisant ses écrits , qur ne soit surtout dominé par la force et la
beauté de la pensée. Il a de l'esprit, beaucoup d'esprit, il en donne
quelquefois des traits ingénieux , mais rien n'est plus plein et
4
plus solide que ses œuvres; une doctrine large et abondante
en fait le fond, et il n'a pas usurpé son titre de docteur' de
l'Église.
Citons, pour mieux faire juger par les exemples. Voici des
pages gracieuses : c'est le panégyrique de sainte Agnès. « Elle
» n'avait que treize ans quand elle souffrit le martyre. Cruauté
» détestable du tyran qui n'épargne pas un âge si tendre, m'ais,
» plus encore, merveilleuse puissance delà foi, qui trouve des
0 témoins à cet âge. Y avait-il place , en un si petit corps, pour
f> les blessures ? A peine le glaive trouvait-il où frapper dans
» cette enfant, et cependant Agnès avait en elle assez de force
i> pour vaincre le glaive.
0 A cet âge, la jeune fille tremble au regard irrité de sa
)) mère, une piqûre d'aiguille lui arrache des larmes comme
» ferait une blessure. Intrépide entre les mains sanglantes des
0 bourreaux , Agnès se tient immobile sous le fracas des lourdes
o chaînes qui l'écrasent. Ignorante encore de la mort, mais
» prête à mourir , elle présente tout son corps à la pointe du
» glaive du soldat furieux. La traîne-t-on, malgré elle, aux
» autels? Elle tend les bras au Christ à travers les feux du sa-
» crifice, et. 5a main forme, jusque sur les flammes sacrilèges,
» ce- signe qui est le trophée du Seigneur victorieux. Son cou ,
tt ^es deux mains , elle les passe daps les fers qu'on lui présente,
» mais on n'en trouve pas qui puissent serrer des membres si
» petits.
» Nouveau genre de martyre t La vierge n'a pas encore l'âge
» du supplice et déjà elle est mûre pour la victoire. Btte n'est
0 pas mûre pour le combat et déjà elle est capable de la couronne ;
» elle avait contre elle le préjugé de êon âge, et déjà eHe est mat*
o tresse en fait de vertu. L*épouse ne marche pas vers le lit nup«
» tial avec autant de vitesse que cette vierge qui s'avance pleine
» de joie, d'un pas dégagé, vers felieu de son supplice, parée
0 non d'une chevelure artificieusement disposée, mais du Christ ;
n couronnée non de fleurs , mais de pureté.
j» Tous élaient en pleurs , elle seule ne pleure pas. On s'étonne
» qu'elle prodigue si facilement une vie qu'elle n'a pas goûtée,
n qu'elle la sacrifie comme si elle l'eût épuisée. Tous admirent
» qu'elle soit témoin de la Divinité , à un ftge où elle ne pourrait
» disposer d'elle-même. Sa parole n'aurait pas valeur dans une
» cause commune, on la croit aujourd'hui dans le témoignage
o qu'elle rend à Dieu. En effet, une force qui est au-dessus de
o la nature ne saurait venir que de l'auteur de la nature.
D Quelles terreurs n'employa pas le bourreau pour l'intimi-
)> der , que de caresses pour la gagner ! . . . Elle sd présente ,
» elle prie, elle courbe la tète. Vous eussiez vu trembler le
o bourreau comme si lui-même eût été condamné : sa main
» était agitée, son visage était pâle sur le danger d'un autre,
» pendant que la jeune fille voyait sans crainte son propre péril,
n Voici donc, dans une seule victime, un double martyre : l'un
• de diasteté, l'autre de rdigion. Agnès demeura vierge et obtint
B le martyre. »
A ces pages si suaves , opposons cette noble véhémence, ces
mouvements pleins d'indignation contre le crime. Ambroise
rappelle la mort de saint Jean-Baptiste.
cr C'est par des adultères que le juste est mis à mort. «Ces
» coupables, qu'il a le courage d'accuser, le punissent de la
D peine capitale , et la mort du saint Prophète devient la ré^
» compense d'une danseuse» Et , chose horrible y même parmi
— 2»9 —
D les bàrbai^es ! é*est au milieu d^s délices d'un festin qu'est pro-
» nonce et consommé cet arrêt cruel. Voilà que du festin à la
» prison , de là pHson à la fête courent les messages de ce tra-
» ^que forfait. Que de crimes en un seul! Qui ne croirait,
» lorsqu'on se précipite de la salle des fêtes au cachot , qu'on
o va porter au Prophète l'annonce de sa délivrance? Qui ne
» penserait, en apprenant qu'on célèbre le jour anniversaire
1» d'Hérode, qu'il y a grande réjouissance, qu'une jeune fille
i> a eu le choix des grâces, que saint Jean va être mis en li-
» berté? Qu'y a-l-il donc de commun entre la cruauté et les
j» délices ? Quel rapprochement entre une exécution et . la vo-
A Itipté? Le Prophète périt frappé dans un festin par un arrêt
» de fête par lequel il n'eut pas même voulu être absous ! On
j) le frappe par le giëive ; sa tête tranchée est présentée dans un
D plat. Mets digne de ces cruels convives, que ne rassasiait pas
» le raffinement de la luxure.
n Vois, ô roi barbare, ce spectacle digne de toi. Pour que
» rien ne manque à ta joie cruelte, saisis cette tête de ta propre
j> main , eC que le sang de Thomme de Dieu dégoutte de tes
n doigts. Et, putsque tous ces mets exquis n'ont pu afMÎser ta
X) faim, ni ces vins recherchés étancher ta soif, bois de ce sang
» qui jaillit encore de ces veines à peine séparées du tronc.
» Considère ces yeux témoins de tes crimes, et qui, dans la mort
f> même , se détournent de tes coupables excès. Ils se ferment
1» mofns par l'action fatale de la mort que par l'boffreur de ta
» luxure. Elte se tait cette bouche d'or dont tu ne pouvais soutenir
» les reproélres et tu trembles encore. . . »
Ou je m'abuse, ou ces nobles invectives peuvent être présentées
comnfre un beau modèle d'une véhémente éloquence inspirée par
la vertu.
Je n'ai poin't la pensée de passer en revue toutes les œuvres
de saint Ambroisie. II me suffiil d'en «Kre aasee pour le faire
— 300 —
apprécier et peut-être pour inspirer à plusieurs le désir de &ire
une plus intime connaissance avec ce beau génie. Ces œuvres
d'ailleurs sont trop nombreuses. Ses Traités enseignent le
dogme et combattent les erreurs de son temps avec une justesse
de doctrine et une précision d'expression qui étonnent dans
révoque appelé tard aux fonctions religieuses. Ses écrits sont
remplis des réminiscences du jurisconsulte et de Tbomme de
lettres. Les Empereurs ^ les grands, les hommes éminents récla-
maient ses Traités et étaient heureux de les recevoir.
Dans ses lettres , précieux recueil , rassemblées en huit livres,
sont consignés un grand nombre d'événements de son temps :
elles nous donnent de curieux détails et sur les personnages
et sur les usages d'une société que nous ne comprenons plus ;
elles sont encore un témoignage de cette bonté et de cette
aifectueuse douceur qui faisait le fond du caractère d'Am-
broise.
Étrange issue de cette tà\h\e étude ^ Messieurs! Lorsque je
l'eutrepris , c'était surtout pour vous parler d'un ouvrage du
saint docteur, que je venais de lire, et qui me semblait devoir
fixer votre attention. Par son titré même, le livre De. Officiis
m'avait rappelé un souvenir littéraire. J'ai Yelu le traité de
Cicéron qui porte le même titre et auquel Ambroise fait sou-
vent allusion. J'ai comparé ces deux œuvres et je me propo-
sais de vous eh rendre compte : mais vous lavez vu , mon tra-
vail s'est modifié » -changé ; il s'est étendu sous ma plume, et
je n'ai plus fe temps ni l'espace, à moins de trop abuser j de
pousser bien loin ce parallèle. Je ne dirai donc qu'un mot en
renvoyant aux auteurs.
Pour la plupart, Messieurs, ainsi que pour moi, les souvenirs
de Cicéron, De Officiis , sont déjà lointains. Eh bien , je viens
de le relire, c'est un magnifique traité de morale; c'est ce que
ce grand esprit qui, comme ii s'en vante, seul a fait marcher
— sol-
de firoBt et d'un pas égal l'éloquence et la philosophie, a com-
posé de plus pur et de plus pariait. Ce traité me semble le nec
plusiUtrade la morale humaine, et le plus grand effort de la
raison abandonnée à elle-même , pour atteindre ce but.
Dans ce livre , Cicéron n'a rien de son doute académique ,
de ces ironiques saillies , de ces principes faibles et mal définis.
Le devoir , la vertu y apparaissent avec leur autorité souve-
raine , leur inflexible rigidité , et même , il faut le dire , avec
une sévérité devant laquelle , si elle n'était excessive , tremble*
rait la conscience de la plupart de nos hommes d'affaires (1).
Faut-il s'en étonner , Cicéron , en faisant ce Uvre , écrivait pour
son fils , il le lui donnait comme le manuel de sa jeunesse et sa
règle de conduite. Rien n'épure comme l'accomplissement d'un
tel devoir. Aussi ai-je été vivement touché en lisant cette belle
préface , dans laquelle ce grand homme , non content des doctes
leçons du célèbre Cratippe d'Athènes ^ à qui il avait confié son
fils , veut y ajouter tout ce quil a recueilli et médité de
meilleur , pour lui servir de guide et lui montrer le chemin de la
vertu.
C'est également comme père et comme évêque que saint
Ambroise écrivit son traité des devoirs , c'est pour tracer à tous
la règle des mœurs , et donner non-seulement la connaissance ,
mais le zèle des vertus.
Comme le philosophe romain, il traite de l'honnête, de l'utile,
du beau et du convenable décorum. Il disserte avec justesse
(1) Yoy. Lib. 3. Ct'rca médium. Traitant des contrats, Cicéron
demande si un commerçant venu d'Alexandrie à Rhodes avec an navire
chargé de blé , sachant seul que d'antres navires arrivent an même lien ,
peut profiter de Fignorance de ce fait pour vendre cher sa marchandise.
Et il répond négativement, etc.
21
— à03 —
et profondeur sar les vertus nommées déjà oardûnles, et qui
sont le fondement de ia morale.
Je dois Tavouer , il y a dans le traité d'Ambroise , moins
d'ordre , moins de régularité de plao que dans Cicéron, et Tcn^-
lenr romain conserre encore ia supériorité de ce style châtié ,
harmonieux et parfait qui fait le charme de ses écrits. Mais,
par d'autres cfttés, Ambroise reprend la supériorité. A la morale,
à peu près sans tache , du traité de Cicéron « il manque une
force , une puissance , une vie qui est indispensable à totite loi ,
car il feut qu'elle oblige et lie fortement lex a Hganéo — par-
tout de belles pensées , Ténoneé des vertus , le nom du devoir.
Mais ces beaux sentimenis , ces pensées , ces devoirs n'appa-
raissent que comme le produit de l'intelligence et de la conscieBoe
humaine.
C'est beaucoup, c'est un effort immense , mais ce n'est pas
assez. I! feudrait encore feire apparaître le législateur , indiquer
d'une manière plus ferme la force obligatoire et externe de le
loi , et poi^r achever l'œuvre , montrer enfin la sancticoft dernière
de cette loi si belle , dont les premiers principes gravés de la
main de Dieu même , apparaissent en traits éclatants dans l'âme
humaine , et dont la noble intelligence de Cicéron sut tirer de
magnifiques corollatres.
En un mot , cette belle et pure morale du philosophe , est
et demeure un code remarquable, une puissante conoeplion d'un
des grands génies antiques , mais elle est et demeure néanmoins
une législation imparfaite , sous quelques rapports , comme tout
ce qui vient de l'homme , et incomplète par l'absence trop sen-
sible du Dieu qui , seul impose à l'homme le devoir , les luttes
de la vertu , le sacrifice de l'ulile pour l'honnête, et quelquefois
l'iouiiûlatjoi^ de lui^miime pour la subljme beauM de la
pçrfiaûtion.
Ambroise, au contraire , appuyé sur In perfection absolue
6t totale de la morale évangéliqoe « traite aveejiulorité de tom
les deroirs f même les plas élefés ; il trace avec sûreté les tniHs
distinetifs des vertus humaines qui lient et unissent les honmies
entre eut , et foût la force et le bonheur des soeiéiés , mais il
y ajoute ces vertus plus parfaites, que l'antiquité ne connaissait
pas, noble cachet de la perfection moderne, ces vertus qu'un
illustre orateur (1), pour cette raison , appelait réservées; il y
ajoute encore ces vertus qui, directement et purement, s'attachent
à Dieu comme bien et beauté suprême , éclatante parure de
l'àme qui lui &it atteindre la fin la plus élevée , Dieu même , —
il donne à toutes ces vertus leur force, en les faisant découler
de Dieu , et proclamer par ce suprême législateur ; il inspire à
tous le courage et l'énergie qu'elles exigent , en montrant tou-
jours le Dieu présent , au-dehors , dans les événements qu'il
dirige, au* dedans, par la force secrète qu'il communique, au
Ciel et au sein de TEternité , où il prépare d'impérissables
félicités.
Obligé de me resireindre et de supprimer les citations , j'en-
gage à lire les belles pages sur la Providence , XIII , XIX ,
XXXVIII {lib. prim,)^ celles où il traite de la justice, de la libé*
ralité et de la bienveillance {eodem Kb. prim.) , sa large exposi-
tion de la béatitude , cette grande et éternelle question que la
philosophie agite toujours et ne résout jamais. {Lib, Sec. , Cap. 1
et Seq.) Ses distinctions habiles et justes de l'utile et de
l'honnête , du convenable et du beau , tous ces détails enfin
des œuvres pratiques, renfermés dans le troisième et dernier
livre*
Qu'il me soit permis seulement de fieiire une citation el de
(1) Lttoordiife.
— 304 —
vous traduire quelques phrases du dernier chapitre de ce bel
ouvrage et de ce bon livre. Vous croirez entendre , si ce n'est
mieux, une page de Cicéron De Ameilia* Après l'énuméra-
tion des devoirs et des prérogatives de l'amitié, Âmbroise
ajoute :
cr Qu'est-ce donc qu'un ami , sinon le compagnon de votre
j> affection, à qui vous vous unissez d'âme et vous confondez si
A pleinement, que vous n'êtes plus qu'un seul être; qu'à cet
)) ami vous vous confiez, comme à un autre vous-même; que
A vous n'avez rien à en redouter , et que rien de mauvais ou de
» fâcheux ne peut altérer cette union. L'amitié ne connaît pas
"i l'intérêt, mais la grâce et la beauté de l'honnête. Car l'ami-
)) tié est une vertu et non un gain. Elle s'acquiert non par
» l'argent , mais par l'attrait des âmes. On ne la marchande pas,
» elle se donne à la bienveillance. Souvent même l'amitié est
0 meilleure parmi les pauvres que parmi les riches. Souvent
» elle manque à la richesse et se réfugie dans la pauvreté.
j> Car l'adulation trompeuse, ce n'est pas l'amitié , et c'est sou-
» vent tout ce qu'obtient l'orgueil de la richesse. On ne flatte
» pas le pauvre, et l'amitié qu'on lui témoigne, exempte de
x> fausseté comme d'envie , est véritable et sincère. »
Puis , faisant remonter l'amitié jusqu'à Dieu :
o Dieu lui-même , dit-il , de serviteurs nous a fait ses amis.
ù Si vous accomplissez mes préceptes , vous êtes réellement mes
)> amis. Jam vos amici mei eslis, 9i fecerilis qaœ ego prœdpio
» vobis (Joan.) Voilà donc la forme et le modèle de l'amitié :
j> que nous accomplissions la volonté de notre ami , que nous
0 lui découvrions tout ce que nous avons dans le cœur , et que
» lui déverse dans notre cœur le secret et le trop plein du sien ,
j» comme le divin modèle : Je vous ai dit mes amis , parce que
» tout ce que j'ai su de mon Pire je vous Vai manifesté. L'a-
j
— 305 —
» mitié donc c*est l'unanimité lies cœurs, et rien n'est plus dé-
ji testable que le violateur de l'amitié. Car un ennemi , on peut
9 s'en garantir; mais quel refuge contre les pièges d'un ami»
» de celui qui a tous nos secrets et que nous avons' fiiit nous*
j» même ? »
Après ces touchantes instructions , le bon et affectueux Pon-
tife avait quelque droit de clore son livre par ces paroles :
« C'est dans vos cceurs que j'ai déposé tous ces conseils , à
» vous de les garder , et , si par eux vous pouvez recueillir quel-
0 que avantage, c'est ce que vous prouvera une douce expé<-
» rience. »
Cette tendresse de cœur , cette bonne et affectueuse sensibilité,
c'est , je l'ai ^éjà dit, un des beaux caractères d'Ambroise. En
mille circonstances de sa vie cette qualité pleine de charme a
éclaté, mais jamais d'une manière aussi expansivo et par des
accents aussi pathétiques qu'à la mort de Satyre, son frère. • . •
L'antiquité ne nous a pas laissé de plus touchant modèle
d'amitié fraternelle. Nisus et Euriale n'étaient pas plus unis. Ba-
sile et Grégoire, ces éternels modèles de l'amitié la plus pure ,
n'ont rien de plus parfait. Il est vrai que la nature avait comme
jamais et par des rapprochements prodigieux, préparé cette
union. Leur ressemblance était si irappante, que fréquemment
on les prenait l'un pour l'autre.
c Quelle joie pour moi , dit naïvement Ambroise , lorsque,
D par une erreur qui m'était chère, onvenait à moi, on m'en-
» tretehait même longuement croyant parler à mon frère, j^
Ses plus doux délassements, c'était de converser avec cet au-
tre lui-même; il atteste qu'il n'avait pas' une pensée, un souci,
une peine, qu'il ne déposât dans son âme, et que l'âme de son
frère s'épanchait sans réserve dans la sienne. Bien plus, ils ne se
quittaient ni jour ni nuit. La sympathie était telle que, lorsque
la maladie atteignait ce frère bien-aîmé , non-seulement il
compatissait à sa souffrance, mais il la ressentait lui-même et se
troiivait malade ou se reioTait avec lui. Que dirai- Je ? ie {dus
intime fusion des sentiments constituait entre eux la plus
merveilleuse amitié, et, comme le dit Ambroise, ees deux corps et
ces vies étaient animés par une seule et même âme. • • U meurt,
ce frère tant aimé ; qui dira cette douleur ?
Le pieux évêque a pu épancher sa sensibilité sur les tombeaux
de Gratien, de Valentinien et de Théodoae , mais conament va
éclater ce brisanent de Tànie, cette douleur sans nom, qu'il est
appelé à exprimer. dans ces terribles moments? Quel speeta'<-
cle! La ville entière, nous dit Ambroise, partage la douleur
de son évêque. Tous, grands et petits, atteints comme par un
malheur de femille , composent le cort^e funèbre et envahis-
sent la vaste enceinte de la basilique. De toutes parts des larmes
et des sanglots qu^ se mêlent aux éloges de cet homme de bieu«
justement regretté. Et, au milieu des saints Mystères , devant le
cercueil ouvert, et en face de ce corps qui n*est plus que de
la poussière , Ambroise, de son cœur brisé , laisse échapper cette
oraison, la plus touchante, la plus pathétique que )e eon*
naisse:
Je viens d'apprendre qu'un jeune et remarquable professeur
de la Sorbonne (1), orateur lui-même fort distingué, dans un
cours sur l'éloquence sacrée, a choisi , cette année, pour texte de
ses leçons : de l'Oraison funèbre au IV® siècle. Là , après avoir
parlé des éloquents discours de Grégoire de Naztanze , il n'a
pas manqué de payer à Ambroise le tribut d'éloge qui lui est dû,
et, après les discours sur Valentinien et sur Gratien , après l'o-
raison funèbre de Théodose , il n'avait garde d'oublier celle de
Satyre, dont je vous parle. Il en rappelle qudques t^its, puis il
(1) M. l'abbé Frepel, chanoine de Sainte-Geneviève.
— a*7 —
dit : Ici le cœur d-Amhroise éclate et sa j)arole trahissant Témo-
tioD qui TaniiDe, atteint jusqu'au sublime du sentiment:
a Je te rends grâces , ô mon Dieu, de ce que tu ne nous as
j> pas refusé une dernière consolation, en ramenant des rivages
» de l'Afrique et de la Sicile un frère dont nous désirions si vive-
i) ment le retour. A peine revenu parmi nous , il nous a été
» enlevé. De telle sorte que son trépas ne semble avoir été
9 différé, que pour lui laisser le temps de revoir son frère et
j» sa sœur. Désormais je possède un gage qu'aucun voyage ne
» pourra plus m'arracher. J'ai ces restes que j'embrasserai de
» mes mains , un tombeau que fe couvrirai de mon corps , un
» sépulcre sur lequel je pourrai m'étcfidre. Oui , je me croirai
A plus agréable à Dieu , quand je pourrai rep^se# sur le tom-
D beau d'un saint. Que n'ai*je pu ainsi te eouvrir de nion calrps^
tf pour te défendre contre la mort i Si tu avais été menacé eu
» glaive, je me serais offert pour recevoir le eoup mortel,
j» J'eusse volontiers donné mon âme pour rappeler la tienne,
o Hélas I c'est en vain que j'aspirais ton dernier souffle ! Je cher*
» chais vainement à te communiquer le mien ; j'espérais rece-
la voir en moi la mort ou te transmettre ma vie. 0 tristes em-
» brassements au milieu desquels il ne me restait plus entre les
» mains qu'un corps inanimé! Je serrais les bras, mais j'avais
» déjà perdu ce que je tenais ; ma bouche cherchait' sur fes
D lèvres un dernier souffle, due n'ai-je pu au moins , d^ frèi^e
» bien aimé , aspirer en moi la pureté de fotf ànne e1 VimKh
» cence de ion cœur !»
Me pensez*votis pa6 oomme moi , Messieurs y que oeUe éfe*-
quence de f ftme peut être dilBcilemeai surpassée ? Gette tou-
chaMte oraisoift est pleine de traits semblables. On peut dire
qu'elle est écrite avec des larmes ; et , en esffet ^ les sanglots,
les cris étouffaient la voix de l'orateur et formaient le magni-
fique écbo de ce bel éloge. Mais ce qui mil le comble à l'émo-
— 308 —
tion j ce fut le dernier adieu. A peine Âmbroise a-t-il achevé ,
qu'il se précipite sur le cercueil entr*ouvert ; il tient embrassé
ce froid cadavre ; il y colle ses lèvres , Tarrose de larmes ,
et il faut l'arracher à ces tristes embrassements y à ses suprêmes
adieux. Je vous laisse, Messieurs, sur cette impression. Il vous
restera, je crois, la conviction qu*Ambroise était un grand cœur
et une noble intelligence.
POST-SCRIPTUM. .
«
Pour compléter cette appréciation d'Ambroise , j'aurais dû
parler du poète : car si la mélodieuse expression de belles pen-
sées et de nobles sentiments, enchaînée par le rythme, constitue
la poésie , Ambroise était poète. C'est lui qui , le premier , en
Occident , introduisit dans la Liturgie l'usage et le chant des
hymnes. Longtemps cette partie de la prière porta le nom
d^Ambroisienne.
Ce grand évèque fut l'auteur de toute une Liturgie , où la
poésie et le sentiment exhalent leurs plus purs parfums, et que son
Église de Milan conserve encore , comme de précieux vestiges
de l'antiquité et de glorieuses preuves de son génie. J'ai lu ,
dans le recueil de ses œuvres , ces hymnes tendres et pieuses. Ce
n'est pas l'Ode Antique, la forme de ces compositions horaciennes,
que Santeuil et Cofin ont si heureusement imitées il y a deux
siècles. Mais l'expression nouvelle de pensées et de sentiments
d'un ordre nouveau , à qui- il fallait une forme , et comme
une langue nouvelle. On a dit avec raison , et tout philologue ,
je crois , le peut constater , que la langue ecclésiastique des
premiers siècles a formé les langues modernes, où l'on dé-
— 309 —
couvre avec celle-là les plus nombreuses affinités. On peut dire
aussi que les poètes chrétiens, à prendre des Pères, Ambroise,
Prudence , Fortunat , et spécialement ceux du moyen-àge ,
ont influé d'une manière frappante sur la poésie moderne. Ils
lui ont donné souvent le sentiment , la pensée et la tournure
spiritualiste et inélancolique : ils lui ont également donné la
rime , cette entrave , trop gênante peut-être pour les esprits
médiocres, mais peut-être aussi nécessaire à nos idiomes moins
harmonieux, et d'où souvent jaillissent de grandes beautés.
Parmi les hymnes d'Âmbroise , je ne crains pas de ranger
le Te Deum qui lui est communément attribué : composition
ardente et inspirée , dithyrambe à la façon des prophètes , où
éclatent la foi et l'amour dans un sublime désordre , accumu-
lant les pensées les plus hautes , louant dans Textase le Dieu
tout puissant , le Père suprême et étemel ^ associant dans ses
élans le ciel et la terre , et faisant retentir à la fois et les chants
de rhumanité reconnaissante et les transports des anges abî-
més dans les splendeurs de Dieu. Hymne qui ne peut être
analysée froidement et qu'on doit surtout chanter dans Ten-
thousiasme du cœur. Car « c'est l'enthousiasme même qui inspira
le Te Deum , dit Chateaubriand. Lorsque arrêtée sur les plaines
de Lens ou de Fontenoy , au milieu des foudres et du sang fu-
mant encore, aux fanfares des clairons et des trompettes, une
armée française, sillonnée des feux de la guerre, fléchissait le
genou et entonnait l'hymne au dieu des batailles ; ou bien ,
lorsqu'au milieu des lampes , des masses d'or , des flambeaux ,
des parfums , aux soupirs de l'orgue , au balancement des
cloches, au frémissement des serpents et des basses , cet hymne
faisait résonner les vitraux , les souterrains , les dômes d'une
— 310 —
basilique ; alors il n'y avait point d'homme qui m se sentit traos-
porté 9 point d'homme qui n'éprouvât quelques mouvements de
ce délire que faisait éclater Pindare aux bois d'CHympîe « oh
David au torrent de Cédron. » (Génie du Christ. , tome 3 «
chap. 2.)
LES
Ém Di Li Mmun
1780 - AN VIII
Pâb m. le Bahon de GIRâRDOT.
Dans les temps de Révolution , les tèles politiques se suo-
cè4€nt rapidement; les événements qui se presseot, l'exaltatioa
du peuple, le besoia de le distraire de la politique ou d*excî-
ter ses passions et son eourage , tout concourt à les multiplier.
— Sans parler ici des grandes fêtes de Paris « q,ui appariiennent
à rbistoire générale « je rappellerai seulement quelques-unes de
celles organisées par les départements, pour moulrer 4ans q«el
e&prit elles étaient dirigées.
Les premiers événements de la Révolution furent célébrés
dans un grand nombre de villes , à l'exemple de la grande fé-
dération du Champ-de-Mars (14 juillet 1790). Les fédérations
de gardes nationales se multiplièrent ; ces réunions se formaient
sur des emplacements souvent préparés , comme Favait été le
Champ-de-Mars de Paris, par les habitants de tout sexe, de
tout âge, de toute condition. On élevait^ le plu& ordinaire-
— 312 —
ment , une pyramide couverte d'emblèmes et d'inscriptions pa-
triotiques, et un autel de la Patrie; la fête était annoncée par
le son. des cloches et du canon. Les gardes nationales formaient
un carré, au milieu duquel se plaçaient les Corps administratifs ;
on célébrait la messe, souvent suivie de quelque cérémonie
locale, de' la distribution des prix aux élèves des Collèges, de
danses, et, le soir, de feux d'artifices et d'Hluminations. —
Dans quelques localités, comme à Évreux, il y eut une fédéra-
tion de femmes. — Placées au centre de la garde nationale ,
vêtues la plupart en blanc, avec des ceintures tricolores, elles
se transportèrent à la cathédrale. *ji Après la grand'messe, on
» fit la cérémonie de la bénédiction de leur drapeau et de
ù celui d'une compagnie de jeunes enfants ; ensuite, la messe
» basse fut dite par l'aumônier de la garde nationale, puis on
n leur fit prêter le serment civique et on chanta le Te Deum. La
D cérémonie finie, elles sortirent de la cathédrale dans le même
» ordre qu'elles étaient entrées, et déposèrent au Département
» leur drapeau porté par celle qui avait eu le plus d'enfants,
j» et le placèrent auprès de la bannière (1), en disant qu'elles
0 le donnaient aux volontaires qui s'enrôleraient (2;. »
Dans la discussion de la loi électorale, Mirabeau fit attri-
buer aux assemblées primaires la fonction d'inscrire solennel-
lement les hommes qui auraient atteint l'âge de 21 ans, sur le
tableau des citoyens. — C'est ce qu'il appelait l'inscription civique.
Il motivait sa proposition sur la nécessité de se saisir de bonne
(1) Dans les salles des délibératioDS des Directoires de département, on
avait placé les bamiières rapportées de la fédération de Paris. Dn décret
delà Convention ordonna leur destruction, parce qu'elles portaient le
nom du Roi et les armes de France.
(2) Souvenirs et journal cTun bourgeois cTÉvteux. — Publié par
M. Bonnin, pag. 44-45.
— 313 —
heure des mouvements du cœur humain , pour le diriger vers
le bien général. — Après avoir cité l'exemple des Athéniens,
il ajoutait :
a La langue des signes est la vraie langue des législateurs.
» Tracer une Constitution, c'est peu de chose; le grand art
» est d'approprier les hommes à la loi qu'ils doivent chérir. »
Il terminait ainsi :
cr Je n'ai pas besoin d'ajouter qu'il sera nécessaire de donner
o à cette adoption de la Patrie la plus grande solennité; mais
» je le dirai : voilà les fêtes qui conviennent désormais à un
» peuple libre; voilà les cérémonies patriotiques, et par con-
» séquent religieuses , qui doivent rappeler aux hommes, d'une
» manière éclatante , -leurs droits et leurs devoirs. Tout y par-
» lera d'égalité ; toutes les distinctions s'effaceront devant le
o caractère de citoyen : on ne verra que les lois et la patrie. Je
» désirerais que ce serment, rendu plus auguste par un grand
D concours de témoins, fût le seul auquel un citoyen français
D pût être appelé : il embrasse tout , et en demander un autre,
» c'est supposer un parjure. »
Talleyrand, dans son rapport sur l'instruction publique (sep-
tembre 1791), disait:
a C'est la morale qui va bientôt ordonner, qui va amener
» ces fêtes que le peuple espère , qu'il désire , et que d'avance
» il appelle fêtes nationales.
0 Ici l'esprit se porte avec charme vers ces fêtes antiques.
n Vous ne voudrez pas priver la morale d'un tel ressort ;
j» vous voudrez aussi conduire les hommes au bien par la route
» du plaisir.
» Vous ordonnerez donc des fêtes.
» Elles ne seront point toutes religieuses. . • • Parmi les nou-
0 velles fêtes , le culte réclamera toujours celles de la douleur ,
D pour y porter ses consolations.
— 314 —
» Elles ne seront point périodiques ; j'en excepté rannirer--
o saire de la fédération et celui du 4 août. Les autres fdtes
D doivent 9 dans chaque lieu , varier avec les événements; elles
» doivent donc garder ce caractère d*irrégularité qui convient
n si bien aux mouvements de Tâme; il ne faut pas qu'on les
n prévoie de trop loin , qu'on les pressente avec trop de certi-
o tude ; il ne faut pas qu'elles soient trop commandées , car la
M joie comme la douleur ne sont plus aux ordres de personne.
A Elles ne seront pas uniformes : car bientôt la monotonie
x> en aurait détruit le charme. Elles seront tour à tour natio*
D nales, locales, privées. Vous voudrez que chaque département
» rende solennelle lepoque où , arrêtant la liste de ses nou-
» veaux citoyens , il montre avec orgueil à la patrie ses jeunes
» défenseurs, ses nouvelles richesses. Enfin , toutes ces fêtes
j» auront pour objet direct les événements anciens ou nouveaux,
D publics ou privés, les plus chers à un peuple libre; pour
» accessoires , tous les symboles qui parlent de la liberté et
» de l'égalité; et, pour moyens, ce que les beaux arts, la mosi-
» que, les spectacles, les combats, les prix réservés pour ces
» jours brillants, offriront , dans chaque lieu, de plus propre à
0 rendre heureux et meilleurs : lés vieillards, par des souvenirs;
j» les jeunes gens par des triomphes; les enfants par des es-
j> pérances. i»
Les Corps administratifs présidaient aux fêtes et en réglaient
Tordonnance. Le district de Toulon se fit remarquer par un
arrêté qui supprinoait tout emploi de la poudre pour le céré-
monial des fêtes et cérémonies funèbres. Cet arrêté fut approuvé
par le Conseil exécutif provisoire, pour « économiser les mu-
j» nitions de guerre dont la Bépubliqiie avait besoin pour
0 foodroyer ses ennemis. » «r 4e ne doute pas, ajoutait le
jft Ministre Garât dans une circulaire du 26 avril 1793 , je ne
— 315 —
» doote pis, ciloyens adittioiBtraleiirs , que vc^e civisnie éclairé
» ne vous porte à inviter voe coûeitoyens et les aotorités cons-
» tituées de votre ressort, à bannir, pendant b guerre, des
» différentes solennités, l'inutile tapage des salves d'arlillerie et
» des décharges de mousqueterie. »
C'est à cette occasion qu'un fabricant de Montargis, Léorier
de t'Isle , qui s'est rendu célèbre par d'utiles inventions, imagina
un fusil dont la détonation devait produire le bruit d'une petite
pièce d'artillerie.
La fête de ta Réunion Hépublieaine , du 10 août 1793, de-
vait rappeler toutes les journées de la Révolution; elle se célé-
bra en grande pompe dans les départements. Le programme
que nous donnons ici fera comprendre quel en était le cérémo-
nial , dans quel esprit elle était conçue. Qu'on n'oublie pas , en
le feant , qu'il est rédigé par l'évéqùe de la métropole du Centre,
par w ancien prédicateur de la cour, ancien constituant, par
cet évèque qui , le premier , demanda la suppression du costume
ecclésiastique, et s'excusa de n'avoir pas devancé l'abjuration
dont Gobel donna l'exemple, Pierre- A nastase Tome , qui, d'éyè-^
que, devint meunier , dans un moulin non loin de Tarbes.
Il divisait le cortège en quatre goupes :
Celui de la Société populaire, précédé d'une bannière, sur
laquelle était peint l'œil de la Surveillance pénétrant un épais
nuage.
Le groupe de FArche de la toi , placé sur un brancard , et
renfermant un exemplaire, en placard, de la déclaration des
droits et de l'acte constitutionnel, portée per des membres des
Corps administratife et de la Société populaire. Autour d'elle
marchaient les autorités constituées, les. mains chargées de
bouquets formés d'épis de blé et de fruits. Autour de ee groupe,
les électeurs formaient une chaîne , attachés les uns aux autres
par un cordon tricolore, et portant dee branches d'oKvier; sur
— 316 ~
leur bannière était écrit : Déclaration des droits de l'hoînme ei
acte constitutionnel. Sept des électeurs, un par district, tenaient
une pique à la main.
Le troisième groupe se composait de citoyens et de citoyennes
de tout état et de toute profession, mêlés ensemble, portant
les marques distinct! ves de leurs fonctions publiques, ou l'un
des instruments de leur profession , en signes des services qu'ils
rendaient à la société. « Dans ce groupe se trouveront aussi
» les citoyens des classes que l'ancien régime avait injustement
» flétries , tels que les nègres et les enfants naturels , que la loi
» nouvelle a réintégrés dans leurs droits. » Au centre étaient
placés les canons, en signe de la force qui réside tout entière
dans la masse du peuple. La bannière de ce groupe avait pour
inscription : Le Souverain.
Un quatrième groupe, de militaires, portant une urne repré-
sentant le dép6t des cendres des citoyens morts pour la patrie.
Elle était ornée de guirlandes et de couronnes civiques , et por-
tée sur un brancard par quatre parents de ces martyrs de la
liberté et entourée de leurs parents et amis qui marchaient au
son de la musique. A la suite venait un tratneau a chargé
» de sceptres et de couronnes brisés, d'un manteau royal en
A lambeaux , des débris d'un trône , des portraits barbouillés et
» renversés des ci-devant rois et princes de la dynastie ci*
n devant régnante, d'une grande quantité de vieux parchemins
» déchirés, d'écussons en pièces, de cordons bleus traînant dans
» la rue, de croix de Saint-Louis, et autres vils attributs de la
» royauté et de la noblesse, o
A chaque station on tirait le canon et le Président du Direc-
toire de département prononçait des discours. Près d'une fon-
taine se célébrait la a régénération des Français, et leur douce
9 fraternité. » Le Président puisait de l'eau dans la fontaine de
la régénération et en arrosait la terre du haut de la tribune ,
— 317 —
en disant : <r Je te purifie , terre souiUie par seize siieles de
» servitude; sois à jamais le sol de la liberté ! .... » Puis
chaque électeur buvait successivement dans la coupe, au bruit
d*an roulement de tambours, après quoi, chaque citoyen don-
nait à son voisin le baiser de paix , au son de Fair : Où peut-on
être mieux qu*au sein de sa famille !
Alors le défilé commençait: chaque groupe s'arrêtait pour
entendre une harangue du Président du Directoire.
Sur une place de la ville, se célébrait à la fois le 14 juillet
o et les deux grandes journées des 5 et 6 octobre 1789 , deux
» terribles échecs donnés à la royauté, d Une pyramide élevée
sur les débris d'une forteresse figurait la prise de la Bastille.
Pour rappeler la part que les femmes de Paris avaient prise aux
journées d'octobre, on livrait les canons à un groupe de douze
femmes reconnues très-patriotes, et nommées par la Société
populaire. Elles roulaient les canons aux pieds du Président ,
recevaient de lui des branches de laurier, mettaient le feu aux
pièces et les entouraient pendant le reste de la fête.
Sur une autre place plantée d'arbres, décorée de rubans
tricolores et de bonnets de la liberté, scgloriQait le 1.0 août.
On y brûlait les attributs de la noblesse et de la royauté , sur
un bûcher allumé par les administrateurs , et duquel s'échappait
quatre pigeons pour les quatre parties du globe, où ils de-
vaient porter des vœux de liberté.
Dans le jardin public , des cérémonies faisaient allusion à l'u-
nité et à rindivisibiltté de la République, indiquaient la haine
du fédéralisme et fêtaient l'insurrection du 31 mai* Les élec-
teurs des sept districts remettaient au Président du Directoire
leurs sept piques, dont il formait un faisceau avec un ruban
tricolore, et le remettait au peuple souverain. Puis tout le cor-
tège se mêlait, se promenait confusément, et se dirigeait, sans
ordre, vers l'autel de la Patrie. — C'était l'unité, l'indivisibilité
22
— 81» —
de la République , -r- Tégaliié étai^ recQQpi^e par tous à la porte
de la ville, a Caite porte présentait la forme d'uo grand niveau
o iriaogulaire, fait avec des branches d*arbres, qpi lui donnaient |e
D caractère d'un grand niveaufornoépar la nature , dont la base
» né 8*élevait pas au-dessus d.e terre de pins de /cinq pieds, qui
» est la taille moyenne de rhomma. Tout^ tête que la nature
» avait élevée à i^na plus grande hauteur , était forcée de s'a-
i> baisser en passant spus le niveau national. C'était l'en^bléine
» expressif des hommes nés dans des classes qpi, dans i'anpien
» régime, se croyaient supérieures au rieste des hon^mes, que la
» Constitution a forcés de descendre au niveau du peuple, pt doot
» elle a fait baisser les tètes altières. n
A la cinquième station, on jurait fidélité à )a ConsMuitioat
sur l'autel de la Patrie. Le Président du département plaçait
l'urne sur l'autel , pois on se rendait à un banquet généra) suivi
de danses.
L'assassinat de Lepelletier de Saiat-Fargeaii , par |e giirde du
corps Paris, donna Heu à upe fêta funèbre où op pronieaa |a
bannière fédérale , le modèle de la B^tille donné par le patriote
Palloy , et le buste du représentante a courpnné d'une triple cou-
» ronne de chêne, de laurier et de fleurs , eqfiblèmes de son ci-
» visme, de son talent et de ses vertus, a
Que dire de la fête de la Raison ? Son prograpime , daps les
départements, était le même qu'à Paris» C'ét^t partout cette
saturnale païenne d'une femme demi-nue , portée par les rues et
placée sur l'autel. A Nantes, la noyade d'une cenMiine de prêtres,
joignit l'odieux au ridicule. Les bustes de Marat et de Lepelletier,
des emblèmes agricoles , complétaient le cortège ; on sait qu<^
discours étaient prononcés aux stations.
Après le fameux rapport de Robespierre , sur les idées reli-
gieuses, la Convention institua, par son décret du IS floréal ao
II , des C&tes décadaires , « pour rappeler Tbomme à la peasia
— 3t9 —
j» de la divinité et à la dignité de son être. Elles emprunteront
» leurs noms des événements glorieux de la Révolution, des
0 vertus les plus chères et les plus utiles à Tbommef et des plus
» grands bienfaits de la nature.
i> La République française célébrera , tous les ans , les fêtes
i> du 14 juillet 1789, du 10 août 1792, du 21 janvier 1793,
I» du 31 mai 1793.
» Elle célébrera , aux jours de décadi , les fêtes dont l'énu-
j» mération suit :
A l'Être suprême et à la nature.
Au genre humain.
Au peuple français.
Aux bienfaiteurs de l'humanité.
Aux martyrs de la liberté.
A la liberté et à Tégalité.
A la République.
A la liberté du monde.
A l'amour de la patrie.
A la haine des tyraps et des traîtres.
A la vérité.
A la justice.
A la pudeur.
A la gloire et à Tiramortalité.
A l'amitié.
A la frugalité.
Au courage.
A la bonne foi.
A l'héroïsme.
Au désintéressement.
Au stoïcisme.
A l'amour.
— 320 —
A l'aroonr conjugal.
A l*ainour paternel.
A la tendresse maternelle.
A la piété filiale.
A l'enfance.
A la jeunesse.
A l'âge viril.
A la vieillesse.
Au malheur.
A l'agriculture.
A l'industrie.
A nos aïeux.
A la postérité.
Au bonheur.
David avait donné le plan de la fête de l'Être suprême; il est
imprimé à la suite du rapport de Robespierre et du décret;
on est étonné aujourd'hui lorsqu'on lit ces emphatiques pro-
grammes calqués par les administrations des départements. Voici
comment s'exprimait l'artiste conventionnel :
PLAN
DE LA FÊTE A L'ÊTRE SUPRÊME,
Qui doit être célébrée le 20 prairial ,
Proposé par David , el décrété par la convention nationak.
L'aurore annonce à peine le jour, et déjà les sons d'une
musique guerrière retentissent de toutes parts, et font succéder
au calme du sommeil un réveil enchanteur.
— 321 —
A Taspect de l'astre bienfaisant qui vivifie et colore te nature,
amis, frères, époux, enfants, vieillards et mères s'embrassent
et s'empressent à l'envi d'orner et de célébrer la fête de la
Divinité.
L'on voit aussitôt les banderoles tricolores flotter à l'extérieur
des maisons; les portiques se décorent de festons de verdure;
la chaste épouse tresse de {leurs la chevelure flottante de sa
fille chérie , tandis que l'enfant à la mamelle presse le sein de sa
mère dont il est la plus belle parure ; le fils , au bras vigoureux ,
se saisit de ses armes; il ne veut recevoir le baudrier. que des
mains de son père; le vieillard souriant de plaisir, les yeux
mouillés des larmes de la joie, sent rajeunir son âme et
son courage, en présentant l'épée aux défenseurs de la liberté.
Cependant l'airain tonne: à l'instant les habitations sont
désertes; elles restent sous la sauvegarde des lois et des vertus
républicaines; le peuple remplit les rues et les places publiques;
la joie et la fraternité l'enflamment. Ces groupes divers parés
des fleurs du printemps, sont un parterre animé, dont les
parfums disposent les ftmes à cette scène touchante I
Les lambours roulent: tout prend une forme nouvelle, les
adolescents, armés de fusils, forment un bataillon carré autour
du drapeau de leurs sections respectives. Les mères quittent
leurs fils et leurs époux : elles portent à la main des bouquets
de roses; leurs filles, qui ne doivent jamais les abandonner que
pour passer dans les bras de leurs époux , les accompagnent et
portent des corbeilles remplies de fleurs. Les pères conduisent
leurs fils, armés d'une épée, l'un et l'autre tiennent à la main
une branche de chêne.
Tout est prêt pour le départ: chacun brûle de se rendre au
lieu ou doit commencer cette cérémonie qui va réparer les torts
des nouveaux prêtres du crime et de la royauté.
Une salve d'artillerie annonce le moment désiré: le peuple
— 322 —
se réunit au Jardin national, là il se range autour d'un
amphithéâtre destiné pour la convention. Les portiques qui
l'avoisinent sont décorés de guirlandes de verdure et de fteurs ,
entremêlées de rubans tricolores.
Les sections arrivées , les autorités constituées , le peuple ,
annoncent à la représentation nationale que tout est préparé
pour célébrer la fête de l'Être suprême. La convention
nationale, précédée d'une musique éclatante , se montre au
peuple : le Président paraît à la tribune , élevée au centre de
l'amphithéâtre ; il fait sentir les motifs qui ont déterminé cette
iête solennelle; il invite le peuple à honorer l'auteur de la
nature.
Il dit: le peuple fait retentir les airs de ses cris d'allégresse.
Tel se fait entendre le bruit des vagues d'une mer agitée , que
les vents sonores du midi soulèvent et prolongent en échos dans
les vallons et les forêts lointaines.
Au bas de Tamphithéâtre ^ s'élève un monument où sont
réunis tous les ennemis de la félicité publique; le monstre
désolant del'athéisme y domine ; il est soutenu par l'ambition ,
l'égoîsme, la discorde et la fausse simplicité, qui, à travers les
haillons de la misère, laisse entrevoir les ornements dont se
parent les esclaves de la royauté.
Sur le front de ces figures , on lit ces mots :
SEUL ESPOIR DE L'ÉTRANGER.
Il va lui être ravi. Le Président s'approche , tenant entre ses
mains un flambeau: le groupe s'embrase, il rentre dans le
néant avec la même rapidité que les conspirateurs qu'a frappés
le glaive de la loi. Du milieu de ces débris s'élève la sagesse
au front calme et serein ; à son aspect , des larmes de joie et
de reconnaissance coulent de tous les yeux : elle console Fhomme
i
— a23 —
de bicm que Fathéisme voulait réduire au désespoir. La flile du
eiel semble dire: peuple, rends hommage à Fauteur de la
nature ; respecte ses décrets immuables, périsse Taudacieux qui
oserarit y porter atteinte; peuple généreux et brave, juge de ta
grandeur par les moyens qu'on emploie pour t'égarer. Tes
hypocrites ennemis connaissent ton attaohemeiit sincère aux lois
de la raison; et c*est par là qu'ils voulaient te perdre : mais tu
ne seras pios dupe de leur imposture; tu briseras toi-même la
nouvelle idole que ces nouveaux Druides voulaient releve# par fa
violence.
Aptes cette première cérémonie , que termine un cbant simple
et joyeux , le bruit des tambours se fait entendre , le son perçant
de la trompette éclate dans les airs. Le peuple se dispose : il est
en ordre; il part.. . Deux colonnes s'avancent; les hommes d'un
côté, les femmes de l'autre , marchant sur deux files parallèles.
Le bataillon carré des adolescents marche toujours dans le même
ordre. Le rang des sections est déterminé par la lettre
alphabétique. Au milieu du peuple paraissent les représentants.
Ils sont environnés par l'enfance, ornée de violettes; l'ado-
lesoenee de myrthes, la virilité de chêne et la vieilkisse aux
cheveux blancs de pampre et d'olivier; chaque représentant
porte à la main un bouquet d'épis de blé, de fleurs et de
fruits, symbole de la mission qui lui a été confiée; mission
qu'ils rempliront en dépit des obstacles renaissants sous
leurs pas.
Au centre de la représentation nationale, quatre taureaux
vigoureux, couverts de festons et de guirlandes, traînent un
char, sur lequel brille un Iropliée composée des instruments
des arts et métiers et des productions du territoire français.
Vous, qui' vivez dans le luxe et dans la molessc; vous, dont
l'erâtenee n'est qu'un pénible sommeil , peut-être oseree*-vous
jeter un regard de mépris sur ces uttlea instruments : ahl fuyez,
— 324 ^
fuyez loin de nous; vos âmes corrompues ne sauraient goûter les
jouissances simples de la nature ! et toi , peuple laborieux
et sensible, jouis de ton triomphe et de ta gloire; dédaigne
les vils trésors de tes lâches ennemis ; n'oublie pas surtout que
les héros et les bienfaiteurs de Thumanité conduisent Ja
charrue de la même main qui avait vaincu les rois et leurs
satellites.
Âpres avoir , durant la marche , couvert d*offraDdes et de
fleurs la statue de la liberté, le cortège arrive au champ de
la réunion, u Ames pures, cœurs vertueux; c'est ici que
vous attend une scène ravissante; c'est ici que la liberté
vous a ménagé ses plus douces jouissances. »
Une montagne immense devient l'autel de la patrie ; sur sa
ctme s'élève l'arbre de la liberté, les représentants s'élancent
sous ses rameaux protecteurs: les pères avec leurs fils, se
groupent sur la partie de la montagne qui leur est désignée ;
les mères avec leurs filles, se rangent de l'autre côté; leur
fécondité et les vertus de leurs époux , sont les' seuls titres qui
les y ont conduites : un silence profond règne de toutes parts,
lesaccords touchants d'une musique harmonieuse se font entendre ;
les pères accompagnés de leur fils, chantent une première
strophe; ils jurent ensemble de ne plus poser les armes
qu'après avoir anéanti les ennemis de la république : tout le
peuple répète la finale , les filles avec leurs mères , les yeux fixés
vers la voûte céleste, chantent une seconde strophe; celles-ci
promettent de n'épouser jamais que des hommes qui auront
servi la patrie; les mères s'enorgueillissent de leur fécondité. • .
Nos en£Eint$, disent-elles, après avoir purgé la terre des tyrans
coalisés contre nous, reviendront s'acquitter d'un devoir cher
à leur cœur; ils fermeront la paupière de ceux dont ils ont reçu
le jour. Le peuple répète les expressions de ces sentiments
sublimes inspirés par l'amour sacré des vertus.
— 325 —
Une troisième et dernière strophe est chantée par le peuple
entier. Tout s*émeut, tout s'agite sur la montagne: hommes,
femmes filles, vieillards, enfants, tous font retentir Tair de leurs
accents. Ici les mères pressent les en&nts qu'elles allaitent;
là, saisissant les plus jeunes de leurs enfants mâles , ceux qui
n'ont point assez de force pour accompagner leurs pères, et
les soulevant dans leurs bras , elles les présentent en hommage
à Tauteur de la nature ; les jeunes filles jettent vers le ciel les
fleurs qu'elles ont apportées , seule propriété dans un âge aussi
tendre. Au même instant et simultanément, les fils, brûlant
d'une ardeur guerrière , tirent leurs épées, les déposent dans
les mains de leurs vieux pères; ils jurent de les rendre partout
victorieuses ; ils jurent de faire triompher Tégalité et la liberté
contre l'oppression des tyrans. Partageant l'enthousiasme de
leurs (ils, les vieillards ravis les embrassent et répandent sur
eux. leur bénédiction paternelle.
Une décharge formidable d'artillerie, interprète de la
vengeance nationale, enflamme le courage de nos républicains,
elle leur annonce que le jour de gloire est arrivé. Un chant
mâle et guerrier, avant-coureur de la victoire, répond au bruit
du canon. Tous les Français confondent leurs sentiments dans un
embrassemeat fraternel ; ils n'ont plus qu'une voix dont le cri
général vive la République, monte vers la divinité.
On jugera de l'influence de ce programme sur ceux des
départements, en le comparant avec le plan arrêté par les
corps administratif de Nantes.
386 —
PLAN
DE LA FÊTE A L'ÊTRE SUPRÊME,
QUI SERA CÉLÉBRÉE LE 20 PRAIRIAL,
Adopté par ta Municipalité de Nantes, pour cette Commune.
u Le rériuble Prélre de l*ètre Sapréme esl la ]l>Ialare ;
» son Temple , rUttîTeri ; ton G«He , la Yerlo ; ses Fêles,
» la joie d'an grand Peuple raMemblé aons ses yenx pour
» resMrrer les doaz noeads de la fraternité nnÎTertelle , et
>i poor lui présenter Phommage des cœurs sensibles et
>i purs. »
(Rapport de Robespierre A la ConTfntîon Nationale ,
Séance du 18 Floréal).
Chaque citoyen attend avec impatience la Fête consacrée k l'Être
Suprême \ l'Ime de l'homme vertueux s'émeut en y songeant , il admire
les merveilles de ce vaste Univers , il élève ses pensées jusqu'à son
Créateur, il lui rend hommage , il lui adresse tous ses vœux —
Vn coup de canon à chaque poste , à cinq heures précises du natiii (k
l'horloge du Boaffay)^ anaoncera k chaque citoyen ee jour selemnel :
amtSj frères j époux ^ enfants^ vieillards et mères s'empresseront
à Cenvi (f orner et de célébrer la Fête de la Divinité. Chacun
ornera sa demeure du drapeau tricolor (le bleu attaché k la pique , le
blanc ensuite , et le rouge flottant dans les airs) , sans inscription , afin
d'ôter même k la malveillance ses perfides interpTétalions. Autant que faire
se pourra , la pique sera surmontée du bonnet de la liberté ^ et les fe-
nêtres ornées de guirlandes de chêne ou de fleurs.
Au second coup de canon , chacun se réunira aux dix-huit sections de
la cité , désignées par des fagnons tricolors numérotés. — Les pères
conduiront leurs jeunes fils qui seront , autant qu'il sera possible, armés
d'une épée ou d'un sabre. L'un et l'autre tiendront k la main une couronne
— 327 —
de chêne ; les nères , parées simplement et a?ec soin , porteront k >a
main des bouqnets de roses , ieurs fiUes , qui ne doivent jamais tes
abandonner que pour passer dans les bras de leurs époux ^ les
accompagneront , elles seront parées de goirlàndes et de couronnes de
roses f ei porteront des corbeilles remplies de fleurs. Le lien dti
rendez^Toos sera snr les quais de l'Isle-Feydean et des Gardes
Françaises.
Les Citoyens et Citoyennes prendront leur rang suiTantles numéros de
leur Section et dans l'ordre que prescriront les commissaires nommés k
cet effet. Savoir :
Ceux de la première Sectic» la Fraternité , ci-devant Sainte-Elisabeth.
2« Section. Maupaasant 9 ci-devant Saint-Similien.
3« Section. Agriculteurs, ci -devant Miséricorde.
4* Section. La Liberté, ci-devant Saint-Clément.
5<> Section. Les Sans«culottes , ci- devant Saint-André.
(l* Section. Cballier , ci-devant Saint-Donatien.
7« Section. Marat , ci-devant Saint-Pierre.
8« Section. La Concorde y ci-devant Saint-Léonard.
9" Section. La Montagne , ci-devant Sainte-Croix.
S'assembleront sur les quais de la Halle-Neuve , la première Section
au Port-au-Vin et les autres k la suite.
10" Section. Scévola, ci-devant Isle-Feydeau.
11« Section. Beaurepaire, ci-devant Vertais.
12« Section. Lepelletier , ci -devant Saint-Jacques.
13* Section. L'Égalité, ci-devant Saint-I^icolas*
14* Section. La Halle.
15" Section. J.-J. Rousseau, ci-devant la Bourse.
16" Section. La Fosse.
1 7« Section. Voltaire , ci-devant du Sanitat.
18" Section. Brutus , ci-devant l'Hermitage.
-S'assembleront sur les quais de l'Isle-Feydeau , k la suite des neuf
premières Sections.
Des fagnons tricolors , numérotés , désigneront les Sections.
Les Représentants du Peuple qui présideront la F6te , portant dans
leurs mains un bouquet cPépis de bled^ de fleurs et de fruits^ sym^^
bote de la mission qui leur a été confiée / la If tnieipalité qui ordon^
nera la Fête , et les autorités eonstitaéesy civiles el militaires invitées.
— 328 —
ayant une branche de chêne symbole du républicanisme pur dont elles
doivent être toujours pénétrées, s'assembleront dans le bas de la halle. —
L'un des Représentants du Peuple annoncera les motifs de cette Fête
solennelle, ' il invitera le peuple à honorer C Auteur de la Nature, . . ^
Le peuple se disposera pour lamarche, les hommes d'un côté, les femmes
de l'autre , sur deux files paralelles : les yicillards et les défenseurs de la
patrie^ qui sont privés de l'usage de l'un de leurs membres , tenant à la
main une couronne de chêne , en tête de la marche : les Représentants
du Peuple , les officiers municipaux et les administrateurs seront aa
milieu du peuple , une musique militaire les précédera. — Au troisième
coup de canon , chacun se mettra ei^ marche avec le silence majestueux
qui convient à cette Fête auguste. Le cortège passera par la rue J.-J.
Rousseau , descendra la rue GrébiUon jusqu'à la place de l'Égalité , où
il sera élevé un arc de triomphe , avec cette inscription : Le Peuple
Français reconnoît tÊtre Suprême et timmortalité de tâme^ et
delà le cortège passant par les rues I>licolas , la Gasserie , la Haute-
Grande- Rue , se rendra entre les deux cours , lieu destiné pour cette
cérémonie , gui va réparer les torts des nouveaux prêtres du crime
et de la royauté. A l'entrée du Gours de la Liberté , on élèvera un mo-
nument où seront réunis tous les attributs de l'athéisme , du fanatisme et
de la royauté , soutenus par ceux de l'ambition , de Fégoîsme , de la
discorde et de l'hypocrisie : sur l'un des côtés de ce monument on lira
ces mots :
SEUL ESPOIR DE L'ÉTRANGER.
Sur l'autre côté : « Les religions des prêtres ressemblent à l'Athéisme,
» elles anéantissent l'Être Suprême , à force de le défigurer. »
Et sur un troisième débris : « le sceptre et l'encensoir ont conspiré
» pour déshonorer le ciel et pour usurper la terre. »
Get affreux monument s'écroulera de toutes parts , il sera embrasé ,
anéanti. La sagesse au front calme et sévère , au regard serein , sera
placée peu loin de ce monument sur lequel elle jeteraun coup d'œil
de mépris , et indiquera cette inscription :
Exécrable aristocratie ,
Expire enfin , vois nos succès \
Hftte-toi donc, foible ennemie ,
De jouir de tous tes forfaits \
^. 329 —
Tes pas ont creusé des abtmes
Et des tombeaux pour les tyrans ,
Tes satellites expirants
Nous yengent déjk de tes crimes.
Sur sa base ces mots seront grarés en caractères ineffaçables, comme
ils le sont dans nos cœurs x
E/le sera toujours le mobile de toutes nos actions.
A Pextrémité du cours , auprès de l'escalier , il sera élevé une Mon-
tagne majestueuse surmontée de l'arbre de la Liberté; tel doit être
t autel consacré à l'Etre Suprême, A son sommet , sur une bande,
on placera ces mots : A L'ÊTRE SUPRÊME. Au milieu de la Montagne
chacun remarquera l'inscription suivante , qui contient des vérités qui
font la base de notre gouvernement et dont toutes nos âmes sont
pénétrées :
L'amour de U patrie et la fraternité
Sont les uniques loix qu'aux peuples de la terre
Le même Dieu qui nous éclaire
Impose k notre liberté ;
Il répand ses bienfaits sur toute là nature
Et les mortels avec une ame pure,
Suppliants ou muets sur l'objet do leurs vœux ,
Égaux devant la loi , sont égaux k ses yeux.
Au pied de la Montagne , près d'un ruisseau lympide , s'élèvera un
monument simple \ ce sera la demeure du laboureur et de l'ouvrier.
Les instruments du labourage et des différents métiers utiles k la
Société en orneront les environs. Sous ce toît champêtre et rustique
sera une inscription ainsi conçue :
Fier d'une heureuse indépendance
Au règne de l'égalité ,
On ne connott point l'indigence ,
Chacun a sa propriété :
Par leurs travaux , leur Tigilance ,
Le Laboureur et l'OuTrier ,
— 330 ~
Sont tous les deux dsns l'atelier
Les agents de la Providence.
Les Représentants du Peuple » les autorités constituées , les enfants ,
les Tieillards , les défenseurs de la patrie qui sont infirmes se mettront
sur un des côtés de la Montape ^ les jeunes filles avec leurs mères
se placeront de l'autre côté. On fera des dispositions afin de placer las
musiciens commodément. Au silence respectueux qu'inspire une Fête
si touchante , succéderont les doux accords d'une musique simple et
harmonieuse.... Les enfants entre les mains de leurs pères jureront
une guerre étemelle aux tyrans ^ point de trfeye que les ennemis de la
République ne soient anéantis. Les jeunes filles, en pressant leurs mères,
portant leurs regards vers les cieux , promettront de n'épouser que ceux
qui seront utiles k leur patrie. . . . Une salve terrible d'artillerie , inier-
prête de la vengeance nationale et des sentiments de tous les Ré-
publicains se fera bientôt entendre. . . . Elle annonce que le jour de
gloire est arrivé, . . .
Les enfants, les vieillards , les mèr0s , le peuple entier, plein d'un
enthousiasme sublime , adressera ses voeux k la Divinité \ les jeunes
filles jetteront vers le ciel les 0eurs qu'elles auront apportées ; les
enfants agiteront leurs épées, leurs vieux pères les serreront contre leurs
seins \ les mères , ennorgueillies de leur fécondité , offriront k l'Être
Suprême le plus jeune de leur fils ^ comme son plus bel ouvrage , et
k la Patrie conuue son plus doux espoir.
Un chant mâle et guerrier succédera au bruit du canon \ tout le
peuple , pénétré d'un même sentiment , adressera k l'Étemel ce vœu
prononcé fortement : la République ou la Mort,
Le Peuple se portera ensuite au temple (place ci-devant Saint-Pierre) ,
Ik , on chantera encore des Hympes analogues k la Fête \ chaque
orateur y déploira les talents qu'il a reçus de l'Être Suprême et dont
il ne doit faire usage que pour l'utilité de ses frères et la prospérité
de la République.
Toute la journée se passera dans la joîe , tous ressentiments , et
toutes haines particulières devront être oubliés , toutes les passions ,
tous les sentiments seront confondus ep une s^ule volonté , celle de
tout sacrifier pour le bopheur d^ U Patrie , si9u# les auspices de l'Être
Suprême.
— 331 —
M^linet ^ dpDné le récit de la fôte du 10 messidor ao H,
poq)inéiiior^i)ire de la victoire réimportée le 29 juin 1793 par
les Nantais , pontre Farmée royaliste , fête à laquelle devais pren-
dre part et Tannée et la population tout entière, en représentant
tous les épisodes de cette glorieuse défense.
A deux heures du matin , un coup de canon rappela Theure
de l'attaque ; pendant que les femmes , et particulièrement les
veuves de combattants se réunissaient, et qu'on les plaçait dans
le cortège, à la tête des sections, la force armée, divisée en
quatre colonnes, se rendait aux points d'attaque , puis, après le
simulacre de guerre , venait se joindre au cortège général , sur
la place des Agriculteurs. Là , « les femmes , placées entre leurs
» pères et leurs époux, manifesteront leur joie en leur donnant
a l'accolade fraternelle et des couronnes de chêne qu'ils n'accep-
» teront pas , parce qu'elles seront déposées dans le temple de
» rËtre suprême ; tout cela au son d'une musique guerrière. »
Une oraison funèbre était prononcée pendant laquelle des jeunes
filles jetaient des fleurs sur les marches de l'obélisque. Après
une station et des discours sur la montagne, du Cours de la
Liberté on se rendait au temple de TÉtre suprême, pour le
remercier des victoires des armées. L'orgue jouait , on chantait
des strophes en chœur , et les femmes déposaient , sur Tautel
de la Liberté, les couronnes refusées par les hommes.
Un témoin de ces fêtes révolutionnaires nous en a conservé
le récit f}dèle , consigné dans un journal qui n'était certaine-
ipent pas destiné à la publicité , et que M. Bonnin , d'Evreux,
a fait imprinaer. Nous lui emprunterons les traits les plus ca-
ractéristiques de ces cérémonies.
Le 18 février 1794 t on célébra , à Evreux , 1^ fête dp l'a-
bpndauce , ^ même temps que l'anniversaire de l^ tpoxi de
(iOuis XVL
La Société popjM^aire sortit de I4 cathédrale perlant les bustes
— 332 —
de Brutus , de Marat et de Lepelletier. L'abondance était re-
présentée par des laboureurs conduisant une charrue à laquelle
pendaient des rubans tricolores ; venaient ensuite des semeurs ,
batteurs , vanneurs , portant des instruments aratoires.
Ensuite marchait le bourreau portant un portrait de Louis XVI,
suivi de la déesse de la Liberté. Arrivé sur la place , le bour-
reau coupa avec un couteau la tète du portrait de Louis XVI ,
la montra aux spectateurs, et la mit ensuite dans un corbillon,
le tout avec accompagnement d*airs patriotiques.
La fête de la délivrance des nègres présenta un véritable
noir, entouré de sa famille, qui se débattait, enchaîné, sur un
charriot , aux pieds de la déesse de la Liberté. La garde natio-
nale , un canon , des laboureurs , une charrue , formaient le
cortège , terminé par des hommes qui traînaient sur le pavé
deux saints arrachés à une église et attachés avec des cordes.
Arrivée sur la place de la Fédération , la liberté détacha le
nègre , on brisa les deux saints , on dansa , on dîna , et tout
rentra dans la cathédrale.
Le 15 juillet 1794 , on exécuta un prêtre , conseiller au par-
lement de Rennes, qui était resté en France, après avoir refusé
de prêter le serment , et le lendemain on célébra la fête de la
prise de la Bastille au milieu de la fusillade , des coups de canon
et de la musique.
Pour la fête des époux , la municipalité avait fait porter des
billets d'invitation à des anciens mariés et à de jeunes époux.
Dans la cour du château, on avait fait dresser une espèce d'au-
tel , sur lequel on avait placé un tonneau défoncé et garni de
linge blanc tout autour , avec des guirlandes de feuillage ; et ,
dans le tonneau , il y avait un &isceau de branches de verdure
au milieu duquel s'élevait un drapeau. Un discours, prononcé par
un imprimeur , contre les célibataires , fit murmurer les uns ,
— 333 —
rire les autres , - et valut à Torateur trois coups d'épée dans
un duel.
Une de ces fêtes départementales eut un caractère de tristesse
tout particulier'. La ville de Bédouin , du district de Carpentras,
avait été brûlée par ordre du conventionnel Maignet , une partie
de ses habitants guillotinés , le reste proscrit , dépouillé de
ses propriétés , pour avoir laissé abattre Tarbre de la Liberté
m
dans la nuit du 14 au 15 floréal an IL
Après le 9 thermidor , la Convention chercha à- indemniser
les victimes survivantes de ce crime infernal Jean Debry fut
chargé de les réintégrer dans leurs habitations et dans leurs
droits. Il procéda , le 15 floréal an III , à Tinstallation de la mu-
nicipalité créée par lui , en présence des autorités du départe-
ment et d*un grand concours d'habitants des districts environ-
nants. Le cortège, formé dans la commune de Grillon, fut reçu
«^ la limite de celle de Bédouin , par ses officiers municipaux ,
des cyprès à la main , et des torrents de larmes remplacèrent
les discours préparés. A la prière de Jean Debry , des branches
d'olivier remplacèrent les cyprès. Un char , attelé de quatre
bœufs , orné de verdure et de fleurs champêtres , le reçut avec
un de ses collègues , en mission comme lui , et Ton fit placer
à leurs côtés , vêtus de blanc , les enfants de ceux qui avaient
arrosé de leur sang les ruines fumantes de leur patrie. — Un
jeune chêne , porté par de vigourelix cultivateurs ^ précède le
char ; un moment la joie éclate pendant la marche , mais elle
se change bientôt en une morne stupeur, et c'est avec un silence
religieux que le cortège traverse un monceau de cendres et de
ruines ; sur la place où avaient péri les victimes de Maignet ,
avait été dressé Tautel de la Patrie ; à la place de la guillotine ,
était planté le chêne ; sur deux amphithéâtres formés en gazon ,
sous des dais de verdure, s'asseoient les représentants, les auto-
rités ; et au milieu d'une foule immense on distingue , groupés
23
â
— 334 —
auprès de l'autel de ia .Patrie , les reste» ^e Ja population de
Bédouin. Des inscriptions , le cbant dés hymnes , des discours ,
la plantation déjeunes oliviers, emblèmes de la p^il, que la
». • •
Convention rend à la commune , terminent la fête.
La Constitution de Tan III dit qu'iPy aurait des . fêtes natio-
nales pour entretenir ia fraternité entre les citoyens , et les atta-
cher à la Patrie et aux lois (301). Là loi du 3 brumaire , rela-«
tive à l'instruction publique , en institua sept. On célébrait, en
outre , les anniversaires du H juillet , du 10- août et do 21
janvier. •* ,
Le Gouvernement donnait chaque ann^e un programme de
ces fêtes, et recommandait' de mettre surtout de Téclat dans
celle du 1" vendémiaire. Par une circulaire du 27 ventôse
an V , le ministre de l'intérieur , Bénezech , laissa aux Admi-
nistrations municipales le soin d'arrêter le programme de ces
fêtes , en consultant les localités ; les usagée .et les goûts de
leurs administrés , sans sacrifier pourtant à leurs préjugés , et à
la charge d'en rendre compte aux Administrations départemen-
tales ; il indiquait comme élément principal les exercices et les
jeux efxécutés par les habitants , et dans le théâtre ou dans le
temple des réunions où paraîtraient la jeunesse pour- recevoir
des récompenses , et ses instituteurs pour proiionc^r des dis-
cours sur les sciences, les arts , la morale, et toutes les vertus
sociales, la mlisique , les chants et les hymnes patriotiques ; la
distribution de récompenses aux inventions et découvertes utiles.
— Il engageait les communes à se construire chacune un cirque,
dont'la jetftiesse, les femmes, les vieillards , apporteraient les
matériaux , du gazon ; cirques où se feraient lés courses à pied ,
h cheval, sur des chars, les luttes, dont les prix seraient donnés
par les citoyens opulents , ou formés par line légère rétribu-
tion, que Ton exigerait de chacun des concurrents , ou dont
les récompenses purement ' honorifiques , suffiraient aux vain-
— 335 —
I
* . - -
^ quenrs,' qui'&'assoieraieiU, par exemple, ati milieu des magis-
Irats ,« dans les places ^i^éservée^^au speetaclelppur ies autorités
constituées. Ceux qui ^auraient remporté les prix de .poésie et
d'éloquenc<$ ,'r'epéterarebt à leurs cobçitdyens asseifïblés lés vers
ou WdiscoUrs qui.Ieqr auraient mérité la couronne.
Jl voulait, coi^Vmè on Ta voulu de' nos jours*, des représen-
'fations gratuites «dans^- les théâtres, .-t— Il 'voulait encore créer,
dans, le^ comniiines ,'. des fonctions de ctioregeé , faire concourir
la jeunesse- à l'éclat des'.fôte3 par ses' talents dans fa musique',
la danse ^ et tous les arts agréables. Des places d*honiteirr de-
'. valent être réservées au^ défenseurs de la patrie blessés, aux
vieilliras dea deux ^exes. '* . ■ .
Là' loi recomniandait les banquçt^ fraternels^ ,l«e ministre .les
' croyait dan^ereu^ a dans les moments oi!i Jes partis n'avaient
» pofnt encot*e sacrifié à' la concorde et juré d'oublier le passé, a
Enfin', il répondait à la demande d'un grand nombre d'Admi-
nistrations., qu'aucune toi ne les-autoriâait à forcer les citoyens-
.à suspendre leurs travaux pendant les féteâ nationales , .puisque
les fêtes déeâd^resn'itaient bas instituées. '
Le Hinislre de Tintérieur donnait aux Administrations de dé-
partemçnt , le 26 thermidor an Y,, l'instruction suivante sur
.l'âi'rête dû directoire exécutif dti 20 prairial dé Tan IV, qui dé-
termine la'matiière dont la fête de l'agriculture devait être cé-
lébrée le 10 messidor de chaque anpé^ ' .
0 Cette institution , digne d'un grand peuple , a pour but la
• • • _ »
»* prospérité" publiquQ; elle tend à maintenir la simplicité et la
• . . *. • - ^ • *
» pureté des mœurs ; elle répare la longue ingratitude de Tan-
»' cien Gouvernement' envers Tes nourriciers du monde: elle rend
I) enfin au» coltivateurs , par les bonheurs qu^ellé leur accorde ,
a la conisidération qui.estduô à leur état, ^ leur probité et h
» Tutilité de leurs* travaux.
ji) L'art. 6 9é Tarfétè du Directoire veut que chaque Admi-
— 336 -
D nistration municipale désigne celui des laboureurs dont Tin-
» telligence, la bonne conduite et l'activité auront mérité d'être
» proposés pour exemple , et que son nom soit proclamé à
» haute voix. Cette proclamation est sans doute bien propre à
» le faire connaître dans son canton , et à lui concilier l'estime
» des habitants de sa commune et des communes environ-
0 nantes ; mais suffit-elle pour récomjpenser dignement ses vertus,
» et pour en répandre l'émulation dans toute la République ?
i> Ne convient-il pas que le Gouvernement connaisse ceux
o qui ont mérité les suffrages de leurs concitoyens. Dans ce
9 nombre , n'en est- il pas que l'éminence de leurs bonnes qua-
i> lités , leur désintéressement , leur bienfaisance , leur esprit
n patriotique et les succès de leur culture , ont distingué de
0 tous les autres ? Et le Ministre chargé de la surveillance de
» l'Agriculture , ne leur doit-il pas au moins un tribut spécial
» d'éloges, au nom de la patrie embellie par leurs vertus, et
» fertilisée par leurs sueurs ? »
Et le Ministre demandait les noms des cultivateurs qui
paraissaient devoir être distingués de leurs émules.
Pour les fêtes commémoratives.du 14 juillet, du 10 août, des
9 et 10 thermidor , l.e Ministre Letourneux ne voulut pas en-
voyer aux départements un programme uniforme : il laissa
aux Administrations locales le choix des moyens les plus propres
à attirer et fixer l'attention de leurs concitoyens sur. ces solen*
nités. — Cependant il mdiqua « qu'il serait utile de retracer
« aux yeux du peuple assemblé , les tableaux des innombrables
» abus dont il fut longtemps la victime. A la fête du 14
D juillet, ou le fera rétrograder en idées Vers le temps où la
0 volonté d'un seul «était la loi suprême , ou des castes pri-
« vilégiées se partageaient les biens, les emplois, les honneurs.
» Il sentira mieux le bonheur de vivre sous un régime où
>} chaque citoyen a droit à toutes les places , en raison de ses
— 337 —
0 talents et de ses vertus. A la fête du iO août , on lui niontn^ra
i> l'ineptie sur le trône, les vices assis à ses côtés. II ne, pourra
» concevoir comment un homme qui sent sa dignité, peut con-^
0 sentir à se soumettre à tout autre mattre que la loi. Aux fêtes
» des 9 et 10 thermidor, on signalera ces hypocrites patriotes
» qui enchaînaient les Français, en ne leur parlant que de leurs
» droits. Hais il ne sera pas aussi nécessaire do peindre de noires
0 couleurs , une époque encore si récente. 11 ne Caut pas ra«
» nimer des ressentiments trop amers , réveiller des passions à
» peine assoupies. »
Le Ministre se félicitait d'avoir pu ranimer le zèle des Admi-
nistrations, pour les fêtes morafej « il espérait le même résultat
pour les fêtes Commémoratives , malgré les obstacles qu'elles
devaient rencontrer, parce que les événements qu'elles rap-
pelaient avaient tour à tour frappé les partis ennemis de la
République.
Voici, du reste, dans son entier, celte circulaire d'un Mi-
nistrc qui , pendant longtemps avait pris une part active à TAd-
ministration du département de la Loire-Inférieure , comme
procureur général syiniic.
Liberté. — Égalité.
Paris ^ ie \^' Messidor^ an ^ de la République
française ^ une et indivisible.
Le Ministre de Flntérieur ,
Aux Administrations centrales des Départemenis. .
CSiTOTBNs Adrainistratéars , les peuples libres et éclairés ont toujours
consacré par* dés fêtes les principaux événements de leur histoire , et
surtout rheureuse époque de. leur aCTranobissemcnt \ car pour jouir do
la liberté , il a falbi toujours la conquérir. Les Athéniens célébraient
Tanniversaire du jour oii Hermodius et Aristogiion les délivrèrent de
— 338 —
leurs tyrans \ les Bomains Tàtoiaversaire du jour oii Tarq^uin s'eqfuit de*
Rome , et eclui de la yictoire complète .qu'ils remportèrent sur ce roi el .-
les prinees qu'il avait associés à sa cause.
- Nos fêtes commémorattves ont li-peû-près le même objet ; elles
ont été aussi . instituées .pour rappeler des triompbtos sur la-- tyrannie.
La fête du 14 juiliet splènnise.la première girande époque 'de la
révolution \ celle du i^.août là chute, d'un troue dont les abus avaient
• ■ ^ ' • • • •
rongé la base, et qu'osait .occuper un roi parjure^ «eHe des ^ et 10
ihermidor ^ la chute encore d'un ^ône qu'un tyran insensé avait jecons-
truit sur les mines de l'autre et qu'il cimentait du sang de ses con-
citoyens. * •
Si le législateur eût ainsi soleunisé l'anniversaire ' de chacun d^g
grands événements de la Révolution \ de chacune de ces mémorable^
victoires dont l'Europe, dont le monde a retenti,. housaurïons trop
de fêtes; le calendrier du peuple le plq3 religieux n'en conUendrait
pas un aussi grand nombre ^[ue celui des Français. Jl a donc fallu
se borner à consacrer seulement quelques-unes ^esprinci)[>ales« époques;
mais l'histoii^e. est là qui consigne les autres dans ses page» indestruc-
tibles, qui les burine, sur ses tables d'airain, qui les .consacre par ses mo-
numents de marbre;
J'avais d'abord eu l'intention de- rédiger un programme 'particulief
pour chacune des trois fêtes' commémorative^ qui vont se succéder si
rapidement ; nonds ensuite j'ai pensé qu'il valait mieux laisser \ chaque
Administration de canton le soin* de faire elle-même (soils. la surveil-^
lance <& l'Administration qui lui est supérieure cla^ns fa hiérarchie cons-
titutionnelle) le projet des cérëuionies >t jei^i qui doivent s'exécuter
dans ces fêtc^s. Les membres- des Administrations locales doivent mieux
connaître etemplotront sûrement les moyens les plus propren.kuttifer
et fixer l'attention de.leurs conâtoy^ns sur ces solennités , \ graver dans,
leurs ftmes des vérités utiles , k leur inspirer icet oi^eil national, source .
pure et féconde des acUons magnanimes.. Ici des oér^onies allégori-
quès rappelleront le but politique de 1» fête^ 1& des évolutions et jeux
nùlitaires rétractent l^événemeùt qu'elle doit éterniser. Mai« par-tout, et
dans les cérémonies et dans les discours,' on s'appliquera k faire aimer la .
Constitution et les lois. ' .// - . • : '
Les hommes- oublient trop prompteipent les maux padsés» 'H sera
donc utile de retracer aux yeux' du peuple assemblé les tableaut des-
innombrables abtas dont il fht long-tems la victime. A la fête du 14
— 339 —
juillet on le fera rétrograder en idée vers ces temps pu la volonté d'uu
seul était la loi suprême, où dès castes privilégiées se partageaient les
biens , les emplois , les honneurs. Il sentira mieux le bonheur de vivre
80U8*un régime où chaque citoyen a droit à toutes les places en raison
de ses talents et 4« ses vertus. A la fête- du 10 août on lui montrera
rineptle sur le trOnr»- les viôes assis k se» côtés. Il ne pourra coneevoir
comment un hoiiime qui sent sa dignité y peut consentir \ se soumettre
k t»ut. autre maître que la loi. Aux fêtes des 9 et 10 thefmidor
on signalera ces hypocrites patriotes qui enchaînaient les Français en
ne leur parlant que de leurs droits.^ Mais il ne sera pas aussi néces-
saire* de peindre de noires couleurs «ne époque eneorcsi récente. Il ne
, faut pas réveiller. des ressttntiiaens trop amers., jréveiller des passions
k peine assoupies ; il suffira de prouver an peuple combien il lui
importe , . s'il . veut jouir v^ritablemeni des bienfaits de la liberté , de
UiB choisir que des magistrats -éclairés^ sages et vef tueux , républicains
par goût , par principes , qui n'aient ni ce froid modérantisme dont
savent si bien' profiter let- ennemis de la chose pnbliqne, ni cette
exagération dangereiisû qui sert poni-êltre encore miei|X ieurs perftdes
projets. • • . ...
Mes circnlaires • relatives k no3 fêtes * mgrates^.. ont ranimé le zèle
des Administrations, et j'ai vu. avec .le plus grand intérêt que dans
la maj^eure partie deà départcmcns ces fêtes -avaient 'été célébrées beau-
.coup' plus dignement que dans les années précédente^. Je n'attends
pas moins de succès de 6ette Jettre, pac laqu^le-jo recommande la
célébration de nos fêtes c&ihmémorgiives. Elles trouveroni plus
d'obstacles ii s'établir, parce que les événemens qu'elles rappellent
ont. presque toujours frappé l'un 'ou Vautre do ces partis qui tentent
quelquefois encore d0 troubler la République. Mais, citoyens' adminis-
trateurs-, vous saurez projav-er que le GouvècAeinent est -désormais assez
fort pour n'avoir plus rien k craindre des factieux de tout nom , de
toutes couleurs ; que *son iiïtéhtion bien arrêtée est de les comprimer
tons également ;. enfin qu'il a. tons lés moyens de fairn respecter et exé-
cuter les îois. . , ' ' . * . • • ' '
' Sahit et Fraternité.
— 340 —
Pour la fête de rAgriculture , le Ministre, après avoir fait
réloge de cet art , proclamé le premier de tous , ajoute :
(( La fête instituée pour célébrer le premier des arts , offre
» aux magistrats une occasion favorable de. prouver que le
» Gouvernement est dans- l'intention constante de Fhonorer et
0 de Tencpurager. C*est dans cette solennité que les instru^
9 ments bienfaiteurs de' l'agriculture doivent être couverts de
» fleurs et offerts à la vénération publique.
» Vous rappellerez surtout aux Administrations de canton ,
i> qu'elles doivent récompenser par tous les moyens qui sont à leur
» disposition (soit par des honneurs publics , soit par le don
» de quelques médailles , de quelques instruments aratoires , de
» quelques animaux utiles au labourage), l'agriculteur qui, par
» des travaux assidus , aura appelé la fertilité sur un sol aride ,
» ou qui aura naturalisé quelque arbre , quelque plante exo-
D tique , ou qui , ayant eu le courage d'abandonner les vieilles
0 routines , aura essayé , découvert quelque méthode de culture
D plus facile et plus productive.
D Si les Administrations secondaires ont ' l'honorable emploi
j» de récompenser les individus , ti'est aux Administrations cen-
» traies qui , dans les chefs-lieux de départements , doivent pré-
» sider la fête , qu'il appartient en outre de distinguer , de
» nommer avec éloge devant le peuple assemblé, les cantons qui
• sont le mietil cultivés , où les clôtures sont le mieux entre-
» tenues , où l'on trouve le moins de jachères , où les chemins
» de communication sont le plus, soigneusement réparés, où
i> l'on remarque plus de goût dans la forme des maisons , et
» plus de propreté dans leur intérieur, etc. Nul douté que là aussi
» la République ne soit chérie, et ses lois ponctuellement
j» exécutées. Quand un pays prospère , c'est que bs habitants
n y sont actiis et industrieux, qu'ils y remplissent exactement
— 34t —
u tous leurs devoirs , ou , ce qui est la même chose , sont de
» vrais républicains. x>
Pour la fête de la Reconnaissance , il écrivait :
(V La vertu dont cette fête porte le nom est au rang des prc-
» miers devoirs , pour quiconque a dans son ktne le sentiment
D de la justice.
o Honorons , dans la fête de la Reconnaissance , les philo-
i> sophes anciens et modernes qui , malgré les persécutions de
» la tyrannie et les calomnies de Tignorance , ont osé signaler
» les superstitions , les erreurs tant religieuses que politiques ,
)> et qui ont consacré leur vie entière à la recherche de la
D vérité et à l'instruction de leurs semblables; honorons tous les
» fondateurs de la République , et surtout ceux qui , dans les
» derniers temps , sont parvenus à établir au milieu des plus
» violents orages soulevés par nos ennemis, un Gouvernement ré-
» gulier, fort, et qui déjà dirige avec tant de succès la nation
j» vers ses brillantes destinées ; honorons les représentants
» vertueux qui ont toujours émis, à la tribune du Sénat , .des
9 opinions utiles au peuple : honorons les magistrats qui sortent
» purs des fonctions publiques ; honorons enfin l'homme scn-
j> sible et courageux qui a exposé ses jours pour conserver un
» citoyen à la Patrie.
» Mais comment trouver une occasion plus favorable de
» donner aux armées triomphantes , de nouveaux témoignages
D de l'admiration qu'elles inspirent ! Si nos braves défenseurs
0 sont encore occupés à punir, pour dernier exploit, l'orgueil
» du tyran des mers, nous pouvons', en attendant leur retour,
» payer notre tribut' d'estime à leurs vieux et respectables
» parents.
D C'est ainsi que nous saurons prouver , citoyens administra-
0 leurs , à certains détracteurs de notre Gouvernement , que la
» reconnaissance est aussi uhe vertu des Républiques. i>
— 342 -
Toutes les fêtes chrétietines , y compris celle du dimanche ,
furent supprimées par la ioi du 4 frimaire an II, qui institua
le nouveau calendrier : « L'ère des Françî^is compte de la fon-
j» dation delà République ., qui aeulfeule 22 septembre 1792
» do l'ère vulgaire , jour où le soleil s'est Ipvé à l|équinoxe vrai
o d'automne ,. on entrant dans le signe de* la. balance, à d h.
» i8 m. 30*^ du matin , pour l'observatoire de Paris (art. i«^).
» — L'^re vulgaire est abolie pour Tes usages civils (art. 2). n
C'était une nouvelle révolution entée sur la première ; lart.
6 rapportait le décret qui faisait commencer la première année
républicaine,, au 1" janvier 17S3 , — on repqrtait de la
deui^i^me. année à la première , tous les actes datés de Tan se-
cond , pas3é$ du l'^janvier. au 21 septembre, — les semaines
allongées , devenaient des décades , les jours étaient privés de
leurs noms classiques , et étiquetés de numéros latins , — les
mois enchevêtrés dans les anciens , s'appelaient vendémiaire ,
nivôse, germinal, messidor, etc. ; le tout était terminé par les san-
culplides , nom.» il faut en convenir, peu.en harmonie avec les
Classiques souvenirs de fibme et. d'Athènes , — la franciade ,
période de quatre ans , devait rappeler l'établissement de la
République, accompli après quatre ans de révolution» et se
terminer par un jour intercalarre consacré à la fête de la
Révolufion.
L'art. 15 prescrit aux professeurs, aux instituteurs et institu-
trices, aux pères et aux mères de famille , et h tous ceux qui
dirigent l'éducation des eï)fants, de leur expliquer le nouveau
calendrier, conformément i l'instructjon- annexée à la loi.
.Cette instruction est précédée dç considérations empreintes
de l'exagératbo du temps.' . -
a Chaque jour , deptii3 cinq ans de- Révolution , la nation
9. française s'épure de* toutes qui la souille ou l'entrave d^ns
» sa marcjiet qui doit être ^ùssi majestueuse que rapide. Les
— 343 —
' » arts et' Chistoirc^ pour qui le temps e^ un élémeut néces-
)>. ^ire , dejnandait aussi une nouvelle mesure (Je la dorée , dé-
» •
h gagée, de toutes les erreurs que la çfédulUé et une routine
» superstitieuse ont transmis des siècles d'ignorance jusqu'à
». nous; n - - . - .
r/est ce grand progrès que le comité d'instruction pul^liquô
croyait réajis'er en remplaçant les noms des fondateurs et des
martyrs de la religion chrétienne , par ]^i mots : panais , po^
tirons, colchiq^ue, âne, pressoir , tomate , rubergine, oi^,.dm- .
don , dentelaire , ,macjonc , ajonc , grillon , traînasse, ^aroâdoùvier,
»
pocblearja, ci^uë, champignon, carpe, l'ail ^ la loutre, lyco-r
perde. . . .
. Le Directoire prit, le 14 germinal, un arrêté pour prescrire
J'observafion .exclusive du calendrier républicain ^ans toute Té-
tcijdue dq la République. Il chercha à y prévoir tous les cs^s et
à y indiquer toutes les mesures répressives de la transgression
des lois sur cet objet. Hais, dans la Crainte. que queJq[t]es cir-
constances, lui eussent échappé, il fit demander aux adixiinis-
trations centrales tous les renseignements ()ui pourraient te
mettre -à même de compléter la réforine' qu'il s'était propo-
séCt La. circulaire de Letourneux, relative .à cet objet, di-
sait :
c( Il n'est ^as un administrateur bien inteutionoé, qui ne
I) s^)té éombîen l'esprit républicain doit trouver d'accroissement
» dans lô destruction des usages du royalisme, et des routines
» théocratiques ; il n'est pas un homme .(l'^in sens droit qui ne
0 convienne- que ce Serait le comble 4u ridicule çt deM'inco-
» bérence }Jes idées , qu'un peuple dont la Constitution pro-
» tëgoJeHbre exercfice intérieur de tous Iça cultes, n^ais n'en
;> .reçou^naît aucun, conservât religieusement le formulaire d'Un de
» <îes cultes. pour règle de son travail ou de âon repos, de* ses
» *devoirs;pu de ses plaisirs. ». . . ; •.
- 344 —
Dans ane aulre instruction , Letourneux recommande aux
administrations centrales de veiller à l'observation du décadi.
Après une longue apologie du calendrier républicain ; il pres-
crit de ne permettre, le décadi, aucun étalage dans les rues,
de fermer les lieux destinés aux changes et affaires commer-
ciales, de suspendre tous les travaux qui se font aux frais du
Gouvernement , de faire vaquer les tribunnux , fermer les ad-
ministrations publiques, les écoles, ouvrir les théâtres. (f9
frimaire an VI.)
Le Ministre de la police générale recommandait aux admi-
nistrateurs de veiller à ce que les écoliers n'eussent de congés
que les quintidi et les décadi; à ce qu1l ne se ftt pas de vente
à l'encan le décadi, à ce que les boutiques, dont la loi du 17
thermidor an VI permettait l'ouverture le décadi, ne fussent pas
fermées le dimanche; à ce qu'il ne fût fait aucun travail le dé-
cadi , même dans les ateliers, magasins ou granges fermés, ni la-
bour , ni repiquage de colza.
Mais ni les lois, ni les circulaires, ni les rigueurs des tribunaux,
ne purent faire accepter le calendrier républicain dans les usages
de la vie ordinaire; il ne fut bientôt plus employé que par les
administrations.
Le Gouvernement avait à lutter contre les habitudes, contre
les sentim)snts religieux surtout, pour maintenir le calendrier
révolutionnaire contre l'ancien calendrier. La décade ne pou-
vait remplacer la semaine, et le dimanche, en dehors du- monde
officiel; était mijsux observé que le décadi.
Devenu pour la seconde fois Ministre de l'intérieur , à la fin de
l'an VI , François de Neufchâteau écrivait aux administrations
centrales , le 2Ô fructidor an VI :
or Citoyens administrateurs, en conquérant la liberté, le peuple
a recouvré ses droits: une Constitution sage lui en garantit
l'exercice; mais il n'en jouira pleinement, il ne goûtera véri-
— 345 —
tablëment les douceurs de sa régénération , que lorsqu'il con-
natlra les lois bienfaisantes qui le régissent, et que les institutions
républicaines auront achevé de former les nœuds de la fraternité
qui doit unir tous les Français.
i> Il est encore des cantons, surtout dans les campagnes, où le
peuple , trompé par les suppôts du despotisme et ceux du sa-
cerdoce , ne s*est pas détaché de ses anciennes habitudes , et se
nourrit encore de ses vieux préjugés. Des magistrats pervers, loin
de chercher à l'éclairer , n'ont pas rougi souvent de le nourrir
dans ses erreurs. Un pareil scandale ne pouvait subsister plus
longtemps. Le Corps législatif a reconnu la cause du mal ; il
s'est empressé d'y apporter un remède : il a voulu fonder la mo-
rale publique , et répandre l'instruction. Tel est l'objet de deux
lois qu'il a rendues le 17 thermidor dernier et le 13 du pré-
sent m'ois. .
» La première concerne les mesures pour coordonner les jours
de repos avec le calendrier républicain : cette juste et sage di-
vision du temps laisse à tous les genres de travaux assez de lati-
tude pour concilier les intérêts de tous les individus. Mais , en
déterminant les jours de repos , le Législateur ne les a pas con-
cédés à l'oisiveté : l'oisiveté ne délasse point , elle engourdit
l'ftme et le corps.
» Le fanatisme avait multiplié sans fin les jours de la paresse. La
liberté a d'autres vues : c'est au sein des pfaisirs que la vertu
procure parmi les affections douces et les sensations morales ;
c'est là que l'âme se retrempe , qu'elle recouvre sa vigueur ,
qu'elle reprend son énergie , et que , par les jouissances qu!eUe
goûte , elle conununique aux facultés physiques le délassement
véritable qui les ranime.
1) La célébration de nos fêtes nationales devait appartenir à ces
jours de repos. La loi du 13 fructidor a donc consacré à ces fêtes
l'emploi des décadis , et nos représentants ont mis en action
— 346 —
m
m
unë'grande pensée philosophique , en découvrant ainsi ta source,
du repos pour les républicains dans l'heuneuse agitation de la.
fêté des lois ,. dès sentiments et des vertus.
» Pour remplir cette belle idée, la loi du 13 fructidor ordonne
aux Administrations municipales de se rendre en costume,' les
jours de décadi , au lieu destiné à la réunion des citoyensf pour
y donner lecture des lois, des actes de Fautorité , du' bulletin
des affaires générales de la république , et pour y célébrer les
.mariages ; ' elle ordonne aux instituteurs , aux institutrices d e-
coles , soit publiques ,* soit particulières , d'y conduire leurs
élèves; enfin, elle charge le Directoire exécutif d'établir , dans
chaque chef-lieu de canton , des jeux et exercices gymniques
le jour de la réunion décadaire. ' ' *
o Ainsi, les citoyens s'instruiront de leurs devqirs ,' la jeu-
nesse , sous les yeux des magistrats , premiers survejlfants de
son éducation , sous les yeux de vieillards vénérables » ,se for^
mera par de 'sages préceptes et l'exemple des vertus républî*
caines ; ainsi la 'solennité de l'acte du mariage resserrera plus
étroitement les nœ.uds des époux ; ainsi, enfin, des amusements
utilescouronneiroat ces assemblées , et les rendront plus chères
à tous^ les citoyens.
, 0 Mftgistrats du peuple , les deux lois que je vous rappejlc
v^ous. tracent vos obligations ; vous vous empresserez , j'en suis
sûr; de les remplie avec exactitude.
B Quel est,, en effet, celui d'entre vous qui né s'enorgueillirait
pas de concourir à consolider une institution dont le but est de
cendfe ses concitoyens plus dignes de la liberté, et phisheu-
reux par elle! " " *
n Quelque^ observations m'ont paru cependant nécessaires
pour leur exécution. Je vais vous confier mes premières idées
sur un sujet si important.
- 247 —
n li convient que Tappareil des- lieux de réunions décadaires
soit simple, mais imposant, et annonce leur destination.
» Un autel de la Patrie doit y êfre élevé. . * .
a L'enceinte doii être décorée d'em'blémes piviques.
. i) La déclaration des droits et «des devoir» du Citoyen doit y
être placée de manière que les^ssistaQts puissent la lire facile-
ment. . -• . -. - '
» Les ci-devant églises ne sont pas.toutes disposées d^tine ma-
nière assez commode pour l^objet .des réunions dont je vous en-
tretiens ; il faut' y faire les changements nécessaires pour que
l'assemblée puisse voir et entendre : qu'une enceinte particu-
lière soit destinée aux magistrats,- el d«s. places d'honneur aux
vieillards , aux défenseurs de la Patrie blessés dans les combats :
pour (es lecteurs une tribune , pour les nrMisiciens un orchestre
ou des orgues , suivant la possibilité y etc.
» Un de vos premiers soins doit donc être de faire disposer
les temples décadaires sur le pfan «que je vous indique-, au-
tant que les localités le permettront ; d'en faire établir dans
les chefs-lieux de canton et dans iea .communes représentées
par des Administrations municipales particulières , où il. n'en
existe pas. ' . ^
d Je recommande aux adnïinistratiohs centrales de prendre
à cet égard tous les renseignements et toutes les mesurés né;
cessaires pour remplir cet objet , et de- iri'idformer de l'état
actuel des choses dans leurs arrondissements respectifs.
» Il serait convenable d'orner les Temples décadaires de
bustes des hommes célèbres , de tableaux et d'emblèmes f èla-> *
i\k à la liberté. J'espère engager les artistes à nniIlSplier ces
sujets , de manière que les campagnes puissent jouir , au moins
par de belles gravures, de l'uliie. plaisir d'adm^irer leur^ chefs-
d'œuvre.
» Mais ces décoratiotfs intérieures ne * suffisent pas. Les. as-
~ 348 —
semblées décadaires n'auront pas la majesté qui inspire le respect,
si Ton n'y voit régner le estime , l'ordre et la décence. Que les
citoyens se pénètrent du saint amour de la patrie; qu'ils se
ressouviennent qu'ils sont dans le Temple des lois, en présence
de leurs organes , et qu'ils servent d'exemple aux enfants placés
sous leurs yeux.
to II faut qu'il y ait des gens pour faire observer la police
et prévenir les troubles : tout doit être prévu, afin que l'assemblée
se passe régulièrement, que le public s'y intéresse et qu'il se
respecte lui-même.
Et vous, présidents des cantons, investis par la loi d'un ca-
ractère auguste , qu elle vous donne , en ce moment, des fonc-
tions intéressantes! Vous êtes les chefs et les guides de la
grande famille qui vous environne ; c'est vous qui dirigez l'ins-
truction des membres qui la composent; c'est vous qui êtes
chargés de leurs intérêts les plus doux. Est-il un poste plus di-
gne d'ambition % J'aime à le croire, vous justifierez la confiance
flatteuse de vos concitoyens , par votre assiduité aux assem-
blées, par votre soin à en préparer la tenue , par votre application
à y maintenir l'ordre, le calme et la décence.
)) Je n'ai pas besoin de vous dire, citoyens administrateurs,
que les assemblées décadaires ne peuvent s'occuper d'aucun au-
tre objet que de ceux pour lesquels elles sont formées; des lectures
civiques, des célébrations de mariages, des chants patriotiques
des exercices et des jeux.
» Les lectures, pour qu'elles soient bien entendues, pour
qu'elle^ soient profitables , doivent être faites distinctement. Les
administrateurs municipaux en sont chargés; ils peuvent cepen-
dant se faire suppléer par les instituteurs et les citoyens les plus
en état de bien lire et prononcer.
a Ce peut être une récompense pour les jeunes gens, d'être
admis, tour à tour, suivant qu'ils l'auront mérité, à l'honneur
— 349 —
de parattre dans la tribune décadaire, pour y réciter en public
des morceaux de morale , des maximes républicaines qu'ils au-
ront apprises par cœur. D'une décade à l'autre, tous les jeunes
élèves se disputeront l'avantage de figurer ainsi sous les yeux du
public et sous les yeux de leUrs parents.
a Les chants, les jeux, seront conduits par des chefs de
chœurs ou cboréges, qui auront disposé et répété d'avance Ce qui
devra être chanté ou exécuré en public.
» Déjà , plusieurs cantons ont donné de l'éclat à ces cérémo-
nies, par les précautions les plus ingénieuses ; qu'on ait partout
le même zèle, on obtiendra partout les mômes résultats.
» Les jeux, les exercices, ne peuvent avoir lieu que dans l'après-
dtnée; mais les autres cérémonies, les lectures, les mariages,
doivent sa faire le matin.
» Quant aux mariages,, il est bien important d^empécher que
rien ne retarde leur célébration , et que les parties ccTUtractantes
ne soient pas renvoyées à un autre décadi, par le défisiut de
temps pour dresser les actes. Cet inconvénient pourrait se pré-
senter dans quelques communes ; il faut le prévenir : le moyen,
c'est d'avertir les citoyens qui veulent se marier, de faire par-
venir la veille du décadi, au président de l'administration muni-
cipale, tous les renseignements et les papiers nécessaires pour
rédiger les actes, conforniément aux modèles annexés à la loi
du 20 septembre 1792-, après toutefois qu'ils auront rempli les
autres formalités prescrites par cette loi.
» II. est un autre objet qui doit fixer votre attention, Lp vœu
delà loi du 13 fructidor ne serait pas rempli, s'il ne restait au-
cune trace des réunions décadaires, il est indispensable que les
secrétaires des administrations municipales rédigent un procès-
verbal de chacune des assemblées et de ce qui s'y seta passé.
Vous ferez ,' citoyens ,. remplir exactement cette formalité: les
commissaires du pouvoir exécutif près des administrations mu-
24
— 3S0 —
nicipales informeront régnlièrement de son exécution tes com-
missaires près des administrations centrales, et ceux-ci m'en
instruiront dans le compte moral qu'iJs doivent me fournir cba-
tjue mois.
» Enfin , les administrations centrales régleront provisoirement
les jeux et exercices gymniques; elles me donneront , par une
lettre particulière, leurs vues sur ceux qu'il convient d'ordonner
dans leur arrondissement, et queles Tocalités comportent.
D Je reconnaîtrai , citoyens adn^inistrateurs , dans votre zèle
à &ire exécuter, ces deux lois, dans votre empressement à
répondre à l'objet de ma lettre , votre sollicitude pour l'éta-
blissement 'des institutions républicaines.. Il me sera bien
agréable de faire distinguer au Directoire executif les Admi-
nistrations qui mériteront , à cet égard , d'être citées pour
modèles;- mais aussi je lui ferai connaître sans ménagement
celles qui Vattireraieht le reptoche de négligence , et qui ne
prendraient pas les mesures nécessaires pour faire célébrer
les fêtes décadaires d'une manière digne du peuple libre.
» Le Directoire exécutif vous fera connaître plus particuliè-
rement les règles à suivre pour la tenue* et la police des
fêtes décadaires. Vous recevrez , à ce. sujet , une instruction
détaillée. J'ai dû , en attendant , vous avertir de l'importance
que - le Gouvernement attache à l'exécution de ces lois , et
des soins qu'il attend de vous pour remplir ^s Intentions. »
9
Le Ministre envoyait aux Administrateurs le canevas des dis-
cours qu'ils auraient à projdohcer dans les diverses cérémonies,
leur recommandant sans cesse de leur donner de l'éclat , avec
le secour» desi)eaux arts , par les chants patriotiques, au moyen
des plantations des arbres de la Liberté.
Dans une circulaire adressée le. 7 'vendémiaire an Vil , aux
professeurs des. école? centrales', le Ministre parldit ainsi des
fêtes décadaires : * ^
— 35i —
«r Les réunions décadaires agrandiront la sphère de votre
» utilité ; car pendant les cérémonies qui doivent remplir ces
» séances , vous pourriez expliquer cette plirtîe du bulletin qui
n contient la notice des découvertes dans les arts , et celle des
D traits de vertu : c'est la seule partie de cette feuille décadaire
» qu'il soit permis de commenter.
» A ces cérémonies , on pourrait faire succéder des leçons
» de physique ou de géographie , des cours d'agriculture ou
» d'autres arts utiles. Ces leçons n'auraient lieu qu'à la levée de
» la séance , et pour les personnes avides de ces sortes tle con-
a naissancel^ : mais il s'en trouverait beaucoup , si vous vouliez
» donner du soin et de Tattrait à ces cours extraordinaires , ne
j» prendre que la fleur des objets de scrence , et saisir ce qui
a> intéresse et attache tous les esprits. Vous pourriez, par
j» exemple , essayer de faire comprendre le système du monde,
» expliquer la diversité des climats , des saisons , des phéno-
I) mènes naturels , etc. , etc. Pour cet effet , il conviendrait
j» d'orneV les Temples décadaires d'une sphère céleste et d'uu
o globe terrestre. Enfin , vous pourriez y donner des notions
» sur la chimie et sur l'histoire naturelle: ces sciences comportent
» des démonstrations et des expériences curieuses et attrayantes.
» Vous feriez figurer dans ces jeux instructifs , les plus avapcés
» des élèves dont vous seriez contents ; et quel bonheur pour
» leurs parent^ , quelle * émulation pour eux , de paraître
» aîAsi en public , et d'être associés aux progrès de Tensei-
n gnement !
» Je n'ai* pas besoin de vous dire que tout ce que j'indique
» Ici devrait être d'abord concerté entré vous et l'administrateur
* * •
» qlii présidé aux réunions.
» Sur les fêtes nationales , je dois vous faire encore une* re-
» mar/jue intéressante. L'embellissement de ces fêtes exige qu!on
» donne des soins à l'éducation physique, trop longtemps né-
- 358 —
» gligée f et (]ue la gymnastique devienne une partie de Tins*
» truction des écoles. Les jeunes gens seuls doivent paraître
j> dans les jeux de la course : il faut les y accoutumer; il faut
i> que chaque élève fortiCe à la fois son corps et son esprit.
n Ainsi donc , vous les mènerez dans le cirque public, où ils
» se construiront eux-mêmes, à portée de Técole, une arène
0 imitée des cirques anciens : là , ils s'exerceront à la course
ji et au saut ; on décernera aux vainqueurs quelques prix ex-
i> trèmement simples , une cocarde , une médaille ,. et surtout
D un bon livre , dont ils seront ensuite obligés de vous rendre
» compte , par un extrait ou analyse , de vive voix et par
i> écrit. Ces vainqueurs dans les jeux privés auront la perspec-
» tive d'être admise la. grande course des fêtes de vendémiaire ;
» ces récréations plairont à la jeunesse, et lui seront utiles, o
En Tan VII, François de Neufebâteau voulut &ire télébrerà
Paris même la fête de l'Agriculture , dans le lieu des séances du
Corps législatif et du Directoire exécutif, en même temps que
dans les départements. Il fit un appel aux administrateurs, pour
embellir celte fête, sur tous les points de la République où
elle aurait lieu, et lui donner plus d'éclat et en obtenir des résul-
tats plus avantageux. Il leur demandait la liste de tous les
cultivateurs récompensés aux fêtes de FAgriculture des années
précédentes , Tétat des nouvelles plantations faites dans leur ar-
rondissement , le nom de leurs administrés qui s'occupaient
avec succès de l'amélioration des races de chevaux et de bêles
à cornes , enfin la plus belle toison fournie par les (iioutons du
département , pour prejodre part à un concours général a et
» ceHe qui sera la plus belle sera portée en triomphe à la £ite ,
D le nom de l'agriculteur qui l'aura fournie , celui de sa com-
0 mune et de son départeqfient, seront proclamés par le Directoire
» exécutif. Ce qui se fera en grand dans la solenuilé du 10
— 353 —
» messidor, chaque Administration centrale pourra le faire dans
I) le chef-lieu où elle réside. »
Mais ce programme ne put être rempli, les Administrations
départementales ne répondirent pas; et, dans une lettre adressée
à l'Administration centrale du département de la Seine , le Mi-
nistr» annonce que le Directoire n*irait pas à la fête de TAgricuI-
ture; il en laisse Tordonnance aux Administrations municipales,
en recommandant ^ toutefois , de porter en triomphe la plus
belle toison.
A la fête de la jeunesse , les magistrats armaient les jeunes
gens parvenus à Tftge de i6 ans; inscrivaient sur les registres
civiques les jeunes gens parvenus à l'âge de 2f ans ; distri-
buaient les récompenses aux élèves qui s étaient distingués dans
«
les écoles ; replantaient les arbres de la liberté qui avaient péri ;
plaçaient les npms des volontaires sur une coloiine d'honneur, et
ceux des réfractaires sur une colonne d'infamîe.
A la fête dès époux , ils devaient distinguer les personnes ma-
riées qui, par quelque action louable, avaient mérité d'être citées
comme exemple , ou qui , déjà chargées de famille , avaient
adopté un orphelin ; les nouveaux mariés étaient invités à la
fête ; on j donnait les places d'honneur aux vieillards accompa-
gnés de leurs enfants et petits-enfants. F^ançois de Neafchftteau
invitait les Administrateurs à placer le buste de J.-J. Rousseau
au milieu d'tin groupe de mères et de jeunes enfants ; à rendre
honneur dans leurs discours aux mères qui nourrissaient , aux
pères qui se faisaient instituteurs de leurs enfants , à visiter , ac-
cortipagnés de la jeunesse , les asiles de la misère , et surtout
ceux des enfants abandonnés.
C'est pour la fête de la souveraineté du peiiple qu'on exigeait
des Administrations le plus grand luxe de mise en scène. Elles
devaient se rendre en cortège au Temple décadaire , c'est ainsi
— 354 —
qu'on appelait les anciennes églises conservéas pour les fêtes du
décadi ^ substituées à celles des dimanches. Des inscriptions ,
des bannières , les tables de la loi étaient portées par des ci-*
toyens d^élite* Les temples 'devaient être ornés avec tout le luxe
que permettaient les ressources locales. Un détachement de
gardes nationales et. des groupes de. citoyens, placés au devant des
portes du temple , s'avançaient , rendaient les honneurs aii cor-
tège à son apparition et s'écartaient devant lui. Au fond ou au
centre du temple , devait être placée la statue de la souverai-
neté du peuple , portant sur sa tête l'attribut de rîmnfiortalité , et
tenant dans ses mains un cercle et le sceptre antique ; elle était
debout. Devant, était assise la statue du peuple , Celle d'un ado-
lescent , couronné de chêne et de laurier , tenant d'une . main
des épis, de l'autre un niveau. La base qui supportait ces
deux statues était ornée, de télés d'éléphants , symbole, à^' la
força,
• • •
* a A leurs pieds sera enchaîné le monstre du despotisme
0 armé d'un poignard brisé, et s'efforçant de ressaisir des rou-
o leauxépars, intitulés Capitulaires , Décrctales , Maximes du
» droit royal , pamphlets de Burke. Un dçs personnages des
j» groupes , un homme de lettres , allumera un flambeau au- feu
0 sacré qui doit brûler sur des trépieds devant la statue de la
jn souveraineté ; et , af rachant- des mains du despotisme , les
» écrits des vils fauteurs de la tyrannie, livrera ces rouleaux aux
j» flammes. »
Des inscriptions , empruntées à Rousseau , devaient être
peintes sur les murs du temple; les Êiisceaux symboliques,,
qui accompagnaient les magistrats, étaient tenus baissés devant
la statue de la souveraineté populaire.
Pour inaugurer la 7' année de la République « François de
— 355 —
Neufchàteau prolixe , comme I avait été autrefois Roland , écri*
vit la longue circulaire que nous doAnotis ici , cqntenant. des
instructions sur la célébration dé. la fête du l*^vendémiaire :
LiBBRTi. — Égalité.
Pans, le iO Fructidor, an 6« do la République
fraDçaiso , unoat iodivisible.
m •
Le MinisTRB dé Fintéricnr i
Aux Adminisiraliops ceatrales des départemens.
■ * • •
GiTOYBica Adminiatratears, nuo ilouvelle aimée, septième de la Ré-
j^ublique, va s'ouvrir par un jour do fête. Le Gouvernenient* est chargé
de veiller k la pompe de soa inaiiguratien. Je remplis les intentions
du- Directoire exécutif , en fixant aujourd'hui vos vues sur Iç W vendé-
miaire. ...
11 n'est point d'époque plus chère et point de jour :plus solennel
pour les républicains. Si le peuple français dut au 1.4 juillet la conquête
de sa liberté et de ses droits, si le 10 août le délivra pour jamais de la
tyrannie royale, le 1"' vendémiaire couronna ce grand ouvrage en lui as-
surant irrévocablement les fruits de son courage , et en la garantissant
invinciblement contre le retou» du despotisme monarchique.
Le !•' vendémiaire est donc véritablement le jour la plus auguste
que la main de la liberté ait gravé dans le» fastes d^ la révolution : ce
fut lui qui présagea et Gxa tout-Vla-fois les hautes destinées où la
grande nation est arrivée.
Les armées étrangères étaient aux portes de Paris, l'exécrable Anglais
dominait dans Toulon, Dunkerque était menacé, la contre-révolution
aiguisait ses poignards dans l'ouest de la. France \ le fanatisme sacerdo-
tal et le ressentiment des castes privilégiées semaient par-tout la discorde
et les alarmes : le •!«' vendémiaire a lui , la République iBst fondée , et
nos ennemis se troublent. A peine ce mot RépublitiuB est-il prononcé,
que toutes les vertus s'éveillent ) des armées innombrables semblent sor-
tir dctla terre : c'est peu que le sol de la France soit purgé des étran*-
gers qui le souillaient \ c'est peu que dans le Midi le brigand de la Tamise
— 356 —
faie k la clarté des incendies allumés par se? mains criminelles ^ c'est peu
qu'au Nord il signale par son éclatante défaite les champs d'UfinsGOote ,
qu'à rOccidenl il vienne chercher k Qaiberon la renommée d'un al&oni mé-
morable et d^un forfait inoui parmi les nations policées; que dans l'Est ,
la France ne compte plus d'autres limites que le Rhin : bientôt les invinci-
bles armées répjiblicaines portent les alarmes du Texel au Danube , dn
sommet des Alpes aux cimes des Pyrénées; chaque jour amène un
triomphe, chaque campagne a son caractère de gloire. Le 1" vendémiaire
enfante la liberté dea Bat^ves, la réonion de la Belgique, la régénération
de l'Italie , le découragement dans l'âme des despotes , et le désir de la
concorde dans les Gouvernements sages ; chaque courrier apporte une
victoire ou un traité de paix. Les alliés se multiplient, les Républiques
naissent , vingt peuples. sont libres; et le !•' Tendémiairo a décidé du
sort de l'univers.
Si des jours sereins n'ont pas toujours éclairé tant de merveilles, si
quelques orages troublèrent l'alégresse inspirée par tant de hauts faits,
n'est-ce pas aussi an 1«' vendémiaire, c'est-k-dire k l'impulsion géné-
rale donnée par ce grand jour , aux idées mères des devoirs républi-
cains qu'il sema dans tous les esprits que nous dûmes et les clartés
nécessaires pour reconnaître nos ennemis , et le courage raisonné de les
terrasser! La République une fois fondée, il fallut bien que le royalisme
malgré ses fécondes et machiavéliques métamorphoses , se signalât lui-
même par une nuance tranchante : dépouillé de cette constitution de 91,
qui lui permettait de feindre un patriotisine imposteur, il était forcé de
laisser paraître au grand jour] sa haine contre la tiberté. Jusqu'alors il
avait pu dissimuler cette haine sous un attachement prétendu aux formes
d'un gouTememont adopté avec irréflexion dans le tumulte de tons les
intérêts éveillés par la révolution; mais k cette époque, soit que le
royalisme se déclarât ouvertement pour le système monarchique , soit
qu'empruntant avec mal-Sdresse le langage de la liberté, il essayât, par
tous les excès de la licence, k rendre odieux le don le phiS sacré que la
nature ait fait k l'homme , il était impossible de le méconnaître. Quelque
nom que l'on pût donner aux diverses factions en apparence si opposées
de principes, ûomme toutes concouraient au renversement de l'ordre , k
Tanéantissement des lois, au rétablissement delà tyrannie, tontes con-
séquemment portaient l'empreinte du royalisme; et c'est en rapprochant
les vertus républicaines développées par la grande époque du !«*' vendé-
miaire, des systèmes désorganisateurs si audacieusement prêches |Mur les
— 357 —
diverses factions, que les Français ont eu l'art de connaître leur perfidie,
d'éviter leurs pi6ges, do repousser leurs attaques, et qu'ils ont senti la né-
cessité de se rallier autour d'une constitution sage, conservatrice de nos
droits, égide do notre liberté, désespoir éternel des factieux , qui se flat-
taient de reforger nos fers.
Ainsi donc , en développant toute la solennité des pompes républi*
caines pour célébrer l'anniversaire d'un aussi grand jour, c'est un devoir
do reconnaissance que vous acquittez envers l'époque fortunée où se
rattachent toutes nos victoires extérieures et nos constants triomphes sur
les ennemis intérieurs de notre liberté. La fête du !«' vendémiaire doit
être la fête de toutes les vertus : toutes réclament notre hommage, quand
nous célébrons la fondation de la République ^ il n'en est aucune qui soit
étrangère h ce régime.
C'est vous indiquer, en peu de mots, l'esprit <qui doit animer cette
fête. Bien différente dos vaines cérémonies de la superstition , qui
n'offraient qu'un frivole spectacle & la raison outragée par la crédu-
lité , les fêtes républicaines portent en elles un caractère religieux ,
une philosophie de sentiments , une éloquence morale , qui parlent k
tous les cœurs ^ chacun peut so rendre compte des idées consolantes
qu'elles inspirent k son Ame. Chaque spectateur y trouve un hommage que
la patrie rend soit k ses sacrifices, soit k sa constance, soit k son dévoue-
ment, soit enfin aux différents tributs que chacun a' payés k la masse gé*
néralo de ses concitoyens; et quand ses vœux se confondent avec ceux
de tous ses frères, il sent que les vœux de tous ses frères se rapportent
k lui.
Qu'il m'est doux , Citoyens, qu'il l;st honorable pour mon ministère
de vous rappeler des vérités si touchantes ; do pressentir la concorde qui
réunira tous les Français , dans ce jour solennel , autour de l'autel de la
patrie ; d'applaudir d'avance k ces principes de républicanisme , d'huma-
nité, do tolérance et de générosité que développeront, sans doute,
dans leurs discours, les magistrats qui dans les différentes communes
vont porter la parole sur un sujet aussi imposant ! Quel champ vaste
pour l'éloquence et la philosophie ! En célébrant la fondation de la
Bépubliquc , n'est-ce pas vraiment Ik l'instant de rappeler ces principes
étemels de fraternité , qui forment les liens indissolubles de toutes les
parties du pacte social , constituent la force des états démocratiques ,
ot , sans cesser d'être le nerf le plus puissant du corps politique , com-
posent encore la plupart des plaisirs que Hiomme puisse goûter sous
— 358 —
l'empire dos lois \ Quel moment pins favorable pour peindre les charmes
de Tamour paternel , de cette douce magistrature doçt la patriarcale
autorité conduit aux vertus chaque petit peuple que la nature et le sang
ont circonscrit dans ses foyers, et n'ayant pour témoins que ses pénates^
pour salaire que sa tendresse , prépare dans chaque famille toutes les
parties précieuses dont se composeront un jour la puissance ,• rorneineat
et ls| gloire do la patrie ? Ou choisir une circonstance plus auguste pour
tracer k la jeunesse le tableau sublime du respect filial ; pour lui dévoiler
l'avenir' semant la prospérité -sur la carrière de l'homme fidèle à la
nature \ et pour confier a la génération naissante le4épôt deè plus douces
récompensés préparées aux vieillards vertueux ? Gomment célébrer di-
gnement la fondatfon de la République , sans insister avec force sur le
charme des bonnes mœurs ;' sans retracer les plaisirs attachés k l'accom-
plissement des devjoira. que l'homme rencontre dans les classes diverses
ou ses talents , son industrie , sa profession le fixent \ sans montrer
l'immortalité de>la gloire nationale reposant sur la bonne foi , la lojaoté
le désintéressement , l'hospitalité, la douce compassion., la modération
dans les désirs , toutes marques- distinctivés d'un caractère vraiment
républicain ! Quel Français , dans un jour où tant d'idées tout-k-la-fois
sublimes , majestueuses et consolantes , viendront inonder sa pensée ,
oii tous les objets s'offriront k Bon esprit avec des droits k sa grati-
tude ou rayonnans d^espérance, oserait porter k cette fête des sou-
venirs pénibles \ oserait , retournant en arrière , chercher dans- les té-
nèbres du passé des motifs de haine et de ressentiment , et craindrait
de placer sa main soupçonneuse dans' la main de tous ses frères ?
Laissons k l'histoire le partage des souvenirs; n'employons pas, k
usurper ses droits , un temps que réclament des affections plus douces.
La fin d'une révolution est le terme d'un voyage pénible ; quand on
est arrivé , quoique l'on ait souffert , on pardonne aux vents , aux tem-
pêtes , aux orages ^ on oublie le terrible appareil des dangers , et
l'on voit des amis et des frères dans tous les hommes que l'on rencontre
an port.
Lorsqu'une révolution telle que la révolution française est terminée ,
il ne reste plus qu'une seule classe d'ennemis , mais bien peu redoutable,
puisqu'il suflit de la raison seule pour s'en garantir , la combattre et la
terrasser. Ce sont ces hommes qui nous parlent sans cesse de ce que la
révolution nous a coûté , et jamais de ce que nous y avons gagné. Ils
sentent k meHeille qu'il ne leur est plus possible d'interrompre le cours
— 359 -
deô choses ^ ils sont convaincus que leurs espérances sont évanouies ,
que tous leurs.'plans SQut chimériques, que tous leurs pro}els seront sans
issue. 11 ne rcfste donc plus à leur inimitié que de corrompre notre
bonheur en empoisonnant Us sources oà nous Pavons puisé : ils altèrent
les jouissances du moment présent , • en traînant sans cesse notre pensée
sur des scènes déploqjibles , dont leur hypocrisie gémit et dont leur exé-
crable malignité les i^îndit les auteurs ^ ne pouvant plus^ nous* ravir
la liberté « ils s'attaohbnt à. nous distraire de la félicité qu'elle procure.
Mais comparons , Citoyens, ia Jausse pitié de ces hommes avec l'antique
indifférence qu'ils portaient jadis k nos malheurs. rioUsplaignaient«ils quand
une cour insolente nous abreuvait de mépris , • nous accablait d'oppres-
sions , nous dérobait le prix de nos sueurs , npus sacriGait k des grands
orgueilleux ou k des pré très 'fanatiques, nous ' plongeait dans les bas-
tilles pour satisfaire les passions d'un homme, puissant 9 nous ravissait
nos femmes , notre honneur , nos maisons ! nous plaignaient- ils , quand,
sous une tyrannie non moins odieuse, v* lo sang inondait les échafauds ,
quand la famine désolait nos murailles , quand' chaque jour amenait de
nouveaux crimes et de. nouvelles larmes l les entendions-nous alors
s'élever cojatre le régime sous lequel nous .gémissions ! Leur fiitié d^au--
jourd'hni, ea faveur du peuple qu'ils veulent tromper, leur pitié tardive
éclatait- 6lle alors sur les sacrifices que faisait ce peuple généreux , sur
les privations qu'il éprouvait, sur les.fatignes de son admirable Cons-
tance ! Pïon , -Citoyens , v/^us le savez : loin de vos larmes alors , ils
.partageaient Vos dépouilles; leurs vœux importunaient le ciel pour en
obtenir la perpétuité de vos maux , intarissable source de leurs jouis-
sances et de leurs richessesL : * mais aujourd'hui ils n'ont pas , au gré de
leur méchanceté, asSez d'éloquence , assez de pinceaux , assez de mo-
mens pour yods retracer les scènes douloureuses dont la malveillance
a voulu noircir la révolution. Loin do tenir .un semblable langage • de&
amis, au contraire, se réjouiraient avec vous de vous voir arrivés au
{crmo do tant de souffrances \ car, si dans un sujef aussi grave il est permis
d'employer une comparaison vulgaire , le premier mot de l'amitié auprès
de l'homme afQigé, n'cst-il pas : Oubliez tout ce que vous avez souffert.
S'ils étaient vraiment vos amis , ils vous diraient: Vous aviez des
rgis héréditaires \ bons ou méchants , jeunes ou vieux , sensés ou stu-
pides , il vous fallait les recevoir du caprice du sang , et obéir encore ah
caprice de leur humeur. Aujourd'hui vous n'avez pour régulateurs que
360 —
des magistrats de TOlre choix , et dont la loi fondamentale a'*traeé la
conduite. Des parlements tous dispensaient une . conduite arbitraire ^
anjonrd'hoi un jury , la plus belle des conceptions humaines en TaYeur
de rinnooence , n^est redontaMe qu^ati crime seul. Des intendants «
étrangers k vos intérêts, étaient les hommes du ftsc et non les hommes
du peuple ; pour servir le mattre ils devaient opprimer les sujets : au-
jourd'hui chaque contrée est administrée par elle-même , et aucune ^'est
plus étrangère k l'autre. D'invincibles barrières séparaient les provinces ;
aujourd'hui un nœud indivisible réunit les départements. Vos champs
étaient la proie tantôt de l'animal dont la mort' appartenait aux plaisirs
dn grand , tantôt du dhneur dont la main rapaco amoncelait vos mois*
sons dans les trésors du prêtre : aujourd'hui la terre ne répond qu'k vous
des bienfaits qu'elle prodigue k l'homme.' Ils vous diraient encore:
D'aveugles démagogues voulurent succéder k la tyrannie des monarques ;
aujourd'hui votre -constitution est affermie par le serment d'une haine
égale aux rois oppresseurs et aux démagogues anarchiques. Voilk les biens
dont vous jouissez \ ne songez plus aux épreuves dont il vous fallut les
acheter.
Livronsr-nous donc 9 Gitoy^s , k ce généreux oubli des hommes et
des choses passés ^ que l'esprit public se compose du sentiment de ce
que nous avons acquis , et de ce que nous avons droit d'espérer. Ré-
pondons par la pompe du !•' vendémiaire k ceux qui voudraient nous
affliger encore par d'odieux souvenirs. Célébrons ce grand jour qui a
réduit nos ennemis k cet état d'impuissance de n'avoir plus d'autres armes
pour nous- combattre que le' tableau de nos sacrifices ; et donnons an
plaisir si touchant du retour de la concorde , de l'ordre et de la frater-
nité , des momens dont quelques hommes encore jaloux de la prospérité
publique voudraient nous distraire.
J'attends de votre zèle, citoyens Administrateurs, que vous n*ou-
blierez rien pour rendre la cérémonie du 1" vendémiaire imposante et
majestueuse dans chaque Commune de votre ressort. Sans doute les
grandes Communes doivent y mettre plus d'appareil \ mais il n'est pas un
seul village qui ne puisse y donner une sorte d'éclat. Par*tout où s'élève
un arbre de liberté , par-tout où le gazon recouvre un autel de la patrie,
par-tout où un magistrat du peuple est revêtu du signe sacré de l'écharpe
municipale, Ik peuvent se solenniser, d'une manière simple et touchante,
les fêles établies pour entretenir la fraternité entre (es citoyens ,
— 301 —
ei /es attacher à la constitution ^ à la patrie et aux lois (,*). La
GoastitutioD , la- patrie et les lois ; voilà lo texte des discours qiie Toa
doit prononcer dans les fêtes nationales , et la fraternité civiqne doit
.C|u être le nœnd. Les citoyens se réunissent, tous les &ges sont en pré-
sence V on fait honneur k la vieillesse ; FinsUtuteur , l'institutrice , con-
duisent leurs tendres élèves \ les pbres de .famiUe jugent de leurs pro*
grès ) on distribue des récompenses à ceux qui se* sont distingués par
des actions vertueuses et par des services publics ^ la jeunesse se livre
k des jeux, k des .exercices, k des danses autour de Tarbre de la
liberté , les chants patriotiques sont répétés en chœur \ et un concert
universel élève jusqu'aux cieux ce cri touchant 'et pur : Vivs i<a
Bbpqbuiqub !
Cependant , Citoyens , il est quelques cantons, où nos fêtes natio-
nales ont , auprès de la multitude ,.des calomniateurs perfides et d'ar-
dens détracteurs. Il est , je- ne l'ignore pas , des ministres de cqUo
qui regrettent l'empire des superstitions , et qui , pour faire déserter
l'autel de la Patrie et les fêtes républicaines , cherchent k effrayer ks
consciences timorées , en affectant de mettre en oppositiop les lois
constitutionnelles et les idées religieuse. C'est k vous , Slagistrats du
peuple , de préserver les Citoyens du -piège que leur tendent ces
hommes do mauvaise foi. Il vous est aisé de montrer l'édifice Répu-
blicain reposant sur la base de toutes les religions , sur la qK^rale la
plus pure , la croyance d'un Dieu juge des bons et des méchants , la
tolérance universelle, et la pratique des vertus, considérées, avec
raison , comme l'essentiel des cultes et le plus digne hommage k la
Divinité.
Ouvreila Constitution :k la première ligne , vous venez le peqple
fratoçais proclamer en présence de l'Arbitre suprêine la. déclaration des
droits et des devoirs.
Rappelez-vous ensuite le discours solennel que prononça au Champ-
de-Mars , k l'occasion même de la fête dopt il s'agit , le Préaident du
Directoire (!«' vendémiaire au 6). Souvenez-vous que ce discours, ou
plutôt cet hymne sublime , était une invocation k la Divinité , et une
sorte de prière qui commençait et finissait par ces mots remarquables :
(*) Article 301 de U C«nstitii|ioD«
— 368 —
Gracei ie soient rendues , souverain Arbitre des destinées de
m
l'univers ! grâces te soient rendues , ta France est République /
. Lo Directoire exécutif voua a donné* l'exeinple , Citoyens AdnÎDis-
trateurs: montrez-Vous dignes d^ le isuivre. Que ceux qui parleront -
k leurs concitoyens dans la .solennifé prochaine , sachent intéresser le
peuple k notre réyolution ,• en lui 'prouvant qu'elle eftt l'otlvrage de
l'Essence infinie- qui ^ouYcme le monde ! Qu'ils lui peignent la Providence
renversant elle-mèrae les tours de . la Bastille , et ramenant ensuite le
tyran fugitif , des frontières k l'échafaud , en expiation de ses nombreux
parjures \ qu'ils la lui représentent pénétrant d'un enthousiasme vraiment
surnaturel , de simples campagnards , de timides bourgeois inexercés aux
armes , et les rendant supérieurs k la faim , \ la nudité , aux froids les
plus ftpres peut-être -qu'on ait éprouvés dans ce siècle, k l'expérience
vantée des. tacticiens ennemis-,' aux troupes fe^ mieux exercées ^ et k la
perfidie de nos propres Généraux.
0 Jemmapes ! tu devais ensevelir nos b'afaillons trahis; mais. que
vois-je ! qui a donné des atles- k jios Défenseurs! En vain deux cetits
bouches k feu vomissent k loisir sur eux ia mitraille et la mort : ce
triple rang d'imprenables redoutes qui rassuraient nos ennemis , sont ei^-
vahies en un clin-d'oail \ et le Français victorieux doute encore du pro-
dige qu'il vient d^opérer.
• A't-on , par un enchaînement de victoires encore inouïes -, chassé les
ennemis épouvantés jusqu'k yembouchure dé la Meuse et du Rhin ;
aussitôt, comme k point nommé, canaux profonds,' fleuves rapides, dur-
cissent leur superficie, et la cavalerie poursuit, sans débrider, sa course
triomphante jusqu'au palais du Stathouder.
Si Dieu nous fit pour les vertus , il nous créa pour être libres. Ne
l'&vons-nous pas*éprouvé ! Combien xle fois n'avons-nous pas été sauvjès
par une protection pour ainsi dire visible de la Providence ! Parlez, vous
tons k qui la patrie est chère v combien 'de fois , en saluant vos aitais ,
avcz-vous dissimulé vos profondes alarmes , et cherché une ^contenance
• • • •
qui ne redoublât pas leurs craintes! Mais en vain l'amitié vous dictait
les attentions les plus ingénieuses ; malgxé vous on lisait dans vos yeux
votre inquiétude. Tout en .vous seinblait dire que trop d'éléments de
ruines étaient accumulés feur le sol de la liberté. Tout vous semblait
désespéré. • - r
Et bien , Citoyens, c'est alors , c'est lorsque nous étions au penchant
de l'abtme \ qu'une main secourable s'est toujours avancée pour nous en
— 363 —
retirer. Toutes ces crises e&ayantes n'ont jamais o^anqné de finir par
un événement heureux , imprévu , décisif \ et , contre toute attente ,
contre tous les calculs humains , ce qui devait anéantir la révolution ,
en a consolidé la base^ Qoi se refuserait k croire que , jalouse do son
ouvrage , la Providence même a voulu le soutenir seule et le perfec-
tionner sans intermédiaires ! et qui osera dire : J'ai fait ia révolution. Qui
pourra se vanter , je ne dis pas d'avoir conduit , mais d'avoir- seule-
ment prévu les événements fabuleux qui. ne sont pourtant.que l'histoire
de la fondation de la République française ! .
Citoyens ! -quels sujets féconds pour le génie brûlant des Orateurs et
des Poètes ! Âh ! qu'ils paraissent , qu'ils empruntent k l'éloquence ses
ressources, k la musique ses accords, k l'enthousiasme lyrique sa fougue
e t sa sublimité ^ que des cantiques • expressifs ^ que des hymnes tou-
cliants portent jusqu'au ciel les accens de notre gratitude envers l'Auteur
suprême de notre régénération ; que Dieu soit invoqué par les Francs
qu'il a protégés ^ qu'on le conjure avec ardeur de veiller k jamais sur
notre liberté. C'est son dépôt, c'est son «ouvrage , c'est un des attributs
qui forment son essence. .
Citoyens Administrateurs , établissez par-tout ce culte de l'amour
et du sentiment. Saluez dans la Liberté la fille de la Providence : que
nul n'ose porter sur elle un profane regard \ qu'il soit connu de tous que
ses seuls ennemis sont les véritables impies , et qu'oser la combattre ,
c'est faire un sacrilège.
Telles furent les vérités que sut exposer avec force le Président du Di-
rectoire dans le discours célèbre que je viens de citer. Reprenez ses
propres paroles ; joignez-y seulement la strophe si fameuse , jimour
sacré de ta patrie f et vous aurez le canevas d'une fête touchante et
digne du beau jour que' vous avez k consacrer.
Citoyens Administrateurs , ce cadre peut être rempli dans les plus
petites communes ; le texte de msr lettre peut y être développé. Joi-
gnez-vous donc k moi pour faire célébrer par-tout un jour si mémorable,
«
autant que peuvent le permettre les diverses localités , et mettez-moi
ensuite k portée d'informer le Directoire .exécutif de la manière dont
ses vues auront été suivies.
Salùt et Fraternité.'
Fearçois DE iïBrPCHÂTEAU.
- 364 —
Le zèle du Minisire de l'Intérieur n'était pas suffisant pour
appeler le monde officiel à ces fêtes si souvent répétées , il
fallut que le Ministre de la Justice intervînt pour engager les
membres des Tribunaux à y prendre part.
Il leur écrivit le !•' nivôse, an VII :
J'ai appris avec peine , Citoyens , que quelques fonctionnaires publics
do l'ordre judiciaire se dispensaient do contribuer , par leur présence ,
k la solennité des fôtcs nationales, ou s'y présentaient sans être revêtus
du costume que la loi attribue k leurs fonctions.
Il est de mon devoir d'arrêter les progrès de cette négligence inci-
vique , qui compromet évidemment les avantages et même Texistence de
CCS institutions.
Les Législateurs de tous les temps ont apprécié l'empire que les fêtes
exercent sur l'opinion publique \ et tous , sentant la nécessité de modifier
l'esprit de la nation qu'ils avaient k former , et de le conduire vers le
but qui convenait k leurs . desseins , ont fait usage d'un ressort qui
devait ajouter l'influence irrésistible des mœurs , k' l'autorité de leurs
lois.
Leur attente n'a point été trompée \ l'action lente , mais sûre de ces
solennités répétées constamment a certaines époques , a produit dans des
climats semblables, chez des peuples également favorisés de la nature ,
des résultats différents , conformes aux intentions plus ou mpins louables
dont leurs Législateurs étaient ^animés.
Ainsi , des cérémonies majestueuses et brillantes , des jeux embellis
par le goût et par l'émulation, allumèrent dans la Grèce antique le flam-
beau des arts , y nourrirent l'amour de la liberté^ tandis que , sous un
ciel aussi doux , chez des peuples doués d'une imagination non moins
vive et spirituelle , des pompes lugubres et grotesques imprimèrent k
l'ame cette habitude mélancolique qui dégrade touties ses facultés et la
rend incapable d'une résistance généreuse k l'oppression.
Tel est , Citoyens , la puissance de ce mobile qu'il n'est point permis
k la philosophie même de le dédaigner , lorsqu'elle vient k considérer
l'importance de ses effets.
Autant donc un bon citoyen emploîra de soins pour seconder le vœu de
la loi , en éloignant des regards publics toutes les cérémonies qui
— 3*5 —
liemi^t k des idées partieidières \ autant il s'efforcera d'ajouter k l'éclat
des pompes Bationales , qni tendent tontes k rappeler des événements
glorieux , k consacrer des principes utiles , k élever l'ame de ses sem-
blables, k lenr inspirer enfin le sentiment de lenr dignité comme bommes,
et sar-tont comme républicains.
Et d^lnlleurs , Citoyens , est-ce k tous , témoins de la révolution ,
instruments actifo dans les crises mémorables qui ont fait vaincre la
cause populaire ; es^ ce k vous , dis-je , qu'il appartient de voir avec
indifférence ces solennités qui vous rappellent une gloire k laquelle vous
avez participé ! ^
Vous , dont les fils , dont les frères périrent dans les journées fameuses
du 14 juillet et du 10 août, ou tombèrent avec honneur sur la frontière
autour de nos drapeaux victorieux ; vous qui n'avez d'autre consolation
de leur perte , que la gloire qu'ils se sont acquise , et la liberté qu'ils
vous ont -léguée , abandonnorez-vous les chars où l'on porte en
triomphe leurs honorables dépouilles? négligerez-vous les pompes
annuelles qui doivent éterniser leur mémoire et propager la connaissance
de nos droits !
Les fêtes de la Liberté nous retracent la chute d'un pouvoir anarchi-
que qui couvrit la France de deuil et de dévastation.
Celle du 18 fraètidor célèbre les mesures k-la-fois prudentes et cou-
rageuses qui confondirent le royalisme , et brisèrent ses poignards , déjk
teints du sang des Républicains*
La (été de la fondation de la République est l'anniversaire d'un jour
qui commence pour le monde l'ère nouvelle de la liberté.
Enfin, le *2I janvier n'est-il pas le jour solennel oii la justice du peuple
a fait pilir tous les tyrans ! • •
Est-il donc une de ces fKtes qui ne nous rappelle des souvenirs
imposants ?
En est-il une dont la commémoration ne soit propre k nourrir dans
tous les coeurs Famour des lois républicaines , et de cette Constitution
dont chaque jour nous rend lea avantages moins douteux ?
En est-il une dont un citoyen pitisse volontairement s'éloigner, sans
qu'on ait le' droit de révoquer en doute son civisme et son attachement
k la cause de la liberté ?
Si quelques autres fêtes , telles que celles de la Jeunesse , des Epoux,
etc. , n'ont point pour but de rappeler nos périls et notre gloire , elles
n'en sont pas moins chères k tous les Français \ elles tendent k nourrir
25
1» gitfm^iên nrtw^Amtet, ^ wnmw i^ >wm d» rpwm frit wijn
«AtiB^ l«s CiU)j.e]«i ;} enfin , «Ik» <doi?eiit « p^r leg «iMwiAe» «i hm Jmu
q^ b'j brouveoc beureufeiiuuii li^, entrekBÎr, çlom h %éaémiùm
CfOftsaaAle , to force 4ii ciorps , r«4r<we ot tee grtoe» < quelit^ i^Jfir-
ques qai , non moios quo les Tt^rtus sMtrfldfi i fonneai w cia«ctife
de 4Miiiiii:|ioa entre ]fi$ rktàm^ de la tjiniinie et toi DonmuMe 4t la
Jibené»
j&oiQiQ^ai donc Aes Vegîetrau p0«iTaieii|<*Ui rafoeer de peruttce à to
ftAii>jniM#Àa ftaxcniellM SADi attarhéfl de si ffKude tTentaiEee. el oaî
d'adllears sont établies par cette même GoDStitation (!) deat iji tienyunst
toirs poayoirs /^ le dépôt préciemc des loi^ ?
Hiais r^sonciaoce , qui se c«c)ie fouTeat sois des pQ6(#fttM s|^
cieffif répondra pe«t-6tre 4ue le Magistrat t d<Mtf dam pas joniaiNiBr
lÂevJièrameit eoiisacrés k fégalité, défK^ser le» aitritats da sadicnité
et rentrer daes )a classe des Citoyeiui 9 pour participer «vea avui à Tal^
gressp pvbliq^.
Bpn, Citoyens ) il convienit k la pompe des fîtes naijoml^a^ ^pM
chaque fonctionnaire public y paraisse avec l'autorité costf^ituio 4o9t
il Cait partie 9 revjlin du coanwe dw^ctif des pouvoirs qui lui aont
délégués.
{43 Peupla aime k voir cette réwon des Magistrats da»t lesafforts
doivent assurer obaqua îour la prospérité da la ftépuiUiqiia et son bonbaw
particulier.
Ce portége imposant raccoutnnie k prendre une idée eonvenat»la jde
sa puissance , dont la Jieur n*est qu'une émanation i| il la respecta an
aux \ t\ leur préaenca 9 tempérant rirresae-4o sa joia* conserva k ces
solennités toute la décence qui doit caractériser les plaiaiia d'an pam^le
Pre et éclaii4.
Je me flatte , Citoyens , que pénétrés , comme vous deve% l'ttra da
la force dps motiD» que je viens d'exposer, aucun des fonctionnaires
soumis à ma surycUlapce ne sa dérobera plus à cette portion impinctanio
de ses obligations*
y anniversaire 4e la juste punition 4n Ramier voi des FranvWt ^
sera célébré le 2 plnvi^ prochain dans toute l'^tandue da la Répnl^ljyqua»
'» ■■ ■ 1 1 ■« Il
(0 Article 301.
— «§7 —
4» lyéwlttr MPI tritoiMiK Vmotmm d» d«Mr^ à «alég««, m té-
woiyii^tde leirièle.
Quel Magistrat pourrait ie dérober tiiz regards de ses concitoyens
dans ce jour solennel ?
Quand les intrignes dn royafisme engagent la France , totgonrs loyale
enrers sm alUës et les neutres, dans de noafeaux combats \ qaand deux
monarques égarés viennent de faire de nouveaux ettbrts pour retarder
«elle faix que r£iir»|^ désire ei qse la Franoe vlcloneuie i^empreasait
de lui présenter ; rappelons k ces rois qui nous pro¥o<iuentt les droits
impérissables du peuple , cimentés par le sang d'un despote qui s'est
parjuré comme eux : que les imprécations prononcées sur sa tombe ,
soient le présage du destin qui attend les parjures ^ et que le cri de
MÉe k la niyattlé, fèUBéparle coMevt uMnime des FeneUvittaiMs
féf«iblic«l% aille ^ dea lattéas du Piénoai jmpi'k k ai^r. de Séàte^serar
de ralliement k tous les hommes généreux qui détestent la tyrannie.
Le Directoire exécu^ a pris un arrêté pour ordonner la pompe de
cette fête qui consacre la haine du Peuple frutkçais pour le Retour de la
royauté, son aversion pour les désordres de l'anarchie, et son attache-
URntlnvlolafclIr k la Gonstitutioiii de Vwà 3*
Las irilMlftatt étabKa d^na iteque aofltfMaa^ aa tepoat^ aans doute,
am Asvotr de ée pfètfat naa diapofttiona ad»iiaistt»tives gai p^wnroat y tee
prises pour en régler l'appareil.
J'invite les Commissaires du Directoire exécutif près des différents
tribunaux, k exercer, dans cette occasion la surveillance dont ils sont
chargés pour te maintien des Yois ^ et Je leur recommande spécialement
deuMMre passer les noms dealugeaaaaervka kleor tribund^ qai,
sans des motili léfiliaMa, s'abaÉmdraieat de a'y réimir pour participer aux
aésénomes, ou qui se permattraisnt d'y paraitre sans être révélas du cos-
tume qui leur est assigné par la loi.
Si, contre mon espoir , il me parvenait de semblables renseignements,
je ne pourrais tna dispenser d^en rendife compte au Directoire axécnttf \ et
eettfl preuve de malteHlaiiea fixerait , sans d<Mite , son aOeMiaB pai4-
culière sur le FonctiikiiAain puMia qui l'amit daiméa*
Salut et fraternité.
Lambubchts.
— 3M —
Une. des fdtes auxquelles le geufernement répablieeia atta-
chait le plus d'importance était Tanniversaire do 21 janvier 1793
quil appelait a la célébration de l'anniversaire de la juste puni-
» tion du dernier roi des Français, a
• • • •
Le 3 frimaire an VII le Directoire prit un arrêté ainsi conçu :
Il Le IHreotoire exécutif considérant ijne l'époque anniversaire
de la juste punition d'un roi parjure, est aussi celle du renou-
vellement des serments de haine à la royauté et à Tanarchie , el
d'attachement à la Constitution de ian III, et quil est utile de
rai^peler- aux admînisU^ationa de la république., q^e cet afiU
imponant doit être accaropagoé de eéréoiODlea simples et au-»
gustes ;
AaaÉxs ce qui suit : .
■ •
A&T. I*'. Conformément aux loîs de^ 18 floréal an II et. 23
nivôse an IV, Tanniversaire de la juste puaitioii du decoier roi
des Françsis^ sera célébré le 2 pluvidse prochain dans toute la
république.
IL Le matin de ce jour, les autorités consituées et les fonc-
tioonaires publics dans chaque commune , se rassembleront dans
HO des temples destiaés aux réunions décadi^ires* Le président
de la principale administration présidera rassemblée.
III. Après que l'hymne à la patrie aura été chanté, le présr-
dent prononcera un discours, et ensuite le serment ordonné par
la loi du 24 nivôse an V, et qui est conçu en ces termes : Je jure
haine à ia roywiéM à l'anarçlkiefjejur^ aUoûhementet fidiUi^
à la république étala ComàUwliondeVan II L
IV. Les fonctionnaires présents prendront le même engage-
ment, en répétant à haute voix, Nous le jurons .-ils signeront
ensuite individuellement le serment ci-dessus, en énonçant après
leur signature la nature de leurs fonctions.
— 869 —
V. La cérémonie sera termhiéé par des imprécations contre
les parjures, et par une invocation à TÊtre suprême , pour la
prospérité de la république* Les prcrfesseurs de l'école centrale
de chaque département sont invités à composer, soit en vers,
soit en prose i tant Tinvocaiion à TÉtre eupréme , que la for-
mule des imprécations contre les parjures : mais ces morceaux,
avant d*^e ou chantés ou récités dans les communes du dépar*
temênt , auront dû être précédemment adoptés par Tadministra-*-
tion cei)trale.
VL Conformément à la loi du 24 nivôse an V, les administra-
tbns ehoisinmt le jour de cette eéréttonie, pour remplacer les
arbres de h liberté qui auront pu être détruits par quelque cause
que ce soit. La plantation de ces arbres se fera en présence des
administrations et des fonctionnaires publics, avec la plus grande
sc^nnité , et au milieu des chants patriotiques.
Vil. Tous les militaires qui composent les forces de terre et
de mer, renouvelleront le même jour le serment dont la formule
a été précédemment indiquée. Les commandants prendront les
mesures qui leur paraîtront convenables pour que cette grande
cérémonie soit dignçment exécutée.
VIII. Dans les communes où il y a des théâtres ouverts, les
entrepreneurs seront invités à faire représenter ce jour-là des
pièces républicaines, telles que BrUtus, GuUlaume Tell, Caïus
Gracchm, Epicharis, elc.
IX. Le ministre de Tintérieur présentera incessammsnt au
Directoire , un programme particulier des cérémonies à observer
dans la commune de Paris pour le rcBouvellement du seraient
républicain. »
La cérémonie funèbre pour les ministres français assassinés à
Rastadt avait un caractère particulier; la population , les gardes
nationaux, la troupe portaient des crêpes; sur les tours, aux
établissements publies flottaient des drapeaux noirs, les cloches
— a7t ~
tiatai«nt, 1» capons téeoaaaiail, les eortégm mMdiûent au
roukaifai des tmboort voîléft dft aoir, ainsi que les bannfèras el
ks enseijpMs; la troupe avait les armea basses, des manaBieirt^
foftéraireSf eetoméi d'arbre», de feux aUuméa élaîanft la pasoi de
réiiDion. Aaprèa d'en des ooloimea Moaaaîeiii l'una^^onaose»
lea nûnn des votantaiiea et coaseriis <pii partateni' pour venger
lea ^icIioMs d'ua iàidie a^aanaal ; ITanli», noire et maa^iiéB d'Ut-
fiunid» les noms des réfractatcea. Les îirésideBte do Dîreefeéifca
prononçaient l'éloge de Roberjot et de Bonnier suîvîa des eris
devangeaftoe*
Apvèa le eha«l des. l^yiaaMa et les BÉarakas fanMNfas. lea ps^
sidenls^ au pied 4es asilela de k palvie» farmulaîent Kaipféealma
contre l'Autridie : a Le peuple françsis dénnia à Texécration de
a la postérité ks tyrans de TAni^tarre et de TAnInche, ik
» dénonce leurs forfaits ao mpade iadîgoé, il an appelk à tassa
a ks peupiea, à ses fidèfes aUsés, à aaivpaapte coaaa^sii il ckarge
a ks répubKcaiiis da sa veegaaasei Guerre à l'AttÉtiche! guerve
» à l'Aagktérre 1 vengeance I vengeance! vengsaneet »
« A ce moment les tambours dégagés de leurs crêpes font un
9 long roulement , les trompettes y mêlent des sons aigus , le
a canon tire, on sonne le tocsin, on chante la Marseillaise , on
9 bat la générale, on sonne la charge, les militaires relèvent
9 leur armes, et après plusieurs marches guerrières autour du
» monument, ils chantent des cris de guerre aux accents dou-
9 loureux. »
Le programme de cette fè^ avait été dMné par François de
NeufchAteau dans une circulaire dithyrsmbique ou le poète en-
Iratne k mtmstre.
^71
LlMlKiÉ. ^ ÉfiAIilVÉ.
PafrtB,!» 2 fraimlf.aïF 7 d0lallé|Hibii^9
française , une et incKvisiMe . •
Aux Administrations centrales et municipales.
U a retenti dans tonte l'Europe citiflséet, tt cri ^^indignation q>ii s^est
élerd au récit d'mn attentat inoni dins les annafes des penptes , nraisfiini*
lier k F Antftcbe.
Ccr n'était f» assez qn'éBe cftfl ivftart de répaMr fa tentâtife d^ Par-
sasânat dn premier Ambassadeur de la République, et qu^elle n'eftt attri-
bué ce premier forfait qu'k Pexeès du zèie dey ètmrgeùis dtl Vienne ;
ihfelMt qH^elIe rersM encore FesangdetfHinistreadepaifXf sur la ferré
mime qu'il» protégeaient contre bftifeurdts armée. CestttgademanA
vengeance \ il ToMendra.
Mj!k les phahnges républiisiiner s^dfancent Mr cet ennenii férocse
qu'elles outysincu ttet de fois^ la Ticteiré, ftd^le k la liberté, expiera
«Et m$tMùt d^hésîtation , et ne sera pteë doufeuiie etfti'e- des lÉéros et d<*B
asfHMSins. Déià les affiés respectables' ée la* République se Kgnenf coMi^
une injure commune k tous les Gouvernements. En effet, It eïiste eiHi'b
fous «r pacte pour maintenir le dhroift des gcm, dont la* tioh6<m est tou-
jours «ttècalaArité générale.
Wjjk lee peuples que menace une eôaittîon barbare qui' préfade à
f asserrisaement d'une partie de nourope par le dérelbppemetft *tf oee
d'te système d^kssarssinats et d^^xtenninathm , fatVyritient païf l^Nm»
f WBX «rdenie le tilomplto de !a plue jubte dbe causer. H noirir f Me
m deroir sacré Ir ' remplir ; eehd dlienerer per unr dèeilf religieux
tes mânes de ces martjw égorgées dens le fienifpte de Itf pait dont
ili éMlent fes ttinistMS ^ et sur l'autel eiêtoe d^- l'butaiMifé qtt'fis pire«>
clamaient.
Caie Fêla fméralfe et géMirate en» leulMS k MéptiMIqne*, eeomicrèra
nos regrete» leur sHémoirir, et eelle dh plas HonriMé forftrft.
FIttéeptr le M aw lt praiiiaV, eeUe pempe ftinèftre saecMe^ è-ie
fè«s< de^ le Iteaeniieiiwmse. ilbr si vwm n*et4êt paeéié Urappés atf eii^
lieu même de tos projets philantropiqwia, si fom âViav|ii.feMp|ir tfeaiea
— 372 —
vos destinées, ministres de la paix, citoyens chets et k jamais regretta-
bles, ce grand service rendu k Thamanité et au monde, Pextinction
de l'horrible fléau de la guerre , cette paix si nécessaire et si désirée
dont vous auriez été les organes, cette paix que préparaient nos voeux et
les sages instructions que vous aviez reçues , tout aurait placé vcm
noms, ou du moins cet acte si marquant de voire vie politique, dans les
hymnes qu'entonne la reconnaissance! ..•.. Et^voilk qu'au lieu de
Folive et des guirlandes 4^ f^te , nous venons jeter sur une urne san-
glante des branches de cyprès ; voilk qu'aux cantiques de la joie sae-
cède le chant funèbre, et que les brillantes couleurs du plaisir et de
l'espérance sont remplacées par les voiles de deuil, par les crêpes
de la douleur, signes expressifo , emblèmes caractéristiques de la dé-«
solation universelle, et de ces maux qui vont encore peser sut la triste
humanité !
Tyrans, voilk votre crime ! c'est l'humanité que vous avez assas-
sinée, c'est la paix que vous avez égorgée* Ils vous disaient ^
ces dignes interprètes d^Dme nation grande et généreuse : « Arrêtons
j» l'eflfusion du sang des hommes \ fermons les plaies de VEnrope épuisée :
» la R^ubliqne elle-nêiQ^ gémit sur ses victoires ^ elle en suspend le
» cours pour rendre la paix au monde. Puissent les Gouvernements divisés
» par leur politique se rapprocher pour le bonheur de tous, par les liens
» du commerce, par les nœuds d'une diplomatie franche, loyale, et par
>» le besoin de consoler la terre ! »
Ils disaient ^ et les tyrans leur ont répondu dans la nuit par un coap
de poignard Ici je ne vous retracerai pas. Citoyens, toutes les
circonstances de ce meurtre impie ; l'éloquence vous les a représen-
tées sous leurs véritables couleurs, dans ces discours qui, du haut de
la tribune nationale et du sein du Gouvernement , ont retenti jusqu'à
vous et traversée l'Europe : je no vous montrerai point ces hommes de
paix, couverts de l'inviolabilité de leur touchant et sacré caractère , as-
sassinés par les satellites de l'Autriche, au mépris du droit des gens, de
la foi jurée , dans les bras de leurs femmes, au sein des ténèbres compli*
ces des brigands.
Cest de ces horribles drconstances que vous tirerez le caractère de
cette Fête funèbre, dont l'objet est d/e nourrir et d'exalter dans l'âme des
citoyens la haine de la tyrannie. Oui, que tous las citoyens sortent de
cette lête remplis d'une impression terrible , électrisés , et brûlans de la
soif de la vengeance et de la viaoire.
— 373 —
Aunoacex au famiUea des GonsGrili da oanton qui seroûl partis
poar Tannée, que la Bëpnbtique a compté sur lear courage, et
que la mère- patrie prépare des palmes aax vainqueurs de FAu-
triche. Faites, par trois fois, un appel général à ceux qui ne sont
pas encore partis ) invitez^Ies ï marcher au nom de la République
el de leurs parents, dontilsa£Digentet ternissent les fieuz jours par
un acte 4le lâcheté. Cet appel terminé , fous proclamerez , aux ter»
mes de la loi, les noms des premiers, et vous afficherez, sur un
tableau d'ignominie les noms de ceux qui continueront .à refuser df en-
trer dans la carrière des héros. Je vous avais indiqué cette dernière
mesure par une de mes circulaires précédentes ; aiyourd'hui la loi Ta
consacrée.
Suivant l'artiole IV de la loi vous placerez, dans le lieu le plus ap-
parent dos Administrations, des Tribunaux , et des Ecoles publiques
et particulières, rioscription indiquée: £e 9 floréal an 7, <> nettf
heures du soir^ le Gouvernement autrichien a fait assassiner par
ses troupes les Ministres français envoyés à Rastaelt^pour y né^
goder la paix* Vengeance !
Ces paroles doivent être répétées désormais è haute voix dans toutes
les Fêtes décadaires. C'est une formule sacrée, que prononcera au peuple
celui qui préside aux réunions, et dont le peuple redira le dernier
mot avec un accent redoutable.
Ile négligez rien de ce qui peut donner à la pompe du 30 prairial un
caractère lugubre ^ inspiratif. Artistes , placez an pied de ces urnes, de
ces mausolées, de ces pyramides, de ces colonnes funéraires, l'olivier
brisé , ensanglanté ; la If ature voilée , llEIumanitté en larmes \ les flam-
beaux de 4a philosophie et do Péloquence éteinis et renversés \ le génie
de la politique appelaol anx armes les nations alliées : déployez , sur
des bas-reliefs on sur des frises , ces scènes sanglantes dans toute leur
horreur !. . • Montrez le Despotisme recueillant le sang dans une coupe;
peignez tous les fléaux qui marchent h sa suite , la Famine, l'Incen-
die , la Guerre , la Mort \ peignez les Républicains courant aux armes
et renversant le monstre. Si le temps vous manque , employez des ins-
criptions courtes et éloquentes ; • • . . promenez sur les places publiques
des figures sanglantes et percées de coups ; • • • . qu'aux sons lugubres
d'une musique déchirante succède un vaste silence ,• . « • et que tout-k-
coup ce silence soit interrompu par le cri de vengeance ;... que ce
cri devienne universel , et , répété d'écho en écho , retentisse jusqu'au
— 374 —
ftlMB : qm^it faM» flUr ûoê tnmwâê , «t Uur somiic* le UW d'oc
racoèt aliiflmnaMe et épbteère.
OratMTO , pwM» Totm éloi|MBce iMS ?«tr» aa» «I <to» T#lre i»-
digBatMn*
BavAee de la ibtrfé, tMsnMi' le Ijre ^ ee«f eeoi Tynéet ^ érefwt
eav eniMOf sragiMMiinse ^ iMyetfez^les ^boet au iniligifi dfe vee aeiilali^
mcrclâBl éemt eee <frapea«i et les cweiviNat k 1* victoires Ooi ,
qe'ewr som de voire lyre se lodie la 1mdt4eB an« agitéee-, et 4^9 4m
plMlangee Benbretsee et preBséee eembleat aoitir 4e la terve e»> hk*
Têwe ; maie que ées emMOnes de reconaaîssanee s'dlbveiit en Fluenaew
ee 'Was aiBée RcRiiae*
J*ai déjà reçu snr cet a&eux évéDcment des pièces de vem et et
paese plue e« moi» énergiqeea , et deit pioaleiira reaiieMl âweKbîen
ITîBdîgeeioB êeêi sbot péntode les Pnnçaii et les AHemaiidi^ mm*
■dues. Je me propose de recueillir ces expreasienade la seMttililé «ni*
▼erseNe , et de dMngiver lee autevrs qui es eoreat dté leepte iéMes
intorprëtee. V(Mis aérez soiit d^ me transneCtre lomi Tes «of eeew de ee
genre qno la Fête funéraire du 20 prairial aéra îni éolore. €e eejet «Mt
toe snr^feuC trailé dans lee Éeeles répnblicaieee.
n est eoe eéfémonie aniiqtte et sombve qee Feu pewrait renew*
rdhir «ree ameès. Glws les anetebs on déveeait aux IMee le «eiD>et la
mémoire dn parricide et des scélérats qui épetfrattiaieet I». nature par de
Beirrea« crimes. Aiml les Gfee» èév>eiièpe8rt am toies- Orgsiè / les
Romaine I Wéron $ ef vn trâMu d« penple, Texpéditlea de Crqssms
contre lee Favtfiee.
Bh magiaCrat dn peuple poerrair , k la fin de la céiémenie , pronencer
eecte impréeelion angnsle et teniMe i
Le p0opk frnnçats éét^wê h tyran Mr itAutréêh^ €tmx ffwfietf
H dinoncB 9€s férfm'U mv monelè indigné f it en appêits à AMor
Hfspeupé^s , è M9 ftdèiê» aikés , è s^n prùpre courage / H charge
ÙBs BépuôHeaims de ta Pêngeanc»^ ^merreà PAtftrichê! Vêmga&mcêf
vengeanee / temgeonee t
Sane déute f Choyene , ees erii senMit répétée pee toniee les liow^Mi
n ! qvel Fhinçaie sérail asse» indigne de ce nom ^orieex pe«r 4tre
îndKiéreni If eelte horrible injnre ! qn^ Français serait aasev me»*
▼eis eHoyen pour mettre dm la> bahmce les* petits ei méprisrilTes
faitMie d'epifllon ^ «rec ce grand intérêV natieeal f Serait^M doue aé«*
aessaire èB rappeler eee fiiaMex eiemples de l^liqnité , eè loeiè
lail4eft cit^jtiift > m TttigftaiM» ! Hou , «e n'^it poinl k la Batioft fra»-
çaiae à m modeler tar des exemples \ c^est à elle k les donner : p^
ses Tictoires innombrables, par ses sacrifices généreux, par son amour
éclairé pour la liberté , elle a dépassé ces Grecs et ces Bomains , si
long-temps les dictateurs de l'histoire ; #alMf eë'mwent eneere, elle Isa
dépassera par son énergie , par soit union , par la JBaase ém 9» eommsda
•i te fbicA de^ sen fHAcean*
Que ces jeunes Gonsfiiita qui vont Tolei k la TiQtoire , emportent doiic
ayec eu ce feu sacré que Vous aurez, allumé dans leurs âmes. La
▼ictoire n'est point un effet du hasard , elle appartient k la justSee ; et
Pempereur a perdu ses bataille? , ses années et son Irêaie j lejmir ùk
ià a f ail asatsainer le» FiénipotlBaCiaBrea'd» la Fraimei. 11 ignore sas domte^
oeprineep«rftde^ fi^iljadenxmitteana, kUplaise»toeo4iLrft|pie9
uiie reine barbare « dont les états étaient plus vastes que. les siens,
fit ainsi que lui égprger les ambassadeurs romains. L'année n'était
pas terminée , que cette reine était aux fers et son empire détruit.
S'il faut des milliers de siècles pour qu'un crime semblabfe se rch
produise , ce long sommeil des grands fbrfaits n'engourdit pas la Ten-
geance étemelle \ dès qu'ils osent se réveiller , elle les frappe du même
châtiment.
n n'a pas roulu la paix , et son crime l'accélère. L'Allemagne ouvrira
les yeux ; ses alliés rougiront de lui. Les peuples abandonneront un Gou-
vernement perfide qui compromet leur honneur. Un Gouvernement
assassin est nul par l'horreur générale qe'il in^ire.
Je croirais faire affront k votre républicanisme , si j'avais présu-
mé , Citoyens , échauffer votre resseùtiment par cette lettre : je rem-
plis seulement le devoir de mêler mon indignation k la vôtre \ je
confonds ma voix avec celle de tous les Républicains \ j'aime k redire
avec vous ce que vous avez déjk dit , sans doute , k vos conci-
toyens , ce que vos concitoyens vous ont dit k vous-même. Les jours de
l'esprit public ne sont point ^passés : il n'en est plus qu'un en France ,
c'est l'anéantissement total et irrévocable de la coalition contre la liberté
française..
J'attends les comptes fidèles que vous me rendrez de la célébration de
cette Fête funéraire , et de l'effet qu'elle aura produit.
Salut et fraternité.
*
Famçois (de Neufchktean).
— 37« —
Une circnkiire de Quînette, Ib dermer ministre de rintérieiir
da Directoire , rappelle aux administrateurs qu'ils n'ont ni par-
don ni grâce à attendre des rois, s'ils viennent à triompher, que
le désespoir du courage peut seul les sauver. Il les engage à
prendre cette pensée pour texte de leurs discours lors de la fête
du i«' vendémiaire.
Mais le sauveur revenait de l'Orient et avec le gouvernement
directorial allaient disparaître toutes ces fêtes que nous venons
d'esquisser à grands traits, — La loi du 3 nivôse an VI II o con-
9 sidérant qu'il importe à la liberté de conserver les seules fêtes
» nationales qui ont été aocoeillies par tous les Français > sans
» laisser aucun souvenir qui tende à faire naître des divisions
i> parmi les amis de la république, supprime toutes les fêtes
» autreis que l'anniversaire du 14 juillet 1789 et du 1*^ vende-
n miaire, jour anniversaire de la fondation de la république. »
DE LA
RÉPRESSIVE
EN MATIÈRE DE TRÀINSACTIOINS
SURUM
ENGIUIS 1BIDUSTBI£LS.
Le rapport qae j'ai eu rhonneur d'adresser en août 1 857 ,
à M. le Ministre de l'agriculture , au sujet du ^cooimerce des
eograis « dans la L^irerinférieure , pendaat l'exereice 1 856*57 ,
contenait les lignes suivantes :
« Le contrôle des désignations portées sur les écriteaux , a
pu être effectué dans un délai rapide « et si les coodaninations
auxquelles il a donné lieu ont été sévàres dans certains cas , et
pleinement eonfivmées à Rennes , daaa d'autres cas , au con*
traire , les contrevenants ont pu mallieureusement profiter de
la lacune législative qui met le magistrat dans rimpossibifité de
fn^pper Taudacienjc fraudeur , habile à tromper sur la quaUlé
— 378 —
sans induire en erreur sur la nature. C'est ainsi que le sieur
B. • M récemment poursuivi pour avoir livré tx)mme renfermant
1 8 Vo ^^ phosphate de chauk , des mélanges qui n'en conte-
naient pas même neuf, n*a dû être condamné en police correc-
tioon^ qu'à une faiUe anoeode , maigré'le préjudice coAsidé-
mhle et avéré full avilit causé aug cultivateurs, é
^ a Ces (iiits établissent la haute opportunhé si bien appréciée
par la Société Centrale d'Agriculture de la Seine-Inférieure, éCun
article de loi spécial i!vriei moMre* Boutettre appartiendrait-il au
Conseil général de la Loire-Ijoférieure, qui a tant fait depuis
quelques années pour réprimer la fraude , de prendre l'initiative
d'un WBU pour la solution de ce point important de la législa-
tion : Dans une telle voie , le Conseil entraînerait à sa suite
tous les amis de l'agriculture qui ont , à plusieurs reprises ,
manifesté leur pensée sur ce sujet. » '
En même teiiiyâ que je oonaignais féRfiressiAi de cette idée,
j'adressais au rapporteur de la Commission d'agriculture du
Conseil général de la Loire-Inférieure , une note sur la nature
spéciale du problème à résoudre. J'y joignais le travail préparatoire
déjà fait pour amener sa solution dans le sein du Conseil d'Etat ,
et d'une Commission législative (1851). Enfin j'appelais Tatten-
iioo faienveiilanle et éclairée de la Commission du Conseil ,
sur roppomuoité d'un v$m relauf à la reprise du. projet de loi,
dooft un illmtf* umU {*) a^aii naguère étequemmem dèmmtré
la raison d'être.
Bansoes eirconstanoesi que je devais rappeler, le Conseil
général formula le vdeu suivant :
. a Le Coaseil général fortement dmu à la vue des fraudai qui
se continuent dans le ceoMuerce des engrais ^ malgré teintes les
(«) |f* Damas.
~ «79 -
ineaoie$ 0mfiûféê$ par T AAoiaMtnitiûD pour les r^primar » ecm-
sidérant que la législatioD actuelle sur la réfNreaaioo dcia délits ,
«o HMtîère de tromperie sw la qmliU de la cime veodue » se
montre ioanfiisaiit^e à liuvegarder k& iulérAU agricoles , émiit le
v(£u que les tribuoaax soient Armés de dispositioDs législatives
plus sévères , pMr réprimer énergiquement les fraudes qui se
«ommettMt iouiofiUeneBi dans le conunerce des uoirs résidus
de raffioerie» »
. En présence de quelle situation ce vœu est-il éipis 7 <HbeUe
esi sn dtfrii la portée ré^ de ses termes 7 Quelles seraieol les
conséquences posaiUas de sa réalisalion ? TeUea sont iis trois
queslioos qtts je passent! successivemeat eu revueu
J^ ne saurais mieux faire, pour établir l'importance du corn-
niarce des eni^aîs iodiisiriets « dans l'Ouest , que rappeler les
chiffres suivants consignés dans le rapport que j'eus Tfaonneur
d'adresser s rAjdmiaistraiion , au sujet de Texerciee 18S6^57.
Eu qalwlanl , disaîs^e , ce qui a été v^du sur le marché de
liantes ^- $eyi^mmi m wir de rafimrie — depuis 1840,
au arrive su iptaUe. 259,596,538 kilog*
Auxquels il faut ajouter 16,00(M)00
Produit luiuîmum de Nantes , soit au
tout 275,596,538 kilog.
Ou 2,901,016 hect.
MMMHHHi*
Cette quantité r^résente ou moins 29 millions iiO,160 fr. ^
ç'est-à-dire prte de 30 .millions de francs dépensés par Tagri-
culture locale pour l'achat d'engrais actife.
La dépense &ite pour se procurer les charrées , les pour
dretles , le guano , les composts et les tourbes adroitement
— 380 —
mélangées au noir pur , peut être évaluée hardiment à 21 mil-
lions pour le même laps de temps.
Depuis 1 840 , la c}uestion est donc résumée par une dépense
évaluée très-approximativement à 50 millions de francs.
Et cela sur un seul point de la Bretagne ! • • •
Ce qu il convient d'ajouter, c'est que la question prend chaque
jour des proportions plus vastes , par suite du défrichement qui
s'accomplit sur une inunense échelle , en Bretagne et dans le
centre de la France.
Sous cette influence, les prix du noir ont doublé en cinq ans.
L'insuffisance de l'approvisionnement a provoqué des expéditions
d'os de la Pkta. Enfin , les actives recherches des phosphates de
chaux du sol, permettent d'entrevoir qu'une extension plus
considérable encore sera , dans un avenir peu lointain , donné
au commerce des engrais industriels. Plus que jamais les préoc-
cupations relatives aux moyens de réprimer les fraudes ont donc
leur opportunité.
H faut le reconnaître , l'application des Arrêtés pris par MM.
les Préfets de la Loire-Inférieure, en date du 6 avril i850 et
du 5 juin 1853 , a donné les résultats qu'on était en droit d'en
attendre. Dans une période de cinq années , en effet — de
1850 à 1855 inclusivement — les noirs purs se sont élevés de
37 à 69 *>/o des échantillons prélevés dans les chantiers de vente
de la Loire-Inférieure.
La richesse en phosphate de chaux des mélanges à base de
noir animal s'est élevée de 27 à 43,5 Vo-
Ces résultats , le mécanisme administratif et scientifique sur
lequel repose l'ensemble du service ; en un mot, leur obtention,
a été sur ma demande étudiée avec soin et sur les lieux , par
une Commission spéciale de la Société d'encùuragement. Le
rapport de cette Commission lu en séance solennelle du 20
février 1856 , est assez significatif pour que je sois dispensé d'y
— 381 —
ajoater quoi que ce soit. En décernaut à mes travaux la plus
haute récompense dont elle dispose , cette Compagnie a voulu
témoigner de l'intérêt qu'elle porte à notre agriculture , et de
san adhésion aux mesures administratives destinées à en sauve-
garder les intérêts.
Parmi )es témoignages les moins contestables des heureux
effeb-. obtenus dans la Loire-InféHeure , il faut également citer
l'organisation de &briques d'engrais titrés , et la rapide propa-
gation du principe de la vente sut écrileau indicateur de la
eompoiUion, dans 14 départements. Ce principe reçoit-il dans
ces 14 départements, une réalisation également stricte? Cela
est discutable ; toujours est-il que là où le mécanisme fonctionne
convenablement ,. les résultats sont immédiats.
Il convient poup achever de déterminer la situation de rap-
peler les vœux émis à diverses reprises, par les organes les plus
copipétents des classes .agricolesl
Fendant son passage au ministère , M. Dumas avait jeté les
bases d'un projet de loi sur la vente des engrais industriels.
Plus tard , l'Assemblée législative fut saisie d'une proposition
de l'honorable M. Jusserand , sur le même sujet. J'aurai bientôt
occasion de revenir sur les formes du projet dé loi rédigé dans
le sein de la Commission de l'Assemblée.
Le 10 avril 1851 , le Congrès Central d* Agriculture, réuni au
Luxembourg , déclarait donner toute sa sympathie à la propo-
sition de réglementer le commerce des engrais , en adoptant
pour élément de contrôle la vente sur écriteau indicateur de la
composition. *
Le 27 mars 18S1 , la SodéU Centrale d- Agriculture de la
Seine- Inférieure demandait l'application, à tout le territoire
français , de l'arrêté pris dans la Loire-Inférieure en avril
1850.
-Le 25 décembre 1853 ^ la même Société , dans une cir-
26
- 8tt5 —
6Uteire îYApfMiée , et éftns mt lettt*e Adfesfséé à H. ta MMfSM
de ragricu1tttt*è , fetenâit dur 60ti vœo de ttidm ItSl.
Etiiin, en meiDteis dtcônstances, la Soéfété Iitipé^iatè d'Agrî-
cuhtrre et la I^ré^e tigi4coie ont iiettement «kpfîmé totift v^èm.
pour la réglementation d'un commerce dont terfatinft spécttlft-
teofd éhontés seiMMent avoir à cœur de mahipller les (Hitides.
Légistes cônsônMnés , quelques Marchands d'etigrais traversent ,
en eltet , avec une r&f è Adresse , les mailles du réseâti l^slà<-
tif , qâMts sftvent impuissant dans certaines eirconstanr^es déter<-
Yninées. Mais l'étude dé ces circonstftnôes fentre daffis l6 ôtHlre
de la 2^ qtiestion de mon prografnme.
■
le vœu értA^ par le Conseil géftét*al de la Lofre^It^reure
mentionne rrMpulssance dès trrbunaux en présence des frAodea
sur la qualité de Tengrais vendu ou mis en vetite. Il iinporte
ici de préciser la valeur des mots. Quelques exetnpies sont pour
cela nécessaires.
Un Wiafchand d'engrais a livré pour du n(rfr aniiUal un résidu
qui n*a que l'apparence de cet engrais. Il a déployé une mre
habileté pour se procurer ce résidu , lui dduner la couleur , lu
texture du noir animal. Ses manœuvres, pour arriver à la Con-
clusion du mardhé, out été caractérisées ptfr le pins triste
savoir^fiiire. Le magistrat n^a pas à hésiter , l'arUde 423 du
Code pénal est une arme dotit 11 lui appartient de se servir pour
protéger l'agriculture.
Que dit en effet cet article ?
Quiconque aura trompé l'achetedr sur le litre des
matières d'or ou d^argent , sur la qualité d'une pierre
busse vendue pour fine , Stir ' hi nature de tôutte
marchandises;. quiconque, pour usage de hux poids
ou de fiiusses mesures , aura troUipé sur la quantité
— 3S8 —
des choses vendues , sera fMini de .l'emprisoiineinent
pendant trois mois au moins , un aa ao plus , et d'une
amende qui ne pourra excéder le quart des restitutions
et dommages-intérêts , ni être au-dessous de 50
francs , etc.
Dans le cas eité plus haut, le marchand a évidemment trompé
sur la nature^ puisqu'il a vendu pour du noir animai une sub*
stanee n'ayant rien de commun avec cet engrais. ^-^ Affaire
Bavelier. DijoOi Tribunal correctionnel , séance du %0 décem*
bre 1856.
Je dirai plus :
L'aHiole 423 du Code pénal , qui punit la tromperie sur la
nature de la chose vendue , ne s applique qu*au eae de Irom-
perie simple et dégagée de toute manœuvre frauduleuse tendant
à amener la vente. Mais , quand ces manœuvres frauduleuses
esifilent i Tarticle 423 cesse d'être applicable et fait rentrer le
délit dans le cas prévu par rariicie 405 du Code pénal relatif
à Tescroquerie^ il appartient alors au juge du fond, de rechercher
et de déclarer Texislenoe desmanosuvres frauduleuses constitutives
de l'escroquerie. Cette déclaration éoliappe à la censure de la Cour
suprême. — Cour de cassation, chambre criminelle ; rejet du pour*
voi du sieur Duthion contre un jugement du tribtmal correctionnel
de ChftioQA-aur-Saône, statuant sur appel, du 3 janvier 1863; M*
Treneau, aVocat'^ audience du 11 février. — NéanmoinSf dans le
plus. grand nombre de cas , il fiiut le reconnaître , l'application
de Tartiele 423 est largement suffisante pour réprimer les fraudes
qui se connnettent sur les engrais industriels. Il y a cependant
des circonslanoes où le roardiand indélicat sait parfaitement
se mettre en dehors de la sphère de son action ^ et je vais en
Giler un.
Une mesure de police prescrit v dans la Loire<>Inférieure , la
venta du noir animal et de ses iliélanges sur garantie d'écri-
— 384 —
teaux indicateurs .de la composition chimique. Un marchand ré-
dige ainsi son écriteau : ^ ^ .
ENGRAIS
PHOSPHATE DE CHAUX , 30 - P. %.
. L'analyse , faite dans ie laboratoire du contrôle officiel , dé-
montre que le phosphate de chaux a*existait dans Tengrais qu^à la
dose Je 10 °/o. Le cultivateur donc a été trompé, sinon sur la na-
m
ture, au moins sur la qualtlé de Tengrais vendu. Sa récolte a été
perdue , ses espérances déçues et sa terre appauvrie dans cer-
tains cas. L'article 423 du Code pénal est-il ici applicable 7
Evidemment non. Le magistrat le constate en le déplorant*
(Affaire Brossaud. Tribunal correctionnel de Nantes , 1857).
Et cependant , si le même marchand avait vendu un mélange
de tourbe et de noir animal , d'argile carbonisée et de noir ani-
mal , de schistes et de noir ankpal , ppur du noir pur , alors
même que son mélange eût renfermé une très-forte proportiah
de phosphate de chaux , il eût été- placé sous le. coup de l'ar-
ticle 423 , bien que cependant le préjudice causé par .son action
eut été relativement très-faible. Ici , en effet , la tromperie sur la
nature eût été indiscutable.
il suffira donc à un firaudeur de se placer dans la catégorie
de ceux qui trompent sur la qualité , et de vendre un mauvais
engrais contenant 4 p..°/o de noir d'os , en annonçant, par écri-
teau indicateur , qu'il en renferme 80 p. ^o 9 pour se trouver
le plus souvent dans le cas pur et simple de non obsertHÂtion
d'une mesure de police. L'article 471 dit à cet égard :
Seront punis d'amende, depuis un. fi*anc jusqu'à
cinq francs inclusivement , etc. , etc.
.ceux qui auront contrevenu aux règlements légalement
fait» par l'autorité administrative, etc.
Ces. exemples permettent de comprendre quelle large part est
~ 305 —
ouverte à la fraude , en admettâDt même que Tarrèté préfec-
toral en vigueur ,' à Nantes*, soit rigoureusement appliqué.
Dans mon opinion', il peut se présenter, de loin en loin,
<iuelques fraudes spéciales pour la répression desquelles la lé-
gislation actuelle serait peut-être susceptible d'application. On
sait'qu*bn vend, dans le-Nprd , de Tengrais liquide, et quel-
ques vendeurs ne se font pas scrupule d y ajouter le plus d*eau
qifils peuvent. -Un arrêt de (a Cour impériale 'de Douai avait con-
damné' un de ces fraudeurs à trois jours de prison pour délit
de troipperie. Sur le* pourvoi du .condamné , la Cour de cassa^
Uon a* rejeté le pourvoi et décidé que « la vente d*engrais lî-
quides dans lesquels le vendeur a ajouté un tiers d*eau , lui en-
levant ainsi un ' tiers au moins de sa vertu , constitue , non le
délit de tromperie sur la nature de la inarcbandise vendue ,
prévu et réprimé par l'article 423 du CodB pénal , mais le délit
prévu par fart, i", § 3 de la loi du 27 mars 1651 , qui punit
toute augmentation du jpoids où du volume de la marchan-
dise vendue* »
Cette décision confirmé les' considérations que j'ai exposées
plus haut., I[ n'y- avait pas ici , en effet , tromperie sur la na^
iure , l'eau étant l'un des éléments naturels de l'engrais liquide.
Mais, ajouterais-je , ne peut-on pas assimiler l'introduction de la
tourbe dans le noir d'os à l'hitroducti'on de l'eau dans l'engrais
liqjiide ? Pour ma part , ' je n'hésiterais pas à me prononcer
pour l'affirmative.
Un marchand achète en effet, sous vergues ou dims une raf-
finerie, 100 hectolitres de noir,' à 60 Yo de phosphate de
m
chaux ; il y mélange de la tourbe et annonce sur ses écriteaux
que. son engrais compôié renferme 55 °/o de phosphate. Le
contrôle établit une richesse de 25 ^/o seulement. Le marchand
est certainement * coupable au même chef que celui dont la
fraude a consisté dans l'immixtion de l'eau , et il peut — à
— 386 —
mon sens du moins — encourir les effets de rarlicle I § 3 de
la loi du 27 mars 1851 , dont voici les termes :
Seront punis des peines portées par t'arlicto 423
du Code pénal :
3^ Ceux qui auront trompé ou tenté de tromper
sur la quantité des choses livrées, les personnes aqx-
quelles ils vendent ou achètent , soit par l'usage de
faux poids ou de fiiusses mesures , ou d'instruments
inexacts servant au pesage ou mesurage, soit par
des manœuvres ou procédés tendant à fausser l'ope-
ration du pesage ou mesurage, où à augmenter
frauduleusement le poids ou le volume de la mar"
chai^dise, etc., etc.
J'admets qu'il n'en serait pas de même si , au lieu de tourbe,
substance exclusivement destinée à augmenter le volume du
noir sans changer son apparence , le fraudeur s'était servi de
poudrette, de noir d'os impur, de chaux, de plâtre, etc.
Dans ce cas, il y aurait mélange de deux substances qui sont
reconnues fertilisantes à divers titres. J'admets également que
la constatation du cas où le fraudeur se met sous le coup de
la loi de 1851 ne laisse pas que d'être subtile et sujette à con-
testation. C'est précisément pour ces raisons que la nécessité
d'un article de loi spécial sur la matière doit être plus vive*
ment sentie.
Si le Conseil général de la Loire-Iliférieure, faisant droit
à la demande formulée dans mon rapport sur l'exercice 1856*
1857, a formulé un vœu, il importe donc de remarquer que son
but a été de rendre plus efficace et plus généralement appli-
cable l'action du contrôle analytique.
La vente des engrais industriels, sur écriteau indicateur de
— 3ft7 ~
la oompodHiûAi cbÛDique^ s'est 4eUemenl inféodée dans la prati-
que, elle a produit de si bons résultais, que soa principe ne
MiiraU être désormais noiiaen discussion. Kn le rendant plus fé-
cond dana. <>erUînes oiroonslaneea trop bien appréciées des frau-
deurs » rAdministrdtion donoeraii wx eultivateura Tun des
témoignages les plus précieux de sa sollicitude pour leurs in-
téréU.
Dans la recherche des moyens propres à remédier aux gra-
ves abus développés dans les lignes qui précèdent , il est diffi-
cile de s'arrêter à quelque chose de plus pratique que Vappli^
cation de l'art. 423 du Code pénal atAx fraudes sur lacompo-
sidon chimique. Dans le Conseil d'Etat comme à l'Assemblée
législative (1851), dans la presse agricole comme dans le sein
des Sociétés compétentes, cette idée a reçu mainte et mainte
fois, depuis 1851, la sanction des discussions les plus approfon-
dies. Elle est formulée dans le projet suivant, dont, à plusieurs
reprises , les Sociétés d'agriculture ont réclamé l'insertion dans
la collection de nos lois usuelles.
PROJET DE LOL
« Article V\ Toute tromperie sur la nature et la
composition qnanlitalive d'un engrais vendu ou mis
6D vente , toute tromperie sur Torigine d'un aroende-
m^at vends ou mis en vente , sera puni des peines
portées par l'article 423 du Code pénal.
» Art. 2. Tout fabricant ou marchand d'engrais
devia , SAir d^haque e^èpe d'engrais qu'il expose en
vente , placer à demeure une aftolie ûsdioative de k
— 388 —
{naiUre et des proportions des matières qui consti-
tuent] ^ ces «ngrais.
» Tout fabricant ou marchand d'engrais sera tenu
de délivrer à l'acheteur une facture indiquant la na-
ture et les proportions des matières qui constituent
ces engrais.
» Art. 3. Les Préfets, diins les départements, le
Préfet àe- police dans le ressort de sa préfecture, sont
autorisés à rendre les arrêtés nécessaires pour l'inspec-
tion des fabriques et magasins d'engrais , et la vérifi-
cation de la nature et de la composition des engrais
mis en vente. La dépense de ces inspections' et vérifi-
cations, si elles sont reconnues utiles par les Conseils
généraux, sera inscrite parmi les dépenses facultatives
du budget départemental.
» Art. 4. Dans le cas de condamnation pour un des
délits prévus par l'art. 1^' de la présente loi, le tribunal
pourra ordonner l'aflSche du jugement dans les lieux
qu'il désignera, et son insertion intégrale ou par ex-
trait dans tous les journaux qu'il indiquera, le tout aux
frais du condamné.
A Les deux tiers du produit des amendes prononcées
en vertu du m'éme article seront attribués aux dépar-
tements dans lesquels les délits auront été constatés.
9 Art. 5. L'art. 463 du Code pénal sera appliqué aux
délits prévus par l'art, f de la présente loi.
» Art. 6. Toute contravention aux prescriptions de
l'art. 2 de la présente loi et aux arrêtés pris par les
* Les mots [composition chimique dé] me sembleraient d'one in-
terprétation plus précise. A. B.
_ 3»9 _
Préfets en vertu dé l'art. 3 i sera punie des peines de
police portées par les art. 479 .et 482 du Code
pénal. ».
Ce projet répond -à toutes les nécessités de la répression , à
toutes les exigences de la, liberté commerciale la' plus étendue ,
ainsi que le disait son savant rédacteur.
■ «
a Son article 1'% applicable à tous ceux qui font commerce
d'engrais ou d'amepdements, srpour but d'atteindre les fraudes,
tromperiez ou manœuvres frauduleuses employées pour faciliter
le commerce de substances qui n'ont souvent d'engrais que le
nom ; il édicté des peines consistant en une amende qui peut
ètr-e sévère en certains cas, et «n ua emprisonnement qui peut
être porté à la durée d'un an.
» L'article 2 oblige le marchand d*engrais à faire connaître à
l'acheteur la composition de la matière qu'41 livré , tant sous le
rapport de la nature que sous celui des proportions.
» L'article 3 autorise Jes préfets à créer dans leurs départe-
ments des inspecteurs spéciaux chargés d*effectuer les analyses
de contrôle qife la surveillance ou les contestations rendront
nécessaires.
» Enfin l'article 4 donne le droit défaire conqattre, par voie
d'affiches ou insertions dans les journaux, les condamnations
prononcées.
» Au moyen de ces dispositions , elle assure la punition des
fraudes, et elle donnée l'agriculteur le. moyen d'y échapper;
ce dernier saura si désormais la moralité de son vendeur est as-
surée ou douteuse; il saura, de plus, si la matière qu'il achète
offre des garanties de bon emploi par sa nature , son origiqe et
sa composition^ »
Au sujet de l'af t. 4 de ce projet ,* je rappellerai ce que disait,
-- a» —
il y a quelque temps , un honorable magistrat dans une aflaire
de falsification « prévue par la loi de mars iSSi.
d Le Tribunal nous permettra de lui soumettre quel-
ques observations sur l'application de ta loi du 27 mars
1851 : il est évident que, depuis qu'elle est en vigueur, elle
n'a pas produit les résultats que le législateur espérait. Le
nombre des délinquants n'a pas diminué. Il augmente au con-
traire , chaque jour , et le bulletin de vos condamnations en
fournit une regrettable preuve. En vain, l'Administration multiplie
les agents ; en vain la vigilance de ces derniers s*étend aux nom-
breux débitants dont la surveillance leur est confiée, rien n'arrête
le nuil. A quoi cela tient-il? à notre avis, à ce que la pénalité
qui atteint d'ordinaire les contrevenants et qu'ils subissent avec
indifférence, n'est pas en harmonie avec la gravité de la contra-
vention ; elle a sa source dans la cupidité , dans un sentiment
excessif de l'intérêt privé; puisque les contrevenants violent si
ouvertement et la loi et les règles de la plus vulgaire probité, o'eet
dans leur intérêt qu'il faut les atteindre; puisque leur commerce
n'est entre leurs mains qu'un moyen de tromperie, qu'ils soieol
frappés dans leur industrie déloyale.
» Vous ne pouvez punir plus efficacement, dans l'intérêt des ci-
toyens, suivant le vobu de la loi , un délit qui est si essenlielle-
ment nuisible. La loi vous donne une srme qui vous permet de
combattre ces fraudes persévérantes : la publicité ! Quand les
marcbafids sauront que leur clientelle, leurs voisins, les autorités
locales seront prévenus officiellement de leur improbité, peut*
être sera-t-il permis d'espérer qu'ils renonceront à ces honteuses
tromperies.
» C'est donc par la publicité qu'il faut les réprimer; celle que
les journaux donnent à vos jugements ne nous parait pas suffisante,
en tant qu'elle est volontaire ; d'ailleurs , elle est incomplète et
^ 391 —
D*amye pa» josqu'aux véritables intére»és; pour que la péna*
lité édictée par t'arlicle 6 de la loi de i 861 soit efficace , il faut
qu'elle atteigne divèctement le déKlnqiiant, qu*elle s'adresse à ses
relations habituelles , qu'elle le signale, et qwe ces indicatious
soient faites avec toute l'autorité qui s'attache à une décision
émanée de vous.
» L'affiche'du jugement à la porte du magasin et à la porte de
la Marrie, jointe à la publicité des journaux , nous paraît remplir
toutes les conditions pour arriver au but que s*est proposé le lé-
gislateur, de 1851. j»
Je n'insisterai pas sur la sérieuse portée des différents articles
m
du projet de 1851 , leur utilité est évidente et la prudence de la
rédaction égale ici la sûreté des prévisions.
Le Congrès de ï Association Brelonne tenu à Nantes, en sep-
tembre 1851, en témoignait hautement , lorsque, sur la propo-
sition de celui qui écrit ces lignes, il prenait, à l'unanimité , les
conclusions suivantes :
cr Le Congrès approuve > au double point de vue du com-
merce et de l'agriculture « le principe d'une législation qui
garantit les intérêts du commerçant loyal j tout en sauvegar-
dant le pultivateur de fraudes dont il est trop souvent vic-
time. »
Que pourrais-je ajouter à des opinions si nettement formu-
lées?
Il n'est pas douteux que, sous l'empire d'une législation sévère
et ponctuellement appliquée,' le commerce des engrais indus-
triels ne puisse atteindre, avant quelques années, une énorme
progression. Déjà, malgré la fraude et ses mille embûches, mal-
gré les concurrences déloyales et les lacunes de la législation ,
les arrêtés préfectoraux ont ouvert aux fabricants honnêtes une
— 392 —
arène où leurs efforts ont été appréciés. Que le* GouverDeineni
accorde à l'oeuvre commencée le concours de son action tutéiaice,
et le problème de la répressita des tromperies en matière de
substances fertilisantes aura enfin reçu sa complète solution.
Octobre 1857.
Adolphe BOBIERRE.
NOTE
8VR LB
MOYEN DE DOSER RAPIDEMENT L'AZOTE
DU OUAKO
ET i)ES PRINCIPAUX ENGRAIS
AU MOYEN
D'UN APPAREIL AMMONIMÉTRIQUE.
Les nombreuses contesCaiions dont le commerce du guano
est chaque année l'objet, ont surtout pour base, il dut le re-
connattre, la difficulté où se tcouve Tagriculteur de contrôler le
titre de la marcliandisa qui lui est livrée. Les fraudes sur ce pré-
cieux engrais sont tellement multipliées , les mélanges du guano
péruvien type avec .des guanos, d'autres provenances, ou des
matières in^tes de couleur analogue , compromettent des ia-
téréts si graves , qu'il . est important de rechercher les moyens
de prémunir l'agriculture contre l'incertitude de ses- transactions
sur cette matière. Parnû ces- moyens, le dosage rapide de Tapote
occupe *sans contredit le premier rang; .
11 a quelques, années, un dosage d'azote était d'une mise en
— 394 —
œuvre sinon difficile , au moins fort délicate , et exigeant
une grande habitude des manipulations les plus précises du la-
boratoire. Les observations de M. Biiieau , les travaux de HH.
Will et Warrentrapp, enfin, l'éxeellenle méthode- ammonimé-
trique imaginée par M. Peligot, ont tellement simplitié cette
opération, qu'on peut la considérer aujourd'hui comme abor-
dable pour toute personne qui veut consacrer quelques heures
à Pétbië pfatifjiie de ses détails peu nûmbrelix. L'apparltbti de
cette méthode a été, pour les agronomes, une véritable bonne
fortune.
Lorsqu'il s*agit d'analyser des matières renfermant moins de
un pour cent d*azote, on ne saurait, sans imprudence, s'écarter
des prescriptions dévebppées par Ù. Peligot dans la savante
instruction qu'il a naguère publiée à ce- sujet. J'ai, toutefois,
trouvé avantage, dans les nombreuses analyses que j'ai effectuées
depuis quelques années , à ramener à 0",36 la longueur des
tubes en fer et à remplacer les tubes à boules, dont le lavage
est difficile, par un simple flacon d'un minime diamètre.
Je me suis demandé s'il ne serait pas possible de concilier
les exigences d'économie et de volume , inhérentes à la cons-
truction d'un appareil ûmmonimHrique destiné aux agriculteurs,
avec cdUeé non moins grandes d*dne approximation désirable
dans Im résultats analytiques obtenus. De nombreux tâtonne-
ments effeetués dans cette Voie m'ont conduit à conatater les
dits iuivanta s
* Deux déeigraniin0s é^ guano ou d'etigrais queloonqoe , rea-
fermailt iiu tnoinsun cemiènoe d'asot» « peuvent être parfoiteoieiit
décomposés au moyen de 13 centittiètres eubesde chaux sodée
flnemeiU pulvérisée.
La décomposition* peut être opérée en i 5 minutes environ ,
au moyen d'une lampe À çtidool oontanablem^àt disposée^
L'absorption de l'ammoniaque peut ôtfre eomplèlement effec-
— 995 -—
tuét im tooyea de la liqueur suifori^ renfemiée dadd uri
flinaoïi Qo fond duquel plonge l*exirélnifé coudée du tube à dé-
ixnnpositioiii
Enfin, m Temptoi de 2 dé<îigrattim6s de matière est largement
•tfflsâni pour Tailalyse d'un gusno ordinaire, il eomriént, pour
les engrais moins azotés, tels que poudrette, etc., de brûler -8
détÂgrairanes de la substanee.
PROCCDti.
L -^ La subslanoe étant pesée et la chaus sodée finement
pulvérîsét^ on coude on tube en Verre vert de O^^^OlO de dia-
mètre, en l'étranglant sensiblement à l'endroit de la courbure.
Les dimenaîmis du tube, ainsi fiaçonné , doivent être les sui-:
▼antes^: petite bf^anehe^ O^^^OTO; longue branche, 22 oenti*
mètres*
IL -^ On sècbe et nettoie rinténeor du lubè « et, au moyen
d'une tige métallique, on pousse, jusqu'à sa partie étranglée,
un tampon d^eoliânthe deatiné à arrêter les substadces soKdes
sans opposer cependant de résistance au passage des gaz»
IIL «^ On introduit rapidement de la cfaaux sodée en poudre
grossière « dans une longueur de 3 centimètres ^ à partir du
tampon d'amiaolfae*
IV. -^ On veree ensuite de b chaux sédée très^-firie, intitne-
laent mélatigée aveof la matière à brûler, el de manière à former,
dane le tube^ une colonne de 9 à 10 centimètres* environ*. On
termine par Tintroduotion ' de cbeux £odée pure^ à laquelle on
ajoute quelques cristaux d'acide oxalique.
V. *^ Cela kÂi , on étire adroitemebt et on -fertne l'eitriniité
de la longue branche du tube en la présentent à la flèÉime dlune
éolypile et la tournant adroitement sous une incKnAîsoii de 45
m
degrés environ/ Â cet instant ^ le tube ne doit plu6 mesurer que
0"|i8 d^ la pointe à llangle de colirbure. -
— 396 —
VI. — ; Si le tube -est mince -et qu'on craigne, sa déformaUon
SOUS l'influence de la chaleur^ on introduit sa longue branche
dans un petit fouixeau en cuivré gratté qu'on improvise en con-
tournant simplement une; petite feuille rectangulaire de cet
alliage. J'ai fait 40 opérations avec la même feuille, dont l'état
est encore par&it.
Vif. — ï emploie pour l'application de. la chaleur une lampe
cylindrique à 4 mèches ^ munie de deuif petites tiges verticales
et à fourches destinées à soutenir le tube à combustion. Lorsque
ce tube est en place, sa petite, brsuoche, pénètre dans le flacon
renferinant la liqueur normale sulfurique préalablement étendue
d'eau.
'Vlll. ~ La combustion doit être conduite selon les règles
ordinaires, c'est-à-dire en portant tout d'abord au rouge la
partie antérieure du tube, ce à quoi on arrive facilement, en
ne découvrant les porte- mèches de la lampe qu'au fur et à mesure
de la marche de l'opération.
IX. — La combustion terminée, on évite l'absorption en bri-
sant l'extrémité effilée de L'appareil; on laisse refroidir quelques
instants, et , soulevant le tube avec précaution, on immerge, à
plusieurs reprises, sa courte branche dans une petite quantité
d'eau pure destinée.an rinçage ultérieur du flacon à acide.
X. — Il ne* reste plus qu'à bire la saturation , comme à l'or-
dinaire, au moyen de la liqueur de sacchalrate de chaux. J'em-
ploie , dan» ce but , une dissolution assez étendue et contenue
dans une burette divisée en dixièmes de centimètre cube<
Gomme on le voit , ce mode opératoire exclut complètement
l'emploi des bouchons, dont la. nature, poreuse et réchauffement
pendant lés analyses, donnent si souvent lieu à des résulti^ts
entachés d'erreur. S'il a l'inconvénient de ne comporter que la
combustion de feibles quantités de substance, i( a, en revanche,
l'avantage d'offrir des garanties contre la plus mininv^ déper*
W7 -
ditioa 4'aotfnoDiaque. Il ne faut pas oublier, d'aiUeors, qu'il
eal spéctaiement destiné aux analyses commerciales et que la
riebesfte oq azoïe des giianos s'élève quelqaefoia jusqu'à 1 8 Vo-
Voici quelques dosages effectués par l'ammonimètre que je
proposé pour les besoins du commerce et de Tagriculture.
ra
o
■ 1*1
DESIGNATION DE LA SUBSTANCE.
ÀZOTB
pour 1000.
GuaoQ péruvÂen* • •
Id. . .
Id
Guano d'Angamos
Guano de Patagonie
Id
Guano du Chili
Guano dichaboe
Id
Guano de Bolivie
Poudrette de Nantes
Engrais marin de Pembron
Guano artificiel Derrien
Engrais breton, n'^ i
Id. n» 2
Chaux pzotée de l'usine à gaz de Nantes. .
Dépôt des cuves à fermentation d'une distillerie
de riz, vendu comme engrais
Engrais factice vendu comme guano du Pérou.
Id
mSm^SiSSSSSS^
?**■
i75
152
135
150
64
20
70
35
50
26
21
10
40
30
20
10
31
61
96
Il ■■ ■ ■■ I .fTI— !»*^^^!WT
£•
27
— 398 —
En résumé f l'expert oa le cultivateur peut, en quelques mi-
nutes, faire un dosage exact au moyen d'un appareil de 26
centimètres de longueur et de 10 centimètres de hauteur (^).
L'emploi des grilles à tubes, du charbon, des pinces, des bou-
chons , des appareils à boules est évité , et il devient possible
de transporter , dans un petit nécessaire, l'instrument destiné à
vérifier la composition d'engrais trop souvent altérés par la
fraude.
Nantes, octobre 18S7.
Adolphe BOBIERRE.
(*) On peat se procurer fammonimitre chei II. Fontaine, fSibricant
de prodnils cUmiqaest m» Monsiauf-le-Priiice , 48.
— 399 —
DESCBlPTIOIt DE L'AHMOmMÈTBB.
A B — Tube en verre vert de 0"',01 de diamètre et de 0">,18
de longueur, de la pointe à la courbure.
ce — Feuille contournée de cuivre gratté, dont on peut se
passer lorsque le tube de verre offre une résistance suffisante
à l'action de la chaleur , en raison de son épaisseur.
F — Flacon de O^^^OTS de hauteur et de 0»,033 de diamètre,
destiné à renfermer la liqueur normale sulfurique.
DE — Lampe en cuivre, dont les ouv^^rtures a a' a'' a"' sont
munies de porte-mèches circulaires à ouvertures rectangulaires,
et d'obturateurs à vis, fermant d'une manière hermétique.
P P* — Planchette en bois supportant Vappareil.
DE L'ACTION
DES
NODDLES DE PHOSPHATE DE CHAUX
SUM MéA VÉ^ÈTAVMON
DANS LES TERBES GRANITIQUES ET SCHISTEUSES.
En accordant sa bienveiUante approbation à mes dernières
recherches sur la GolnbilHé des phosphates de chatdx fossiles ,
et eo daignant, par Tofgane de son rapporteur, m'encourager à
les poursuivre , rAcadéinie des Sciences m'a Uacé une voie
daitô laquelle je me suis engagé avec le vif désir d*y observer
quelques faits intéressants fioiir la pliyaiologie et l'agriculture :
je vais exposer, dans ce mémoire , les premieni résultats auxquels
m'ont coaduit mes eipérieDoeSb
J'ai voulu tout d'abord, et malgré l'époque défavorable, faire^
en mars , quekfues essais prélîminaires sur la culture du fro-
ment. J'ai , pour cela , opéré sur une terre défrichée quelques
jours seulement avant l'expérience , et dans laquelle j'ai com-
parativement employé des nodules pulvérisés à 55 p. ^/o de
phosphate et du noir animal eu petits grains, à 72 p. ®/o de
richesse. La terre , riche en humus et en principes acides , of-
frait les meilleures conditions pour dissoudre les phosphates.
— 401 —
L'engfflis fut employé à la dose de 6 hectolitres ù l'hectare. Les
résnltats observés furent les suivants :
Dans les pièces qui avaient reçu du froment , il n'y eut pas
de différence appréciable entre le produit du noir animal, du
phosphate fossile légèrement animalisé et du même phosphate
mélangé de charbon très-poreux. Il y eut une supériorité as-
sez marquée /et à laquelle j'étais loin de nValtendre, dans une
autre pièce où les nodules purs et simplement réduits en pou-
dre très-fine, avaient été employés comparativement avec le
noir animal en petits grains. Dans tous ces essais, du reste,
la récolte fût médiocre , quel que fut l'engrais adopté, en raison
de l'époque trop récente du défrichement.
Deux pièces de terre furent ensemencées d'avoine et fumées,
l'une avec des nodules en poudre , l'autre avec du noir animal.
Dans les deux cas, les produits furent beaux; et, ici encore,
aucune différence appréciable, soit dans la quantité, soit dans
l'aspect de la récolte , ne fut observée.
Malgré les conditions défavorables dans lesquelles cet essai
préliminaire avait eu lieu, je fus frappé, je dois l'avouer, de
voir mes prévisions mises en défaut au sujet de l'action des
phosphates fossites employés seiUs et à Vétat de poiidre fine. Mes
recherches de laboratoire, sur quelques coefficients de solubilité
dans l'acide carbonique, les lofs de l'analogie, enfin, il faut bien
le dire aussi, l'ignorance de la science actuelle sur les modifica-
tions qu'éprouvent les nodules en présence de l'air contenu dans
le sol arable , tout cela me conduisait à regarder ces engrais
comme lentement assimilables et devant , sous ce rapport, être
classés assez loin du noir d*os. Cependant , l'expérience agricole
semblait contredire mes idées préconçues.
On verra plus loin que cette contradiction se manifesta de
nouveau dans dés essais plus concluants.
Ma seconde série d'expériences eut lieu sur la culture du
— 402 —
sarrazin, qui, dans rOaest, absorbe des masses énormes de
noir animal. Le surplus des quantités assimilées par cette plante
reste dans le sol où son action se fait ultérieurement sentir sur
les froments d'hiver.
Pour me mettre autant que possible à l'abri des influences
multiples et inégales des expériences fieiites en grand , je résolus
de faire mes essais dans des pots, sur des substances pesées et
en présence d'éléments d'irrigation et d'exposition parfeitemeni
identiques.
11 pots furent remplis de terre extrènoement maigre et pro-
venant de la désagrégation de roches schisteuses. La terre fut
intimement mélangée dans chaque pot avec 10 grammes d'en^
grais, et deux grains de sarrazin y furent semés le 25 juin.
Jusqu'au 22 septembre , jour où l'expérience fut complètement
terminée, l'arrosage des pots eut lieu deux fois par jour, au
moyen d'eau de pluie. La végétation marcha bien , sauf dans les
cas où il y eut emploi de terre sans engrais et de nodules
traités par 20 p. Vo d'acide sulfurique. Dans ces deux circons-
tances , la plante fut maigre , souffreteuse , et donna une ré-
colte insignifiante. Il ne faut pas oublier que la maigreur de la
terre employée était poussée à l'extrême. L'humus n'y existait
qu*en proportion très^minime. L'aptitude à retenir l'eau et à
condenser les gaz était aussi faible que possible.
Au bout de trois semaines , il était facile d'apprécier la fa-
vorable influence de l'acide pbosphorique sur le sarrazin. Là où
agissait le superphosphate de chaux et le mélange de sang et
de poudre de nodules , il y avait une végétation aussi luxuriante
que précoce.
Le noir animal était distancé , et , en raison de la maigreur
du sol , le phosphate de chaux pur donnait de tristes résultats.
Voici , au surplus , le résumé complet des observations faites
avec le plus grand soin.
«03
1 c
5
§
. . : =
S"
i>
1 -1
1
s
â S
^
lll
% s.
s s
=. = ,
„»=
«..
fsa
■
„
>- X.
H
as. = •.
sss
ï
s ss
= -,-
e -o
•.«»
„
q*l
!-:- "- J
Ï-S-S
*
? J?
B. ^
II 1 5
m
2
UJ
*!i
1 : ^
|:j:#:S:-::
S^
s :
s :
"1. :
■s;
^
^1
lî
'S :
a
- :
1
S
g
r
!ïl 11
1
'
— 4t« —
Ce qu'il importe tout d^abord de constater, en foisant l'examen
de ces chiffres , c'est qu*ils éclairent un point spécial de la
question , sans constituer pour cela une éckeUe de rendements
applicable aux conditions de la grande culture. Il est bien évi-
dent , en effet , que Vaclion d'entraînement produite par l^asote
n'était point appliquée ici au phosphate du noir imimâl comme
à celui des nodules, mélangés de sang. Je ferai toutefois. re-
marquer que l'expérience 3, dont les résultats sont très- beaux,
a été faite sous Finfluepce de faibles proportions de substances
animales. Le charbon végétal poreux avatt*il une action
eondensatrice immédiatement utilisée ? Cela semble probable.
Il est donc bien entendu que les chiffres exprimés dans ce
tableau ne sont applicables qu'aux circonstances spéciales de
l'expérience , et qu'il importerait , pour étudier plus complète-
ment l'action des nodules , de faire de nouveaux essais dans
lesquels la matière organique d'un sol déterminé jouerait un
rôle qui manque ici.
Sous ces réserves , je crois pouvoir établir les &its suivants :
l^ Les nodules de phosphate de chaux des Ardennes « ré-
duits en poudre fine et exposés quelques mois à l'air , sont
assimilables par les végétaux.
2® Leur action favorable dans les sols granitiques et schis-
teux , dans les défrichements de landes et bruyères , peut être
variable , selon qu'on les emploie seuls ou associés , à des subs-
tances organiques.
3^ Ainsi que cela se remarque dans l'emploi des phosphates
du noir de dafifktUien ou du noir grain des fiUre$, il y a
convenance, tantjftt à associer des substances organiques aux
nodules, pour fertiliser les terres pauvres en agents dissolvants ,
et tantôt, au contraire , à les employer seuls dans les défriche-
ments où abondent les détritus végétaux.
4^ L'addition du sang aux nodules en poudre fine , donne
— 405 —
des résultats excellents , au triple point de vue du rendement
en grain , de la vigueur de la paille et de la précocité.
5® Il n'y aura probablement lieu d'employer l'action des
acides , pour' favoriser Tassimilation des phosphates , qw dans
les terres et Us cultures où le superphosphate est actuellement
reconnu utile par les agriculteurs. Dans tous les cas , au con-
traire , oà le noir d*os en grain est rapidement dissous , les
nodules en poudre Ane seront eux-mêmes assimilés (1).
6"* Enfin et comme conséquence utile à signaler, il est une fois
de plus établi que de la recherche des coefficients de solubilité
dans le laboratoire à leur constatation agricole , il y a toute la
distance qui sépare un effet extrêmement simple d'un effet ex*
trêmemént complexe.
Adolphe BOBIERRE.
(f ) G'èst dtt reflM ee que la inraliqM a déjà déuoiKré tur la Heroière
récolte , aveo la phM grande aelteté.
1
OBSERVATIONS
SUR 1X8
OliSINS PËRFOItAI\T$
8VPPLÉIIIIT, OaOïy US7,
Pab m. Fbéoërig CAILLIAUO,
Directeur , Connrvatew du Musée d'Hitlçire Naturelle de Nantes.
Opposition an oyotème de perfaratian, ofeaerTaiiona
diTeraea*
Lorsque nous avons fait connaître les oursins creusant les ro-
ches (1)', donnant sur ce curieux travail les explications qui
nous paraissaient réellement admissibles (2), nous nous sommes
bien attendu à trouver encore , comme pour les pholades , des
(i) Compte rendu de l'Académie des Sciences de Paris, 3 juillet 18S4,
t. XXXIX, p. 35.
(2) Mevttê et MagaHn de Zoologie ^ n«4, I85S. Annales de la
Société Académique du département de la Loire-Inférience « i8M.
~ 407 —
oppositions imposantes à notre systènEie. En effet , en France ,
en Angleterre , même en Hollande , de savants conchyliologues
persisteïit probablement encore à accuser d'impuissance ces ani-
maux pour opérer un semblable travail dans les roches où nous
les rencontrons , telles que le grès , le granit , le calcaire quar-
tzeux et compacte.
Nous devons quelques observations à nos opposants sur ce sujet
(1). Si d'autres animaux que ceux-ci creusaient ces trous « bits
de nos jours , nous^ devrions les trouver ; mais non , ce sont
toujours des oursins qui les remplissent dans les différentes lo-
calités ou nous les connaissons maintenant. Comment se ferait-il,
par exemple , que , dans les parages de Douarnenez , plus de
quatre mille de ces trous peut-être, seraient constamment occu-
pés par ces echinm , sans qu'aucun de ces trous eût conservé les
moindres traces des sujets qui en seraient les auteurs primitifs ?
11 est certain que ces trous sont dus au travail d'animaux appar-
tenant à notre époque. Il faudrait les admettre de toutes les
grosseurs, depuis celle d'un petit pois jusqu'à celle d'un œuf, et
de la forme sphéroïde , parfaitement semblable à celle des our«
sins. Partout ces animaux supposés viendraient creuser ces ex-
cavations, puis, complaisamment, les abandonner à nos radières,
en se rendant toujours invisibles ? Ceux qui admettraient une
telle conjecture , qui se refusent à trouver dans le squelette de
ces echinus les instruments d'une force indubitablement suffi-
sante pour agir sur les roches , devraient bien nous faire con-
naître la provenance de ces trous.
Le granit des côtes de la Loire-Inférieure, comme le grès du
Finistère , est fréquemment recouvert par le niMipora incrus^
(1) Bulletin de la Société Géologique de France^ 2« série, t. xiii,
p. 46. Journal d'Edimbourg , vol. 46 , p. 386.
— 4es —
tans ; souvent il arrive que les oursins creuseniieur troasurdes
surfinces de rocher déjà grandement couvertes de ces encroûte-
ments , dès-lors rien de plus simple que ce nullipore soit resté
subsistant sur les roches , dans les intervalles qui séparent les
troDS des oorsins. Mais il arrive aussi que les trous mêmes sont
plus ou moins garnis , non-seulement de cet encroûtement, mais
encore de divers autres corps étrangers à ce travail , tels que la
vermilia triqueîra , la serpula vermicularis j la spirorbts nauti-
loties s'y rencontrent aussi.
Pour combattre notre système de perforation de ces echinides ,
on nous a présenté comme une question sérieuse ces faits d^sn-
croûtements , lesquels , disait-on , étaient a d*irrévocabtes té-
» moins que r«€ftmt/s n'avait pas creusé ces trous, attendu qu'il
o aurait dû enlever ces encroûtements accidentels ^ plus tendres
i que la roche (I). »
A cela nous dirons que Yechinus meurt, ou abandonne son
Irou, dès-lors resté vacant jusqu'à ce qu un autre oursin soit venu
occuper cette demeure abandonnée. C'est alors, dans cet ihter-
valle , que des corps étrangers s'en emparent ; c'est ainsi que
nous les trouvons plus ou moins garnis de vermtlies , de ser-
pulès , de nullipores , de spirorbes , lesquels ont envahi ces
trous dans l'absence de l'oursin. Celui-ci retourne souvent, et s'y
loge de nouveau , malgré l'occupation de ces hôtes importuns ;
mais , par ses pointes , l'oursin est certainement le plus fort. Le
plus grand nombre des vermilies et autres intrus, voulant sortir
de leur tube , succombent promptement au choc des piquants de
ces ediinides ; les nullipores périssent également, en ce cas ; de
la couleur rouge lie de vin qu'ils ont à Tétat de vie , ils de*
(1) Buiiêtin d9 la Société Géologique de France , 2* série ,
t. xm, p. 46.
— A%9 —
iriaonent bJanc$ i en mourapft» Maig l'oursin doit éprourêr dé
grandes difficultés à enlever les tubes calcaires résistants de ces
apimauii que l'on suit être fort adhérent aux rochess, à raison
de c^ que l'oursin n'agit pas en grattant , comme les pholades ,
et pi4}ue de ses dents, desquelles (dans le granit) il retire les
graixis de quartz , qu'il met lui-même en saillie par l'enlèvement
de la partio fine et sableuse qui lie le granit. Ensttile , serrant
de ses dents las gros grains de quartz, il les éliranle, les arracbe,
démolit la roche. Nous en avosis surpris un sur le fait : en sai-
sissant un de ces animaux , un de nos ouvriers s'écria qu'il
mangeait la pierre ; l'oursin tenait , en effet , entre ses dants un
fort grain de quartz qu'il venait sûrement d*arraclier au graoit.
Tous les envahisseurs de ces retraites ne peuvent survivre au
contact de l'oursin , si bien hérissé de ses pointes , et qui pa-
rait n'en 6tre nullement gêoé ; avec le temps , il enlève l'eo-
croûtement calcaire restant du nuUipore, s'il est dans la néoessîté
d'approfondir sa demeure; autrement il la laisse plus pariica**
liècement dans le pourtour de son trou.
On est étonné , assurément , qu'un être aussi faible en appa-
rence que Vechinus Htidus , surtout dans le jeune âge , puisse
parvenir n creuser , avec ses dents , des trous aussi profonds
dans des roches résistantes et compactes , telles qu'un grès
quartzeux et un granit , l'un et l'autre faisant feu au choc de l'a-
cier, des roches enfin, comme nous l'avons observé ailleurs, que
l'industrie de l'homme n'attaque qu'avec le fer acéré.
Mais , en examinant les moyens que la nature sait si merveil*
leusement approprier à toute chose, on arrive à les oom^
prendre. Ueehinus prenant son point d'appui à la roclie avec
ses tentacules charnues pédicellées , dont l'élasticité lui permet
de mouvoir sa coque pour changer le contact de ses coups , se
déplace ensuite et se replace de nouveau , tounie sur Ini-iméme,
— 410 —
donnant à son trou la forme sphéroïde de sa coquille, qui le guide
et dont il ne peut pas s'écarter.
Il suffit à l'oursin d'ouvrir sa mftchoire d'un ou deux mîlH-
mètres seulement , pour que chacun de ses pics produise sa
piqûre séparée ; ainsi , un. coup de son bélier, son appareil
bucal , soit en frappant , soit en appuyant fortement ses cinq
pics pour inciser la pierre , donne , à chaque attaque , cinq
piqûres , de sorte que , par la multiplication du mécanisme ,
cent coups produisent cinq cents piqûres par Yechinus sur la
roche.
Ici nous ferons observer que l'action continuelle de f eau de
mer , par sa composition , facilite singulièrement la désagréga-
tion des roches , en les attaquant fortement à leur superficie ,
au point que le grès et le calcaire se laissent rayer avec l'ongle.
Nous avons désagrégé ce grès , même le granit, avec un poinçon
encorne ou en ivoire. Si l'oursin était obligé de creuser son
trou , à une profondeur aussi grande que celle où nous l'obser-
vons sans discontinuer son travail , il n'y réussirait pas , car
l'action destructive de la mer est longue à pénétrer dans l'inté-
rieur des roches ; elle agit principalement à leur superficie , et
comme il convient sans doute à VechitiiÂS de suspendre souvent
son travail par des temps de repos , comme pour affûter les nou-
velles pointes de ses pics , l'action de l'eau salée de la mer a
tout le temps de préparer , d'attaquer de nouveau les surfaces
des trous dans leur nouvelle superficie , et lorsque l'eau de mer
a, pour sa part, suffisamment agi, l'ecfttnuj, à son tour , se
livre de nouveau au travail. Ne soyons donc plus aussi étonnés de
trouver plus tard ces roches d'une telle dureté, laquelle ne
leur est réellement acquise que sous notre température , à la
sortie de la mer , après que la roche a été exposée à Taction
de l'air.
Uechinus lividus de notre Océan est abondant dans toute la
— 4ii —
Méditerranée , c'est incontestablement la même espèce ; mais ,
ne rayant pas rencontré dans celte mer à l'état perforant , les
personnes qui*ont contesté cet usage se sont basées sur les habi-
tudes de ces radtaires obsenrés par eux. Ainsi « ces observateurs
se sont prononcés sur les motib que ces radiaires ne perforant
pas sur toutes les ofttes de l'Algérie et celles de Provence,
contrées qu'ils avaient eux»mèaies explorées , et ces animaux
devant «voir partout uniformité de mœurs , ils ne devaient pas
plus creuser ^es roches sur les côtes de l'Océan ; qu'alors ,
les trous où nous les avions trouvés , ne devaient pas leur
appartenir.
Mais nos premières observations ont éveillé l'attention de
divers observateurs ; nous savons aujourd'hui , à n'en plus
douter , que ces échinodermes creusent encore les roches dans
la Méditerranée , où il est vrai aussi qu'une grande partie vit
dans les anfractuosités naturelles des roches , dans les varecs ,
comme un peu partout ^ ce qui leur suflSt pour s'abriter avec
d'autant plus de sécurité dans cette mer , qu'ils n'ont pas à se
garantir contre l'action redoutable du flux et du reflux » comme
ceux de notre . Océan , qui , sans la précaution de se creuser
leur demeure , seraient généralement rejetés à la côte dans nos
nmrées orageuses , lesquelles , en se retirant au plus bas , nous
permettent de les atteindre dans leur trou , de les y prendre à
la main.
Il n'en est pas ainsi dans la Méditerranée. Avec un si faible
reflux , les eckiniâes perforants et autres restent à une certaine
profondeur sous les eaux , ce qui rend leur approche comme
leur apparition beaucoup plus difficile. Mais cela ne détruit pas
(et nous en jugerons bientôt) que les moeurs de ces radiaires ne
soient les mêmes ; et , quoique là ils soient perforateurs en plus
petit nombre , ils creusent encore les roches de la Méditerranée
comme celles de l'Océan.
412
Appareil tonciil, sa atmctare nmacàlalre, moyea
d^agir.
Sur les câtes du Croisic , nous trouvâmes des anrsins livides «
beaucoup plus gros que ceux de i'anaée précédente ; nous en
prtfnes ud plein seau , et , à l'aide d'une petite seie fine , novs
en cMNipâœes beaucoup de coques en deux parties transversales ,
d'autres verticales , tous étant à Tétat frais et vivants , pour
observer leur systèoie muscolaire , qui nous démontre ie procédé
mécanique si remarquable de ces échinod^mes daiïs leur travail
à creuser les roches.
Examinons l'appareil ou lanterne d'Aristote , epnmie on Ta
vulgairement déaigaé. Les cinq pièces supérieures v en Hmne
de leviers (r^osant sur les cinq osselets servant de charnières
aux mandibules) i coi Tune de leurs extrémités réanie et at-
tachée au centre de l'appareil sur les cinq osselets ci-dessos ;
Tautre boot de chacune de. ces cinq pièces porte deux musolea
ici fortement attachés ; Us s*éearteni et se prolongent en- fiorme
de triangle , s'attachent par leur extrémité , à la coque de
l'ourain entre ses ances.
Ici nous reconnaîtrons tout d'abord que ces dix ligaments
musculaires , qiii rattachent l'appareil à la coque ^ en se contrac-
tant sur leur longueur , deviennent le principal moteur qui &it
jouer l'appareil pour battre la roche , ou , en. s'y appuyant fer*
tement , pour llnciser. Dix autres muscles , plus volumineux
que les premiers , rattachent encore l'appfireil à la coquille 4e
l'ourain » toujours dans la partie de ses anses : ceux-ci doivent
prinoipalemeAt agir pour écarter les mandibules , oiivrir la mft*
ctioire ; ils peuvent mowe , comme les premiers , contribuer
à fiiire agir l'appareil contre la roche ; ainsi nous comptons
vingt acticttbtions musculaires , lesqui^» agiasaqi d'un com-
mun accord, font jouer les pics de Vechims en ofiposltàon à la
— 413 —
mulUiode de Ventouses pédicellées qui fixent la* coque sur la
pierre., leur point d*appui indispensable. Cinq nouveabx muscles
puissants rattachent les cinq- mendibules mobiles entré elles for-
mant la niàchoire, solidement articulée par ces ligaments , pour
fermer la bouche avec ' force. D'autres attaches musculaires re-
couvrent les parties supérieures des mandibules, se rattachant
aux pics en particulier, pour les faire jouer dans leur coulisse.
Ceux-rfii se terminent intérieurement, en longues pointes nacrées,
•flexibles et recourbées vers le milieu de l'appareil, où elleîs re-
çoivent,* au besoin, la substance calcaire sécrétée pour leur pro«
loDgation.* Au centre s^élève perpendiculairement le rectum,
attaché à la coque.
Comme nous l'avons supposé dans notre premier travail , c'est
bien l'appareil qui ; resté mobile , doit agir en entier , et non
chaque dent, séparément dans leur coulisse. Lor^ue recfttiius
veut creuser son trou, il soude, ses pics dans ses mandibules , sur
un point seulement, au contact où ils sortent de leurs rainures,
vers le milieu jde leur longueur. Sans cette précaution , larésis«
' tance ferait remonter les pics dans leur coulisse, sans effet suffi-
sant sur Ift roche.
' Dans d'autres circonstances , l'oursin dessoude ses pics (pro-
bablement avec uife sécrétion addulée), les rendant alors mobiles
pour, en faire usage dans ses coulisses,- spit potir les affûter par
le moyen que nous aVons supposé dans notre précédent travail ,
en refEiisant ses pointes, lesr prolonger au fur et à mesure qu'ils
s'usent^ et' les 'faire plus ou moins -ressortir de leurs mandi-
bules. • - V • . ' . • *
Nous avons, en effet , trouvé fréquemment de- ces appareils ,
xlont les, dénis ou pics étaient ainsi soudés , et beaucoup d'au-
tres qui ne j'étaient^pas; et, comme nous l'avons dit, en. les
irisant tremper dans l'eau chaude-, et. en appuyant fortement la
pointe du pic sur une table, on les dessoude. Ces remarques sont
28
— 414 —
«
fartes sur fios de quamnle ôunios coupés sur leslieM, daMfétat
le frius frais possible (I).
WLeeherthem de 1S^8«
Bepois DOS tpreoMëres puUtcations et dai» les freniteK jciurs
d'avril^ favorisé ipàt ««e grande reiréftede la nier, nc^s'avras
fféitéié nos redierebes aar le plateau calome éa Four , pràs
le Opoisic. • ' . • ?
À l'aide d'une ivrre de fer enr iemr , i^eus isîsions ditMfaer
4a sol et retourner des blocs oalcaîres d'asses grandes dknêosîoiiey
pour la pecberclie das moUiisfues, priacipatement le"^ jfobMia-
Turtoni , le chilon cajetanus et autres , qui s'iMiauesCprofoodé-.
iffent dans les Usaiires aiataveUes de ces MMbesr
Nous avons été syrppis de tMM>ver , eeus lune de ces p^erpee ,
d'eus £chmtt8 imdus (variété) , Ie64[uet8 , peur trouver un abri
dès leur jeune làge^e^étaient introduits dans cette lissoref ouverte
de 1 tcentioEièlrd environ , ce qui >iknis fit recoimffHre -que ces
oursins n'avaioBt pu s'yintroduireplus fros; api^ésdans cêtie
netnaite sùte^ <^baoun d'eux mêU dâ ee iinettpe à l'œwre , ^orea-
ser son trou , accroître sa coque; que nous trouf ons malntenimt
de S Qèulimàtres 1/2 de «dbavièire^ ))roportién avec 1aqil$Me, ils
(1) Souvent on- juge dé^ faits 'sur tm trop pQtit nombre d'observations*.
Âinéi , l'on a* dit qae les baguettes , de couleur verte , dans te. jeune âge
éeWecAinus 4ivtcUiSj devenaient violettes dans un ftge plus avancé; II
û\ed aérait pas aîasi, snr.aa grand nombre d'indiiridia VuoQS*âvoas*trovvé
dans le» jegines, en général, presque aabant de v\plet que ;de vert, jpe fui
nous a porté k reconnaître que ce sont deux variétés qui naisseivt Avec
leurs côiAeurs différentes et les conservent. Il en este^cere ainsi poup
Vechiftus gfanularts &fi% côtes du Fiaist&re. Lè.t^sfrdu /tVtâfi/Aarie éga-
•lament de ferme ; généralementf il est aplati \ d'katïe^ sont' plus globuleux ;
unejattlie variété &i6tkf>emarqaid>le du plateaa du Fo«c, à sesibaguetlm
courtes et fortes.. « . • • '
— 41S —
n'auraîcint pu l'introduÈre jNriaiiiiyeineDt daas Ibut jeune âge,
loisqa'iis n'avaieiat de passage qae pouv la grosseur 4e 1 cen-
. tinibirew Ces oursins que nqûs irouvoc^ là vivants , ayant aug-
m
naenté4e plus de deux fdis ieiir volume, n'étaient donî; pas sor-
tis de Jeur tf^w. " . «
On prétend ^ par opposition à j[M>ire système de perforation ,
que. les oiicsins doivent voyager pour chercher leurs .aliments,
mais il eat ieeAain que ceux-cj, qui s'étaient d'eux'-m6messi4)ien
eBspiisonnésr^ lie. voyageaient .pas; nous sommes, porta à eroire
que r^oftiniii^ principalemeat dans la circonstance oii^ se^trou-*
«Ment ceux-ci, en outre de ht nourriture qu 14 trouve dans j'eeu
de ia mer, se lesftis encore Tesloaiac, comme le font les phola--
des , aw^c les détritus les plus fins ^ la poussière qu'ils forment en
. cDeuàant,-en usant le calcaire. * .
\ ' " piftjpariUou et retour de» Oarains.
En juin et juillet 1856, nous avons visité de nouveau les côtes
^ani tiques de la Turballe, pioès le .€roisic. jDans les mômes lo-
GAlitéâ ojù nous. avions .fréquemment rei^ueilU des Oiur8ms,.9u
mois ^'oot^bre de Tanné prÀ:édente;, nous avon^ ^té surfais de
Be trjouver quelles itrous vide^ dans )e granit, les OMraio9 n'y
.étaient plus. Kous n'en tdrouv^raes |)a8 un seul. Nous avons
* # • • •
voulu nous assurer s'ils, retourneraient dans la saison d'automne ;
les l'S t)çkQ^re et . novemJitrê sinyants, nous ^vons visité de* non-
▼eau Aos mômes localités, beaucoiJq[) d'oucsins y ^tliiept r^
ieMrnéq.
Jlaintenant^q^ l'e^pél^e^ce pou^ démontrerait la disparition
de ces -echinide^ dans la salspn des chateurs et leur retOHC 'ep
hiver,,on pourrait en expliquer ainsi la cause»
• *» • * .*'
Les trOusr où flaques qui ren'ferm'cDtleS' oursips dans le granit
i«»r ies ' par ties'lçs plus élevées e^ 4k>/gnée6 du rivage, sur les
notes .de Ja .!rurl)»Ue, étant généralement tcè^€|tit$, le peuid^eaii
— 416 —
qu'ils contiennent à la knarée basse , eat susceptible , ^ans lei
grandes chaleurs , de s*échauffer fortement , et doit être nuiaîble
à ces -animaux. Dans cette circonstairee , ils abandonneraûsnt .
leur retraite trop chaude pour descendre beaucoup plus bas en
grande etfu , soit dans des trous déjà par eux crctusés^ans les
roches*, soit dans des excavations naturelles ^ où , durantrla sai*
son d'été, ils ti^ouvent une température plus convenable. L'hiver,
ils retourneraiient occuper leurs, petites mares ou flaques plus
élevées sur lé. rivage , où la saison ne les géoe'plus et leur-ee-
rait mréme Ssivorable ; ils s*y cramponnent et y séjournent tout
rhiver avec sécurité. Ils ne rencontrent pas toujours des trous
proportionnés juste à leur volume , comm&céux qu'ils s'étaient
creusés ou appropriés : aussi voyons-nous de ces eçhinidei qui ,
pour s'y introduire , ont dû relever fortement leurs «baguettes
perpendiculairement , tandis que d'autres , au contraire , Jes
abattent horizontalement pour remplir le vide du trou trop grand
qui ne leur avait pas appartenu.
11 ne s'ensuit pas qu'ils doivent quitter leur trou pour cher-
cher leur nourriture, la mer leur apporte sans qu'ils aban-
donnent leur demeure. Nous en trouvons aussi (dans le granit à
grains fins) , qui ont augnienlé law^irconférence. de leur ttou e(
de leur coque , au point de ne plus pouvoir sortir de l^ar
retraite. . * * • •
Sur Içs côtes de. Deuarnenez , Mes echinides ne; quittent leur
bassin dans aucune saison ; attendu que qes .excavations étant
♦ . • * "
très-grandes, elles contiennent beaucoup, d'eau quj n'est pas sas-
ceptible de s'échauffer, .'comme nos petites flaques de la Loire-
Inférieure. * • . *• •
V
Nous avions hfl^e de revoir , après un. an , les eehinus de
Douarnenez, où nous sommes arrivé le 10 août 1856. Malheà*
— 417 —
reutomeut nos premières épreuves n'ont pas répondu à notre
attente; à. notre première visite , fin août 1855, noue avions
enlevé « dans le fond d'un' bassin , diverses grandes plaques de
grès, toutes couvertes de trous renfermant leurs oursins, et dans
leur place- nous avions parsemé , sur la roche lisse* d'autres
eeAtnus^pour juger, plus tard, s'ils s'y fixeraient et creuse*
raient de . nouveau leur demeure* Mais nous avions manqué de
prévoyance ; par l'enlèvement' de nos échantillons , les oursins
que nous avions mi$ à leur place se trouvèrent dans' des pavités
comparativement au nivepu du bassin en général ,. et le sable s'y
était précipité. Nos oursins , ne pouvant donc pas s'attacher à la
roche ,* ont été emportés ailleurs. Nous avons cependant reconnu
des commencements de trous quj pouvaient blenèti^ie travail
<ie l'apnée ; nous ne pourrions cependant pas l'assurer.
'Nous avons donc recommencé de nouveau nos épreuves sur
une éminence ou nous ne devions plus craindre l'ensablement,
dans une surface de 1 mètre carré que nous avions «couverte
•d'oursins. Pour bien reconnaître la localité , nous avions jelevé
un petit plan de ce bassin de 3 mètres carrés environ , *én. y
rattachant notre semis, si nous pouvons nous expi*imer do la
sorte , pour le dépôt de nos oursins , espérant que ceux-ci de-
vaient nous donner des résultats satisfaisants. Étant retourné
deux jours après ces préparatifs , nous vtmes avec regret que le
tiers environ de nos eehinides était resté sur la roche r et que
les deux autres tiers environ n'y étaient plus ; il est probable qu'à
la mer montante les premières lames, en tombant dans le bassin,
profond de 40 à 50 centimètres , ont dû surprendre nos animaux
et les entraîner. Nous les avons replacés de nouveau , sans retirer
l'eau , nous proposant de juger plus tard du résultat de ces se-
condes tentatives. L'année prochaine , nous disions-nous, peut-
être serons-nous plus heureux.
— 418 —
Récherclies de 1SS7.
. Dans iK)s recherches de cette anriëef sur notrd département ,
nous avons trouvé une nouvelle et riche tocalité de Vechinm
Iwiêus perforant lé granit, suria côte à l'Ouest etiôntprèsdu
Croisîc , au rivage de la Chapelle de Saint-Coustant, locarlité des
plus fréquentées , durant les 27 , 28; 29 mars , les plus basses
marées de Tannée, que nous attendions impatiemment.
Elles nous ont offert-, chaque jour , quelques heure.» d'eiM
forte retraite, die h mer , aussi avons-^nous pii grandement en
profiter , secondé par quatre personnel , ouvriers taitleurs de
pierres et porteurs bien munis d*oufils et de tout le nécessaire.
En parcourant les roches éloignées, dans un bas fond, nous
avons trouvé plusieurs 'flaques qui ne vident jamais; ce sont de
largë^ excavations peu profondes ouvertes dans le granit': eu y
m
plongeant le bras , cherchant de la' maià sur les pâlroit de ces
eitcavatiôns , les piquants des oursins se faisaient prompitemeM
.sentir , et , à notre grande satisfaction , nous reconnûmes que
diverses parties du pourtour de ces bassins 'étaient tapissées d'onr-
sins'tous dans leur trou. Il arrive même d'en trouver de sâs-^
pendus en dessous des roches saillantes en forftie de voûtes ,
principalement dans le grès; ils s'y attachent et creusent encore
leur trou dans cette position ; oà leurs tentacules pédieeilées
doivent être cpnstamniènt fixées à la roche , pour les soutenir
dans cette -position suspendue.
• • •
Chose remarquable , nos ouvriers et pécheurs mêmes du pays
n'en avaient pas connaissance.
• Ici' le fond dé ces bassins n'en contenait pas , comme eeui de
Douarnenez ,* qu{ en sont tous couverts , et cela se conçoit ; le
sable ici séjou^n6 et ne leur permet pas de se fixer sur le fond
de la roche comme sur les parois au pourtour t)e ces excava-
tions, où le mouvement de la mer emporte fiicilement au-defaors
— 419 —
des trous , les détritus de la pierre détachés par les oursins., et
autres débris qui pourraient s'y introduire.
»
A nous de .nous hâtée à puisée «(rejeter l'eau de deux de
ces bassins, pouvant contenir plus ou moins de huât à dix bar-
rkjues d'eau y ohose des plus bcïk& sans doule; mais la dilB-
cuUé était d'enlever des éebaiitiltons , vu les piéeauiioiis loagAie»
eft niinutieusçs à prendre-, et qui ne e<Mioeidaieat pas avee k
premier^ des nécessités, celle de se JiMçr, à .raisock (lu iieu de
temps {tendant lequel chaque, marée bosse nous laisait les moyen»
d'agir. .
Lee fissures si répanduesr'dans ce grauii tellement pénétré par
l'eau salée^ entraîne facilement la .destruetton d^ la roche^ hi
brusquerie de nos ouvriers y coptrjbuait encore beaucoup»
A nos ^ands regrets /bon nonibre d'échantillons tombaieoi
sous Toutil en nonabreux fragments devenus dès-lors insigni-
fiants. Tous ceux que nous pouvions conserver ^ aussitôt arra*
cbés du sol, étaient par nous^raème, fofftemeui ficelés sur tous
les sens et emballés dans des yafees , en même temps nous étions
encore préoccupé .d'une surveillance générale sur nos ouvriers;
nous cédions au désir , à la nécessité de porter nous-roème les
derniers coups pour l'enlèvement des échantillons. Sans notre
entourage., ces diverses préoccupations nous auraient fait ou«
blier l'approche de la mer ntontantCt qui, en -nous prescrivant
si juste nos deux ou trais heures de travail, venait nous chasser
toujours «trop tôt » emportant avec nous les regrets de lui aban-
donner une riche. localité , qui ne devait plus nous apparaître
que l'année suivantOé * . ' . -
Npus avons cependant à nous féliciter de notre bonneiortune,
• • • .
car nous -avons recueilli un bqn nombre d'échantillons où plu*
sieur» des plus marquants présentent de six à dix trous « jus-
qu'.à neuf centimètres de profondeur , et pourvus de leurs our-
sins. .
— 420 —
EpreiiTes c^Dcloanie» de l§ftT*
Nous avons à rendre compte de notre dernière excursion sur
les côtes du Finistère.
Le 1 6 août dernier, nous arrivàoies, à la mer basse, sur notre
localité favorite d'eehinus, à la côte nommée Grabinek , au-delà
du Riz et à deux kilomètres à FEst de Douarnenez. Là , nous
trouvâmes, au fond de notre bassin d'épreuves , attachés' sur la
roche,- et où nous les avions placés- en août lfô6, un bon nom-
bre d'oursins.
Cette excavation, pouvant contenir dix à douze barriques
d'eau , fut vidée par nos hommes en une ^eure de travail. Nous
y descendîmes aussitôt, et, .enlevant divers oursins, nous en
reconnûmes plusieurs qui , eqfin , à notre grande satis&ction ,
avaicint commencé à creuser leur demeure dans la roche de 2
millimètres dans le cours de l'année , ce qui paraîtra peu ; mais
nous devons faire observer que, dans cet endroit, la. pierre est
extrêmement dure ; le plus grand nombre de nos echinides n'a-
vaient encore qu'effleuré la roche sous eux. Il est très-probable
aussi que l'action de la mer n'avait pas encore eu le temps d'atta-
quer convenablement la nouvelle superficie du grès, pour aider
le travail des perforants.
Favorisé par quelques belles journées, nous avons continué
nos expériences, d^abord en fiiisant rétif er entièremenC l'eau du
premier bassin si grandement exploité par nous en 1855 , et
d'où nous avions extrait plus de cinquante échantillons de tous
les formats. Parmi les oursins venus ici d'euxnnômes se repla-
cer sur la roche lisse, que nous avions si bien exploitée , douze
ou quatorze avaient grandement commencé leur trou jusqu'à
neuf millimètres de profondeur, sur 4 et 6 centimètres de dia-
mètre à leur ouverture ; nous en avons enlevé divers échantil-
lons pour le Musée de Nantes, où ils constateront le travail par
— 421 —
lequel ces radiaires ont creusé la roche , à raison de trois milli-
mètres par an.
Ces résultats, des pluis satisfaisante pour nous, décisifs, con-
cluants , viennent prouver l'authenticité du fait que nous avions
avancé en juillet 1854, que des echinides creusaient les roches.
Désirant continuer nos expériences sur ce sujet si attrayant
pour nous , nous*avons scellé, au fond de notre premier bassin
d*épreuves, un casier en bois de 50 centiniètres carrés , haut de
15 centimètres, et à trois compartiments (casiers n^* 1, 2 et 3) ,
, dans lesquels nous ayons placé, sur la roche lisse, trois Ages bien
tranchés de cet echinus lividus^ conservant près de nous les mô-
mes grosseurs correspondantes aux numéros du casier, que nous
avons recouvert d^un grillage. Les oursins ne sortiront pas de
leur eroprisonnemefit, si la main de l'homme ne détruit pas nos
préparatifs ; avec le temps ils pourront 'nous apprendre encore,
par la'durée du travail, les progrès de l'accroissement des co-
quilles, comyne la longévité des animaux.
Attesfatton» dtvcM»e«, Oonrstii*» exollqae^
> • perforants*
Dans notre premier travail , nous disions que l'examen des
pièces osseuses, ou appareil bucal d'un certain nombre d*echinu8
exotiques, nous démontrait que bien d'autres de ces espèces,
étrangères aux côtes de France, devaient encore creuser les
pierres de la même manière que nos (tindti^ de Bretagne. Cette
conviction s'est encore confirmée, par la présentation de nos
échantillons à divers naturalistes, géologues et explorateurs, dont
les assertions attestent l'existence de ce bit sur d'autres côtes de
France, comme dans les contrées les*plus reculées.
M. Jules Verreaux , ornithologiste des plus distingués , nous
écrit avoir vu , dans ses voyages durant quatre années au Cap de
— 42a -r
Bonae-Espérancd et dans la Nouvella-HoUafide , de^ <}uaati4és
d'oursins, petits et gros de tous les âges , incrustés sur ton» le»
sens, coimpe les nôtres, dans* les roches .^n grès ou oaleairev cha-
cun dans, son trou ; ils sont coain)uns sur la côie Est du €ap,
depuis la baie de Geen-Poînke jusqu'à AlgaoB-Baie«
Les autres localités encore plus spécialenaeai reiaarquéesr pat
M. Verreaux , où des oursins vivent en grand nombre , dan»
des trous , de la même manière que les nôtres , ^ sont la cAte
nord de la Tasn^anie , la localité nommée George«Town. E»
Australie , c'est principalement dans les baies dites Port-Jackson^
et North*Head qu'ils abondent. M. Verreaux ajoute : « il y a
» plus de trente ans que j'avais observé ee fait sans m'en ôtre
j» rendu compte, j» •
Nous avons vu ces mêmes oursins déposés, au Huséum de
Paris (mais dépourviis ip leur rQcbe) > provenant des voyagea
de M. Verreaux , qui leè a lui-même retirés de leurs, trous ; ila
constituent deux espèces : la plus- forte est Yeehinus delakmdii
(Muséum) ; la petite*, qui aurait de grailds rappojrts avec
notre jeune ImduLSj -est Vechinus blanchcârdi (MHséum).
Pour les espèces exotiques , un'e seconde comoHinicatiçif, non
moins positive que la première , nous est adressée par un habile
naturaliste, voyageur infatigable , M. Auguste Salle qui , dans
son voyage à Saint-Domingue, de 1849 à 1851 , nous a dit
avoir souvent observé, des quantités* d'oursins , tous dans leurs
trous , creusés dans le calcaire , principalement sur l^s parois
des rochers ; ils sont abon'd^rus à Guivia , lieu où l'on .va
prendre des bains, à un kilomètre environ de la ville de Sanid*
Domingo.
Ces espèces sont Vkdioeidaris fMxieana * (Agas) -, qui est la
plus répandue, et le diadéma turcarum (Agas), avec ses lon-
gues baguettes', qu'il relève perpendiculairement pour diminuer
soQ travail dans la circonférence de son. trou. .
^ 423 —
/ Nous avdDtf.mw nos '^chaittillofisr sous les yeux de plusieurs
capHaHies au iong-eoùrs de notre port de Nanie», dont un nous
a rapporté Veehinus Urigonûrius , grande' espèce à groseea ba*
guettes , en nous disant l'avoir retiré d-un U'ou parfaitement ar-
rondi comme, sa coque , et pratiqué dans la rof^be ^ nous assa*
rant en avoir vu beainooup d'autres ainsi disposés , notamment
aux tles Haurioe et de là Réunion.
M. Saemann , - géologue esplorateOir iafatîgable , ea voyant
nos échantillons , nous ditavpir rencontré notre même espèce
d'oursins , petits et gros , incrustés dans les roches cakaîres de
la côte de Biarritz ^tous séparés les i^ns des autres par des cloi-
sons, desquelles il ne s'était pas ro.ndu compte, les coquilles n'é-
tant pas , d'ailleurs , le aujet des reçherclies de ce géologue. Il
avait supposé que ces cloisons pouvaient, provenir de leurs ex-
créments pu autres produits madréporiques qui se seraient
déposés entre -elles*. L'aspect du wMvpofa tncnisfaiw qui , or-
dinaîremest, recouvre les crêtes* des doisons « est bien de
nature adonner cette^ idée. '* .
Un conchyliologistedistingué de Bordeaux 9 M. Cazenavette,
en* visitant (sur notre avis et depuis peu) , cette localité , s'est
assuré que lea oursins y étaîeotbien à l'état perforant « comme
DOS échantillons.
H« Arthur Eioffe , géologue , durant un séjour de trois ans
sur l'île de ^Planier, près Marseille, où il était alors chargé du
service du phare,, a vu et péché souvent, nous a-t^il dit^ ces
oursins qui , Xx>iniiie les nôtres , -étaient inctustés dans la roebe
calcaire , d'oA il avait parfois peine à lea retirer sans les briser,
k laide d'un crochet en fer. C'est à l'ouest du phare que se
trouvent plus communément ces ecfttnt». H. Eloffe qui , souvent
les mangeait , leur fisiisait une chasse très^assidue r et nous a dit
qv^après quelques jours les trous dont il avait retiré, les oursins
étaient occupés pafr d'autres semUablea ; comme il noua a en-
— 424 —
core observé que' les pécheurs qui le$ recherchent , pour la
graude consommation en comestible qui 's*ën iÎBiit à Marseille ,
les retirent encore parfois de ces trbus , mais il s'en ^rènd bien
davantage à la dragiie traînante , sur le sable , sur les rodies ,
où ils circulent dans les beaux temps. Ceux-ci . ne sont plus ,
sans doute , incrustés dans la pierre , et; par les forts temps*,
ils sont encore entraînés au dehors des ânfractuosités naturelles
des roches, desvarecs, des éponges, des * polypiers , où ils se
crampronnent avec leurs baguettes et avec leurs ventouses pédi-
cellées sur les roches.
Les oursins avaient encore été vus dans leurs trous par divers
auteurs des plus renommés.
Ayant mis nous-môme nos échantillons sous les yeux de H.
Hilne-Edwards , il nous dit avec empressement a j*ai vu* cela
» dans TAIgérie. » M. de Quatrefage les avait vus à Guétary. M.
Boubé , encore sur les côtes de Biarritz. Un- professeur * du
Muséum de Paris cite que* ces échantillons étaient ,. depuis plus
de vingt ans , placés dans'lés collectrons-du Muséci
Conclusloiift.
Ne soyons plus étonné si f d'après notr^ première publication,
notre manière de voir a été combattue en France et en Angle-
terre, puisque l'explication de ce fait avait manqué partout,
sans que la perforation par ces animaux fût même 'soupçonnée.
Peut-être devons-nous ajouter à nos observations , qu'ayant
acquis une multiplicité telle , • ils ne peuvent plu^ trouver suffi-
samment des localités convenables de bassins et de roches pour
y &ire usage de leur mode perforant , car , nous le répétons , il
6ut reconnaître , à n'en plus douter , que pour les maintenir
contre la puissance d*une mer agitée , la nature , toujours si
bien entendue et prévoyante dans ses principes , les a doués
réellement d*un système dentaire et d'une force musculaire
— 485 —
puissante pour les faire agir ainsi , se creusant leur demeure
dans des «rochtô.qui scintillent sous le choc du briquet.
. Nou^ nous sommes longuement, p^ut-être appesanti sur ce
sujet , pour éviter, autant que possible , les contradictions qui
s'élèvent si souvent ea histoit&e naturelle , se répandent et jettent
de nouvelles incertitudes ; ainsi* ei> a-t-il été ^i longtemps pour
rhistoire des pbolades et autres perforants. -Nous avons donc cru
devoir reproduire nos ^observations , nos expériences , peut-être
minutieuses, sur <;e/ait qui., en histoire naturelle , a paru -gé-
néralement à tous si surprenant, pourvu, dans ses détails,
d*un. vif intérêt , et jusqu'alors méconnu dans les mœurs de ces
radiaires. . * .
*
4
. •
% .
■ •
im LA
MESURE Db TEMPS
•
R HE LA DfKOnilATieil
• • • •
DES ÉPOQUES SÉCtIAIÏtÇS
Pab M' F. HUEt.TE. •
On a bien souvent agité la tyiestion 4.0 savoir à quel siècle
doit être attribuée une année dont le commeqcement coîn6ide
avec la fin de la dernière année d'un siècle écoutée
En prenant pour exemple. l'année i 800 'presque ^éiféralement
considérée comme Tépoque terminale du X¥III' siècle , bien
que , selon nous; elladoive^ à plus jusfte'titfA, être envisagée
comme représemiatij^e dû délrut du XIXS' nous allons examiner
les raisonnements sur lesquels .«e ^fondent deuic <)pini5ns qui ,
quoique de nature très-^îstirfctef sont cependant dij^éutable^ ,
et môme logiques à leur, point de vue (éspectif. * *
Celle de ces opinions .qui a pour objet, do comprendre Pàn-
• • • • *
née i 800 dans le XV IH' siècle , et dont la conséquence est de
ne Ceiire commencer le X^*' qu'au 1%' janvier 1801 , sléfabliCsur
un point de départ pour Torigine des. cbpses, représenté par le
nonobre un^ d'où il résulte, qu'à partir de cette expression , la
période séculaire se compense d4i 100. années, comptées inclu-
— 487 —
«ivèmeHt. D'après cette macière dt procéder, il devient de toute
évidefice que la 99^ de ces années ne peut être autre que l'a-
vaHt-den^ière , et xpke* le compléHient de la période, séûvlaîre se
forme de la lOOS
En effet, depuis, le f janvier I70i, jusqu'au St décembre
tTfJlLfil 6*est écoulé 99 années; et «lois il a &llu oéeeesaire-
«oeoi fom que ia 100* s^necompttsae , ajouter aux 99 révolues
las 36 S jours coflftpris entre 4e 31 décembre 1799 et le 31 dé-
cai^bre 18iM)< De o^e sorte^ie 1'^ janvier 1801 est devenu le
1" ÎQur du.l^X" sièole, saosquoi leXVIU* na se IM trouvé re-
liirésenté que par 99 années.
ËA décomposait les. anûées ^en «oois « .cette démopalrat*on
devient pUis saisissable encore : ^insi que tout le («oiaiide ie sait,
les années se subdivisent en 12 mois de 3Q jours chacun, à
quelques exceptions près , d'où il s'ensuit qu'un assembl(ij;e de
100 années ou un siècle, comprend 1,200. mois., et par consé-
quent, que les 1*8 siècles sur lesquels nos calculs sont établis,
se composent de 21,600 mois, {Produit du nombre 1,200 par
le chiffre 18. , .
L'exactitude de cette, dûnnée étant incontestable « il ne l'est
pas moins. qu'^ renfiontant à-I^ naissance des 18 jsiècles dont
il s'agit, et eo partant du nombre un , ce n'a été qu'à la fin du
SO* des jours. dés 21^600 Mois , que la grande période *>des 18
siècles a été définitivement .aCcooïplie et non à l'expiration de
celui de ces mois «représenté par le nombre 2i,599.
|)e eé qui précède , on se. trouverait porté à inférer qu'il ne
peut pfe'è'tre possible d^ compter d'une autre manière, et qu'ainsi
confirmée par taesdenx exemples, la véritable date caractéris-
tique du débuVdû X1X« siècle, ne peut être que* Je î*' janvier
«de Tannée (80i, puisque ce n'estqu'è oe.moment que prennent
teur terme Jes 24,600 mois dont- se compose la* période des
48 siècles.. •'
— 448 —
Telle est , en efiet , l'iDterprétation qui a dû bire admettra la
supputation du temps ainsi formulée j laquelle a eu asse^ de
valeur pour faire autorité. Cependant, les arguments par lesquels
elle peut être combattue , nous semblent de nature à produire
une toute autre conviction .dans les esprits.
Ainsi qu*il a déjà été dit au commencement de cette notice,
la différence qui existe entre les. deux manières de calculer les
époques , réside * tout entière dans le principe de Torigine des
choses. Or, cette origine , pour ceux qui comprennent que Tannée
1800 appartient au XViII«siècle,*esl le nombre ur^^ tandis que
pour les partisans de Fopinion contraire , elle est une expression
fractionnaire infinitésimale , ou , pour mieux dire, Tinstantanéité
ou zét*o temps.
Si , dans (a première hypothèse , le nombre un se prononce , il
ne s'applique ni à une année, ni à un jour, ni*mètne à la plus
petite des divisionsdu temps, mais bien seulement à la base du
calcul dont il est le premier terme.
• • • ■ ■ .
Pour rendre la seconde hypothèse plus intelligible , nous al-
lons lui appliquer des exemples pris dans la division du jour
civil et dii jour astronoçiique, en les reportant çnsuite aux épo-
ques séculaires qui font Tobjet de ce travail.
« • ■ *
Le jpur astronomique , temps moyen , se compose de 24 heu-
res, qui se comptent d'un nûdi au midi dû lendepiain , en sui-
vant l'ordre numérique. A partir du midi qu'on appelle zéro
heure jusqu'à celui. où la 23* heure se manifeste, il ^ & 23 heu-
res révolues et la 2i^ se constitue paroles 60 minutes^. qui se
trouvent comprises entre la 23' et' le moment de zéro heure du
jour suivant. .... •'.•*'
En effetr, quand on dit il est une heure, cçtte coDstj^tation de
rétat présent du jour signifie qu^ine heure s'est écoulée depuis
le moment de zéro heur^, et qu'ainsi l'expression du temps
— 489 —
comprise entre oe dernier moment et celui d'une heure, appar-
tient tQut-à-fait à celle*ci.
Ce qui vient d'être dit de cette première heure s'applique de
la même manière à toutes celles qui lui succèdent « et cette règle
confirme la durée totale du jour astronomique composé de 24
heur^.
Si au lieu de prendre zéro heure pour point de départ
de la mesure du jour astronomique « on eût compté ses heures
en partant du chiffre un, il en fiit résulté que la 23* n'eut atteint
le terme de sa durée qu'à- l'instant où eût sonné la 24* , et
qu'ainsi cette dernière se fût prolongée jusqu'à la manifestation
de la 25*.
Bien que le classement des heures dont se compose le jour
civil ne soit pas établi dans le même ordre que celles du jour
astronomique , le même principe s'applique à la. supputation de
sa durée.
Le jour civil se divise en deux moitiés, qui sont de 42 heures
chacune , l'une d'elles est attribuée aux heures du soir , et
l'autre aux heures du matin. Les heures du matin se comptent
à partir de minuit ou la moitié de la nuit , jusqu'à midi ou la
moitié du jour.
Le moment de minuit indicateur du commencement du jour
civil , est en tous points l'analogue de l'expression de zéro
heure, qui marque le commencement du jour astronomique.
Ainsi que nous l'avons vu pour ce dernier , les fractions de
temps qui succèdent à minuit , appartiennent déjà à la première
des heures du jour civil, et quand 60 minutes sont écoulées à partir
de minuit , la première des heures du jour a atteint son expi-
ration. En suivant cette manière de compter jusqu'à la 11" .
heure du matin , on acquiert la conviction que lorsque cette
11* heure sonne, elle n'exprime plus l'heure actuelle, mais
bien le temps accompli depuis minuit , et que, par conséquent,
29
— 436 —
les 60 minutes comprises entre eHe et le moment de midi ,
constituent la 12' des heures du matin.
En reportant le même raisonnement aux heures du soir « on
trouve également que la li^ de ces heures ne représente
entre chose que (e commeneemeiit de la 12' , dont le parfiilt
accomplissement de la durée a lieu à l'instant où sonne
minuit.
S'il en était autrement , comment * aurait^il pu s'établir que
la célébration de la messe s'aocordàt avec le moment précis de
minuk ?' Cet «ntiqoe usage du culte catholique est comme tous
les autres offices qui s'y rattachent étant en si parfaite harmonie
avec l'état actuel des connaissances humaines, qu'il n'est pas pos-
sible que sur ce point seulement il s'en tài écarté. En effet « la
cèMbration de l'office divin à minuit , et le commencement du
\n* siècle en 1800, sont deux circonstances identiques;
faire partir le XIX' siècle de l'année 1801 , c'est ne pouvoir
dire la première messe qu'à une heure du matin.
' Les lignes suivafntes extraites de l'ouvrage publié en 1662,
sous le Utre des nouvelies fleurs des 'oiêê des semis y et traduit
de l'espagnol , par René Gautié , sont confirmatives de notre
assertion :
• «r L'Evangile n'explique point en quel -jour de la semaine
naquit notre Sauveur Jésus^Christ ; il y a plusieurs opinions
parmi les docteurs , néanmoins , on tient pour la plus (certaine ,
qu'il naquit le dimanche , comme l'affirme le Vl« synode, cha-
pitre VIII , et l'heure fut après minuit , à la pointe du jour na-
furel, le 25 décembre , que Ton compte d'un minuits l'autre ,
et avant que le jour artificiel commence , qui «est d'un soleil- à
l'aâtres ^^ qui est conforme à ta tradition de l'église , à l'usagé
de dire la messe cette nuit là , et à ce que signifient les paroles
de l'Evangile , etc. »
E)n faisant l'appUcart ion de cette manlère^d'âppréotef la durée
— 4SI —
du jour: civil comme du jour astronomique « à la déelaration de
l'ftge , nous sommes amené à considérer comme illogique Tha-
bitude qui consiste à dire « qu*on a atteint tel âge le jour anni-
versaire- de sa naissance. Cet âge on ne Ta plus , il est déjà
derrière soif le moment qui le suit, Fheure du jour à laquelle
on est né , appartiennent déjà à 1-année suivante , bien que dans
leur principe , ils n'en soient qu'une très-minime • fraction. Il
serait beaucoup plusratioanel de dire quand on vient d'atteindre
40 ans « qu'on entre dans sa 4t" année , que de persister à ac-
cuser ce chiffre de 40 ans , jusqu'à l'expiration de l'année qui
doit s'y ajouter.
Ainsi que nous l'avons établi, le commenoement de toutes
choses étant zéro temps, quand uo enfant vient au monde,
c'est de cette expression que date sa naissance ; mais la première
fraction de temps qui succède à ce moment précis , lui constitue
déjà un Age ou une durée d'existence , qui devient une unité
dans les divisions de la mesure du temps.
C'est exactemeol aussi, ce qui est arrivé pour l'établissement
du calendrier grégorien , dont le zéro temps , ou le moment de
la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ , a été le premier
terme d'où on a dû partir pour Ja supputation du temps écoulé
depuis cette époque.
Puisqu'ainsi que nous l'avons vu pour la mesure du jour as-
tronomique , de zéro temps à une heure , 60 minutes se sont
écoulées, ce n'est ni la première de ces minutes, ni même sa
60* partie ou une seconde , qui ont pu être considérées comme
le moment de la manifestation de cette première heure ; cette
durée de temps , quelque minime qu'elle fût , étant déjà un fait
aoeoropli depuis ce moment. Eosuiviint la même marcbe jusqu'à
la 59^ des minutes , on devra comprendre que le temps qui lui
succède , est évidemment celui dont se compose la 60« , dont le
ienoe marque l'expiration de oeM même première heure.
-- 432 —
Cette démonstration cteviendra plus bmle à saisir par les chif-
fres invoqués à l'appui de la citation suivante.
Si on demandait quelle serait la date à* laquelle parviendrait,
à Tftge de 10 ans, un eûfiint né le 1" janvier de l'tfnnée 4800, il est
évident que chacun répondrait que ce serait au 1*' janvier de
Tannée 1810 ; et qu'on le remarque bien cependant , entre ces
deux époques il n'y a que 9 années d'entièreijQent révolues en
apparence , et en les additionnanl en commençant par le chiffre
un, l'enfant né le 1*' janvier 4800, ne devrait avoir atteint l'ftge
de 10 ans , qu'à la même époque de l'année 1801.
CALCULS COlfFmVlTIFS DE LA PBBnÈBS DB CES DEUX
ASSBETIORS :
Du 1" Janvier 1800
au 1^' janvier 4801
un an.
Du 1'' janvier 1801
au 1«' janvier 1802
(2) un an.
Du 1«' janvier 1802
au 1*' janvier 1803 i
[3) un an.
Du 1" janvier 1803
au 1«' janvier 1804
(4) un an.
Du 1" janvier 1304
au 1*' janvier 1805
(5) un an.
Du 1" janvier 1805
au 1" janvier 4806
(6) un an.
Du 1«' janvier 1806
au 4" janvier 4807
(7) un an.
Du 1»' janvier 1807
au 4«' janvier 4808 (
[8) un an.
Du 1" janvier 1808
au 4" janvier 4809 1
[9) un an.
Du l" janvier 1809
au 4" janvier 1810 (1
10) un an.
Total i
10 ans.
En poursuivant ce calcul jusqu'à l'ftge de 400 ans , équivalant
à la durée d'une époque séculaire , nous voyons que l'enfant né
le 4«' janvier de l'année 4800 , aurait réalisé Tâge de 400 ans,
à la même date de l'année 4900 , et que , s'il avait dépassé ce
— 433 —
terme , il eùl alteiiii sa lOi' anaée au 1*' janvier de Tau*
Dée 1901.
L'année 1800 , dans cette citation , représente don<i évidem-
ment l'expression zéro, d'où il a fallu partir pour la mesure du
temps , et par suite pour la qualification du commencement des
siècles.
Qu'il nous soit permis, pour terminer, d'occuper encore l'at-
tention des personnes qui hésiteraient à partager des convictions
qui nous paraissent basées sur l'évidence , par une dernière ci-
tation relative aux divisions du jour , soit que des fractions de
temps précèdent ou suivent l'appellation de ces heures. Ainsi ,
quand on dit , il est 10 heures et demie , on enteod parfaite-
ment que 30 minutes ont succédé à l'expiration de la 10* heure,
et par conséquent que ces 30 minutes appartiennent à la onzième.
Si au lieu de 30 minutes il y en avait 45 , on dirait : il est 10
heures 3/4 ou 11 heures moins un quart, ce qui signifierait,
par cette dernière expression, qu'il manque 15 minutes à la
onzième heure pour que ce moment du jour soit écoulé.
En résumé , malgré le désaccord de la méthode sur l'appré-
ciation du temps qui vient d'être exposée avec celle d'après la-
quelle le classement des époques de renouvellement des siècles est
établi , nous pensons avoir démontré le bien fondé de celle que
nous croyons devoir lui être substituée , et d'où il résulte que
chacune des années dont il a été fait jusqu'ici la 100* d'un siècle,
est la première du siècle suivant. Si le contraire nous était
prouvé par des raisonnements et des chiffres qui fussent de na-
ture à renverser ceux qui viennent d'être invoqués , nous ne
résisterions pas à l'évidence et croirions que notre modeste tra-
vail aurait atteint un but utile en provoquant une réfutation de
nature à fixer l'opinion d'une manière définitive , sur un des
points intéressants de l'étude de la science des dates.
En attendant qu'il en soit ainsi, nous nous croyons autorisé à
— 434 —
croire que non-seulement » en ce qui a rapport à la supputation
du temps, mais même en tout ce qui concerne l'expression des
mesures en général , le premier des ternies du caloul employé
pour les déterminations , n'est pas le nombre un , mais bien
révalaation de la quantité comprise entre le chiffre qui le repré*
sente et le zéro dont il est précédé.
DÉTERMINATION
DU
nVIiD DES BAUX OE U HER
d'apBËS m GALCVL
DE L'UWITÉ DE HAUTEUR
Pab M' F. HUETTË.
Les variations qu'éprouve le niveau des eaux, de la mer, par
Teffet des marées qui se fout sentir sur les cotes et dans les
ports de TOcéau Atlantique, sont calculées d'après une base qu'on
appelle unité de hauteur.
L'établissement du chiffre qui coAstitue l'unité de hauteur
d'un lieu , est le résultat de la nK>itié de la différence qiji a été
constatée dans ce lieu » entre les CQarées les plus hautes et les
plus basses, au moment des époques équipoxiales de l'année (1).
C'est de la double moyenne obtenue p^r le plus grand nombre
possible de ces observations qu'est déduite la moitié de cette
différence qui sert de ppiat de déport pour le calppl ^s
marées.
Si l'application de ce principe est faite à un port de notre
kxoalité, nous voypos que pour celui de Saint-N^zaire, par
— 436 —
exemple, son chiffre d'unité de hauteur est représenté par
2^ 68', quantité qui exprime pour ce lieu le degré d'élévation
ou d'abaissement des eaux de la roef , relativement au niveau
moyen où elles se maintiendraient , si l'influence exercée sur ce
niveau par l'action du soleil et de la lune , venait à cesser de
se produire (2): Multipliée par deux, cette quantité de 2"* 68*",
égale 5"* SB"", chiffre qui exprime la différence trouvée à
Saint^Nazaire , entre les plus hautes et les plus basses marées de
m
ce port.
Telles sont les données sur lesquelles reposent toutes les
instructions insérées dans les connaissances des temps et les
almanachs nautiques , lesquelles ont pour but de fiker à l'avance
le degré d'élévation des eaux de la mer pour une grande
marée de syzygie ; mais , quelque nettes et précises que soient
ces instructions dont le sens est iacile à interpréter pour les
hommes de mer, il n'en saurait être' ainsi pour les personnes
étrangères à la spécialité des études du marin, et cependant il
est des circonstances dans lesquelles de grands intérêts se
trouvent engagés dans la question dont il s'agit.
Voici, en effet, dans quels termes sont rédigées les instruc-
tions relatives à la détermination de la hauteur de la mer pour
une époque donnée.
cr Pour connattre la hauteur à laquelle s'élèveront les eaux
de la mer, à l'époque où, pour l'ordinaire, elles atteignent leur
maximum d'élévation au temps d'une syzygie , il &ut multiplier
Tunité de hauteur du lieu par le chifire indiqué dans le tableau
des grandes marées , pour l'époque dont il s'agit. » (3)
Si cette rédaction prise dans son sens littéral n'était invoquée
que pour des cas ordinaires , en dehors toutefois de la navigation ,
aucun préjudice sérieux ne deviendrait la conséquence de sa
fausse interprétation; mais il en est d'autres où il importe que
des mesures préservatrices puissent être prises contre l'envahis-
— 437 —
sèment de certaines rives par les eaux de la mer , et alors la
qoesUen prend un véritable caractère de gravité.
Si, par exemple , on s'était strictement renfermé dans les
termes des instructions, à l'occasion de la grande marée du 27
mars 1857, et qu'on en eût fiiit l'application au port de Saint-
Nazaire, on eût trouvé qu,e le chiffre de i'" 14, porté sur le
tableau des plus grandes ^tarées de 1 857 , multiplié par celui de
2" 68, unité de hauteur du port de Saint «Nazaire, y aurait donné
pour ce jour, une hauteur d'eau égale i^ 05. Or , ce résultat
évidemment très-inférieur au chiffre 5"^ 36, qui représente la
différence totale qui existe en moyenne entre les plus hautes et
les plus basses mers de ce lieu, eût été d'un effet trompeur,
même pour la majeure partie du public éclairé. Que déduire de
cet exemple, si ce n'est, comme il a été dit plus haut, que
l'explication relative au moyen de calculer l'élévation des marées
en général , n'est pas à la portée de toutes les intelligences ? Ap-
plicable à la question de propriété au point de vue de la préser*
vation , il devient particulièrement utile de savoir à quel degré
de hauteur au-dessus de la basse mer, les eaux soulevées par l'effet
d'une marée extraordinaire devront atteindre. C'est pour parve-
nir à ce but, que nous proposons la rédaction suivante, qui
nous semble tout-à-fait de nature à foire cesser l'équivoque qui
peut résulter de la première.
Pour connaître la hauteur à laquelle s'élèveront au-dessus de
la basse mer les eaux de l'Océan un jour de grande marée , il
faut, ainsi que le disent les instructions , commencer par multi-
plier le chiffre indicateur de la haute marée contenu dans les
tables calculées à cet effet, par celui de l'unité de hauteur du
lieu; mais ensuite, au produit obtenu, ajouter ce même chiffre
d'unité de hauteur.
Exemple : l'unité de hauteur du port de Saint-Nazaire étant
2" 68, et la grande marée du 27 mars 1857 ayant été calculée
— 43» —
pour €6 jour à 1" 14 , le produit de ces deux nombres, ou
3 "^ 05 , augmenté de l'unité de hauteur 2* 68, deviendra égal
à 5"^ 73 , véritable expression de la hauteur totale de la marée
de ce jour ; c'est*à-dire que cette marée aura surpassé de 37
centimètres le chiffre de 5^ 36, qui a été obtenu comme moyen
terme de la différence observée entre les marées les plus fortes
et les plus faibles, qui ont servi d'éltoelEits pour la détermina*
tien de l'unité de hauteur.
Présenté sous cet aspect , le calcul des grandes marées pour
une époque fixe, deviendra Compréhensible pour tout le monde,
et chacun pourra l'appliquer à ses besoins , sous la réserve ,
toutdbis, de l'influence des gros temps, sur un état de hauteur
de mer qui ne peut être calculé que dans la prévision d'un temps
normal.
NOTES EXPLICATIVES.
(1) On entend par l'expression de pleine mer , ou marée to-
tale , la somme de tous les états partiels d'une marée , depuis le
moment où elle commence à se manifester , et qu'on appelle
commencement de flot , jusqu'à celui de son entier accom-
plissement.
11 en est de même , mais en sens inverse , de l'action descen*
dante de la marée , connue sous la dénomination de jusant ,
cet état qui succède immédiatement à la pleine mer ou étale de
marée , se continue pendant le même espace de temps à peu
près jusqu'à ce qu'il parvienne à sa plus basse expression , qu'on
appelle morte eau.
(2) Le chiffre de l'unité de hauteur pris dans sa véritable ac-
ception , représente la hauteur d'eau qui existe au-dessus du
plus bas état de la mer ; il est donc la moitié exacte de la diffé-
rence qui a été constatée entre le niveau inférieur et le niveau
supérieur de ses eaux , c'est pourquoi on l'appelle unité de hau-
teur , ou état moyen du niveau de la mer au-dessus du fond ,
ou de la sonde , état qui serait fixe , sans la pression exer-
cée sur l'atmosphère « par la double action du soleil et de
la lune.
L'unité de hauteur est donc la quantité d'eau à ajouter au
niveau des marées les plus basses , de même qu'elle doit être
déduite des plus hautes.
(3) Le tableau des plus hautes marées d'une année donne
— 440 —
leur élévation pour le jour m^mé de la syzygie , tandis qu'il a
été remarqué que , dans nos ports , leur maximum de hauteur a
lieu un jour et demi après cette époque, d'où il résulte encore
une petite augmentation sur le chiffre de la hauteur indiquée ;
cette augmentation peut mèxûe devenir assez importante quand
les grandes marées sont favorisées par des groc( temps avec vents
du large, circonstances contre lesquelles la prudence commande
de se prémunir , dussent-elles ne pas se réaliser.
NOUVEAU
THEBIOIÊTBE DE PRÉCISION
POUR LES OBSBRYÂTIONS
ME TBHPBRATIJAB ATHtsmtel^lTB
Pab M' F. HUETTE.
Dans des limites comprises entre 36 centiitoètres pour la hau-
teur , sur 10 ceotimètres eu largeur , j'ai construit un ther-
momètre d'observations au mercure , dont les degrés se trou-
vent espacés de plus d*un centimètre , et sont subdivisés en
dixièmes, laissant ainsi entre eux un intervalle aussi considérable
que celui des divisions de degrés des thermomètres ordinaires
de même dimension.
La valeur firactionnaire des divisions de cet instrument , le
rend d'une fusibilité extrême dans sa marche , sans pour cela
borner le parcours de son échelle , qui s'étend depuis le 20*
degré centigrade au-dessous du point de la congellation de l'eau,
jusqu'au 45* degré de dilatation.
Si l'application du principe sur lequel est fondé l'écartement
dés degrés de cette échelle thermométrique était fiiUe à des
— 442 —
instruments ayant des tubes plus longs et plus capillaires que
celui-ci, ou dont l'indication de la température fut plus res-
treinte , on comprendra ais^meat que dans l'une comme dans
l'autre de ces deux 4iypoll)èseB , leurs divisions pourraient être
encore beaucoup plus espacées.
Dans le thermomètte qui &it l'objet de celte notice, lequel
est en expérimentation depuis plusieurs années , le& iO<* de de-
grés sont déjà assez apparents pour qu'on puisse les fraction-
ner en 1/2 et en 1/4, o'est-à-difeen vingtiàmeset en quaran-
tièmes de degré.
En étabUttaol 4iir la .plf^que .graduée de riDalriimairt des ver-
niers mobiles, composés de 10 divisions, dont la première et
la dernière correspondraient à neuf' des divisions de 10% on ob-
tiendrait, sans diflScultés, des 100^' de degrés.
De»criptIoii du Ttaermoiiiètre*
Pour atteindre le degré de précision indiqué ci-dessus , l'ap-
pareil tbemiométrique se compose de :quaUre tubes capillaires
fixés parallèlement sur une même plaoi^betle. La disposition
ée cea tubes , identiques du reste à ceux des autres thermo-
mètres, diffère cependant de ces derniers pw, l'adjonctioii de
deux réservoirs supplémentaires, dont l'un est soudé à leur partie
supérieure, et l'autre « entre l'extrémité inférieure du tube et son
point de jonction avec le cylindre destiné à (aire sentir les
inipresBioDs de la tevapératvMre.
Le réservoir supérieur est d'une opacité suffisante pour con-
tenir une partie du mercure du cylindre impressionnable ,
proportjocuiée à la marche exprimée par les divisiooa de l'é-
chelle de son tube. Sa forme est celle d'un cône à base renversée,
et le vide d'air y est produit.
Les pointe 4e déipart des qcatre colonnes de mercure des
— .«A3 —
tub63 sont calculés de telle sorte , que les indicatious de Tuoe
commeaceot quand celles de la précédente soat parvenues j^ leur
liaiite exlrème.
Les réservoirs adaptés à la partie supérieure et inférieure
des tubes deviennent, comme il a été dit plus haut, des chambres
de déversement pour les cas de dilatation ou de condensation dis*
proportionnée avec les expressions de chacun d'eux.
C'est ainsi qu'en partant de gauche à droite, le premier des
tubes, qui esi Tindicateur de la plus basse température , a son
point de départ à 20 degrés au-desspus de la glace fondante «
et déverse son excédant de mercure à 3 dçgrés au-dessus de
zéro, comprenant ainsi 23 divisions dans sa marche.
Gomme on le voit» c^est particulièrement dans la construction
de ce premier tube , que la nécessité d'un réservoir supérieur
se fait impérieusement sentir, puisque, s'il n'existait pas, toutes
les températures plus élevées que celle de trois degrés au-dessus
de zérOf en détermineraient la rupture.
La première des divisions de l'échelle du second thermomètre
correspond au 5^ .degré au-dessous de zéro de la glace , et celle
qui le termine au 1 5' degré au-dessus.
La division da, 3^ s'étend du 10« au 30« degré de dilata*
tion.
Eftfin, récbeUe thermoiçétrique du 4« commence au 25*^
degré et ae tennine , pour compléter la série entière des indi-
caiioD6.,au 45^
Cette série tbernibométrique renfermant toutes les expressions
de température de nos climats , il n'a pas paru nécessaire de
chercher à la pousser juaqu'à des limites plus reculées dans les
deux sens extrêmes , lesquelles , du reste , ne présentent pas
toqoura le caractère d'une par&ite exactitude.
Gomme conséquenœ des dispositions de ce thennomèlre , il
arriva le plus souvent que des expression^ identiques se lisent
— 444 —
sur plosieuis des échelles à la fois ; cette circonstance loin de
porter préjudice au résultat de l'observation , en corrobore au
contraire l'exactitude , puisqu'elle permet , par une moyenne ,
prise entre les expressions différentielles , d'atténuer les erreurs
attachées à Timperfection du calibrage intérieur du tube des
thermomètres.
L'importance que les observateurs attachent de nos jours à
ce que les diverses expressions de la température de l'atmos-
phère , en dehors de toute radiation calorifique , soient le plus
rigoureusement possible, marquées au cachet de la précision,
rend digne à nos yeux de quelque intérêt la communication
d'un genre de thermomètre conçu dans la pensée de notre
usage personnel , et qui , ayant reçu la consécration du temps ,
pourra peut-être par la suite se trouver compris dans le domaine
des instruments utiles.
S'il est objecté que la confection d'un instrument de l'espèce de
celui que nous venons de décrire, comporte de plus grands frais que
celle des thermomètres ordinaires, nous reconnaîtrons la justesse
de cette observation , mais nous dirons aussi qu'il est bien rare
que les moyens perfectionnés n'aient pas le même inconvénient
En fait de thermomètres à volume réduit surtout , les instru-
ments à condensation et à dilatation métallique , dont le méca-
nisme est l'objet de soins minutieux , ne peuvent être établis
qu'à des prix qui les rendent peu accessibles pour les usages
ordinaires ; et malgré la perfection du travail qu'exige leur
construction , le rapprochement de leurs degrés devient une
cause d'empêchement à leur application aux observations
météorologiques bites dans les observatoires destinés à cet
effet.
Comme instrument d'une grande sensibilité dans sa marche ,
I!Académie des sciences a publié il y a quelques années la des-
cription d'un genre de thermomètre métallique dans lequel les
— 445 —
variations de la température se trouvaient converties en frac-
tions de temps.
Cet instrument auquel on avait donné le nom de chrono-
thermomètre , n'était autre chose qu'une horloge de précision ,
construite en sens opposé aux horloges astronomiques , c'est-à-
dire, dans laquelle la correction des effets de dilatation et de con-
densation des forces réglantes , loin d'être compensée , devenait
au contraire l'indication thermométrique exprimée dans
ce cas y par l'avance ou le retard dans la marche du chrono-
mètre.
Cette simple indication de l'emploi d'^un moyen très-dispen*
dieux , pour arriver à l'obtention de résultats aussi parfaits que
possible , devient confirmalive de ce que nous avons cru devoir
poser en faveur du thermomètre qui fait Tobjet de cette notice.
S'il est plus coûteux à établir que ceux dont la construction n'a
pas varié depuis leur origine , le surcroît de ses frais d'établis-
sement se justifiera par les services qu'il peut rendre au point
de vue de l'exactitude , et sera, nous osons l'espérer,
apprécié par tous les observateurs scrupuleux dans leur manière
d'opérer.
30
ABRÉVIATIONS.
H. J Haute justice.
H. J Moyenne justice.
B. J Basse justice.
N. H Noble homme.
H. P Haut et puissant.
S' Seigneur.
Bar Baronnie.
Jurid Juridiction.
Seig Seigneurie.
Chev Chevalier.
Cons' Conseiller.
Parl^ Parlement.
Bret Bretagne .
Présid* Président.
1
DICTIONNAIRE
DBS TBBBIS BT OBS SBI6HBDBIBS
Di G«Bté NiiUis
ET DE LÀ LOIRE-mPÉRIEURE ,
Pa> h. Ebrut de GORnULIER.
(SuiTi , voii PAai tast.)
ABBATE (L*), terre, Chantenay. — 1473, Jean deCoaedor. 1580,
1600, Jean Rocaz, héritier de Jeanne de la Marquerais. 1601 , Jean de
Mesanger. 1678, Jacques Amprouz, S' de Lorme. 1774, Auguste- Joseph
de Gouyon. Nunc de Goujon.
ABBATE-BLAIfCHE (L*), terre, Bourgneuf. — 1679, Gilles de
Ghampeaux, S' de l'Hospiteau.
AGIGIiÉ, jurid., la ChapeUe^HulUn ^ anciennement nommée la
Ghâfbllb-Hullir. — 1449 , Jean d'Acigné. 1533 , Regnault de Goulaine.
1551, François de Goulaine. 1554, Baudouin de Goulaine, unie au mar-
quisat de Goulaine en 1621.
AGIGI9É, jurid., Cordemais et SainUÉHenne-de'Vont'Luc. (Voyex
GoRnEMAis).
AIGREFEUILLE , Châtellenie, MgrefeuiUe. (Voyez la Guidoibb) ,
— 1359, Amaury d'Aigrefeuille, écuyer.
AU9DBE. (Voyez Innaa).
ALLON, Motte féodale, Jaué^ dite le chJLteau d*Allon. — Cette
construction, sur le bord de FErdre, peut SToirété éloTée contrôles
normands , par le roi Alain Le Grand.
- 448 —
AMEIÏÂZ (LES), terre, Vertou. — 1536, Gillette de Saint-Amadour,
femme de Louis Herbert d'Orsonvilliers, baron de Gourcy en Picardie.
1575 , Jacques d'Orsonyilliers.
AMEZEUG , jnrid. Pierric.
AI9GENIS, ancienne baronnie d'étaU^ de laquelle étaient membres
}^€Mljfilf^€pà/^fiie fie/tiçjpéj ia Bfinate^ aotrenieDtnQnimiéeJe/ïâ/'^xtt-
biwuic et Varades. — 1980, Aremburge, femme de Guerech , comte
déliantes. 1070, Guihenoc d'Ancenis. 1104, Maurice. 1132, Guethenoc.
1149 , Geoffroy. 12O2,Ge|iar.oy.4270^ofi&^y. 1340, Jeanne d'Ancenis,
femme de Thëbaud, Alias Guillaume do Rochefort. 1374, Jeanne de
Rochefort, femme de jlean de Rieux, qui .dut prenne les nom et armes
de Rochefort, ce qui ne fut pas obserré dans la suite. 1555, Louise de
Rieux, femme de Rai^é 4e I^orraine, marquis d'£lb<euf. 1596, vendue
par Charles de Lorraine , duc d'Elbœuf , k Philippe-Emmanuel do Lor-
raine, duc de Mercœnr. 16.09 , Françoise de Lorraine , femme de César,
duc de Vendôme , fils naturel de Henri IV et de Gabrielle d'Estrée. 16 ,
acquise du duc de Vendôme par le surintendant Foucquct, 1657, Marie
Foucquet, femme d'Armand de Réthune, duc de Charost« 1790, de
Béthune-Charost.
Ar^ETZ, terre et s^ig., Aneiz, 1391;, Colin Lecomte. 1427, Isabeau
Lecomte, femme de Gérard de Cheyigné. 1475^ Gilles de CUevigné. 1504,
René de Chevigné. 1533, 1552, Arthur de Chevigné. 1651 , Claude de
Sesmaisons verdit la seigneurie \ Gharics de la Noue, qui la réunit à
celle de Vair. La terre, sous le nom de la Cour cfAnetz^ resta dans
li famille d» S wnaiflons oii elle était encore en 1684.
AiVGLE (L'). (Voyez Langle).
ANGLES (LES), terre, Sainie^Croix de MachecouL — 1447,
Guillaume de Saint- Aignan.
ANGUIGNAC, chàtellenie, Conquereuil^ Guëmenë-Penfao. —
1310, Geoffroy d'Anguignac, chev. 1460, Roland de Sion. 1480 , Jean
de Bion. 1490, Jeanne de Saint-Gilles, femme de Jean de la Chapelle.
1541 , Jean de la Chapelle , sieur de la Roche-Giffard. 1560, Hélène de
la Chapelle, fenmie de François de Guémadeuc. 1660, le connétable
Anne de ]l|pntp9orency c;(prça Ip retrait féodftl de la joridiction at la
réunit k U baronnie de Aor^^l. 1630 , Françoii do Poulfiiquei poaBédait
la terre. Nunc Henzé.
ANGUIGNAG, terre et ^ig. , Fotrgeray. — 167^ , écufen^, ieaft le
Borgne.
ANGUIGNâG-ÂUBRAN, terre etseig., Berval.-^ 1603, Artaze Gé-
denin. 1680 ,- air sieur de Bohal*
ARCHE (L*), terre, Rougé. — 1430, Mahaud dé Ghamballan. 1680,
ans trinitaires deGhàteaubriatit: Nunc àû Boispéan.
ABDEI^ES, terre et seig. , H. J., Sainte-Pazanne, — l'404 , Alain
duGroiflil. 1473, Jean du Groisil. 1539, Jacques du Croisil , sieur du
Fle80îs^Gti!érir. 1^49, Jean Foticher', se qualifiant baron deBetz, cofl^e
Fan des prétendants à cette baronnfe. 1600, Raovt Gttarette. 1666 ,- Yen-
due pAr Joseph du Hao , sieur dn PonlnMC , k Jaeqnes Bafnin , marquis' de
la Galissonnière. 1717, Renée Bidé, femme de Paul do k Brtittelière,
sieur de Geste. 1746, Charles Chancerel , secrétaire da roi en la grande
chancellerie. Nunc de la Brosse.
ARDENTES, jurid. , Saint-Julien-de^Vouvantes ^ la Chapelle-
Glain. — 1447, Guillaume Lambert. 1508 , Julien Colin. 1560, I^rànçois
Morcl, sieur de la Gazoire. 1680, François dto Vigré, sknrde la IMfan-
çais.
ARSANGLE (L'), terre, la Chevrollière. -^ 1429, 1440, Ooillaume
Mandin. 1455, Guillaume de Saint- Aignan. 1486, André de Saint-Aigoan.
1492, Julien Geruth. 1530, écuyer Jacques Geruth. 1542, Louise Geriith.
1356, Jean Boju. 1581 , René Bojtt. 1679, Thérèse Boja, femme de
Jean-Baptiste Charette , sieur de la Jou. Nunc Gouprie.
ASSÉRAG, terre et seig., Jssérùc. — 1210, Guillamne' d'AUsérac.
1270, Alain d'Assérac. 1275, Gmllamne de Roehefort. 128(^, 1294 , Thé-
baud de Rochèfort. 1315, Guillaume de Roehefort. 1374, Jeanne do
Roehefort, femme de Jean de Rieux. 1574, érigée en marquisat en faveur
de Jean deRieut, avec'union des châtellenics dé Kanrouét^ F^augaret
et SainULypharclA^l^ ^ vendue par Jean-Gustave de Rieux, k René
de Lopriac, baron de Co^madeue. 1775, Félicité de Lojfriae, fchiftne
de Louis-Joseph de Kerhoënt. 1793 , dta Gambout. Nanc PoletevifÉ'de
la Rochette.
AC BERT Aïs (L^ , terre , Frossay.
ACBII9AIS {y). (Voyez LAUBiiiAisy.
ADBiNlÈRE (L*), terre, /»(>tt/(9if.
— 450 —
AUBINIËRE (L*), terre, /V&xnay. — 1681, Henri de Baetelard.
1715, Louis de U Roche-Siint-André , membre de la châtellenie de la
Salle.
AUBUflËRE (L*) 9 terre, la Che^roUière. — Wl% ^ Jacques Chape-
lain. Nunc Pépin de Belleisle.
AUBRAIS (L'), jarid., ChâteaU'Thé6aud.--ilsn^ Hardi Pantin.
1680, Samuel Pantin. 1684, Jean Gailleteau , sienr de la Ghàsseloire.
1746, Agnès Gailleteau. 1769 , Louis le Lou.
AVBRAIS (LO , terre, la Chevrollière. — 1447, Roland de Lannion.
1541, François de Lannion. 1679, Jean de Lannion.
AUBRAIS (LA PETITE) , terre , Sainte-Croix-de-MachecouL —
1447, Séyestre Gony.
AUDIGËRE (L*). (Voyez Laudigèrb).
AUJARDIËRE (L*). (Voyez Lâujirdièeb).
AUM0I9DIËRE (L*). (Voyez Laumondièrb).
AUTIIIAIS (L*), terre, Corsept.
AUVERNË, paroisse. — 1132, Guillaume d'Auvemé.
àUVERS« jurid., Fougeray. — 1401, 1424, Jean de Rougé. 1540,
Françoise du Ghaffault, femme de François Loisel. 1545, Ghristophe
Brecel, sénéchal de liantes, qui ayait épousé, en 1520,Gatherine du
Ghaffault. 1559 , Pierre de Saint-Martin , sieur de Kerpontdannes. 1599 ,
Marie de Serre, femme de René Urvoy , sieur du Domaine.
AUX, château, SainUJeQn^-de^Boiseau, — Bftti Tere 1774, par
François d^Auz. (Voyez LA Hubâudièrb).
AVEM AUX (LES) , Urre , la Chape lle^Heulin. — Nunc Gotlin.
AVEN AUX (LES), terre, SainUPhilbert-de-Grand-Lieu. Nunc
Roy.
BABINAIS(LA), terre, F^y. — 1562, Etienne Bidé. 1679, Elisa-
heth de Marquer, femme d'André Boussineau.
BABINAIS (LA), terre, Savenay, — 1448, Pierre MonnoueL 1454,
Alain Meschinot. 1543 , Merri du Bois Guéhéneuc. 1679 , Bonayenture le
Lou. 1683, Olirier du Bois Guéhéneuc.
BABIHAIS (LA HAUTE), terre, le Pin. — 1513, Mathurin de la
— 451 —
Chapelle , sienr de la Roche-Giffart. 1520, Françoise de Gallac , femme
de Guillanme de Broc. Nunc Robineaa.
BÂBINAIS (LA BASSE), terre, ie Pin. — 1275, Jean Babin, sieur
de Landamere. 1305,Thoma88e Babin, femme de Jean de Coêsmes. 1440
Charles de Chamballan. 1513 , Gnillanme de Coësmes, sieur do la Bagais.
17 75 , Robinean , sieur de la Rochequairie.
BABOIÉRE (LA) , terre , Nort. — Nunc Coquebert.
BAGHELLERIE (LA) , terre, Sucé. — 1440, Y?on de Kais. 1548,
▼endue par Gillette de Nais à Jean Herbert. 1557, Michel le Lou. 1651 ,
Prudence le Lou , femme de René de Pontual , présid* en la chambre
des comptes de Bretagne. Nunc de Pontual.
BAGAIS (LA), jurid., Mouzeil. — 1519, Charlotte Moraut. 1558,
Claude du Pé. 1575, 1587, René du Pé. 1598, 1608, Gilles Thébaud.
1617, Renée Tripon. 1618, 1702, de la Mace-Ponthus. 1702, 1790,
Charbonneau.
Les S'« de la Bagais se titraient souvent S" de Mouzeil ^ parce que le
bourg de Mouzeil était compris dans les fiefo de la Bagais et do la
Malorais.
BAGAIS -(LA) , terre et jurid. , Saint- Jean^de-Béré. — 1453 , Jean
de Coësmes. 1478, Jean, sire de Coëtquen. 1500, Guillaume de Coësmes.
1541 , 1560 , Julienne de Coësmes , femme de François de Quebriac , René
le Gouz. 1616, Jacques Barrin, S' delà Galissonnière. 1680, Thomas
Dreux, Cons' au Pari* de Paris. 1775, le Normand. Nunc du Fresne de
Virel.
BALINIÉRE (LA), terre, J7tfz^. <- 1673, veuve Guilband. 1693,
Jacques Hannapier. Nunc Sarrebourse.
B ALLERIE (LA) , terre , Château-Théôaud.
BALLAC , terre , Pierric. — 1127 , donnée par Olivier de Pont-Châ-
teau k l'abbaye de Redon.
BARATAIS (LA) , terre , ta Chapelle- Launa y.
BARAUOIÈRE (LA), terre, J'wc^. — Nunc Roland.
BARBAUT, fief, Saint- Gildas-^les-Bois.— 1338, EondeCondest.
BARBATE (LA), terre, Saint- Pére-en-Reiz.-^iM^j JeanGrimaud.
1464, n. E. Jean Grimaud, S' du Plessis-Grimaud. 1492, Thébaud Gri-
— 452 ~
maud, Ghev. 1515, 1555, N. E. François Grinmad. 1572, 1578, AntoÎBe
Grimaud.
BÂRBAYÉRS (LA), terre, la ChapeUe-HvÉHn. ^ ikZ^ ^ Marc
Guinebaiitt.
BARBEGHAT , terre , la Chapelle^B^sse^Mer. — 1458, Jean Avril.
BABBELAIS (LA) , terre , iTav&nay. — Franchie eu 1453 en faveur
de Thomas Maoé , valet de chambre du Duc.
BARBnVlËBE (LA), terre. Sucé. — 1428, Jean du Perray.
BARBOIÈRE (LA) , terre , Vertou. — 1657 , vendue par Jacques
Fruneau k Philippe <jabard.
BARBOTIËRE (LA) terre , Châieauthéôaud. — 1598 , Laurent
Magdeieneau.
BARBOTIËRE (LA), terre, Sauiron, — 1578, Michel Loriot. 1681,
Martin de l'Isle. 1813 , Alfred Walch.
BABEILLE (LA), terre, Vertou. - 1683, Thomas Goiffard. 1746,
Glande de Ghardonnay , S' de Bicherel.
BARILLIÈRE (LA), terre et seig. , Casson. — 1555 , Jean le Porc,
baron de Yezins. 1579 , Jacques le Porc. 1789, Boux , Nunc, Urvoy
de Saint-Bedan. (Voyez la Bariltière en Nort et en Sucé.)
BAIULLIÉRE (LA), terre et seig., Mouzillon. ^ 1414, TH. Gamîer.
1430, Renaud de Bazoges. 1458, Etienne Gamier. 1681 , de la Bout-
donnaye de Goêttion.
BARILLIÈRE (LA) , jurid., Nort. -- 1399 , 1444 , Jean de la Baril-
tière. 1451 , Jeanne de la Barillière , femme de Raoul le Porc , S'
de Larchats. 1471, 1484, GuiUanme le Porc. 1510 , François le
Porc.
Ge fief , situé à Saint-Georges , et qui parait avoir été une dépen-
dance de la Bariltière en Gasson , fut réuni k la juridiction du Moulin
en Hfort.
BARILLIÈRE (LA), terre. Sucé. — 1670, Charles de Garheil.
Gette terre parait être une extension de la Bariltière en Gasson*
BARI0LLE5 (LBS GROSSES) , terre , Saint-^Pkilbêri'-dê-Grand^
Lieu. ^ Jeanne Viau ) puis, en 1679 , Yves des Ghampanenfs.
— 453 —
BÂRLAGAT , terre , Auvemé. — 1478 , Pierre de Barlagat
BAR0I9NIÉRE (LA) , terre , Orvauli. — Franchie en 1453 en fa-
Yeor de Pierre Rabocean , secrétaire du Duc.
BAROSSIËRE (LA) , terre, Orvauli.
BARRE (LA), terre, la Chapeiie-Basse^Mer. — Nunc de Lonlay.
BARRE (LA) , terre , Biaillé. r^omméo aussi la Bârr»>Tii£bbhgb.
— i4!27, Macé Retière. Nunc de Moulins de Roehefort.
BARRE (LA) , terre , Saint- Jean-de-Béré. — Franchie en 1436
en faveur de Martin Thëhaud , secrétaire du Duc.
BARRE-DE-RIOU (LA) , terre , Carquefou. Nunc Mosneron.
BARRE-SAUVAGE (LA) , terre , Châteauihébaud. — Annoblie en
1448 en faveur de Thomas le Bart , écujer , et en considération de
Gnilemette Preseau « sa femme. 1673, Jaeqoes Gnignard. 1683, Fran-
çois Langlois, S>^ des Renardières. 1717, Marie Guignard.
BARRE-THÉBERGE (LA) , terre , Trans. — 1559 , Hacé Restier.
1680, René du Vao. 1810, de Kerhaude. •
BASSEGONATIE (LA) , terre, SainULumine-de-CUsson. — 1411 ,
Jean Preseau.
BASSETIÈRE (LA) , terre , Sain UPhilôert-de-Grand-Lieu, —
1679, Claude deJohannes.
BASSEVILLË (LA) , terre et jorid. , M. J. , Rouans. — 1679 , au
S' de la BasaeviUe.
BASSEVILLË (LA) , terre et jurid. , M. J. , Saint- Htiaire-de-
Chaléons. — 1546 , écuyer Martin Hervé. 1597 , Anne Hervé , veuve
de Louis Toartereau , S* de la Tourtelière , en Poitou , chev de
l'ordre du Roi. 1679 , Victor de Broc , S' de Savonnièree. 1728^ René
de Montaudonin.
BASTARDIÈRE (LA), terre, la Haie^Fouassièr».
BABTARDIËRE (LA) , terre, Gorges. — 1450, Jean Bastart. 1605 ,
Bastart^ puis, Gulant , baron de Ciré : Magné , marquis de Sicogne^
Gomband , de Roquefeuil, de Beaucorps.
BASTARDIÈRE (LA) , terre,, Saint-Jean-da-Boiseau. — 1554 ,
Georges Bastard. 1717, René Martel, S' de la VlUe-Martel.
— 454 —
BkSTA^mÈRE {LA) ^ ime j Sainie-Sfan'e-de-Pomtc. w 1429,
Pierre Grimaud , chev. 1551. If. et P. Pierre de Plouer.
BASTINE , terre, Camâon, 1681 , écuyer Pierre de GoaesnoD.
BASTITfEL , terre et jurid. , DervaL — 1453 , Bertrand de
Beaulieo.
BAUGÉ 9 terre, Ligné. — 1612, Jeanne deBaiUeul , femme de René
Ghenu , S' de la Fietelière. 1667 , Louise Macé , femme de Barthélé-
my de Gadaran.
BAUGHE-BOISLÉVE (LA), terre, Bouguenais. — 1608, Julien
Poulain. 1746 , Glaude Petit. 1774, René Odiette.
BAUGHE-AU-JAY (LA) , terre. - 1618, Arthur Ménardeau.
BACJGHE-MALO (LA) , aiias la Bavchb dk la Penthi^rb , terre,
Vertou, —1522, Georges de Lesterre , ditMalo, héraut d'armes de
Bretagne. 1549, René Peignon. 1575, Michel Poignon. 1643 , Michel
le Lou. 1746, Charles leLon. 1774 , Maurice- Joseph de l'Estourbillon.
BAUGHE-RIVIËRE (LA) , terre , PonUSainUMartin. — 1661 ,
Mathurin Boucaud.
BAUGHE-TIRAUT (LA), alias hk Bauchs-Thalbot , terre, Rezé.
— 1598, Marc deBarberé , maître des comptes. 1654 , autre Marc de
Barberé, aussi maître des comptes. 1673 , Jean Viau, S' do la Cho-
tardière. 1680 , Glande-Louise Viau, femme d'Armand du Pé , S' d'Or-
▼ault. 1701 , Gécile du Pé , femme de Charles de Sesmaisons. 1721 ,
Marie-Louise de Sesmaisons , femme de Louis-François de Bruc-Mon-
plaisir , marquis de la Guerche. 1834 , Le Maignan. 1843 , de
Comulier.
BAUCHE-TUE-LOUP (LA) , terre , Pont-SaintHartin. — Nvnc.
Brunean de la Sonchais.
BAUDAIS (LA) , terre , MissiUac. — 1451.
BAUDES (LES), terre, Sion. — 1444, Guillaume Cour.
BAtDINIËRE (LA) , terre, SainUHerblain. — 1494 , François de
la Lande. 1513 , Jean Gonrsan.
BAUDRÉE (LA) , terre et jurid. , Trefpeuc. — Sergentie-Féodée
deDenral. 1577, Marie de Vay , femme de Jean Durand, S' de la
Minière. 1003 , Gharlrâ Ihirand.
— 455 —
BADLAG, terre, Guérande. — 1487, Goillaume da Bois. 1555,
Jean du Bois.
BAUYRAN , terre, Saint- André-des-Eaux. — 1600 , Jean JoUan.
1660, Jean Tfiqael.
BAYER, terre, Saint-^ean-de^Corcoué ^^ Delà Bochefoncanlt.
IJAZILLEUL, terre, Nort. — Nunc* Richard de la Penrenchèce*
BAZILLI!ËR£ C^A), terre, le Loroux-Bottereau,
BÉ (LE), tenQy PontcAâieau, — 1571 , François Le Long. 1681 ,
Jean Le Long.
BÉAGfjohd. , M. J. Sainte Notaire. — 1775, N. Jego.
BEADBOIS, terre, Arthon. — 1679, Christophe de Ghevigné, S' de
la Sicandais.
BEAUBOIS, terre et seig., H. J. Drefféac — 1427 , 1459 , Jean de
Beanbois. 1468, 1476, François^ de Beaubois. 1502, Pierre de Beaubois.
1543, François deBeaobois. 1555 , Julien de Beaubois. 1609 , Suzanne
de Beaubois, femme de Guillaume Le Guennec, S' de Kersallier. Jean
Le Guennec. 1675, Marie Le Guennec , femme de Alexandre Rogon.
1681, Jérôme Rogon. 1713, Judith-* Hyerony me Rogon, femme de
Ren^ do Lopriac, baron de Goëtmadenc. Guy-Marie de Lopriac. 1775,
Félicité de Lopriac, femme de Louis-Joseph de Kerhoênt. 1830, vendue
par N. Geoffroy de Villeblanche à M. Le Lou de Beaulieu.
BEAUBOIS , terre, SainUHerblon. — 1513, François de Bretagne,
S' de Chàteaufremont.
BEAUGHESNE, terre et jurid., DervaL - 1453, EusUehe d'Espi-
nay. 1513, Benoit du Pas. 1560, Marie Grignon, femme de François
de Kermainguy, S' de la Patouillèro. 1590 , écuyer Jean Tetou. 1603 ,
Jeanne Tetou. 1680, Jean Barrin, S' du Bois-Geff^roy. Nunc Hay
des Nétumières.
BEAIJGHESI^E, terre, /« Loroux^Bottereau. — 1280, Hugon de
Beauchesne. 1447. Renaud de Bazoges. 1543, Amaury de Bazoges.
1600, Mathurin de Beauchesne. 1615, 1775, du Bois de la Ferronnière.
Nunc Larcher.
BEAUGHESKE, terre, Pierric.
BEAU JOIVNET, terre, Nozay, — 1427, 1444, Perrot Monnonel.
— 456 —
16d5, vendue par ¥vome Simett h Pierre PerrealtvCtvi 1« réonit à la
Touche.
BBÂULIEU 9 alt'as va Bdi»-DB<^LÂ-6ouH , terre et jurid., Soitçve^
nais. 1551, Pierre de Piouer , S' delà Bastardiëre. 1^«0, iRoolae Pyy>t.
1594, Jean de Lespiuay. 1679, Julien Peillac. 171^, Henri de Méadne,
S' deLanchenil. 1746, demoiselle Peillac « femme do Julien M aioguy.
1747, N. de Monti, qui l'annexa au comté de Rezé.
BEAU LIEU, terre et seig., Couëron^ Saiat-Etienne-de'Moni'Luc.
lYommée auBsi la châtellenie do CouEiroif et GtBMfiNÈ-Eir-GouEiioir. —
1429, au sire de Bieux. 1464, Louise de Ricux, femme dé Louis' de
Bohan, S' do Guémené. 1502, Jean de Rohoin, grand^maftre de Breta-
gne. 1527, Louis de Bohan. 1582, vendue par Gui de Laval, marquis de
IVesle, k Julien Charrette. 1609, Julien Gharette, S"" d'Ardennes, 1660,
vendue par Julien Charrette k Gabriel de Trevellec, S' de Peohouct.
1712, Jacques de Beaucé, S' de Coscodu, secrétaire du Bol. 1775 , de
Trevellec, S' de Penhouet.
BEAULIEU , terre, Guémené-Penfao. — Nunc Hervé.
BEAU LIEU, terre et jurid., H. J., Guirande^ Escoublac. — 1437,
Guillaume de Saint-Gilles. 1440, Jean do Saint-Gilles. 1450, Guillaume
de Saint-QiUes. 1463, Marie de Saint-Gilles, femme de Jean de Trevecar,
chev*. 1474, 1481, Jean de Trevecar. 1491, Françoise de Trevecar ,
femme de Jacqvesdo Guémadeuo^ 1574, Louis de Guéraadeuc. 1677,
François Martin. 1679, René Martin* 1775, de la Boissière. Nunc d'IUe
de Beauchaine.
BEAULIEU, terre, Héric.
BBAULIEU, terre, Wnuves.
BEAULIEU, jurid., H. J., Mesquer. — 1444, Jean Malor. 1480 ,
Guilmette Malor , femme de Jean de Bohan. 1505 , Gilctto de Bohan,
femme de Marc de Camé. — 1617, vendue par Georges de Guémadeuc
à Guillaume Spadine. 1667 , Marc Levallois, S' de Séréac. 1681, Julien
Gtbott. 1693, de Beodelièvre. 1775, Gibon.
BEAULIEU , terre, Nozay. — Nunc Aubert.
BEAULIEU , terre et seig., H. J., Port-Saint- Père. — 1458 , Jean
de Trevecar. 1490, Françoise de Trevecar, femme de Jacques do
Goémâeuc. 1M5, Pieite-de Gomulier: 1577, Thomas de Guémadeuc,
- 667 —
CBUi^lfLjv^ndilty ott i<^79.f h HichA le Loa. ^66ft« vendue par ieB enfaiite
le Lou k Hichel .d'Ëspipose. 1786, Félix-Victor Locquet de 'Grand-
ville.
BEAULIEU , terre , ^ainUMichel^de-Chef-Chef. ^ 1444 , Mahé
Rolland.
BEAULIEU, île de la Loire, SàintSéàastien. — Érig/ée en baron-
nie sous TËmpire, pour M. Marion, officier du génie*
BEAUMAPîOIB, terre ^t seig. , Port-SainUPère. —(Voyez vk
Ritièrb-Bbâvhàiioir.) •
BEAUMORT , terre, Casson. — 1471, 1481 , Guillaume de la Baril-
lière. 1516, Jacques de la Barillière. 1544, François de la Barillière.
1680 , écuyer René GaiHeau , S' de la Tour. Nunc Richard de la Per-
venchëre.
BEAUMOI^T, terre et jurid», Issé. — 1680, Fonmier, S' de
Tharon.
BEAUMOI^T, terre, Samt-Juiien-de-Fouvantes. — 1448, André
de Brie.
BEAUREGARD, chàtellenie , de n75 à 1792, commt Dervai. ^
Uaiak £hêteaabriAat en 1554.
BEAUREGARD , terre, Guérande. «- 1441, François Baye. 1520,
François Baye. |lr74, Henri de la Chapelle, S' de la Roehe-Giffart.
BEAUREGARD, terre, SainULHenne-de-Mont^Luc.
SEAUBEGARD, terre, SainUNazaire.
BEAUREGARD, terre, Veriou. — 1698, François Gauvain , S'
d'Auvais.
BEAUSOLEIL, terre, la Chapelle^Basse^Mer.
BEAUSOLËIL, terre, Châteauihébaud. — 1698, François
Rapion.
BEAUSOLEIL, terre, Saffré. — 1679, Jean Josse , S' de la
Per^pdière.
BEAUSOLEIL , terre , Sainie-Luce.
BEAOTOUR , terre , Veriou. — 1656 , écuyer René Pigeand , sous-
ipai«« de Mantea. 1740 , Viotor->BIorille le Loq.
— 458 —
BEAUVAIS, terre, Ànetz, — Membre du Comité de Yair en 165t.
BEAU VMS , terre , SainUCohmbin. — iVtr/ic Bardoul.
BEAUVOIR, antrement Gâudiiv, terre, Âuvemë. — 1447, Jean
de la Motte. 1478 , Charles des Salles. 1560, Jacquette Mazoul.
BEC (LE), terre, Arthon. — 1400, Jean du Bec, che?'. 1479,
Brient Blanchard. 1679, Antoinette Le Borgne, femme de René du
Buttay , S' de la Sénéchallais.
BECDELIÉVRE , marquisat , SainUMolf. (Voyez THiiifBHRT.)
BECHENIËRE (LA), terre, Saint-Herôiain. — 1719, Charles
Maillard , maître des comptes.
BEDAUDU n terre , Vay. — 1434 , Oliner Huet. 1G79 , Julien
Houssaie. Nunc Boulay.
BEDOU AN, terre, Donges. — 1426, 1458, Jean de Mareil.
1490 , Hélène de Marbré , femme de Jean de Lespinay. 1646 , Pierre de
Lespinay.
BEGUir^AIS CLA), terre. Bougé. -— 1680 ,écuyer Jean Gascher.
BÉHINIËRE (LA) , terre , SainUHerôiain. — Nunc Hocqnart.
BELABORD, terre, Châteauthébaud. — 1705, Jeanne Libaolt.
Nunc Moury.
BEL-AIR-SUR-ERDRE , terre , Sucé. — Nunc Ihipont.
BELANTON , terre , Thouaré.
BELESTRE , terre , ie Clion. — 1439 , Eonnet du Douet. 1484 ,
François Maillet. 1543 , François Maillart.
BELINAIS (LA) , terre , Mariac. — 1445 , Renaud Gaschot.
BELLALY , terre , MalviUe. — Nunc Fleury.
BELLAMGERAIE (LA), terre, Carquefou. — Nunc De Bec-
deliëvre.
BELLANGERAIE (LA), Urre, Mésanger.
BELLEBAT, terre, Crossac. — 1681 , Jean Rogon. 1716, écuyer
René leTezier. 1780, Espiyent de la Villeboisnet.
BELLECOUR , terre , Sfonteâert.
BELLEISLE , terre et seig. , H. J. Saini^Donatien. — 1260 ,
— 459 —
cédée par Durand Goyais y habitant de Nantes , k Alain , Ticomte de
Rohan. 1471 , 1483, Jean du Change. 1580, vendue par René d'Avan-
gour-Kergrois k Yves de la TuUaye , maître des comptes. Nunc de la
Tullaye.
BELLEI^OUË , terre, Saint'Btienne^dU'Bois. — 1775 , N. Savin.
BELLEREOU , anciennement le Fisf db Jvzbt bn Vat, terre et
jurid. , Vay, — Unie k la châtellenie de Yay.
BELLEYUE , terre, Guérande. — 1679, Guilemette le Blanc,
femme de Pticolas le Breton.
BELLE VUE, terre , Saini^Etienne-de^HonULuc.
BELLE VUE, terre, Saint-Herblain. — Nunc Gaillaud.
BELLEVUE , terre , Saint-Mesme,
BELLE VUE , terre, Sainie-Luce.
BELLIÈRE (LA) , terre et jurid. , PuceuL — 1427, Oliyier Blanchet.
1444, Jean Gaillaud. 1510 , Jacques Huet. Pigeaud. Nunc Bertrand.
BELLIGNË, chètellenie, BelUgné. — 1196, André de Varades,
membre de la baronnie d'Anceois.
BELOTTIËRE (LA) , terre , Saint-Père^en-ReH. — 1443 , Gilles
Heaume. 1455 , Thomas Buffe.
BELOURDERAIE (LA), terre, SainUEtienne^de-Mont-Luc. —
Franchie en 1485 en faveur de Pierre Leconte , alloué de Plantes.
BELUSTERIE (LA), terre, Châteauihébaud. — 1698, Gratien
Libault.
BELUTERIE (LA), terre, Sainte-Pazanne. >- 1622, vendue par
Jacques Pineau k Renée Gabard , veuve de Pierre Ménardeau.
BEII ARDAIS (LA), terre. Bouée.
BENATE (LA), autrement le Fibf-Guihêubuc , châtellenie, J7fV7f7/^.
114t , Jamigon de la Benate. 1259, Maurice de laBenate, et probable-
ment 1132, 1141, Mathieu de Riaillé , membre de la baronnie
d'Ancenis.
BENATE (LA), châtellenie, /tf^^nâr/^. — 1161, Raoul de Mache-
coul. 1201 , Bernard de Machecoul. 1260, Olivier de Machecoul. 1360,
Marguerite de Machecoul , femme de Pierre de Graon , S' de la Suze
n
an Mttae. i4S2 , Marie de Graon^ femme de Guy de M ontmorency-Ltnl,
dit de Retx. 1462 , mie k la baronme de Retz.
Gette chltelleBie , la plus considérable de ionl le comté nantais , s'é-
tendait sur 21 paroisses , tant en Bretagne qu'en Poitou.
BENACDAIS (LA), tecre, Soudan. — 1446^ Dom Guillaume
Cormier.
BEI^AUDIËRE (LÀ), teore, ie Laroux'-BoHer^au. 1447, a« S'
de Montrelaiis.
BENIGHEL, terre, Avessac. — 1775, N. Mavdet.
BERANGERAIS (LA), terre, im ChapeUe-sur-Erére, — If une
de Freslon.
BERARD (LE FIEF), terre, Faulx. — 1679, Louise de laJou,
veuve de Charles de Comulier.
BERHAUDIÉRE (LA), terre et jurid. M. J. Villepôt. — 1513,
écuyer Clément Reverdy. 1616, Jean Bonnier. 1679, Louise Bonnier.
1775, Lambert de Lorgenl.
BERLAIRE (LA), Urre et seig., yieillevigne, — 1238, Hubelin-
Ghasteigner. 1417, Jean Chasteigner. 1469, Jacques Chastcigner. 1484,
François Chasteigner. 1499, Jean Chasteigner. 1532, Françoise Chas-
teigner, femme de Jean de la Lande , dit de Machecoul , S' de YielUe-
vigne , et depuis lors comme Vieillevigne.
La Berlaire était devenue le château seigneurial de la ChftteUeiiie de
YieiUcvigno.
BERNARDERIE (LA), terre, la Plaine. — Nunc Le Ray.
BERI9ARD1ÉRE (LA) , terre, la Chapelle- H ulltn. — 1543, Jean
de Sévigné.
BERNARDIËRE (LA), terre, Noyal-sur-Bruc. — 1775, du
Boispéan.
BERNARDIÈRE (LA) , terre , Fouillé.
BERNARDIÉRE (LA), terre, SainUDoiay. - 1681, au S' de
la Porte.
BERKARDIÈRE (LA) , terre, Saint-Herèlain.
BERIIIER (LE) , terre , Carçëe/bu. - Franchie ao 1443 , en fa-
veur de Jean Couppegorge. 1471 , Jean Oouppegorga.
— 461 —
BERNIER (L£)t terre, ia Plaine. — Franchie en 14S5, en fkyear
d^ervë Golinr , cheyauchear décurie du Dac.
BERRÂNGERIE (LA) , terre. Ligné. —1067, Claude Belorde.
BERRIËRE (LA) , terre et seig. , la Chapelle- Basse-Bfer. —
1420 « 1438, Édoaard de iGoulaine. 1468, Hargnerite de Gonlaine,
femme de Guillaame de SeamaisoDS. 1594 , Hichelle de Seemaiaona ,
femme de N des Vaux. 1680 , Bertrand des Vaux. 1746 , François
Bertrand, secrétaire du Roi en la chancellerie de Bretagne. Nunc
Bascher.
BERSO, terre, SainUGildas-des-Bois. — 1513, au S' de Téhillac.
1S71 , Pierre Fourché.
BERTAUDIÉRE (LA) , terre , Nori. — Nunc Richard de la Per-
▼enchère.
BERTHELOTIËRE (LA) , terre , Guérande. — 1681 , François
Jego.
BERTHELOTIËRE (LA) , terre , Orvauit.
BESGIËRE (LA), terre, Vieillevigne. — Franchie en 1477 en fa-
veur de Pierre Besiau , chanoine de Nantes.
BESI9É , alias lb PLBSSis-nn-BESiiÈ , terre et seig. , H. J., Besné*
— 1512, GUyier du Fan. 1555, Jeanne Michel, femme de Charles
Cybonault. 1624 , Jean Blanchet. 1660 , Marthe Blanchet , femme de
Jacques du Chaffault. 1680 , Claude du Ghaffanlt. Nunc Rivet-
Graslin.
RESSAC, ancien château et chapelle, Camôen. — 1681, du
Cambout.
BESSARDAIS (LA) , terre , Cordemais. — Anoblie en 1441 , en
faveur de Guillaume Bessart , valet de chambre du Duc. 1679 , Char-
lotte de Montauban.
BESSARDAIS (LA) , terre , Bouée. — Nunc Maugars.
BESSOMS (LES) , terre , Saint-Colomôin. — 1409 , Jean Rocquet
de la Tribouille. 1457 , 1494, Robert de la Tribouille. 1513, Jean de
la Tribouille. 1638 , Philippe Rocquet de la Tribouille. Nunc Gottin
de MeWille.
BETULIÊRE (LA), terre, Farades. ^ iUZ ^ Jean de Venues.
31
_ 46« —
BMR&IÈME (LA)ytefffe, Bouçuenais. *-J469V laeijies CImb-
teigncr.
BEURRIERS (LÀ>, tetre, Paulx. -* 1679, Josias Btffiav, B« de
Saint- Gillcs-sar-Yie , cône' an parl^ de Fari».
BEUVES , aéias Bœuv^ks, eeig« , H. J. y Saint^^n-^éê^
Béré , Bféra^. — 1^80 , Afidnov d^ Bèwes ^ fèMflie dd €leoA*oy
Giffiwt, S' de la Rocho^^ifiTarl. 1310 , Afraifiee^ Gifl^d ^ femmei de
GmHaiime de k Lande , S<^ da Vanreuanlt^ i409', liavtkie de la Lande,
femme de Guillaume de la Chapelle , chey. 1430 , 1485 , Jean ètf l«
Chapelle , S' de la Roche- Giffart. 1530 , HéKiie de la Chapelkv fenne
de François de Guémadeuc. 1541 , Michel de la Chapelle. 16^, Sa-^
muel de la Chapelle , S' de Chamballan.
BEVIÈRE (LA) , ciltas la BaociÈRn , aiias là Bbrnièrb, Urre^
Juverné. — 1427 , 1440 , au sire de Beaumanoir. 1447 , Gilles le
Tcxier. 1478, Gilles de la Rivière.
BEZAN , terre , Guérande. — 1681 , Henri do la Chapelle , S' de
la Roche- Giffart.
BËZrr, terre, SainUDofay. — 1681 , au S»^ de RoUieuc.
BEZO (LE), terre, Saint-Dolay. -— 1427 , Guillaume du Bois.
1447 , Jean du Bois. 1681 , René Gouret.
BICHETIÉRE (LA) , terre , Carqvefom. — 1483 , yendoe par
Guillaume Chauvin k Michel Fnineau e| Jean Mannonry , son
gendre.
BICHETIÉRE (LA) , terre , Soudan. '— 1428 , 1446 , Jean de
Coësmes. 1513 , Guillaume de Coësmes.
BIDËAIE (LA) , terre, Blain. — 1575 , Julien Bidé.
BIDIÉRE (LA), jurid. , Maisdon. — 1543 , Jean de Sévigné. 1562,
Pierre de Sëtigné. 1698 , Barrin de la Galissonnière. Nunc Brard.
BIGEOTTIÉRE (LA) , terre , Orvault. — Nunc Doré-Graslin.
BIGNON (LE), jurid., le Bignon. — 1439, Jamet le Plazne.
1460 , Jean Grimand. 1678, René Gnillochean , S' des BoutliBillas*
BIGIION (LE) , terre r Orvauit. -^ 158$, Joachim du Tertre. Nunc
Salentin.
BIGNON (LE) , terre , Erbray.^ Nunc Duhamel.
BIGNOlf (LE) , terre ^ SaMû-Pazanne. ^ 1679', PterteLÉbbd;
BI(»ION (LE), terre, Sion.
BÏGROISNAIS (LA) , terre , Bouée.
BIGNONS (LES) , terre , Saini-Aubin-des-Châteaux. — 1443 ,
Jean le Guenneux.
BIGOTTËRIE (LA), terre, Saint-iÊèsme.'^Ntine Law de LauristoD.
RfGOtTÏÉBE (LA^ , terre , Chanienùy. — 1494 , Pîen*e de la
Folifé. 1543 , Robert fflaia 1570, écnyer Rlatbieir tfain. 1640, Prégent
de Kermenev
BIGOTTIËRE (LA) , terre , Couffé. — Nunc Charette.
BILIAIS (LA) , terre et jurid. , SainUÉtienne-de-MonULuc^. —
Pierre de SaHré \ pois , en 1470 , écuyei' Gnillanme des Bouschanx.
1510^ Françoise des Bouschanx, femaie de Jean de Laiigle. 1666,
Julien de Langle. 17'23 , Louis le Loup. Nunc lé Loup.
BHiLiËRE (LA) , terre et jurid. , msanger. — 15^^, Jean , bâ-
tard de Rieux. 1665 , Pierre Gamier.
BîLLIÉRE (LA), jurid.. H, J. , SainUHerbton. — 1680, Ar-
mand d^Aébon.
ËILÉO , terre , SainUAndré-des-Eaux. — 1540 , Jean de Se-
cillon. 1660 , Tendue par écuyer Jean Yyiquel k René de Guicaznou ,
S' de Kernotaire. 1680, Louise de Guicaznou, femme de JeandeRoban,
S' du Pbuldu.
BtltffiOIRE (LA), terre, ^/a2W<>n. 1555, Jean Vivien. 1557, Fran-
çoise Vivien, femme de Jean Tellier. 1698, Louis Jousseaume , S' de la
Bretesche.
BIMBOIRE (LA), terfe, Oudon. — 1446, aU sire d'Ûudon. I^unc
Drouet.
BfSSiN , teiYe et seig., Guérande, — 1532, Jeanne de Treguz. 1540,
Aliéner de Gondest. 1674 , Henri de la Gbapellc, S' de la Roche-Gififart.
Nunc Fottraier de Pellaii.
BISTIËRE (LA), terre, Saint-Mars-du-Désert.
• RPTENAïS (LA) , forte , Drefféac. — 1437, Roland de Saint-
Aubin.
BUZEULy^erre, Port-Saitit-Père, — 1389, Pierre du Chastellier.
— 4ft4 —
BLÂiri, châtellenie, Blain, — 1090^ Gaégon de Blain. 1106 , au duc
Alain Fergent. 1133, Gaégon de Blain. 1180, Eustache de Retz, femme
d'André de Vitré \ possédait sans doute Blain comme douaire , ajant
épousé un seigneur de Blain avant André de Vitré. D'elle, sont venus aux
Blain, dits de Frcsnay, les seig. delà Muce^ en Retz. 1!!U3, 1225, Hervé
de Blain. 1*254 , Olivier de Glisson. 1409 , Béatrix de Glisson, femme
d'Alain, vicomte de Rohan. 1660, unie aux chftteUenies de Héric et de
Fresnatfy et érigée en marquisat en faveur de Marguerite , duchesse de
Rohan, femme d'Henri Ghabot, qui prit le nom de Rohan. 1806,
érigée en baronnie pour M. de Janzé.
BLAIfG (LE), terre, Assêrac, — 1428, Jean le Gourvinec.
BLAPÏG (LE), terre, Guérande. — 1681, Jean Gharpentier.
BLA]NG-VERGER,terre,«S«c^. — 1479, Yvon Ginoile. 1670, Ma-
thurin Hudson.
BLANGHARDAIS (LA), terre et seig., H. J., Vue. — 1434, au S' de
la Blanchardais. 1460 , Girard Blanchard. 1515, 1549, François Blan-
chard. 1560, Gharles Blanchard. 1579, François le Fesle. 1590, Jean
de Lantivy, S' de Kermenguj. 1596, Albert Rousselet, S' de la Pardieu.
1679, Louis du Plessier, S*^ de Genonvilte. 1720,Renée du Plessier, femme
d'Antoine le Pebvre , S' de la Falluère, présid* au Pari* de Bret. 1775 ,
Danguy. Nunc Gossin.
BLANGHARDIÉRE (LA), terre, Frossay. — 1559, Julien Bodin.
BLANGHARDIËRE (LA), terre , Ferfou. — 1717, Louis Fresneau.
Nunc Gautier.
BLANGHÉRE (LA), terre, Grand-Champ.
BLANGHËRE (LA), terre, J*<7tff/-/r«r^/^;i. — 1513, Thébaud le
vicomte. S' de Galéons.
BLArfGHÈRE (LA), jurid., H. J. , les Touches. — 1717, de Béthine-
Gharost, membre de la baronnie iHAncenis.
BLANGHETRIE (LA), terre, Châteauihébaud. — NuncXî^ Bon-
netier.
BLAI^DINAIS (LA), terre, Saint-Aubin-des-Châteaux. -~ 1603)
Renée Piédevache.
BLAr^DmAlS {}A), ievre ^Satnt'Éti'enne^de-Mont'Luc. — 1540,
— 465 —
Françoise Feiroo. 1587, yeaduepar le S' do la Guignardais au S' do
Langle. 1679, Julien do Langle, S' d'Acigné, k Gordemais. 1693, Louis
de Langle, S' du Plessis. 1 746, Pierre Turquetil.
BLÂRDmiÉRE (LA) , terre , Petit-Mars.
BLARAIS (LA), terre, Fougeray,
BLARDIÉRE (LA) , terre, ie Loroux-Botiereau.
BLOTEREAU (LE), terre, Douion, Franchie en 1453, en faveur
de Pierre Raboceau, secrétaire du Duc. — 1505 , Pierre de Montigné.
1560, Jean du Ponceau. 1635, Gabrielle du Yauferrier, femme de Chris-
tophe Juchault. 1656, 1672, François le Breton. 1775, de Seigne. 1800,
Siochan de Kersabiec. 1824, Law de Lauriston. 1830, Dobrée.
BLOTEREAU (LE), le petite alias lb Gctê-Robkrt ; démembrement
du Grand'Blotereau. Nunc de Soussay.
BLOURIÉRE (LA), terre, Àrthon. — 1447, Jean Milon.
BOGERET (LE), terre ctjurid., M. J., Nivillac. 1451, Pierre Mâ-
chegland. 1635, 1681 , Jean Priour, procureur fiscal du duché de
Goisiin.
BOGHET (LE), terre, DervaL
BOGQCEHAIV , terre, Cambon. - 1431 , Pierre Eder. 1681 , Jean
Michel.
BOCQUEHAN, torro, Guenrouet. — 1450 , Alain do Saint-Aubin.
1570, Marguerite le Breton, femme de N. de Saint-Aubin. 1580, vendue
par r^icolas de Saint- Aubin k René Eder , S' de Longle. 1635 , Amaury
Eder. 1657, vendue par Marc du Perrier et Jeanne de Perricn, sa femme ,
k René du Gambout.
BODEN ou BoDEL (LE HAUT), terre, Vay. — 1340, Marie de Bodel,
femme de Sévestre du Ghaffault. 1359 , Jean du Houx. 1679 , François
Drouct.
BODEN (LE BAS) , terre, Vay. — 1679, François Friche.
BODEUG, terre etjurid., M. J. , Nivillac. — 1451, Jean Joulin.
1640, Prégentde Kermeno. 1717, de Talhouët, S' de Bonamour.
BODIAU (LE HAUT), terre, Ponfchâteau. 1681 , Jean Gharétte, S'
delà Ramée. Ghiron, Tourgouilhet.
— 4*6 -
BODJàU (L£ BAS), terre, Pontchâteau. — 1446, 1479,
Ghomart. AogoD. 1666, Pierre lioisel.
BODINIËRE (LA), terre, SainUMars-du-Désert. — N. delaBo-
diniëre, puis, 1 760, Jean-Baptiste Méûardeaa.
BODODAN. (Voyez Bedouan.)
B0D013ET, terre et seig., H. J., Fay. — 1446 , JeaB Miol. 1642,
1646, Pierre Foueillet, S' du Pont-Locpiet. 1679, René 4e Kerboud^l, S'
de la Gour-Péan. 1740, Louis de Dommaigaé. Sarrant.
BOËOFVES. (Voyez Bkcvbs.)
BOGAT, terre et jurid., Guérande, — 1418, Olivier de Bogat.
»
1540, Jean de Bogat. 1581 , Julienne de Bogat. 1679, Marie Gramezel,
femme de Jaoques-Gharles Danisy. 1749, 4e Monti.
BOHALART, terre et jurid., PuceuL — 1427, Pierre du MonnoSl.
1680,. Marie Girault. Gharrier. A^2/;zc PouUain.
BOIRE (LA) , terre , Jneiz, — Nunc Angebault*
BOIS (LE) , jurid., Fay.
BOIS (LE), terre et jurid., H. J. Fresnay, — 1291, Geoffroy da
Boi8,che¥'. 1415, Sauvage du Bois. 1540, Damien da Bois, S' de la
Ferronnière.
BOIS (LE), terre, Sainte^Croix-de-MachecouL — 1447, Jean
duTiercent. 1546, ëcuyer Martin Hervé. 1597, Anne Hervé, veuve de
Louis Tourtereau, chev de Tordre du Roi. 1679, Gharles de
Savonnières.
BOIS (LE), terre, Saint-Julien-de-Concelles ^ Châteeuihéàaud.
— 1391, Moricet de Montrelais* 1471 , JeanRagueneL
BOIS (LE PETIT), terre, SainUViaud. — 1429, Nicolas le
Gallègre.
BOIS-ABRI (LE), terre, Nivillac. — 1451.
BOIS-ADAM (LE) , terre , te loraux-BoHereav. — 1543 , Fran-
çois de la Grée. 1699 , Pierre d'Argentré, baron d'Orgères.
BOIS-ADAM (LE) , terre , Saint-- Juiien^de^oncelUt.
BOIS-ALLAIRE (LE) , t^re , Pontchâteau. — 1389 , Jean de
la Jou.
~ «y —
l6 Voyer. 1453 , Mahé le Voycr. 1478, Bertrand le ¥oy«r. 16a0^ Louise
Galiaier^.femnie de^né du Bois-Âdam. Nuuc 4e ViroJ.
.BOiS-iyAVAiiGOUR (LE), niiaê w bm* m &«rg««.s^ terre «t
%€\s^.^ Carquefou. — 1640, 1670, Louis d'Âyaugoar-Kergroie. RésBîc
à la SeUterojfA vers 1760. CVo^cfii Fayb.)
BOIft-BASSGT (Lfi) , terre , Saints ^C^mw-dê^Machee^ni, - 16?^,
Robert Billy , ^ de ia Butançais.
BOIS-BEMOIT (LE), alias le Vois-Gcignaadais, terre , Bôuaye^
Saimt-léger. — 1119, 1549, GuilIaiitM Géi»ud. l$lé, 1562 ^ leau
fiérand, 153^ « Louis ^&érMid. 16l«, Qiwksk Gattègrc. 1676 , teiiJii
le Gallëgre , femme de Claude de Méauloo^ .6' do Laucheml an Mmi).
1 774 , Joseph-François de Prcaulx , marr[iiis dcPrcaul^^ .cm An^au.
JBOtS-SESOIÏ iiM), alias le Boifi^BiiEaT , ioire et iorid. , M. i.
Vallet, — 1430, Jean Cheminée. 1570, Simon Cheminée , «bevi^^e
Halte. 1664 , Jeaune de Bogues , femme de J^nBa^^iste de C!oruiiUer.
1717, Claude de Cornulier.
BOIS-BLOT (LE) , terre , Mauves.
BOIS-BOItNm (LE), terre, Saint-Jean-'de'Cor^iov^^
BOIS-BONY (LE), terre, Bougé. — 1430, ^478, Jean du
Bouvre.
BOIS-BBIÂMD (LE), terre et jurid. , Doulon. — 1405, «««ftcoy
Resmond. 1471, Guillaume Dandin. 1484, Bertrand Dandia. 1593,
Antoine deBrenezay, sénéchal de liantes. 1789, de Menou. Nunc à^
Chassiron.
BOIS-BRI AND (LE), jurid., M. J. Noyal-sur-Iiruc. — 1775, du
Boispéan,
BOIS-BRÏAND (LE) , jurid., Huffigtiê. — 1543, François le Vicomte.
éoK , JeAD le Yicomto.
BOfô-BMAKD (LE), terre et jurid., H. J. Sami-Jean-de-Bëré. —
1427 9 TJ^onaa le C4Mir€ii»i«r. U5B, J4>«lipQit dA MoraetUi. 1478,
XkiiUawie 4e Moniojwe. lôfia , FrapçoJB de HqnUioueir. iél6 , Philippe
Àib.lkxoiWf 1610, R^mé de J^ OtoUe^ 177.5, le Normand. Nunc
de Virel.
— 468 —
B0IS-BRIAND-Elf-BAS8E-VERIE (LE) , jurid., NoyaUsur-Bruc.
— 1680, Demoiselle Privé.
BOIS-GHEVâLLIER (LE) , terre , Legé. — Erigée en chàtellenie
en 1666 , tyec permission k 01i?er Chevallier de se nommer dn Bois-
Chevallier.
BOIS-CHOLLET (LE) , terre , SainUÀignan. — 1580 , Guyonne
duBois-ChoUet, femme de Rolland de la Boncherie. Guyonne delà
Boucherie , femme de René de Ghevigné. Nunc Lemerle.
BOIS-CLAIR (LE) , terre , Mésanger.
BOIS-CORBEAU (LE), terre, Chnx. — 1481, 1542, René de
Kersy. 1679, Julien Richardeau. 1719, Guyonne François , femme de
Charles Guchet. 1774 « Charles-Victor le Flo.
BOIS-COSTARD (LE) , terre , Soudan. — 1498 , Jean de Grand-
moulin* 1446 , Jean de la Bouexière. 1478 , Michel le Gouz. 1513 , Jean
le Gouz.
<
BOIS-DE-LA-COUR (LE), terre, ^oir^tr6na{>.—(yoyezBBAULiBu.)
BOIS-DE-LA-COUR (LE), terre, SainUMolf. — 1679 , k l'abbaye
de Prières.
BOIS-DURAIVD (LE) , terre , Soudan.
BOISÉBON (LE), terre, Carguefou. — 1466, Franchie en faveur
de Jean de la Potoayre. 1683 , Guillaume de Harouis. Réunie k la
Seiiierayê.
BOIS-ËS-LOUP (LE), terre, Couëron. — 1443, au S' de Safiré.
1543, Guillaume Garreau. 1579, Guillaume Poyet. 1679, Mcolas Libault.
1705, Jeanne Libault.
BOIS-FILLE AD (LE) , terre , ia Chapetie-Batse^Mer.
BOIS-FLEURT (LE) , terre , Guémené^Pmfao. — Nune Potiron.
BOIS-FOUCAULT (LE), terre, Saint-Mesme. — 1443, 1461 , Mau-
rice Poitevin. 1679, Jean Robert, S' du Moulin-Henriet ; puis, Charette.
BOIS-GAUTIER (LE) , terre , Sainte*Opporfune et Saint^Pèrê^n^
Bett. — 1429 , Tvon le Rasle. 1450 , Jean le Rasle. 1513 , Mathurin des
Booscheaux. 1660, Anne Gohean, femme de Claude Ripaolt» 1679, au
duc de ReU.
— 469 —
B01S-GERBA€D (LE), terre et jurid. , Soudan. — 1446, Marie de
Percé. 1478 , Bertrand le Voyer. 1560, Bertrand le Yoyer.
BOIS-GERVAIS (LE), terre et jurid., M. J. , Niviiiac.— 1427,
1451, Guillanme da Val. 1681, Louise Macquard, femme de Gabriel
Michel , S' de la Rollandière.
B0IS-GUÉHER19EUG (LE), terre et jarid., M. J., /Vr^/. — 1543,
Jacques Pineau. 1775, d'Andigné.
BOIS.GUIGN ARDAIS (LE) , terre , Saint-Leger.-^ (Voyea le Bois-
Bbnoit).
BOIS-GUILLAVHE (LE), terre, y^/ij. — Franchie en 1486, en
faTeur dePatri PreTost, écuyer do Duc. 1560 , Patri Prévost.
BOIS-GUILLAUME (LE), terre, Naïay, -^ 1537, Pierre Perrault,
unie k la Touche.
BOIS-HAMON (LE), terre, i7é7f/^^. — 1680, écuyer René de la Raim-
bandi^e.
BOIS-HÉRAUD (LE), terre et jurid., VûlleL - 1452, Pierre Picory.
1493 , 1518 , Jacques Picory. 1550 , 1584 , écuyer René Rouxel, S' de la
Chaussée et de la Prévôté» 1587, Bertrand du Houssay. 1588, 1601,
Gilles Thomin. 1630, Yves Thomin. 1637, 1666, Gratienne Thomin,
femme de François delà Rivière. 1703, Louise de la Rivière, femme de
Gilles le Gay. i 734 , Sébastien Goguet, secrétaire du Roi.
BOIS-D'INDRE (LE), terre, Trefpeuc. — Nunc Carmicahel.
BOIS-JAGU (LE), terre, Saint-Jean-de-Béré. — 1560, Jeanne de
Montoir, dame de la Goquerie.
BOIS-JACNY (LE), terre, Ancenis. — Nunc Poyet.
BOIS-JEAN (LE), terre, Bovgé.^ 1430, 1440, Charles de Gham-
ballan. 1478, Silvestrele Sénéchal. 1616, René de Chamballan.
BOIS-JOLI (LE), terre et seig., H. J., Chauve^ ie Clion^ Saint-
Père-en-Retz. — 1398, Pierre d'Acigné. 1462, Jean d'Acigné. 1500,
Marie d'Acigné, femme de Jean de Gréquy. 1559 , Yincent de la Chàtai-
gnerais. 1561, Richard de Pontoise , S' du Breil et de la Rigandière , valet
de chambre ordinaire du Roi. 1679, Christophe de PontoisA. 1596, 1609,
Charlotte Heaume, femme: i» de Guy de la Chapelle; 2» de Louis de
Hainault, chev de l'Ordre et gentilhomme de la chambre du Roi. 1665,
-^ 47» —
Pierre du Bois-Uorwat. 16S3., /o^iohimda Bois-Kormu I7M, Ckarles
Robin d'£8tré»D8, coin' au ^r> de Qpet. 1 781 , de TMonët. 17753 Aené
Baox , S' de JBougon, e^ SLmoD , S' de la Garterie , se titrsMici^ ax^pax S'
£^u Bois -Joli \ chacaa en pof^dait sans doute nn démembrement.
BOIS-JOLI (LE> , terre , Montebert. — Nnnc Say.
BOIS-JOU (LE), terre, «^am/^J^^^/ay. — N. Pnoes^irt, puis <427,
1447, Geoffroy Burcl. 1681,MacéPetit.
BOIS-JOUiAm (L£), imc, BQu^uennis, ^vm^ NiM» Fyot.
1594, Jean de Lespinay. 1679, 1726, Pierre de Gaer, S^ desIbioUs-
Landes, sénéchal de Bougon. 1774, Mathurin-René ie .Guer.
BOIS-JOLLiJK (LE)» terre et seig. , H. J. , Saint-Naiaire. — l$i(3,
Pierre du Chastel. 1680 , Jacques le Pennée. 17^3, Julie le Pennée, femme
de Charles de Sesmaisons.
B0IS-J0UAI9 (LE), terre, £rr^re7y. — 156 Q, Louis le Saulfiier.
BOIS-JOVÂ^^ (LE), terre et jurid., Férei. — 1775, Madame
d'Andigné.
BOIS-JOOAH (LE), terre, SmnUM^rs-^e^C^mtais. ^ 1443, Jean
Gallery. •
BOIS-JOUBERT (LE), terre et jurid., M. J., Donges.-- 1453, Charles
de Coësmes. 1775 , de l'EstourbilloD.
BOIS-JOCI^IN (LE), terre, Ancenis. — 14!26 , 1448, GuiUapme
Rivault. 1680, Guillaume Vian.
BOIS.DE-LA-LANDE (LE), terre, Camôon. — 1681, Rodc
Foureau.
BOIS-DE-LA-LAINDE (LE), jurid., M. J., Herbignac,
BOIS-DE-LAJNGLE (LE), terre, Crossac. — C'est le nom de la
terre seigneuriale de Grossac. (Voyez Crossâc.)
BOIS-MACÉ (LE), terre, Oudon. — 1617, René Main, S' du
Ponceau \ puis, Jean Caris, Macé Caris , et en 1680 , Jean Caris.
BOIS-MAGE (US) , tem , SaifUe^Mariê^d^-Pornic. — 1439 ,
Thébaud de la Boullibre. 15)6, R. Bemoiselle leauue de la AoiiUi^.
1679 , Pierre ilu BoishoranC. 1775, de Ghenrigné du Boiachellei. Nunc
deSéciEon.
— 471 -
BQIS-MAIN (LE), terre et jurid., H. J., Sainie-Marte-^e* Pornic,
— 14^9, PeiTot Ganguel. 1679 , MathuiÎQ PaisMt.
BOIS-MALir^GE (LE) , terre, Saint-Julien^deConceUes. — Nunc
Gooprie.
BOIS-MAQUEAU (LE) , terre et aeig., Tetilé. — 1519 , Gillette
Raoul. 1587, Louise le Maréchal, femme de René de Bailleul ,
conseiller au Pari* de Bret. 1622, Claude des Houmeaux. 1632,
Marie des Houmeaux, femme de Pierre de CorDulier. 1792, de
Gornutier.
BOIS-MARQDER (L£),4erreet jiiri^., MissUlac, — 14S«, Gailla«me
Gaud. '1681 , Marguerite le Bourg. If une Foucault.
BOIS-MARTîN (LE) , terre , Varades. — 4443, Pierre Martin.
BOIS-MEEN (LE), terre, sous la baronnie de ùervaL — 1680,
Jean Barrin , S' du Bois-Geffroy.
BOIS-MELLET (LE), terre. Sucé, — Nunc Ertaud.
BO^-MOB£AU (LE), terre, Saint-Herbion. -^ 1913, Jean
Foumier.
BOIS-DE-LA-MOTTE (LE) , autrefois la Mottb drs Bratssghbs ,
terre, SainUCyr-en-Retu — Françoise Chapon; puis, en 1679,
Mathurin Rabeau , S*^ de la Pinelais. Nunc Pommier.
C'est Ik qu'était l'ancien manoir des sires des Bretesches.
BOIS-DE-LA-MUCE (LE), terre et seig. , Chantenay ^ Saint"
fferbiain. — 1537 , Jacques Chauvin. 1593 , vendue par David*Booa-
venture Chauvin , dit de la Muce , k Jean de la Tullaye. 1634, Jean
Blanchard. 164'i , unie avec le Plessis^de-la-Muce ^ et érigée en
baronnie en faveur de Jean Blanchard. 1651 , érigée en marquisat en
faveur d'Auffray Blanchard , premier présid* de la Chambre des comptes
de Bretagne. Nunc Pantin de la Guère.
BOIS-DE-LA-NOE (LE) , terre , Saint-Etienne-de-Moni-Luc. —
Nunc le Bec.
BOIS-^IiOUVEAU (LE), terre etjurid., Saint- Judien-de-Canceties.
— 1540, Guillaume de Lescouet. 1582, vendue par Guillaume le
Maire k Guy de Lesrat. 1639, Bernard de la Turmellière. 1685, Charles
de Sévigné. 1 746 , Frtnçoie-René Bernard.
— 472 ^
BOIS-NOUVEAU (LE) , terre , /es Touches. — 1580 , Daniel le
Maréchal. 1588, Louise le Maréchal, femme de René de Bailleol,
conseiller au Pari* de Bret. 1609 ^ René Gosnier. 1767, Henri le
Petit.
BOIS-NOZAY (LE), terre et jarid., SainULyphard. — 1419 , Guil-
laume Colin. 1508, Jacques Coterel. 1532, Briand de Trevellec. 1559,
Pierre do Kercabus. 1608, Philippe de Marbré. 1678, vendue par
Jean-Louis du Masle k Jean Yvicquel. 1681 , Aliéner de Rerpoisson.
BOIS-PASTEDR (LE), imt^ Saint- Herôlon.
BOIS-PÉAN (LE), terre et juhd., M. J., Fercé. — 1513, Malhurin
du Boispéan. 1679, Jean du Boispéan. Nunc du Boispéan.
B0IS-PËAI9 (LE), terre, Frossay. — 1611 , IH. H. François du
Bois-Péan. 1704, Jean Boussinean, maître des comptes. Nunc Gharette
du Tiercent.
BOIS-RAGUENET (LE) , terre , OrvaulL — 1550, Glaudo de Go-
maille. Nunc Maisonneuve.
BOIS-RAOUL (LE), terre, la Plaine. — 1429, Jean Villageais.
BOIS-REGNIER (LE) , terre , le Cellier. — 1513 , Guy de
Malestroit.
BOIS- RENAUD (LE), terre et seig., H. J., Riaillé. — 1289, de
Rougé. 1427 , Jamet de Rougé. 1519 , Maudé du Breil. 1582 , Renée le
Vicomte, femme de Julien de Vahais. 1626 , Madelon de Vahais. 1680,
Joseph de FHommeau , S' de la Noë , maître des comptes.
BOIS-DE-RIAILLË (LE) , c'est la même chose que le Bois-Benaud
en Riaillé.
BOIS-RIGAUD (LE) , terre , Vertou. — Nunc Peigné.
BOIS-ROBERT {}i^)^\Aftfi^sous Châteauhriant. — 1680, Pierre
de la Lande.
BOIS-ROBIN (LE) , terre , Escouàlac.
BOIS-ROBIN (LE), terre, Grandchamp. — 1705, Jeanne Libault.
BOIS-ROBIN (LE), terre, Hénc. — 1675, Jean de Crespy.
BOIS-RONDEAU (LE) , terre , Touvois.
BOIS-ROU AUD (LE) , terre et seig. , drthon , Chéméré , Saint-
— 473 —
HUairé'dê*Chaléons. — 1430 , Jean Medeart, chevM 494, Gnilemette
Mesleart. 1679 , Henri de la Chapelle de la Roche-Giffart. 1741 , Le
Clerc de Joigne* Nunc Le Clerc de Juigné.
Cette seigneurie formait une chàtellenie avec ses annexes de Mau-
btisson , Vilte-Morice , Hunaudais , Sicaudais et Vue,
BOIS-ROUAUD (LE), terre et jurid. , Frossay^ SainUPère-en-
Retz, — 1428, Guillaume Lucas. 1455, 1494, M. Demoiselle Guile-
mette Mesleart, femme d'Alain de la Lohérie, S' de la Lohérie,en
Pefii^Sfars. Anne de la Lohérie , femme 1<» en 1502, de Jean de
TreTecar, S' du Verger; 2<» en 1511, de Regnaud de Brignac,S'de
Kerfily. 1551, Pierre de Plouer. 1556, 1572 , Renée de Plouer, femme
de René d'Avangour, S' de Kergrois. 1597, 1607 , Charles d'Avaugour.
1651, 1661, Renée d'Avaugour , femme de Gabriel delà Lande, dit de
Machecoul. 1677, vendue par Charles de Conigan k Regnaud d'Espinose,
qui le réunit k la Rousselière en 1682.
BOIS-ROUAUD (LE) , terre et seig., Mouzillon. — 1289, Pïicole de
IHachecoul, femme de Philippe Pantin. 1350, Raymond Pantin. 1427,
Pierre Pantin. 1515, Jean Pantin, membre du marquisat do la Galisson-
nière^ en 1658.
BOIS ROUAUD (LE), terre, Pontchâieau. — 1681 , Armand du
Cambout.
BOIS-ROUX (LE)|, terre , la Plaine.
BOIS-SAII^T-LYS (LE), terre, Carguefou. — 1670, écuyer Georges
Maillard. iS^vn r Pageau.
BOIS-SAVARY (LE), terre, Guérande. — 1743 , Jolie le Pennée,
femme de Charles de Sesmaisons.
BOIS-SAVARY (LE) , terre , SainUNataire. — 1681 , Louise de
Kerpoisson, femme de Pierre Bonnier, S' de Laonay.
BOIS-SERPIËRE (LE), terre, Sainte-Opportune-en-Reii. —
1429, Pierre du Bois-Serpiëre. 1450, Guillaume Corbeau. 1513, Jac-
ques Milon.
BOISSELÉES (LES), terre, SainUMesme. -- Nunc delaRoche-
BiUou.
BOISSIÈRE (LA) , terre et seig., la Boissière et la Remaudière.
— 1456, Maurice de la Koë. 1463, Olivier de la I^oé. 1658, René de
— 474 -
Geanes. 1683, Sidra«h de GkBttb^léf lieatoiaiit-géaérd. 1717, Jac^MSâ
de Chtmbellé. t776 , de GhambeUë.
BOISSIËRE (LA), itrc^^Chemerë. — 1430, au sire de Retz.
BOISSIËRË (Là), terre, Mésanger, — 1453, aa S' de Mésanger.
BOISSIÈRE (LA), terre et jorid., M. J., Nivillac (14dl). — 1547,
Alain AvriL 1681, 1775, de Talhouet-Bonamour.
BOlSSIÉRE (LA), terre. Saint" Donatien. — 1680 , Gliarles de Sévi-
gnë. 1717, Marie de Séyigné, femme d^Emmanuel du Hallay. 1746, Jean
da Hallay. 1771 , Elisabelfe^Geneviète Levy, femme de René-Henh do
la Tnllaye.
BOIâSIÈRE (LA), jurid.. Sainte uUin^de^VouvanHs.
BOISSlÊRÉ (LA), terre, Soudan, — 1446, Jeanne Poucie, femme de
Robert Morin. 1478, Jean de Yregeal. 1513, Jean d'Andigné.
BOISSIÈRE (LA), terre, Ftfr/otf.
BOlSSIÉRE (LA), jurid., Vigneux.-- 1657, Pierre le Moine. 1679,
Jean le Moine, S' des Ormeaux.
BOISSIÉRES (LES) , jurid., M. J., Saint-Nazaire. — 1775, Martine
des Boissiëres.
BOISSIS (LE), terre, Couêron (14 ). — JV^e/nc Bertrand.
BOISSIS (LE) , terre , Fougeray,
BOIS-SOUGHARD (LE), terre, ies Tovchês, — 1427, Perrot Hut-
teau. 1540, Jean le Petit. 1612, Glaude le Petit. 1667, Jtian le Petit.
BOIS-TANGY (LE), terre, Pauix. — 1679, GliurléB de Gor-
nulier.
BOI&TEILLAG (LK), terre, ie PelhHn. — 1618, RcnéBouftlB,
auditeur des comptes. 1679 , Matîe Bbnchard , femme de Lou» d'Avbi-
gné, S' de la RocbeFerriëre, en Anjou. 1688, Glaude le Borgne* 1775,
Binet de Jasson.
BOIS-THOREAU (LE), terre, iT^iez/ro;!. ~ Anciennement aux Ducs.
1490, Pierre Martin. 1585, Françoia Garreau. 1600, Roltnd de l'hle. S'
du Dreneuc. 1844, Poulain des Dodières.
BOiS-DES-TRÉANS (L£)^ aUas i.a Boi8-»'£flTEâiDR8, aifas ut Bots-
DW-JiHAnSt terre et jurid», H. J., Bourg-des-SfouHers. -— 1429, au S'
— 47Ô —
àtf la 8mo (dei Craony/n^OV Atoin de la LohMe^ i5l7, Amie de la Lo-
hérie. 1551f 7î. et P. Pierre de Plouer. 1679, de la Chapelle de kl IloGlie>-
Giffart. 1775, Marie Boux^ femme de Joseph Marie le Long.
Cette terre est une de celles que Gilles de MoDtmorency-Laval ,
dit de Retz, ayait follement aliénées ; il l'avait vendue k l'évêque de
liantes.
BOIS- VEUT (LE), terre etjurid., M. J., Saint- Aubin-des-Châleaux.
— 1351, Alain leMaistre. 1470, Jeanne le Maistre , femme de Guillaume
Ae Mvrbré. 1490^ tiélèfte de Marbré, femme de Jean de Lespinay, qui la
vendit, en 1536, k Gtiioii des Merliers.
BOmDDIÈKE (IrA), terre , te loroux^Bottereau. — Nttnc Tou-
bniie.
BON -ACQUET, terre, r«r/<?tt. — iV«;ie? Berthelôt des Vergers.
BONBUSSON , terre , Montreiais. — 1494 , André Bochereul. 1528 ,
1544, Jean Bochereul. 1567, 1584, Beué Bochereul. 1617, François Bni-
neau. Nunc de Gomulier.
BONHOMMERIE (LA), terre et jurid., Port-Saint- Père. — 1622,
Charles Robert.
BOr^NEYILLE, terre, Saint-Donatien.— 1679, 1731» delà
TuUaye.
BONNEVOIR, Urre, Soudan. — 1446, Pierre du Houx. 1478, Pierre
de la Vallée.
BONNIÈRE (LA), terre et jurid. , Bouguenais. — 1434, Chas-
teigner.
BORDELIERE (LA), terre, Vallet. — 1430, GuiUaamo Gautron.
1484, Jean Gautron. 1543, Pierre Gautrop. 1681, Angélique le Peigné,
ibmme de Mathuritt du Bois, S^ de Maquillé.
BORDERIÉ (LA), terre, Saint-Herôlain. — 1S13, Jacques de la
Morterais. Nunc Bascher.
BORDERfE (LA), terre. Saint- Jean-de-Béré. 1427, 1453, Jean de
Coësmes. 1478, Jean, sire de Goëtquen. 1788, Luet de la Pilorgerie.
B0RBEKIE6 (liBS^, terre, Haute-Gontainê. — 1680 , Michel JLan-
glois.
— 476 —
B0RN1ËR£'(LA), terre et jnrid., Fougeray.-^ 1513 , Piorre de
Goolaine.
BOSLOHEL , alias Bolkhel, terre, «^z/^nrot/^f. —[1565, Yendne
par les moines de Bozay li François du G ambout, 1681, Armand da
Gambout.
BGSSE-MARIOIV (LA) , terre , Camôon. — 1681 , Armand du
Gambout.
BOT (LE), ime^NivWac. ~ 1451, Pierre Maroadé. 1585, Alain du
Perrier, sénécbal de Guérande. 1681, François de Denral.
BOTAEDIÉRE (LA) , Urre, Couëron. - Franchie en 1441 , en fa-
veur de Pierre de Gornilz. 1663, Pierre Davy. 1679, Pierre deBois-
david , maître des comptes, qui, avant 1671, se nommait Davy.
1746 , Pierre-Morice de Boisdavid. Nunc du Parc.
BOTARDIËRE (LÀ) , terre , SainUHerblain, — 1513 , Guillaume
le Texier. 1567 , François le Texier, Françoise Martin ^ puis, en 1675,
à son fils, Guillaume Lair, S' de Lessongëre.
BOTHELIÈRE (LA), terre, misdon. — iklT^ Roland de la Bothe-
lière. 1445 , 1478 , Jamet de la Bothelière. 1560, Pierre de la Bothe-
lière. 1680, Anne Hamel , autorisée, en 1701 , à se nommer du
Hamel.
BOTHIUÏIËRE (LA) , terre , Saffré. — 1679 , Gilles Cosnier. Nunc
Gauthier.
BOTHOIÈRE (LA) , terre , Vaiiet. — 1430 , Jean le Betoux.
1600 , Pierre Ménardeau. 1681 , Lucrèce Ménardeau, femme de Claude
Bidé. 1750 , Jean Gharette.
BOTIÈRE (LA) , terre , Saini-Donatien. — Anoblie en 1463 , en
faveur de Pierre Raboceau, secrétaire du Duc. 1495 1 Jean du Mé.
1554, Jeanne de Mallignac. Nunc Libault.
BOTTERAIS (LA) , terre , Sainte-Opportune. - 1450 , Jean Mo-
rineau.
BOUGBERIfi (LA) , terre , ie Clion. — 1439 , Jean des Bre-
tescHes, chev.
— 477 —
BOOGHERIB (LA), terre et seig. , Valleî.^ 1430, Roland de la
Boucherie. 1445 , Guillaume le Roux. 1458 , Eonnet le Roux. 1487 ,
1501 , Gillette le Roux, femme de Roland de la Boucherie. 1518,
1576 , René de la Roucherie. 1629 , de la Touche. Annexée k la sei-
gneurie de Fromenteau en 1650.
BOUCHET (LE) , terre et jurid. , Derval. -^ 1453 , Gillet do la
Lande. 1603 , Jacques Thomas.
BOUFFA Y (LE) , terre, /a Chapelle-sur-Erdre. — 1677, Jacques
Fremon , maire de JHantes. Nunc Rosier.
BOUGON , terre et seig. , Bouguenais. En 840 , Bego , duc d'A-
quitaine , hâtit le ?ieux Bougon , sur la Loire \ il fut tué en 844 par
Gonfier , comte d'Herbauges , qui s'empara de sa forteresse \ elle fut
ruinée par les Normands. En 1239, l'hébergement de la Motte de Bou-
gon (qui est le vieux Bougon) , fut vendu par Geoffroy Grelemez k
Guillaume de Rezay , cbev. 1060, Glévian de Bougon. 1145, Roland
de Bougon. 1175, Olivier de fiegon. 1177, Sylvestre de Bougon.
1203 , Roland do Begon , chev. 1239 , Olivier de Bougon , cheV.
1258 , Bubelin Chasteigner. 1294 , Hubelin de Bougon. (C'était
un Chasteigner). 1417, Jean Chasteigner. 1484, François Chas-
teigner. 1499, Jean Chasteigner. 1 532 , Françoise Chasteigner, femme
de Jean de la Lande , dit de Machecoul, S' de Vieillevigne. 1580 ,
Jean de Machecoul. 1659 , Marguerite de la Lande , dite de Machecoul,
femme de Henri de la Chapelle , marquis de la Roche-Giffart. 1700 ,
Anne de la Chapelle , femme de Claude de Damas , marquis de
Thiangcs. 1746 , Vincent Robineau, secrétaire du Roi en la chancel-
lerie de Bretagne. 16((0 , Joseph-François Robineau. 1766 , Elisabeth
Robineau , femme do François d'Aux. 1775 , et nunc Robineau.
BOUGON , terre et seig. , Couè'ron. — 1399, Alain de Saiïré. 1424,
1444 , Pierre de Saffré. 1470 , Guillaume de la Lande , procureur gé-
néral de Bretagne. 1505, Jean de la Lande. 1548 , Louis de la Lande.
1570 , Fleurie de la Lande , femme de René de la Touche-Limousi-
nière. S' de la Foresterie. 1609, Louis do la Touche. 1650 , Renée de
la Touche, femme de René de Bruc. 1670, Louis de Bruc. 1678,
Julien Boux. 1768 , René Boux. 1775 , Marie Boux , femme de Joseph-
Marie le Long , S' de Ranlieu. Nunc Guitton.
BOUGON , jurid., H. J. , Saint-Père-en-Reiz. 1453, Girard Briant.
1466 , Thomas de Tcillay. 1494 , N. demoiselle Guilemette Mesleart ,
32
— 478 -
Cemae d'Mûn de It Lohérie. Anne de U Lohérie, femme s 1* en t«02,
de Jean de Trevecar^ 2» en 1511 , de Eegnavd de Brignac, 6' de
Kerfily. 1S51 , Pierre de Plouer. 1556 ^ 1572 , Benée de Flouer, femme
de René d'Avaugour , S' de Kergrois. 1651, Renée d'Âvaugonr, femme
de Gabriel de la Lande , dit de Hacheconl. 1656, ëeuyer Jean Four*
nier, S' de la Pinsonoière, maire de liantes. 1681, Jean Fouroier,
S' de la Galmelière. 1720 , Claude Bidé , maître des comptes. 1747,
Charles du Bois , S' de la Rongère. 1774 , Loais-Claude-Fran»
çoii Bidé.
BOUGON , terre , Couffé. — (1440.) 1680 , écuyer N. Caris , S'
do la Beraudière.
BOUGEE L, a/ia/ BnuGDBL , lerre et jurid. , DeroaL — 1453,
Sébastien le Prévost. 1513 , Guyon Provost.
BOUGUENAIS. (Voyez Rbzé.)
BOUIE (LA) , terre , ie Loroux-Botiereau,
BOUIN, île et seig., moitié en Bretagne et moitié en Poitou* ~ 1279 ,
Gérard de M achecoul. 1345, Miles de Thouars. 1360 , Catherine de Ha-
checoul, femme de Pierre de Craon, S' de la Suze au Maine. 1432, Marie
de Craon, femme de Guy de Montmorency- Laval, dit de Rete. Gilles de
Retz vendit une partie de Pile de Bouin ë Geoffroy le Ferron \ Marie de
Betz, sa fille , en exerça le retrait en 1442 , mais ce retrait resta sans
effet , et , dès 1459 , Geoffroy le Ferron en était rentré en possession.
1467, Guillaume le Ferron. 1493, Pierre le Ferron. 1500, François
Goheau. 1530 , Louise Goheau, femme de Jacques de Montberon, ba-
ron d'Avoir. 1556 , Hector de Montberon. 1559 , Jean de MachecouL
1618, Isaac deMachecoul. 1640, Charles Chastcigncr. 1668, de Cle-
rambault. 1714 , érigée en baronnie en faveur de Jérôme Phélippoaux,
comte de Pontchartrain : en mémo temps , la moitié do cette Ile , qui
dépendait de la Bretagne, fut réunie au Poitou. 1779, an duc de
riivemais.
Bouin faisait partie du partage donné aux M achecoul , puinés de Retz,
car les droits de baronnie et une partie des revenus de Hle apparte-
naient , en 1237 , k Raoul do Retz , et , en 1267 9 à Girard Chabot,
baron de Retz. Aux XI<^ et XII^ siècles, Bouin était membre delà
baronnie de la Garnachc et appartenait à la famille de ce nom.
BOULA VIÉRE (LA), terre, Oudon.
~ 679 —
BODLAY (LE), ieire , Mésun^er. — 1A53, an S* de Mésinger.
BOOLIËBE (LÀ), terre, Saint-Molf,
BOCLII^IÉBE (LA), terre, J^ai/i/'^^xm^. -^ 1461, Jean le Porc.
1679, Matlinriii Bourgogne, S' de la Roche-Baron.
BOULLAIS (LA), terre, Haule-Goulaine. — 1426, Perrot Pou-
part.
BOOLLETIÉBE (LA), terre , Varades,^\%>^^^ Léon Bacqaer.
B0UBAI3DIÈRE (LA), terre, Couëron. -> Nune de BoisfosBé.
BOUBDII^IÈRE {LA) jiene^C^âteatitAéôaud. 1480, Pierre Lanâoû,
trésorier de Bretagne. 16*i8, Jeanne Chedorge. 1679, Pierre du Paa, S' de
la Grée. 1746, Charles du Pas. Nunc de Monti.
BOGBDIKIËBE (LA), terre, MalviUe. — 1500 , François de la
Lande, S' de la Haye-Mahéas. Catherine Boutin, femme de Guy de Cleoz,
S' du Gage. Joseph le Meneust, S' de Boisdrière.
B0URD1I9IÉRE (LA), terre, PuceuL — 1444, Guillaume Orieul.
1580, vendue par Gilles Grimaud k Pierre de Comulier, qui la réunit à
la Touche,
BOURDOriNAIS (LA), terre, Fougeray.
BOUBELIÈRE (LA) , terre, HauU^Goulaine. — Nunc Bardoul.
BOUHELIËRE (LA), Kxxtt^Saint'^Herblon.'^ 1513, Jacques Mau-
hugeon.
BODBG (LE), terre, Soudan. — 1513,11. le Yoyer.
B0!]RGAI)D1ËBE (LA), terre, Anefz.
BOUBGÉRABD, terre etjurid., Erbray^ autrement la Cour-Pèan.
(Voyez ce dernier nom.)
BOURGÉRARD, terre, Saïni-Jean-de-Béré. — 1460, Guillaume
de la Motte. 1478, Jean de la Motte. 1543, Guillaume de la Motte.
BODRG-MAIM (LE), terre, Trans. — Nunc Mercier.
BOCBGPÎEEF , chàtellcnie, Bovrgneuf. — 1286, Gérard de Maehe-
eoiil. 1366, Catherine de Macheoonl, femme de Pierre de Craon. 1432 ,
Marie de Craon, femme de G^y de MoBtmorency-Laval , dit de Retz.
1439 , Ycndue a« Duc par Gilles de Retx. Réunie k la baronnie de Rets
tfa&t 1475^ et en eet toujoan restée membre depuis.
— 480 — .
BOVRGONniËRE (LA) , terre, Saint- Herôiain. -*• 1481, Përonelle
Lespervier, Ycave de Jacques de la Mttce. 1513, Guillaume Garreau* 16799
Jean Michel. 17 , Bioet de Jasson. Nunc CdiWé.
BOCRGUEIL , terre et seig., Bovvron. — 1488, Tendue par Jean de
Maure k Guillaume Juzel, S' de Bohurel, mais retirée par premesse ligna-
gëre en 1494. 1543, François de Maure.
BOCRMONT, jurid., Pannecé. — 1559 , Jacquine Foumier, femme
de Jean de Bailleul. 1622 , Claude desHoumeaux, che?' de Tordre du
Roi. 1632, Marie desHoumeaux, femme de Pierre de Gornulier. 1793,
de Gornulier.
B0URI9AY (LE), terre, Soudan. — 1513, François de Maulëon.
BOUTEILLERIE (LA), terre, Saini-Donaiien. — 1626, Suzanne
Grimaud. Depuis, aux Chartreux de Nantes.
BOUTEILLES (LES), terre et jurid., h Bignon. — 1543 , Jean
Grignon. 1678, René Guillocheau. I746, Toussaint- Pierre Barre , garde
des sceaux en la chancellerie de Bretagne. 1774 , François Bertrand de
CœuYres. Nunc Bascher.
BOUTINERIB (LA), terre, Châteauthébaud. — 1676, veuve Charles
de Loréal.
BOUTINERIE (LA), terre, F aulx. — 1679, René Bonin.
BODVARDIÈRE (LA), terre, Haute-Goulainê. — 1436, donnée par
Jean Augier k Robin, son frëre naturel. 1680, René Burot.
BODVARDIÈRE (LA), terre, i?ex^. — 1470, Georges Lespervier.
1540, Perrine Lespervier, femme de Claude de Rouillé. 1610, N. Cassard.
1630, Claude Toublanc. 1634, Anne Cadaran. 1653, Antoine de
Mélient. 1688 , Jean de Mélient, S' du Vigneau. 1746 , Raymond Lalle-
mant, négociant.
BOUVARDIËRE (LA) , terre et seig., H. J. , Saïnt-Herblain. —
1360, Simon Lespervier. 1481, Arthur Lespervier. 1540, Perrine Lesper-
vier, femme de Glande de Rouillé. 1691 , Christophe de Coutance, S' de
la Selle. 1775, de Coutance. Le Lasseur. Nunc Tftché.
BODVET, terre et jurid., H. J., Port-Saint-Père. — 1429 , Martin
de Rezay. 1543, Bernardin d'Espinose. 1679, Michel d'Espinose. 1775,
de Rosmadec. 1786, Félix^Victor Locquet de Grandville.
La réformation du domaine de Loyaulx, faite en 1542, porte i « Jehan
— 48t —
>» Hammi, S' de Bouvet, propriétaire des terres de Graveiau et de la
» i^ande^ et de la métairie des Forges , à présent appelée Bouvet ;
» le tout en la paroisse de Port-Saint-Père. »>
BOUVETIÈRE (LA) , terre , Ligné. - 14!26, 1445, Jean de la Rinëre.
1519, Jean DoUo. 1543, François Dollo. 1565, René Dollo. Marguerite
DoUo, femme d'écuyer René du Tertre , S' du Bignon. 1612, Cathe-
rine du Tertre. 1680, Richard Rousseau. 1780 , de Loynes, dit de
Lujnes.
ROUVRAIS (LA), terre, rr;7s. — 1448, Jean Rouault. 1513, Jean
de la Motte. Nunc de Lourmel.
BOYAKT , terre, Fay. — 1679, N. U. François Moglet.
BOYAUDIÊRE (LA), terre, ^neiz, — 1427, Gérard de Chcvigné.
BOZERON , terre et jurid., M. J., Nivillac, — 1427, Mahé Levés-
que. 1553, Julien de la Ghàtaignerais. 1681 , François Dollin.
BRAIES , terre, Soudan, — 1446 , Maurice de Keramborgne. 1478,
Jean Malabœnf. AUiette de Brays; puis, en 1513, Bertrand Mala-
bœuf.
BRAINS, alias la Gour-dr-Brâins , terre, Brains, — 1389,
Sévestre de Rczay. 1415, Jean de Saint-Gilles. 1429, Gilles Tonmemine.
1458 , Jean de la Roche.
BRAMBER , terre , Penesfin.
BRAMBLAYE (LA), terre, Cambon. — Anoblie en 1466, en
faveur de Jean Bouvier^ dit Rivière , valet de chambre du Duc.
BRAN (LE), baillage , DervaL ~ 1603, Antoine de Trelan.
BRANGHOIRE (LA), terre, SainUHerblain, *- Hune de la
Brosse.
BRANBAISIÈRE (LA), terre, Sainte-Pazanne. — 1653, Jeanne
Adam, femme de Jean de la Roche>Saiot- André. 1688 , Jean delà
Roche-Saint-André.
BRAPîDAY (LE) , jurid., Brains. — 1442 , André Gouy. 1520 ,
Jeanne Gouy, femme de Bertrand du Pouez , S' de la Norinière. 1540 ,
Marie du Pouez , femme de Guillaume Laurens , S' de Launay , cou*
seiller au Pari* de Bret. 1562 , Jeanne Laurens , femme de Pierre de
— 488 —
SëTigné. 1596 , Boknd da Bol , S' de Lamiay , oonteiller au Farl* de
Bret. 1657, 1793 « de Gomulier.
BBAI9DÂT (LE), terre, Port-Saint' Père. — 1429, Martin de
Bezay. 1679, Jean Boardin.
BBÂIIDAY (LE), jnrid., Samt-Hesmes, — 1442 , André Gouy. 1679,
François du Mooatier. 1724, Honoré Ncpvouet , maître des comptes.
1769 , Louis-François le Lon. Nunc de Ghevigné.
BRAMGUEN, terre, Niviiiac. — 1451, au sire de la Hoche-
Bernard.
BBANTOIfKET , terre, Guérande, — f47l , 1480, Jeanne de
Brantonnet, femme de Guillaume de la Bonezibre. 1555, Claude de la
Boissière. 1681 , Jean Emmanuel de la Bouexière, S' de Grémenr , sé-
néchal de Guérande.
BRAZ, terre et jurid., M. J., Montoire. — 1428, Jean Gladonnet.
1679, Gharles de la Bonrdonnaye. 1775 , Freslon de la Freslonnière.
BRECËAN , terre 9 Pênes Un. — 1487 , Guillaume de Gouessin.
BBEFFE, jurid., M. J., Sainte-Marie- de-Pomtc. — 1775, au
prince de Gondé.
BBEFFE (LE) , terre et jurid., M. J., ie Ciion. — 1429, Pierre de
Gollo , chey^ 1513 , K. GoUo. 1679, Anne d'Escoubleau , femme do
François de Simiane , marquis de Gordes. Nunc Tardif.
BRÉHET, terre, Guérande. — 1471 , Pierre de Rermeno. 1678,
Jacques de Trevellec. Nunc Bougrenet de la Tocnais.
BREIL (LE), terre et jurid., Fougeray. — 1450, Guillaume Hamou.
1513 , Jeanne Hamon , femme de Raoul du Val. 1672, Pierre Glect.
BREIL (LE), terre, ia Haie^Fouassière. — 1440, Guillaume des
Rames. 1480, 1484, Jean des Rames. 1540, Jacques de Ghâteautro. 4560,
Jean le Lou. 1680, Marie le Lou, femme de Sébastien des Cartes. 17T5,
do Bruc. Nunc Bottard.
BREIL (LE), terre, sous Châteauàrtant. -^ 1680, N. H. François
Béohennec , S' des Fougerais.
BREIL (LE), terre, Petit-Mars. — 1516, IVicolas de la Tulhye.
1612, Dame de la Tullaye, femme de François Goustureau , maître des
oomplei de Bretagne. 1667, écuyer César de Reliées.
— 4»a —
BRllI (LE) , terre , Pkssé, - Nunc Biaenl.
BREIL (LE PETIT), terre, Sion. — (1444.) 1679,Isaac Guiton. Nunc
Daplessis.
BBEIL-ÂIGU (LE), terre, Bouguenais. — 1619, Tendue par N.
Laurens k Pierre LaDjglois. 1681, Jacques Lauglois, S' de la Bouseière.
1731, Jacques Langlois, maître des comptes. Nunc Lauglois.
BBEILLE (LA) , terre , P<?if/2;. — 1679,HoDoréI^epfouet, aénéohal
de Machecoul.
BBEMERIE (LA), tene ^ Port-Saini-Fére. •- 1429, Jean de SaÎBt-
Gilles. 154*2, Michel de IHeufvUIe.
BREKOGUEN , terre , Msérac. — 1428, Gaillaume de hèamwn*
1681, Pierre le Treslo.
BRÉRON, terre, Châieauthébaud ^ le Bignon. ^ 1698, Eiienne
Bedois. 1746, Galherine Bedoy , femme de Charles le Febvre, ingénieur
en chef des fortificatioDs. 1774 , le Febvre.
BRESUN , terre, Pontchâteau, — 12^81, Pierre Pelé.
BRETAIGNERIE (LA), terre, Sainf-Àfgnan. — f691, ttaAieu
Simon, auditeur des comptes de Bret. 1747, Joseph-Julien CharauH de
Garheil. Nunc Benoist des Brosses.
BRETAIGINIÈRE (LA), terre, Bouaye. — Nanc Guérin.
BRETAUDIÈRE (LA), terre, Sainte-Croix-de-UfachecouL —
1447-, Gujonle Porc. 1679, Jean Dubin.
BRETADDIÈRE (LA GRÀIVDE), Xatv^ ^ Saint-Phii^rt-de-Grand-
Lieu. ^ 1038, Guillaume de Lespinay. 1670, Claude de Lespinay ,
femme de Jean du Pé , S^* de Liancé. 1740 , Jean-Baptiste de Couëtlis.
1853, do Comulicr.
BRETAUDIÈRE (LA PETITE), terre, SaintPhilberi-de-Grand-
Lieu. — 1670, Bonx , S** des Chauvinières. 1740, Jean-Baptiste de
Gouëtus. 1853, de Comulicr.
La grande et la petite Brctaudière réunies en 1 740 , sous le nom des
Bretaudières.
BRETAUDRIE (LÀ), terre, Sainte-Pazanne. — 1484, Thomas
Loirat.
BRETESGHE (LA), terre, la Chapelle -Basse-Mer.
•- 484 ~
BRETESCHE (LÀ) , terre et seig., Maisâon, — 1401, 1443, Brise-
gant du Plessix. 1481 , 1493 , Guion de la Pouëze. 15H , René de ia
Pouëze. 1560, Julien de la Poueze. 1579, Pierre de la Pouêze.
1657 , érigée en marquisat en faveur de Louis Jousseaume. Nunc
Jousseaurae.
BRETESCHE (LA), terre, Missillac, — 1789, Formon. 1832,
Perron, f^unc de Montaigu.
C'était le château de la baronnie de la Boche-Bernard, (Voyez
ce nom.)
BRETESCHE (LA GRAr9DE), terre, Sainte-Croix-de-MachecouL
— 1679, François de Montbourcher.
BRETESCïlES (LES), juriJ. , Bezé. — 14 , N. Giheau, S' de
Saint-Aignan. 1506« François Goheau. 1660, Yves de Monti, membre
du comté de Rezé.
BRETESCHES (LES) , terre, Saini-Cyren-Beiz. — 1280, 1291 ,
Guillaume des Bretcschcs. 1469, 1484, Martin des Breteschcs, puis Jean
Bataille. 1679, Jeanne Marteau. 1746, François de Lavau.
Martin des Bretesches , chev, qui parait le dernier de son nom, épousa
en 1443 Catherine du Ghaffault, dont il n'eut pas d'enfant ^ il mou-
rut vers 1490.
BRETESCHES (LES), jurid.. Saint- Père-èn-BeH. ^ 1469, Martin
des Bretcschcs, puis Jean Bataille. 1679, Galais Bellot. 1720, des
Champeanx, S' de l'Hopiteau.
BRETESCHES (LES), terre, Saint-Viaud. —1429, Jean des Bre-
tesches, chev. 1470, Martin des Bretesches, chev^ 1572, N. et P. An-
toine Grimaud. 1609, Charlotte Heaume, femme de Louis de Hainault,
chev de l'ordre et gentilhomme de la chambre du Roi. 1679 , Claude
de la Touche-Limousinière.
BRETINIÈRE (LA), terre, Saini-Colombin. -^ Nunc'^wi.
BRETINS, terre, Pontchâteau. ^ 1681, Pierre Chomart.
BRETOIHNIÉRE (LA) , terre, la Chapelle-sur-Erdre.
BRETONNIËRE (LA), terre, Vertou.
BRETONNIÈRE (LA) , terre , J'tfir/roA. — 1600,19. Loriot. 1716,
Martin de l'Isle.
-^ 485 -
BBETONNIËRE (LA), terre, Saint^Herbiain. — Tfunc AUegret.
BRETO]:9r9IÈRES (LES), terre, Vigneux. — A'u/ir de Monti de
Rezé.
BREVELENNEG, terre, Piriac. 1681, François Tilly.
BRIACÉ, terre, le Loroux-Bottereau, — 1480, Jean de8 Ridelières.
1660, Margaerite de Racapé, femme : 1<> de René-Prosper de Golasseaa;
2<» de Jean, marqnis de la Motte-Baracë. 1680, Arthur de la Grée. 1735,
Françoise de la Grée, femme de Philippe-Auguste Pantin. 1759,
Achille-Marc Barrin.
BRIAGÉ (LE BAS> , terre et seig., ie Loroux-BoUereau. — 1401 ,
Renaud de Bazoges. 1447, Jean de fiazogcs. 1469, Anne de Bazoges,
femme de Jean de Montespedon , baron do Beaupreau. 1569, Philippe
de Montespedon, femme : 1 " de René do M ontejc an, maréchal de France;
1^ de Charles de Bourbon, prince de la Roche- sur-Yon , laquelle donna
le Bas-Briacé, en 1581, k Jeanne du Plessis, dame de la Bourgonni&re ,
en la paroisse de Bouzillé, en Anjou. 1658, membre du marquisat de
la Galissonnière.
BRIAIS (LA) , terre et jurid. , Fercé. — En 1680, la Juridiction k
Jean du Boispéan \ la terre , k RoUande Langlé, femme de Jean Gas-
cher. S' du Val.
BRIAIS (LA), terre. Saint- Julîen'de-Vovvantes. -^ 1444, 1448,
Jean de Brie. 1529, 1520, Julien Golin, puis Vigré, S' de la Devançais.
1770, Fresnais de Lévin.
BRIANÇAIS (LA), terre et jurid., Fay, — 1445, Jean Guéhenneuc.
1655, Albert Billj. 1679, Philippe de Grocelay. Berthou, S' de la Yio-
laye. Pioger.
BRIAKCELLIÈRE (LA), terre, Ortrav//.
BRIANGIÈRE (LA) , terre, Fresnay. -^ 1681, Henri de Bastelard.
1715, Louis de la Roche-Saint-André. Membre de la châtellenie de la
Salle.
BRIARDAIS (LA), terre, Missillac. — 1428, Jean Briand. 1681 ,
François Gabard. Nunc du Fresne de Thimars.
BRIAI9DIÈRE (LA), terre, la Ckapelle-sur-Erdre.'^ NuncXthtx-
die de la Ganrio.
~ 486 —
BRlGIf AN, terre et 8eig.<» Pentehâteau. — 1470, GuUlaume d« Saint-
Gilles. 1500, Charlotte de Saint-Gilles, femme de Gilles Cybooauld. 1575,
Charles Cybouauld. 1606, Prégeot Cybouauld. 1637, Marc Gybouauld.
1659, vendue par Marie Cybouauld k N. du Cambout. Membre du duché-
pairie de Cofj//>t.
BRIGfyÉ (LE), terre, . — 1440, Jean de la Noe. 1470,
Béairix de la Noe, femme de Charles de Cahideuc. 1555 , François de
Gahiiiouc.
BRIORD, châtellenie, H. J., Pori-Saint-Père^ Brains, — 1442,
1451, Martin de Rezay. 1452, 1466, Jean Labbé,S'de la Roche fordièro,
par acquêt de Martin de Rezay. 1478, Pierre Landoys, trésorier de
Bretagne. 1480, Françoise Landoys, femme d'Arthur Lesporvier. 1540 ,
Bonaventure Lespcrvier , femme de François de la rtoue. 1567 , 1577,
Bonavcnture Louer, femme de Jean des Rouxières. 1585, Suzanne des
Rouxières, femme de Samuel de Lespinay. 1679, Charles de Lespinay.
169S, Joseph de Lespinay. 175C , Françoise de Lespinay, femme de Jean
Charrette. Pantin de la Gu^rc. Nunc^t\^i de Lautrec.
BRIORDAIS (LA), terre et jurid. , Saini-Père-en-Retz, — 1452,
Pierre Bertrand, 1548, Jean Bertrand 1558, 156i», Jean Borgnct. 1603 ,
vendue par Jean Cabot à Séverin Danisy. 1678, François de Saint- Aubin.
1681, Guy de Saint-Aubin.
BRISA Y (LE), terre, Saint-Michet-de-Chef-Chef. — 1629 , Louis
Bougrenet. 1724, Pierre Bougrenet.
BROI^IÉRE (LA) , terre, Saint-Lumine-de-Coutais. — 1476,
Lëobin Landais. 1516, N. Padioleau.
BROSSAIS (LE), a/tas lb Brolssay , terre et scig. , Fégrêac. —
1440, Georget le Coustellier. 1513, Jean le Coustcllier. 1555, François
le Coustcllier. 1565, Jean le Coustellier. 1603, Alexandre le Coustellier.
1664, Olivier Cassard. 1702, JeanCassard. 1775, de la Chapelle. Nunc
de la Marche.
BROSSA Y (LE) , terre et jurid. , Guémenë-Penfao, — 1502 , Tho-
mine de Marbré , femme de Jamet Jubier. 1512, Jeanne Jubier, femme
de Raoul Livoudray. 1540 , Guilemctte do Livoudray , femme de Lau-
rent de Bruc, dit do Callac. 1560, Françoise de Bruc, dite de Callac,
femme de Jean GotUrd. 1642 , GiUonne Gostard , femme de Claude do
Becdelièvre. Nunc de Becdelièvre.
— 487 —
BROSSâY (^LE HAUT) , terre, Héri^.— A^vnr Thomine.
BROSSAY*(LE) , terre et jurid.-, M. J. , NivUlac^ Saint-Dolay.
— 14'J7, 1453, an S' de Mareil. 1681 , au S* de Rollieuc.
BR0S8AY (LE), terre, Noyai-sur-Brûc. -— 167<J , N. H. Joseph
le Ray.
BROSSAT (LE) , terre , Vay. - 1434, Jean de Cheere. 1679,
Marie de Vay.
BROSSAY-O-ROS (LE), terre, soas la baronme de DertaL ~
1603 , Pierre Macë.
BROSSE (LA) , aiias la Broussb , terre , Fégréac. — 1440 ,
Jeanne Guiho. 1513 , Renée Gnihoy , femme de Gilles de Marbré. 1555,
François le Gpustellier. 1565, Jean le Coostellier. 1603, Alexandre le
Gonstellier. 1680, le Febvre de Laubrière.
BROSSE (LA) , terre, Fresnay. — 1440 , Jean de la ^oe. 1470 ,
Béatrix de la I9oe , Temme de Charles de Cahideac. 1540 , Raoul de
Gahideuc. 1555, François de Gabideuc. 1557, Graticn Gobin. 160^,
Jean Hervé. 1623, Juqu* s Joslin. 1679, Michel le Mai^nan. 1690, Guy
Boucher , S' de la Maisonneuve. 1746 , Pierre Goullin.
BROSSE (LA) , terre , le Loroux-Bottereau.
BROSSE (LA) , terre , Port-SainUPère. — 1429 , au S* de la
Rlanchardais.
BROSSE (LA) , terre, Hezé. — 1780 , N. d'Asnières, S' de Palluau.
Nunc Métois.
BROSSE-GASPAIL (LA) , terre, Sainl-Cohmàin. — 1443, Cathe-
rine le Porc. 1513, Jean de la Rivière, S' de la Morelière. 1679 ,
Jacques Chastoan. Nunc Andureau.
BHOSSE-GUILLOU (LA) , terre , SainUPhitberi'de''Grand'lieu.
1679 , Raoul Boucaud , S' de la Bonnaudière.
BROSSE-DU-PIINIER (LA), terre, la Ltmouzzmére. -^ m9^ au
S' de la Cadinière.
BROUASSAIS (LA), terre, SainUMars-du-Désert.
BROUSSAY {y^\ ^ Fégréae. — Voyez le Bbossay.
BROUSSAY (LE) , teive et jnrid. , M. J. , NiviUûc \ antremeat
— 488 —
Gilles-du-Ma8T. *- 1437, Olivier Màchegland. IG81, 1717, deTalhoaet-
Bonamour.
BRODSSE ILA) , Fégréac. — Voyez la Brossb.
BAOZE (LA), terre, Pannecé, — 1444 , au S^ de Lourmerais.
BRUG, terre et seig. , Guémené-Penfao. — 1200 , Guéthenoc de
Bruc. Depuis lors , jusqu'à ce jour , restée saus interruption dans la
maison de Bruc.
BRUÈBE (LA) , terre , lusanger. — 1453 , au S' de la Pinson-
nière. 1513 , Guillaume Bruëre. 1660 , Benoîte de la Pinsonnière ,
femme de Jean Bernard.
BRUGUEL , jurid. , Pierric. — 1554 , JuUen de Trélan.
BUDORIÈRE (LA), terre, Rouans.-^ 1681, René Foucauld.
Nunc Girand.
BUHEL , terre , Plessé. — 1629 , Jacôb de Lespinay. 1635 , Ju-
dith de Lespinay , femme de Pierre de Portebise , S' du Bois-de-
Soulaire. 1679 , Henri de Portebise \ puis , de North du Perray ^
Guerry de Maubreuil \ du Gouédic \ TOfficial et du Gambout de
Goislin.
BUmiÈRE (LÀ) , terre , Àrthon. — 1679 , Louise de Boishorant ,
femme de René Morisson. 1776 , Louis- Anne du Tressay. Nunc de
Ghevigné.
BUISSOMERIE (LA) , terre, Saint- Aignan. -^ Nutic^ï^zièieM^x.
BUBON (LE) , Issé. — G'est le nom du château seigneurial d'Issé.
Voyez IssÉ.
BUBON (LE), terre et seig. , H. J., Vigneux. ^ 1385, de Rohan.
1454, 1472, Jeanne de Rohan , femme de Jean des Rames. Marie des
Rames, femme de Jean de Tréal. 1519, Gillette de Tréal ^ femme de
Ghristophe de Sévigné, 1562, Pierre de Sévigné. 1679 , Gharles de
Sévigné. 1739, Louis du Breil. 1775 , du Breil. Nunc Hersart.
BUBONS (LES), terre , Vii/epot. — 1513 , Glément Reverdy. 1680,
demoiselle RonessarJ , femme de N. de Bruc , S' de Clisson.
BUSSONNIËRB (LA), terre, Orvauit.
BUTTAY (LE), terre et jurid. , ia Chapelie-Basse^BTer. — 1545 ,
Gharies du Bnttay. 1673 , écuyer Jean de Saint- Aubin. 1682, Fresneau
— M9 —
de la Simoimière. 1744, Marie-Joseph LeLoo. 1787, Jacqaea-Honorë
le Lon.
BtTTAT (LE), terre, Saint-Mars-de-Coutais. - Nunc de
Saint-Simon.
BDZARDIËRE (LA) , terre, Saint- Doioy. — 1681 , Perrine Gnil-
lenno.
BOZÂT (LE) , terre , SainUÉiienne^de-Mont-lvc. — 1560 ,
Jeanne Guëhennenc , femme de Jean de Langle. 1679, Julien de
Langle.
BUZAT- LE-BOY, ile , Saint- Ju/ien-de-Concelles. — 1406, Goil-
lanme de Beaamanoir.
BUZAY , jurid. , Port-Saint-Père. — 1503 , Jean Boyer.
BDZAY , jurid. , Rouans, — A l'abbaye de Bnzay.
BDZON , jurid. , Rouans. — A l'abbaye de Buzay.
GABEMO , terre , Saint- Andrê-^des-E aux. — 1655 , yendue par
Claude de Lesquen , S' du Plessis-CaMO , k René Marbin , S' de
Kerméance. 1680 , Françoise Chalumeau , femme de Pierre Che-
Tirel.
GADINAIS (LA) , terre , Pontchâteau. — 1681 , Armand du
Gambout.
C ADORAIS (LA) , terre et jurid. , DervaL — Membre du mar-
quisat de Fougeray.
G ADORE AU , terre , la Rouxière.
CADOUZAN, terre et jurid., M. J., Saini-Dolay. — 1447, Jacques
du Bezit. 1557, Julien Rogon. 1681, François Ragand. 1775, de
Quelo.
CADRArïNlÉRE (LA) , terre , Carquefou. — 1679, Claude Bernard.
Nunc Guimbertcau.
GAFFINIËRE (LA) , X^rt^^Frossay. — 1542, écuyerJeanBipaud.
1661 , Christophe Ripault. 1770, N. Danguy. Nunc Louer.
G AFFINIÈRE (LA) , terre , Remouillé. - Nunc Richard.
GAHAN , terre et jurid., Fougeray. — 14S0, R. le Moine. 1613,
Julien du Val. 1680 , René de Madaillan. Nunc du Boisguéhenneuc.
— 4«0 —
CÂiLLËRE (LA), terre, Bouguenais. -* Nune yaft-Iee^em.
GÂLESTRË , alias Galbstroit, terre, Plessé. — 1679, Samuel
Amprovz. 1737, AmprouK.
GALLAG , terre , Ingrandes, — 1520 , Françoise de Hort , dite de
Gallac , femme de Guillaume de Bruc.
GALLAG , terre et jurid. , Guêmené-Penfao. — 1300, N. de Gallac.
1380 1 AUiette de Gallac , femme de Guillaume de Nort, obey' anglais \
leur fils , Pierre de Kort , prit le nom de Gallac. 15ti0 , Françoise de
Nort^ dite de Gallac, femme de Guillaume de Bruc, qui prit aussi le
nom de Gallac. 1600 , vendue par Glaude de Bruc , dite de Gallac ,
k René Guéhenueuc , S^ de la Briançais. Nunc Moreau de Gallac.
GAUBON , châtcllenie , Cambon. — "Ancien .membre de la baronnie
de Pontcbâteau. 1449 , vendue par Alain, vicomte de Roban , à Artbur
de Montauban , S' de Grespon. 1565 y vendue par Gbarlesde Ghambre ,
baron de Pontcbâteau , k François du Gambout. (Voyez Pontchateau.)
GAMPLINIËRË (LA) , terre, SainUJulien-de-ConceUes. ~ 1698,
Jean Reliquei , S' de la Roberëière.
GAMSILLOM , atias Gâhpzili.om , ancienne baronnie , Wesqver. —
Membre de la baronnie de la Roche- Bernard depuis les temps les plus
reculés jusqu'en 1424 , qu'elle en fut détachée et donnée en dot k Jeanne
de Montfort « dite de Laval , femme de Louis de Bourbon, comte de
Vendôme. 1479, Pierre de Bourbon. 1540, René Tournemine. 1S81 ,
François Toumemine. 1679, Jean-Joseph Tournemine. t77i, de Jac-
quelot. Nunc Chomart.
GAPiGLAIS , terre , sous la baronnie de Derval. — 16b0 , François
de Poulpiquet.
GANTRIE (LA), terre, SainUFiacre. >- 1680, Bonaventure de
Marquer.
GARAr^TAISGHË (LA), terre, Auvemé. — 1440 ^ Olivier Barlagat.
1478 , Jacques Rouxd.
GARATBRIE (LA), Xtxvt ^ Saint-Eiienne^de-ltfer-IHor/e, — 1620,
Jeandela Jou. 1651, Louise de la Jou , femme de Charles de Gomulier.
1840, Uearietlede Gomulier, femme de Victor d'Lscrots d'Estrée.
GARGOUET, terre, Saint-H^rhlain. — 1479, Gilles du Pé.
1679, Isabelle de Ruis, femme de M. du Boi, conseiller tu Pari< de
Bret. tM$, Pieire IMrot. 17S7 , Jean Burol, présid* en la ehambre d«8
eeuptes de Br«t.
GABCOUET , terre , tes Touches. — 1612 , Beoée do la Motte ,
dame de Montigné. 1667, Jean le Segaller.
GABBIPiÂL , terre et seig., H. J., Guérande, — 1392 , Jean du
Vergier. 1539, 1576, Pierre du Vergier. 1583, Jacques du Vergier.
15^7 , Jean Gmreano. 16(^8 , iacqaea Garease. 1644 , Je«ft le Roj,.
1678 , Raoul-Philippe Foucquer. Nunc Pinczon du Set.
GAREIL , cMtellenie , H. J., Guérande , Bail , Escouùlac^ Saint-
Lyphard ot Piriac, Gomprenant tes rôles de Careil^ Pucol^ Marsain^
Merionnet^ Trevedet ^ h Piessis^Josso^ BhsM fX Penehâieau. -*
1471 , Pierre Lccomte. 1555 , 1578 « Jean du Bois, S' de Baulac. 1595,
Esthcr du Bois , femme de Bené de Marcc , gouverneui' de révèché de
Rennes. 1615 , Françoise de Marec , femme de Samuel de la Chapelle ,
S' de la Rochc-Giffard. 1G70, Henri do la Chapelle , marquis de la
Boche-Giffard. 1681 , Henriette de la Chapelle , femme de Bené du
Bois, S' de Saint-Gilles. 1748, Louis-François Foucher. 1775, Foucher.
Nunc du Martray.
GARG13EMER, terre, Plessé. — Franchie en 1513 , en faveur de
Jean de Lespinay, trésorier et receveur- général des finances de la
duchesse Anne. Acquise par n. du Cambout , et réunie k CarheiL
CARHEIL , jurid., /V7y. — 1679, le Moine, S' de la Grée des
Ormeaux.
CARHEIL , terre et seig., H. J., Plessé. — 1407, Jeanne do CarheiL
femme de Guillaume -GifTart. 1443, 1474, Macé de CarheiL 1485,
Guillaume de CarheiL 1493, Jean de CarheiL 1500, Guillaume de
Carheil. 1539 , Jean do CarheiL 1570, François de CarheiL 1587, Julien
de CarheiL 1595 , Midiel do CarheiL 1619 , Marie de Carheil, femme
de Jérôme du Cambout. Erigée en vicomte en 1658, en faveur de René
du Cambout , avec union des terres et seigneuries de la Grée , Pont"
corhan^ Treiilîéres ^ Levrisar ^ Long le et la Motte-Isar.
CARISIËRË (LA), terre, la Haie - Fouassiére. — Nunc
Cormerais.
CARKÉ, é7/r(7jGREMBUR-En-GLis, jurid., H. Z.^Escoublac ^ Batz^
Guérande^ Piriac. -- 1441 , Pierre de Camé. 1495, Jean de Camé.
— 492 —
f &33 1 1541 , Pierre de Carné. 1585 , Jean de Carné. 1632, Jacques de
Camé. 1635, Georges Martin. 1653, François Martin. 1680, René
Martin, S' de Châteauloup. 1688, Yvonne le Vaillant. 1692, de
Sesmaisons.
CARTERIE (LA), terre, Couëron.
CARTERIE (LA), terre, SainUSimiiien. — 1678, Mathurin
Simon, aaditenr des comptes. 1730, Simon. 1733, Mathurin Talpnr,
auditeur des comptes.
CARTERON (LE), terre. Haute- Gou laine. — 1426, Isabeau de
Beloczac, veuve de Jean de Saint-Aignan. 1680, Jacques Bridon , S' de
Lauberdiëre. Nunc Douault.
CARTERON (LE), terre, SainUHilaire-de^Chaléons. — 1430, k
la dame du Bois-Bouaud.
GARTEROM (LE) , terre , SainUViaud. — 1429 , Jean Borgnet.
CASSEMICHÈBE (LA) , terre , la Chapelle-HuLlin, — 1430 ,
Jean Baye. 1560 , Hardi Pantin. 1668 , Simon Girault. Ntinc le Lou.
GASSO , a/tas lb Plbssis-dr-Casso, terre et scig., M. J,j Pont-
château. — 1220, Guérin de Casso 9 chev^ 138H, Jean de Casso. 1467,
François de Casso. 1616, Renée de Talgnern, femme de François de
Lesqucn. 1631, Claude DoUier. 1681, Claude de Lesquen. 1764,
René Alexandre do Lesquen. 1 775 , de Kerhoënt. Nt/nc Calvé de
Soursac.
GASSON. (Voyez lb Plbssis^db-Cabson.)
GATHELirSlËRE (LA), terre, Frossay. — 1494, Geoffroy Ber-
trand. 1504 , Jeanne Vian, femme de Jean de Saffré.
CATUELirvIËRE (LA), terre, Varades. — 1443, Guillaume de
Rochefort. 1680, Jean Chasles , S' de la Bourgonnière.
CAUTELIËRE (LA), Ksrtt ^ Saini-Heràtain. -- 1513 , Jean de
Laval.
GAVARDIN , terre , Saini-Nicolas^de-Redon.
CAVE (LA) , terre , Jneti.
CELLIER-DE-LAHAYE (LE) , jurid., Saint- Lumine déboutais.
— 1467, 1522, Jean Meschinot. 1543, 1548, Claude de la Touche.
— 493 —
1570, Pierre Gaultier, S' de Kerfnr, maître des comptes. 1576 , Jean
de Saint-Belin. 1608 , Joseph de Saint-Belin. 1676 , Jean de Saint-
Belin. 1712, Marie de Saint-Belin, femme' de Jean Martel, S' do
Ponceav.
GENS , terre et jnrid., H. J., la Plaine^ Sainie-Marie-de-Pomic.
— 1679, Albert de Ruais.
CENS , jnrid., M. J., Corsept.
GENSIVE (LÀ), XJbttt^ Saint" Lumme-près-Ciis^on. — 16IS, Gilles
da Gonëdic.
CERCLAIS (LA) , terre , SainUFMenne-dB'Corcoué.
CERNY (LE) , jnrid., le Ceitiêr.
GHABOCIÈRE (LA) , terre , Bouguenais. — 1554 , Jacques
Poisson, conseiller au Pari* de Bret. 1671, Jean Marquez. 1679, de
PontnaL
•
CHABOCIÉRE (LA), jurid., Haute-Goulaine. — 1471, Jean
Blanchet, procureur de Nantes. 1498, Jean de la Rivière. 1.520, Jean
Angier. 1643 , Michel Gouyon. 1697, Marie Donard de Villeport, femme
de Claude de Comulier.
CHAFFADLT (LE) , terre et seig., j^netz. — 1391 , Thébaud
du Chaffault. 1427 , Sérestre du Ghaffault. Unie k P^air en 1482 ,
membre du comté de Yair, en 1653 , et du marquisat de Châteaufre-
moni^ on 1683.
CHAFFAULT (LE) , terre et seig., Bouguenais, — Juveigneurie des
anciens vicomtes de Rezay , dont la famille du Chaffault est issue. 1271,
Sévestre du Chaffault. 1406, Thébaud du Chaffault. 1410, Sévestre du
Chaffault. 1483 , Olivier du Chaffault. 1513 , Marie du Chaffault, femme
de Guillaume do Lespinay. 1558 , Pierre de Lespinay. 1635 , Samuel
de Lespinay. 1662, vendue par Charies de Lespinay k Pierre Noblet,
S' de Lespeau, avocat général en la chambre des comptes. 1731,
Jean- Henri Guiho, avocate- général en la chambre des comptes. 1770,
Honoré Chaurand, secrétaire du Roi en la chancellerie de Bretagne. 18
Horricde Beaucaire. 1855 , Robineau.
CHAFFAULT (LE), seig., SainUPhilbert'de-Grand'-Lieu. —
1271 k 1662 , comme le Chaffault en Bouguenais. 1679 , Charles de
33
top&e Juchaalt t S' de Lqr^. ^77.5 , Juçhaij(Lt de JK^jj^ce^ii^
G9AFF4UiiT (^E), ji^rid-, /ç LmotifiWjère, «libMmentiJk I^imm^
siifiÈRB. 1490, Agnes de Saint^-Marsault , femme de Jean du Chaffiinit,
1513, Marie da GhaffauU, femiçe de G|iiUfiume de Lespipay, 1650,
Pierre de Lespinay. 1785, Gazet du Ghasteilier.
GHâLONGE (LE), terre, fféntc. — 1476, Pat;;/ Provost. 1633,
René de Bruc. 1679, Pierre de Ghambellé , S' des Ousches. Nunc le
Grand de la Liraye.
GHALONGE (LE), terre, Ligné, — 1612 , Julienne du Van. 1667,
Paul Guignard.
CHALONGE (LE), Urre, Sazni<'JivIîên^0*youpaniM. ^ Nvnc
Lejenae.
GH^LOMjlÉftB iWt i«cre et ymà,, P9^. -^ !«&«, ¥Ket
Rocaz. 1603, acquise par Pierre de Monti. 1660, Yves de Hontî^
membre du comté de Rezé. G'eat l'ancien ivo^ du cj^tte^u |çt|iel
de Rezé.
GHAIIIBALUQ , jjWiid.t i^oulon, - U7| , J/ena 4o Vi«9f»e8. I76SI,
rV. Lelubois.
ÇII4MB4.LLAN , Xmt^ et sefg., 0. J.« Poug.4. - 1430, 1440,
G|ia^\es de G]^a9ibjilU#. 147^3 Berlr^i^^ de Cli«aibattt$, itmmù» Ciuil*
laun^deBIonidi^deGaDac. ^478, Sily«8gre l« Séné^M- 1603 , leu
do Ghamballan , cheV. 1541 , François de Ghamballao. 1607 , Ptol de
Ghamballan , chev' de l'ordre et gentilhomme ordipaice dp U chapU^re
du Roi. 1616, René de Ghamballan. 1640, Marguerite de Ghamballan,
femme de Henri delà Ghapelle , marqvis de la Boche-Giffard. 1679,
Henri delà GhapcUe. 1700 , Boisiève, présid^ au Pa^l* de IÇret. \ pui/i,
Gouyon de Beaufort. 1768 , de G.éril du Papeu. Le Roy de la Troçhar-
dais. Nunc du Raquet.
GI^AUBRI^I^D, terre» Cran^cl^amp*
GHAMBVRIA, terre, MitsiUac. — 1681 , Gabriel de Tréfellec.
GHAMBDZIN, Xxn^ y GrandPlande
GHàHIPAGI^ËRE (LA), t^erre, BqsseÇouiai^e. — Nwc du Bois-
guéhéneuc.
— 405 —
€HA«KÀlTi£R, tem, le Bipion. -^ lê83, Jètn du Bveil.
GHAHmSArX, terre, Auvemé. — 1427, Jametde Rongé. 1440,
Pierre du Breil. 1478, Jean de Ghampeaux. 1680, Lonue Flcnret.
CHAMPELIÈRE (LA), terre, Saint- Juiten-de-Vouvantes. — 1448,
Pierre Boisvin.
CHAUPIONINIÉRE (LA), Urro, Ponl-Saint-Martm. ^ 1698^ Jeaa
Gftz«t. 1679, Lncas, Si" du Pé. 1762, Pierre Lucas, mahre d«a
CMuptes.
CHAMP'HIARTIN (LE), tem, Ckâteauikébayd. — «Ma, Reoé
Magâelettean.
GHAMP-SEPTIER, terre, te Signon.
GHAMPS-l^EEFS (LES), terre, Frossay. — 1608, 1629, Jacques
Bouriau.
GHANTELIÉRE (LA), terre, Vertou. - 1698, Jacques Guillaj.
GHAKTENAY, terre etjurid., ChanUnay, — Nommée depuis 1580
la Muce ou le Plessis-de-la-Sfuce, (Voyez la Mdgb.)
CfiA0iT£BIE (LA) , lorre , ^aimi-DonaUeiu -- Au ehanUe 4e )a
oatliédrato de Ifautes.
GHANTOGÉ, alias Ghâiiftocé, chllelleftie en Anjou, mais joi-
gnant la Bretagne. — 1030, Bernard d« Ghantocé. 1<)95, Hugmes de
Ghantoeé, S* d'ingrande. 1100, Tiphaine de Ghantocé, surnommée
rABf«31e, fonnne de Maurice de Graon. 1404, Marie de Graon, femme
de Guy de Montmorency-Lavai , dit de Reis. 1487 , vendue par Gilles
de Retz^ avec lugrande, pour la somme de cent mille écus d'or, an duc
de Brot. Jean IV. 1537, François de Bretagne, baron d'Avaugour.
1 775 , François- Jacques Walsch et membre du comté de Serrant , en
Anjou.
GHAIiTOGEAlJX , alias Ghàuptogeàux et mieux Ghatbaucbaux ,
chfttcllenie , réunie k la Bretagne par Mominoë, vers 847, et restituée k
TAnjou en 1341. 980, Renaud, dit Turingos. 1038, Geoffroy Grespin.
1070, Orri de Ghiteauceauz. 1080, 1105, Thébaud de Ghâteauceaux.
1118, Amaurf Grespin. 1140, Thébaud Grespin. 1170^ Anaury Gres-
pin. fl^e, Robert Grespin. 1185, Geoffroy GrespiÉ. 1114, Théb«ud
Grespin, sur lequel Ghfttoceauz lut pris par le duc Pierre Maudere.
Le Roi Louis Vill lai IH don des ehltellenîes 4e Ghanto€6a«x et
— 496 —
de Montfaacon, et ce doû fut confirmé, en n53, par Geoffroy des
Roches j sénéchal héréditaire d'Anjou , qui était probablement héritier
des Greepine.
1341, conquise par le Roi de France et donnée en apanage k Louis,
duc d'Anjou. 1366 , rendue au duc de Bret. , puis retournée au duc
d'Anjou. 1390, vendue par Marie, duchesse d'Anjou, reine de Sicile et
comtesse de Provence, au connétable Olivier de Glisson, dont la famille
possédait, depuis le XII« siècle, des terres dans cette chltellenie.
1409, Marguerite de Glisson, femme de Jean de Ghitillon, ditde Blois,
dit de Bretagne» sur qui elle (ht confisquée en 1420 , k lu suite d'un
siège fameux provoqué par son attentat sur la personne du Duc. 1437,
MicoUe de Blois, femme de Jean de Brosse, dit de Bretagne. 1565 , le con-
nétable Anne de Montmorency. 1680, Bourbon-Gondé.
GHAPELLE (LA) , terre , Saint-Aubin-ctes-Châteaux. — Hune
Le Pays de la Riboissière.
GHAPELLE-SUR-ERDRE (LA), chfttellenie , la Chapelie-fitr-
Erdre. — \k^k^ Marguerite de Montauban, femme de Georges Lespervier.
1481,1507, Arthur Lespervier. 1540 , Bonaven tare Lespervier , femme
de François de la Noue. 1579, François de la noue, surnommé Bras-
de-Fer. 1600, René du Pé, S' d'Orvault. 1621, Louis Gharette. 1775,
érigée en marquisat, sous le nom de Charette , en faveur de Louis
Gharette, cens' au pari* de Bret.
La terre et le château seigneurial se nomment la Gisghbrib.
GHAPELLE-HCLLIN (LA), seig., la Chapelle-Hullin. -^^oxmét
depuis Acigné^ du nom de ses anciens possesseurs. (Voyez AciGiiit.)
GUAPELLE-RIGAUD (LA), terre, Mésanger.
GHAPELLERIE (LA), terre, Thouaré. .
GUAPELIÊRE (LA), terre, Maumusson. — 1454, Jean des
Hayes. 1460, Jean Gamier , puis Juliette du Val. 1513 , Megret, S' du
Pas. Nunc Riondel.
GHAPELIÊRE (LA), terre, Moisdon. — 1478, Jamet de la Bo-
thelière.
GHAPPES , terre etjurid., ^'aini'ffilaire'de-Chaléons. — 1546,
vendue par Pierre Heaume k Ghristophe de Sestnaisons, qui la revendit, la
même année, k Glande de Gheverue. 1570, Anne Hervé, femme de Louis
Tourtereau, S' de la Tonrtelikre. 1679, Elisabeth Couperie.
— 497 —
GHÂPIOlfÂIS (LA) f terre , sous iabaronnie de DervaL -— 1680 ,
François de Ponlpiqaet.
CHARBONIfERIE CLÂ) , terre , Thouaré.
GHABETTE , marquisat. (Voyez la Ghapelle-scs-ërdre.)
GHARLIÈRE (LA) , terre , ia Chapeile-sur-Erdre.
GHARPERTRAIS (LA) , terre et jarid., M. J. , Donges.— 1426,
Valence de Saint-Pem. 1453 , Jean de M ontauban. 1775 , de Gheyigné.
Nunc Lambert.
GHARODIËRE (LA), terre , ia Chapelie-Basse-Mer. — 1661 ,
Michel du Pas , maître des comptes. 1686, Anne du Pas , femme de
Pierre Ménardeau. 1742 , Jean-Baptiste Ménardeaa.
GHAROCILLËRE (LA) , terre , Vailet. ~ 1630, Jeanne Richerot,
femme de Louis le Peigné. 1646 , Anne le Peigné, femme de Charles
d'Anthenaiso. 1710 , Marie-Marquise d'Anthenaise , femme d'Achille-
Roland Bsrrin, S' de Fromenteau.
GHASSAIS, autrefois Ghrssâ IL , terre , Satnta^Luce^ — llOS ,
Marin de Chessail , maison de plaisance des évêques de liantes. Nunc
Taillepied de Bondy.
GHASSELAKBIÉRE (LA) , teire , Pontchâteau. — Nunc du
Parc.
CHÂSSELOIRE (LA), terre, CAâieauiAéâaud. — iHO j François
de Viesque. 1481, Médard de Viesque. 1486, Patrice de Viesque ,
femme de Guyon de Coêtlogon. 1623 , Marguerite Laurens. 1684, 1698,
Jean Gailleteau. 1730, Pierre Cailletcau. 1769 , Louis le Lou. Nunc
Gossin.
GHASSENON, terre , £/atn. — A^vrac* Baillardel de Lareinty.
GHASTEL (LE) , terre et jurid. , Fay. — 1679 , Philippe de Groce-
lay. 1737, Amproux.
GHASTELET (LE), Saint^Etienne'de-Mont'Luc. (Voyez Goysav.)
GHASTELET (LE) , terre , Saint-Nicolas-de- Redon. — Nunc
Dobignon.
GHASTELLERIE (LA) , terre, Ancenis. -- 1426, 1448, Jean
Segretain.
GHASTELLIER (LE) , terre et seig. , tt. J. , Bouée. ~ 1448 ,
1464, Guillaume Loaedais. 1505, Pierre de Tonneday. 1521 , François
— 40S —
Booamy. 163f^f. JacquM Boaamy. 1M9 , 1183 9 Gilles Bonamy. 1620 ,
Julien Bonamy. 1663 , vendue par Julien Grisnwd , S' de Voalka-
rouard , k Joseph le Meneust. 166J) , Olivier do Boisgaéhenneoe. 1682,
1704 I Joseph le Meneust f S' de Brequigny. 1752, Jeanne-Marie Se-
nant , femme de Hippolyte-Guy Pape , marquis de Saint-Âuhan. 1 775,
le chev de Gatuélan. 1799, du Boispéan. Nunc Hardouinv
GHASTËLLIEB (LE), terre, Cerm^^n. — 1469, 1492, Guillaume
Giffard. 1681 , Jacques Godelle. 1767 , de Moayre.
GHASTËLLIEB (LE), terre, la CAapelle'HuUtn. -- 14Sû , k la
dame de Goulaine. Membre du marquisat de Gouiaine en 1621 .
GHASTËLLIEB (LE) , terre , Châteaulhébaud. — 1698 , François
du Pas.
GHASTËLLIEB (LE) , terre , Erôray. — 1780 , N. du Ghastellicr,
intendant des biens du prince de Gondé en Bretagne.
GHASTËLLIEB (LE), terre, Sainte jiignan. — Madeleine Simon ;
puis , en 1663 , Louis de la Barre , S' du Mortier-Boisseau, 1746 ,
Bené de la Barre.
GHASTËLLIEB (LE) , terre. Saint- Jndré-dBi^baux. ^ i^Jil ^
vendue par la dame de Garpon-Kercousien. 1680, Péronelle Leeadre ,
femme de Prégent de la Bouexière.
GHASTËLLIEB (LE) , terre , Saint-Léger. — 1442 , Bobin de la
Touche. 1453, Jean d'Elbiest, 1495, François d'Elbiest. 1679 , Philippe
Gazet. 1774, Michel Gazet. Nunc Gazet.
GHASTËLLIEB (LE), terre, Saint^Père-enRetz. —1428, Pienra
de Saint-Martin.
GHASTENAY (LE), terre, Jans. — 1425 , Pierre Pftris* ISOSfr, Jean
Paris. 1651, Ghristophe Paris. A^trnr de Villeblanche.
GHASTUiLON , teire et seîg. , H. J. , Fa^. — 1445, Jean Guëlien-
nenc. 1479 , Gilles du Pé. 1525 , 1550 , Loaia du Berresu , ohanbellan
du Boi. 1680 , Pierre Godet, S' du Perret, maître des comptes* 1774,
d'Aui. 1800 , Godet de Gh&tOlon, général royaliste.
GHATAIGNEBAIS (LA) , terre , Assérac.
GHATAIOnSBAIS (LA) , teire , Av^sac. - 1609 ,, Guillaume d»
Bezit.-f<W>, fitHê ftatavd. 1775 , de t^MoHlv <luc et LoVge8. ^unc
de Geoltûie.
GSATAfG^BftAIS (LÀ) , terre , ttante-Gùulàirte. — fOiitc Èott-
gVMM de là TcVctoflle.
GHATAIGNERÂIS (LA) , terre , SainUBrevin. - 1678 , Fraoçôis
dtf^ S«iât*AiJibitt.
CtfATAte (LA), terre, la Chapellé-Ùlain. — 1447, Gilles de
la Chafais.
GHATAIS (LA) , terre et jurid. , H. J. , Soudan. — 1779 , d»
Yilleblanche.
CHATEÀUBRIAIiT ^ ancieBae baronnie d'étate. — IMO , Bvieilt do
Ghâteaubriant. 1383, Gbarles de Dinan , S' de HontafilftDt t racneiUil
la succession de Louise de Ghâteaubriant , sa tante. 1450 , Françoise
dé ï)inàn, femme do Guy de Hfontfort, dit do Laval. 1543, donnée
aval au connétable Anne do Montmorency. 1632 , Henri
de Bourbon; prince de Gondé. 1830 , au duc d'Aumale.
CÊÀTEAUBRIANt , cbUtellenie , PonUSainUMariin , autrement
les HuGUBf lÈREs. (Voyesé ce dernier nom.)
GHATEAU-GHËYRECXf terre, Àvessae.
G&AT^A€FBBB(IOIl'r , autt-efois CuàTKAi^rROBrtjMT , éh&tellenië ,
SàtÊf-ïtêrôlùn. 1H6, Olivier de Éhâtëabfrbmont. 1202, Olivier de
GMtéaufttJdioiit. flAo, Fiicrre d* Avoir , cHattibcllan dd R6i Charles V.
1391, Anne d'Avoir, femnie de Jean , sire de Btièri. 14^1, vendue par
Jvatf àa BHi^A' au Bhc Pi'ànçois* I^' dé tifela^de. 14^1, Antoine, bâtard
dé Bretagne, surnoininé Dohis. 1529 , François de Bretagne, comte de
Vertos; 1574*, veddde par lAàde1ei\[të de Bretdgtie \ Jéàn de Mësabger
et k Franco» MMer,' géiiëral àéè finadceél Le premier eut lâr seigneurie
en partage et le second le domaine. 1627, René de Mésanger Tendit la
seigneurie à Claude des Houmeaux. 1632, Marie des Houmeauxv femme
de Pierre de Gomulier, qui acheta, en 1637, le domaine do Mario
Jailier. 1683, érigée en marquisat en faveur dé Claude de CÔrnulier, avec
union du comté de y air et dktitM'és et selgoburieâi'dd Cftcrffauit^ ^Àhetz
et de Savefmières\ Nuue deCoraidier^-
CWK^Ë^QrlMîLaSO\ «neitoil^ rilHiKon iéi l^uc's i' I^icliebôurg ,
présidantes. Afféagée parla Tille en 1478.
— 500 —
GHÀTEÀU-GAILLARD (LE), terre, Héric, — Nunc Oourdon.
GHATEAU-G€Y , château , te Cellier. — Pent avoir été bftti par le
comte Guy, vers Fan 800. 1387, Olivier de GUsson , qui fut contraint
de le démolir par son traité avec le Duc. Aujourd'hui les Folies-
Siffait.
GHATEÀU-LOU , terre etseig., Saint^André^des^Eaux^Escou*
blac. — 1394, Jean de Branguen. 1424, Guédas de Branguen. 1465,
Jean de Branguen. 1575, Marc du Vergier. 1585, 1605, Jacques du
Verger. 1618, Jeanne du Verger, femme de Pierre Botherel. 1681 , Jé-
rôme Botherel.
Réunie à Saint-Denac.
GHATEAU-MADIG, terre, Guérande, — 1679, Jacques le Lan.
Hune Maillard.
GHATEAU-SÉ , ancien château qui a donné son nom k la paroisse
de Plessé, Alain-le-Grand l'habitait vers l'an 900. La chapelle deSaint-
Glair est bâtie sur ses ruines.
GHATEAD-THÉBAUD , châtellenie , Châteaulhébaud , nommée
aussi MoNTRBLAis. — 1294, Jean de Montrelais, chev^ 1340 , Marie de
Montrelais, femme de Jean de Ghâteaubriant. 1376, Marguerite de Ghâ-
teaubriant, femme de Thébaud Angier. 1414, Jean Angier. 1476, Fran-
çois Angier. 1491, Marie Angier, femme de Jean de Maure. 1540,
François, comte de Maure. 1587, Louise de Maure, femme de Gaspard
de Rochechouard , S' de Mortemart. 1699 , Marie-Anne Golbert, veuve
de Louis de Rochechouart, duc de Mortemart.
A la fin du XV* siècle , le domaine fut séparé de la seigneurie et pos-
sédé comme suit: 1493, Eon Sauvage. 1502, Taxîguj Sauvage. 1539 ,
Jacquesdu Groizil, S' du Plessis-Guérif. 1560, Guillaume Nicollon.
GHATERIE (LA), terre, Rezé. — 1455, Robert Lespervier.
GHATERIE (LA), terre, Veriou. — 1774-, le Lardic de la Ganrie.
If une €rugeon.
GHATELLIÈRE (LA), terre, Veriou.
GHADFFETIÈRE (LA), terre, lePellerin^
GHAUMÊ (LA), terre, Fresnay. — 1681, Henri de Bastelard.
1715 , Louis de la Roche-Saint- André. Membre de la chlteUedie de
la SaUe.
— 501 —
CHADSSl^ (LA), autrement GiTiiiBt,tem«tiiirid.,B.J.,/x«^.—
*
1478 , Jean de la Perrière. l^OO» Julien de la Ferriëre. 1593, Glande
de la Perrière. 1669, Roch de la Perrière. 1775, Permont des Gha-
pelières.
GHACSSËE (LA.), terre, Moisdon. — 1445, 1478, Jacqn«sRo«xel.
1560, Jean Ronxel. 1680, Prançois Emon.
GHAESSÉE (LA), terre, Noyal-sur-Bruc. — 1679, Etienne dn
Qnesnier.
CHAUSSÉE (LA) , terre, Soudan. — 1446, 1478,EnBUclie Déserte.
1513, le Voyer.
CHAUSSÉE (LA) , terre, Vertou. — 159S,Jean Laubier, maire de
Mantes.
GHAUYELIÊRE (LA) , jurid. , H. J. , Erbray. — 1541 , Jean
de la Rivière. 1680, Samuel de la Chapelle, S' de Chamballan. 1775,
le Bechennec.
CHAUVELIËRE (LA), terre et seig., H. J., J^ocr^. — 1262, Pierre
de la Rivière, S' de la Rivière-d'Auvemé. 1420 , Isabeaa de la Rivière ,
femme de Gilles Mengny, qui prit le nom de la Rivière. 15'i0 , Jeanne
Henguy , dite de la Rivière, femme de Jean Angier. 1745, Charlotte
Hermine-Gëdéon Angier de Lohéac , dernière de sa maison , femme de
Jean-Anànry de Goyon de Harcë , qni prit les nom et armes d'An-
gier-Lohëac* 1771 , Marguerite- EBunannelle-Augostine de Goyon de
Marcé, dite Angier de Lohéac, femme db Glaude-Hyaeinthe de Goyon
da Yauronanlt. Nunc de Goyon du Vanroaaolt, dit de Marcé.
CHAUVELIÈRE (LA), terre et seig., M. J., MissiUac. -1428,
Pierre dé Mnzillac. 1681 , Olivier du fioisguëhenneuc. 1775, Renouard.
GHAUVELIÈRE (LA), terre, Saint-Gérëon. -- 1513, Jean
Vachelot.
GHAUYELIÊRE (LA), terre, Saint- Julien-de-Concelies. — Nunc
Bureau.
GHAUYËLIËRES (LES), jurid., Trans. ~ 1775, Angier de
Lohéac.
CHAU YiniÉRE (LA) , terre , Châteauthébaud.
CHAUYlIflËRE (LA), terre, SainUHerblain. ^ 1513, Jean-
du Ris. . . . 1679 , Charles Cotien , S^ de la Hunelais. Nunc Taché.
GilAUVIRlÈBBfi (LES>> lerro, iPfvmaaf. - HS4 i HtM de
Baatelard. 1715 , Louis de la Rodié S«lttt- André i meAil^e de la éhft-
telltfoi&diB laSdlé.
CHÂVX (LE) , terre , Cordemats.
GHAYA^Ned, terre, Sucé. — 1428', Pierre éa Salfré, S' de
Bougon. 1541 , Pierre Godelin'. 1543 , François ût>deliii. f59t) , Fràn-
goise Raye , femme de Pi. Mori» , i^ffemier préiid* de la chambré des
complOB de Bret. 1615, Anne Morin, femme de Joachim des Gatiea*
1688, YeDdae par les dea Gartee k N. Luzeau, S' de la GnuMnioft. J^anc
Luzean de la Mulomiièro.
GHEF-GHEF , terre , Saini-Michei-de-Chef-Chef. ^ Vendue en
1413, par Jean de Graon k Robert Broohereul , mais retirée en 1416,
par Gny de Laval , dit de Retz , k cause de Marie de Graon , sa femme.
Doit être la même chose que la Sdzb.
GHEMERË, paroisse. — 1187, Raoul de Gbemeré.
GH£MIi!l (LE) , terre , Orvauli.. •*- 1437, Renaud de Bazbgés.
GBEI^ARDAIS (LA) , («rre ^Sion,
CBENËT (LE), terre, Savenay, — 1511, Pierre de Loueday.
1539 , 1559 , Jacques Bonàmy.
GHENCÉRE (LA), terre , Sucé. ^ 164», N. B, JeanThomasi
GHEPTAIS (LA) , terre , la dHipêile-^iain.
GHERBAUDIÊRE (LA), terre, Cassoa. — 1679, René Yviquel,
S' de Saint-Goustan.
GBERB0I!)]H1ÈRES (LES) , terre , Orvault. — 1454 , franchie en
faveur de Pierre le Bouteiller , conseiller du Duc. 1471 , Pierre le Bou-
ttolller. 149«, Jean dh Pé. 1623 , k Févôque de Nantes.
GHERHAL, terre etjurid., Fougeray. — 1513, Jacques de Ghe-
vigne. 1562 , Adrien le Maistre* 1590 , Guillaume le nlaistre.
GHERPELIÈRE (LA), terre, Saini-Mars-de^Couiais. -^ Nunc
Gouy.
GHERPRAIS (LA)^ tevre, Fieitiwigne. -^ 1679, Georges
Grimand.
GBISKAIE (LA>Y tentf, Abàw^Hi -^ 1688', Kerre d8 LeapigneUlî
— 54» —
GIIBSffAI& (LA) , terre , Auetsae. -^ MvMde VEpine,
GHESIIAIE (LA), terre, Basje-Gouiaine.
6HESNA18 (LA), terre, Dër9aL — HW , 1^70 , Lotiffi Perrault.
GHESHAIE (LA) , terre , Boulon.
GHESPIAIE (LA) , terre , Ligné , depuis nommée BRBiouaa. *-
1667 , Louis le Tort , huissier de la chambre des comptes de Bret.
GHESDAIE (LA) , terre, Louisferi. --. 1443 , Jean G«ultter.
GHESNAIE (LA) , terre , Satni-Julien'de'Coneeihs.
GHESNAIE (LA) , terre , Smn$^Heràéain.
GHESriÂlE (LA), terre, Varades, ~ 1446, Guillaume Lecomte.
1680 , Julien Deniau.
GHESNABDIÉRE (LA), terre, la Chapelle-Sasse-Her. — 1680,
Gharles Martel. 1690 , Nicolas Ballet, secrétaire du Roi. 1746, Pierre-
Philippe Royer , secrétaire du Roi. 1781 , Ificolas^Reoé^Blarie Ameline
de Gadeville.
GHBSIIB (LE) , terre et seîg., le Loroux^Boitereau^ Saint- Julien-
de-Concelles, — 1411, Renaud de Basoges. 1447, Jean de Basoges.
1451, Gilles de Basoges. 1469, Anne deBasofes, fettme de JiMn de
MontespedoB , bariui de B«aii^ean^ iW^ , Joashim de BloolespodoD*
154a, Jacques de Ghàteautvo. 134fr, 1564, Louis de Ghàteantro.
L» seigneurie détachée du domaine et unie aU' aftrqwaat de Groii>-
laine , en 1621.
Le domaine: 1599, 1618, Pierre Ghenu. 1631, Gilbert Ghenu. 1682,
Marie Petiteau , femme d^écuyer François Pesseau, S' de la Guiltière et
de Relle-Rivîère. 1724, Henri-Prànçois des Hterbierr. 177^, Glande-
Louis du Bois , S^ dé hi Perronnière.
GHESISR-BLÂI^G (LE) , jurid., /?ot/^^. - 1560, Georges Ghampion.
1680, Matfaurin Lambert, 3' de Lorgeril.
GUESPiE-GOTTEREAD (LE), tem el: j«rid., Saimi^Séèétsiim. -^
1429 , Pierre Fourrier. 1440, François de Yiesque. 1473 , Médard de
yiesqno. 1478, Roland de Yiesque. 1480, 1502, Médard de Viesque»
1540 , François do Kermainguy. 1612, écuyer Pierre Richerot. 1639,
Sébastien Vian. 1664» René Riobarot. iMt^ Sébiitieii Vlaa. 1082,
— 504 —
Pierre Labbé. 1751, Joachim de Honti. 1774, Glaude-Loais d9
Mônti.
GUEVÂLERAIS (LA) , terre , Cordemais. — 1420, Jean de Bercso,
chev. 1500, Yolande du Berczo , femme de Jean du BouUay. 1644,
Louise du Pas , femme de Georges de Montmorency , S' de la Rivière
d'Abbaretz. 1679, Jean du Pas.
GHEVALERAIS (LA) , terre , Zoi/zj^r/. -> 1443, Guillaume Tubois.
1616 , OlÎYier Bonnier, S' de la Mabonnière.
CHEVALERIE (LA) , terre, Couffé. - 1428 , Tbébaud de la Cbe-
▼alerie. 1450, Annette Gerbaud, femme d*£omiet des Salles, gardc-
du-corps du Duc. 1490, Marie des Salles, femme de Jacques Pantin.
1680 , Pantin de Landemont.
CHEVALERIE (LA), terre, le Loroux^Botiereau. — 1447, Edouard
de Goulaine.
CHEVALERIE (LA), terre, Vallet. ^ 1565,Charles le Peigné.
GHEVASnÉ, terre et jurid., H.J., Rinillé. — 1427, Pierre Four-
nier. 1519 , Jean de la Hotte. 1680 , Jeanne Vaslin. 1775 , La?au de la
Piardière.
CHEVASIfERIE (LA), Xxxtî^ ^ Sainî-Géréon. ~ 1430, Gujonne
de la Chevasnerie , noble personne , femme de Jean de la Heverie ,
qui fut anobli en ladite annéd. 1479, 1534, Jean Baschetot.* 1603,
Suzanne Chasse , femme de Pierre de Messencal. 1633 , Pierre de Mes-
sencal. Nunc Libault.
CHEVERCE (LA) , terre , Fertou. — Nunc Panneton.
CHEVIRÉ , terre , Saint-Donatiên. — 1683, Jeanne de Vigneu,
femme de Guillaume de Téhillac. 1693, Michel Moulin. Nunc de
Saint-Pera.
CHEVREDENT , jurid., Bouguenats. — 1503 , k Tabbaye de Buzay.
1580, Jean de Macfaecoul. 1679, Marguerite de Machecoul. 1760, Joseph-
François Robîneau. 1774 , François d'Aux.
CHEVREUSE , terre , Saint-Co/omôin. — 1679, François Templier,
S' de la Rabastellière.
CHEVRIJESRE, i&m , Satnt'âiesmê. *- 1461, Geoffiroy Noean.
— 505 --
CflEVROMIÉRE (LA), terre f^imà.^ Guémené-^Penfao. — 1680,
François de Poulpiqaet.
GHEVR0NI9IÉRE (LA) , terre , Bgugé. » 168d , écnjer Jean
Gascher.
GHÈZE (LA), terre, Bonnœuvre. — 1443, Guillaume Ifouet. 1519,
153â , Jean Jamet.
GHËZE-GIBADD (LA) , jnrid., les Touches. — 1455 , Guillaume
de la Muce , membre de la bannière de la Muce , en Ligné.
GHEZINE, terre et seig., Chantenay. ^ 1428 , Jean de Henleix.
1468 , 1468, Jean de Henleix. 1530, Guillaume de Henleix. 1558, Jeanne
de Henleix , femme de Jean de la Lande , dit de Machecoul. 1575, Gilles
de la Lande. 1585, Jacquette de la Lande , femme de Gbarles de Mon-
tanban. 1638, vendue par Jacquette de la Lande k René Foucaud, maître
des comptes. 1678 , François Bonnier , S' de la Chapelle, gouverneur du
Groisic et de Guérande.
GHOLLIÉRE (LA) , terre, Orvault. ^ Nunc Rivet.
GHOLTIËRE (LA), terre, Pautx.
GHOPINIÈRE (LA), terre, Soudan. — 1446, Geoffroy de Forcé.
1478, Ettstache Déserte. 1513, le Voyor.
GHUGI9ARDIËRE (LA) , terre , Sainte-Croix-de-MachecouL --
1447, JeanGoyon.
GHUNETIËRB (LA) , terre, Vertou. — 1680, Marie Gouprie, veuve
de Philippe Gabard.
CHCPADDIËRE (LA) , terre , Ligné. — Membre de la bannière de
la Muce.
CIGOGNE (LA) , terre , Fou^eray. — 1450 , Raoullet du Val.
1513 , Julien du Val.
CIVELLIËRE (LA), terre et jurid., Saint-Sébastien. *- 1639,
1681 , Sébastien Viau. 1723, Anne Viau, femme de Louis le Lou, S' de
la Biliais. 1743, Anne-Louise le Lou, fequne de Joaohim de Monti.
1774 , 1777 , Claude- Louis de Monti.
CLAIE , terre , ta Rouxièrei
CLAIE, terre, Saint^Père^en-Rett. — 1428, Jean ChoUet. 1479,
Jacques Raboceau.
GLÂIRIttOIVT , terre et jurid., M. J., /^ Cellier, ^ Autrefois Fabbaje
ée Woniclair. 1446 , Jean d« Boisgay. 1513, 16^, Guittaunie de
Boisgay. 1537, Christophe Brecel, sénéchal de liantes. 1550, Matin-
rine Brecel , femme de Jean Ghena, li&60 , René Chenu. 1689 , Hardi
Chenu. P^icolas de Claye. 1725 , de la Bourdonnaye de Lire.
Erigée en baroonie sous l'empire , en faveur de M. Juchault des Ja-
monnières. 1853 , Baillardel de Larenty.
CLÂRIËRE (LA), terre, Douion, — Nunc Buor do Villeneuve.
CLARTIÊRE (JLA) , terre et jarid.« Frûsmm , Sinnie-Croix^^^
Macbecçul, — 1382 , Jea» de la Glarti&re. 1185, TbéhAad delà Glar-
tière. 1450^ Pierre le Bal. 1488, Jeanne de la Glartiëre, femme de N.
£. Jean Grimaiid. |j558, GiUas Grimand. 1559 , Reaée GrimsAd , femiii*
de Pierre Héauwe. Charlotte Eéamne • lemme i l» en 1596 , de Guy de
la Chapelle, S' de Saint-Mars-de-Coutais ^ 2» en 1689 9 de Louis de
Hainault , chev de l'Ordre et gentilhomme de la chambre du Roi % 3^
en 1613 , de N. et P. Jean de Launay, S' de la Ghesnaio. 1620 , Cathe-
rine Giffart, fille de Marthe Heaume , et femme , en 1608, de Louis de
Gonigan. 1678, Charles de Conigan. 1679, Meiiii de Baatelard. 1723,
René Montaudouin, secrétaire d« Roi. 1774, Thomas-René Montaudouin.
Nunc jamet.
CLASSERIE (LA) , terre, JRezé. — 1600, François le Meneust. 1639,
Claude le Meneust. 1679, Claude du Breil. Nwc TurqueUl.
CLAVELIËRE (LA) , alias là GLivERiÈaB, terre, Saint^tumine-
près^disêOB. - am , 1818 , Jeau Msfchimyt. 1898 , Ions-
seaume.
CLAVIER (LE) , terre , Saint- lumine-ele- Coûtais. — Aanc
Platel.
GLËONS (LfiS), terre et jmè.^ H aute-Goutaine^ Saint- Fiacre.
-^ 1488, 1481 , G^ittaume des Rames. Maiie des Rames , femme de
Jetu de Tréel. 1819 , OilleUe de Tréal, femme do Christophe de Sé-
vigné. Membre du marquisat de Goulaine en 1621.
GLERAIS (LA) , terre et jurid. , la Chapelle-Basse-Mer. ^ 1410,
Oeofrey de GMoutaine. 1414 , Phîlip|»e de Clerf outeine , fenÉne de
Jean le Bloy du Pontchastel. 1426, I^. de Juzet. 1478 , François de
— «17 -
1553, 1581, Lonis de Teooiiel. 1627, René Martel. 1663, iéM ,
Charles Mar(el. 1690 , NicQla9 Ballet , seccéuûne te Roi, 1746 ^ Pierre-
Philipj»o Rçycr, seprétaire du Roi. 176^, Amelioe de GaAeviUe.
QlMé^ W) , mrre , f'aJ/gf, - im , 8eT4»tre d« la Vmt^mb.
liM f Pie^e de U Fon^ine. U49t Jl^iMi ifi h FoBtaMM. 1661* Pierre
¥ifm. 1722, PecTMi» Viau, tonine d« Piefrie-Clamle de Bnie. JV^mtr
^cjl^rio 4b taVjçrgge.
CLÉBË (LE), jurid. , Sçint^uHen^ê^CùneêUes. — 1699 , Arthor
de la i}fée, S^ de triaoé , cooe^ av pari* de Bret.
GLERGERIE (LA) , terre , Ligné. — 1608 , GiUes Thébaad , S' du
fiaasisda Jonë , aaditew dei ce^ptes de BreUgne. 1667, M. H. René
Gosnier. Nunc de RegnoD.
GLEBJIWAIS Khk)^ taire 4 Moisdon. - 1441^, GmUaaaM» du
goQssay. {680 t liouisa Trottere^u ^ (ejouue de Jean fllonn « S' de la
Roche-du-Trest.
GLERQIOI^T , jvrid. , H. J. , Pannecé. - 162) , Glande dea Hon-
meanx , chev' de FOrdre du Roi. 16.32 , Marie des Houmeauz , lemme de
Pierre de Gornnlier. 1792 , de Gomulier.
GLEra , terre et seig. , H* J. , SainUNazaire , distinguée par le
BiMadeCibiDz-DB^-tooMut. — 1192, lean de Gleuz. 1415, Olivier de
GlMn. 1429 , Jeaa de dem. 1457 , Jean de HnziHac. 1511 , Jean do
Glenz. 1586 , GniUavne de GIqjbi. 1669, P^ançoia Proust. 1691, JuKen
Proust, 1775, de S.esmMMtfis,
GiEVlHGOYAD , jurié. * H. J. , Suimi^Nafuiirw. ~- 1143 , JawEi de
Gleuz. 1681 , Georges Rocbereul. 1775, Gamusde Pantearré Vkitto.
Paraît être un déineipbrement de Cieuz-tte-Propre*
GLEVZ-SIRIAG , juridp, Smint-J^upan^. — 1691, LeiiÎBe de %m^
poisson , femme de Pierre Bonnier , S' de Launaj.
Parait être un démembrement de Cieuz-de^ Propre.
CLIE , terre, Guérande. — 1681, Pierre de la Haye , S' de Silz.
GLIO (LE) , terre , SainUDolay.^ 1447 , Jean du Beyzit. 1681 ,
Jean Glieasy.
CUOIIIS UUBi^ y j«Ô«l 9 Fûug^rm» , Miêtni^. — 156S , Pierre de
Sé?igné.
— 508 —
GLIS , terre , Assérac. ^ 1428 , lean du Yergier. 1775 , de Saint-
GoQBtao.
GLISSOIV , châtellenie , Ciisson. — 1038, Guy de Glisson. 1090,
Gandin de Gliseon* 1118, Guillaume de Glisson. 1260 , 1290 , Olivier
de Gliason. 1380 , le connétable Olivier de Glisson. 1409 , Marguerite
de Glisaon , femme de Jean de Gbàtillon , dit de Blois, dit de Bretagne.
1420 , oonfiaquée sur Marguerite de Glisson et donnée par le Duc k
son frère Richard de Bretagne. 1480, donnée par le Duc François II
Il son fils naturel, François de Bretagne, comte de Vertus et baron
d'Avaugour , dont les descendants l'ont possédée jiisqu'lî ce qu'ils se
soient éteints. 1745, de Rohan-Soubize. 1809, le baron Lemot*
GLiSSOrï , terre et jurid. , Guémené^Penfao. — 1679 , Louis
de Bruc.
GLISSOU , jurid., Fay. — Membre de la chàtelieoie de Tay.
GLOIS, terre , sous la baronnie de DervaL -- 1680 , François de
Poulpiquet.
GLOS (LE), terre, Carquefou. — Franchie en 1443, en faveur de
Guy on de Game , écuyer et conseiller du Duc. *
GLOSE (LA) , terre , Fougeray. — 1513 , Pierre Lambert.
GLOUDIS (LES)., terre, Satnt'Jean-de-Corcoué. — 1437, leauie
des Gloudis. 1467 , Guyon des Gloudis. 1598 , Ambroise des Gloadts.
1607 , Julien du Ghemin. 1679, François de Bnssy.
GLOGTAIE (LA), terre, Nozay. — 1593, vendue par Jacques
Priou k Glaude de Gomaille, veuve de Pierre de GomuUer , qui la
réunit k la Touche.
GOARDIËRES (LES), terre, Saint- Jean-de-Béré. ^ 1448, Guil-
laume Goaispel. Nunc le marquis de Preaulz.
GOATRE , terre , Pierric. — 1427, Jean Gollobel.
GOGHOI^If ÂIS (LA) , terre , SainUJean-de-Béré. — 1453 , Phi-
lippot de Morselles. Nunc de Launay.
GOGQOEREL , terre , NiviUac. — 1451 , Jean de Gondest.
GODROSY , autrefois Gobbrosic , terre, Ponichûieav. — 1669 ,
René Moysen. 1719, Marie Moysen.
\.--
— 509 —
GOÉArX , terre, Blain. -^ 1516, Françoise Mortier.
GOÉACX f Saint'Étienne-'de'MùnULuc. (Voyez Gotbâu.)
GOEDRIGVEII , jurid., M. J., Assérac. -^ 1681, 01i?ier du Bois-
Gaéheimeuc. Aulrement, lbsPoatis.
rOESMEUR, terre, MissUlac. ~ 1547, Alain Apyril. 1681, de
Talhottet-Bonamour.
GOESSAL, terre, Guérande. ^ 1496, Olifier le Boteuc. 1540,
Michel le Boteac 1589, Jean le Botenc» 1630 , René le Boteuc. 1681 ,
Michel le Boteuc. i^unc Bonmichon.
GOETB AU, terre, Saint-Jean-de-Béré. — 1478, Jean de Keram-
borgne.
GOETGASTEL, terre « /r«r%;iac. - 1453, Jean le'Henoa. 1681,
François le Gonrtois. 1775, Goudé.
GOETLAZ , terre, SûinULyphard, — 1392, Jean Golin.
G0ETPÉAI9, terre, Guérande. — 1575, Marc du Verger. 1670,
fendue par Pierre de la Haye, S' de Silz, k Jean Gocquard, S' de
Kemé.
GOETQCEN , jnrid., Frossay. — G'est le nom que prirent les jorid.
de la HimAUDÂis et de SAFPaÉ , en Frossay , quand elles passèrent
dans la maison de Goëtquen, en 1471, parle mariage de Jacquemine de
Toumemine avec Jean, sire de Goëtquen, grand maître de Bretagne.
GOIGNARDIËRE (LA) , terre et seig., H. J., Monnières. — 1466,
François de la Lande. 1578 , Françoise de Gompludo , femme de don
Alonzo d'Astudilla-Lerma. 1609, Jean le Petit. 1644, membre de la
Ticomtéde la Jannière^^X^ en 1658 , du marquisat de La Galisson-^
ntère.
GOIIIG (LE), terre. Saint- Fiacre.— 1540, Jean du Going. 1561,
Isabeandu Going, femme de Hardy Pantin. 1648, Samuel Pantin. 1698,
François Lucas. 1 800, Nourry. iVt/nc 6 acqua.
GOIIifG-GARREAl} (LE), terre, Saint-Étiennede-Corcoué. — 1470,
Jean le Maignan. 1580^ Françoise le Maignan, femme de Jean deGassion.
1679, Glaude de Gassion. Nunc de Ghasteigner.
34
~ 516 —
GOmG-PERRIN (LE)t terre , Saint-Eiienm-de''Gorcoué. Conme
le Coing-Garreau.
GOISGARET, terre, Herbignac. — 1680, Jean Yvlcpiel , S^" de la
Viîle-Savary.
GOISLII^, terre, Camôon. — 1442, Jacques delà Muce. 1466, Guy
de la Muce. 1472, 1460, Jean de la Muce. 1496, GilleUe de la Muce,
femme d'Alain le Gnennec. 1525, Gharlotte le Guennec, femme de Pierre
Baje. 1537, FrajiçoiM 8ayji), femme de B^né du GamtMNit. Érigée , en
faveur de b Camilla du Gaabout , en marfuiiat, eo 1634 , j^m en dacbé-
pairie en 1663, avec annexion des baronnies de la Boche-Bernard et de
Pontchftteau et de la terre de Brignan. Le duché-pairie s'est éteint en
1732', avec la branche aînée de la maison du Gambout , mais le marquisat
est resté dans la branche puînée.
GOISLIN , a/f aj* la M0GB,jurid., H. J., Prtnquiau. Gomme Goislin
en CamSon, jusqu'en 1500. — 1499, Alain le Gnennec. 1574, Jean Avril,
S' de Tregouet , qui la vendii, en 1581, à Pierre de Besné, S*" de la Haye-
de-Besné. 1678, François de Besné; 1766, de Besné.
GOISLIN , jurid., Houans, — A l'abbaye de Buzay.
GOISQUAIS. (Voyez Goubtga.)
GOLimÈBE (LA) , terre. Boulon. — 1675, Julien Gharette. 1776,
érigée en baronnie en faveur de Louis-François Gharette.
GOLLET (LE), terre. Bourg -des- Jlf ouiiers. — 1244, Begnaud du
Gollet. 1365, donnée parle Duc Jean IV à Gauthier Huet, chev anglais.
1762, Léonard Joubert , maire de Nantes, admis au partage noble en
t770.
GOLVEUG, terre et jurid., B. J*, Guérande. — 1540, Jacques de
Maurac. 1551 , Marc de Maurac. 1586, Jacquemine de Maurac. 1679,
Charlotte le Guennec, femme de Guillaume de Sécillon. Nunc de
Bregeot.
GOMTAIE (LA) , terre , Guenrottet.
GONDË, jurid., M. J. , Herbignac. — 1681, François de Garbeil,
S' de Kermouraud.
GONDË , terre, Longes. — - Nunc Gonstantin.
GOnDEST, terre et jurid. , M. J., Niviliac. — 1427 , Jean JouUu.
- 6H -
mifJettideCoBdest. i€81, 172S. Alexandre Guillenoio. 17S9, Français
Louis da Pont-d'Aubevoye. 1775, de U Eoosuère.
G0I9TRIE (LA), terre, Couffé. -- 1680, N. Pantin. 1780 , François-
Athanaae Gharette, le célèbre général vendéen.
GOUTRIE (LA) , terre, Pannecé. — 1680, Jean Rabn.
GOQEERIE (LA), terre ti'}mA. ^ Saint- Au6in-des-Châieaux. —
1443, Jean Beancen. 1548, Françoise Gascher, femme de Jean Bonnier,
S' de la Gandinaye. 1590, François Bonnier. 1680, Pierre Bonnier, pré-
sida an Pari* de Bret. Nunc Bain.
GOQUERIE (LA), terre et iarid., M. J. , Sràrûy, -* 1560, Jeanne de
Monthoner.
GORBELAIS (LA), jnrid., Pterrie.
GORBBLliRfi (LA) , terre, Saini-Père-m^ntit, 1540 , Gnillanme
le Gall^^re. 1548, Jilien le Gajlègre.
GORBINAIS (LA) , terre , Saint-Viaud. — 14M , Perrot de Lan-
biais.
GOABISI&EB (LA) , terse, Soudan. — 1446^ Valié le Voyer. 1478 ,
Bertrand le Voyer.
CORDEMAIS, terre et seig.yC'(»râ^<fjiiiii>,nommé anssi Aci«iii-BH-
GoRDBMAis BT BN SAWT-EnBiiifB-'BB-IIoHT^LuG. Rîitanet do GorAo-
mais, Qnirmarboc de Gordemais. 1060, Tntnal de Gordemais. 1123, Bohel
de Gordemâis. 1370, Gatberine de la Rocbe-Bemard, dite de Lohéac ,
femme de Renaud de Thouars, S' de Ponzaoges. 1440 , Guy, comte de
La?al. 1460, 1501, Jean d'Acigné. 1539, François Ferron. 1549, François
Grimaod, 6' de Proeé. 1657, 1581, Jean de Lanjçle, cens' an Pari* de Bret.
1679, Julien de Langle. 1730, Tves-Marie de la Bourdennaye.
GQRMERAIS (LA), terre, /a Chapetle-sur^Erdre.
GORlilEBAIS (LA), terre, Panneeé. - 1680, Jlené d#a Hw-
meanz.
GORMIER (LE\ terre, Orvauit.
CORBO {IKU ^^^ «t jnrid., M. J., SamUDoiay. — 1447, l«||, an
S' de Rollienc.
— 512 —
GOROLAIS (LÂ)| aiias Goeollm, terre, Camoéi. — 14)5 | Alain
Uuelfau. 1673, Pierre de U Haye, S' de Silz,
GOBOSSERIE (LA), terre, iféric. — 1746, Gillonne Bitaud.
GORSEPT, paroisse. — 1040, Raoul de Gorsept.
GOSGAT, jund.,M. J. NiviUac. - 1673, Pierre de la Haye, S^
de Silz.
GOSIG (LE), terre, Guérande.
G0SQI3ER (LE), terre, Guérande, - 1540, 1575, Jean de SédlloD;
1600, Zacharie de Sécillon. 1622, Gmilanme de Sécillon. 1681 , Gande
de SéciUon. Nunc Bellinger.
GOSSmiËRE (LA), terre, ia Chapelle- Basse-Mer.
GOSSONNIËRE (LA), terre, le Peilerin. — Nunc de Govffon.
GOTEAU (LE), terre, Varades. ~ 1650, Jean Doudart. 1680, René
Dondart. Nunc Amoos-Rifière.
GOTIDEL, terre, ConquereuiLr- Nunc Henzé.
GOTTERON, terre, NiviUac. — 1451, Pierre delaChItaignerais.
GOCADRIGDEN, terre, Assérac. (Voyez les Portis.)
GOUDRAIE (LA), terre, SainUDolay. - 1447, Pierre de la Goinaa-
daie, 1681, Germain de Talhoaet, S' de Bonamonr.
GOUDRAIE (LA), terre etjorid., H. J., Saint-Père^n-Reii.'-' 1469,
Martin des Bretescbes. 1554 , Benée de Plouer, femme de Bené d'A-
vangour.
GOVDBAIE (LA), t^rre , Saint^ulfiice-^Us-Landes. — Nunc Le-
gard de la Dyriais.
GOUDBAIE (LA), terre^ les Touches. — 1427 , Gnillanme Herbe-
tière. 1615, 1622, Louise le Mareschal, femme dès 1588 de Bené de Bail-
leiil, cons' an Pari* de Bret. 1667, Hathurin PItris, S' de Sonlange.
GO€DBAT (LE), terre, le Cellier. ^ 151S, Guy de Malestroit.
GODDBAY (LE), terre , le Loroux^Bottereau.
GOUDBAT (LE), terre, Nozay. — 1427, Jean GicqaeL 1440, Tho-
min Gicqnel. 1680, Gharles Davy.
— 5t3 —
GOUDRAY (LE) , terre, Sainle-Croix^de-MachecouL — 1447,
Gnyon le Porc.
COUEBIGf alims Combi, Goisbi , Gomib oa Gohbin , terre et jund.,
lA..l.^Savenay. — 1559, Gharles Gyboaaald. 1725, Antoine Laseau.
i748,iean-Bapti8tede Gheyigné, S' de la Gharpentraia. 1775, de Che-
▼igné.
GOCEDIG (LE>, terre, SainUMolf. — 14)1, Jean Bogat. 1662,
GniUanme de Kermeno.
GOUEDIG (LE), terre et juhd. ,11. J., Ntviltac. — 1427, Jean du
Dreaenc. 1451, Amaury Marquer. 1564 , Guillaume de Mesville. 1670,
Germain de Talhouet-Bonamour- 1681, Jacques Gabard.
GOUEDBOS (LE GRAND), terre, Ponîchâteau. — 1681, Guy
Gouerep
GOUEDROS (LE PETIT), terre, Pontchâteau. — 1681 , JeanGha-
rette. S' de la Ramée.
GOUEDROSIG. (Voyez GpnaosT.)
GOUELLY, terre, Guenrouel. — Nunc Lemoine.
GOUERON. (Voyez Bbadlibu, enGouëron.)
GOETGA , alias Gotcas , terre , Saint- André-des-Eaux , Escou-
btae^ — 15 , Jean de Gouetca. 1679, éeuyer François-Albert Dollin.
GOUETILS (LES), terre, Saint-àTars-de-Couiais. — 1440, Joa-
chim des Gouetils. 1518, Julien Aman. 11(48, 1550 , le PoictOTin. 1560,
écoyer François Ortye. 1578, François Heaulme. 1678, Guillaume Fau-
chet. 1712, Gratienne GhauTÎn. 1747, François-René Ghantin. 1774,
Martin Roux,
GOUETZIG , terre , Nort, ~- 1579 , René Chauvin , dit de la Mnce:
1665, Gésarde la Muce. 1683, Olivier de la Mnce. .1702 , Anne-
Henriette-Claude de la Muce , femme de Glaude-Gharles de Goyon «
baron de Maccé.
GOUESGAS , jnrid. , M. J. , Herhignac.
GODLDREGIËRE (LA), terre, Auvemé. — 1440, Olivier de la
Vallée.
GODR-D'ANETZ (LA). (Voyez Anbtz.)
GO€R-DE-BOUÉE (LA) , terre etseig., U. J. , Bouée. — 1481 ,
— 514 —
Péronelle Lespenrier , veuve de Jacques de la Mace. 1484 , Guillaume
de la Lande, procureur général du Duc. 1562, Etienne Bidé. 1668,
1703 , Obvier du Boîsguéhenneac. 177S, du Merdi d« Gatuélan. 1777,
Glaude-Louif do Monti. Ntmc le marquis de Mooti.
GOUR-DE-GUENROUET (LA) , terre, DervaL - 1453 , Louis de
Montluc.
GOUR-DES-MORTIERS (LA) , terre , Wonnières.
GOUR-DE-LA-LANDE (LA) , terre , Villepot. — i5U , de
Rohan.
GOUR-DE-LARMOR (LA) , terre , Assirac. ^ 1681 , Yves de
Trevellec.
G0DR-I9EUYE (LA) , terre ^ le Bignon. — Nunc Lasnier.
G01}R-DE-PAIÏKEGÉ (LA) , terre , Pann$cé. -- 1686, Ghristopho
Juchault.
GOCR-PÉAN (LA), autrement Bova^teABD, terre etjurid., H. J.,
Erôray. — 1541 , Jean de la Grée. 1560, Suzanne Barbes* 1580, Henri
deKerboudeL 1754, René-Joseph de Kerboudel.
GODR-DE-RGS (LA) , terre , Saint- Nicolas-dê- Redon.
GOUR-AU-RAY (LA) , terre , Rougé. -^ 1680 , Etienne de Lour-
mel i S' de la Fontaine.
GODR-DE-SOUDAN (LA), terre, Soudan. — 14)8, Jamet le
Voyer. 1541 , 1560 , Bertrand le Yoyer. 16i6 , Pierre du Bcmcbet ,
cotts' au pari' de BreU 1680 , Gilles Martin , S' des Huriières , cens'
au pari' de Bret. 1774 , de Talhouet-Bonamour. Nunc Doodel.
' GO€R*THÉBADD (LA) , terre , Auvemé. — 1478 , Pierre Rem-
baud. 1780 , de Yaudoré.
GOURBEJOLLIÈRE (LA) , terre , Saint- Lumine-'prèS'Clisson. —
1513 , Perrin.
GOUBETIËRE (LA) , terre. Saint- Aubin-des^Châteaux. — 1443,
Jean Beaucen. Nunc Bain.
GOVROIINERIE (LA) , terre, Carguefou. — 1638, Jean Gérard.
1640, Fresneau. 1774, Pierre Richard , S* de la Pervenchëre. Nune
Harroîn.
— 515 —
GOlTBOriNEBIE (LA) , terre , Douion.
GOUROSSERIE (LÀ) , terre , Héric. ~ Nunc Burot de Garcouet.
GODROSSERIE (LA), terre, Douion.
GOURTELINAIS (LA), terre, Moisdon. — 1445, Robia du Pa-
villoD.
G0UTAI9GIÈRE (LA) , terre , la Chapelle-sur Erdre.
GOUTELS , terre , Fougeray. — 1450, Guillaume Bernardin. iStS,
Jean Bernardin«
GOUtUfilIEB (LE), cMlletteoie, Bots-de-Céné.-'mi^^ Gérwtêàt
Ha€feeco<il. 19((9, Gatheriae de Macliecoii! , feitttte de Pierre de
Graon. 1432 , Marie de Graon , femme de Guy de ffoBCmorettey-
Laval f dit de Retz. De^^is lera , membre de la baronnie , pm du
duché de Betz.
GOYGAS (Toyez Goubtca.)
GOYEAU , alias Goâadx , depuis nommée le Ghastblst , terre et
jurid. , Saint-Étienne-de-Sfoni-Luc. — 1401, 1429, Jean de laJou.
isr79 , Aubine Ghanvin , femme de Julien de la Toucbe. 1600 , David
Ghauvin , dit de la Muce.
GRAN , terre , Vay. — 1434 , Jean de Mdnuouel. 1679 , N. H. Ga-
briel Thireau , S' du Bois-JoUan.
GRELIN , terre , Sainte Andrè-des-Eaux,
GRÉHAILLËRE (LA) , terre , Saint-Léger. ~ Nunc Ghtevreau.
GRÉMEIIR, terre, Sainè-lyphard. — Ift63, vendue par Renée
Martin , dame de Lesnene , k Aliénor de KerpeisMu , feMne 4'baae
de Rohan , S* du PoMu.
GRÉtt£UR-EN-GLlS (Voyez Gàrhé.)
GRËMEUR EN-GRÉMEUR ^ terre , Guérande. — 1681 , Jean-Em-
manuel de la Bouexière , sénéchal de Guérande. Nunc de Landal.
GREHE^G, terre et seig/, Saint-Fincent-des^ Landes. — 1494,
Barthélémy Bodin. 1443 y Jean Bodin , S' de Lorme. C'était le prin-
cipal manoir de la paroisse. Nunc Lecourtois.
C1IB1IIGA19 T autrement "Smw-lKm» , terre et jorid.^ M. J. , S^Hni-
~ 516 -
Lyphara. — 1471 , Jean Jollais. 1650, Tendue par Jean du Uarel « S'
de la If oe , k Aliëoor de Rerpoisson.
GRESPINIÉRE CLA) , terre , Vertou.
GREVIAG 9 terre , Notay. — Nunc Grimard.
GRÉVY , terre etseig. , Ponichâieau. — 1455, Jean du Gellier,
sénéchal de liantes , puis chancellier de Bretagne. 1500 , Alain du
Gellier. 1644, Pierre Rogier. Jean du Pas. 1775, le sénéchal de
Kergnisé.
GRÉVT , châtellenie , Sainte Lyphard. -^ 1460, Jean André. 1480,
Looise André , femme de GuiUamne de Saint-Gillea. 1500 , Charlotte
de Saint-Gilles , femme de Gilles Gybouauld. 1679 , membre du mar-
quisat (fJssérac,
CROIX (LA), aiias les Gboix ou i.a Mob-db*la-Gioix, terre,
Sautron. — 1418, N. Ghazé. 1440, Pierre le Jars. 14.64, GUles Habit.
1594, Julienne Mabit, femme de Jean Riotte. 1620^ Raoul Riotte. 1641,
Jacques Guérin, secrétaire du Roi. 1642 , François de la Garde , S' de
la Rive, conseiller au présidial déliantes. 1677, Jacques Fremon , S'
du Bouffay , maire de Nantes, en faveur duquel cette terre fut annoblie
en 1682. 1705, Jacques Fremon, maître des compt<^. 1768 , Charles
Valleton, S' de la Barossiëre. 1 791, Phelippes de Beaulieu.
CROIX-COCU (LA) , jurid., H. J., Soudan.
CROIX-MERHAN (LA), terre, Nozay. — Jamet d^EWen ; puis,
1535 , Pierre Perrault, qui Punit à la Touche , en Nozay.
CROSS AC , terre et seig., Crossac. — 1318, 1360, Jean de Mache-
cool. 1430, Jean de Trecesson. 1462 , 1499 , François de la Lande , dit
de Machecoul , S' de Vieillovigne. 1667, vendue par Pregent de Tre-
cesson k René d'Avaugour, S' de Saffiré. 1597, Charles d'Avaugonr , S'
de Kergrois. 1617, vendue par les d'Avaugonr k Guy Loisel , S' de la
Barillais. 1666 , vendue par Pierre Loisel k Jérôme Rogon , S' de
Bodiau. 1726 , demoiselle Rogon, femme de Luc-Julien le Sénéchal de
Kerguezec. 1780, Espivent de la Yille-Boisnet.
Le chitean seigneurial de Grossac se nommait le Bois*de-Langle.
CRUAUDAIS (LA) , terre , Frossay. — 1337 , Sévestre de Rezay.
1408 , Marguerite , femme de 19. et P., écnyer Jean de Laurière , S' de
Penarhoet. 1467, Geofiroy le Flaisne. Anne de la Lohérie, lémme:
— 517 —
|o eD 1501, de Jean de Treyecar, S' do Verger \ 2^ en 1515, de Regnaud
de Brignac, S' de Kerflly. 1551, Pierre de Plouer, S' de la BasUrdière.
1554 , Renée de Plouer, femme de René d'Avaugonr , S' de Rergrois.
159 7,' Charles d'Avangour. 1677, vendue par Charles de Conigaii k
Regnand d'Espinose. 1717, Jean-Joseph d'Espinose.
CRUAUDIËRE (LA), terre, Saint^ean-de-Boiseau. — 1638,
Jeanne, dame de YieiUevigne. 1678 , David de la Théviniëre. Nunc de
la Ville-le-Rottx.
GR13BALLAY, terre, J^afjfZ-Zy/^^arc/. — 1681, N. Lefebnre.
CUBAIN , terre et jurid., M. J. , Crossac. — 1775 , le Sénéchal de
Kergnezec.
GUHEN, terre et jnrid. , B. J., Pontcàâteau. — 1681 , Jean
Gaultier.
DANURON , terre, SainUHerblon. — 1446, Alain de Saffirë.
DARUN, terre et jurid., M. J., Niviiiac. - 1427, Tristan de la
Lande. 1451,.Robert de Tréguené. 1681, Alexandre de Guillermo. 1775,
Gnillermo de Treveneuc.
DAVELAIS (LA), terre, Besnë. — JV^irnc Monnier.
DAYIAIS (LA), terre, SainUAubin-des-Châteaux. — 1630,
René de la Grée. 1775, Luet de la Pilorgerie. Nunc le Pays de la
Riboissière.
DAVRAIS (LA) , terre , SainUGéréon.
DEFFAIS (LE) , terre , Pontchâteau. — 1600 , Charles Michel.
1681, François Michel. 1759, François -Louis du Pont d'Aubevoye. Nunc
Espivent de la Villeboisnet.
DERYAL, chàttUenie, DervaL — 1180,Bonabes deBenral. 1202,
Guillaume de Derval. 127^, Agnès de Denral, femme d'Olivier de
Rongé. H16, Patry de Châteaugiron , fils de Jeanne de Rongé. 1427,
Yalence de Châteaugiron , femme de Geoffroy de Châteaugiron , dit de
Halestroit. Jean de Châteaugiron , dit de Malestroit, en faveur duquel
Derval fut érigé en baronnie d'Etats , en 1451 , et qui, depuis lors , fut
dit de Derval. 1482, Gillette de Châteaugiron, dite de Malestroit , dite
de Derval , femme de Jean Raguenel , dit de Malestroit , en faveur du-
quel Malestroit avait été érigé en baronnie , en 1451. Françoise Ra-
— 518 —
gneiMl, dite de Malesiroit , femme de Jean, sire de Rienx. 149U,
Françoise de .Bienx^ femme de François do Bfontfort, dit de Laval.
1543 , donnée par Jean de Laval au connétable Anne de Montmorency.
1632, 1792, de Bonrbon-Gondé.
DEBVALIÈRES (LES) , terre et seig. , H. J. , Chantenay, Âinû
nommée de la batonnie de Dervai. — 1493, vendue par HéRme de Laval
^ Françoise de Dinan. 1530 , Jean-François de Gardomno , général des
finances en Bretagne. 1540 , Anne de Gardonne , femme de Joaeliim
Tissart. 1557 , Claude Tissart, temme de François d'Argy. 1578, vendue
par Claude d'Argy , femme de Bené du Breil , S' de Lire , k Georges
Morin, S' du Chapeau. Claude Morin, femme de Charles de Maillé.
1600, Urbaine de Maillé , femme de Jean-FrançoisBonnin. 1678, Charles-
Marie Bonnin de Messignac , S' de Chalucet , gouverneur de Nantes.
1726 , Jean Stapleton. 1774 , Jean Stapleton , comte de Torves. JPfunc
de la Brosse.
DÉSERT (LB), terre, Bouée. — Nunc Chevalier.
DESNERIE (LA), terre et seig., H. J., Sainl-Donaiien. - 1499,
Jean Leet. (En 1376 , Guillaume Leot , chev, fondait k Bnzay trois
messes par semaine.) 1528, Christophe Leet. 1547, René Leet. 1554,
1582 , Mathurin de la Boche-Saint-André, petit-fils de Jeanne Leet.
1634, 1679, Louis delà Boche-Saint- André, cous' au Pari* de Bret. 1701,
Jeanne Gharette. 1 775, de Trevellec. Tiunc de Sesmaisons.
DEYOBAIS (LA), terre et jurid., Fougeray.-- 1450, Jean Chevallier.
1513, Laurent Chevallier. 1631, Clatide DoUier.
DEVBELIËBE (LA), terre, ViUepot. - 1679, Louis dû Galinier.
DIIVGOLLET, aUas lb Goullbt, terre, Sainiê^roix de-MachecouL
— 1447, Tvon de la Marre. 1455, Yvon de Pîaye.
DIXMERIE (LA), terre, U Loronx^Boitereau. — Nunc de Fon-
martin.
DODIÉBES (LES) , autrefois les DooÀUDiàans , terre, Couéron.
— 1679 , Bené Gharette , S' delà Bretonnière. 1722, Jean-Baptisto
Poulain.
DOHENESCHE, cUtellenie , H. J., Sion. — 1248, Auffroy de Sion.
1609, leau d'Acigné, baron de la Boche-Jagu. 1679 , Henri de la Cha-
I
r
— 519 —
pelle^ S« de la Boehe-Giffard. Membre de marqinut de Foii^eray. f 775,
de La vaux.
DOMBIIEGHËRE (LA^^urid.» Saint-Vincent-des' Landes. -- t475,
Gnjon h Vache.
DOIfGES, ancienne yicomté, Donges. — 1030, Rodoald deDonges.
1070, Fréoul de Bonges. 1099 , Geoffroy de Donges. 1125, Savary de
Bonges. 1164^RoaId de Bonges. 1219, Bouaud de Bonges. 1225, Gons-
tcocede PonichlUav, femme d'Henré de Blain. 1239, Gnillamne de
Roehefort. 1247, Théband de Rochefort. 1275, Gmllamne de Roehefbrt.
1307, Thébaud de Rochelort. 1338, Guillaiime de Rochefort. 1374,
Jeanne de Rochefort, femme de Jean , sire de Rieux. ISOO^ Yendae par
Jean-Gnstave de Rieax, marquis d'Âssérac, k René de Lopriac. 1724 ,
Gui-Marie de Lopriac. 1779, Félicité de Lopriac, femme de Louis-
Joseph de Kerhoënt.
BOUGERÂIE (LA), terre. Saint- Aignan. — 1746, Jean Bazile,
négociant. 1774, Jean Hameau.
BOVET-GARKIER (LE), terre, Nantes. — 1590, vendue par Guil-
laume le Maîstre. 1056, Pierre Belon. 1741, Jean-Baptiste YaBeton , maî-
tre des comptes. Nttnc Guérin-Boudet.
BOUET-ROtAUB (,LE) , terre et jurid. , ie Lôroux-Boitereau ,
Saint-JuUen-'de'ConeeUes. — 1417, 1434, Jacques Chasteigner. 1447,
Hnbelin Chasteigner. 1469, 1499, Jacques Chasteigner. 1523 , Jean de
la Lande , dit de Machecool. 1349, Louis de Châteautro. 1578, Louis de
la Fontaine. 1604, Marguerite de la Fontaine, femme de Bamien du
Bois. 1680, Arthur de la Grée, S' de Briacé.
BOULCERIE (LA) , terre , Bourg-des-Voutiers. — 1460 , Martin
des Bretesches, chev.
BOULON, paroisse. — 1105, HarscoëtdeRays, autrement Harscoët
de Saint-Pierre. 1243 , donnée par Raoul de Rezé k Guillaume de
Retz.
BOUSS AY (LE), terre, Orvauit.
BOUTÉE (LA), terre, Varades. — 1443, de Rieuï.
— 520 —
DREIIEUG (LE), terre et seig., Fëgréac. — 1440, Jean du Dreneac.
1513, Jean le Long, 1840, le Long. Nunc du Dreenay.
DRENEUG (LE), terre, Hëric. — 1679, Pierre de Ghambellé, S' des
Ouachea. Nunc le Grand de la Liraye.
DRESEOG (LE) , terre et jurid. , Guérande. — 1400 , Gaillamne
du Dreaeac. 1430 , Jean da Dreaeuc. 1468 , Jamet du Dreaeuc. 1604 ,
1633, Roland Martineau. 1679 , Jean Martineau. Nunc Mailliird,
BRIEUX (LES) , alias l'Esdmbux , terre et jurid. , ConquereuiL
-~ 1450 , Guilemette des Drieux , femme de Guillaume de Bruc. 1603,
Françoiae de Bruc , Comme de N. H. Pierre Huppel, S' du Val.
DROUETIËRE (LA), terre , Mauves. — Nunc de Montaorbier.
DROUILLâY (LE), terre, Saint-Mars-de-Couiais. — 1679, Gilles
des Ghampeauz.
DROUILLAY (LE), terre, Vertou. — 1540, Joachim Tissart. 1580,
Christophe Tituault , cens' au parU de Bret. 1607 , Péronnelle Tituault,
femme de René Pincé , S' de Pontpéan. 1618 , vendue par René Pincé k
René de Iforois, S' de Soucinet , secrétaire du RoL 1678, René de No-
rois , S' de la Glaje. 1690 , 1718 , I^icolas Lee. 1746 , Jeanne Fillon.
1774 , Pierre de la Garde. Nunc le Lardic de la Ganrîe.
DURAGERIE (LA) , terre, Sainie-Patanne. — 1447, JeanDura-
cier. 1618, Pierre Ménardeau. 1685 , 1717, Jean Robert, S' du Mou-
lin-Henriet.
DURANDIÉRE (LA) , terre , Chantenay. — 1679 , au S' de la
Durandière. 1746, 1774, Jean Stapleton , comte de Terres. Nunc
Galdemar.
DURAI^DIÊRE (LA) , terre, Port^Saint-Père. — 1429, 1436,
Jean Guérin. 1520 , maître Pierre Blanchet.
EBAUPIN (L*), terre, Vertou. — 1662 ,'vendue par René de la Bo-
dinière k Philippe Gabard. 1774 , GuiHaumo-Pierre Fresneau, tréso-
rier de France. Nunc de Bréa.
EBAUPIPi (L*) , ou Lbsbaupiii, terre, Maxsdon — Anoblie en 1459
en faTeur de Pierre le Bel , secrétaire du Duc et derc de la chambre
des comptes. Nunc Gollombel.
— 5S1 —
BCOCHÉRE (L') , aUas i.'EcoiGiiftM , terre , SainUGiréon. —
Bedan.
EC€RAIS (L') , terre et jorid. , Fay. — 16Ï9 , ElÎBabeth de Mar-
quer, femme d'André Bomsineau. 1730, Jacques Dangvy.
EGURAIS (L') , terre , deréignac. — 1581 , an marquis d' As-
sérac.
ECURAIS (L*) , terre , Pringuiau. — 1603 , René de la Lande.
Nunc Espivent de la YUle-Boi&aet.
ELAUDIÈRE (L*)» terre, ie loroux-^BoUereau.
ENRERIE (V) , terre , Saînte-Pazanne.
EOZILLE , terre , /a ChapeUe-Glotn. — 1447 , au S' de
Penboet.
EPERTIÈRE (L') , terre , Saint^ulien^de-Concelles.
EPUf Aïs (LES) , terre , SainUViaud. — 1 720 , de la Roche-
faton.
EPUIE (L') , terre, Blain. — 1735, Suzanne Pineau. 1747, René
delà Ghoue. 1775, Julien*Lovis de la Ghoue*.
EPINE (L*) , terre , Bouaye, — Renaud de Plouer ; puis , en
1679 , de Biré.
EPINE CL*), terre , Couëron. — 1429 , an S' de l'Epine. 1678 ,
Jean Mainguy. 1746 , Pierre Bertrand, y une Fourcade.
EPINE-GAUDIN (L*) , châtellenie, Saint'Juiien'^dê'^Conceliês.-^
1409, Marguerite de Glisson, femme de Jean de GhfttiUon, dit de Blois,
dit de Bretagne. 1420, confisquée sur Marguerite de Glisson , et
donnée par ie Duc k son frère Richard de Brc^gne. 1470, Gatherine
de Bretagne , femme de Guillaume de Ghâlons, prince d'Orange.
1491 , fendue par Jean deGhAlons à Arthur Lesperrier. 1512, Fran-
çois Lespenrier. 1640 , Bonaventure Lespenrier , femme de François
de la Noue, f 579 , François de la Noue, dit Bras-de-Fer , qui la
▼endit, ▼ers 1598, k Gabriel de Goulaine* Membre du marquisat de
Gouiaine en 1621.
^ 598 -
EPBOIîNIÈIàB (L'), Uire at î«rid. , Bougumais. - 1414 , HAaiio
Chasteigner. 1499, Jacqaes Ghastoigner. 1523, Jean de la Lande,
dit de Machecoul.
EPROI^NIÉRB (L'),|erre, la Rouxière. — i^irni; DapoBt.
EPROmiIÉRE (L'), terre, Sami'DAaiien. -^ 1461 , 1468, Jean
Ghanvin. 1480, Jean Ghauvin, chancelier de Eretagne. 1516, Gaillame
Ghauvin. 1662, ?endae par François Guischardy, S' de Martignë,
cons' au Pari* de Eret. k Glande le Tonrnenlz , S' de Belair , auditeur
des comptes. 1775, le Meneust, 1829, Louis Robert de Grandville.
Nunc k la congrégation du Sacré^4nnr.
ERAUDIËRE (L') , terre , SQtnt^DfmaHen. — 1625 , Françoise
Laurens, femme de Gilles Pantin. 1669, Henri de Ruais. 1679, N. Ra-
plon. Nunc de Sesmaisons.
ERBRAY , paroisse. — 1049, Moïse d'Erbraj. 1149, Pierre
d'Erbray.
ERDURIËRE \Ju\ terre , Couëron.
ERDDROS, terre et jurid., H. J., Donges. — 1776, de Beané.
ERMITAGE (L*), terre, Bemouiiié. — Nunc Garreau.
ESGOUBLAG, chfttellenie, Escoublac, ^ 1070, AuSiroy d*Es-
conblac. 1065, Bernard d'Escoublac. 1476, François de l'Hospital.
1543, Ghristophe de l'Hospital. 1553, Poncet du Dreyeeuc. 1575,
Françoise du Dreyseuc. 1602 , Gédéon le Pennée. 1623 , 16?9 , Gabriel
le Pennée. 1659 , Jacques le Pennée. 1743 , Julie le Pennée , femme de
Charles de Sesmaîsona.
ESNACDIÉRE CL'), terre , Reié. — Franchie en 1477 , en faveur
de Jean Esnand , de Nantes. 1596 , Jeanne le Tezier. 1597 , 1620 , Jean
Guéhenneuc. 1679,19. Mikent, cons' au présidial de Nantes. 1730, de
Comolier. Nunc Démangeât.
ESPIARDIÊRE (L*), terre , Touvots, — 1679, Pierre du Pé. 1715,
Pellard. Nunc de Montigny.
ESPINAT (L*). (Yoyei LsamÂT.)
— 5«3 -
ESQOABE {V)^ terre f Avessac, — Franchie eB 14J}â, en faveur
d'éc0f er Bené EouavU.
ESTII9 (L^, terre f CamoëL — François de Gonescat; puis, en
1681 , Albert Dollin.
ESTUMIÈRE (L*), terre, Saint-Père -en-Reiz.
ETANGS (LES), terre , ia Limouzinière. — Nunc Bâtard.
ETANG-BERNARD (L'), terre et jarid., SainUEtienne^e-Mont-
Luc. — 1405, Jean de Geronlle. 1671, François Gharette, maître des
icooptes.
ETANG-HERYË (L') , terre et jurid. , SainU Donatien. - 1543 ,
Jean Spadino. 1576 , François le Boorg. 1603 , éenyer Gilles le Bourg,
8' du Bois-Marquer.
ETANG-JOUAN (L*), terre, le Clion. — 1396, Robert Brocberenl,
chancelier de Bretagne. 1418, Guilemette Brocberenl, femme de Jean
Hay , S' du Breil-Hay. 1590, Jeanne de la Touche-Limonsinière , fenmie
de François Veoier* 1625 , Marie Venier , fenuoe de Jean de Broc. 1679,
Gabriel Angebaod.
ETANG-PAÏEN (L') , terre , Eréray. - 1428 , Olivier Payen.
EYRISAR (U), ou Lbvrisar , terre et scig., Guenrouet. — 1092 ,
Payen de Lisvrisar. 1430 , Jean du Drescuc. 1468 , donnée par Jamet du
Dreseuc à Guillaume de Garheil. 1619, Marie de Garbeil , femme de
Jérôme du Gambout , membre de la vicomte de Carheil^ en 1658.
FALIGO , terre , Nivillac. — 1451, Jamet du Bezit.
F AD (LE), aiias Tbillac, terre, Besné. — 1575, vendue par le
baron de Pontchàteau k Gbarles Gybouauld, S' de Brignan. 1582, Jeanne
HicbeL 1681 , Glande Blaachet.
FADLX (LE) , terre, Panneeé.
FAUGARET, cbâteUenie, Àssérac. — 1390, Marguerite de la
Rocbe-Bemard , dite de Lohéac , femme de Jean de Ghâteaugiron , dit
de Malcstroity eut en partage la terre seulement^ la seigneurie Ait
gardée par sa sœur aînée Isabean , fenune do Raoul dç Montforl. 1412 ,
— 524 -
Joan de Mtlestroit 1438 , Jeanne de Malestroit , femme de Jean Ra-
guenel , vicomte de la Bellière. 1434 , Marguerite Raguenel , dite de
Malestroit , femme de Jean de la Chapelle , baron de Molac. 1495, Jean
le Fennec , membre du marquisat d'Assérac , en 15T4. 1681, le domaine
k Jeanne Couvrand. Nunc Boumichon.
PAVEBT (LE), terre , Saini-âfesme. - 1461 , Jean Gallery. 1679,
M athurin Bourgogne , S' de la Roche- Baron.
FAVERY (LE) , terre , Figneux.
FAT. (Voyez la Joub-db-Fat.)
F AT AU , terre, Nort. — 1612, Jean de Gornulier. 1680, Jean-Joseph
de Montulé , cons' au Parl< de Paris. Annexée à Longlée.
FATE, terre et seig., Caiycié/bcr , depuis nommé le Boib-d'Atau-
GOUR. —1429, au S' de Paye. 1628, Louis d'Ayaugour. 1713,Erard
d'Avaugour. Réunie à la Seilieraye.
FATE (LA), terre. Rouans. — Nunc Guissart.
FATEL, terre , Nozay. — U27, 1444, de Rieux.
FAZELIËRE (LA), tene^ Saint'Lumtne prés Càsson. — 1513, au
S' de la Senardière.
FÉGUIÏIÉRE (LA), terre, ra//«/. — 1722, Perrine Vian, femme de
Pierre-Claude de Bruc. Nunc Fougnot.
FËGRÉAC, autrement RiBux-BN-FiGBÈAC, terre et seig., Fëgréac,
— 1462, 1470, Jean de Rieux. 1542, Claude de Rieux. 1555, Louise
de Rieux, femme René de Lorraine , marquis d'Elbœuf. 1680 , Henri
de Guénégaud, marquis de Plancy , comte des Bieux, acquéreur du duc
d'Elbœuf.
FEILLEDEL , terre, sous la baronnie de DervaL — 1603 , Jean
Guéhenneuc, S' de Juzet*
FENNETIËRE (LA), terre, ie Loroux^Boitereau.
FERCÉ , ancienne vicomte, juveigneurie de la baronnie de Vitré ,
sous Harcillé- Robert, comprenant les trois paroisses de Fercë^ Noyai-
svr^Bntc et Vitlepoi, — 1202, Robert de Forcé. 1210, André de
Vitré. 1294, au sire de Sion. 1575, Louise de Maure, femme de Gaspard
de Rochechouart. 1650, vendue par la comtesse de Maure et de Morte-
mart à Samuel d'Appelvoisin. 1679, Marie d'Appelvoisin , femme de
GhMdQ^harl^-de Goyon^ 'baron de Mafeé. 1777, demoiselle Masstrd de
Jt Baimbkudière^ femme de K: du Boiapéan , cons' an Papl< de Bret.
FEB31IÈRE (LA), terre^ le'GetHer. — 143e, Jean du Cellier.
' F£BRIÈIIe1:LA), terre et jund., H. J., Efbray\ Moisdon. ^ 1427,
1478, Jean delà Ferhëre. 1680, demoiaelle Belot, femme de Jean Peur*
oiier. S/ de Tharon. 1 775, de Yirel. I^unc du Piii.
F£BR{£R£ (LA),, terre, 7lauf^'Coulatner — Xklîi^ Isabeau de
Beleczacj veuve de Jean.de S«MQt-Aignan. 1640, Ànuo le Petit. 1673, Bar-
thelemy de Gadarau.
FERBONNIÈBE (LA) ,. terrer , laHaye-FouQssiére. — Nunc de
Baudry.
FERBOMIËBE (LA), terre, Faliet. — 1430, Sevèstre de la Fon-
taine. ; . * * ' .
FEBTËXLA), terre, Valiet. — 143^, Pierre de Saint-Martin. Gcne-^
viève de MÔDtalembert, femme de Benéde Montbaurcher;'pnis, en 1670,
Jean Mono, S' du Treste. Nunc de VIsle.
FETELLIÉRE (LA), terre, hèmoutiié. — Nunç de Goyon.
• * ■
FEVEBfiHIËRE (LA), terre , i7oc/^^. «-- 1680, Simon Mau4et, S'de
la Tremblais.
FIGMETRIE (LA), terre, r^îmcT^j^ '. . .
FIEF^OCRT (LE), terrç, Bougé. -^ 1560^ Jean Bonnier. '
• • * ^ ■• • •
ab sire de BeC^L. Membre <j(e la^cbltellenie de Bourgneuf-en-Betz.
FIEF-BQSTI (^LB), terre , Sauiroû. — 1565 , 1577, Micbcl Loriot,
maire de {tantes. 1639, laabeHe Loriot, femme de *Mftrt)n del*l8le. 1834,
Ga(baud' du Port. - • .
FILTIÉRE' (LA)*, terre, Ctrrquffôu. — l6Yo , Louis d'Avaugour,
Béunie à la Seilleraye. *
* • .
PLE€RIA1S (LA) ,' terre ,. Guémené-Penfaô. — Ï603 , Wathurin
Simon. » . . , . • •• . .
FLËGBIAIS\LA), terre et jnrid., Treffleuc. ~ 1472, Pierre do Vay.
1542, Iban do«Yay> i<î03, Claude de Vay, S' de la-Boebefordière/ 1680,.
Samuel .de Vay . 1 7 14, Lovis-SéTère de Vay. ffùnc de ' B«uteiller .
35
— 526 —
FOIX-DES-BOIS (LE), terre, Dervai. — Nune Aé \k HÎiye-
■
FOWTAIWË (LA), terre, les Touchés. (^ Voyez la PRcrAumltiiiï.)
FONTAIRB (LA BA88B), terr«, éa Rouxière.
FONTAimSS (LES GRAINDES), terre, Saini'VhUberl-de-Grand-
Lieu. — Jeanne Viau ; puis, en 1679, Yves îles Ghampaneofs.
FONTAINES (LES PETITES) , terre, Saint^Philbert-âè- Grand-
Lieu. — Michelle Aabroa \ puis, en 1679, }ean Vinais.
FONTAINE-BRETTE (LA), terre, Fresnay. - 1681, Henri de
Bastelard. 1715, Loois de la Roche- Saint-André, Membre de la cMteU
lenie de la Salle.
FONTENIL (LE) , terre, Chanienay. — 1543 , Arthur Avignon.
1555, Victor Avignon. 1679, Nicolas Paulus. 1722, 1746, Lau-
rent Giraudeau , négociant. 1774 , Pierre Guyard, négociant. J^unc
Bongonin.
FORGIN (LE), terre, Saint-Coiombin. — Nunc Tardiyeau.
FOREST (LA), terre, ie Cellier.
FOREST (LA), terre, Saint-Mats -^de-Coutais. — 1549, aban-
donnée par Tamiral d'Annebaud \ Jean Foucher , pour partie de ses
droits k la baronnie do Retz. Louis Hervonet \ puis , en 1679 , Jean
Bidé.
FOREST (LA HAUTE) , terre , Carquèfou. — Franchie en 1436 ,
en faveur de Pierre Gordon et de Denise Mahéas , sa femme. 1679 , N.
Mouillard.
FOREST (LA HAUTE), terre, Sautron. - 1472, Thomas le
Pécheur. 1479, Guillaume Prion. 1549, Guillaume du Bois. 1639,
Charles Brochard , S' de la Souchais. 4750, Boux de Saint^Nars, 1790,
de Monti.
FORESTERIE (LA)\ terre , AT^rtc. - 1600^ Marguerite deJa.Laii4e.
1609 , Louis delà Touche-Limousiuière. 1660, Renée de la Toucbe-
Limousinière , femme de René de Bruc. 1688 , François de Besné , S'
de la Haye.
FORESTERIE (LA), terre , Touvois. ^ 1660, HoBri de la Chi^iolle
de la Roche-Gifliird. Nmnc Vrigoavd.
— 527 ~
F016S(LA), I6rre, Sainl^Viattd. -^ 14M , Philippot Lorier.
FORGERIE (LA) , terre , Cordemais. — Nunc Sarreboarse
d'Andevilie.
FORGES (LES), iene ^ Coué^ron. - 1679, N.JaniiiD.
FORT (LE), terre , Saint-^Herôion.
FORTESGVYËRE (LA) , terre , Àvverné. — 1440 , Alaio
RembaQd.
FOSSE (LA), jurid., Nantes, — Hervé le Felle \ puis , en 1265 ,
Nabille le Felle , femme d'Hémery d'Avoir. 1280 , acquise par Févêque
de Nantes.
FOSSÉS (LES), terre , Treilit'ères. — 1428 , au S' de TreîMières.
FOU AÏS (LA), jurid., Lusanger, — 1693, Jeao de Cospëan.
FOCâIS (LA), terre , MissiUac. — 1428, au S' de la Fouais. 1681,
(!laode de Lesqoeo , S' du Pleasis-Gasso.
FOUAIS (LA), imt^Moisdon, — 1560, François du Gahil. 1680,
Anne Hanel , S' de la BolheKère.
FOUAIS (LA), terre et jurid., Sion, — ikkk \ Guillaume du
Tay. 1679, Jean de Gastellan. 1775, Gascber des Burons. Nunc de
Goniac.
FOUBERTIÈBE (LA), terre, /a Haie^Fouassière, — 1530,
1543, Matburia Pelletier. 1680, écuyer Pierre Guiton. 1775, du
Treseay.
FOUGAUDRIE (L A) , terre , /« Petierin. — «655, Pierre BUschet.
1682 , Jean Blancbet.
F0UESI9ARD, terre, Châteauthébaud. — 1698, Micbel du Pas.
FOUGERAY , chàtellenie , Fougeray, — 1202 , Brient le Bœuf,
sire de Nozay. 1235, ISicoUe le Bœuf, femme de Geoffroy deRieuz.
1281 , Guillaume de Rieux. 1440 , Marie de Rieux , femme do Louis
d'Amboise , vicomte de Thouars. 1466, Françoise d'Amboise, ducbesse
de Bret. 1470, Marguerite d*Ambotse, dite de Thouars, femme de
Louis de la Trémoîlle. 1474 , donnée k Jean de Ghàteaugiron , dit de
Malestroit , dit de Berval, en échange de la terre de Cinq-Mars-la-Pile,
enTouraine. 1482 , Gillette de GMiteaugiron , dite de Malestroit, dite
de Derval , femme do Jeao Raguenel , dit de Malestroit. Françoise
— 52« —
Ra^enel , dite de Halestroit , femme de* Jean de Rieux « maréchal de
Bretagne. 1490 , Françoise de Bieux , femme de François de Bfontfort,
dit de Laval, S^ de Ghàteau-Briant. 1540, Jean de Mimtfort, dit de
Laval. 1582, Louis de la Chapelle, S' de la Roche-Giffard. 1644,
érigée en marquisat , en faveur d'Henri de la Chapelle. 1747, Jean-
Sébastien de Rerhoent-Rergournadech. 1 749 , Charles-Jean Locquét de
Grandville , secrétaire dn Roi.
FOUGERâIS (LES), ien^^Sairit'Jean'de-Béré. — 1453, 1478,
Guillaume Caris. Jean Ronger. Pierre Botherel. 1616, François
Bechennoc. 1697, François Bechennec.
FOUILLERIE (LA), terre, Saini-Herôion. — 1446, Gillet
C aille teau.
FOUQCETIÈRE (LA), 4erre , Maumusson. .-* 1426, 1448^ de
Rieux.
FOl)RCHB*£]!iI-COUL , terre, Rougé. — 1430, 1440, Charles de
Chamballan. 1478 , Silvestre le Sénéchal.
»
FOOSSES (LES) , terre , Fougeray. — 1513 , François des
Fousses.
FRAICHE (LE), terre , A^oxay. -- 1530, 1593, Jean du Fraiche,
S' de Thoulan. 1680, Pierre Simon , S^ des Ghalles.
FRANGHETIÉRE (LA), iwre, Erùrag. — 1428, Guillaume Moreau.
1541 , Louis Bourdon. 1560, Jean Guibourg.
FRËGEDL, terre, Hougé. — 1430, Charles de Chamballan. ri78,
Silvestre le Sénéchal.
«
FRÉflfOIRE (LA), terre, fertou. — 1540, Jean du Coing. 1561 ,
Isabeau du Coing , femme de Hardy Pantin. 1601, Louis Pantin. 1659,
Samuel Pantin. 1774, ^iicolas Charet , secrétaire du Roi en la grande
chancellerie.
PREMOr<NlËRE (LA), terre, HauteGoutaine.
FRESNAIS (LA') , terre , * Plessé.
FBESI9AIS (LA) , terre et jurid. , M. J. , SainUDolay. ^ 1427 ,
Guillaume BureU 1447 , Geoffroy Burel. 1681 , au S' de Rollieuc.
1775, Begasson delà Lardais,
— 529 —
FBESAAY, chàtelleùie, Flessê". - 1336, Gnillanmo de Blain , dit
de Fresnay. t250, Ânastase de Blain, dite du PoDt , femme d'Herrë
de YoWire. 1404, 1417 , Maurice do VoWire. 1428, Nicolas de 'Vol-
vire, eo* faveur duquel -elle fut érigée eu baronnie en 1440. 144& ,
Joacbim de Volvire. 1459 , 1468 , Mario de BellevUle. 1487 , Jean do
Bohan. Membre du marquisat de Blain eu 1660. 1802 , de Janzé, 1804,
de Martel. Nunc de la Rocbefoucauld.
FRESNÉ (LE) , terre, la Chapellc-Launay, — 1429, Guyomart
du Pont.
FRETTE (LA) , terre , Saint-Herblon. — 1513, de Chef igné.
FRELSIÉRE (LA) , terre , Vtgneux. — Nunc Sottin de la Gé-
raudiëre.
FRIGUEL , terre et jurid. , Ouémmé-Penfao. — 1603 , Jean de
Marbré. 1659, René Rouaud. 1680, François de Poulpîquet. 1701 ,
Christophe de Bruc. Nunc Passot.
FROMEfiTEAU , jurid , Bezë. — 1455, au S' do Fromenteau. 1638,
Pierre .Brossard. 1749 , de Monti.
FROMEIHTEAl} , terre et seig. , P^allel. — 1430 , Euuuetle Roux.
1465, 1487, Guillaume le Roux, chev^ 1497, 1527, Roland do la
Boucherie. 1539, 1575, René de la Boucherie. 1600, Jean de la
Touche. 1604 , Charles de la Touche. 1617, auSi" des Planches. 1654,
vendue par Gabriel du Puy-du-Fou k Jacques Barrin , qui la réunit
à la Boucherie et à la Pinardière, Membre du marquisat de la
Galissonnière en 1658. Démembrée de la Galissonnière en 1760 , et
érigée en marquisat de Fromenteau , en faveur do Marc-Achille
Barrin. Nunc de Montbel. (Voyez lb Pallet.)
FROSSAY , seig. , Frossay. — Au XIV" siècle , la paroisse do
Frossay renfermait six seigneuries , qui appartenaient k quatre diffé-
rents seigneurs et qui paraissent être des démembrements de l'ancienne
seigneurie de Frossay* C'étaient : i^ le Bois^ Rouaud et lUachecoul -^
2" la Ounaudais et Saffré \ 3<* le Plessis-Grimaud , en Frossay
et LsiDgle , en Saint-Père et en Sainte-Opportune en Retz , ^qn'on
nommait aussi le Plessis-Grimaud ; • 4<' la Ville- Bessac en Basse-
Voirie , qui relevait du Bois-Rouaud et de Saffré.
L'ancienne seigneurie de Frossay , dant le château seigneurial se
nommait le Micron , appartenait , en 1040, k Fredur du Migron. 1060,
— 530 —
DroaloD , fik de Fredur , qui fonda le prienré de Frossay vers 1190.
GaiMcetin « fils de Droalon. 1083 , Friol da MifO'on. 1087 , Payea de
Frossay. 1110 , Frew du Migron ou de Frossay , fila de Begaud.
1172 , Thomas de Frossay. Si l'on s'en rapporte k la similitude des
noms , aussi bien qu'à la position des lieux , il semble que ces premiers
seigneurs de Frossay et du Migron étaient de la même race que les
anciens vicomtes de Donges , on du moins d'origine Danoise
comme eux.
Dès l'an 1200 , Guillaume de Sion parait être en possession de la
meilleure partie , sinon de la totalité de la seigneurie de Frossay ; en
1295, elle appartenait k Geoffroy do Sion. En 1360 , l'héritière de Siou
en portait une partie dans la maison de SafTré; enfin, vers 1420, Jeanne,
héritière de SalTré , l'apporta k Jean Tournemine , sire de la Hunau-
daye. En 1682 , Regnaud d'Espinose ayant ajouté aux maisons nobles
de la Cruaudais et de la Bousseiière les six juridictions que renfer-
mait la paroisse de Frossay , il reprit le titre de seigneur de Frossay,
qui fut porté, en 1736, par Jean-Baptiste-Joseph d'Espinose ; eu
1747, par Charles-Paul- Augustin d'Espinose^ puis, en 1766, par Jean
Priou, S' de Saint-Gilles, secrétaire du Roi, et, en 1 780, par M. Gesliu,
acquéreurs successifs de la Bousseiière et de ses dépendances. Ces terres
avaient été érigées eu marquisat de Frossay^ en 1764, en faveur de M.
d'Espinose.
FRDDIËRE (LA) , terre , ta Chevroliière. — 1440 , Jean Roche-
reul. 1542, Jean Rochereul. 1581, René Rochereul. 1679, François
de la Grue. 1775 , Pépin deBelleisle.
FRUITIÈRE (LA), terre. Rouans. — 1679, René François.
FRDZIËRE (LA), terre, Vigneux. -- 1703, Paul Gassard, maître
des comptes.
FUMOIRE (LA) , terre , la Chapelle- Basse^Mer» ^ Nunc de
la Haye.
FDTAL-DE MOLAC , terre, Nivillac. — l'i51.
FUYE (LA) , terre , le loroux-Sottereau, (Voyez la Liottièkr.)
FUYE (LA), terre, Saini-iterblon. — 1446, Guillaume de la
RochepaHière. 1680, René Gotton.
FABLES
Par M' A. CALLAUD.
Grandeur et Décailence de Jupiter»
Avant que du Sauveur, le reflet glorieux ,
Chassât de leurs autels d'allégoriques dieux ,
Le nom de Jupiter régna sur notre race ;
De sa foudre on montrait mainte brûlante trace ,
L arme que dirigeait son regard souverain ,
Contre le malfaiteur ne tonnait pas en vain.
C'est un maître terrible à la voix formidable-;
Seipélé, qui veut voir son amant redoutable ,
Succombé , en sa présence , à Téclat de ses feux.
Les mortels croyaient voir , quand s enflammaient les cieux ,
La face de leur Dieu , plein, de colère , émue ,
Aux lueurs des éclairs qui déchiraient la nue ;
Tout rOlympe tremblait s*il fronçait le sourcil ,
La pauvre humanité se croyait en péril ,
Et suppliait Jupin d'apaiser sa colère^
Aux moindres grondements que faisaient le tonnerre.
Ces temps sont bien changés , et l'imposant aspect
De la nature en feu , nous troove sans respect.
Voyez ! • • • aux jours d'été , quand éclate un orage ,
— 532 ~
Quand £ole , entassant nuag^ &ur luiage ,. ; .
De leur compression faii jaillir les éclairs-
Dont les rubansde feu vont embraser les nirs :
Alors, lombe à torrents jine bncLe /ruisselante ;
* La foudre, en sa fureur , terrible , menaçante, .
JeUe au loia ses éclatis , se mêle au bruit- du veut ,
Et dans de longs écbos va se perdre en mourant ;'
Toute âme alors s'qmcut de frayeur et de crainte ;
L'animal pantelant ne peut fuir cette atteinte ;
Dans le couK intervalle où la foudre s'endort ,
Il règne eil la nature un silence de mort ;
Le fier lion, lui-même , en quelquc.grolte obscure , '
S'enfuit, cache sa peur, et cède à la nature';
.Mais l'homme j l'honîime seul , debout sur «le chaos ^
Calcule sa distance et mesure ses eaux ,
A l'émoi de son cœur il oppose sa tète , * *
Se sert des éléments , se rK de ta tempête.
0
Jadis , un citoyen du sol américain , • * ' .*
Aussi profond savent que grand républicain ,
• Mon coûtent d'ébranler les trônes de la 4erre »
Au vieux maître tlu Giel veut ravir, je tonnerre ,
. Il porte un glaive ardent aux cieux terrifiés ,.
Désarme Jupiter .et J'enchatne,à «es pieds-;
Dans son laboratoire il l'oblige à tlesçendre , - • .
Afin d'étudier et se» feux et sa-'cendre.
■
Franklin le forqe à 8uivr^ un fil^^troit et long ,
t^uis dans une bouteille il le met en prison ,'
Il l'évoque au moyen d'un cristal qu'il îitite ,
D'une toison qu'il frappe ou d'ambre qu'il agile.; '
Le Dieu soujfnis se- montre en feux étincelants ,.
Et jaillit à son ordre en mtendres brillants ;
*•
_ 5S3 —
Ouel échec pourJOpih ! ^oitr safoudre immortelle'! . . .
^ Quand l'homme, la$ eiiOn d'adtnirer Tétincelle ,
. Dit : ces faits sont foi't betfux pour le physicien ;
■Hais , à dire le vrai» ne nous servent à rieu.
Dç ce Dieu* fainéant , prenons la vie oisive ,
. Sachons -utiliser x^ette force passive ;
Tout travaille aujourd'hui., Teau , le vei>t ,- la vapeur ,
L*enfant et le vieillard , le pauvre et le seigneur,'
Ce Dieu , jadis sr fort ,' si puissant et si brave ,
' Doit Irravailler pour nous, puisqu'il est notre esclave.
Et Volta, par du*cuivre ii du zinc accouplé,
Nous livre Jupiter au labeur attelé.
On scfnde en cent façons sk nature divine ,
- Et chsicun des travaux auiiqiiel^ on imagine
De plier aujourd'hui cet ouvrier lisimeux ,
Offre des résultats vraiment miraculeux.
Les Rois le chargent-ris de porter un message? -
Au même instant précis où se dit son langage ,
Jusqu'au delà des,mers on l'entend mot pour mot.
Dans les mains 'd'Ëscolapc , ri guérit aussitôt
Ceux chez qui' la fatigue a vaiAcu la nature;
Pour te doreui* tremblant, il remplace Mercure;
Uif. éclaireur en* fait un rival d'Apollon;
On lui fait copier monnaie et médaillon ;
Il est, poiir le chimiste, uq agent d'analyse ;
La dynamique espèfet'liUend qu'H rivalise
Cet llercule*nouveau , (â^vàpéuraux cent bras.
r^-.Ët moi , je me suis dit^'^ne lenterai-je pas ,
Prenant au feu dù.Ciel ses moindres particules^
D'employer. Jupiter à régler mes pendules?
"Peut-être' elle^ iront, sous .sa divine main,.
Mieux qu'élleff ne' feraient par un travail humain ; *
«. •
— 534 —
Ce problème, pour moi , fut bien long à résoudre :
A prêter , pour si peu , Tessence de la foudre ^
Le vieux récalcitrant résista tant qu'il put ;
Mais j'ai de mes efforts atteint enfin le but :
Des cadrans qu'il conduit, la marche est régulière,
Ils peuvent desservir toute une ville entière.
0 Mortels! dont le cœur porte en secret, le deuil
De quelque dignité qui flattait son orgueil ;
Vous , soldat citoyen, qui fûtes capitaine ,
Qui reprenez, chagrin, Tépaulettç de laine;
Vous , nobles d'autrefois , hauts qt puissants seigneurs ,
Qui recourez, pour vivre , à de rudes labeurs;
Vous, consul sans palais; voua, tribun sans tribune;
Vous, ministre déchu; vous, prince sans fortune.
Contemplez, quand le sort vous force à déroger.
Le maître de l'Olympe à l'état d'horloger.
Le Chêne et le Bo»eaa.
Un chêne grand et fort, brisé par* la tempête,
Gémissait sans courJ[>er sa tête, '
Et disait au roi des autans :
— Je vois tous mes rameaux mutilés par les vents ;
Que vous ai-je donc fait, pour qu'ainsi Ton me traite ?
— Tu dresses devant moi
Ton front toujours supprbe :
Sois humble, abaisse-toi ,
Fais comme ce brin d'herbe
Incliqé sous ma loi.
— De ce roseau f je n'ai pas la souplesse.
— 535 —
Je puis tomber , je puis mourir,
Je succomberai sans faiblesse ,
Mais je ne pourrais pas fléchir.
Un commandant, un jour, et de sang et de larmes,
Voyait tous ses soldats
Sous un feu meurtrier dévoués au trépas,
Et , sommé de rendre les armes.
Disait : — La garde meurt , elle ne se rend pas.
L'Allametie.
Une allumette, un soir,^ flambante et toute fière,
A la lampe disait : — r Comme l'homme est ingrat !
Moi, la source de la lumière.
Il me jette et ses soins conservent votre éclat.
— Cette conduite est raisonnable ,
Lui, répondit la lampe , il suffit d y songer :
C'est que mon éclat est durable,
Le vôtre n'est que passager.
DISCOURS
PIORONGB Blf LA
Ém mimm de u mM kMwm
LB ^9 r^OVBMBRB 1857,
Par m. l'abbé FOURNIER , phésidbi^t.
Accoutumé aux émotions des foules et de la parole , je me
sens plus ému qu'à l'ordinaire en présence de cette Société
savante , au nom de laquelle j'ai l'honneur de parler , devant
ces hommes si haut placés qui m'entourent, et en face de cette
réunion d'élite dont je serais heureux de remplir l'attente.
Depuis longtemps ces discours ont pris une expressioii sé-
rieuse. Tour à tour d'éminents esprits ont saisi cette grailde
circonstance pour épancher en éloquentes paroles leurs pensées
nobles et élevées , pour proclamer de grandes vérités , exposer
de généreuses théories. Et ces discours ont été goûtés et ap-
plaudis plus encore pour leur valeur intime que pour la beauté
de la forme.
La voie donc m'est tracée , je n'ai qu'à la suivre. Bien plus :
par le privilège de ma position , dans le poste d'boimeur où
— 537 —
vous m'avez élevé , je n'ai pas à faire un choix. L'ordre d'idées
que je puis exposer, le sujet même que je dois traiter , tout cela
est prévu à Tavance. Vous n'attendez de moi qu'une parole em-
preinte du sentiment religieux , et vous vous dites avec raison
que ce doit être là le fond de mon discours. Oui « sans doute,
Messieurs , car je viens dire plus encore , je viens établir que
le sentiment religieux est le principe inspirateur des œuvres de
Tînlelligence humaine , et que rien n'égale la puissance de son
influence sur l'esprit humain. Immense sujet dont je ne puis
qu'indiquer les sommets et qui honore également l'homme et
la religion ; grande vérité en faveur de laquelle le monde entier
porte témoignage.
Que le sentiment religieux donne à l'esprit humain, dans toutes
ses conceptions, sa puissance et son élévation; qu'il complète et
perfectionne ses œuvres; que, seul enfin, il leur imprime un
cachet d'immortalité , c'est une vérité d'une saisissante évidence,
mais qu'il est bon néanmoins de mettre en lumière.
Dans toutes les sphères de son activité, l'homme, pour at-
teindre un noble but , pour constituer la science et faire une
grande chose, doit tendre et s'élever jusqu'à Dieu; car, dans
Tordre des idées comme dans les œuvres qui le» traduisent ,
tout s'enchaîne. Vérité première et première cause , de lui
tout procède, à lui tout se rapporte. Il n'y a rien dans le
monde intelligible et réel qui ne se rattache à cette idée-mère.
Rien au*dessu$, rien au-delà. Si vous ne vous élevez jusqu'à
elle, il manquera quelque chose à vos recherches, à votre science,
à vos œuvres. Elles pécheront par la base et le couronne*
ment. Elles pouvaient être parfeites; privées de ce magnifique
complément , elles ne le sont pas, elle se matérialisent et
s'abaissent. Négligeant cette vérité première, l'esprit perd son
idéal,' il s'éloigne de la perfection , que le principe religieux lui
rappelle sans cesse. Dépourvu d'élan , il n'est pas sollicité par
— 538 —
ce levier d'incalculable puissance, qui l'eut soulevé à des hauteurs
indéfinies.
Haia est-il sous l'empire de convictions (brtes et ardentes?
l'ensemble des vérités religieuses est^il harmonisé et affermi dans
sa pensée? rattache-t-il toute science , tout développement io^
tellectuèl à cette cause parfaite et suprême ? il n'y a pas de
bornes à ses progrès. Dans ses théories il poursuivra sa route
jusqu'à cette idée au-delà de laquelle il n'y a rien , parce qu'elle
est fondamentale et première. Sondaui ses profondeurs , il en
fera jaillir le vrai , le bien , le beau qui y sont renfermés. La
science ne s'égarera pas , l'art s'épurera et tendra à la perfec-
tion , et les chefs-d'œuvre satisferont à peine ces intelligeooes
éprises du beau absolu.
Guidé par un fil divin dans le labyrinthe de la nature, il ne
se perdra pas dans les routes du vide , consumant en vains
efforts les forces les plus fécondes. Dans cette multiplicité in-
nombrable de merveilles que renferment les cieux et la terre ,
il ne s arrêtera pas à l'apparence des phénomènes : les lois se-
condaires ne lui suffiront pas , il tendra à la généralisation des
causes: dans sa soif de savoir, son esprit montera, montera
toujours , jusqu'à ce qu'il trouve et touche pour ainsi dire cette
main divine qui tient le premier anneau des êtres. Tout dans ce
resplendissant miroir, de la création fera briller à ses yeux les
perfections et la beauté de Celui qui fit , conserve et modère
toute chose, dpnt Taction se révèle dans Tinfintment petit comme
dans Tinfiniment grand : et la nature , non plus muette et insen-
sible, mais expressive et vivante, deviendra pour lui, dans une
étude sérieuse et progressive , une science pleine de charme ,
d'intérêt et de grandeur ; et lorsque le sentiment religieux ,
dans toute sa force , agitera son coeur , ce sera l'enthousiasme du
beau , la divine ardeur du bien , ce sera au plus haut degré le
Mens a^ior qui enfante les merveilles et crée les cheb-d'œuvre.
— 539 ~
Sôît qu'interrogeant le passé , fouillant les vieilles annales , il
entreprenne de dire les destinées des peuples et les grandes
leçons que nous donne l'histoire ; soit que , scrutant les mer-
veilles de la nature , ses beautés ravissantes et ses forces intimes,
ses harmonies apparentes et ses trésors cachés, il révèle les
mille secrets de la Sagesse éternelle ; soit que , concentrant sur
l'homme la force de sa pensée et ses recherches , il étudie à fond
ce chef-d'œuvre , cet abrégé des mondes , pour donner à l'âme
ou au corps , ou à tous deux à la fois , la science et la santé ; ou
qu'enfin , appelé au grave ministère de la parole , il ait la mis-
sion d'émouvoir les Ames en éclairant les esprits : dans tout ce
travail , dans toutes ces conceptions, la pensée religieuse
rayonne dans son intelligence ; elle le guide , elle Téciaire ,
elle le soutient dans ses nobles élans. Auteur de la nature ,
agent mystérieux et nécessaire dans ce laboratoire du monde ,
perfection infinie réfléchie dans l'âme humaine, type souverain
du vrai et du beau , Dibu , sur tous ces horizons de la pensée ,
comme le soleil dans l'espace, darde les rayons de sa lumière qui
les éclaire.
Et ne croyez pas , Messieurs , que ces pensées religieuses ar-
rêtent jamais le libre essoi* de l'intelligence , le vol audacieux du
génie. Tout au plus en préviendraient-elles les égarements et
les chutes. Mais dans les régions les plus hautes , dans les
sciences les plus sublimes ou les conceptions les plus hardies ,
elles le soutiendront , elles Iq. maintiendront , comme l'aigle
ses petits , au* foyer de la lumière , en face du soleil de l'inteili*
gence. Ainsi l'aigle de Meaux supportait-il l'éclat et la fulgurante
splendeur des vérités les plus élevées ; ainsi le pieux Copernic
découvrait-il le système des mondes , le religieux Kepler en
mesurait-il les lois ; et Galilée , qui ne l'était pas moins , croyez-
le , Messieurs , cet ami d'Urbain Vlli et de Tarchevôque de Pise,
achevait-il la démonstration de ce système ; et , génie étonnant,
— 540 —
se signalait par la découverte du pendule, du thermomètre et
du télescope. . •
Mats, dirait-on , cette intelligence' de Tliomme n'est-elle pas
libre , et si ce beau privilég'c ne peut lui être contesté, nVt-
elle pas le droit de parcourir à aôn gré et -en tout sens spn Ro-
maine, et, souveraine absolue, de rejeter comme une entraxe
l'empire de toute idée , de toute vérité imposée ? •
Libre ! et qui voudrait nier cette prérogative , don sublime
qui fait sa grandeur ? Hais libre pour le vaii comme pour le
BIEN. •
F^ liberté morale ne donne pas, que je sache , lé droit de
mal faire ; elle n'affranchit pas des règles du devoir. Ainsi
la liberté intellectuelle n'est pas et ne peut pas être le droit
de l'erreur, et ne saurait afiranchir d^s règles inviolables
de la vérité.
Dans Tordre moroil, sapez dans là conscience humaine les no*
tions saintes sur lesquelles elle repose , et vous aurez liouleveijsé
lo mon^e. " ' , . • , .
Détruisez dan^ les esprits les vérités premières ,.et yous boule-
verserez le monde des 'idées , r:empire de l'ordre ; et , dans
l'homme , dans la pensée qui est. sa vie, tout flottera au ha-
sard : sa raison détruite dans sa base, n'offrira plus qu'un amas
de ruines. • • .
L'esprit humain esl'une'ibrce, une activité d'une pui^nce
extrême , c'est vrai. Mais ce n'esj pas pouc errer à l'aventure et
voguer sans règle et sans but certain, sur un Océaif sans rivages.
Hardi navigateur , il tloit se frayée des routes ignorées^ nouveau
Colomb, il doit marcher à la'conqiiète des mondes ,'et comme
Vasco de Gama doubler le cap des Tempêtes. Ma\^ quelque
puissants qu'rls soient , sous peiné d'un inévitable naufrage , à
ces héros, à ces génies, il- ftut la boussolél; il leur fiiut aux
cienx des étoiles , des points *de repère. Ils n'ont de.gîandeur et
^ 54t —
de sécurité , ils n'arriveront au fortuné rivage qu*en interrogeant
ces guides célestes.
C'est que la Religion , c'est l'ensemble des vérités primor-
diales et essentielles sur lesquelles repose l'esprit humain. Cher-
chez , en dehors d'elle , à élever un système — on Ta souvent
tenté — et vous n'aurez qu'une construction fondée sur le sable
et qui croulera bientôt afTaissée sur elle-même.
La Religion , c'est le vrai divin : toute tentative contre elle ,
qu'elle porte le nom fastueux de philosophie ou de science , n'est
qu'un effort impie et follement téméraire , l'effort des géants
écrasés sous les ruines. Plus d'une fois, dans ces derniers temps,
un esprit mauvais conçut ce méchant espoir , et demanda aux
langues , aux annales antiques et aux monuments , à l'érudition
et aux profondeurs de la pensée des témoignages contre sa
vérité. Souvent il se complut dans ses tentatives, et quelquefois
il crut triompher. Coupable illusion ! il n'a fallu qu'un peu de
temps , des éludes plus approfondies , quelque révélation inat-
tendue de l'histoire , de la géologie , de l'érudition ou de la
science pour prouver, — et la preuve ne se faisait pas attendre
— que l'esprit humain était le jouet de ses déceptions et de
Terreur.
Quelque fort, quelque pénétrant qu'il soit, dans l'ordre de la
science , de la philosophie ou de la morale , comme dans les
mathématiques elles-mêmes , il faut à l'esprit humain des prin-
cipes , des vérités premières d où tout procède. Qu.'il s'en affran--
cbisse, il s'égare ; sa force n'est qu'une dangereuse puissance ,
son génie un astre redoutable que sollicitent et entraînent d'abtme
en abîme mille attractions funestes : o Trop souvent semblable ,
dit Balmès , à cette flamme vive et inquiète qui parcourt au ha-
sard rimmensité des cieux , trace mille figures étranges, sème
mille étincelles , enchante un moment par son éclat et ses
36
— S4« -
caprices , et diq^aratl sans Itbsef un sed reflet poUt écliriréi^
les ténèbres. »
Si des science» dont nous .avons plus partieulièrenient parlé,
notre pensée se reporte sur .les lettres et les arts , queUe force
dans le sentiment religieux ! quelle décisive influence ! et com-
bien la religion par excellence , le Christianisme , n*a-t-il pas ,
sous ce rapport, bien mérité de l'esprit humain et du monde ?.
d Attachés aux pas de la Iteligion chrétienne , dit Chateau-
briand dans son beau langage , les arts l^ reconnurent pour fèur
mère , aussitôt qu'elle parut au tnonde. lis Itii prêtèrent leurs
charmes terrestres^ elle leur donna sa divinité. La musique nota
ses chants , la peiftture la représenta dans ses doliloureux triom-
phes, la sculpture se plut à rêver avec elle sur les (ombeau'x , et
l'architecture lui bârtit des temples sublimes et mystérieux comme
sa pensée. »
C'est, en effet, en face des autels que les chefs-d^œuvrè de
la scu^)ture et des arts ont été rêvés. C'est soqs l'inspiration
religieuse que Michel- Ange souleva dans les airs sa doupole
grandiose , sculpta son itfot^^ et peignit son Jfugetnént dernier ;
que Raphaël , ce génie de la peinture , fit ses toiles délicieuses,
sa Transfiguration » ses Saintes Familles , ses Lbqes du Faa-
can j sa Dispute du Saint Sacrement. C'était à genoux et comme
dans l'extase que Fra Angelico tradoisaK A Fiesiolei» ses visions
célestes. Et lorsqu'on a nommé ces grands maîtres , et avec eux
Titien , Paul Veronôse , le Dominiquin , Léonard de Vinci ,
Rubçns , Vaa-Dick et tant d'autres , 7- on a nommé jr.eux dont
la gloire et le génie ont enrichi les temples et décoré les monu-
DMnts de ta religion* Inspirés par elle , ils payaient en cbefe-
d'œùvre la dçtte de la reconnaissance.
Et la poésie , cet art sopérieur , où prendra-t^elle ses inspi-
rations ? Qui lui donnera cette voix puissante , ees magiques ac-
cents , ee langage céleste qui lui. assigne une si belle%mittioA
^ 543 -^
pttèttti lé» peuples? Sém-ce lor^u'etle empruntera la v6ix des
vrteè partiotii , t6^8qfi*elle chantera le vit^ et Forgie , lorsqu'elle se
fera l'écho de l'impiélé et du vice? Non, Messfétrs , fflU-eile ha-
bite , eût-elle un luth hàrnfeftiewL sur lequel vibrent enfcore des
tméëi longtemps sf?mées , èetlo poésie n'aura Qu'une faible et
douteuse renommée. L*oreille des peuples y cherchera toujours
008 tons graves et purs , ces tons sévères él religieux qui agitent
l'âme et (bnt dire à une nAfîoti , «piând tM homme traduit en
linga^ inspiré les sentiments et les pensées qui fdnt sa vie :
Voilà mon poète.
Je me rappellerai toujours ce que disait devant moi un honime
épris des arts et du Beau. Là poésie, c'est le cdté divin des choses.
Telle était sa défînition. Comment donc serait-il poète celui
qui lé méconnaît ou le néglige.
Ainsi l'avaient compris tous ces poètes de génie , restés im-
mortels dans la mémoire des peuples, ir Celui qui connaît « dit
Milton , la vraie. nature de la poésie , découvre bientôt quelles
méprisables créatures sont les rimeurs vulgaires , et quel reli-
gieux , quel magnifique usage on peut faire de la poésie dans
les choses divines et humaines. Elle e$t un don inspiré de Dieu«
riirement accordé , et cependant accordé à quelques-uns dans
chaque nation ; pouvoir placé à côté du sacerdoce , pour planter
et nourrir en un grand peuple les semences de la vertu et de
rbonnèteté publiqi^e , pour apaiser les troubles de Tàme et
remettre l'équilibre dans les émotions, pour célébrer et chanter
en hautes et glorieuses hymnes , le trône et le cortège de la
toute-puissance de Dieu , pour chanter les victorieuses agonies,
les actions et les triomphes des justes et pieuses natures qui
combattent vaillamment pour le Christ» »
Oà est je gi^hd poète qbi, pour .chaîner, n'ait invoqué Dieu,
ef 41'tftt aemi que ht poésie ^ après looc^ cette étincelle supé-
-r- 544 -^
rieure du génie, cette £Eiculté étrange qui transforme et idéalise
les sentintents et les choses , n'est qu'une inspiration. Homère ,
comme tous les poètes antiques , est religieux. C'est k l'interven-*
lion continuelle de la Divinité , aux croyances « usages et sen-
timents qui la rappellent ^ qu'il doit la grandeur et le charme
de ses tableaux.
A quelle source avaient puisé le Dante , le Tasse « KIopstock
et Milton ? De nos plus grands poètes, de nos tragiques les plus
illustres , prenez les œuvres les plus parfaites : Quelle est
la provenance de Polyeucle et &Afhalie ? J'allais y ajouter
Zaïre.
S'il vous reste quelque souvenir des lectures poétiques de vos
jeunes années , votre mémoire vous rappellera , j'en suis sûr ,
quelques vers si beaux et si purs de ces Méditations ou de ces
Harmonies d'autant plus poétiques qu'elles étaient plus reli-^
gieiises : ils réveilleront en vous le culte aflaibli peut-être peur
cette nature facile et élevée qui eut longtemps le don de vous
charmer. 11 vous semblera entendre dans ces compositions nobles
et saintes , sur l'homme une traduction inspirée d une page
de Pascal , sur Dieu et le Verbe un ressouvenir des élévations
de Bossuet , et souvent dans ces mélodies suaves qui parlent au
plus intime de l'Ame comme un écho des cieux.
Enfin , a-t-on jamais conçu une grande création épique, une
épopée- populaire et immortelle , sans l'action religieuse ?
C'est que la Religion , pensée divine , suprême et impérissa -
ble passion de Tftme humaine, est et sera toujours la source
féconde et intarissable du beau et du sublime.
J'ai dit poésie immortelle. Car si les œuvres humaines peu-^
vent prétendre à cette pérennité de la gloire, au rare privilège
de vaincre les siècles et de parler /lUX générations à venir, en
conservant auprès d'elles le crédit, l'autorité et l'écli^t , c'e$t en
s'appuyant sur ces immuables doctrines , sur ces pensées Km*
— 545 —
jùur$ anciennes et toujotws nouvelles, parce qu'elles sont divines.
Cesl en trempant ses propres doctrines et sa parole à ces eaux
imnàortellës que l'homme et son génie participent de Dieu.
Quoiqu'il arrive , ses œuvres — sciences, poésies ou arts — cap-
tivent l'inteiligence, charment le cœur, élèvent Fâmc; un fond
indestructible de vérité toujours utile leur donne une sorte
d'universalité et d'opportunité continuelle. Son esprit grandit
de 'la forcé lie sa foi religieuse : plu) elle est complète et plus sa
vitalité est puissante.
' Oui, plus dans l'esprit humain la vérité religieuse aura poussé
de profondes racines , développant dans la même mesure les
sentiments qu'elle inspire, et plus il aura d'aptitude à la corn-
piréhension des choses les plus élevées , de celles surtout qui in-
t^éssent au plus haut point le bonheur de Thomme et dès
sociétés; plus il pénétrera facilement dans les mystères de
l'àmc , des sciences et de la nature dont il contemple de plus
près le principe et l'arbitre, et plus aussi sa parole sera belle et
puissante à les redire.
Convenon^*eh donc, Messieurs,, la science serait bien ou-
blieuse, l'esprit humain serait bien ingrat, s'il ne reconnaissait cette
influence religieuse, si sensible et si forto dans toutes les sphères
de son activité. La science n'est-elle donc pas primitivement
sortie des sanctuaires ? N'était-ce pas aux prêtres qu'étaient
confiés jadis les secrets des cieux et les trésors de rintelligcnce,
transmis à l'ombre des autels? Linus, Orphée, Hésiode,
avaient -ils puisé à une autre source? Platon et Pythagore n'aU
laient-ils pas interroger les sanctuaires vénérés et recueillir avec
respect cette sagesse traditionnelle, plus sûre , croyaient-ils, que
leurs laborieux systèmes.
Chez tous les peuples, la Religion ne fut-elle pas la base des
sciences , l'inspiratrice des arts et la mère do ces chefs-d'œur
vre qui les ont illustrés? Et cette grande et divine Religion ,
— U6 —
qui 9sM» moitié, foyer de iiiniière ni de vérité, elle qai a iwl
fait pour l*e$prii hum^iiii oomroent a'durait-elli» pas draii à ses
hommages? NVt-elle pas formé, éleyéi perfeclioortô Fintoili*
geace des naiions modernes ? Après ei) avoir sauvé lea tcéaors,
ue les a-t-elle f^ dît briller du plus vif éclat? « En parlaul
du génie de la Religion, dit CbAteaubriand , pouvojDs-nous ou-
blier son influencé sur ks lettres et les arts , influence qui a ,
pour ainsi dire, bhaogé Tesprilt humain et créé dans TEurope
des peuples tout différents des peuples antiqiies. « Depuisqu*elle
règo^ sur le monde , à peine est-il un homme véritablement
grand, qu'elle ne puissie reveodiquer , dont elle ne dise : c'esi un
de mes fils, . • •
Parcoure» les siècles : les plus brillants sont ces siècles de
gloire, h pe dî$ rien de Tincomparable majesté des EerUureê qjû
étonnait Rousseau , littérature étonnante , en effet, où le beau et
le sublime est à chaque page et jaillit de chaque mot ; ce Uvre par
excellence où l'esprit, rimagioatjon , les plus hautes fiscuUés d<s
Tâme s'enivrent délicieusement.
Mais, eux premiers Ages, quels génies que ces hommes décorés
per IjBs siècles chrétiens du nom de Pères! queUe doctrine !
quelle éloquence ! «quelle supériorité sur leurs contemporains I
Uf^ TerIttUien nerveujt et fort dans sa diction comme Tacite ,
réduisent en poudre les doctrines de Tidolitrie ; un Lactanoe ,
Cicérop cbrétien; un Eueèbe, notre Thucidile ou notre Tité-Live';
un Grégoire de Naziance« poète, orateur, érudil, philosophe ;
«
un. Origène , dont les écrits , per le nombre et la perfection i
étonnent l'imegination ; un Augustin , dont la génie pénétrant
et élevé n'a pas été surpassé et qui , d'une main assurée, dressa
dans la Cité de Dieu un monument impérissable que Rossuet
a inaité ; un Chrysostâme , dont les lèvres d'or chaymaieat les
peuples et désarmaient les empeceuirs L..
« Que les beaux esprits de notre temps, dit la Rniyère ;
liieni lee écrita de ces graïub bommes, el iU seront surpris
d'y trouver plu&cie loviret de délicatesse , plMsde politesse et
d'espiPtt, plus de richesse d'eipreçsion et plus de force de
nû^onoemept, des traits plus vi& et des grâces plus naturelles
que l'op n'-eu remarque dans les livres qui sont lus aviçi^ goût
ei qui donnent du nom et delà vanité à leur auteurs.» (Céiro^l.
— S^riis forts.)
. Viennent les bouleverseineots des barbares et ces deiai
IvieiKs des siècles de transforination des empires , la IteU-
gion seule sauve les sciences et la civilisation. S'il esi encore
quelque culture intellectuelle , elle ^ trouve dans les cloîtres
et à Tooibre des C(^ttiédraies « el le grand homu^e de cet âge ,
Cbarlemagne, vraii»eot digne de son uom , Tinstruoieni puis-
sant de la Religion* se fait Te restaurateur des lettres; son palais,
tout renopti* d'évéqu^s et de savants , est la preoiière école
d^ son en>pire , et tout fleurit à lombre de sa protection re-
ligieuse.
De nouveaux nuilheurs encore , de déplorables obseurpisse-
ments affligent la niond^ et couvrent l'Europe de ténèbres^ que
dissipait avec peine, de temps eu temps , des génies religieux ,
tels que le grand Anselme, l'éloquent saint Bei>nard. Puis uu
siècle vient à dater dans l'ère de la civilisation, l'un des plus
grands que je connaisse daus l'histoire, le siècle de saint Lotus,
ce roi dont on ne saurait trop relevei* la gloire, awsai éniment
par son courage guerrier, sa sagesse administrative et son génie
législateur , que par son amour des Lettres ei des arts et par
ses vevtus publiques .et p«rivé9s. Alors la littérature proprement
dite, la science des roots fut , il est vrai , peu cultivée ; mais les
sciences eUe^^mèmeSs mais les reeberches sérieuses de l'esprit
humain, mais les arts élevés et grandioses fleurirent comme
peut-être jamais. Le mouvement fut immense. Paris, le premier,
fonda son Univerçlbé, àyin^ais £vuau^, où quarante millp éco-
— 548 —
liers venus de toutes parts , entouraient les chaires de maîtres
illustres , exemple que suivirent bientôt Oxfort, Padoue, Bolo-
gne, Napics, Rome même ; centre puissant d'attraction , dont le
monarque, par ses goûts et ses largesses, augmentait la force.
Un esprit généralisateur dominait la science ; Roger-Bacon , ce
moine prodigieux , se livrait à ses méditations profondes , et
dans son Grand-Œuvre (opus majus) pressentait, définissait
même les merveilles enfantées parles âges postérieurs, même
celles de notre temps (1), Vincent de Beauvais créait son Encycio-
pédie, monument gigantesque qu'il exécuta seul ; saint Thomas
ce génie le plus sûr que le monde ait vu , posait dans sa Somme
et dans son traité confra Genliles^ les dernières limites de la
science théologique et peut-être de la philosophie religieuse,
pendant que le plus aimable des biographes , le sire de Joinville,
écrivait dans un style charmant la vie du plus saint des rois, et
que le plus sublime des poètes religieux, Dante Alighieri (1265) ,
préparait ses révélations inspirées des joies* et des souffrances
d'outre*tombe, pai*courant ces cercles mystérieux où le génie seul
pouvait le guider ; et au même temps le plus noble et le plus grand
des arts, l'architecture, avec une hardiesse extrême, une nou-
veauté et une perfection de formes si étrange, que les légendes
leur attribuaient une surhumaine origine , couvrait le monde, et
surtout notre France , de ces merveilleux chefs-d'œuvre que l'on
admire ou jalouse, mais qu'on n'égale pas; élevant jusqu'aux
cîeux, avec un bonheur et une habileté inouïs, ces irrécusables
témoignages de la puissance du génie et de la foi: art complexe
et universel , où le dessin , les mathématiques, la dynamique ap-
pelés par l'intelligence, apportent leur coopération nécessaire;
où l'imagination et le sentiment convoquent à leur tour la sta*
U) La vapeur, les chemii» de fer, rélectricité.
•^ 549 ^
tuaire pour peupler ces portiques aux larges valves, ces tiinpans
immenses, ces galeries sans (in; la peinture pour transformer
en pierreries et en visions du paradis ces longs vitraux et ces
roses, et couvrir les murailles de fresques simples et recueillies,
en attendant les beaux tableaux ou les mosaïques immortelles;
la musique enfin , cet art charmant , écho affaibli de la langue
des cieux, pour emplir par des mélodies graves et imposantes
comme la foi, solennelles et pieuses comme ces palais de la
prière , l'immensité des enceintes sacrées, animées et soutenues
elles-mêmes psr les forces de la nature, captives et dociles dans
cet instrument sans égal , l'orgue, que créa la Religion , et dans
ces airains soiioros , dont les vibrations triomphales dominent
les voix de l'homme et du monde.
Franchissons quelques siècles; une autre ère commence ; nous
entrons dans les temps modernes, épo(|uc fameuse qu'on est con-
venu d'appeler la Renaissance. Temps heurtés, mêlés des éléments
et des événements les plus divers, temps vio mouvements im-
menses, de déchirements, de gloires et de malheurs ; temps provi-
dentiels, préparés et par la chute de l'empire d'Orieut , et par la
découverte d'un Douveuu monde, et par les inventions les plus
fécondes, l'usage de la boussole, et l'imprimerie, qui donne à la
pensée des ailes et l'immortalité.
Je n'ai point à apprécier celte grande période ; mais si les
lettres et tes arts l'ont appelée le siècle de François I*', la Religion
peut à bon droit l'appeler celui de Léon X. C'est , en effet ,
d'Italie que le monarque français tirait ses maîtres et les architec-
tes qui construisaient Chambord et réparaient Fontainebleau , et
les sculpteurs et les peintres qui décoraient ces royales demeures.
C'est en Italie qu'abordaient, comme autrefois Enée, ces débris
exilés d'une autre civilisation , avec leurs dieux Pénates, je veux
dire avec leurs livres , leur érudition , leur philosophie et leurs
arts. C'eet de Rome que ces éléments nouveaux devaient rayon-
ner sur l'Europe. C*esi autour do U grande églisû du nu^ndaqui
s'achevait , et près du Vatican , que tout^ las scianOea, tous .les
arts, tous les imm^tels grands maîtres devaient se réunk et
accumuler tous leurs trésors antiques et récents diu)s les bibîio*
thèques, leur savoir dans les chaires si fréquentées , et leurs chefs-
d'oeuvre sous les voûtes et les coupoles sainteSt dai>s les palais
romains , où , pour achever ce talileag, Palestrina faisait entendre
ces cltfints et ces mélodiques inspirations que rien depuis n'a
ia\t oublier.
RappieUerai-je une époque upn moins brillanla , non moias
glorieuse pour la Religion ? C'est la France , cette fois encore ,
qui joue le grand rôle, et son Roi qui donne à son siècle sou
nom immortel. Mais je n abuserai pas de citations présentes à
toutes les mémoires. Qu'il me su$se de le dire d*un mot : quel
siècle ! quelle réunion d'hommes de génie pressés et nombreux
comme des hommes vulgaires, et entre eux tous quel accord de
sentiments et dfi pensées ! Comme ils environnent d'hommages
ces vérités religieuses, où ils puisent leurs doctrines ! Ils ont tous
été grands ; mais ô Pascal , Bossuet , La Bruyère , Leibnlts ,
fénélon, Massillon, Racine et Corneille, qu'auriez- vous été
sans fai Religîpn ?
Concluons donc : cette action religieuse est assez gnmde ,
assez complète , elle s'est assez révélée dans les oeuvres de tout
genre « et le$ a élevées assez haut pour que l'inteUigence hu*
maine se plaise à le reconnaître , en jouissant du bienfait.
Heureux le siècle où les esprits distingués , les hommes émi-
nents comprennent ces véritéa et s'y attachent. Graudis de toute
leur puissance , ils sont , dans la société , de bons génies , des
astres bienfaisauts qui versent une pure lumière , et dont la so-
ciéié conserve une immortelle mémoire.
liais , s'il en était autrement , quel abaissement déplorabte !
TéoiMQ ce siècle qui nous précéda , dans lequel tant d'hommes ,
— &S1 —
beureuseiBfiOi douée, «rriyés au point culninant ou tout favorisa
le progrès, eussent pu cueillir de »i bettes palmes, et si bien
mériter de la patrie et de l'humanité. Nais , par la pcéteation
au bel esprit, par la fureur •d'inocver , par la passion de
brader les choses sainles , passion poussée jusqu'à l'aveugie-
meiit , kur gloire s*est promptemeal et justemeot éclipsée. Je
le dis sa0S*craiota , parce que j'en- suis convaincu, cet homme
exiraordinaire lui-mèm/e, Voltaire, au talent si facile, à la
verve inioiitable, à rintelligence si lucide , si prodigieusement
spîritiielle, s*ik n*eut méconnu et sciemment combattu les vérités
religieuses , au lieu d'abdiquer* sa royauté intellectuelle, en ba-
louant les choses saintes , en insultant souvent à la morale et
au bon sens , en flétrissant lea gloires les plus pures et les plus
virginales, et jusqu'au nom et à la gkûre de la France, sa patrie,
se fut acquis une renommée éternelle.
Et depuis encore , que d'autres gloires vieillies ! que de sys-
tëmyes uséa ! que d'bommes qui ont pu porter eui^-raèroes le
deuil d^ leur propre renommée ! Et pouriant appuyés sur les
vérités religieuses , ils étaient si forts,* ils brilkaient d'un si
doux éditât t. • .
irrésistiblement , Messieurs , je me reporta de trente ans eu
arrière, et je me repj?éseule l'homme qui, alors, dans Tordre re-
ligieuxet moral, exerçait ki plus grande influence : ce g^nie cut
fonte par notre Bretagne , créateur d'une langue nouve^^ , beUe,
harmonieuse , imagée comm^ la poésie de Cl)4teaubriand , spu
compatriote , forte et majestueuse compe la prose de Rousseau ,
qu'elle' rappelle et dépasse , qui tout-à-coup saisit soql sjècle
corps à corps!, le secoue rudement dans sa torpeur, rejette le
froid liuceul d'iudiSérence où il s'enveloppe , et tour à tour
dialepiicieu , ora^teur «grand et véhément toujours, ren^pUt d'une
sainte et vive ardeur tous les esprits d'élite qu'ilcb^me et er)iïC8(i^
àsasttit^. Ucordaiire, Çom^bAM « Montulemb^rt t etvoif^^ussj
Victor Hugo èi Lamartine, tout grands que vous êtes , vous le
reconnaissiez comme un maître , et lui formiez un cortège. Quel
géant alors ! quelle puissance ! . . .
Et depuis. . . il renia son Dieu , méconnut* sa mère , il laissa
obscurcir dans sa pensée le flambeau de la Religion : Esprit
dévoyé, il sortit de Ih vérité: Roi de la pensée découronné et
sans gloire, qu'est-il devenu ? Astre errant, où s'est^if précipité ?
Malgré tousses efforts pour enfler sa voix, du tond de rabtnoe*,
qui Ta entendu ? De rauques accents , des cris effrayants ont
saisi le monde d*effroi. Je l'ai vu, on se détournait avec une in-
dicible tristesse de cette déplorable ruine, et quelque trace qu'il
conservât de son antique beauté , comme le génie du mal de
Milton , il portait au front le sillon indélébile de la foudre ,
et toute sa puissance ne soulevait plus une paille.
D'ailleurs , Messieurs , nous ne sommes pas dans un siècle où
Ton puisse se faire illusion. Nous sommes dans un âge d'expé-
riences : les idées ne restent plus dans la théorie pure. Il fut
des époques sociales où la pensée humaine pouvait impunément
s'égarer , où Ton ne songeait pas à ti*aduire en faits des théories
téméraires. Au seizième siècle, par exemple, Campanelia pou*
vait sans danger édifier dans sa cité du soleil , un monde ima-
ginaire , sorte de phalanstère ou de communisme avancé , au-
quel l'auteur n'aurait jamais osé promettre une tentative d'exis-
tence sérieuse. Hais de notre temps , rien ne s'arrête à la spécu-
lation. Jetez dans le monde de saines doctrines , soutenez |)ar
vos écrits la morale et la Religion ; faites-en la base de vos tra-
vaux d'histoire , d'économie , de politique et de science, montrer
en tout et toujours , corodno Descartes et Newton , un profond
respect pour Dieu et tout ce qui le rappelle ; encouragez tout
ce qui tend à ce noble but , et vous aurez , pour votre part ,
consolidé les bases sociales , affermi dans les esprits les convic-
tions qui poussent au bien , assurent Tordre , et maintiennent
^ 553 —
les sociétés. Votre parole plus forte et plus grave se revêtira
d*ui)e autorité d'autant plus. grande , que votre talent , votre po-
sition , voire caractère y ajouteront encore. Ainsi , pour citer
des exemples récents et domestiques : dernièrement , dans une
séance scientifique et littéraire « un de nos membres , en
traçant de main de maître les devoirs de sa profession , pro-?
voquait par le noble énoncé de ses principes sacrés « d'unanimes
applaudissements (1). Ainsi , lorsque dans une réunion de nos
édiles i le Conseil de notre cité écoutait avec tant d'intérêt un
remarquable rapport , sur un sujet qui provoque ma gratitude ,
ce qui frappait surtout , ce qui a ému la ville entière , c'était
moins encore la sagesse des vues , l'habileté et la pureté de la
forme et de la rédaction , que certaines pensées plus élevées «
certains sentiments plus parfaits qui , parce qu'ils se rattachent
à l'ordre religieux , ont accès dans tous les cœurs (2).
Mais que les hommes à qui Dieu a dévolu le privilège de la
pensée et le don de la transmettre ; que l'écrivain , l'orateur ,
l'homme de science ou l'artiste , oubliant leur responsabilité ,
négligent ces principes, et n'y puisent ni inspirations ni regl.es ;
que, plus coupables, ils attaquent les vérités tutélaires de la
société et blessent ces sentiments religieux qui sont la loi de
la conscience humaine , la source des vertus , le germe des con-
solations; qu'une philosophie, produit indigeste .d'une person-
nalité hautaine , prétentieuse et sans autorité , se pose avec ses
principes incertains , sa morale flottante et indécise , comme
une puissance en face d'une Religion qui a sauvé le monde ; que
(1) Discours de H. le D' Letenneur , k la séance de réonvertare dé
l'école des sdeoces et des lettres.
(1) Rapport de M. E. Doré , au Conseil municipal. Achèvemeut des
^lises de Raiites.
~ ss« ~
réradition, des sciencesmal dériniés cA incomplètes aieiit ta pré-
tention de saper avefc rhistoiré les croyan6es du nfionde civiliaé
et les preuves inébranlables dn Chtistianisme qui sontieftt te
monde; que tes tiiéoriciens les plus téméraires s'arfôgént la
mission de reprendre en sous-œavre et de rêffoMre fa société'
tout emiëré , de la soimiettre comme un vt( $ujêt aux exp^rî^^
ces les plàs hasardées, aux tenttthres les plus •foildd , m risqtvèf
de bouleverser de fond en comble cet édifice uniférsiF^I et de
n'en relever qoe des rainfes ; qoe , non moins téméraires , non
moins coupables, tes écrivains les plus fécoiHdSi tels plus renom-
nliés prodiguent, pour flétrir lescaraetères^ siouillerles imaigU
.nations, dévaster, lésâmes, tout TaTt de la description ,-du dia-
logue, de ranaiyse intime, de U copnaissance des secrets et
nie9$lér4$ des passions et du cœur , tout le charmes de hi dictiotï,
toute la fascination de la littérature; que, plus coupables en-
côre , des poètes , puisque leur don est pNrt élevé , puisqu'un
passé meilleur leur avait, mérité des couronnes , profanent leur
talent , traînent dans la fai^ge leur muse autrefois chaste et ré-
servée, et, après aVoir chanté lé beau et fiiit vibrer ies fibres
délicates de famé humaine, se complaisent dans de cyniques
tableaux et de déplorables càntefnplatiùns ; que l'art enfin , quel
que soit son langage , drame, poème, musique , peinture, se
rende complice de tous ces cléments mauvais et corrompus : cet
horrible abus de l'intelligence , ce crime intellectuel sera pour
la société un immense danger. Ce poison inoculé par ces mil|e
canaux de la littérature et des arts pénétrera dans les veines et
jusqu'aux extrémités du corps social; poison terrible et actif,
qui portjB des princip.es de dissolution et de mort , germes af-
freux, qui, ne fussent-ils assez funestes pour s'infiltrer dans lar société
tout entière, l'attaquent et la tueqt dans un grand.nombre de tes
membres et de ses enfants, jusqu'à ce qu'étendus él -ferAitntant
dans mie plot hnrge mesore, ils aiïiënent enfin ces cfttd^tro^fies
qui rmnenl les niitiotfis et épouvantem le monde.
Mais je m'égare ^ Messieurs , et néanrtnèîns rien ne fiiii mieux
sentir que ces vérités, peut-être trop graves pour cette circons-
tance , la valeur et toute la portée de ces corps sàtants, de ces
Aeàdémres qor , foyers de lumières, réunions d'hommes instroîts,
laborieux , supérieurs au grand nombre, peuvent exercer, sur
ieafrs concitoyens, dam la société où rayovme feur action, une
si grande inftœnoé. . . Placés tfo sein de nos cité^ florissantes,
où se développent si puissamment de nos jovif's èette prodigieuse
aelivité humaine , té)fnoins de tous les progrès et de toutes te^
fausses tentatives , appelés à prendre lewt part dans ces travaux
communs , à apprécier souvent leurs œuvres, ^es sociétés ne doi-
vent-eties pas merrcher en avafnt, éclairer la route, et par leurs
traftfrux perMvérants et utiles, teur sage et hafnte direction, dàhner
Fexemple du noble emploi de rimclligence et apporter ainsi à là
grande soéiété teur pufssant concours?
Ainsi i*avez**vous entendu. Messieurs; et vous en doifmea^
pour preuve ces laborieuses et utiles recherches, ces travaux
de tout g«nre accomplis par vous et continu'és chaque jour
avec une constante émulation , cet appel fraternel que
vous adressez à tous ceux qui, comme vous, se sentent le désir
du bieth, cette provocation de nouveaux efforts et ce^ distinctions
accordées à tonte œuvre digne d*êlre signalée.
Et s*il fallait h vos concitoyens, après tant d'années marquées
par de réels sei*vice5 et de belles œuvres, un gage du bon es*
pril qui vous anime, on le trouverait. Messieurs, permettez-
moi de le dire , dans le choix que vous avez dit cette année
de votre Prfeident.
Je connais trop ma faible valeur aciadémique, pour m'attri-
buer le mérite de cette élection dont je sens tout le prix , et ,
quoique votre bienveillance , dont je suis heureux, puisse y être
- 55e —
pour quelque chose, je l*aUribue bien plus encore, comme je
le dois, comme vous Pavez voulu, aux principes mêmes que
je représente. Effaçant ma faible personnalité , je sens que ce
choix porte plus haut que moi ; il est pour tous une preuve
manifeste que notre Académie , loin de les rejeter , accepte et
honore ces principes tutélaires d*où découle la force des sociétés
et celle des intelligences.
Quant à la considération que vous méritez et qui vous en-
toure, vous en recevez le plus flatteur ténioignage dans cet
empressement extrême à prendre part à cette séance , la seule
où vous vous produisiez au public avec vos titres h son ap-
probation hautement enviée ; dans la présence de tout ce que
notre ville renferme de plus éminent , dans les représentants
les plus élevés et les plus dignes des forces vives de la société,
l'armée , l'administration, la magistrature. Ils viennent vous dire,
par leurs suffrages, que ce n'est pas seulement par les nobles
exploits de la guerre et le courage des champs de bataille , par
la sagesse intelligente et mesurée , forte et dévouée, qui tient et
meut les ressorts d'une province ou d'un Etat, et par la justice
éclairée, ferme et impartiale, qui sauvegarde les droits et punit
les transgresseurs, que la société vit et prospère; mais que les
sciences , les lettres et les arts sont les soutiens nécessaires et
le plus bel ornement de l'édifice social, sans lesquels un peuple
n'a pas même le droit de prononcer le mot de civilisation.
Enfin, Messieurs, ce que je ne puis taire, vous recevez un
doux témoignage dans la présence de ce clergé, toujours heureux
d'un progrès sage et vrai, et surtout de ce vénéré Pontife , dont
tous ambitionnent les suffrages , et qui est plus heureux en-
core, j'en suis sûr, de ces hommages rendus à la Religion, dont
il est l'ornement et la gloire.
RAPPORT
SCR LB8
TRAVm DE li m\M AClDiiP DE NANTES
PENDANT L'ANNÉE 1856-1857
LU EN SjfcANGE PUBLIQUE DE CETTE SOCIÉTÉ
PAR LE D' Cir. ROUXEAU, SICRtUIIE ilUOINT.
Mbssibdbs ,
Faire avec .bonne grâce et succès les honneurs dé chez soi
n*est pas toujours une chose facile ; mais faire les honneurs
d'une maison où Ton est presque étranger , sous lé poids d'une
comparaison immédiate et écrasante, c'est accepter un rôle
bien périlleux dont les plus habiles se tireraient à peine.
Ce rôle , une circonstance pénible est venue l'imposer à votre
secrétaire adjoint. Atteint , à la veille de votre séance soieh-
nelle ^ d'une tnaiadie longue et douloureuse , aujourd'hui ter-
minée à la siEitisfaction de tous, M. Dugast-Matifeux, votre
secrétaire général / dont Vous appréciez l'immense savoir et L'in-^
37
— . 558 —
contestable talent, n*a pu se mettre en mesure de vous pré-
senter, le compte-rendu de vos travaux. Bien que pris au
dépourvu et pressé par le temps y j*a| dû me charger de cette
tîlche improvisée, (rop |o'i}rdfk pour ffies forpe^, devant un pu-
blic gftté par ses souvenirs, et me résigner à faire ombre au
tableau ,
Quanquàm 6 ! sed superent çuifrus , Fort'una , dedùlu
Aiys^ii Me^ieuca, ^^ |e début da fpoo Ir^yfiil , Jf B^i^^
comme lavocat plaidant d'office une cause compromise ,
réduit à grossir le chapitre des circonstance^ ^ttonqantes, et à
tenter de surpendre, je ne dis pas Tesprit , mais Findulgence de
mon auditoire.
« La mort, une fois au moins, vous a été clémente, o s*écriait
avec bonheur le docttiur Blancbet, dans son rapport de Tannée
dernière . . . Ces voûtes retentissaient encore de ces paroles de
généreuse satisfaction, qu'Evariste Colombel, votre ancien pré-
sident , descendait, avant Tâge, dans la tombe où sa famille pres-
que entière devait bientôt s'engloutir avec lui.
Vous vous rappelez , Messieurs , la doulo^Jr§u%9 ^\ profonde
stupeur dans laquelle fut plongée notre ville , à la foudroyante
nomyelle d'gna p^r^ qui 9'élevi^( aux prQporliiQjci^ d'uçi, dést^re
pvJMiç. M ^^ vo^s din^i ipieii de Colopnbel. Q^'^ioaler, aift ef«t «
a^ sQuyeQ'^r- si r^cei^ enço^pe. 'da ^nt de tfaya^ui^ éiOM^^ t
d^kot s^ plume , élégante et E&conde , a dolé yos Atonales 7
Qu'ajouter aux déchirants cm d*adi,6u je^s svMt sa toi^b^ en*
tr'çuy^rta ? (M^ajouter à cette notice l^v^^ d^e^y^iiPt vous par M.
Bobierre, notice 4»»^ WqueU^ on Siçnt tes l^^çonos. derrière çtWMÎM^
parçlQ , oA Vatiteur , en vow» ratfaç^nt ^ipe e^istanc^ si pleine
d'éMides pii^h»«g4^ I de fobie». a9pimti(M9^, da. nanriiçes; pHbljc»
et privés , trouvait d^Qs^ l^ dfOiiM^ d^uji «yie h^ m^art ^ soi)^
ma ImpoMil à tottt ceux qui Font eonnu, le plu» mugoifique
étoge 6ê Golombel?
L* foitmie , dont les coops semblent s'égarer de préfi&reâce
ao milieu de Télite des sociélés , la forlune vous a loutefiois
ménagé de précieusea admissioDs : M. V. Moreau (1), juge de
paix du 3' arrondissement , qui sut toujours trouver , au milieu
dee gVBveB'préMcupalioBe jde la magistrature « des heures à eon-
Mcrér aiu évite des lettres et des arts ; M. Pinsofi (2) ; agent-
voyer d« ddpurtemejiit , l'bibile ooUaborateur de M« de Tollenare
dans l'exéoutien de la carte de la Loire-Inférîeure , œuvre gigan-
teeque dont on ne peut se lasser d'admirer rexactitude et la pro-
iHgîease multiplicité de détails; M. Mercier (3), pbarmaeten;
MM. Gauthier frères (4), Fun, vicaire à Vallet, l'autre « employé
à la reœlle de PHAteUDieu^ tous deux occupés d'un vaste plan
àe bifa4iogiia|diie bretonne ^ tous deux adnms par le même
vote unanime ; MM. les docteurs Henry (5), Calloch {&)i Bêr-^
naudeaux (7), Destez fils (8), jeune et ardente phalange arrivée
d^hiev et qui est déjà temie réclamer au milieu de vons^ sa purt
de laborîMx dé^tnvemènt & ) étude comme aux souffiraiices de
l*hfMlaniilé«
El» même tempe, vous .aeeordiez le dipUme de membres
correspondants à MM. Maiaguti (9), doyen de la Faouké des
scienets de Rennes^ et ehAmisie d'une hame distinction ; Cavou
(M)i j»g« de paix à Pomie, ei R. Leroy^d'Bttiûillts (1 i), doo-'
teur^fltécledn k Pat ie, porteur d^un nom justenoent oéJèbre, qu'H
veut illustrer encore.
(1) Rapport de M. Dugast-Matifeux. (2) Rapport de A. A. Gaéraud.
(3) Rapport de M. Cormerais. (4) Rapport de K(, A. Guéraud. (5) Rap-
port de M. tt^ÈtOù», (6y Rapport dto H. CïtertM. (7) Rapport ëé 1Ê.
GalloGh.(8) Rapport de M. iiefoavi^. fflf) Rapfert de H. BebMre»
^) Ihppertde tf « AulNtoaia* (t a> Rapj^t de ». Tf asioua.
— S60 —
Vous le voyez , Messieurs ^ malgré des pertes craelies, voira
famille reste nombreuse et florissante. Ses bases, désormais, sont
trop largement assises, son niveau intellectuel et moral est placé
trop haut , elle possède dans son sein trop de belles et vaillantes
recrues, pour que ses destinées puissent tenir à celles d'un
homme.
Toutefois, Messieurs, je devrais, pour payer une dette sacrée
de justice et de reconnaissance, vous signaler œ que peut Tin-
fluençie d'un nom, d'une position, d*un appel chaleureux, de
l'exemple sur votre prospérité. Je devrais vous montrer cette in->
fluence donnant un nouvel élan à votre émulation tràdittonnelle,
et vous conduisant à de nouvelles et précieuses conquêtes que je
constate avec un certain orgueil de famille.
Mais le temps presse , vos travaux sont longs et nombreux «
et, faute de mieux , je me suis promis de bien mériter de votre
patience.
Le 16 novembre 1856 , cette salle était comble, comme'
aujourd'hui : c'était le même public d'élite^ la même foule
élégante et lettrée, devenue, parla force des choses , par rhabi-
tude,par ses tendances, la confidente intelligente' et intime de
vos travaux et de vos succès.
Au fauteuili votre président était entouré de MM. les généraux
Gœsvillers et Thomas, de M. le Préfet de la Lôire-Inférieure ,
de M. le baron de Girardot, de M. Cuissart et de M. de Lafforest,
inspecteur de l'Académie de Rennes.
A une heure , M. Bobierre ouvrait la séance par un discours
justement applaudi , sur l'union intime de la littérature et de
la science , sœurs éternellement confondues dans un faisceau
lumineux où convergent les plus pures conceptions de la raison
et les plus suaves a^irations de la foi.
M. le docteur Bianchet lisait ensuite le compte reodo de
— 561 —
vos travaux , qui restera coomie un modèle de £oncisioa et de
bon goût.
M. Malherbe tenninait la séance par un rapport sur le con-
cours , décernait les prix au nom de la Société Académique (1),
el donnait le programme des prix pour 1857.
Dans les intervalles , M. Sotto et M"' Numa nous ont fait en-
tendre de délicieux morceaux de musique accompagnés, comme
toujours , par M. Dolmetsch , notre fidèle et habile pianiste ,
auquel nous avons presque chaque année à adresser le même
reproche , celui de s'effacer toujours avec une modestie qui n'a
d'égal que son talent.
Le lendemain, 17 novembre, vous renouveliez votre bureau (2).
(1) i^ Une médaillé d'or k M. Le Benf , pour son mémoire sur lo
passé , le présent et l'avenir du commerce de Nantes ;
2« Une médaille d'argent k M"» A. Comte, pour sa biographie de
Constance de Théîs , princesse de Salm Dick ;
^ Une médaille d'argent k M. Dngast-Matifenx , pour sa biographie
de l'abbé Travers ;
4» Une médaille de bronze k M. de la Moruaie , pour son travail sur
Palimentation k bon marché \
5» Une mention honorable k M. Livenais, de Nantes, pour son mé-
■loire snr l'éclairage au gaz.
(S) BURBAU.
HM. Ducoudray-Bourgault , président.
Le D' Malherbe , vice- président.
Dugast-Matifeoz , secrétaire.
' Le D' Ronxeau , secrétaire-adjoint.
Le D' Leray , bibliothécaire archiviste.
Lo D' Delamare , bibliothécaire adjoint.
Huette , trésorier.
COMITÉ CBKTBAI..
' i^ Seciion (^agriculture ^ commerce ^t industrie.
MRI. Renoul , Goupilleau , Braheiz.
— M« —
Section de» sciences , des lettres et de» mrim^
Je coaimence par votre section des sciences , des lettres et
des arts : une juste déférence me dicte cet ordre qui me permet
d'ailleurs d'aborder un de vos travaux les plus importants.
Sùnt sua prmnria lauéH.
L'heure de l'expiation va sonner : le vieux monde romain
croule déjà de toutes parts , sous le poids de ses trophées , de
ses vices et de sa décrépitude , plus encore que sous les coups
des barbares accourus de tous les points de l'Europe , pour se
partager cette immense curée. — L'épée longtemps victorieuse
s'est brisée dans la main du peuple-roi ; mais Rome , devenue
le centre d'une religion nouvelle , saura ressaisir sur ses vain-
r
queurs, en les régénérant, un ascendant plus durable que celui
de la force et de la conquête. — Les instruments les plus puis-
sants de cette régénération seroiU surtout les Pères de l'Eglise ,
auxquels oo devrait encore donmr le uoin de Pères de la civi-
lisation, grands et saints propagateurs de la foi, otateurs,
hommes d^Etat , légistes , etc.
M. l'abbé Fournier s'est attaché , dans une brillante notice ,
••^■■«•«■■■■HMitti^MMtiWiaMMaMMib
2« Section de médecine.
MM. Letenaeur , Blanchet , de Rostaing de Bivas.
V* Section des sciences ^ des lettres et des arts*
MM. Guéraad, Greffe et Vandiar.
4" Secti&n des sciences naturelUs.
MM. De ToUeDure , Thomas , Cailliaud.
Quelques jours après , M. Dacoadray-Boorgaolt ayant formellement
décliné l'honneur de présider la Société Académiqne, de nouvelles
élections proclamaient comme président ^ Bl. l'abbé Founier) curé de
Saint-Nicolas.
— 9ft8 —
à votrs dcynrièr te vi& ptibli^ne d'un de èèâ Pèl*ëé de TËglIse,
^int AWbhdfse. Cette iie est d'trni bout à l'autre tiiï dhitttc
ihftehrèllleii^.
Pfocd^iatètif impéKai à ÈlWih , iè peaplle pôUâéê f)Érr ùtfb
ihspirat?û/n pr^vrdentîelte , Iè choisit potif é^èqdë daffisf uh
jour de rétotte: Là paix et ftitdre srtti'gî^aléM d'tfrtë Itiùr-
ilienté fif^faire. Dfeâ lors lé nouveau et pfëbx Pôfittfe e^ rhêlé
à tdfM lè^ i^tiàs évérieménu de ce stèèle rï agité ; ^on ittipa-
sàtiié î»byâion()tn?é domirifé toute cette éérie dé réVoliitiorht c((A
doit aboutir à on ttttéeëx caltaelVâmè.
Il è^t ùrife stèYré de ce grand dratrre, tfafilée pa* fauleu^ a**cc
iitte tervé enlratntfrtte, "pàut ï«^He t/t\ se pttssîoniîe ïn^oîoh-
taifement.
Depuis les rives de la Bf éta^ié ju^qu'àti pféd tfè^ Alpes, h
mafcbe de rtfsurpsfteur Maxime n'est cpf une sàite de t^idft/pAes.
Gi^atien, Pàthé dés detix énipéreulrs^ éÉi nUs à thàii par ses
agehts. .. Encore uit pas, et Tltalie va diéveilir ^ conquête;
encore un eflbVIt, et II va saiéir fa coo^ôtiné rmpérialë s\!iV le
froftt d'un étihUi de quin^iè ahà. irfais , entré ceWè coufbnn'e et
son amlirtiofl , se' di'é'ssè', de tonte fa haulélir de son àiAtftte
mtlÛBi, révèle de Itfifan, qui M défend, au* n6M d'e Hîèùeï
de' la justice , de frënchir té dernier ret^parl de ià pui^éahcè
âé ValeAtiMéW, et le^ armes tombeht de^ Mm fféMItsâ^Viteé di
tyran....
Je Aé ^s si je' ih'almsé, maisMI me semble que les ptus
magnifiques épisodes de l'histoire pâlissent deVaWt! fétorinaàfé
grandeur de ce prodige qui doit se renouveler, plus merveilleux
etttore , dafns fé ^ifecré sWVant , et SïiùVér tiotAW épbUVantêê de
la' ftiî'ettr d'Atïilà.
Hélas, la joie de saint Ambroise est de courte durée f . . . .
Mf. I^ôilrrilëj^ liôU^ te* mVMé bTéMôt dévàttV le cétéii'éil db son
— 564 —
Le pieux évéque faisant ruteniir les voûtes du temple des
accents de la douleur la plus noble et la plus solennelle, au
milieu des populations abîmées dans leur désespoir, ne vous
représentent- elles pas Timage de la Religion pleurant sur les
ruines de cet empire d*Occi()ent qu'aujourd'hui se disputent les
usurpateurs, que demain se disputeront les barbares?
Mais éloignons-nous de ce désolant spectacle ; détournons les
yeux de ce nouveau cercueil qui apporte à saint Ambroise les
restes de Satyre, son frère bien-aimé, et lui fera trouver des
larmes plus amëres, des cris plus déchirants. • • Une nouvelle
scène, non moins émouvante, nous est offerte par le saint
prélat refusant l'entrée du temple à Tbéodose, couvert du sang
des habitants de Thessalonique , et courbant^ sous sa parole
sévère, l'empereur humilié et pénitent.
D'où venaient-ils donc, de qui tenaient-ils leurs pouvoirs,
ces hommes qui parlaient si haut devant les plus fiers poten-
tats, qui leur barraient d'une main si ferme le chemin d'un
crime, ou leur arrachaient une si éclatante réparation?. . .
Après l'homme public, M. Fournier nous montre dans saint
Ambroise le frère dévoué , l'élégant écrivain , le profond penseur,
l'orateur disert et fécond, et établit entre lui et Cicéron un paral-
lèle piquant et nouveau , dans lequel il ne craint pas de donner la
première place au philosophe chrétien ; car remontant plus haui
que le for intérieur de la conscience humaine , ce dernier va
chercher jusqu'à Dieu la source de nos devoirs , aussi bien que
de nos espérances.
M. l'abbé Fournier nous a placés sur le terrain de l'histoire.
D'intéressantes communications doivent nous y retenir quelques
instants.
Nous mentionnerons seulement la Continuation inédite éiel'Hiê-
toire d$ Nantes, de Travers, par Proust^ membre de la Cambre
— 565 —
des Comptes de Bretagne (1) , dont M. Dugast vous a lu quelques
fragments. Vqus préférez, et je suis bien de votre avis , les pro-
ductions que M. Dugast sait tirer de son propre fonds*
Nous le trouvons d*abord aux prises avec une question d'ar*-
chéologie débattue depuis des siècles.
Une médaille romaine , trouvée près de Talmont, médaille
portant Teffigie de Valérien et sur le revers la légende DEO
VOLKANO , fournit à notre collègue Toccasion d'établir , avec
une logique qui nous semble irrésistible , . que cette légende
est exactement la même que la bmeuse inscription DEO VO*
LIÀNO placée , comme on le sait , sous le péristyle de rUôtel-
de-Ville (2).
Ainsi se trouverait vidée, à Tavantege de J. Gruter, cette
longue querelle ; toutes les divinités nouvelles créées par Ti*
maginatioa des légendaires , pour expliquer le malencontreux
VOLIANO , rentreraient ainsi dans le néant. Le dommage n*e$t
pas grand : les 12,000 dieux , sous le poids desquels fléchissait
rOlympe païen , me semblent un chiffre capable de satisfaire le
mythologiste l^plus exigeant*
Nous sommes à Nantes, en 93 et 94 , sombre époque pleine
de terreur et de gloire ! • . . Heureux ceux qui se sont mêlés aux
intrépides volontaires lancés par la patrie sur ses frontières me-
nacées ! Ceux-là du moins n'ont à braver que la mort du soldat. , •
(I) Cette contiouation de l'Histoire de riantes , inférieiire , k tous
égards , k l'œuvre de Travers , a cependant l'avantage de reprendre
les faits depuis le milieu. du XVIII* siècle jusqu'à 1787. Le manuscrit se
trouTe entre les mains de H. Bizeul , de Blain , et doit 6tre bientôt livré
\ l'impression.
(Tj L'I serait le Jambage prînctpal d'on K , dont le trait oblique
supérieur est très-appréciable encore.
Et ie monde entfef saii <iomnle ik la brâviiierrf. NotHs «ité éttiit
dans répoovunte : ai^-dedahs^ TanTgoissè , tei htitie^ , des s<l[^-
plices affreux , inconnus ; au dehors , la guerre ^ la guerre âaus
nierci^ lu guerre d'embusoade el de buissons, d'èléèrâbles astos-
sinats , d'exécrables représailles , mêlés h de» aetëâ d'hér^ifilSmè
dignes des benut jours de Sparte et de Rome.
Elle est bîe» assez higubre , la peint<;rre mèfifè adoucie de
«es jouîa néfastes! tt'esl-il pas plus généreux et plus sage d'évi-
ter tout eef qui peut assombrir les couleurs d'un tableau capable
de réveiller des batm^s mat éteintes, de raviver d'aréentes pas-
siona ? Cette réflexion nofK ë&% saggérée par la kclirre d'u^
article de M. Biré , inséré dans la nouvelle Revue de Bretagne
et Vendée , et par la réponse asses^ verte de M. Dugast^Hlati-
feftx. Cet arifcle raconte , sav la foi d'auteurs mat informés- ,
qo^ein décembre 1 79^ , quelque temps afpi^ès ia défaite des Ven-
déens à Savenay , Carrier fit arrêter sepi ou buU cents paysans à
Bouguenais, et tes fit teitter au chdtéao d*Aui(, sans acrti^e
forme de procès.
M. Dugast-Hatifeux , à l'érudition duqneï r'rên de ce qii a
trait à Thistoire locale ne saurait échapper , a cru devoir
relever i|aeh|ues' erreurs reproduites pér H. Bité, notamtnent
sur le wan^bre des victimes , qui* n'était qtre de 209...... Q\sé\
chiffre ! Quelle hécatombe t.... Hais passons, passons vite : c'est
avec h'plusdbuloureuse émotion que l'histoire se Msouià con-
signer les épisodes de ces luttes fratricides.
Paèsons encore sur l'horrible récit de l'explosion de la pou-
dvifere de Nanites , raeonté d'UDe manière si di'amatîqUë par M.
Renoul.
Passons vite , car le cœur saigne en songeant à la désolation
dans laquelle fut plongée notre belle cité par cette navrante
eaftaatrophe..». Arrétoas-nous sauiemeAt aux réflexions qui
suivent :
— M7 —
«' Nous le demandons , dit T^Miteur , en prétenee de pai^îls
» éréoements « el ce ne sont pe» les seuls que nous poeriions
9 cker f la prudence , rhunianilé même» n*eitgeraient-»eiie»pM
» que des élaMissements de celte nature fassent portés dans
» des lieux assez écartés pour qu'ils ne devinssent pu» tout au
a moi» une menace eontiniieUe cootr» la vie et tes intérêts de
» toute une popalatioe ? »
Nous applaudissons de foutes nos forces è la demande e3tpff->
méé par ■• Renoul.
Que rautorilé prenne , au sujet du château de Nantes , telle
mesure que sa sagesse lui dictera , "mais nous la bénirons du
jour où nous cesserons de nous endormir sur un volcan.
La scène change. W, le baron de Girardot va nous montrer
cette période de 1790 à 180Ô, sous un tout autre jour.
La républiqjue dépose un moment sa hache sanglante et
prend ses habits de fête ; elle veut « dans des cérémonies cal-
quées sur celles de la Grèce et de Rome, oublier les soucis que
lui causent les luttes intestines et les terreurs de la patrie , ou
ranimer l'enthousiasme de ses défenseurs. — M. de Girardot nous
fait assister à ce singulier spectacle de Tesprit gaulois embar-
rassé dans le pallium d'Athènes ou la toge romaine : étrange
parodie de siècles géants , dont les costumes , les allures , la
pompe magicfue, ne vont plus à notre taille !... Ne vous semble-t-il
pas voir des enfants jouant la comédie avec l'armure rouillée des
preux du moyen -ftge?
Pourquoi M. de Ginavéot ue nous* a^t-iè pas permis d\ea^
tendse la suite de ces curieuK DommmU affkiek* mr les fêies
f^ubUtames de 1790 à 180G, que la vivacité de» tabloBoat,
b piquant des- aperças ^ noue ont frit éeDuèer avec tant de
plaisir ? C'est purtie nendae y aoua aiiitoiia à respéreu*-
— 568 -
Uo dernier mot sur l'histoire.
M. Grégoire voos a fait hommage de sa thè^ pour le doctorat
ès-lettres , un volume in-8^ , intitulé la Ligue en Bretagne. C'est
une étude sérieuse et pleine de faits, une appréciation neuve et
plus exacte du caractère de la ligue dans cette province. Ici , en
effet y le soulèvement ne fut pas dirigé contre la Réforme : la
religion nouvelle comptait peu de défenseurs en Bretagne, et le
caractère des habitants ne lui laissait guère d'espéranc^c de faire
chez eux de nombreux prosélytes. La ligue n'y fut' qu'une pro-
testation armée contrôle traité d'union de 1531, une dernière
campagne eu faveur de l'indépendance armoricaine ,. une ré-
volte nationale exploitée par l'ambition du duc de Mercœur ,
une guerre civile acharnée , signalée par d'horribles excès de
tout genre, et qui aboutit, en fin de compte, à la défaite de
notre patrie et à son annexion définitive à la France.
Enfin , je dois signaler avec distinction une notice historique,
architectonique et archéologique de M. Guéraud , sur l'abbaye
de l'Epau , près du Mans , fondée en 1228, par la reine
Bérengère , veuve de Richard Cœur-de-Lion , et occupée par
des moines de l'ordre de CiteauXé
Abordons quelques faits d'un autre ordre.
L'année 1800 appartient-elle au XVIII« ou' au XIX* siècle?
En d'autres termes, le XIX* siècle commence-t-il le 1** janvier
1800, oiî le f janvier 1801 ? — Cette question, singulière
au premier aspect , n'est cependant pas aussi simple qu'on le
croirait , et de graves discussions se sont élevées à ce sujet. —
Dans une notice intitulée : De la meeure du temps et de la dé^
nomination des ipoqueê séculaires, M. Huette démontre de la
manière la plus évidente que cette difficulté repose sur une équi-
voque; et que l'année 1800 est hi première du XIX* siècle.
~ 5fi9 —
atlendo que a non- aeuleiDent *en ce qui a rapport à la auppii-
» talion du temps , mais en ce qui concerne Texpression des
». mesures en général , le premier des termes employés pour
A les déterminations n'est pas le nombre tin , mais bien l'éva-
« luation de la quantité comprise entre le chiffre qui le repré-
» sente , et le zéro dont il est précédé. »
Nous devons encore à H. Huette une formule nouvelle pour
indiquer avec plus de précision le niveau des eaux de la mer,,
d'après Vunité de hauteur (1).
On ne saurait trop louer tous les efforts et toutes les décou-
vertes qui tendent à éclairer la navigation , et à diminuer les
dangers qui renvironnent.
Une dernière notice du même auteur a trait à un nouveau
thermomètre de précision, instrument d'une extrême sensibi-*
lité f dont t'éehelle porte îles degrés de plus d'un centimètre ;
ce qui permet , au moyen de subdivisions nouvelles , d'appré-
cier des différences d'un centième de degré.
La poésie est venue jeter quelques fleurs au milieu de l'im-
posante gravité des questions scientifiques débattues dans vos
séances.
M'. Aron, votre collègue , vous a adressé une épttre en vers,
pleine d'une bonhomie spirit^uelle et railleuse , dont vous avez
applaudi la verve et les bons mots.
Vous avez également accueilli avec une faveur marquée des
(1) Cette formole est représentée par le chiffre indieatear delà marée
nmltiplié par Timité de hauteur, anqael on ajoute le chiffre ki-Dême de
cette nnité de hauteur.
19 3s M X fi 4* H.
— fi70 ~
/isè(0i nouvelles de M. Calltud y ainsi qu'une ingénieuss alUgcnria
dont i% row demande la permission de lire qoclquct passages,
i'espère que la valeur de Tœavre vous fera passer sur les défauts
de la diction.
Celte allégorie a pour titre : Graniêur el déêodmu de
Jupiter.
JupUn, c'est la personnification de la foudre, la foudre,
c'est l'éiedricité.
Ce n*est plus la vapeur qui produit le tonnerre ,
Cest Jupiter armé pour effrayer la terre. . .
L'auteur débute par une émouvante description de la
Mtura entière ^ muette d'épouvante pendant des milliers
d'années devant les éehts de la foudre. Méis l'homme ae lassa
de trenUe? : raudacieux pouasa l'irrévérence joequ'à discuter
yabjet Bsyslérietta de la frayent univeraeUe«
Audax pmnia perpeti
Gens humana ruU per vetitum nefas;
AudcLx lapeti genus
igneni fraude malù, gentibm intuliL
Encore les bâtons flottants sur Tonde. Voyez plutôt :
Jadis uu citoyen du soi américain ,
Aussi profond savant que grand républicain ,
Non content d'ébranler les trônes de la terre ,
Au vieux maftre du Ciel veut ravir le tonnerre.
Il porte un glaive ardent aux cieux terrifiés ,
Désarme Jupiter et rencfaaine à ses pieds ;
Paea son. Ishaieteiiea ToUigi^ii deaceodpo ^
àiiK dféMdÉsr ei ses feea etaa cesrfee.
Franklin le force à suivie un fil étroit et kog ,
Puis dans une bouJUiille it le nist en prison ;
— «71 —
Il révoque au miiyw 4*nn cristal qu'il irrite ,
D*uDe toison qu'il fFafifie eu> d'ambre fu'il agite ;
Le Dieu sQumia «a montre, en fe» étiooeleote «
Et jaillit à ^on ordre ea «éandree brillMita ;
Quel éfshee peur Jupin l pour s{i foudre ioinorteUe ,
Quand rboinine ^ 1jis eufin d'admirer rétiuoeUa ,
Dit : ces fs^tft ftoni forts beeux pour le phjsioîeii ;
Mais, à dire le vrs|i, ne nous serTeat à rien.
De ce Dieu fainéant, prenons la vie oisive ,
Sachon» utiliser cette force passive ;
Tout travaifle aujourd'hui : Teau , le vent , la vapeur ,
L'enfant et le vieillard , le pauvre et le seigneur ,
Ce Dieu , jadis m fort , si paissant et si brave ,
Doit travailler peur noua , puisqu'il est notve eselave.
$t Vett^i par 4jki cuivre à du une aocouplé ,
Nous ^vre i^pit^v au labeur attelé*.
Suit .une pittoresque et spirituelle description des merveilles
obtenues au moyen de l'électricité. M. Calkud QJourt^ :
Et moi , je me suis dit : ne tenterai-je pas,
I^enatlt au feu du Ciel ses moindres particules,
]d'eniployei> lupiler à régler mes pendules?
Peo.t-'^bre elles eront sous sa divine rauîn ,
Vv^i^% qW^a ne feraieni par ua travail hiumain ;
C^ Çrobl^Q^ , po(Mr moi , fpt bien lon^ à résoudre :
A pi^é.ter^ pfMur si p^u, l'esa^o^ de la fioiwtfke* ,
Le vi^e^x récalcil^rant fésista tapt qu'il pat ;
M|iis, j^'ai de mes efforts, atteint enfin le but :
Des, cadraps qu'il conduit la marche est rég^^liàret
Ils peuvent desservir toute une ville entière.
0 Menais) ^kml le cmup perte en secret, le deuil
Di^fpielqufi dig^ofité qui flattait son evgueik;
— 57» —
Vous y soldat citoyen , qui fûtes capitaine ,
Qui reprenez, chagrin, Tépaulette de laine ;
Vous, nobles d'autrefois, hauts et puissants seigneurs,
Qui recourez, pour vivre, k de rudes labeurs ;
Vous, consul sans palais; vous, tribun sans tribune
Vous, ministre déchu; vous, prince sans fortune,
Contemplez, quand le sort vous force à déroger.
Le maître de TOlympe à Fétat d*horloger.
Que M. Callaud me permette à présent, de le quereller un
peu. Graves ou légères , ses productions sont toujours une
bonne fortune pour nous. Pourquoi donc est-il si avare
de ces charmantes bluettes qui cachent un sens si profond sous
la grâce et la naïveté? Continuez donc, cher collègue, à vous
égarer sur les pas du bon Lafontaine , et rapportez-nous quel-
ques-unes des fleurs qu'il laisse à glaner derrière lui , et que
vous savez si bien cueillir. Nous y gagnerons tous et le public
aussi.
. H. l'abbé Fournier nous a montré que le genre léger et grft-
cieux lui était aussi familier que les sujets graves et religieux.
Vous vous rappelez la -relation d'une excursion dans les Py-
rénées, faite en 183^, par Fauteur, en compagnie de quel-
ques amis, relation pleine d'attrayantes descriptions/ de vives
peintures de mœurs, d'émouvantes scènes religieuses , d'ingé-
nieux et piquants aperçus. Cette relation vous reporte,* malgré
vous, à celle du voyage d'Horace à Brindqs. Des deux côtés,
mêmes petites infortunes qui n'arrachent pas toujours des lar-
mes ad lecteur, même entrain, même gaîté. Mais jj'aime
mieux la gailé fi^ançaise , cette franche e{ inimitable gatté, qui
fait le désespoir de nos voisins , malgré leurs amères critiques ,
cette gatté qui peut bien rire de tout, mais qui, bien différente
de la gatté romaine , sait rire sans froisser , sans provoquer le
— 573 —
ressentimeDt et la haine , que dis-je? qui sait trouver de Fécho
jusque chez ceux qu elle raille.
Le point culminant du voyage aux Pyrénées , vous vous le
rappelez encore , c'est l'ascension du Pic du Midi. Cette
ascension est bien ardue, bien périlleuse, même pour les
Basques agiles. Hais qu'importe? Nos touristes sont jeunes,
pleins de vigueur et de verve. Ils ont même, pour soutenir
leurs forces, quelques bouteilles d'un vin pour lequel l'épicurien
Horace eût oublié le Falerne et le Massique, vieux amis qu'il
chantait si éloquemment et avec lesquels il savait si bien per-
dre une bonne partie de sa journée , Partem solido demere de
die, — Aussi le succès est complet : le Pic du Midi voit de nou-
veaux visiteurs admirer, du haut de ses sombres crêtes, le magni-
fique panorama qu'il domine.
Les solennelles paroles de M. Bobierre , sur l'alliance indis-
soluble de ces deux sœurs immortelles , la raison et la foi , sur
l'appui réciproque que se prêtent la religion et la science, ne
sont pas tombées dans le vide. M. Padioleau, s'appropriant
cette lumineuse et féconde pensée, s'est attaqué résolument aux
désolantes doctrines du matérialisme , qui sapent les principes
les plus sacrés de nos croyances, et rabaissent l'homme qu'elles
prétendent grandir et diviniser. Etrange aberration de Tesprit
humain qui se révolte à l'idée de sortir des mains de Dieu, qui
renie les plus magnifiques lettres de noblesse, et se déclare sa-
tisfait et fier de devoir la naissance à quelques atomes de limon
vivifiés par le soufBe capricieux du hasard ! Etrange destinée de
ces sophistes que l'orgueil tient enchaînés au milieu des ruines
qu'ils ont accumulées, jusqu'au jour où, vaincus par l'évidence ,
illuminés par les splendeurs d'une science mieux faite, ils éton-
nent le monde par les éclatantes défections des Cabanis et des
Broussais!
38
— 574 —
Puissance créatrice et conservatrice, loi primordiaie de la
vie, immatérialité de l'âme et du principe vital , M. Padideatt
a défendu tous ces dogmes avec Ténergie d'une profonde con-
viction, avec les ressources d'une grande érudition.
Toutefois, qu'on nous permette une réflexion. Le matéria*
lisme est à demi*mort de vieillesse et d'impuissance. Enfant non
viable de la science d'hier, répudié par la science d'aujourd'hui,
il méritait à peine les honneurs d'une aussi brillante campagne.
Trahi par ses plus fiers soutiens, réduit presque à fétat de mo-
nument archéologique , ne faisant bientôt plus qu'une date dans
rhistoire des erreurs humaines , une oraison funèbre lui suffi-
sait... . Que la poussière de nos bibliothèques lui soit légère !
Les croyances religieuses comme la littérature et les arts ,
la science comme toutes les vertus civiles et domestiques , sont
le résultat nécessaire de l'éducation. Elle seule peut dispenser à
l'homme le bien-être moral et physique , et le faire arriver
aussi près que possible du but, où tend la perfectibilité indéfinie
de sa nature, où le dirige le souffle de son Créateur. L'éducation
est l'instrument merveilleux de la civilisation , et par civilisa-
tion , nous n'entendons pas le développement plus ou moins
complet des moyens de satisfaire toutes les exigences sans
cesse renaissantes de notre organisme matériel ; nous désignons
par là l'agrandissement de l'intelligence , en même temps que
le développement de toutes les vertus, de tous les dévouements ,
de toutes les nobles aspirations dont nous sentons le germe au
fond de notre ftme. Sans cela il n'y a que décrépitude anti-
cipée , désorganisation , et rien de plus.
Jetons un coupd'œil en arrière , et voyons comment naguère
encore l'éducation était répartie dans notre société. La part
était-elle égale entre tous les enfants d'une même civilisation,
qui en avaient tous pourtant un égal besoin ?
Non , sans doute.
— ^75 —
D'un côté Tabondance , presque la superfluité : des pensions,
des lycées , des collèges , des institutions de toutes sortes , des
écoles spéciales , etc. ; sans compter cette école sans rivale , où
Tenfant , sous la direction de sa mère, étudie ses premiers pas,
balbutie les premiers mots de sa langue , s^initie lentement et
sûrement aux principes sacrés de la religion et de la morale,
que Fexemple lui prêche mieux encore que les paroles ;
éducation admirable , où la droiture du cœur , Tinaltérabiliié de
la pati^ce et l'immensité dn dévouement remplacent si avanta-
geusement les plus belles théories ; éducation dont on ne sait
pas toujours apprécier toute la portée , et qui a fait dire à un
de nos éminents publicistes que souvent les hommes les plus
remarquables étaient ceux qui avaient subi le plus longtemps
cette douce et irrésistible influence.
De Fautre côté , rien ou presque rien ; Tentant du pauvre
croupissant dans une ignorance honteuse, puisant dans Tengour-
dissement de ses facultés morales le germe de tous les vices ,
de la misère et de la dégradation.
Des hommes de cœur s'émurent de ce contraste navrant , et
cherchèrent à rétablir autant que possible l'équilibre rompu par
cette injuste inégalité. M. le docteur de Rostaing de Rivas vous
a raconté quelques-unes de ces nobles tentatives , dans un mé-
moire riche de laits et de recherches consciencieuses , intitulé :
De l'enseignement mutuel, de $on origine et ée seiprogrèe, en
France.
Enseignement mutuel! • encore une de ces géné-
reuses et belles conceptions nées sur notre glorieux sol de
France , que la légèreté gauloise laisse tomber dans Foubli ,
pour la saluer et l'accepter avec enthousiasme , quand elle lui
revient avec le timbre de l'étranger ! Quomque tandem?. . .
A la fin du XV1I« siècle , l'abbé de la Salle ; dans le XVIIP ,
Herbault et le chevalier Paulet , avaient jeté les bases , et for*
— 576 —
mule les premières applications de renseignement mutuel. Un
prêtre , un directeur d'école , un soldat ! preuve touchante et
singulière que les cœurs d'élite savent , en partant de points si
divergents , se rencontrer au même but , quand le même senti-
ment les anime , l'amour du bien public.
En (814, un demi-siècle après le chevalier Paulet , l'ensei-
gnement mutuel, inventé pour la seconde fois par André Bell
et Lancastre , et propagé par eux sur une immense échelle ,
dans les Indes, en Angleterre, en Amérique et en Afrique, re-
paraissait en France modifié et patroné par le nom du quaker
Lancastre.
M. le docteur de Rivas vous a dit toute l'histoire de ce mode
d'enseignement, son introduction en France, ses succès, ses re-
vers, ses luttes, les persécutions auxquelles il a été en but , per-
sécution cachée et perfide, persécution de pamphlets, persécu-
tion de presse, de tribune , d'autorités , etc. Lui aussi, comme
l'admirable institution de l'abbé de La Salle, il devait subir ce
glorieux baptême que toute vérité reçoit , le jour où elle vient
heurter l'ignorance et des intérêts jaloux.
flectien den Hcience» nalarelle».
Depuis deux ans , votre Section des Sciences naturelles est
restée dans un silence presque absolu. Mais ce silence indique-
t-il que les intrépides et inbtigables collaborateurs de cette
Section aient déserté le culte de la nature et renoncé aux inal-
térables satis&clions qui y sont attachées? Non, sans doute.
Outre que l'intelligence a besoin de ces intermittences d'ac-
tion et de repos que l'on constate chez tout ce qui est sorti
vivant des mains du Créateur , il fiiut bien laisser aux ardents
prosélytes de cette belle science le temps de colliger , de classer
les résultats de leurs études , de présenter, sous une forme mé-
— 577 —
thodique, la série d'efforts au moyen desquels ils ont arrache à
la nature quelques-uns des secrets qu'elle tient en réserve pour
ses véritables amis.
'M. Cailliaud s'est chargé seul de défrayer le petit nombre de
séances de votre Section.
Mes prédécesseurs vous ont raconté comment notre savant
collègue avait jeté, au milieu d'une discussion peadante depuis
plus d'un siècle, le poids décisif de ses observations directes. Us vous
l'ont montré surveillant, nuit et jour, des pholades prisonnières,
avec une infatigable sollicitude , et finissant par les prendre sur
le fait, au moment où elles creusaient la pierre au moyen de
leur coquille. Le problème était résolu, malgré quelques dénéga-
tions intéressées bientôt réduites au silence.
Mais les découvertes appellent les découvertes.
M. Cailliaud devait encore prendre une fois la nature en fla«
grant délit, et démontrer, avec une irrésistible évidence, que
d'autres animaux, les oursins, se creusaient des retraites au
sein des roches les plus résistantes.
Les railleries qui avaient accueilli les premières observations
de notre collègue, durent encore tomber devant la brutalité des
faits. Et, dans la joie de son légitime triomphe, il eût pu
s'écrier avec le philosophe antique : £SpY]xa!
A ceux qui trouveraient le mot ambitieux, je répondrais :
Il n'y a point de petite conquête sur le domaine de la
science : tout se lie et s'enchatne d'une manière admirable , et
souvent les résultats les plus gigantesques, les plus inattendus,
découlent de faits minimes en apparence. Qui eût soupçonné
que toute une révolution industrielle et sociale s'élancerait un
jour de la marmite de Papin ?
M. Cailliaud nous promet de nouvelles découvertes pour l'an-
née prochaine. Nous attendons avec conjiance , car nous savons
ce que valent les promesses de notre collègue.
~ 578 —
Section d'agrlcnlture , commerce et industrie*
Même silence de la part de votre Section d agriculture , com-
merce et industrie. Et pourtant que de problèmes à résoudre ,
au milieu de Tagricuiture en souffrance, de la rareté et de la
cherté des substances alimentaires , de Tinsufiisance de la vie
matérielle chez une grande partie de la population , de la crise
financière, etc. Que de questions dignes des intelligences géné-
reuses que vous comptez dans vos rangs, mais qui vont pro-
bablement porter à une autre Société le fruit de leurs précieuses
méditations !
Cependant, autour de nous, toutes ces questions s*agitent et
cherchent leur solution. D'intéressantes communications nous
apportent la ppeuve d'incontestables progrès accomplis , d'utiles
innovations à l'essai, de grandes réformes étudiées avec ardeur
et réclamées avec énergie par des hommes voués au soulage-
ment de toutes les souffrances.
Nous signalerons :
La médaille de platine, décernée par la Société d'encoura-
gement, pour l'industrie nationale, à H. E. Derrien , notre col-
lègue , pour ses engrais artiHciels; onzième et glorieuse recom-
pense de travaux aussi persévérants que méritoires ;
Le mémoire de M. Le Veillé, de Nantes, sur la conservation
des céréales , mémoire confié aux soins d'une commission spé-
ciale dont nous aurons bientôt à entendre le rapport;
Le travail remarquable sur la bomherie , offert à votre So-
ciété, par M. E. Blanc, et que vous avez regretté vivement de
voir en dehors des conditions du concours ouvert par vous sur
cette grande et importante question ;
La notice pomologique de M. de Liron d'Airolles (rapporteur
H. le docteur Delamarre), heureuse simplification de la syno-
nymie et de la classification des fruits; ingénieuse tentative pour
— 579 —
mettre cette étade au ifiveeti de toutes les iiiteHi(^no€S et de
toutes les bourses. Les œuvres de cette nature auront toujours
droit à nos plus chaleureuses sympathies : simplifier la science ^
c'est trouver le meilleur moyen de la propager.
Les grUk$ fwmvores de M. Raymondiëre, sur lesquelles
vous avez entendu le rapport de M. Callaud, et dont M< le doc-
teur de Rivas doit vous entretenir dans un instant.
Toutefois 4 votre Section n*est pas restée totalement étran-
gère à ce mouvement progressif, à ces innovations, à ces
recherches.
Dans une de vos dernières séances, H. A. Bobierre, intelli-
gence aussi brillante que pratique , vous a lu une triple note
ayant trait à la science agricole.
La première, sur les principes fertilisants des phosphates cal-
caires fossiles, (coprolithes), substances abondamment répandues
dans plusieurs de nos départements ;
La deuxième, sur le dosage rapide de Tasote des engrais, au
moyen d'un appareil ammonimétrique aussi simple qu*ingé«
nieux ;
Dans la troisième, après avoir signalé les frauda de toute
espèce qui existent dans le commerce des engrais, lauteur émet le
vœu qu'une loi sévèrement répressive, vivement approuvée par
le Congrès de rAsstociation Bretonne, dans sa seaston de 1851 ,
aille atteindre les délinquants, malgré la subtilité de leurs super-
cheries , et épargne ainsi à l'agriculture des mécomptes dé-
sastreux.
«eeéiott &é HédeclAe.
Uâis le temps qui m*est accordé pour accomplir ma tâche s'est
écoulé avec une effrayante rapidité. Je m'aperçois que j'ai déjà
fatigué l'altoBtioD bienveillante de mon auditoire , et te rapport
~ 580 —
de M. Citerne me rappelle qu'il me reste a vous rendre compte
des travaux de toute une Section , la plus laborieuse , la plus
féconde, la Section de médecine.
Rendre à la position noblement acquise de mes anciens
maîtres une éclatante justice ; mettre en relief , par la cons-
ciencieuse appréciation de leurs œuvres , la valeur de mes
compagnons d'étude et de la jeune et brillante génération mé-
dicale qui nous suit , telle eût été mon ambition. Cette bonne
fortune m'a été refusée , et je me verrai réduit à vous présenter
une liste sommaire , aussi ingrate que stérile. Je le déplore.
Pourtant, je l'avoue, j'éprouve un sentiment pénible à laisser
dans un injuste silence :
L'allocution dans laquelle M. Malherbe , en prenant place au
fauteuil présidentiel , défend avec un rare bonheur d'expression
la science moderne contre les mesquines attaques d'un vitalisme
étroit et nuageux ;
Les quatre mémoires du même auteur (i) sur une série de
cas rares et pleins d'intérêt, véritables modèles d'analyse et
d'exposition , aussi riches de faits et d'enseignement que réduits
dans leur forme;
Les observations de clinique médicale et chirurgicale écrites
avec une intelligence et une précision qui promettent d'ex-
cellents médecins , par MM. Douillard (2) , Pihan-Dufeillay (3)
(1) De quelques cas rares de iuàerculisation. — Sur un cas cTa^
nasarque , suite cf albuminurie, — Sur un cas de pleurésie , ter-
minée par gangrène, — Sur un cas de chorée mortelle , avec ramol-
lissement de la suàstance corticale du cerveau et du cervelet,
(2) Bévue rétrospective de la cUnique-chirurgicale , pendant le se-
mestre d^été. ^ Luxations.
(3) Enchondrôme de la cuisse et du bassin. — Diathèse cancé^
reuse, —Tumeurs diverses. >- Lésion des deux capsules surrénales,
— 58t —
et Brissonnière (i) « élèves internes; observations curieuses,
qui ont fourni à MM. les professeurs Letenneur , Thibeaud et
Marcé , Foccasion de dissertations aussi pratiques que lumi-
neuses sur rhistoire, les causes, la nature, les altérations pa*
thologiques et le traitement des luxations , de l'enchondrôme ,
de la dialhise cancéreuse , de l'occlusion intestinale et du téia--
nos, etc.;
Les mémoires de M. Aubinais , sur l'objet de ses études fa-
vorites , où rendant compte de la pratique de deux grands
maîtres du XVII' et du XVIII' siècle (2) , il passe en revue ,
souvent avec bonheur , toujours avec une grande netteté de
vues, les problèmes les plus difficiles de la science obstétri-
cale;
Une note du même écrivain , ayant pour but de servir à
V histoire de l'hémiplégie faciale chez le nouveau-né, avec une
discussion savante et méthodique sur la nature , les causes et la
curabilité d'un accident plus désagréable pour le médecin que
dangereux pour Fenfant ;
Une observation curieuse de H. Hélie (3) ;, remarquable par
l'exactitude scrupuleuse de détails , la justesse et la solidité des
réflexions, et appuyée par une pièce anatomique préparée avec
le soin habituel de Fauteur.
J aimerais à m'arrèter un instant devant un petit travail de
sans altération de la couleur de la peau, — Quelques faits ^occlu-
sion intestinale , pour servir à Fhistoire des maladies désignées sous
lo nom d'iléus , de vo/vu/us , etc.
(1) Tétanos spontané , suivi de guérison.
(1) De la Pratique do F. Mauriceau. — De la Pratique de W. Smellie.
(3) Observation de grossesse extra-utérine.
— 9M —
M. Trastour (1) , travail séduisant par la forme littéraire et plein
des observations les plus judicieuses ; preuve nouvelle de la bru-*
taie impéritie des rebouteurs et des résultats merveilleux que
peuvent obtenir une sage méthode , les douches , la gymnas-
tique et surtout Télectricité localisée entre des mains patientes et
habiles.... Hélas ! il faudra bien des preuves do cette nature pour
déraciner une erreur si chère à nos bons habitants des cam-
pagnes !
J'aimerais encore h vous donner une esquisse d'un travail hors
ligne dû à la plume de M. Anizon (2). J'aimerais à vous mon-
trer l'auteur écartant , avec une rare sagacité , les vaines subti-^
lités de la forme multiple , autant que mensongère, des iiëvres
intermittentes pernicieuses, pour aller droit à ce prin-
cipe protéiforme, qu'il faut savoir saisir et terrasser. J'aime-
rais à vous rappeler [a grâce littéraire , la parfaite urbanité ,
les exemples nombreux et sévèrement choisis , les déduc-
tions irrésistibles , etc., toutes qualités qui distinguent l'œuvre
de notre savant et digne confrère. Cette appréciation, Messieurs,
vous le savez , n'est pas de moi , mais de votre Section de
Médecine tout entière.
Je devrais une mention toute spéciale à une haute question
d'hygiène publique et de police médicale (3) , traitée d'une
façon si complète par une Commission spéciale , dont le rap-
porteur, M. Callooh , signale avec autant de tact que d'énergi-
(1) Déplorables réfroltats d'une compression rigoureuse exercée pa;
vat rebonteur sur Favanl-bras et la main d'an enfant.
(3) Des fièvres intermittentes pernicieuses.
(3) De ia syphilis^ dans ses rapports avec la prostitution autorisée
et clandestine , par une Gonnnissioii composée de MM. Mabit, Malherbe,
Anizon, Petit, de Rostaing ée Rivât, et GaHoch, rappovtevr.
— 583 —
que précision , les réformes réclamées pat* la santé {publique
et la morale.
Je devrais quelques mots à une observation curieuse dWéïde
isolée , trouvée au milieu do la substance cérébrale d'une
aliénée , par M. Petit , directeur de l'hôpital général de Saint-
Jacques.
Je devrais, au nom de la médecine, et surtout au nom des
malades, un mot de remerciment à H. Herbelin, pharmacien ;
1° Pour ses gelées à l'huile de foie de morue et de ricin , for-
mules précieuses, qui permettront enfin, nous l'espérons, d'ad-
ministrer aux enfants et aux personnes trop susceptibles , des
médicaments parfois aussi héroïques que répugnants ; 2*^ pour sa
note sur l'inconvénient de préparer certains extraits dans des
vases de cuivre , note qui renferme une utile leçon : signaler
un danger, c'est le faire disparaître.
Pour être complet , il faudrait encore vous indiquer deux
observations de paralysie hystérique et de fièvre inlermilt^te
pernicieuse pneumonique , présentées par voire secrétaire
adjoint.
Enfin , je devrais mentionner les discussions soulevées au sein
(le votre Section de Médecine , discussions un moment en-
gourdies par une cause inconnue , et réveillées par l'élan d'une
ardeur nouvelle imprimée à toutes vos intelligences; choc fécond
des idées, d'où naissent d'autres idées souvent brillantes et in-
génieuses, presque toujours portant leeaebet d'une observation
scrupuleuse et d'une pratique éclairée.
Je ne me dissimule pas , Messieurs , toute l'imperféetioD de
cet exposé. Toutefois, mon ambition serait ptsioement aaiisfaite
si je pouvais espérer que j'ai rendu à ohaciui b jiislioe qui lui
— . 584 —
est due , que je n'ai laissé dans l'oubli Tœuvre d'aucun de nos
laborieux collègues , que je n'ai froissé les susceplibilités légi-
times de personne. — S'il en était autrement , je désavoue
d'avance une faute involontaire , et je demande grâce pour une
tache faite à la bâte , dans laquelle malheureusement les bonnes
intentions n'ont pu suppléer à tout ce qui m'a fiait défaut.
OUVfiAGES BEÇUS PENDANT l'àHNÉB 1856-57.
Berlke, comédie en 2 actes, par H"'*' A. Comte.
Histoire dun rosier ^ par la même.
Le Veuvage , comédie , par la même.
L'amant de sa femme, comédie , par la même.
Mieux vaiU tard que jamais , comédie , par la même.
Louise, ou thonneur d'une fille j par la même.
Fables , par M. Bourgine.
Notice sur le culte de Saint-Médard , par l'abbé Coblet.
Plan géométrique de Nantes, par M. Pinson.
Plan cadastral de r arrondissement d'Ancenis, par M. de
Tollenare.
Carte de l'arrondissement de Nantes , par le même.
Extrait d'un mémoire sur la conservation des céréales, par
M. Le Veillé , de Nantes. (Ouvrage confié à l'examen d'une
Commission spéciale.)
Les impossibilités , ou les libres penseurs désavoués par le
simple bon sens , par Monseigneur Parisis , évèque d'Arras , de
Boulogne et de Satnt-Omer.
Notice sur les eaux minérales , par M. Guépin.
— 585 —
Notice sur J.-Af. Càlloeh, inspecteur des écoles primaires du
département de la Loire-Inférieure , par H. A. Guéraud.
Le calcul raisonné , par H. Talabardon.
Grammaire française , d'après Lhomond , par MM. Leroy
et Alaffre.
Les filles de VErdre, poésie, par M. Aron de Commercy.
Les ducs bretons, poème en quatorze chants , par M.
Duseigneur.
Œuvres complètes , par M. Carou.
Eloge d'Evariste Colombel , par M. A. Bobierre.
La ligue en Bretagne , par M. Grégoire.
L'Annuaire de l'Horticulteur Nantais, pour 1858.
Eludes sur les causes des accidents des voies ferrées, par
M. Firmin Carré. (Mémoire confié aux mains d'une Commission
spéciale.)
Mystères de la boucherie , par H. E. Blanc.
De la production animale et de la cherté des subsistances,
par M. Trécaze. (Mémoire étudié par une Commission
spéciale.)
Poésies, par M. le comte de Saint-Jean.
Romances, par M*^' E. Morin.
RAPPORT
SUR LS
tOlOlIRS OUVERT M Ll
POUR L'ANNÉE 1857
Pak m. Db ROSTAING DE RIVAS
Méd^eim suppliant du Bosfieu d§ Nmtâi.
Mbssieubs ,
Si le devoir imposé aux membres d'une Commission chargée
de juger un concours, est souvent difficile, le devoir imposé
à son rapporteur est toujours ingrat. Car, comment peut-il,
sans embarras, apprécier devant les auteurs, leurs travaux,
leurs styles, leurs théories, non sur des principes rigoureux, sur
des faits démontrés , sur des calcul» évidents, mais sur des prin-
cipes réputés arbitraires ? Comment satisfaire à la fois, et ceux
dont il faut parler, et ceux qui ont un avis sur les mémoires ,
après les avoir étudiés , et ceux même qui , sans aucune étude ,
se croient pourtant au nombre des juges? Dispenser la louange
— 587 —
avec plaisir, exercer la censure avec réserve, tel a été le bat où
ont tendu mes efforts, en rédigeant le travail que vous m*avez
chargé de présenter dans cette séance solennelle (i).
Le programme des prix proposés par la Société Académique
de Nantes, pour Tannée 1857, contenait neuf questions; elle n'a
reçu des n)émoires que sur quatre d'entre elles.
La question la plus importante est relative aux aubsis*
tances.
Le prix de la viande, qui s'élève progressivement, Hmlgré
les mesures administratives qui faciliteot l'entrée des bestiaux
étrangera , tend à limiter la consommation de cet alinoent dans
les ménages pauvres. La Société Académique a appelé l'atten*-
tiou des économistes sur ce gravp sujet, en mettant sur le pro*
gramme de ses prix la question suivante :
Éltule des moyens les plus propres à amener la réduction du
prix de la viande, et, par suite, des conditions de meilleure
alimentation chez le peuple.
Déjà, en 1855, vous aviez mis ce sujet au concours, mais les
mémoires qui vous étaient parvenus, n'ayant pas résolu le pro-
blème d'une manière satisfaisante, vous avez cru devoir faire un
nouvel appel aux hommes pratiques.
Cette année, vous avez reçu , sur cette question p six mémoires
remarquables par des mérites divers. Hais nous ne vous entre-
tiendrons que de cinq, l'un d'eux, malgré les révélations curieu*
(t) La Gomaiission chargée de juger le concours est composée de NH •
Moreau, Vandierv Le Baj, Thibeand , de la GiraudaiSt DhoUet , Gou-
pilleau , Démangeât, Haette , Derrien, comte Olivier de Sesmaisons, Bo-
bierre, baron de Girardot, Gâche, Jollan , Delamare, Gailliaad, Dacou-
draj-Bourgault , Benoiil , Gautret et de Bostaing de Bivas , rappor-
tear.
— 588 —
ses et les laborieuses recherches de son auteur, M. Blanc, étant
déjà publié, se trouve, par cela seul hors de concours.
Le mémoire n^ 3 est une étude sérieuse sur la meilleure ma-
nière d'utiliser, au profit de Tagriculture, les engrais qui se per-
dent dans les villes, et, à ce point de vue , il renferme des idées
ingénieuses auxquelles il serait utile cependant que l'auteur
donnât, pour les confirmer, la consécration de quelques expé-
riences. Mais, dans ce travail, la question de la boucherie n'étant
traitée que d'une manière accessoire , votre Commission a cru
devoir vous proposer de Técarter.
Le mémoire n® 4 s'égare par un procédé analogue, quoiqu'un
peu moins détourné, dans la question du crédit agricole et
des institutions au moyen desquelles on pourrait l'établir. Nous
craignons bien que la complication du procédé qu'il propose ,
n'en fasse ajourner longtemps encore l'application, et l'auteur
n'en a pas suffisamment développé les avantages, ni fait connattre
les moyens d'exécution. Mais enfin , il a cherché à répondre à
la question , et, en ce point au moins , son mémoire mérite un
peu plus de faveur que le précédent. Cependant, en présence des
trois autres, il nous a paru complètement effacé.
Les mémoires n®* 1 , 2 et 5, prennent en effet la question de
front et la résolvent à peu près de la même manière , c'est-à-
dire par la réglementation plus ou moins sévère et restrictive du
commerce de la boucherie. Quoique votre Commission n'attende
pas de cette solution tout le bien qu'en promettent les auteurs,
cependant elle ne peut refuser de reconnaître un certain mérite au
mémoire n® 2. Elle y a trouvé une clarté d'exposition , une
franchise d'allure , une indépendance de vues , une vigueur de
raisonnement et de style , qui le rende bien supérieur, pour la
forme, au n^ 1. Si l'on se sent heurté par des affirmations para-
doxales et non suffisamment justifiées, on reconnaît aussi, à un
plus mûr examen, que les opinions de l'auteur ne sont pas si ab-
— 589 —
soloes qa'elies le semblent an preioier coup d'oeil, qu'il ne retourne
pas tant qu'il le dit, vers les errements d'un ancien état de cho-
ses et qu'il n'est pas si disposé qu'on pourrait le croire à dire
litière de la liberté. Réglementation pour réglementation , il y
a chez lui plus de logique et plus de fermeté que chez le n^ 1 ; il
respire un air plus libre, il habile les champs.
Bref, son système de réglementation repose :
i^ Sur la limitation du nombre des bouchers, en rapport avec
la population.
2<^ Sur les garanties de capacité et de solvabilité exigées
d'eux.
3® Sur la taxe rationnelle.
4? Sur l'établissement d'abattoirs publics, au moins dans tou*
tes les communes urbaines, et l'interdiction d'abattre en aucun
autre lieu.
5^ Sur l'établissement d'un seul marché spécial et hebdo*
madaire destiné à la vente sur pied, dans chaque département,
marché contrôlé par l'administration.
Tout ce système n'a pas paru le moins du monde mener
au but proposé , mais , au contraire, l'expérience semble dé-
montrer qu'il ouvre la porte à mille abus désastreux.
Le mémoire n® 5 a la plupart des qualités de style du mé-
moire n^* 2 , et il a de plus qjue lui l'ordre et la méthode. Il est
donc supérieur au mémoire n' 1 , sous le rapport littéraire , et
égal h ce dernier pour la bonne disposition des matières. Mais
l'auteur reste , pour le fond , inférieur à ce concurrent.
Le mémoire n^ 5 est divisé en deux parties :
Dans la première , l'auteur examine :
1° L'utilité de la viande de boucherie , au point de vue de la
santé publique et de la production du travail.
2^ Les causes de renchérissement de la viande , en ces der-
nieras années.
39
— MO —
Taotèt il appuie ses affimations de preuves en nénécai Wea
choisies et pertinentes ; tantôt il se contente de les prodoift.
La partie critique de ce travail a un vrai «érite : respetitioR
en est daire et méthodii|ue ; il y a de la concision , m déve«-
loppetnent suffisant de k pensée , et le styie participe aux que*
Il tés du fond.
Malheureusement, la seconde partie du nitooire n'est pus à
k hauteur de la première , et pourtant Tauteur nous semblait
avoir saisi le côté pratique du sujet , quand il écrivait en tète
de son ouvrage : jPoicua redden rura; éAmdra tes favtrafes,
acceptant ainsi et se rendant propre, l'énergique pensée du vieux
Caton , sur les conditions d'une bonne agriculture. C'était une
pensée féeonde , le vrai remède de l'avenhr , celui qèe la hausse
néiiie du prix de la viande tendra à bire prévaloir s en excitant
les éleveurs par l'appât de leurs propres intérêts ; il fallait donc
«'attacher à cette pensée et loi donner les dévelopi)ements qu'elle
mérite. Nous trouvons , qu'à cet égard , l'auteur n'a pis tenu ce
qu'il promettait.
11 s'est, en effet, beaucoup plus préoccupé de la pensée de savoir
si une baisse du prix de la viande doit accompagner h baisse du
prix des céréales , que de chercher à provoquer , par une aug-*
mentation de production , les causes permabentes et générâtes ,
en vertu desquelles l'abondance amène le bon marché.
Il s'enquiert donc d'abord de l'influenoe du prix des céréales
sur celui de la viande ; et il donne , à ce sujet , un tableau de
comparaison curieux , qui semble prouver la simultanéité de la
hausse pour Tun et Tautre genre d'alimenta.
11 examine ensuite rinfluence de l'abaissement^du Jarif des
douanes sur l'augmentation des bestiaux et des viandes salées ,
et d'après les chiffres sans cesse montants des importations , il
(conclut et une baisse prochaine.
D'après lui , cependant , les importations ne combkrofitja*
— B91 —
Méis efliiè^ement lé déficit des bestiaux ; et cVst ftlors que , re-
pfëwsLtM ^ pensée pt*etnlère , il se retourne vers Tagrievlturè
fhinçaiSë , jpo^r lui demander la solution du jproblènie du bon
marché par Taugroentation de la production , mais il croit que
Mire BgrteuiturB n'y pourra parvenir qu'à eèrtaines conditions
qu'il énumère longoeiatnt.
En M mol Y votre Commission a remarqué que Tétude des
tiiusesde la rareté «t de la cherté de la viande , était mieux
traitée dans le mémoire n"* 5 que dans les mémoires n^ 1 et n* 2.
jQue Tautear y. indiquait quelques conditions très-favoraMes à
la production , qui ont échappé à ses concurrents , telles ^ue
le crédit sous forme de cheptel , Virrigation et la restriction du
morcellement des terres , lui aussi adopte la réglementation de
la ' boucherie , mais en admettant une boucherie régulatrice,
tenue au compte de la commune.
C'est sur ce môme système que repose le mémoire n^ 1 ,
mémoire moins concis et heaucoup moins heureux sous le rap-
port de la forme et du style que les deux précédents ; vaut-il
mieux sous le rapport du fond ?
. Aa.gré de votre Commission , oui certaînefneiil.
Elle » reconnu que Tauteûr avait examiné la question soœ
-tfes deux rapports do la production et de la eonsomtncKtion.
Pour tceroUre ta pndduotion et hité ainsi tomber le pHt de
la viande , il recommande :
10 L'emploi d'tin capital libre et suffisant à l'ext>loitation du
éMoaiîne , c'est^-dire, qti'il veut réagir conti*e la tendance trop
ooinmune à la campagne , d'immobiKser fe capital par l'achat
du ^oi ^^ au lieu de te laisser libre et circulant pour la mise en
valeur du sol et par une MeiNeure culture.
!• L'a)^)^ti«atio!l à faeseileinent, des plantes fonrra'gères , afin
4» poffer le Mttril à S60 Iciiôgnimmes par hectare.
— 592 —
3^ L'amélioration da bétail, soit par sélection dans la même
race , soit par croisement d'une race à l'autre « en ajoutant quel-
quefois à l'un et à l'autre mode d'action , l'influence de la
consanguinité.
4^ Une meilleure éducation , de bons soins hygiéniques
pour tous , et la stabulation pour les animaux à l'engrais.
5*" L'accroissement des fumiers, par leur bon traitement
et par l'adjonction des engrais et des amendements du
commerce.
6^ Le crédit agricole , au moyen de la multiplication des
banques.
7^ Une plus grande diffusion de l'instruction agricole.
L'auteur a raison de penser que l'accroissement de la pro-
duction , amenant le bon marché , provoquerait l'extension de
la consommation.
Toutefois, il tend au bon marché, en faveur des consonnnatettrs,
par la réglementation du commerce de la boucherie, et il entre
au sujet (le ce commerce, dans des détails techniques qui mon-
trent chez lui un observateur attentif et habile , je dirai même
un bon praticien. Votre Commission a encore remarqué une ten-
dance ftcheuse , chez l'auteur, à poursuivre la baisse à tout
prix , comme but presque unique , en sacrifiant, au besoin , le
producteur au consommateur ; tandis qu'il est d'une sage pré-
voyance , aussi bien que d'une impartiale équité , de tenir ea
équilibre les intérêts de l'un et de l'autre , et de bire en sorte
que tous les deux profitent , l'un par des prix vraiment rémuné-
rateurs, l'autre par l'abondance, la facilité de hi production et
le débat libre des intérêts opposés, qui amène plus certainement
la baisse que tous les artifices possibles.
En résfiméji votre Commission propose de récompenser les
mémoires n"» 1 , n"" 5 et n"" 2 , pour avoir trûté la question
— 593 •-
sérieuaenieni , quoiqu'elle ne les ait pas trouvés parfoitement
soflSsants.
Selon elle , les mémoires n° 5 et n® 2 , l'emportent par Isi
forme et le style qui sont beaucoup plus littéraires que ceux
du n^ l. Toutefois, ce dernier l'emportant sur le fond , elle
lui a accordé la supériorité.
Mais, tout en vous proposant de leur accorder des médailles,
elle n'entend pas par là donner son approbation au système de
réglementation et de restriction qui est formulé dans les trois
mémoires.
La majorité de votre Commission croit possible la liberté des
transactions , même en fait de commerce de la viande , qui est
le régime général de la France , de TAngieterre , de la Suisse,
et sous lequel il est probable que Paris pourrait vivre aussi bien
que Londres , Berlin , Lyon et Marseille.
La Société Académique , adoptant ces conclusions , accorde
une médaille d'argent de première classe au mémoire n® 1 ,
portant pour épigraphe :
«r Vouloir c'est pouvoir, n
Une médaille d'argent de seconde classe , au n^ 5 , dont
l'épigraphe suit:
cr Pwteua reddere runa. »
LUCIIÈCB.
Enfin, une médaille de bronze , au mémoire n® 2 , sur lequel
celte sentence est écrite :
ff Un pays dans lequel tout le monde aurait de quoi manger,
» serait à l'abri des révolutions (1). »
(1) Le président proclame les noms de MM. Félix JoUn, préposé en
chef directeur de Tabattoir deNaatetf Treacaze, k TarbSs^ Aristide
Tiacem, ingémear dvil h BresL »
Convaincus qije l'étudei des parties de rbistojre uati^^llje^i ^fi^
paraissent le plus dénuées d'intérêt , à Tindifférent , deviea^ pf^c
cçlui qui s'y livre un délassement agr^liite , et le CQp4^U fiar-
fois k de^ résultats pratiques , vous, avezi voulu provoqua 1^ pu-
blication de Vissai d'une flore çrfffitofiainiqm de la Loirer^
Inférieure. Votre but était de donner un guider aux naturaliste^
qui herborisent dans ce département , et prépajrer un docu-
x^^n\ précieqi^ pour les auteurs d'qne flore générale de la
France.
Quand même nous serions sûrs de ne rencontrer dans ^étud^
de la cryptogaroie aucune application , ce ne serait pas une
raison pour en dédaigner la connaisisançe , car, étendre la
cercle de ses idées est un but digne de: nos travaux : {Jt quel
charme ppur le botaniste dç recueillir les. algues aux . miU^
couleurs , sur les côtes de TOcéan, le^ naïades, qui peuplent le§
eau^ 4ouce$ « les fougères qui tapissent le$ antres des rochers ,
et les lichens qui s'étendent sur nos murailles ep plaques
bigarées.
Mais cette branche de la botanique renferme encore un
grand nombre de végétaux utiles ; il nous suffira, pour preuve ,
de citer les champignons.
Vous avez reçu , sur ce\ie question. , un s^l mémoire , ayant
pour titre :
fssai d'un oataiogue de» plantes cryplogames recmllieê dans
le département de la Loire- Inférieure.
Cet ouvrage , comme son titre l'indique , est un simple cata-
logue. Il a été rédigé à l'aide de Therbier de l'auteur, du Cota-
logue des plantes recueiUies dans le département de la Loire-
Inférieure, de J.-B. Pesneau, et de ses collections, aujourd'hui ap-
partenaot à la ville de Nantes; puis avec le catalogue de Desveauy,
pour les Agarics, les fascicules d'algues d^ H. Upydt anfii^, ay^f
— itS —>
Fheriîev d# t^bM Dahknde, dAposé dans les salles de h Soeiélé
Académique.
La classification générale , suivie par l'auteur est , comme il
le dit lui-même , dans son introduction , celle du Botanicon
GâHieum , de Duby.
Votre Commission regrette que les époques où les individus
ont été trouvés , ne soient pas plus souvent indiquées. Elle dé-
sirerait encore qu'à chaque algue, TauUur eût cité le numéro du
fascicule de M* Lloyd , correspondant à l'espèce inscrite. Il cite
bien dans son introduction , l'important ouvri^e de M. Lloyd y
et c'est assez pour rendre tqute justice à ce savant et laborieqs
collecteur ; mais cela n est pas suffisant pour faciliter les recher-
ches des naturalistes qui voudraient recourif aux sources. La Com«
mission a encore observé quelques erreurs, parmi lesquelles nous
citerons celle-ci : A propos du Marchanlia poU(morpha • l'au-
teur dit qu'il a trouvé un échantillon sous la forme stellqire,
ce qui paraîtrait impliquer que cette forme est anormale ,
tandis , qu'au contraire , elle appartient à cette hépatique.
L'auteur , dans la partie de son catalogue, relative aux cbfiai-
pignons , a eu soin de signaler quelques-unes des espèce^ de
ces végétaux , comme étant comestibles ou vénéneuses. Nous ne
saurions trop l'inviter à continuer celte étude, mais avec une
grande circonspection.
L'auteur paraît avoir beaucoup herborisa aux envirops de
Nantes > et dans quelques parties de la Lpi^e-Inféri^^re , smrtom
à Aocenis , d^ns la fqrêt du Gftvre , e^p.
Il a d'indiqué les localités où il a recueîHi ses échantillons ,
et si la desceiption n'accompagne pas les plantes dont H cite
les noms « du moins , il relate les auteurs qui les ont décri-
tes , les ouvrages d'iconographie qui les ont repré^ntées , et
les fascicules de Mougeot, qui en oontienAent les types. Il rend
— 596 —
ainsi Geicile de constater l'identité de toutes les espèces qu'il a
cataloguées.
La Société étant persuadée qu'il sera facile de &ire dispa-
raître le petit nombre d'imperfections qui se rencontrent dans
cet ouvrage , accorde une médaille d'argent à Fauteur du mé*
moire , portant pour épigraphe (1) :
ff Omatis meis nisi ferro prœmia possum ,
0 Mî scdtem cepti glaria semper erii. »
Dans un rapport du 13 septembre 1852, adressé à M. le
Président de la République , M. Fortoul , alors Ministre de
l'Instruction publique , disait que les chants populaires ont été
depuis le commencement du siècle, l'objet des recherches de
l'érudition , et que la France possède plus qu'aucun autre pays ,
de précieux restes de ces poésies , aussi bien dans la langue
nationale que dans les idiomes provinciaux qu'elle a remplacés.
Blalbeureusement ces richesses , ajoutait-il , que le temps em-
porte chaque jour , disparaîtront bientôt , si l'on ne s'empresse
de recueillir tant de témoignages touchants de la gloire et des
malheurs de notre patrie.
Afin de conserver tant de documents précieux , il proposait de
faire publier, sous la direction de son ministère , le rectieil des
poésies poptUaires de la France.
Votre Société , appréciant la généreuse initiative du Gou-
vernement , s'est empressée de porter sa pierre à l'édifice na-
tional qu'il voulait élever. Un recueil général doit être , en effet,
le recueil des chants particuliers à chaque province , et afin
d'encourager les littérateurs à réunir les poésies des départe-
ments de l'Ouest , vous avez promis un prix à l'auteur du
(1) L'aotour est H. Emile Prtdal.
— 597 —
meillear recueil de dumU populairêi , de traditiùfi» locales du
pays nanîttiê ou du bas PoUou.
Aucune autre contrée de la France ne peut offrir autant
de richesses' poétiques : pays de foi et de guerres civiles ,
amour et souffrances , quels sujets pour exciter la verve po*
pulaire !
Déjà H. de la Villemarqué a montré ce qu'un homme intel-
ligent peut tirer de l'étude dé ces poésies rustiques ; et, grâce
à lui , la vieille Armorique n*a plus à craindre que ses inspira*
tiens , nées au milieu des bruyères de ses landes, soient perdues
pour l'avenir. Hais nVt-il rien laissé à glaner, n'ekiste-t-il pas
des chants qui , quoique plus modernes , ne soient pas à dédai -
gner? L'auteur du seul recueil qui vous soit parvenu a prouvé
le contraire.
Ce recueil de chants populaires du pays nantais et du bas
Poitou, ne contient pas moins de cent vingt-quatre pièces , et
l'auteur nous apprend , dans une introduction très- bien étudiée,
qu'il en a recueilli plus de trois cents. Et , quoiqu'il ne les ait
pas données toutes , itcroit cependant que beaucoup d'entre
elles peuvent offrir de l'intérêt , soit pour en compléter ou en
retrouver d'autres, soit parce qu'elles contiennent quelques
expressions utiles aux philologues. En tète de ce remarquable
travail , sont placés les chants historiques. Nous avons surtout
remarqué : la GuxUaneu , qui rappelle l'époque celtique , et
l'origine du christianisme dans nos contrées, la déroute de
Soubise dans l'île de Rié, les persécutions des protestants, les
levées d'hommes au XVIIl* siècle, la révolution de 1793 , le
combat de la Roche*Servière , en 1815 , et celui du Chêne , en
1 832 , etc.
Cependant votre Commission a trouvé que ce recueil man-
quait parfois de critique , et qu'un grand nombre de pièces
pouvaient être communes à la Bretagne ou à toute autre pro-
vince ; m m mol , qiie le ohmx de ms parties lussatl à déeirep;
Toutefois, elle aurait accordé une médaiU» à cet intéMssant naé-
mpir^ , ai lautear lui-même , dans son introëvcMoQ , n'avaHpas
déclaré, avoir procédé avec trop de bAte , forcé qu'il y était par
les exîgeHces ()u programme. Elle a doi^c cru tui rendre ser-
vice, ainsi qu'à son œuvre, en vous invitant à remettre ce même
spjelsur (^ programme de& prix à donoepen I8M, et à dé-
^rner pne m$ntion trèê-k^noraHs au mémoire ayant pwr
épigraphe :
a La poésie populaire et purement n^^turelie a des aaïfv^tées
D et grAces , par oii elle se compare à la principale beaMté de Ift
j» poésie parfaite selon l'art, a .
MORTAMIIB.
S'il est utile de conserver les poésies et les tniditîoiis locales ,
c'est un devoir de perpétuer le souvenir des hommes ée son
pays , qui se sont illustrés ou qui lui ont été utiles. La Société
Académique de Nantes n'a jamais manqué à cette œuvre pieuse«
et cette année, comme les précédentes, elle a mis au couaours :
Études (fiogrophiques sur un au plusifurs Naniais célibres.
Vous ayes reçu trois biographies : une sur Fouché et deux
sur Elisa Mercœur.
Fouché, dit un de ses biographes, est un homme dont on
peut dire, sans blesser la vérilé , un peu de bien et beaucoup
de mal. Le lieu de sa naissauce est connu j c'est au Pellerin
qu'il a reçu le jour ; mais il n'en est pas ainsi de la date précise.
La plupart des biographes la n^ettent au 19 mai 1763; M.
Talbot , dans un article de la Biographie bretonne » cite en en-
tier sou acte de bapléme , dVprèa lequel Joseph Fouché serait
ué le 19 septembre 1754. Enfin , suivant l'auteur du mémoire
qi]|i Dons^oceiip^ en ce momeot, ae serait le Sll nvii 17S9> Une
le%:^«6rg^c^ relative à la ii4i6m}O0 d'un bomipe ipli a jûué
un rôle si considérable dans les événements de son pays « 0i qui
est né à une époque si rapprochée de la nôlre , n*est pas excu-
sable. Elle démontre ta nécessité de recourir sans cesse aux
sources originales , et combien il est à désirer que les hommes
préposés à la garde des archives publiqiies facilitent les recher-
ches des historiens.
Le mémoire inti-tulé : Etudes biographiques sur Fouché de
NantU, d^. ti('0(raii(e^ esl un voluiuin^ui^ travail, dai^s lequel
les détails intéressants ^bondi^nt s maia dont le atyle est diffus >
et (^ faits historiques parfois contestables. Votre Commissioq ,
malgré le mérite d^ ee tr£|vail* n'a paa cru devoir )ui accorder
dp récompense.
C'est une bonne fortune , pour bien des auteurs , d*ètre nés
en province; peut-être qu*à Paris ils eussent été oubliés par-
mi les demi-dieux de la science et de la littérature. Tandis
qu'étant d'un lieu et d'une cité particulière , ils y laissent leur
tradition , ils trouvent ^es investigateurs curieux et presque des
Qdèles , pour recueillir leur souvenir, fjt nQUs nQ pensons pas
aofiûindrir \e charmaoli talent d'Elisa l|ercœur en la mettant au
nombre de ceux-ci.
A Nantes , le nom d'Elisa Mercœur est resté populaire. Elle
est née dans cette ville , le 24 juin 1809 , et , dès l'Age do seize
ans , elle présentait à notre regretté collègue, Camille Mellinet,
quelques vers qui fixèrent son attention. A dix-huit ans , ses
productions » publiées dans le Lycée Arniaricain , lui valureuJt
l'approbation de Chateaubriand et de Lamartine. Enivrée par
ses éloges, ell^ voulut quitter sa ville natale, pour habiter Paris,
séjour désiré de toutes les intelligences et où tant d'intelligences
souffrent et luttent contre l'adversité.
Mai^ , pauvf£ apfiii)( , si la r^lité était cruelle , ses caves
- 600 —
étaient dorés « et c'est alors^u*elle s'écriait « dans son charmant
langage :
Sans songer chaque Jour k celui qui doit suivre ,
Livrons-nous au présent qu'il faut seul écouter ;
S'éteindre sans penser qu'on va cesser de vivre ,
C'est peut-être exister.
Ce projet d'aller à Paris, d'abord considéré comme irréali-
sable, put cependant être exécuté, grâce à l'appui de M. de
Martignac. Ce Ministre, généreux appui du mérite, auquel
Elisa avait fait parvenir son recueil de poésies , lui accorda une
pension sur les fonds destinés à l'encouragement des lettres, et
bientôt la Cour y joignit ses dons. Alors, elle se crut à tout
jamais à l'abri du besoin , elle crut pouvoir travailler pour la
gloire.
Cette illusion ne dura guère. La révolution de juillet survint,
sa pension sur les fonds du Ministère de Fintérieur fut diminuée
et celle due à la munificence royale supprimée. La gène se fit
sentir de nouveau et lui fut d'autant plus cruelle qu'elle avait
connu de meilleurs jours , qu'elle avait vu sa vieille mère, dont
elle était l'unique soutien , heureuse auprès d'elle. Il lui fallut
redoubler d'efforts, travailler nuit et jour à des recueils pério-
diques.
Cependant, dès que l'ordre eut succédé à la lutte, le Cou*
vernement put de nouveau tendre une main secourable au talent,
et H. Guizot, sur les instances de Casimir Delavigne, s'occupa
du sort de notre intéressante compatriote. Mais sa santé s'était
altérée dans les angoisses de la misère , et la fortune vint trop
tard pour l'arracher à la mort.
Ce fut le 7 janvier 1835 qu'elle quitta cette vie , qu'elle sen-
tait lui échapper à vingt-cinq ans. Elle exprimait le regret de
la quitter dans ces vers adressés à H. Guizot.
Dtns «na route déieurie,
Sous na cid froid qn^oublie un soleil Iràenftiisant.
Je n'ai rencontré pour ma vie y
Qu*indigence, regrets, vains désirs , et pourtant
J'ai peur de la qaitter, cette existence amère !
Et je viens vous crier : sauvez-moi pour ma mère !
Elisa Mercœur laissa des aaiis qui , n'ayant pu l'arracber à la
mort« voulurent au nooins perpétuer son souvenir. Plusieurs
retracèrent cette existencf^ si courte et pourtant si digne d'inté-
rêts ; 9t sa mère « dans de longs mémoires , insérés en tète du
premier volume de ses œuvres complètes , entra dans de tels
détails, qu'elle ne laissait rien à dire à ceux qui eussent voulu
écrire après elle.
Ce n'est donc pas la bute des deux auteurs dont j'ai à vous
entretenir , si leurs biographies ne nous apprend rien de nou*
veau sur Elisa Mercœur, c'est qu'en elSet tout avait été dit.
Une des biographies porte , pour épigraphe , cette phrase de
M** Desbordes-Vttlmore :
f Voyez, elle était jeune, aimée, elle avait une voix qui sur-
» vit à la mort, a
Votre Commission a remarqué que ce travail dénotait de la
part de son auteur une grande habitude d'écrire , que le style
en était généralement agréable. Quant au pUn , elle n'a pu
l'approuver.
L'épigraphe de la seconde biographie , est cette pensée de
Ballanche :
a Conservons la mémoire d'Elisa Mercœur, honorons sa
a douce gloire. »
Elle est plus complète que la précédente , mais le style en
est moins châtié. Cependant, il estfiicile de voir que ce n'est
ptas le talent qui a manqué à Tauteur, mina que te tèinps seul loi â
fait défaut.
Votre Commission, en raison surtout des travaux déjà publiés
sur Elisa MerooMir , n*ft pas cru dieroir ^oui proposer de récom-
penser ces deux mémoires.
Mméài
MfissiÈttti,
Pendant Tannée qui vient de s'écrouler, une Commission nom-
mée ttU seirt de votre Société, tet comjposéê de MM. ttuette, Vorw
et Caliaud, rapporteur, a été chargée de vous faire connaître fés
gtilles fnûbiles fumitores , dont M. Haymondière est Tirtventeur.
Votre Commissioh , après une étude attentive , a approu# coii)-
plèteAient c^t appareil dans toutes ses parties , et a déclaré quil
était, Suivant elle, ce qu'il y ax}ail de ihiéux jusqu'à eejoUr.
Depuis ce rapport, ces grilles ont continué à satisfaire TitidU's-
iriel qu^ lésa adoptées, et M. Guillemet après avoir acheté le brevet
français et le brevet anglais, les à fait placer, sur la demakide du
Gouver nemfent , à Timprimerie iitipériale.
U y a <léjà trois semaîiies que Tappareil fumivore de M. Ray-
mondière fonctionne dans ce vaste établissement, d*utie nlàdibre
•qui ne laisse rien à désirer. Cependant , èo raison du piBU de
temps qu'il y est installé , un rapport officiel n'a pu encore être
feit , pour en constater les avantagea.
En teminant^ vatre Commiasion a rappelé Tartiele 40 du
règlement de la Soeiété Académique, portant qu'il pourra être
accordé des récompenses aux auteurs d'inventions itopurtaptes.
Et eUea peiné que les grilles fumivores dont je viens de vous en-
tretenir, méritaient un encouragement de votre part.
Vous avez adopté les conehisions de votre Comnniasion , et
décidé qu'une médaille d'argent serait décernée à H. Raymon*
dièré.
RAPPORT
SUR
LA HOTIGB P010L06IQDB
DE M» i. D6 LIRON D'AIROLES.
J.U.
MnnfivitB,
L'auteur, en fei^ani hommage de 80iv œuvre à ia Bcwiété Aca-
démique delà Loire*Inférieure, a désiré appela voira aUentldii
sympathique a.ur le travail^ sujet de ses recherches.
Vous avez désigné MM» Pradal , de Rivas et moi pour eia-
miner cet ouvrage. Je viens^, au nom de votre CoiramssioD^ vovis
rendre compte de notre examen.
Amateur passionné de Thorticullure , et priocîfnlement de
lafoniologie, M. d'AiroI^a consacré une partie de sa vie à Tétede
pratique de cette science. Coaune tous ceux qui se sont oecupés
de la culture des arbres fruitiers, et en.paKicuiitr de celle du
poirier, il a été froppé de rimperfection et de Télai incomplet
où se trouve son étude, et surtout de la dépbrabie synonimie
qui l'embarrasse , et rend les recherches qu'on y veut faire si-
non impossible, du moins fastidieuses et très-difiiciles. De nom*-
breuses causes viennent coocourir à cet ioeonvéniefit. L'auteur
lesL énumère dans un chapitre spécial qu'il serait trop Aong
d'analyser.
. De toi» les fruits , en effets qui fout les délices de nos table».
— 604 —
le plus utile et le plus généralement seryi , c*est sans contredit
la poire. Son volume, la variété de ses saveurs, ses diverses ma-
turités, échelonnées pour ainsidire de juillet jui^qu^en février, et
même au-delà , font cultiver Tarbrequr la produit dans des pro-
portions bien supérieures aux autres fruitiers. Il n'est donc pas
étonnant qu'à toutes les époques , un grand nombre d'horticul-
teurs praticiens et amateurs se soient occupés de la propaga-
tion par semis et de la culture du poirier, et cela dans des
pays et sous des influences climatériques bien diverses. De là
des modiGcations souvent profondes dans les produits issus de
la même souche. De là des dénominations difl'érentes et consé*
quemment d'incessantes confusions.
Bien d'autres circonstances viennent encore donner lieu à cet
inconvénient , et s'étendre dans des proportions indéterminées.
Nous n'en citerons qu'une parce qu'elle se rattache à un point de
physiologie végétale.
C'est la possibilité que deux fruits absolument identiques
puissent se rencontrer dans des semis faits à de grandes dis-
tances, ce qui expliquerait comment les deux semeurs, ayant cru
trouver chacun une variété nouvelle , auraient donné au même
fruit deux noms différents.
Ce fait, nié par certaines autorités , discuté et admis par notre
auteur, trouve dans le cours de son ouvrage des exemples qui
militent en Cuveur de cette dernière opinion.
Il y a donc, dans la pomologie comme dans toutes les bran-
ches de la science qui s'occupe des végétaux , d'immenses et
utiles réformes à opérer , relativement à cette fâcheuse exubé-
rence où se trouve portée une nomenclature qui ne repose sur
aucune base fixe , aucune règle précise.
Si , parmi les' nombreux ouvrages qui, chaque année , parais-
sent sur les diverses parties des sciences naturelles, quelques-
uns ont une valeur scientifique réelle et sont un véritable progrès,
— 605 —
eoinbien n'ont pour tout mérite qu'un futile néologisme et
d'inutiles changements de noms, combien ne sont que des répéti-
tions copiées les unes sur les autres.
Déjà quelques tentatives de réformes ont été faites à ce su-
jet. L'ilI6fim de Pomologie de Bisot, les AnnaU$ de Porno-
logie betge , plusieurs ouvrages publiés en Angleterre , en Hol-
lande, aux Etats-Unis d'Amérique , s'occupent de reproduire par
le dessin et la peinture les fruits les plus usuels de ces lo-
calités. Mais toutes ces publications, d*un prix assez élevé, pa-
raissent sans plan d'ensemble bien arrêté, sans critique suffisam-
ment sévère.
Au milieu de tous ces travaux on peut signaler une particu-
larité bien remarquable , c'est que tous les pays qui ont pris
l'initiative de ces nombreuses publications sont assez mal parr
tagés sous le rapport des conditions de climat , tandis que notre
FrBnce , si heureusement placée , si riche en produits pomo-
logiques qu'elle exporte en si grande quantité dans ces pays
mêmes, n'a encore rien ou presque rien publié d'important et
de suivi sur un sujet qui lui est pourtant si spécial. Quelques
tentatives trop promptement avortées n'ont eu jusqu'ici aucun
succès. La Nouvelle Pomologie du Jardin des Plantes de Paris^
sous la direction de M. Decaine,est un ouvrage d'iconographie
entrepris sur une lrès«large échelle , qui ne pourra, d'ici long-
temps, rendre tous les services qu'on doit en attendre. D'ailleurs
luxueusement éditée, et consëquemment d'un prix très -élevé,
elle ne peut guère entrer dans les collections particulières, e^
n'est accessible que pour les bibliothèques publiques ou pour
celles des Sociétés spéciales. Ce sera donc un ouvrage malheu-
reusement peu répandu.
C'est pour remédier à cet inconvénient que M. d'Airoles a
entrepris la publication de sa Notice pomologique. Il a pensé
qu'un. ouvrage qui aurait pour but de simplifier cette iàcheuse
40
- M» —
synonymie par la recheraha active , coascienoieuseï de forigme
d« Aruk , de sa qualité , de fépo^tte de la malavUé , es tienaiil
compte « toutefois, des différeneea de localiiés ; par la compa-
raison des diverses formes i|u*ii peut prendre^ de aMaiève à bien
constater Tidenlité de chaque espèce, et à n'admettre comme
réellenoent différentes que celles qqi présemeraient des earao-*
tères bien tranchés ; il a pensé, dîs-je, qu'un pareil ouvrage ren-
drait d'immenses services , si snrtooi U pouvait dtre livré au
public à un prix aooessible à tomes les fortunes.
Mais que de peines , que de recherches , pouff arriver à un
pareil résultat ; que d'obscurités à éclaircir ; que de roanvais lou-
loir à surmonter, que de diarlatanieme , de nwuvaise bi , d'a-
mour propre à combattre pour acquérir certains renseigMmenta
cependant indispensables* Et, d'un aolve eAté, qoe de déain-
térrssement po«r entreprendre une cenvre qui , bien luin de
rapporter des bénéAces , ne peut être que éiapendieuse poor
son auteur.
En présence de tant d'inconvénients , M. d^Airoles n'a pas
reenté ; il a abordé la tiehe qu4l s'est imposée a^rec noéastie
et abnégation de toute idée en dehors des intérêts de la
science.
« lions publions ce travail , dit-it dans son JKsfmm dti jmî-
» riir , sans avoir la prétention qu'il sait irvéptocbabln. NeM
» nvons toutes les dtfficokés qui se sont dressées devant
* au milieu des recherchée dana lesquelles nous nous
» jeté ; toutes tes démarches qu'il nous a fallu bire pour arriver
» à ce résultat. » Aussi appeMe-^t-il les observations , réolaaM-»
t-il l^a|q>ui , le concours de tons lea poaaelogues» tendant à
former de tous ses souscripteurs et correspeodanta une aavte
d'association , dont les résultats sent bciles à prévoir. 8a tâche
oamanence , mais elle est loin d'être finie.
e Qui peut dire à l'iMmlne que peussa l'anMH» do travail ,
- «07 —
n ^|out6-t«-il dans eon clàapiire sur la syuonyiaie et les 'cauaes
j» ée son iléflordre , qui peut dire à cet bonome sïl vivra assez
» de jours pour finir la laborieuse tÂche qu'il entreprend. Il
» n'en travaille pas moins avec ardeur, s'en remettant à la Pro-
» ^idence des desseins qu'ellea sur lui. Il continue son couvre ,
» pensant qu'elle marquera utilement son passage dans la société.
» Dwce .philanthropie mise au c^ur de l'homme .pour le soutenir
0 dans la vie. »
D'après les «considéraiioos générales que nous venons d'ex-
poser, nous voyons le but que se propose notre auteur. Examinons
maintenant la manière dont il l'atteint.
La Notice pomologique forme , en réalité , deux ouvrages
distincts.
Le premier porte pour 2^ titre : Liste synonimique historique
des dvoerses variétés de poiriers anciennes, modernes et nouvelles.
Dans ce premier travail , Tauteur cherche à stmplifrer la chs-
sification des nombreuses variétés de poiriers , en réunissant
au nom primitif le plus grand nombre des synonymes qui s'y
rattachent.
C'est cette partie de son travail qui a nécessité toutes ces re-
cherches ardues , fatigantes , ennuyeuses , dont nous avons
parlé plus haut., et dans lesquelles il a développé autant de pa-
iienoequede sagaciié.
V Histoire de t arboriculture fruitière ^ qui forme la première
partie de .l'ouvrage , et lui sert d'introduction , renlerme des
chapitres aussi curieux qu'intéressants. Columelle , Olivier de
Serre , Laquintinie , Duhatnel du Monceau , viennent tour a
tour exposer quelques-uns de leurs principes sur cette ^partie
de la science ; puis , chacun nous offre la curieuse nomenclature
des .principales variétés cultivées de son temps.
Ensuite vient la liste synonymique historique, partie, principale
de l'ouvrage^ Cette .liste n'est pas définitive ; de nouvelles re-
— 608 —
cherches , de fiiiures découvertes , des gains fortuits on pour-
suivis, viendront étendre cette liste , riche déjà de 245 déno-
minations vérifiées et complétées ; plus 422 dont l'historique
n'a pas encore reçu le cachet que Tauteur doit leur imprimer ,
et 282 autres , qui sont en ce moment pour lui un sujet d'in«*
vestigations et d'études consciencieuses.
On y trouve aussi une liste de poiriers à cidre , contenant
51 variétés, ce qui ferait une nomenclature de près de mille
variétés , avec des notions plus ou moins complètes sur chacune
d'elles , mais que i'aiïteur se propose de compléter à force de
recherches et de soins.
Chaque dénomination comprend ou doit comprendre :
1® Le nom sous lequel le fruit est le plus connu.
2° La condition de vigueur et de fertilité de Tarbre.
3® La qualité du fruit et son volume.
4^ L'époque de sa maturité.
5^ Sa synonymie aussi complète que possible.
6® L'origine du sujet et son historique.
70 Les divers ouvrages qui en font mention et qui en donnent
la description ou la figure.
Cette partie de l'ouvrage rendra de véritables services aux
horticulteurs , qui pourront y trouver d'utiles renseignements
sur les meilleures espèces de poires , et leur éviter ces nom-
breuses déceptions auxquelles sont exposés ceux qui désirent
collectionner dans leurs jardins , des espèces vraiment dignes
d'être cultivées , ou éviter des répétitions fâcheuses.
La plupart des fruits qui sont relatés dans le premier chapitre
de la liste synonymique , ont été , de la part de fauteur ,
l'objet d'une étude consciencieuse. Il les a vus , dégustés, beau-
coup même ont été cultivés et propagés par lui , et les sujets
figurent encore dans sa pépinière de la Civelière. Dans ces re-
— 600 —
cherches, M. d'AiroIes a développé une ardeur et une persé-
vérance dont on ne saurait trop lui savoir gré.
Aussi cet ouvrage , dont nous ne connaissons jusqu'ici aucun
analogue , nous paratt le plus méthodique et le plus complet
sur cette matière. C'est un livre classique dès aujourd'hui acquis
à hi soience.
Le deuxième ouvrage de la notice pomologique , porte pour
deuxième titre : DeêcriptUm iuecinele de quelques fruité inédite,
nouveaux ou îrèe-peu répandue.
Comme le premier il n*a pas de terminaison assignée.
Chaque année , de nouvelles recherches , de nouveaux gains
viendront accroître le nombre des livraisons, si , surtout, comme
Tauteur Ta fait dans ses troisième et quatrième , il y admet
non-seulement les fruits nouveaux , mais aussi les anciens de
bonne qualité.
Cette deuxième partie de l'ouvrage , qui a été publiée la
première, présente elle-même deux divisions bien tranchées :
Chaque cahier, qui est composé de deux livraisons, offre d'a-
bord , sous le titre d'observations utiles , des considérations
pratiques , fruits de l'expérience de l'auteur , et d'une incon-
testable utilité.
Nous citerons entre autres celles sur la cueillette des fruits ,
les moyens d'en échelonner la maturité, l'hibridation naturelle,
la plantation et la conduite des jeunes arbres , etc.
La deuxième divistion est consacrée à la description de 162
fruits nouveaux ou très-peu répandus , parmi lesquels plus de
30 lui doivent leur acte de naissance , et nous y ajoutons celle
aussi des fruits les plus estimés.
Cette description comprend : les caractères de l'arbre , sa
conduite la plus avantageuse ;
La forme du fruit , son volume, son degré de mérite, Tépoque
de sa maturité ;
— «w —
L'origioe de ce fruit, les ouin^es quien^nt parlé ou qui
l'ont figuré.
Comme la description quelque exacte et comptète qu*elle
puisse être , ne peut frapper le souvenir aussi bieo que la re-
présentation figurée , 1 auteur présente de chaque poire 4écNte
une figure au trait qui en donne la forme exacte , et aide
puissamment dans les recherches. Ce procédé biea oioibs dis-
pendieux que la reproduction par planehes coloriées « reod
Touvrage accessible à toutes les bourses, but que e'eat
surtout proposé l'auteur , en adoptant ce mode de publication.
Dans cette notice descriptive , nous voyons que notre dépar-
tement figure pour une notable paift dans la ,productiou des
espèces. Treize sont enregistrées par notre auteur , et peut-
être pourrions-^nous lui en signaler une quatorxième.
Hais ayons confiance dans ses recherches , son 'Xèle ae
charge de nous doter prochainement d'une «pommone de la
Loire-'lnférieure.
Tous ces fruits ne sont pas des nouveautés. Depuis plusieurs
année», quelques-uns sont plus ou moins cultivés. Sézi de Bérkg
Dmheue de Berry^ Beurré Brunetuu ou CrûêMne d'hiver,
Bézi quai$soi d*été j Saint- Herblin d'hiver.
La plupart des anoateurs ont cultivé ces espèces , sans soup-
çonner leur provenance. M. d'Airoles , par des recherches ac-
tives , a vérifié ces provenances , et leur a donné , dans sa pu-
blication , une notoriété publique et définitive.
D'autres espèces plus récentes : Beurré nantaise^ Beurré
Chrgeau, Àkaandrine DouiUardj primées et couronnées dès
leur apparition , par la Société nantaise d'Horticulture ., sont
maintenant appréciées à .leur juste valeur , et recevront de la
notice pomologique, un nouveau relief qu'elles méritent à tous
égards.
Il est donc à désirer que l'œuvre entreprise par M. d'Airoles ,
— 6tl —
ait tout le succès qu'elle mérite , s'il parvient , comme nous le
souhaitons vivement , à Tuccomplir suivant le programme qu'il
s'est tracé. Il ne manquera pas de voir se réaliser le vœu qu'il
a' fermé àu» sa préfeee.
Di^ il n recDeiili d'honorables fruits de ses ef orls persévé-
rants , par les nombreux et sympathiques témoignages d'estime
et d'intérêt que lui ont manifestés plusieurs des principales So-
ciétés d'Horticulture de France et de l'étranger , par lettres ,
diplômes , rapports et médailles.
Aussi , Messieurs , totie Coinwssipi) est unai^me^ sur le mé-
rite et l'utililé de cet ouvrage qui , sous tous les rapports , lui
paraît digne de vos encouragements sympathiques , et vous pro-
pose d'adresser à son auteur ctes remercrtments , pour l'hommage
qu'il vous a fait de son œuvre « en l'engageant à en poursuivre la
continuation.
Dblaiiabb, ragfporteur.
PROGRAIIE DES PRIX
PBOPOSiS PAR
LA mM iGiDtioii DE im
^MTJi M/A««àm 1SM*
■ • , » -
fvt QnBftTioiv. — Étvdeft btographiqne» mrnw mm •«
ptasteiiPft Nantais célè1»rea«
Sans dédaigner les Recueils biographiques, la Société
Académique donnerait cependant la préférence à des études
bien complites sur une ou deux célébrités de Nantes ou du
Pavs Nantais.
%• — Rccneil de Chanta populaires , de tradltiaaa
loealea dn Paya Nantaia, on dn Baa-Poiton*
•• — Appréciationa anr lea Honnnaenta de Tartf
à Nantea et daaa le départenaent de la Lalre*
InMrienre*
La Société verrait avec plaisir les concurrents traiter de
— 613 ^
Finfluenpe des matériaux sur la forme « et appuyer d'exemples ,
choisis dans le pays même, leurs dissertations sur ce sujet.
Elle accepterait même une monographie sur un seul mo-
nument.
4* — Vatre le précis hlfttorlqâe des Conntractlon»
navale» dan» le département de la Loire -
Inférieure.
Les concurrents pourront se placer , soit au point de vue
de l'importance commerciale de cette belle industrie « qui pro-
gresse chaque jour à Nantes , soit à un point de vue plus
technique ; et ils auront à signaler alors spécialement les in-
ventions et les perfectionnements introduits par des Nantais dans
la construction propre du navire , et dans celle des machines
motrices.
5* — De réclairage an gas, an point de vue de
lihygiène pnMiqae.
Les concurrents pourront , s'ils le désirent, limiter le champ
de leurs investigations à Texamen d'un point spécial relatif à la
production , à l'épuration , à la distribution ou à l'emploi du
gaz de Téclairage. La Société Académique appelle spécialement
l'attention des concurrents sur la composition variable du gaz,
et son mélange avec l'oxyde de carbone ou des combinaisons
sulfurées , ainsi que sur les conséquences de ces faits.
•• — Étude» de »tati»tiqne médicale »ar une on
pinoieiar» localltéa da département 9 et spéciale-
ment anr celle» où »'oli»ervent le» g^rave» endé-
mie» de Bèwrem internoJltteate» oa de dyoenterie»»
41
— 614 —
Signaler tontes les controns bygiéifirqaes aluxquelles son(
soumis les baMfanls.
7« — Ëinde» géoiogiqflÊem sur la Bretagne ou l'aae
de àea partie»*
La Société entend encourager toutes les recherches géologiques
faites en Bretagne et spécialement dans la Loire-Inférieure. Elle
attacherait un intérêt sérieux à des études qui , bien que cir-
conscrites dans un faible rayon , auraient des conséquences
utiles à l'agriculture ou à l'industrie.
9* — ^uMém «erAient le» Iridaètrié» & eréer oa
* devel#p|^r eH f»reia#ii«?
La Bretagne ne contient que fort peu d'établissements in-
dustriels; cependant la population y est nombreuse, la main-
d'œuvre y serait à bon marché , et les voies de communication
qui s'y multiplient donneraient de grandes facilités pour les
débouchés.
•• — Eaaal d^nae Duane de la Laire-lnrérleiire*
La Société recevrait le catalogue d'une seule classe d'animaux,
oiseaux, reptiles, etc.
!•• — Faire llilÉiteilre de l'iM^laMMe et de ta
librairie à Nantea, depnla lea teaipa lea Ifimm
ree«léa jaaqn'an XTIli* alècle IneloalTemeat*
11* - vaire rfelatéli^e d<^ rtiil^eritté dé Itanieé.
lt< — faire Tiilatalre de Tétat pallU^ae et adatl*
alatratlf de la Bretagoe aoaa l<aala XIT.
f •• ^ me Vmtemit de HâHtea, edtauè ^rt de mer,
eB iiréMBèe de i^ii^èrttire eu ehèBÉla de ftr et de
l^BvaBt^ofHMM de Bdidi^BaadnN^i
— 615 —
Les Mémoires manuscrits devront être adressés ^ avant le
f août 1858 , à M. le Secrétaire général de la Société Acadé-
mique de Nantes , place du Commerce, 12. Chaque Mémoire
portera une devise reproduite sur un paquet cacheté , mention-
nant le nom de son auteur.
Les prix consisteront en médailles de bronze , d'argent , et
d'or s'il y a lieu. Us seront décernés dans la séance publique
de novembre 1858.
La Société Académique fugera s'il y a lieu d'insérer dans ses
Annales un ou plusieurs des Mémoires couronnés.
Nantes, 15 novembre 1857.
Le Président,
Le Secrétaire générale
Abbé FODRNIER.
DUGAST-MATIFEUX.
EXTRAITS
DfiS
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
DE LA AOGIÉTf: AGAVËAlIQUE.
1856-1857.
Séance du S décemlirc 1 S5T«
PBÉSlDBlfCB DE H. BOBIEBBE , PUIS DB M. l'aBBÉ FOUBNIBB.
H. Bobierre , président sortant , remeroie la Société Acadé*
œique , du bienveillant concours qu'elle lui a prêté pendant
l'année qui vient de s'écouler, et installe le nouveau bureau.
M. l'abbé Fournier, en prenant place au fauteuil présidentiel,
témoigne conabien il a été sensible , à tous les points de vue ,
à une élection qui s'adresse , dit-il , moins à sa personne
qu'aux idées dont il est le représentant. Cette élection prouve
combien sont enracinées dans la Société Académique ces idées
qui sont la base de toute société.
Le cercle maritime qui vient de se former à Nantes , donne
avis à la Société qu'il vient de se constituer, et manifeste le
désir de se mettre en communication avec elle. — Renvoyé au
Comité central.
M. Le Houx , secrétaire de la Section de Médecine , donne
lecture de son rapport sur les travaux de cette Section , pendant
le dernier semestre.
Séance da 7 Janvier 1SS7*
PRÉSIOEIfCE DE M. l'aBBÉ FOUBNIBE, PBÉSIDERT.
Nomination d'une Commission composée de MM. Callaud,
Gftcbe et Voruz , pour étudier les grilles fumivores de M.
Raymondière.
Admission de H. Moreau, juge-de-paix du 3* arrondissement,
de M. Pinson , agent-voyer du département , comme membres
résidants ; et de M. Malaguti , doyen de la Faculté des sciences
de Rennes , comme membre correspondant. (Rapports de MM.
Dugast-Matifeux, Guéraud et Bobierre.)
Allocution de M. Fournier.
Séance da 4 février 1SS7.
PRÉSIDENCE DE M. l'aBBÂ FOURmER.
Admission de M. le D' Calloch , comme membre résidant.
(Rapport de M. le D* Citerne.)
Lecture de la première partie de la notice biographique
d'Evariste Colombel, par M. A. Bobierre.
Elude sur les lois physiologiques de l'homme, par M. Padio-
leau (!" partie).
Quelques extraits de la continuation inédite de Vhisloire de
Nantes, de l'abbé Travers, par Proust, membre de la cham-
bre des comptes de Bretagne : Communication de M. Dugast*
Matifeux.
Séance dn 4 mars 1S67.
PRÉSIDEIfCB DE H. MALHERBE , VICK-PRÉSIDBIIT.
Mémoire de M. le Veillé , de Nantes , et propriétaire à PariSi
m w m
sur la conservation des céréales , mémoire confié à une Com-
mission spéciale , composée de MM. Varsavaux , Goupilleau et
Bobierre.
M. de Tollenare fait hommage à la Société de sa carte de
l'arrondissement d'Ancenis.
M. Destez fils , docteur-médecin , et M. Carou , juge-de-
paix à Pornic , sont admis : le premier , comme membre rési*
dant , le second , comme membre correspondant. (Rapport de
MM. les D'* Lefeuvre et Aubinais).
Rapport de M. Callaud , sur les grilles fumivores de M.
Raymond ière.
Le rapporteur demande , au nom de la Commission, une mé-
daille d'argent pour Tauteur de ce procédé , le plus utile qui
ait encore été inventé dans ce genre.
M. Bobierre lit la seconde partie de sa notice biographique
sur Evariste ColombeL
Rectification historique de l'épisode du château d'Aux, en
avril 1794^ par M. Dugast-Matifeux.
Séance da !>' aTrll 1IIS7.
pbésideucb de m. malherbe, vice-pbésident.
Etudes sur les lois vitales et physiologiques de l'homme, par
M. le D' Padioleau (2* partie).
Etude sur Saint^Ambroise , par M. l'abbé Fournier (t**
partie).
Séance dn S naal 1S#T*
PBÉ81DERCB DE M. KALHBBBB , VICE-PfiÉSIDEElT.
Explosion de la poudrière de Nantes , en 1 800 , par M.
Renoul.
IV
Séance du 3 |Qln ISA 7.
PAÉSIOBNCE DE H. i'4BBÉ FOURIflEB , PRÉSIDENT.
M. le Recteur de TAcadémie de Rennes annonce que le Mi-
nistre de l'Instruction publique vient de donner un nouveau
développement à la Revue des Sociétés savantes, et qu'il fait
appel à toutes les Sociétés de Tempire français , pour travailler à
cette statistique intellectuelle de là France.
M. Talabardon , membre correspondant , fait hommage à
la Société d'un ouvrage intitulé : Calcul raisonné» et demande
que cet ouvrage soit l'objet d'un rapport. M. Lemonnier est
chargé de ce rapport.
Nomination d'une Commission composée de MM. le baron de
Girardot , Huette , Bobierre ,* Renoul et Voruz , pour choisir
les industriels les plus recommandables de la ville , et les en-
gager à se rendre à l'invitation de la Société de la Mayenne :
le président de cette Société annonce , en effet , qu'au mois de
septembre , une deuxième exposition régionale des produits
agricoles, horticoles, industriels et artistiques, aura lieu à Laval,
et engage les principaux industriels de Nantes , a envoyer leurs
produits à cette exposition.
Admission de M. Mercier, pharmacien ,' comme membre
résidant.
Etude sur ks lois vitales et physiologiques de l'homme, par M.
Padioleau (3* partie).
Fêtes républicaines de 1790 à 1800, par M. le baron de
Gârardoi (1'' partie).
Epitre en vers , adressée à la Société Académique , par H,
Aron, notre collègue. Leo^^ 4^ V« l'al^bé Fournier.
Séance da 1" Juillet 1S57.
PEÉSIDENCB DE M. L'aBBÉ FOORNIER , PRÉSIDENT.
Admission de MM. Gauthier frères , comme membres rési-
dants. (Rapport de M. Guéraud).
Bxeurfim ian$ les Pyrénées, par M. Tahbé Fournier.
Séance da 6 aoiÉt 1§A7.
FBtSIDENCE DE H. MALHERBE, VICE-PBÉSIDENT.
Admission de H- le D' Henry , oomme roeoabr^ résidant , et
de M. le l^ Raoul le Roy d Etiolles , comme membre corres-
pondant. (Rapport de H. le D' Trastour).
Lecture de deux communications de M. Huette, la première
sur un nouveau thermomètre de précision, et la deuxième sur
la détermination du niveau des eaux de la mer, d'après le calcul
de Tunilé des hauteurs.
Séance dn 9 aepteinbre 1SS7.
PRÉSIDENCE DE M. VANDIER, DOTER D*A6E.
Admission de M. le P' Berneaudeaux, comme membre rési-
dant. (Rapport de M. Calloch.)
Nomination d'une Commission composée de MM. Huette ,
Voruz etCallaud, pour examiner le mémoire de M. J. Carré, sur
les aceidenis dea ohamins de fer.
Commission composée de MU. Delaoïarre, Pradftl et de Rivas,
pour étudier la Notice pomologiqtie de M. J. de Liron-d'Ai-
roles.
Notice sur l*abbaye de VÉpau, par M. Guéraud.
De l'enseignement mutuel , de son origine , de ses progris ,
de son introduction en France /par M. le D' de Rivas (l"
partie).
Séance da 7 octniire ffSiT*
PRÉSmBNCB DR M. L'aBBÉ FOURNIER, PRÉSIDENT.
Comi))is$ion composée de MM. Lefeuvre, Aubinais et Le Beuf,
puur es^aminer les œuvres inédites de M. Carou.
VI
Origine et progrès de l'emeignement mutuel en France, par
M. de Rivas (2^ partie).
Notice sur les oursins perforants de Bretagne , par M. Caîi-
liaud.
Séance du A o^venilire 18S7*
P&ÉSIDEIfCE DE M. l'aBBÉ FOUBmiER, PRÉSIDENT.
Rapport du D' Delamarre sur h Notice pomologique de M. de
Liron-d'Airoles.
Rapport du D' Citerne sur les travaux de la Secliou de
Médecine.
Notice sur Saint- Ambroise , par M. Tabbé Fournier, suite
et fin.
Mémoire sur la valeur fertilisante des phosphates calcaires
fossiles (coprolithcs). Dosage rapide de Tazole des engrais, au
nnoyen d*un appareil ammonimétrique très-simple. — Demande
d'une loi sévèrement répressive cqntre les fraudes qui existent
dans le commerce des engrais, par M. Bobierre.
Séance extraordinaire dn 11 noTembre lSi7«
PRÉSIDENCE DE H. l'aBBÉ FOURNIER, PRÉSIDENT.
Fables, par M. Callaud.
Origine et progris de l'enseignement mutuel en France , par
M. de Rivas (3' partie).
De la mesure du temps et de la dénomination des époques
séculaires, par M. Huette.
Séance pnbllqine do 19 noTembre 1817.
A une heure , M. Tabbé Fournier , président de la Société
Académique, prend place au fauteuil avec M. Henri Chevreau,
Conseiller d*Etat et Préfet de ta Loire-Inférieure , H. Lamotte-
Rouge, général de division. Monseigneur Jaquemet, M. le baron
■m m
VIJ
de Girardot, H. le Maire de Nantes, le colonel et le lieutenant-
colonel du 50^ de ligne , M. Denis , proviseur du lycée de
Nantes.
U. Fournier ouvre la séance dans un discours aussi remar-
quable par Téclat du style que par la grandeur des pensées. Il
établit l'influence de la religion surTesprit humain; la hauteur
à laquelle se sont élevés les poètes , les écrivains , les artistes ,
dominés par le sentiment religieux , et la triste décadence de
ceux qui ont abdiqué ce sentiment.
M. le secrétaire-adjoint lit ensuite le rapport sur les travaux
de la Société Académique.
H. le D' de Rivas termine la séance par le rapport sur
le concours, et décerne, au nom de la Société, les récompenses
suivantes :
1^ A M. Jollin, directeur de Tabattoir de Nantes, une mé-
daille d'argent de première classe pour son mémoire sur la
boucherie ;
2^ A M. Trescaze , de Tarbes, une médaille d'argent de
deuxième classe, pour son mémoire sur la même question;
3^ A H. Aristide Vincent, ingénieur civil à Brest, une mé-
daille de bronze, pour le même concours ;
4® Une médaille d'argent à M. E. Pradal , notre collègue,
pour son catalogue des cryptoganoes de la Loire-Inférieure;
5"* A M. Raymondière, une médaille d'argent pour sa grille
fumivore.
Dans les intervalles des discours , de délicieux morceaux de
musique, sont chantés ou exécutés par MH. Champonnier, Meilhan
frères et Dolmetsch.
A trois heures un quart la séance est levée.
tHj
Séance da SO novemlire 18A7.
PEtiSIDERCB DE M. L'aBBÉ ÏOUBKIEB, PBÉSIDENT.
Ceiie séance est eouacrée aux éleetiens àmï moi le ré-
sultat :
bcrbah.
MM. l'abbé FoMmier^ président ;
Le D* Malherbe, tiee-présidenî ;
Le D' Ch. Rou\esLn j êecrélaire génèrûl;
E. Le Beuf I secrékârd-adjoint ;
Huette, trésorier;
Le D' Le Ray , bibliothéccùre-archi^iste ;
Le b^ Delamarre , bibliothécaire-adjoint.
COHITÉ CEUTEÀL.
Section d'agrieuUure , commerce ei inémstrie.
HMf. Reniai, comte 0. de Sesmaisons, Goopilleau.
Section de médecine.
MM. Blanchet , Letenneur et de Rivas.
Section des sciences, lettres et arts.
MM. Guéraud , Grégoire et Dugast-Matifeux.
Section des sciences naturelles.
MM. de Tollenare, Pradal et Ducoudray-Bourgault.
Le Secrétaire adjoint,
Ch. Rocxbau.
TABLE
DU VTNGT-HUITIÈME VOLUME.
PBEIDEB S£K£STBS.
Allocation de M. Fabbé Fournicr, président , adressée à la
Société Académique 3
Dien et l'ftme manifestés par Tétude des lois vitales et des lois
physiiilogiqnes de l'homme , par M. Padioleau , D.-M.-P 9
Rapport sur les grilles fumivores de M. Bajmondifero 90
Le château d'Ânx en 1794. Rectification historique concernant la
réTolution , par M. Dugast^Matifeai 103
Explosion de la poudrière du château de liantes, par M. Renoul. 139
Eloge d^Evariste Colombel, par M. A. Bobicrre 179
Essai sur le Dictionnaire des terres et des seigneuries comprises
dans l'ancien comté nanteis et dans le territoire actuel du départe-
ment de la Loire-Inférieure , par M. Ernest de Gornulier 222
DEUXIÈME SEVESTRE.
Étude sur saint Ambroise , par M. l'abbé Foumier 269
Les fêtes de la Béfolution , par M. le baron de Girardot 311
De la nécessité d'une législation répressive en matière de tran-
sactions sur les engrais industriels, par M. Bobierre. 377
Hôte sur le moyen de doser rapidement l'azote du guano et des
principaux engrais, par M. Bobierre. 391
De l'action des nodules de phosphate de chaux sur la végétation,
dans les terres granitiques et schisteuses, par H. Bobierre 400
Observations sur les oursins perforants, par M. Gailliaud 406
De la mesure du temps et de La dénomination des épocpes sécii-
Uires, par m. F. Huette 416
Détermination du niveau des eaux de la mer, par H. F. Huette. . 435
Nouveau thermomètre do précision pour les observations de tem-
pérature atmosphérique , par M. F. Huette 441
Dictionnaire des terres et des seigneuries du comté nantais et de
la Loire-Inférieure , par M. Ernest de Gomulier 447
Fables , par M. Gallaud $31-
Discours prononcé en la séance solennelle de la Société Acadé-
mique de Nantes, le 29 novembre 1857, par M. Fournier, président. 536
Rapport sur les travaux de la Société Académique de Nantes, pen-
dant l'année 1856-57, par M. le D' Ch. Rouieau, secrétaire adjoint. 557
Rapport sur le concours ouvert par la Société Académique de
Nantes, pour l'année 1857, par M. de Rostaing de Rivas, D.-M. . . . 596
Rapport sur la Notice pomologique de M. de Liron-d'Airoks ,
par M. Delamare 603
Programme des prix pour 1858 • 6i3
Extraits des procès-verbaux des séances de la Société Aoactémi-
que de Nantes i
Naniss , InpriiiNrie de M*>* vrave G. MeUmet.
id
ANNALES
D£ LÀ
SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE
DE NANTES
II ui BMinm Di M LoiU'Diiiiiniu.
TOME XXIX.
IMPRIMERIE DE M- V CAMILLE MELLINET ,
Inpfimenr il« U Sodétt Acadtoiqns.
PROCÈS
DE RENÉE DE FRANCE
Dame de lonUrgu ,
CONTRE CHARLES IX,
Pab m. lb B«° de GIRARDOT.
Renée de France, fille puînée de Louis XII et d'Anne de
Bretagne, duchesse de Ferrare et de Chartres, comtesse de Gisors,
dame de Montargis, née à Blois en 1510, avait été accordée le
23 avril 1515 à Charles d'Autriche, depuis Charles Quint, avec
une dot de 600,000 écus d'or, pour compensation de ses droits
successif des côtés paternel et maternel. Le mariage n'eut pas
lieu, et Renée, après avoir été demandée par Henri VIII, roi
d'Angleterre, devint, le 19 février 1527, la femme d'Hercule,
duc de Ferrare. Dans son contrat de mariage du 19 février 1527,
il était écrit :
' Cl In favorem hujus malrimonii et pro omnibus juribus, actionibus,
petitionibus quas ipsa domina Renata habebat et habere poterat in
omnibus bonis mobilibus et immobilibus et qua illi pertinebant
qualibet de causa et quocumque tempore predictis ejus patri
et matri spectaverant dominus Cardinalis Senonensis régis CanceU
larius nomine procuratorio régis illi spondebat et promittebat,
etc. Ici était spécifiée une dot de 250,000 écus. En cas de non
paiement, les terres de Chartres, Gisors et Montargis devaient
servir de nantissement,
» Predicta Renata mediante promissa dote renunciavit transtu-
lit, cessitet dereliquit in favorem commodum et utilitatem régis
christianissimi omnia et singula jura, actiones, petitiones et que-
rellas quas habebat, liabuerat vel liabere poterat in bonis univer-
sis mobilibus et immobilibus jaribus et aclionjbus quœ fuerunt
pertinuerant, et spectaverunt predictis patri et matri ipsius. o
Pendant les règnes de François P^ et de Henri II, Renée
paraît s'en être tenue aux stipulations de son contrat ; mais ,
sous le règne de Charles IX, étant encore à Ferrare, elle conçut
la pensée de le faire annuler, comme un acte de spoliation ; elle
écrivit souvent à la reine-tnère, au chancelier, à M. de Morvilliers,
au connétable, de l'aider à rentrer dans ses biens. Après la mort de
son mari, arrivée en 1559, elle commence à agira son retour en
France, c'est-à-dire dès 1560. Mais la reine, les membres du
conseil privé, le connétable, le chancelier, s'excusaient sur la
jeunesse du Roi. Elle ne put jamais obtenir une réponse ni même
se faire donner acte de. la présentation de ses remontrances. Le
4 août 1768^ Catherine de Médicis répondait, par écrit, à ses
instances, qu'elle avait tant fiiit que les gens du Roy avaient donné
. leur advis , mais qu'il estait impossible de plus avancer les choses
jusques à ce que le Roy fut en meilleure disposition.
Le 29 août de la môme année, le Roi lui répondit enfin « que
» Tadvis de son conseil était qu'elle avait été raisonnablement
j» dotée, qu'elle n'avait occasion de se plaindre, ni lui moyen
n de lui bailler davantage , la priant de se contenter. »
A cette époque, laduchesse offrait de renoncer à ses préten-
tions , moyennant une rente annuelle de 30,000 livres.
Enfin , le 6 septembre , elle remit au Roi une requête pour
— & —
I
représenter que si TéUt du royaume ne permellait pas de faire
droit à ses réciamations, au moine on lui en donnât acte pour
éviter le reproche de négligence: Ce qui lui fut accordé, le
conseil privé entendu.
Le 27 août 1569 , la duchesse de Nemours, sa fille, obtint «ne
commission pour donner ajournement devant le Parlement aux
détenteurs « de cerleànes terres qui lui auraieni été données par
aukuns de ses parenté. » Elle fit signifier, par huissier, au pro-
cureur général , conseiller du conseil privé « qu'il eût à se
désister et départir de la moitié des duchés, comtés, terres et
seigneuries provenant des successiof>s du roi Louis XII et de la
reine Anne de Bretagne. »
C'est alors qu'intervint , le 23 avril i 570, une transaction entre
Renée et sa fille, Anne d'Est, femme de Jacques de Savoie, duc
de Genevois et de Nemours, comte de Genève et marquis de
Sor lin, d'une part, et, d'autre part, le Roi, assisté de la reine*
mère, des ducs d'Anjou et d'AIençoii , ses frères, du duc de Lor*
raine, son beau» frère, du cardinal de Guise, du duc d'Uzès,des
sieurs de Morvilliers et de Lansac , évéque de Limoges , de Car-
navalet, de Foix, du Faur et autres de son conseil, assemblés ^
à cet eflPet, à ViUers*Cotterets, et, après l'audition d^ses avocats,
par cette transaction , le Roi concédaFt des avantages considé*
râbles à la duchesse de Ferrare; il dégageait les terres de.
Chartres et de Montargis de certaines charges qui leur étaient
imposées; il l'exonérait de toutes les dettes et charges de la
succession de Louis XII et d'Anne de Bretagne, et enfin lui
accordait , par un autre acte , une somme de 200,000 écus
comme dédommagement de ce que ses prédécesseurs avaient
louché des revenus de cette succession depuis son ouverture.
Au mois de février 1571, les duchesses présentèrent leur re-
quête en entérinement des lettres-patentes contenant la transat**
tion ; mais lea habitants de llf ontargis prétendirent que leurs privi-
— 6 —
léges ne permelUient pas au Roi de les mettre hors de sa main , et
le procureur général déclara s'opposer pour le Roi. Un arrêt du
17 février lui prescrivait de spécifier ses moyens d*empéchemeiit
et de les donner par écrit. C'est ce factum et celui de la duchesse
de Ferrare que nous avons retrouvés dans les archives de la ville
de Montargis , et dont nous donnons ici l'analyse.
Dans son factum , le procureur général prend la qualité sui-
vante : Le procureur général du Roy, deffendeur en empescfae-
ment contre l'entherinement en vérifficacion de certaines lettres-
patentes en forme de transaction du XXII P jour de décembre
H. V. LXX, contre dame Renée de France ^ duchesse de Ferrare,
et dame Anne d'Est, sa fille, femmq et épouse de messire
Jacques de Savoye, duc de Genevois et de Nemours.
Dans ses productions d'inventaire, l'avocat des duchesses dé-
clare regarder o le contrat de l'an 1527 comme nul d'infinies
0 nullités; que la lézion est si grande qu'il n'est possible de
» plus, pour les droits que les demanderesses avaient sur les
» biens ; t<* de la couronne; 2® de la maison d'Orléans; 2^ de
» la maison de Bretagne , et finallement que ce que le Roi leur a
» baillé, en récompense de leurs droits, est si petit et de si peu
j» de valeur eu esgard ce à qu'elles quictent, qu'il n*y acom-
» paraison de l'un à l'autre. »
Le procureur général donnait parmi ses motifs d'empea-
chôment que le Roy n'avayt occasion quelconque d'entrer
en cest accord et transaction ; et qu'il l'avoit fisict sans aucune
cause subsistante ; d'autant que madicte dame la duchesse de
Ferrare n'avoyt esté héritière du feu Roy Louis douzième, son
père , et de la Royne Anne , duchesse de Bretagne , mais y avoit
par exprès et avec serment renoncé , au moyen de quoy elle
n'estoit recepvable à vouloir prétendre part et portion en leurs
biens.
L'aliénattoû du domaine , diaait^il , ne peut se iaire que pour
— 7 —
cerlaines causes 6t pour certains cas et avec les solenoilés
introduites , tant par les dispositions du droit que par les ordon-
nances, la crainte d'un procès non encore commencé et dont
rissue ne pouvait être douteuse , n'était pas , à ses yeux , une
cause suffisante pour aliéner le domaine , que des ordonnances
royales protégeaient dans Tintérèt public contre les affections
particulières des souverains. Le Roi ne pouvait pas non plus
transiger, ce qui était aliéner, surtout quand ou lui abandonnait,
dans la transaction, des droits imaginaires. Il objectait, en outre ,
que la ducbesse de Nemours n'avait pas qualité pour transiger
sur des droits prétendus par elle, à l'exclusion de ses frères
qui ne figuraient pas au procès (1).
La duchesse de Ferrare énumérait 80 ou 83 terres à la pro-
priété desquelles elle soutenait avoir des droits. Le procureur
général n'admettait pas qu'elle pût en avoir sur plus de 2 ou 3.
il opposait une fin de non recevoir fondée sur la renonciation
consentie dans le contrat de mariage; sur le silenee de la du-
chesse pendant plus de 40 ans ; sur ce qu'elle n*avait fait aucune
opposition à l'incorporation du duché de Bretagne à la couronne;
bien qu elle ne pût prétendre l'avoir ignorée et qu'elle eût pour
son conseil les gens les plus considérés et les plus dévoués à ses
intérêts; sur ce, qu'elle ne pouvait alléguer son état de mino-
rité, ayant ratifié depuis, dans une foule d'occasions, tous les
actes qu'elle avait faits en 1534 pour obtenir le « supplément
» et parachèvement de son assignat; » sur les démarches faites
pour obtenir l'abandon d'un excédant de revenu des terres à elle
attribuées; sur les libéralités qu'elle et son fils avaient acceptées
des rois Henri , François et Charles,
(1) Les enfantsde Renée farent : f** Anne dIEst , mariée saccessivement
k François, duc de Guise , et h Jacques de Savoie , dac de Ifemoars^ 3<>
AlfcuMe,d«c de Feirare^ 3» Lucrèce , femme d« dernier duc do Spolète»
_ 8 —
£t, ajoute le procureur général :
« Esiaoi chose publicque , aotoire ei manifeste que uojs Roys
» de France défèrent tout à la justice et s y soubmetent ; que le
» moindre de leurs subjets peult aossy ayaément agir et avoir
j» justice contre eulx que contre le moindre gentilbomme de ce
j» royaulme, à plus forte raison lesdictes dames demanderesses
» pour estre sy prochaines parentes des feus Roys Teussenl peu
ji avoir, ou, pour le moings, faire un simple adjoucnement au
» procureur général au temps et lieu, si elles eussent eslinoé
» avoir quelques droits en ce qu'elles prétendent, comme elles
» ont bien sceu Ceiire depuis, mais trop tard et mal à propos ei
» quand ladicte dame n'eust, osé agir du règne du feu Roy Fraii-
» çois 1'^, néanmoings ny du règne du Roy Henry, du Roy
» François dernier, ny durant les premiers ans du feu Roy
» Charles, que feu monsieur de Guise, mary de ladicte dame,,
» duchesse de Nemours, tenoit avec très grand et juste raison
» les premiers lieux et de grandeur et de faveur, n'en fut
9 jamais parlé ni présenté requête par lesdictes dames , telle-
0 ment que de faire poursuite de sy grands droits lorsque les
o premiers officiers de la Couronne, qui sçavaient comme toutes
» choses s(Mit passées, sont déceddés , ny a apparance. a
La loi salique , disail^il encore , avait toujours été interprétée
en ce sens , que non-seulement , en France , une fille ne peut
succéder à fai Couronne ni au domaine du Roi, mais qu'eUe ne
peut rien demander par droit successif en tous les biens du Roi ,
encore qu'ils fussent adventib et que le Roi ou son suceessur est
seulement tenu de doter une fille de France , en argent , selon la
grandeur, amplitude et dignité de la maison de France , même
quand elle est mariée à un prince étranger, que cela était devenu
une coutume tellement observée que jamais ûlle de France,
mariée 4 un prince étranger, n'avait eu en dot un pouce de
— 9 —
terre. Qu'un prince étranger ne pouvait transmettre par droit
successif à ses héritiers non régnicoles, bien que naturalisé , un
héritage aeiieté par lui en France.
et II s'en suivait que les filles de France mariées avec princes
étrangers ne devaient et ne pouvaient estre dotées en héritage ,
mais seulenoent eu deniers, et que, encore que nature ne faille
pour procréer une fille, sy est-ce que une fille de France a assez
de quoy se louer et se contenter de se voir extraite de si grande
et illustre maison, d*efitre tant honorée par tout le monde, de
se voir, par mariage et alliance , ordinairement Royne ou prin-
cesse de tant de peuples, sans vouloir succéder aux biens de
France, qui doibvent estre conservés pour le bien, soustenement
et appuy de Testât public, qui sont les nerfe de la monarchie.
. j» S'il est ainsy- que nœtre France ait été si curieuse delà
conservation des maisons des simples gentilshommes que les
coutumes excluent de l'hérédité de ses père et mère, frères et
sœurs, une fille dotée et appanée, encore qu'elle n'eost eu qu'un
cliappeau de rozes, devons-nous trouver estrange, pour conserver
la maison de France, qui est la première, la plus grande et la
plus ancienne du monde , qui est la défense , ra|>puy et le sous-
tenement de tant de grandes maisons et subjets , l'on aye reoeu,
par la loy salicque , que les filles ne puissent succéder et soient
contraintes de se contenter de leur dot en deniers.
i> Si toutes les filles de France qui ont été mariées depuis le
commencement de cette monarchie eussent eu le droit de suc-
céder aux biens adventifs et de les porter à leurs maris, et, par
droits successifs , les laisser à leurs en&nts, princes étrangers , en
combien de parts et à combien de princes serait ce royaume ; et,
s'ileust été possible en l'ordre de nature, de le conserver sy long-
temps en son iodividuité , moyen et clause princtpalle de sa gran-
deur et de sa splendeur. »
Et cela était si bien reconnu , que la procuration donnée par
— 10 —
.Renée au président de Selve , de l'avis de son conseil ci du conseil
du duc de Ferrarc, sou futur épous^ pour traiter de son mariage,
ne portait pas pouvoir de demander partage, reddition de
compte ou délivrance de sa part des biens adveutifs , ou pour
demander des terres en propriétés , mais seulement pouvoir de
supplier le Roi de lui donner telle dot qu'il lui plairait sur les»
biens adventifs , reconnaissant ne pouvoir les posséder en propre
ni être dotée sur le domaine de la Couronne. Et elle ne pourrait
prétendre qu'on eut agi par ignorance, car un de ses, conseils
était Âluaris, auteur du traité des iiefs et d'un traité de la li^y sa-
lique.
La duchesse répondait que, par son contrat de 1527, elle
n'avait jamais renoncé à la succession de ses père et mère ,
mais qu'on l'avait fait se contenter de la somme de 250,000
écus pour tous biens et droits .qu'elle pouvait prétendre, soit à
cause desdites successions ou autrement en quelque sorte et ma-
nière, ce qui n'était pas renoncer à la succession de ses père et
mère, mais bien vendre et céder ses droits héréditaires; qu'en
tout cas , le contrat eùt-il porté cette renonciation , elle était
nulle, parce qu'elle n'avait alors que 17 ans, et était incapable
de disposer, en qualité de mineure.
Le contrat lui-même était nul , disait-elle , car on lui faisait
stipuler des abandons en faveur du Roi François l^\ son tuteur
et protecteur, comme protecteur de tous les nûneurs, spéciale-
ment en Tabsence de tout autre tuteur ou curateur, comme son
plus proche parent ou du moins allié, ce qui lui interdisait de
faire avec elle, sa pupille, dont il administrait la personne et les
biens, un contrat lucratif et avantageux pour lui, comme l'était
son contrat de mariage, contenant renonciation , etc.
A l'appui de ce moyen , l'avocat des duchesses citait l'autorité
de François I" lui-même. Ainsi, on lit dans l'art. 131 de son
ordonnance de 1539 : « Toutes dispositions d'entre vi& ou testa-
— 11 —
mentaires faites par les donateui*s ou testateurs , au prplit de leurs
tuteurs, curateurs, baliistiers et autres, leurs administrateurs,
sont nulles et de nul effet et valleurs. »
La duchesse disait que le Roy y était plus obligé qu-un autre,,
que les procurateurs qui avaient stipulé en son nom étaient des
principaux serviteurs du Roy et premiers de son conseil, Tun
son chancelier et Tautre son premier président au Parlement de
Paris, tf sur quoy on peult penser comme son droict luy estoit
» gardé auprès de cetluy de ladicte dame , non que lesdictes
o dames duchesses demanderesses veuillent ny entendent en rien
9 taxer leur mémoire, mais il s*est peu faire que voyant, par eulx,
9 que Ton marioit ladicte dame, duchesse de Ferrare es pays
» loingtain et n*estimant poinct que sa postérité deust retourner
» en France et y faire de sy mémorables services comme elle a
» desjà faict et que Ton espeire qu'elle fera à Tadvenir , ils n^s
» pensoient pas offencer leur conscience de bailler le moiug
» qu'ils pouvoient à ladicte dame pour le porter avec un prince
» estranger; que s'ils eussent pensé que la postérité de ladicte
» dame deust revenir en France et y faire ce qu'elle a desjà faict,
i> ils n*eussent pas ainsi contracté à son préjudice. »
A Cet article , le procureur général répondait par l'éloge de
François 1<^% le père , le tuteur de ses sujets et des mineurs, qui
avait toujours les bras tendus pour rendre la justice à tous, et
qui n eut pu, sajfis honte, abuser-de son pouvoir pour dépouiller
sa belle-sœur; que les insinuations dirigées contre les fondés de
procuration étaient impertinentes et mal séantes de la part du
conseil des demanderesses ; qu'il eût dû respecter ces hommes
vertueux qui avaient stipulé pour elle de façon qu'elle avait graude
occasion d'être contente.
D'autres moyens de la nullité prétendue se tiraient de ce
' que les biens meubles et immeubles d'une mineure ne pouvaient
— 12 —
être abandonnés par elle ou son tateur sans autorité de justice ,
ce qui avait été négligé et devait l'être , répondait le procureur
général , puisque toute cette affaire' s'était traitée en conseil
•privé xlu Roi , en la présence de François 1*% qui était prince si
bon , juste et équitable, que cela excluait toute exception de dol.
Le conseil des princesses arguait encore de ce qu'il n'avait été
dressé aucun inventaire de ces biens ; qu*on n'avait pas présenté
de conapte ni fait raison quelconque de 13 années de revenus/
échues depuis le décès du Roi , son père, comnae si , répondait-
on, on pouvait astreindre les Rois à faire des inventaires des biens
de la Couronne et du domaine ;
De ce qu'on n'avait pas pris l'avis des parents, ce qui était exigé
par le droit écrit et par la coutunne de Bretagne, en l'assise du
comte Geoffroy, en un livre intitulé : VAdm et Cofisultaiiafi sur
le partage des meiAles de Breimgne.
L'avocat des duchesses repoussait la lin de non recevoir
tirée de la prescription en vertu des ordonnances de
Louis XII, de l'an 1512, et de François l*"', de 1539,
en disant que la première ne s'appliquait qu'aux majeurs,
attendu qu'en fixant un délai de dix ans pour révision des con-
trais, à peine de ne plus être recevable, elle ne parlait pasdesmi-
neurs ; que celle de 1 539 fixait bien le même terme de dix années
pour les mineurs, mais que Renée l'avait ignoré; que, mariée mi-
neure, au loin, par le Roi, elle n'avait pu connaître cette pres-
cription ; qu'en tout cas, elle n'eût pu venir en France demander
son droit successif, étant en puissance de mari , soit à Ferrare ,
conformément au droit écrit qui y était observé, soit en France,
conformément à la coutume , et qu'elle ne pouvait se fiiire auto-
riser par justice , son mari étant souverain.
Que, du reste, elle avait pu ignorer ses droits, puisque le
Roi ne lui avait jamais communiqué ni les testaments de ses pa-
rents ni aucuns titres, lettres ou enseignements; qu'en vain, pré-
— 13 —
tendraii^on qu'il n'était tenu d'exhiber des titres contre lui , que
ta Cour délègue des conseillers pour les vérifier dans la chambre
des chartes ou dans celle des comptes; que, pour les biens
venus des maisons d'Orléans et de Bretagne , il n*était qu'un
cohéritier ordinaire , et aurait dû communiquer tous les titres de
la succession; que c'était par sa faute que la duchesse avait
ignoré ses droits , qu on ne pouvait donc lui objecter la prescrip-
tion.
Cette ignorance de ses prétendus droits n'était pas admis-
sible, répondait le procureur général, car elle avait toujours
pour conseillers les plus grands personnages du Royaume, dont
la vigilance suppléait bien à son absence.
En ce qui concerne le duché de Bretagne et le comté de
Nantes , la duchesse de Ferrare mettait en avant que la coutume de
ces provinces n'admettait pas la prescription entre frères et sœurs;
elle ajoutait , que connaissant la nullité du contrat, les gens du
conseil du Roi avaient expressément stipulé qu'il devrait être ratifié
à la majorité de la princesse;, ce qui n'avait jamais été fa1t;qu'ainsi
ces nullités n'avaient pas été couvertes; qu'elle n'avait donné
procuration que pour abandonner ses droits contre une dot ar-
bitrée par le Roi , son beau-firère, c'est-à-dire une dot équiva-
lente à ce qu'elle cédait , et non pas celle qu'on avait acceptée en
son nom ; qu'ainsi , les fondés de pouvoir avaient dépassé les
limites de leur procuration.
Le procureur général disait qu'il n'y avait jamais communauté
entre le Roi et la Reine; mais la duchesse objectait que cela
n'était écrit nulle part; que les Rois s'étaient toujours soumis à la
loi civile; que leur domicile était Paris; que la coutume de Paris
était pour la communauté; qu'enfin le contrat de mariage de
Louis XII avec Anne de Bretagne réservait à la Reine , en cas de
survivance,lajouissance des biens meubles de leur communauté;
que si cependant on voulait nier qu'elle eût existé , la seconde
— i4 —
nile de la Reine devait avoir, pour le moins, la moitié des
I
meubles de la maison de Bretagne « lesquels estaient grands et
» inestimables, et dont il y a encore à présent des bagues
» et joyaulx des plus précieulx qui soient en France, ayant la
0 marque de la maison de Bretagne, o
Pareille réserve avait été faite dans le contrat de mariage
d*Anne avec Charles VIII. Il y était stipulé « que la Reine aurait
» préciput et ferait siens au cas qu'elle survécût , tous
A et chacun ses biens meubles quelconques , soit joyaux de
)} grand prix , de tant grand prix qu'ils pourraient estre, lesquels
» elle aurait au temps du trespas dudit sieur, soit que lesdits biens
n soient avecques sa personne, et pour le service d'elle , soit pour
» l'entretenement de sa maison, lesquels le Roi veut estre et
» appartenir perpétuellement à iadicte dame et aux siens, à
» toujours. 9
Quant aux meubles de Louis Xil, Ia duchesse Renée en pré-
tendait la moitié , ne les croyant compris ni dans la loi salique,
ni dans l'ordonnance de Charles V, sur les dots des filles de
France, a En tout cas ne peut-on desnier que l'espargne de de-
1) niersque un Roy pcult faire, disait-elle, pendant qu'il est au
» Royaulme, nedoibve demourer n ses enfants, supposé qu'ils
» ne soyent appelés au Royaume : aultrement , un Roy de France
» n'ayant que des filles non appelées à la Couronne, seroit de
n pire condicion que le père estrangcr d'AUemaigne , n'ayant
» moyen de rien espargner à ses enfants; veu mesmes que, au
4> cas qui s'offre, le feu Roy Louis XII et la Reine Anne, sa
» femme, auroyent apporté tous les meubles de la maison de
» Bretagne, et que d'ailleurs, au moyen de leur patrimoine, ils
» pouvoient faire de grandes acquisitions et de grandes es-
» pargnes. de quoy on ne pourrait' frustrer leurs héritiers, n
— 15 —
^ I
Le procureur généra) , loin d*admettre Texistence de ces
épargnes, annonçait que Louis XII avait engagé une partie du
domaine de la Couronne et vendu des charges de judicature
pour se faire des ressources. Renée contestait que l'administra-
tion réputée si sage d'Anne et de Louis XH, le père du peuple,
eût pu produire d'aussi déplorables résultais financiers.
Le procureur général alléguait une ordonnance de Charles V,
fixant la dot des filles de la Couronne , pour la première , à cent
mille francs; pour les puinées, à soixante mille. Renée répon-
dait qu*en ce temps le Roi avait trois frères apanages , un oncle,
duc d'Orléans, et ne possédait pas la Provence, l'Auvergne, le
Bourbonnais,' le Forets, la Bretagne; que cent mille francs
d'alors en valaient quatre cent mille du temps actueK Elle prou-
vait, du reste, que cette prétendue ordonnance n'avait pas été
suivie dans les traités de mariage de la Reine d'Ecosse , de la
duchesse de Savoie , de la Reine d'Espagne , de la duchesse de
Lorraine.
Pour montrer quels biens pouvaient composer la fortune de la
maison d'Orléans, Renée produisait le contrat de mariage de
Louis d'Orléans, alors duc de Tourainc, son bisaïeul , avec Va-
lentine de Milan , en date du 26 janvier 1 B86. Jean Gateas don-
nait à sa fille la ville d'Âst avec ses appartenances et dépen-
dances, toutes les autres terres, villes et châteaux qu'il tenait et
possédait dans le pays de Piémont, valant, le tout, trente mille
ducats de revenu annuel, et pour dot 450,000 florins-ducats
d'or. Il promit sa succession entière , s'il mourait sans enfants
mâles, cr et envoya icelle Valentine, sa fille , bien en ordre gârniede
bagues et joyaulx, comme à son estât pouvait appartenir. » En-
fin,^ donna à Valentine le comté de Vertus, reçu par lui en échange
du comté de Sommyères , dot de Madame Isabeau de France.
Quant au duché de Milan , le procureur général répondait que
ce duché avait appartenu à François !«' par la mort de Louis
— t€ —
XII, sans que la Reine Claude elle-même y pût prétendra,
parce que, depuis qu'il avait été gouverné par les vicomtes , c'était
une coutume spéciale que les filles n'y avaient jamais succédé,
tant qu'il y avait un mftle de la race, soit en ligne directe, soit
en ligne collatérale, et qu'ainsi, Etienne , troisième fils de Ma-
thieu le Grand , maître de tout le duché, par la mort de ses frères,
sans enfants, ayant laissé trois fils : Mathieu , Galeas et Bama-
bas; l'aîné, Mathieu, ayant laissé deux filles, celles-ci ne furent
pas admises à partager le duché.
Depuis, la race mâle des vicomtes s*étant éteinte , le duché échut
à Valentine , en vertu des stipulations expresses de son mariage
avec Louis d'Orléans. Elle avait trois fils : Charles , père de Louis
Xn, Jean , aïeul de François I", le comte de Vertus mourut sans
enfant. François b% après Louis XII , était donc seul apte à y
succéder. De plus, l'exclusion de tout autre prince était stipulée
par le traité de paix de Cambray, qui le donnait à Louis XII , à
ses héritiers mâles , à leur défaut , à sa fille Claude et à son Aitur
époux , et rinvestiture donnée à Louis XII comprenait tout
ce qui avait été annexé au duché de Milan , ce qui répondait au
chef de demande relatif aux comtés sde Gènes et d'Est et à
Pavie.
La duchesse paraissait d'autant moins fondée dans sa de*
urande , que le duché de Milan avait été arraché à Louis XII,
lorsque sa succession s'ouvrit, et que François !«' avait dû en
faire l'abandon définitif par le traité de Madrid. Et ici , le procu-
reur général bit un long historique des guerres d'Italie , soute-
nues t)ar Louis XII et par François I'^
Le contrat de mariage de Valentine de Milan stipulait, pour
elle, une dot de 450,000 florins. Renée réclamait des terres
considérables, qu'elle disait avoir été achetées des deniers pro-
venant de cette dot, par Louis d'Orléans, ainsi qu'il suit :
« 26 mars 1386, un h6tel, manoir et jardin, prés, vignes,
_ t7 —
cour et rentes , à Chatio , vendu par Enguerrànd de Coucy, pour
5,000 liv.
» De Jeh&n de Barmont , le château de Luzarches , toute la
justice et sa part des appartenances, pour neuf mille livres ; de
Blancbet , l'autre part , et un quart de la terre de Nogent , pour
1500 écus.
» En 1391, Guy de Chastillon , seigneur d'Avesne et de Beau-
mont en Hainault , et sa femme , lui vendent les comtés de Bloys
elDunois, chastels de Chasteaudun, de Romorantin et autres,
pour 200,000 francs d'or, dont moitié sur les deniers de Va-
lentine.
0 Le 12 octobre de la même année, Guillaume de Cran , vi-
comte de Chasteaudun , leur vendit cette vicomte pour 7,000 liv.
ils achètent une maison à Paris.
j» Le 3 juin 1394, ils achètent de M« Philippe Busquet,
fondé de pouvoirs du prince d'Orange , la terre et chastellenie de
La Ferté-Hilon, pour 8,000^ liv. La même année, la terre,
chfttel et ville de La Fère , en Tardenois , de Gaucher de Cas-
tîUon , pour 50,000 écus , des deniers de Valentine.
V En 1395r pour i,900 écus, la vidamie de Chftlons. Pour
900 liv., de Gérard deHaulmont, la terre de Formenteau , les
halles de Bonneval et la métairie de Jonville.
» Le 29 août 1397, de Charles de Chastillon , le chastel, ville
et chastellenie de Gandelus.
» En 1399, Charles VI érigea en pairie les comtés de Bloys et
de Dunois , les terres et seigneuries de Fère , en Tardenois, et de
Gandelus, et celles achetées par le duc d'Orléans et Valentine,
tant au duché d'Orléans, comtés de Valois et de Beaumont,
qu'aux pays de Champagne, Brie et Normandie.
0 Le 10 octobre 1400, Jean Chastillon, comte de Portieu,
leur vendit ce comté pour 16,000 liv. La même année, dame
Marie de Coucy leur vendit la chatellenie et baronnie de Coucy
2
— 18 —
avec les terrée de Folepbray, de Saint-Aubip, la cbâtelleDie de
Fère-sur-Oise avec les chasteau et ville de Saint- Goobip, de
Chastellier, la chfttellenie de Maries, d^Arcy, etc., etc., moyeD-
napt 400,000 liv.
0 Le 9 poveipbre 1402, le marquis de Brandebourg vend
le comté de I^igny, le duché de Luxembourg , que ledit marquis
tenait en gage. du Roi des Romains, pour 100,000 ducats.
• jLe 23 mars 1 404 , ils achètent de Marie de Bar, fille de Qeory
de Bar, héritière d*Ënguerrand , seigneur de Coucy et comte de
Si^ssons, la ville et chàtelleQÎe de Han^, en Vermandois, les villes
et châtellenie de Pinon et de Montarel , la terre et seigneurie de
Vrigny, le vinaige de Laon et 1,8Q0 livres de rente sur le Trésor,
à Paris , et ce ipoyenoant 30,000 écus d'or payés comptant et
moyennant 200 écus d'or de rente et plusieurs autres charges.
» Le 22 mai 1404 , Charles VI érigea ces acquisitions en
pairie. »
liB procureur général voyait dans ces érections en pairie une
arme contre les prétentions de la duchesse de Ferrare , parce
qu'il y était dit que ces pairies ne passeraient qu'aux héritiers
mftles.
La duchesse répondait que cela ne pouvait s'appliquer qu'au
titre de pair et non aux chàtellenies, terres et seigneuries. Du
reste, Louis XII avait voulu , par ses lettres données à Blois au
mois de décembre 1 509, que sa fille Claude et ses futurs héri-
tiers jouissent de ces terres et pairies.
En effet , au mois de décembre 1 509, le Roi déclara par cet
acte, publié en Parlement le 12 mars suivant, o que ne voullant
» que sous couleur de certaines érections en pairie de Coucy,
)) Soissons , Ham , en Vermandois , Pierron , Montcornet et
0 Origny, faicte par le Roy Charles sixième , en faveur du duc
» d'Orléans, son frère, on peust prétendre qu'à fauUe d'avoir
» par ledict ^oy Loys douziesme des enfants masies, on peust
— 19 —
» att?i)l>ner les terres à la Couronne de France, qu'il ne veut que en
» ioell^ terres et droits de pairie on ne puisse troubler sa très
• ohàrQ et très aimée fille , à présent unique Claude de France, d
Le 30 juillet 1405 « le Roi de Navarre vendit au duc d'Orléans
la ville de Nogent.
Le Roi de Navarre ayant vendu à Charles VI la ville et cbfl-
tpUenie de Cherbourg pour 200,000 liv., dont il avait seulement
reçu la moitié , on lui avait donné , par forme d'engagement ,
la ville et chÂtellenie de Provins; il la céda, à son tour, au duc
d'Orléans.
t«e duc d'Orléans avait reçu , en outre , des dons considé-
rables de plusieurs seigneurs, ainsi de Jean, duc de Berry, son
oncle, la seigneurie du Val-la-Royne.
En 1392 , le Roi Charles VI lui donna la chàtellenie de la
Ferté-Remard au comté du Maine et la terre de Tresfouers , k lui
advenues et acquises par la confiscation et forfisiiture de Pierre
de Craon et Pierre de Tresfouers, convaincus de lèze*majesté par
euh comipise en la personne de messire Olivier de Clisson , con-
nétable de France.
Il lui donna, en outre, le comté d'Angouléme pour 2,365
tournois de revenu, avec^culté de le reprendre en payant pa-
reille rente. Le tout pour parfaire 4,000 liv. de rentes promises
par lui audit duc sur les produits des confiscations.
En $399, le Roi lui donna encore les terres, villes et chàtel-
lenie confisquées sur les Archambauld père et fils, comté de
Périgord , Albaroohe , Bordilly, Montignac , Vern , Montepain ,
Venouan , Charluz, Ploissac, etc., etc.
A la mort de la duchesse d'Orléans, sa tante, il hérita de
Brie, comte Robert, Laferté-Alep , Sezanne, Ecouen^ Cbauny,
Chantemerle.
Quant au comté de Vertus, il n'était pas un bien d'apa-
nage. Charges V, alors régent , avait donné à Galeas Visçonti ,
— so-
le comté de Sonomyëres, pour la dot d'Isabeau de France, sa
sœur, qu'il prenait en mariage. De retour en Francç , le Roi
Jean lui donna en échange le comté de Vertus pour passer, à
titre successif, à ses enfants, bien que ce comté fût des domaines,
et nonobstant toutes les ordonnances faites pour sa consenraiion.
La duchesse de Ferrare disait que la dot stipulée pour elle
n*approcbait en rien de la valeur de tous ces biens, dont elle
pouvait réclamer la moitié. Il n'en était pas de même des terres
de l'apanage d'Orléans, sur lesquelles elle ne prétendait rieu,
tels que les duchés d'Orléans , de Valois , de Beaumont , les
comtés de Dreux , de Chatillon , Marne , Chftteau-Thierry, Mon-
targis.
Le procureur général repoussait la prétention de la duchesse de
Ferrare sur les biens provenant de la dot de Valentine.
Quant aux bagues et joyjBux venant du duché de Milan , ceux
de Valentine avaient servi à la rançon du duc Charles, pris à
la bataille d'Âzincourt. Louis XII avait pris Ludovic Sforze^ sans
ses trésors prudemment portés par lui à l'Empereur Maximi-
lien. Quant à la Bretagne , elle n'avait rien dû apporter au trésor
des Rois , après tant de guerres intestines, et celle qui se ter-
mina par la débite de Saint-Aubin. Anne fut épousée sans
joyaux et avec des dettes considérables payées par les Rob
Charles VllI et Louis XU.
Bien loin d'avoir laissé cinq millions d'or, Louis XII avait été
obligé d'engager des terres considérables , comme Corbeilles ,
Melun et Dourdan , pour 80,000 écus , à l'amiral Graville ; le
domaine de Normandie pour 700,000 liv.
En tout cas , si la duchesse de Ferrare prétendait succéder
aux bagues et deniers , elle devait aussi concourir au paiement
des dettes, ce qui les eut réduit singulièrement, car il eût ftlhi
faire entrer en ligne de compte les dettes de Louis, comme duc
d'Orléans, celles d'Anne, comme duchesse de Bretagne, dont
— 21 —
620,000 écus au Roi d'Angleterre payés des deniers de la Cou-
ronne de France , et 1 50 écus environ réclamés par le Roi de
Navarre» et tout ce qui avait été dépensé pour la conquête et la
conservation éphémère du duché de Milan, c*est-à-dire des
sommes immenses levées au moyen d'impôts onéreux sur le
peuple de France.
Quant à l'apanage d'Orléans , le procureur général justifiait ,
par pièce» authentiques , que Louis XII, à son décès, ne pos-
sédait , à cause du domaine privé de la maison d'Orléans , que
le comté de Bloys , Coucy et Soissons, et il prétendait que ces
terres avaient été unies à la Couronne.
> Et quant à toutes les autres terres et seigneuries mentionnées à
l'inventaire des demanderesses, il disait qu'elles étaient du do-
maine de France , ou aliénées par les ducs d'Orléans, ou occu-
pées par d'autres seigneurs , sans que Louis XII en ait jamais
joui.
Louis d'Orléans , frère de Charles VI , avait trois fils et une
fille : 1® Charles, père de Louis XII; 2® Philippe, mort sans
enfants; 3^ Jean^ aîeol de François l^^;i^ Marguerite , mariée
à Richard de Bretagne, comte d^Estampes, auteur de François
II , duc de Bretagne; de Catherine , princesse d'Orange.
Quant aux comtés d'Angouléme, de Périgord, de Dreux , la
Forte-Maison-lez-Chartres, le chftteau de Brie-comte*Robertf
Saint-Sauveur, et généralement toutes les terres que Louis , duc
d'Orléans, avait en Normandie, son testament les donnait à
Jean , comte d'Angouléme, aïeul de François I^^
Partie de ces terres avait été donnée par le duc Charles à Mar-
guerite , sa sœur, lors de son mariage y et aliénée depuis.
Plusieurs autres étaient alors données ou vendues : Le comté
de Vertus , au sieur d*Avaugour, Chftteaudun , Dunois , La
Ferté , etc., etc., à Jean , bâtard d'Orléans ; la vidamie de Cha-
lon , à Jean de Péronnes ; la principauté de Porcian , au prince
— Sa-
de Croy ; d'autres , à Jean de Luxembourg. Un grand nombre
de ces biens avaient élé aliénés par Cbarles d'Orléans, pour payer
sa rançon.
Du reste , pour le procureur général , les lettres-patentes de
Charles VI , données sur la demande de Louis lui-même , ayâidnl
donné le caractère d'apanage à toutes ces acquisitions. Ce qui
eût empêché la duchesse de Ferrare d'y rien prétendre, puisque
Louis XI i étant le dernier duc d'Orléans , le tout avait dû faire
retour au domaine de la Couronne. Au surplus, ajoutait-il , la
dot de Valentine de Milan n'avait été payée qu'en partie et
n'avait pu servir à son mari pour payer tant d'acquisitions fieiites
bien plutôt des deniers provenant des finances du Royaume ,
d'autant qu'il en avait reçu l'administration par ordre du Roi
Cbarles VI , pendant sa maladie.
La duchesse de Ferrare s'engageait, par la transaction attaquée,
à n'exercer aucun recours contre les détenteurs actuels des biens
provenant des familles d'Orléans et de Bretagne. A l'objection du
procureur général que le préciput prélevé par la Reine Claude,
sœur atnée de la duchesse , il ne devait plus rester k celle-ci que
peu de chose , elle répondait que les coutumes qui régissaient
ces différentes terres n'admettaient pas de droit d'atnesse entre
scsurs, mais partage égal (1).
Pour prouver son droit au duché de Bretagne, Renée citait
l'art. 1*' du contrat de mariage de Louis XII avec Anne v que
n ains que le nom de la principaulté de Bretagne ne soit et
» ne demeure aboly pour le temps advenir et que le peuple
(i) Art. 12 du titre I de la féodalité, de la coutume de Paris ^ 163, de
Meauz ^ 58f de Vitry ^ 6 , de Chartres , au titre des fiefs \ 25 , d'Orléans ,
même titre ^ 145, de Blois, au titre des successions; 59, de Valois,
même litre ^12, obap. 2, S* partie de La<m.
I
~ 23 ~
JD d'tceile soit secouru et soulagé de ses fiécessités et affaires , »
le second enfant du Roi ou , s'il n'en avait qu'un , le second de
ses pelits-enfânts devait avoir le duché de Bretagne, pobr en
jouyr et user comme ont accoustumé faire les ducs ses prédé-
cesseurs.
Elle démontrait que la Bretagne n'avait pas été unie à la France
par le premier mariage d'Anne avec Charles VIII ; qu'en vain lui
objecterait-on que les filles ne pouvaient hériter du duché, et
elle citait en sa faveur l'arrêt donné par Philippe de Valois, en son
Parlement , tenu à Conflans , où étaient convoqués tous les pairs
de France, le 7 septembre 1341 , qui avait adjugé le duché à
Jeanne la Boiteuse; elle entrait, à ce sujet, daijs une série de
citations de tous les actes , causes et conséquences de la lutte
immortalisée pai* le courage des deux Jeanne, de Dùgues-
clin, etc.
Ensuite elle ajoute qu'on ne pourrait au moins lui contester ^
si on croyait que le duché ne pût être divisé , son droit à succé-
der au comté de Nantes , toujours distinct du duché , et à un
grand nombre déterres et de chfttellenies non unies au duché,
dont elle ne pouvait donner Tétat , n'ayant pas communication
des chartriers de la chambre des comptes. Notamment la terre
de Hontfort-Lamaury, etitrée dans sa famille comme dot de Yo-
lande , fille du duc de Narbonne et comte de Toulouse ; les cou-
tumes ancienne et nouvelle de ce con^té n'admettant pas de droit
d'attiesse entre filles; « au moyen de quoy la moitié dudit cointé
n et de la forêt de Montfort appartenant à la dame duchesse de
» Ferrare. b Elle refusait d'y trouver une compensation dans la
forêt de Hontargis , qu'on lui donnait , et qui ne valait pas le
quart des coupes exécutées dans la forêt de Montfort depuis la
mort de Lotiis Xll.
Quant au droit prétendu par les duchesses sur la Bretagrie ,
disait leur adversaire , il n'était fondé que sur une copie du liia-
- 24 —
riage d'Anne avec Louis XII , copie sans caractère authentique ,
et qui ne pouvait invalider la réunion à la Couronne de ce grand
fief, opérée par la cession de tous leurs droits faite par Nicolle et
Jehan de La Brosse , son mari , derniers représentants de Charles
de Bloys, en faveur de Louis XI, confirmée par Nicolle , devenue
veuve, en favei^r de Charles VIII , renouvelée , d'un autre c6té,
par le prince d'Orange , héritier de la maison de Montfort.
François II , père d'Anne de Bretagne , voulant contester la
valadité des prétentions du Roi, fut battu à Saint- Aubin; le
mémoire contient l'analyse de tous les traités et transactions in-
tervenus entre Anne, héritière de son père, et Charles , jusqu'à
leur contrat de mariage, par lequel Anne abandonnait à son
royal époux et à tous ses successeurs , les Rois de France , les
droits qu'elle pouvait prétendre sur le duché de Bretagne et le
comté de Nantes, et recevait du Roi pareil abandon en cas
qu'elle lui survécût sans enfants , mais sous la condition expresse
de ne se remarier qu'avec le Roi de France , de manière à assu-
rer la réunion de la Bretagne à la Couronne.
Ce fait que François V\ dans les actes relatifs à la Bretagne ,
ne prenait que la qualité de Roi de France , agissant comme père
et légitime administrateur des biens du Dauphin, duc du pays de
Bretagne, ce fait ne prouvait , au dire du procureur générai , que
le désir de se concilier les Bretons, restés très jaloux d'avoir un
prince particulier.
Les chroniques en mains , le procureur général prouvait que ,
même sans tenir compte d'aucun des actes de cession , traités ,
contrats de mariage , etc.. Renée , fille cadette de la Reine Anne,
était exclue de tout droit de succession au duché de^ Bretagne
par la coutume constante de ce fief, qui , resté plusieurs fois sans
héritier mâle, avait toujours été attribué exclusivement à l'atnée
des filles et à ses héritiers.
Toute cette discussion s'appliquait au comté de Nantes, à
~ 25 — ^
celui de Montfort, déjà uni à la Couronne par Charles V; le
conité d'Etampes était de Fancièn apanage des fils de France , et
avait fait retour à la Couronne par la mort du dernier possesseur
mâle , François II « père de la Reine Anne.
A la vérité « Louis XII avait donné à la Reine Anne le duché
d'Etanipes, pour elle et ses enfants, et la seconde fille de la
Reine réclamait pour elle la moitié de ce duché. On lui objec-
tait encore le retour à la Couronne effectué à défaut d'héritier
mâle.
Au dire que les dettes des deux maisons de Bretagne et d'Or-
léans absorbaient presque toute la valeur des meubles laissés par
les père et mère de la demanderesse , celle-ci répondait en récla-
mant les fruits de tous les biens énumérés ci-dessus , de 1514,
date de la mort de son père, à 1527, époque de son mariage. De
cette époque jusqu'à celle du procès, 44 années, pendant lesquelles
elle n'avait reçu que 25,000 livres de rente annuelle au lieu de
plus de 400,000 auxquelles elle prétendait avoir droit. Le pro-
cureur général avait donc tort, suivant elle, de dire qu'en 1515
ce n était pas ta représentation exacte de ses droits qu'on avait
voulu donner dans son contrat projeté avec Charles d'Autriche ,
eh lui stipulant une dot de 600,000 francs, mais qu'on faisait alors
un sacrifice considérable à la paix et au bien des peuples. (Plus
tard , dans une négociation de mariage avec le fils atné du duc
de Brunswick , on avait stipulé une dot bien moindre.)
Renée disait, au contraire, qu'en 1515 on avait reconnu une
valeur de 600,000 écus aux prétentions qu'elle pouvait avoir,
parce que la mort de son père était encore récente, qu'il n'y
avait aucune crainte de guerre qui pût porter à faire des sacrifices
en vue de ce mariage , que seulement le comte de Nassau étant
venu comme ambassadeur de Charles d'Autriche pour faire les
foy et hommages des comtés de Flandres et autres terres tenues
de la Couronne de France , pour plus grande sûreté d'amitié , il
_ 26 ~
fut traité de ce mariage ; que plus tard , lorsque Ticvasion du
royaume de Navarre et la querelle du royaume de Naples don-
nèrent des craintes de guerre» Tarchiduc promit, à titre d'accom-
modement, une pension de 150,000 ducats d'or, bien loin quon
lui fit des concessions.
Renée ajoutait qu'elle n'avait jamais reçu sa dot , mais seule-
ment les intérêts, qu'on ne lui avait donné ni bagues, ni
meubles.
Par son contrat , on lui devait donner dix mille écus de re-
venu en titre de duché , sans réserver pour le Roi autre chose
que le ressort féodal , et on lui avait donné en tout trois terres ,
Chartres , Gisors et Hontargis , en Beauce , en Normandie et en
Gatinais , toutes trois distantes entre ellesdeplus de vingt lieues,
de la moindre desquelles ayant un produit de il 68 liv. 15 sols ;
seulement, on lui avait fait un duché qui n'était auparavant ni ba-
ronnie ni comté.
Elle trouvait excessive l'évaluation qu'on avait faite de ces
terres , sans tenir compte des charges tant ordinaires qu'extraor-
dinaires, des entretiens et réparations des châteaux de Montar-
gis, Gisors et Chartres. Celui de Hontargis seul lui avait coûté
plus de 100,000 livres pour le rendre habitable. Elle dîsait
ne retirer de cette terre que de 15 à 1,600 livres de rente , dont
la moitié était le produit des chfttellenies et justices, produit
qu'allait enlever l'extension des justices royales. Quant à la forêt,
le procureur général lui donnait une étendue de 8 à 9 mille ar-
pents de futaie, mais la duchesse répondait qu'il n y en avait pas
mille arpents, plus d'orme que de chêne, le reste en taillis,
bruyères, et, au milieu , un village avec vignes , terres labourables,
étangs , marais (1) ; que, depuis vingt années , le Roi avait fait
(1) C^est la cûmtQane de taacoort.
— 27 —
couper le meilleur , sans aménagement ; que la forêt était dé-
vastée par des usagers de Montargis, d'Amilly, de Ferrières
et de Bois-le-Roy , et d'au moins douze villages et maisons de
marque, sans compter tous les villages voisins, sans droits;
qu'enfin les religieux de Ferrières et les habitants de Bois-le-Roy
prétendaient à la propriété de plus de 1 ,200 arpents.
' Le procureur général réfutait avec détails cette dépréciation de
la terre de Montargis en ces termes :
<r Est chose certaine que la terre de Montargis vaut à elle
seule plus de f 2,000 livres de rente, et ne fut baillée à la du-
chesse que pour 1,600 livres, sans y cojnprendre la provision des
officiers ordinaires et extraordinaires , auxquels ladite dame a
toujours nommé et pourveu, qui valent grandes sommes de de-
niers, parce qu*il y a bailly, prévost et leurs lieutenants , advo-
cats et procureur du Roy, trois esleus contrôleurs anciens et
alternatifs, greffier de ladite élection, deux grenetiers etdeuxcôn-
*trôleurs anciens et alternatifs, procureur du Roi, maître des
eaux et forêts, gruer, vingt-quatre sergents d6 l'ordinaire, en
ce compris quatre sergents fiefles, et huit des eaux et forêts et ung
du magasin.
« Elle possédait cette seigneurie avec les forêts, leurs apparte-
nances et dépendances tout ainsy que le tout se poursuit et com-
porte , tant en villes, chàteaulx que forteresses, maisons, ma-
noirs, fermes, grands bois , bois-taillis, garennes, eaux et
forêts, rivières, estangs, pescheries , cens, rentes, terrages, fours,
moulins et pressoirs bannaux , droits de halles , marchés, bou-
cheries, dixmes, champarts, lods et ventes, arrière-bans , sai-
sines , rachats, retraits, successions de basture, bien vacant,
forfaiture, restitution de bois, terres vaines et vagues tenues
sans seigneurs , péages , coutume , passages , tiers-danger, droits
de patronage , collocation et présentation de bénétices , provi-
sions d'offices ordinaires , usages, franchises , libertés , confisca-
— 28 —
tions j fors et excepté en cas de lèze-majesté et autres droits ,
profits , revenus et émoluments quelconques. »
Un bail de 1 568 , de la terre et seigneurie de Hontargis , était
passé au prix de 5,100 livres, sans y comprendre la moitié des
profits et rachats d'un nombre considérable de fiefs et d'arrière-
fiefs , dont un , le comté de Saint-Fargeau , avait rapporté pour
cet objet de 15 à 20,000 livres; les aubaines, confiscations,
biens vacants et amendes et d*un produit de 2,000 livres ; la sei-
gneurie de Cepoy, d*un revenu de 5 à 600 livres.
Le bail ne comprenait pas non plus la paisson et glandée de la
forêt de Montargis, évaluée de 12 à 1,500 livres, et qui en avait
rapporté jusqu'à 3,600.
Les chablis vendus en 1570, 39,970 livres 12 sous 6 deniers.
L'avocat des duchesses représentait la forêt de Montargis
comme toute dévastée. <r Cette forêt , disait le procureur général ,
» une des plus belles , grandes , et la mieux plantée que forêts
» de ce royaume , là où il y avait plus grand nombre de grands
« et beaux arbres , desquels il ne se trouvait de semblables ail-
Tn leurs , avait , en effet, souffert de grands dommages, mais par
» les dons que le Roi avait bits à la duchesse et à son fils, le
» duc de Ferrafe , et par les dévastations des gens du château.
» L'étendue de la forêt , à cette époque , était de 10,417 ar-
» pents à 20 pieds pour corde , et 100 cordes pour arpent , sui-
« vaut la mesure de Hontargis , sans y comprendre le bois des
» Noues, de 405 arpents, et le villageetterre.de Paucourt. La
» coupe de l'arpent était évaluée à 160 livres. Pour le total,
<f 1,666,720, sans le fonds, évalué 30 francs l'arpent, fiiisant
n un total de 1,979,230. »
Le procès ne fut pas jugé, mais la transaction ne fut pas
homologuée, et .Renée resta dame de Montargis.
COLONNE
DE LA PLACE LOUIS XVI
Pa> m. J.-C. RENOUL.
On l'a dit i et cela avec une juste raison , l'histoire d'un peuple
est écrite dans ses monuments.
Tous ces édifices d'un autre Age, qui se trouvent répandus sur
notre sol « et dont la plupart décorent nos cités , durent , en effet ,
leur origine à quelques faits graves , à quelques événements im-
portants de Fépoque qui les vit s'élever.
Ainsi , la féodalité fit surgir de terre ses châteaux-forts et ses
tours crénelées, pour s'en foire un appui et un refuge, dans un
but de domination.
Ainsi, les temps religieux élevèrent ces grandes basiliques
qui , après plusieurs siècles , témoignent encore aujourd'hui de
la pensée qui les fit naître.
La guerre eut ses moyens d'attaque et de défense ; la victoire ,
ses trophées et ses arcs de triomphe; la paix môme voulut con-
sacrer ses souvenirs , et ce fut la pierre qui servit presque tou-
jours à traduire ces pensées et ces besoins.
— 30 —
Avec les temps modernes , les moyens d'exécution devenant
plus diflficiles et plus coûteux , les monuments deviennent aussi
plus rares ; ils semblent perdre, en outre, de leur caractère gran-
diose et sévère.
Hais aussi la pensée prend une autre direction et poursuit un
but d'une utilité plus pratique. Les institutions remplacent les
monuments , et la France surtout voit se multiplier les établis-
sements d'instruction , de bienfaisance, d'utilité publique, mo-
numents plus précreux et plus durables que ceux de nos pères ,
qui , s'ils satisfaisaient à de certains besoins , s'ils perpétuaient
de glorieux et honorables souvenirs, n'étaient pas toujours ce-
pendant créés en vue du bien-être et du bonheur des popula-
tions. Aux yeux de l'homme sérieux et chrétien , le but que s'est
proposé notre époque n'est donc pas moins noble, et doit , sans
contredit, rendre de plus véritables services que celui, grand
sans doute , mais, aussi souvent stérile dans ses effets , des temps
qui nous ont précédés.
Quoi qu'il en soit, il est convenable, il est nécessaire que les
générations actuelles soient mises à même de connaître l'origine
des monuments que nous légua le passé et qui frappent encore
nos yeux. En les voyant, on ne peut s'empêcher, souvent, d'ad-
mirer la grandeur de la conception , la hardiesse de l'exécution ,
le fini du travail , mais, bien souvent aussi , on ne va pas au-
delà , et , pour beaucoup le motif de |eur fondation , les événe-
ments qu'ils rappellent et auxquels ils se lient, sont chose com-
plètement inconnue.
C'est là évidemment une ignorance regrettable, et l'on doit
savoir gré aux écrivains qui , par de consciencieuses recherches,
ont jeté quelque jour sur les rares monuments que possède notre
ville. De bonnes notices existent déjà ; mais jusqu'ici on a peu
parlé de la colonne qui orne notre place Louis XVL Ce monu-
ment n'est pas, sans doute, de construction bien ancienne, mais
— 31 -.
il faut néanmoins le faire connaître , et nous pourrons encore
dpnner quelques détails que nous jugeons dignes d'intérêt et
qu'il est bon de conserver.
La ville de Nantes qui , au commencement du XVIII' siècle et
surtout sous l'administration éclairée du maire Mellier, avait déjà
reçu dans ses travaux d'agrandissement et d'assainissement une
impulsion que nous ne devons jamais oublier, avait continué
depuis à marcher sous cette influence et à prospérer et grandir.
. Son commerce surtout avait pris une extension jusqu'alors
inconnue et s'élevait, vers 1780, 1785, i un chiffre qui n'a pu
être atteint et dépassé que dans ces dernières années.
Cet état de prospérité réelle se traduisait par des constructions
qui changeaient chaque jour l'aspect de notre ville. Des quar-
tiers entiers s'élevaient, et H. Graslin , entre autres , par son heu-
reuse initiative , dotait Nantes de ce beau quartier qui , à bien
juste titre , a porté et conservé son nom ;
Le terrain de l'Entrepôt se couvrait de nombreuses maisons.
L'hospice des Enfants- Trouvés s'achevait;
La halle au grains , la salle de notre Grand-Théâtre se cons-
truisaient ;
F^a Bourse, la place Royale jetaient leurs premiers fonde-
ments;
Le cours des Capucins , aujourd'hui le cours Napoléon , allait
s'ouvrir ;
Le quai de la Poissonnerie et son pont hardi s'élevaient ;
Les belles façades du cours Saint-Pierre étaient commencées ;
En un mot , partout un mouvement extraordinaire de cons-
tructions et d'embellissement, et partout aussi du travail et
l'aisance qu'il procure.
Cette heureuse situation inspira à nos architectes , qui en
profitaient surtout , la pensée d'en consacrer le souvenir par un
monument durable. Vers la fin de i788, ils présentèrent au
— 32 —
corps municipal une requête à Teffet d'obtenir rautorîsatioD
d'élever à leurs frais , entre les deux Cours, une colonne com-
mémorative en l'honneur de Louis XVI , le Bien&isant.
Cette requête portait les signatures de :
MM. Alexis Marchais ;
Antoine Peccot père;
Jean -François Deofiolon ;
Jean-François Ogée ;
Louis-Olivier De Marinayoux ;
Julien-François Douillard ;
Louis Crucy ;
Gautier père ;
Louis Sauvaget père ;
Louis-François Sauvaget fils ;
Pierre Lefort ;
Louis Peccot fils ;
Pierre Birret ;
Mathurin Crucy ;
Pierre-Nicolas-François Naghel ;
Antoine Crucy ;
I^ené Gautier fils ;
Sébastien Praud;
Jean Perrier.
Pareille proposition ne pouvait manquer d'être fiavorablement
accueillie par le corps municipal, et elle le fut , en effet, avec
empressement.
En faisant l'ofire d'ériger cette colonne, les architectes de
Nantes n'avaient évidemment point en vue de faire un acte qui
se rattachât , même de loin , à la politique et aux idées qui déjà
— 33 —
commençaient à fermenter dans les esprits. lis voulaient seule*-
ment , comme nous l'avons dit , perpétuer le souvenir d*une
époque de prospérité pour la ville de Nantes; ils voulaient, de
plus, offrir au chef de TËtat un témoignage de gratitude pour cette
prospérité qu'ils attribuaient à son gouvernement avec une juste*
apparence de raison. Dans cette première pensée , la colonne
devait donc être uniquement consacrée à Louis XVI et sa statue
devait en couronner le sommet.
Mais alors la révolution , qui se préparait dans Tétat poli-
tique de la France , faisait chaque jour un pas , et chaque jour
aussi les idées se modifiaient.
Aussi, lorsqu'on 1790, il s'agit de procéder à l'inauguration
du monument, ci'tte pensée première était bien dépassée. Ce-
n'était déjà plus la colonne Louis XVf, mais la colonne de la Li-
berté , et si la statue du roi restait encore pour l'instant main-
tenue, on voulut du moins lier à cette érection plus d'un souve-
nir de l'ère nouvelle qu'avait ouverte 1789.
Cette inauguration se fit, du reste, avec une pompe inusitée.
Disons , il est vrai , que la municipalité avait jugé convenable
de rattacher cette fôte à une solennité qui alors excitait une vive
impression dans tous les esprits , celle du pacte fédératif.
Dans une, notice succincte, comme celle que nous voulons of-
frir, il ne peut , on le sent , entrer dans nos vues de parler lon-
guement des événements qui se déroulaient alors. Nous sommes
cependant forcément amenés à dire un mot sur ce pacte fédéra-
tif, dont la consécration allait s allier, à Nantes, :\ celle de la
colonne.
Le pacte fédératif fut une confédération formée d'abord à Pon-
tivy, en janvier 1790, entre les jeunes gens de la Bretagne et de
l'Anjou. Nous aurons fait connaître le but de cette confédération,
en donnant copie du serment que prêtaient les membres qui en
foisaient partie.
~ 34 ~
o Nons jurons pur l'homieur et sur Taotel de ia pairie , en
» présence du Dieu des armées , apiour au père des Français.
n Nous jurons de rester à jamais unis par les tiens de ia plus
j> étroite fraternité ; de combattre les ennemis de la révolution ;
)> de maintenir les droits de Thomme ; de soutenir la nouvelle
» constitution du royaume , et de prendre , au premier signal de
n danger, pour cri de ralliement de nos phalanges armées , to
)) liberté ou la mort. »
Des députés à ce pacte fédératif étaient venus en grand
nombre ; des troupes avaient été réunies « et la commune teoait
à donner à la fête qui se préparait un grand éclat et un grand
retentissement.
Le 23 juin 1790 , le corps municipal s'était assemblé, et À la
suite de cette délibération parut l'ordonnance suivante, qui fixait
le programme de la fête et qui reçut la plus grande publicité :
et Ordonnance de la municipalité concernant la cérémonie du
tf pacte fédératif et l'inauguration de ia colonne dédiée à la
» liberté.
i> Extrait des registres des délibérations de la municipalité de
» Nantes du mercredi 23 juin 1790, au bureau municipal, extra-
» ordinairement assemblé à l'hôtel de ville de Nantes , où pré-
n sidait H. de Kervégan, maire; assistants MM. Rozier, Du-
0 bern , Legris atné , Varsavaux de Reniée , Clavier, Laênnec ,
» Pineaud , Fourmy père et Genevois , officiers municipaux ,
» ayant avec eux M* Ménard de Rochecave , secrétaire greffier.
» M* Blanchard , substitut du procureur de la commune y pré-
» sent , a dit :
n Messieurs,
» Vous vous êtes empressés de donner votre adhésioo au désir
— 35 —
» ardent que vous ont témoigné nos concitoyens armés de se voir
D réunis dans notre ville avec tous leurs frères d^armes du
n département de la Loire-lnférîeure ; Fauguste cérémonie du
a pacte fédératif, qui aura lieu entre eux , a été par vous fixée à
j> demain jeudi 24 de ce mois*
D L'inauguration de la colonne que le patriotisme du corps de
h UH. les architeclesde cette ville érige à la liberté, est également
» fixée à demain ; M. le Maire, à la tête du corps municipal,
» doit en poser la première pierre.
n La solennité de ces deux cérémonies , le concours des ci«
0 toyens qui voudront y participer, exigent votre attention ; les
a lieux et l'heure des assemblées et de la marche doivent être
» arrêtés.
)) Le pacte et le drapeau fédératif vous seront présentés pour
» en recevoir le dépôt à Thôlel commun ; vous devez, Messieurs,
» pi^ndre toutes les précautions que le titre de représentants
I» d^s citoyens vous impose pouir faire régner la tranquillité , le
n bon ordre , la concorde et la paix dans nos murs , pendant
o une fête qui sera le gage d'une union précieuse entre tous les
9 corps armés de ce département.
» Dès que vos dispositions seront connues , MM. les commis-
». saires de la fédération y ajouteront encore , de concert avec
» les vôtres, celles que leur sagesse et leur prudence leur feront
» juger utiles pour la marche militaire. »
Sur quoi , le bureau délibérant , après avoir entendu le subs*
titut du procureur de la commune en ses .conclusions , a arrêté
et ordonné ce qui suit :
ABTICLE PBBHIBB.
cr La cérémonie du pacte fédératif aura lieu sur la place
» d'Armes , entre les deux Cours , à dix heures du matin.
— 36 — V
ARTICLE 2.
» Il sera élevé un autel sur les bases de la colonne de la Li-
É berté , de manière à ce que la messe t <|ui y sera célébrée , le
j» soit avec autant de décence que de sûreté.
ARTICLE 3.
» Les citoyens militaires et les militaires citoyens recevront
» les ordres du commandant qui sera élu par les commissaires
» de la fédération , lequel prescrira la marche ^ les différentes
» jonctions de troupes , les placements et les évolutions qu'il
» jugera nécessaires.
ARTICLE 4.
n.II ne sera tiré aucune arme à feu, et les chefs des diffé*
» rents corps sont invités à faire visiter les armes, lorsqu'elles
9 seront prises « afin de s'assurer qu'elles ne soient point
» chargées.
ARTICLE 5.
D Les commissaires de la fédération seront invités à se trou-
» ver en la grande salle de l'Hôtel -de-Ville , à neuf heures
i> du matin , pour se rendre de là sur la place d'Armes avec la
f municipalité , qui sortira de Thôtel commun avec les dra-
é peaux , accompagnés par un détachement de la garde na-
» tionale , passant par le carrefour Saint^Jean et la place Saint-
» Pierre.
ARTICLE 6.
j> La municipalité se placera sur l'estrade , au pied de l'autel ,
» dU'Cdté droit , pour assister à la messe et à la cérémonie du
» pacte , qui suivra immédiatement.
— 37 —
AinCLB 7.
» Après la cérémonie , M. le Maire donnera l'ordre pour que
» Tarmée se rende dans fencjos du monastère des Capucins de
» la Fosse, où il sera préparé une halte militaire ; elle passera
j» par la GfandeRue, le Change, Saint-Nicolas, l'entrée de la
» Fosse, rue Dauphine et place Graslin.
ABTICLE 8.
» H. le Maire annoncera l'instant du départ de l'armée pour se
» rendre à la cérémonie de l'inauguration de la colonne de la
» Liberté, à 'laquelle elle a été invitée. La première pierre sera
» posée par M. le Maire, au nom de la municipalité. On s'y ren-
9 dra par la place Graslin , les rues de Goyon , de Gorges , les
j» quais, la place du Bouffay, les rues Baclerie , Juiverie , des
o Chapeliers , du Chftteau , de Premion , le bas du Cours et
0 devant l'Oratoire.
ARTICLE 9.
i» Après cette cérémonie , la. municipalité, les commissaires
» de la fédération , avec les drapeaux , seront conduits à l'Hôtel-
» de -Ville, en passant parla rue Notre-Dame, et les chefe des
» différents corps armés seront invités à les conduire aux lieux
» destinés au dépôt de leurs armes. 9
Les articles 10 à 15 étaient relatifs à des mesures de police ,
pour assurer l'ordre.
Cette ordonnance était signée : de Kerrégan , maire , et Mé-
nard de Rochecave , secrétaire greffier.
Ainsi que l'indiquait cette ordonnance, le lendemain 24 juin
1790 , la cérémonie eut lieu.
Noos ne voulons point entrer dans tous les détails de cette
— M —
partie de la fête qui avait pour but de cimenter le pacte fédé-
rattf. Nous dirons seulement que, suivant le programme tracé,
les troupes de la garnison et la garde nationale étaient sous les
armes ; toutes les autorités civiles et militaires étaient réunies ,
et un concours immense de citoyens donnait , en outre , à la
solennité un éclat inusité.
Un autel avait été dressé sur la base môme de la colonne ;
une messe y fut célébrée par l'abbé Lecoutteux ; puis ensuite le
serment fut prêté aux cris de : Vive la nation , la lai et le roi /Un
Te Deum termina la cérémonie*
Le cortège se mit alors en roule et parcourut la ville pour se
rendre au bois des Grands*Capucins , où devait se foire U balte
militaire. Là, un banquet avait été préparé où prirent place six
mille personnes , et qui fut suivi de danses , etc.
La halte finie , le cortège se remit en route et arriva de nou-
veau sur le Cours. 11 s'agissait alors de. poser la première pierre
de la colonne que la ville allait devoir au désintéressement et
au patriotisme des architectes nantais.
L'autel dressé le matin avait été enlevé , mais l'amphithéâtre
avait été conservé. Le corps municipal , les administrateurs du
département et du district y prirent place, et, là, M.DouilIard ,
architecte , prenant la parole , s'exprima ainsi :
(t Messieurs et chers concitoyens ,
» Dans ce jour d'allégresse commune , où des milliers de fran-
j» çais viennent, sur l'autel du Dieu de paix, de se* jurer amitié
» fraternelle , qu'il nous soit permis d'élever notre voix en &-
» veur de la chose publique.
» Nous sommes , Messieurs et cbere concitoyens , sur les ruines
I» de ces murailles antiques qui semblaient séparer jadis cette
9 oité du reste de la France. C'est ici que , luttant vainement
— 39 -
» contre nos ppemiers efforts, est expiré le despotisme minis-
» térîel ; c'est au même lieu que tous le» Nantais , régénérés , ont
i> prêté le serment civique. Les architectes de cette ville, ici
» présents , ont pensé que , français et libres aujourd*hui , nous
» devions, Messieurs et chers concitoyens, sur ce lîeu même
» qui fui encore témoin du dernier sourire de l'aristocratie, éle^
» ver à la liberté qui , jusqu'à Louis XVI, n'eut point d'asile en
» France, la première colonne d'un temple qui devrait n'avoir
j» pour bornes (|ue celles de l'univers. Leur projet, fiivorabiement
ji» accueilli par vous , s'exécute , et vous venez poser la pi^emîère
X» pierre de ce monument nouveau pour les Français. Mais nous
» devons, Messieuirs'et chers concitoyens, nous devons tous
» hommage de notre offrande commune à notre auguste mo-
» narque , à nos courageux représentants , enfin à la France.
» Notre voix est trop faible pour s'élever au ton qu'il convient,
» et nous sompies sans mission d'ailleurs pour exprimer le vœu
» général. C'est à. vous , Messieurs , qui êtes les pbrès de cette
» immense fomille rassemblée aous vos yeux , à vous qui avez
» fait le sacrifice de votre repos pour la conservation du nMre,
» d'être , auprès des chefs de la nation , de la nation entière, les
» interprètes de la reconnaissance de tous les Nantais. Dites
X» donc à Louis XVI que lorsque , dans w temps de calme , il
» viendra se délasser, au milieu de ses fidèles Nantais, des longs
9 et iifttiguants travaux que lui coûte la liberté qu'il nous a
» offerte et que nous étions dignes de recevoir, dites-lui que
» ses yeux ne se détourneront point de ce monument historique
0 qui ne lui présentera ni despotes , ni chatnes , ni esclaves ;
» qu'il n'y verra que l'emblème d'un peuple immense qai s'est
» armé pour conquérir sa liberté et qui reste uni pour la dé-
» fendre et protéger l'exéoulion des ioie qu'il s'eat données.
» Dites aux douze cents citoyens qui représentent la France en-
» tiève qœ Upirs noms, modesteinent inscrits sor cette co-
— 40 —
» lonne , attesteront leurs bienbits et notre reconnaissance pour
» cette heureuse constitution qu'ils nous ont donnée, et sous
» laquelle nous respirons déjà plus librement; dites-leur que la
» postérité ne saura point par nous quels terribles orages ils ont
» eus à braver, pour nous conduire au port , noais que leurs
j» noms n'en seront pas moins bénis par elle ; Ton adore la di-
» vinité qui fait le bien sans eiForts, Ton adore Louis XVJ qui ,
» pour nous rendre heureux , n'a eu qu'à suivre l'impulsion de
j» sa belle Ame.
j> Dites à nos frères parisiens , protecteurs de notre liberté
» naissante , à ce peuple vainqueur de la Bastille , qui doit à son
i> courage et plus encore à son amour pour le meilleur des
» rois , le bonheur de le posséder dans son sein ; dites-lui que
tt les arts , ces paisibles çnfiuUs de la liberté , de la paix et de
n l'abondance, savent aussi s'armer pour venger ou protéger
0 l'humanité opprimée. Vous direz bien plus encore sans doute ,
» Messieurs , votre civisme nous est garant de votre abondante
» éloquence. Mais dites surtout que les Nantais veulent être
» libres , qu'ils veulent que la France le soit , et qu'ils sont à
0 jamais fidèles à la nation , à la loi et au roi. »
Après ce discours, qui reflétait évidemment les idées et les al-
lusions du moment, et qui fut fort applaudi, une décharge
d'artillerie annonça la pose de la première pierre de la colonne.
Les travaux de fondation avaient élevé la base jusqu'au niveau
du sol ; là se trouvait la pierre consacrée. M. Gautier père, doyen
des architectes , présenta la truelle à H. Kervégan , maire ; celui-
ci la présenta ensuite à M. Coustard , président du départe-
ment, et ce dernier au président du district. Puis les officiers
municipaux, les cbefe des corps administratifs et militaires vin-
rent successivement frapper la pierre du marteau.
Les troupes alors se retirèrent , et tous les corps f précédés du
— 41 ~
drapeau àe la fédéraiioD, accompagnèrent le Maire à l'Hôtei-
de-Ville.
Suivant les .plan et dessin qui en furent alors arrêtés, cette
colonne , d'ordre dorique , dut avoir 6 pieds de diamètre et 86
de hauteur, en la surmontant de la statue de Louis XVI.
Le nom des douze cents représentants de la nation française de-
vait être gravé sur le fût; les quatre fiices du piédestal devaient
»
être revêtues do tables de marbre sur lesquelles seraient inscrits la
date et les faits de la dédicace du monument , ainsi que les évé-
nements principaux qui avaient jusqu'alors signalé la révolu-
tion.
Des Eaisceaux d'armes , symbole d'union et de force , devaient
former le piédestal , qui s'élèverait sur. un socle de granit.
' Enfin, la corniche devait être surmontée de guirlandes de
chêne et porter, aux quatre angles, le bonnet de la liberté.
L'emplacement était, du reste, très convenablement choisi. Pla-
cée ainsi au centre des deux Cours, qu'elle dominait, la colonne ne
pouvait nécessairemeht manquer de produire le plus heureux effet.
Comme on le voit , on semblait alors fermement compter sur
la dutéS et la fixité des idées nouvelles qui présidaient à cette
érection. Tout souriait à l'imagination dans ces premiers moments
d'émancipation. En même temps patriotes sincères et franchement
dévoués encore k la royauté , nos pères pensaient que rien ne
pouvait s'opposer à cette alliance de la royauté et de la liberté ,
et , dans leur naïve confiance , ils se montraient convaincus que
leur honnêteté et leur énergie suflBraient pour la consolider.
Hnis ces espérances ne devaient point se réaliser, du moins
prochainement. La lutte commença bientôt entre ces deux prin-
cipes, qui pouvaient, sans doute, mais ne voulaient point s'al-
lier; les passions s'envenimèrent, et l'on sait quel triste résultat
en fut la suite.
Ce pian de la colonne , à peine arrêté , ne tarda pas à re-
— 42 —
cevoir plusieurs changemeots ; on ne songea bientôi plus à y
inscrire le nom des 1,200 représentants de notre preinîère
assemblée. Les tables de marbre et les inscriptions disparurent.
Nous verrons plus tard que d'autres modifications furent égale-
ment apportées au plan primitif.
Après la cérémonie d'inauguration » dont nous venons de
parler , on scella dans la pierre , entre des lames de plomb ,
deux planches de cuivre gravées, sur lesquelles on lisait les
deux inscriptions suivantes :
1'' Inscription.
L'an i790, le seizième du règpe de Louis XYl le Bienfaisant,
le premier de la Liberté ,
Ce monument a été consacré :
A rheureuse Révolution qui s'opère en France ;
A Louis XVI, Roi des Français, restaurateur de la Liberté;
A l'Assemblée nationale ;
Aux citoyens de Nantes , qui ont présenté la première requête
à leur corps municipal , •
Le 4 novembre 1788 :
A MM. CoUin,
Chaillon ,
Giraud ,
Varsavaux de Henlée ,
Blin,
Videment ,
Dubern ,
Minier,
Jarry ,
Clavier ,
Bisson ,
Dépotés de Nantes , pour présenter oette reqoéte an Roi ;
— 4a —
Aux jeunes citoyeoB 4e Nantes qui ont volé au secours des
Reonois , le 29 janvier 1789 ;
Aux vainqueurs de la Bastille , et à tous les bons citoyens de
Nantes , amis de la Constitution.
Par MM. Alexis Marchais ,
Antoine Peccot père ,
Jean-François Demolon ,
Jean-François Ogée, .
Louis-OUivier de Marinayoux ,
Julien- François Douillard ,
Louis Crucy ,
Gautier père ,
Louis Sauvaget père ,
Louis-François Sauvaget fils ,
Pierre Lefort,
Louis Peccot fils,
Pierre Birret ,
Mathurin Crucy,
Pierre-Nicolas Naghel ,
Antoine Crucy ,
René Gautier fils ,
Sébastien Praud ,
Jean Perrier,
Architectes à Nantes.
f Inscription.
L'an MDCCXC
Le XVI du REGNE DE LouIS XVI LE BIENFAISANT
fiOI DES FRANÇAIS
RBSTAUBATEDR DE LA LIBEBTM ,
Et sous la première municipalité de cette vîHe élm constitu-
tionnellèment :
Cfaristophe^lair-Daniel de Kervé|[;ant
— 44 —
OFFICIERS MCNIGIFÂUX.
François-Claude Rosier, sous -maire ;
Pierre Dubern , négociant ;
Jean-Baptiste Legris , négociant ;
Charles Drouin de Parcay ;
François-René Varsavaux de Reniée , avocat au Parlement ;
Pierre Clavier, Procureur au Présidial ;
Julien-Urbain Lefèvre de la Chauvière , docteur-médecin ;
(juillaume-François Laënnec, docteur-médecin ;
Pierre-Frédéric Dobrée , négociant ; ^
François Hilarion Le Pot , négociant ;
Jean Chanceaulme , négociant :
Jean Cantin , docteur en chirurgie ;
Jean-François Pineau , avocat ;
Jacques Barre , ministre du culte réformé ;
Hathurin Fourmy , manufacturier ;
Jean- Baptiste Genevois , négociant.
PROCCREUR DE LA GOMMUriE.
Jean-Henry Fauquet. \
SUBSTITUT.
Pierre Blanchard.
SECRÉTAIRE-GREFFIER.
*
Marc-Louis Ménaixl de Rochecave.
rVOTABLES.
Jacques Lecadre, négociant ;
Armand-François Delaville , négociant ;
François Fruchard, négociant ;
François Pineau , marchand ;
Guillaume Boutéiller père , négociant ;
Philippe Lambert , négociant ;
Guillanme Gallon père, négociant^
— 45 --
Gilbert de Beaufiranchel , oonmiasaîre des poudres ;
Jean-Michel Desclos Lepeley aîné, négociant ;
Félix Gedouin, avocat ;
René Bridon, orfèvre ;
Jalien Videmeut , négociant ;
Alexandre Petit des Rochettes ;
Alain fiisson , docteur en chirurgie ;
£tienne-Joseph-René Garreau ^ garde des eaux et forêts
André Maussion , négociant ;
Jacques Cheyy aîné, négociant ;
Charles-François Pussin , négociant ;
Claude Carrié , négociant ;
Pierre-Joseph Lincoln, négociant ;
Antoine Chiron , négociant ;
Joseph Mosneron-Dupin , négociant ;
iNjitoine Foulais, manufacturier;
René Guesdon ,~ notaire ;
Laurent Guillet ;
Mathurin De la Haye, négociant ;
Louis-Clair Berthault aîné , capitaine de navire ;
Jacques Marion , négociant ;
Jean Badaud, négociant;
Julien-Mathurin Leroux , négociant;
Pierre Ducros , marchand ;
Augustin Simon , notaire ;
Jean-Baptiste Vandam , négociant ;
Jacques-François Decoesne , négociant ;
François-Sébastien Cochet , traiteur ;
Noël-François Coiquaud , notaire.
Les travaux de construction continuèrent aussitôt, sous la
direction de H. Crucy , et bientôt le iÙt de la colonne s'éleva
tel qu'il est aujourd'hui. Ce fût uni d'abord , devait être sculpté
en cordons montant en spirale.
La commune s'était engagée à faire exécuter à ses frais les
— 46 ~
travaux de ^cuiptare et d'orn^ieiits. H. Robinot-Bertrand fut
chargé de cette partie du travail , sur les dessins fournis par
M. Crucy. Le prix devait lui en être payé, d*après l'estimation
qui en serait faite par des artistes ; mais pour contribuer lui-
même à l'œuVre de construction , il s*était engagé par avance
à faire abandon à la ville du quart de ce prix. En 1794 » une
somme de 1,500 fr. lui fut comptée à valoir à ces travaux.
Un statuaire distingué de Paris, M. Lamarie , se trouvait à
Nantes. L* Administration municipale crut devoir lui donner la
préférence pour la confection de la statue de Louis XVL Le 8
avril 1791, un marché intervint à cet effet.
Dans le but de couvrir les frais de ce marché, T Administra-
tion fit appel à une souscription volontaire et publia l'avis
suivant :
et Le public est prévenu que les architectes qui ont élevé à
;) leurs frais la colonne entre les deux Cours, ont été autorisés
n par le Conseil général de la commune à y placer la statue du
n Roi. Ce monument qui est dû tout entier jusqu'à présent à
n leur générosité, à leur zèle et à leur talent, n'offrirait qu'un
» symbole incomplet d'une constitution que l'assemblée nalio-
j» nale a d^arée monarchique , si le Roi , qui en est le plus
» ferme appui, n'y était présenté avec la nation et la loi.
» Mais la ville de Nantes, qui a été la première à réclamer
» la liberté, sera aussi la première à donner un témoignage
» authentique et durable de sa reconnaissance au prince juste et
» bienfaisant qui a secondé ses efforts, et tous les citoyens s'em-
» presseront de contribuipr aux frais d'une statue , qui , sous
» la main habile de l'artiste appelé de la capitale, pour un objet
» si intéressant, transmettra à nos descendants les traits chéris
» et respectés d'un roi vraiment patriote.
» Il y aura deux feuilles de aouscriptton ; l'une au greffe de
-^ 4> -
j» rH6tel*4le-Ville , et iWre chez H. Cracy, archileete-voyer.
n La statue sera en bronze; mais l'artiste, uniquement jaloax
n de perpétuer le souvenir de notre amour pour Ift liberté con-
9 stitutionneMe el pour le Roi, qui en est le restaurateur^ no
» demande que i 5,000. fr. pour la matière et le prix de son
9 travail.
» On croit devoir en instruire les citoyens, pour que chacun,
» en souscrivant, puisse se flatter de voir bientôt remplir son
n attente. »
Il parait que cet appel ne produisit pas beaucoup d'effet^ car
nous trouvons que l'Administration prit vis-à-vis de M. Laroarie
l'engagement de lui payer les 1 5,000 fr. convenus.
6,000 ir. pur acompte Ab f ,000 fr. , de 3 mois en 3 mois ,
à partir de fin août 1791.
9,000 à la fin et à la livraison de Touvrage.
1 5,000 fr.
M. Lamarie s*étaitrois au travail, et avait établi son atelier dans
la grande salle du monastère des Cordeliers. Déjà même le mo-
dèle de la statue de Louis XVi était commencé et presque
achevé.
Mais déjà aussi l'orage révolutionnaire commençait à gronder,
et sous Tempire des événements, le prestige de la royauté s'ef-
fiiçait chaque jour. Enfin, en 1792, il fut décidé que la statue
de la liberté serait substituée à celle de Louis XVI.
Toutefois, les circonstances continuaient à s'aggraver, et H. La-
marie , faute de moyens, s'était vu forcé de suspendre son œuvre.
Sur sa requête, le 19 prairial, an II (9 juin 1794), les re-
présentants Bre et Bourbotte, en mission à Nantes, prirent un
arrêté pour mettre à sa disposition les v plaques en cuivre des
^
- 48 -
portes et tes débris des cloches de la ci*devant cathédrale Saint-
Pierre.
Cet arrêté reçut la sanction des administrateurs du départe-
ifient et du district , et il fut ainsi remis à M. Lamarie.
f ^^ . I i ^" débris de cloche 1,600 liv.
Le 19 prairial \
( en cuivre 430
Le 1" messidor en cuivre 3,126
Le 12 fructidor » • 305
5,461 liv.
En outre, il fut compté par la commune à M. Lamarie:
Le 9 juin 1792, en vertu d'une ordonnance du 8, une
somme de 3,000 liv.
Et le 2 septembre 1794, suivant délibération du
Conseil général du 28 août, une autre somme de. . 3,000 liv.
De plus, M. Orillard, pjropriétaire du local où M. Lamarie
avait établi son atelier, n'étant point payé de son loyer, voulut
intenter \ine action contre la ville, et par transaction, il fut
compté en 1796 à M. Orillard :
710fr. 25 c. en espèces.
270 80 en assignats.
Malgré tous ces sacrifices fiiits par la commune , la statue de
la liberté ne se fit point, et en l'an IV « après avoir, disait^il,
iait beaucoup de sacrifices, H. Lamarie demanda à la ville d'an*
nuler le marché de 1791 , en l'invitant à faire enlever les cuivres
et bronzes qui avaient été- mis à sa disposition.
Appelé à délibérer sur cette demande en résiliment, le corps
municipal confia à M. Douillard l'examen de cette affaire, et,
dans la séaoœ du 28 floréal , M. Douillard fit le rapport suivant :
49 —
cr CiTOTBnS,
» Vous m'avez chargé par votre arrêté d'hier de vous &ire
» un rapport sur la pétition du citoyen Lamarie, statuaire et en-
j» trepreneur de la statue de la liberté. Si , dans Texamen de
» cette pétition, j'ai dû conserver toute la sévérité d'un adminis-
» trateur , qui calcule remploi des deniers publics , j'ai dû aussi
» voir cette pétition dans son objet principal et dans ses rap*
» ports avec la révolution.
0 Je ne discuterai point si la loi du 17 messidor est ou non
9 applicable à l'entrepreneur de la statue de la liberté , mon
» opinion particulière devient nullp devant celle de la majorité.
» J'établirai seulement les conséquences possibles , probables de
» l'arrêté de l'administration centrale du département.
9 Le citoyen Lamarie a reçu à valoir sur la somme de 15,000
9 liv. , prix consenti pour la statue qu'il s'est chargé de faire,
n celle de 6,000 liv. en deux paiements égaux, mais la moitié
» de cette somme n'ayant été payée qu'en fructidor dernier, elle
9 a dû rester à peu près nulle entre ses mains. Voilà donc déjà
9 une perte très probable de 3,000 livres.
9 II a reçu , en outre , 5,461 livres de cuivre et métal de
9 cloches qui, évaluées au prix' modéré de 10 sous, donnent
* 9 une nouvelle somme de 2,730 livres.
9 Le citoyen Lamarie n'a donc plus à toucher que celle d'en*
9 viron 6,000 liv., et cette somme qui , même en la supposant
9 payée en monnaie, métallique, serait probablement insuflS-
9 santé pour acquitter les frais de moule à faire , ceux de
9 fourneaux, de la fonte , etc., sera de beaucoup réduite, si elle
9 est acquittée en papier-monnaie.
9 Qu'a donc à foire le citoyen Lamarie pour accomplir son
9 traité? Il fout qu'il échange 5,000 liv. écus pour 5,000 liv.
9 oumdats , et qu'il fournisse au reste , s'il est besoin. Je ne
— 50 —
D doute pas qu'il n'en fasse le sacrifice , s*il en a les moyens ;
» mais alors il pourrait dire : Nantes me doit sa tiberU, c'est
» moi qui Tai payée. . .
D Mais si , bien loin d'être en puissance de faire un pareil sa-
j» orifice , Lamarie ne possède que les crayons , le porteEeaille
» et le ciseau de l'artiste , que fera-t-ii ? Désespéré de ne pou-
» voir terminer un ouvrage qui eut embelli la ville où sa ré-
» putation l'avait fait appeler, il la quitterait peut-être si son
» talent reconnu ne venait de l'y fixer, en l'attachant à rinstitot
j» national.
» Il reprendra donc ses crayons et brisera son ciseau ; mais
» l'artiste dont les idées sont obscurcies par le regret de ne pou-
» voir achever un ouvrage comniencé , qui devait consolider sa
» réputation , et aâssi par le regret amer de ne pouvoir satis-
» &ire à ses engagements , est-il bien propre a faire passer dans
» Tftme de $es élèves cet enthousiasme du génie créateur? Non
» {»ns doute , et Lamarie , d'artiste distingué , peut devenir pro-
» fesseur ordinaire.
» A ces considérations , qui ne touchent que lui , il faut en
» ajouter d'autres d'un intérêt plus majeur. C'est l'espoir déçu
» de tous les bons citoyens de cette cité, qui , dans le regret de
» ne pouvoir contempler à loisir ce monument durable de leur
h conquête sur le despotisme , diront peut-être : sur cette co-
j» lonne, que nous devons au patriotisme désintéressé desarchi-
i> tectes de notre commune , devait être placée la statue de la
i> liberté , mais le calcul trop sévère des administrations a
» émoussé le i;iseau de l'artiste qui l'avait entreprise et a fermé
j» la porte de son atelier.
» Citoyens administrateurs , voici les idées qu a foit naître
» en moi la lecture réfléchie de la pétition du citoyen Lamarie.
• Je vous invite donc, et j'invite l'administration centrale du
« département à fournir à Lamarie toutes les bcilités possibles
» de finir sa statue, o
— 51 —
Après avoir entendu H. Douillard, l'administration arrêta que
ce rapport et la pétition de Lamarie seraient adressés à Tadmi*
nistration centrale, qui serait invitée à les prendre dans la plus
sérieuse considération.
Mais les adnoinistrateurs du département ne voulurent point
trancher la question , et Taffaire en resta là.
Enfin, le 10 janvier 1806, sur les nouvelles réclamations en
indemnité que faisait H. Lamarie , intervint l'arrêté suivant :
c( Le maire de la ville de Nantes ,
9 Vu Texposé présenté à H. le préfet de ce département par
» le sieur Lamarie, statuaire, portant que , chargé de &ire une
I) statue en bronze , dont l'exécution aurait été empêchée par
>» les circonstances, cet artiste aurait néanmoins bit, dans les
» temps antérieurs à la rébellion des Vendéens, quelques mo*-
» dèles et esquisses en terre , ce qui lui aurait occasionné beau-
j» coup de dépenses et de perte de temps , dont il prétend
4» n'avoir jamais été indemnisé , et pourquoi il demande que les
» cuivres et bronzes destinés à l'exécution de cette statue lui
» soient donnés en dédommagement de ses avances et de son
D temps perdu ;
j» Vu aussi la lettre de M. le préfet , sous la date du 4 janvier
0 présent mois , portant que la pétition du sieur Lamarie nous
0 soit communiquée ;
0 Considérant que le pétitionnaire devait, aux termes de ses
^> traités avec le conseil général de la commune , en date des 29
)> mars et 8 avril 1791 , remettre à l'hôtel de la mairie les diffé-
D rents modèles et esquisses de la statue qu'il était chargé d'exé-
0 cuter, ce qu'il n'a point fait , puisque le modèle de la statue
J» a été brité et détruit dans le local même où il l'avait fait
— 52 —
» transporter et déposer aux frais de la commune , afin de le
n perfectionner avant de Je remettre à THôtet-de- Ville ;
» Considérant qu'il a reçu 6,000 liv. à compte de ces mêmes
9 travaux , quoiqu'ils n'aient pas eu lieu ;
n Est d'avis que le sieur Lamarie a été au moins suffisamment
n indemnisé de ses avances et de la perte de son temps , par la
» somme qu'il a bien effectivement touchée sur la caisse commu-
» nale;
n Qu'en conséquence, il n'a aucun droit dé réclamer les cuivres
)) et bronzes destinés à la confection de la statue qui devait être
» placée sur la colonne entre les deux Cours , et que ces ma-
D tières, rentrées depuis sous la main de la mairie^ doivent rea-
» ter à la disposition de cette dernière. «
Cet arrêté mit fin à toute discussion.
L'empire avait succédé aux temps révolutionnaires , et , pen-
dant ces dix années , il ne fut naturellement plus question ni de
la statue de Louis XVI, ni de celle de la liberté.
En 1808, l'empereur Napoléon I" vint visiter Nantes, et, le
3 août, le conseil municipal se réunit extraordinairement pour
formuler les vœux qui devaient être soumis à Sa Majesté.
Parmi ces vœux , nous trouvons celui-ci :
a Que Sa Majesté daigne agréer l'hommage de la colonne
D édifiée entre les deux Cours , ouvrage entrepris et exécuté par
n MM. les architectes de cette ville , qui en ont fait les frais ,
» qui ont montré le désir que cette colonne fût achevée et que
» la statue de Sa Majesté Impériale et Royale fut placée sur son
» faîte. Le conseil croit que la commune doit &ire les frais pour
» la perfection de ce monument évalués à 40,000 fr. »
Pendant le séjour de l'empereur à Nantes , la colonne reçut
— 53 —
tous les emblèmes de l'empire. Un aigle géant , aux ailes dé*
ployées , figura entre autres sur le sommet. Mais cette ornemen-
tation fut uniquement momentanée et ne dura que quelques
jours.
Le vœu émis par le conseil municipal n*eut également aucune
suite.
L'empire , à son tour, fit place à la restauration , et la rentrée
des Bourbons fit aussi naturellement renaître la pensée de l'érec-
tion de la statue du dernier roi.
Conformément à une délibération du conseil municipal du 13
août 1814, une souscription fut ouverte pour couvrir les frais
de cette érection et achever les travaux de la colonne.
H. Debay, sculpteur, soumissionna les travaux à faire pour une
somme de 10,795 fr., et, le 31 octobre, cette soumission fut
acceptée , imputable sur les fonds de la souscription.
Cette souscription s'élevait déjà à 7,329 fr., et se continuait ,
lorsque de nouvelles circonstances, que l'on connaît, vinrent en
interrompre le cours , et une somme de 4,004 fr. 20 fut même
seulement réalisée.
Depuis la soumission de M. Debay, il avait été question de
faire la statue et les bas-reliefs en plomb doré
M. Debay exécuta deux modèles au quart de la grandeur de
la statue, et celle-ci même en terre, haute de huit pieds, mise
en état d'être moulée et exécutée en plomb , et les modèles des
bas-reliefs en petite et moyenne dimensions. Ces travaux furent
estimés 4,500 fr. , et, sur le certificat délivré par l'architecte
préposé à la surveillance , tout le produit de la souscription ,
o*e8t-à-dire les 4,004 fr. 20 c, furent comptés à H. Debay le
29 mars 1815.
Mais alors, Napoléon était de nouveau rentré aux Tuileries,
et le projet de statue s'évanouit encore. Les modèles mêmes
forent, à ce qu'il parait, détruits, car en 1823 , M. Levesque
— 54 —
atné, alors maire, constatait qu'il n*en était resté aucune trtee.
Sept années s*écoulent encore. La seconde restauration a eu
lieu , et cependant ce projet de statue à élever à Louis XVI
semble sommeiller.
Enfin , on le reprend en 1 822 , et M. Molchnnet fut chargé
d'exécuter la statue que nous voyons aujourd'hui.
Cette statue a neuf pieds de hauteur. Le roi Louis XVI est
représenté tenant d'une main son bâton de commandement et de
l'autre son testament , noble expression de sa dernière pensée.
Au moment où elle parut , cette œuvre de M. Molchnnet reçut
des éloges qu'elle semblait mériter.
M. Molchnnet fut , en outre, chargé, plus tard , défaire quelques
autres travaux de sculpture , notamment huit rosaces pour rem-
placer les bonnets phrygiens et attacher les exU^émités des guîr *
landes de chêne qui décoraient le piédestal.
Le 25 juillet 1823, la statue était achevée, et l'annonce du pro-
chain voyage à Nantes de Madame, duchesse d'Angouléme , dé-
cida l'administration à presser l'achèvement des travaux de la
colonne , afin d'y élever la statue avant l'arrivée de cette prin-
cesse.
Le 5 août suivant , cette opération eut lieu avec le plus grand
succès, et la statue, voilée, fut posée à la place qu'elle devait
occuper. Ce travail fut exécuté par les charpentiers du sieur Hy-
drio , ayant pour chef le sieur Mazary, et par Téquipage du sieur
Pedaup , maître gréeur de navires.
A cette époque aussi , on décida que la colonne serait canne-
lée et qu'elle serait entourée d'une grille en fer. Ces travaux,
qui coûtèrent à la ville environ 7,000 fr. , s'exécutèrent plus
tard et furent seulement terminés en 1826.
Le 12 août, parut un arrêté du maire , M. Louis Levësque ,
qui fixait l'inauguration de la statue au dimanche suivant 14, à
l'issue de la messe militaire.
— 66 —
Ce jour-là t à l'heure de inicii , toutes les <iutorités et un grand
concours de population se trouvèrent réunies sur le cours. Les
chasseurs des Alpes et le régiment suisse de Bleuler» qui tenaient
garnison à Nantes , formèrent le carré ; les autorités , en cor*
tége , allèrent se placer en face de la statue , au son d'une mu**-
sique militaire. Puis la statue fut découverte , et Ton permit à la
population d'entrer dans le carré.
Trois discours furent prononcés, Tun par M. de Verigny«pré-
fet , le second par le maire , M. Levesque , et le troisième par
M. le général Despinoy, commandant la division.
Nous donnons seulement celui de M. Levesque, qui s'exprima
ainsi :
a Les vœux tant de fois manifestés par les habitants de Mantes,
» sont enfin accomplis. La statue de Louis XVI , qui a été na-
« guère l'objet de nombreuses souscriptions, décore cette co^
» lonne érigée , il y a 34 ans, par MM. les architectes de çeite
0 ville , sur les plans de l'un d'eux , à qui nous sommes rede-
D vables de tant d'autres beaux monuments.
D Qu'il est glorieux, qu'il est satisfaisant pour moi , Messieurs,
i> d'avoir pu. réaliser un projet dont l'exécution était si impa-
» tiemment attendue. La ville de Nantes s'enorgueillit de n'avoir
» été devancée , dans son accomplissement , que par une autre
0 commune de ce département, la cominune du Loroux, à qui
0 il est juste de ne pas ravir cet honneur. La statue de Louis
a XVI ornera ici la belle place qqi , depuis longtemps , porte son
Il nom.
» Chacun pe se sent-il pas saisi d'un religieux respect à la vu^
a de ce monarque , père du peuple , dont nous pouvons inces-
jn saounent contempler les traits , fidèlement retracés par le sta-
» tuaire dont l'administration de la mairie emploie les t^lepts
D à l'embellissement de cette ville? Le plu3 bf»l bmpmage,
— 56 —
0 Messieurs, que nous puissions rendre à Louis XVI, c'est d'ab-
» jurer à ses pieds toute dissension , c'est , à t'approche de son
o auguste fille, qui vient combler nos vœux en visitant cette cité «
0 de confondre nos sentiments dans ce cri vraiment national :
Ainsi, le désir exprimé en 1788 et 1790 par les arebitectes
nantais se trouvait rempli ; la statue de Louis XVI cooronnait
enfin la colonne. Seulement , en 1788 , on avait voulu que cette
statue fût dédiée au roi* bienfaisant, et, en 1823, suivant
Fexpression de l'époque , elle était consacrée au roi martyr.
Depuis sa fondation , cette colonne a servi, en quelque sorte,
d'instrument à toutes nos fêtes publiques. Sans entrer, à ce sujet,
dans des détails qui n'offriraient qu'un médiocre intérêt , nous
rappellerons seulement deux épisodes sérieux , dont le souvenir
doit se rattacher, d'une manière toute spéciale, à celui de notre
colonne.
En juillet 1830, à l'annonce des événements qui se passaient à
Paris , quelques citoyens prirent les armes à Nantes , dans l'in-
tention de seconder le mouvement de la capitale. Dans la soirée
du 30 , ils s'étaient portés sur la place Louis XVI , où station-
nait le 10« régiment d'infanterie légère, alors en garnison dans
notre ville.
Bien que peut-être imprudente, leur démarche n'avait, sans
doute, aucun but hostile. Mais malheureusement un coup de feu
partit ; la troupe crut à une attaque sérieuse et riposta par une
décharge dont l'effet fut déplorable , puisqu'elle donna la mort à
plusieurs personnes et en blessa un plus grand nombre.
L'excentricité britannique voulut conserver le souvenir de ce
triste événement, et, l'année suivante ^ l'on plaça sur l'une des
fiices du piédestal de la colonne une plaque de cuivre , que Ton y
voit encore, et portant cette inscription :
— 57 —
ICI PBÈS ▲ BU LIBU UNB LUTTB SAZiiBLARTE
EIfTRE LES OPPBBSSEimS ET LE8 OPPBIVÉS
LE 30 JUILLET 1830.
o Des laboureurs et ouvriers anglais ont fait poser cette ins-
» crîption en témoignage de leur admiration pour la bravoure,
» la valeur et l'intrépidité nantaises. »
L'autre &it que nous voulons rappeler, est la promulgation
de la constitution républicaine , faite le 20 novembre 1848.
Douze mâts vénitiens formaient , autour de la colonne, un cercle
au centre duquel s'élevait un vaste amphithéâtre destiné à rece-
voir les autorités et les personnes munies de billets. Aux mâts
des pavillons , étaient attachées des banderolles tricolores ; entre
les trois grands mâts , faisant face au cours Saint^Pierre , appa-
raissait la devise : Liberté , égalité , fraternité ; et une bannière,
placée au-dessous de la statue de Louis XVI , portait ces mots :
Re^ct à la constitution.
L'autel adossé à la colonne , dominait l'amphithéâtre et s'ou*
vrait du c6té de la Loire. Cet autel avait pour tout ornement ,
sur des étoffes amarantes, six chandeliers gigantesques et une
grande croix d'or.
Cette ornementation , due à M. Driollet , architecte voyer de
la commune , était à la fois simple , sévère et de bon goût. .
A dix heures , toutes les troupes étaient réunies et occupaient
les deux Cours.
A onze heures et quart , les autorités , sorties en cortège de
la Préfecture , prirent place sur l'estrade.
Peu de temps après , le clergé , très nombreux , vint proces-
sionnellement de Saint-Pierre et se rangea autour de l'autel.
Après quelques chants religieux , le maire , M. Evariste Co-
lombel, donna lecture du préambule et des 116 articles delà
— M —
coDstitQtioD , et cette lecture tenninée , M. l'abbé Fouroier, re-
présentant du i^eople , et qin avait été chargé par Monseigneur
l'Evêque de présider la cérémonie, entonna le Te Deum.
Pendant la lecture de la constitution et le chant du Te Deum ,
une sahre d'artiUerie de 101 coups de canou fiu tirée au bas du
Cours; toutes les cloches des églises sonnaient aussi à grande
volée.
A ces deux époques <)e 1830 et surtout de 1848 , on put
craindre un instant que les passions politiques ne Tinssent à
exiger renlèvement de la statue de Louis XYI ; mais il n'en fut
rien , et, sur ce point du moins, le bon sens prévalut.
Que signifient, en effet , ces changements , ces mutilations
que l'on fait subir aux monuments, suivant que les événements
politiques prennent telle ou telle couleur? On dénature ainsi à
plaisir une œuvre qui, presque toujours, empruntait son princi-
pal mérite au temps qui l'avait vu nattre , au cachet que lui
avaient donné les faits mêmes de son érection. Et cela , le plus sou-
vent, dans le seul but de flatter un vain amour-propre, de satis-
faire une rancune de parti. C'est là un vandalisme absurde.
Enlevez des emblèmes, substituez-en d'autres , vous pourrez bien
arriver à un ridicule anachronisme , mais vous ne changerez pas
l'histoire ; el Thistoire ne doit-elle pas être respectée dans ses
monuments aussi bien que dans ses récits ?
ÉTUDES DES MOYENS
LBS PLUS PBOPRES
A IIEIR 11 RillCTION DU PRIX II U WM
ST rAB SUITE
Des Conditions de meilleure alimentation chez le peuple,
Fab m. EtLix JOLLIN-DUBOIS.
Vouloir, c*Ml poafoir.
Cette question est diffietle à résoudre , car elle embrasse toutes
les branches de l'économie rurale. Il faut tout d*abord perler du
Capital , puis étudier les assolements propres à l'éducation du
bétail, les races des animaux qui , parleurs aptitudes , peuvent
apporter un bénéfice réel à l'éleveur , enfin examiner les moyens
pour que Tagriculture puisse, dans un temps donné, arrivera
son apogée de prospérité; ces moyens sont : l'éducation du bétail^
le crédit agricole, les machines, les fumiers, les engrais, et
l'éducation agricole à répandre dans les campagnes.
Ce n'est point un cours d'agriculture que j'ai la prétention
de faire dans ce mémoire, c'est tout simplement l'énumération
des moyens que je crois les plus propres à la multiplication et
à l'amélioration des animaux destinés à l'alimentation publique,
— 60 —
et y par suite, à rabaissement du prix de la viande. Je terminerai
en parlant du commerce de la boucherie, et en traitant quelques
questions administratives concernant ce commerce.
Vouloir , c'est pouvoir, ai-je dit, mais il faut bien comprendre
cette pensée; vouloir, c'est vouloir avec persévérance; pouvoir,
c'est abandonner la vieille routine et entrer franchement dans la
voie du progrès.
Le Capital. Je commence par Texamen de cette branche de
l'économie rurale, comme étant la base de l'exploitation agricole.
En effet, le Capital comprend: bestiaux, machines, engrais,
amélioration, et enfin le numéraire indispensable, soit pour faire
de nouvelles améliorations , soit pour faciliter les transactions
commerciales.
Le Capital agricole est trop peu compris en France , et c'est
ce qui fait notre agriculture si arriérée et si loin des résultats
obtenus en Angleterre et en Belgique. Cet état regrettable sub-
sistera tant que la propriété rurale sera considérée comme pla-
cement de fonds , et que les cultivateurs regarderont l'agricul-
ture comme état ou profession sans avenir; ces derniers devraient
savoir que le Capital libre estplusproductif que le Capital im-
mobilisé; mais souvent mus par un vain sentiment d'amour
propre, ils laissent en souffrance toute une exploitation , faute
d'un Capital qu'ils emploient à acheter un morceau de terre qui
leur rapporte à peine 3 0/0 d'intérêt. Cette habitude fâcheuse
retarde le progrès. L'agriculture ne sortira de son engourdisse-
ment que le jour où elle sera considérée comme industrie de
première nécessité.
Le Capital libre , la vie de l'industrie , viendra alors lui appor-
ter l'appui de son concours, et lui donner la force de se grandir
de toute sa puissante vitalités
L'AsaoLBVBiiT quinquennal dérive de l'assolement quadriennal
suivi depuis soixante et quelques années dans le canton de
— 61 —
Norfolk, et qui , aujourd'hui est généralement adopté ea Angle-
terre^ L'assolement quinquennal est sans contredit le meilleur
et le plus convenable à l'élevage des bestiaux ; des agronomes
distingués ont préconisé cette méthode. En effets cet assolement
fournit en quantité plus considérable les plantes les plus utiles
à ia nourriture des bestiaux , tels sont les trèfles, les choux, les
rutabagas, Tes jarosses, les graminées, qui se coupent en vert,
les betteraves , les carottes fourragères , etc. , etc. Il présente
encore l'avantage de pouvoir faire la fumure verte qui rend au
sol cet humus végétal si indispensable à l'amélioration des terres.
Je ne me livrerai point à de longues dissertations sur telle
ou telle culture : c'est au cultivateur, à l'homme pratique à savoir
les plantes qui réussissent le mieux dans ses terres^ à leur donner
la préférence et à alterner avec intelligence ses récoltes ; mais
l'assolement quinquennal est, je le répète, celui qui présente le
plus grand avantage pour l'éducation du bétail^ or, comme Téleva-
ge est la 'base fondamentale de la prospérité agricole, c'est de
ce côté que doivent se porter tous les soins du cultivateur, car,
sans bestiaux, point de fumier ; sans fumier, point de récoltes
(on a calculé qu'il fallait au moins 300 k. de bétail sur pied par
hectare). Avant de terminer ce chapitre , j'appellerai l'attention
des hommes pratiques sur, je n'ose dire la négligence, mais
tout au moins l'indifférence que l'on apporte dans les soins qu'exi-
gent, soit les prairies temporaires, soit les prairies naturelles;
ces dernières réclament des irrigations bien ménagées et ap-
propriées aux terrains, l'engrais pour toutes est indispensable (1).
Animaux. Plusieurs économistes distingués préconisent la
suppression du bœuf ouvrier, et désirent le voir remplacer par-
(i) Le cadre circonsmt de ce mémoire ne me permet de traiter les
questions que sons les points de vue généraux.
— M —
le cheval poor Uam les services d*aD établissement agricole.
L'Angleterre adopte ce système, qui peut être très bon dans les
grandes exploitations dont les ressources permettent d'élever et
des chevaux et des animaux destinés à la boucherie; mais je ne
puis admettre cette opinion d'une manière absolue, car la pro-
priété en France est généralement très-divisée , et dans une
exploitation de peu d'importance ne pouvant posséder de grandes
ressources , l'éducation du bétail pourrait en souffrir et présenter
par suite un déficit dans la production; en outre, le bœuf
ouvrier paie sa nourriture par le travail; il acquiert jusqu'à l'âge
de 4 à 5 ans une plus-value, puis après ses rudes et pénibles
travaux , il est livré aux abattoirs , et~ses chairs fournissent une
abondante et substantielle alimentation à l'espèce humaine.
Le cheval acquiert lui aussi une plus-^value jusqu'à l'âge de
5 à 6 ans; mais bientôt il perd de cette plus-value , soit par la
difficulté, soit par l'impossibilité de constater son âge, soit par les
tares, telles que les courbes, les sureaux, les capelets , les ves-
sigons chevillés, les éparvins, les jardons, etc., etc., et chacune de
ces tares, qui est la conséquence du travail, enlève plus ou moins
de valeur à lanimal. Si un accident grave arrive à un cheval, une
jambe cassée par exemple, la valeur du cheval est entièrement
perdue, ses chairs ne pouvant être livrées à la consommation, tandis
que si le* môme accident arrive à un bœuf, il y a certainement
une perte, mais non une perte totale. Si encore un cheval tombe,
qu'il se couronne, dépréciation considérable ; si un bœuf tombe,
qu'il se couronne, dépréciation nulle; enfin les équipages des che-
vaux sont d'un entretien dispendieux, l'entretien du modeste
joug du bœuf ne saurait entrer en ligne de compte. Je reconnais
que les charrois, que les labours feits par les chevaux sont
plus prompts; mais aussi les labours faits par les bœufs sont plus
réguliers et mieux tracés, ces derniers donnent une plus grande
— 63 ~
quantité de fumier, qui est, il est vrai, moins estimé que celui
provenant des chevaux.
Maintenant que nous avons adopté le bœuf comme ouvrier ,
comme travailleur, nous allons nous livrer à Fexamen des prin -
cipales races françaises qui peuvent aatisbire à nos exigences.
Nous avons en France de belles et bonnes races dont nous devons
être fiers , et qui , sans trop de désavantage , peuvent soutenir la
comparaison avec les races étrangères.
Le Nord est presque entièrement peuplé par les animaux de la
race flamande au pelage rouge brun et rouge blanc. Cette race
bonne laitière est peu propre au ti'avail, la viande est bien classée.
KacbsNobxàndbs. Sous ces dénominations il existe deux races.
Tune de la vallée d*Auge et Tautre du Cotentin; cette dernière
est plus généralement répandue. On ne saurait lui assigner un
pelage particulier; cependant, les animaux les plus estimés sont
ceux dont la robe est bringée, les bœufs sont mous au travail:
les vaches donnent du lait, mais non en rapport de leur con-
sommation. Le principal mérite de cette espèce est de fournir
à la boucherie, et des viandes très estimées, classées comme pre-
mières premières, et du suif en grande quantité.
Ràgb Bretorhb au pelage noir et blanc, et rouge et blanc,
à la cornure élégante, à la physionomie douce et intelligente , à
la taille petite; au tempérament sobre et rustique, est très- laitière;
fournit des animaux bons travailleurs dont la viande est fine ,
délicate et succulente.
Ragbs Cholbtaisb, Paitabraisb bt Nartaisb. Ces trois races
ont une si grande analogie que souvent elles sont confondues ;
cependant les choletais et les parthenais ont la robe d'un blond
clair, la cornure miuce, longue, blanche à la base, noire à l'ex-
trémité ; la taille moyenne , le lait est assez abondant ; ces
animaux sont bons ouvriers : la viande est classée première pre-
mière ; ils donnent du suif de bonne couleur.
— 64 -
La Racb Nantaise diffère des deux autres races par un pelage
plus foncé, presque bai brun, par une cômure plus courte, plus
forte , et par une plus grande aptitude au travail , la viande en
est un peu moins estimée.
Race HABÉcfinfB. Les animaux sont élevés dans les marais de
la Vendée; ils atteignent une très grande taille ; ils sont mal bits,
ont une charpente osseuse très développée ; la robe n'est pas de
couleur uniforme, cependant le gris jaunâtre se rencontre fréquem-
ment: les cornes sont grosses, et si longues que Ton est obligé
de les scier ; ils sont peu propres au travail; la viande est tendre
et d'une saveur agréable. Naguère les bœufs maréchins n'étaient
pas estimés par la boucherie de Paris, qui prétendait que la viande
se corrompait facilement; on est revenu sur cette prévention
depuis surtout l'assainissement des marais.
Race GAsconiifi. Les animaux sont de grande taille, au pelage
bai marron avec une raie sur le dos , ce qui rappelle le pelage des
animaux de la Suisse , du canton de Schwitz ; ils sont robustes
et fournissent une bonne qualité de viande.
Race Agenaise. La couleur. est blonde ou rouge clair; la
taille est grande, assez bons travailleurs , viande de boucherie
deuxième qualité. '
Race Gabohh aise. Robe rouge et rouge fauve , de très grande
taille ; fournit de bonne viande.
Race Bazadaise. Au pelage gris, à la cornure forte, à la taille
moyenne; fournit de la viande de bonne qualité.
Race Camaeque. Les bœufs sont généralement de couleur noire,
de petite taille , d'un caractère sauvage et dangereux ; la viande
est dure et peu estimée.
Race Chabolaise. Est une de nos plus belles races ; elle fournit
des animaux de taille moyenne, bons travailleurs; la robe est
généralement blanche , et quelquefois rouge ; les cornes sont
grosses, courtes, polies et d'une couleur tirant sur le vert ; la
— 65 —
viande en est estimée, quoique la chair soit crue et de couleur
verdâtre; le suif est peu abondant, blanc çt moins recherché
(Jue celui provenant des Cotentins et des Choletais.
Race Ui^erct. Les animaux sont généralement de couleur
rouge sanguin , les cornes courtes , peu propres à un travail
continu , difficile d^engraissement , la viande n'en est pas estimée.
Race Limousine. Cette race n'a pas de pelage uniforme ; on
en trouve de rouge blond et de' blond jaune'; elle est mal cor-
née , ce qui souvent nécessite l'amputation d*une des cornes; la
viande en est très bien classée.
Race Salebs. Fournit d'excellents ouvriers, de nature rustique;
le pelage est presque uniforme , d'un rouge très foncé ^ les cornes
sont longues et contournées vers les pointes ; la viande est clas-
sée deuxième troisième. Ces animaux sont peu recherchés par
la Boucherie ; car ils sont légers à la mort , et trompent sur le
rendement; ils donnent peu de suif.
Race Daubrac. Le pelage de ces animaux est ordinairement
de couleur fauve claire , les oreilles et les joues brunes, les yeux
bordés de noir et *le mufle entouré d'un cercle blanchâtre. Cette
race est assez disposée à prendre la graisse ; la viande est de
bonne qualité. (C'est surtout une race de travail).
Race Nivebnaise. Les animaux sont bons ouvriers ; les cornes
sont longues et la pointe en avant; la robe est de couleur café
au lait; le poil est fin et luisant, ce qui est un des principaux
indices- de la finesse de la viande , ils sont aptes à l'engraisse-
ment ; la viande est très bien classée , mais ils donnent peu
de suif (1).
(ODeBX races dans le riivernais, savoir : 1« la charolaise ou les dérivés^
2° la race du Morwan, race éminemment de travail, qui tend k disparaître
devant l'antre. Pelage froment, cornes fortes, charpente grossière; c'est
'la race qai se rapproche de la charolaise dont elle est dérivée et dont
elle se rapproche de plus en plus.
5
Race BouRBonifÂisB. Le pelage est généralement blanc, ks
cornes sont longues et grosses, suif peu abondant; la viaode
en est très-estimée (1).
Race Comtoise, Se divise en deux races , ayant des caractères
distinctifs ; on les désigne sous les dénominations de thouracbeset
de femeljnes (2).
Les thouraches n*ont pas de couleur uniforme , cependant U
plus dominante est le rouge foncé ; les cornes sont grosses « 1^ poil
est dur f et ils sont plus propres au travail qu'à, l'engraissement.
La race femeline a un pelage plus régulier : il est cb&tain
clair; les cornes sont moins grosses et le poil plus fin que chez
les thouraches, enfin ces animaux prennent plus facilement graisse,
et la Viande en est assez estimée.
Ri€B Mancelle. Cette race ne peut être considérée comme
race primitive, elle doit provenir du croisement des races Nor-
mandes et choletaises ; le pelage est rouge et blanc , la tète sou-
vent blanche; les cornes sont courtes, et la viande est bien classée.
Il existe encore quelques races et sous races : je me suis appli-
qué à mentionner celles quisont le plus généralement répandues.
Dans celles précitées, il y a certes de grands choix à foire, mais
Dieu en sa sagesse infinie a placé les races dans les contrées
dont les productions naturelles convenaient et à la nourriture
et au développement des animaux. C'est maintenant à l'homme
à chercher par son intelligence à améliorer et à re&ire pour
ainsi dire les animaux. Pour arriver à ces résultats, trois systèmes
se présentent :
(1) Lk encore on retrouve des caractères de la race charolaise; la race
amienaise se rapprocherait plutôt de la limousine, mais elle est pins gros-
iière et pins loardement charpentée.
(3) La race comtoise pie rouge garnit dans le nord les étables d'engrais-
sèment des sucreries de betteraTes.
— 67 -
1® La sélection ou reproduction en dedans (in and in) jusqu'à
fixité des caractères d'une race nouvelle.
2^ L'amélioration de la race par elle-même.
3" Le croisement.
La Sélection. Pour arriver par cette méthode à d'heureux ré-
sultats, il faut tout d'abord s'attacher à trouver dans les animaux
reproducteurs une poitrine large et profonde, une côte arrondie,
un bassin développé et enfin une grande perfection dans la confor-
mation; puis faire produire les sujets entre eux sans avoir égard
à la consanguinité et surtout éviter l'accouplement avec des
animaux d'une autre fomille, quoique de même race, car l'éleveur
pourrait, dans ce cas, éprouver des déceptions. Ce système est
suivi pour la création d'une race nouvelle ; les accouplements
doivent se succéder jusqu'à ce que les caractères de la nouvelle ^
race soient fixés et se trouvent dans les descendants.
David Lowe émet l'opiiiion que les animaux obtenus par la
sélection ont une grande tendance à un développement précoce
et à engraisser;^ c'est par ce système que le célèbre agronome
anglais, Blacwell, a créé la race ovine perfectionnée , connue sous
le nom de dislhey ; il a été moins heureux dans ses essais sur la
race bovine ; les frères Colings , en suivant le système de Blac-
well , ont créé la belle race bovine de Durham ; en France ,
Mallingier père nous a donné la précieuse race ovine de la
Charmoise. Le système de la sélection ou reproduction en de-
dans est contraire aux théories émises par Sinclair, Bourgelat »
Buffon et par d'autres hommes éminents ; mais que sont les théo-
ries en présence des résultats incontestables obtenus parles Blac-
well, les Colings et les Mallingier.
AMÉLIORATION DES RACES.
Pour l'amélioration d'une race par elle'méme, il faut , confunè
— 68 —
je le disais » s'attacher aux qualités et à la parbîte conformation
des animaux reproducteurs ; mais pour Tamélioration d'une race,
on doit éviter les accouplements consanguins trop prolongés ,
sans, pour cela, cesser de suivre la même race tout en chan-
geant de famille ; par ce procédé on obtient des animaux
forts et robustes ; il arrive quelquefois qu'un produit ne présente
aucun des caractères physiques du père et de la mère , et l'on
est étonné , en suivant la ligne ascendante , de retrouver, dans
une génération déjà éloignée , tous les caractères du jeune sujet.
Cette singularité dérange souvent et les espérances et les cal-
culs de l'éleveur. Ces deux systèmes sont bons , mais il faut
attendre un long laps de temps avant d obtenir des résultats.
CEOisBMBirr. Ce système est plus prompt, il est presque
certain quand l'accouplement d'une race avec une autre race
est heureusement combiné ; jetons un regard sur les races an-
glaises, et cherchons celle qui nous donnera les résultats les plus
avantageux pour arriver au but que nous nous proposons d'at-
teindre , c'est-à-dire la production des viandes de boucherie.
Les Aifovs, animaux de grande taille, au pelage noir, aux
formes remarquablement belles , sans corpes , sont longs à venir
et difficiles d'engraissement.
Ls8 Devon sont travailleurs, la robe est rouge sanguin , la
taille moyenne, le poil fin, la cornure élégante; ces animaux
prennent facilement la graisse, mais ils atteignent très rarement
un grand poids.
Les Atb. Race laitière , plus grande de taille que la jolie race
bretonne, avec laquelle elle a une grande analogie. La robe est
généralement rouge et blanc.
Les Hsedfobt, de taiHe plus grande que lesDevon et les Ayr,
se développent rapidement et sont d'un engraissement facile et
prompt.
Les Albeenet. Ces animaux sont de taille au-dessus de la
— 69 —
moyemie , la tète est petite et élégante. Les habitants de Jersey
sont si jaloux de conserver la pureté de cette race , qui est très
énainemment laitière , qu'ils ne permettent pas l'introduction
d'un veau mâle dans l'île.
Les Dubhah. Ces animaux sont remarquables par la beauté
de leurs formes , par la précocité de leurs développements et par
l'aptitude qu'ils ont à prendre la graisse. Ils peuvent, à Fàgede
30 mois, être livrés aux abattoirs; ils atteignent alors facile-
ment. le poids de 6 à 700 kilogrammes sur pieds, si surtout ils
ont eu, dès leur naissance, une alimentation abondante.
Cette race est une race nouvelle ; il n'y a guère que 60 ans
qu'elle est généralement répandue et appréciée : elle a été obte-
nue par le système de la sélection employé par Blacwell, et con-
tinué par les frères Colings (Charles et Robert). Ces deux frères,
après quelques bons résultats, se séparèrent. Charles, plus heu*
reux que Robert dans ses produits , obtint de grands succès ,
et c'est principalement à lui que l'on doit cette race courtes
cornes , améliorée , connue sous le nom de Durham. Ces ani-
maux se développent promptement , la peau est mince , le poil
fin et soyeux, les reins sont droits , la côte arrondie, la poi-
trine large et profonde , la charpente osseuse , peu développée ,
ils sont près de terre et la viande descend jusqu'au jarret. Cette
qualité est très appréciée dans un animal destiné à la bou-
cherie.
Je crois donc que la race Durham , avec toutes ses qualités ,
est la feule qui puisse être adoptée avec avantage pour les croi-
sements, afin d'obtenir,.dans un bref délai, des animaux desti-
nés a l'alimentation publique.
Les croisements , pour être avantageux , doivent être faits
avec discernement , et il faut adopter, en principe, que le
sang le plus pur et le plus constant tend toujours à prédomi-
ner. Ainsi, une race primitive , croisée avec une autre race pri-
- 70 —
mitive , donne souvent des animaux déconçus et mal conformés.
Partant de ce principe, nous dirons à Téleveur qui veut employer
le taureau Durham , 'choisissez des femelles de race déjà abâtar-
dies , parce qu'alors les produits tiendront du père dont le sang
est pur et constant; ainsi le croisement avec les races Mancelle,
Haréchine « Normande , Charolaise , etc. , réussit parfaitement ;
par exception , la race bretonne , qui est race primitive , donne,
par le croisement Durbam , de très beaux produits. Cette excep-
tion ne laisserait-elle pas à penser que , dans la race Durliam ,
il existe du sang breton, car il se trouve , en Angleterre , des
races qui ont une très grande analogie avec la race bretonne ;
je citerai surtout lesKerry et les Ayr. Ne serait-il donc pas possible
que, dans un temps déjà éloigné, notre race bretonne n'ait été im-
portée en Angleterre , et que, par des soins intelligents , par une
nourriture abondante et succulente , on ne soit parvenu à déve-
lopper les animaux et enfin à obtenir, par des croisements mul-
tiples et heureusement combinés , la belle race 'Durham , que
nous admirons dans tous nos concours.
Celte belle race Durham , qui , depuis quelques années , est
appréciée et recherchée en France , n'est pas encore assez géné-
ralement répandue pour rendre d'importants services à Talimen-
tation publique. Naguère , le Gouvernement , sentant la néces-
sité d'améliorer la race chevaline pour le service de sa cavalerie ,
établit des haras qui donnent aujourd'hui d'heureux résultats;
pourquoi ne pas chercher, par le même procédé , à améliorer
la race bovine , en disséminant dans tous les départements des
animaux pur sang Durham. Les cultivateurs, peu soucieux des
innovations , ne profiteront pas immédiatement de l'heureuse
initiative du Gouvernement ; mais bientôt l'expérience leuir dé-
montrant les avantages positife obtenus par ces croisements , ils
les apprécieront et rendront hommage au souverain qui aura si
puissanmient contribué à la prospérité de l'agriculture.
-- 74 —
Je préconise les croisements avec les Durliam comme augmeri*
talion des animaux destinés aux abattoirs ^t comme présentant
à l'éleveur des bénétiees réels ; en eifet , livrant à Tàge de 30 à
36 mois un animait de 6 à 700 kilogrammes, Téleveur renou-
velle deux fois au moins son capital dans une période de six à
sept années (car c'est à l'Age de 6 à 8 ans que se vendent or-
dinairement les bœufs ouvriers). Un autre avantage qui résulte
du croisement avec le Durham , c'est que le veau qui en provient
réalise, dès sa naissance , un poids plus considérable , et, comme
il se développe promptement , il arrive, à l'âge de deux mois , à
un poids plus fort que les veaux provenant des autres races , ce
qui est, pour le vendeur, un profit évident.
Loin est de ma pensée, cependant, d'engager les éleveurs à
abandonner les belles races françaises, bien au contraire ,* je leur
dirai : ne négligez point vos races qui vous fournissent de bons
travailleurs , améliorez ces races par elles-mêmes , choisissez des
producteurs de belle conformation , vous obtiendrez alors des
animaux forts et robustes ; surtout, n'employez plus de ces petits
taureaux chéti& aux formes défectueuses , et ne possédant aU"
cune des qualités de nos belles races. Je leur dirai encore , si vous
élevez des animaux propres aux travaux agricoles , pensez aussi à
élever des animaux précoces propres à l'alimentation publique ,
ces derniers vous donneront des bénéfices certains en votis per-
mettant de renouveler votre capital et en vous fournissant du
fumier pour engraisser vos terres.
ÉDUCATION DU BÉTAIL.
Que dirai-je de l'éducation du bétail qui n'ait été déjà dit par
des hommes pratiques ? La nourriture donnée sans parsimonie ,
mais aussi sans prodigalité , aide au développement des animaux.
Les bœufs destinés aux travaux agricoles peuvent être nourrie,
— 72 ~
el à retable et au pâturage. Les- auimaux d*engrais doivent
être tenus tranquilles à l'écurie dans un endroit sombre; la nour-
riture doit être variée , une grande régularité dans les repas
doit être observée , et enfin il faut, autant que possible, que ce
soit la même personne qui prodigue les soins aux animaux. En
Angleterre , on a adopté le système de la stabulation pour les
animaux précoces destinés aux abattoirs; ce système présente
des avantages. L'animal, placé dans une boxe assez spacieuse
pour qu'il puisse se tourner, se mouvoir sans gêne, se développe
facilement , conserve sa santé et ne perd pas de son poids par un
exercice qui, jusqu'à cette époque, était regardé comme salu-
taire , comme indispensable. M. Félix Villeroy émet l'opinion
contraire; il pense que l'exercice est utile; je ne partage pas
cette opinion , car toutes les fois qu'un animal se met en mouve-
ment , il perd considérablement de son poids , soit par Tévapo-
ration , soit par les déjections provoquées par ce même exercice.
J'ai constaté qu'un bœuf pesé après avoir fait un voyage de 4 à 5
lieues , placé immédiatement à l'écurie et repesé 24 heures après ,
présentait un déficit de 25 à 30 kilogrammes. J'ai souvent répété
cette expérience , et j'ai toujours trouvé des différences considé-
rables. Enfin , en ne faisant point sortir l'animal, aucune des dé-
jections n'est perdue, ce qui permet de recueillir une plus grande
quantité de fumier. L'écurie doit être assez aérée pour que l'ani-
mal soumis à la stabulation puisse respirer à pleins poumons ; il
faut y éviter l'humidité qui provoquerait des maladies de poi-
trine, et y maintenir la plus stricte propreté.
Les étables, en général, doivent être spacieuses, bien aérées,
sans courant d'air et garnies de rigoles pour faciliter l'écoule-
ment des urines : il faut aussi se garder d'y amonceler les fu-
miers , car alors les gaz , acide carbonique et aitimoniaque , se
dégageant en trop grande quantité , pourraient être nuisibles à
la santé des animaux.
- 73 —
J'appellerai l'attention sur les soins hygiéniques de propreté
trop longtemps négligés; l'espèce bovine , comme l'espèce cheva*
line, réclame les soins de la main de Thomme. Seulement, pour
l'espèce bovine , dont les formes anguleuses rendraient remploi-
de rétrille difficile , je recommanderai Tusage d'une brosse assez,
rude pour nettoyer la peau , de Téponge pour laver les yeux, les
naseaux , etc., du peignent, enfin , pour enlever le fumier qui s'at-
tache aux cuissesdes animaux, on pourra se servir d'un couteau
en bois semblable au couteau de chaleur des chevaux. Le pansage
fait une fois par jour, entretiendra la santé et la vigueur des
animaux.
Les soins hygiéniques deviennent indispensables pour le bé-
tail à l'engraissement , et doivent être adoptés comme faisant
partie du régime auquel les animaux sont soumis. Le bétail, par
ces soins, arrivera plus promptement à l'état de parfait engrais*
sèment.
Les Fumiebs.Nous allons nous occuper maintenant des fumiers.
Cette question est des plus intéressantes, car sur elle repose toute
la prospérité agricole. Je n'encouragerai point les cultivateurs à
suivre l'exemple de ces riches Anglais qui établissent, à grands
frais , des tubes souterraine pour conduire les engrais liquides
jusqu'à l'extrémité de leurs domaines. Ce système trop dispen-
dieux serait souvent^ en France, impraticable par suite de la
subdivision des propriétés. Je ne parlerai donc que des moyens
qui peuvent facilement être mis en pratique , soit pour conserver,
soit pour augmenter à peu de frais la quantité des fumiers. Le
terrain sur lequel on veut les déposer doit , pour éviter la main
d'œuvre , être peu distant des étables, et doit être revêtu d'une
couche assez épaisse de terre argileuse, battue ainsi qu'on le
faisait jadis pour les aires à battre les grains ; ce terrain doit
avoir une pente de deux centimètres au moins par mètre sur
la longueur; on établira au centre une rigole, et, de chaque côté
— 74 ~
de celle rigole , il exislera, surtoule la largueur, une pente de
deux centimètres par mètre pour faciliter Fécoulemcnt du jus des
fumiers , qui viendra tomber dans une fosse fermée et propor-
tionnée au tas de fumier que I on désire amasser ; il serait utile «
pour éviter les infillrations , que cette fosse fût enduite de ci-
ment romain, ou tout au moins d'une couche très épaisse de terre
argileuse; puis, pour arroser les fumiers en temps utile , on se
servira d^une simple pompe à main , qui sera également employée
pour remplir les tonneaux destinés au transport des engrais li-
quides, soit pour Tarrosement des terres , soit pour Farrosement
des prairies. Les fumiers doivent être tassés , afin d'éviter, par
suite de la fermentation , un trop facile dégagement de gaz et
une déperdition trop considérable ; ils doivent également être
recouverts de branches d'arbres , de genêts ou de toutes autres
plantes pour les soustraire à laction trop vive du soleil ; par ces
, soins pratiques , Ton améliore et l'on conserve les fumiers , qui
remboursent avec usure les frais que l'on feits pour eus.
Dans le chapitre précédent , je disais qu'il devait exister dans
les élables une rigole pour faciliter l'écoulement des urines du
bétail. Ces urines ne doivent pas être perdues , et l'on peut , si
la disposition des emménagements le permet , les faire arriver,
par des conduits souterrains , dans la fosse des fumiers ; dans
le cas contraire , une seconde fosse devient indispensable pour
recueillir ces engrais liquides. Il est opportun , pour augmenter
la quantité des fumiers , de mettre dans cette fosse des pailles ,
des ajoncs, des herbes, provenant des sarclages, ou toutes
autres plantes, puis, après un certain laps de temps de macé-
ration , les retirer et les déposer sur le tas des fumiers prove-
nant des élables ; c'est ainsi que , par des soins bien compris ,
on augmentera sans frais la quantité des fumiers , dont le man-
quement se fait trop souvent sentir.
EiVGBAis. Les engrais sont certainement bien importants en
— 75 — .
agriculture, et , malgré leur grande importance que nous appré-
cions, nous n'en parlerons que très succinctement , car, daps le cas
contraire , nous nous trouverions entraînés dans des examens ,
dans des considérations , dans des analyses chimiques qui sont
aujourd'hui en dehors de nos appréciations générales.
Les engrais et les amendements sont assez facilemenrt confon-
dus. Le savant agronome Thaër en fait ainsi la distinction :
l'amendement est une amélioration physique du sol , l'engrais est
une amélioration chimique. La manière d*opérer par les amende-
ments est très bonne , très fructueuse , quand ce travail est fait
avec intelligence , mais il devient une source de ruine pour celui
qui se trompe &ute d'études et d*ob$ervations ; il faut donc étu-
dier avec soin la composition chimique de la terre que Ton veut
améliorer , afin de lui donner lès principes qu'elle ne possède
pas. La chaux pour les terres privées de calcaire ; le sable pour
diviser les terres fortes, argileuses, les ameublir et les rendre
légères ; enfin , il existe un troisième amendement désigné sous
le nom d^amendement terreux , qui consiste à porter sur un 5ol
des terres dont la composition chimique est différente du sol que
l'on veut améliorer. Cette méthode, excellente par elle-même,
est souvent trop onéreuse pour être mise en pratique. F.-S. Beu-
dant , dans son traité élémentaire de minéralogie, livre 4^, cha-
pitre IV, emploie des minéraux dans l'agriculture , traite des
amendements ; il cite, les marnes sableuses , argileuses et cal-
caires , les falunes de la Touraine , les plâtres , les sables des
côtes de Bretagne et de Normandie, les sels marins, les li-
gnites, les tourbes et Tampellite ; je ne saurais trop engager à
lire , à étudier ce chapiti*e avec soin : on en tirera de précieux
enseignements. Les engrais sont classés en deux catégories, les
uns nourrissants , les autres stimulants ou excitants ; ils se divi-
sent en engrais minéral , animal et végétal. Les engrais nourris-
sants peuvent être employés sans discontinuation , car ils n'ap-
- 76 —
pauvrissent pas les terres tout en fournissant à la plante h
nourriture dont elle se fait besoin pour se développer et pour ar-
river à maturité. Les meilleurs de ces engrais sont : le fumier
des moutons et les fumiers provenant des écuries et des étabies.
Les engrais stimulants ou excitants doivent , au contraire , être
employés avec discernement, avec réserve , car ils appauvrissent
la terre; tel est le noir animal , résidu de raffinerie , qui bâte et
active les récoltes. Par cet engrais , on obtient de remarquables
résultats pour les cultures de sarrazin , de choux et de toutes les
plantes qui se sèment au printemps.
Je recommanderai , d'une manière toute spéciale, le guano
ou le huano du Pérou ; cet engrais est excellent pour les prairies ;
il faut, pour l'employer, le mélanger avec des terres meubles ,
légères, bien divisées et passées à la claie. On laisse ce mélange
fermenter pendant dix à douze jours , puis on choisit , pour le
semer sur la prairie, un jour tiède , humide et sans vent. iOO
kilogrammes de cet engrais suffisent pour un hectare. J'ai fait
moi-même cette expérience , et , pendant trois années consé*
cutives , j'ai obtenu d'heureux résultats sans employer d'autres
engrais.
Le cultivateur qui , avec les fumiers provenant de ses'étables ,
pourra ensemencer ses terres, qui , avec le jus de ses fumiers,
pourra graisser ses prairies, verra s'ouvrir devant lui un avenir
de prospérité et de richesse, car il sera alors arrivé h l'apogée
de la bonne agriculture productive.
Les Machirbs. Nous avons vu avec infiniment d1ntérét,lors
du concours agricole universel de Paris, 1856 , l'exposition des
machines destinées aux travaux de lagriculture. Nous avons suivi
les expériences faites à Villiers , nous avons admiré divers mo-
dèles de charrues, de houes, de rouleaux, de semoii*s, de
herses, de moissonneuses, de faucheuses, de faneuses, de
machines à battre le grain , de coupe-racines , de hache-
— 77 -
pailles , etc. ; il nous a été démontré « après un examen scrupu-
leux de tous ces produits du génie de l'homme , que toutes ces
inacbines, conçues avec une grande intelligence , avec une étude
approfondie de l'emploi de ces divers instruments, on avait
obtenu de très beaux résultats, mais qu'il y avait encore
beaucoup à feire pour en rendre Fusage économique^ et facile
dans les campagnes. Ces instruments sont appelés à rendre
d'impoftants services et à donner à Tagriculture de grandes es-
pérances pour l'avenir. Adressons donc des remercîments à ces
hommes studieux et persévérants , qui consacrent leurs veilles à
rendre l'agriculture prospère et fructueuse , et qui , tout en cher-
chant à diminuer les frais de main d'œuvre , qui , de jour en
jour, tendent à devenir plus oûéreux par suite de l'émigration
des campagnes vers les centres industriels, font devenir les tra-
vaux plus faciles , plus prompts , plus certains et moins sujets
aux variations atn[U)sphériques.
En Angleterre , plusieurs grandes exploitations possèdent des
machints à vapeur pour mettre en mouvement les divers ins-
truments^ dont elles sont abondamment fournies ; là , la vapeur
peut être employée sans grands frais , le charbon s'obtenant à
bas prix.
En France , au contraire, le prix élevé des charbon empê-
chera de faire usage de ce puissant motteur, et l'on sera contraint
d'y suppléer par l'emploi des manèges.
L'agriculture, en France, est incontestablement en voie de
progrès, et déjà, vers elle, se tournent les études sérieuses qui
doivent y porter des fruits précieux.
Crédit Agricole. Depuis longtemps il est question de fonder des
établissements de crédit agricole ; ces établissements, si ils étaient
possibles , pourraient rendre des services ; mais, jusqu'à ce jour,,
aucune combinaison n'est parvenue à résoudre le problème. En
effet , le crédit agricole ne peut s'établir que sur les bases des
- n -
banques « c'est-à-dire donner de l'argent en échange de valeurs né-
gaciables présentant des garanties sérieuses pouvant être mises en
circulation , afin de multiplier les opérations. Quelles sopt donc
les garanties qu'en général les cultivateurs peuvent donner-? Ce
sont les éventualités des récoltes , la valeur du cheptel et du
matériel. Ces garanties offrent-elles de grandes sûretés au prê-
teur 7 Non , assurément non; d'autant que le privilège du bail-
leur prime toutes les autres dettes. Je ne parle pas de Thomme
dont la solvabilité est notoire; pour lui , le Crédit agricole est
inutile , car, sur sa signature , il trouvera facilement de l'argent,
mais je parle d'un emprunteur n'ayant ni propriété ni res-
sources connues ; que ce soit , je l'admets , un cultivateur probe ,
honnête et intelligent qui ait momentanément besoin de numé-
raire pour améliorer ses terres ou pour augmenter sa richesse agri-
cole , celui-là aura recours au crédit agricole , il aura la pru-
dence de demander de longs teimes pour le remboursement de
son emprunt, car l'argent dont il se fait besoin ne pourra lui
donner, que dans un temps plus ou moins éloigné , les bénéfices
espérés pour lui permettre de se libérer; la caisse du crédit
agricole , acceptant les conditions de Temprunteur, exigera, pour
ne pas immobiliser son capital , des obligations négociables et
renouvables ; ce mode d'opérer devient onéreux pour le débiteur
et dangereux pour la caisse du crédit agricole , qui, par le fait
d'une crise financière , pourrait elle-même éprouver des embar-
ras très sérieux. Je considère donc comme une utopie la pensée
d*un établissement financier de crédit agricole fondé sur la base
des banques. En Angleterre, les banques sont établies jusque dans
les plus petits districts , et présentent des résultats hieureux. Si ,
en France, on adoptait ce système , on parviendrait, sans doute,
à détruire la fâcheuse habitude , trop répandue dans nos cam-
pagnes , d'enfouir et de cacher l'argent ; on rendrait à la circu-
lation tout le numéraire qui en est retiré et qui reste im-
— 79 -
productif f ce qui coastit.uerait un immense progrès. La banque
de France est la seule institution financière qui puisse inspirer
assez de confiance pour combattre victorieusement les préven-
tions , les craintes des cultivateurs ; elle y parviendrait Je crois,
en créant , dans chaque sous-préfecture , des bureaux dépen-
dants des succursales des chefs-lieux des départements ; elle
faciliterait les transactions , amènerait , en payant des intérêts ,
les cultivateurs à déposer dans sa caisse le fruit de leurs
épargnes ; elle en tirerait un bénéfice en rendant un véritable
service au pays.
Éducation Agricole. C*est par Toducation répandue dans
les campagnes que Ton obtiendra le progrès de l'agriculture ,
c*est par l'éducation que Ton triomphera de la vieille routine , si
contraire au développement de l'industrie^ agricole ; c'est par
l'éducation eufin que les cultivateurs apprendront à connaître
tous les avantages qu'ils peuvent retirer des enseignements pré-
cieux de ces hommes éclairés et pratiques, qui ont si puissam-
ment contribué , par des études approfondies , à découvrir les
secrets de cette science, qui doit procurer le bien-être matériel
à toutes les classes de la société.
Celte éducation tant souhaitée , tant désirée , peut facilement
être mise à la portée de tous , soit par les livres , soit par les
instituteurs primaires ; par les livres , il faut qu'ils soient ré-
pandus dans les campagnes , vendus à bon marché , qu'ils soient
simples , instructifs , amusants et moraux pour pouvoir être lus
en fiimille , le soir à la veillée. Par les instituteurs qui , pour
être agrégés comme membres de l'instruction publique , auraient
k subir des examens sérieux sur l'agriculture qu'ils devraient
connaître , sinon en pratique , du moins en théorie , afin de leur
donner la possibilité de faire gratuitement, les dimanches, entre
les offices religieux , un cours sommaire d'agriculture , et d'en-
tretenir journellement les enfants , dans les classes , des prin-
— «0 —
cipes généraux d'agronomie , de leur poser des problèmes d'éco-
nomie rurale , de les initier aux pratiques de cette industrie « de
développer en eux les goûts de Tagriculture en leur dévoilant
les secrets qui, par^suite , les conduiront à réaliser des bénéfices
certains. C'est ainsi que l'éducation, se répandant progressivemeol,
arrêtera Témigration des campagnes et placera dans l'avenir l'agri*
culture au premier rang de nos industries ; l'agriculture alors
sera honorée , et vers elle se tourneront les études sérieuses qui la
feront progresser et la conduiront à son apogée d^ prospérité.
COMMERCE DE LÀ BOlTCHERlE.
Nous allons maintenant suivre un autre ordre d'idées , en nous
occupant du commerce de la boucherie. Le commerce de la
boucherie est difficile , scabreux et ne peut être exercé que par
des hommes ayant une longuç pratique , car il faut que l'œil et
le tact soient assez habitués , pour que , par l'examen et par les
maniements , l'acheteur puisse déterminer le poid^ , non seule-:
ment du bœuf sur pied , mais encore le poids de la viande que
les quatre quartiers^doivent fournir; enfin la valeur du cinquième
quartier, qui diminue le prix de la viande , ce cinquième quar-
tier se compose du suif, du cuir, de la tête, de la langue, des ro-
gnons , de la fressure ou ventraille et des jambes ; la com-
position du cinquième quartier varie suivant le mode de
travailler de chaque localité ; il est donc impossible ici d'en dé-
terminer la valeur. L'acheteur encore se préoccupe et cherche
à savoir s'il y a longtemps que l'animal est à l'engraissement ,
la manière dont il a été nourri et enfin son ftge ; c'est par ces
renseignements qu'il parvient à apprécier la quantité de suif que
l'animal peut donner, ce qui est très important pour le boucher.
Les animaux se divisent en trois classes, i'^, 2^ et 3% suivant
qualité. A Paris , chacune de ces classes se subdivisent ainsi :
— 81 ~
|ff |ft^ |îe 2% 1" 3«; 2« 1", 2« 2% 2« 3« ; 3' 1'% 3« 2% 3« 3«.
La qualité sur pied s'établit par Texamen et par les manie-
ments; la qualité de la viande s'apprécie et se classe, après
l'abattage, par la couleur, par la finesse, par la couverture, par
la coupe , par la marbrure et enCn par la finesse de la graisse.
La différence dans les prix des animaux est très sérieuse et at-
teint quelquefois le chiffre de 15 à 20 centimes par kilogramme
sur pied ; mais il y a souvent avantage pour le boucher à ache-
ter des bestiaux de bonne qualité , surtout quand les abats sont
à des prix élevés ; pour le consommateur, il y a toujours béné-
fice à se procurer des viandes de première qualité, et
je vais le prouver par un exemple basé sur une longue série
d'expériences.
Le poids moyen des os , des quatre quartiers sans tète et sans
jambes, d'un bœuf de 630 kilogrammes sur pied , est de 55 ki-
logranraies 529.
Prenons pour type un bœuf de qualité moyenne et classé , à
Paris, comme 2' 2' ; ce bœuf pèsera sur pied 630 kilogrammes,
les quatre quartiers , sans jambes et sans tète , donneront au
rendement officiel de 55 ^/o 346 kilogrammes 500 grammes
de viande ; ce même bœuf, après un engraissement complet, at-
teindra facilement le poids de 780 kilogrammes sur pied, et
fournira en viande, au rendement de 55 Voi 429 kilogrammes.
Si , au contraire , ce bœuf est maigre et en mauvais état , il
ne pèsera sur pied que 480 kilogrammes et le poids de la viande
ne sera que de 264 kilogrammes. Or, la charpente osseuse
n'augmente ni ne diminue d'une manière sensible, et les diffé-
rences ne proviennent que du poids des chairs.
Le bœuf de i'* f donne en viande nette 429 kilogrammes ;
poids des os 55 kilogrammes 529 grammes, soit^/o 12 943.
Le bœuf de 2* 2* donne en viande nette 346 kilogrammes 500
6
grammes ; (loids des os &5 kilogràtniMà 929 gratfiiAtt, êùk 7»
16 025.
Le bœaf de 3< 3' donne en viande nette 264 kilogranilMs ;
poids çlès os 5S kilogrammes 529 grammes, soit */« 2t Oft4.
La différence du poids des os qui existe entre la t'* 1** et h
3^ 3« est donc de Vo 8 091 au bénéfice du coneofiiaiâtéar.
Ces chiffres , qui ne sont point exagérés , en- diMit aases et
prouvent mieux que tous lès raisonnements que le publie doit
s'attacher à se procurer des viandes de première qadtté.
Je dois ffaife observer que le rendement ofBeiel de 55 */•
n'est pas toujours exact. A Paris , par exemple, le rendemeat
est plus avantageux et doit atteindre , en* moyenne , de 57 à Si
7o- Voici pourquoi : les animaux arrivent après d'assea longs
-voyages ; ils ont eu le temps de se vider, et, par suite des dé-
jections et évaporations , ils perdent de leur poids sur pted ; de
plus les rognons de graisse et les joues sont considérée comme
viande, et sont pesés avec les quartre quartiers, ce qui «ig-
jnente le rendement. £n province , au contraire , les aninumx
venant des prairies, après un voyage de 4 ou 5 lieues, n'ont
pas le temps de se vider et perdent peu de leur poids. A
Nantes , par exemple , les joues ne sont pas pesées avec les
quatre quartiers , les rognons de graisse sont enlevés et mis avec
le suif; il ne reste plus que réellement le poids de la viande;
aussi, voyons-nous diminuer les rendements, qui n'atteignent
plus alors que le chiffre de 51 à 52 7» en moyenne.
Les moutons ont un rendement officiel de 50 */o ; ces ren-
dements varient suivant les saisons : plus l'animal est couvert
de sa laine , plus le rendement en viande diminue. L'on a constaté
que , pendant les mois de janvier, février et mars, on n'obtenait
que 46 ft 48 7ot en avril , mai et juin , on trouvait de 54 à 56
7o, par suite du délainage des animaux; ainsi , en moyenne,
on peut adopter le chiffre de 50 Vo ; mais pour étàUîr équité-
— «8 — '
blement ta taxe , dans les villes où elle existe « il feut avoir
égard à ces différences. ,
Les veaux ont un rendement officiel établi à 60 ""/o ; ce ren-
dement est exact et présente peu de variations. La qualité de la
viande se distingue par la blancheur et la finesse. Je dois, avant
tout , signaler un usage ftcheux , contraire à Téconomie et à
la salubrité, je veux parler de Tabattage des animaux trop jeunes.
A Paris, les veaux sont livrés aux abattoirs à l'âge de 3 ou 4
mois : la viande est faite ; elle est succulente et saine ; dans cer*
taines grandes villes , Tftge pour Tabattage est fixé à 5 et 6 se*
roaines : la viande est assez faîte et ne peut plus alors présenter
de craintes pour la santé publique, mais pour l'économie , il n'en
est pas ainsi. Les veaux emploient à se développer toute la nour-
riture qu'ils absorbent pendant les quatre premières semaines
de leur naissance , puis après , les chairs se forment , le poids
de l'animal augmente sensiblement , et l'on calcule qu'il profite ,
en moyenne, d'au moins 1 kilogramme par j6ur< Ainsi , un veau
à quatre semaines pèsera 45 kilogrammes; à six semaines, de
60 à 62 kilogrammes , et à huit semaines , de 75 à 80 kilo-
grammes, il est facile, d'après ces données, d'apprécier les ré-
sultats ; il faudra donc, pour obtenir le même poids de viande,
détruire moins d'animaux. Les marchés, approvisionnés par le
môme nombre de veaux , présenteraient un poids bien plus con-
sidérable et la viande subirait, par suite, une baisse sensible.
C'est le but que nous nous proposons ; mais que dirai-je de l'ha-
bitude, déplorable trop répandue dans tes campagnes , de livrer
les veaux à la boucherie k l'âge de huit jours et souvent au*
dessous. La viande n'est pas faite , elle est malsaine et provoque
trop souvent des maladies graves; enfin, l'on détruit ses res-
sources sans profit. Je sais que , pour le petit cultivateur, ce
serait une gène sérieuse de garder le veau sous la mère pendant
deux Biois ; mais alors , il itieHratI en pratique la méthode suivie
>— 84 —
dans les environs dé Paris pour Téducation de ces jeunes ani-
maux ; le consommateur y trouverait un double bénéfice ^ et en
se nourrissant de viandes meilleures, et en payant des prix moins
élevés.
Au commencement de ce chapitre , je disais qu'il fallait une
grande expérience pour exercer la profession de boucher. Cela
est vrai ; mais, dan$ certaines villes où le droit d*octroi est perçu
au poids vivant, cette expérience, acquise par de longues observa-
tions , devient à peu près inutile. Eiln effet , la majeure partie des
transactions se fait au prix du kilogramme sur pied , et le poids
de l'administration est accepté , et par le vendeur, et par l'aclie-
teur ; le boucher se préoccupe moins de la qualité , les achats
taits à livrer sans, au préalable, voir les animaux,* en sont la
preuve; le vendeur, toujours disposé à s'illusionner sur la qualité
de sa marchandise , cherche à obtenir le prix le plus élevé des
animaux de première qualité , ce qui , sur iin marché , tend à
faire, sans motif, augmenter les prix. Si , au contraire , le pesage
pour la perception des droits sur les animaux vivants, était sup-
primé , le cours des bestiaux ne s^établirait pas d'une manière
aussi positive , n'étant basé que sur des appréciations ; les prix
seraient sérieusement débattus entre l'acheteur et le vendeur,
puisque les animaux seraient payés suivant leurs qualités. Je crois,
et j'ai l'intime conviction que la suppression de la perception-
du droit d'octroi au poids vivant, serait un grand bienfait pour
les populations, et amènerait une baisse dans les prix de la
viande.
Dans les villes où le nombre des bouchers n'est pas limité ,
les étaux se multiplient au-delà des besoins du service de l'ali-
mentation publique ; de là , augmentation de frais généraux , di«
minution de vente dans chaque étal, par conséquent, bénéfices
obligés plus considérables pour faire face aux dépenses de cha-
cun, et enfin la grande afflaence des acheteurs sur les mar-
— 85 —
chés, foit monter le prix des bestiaux. M. LaDjuinais, dans son
rapport, 1851 , page 21 , dit : <r /( est évident , au contraire,
» qtAelerésvital du monopole diminue la concurrence des ache-
» leurs, et ne peut exercer d'influence, sur le marché d'appro-
» visionnement j que dam le sens de la baisse, o Or, c'est cette
baisse que nous souliaitons ; nous repoussons le monopole, et
nous désirons que le nombre des bouchers soit en rapport
avec la population ; on calcule qu1l faut un boucher par 2,000
habitants.
f.a suppression du pesage à Tentrce dans les abattoirs ferait
nécessairement diminuer le nombre des bouchers qui, ne possé-
dant pas les connaissances nécessaires pour faire le commerce
de la boucherie , seraient , par cela même , contraints à se livrer
à une autre induslrie ; alors les prix des bestiaux , sur les mar-
chés moins encombrés d'acheteurs , diminueraient au profit du
consommateur. Depuis que les communications sont si promptes
et si faciles , les cours des bœufs, sur les marchés de Sceaux et
Poissy, exercent une grande influence sur les cours des princi-
paux marchés de province , où s'efl^ecluent des achats pour l'ap-
provisionnement de la capitale. Il est curieux de connaître la
série des transactions que nécessite le commerce des bœufs pour
la boucherie de Paris, avant que la viande de Tanimal arrive
à la consommation ; il y a l'homme qui court les fermes pour
acheter les bœufs quil conduit en foire pour Jes vendre aux ma-
quignons qui les dirigent sur les marchés de Sceaux et Poissy,
pour être , par l'entremise des commissionnaires , revendus aux
chevillards ou gros bouchers , qui les font abattre et les cèdent
enfin aux bouchers étaliers de Paris. Il est facile d&comprendre
combien ces transactions multiples grèvent la marchandise de
frais et augmentent les prix de la viande. Il est donc urgent que
l'on se préoccupe de cet état de choses, et Tadministration supé-
— 86 —
rieure est seule apte à y porter quelques modifications que nous
allons examiner dans le prochain chapitre.
QUESTIONS ADMINISTRATIVES.
Tous les gouvernements , depuis Tabolition du privilège de
la boucherie, en Tannée 1791 , se sont vivement préoccupés de la
question des viandes de boucherie , partie si importante de l'ali-
mentation publique. Nous allons nous livrer à l'examen des actes
administratifs et de leurs résultats.
L'Assemblée nationale décréta, le 17 mars 1791, Tabolition
des maîtrises et jurandes ; la boucherie ne fut pas exceptée, et
l'on vit immédiatement le nombre de 250 bouchers augmenter
et atteindre le chiffre de l,100environ, pour une populaiion de 5
à 600,000 habitants. Le prix de la viande baissa momentané-
ment; mais peu après, les marchés cessèrent d'ôtre approvi-
sionnés, les prix augmentèrent considérablement , lés plus grands
désordres éclatèrent, en 1793 et 1794 une disette de viande
se manifesta, et l'on fut obligé de rationner les habitants de Pa-
ris. L'administration supérieure ^'émut de ces perturbations et
chercha , par de nouvelles mesures , à y porter remède ; c'est
dans cette pensée que le règlement du 24 floréal an IV fut mis
en vigueur; que l'arrêté du 3 thermidor an V fut pris, et qu'en-
fin parut l'ordonnance de police du 9 germinal an VIII ; tous ces
actes n'étaient que de faibles paliatifs. Il fallait couper le mal
jusque dans ses racines , ce fut ce qui provoqua l'arrêté consu-
laire du 8 vendémiaire an XI , qui entra franchement dans la
voie de la réorganisation du commerce de la boucherie ; il fixait
le cautionnen^nt des bouchers et le divisait en trois classes :
Première classe , de 3,000 francs ;
Deuxième classe , de 2,000 francs ;
Troisième classe, de 1,000 francs;
— #7 —
et comme corollaire, TordonpaQce de potiçe da 13 juin ISQi^
qui disait que pour obtenir uti étal de boiicb^r, le demai^deur
était tenu d^heter de^x étaux ,afin de diminuer le i^<tfK^e des
boucbers, fix^ alor^ à 300; ei^Q le décret impérial du 6 fé^
vrier 181|l réorg^ni^it définitivement le commerce de la bou-
cberie et créait la caisse de Poissy. A partir de cette époqve ,
lea marchés furent approvisionnés , la qualité des bestiaux de-
vint meilleure et les pri^ baissèreat fiuccaasivemeat , tels A«reiit
les heureux résultats obtenus par la vigilance d'une administra-
tion sage et éclairée.
Le 9 octobre 1822, ^ne ordonnance du roi fixait le nombre
des bouchers à 370 , par suite de raugmentation de la popu-
lation.
Une ordonnance royale ,, coatresignée Corbière , fut , sur
l'instante sollicitation des herbagers, rendue le 12 janvier ^8{i5.
Il était dit dans les considérants : ce VoulatU 9picialemml encoura-
0 ger Id praduQlion et l'engrais des bestiaux dans les pays de cul-
a tare, et^ eni même temps, ramener ^^n iaua> modéri le prix
» 4ela viande dans notre bonne ville de Paris , avons ordonné ,
» elCj etc. » Par ce^e ordonnance , l'arrêté du 8 vendémiaire
an XI était rapporté. De 1825 à 1828, le nombre des étaux de-
vait être augmenté de cent par année , et à dater du 1^^ janvier
1828 , le non>bre des bouchers cessait d'être limité. Le caution-
nement était fixé à 3,000 francs pour tous les bouchas , les
dispositions réglementaires étaient maintenues. Il est inutile de
foire ressortir Tanomalie de cette ordonnance , qui imposait des
conditions gênantes , onéreuses à une corporation qu'elle ruinait
en annihilant arbitrairement la valeur des étaux , ce qui porta
une atteinte sérieuse au crédit des bouchers , dont un grand
nofnbre fut contraint de faire faillite.
Le mal ne devait pas atteindre seulement les commerçants ,
i^ pppivlatioii . entière eut à en subir les tristes conséquences;
- è8 -
en effet , les marchés cessèrent d'être régulièrement et suffi-
samment approvisionnés , les prix des viandes augmentèrent
considérablement, la qualité des animaux s'amoindrit, le mo-
nopole des gros bouchers commença alors à exercer une in-
fluence désastreuse sur les marchés ; aussi , ces mêmes herba-
gers , qui avaient , avec tant d'instance , demandé la révision
des lois concernant le commerce de la boucherie ^ forent les
premiers à solliciter le retrait ,de Tordonnanee du 12 janvier 1825,
comme étant une cause de ruine pour l'agriculture et de souf-
france pour la population ; enfin , pour faire droit aux réclama-
tions incessantes et fondées, non seulement des commerçants,
mais encore des consommateurs, parut l'ordonnance royale du
i8 octobre 1829, contresignée de Labourdonnaye. Les consi-
dérants de cette ordonnance sont remarquables , et je crois de-
voir ici les relater parce qu'ils font connaître les motifs de cette
nouvelle mesure ; il y est dit que : « sur les réclamations du syn-
» dicat de la boucherie, en date des 4 juillet 1827 et 3 avril
)> 1829 , celles des herbagers et marchands de bestiaux ;
a Sur les observations du préfet de police , en date du 25
0 février 1828 , et le rapport du préfet de la Seine du 26 août
« 1828;
» Considérant que l'ordonnance du 12 janvier 1825 avait
» pour objet d'encourager là production et l'engrais des bestiaux,
» et, en même temps , de réduire à un taux modéré le prix de
9 la viande dans la ville de Paris ; mais qu'au lieu d'amener ce
» double résultat, elle a produit des effets contraires, ainsi
x> que le démontrent les faits recueillis et constatés pendant les
D cinq dernières années ;
» Voulant faire cesser cet état de choses qui tend à affecter,
» d'une manière grave , les sources des productions de bes-
0 tiaux , à compromettre la sûreté de l'approvisionnerneBi de
— 8« —
■
» Paris et à détruire les garanties de la qualité des viandes li-
» vrées à ta consommation ;
» Voulant, en même temps, satisfaire aux justes doléances
o du commerce de la boucherie ,
» Avons ordonné, etc., €tc. »
Je ne vais citer que la substance des principaux articles.
Art. 1'^ Le nombre des bouchers est fixé à 400.
Art. 2. Rachat des étaux par le syndicat pour ramener le
nombre des bouchera au chiffre de 400.
Art. 14. Il est fait défense de revendre, ni sur pied, ni à la
cheville , les bestiaux achetés sur les marchés de Sceaux et de
Poissy.
Cette ordonnance est juste , équitable et conséquente avec
elle-même , car si elle impose des conditions , elle accorde en
compensation la valeur vénale de Tétai du boucher. Le 25 mars
1830, fut promulguée l'ordonnance de police concernant la
discipline intérieure du commerce de la boucherie; mais la
révolution, qui éclata en juillet 1830, empêcha la mise à exécution
de ces ordonnances, qui devaient apporter les importantes amé*
liorations que l'on pouvait espérer d'une réglementation sage et
honnête , et dont les effets devaient tourner au profit et dé l'éle-
veur et du consommateur.
Il se manifesta, à la suite de la révolution de juillet, sur
les marchés de Sceaux et Poissy, quelques désordres sans gravité.
M. Girod de l'Ain, alors préfet de police, rendit, le 17 août 1830,
une ordonnance -qui faisait savoir qu une commission allait être
nommée pour étudier les améliorations qui pourraient être appor-
tées, soit dans l'intérêt des approvisionnements, soit dans l'intérêt
du commerce de la boucherie. Cet acte administratif, plein de
prévoyance et de sagesse , calma les esprits , inspira la coii*
— w —
(WoiCia , et tout reoira daps Tordre nornaal qw œ fut plus lroa>
blé. Le nombre des bouchers était d8SC(9pdu à 50 1 « ce chiffre
existe encore aujourd'hui.
Le 12 août 1832, le préfet est autorisé a supprijoam* Farticle
26 de Tordonnance de police du 25 mars 1830, qui enjoignait
aux bouchers voulant prendre im étal d'en acheter deux pour en
annuler un. Le 31 juillet 1840, une commission spéciale fat
nommée pour étudier la question de l'organisation du com-
merce de la boucherie , et le rapport de cette commission , com-
posée d'hpmmes éminents et sérieux , fut Ciit au conseil munici-
pal de Paris, dans la séance du 13 août 1841, par le rappor-
teur, M. Boqlay atné de la Heurlhe. Ce rapport est tout en
ftveur de la réorganisation et de la réglementation du commerce
de la boucherie.
L'ordonnance de police du 14 avril 1841 régularisait le service
des inspecteurs sur les marchés.
L'ordonnance du 14 août 1848, concernant la vente quoti-
dienne des viandes de boucherie sur les marchés de Paris , dit :
Art. 7. Il n'existera pas de distinction entre les places aff^aotée^
aux bouchers de Paris et celles affectées aux marchands forains.
Art. 9. Tous les bouchers , soit de Paris , soit de Textérieur,
qui , pendant trpis jours consécutifs , cesseront d'approvisionner
les marchés , pourront être rayés de la liste des bouchers admis à
vendre sur le marché pour tout le temps pendant lequel il aura
occupé ladite place.
Art. 10. Le colportage , pour opérer la vente , est défendue,
soit en ville , soit sur les marchés.
L'ordonnance du 3 mai 1849, concernant la vente à la
criée, au marché des Prouvairs, des viandes de toutes espèces
expédiées des départements.
L'ordonnance du 24 août 1849 modifie les articles 1 et 2
de l'ordonnance de polipe du 3 mai 1849 , coneernant la vente
à la criée , au marché dea Prouvairs, des viandes de lootes ea-
pèces expédiées des départements.
Il y est spécifié :
Art. 1«'. A compter du 1*' septembre 184 9, les viasdes fraîches
de bœuf, de vache , de veau , mouton et porc, arrivant directe-
ment de Tintérieur, seront reçues tous les jours au marché des
Prouvairs pour y âtre vendues à la criée par l'entremise d'un
£icteur.
L'ordonnance du 6 février 1851 , concernant la translation de
la vente des viandes à la criée sous Tabri provisoire de la rue des
Prouvairs. (Cette ordonnance n'est qu'un simple règlement.)
Par les résolutions de T Assemblée nationale des 18 et 21 jan^^
vier 1851 , fut ordonné une enquête lé>gislative sur la production
et la consommation de la viande de boucherie ; H. Lanjuinais
en fut nommé rapporteur. Ce rapport , par suite des circons*
tances , n'a été ni communiqué à la commission , ni déposé sur le
bureau de l'Assemblée. Cette enquête fut dirigée avec une
grande partialité dans l'esprit de la liberté ta plus absolue du
commerce de la boucherie, et, sur la proposition d'un de s^
membres, les droits d'octroi et d'abattoir devaient être abolis à
partir de Tannée 1 860.
J'ai cité les arrêtés, ordonnances, décrets pour faire ressortir
les diverses phases du commerce de la boucherie. Nous re-
marquons que toutes les fois que ce commerce cesse d%tre ,
réglementé , des désordres et des perturbations effroyables se
manifestent au détriment , et du producteur, et du consomma^
teur. En effet, après 1791, les marchés cessent d'être approvi-
sionnés , le prix des viandes s'élèVe successivement , et une
disette se manifeste. L'arrêté du 8 vendémiaire an X} , l'ordon-
nance du 13 juin 1808 et le décret impérial du 6 février 1811 ,
font rentrer le commerce de la boucherie dans son état normal ;
le prix des viandes baisse, les marchés sont approvisionnés , ia
~ 92 -
qualité des bestiaux s'améliore et lâ population profite des bien-
faits que lui fait une administration soigneuse de ses intérêts.
Cet état prospère règne jusqu'en 1825, époque à laquelle parut
l'ordonnance royale, qui vint de nouveau, en proclamant la
liberté de la boucherie, jeter l'inquiétude dans Tesprit des ap-
provisionneurs et du commerce de la boucherie. Cet état pré-
judiciable aux intérêts de tous dura cinq années; alors parut For-
donnance royale du 18 octobre 1829, qui, reconnaissant avec
sincérité que l'ordonnance du 12 janvier 1825 avait donné les
résultats contraires à ceux que Ton devait en espérer, rapporte
cette ordonnance et réglemente de nouveau le commerce de la
boucherie. Malheureusement les bienfaits que ces sages mesures
devaient produire demeurent sans effet, par suite de la révo-
lution de juillet 1830. Des désordres se manifestent sur les mar-
chés. H. le préfet de police, en août 1830, les conjura en faisant
savoir que l'administration allait nommer une commission pour
étudier les questions du comnierce de la boucherie. Ce ne fut
cependant que le 20 juillet. 1840 que cette commission fut réu-
nie; le rapport en fut fait le 13 août 1841 au conseil municipal
de Paris. Cette question si difficile, si délicate de l'alimentation
publique fut de nouveau abandonnée. Le commerce de la bou-
cherie, en 1848, devint libre par le fait des ventes quoti-
diennes des viandes mortes sur les marchés et par la vente à la
, criée. Nous avons donc été en position de suivre , jusqu'à ce jour,
toutes les péripéties du commerce de la boucherie ; nous avons
vu, ainsi qu'en 1791 , les prix de la viande baisser, puis s'élever
progressivement et atteindre les chiffres exorbitants auxquels
nous la payons aujourd'hui. A la suite de la révolution de 1848 ,
la peur, il est vrai , s'empara de tous les esprits ; les cultivateurs
vendirent les bestiaux à bas prix pour se faire de l'argent et
parer aux éventualités. Peu confiants dans l'avenir, ils ne se li-
vrèrent pas à l'élevage des animaux. Ces deux causes occasion-
— 93 —
nèrent un déficit sérieux dans la prodacUon; ce fut en 1852
que l'avenir, se présentant moins chargé d'orages, inspira
assez de confiance aux habitants des' campagnes pour les enga-
ger à se livrer à l'éducation du bétail. Le commerce de la
boucherie réglementé » leur assure la vente de leurs produits ;
aussi voyons-nous les efforts incessants que Ton fait de toutes
parts pour- augmenter la production , et chacun élève autant
de bestiaux que ses ressources peuvent le lui permettre. Nous
devons espérer une diminution. dans les prix de la viande , si,
comme il est à souhaiter, aucune disposition administrative ne
vient jeter le trouble dans le commerce de la boucherie. Ayons
donc coniiance en la sagesse du Gouvernement , qui, profitant de
l'expérience acquise par des essais malheureux, ne voudra pas
livrer la prospérité publique au hasard d'une nouvelle expéri-
mentation. Je neveux pas dire que tout est pour le mieux dans
le régime actuel ; non , car je crois qu'il y a de grandes amé-
liorations à apporter, je veux parler des commissionnaires et
des chevillards ou gros bouchers. Ces derniers exercent une
espèce de monopole sur les marchés, et sont mattres, pour ainsi
dire , du commerce de la boucherie de Paris , car il est appris
qu'un très grand nombre de bouchers de la capitale ne se rendent
pas sur les marchés de Sceaux , Poissy et autres pour faire leurs
achats , soit par défaut des connaissances indispensables à l'exeif-
cice de leur profession , soit par défaut de ressources pécu-
niaires. Ceux-là deviennent donc forcément tributaires des che-
villards, qui , en leur ouvrant des crédits , les maintiennent dans
leur dépendance. Cet état de choses est regrettable , et il serait
à désirer que l'article 1 4 de l'ordonnance royale du i 8 octobre
1829 fût mis ei\ vigueur. Il faudrait cependant, si l'on feisait re-
vivre cette réglementation , agir avec une grande prudence , car
l'habitude est enracinée, et l'on pourrait craindre, en prenant
des mesures trop radicales, de jeter la perturbation dans le
-. M —
commerce de la boucherie. 811e projet de pkeer les marcbés des
bestiaux sous tes murs de Paris était adopté et mis en pratique, il
serait focile d'annihiler le commerce à la cheville en gros, contraire
à rintérét public, en interdisant la vente des viandes mortes dans
les abattoirs , ainsi que cela se pratique aujourd'hui , en exigeant
que tous les bouchers fissent eux-mêmes leurs achats et que les
bestiaux entrassent sous leurs noms aux abattoirs. Ces mesures
auraient pour résultat de détruire le monopole et de simplifier
la série trop nombreuse des transactions, comme je te frisais
remarquer dans le précédent chapitre.
Les commissionnaires peuvent aussi exercer une grande in-
fiU0Dce sur les marchés, et je pense que pour obvier à certains
abus qui pourraient facilement être mis en pratique , il serait
utile que l'administration régularisât leur position , en les as-
similant soit aux courtiers de marchandises , soit aux facteurs.
Ces commissionnaires libres aujourd'hui deviendraient des hommes
publics, et, par cela seul, inspireraient plus de confiance aux
vendeurs; l'administration pourrait admettre comme vrais,
comme positifs tes renseignements qu'ils seraient appelés à fournir.
Il y aurait donc avantage, et pour les vendeurs qui, ayant confiance
dans les courtiers , n'auraient plus besoin de se déplacer pour
opérer la vente de leurs bestiaux , et pour l'administration, qui
aurait des renseignements précis sur les prix réels des
ventes effectuées; ces renseignements seraient précieux pour
établir la taxe d'une manière équitable. La taxe qui est véri-
tablement pour l'administration un embarras sérieux, est pour
le consommateur june garantie , n'est à proprement parler qu'un
maximum de prix, car nulle disposition réglementaire n^inter-
dit aux bouchers détablir entre eux une ooncurrenoe; la taxe
enfin met un frein aux prétentions exagérées des vendeurs , qui
ne peuvent plus dire aux bouchers, vous vendex le prix que vous
voulez ; or, nous souhaitons notre part dans vos bénéfices.
— w —
Il setaik oppcnrluii que le 6o»veriieoi«nt prit une mesiirÉ pour
empteber dans loat l'empire Ta battage des veaux n'ayant pas
altamt l'âge dtdeux mm. Cette décision jetterait, il est vrai,
dans le domroeroe de la bouofaeriet une perturbation passagère
sans gravité aucune^ si surtout elle était mise en pratique dans
la saison où ces jeunes animaux sont peu abondants , soit no**
vembre et décembre. L'on obtiendrait très promptement une plus
grande quantité de cette viande^ et par suite une baisse dans
les prix ; c'est, je crois, le moyen le plus certain pour satisfaire
au vœu général, qui est la baisse du prix de la viande.
Je disais dans le chapitre précédent que la suppression du
pesage des animaux, à l'entrée aux abattoirs, était un puissant
moyen pour faire baisser le prix des viandes, et je faisais connaî-
tre les motifs que mes observatioas m'ont permis de recueillir.
Paris a déjà, depuis plusieurs années, établi la perception do
•droK d'oetroi sur le poids des viandes mortes, constaté à la sortie
des abattoirs; ce système est plus juste, plus équitable , puisque
le contribuable n*aoquitte lés droits que sur le poids de la viande
qu'il débite à son étaU II serait à souhaiter que toutes les villes
soumises au régime de perception du droit d'octroi sur le poids
des animaux vivante , adoptassent le mode de perception suivi
dans la capitale, et qui n'a été mis en vigueur que par suite
d -observations sérieuses, faites par des hommes pratiques^ et
éclairés^
La liberté illimitée de la boucherie entraîne à sa suite d'iné-
vitaMes désordres , ainsi que l'expérience l'a démontré jusqu*à
l'évidence.
Le monopole que l'on veut détruire , se dévetoppe et prend
au contraire alors une grande importance ; c'est à la liberté de
la boueherie que Ton doit l'établissement des renies an gros , à
la cheville, connnereesi préjudiciable à l'intérèi généraL
Le commerce de la bouobme^ par sa nainra eUe^mème, ne
_ 96 —
peut être assimilé a aacaae autre branche d'industrie; le bouchâr
ne peut à Tavance faire des approvisionnements qui lui devien-
draient onéreux, et par. la nourriture indispensable à donner aux
animaux et par la perte que ces mêmes animaux présentent après
un séjour prolongé dans les écuries. La vente à Tétai n*est ni
constante ni régulière, et varie suivant les saisons, et j'ose même
dire suivant les variations atmosphériques; or, il est donc ur-
gent qu'une réglementation sage et éclairée sauvegarde lesialérèts
des bouchers, tout en sauvegardant les intérêts des populations.
C'est enfin par des dispositions administratives que l'on combattra
victorieusement le monopole, hydre à plusieurs têtes qui com-
promet l'alimentation publique et le bien-être du peuple.
RÉSUMÉ.
Résumons maintenant les moyens proposés et développés en
ce mémoire pour atteindre le but que nous désirons, soit la
baisse du prix de la viande de boucherie, et par suite des con-
ditions de meilleure alimentation chez le peuple. Repassons
très-succinctement les divers moyens, qui sont :
Le Capital libre et sufiisant pour l'exploitation d'un établis-
sement agricole.
Les Assolements fournissant la plus grande quantité de plantes
fourragères propres à l'alimentation du bétail , qui doit être au
moins calculé à un poids sur pied de 300 k. par hectare.
L'élevage du bétail , Tes améliorations à obtenir, soi! par la
sélection, soit par Tamélioration delà race par elle-même, soit
enfin par le croisement pour arriver à fournir promptement des
animaux destinés à l'alimentation publique.
L'éducation du bétail , la stabulation pour les animaux prépa-
rés pour la boucherie, les soins hygiéniquee pour tous.
Les fumiers, sources de la prospérité agricole^soins à leur donner
— 97 -
pour les conserver, et pour en augmenter à peu defrais la quan-
tité.
Engrais , l'emploi raisonné , et des amendements, et des divers
engrais.
Les machines tendant à faire diminuer les frais généraux
et à rendre les travaux plus faciles et plus certains.
Le crédit agricole dont on s'est en vain vivement préoccupé ,
et qui peut être remplacé par la multiplication des banques.
L'éducation agricole à répandre daAs les campagnes par les
livres et les instituteurs primaires, comme très-puissant moyen
pour faire arriver l'agriculture à son apogée de prospérité.
Le commerce de la boucherie qui réclame d'importantes
améliorations, et par la suppression du droit d'octroi perçu .sur le
poids des animaux vivants , et par la défense d'abattre les veaux
trop jeunes.
Questions administratives tendant à démontrer qu'une régle-
mentation prudente et sage du commerce de la boucherie, est
indispensable, et à prouver que la liberté illimitée de la bou-
cherie , entraîne à sa suite d^inévitables désordres , que cette
liberté a donné la vie et l'existence au monopole si contraire
à l'intérêt général.
CONCLUSIONS.
Nous avons examiné les moyens qui peuvent amener une
baisse dans les prix de la viande de boucherie. Les progrès de
l'agriculture, la production et l'amélioration du bétail, les me-
sures administratives doivent faire espérer un avenir meilleur ;
mais ne nous berçons pas de la vaine espérance d*atteindre
immédiatement cet heureux résultat; la lutte sera longue, peut
être encore la grande aisance , qui règne dans les campagnes ,
empêchera une diminution rapide dans le prix des bestiaux.
— dg —
Le ]>rix élevé des grains sera encore un obstacle à la baisse ;
car il est démontré que le prix de la viande se tient en rapport
avec le prix du pain; une exception doit être signalée, je veux
parler de Tannée 1847; puis la dépréciation du numéraire cons-
tatée par tons les économistes, empêchera la viande d*atCeiii-
dre les bas prix auxquels on la payait il y a quelques années.
Espérons cependant, que l'éducation du bétail, dont au-
jourd'hui on se préoccupe sérieusement, fournira un excédant de
production qui provoquera inévitablement uno baisse dans le
prix des animaux ; enfin, les récoltes qui se présentent sous d'heu-
reux auspices détermineront , il est à souhaiter , une baisse dans
le prix du pain, et, par suite, un« baisse dans le prix de la viande
de boucherie, qui est poar Thomme une alimentation de première
nécessité , et qui devient indispensable pour l'ouvrier dont les
rudes travaux demandent l'emploi constant de la force. C'est
donc avec un vif sentiment de chagrin que, par suite des prix
élevés de la viande, nous le voyons aujourd'hui dans l'impérieuse
nécessité de se priver de cette nourriture substantielle si précieuse
pour réparer ses forces physiques, si précieuse pour entretenir
sdn énergie.
Nous formons. des vœux et nous souhaitons du plus profond
du cœur une baisse dans les prix de la viande de boucherie pour
faciliter l'usage de cet aliment dans les classes laborieuses et ap-
porter le bien-être chez le peuple.
20 août 1857.
RAPPORT
SUB LA
PRÉSENTATION DE M. F. SAIJLNIER
JDOI SOrPtiANT PlkS LB THIBOHAL CIVIL M IfAMTM,
Comme Membre résidant de la Société Académique.
MB8SJBIJB8,
Les Sociétés savantes nous ont toujours semblé être Tàine
des cités qui les possèdent , et l'une des tendances de notre
époque a été d'en créer de nouvelles pour centraliser les
intelligences et exciter entre elles f émulation qui natt du rappro-
chement. Il ne nous appartient pas , à nous qui sommes venus
parmi vous pour apprendre et non pour enseigner, de faire
l'étoge de la Société Académique , et cependant nous ne pou-*-
vons taire que jamais elle n'a été aussi nombreuse^ que jamais
ses travaux n'ont eu plus d'importance, et que jamais aussi on
n'a plus ardemment ambitionné l'honneur d'en faire partie.
Aujourd'hui encore, Messieurs, c'est un étranger admis au
droit de cité depuis quelques mois seulement et dont la Breta-
— 100 —
gne n'est d'ailleurs que la patrie d'adoption , qui vient solliciter
la faveur de prendre place au milieu de vous.
Né à Paris, le 29 novembre 1831, Louis-Pierre-Frédéric
Saulnier commençait ses études au Collège de Quimper, lorsqu'il
eut le malheur de perdre son père, officier supérieur distingué.
De Quimper, il alla faire son droit à Rennes, fut reçu iicen-
cié le 29 août 1852, inscrit au tableau après trois ans de stage
en 1855; enfin, par décret du 12 août 1857, nommé juge
suppléant au Tribunal civil de Nantes.
Bienheureux il dut être, lorsque, après avoir longtemps
considéré l'Italie comme une terre promise dans laquelle il ne
lui serait jamais permis de pénétrer , il put quitter Rennes pour
aller, sous le ciel de ce pays privilégié, satis&ire cette curiosité
intelligente qui était pour lui un besoin avant même qu'il
eût atteint sa dix-huitième année. N'allez pas croire qu'il n'ait
parcouru la Belgique , la Hollande » la Prusse et l'Italie qu'à la
manière d'un touriste en quête de distractions, et qu'il n'ait rap-
porté de ces excursions lointaines qu'une stérile ado^iration pour
les chefs-d'œuvre qu'on rencontre à La Haye ou à Berlin, à Rome
ou à Florence > ou bien encore qu'il n'en conserve aujourd'hui
qu'un souvenir ravivé de temps en temps parla vue de quelque
fragment antique dérobé au tombeau des Scipions et acheté à
l'étalage d'un marchand de la^ Piazza Navone. Loin de là , et nous
ne doutons pas qu'il n'enrichît un jour nos Annales académiques
de quelques intéressants souvenirs d'Italie^ s'il ne savait que la
couleur locale fait toute la valeur des recueils littéraires de la
province et que notre Bretagne oiFre un champ assez vaste à
défricher pour qu'il ne soit pas nécessaire de se rabattre sur des
généralités traitées déjà par Dupaty ou par Daru.
M. Saulnfer l'a bien compris , et nous en avons la preuve
dans ses travaux qui, tous, concernent la Bretagne et appor-
tent un éclaircissement à son histoire ou à celle des hommes ce-
— 101 —
lèbres qu'elle a vus uaiire. Ouvrez, pour vous en convaincre,
le livre le plus important paru sur cette prorvincedans ces dernières
années, la Biographie bretonne, et vous y rencontrerez cinquante
fois le nom tle H. Saulnier au pied d'autant de notices
sorties de sa plume. A côté des noms illustres de La Bourdonnaye,
des Rapatel, de Roscelin, des Sévigné, vous y trouverez
ceux d'une foule d'hommes qui lui doivent une résurrection*
et que nous daignons seulement nous rappeler quand nous
avons besoin de consulter les savants ouvrages dont ils ont
peuplé nos bibliothèques. Nous n'en voulons d'autres^ témoins
que le P. Nepveu, l'archidiacre Noulleau, le P. Pezron , sans
parler de ce jeune et infortuné Lebras, de la mort duquel
tout Paris s'émut un jour et dont les poètes chantèrent les
œuvres parfaitement oubliées aujourd'hui.
De ces études biographiques , la plus curieuse est celle' sur
Roscelin , « ce mattre grandement renommé qui eut pour élèves
ceux dont le nom devait briller avec le plus d'éclat dans les
luttes de la scolastique , Odon de Cambray , Guillaume de
Champeaux , peut-être même Abailard , » et votre Commission
a suivi avec grand intérêt M. Saulnier dans ces appréciations
personnelles des doctrines philosophiques de l'école des Nomi-
nalistes dont Roscelin fut le chef, et qui fit place sept siècles
plus tard à l'école sensualiste dont Locke, Condillac et Destutt de
Traey ont été les maîtres.
Nous nous garderons bien de défigurer, en l'analysant, cette
sérieuse étude. Nous disons sérieuse , car pour reconstruire la
vie philosophique d'un homme aussi célèbre que Roscelin , H.
Saulnier a dû puiser dans Platon et dans Aristote , dans Abai-
' lard et dans saint Anselme, et ces noms justement illustres ne
sont, le plus souvent, pour un jeune homme de vingt quatre
ans, qu'un vague souvenir de collège. A la tâche du biographe
venait naturellement s'adjoindre celle du critique , et il l'a rem-
~ IW —
plie avec succès. Non content d'apprécier à leur juste valepr
les doctrines erronées du philosophe breton, il s'élève avec
énergie contre ceux qui en ont voulu foire un martyr du
rationalisme , une victime des persécutions et de l'intoléraoce
de l'Eglise , et nous souhaitons que les .philosophes modernes
mettent à profit tes leçons de haute morale qu'il leur doime
dans les deux dernières pages de son travail auquel un des
membres correspondants de votre Société a rendu pleine juslice
dans quelques lignes qu'on nous permettra de rappeler
ici :
« Il faut avouer, dit H. Eugène Carissan dans la Ckraniqu€
o de rOueêt, (1) que la tâche qu'il a entreprise était difficile,
a Faire entrer dans l'esprit des Français du XIX*' siècle les
D abstractions et les mystérieuses subtilités de la scolastique
» du XI I«, demande, avec une profonde connaissence des sujets
» débattus sur la montagne Sainte-Geneviève, une clarté et
» une méthode d'exposition peu communes. Assurément, ce
» n'était point une époque grossière que celle où Ton cap-
a tivait des milliers d'intelligences à Taide des problèmes les plus
a abstraîls de la métaphysique appliqués à la foi chrétienne et
• conciliés avec elle ; mais nous avons perdu le secret de ces
» études et de ces luttes puissantes, et nous avons peine à com-
a prendre comment les hommes du moyen^àge pouvaient se
» passionner pour des questions aussi purement théoriques, aussi
a dénuées de toute application positive. Il n'en est pas moins
a indispensable de connaître , au moins par analyse, les hom-
a mes et les idées qu'a exercés cette puissante gymnastique de
a l'esprit, et c'est pour cela que nous devons de la recon-
a naissance aux écrivains qui , comme M. Saulnier , se donnent
(ft) !•' man 1816 , p. 99.
» la peine de sonder pour nous 1^ ténébreuses profondeurs
x> de l'entité , des universaux et des calégories. »
La Biographie bretonne se termine par trois articles sur
Saint- Yves, Yves de Morlaix et Yves de Tréguier. Ils sont
dus à M. Saulnier , qui ferme ainsi la marelle de cette troupe
de collaborateurs qui ont apporté à M. Levot le tribut de leurs
lumières , Tardeur infatigable de leur zèle, et qui lui sont vf nus
en aide pour élever à la Bretagne un monument impé-
rissable.
Nous venons de citer Saint-Yves , ce glorieux patron de
l'Université de Nantes, des avocats, des jurisconsultes et des
jugfô, dont la mémoire est en France comme à Tétranger,
l'objet d*un culte enthousiaste. Les nombreusefi recherches qu'a
exigées sa biographie ont fait reconnaître à M. Saulnier qu'un
livre manquait encore à l'histoire de nos institutions et qu'on
pourrait lui donner le titre d'Eludé hiilorique sur le minUr
1ère el la profession d' avocat du V^ au XI V^ siède^ eti France ei
dans les pays de conquête française.
Quelque vaste que soit ce plan , quelques difficultés d'exécu-
tion qu'il présente, rien ne rebutera le zèle de notre futur confrère,
et il saura, comme il nous le disait lui-même, conduire sans
int^rupUon cette double histoire de la juridiction ecdésiasti*
que et de la juridiction civile depuis le V« siècle jusqu'au XIV«,
époque où l'abondance de documents permet de la reprendre
et de la conduire sans interruption jusqu'à nos iours. Ce qui
ressortira de ce travail accompli sans esprit de parti ou de
système, c*estrinflueiice civilisatrice de TËglise s'exerçant sur
tous les rangs de la société, dotant la France de tout ce que
ses institutions ont de noble et de grandiose ; ce qui en ressor-
tira encore, c'est que les rpis, malgré leur défiance contre l'Eglise,
n'ont pu s'empêcher de se modeler sur elle et de l'imiter , et
nous insistofis sur cette partie de l'ouvjrage de M. Saulnier pour
— 104 --
rassurer les esprits inquiets qui déplorent l'admission dans TA-
cadémie de jeunes gens qui y apportent, disent-ils, la fougue
de leurs passions et la neutralité de leurs idées religieuses , comme
si notre Société était une arène au lieu d'être tout simplement
une école où chacun de nous vient -se former l'esprit et payer
la dette de la reconnaissance en y apportant , de temps eil temps,
le fruit de ses pacifiques études. C'est une simple remarque
que nous laissons échapper, sans avoir la prétention de justifier
cette classe de jeunes gens à laquelle nous appartenons, d'un
reproche qui ne saurait l'atteindre.
Mais revenons à H. Saulnier : les bibliophiles lui doivent deux
curieuses publications : la première est intitulée : Ode à M.
de ChasUUan, comte de Colligny, admirai de Guyenne, sur la
f>ersion de son nom Gaspard de Colligny, admirai de Guyenne,
par Laitier, et est imprimée pour la première fois d'après
un manuscrit de dix feuillets, sur vélin , qui a appartenu à Tamiral
lui-même. Devenu possesseur de ces vers dus à quelque hugue-
not inconnu, M. Saulnier les a fait tirer à 25 exemplaires seule-
ment, ainsi que la pièce suivante , réimpression d'une plaquette
très-rare imprimée à Paris, chez Frédéric Morel, en 1595,
sous ce titre: Invective contre V abominable parricide attenté $ur
la personne du roy très chrestien Henry II II, roy de France et de
Nauarre, par Pierre Constant docteur ès^roit, natif de Lengres.
Ces deux pièces destinées à quelques amis , doivent être mises
au nombre des raretés bibliographiques. Pour moi, quoique j'aie
réussi à dérober la première au feu des enchères, dans une
vente célèbre, je n'ose pas me flatter de vivre assez longtemps
pour me procurer la seconde.
Enfin, l'année dernière, M. Saulnier a mis au jour, dans la
Revue des Provinces de V Ouest, de curieux documents que lui
a fournis le Registre des délibérations des avocats au Parlement
de Bretagne (1733-1790), manuscrit conservé à la bibliothè-
— i05 —
qu6 publique- de Rennes. Ce n'est que Taperçu d*un travail
fécond et profitable qui formera une sorte d'histoire intime du
barreau breton depuis son origine jusqu'à nos jours et qu'il
saura conduire à bonne fin.
Nous ne voulons pas, Messieurs, occuper plus longtemps votre
bienveillante attention , et cependant nous ne pouvons omettre
de dire que le goût de l'étude qui établit si aisément entre écri*
vains des relations qui grandissent et finissent par devenir des
amitiés, a mis H. Saulnier en rapport avec un grand nombre
d'entre eux, parmi lesquels nous citerons au hasard Sainte-Beuve,
Turquety, Gratet-Duplessis , Gustave Brunet et Quérard. De ces
hommes distingué^*, les uns lui ont accordé leur amitié, les au-
tres leurs suffrages , et votre Commission a la confiance que
vous ne lui refuserez pas les vôtres.
E. Gautiba , Rapporteur.
ESSAI
DDN
CATALOGUE DES PLANTES CRYPTOGAMES
BECUEILLIES
Dans le département de la Loire-Inférieure ,
Pàb m. e. pbadâl.
B coDalis ferre meit niii prmnia postom
ml saltem oœpti gloria semper erît.
Depais de longues aimées déjà la Flore de notre pays avait étéi explorée
et étadiée, mais d'une manière assez imparfaite. Privés d'ouvrages spé-
ciaux , éloignés du centre des lumières , obligés d'étudier nos plantes sur
des Flores étrangères , guidés faiblement par l'expérience plutôt que par
la science de M. Hectot, et par le catalogue assez incomplet de M.
Pesneau , nous marchions bien timidement vers cette science si attrayante,
qui donne un aspect si nouveau aux campagnes que l'on parcourt ; lors-
que M. Desvaux vint k Nantes avec une science si positive et si étendue,
des collections riches et nombreuses , et une bibliothèque remarquable,
alors nouveau chef d'école , nous nous réunîmes autour de lui. Pfons
n'oublierons jamais avec quelle bienveillance et quelle inépuisable pa-
tience il mettait à notre disposition et le résultat de ses longues études ,
et ses livres et ses collections. Bientôt après parut l'excellente Flore de
— 107 —
M. Lloyd ; alors guidés par ces deux hommes d'élite , nous marchâmes
d^an pas ferme et sûr dans la voie qu'ils nous avaient si bien tracée. La
Flore vasculaire de notre pays était enfin connue.
N'est-ce pas une bien grande témérité de ma part de me placer auprès
de tels talents , eu vous présentant un essai de la Flore cryptogamique
de notre département, Flore cryptogamique que je suis loin de croire
complète. Go no sera donc pour vous comme pour moi qu'un premier
jalon placé , auquel chaque jour viendra se joindre le résultat de nou-
velles reicherches.
N'ayant point la prétention de donner des descriptions aussi savantes
et aussi complètes que celles de Duby (auteur dont j'ai suivi avec la
plus scrupuleuse exactitude la classification) , de De Gandolle, de Che-
valier, etc., k moins de les copier et de passer pour compilateur, je
me suis contenté de faire un simple catalogue des-plantes recueillies dans
nos excursions communes , conservées dans mon herbier ; aidé des collec-
tions de l'abbé Delalande , et des renseignements que chacun de vous
avez bien voulu me donner , en indiquant le plus exactement possible
les synonimies , le nom des auteurs qui les ont décrites , les iconogra-
phies , les fascicules , et enfin les localités les plus positives.
Aidé de la belle collection des algues de l'infatigable et savant M.
Lloyd , renseigné par lui sur quelques-unes de ces plantes, que probable-
ment noua ne trouverons jamais sur nos côtes , je ne pouvais mieux
faire que de les cataloguer en suivant la daasificatioii d'Harvey et
d'Hassal.
Quelques algues de notre département manquent encore dans ce ca-
talogue , mais pressé par le temps , et pour ne pas changer la nomencla-
ture et l'ordre que j'ai suivis jusqu'k ce jour, j*ai préféré ne pas attendre
la publication des trois dernières livraisons que M. Lloyd nous promet
encore.
4
4
CATALOGUE
DES
PLANTES CRYPTOGÀNIS
RBGCEILLIES
DaD& le département de la Loire-lnférienre.
Le» Characér»» L. G. Rich. Âd. BrongD.
GHARA vuiiGÂAis. Duby , p. 539. Mougeot, 590. Les Gléons. Juin,
septembre.
G. FBAGIL18. Desvaaz. Goes. et Germ. FI. par. PI. xulviii. Volgarit L.
Dans une mare , près Thooarë.
G. TOMBUTOSÀ. DubjTf p. 532. Prairie de Mauves, les Gléoos.
G. HispiDÂ. Daby, p. 534. FI. fr. 585. Aux Gléons.
G. CÂPiLLACBA. Desv. FI. fr. 1462. Lac de Grand-Liea. Joio.
G. FLXxiuB. Bravn. Mougeot, 591. Daby, f. 204. La Verrière. Juillet*
G. TEÂiisLUGBNs. DesY. Pers. I^itella translueens. Goss. et Germ. FI.
par. p. 682, pl. xl. Près la forêt de Toufou , Machecoul , Lalande, Blain,
plaine de MazeroUes. Juin et juillet.
G. HTALiifA. Duby, p. 534. FI. fr. 1464. Les bords du lac de Grand*
Lieu. Juillet et août.
G. FÂLLAX. Agardh. Desv. Lac de Grand- Lieu, près Saint- Aignan.
G. GLOHXBATA. Brauu. Nitella glomerata. Goss. et Germ. Pl. xli. A la
Basse-Indre. Desv.
G. roBTiDA. Braun. DesTaux,Tulgaris auct. non lin. Goss. et Germ. Pl.
— 109 --
xxxTii. Ce Ghara varie beaucoup, probablement soiYaiii les localitéa; et,
pour cette raison, siÛTaDt son aspect, MM. C. et Ger. ont fait les varié-
tés suivantes: hispidula , papillaris, longibracteata et dens(\. Saint-
Gildas, Lalande , Ghéméré. Desvam.
G. TBNU1SS11IA. Goss. et Germ. p. xli. Entre Gorsept et Satnt-Brevin.
Desvanx.
Eqvlsétiicées. Richard. DG. FI. fr. p. 980.
EÛUISËTI3M ARYBiisB. Lin.^Moageot, 201. Daby, p. 534. Sables de la
Loire. Avril et mai.
E. TBuiATBTÀ. Ehrh. Fluviatile. Daby, 535, et Mongeot, 501.
Ebarnenm de Roth. Anx Gléons. Mars et avril.
E. PALUSTRE. L. Duby, 5B5. Mongeot, 202. De même que pour le
précédent, quelques auteurs se sont plu k faire des variétés, suivant
que la lige était nue ou ornée de feuilles , suivant qu'elle était ou non
spicifère. Les marais de TErdre , etc.
E. LiHoscM L. Duby, p. 5$5. JMougeot, 2. Marais de l'Erdre,
Ancenis.
E. TOBBRosuM. Hectot. Ramosum, Schleicher. Diffère du précédent
par son épis acuminé et sa racine portant des tubercules ovoïdes.
Trouvé dans File Videment, par M. Pesoeau. Vallée de la Loire.
Uoyd.
E. HTBMÂLB L. Mougeot, 502. Pierre -Percée , vallée de la Loire.
Lloyd.
Marslléacées* Ad. Brongn.
MARSILEA QDAnairoLiA L. Duby, 542. Mougeot, 306. Sucé,
Pesoeau. IVays, plaine de MazeroUes.
PILCLARIA GLOBULinRA L. Duby , 543. Mougeot, 10. Bnl. 376.
Tbouaré, la Maillardière, Ancenis.
Isoétée». Linn. Gen. 1184.
ISOETES DBLALANDBi. Lloyd. Quoique cette plante n'ait pas encore
été trouvée dans le département , je ne peux m'empéeher d'en parler
ici en mémoire de notre bon abbé Delalande , et de signaler la savante
description qu'en a faite M. Lloyd , dans un petit ouvrage spécial et
dans son excellente Flore des départements de l'Ouest.
Lycopodiacée». Richard. DG. FI. fr. p. 571.
LYGOPODIUM CLAVATDH L. Duby, 543. Mougeot, 203. Endroiu
ombragés \ pont du Gens , la Verrière , environs du pont de Forges.
Août, juillet.
Fordt d'Anoenis. Gailho.
Wougèrem* Brown. Prod« f45. DC. FI. Ar. p. S4€.
OPHIOGLOSSUM vclgàtuu L. Dnby , p. 536. Mougeotf 502. DG.
1438. Prés humides , prairie de MauTes , près de Bellevue , les Cléons ,
Macheconl.
OSMUNDA RBGÀLis L. Sp. Duby, p. 536. Moageot , aot. DG. 1436.
Vallée du Petit-Port , étaag de la Verrière , Ifays, et en général tons
les marais de l'Erdre , Châteaubriant. Moride.
GRAMMITIS cBTimAGH. Sw. Lloyd. Geterach officintrum. DG. 1433.
Wild. Duby, 586. Mougeot , 40t. Bul. 383. Les vieux mnrs, VerUm,
GlisaoB, FÉbaapûi., etc.
POLTPODICM. Adan. DG. Fi. fir. 564.
P. TtLGARB L. Duby, 537. Mougeot , 103. Sur les vieux murs ^ les
troDCs d'arbre , etc.
POLYSTIGHUM. Roth. Germ. 3 , p. 76. DG. PI. fr. 3 , p. 559.
Hypopeltis Rchi.
P. THBUPTERis. Both. Acrostïchum L. Aspidium. Swartz. Mougeot,
402. Bois de la Verrière, les Cléons.
P. F1L1X. Mas. Rotb. Duby , p. 538. Poly podium L. Aspidium Sw.
Mougeot, 7. Fougère mâle. Le bord des fossés, les bois.
P. spincLOsuH DG. Aspidium dilatatum Sw. Pïepbrodium. Deavatfx.
Polystichum dilatatum Duby. Aspidium Swartz. Mougeot, 403. A Glisson
et dans un roccher de la vallée de Petit- Port.
P. oRBOPTBRis DG. Aspidium Sw. Mougeot , 6. Saint-GîMas. La-
lande , RR.
ASPLENIUM. Smilh Brit 3, p. 1126. DG. Pi. fr. 5M.
A. F1L1X FOKifinA. Bemh. Aspidium Swartz. Mougeot , 105.
Fougère femelle. Bois , fossés , lieux ombragés , ruissseaux de Petit-
Port.
A. TRiCHOMAHBs L. Duby , p. 540. Mougeot, 107. GaptUaire, vieux
murs 9 G. A GUsson , Saint-Sébastien , l'Ébaupin.
A. MAHinuM L. Duby, p. 539. Sainl-?iazaire , c6te maritime, à
Saint-Mars , jusqu'au Pouliguen.
A. ADiANTVM ifionvM L. Duby , p. 539. Mougeot , 9. Dans les
rocbers , l'iotérieur des fontaines ombragées , Grillaud , le Tertre ,
etc.
A. LAncBOLATUM. Smitb. Duby, ri39. A la Gontrie, Mauves.
A. RUTA MCRARiA L. Sp. Duby , 539. Mougeot, 209. GlissoD, V«r-
tou , Lire , l'Ébaupin.
— m —
A. ssFVHfTaioHAiB. HofiF» Sw. Meageot, 8. A«rostielHiiD , L. 9ar un
mur , à Ghantenay. RR. DesYaux , Lloyd.
SGOLOPENDRIUM. SmfcA. Doby, 94». DC. FI. fr. 551.
S. OFffciiiALi L. Ihiby, p. 540. Hougeot, 108. Les fontaines, les
Yîeiix puits.
BLEGHNUM. Smitii. DG. FI. fr. 551. Osmonda Sp. L.
B. spiGAMT. Retk. Daby , 541. Mougeot , 190. Osnniûda L. Le vieux
chemin d'Orvault , la fontaine de Pavenne d^Orranlt , la VrilUIrc.
PTEMS. Snith. DG. FI. fr. 549.
P. AQViLiNA L. Daby , 541. Hongeot, lOa. GG. Partout ^ surtout sur
les coteaux de Petit-Port.
l^OLYTRIGHCM L. Gen. 129'i. Duby, 546. Hedw.
-p. juNiVERinuii. Hedw. Brid. Uook. Brebisson , 41. Uougeot, 417.
P. Juniperirolium. Hoff. DG. Supp. 224. P. commune Yar. b. L. Entrée
de la forêt de Toufou, bruyères et fossés, dans les bois. Printemps.
P. piLiFBRCM. Hedw. Scbreb. DG. FI. fr. 1273. Mougeot , 128. P.
commune Var. g. L. Bruyères et coteaux secs, k la Gontrie. Hiver et
printemps.
P. COMMUNS. Hedw. Brid. DG. FI. fir. 1272. Brebisson^ 40. Mougeot,
415. Lieux marécageux , bois et bruyères humides. Printemps.
F. VAR. a. YcccoEFOLivM. Hook. Tayl. Ehrh. Duby, p. 540. Mômes
localités que le précédent, Glisson.
P« VAR. c. ATTBNUATUM. Hook. Tsylor. Duby, 546. Formosnm, Hedw.
Anx Dervallières , dans la vallée , sur le bord du ruisseau.
P. uRRiGBRUM L. Brid. DG. FI. fr. 1280. Brebisson, 43. Mougeot,
28. Orvault,SautroB.
P. ALoinis. Brid. DG. FI. fr. 127 f. Breb. 180. Mnium polytrichoîdes
b. Lin. Dill. t. 55 , f. 7. Garrières de la Gontrie.
P. KAifUM. Hook. Hedw. P. Subrotundum huds. Duby, 547. PI. fr.
DG. 1269. P. Pumtlum Sw. Une avenue sur la route de Vannes.
OLIGOTRIGHUM. DG. FI. fr. é93. .
0. irin>ui.ATijM. Hedw. Gatharinea undulata. Brid. Ditl. Musc. t. 46,
f. 18. Â PetH-Port.
BÂRTRAMIA. Hedw. Musc. Frond. 2. P. IIL Brid. Musc. 4, p. 128.
B. POMfVORMis. Hook. Musc. Brit. t. 23. Duby , p. 547. Breb. 135.
Var. Major. Hook. B. Crispa, Brid. Schw. b. var. Minor, Hook. Bryum
pomitorme. Lin. Bt^is et bords des chemins. Printemps.
B. FetfTAfiA. Sehwfigf. Hook. DG. PI. fr. 1320. Breb. 82. Moog. 36.
Philonotis fontana. Brid. Mnium fontanum. Lin. Sp. 1574. Dill. t. 44,
— 112 —
r, 2. Hab, landes et prés marécageux , près la forêt de Tonffon. Pria-
temps.
FUNARIÂ. Sûhreb. 1650. Hedw. Brid. Musc. 22.
F. HYGROHBTRicA. BHd. DG. FI. A*. 1280. Breb. 6S. Dnby, 548.
Mnium hygrometricam Lin. Vaillant , t. 26 , f. 16. Dill. t. 52 , f. 35.
Hab. le bord des ruisseaux , les murs humides , les fossés.
F. MUfaBiasaGii. Brid. DG. FI. fr. 1290. Brebisson, 64. Mougeoi,
726. Hab. sur les rochers, k TEbaupin. Printemps.
F. ADHBA. DesTaux , non Duby. Hab. une avenue sur la roule de
Vannes. Mars.
ZYGODON. Hook. et Tayl. p. 70.
Z. viaiDissiMuif. Brid. Huben. p. 388. Breb. 161. Moug. 1017. Di-
cranum Smith. Gynmostomum Engl. Bot. 1583. Duby, 681 , 15. Hab.
troncs d*arbres k Ancenis.
Z. coifoÎDBUM. Hook. Taylor, Duby, p. 548. Huben-Bryum conoîdeum
Dicks. Mougeot, 721. Hab. troncs d'arbres, forêt de la Guerre et
Pierre-MeuUère , k Âncenis.
Z. SPLACHKOÎDBDM. DcsY. uou Auct. Hsb. troucs d'arbres. Portereau.
BRYUM. Hook. et Tay. p. 115.
B. ÂifOEOGiNuii. Hedw. Duby, 549. Gymnocophâlum androginum.
Rich. Mnium androginum. Eng. Bot. t. 1238. Dill. Musc. t. 31. Hab. k
l'entrée de la grotte d'Héloîse k Glisson. Avril.
B. PALUSTEB. Sw. Musc. Succ. 46. Duby , 549. Mougeot , 135. Hab.
forêt de Toufou.
B. LiGULATCM. Schrcb. Swartz. Breb. 59. DG. FI. fr. 1315. B. PoUa
Brid. Mnium undulatum. Hedw. Hab. k Petit-Port, près du petit
ruisseau.
B. HORMOM. Schreb. Swartz. Duby , 550. Breb. 38. Mnium homum
Lin. Hedw. Bryum stellatum. DG. FI. fr. 1310. Hab. bois et coteaux hu-
mides. Printemps.
B. cuspinATCM. Schreb. DG. FL fr. 1313. Duby, 550. Breb. 12.
Mougeot, 621. Mnium. Gusp. Hedw. IH. Serpyllifolium. Lin. Hab. Por-
tereau. Avril.
B. PuifCTATDM. Schreb. DG. FL fr. 1311. Breb. 11. Mougeot, 136.
Mnium punctatum. Hedw. M. Serpyllifolium Lin. Hab. lieux humides
et ombragés , pont Marchand , près Orvault, Petit^Port.
B. ARGBNTBuii. Schrcb. Brid. Breb. 85. DG. FI. fr. 1300. Hab. com-
mun sur les murs , les toits , les fossés secs. Printemps.
B. cAFiLLARB L. Hcdw. Sprcug. Dill. t. 50, f. 67. Breb. 157. Mou-
Seot, 33. Duby, 551. Hab. sur les vieux murs, les rochers, route de
lennes.
. _ 113 —
fi. LODWiGu. Lndw. Schw. Dnby, 551. Mongeot, 831. Hab. forêt de
Tonfou.
B. VBifTRicosiTM. (Diks. GrypI. Fasc. f , p. 4). Dnby, 551. B. Bimam
Schreb. Hab. Saatron. Mai.
B. AiiiiOTiiiuif. (Hedw.'Sp. t. 43). Doby , 551. Mougeot,928. Hab.
commun sur les fonëa , les Vieux iiMira.
DALTOniA. Hook. et Tayl.
D. HBTBROMÀLA. Brid. t. 22.Duby, 553. Breb. 176. Movgeai, 732.
Nekera beteromalla. Hedw. Hab. troncs d'arbres ombragés. Prin-
temps.
NEKERA. Am. Disp. Metb. p. 51. Anomodon. Hook et Tayl.
N. PUMiLA. Hedw. Mongeot, 429. Smitb. DG. FI. fr. Snppl. p. 236.
Breb. 30. Hypnnm pennatnm. Dicks. Fasc. 1, t. 1. Hab. dans les bois,
sur les troncs d'arbres , forêt du Gftvre. Hiver.
N. TiTicuLosA. Hedw. DG. FI. fr. 13.92. Breb. l.Dnby, 553. Mou-
geot, 47. Anomodon Viticulosum Hook. Musc.Brit. p. 79. HypBumviti-
culosum. Linn. Hab. aux Gléons.
n. ciJRTiPEifDDLA. Hodw. Duby, 553. Anomodon curtipendulum Hook.
Musc. Brit. t. 22. Hab. sur les murs, près Orvault.
N. CRISPA. DG. FI. fr. 1394. Hedw. Brid. Breb. 29. Dnby, 553. Hyp-
nnm Grispum Linn. Hab. Glermont, Lire , sur les troncs d'arbres et les
rocbers.
FONTINALLS. Hdw. Duby, 553.
F. ANTiPYRSTicA. Liuu. Hedw. Duby, 553. Breb. 51. DG.FL fr. 1397.
Dill. t. 33, f. 1. Vaill. t. 33» Hab. au fond des eaux claires et cou-
rantes sur les pierres , les racine» d'arbres , sur les pierres de la cascade
de la Perveril , à Sautron , etc., etc. Mauves etTbouarë. Lalande.
F. SQDAHOSA. Linn. Hedw. DG. FI. fr. 1398 .Breb. 52. Mougeot,
430. Duby, 554, Dill. t. 3, f. 3. Hab. dans les ruisseaux ,k Sautron, Or-
Tault , etc.
HOOKERIA. Smitb. Duby, p. 554. Pterigopbyllum Brid.
H. Lucsns. Smith. Hook. Duby« 554. Mougeot, 40. LeskeaLucens. DG.
FI. fr. 1324. Hypnum. Lucens Linn. Zenk. et Dict. Musci Thur. Hab. le
bord des ruisseaux. G. sur le ruisseau de la Poignardière , près la Ver-
rière.
HYPNUM. L. Gen. 1295. Hook et Tayl. Musc. Brit. p. 91 , t. 3.
B. covpLAivATfjM. Liuu. Hook. Dill. t. 34, f. 7. Leskea Gomplanata
Schwoegr. Breb. 31. Mougeot, 328. Hab. troncs d'arbres, murs et ro-
. chors, Petit-Port. Printemps.
H. TRicHOMARoÏDBS. Scbreb. Dill. t. 34, f. 8. Leskea Trichomanoides.
Breb. 32. Mougeot, 139. Hab. au Portereau , les troncs d'arbres et les ro-
cbers.
8
— il4 —
H. HBiiTieoLATcif. Linn. DG. FI. fr. 1S90. Duby, 554..Breb. 4. Mou-
geot, 46. Hook. Musc. Brit. p. 92. Hjpnam Sjlyaticiim. Linn. Brid.
MoHgeot, 515. Hab. dans les bois, aa pied des arbrei, k Petit-Port et
sur les rochers de Barbe-Bleue. Eté.
H. RiPARiUM. Linn. Dabj, 554. Bfougeot, 416. Hypnnm longiifobinn.
Dill. Maso. 40, f. 44. Hab. dans la fontaine dti Tertre et an PorteretH.
H. viininLATUM. Linn. Hedw. Brid. DG. PI. fr. f%%%. Breb. 3. Dnb.
554. Hongeot, 45. Hab. les lienx ombragés, la Perrerie. Delalnnde.
H. oBnnnoÏDBs. Linn. Musc. Brit. t.- 26. Daby, 554. Leskea den-
droïdes. Hedw. Glimacium Dendroîdes. Webr. Schwœgr. lloogeot« Itfi.
Hypnnm Linn. DiU. t. 43, f. 48. Hab. bois et prés hamides, à Belle-Ile-
snr-Erdre.
H. ALOPBCURVH. Linn. Hedw. Sp. 237. DG. FI. fr. 1376. Daby, 555.
Breb. 5. Mougeot, 144. Hab. sur les rochers , au Portereau. Printemps.
Les Jlypnum molle , Stramineum et Trifarium n'ont pas encore été
trouvés dans le département.
H. PURUH. Linn. Hedw. Brid. Daby, 555. DG. FI. fr. 1342. Breb. 'i.
Mougeotf 44. Hab. bois et prairies. Automne. CG.
H. scHRBBBRi. Wild. Brid. 8chwogr. Hook. Breb. 66. Duby, 5t5.
Mougeot y 43. H. Muticum, Sw.DG. FI. fr. 1341. VailL t. 29 , f. le. DUI.
t. 40, f. 47. Hab. bois et bruyères, au Portereau. Hiver.
H. MURALB. Diks. Hedw. Brid. DG. FI. fr. 1385. Dill. t. 41, f. 42. Didiy,
656. Breb. 80. Mougeot 9 145. Hab. sur les murs et les toits ^ chemin de
TEbaupin.
H. SBRpBns. Linn. Hedw. Brid. Sehwoegr. Duhy, 556. Breb. 155.
Mougeot, 332. Dill. t. 42 , f. 64. Yaill. t. 'i8, f. 6. Hab. )i la Heoasi-
nière, au pied des arbres « au rocher d'Enfer, sur l'Erdre, et sur les
pierres. Printemps.
H. PLOMOsuM. Schweegr. DG. FI. fr. 1371. Duby, 556. Non flodw.
Mougeot, 520. Hypnnm pseudo plumosum. Breb. 8f . Hab. sur les ro-
chers humides , sur un mur de la rue 8aint-Glément.
H. sBRicBUM. Linn. Sp. 1595. Duby, 556. Leskea Serieea Uedwi. DC.
FI. fr. 1331. Breb. 10. Mougeot, 225. Hab. sur les murs, les rochers, l0s
toits. GG.
H. LUTBscBifs. Schreb. Duby, 556. Mougeot, 334. Hedw. Hook.
Musc. Brit. t* 25. Dill. t. 42, f. 50. Hab. sur les rochers arides , k Car-
couet.
H. AuncÂiis. Neck. Hedw. Brid. DG. FI. fr. 1369. Breb. 8. Mougeot,
236. Duby, 557. Hab. au pied des arbres, à Glisson. Avril.
H. FimiATiTii. Dikellekera pumila. Hedw. Mtmgeot, 429. Breb. 30.
Duby, 553. DG. FI. fr. suppl. 236. Etk. Musc. Br. p. 78, t. 22. Hab.
dans les bois , sur les troncs d'arbres, les DervaUières. Peeneau.
- U5 —
H. 8fi^iiDB98. Hedw. DG. FI. fr. 1335. Doby, 557. Breb. 57. Mon-
içeot, 42* H« Parietitium. Linn. Sp. 1590. Swartz. Vaill. t. 29 , f. 1. Dill.
t. 35« f. 13. Hab. bois et coteaux ombragée, chemin delà Paqnelaia,
Peeneau. GlermoDt« Orvanlt.
H. TAiiA«i8cii«(7if. Hedw. DG. FI. fr. 1334. Brid. Bryol. nniv. 3 , p.
438. H. Prolifemm. Lion. Sp. 1593. Dobj, 557, 28. Hook. Dill. t. 35, f.
14. Hab. bois, vergers. GC. Hiver et printemps.
. H: iiiLBCsBRCM. Lam. Dict. 3 , p. 174. DG. FI. fr. 1343. Hab. sur les
arbres. Pesnean.
H. sTEAMinBi}!!. Diks. Scbwœgr. Brid. Spreng. Dnby, 555. Breb. Mon-
geot , 516. Hab. landes marécageuses. Pesnean.
H. MTDBCM. Poil. Brid. sttppl. 2, p. 146. DG. FI. fr. 1374. Dnby,
557, 29. Breb. 6. H. Cnrvatnm Sw. H. M yosuroîdes Hedw. Sp. 266. Hab.
sur les arbres , les rochers. Pesnean. Hiver.
H. 1IT08UR01DBS. Lion. Brid. snppl. 2,p. l48.DG.Fl.fr. 1375. Non
ttsdw. Dnby, 557, 30. Hsb. sur les rochers, an Porterean , à la MaiUar-
dière. Mars et avril.
H. PBOELONGUM. Linn. DG. FI. fr. 1337. Hedw. Brid. Dill. t. 36, f.
15. Duby, 558, 31. Breb. 76. Mongeot, 422. Yaili. t. 22, f. 9. Hab.
commun sur la terre , dai)s les fossés, les bois , an pied des arbres. Tonte
Tannée.
H. STLVATiGUM. Linn. DG. FI. fr. 1389. Mongeot, 515. Hab. les bois
de l'Ebaupin. Pasnean. Petit-Port.
H. PII.1FBR1JM. Schreb. Hedw. Musc. Brit. t. 25. Duby, 558, 34. Mon-
geot, 624. Hab. taillis du Portereau, snr les arbres. Priotemps.
H. BCTABULUH. Linu. Hedw. Brid. DG. FI. fr. 1368. Duby, 558, 35.
Breb. 79. Mongeot, 143. Dill. t. 38, f. 29. Hab. commun sur la tarre,
les murs, les toits, les arbres. Saint-Golombin, Petit-Port, etc.
H. vBLimiiuii. Lim. DG. FL fr. 1382. Dnby, 558,36. Hedw. Dill.
Musc. t. 42, f. 61. Hab. les bois, les prés, au Tertre.
H. BUSTJFOBVB. Weiss. Brid. DG.Fl. fr. 1386. Duby, 559, 39. H.
Ruscifolinm Kedc. Hook. H. Biparioides Hedw. Mongeot, 427. Dill. t.
38, f. 3t« Hab. la cascade de la Perveril et celle du pont Marchand, à
Orvanlt. Mai.
B- STBiAtuM. Sdbreb. He<)w. DG. FI. fr. 1366. Hook. Duby, 559,40.
Breb. 35. Mongeot , 142. H. Longirostmm. Ehrh. Brid. Dill. t. 38, f. 30.
Hab. bois et vergers , ancien passage de Petit-Port. Printemps.
H. GCSPiDATfJii. Linn. Hedw. DG. FL fr. 1339. Duby, 559, 42. Mon-
geot, 227. Bypnnm Stereodon Gnspidatns. Brid. Bryol. univ. 2, p. 562.
DiU. t. 39, f. 34. Hab. lontes les prairies humides. GG.
H. coBUiFourii. Hedw. DG. FLAr. 1340. Duby, 559, 43. Brebiason ,
54. Mongeot, 518. H. Stereodon GordifoUns. Brid. Bryol. nniv. 2, p. 565.
Bah. étangs et fossés , U Vjoirière. Printemps.
— lie —
H. LOREUM. LiDQ. Hodw. Brid. DG. Fi. fr. 1361. Doby, 559^44. Breb.
36. Mougeot, 23?. Dill. t. 39, f. 40. Vaill. t. 35, f. ^. Hab. le Pocterean,
la Maronnière. PesDcaa. ClemioDt, clc.
H. STBLLATUM. Schreb. DG. Fl.fr. 1364. Daby, 559, 45. Breb. rr.Hou-
geot , 234. H. Stereodon Stellatus. Brid. Bryol. uni?. 2, p. 600. Dill. t.
39, f. 35. Hab. marais et prés humides , Dervallières.
H. SQUARROSOM. Lion. Hedw. Brid. Fl.fr. 1362. DuSy, 560, 49. Dill.
t. 29, f. 38. Var. Minns. Mongeot, 233. Breb. 37. Hab. les boi8,Gler-
mont, le Porterean. G.
H. BRBTiROSTRVH. Ehrh. Brid. suppl. 2, p. 195. Schw. DG. FI. fr.
supp. p. 231. Vaillant, t. 23, f. 2. Dnby, 560, 50. Breb. 34. Moageot,
423. Hab. dans les bois, au pied des arbres, sur les rochers, k Petit-Port. R.
H. TRiQUBTRUM. Lion. Hedw. Brid. DG.Fi. fr. 1367. Duby, 560, 5t.
Breb. 33. Ilougeot, 225. Hab. Glermont ,l6 Portereau, Vertoo, etc. G.
Mars.
H. ATTBifCATCJM. Dicks. Glypt. 2, p. 13. Duby, 560, 53. Leskeaatte-
miata. DG. FI. fr. 1333. Hedw. Brid. Musc. 3, p. 39. Hab. Petil>Port,
arbres et rochers.
H. FiLiciifo». LioD. Hedw. Hook. Mougcot, 228. Duby, 560, 56.
Engl. Bot. 1570. Hab. les pierres, au bord des ruisseaux, fontaine de la
Poignardiëre, Sain-tBrévin. Delamarre. Printemps. R. La variété Spkatum
m'a été donnée par Itt. Desglands.
H. COHMOTATUM. Hcdw. Dill. t. 36, f. 19. Duby, 561, 57. Breb. 126.
Mougeot,523. Hook. Hab. lieux marécageux, Sautron. Printemps. .
H. ADDNEUM. Duby, 561, 59. Hedw. H. Diastrophyllum FI. fr. 1358.
Scorpioïdes. Brid. Bryol. univ. 2, p. 697. Lycopodioîdes. Dill. Mon-
geot, 628. Hab. Saint-Gildas. Delalande.
H. PLuÎTAiis. Linn. Duby, 56 1,60. Mongeot, 526. Hedw. Brid. Musc. 3,
p. 182 FI. fr. DG. 1355. H. Flagelliforme. Linn. Dtct. 3, p. 173. Hab. les
marais de la Verrière.
H. PALfjsTEB. Linn. DG. FI. fr. 1354. Linn. Dict. 3, p. 171. Brid.
Mnsc. 3, p. 1S7. Mougeot, 521. H. Luridum Hedw. Dill. Musc. t. 37, f.
27. Hab. le bord des ruisscanx , k Sautron. Mai. Ruisseau de Grilleau.
Pesneau.
H. UNCiNATOM. Hedw. FI. fr. 1351. Sp. Musc. p. 289. Eng. Bot. t.
1600 Musc. Brit t. 26. Hab. Sautron, au pied des arbres. Mai.
H. RUGOSUH. Hedw. Duby, 561, 63. H. Rugulosum. Web. et Mohr.
Mougeot, 231. H. Stereodon rugosus. Brid. Br. unir. 2, p. 633. Breb.
129. Ge dernier auteur dit que la fructification lui est encore inconnue. MM.
Desyaux , D. Bonrgault et moi , nous l'avons trouvé très bien fructifié
près du moulin de la Gonterio. Février 1845.
H. cuPRBSsiFORMB. Liuu. Hcdw. Hook. Duby, 562, 67, Mougeot, 229.
H. Stereodon cupressifornis. Brid. Br. univ. 2, p. 605. Dill. t. 27, f. 23.
— 117 —
Var. Lacnnosam^ Hoff. V. Suffocatum, Nob. V. Filiforme, Brid. Y.
Tenae,Hook. p.PolyanthoB. Engl. Bot. 1. 1664. (non Schreb.) Hab. les
bois , les pierres, sur la terre et les troncs d'arbres. Automne. CC.
H. iRCURYATDii. (Schrad. Grypt. n. 80 ). DG. FI. fr. 1353. Brid.
Musc. 3, p. 119. H. Lcskioides. Brid. Uab. une carrière abandonnée, k
Orvault.
U. poLYAiiTHOs. Schreb. Duby,56, 69. Leskea polyantha. Hedw. Mou-
geot, .39. DG. FI. fr. 1329. Dill. Musc. t. 42, f. 62. Hab. sur les arbres,
bois de TEbaupin. Pesneau. B.
H. BiOLLusccu. HeTvd.Duby, 562, 70. £ng. Bot t. 1327. Musc. Brit.
t. 27. Mougeot, 14 t. Hab. les bois bumides, au Portereau.
U. CBisTA GASTBENsis. Lion. Hedw.Duby, 562, 71. Sp. Musc. p. 287.
t. 76. Mougeot, 140. H. Hedwigii. DG. FI. 1348. Hab. lesbois humides.
Pesneau.
LEUGODOJN. Scbw. supp. p. 2, p. 1. Hook etTayl.
L. SC1UR0ÎDE8. Schwœgr. Hook. Duby, p. 562, Breb. 27.' Mougeot,
321. Dicranum sciuroîdes. ST^art. DG.Fl. fr. 1254. Fissidens sciuroides.
Hedw. Hypunm sciuroîdes. Lion. Hab. les arbres, les rochers de la
Haie-Fouassière , la Bamée , rochers de IfaPétière , pr&s Saint-Fiacre;
PTERYGmÂNDBUM. Hedw. Pterogonium. Sw. Schw. Hook. etTayl.
P. GRACILE. Hedw. DG. FI. fr. 1217. Duby, 563. Mougeot, 817. Pte-
rogonium gracile Sw. Hook. Hypnum gracile. Linn. Hab. les troncs
d'arbres , au pont da Gens , au Portereau.
TORTULA. Schreb. n. 1647. Hook. et Taylor. Tort, oubarbula. Hedw.
T. RIG1DA. Tum. Musc. Hib. p. 43. Engl. Bot. t. 180. Duby. 564. DG.
Fl.fr. 1263. Barbula rigida. Hedw. Mougeot, 613. T. Enervis. Hook,
et GrcT. Hab. les Vieux murs , les coteaux secs.
T. Gonvoi.cTA. Sw. Musc. Suce. 41. Duby, 564, 3. Engl.BoU t. 2382.
Barbula conyolu ta. Hedw. Brid. Schwœgr. Breb. 184. Mougeot, 716.
Hab. murs et sols arides. Printemps.
T. REvoLUTA. Web. et Mohr. 210. Duby, 564, 4 Barbula revoluta
Brid. Schwœgr. sup. t. 32. Spreng. Mougeot, 218. Hab. irieux murs et sols
arides. Printemps.
T. TORTvosA. Schrad. 54. DG. 1261. Duby, 564, 5. Brid. Musc. 2, p.
189. Barbula tortuosa. Mougeot, 304. Schw. supp. t. 33. BiTum tor-
tuosum. Lin. Hab. Glisson,yarades, sur les rochers. Hiver.
T. MCRALis. Hedw. DG. FI. fr. 1260. Duby, 564,8. Barbula muralis.
Mohr. Brid. Breb. 22. Mougeot, 127. Hab. les vieux murs,les rochers. GG.
T. ROEALjs. Sw. Musc. 39. Duby, 565, 9.DG. FI. fr. 1262. Barbula
ruralis. Mougeot, 26wBryum rurale. Linn. Hab. sur la terre, les rochers,
k la Gonlerie. Yar. Â ^vulgaris. Hook etOrev. V. G. lœvipila. Hook et
Grev. Schw. supp. 1. 120. Hab. Glisson, rochers, au pied du petit temple.
— 118 —
T.siniuLATA. Hedw. Sp. Musc. t. 37. DG. FI. fr.iliS. Dubj, StS,
13. Barbola subalata. Mongeot, 136. Htb. an pied de la tow 4e la
Verrière.
T. uiiG€iciJLAT4. Hcdw. Duby, 566, 13. DG. FI. fr. 136S. Hoek.
DiU. t.48, f. 48-49. Barbula iin|piiculata. Hedw. Breb. 103. Hougeot, 3 7.
Hab. murs , avant les Dervallières. Hiver.
T. cuNBiFOLiÂ. Roth. Germ. 3, p. 313. Hook. Diiby,»5S5 i 14. DiU.
t. 45 , f. 15. Barbnla caneifolia. Web. et Rlorhr. Breb., 105. Moggeoi,
919. Diksoniana Schaltz. Hab. sur la terre argileuse des foesés.
Hiver.
T. FÀLLAx. Sw. Musc. Saec. p. 40. DG. FI. fr. 1366. Hook. et T.
Dnby , 564 , 15. Barbula Fallax. Hedw. Musc. Frond. t. 34. Schwœgr.
Brid. Hab. sur un vieux mur de la route de Rennes.
DIDYMODOIf . Sw. Musc. Suec. 38. Hook Musc. Brit. t. 2.
D. puRPUEBCtt. Hoob. Dicranum purpureum. Hedw. DG. FI. fr. 1348.
Mnium purpureum Linn. Geratodon purpurens Brid. Bryol. Univ. 1 ,
p. 480. DiU. t. 49 , f. 5. Hab. sur la terre , les murs , les fossés.
GG. Printemps.
D. OBSCunoM. Kaulf. Schw. Duby , 566 , 6. D. Bruntoni. W. Am.
Hoock. Musc. Brit. éd. 3, p. 117 , t. 4. Breb. 113. Weissin Girratha,
Hougeot , 406. Hab. les rochers k Glisson , au Portereau.
D. GAPiLLACBUM. Sw. Musc. Succ. 38. Duby , 566, 7. DG. FI. fr.
1133. Musc. Brit. t. 30. Swartia GapiUacea Hedw. Gynoduntium Gapil-
laceum Schw. Hab. la Verrière. Delalande.
D. PÂLLiDUM. Paliss. B. W. Ârn. Duby y 567 ^ 13. Breb. 65. Tri-
chostomum Pallidum Hedw. Brid. DG. FI. fr. 1337. Moogeot, 118.
BiU. t. 49 , f. 57. Hab. ruisseau de la rue du Bocage , S*-Gildas.
Delalande.
DIGRATtUM. Schreb. Gen. pi. 1544. Hook. Musc. Brit. p. 48, t. *i.
Secl, I. — FiBSiDBiis. Hedw. Musc. 3 , p. 91.
D. viRiDULUM. Sw. Musc. Succ p. 33, t. 3, f. 3. Dnby , 567 , 1. DG.
Fl. fr. 1355. DiU. t. 34 , f. 1. Dicranum bryoîdes Roth. Fiasidens
bryoïdes. Hedw. Breb. 88. Mougeot, 316. Hab. bois et fossés, sur la
terre argileuse rouge. A Glisson , au Portereau. La Var. k exile. Am.
Duby , a été cueiltie sur un fossé , k l'Ébaapin. G*est le Fissidens
exilus d^Hedw.
D. ADiANTOÏDBS. Swsrtz. DG. Fl. fr. 1357. Duby , 567, 3. Fissidens
adiantoides. Hedw. Brid. Schwœg. Mougeot, 35. Breb. 86. Hyponm
Adiantoïdes. Linn. SkitophyUum adiantoîdes. DiU. t. 34 , f. S. Hab.
Glisson , la Gontrie , S^Aignan. Pesneau. Printemps. R.
D. TAxiFOLiuii. Swartz. DG. Fl. fr. 1356. Duby, 568, 3. Fissidens
taxifoUus. Hedw. Brid. Mougeot, 317. Hypnum taxifoUom Linn. DiU.
t. 34, f^ 1. Hab. fontaine de FÉbaupin , Glisson. Printemps.
— n» —
Sept, //. -- EufHOBAMOM. DicramiiB. Bedw. Mosc. 3 , p. 91 .
Bw GLAOCVH. Hedw. DG. FI. fr. 1347« Brid. Dabj, 568, 4.Mo«geot«
23. Bryan Glancum Lion. Yaill. t. 26 , f. 13. Dill. t. 46 , f. 20. Hab.
les bois , an pied des arbres , la Houssimère. Priptemps.
D. VHDDLÀTUM. Tum. MusG. Bib. p. 59. Duby , 569 , 14. Musc.
Brit. t. 18. D. Polysetum. Mougeot , 316. 6w. Musc. Suec. t. ii 9 f. 5.
Hab. les bois de fÉbaupio , la Houssinière.
D. 8GOPARICM. Hedw. Brid. Duby, 569, 15. Breb. 19. Fi. fr. 1235.
Mougeot , 120. Bryum Scoparlum. Lion. Hab. sur la terre , les ro-
chers, les arbres, CG. au printemps et en automne.
D. MAjijs. Tura. Engl. Bot. 1490. DC. FI. fr. Suppl. Breb. 18.
Mougeot, 1014. Duby en fait une yariété p de la précédente. D. Po-
lysetum Linn. Hab. les mêmes localités que le Scoparium.
D. HBTBROMALLuu. Hcdw. DG. FI. ff. 1237. Breb. 68. Brid. Mougeot,
121. Duby, 568, 19. Bryum Heteromallum. Linn. Vail. t. 27 , f. 7.
Dill. t. 47, f. 37. Hab. la terre, les arbres. Automne.
D. ^LONGiROSTRUM. Hcdw. Sp. Musc. Suppl. 1 , p. 170. DG. FI. fr.
1236. Mougeot ,411. Hab. les bords de l*£rdre. Pesneau.
. D. PDLvinATDM. Swartz. Musc. Suce. DG. FI. fr. 1255. Bryum Pul-
vinatum. Linn. Hab. les murs , les toits.
D. vARiDii. Hedw. DG. FI. fr. 1239. Mougeot , 412. Breb. 90. Bryum
simple! . Linn. Dill. t. 50 , f. 59. Hab. sur le chemin de la Gontrie.
WEISSIA. Hedw. Musc. 2 , p. 90. Brid. Sp. Musc. 1 , p. 103. Mu-
seol. Brit. t. 2.
W. LANCBOLATA. Brid. Hook. Duby, 570 , 2. Breb. 91. Leersia
Lanceolata. Hedw. Grimmia Lanceolata. Mougeot, 31U. DG.FLfr. 121. G
Goscinodon Laticeolatus Brid. Bryum. L. Dicks. Hab. la Hoi^nière , la
Quarterie.
W. GONTRovBRSA. Hcdw. Schwœgr. Hook. Duby, 571 , 7. Breb. 146.
Mougeot, 16. Nées und Horns. Br. Gerin. t. 27, f. 7. W. Viridula.
Brid. Hab. Petit-Port, la Houssinière, murs.
W. ciRRHATA. Hedw. DG. FL fr. 1204. Duby , 571, 8. Breb. 114.
Mougeot, 907. Mnium Girrhatum. Linn. Dill. t. 48, f. 42. Hab. sur les
rockers du Portereau , rochers de Pontchftteau. Delalande.
W. CR1SPULA. Hedw. Sp. t. 12. Duby, 571 , 9. Mougeot, 812. Grim-
mia Grispida. Eiig. Bot. t. 2203. Weissia Atra ScU. Hab. les ear-
fières de la Gontrie.
W. cuRviROSTRA. Swsrtz. DG. Fi. fr. 1297. Duby, 571, ifl. firefo.
116. Mougeot, 611. Hook. Wetssta lecurvirostra. Hedw. DilL t. 48, p. 45.
Hab. les rochers k Glisson.
W.^STRiATA. Hook. Duby, 571. W. FiigM Hedw. BG.Fl. fr.vp. 209.
Breb. 117. Mougeot , 407. W. Schisti Schw. Hab. rochers de Barbe-
Bleue. Printemps.
— 120 ~
W. FALLAx. Desvaux. Cette plante, que je n'ai vu citer niâle part, a étë
cneiUie par 91 H. Fabbé Delalande et Desyaox. Au pont de Forgea.
W. MucRORULATi.. Bmch. Cette plante n'est citée que dans le Cata-
logue de M. Peaneau , et cueillie par lui à la Contrie.
THESAKOMITRIOIf. Schw. Supp. 2, p. 1. Arn. Disp. Moth. p. 32.
T. FLBXuosujtf. w. Arn. Dubj, 572, 1. Breb. 111. Dicranum flexuosum
Hedw. GampylopuB flexuosus. firid. Brynm flexuosua Linn. Hab. Petit-
Port. Printemps.
Y. B. rfigroYiride Campylopus pilifer. Bridel. Hab. les carrières de la
Contrie. Printemps.
EKCALYPTA. Schreb. gen. n. 1642. Hedw. Sp. Musc. p. 61.
E. TULGARis. Hedw. Brid. Schwaog. t)C. Dqby, 572, 4. Brcb. 194.
Biynm extinctorium Linn. Hab. sur les vieux murs de la rue de Sé?igDé,
de la route de Rennes et de Saint-Jacques.
GINCLIDOTUS. Pal. de Beauv. Hook. et Tayl. fllusc. Brit. t. 1.
. C. FOifTiiiALoÎDBs. Pal. de Beauv. Hook. Brid. Bryol. Univ. 1, p. 229.
Breb. 70. Mougeot, 510. Trichostomum fontinaloîdes. Hedw. DG. Fl.fr.
1234. Fontinalis minor. Linn. Dill. t. 33, f. 2. Hab. sur les pierres, dans
les ruisseaux, k Couëron, k Orvault.
TRICHOSTOMCM. Hook. Musc. brit. p. 59 , f. 2. Arn. disp. Meth.
p. 22.
^ T. POLTPHTLLUM. Schw. Supp. 1, 39. Musc.Brit. t. 19. Duby, 573, 1.
Mougeot, 410. Trichost. serratum FI. fr. 1232. Bryum Polyphyllum.
Dicks. Dill. Musc. t. 48, f. 41. Hab. carrières de la Contrie.
T. AcicuLARB. P. de Beauv. prod. p. 90. Duby, 573, 2. Mougeot, 22.
Musc. Brit. t. 19. Dicranum aciculare Hedw^ C. 3. t. 33. Eng. bot.
1. 1978. DC. FI. fr. 1240. Dill. Musc. t. 46, f. 25 et 26. Hab. les rochers
inférieurs du Portereau.
T. ttBTBROsncHUM. Hcdw. Crypt. 2, t. 25. Duby, 573, 6. DC. FI.
fr. 1230. Musc. Brit. 1. 19. Mougeot, 119. Dill. Musc. t. 47, f. 27. Hab.
carrières de la Contrie. Mars.
T. CANBCBns. Hedw. Cr. 3 , t. 5. Duby , 574 , 7. DC. FI. fr. 1228.
Musc. Brit. t. 19 , t. Ericoîdes. Schw. Supp. 1 , t. 38. Dill. Musc. t. 47,
f. 27. B. et 31. Hab. les carrières de la Contrie. Mars.
T. BRicoÎDBS. Schrad. et Hedw. Mougeot, 409. Sp. Musc. Supp. 1 ,
p. 147, tab. 38. Bryum hypnoides G. Lin. Bryum elongatum Hoffoi.
Hab. carrières delà Contrie. Printemps.
T. lauoginosum. Hedw. Cr. 3 , t. 2. DC. FI. fr. 1229. Mougeot, 21.
Musc. Brit. t. 19. Dill. Musc. t. 47, f. 32. Hab. les carrières de la
Contrie, les rochers des Couêts. L'abbé Delalande.
T. fuhalb. Schw. Suppl. 1, t. 37. Duby , 574, 10. Mougeot, 815.
Ganipylopus ftinalis. Brid. Hab. le Portereau.
— 121 —
GRIMIHIA. Schrcb. Gen. 31. 1642. Hedw. Musc. 12, p. 89.
6. POLYiNATA. Eng. Bot. t. 1728. Duby , 574, 3. Musc. Brit. t. IH. G.
Nigricans. DG. Fl..fr. 1^(5. Dicranam pulvinatuin Sw. Mûngeot, 124.
Fissidens palvinatus. Hodw. Dill. Musc. t. 50 , f. 65. Hab. sur les arbres,
les rochers , au Porloreau.
G. APOCÂRPA. Yar. Riyularis. Web. et Mohr. Rivularis. Brid. Duby ,
575, 12. Breb. 144. Hab. la cascade du pout Marchand, k Ortault'.
SaÏDt-Gildas. Delalande.
G. APOCARPA. Hedw. Schwœgr. Brid. Hook. Duby, 575 , 12. Breb.
143. Mougeot, 17. Dill. t. 32, f. 4. Hab. les rochers, les vieux
murs.
ORTHOTRICHCM. Hedw. Musc. 2 , p. 96. Hook. et Grev.
O. AHOBiALDii. Hedw. Schwœgr. Duby, 576,2. DC. FI. fr. 1283.
Breb. 140. Mougeot, 29. 0. Saxatile Brid. Bryum stria tum. B. Liou.
Dill. t. 55 1 f. 9. H^b. sur les rochers, & Clisson et k la Basse-Indre.
Pesneau.
0. CDPOLATDHL. Hoffm. SchwsBgr. Brid. Hook. Mougeot, 725. Duby ,
576, 1. Breb. 139. Hab. sur les rochers de la Basse-Indre. Pesneau.
0. AFFins. Schrad. Schwœgr. Bridée. Duby, 576, 3. Hook. et Tayl.
Musc. Brit. t. 21. Breb. 191. Mougeot, 323. Hab. sur les troncs d'arbres,
k Glisson. Automne.
0. DiAPHANUM. Schrad. Brid. DG. FI. fr. 1287. Schwœgr. Duby,
576, 6. Breb. 123. Mougeot, 325. Hab. sur les troncs d'arbres du
cours. Automne.
O. RivoLARB. Smith. Tum. Engl. Bot. 2188. Hook. Musc. B. t. 21.
Duby, 576, 7. Breb. 138. Mougeot, 824. Hab. les rochers inondés,
la cascade du pont Marchand, Orvault. Printemps.
0. STRIATCM. Schrad. Schwœgr. t. 49. Duby , 576 , 8. Hook. and
Tayl. Musc. Brit. t. 21. Breb. 190. Mougeot, 324. Bryum striatum
Linn. Hab. les troncs d'arbres, Onrault. Autompe.
0. CRisPUM. Hedw. DG. FI. fr. 1288. Duby, 577, 13. Breb. 14.
Mougeot, 30. riota cripa Brid. Bryum striatum Linnée. Hab. sur les
troncs d'arbres , Glisson. Eté.
0. PUMiLVM. Swartz. Musc. p. 42, lab. 4, f. 2. Mougeot, 322. Hab.
sur les arbres du cours Saint- André. Printemps.
SPLAGHnîUM. Lin. Gen. 1191. Hedw. Am. ou Grev.
S. AMPDLLACB17M. Linn. Hedw. Brid. Schwœgr. DuBy, 518, 4. Breb.
169. Mougeot, 15. II a b. marais tourbeux, k Sautron, Saint-Gildas ,
marais du Petit-Rocher, en Tehillac. MM. Lloyd et Delalande.
HEDWIGIA. Ehr. Hedw. Am. et Grev.
H. ciLiATA. Hodw. Anictangium ciliatum. Tum. Musc. Hib. p. 11.
Hook. etTay. Musc. Brit. t. 1. Duby, 579, 1. Mougeot, 12. Schisti-
~ 188 —
dittin ciliatom Breb* 23. Gymnottomom câlitlum BC. FI. fr. 1184. Bab.
sur les rocbere , près le pont du Gens et près la Verrière. Fructifié ea
mars.
GYMNO STMiUM. Schreb. Geo. 11, 1638. Hed. Musc. 3, p. 87. n«
M etGrev. p. 46, t. 2, f. 1, 21.
G. RBwii. fiedw. G. obtosani DG. FI. fr. 1188. lDter]iie4linm Sckw.
1 , t. 7. Bryum beimii Dicks Crypt. p. 4. Hab. forêt du Gftvre. Saisi-
Golombin , k la Verrière. Delalande. Mars.
G. TBOHCATDLVM. fioffm. Gemi. 2, p. 27. Duby , 680, 8. DG. FI. fr.
1186. TranGatiUB Hedw. Mougeot, 114. Breb. 93. Bryum truucatolui
Linn. Uab. sur les fossés , k GUsson. Hiver.
G. PYRiFoaiiB. Hedw. DG. FI. fr. 1186. Hook. Brebisson, 73. Wou-
geot, 13. G. Physconûlrium pyriforme. Brid. Bryol. univ. 1, p. 98.
Bryum pyriforme. Linn. Vaill. t. 29, f. 3. Dill. t. 44, f. 6. Hab. sur la
terre, les fossés, au Portereau. Printemps.
G. FAscicuLARB. Hedw. DG. FI. (r. suppl. 206. Mougeot, 607. Duby,
580, 11. Breb. 74. Hook. Musc. Brit. p. 12, t. 7. G. Physcomitrium faaci-
culare. Brid. Bryol. univ. 1, p. 101. Hab. le petit ruisseau de Belle-Ile.
Printemps.
SPHàGNDM. Scbreb. Gen. n. 1637. Hedw. Musc. 2, p. 85. Âm. et
Grev. p. 22, t. 1
S. LATIF0L1C7M. Hedw. DG. FKfr. 1178. Brcb. 99. Mougeot, 113. S. Cym-
bifolium. Sw. Brid. S. Obtusifolium. Duby, 581, 1 . Hoff. Hook. S. Palustre.
Linn. Dill. t. 2, f. 1. Vaill. t. 23, f. 3. Uab. les prairies marécageuses, la
Verière. Eté.
S. AGCTiFOLiuM. Ebrb. Scbwœgr. Duby, 581, 3. Breb. 123. BryoL
Germ. 1, p. 19,t.3,f. 8. S. Gapiliifolium. Hedw. DG. FI. fr. 1179. Mou-
geot, 11. Dill. t. 32, f. 2. A. Hab. prés et bois marécageux , la Verrière ,
prairie humide , près Grillaud.
S. cugpiDÂTOM . Ehrh. HofTm. Brid. Schwœgr. t. 6. Nées ven. Es. uud.
Hems. Bryol. Germ. 1, t. 4, f. 9. Breb. 198. Duby, 581, 4. Mougeot, 405.
Hab. flaques et ruisseaux des marais tourbeux , la Verrière, Eté.
PHASGUM. Linn. Gen. 1189. Hedw. Musc. 2, p. 85.
P. ALTBaifiFOLiDM. Dicks.Grypt. 1, t. 1, f. 2. Duby, 582, 1. Mougeot,
707. Archidium altemifolium. Breb. 172. Brid. Schwœgr. suppLt. 205.
Bruch. et Schimp. P. Bruchii Sprengl. Hab. terres humides , au Por-
tereau.
P. svBULATiw. Linn. Hedw. Brid. DG. FI. fr. 1177. Duby, 682, 4.
Breb. 50. Mougeot, 307. Dill. t. 32, f. 10. Hab. chemins, fosaés, IcsDer^
vallières. Eté. Petit Port.
P. AXiLLARB. Dicks. DG. FL fr. p. 204. Duby, 682,5. Breb. 124.
Mougeot, 605. P.Nitidttm. Hedw. Schw. Brid. Hab. sur la terre argi-
leose. Peaneau.
— 183 ->
P. CBJéPOH. Hedw. Brid. Bryol. aniv. p. 46. Dnbj, S89, *2. Breb. 49.
Mongeot, 703. Hab. la terre humide , k Barbe- Bleue. •
P. cospiDATCM. Schreb. Hedw. DG.Fl.fr. 1171. Brid. Duby, 583, 9.
Breb. 75. Mougeol , 307. Phaseam acaolen. Liim. Dill. t. 32,f.li. Hab.
terre humide. Pesueau.
Le» Hépatiques*
JCNGEBMÂHMA. Adans. Fam. t.*i, p. 14. Jus. Gen. 7.
J. A8PLBN10ÏDB8. Liuii. Sp. 1317. FI. fr. DG. 1155. Buby, 584. Medw.
Mougeot, 338 Hook Jung. t. 13. Dill. Musc. t. 89, f. 5 et 8. Hab. k la
Porcherie et k la Penreril. Printemps.
J. comnoEJiNA. Hubcn. Hepat.Germ.p.29l. Mougcot, 1044.Madotheca
porella Nées ab. esenb. 201. Hab. sur les arbres elles pierres, Orvault,
Saint-Gildas. Delalande.
J. TR1C0PH11LÀ. Lion. Sp. 1601. FI. fr. DG. 1168. Hook. Dill. Musc,
t. 73, r. 37. Mougcot,340. Hab.laHoussinière.
J. CBSNCLATA. Eng.Bot. t.l463. Hook. Jung. t. 37et6uppl. 1. 1 Duby,
585, 8. Mougeot, 435. Hab. bords de Vétang de la Perreril.
J. BTSSASBA. Bolh. Gat.-^, p. 158. Duby, 586, 17. Mougeot, 531. Jun-
germ. Di?aricata. Eng. Bot. t. 719. Hab. le Pouliguen , Pesneau.
J. INCISA. Schrad. FI. fr. p. 196. Duby, 586, 20. Hook. t. 10. Mou-
geot, 240. Hab. sur le ruisseau des Dervallières.
J. nsMoaosA. Linn. Sp. 1598. Duby, 587, 3. FI. fr. p. 485. Hook. t.
21. Michèle fioY. Gen. t. 5, f. 8. Dill. Musc. t. 71, f. 18, 19 et 21. Hab.
l'Ebaupin , Petit-Port, etc. Printemps.
J. PDsiLLA. Linn. Gen. 1602.Fl.fr. 428. Eng. Bot. t. 1175. Hook. t. 69.
Duby, 586,21. Mougeot, 532. Mich. IHoy. Gen. t. 5, f. 10. Dill. Musc. t.
74, f. 46. Sur la terre, au pont du Gens. Pesneau.
J. ALBICAIC8. Linn. Sp. 1599. DG. FI. fr. 1166. Hook. t. 25. i. varia.
Michel Gen. t. 5, f. 9. Vaill. t. 19, f. 5. Hab. le Petit-Port , la Penreril.
Printemps.
J. cjifDCLATA. Lion. Sp. 1598. FI. fr. DG. 1164. Duby, 587, 25. Mou-
geot, 336. Hab. sur les pierres du pont Marchand , Orvault.
J. coMPLAifATA. L. Sp. 1599. DG. FI. fr. 1161. Duby, 587, 31. Eng.
Bot. t. 2499. Hook. t. 81. Mich. Gen. t. 5^ f. 1. Vaill. Bot. t. 19, f. 9.
Hab. G. sur les arbres.
J. SGALABis. Schrad. DG. Fl.fr. snpp. 1146. Hook.Didiy, 32. J. Lan-
ceolata. FI. fr. p. 431. Eng. Bot. t. 605. Hab. les bois de TEbaupin.
Pesneau.
J. POLTAifTHOs. Linn. Sp. 1597. DG. FI. fr. 1153. Duby, 588, 33.
Mougeot , 436. Eng. Bot. 2479. Hook. t. 62. Vaill. 1. 19, f. 7. Dill. Maso,
t. 69, f. 7 et 8. Hab. dans les bois de la Perreril.
— 124 -
J. V1TICC7L0SA. L. Sp. 1597. DG. FI. fr. 1152. Duby, 588, 34. £ag. Bot
t. 2513. Hook. t. 60. Mich. t. 5, f. 4. Hab. les bois du Portoreatt.
J. BiDBRTATA. L. Sp. 1598. DG. PL fr. 1150. Duby, 588, 36. Mon-
geot, 439. Hook. t. 30. Dill. t. 70, f. 11. Hab. les Dervallièrcs, le Porte-
reaa. Printemps.
J. RBPTAifs. L. Sp. 1599. DG. FI. fr. 1158. Duby, 589, 41. Mougeot,
49. Hook. t. 75. Dill. t. 6, f. 2. Hab. sur la terre, chesiin de la Paqûe-
lais, près Orvault. Printemps.
J. PLATTPHYLLA. L.Sp. 1600. DG.Fl. fr. 1159. Duby ,589, 43. Mougeot,
50. Hook. t. 40. et snppl. t. 3. Vaillant, t. 19, f. 9. Dill. Musc. t. 72, f.
32. Hab. sur les arbres et les vieux murs.
J. LOEviGÂTA. Schrad.DG.Fl.fr. 1156. Duby, 589, 44. Mougeot, 34t.
Hook. t. 35. Hab. Petit-Port , la Pcrvoril , T.
J. CIL1ARI8. L. Sp. 1601. Duby, 589, 45. Mougeot, 2U. Hook. t. 65.
Dill. Musc. t. 69. Hab. sur les rochers du pont Marchand, Orvault.
J. DiLATATA. L. Sp. 1600. DG. FI. fr. 1161. Duby, 590, 48. Mougeot,
248. Hook. t. 5. Dill. t. 72, f. 27. Hab. sur les troncs d*arbres. Hiver.
J. TAMARisBi. L. Sp. 1600. DG. Fi. fr. 1160. Duby, «90, 49. Hook.
Jung, i, 6. Vaill. t. 23, f. 10. Dill. Musc. t. 72, f. 31. J.'Tamariscifolia.
Mougeot, 246. Hab. sur les troncs d'arbres. Hiver.
J. piTiGDis. L. Sp. 1602. FI. fr. DG. 1140. Duby, 590,50. Hook. Jung,
t. 46. Mich. Gen. t. 4, f. 3. Mougeot, 239. Dill. Musc. t. 74, t. 42. Hab.
dans les prairies marécageuses , dans les petils ruisseaux des marais de
la Verrière.
J. 1IDLTIF19A. L. Sp. 1602. DG. FI. fr. 1141. Duby, 590, 51. Hook t.
45. Mougeot, 147. J. Sinuata. Eng. Bot. t. 1476. J.Palmata. Hedw. Mi-
chel, t. 4, f. 2. Dill. t. 74, f. 43. Hab. au fond do la fontaine delà Poi-
gnardière.
J. BPiPHYLLA. L. Sp. 1602. DG. FI. fr. 1139. Duby, 590, 53. Mougeot,
53. Hook. t. 47. Vaillantii p. 218. Marchantia augustifolia. DG. FI. fr.
113^7.Mich. Gen. t. 4, f. 1. Vaill. t. 19,f. 4. Dill. 74. Hab. dans un chemin
creux, près Orvault.
J. FDRGATA. L. Sp. 1602. DG. FI. fr. 1142. Duby, 590, 54. Mougeot,
148. Eng. Bot. t. 1632. Hook.J.t. 55, 56. Vaill. t. 23, f. 11. Dill. Musc,
t. 74, f. 45. Hab. dans le vieux- chemin d*OrvauU , aux Essongères, sur
les arbres. Pesneau.
MÂRGHANTIA. Mich. Gen. 1 L.Gen. 1198.
M. POLYMORPHA. L.Sp. 1603. DG.Fl.fr. 1133. Duby, 591, 1. Eng.
Bot. t. 210. Hedw. Dill. Musc. t. 76 et 77.' Mougeot, 56 $ M. StellaU
scop. Lob. 246. (/ M. UmbellaU scop. Lob. t. 246, f. 3. Hab. tous les
endroits humides.
Je l'ai trouvé, avec M. D. Bourgault , très développé et sous la forme
stellaire, dans un fossé de la prairie de l'Hôpital , près Machecoul.
— 125 —
M. HSuispHMtusGÀ. L. Sp. 1604. Daby, 591, 2. DG. Fl.fr. 11^. Bill.
Mii0C. t.73, f. 2. Mich. Gen. 3, t. 2,r. 2. Hab. endroits ombragés et hu-
mides, fontaine de l'Ébaupin.
M. CROciATA. Linn. Sp. 1604. Dnbj, 591,7. Mougeotf 1037. Dill. Musc.
t. 75, f. 5. Lnnnlaria cmciata. Mich. Gen. 4, t. 4. Hab. à Carconet, la
vallée d'Orvanlt , etc.
H. FRAGRAns. Balb. p. 6, t. 2. Duby, 591, 5. Schleich. DG. FI. fr.
1135. Hab. environs de fiantes. Hectot.
AI9TH0CER0S. Dill. Musc. 475. Linn. Gen. 1201.
A. Locvis. L.Sp. 1606. DG. FI. fr. 1132. Hedw. Hougeot, 55. Duby,
590. Lam. illust. t. 876, f. 1. Dill. Musc. t. 68, f. 2. Hab. les fossés hu-
mides, la Honssinièrc.
TARGIONIÂ. Mich. Gen. p. 3. L. 1197.
T. HYPOPHTLLA. L. Sp. 1604. DG. FI. fr. 1129. Duby, 592. Lam. illust.
t. 877. Spreng. Dill. Musc. t. 78. Hab. les murs, les rochers, k Yarades;
sur un vieux mur, rue Saint -Glément. Lloyd.
SPHOËROCARPUS. Mich. Gen. p. 4.
S. ificHBLii. BoU. 1. c. Duby, 592. S. terrcstris. Eng. B. 299. Mich.
Gen. t. 3, f. 2. Targionia sphœrocarpus. Dicks, DG. FI. fr. 1130. Dill.
Musc. t. 18. f. 17. Hab. sur la terre humide , près Thouaré.
RIGGIA. Mich. Gen. 57. Lin. Gen. 1200.
R. GLAucA. Hedw. Duby, 592, 5. DG. Fi. fr. 1126. Mougeot,539.
Hab. sur le revers d'un fossé , route de Vannes.
R. FLciTAns. L. Sp. 1606. DG.Fl. nr. 1 128. Duby, 592. M. 151. Hab.
étang de Ghftteaubriant , fontaine de la Perveril.
R. r.AVERKOSA. Hoff. DG. FI. fr. 1125. Duby, 592. Dill. t. 78, f. 12.
R. Gristallina schmied. Mougeot, 248. Hab. sur les fossés. Pesneau.
R. BiFOBBA. Hoffmann. DG. FI. fr. 1127. Mich. Gen. t. 57, f. 7. Hab.
les mares desséchées. Pesneau.
Le» Lichens* Uoffm. Achar. Lich.
Dniv. l.fries. in. Stock. 1821. A. fée in. dict. Classe 9, p. 360. G.F.W.
Mey€r. Pars. 1. p. 311. Lichens et hypoxilons. trib. 11. DG. FI. fr. 521
et 507. Algarum. Gen. Juss.
ENDOGARPON. Hedw. DG. FI. fr.p. 413. Arch. Lich. p. 55.
£. MiiiiATUM. Ach. Heth. 127. DG. Fi. fr. 1120. Duby, 594, 2. Mou-
geot, 57. Lichen miniatus Jacq. Mise. 2, t. 10. f. 3. Eng. Bot. 9, t. 393.
Hab. sur la pierre penchée , près Ancenis.
E. GUBPiMii. Delise in litt. Duby, 594, 3. Mougeot , 938. Hab. même
localité que le précédent.
£. FLcviATiLB. DG. FL fr. 1118. Duby, 594, 5. Mougeot, 152. E.
— 126 —
V
Webere. Âch. Lichen flariatile Web. t. t. Hoffm. t. 45,f. 1-5. IKil. 1 30,
f. 128. Hab. la HoQSsiniëre, aux Denralliëres, dans la rtfière de U
Ghésine. Pesneaa.
DMBILIGâRIâ. HoffiD. Lich. l,fasc.l. DC.Fl. fr. p. 408. Sctaœ. Gy-
rophora> Acha. Lecidea Spreog.
U. pcsTOLÀTA. Hofim. Lich. fasc. l,p. 9.DG. FI. fr. 1113. Doby,S95f
1. Gyrophora pnatuUata Ach. Eng. Bot. 1. 1283. Moageot, 60. VailL t.
20, f. 9. Hab. Glisson , Tbouaré , Pierre-Meiiliëre, prèa Ancenis.
U. DBPRESSA. Schœr. Duby, 596, 9. DG. FI. fr. 1115. Gyrophort mu-
rioa. Mougeot , 736. Achar. Hab. les rochers de la Pierre- Mealière.
Ancenis.
PELTIGEBA. Wild. Prod. p. 247 , DG. FI. fr. 405. Schosr PelUdea.
Fries Peltidea Solorina et Mephroma Ach. Lich. univ.
P. RBSupiivATA. DG. FI. fr. 1102. Duby, 597, 5. Mongcot, 252.
Kephroma rcsnpinata. Ach. Jacq. coll. 4, t. 12, f. 1. Ditl. t. 28, f. 105.
Hab. sur les arbres , les rochers , k TÉbaupin.
P. HORisoRTALis. Hoffm. DG. FI. fr. 1098. Duby, 597, 7. Peltidea
horisontalis Ach. Mougeot, 345. Hab. snr les rochers , an milieu des
mousses.
P. htmbuina. Dclise ined Duby. Peltidea hymonina. Ach. Moth. 284.
Peltidea horisontalis* Var. Hymenina 22. Mougeot, 541. Hab. sur des
ceps de vigne , près l'Ëbaupin.
P. RUTESBBifs. Hoffm. Gcrm. p. 167. Duby, 598, 13. Peltigera Spa-
ria. DG. FI. fr. 1093. Peltidea Rufeseens Fries. P. Spuria Achl Hab.
sur les pierres , k la Gontrie.
P. POLYDACTYLA. Hofiîn. Lich. 1 , t. 4, f. 1. Duby, 598, 14. BC.
FI. fr. 1101. Peltidea Horisontalis. Polydactila. Mougeot, 633.- Hab.
la Gontrie.
V. accTATA. Duby, 599, 15. Peltidea ScuUU. Ach. Eng. Bot. 1. 1834.
Hab. la Verrière , collines , sur le sable , au Pouligaen. Pesneau.
P. cAHiifA. Hoffm. Germ. p. 106. DG. FI. fr. 1099. Duby. Peltidea
Ganina. Acb. Mougeot, 154. Lichen Ganinus Linn. Jacq. GoU. 4, t. 14.
Eng. Bot. t. 2299. Dill. Musc. t. 27 , f. 102. Hab. sur la terre ,
dans les bois.
STIGTA. Schreb. Genus 2 , p. 768. Ach. Delise Stict. Monog. 35.
Sticta et Lobari». Sp. DG. FI. fr. p. 404, 402.
S. STLVATicA. Ach. Moth. 281. DG. FI. fr. 1095. Delise H. 155. Pnl-
monaria Sylvatica. Hoffm. Jacq. GoU. 4, t. 12. Dill. Musc. t. 27, f. 101.
Lichen SyWatiens Linn. Hab. sur les vieilles souches de vignes , près
l'Ëbaupin.
S. FOMGiHOSA. Ach. Moih. 261. DG. FI. fr. 1094. Delise. Mougeot ,
542. Eng. Bot. t. 1103. Lichen Fuliginosus. Diks Dill. Muse. t. )6,
f. 109. Hab. sur un mur , an Tertre. Pesnetu.
— 187 —
s. BSLVBTicA. Desvaux KoB Auct. Hab. sur les troncs d'arbres, k
S. scROBiCfTLATÂ. Âch. Lich. UDÎT. 433. Dubj , 699, 4. Hougeot, 444.
Lobaria Serobttolala. BG. FI. fr. 1089. Fnlmonaria Yermcosa. HoflBm.
Ditt. Musc. t. 'i9 9 f. It4. Hab. snr les vignes da Porterean.
S. PVLHONACBA. Hacb. L. p. 449. Dnby, 599, 5. Hongeot, 62. Lo-
baria Polmonaria, DG. PI. fr. 1092. Fnlmonaria Retienlata. Hoffbi. DUl.
t. 217, f. 113. Hab. snr les sonches d'arbres, Onranlt.
8. LiMBATA. Aoh. 280. Duby, 600, 6. Deliso. Eng. Bot. t. 1104. Dill.
Mnsc. t. 6, r. 100. Hab. k la Verrière.
PABMELIA. Delise. Acb. Lich. nniv. 89 , t. 8, f. 9, 16. Imbricariœ
Aoh. prod. DG. Fl.fr. 386, nonJass.
P. PBRiATA. Ach. Lich. nniv. 458, Dnby, 601. Mougeot, 2S3. Lo-
baria Periata DG. FI. fr. p. 403. Jacq. coll. 4 , t. 10. Vaill. bot. t. 21 , f.
22. Hab. sur les arbres, avenue des Dorvalliëres , etc. GG.
P. CAPBBATA. Ach. Llch. 216 Duby, 611,3. Mougeot, 255. Imbricaria
caperata DG. FI. fr. 1063. Hoffm. Eng. Bot. t. 654. Vaill. Bot. t. 21, f. 12.
Hab. sur les rochers et sur les arbres.
P. TiLiACEA. Acb. Meth. 215. Duby, 601 , 4. Mougeot, 445. Imbrica-
ria quercina DG. FI. fr. 1056. Hoflm. Eog. Bot.t. 624.VaiU. Bot. t. 21,
f. 22. Hab. snr les troncs d'arbres.
P. BORBRi. Ach. Lich. 461. Duby, 601, 5. Mongeot, 634.j(Fa(ii.
in act. Linn. 9, 1. 13, f. 9. Hab. snr l'écorce des arbres, aux
Dervalltères.
P. 8AXAT1L18. Ach. Meth.204. Duby, 601, 6. Imbricaria retimga. DG. FI.
fr. 1054. Linn. Eng. Bot. t. 603. Jacq. Goll. 4, t. 20, f. 2. Mich. gen, t. 29.
Hab. sur les troncs d'arbres.
P. OLivACEA. Ach. Lich. 462. Duby, 602, 8. Mougeot, 161. Imbrica-
ria olivaoea DG. FI. fr. 1061. Hofifai. Dill. t. 24 , 77. Vaill. Bot. t. 20, f.
8. Hab. snr les troncs d'arbres et les rochers.
P. GERTaiFCGA. Ach. Mcth. 205. Duby, 602, 10. Imbricaria centri-
fugaDG. Fi. fr. p. 188, Hab. les arbres, les rochers, garenne de Lire,
Gordemais, Gorsept, Saiut-Brévin. Delalande.
P. CORSPEBSA. Ach. Meth. 205. Duby, 602, 17. Mougeot, 160. Im-
bricaria conspersa DG. FI. fr. 1064. Squammaria ceotrifuga Hoffm.
Lich. 1. 16, f. 2. Dill. Musc. t. 24, f. 75. Hab. la Pierre-Meulière, près
Ancenis.
P. sinnosA. Achi syn. 207. Duby, 602. Parmelia Lœvigàta Ach. syn.
202. Eng. Bot. t. 2030 et 1852. Hab. sur les arbres, les rochers, k Ance-
nis, pont du Gens. Delalande.
P. raTSODBS. Ach. 250. Duby, 600, 14. Imbricaria physodes. DG. FI.
fr. 1066. Mongeot, 159. Eog. Bot. 126. Jacq. Goll. 3, I, 8, f. 2 et 3.
Dill. t. 20 , f. 49. Hab. snr les arbres et les rochers.
— 128 —
I
P. LANUGiMOSÀ. Ach. 207. Dttby, 603, 15. ImLricarit ianngiiiOM
DG. FL fr. p. 188. Dicks Grypt. 2, t. 6, f. 1. sur les arbros et les
pierres.
P. CLSMBNTiÀHA. Ach. Idch. 482. l>uby,603, 16. Mougeot, 737.
Hab. sor les arbres, chemia de la Verrière, la Bonnetière,
Delalande.
P. spBCiosA. Ach. Meth. 198. Duby, 608. Mougeot, 636. Jacq. coll.
3 , t. 7. Hab. sur les arbres , au pont du Gens.
P. AQuiLA. Ach. Meth. 201. Duby, 604 , 21. Mong., 1049« Imbricarta
aquila DG. FI. fr. 1053. Gollema cristatum DG. FI. fr. 1039. Eng. Bot.
t. 982. Dill. Musc. 24, f. 69. Hab. taillis du Portereau, sur les rochers.
P. GTCLosBLis. Ach. Mcth. 109. Duby, 604, 25. Imbricaria Cydo-
selis DG. FI. fr. 1051. Parmelia adglutinata. Mougeot, 543. Lecanora
virclla Ach. Parmelia cloaotha Ach. ex-Meyer. Hofiui. GG. Eng. Bot.
t. 1942. Hab. sur les arbres, aupootdu Gens.
P. ULOTHRTX. Ach. Mclh. 200. Duby, 604, 26. Mougeot, 448. Im-
bricaria ulothryx. DG. FI. fr. 1052. Hoffm. lich. 1. 14, f. 1. Dill. Musc,
t. 24, f. 72. Hab. sur les arbres, k l'Ebaupin, la Bonnetière. Dela-
lande.
P. puLVBRULBnTA. Ach. Mcth. 210. Duby, 605,28. Moug. 162. Im-
bricaria Pulvemlenta DG. FI. fr. 1049. Hoffm. Lich. t. 8, f. 2. Dill.
Musc. t. 24, f. 72. Hab. sur les arbres, k Glermont.
P.^AÎPULiA. Ach. Meth. 209. Duby, 605, 29. Imbriaria aîpolia DC.
FI. fr. 1048. Hab. sur un arbre, près du pont d'Ancenis, au pont da
Gens. Delalande.
P. STBLLARis. Ach. Meth. 209. Duby, 605, 30. Moug. 163. Im-
bricaria Stcllaris. DG. FI. fr. 1047. Hoffm. Lich. t. 13, f. 1. flab. sur
les troncs d'arbres de la forêt do Laguorre , près Ancenis.
P. C0E8IA. Ach. Meih. 197. Duby, 605, 31. Mougeot, 447. Imbrica-
ria Gœsia DG. FI. fr. 1046. Hoffm. t. 8, f. 1. Eug. Bot. 1052. Wulf.
in Jacq. GoU. 2, 1. 16, f. 2. Hab. Pierre- Meulière, près Ancenis.
P. ACBTABnLUBf. Duby, 601, 2. P. Gorrugata Ach. Imbricaria ace-
tabulum DG. FL fr. k062. Jacq. Goll. 3, t. 9, f. 1. VailL Bot. 21, f. 13.
Hab. sur les troncs d'arbres.
P. PAR1BT1NA. Ach. Meth. 213. Duby, 606, 35. Mougeot, 66. Imbri-
caria parietina. DG. FL fr. 1060. Hoffîn. Lich. t. 18, f. 1. Eug. Bot. t.
194. Dill. t. 24, f. 79. Hab. sur les toits, les murs, les arbres.
P. GAnoBLARiA. Delisc, ined. Duby, 606, 37. Lecanora candclaria.
Ach. Mougeot, 742. Placodium candelarium DG. FI. fr. 1024. Eng.
Bot. 1794. Lichen concolor Dictes. L. candelarius Linn. Habite les arbras
de l'ayenue des Dervallièrcs.
PAI^NARIA. Delise. Dict. Glass. t. 13, p. 30. Parmeli» Ach. Meij.
Sp^ Eng.
— 129 —
p. H0B1G1NO8A. Delise. Doby, 60A, f. Pametit rabiginosa. Âch. Im-
brycaria cœroleaceng. DG. FI. fr. 1057. DickaCrypt. 4, t. 12, f. 5. Eng.
Bot. t. 93Sf Hab. sur les troncs d'arbres, k l'Ebaupin.
P. PLUMBBA. Delise. Duby, 606, 2. Parmelia plombea. Ach. Moogeot,
939. Lightf. Scot t. 'i6. Hab. sur les troncs d'arbres.
P. coNOPLBÀ. Delise. Duby, 607, 3. Parmelia conoplea. Âch. Mou-
geot, 349. Imbricaria conoplea DG. FI. fr. p. 187. Imb. pytirea DG.
FI. fr. 1059. Hab. sar les mousses, les arbres, sur les Tieilles souches de
▼ignés, près de FEbaupin.
GOLLEMÂ. Hoffm. Schreb. Ach. Lich. Univ. 129, t. H, f. 8, 11.
PannelisB Sp. Mey. Bpreng.
G. NiGRUM . Ach. Lich. Univ. p. 628. Mougeot , 553. Lichen Niger.
Hnds. Linn. Hab. sur les murs. Pesnean.
G. GRAnosoif. DG. FI. fr. 1035. Hab. sur la terre. Pesneau.
G. niGRBSGBns. DG. FI. f^. 1045. Duby, 607, 2. Mougeot, 164.
Ach. Lich. Univ. 646. G. Microcarpnm. DG. Syn. Franc. 82. Hofihi. 37,
r. 2 , 3. Jacq. GoU. 3, t. 10 , f. 3. Dill. Musc, t 19 , f. 20. Hab. sur les
rochers de Barbe-Bleue.
G. jAcoBiKiFOLiuH. DG. FI. fr. 1042. Ghev. p. 632. Gollema Melœnum
Mougeot, 45^5. 7 JacobsBifolium. Ach. Lich. Univ. p. 637. Hab. sur les
rochers de la côte Saint-Sébastien. Pesneau.
G. FORVUM. DG*. FI. fr. 1044. Duby, 609, 13. Ach. Syn. 323.
Jacq. Goll. 3, t. 10 , f. 2. Dill. 1. 19 , f. 24. Hab. sur les troncs d'arbres.
Pesneau.
G. LACBRUM. DG. FI. fr. 1041. Duby, 609, 14. Mougeot, 1061. Ach.
Syn. 327. Eng. Bot. t. 1982. Wulf in Jacq. Goll. 3 , t. il, f. l. Dill.
t. 19, f. 31. Hab. sur des souches de vignes couvertes de mousses, au
Portereau.
G. CRispuM. Hoffm. Germ. 2, p. 10. Duby, 609, 16. DG. FI. fr. 1038.
Lichen Grispus Linn. Gollema pulposum Ach. Lich. Univers. 632. Hab.
spr la terre , parmi la mousse.
G. PCLviNATOM. Hoffm. Diil. Musc. t. 19, f. 34. V. p du G. La-
cerum. Ach. Duby, Mougeot, 637. Hab. sur les vieux murs, la terre et
les mousses.
G. STMPHORBVM. DG. FI. fr. 1036. Duby, 610,21. G. Myriococcum
Ach. Syn. 316. Ach. in Nov. Act. Stock. V. 22 , t. 3 , f. 2. Hab. sur les
rochers de la Pierre-Meulière. Ancenis.
PHTSGIA. DG. FI. fr. p. 395. Evernia, Gotraria, Borrera, Ach. Lich.
et Syn. Parmeliœ Sp. Mey. Spreng.
P. PRDNASTRi. DG. FL fr. 1075. Duby, 611, 2. Evernia prunastri
Ach. Mougeot , 355. Hamalina prunastri Ghev. Eng. Bot. t. 859 et
1253. Yaill. Bot. t. 20, f. 7. Dill. Musc. t. 21 , f. 54. Hab. sur les
arbres , au Portereau. Petit-Port.
9
— i30 —
P. CHKYBOPHTHALMÀ. DG. FI. fr. 1085. Diibj, 611, 5. Borrora Gbry-
Bophthalma. Mougeot, 254. Hoffm. Lich. 2, t. 96, f. 4. Eiifr. Bot.
t. 1088. Hab. sur le« rochers ,- Saint- Aignan , Petit-Port, Ghltean-
thébaud , etc.
P. FLAviCÂï«s. DG. Rapp. 1 , p. 16. Duby , 612, 7. DG. FI. fr. 1674.
Supp. Borrera flavicans. Ach. Uab. sur les troncs d'arbres , k Petit-
Port, au Portereau, k la Paclais. Pesneau.
P. ciLiAHis. DC. FI. fr. 1072. Duby, 612, 3. Borrera ciliaris. Acb.
Mottgeot, 64. Uoffm. Lich. t. 3, f. 4. Eng. Bot. t. 1350. Yaill. t. 20, t
4. Hab. sur les troncs d'arbres , au Portereau.
P. TENBLLA. DG. FI. fp. 1072. Duby , 612,. fO. Borrera tonella Àch.
Mougeot, 450. Hoffm. t. 3, f. 23. Vaill. Hab. sur un petit mur, ii la
Gontrie.
P. GLA1TCA. DG. FI. fr. 1087. Duby, 613, 17. Getraria giauca Ach.
Mougeot, 156. Hoffin. Lich. t. 20, f. 1. Vaill. Bot. t. 21, f. 12. Dill.
Musc. t. 25, f. 96. Hab. sur les rochers , au Groisic. Pesneau.
RAMALINA. Ach. Lich. 122 , t. 13, f . 5 , 11. Syn. 293. PhysciteDG.
ParmolisB Sp. Mey. Spreng.
R. FRAzimiA. Ach. Lich. Univ. 602. Physclafraiinea.DG. FL fr. 1078.
Hoflhi. Lich. t. 18, f. 12. DiU. Muac. t. 22, f. 59. Hab. sur les tronca
d'arbres , k la Jaunaic , Doulon^Thouaré. Delalande.
R. POtLiNARiA. Ach. Lich. Univ. 608. Dnby, 614^ 3. Mougeot, 546.
Pbyscia squarrosa. DG. FI. fr. 1077. Vaill. Bot. t. 20, f. 15. Dill. t. 91,
r. 55. Hab. la forêt de la Guerre , près Ancenis, Piriac. Delalande.
R. FASTiGiATA. Ach. Lich. Univ. 603. Duby, 614, 5. Mougeot n 452.
Pbyscia fastigiata. DG. FI. fr. 1079. Eng. Bot. t. 890. Vaill. Bol. t. 20,
f. 2. Hab. sur les arbres , taillis du Portereau , les Dervallièrea , Petit-
Port , etc. , sur les murs du château de Piriac. Delalande , qui a cueilli
k Belle-Ile la V. y calicaris.
R. PARiNACBA. Ach. Lich. 606. Duby, 614, 6. Mougeot, 356. Pbyscia
farinacea. DG. FI. fr. 1076. Eng. Bot. t. 889. Vaill. Bot. t. 20,
f. 13, 15. Hab. sur les troncs d'arbres , avenue de Pommiers, k Petit-
Port.
R. scopuLORUM. Ach. Univ. 604. Duby, 614, 7. Pbyscia scopulorum.
DG. FI. fr. 1079. Lich. Galicaris Linn. Eng. Bot. t. 688. Dill. Musc. t.
18, f. 88. Hab. sur les rochers de Saint-Mazaire , du Groisic.
ROGGELLA. DG. FI. fr. p. 334. Ach. Lich. 81 , t. 7, f. 89. Parmelia.
Sp. Spreng. Mey.
R. prciFORMis. DG. FI. fr. 907. Eng. Bot t. 728. Duby, 615, I. Dill.
Musc. t. 23 , f. 6. Lichen fociformis Lin. Hab. sur les rochers du .
Groisic.
R. niTcopsis. Ach. Lich. t. 440. Dnby, 615, 2. DG. FI. fr. 906.
^ i3t —
I
DiU. Musc. t. 30, f. 60. Hab. sur ud mur; k Piriac. Pesneau, De-
lalande.
USNEA. Ach. Lich. Univ. 127, t. 14, f. 5. $yn, 303.
U. CEEATiNA. Ach. Lich. Vniv. 619. Daby, 615, 1. Mougeot,465.
Hab. mu les arbres de l'aTenoe de Petit-Port.
U. B4RBATÀ. DG. FI. fr. 903. Duby, 615, 2. Eog. Bot. t. 258. Par-
melia articnlata Spreng. DiU. Musc. 1. 12 , f. 6. Hab. taillis da Portereau,
arbres et rochers.
U. pucÂTA. Hoffio. Germ. 2 , p. 132. Duby, 615, 4. Mougeot, 166.
Aoh. DG. FI. tt. 902. Fi. Dan. t. 1357. DiU. t. Il, f. 1. Hab. taillis da
Portereau , Petit-Port. J'ai trouvé la V. y Hirta dans la forêt de la
Guerre , près Ancenis.
13. FLORiDÀ. HofiOn. Germ. p. 133. Duby, 616, 5. Mougeot, 260.
Eog. Bot. t. 872. DG. FI. fr. 901. DiU. 1. 13, f. 13. Hab. taiUis du Por-
tereau , les DenralUères , etc.
GORMIGULARIA. DG. FI. fr. t. 2, p. 228. Alectoria Ach. ParmeU».
Mey. Spreng.
G. JOBÂTÀ. DG. FI. fr. 900. Duby, 616, 3. Mougeot , 261. Alectoria
jubata. Ach. Eug. Bot. t. 1880. Schrad. Journ. 1799, 1 , t. 3, f. 4. DiU.
Musc. t. 2, f. 7. Hab. les carrières de la Gontrie.
G. AcvLEÀTA. Ach. Mcth. 302. Duby, 617, 8. Mougeot, 168. DG.
FI. fr. 893. VaiU. Bot. t. 26, f. 8. Michel. Gen. t. 39. Hab. la Gontrie ,
Orvault, Machecoul, Pesueau. Saiot-Gildas, Delalande.
G. PVBBscBifs. Ach. Meth. Lichen, 305. Duby, 617, 10. Mougeot ,
358. G. Intrieata D. FI. fr. 899. Lich. Pubescens. Lion. Jacq. 2, t. 10,
f. 5. Gonfenra atro Tirons Dillw. Gonf. t. 5. Baugia atro Yirens. Lyngh.
Zigonema atro vireuB Ag. Spreng. Saint-Gildas. Delalande.
SPUJEROPHORUS Pers. b. 7, p. 22. DG. FI. fr. p. 327, Ach.
Lich. 116, t. 12, f. 5, 6.
S. GLOBiFBRus. DG. FI. fr. 889. Duby , 618,2. S. GoraUoîdes Pers.
Ach. Mougeot, 262. Gorinalloîdes Globiferum. Hol&n. Lich. 6, t. 31,
f. 2. Lichen Globiferus Linn. Eng. Bot. t. 115. Hab. les carrières de
la Gontrie , la Houssinière.
STERE0GAIIL0I9. Schr. Gen. DG. FI. fr. 328. Ach. Lich. uniy.
113, t. 12, f. 3, 4. Syn. 284.
S. PASGALB. Ach. Meth. 315. Duby, 618, 1. DC. FI. fr. 891. Mougeot,
73. Eng. Bot. t. 282. DtU. t. 17, f. 33. Hab. les carrières de la
Gontrie.
S. RANVif. Ach. Meth. 315. PI. fr. DG. p. 178. Duby, 619, 10.
Mougedt, 647. Stereocaulon Quisquiliare. Hoffîn. Mich. Gen. t. 53, f. 8.
Hab. sur la terre, au pont du Gens. Delalande.
GENONIGE. Aeh. Lichen univ. p. 105, t. 11 , f. 3, 6. Syn. 248.
— 132 —
CUdouia Hoffm. Schœrer. Pries. Gladonia Scyphophorus. Helopodimn.
DG. FI. fr. 335, 337 et 341.
C. UNCiALis. Ach. Lich. 558. Syn. *i76. Dnby , 6*20 , 2. Mongeot ,
165. Florke Beut. Lich. 21 , 155. Gladonia ceranoîdes. DG. FL fr.
p. 337. Dill. Musc. t. 16 , f. 22. A , B, G, E , F. Hab. Saîot-Gildas.
Delalando.
G. PAPiLLARiA. Ach. Lich. 571. Syn. 27(^. Duby, 62U , 1. Mongeot,
259. Gladonia Papillaria. DG. FI. fr. p. 180. Hoffîn. GL Molarifomis.
HofTm. Bill. Mnsc. t. 16, f. 28. Hab. Saint-Gildas. Delalande.
C. sYLTATicA. Florko Dcatsch. Lich. 76. Dnby , 621 , 4. G. rangi-
ferina. p SylTatica. Ach. Lich. 564. Dill. Mnsc. t. 16, f. 30, B. Hà».
sur la terre, les vieux murs, k la Houssiniëre, snr un mur, à la
Mortnière. V. p Alpestris Florke. A la Gontrio.
G. RAnGiFBRinA. Ach. Lich. 564. Gladenia Rangiferina. Hoflm. DG.
FI. fr. p. 336. Lichen rangiferinus Linn. Eng. Bot. t. 173. DiU. Mosc.
t. 16, f. 29. Hab. carrières de la Gontrie, la Houssiniëre, le Porterean,
sur les rochers , Saint-Gildas. Delalande.
G. RANGIFERINA. Y. ^ Cimosa. Ach. Dnby , 621. Hab. sur les ro-
chers du Portercau.
G. FORMATA. Ach. Syn. 276. Duby , 622, 10. Mongeot, 862.
Gladonia Furcata. Hoffm. Gladonia Snbulata e DG. FI. fr. p.
336. Dill. t. 6 , f. 27. Hab. aux Dervalliëres , Saint-Gildaa. Delalande.
G. FTRCATA. V. p Spinulosa. Deltse. Dnby, 622. Dill. Musc. t. 16,
f. 25. Sur les rochers, au Porterean , Saint-Gildas. Delalande.
G. RACBMOSA. Ach. Syu. 275. Duby , 623 , 12. Mongeot , 851. Gla-
donia Snbulata. i^ DG. FI. fr. 2 , p. 336. Hab. sur les rochers et
les troncs d'arbres , au Porterean.
G. GRACiLis. Deliso. Duby , 624, 13. Mongeot, 849. G. Ecmocyna.
Ach. Syn. 261. Gladonia Gracilis. Hoffm. Lichen Gracilis. Linn. Eng.
Bot. 1. 1284. Dill. Hab. snr les pierres, k la Gontrie.
C. sQOAMOtiA. Delise. Duby, 625 , 13. G. Sparassa Ach. Syn. 274.
Mougeot, 645. G. Gespitosa Dnfour Gladonia sqnamosa et GoronaU
Hotfin. Lichen Gespitosns Lam. encycl. raeth. Hab. les bois de l'Eban-
pin, Plessis-Tison.
G. DBLicATA. Ach. Lich. 569. Duby, 626, 16. Mottgeot, 753. Helopo-
dinm Delicatum DG. FI. fr. p. 311. Lichen parasiticos Hoffm. Lich. t. 8,
f. 5. Hab. sur les troncs d'arbres, aux Dervalliëres, Petît'-Port, Sainte-
Luce. Delalande.
G. FAscicuLARis. Dclisc , Duby , 627, 22. Hab. sur les rochers et la
terre.
G. coRNUTA. Ach. Lich. 545. Duby, 628, 27. G. Fimbriauh. GoninU
Ach. Syn. 257. Mougeot ^ 1156. Gladonia Gomnu Hofbn. Scyphophoras
— 133 —
Conitttaft a DG. PI. fr. 2, p. 240. Dill. t. 15, f. 14. Uab. sur la torre, ^
TEbaiipiD.
G. PTXiOÀTA. Acb. Lich. 334. Dubj, 629, 31. Mougeot, 1155. Scypho-
pbonia pyxidatns. D. G. PI. fr. 2 , p. 339. Lichen pyxidatus. Linn. Uab.
sur la terre et les rochers.
V. & Proliféra. Delise G. Pimbriata f. Proliféra. Âch. Syo. 256. Flork.
in Berl. mag. Dill. Vaillant. Hab. même localité que le précédent.
Var.i; Tubœformis Hoffm. Plorke Vaill. Bot. t. 21, f. 6, 8. Uab.
sar la terre et les rocher», parmi les moasses.
G. vtRTiciiLATA. Âch. Syu. 251. Dnby, 631, 35. Mougeot, 644.
Gladonia dilatata, G. pyxidata var. Verticillata Proliféra et G. cristata
Hofim. Bœomyces verticillatus Waihemb. Dill. Mnsc. t. 14 , f. 6 , B. D.
H. f. 9, B. Uab. les carrières do la Gontrie.
G. cARiosA. Ach. Lich. 567, Syn. 273. Duby, 632,41. Mongeot,
850. Lichen Gariosus. Âch^ Uab. anr les pierres de la Gontrie.
G. Au:icoRN]S. Ach. Lich. .V28. Duby, 631, 37. Mougeot, 1062 C.
Damœcomis et var. y phyllophora Ach. Lich. p. 350. Gladonia foliacea
pfayllophora et Gornacopioides. Uoflfim. Dill. Musc. t. 14, f. 12. A Vaill.
Bot. t. 2 1 , f. 3. Uab. les carrières de la Gontrie.
G. CBivicoBNis. Ach. Lich. 531. Duby, 6.^1, 39. Mougeot, 749.
Lichen cerricomis Achar. Linn. Hab. les carrières de la Gontrie.
G. cocciFBRA. Ach. Lich. 537. Syn. 269. Duby, 632,46. Mougeot,
752. Gladonia coccinea. Uofifin. Lichen cocciferus. Lin. Eng. Bot. t. 2051.
DiU. Musc. t. 14, f. 7. A. J. Vaill. Bot. t. 21 , f. 4. Uab. les carrières de
la Gontrie.
ISIDIDM. Ach. Prod. DG. PI. fr. 326. Ach. Lich. uoiv. 110, t. 11, f.
9. Pertusaria Lecanora. Meyer. Parmelia Spreng.
i. cosALLiNCM. Ach. Mcth. 138, t. 3, f. 7. DG. FI. fr. 3'i6. Duby,
635. Mougeot, 74. Eng. Bot. 1. 1541 , Jacq. Goll. 2 , 1. 13. Stereocaulon
Nadreporiformc. Hoff. Uab. sur l'écorce des arbres.
BGEOMYGES. Pers. DG. FI. fr. 2, p. 341. Ach. Lich. 108, t. 12,f. 1,2.
B. BRicsTOBCM. DG. FI. fr. 2, p. 342. Duby, 635, 1. Mougeot, 71.
B. Roscus. Pers. Ach. Lichen ericetorum Linn. Eng. Bot. t. 374. Mich.
gen. 100, t. 50. DiU. t. 14. Uab. sur la terre argileuse.
B. HUFus. DG. FI. fr. 2, p. 342. Duby, 635, 2. B. Rupestris Pers.
Mougeot, 70. B. Byssoîdes. Schœr. Jacq. Gdl. 3, t. 3, f. 1. Dill. Musc,
t. 14 , f. 4. Uab. sur les rochers et la terre argileuse.
OPEGRAPUA. Pers. DG. FI. fr. 2, p. 307. Artbonia, Opegrapha et
Graphis. Ach. Lych. et Syn. Arthonia et Opegrapha LéonDufourin Jonm.
phys. et Hist. nat. t. 87, p. 200. Graphis, Asterisca et Platygramma.
Meyer. Spreng.
0. RADiATA. Pers. DG. FI. fr.2, p. 338. Duby, 639,3. Arthonia As-
— 134 —
troïdea. Âch. Syn. 6. À. vulgaris. i Asiroîdea Schcu*. Hab. s«r récorce
des arbres, près le pont du Gens, au Portoroan, etc.
O. KOTHÂ. DG. FI. fr. 2, p. 310. Duby, 640, 7.1louf60t, 857. 0.
Gymbiformis Schœr. Hab. sur l'ëcorce des arbres.
V. a VolTella. 0. YaWella Ach. t. l,f. 9. DG. Fl.fr. 5, p. 109. 0.
Diaphora DG. FI. fr. 170. 0. Rimalis et Ifimbosa Ach. Syn. 77 et 71. 0.
Gymbiformis a Pnlicariâ. Schœr. n» 97. Lichen Pnlicaris Hoffm. amm,
t,3,f.2. ^
y. Y Diaphora. Ach. Dnby. 0. Diaphora. Mougeot, 468. Ach. Eng.
Bot. t. 2280. 0. SignataDG.FL fr.SiO. 0. Hebraîca Dufonr. 0. Gymbi-
formis Y Hebraîca Schœr. Hoffm. Hab. sur l'ëcorce des arbres.
0. MÀCDLAE18. Ach. Mcth. 2i. Duby, 610, 12. Mougeot, *i5i. O.
Rttgosa Schœr. 0. Epiphega Eng. Bot. 1, 2882. Dichœoa macularis. Fries.
Heterographa macularis. Fries. Dill. Musc. t. t8,f. 2. Hab. surl'écorce des
arbres, à FEbaupin.
V. a Faginea 0. Faginea Pers. DG. FI. fr. 2, p. 318. Hab. sur Té*
corce dn hêtre.
V. Y Qnercina 0. Qaercina Pers. DG. FI. fr. 2 , p. 307. Hab. sur l'é-
corce du chêne.
0. ATEA. Pers. Dnby, 641, 14. Mougeot, 649, 14. Schœr. p. 48.
Hab. sur l'ëcorce des arbres.
V. a DenigraU Schœr. 0. Atra. DG. FI. fr. 310. 0. RettculaU. FI. fr.
5 ,p. 170. 0. Stenocarpa.
y. p DenigraU Ach. Syn. 75. Eng. Bot. 1782. Y. p Stenocarpa
Schœr. exsicc. 93. 0. Stenocarpa Ach. Lich. t. 3, f. 11. DG. FI. fr. 5 ,
p. 170. Hab. sur l'ëcorce des arbres.
0. HBRPBTiGA. Ach. Meth. 23 a et p Syn. 72. Duby, 641, 13. FI. fr.
309. Mougeot, 555. Hab. sur l'ëcorce dos arbres.
. 0. RCFBscBNs. Pcrs. Duby, 641, 18. DG. FI. fr. 311. O. SidereUa.
Ach. 0. Rubella et 0. CEna. FI. fr. 389 et 5, p. 169. Mougeot, 648. 0.
Herpetica. pDisparata. Ach. 73. Hab. surl'ëcorce des arbres, Plessis-Tison.
0. suLBATÀ. Pers. Mougeot, 360. Duby, 642, 26. Ghev. DG. FL fr.
5, p. 171. 0. elegans, Eng. Bot. 1852. Graphis clegans, Ach. Hab. sur
l'ëcorce des arbres, à TEbaupin.
0. scRiPTA. Ach. Meth. 30. Duby, 642, 27. Graphis scripta. Mougeot,
Ach. Syn. 31. Dill. Musc. t. 18, f. 1. Hab. sur les ëcorces fines des
arbres.
y. p Gerasi Ach. 0. Gerasi, Pers. DG. FI. fr. 2, p. 310. Eng. Bot.
2301. 0. Macrocarpa Pers. 0. Betnl». DG. FI. fr. p. 171. y polve-
mienta Ach. Schœr. exsicc. n« 89. 0. PulTemlenta Pers. DG. PI. fr.
2, p. 311, FI. Dan. 7, t. 1242, f. 1. Graphis pulremlenta. Mougeot «
361. S Serpentins Schœr. Dnby. O. Serpelitina Ach. Meth. FI. fr. 2, p.
311. Graplûs Serpenti&a Ach. Syn. 83.
O. ctKsu. DG. FI. fr. 2, p. 3tt9. ArthouU Lyncea Ach. Syn. 7.
Grapliis cœsia Sprea. £0^. Bot. t. 809. Habite sur l'écorce 4cs
arbres.
O. UBDusuLA. Pers. Onby, 643, 29. DC. FI. fr. ^^ p. 171. Op. Scripla
Ç Dendrilica Schœr. Asterisca Medosula Meyer et Spreug. Uab. sur les
arbres, près le pont du Cens.
0. DBifDRiTici. Ach.Metfa. t. t, f. 10. Daby,643, 30. Eng. Bot. 1796.
Arthonia dendritica Duf. Graphis dendritica Ach. Platygramma den-
driticum Moy. Spreng. Hab. sur les écorces d'arbres, k la Pa-
touillère.
O. GYNir.A. Microcarpa et Uarpalea de Desvaux, trouvés sur les écorces
d'arbres, au Portcreau, no sont cités par aucun auteur.
STIGMATIDIUM. Meyer. p. 328. Opcgraph» DC.
S. CRAssosr. Duby, 643. Mougeot, 955. S. obscurura Spreug. Opcgra-
pha crassa DG. FI. fr. 2, p. 314. Porina aggregala et porina taxicola Ach.
Syn. 112 et 113. Arthenia crassa Dufou. Hab. sur lo bois pourri d'une
tonnelle, h TEbaupin.
VERRPGARIA. Pers. DG. FI. fr. p. 313. Scbœr. p. 53. Verrucaria et
Pyrenula.
V. RPioBKMiDis. Duby, 644, 1. Ach. Meth. 118. DG. FI. fr. 851.
Mougeot, 363. Sphœria epidermidis Fries Syst. Myc. 2, p. 499. Hab. sur
l'écorce du bouleau, auPortereau.
V. PoncTiFORHis. Pers. Duby, 644, 3. DG. FI. fr. 853. V. Hyloîca
et Microcarpa DG. FI. fr. 857 et 858. Hab. sur les jeunes écorces.
V. NiTiDA. (Schrad. Journ. Bot. 1801, p. 70.) Duby, 645, 10. hC,
FI. fiir. 861. V. populnea. DC Syn. 67. pyrenula nitida Ach. Mougeot,
365. Sphœria nitida Weigh. Observ. t. 2, f. 14. Hab. sur l'écorce du
charme, du hêtre, du noisetier.
V. LBccorspiiALA. (Ach. Meth. 116.") Duby, 645, 11. Pyrenula leu-
cocephala. Mougeot, 757. Pyrenolhea fuscella Fries. Lich. Suec. Fasc.
7, n« 194. Hab. sur les arbres du petit chemin de l'Ebaupin.
y. 8TTMATBf.LA. Ach. Y. atomaria. Y. ^ do Y. epydermidis.
Ach. DG. FI. fr. 2, p. 215. Hab. sur l'écorce des arbres, forêt du
Gâvrc.
PATELLARIA. Hoffm. Lich. prod. 36. DG. FI. fr. 2 , p. 345. Le-
cidca Sp. Ach. Lecidca et Patellaria Mey. Spreng.
P. Alba. Duby, 648, 13. Lecidea att»a. Ach. Lepra lactea DG. FI.
fr. 2, p. 322. Lichen lacteus. Hoffm. Eng. Bot. t. 1349. Hab. sur les
troncs d'arbres, aux DervalMères.
P. PARA8BMA. DG. FI. fr. 2 , p. 347. Duby, 648, 15. Mougeot, 745.
Lecidea parasema. Ach. Syn. 17. Liehen SangviMrkis, Hoffm.
— 136 -^
p. PBTRARA. DG. FI. fr. 2, p. 348. Daby, 647 , 3. Mougeot, 744.
Lecidet petraea. Acb. Hoffm. Lich. t. 50« f. 1, 2, t. 57, f. t. Wulf in
Jacq. Coll. 3, t. 6, f. 2. Hab. sur les rochers. Pesneau.
P. BLOBOGHROMA. Dvby, 650, 29. Lecidea elœocbroma. Acb. Syn. 18.
Mongeot, 746. Hab. les écorces d'arbres, au Portereau, les bois de
TEbaupin.
P. sAiiGviHARii. Duby, 651 , 40. Lecidea Sanguinaria. Acb. Mou-
geot, 81, 2. Vermcaria Sanguinana. Hoffm. Lich. 2, 1. 41, f. 1. DG. FI.
fr. 316. EDg. Bot. t. 153. Hab. l'écorce des arbres. Pesneaa.
P. incAiiA. Spreng. Syst 4, p. 265. Diiby, 652, 49. Lecidea iocana.
Ach. Syn. 36. Lepra incana. DG. FI. fr. 5, p. 175. Moogeoi, 432. Eng.
Bot. 1683. Hab. sur le bois pourri d'uoe vieille masure, cheipin de
l'Ebaupiu.
P. FBRRVGiEiBA. Hoffm. Lich. t. 12, r. 1 et t. 35, f. 1. Dnby, 655,
69. Moqgeot, 1055. DG. FI. fr. 2, p. 358. Lecidea cioerea fusea. Ach.
Hab. sur l'écorce des arbres.
P. GEOGRAPHiGA. Duby, 656, 78. Lecidea atro virens. Ach. Verracaria
atrovirenset geographica. Hofifai. Lich. t. 17, f. 4 et t. 54,f. 2. Phy-
zocarpum geographicum. Mougeot, 640. DG. FI. fr. S, p. 365. DUl.
Musc. 1. 18, f. 5. Hab. sur les arbres, au Portereau.
PSORA. DG. FI. fr. 2, p. 367. Psora Sp. Hoffin. Lecidea Sp. Ach.
P. vBsicuLARis. DG. Fi. fr. 2, p. 368. Duby, 657, 3. Lecidea vesi-
cularis. Mongeot, 172. Ach. P. opuntioides DG. FI. fr. 2, p. 368. Lî~
cheu opuntioîdes Vill. Dauph. 3, t. 35. Lichen cœruleo nigricaos. Eng.
Bot. 1. 1139. Hall. helv. t. 47, f. 3. Hab. sur le mur de Procé , près
Grillaud.
P. DBGipiONs. Hof&n. Lich. t. 43, f. 1 et 2. Duby, 658, 8. DG. FI. fr.
2, p. 369. Lecidea decipiens. Ach. Mougeot, 58. Lichen decipiens. Hedw.
Eng. Bot. t. 870. Lichen dispermus. Vill. Dauph. 3, t. 35. Hab. sur la
terre, à Arthon. Pesneau.
SQDAMHARIA. DG. FI. fr. 2, p. 374. Ghev. FI. par. 1, p. 638. Le-
canora Sp. Ach. Psora. Sp. Hoffm.
S. CRA88A.. DG. FI. fr. 2, p. 375. Duby, 659 , 10. Lecanort crasèa.
Ach. Mougeot, 1051. Lichen laqueatus Jacq. Goll. 3, t. f. 2. Lichen
cœspitosns. Vill. Dauph. 3, t. 55. Dill. Musc. t. 24, f. 74. Hab. rochers
calcaires, k Anconis, Lire.
S. SMiiHii. DG. FI. fr. 2, p. 375. Duby, 659, 11. Lecanort smtthii.
Ach. Mougeot, 1148. Lichen gypsaceus Smith. Mich. Gen. 94, t. !« f. 1.
Hab. sur la terre, Arthon. Pesneau.
S. LBHTiGBRA. DG.FL fr. 2, p. 376. Duby, 660, 14. Lecanoralentigera
Ach. Mongeot, 68. Ach. Psora lentigera Hoffm. Lich. t. 48^ t I. Eng.
Bot. t 871. Hab. sur la terre , k Arthon.
— 137 —
PLAGODIUM. DG. FI. fr 2, p. 377. liocanora Sp. Ach. Parmeliœ
Sp. SpreDg.
P. cAMBCKHs. DG. FI. fr. 2f p. 379. Duby, GGl, 10. Mougeot, 1152.
Lecidea canesccns. Ach. Lichen cauesccns. Diks Grypt. I^ t. 2, f. 5. Eng.
Bot. t. 282. Hab. sur les bords du rocher , près da Portoreaa , et las
arbres de FÉbaopin.
P. FiJLGBNS. DG. FI. fr. 2, p. 378. Daby, 662. Lecauorafolgeos. Ach.
Mougeot, 1052. Psora citrica Hoffm. Lich. t. 48, f. 2. Lichen fùlgens.
Swartz. Hab. sur la terre , plaine d'Arthoo. Pesnoau.
P. cAnDBLARivBf. DG. FI. fr. 2, p. 578. Mougeot, 743. Lichen cande-
larins. Linn.Dill. Mvsc. t. 18, f. 18. Hab. sor les troncs d'arbres, sur
les murs. Pesneau.
P. MCRORVM. DG.Fl. fr. 2, p. 378. Duby, 662, 13. Lecanoramurorum.
Ach. Mottgeot adden. 457. Lichen murorum. Hoffm. Lichen , t. 9, f. 2.
Wulf. in Jacq. Goli. 3, t. 6, f. 1 Hab. sur les murs de la chapelle de
Bethléem.
P. albescrus. DG. FI. fr. 2, p. 380. Duby^ 660, 5. Lecanora galaclina.
Ach. Psora albescens Hoffm. Hab. sur un mur, k Barbin.
. LEGAMOHA. Sp. Ach. Patejlariœ, Sp. DG. Parmelie, Sp. Spreng.
L. CBRiNÀ. Ach. Lich. 390. Moogeot, 460. Duby, 663, 9. Patellaria
cerina. Hoffm. Lich. t. 33, f. 1. DG. FI. fr. 2, p. 360. Hab. sur l'écorce
des arbres , aux Derrallières.
L. scBFUSCA. Ach. Lich. 375. Duby, 664, 10. Mougeot, 740. Patel-
laria subfusca. Hoffm. Lich. t. 5, f. 3. DG. FI. fir. 2, p. 362. DilL Musc,
t. t8, f. 16, t. 55, f. 8. Hab. commun stir Técorcc des arbres.
L. BROiiiiBA. Ach. Lich. 419. Duby, 666, 26. Mougeot, 639. Lecidea
microphylla y Pezizoïdes. Schœr. Patellaria nebulosa. Hoffm. Dill. t.
40, f. 1. P. Brunnea. DG. FI. fr. 2, p. 350. Lichen brunneus. Eng. Bot.
1. 1246. L. Pezizoïdes. Dicks, t. 2, f. 4. Hab. sur la terre et les mousses
décomposées.
L. PARELLA. Ach. Lich. 370. Duby, 667, 32. Mougeot, 1145. Patella-
ria. parcUa. Hoff. Lich. 1. 12. DG. Fl.fr. 2, p. 364. Lichen parellus. Linn.
Eng. Bot. t. 727. Dill. Musc. t. 18, f. 10. Hab. sur les arbres, les
rochers.
L. TARTARBA. Ach. Lich. 372. Duby, 667, 33. Mougeot, 69. Patella-
ria tartarea. DG. FLfr.2, 364. Lichen tartareus. Linn. Eng. Bot. t. 156.
Dill. Musc. t. 18, f. 13. Hab. sur les arbres, li l'Éhaupin.
L. AiiGULOSA. Ach. Lich. 364. Duby, 668,38. Patellaria angulosa.DC.
FI. fr. 2, p. 363. Hab. sur Pécorce des arbres.
L. LUTBscEns. Ach. Lich. 367. Duby, 668, 43. Lichen ezpallens. Ach.
Lidi. 374. Patellaria lutesceus. DG. FI. fr. 2, p. 354. Hab. sur les arbres,
au Portereau.
L. ATRA. Ach. Lich. 344. Duby, 670, 55. Mougeot, 458. Patellaria
- i3« —
Tepbremelae. DG. FI. fr. 2; p. '^61. Lichen ater Huds. Eng. Bot. t. 949.
Hab. sur les arbres, auPortereau.
URGEOLÂRIA. Ach. Meth. 141. Lichen. unÎT. 74, t. 6, f. 8, 11. DC.
FL fr. i, p. 370.
U. SGRDPOSA. Ach. Meth. 147. Duby^ 670, 2. Mongeol, 169. DG. FL fr.
2, p. 372. U. Gibbosa. Ach. Syn. 139. Lichen portusus. WniL in Jacq.
Goil.2, t. Il, L 3. Lich. fibrosas. £ng. fiot. t. 1732. Dili. Mme. t. 18, f.
15. Hab. sur les murs, yiliage de Barbiu.
U. TBssvLATà. DG. FI. fr. cinerea. Duby, 671, 10. Vernicaria ocel-
lata. Hoffm. Lich. t. 20, f. 2. Lichen cinereus. Linn. Ëng. Bot. t. 1751.
Lecanora cœcula. Ach. Sagedia depressa. Ach. Hab. sur les murs, les
rochers.
PERTUSARIA. DG. FI. fr. 2, p. 319. Porina Ach. porophor». Spreng.
P. coHHunis. DG. FI. fr. 2, .32C. Duby, 672 , 4. Mougcol, 171. Po-
rina pertnsa. Ach. Lich. t. 7, f. 1. Lichen pertosiis. Linn. Eng. Bot. t.
677. Mich. Gon. 1, 52. Hab. sur l'i^corco des arbres, k l'Ébaupin.
P. vosTULATÂ. Duby, Porina pustulata. Ach. porophora pusluUata
Spreng. Hab. an Plessis-Tisoif.
P. LB10PLAGÂ. Schœr. Duby, 673, 7. Porina Leioplaca. H. Mougeot,
847. Hab. sur l'écorce des arbres , k l'Ébaupin.
THELOTREMA. Ach. Meth. 130. Volvaria. DG. FI. fr. 2, 373. Antro-
carpum Meyer.
T. LBPADiHOtf. Ach. Meth. 132. Duby, 673, 1. Mougeot, 257. VoWa-
ria truncigena. DG. FI. fr. p. 374. Lichen inclusus. Eûg. Bot. t. 678. Hab.
sur l'écorce des arbres, au Porterean.
T. YARiOLARioÎDBS. Ach. Duby. 674, 4. Hab. sur l'ëcorco du
charme , du peuplier et du frône , dans les bois de l'Ébaupin et du Por-
tereau.
VARIOLARIA. Pers. DG. FL fr. 2, p. 324. Ach. Lich. 67, t. 5, f. 19.
Pertusaria parmeli»^ Meyer. Spreng.
V. YBRBVOULOSA. Delisc. incd. Desvaux, Duby, 674, 2. Hab. sur
l'éeorcô des arbres , aux Derrallières.
V. GOHMunis. Ach. Lich. 322. Duby, 674,3. Mougeot, 264. Hab. sur
l'écorce des arbres, k l'Ebaupin.
y. DI8G0ÎDBA. Pers. Ghev. t. 12, f. 3. Duby, 674, 4.DG. Fl.fr. 2, p.
176. V. amara. Ach. Vermcaria discoîdea Hoffm. Lichen, faginens.
Eng. Bot. 1. 1713. Hab. sur les vieux troncs d'arbres.
GOPTIOGARPON. DG. FI. fr. 2, p. 323. Spiloma. Ach. univ. 23. Go-
niolomaPlorke.
G. ctifif ABARiffUM . DG. FL fr. 2, p. 323. Doby, 675, 3. Mougeot ,651.
Spiloma tusmidulnm. Ach. Lich. 136. Hab. sur les écorcet d'arbres , k
PÉbaupîa et ans Derrallières.
— 139 -
LEPHA. Hall. heW. BC. PI. fr. 2, p. 322. LeprarU. Ach. Lich. 132,
t. 14, f. 12 et 13.
L. cBLOEiifA. DG. Syn. gall. 68. Duby, 676, 1. Pulverana chlorina.
Ach. t. 1, f. 1. ËDg.Bot. t. 2038. Sporotrichtta pulTeraria. Liack. Uab.
sur les vidlles écoroet , k la Eoussinièrc.
L. PLAVA. Ach. Lich. 663. DG. FI. fr. 2, p. 176. Ikiby, 676, 2. Li-
cfaea flavus Eng. Bot. 1. 1350. FI . dan. t. 899, f. 2. Paraidia citrina S
flaTa. Ach. Lich. 189. Pateilaria eaodelam. FI. fr. 2, p. 359. Hab. k
la Honaainière.
L. PHOSPHORBA. Desvattx noo avcloram. Cette espèce est phosporet-
cente, et a été trouvée k la Housainière.
L. suLFCRBA. Ehr. Grypt. 21, n« 208. Duby, 676, 6. Ach.Syo. 330.
Hab. sur Técorce des arbres , h la Houssinière.
L. ▼BLUTiifA. OosTaiix. Lecidea viridescens. Chev. 573,36. Licheuvi-
rescens. Schrad. FI. Germ. 1, p. 88. Lichen veluiinusLimiée. Bywus velu-
tÎDiis. Houg. 696. Hab. siirrécorce des arbres, k la Haillardiërc.
L. BOTEYoiDEs. DG. FI. fr. 2, p. 322. Duby, 676, 7. Ach. Syn. 331. Bys-
sus botryoîdes. Linn. palmella botryoîdes. Ach. Alg. 14. Hab. sur les
ccorces des vieux arbres.
L. ARTiQuiTATis. Ach. Duby, 677, 10. DG. FI. fr. 2, p. 322. Byssus
antiquitatis. Linn. Lichen. Antiquitatià. Hoflhi. Hab. sur les rochers ,
les vieux murs.
Les Hyposylée». DG. FI. fr. 2, p. 280.
Xylomici Will. Pyrenomycotes. Frics 1 . Tribu sphériacécs. Frics Myc.
p. 318. Adolphe Brongn. Gl. Ghamp. p. 94.
SPHGERIA. Haller. hist. lll,p. 120. Todo, 2, p. 7. FI. fr. 2, p.
282. Pries Syst. Myc. 2, p. 319. Hypoxylon et Yariolaria. Bull, sphœ-
ria etDepazea. Ad. Brong. Xylaria stromatosphœria, curcubitaria, cryp-
tosphœria et sphœrîa. Grevillc.
S. MiLiTARis. Ehrh. DG. Fl.fr. 2, p. 282. Sow. Fung. t. 60. Duby,
678.Pers. ob. 2, t. 2, f. 3. Glavaria militaris. Linn. Glavaria grannlosa.
Bull. t. 496, f. 1. Vaillant, Bot. t. 7, f. 4. Hab. dans des mousses, k la
Verrière , à la Ramée. Renou.
S. DFGiTATA. Ebrb. DG. FI. fr. t. 2, p. 284. Duby, 678, 6. Pers. obs.
t. 1, f. 1-6. Glavaria digitata. Linn. Bull. t. 220. G. Ophioglossoîdes.
Mougeot, 565. Glavaria hypoxylon. Schœif. t. 265. Hab. le parc des
Dervallières , la Houssinière.
S. HYPoxYioN. Ehrh. Duby, 678, 2. Scav. t. 55, 8. Pers. Desmaz.
331. Mougeot, 272. Sphœria cornuta. Hc^Em. t. 3, f. t. FI. fr. 2, p. 283.
Glavaria hypoxylon. Linn. Bull. t. 180. MIch. Gen. t. 85, f. 1. Hab. parc
des Dervallières.
~ 140 ~
s. PUKBTATA. Sow. Fuug. t. 54. Fries. Duby, 679, 11. DG.Pl. fr. 2,
p. 288. Moogeot , 953. 8. Poronia Fers. S. Trancala. Boit. U 137, f. 2.
Peûza puneUta. Lino. fiall. t. 'iS'i. Hab. ia fimo equino et aûno.
S. GoncENTAicA. Bolt. 1. 180. Duby, 679, 13. Fl.fr. 2, p. 284. Fries,
*i, p.331. S. Fraxioea. Sow. t. 160. Lycoperdon atrum. Scbœff. t. 329.
Hab. sar les frênes. Pesneau. .
S. F&ÂGiFORius. Pers. Syn. 9, t. 1, f. 1, 2. Daby, 679, 13. Sclmiidt.
Nottgeot, 273. Desmaz. édit. 1, 282 ^ édit. 2,957. GréTiUe,t. 136. S.
Bicolor. OG. FI. fr. 2, p. 286. Hypoxylon coccineum. Bnll. t. 493, f. 2.
Hall.bolv. t. 47, f. 10. Sphœria lateritia. DG. FI. fr. 5, p. 1.37. Hab. aux
Beryallièrcs.
S. FuscÂ. Pers. Ânu. Bot. 2, t. 2, f. 3. DG. FI. fr. 2, 287. Duby, 679,
14. Mougeot, 178. Desmaz. 476. S. Glomerulata et S. Goryli. DG. FI.
fr. 2, p. 287. Hypoxylon glomerulatum. Bull. 468, f. 3. S. Tubcrcolosa.
Bolt. 123, f. 1. Sow. t. ?74, f. 8. Dill. Musc. t. 18. f. 7. Hab. sur les
écorces , k la Houssioière.
S. coHŒRBifs. Pers. Syn. U. Duby, 680, 16. DG. FI. fr. 2, p. 286.
Mougeot, 764. Hab. sur Técorce du bêtre et d'autres arbres.
S. GRÀfiuLATA. Sow. Fung. t. 355. Duby, 680, 17. DG. FI. fr. 2, p.
286. S. Rttbiformis. Pers. Ann. Bot. 2, t. 2, f. 1. S. PcltaU. DG. FI. fr.
2, p. 287. S. Argillacoa. Pers. Icon. pict. t. 3, f. 1,3. S. Multiformis.
Fries. Hypoxylon granulosum. Bull. 487. Hab. à PÉbaupin,8urréoorc6
d'un arbre mort, et an Portereau.
S. TYPHiNÀ. Pers. Syn. 29. Icon. Pict. t. 7, f. 1 . Duby, 680, 23. DG. FI.
fr. 2, p. 292. JNces. f. 314. Desmaz. l'« édit. 38, 2« édit. 958. Dothidea
typbina. Mougeot, 79. Fries. p. 553. Polystigma typhina.DG.Stromatos-
pbœria typbina. Gréville, cr. FI. t. 204, Hab. sur les cbaumes viTants des
Graminées.
S. ATBOPORPIJRRA. Tode,2, f. 105. Fries Syst. Myc. 2, p. 340« Duby,
681, 26. Mougeot, 765. S. Vogesiaca. Pers. Hab. sur l'écorco pourrie
des bétres.
S. DBUSTA. Hoflbi. cr. 1, 1. 1, f. 2. DG.Fl. fr. 2, p. 283. Mougeot, 276.
Desmaz. l'« éd. 710, 2< éd. 960. Duby, 681,22. S. Maxima. Bolt. 181.
Sow. t. 338. Hypoxylon ustulatum. Bull. t. 487, f. 1. Mich. Gen. t. 54,
f. 1. Hab. fréquente dans les forêts, sur les rieux troncs d'arbres.
S. nuMMULARiA. DG. FI. fr. 2, p. 290. Duby, 682, 35. Mougeot, 374.
Sphœria anthracina. Smidt. Myc. 2, t. 1, f. 16. S. Diffusa. Sow. t. 373.
Hypoxylon nummularium. Bull. t. 468. Hab. sur les rameaux et les
troncs d'arbres morts.
S. BULLATA. Ehrh. exs. n« 199. Duby, 682, 36. Mougeot, 866. Des-
maz. 1'* éd. 432, 2* éd. 961. DG. FI. fr. 5, p. 121. Hoffm. Gr. U 2, f.
3. Pers. ic. Piet t. 3, f. 6, 7. S. Depresaa. Bolt. 1. 122. f. 1. Sow. t. 216.
Hab. ior lea branchée sèches du saule et du coudrier.
— 141 —
s. onooLATA. Pen. Syn. 2t. Duby, S82, 37j Moageot 9 871. D««iia2.
1'« éd. 617, 2« éd. 962. DG. FI. fr. S^p. 120. Stromatosphœria undv-
Uu GréviUo Grypt. FI. t. 223^ f. 1. Hab. sar les rameaux morts du
coudrier , au Plessis-TisoB.
S. STIGMA. Hoffm. Cr. 1, t. 2, f. 1. Duby , 682 , 38. Mees Syst. t.
319. Moageot, 272. Stromatospheri stigma Gréville. Grypt. FI. t. 223 ,
f. 2. Uypoxylum operculatnm Bull; t. 478, f. 2. Hich. Gen. t. 55 , f. ^.
Hab. commun sur les écorces, aux Denrallières.
S. QCRRCiiiA. Pers. Syô. t. 1 , f. 7, 8. Duby, 683 , 48. Besmaz. V
éd. 2052, 2« éd. 1752. Hougeot, 868. BG. FI. fir. 5, p. 120. Kees.
Syst f. 321. Hab. sur Fécorce du chèue, k l'Ebanpîu.
S. FiuBTi. Pers. Syst. Myc. 2, p. 376. Duby , 685 , 66. DG. FI. fr.
5, p. 134. Pries. Syst. Myc. 2, p. 375. Hab. sur le crotin sec.
Pesneau.
S.' pauNASTRi. Pers. Syo. 37. Duby, 686, 69. Desmaz. 478. Mougeot,
378. DG. FI. fr. 5, p. 126. Hab. sur les rameaux desséchés du prunier
et du cerisier.
S. BBcoaTiOÂiis. Pries. Syst. Myc. 2, p. 396. Duby , 689 , 94. Mou-
geot, 768. Spheria penicilhis Pers. Hab. sur Fécorco du chêne, ii
TEbaupia.
S. LBiPHiBJiiA. Pries. Syst. Myc. 2, p. 399. Duby, 689, 97. Mou-
geot, 961. Desmaz. l'« éd. 1256, 2« éd. 756. Spermodermia clandestins
Tode 1, t. 1, f. 1. DG. FI. fr. 6, p. 17. Runze. Myc. 2, p. 95, t.. 2 ,
r. 6. Hab. sur Técorcc d'un acacia, au Plessis-Tison.
S. sTiLBOSTOMA. Frics. Duby , 689, 101. S. Hystrix. Moageot, 569.
Tode 2, p. 94. Desmaz. l'< éd. 1257, 2« éd. 757. Hab. sur les écorces
d'arbres, k la Maillardièrc.
S. PULCHBLLA. PoTS. Syu. 43. DC. FI. fr. 6 , p. 127. Mees Syst. p.
305, f. 333. Mougeot, 279. Duby, 690, 104. Desmaz. lf« éd. 963, 2«
éd. 263. Gréville. Grypt. FI. t. 67. Hab. sur Técorce du cerisier.
S. cinnabariha. Tode 2, p. 9, f. 68. Duby, 690, 108. Desmaz. l'«
éd. 34, 2* éd. 970. S. Decolorfins. Mougeot, 570. S. Pezizoides. DG.
FI. fr. 6, p. 125. S. Fragiformis With. Sow. t. 256. non Pers. Gucur-
bitaria cinnabarina Gréville. Grypt. f. t. 135. Hab. sur les écorces d'ar-
bres , k l'Ëbaupin.
S. cocciNBA. Pers. Syn. 49. Iconog. Pict. t. 12, f. 2. AG. DG. Fi.
fr. 6, p. 126. Mougeot, 180. Desmaz. 380. Duby, 691, 109. S. Deci-
duaTode2, f. 104. S. Mori With. Sow. t. 255. Hab. sur l'écorce d'un
. sapin, au Plessis-Tisou.
S. LABDBifi. Pers. Syn. 50. Duby, 691, 113. Mougeot, 873. DG. FI.
fr. 2, p. 292. Desmaz. l'< éd. 840 , 2« éd. 40. Nées. Syst. f. 325. Pries.
Syst. Myc. 2, p. 413. Hab. sur le cytise , au Pleasis>Tison. Mars.
S. AciHosA. Pries. Sysl. Myc. 2, p. 422. Duby, 693, 131. Mougeot|
— I4S —
769. Hi^. tnr Técorce da tilleul et de l'onneiii , et sur l'éeoree da ^n
. maritime , àvz DenralUtoee^' Mars.
S. BTSSiSBDÂ. Todé ^, t. V , f. 69. VA. Pries. Sjet. Myc. 2, p. 44t.
Duby, 697, 164. Hab. sur les bois pourris d'une yieille misore , cbeoiB
de r£ba«pio. Février.
S. sARGUiiiBA. SibUi. 404. Diiby, 698, 178. BoUon, t. 131, f. I. DG.
FI. fr. 2, p. 297. Sbw. t. 254. Nées. Syst. f. 366. Gréfitte, Grypt. FI.
t. 175, M. Hypoxylon phoeniceum Bull. 487, f. 3.
S. TRiroLii. Pers. Syn. SO.Buby, 695,154. Mougeot, 1167. Desmat.
l'« éd. 180, 2« éd. 976. DO. PI. fr. 6, p. 158. Hab. sur les feaillea des
Irèfles. Pesaeau.
S. 6RAMIN18. Fers. obs. l,t. 1, f. 1, 2. Syn. 30. Moageot, 876. Des-
mas. 1'* éd. 1^68, 2« éd. 268. Nées. Syst. 314. DG. PI. fr. 2, p. 291.
Dnby, 695, 151. Hab. sur les feuilles des graminées malades. Pesaeaa.
S. 89BRII0ÎBBS. Hoffm. Gfypt. 2, t. 3, f. 3. Doby, 699, 187. DG. FI. fr.
p. 297. Mougeot, 484. Desmaz. l'* éd. 336, 2* éd. 977. Grenll. Grypi.
FI. t. 6. Sph. Globularia. Batsch. f. 180. Hypoxilon miliaceum. Bull.
444 , f. 3. Hab. sur le bois mort dépouillé d'écorce. Pesaeau.
S. OTiMÂ. Pers. Syn. 71. Dnby, 697, 167. S. Mndda aet p Tode. S.
Liobeuoîdes. Sow. t. 373, f. 12. Hab. sur les troncs d*arbres dénués
d'écorce et sur les écorces du peupliei. Delalande.
S. MiLLBPtJRCTATA. Duby, 703, 224. Gryptosphœria millepunctala.
Gréville Grypt. FI. t. 360. Hab. sur les feuilles du cbène vert, à la
Porterie, près de Petit-Port.
S. CLANOBSTIHA. Pries. Syst. 2, p. 484. Duby, 703, 230. Hab. sur les
bois morts dépourvus d'écorce , au Plessis-Tison.
S. P1NA8TRI. DG. FI. fr. 6, p. 133. Duby, 904,235. Mougeot, 772.
Gytispora pinastri. Syst. Myc. 2, p. 554. Gryptosphœria taxi. Gféfille
Grypt. FI. t. 13. Hab. dans un bois de sapin, k Bafi)in.
S. TAXI. Sow. Eng. Fung. t. 394, f. 6. Duby, 248. Pries. Syst. Myc.
2, p. 500. Mougeot, 1079. Desmaz. !'• éd. 280, 2« éd. 981. Hab. sur les
feuilles malades des conifëres.
S. ACUTA. Hoffm. cr. 1, t. 5, f. 2. DG. FI. ft*. 6, p. 1.12, Duby, 706,
356. Sow. 119. Mougeot, 181. Desmaz. 36. Gryptosphœria acuta. Gré-
ville Grypt. FI. t. 239. Hab. sur les tiges d'orties, aux Donralliëres. Mêlée
à la var. Mammilaris de Dosvaux.
S. COMPLARATA. Todc 2, 1. 11, f. 88. Duby, 706, 259. DG. FI. fr. 2,
p. 299. Mougeot, 82. Desmaz. 37. Sph. herbarum. Y. a. Pers. 8p. her-
barum. DG. FI. fr. 6, p. 134. S. Patelle. DG. Syn. Gall. Hab. sur des
feuilles de houx , aux Dervallières.
S. PATELLA. Pers. Syn. 76. Duby, 707, 267. Mougeot, 485. Des-
maz. l'«éd. 215, 2* éd. 415. Heterosphœria Patelle GreviU. 12. FI.
t. 108. Feziza Ligustiei. DG. FI. fr. 5, p. 21. Pbaoidium Patelli. B.
— 143 —
CampesM. Pries. Fang. 2 f p. 133. H«b. sur les tiges desséchées
d'ombcllif^res, parc des Der? allières.
8. PVNCT1FOR1II8. Pers. Syn. 90^. Diiby , 710 , 097. DG. FI. fr. 2 ,
p. 299. Mougeot, 662. DesmaE. , l>«éd. 2094, 2* éd. 1794. S. Gra>
terinrn; DG. FI. fr. 2, p. 29S. Hab. sur les feuilles de chèue. Pesneaa.
S. csuGiFBRARiJM. Frics Sjst. Myc^ 2, p. 525. Diiby, 710, 300.
Desmaz. , V éd. 985 , 2^ éd. 28.5. Hab. sur les feuilles et les
siliquesdcs crucifères.
S. BUUGOLA. Fries. Syst. Myc. 2, p. 528. Duby, 711, 805. S.
Liobenoîdes Y. Bnxicola. DG. FI. fr. 6, p. 149. ttougeot, 974. Pbyl-
losticta Limbalis. Pers. p. 148. Hab. sur des feuilles de buis.
S. 1L1GICOLA. Pries. Duby , 711 , 306. Hab. sur des feuilles vivantes
du boux.
S. HiiDER«u;oLA. FHes. Duby , 711 , 307. S. Lychenoîdes. Y. Hede-
rœcola FI. fr. 6 , p. 148. Phylosticta Hialyna. Pers. Hab. sur des
feuilles vivantes de lierre. A l'Ébaupin , aux Dervallières.
S. MTRUDBA. DG. FI. fr. 6, p. 145. Duby, 710. Mougeot, 1175.
Desmaz. , l'« éd. 1790. 2* éd. Ifi40. Hab. sur les feuilles tombées
du chêne.
S. Rvi.oiioÏDBs. DG. FI. fr. S. Âlmi Schleiçh. Crypt. Exsic, 73. Mou-
geot, 766. Hab. sur les feuilles d'ormeau. Pesoeau.
S. DisciPORiiis. Hoffm. Mougeot, 80. Desmaz. , l'« éd. 618 , 2* éd.
964. Yariolaria Ponctata. fiull. p. 185 , t. 432, f. 2. Pers. Syn. 24.
Hab. sur Fécorce du hêtre. Pesneau.
8. r.6RVLi. Batseh. Mougeot , 877. Desmaz., 1'» éd. 1762, 2« éd.
1412. S. Fusea. Pers. Syn. 12. Schleich. Grypt. Exsic. 68. Hab. sur
le coudrier.
S. H1SPIDA. Pers. Syn. 73. p 8. Acînosa Tode DG. Fi. fr. 6 , p.
140. Hab. sur les branches mortes du chêne et dénudées d'écoree.
Pesneau.
XYLOMA. Nobis. Dothidea Pries. Sphœrin. DC.
X. ACBRiNUM. Pers. Syn. 104. Dysp. Neth. p. 6. Mougeot, 77. Mucor
Granulosus. Bull. 109 , t. 504 , f. 13. DG. FI. fr. 815. Hab. sur les
feuilles des érables.
• •
X. MUL-nvALVB. DG. FI. fr. 2 , p. 303. Hab. sur les feuilles de
houx.
X. LicHBMoÏDBS* DG. PI. fr. 2 , p. 304. Sphœria Punetiformis. Yar.
Y Pers. Syn. 91. Hab. Elle forme différentes variétés, suivant qu'elle
se développe sur les feuilles du ehéae , du hêtre ou du châtaignier.
DOTHIDEA. Fries. obs. 2, p. 347. Syst. Myc. p. 548. Ad. Brong. p.
94. SphœriesetXylonatîs. Polystigma et Asterema. DG.
— 144 —
D. uLHÀRiiB. Pries. Dabj, 715, 18. Hab. aux Gléons, sur les tigasde
laSpireaulmaria.
D. AHBMOMBs. Fnes. Syst. Myc. 2,p.563.])uby« 716, 33. Spluenaaiie-
mones. DG. FI. fr, 6, p. 143. Mougcot, 487. Hab. aa pont du Gens,
sur les feuilles , les tiges et même les pétales de l'anémone Sylfie.
GECTHOSPORA. Grev.Grypt Pries, p. 159.
G. PHArjDioînss. Grev.Grypt. f. t. 253. Desmaz. l'« éd. 571, 2* éd.
421. Dnby, 725. Xyloma multivalve. DG. FI. fr. 2, p. 303. PbacidimB
multivalve. Scbmidt. Pries. Syst. Myc.2, p. 576. Mougeot , 560. Spbcs-
ria hederœ. G. llieis. Nées. Myo. t. 2, f. S3. Sp. Bifrons. Sow. 316. Hab.
k la Honssiniëre , sur des feoiiles de boux.
Pungi. Ad. Brongn. inDict. Glass. 3, p. 461. Glass. Ghamp. p. 76.
Hymenomycetes. Pries. Syst. Myc. I, p. 1^ Syst. orb. Teg. 1, p. 63.
Pungorom. pars. DG.
DAGBYMYGES. Nées. Pries. Myc. 2, p. 228. Ad. Brongn. p. 79. Tre-
melln. Sp. Pers. DG.
D. FBÂGiFORins. Ifees. Syst. p. 115.Duby, 729. Tremella fragiformis.
Pers. icon. Pict. t. 10, f. 1. Myc. eur. p. 99. Hab. k la Hoossintère.
D.'TaTiCJ». Pries. Duby, 729, 4. Mougeot,396. Desmazières. l>^*éd.
327, 2« éd. 402. Tremella urtic». DG. Pi. fr. 5, p. 28. T. Sespiocola.
Wild. Hab. sar les tiges dessécbées d'orties.
TBEMELLA. Pries. Syst. Myc. p. 210. Ad. Brongn. p. 80. Tremell»
pers. DG.
T. HiiLYBLLoîoBs. DG. PI. fr. 2. p. 93. Gyrocephalos juratensis
Pers. Gnepinia tremelloïdcs. Pries. Syst. orb, p. 92. Hab. sur la teire
bttmide , an Portereau.
Je l'ai trouvée plusieurs fois sans pouvoir la conserver.
T. FiiiBBiATA. Pers. obs. Myc. t, p. 97. Duby, 730, 2. Tremella verti-
calis. Bull. t. 272. T. Mesentoriformis. Bull. 272, 499. f. 6, X.DG. FI.
fi*. 2, p. 92. T. Tinctoria. Pers. Myc. 1, p. 101. T. Undulau. Hoffo. t.
7, f. 1. Hab. sur les branches d'aulne, k la Honssiniëre.
T. MBSBMTBBicA. Betz. 1769, p. 249. Duby, 731. Jacq. Mise. l,p.
142. Eng. Bot. t. 709. T. Ghrysocoma. Bull. t. 74. T. Auriformis.
Hoffin. t. 6, f. 4. T.Expansa. Gheval. Vaill. Bot. t. 14, f. 4. Hab. sur les
branches tombées de vieux arbres.
T. SARCoioBS. With.4,p. 78. Duby, 731,9. Eng. Bot. 2540. T. Dubia.
Pers. Syn. 230. T. Ametyslhea. Bull. t. 499. DG. FI. fr. 2, p. 91.
Goryne acrospermum. Ifees. Syst. f. 143. Hab. sur les vieilles branches
tombées k terre.
T. coNSPVECATA. Dcsvaux. Pion aliorum auctorum. Hab. sur les bois
pourris , k la Honssiniëre et au Plessis-Tison.
Nota. 11 est plusieurs autres Tremelles qui, trop gélatineuses pour
^ 145 _
povioir être coiner?éeB dans Therbier, m*o£Ereiit trop peu de sonTeoir
pour être consignées dans ce Catalogne.
EXIDIÂ. Pries. Syst. Myc. 2, p. 120. Ad.Brongn. auricolariaB et tre-
mella. Pers.
E. GLAnnoLOSA. Pries. Dnby, 732, 3. TremcUa glandnlosa Bnll.
4*iO. DG. FI. fr. t!, p. 90. T. Spicnlosa. Pers. Mongcot, 395. T. Arborea.
Htids. Hofim. t. 8, f. 1. Spicaloria glandnlosa. ChcTall. Dill. Musc. t.
10, f. 15. Desmaz. V éd. 705, 2, 1278. Hab. sor les écorees d'arbres, en
hÎTer.
BULGÀRIA. Pers. Syst. Myc. 3, p. 166. Ad. Brongn. 83. Bnrcardia
Schmied. 21, p. 161. Pezizœ. Pers. DG.
B. iifQoixfÂHs. Pries. Dnby, 738, 1. Ghevall. PI. paris. 1, t. 9, f. 4.
Peziza nigra. Bull. 460, f. I. DG. PL If. 2, p. 8.1. Sow. Fnng. t. 428.
Mongeoi, 197. Peziza inqninans. Pers. Ascolobns inqninans. Kecs. f.
296. Hall. Helv. t. 48, f. 8. Desmaz. !'• éd. 551, 2« éd. 569. Hab. sardes
troncs (Je chênes morts, chemin de TEbanpin.
B. sARcoioes. Pries. Dnby. Peziza sarcoides. Pers. Myc. Eur. 1, p. 320
Peziza tremcUoîdea. Bnll. 410. DG. PI. fr. 2, p. 89. Hevclla sarcoïdes.
Boit. Pnng. I, 101, f. 2. Ehella pnrpnrea. Schœff. Pnng. t. 323, 324.
Lichen sarcoïdes. Jacq. Mise. 2, t. *J2. Hab. sur les troncs d*arbres morts
et pourris , parc des Dcrvallières.
PEZiZA. Dill. p. 74. Pers. DG. Patellaria. Pries. Syst. Myc .2 ,p. 41 et
158.
P. ACBTABULUM. Lion. Sp. 1650. Duby, 739, 2. Bull. 485. DG. PI. fr.
2, p. 84. Sow. Pnng. t. 59 Vaill. Bot. t. 13, f. I. Hab. le petit chemin
des Der?alliërcs et prés de Saint-Sébastien et li la Barberie.
P. cocciEiBA. Schoeff. Fung. 1. 148. Duby, 740, 10. Bull. t.474.DG.Pl.
fr. 2, p. 86. Sow. t. 78. Peziza aurantiaca PI. Dan. t. 057, f. 2. I9ees.
279. Pries Syst. Myc. 2, p. 49. P. DichroaUolmsk.ot.2, t. 7. Berg.Phyt.
2, t. 49. Hab. sur la terre, au bord des fossés.
P. GOCHLBATA. Liun. Sp. I(i25. Duby. 740, 12. DG. PI. fr. 2, p. 88.
Bull. t. 54, f. 3. P. Umbrioa. Pets. Elvella ochrolcuca. Schœff. t. 274.
Hab. sur la terre , bois de TEbaupin, et dans le chemin qui tra?erso
du la route do Rennes à la route de Vannes, sur des glumes de fro*
ment.
P. GBRBA. Sow.Pung. t. 3. Duby, 741, 15. Pers. Myc. eur. 1, p. 232.
Bull. herb. t. 44. Hab. sur la terre , jardin des Derrallières.
P. LTcoPBRDOÏDEs. l^Q. PI. fr 2, p. 87. Duby, 741, 16. P. Yesicu-
losa. BulL 457, f. 1. EP. Pries. Syst. Myc. 2, p. 52. Pers. Myc. eur. 1,
p. 228. Gre?. cr. fl. t. 107. Elvella lycoperdoides. Scop. Myc. t. 86, f.2.
Hab. suria terre, à Sainte-Luce.
P. GRANDLOSA. Bull. t. 438, t. 3. DG. PI. fr. 2, p. 79. Duby, 742, 28.
Mougeot, 784 add. Pers. Myc. eur. 1, p. 298. P. ScabraPl. dan. t. 655,
10
— 146 —
9. Ray.Syet. f.3, 1 34, f.^.Vaill. Bol. t. il, t. lA.F.GrmloMi.
250. Hab. snr les bouses de Tacliea.
P. BOKmsaROBaicA. Hoffm. t. 7,f.6.Dabjr,744,45. PLdan*t.tft5ê,tS.
Pries. Syst. Myc. '2, p. 82. Desmaz. !'• éd. 13tl, 2" éd. 311. P- LabiP
loin Bail. 204. DC.Fl. fr. 2, p. 87. P. FascicvlaU. Schrad. Fera. Mye.
eur* P. Hispida. Sow. Fond;. 1. 147. P. Beplicata. Tode. ETeUa albida at
£. Foliacea. Scbcaff. t. lai et 3A9. Mich. Gen. t. 86, f. 4. Hab. au le
revers du fosaé, k FEbaupio.
P. STBRCORBA. Pers. obs. 2, p. 89. Myc. enr. 1, p. 246. Doby, 7ii,
51. P. Giliata. Bail. U 438, f. 2. DG. FI. fr. 2, |i. 78. Fei. ScntellaU. Boll.
1. 108, f. I. non Lina. P. Equioa. PI. dan. t. 779, f. 3. So^, t. 3^3. Oe»
lospora scatellata. Hedw. Mnsc. 2, t. 3, f. A. Ri^. Syn. U 24yf. 3. Hab.
sur le crottin de cheval. •
F. C1LURIS. Scbrad. Jo«m. Bot 2, p. 63^ Dnby, 7S5, 55. Dcamut. V
éd. 1656. 2« éd. 456. Fiiea. Syst. Myc. 2, p. 289. Hab. sur les fevillea
mortes dn chêne.
P. tirgiuba. Fera. obs. Myc. 1, p. 28. Dnby, 745, 56. Holmak. 1. 14.
F. nivea. Sovr.Fnsg. t. 66. P. Parvnla. PI. dan. t. 1016, f. 4. F. Laclea.
Bnll. 376, f. 3. DG. PI. fr. 2, p. 81. Myc. Gen. t. 86, f. 15. Sab.snrdea
frttits de bonleau , am DervalÙères.
F. BicoLoa. Bail. t. 410, f. 3. Dnby, 746, 60. DG. PI. fr. 3, p. 79.
Desmac. 1'* éd. 1057, 2« éd. 457. Sow. Fnnf . t. 17. P. Minuta^ PI. dan.
t. 779, f. 2. P. Pulchella. Pers. Myc. enr. 1, p. 260. P. Qnercina. Lim.
Hab. snr les rameani morts dn chêne.
P. CBaiNA. Pers. Syn. 65. Myo. l,p. 263. Dnby. 746, 61. Ifeca. f.
283. Moogeot, 687. P. Biformis. PI. dan. t. iC20. P. Harginata. Hobnak.
2, t. 20. Hab. Bor les bois pourris, forêt dn Oftvre.
P. CLAnDB8TiiiA. BuU. p. 251. Doby, 746, 62. DG. PI. fr. 2. p. «SI.
Pers. obs. I, p. 41. Myc. enr. 1, p. 262. Desmaz. 1537. Hab. sur laa
branches tombées des ronces.
P. FAViLLàus. BoU. 144, t. 467, L 1. Dnby, 747, 77. DG. PI. fr. 2,
p. 8(>. Sow. t. 117. F. Granuliformia. Alb. et Scbw. Hab. sar laa bois
poarris.
F. FRncTiGBMA. BuU. t. 228. DG. Pl.fr. 2, p. 82. Duby, 750, 97. Sow.
1. 117. Mees. Syst. f. 282. F. Virfpiltoniau FI. dan. t. 1016, f. 2. Oc-
tospora fnngQidea. Hedw. cr. p. 53, 1. 19, f. A. Hab. anr laa flands des
chênes et les fruits du bouleau.
P. psasonii. Pers. Myc. 1, p. 288, 1. 12, f. 1,4. Diby, 750,. 101. D«»-
rnan. V éd. 873,2* éd. 73. Grev. Crypt. PI. 1. 162. LyooperdonEquî*
seti. HofTm. Grypt. 2, t. 5, f. 1. Hab.surlaaliBnUeadea£qiaîaelaii,aUK
Gléons.
F. nraBÀRUBi. Fers. Syn. p. 664, Duby, 782, 116. DC. FK fr. 9, p.
— 147 —
)7. lloiigeot, 7n, Hab. mr ks feaines detséohées des grandes
herbes.
P. ciimaA. Batsh. Fang. 2, f. 137. Daby, Sow. t. 64. DG.Fl.fr. 2,
p. 77. Nms. S3rtt.f.26«. Pries. Syst. Myc. 2, p. t4!2. P. Gallosa. Btill.
1. 41 5f f. t . Fi. dan. 1. 1490, f. 3. Hab. snr dés bois pourris.
P. coaiACBA. Bnll. t. 438.Dnby, 754, 144.BG.FI. fr. 2, p. 75. Hab.
sur le crottin de cheval et du cerf, forêt dn GlTre.
P. ÉvfiAifDaA. Bull. p. 246, t. 467, f. 3. DG. FI. fr. 2, p. 85. Sow. t.
i t. Pecita coednoa. BoH. Fong. 3, t. 104, f. A , B , G. Pers. Syn. p. 652.
P. Gnpnlaris. Lin. Hab. sur le bois mort.
P. Yosioaroams. DG. Syn. Gsll. 17. Fl.fr. 5, p. 26. Daby. 748, 85.
Frlei. Syst. Myc. 2, p. fl06. P. Ânemala y poriaformis. Pers. Syn. p.
656. P. Tephrosia. Myc. eur. I, p. 271. Hab. sur les bois pourris du
saula.
P. AnoMALA. Pers. obs. 1, p. 29. Duby, 748, 84. Desmaz. 1'* éd.
1019, 2« éd. 459. Frtes. Syst. Hyc. 2, p. 106. P. StipaU. Pers. Myc. eor.
1, p. 270 non Fries. P. Bugosa. Sow. Fung. t. 369. Hab. sur les bran-
ches tombées et desséchées.
P. VRTicjB. Pers. Myc. eur. 1, p. 286. Duby, 750, 102.Peziia striata.
Fries. Syst. Myc. 2, p. 112. Hab. snr les tiges sèches de l'ortie. Au
printemps.
HELOTIOM. Pers. Syn. 677. DG. Ad. Brongn.Peziz» tribus Fries.
H. rniBTAiiira. Pers.Syn.678. Duby, 755,5.DG.Fl.fr.2,p. 75.Leotia
fimelaria. Pers. obs. Hyc. 2, t. 5, f. 4 et 5. Hab. sur les bouses sèches
de Taches, dans un bois, sur une crotte de lapin. Pesneau.
HELVOLLA. Ad. Brongn. class. Ghamp. p. 84.
H. BLASTicA. Bull. t. 242. DG. Fl.fr. 2, p. 94. Destnas. 425. H. Milra.
Boit. Fung. t. 95. H. Âlbida. Pers. H. Fuliginosa. Sow. Fung. t. 154.
Duby, 756, 3. Schoff. t. 220. Hab. cour de la Barberie et aux Der-
Tsllières.
H. CRISPA. Fries. Syst. Myc. Duby, 756, 4. Michel Gen. t. 86, f. 7.
Var. a alba. H. Mitra var. alba. Bull. t. 466. DG. FI. fr. 2, p. 94. fi.
Mitra. SoW. Fung. t. 39. H. Leucopfaora. Pers. Grev. Grypt. Fl.t. 143.
H. Albida. Schœff. Fung. t. 282. Hab. sur la terre humide , dans les
bois.
H. LAGUNOSA. Afzel. 173, p. 303. Var. a Duby, 756,4. Fries. Syst. Myc.
2, p. 15. CheY. FI. par. 1, t. 6, f. 5. Var. ^ Minor. Pries. H. MonaceUa.
Sf^ff. t. 102. Hab. sur la terre et les troncs d'arbres eouterts de
mousses. Parc des Derrallières.
H. BOiAiARni. DG. FI. fr. 2, p. 95nov GlarariaDuby. phalloïdes. Bull,
p. 214, t. 463, 3. Leotia BuUiardi Pers. Syn. p. 612. Helvella larridna
. Vill. Dvnph. 3, p. »945, t. 56. Hab. fofOt de Bougon, sur des feuilles
aortes. Pesneau.
— 148 —
MORCHfcLLA. Pen. Syo. 618. Dill. Gen. 74. DG. FI. fr. 2, p. 312.
Phalli. Lion. Vent.
M. BScuLEi«TA. Pers.DG. Fl.fr. 2, p. 213. Dttby, 757,1. GreT^Cryp.
FI. t. 68. Phallus esculentus Lîdd. Schœff. Piiiig. t. 199. Bull. t. 2iS.
Boit. t. 91. Lob. iconog. *2, p. 371. Hab. 8arle revers des foawSfk
Saint-Sdibasticn , k la Jaunais « chantiers Grucj, sur le bord de la Loire.
Pesnean. Saint-Aignan« Saiot-Brévin.
M. DBLisiosA. Pries. Syst. Myc. 2, p. 8. Vaill. 21. Weinm. heiii. t. 5S3.
Duby, 757^2. Hab. Téchantillon que je possède est ?ena dans la serre de
M. Roussin, sur le Bouleyard.
M. TRBMBLLoÎDBs. Pers.'Syu. 621. Duby, 757, 4. DG.Fl.fr. 2fp.9l3.
Phallus trémelloîdes. Vent. p. 509, f. 1. Bull. t. 218, f. 1. GyrocephalM
carnutensis. Pers. Hab. sur la terre , aux Gléons. Au printemps.
VEBPA. Swariz. Pers. Myc. eur. 1, p. 202. Frics. Syst. Myc. 2,
p. 23.
y. DiGiTALiFORMis. Pers. Myc. eur., l,p. 202, t.7,f. !, S.Buby, 758.
Hab. sur le bord d'un fossé, près Petit-Port, entre Saint-Sébastien et
Basso-Goulaine. Delamarre.
LEOTIA. Hill. hist. 43. Pries. Syst. Myc. p. 25. Ad. Brongn. 85.
HeWellœ. DC. Leotiœ Pers.
L. GBLATiifosA. Hill. hist. 43, n^ 3, 4. Duby,759, 3.L. Lubrica. Persl
Mougeot* 583. Desmaz. !'• éd. 4*26, 2« éd. 354. Pries. Syst. Myc. 2, p.
29. Grey. Crypt. f. t. 56. HeWella gelatinosa. Bull. t. 473, f. 2. Sow. t.
70. DG. FI. fr. p. 95. Vaill. Bot. 1. 11, f. 7, 9. Michel Gen. t. 82, f. 2.
Hab. sur le revers du fossé , è l'Ebaupin.
GEOGLOSSUM. Pers. obs. Myc. 1, p. 11. Myc. eur. 1, p. I!i3. Pries.
Syst. Myc. t, p. 487. GlavarisB. DG.
G. HinstTCH. Pers. Syn. 608. Duby, 762, 1. Nées. Syst. f. 157. Grev.
Crypt. FI. t. 185. Mougcot, 94. Desmaz. 420. Cla?aria ophioglostoîdes.
Smid. icon. t. 25. Holmsk. p. 18. Sow. t. 83. Schœff. t. 327. Michr. t.
87, f. 8. Hab. parmi les spbagnes, è la Verrière.
G. GLABROM. Pers. obs. 2, p. 61. Duby, 762, 2. G. LœTÎgatam. Des-
▼eaux. ClaTaria ophioglossoîdos. Linn. Bull. t. 872. Mougeot, 95.Des*
maz. 421. DG. FI. fr. 2, p. lOl.Boll. t. 8, f. 2. FI. dan. L 1075, f. 2.
Vaill. t. 7, f. 3. Mich. Gen. t. 87, f. 4. Hab. sur la terre , dans le bois de
TEbaupin.
G. GLUTiNosuH. Pcrs. Syu. 609. Duby, 762,3. Mougeot, 780. Dee-
maz. l'« éd. 422, 2« éd. 342. Hab. dans les marais de PErdre.
G. TiRiDB. Pers. Syn. 610. Duby, 762, 4. Mougeot, 994. Desmaz. V
éd. 423, 2« éd. 343. GreT. Crypt. FI. t. 211. Ad. Brongn. t. 5, f. 4. Gla-
▼aria viridis. Schrad. FI. dan., t. 1258, f. I. Hab. sur la terre, dans )ee
bois, k PcUt-Port.
— 149 —
«
CL AVARIA. Ytill. p. 39.]!9ee8. Syst. p. 168. Pries. Syst. Myc. I,p.
465. Glavaris. Pers. DG.
G. coRiiBA. Batsch. l,f. 161. Duby^ 762, 1. Mougeot^âS?. FI. dan. t.
1305, f. 2. Sow. t. 40. G. Acoleiformis. Bull. t. 46.1, f. 4. DG. FI. fr. 2, p.
98; G. SiriaU. Hoflîn. *i, t. 7, f. 1. Luid. Hab. sur le bois pourri, k la
Honssinière.
G. 7RAG1L1S. Holmsk. 1, p. 7. Daby, 76.1, 8. Frics. Syst. Myc. 1, p.
484. GreT. Crypt. FI. t. 37. G. Eburnea. Pors. Syn. 603. DG. Fi. fr. p.
97. Mieh. t. 87, f. 6. Hab. sur la terre, bois de la Houssinière.
G. AtBA. Pers. Desvaux, Gbeval. p. 105, 2\ Ramsria coralloîdes alba.
Holmsk. Corypb. 1, p. 113, f. 12. Sowerb. t. 278. Hab. sur la terre , h la
Maillardière.
G. HBLYOLA. Pers. 69. Duby, 763, 10. Desmaz. 219. Sw. Bot. t. 514,
f. 4. G. Simplicissima. Wild. G. Lutea. DG.Fl. fr. 2, p. 97. G.Terost.
4, f. 2 a. G. Oylindria.- Bull. t. 463, f. 1. B , N , 0. Hab. sur la terre , aux
Derrallières.
G. PisTiLLÂRis. Lino. Sp. 1651. Duby, 764, 14. Schœff. t. 160,270.
BaUch. f.46. Bull. t. 244. Sow. t. 277. DG. FI. fr. p. 96. Schmid iconog.
t. 4, f. sup. Bocc. Mus. t. 507. Mich. Gen. t. 81, f. 1,2. Hab. aux Der-
▼allières, à la Barbarie. *
G. EDGOSA. Bull. t. 448, f. 2. Pers. DG. FI. fr. 2, p. 98. Duby, 764, 20.
FI. Dan. t. 1301. G. Goralloides;' Sow. t. 278. G. Laciniata. Schœff. t.
294. Vaill. Bot. t. 8, f. 2. Hab. dans les endroits humides , la Houssi-
nière.
G. CRisTÂTA. Pers. Syn. 591. Myc. cur.-l, p. 166. Duby, 765,21.
Desmaz. 217. Grev. Grypt. FI. t. 190. Glavaria fallax. FI. dan. t. 1304,
I. 2. G. Mivca. Pers. t. 2, f. 4. G. Albida. Schœff. t. 17U. Ramaria cristata.
Holmsk. 1, p. 92. Iconog. Hab. les lieux humides , les Dervallières.
G. AUKTHTSTBA. Bull.t. 4d6,f.2. Duby, 765, 23. DG. FI. fr. 2, p. 101.
IVees. Syst. f. 151. Gl. Purpurea Schœff. t. 172. Barr. iconog. t. 1262.
Hab. sur la terre dans les bois, forêt du Givre.
G. Muscoîoss. Linn. Suce. 1270 non Bull. Duby, 765, 25. FI. dan. t.
775, f. 2. Sow. t. 157. G. Gomicnlata. Schœff. t. 173. Pers. Fries.
Rai. Syn. t. 24, f. 5. Hab. dans les bois, à TEbaupin, k la Houssi-
nière.
G. PRATBiisis. Pers. t. 4,f. 5. Myc. 1, p. 169. Duby, 765, 26. G. Fasli-
giata. Bull. t. 358, f.D, E. DG. FI. fr. 2, p. lOU. G. Muscoldcs. FI. dan.
t 836. Boit. t. 114 non Bull. nec. Linn. Vaill. Bot. t. 8, f. 4. Hab. parmi
les mousses , dans les prés de Garcouet.
G. STRiGTA. Pers. 45. Duby, 71^5, 30. FI. dan. t. 1302. G. Pallida.
Schœff. t. 286. Hab. dans les bois, sur le bois pourri, k la Houssi-
nière.
G. ciiiBBBA. Vill. Danph. 3, p. 1050. Duby, 766, 31. Bull. t. 354. DG.
— 160 ~
Fl. fr. 3, p. 100. Fms. Sjrst M^c. t. 468. Gre?. Qtjpî. Fk t 6*. Cl.
Grisea. Fera. Pries. G. Faliginea. Fera. Myc. enrop- 1 9 p. 166. DeiOMB.
n^ 216. Hab. dans. lea bois, sur la terro , au Fortsreaa.
€. GOSALLOÎDBs. LifiD. Sttec.i268. Doby, 766, $3. DG. Fl.fr^2,p. 100,
var. a Frias. Sjst. Myc. 1, p. 467. Cl. Alba. Fers. Myo. G. HolndLol*
diana. Fries. Sow. t. 278. Holmsk. 1, p. 113, 1. 12, B. 222. Sab. sur h
terre et les bois pourris, k la Houssinière , k la Haye.
G. FLATA. Fers. Syn. 586. Pries. Syst. Myo. 1, p. 407. Diiby^ 766,
33. G. Goralloîdes Intoa. Bail. t. 222 et 496, f. L, M, F. DG. Fl. fr. 2, p.
100. Schœff. 175,281», 287. Toome. 332. Barr. ic. 1260. Hab. sur la
terre , dans les bois. Eté et automne.
G. BOTRYTis. Fers. 42. Myc. 1, p. 161. Dnby, 766, 35. Nées. Syst. (.
150. Fl. dai». t. 1303. G. Plebeia. Wulf. Jacq. coll. 2, t. 13. Scbœff. t.
176. Barr. iconog. t. 1259. Hab. bois de la Houssinière. Eté et au-
tomne.
G. BivuRCÀ. Bull. p. 207, t. 264. G. Inœqualis, var. y Fers. Syo.
601. Hab. sur la terre. Fesneau.
.G. PiiosA. Fers, comment, p. 74. Bull. t. 463. Hab. sur les fooillea
tombées , k la Houssinière.
G. nsTULOSÀ. Bull. 463. Gette Glavaire ne parait être ((u'une Tariété de
la précédente , velue dans son jeune ftge et glabre quand elle vieillît.
Hab. un jardin , k Barbin , k M. Oudet.
G. FiufORMis. Bull. t. 448, f. 1. Fries. Mycol. 1, p. 496. Hab. sur les
feuilles mortes , k la Houssinière.
TELEFHOBA. Wild. p. 396. DG.Fl.fr. 2, p. 103. Fries. Syst. Myc 1,
p. 428. Fers. p. 110. Auricularia. Bull.
T. GimaBA. DG. Fl. fr. 6, p. ^2. Doby. 768, 1. Oesm. 666, 119. au-
ricnlaria dnerea. Sow. t. 288. lacarnata. Desv. Hab. sur les brancbes
d'arbres, aux Dervallières, au printemps et k l'automne.
T. ACBRiNA. Fers. Syn. 581. Duby, 768, 2. Mougeot, 991. Desmas.
l'« éd. 2162, 2* éd. 1812. Pries. Syst. Myc. 1, p. 453. Hab* surl'écorce
de l'érable, auFortereau.
T. naaBSTais. Ebrh. Grypt n» 178.1hiby, 768, 4. DG. Fl. fr. 6,p* 3i.
Mougeot, 29 7. Nées. Syst. f. 251. T. Mesenteriformis. Wild. t. 7, f. fS.
Auricolaria oaryopbyllea. Bull. 483. Hab. sur la terre, dans les bois
de TEbaupin.
T. HinsuTA. Wild. préd. 397. Duby, 769, 7. Fers. Syn. 570. Myc. sur.
l,p. 116. Desmaz. 116. T. Refloxa. DG. Fl. fr. 2, p. 105. Aurioularia.
reflexa. Bull. t. 274 et 483,1. 3, 4. Sow. t. 27. Grev. Grypt. Fl. t. 256.
Helvellaacaulis. Hudson. Midi. Gen. t. 66, f. 2. T. RevolnU Desv. Hftb.
sur les branches mortes des arbres, k l'Ebaupin, aux DervalUères.
T. BAFTawA. DG. Fl. fr. 2, p. 106. Duby, 760, 8i. T» OohffolMboa.
— ISI —
Ftiet. Fon. T. Serieea. Fers. Myc. eor. 1, p. 118. Avrionlaha papyrina.
BvlL t. 402. Sow. t. S49. Hab. sur losbois pourris des pin».
T. TABAcniA. Pries. Sjst. Myc. 1 , p. 487. Duby, 769, S. Pers. Myc. eur.
1, p. 118. Deamaz. 415. T. Yariogau. Schrad. Fera. T. Femiginaa:
Pera^Syn. p. 5ft9. T. Roflexa a variegaU. DG. FI. fr. 3, p. 105. BulL t.
48S, f. 8. Anricalaria tabacina. Sow. t. 35. A. PiicotiaBa, BoU. t. 174.
Hab. sur le boia du coadrier, à Barbe-Bieoe , k la Barbarie. Eté et aur
loiDoe.
T. ROBiGiROSA. Sçhrad. 185. Duby, 769, 10. FI. daa. t. 1619^ f. 2.
Mougeot , 394. Desniaz. 413. T. Spadicea. Cheval. FI. par. 1, t. 7, 1 1.
T. Ferruginea. DG .FI. fr. 2, p. iH. Sow. t. 26. Auricolaria ferragiaea.
Bull. t. 378. Hab. sur les vienx cbènes, au pont da Gens.
T. PonroasA. Père. Syn. 571. Duby, 769, 11. Desmaz. 117, 414. T.
Beflexa Ç amelhyatea. FI. fr. 2, p. 105. BqU. t. 483, f. 1. AaricuUria per-
aiatena. Sow. t. 388, f. 1. Micb. Gen. t. 66, f. 4. Hab. sur les troncs des
arbres 9 à la Houanniëre et k rBbaapia.
T. PicsoE. Fers. Myc. eur. I, p. 122. Dvby, 769, 12. Mongeot, 661.
Hab. aar les branches du pin, k la Qnarterie, au Pleasis-Tiaon. Aoiomne
eihirer.
T. cORTiGALis. DG. FI. fr. 2, p. 106. Dnby, 769, 15. Nongeot, 669.
T. Quercina. Fers. Pries. Grey. Crypt. f. t. 142. Attricnlaria corticaNs.
BbU. t. 436, f. 1. Hab. sar l'écoroe des arhres morts, aux Der?aUières.
Priotenps et avtooine.
T. DisciFOSMia. DG. FI. fr. 6, p. SI. Dnby, 770, 20. Mongeot, 582.
Desmaz. 416. T. Discoidea. Fers. Myc. eur. l,p. f27. Linn. 6-12. Mab.
sur les troncs des chênes Tivants , près le pont de Forges.
T. ALOTACBA. Fers. Myc. eur. 1, p. 12& Dnby, 770, !21.Ghéyal.Fl.
paris, p. 86. Hab. sur les clôtures et les pieox.
T. Lflivis. Fers. Syn. 575. Doby, 770, 23. Desmav. 418 etCat. 17.
Hab. sor l'écoree dos peupliors oi des chênes, dana la forêt do Gêtre.
T. RosBA. Père. Syn. 575. Dnby, 770, 24. DG. FI. fr. 6, p. 33. Hab.
sor lea troncs de TClex europcaos , aux Gléoos.
T. sALiciNA. Pen. Myc. enr. 1, p. 132. Dnby, 770, 25. Bab. sur les
ésorces pourries des vieux saules.
' T. SBBAcBA. Père. Syn. 577. tfyc. enr. 1, p. 135. Duby, 771,20. T.
Incmstans. Père. S>n. 577. Pries. Syst. Myc. 1, p. 448. Hab. sur les gra-
minées, les rameaux du prunier.
T. FBRRUGiiiBA. Pcre. Syu. 578. Duby, 771, 35. Mougeot, 394. T.
Père. DG. FI. fr. 2, p. 107. Hab. dans les fentes des bois morts, sous le
petit pont de bois de la HoussiDière.
T. PAOï. Père. Myc. eur. 1, p. 145. Duby, 771, 36. Grev. Grypt. FI.
t. 984. Hab. aor les branches desséchées du Fronos padus, k TEban-
pin.
~ 152 ~
T. LAXA. Pers. Myc. ear. I, p. 143. Daby, 7^1, 39. T. Eyo¥s. T.
Exigua. Pries. Pezizodium eYolrens. DesTaux. Hab. dans l'afeiiiie de
l'Ebaapin.
T. coERDLBA. DG. PL ft*. *i, p. 107. Duby, 771, 4. Mougeot, 1199.
Desmaz. 307. Pers. Myc. eur. 1, p. 147. T. Pimibriala. Roth. Aoricalaria
phosphorea. Sow. t. 383. Mycinema phosphorenm. Ag. Hab. sur le boîs^
et l'écorce à moitié pourris , k la Houssinière et aux Denrallièree.
T. LBUcocoMA. Pers. Duby, 772, 46. Leucoloma. DesY. Hab. sur les
écorces du chêne , k la Houssinière.
T. SAMBDCi. Pers. Myc. eur. 1, p. 152. Duby, 772, 49. Mougeot^ 779.
Desmax. 220. Grev. Grypt PI. t* 242. T. Grctacea. Pries, non Pers.
Hab. sur l'écorce du sureau.
T. PHYLàCTBRis. DG. PI. fran. 2, p. 106. Auriculaiia phylacteiisi
Bull. p. 236, t. 486, f. 2. Hab. sur la terre et les rochers , au Porterean.
T. CALGBA. Pers. Syn. 581. Auricularia calcea. DG. FI. (r. ^, p. 32.
Hab. sur les écorces d'arbres. Pesneau.
T. POLYGOiiiA. Pers. Syn. 574. Alb. et Schwein Nisk. n<>822. Auiicu*
laria polygonia. DG. Pl.fr. 2, p. 32. T. Hexagona. Desv. Gorticiumpo*
lygonium. Pers. Disp. 30. T. GoUiculosa. Hoifm. Germ. ^, t. 6. Hab.
sur l'écorce des chênes , forêt du Gâvre.
T. MBSBnTBRicA (1). Gmcl. Syst. p. 1440. Auricularia trcmcUoides.
DG. FI. fr. 2, p. 104. Bull. p. 278, t. 290. Mich. t. 66, f. 4. Hab. sur
le bois mort, sur des arbres abattus, dans un chantier, k Pont-Bous-
seau.
T. HTONOÎDBA. Pcrs. Syn. 576. Auricularia hydnoîdea.DG. FI. fr.26,
34. Gorticium hydnoïdeum. Pers. obs. Myc. f , p^ 15. Hab. sur les brandies
mortes du hêtre.
T. MACDLiRFOBBas. Des¥.nonalior.«uct. Pi'est qu'unoTariété du Rosea.
11 diffère de ce dernier par ses bords non frangés. Hab. sur les écorces,
forêt du Givre,
GOIHIOPHORA. DG. FI. fr. 6 , p. 34. Pers. Desm. Ad Brong. in
Dict. Gl. 4, 399.
G. HBHBRAnACBA. DG. FI. fr. 6, p. 34. Pers. Myc. eur. Duby, 773,
i. Hab. sur du bois mort formant la tonnelle du parc de l'Ebaupin.
AVRIGULARIA. Pers. Myc. eur. 1, p. 97. Ad Brong. Glass. Ghamp.
88. AuricularisB Bull.
( 1 ) Le Thelephora mesenterica est porté k la page suivante sous le
nom d' Auricularia mesenterica.
~ 153 —
A« BiBftBNTERicA. Pers. Duby , 773, 1. Hougeot, 492. Deêmaz. !'•
éd. 221 , 2« éd. 818. A. Tremelloîdes Bail. 29U. Thelephora mcsente-
rica. Pers. Syo. 571. BoU. Fung. t. 172. T. Tremelloîdes DC. FI. fr. 2,
p. 104. Phlebia tremelloîdes. Frics. 1^ p. 83. Hab. sur un vieux tronc
d'arbre mort , aux Gléons , et sur de& bois abattus, daos un chantier , k
PoDt-Rousseau.
PHLEBIA. Pries. Syst. Myc. 1 , p. 426. Ad Brongu. ia Dict. Cl. 13,
p. ^84.
P. MBRisHoÎDBS. Frics. Duby j 773, 1. GrcY. Grypt. FI. t. 280. Me-
rulius merismoîdes. Fries. Obs. 2, p. 235. Hab. sur un arbre abattu ,
chemin de l'Ebaupin.
P. RADiÀTA. Fries. Duby , 773, 2. Mesentcrica lutea. Desv. Phlebo-
morpha rufa. Pers. Hab. sur des bois abattus, forêt du Gâvre.
HYOriUM. Linn. Gen. n« 2076. Linck. Diss. 1, p. 39, f. 60. DG. FI.
fr. 2, p. 108. Ad Brongn. in Dict. Glass. 8, p. 408. Systotrcma. Hericinm
et Hydnum. Pers. Myc. eur. t. 2.
H. THBLEPHOROÎDBOM. Duby, 774, 1. Thelephora hydnoîdea. Pers.
Obs. 1, p. 15. DG. FI. fr. 6, p. 34. Hab. sur les écorces du hêtre et du
charme , parc des Dervallières. Hiver et automne.
H. RBPAMDUH. Lino. âuec. 1!258. Duby, 775, 8. Desmaz. 312. FI.
Dan. t. 310. Bull. 172. DG. FI. fr. 2, p. 111. Grev. FI. Gr. t. 44. H.
Flavidum, rufescens, squamosum. Schœff. t. 318, 141, 278. H. Gamo-
sum et Glandestinuœ Baisch. f. 136, 44. Yaill. Bot. t. 14, f. 6, 8. Mich.
t. 72 , f. 3. Hab. dans les bois , près la Maillardièrc , aux I)er>
▼allières.
H. RUFEscBns. Pers. Obs. 2, p. 95. Syn. 555. Duby, 775, 9. Fries.
Syst. Myc. 2, p. 401. H.Repandam Bolton. t. 88. Systotrema rufescens
Desv. Hab. dans les bois, près Saint-Aignan.
H. FDsiPBs. Pers. Myc. enr. 2 , p. 162 , t. 20 , f. 4,6' Duby, 776, 11.
Hab. dans les bols de sapin , k la Quarte rie.
H. GiiiBKBDH. Bull. t. 419. DG. FI. fr. 2, p. 110. Systotrema cinerea.
Desv. Hab. sur la terre , aux Dervallières et k la Barberie.
H. r.TÂTHiFORMB. Bull. t. 156. Duby, 776, 17. DG. FI. fr. 2, p. 290.
H. Goncrescens. Pers. Mougeot, 296. H. Zonatum Batsch. Nées. Systol.
f. 242. Michel Gen. t. 72, f. 7. Hab. sur la terre, dans les bois delà
Barberie et des Dervallières.
H. AURiSGÂLPirM. Linn. Suec. 1260. Duby, 776 , 19. Mougeot, 777.
Desmaz. l'« éd. 954, 2* éd. 254. Schœff. t. 143. Bull. 481 , f. 3. DG.
FI. fr. 2, p. tlO. Sov^. t. 267. Grev. Grypt. FI. t. 196. Mich. Gen. t.
72, f. 8. Buxb. cent. 1 , t. 57, f. 1. Hab. sur les cônes de pin tombés,
k la Quarterie.
H. BRiNACEOM. Bull. t. 34. Duby, 777, 21. DG. FI. fr. 2, p. 108.
Trast. Fung. Aust. f. 35. Hericinm erinaceum. Pers. Bocc. t. 303 , f. 6.
~ 184 ~
Bozb, OMl. 1 , t 56 ^ f. 1. Hab. sur les vîmol okè«eB » teèi d« Glne.
Octobre*
H. GORALLOÎDBS. Scop. 471. Doby , 777, 22. Schœif. t. 142. Dcsmix.
!'• éd. 2160 , 2» éd. 1810. DG. FI. fr. 2, p. 108. Sow. t. 252. H. Ramo-
aum. Bull. t. 390. Hericium coralloîdea. Pen. Bocc. t. 80â, f. 7. Mieh.
t. 64, f. 2. Hab. sur les troncs d'arbres , forêt du Gft^re.
H. MBMBRJiitAGBUU. BuU. t. 481 , f. 1. DabjT , 778 , 29. DG. FI. fr. 2,
p. 109. Pries. Syst. Myc. 1 , p. 115. Hab. sur les branches mortes tom-
bées k terre , k la Honssinière.
H. lutescbus. Pers. niyc. eur. 2, p. 174. Duby, 778, 26. Hab. sur
le bois des clôtures, k Barbe-Bleue.
H. ABiETiRDM. Duby^ 778, 32. Sistotrema abietinum. Pers. Myc.
eur. 2 , t. 22 , f. 3. Hab. sur l'écorce du pin, au Plessis-Tison.
H. NiTBUM. Pers. Syn. 563. Duby, 779, 42. DG. FI. fr. 2, p. 109.
Nées. Syst. f. 246. Odontia nivea. Pers. t. 4 , f. 6, 7. Hab. sur Fécofce
du chêne.
H. DBcipisns. DG. FI. fr. 2, p. 112. Agaricus decipiens. Wild. Bol.
^>K* 4, p. 12, f. 5. Sistotrema violaceum. Pers. Syn. 551. Hydona
parasiticum Linn. Syst. 799. Hab. sur les pins. Pesneau.
FISTUIilNÂ. Bul. p. 314. Pers. p. 29. Fries. p. 396. Bdeti H«ds.
DC.
F. HEPATiGA. Pries. Duby, 780, 1. Grev. Grypt. FI. t. 270. F. Bu-
glossoldes. Bull. t. 74, 464 « 497. Boletus hepaliccus. Schœff. t. 116,
120. DG. FI. fr. 2 , p. 113. Sow. t. 58. Bocc. Musc. 304 , f. 3, Mich.
Gen. t. 60. Hab. au pied des chênes. Ge champignon appelé mlgaire*
ment langue de bœuf, est, suivant quelques auteurs, bon k manger, mais
son aspect n'est pas engageant.
BOLETUS. Pers. 230. Pries. Syst. Myc. I, p. 385. SuiUusMich. Gen.
126. Boletti Linn. Pers. Syn. DG.
B. LUTEDs. Linn. Suec. 1247. Duby, 781, 2. Schceff. t. 114. Sow.
t. 265. Grev. Grypt. FI. t. 183. B. Ânnularis. Bull. t. 332. DG. FI. fr. 2,
p. 127. Boit. 1. 169. Ifces. Syst. f. 204. Buzb. cent. V. t. 14. Hab. sur
la terre , dans les forêts , et dans une avenue de charmille, aux Songeras.
Ql Bolet passe pour très-vénéneux.
B. piPBRATUS. Bull. t. 451 , f. 2. Duby, 781 , 6. Sow. t 84. DG. FI.
fr. 2 , p. 125. Kees. f. 207. B. Ferrnginattis Batsch. f. 28. Hab. les
Songeras et Tavenuo des Deryalliëros ; il est très-vénéneux. Eté et
autonoe.
B. LiTiDUS. Bull. t. 490, f. 1. Duby, 782 , 10. Frics. Syst. 1 , p. 389.
B. CfarisenteroB 6. DG. PL fr. 2 , p. 126. Hab. sur la tarre hnmido , au
Pleasiio Tison. Apât et octobre. (Biauvaia.)
- <55 —
B. BUACHTPoaiw. Penu Uyç. enr. 1 , p. 1^8. Biiby^ 783 ^ li. Bab.
diDS les bois boinideft de la Jaaaaie. (Mtnvais.) Eté et automne.
B. soBTOifBBTOsoA» LioB. Socc. 1251. Doby, Nées. Syst. f. !&06.
Fries. Sjit. Myc. 1 , p. IÙ9. B. Cbrysenteron. Bull. t. 490, f. 3. DG.
FI. fr. 2f p. 126. 6. Commuais. Bull. t. 393. B. Cupreus étGrastipes.
Schœff. t. 112, 133. Hab. dans les avenues du bois de Petit*Port. Eté
et automne. (Mauvais.)
B. LVRiDvs. Schœff. t. 107. Buby, 782, 15. Pers. Fries. Grev.
Grypt. FI. 2 , p. 123. fi. Robeolarius. Bull. t. 490, f. 1. B. Tuberoaus.
Scbrad. Buxb. cent. ^. 1. 13. Batt. 1, 99. Hab. dans les bois, forêt du
G&vre. Eté et automne. (Mauvais.)
B. BDULis. Bull. t. 60 et 494. Duby, 733, 18. Sow. t. 111. QG. FI.
lîr. 2, p. 124. B. Esculenlus. Pers. Micb. Gea. t. 68, f. 1. Buzb. cent.
5, t. i2. Une variété de ce Bolet nommée par M. Desvaux Bol. Asper.
Hab. dans les bois , sur le bord des fossés. Eté et automne. (Très*
bon.)
B. iBRBcs. Bull. t. 385. Duby, 783 , 19. DG. FI. fr. 2, p. 124.' B.
JEncus. Fries. Hab. Petit-Port, la Honssinière. Automne. B.
Une vanéié de ce Bolet, de couleur de soufre, et qui prend une teiote
verdâtro quand on l'entame, n'est pas moins bonne que le type.
B. scàBBB. Bull, p, 319, t. 132 et 489, 1. Pers. Obs. Myc. 2, p. 13.
Syn. 5U5. B. Boviaus. Schœff. 1. 104. Hab. dans les allées des bois de
Petit-Port. Eté et automne. (On peut le manger sans crainte.)
B. AUBANTiAcus. BuU. p. 320, t. 236 et 489, f. 2. B. Aurantias.
Pers. Syn. p. 504. B. Rnfus. Schœff. 108. Obs. Myc. 2, p. 13. Qu^-
qiies autours le prennent pour une variété du précédent. Automne.
Hab. les mêmes lieux et possède les mêmes qualités que le Scaber.
B. SCTAMBSCONS. BuU. p. 319, t. 369. Duby, 784, 24. DG. FI. fr.
2, p. 125. B. Gonstricttts. Pers. Eté et automne. Hab. dans les forêts, au
Givre, à la Houssinière, Petit-Port. (Mauvais.)
B. spADicBCJs. Desvaux. Non al. auct. Hab. k l'Ebaupin.
B. FLAVus. Desvaux. Hab. k la Hooaaioière.
B. puivcTATDS. Desvaux. Hab. aux Dorvallières.
B. ALBBscKBS. Desvsux. Hab. k la Houssinière. *"
B. PULviifATus. Desvaux. Hab. aux Dervallières.
Ges cinq dernières espèces , recueillief avec M. Deavaux , nomiiées
par lui et conservées dans mon herbier , ne sont décrites mdle
part.
POLYPOBUS. Mich. gen. 129. Fies. Obs. 1, p. 121. Syat. Myc.
1, p. 341. Pers. Gbamp. p. 237. Myc. enr.. 2, p. 35. Boletà Lian.
Pers. DG.
P. PBBBNiiis. LioB. Sp. 1646. Dvby, 78ft, 5. Deamaz. l** 4d. %%^
~ 166 ~
2^éd.253. B. Porennifi. DG. FI. fr. 2, p. 122. Mongeoi, 295. FI. dan.
t. 1075, f. 1. Sow. t. 19*2. I^oes. Syst. f. 212. B. Goriaccns. Schceff.
t. 125. Bull. t. 28 et t. 449 , f. 2. Boletos Lencoporus. Keea. SjsL
f. 213. Buxb. cent. 5, t. 15, f. 1. Hab. sur la terre et les^ieax troncs
d'arbres, h Barbe-Bleue.
P. y. p FiMBRiATUB. Bœtt. Duby , 785. Boletus Fimbriatus. Bail,
t. 254. DG. FI. fr. 2, p. 122. Uich. Gen. t. 70, f. 8. Pesoeau, Cat.
p. 142. Hab. sur la terre.
P. RUFESGBifs. Fries. Syst. Myc. 1, p. 351. Duby, 785, 6. Sistotrema
Bufescèns. Pers. Icooog. Pict. t. 6. Myc. eur. 2 , p. 206. Hab. sur la
terre, forêt du Gàvre. Automne.
P. PRONDOSDS. Pers. 242. Duby, 786, 11. Fries. Syftt. Myc. 1 , p.
355. Boletus Frondosus Schrank. FI. dan. t. 952. B. Bamosissirous
Schœff. t. 127, 129. B. Cristatus Gonan. non Pers. Barr. Icou. t. 127?.
Hab. sur les vieui bois de chône. Jo Tai recueilli sur une poutre du
pont de rArche-Sëcbc , après un automne pluvieux.
P. scLFURBus. Fries. Duby, 786, 14. Grey. Grypt. FI. t. 113. P.
Citrinus. Pers. B. Sulphureus. Bull. t. 429. DG. FI. fr. 2 , p. 120.
Sow. t. 135. Schœff. 1. 131, 13*2. Buxb. cent. 5, t. 1. Hab. sur les chênes,
le hêtre, le prunier. Douïon. Eté.
P. lUBRiniTos. Fries. Duby, 786,15. Boletus imbrica tus. Bull. t. 266.
DG. Fi. fr. 2, p.' 116. Hab. sur les vieux troncs de chêne et de frêne. Au-
tomne. Pesneau.
P. LuciDos. Fries. Grev. Grypt. FI. t. 245. Duby, 786, 10. P. Vemi-
cosus. Gheval. FI. par. 252, 9. Bul. Lucidus. Loyss. Gurt. Lond. t. 224.
Sow. t. 134. Pers. B, Laccatus. Pers. Myc. eur. 2, p. 154.B.Obliqaatas.
Bull. t. 469. DG. FI. fr. 2, p. 121. B. Variogatus. Schœfif. t. 263. B. Ver-
nicosus. Berg. Phyt. 1, t. 99. Hab. sur les troncs d'arbres. £té.
P. BBTULiNUS. Fries. Duby, 787, 16. Grev. Grypt. FI. t. 229. Boletus
belulinus. Bull. t. 312. DG. FI. fr. 2, p. 123. Boit. t. 159. Sow. t. 212.
Hab. sur le tronc du bouleau. Eté.
P. ÀDosTus. Frics. Duby, 787, 23. Desmaz. 313. Boletus adustns.
Wild. 39:. B. Pelloporus. Bull. t.501,f.2.DG. FI. fir. 2, p. 115. B. Sabe-
rosus. Batsch. 2, t. 41, f. 226, 227. Hab. sur les arbres morts, k la Honssi-
nière et dans un chantier, à Pont Bousseau.
P. suAvsoLBNs. Ffics. Duby, 7K8, 28. Bçletus suaveolens. Linn. Sow.
t. 228. Non Bull, et DG. P. Suberosus. Boit. t. 162. Buxb. cent. 5, t. 5.
Hab. sur les vieux saules , k Anccnis. Eté et automne.
P. zoRATDS. Fries. Duby, 788, 33. Boletus multicolor. Schœiï. t. 269.
B. Zonatus. Nées. Syst. f. 221. Bol. Ochracous. Pers. Hab. sur les troncs
du peuplier, tremble et quelquefois sur les vielles clôtures.
P. VBR8IC0L0R. Fries. Duby, 788, 24. Boletus versicolor. Lini. Bull,
t. 86. DG. FI. fr. 2, p. 114. Boit. t. 81. Sow« t. 299, 387, f. 7. Boletus
— 157 —
atrorafas. SchœfiF. t. 268. Hab. tar les pieda d'arbres morts. Eté, an-
tomne.
P. ABIRT1MU8. Pries. Dilby, 789, 35. Pers. Myc, car. 2, p. 77. Grev.
Grypt. FI. t. 226. Boletus abielious. Dicks. Crypt. 3, t. 9, f . 9. Pers. non
DG. B. IncarDatns. FI. dan. 1. 1298. Sistolrema ▼iolaceum. Pers. Syn.et
Myc. eur. 2, p. 203. Hydniiin dccipicns. Schrad. DC. FI. fr. 2, p. 113.
Buxb. cent. 5, t. 8. Hab. snr les pins morts et tombés , aux Denrallièrcs
et à la Quarterie.
P. PiNicoLÂ. Fries. Syst. Myc. 1, p. 372. Daby, 789, 39. Bolctns pini-
cola. Swartz. B. Igniarias FI. dan. t. 953. Pers. Syn. 534 oon Linn. B.
Semi Ovoîdcns. SchœfT. t. 270.
P. FRAxiNBos. Fries. Doby, 789, 40. Boletus fraxinens. Bull. t. 433, f.
2. DG.Fl.fr. 2, p. 118.
P. iiRYADBrs. Frics. Syst. Myc. 1, p. 374. Duby, 790,43. Boletus
dryadeus. Pers. 2, p. 3. B. Pseado igniarias. Bull. 458. DG. FI. fr. 2, p.
116. Hab. sur les troncs du cbèno. Pcsneau.
P. FOMENTA RI 08. Frics. Duby, 790,44. B. Fomentarius. Linn. Sow. t.
133. B. Ungulattts. Bull. t. 491. DC. FI. fr. 2, p. 116. Toumef. t. 330.
Hab. sur les troncs du chêne et du hêtre.
P. iguiarius. Fries. Duby, 790, 46. Boletus igniarius. Bull. t. 454. Sow.
t. 132. Boit. t. 80. B. Oblusus. Pers. DC. FI. fr. 2, p. 117. Hab. snr les
troncs de hêtre et de saule, k la Houssinière et au Portereau.
P. R1BIS. Fries. Syst. Mycol. l,p. 375.Duby,790,48. Desmaz. n<>3l4.
Boletns ribis. DG. FI. fr. 6, p. 41. Polyporus ribisius. DesT. Hab. sur les
vieux pieds des groseilliers.
P. sALiciNTis. Fries. Syst. Myc. 1, p. 376. Duby, 791, 55. Hesmaz.
315. Boletus salicinus. Pers. Hab. sur les vieilles souches du saule.
P. OBMQurs. Fries. Syst. Myc. 1, p. 378. Duby, 791, 53. Boletus obli-
quas. Pers. Syn. P. Incrustans. Pers. Hab. sur l'écorce du chêne , a la
Houssinière.
P. wfiDtJLLA PAiiis. Fries. Syst. Myc. 1, p. 380. Duby, 792, 67. Boletus
medulla panis. Jacquin Mise. I, t. 11. Boit. t. 166, f. |. DC. Pi. fr. 6, p.
39. Hab. sur un vieux tronc d'arbre, k la porte des Dervallières. Au-
tomne.
P. YRRS1P0RU8. Pers. Myc. eur. p. 10. Duby, 792, 71, Hab. sur
l'écorce du chêne , dans le parc de l'Ebaupin.
P, CBRAsi. Fries. p. 382. Duby, 793, 73. Sistotrema cerasi. Pers. Syn«
552. S. Lemoplaca. Pers. Myc. Hydnum cerasi. DG. FI. fir. 6, p.36>Hab.
sur Fécorce du cerisier, jardin de la Houssinière.
— 158 —
p. a ADULA. Firiet. Dvby, 799. 75. Boletm radida. Pen. ^slofroM
radvla. Dcsy. Hab. sur des branches mortes, aa Plessis-Tison.
P. SQCAMOSVB. Pries. Syst. Myc. 1, p. 34S. Dnby, 794, 83. 6re?.
Grypt. FI. t,207. Boletassquamosus. Hads. Scbœff.t. 101, 101. Boit. t. 77.
FI. dan. 1. 1196. Boletus jnglandis. Bull. t. 19. DG. FI. fr. 2, p. 121. B.
Platiporus. Pers. Syn. bab. surtout sur les noyers, k Ancenis.
P. FaaaBus. Desvauz non al. auct. Hab. k l'Ebaupin , aar l'écoree da
chêne. I^ovembre.
P. TAtORARios. DesTaruz. Hab. k la Houssiniëre. Norembre.
P. CARMicHABLii. DosTaui. Hsb. sur Técorce du bouleau, aux Denral-
lières. Mare.
DCEDÂLEA. Pers. Syn. 499. Rees. Syst. f. 224. Pries. Syst. Myc. 1, p.
381.
D. soAVBOLBMS. Pers. Syn. 502. Duby, 794, 4. Boletus suafedeBS.
Bull. t. 310. DG. FI. fr. 2, p. 118. Hab. sur les Tieux troncs de saule.
D. uNifîOLOB. Frics. Syst. Duby, 795, 7. Boletus unioolor. BnU. i.
408, 5U1, f. 3. Boit. t. 163. Sow. t. 325. DG. FI. fr. 2, p. 115. Sislotren»
cinereum. Pers. Syn. 551. Myc. eur. 2, p. 204. Hab. sur lès arbres BM>rts.
Automne.
D. COMFRAGOSA. Pcrs. Syu. SOI. Duby, 795, %, Boletus coufrag<
Boit. t. 160. B. Labyrintbiformis. Bull. t. 491, 352. DG. Fl.fr. p. 117.
Hab. sur le Pirus terminalis. Pesneau.
D. suBBRosA. Duby, 795, 9. DedaleaBulliardi, Pries. Bol. Suberoaos.
Bull. t. 482. DG. FI. fr. 2, p. 116. Hab. sur lesYieuz troncs d'arbres, les
▼telles clôtures- Pesneau.
D. BBTULiNA. Duby, 794, 13. Desmaz. n» 22*2. Lutescens. Des?. Aga-
rioosbetnlinus. Lion. Sow. 1. 182. A. Goriaeeus. Bull. t. 587, f. A. P. DC.
Fi. fr. 2, p. 127. Boit. 1. 158. Hab. sor les trouât desséchés du bouleau ,
k la Verrière. Automne.
D. QI7BRGIMA. Fcrf . Syn. 500. Duby, 795, 14. Grev. Grypt. FI. t. 298.
Agaricus quercinus. Boit. t. 73. Sow. t. 181. DC. FI. fr. 2, p. 133. Ag.
labyrinthiformis. Bull. t. 352, 442, f. 1. Ag. dubius. Schosff. t. 331. Bocc.
Mus. t. 305, r. 5. Buxb. cent. 5, t. 4, f. 1. Hab. sur les vieilles écoree»
du chêne, k l'Ebaupin.
D. MOLLIS. Desfaux non alio. auct. Hab. sur l'écofce d'us elièDe, k la
Houssinière.
MCRDUM. Fîtes. Ad. Breaga. Xylophora. liak. lyUMayadH.
Pers.
— 1B9 —
M. sBÊPwna» Tode. JMff^ 797, 9. Fric». Sygt. Myc. f, p. S27.X7lo-
myton serpeiiB. DesviQZ. li«b. sur Pécoroe d« pin , li h HootMânièrtt.
Décembre.
GAKTARELLUS. Àdans. Juss. Gen. 6. Pries. Syst. Myc. l,p. 316.
Ad. BroDgo. p. 90. Meralius et Graterellus. Pers. Myc eur. 2, p. 11 été.
Meralii. Hall. Pers. Syn. DG.
G. BRTiROGUS. Frics. Duby, 798, 6. Memlins retiragas. Pers. Syn.
494. DC. FI. fr. 2, p. 131. Helvctla retiraga. Bnll. t. 498, f. 1. Hab. sur
nn arbre do l'ayenue des Derrallières.
G. MCSciGBntJS. Pries. Duby, 798, 9. Memlius muscigenus. Pers. Syn.
493. DG. Pl.fr. 2, p. 131. Nées. Syst. f. 236. Memlins serotinns. Pers.
Myc. Agarictis muscigenus. Bnll. t. 288. HeWella dimidiata. Bnll. t.
498^ f. 2. Hab. sur un arbre couvert de mousses, avenue des Derval-
liires.*
C.- CRispvs. Pries. Duby, 798,10.Meruliuscri8pos. Pers. loonog. Piet.
t. 8, f. 7. DG. FK fr. 6, p. 43. Bmb. cent. 5, t. 7, f. 2. Htb. parc des Der-
▼alltères, la Barberie. Automne et biver.
G. coMircopioÏDEs. Pries. Duby, 799, 15. Memlius comucopioîdes.
Pers. Myc. eur. 2, p. 5. Helvella comucopioîdes. Scbœff. t. 165, 166.
Bun. t. .150, 498, f. 3. Peziza cornue. Linn. Bolu t. 103. Sow. t. 74.
Taill. t. 13, f. 2. Micb. 82. Hab. dans le parc des Denralli&res, la Bar-
berie. Août et noTembre.
G. BTDROLtn. Dnby, 799, 16. G. Ginereus. Pries. MeruHns hydrotips.
DG. PI. fr. 2, p. 130. Mer. cinereu)i. Pers. Iconog. Pict. t. 3, f. 3. Hel-
Tetla bydrolips. Bull. t. 465, L 2. Hab. aux Denraltiàres. Auloimw.
G. LCTBâcBifs. Pries. Duby, 799, '17. Memlius lutescens. Pers. Syn.
PI. fr. 2, p. 129. PI. dan. t. 1617. Helvella cantbarelloldes. Bull. t. 473,
f. 3. Helvella tubœformis.Scbcsff.t. 157. Desmaz. 365. Hab. dans les bote
de Va Barberie.
. G. TOBQKFoaMis. PHes. Syst. Myc. 1, p. 319. Duby, 800, 21. Metulius
tubttformis. Pers. DG. PI. fr. 2, p. 129. M. ViUosus. Pois. Iconog. Pict.
t. 6, f. t. Helvella tubcsformis. Bull. 461. Vaill. t. Il, f. 9, 10. Hab. dans
les bois do la Barberie et des Dervallières. Automne,
G. G1BAR1178. Pries. Duby, 800, 23. Grev. PL Grypt. t. 258. Memlius
cantbarellus. Pers. D€. Fi. fr. 2, p. 123. Agaricns eintharellus Linn.
SehQSff.t. 82. Bull. t. 62, 505, f. 1. Boit. t. 62. Sow. t. 40. Lob. Iconog.
p. 273. VaiU. Bot. 1. 11, f. 14, 15. Hab. dansktbois. De jnUet en novem-
bre. ( Elle est très-bonne k manger.)
G. niGBiPBS. Duby, 800, 24. Hfendinsiiigripes. Pefs. DG.PL fr. 2, p.
129. Agaricns cantbarelloîdes. Bnll. t. 505, f. 2. Hâb.siffhterre, dans
— 160 —
■
les bois. On trouTe cette GhsntereUo assez commimémeDt au pied 4et
arbres , daos les tapis épais formés parle Brjum glaucnm , k la HoosaiaièM.
(Elle estmanvaise.)
G. Ai;RÀifTiAG(ju. Pries. Syst. Myc. 1, p. 318. Duby^ 800, 25. Mcm-
lius aurantiacas, Pcrs. Ifeos. f. 233. Agaricus auraDtiacus. Walf. in Jacq.
Bflisc. 2, 1. 14, f. 3. Hab. dans les bois, à la Houssinière. De juillet k dot.
(Mauvaise. )
Le» Agaric»*
Les Agarics étant une des parties les plus intéressantes de la
Gryi togamie , puisqu^in certain nombre est employé comme aliment,
et qu'un nombre plus considérable encore présente des poisons tellement
actifs que, souvent, la science médicale no peut rien pour sauver Tim*
prudent qui, se fiant quelquefois k un aspect flatteur, a osé en faire usage,
nous avons donc pensé qu^en adoptant, pour notre Catalogue , la ciassi-
flcatiou si simple et si ingénieuse que nous a laissée le trop regrettable
M. Desv.'iux , nous serions utile k la science, et que, par la connaissance
de ces plantes , facilitée par cette classification , nous pourrions peut-
être empficber quelques-uns des nombreux accidents que chaque année
vient enregistrer dans nos fastes nécrologiques. Pour parvenir k ce but, •
nous indiquerons les bons par un B , les très-bons par deux DB , les
mauvais par un M, les très-mauvais par deux NM, les douteux par
un D.
Clasftillcalloia des Agaric». Desvanx.
DmiDiâs. Pied excentrique , quelquefois sessile.
AM4N1TBS. Un volva qui enveloppe le champignon tout entier, dans sa
jeunesse , et laisse quelquefois des lambeaux sur le chapeau , le pédicule
presque toujours bulbeux k la base.
Lactbscbnts. Point de volva. Pédicule central, feuillets inégaux, suc
laiteux ordinairement blanc , quelquefois jsune ou rouge.
BusscLBs. Point de volva. Feuillets égaux entre eux et non terminés sur
un bourolet annulaire.
MvctNBs. Point de volva ni de collier. Pédicule central fistuleux,
feuillets qui no noircissent point en vieillisstnt, chapeau non ombi-
liqué.
Ompbalodis. Point de volva ni de collier. Pédicule central fistuleux ou
plein , chapeau ombiliqué , feuillets qui ne noircissent pas en vieillissant
et qui sont presque toujours décurrents.
Spores blancs.
Spores rouges ou bruns rougeltres.
Spores jaunes.
-- 161 —
Spotes Doirs.
Dimidiés, Chapeau excentrique sessile.
AGABIGOS. Linn. Gen. 1074. DG. Pers. Ad. BroDgn.
A. RiDOLANs. Pers. Sp. 443. Hab. sur les Tieaz troncs de chêne. Au-
tomne.
A. BTssisBDUs. Pers. le. etBescFuDg. p. 56« 1. 14, fig. 4. Pries. Sys-^
tem. Mycol. ly p. 276. Duby, 809, 68. Hab. sur les vieilles souches et
les troncs pourris, k la Houssinière. Automne. M.
A. BPiGŒDs. Pers. Depluens, Batsch. Sp. 4, p. 457. Hab. sur les
Yieilles souches.
A. vARiABiLis. Pers. obs. Mycol. 2, p. 46, t. 5, f. i2. DG.FI.fr. 360.
Sowerb. t. 97. A. Sessilis. BuU. t. 152 et 581, f. 3. FI. dan. 1. 1556.
Hab.sur des branches mortes tombées à terre, k la Houssinière. Au-
tomne.
A. APPLicATcs. Pries. Syst. Mycol. I,p.l92. Batsch. f. 125. Sowerb.
t. 301. I<Iees. Syst. f. 183. Gheval. no208. V. a Epixylon. Bull. t. 581.
Hab. sur Técorce du bois. Eté et automne.
A. cANEscEiis. Batsch. Letell. 688. Mollis. Spr. 457. Hab. sur les yieux
troncs d*arbres , k Clermont et k la Barberie.
Chapeau excentrique pédicellé , lames adnées ou libres.
' A. STTPTicus. Bull. t. 140, 557. Gheval. p. 194. FI. dan. t. 1292, f.
1. Pers. Synop. p. 481. DC. FI. fr. n® 361. Pries. Syst. Mycol. 1, p.
188. Hab. sur les vieilles souches. Commun, k la Houssinière, aux Der-
vallières. Automne .
A. SBROTIRUS. Pers. Syn. 479. Duby, 823, 175. Cheval. 194, n" 206.
Ag. stypticus. Var; FI. dan. t. 1293, f. 2. Bnxb. cent. 5, t. 2, f. 2. Pries.
Syst. Mycol.. 1, p. 187. Hab. sur les troncs du hêtre, du bouleau et de
Faulne. S'il vient dans un lieu couvert , son pédicule s'allonge et son cha-
peau est presque oblitéré.
A. p'ALMATUS. Bull. t. 216. Duby, 823, 176. Cheval. 193, no 204. Sow.
t. 62. Pers. Synop. 474. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 187. Hab. sur les
vieilles souches d'arbres, au bord de TErdre.
A. T'LMARius. Bull. 510. Sow. t. 67. Duby, 823, 178. DG.Fl. fr. n'>368.
Cheval. 193, 202. Pers. Synop. p. 473. Pries. Syst. Myc. 1, p. 186.
Hab. sur les souches du saule blanc, k Barbin. Delalando. Octobre et dé-
cembre.
A. LiGiiATii.is. Pers. Spr. Cheval. 156, n» 96. Pries. Syst. Mycol. 1,
p. 94. Hab. forêt du Gâvre. Décembre.
11
— 108 —
Chapeau excentrique , lames décwrrmtes.
A. iHCONSTANS. Pen. SjD. 475. Duby, 824f n'* 186. Letel. 69S.T A.
Dimidiatos. Bull. t. 517. A. Flabelliforinis. SchœlT. t. 43, 44. Hab. sur
les troncs d'arbres..
A. coNGHATUs. Bull. t. 298. Spr. 442. Daby, 824, 185. A. Salîgniis.
Cheval. 824, n« 182. Pers. 8yn. 478. Ag. Crsinus. Yar. Pries. Hab. sur
les vieux troncs de saule, chemin de Versailles, au Tertre, etc. Sep-
tembre.
A. OSTABATCS. Jacq. Aust. t. 288. Duby, 824, n*" 183. Cheval. 192, b«
199. Sowerb. t. 241. A. Nigricans. FI. dan. t. 892. A. Dimidiatus. Bull,
t. 5<i5. A. Sfkodoleucus. Pries. Hab. sur les racines des arbres. Au prin-
temps.
A. LAM£i.LiROecjQ. DG. Fl.fr. Ti« 352 a Duby, 824, n» 179. A. Groceo-
lamellatus. Letel. t. 665. Hab. sur les feuilles tombées et pourries du pin,
k Clermont. Automne.
A. GLÀNDULOsus. Bull. t. 426. Duby,824,no 184. Chevall. 191, n» 198.
DG. FI. fr. no 353. Pers. Synop. p. 476. Pries. SysU Hyc. 182. Hab. sur
les vieux troncs de saule , sur les bords de PErdre. Octobre et dé-
cembre.
A. sALiGNOs. Pers. Letel. t. 687. Pries. Syst. Myc. l,p. 183. Duby,
824, no 182. Hab. sur les souches du hêtre , du saule et de Taulne, Au-
cenis. Octobre , janvier.
A. PETiU)!DBS. Bull. t. 226, 557, f. 2. Duby, 824, n» 184.Ghev. 192,
n» 201. Pries. Syst. Myc. 1, p. 183. Bats. t. 9, f. E. Hab. sur ks troncs
du hêtre et du pin , k la Houssinière. Novembre.
A. PROUF^us. Desv. Bull. t. 517. P. Hab. dans une cave delà rœKer-
végan et sur une poutre d'un magasin de la rue d'Orléans.
A. GTEiMOs. Pers. Mycol. 3, p. 37. A. Dimidiatus. Bull. t. 517.
Hab. sur des bois pourris, sur des bois de clôture, h Barbe- Bleue.
Mars.
Chapeau excentrique, vMe simple universel,
A. DRvnics. Pers. Syn. 478. Duby, 825, n» 189. Chev. 190, n« 194.
Nées. Syst. f. 177. A. Dimidiatus. Bull. t. 517. Hab. sur les troncs du
chêne et du pommier, avenue de Petit-Port. Août et novembre.
Chapeau central.
§ Spores blancs, lames non mutables.
1. Pim A. TOILI. iLMARITSS.
* Une volve et un anneau.
A. vuNDS. Bull. t. 108. Duby, 850, n^ 401. Chev. 124, n» 4. Pries.
— 163 —
/
I
SynL Mye. 1, p. 13. Amanita verna. Fera. Syn. p. 250. Hab. k la Bons-
ainière, aux Derf allièrea , boia humidea , aor la terre Icro , etc. MM.
A. ciranits. Schœff. t. 20. Bull. t. 577. E , F, D. Mich.t. 78, f. 1. Hab.
mêiiiea localitéa que le précédent. MM.
Ai vHÀLLOÏots. Friea. Sjst. Myc. 1, p. 13. Ghev. 124, ik« 6. Duby,
990, no 400. Bull. t. 2, 577. A. Bulbosuaet Vermcoaus.DG. FI. fr. 564. A.
Yeinalia. Boit. t. 48. Vaill. Bot. t. 14, f. 5. Hab. dana lea forêts om-
bragées, la Houasimère , le Gftvre, les DenrAllières. Juillet et octobre.
MM.
V. a AIbns. Fera. t. 2, f. 1 A. Bulbosus. Scbœff. t. 241. C'est* le
Vemas des auteurs. La rar. ^ Gitrinus. Fers, est le (-itrious de Scboftff.
t. 20. Y Viridis. Fers. t. 2, f. 3. Agar. Viresceus. FI. dan. t. 1240. On
confond malheureusement trfes^ souvent cette variété MM. avec leBifldus
de Bull. t. 26 , que l'on peut manger et que, dans quelques contrées, on
nomme Bisette,
A. VÀGinATCS. Bull. t. 98, 512. Duby, 850, n« 399. Ghev. 123, n* 1.
DG. FI. fr. n*" 568. Fries. Syst. Myc. 1, p. 14. Mich.. t. 76, f. 1. Bnxb.
cent. 4, t. 19. A. Fungilcs. Batsch. f. 79. A. Flumbcus. Schœff. t. 85, 86.
A. Hvalinns, Schœff. t. 244. A. Badins. Schœff. t. 245. A. PuItus. De
Schœff. t. 95. Hab. commun dana les bois. B« Novembre.
C'est en cneillant le Bulbosus , pour cette espèce , que la famille 0. a
été empoisonnée et que son honorable chef a succombé.
A. cofiSARBcs. Scbœff. t. 258. Duby, 850, n» 397. Fries. Syst. Myc. 1,
p. 15. Ag. Aurantiacus. Bull. t. l'.:0. Ghev. 104, n« 3. DG. FI. fr. n»
562. Amanita aurantiaca. Fers. Champ. Gomest. 1. 1. Michel. Gen. t. 77,
f. 1. Hab. danft lea boia du Fort et de la Dennerie. Juillet et octobre. BB.
(L'Oronge.) R.
Ses feuillets presque toujours jaunea et son volva complet le distinguent
facilement du Muscarius ou fausse Oronge.
** yàlve incomplète et anneau,
A. MUSCARIUS. Linn. Suec. 1235. Duby,849,no 396. Ghev. 125«no 7.
Schœff. t. 27« 28. ÙC. FI. fr. n"* 561. Amanita muscaria. Fers. Synop.
p. 2a3. Ag. Fscudo. auranliacua. Bull. t. 122. Michel, t. 8, f. 2. Grev.
Crypt. FI. t. 54. A. Hab. sur la terre en automne, plus particulièrement
sous les châtaigniers. MM.
A. PAHTHKRincs. DG. FI. fr. suppl. n» 559. Doby, 849, n» 395. Ghev.
126, no 8. Letel. 639. Fries. Syst. Myc. p. 16. A. Macnlatus. Schœff. t.
90. Amanita umbrina. Fers. Synop. p. 254. Hab. dans tous les bois. Sep-
tembre et octobre. MM.
a; solitarius. Bull. t. 48, 593. Duby, 849, n» 394. Ghev. 126, n« 9.
DC.Pl. fr.90 56U. Fries. Syst. Myc. l,p. 17. A.Albellus.Scop. Htb.dans
les bois ombragés. Août et septembre. MM.
— 164 —
A. BXGBLstJS. Pries. Syst. Myc. 1, p. 17. Duby, 849, ii«393. LeteL t.
640. AmaDÎU ampla. Pers. Syi. 255. Uab. forêt du Gàvre et à liMail-
lardi&re. Septcmbro et octobre. M.
A. ÀSPBR. DC. FI. fr. n° 559.Diiby, 849, n« 392. Ghe?. 127,a«ie. A.
MiodcsBoUon, 1. 139. A. Verracosa». Dali. t. 316. Amanita aspera. Pen.
Buxb. cent. 5, t. 48, f. 1. Hab. kla Houaainiëro , aux DenraUières, etc.
Jaillet et octobre. MM.
AnnMu et point de volve.
*** A. PIKB TCJBULBUX.
A. PROCBËUS. Scop. p. 418. Duby, 849, no390. Schœlf. t. 22, 23.
Sow. t. 190. DG. FI. fr.no 558. Fera. Syn. 257. A. Golubrioua. RvU.
t. 78, 583. Ghev. 127, n» 11. A. Variegatus. Lam. FI. fr. 1, p. 114. Hab.
dans les bois, les jardins, très abondant à la Qaarterie, route de Bennes.
BB. Novembre. Yulgainment nommé potiron.
A. BxcoBiATvs. Scbœff. t. 18, 19. Duby, 849, n^ 391. Gbev. 128, n«
12. Pries. Syst. Myc. 1, p. 21. Letel. 610. V. y Procerus. Pries. Hab.
les mêmes lieux que le précédent.
Il a beaacoup de rapport ayec lui ^ seulement il est plus petit. BB.
A. CLTPBOLABirs. Bull. t. 405, 506, f. 2. Duby, 848, n« 399. Chev.
128, n« 13. DG. FI. fr. n» 557. Pries. Syst Myc. p. 21. Ag. Colubrinus
Pers. Synop. p. 258. Hab. dans les bois. Août, octobre. Peu de chair ^ odeur
et saveur nulles.
A. cRiSTATus. Bull. Pung. t. 7. Duby, 848, n«389. Pries. Syst. Myc.
1, p. 22. Grey. Grypt. PI. t. 176. A. Subantiquatus. Batsch. 2, t 37, f.
206. A , D. A. Golubrinus. V. y Pers. Micb. Gen. t. 78, f. 7, 8. Hab.
parmi les Graminées et les mousses, k Petit-Port. M.
A. BRHiNRrs. Pries. On l'appelle valgairement potiron blanc. Hab. 11
est assez commun dans les champs cultivés de Petit-Port. D.
A. MBSOMORPHUS. BuU. t 506, f. I. Duby, 848, n« 387. Ghev. 128, n»
14. Pers. Syn. 262. DG. PI. fr. n» 553. Pries. Syst. Myc. p. 23. Nées.
Syst. f. 169. Hab. le bois de sapin de la Quarterie. Automne.
A. GRAfiuLosus. Batsch. t. 6, f. 24. Ghev. 129, n» 15. Duby, 848«n«386.
Pers. Syn. 46i. Grev. Grypt. PI. t. 104. A. Ochraceus. Bull. t. 362, 53Ô.
DG. FI. fr. n» 551. A. Groceus. Boit. t. 51, f. 2. Sow. 1. 19. A. Muricatus.
FI. dan. t. 1015. Hab. sur les feuilles tombées du pin et sur les mousses, à
la Houssinière. Novembre.
A. sQUARRosos. Bull. t. 535, f. 3, et non le t. 266, comme l'indiquent
Ghev. et Duby. Hab. la Quarterie. Novembre.
Le Squamosus de BuUiard, t. 266 , est un beau et grand champignon
couvert sur un fond jaune foncé d'écaillés brunes et réfléchies, tant sur
le pied que sur le chapeau.
Le Squarrosus Bull. t. 535 est petit, rose, ayant deux rangs d'écaillés
sur le chapeau et quelques-uns sur le pied.
— 165 —
A. GÀRCBÂRiAs. Pen. Iconog. Pict. p. 3, f. 1, 3. Hab. la Honssinièref
les bois de la Dennerio. Août et septembre.
A. PiLUUFORMis. BulL U 112. Duby, 848, n« 388. DG. FI. fr. n° 543.
Hab. au pied des arbres, parmi les mousses. Automne.
B. PIED PLBIN.
A. aiuBBTACBiJs. Bull. t. 595, f. 2. Duby, 848, n« 385. Chev. 129, d«
16. DG. FI. fr. n« 552. Pers. Synop. p. 263. Pries. Syst. Mycol. !, p. 25.
Hab. sur la terre , k la Dennerie. Automne.
A. MBLi.E€s. Vabl. Fl.dan. t. 1012. Bolton, 141. Fries. Syst. Myc. 1,
p. SO.GheY. 130,no 15. A. Annularius Bull. t. 377, 540, f. 3. Duby, 847,
n« 381. DG. FI. (r. n» 548. A. Polymyccs. Pers. IMicb. Gen. t. 81, f. 2.
A. Congregalns. BoH. t. 140. A. Stipitis. Sowerb. t. 101. Hab. sur la
terre, aux Denrallières, au Bois-Branlard. MM.
A. DENiGBATUs. Pers. Syu. 267. Duby, 847, u» 382. Ghev. 130, n**
18. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 30. Hab. sur les troncs des arbres morts
MM.
A. HDGiDcs. Schrad. 116. Duby, 848, n» 3S4. Ghev. 130, n*" 17. Pers.
Synop. p. 266. Fries. Syst. Myc. p. Î8. A. INitidus. FI. dan. t. 773 et
1130. Hab. la Houssiniëre , sur le bois mort du hêtre. Juillet, décembre.
**♦*
f^oile général , viscide , fugitif.
A. CBTSODON. Batsch. 2, f. 212. Duby, 847. n» 380. Gbev. 131, n° 20.
Pers. Syn. 365. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 32. Hab. au milieu des feuilles
pourries. Automne. MM.
A. BBVBBSGBifs. Frics. Syst. Mycol. 1, p. 32. Ghe?. 131, lofi 21. A.
Gamosus. Sotverb. t. 246. Gurt. 5, t. 71. Duby, 847, n« 379. A. Rubes-
cens. Pers. p. 366. Hab. dans les bois. Automne. M.
A. SBUBHBUS. Bull. t. 118, 551, f. 2. Duby, 847, n» 378. Ghev. 131, n»
22. Boit. t. 4, f. 2. Pers. Synop. p. 364. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 33.
kl Lactens. Schœff. t. 31. A. Virgineus. Batsch. f. 12. A. IVitens.
Sowerb. t. 71. A. Gossus. Sow. t. 121. Buzb. cent. 4, t. 30, f. 2. Hab.
dauBles bois de Petit-Port. Septembre, octobre.
Il est très-agréable au goût. Odeur nulle.
A. DiscoÏDBcs. Pers. Syn. 365. Duby, 847, n^ 377. Ghev. 132, n<» 23.
Fries. Syst. Mycol. 1,p. 33. Hab. aux Denrallières. Automne. M.
A. PCSTULATDS. Pcrs. Syn. 354. Duby« 847, n® 376. Ghev. 132, n« 24.
Fries. Syst. Mycol. 1, p. 34. Hab. k la Houssiniëre. Automne. DD.
A. OL1VÂCBO-ALB0S. Frics. Syst. Mycol. 1, p. 35. Duby, 847, 375.
Ghev. 133, n» 25. A. Limacinus. Schteff. t. 312. Hab. dans le bois des
Dervallières etk U Dennerie. Automne. DD. Rare.
— i«6 —
***** f^oile très-fugace , floconneux , pied à fibres,
A. ALBO- BRDRHBus. PcTO. Syoop. 293. Ghov. 133, 26. Pries. Syst.
Mycol. 1, p. 37. A. Striatus. Schœff. t. 33. A. Glutinosos. Daby, 846,
no 374. Bull. t. 258, 539, 587, f. I. Hab. les bois de la Houssinière, des
Dervallières. Automne. DD. \
A. FULTUS. Bull. t. 555, f. 2, 574, f. 1. Pries. Syst. Mycol. 1, p.
37. Ag. Incertus. Schœff. t. 62. Hab. la prairie des Dervallières. Au-
tomne. M.
A. RDSSDLÀ. Schœff. t. 58. Pers. Syn. 338. Duby, 846, n» 372. Pries.
Syst. Mycol. l,p. 38. A. Roseus. Schœff. p. 75. Hab. le bois des Der-
vallières. Automne. B.
A. FiiÂvo-viRBHs. Pers. Synop. p. 319. Ghev. 134, n» 29. Pries. Syst.
Mycol. l,p. 41. A. Equostris. linn. Duby, 846, n» 371. A. Aureus.
Schœff. t. 41. Buxb. cent. 4, t. 10. Hab. les bois, k la Dennerie. Au-
tomne. D.
A. RUTiLàifs. Schœff. t. 219. Pers. Syu. 320. Duby, 846, n«370.Ghev.
134 , n<> 30. A. Variegatus. Schum. p. 294. A. Xerampelinus. Sow.
t. 31. Buxb. cent. 5, t. 46. Hab. dans les bois de la Dennerie. Au-
tomne. M.
A. P0LYPHTLLU8. DG. PI. fr. 6, 848. Duby, 736, n» 368. Sp. 422. Hab.
à la Quarterie, route de Rennes. Automne.
A. TBRRRus. Schœff. t. 64. Ghey. 135, n» 31. Duby, 845, n^ 366. Sow.
t. 76. A. Myomyces. Pers. Synop. p. 345. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 44.
Letel. 663. A. Argyraceua. Bull. 423, 513. Hab. au BoiS'Branlard.
A. LBUcocBPHALrs. BuU. t. 428, p. 536, t. 428, f. I. Duby, 845, n°
365. Ghev. 135, n<» 32. A. Golombetta. Pries. Syst Mycol. p. 44. J.
Bauh. 4M. A. Albns. Pers. Synop. 363. Letellier, 625. Schœff. t. 2.n4>.
Hab. les bois de Petit-Port. Automne. BB.
A. MOLYBDOGBPRiLus. Bull. t. 523. DG. Pl.fr. no 485. Ghey. 137, n«
38. A. iEneus. Pers. Synop. p. 302. A. Molybdinus. Pries Syst. Mycol.
1, p. 49. Hab. dans les bois de l'Ebaupin. Automne. D.
A. ACBRBCS. Bull. t. 571, f. 2. Duby, 845, no 358. Ghey. 137, n« 39.
DG. PI. fr. n* 175. Pers. Synop. p. 328. Pries. Syst. Mycol. p. 39. Hab.
. la forêt du Gftyre. Septembre. MM.
A. DBGASTBR. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 49. A. Ginerascens. Bull. t.
428, f. 2. DC. PI. fr. n« 503. Duby, 845, no 357. Ghey. 138, no 41. Hab.
dans les bois. Autonme. D.
A. DA8TPUS. Pers. Syn. 348. Duby, 844, no 356. Ghey. 135, n* 40.
Pries. Syst. Mycol. t, p. 50. Hab. dans les bois de laDennerie. Automne.
Ge champignon est trte-rare. Ifoos ne Payons trony^ quHmefois.
— 167 —
II. PIBD BlfTlÈRBHRIlT MU.
* LactcsccnU galactés.
A. Cfiapeau à bords nus , sec , lisse,
A. &0F08. Scep.Dnbj, 841,0» 327. Chev. 147,n»69. Vaill.p.61. Steib.
t. 8, r. D. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 7 1 . A. Aeris t. 538, f. B , G, D , H.
Hab. tons nos bois. Septembre, octobre. MM.
A. TiTBYMALvs. Scop. p. 452. Doby, 841, n'' 328. Ghev. 147, n» 68.
Fnes. Syst. Mycol. 1, p. 71. A. Ichoratus. Batsch. f. 60» A. Testaceus.
Pers. Syaop. p. 431. A.Acris.Bulliar(l , t. .'i38. £,F. Hab. aiuSongèrés,
le bois des Derrallièros , la Hoiissiiiièro. Septembre ^ octobre. MM.
A. THEiOGALUs. BuU. t. 567, f. 2. Baby, 841, n» 32'9. GheT. 146, n«
67. Pers. Synop. p. 431. Frics. Syst. Mycol. I, p. 71. DG. FI. fr.n<>376.
Hab. commun aax Dervallières , k la Houssinière, etc. MM.
A. scBDULGis. Pers. Syn. 433, Diiby, 8il, n*" 330. Ghev. 146, n» 65.
Frics. Syst. Mycol. 1, p. 70. A. Hubescens. SchoefT. t. 73. Sowerb. t.
204. A. Bulliardi. FI. dan. t. 1069, fig. 1. A. Lactifhiils dnlcis. BvU. t.
224. Hab. les fossés , près de Petit-Port. D.
A. GAMPHORATDs. Bull. t. 567, f. 1. Ghcv. 146, n^ 66. Dtiby en fait
une variété dn Subdnlcis. A. Snbdnlcis. DG.Fl.fr. n^ 381. Hab. aux
Bervallières. Automne. M.
A. PiPSRATus. Scop. 449, Duby, 840, n» 317. Boit. t. 21. t\, dan. t.
1132. A. Lactifluns acris. Bnll. t. 2Ô0. DG. FI. fr. no373. A. Amams.
Schœff. t. 83. Hab. la Houssinière, les Songères. Automne. MM.
A. PARGAUBNus. Fries. Syst. Mycol. 1, f. 76. Duby, 840, n<>378.
Ghev. 149. 75. Swartz. Sterb. p. 116. Ag. Piperatus. Batsch. 1, f. 69.
A. Dycmogalus. Bull. 584. Paraît être le même que le Piperatus t. 200.
Hab. les mômes lieux que le précédent. Automne. MM.
A. MiTissiMus. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 69. Duby, 841, n» 332. Ghev.
144, n» 63. A. Testaceus. V. p Pers. Synop. p. 432. Hab. les bois de la
Dennerie. Octobre. D.
A. FLBXDOsus. Pers. Synop. p. 431. A. Zonarins. Duby, 840, 32.
Ghev. 149, n« 74. DG. FI. fr. n^ 375. Bull. t. 104. Vaill. t. 12, f. 7.
Hab. dans le parc des Der^alHères^ les bois de la Dennerie. Au-
tomne. M.
A. QuiBTus. Pries. Syst. Mycol. f, p. 69. Duby, 841, n<> 331. Ghev.
145, 64. A. Rubescens. Pi. dan. t. 1069, f. 2. A. Luctescens. Linn. Hab.
à la Houssinière, k la Quarterie. Octobre, novembre. D.
B, Chapeau grumeleux ou écaiUeux.
A. PLUMBBus. Bull. t. 282, 559, f. 2. Duby, 840, n« 325. Ghev. 148, n»
— 168 ~
71. DG. FI. fr. n« 38^. A. Listeii. Sowerb. t. 245. A. Ifigrcscens. Pen.
Synop. p. 435. Htb. la Hoassinière , la Barberie. Septembre. MM.
A. GLYGI08M08. Fries. obs. 2, p. 194, Syst. Mycol. 1, p. 72. Dnby,
841, n* 326. Chev. 147, n» 70. A. Acris. Bull. t. 538. G, H, W. Hab.
tous nos bois. Juillet, octobre. MM.
A. vBLLBRBus. Frios. Syst. Mycol. 1, p. 76. Duby; 840, u» 116. Chev.
150, n» 77. A. Pubesceus. Schrad. Piperatus. Var. Pers. Hab. les mêmes
localités que le précédent, auquel il ressemble beaucoup. MM.
C. Chapeau visqueux , glabre , bords ntu,
A. ACRANTiAcrs. Fries. Syst. Mycol. I, p. 69. Dnby, 841, n° 333.
Ghev. 145, n* 62. A. Testaceus. V. Aurantincus. Pers. A. Hybridns. Scop.
Rufns. Schrad. Hab. dans la mousse, k la Houssioière. Automne. M. et
rare.
A. BLEUMiDs. Fries. obs. 1, p. 60. Syst. Mycol. 1, p. 67. Duby, 842,
m 336. A. Viridis. Schrad. A. Xylophilus. ^ Viscosus. Pers. Syu. 438.
Hab. la forêt du Gâvro. Automne. M.
A. DBL1CI0SUS. Linn. 1641. Duby, 8U , n» 334. Letel. 633. Ghev.
144, n» 61. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 67. Schœff. t. 11. Sowerb. t. 202.
FI. dan. t. 1131. Buxb. cent. V, t. 45, f. 1. Pers. Synop. p. 432. DG.
FI. fr. n? 379. Hab. dans les bois des Dervallières. Automne. Son odeur
et son suc laiteux doivent eng;ager k s'en défier. Le grand père do Merat
le nommait A. Pemiciosus.
A. PÀLLiDus. Pers. Syn. 431. Duby, 842, n» 335. Ghev. 144, n"" 6U.
Fries. Syst. Mycol. 1 , p. 67. A*. Subinvolutus Batsch. t. 37, f. 204.
Hab. bois taillis de la Houssinière. Automne. M.
A. LURiDVs. Pers. Syn. 436. Duby, 842, 33B. Ghev. 143, n» 57.
Fries. Syst. Mycol. p. 65. A. Fuseus Schœff. t. 235. Amanita Zonaria.
Lam. Encyclop. 1 , p. 104. Hab. au Bois-Branlard, Petit-Port. No-
vembre. M.
A. AzoïfiTBS. Bull. t. 559, f. 1, 567, f. 3. Duby, 840, tt<^ 321. Cbev.
149, 73. DG. Fl.fr. 378. A. Umbrinus. Pers. Syn. 4H5. A. Flezuocus.
A. Fries. Syst. Myc. Hab. bois des Dervallières. Automne. M.
D. Chapeau un peu tomenteux au bord,
A. TORHinoscs. Schœff. 12. Duby, 842, n<> 340. Ghev. 143, n» 55.
Sow. t. 103. FI. dan. t. 1068. Pers. Sjnop. p. 430. Fries. Syst. Mycol.
1, p* 63. A. IVecator. Bull. 529. fig. 2. Buxb. cent. 4, t. 16. Hab. aux
Dervallières, k la Houssinière. Automne. MM.
A. iiBCATOR. Bull. t. 14, 529. Duby, 842, n* 339. Ghev. 143, 56.
Pers. Syn. 435. Krapf. Sehw. t. 6,r. 1 , 4. Hab. aux Dervallières. Octo-
bre. MM.
~ 169 —
A. conTROVBtniB» Per8«SyD. 430. Duby, 842, d« 342. Chev. 142,
n<> 54. Pries. SysU Mycol. 1 , p. 62. A. Sanguioens. Batsch. 2, f. 201.
Hab. forêt du GAfre. Automne. MM.
*^ Chapeau charnu, déprimé ou planiuscule .
Lames sèches.
RUSSOLBS. (V. p. 102.)
À . Chapeau blanchâtre ou blanc,
A. ÀURiGDLA. DG. FI. fr. Snppl. n^ 464. Dnby, 839,n« 314. Chev.
153, TL^ 85. Am. Anrioula. Dubois, FI. orl. p. 108. Hab. Il croit abon-
damment k Petit Port et à la Quarterie. Il a odeur de farine et il est
très-bon. Septembre, octobre.
A. viRGii<i£us. Wulf. inJacq. t. 15, f. 1. Sowerb. t. 32. Duby, 838,
n» 301. Ghev. 158, n« 100. DG. FI. fr. n» 448. Grev. FI. crypt. t. 166.
A. Ericens. Bull. t. 188. A. Niveus. Schœff. t. 232. Scop. p. 430. Bab. k
la Quarterie, la Houssinière. BB.
A. CÀRDicAns. Pcrs. Synop. p. 456. Gbev. 155, n« 93. Fries. Syst.
Mycol. p. 91. Â. Umbilicatus. Bull. t. 411, f. 2. DG. FI. fr. n<» 445.
Duby, 832, n^ 253. Hab. la Houssinière. Août, novembre. D.
A. stJAVEOLBns. Desvaux. Â. Fragrans. Letel. 656. Sowerb. Pers.
Hab. k la Barberie, forêt du Gâvre. Novembre. B.
A. GRAMMOPODius. Bull. t. 548, 585. f. 1. Duby, 839, u» 307. Ghov.
156, n« 94. DG. FI. fr. n<» «76. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 93. A.-Gra-
veolens. Sowerb. Hab. k la Houssinière. Octobre. D.
A. BAMOSCS. Bull. t. 102. Duby, 838, 305. Gbev. 157, n» 97. DG.
FI. fr. n« 477. Htb. k la Dennerie. Octobre. B.
A. ALLiAGEus. Jacq. Aust. t. 82. Duby, 829, q« 223. Ghev. 177,
n«153. Bull. t. 158,524. Pers. Synop. p. 375. FI. dan. t. 1261. A.
Porreus. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 141. Hab. k r£baupin,k la Houssi-
nière. Octobre , novembre. Il a une odeur d*ail très-prononcée .
B, Chapeau cendré ou gris,
A. NiTRATus. Fries. Spr. p. 427. Pers. A. Murinaceus. Bull. t. 520.
Duby, 836, n» 286. Ghev. 165, n» 117. DG. FI. fr. n« 505. Hab. com-
mun dans une allée de charmille k la Quarterie et dans l'avenue des
Dervallières. Octobre. MM.
A. ARGTRosp^RMus. Bull. t. 602. Ifou cité. Hab. dans les bois de la
Dennerie, kla Houssinière. Octobre. M.
A. iiBBuiARis. Batsch. f. 193. Duby, 839, n« 313. Ghev. 153, n»
86. Pers. Synop. p. 349. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 86. A. Pileolarius.
~ 170 —
Bull. t. 400. DC. FL fr. n» 461. Hab. à la Houssiniëre. Octobre , no-
vembre. B.
A. soHUMAKEBi. Fries. Sy8t.'Myco1. 1, p. 87. Cheval. 153, n^ 87.
A. Pnllus. Pers. Synop. p. 350. Duby , 839, n<* 312. A. Fagioeus. Schmn.
Sœll. p. 330. Hab. forêt du Gâvro. Automne. D.
A. BRTiiGii. DG. FI. fr. Snppl. n» 462. Duby« 839, n»315. Ghev.
152 , no 84. Mich. Gen. t. 73, f. 2. Paulet, 2, p.,133. Fries. Syst. Mycol.
1, p. 84. Hab. les bois de laDcnnerie. Automne. B.
Dans quelques pays on le connaît et on le mange sous le nom de Bri-
goule ou Barigoule.
A. aADiGATCS. Rehl. 1040. Duby, 836, n« 283. Ghev. 166, n« 120.
Frics. Syst. Mycol. 1, p. 118« Sow. t. 48. Pers. Synop. p. 313. A.
Umbracolum. Batsch. f. 4. Ag. Longipes. Bull. t. 505. V. a A. Pu-
dens. Bull. t. 232. Hab. commun à la Houssinièrc. Automne. D.
6\ Chapeau couleur de terre d'ombres
A. GRAVEOLBNS. Pcrs. Syo. 361. Duby, 845, n<» 364. Ghev. 136, n"
34. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 45. Hab. dans les lienx herbeux des bois,
forêt de Toufou. Il se reconnaît h son odeur forte. MM.
A. SBMi ORBicuLARis. Bull. t. 422, f. 1. Duby , 811, n« 84. DC. FI.
fr. n^ 410. A. Arvalis Fries. Syst. Mycol. 1 , p. 263. Hab. k la Hoos-
sinière, aux Dervallières. Automne.
A. punBNs. Pers. p. 140. Longipes. Bull. t. 232 , non 515. Hab. la
Houssinière. Automne. D.
D, Chapeau noirâtre,
A. BRKVIPES. Bull. t. 521 , f. 2. Duby , 844 , n° 353.? A. Pers. Syu.
360. DG. FI. fr. n» 2, p. 179. Hab. sur la terre , k la Barberie. I^o-
vembre. M.
A. AocsTus. Pers. Synop. p. 459. Ghev. 142 , n^ 53. Frics. Syst-
Mycol. 1 , p. 60. Bull. t. 212. DG. n» 413. Hab. dans tons nos bois t
et surtout au Plessis-Tison. DD. Automne.
A. cARTiLAGiifBvs. Bull. t. 589 , f. 2. Duby , 845, n<' 363. Ghev. 135t
n° 33. Pers. Synop. p. 356. DG. FI. fr. n» 506. Fries. Syst. Hyc. 1 1
p. 46. Hab. aux Dervallières , k la Barberie. Automne.
A. coheîfolics. Fries. Obs. 2 , p. 99. Duby , 836 , n<» 285. Ghev.
165, n» 118. A. Ginereo rimosus. Batsch. 2, f. 206. A. Ovinus. Bull,
t. 580 , flg. A , B. DG. FI. fr. n* 474. A. Melaleucus. Spring. Hab. dans
une prairie du chemin de la Gontrie. Été et automne. B.
Nota. L'Agaricus ovinus. Duby i n<> 390 , est le même que lo Gu-
neifoliua.
— 171 —
E. Chapeau brunâtre.
A. PHAiocEPHÀLUS. Bull. t. 565, f. 1. Buby j 84S , n» 361. Ghev. 136,
u» 36. DC. FI. rr. n« 486. Pen. Synop. 3U'i. Frics. Syst. Hycol. 1 ,
p. 46. Hab. k la Housûnière, aux Denrallièrcs. Printemps et au-
tomne. D.
Â. PHAiopoDics. Bull. t. 532 , r. ^. Duby , 835 ,iio 278. DG. FI. fr.
n» 493. Hab. k la Houssinière. Automne. D.
A. PBRONÂTVs. Boit t. 58. Cbev. 170 , n» 133. Sowerb. t. 37. DG.
FI. fr. Snppl. n» 488. Fries. Syst. Mycol. 1,p. 126. A. Lanatus. Schum.
Sœll. p. 327. Hab. k la Quarterie. Octobre , novembre. D.
' A. coLunus. Scop. 432. Duby, 834 , HP 272. Ghev. 168, n» 138.
SchœfT. a. 220. Fries. Syst. Mycol. 1 , p. 124. FI. dan. t. 1609. A.
Arundinaceus. Bull. t. 403. F, A. DG. FI. fr. n"* 421. Hab. aux Der-
vallières, prairie de Boche-Maurice. Automne. M.
A. GonTOBSos. Bull. t. 36. Duby , 835» no277. DG. FI. fr. n» 497.
A. Manita contorta. Lam. Dict. 1 , p. 108. Uab. au pied des arbres.
Été. B.
A. CARYOPHYLLAC£06. Pors. Synop. p. 145. A. Oreades. Ghev. 171 ,
no 135. Boit. t. 151. Fries. Syst. JUycol. 1 , p. 127. A. Pratensis Huds.
Sowerb. t. 127. A. Pseudo Mousseron. Bull. t. 144 , 528, fig. 2. A.
Tortihs. DG. FI. fr. w* 525. Hab. les prairies sablonneuses , les sables
de Saint-Brevin , butte de Gouëron. BB. Ele, automne.
F. Chapeau rouge ^m rougeâtre , violet entier.
A. FDSiPBS. Bull. 106, 516, f. 2. Pers. Syn. 312. Duby, 835,
no 381. A. Leptopodes. Ghev. n^ 89. A. Grassipcs. Schœff. t. 87,
88. Sow. t. 129. Hab. k la Houssinière.. I^ovembre. B. Saveur
acide.
A. FCSBO PDRPUABVS. Pors. Syuop. p. 451. Iconog. et Desc. Fung.
t. 4, fig. 1. Ghev. 172, n* 137. Fries. Syst. Mycol. I , p. 128.
Hab. sur les feuilles mortes. Trouvé une seule fois k la Houssinière.
Septembre. M.
A. FiCDDS. Bull. t. 439. Pers. Synop. p. 277. DG. FI. fr. n« 527.
Duby, 844, n» 352. Ghev. 138, n» 42. Fries. Syst Mycol. 1 , p.
52. Hab. k la Houssinière , k la Quarterie , aux DervalUères. Octo-
bre. BB.
A. BOBBR. hC. FI. fr. n* 42. Duby , 843 , n» 346. Ghev. 141 ,
n» 49. Fries. Syst. Mycol. p. 58. A. Sanguineus. Bull. t. 42. Hab. k
la Houssinière , an Petit-Port , k la Dennerie. Novembre. MM.
A. lONiBBs. Bull, t 533, f. 3. Pers. Synop. p. 338. DG. FI. fr. n» 48fî.
Duby , 837 , n« 292. Ghev. n» 110. Fries. Syst Mycol. 1 , p. 107. Hab.
k la Houssinière. Été et aatoiime« D.
— 172 —
Â. BI7TTRAC8US. Bail. t. 572. Duby, ^35, ii<» 279. GhoT. 167 , n» 123.
DG. FI. fr. n» 483. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 121. Â. Lencophylliu et
Trichopus. Pers. Synop. 308 , 309. Hab. sur les feuilles dans tous nos
bois. rVovembrc. D.
G, Chapeau glabre , rouge ou rougeâtre^ bord à sillons strié j dénié
ou lobé.
A. ALUTAGBUS. Pors. Syu. 441. Duby, 844, d» 351. Ghev. 138, n» 43.
Pries. Syst. Mycol. 1, p. 55. Â. Pectin accus. Bull. 509. Q,R, S, T.
Ag. Gampanulatus , Griseus, Gœruleus , Olivaceus , Ochraceus. Pers.
Syn. 440, 445, 447 et 443. Letei. 683. Tous ces noms peuvent lui convenir*
suivant les différences de forme et de couleur qu*cllo affecte. Voyez
Ghev. qui en a fait autant de variété. Hab. la forêt du GAvre. Sep-
tembre. D.
A. NiTinvs. Pers. Syo. 444. Duby , 843 , n» 349. Ghev. 139 , n* 45.
Pries. Syst. Mycol. 1 , p. 55. A. Purpurous. Schœff. t. 254. A. Nau-
seosus. A. Vitellinus. Pers. Syn. 442, 446. Ag. Risigallinus. Batsch. t,
f. 72. Hab. dans nos bois. Septembre et octobre. MAL
A. BMKTiGus. Schœff. Pries. Syst. Mycol. 1 , p. 56. Toum. t. 327.
Chev. 139 , 46. Bull. t. 509. 0 , P. A. Pectinaceus. Duby, n" 348.
Gette espèce, de même que TAlutaceus, varie tellement do couleur que
quelques auteurs en ont fait autant de variété ; mais ces feuillets , très-
blancs, toujours entiers, mêlés de quelques rares demi-fpuillets , la
font facilement reconnaître. Habite tous nos bois. Août , novem*
bre. MM.
A. PELiANTHiNDs. Prics. Syst. Mycol. 1 , p. 112. Duby, 835 , n<>276.
A. Denticulatus. Pers. Syn. 423. Boit. Hab. Ge joli champignon croit
au pied du chêne , dans les lieux ombragés de la forêt du Gêvre. Sep*
tembre. M.
A. FRAG1LI8. Pers. Syn. 440. Duby, 843, n» 347. Ghev. 140, n« 48.
Pries. Syst. Mycol. 1 , p. 57. A. Miveus. Pers. Syn. 438.
Ge champignon se confond facilement avec l'Emeticus , mais ses feuil-
lets toujours égaux le font facilement reconnaître. Hab. la Houssinièrc,
le bois du Gollége. Août , octobre. MM.
A. MinuTus. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 105. Ghev. 161, n« 108. Vaill.
Bot. Par. p. 66. A. Glutinosus. PI. Dan. t. 1009, fig. 2. Hab. l'ancien
jardin de M. Oudet, chemin de Barbin. M.
A. PoniCBOs. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 104. Duby , 837, n* 296. Ghev.
160, n' 106. Sterb. t. 22. D, E. PI. dan. t. 833, f. 1. A. Rigidus. Boit,
t. 43. A. Goccineus. Schœff. Bull. t. 202. Hab. aux Dervallières. Au-
tomne. D.
A. coccmBUS. Wulff. in Jacq. Goll. 2 , p. 106. Non DG. Pers. Syn.
234. Duby, 837, n« 295. Ghev. 161 , n? 107. A. Scarlatinus. Bull. t.
570 , f. 2. A. Hermesinus. PI. dan. t 715. A Miniatus. Scop. non Pries.
Hab. aux Dervallières. Septembre ^ octobre. D.
_ 173 —
H . Chapeau rouge ou rougedtre^iolctcé , pubescont très-strié,
A. ŒDBMATOPUS. Schœff. t. 259. Duby , 838 , n» 3U4. Chev.
154, n"» 88. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 95. A. Fusiformis. Bull. t. 76.
DC. FL fr. fiP 475. Hab. 11 croît par groupes, dam les bois de la Den-
nerie. Eté et automne. D.
A. LACCATVS. Schœff. t. 13. Duby , 837, n» '293. Pries. Syst. Mycol.
f, p. 107. Grey. Crypt. FI.' t. 249. A. Amethysteus. Bull. t.
570,f. I.BB. Automne.
V. a Subcameus. Dcsmaz. n"* 316. A. Parinaceus. Boit. t. 64. Sow.
t. 208. A. Rosellns. Batsch. l,f. 99,100. Schœff. t. 303, 304.
y. p Amethysteus. Desmaz. no317. Bull. t. 198. DG. Fi. fr. n« 458.
Hab. commun dans tous nos bois. BB.
A. ARCCATCS. Bull. t. 443, 589, f. 1. Duby, 837, 291. Ghev. 163,
n» 111. DG. FI. fr. n^ 484. Pers. Synop. p. 303. Pries. Syst. Mycol.
1, p. 109. Hab. Gette espèce est commune dans les bois , les vergers et
les jardins. Automne. DD.
/. Cfiapeau jaune ou jaunâtre lisse,
A. FicoîoBS. Bull. t. 587, f. 1. Duby, 838, n» 302. Ghev. 157, n»
98. A. Pratensis. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 99. Pers. Synop. p. 304.
Hab. le parc dps Deryallières. PioTembre. D.
A. FROMEifTACBCS. Bull. t. 571 , f. 1. Duby, 845, n» 362. Ghev. 136,
n"» 35. DG. PI. fr. n» 504. Hab. la forêt du G&yre. rîovembre. M.
A. AQ170S0S. Bull. t. 17. Duby, 834, n» 270. Ghev. 169, n« 130.
Pries. Syst. Mycol. I, p. >23. A. Melleus. Schœff. t. 46. Hab. laHous-
sini&re , la Quarterie. Novembre. M.
A. RBPBNS. Bull. t. 90. Duby, 835, n» 273. Ghev. 168, n» 127. A.
Erylhropus. Pries. Syst. Mycol. 1 , p. 123. Hab. Trouvé une seule fois,
à la Dennerie. If i goût ni odeur désagréable .
A. CAnnoLLiAifus. Pries. Syst. Mycol. 1 , p. 297. Ghev. 229, n^ 303.
A. Appendicalatus. Bull. t. 392. A. Mutabitis. FI. dan. t. 774. A Yio-
laceo lameliatus. DG. PI. fr. n<> 4i)6. Hab. les DervalUères. .Oc-
tobre. M.
A. ORYOPHiLOS. Bull. t. 434. Dub3^ 834, n» 271. Ghev. 169 , n» 129.
Sowerb. t. 127. Pers. Synop. t. 452. Pries. Syst. Mycol. 1 , p. 124. DG.
Pi. fr. no 443. Hab. k la Houssinière. Octobre. D.
A. HARiOLORiru. Bull. t. 585, f. 2. Duby, 834 , n^ 269. Ghev. 170,
n<» 131. DG. PI. fr. n» 488. Pries. Syst. Mycol. 1 , p. 125. A. Sagarum.
Pers. Synop. p. 182. Hab. commun à la Houssinière. Octobre. M.
/. Chapeau visqueux, quelquefois jaune ou verdàtre,
, A. psiTTAciNUS. Schœff. t. 301. Duby, 838, n'> 300. Sow. t. 82.
_ 174 —
Pen. Syn. 335. Grev. €rypU FI. t. 74. Ag. Ghamœleo. BnU. U 188, 545,
f. 1. DG. FI. fr. n<» 48!2. Hab. parc des Dervalliërea. Aatomne. M.
A. HTPOTHEjus. Fries. SjBt. Mycol. Desvanx. Hab. k la Dennerie ,
sous les sapins. Novembre. Rare.
A. HBLTBLLoînEs. Eull. t. 601, L' 1. Blerulins elcgaos. Pers. Hab. les
bois de Clormout. Septembre.
A. FOBTBRS. Pers. SyQ. 443. Diiby,-843, n<> 345. Ghev. 140,n<>52.
DG. FI. fr. n» 370. A. Piperatus. Bull. t. 2«I2. non alior. Hab. forêt du
Gâvre. Novembre. MM.
A. LirrEus. Huds. éd. 2, p. 611. Daby, 844, n» 350. (liev. 139, ii«
44. Pars. Synop. p. 442. Fries. Syst. Mycol. l,p. 55. A. Leocolhejns.
Bull. t. 509. Hab. bois des Dervalliëres. Etéiït aatomne. BS. M.
A. DBRTATDS. LiDD. p. 1641. Duby, 838, n''297. A. Gonicus. Ghev.
160, Qo 105. Schœff. t. 2, fig. 0. Fries. Syst. Myc. 1, p. 103. A. Cro-
cens. Bull. t. 5ii, 524. DG. FI. fr. n» 515. A. Aurantiacas. Sowerb. t.
381. Hab. les bois de Clermont. D.
A. GBRACBUS. Wulff. in Jscq. GoUect. 2, t. 15, f. 2. Duby , 838,
n<> 299. Ghev. 159, n« 1U3. Sowerb. t. 20. Pers. Synop. p. 337. Fries.
Syst. Mycol. 1, p. 1U3. Hab. dans les prairies et les pacages. Petit-Port.
Août, novembre. D.
A. LOETDS. Pers. Synop. t. 334. Ghev. 159, n» 102. Fries. Syst.
Mycol. I, p. lO'i. Les feuillets sont décurrents, peu nombreux. Hab.
dans une prairie , près GriUaad. Eté.
A. vBLVTiFBs. Gnrtis. Lond. 4, t. 70. Duby, 835, n» 282. Boit. t.
135. Sowerb. t. 384, f. 3. A. Nigripes. ?nll. t. 34«, 5i9, f. 2. DG. FI.
fr. no 42'i. Hab. k l'Ebaupin, li la Hoossinière. Printemps et aa*
tomoe. D.
A. CHLOROPHÀUCS. Friss. Syst. Mycol. 1, p. 103. Duby, 818, n<>
298. Ghev. 1&9 , n'* 104. Hab. parmi les mousses , sous les arbres , anx
Songères. Aatomne.
Â', Chapeau pubescent ou écailleux.
A. PiCHTPHTLLVs. Frics. Sprîng. p. 433. Hab.. sous le bois de sapin,
k la Qoartcrie.
A. 8FJ01IBTD8. Sw. A. Grammocephalus. Bail. t. 594. Hab. h la
Hoossinière. Automne. D.
A. soLPHURBVs. BuU. t. 168, 545, f. 2. Dnby , 836, n« 289. Ghev.
163, n« 113. Sowerb. t. 44. DG. FI. fr. n« 490. Fries. Syst. Myc. 1 ,
p. 110. A. Luteus. Pers. Synop. p. 322. Hab. k la Houssinièro. Oc-
tobre. MM.
A. LAScivus. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 110. Duby, 836, n» 288. Ghev.
164, n« 114. Hab. daoslea boia, k Fombre \ c'est probablement ono va-
riété du précédent, k feuillets blancs. M.
— 175 -^
A. EIM0&U8. Bull. t. 388, 599. Doby, 814, n» 112. Ghev. 315, n«
36a. Sowerb. t. 323. Pers. Syoop. p. 3i0. DG. FI. fr. no5.17. 6re?.
Grypt. FI. t. 138. A. Aumenius. Batsch. f. 107. Hab. la forêt du
G àvro, l'Ebaupin. Automne. D.
A. 0T1NUS. Bull. t. 580. Dubj, 837, ii<» 390. Ghev. 163, QOIIS.
Friefl. Svst. Mycol. 1, p. 109. DG. FI. fr. n« 474. Pers. Synop. p.
103. Hao. les pacages, les prairies du chemin de Grillaud. Eté et au«
tdmue. B.
L. Chapeau verdâtre,
A. voBCiTDs. Fers. Syn. 446. IHiby , 843, n<» 344. Ghev. 141, n«
50. DG. FI. fr. n» 371. A. Bifidu». Bull. t. 36. Hab. dans les bois de
Petit-Port. Automne. D.
A. VIR1DIS. Schrad. p. 133. Gbev. 144, n» 59. Sterb. t. 6. £. A.
Blennius. Frics. Syst. Nycol. 1, p. (i7. Amanita œruginosa. Lam.
Encycl. 1, p. 105. Agaricus xylophilns. Var. p Pers. Syaop. p. 438.
Hab. la forêt du Gàvre. Automne. D.
A. ODORCS. Bull. t. 176, 556, f. 3. Duby, 839, n» 309. Ghev. 155, n«
93. Sowerb. t. 43. DG. PI. fr. n» 468. FI. dan. t. 1611. Grev. Grypt.
FI. t 38. A. Anisatus. Pers. Hab. la forêt du Gàvre. Septeinbre, oc-
tobre. BB. Gommun à la Quarterie.
*** PBTITS^ FlSTtLBUX , LAMKS BLAUCHES.
Mycènes.
A. Chapeau blanc ou blanc piqueté,
A. scoRODORius. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 130. Ghev. 173, n» 138. A.
Alliatus. Schœff. t. 99. Pers. Synop. p. 373. A. Schœfferi, Pors. obs. 3,
p. 55. Hab. k FEbaupin, k la Quarterie. Automne.
A. TiTBBROSCJS. Bull. t. 356, 533, f. 4. Duby, 830, n« 337. Ghev.
173, n» 143. DG. FI. fr. n<» 478. FI. dan. t. 1613. Grev. Grypt. FI. t.
23. A. Alumnus. Bolt« t. 155. Hab. sur le Sclorotium corcutnm. Au-
tomne.
A. ANDROSAci^vs. Unu. Succ. 1193, non Pers. Duby, 839, n» 339.
Ghev. 176, n*' 150. Fries. Syst. Myc. I, p. 137. Boit. t. 33. FI. dan. t.
1551, f. 1. A. Epiphyllus. Bull. t. 569, f. 3. DG. FL fr. n» 43^.
A. HODSOHii. Pers. Syn. 390, Duby, 839, n^ 324. DG. FI. fr. n** 435.
A. Pilosus. Hudson. Sowerb. t. 164. Hab. k la Housaiqière , k l'Ebaupin,
sur les feuilles mortes du houx. Octobre.
A. UGSCiGBirus. Schum. Sœll. p. 307. Duby, 838, n« 318. Ghev. 179,
n^* 158. Frics. Syst. filycol. 1, p. 145. A. Trichopus. Scop. Hab. sur la
mousse qui couvre les arbres. Automne.
— 176 —
Â. LÂCTB06. Pen. Syn. 394. Duby, 827, ù» 205. Chev. 183, n« 171.
A. NanuB. Bul. t. 563. A. Papillatas. Hoffm. t. 3, f. 2. Hab. sur les
mousses des arbres.
A. TORQUATvs. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 153. Daby, 827, n» 204.
Ghev. 183, n» 172, A. I^anus. Bail. t. 563, f. R, S,T. A. Stylobatet.
Hoffim. t. 3, f. 2. Buxb. cent. t. 31, f. 1. Hab. sur les débris des Të-
gétaux.
A. STTLOBATEs. Pers. Synop. p. 390, t. 5, f. 4. Duby, 826, n^ 203.
Chev. 183, no 173. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 153. JNees. Syst. figf. 189.
Hab. sur les débris de végétaux.
A* iNTBGRELLvs. Pors. Icon. Pict. t. 13, f. 6. Synop. 393. Doby, 825,
no 193. Chev. 186, n» 181. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 161. Rai. Synop. p.
19. Hab. sur les feuilles mortes, k la Quartcrie. Automne.
A. r.AULiciNALis. Bull. t. 522, f. 1. Duby, 829, n» 228. Chev. 171,
tt« 134. DC. FI. fr. n» 519. A. StipiUrius. Y. ^ Caulicinalis. Frics. Syst
Mycol. 1, p. 138. Hab. sur les tiges mortes des Equisetum, aux Gléons.
Automne.
B. Chapeau grisâtre.
A. GRisBVs. FI. dan. t. 1551, f. 2. Duby, 828, n» 221. Chev. 177, n«
155. A. Supinus. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 142. Hab. sur les troncs des
vieux arbres, à la Houssinière, après de grandes pluies. Automne.
A. PARAsiTiccs. Bull. t. 574, f. 2. Duby, 830, n» 232. Chev. 175,
no 147. Pers. Synop. p. 371. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 135. DG. FI. fr.
n» 49'.*. Hab. sur les grands Agaria pourris.
A. ALKALints. Fries. obs. 2, p. 153. Duby, 828, no 220. Chev. 178,
no 156. A. Sulfureus. Scop. Vaill. Bot. t. 12, f. 1,2. Hab. dans le parc
des Dervallièrcs. Automne.
G Chapeau enfumé ou brun-noir.
A. BPiBHTDS. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 275. Duby, 809, no 70. Hab.
parmi les mousses , aux Dervaliiëres. Automne.
A. GALRRicoLATCS. Schœff. t. 52, Duby, 828, no 219. Chev. 178,0»
157. Sowerb. t. 165. Pers. Synop. p. 376. Fries. Syst. Mycol. 1, p.
143. A. Fistutosus. Bull. t. 578. DG. FI. fr. n» 425. A. Pseudoclypeatus.
Boit. 1. 154. Vaill. Hab. les Dervalli&res , la Houssinière. Automne. M.
A. PRASiosuus. Fries. obs. 2, p. 153. Duby, 828, n" 214. Chev. 180,
no 162. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 148. Hab. sur les feuilles mortes
tombées. Automne, hiver.
A. GALOPOS. Pers. obs. 2, p. 56. Synop. p. 379. Duby, 827, n» 212.
Chev. 181, n» 164. FI. dan. t. 1550, f. 2. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 148.
A. Lactescens. Schrad. Hab. aux Dervallières. Août, novembre.
^ 177 —
A. rmiBATiLis. Ffies. Syst. Mycol. p. 167. Dnby, 826, n» . 19i).
CbcT. 185, Tfi 177. Vaill. n<> 39, p. 66. Hab. sur le bord des fossés , bois
de Petit-Port. Ântomoe.
A. coifiGBnrs. Pers. Synop. p. 388. Diiby , 830, ii° 238. Gbev. 173,
no 141. Pries. Sy st. Mycol. 1, p. 132. Bnxb. cent. 1, t. 67, f. 2. Hab.
sur les cônes de pin et les feuilles mortes tombées , k la Qaarterie. Nov.
A. PLBX1PES. Pries. Syst. Mycol, 1, p. 146. Duby, 828, n» 217. Cbev.
179, n» 159. A. Fnliginarius. Batsch. f. 40. Haï», sur les fruits et les
troncs du bèlre , k la Verrière. Automne.
A. ATROCYAREOS. Bstsch. 1, f. 87. Duby, 828, n» 215. Cbev. 180, n»
161. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 147. Hab. sur la terre, parmi les feuilles
tombées, aux DerralUères. Koyembre.
D. Chapeau brun,
A. PEBPBRorccLARis. Bull. 422, fig. 2. Spr. p. 436, f. 258. Hab. Je ne
l'ai trouvé qu'une seule fois, dans les bois de la Dennerie.
A. ALLiACEus. Jacq. Aust. t. 82 , non Bull. Duby, 829, n^ 223. Gbcv.
177, no 153. Pers. Syn. 375. Fi. dan. t. 1251. Micb. t. 78, f. 4 Hab.
sur les feuilles tombées , dans les bois humides de la Houssinière et de
l'Ebaupin. Octobre.
A. FiLOPOS. Bull. t. 320. Duby, 829, n» 222. Cbev. 177, no254. DG.
PI. fr. no 427. A. Membranaceus. Hoifm. t. 6, f. fl. A. Pilosus. Batsch.
f. 1. Hab. parmi les moussesaux Dervalliëres. Novembre.
A. POLtGRAMMus. Bull. t. 395. Duby, 8*28, no2t6. Ghev. 177, n» 160.
DG. PI. fr. n» 426. Pers. Synop. p. 377. Pries. Syst. Mycol. l,p. 146.
PI. dan. t. 1615, f. 1 et 4, 1498. A. Pistulosus. Bull. t. 518, f. H. Hab.
dans les troncs d'arbres creux et pourris, sur la route de Hennés , k Petit-
Port, k la Jaunaie. Eté et automne. M.
A. GLAUGUS. Bull. t. 521 , f. 1. Duby, 800, no 152. DC. Fl. fr. n»
480. A. Chalybœus. Pers. Iconog. Pict. t. 4, f. 3 et 4. Pries. A. Go-
lumbarius. Sow. t. 161. Hab. parmi le^ Graminées, aux Cléons.
A. GORTicoLA. Bull. t. 519, f. 1. Duby, 826, no 196. Ghev. 185, n*
179. Pers. Synop. p. 394. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 159. Sow. t. 243.
DG. Fl. fr. no 440. A. Corticola. Pers. Pries. A. Glavularis. Batsch.
Hab. sur les arbres couverts de mousses et de lichens, au Plessis-Tison ,
k la Houssinière. rfovembre.
E. Chapeau rouge ou rougeâtre,
■
A. cARiiBi;s...Bull. t. 523, f. 1. Duby, 831, no 240. Ghev. 172, no 139.
Pers. Synop. p. 340. DG. PI. fr. no 489. Hab. dans le bois de sapin de la
Qnarterie, k la Houssinière, etc. Automne.
A. RAtfEALis. Bull. t. B36, Duby, 830,n«234. Ghev. 174, n' 14.5. Pers.
12
— 178 ~
Syâop. p. 375. Pries. Syst. Mycol. I, p. 135. DG. FI. fr. n« 520. Des-
maz. n* 318. A. Gandidos. Boit. t. 39, f. D. Mich. t. 74, L 7. Htb.
sur les rameaux secs et sur les feuilles et tiges de GraBiinéea. An-
tomne.
A. CLAvcs. Bull. t. 148. Duby, 830, u» '^35. Ghev. 174, n» 144. Boit
t. 39. DG< Fi.Ir. n"» 439. Pers. Synop. p. 392. Pries. SysU Mvcol. 1, p.
134. Vaill. Bot. t. 11, fig. 19, 20. Hab. sur le bois pourri elles feuilles
mortes, k la Hou8siIli^re, Petit-Port. Automne.
A. STROBiLinus. Pers. Synop. 393. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 130.1>«by,
827, no 211. Ghev. 181, n» l(v5. A. Goccineus. Sow. t. 197. Bab. soi les
branches de frêne et de pin. rioYémbre.
A. YARiBGÀTCs. Pors. Syuop. 391. Duby, 826, n« 197. Ghev. 185, ii«
178. DG. PI. fr. n" 437. A. Tentatulus. Bull. t. 560, f. 3. Hab. dans les
mousses , forêt du G àvre, la Houssiniëre. Automne.
A. PRLLCGiDCS. Bull. t. 650, f. 2. Duby, .826, n» 199. GheY. 184, n»
176. DG. PI. fr. no 459. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 157. A. Biconas. Pers.
Synop. p. 317. Hab. commun aux Denrallières. Automne.
A. FiLicimjs. Spr. 438. A. Pterigenus. Pries, obs. 2, p. 43. Doby,
81î6. n° 195. Ghcv. 186, n» 180. Hab. dans les bois, parmi les mousses.
A. PURUS. Pers. Synop. 339. Doby, 827, n» 209. GheY. 181, n* 167.
DG. PI. fr. n'» 481. Bull. t. 162 et 507. Sowerb. t. 72. FI. dan. t. 1673.
Hab. dans les bois de sapin de la Quarterie. Août, novembre.
A. ADONIS. Bull. 560, f.2. Duby, 827, n» 208. GheY. 182, n* 168. Pers.
Synop. 391. DG. PI. fr. n» 436. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 132. Hab. dans
les bois, k la Vrillière. Automne.
F. Cliaj)eau jaune,
A. AMADBLPHUs. Bull. t. 550, f. 3. Duby, 830, n<» 233. GheY. 175, n»
146. DG. PI. fr. n» 451. Pries. Syst. Mycol. p. 155. Hab. Il Yient en
groupe sur l'écorce des Yicux arbres , k la Houssinière. Automne.
A. FQETiDus. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 138. Duby, no227. GheY. t76,
n° 151. A. Vcnosus. Pers. Mœrulius fœtidus. Sowerb. t. 31. Hab. sur les
branches mortes tombées , aux DcrYallièrcs. Automne. Printemps.
A. LiHRATrs. Bull, t* 522, f. 3. GhcY. 183,nM70.Pers.Syuop.p.38S.
DG.Pl. fr. n«428. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 132. Duby, 827, n« 206.
Hab. commun sur le bord des fossés , dans les bois de Petit-Port. Au-
tomne et printemps.
A. BPiPTRRYGics. Scop. p. 455. Duby, 826, n«201. GheY. i84,'n« 187.
Pers. Synop. p. 382. DG. FI. fr. suppl. n* 434. Pries. Syst. Mycol. 1, p.
155. A. FlaYÎpes. SchœiT. t. 31. A. Nutans. Sowerb. t. 92. Vaill. Bot.
p. 69. Hab. par groupes sur les feuilles et les débris et Yégétaux, k la
Houssiniëre. Automne.
- i79 —
A. ciTEiMBLLiJS. Pets. IcoDog. Pîct. t. It, f. 3» Syoop. 384. Duby,
836^ n« 280. Gbev. 184^ n» 175. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 155. PI. dan.
t. 1614, f. 1. Hab. par groupes sur les feuilles des pins, h la Quarteric.
Novembre.
A. nosBLLvs. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 151. Cbev. 181, n» 166. A.
Roseus. Fers. Synop. p. 393. DG. PI. fr. n« 438. Bull. t. 518, f. 2. Hab.
le jardin de H. Oudet , chemin de Barbin. Novembre.
A. PLiGATvs. Bull. t. 80. Scbœff. t. 31. Hab. forêt du Gâvrc. No-
vembre.
G. Chapeau verdâtre.
A. cHLORAMTHus. Pries. Syst. Mycol. p. 152. Duby, 827, n» 207.
Ghev. 182,nol69. PI. dan. t. 1614, f. 2. Hab. dans les bois, dansl'herbe.
Automne.
Omphalodes.
A, Chapeau ombiliquè ou poilu.
A. sQCAMDLOsus. Pcrs. Synop. 449. Duby, 834, n^ 264. Ghev. 152, no
82. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 82. Hab. sur la terre, après les premières
pluies , sur la grande pelouse de la Houesinièrc. Automne.
A. TiGRinus. Bull. t. 90. Duby, 825, n» 191. Sowerb. t. 68. DG. PI.
fr. n<» 452. Hab. sur les vieilles souches de saule , k Ancenis. Eté et Au-
tomno. B.'
B. Chapeau glabre , blanc,
A. GiGAKTEcs. Schœff. Letel. 682. Desv. Duby, 834, n° 268. Sowerb.
*244. Hab. aux Songères. Octobre, novembre. MM.
A. FLAfîciuus. Pries. Syst. Mycol. l,p. 81. Ghev. 151, no79. Sowerb.
t. 185. A. Infundibuliformis. Bdl. t. 286 (non 553, qui représente TOr-
cellus); Schœff. t. 212. Hab. sur les feuilles tombées, la Houssinère,lc8
Dervallières. Automne , printemps. D.
A. phylijCphilvs. Pers. Synop. p. 457. Duby, 833, no260. Ghev. 152,
n» 83. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 83. Letel. 605. Hab. à la Houssinièrc ,
h la Dennerie, aux Dervallières. Août, octobre.
A. HVDROGRAHMcs. Bull. t. 564, f. A. Duby, 833, n» 261. Ghev. 188,
no 188. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 69. DG. PI. fr. n» 4^47. Hab. dans les
bois , sur les feuilles tombées. Août , novembre. D.
A. vAiLLANTii. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 136. Duby, 830, n« 231. Ghev.
175, n» 148. A. Niiidns. Gunn. VaiU. Bot. t. 11, f. 01, 24.' Hab. dans le
bois de sapin de la' Quarterie, sur les feuilles tombées. Automne.
A. ROTOLA. Scop. 2, p. 1569. Duby, 830, n» 230. Ghev. 175, n» 149.
I
r
— 180 —
Frieg. Syst. Mycol. 1^ p. lâfi. Sowerb. p. 98. Pcrs. Syiiop. p. 467. DÔ.
FI. fr. D*' 419. Bail. t. 64. Hab. plus spécialement sur les feuilles de lierre,
k la Houssinière. Novembre.
A. CHRTSOLBCCDS. Fiies. obs. I, p. 77. Syst. Mycol. 1, p. 167. Dnby,
833. Cbcv. 187, no 185. A. Mollis. Bull. t. 38. DG.Fl. fr. n» 454. Hab.
sur les bois pourris , aux Dervalliëres. Novembre. MM.
C. Chapeau glabre gris.
A. AnnaosACRus. Linnéo Suce. 1193, non Pers. Duby, 8^9, n» 339.
Gbey. 1 76, n« 150. Frics. Syst. Mycol. 1, p. 137. Boit. t. 32. FI. dan. t.
1551. A. Epiphyllus. Bull. t. 569. DG. FI. fr. n» 4H4. Hab. dans les bois,
sur les branches et les feuilles mortes. Automne.
A. ERicBTORCtf. Bull. t. 551, f. 1. Ghev. 157, n» 99. A. Pratensis p
Ericosos. Fries. Syst. Mycol. 1, p, 100. Hab. dans les bruyères, forêt
de Toufou. NoTembre.
A. TULGARis. DesTaux , non alior. Auct. Hab. k la Houssinière, dans
les mousses. Octobre.
A. ciMiCARics. Dcsyaux. Var. a du Gamphoralus. Ghev. 146, n** 66.
Hab. aux Dcrrallières , près du Gamphoratus , dont il paraît n'être qu'une
▼ariétë. Octobre. M.
A. ciRBRASCBiis. BuU. t. 438, f. 2. Duby, 844, n» 357. GheT. 138, n*
41. A. Decastes. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 4'i. DG. FI. fr. n» 503. Hab.
k la Denncrie, au Plcssis-Tison. Octobre. M.
A. MRTACHROCS. Frlci. Syst. Mycol. t, p. 172. Duby, 833, n*^ 256.
GhcT. 189, n» 190. A. Gyathiformis. Bull. t. 248, A. A. Dicolor. Pers.
Synop. p. 462. Hab. les bois de sapin de la Quarterie et des DerTsllières,
sur un mur. Septembre , décembre. D.
Z>. Chapeau brun-noir.
A. NiGRBLLns. DesTanz. A. Atratns. Fries. Syst. Myc. Hab. aux Dcr-
vallières, k la Houssinière. Octobre. M.
A. cTATHiFORHis. Bull. t. 575, 568, f. I. Duby, 833, n« 258. Ghe?.
188, n» 189. DG. FI. fr. n* 455. Fries. Syst. Mycol. 1,p. 173. Sowerb.
t. 363. A. Tardus. Pers. Synop. p. 461. Vaill. t. 14. A. Sordidus. Dicks.
t. 3, f. 1. Hab. la prairie avant le bois, aux Derrallières. Automne ot
printemps.
F. Chapeau blanc.
A. FRAGRANS. Sowcrb. t. 10. Duby, 833, n« 255. Ghev. 189, n* 191.
Pers. Synop. 465. Fries. Syst Mycol. 1, p. 94. Letel. 658. A. Grttus.
Schum. p. 277. Hab. dans les bois de sapin de Ift Quarterie. An-
tomne. D.
— 181 —
A. GBBV1MDS. Hoffm. p. 119, U 2,f. 7. Dnby, 833, n» 263. Ghev. 151,
n* 81. Pries. Syst. Mycol. I, p. 82. Pers. Synop. p. 451. Nées. Syst. f.
174. Hab. dans les bois de la Barberie. Automne.
A. ciRBBBcis. Pers. Synop. p. 81. A. Gyathiformis. Bull. t. 248.HaL.
le bois des Derrallieres. Autituine. M.
F. Chapeau jaune et lisse,
A. GiLYDs. Pers. Synop. 448. FI. dan. t. 1506. Pries. Syst. Mycol. I,
p. 8t. Grev. Grypt. FI. t. 41. Letel. t. 670. A. Pileolarins. Sowerb. t
61. A. Geolrupus. Bull. t. 573, et non 400, qui est lo I^ebularis deBatSch.
fig. 193. A: Ginamomeus. Boit. t. 2*2. Hab. \k la Uoussinière et sur de la
râpe do vendange , chemin de l'Ebaupin. Automne. D.
A. fibdla; Bull. 1. 186 et 550. P. Ghev. 186, n» 182. Sowerb. t. 46.
Pers. Synop. p. 471. DG. FI. fr. n^ 450. Hab. parmi la mousse, k la Hous*
sÎDière , aux Dcr?allièrcs. Septembre et octobre.
G, Cfiapeau lisse rougeâtre.
A. PixiDÀTCS. Bull. t. 568, f. 2. Duby, 832, n» 248. Ghev. 186, n»
183. DG. FI. fr. n«457. Nées. Syst. f. 192. Pers. Synop. p. 171. Pries.
Syst. Mycol. 1, p. 161. A. Subhepaticus Batsch. Hab. dans les bois de
Glermont et la forêt de la Guerre, près Ancenis. Novembre.
A. FiMBBiATcfs. Bolt. t. 61. Duby, 832 , n» 2a4. Ghev. 156 , n» 95.
Pries. Syst. Mycol. 1, p. 94. Pers. Synop. p. 466. Auricnla leporis
alba Sterb. t. 15. BB. Hab. dans les bois, sur les branches mortes.
Automne.
A. cocHLBATus. Pcrs. Syuop. 450. Duby, 825, n? 190. Ghev. 190, n»
193. Pries» Syst. Mycol. 1, p. 177. A. Gonfluens. Sowerb. t. 168. Hab.
sur les troncs d'arbres morts. Facile k reconnaître k l'odeur d'anis qu'il
exhale.
§§ SPOBBS ROUGES OU BBUIfS ROUGEATBBS.
I. PIBD A TOILE.
* Une volve,
À. sPBGiosus. Pries. Syst. Mycol. A. (Sloiocephalus. Letel. 645.
Spreng. 444. Duby, 808, n» 64. Hab. forêt du Gàvre. Automne. M.
A. VOLVAGBUS. Bull. t. 262. Duby, 808, n» 65. Ghev. 221, n» 278.
Sowerb. t. 1. DG.. Fi. fr. n^ 567, Letel. t. 623. Hab. k la Dennerie.
Octobre. MM.
A. BOMBYciHus. Schœff. t. 98. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 277.
Duby, 808, no 66. A. Incarnatus. Batsch. Pers. Hab. sur les troncs
d'arbres k la Lombarderie. Octobre.
-- t«2 —
A. PosiLLvs. P6. Fi. fr. a» 566. Duby, 808, n» 63. Ghev. 333.
tto 279. Pers. Synop. p. 249. Frics. Syst. Mycol. I, p. 279. A.
Volvaceus mioor. Bail. t. 330. Hab. dans les bois et leB jardit» expo-
sés au soleil. Jardin de M. Oudet, k Barbio. Automne.
** ARNBAO AU PIBD.
J. Chapeau lisse*
A. BPHALBROMOBPHDS. Bull. U 540. f. 1. Duby, 807yn«54. Cher.
223, n» 284. DG. FI. fr. n« 415. Pers. Synop. 266. Hab. sur la
terre, k Rezé. Eté.
A. CRBTACBus. BuU. t. 374. Duby, 808, n» 62. Ghe?. 222, nf
280. Fries. Syst. Mycol. 1 ,p« 280. Vaiil. p. 75. Hab. Je l'ai re-
cueilli très-beau et très-bon dans la serre do M . Boisteaux, et k Orrault,
sur du terreau. Août, septembre. BB.
A. GORONiLLA. Bull. t. 597, f. 1. Duby, 808, n« 60. Chev. 223,
n»282. DG. FI. fr. n» 544. Fries. Syst. Mycol. I, p. 282. Hab.
dans les bois de FEbaupin.
A. HiBHATOSPBRMOs. Bull. t. 595, f. 1. Duby, 808, n<» 59. Gbev.
223, no 283. Pers. Synop. p. 261. Fries. Syst. Mycol. f, p. 282.
Hab. sur la terre, dans le jardin , près du bois des Derralliëres. fio-
▼embre.
A. PBJBCOz. Desvaux. Pers. Synop. Letel. 608. Duby, 807, n^ 58.
Hab . le Plessis-Tison . Octobre .
A. TOGULARis. Bull. t. 595, r. 2. Duby, 814, n» 106. Ghev. 209,
n» 246. Pers. Synop. p. 262. DG. FI. fr. n« 555. Fries. Syst.
Mycol. i, p. 242. A. Prœcox. Spreng. Hab. dans les bois du Porte-
reau. Mars.
A. HBLAnosPBBMos. Bull. t. 540, f. 2. Duby, 807, n» 56. Cher.
224, no 285. Pers. Synop. p. 240. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 82. Hab.
dans les bois des Deryallières et do la Quarterie , sous les pins. Au-
tomne.
A. RADicosDS. Bull. t. 160. Duby, 813 , n» 105. Ghev. 209, a»
247. Pers. Synop. p. 266. DG. FI. fr. n» 550. Fries. Syst.
Mycol. I, p. 242. Hab. k TEbaupin et k la Houssinière. Octobre et
novembre. M.
A. MOTABiLis. Schœff. t. 9. Duby, 813, n«98. Ghev. 211, n» 252.
A. Atinularis. BuU. 543. 0, P, R. Hab. sur le chemin dnPortereau
et k la porte du Bois-Branlard. Mai et novembre.
A. V. p XTLOPHILUS. Bull. 530, r. 2. Hab. chemin de Versailles,
et, comme le type, MM.
— 183 —
B. Cfiapeau visqueux, ,
Â. jiBROGiifosus. Curt. Lond. % p. 309. Dnbj, 807, n» 51. So^erb.
t. 264. FI. daD. t. 1373. Pers. Synop. p. 419. Frios. Syst. Mycol.
f, p. 286. A. GyaDous. fiuU. t. 170,530. Chcv. 2*i6,Q<'292. Boit.
t. 143. Hab. le parc des DervalUères, la forêt du Gàvrc. rVoTembre,
décembre. BB.
A. ÀTTBHCÂTUS. DC. FI. fr. Suppl. 0° 547. Duby, 813, n» 102.
Letel. t. 632. Hab. »ur le chemin de Saint- Sébastien « à Bassc-Goulaine.
Octobre. BB. *
A. coifjNiTvs. Sowerb. t. 9. Daby , 818, û'' 141. Fors. Synop.
381. A. Mttcosus. Bull. t. 549. A, B, G et 596, f. 2.^ Ghev. 212, n«
253. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 248. Hab. il est commun dans tous
nos bois. Octobre. MM.
C, Cfiapeau écailleux.
A. CAMPJiSTRis. LioD. 1641. Duby, 808, no 6.1 . Cbev. 222, d'> 281.
FI. dan. t. 704. Schœff. t. 33. Sowerb. t. 305. Boit. t. 45. fiées.
Sysl. r. 195. GrcY. Grypt. FI. t. 161. Desmaz. b» 177. A. Edulis.
Bull. t. 134 , 514. DG. FI. fr. no 418. Mich. t. 75, f. 1 , 3. Lob.
Iconog. p. 27t. Hab. commun dans les champs , les pâtures.
11 en existe une variété fortement aniséo , qui Tient abondamment dans
les bois de la Quarterie. B^.
A. SQUAM08C8. Pefs. Syuop. 409. Duby, 807, n» 54. Ghev. 215, n"
288. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 284. M. Hab. sur les feuilles pourries* forêt
du Gâvre. Octobre , novembre.
A. ADRBCS. Mattusch. p. 331. Duby, 814, d9 108. Ghev. 210, no249.
Bull. t. 92. Sovrerb. t. 77. Pers. Synop. p. 260. Friee. Syst Mycol. 1,
p. 241. Hab. dans les lieux humides et ombragés, k Orvault, forêt du
Gâvre, et sur le bord du fossé du petit chemin de Versailles. MM.
A. PUDiGus. Bull. t. 597, f. 2. Duby, 814, n^ 107. Ghev. 210, n» 248.
DG. FI. fr. n» 554. A. Gaperatus. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 241. Hab.
dans des champs cultivés de Petit-Port, dans la forêt du Givre, etc. Sep-
tembre, novembre. D.
A. sQUARROsvs. FI. doD. t. 491. Duby, 813, n» 103. Ghev. 211, u»
250. Frics. Syst. Mycol. 1, p. 241. A. Squamosus. Bull. t. 266. DG. FI.
fr. no 542. Desmaz. no 320. A.Floccosus. SchœlT. t. 61. Gurt. Lond. 1, t.
64.Grev. Grypt. FI. t. 2. Hab. sur les troncs des arbres, k la Houssinière,
forêt du Oàvre, etc. Automne. MM.
A. HCRiGAT€s. Fries. Syst. Mycol. I, p. 244. Duby, 813, n» 99.
Ghev. 211, no 251. A. Luleus. Boit. t. 50. Hab. sur le tronc des arbres, à
laPatouillière, au Plessis-Tison. Octobre, novembre. M.
— 184 -
*** VOILB FCGACR AU BORD DU CHAPEAU.
À, Chapeau lisse blanc ou pâle (1).
A. oBBKiuus? Vahl. FI. dan. Desvaux. Hab.Saint-Sébafilien.Desv.
A, Chapeau jaune ocracé.
A. UDUS. Pers. Synop. 414. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 292. Dfrioy, 806,
do 4a. Ghey. 229, do3(i2. â. Obscurus. Schum. p. 279. Hab. dans les bois
humides de la Guerre, près Ancenis.
A. HBBDABIU8. Fries. Syst. Mycol. l,p. 291. Dnby, 806, u" 46. Ghev.
228, Qo 296. Suxb. 4, t. 15. Hab. sur les fumiers. Recueilli, d'après les
renseignements do M. Thomas, chemin des Doryallières. Octobre.
À . Chapeau jaune au jaunâtre .
A. GALLOSUS. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 292. Duby, 806, n^ 42. GheT.
227, n<» 295. A. Semiglobatns. Sowerb. t. 240, (.1,3. A. Varius. Bolton,
t. 66. Pers. Synop. 414. Buxb. cent. 4, t. 15. Hab. sur le chemin deResé.
Août, ttoyembre.
A. REPANDUS. Bull. t. 423, f. 2. Duby, 814, n» 109. Ghev. 214« n^ 258.
Fries. Mycol. 1, p. 255. DG. FI. fr. n^ 516. Hab. au pont du Gcns^troufé
une seule fois. Desvaux.
A. L1GNATIL1S. Pers. Synop. 368. Duby, 838, n<* 306. Ghev. f 56, n<* 96.
Bull. t. 554, f. 1. Spreng. 448. A. Fiavidus. Schœif. Hab. k Tentréo do
la première avenue des Folies-Ghaillou, sur la terre; k la Poignardière ,
sur des pins ^ le chemin de Versailles. Automne.
m
A. FASciGULABis. BoU. t. 29. Duby, 806, n» 49. Ghev. 225, U" 290.
Sovirerb. t 285. Nées. Syst. f. 198. Desmaz. n<» 178. Fries. Syst. Mycol.
1, p. 288. Pers. Synop. p. 421. A. Pulverolontus. Bull. t. 178. DG. FI. fr.
n» 411. Hab. sur les vieilles souches d'arbres; commun partout. Mai, no-
vembre. MM.
A. LATBBiTius. Schœff. t. 49, f. 5, 6. Duby, 806, n» 49. Ghev. 2^5, n»
290. Pers. Synop. p. 421. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 288. A. Aoratas. PI.
dan. t. 820. A. Amarus. Bull. t. 30, 562. DG. FI. fr. n»4l?. Hab. sur
les troncs pourris des arbres, k la Houssinière, aux Dervallières. Au-
tomne. M.
A. HTBRÎDUs. Bull. t. 398 et 562. E, H. Duby, 806, n» 47. Ghev. 226,
no291. DG. FI. fr. n» 540. A. Gapnoîdcs. Fries. A. Aureas. Spr.
C 1 ) Les A répétés signifient chapeau lisse.
Bull. t. 92. Hab. sur les vieilles souches, Orvanlt, forêt du Gàvre. Au-
tomno et printemps.
A. GRAGiLis. Frics. Syst. Mycol. 1, p. 299. Pers. Synops. p. 425.
Ghev. 229, n» 300. A. Tentaculom. Sowerb. t. 385, f. I. Hab. sur les
feuilles mortes.
A. CÂUPÀiicLÂTUs. Bull. t. 552, f. 1. Duby, 805, n» 39. Chev. 224, n»
287. DG. Fl.fr. n^ 408. Pers. Synop. p. 426. Pries. Syst. Mycol. 1, p.
295. Hab. sur la terre, aux Dervalliëres. Septembre, octobre.
A. ERicoEcs. Pers. Synop. 413. Duby, 806, n<'44. Ghev. 227, u* 294.
Pries. Syst. Mycol. 1, p. 290. A. Helvclus. Schœff. t. 210. A. JNitidus.
Pers. Hab. les bois humides , forêt du Gàvre. Octobre.
A. YBUTBicosus. Bull. t. 411, f. t. Duby, 805, n* 40. Ghev. 230, n»
305. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 294. DG. FI. fr. n» 424. Spreng. 449. Hab.
en groupes sur la terre , au Portereau.
A. FCMostJS. Pers. Syuop. 348. Duby, 839, n° 311. Ghev. 154, u'90.
Pries. Syst. Mycol. 1, p. 89. Letel. 669. Hab. dans les gazons, à la Hous-
sinière. Octobre. M.
-4. Chapeau roussdire.
A. PHYSALOÎDES. BuU. t. 566. Duby, 810, n» 81 . DG. PI. fr. n^ 432. Hab. -
dans les bois de la Jaunaie. Octobre.
A. copROPiiiLcs. BuU. t. 566, f. 3. Duby, 805, n» 35. Ghev. 230, n^
304. Pers. Synop. p. 412. DG. PI. fr. no401. Pries. Syst. Mycol; p. 297.
Hab. sur le fumier, k Orvault. Octobre.
A. BULLACEvs. BuU. t. 5r>6, f. 2. Duby, 805, n*" 34. Ghev. 229, n"" 301.
Pries. Syst. Mycol. 1, p. 297. DG. PI. fr. no402. Hab. sur le fumier,
par groupes, mais les pieds distincts, chemin de TEbaupin.
A. PBLLOSPBRMUS. BuU. t. 561, f. 1. Duby , 804, n^ 33. DG. PI.
fr. n» 409. A. Gorrugis. Ghev. 228, n» 299. Pers. Synop. p. 424.
Pries. Hab. sur les feuilles mortes , aux Dervalliëres. Automne.
B, Chapeau visqueux»
A. cARBONAaius. Pries. observ. 2, p. 33. Syst. Mycol. 1, p. 252. '
Duby, 812, no 91. Ghev. 213, n» 256. Hab. la forêt du Gàvre. Mai.
Automne.
A. LERTDS. Pers. Synop. 287. Duby, 812, no93. Ghev. 214 « n»
257. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 253. Hab. sur les branches mortes
tombées sur la terre. Antonone»
C. Cliapeau velu ou écailleux,
A. ABG1LLACBCS. Pcrs. Synop. Spr. 450. A. Inodorus. Bull. t. 524.
— 186 —
A. Albus. Schum. Hab. sur la terre, au Plessis-Tisou , k Thonaré.
Octobre. I
A. GEOPiiiLus. Bull. t. 5'it2, r. 2. Duby, 814 , n» 113. Ghov. 216, n«
263. DG. FI. fr. n° 524. Hab. dans tous nos bois pendant toulo
l'année.
A. pBTiGiHosos* Pries. Syst. Mycol. 1, p. 259. Gfaev. 216, n»
264. A. Ruflpcs. Pers. Iconog. Pict. t. 1 , f. 5. Duby , 815^ n« 114.
Hab. les Denrallières 9 le Plcssis-Tison , la Houssinière. Août et sep-
tembre.
A. LÀifUGiMOSus. Bull. t. 370. Duby, 814, n* III. Ghev. 215, n«
260. DG. FI. fr. n« 538. Fries. Syst. Mycol. 1 , p. 257. Vaill. t. 13,
f. 4, 6. Hab. dans l'herbe et la mousse , à la Quarteric, au bord du bois
de sapin. Août, octobre.
A. Riuosus. Bull. t. 588, 599. Duby , 814, n» 112. GheY. 215, n-"
262. DG. FI. fr. n» 517, Grev. Grypt. FI. t. 128. A. Aurivenius.
Batsch. Hab. à la Quarterie , aux Dervalliëres. Octobre. D.
A. LACRTHABVifDUS. Bull. t. 5125, f. 3. Duby , 806 , n" 50. Ghcv. 226,
n* 293. Sowerb. t. 41. DG. FI. fr. n» 385. Frics. Syst. Hycol. 1, p.
287. A. Velutinus. Pers. Synop. p. 409. Hab. aux Derrallières , aux
Songëres, k la Dennerie, etc. Août et novembre. M.
A. nBEiLLOsos. Pers. Synop. 424. Duby, 805, n» 36. Ghev. 228,
no298. Fries. Syst. Mycol. 1 , p. 297. Hab. sur les feuilles mortes.
Octobre.
A. PTRioiiOEus. Pers. Synop. p. 300. Duby, 814, n<>ltO. Ghev.
214 , n* 259. Fries. Syst. A&ycol. 1, p. 255. A. Furforaceus. Bull.
532, f. 1. DG. FI. fr. n* SU. A. Pydrodes. Spreng. p. 451. Hab.
sur le bord des fossés , route de Machecoul et avenue des Dervalliëres.
Octobre, mars. MM.
••*• voiLB. WUL.
À, Chapeau lisse blanchâtre,
A. PHUNCLDS. Pers. Synop. 457. Duby, 822, n« 166. Ghev. 195,
n»209. Gœsalpîn. p. 617. A. Albellus. Schœff. t. 78. DG. FI. fr.
n« 470. Fries. Syst. Mycol* 1 , p. 193. A. Mousseron Toumcf. p.
557. Bull. t. 142. A. Pallidus. Sower. t. 143. Hab. trouvé une seule
fois , k la Jaunaie, par M. Delamarre.
A. onDCLATus. Bull. t. 535, f. 2. Dnby, 810, n« 77. Ghcv. 219 , n^
272. A. Himeolus. Fries. Syst. Mycol. I, p. 270. Hab. dans les bois
4o Petit-Port Octobre.
A. PHOifOSPBRHUS. Bull. t. 534,547, f. 1,590. Duby, 821 , n* 162.
Ghev. 196, n« 211. DG. FI. Dr. n» 502. A. Fortilis. Pers. Synop. p.
328. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 197. Buxb. cent. 4, f. 6. Hab.
— 187 —
dans les bois des Denrallières et de la HoussiDière. Octobre ^ no-
vembre. M.
A. ORCBLLCS. Bull. t. 553? 573! el591 ! Duby, 825, n* 188. Ghev.
190, Qo 195. Pers. Synop. p. 473. DG. FI., fr. u9 367. Pries. Syst.
Mycol. 180. Bab. k la Qnarterie, sous les bois de sapin. Je n'ai trouvé
ce beau champignon que dans celte localité, en octobre. HM.
A m Chapeau cendré,
A. ARDOsucBus. Bttll. t. 348. Duby ,821 , n» 160. Ghev. 197 , p»
*il3. Pers. Synop. 466. DG. FI. fr. n<> 446. Hab. les prés humides de
Petit-Port. Automne. D.
i. Chapeau livide brun ou brunâtre.
A. HORTBNsis. Pers. Synop. 362. 7)nby, 822, n» 165. Ghcv. 196,
n<>210. Pries. Syst. MycoK 1, p. 195. Hab. dans les bois et les jar-
dins. Eté, automne.
A. PLVTBUS. Batsch. 1 , f • 76. Daby, 821, n« 158. Gbev. 197, n**
215. Pers. Icon. et Dcsc. p. 8. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 199. A.
Gervinus. Schœff. t. 10. A. Lividn^. Bull. t. 382. DG. FI. fr. no507.
A. Latus. Boit. t. 2. Sowerb. t.- 108. Buzb. cent. 4, t. 5, f. 2.
Hab. &la Houssinière. Mai, novembre. D.
A. SBRicBus. Bull. t. 413, f. 2. Duby , 820, n« 150. DG. FI. fr.
09 510. A. Pascuus. Pers. Synop. p. 427. A. Pyramidatus. Schœff.
t. 229. A. Fisstts. Boit. t. 35. Hab. dans la forêt du Gftvre , le parc
desDervallières. Octobre. M.
A. POLiTVs. Pers. Synop. 4j55. Duby, 821, n« 155. Gbev. 200, n'^
223. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 209. Hab. h la Houssini&re. Aodt, oc-
tobre. M.
A. HYOROGRAMMUS. BuU. t. 564, f. A. Duby , 833, n*" 261. Ghev.
188, no 188. Pries. Syst. Mycol. l,p. 169. Hab. la Houssinière. Au-
tomne. D.
A . Chapeau ocracé ou jaune .
A. ARVAL1S. Pries. Syst. Mycol. Letell. 676. Hab. k l'entrée du bois
de la Houssinière. Octobre.
A. PYGMOECS. Bull. t. 525 , f. 2. Duby, 811 , no 83. Ghev. 217,
no 267. DG. FI. fr. no 442. Pries. Syst. Myc. Habite sur les branches
mortes. Automne.
A. TBNEB. Schesff. t. 70. Sowerb. t. 33. Duby, 810, no 82. Ghev.
218, no 268. Pers. Synop. p. 386. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 265.
A. Poraminulosus. Bull. t. 535, f. 1, 403. F, B, G. Hab. dans les
pacages, vallée de Petit-Port. Automne. *
- i88 —
Â. MELiifOÏDBs. Boll. t. 560, f. 1. Duby, 810 , n» 80. Chev. 218,
iio 269. Pers. Synop. p. 387. DG. FI. fr. n» 430. Pries. Syst.
ilycol. 1 , p. 266. Hab. dans les prés, parmis les mousses. Aa-
toBue.
A. HYPMOHUH. Schranck. FI. bavar. 2 , p. 605. Doby , 810, n^ 79.
Chev. 218, I1O270. Batsch. f. 96. Pers. Synop. p. 385. Fries. Syst.
Mycol. l,p. 267. Hich. Gen. t. 80, f. 8. A. Gampanolatus. Schœff.
t. 63. A. Plicalus. FI. dan. t. 1009. Hab. dans les mousses, ï la
Verrière \ dans les sphagnes , k Petit-Port \ dans les Brynms , etc. Il
varie suivant ses stations. Été.
A. PLEOPODics. Bull. t. 566 , f. 2. Duby , 820, u» 149. Chev. 20O,
u° 222. DG FI. fr. n» 523. Syst. Mycol. 1, p. 207. Hab. forêt
du Gàvre. Octob. D.
A. cuPULARis. Bull. t. 554 , f. 2. Duby, 810 , n» 78. Ghev. 219 ,
no 271. Pers. Synop. p. 454. DG. FI. fr. n*444. Frics. Syst. My-
col. ),p. 269. Hab. lesDorvalli&res, la Houssiniëre. Lu automne et
au printemps.
A. siKUATUs. Bull. t. 579 , f. 1. Duby , 821 , n° 161. Ghev. 196 ,
n^ 212. DG. FI. fr. u» 487. Pers. Synop. p. 329. Fries. Syst. My-
col. 1, p. 197. Hab. avenue des DorvaUières et aux Songëres. Au pria-
temps et k Tautomne. MM. ^
A. LBORinus. Schœff. t. 48. Duby, 821 , n? 159. Chev. 197 ,
u» 214. Pers. Icon. pict. t. 7, f. 3, 4. A. A. Pyrrospermus. Bull. 4,
547, f. 3. DG. FI. fr. n°518. Hab. sur les troncs d'arbres morts.
Été , automne.
A. cAPifioCBPLBALvs. Desvaux. Bull. 557, f. 2. Hab. dans les bois
de rÉbaupin. .
B, Chapeau rougeâtre.
A. GONSPBRsus. Pers. Icon. etdescrip. p. 50, t. 12 , f. 3. Pries.
Syst. Mycol. 1 , p. 260. Hab. sur les Sphaguum , k la Vei^
rière. Été.
A. sALicinus. Pers. Icon. Pict. 9. Synop. 344. Duby, 820, n» 153.
Ghev. 198, n» 217. Fries. Syst. Myc. p. 202. Hab. sur les troncs
do saule. Ancenis. Septembre.
A. iNvoLirros. Batsch. f. 61. Duby, 869, n» 75. Ghev. 220, n» 270.
Pers. Synop. p. 448. A. Gontiguus. Bull. t. 240 et 576 , f. 2. Sow.
t. 98. Hab. au Plossis-Tison et k Petit-Port. Automne. MM.
A. viiioscff. Bull. t. 54. Duby, 835, n* 280. DG. FI. fr. nMO. Hab.
11 croit en automne, dans les bois sablonneux \ trouvé une seule fois dans
la forêt de Touvois.
— 189 ^
G. Chapeau blanc écailleux.
A. GN1PHÂL10CBPHÀL17S. Bail. t. 576, f. 1. Chev. 220, n» 273. A.
Suigiceps. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 290. Hab. bous les sapins du bois
do la Denneri&. Automne.
A. RECLiiiiis. Desvaux.
Ce joli petit Agaric k chapeau blanc, sec, écailleux, a bord jaune,
réOécbi, la partie infûTienre du pied velu , n'a été trouvé qu'âne seule
fois, par M. Desvaux et moi, dans les bois de sapin de la Quarterie.
Septembre 1842. Cet Agaric n'a é\é décrit ni figuré par aucun auteur.
Le frangé de Bulliard n^ 563, non décrit, se trouve dans la même lo-
calité.
D, Chapeau bleuâtre ou violacé •
A. CHALTBOBCJS. Pers. Synop. p. 343. Icon. Piot. 4, f. 3, 4. Chev.
198, n» 218. Pries. Syst. Nycol. l,p. 203. A. Columbarius. Sowerb. t.
161. A. Glaucus. Bull. t. 521, fig .1 .BC. FI. fr. n^ 480. Hab. k l'en-
trée ^e la forêt le Toufou. Septembre.
A. GBiSBO-cTAnBus. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 202. Duby, 820, n<»
154. Gbcv. 198, no2l6. A. Purpureus. Boit. t. 41. B. A. Globosus.
Schuro. p. 296. A. Atro-Cyaneus. Pers. Synop. p. 202 Hab. Sosies
bois de l'Ebaupin . Octobre .
B. Chapeau gris ou brunâtre.
A. siDEROÏDES. Bull. t. 588. Duby, 816, n» 1*22. DG. Pl.fr. suppl.
n<»422. A. Aculus. Pers. Hab. Il croît très- abondamment aux Derval-
lière. Octobre.
A. C0LUMBAB1US. Bull. t. 413. Duby, 820, n** 151. DG. FI. fr.
n» 012. A. Scrrulatus* Gbev. 199, n» 219. A. Gyanipes. PI. dan. t.
1071 . Hab.' la forêt du Gâvre , Petit-Port. Septembre.
§§§ SPORBS JÀDFfBS.
I. PIBUS AlfRBLÉS.
A. TORVOS. Frics. Syst. Mycol. 1, p. 211. Ghev. 201, n« 224. A.
Umbrinus. Duby, 819, n» 148. Pers. Synop. p. 280. A. Araneosus.
Bull. t. 600. Hab. au Bois-Branlard. Novembre. M.
A. HYBRiDUS. Bull. t. 368 et 562. E,H. Duby, 806, n» 47. Gbev.
226, n° 291. A. Gapnoîdes. Pries. Hab. la Houssinière,lesDervallière8
et le petit cbcmin ombragé de Versailles. Automne. M.
A. AiMATOCHBLis. BulL t. 527, 696, f. 1. Duby,20l,no 145. chcv.
201, no 225. A. Armillatus. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 214. Hab. les bois
de la Houssinièro . Octobre. MM.
— 19« —
II. ÂRAIf iBUX .
* Chapeau glabre,
A. Pâle ou testacé.
A. BiVBLus. Pries, obft. 2f^p. 58. Syst. Mycoi. t, p. 315. Duby,
819, n» 143. Ghev. 20'i, n« 22&. A. Araneosns. Bull. t. 598, f. 9. B.
Hab. forêt du Gâvro, avenue des Dervailières. Octobre et septombre.
MM.
A. vftBNS. Bail. t. 628, f. 1. Daby, 816, ii« 123.Gfae¥. 207,ii<»240.
Pers. Synop. p. 333. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 232. DC. FI. fr.
n« 495 . Hab. le Plcssis-TisoD , l'aTeniie des DervalUères , sardes feuilles
poarries. Octobre. M.
A. LBDGOPODius. Bail. t. 533, f. 2. Duby, 815, n« 117. DG.Fl.fr.
n* 522. A. Leacopas. Gbev. 208, no244. Hab. les bois de la Deafterie.
Automne. M.
A. GTimopoDivs. Bull. t. 60t. Hab. & la Houssinièro et dans une
prairie des Dervailières. Octobre. M.
B, Chapeau brun ferrugineux.
A. CÀSTÀnBos. Bull. t. 268 et 537, f. 2. Duby, 815^ n» 118. Ghe?.
208, n» 243. DG. FI. fr. n» 536. Hab. les bois delà Dennerie. Oc*
tobre. M.
A. LAMPROCBMiAtvs. Bull. t. 544. Duby, 816, n» 120. DG. FI. fr.
no 537. A. Lucidus. Ghev. 208, n» 242. Pers. Hab. la grande avenue
des Dervailières. Automne. MM.
A. ARVBNUCfjs. >Schœff. t. 81. Duby, 816, n*" 121. Ghev. 207,
n» 241. Pers. Synop. 299. A. Holveolus. Bull. t. 531. DG. FI. fr.
n» 547. Hab. à la Dennerie, chemins dos Folîes-Ghaillou. Eté et au-
tomne.
A. nvDBOPHiLUs. Bull. t. 511. Duby, 805, n» 38. DG. FI. fr. n«541.
A. Goncinnus. Boit. t. 15. A. Stipatus. Pers. FI. dan. 1. 1673. Frics.
A. Spadiceus et Spadicco-Griscus. Schœlf. Hab. abondamment dans
nos bois , Saint- Aignan . Juillet , novembre . D .
A. BULLiABDi. Pers. obs. 2, p. 43. Synop. 289. Duby, 818, n<> 135.
Ghev. 204, 0^232. A. Arancosus cinnabarinus. Bull. t. 431, fig. 3.
Hab. ï l'Ebaupin, aux Dervailières, etc. Automne. M.
A. BUMORPHUS. Pers. Synop. 342, Duby, 817, n« 134. A. Proteus.
Ghev. 293, n«231. A. Anomalus. A. Proteus. Fries. Syst. Mycol. l,p.
220. A. Aranoosus. helfcolus. Bull. t. 431, f. 5. Hab. avenue des
Dervailières. Autonme. H.
— 191 —
C. Chapeau roux.
A. DiGiPiBNs* Pen. Synop. Pries. Syst. Mycol.Letel. 694. Hab. la
forêt du Gàyre ^ la Dennerie , laPatouillière. Septembre, octobre.
** Chapeau visqueux.
A. CRUSTiLUNiFORHis. BiiU. 308, 54R. Duby, 812, no96. Cliev. 212,
n» 234. DG. FI. fr. 514. Ag. Fasiibilis. Pers. Pries. A. Gilvus. Schœff.
t. 221 . Hab. dans TayeDue des Dervalliëres, k TEbaupin, etc. Aotomne.
MM.
A. cALLor.HRous. Pers. Syoop. C82. Duby, 819, n<> 137. Ghev. 204,
no 233. Pries. Syst. Mycol. p. 224. Spreng. 460. Letel. 651 . Hab. dans
les bois et les prés. Automne. M.
A. GLÀCCOPCS. Schœff. t. 53. Duby, 818, n'' 138. Ghe?. 205«no234.
Sowerb. t. 22». A. Araneosus. p Grassipes. Bull. t. 96. Hab. Favenne
des Dei*vallières. Automne., M.
A. vÂRius. Schœff. t. 42. Duby, 818, n» 139. Ghev. 205, n» 235.
A. Turbinatus. Sow. t. 102. A. Pachypus. Holmsk. t. 39. Hab. dans
les bois, k l'Ebaupin. Automne. M.
A. TDRBiNATus. Bull. t. 110, uott Sow. Prics. Syst. Mycol. p.
225. Duby, 818, n" 140. Ghev. 205, n« 236. DG. PI. fr. n^ 530. Hab.
dans le bois de la Houssinière. Automne. M.
*** Chapeau écailleux ou poilu.
A. Chapeau olive.
A. RAPHAONÎoBS. Pors. Synop. 324. Duby, 816, n^* 127. Pries. Syst.
Mycol. 1, p« 230« Mich. t. 75^ f. 2. Hab. k la Houssinière. No-
vembre. M.
B. Chapeau brun.
A. psAMBfOCBPHALUS. Bull. t. 586, f. 1, 531, f. 2. Duby, ^17, n<^ 133.
DG. FI. fr. n*" 529. A. Arenatus. Pers. Synop. 293. A. Lcpidomices.
Alb. ctSchw. t. 12, f. 1. A. Pholideus. Pries. Hah. la forêt du Gâvre,
kla Houssinière. Octobre, novembre. MM.
C. Chapeau violâtre ourougeâtre.
A. viOLACEus. Linn. Suec. 448. Duby, 817, n*» 129. Ghev. 202,
n» 227. Pries. Syst. Mycol. p. 247. A. Araneosus violaceus. Bull. t.
250, 598, f. 2. A. DG. PI. fr. n» 534. Hab. 11 est très-commun , de
même que toutes ses variétés indiquées par DG., dans l'avenue des Der-
vallièrea. AutemBC. MM.
— 192 ~
Qaand ce champignon est bien développé et qu'il n'a plus «on Toile ,
il ressemble beaucuup an Piudas. Cette erreur pourrait a?oir les plus
graves conséquences, car le premier est très-vénéneux et le dernier est
très-bon .
A. viOLAGEO-ciNBRBUs. Pers. Syoop. 279. Duby, 817, n« lâO.Chev.
202, no 228. Frics. SyU. MycoL p. 217. A. Violaccus. Schœff. t. 3.
liab. k la Houssini&re, k la Barbcrio. Automne. M.
A. ÂLBOviOLACKcs. Pcrs. Syuop. 286. Dub^, 817, n» 132. Chev.
203, n'^ 2 j9 . Frics. Syst. Mycol. p. 218. Uab. dans les taillis de l'Ebau-
pin et de la Houssiniëre. Automne. D.
A. PCRPURF.Tjs. Tlull. t. 598, f. 1. Duby, 817, n» 128. DC. FI. fr.
n^ 533. A. Phœnicens. Chev. 206, n» 237. Hab. dans les bois de là
Dcnnerie. Automne.
A. ciKNAMONBrs. Liou. Suec. 1205. Duby, 816, n» 126. Chev. 206,
no 238. Pries. Syst. Mycol. 2, p. 229. EoU. t. 150. Sowerb. t. 205.
Lctcl. 618,652. A. Croceus. Scbœff. t. 3. A. Squamulosus. fîatsch.
f. 117. A. Ileopodius. Bull. t. 586. Micbel. t. 75, f. 4. Hab. anxDer-
vallières, k la Houssiniëre. Juin et décembre. M.
A. iLEOPonrs. Bull. t. 572, .S9'i. Duby, 816, no 124. Cbev. 207,
no 239. DG. FI. fr. n* 531. A. Dulcamarus et Gervicolor. Pers.
Synop. 324, 325. Hab. avenue* aride du château de Clermont. No-
vembre.
III. VOILE KUL.
A. BPHBBBus. Frics, obs. 2, p. 187. Syst. Mycol. 1, p. 238.
Duby, 815, no ll.%. Chev. 209, no 245. A. Villosus. Bull. t. 214. DG.
FI. fr. n« 509. Hab. sur les braoches tombées et pourries, k la Housu-
nière .
A. GRTSANTBRVS. Bull. t. 556, f. 1. Duby, 831, uo 246 . Chcv. 170,
no 132. Pers. Synop. p. 32t. DC. FI. fr. no 491. Frics. Syst. Mycol.
126. Hab. sur le bois et les feuilles mortes. Octobre. M.
§§§ SPORES HOIRS.
I. SPORIDIES FUSIFORMBS.
A. GLUTinosrs. Bull. t. 258, 539, 587, f. 1. Duby, 846, n<*374. DC.
FI. fr. no 528. A. Albo brunneus. Pers. Synop. 293. Chev. 133,
n<'26. A. StriatQS. Schœff. t. 38. Viseosus. Letel. 647. Hab. dans
tous nos bois , oii il est commun. MM. Hiver.
II. SPORIDIBS QUATBRNÈBS.
Lames noires, jamais déliquescentes.
A. Anneau ou voile.
A. SKMiGLOBATCS. Batsch. f. 110. Duby, 807, no 55. Sovrerb. t. 248.
~ 193 —
Per8. A. GlotinoBos. Gurt. t. 144. A. I9itMi6..BiiU. t. 566 , non t. 84.
Hab. sur les matières en putréfaction, k la Honssinière et sur ma fenêtre,
dans dn terreau. Mai , novembre.
A. SHPAàATOs. Linn. Suec. 1^20. Duby, 804, n« 3t. A. Nitens.
Bttlkt. 84. DG. FI. fr. no545. Ghev. 231, n« 307. Sennovatus. Sow.
t. 131. Pries. Syst.Hycol. l,p. 300. A. Giliaris. Bolton, t. 53. Hab.
snr le fîimier de yacbes, dans les prairies , k Ancenis.
A. viTBLLiHvs. Pers. Synop. M7, Duby, 803, n» 'i4. Chev. 233,
n<* 313. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 303. Hab« snr le fumier de cbeval.
Printemps.
B, Sans voile f membraneux ,
A. STBRCORABius. Fries. Syst. Mycol. p. 291. Duby, 806, n<> 45.
Gbév. 230, n^ 306. Hab. sur le fumier de vaches et sur le terreau.
A. VDBBR. Chev. 238, n« 331. A. Stercorarius. Bull. t. 68 et t
542, f. 2. H«b. même localité que le précédent.
A. HYDBOPHOBOS. Bull. t. 558. Duby, 803, n» 20. Chev. 233, n» 317.
DG. PI. fr. n° 396. Hab. les jardins et les prés. Printemps, au^
tomne.
A. sTRiATus. Bull. t. 552, f. 2. Duby, 803, n» 25. Chev. 232,
n» 312. DG. PI. fr. n» 404. Pries. Hab. dans les terrains cultivés. Prin-
temps. .
A. CONOCBPHALCS. Bull. t. 563. Duby, 803, n» 21. Ghev, 233,
n»3t6. Pries. Syst. Mycol. l,p. 304. DG. FI. fr. no405. Hab. sur la
terre , dans les endroits humides.
A. PAPTRACBUS. Pers. Synop. 425. Duby, 803, n<» 19. DG« PI. fr.
n<> 390. A. Subtilis. Ghev. 232, no311. Hab.snr les troncs des vieux chênes
Automne.
A. PÂPiLiOHACBOS. Bull. t. 58, 561, f. 2. Duby, 804, n^ 29. Ghev.
232, n» 309. Pries. Syst. Mycol. 1, p. 301. DG. PI. fr. n«400. Pers.
Sjnop^ p. 410. A. Varius. Icon. Pict. pers. Hab. sur les feuilles et
les bois pourris, dans le petit cabinet ruiné de la Houssiniëre.
A. FixicoLA. Pries. Syst. Mycol. p. 301. Duby, 804, n» 28. Ghev.
23'i, w* 310. Ëuxb. cent. 4, t. 25, f. 4. Hab. dans les paicages et les
jardins.
A. DissBiDHATus. Pers. Synop. 403. Duby, 803, n» 18. A. Tintinna-
bulum. Batsch. A. Minutulus. Schœff. t. 3ii3. A. Striatus. Sowerb.
t. 166. Hab. sur les troncs du saule et du peuplier, Ik Ancenis. Prin-
temps et automne.
A. niGiTALiFORMis. Bull. t. 22 et 525 , f. I. Duby, 803, n« 17. DG.
PI* fr. n» 393 . A. Disseminatus. Var. Pers. Pries. A. Gongiegatus. BuU.
t. 94 . Hab . sur les troncs morts du saule . Autonme.
A. VPHBMBBOÎDBS. Bull. t. 582, . 1. Duby, 801, no 3. Ghev.
13
— 194 —
217, no 3)8. DG. FL fr. n<> 384. Hab. sar le fumier des bêtet de
somme.
A. MOHENTAriEus. Boll. t* 1^8. Duby, 801,iio2. Ghe?. !237, n? 339.
A. EphemeniB. Dobj. DG. FI. fr. b» 394. A. Grennlatos. FI. dan.
832, f. 3. Buxb. cent. 2, t. 50, f. 2. Mich. t. 75, I. 9. Hab. mr les
bimiersy après les pluies cbnades.
** LàMKS TRÈS-DÉLIQUKSCEKTBS .
A, A voile,
A. GOMÂTUS. Fi. dao. t. 834. Duby, 802, nM6. Gbtov. 234,n«3t9.
Batt. t. 26. Pries. Syst. Mycol. p. 307. Pers. Synop. p. 395. A.
Typhoïdes. BnlU t. 582, Hab. snr la terre de bray ères, k Feutrée du
bois de la Houssioière.
»
A. STERQmLiiius. Pries. Syst. Mycol. p. 308. Dnby, 802, n«f5.
Mich. Gen. t. 80, f. 3. Spreng. Hab. sur les bouses de ?aches, Ance-
ois. Automne.
B, Sans voile.
A. psLLOSPERBios. Bull. t. 56f, f. 1. Duby, 804, n* 33. DG. Fl.fr.
no 409. A. Gorrugis. Ghev. 228, n» 299. Pers. Synop. 424. ? Hab. dans
les bois , snr les feuilles mortes.
A. coNGRBGATcs. BuU. t. 94. Hab. Il vient en groupes ad pied des
arbres, à la Dennerie et près du kiosque de la Lombarderie.
A. PicACEUs. Bull. t. 206. Duby, 8(12, n« 14. Ghev. 235, u» 320.
Sowerb. t. 170. Pers. Synop. 397. DG. FI. fr.n» 386. Pries. Syst.
Mycol. p. 308. Hab. dans Tavenne de la Houssioière. Novembre.
A. GOSSYi'iMDS. Bull. t. 425, f. 2. Duby, 801, n» 8. Ghev. 236,
n» 324. Pers. Synop. 402. DG. FI. fr. n*» 392. Hab. sur les feuilles
mortes des bois. Novembre.
A. ATR4MENTAR1US. Bull. t. 164. Duby, 802, n» 13. Ghev. *J35.
n» 321. DG. FI. fr. n*" 359. Frics. Sy«t. Mycol. p. 309. A. Luridus.
Boit. t. 54. A. Fimetarius. Sowerb. t. 188. A. Dcliquescens.Fl. dan.
t. 1370. A. Fugai. Schœiï. t. 67, 68. Vaill. Bot. t. 12, f. 10, 11.
Hab. snr les racines des arbres , dans les lieux humides.
A. nsLiQUEscEfis. Bull. 437 et 5.58. Duby, 80'i, n« 12. Ghev. 235,
n'»322. DG. FI. fr. n« 397. A. Bicolor. FI. dan. t. 1070. A. Fus-
cescens. Schoelf. t. 17. Hab. dans les prés et les jardins. Août, oc-
tobre.
A. uicACBus. Bull. t. 246,565. Duby,801,no 10. Ghev. 235, n«323.
DG. FI. fr. n»390. FI. dan. 1193. Pries. Syst. Mycol. f,p. 309. A.
Ligao*um. SobœfT. t. 66. A. Ferrugineus. Pers. Synop. p. 40O.
Lôb. Belg. 306. Hab. dans les bois, les prés et les jardins. Mai, no*
▼embre.
— 19& —
A. BXTiNCTORius. BuU. t. 437. A. Dîgitellus. Batflch. f. 1. FI. dan.
f. 1371 . Hab. mêmes lieax qne le précédent.
D'après Chevalier, ce n'est que la var. y dn précédent.
A. C1NBRBCS. Bull. t. 88. Duby, 801, n« 6. Chcv. 236, n» 325.
Schœff. t. 100. FI. dan. t. 1195. Pers. Synop. p. 398. DG. FI. fr. b«
147. Fries. Syst. Mycol. 1, p. 310. Hab. sur lesbonses de vaches , tonte
Tannée.
A. TOMBNTOSVs. BuU. t. 138. Chev. 237, n« 326. Mich. t. 73, f. 3. Boit,
t. 156. Hab. snr le terreau et sur les vieilles couches, dans les jardins.
Septembre , octobre.
. A. nmiPUTRis. BuU. t. 66. Dnby, 804, n° 30. Ghev. 231, n. 308. DG.
PI. fr. n* 399. A. Clypeatus. Boit. t. 57. Hab. sur le fumier de cheval
et de vache. Août, octobre.
A. ifivBus. Pers. Synop. 40. Duby, 801, v^ 5. Ghev. 237, n« 327.
Fries. Syst. Mycol. p. 311. FI. dan. t. 1671. Hab. sur le fumier de
cheval.
A. BOLTonii. Pers. Synop. 4l5.Duby, 803, n» 23. Ghev. 233, n« 314.
Fries. Syst. Mycol. p. 303- A. Flavidus. BoU. t. 149. Soweiii. t. 9C.
Hab. sur le Aunier de cheval. Printemps.
A. TiTUB4ns. Bull. t. 425. Duby,803, n«22. Ghev. 233, n» 315. Fries.
S^st. Mycol. 304. Hab. sur les fumiers. Septembre.
Le» ChlatliiMicée*.
Ad. Brongn. In Dict. Class. t. 4, p. 190. Champ, p. 91. Phalloïdes.
Fries. Syst. Mycol. 2, p. 281.
PHALLUS. Michel. Gen. p. 201. Pers. Synop. 2i2.
P. iMPupiGcs. Linn. 1648. Duby, 851. Ghev. 121, n» 1. DG. PL îr.
n<» 575. Bull. t. 182. Schœff. t. 196-198. Boit. t. 92. Phallus, fotidus.
Sowcrb. t. 329. Grev. Grypt. Fk t. 213 et 214. DesmaB. !'• éd. 2025,
2« éd. 1625. Mich. Gen. t. 83. Lob. Iconog. 309. Hab. dans les bois de
la Houssinière, des Dervallières , etc. Eté et automne.
P. cARiiivs. Huds. p. 630 Duby, 851, 2. Schœff. t. 330. FI. dan. 1259.
Nées. Syst. f. 260. Hab. dans les bois, an pied des hetr.es, aux Der-
valtières. Août, septembre.
CLATHRCS cAHCBLLATus. Linn. 1648. Duby, b51. DG. FL fr. n»
577. BuU. t. 441. Glathrus ruber. Mich. 214, t. 93. Pers. Synop. 241.
GhI. Yolvaceos. Beaum., 1713, p. 71. Hab. h la Houiânière et aux Der-
valliires , où cette belle plante est assez commune.
— 196 —
Lycoperdacée».
Ad. BroDg. Triehospermi. Pries. Sjst. orb. Tog. 1. p. 133.
POLTSAGGUM. DG. p. lOS. Pries, p. 135. Pisolîthus. Alb.etSchw.
Pisocarpimn. Liûck.
P. CR1S81PS8. DG. Dubj, 850. Scleroderma tinctoritim. Pen. Synop.
152. Hich. Gen. t. 92, f. 1. Hab. k la Verrière. M. Lebotorf.
SGLERODERMA. Pers. Synop. 150. Nées. Syst. p. l32. Ad.Brovf.
71. Lycoperdonis. Sp. DG.
S. iRRBGOLARB. Duby, 852. Lycopefdoii irregalare.DG. Fl.fr.svppl.
n« 715. Hab. k la partie la plas élevée du bois des Dervallières, soos une
haie. Automne.
S. AURÀNTiuii. Pers. Synop. 153. Doby, 852, n* 2. Lycoperdon aa*
rantinm. Linn. Bull. t. 270. Ghev. 357. 1. DG. Pi. fr. n"» 716. L. Gitrinum.
Pers. L. Spadiceum.SchoBff. t. 188. Vaill. 1. 16, f. 8. Hab. sur la terre ei
sur les troncs d'arbres couverts Je mousses , dans la châtaigneraie de la
Houssimère.
S. rsRBcrcosoic. Pers. Synop. 134. Duby, 852, n» 3, Ghev. 358, n* 3.
Lycoperdon verrucosum. Bull. t. 24. DG. PI. fr. n* 715. Grev. Crypt.
Scot PI. t. 48. Hab. dans le bois des Dervallières. Octobre.
S. copA. Pers. Synop. 155. Duby, 852, n^ 4. Grev. Grypt. FI. t. 66.
Vaill. Bot. 1. 18, f. 5, 6. Hab. dans les bois, aux Denrallières. Eté.
S. coRiuM. Graves. Duby, 852, n« 5. Lycoperdon corium. DG. FI. tr.
p. 598. Hab. sur la terre. Pesneau. Gat.
GEASTRUM. Pers. Synop. DG. PI. fr. Ad Brong.
G. HTGROMBTRiGUH. Pcrs. Synop. 135. Duby , 853. Ghev. 358. DG.
PI. fr. n» 720. Lycoperdon stellatum. BnU. t. 238, 471, f. M, If.
Schm. le. t. 26, f. 1 , 3. Hab. dans la forêt de Toufou et dans les boia
de l'Ebaupin.
G. QOADRinoDM. Pors. Synop. 133. Duby, 853, n<»-4. DG. FI. fr. n<>
719. Lycoperdon fomicatum. Huds. 644. Schœff. t. 183. Schm. le. t.
37, f. 1. Hab. dans les bois de la Barberie.
BOVISTA. Pers. Lycoperdon. Bull.
B. PLUMBBA. Pers. Synop. 137. Duby, 854. Ghev. 356. Lycoperdon
ardosiaceum. Bull. t. 19*2. DG. FI. fr. n» 708. Hab. dans les prés et sur
la hauteur de Saint- Etienne-de*Mont*Luc.
LYGOPBRDON. Mich. Gen. Pers. Syn. 140. Necs. Syst. p. 133.
L. HiBiiALB. Bull. t. 72 et 475, f. E. Duby, 854, n« 4. Ghev. 356,
n« 10. Pers. Synop. 144. L. ProUus. DG. PI. fr. tt« 714. Hab. sur la
grande pelouse de la Houssinière, aux Denrallières. Automne.
L. piRLATOM. Pers. Synop. 149. Ghev. 354, n» 8, Lycop. gemmatnm.
— 197 —
Fl. dan, 1. 11^0. L. Lacaaosam. Bull. t. S2. VailL t. 15, f. 15. Hab.
aux Derrallières. Automne.
L. HiRTUM. Bull. t. 340 et 475. A^B^G^D, M,N. Hab. au
PleMis-Tison. Eté, automne.
Chey. considère cette espèce comme une Yariété de la précédente.
L. BXciprLiFORHE. Scop. 1631. Duby, 854. Gbev. 35^i, n» 9. DesmaK,
l'*éd. 1513, 2«éd. 1012. Bull. 450, f. 2 et t. 478, f. 6,11,1. Pers.
Synop. 143.Schœff. 187,292, 295. Hab. à la Meilleraie. M. Ducoq-
dray-Bovrgault.
L. TURBiNATOM. Pc». in Jouru. bot. 1809. Buby, 855, n« 8. L. Lt-
▼idum, et Spadiceum. DesY. Pen. Hab. les Derrallières. Eté et
automne.
L. GifiAifTBDM. Batscb. t. 165. Chef. 352.Per8. Synop. 140. DG. Fl.
fr. n» 712. Lycop. BoTÎsta gigantea. Dnby , 854, 1. Bull, t^ 447. Hab.
la forêt du GftYre. Delahnde.
L. BCRiNATuii. Pers. Synop. 147. Duby, 855, u» 9. L. Perlatum.
Pers. Synop, 145. L. Gemmatum. Fl. dan. t. 1140. L. Protcus. DG. Fl.
fir. n» 714. Bull. t. 52, .S40 et 375. Vaill. t. 12 , M5, 16. Hab. l la
Houssinière , au Bois-Branlard.
L. pratbusb. Pers. Synop. 142^1. 1. Ihiby, 855, n* 11. L. Papil-
latum. Scbœff. 4, t. 184. L. Proteus. A. Bull. t. 435, f. 2.DG. Fl. fr.
n^ 714. Hab. dans les bois , sur les pelouses , k Garcouet , k la Hous-
sinière. Automne.
L. ccfELATUM. Bull. t. 430, f. 2. Duby, 855, n^ 12. DG. Fl. fr. n«
713. L. BoTÎsta. Pers. L. Gemmatum et Areolatum» Scbœff. 189, 190.
Hab. aux Denrallières , k la Gontrie, sur la grande pelouse de la Houssi*
nière , etc.
L. MACRosHizoN. Pcrs. in Joum. bot. 1809, t. 2. Duby, 855. Hab.
dans les bois de la Denncrie.
TULOSTOMA. Pers. Synop. 139.
T. BRUMALB. Pers. Synop. 139. Duby, 855. Ghev. p. 351. DG. Fl. fr.
n<* 722. Lycoperdon pedunculatum. Var. p Linn. 1654. Bull. t. 294.
Hab. sur le petit mur, avant les Dervallières, sur les fossés de TEbaupin-
Hiver.
ARGYRIA. Pers. Synop. 182. Nées. p. 117. Tricbiœ. DC.
A. mcARNATA. Pers. obs. 1 , t. 5, f. 5. Duby, 867 , n» 3. Stemonitis
incamata. Gmel. Gbev. t. 9, f. 26. Hab. sur les branches mortes et dans
les vieux saules. Delalande.
A. puRicBA. Pers. Synop. p. 185. Duby, 857, n« 4. Fl. dan. t. 1364 ,
f. 2. Gbev. 329 , n» I . Tricbia cinnabarina. Bull. t. 502, f. 1. DG. Fl. fr.
n» 687. Glalhratus denudatus. Linn. Hab. sur les bois pourris, k
TEbaupin. Automne.
— IÔ8 —
A. GiNBREi. Pei*s. Synop. p, 184. Daby, 857, d« 2. Trichia cinereâ.
Bull. t. 477, f. 2. DG. FI. fr. 686. Hab. sur le bois pourri. An-
tonme.
STEMONITIS. Gmel. Pers. Syu. 186. DC. FI. fr.
S. TTPHiNÀ. Pers. Synop. 187. Duby, 857, a» 2. Chev. 331 , u<> 2.
Trichia typhoïdes. Bull. 477, f. 2. Stemonitis typhoïdes. DG. FI. fr. ii«
692. Hab. sur les yieilles souches. Aatomne.
S. I.BUC0P0DU. DG. FI. fr. Qo 693. Duby, 857, u» 3. Trichia leuoo-
podia. Bull. t. 502, f. 2. Stemonitis leucoslyla. Pers. Synop. 186. St.
elegans. Roth. Hab. sur les branches et les feuilles tombées et pourries.
Au tourne.
S. FÀSGiGULATA. Pers. obs. Nycol. 1, p. 56. Duby, 856, t. Chev.
331, nos. DG. FI. fr. n» 692. St. Fusca. Both. FI. germ. 1 , p. 448.
Trichia axifera. Bull. t. 477, f. 1. Glathrus nudus. Linn. 1649. Boit,
t. 93. Hab« sur les bois morts. Pesneau.
DIDTMIUM. Schrad. Pries. Syst. orb. veg. p. 141. Didymiom et
Dyderma. Nées. Ghev.
B. DIFFORME. Duby, 858, 2. Didcrma difforme. Pers. Icon. Pict. t.
12, f. 3, 5. GheT. 834. Physarum difforme. Link. Hab. sur les fcnilles
pourries, à PEbaupin. Automne.
TBTGHIA. Hall. Pers. Disp. Meth. p. 9. Synop. 176. DC.
T. NiTRNs. Pers. Synop. 180. obs. 1, p. 62. Duby, 860, n» 10. T.
Ghrysosperma. DG. FI. fr. n^ 673. Sphœrocarpus chrysospermus. BuU.
t. 417, f. 4. Hab. sur les troncs pourris, k la Houssinière. Mars.
T. VARIA. Pers. Synop. p. 181. obs. Mycol. p. 32. Duby, 860 , ii« 11.
Ghev. 326, n» 10. Stemonitis varia. Gmcl. Hab. sur le bois mort et sur
le chaume de la tonnelle de l'Ebaupin . Octobre et novembre.
PHYSARUM. Pers. Obs. Mycol. l,p. 5. Syn. 168. Linok. Pries. Syst.
orb. veg. 1, p. 140. Physarum et Cionium. Linck. Ad. Brongn. tricbiae
et Reticidariod. DG.
P. HTALinuH. Pers. Synop. p. 170. Disp. Moth. t. 2, f. 4. Duby ,
-^60, n** 1. Ghev. 336, tk^ 6. Trichia utricularis. DG. FI. fr. n^ 676.
Sphœrocarpus utricularis. Bull. t. 417, f. 1. Hab. sur les bois morts, k
l'Ebaupin. Automne.
P. nUTARS. Pers. Obs. p. 6. Duby, 861, n» . Trichia alba. DG.
FI. fr. n* 679. Sphœrocarpus albus. Bull. t. 407 , f . 3 et 470, f. I.
Hab. sur les bois et les feuilles mortes , à rÉbaupm , k la MaiUar-
dtère. Automne.
P. FARUfACBtJii. Pers. Synop. 174. Duby, 860, 4. Didymium farina-
ceum. Schrad. Pïov. gen. t. 5, f. 6. Giomnm farinaceam. Liock. Hab.
aor les branches, les feuilles mortes et les mousses, forêt du Gâvro.
/
p. iumsPHQEftiGUH. Chev. 341 9 n*' 17. Pîon Diiby. Ilab. «ar les feuilles
mortes. Automne. Delalande.
P. ciNBRBUM. Pers. Synop. 1?0. Duby , 861 , n^ U. Ghev. 3S5.9 1.
Desmaz. n» 272. Lycoperdou cinereum. Batsch. t. 29 , f. 169. Â, B.
Hab. sur les troncs d'arbres. Pesneau.
LYGOGALA. Pers. Synop. 157. Obs. Myc. 2 , p. 26. DG. FI. fr.
p, 261.
L. PUHCTATA. Pers. Synop. 158. Duby , 862 , 1. DG. Fl. fr. n* 706.
liées. Syst. t. 8 , f. 96. Reticularia lycoperdon. Bail. t. 476. Héb. sur le
bois mort , aux Der?alli6res , à la Houssinière. Juillet et octobre.
L. niifiATA. Pers. Synop. 158. Duby, 862, n" 1. Çhev. t. 10, f. 4.
DG. Fl. fr. no 705. Grev. Grypt. Fl. t. 38. Lycoperdon epidcndrûm.
Bull, t^ 503. Sow. t. 52. Uab. sur le bois mort , aut Denral-
lières. Été.
BETIGULÂBIA. Bull. p. 85. DG. Fl. fr. p. 258. Frics. Syst.orb. veg.
1 , p. 147.
R. ARGBKTEA. FHes. Duby , 863, n<> 6. B. Lycoperdon. Bull. t. 476,
f. t. A, D. f. 2. Lycogala argontea. Pers. DG. Fl. fr. n^ 707. Grev.
Grypt. Scot. 1. 106. Mucor lycogala. Boit. t. 133, f. 2. Hab. sur les bois
pourris. Pesneau. Gat.
FULIGO. PersSyn.GEtbalium. Linck. Frics.
F. FiiAVA. Pers. Synop. 161. Duby, 863. 1 . Betioùlaria kitea. Bull.
t. 380. DG. Fl. fr. Ro 201. Ghev. 342, 1. Sow. t. 309 , L 2. JElhaliuili
flavum. Linck. Nées. Syst. t. 8 , f. 92. GreT. Grypt. FI. t. 272. Mucor
ovatus. ScbœfT. t. 174. Boit. t. 134.
SPUMARIA. Pers. Synop. 162. Ï)G. Fl. fr. p. 260.
S. ALBA. DG. Duby, 863, n^ 1. Ghev. t. 9 , f. dO. S. Mucilago.
Pers. fiées. Syst. t. 8, f. 94. Grev. Grypt. Fl. t. 267. Beficularia alba.
Bull. t. 126. Mich. Gcn. t. 96 , f. 2. Hab. sur les feuiRes , les tiges
ou rameaux morts. Dervallièrcs. Automne.
TRÏCHODERIIIA, Linck. Ad. Brongn.
T. VIRIDE. Pers. Disp. 12. Synop. 231. Duby , 864 , n» 1. Ghev. iSh ,
n« 1. Nocs. Syst. t. 6, ftg. 74. Grev. Grypt. Fl. t. 271. Pyrenulum li-
gnorum a vulgare Tode..Mcch. t. 3 , f. 9. Uab. sur les rameaux morts et
les tiges desséchées des grandes herbes , k la Houssintère.
GTATHDS. Hall. Pers. Synop. 236. DG. 1^1. fr. p. 269. nidularia.
Bull. p. 69. Fries. Syst. Mycol. 297. Ad. Brongn.
G. STRiATCS. Hoff. veg. Grypt. t. 8,r. 3. Duby , 865, n« 1. DG. Fl.
fr. no 723. JNees. Syst. f. 132. Kidularia Striata. Bull. t. 40, f. 1. Vaill.
Bot. t. 11., f. 4, 5. Mich. Gen.-t. 102, f. 2. Babile parmi la
inousso , sur le bois et les pierres , h la Aoussioière , au Bois- Cran-
lard. Août et octobre.
~ 2d0 ---
G. VBRM1G08US. DG. FI. fr. no 725. Duby , 865, no 3. G. 011«. Pe».
Synop. 237. G. Lcdvis. Hoffm. yeg. Grypt. t. 8 , f. 3. Nidnkria GMn-
pauufota. Sow. I, 28. Pries. IV. VernicoM. Bull. t. 40 , f. 2. t 488 ,
f. i. Vaill. t. 11, r. 6, 7. Mich. Gen. t,. 102. Hab. sur le bois mon,
k la Houssinière.
G. CRUCIBI7LUU. Hofihi. vog. Grypt. 2, p. 29, t. 8, f. 1. Duby, 865,
no 2. Ghe¥. 311 , n» 3. IVees. Sjst. f. 133. Grev. Grypt. FI. U 34. G.
Lœvis. DG. FI. fr. n» 724. Nidalaria Lœvis. Bull. t. 40, f. 3, t. 488, f. 2.
Schœff. t. 179. MicbelGen. i. 102, f. 3. Hab. le bois mort, aaBoift-
Branlard. Été et automne.
G. coMPLANATDs. DG. FI. fr. no 726. Duby , 865 , n* 4. Hab. sur le
bois pourri , à la Houssinière. Automne.
ÎTBEB.^Fries. Syst. Myc. 2 , p. 289.
T. ciBiLBiuH. Bull. t. 356. Duby , 866 , n» 4. Ghev. 364, nol. DG.
FI. fr. nô 747. liées. Syst. Myc. f. 147. Hicbel Gen. t. 102. Toum. t.
d33. Hab. au Portereau , Pradal. Maillardiëre , Delamarre. Saîni*
£tienne-de-Mont-Luc , Hectot (La Truffe.)
G'est dans cette dernière localité qu'elle a été trouvée en plus
grande quantité.
RHIZOMORPHA. Rotb. DG. Licbenis sper. Acb. Humb.
R. VBAG1I.IS. Roth. Gat. i , p. 232. Duby, 867, no 1. DG. Fl.fr.
no 751. R. Subcorticalis. Pers. R. Hybrida. Sow. t. 392. Mougeot,
759. Mich. Gen. t. 66. Hab. sous l'écoree des arbres, principalement
du chêne.
R. SUBTBBB4IVBA. PcTS. Syuop. 705. Duby , 867 , no 3. Usnea radi-
ciformis. Scop. t. 8. Lichen radiciformis. Linn. Hab. sur le bois pourri,
dans la terre , k la Houssinière , aux Dervallières.
R. TBBBB8TBI8. Pers. Mycol. 1 , p. 59. Duby , 868 . no 7. Hab. sur
la terre et sur le bois mort.
ERTSIPHE. Hedw. DG. Ad. Brongn. 94. Erysibe Ehrenb. Linck.
Alphitomorpha. Wall. Podosphora Runzc.
E. BCMULi. DG. FI. fir. no 735. Duby , 868 , no i. Desmaz. no 165.
Hab. sur le houblon , dans les haies de la vallée de Petit-Port.
E. coMMONis. Linck , p. 105. Duby , 869 , no 7.
Les Erysiphe peuvent attaquer un très-grand nombre de plantes ;
mais ne connaissant bien que celui du houblon , du pois cultivé , Gat.
de Pesneau , désigné dans Duby, sous le nom de la Var a^ du Gommunis
Leguminosarum ^ des renoncules, qui m'a été donné par M. Delamarre ;
et PErysiphe necatrix , connu depuis quelques années sous le nom d'ot-
diwn tukeri^ et que tous ne sont que des variétés du Gommunis, nous
attendrons de nouvelles études pour inscrire d'autres espèces dans
notre Gatalogue.
— 201 —
SGIiEROTlDM. Tode. Nées. 148. DG. Para. Spermeodia Pries.
S. CLAVDS. DC. FI. £r. d» 746. Dnby, 872 « n» 1. MoQfçeot, 1089.
Dcsmaz. d^" 138, 581. Spermoidia Glavvs. Pries. Bull. t. 3. Hab. entre
les glomes des graminées et surtout du seigle. £të.
S. vcLGATUM. Pries. o]»s. I9 p. 204. Syst. Mjcol. 2, p. 249. Du-
by9 872, n« 12. Hab. sur les tiges sèches des ronces, au Der?al-
Hères. Automne.
S. ATEATUM. Desv. Joum. bot. 1809. t. 2, p. 313. Daby, 873, n» 10.
Hab. sur des curcnbitacées pourries, au Bois-Branlard.
S. BULLÂTUM. DG. FI. fr. n« 745. Duby, 874, n« 28. GheT. 371 , n»
14. DG. Mém. du Muséum, p. 416. Hab. mêmes localités que le pré-
cédent.
S. DDBOH. Fers. Synop. 122. Duby , 874, n» 29. DG. FI. fr. n» 745.
Mémoire du Muséum, t. 14, f. 3. Grev. Grypt. FI. t. 1. Chev, 37!,
n» 12. Pries, p. 259. Sphœria solida. Sowerb. t. 314. Hab. sur les
tiges sèches des végétaux et surtout des ombellifères.
XILOMA. Linck. Ad. Brongn. DG. Xyloma et Octos^oma. Pries Syst.
Mycol. p. 261 et 601.
X. POPULiNUM. Duby, 875, n** 1. Ghev. 451, n» 8. Mougeot, 385.
Fers. Synop. 107. DG. ^1. fr. n<» 822. Sphœria ceutoscarpa. Pries.
Sy st. Mycol. 439. Hab. sur les fenilies tombées du peuplier. Automne.
ILLOSFORIUM. Mart. FI. Grypt. 325. Pries. Tubercul aria. DC.
I. ROSBUM. Duby, 876, 1. Tubercularia rosea. Fers. DG. PI. fr. u^
742. Hab. sur les lichens. Delalande.
I. cocciiiBuif. Pries. Duby, 876, 2. Hab. sur de vielles écorces.
Delalande.
Le» Wrédinée»*
Ad. Brongn. Gymnomycetes. Linck. Goniomycetum. Pries. Syst.^
orb. veg. 169 et 188.
TDBERGCLARIA. Tode. Meck. 1 , p. 18. Fers. Synop. m. DG.
FI. fr. p. 273.
T. viTLGÂRifi. Tode. Meck. p. 18. Dnby, 880, 1. Ghev. 100, n» i.
Fers. Synop. 112. DG. FI. fr. n« 738. Tremella purpurea. Linn. Bull,
t. 284. Hâb. sur les rameaux morts des arbres, surtout du hêtre, de l'or-
me, du châtaignier, k la Houssinière.
T. 1UGR0LIJIR. Fers. Duby, 880, n<> 3. Hab. sur les rameaux morts du
Magnolia grandiflora. Ancenis. Automne.
GYMPÏOSFORAI^GIDM. Linck. obs. 1, p. 7. Kees. p. 37. Pries. Syst.
orb. veg. 1, p. iOO. «
G. jcniPBRi. Linck. Duby, 881 , n« 1. Nées. t. 2, f. 23. G. Genicum.
DG. FI. fr. n. 578. Tfemella Juniperina. Linnée, Hoffm. veg. Grypt. i ,
— 202 —
t. 69 f. 4. Hab. sar le gonevrierf an Pleama-Tiaon , près la porte du
fermier^ chemin do BarbiD.
PODISOMâ. Linck. Pïeos. p. 18. Pries. Syst. orfo. veg. 1, p.
190.
P. FUSBUM. Dttby, 881, u<» 1. Puccinia janiperi. Ghcv. 423. Pers.
Synop. 228. Clavarta reainosonim. Gmel. 2 , p. 1443. Gymnosporan-
gium faseum. DG. FI. fr. n» 579. Hab. sur la Sabine, a la Qaar-
terie.
EXOSPORIIIM. Linck. Vermicularia et Exosporium. Frics. Cono-
pleae. Pers.
£. TiLiAB. Linck. obs. 1, t. 1, 1^- 8. Nées. Syst. t. 2, f. 30. Chev. p.
38, n» 1, t. 3 , f. 6. Gouoploa tiliae. Pers. Mycol. enr. 1, p. 12. Hab. snr
récorce du tilleul, aux Donralliëres. Mars.
E. HispiDULusf. Linck. Duby, 822, n. 4. GonopUa hîspidula. Linck.
obs. 2, p. 32. Hab. sur les feuilles et les tiges desséchées des gra-
minées.
STILBOSPORÀ. Pfees. Syst. p. 21. Linck. pi. 6, 2, p. 193.
Pers. DG.
S. MACROSPBRMA. Pcrs. t. 3, f. 13. Dnby , 883 , n^ 1. DG. FI. fr.
n<» 811. Suppl. Mougeot, 383. Nées. t. 1 , f . 17. Dcsmaz. n*" 136.
Hab. sur Técorce des arbres morts et surtout du charme, k FEbaupin .
Mars.
SGHlZODERMiA. Pries. Syst. drb. veg. 1, p. 194. Uypoderroium.
Linck.
S. SPARSOM. Duby, 885, n. 1. Hypodermium sparsum. Linck. Hab.
sur les feuHles de pins et sur les tiges sèches des ronces , ailx Der-
▼allières.
PHRÂGMIDIUM. Linck. Ad. Rrongn. p. 3. Pries. Syst. orb. veg. 1,
p. 196. Aregma. Pries, obs. f,p. 225. Puccina auct.
P. TRCR.4SSATUM. Linck. Dnby, 886, n<» 4. Chev. 422, n<» 3. Puccinia
mucronata. Nées. P. Ros». DG. PI. fr. n» 581. Grev. Crypt. PI. t. 15.
P. Mucronata. a Pers. Sinop. 239. Hab. sur des feuilles de rosiers, en
automne.
PDGGUflA. Linck. obs. S, p. 29. Ad. Brongn. p. 32. Pers.
DC.
P. Buxi. DG. PI. fr. Suppl. u« 597. Duby^ 888, n» 9. Ghev. 429, n. 29,
t. 11, f. 6. Sowerb. t. 439. Mougeot, n. 676. Grev. Grypt. FI. t. 17.
Hab. sur le buis, coteaux de la Madeleine, k Varades.
P. GRAMims. Pers. Synop. 228. Doby, 889, 22. Gbov. 414, n. 2.
DG. PI. fr. D. 596. Desmas. n. 130. Mougeot, d. 675. Hab. sur diverses
graminées.
P. CAR1CI8. DC. FI. fr. Suppl. n. 596. Duby, 889, n. 24. P.Striola.
linçk. pL 6, 2, p. 67. Hab. sur les carez.
— 203 —
p. AnuNDiMicBA. Hedw. Daby, 889, n. t23. Ghey. 414, n. l.Desmaz.
D. 131. Mongeot, 292. Uab. sur TaniDdo phragmites.
P. VMB1UGI. Guépui. -Daby,890, n. 33. Desmaz. l'» ëd. 937, 2« éd.
237. llab. Bur les feailles deVUmbilicns. Automne.
P. ANEMOifBs. Pers. obs. 2, t. 6, f. 5. Dnby, '891, n. 41. DG. FI. fr.
n. 595. Moogeot, n. 191. Desmaz. U« éd. 473, 2« éd. 173. Hab. sur les
feuilles des Anémones.
P. vioLis: DG. FI. fr. n. 597. Suppl. Daby, 891, n. 47. P. Violarum.
Ghcv. 418, n. 22. Desnfaz. V éd. 375, 2« éd. 1273. Hab. sur les diffé-
rentes espèces de Tiolelte.
P. BBToniGAB. DG. Fl.fr. Suppl. n. 588. Duby, 891, n. 49. Ghev.
416, n. 14. Desmaz. W éd. 1553, 2® éd. 1153. Linck. p. 72. Dicœoma
betonicœ. Nées. Fung. t. I, f. if. Hab. sur les feuilles de la Bètoiiic
oflScinale.
P. sciBPi. DG. FI. fr. no 597. Duby , 892 , n» 50. Desmaz. 556.
Gceoma scirpi. Fries. Hab. sur les tiges du ^cirpus palustris.
P. RUBi. Hedw. t. 5. P. Mucronata. Yar. f Pers. Syn. 230. Uab. sur
les feuilles des ronces. Pesu. Gat.
P. LiMONii. FI. fr. Synop. n^ 586. Pesneau. Gat. p. 115. Uab. sur les
feuilles du Statîce limonium,
UREDO. Pers. Synop. 214. DG. FI. fr. p. 227. Ad Brongn. p. 31.
Gœomatis. Linck.
U. gaubiba. Pers. Synop. 223. Duby, 892 , n. I. Gliev. 408, n. 5i.
DG. FI. fr. Suppl. n. 636. Uredo cruciferarum ejustl. FI. fr. n. 636. U.
Gubica. Mart. Mosq. p. 228. Mougoot, 190. Desm. 481. Hab. sur les
crucifères et les composées. Eté, automne.
U. SBNBcioNis. DG. FI. fr. n. 620. Duby, 893, n. 14. Ghev. 406 , n.
47. Desmaz. n. 673. Uredo farinosa seneciouis. Pers. Synop. 217. Hab.
sur les feuilles des Séneçons. Automne.
U. RosiR. Pers. Synop. 215. Duby, 893, n. 19. Ghe?. 497, n. 49.
Desmaz. 1^* éd. 129 , 2« éd. 359. Hab. sur les pétioles et les feuilles
de rosier.' Eté, automne.
U. R&B0R17M. DG. FI. fr. n. 633. Daby, 894, n. 21. Ghet. 407,
n. 50. Mougeot, 92. Desmaz. d. 225. €. Bubi frueticosi. Pers. OEcidinm
i*obi. Sowerb. t. 398. Peso. Gat. Hab. sur les feuilles des différentes
ronces. Automne.
D. GAMPARULAB . Pors. Syuop. 217. Duby, 894, n. 27. Desmaz. 224.
DG. FI. fr. n. 627. Hab. sur les Gampanules. Automne.
U. Liifi. DG. FI. fr. n. 630. Dttl)y, 896,n. 42. Ghev. 498, n. S5.
Mougeot, 90. Desmaz. V éd. 675, 2« éd. 133. V. Mbritta. ^ Pers.
Gœoma Uni. Linck. ^Hllb. sur les lèilitlieB de M^
— 204 ~
U. BXGATATA. DG. FI. fr. n. 807. Daby, 896, n. 46. Hab. sur les
renilles des Euphorbes, Pesneaa. Eté.
V^ HUBiGO-YBRA. OC. FI. fr. U. 623* SQppl. Ihibj, 898, n. 6S.
U. Rubigo. Ghov. 404, n. 38. Desmaz. u. 125. Gœoma rnbigo. Liock*
Hab. sur les gaines deagramioées.
U. BPiLOBii. DGi FI. fr. n. 610. suppl. Dubj, 896, n. 47. Ghev.
400, n. 21. U. Vagans. a DG. FI. fr. n. 610. Gœoma epilobii.
Linck. Hab. sur les feuilles d'Epilobo. Pesneaa. Gat.
U. ciCHORACBiROM. DG. FI. fr. n. 612. Daby, 897, o. 49. D.
Gyani. DG. FI. fr. n. 612. suppl. U. £phialtes« Spreng. Hab. sur les
chicorées et les centaurées. Pesneau. Gat.
U. FÂBiB. Pers. Disp. 13. Duby, 897, n. 52. DG. FI. fr. n. 604.
suppl. et 609. Grev. Grypt. FI. t. 95. Desmas. 322. Hab. sur les
tiges et les pétioles dos légumineuses y et a pris le nom des diverses
plantes sur lesquelles il a été trouvé.
U. PouGONOBim. DG. FI. fr. n. 609. Suppl. Dnby, 899, n. 73. Chev.
398, n. 12. FI. dan. t. 1318. Grev. Grypt. FI. t 80. Desmax. n. 476.
Hab. sur les feuilles des Polygenum. Pesneau. Gat.
D. TioLARDM. DG. FI. fr. n. 610. Suppl. Duby, 899, n. 80. Ghev.
400, n. 18. Desmaz. l'« éd. 1080, 2* éd. 480. Gœoma nivosum. Linck.
obs. TL^ p. 27 et 25. Hab. sur les feuilles de violette. Pesneau.
Gat.
U. ALL10BUM. DG. Fl.fr. n. 623. suppl. Duby, 892, n. 4. Chev.
405 , n. 40. Gœoma alliorum. linck. Hab. sur les diSérentes espèces
d'ail. Pesneau. Gat.
U. suAVBOtBifs. Pers. Synop. 221. Duby, 900, n. 84. Chev. 396,
n. 3. DG. FI. A*, n. 609. Mougeot, 189. Desmaz. l'« éd. 770, 2*
éd. 129. Gœoma suaveolens. Linck. Hab. sur le Girsium arvense et pa-
lustre. Eté.
U. THBsii. Duby, 899, n. 71. Hab. sur le Thesium linophyllum.
Delalande.
U. BANUNCcLAcmABUii. DG. FK fr. n. 613. suppl. Duby, 901 ,
n. 94. U. Anemomes. Pers. Synop. 223. U. Fiearia. Alb. etSehw.
p. 128. Gœoma rauunculaceorum. Linck. p. 24. Hab. sur la Ficaire
l'hépatique, les anémones, les renoncules, les hellébores, etc. Automne.
U. CARBO. DG. Fl.fr. n. 615 suppl. Duby, 901, n. 102. Desmaz.
n. 123. U. Segetnm. Chev. 402, n. 31. Mougeot, n. 291. Reticu-
larîa segetnm. RuU. t. 472. Hab. sur les graminées, surtout sur
l'avoine. Eté.
V. BoniORiiJB. Rebent. p. 354. Duby, 896, n. 40. Chev. 409, n.
38. U. Helioscopio. DG. FI. fr. n. 625. Gœoma euphorbiarum. Linck.
pi. 6, 2, p. 89. Hab. sur les Euphorbes. Automne.
_ 865 —
V. ANTRBEARUM. DG. FI. fr. D. MS. siippl. Doby, 902 , n. 110.
Chev. 402, n. 30. U. Violacea. Pen. Syn. 225. Gœoma anlhcrarum.
IVees. t. 1, f. 5. Hab. sur les anthères dea CaryopfiyHées. Eté.
iEGIDIOltt. Pen. Synop. 204. DG. FI. fr. p. 237. Âd. Brongn.
p. 31. Gœomatis. Linck.
JE, cANCBLLÂTuii. Pcrs. Syoop. 204. Duby, 202, n. 1. DG. Fl.fr.
n. 667. Grev. Grypt. FI. Mougeot, n. 184. Desmaz. l'« éd. 82, 2e
éd., 833. Hab. sur la face inférieure des fenilles du poirier. Automne.
JE. PiNi. Pers. in Gmel. Syst. Kat. p. 1473. Duby,903, n. 9. DG.
FI. fr. n. 638. Mougeot, n. 186. Grev. Grypt. FI. t. 7. Lycoperdon
pini. Wild. Hab. sur les feuilles et l'écorce du pin.
JE. CRÂSSCM. Pers. Icon. Pict. 2, t. 3, F. 1, 2. Diîby, 904, n. 15.
DG. FI. fr. n. 658. Gœoma erassatum. Linck. Mougeot, 89. Hab.
sur les feuilles et les rameaux de la bourdaine, k Petit-Port, et sur^es
feuilles de rosiers. Eté, automne.
JE. ARi. Desmaz. Gat. p. 26. Duby, 905, n. 32. Hab. sur les
feuilles de TArum. Pcsneau. Gat.
JE. RCBBLLCM. DG. FI. fr. no 650. Duby, 906, n» 41. Gmel. Syst. p.
1473. iEcidium. Rhei. Sowerb. t. 398, f. 6. Desmaz. 1'« éd. 1167, 2^ éd.
667. ^cidium rumicis. Mougeot, n<> 192. Hab. sur les feuilles duRumex,
dans les fossés du château de Machecoul. Mars.
JE. GACRiDBARDM. Desmsz. V éd. 1163, 2« éd. 663. Duby, 906, n» 43.
Hab. sur les feuilles des orchidées. Pesneau. Gat.
JE. BUPHORBiARUH. DG. FI. fr. n» 647, suppl. Duby, 907, .n<» 47. iEci-
dium euphorbisB. Ghey. 387, n' 1. Pers. Synop. 211. £. Gyparissiœ.
DG.Fl.fr. n» 647. Mougeot, n« 87. Hab. sur TEuphorbia cyparissias,
Ancenis , et sur le SyWatica.
/E. LBucosPBRMCM. DG. Fl..fr. no 642. Duby^ 907, n» 53. Ghev. 393,
no 23. £. Aiiemones. Pers. Synop. 212. Hab. sur les feuilles et les tiges
d'anémones. Eté.
JE. TioLABUM. DG. FI. fr. n» 645. Duby, 907, no 50. Ghey. 387, n* 4,
t. 11, f. 4, G. Schum. Sœll. Alb. et Schw. t. 10, f. 2. Pesneau. Gat.
Cœoma yiolarum. Linck. p. 58. Hab. sur les^pétioles et les feuilles de
yiolette.
JEt' coNFBRTiJii. DG. FI. fr. no 659. iEcidium ficari». Pers. Synop. 208.
Desmaz. 27. Hab. sur la surface inférieure des fenilles de la Ficaire.
JE. THBsii. Desy. Joum. Bot. 2, p. 311. Duby. 908, n' 62, DG.FL fr.
640, suppl. Hab. sur le Thesium lynophyllum. Delalande.
itacédlnée».
Ad. Brongn. p. 39 et Dict. Glasa. t. Il, p. 270. — Hyphomycetes.
— aoft —
Liack. pi. (ty f partie. — GoByomjcetain , ordre tl et 3. Bjrtsaoetnua ,
tribu 9 3« et 4* .Frie». Syst. orb. veg^
ERIJNEUM. Pers. Synop. 699. DG. FI. fr. *i, p. 73. Grev. in. Edibm.
JourD. vol. 6, p. 71. Kunzcin Mycol. lieft. 2, p. 133. Linok. pi. 6, p.
146. Phillerium taphia. Erineum. Fries.
E. JUGiiANDis. DG. FI. rr.nol87? suppl.Duby, 9iO,n*3.GreT. Grypt.
FI. t. 263, f. 2. Ghov. t. 3, f. 1. E.Sabulatum Greville, Edimb. t. 2,f. k.-
E. Juglandinum. Pers. Desmaz. l'«éd. 64, 2« éd. 563. Hab. sur lafeuille
du noyer.
E. IL1C119CIM. Pers. DG. FI. Tr. n» 187, suppl. Ghcv. 30, 5. Duby,
910, n* 4. Demaz. !'« éd. 1839, 2* éd. 1539. Gre?. t. 2, f. 5. Phylleriuoi
digînum. Scblcicht. Hab. sur les feuilles du chêne vert. Automne.
£. PTRiiirM. Pers. t. 3, f. 2. Myc. 1, p. 4. Duby, 910, n<» 5. Grev.
Crypt. FL I, t. 22. E. Manilum. DG. Encycl. Bot. 8, p. 217. Phylleriom
pyrinum. Fries. Hab. sur les feuilles et les pétioles du poirier, du pom-
mier et du prunier.
E. ACBEiNVM. Pers. Mycol. europ. p. 6, Duby, 910, n» 6. Gfaev. 30,
n« 8. Mougeot, n» 198. Mucor ferrugineus. Bull. t. 504, f. 12. Hab. k la
surface inférieure des feiulles d'érable champêtre et du faux platane. Aiit.
E. YiTis. DG. FI. fr. n* 186. Duby, 910, no9. Ghev. 29, n» 2. Schrad.
et Schleich. PhyUcrinm. vitis. Fries. Hab. la surface inférieure des feuilles
de vigne. Eté, automne.
£. ALMBov. Pers. Synop. 701. Duby, 911, n» 22. Ghev. 31, n» 12.
DG. FI. fr. no 187. Mougeot , 9. Grev. Grypt. FI. t. 57, f. 2. Mnpor fer-
rugineus. Bull. t. 514, f. 12. Pesneau. Gat. Hab. sur la face infériearo
des feuilles d'aulne. «
PILOBOLUS. Tode Mech. 1, p. 41. DG. FI. fr. p. 271# Linck. p. 95.
Fries. Syst. Mycol. 2, p. 308.
P. cBisTALLinus. Pcrs. obs. Mycol. l,i. 4, f. 9, 10. Duby, 912, n« 1.
DG. FI. fr. no 728. Mucor urccolatus. Dicks. veget. Grypt. l,t. 3, f. 1.
Bull. t. 480, f. 1. Hab. sur le crottin de cheval. Pesneau. Gat.
MUGOR. Linck. pi. 6, p. 80. Fries. Syst. orb. veg. 1, p. 177. Âsco-
phora. Tode.
M. MDcano. Boit. t. 13^, f. 1. Duby, 914, n» 7. Linck. p. 6, 1, p. 85.
Hab. sur les corps en putréfaction.
M. AscopuoRUS. Linck. pi. 6, 1, p. 85. Duby, 914, n^S. M. Mucedo.
Pers. DG. Fl. fr. n° 6^9. M. SphoBrocophalus. Bull. t. 480. Ascophora
mucedo. Tode t. 3, f. 22. Nccs. f. 80. Grev. Grypt. Fl. t. 269. Hab. sur
le pain de froment , cuit k une chaleur trop vive et dont la pftte a été
trop noyée.
ASPERGILLUS. MicheL Gen. p. 212. Linck. obs. 1, p. 14. Fries.
Syst. orb. veg. i, p. 133. Monilia. Pqtb. DG.
— «07 —
A. Gi^Aocvs. LÎBck. obs. 1, p. t4. Buby, 911», 1. Chev. 61, 1. Monilia
Glauca. Père. DG. FI. fr. n» 171. Mncor aspergillus. Bull. t. 504, f. 10.
nich. Geo. t. 91, f. t. Hab. trèQ-commun aur les naUèrea en fermenta-
tton.
Je Tai obtenu très-beau sur du lait de coco , sur de Fencre , etc.
Ël}ROTIEM. Linck. oba. 1, p. 29. Nccs. p. 95, f. 97. Mucor. DG.
£. HBRBAaiORcu. Uock. obs. 1, f. U. Duby , 916, 1. Gho?. 71, 1, t. 4,
f. 22 (très-grossi). Nées. f. 97. Grçv. Grjpt. FI. t. 64. Mucor herba-
riorum.v Wigg. DG. FI. fr. n® 669. Hab. sur des feuilles do nojer, k
l'Ëbaupin.
EOTRITIS. Pries. Syst. orb. veg. 1, p. 183. Botritis, spicularia,
haplaria. Pers.Mycol.l,p. 32, 38 et 28. Haplotrichum, baplaria, Botrytb
polysetn». LiDck.Sp. pi. 6, part. 1'% pL 52, 62.
B. ROSBÀ. DG. FI. fr. n» 178. Ghey. 68, n» 12. Duby, 920, n» 16.
Mucor roseus. Bull. t. 504, f. 4. Hab. sur l'écorce des arbres, surtout de
l'aulne , aux Dervallières.
B. ciRÇBBA. Pcrs. Synop. 190. Mycol. 1, p. 32. Duby. 920, n^ 19.
Ghev. 67, n° 3. Desmaz. l'« éd. 925, 2« éd. 225. Hab. sur des champignons
gâtés et sur un potiron , au Bois-Branlard.
SPOROTRIGHUM. Linck. Fries. Syst. orb. veg. 1, p. 185. Sporo-
tricb. Asporotticbum aleurisma et Collarium. Linck.
S. ADRECJM. Linck. obs. 1, p. U. Duby, 923, n<> 22. Ghev. 49, n» 19.
Mucor auran tins. Bull. t. 504, f. 5. ^gcrita aurantia. DG. FI. fr. n* 72.
Hab. sur les bouchons et les cercles pourris , dans les caves.
Je Tai trouvé dans du mauvais pain de munition mal cuit.
S. viRBSCBUs. Linck. Duby, 923, n<> 27. Gbcv. 47, n« 14. Dematium
virescens. Père. Syoop. p. 698. Gladesporium viroscens. Père. Mycol.
eur. l,p. 14. Hab. sur les bois pourris d'une vieille masure, chemin do
l'Ëbaupin.
S. DBiisuM. Linck. obs. 1, p. 11. Duby, 922, n. 8. Ghev. 45, n. 3. Père.
Mycol. 1, p. 75. Racodium. antomogena. Père Mycol. 1, p. 72. Hab. sur
les antennes et les pattes des coléoptères.
FliSlSPORICM ctEpochnium. Fries. Syst. orb. veg. l,p. 186. Fusis-
porium , Fusidium et Epochoium. Linck. obs. l,p. 17, 6 et 16. A. Brongn.
p. 48, 34 et 40.
F. GRisEUM. Duby, 926, n. 6. Ghev. 56, t. 3, f. 17. Fusidium griseum.
Linck. Grevil. Grjrpt. FI. t. 102, f. I.Mougeot, n. 894. Hab. sur les
feuilles sèches du chêne et sur les feuilles de la Spirœa nlmaria , aux Der-
vallières, aux Gléons.
P. suLFDRBcif. Duby, 926, n. 8. Ghev. 56, n. 3. Linck. Fnsarium
Milfnream. Schlecht. Hab. dans les caves , sur le lubercule pourri do la
pomme de terre.
Gette plante, an premiar aspect , ressemble beaucoup ^ Poidium au<»
rcum, qui se développe dans le vieux pain de maïs.
— 208 —
POLYTHRYNGll}M. Kunzc. Schmidt. Mycol. p. 13. Liiick« Sp. pL 6^
l,p. 43.
P. TB1F0LII. Scham. et Kunzc. t. 1, f. 8. Dnby, 92l7, n. l. Movgeot,
688. Desmaz. n. 162. Hab. sur les feuilles de trèfle , surtout du Trifoliom
pratènse.
GOIiOPLEÂ. Ehrenb. p. ^3. Liock. Sp. pi. 6. Pers.
G. HispiDULÀ. Pers. Synop. 235. Mjcol. 1, p. 10. Duby, 928, d. 1.
GheT. 40, n. 1. Kudzc. et Schmidt. Alb. etSchw. p. 137, 138. Hab. sur
les graminées du chaume qui couTro la vieille tonnelle de FEbaupin.
oïdium. Linck. obs. t, p. 16. Âd. Brongn. p. 146. Âcrosporiom.
Nées. Pers. Mycol. eur. l, p. 23. Alycidium. Kunzc.
0. AVHEuu. Nées. Syst. 2, t. 3, f. 44. Duby, 931, n. 1^ Gbev. 42, n. 1,
t. 4, f. 20. Linck. obs. 1, p. 16, f. 29. I^ees. Lin. Magaz. 1809, t. 1, f.
29. Hab. sur Técorce pourrie des arbres et sur du pain de farine de mais.
0. TUKBRi. Get oïdium , malheureusement trop connu aiyourd'hui , a
été décrit seulement par Berk. Erysiphe necatrix , et se trouve parmi les
plantes cryptogames de Desmaz. 1'" éd. 2133, 2* éd. 1733. Hab. sur U
vigne. Eté.
DEMATIUH. Linck. obs. 1, p. 19. Ad. Brong. p. 35. Rotcdii et Xy-
lostroma. Pers.
D. gigautbuii. Ghev. 79, n. 8. Duby, 933, n. 3. Xylostrema gigaa-
teum. Tode Mecklemb. 1, p. 36, t. 6, f. 51. Sowerb. t. 358. Hongeot,
n. 689. X. Gorium. Pers. Mycol. Byssus gigantea. DG. Fi. Dr. n. 165.
Hab. entre Técorco et le bois des arbres morts , k l'Ebaupin.
D. PAPTRÂCKCK. Linck. Duby, 934, n. 8. Ghev. 79., n. 9. Racodium
papyraceum. Pers. Mycol. europ. 1, p. 71. Sow. t. 387, f. 10. Hab. dans
les fentes et l'intérieur des saules creux, k Ancenis, au Plessis^Tison.
L'abbé Delalandc.
D. HsaBAROM. Pers. Synop. 699. Hougeot, 299. Byssus herbanun.
DG. FL fr. 170,suppl. Hab. sur les grandes plantes , herbacées. Pes-
neau. Gat.
D. STaiGcsDH. Pers. Synop. 695. Byssus aurantiaca. Lam. Dict. p.
524. DG. FI. fr. n. 168. Humb. Fryb. p. 62. Mich. Gen. p. 211, t. 90,
f. 1. Hab. sur le bois pourri. Pcsnoau. Gat.
D. PBTROBUM. Pers. Synop. 697. Byssus aurea. Lynn. 1638. Lam. FL
fr. 1, p. 102. Dill. Musc. t. 1, f. 16. DG. Fi. (r. n. 169. Bull. t. 692.
Hab. sur les murs, les rochers. Pesneau. Gat. L'abbé Delalande , serre de
M. Gaillé.
BYSSDS. Linn. Domatium. Racodium himantia et Mesenterica. Pers.
B. CRTPTÀROii. Lam. FI. fr. 1, p. 102. DG. FL fr. n. 166. Mich. t. 89,
f. 9. Dill. Musc. 1. 1, f. 12. Racodium cellare. Pers. Synop. 701. Byssus
septica. Roth. Germ. 4, p. 561. Hab. sur les tonneauZf^ dans les caves.
Pesneau. Gat.
— 209 —
r
B. FLOCcosA. Mari. ErlaDg. p. 345. Doby, 934, t. Hypha bombjciiM.
Pers. Myc. 1, p. 63. Dill. Musc. t. 1, f. 9. Hab. dans une chambre basse
de l'hôtel des Beaqx-Ârts.
OZOKIUM. Linck. obs. p. 19. Pers. Byssi. DG.
0. AURicoMrM. Linck. Dnby, 934, i. Chev. 76, n. 1. Desmaz. 1'" éd.
69, a« éd. 158. Grev. Crypl. FI. t. 260. 0. Fulenm. Pers. Mycol. i,
p. 87. Bhizomorpha'capillaris. Both. Geratonema capillare. Pers. Mycol.
l,p. 48. Byssus barbata. Eng. Bot. t. 701. B. Aurantiaca. DG. FI. fr.
n. 168. Hab. sur le chavme d'une vieille mdsare , entre la roate do Bennes
et celle de Vannes»
0. ATiRBUM. Duby, 934, n. 2. Byssns^ aurea. Linn. DG. FI .fr.V.Dema-
tinm petrœnm p. 193.
HIMAI<9TIA. Pers. Synop. 703. Hycol. eur. 1, p. 88. Ad. Brongn. 9,
p. 199.
H. cANDinA. Pers. Synop. 704. Desmaz. n. 514. Ghev. 80, 2. Byssns
candide. Hnds. Angl. p. 601. Dill. Mnsc. t. 1, f. 15. DG. FI. fr. n. 162.
Hab. snr les feuilles mortes tombées.
H. svBcoRTicAus. Pcrs. Mycol. enropes. 1, p. 92. H. Plamosa. DesT.
Hab. entre l'écorce et le bois pourri, aux Dervallières.
. H. radiaus. Pers. Cheyallier, 80, n. 3. Hab. les mêmes localités que
la Candide , dont il n'est probablement qu'une variété.
Les Alf aes. — - 1» Melanosperineae*
DG. FI. fr. 2, p. 2. Agareh. Syst. Alg. 1824. Thallassiophyta. Lamour.
Ann. Mus. Hist. pat. t. 20. Hydrophyta. Lamour. Bory de Saint-Vincent
in Dict. Class. t. 8, p. 435.
HALIDBTS. Lyng. p. 27. Gaillo. p. 8.
H. S1LIQI70SA. Lyng. Hook. Harvey. Gystoseira. A g. Fucus. Linn.
DG. FI. fr. n. 2, p. 2. Hab. rochers profonds , au Groisic.
CYSTOSEIRA. Ag. Gaillon. Duby.
G. KRicoÏDES. Ag. Sp. Hook Uarv. Duby, p. 937. Fucus. Lion. Tum.
Hab. rochers profonds, BcUe-lle. Août.
G. GRAifCLATA. Ag. Hook. Harv. Duby, 936, n. 4. Fucus. Linn. Hab.
dans les flaques de rochers, Noirmouticr. Avril.
G. FOENiccLAr.RA. Grcv. Hook. Harv. Mao. et Phyc. t. 122. Ag. Alg.
Med. et Sp. p. 224. G. Discors. Ag. Duby, p. 937, n. 8. Fucus fœnicula-
ceus. Tum. Linn. Hab. dans les flaques, k marée presque basse, Groisic.
JuUlet.*
G. TtSROSA. Ag. Syst. Alg. 285. Hook. Harv. Duby, p. 936, n. 1.
Fucus fibrosus. Stakh. Huds. Hab, rochers profonds, Belle-Ile. Juillet.
14
— 210 —
FQGUS. Gdcv. fi. édb. 2, p. Q83. HalidrysetFncaft. Lyn^« G«illoD.
Siliquaria fucus et Nodularia. Lam.
F. TCBBRCULATDS. Huds. Aug. 588. Ag. Hook. Doby^ p. 938t n. 3.
Fucus bifurcatus. With. Hab. rochers profonds , Croisic. OJLari.
F. yBsiciiLOSOs. Lionéo, 16^6. Duby^ p. 938, n. 6. Stackh. Esp.t.
13-13. Tum. t. 88. DG. FI. fr. % p. 18. Desmaz. d. 158. Noria t. i%,
t. 8^ f. 5. Hab. en louées sur les rochers, à marée haute. Mars.
F. TBsicuLoaiJS. Var. Spiralis. Turn. Ag. Hook. Br. FI. Dahyy
Stackh. Esper. Linn. DG. FI. fr. 9, p. 19. Hab. sur ies pierres, daoa les
courants, en eau peu profonde. Juin.
F. cnaAnoioES. Linn. Sp. 1626. Ag. Duby, p. 938, n. 5. Hook* Har?.
Stackh. t. 13. Lingb, p. 5. Fucus Distichus. Sp. 1. 139. DG. FI. (r. 3,
1^. 19. Hab. sur les riocher^ de l'Océan.
F. 8BRRAK78. Llnu. Sp. 1626. Stackh. Duby, 938, n. 7. DG. FU fr.
2, p. 20, Tum. t. 90. Desmaz. n. 159. Hab. sur les rochers, k Belle-Ile.
Sei^tembre.
Dans les mêmes localités, on trouve une variété k feuilles plus
IfTges.
F. Monoscs. Lion. 1628. Duby, 938, n. '4. Hook. Harvey, Gmel. 1^
1. 1. DG. Fl.fr. 3, p. 29. Stackh. t. 19. Turn. t. 91. Halydrisnodoaa.
Lyngb. t. 8. Hab. sur les rochers», au Groiaic. Octobre.
HIMANTHALIA. Lyngb. p. 36. Gaill.
H. LORBA. Lyngb. Duby, p. 939, 1. Hook. Harvey. Fucus loreus.
Linn. Syst. nat. 813. Stackh. t. 10. DG. FI. fr. 2, p. 23. Tum. t 196.
Hab. sur les rochers du Pilier. Avril.
BESMARETIA. Lamonr. Gaillon. Desmia. Lyngb. Sporochni Ag.
D. UGULATA. Lamour. Hook. Duby, 939, n. 1. Hanrey. Desmia
ligulata Lyngb. Fucus ligula tus. Lightf. Scot. 2, t. 29. DG. FI. fir. 2,
p. 34. Turn. t. 98. Sporochnus ligulatus. Ag. Hab. rochers profonda.
Belle-Ile. Août.
D. AcuLBATA. Lsmour. Hook. Harvey. Duby, 939, n. 3. Sporo-
chnus aculeatus Ag. Ghauv. Alg. Korm. n. 46. Fucus aculeatos Fi.
dan. t. 355. Suckh. DG. Fi. fr. 2 , p. 34. Hab. Jeté k la côte. Belle-
Ile. Juillet, septembre.
D. viBinis. Lamour. Hook. Harv. Duby, p. 939, n. 4. Dichloria
viridis. Grev. Fucus viridis. FI. dan. t. 886. SporochnuB viridi». Ag.
Fttcua. Esper. 114. Hab. la côte deBeUe*-Ile. Juin et juillet.
ARTHROGLADIA. Duby. Gonfervœ. Hud. Dillw. Sporochni. Ag.
A. viLLOSA. Duby, Harv. Elaionema. Berk. Sporochnua villoMM.
Âg. Hook. Gonferva. Hudson. Hab. Jeté souvent k la cOte avecla Bpo»
roohma pfduaoulataa. BeUe-ile. Juilleti août.
— ail —
SfOROGHIirS. Gaill. p. 18. Âgardh. Gtganintt Dictyolœ.
Limeur.
S. PB0DNCULATV8. Agardh. Syst. p. 259. Duby, 963. Harrey, Gen.
9f spec. 2t. Hook. Fucus Stackh. Eag. Rot. t. 545, t. 188. Eaper. t.
15C. Gigartiua. Ped. Lamour. Hab. Belle-IU. Cueilli en septembre,
au Croislc, sur les petites coquilles et les rocbers.
S. RHizoDss. Âiz. Dnby, p. 954, n. 2.' Fucus rbizodes. Tuni.
Ckerdaria rhizodcs. Lyagb. t. 14. Hab. rocker» plats et profenji, lur
le Cystoseira ericoîdes. Juillet.
ALARIA. Grev. Hook. Har?. Laminariœ. Ag.
A. BsccLunTA. Grev. Alg. Brit. t. 4. Hook.Harr. Gen. ll.Sp. 23.
Lamio^ria esculenta. Agardh. Duby, p. 940, n. t. Fucus. Linn. FI.
dan. t. 4t7. Turn. t. 117. Esp. t. 126. Orgya esculenta. Bery. Hab.
fur lei rocbers des côtes de Bretagne.
LAMUMARIA. Lamour. Orgya. Bory.
L. DiGrr4Tik. Lamour. Duby, 940, n. 5. Agardb. Hook. Esper.
Banr. Gen. su. Sp. 24. Fucus. Linn. Turn. 1. 162. OWa digttatt. DQ.
FI. fr. 2, p. 16. Hab. rochers profonds. Le Groisic. Mars.
L. BctBosi. Lamour, Agardh. Hook. Hanr. Gen. xii. Sp. 25.
Fucus bnlbosus. Ltua. Huds. Turn. Esper. leon. 1. 123. Fuent polyir
chidcs^ Stackh. Uha bulbosa. DG. FI. fr. 2, p. 16. Hab. rochers, k
^marée basse.
L. SACGHARINA. Lamour. Duby, 940, n. 2. Harv. Sp. 27. Lyngb.
t. 5. Fucus saccharinus. Linn. Gmel. t. 27 et 28. Turn. t. 163. DWa
Sach. DC.Fl. fr. 2, p. 15. Hab. rochers, k Belle-Ile, juillet ^ et au
Groisic , mars.
L. DBBiLis. Agardh. Duby , 946, n"* 4. Grev. Crypt. FI. t. 277. Fucus
phyllitis. Turn. t. 164. Hab. sur les pierres, k marée basse, Ifoirmou-
tier. Avril.
GHORDA. Lamour. Lyngb. p. 72. Harv. Synop. xiii.
G. riiUM. Lamour. Duby, 957. Fucus filum. Linn. Turn. t. 86. Eng.
Bot. t. 2487. FI. dan. t. 821. F. Tendo. Esper. t. 22. Geramium
filum. Roth. DG. Fl.fr. 2, p. 47. Scytosiphon Ag. Hab. sur les ro-
chers, les pierres. Groisic. Septembre.
G. LOMBNTAMA. GrcT. Hook. Hsrv. Syu. Sp. 31. Scytosiphon filum.
Agardh. Hab. rochers, pierre , BcUe-l le. JuiUct.
G13TLER1A. Harv. Synop. xiv.
G. M0LT1F1DA. Grev; Harv. Phyc. t. 75. Hook. FI. brit. Ag. p. 104.
Zonaria Micltifida. Ag. Dictyota Laciniata. Lamour. Duby, 955, n* 5.
l}lvt.SaQUb.DictyoU peniciUeta. Lamour. Hab. les coquilles, les pierres,
les souches de Zostera. Belle-Ile. Juillet.
HALTSERIS. Tozz. Harv. Syn. %r. Gen.
— SU —
H. POLYPODioÏDss. Tozz. A^. Hanr. 33. Fucus. Lamour. Dîc^opteris
Lamour. Duby, 954, n» |. Fucus Mcmbranaceus. Stackh. Hab. les ro-
chers profonds. Belie-llo. Août.
PADIMA4 Adans. Lamour.. Bory. Dyclyotœ. Liam. Hanr. Synop.
6. XVII.
P. PAvoniA. Lamour. Duby, p. 955. Hook. FI. br. Harv. Synop. xrii
Sp. 34, t. 91. Ag. p. 115. Zonaria Pavonia. Ag. VWa Linn. Esper.
t. 4. Hab. rochers , dans les flaques peu profondes, Groisic. Juillet ,
septembre.
DYGTIOTA. Lamour. in Desv. Journ. botan. 2 , p. 41. Zona-
ri». Ag.
D. ATOMARiA. Grev. Hook. Brit. Fi. Taonia. Hanr. Man. et phyc.
Synop. Gen. zix. Sp. 37. B. Zonata et Gihata. Lamour. Zonaria Ato-
maria. Ag. Hab. sur les rochers , les pierres, les coquilles, auGtt)t8tc.
Septembre.
D. DiGHOTOMA. Lamouroux. Hook. Harvny. Synop. G. xix. Sp. 38.
Zonaria. Ag. VWa Huds. Hab. les rochers , les pierres. Belle-Ile.
Août.
D. DicHOTOMA. Var. Intricata. Hook. Duby, 954. D. Divaricata. La-
mour. Zonaria. Ag. Hab. les rochers exposés aux courants. BoUe-
Ile« Août.
STILOPHORA. Lyngb. HarT. Synop. Gen. xx.
S. RHizooBS. Var. paradoxa. Lyngh. Ag. Arv. phyc. t. 237. Synop.
Sp. 34. Sporochnus Rhizodes. Duby , 954. Hook. Fi. brit. Chordarit
Paradoxa. Lyngh. Hab. surle Cystosoira ericoîdes, en eau profonde.
Ile-aux-Moines. Morbihan.
STRIARIA. Hanr. Synop. Gen. xxii.
S. ATTBNUATA. Grev. Hook. FI. brit. Hanr. Synop. Sp. 43. Zo-
naria Lincolata . Ag. Ab. Eur. t. 40. Hab. sur les bords d'un réser-
voir d'un marais salant , à lïoirmouticr. Avril.
PDRCTARIA. Grev. Harv. Synop. Gen. xxiit'.
P. PLANTAGinsA. Grcv. Hook. Harv. Synop. Sp. 44. Zonaria. Ag.
Vlva. Roth. Gat. Laminaria Debilis.' Var. Dictyotoides. Duby, p. 940,
n» 4. Hab. sur les pierres, dans les rochers peu profonds. Noir-
moutier. Avril.
ASPEROCOGGUS. Lamour. Ann. Mus. 20, p. 277. EmttUum. Ag.
DlvflB Sp. Auct.
A. cpiiPaBSSDS. Griff. Hook. Brit. FI. p. 278. Hanr. Man. etphyc.
Synop. Gen. XXIV. Sp. 46, t. 72. Ag. Hab. dans les flaques à maré«
basse. Belle-Ile. Juin. (Rares.)
A. TURNBEf. Hook. Harv. Synop. Sp. 47. A. BuRoiUs. Lamovr,
— 213 —
EneOBliiim. Ag. Ulva Turneri. Dillw. Hab. k marée basse, rochers
pierres et parasite, souvent sur le Zostcra. Mai*
A. BCHiifATos. Grev. Harv. Phyc. Gen. xxit. Sp. 48. A. Rugo-
sus. Lamour. Encœlium ecbiuatum. Ag. Hab. dans les flaques des
rochers, ordinairement parasite , Croisic. Juin.
A. PUsiLLcs. Carm. in Hook. Brit. FI. Chauvin, recherches, p. 25.
Litosiphon pusillus. Harv. Synop. Gcn. xxy. Sp. 49. Bangia lami-
nariae. Ling. Hab. sur le Ghorda filum et sur les lanières des Lamiuaria.
Croisic, Belle-Ile. Août et septembre. Et pendant l'été, sur les grandes
algues.
CORYNEPHORA. Âgardh.
€. MARINA. Ag. Syst. Harv. Man. non Phyc. Leathesia marina;
Gray. Hab. sur les rochers, les coralines, les algues. Belle-Ile.
Juillet.
NOSTOG. Vanck. Uist. des Gonf. Trcmella Nosioc. Eug. Bot. t.
terrcstris. Dill.
' N. coMMuivR. Vanck. Hist. des Conf. t. 16. Duby, p. 960, n. 4.
Hass. p.' 288, pi. lxxit, f. 2. Harv. Man. non Phyc. Tremella Nosioc.
Linu. Hab. sur la terre, lo sable, après les pluies, sur les créneaux de
la Houssinière. Automne et hiver.
CH^TOPHORA. Schrank. Lyngb. p. 65,66. Ag. Grev. Sect.
Rivularia. Bonnemais.
G. pisiFOEMis. In Hookers. Brit. FI. Harvey, Man. Hass. p.
128, pi. IX, f. 3,6. Çh. elegans. Grev. Scct. Crypt. t. 150. Rivula-
ria pisiformis. Roth. Cat. Batrachospcrmum intricatum. Vauch. 1. 12,
f. 2,3. Hab. dans les fossés d'eau douce, Mantes, attaché aux plantes,
aux morceaux de bois. Mars, août.
G. Bnni viAEFOLiA . £g. Syst. p. 28. Lyogb. t. 65. Harv. in Hook.
et Man. Kutz. Duby, p. 962, n. 4. Rivularia. Roth. Cat. FI. dan. t.
1488, f. 2. Elva incrassala. FI. Bot. t. 967. Batrachospcrmum fascicu-
latum. Vauch. Hab. les fossés marécageux d'eau douce des terrains cal-
caires, surjes plantes mortes ou vivantes, Mantes. Printemps, été.
MESOGLOIA. Ad. Syn. 196. Lyngb. Ghastophorae Hook.
M. vKBMicuLARis. Ag. Hsrv. Synop. xxvii. Sp. .^3. Helmintocla-
dia. Harv. Man. Dumontia vermiculata. Lamour. Hab. sur les rochers,
au Croisic, Belle-Ile. Juillet et août.
M. GRiFFiTHSiANA. Grcv. Harv. Sp. 54. Ag. Sp. p. 57. Wyatt. Alg.
Danm. 48. Hclmintocladla. Harv. Man. Hab. rochers et parasite, à
maréo basse, Belle-Ile et M oinnoutier. Juillet, août.
M. viRBscBRs. Harv. Phyc. n. 32. Sinop. 35. Vide. J. Ag.
Var. Zostericola. Sp. p. 54 et 57. Lunkia zosteras. Lingb.
t. 68. Hab. sur les feuilles du Zostcra marina, Belle-Ue. Juillet,
août.
— 214 -
M. ▼iRBftCBNS. Garm. Hoolc. firit FI. Uarv. Phyc. Sywip. Sp.
55. Helmiûtodadia. Harv. Man. Hab. rochers, k marée baue^Croiaîc.
Juillet.
LEATHESIA. Ag. Sp. Alg.
L. BBRKBLBTi. Harv. Phyc. Synop. Gen. slxyiii. Sp. 56. Gheato-
phora. Grev. Hook. Brit. FI. Wyatt. AlgoB. Dam. Hab. les rochers
battus par la mer , Belle-Ile. Septembre.
ELAGHISTA. Daby,Eiig. Bot.
E. FUGiGOLÀ. Hanr. Phyc. Sinop. Gen. xxx. Sp. 59. Gonferra
VçUey. Âg. Syst. Hab. sur le Fucus vcsiculosus. Belle-De. Juillet.
E. FLACC1DA. Aresch. Ag. Sp. Alg. p. 11. Harvey , Phyc. t.
270. Synop. Sp. 60. Gonferva Dilw. Hab. sur le Gystoscira granu-
lata, dans les flaques, au Groisic. Mai.
E. STBLLCLÀTA. Duby , p. 972. Griff. Harv. Phyc. t. 261. Sp. 6^.
Myrionema. Ag. Gonferva. Hanr. Man. Hab. Parasite sur le Dictyota
dichotoma. Eté.
E. SGUTULATA. Duby , p. 972. Ag. Hanr. Phyc. et Nan. Synops.
Sp. 63. Hook. Bot. FI. Hab. Parasite sur THimanthalia lorca. Belle-
Ile , Groisic. Eté, automne.
E. vBLvniiÂ. Pries. Harv. Phyc. Sp. 64, t. 28. B. A^^. Sp. Alg.
p. 10. Sphacelaria? Grev. Scot. Grypt. t. 360. Harv. in Hook. et
Van. Hab. Parasite sur l'Himanthalia lorea. Belle-Ile, le Groisic. Eté,
automne*
MTBIONEMA. Harv. Phyc. Syn. xxu.
H. STRAHGCLins. Grcv. Scot. Grypt. FI. t. 300. Harv. Synop.
Sp. 66, t. 280. Ag. Sp. Alg. Batz. Hab. sur l'Clva compressa. Le
Groisic. Eté, automne.
H. LBCLAHCRBBii. Harv. Synop. Sp. 66. Ag. Rivularia. Chauv.
Hab. sur les vieilles frondes du Rhodymania pelmata et d*Clva latis-
sima. Groisic. Eté et automne.
GLADOSTEPHUS. Ag. Lyngb. Dasytricha. Lamour. Bonnemais.
G. VBETiciLLATDS. Agsrdh. Syn. Lyngb. Duby, 963. Harv. Phyc.
Gen. xzxii. Sp. 70. Glad. Myriophyllum. Ag. Gonferva verticiliata.
Lîghtf. Hab. rochers et coralines. Belle- Ile. Juillet.
G. spoi«GiosD8. Agardh. Syst. p. 168. Duby, 964, n. 3. Harv.
Phyc. Sp. 71. Geramium spongiosum. DG. FI. fr. 2, p. 38. Gonferva
spongiosa. Huds. Dilw. Fucus hirsutus Lion. Hab. au Groisic, Belle-
Ile , Saint-Mars.
SPHAGELARIA. Lyngb. p. 103. Ag. p. xxx. Harv. Phyc. Gen.
xzuii. Delisella Lyngbiella. Bory. Geramii. DG.
S. scoFABiÀ. Lyngb. Ag. Harv. Synop. Sp. 74, t. xxxvii. Gonferva
Linn. Dilw. t. 52. Geramium. Scop. DG. FI. fr. 2, p. 41. Hab.
— 215 --
rochers f dans les flaques , à marée basse. Groisie, Belle-Ile. JàlHet,
aoât.
S. aEBBOSA. Ag. Syst. et Sp. Hanr. Pbyc. Sp; 76, t. ils. S.
Pennata. Lyogb. t. 3t. GonferTa cMhosa. Roth. Gat. Goof. Pemiata.
Dilw. Delisellapenoata. Bory. Hab. Parasite sur plusieurs algues, les
écdantillons en forme^ de boule représeoteut la var. (^gagroptla.
Gueillis li Belle-Ile , en juillet , août , sur le Gystoseira flbrosa, ou jetés
k la côte.
EGTOGABPUS. Ag. Sjst. Alg. xxxet 161. Lyugb. Gaillou. Audui-
nellae. Bory.
£. siLicuLosus* Lyngb. Ag. Harvey. Synop. Gen. xxxir. Sp. 80.
Hook. GoDforva. Dillw. Hab. sur le Fucus serratus vesiculosus, etc.
Au Groisic. Juillet.
E. FAscicoLATus. Harv. Hau. et Phyc. Synop. Sp. 63, t. 973. E.
SiUculosus. Var. Penicillatus et Caespitosus. Ag. Sp. Hab. sur les
lanières du Laminaria digitata, k Belle-Uo. Juin.
E. TOUBNTosTjs. Lyugb. t. 44. Duby, p. 972, n. 3. Ag. Hanr.
Synop. Sp. 83. Gouforva Ligbtf. Hab. sur les Fucus , Belle-Ile .
Juillet.
E. FiMfus. J. Ag. Sp. Alg. p. 2.1. E. Siliculosus V. Firmus. Ag. E.
Litteralis. Uarv. Man. et Pbyc. Synop. Sp. 90, t. 197. Gonferva. Dillw.
Hab. sur les Fucus, les Laminaria , Groisic, Belle-Ile, golfe du Morbihan.
Printemps.
£. GRANUtosus. Ag. Sp. Harv. Man. et Pbyc. Synop. Sp. 92, t. ce.
Gonferva. E. Bot. ex-HarT. Hab. sur plusieurs algues et sur lesrocbers ,
k marée basse. Belle- lie. Juillet.
E. BRACRiATus. HsrT. Mao. et Phycol. Synop. Sp. 94, t. iv. Hook.
FI. Brit.E. Gruciattts. Ag. Hab. sur le Rhodymenia palmata, Belle-Ue.
Juin.
MYRIOTBIGHIA. Harv. Pbyc. Syn. Gen. XXV.
M. FiLiFOBHis. Harv. Man. et Pbycol. Synop. Sp. 97, t. 156. Wyàit.
Alg. Danm. n. 213. J. Ag. Sp. t4. Hab. parasite sur le Ghorda lomenta-
ria, et souvent mêlé au Myriotricbia clavœformis. Belle-Ile. Eté.
II. WLh^éomperUÊese,
ORDRB yil« RHODOUBLACÂKS.
RHODOMBLA. Ag. Bory. Gigartinae. Lamour. Lyogb. Geraaiii. DG.
Bostrycbia. Harv .
R. scorpioIdbs. Ag. Sp. Hook. Harv. Man. Fucus. Huds. Fucus am*
pbibius. Huds. Stackh. Dereîs. f. 4. Hab.au pied de l'Atriplex portula-
coides , dans les marais salants du département de la Loire-Inférieure ,
au bord desétiers.
— 216 —
RYTlPHLGËà. Harv. Synop. Gcd. xxxijl.
R. PiKASTROÎDBS. Ag. SjD. J. Âg. HaiT. Synop7 Sp. 102^ t. S3. Rho-
domela. Ag. Duby, 964. Hook. iJrit. FI. Fucus. Gmel. Hab. à marée
basse, rochers, surtout vis-à-vis la grande mer, au Groisic. Octobre.
R. noMpLATVATA. Ag. Sp. Hafv. Phyc. Sp. 103, t. 170. Polysiphonia.
Harr. Man. Fîicus cristatus. Var. y Articulatus..Turn. t. 23. Plocamium
cristatum. Lamour. Hab. flaques ombragées des grands rochers, k marée
basse. Belle-Ile. Eté , automne.
R. THUYoÏDBs. Harv. Phyc. Sp. 104, t. 221. Polysiphonia. Harv. Han.
Grammita rigidula. Bon. Hab. rochers exposés-^aux vagues, Belle-Ile.
Eté, automne.
R. FRirriGOLOsA. Harv. Phycol. Synop. Sp. 103, t. 210. Polysiphonia.
Grev. Harv. in Hook. et Man. Fucus. Tnrn. Hutchinsia. Wnlfeni. Âg.
Hab. k marée basse, en touffes sur les rochers, etparasite. G« Au Groisic.
Septembre , octobre.
POLYSIPHONIA. Grev. FI. édin. p. 308. Hutchinsia Ag. Lyngb. Gram-
mita. Bonnemais.
P. URCBOLATA. Grcv. Harvoy in Hook. Man. et Phycol. Gen. xl. Sp.
106, t. 147. Hutchinsia. Ag. Gonferva. Dillvr. n. 156. Hab. rochers, k
marée basse, dans les courants. Mars.
P. PULviifATA. J. Ag. Alg. Med. Harv. Phyc. Sp. 108, t. 102. Hut-
chinsia. Ag. Gonferva. Roth. Gat. p. 187 et 194. Hab. en petites touffes
sur les rochers battus par les vagues . Belle-Ile. Juin , juillet.
P. FiBRATA. Harv. in Hook. et Man. Phycologie Sp. 109, t.2Û8.Gon-
ferva. Dillv^. Grammita decipiens. Bonnemais. Hab. rochers plats,8ablon-
neux on k coralines , k marée basse , Groisic , Belle-Ile. Juillet.
P. ELOiiGATA. Grev. Harv. Phyc. Sp. 114. Hutchinsia. Ag. Gonferva.
Dillw. Hab. pierres, coquilles, dans les flaques, Groisic. Macs.
P. FiBRiLLOSA. Grcv. Harv. in Hook. Man. et Phyc. Sp. 117. J. Ag.
Alg. Hed. Hutchinsia. Ag. Gonferva. Dillw. Hab. sur plusieurs algues,
sur les pierres, les rochers, k marée basse, Groisic, Bolle-llo. Juillet,
septembre.
P. BRODioBi. Grev. Harv. in Hook. et Man. Phyc. Sp. 118, t. 195.
Hutchinsia. Lyngb. Ag. Gonferva. Dillvir. Hab. rochers, et parasite,
presque k marée basse, Belle -Ile. Juillet , septembre.
P. vARiBGATA. J. Ag. Alg. Med. Harv. Phyc. Sp. 119, t. 155. Hut-
chinsia. Ag. Grammita peuccdanoides. Bon. Hab. pierres , rochers , dans
les lieux vaseux , étiers des marais salants du Groisic , Noirmoutier.
Juillet, août.
P. OBscuRA. J. Ag. Alg. Med. p. 123. Harv. Phyc. Sp. 120, 1. 102. A.
Hutchinsia. Ag. Hab. Rampant en gazon sur les rochers. Belle-Ile. Sep-
tembre, octobre.
~ 217 ^
p. snfCLAHs. Harv. Phyc< Sp. (21, t. 27B. P. SpiouloM. Grïff. in
Harv. Man. p. 87. Hab. eu touffes sur les rochers , dans les flaques, à
marée basse, Belle-Ile. Septembre. Rare.
P. ifiGRfiSGENS. Grey. Hanr. in Hook. Man. et Phyc. Sp. 122, t. 277.
Hutchinsia. A g. P. Fucoîdes. Grev. Duhy, p. 955. Gonferva nigrcscens
et Fucoîdes F, B. Ex-Hary. t. c. Hab. rochers , au Groisic. Juillet.
P. SUBCL1FBRA. Harv. Man. et Phyc. Synop. Sp. 124, t. 227. Wyatt.
Alg. Danm. n. 178. Hutchinsia. Ag. Hab. Jeté k la côte en touffes ve*
nant des bancs do sable coquillierou sur le Zoslera , Belle- lie, Moirmou-
tier. Juin , octobre.
P. ATRORUBEscEMs. Grcv. Harv. Phyc. Synop. Sp. 125. Hutchinsia.
Ag. Gonferva. Dillw. Polysiphonia agardhium. Grev. Grammita spirata.
Var. p Bonnemais. Hab. sur les rochers, Koirmputier. Avril.
P. FURGBLLATA. Hafv. in Hook. et Man. et Phycol. Synop. Sp. 126.
Hutchinsia. Ag. Hab. sur des bancs de sable coquillier et sur des souche»
de Zostera.Ëté.
P. FASTiGiATA. Grcv. Harv. in Hook. Br. FI. Phycol. Synop. Sp 127.
Hutchinsia. Ag. Lyngb. t. â3. Gonferva polymorpha. Dillw^. t. 44. Fucus
scorpioïdes. Esp. t. 22. Hab. sur le Fucus nodosus, Groisic , Bourgneuf.
Juillet.
P. PBNNATA. J. Ag. Alg. Med. Hutchinsia. Ag. p. 102. Geramium.
Roth. Gâtai. Hab. Rampant sur les rochtjrs ombragés et couverts de
vase, h marée basse. Gom. \ Noirmoutier. Août.
P. BTSsoÎDBs. Grev. Harv. in Hook. Brit. FI. eî Man. et Phycol. Sp.
129. Hutchinsia. Ag. Fucus. Good. et W. Gonferva. Dillw. t. 58. Hab.
rochers, pierres et parasite, k marée basse, Groisic, ^oirmoutier. Eté.
DASYA. Harv. Phycol. Synop. Gen. xi, i.
D. cocGirfBA. Ag Harv. Phyc. Sp. 130. Gonferva. Dillw. Geramium
coccineum. DG. FI. fr. 2, p. 40.Duby, 969. Hab. les rochers profonds, obs-
curs. Belle-Ile. Juillet.
B. ocELLATA. Harv. in Hook. Br. FI. et Man. et Phyc. Sp. 131, t. 40.
D. Simpliuscula. Ag. Geramium ocetlatum. Grat. Hab. sur les rochers \
pic et couverts de vase. Com. \ IHoirmoutier, port du Groisic. Août.
D. ARBuscuLA. Ag. DiUw. t. 85. Harv. Man. et Phyc. Syn. Sp. 132.
J. Ag. Alg. Med. Gonferva. Dillw. Dasya. Hutchinsi». Harv. Nan. Hab.
k marée basse, rochers ombragés exposés au choc des flots. Belle-Ile.
Août.
ORURB VHP. LAURBnCIACEJffi.
BONT<iEMAISOr^IA. Agard. Harv. Phyc. Synop. Gen. xui. Ploca-
mium. Lam. Duby.
B. ASPARAGoÏDEs. Ag. Hook. Harv. Man. et Phyc. Synop. Sp. 134 ,
- 218 —
t. 51. Fncm. Wodw. Ploeamimn. Duby, p. 949, n. 3. Hab. pierres , ro-
chers, coq«me8,6oarentjeté ë la côte. Croisic, Piriac , Belle-Ué. JniAet,
août.'
LADREMGIÂ. Lamour. Uarv. Sjuop. Gen. xi, m.
L. piHHATiFiDA. LamouT. Fucus. Hutls. Harv. Phyc. Synop. Sp. 135.
Gbondrise. Ag. Hab. sur les rochers , au Groisic. Mars.
L. noESPiTOSi. Lamour. Harv. Phyc. Synop. Sp. 136. L. fiybiida.
Duby, p.951.Ghondria. Ghauv. G. Pimatifida , var. Augusta. Ag. Hab.
dans les flaques, sur les pierres , Groisic. Mars.
L. OBTDSA. Var. Grouan. Harv. Phyc. Synop. Sp. 137,
L. PYRAMiDAus. L. Pyramidalis de quelques auteurs. Hab. en touffes
sur les rochers k coralinei, Groisic. Septembre.
L. DASYPHYLLA. Var. Grev. var. Harv. Phyc. Synop. Sp. 138. Hab. sur
les pierres, les rochers, au voisinage de la vase, Groisic, Noirmoutier.
Août, octobre.
Dans Teau salée, cette variété donne des reflets azurés.
L. DASYPHYLLA. Grcv. Hsrv. Phyc. Synop. Sp. 138. Ghondria. Ag.
Lomentaria. Gaill. Fucus. Woodw. Hab. sur les pierres, les rochtrs.
BeUe-Ile. JuiUet. '
L. TBiVDissiHA. Grev. Ghondria. Harv. Phycol. Synop. Gen. 119,
t. 198. Ghondria. Ag. Hab. sur le Zostera marina , à marée basse.
GHRYSYMENIA. J. Ag. Alg. Med. Harv. Phyc. Synop. Gen. xi,iv.
G. CLAVBLLOSA. J. Ag. Alg. Med. Harv. Phycol. Synop. Sp. 140,
t. lOi. Chylocladia; Hook. Ghondria. Ag. Fucus. Turn. Hab. Jeté à k
côte , sur les pierres , les coralines , Groisic. Juillet.
L0MEI9TÂRIA. Gaill. Gigartinœ. Lamour. Ghondri»ot Halmenia. Ag.
L. ovALis. Gaill. Chylocladia. Hook. Brit. FI. Harv. Phyc. Synop.
Gen. XI, V. Sp. 142, t. 118, et Man. Ghondria. Ag. Fucus. Huds. t. 711.
F. Vermicularis. Gmei. Fucus, sedoîdes. Good. Stackh. t. 1-'. Hab. k
marée basse , rochers, pierres, parasite , Groisic. Mars.
L. ovALis. Var. Sub. articulata. Ag. SuB. Ghondria. Hab. k marée
basse, rochers, pierres et parasite. Printemps.
L. ovALis. Var. Microphylla. Ag. Sub. Ghondria. Lloyd. Hab. k
marée basse, sur les rochers, les pierres et parasites golfe du Morbihan.
Eté.
L. KALiFosMis. Gain. Duby, p. 950, n. 4. Chylocladia. Hook. Brit.
FL Harv. Man. et Phycol. Synop. Sp. 143^ t. 145. Ghondria. Ag. Fu-
cus. Woodw. Turn. Lamour. Hab. rochers , pierres et parasite, k marée
basse. Mars.
L. HBFLBXA. Ghaov. Alg. de Normandie, n. 143. Desmaz. Grjrpt.
n. 855. Chylocladia. Lenormand. Harv. Phyc. Synop. Sp. 144, 1. 42.
Hib. rocheri recouverts de sable fin^ k marée basse 9 k Bourgneor.
- fil9 -
L. tAEvuLÂ. Groaan in Aesoitz. Ckeodria. Ag. Grev. Ghjtdcladia.
Hook. Hanrey^ Phycol. Synop. Sp. i'th. Hab. eau profonde, parasite,
fior le Fucaa Tubercuiatus , Serratua, Polyides, Furceilaria, etc. Belle-
Ile. Septembre.
L. ARTicuLATA. Lyogb. t. 30. A. Chondria. Ag. Ghyliclodia. Hook.
Harrey, Pkycol. Synop. Sp. 140, t. 288. Fucus articolatus.Ligbtf.Stack.
t. 8. Tum. 1. 106. Eng. Bot. t. 1574. UWa articulata. DG. FI. fr. 2, p. 7.
Hab. parasite , sur les rocbers. Belle-Ile. Juillet.
ORDRE IX*. r.ORÂLlIfÀCEAK.
CORALINA. EUis. Harv. Pbyc. Synop. Gou. xi, vi.
G. OFFiciNALis. LÏDD. ElUs. Espcr. t. 3. Lamonr. Harv. Phycol. Synop.
Sp. 147. Hab. rochers. Groisic , commun partout.
G. sQOÀHàTik. Theat. Park.Ellis. t. 24. Lamour. Harv. Phycol. Sy-
nop. Sp. 149, t. 201. Hab. les flaques, les rochors, k marée basse.
Belle-Ile.
JAIIIA. Lamour. Harv. Phyc. Synop. Gen. xi , vu.
J. RUBBNS. Lamour. Polyp. Goral. 'Descaioe. Hfirv. Phycol. Synop.
Sp. 150, t. 252. Hab. parasite, sur plusieurs algues, Groisic. Août.
ORDRE X". DBLBSSERIAGBJE.
DELESSERIÂ. Lamour. Gaill. Harv. Phyc. Synop. G. i , i.
D. aARGciHBA. Lamour. Ag. Hook. Brit. FI. î^Ian. et Phycol. Sjrnop.
Sp. 163, 1. 151. Fucus sang. Tum. t. .^6. Stackh. Hab. dans les flaques
des grands rochers profonds , sur les côtes ombragées , Groisic. Avril ,
mai.
D. sinuosA. Lamour. Duby, p. 946. Ag. Hook. Harv. Phyc. Synop.
Sp. 164, t. 249. Fucus. Good. F. Rubens. Stackh. Hab. sur les grandes
algues. Belle-Ile. Juillet.
D. ALATA. Lamour. Ag. Hook. Harv. Phyc. Synop. Sp. 165. Fuous.
Huds. Stackh. Hab. sur les grandes algues, Groisic. Juillet.
D. HTPOGL0880M. Lamour. Ag. Harv. Phycol. Synop. Sp. 167. Hab.
sur les rochers obscurs , grottes , Belle-Ile. Juillet.
. 11 existé une variété de cette plante k forme plus étroite. Lloyd.
D. RuscirouA. Lamour. Ag. Duby, p. 946. Hook. Brit. FI. Harv.
Man. et Phycol. Synop. Sp. 168, t. 26; Fucus. Turn. Hab. rochers et
parasite , k marée basse , dans les grottes, Belle-Ile. Juillet, août.
NITOPHILLVM. Grev. Harv. Pbyc. Synop. Gen. 52.
N. Hii^LiiB. Gtev. Alg. Brit. Harv. Phycol. Synop. Sp. 170, t. 169. R.
Ulvoideum. Hook. Brit. FI. Delesseria hillia. Grev. Scet. Grypt. FI.
— 220 -^
t. 351.Hab. k marée basse, flaqnes profondes, ombragées, Belle-Ile.
Juin , jaillet.
n . LACBRATUM. Grov. Hook. Brit. FI. Hanr. Man. et Pbycol. Synop.
Sp. 173, t. 267. Delesseria. Ag. Fucus. Gmel.
' PLOGÂMIOM. Lamour. Hanr. Pbyc. Synop. G.T, m.
P. gocgihbom. Lyugb. Hyd. t. 9. Hook. Brit. FI. Hanr. Mân. el Pby-
col. Synop. Sp. 175, t. 44. P. Vulgaro. Lamour. Delesseria coccinea. Ag.
Fucus. Uuds. Hab. rocbcrs et parasite, h marée tout-k-fait basse, Groisic.
Septembre, octobre.
I
ORDRE X1«. RHODYMBIIIACBIK.
BHODIMENIA. Harv. Pbyc. Synop. Gcn. i, v.
B. BiFiDA. Grev. Hook. Brit. FI. Harv. Man. et Pbycol. Synop. Sp.
177, t. 32. Delesseria. Lamour. Spbœrococcus. Ag. Fucus. Good. et W.
Linn. vol. 3. Turn. t. 154. Hab. Jeté k la côte, en boule, sur les pierres,
lessoucbesde Zostcra , les coquilles, les Melobosia. Belle-llc, le Mor-
bihan.-
B. LAcmiATA. Grev. Alg. Brit. Hook. Brit. FI. Harv. Man. et Pbycol.
Synop. 178, 1. 121. Spbœrococcus. Hyngb. Hyd. t. 4. Ag. Fucus. Huds.
E. Bot. t. 1068. Turn. Espcr. le. t. 140. Stackb. Fucus crispus. Esp.
t. 18. Delesseria ciliaris. Lam. Hab. sur les rocbers, dans les grottes, k
marée basse, et sur la tige du Laminaria digitata \ le plus sou vent jeté k
la côte, Belle-Ile, le Groisic. Eté, automne.
B. ciLiATA. Grev. Hook. Harv. Pbycol. Synop. Sp. 181. Spbœrococ-
cus. Ag. Halymenia. Lamour. Duby, p. 95, n» 17. Fucus. Huds. Hab.
pierreff et rocbers, en eau profonde , ?ioirmoutier. Avril.
B. JUBATA. Grev. Hook. Harv. Pbycol. Synop. Sp. 182, 1. 175. Spbœ-
rococcus Var. Ag. Hab. rocbers , marée basse. Juin.
B. JDBATA. Var. Linearis. Grev. Spbœrococcus ciliaUis. Var. Linearis.
Ag. Halymenia. Duby, Turn. Fucus. Var. ^ Stackb. Esp. t. 136. Hab.
rocbers profonds, Groisic. Mars.
B. PALMATA. Grev. Hook. Harv. Pbycol. Synop. Sp. 183. Halymenia.
Ag. Duby, p. 944, n» 16. Uka palmata. DG. FI. fr. 2, p. 12. Fucus pal-
matus. Linn. Turn. Hab. rocbers et parasite , le pilier, près If oirmoutier.
Avril.
B. PAX.MATA. Var. Sobolifera. Harv. Pbycol. 218. Hab. sur le Fucus
serratus, k Lockmariaker. Mars.
SPHOEBOGOGGOS. Ag. Harv. Pbycol. Synop. Genre lvi.
S. coROROPiFOLics. Ag. Hook. Harv. Man. et Pbycol. t. 61. Synop.
Sp. 184« Gelidium. Lamour. Dnby, p. 948, n» 5. Fucus. Good. et Wood.
SUckh.t. 14. Turn. t. 122.
GRAGILABIA. J. Ag, Alg. Hed. Harv. Phyc. Synop. G. lvii.
— «21 — '
G. MULTiPARTiTA. J. Ag. HarY. Phyc. Synop. Sp. 185. Bhodomenia.
Book. Brit. FI. Harv. Han. Sphœrococcus. Ag. Gracilaria potycarpa. J.
Ag. Ghondrns agathoîciu. Lamoor. Uab. rochers, pierres, k marée basse,
sur la vase. Septembre et octobre.
G. COMPRESSA. Grcv. J. Ag. Harvey, Phycol. SyDop. Sp. 186, t. 205.
Gigartina. Hook. B. FI. Harv. Man. Sphœrococcus. Ag. Hab. en
touffes sur les pierres dans les courants , à marée basse. Juillet , sep-
tembre.
G.. coiiFRivoÎDBs. GrcT. Hanr. Phycol. Synop. Sp. 187, t. 65. Gigar-
tina. Lamonr. Duby, p. 952. Sphœrococcus. Ag. Hypnœa. J. Ag. Al.
Med. Fucus. Linn. F. Verrucosus. Stackh. I^ereis. t. 8. Hab. rochers,
au Groisic. Septembre.
G. conFBRyoïDEs. Var. Procerrima. Sphœrococcus conf. Yar. Procer-
rimus. Ag. Fucus. Tum. Bsp. t. 92. Ceramium longissimum. Both. Hab.
pierres, rochers, Groisic. Août , septembre.
HYPKOEA. Lamour. Harv. Phycol. Synop. G« tviii.
H. PURPURVscBns. Harrey. Phycol. Synop. Sp. 199, 1 116. Gigartina.
Lamour. Harv. Man. Hook. Sphœrococcus. Ag. Fucus Huds. Hab. pierres,
rochers , parasite , Groisic, Belle-Ile. Juillet, août.
ORDRE Xll*. GRTPTOlIBHIAr.Bjyi.
GBATELOUPIA. Harv. Phycol. Synop. G.lix.
G. nLiciNA. Ag. Hook. Br. FI. Harv. Man. et Phycol. Synop. Sp. 190,
t. 100. Fucus. Wulf. £sp. t. 67. Hab. sur les pierres, les rochers, dans
les courants. Gom. au Groisic. Septembre , octobre.
G. D1CB0T0MA. J. Ag. Alg. Med. p. 103.Kultz. Alg.p. 732. Hab. dans
les flaques des rochers, Belle- Ile. Juin, septembre.
GELIDICM. Lamour. Harv. Phyc. Syn. G. lx.
G. coRNBUM. Lamouroux,Hook. Harv. Phycol. Synop. Sp. 191; Fucus.
Huds. Hab. sur les rochers , k la limite des grandes marées basses, Belle-
Ile. Septembre.
G. coRNBOM. Var. Gapillaceum. Grev. Harv. Man. et Phycol. 53. Y.
£. Hab. rochers « li marée bssse, Groisic. Eté.
G. coBif BUM. Y. Claviferum. Hab. à marée basse , en touffes sur les
grands rochers exposés aux vagues, Belle-Ile. Septembre.
G. coRNBOM. Yar. Glavatum. Book. Harv. Man. et Phycol. Sphœro-
coccus comeus. Yar. Glavatus. Ag. Gelidium clavatum. Lsmour. Desmaz.
n» 207. Fucus pusillus. Stackh. Hab. rochers non exposés aux vagues ,
Belle-Ile. Septembre.
G. GORiiBDiff. Yar. Latifolium. Grev. Harv. Phycol. t. 53, f. 3. Hab.
rocher, Belle-Ile, Groisic, lïoirmoutier, golfe du Morbihan.
G. cobubiw. Yar. Grinale. Harv. Lamour. Fucus. Tum. t. 198.
— 222 —
Siackh. Nereit. t. 17. Hab. rochers, Belle-Ile, Croinc, Noini«a-
tier, etc.
GIGARTINA. Gaill. Harv. Pbycol. S;pnop. Gen. lzi.
G. piBTiLLATA. Lamoiir. Duby, 953. Hook. Harv. Phyc. Sjnop. Sp.
193: Fucus. Gmei. t. 18. Turn. Sphœrococcas. GigartÎDas. Ag. Hab. ro*
chers plats couverts de sable mêlé de vase , k la limite des grandes marées
basses , Bclle-lle. Septembre.
G. AG1CI7L1R1S. Lamour. Duby, 953, n<> 10. Hook. firit. FI. Harv.
Man. et Phycol. Synop. Sp. 194. Sphœrococcns. Ag. Fu6tts. Tarn. Hab.
rochers , pierres , k marée basse, Croisic. Septembre, mars.
G. TBBDii. Lamour. Duby, p. 952. Hook. Brit. FI. Harv, Man. etPhycoL
Synop. Sp. 195. Sphœrococcus. A g. Fucus. Turn. Cerjiminm. Roth. Cat.
3, t. 4. Hab. pierres, rochers, k marée basse, Croisic, golfe dn Morbi-
han. Septembre, octobre.
G. HAHiiLOsA. J. Ag. Harv. Man. et Phycol. Synop. Sp. 196. Chon-
drus. Gaill. Duby, 947, n'> 2. Sphœrococcus. Ag. Fucus. Turn. Hab. ro-
chers , Belle- lie. Septembre.
SOLIERIA. J. Ag. Alg. Mod. Lloyd, non Harv.
S. CR0RDAL1S. J. Alg. Med. p. 157. Dclesseria. Ag. Gigartina gadi-
tana. Montagne. Hab. rochers, pierres , coquilles, k marée basse, Lock-
mariaker, Saint-Gildas-de-Ruiz. Mars.
CHONDRDS. Lamour. Harv. Phycol. Synop. Gen. lxii.
G. CRispos. Duby, 947, n*'3. Lyngb. Harv. Phycol. Sjmop.Sp. 197,
t. 63, et Man. Sphœrococcus. Ag. Yar. Patens, Chondrus ploymorphnt.
Lamour. Fucus. Lamour. Dis. fig. 1*2, 13, 28. Hab. rochers profonds,
Saint-rMars, Belle- Ile. Juillet.
G. HuRVBGiCDs. Lamour. Duby, p. 947, b<* 4. Hirv. Man. et Phycol.
Synop. Sp. 198, 1. 187. Sphœrococcus. Ag. Fucus. Turn. hist. t. 41. Esp.
Iç. 1. 153. Hab. rochers , k marée basse, Croisic. Mars, octobre.
PHTLLOPHORA. Harv. Phycol. Synop. Gen. Lxrii. Halymewi.
Duby.
P. arietis. Grev. Hook. Brit. Fi. Harv. Phycol. Synop. Sp. 199 ,
t« 131. Sphœrococcus. Ag. Delesaeriarubens. Lamour. Fucus. Linn. Turn.
Stack* Kereis. Fucus epiphyllus. FL dan. t. 708. Hab. k marée baaie ,
dans les flaques, BoUe-lle , le Croisic, etc.
GTM190G0RGRUS. Harv. Phycol. Synop. Gen. lzv.
G. GRiFFiTsiiB. Harv. Phycol. Synop. Sp. 204, t. 108. Kutx. p. 788.
Sphœrococcns. Ag. Gigartina. Lamour. Lyngb. Hyd. t. 11. Hook. Brit.
FI. Harv. Mau. Polyides , Gaill. Duby, p. 953. Chondrus. J. Ag. Alg. Med.
Hab. rochers, k marée basse, ou dans les flaques, souvent avec le Gym-
nogongrus pUcatus et le Gracilaria cottférvoides,Belle*Ile, le Croîaic,
rioirmQUtier. Eté* automne.
— 223 —
6. VL1GÀTUB. Harv. Phycol. Synop. Sp, a05, t. 289. Gigartina. Hanr.
]|Iau. Lamour. Hook. Grev. Sphœrococcus. Ag. Fucus. GmcL t. 14, f.2.
Stackh. t. 7. Hab. en touffes sur les roèhors profonds , le pilier, près
Ifoirmouiier, Belle-I^. Avril, septembre.
H)LYIDES. Gaillon, Dnby, Hart. Syn. Gen. lxvi.
P. ftoTUNDA. Gaillon, Duby, p. 95.). Harv. Synop. Sp. 206. Fucus
rotundns. GmeL Polyides Inmbricalis. Ag., Chauvin. Spongiocarpos ro?
tnndus. GreT. Hab. sur toutes les rives de TOcéan.
P. RutONDA. Var. Fastigiata. Ag. Duby, p. 953. Fucus faatigi«tus.
Eiper. 1. 15. Hab. sur les rives de la Bretagne.
J^UBCELLARIA. Harv. Phycol. Syn. Gen. lxvii.
F. i^ÀSTiGUTÂ. Lamour. Hook. Harv. Phycol. Syuop. Sp. 207, t. 9A
et 357. a Ag. Fucus. Huds. Gmel. F. Lumbricalis. Gmél. Htk rochers
plats, proronds, Belle-Ile. Septembre.
D€IIONTIA. Lamour. Harv. Phycol. Syn. G. lzviii.
D. FiLiFORMis. Grev. Hook. Harv. Phycol. Synop. Sp. 208.D.Iacra»-
sata. Lamour. Duby, p. 941. Halymenia filiformis. Ag. Hab. sur 1^ pierres
et dans les flaques des rochers , Groisic. Mars.
D. F1L1F0RU18. Var. Grispata. Grev. Harv. Phyc. t 39. Halymenia.
Ag. Hab. pierres, rochers, dans les courants, Saint-Mars, golfe du Mor*
biban. Mars.
HALYMENIA. Harv. Phycol. Syn. Genre lxix.
H. L1GVLATA. Ag. Harv. Phycol. Synop. Sp. 209, t. 112. Ulvarubea.
E. Bot. t. IG27. Hab. Jeté à la côte , Noirmoutier. Juin , août. Forme
Dicbotome a Dicholoma. Harv. Phyc.
H. MGULATA. Var. Y Latifolia. Harv. Phyc. Ag. Grev. Alg. Brit. t.
17. Hook.Brit. FI. Harv.Man. etPhycol. 1. 112. Wodw. E. B. 420. Hab.
pierres , coquilles , k marée basse. Juillet. Plus rare au Groisic.
H. LATIFOLIA. Grouan. H. Ferrari. Lcl. et Prouhel. Hyd. du Morb.
Hab. sur les rochers^ plus souvent jeté k la côte sur les pierres, lee co- .
quilles, golfe du Morbihan \ rare au Groisic. Septembre.
GIIlAI^iNlA. Hrav. Phycol. Syoop. Gen. lu.
G. FoacBLLATA. Mout. Harv. Phycol. Synop. Sp. 21 0, t. 69. Halymenia.
Ag. Hook. Brit. FI. Harv. Man. Diva. Tum. D. Interrupta. Poir. DG.
Dumontia triqvetra. Lamour. Hab. rochers, pierres, coquilles, eau
profonde, bafto de sable coquillier, Groisic, Belle-Ile. Ao4t, sep»
tembre.
IBIDGEA. Harv. Phycol. Synop. Gen. lxxik.
I. BDUL18. Bory. Grev. Alg. Brit. t. 17. Hook. Harv. Man. etPhy^
col. Sp. 213, t. 97. Halymenia Ag. Delesseria. Lamour. Fucus. Sta«kh.
Ganiosus. Esper. Diva laçtuca. Esper. t. 64. Hab. rochers, k marée baaae
et au-dessous.
— 224 —
GATEI9ELLÂ. Harv. Phycol. Synop. Gen. lxxiii.
G. opcNTiA. Grcv. Hook. Harv. Pbjcol. Syuop. Sp. 2U. Halymenia?
Ag. Hab. grottes, rochers obscurs, presque k marée haute. QniberoD.
Septembre.
CBOORIA. Pries, ex- Harv. Phyc. Syuop. Gen. lxxiv.
G. PBLLiTÀ. Pries. Harvey, Phycol. Synop. Sp. -215, t. 117. Ghosto*
phora. Lyngb. Hed. t. 66. Hab. en plaque sur les rochers lisses, Belle-Ile.
Juin, octobre.
I*IÀCGARIA wiGGiF. J. Ag. Alg. Med. Harv. Nau. et Phycol. Synop.
Sp. 216. Ghœtospora. Ag. Hook. ChauT. p. 94. Hypoœa. Lamoar.
Duby, Fucus. Tum. Hab. Cette rare espèce étaitjeté&li lacôte de Belle-*
lie, du Groisic, en juillet et août 1848. -- M. Impôt Ta trouvée aussi à
Noirmoutier.
GLOIOSIPHONIA. Garm. Berk. Harv. Phyc. Syn. p. lxxvi.
G. GAPiLLARis. Glean. t. 1 7, f. .^. Harv. Man. et Phycol. Synop. Sp.
217, t. 57. Mesogloia. Ag. Dumontia. Crouan. Desmaz. n<' 815. Fucus*
Huds. Tum. E. Bot. t. 2i90. Hab. en petites touffes sur les pierres, k
marée basse , Groisic. Mai.
I^EMALEON. Duby, Harv. Phyc. Synop. Gen. lxxvii.
19. MULTiFiDCM. J. Ag. Chauv. Harv. Phycol. Synop. Sp. 218, t. S6.
Mesogloia. Ag. Duby, p. 962. Bivularia. Bot. Gat. Htb. sur les roche»,
k marée presque basse, Belle-Ile. Juillet.
ri, MDLTiFiDUM. Var. SimpUcior. Ag. (sub. Mcsogloia). Var. Simplox.
1*1. Lubricum. Duby, Ghanvin. J. Ag. Ghordaria nemaleon. Ag. Hab. ro-
chers rudes exposés aux flots , k marée haute , Belle Ile. Juillet.
If. PURPCRBUM. Ghauv. Becherc. p. 57. Harv. Phycol. Synop. Sp.
219, t. 161. Mesogloia. Harv. in Hook. et Man. Dumontia. G alvadosîi.
Lamour. Duby , p. 941. Hab. rochers plats. BeUe-Ile. Septembre.
DDDRESH AIA. J. Ag. Harv. Phycol. Synop. Gen. lxxtiii.
D. D1VAR1CÂTA. J. Ag. Alg. Med. Harv. Phycol. Syuop. Sp. 2'20 ,
t. 110. Mesogloia. Ag. Mesogloia Hudsoni. Harv. Man. Hab. sur les
rochers profonds , pansite ordinaire , sur le Polyides Rotundus. Belle-
Ile. Juillet 9 août.
D. cocciNBA. Bonnem. Grouan. Mesogloia. Ag. Harvey in Hook et
Man. Hab. jeté k la côte sur les racines du Zostera Marina décomposé.
Belle-Ile. Juillet
GBODAIflA. Harv. Phycol. Synop. Gen. lxxix.
G. ATTBifUATA. J. Ag. Al. Mod. p. 83. Harv. Phycol. Synop. Sp. 322,
t. 106. Grouan. Aun. sci. nat. 1249. Mesogloia. Ag. BatracLos Permum-
Bon. Mesogloia Monilifor. huis. Griff. in Wyatt. Alg. Dan. n'* 197. Harv.
Man. Griffitsit Noduiosa. Ag. Gallithamnium Attennatum, Rutz. Hab. à
— 225 —
marée presque basse , parasite sur plusieurs petites algues. Belle-Ile.
Juin et septembre.
ORDRB un*. CORÂMIAGBA.
FTILOTÂ. Har?. Phycol. Synop. Gen. lxxx.
P. pLciiosÀ. Ag. Plocamium. Lamour. Harr. Phyc. Synop. Sp. 322.
Fuens. Huds. Ptilota. Elegans. Bon. Hab. rocbers k pic , obscurs.
Belle -Ile.
MIGROGLADIÂ. Harr. Phycol. Synop. Gen. lzxxi.
M. GLAKDULosA. Grev. Hook. Brit. FI. Hanr. Han. et Phycol. Synop.
Sp. 225 , t. 29. Delesseria. Ag. Fucus. Tum. Hab. le Groisic. Août|
octobre.
M. cHORDÀRioEFORUis. Grousu. Volr l'observation de M. Lloyd. Hab.
rochers k marée basse. Belle-Ile. Septembre.
GERAMIVM. Lyngb. Harv. Phyc. Synop. Gen. lxxxii.
r. RUBRUM. Ag. Hook. Brit. FI. Harr. Phycol. Synop. Sp. 226, t. 18t.
Gonferva. Huds. Diliw. t. 34. Boryna Variabilis. Bon. Hab. rochers et
parasite k marée basse. Août. G. sur toute la côte.
G. RUBRCM. Var. Diaphanum. Duby , p. 966. G. Forsipatum. DG.
FI. fr. 46. Hab. rochers et parasite. Mars.
G. DiArainuM. Var. Hinor. Grouan. in Desmaz. n^ 1008. Hab. sur les
feuilles dn Zostera Marina. Groisic. Automne.
G. 6RAGiLLiHDitf. Griff. et Harv. Phyc.Syn. Sp. 231 , t. 206. Hormo-
ceras Rutz. Geramium Diaphan. V. Arachnoïdes. Ag. Hab. sur les
autres algues , k marée basse. Août , septembre.
G. nooosuM. Griff. et Hanr. Phycol. Synop. Sp. 233, t. 90. Hook.
FI. brit. t. 90. Rutz. ex Harv. Hab. en touffe sur beaucoup d'algues.
Groisic. Juillet.
G. ECHiONOTUv. J. Ag. et Harv. Phycol. Synop. Sp. 236 , t. 142.
Hab. rocjiers , pierres et parasite. Juin.
G. AGAiiTHOMOTDii. Gsrm. Harv. Phycol. Synop. Sp. 237 , t. 140.
Hab. rochers rudes, sur les moules. Groisic , Batz (Loire-Inférieure).
Mars, mai.
G. ciLiATOBi. Ducluz. Lyugb. Lyd. t. 37. Ag. Harv. in Hook. et Man.
et Phycol. Synop. Sp. 238 , t. 139. Gonferva OïIItv. t. 53. Hab. ro-
chers, pierres et parasite. Mars, mai.
TRENTEPGHLIA. Hass. p. 75.
T. vcLGHBLiiA. Ag. p. 37. Hassall. p. 75 , t. 8 , f. 2. Harv. in Hook.
et Man. Gonferva Hermann. Roth. Gat. Auduinella. Duby. Ghantransia
Rana. Mougeot , n^ 594. Hab. sur le Lemania Torulosa , dans la Moine,
k Clisson. Juin.
15
— 226 —
BULBOGfiGETB. Ag. Hassall. p. ^10.
B. 8ETIG&BÀ. Âg. Hassall. p. 210, pi. 54, f. 1, 2, S, 4. fiinr. hi
Hook. et M an. Gonferra. Roth. Gai. 3, t. 8 , f. 1. Gonfenra ViTipara.
Dillw. t. 59. Hab. comman. dans les marais d'eau douce de l'ordre ^ sur
les plantes aquatiques. Ayril , mai.
SPYAIDIA. Hanr. nyeot. SjBop. Gen. Lnxiii.
S. FiLAteBRTosA. ttarv. in Hook. Brit. Pi. et Mati. et Pfaycol. Syuop.
Sp. 239, t. 46. Geramium. Ag. Fucus. Wulf. Hab. rochers, )i inarée
basse. IVoirmoutier. Eté.
OBIFFITHSIA. Ag. Ghauvin. Harv. Phycol. Syuop. Oen. i.xi3ut.
G. BQuiSBTiFOLiÀ. Ag. GhsuT. Harv. Phycol. Synop. Sp. 240, t. 67.
Gonrerva. Dillw. Geramium. Duby, p. 968. DG. FI. fr. p. 39. flab. ro-
chers profonds. Groisic, Belle-Ile. Septembre.
G. coBÀLLinA. Ag. Harv. in Hook. et Man. (îonferva. Dillw. Gera-
mium. Bory. Duby, 968. Hab. rochers, pierres 61 parasite, k marée
basse. Groisic. Septembre , octobre.
G. sBGurcDiFLORÀ. J. A g. Alg, Med. Harv. Phycol. Synop. Sp. ti% ,
t. 185. Geramium Gorkllinuffl. Var. Hlajns. Dcsmaz. h*» 1032. Habite k la
limite des grimâes marées. Belle-Ile. Septembre ^ octobre.
G. SBTACEA. Ag. Harv. PhycoK Synop. Sp. 246 , t. 99. Goalérva.
DîllW. Geramium. Duhy. Hah. rechera proftHids. Bauia , Noiiiiioatîer.
Avril.
G. MI7LTIP1DÂ. Ag. Wrangelia. Harv. Phycol. Synop. Gen. 8ô. Sp.
247. Gonferva. Hnds. Geramium. Gasuaria». DG. FI. fr. 3 , p. 40. Duby,
p. 978. Hab. rochers, jeté k la côte. B^e-Ue. loillet.
GALLITHAMRIOn. Lyngb. Hyd. BarV. Phyc. Syn. Gen. ixxxvii.
G. PLUMULÀ. Lyngb. Harv. in Hook. et Han. et Phycol. Synop. Sp.
249, t. 242. Geramium. Ag. Duby, 960. Gonferva. Ellis. Dillw. Hab.
rochers ombragés et parasite , k marée basse , Groisic. Mars , mai et
en été.
G. TvanBRi. Ag. Harv. in Hoôk. et Man. et Phycol. l^ynop. Sp. 251,
1. 179. Geramium. Hoth. Gat. Duby, p. 970, n^ 24. Gonferva. Dillw. 1. 100.
Hab. rochers profonds , sur les Gorallines, le Polyides rotundus, etc.
Belle-Ile. Juillet.
G. PLUMA. Ag. Harv. in Hook. et Man. et Phycol. Synop. Sp. 254,
t. 296. Gonferva. Dillw. Duby, p. 970, n* 26. Hab. sur les tiges du La-
minaria digitata, Groisic, Belle-Ile. Bié , aulottiie.
G. TBtBAOONviÉt. Ag. Harv. in Hook. et Man. el Phyeal. 8yaap.Sp.
257. Geramium. Ag. Duby, 9(V8. Hab. parasite , #Ar les grandiea ÀlgWM, k
mafrée basse, Befle-He , Groitie. luiUei, oeiobre.
G. TBTBicuM. Ag. Harv. Phycol. Synop. Sp. 259, t. 9t(. CiAferva.
— %%7 —
PJUw. Doby, p. 968, n» 11. Hab. sur les rochers , Groisic. Sep-
G. BooKtui. Ag. Earv. Phycol. SyBop. 8p. 269, t. 279. Gonferva.
Dillw. 1. 106. Hab. parante, sur plusieurs Algues et surtout sur le Galli*
thamnioii tetricum , i Batz. Septembre.
ROSECM. Harv. Phycol. Synop. Sp. 261, t. 230, et m Hook. Brit. FI.
et Man. Wyatt Hab. k marée presque basse, sur les rochers et les Fucus,
dans les endroits yaseux , port du Groisic. Mars et avril.
G. BYssoÏDBUM. Am. in Hook. Harv. Phycol. Synop. Sp« 262, t. 262.
Hab. rochers et pierres, à marée basse, le Fain, entre Bouin et Ifoir-
moutier. Août. *
G. BORRBRi. Ag. Hary. Phycol. Synop. Sp. 266, t* 159. Geramium
semîDudum. Bon. Gonferva borreri. E. Bot. ex-Harr. Hab. rochers du
Fain , entre Bouin et Moirmoutier. Avril.
G. THCToÎDBUM. Ag. Harv. in Hook. et Man. et Phycol. Syn. Sp. 270«
t. M9. G. Tripinnatum. Harv. in. Hook. non Ag. Wyatt. Alg. dan. n»
186. Geramhim thuyoides. Ag. Duby, p. 970. Gonferva. £l.Bot. t. 2208.
Hab. rochers ombragés , k marée bassse.
G. COBV1IB08I7M. Ag. Hsrv. in. Hook.- et Man. et Phycol. Syn. Sp.
271, t. 272. Gonferva. E. Bot. t. 2352. Geramium c-orymb. BoTy, Duby, p.
969, n» 19. Hab. parasite , sur plusieurs Algues k marée basse, Groisic,
Doirmoutier. Eté.
G. svoHGiosuK. Harv. in Hook. Brit. FI. et Man. et Phycol. Synop.
Sp. 272, 1. 125. Hab. sur la pente des rochers profonds, Belle-Ile. Juillet,
août.
G. PBD1CBU.AT17M. Ag. Harv. in Hook. et Man. et Phycol. Synop.
Sp. 273, t. 222. Gonferva. Dillvtr. t. 108. Monosporus. Solier in Gastagne.
Cat* Hab. en touffe sur les rochers découverts aux grandes marées, Groisic ,
Belle -Ue. Juillet , octobre.
G. BOTHii. Lyngb. Hyd. t. 41. Ag. Harv. in Hook. aMan. et Phycol.
Synop. Sp. 274^ t. 120. Geramium. Ag. Duby, p. 971 Gonferva. ïioth.
DiUw. Hab. Forme une croûte étendue sur lesTochers ombragés ou daiis
les grottes , k marée haute. Belle -Ile.
G. FLO&inoLUtf. Ag. Harv. in Hook. et M^n. et Phycol. Synop. Sp.
275 , t. 120. Hab. en gazon sur les rochers couverts de sable, k marée
basse , Groisic. Toute Tannée.
G. lUviBsiu Ag. Harv. Phycol. Sjn. Sp. 278. Gonferv. Dillw. Cera-
ipium. Duby, 971, n"" 29. Hab. sur les petites Algues, flaques chauffées par
lenoleil, Belle-Ue. Juin, septembre.
G. scopuLORVM. Ag. Syst. 132. Geramium. Duby, 970. Hab. c6té om-
bragé des rochers, k. marée haute, .sur le phare d'Aiguillon. Juin,
juillet.
mVCLARIA. Roth. Gat. Raphidia. Hass.
— 228 -i
' B. ANGDLOSA. Roth. Gat. Âg. Harv. iuHook. et Mao. Raphidia. Has-
sal. Brit. FreeBchv. t. 65. Gaillardotella natans. Bory. Hab. sur les herbes
aquatiques , dans les étangs , les marais d'eau douce , puis flottant k la
surface, Saint-Julien-de-Goncelles (Loire-Inférieure). Juin.
Wkl* Chlorospermeie*
ORDRE XIV» SIPHON AGBJ«. .
GODIUM. Âg. Syst. 177. Harv. Phycol. Synop. Gen. lxxxviii.
G. BORSA. A g. Hook. Brit. FI. Harv. M an. et Phycol. Synop. Sp. 280.
Spongodium. Lamour. Âlcyonium. Linn. Fucus. Turn. Hab. rochers ma-
ritimes couverts de sable fin.
G. ADHOERBHs. Ag. Harv.Mau. et Phycol. Synop. Sp. 281, t. 3$. Kiitx.
p. 502. Hab. sur les rochers , où il forme un velours uni ou crèté. Belle-
Ile. Juin, octobre.
G. tomkhtosuh. Stackh. Ag. Hook. Harv. Phycol. Sp. 28S. Fucus
tomentosus. Huds. Spongodium tomentosum. Lamour. Hab. rochers, Belle-
Ile. Août.
BRYOPSIS. PLuuosÀ. Ag. Harv. Man. et Phycol. Synop. Sp. 284,
t. 3. B. Lyngbioei. FI. dan. 1. 1063. Olva plumosa. Huds. E. Bot. t. 2375.
Hab. pierres, rochers , dans les courants des étiers des marais salants,
Ifoirmoutier. Août, septembre. (Rare.)
B. HTPRoîoBs. Lamour. Joum. Bot. 1809, t. l,f. 2. Hook, Harv. Man.
et PhycoL Synop. Sp. 285, t. 119. B. Arbuscula. Ag. Hab. parasite , sur
beaucoup d'autres Algues. Août , septembre.
VAUGHERIA. DG. in yauch..conf. p. 25. FI. fr. 2, p. 46. Harv.
Phyc. Syn. Gen. xc.
V. CRUG1ATA. DG. FI. fr. Ag. Ectosperma. Vauch. conf. t. 2, f. 6.
Hab. les marais d'eau douce de Saint-Julien-de-Goncelles (Loire-Infé-
rieure). Juin.
y. RACBMOSA. D. G. Lyngb. t. 23. Gonf. A^. Sp. Harv. Man. Haas, t 3,
f. 2. Ectosperma. Vauch. Hab. fossés, mares, Ancenis (Loire-Infé-
rieure), février.
HYDROGASTRUM. Desv. Joum. Bot. Bory. Vaucheria. Ag.
H. GRAKULATCJif. Desv. obs. plant. d'Angers, p. 19. Botrydium. Grev.
Hook. Harv. Man. Hassal. Freshw. t. 77, f. 5. Botry. Argillaceum.
Wallr. Ul?a. Linn. Tremella. El. Bot t. 324. Vaucheria radicata. Ag.
Rhizococcum crepitans. Desmaz. n« 503. Hab. sur la terre humide, bords
des eaux, étangs, mares, desséchés, environs de Nantes. Eté, au-
tomne.
ORDRB XV*. GOIlFBBVACBiB.
ZYGNEMA. Ag. Syn. 98. Lyngb. 170. Gonferva. l^Q. FI. fr. Gonju-
gata. Vauch.
^ 229 —
Z. HinDUif. Âg. Syst. Harv. in Hook. et Man. Gonferva, Dilliv. Gon-
jvgata princeps. Vauch. conf. t. 4. Hab. daus les fo88é&, dans les étangs
d'ean douce, Nantes. Juin.
Z. QuiifiNUM. Ag. Syst. Harv. in Hook. et Man. Hass. p. 28, 1 et 2.
Spirogyra. Link. Zyg. Longatum et Gondensatum. Ag. Sj^t. Gonjugata
porticalis. Vauch. conferva t. 5, f. 1. Gonferva condensata t. 5, f. 2.Lon'
gâta t. 6, f. 1. Hab. fossés, marcs, étangs d'eau douce, Thouaré, près
Nantes. Décembre.
TTNDARIDEA. Harv. Man. Desmaz. n» 202.
T. cRoci^TÀ. Harv. Gonjugata. Vauch. t. 6,r. 4.Zygnema.Ag. Duby,
976. Hab. mares , fossés, Thouaré. Novembre.
MOCGEOTIA. Ag. Syst. Zygnema Duby, Ag.'
M. gbuijflsxa. Ag. Syst. Harv. in Hook. et Man. Hase. Britiscb.
Freshw. t. 40, f. 2. Zygnema* Ag. Synop. Duby, p. 977. Gonferva.
Dillw. Gonjugata angulata. Vauch. Hab. fossés , étangs , Nantes. Prin-
temps, été.
M. cÀPociHA. Ag. Leda. Mougeot, n° 793. Bory. Zygnema. Duby,
977. Hab. fossés marécageux , Noirmoutier. Avril.
LEMANIA. Bory. Ann. Mus. Nodularia. Lynck.
L. FLuviÀTiLis. Var. Fucina. Ag. L. Fucina. Bory. Nodularia fluvia-
tilis. Lyngb. Ghantransia Hnviatilis. DG. FI. fr. 2, p. 50. Polysperma.
Vauch. Hab. sur les pierres , dans les courants rapides du Gens , au pont
Marchand. Mai.
L. TORULOsâ. A g. Hook. Harv. Man. Hassall. Gonferva. Roth. Lem.
Incurvata. Bory. Ann. Mus. Hab. sur les pierres, courants rapides de la
Moine , près GUsson.
BATRAGHOSPERMUM. Roth. Bory. Ann. Mus.
B. ÀTRUM. Harv. Man. Hass. t. 16. B. Tenuissimum. Bory. B. Monili-
forme. V. Detersum. Ag. Gonferva atra. Dillw. t. 14. Hab. dans les ma-
rais de i'Erdre , sur les tiges de plantes submergées. Mai.
DRAPARNALDIA. Bory do Saint-Vincent, Ann. Mus. 1. 12, p. 309.
D. GU>u^KATk, Ag. Syst. Harv. in Hook. et Man. Batrachospermum.
Vauch. conf. 1. 12, f. 1. Hab. ruisseaux, marais, fossés , Nantes. Mai.
D. pLUMosA. Ag. Syst. Harv. in Hook. et Man. Batrachospermum.
Vauch. conf. 1. 12, f. 2. Hab. ruisseaux, marais , étangs d'eau douce,
Nantes. Printemps.
GLADOPHORA. Dillw. Gonf. t. 13. Harv. Syn. G. ici.
G. GLOMBRATA. Var. Hass. p. 213, pi. 56 et 57. Gl. Brownii. Harv.
Phyc. Synop. Sp. 289. Hab. Forme un feutre épais attaché aux pierres
lisses , au fond de l'eau , dans les courants rapides de la Moine , Glisson.
Juin.
G. RBCTAHGULARiR. Griff. Harv. Phycol. Synop. Sp. 292, 1. 12. Gon-
— 230 —
ferva. Hanr. in Hook. Addenda , p. z , et Man. G. Gronanii. CbfiiT.
Desmaz. n» 1367. Hab. Jeté k la côte de Saint-Gildas. Septembre, oc-
tobre.
G. HUTCHiNsiiB. Hanr. Phjcol. Synop. Sp. 294, t. 124. Confeita.
Dillw. Gontt. 109. Harv. in Hook. et Man. Hab. parasite, dans les
flaques d'eau pure , à marée basse , et sur les rocbers , Belle -Ile. Juin ,
septembre.
G. RUPBSTEis. Kntz. Hanr. Pbjcol. Synop. Sp. 297, 1. 180. Conferva.
Dill. t. 23. Ag. Syst. Hab. le Groisic , sur les rochers. Septembre.
G. LOBTBViRBNS. Kutz. Hsrv. Phycol. Synop. Sp. 298, t. 190. Gob-
ferra. Dillw. 1. 148. Hanr. Man. G. Sericea. Ag. Syst. G. Glomerata. Y.
Marina. Roth. Ghloronitum sericeum. Gaill. Desmaz. 153. Hab. sor les
rochers , pierres , coquilles , Batz , le Groisic. Juillet.
G. ÂLB1DA. Huds. Hanr. Phycol. Synop. Sp. 304, t. 27S. Hab. sur
les rochers , les pierres plates , à marée basse, Groisic, Batz, Belle-Ue.
JuiUet.
G. LAROSA. Kutz. Hanr. Phycol. Synop. Sp. 305, t. 6. Gonferra. Roth.
Gat. 3, p. 291, t. 9. Dillw. Gonf. Harv. in Hook. et Man. Hab. sur les
autres Algues, quelquefois sur les rochers, au Groisic. Mars.
G. ARCTA. Kutz. Harv. Phycol. Synop. Sp. 207, t. 135. Gonferva.
biliw. Harv. Man. p. 139. Hab. les rochers exposés an choc des vagues ,
presqu'âi marée basse , Belle-Ue , Juin.
G. FRACTA. FI. dan. Dillw. Harv. Phycol. Synop. Sp. 313, t. 294. Hab.
marais salants du Groisic et de Noirmoutier. Avril.
Gette espèce se présente souvent k la surface de l'eau , en forme de
petites bodes dont les fils sont d'autant plus serrés, qu'elles sont plus
battues par le vent.
G. GLOMBRATA. Hassall. Brit. Freshw. t. 56, 57. Gonferva. L. Harv.
Man. Dillw. 1. 13. Ghantransia. D.G. Proliféra. Vauch. conf. t. 10. Hab.
Attaché aux pierres, dans les courants de la Moine kGlisson, et plus
haut. Mai et juin. Forme des rivières rapides, dépassant souvent un mètre,
de longueur.
G. CRYSTALiiif A. Kutz. Sp. Alg. p. 401. Gonferva. Both. Gat. 1) p. 106
et S, p. 239. Ghauv. Alg. Norm. n» 57. G. Pura. Roth. Gat. 2, p. 221.
Hab. pierres et parasite , bancs de zostera. Eté.
G. CRISPAT A. Hassall. Brit. Freshw. t 55, f. fl et 2. G. Fracta. Yar.
Kutz. Gonferva. Roth. E. Bot. 2350. Dillw. Gonf. t. 93. Ag. Syst. Harv.
' in Hook. et Man. Hab. mares d'eau douce, Nantes. Avril.
RHIZOGLOItIUM. Harv. Phycol. Synop. Gen. xcii.
R. RiPARi€M. Kutz. Harv. Phycol. Synop. Sp. 314, t 238. Gonferva.
Roth. Gat. t. 2100. Dillw. Harv. in. Book. et Man. Gonf. perreptansGarm.
Harv. in Hook. B, F. p. 353. Hab. sur les rochers couverts de sable , à
marée haute , Batz (Loire-Inférieure). Mars.
- «3t -
CONFEBVA. Âg. Sjit. B«rT. Phyco]. Sjroop. 6«». xciii.
G. unuvt. Roth. Gat. LyBgb. t. 50. Hanr. Phyc Syaop. Sp. 319, t. ifid.
Daby, p. 981. G. Gras^a. Àg. G, GapiUaria. Dillw. t. 9. Hab. marais ta-
laata du PooUguea.
G. CBRBÂ. IHllw. t 80. Harf . in Hook. et Maa. et Pbyool. Synop. Sp.
324, t. 99. Lyngb. t. 51. Hab. sur les rocbera ou sur les pierres cou-
Yertesda sable, daas les flaque^ peu profondes et dans les petiU cou-
rants* Groisic , BaU. Ayril , octobre*
G. TaoMGAaA. Dillw. Gonf. 1. 102. Harv. in Hook. et Van. ^t Phycol.
Sp. 327, t. 328. Âg. Syst. G. Isogooa. E. Bot. t. 1030. Bab. rocb^rs e(
pierres lisses , à marée haute. Bats (Loire-Inférieure ). Mars,
HYDBODYGTION. Bot. Vauch. D,G.
H. cmcuL^TUH. Aoth. Hyd. Pooiagonura. Vauch. Gouferva roticoU^.
Linn. Hab. fossés , mares d'eau douce. Nantes. Août.
ZTGOGONIDM bbicbioruii. Kutz. Hassall. t.4iGopferva.Roib.Gat.
Dillw. t. 1. Har?. in Hook. et Man. Grev. t. 261, f. 1. Hab. landes bu-
BÛdesde la Loire*InCérieurc. Printemps.
ORDRB XTI". UliTACBlB.
ENTEROinOBPHA. Hanr. Phycol. Syn. G. xcv.
E. GOMPBBssA. Linn. Ag. Sp. non Alg. europ. t. 16. Grev. Hook.
Hanr. Phye. Synop. Sp. 382, t. 335, Hab. rochers , pierres. Grmsic.
Juillet.
£. BBBGTA. Hook. HaTT. Maa. et Phyeol. Syaop. Sp. 334, t* 43, K.
Glathrata. V. Eracta. Gnsv. Scytosiphon. Lyagb. Soleoia dathrata. V.
Gontefidea. Ag« Hab. pierres, coquilles. GG. dans le trait, au Groisic.
Juillet, août.
E. CLATRRATA. Yar. Grc?. Hook. Harv. Phycol. Synop. Sp. 335, t.
340. J. Ag. Clya. Ag. Sp. Solenia. Ag. SJ^st. Zignoa. Eudl. Gonfcrva.
Roth. Hab. étalé au Groisic.
ULYA. Lamour. Hanr. Phycol. Synop. Gea. xc.vi.
U. JLACTUCA. Ag. Sp. Hook. Hanr. Phycol^ Synop, Sp. 341. Esper.
Hab. rochers , pierres, et parasite. Groisic , Belle-Ile. Juillet.
U. LATissiMÀ. Ag. Sp. Hook. Harv, Phycol. Synop. Sp. 340, 1. 171.
Hab. rochers, pièces , parasite. Mars.
U. UBZA. liinn. A^.^. Hook. H^arv. Ean. et Phycol. Synop. Sp. 342,
t. 29. Hab. sur les rochers, les pierres , au Groisic. JniU^
U. oaisaA. iigluf. Ai;. £p. Book. Harv. Kan. Slva i^crc^tris. Jioth.
Lingbia. Duby • Hab. sur la terre , au pied des murs , sur les murs de la
HoBSsini^re t las tpits de chaume. Prinjtemps.
U Bvu^çm^ ADlh.XIal. A^;. Sp* Aook. Hiicr. Plan. Om- 1. 78, j; 13.
— 232 —
y. Hinima. Yauch. Hab. fossés , mares , d'abord attaché et sobmergé, pnia
flottaot. riantes. PriDtcmps.
U. 1NTE8TIIIJLLI8. Linn. Âg. Sp. Enteromorpha iDtestiaaHs. Link. Hook.
Harv. MaD. et Phycol Synop. Sp. 331, t. 154, Solenia. Ag. Syst. Hab.
flaqaes d«B rochers, marais salants. Groisic, Belle-Ile. Eté. CG.
U. iNTBSTinALis. LioD. Harv. Phycol. Syoop. Sp. 331. Forme naine,
croissant en gazon sur les rochers maritimes mooilïés par Voaa doaco des
sources et an- dessus de la marée haute. Quelques incÛvidos représentent
bien l'Enteromorpha cornucopi» de Hook. Harv. Phycol. Synop. Sp.
330, t. 304. Hab. Belle-Ile , le Groisic. '
PORPHYRA. Ag. Icon. Har?. Phycol. Synop. G. xctii.
P. LAGiftjLTA. Ag. Alg. Eur. t. 27. Hook. Harv. Han. et Phycol.
Synop. Sp. 343, t. 92. UWa. Ligbft. Hab. les rochers, surtout ceux
exposés k la grande mer. Belle *Ile , le Groisic. Mars, septembre.
P. LAGiniATA var. Umbilicata. Ag. Icon. Alg. "Eur. t. 25. P. Laci-
niata. Hook* Harv. Hab. sur les moules, au Groisic. Mars.
P. vuLGARis. Àg. Icon. Alg. Europ. t. 28. Hook. Hanr. Phycol.
Synop. Sp. 344. Ulva. Purpurea. Roth. Gat. t. 6. Ag. Sp. Hab. rochers*
pierres , au Groisic. Mars.
P. LiiisARis. Grey. Hook. Harv. Man. Hab. rochers , k marée haute.
Groisic. Mars.
BAP9GIA. Ag. Syst. 25 et 76. Hanr. Phycol Synop. G. xctiii.
B. FDSco-PUEPURBA. Lyogb. Hyd. t. 24. Hook. Brit. FI. Hanr. Phyc.
Synop. Sp. 345, t. 96 et Man. GhauY. Rocher, p. 35. B. Atropnrpurea.
Ag. Alg. Iconog. Europ. t. 25. Gonferra fusco-purpurea. Dillw. t. 92.
G. Atro-purpurea. Roth. Gat. 3, t. 6. Dillw. Gonf. t. 103. E. Bot
t. 2085. Hab. rochers maritimes, k marée haute. (Loire-Inférieure).
Mars.
ORORB lyil*. OSCILLATORIAGBAE.
RIVULARIA. Roth. Gat. 1, p. 212. Harv. Phycol. Synop. Gen. xcix.
R. ATRA. Roth. Gat. 3, p. 340. Ag. Syst. Harv. in Hook. et Man. et
Phycol. Synop. Sp. 351,it. 239. Batrochospermum hemisphœricum. D.G.
Fi. fr. 2, p. 591. TremeUa. Linn. Sp. Hab. pierres, rochers. Groisic,
Belle-Ile.
R. BOLLATA. Bekr. R. Nitida. Ag. Syst. Harv. Phycol. Synop. Sp.
353. Ulva BuUata. D.G. Rostoc. Duby. Hab. rochers , k marée haute.
Groisic. Septembre.
GALOTHRIX. Ag. Syst. Al. 24 ôt 70. Harv. Phycol. Syn. Genre
eu.
G. coifFBRYiGOLA. Ag. Syst. Alg. XXIV et 70. Harv. Phyc. Syo. 356*
t. 254. Gonferva. DUlwin. Desmarestella. Bory. Oscillatoria. Lyngb.
— 233 —
Hab. sur le Geramium hibnim et autres Algues filamenteuses. Belle-Ile
Juillet.
G. PAHNOSA. Ag. Harv. PhycoL Synop. Sp. 361, t. 76. Hab. sur les
rochers , à marée presque haute. Septembre.
LYMGBIA. Ag. Systl xxit et 73. Oscillatoria. Auct. Harv. Phycol.
Synop. Gen. cm.
L. MAjusGULA. Harv. iuHook. Br. FI. et Man. et Phycol. Synop. Sp.
365. L. Crispa. Ag. Gonfenra majuscula. Dilw. Oscillataria majuscida
DesYauz. Hab. à marée presque haute, en plaques sur les pieds de Buppia
et de Zostera et sur plusieurs Fucus , dans les flaques élevées. Groisic.
Août, septembre.
. L. iftJRALis. Ag. Syst. Harv. in Hook. et Man. Conferva. Dillw.
Both. Gat. Hass. Brit. Freshw. Alg. t. 59, f. 7. Desmaz.no 105. Oscil*
latoria muralis. Lyngb. Mougeot, n» 597. Hab. dans les lieux ombragés,
sur les murs, le bois mort ou vivant. Nantes. Hiver et printemps. Peupliers
de la route de Bennes.
L. cARMiGHABLii. Hsrv. iu. Hook. et Man. Hab. sur les rochers et
sur plusieurs Fucus. Groisic, Saint- lïazaire. Mars. Juin.
L. FERKijGiNBA. Ag. Syst. Harv. Phycol. Synop. Sp. 366. Hab. marais
salants. Groisic. Juillet , novembre.
En juillet et août , cette plante forme , sur la vase , des œillets , dans
les marais , un velours d'un brun marron terreux. En septembre et octobre,
les bulles d'air la font lever par mamelons , puid flotter à la surface , où
elle s'étend en masses circulaires d'un brun jaunâtre , brunes an bord,
par la croissance des filaments; plus tard, cette couleur passe au vert
plus ou moins foncé , au vert bleuâtre ou au vert clair tris-vif. G'est
seulement après plusieurs mois de dessication que la plante jaune prend
une couleur vert-de-gris.
FBAGILLABIA. Lyngb. Nematoplata. Bory de Saint-Vincent.
F. PBOTiifALis. Lyngb. t. 63. Gonférva pectinalis. HuU. Dillw, Diatoma.
FI. dan. t. 1503, f. 1. Harv.' in Hook. et Man. Hass. Brit. Freshw. t. 95,
f. 1,4. Hab. ruisseaux , fossés d'eau douce. Nantes. Printemps.
DIATOMA. DG. FI. fr. 2, p. 48. Lyngb. Bory.
D. MAR1NDH. Lyngb. Hyd. t. 62. Ag. Syst. Grev. in Hook. Harv. Man.
Hab. sur les Algues filiformes. Groisic. Printemps, Automne.
LIGMOPHOBA. Ag.Grev.
L. FLABELLATA. Ag. Grcv. iu Hook. Br. FI. Harv. Man. Exilaria.
Grev. Scot. Grypt. t. 289. Hab. ordinairement k marée presque haute,
parasite , sur plusieurs Algues , dans les flaques et sur les feuilles de Zos-
tera et de Buppia. Groisic. Septembre , octobre.
HOMCËOGLADIA. Grev. Hook. Harv.
H. AnGLicA. Ag. Grev. in Hook. Brit. Flora. Harve Man. Desmaz.
Grypt. no 1469. Hab. en touffes sur les rochers, les pierres, dans le voi-
:*'.
— 234 —
siaage ût la vaM , k mtrée basse, dans les Mkets des marais saUats d«
Groisic Septembre, octobre.
STRIATfiLLA. Ag. Diatoma. Grev.
S. UNIPOIIGTÀTA. Ag. Kutz* Harf. Man. Diatoma. Ag. Syst. Gref. ia
Hook. Achnaites. GreT. Seot. Grypt. t. 287. Fragillaria. Lyngb. Hab.
sar les Algues filamenteuses. Noirmoatier, Belle-Ile , le Groisic. Eté.
ISTHMIA. Harf. Hao. p. IdO. Diatoma. Dvby, p. 999.
I. 08LIQCATA. Hanr. M an. I. Enerris. Katz.Al.p. iS5. Diatoma. Diiby,
p. 990. Ag. GonferVa. El. Bot. t. 1809. Hab. sur plusieurs petites Algues.
BeUe-Ue. Juin.
AIVABAINA. B ory. Dict. Gl. Icon.
A. TLOS AQU.W. Bory, ex Harr. Man. p. 186. Kutz. Alg. 289. IVostoe.
Lyngb. Hyd. Hab. Flottant à la surface ^une mare d'eau douce. Groisic.
Mai.
SPHGBBOZIGA. Hanr. Phycol. Synop. Gen. cviii.
S. cASMiCHABLu. HaTv. Phycol. Synop. ^p. 381, t. 113. Betooia
torulosa. Garm. in Hook. Brit. FI. Hanr. Man. Hab. k marée basse , sur
la couche formée sur les pierres couvertes de vase par les Algues fila-
menteuses en décomposition. Juin.
OSGILLARIA. Bosc. Bory. Dict. Glass. 1 , p. 594 et 12, p. 457. Os-
cillatoria. Vauch.
,0. PEincvs. Ag. S^t. 67. Duby, 993. Gbauv. Alg. Norm. u? 3i.
0. Tœnioîdes. Bory. Dict. Glass. DiUw. Musc. t. 2, L 4. Hab. dans les
eaux tranquilles. La Moine, ï GUsson. D. Bourgault, Delamaire, Bradai.
Juillet.
O. OBaoeinosA. Ag. Syaop. 100. G. OBstnarii. Lynbg. Lyngbia.
OEruginosa et L. Ferruginea. Ag. Syst. Hab. les marais salmits, au
Groisic.
O. AureKHALm. Ag. Syst. p. 62. GreT. p. 305. Hanr. Man. p. 165.
Hass. p. 251. GbauY. Alg. Ifonnan. b<> 29. Microcoleus leirestris. Buby,
992* Desmaz. n» 55. Hab. sur la terre , au pied des mors. Automne.
0. nigubscbus. Bory in Moogeot , n<* 792. 0. Nigra. Yaucb.t. 15, f. 4.
Hassal. pi. 71, f. 3. Hab. sur le bord des ruisseaux.
0. TiRiDis. Vauch. Gonfer. t. 15, f. 7. Mougeot, n<> 098. Tenuis.
GreT. Hass. p. 248 , pi. 72 , f. 1. Hab. sur les fossés humides. Automne,
Hiver.
0. PARiBTiNA. Vauch. Gouf. t. 15, f. 8. Duby, 993. 0. Adansoni.
Bory. 0. Autumnalis. Ghauv. Lyngb. Hi^b. dans les marais , sur les murs
humides. Autonme.
0. coaiuM. Ag. Syst. 64. Grev. FI. éd. p. 300. Duby, 994. fiarv.
Man. Hab. au pied des murs humides \ commun dans la rue de Bel- Air.
Hiver.
TABLE
Dii mma m pimis awmm.
Acidium ^05
Agariooe 160
Âlaria 211
Algaes 209
Anabaîna-. 234
Anthoceros 125
Arcyria 197
Amrooladia 210
AspergiUus 206
Aaperecoccns. ... 212
Asplenram 110
Aurionlark 152
B
Bangia. 232
Bartramia 111
Batrachoapermvm 229
Blechnum 111
Bœmices 133
Boletos 151
BoBDemaîseiiia. . . 217
Botritys. .« 207
BeyiaUw.. ...... 196
Bryopsys 228
Bryam....* 112
Bnlbochœte 226
Bnlgaria 148
Byssm. 203
c
Callithamniom. •. 226
Galothryx 232
Caiitkarelliia 169
Gatenella 224
Genomice 131
Getramiaeeώ .... 225
Geramium 225
G«Htho8pora 144
GhtBtopnora 213
Ghara 108
Ghlatracëes 195
Ghloroaperme».. 228
GhondniB 222
Ghorda 211
Ghryrisimenia. • . . 218
Ginclidotm. . . • . . 120
Giiftoaeira 209
Gladophora 229
Gladostephns. . . • 214
Glathras 195
Glayaria 149
Godinm 228
Gollema. ....... 129
GoDfer?a 281
Goniocarpoii 138
Goniophora 152
Gottcnàaa. .^.... 208
G<Mraninacen. ..« 219
GoraUiiia 219
Gonûciilaria 131
Gorynephora. ... 2l3
Gronania 224
Gnioria 224
Gutleria 211
Gyathvs 199
*
Dacrymicea 144
DaBdalea. .« 168
DaltODia 113
Dabya 217
IMeaseria 219
]>eiiiativm. . . . . . . 208
Deamaretia 210
Dierairaiii 118
Diatoma. 933
DictyoU 212
Didymium* 198
DidymodoD 118
Dothidea 143
DrapamakUa. ... 229
Oddreanaia 224
Dumontia , 223
B
fidtocarpua 915
EUchiaU. ^ 214
236 —
BncalypU 120
EndocarpoD 125
Enleromorpha. . . 231
Equisetnm 109
Enneum 206
Erysiphe 200
Earotiiim 207
Ezidia 145
Exoaporium 2U2
w
Futalina 154
Fontinalis 113
Foag;ère8 110
Fragillaria., 233
Facus 209
Fnligo 199
Funaria 112
Fnngi 144
Farcellaria 228
Fasiaporiom 207
G
Geastrnm 196
Gelidium 321
Geoglosaum 148
Gigartina 222
Ginannia 223
Gloioaiphonia.... 224
Gracilaria 220
Gramimtia itO
Gratelonpia 221
Griffithata 226
Grimmia 121
Gymnogongroa... 222
GymnosporaDgiam 201
GymnoBtomiim... 122
Halidrya 209
Halymeoia 223
HalVaeris 211
Hedwigia 121
UeWelU 147
HeloUum 147
Hepatiquea 123
Himantia 209
.... 210
Homœochladia.. . 233
Hookeria IIH
Hjdnam 153
Hydrodyction. ..231
Hydrogastmm... 228
Hypnœa 221
Hypnom 113
Hypozyléea 139
I
lilosporiom 201
IridiBa 223
Isidiam 133
Isoetca. 109
lathmia 234
jr
Jania 219
JangermaDnia. . . . 123
li
Laminaria 211
Lanrenciace». . . . 217
Laarencia 218
Leatheaia 214
Lecanora 137
Lemania 229
Leotia 148
Lepra 139
LeucodoD 117
Lichen 125
Licmophora 233
Lomentaria 218
Lycogala 199
Lycoperdiacéoa. . 195
Lycoperdon 196
Lycopodiacéea. . . 109
Lyngbia 233
HarchaDtia 124
Harailéaoéea 109
MelaDoapermeflB. • 209
Meraliiia. 158
Meaogloia 213
Hicrocladia 225
Morchella 148
Moaffeotia 229
Mucedinéea 205
Macor 206
MyrioQema 214
Myriotrichia 215
Naccaria 224
Nekera 113
Nemaleon 224
Nitophyllum 219
Noatoc 213
o
Oïdium:. 208
Oligotricbum. ... 111
Ope^rapha 133
Ophiogloaaum. .. 110
Orthotricbum.... 121
OaciUatoria 234
Osmunda 110
Ozonium 209
p
Padina 212
Pannaria 128
Parmolia 127
Patellaria 135
PelUgera 126
Pertoaaria 138
Peùza 146
Phallua 195
Phaacom 122
Phiacia ri9
Phlobia 151
Phragmidiom. • . . 202
Pbyaanun 198
Pbyllophora 222
Pilobolua 206
Placodium 137
Placaminm 220
Podiaoma 202
Polyidea 223
Polypodiom 110
Polyporoa 155
Polyaacctim 196
Polyaiphonia. ... 216
Polytndiam 111
— 237 —
Polythrynciom. . . 208
Porphyra 232
Psora 136
Pterigynandnuii. . 117
Pteris tll
PtiloU 225
Puccinia 202
PuDCtaria 212
n
Ramalisa 130
Reticalaria 199
Rhizocloniam. . . . 230
Bhyzomorpha. .. UOU
Rhodomela 215
Rhodospermeœ. . 215
RfaedimeBia 220
Riccia 125
Rivvlaria 227
— 232
Roccolla 130
BytiphlsBa 216
Schizodermia.... 202
Scleroderma 196
Sclerotium 201
Scolopendrium. . • 111
Soliera 222
Sphacelaria 214
Sphœria 139
SpherocarpuB. ... 125
SpherococciiB. . . . 220
Spherophorns. .. 131
Sphœroziga^ .... 234
Sphagnum 122
Spih£a 226
Splachnum 121
Sporochnos...... 211
Sporotrichnm. ... 207
Spumaria 199
Squammaria 136
StemoDitis 198
Stereocaulon. ... 131
SticU 126
Stigmalidiom. . . . 135
StilDOspora 202
Stilophora 212
Striaria 212
Striatella 234
T
Targionia 125
Theiephora 150
Thelotrema 138
Thesanoinitriiiin. . 120
Tortnla 117
Tremella 144
Trentepohlia. ... 225
Triohia 198
Trichoderma. ... 199
Trichostomam. .. 120
Taber 200
Tubercnlaria. ... 201
TuloBtoma 197
Tyûdaridea 229
t)
Ulva 231
Umbilicaria. ...J 126
Urceolaria 138
Urédinées 201
Uredo 203
Usnea 131
▼
Variolaria 138
Vancheria 228
Verpa 148
Vemicaria 135
Weiflaia 119
Xiloma 201
Xyloma 143
Zygnema 228
Zygodon J12
Zygogoniom 231
DES
PHfiHOIfilBS tLBCTKKiniIOOIS
QUI CAB4OrTAEI0BnT L^ÀLTiSlUTlOIf y ▲ Lk MBR ,
Des alliages employés poar doobler les NaTires,
Paa M' Ad. BOBIERRE.
Les questions qui se rattachent d'une manière plus ou moins
directe à l'étude des akérations subies par les doublages de
navires , sont multiples et souvent délicates. Il y a dans les
phénomènes mystérieux qui se passent au sein de l'eau de mer,
ample moisson de faits intéressants pour le physicien et le chi-
miste. Les sels contenus dans ce liquide , les gaz qui y sont dis-
sous, des conditions sans cesse variables de température et d'agi-
tation, tout s'unit pour rendre plus obscure et peut-être plus
attachante l'étude des altérations des doublages. Ceux-ci , d'ail-
leurs, ont le plus souvent une constitution telle que le pro-
blème discuté se complique de données imprévues. Aux chiffres
analytiques indiquant la composition chimique des alliages, il
faut joindre en effet l'influence physique que la fonte, le mou-
lage ou le laminage ont exercée sur eux. Il est facile de com-
prendre que , dans le cours d'une telle étude , la physique et la
~ 239 —
chimie m coudoient à tout insUnt , que l'observatour hésite par-
fis en raison de la complication des détails , et qu'aa moment
de formuler les conclusions de ses investigations, il sente la né«
cessilé d'une extrême réserve sur certains points.
Mes recherches m'oot conduit à élucider quelques phénomènes
relatifs aux alliages de cuivre employés pour doubler les navires.
Les bronzes et les laitons, si généralement amployés aujour-
d'hui , ont plus particulièrement fixé mon attention ; mais en ce
qui concerne les cuivres proprement dits, je me bornerai àréau-
mer les faits observés jusqu'à ce joar. Au double point de vue
de la chronologie et de la science , ils constituent une introduc-
tion nécessaire au sujet développé dans ce naémoire
CHAPITRE I.
§ 1. — Ori^ne de la qae$iion.
Le doublage des navires par des plaques métalliques paraît
avoir été pratiqué par les anciens. Leo-Bapitsta Alberti dit avoir
obaervé, sur les débris d'un navire découvert dans le voisinage
du lac Reocitt , qu'il avait été doublé avec un alliage de cuivre (1).
En 1670 , on imagina d'employer le plomb laminé, et ce mode
4e doublage ifut adopté pendant ime période de trente années ,
après laquelle le bois par et simple fut préféré k ce métal •
(i) James Napier.
~ 240 —
Le plomb offrait de graves inconvénients : il se couvrait rapi-
dement de croûtes terreuses , et les ferrures des navires protégés
par un tel doublage étaient promptement détruites. Malgré l'ob-
servation bien dûment constatée de ces fâcheux résultats, le
gouvernement anglais tenta, en 1832, de doubler un ponton
au moyen du plomb laminé. Le métal tomba de lui-même par
suite de l'oxydation des clous de fer qui avaient servi à le fixer
au bordage..À vrai dire, le choix du métal des clous n'était pas
heureux.
On prétend que le doublage en cuivre fut adopté, pour la
première fois, dans les temps modernes , en 1761 (1). Dans le
cours des quarante années qui suivirent, les résultats obtenus
furent généralement bons, quoique fort distincts les uns des
autres; mais plus l'industrie prit de développement, plus Texploi-
tation des minerais de cuivre acquit de prépondérance et plus
les succès enregistrés furent alternés par des mécomptes désas-
treux.
Les cuivres à doublage furent l'objet d'altérations si capri-
cieuses et si fréquentes que la marine anglaise s'en émut et ap-
pela sur les conditions générales de la préservation des navires,
l'attention de Davy. Ce savant reconnut promptement (1824)
que les cuivres purs s'usaient plus rapidement que la plupart
des cuivres impurs ; mais les circonstances dans lesquelles s'ef-
fectuaient les altérations lui démontrèrent en môme temps que les
richesses en cuivre pur et les chances de bons services à la mer
n'étaient ni directement ni inversement proportionnelles les unes^
aux autres.
Quelques armateurs et tous les capitaines éclairés savent au*
jourd'hui, d'ailleurs, que la grande question n'est point d'avoir
(1) lamet Napier.
— 241 —
des doublages inaltérables en présence de Teau de mer, mais
bien des doublages unifarmimint altérables. Dans Foxydation
régulière d'un cuivre pur, le constructeur intelligent voit une
des garanties de la marche et du maintien en bon état de la
carène du bâtiment. Les coquilles qui s'attachent sur les parois
d'un navire doublé en cuivre rencontrent une couche penna'
nente d'oxyde, et c'est sur cet oxyde qu'elles adhèrent. Mais bien-
tôt celui-ci est emporté par des causes chimiques et physiques.
L'oxydation du doublage empêche ainsi l'encrassement nuisible à
la marche, et la durée du doublage est proportionnée, dans ce
cas , à l'épaisseur du métal employé (1).
Il est presque superflu de rappeler que, pour parer aux des-
tructions générales ou locales des doublages en cuivre , H. Davy
imagina de rendre toute la surfieice du doublage négative et de
détruire, autant que possible, les influences électriques, en
mettant un métal positif en contact avec cette surface. Il arriva
à constater, dans le cours de ses expériences, qu'un petit frag-
ment de zinc ou une tête de petit clou en fer suffisait pour garan-
tir 40 ou 50 pouces de cuivre.
On sait qu'à la suite d'essais effectués à Portsmouth , le phy-
sicien anglais posa en principe que le cuivre peut être préservé
de l'altération lorsqu'il est mis en contact avec une substance
plus oxydable que lui : l'étain , le fer, par exemple ; et que si la
sur&çe du métal producteur varie de ^ à jj^ de la sur&ce du
cuivre, il n'y a ni corrosion ni diminution dans la masse de ce
métal. Lorsque le corps préservateur n'est plus que dans la pro-
portion de Y^ à ^, le cuivre éprouve, au contraire , une perte
de poids d'autant plus forte que la surface plus oxydable dimi-
(t) Arman. — Recueil des actes de l'Académie des Sciences de Bor-
deaux. 1853.
16
— 242 —
nue. Davy conseillait de préférer la fonte aux autres métaux
oxydables, en raison de son bas prix et de sa durée.
Mais, ce que Ton sait également, c'est que lorsqu'un couple
voltaïque est ainsi formé , il se dépose bientôt des matières al*
câlines et terreuses sur le cuivre constituant le pôle négatif.
Quatre feuilles de cuivre , défendues à peu près sur -^ ^ iV ^^
leur surface par du zinc ou du fer, qui avaient été exposées
pendant quatre mois à l'action de l'eau de pier, furent recoa*
vertes d'une matière blanche , principalement composée de car-
bonate de chaux, de carbonate et d'hydrate de magnésie. En
mer, un tel dépôt est bientôt le siège d'une accumulation énorme
d'animaux et de végétaux, etlamarehedu navire peut en souffrir
dans des proportions variables. Pour parer autant que possible
à ces inconvénients, Davy crut pouvoir conseiller de se borner
à une suriSace positive d'une dimension égale à jj^ de la surface
négative ; mais , comme le fait observer avec raison M. Becquerel
(1) , le fer ne garantit le cuivre que jusqu'à la limite ou peuvent
s'étendre les courants électriques produits par la réaction de
Teaudemer. Aussi le doublage est-il d'autant moins conservé que
la distance du point de contact des deux métaux est plus consi-
dérable.
§ II. — Recherches faites depuis Davy.
Toutes savantes et toutes ingénieuses qu'elles aient été, les
recherches de Davy ne conduisirent pas à la solution du problème
soumis aux méditations de ce physicien. Il faut reconnaître , au
surplus, que si, dans beaucoup de circonstances, les théories
scientifiques ont jusqu'à ce jour éclairé la fabrication des métaux
(i) Traité expérimeBtal de TÉlectricitéi tome Y.
, — 243 —
employés au doublage , elles n*ont jeté que de faibles lueurs sur
les conditions mystérieuses dans lesquelles ceux-ci se détruisent
en présence de l'eau de mer : cela est au moins très vrai pour le
cuivre rouge. En ce . qui concerne les alliages de ce métal , je
prouverai plus loin qu'il est possible de se baser sur des résultats
analytiques pour préjuger les effets d'altération ultérieurement
possibles.
M. Prideaux s'est livré depuis quelques années , en Angle-
terre, à de nombreuses recherches chimiques, dans le but d'éclai-
rer l'opinion des marins et des armateurs justement effrayés de
la détérioration souvent très-rapide des doublages en cuivre. Cet
observateur a successivement examiné les principales influences
qui réagissent sur les métaux à la mer. Il a vu , par exemple, que
telle plaque de cuivre perdait :
Dans l'eau du milieu du golfe 1,81
Dans celle de la mer des Antilles 0,40
' Dans celle du port de Plymouth 0,31
Modifiant les données de l'expérience , M. Prideaux a plongé
dans de l'eau de mer différents types de cuivre ; il a obtenu le^
résultats suivants :
PERTE.
Cuivre électro-type 1,40
Cuivre avec arsenic 1,20
Cuivre avec phosphore 0,00
Spécimen de cuivre marqué Frolit ^ 1,12
Cuivre de dock 1,66
— 3,00
— 2,48
— 2,33
Laiton (dit métal de Muntz) 0,95
— 244 —
Tantôt , on le voit , l'impureté du cuivre semble lui donner
de la résistance aux actions corrosives de l'eau de mer ; tantôt ^
au contraire , cette impureté active la dissolution du métal. C'est
qu'il y a, en effet, des milliers de combinaisons et de mé-
langes possibles en pareil cas. On ne saurait donc tirer aucune
loi générale des chiffres qui viennent d'être cités, et bien qu'en
1841 , l'opinion généralement répandue en Angleterre attribuât
la plus longue durée au cuivre mêlé d'alliage (1) , toujours est-il
que l'on ne peut compter avec certitude sur une altération régu-
lière et normale d'un cuivre rouge, que lorsque celui-ci est re-
connu pur à l'analyse. Davy, à la vérité , avait constaté qu'un
doublage remarquable par sa longue durée avait fourni 1,4 Vo
d'étain; mais des expériences nombreuses me portent à affirmer
que, sur dix alliages constitués dans ces proportions, des con-
ditions physiques auraient pu influer à tel point sur la répartition
du métal positif, que les dix couples voltaïques eussent été très
différents les uns des autres. Le fait observé par Davy est un &it
et pas autre chose.
M. Prideaux , chimiste de Plymouth, et dont j'ai plus haut cité
le nom , a fait un grand nombre d'analyses de cuivres à dou-
blage. Voici quelques résultats intéressants obtenus par cet expé-
rimentateur :
(1) Compte-rendu des Béances de rABBOcittioaBritaimiqae, 1841.
— 245
1
1
•
P
N4
p
«
P
u
Cm
•8
a
kA
«6
ce
a>
i^M
oo
o
o
^
•»
••
es
o
o
o
to
iA
iA
a
C3
Vf
r- I
13
p
c
es
•T3
0)
9
0)
QO
9>
O
IN «^
es
O^
CD
00
I •»«.».
0)
co
c
C
fa
c
o
iO
— 246 —
Sans qu'on paisse tirer de ces ehtffres l'expression formeUe
d'une loi, il est cependant bon de faire reniarquer qu'ils éta*
Missent une différence notable entre la quantité de métaux étran*
gers, dans les deux types principaux qui ont fourni des chiffres de
durée si inégaux.
Ces mêmes cuivres ont été placés dans des dissolutions d'eau de
mer contenant une légère quantité de sel ammoniac. Ils y ont
séjourné douze jours : les résultats n'ont pas. été fort concluants
et il devait en être ainsi. Voici les chiffres qui les expriment :
Nouveau cuivre.
5,1
De 30 ans
5,7
17 ans.
5,»
5 ans.
4,6
Usé rapidement.
5.2
Les différences dans la composition des minerais et dans leur
mode de traitement sont tellement nombreuses, il but de si mi-
nimes modifications — même imprévues, — dans la pratique
des procédés d'affinage, pour influer sur la dose des métaux
étrangers qui peuvent rester dans une fonte, que sur des dou-^
blages en cuivre rouge qu'on suppose identiques , il s'en trouve
souvent un grand nombre qui diffèrent les uns des autres. A plus
forte raison, cela doit-il arriver lorsqu'on opère sur des mine-
rais impurs et très chargés d'arsenic, d'antimoine et de fer. On
s'explique jusqu'à un certain point dès lors (1) cette déclaration
de M. Prideaux :
a Pour ce qui concerne la qualité du métal, j'ai été ap-
pelé à analyser de nombreux échantillons de doublages ayant fait
un bon ou un mauvais usage , vieux et réèent , et à en examiner
un plus grand nombre , et je n'ai trouvé dans ces analyses au-
cune différence constante et caractéristique entre le bon et le
(1) iftfUfig Journal.
~ S47 —
mauvais ; ceux qui s'étaient détruits le plus vite , et qui avaient
le plus mal supporté la mer, n'ont jamais été uniformément et
constamment plus susceptibles de recevoir l'action d'agents cor-
rosifsdans le laboratoire, que les meilleurs échantillons de cuivre
ayant fait un long usage. i>
§ Ilf. — Discussion.
Je ne saurais, pour ma part, accepter que sous bénéfice d'in-
ventaire des conclusions ainsi formulées. Il est incontestable qu'on
ne peut représenter par des conditions^ altérantes, produites dans
le laboratoire , les circonstances essentiellement complexes dans
lesquelles un doublage se trouve placé pendant la navigation. Il
est également vrai que tel cuivre d'un mauvais usage à la mer,
ne s'altérera pas toujours plus promptement qu'un autre dans les
liquides corrosifs utilisés par le chimiste ; mais lu question ne
réside pas dans ces comparaisons. C'est, comme je l'ai dit plus
haut dans IHnégalilé d'altération plutôt que dans la rapiditi d'aï-
îéraiion que peut en effet se résumer le problème des doublages.
Or, il est incontestable qu'un beau cuivre de Russie offre, sous
ce rapport, de grands avantages sur les produits plus ou moins
impurs que les nombreuses usines d'Angleterre livrent à la con-
sommation.
Que, dans certains cas, la répartition des métaux ou même
des métalloïdes associés au cuivre soit uniforme; qu'à cette heu-
reuse condition physique se joigne celle de l'effet chimique du
zinc et du plomb , métaux qui entravent l'oxydation du cuivre ,
rien de mieux. Je ferai remarquer béanmoins qu'en présence de
ces hypothèses fevorables s'en présenteront de nombreuses , dues
à l'existence d'impuretés dans le cuivre et qui en faciliteront la
rapide destruction.
Ce qui domine évidemment la question des doublages en cuivre
— 248 —
rouge , c'est Timpureté de phis en plus grande des cuivres cm*
merciaux depuis le dernier siècle, et la qualité de plus en plus
mauvaise des doublages pendant le même laps de temps. « Les
mines d'Angtesea, dit le docteur Black (i), ont rendu pendant
fort longtemps 25,000 tonnes de cuivre par année. Le cuivre de
ces mines a toujours été, et est encore , bien que la quantité soit
en ce moment peu considérable, le meilleur et de la plus pure
qualité, et entièrement dégagé des impuretés que je trouve dans
le cuivre de ce siècle. Vers la fin du siècle dernier, ces mines
s'appauvrirent , et ont graduellement décliné depuis; les minerais
de Cornouailles et d'autres sources ont augmenté , mais les mi-
nerais de Cornouailles ne donnent pas du cuivre aussi pur que
ceux d'Ânglesea. Le produit des mines de Cornouailles, de 1800
à 1830, a plus que doublé, celui de 1804 étant de 5,1 87 tonnes,
et celui de 1830 de 11,554 tonnes ; maisde considérables quan-
tités étaient importées de Russie , qui a aussi du bon cuivre, et
aidaient à couvrir le déficit des minerais d'Anglesea.
» La détérioration du métal a donc été en proportion relative
à la quantité et à la qualité des minerais, mais en proportion
plus que relative pour ce qui concerne le doublage ; en effet, la
qualité supérieure de la mine de Pary et des cuivres russes les
iaisait employer totalement, seuls ou mêlés, avec les meilleurs
cuivres de Cornouailles pour le martelage ou autres emplois par-
ticuliers , ce qui rejetait le fardeau de la production du cuivre en
feuiltes sur les qualités inférieures; car le mauvais cuivre supporte
mieux le laminage que le martelage. »
A ces judicieuses considérations du docteur Black, il but
ajouter que les minerais du Chili, par leur introduction sur le
marché , ont augmenté la dose des matières étrangères au cuivre.
(1) Leçons de Chinie i vol. 1 , pag. 67.
8â9
Voici deux analyses propres à donner une idée exacte de la nature
de quelques-uns de ces minerais :
Cuivre 30,6
Soufre 29,3
Fer 21,4
Matière siliceuse , . 16,8
Antimoine 1,6
99,7
A. Thomas.
Cuivre 28,50
Fer 25,83
Soufre 23,70
Argent ...... 0,06
Silice 18,70
Antimoine et arsenic. 2,80
99,59
John Camebon.
Les plus pauvres minerais du Chili, qui ne pourraient payer le
transit , subissent près de la mine même une opération de cal-
cinage et de fusion qui enlève la gangue. Le produit est apporté
en Angleterre sous le nom de régule. Les deux analyses sui-
vantes donneront une idée de la composition ordinaire de ce
métal :
Cuivre 59,6
Soufre 19,1
Fer 15,4
Antimoine 1,2
Matière siliceuse . . 2,8
98,1
Cuivre 52,8
Soufre 20,3
Fer 18,6
Argent 0,1
Antimoine 1,4
Silice . 4,2
97,4
Indépendamment des métaux ou des métalloïdes naturellement
contenus dans les minerais et retrouvés plus tard par les ana-
lystes, dans les cuivres fabriqués, il faut joindre ceux que des
pratiques industrielles ont &it reconnaître comme favorables aux
opérations d'affinage. C'est ainsi que souvent le plomb est intro-
duit dans les fontes de cuivre pour scorifier l'étain et réduire les
oxydes. Dans ce cas , le plomb disparaît du métal. Il n'en est pas
— 250 —
de même lorsque le plomb est employé pour augmenter la mal-
léabilité d'un cuivre antimonifîure. Du cuivre avec 0,9 ou 0,5 pour
cent d'antimoine serait dur et cassant sans addition de plomb ;
tandis qu'avec une richesse en antimoine s'élevant à 0,65 et uoe
addition convenable de plomb , ce métal a pu être quelquefois
laminé et livré comme doublage à la marine. Les deux analyses
suivantes , faites par M. Prideaux, établissent te principe sans con-
firmer les chiffres que je viens de citer :
Cuivre dur ne poufûant se
laminer.
Cuivre 99,40
Fer 0,10
Antimoine 0,06
Soufre traces
99,56
Cuivre enfeutilesse laminœiU
bien.
Cuivre 99,35
Fer 0,08
Antimoine 0,15
Plomb 0,11
99,69
En résumé , et bien que certains fabricants peu conscien*
cieux aient cherché à exploiter le vague de la science en matière
de doublages , on peut déduire des citations que je viens d'ac-
cumuler, que les cuivres de belle qualité auront de plus grandes
chances d'uniforme altération à la mer que ceux dont la richesse
en cuivre réelle est relativement faible.
J'ai, pour ma part , examiné un assez grand nombre de cui-
vres à doublage, et bien que sur ce point spécial mes études
aient été moins approfondies que sur les bronzes et les laitons,
j'ai été amené à constater dans le plus grand nombre des cas
soumis à mon examen :
1^ Que la pureté du cuivre n'est pas un indice de sa longue
durée ; mais qu'elle permet de prévoir l'uniformité de son alté-
ration à la mer ;
2* Qu'en ce qui concerne les échantillons de cuivre très pur ,
^ 851 —
les ait^tions par les réactife chimiques dans le laboratoire et
par l'eau de mer se manifestent d'une manière anaf(^ue, sinon ,
pour la durée, du moins pour l'uniformité;
Z^ Que les cuivres impurs altérés à la mer conservent souvent
une assez forte épaisseur sur certains points de leur surface ,
tandis que dans d'autres parties, des trous multipliés, des rai-
nures curvilignes, des larges surfaces accusent des actions élec*
triques correspondant par leurs différences d'énergie' avec les
différences de composition des couples voltaïques.
Il convient toutefois d'ouvrir ici une parenthèse et de convenir
que si les faits sont comparables , c'est à la condition expresse
d'une égalité < de texture résultant d'un pariait laminage. En
admettant , en effet , comme exactes les conclusions que j'ai cru
pouvoir déduire plus haut des observations faites pendant plu-
sieurs années, il n'en est pas moins vrai que les conditions
physiques dans lesquelles est laminé le doublage , peuvent appor-
ter un nouvel et important élément dans la discussion du pro-
blème. On sait que lorsqu'une lame parfaitement homogène est
exposée à l'influence d'agents capables de l'altérer, toutes les
parties sont également attaquées , et l'action chimique de l'élec-
tricité dégagée est nulle ; mais pour peu qu'il y ait défaut d'ho-
mogénéité dans quelques parties, il en résulte aussitôt des cou-
ples vollaïques tels, que les parties les plus attaquées forment
les pôles positifs de ces couples, et ceux qui le sont le moins,
les pôles négatif. L'énergie de l'action altérante augmente alors
d autant. J'aurai occasion de revenir plus loin , et au sujet des
alliages du cuivre, sur les nombreuses applications de ce
principe.
C'est précisément à causa de la multiplicité des données du
problème et de la difficulté du dosage exact des minimes pro-
portions de substances qui sont souvent associées au cuivre
— 252 —
rouge du commerce , que les hésitations des armateurs, et même
des savants , ont été nombreuses jusqu'à ce jour.
Je crois qu'en dehors de Thypothèso d'un beau type de cuivre
commercial, c'est-à-dire d'un métal industriellement pur et
bien laminé, les combinaisons et les mélanges peuvent être si
multipliés, qu'il sera probablement toujours impossible aux
chimistes de prévoir, même approximativement, la durée, à la
mer , d'un cuivre rouge.
CHAPITRE II.
MéSm JBMOJVXJBm.
§ I«'. — Historique.
L'intervention d'un métal réparti dans la masse du cuivre à
l'état d'élément positif allié, constituait une logique application
du principe dont H. Davy n'avait pu réaliser les conséquences
industrielles. On proposa bientôt de remplacer les doublages
en cuivre par l'alliage composé de 94 parties de cuivre et de 6
parties d'étain. La cohésion d'un tel composé étant considérable,
son altération à la mer est beaucoup moins rapide que celle du
cuivre ; et lorsque les deux métaux sont convenablement asso-
ciés, le couple voltaïque formé agit de manière à assurer une
longue durée au doublage. Le laminage de ce bronze était difR-
cUe et coûteux, en raison de sa dureté ; cet obstacle fut cepen-
— 253 —
dant vaincu à Imphy , où H. Francfort organisa sur une large
échelle la fabrication des doublages en bronze (i).
On trouve dans les Annales Maritimes et datis le Traité
d'Électrieiti de M. Becquerel , la relation des expériences pre-
mières qui furent officiellement dites sur les doublages en
bronze. Je reproduirai cette relation en faisant observer qu'il
s'agit ici d'alliages convenablement fabriqués, dont la proportion
d'étain s'élevait de 5 à 6 Vo « et dans lesquels on introduisait
des- cuivres de qualité supérieure.
On appliqua sur un c6té de la carène du cutter le Renard,
des feuilles numérotées de bronze, et, de l'autre cAté, des.
feuilles de cuivre rouge. Les unes et les autres furent posées sur
une couche de feutre et fixées avec des clous fondus. Après
trois mois treize jours d'amarrage dans le port de Cherbourg et
trois mois dix jours de navigation, MM. Bretocq, directeur des
constructions navales, et Rigault de Genouilly, ingénieur de la
(1) Les ligaes suivantes, empruntées au remarquable discours prononcé
en 1843 , k la Chambre, par H. Dumas , k l'occasion de la refonte des
monnaies, établissent les difficultés du laminage d'un bronze lorsque la
dose d'étain y dépasse 4 «/o-
« Il s'est agi de savoir, disait M. Dumas, si en employant le bronze,
» ce métal ne serait pas trop dur pour être laminé. On a soumis ce
o bronze au laminage de nos monnaies^ il a résisté. Eh bien! nous
» répondions, nous, devant la commission, que ce bronze pouvait se
» laminer; la commission ne l'a pas cru; elle a douté. C'est pour lever
» ces doutes qu'une mission en Angleterre a été résolue ; que l'on a été
» en Angleterre pour soumettre des barres de bronze aax laminoirs les
» plus puissants que la marine anglaise possède. Nous avons pu dire
» alon : Voilk un bronze qui contient tant d'étain, qui ne pouvait pas
» 6tre laminé dans l'état de vos laminoirs et qui a pu l'être de la manière
» la plus régulière, par des instruments plus puissants; nous disions
» qu'on pouvait le laminer , nous l'avons prouvé par l'expérience. »
— 254 —
marine (1), procédèrent à la visile des feuilles: elles furent
levées avec soin , puis nettoyées et dépouillées de la couche de
sous-chlorure qui les recouvrait.
Les feuilles de cuivre placées du côté de tribord avaient
perdu 1,323 grammes et celles de bâbord, en bronze, 751
grammes seulement.
Les &its suivants furent constatés ultérieurement par M.
Robert (2) :
Le Renard étant entré à Cherbourg après une nouvelle cam-
pagne qui avait duré sept mois, la pesée des mêmes feuilles
d'épreuve présenta une perte de 2,1 50 grammes pour le cuivre
et de 920 grammes pour le bronze, ce qui indique un avan-
tage marqué pour le bronze.
M. Robert examina de nouveau l'état du doublage après trois
mois et demi de navigation. Le cuivre commençait à donner
des marques de vétusté, tandis que le bronze n'offrait rien de
semblable. Le cuivre avait perdu 1,450 grammes et le bronze
642 grammes.
En résumé, l'altération du cuivre avait été plus que le double
de celle du bronze expérimenté.
Les autres épreuves fiiites sur le même navire conduisirent à
des résultats à peu près identiques.
H. Brunel se livrait, en Angleterre et pendant le même
temps , à des essais analogues. Voici les résultats d'une expé-
rience dite par lui sur le paquebot le FroUe. Ce navire parcou-
rut des mers chaudes dans deux voyages : l'un , au Brésil ,
l'autre, à Malte et aux colonies. Après dix-sépt mois de naviga-
tion, il fut inspecté le 10 novembre 1832, à Plymoulh, en
(1) ABBiles Maritimes , U XLV,page 143.
(3) Ansales Maritûnes, t. XLV,ptg6 143.
— S55 —
présence du chef des contributions de ce port et de MM* Robert
et Francfort. La surface du cuivre n'était ni propre ni lisse ;
celle du bronze était noire et pailleuse , ce qui , vraisemblable-
ment , tenait à des conditions essentielles de fabrication. On
trouva que la diminution de poids comparative du cuivre au
bronze pouvait être exprimée par le rapport de 1,75 à i.
Le gouvernement français ordonna de nouvelles expériences.
U. Leroux, ingénieur à Cherbourg, fot chargé d'examiner,
après un séjour de deux ans à la mer, le doublage moitié
cuivre , moitié bronze , de la corvette ï Ariane. U résulta de
Texamen fait par cet ingénieur, que l'altération du cuivre
immergé était représentée par — ^ , tandis que , pour le bronze,
elle n'était que de -—. La différence du déchet moyen par
feuille était exprimée par 0^,017 à l'avantage du bronze.
Ce que fit observer M. Leroux, à cette occasion, c'est que
les avantages du bronze doivent être nécessairement plus mar-
qués dans une longue navigation , en raison de la rigidité relati-
vement considérable de cet alliage et par suite de la résistance
qu'il oppose à l'action de l'eau en mouvement.
U Ariane ayant été échouée dans le bassin du port de Toulon,
le 20 mars 1834, c'est-à-dire vingt mois après l'examen
effectué par H. Leroux , un autre ingénieur, H. Campaîgnac ,
reconnut que le côté de bâbord de la corvette, doublé en
bronze, était recouvert d'une plus grande quantité d'oxydes et
de végétaux marins que le côté de tribord , doublé en cui-
vre (1).]
De nouvelles expériences furent ordonnées par le Ministre de
la Marine , en même temps que les armateurs furent engagés à
expérimenter de leur côté.
(1) Aimales Maritûiies, t. LIH, page S7«.
_ 256 —
Le brick le Bisfon iîit doublé, le 9 juin 1831 , en cuiFre
rouge , à tribord , et eu bronze à bâbord. Les 23 et 24 avril
1833, on découvrit les deux rangées supérieures des feuilles
de doublage situées au-dessous de la ligne de flottaison. Le
bronze parut bien conservé et exempt de coquillages et de végé-
tation. Il était seulement recouvert d'une couche assez épaisse
de limon mêlé à des substances salines ou basiques. On enleva
iacilement, au moyen du lavage, la couche superficielle du
dépôt , sans entamer la croûte inférieure qui était tenace et de
couleur verdàtre. Cette croûte , détachée à coups de maillet «
reposait , dans quelques points, sur une couche de protoxyde
de cuivre (1). Les feuilles de cuivre étaient moins limoneuses
que celles dont il vient d'être parlé. Elles étaient également
dépourvues de coquillages et de végétaux, mais elles étaient
percées d'un bout à l'autre du bâtiment.-^ En somme, rien
de concluant dans cet essai , probablement à cause de la qua-
lité des métaux employés.
Un nouvel examen fut bit le 13 mai 1834, sur le même
bâtiment , ainsi que sur le porte-bateau du bassin où il se trou-
vait. M. Thomeuf reconnut que les surfaces des deux métaux
ne présentaient ni coquillages, ni la moindre tache de végéta-
tion ; qu'elles étaient seulement recouvertes d'une légère couche
limoneuse, extrêmement molle, qu'on a enlevée fiicilement au
moyen du lavage. La surface du cuivre était recouverte d une
couleur rouge brun, tandis que la sur&ce du second- ne présen-
tait que çà et là une couleur verdàtre. Ajoutons que le rapport
des pertes comparativement subies sur le Biuan , par les feuilles
de cuivre et de bronze, fut exprimé par un chiffre insignifiant.
Ce qui résulta toutefois de l'essai opéré sur le Bisswi , c'est la
(i) U est évident que, dans ce casi le bronze n'était point hamogine.
— 257 —
preuve de la perforation da cuivre au niveau de la flottaison ,
tandis que les feuilles de bronze étaient encore en bon état.
Le Bisson fut examiné de nouveau en 1837. Les deux métaux
qui le doublaient n'offraient pas de dépôts appréciables de
coquillages ou de plantes marines. La couche de limon ayant
été enlevée , on reconnut que le bronze était recouvert d'une
matière pulvérulente d'un rouge très-vif qui fut enlevée fiicile -
ment. Le métal placé au-dessous était dans un bon état de con-
servation.
Quant au cuivre , son apparence extérieure était à peu près
identique , c'est-à-dire que le métal situé au-dessous de la
couche de protoxyde était lisse et brillant; mais, dans cer-
taines parties, une croûte verte adhérente s'était formée, et
des petits trous assez nombreux se faisaient apercevoir. On
dut changer le cuivre , tandis qu'on put conserver le bronze.
L'analyse permit de reconnaître que la couche rouge, dont il a
été plusieurs fois question , n'était point seulement formée de
protoxyde de cuivre, mais bien de proto^de, de deutoxyde, de
protochlorure de cuivre et d'une minime proportion d'oxyde
d'étain.
Enfin, un nouvel examen fut fait sûr le même bâtiment, par
M. Reich, sous-ingénieur de la marine (1). Après cinq mois et
demi de navigation, le cuivre du Bisson était alors tellement
persillé qu'il fallut le remplacer entièrement ; le bronze au con-
traire était si bien conservé qu'on n'en changea pas une seule
feuille; les déchets en poids obtenus des feuilles pesées et nu-
mérotées, s'éloignaient beaucoup moins de ceux qui avaient été
obtenus à Cherbourg, de sorte que ces résultats concouraient à
(t) Âimtles Maritlmeft , T. LVII , page 905.
17
-^ 958 —
afisigner au doublage en bronze une grande supériorité sur Getuî
en cuivre.
D'autres épreuves &ites sur le brick YAfiUon (1)^ ont nM»9tré
qjue pour le bronze , oomnoe pour le cuivre , l'usure a été plus
forte à Tavant qu'au milieu , et plus forte au milieu qu'à l'ar-
rière. Le rapport de la perte totale absolue du cuivre à. celle du
bronze a été : : J : 2»2S0.
La n)arine marchande s'est beaucoup occupée de l'emploi
comparatif du cuivre et du bronze pour le doublage dea bâti-
ments (2). M. J. Winslow, armajteur du Havre, est le premier
qui ait fait des observations à cet égard. 11 a fait appliquer eu
i£32 , sur le baleinier le ^ourbon^j vingt feuilles de bronze
pesant chacune 3 kih 500 , et , à côté , même nombre de feuilles
de cuivre d'un poids égal à celle du. bronze. Ce bâtiment a fait
deux voyages pour la pèche de la baleine. Le premier a dune huit
mois et vingt-trois jours, et le second six. mois. A, son retour,
ea mai 1834 , une partie des feuilles de cuivre étant usées, on fit
. dédoubler le navire eL Ton pesa séparément les feuilles de cuivre
et lo&feuilles de bronze qui se. trouvaient en contact les uuesavec les
autres. On reconnut qu'aucune feuille de bronze n'avait perdu plus
de 125 grammes de son poids primitif , tandis que chaque feuille
de cuivre avait généralement perdu 750 grammes. La sur&ce du
bronze était très-nette et très-unie, et aucun corps étranger ne
s'y était déposé.
H. Mortemar, armateur maritime (3) , a publié des observa-
tions relatives au baleinier le CachaHot, qui a fait dix-neuf mois
de campagne, dont dix-sept sous voiles.
(1) Annales maritimes , T. LVII , pige 908.
(2) idem T. LVII, page 251.
(3) idem T. LVII, page 74.
— 869 —
Les personnes qui ont assisté à l'examen des feuilles de euivre
et de bronze , o)U été partagées d'opinion sur l'état de leur con*
seffvfttîon. Elles ont été d'avis que si les doublages en bronze
présentaient toujours la même supériorité sur les doublages en
ouîvvt t elle était loin d'être aussi prononcée cependant qu'on
l'avait observée à bord de quelques bâtiments.
En admettant comme constants les résultats que je viens de
rapporter, on serait en droit de demander : 1^ Comment il se
fait que la marine de l'Etat continue à employer le cuivre rouge
pour ses doublages; 2^ pourquoi les armateurs des principaux
ports ont successivement abandonné l'emploi du bronze qu'ils
avaient adopté pendant plusieurs années pour la navigation au
long-cours; 3® pourquoi enfin, et de guerre lasse, ces mêmes
armateurs emploient aujourS'hui , d'une manière presque exclu-
sive , les doublages en laiton , malgré leur peu de durée ? L'exa*
men de ces-différentes questions a constitué la base des investi-
gations auxquelles je me suis livré depuis quelques années, à
l'occasion d'une expertise dont m'avait chargé le Tribunal de
Commerce de Nantes.
Des renseignements que j'ai recueillis avec le plus grand soin,
il ressortit tout d'abord que les bronzes livrés à la marine mar-
chande étaient foin de ressembler à ceux qu'on avait expéri-
mentés avec succès à l'origine de cette fabrication. Tandis que
les premiers doublages fournis aux armateurs, duraient sept,
huit, neuf, dix ans et davantage, ceux qu'on vend depuis quel-
ques années, sont souvent impropres au service au bout d'un ou
deux voyages.
Tel capitaine voit son doublage s'encrasser d'une manière fâ-
cheuse pour la marche ; tel autre voit les feuilles métalliques
s'altérer inégalement ; tel autre enfin, après quinze ou dix4iuit
mois de navigation, est obligé de faire changer un bronze
— 260 —
qu*îl supposait destiné à une durée de six ou huit années au
moins.
Je n'ai pas besoin d'insister sur les préjudices apportés aux
intérêts des armateurs par ces altérations inattendues. On com-*
prend par quelles sommes peut être exprimé quelquefois le retard
d'un navire chargé de marchandises d'un cours variable sur les
marchés. Au point de vue du navire en lui-même, il estdiflBcilede
croire que l'armateur d'un bâtiment de SOO tonneaux , après avoir
dépensé 10,000 fr. environ en achat de bronze, admette sans
contestation que le hasard ait pu déterminer la mauvaise qualité
de cette substance. De là , ces procès si souvent portés » depuis
quelques années, devant les tribunaux de commerce du Bavre,
de Nantes, de Bordeaux, de Marseille, et dont l'effet le plus
clair est l'abandon, par beaucoup d'armateurs, d^un alliage qui
rendrait cependant de grands services s'il était régulièrement el
convenablement fabriqué.
§ II. — Ia ïioxift la Sarah.
Le premier échantillon de bronze à doublage que j'examinai
provenait du navire de Nantes la Sarah. Appliqué en mars
1849, cet alliage était tellement percé en mai 1850, qu'on
fut obligé de le remplacer en partie à Calcutta.
Le doublage de la Sarah était usé d'une manière à peu près
égale de chaque côté du navire (1) ; les parties de l'avant et de
la flottaison avaient surtout souffert. Le métal était recouvert
d'une crasse blanche verdàtre, dans laquelle je constatai la
(1) Le poids du doublage, pris avec Boin après son eolèvemeat de la
carène , donna les chiffires soivauts t bâbord 1,662 kilog., tribord 1^492
kilog.
— 261 —
présence de 22,2 Vo d'oxyde d'étain. La coaleur de Talliage se
rapprochait plutôt de celle du cuivre rotàge ordinaire que de
celle du bronze monétaire. Certaines feuilles étaient intactes ,
d'autres présentaient des enlevages qui avaient eu lieu sur des
surbces assez grandes, terminées par des lignes courbes capricieu-
sement contournées. Sur les feuilles oà l'altération s'était mani-
festée de la manière la plus intense , le métal était littéralement
criblé comme par les coups répétés d'une gouge d'un très-mi-
nime diamètre. Sur toutes, il était facile de voir au premier
abord que le grain était grossier, peu serré, le poli médiocre et
la nature de l'alliage hétérogène.
Le défeut d'homogénéité du bronze examiné était plus facile*
ment appréciable lorsque, plaçant un morceau du métal dans un
étau , on le brisait brusquement : il était aisé d'apercevoir alors
les soufflures qui existaient dans sa masse, et surtout les(acA^5
d'éttnn , accusant une imparfaite répartition du métal destiné à
jouer vis-à-vis du cuivre le rôle d'élément positif.
Au premier aspect, et surtout après un examen à la loupe,
on reconnaissait que le laminage avait été opéré sur une ma-
tière dont toutes les parties n'étaient pas uniformément cons-
tituées.
Sachant que le navire du port de Nantes le Paquebot-Fer di-
nand avait fait dix années de navigation avec le même doublage
en bronze, je me procurai une feuille de cet alliage. On me
remit également un fragment de bronze provenant du doublage
de VAline^ ayant subi pendant plusieurs années l'action de l'eau
de mer sans s'altérer d'une manière apparente. Enfin, m'étant
successivement transporté le long du bord de la Sarah , pen-
dant que le navire était couché sur le flanc de tribord et sur celui
de bâbord , je pus me procurer des plaques à des degrés diffé-
rents d'altération.
La vue seule me permit d'établir une différence bien radicale
— 262 —
entre les excellents bronzes du P^Ê^^bat-Ferdinand et de fÀlime
et l'alliage défectueux de la Samh. Je dus me préocooper des
méthodes analytiques à suivre pour confirmer cel examen
préalable.
§ III. — Analyse des bronzes.
Les procédés d'analyse à employer pour connaître ia compo*
sition d'un bronze sont assez simples. On prélève sur la plaque à
examiner, et au moyen d*un emporte-pièce , quelques frag-
ments de l'alliage préalablement décapé. On en pèse 2 grammes
et on traite par l'acide azotique. Il se forme un précipité com*
posé d'acide méta-stannique auquel sont unis, à ia vérité , l'an-
timoine et l'arsenic contenus dans le bronze. L'antimoine peut
être négligé dans le plus grand nombre des cas. Quant à l'ar-
senic, j'en parlerai plus loin.
• Il est très-important de n'employer, pour dissoudre le bronze,
qu'un léger excès d'acide azotique, et d'étendre la masse de dix
fois environ de son volume d'eau, avant de. séparer par le filtre
le dépôt d'acide méta-stannique. Il ne me coûte nullement
d'avouer que , pour avoir négligé la première de ces précautions,
j'ai pendant quelque temps exécuté des essais de bronze dans
lesquels une notable proportion d'acide méta-stannique passait
en dissolution, à la faveur d'un trop grand excès d'acide azo-
tique.
Quel que soit le soin avec lequel on lave l'acide méta-slan-
nique, on obtient un chiffre d'étain maximum, en raison de
l'impossibilité d'entratner une proportion d'oxyde de cuivre, que
M. Ch. Sobrero (1) évalue à 7; de l'oxyde d'étain. Selon ce chi-
miste, on évite cet inconvénient en mettante ou 3 grammes de
0) Amialss de Chimie et de Phirmade , T. LXI, page 171.
l'alliage dans unie boule soufflée sur un tube d'environ 6 millioi.
de diamètre. L'un des boats do tube communique avec un ap-
fMtreil rempli de chlofrure de calcium ; l'autre est effilé et s'en-
gage dans un peiit ballon tubulé communiquant avec uh flatcon
rempli de lait de cliaux. On fait passer du chlore sur l'alliage
et on chanffe. Le cblorure d'étain est entraîné dans le ballon et
le cblorure de cuivre reste dans la boule. On dose par les pro-
cédés ordinaires les métaux renfermés dans les chlorures ainsi
séparés.
Ainsi que l'ont fait remarquer MM. Barreswill et À. Sobrero
(1) , il est difficile de conduire l'action du cMore au moyen de
cet appareil. Une température trop élevée motive des projections
de chlorure cuivrique. Dans mes expériences, il est souveht
arrivé que la température paraissant suffisante, il se formait une
masse de .chlorure mixte dont le centre était protégé. Les chlo*
rures de fer, de sine et de cuivre restaient alors dans la masse.
Un autre inconvénient consiste dahs la difficulté d'empêcher la
condensation des cMorures votalils à une très-laible distance de la
partie chauffée.
Je lie crois donc pas que le procédé classique et simple du
dosage de l'étain pair l'acide azotique doive être abandonné.
Le filtre contenant l'acide méta-stannique ayant été convena»
bleiment lavé, on peut, comme je le feisarsdafns mies essais, le
ptecer dans Ufn petJt cret^et à recuire , qu'on intiroduit d«ns la
moufle d'un fourneau à coupelle. Lorsque la substance est déga-
gée de toute matière charbonneuse, on ia pèse.
Je ne m'appesantirai pas sur le dosage du plomb contenu
dans la liqueur filtrée : l'emploi combiné de l'acide sdifariqué et
de l'alcool permet de l'obtenir avec une suffisante approximation.
(1) Apptûidice k tom les Traités d'AnblyBe t page 145.
— 264 —
J'ai parlé plus haut de l*arsenic qui se trouvait concentré dans
le précipité stannique, probablement à Tétat d'acide arsenique.
Plaçant le tout dans une petite nacelle de verre , disposée elle-
même dans un tube en verre*, et chauffant dans un courant
d'hydrogène , on en sépare larsenic qui se condense sous forme
d'anneau (i) ou qu'on peut fixer sur une spirale en cuivre pur
(2). Le résidu pouvant encore contenir quelques traces d'arsenic,
on le traite par l'acide chlorhydrique , dans un appareil de Harsb»
et on obtient des taches arsenicales , si l'hydrogène n'a pas corn*
plètement chassé le métalloïde de sa combinaison.
On arriverait probablement à doser avec non moins d'exac-
titude l'arsenic combiné avec le précipité méta-stannique , en
plaçftnt le tout dans un appareil de Marsh alimenté par de
l'acide chlorhydrique identique à celui qu'employa M. Thénard
pour doser l'arsenic des eaux du Mont-d'Or. Il faudrait , dans ce
cas , faire passer le gaz arsenifère sur de Tamianthe , du car-
bonate de chaux et du chlorure de calcium, pour le dé-
pouiller de chlorure de zinc, d'acide chlorhydrique et enfin
d'humidité.
Des expériences effectuées naguère au laboratoire de l'École
des Mines ayant conduit à constater la présence de l'arsenic
dans certains doublages, j'ai dû rechercher l'influence de ce mé-
talloïde sur la durée des alliages à la mer. J'ai été amené à re-
connaître que les bronzes peuvent être très arsenicaux et donner
d'excellents résultats quant h la durée. Au point de vue où je
suis en ce moment placé, l'appréciation quantitative de l'arsenic
ne saurait donc avoir qu'un intérêt secondaire. Je n'y insisterai pas.
Les doublages en bronze ne contenant pas de zin<^, je ne
(t) LevoL
(3) Thénard. «— Annales de Chimie et de Phyûqaei tom. 43,
— 265 —
parlerai pas du dosage de ce métal, sur lequel j'aurai du reste
occasion de ih'étendre longuement en parlant des laitons.
J'ai tenté, dans un but de vulgarisation facile à comprendre,
d'appliquer aux doublages en bronze la méthode d'appréciation
comparative des touchaux (i). L'approximation obtenue ne per-
mettant pas de franchir la seconde décimale , et les quantités
d'étain étant très faibles dans les alliages destinés aux navires, il
m'a semblé que cette méthode n'était pas susceptible d'application
suffisamment précise dans le cas dont il s'agit.
Quel que' soit le procédé auquel on a recours pour effectuer
l'analyse d*un bronze à doublage , il est important de se rap-t
peler que les prises d'échantillons doivent avoir lieu sur diffé-
rents points des plaques et sur différentes plaques. L'avant d'un
navire , en effet, est toujours plus attaqué et plus dépouillé
d'étain que le côté , et à fortiori le gouvernail est le moins
altéré.
D'autre part , la ligne de flottaison , alternativement soumise à
l'atmosphère et à l'eau , est plus corrodée que les parties basses
de la carène. Il conviendra donc, pour se livrer à l'étude géné-
rale d'un doublage, de faire une série d'analyses et de ne tirer
des conclusions qu'après avoir constitué des moyennes pour telle
ou telle région du revêtement métallique appliqué sur le navire.
§ IV. — Examen de quelques doublages.
Le navire la Sarah, dont j'ai parlé plus haut et dont les plaques
de bronze étaient usées d'une manière fort inégale , a fourni à
l'analyse les résultats suivants :
(1) Ces essais demandent une grande pratique. On arrive k pcavoir
déterminer, k leur aide , le titre d'un bronze monétaire k nn poar cent. —
Pelonse et Fremy, T . 111 , page 317.
— 266 —
Campoêition peur 1«000 parlas.
9
ÉCHANTILLONS
Mi*
1. Plaque complètemeDt
piquée (bâbord)...
2. Plaque corrodée sur
de larges surfaces
(tribord)
3. Plaque en bon état
(bâbord)
4. Plaque en bon étal
(tribord)
5. Plaque presque intacte
(tribord)
6. Plaque intacte (prise
près le gouYernail).
CDIVIIE.
ÉTAin.
VLOMB.
971
24
5
968
24
8
959
29
12
960
31
9
952
35
13
951
38
11
ARSENIC
BT FBft.
A^
Traces
sensibles.
Id.
Id.
Id,
Id,
Id.
\^
Ces analyses conduiraient tout d'abord à admettre :
1® Que les plaques appliquées ou corrodées ont éprouvé une
forte dépréciation en étain , ce qui corrobore la richesse des
crasses eu oxyde tie ce métal ;
• 2^ Que le bronze de la Sarah était loin de représenter, par sa
composition, les alliages à 5 et 5,5 */« d'étain sut* lesquels avaient
été effectités les premiers essais de la marine.
Un doublage en bronze dont les résultats avaient été mé-
diocres, eu égard à ce qu'on était en droit d'en espérer, me
fut remis par H. Delabrosse , armateur du port de Nantes. Ce
doublage avait la teinte rougefttre des sous à l'effigie de Napoléon
111, dans lesquels la dose d'étain est minime. Sa surface était
— 867 —
inégalement usée. jLa senie plaque qa'iline foi possible d'examiner
offrait la composition suivante :
Cuivre 959
Étain 34
Plomb 7
Arsenic et fer traces.
1,000
Le navire Paquebot- Ferdinand , que j'ai cité plus haut comme
ayant fait avec le plus grand succès dix ans de navigation, et dont
le beau doublage avait un aspect jaunfttreet une dureté considé-
rable, fut également analysé. Voici la composition des deux
plaques qui me furent remises :
Plaque de bâbord.
Cuivre 929,6
Étain 62,0
Plomb 8,0
Fer traces.
Arsenic 0,4
1000,0
Plaque de tribord*
Cuivre 930,0
Étain 60,6
Plomb 9,0
Fer traces.
Arsenic 0,4
1000,0
Remarquable au point de vue de la durée , ce doublage a dû
être difficile à laminer. On verra plus loin , d'ailleurs, que si sa
richesse en étain aVait été plus faible de un centième environ, la
marche du navire y eût gagné, en même temps que son prix de
revient en bbrique eût été moins élevé. Quoiqu'il en soit, la
longue durée de ce doublage et la présence de l'arsenic à la dose
de 0,4 ^/o dans sa composition , dit assez que l'existence de ce
métalloïde n'est point incompatible avec la résistance d'un bronze
à l'action de l'eau de mer.
U Equateur, navire ajppartenaBt à M* Noguea , armateiff tle
— 268 —
Nantes, a fait treize années de navigation avec un doublage en
bronze , dans une plaque duquel j'ai trouvé :
Cuivre . . 947,1
Étain ........ 50,9
Plomb 1,0
Fer 1,0
Arsenic . • ^ - . . • • traces visibles.
1000,0
La teinte de ce bronze était belle, sa surfiace unie, et la dose
d'étain était beaucoup plus forte que celle observée dans l'ana-
lyse du doublage de la Sarah et de l'échantillon remis par
M. Delabrosse.
Le navire de Nantes le Méridien , qui a fait la navigation des
Indes de 1847 à 1853, était revêtu d'un bronze (1) qui n'a
subi aucune altération anormale , et dont l'analyse m'a fourni les
chiffres qui suivent :
Cuivre 941
Étain 52
Plomb 7
Arsenic traces
Fer traces
tooo
(1) Ce doublage éUit formé par 513 feoilleB de 3 k.,500 == 179Sktl.
773 feuilles de 3 k.,250 = 2476
ToUl.... 1271 kil.
Le prix net du doublage t 13,440 francs.
Le précédent donblage de ce navire était en cuivre rouge ^ il pesait
3,908 kilog. Il était piqué dans certaines parties et en mauvais état dans
la plupart des points. Après deux voyages k Calcutta et un voyage k
Bombon^ ion poids était réduit k 2,615 kilog. Différence^ 1,292 kiL
\
I
— 269 —
Enfin., un échantillon du bronze du navire GuesseUne me fut
remis par MM. Guichet et Russeil , fieibricants de doublages à
Nantes, comme type d'un alliage ayant bien résisté à l'action
corrosive de l'eau de mer. ïy trouvai :
Cuivre 944,2
Étain 54,8
Plomb 1,0
Fer. ....•••• traces
Arsenic traces
1000,0
' Le doublage de l'Aline a été analysé après une longue et
heureuse navigation. Cet alliage offrant tous les caractères exté*
rieurs d'une substance bien homogène , a donné :
Cuivre 935
Étain 55
Plomb 10
Fer traces
1000
En mettant en regard les richesses en étain de ces différents
alliages , les indications de leurs aspects et de leur durée à Ja
mer , on obtient le tableau suivant :
— 272 —
des résultats fourDÎs par des analyses comparatives, il peut se
présenter des cas où , par suite de conditions physiques extrè*
mement complexes , l'observateur se trouvera dérouté. Tel dou-
blage, en effet, sera constitué à Taide de plaques à différents
titres qui , par leur association , Joueront le r6le de couples de
grande dimension et ne se comporteront plus conune elles
l'eussent &it isolément. La différence des alliages associés provo-
quera , dans cc^ cas , des altérations qu'un examen général ei
approfondi de la coque du navire pourra setU expliquer.
Lorsqu'on procède à l'analyse de doublages et qu'on établit
des chiffres comparatifs exprimant leur durée, il est important
d'avoir égard aux conditions spéciales dans lesquelles a eu lieu
l'action de l'eau de mer sur le métal. C'est un &it bien connu
des capitaines, que deux doublages de méma nature et de
même poids, appliqués en même temps à des bâtiments de
même forme, ont des durées très inégales, si ces bâtiments
sont employés à des navigations différentes. Tel doublage» ser-
vant à de longues navigations, comme celle de l'Inde, qui
nécessite huit ou dix mois de marche dans l'année, sera plus
exposé, en effet, au frottement incessant de l'eau de mer et
aux phénomènes électro-chimiques dont il est accompagné,
que tel autre servant à la navigation de l'Amérique, qui de-
mande seulement quatre à six mois de route ;^i).
Il est de toute nécessité que le laminage soit exécuté dans
des conditions constantes, pour qu'à richesse égale en métal
positif, deux lames de bronze constituent des couples identiques
à la mer. Dans le cas contraire, les circonstances physiques
influeraient sur Taction électro -chimique, et une lame de
(1) Lettre de M. Lanriol, ancien aecrétaire de la Chambre de Com-
merce de IVantes.
— 27» —
bronze se constituerait immédiatement dans un état électrique
différent de celui où serait placée une autre lame à texture
plus ou moins cohérente.
Je dois aussi mentionner la haute importance d'associer à un
doublage en bronze des clous qui jouent à son égard le rôle
d'éléments négatifs. L'oubli de cette loi a causé des accidents
graves que j'aurai occasion de relater' en parlant des laitons.
C'est en tenant compte de ces conditions générales que le
chimiste ou le physicien peut tirer de ses expériences de labora-
toire des conclusions logiques , et rendre les résultats analyti-
ques féconds en applications pratiques.
§ V. — Production des bronzes à doublage.
Ce que [des expériences analytiques m'ont permis d'établir
dans le paragraphe précédent, je vais essayer dé le confirmer
par la synthèse.
La concordance entre de faibles proportions du métal positif
dans les bronzes et leur rapide altération à la mer , découlent di-
rectement des observations consignées dans mes tableaux. J'ai pris
pour en vérifier l'exactitude des plaques riches à 25 millièmes, à 40
millièmes et à 50 millièmes d'étain. Ces plaques provenaient du
commerce. En les immergeant pendant un mois dans un liquide
à 5 degrés Baume , contenant le mélange suivant :
Alun 40
Crème de tartre 20
Sel marin 40
100
je pus constater que les plaques à 50 millièmes ayant une teinte
jaunâtre et un grain homogène , s'usaient uniformément sur les
différents points de leur surbce.
Les bronzes pauvres en étain et offrant tous les caractères pro-
18
— 274 —
près aux doublages de mauvaise qualité, ne tardèrent pas à préaen*
ter des altérations inégaies; lalliage était tantôt raboteux , tantôt
piqué, mais le plus souvent usé par de larges surfaces bizarre-
ment déterminées.
m
J*étais de plus en plus porté à admettre — on le comprendra
facilement — une corrélation intime entre une très faible dose
d'étain, et par suite, sa mauvaise répartition dans un bronze.
Le fait que je^ vais rapporter contribua à me prouver que j'étais
dans le vrai à cet égard.
En avril 1851 , le navire la Sarah fut revêtu d'un doublage
neuf en bronze. Un échantillon de cet alliage me fut remis : il
était rougeâlre ; sa cassure, examinée à un grossissement moyen,
accusait un défaut d'homogénéité ; sa dureté était loin d'être
égale à celle de la nouvelle monnaie de billon. Sa composition
était ainsi repr^entée :
Cuivre 961,4
ÉUin 28,9
Plomb 9,7
Fer traces
Arsenic traces
1000,0
J'augurai mal de l'usage d'un tel bronze , destiné à fiiire la
navigation de l'Inde , et je formulai mon opinion dans un pli
cacheté que je déposai au secrétariat de la Chambre de Com-
merce de Nantes. Un sentiment de réserve qu'on comprendra
me conduisit à taire une conviction que les faits eussent pu ne
pas confirmer, et à ne la faire connaître qu'après un laps de
t^mps suffisant.
ËQ décembre 1853, la Sarah revint en France. De nom*
breuses feuilles de doublages étaient piquées , et la partie intacte
n'inspirait pas grande confiance aux armateurs. Alors seulement,
— 975 —
je ils constater que le résultat analytique du bronze de la Sarah
avait permis de préjuger la nature de son altération à. la
mer (1).
Je rappellerai du reste ce que j'écrivais, en 1852, dans un
premier Mémoire soumis à l'Académie des Sciences et inséré
par extrait dans* les comptes-rendus des séances de cette com-
pagnie : a De nombreuses analyses effectuées sur des doublages
en bronze employés dans le port de Nantes, m'ont permis de
constater que, dans neuf cas sur dix, les doublages rapidement
altérés à la mer, ne renferment que 24, 25, 26, 35 d'étain
pour mille au plus , de l'alliage. Je n'oserais affirmer que tout
bronze bien laminé, homogène et contenant au moins 40 pour
mille d'étain , doive être infailliblement de longue durée; mais
tous les bronzes de longue durée que j'ai analysés contenaient
cette porportion minimâ de métal protecteur. Pour rester dans
les bornes d'une sage réserve, je poserai donc simplement en
principe qu'un armateur peut , au moyen de l'analyse , acquérir
(1) Voici une copie de la pièce à laquelle il est fait allusion :
a, Chambre de Commerce de Nantes, — Je soussigné^ Denis Lanriol,
secrétaire de la Chambre de Commerce de Nantes , certifie que le laodi
36 décembre iS5S, j'ai, à la demande de M. Bobierre, profesBeor de
chimie, et avec l'autorisation de M. T. Hardouin, armateur, fait l'ou-
verture d'un paquet portant le double cachet de MM. Bobierre et T.
Hardouin, et dont clôture, suivant inscription à l'enveloppe , avait eu
lieu le 14 avril 1851 , époque du dernier renouvellement du doublage de
la Sarah, Le paquet sus-mentionné contenait un fragment de feuilles de
bronze et une note conçue comme suit :
« Si le bronze du navire la Sarah ^ actuellement en partance , est con-
» forme k l'échantillon déposé dans l'enveloppe ci-jointe et ne renferme
n par conséquent qne 28,9 pour mille d'étain , je pense qu'il ne sera paa
n d'un usage avantageux. Je regarde ce résultat comme probable , c'est
i> pourquoi je désire que ce paquet ne soit décacheté qu'après une ou
» deux traversées. »
Nantes, avril 1851 Signé t BOBIERRE.
Pour copie conforme : D. LAURIOL.
— 276 —
sinon une conviction entière « du moins une opinion aussi
exacte que possible sur la qualité des doublages en bronze des-
tinés à une longue navigation. » A dater de cette époque, mes
préoccupations ont eu pour but la recherche expérimentale des
conditions de répartition de l'étain dans les fontes de bronze à
doublage.
J*ai formé, en conséquence, des lingots dans lesquels j'ai fiiit
successivement entrer des métaux purs ou impurs, des doses
plus du moins considérables de ces mêmes métaux; dans cer-
tains cas même un métal étranger, propre, dans mon idée, à &vo-
riser la répartition. Je vais passer en revue les résultats de ces
expériences effectuées sur des lingots cylindriques du poids de
25 kilogrammes.
Bien que la dureté des alliages que j*ai obtenus ait été de
beaucoup supérieure à celle du cuivre, il m'a paru que dans
la limite où l'étain concourt à la formation des bronzes à dou«
blage (4, 5 à 5,5 d'étain pour cent d'alliage) , les pesanteurs
spéciûques variaient d'une façon peu sensible. Il paraîtrait,
d'après les expériences faites à la fonderie de Toulouse , que la
présence de Tétain à des doses inférieures à 7 Vo aurait même
pour effet de causer une diminution dans la densité , et que
depuis 7. °/o de richesse jusqu'à 27 Vo » le phénomène inverse
se reproduit. Je n'avais point à m'occuper ici de ce fait assez
remarquable, constaté, dit-on, sur 42 lingots. La dureté, l'ho-
mogénéité du produit obtenu, telles étaient les conditions
industrielles dans la limite desquelles je devais me renfermer.
Les lingots que j'ai fait couler étaient cylindriques et avaient
40 centimètres de hauteur ; ils ont été moulés en sable (1),
(1) La liqaatioii est plus considérable dans les moules en sable que
dans les monles en fonte ; mais j'avais à observer des différences de
liquation, et c'est précisément pour cette raison qne j'en rechercliaia
les causes les plus efficaces.
— 277 —
avec soin , dans rétablissement de M. Voruz afné, de Nantes,
dont je suis heureux de reconnaître ici le bienveillant empresse-
ment à seconder mes recherches.
Le jet de la coulée a été éliminé pour chaque pièce , et les
échantillons destinés à l'analyse ont été prélevés de la manière
suivante, à l'aide d'une machine à forer : V au centre du lin-
got, à quatre centimètres de la base supérieure ; 2^ au centre,
à quatre centimètres de la base inférieure ; 3^ à la surface et à
quatre centimètres de la base supérieure ; 4^ à la sur&ce et à
quatre centimètres de la base inférieure. L'étain a été dosé avec
le plus grand soin, à l'état d'acide stannique, et des résultats
obtenus, j'ai pu constituer ainsi la composition moyenne des
centres, la composition moyenne des surfaces, et établir un
rapport -entre ces doux importants éléments du problème :
?o
GOMPOSITIOn DBfl LlSSOTS.
R1GHB8SB
moyenoe
en éCain
an ceatre
des
lingots.
1. GuÎTrede belle qualité. . 95
Ëtain 5
%, CoÎTre ordinaire 95
Étain 5
3. Caivre de belle gnalité. . 97
ËUin 3
4. GaÎTre de belle qualité. . 98
Étain 2
5. Coivre ordinaire 96
Étain 3
Zinc 1
6. CoÎTre ordinaire 90
ÉUin 10
Oi
2,77
3,27
0,98
0,78
1,20
10,1
RIGHfSSB
moyenne
en étain
à la
surface
des
lingots.
4,52
4,46
3,90
1,29
i,74
11,1
RAPPORT
des deux
richesses.
^
Obserratioos.
1 : 1,63
1 : 1,36
1 : 3,97
1 : 1,84
1 : 1,45
1 : 1,09
Alliage très-
f ras et difficile
forer.
Alliage très-
dur.
J
~ B78 —
Il résulte des faits résumés dans ce tableau , qu'on peut , eo
se tenant dans les limites de l'expérience effectuée, tirer les
conclusions suivantes :
L'abaissement des doses d'étain employé pour la fabrication
d'un alliage cupro-stanni(ère,est9 sinon rigoureusement propor-
tionnelle, du moins assez régulièrement correspondante au
dé&ut d'homogénéité du produit obtenu.
Ce fait est surtout remarquable dans l'exemple fourni par
l'essai du lingot n^ 3. Ce qui est remarquable, d'ailleurs, c'est
l'influence immédiate , bien connue des fondeurs , qu'exerce une
petite dose de zinc pour favoriser la répartition de l'étain dans
la masse de cuivre. Cette introduction, souvent considérée à
tort comme faite dans le seul but de substituer à l'étain une subs^
tance de moindre valeur , a d'excellents résultats, et, dans mon
opinion , les fabricants de bronze à doublage y auraient recours
avec profit, si ces alliages étaient de nouveau adoptés par la
marine (1).
En thèse générale , c'est chose fort difficile que d'obtenir une
combinaison définie et stable du cuivre et de l'étain. Alors
même qu'on emploie les métaux bien purs et qu'on provoque
(1) Sous Louis XIV, les bouches k feu étaient de meilleure qualité
qa'aujourd'hm. On y introduisait une petite proportion de sine. A la
vérité on a essayé sans succès , de nos jours, d'améliorer les fontes
par l'addiUon de ce métal \ mais on a oublié que , sous Louis XIV,
c'était BOUS forme de laiton que le zinc était introduit dans l'alliage \
de cette manière , en effet, il ne se brûlait pas pendant la fonte, comme
cela est arrivé lorsqu'on 1780, H. Beugnot fit ses essais officiels dans
li fonderie de Douai. Il suffit, dit avec raison le lieutenant-colonel
DuasauMoy, de lire le procès-verbal de ces expériences pour compreadce
qu'elles ftarent mal conduites.
Voici encore un fait qui tend à prouver que la répartition de l'étaia
— 279 — .
par l'emploi des moules de fonte un rapide refroidissement du
bronze, on observe des phénomènes de iiquation qui nuisent à
l'homogénéité des pièces. Les expériences publiées en 1817, par
H. le commandant d'artiflerie Dussaussoy (1), sur la Iiquation des
bronzes destinés à la fabrication des bouches à feu et qui ont
été faites à lîn point de vue spécial sont exprimées dans ce
tableau.
0
Moulage en Terre,
Liugot c«rré d« 3 poacei snr \ 'î'tam . .
13 de hauteur, pesanMO Kt. ) Cujyre •
lU SURFACE
AU CENTRE
et à 6 ponces (et & 6 ponces
DE LA BÂ8B DB LA BASE
98,9
12,1
111,0
100,6
10,4
111,0
:«
AD JET.
100,5
10,5
il 1,0
o:
clans les bronzes peut être facilitée par la présence d'un troisième métal.
En Espagne, on a Tbabitade d'écrire sur les tourillons des canons le
nom de la mine d'où le cuivre provient, el on a remarqué que toutes les
bottclMS à feu fabriquées avec le cuivre de Bio-Tinto y qui eoiktieiil
toujours un peu de fer , résistenjt beaucoup mieux que celles dans lësr
quelles ce métal n'existe pas. Ici encore il faut ajouter que le mauvais
résultat des essais effectués pour Fintroduction artificielle du fer dans les
bronzes , ne prouve absolument rien.
(1) Annales de Gbimia et de physique. — Méiiwa adressé au duc de
Feltre, ministre de la^ guerre.,
- 280 —
Moulage m Sable.
Même dimeDsion.
Î Cuivre.
Etain. •
iUSDIFiCE
el i 6 poocM
DB hk Bin.
iDCERni
eti6poaeet
SX LÀ BAS!
iliJir.
99,9
«1,1
100,9
10,1
92.9
18,1
111,0
111,0
111,0
Dans la première expérience , on voit que le rapport des
richesses en étain du centre et de la surface est représenté par
1 : 1,16. Dans la seconde, i'étain du centre est à l'étain de la
surface : : 1 : 1,09. Or, ce dernier rapport se confond exacte-
ment avec celui obtenu dans mon expérience n"^ 6 , et les chif-
fres 1 : 1,16 s*en rapprochent sensiblement.
On pourrait m'objecter <pie dans le cas spécial où je me
trouve placé, celui de l'examen des bronzes destinés au lami-
nage, il y aurait peut-être un plus grand intérêt à insister sur
lesr différences de répartition dans les hauteurs des lingots que
dans les centres et les surfaces. Je ferai remarquer que le pre-
mier point de vue a été abordé un si grand nombre de fois et
dans des circonstances si simples, que le premier fondeur en
bronze en sait à cet égard tout autant qu'un chimiste. Je devais
d'ailleurs avant tout, qu'on ne l'oublie pas, relier mes expé-
riences à celles de mes prédécesseurs , et pour cela adopter le
point de vue où ils s'étaient eux-mêmes placés.
La difficulté d'obtenir un bronze homogène s'est fait remar-
quer lorsqu'on a dû procéder , dans les dernières années , à la
refonte de la monnaie de billon. La composition légale des
sous à l'effigie de Napoléon II! est, on le sait, représentée par
— 281 —
95 de cuivre 9 4 d'étain et 1 de zinc (1). Parmi les premières
pièces fabriquées, il en était dont la différence de nuance et
de dureté étaient fort remarquables, et qui m'ont offert les
chiffres suivants :
puce jaunâtre et trèe^ure
{iO centimes) .
Cuivre 92,54
Étoin 5,95
Zinc 1,00
Plomb 0,51 (2)
Pièce rougeàtre et plus facile
à laminer (10 centimes).
Cuivre 92,99
Étain 5,48
Zinc 1,00
Plomb 0,53
Ces types étaient exceptionnels, et dans beaucoup de pièces
aujourd'hui en circulation , on trouve des doses d'étain se rap*
prochant de 4 ^ot aussi les duretés sont-elles extrêmement
variables, en raison de ces différences. En ce qui concerne le
cuivre à doublage , on comprend l'intérêt que les fabricants de
doublais ont eu à abaisser les doses d'étain , pour arriver à
une économie de laminage et à des conditions de concurrence
déplorables, en dernière analyse , pour les navigateurs.
Le bronze du navire la Sara A^ dont j'ai plusieurs fois parlé déjà,
pouvait moins que tout autre, en raison de sa faible dose
(1) Dans la pratique, cette richesse en étain n'est pas tonjoars atteinte.
En somme, Talliage se rapproche beaucoup, sauf l'addition du zinc et
la présence accidentelle du plomb , de la composition 96 de cuivre et
4 d'étain, proposée par une commission dont MBI. Thénard et Dumas
faisaient partie.
(2) Lorsqu'il entre dans une fonte monétaire une quantité notable de
sous dits à tête de liberté, l'alliage contient du plomb. La fabrication
ayant lieu avec les sous démonétisés , la présence du plomb est ici jus-
tifiée. Le plus souvent , la dose de ce métal se soutient au-dessus
de 1 Vo.
— 282 —
d*étaiD| offrir une répartition convenable. La fonte suivante,
exécutée à la monnaie de Lille, et dont H. Kulmann a eu l'obli-
geance de me faire parvenir les échantillons immédiatement
après le laminage , en offre^ne nouvelle preuve.
On a fondu 28 kilogrammes d'alliage ainsi constitué :
Cuivre 94,02 ^
Étain 3,76
Plomb 1,22
Zinc 1,00
100,00
Le zinc devait ici rendre la répartition de l'étain plus focile.
L'alliage a été coulé dans des lingotiëres en fonte, sous une
très-faible inclinaison. Les lingots avaient 0°*,550 de longueur,
0",220 de largeur et O^^fOOSS d'épaisseur. Au laminage, on
s'est aperçu que leur malléabilité n'était point uniforme sur tous
les points. Cette remarque a été confirmée par le découpage des
flancs. Le défaut d'homogénéité était surtout frappant lorsqu'on
découpait l'alliage k la cisaille, dans le sens de la longueur du
lingot , de manière à en obtenir deux de 0"*,11 de large.
Mes analyses m'ont prouvé que la première lame coulée con-
tenait 3,44 Vo d'étain, et la huitième 3,07 Vo-
Des échantillons prélevés dans plusieurs points de la première
lame ont fourni des richesses en étain qui variaient de 3,t2 à
3,76. Dans la seconde lame , les richesses variaient de 2,97 à
3,18.
La moyenne de 3,44 et de 3,07 est de 3,25. La dose d'étain
employée à la fonte était de 3,76. La perte due à l'oxydation
est donc égale à 0,51. Du reste, l'alliage n'était pas homogène
malgré l'emploi du moule métallique et sa minime dimension.
J'ai plusieurs fois essayé de constituer l'alliage composé de
^ 283 ~
^6i27 de cuivre et 3,73 d'étain, correspondant à la formule St *
Cu ^'. Cet alliage mentionné par H. Rieifel (1), dans la série
St ^ Cu T, dont ce chimiste a examiné les propriétés, était très-
instable , et la liquation s'y opérait avBc une grande rapidité.
Quatre plaques de bronze coulées dans des lingotières identi-
ques à celles dont je viens de parler, ont été mises à nui dispo-
sition par }ti Voruz, fondeur à Nantes. Les chiffres suivants
expriment les richesses en étain :
* ^, , ( Haut de la lame 4,96
Plaque A { ^ , , ,
( Bas de la lame 4,73
( Haut de la lame 4,56
Plaque B \
{ Bas de la lame ' . 4,55
( Haut delà lame. .'..•• 4,44
Plaque C î ^ . ,
( Bas de la lame 4,29
_ ( Haut de la lame 4,60
Plaque D J ^ , ,
( Bas de m lame 4,55
On a depuis longtemps examiné la cause de ces différences
considérables de composition ; elle est netCement définie par H.
Dumas (2) dans les lignes suivantes, en ce qui concerne au moins
les lingots d^une certaine épaisseur :
« Dès que le refroidissement commence, Talliage atoniique
le moins fusible qui puisse se produire cristallise , et la masse
prend du retrait; mais bientôt la pression de la colonne métal-
lique force Talliage liquide à s'écouler dans l'espace vide qui
s'est fait à la circonférence ou à remonter vers le haut du moule.
(t) Comptes rendus do l'Académie des Sciences. — !•' semestre,
1853 , page 450.
(2) Traité de Chimie i^ppliqaée aux Arts, T. II.
— 284 —
De là un partage qui s'établit de telle sorte qu'à quelque dis-
tance de la base inférieure du lingot et à son centre se trouve
le maximum de cuivre ; tandis qu'à la circonférence du lingot ,
vers sa base inférieure et dans toutes ses parties à la base supé-
rieure, se trouve la maximum d'étain. »
Quelque précaution qu'on prenne pour éviter ces effets, on
échoue constamment, au moins dans les conditioffe de prodoc*
tion industrielle , et le rôle des affinités dans la constitution des
alliages St * Cu *• (i), St * Cu *' (2), n'est pas tellement éner-
gique que l'homogénéité puisse être conservée pendant le refroi-
dissement.
Ce fait admis , il convient de remarquer que les chances de
bonne répartition de l'étain diminuent au fur et à mesure qu'on
s'éloigne en moins de la dose moyenne de 5,5 Voi nécessaire
pour Vobtenlion d'un excellent aUiage à doublage* Il y a donc
nécessité de se tenir dans ces limites.
L'avilissement des prix du bronze à doublage , par l'effet de
la concurrence , a conduit à deux pratiques également fâcheuses :
l^ \e laminage économique; 2^ le choix de métaux impurs. Le
laminage économique a été obtenu par l'abaissement de la pro-
portion d'étain , d'où résulte une homogénéité moins grande.
En ce qui concerne l'impureté des métaux , on sait quel obsta*
cle elle apporte à la bonne confection du bronze. A tous égards,
ces moyens doivent être blâmés : c'est à leur emploi qu'il faut
attribuer une grande partie des mécomptes doitt se sont plaint
les navigateurs dans ces dernières années.
L'homogénéité physique doit être Tobjet de soins spéciaux
dont l'examen rentre dans le domaine de la mécanique. Je ferai
Cl) Cu-9l,27, = St-3,73.
(2) Ctt.«7,48,=St-V2.
— 285 —
remarquer toutefois que le laminage ne peut avoir lieu qu'à
froid par les bronzes. Il en est autrement pour certains alliages
dexiuivre et de zinc que j'examinerai plus loin (1).
Quel que soit du reste le soin avec lequel on fabrique un
bronze à doublage, il faut s'attendre à ce que les couches
salines et terreuses adhèrent fortement à sa surface et retar-
dent la marque du navire. Sur ce point et quoi qu'on ait dit à
l'époque des premiers essais cités plus haut , il n'y a pas d'hési-
tation permise (2). Tandis que les enduits du cuivre rouge,
principalement formés de sous-chlorure et de protoxyde, adhèrent
au doublage puis se détachent facilement sous les influences physi-
ques de la marche , les croûtes mélangées d'oxyde d'étain sont,
au contraire, cohérentes et provoquent l'accumulation des végé-
ta) Si FoD veut obtenir les pins grands effets avec le dooblage en
bronze, il faut que l'on apporte tons les soins possibles au laminage des
lames, afin qu'elles soient homogènes dans tontes leurs parties. Si cette
condition n'est pas remplie complètement, on sera exposé k voir le
bronze se détériorer pins fortement dans certaines parties qoe dans
d'antres. Jusqu'ici on lamine è froid le bronze et on le recnit è une tem-
pérature rouge obscure après trois passages sous le laminoir. (BecqnereL
— Traité d'Électricité.)
Le laminage k chaud ne saurait être obtenu. Dans le travail , les lames
s'échauffent assez pour que les ouvriers doivent protéger leurs mains.
Les cylindres participent è cette élévation de température. Les lingots
de bronze de 3 k 5 «/o d'étain sont extrêmement fragiles au sortir des
lingotières. A la chaleur ronge, on pourrait presque les pulvériser. Cette
fragilité de l'alliage se reproduit si on tente le laminage k chaud. An
rouge brun , les lames n'ont plus assez de ténacité pour résister i la
pression des cylindres; elles se fendillent , ne se prêtent au redresse-
ment d'aucun pli et se brisent i^omme du verre si on les laisse tomber.
()) Voici ce que me disait un capitaine de navire, an sujet du dou*
blage en bronze s
Le bronze convient pour des navigations dans lesquelles on peut faci«
— 280 ~
taux et des^ animan marins. Ce &it est grave, d'autant plus
grave que les usages actuels de l'assurance maritime ne permel*
traient pas qu'un bâtiment naviguât plus de cinq années sans
qu'une visite de sa carène fut effectuée. Cette nécessité de
dédoubler fréquemment ôte uire partie de son prix à la longM
résistance du bronze à la mer.
§ VI. -^ Cùnchmanê^
L — - Les alliages de cuivre et d'étain dans lesquels Téténient
positif entre i la dose de & à 6 ^/o constituent des doublages
d'une longue durée.
II. '— Les doublages se recouvrent de dépôts cohérents et
adhésifs , d'où résulte un xetard de la marche plus considérable
que dans le cas où le doublage est en cuivre..
III. — Dans le plus grand nombre de cas, les doublages en
bronze défectueux renferment des doses d^étain inférieures à 45
millièmes.
IV. — Il résulte des expériences faites en dehors de toute
idéQ préconçue, que la répartition de l'étain .dans un bronze
devient de moins en moins régulière lorsque la dose de ce métal
s'abaisse.
leoMBt et fréquemment le nettoyer, et dans leiMiaelles les cargaîsont ne
■Cfut pas d'uA prix assez élevé pour que It qfaestion des pertes d'intérêts
om de prompte arrivée sur les marchés doive être prisa en sérienae gob*
sidéralion.
Je ne voudrris de bronze , ajoutait ce capitaine, m pour des ptq«e«
bols, ni pour des corsaires , ni pour des bâtiments de guerre ^ ai ea
général pour ua bêtiment destiné k faire de longs voyages avec de riches
cargaiaonsi oomme thés, indigos, ttmis, soieries, oafé, etc., etc.
Pour tous ces navires et voyages, je préférerais du ouvra rou|e de
fort poids et autant que possible d^origina russe.
— 287 —
V. — L'analyse d'un bronze^ permet, dans lé plus grand
nombre des cas \ de préjuger a?ec une satisfaisante approxima-
tion la durée du doublage fabriqué; l'armateur , dès lors, peut,
en exigeant une richesse de .5 â 5,5 % d'étain dans l'alliage
livré, augmenter dans, une énorme proportion ses chances de
durée en présence de l'eau de mer.
VI. — La présence de l'arsenio dans les bronzes n'est point
incompatible avec leur résistance aux régulières et lentes alté-
rations à la mer.
ViL — Les aiiinilés chimiques du cuivre et de l'étain , et par
suite l'aptitude de ces métaux à former des combinaisons défi-
nies, ne sauraient, eu égard aux doses emplotfées pour la fabri-
cation des doublages j^ constituer un élément d'actioû efiScace
contre les phénomènes de liquation.
CHAPITRE III.
JLJE» JLAMTOIWS^
§ i". — Historique.
Les circonstances dans lesquelles furent fabriqués les premiers
doublages connus en Angleterre sous les noms de mitai jaune,
de mited de Mvntz — alliage de 60 de cuivre et 40 de zrnc —
sont assez intéressantes pour que je croie nécessaire de les
signaler.
C'était à peu près à l'époque où les minorais de cuivre de
l'Amérique du Sud arrivaient en grande proportion en Angle*
terre. Comme la Cibrication du métal jaune demandait un cuivre
— 288 —
de belle qualité , on pratiquait un triage du minerai (1) , réser*
vant le best^sekcted pour les fontes de laiton et livrant le cuirre.
impur provenant du triage dans la consommation ordinaire.
En même temps qu'il avait pour résultat d'améliorer la fa-
brication du laiton , ce triage nuisait dans une proportion cor-
respondante à la production des doublages en cuivre rouge aux-
quels on consacrait un métal moins pur.
(1) Le procédé de triage suivi pour obtenir le be^l-^seleetêd est ainsi
décrit pa^ M. J. Napier :
« On calcine d'abord le minerai en le plaçant sor Taire d'an fonr k
réverbère large et élevé , où il demeure chauffé au ronge terne pendant
plusieurs heures, ce qui chaise une grande partie du soufre et oxjde
une partie du fer. Il est alors fonda dans un autre foumean \ la silice et
l'oxyde de fer se combinent et forment do la scorie \ le cuivre combiné avec
le fer et le soufre formant ce que j'ai appelé du régale, l'écame oh la
scorie flotte est écumée , le régale est jeté dans une fosse profonde rem-
plie d'eau , où il est granulé. Ce régule granulé est encore soumis à la
calcination et k la fasion. Jnsqu'k ce que le fer soit presque tout oxydé ,
le cuivre reste comme un sous-sulfure , avec un peu de fer et une portion
des métaux impurs. Ce prodait est alors grillé en le mettant dans un four-
neau k réverbère muni de trous k air, et tenu dans un état demi-fluide,
avec un libre courant d'air passant sur la surface. La réaction peut être
ainsi expliquée : une portion du soufre est emportée par l'oxygène de l'air el
le cuivre est oxydé. Cet oxyde de cuivre réagit instantanément sur nue autre
portion de sous-sulfure ou est décomposé par elle, le cuivre de tous les
deux étant réduit k Tétat métallique sans aucune matière' carbonée. Le
enivre k l'état de fasion a une plus forte attraction pour le soufre qu'au-
cun des autres métaux, do sorte que lorsque le enivre commence k être
réduit , il réduira d'abord tous les autres suUîires présents, excepté le fer.
En conséquence , en continuant ce grillage jnsqu'k ce que la moitié k peu
près du cuivre soit réduite, la portion réduite contiendra tout, ou k peu
près tout ce qui avait existé de métaux impurs dans le régule. Le sous-
sdAire restant est mis k part et réduit par lui-même dans un fourneau
séparé i pour faire du cuivre pur ou choisi pour le mitai javne. »
— 289 —
Les doublages en laiton , malgré leur durée relativemnt moins
grande que celle des bronzes et des bons cuivres rouges, sont
.aujourd'hui généralement employés par la marine marchande;
mais ils ne sont pas uniformes comme composition. Tantôt on y
trouve 33 à 34 Vo de zinc , tantôt ce métal existe dans Talliage à '
des doses approchant de 40 ^/o. Quelques-uns s'usent assez
également et diminuent d'épaisseur sans perdre leur couleur et
leur malléabilité première. D'autres, au contraire, après avoir
subi quelqup temps l'action de i'eau de mer, prennent des teintes
qui se rapprochent, à des degrés variables, de celle du cuivre pur.
Leur texture moléculaire est alors tellement modifiée, qu'ils sont
friables sous le plus léger effort de la main. Bien des armateurs
ont été péniblement surpris en constatant, après une ou decix
traversées, ces transformations profondes dans les alliages dont
^ le bon marché les avait séduits. Il importe donc de donner à la
marine les moyens de s'assurer à priori de Tact ion probable de
l'eau de mer sur un laiton. Mes recherches m'ont permis d'arri-
ver à ce résultat. Avant d'exposer les expériences qui m'y ont
conduit je décrirai les procédés analytiques auxquels j'ai dûm'ar-
rêter.
§ II. — Analyse des laitons.
On sait parfaitement aujourd'hui quels sont les inconvénients
de l'acide sulfhydrique et des sulfures employés comme réactifs
pour la séparation du cuivre allié à certains métaux. HM. Rivot
et Bouquet (1) l'ont établi avec évidence. J'ai souvent constaté
moi-même, que l'emploi de sulfure d'hydrogène ou de sulfure de
sodium , dans l'analyse d'un laiton , avait pour effet inévitable de
précipiter du zinc au moment où les dernières traces de cuivre
(1) Aonales de Chimie et do Physique. — Septeittbre 1851.
i9
— 89« -
se combinent avec le soufre. Je ne pouvais donc songer à
appliquer, dans te cas dont il s*agit, Télégante méthode de
dosage par les volumes publiée par M. Pelouze (I). Plusieurs
procédés peuvent être employés pour arriver h une séparation
assez exacte du cuivre et du zinc contenus dans un alliage. Je les
passerai successivement en revue et j'essaierai de démontrer que
leurs inconvénients nécessitaient l'adoption d'un mode opéra-
toire basé sur un principe nouveau.
Pour analyser oertaios alliages avec précision , M. Flageoiol
(2) a proposé l'emploi de l'hyposulfite de soude , qui précipite
le cuivre à l'état de Cu S, dans les liqueurs d'où on a chassé
l'acide ehlorhydrique et presque tout l'acide azotique par l'acide
Sttifurique. Le sulfure de cuivre recueilli sur un filtre est traité
par les méthodes ordinaires i et on recherche le zinc dans les
liquides d'où le cuivre a été éliminé.
Appliqué avec habileté i ce procédé donne de bons résultats.
II faut toutefois remarquer que l'opérateur est dans la nécessité
de laver longuement le sulliire de cuivre , afin de le débarrasser
des sels qu'il pourrait retenir; le pouvoir hygroseopique de
l'oxyde de cuivre rend , d'autre part « le pesage assez délicat. Tou-
tefois, je le répète, ce procédé est convenable; les inconvénients
que sa pratique présente sont inhérents à toutes les méthodes
impliquant l'emploi de réactifs à principes fixes» et qui rendent les
filtrations et les lavages indispensables.
MM. Rivet et Bouquet (3),après avoir constaté — commejeTai
dit plus haut —l'impossibilité de séparer exactement le cuivre du
zinc , par l'emploi de l'acide sulfhydrique, ont proposé une méthode
(1) Annales de Chimie et de Physique, 3* série , tome XVIT.
(1) Annales de Chimie et de Physique.
(3) Annales de Ghinie et de Physique. — Septembre i^f .
— 29t —
ingénieuse de précipitation du cuivre à Fétat d'oxyde, et de sé-
paration intégrale du zinc. Selon ces expérimentateurs, on doit
dissoudre Taliiage dans l'acide azotique, étendre d'eau, ajouter
un excès d'ammoniaque, puis quelques fragments d'hydrate de
potasse. On chauffe jusqu'à décoloration ; l'oxyde de cuivre se pré-
cipite, et l'expérience prouve qu'en présence de l'ammoniaque ,
l'oxyde de zinc n'est pas précipice. L*oxyde de cuivre est lavé sur
un filtre , calciné et pesé.
Dans la liqueur filtrée, on ajoute de l'acide chlorydrique jus-
qu'à acidité manifeste ; puis on |5récipite le zinc par la carbonate
de soude, en ayant soin de prolonger l'action de ce réactif à la
température d'un bain de sable.
J'ai plusieurs fois vérifié l'exactitude de ce procédé , mais j'ai
pu constater également quelques inconvénients inséparables de
son principe. Le dosage du cuivre conduit toujours à un maxi-
mum, à cause de l'emploi de la potasse. D'autre part, lorsqu'à
la clissolution fortement alcaline qui tenait l'oxyde de zinc en
dissolution, se substitue l'eau pure du flacon de lavage, il arrive
inévitablement qu'une petite portion de cet oxyde se dépose : le
liquide filtré devient louche, et cet effet se produisant dans le
filtre lui-nf)6me, l'oxyde de cuivre est mélangé d^oxyde de zinc.
J'ai évité en partie cet inconvénient , en lavant , pendant assez
longtemps , avec de l'eau légèrement alcaline et en ne me servant
d'eau pure que vers la fin de Topératioi)*
L'emploi du chlore à haute température a été apprécié au
sujet de t'analyse des bronzes : il n'est donc pas nécessaire d'y
revenir ici.
M. H. Sainte-Claire Deville a proposé une méthode rapide de
séparation du cuivre dans les laitons (1). Cette méthode est basée
(I) Annales djs Chimie et de Physique. — Avril 165$.
- 2,92 —
sur la non réductibilité de l'oxyde de zinc à une température où
Toxyde de cuivre est facilement réductible par Thydrogène. Voici
les détails de son application :
On dissout 5 grammes d'alliage environ dans l'acide azotique ;
on évapore , desséche et calcine au rouge sombre ; on prend envi-
ron 2 grammes de l'oxyde mixte qu'on chauffe à la lampe ,
dans une petite nacelle introduite elle-même dans un tube de
verre effilé de 15 centimètres de long et aussi étroit que pos*
sible. La nacelle pleine, le tube et le bouchon sont tarrés chauds.
Cela fait , on dirige un courant d'hydrogène dans le tube qui est
chauffé à la lampe à alcool simple. L'oxyde de cuivre est ré-
duit ; l'oxyde de zinc ne l'est pas. On pèse le résidu : la perte
est représentée par l'oxygène disparu. On la multiplie par 5 et
on a Toxide de cuivre.
Ce procédé a l'avantage d'exclure presque complètement l'em-
ploi des réactifs, et, à ce titre, il réalise un progrès réel sur les
les méthodes précédentes. Je ferai toutefois observer qu'une tem-
pérature un peu plus élevée que ne le comporte la recommandation
de l'auteur, peut déterminer la réduction d'une petite portion
d'oxyde de zinc. A la vérité, il est facile de ne pas tomber dans
cette cause d'erreur. Ce qu'il est beaucoup plus difficile d'éviter,
c'est l'entraînement d'une partie du cuivre réduit, sous l'influence
physique du courant d'hydrogène. On dose alors ce cuivre dis-
paru comme de l'oxygène, et le calcul du cuivre de l'alliage aug*
mentant proportionnellement , le zinc est apprécié au-dessous
de sa dose réelle.
Celte volatilisation a eu lieu dans un essai où j'avais opéré sur
un alliage formé de 62,9 de cuivre et 37,1 de zinc. J'avais placé
0S642 d'oxyde mixte dans la nacelle. J'obtins pour composition
de l'alliage 68 de cuivre et 31 de zinc. J'évitai depuis, par l'em-
ploi de l'amianthe, l'allongement du tube, et par certaines pré-
cautions dans l'application de la chaleur, ces pertes de cuivre,
— 293 —
causes d'erreurs graves dans les résultats. Je devais toutefois men-
tionner recueil à éviter lorsqu'on utilise la méthode de M. H.
Sainte-Claire Deville. Cette méthode , je le répète, a l'avantage
d'exclure les réactifs. Elle se rattache à une idée générale dont
M. Rivot avait déjà signalé les avantages (1) en. prouvant que, par
l'hydrogène convenablement employé, l'analyste peut séparer
l'oxyde de fer deJ'alumine, de la zircone , de la glucine et de
l'oxyde de chrome, ahisi que l'oxyde d'étain de la silice.
C'est également dans le but de supprimer, autant que pos-
sible, les réactifs acides ou salins dont l'emploi nécessite des
filtralions et des lavages multipliés que H. Peligot a fait em-
ployer la méthode suivante au laboratoire de la Monnaie de
Paris : On pèse un gramme d'alliage, on y ajoute Os,500 d etaiii
pur, dont l'intervention a été reconnue efficace, pour faciliter à
chaud la volatilisation du zinc. Ce mélange est introduit dans un
petit creuset, de charbon des cornues à gaz, muni de son cou-
vercle qui est lui-même placé dans un creuset de terre rempli de
charbon de bois bien sec. Ce dernier creuset est fermé exacte-
ment au moyen d'un lut d'argile et de terre à creuset. Lors-
qu'on s'est assuré que le lut est exempt de gerçures , on place
l'appareil dans la moufle d'un fourneau à coupelle; on l'y laisse
une journée, et lorsque le refroidissement est complet, on ap-
précie, au moyen de la balance, la perte de poids du bouton
métallique. On lait une seconde , et au besoin , une troisième
cémentation pour s'assurer que tout le zinc est volatilisé.
Très-commode dans un atelier monétaire où de grands four-
neaux à coupelle sont incessamment portés au rouge , ce procédé
est moins applicable dans un laboratoire ordinaire. Le temps
nécessaire pour la volatilisation du zinc est considérable. lexpé-
(1) Annales de Chimie et de Physique , 3« série , tome XXX, page 188;
— 294 —
riehce prouve que le plomb, s'il en existe dans Talliage, n*esl
volatilisé qu'en partie ; enfin si on effectue une ou deux cémen-
tations de contrôle, on constate une augmentation de poids
due au carbure de cuivre formé et qui s'élève quelquefois à 2
millièmes.
Telle qu'elle est pratiquée à la Monnaie i)e Paris, où des
moufles sont constamment à la disposition de l'opérateur, heu-
reusement modifiée d'ailleurs par l'emploi dii petit creuset de
charbon et l'addition de l'étain pur, celte méthode offre, en
résumé, des avantages sérieux pour le dosage du zinc dans les
bronzes.
Je dois signaler enfin le procédé de dosage du cuivre, récem-
ment publié par M. Terreil (1) et qui consiste :
i^' À dissoudre l'alliage en opérant de telle sorte qu'il ne
reste pas trace d'acide azotique dans la solution ;
2^* A rendre la liqueur ammoniacale en filtrant si c'est né-
cessaire ;
3^ A faire bouillir la liqueur ammoniaco-cuivrique avec un
sufite alcalin jusqu'à décoloration ;
4® A verser dans le liquide décoloré un excès d*acide chlo*
rydrique de manière à chasser tout l'acide sulfureux ;
5® A traiter enfin la liqueur étendue d'eau par du perman-
ganate de potasse qu'on a préalablement tiré au moyen d'une
dissolution de cuivre galvano-plaslique. La coloration rose qui
se manifeste au moment où tout le sel cuivreux est converti en
sel cuivrique indique la fin de l'opération.
L'auteur de ce procédé publie des résultat obtenus en traitant
ijuelques combinaisons de cuivre , et ils se rapprocbeoi assez
(1) Gomptes-rendus hebdomadaires do rAcadémie des Sciences. —
1898. — !•' semealroj page 380.
— S93 ^
exactement des données fournies par la tliéorie. Il résulte des
essais 'auxquels je me suis livré, que si ce procédé peut, entre
des mains exercées, fournir une satisfaisante approximaliçn, il
est soumis toutefois aux incertitudes iniiérehtcs à toutes les mé-
thodes basées sur Tobservation de teintes qui apparaissent rare-
ment sans transition. Il suffit, d autre part, que des traces
d*acide azotique ou sulfureux restent dans la liqueur à essayer
pour qae les titres obtenus soient variables.
Le procédé auquel j'ai ea recours pour doser avec une rigou-
reuse exactitude les laitons , eçt basé sur la volatilisation du zinc
à une température convenable et sur l'accélération possible de ce
phénomène sous l'influence d'un rapide courant d'hydrogène sec.
Dans cette opération , le fer et l'étain restent unis au cuivre ; le
plomb est intégralement entraîné avec le zinc.
L'appareil que j'emploie, et dont la disposition est représentée
dans la planche ci-jointe , est composé :
l** D'un ballon A de deux litres au moins de capacité, dans
lequel l'hydrogène prend naissance par la réaction de l'acide
sulfurique hydraté sur le zinc en grenailles;
2"* D'un flacon tubulé B dans lequel se condense une partie
de l'eau entraîiiée par l'hydrogène ;
3^ D'une éprouvetle C remplie de chlorure de calcium et
destinée à compléter la dessication du gas ;
4* D'un tube en porcelaine DD destiné à recevoir une ou deux
nacelles de charbon aa% où l'on dispose 5 décigrammes envi-
ron du laiton à analyser. Ces nacelles en charbon , qui m'ont été
fournies par M. Ruhmkorf, ofirent de très-^grands avantages «ur
les nacelles de porc^^laine. Jamais il ne s'y produit d'adhérence
d'oxyde ou de métal , et leur nettoyage s'eflbctue avec la plus
grande fiiciliié , à l'aide d'une brosse douce ;
S* D'un tube effilé E par lequel s'échappe le tw dégagé de
~ 296 —
l'alliage , et qui ii*a pas été condensé dans son parcours de la por-
tion froide de l'appareil;
6® Enfin , d'une rondelle de liège ou de bois F sur laquelle on
dispose un morceau de velours noir, destiné à rendre sensibles les
dernières portions de zinc qui sortent du tube effilé.
La marche de l'opération est la suivante : l'appareil étant con-
venablement disposé , et les alliages pUcés dans les nacelles, on
détermine un faible dégagement d'hydrogène et on commence
à chauffer le tube en porcelaine. Lorsque ce tube est rouge, on
verse une assez grande quantité d'acide sulfurique dans le ballon ;
à ce moment la volatilisation du zinc s'annonce par la condensa-
tion de ce métal dans le tube effilé et les abondantes vapeurs
blanches qui s'en dégagent. Ces vapeurs constituent un indice pré-
cieux sur lequel on se règle pour l'introduction de l'acide sulfurique
sur le zinc. Lorsque la température étant soutenue et le courant
d'hydrogène n'ayant rien perdu de sa rapidité , les vapeurs de
zinc deviennent moins épaisses , on emploie alors le disque re-
couvert de velours, pour s'assurer que le gaz est parfaitement
dépouillé de substances solides. Si cette vérification conduit à
un résultat négatif, on laisse tomber le feu et refroidir le tube.
Si l'opération a été bien conduite et qu'on ait opéré dans une
seule nacelle, sur 5 décigrammcs d'un laiton à 33 pour cent de
zinc, il faut une demi-heure ou trois quarts d'heure au plus, pour
que l'hydrogène ait volatilisé ce métal. On a, du reste, la preuve
d'unemarche convenable de l'analysedans l'aspect du bouton d'essai
obtenu. Si, en effet, lachaleur n'a pas été intense, ce bouton a des
formes variables, la surface en est ondulée et la teinte peu uni-
forme. En raison même de l'insuffisance de la chaleur, l'absence
des vapeurs de zinc, vers la fin de l'opération, n'a pas dû cons-
tituer un indice sur de la purification du cuivre. Lorsque l'opé-
ration est, au contraire , bien conduite, on obtient pour bouton
d'essai un sphéroïde parfaitement détaché de la nacelle , à teinte
— 297 —
franche de cuivre pur, et dont la surface est parfaitement nette.
Voici quelques exemples propres à fixer sur l'exactitude des
résultats qu'offre ce procédé :
Cu . . 08,7470
Emplové
Zn . • 0, 0515
Poids du bouton . 0, 7450
Perte ..... 0, 0020
Cu . . 08,6150
Employé{Zn . . 0, 1250
Pb . . 0, 0375
Poids du bouton . 0, 6152
Augmentation • . 0, 0020
La présence du plomb était ici la cause de cette erreur en plus.
L'expérience m'a démontré, en effet, que si la température
n'est pas suffisamment intense , une petite proportion de ce métal
peut rester dans le bouton d'essai. Avec un peu dliabitude, on
évite facilement cet inconvénient.
H. Malaguti a bien voulu, sur ma demande, faire faire quel-
ques essais de mon procédé, au laboratoire de la faculté de
Rennes. Voici les chiffres que ce savant professeur a eu Tobli-
geance de me transmettre :
V^ EXPÉRIfilMCE.
L'alliage soumis à l'analyse était composé de :
Cuivre 66,90
Zinc 32,20
Plomb 0,57
Étain 0,20
Fer 0,13
100,00
Quantité employée 08,741
Poids du bouton de cuivre • . 0, 500
Poids calculé 0, 498
Différence en plus • . . • . 0, 002
— . 29« —
2* EXPÉBTBNCE
Essai effectué sur uu alliage composé de :
Cuivre •.'... 64, 1 2
Zinc 35,00
Plomb 0,48
ÉUiii 0,20
Arsenic et fer. • • 0,20
100,00
Quantité employée 0^,802
Poids du bouton de cuivre 0, 519
Bouton calculé sur l'hypothèse que le fer
et Tarsenic existaient dans Talliage en
proportions égales 0, 516
Différence en plus .....<.. 0, 003
3* EXPÉBIBRCE.
L'alliage examiné était de :
Cuivre 71,00
Zinc 28,00
Plomb 0,68
ÉUin 0,32
100,00
Quantité employée 0^,622
Poids du bouton de cuivre . . 0, 423
Poids calculé 0, 443
Différence en moins .... 0» 020
11 convient de remarquer que la composition supposée exacte
de ce dernier alliage avait été déterminée au moyen de l'acide sul-
fhydrique , tandis que les deux premières avaient été déduites de
— 899 —
' l'analyse par l'hyposulfite de soude. L'élimination des métaux
volatils par Tliydrogène a donc vraisemblablement rectifié le
résultat très-rarement exact de la séparation du cuivre par l'acide
sulfhydrique
4^ BX?ÉBIB1ICB.
On a fondu sous le borax :
Cuivre OsSOO
Zinc 0, 3Ô0
L*alliage soumis à ractioii de Thydrogène a donné un sphé-
roïde pesant Ob, 796. La perte était de O^OOi
Il résulte de ces expériences que l'emploi de l'hydrogène dans
les conditions indiquées précédemment, permet d'obtenir, en
(rèS'iieu de temps, une appréciation exacte de la richesse des
laitons. Le contrôle de l'analyse consiste dans l'examen.du bou-
ton de cuivre obtenu et dans la possibilité d*y retrouver le zinc
ou le plomb qui n'auraient pas été volatilisés. J'ajouterai enfln
que la possibilité de chauffer à la fois deux nacelles dans le même
tube, rend toujours facile la vérification d'une expérience. S'il
y a en effet identité dans le poids des deux boutons provenant
d'un même essai , on peut en conclure que l'action de l'hydro-
gène a produit l'élimination complète du métal ou des métaux
volatils.
Le dosage de l'étain, du fer, du plomb ou de l'arsenic que
pourrait renfermer un laito» n'ayant rien de spécial, je ne m'y
arrêterai pas.
§ 111. — Examen de qmlques doublages en laiUm.
Les nombreuses observations que j'ai pu faire, depuis dix ans,
sur les laitons employés au doublage m'ont permis d'établir
— 300 —
trois catégories, bien distinctes dans les phénomènes d'alléralion
que leur fait éprouver Teau de mer :
1<^ Le doublage s'use en diminuant également d'épaisseur sur
presque tous les points d'une même plaque choisie à l'avant, sur
le côté ou au gouvernail du navire. La couleur du laiton ne
varie pas ; sa malléabilité ne subit pas de modification très-sen-
sible;
2'' La détérioration s'effectue sur certaines parties de l'alliage,
les autres conservant d'ailleurs leur première épaisseur. -Dans
beaucoup d'endroits , le doublage est picoté. La couleur du lai-
ton est toujours la même. La malléabilité a très-peu varié. Dans
certains cas, elle ne s'est nullement modifiée;
3° Le doublage est devenu tellement friable , qu'on peut , sous
une légère pression du doigt en réduire les morceaux en mi-
nimes fragments. La texture est poreuse ; la densité très faible.
Enfin , et notamment du côté de la mer, la couleur jaune du
laiton est remplacée par des teintes se rapprochant , à des do-
grés variables, de celle du cuivre. Dans certains cas, c'est du
cuivre pur qu'on découvre en enlevant la couche d'oxyde qui
adhère au doublage.
L'analyse m'a démontré qu'à ces différents modes d'altération
correspondaient soit des compositions chimiques, soit des arran-
gements moléculaires spéciaux. Je vais passer en revue les ob-
servations qui m'ont permis d'arriver à cette conclusion.
J'ai souvent examiné des laitons renfermant de 30 à 34 Vo de
zinc et qui, après quatre ou cinq anà de navigation , offraient
encore un aspect très-satisfaisant. Le plus grand nombre de ces
échantillons portail la marque de l'usine de Givct. Leur texture,
examinée avec soin au microscope , était homogène. Les métaux
étrangers existaient dans l'alliage en proportion insignifiante. En-
fin, la différence de composition entre les différentes plaques
du même doublage était peu sensible. MM. Berlault et Fiteau,
301
armateurs du port de Niintes, et HM. Guichet et Russeil , fabri-
cants de doublage, m'ont, à diverses époques, soumis des types
de celte nature. Dans un laiton, entre autres, qui avait navigué
cinq ans et était revenu en parfait état , je trouvai 33,8 de zinc
et 66,2 de cuivre pour cent parties. Un doublage de celte na-
ture, mais dont les plaques avaient été en grande portion déta*
cliéesde la carène, fut examiné en 1854 , à Rennes, par H. Ha-
laguti et Morren. Ce doublage provenait du navire PaUma, de
Saint-Malo ; il était composé de
Cuivre. . .
. . 65,76
Z^inc. ...
. . 33,58
Plomb. . .
. . 0,26
Elain . . .
. , 0,26
Fer ... .
. . traces.
100,00
■
Ln composition ci-dessous indiquée, des clous qui avaient
servi à fixer les plaques , indique clairement pourquoi le dou-
blage n'avait pas tenu. Voici la composition chimique des clous.
Je Tenriprunle au rapport de MM. Malaguti et Morren :
TÊTES DES CLOUS.
Cuivre 69,85
Zinc 30,09
Plomb. .... 00,01
Elain 00,05
Fer traces.
100,00
TIGES.
60,26
38,68
0,99
. 0,07
traces.
100,00
Ces analyses démontrent que les tètes de clous, en grande par-
tie rongées, avaient surtout perdu le zinc et le plomb qu'elles
renfermaient , et dont on retrouve les doses relatives dans les
- 308 —
tiges non altérées de ces mêmes clous. Elles démontrent aaasi
que les clous étant positifs , eu égard à Tenaernble du doublage ,
il y' avait eu immédiatement corrosion de ceu?L-ci, et, par suite,
détachement nécessaire des plaques fixées sur la carène. J'ai déjà
signalé, en parlant des bronzes, l'importance de clous négatifs
pour servir à appliquer un doublage métallique. En général , de
notables doses d*étain donnent aux clous de précieuses qualités.
Des clous rapidement corrodés et analysés par le D' Percy
(1), ont fourni :
Cuivre 52,73
Zinc . ^ . . . . 42,72
Plomb . • . . - 3,18
Etain traces.
98,63
D'autres clous, ayant servi avec succès dans des voyages de
rinde , contenaient : \
Cuivre ..... 62,62
Zinc 24,64
Plomb 8,69
Etain 2,64
98,59
Il est regrettable que l'auteur de ces analyses n'ait pas publié la
composition du doublage et indiqué les résultats d'une apprécia-
tion galvanométrique des deux alliages en contact.
La composition suivante a été trouvée par M. John Cameron,
(t) Chemical Qi^ittUUU
— 303 —
qui avait analysé des clous exposés au meeting de l'Assoeiation
britannique , à Swansea :
Cuivre 60,»
Zinc 34,0
Plomb 0,7
Etain 3,8
Fer 0,3
98,8
Si , comme cela est Cort probable, ces clous étaient desti-
nés à fixer des plaques d'alliage de Muntz composé de 40 ®/o de
zinc et de 60 Vo de cuivre, nul doute qu*ils ne fussent très conve-
nables pour ce but.
Lorsque — chose rare — les doublages en laiton sont picotés
ou corrodés par larges surfaces , sans que la malléabilité , la cou-
leur et la densité de l'alliage aient paru subir de~ modifications
bien sensibles, lorsque surtout la richesse en zinc ne s'élève pas
au-dessus de 34 ®/p, il est assez difficile de se prononcer sur les
causes de corrosion. Je n'ai eu entre les mains qu'un seul échan-
tillon offrant ce caractère ; il contenait en moyenne :
Cuivre 68,90
Etain 0,07
Zinc 31»02
Plomb traces.
Fer 0,01 ^
100,00
m
En e^Laiminani avec attention les parties corrodées , on s'aper-
cevait que kur surface différait de celle des portions restées
intactes. Une texture cristalline s'y feisaii apercevoir, en effet, et
sous riufli^ence du eontact avec une eau acidulée, la teinte y
— 304 ~
devenait légèrement rou^efttre. H y avait dans ces parties corro-
dées aptitude évidente du laiton à céder facilement aux dissol-
vants le métal positif qu'il renfermait. Je recueillis avec soin, au
moyen d'un grattoir, 2 décigrammes de inétal , dans l'un des en-
droits où sa teinte était la plus rosée, et j'y trouvai :
Cuivre 69,91
Zinc 30,09
Plonib traces.
Fer traces.
100,00
Il y avait donc eu évidemment union peu intime entre le zinc
et le cuivre, puisque dans la même plaque certaines portions
avaient résisté ou du moins s'étaient uniformément usées, tandis
que d'autres avaient été rapidement dissoutes. Un tel fait ne se
produit d'ailleurs que d'une manière exceptionnelle et sur les
plaques de l'avant des navires. Le navire de Nantes Charles (ar-
mateurs, HH. Fruchard et Saillant), sur lequel, je l'ai observé,
avait navigué pendant trois années, et la grande majorilé de
ses feuilles de laiton était en parfait état.
J'arrive au mode d'altération le plus grave , à celui qui a , par
ses conséquences , mérité surtout de fixer l'attention des arma-
teurs, et dont les causes sont directement liées aux circonstances
de la fabrication des cuivres jaunes.
Les céhditions de concurrence plus ou moins loyale qui ont
réagi sur la production des cuivres et des bronzes, devaient né-
cessairement réagir sur la fabrication des laitons : aussi après
quelques années d'essais fovorables , effectués soit sur les cuivres
jaunes renfermant 30 à 40 ^o de zinc, soit sur les alliages de
Muntz constitués par de très-beau cuivre à la dose de 60 Vo et
laminé à froid , on vit des doublages médiocres ou détestables
— 305 —
s'introduire sur le marché. Voici les caractères de quelques types
choisis parmi les nombreux échantillons que j'ai pu examiner :
Doublage du Gratmlle. — Armateur y H. Noël Vincent, de
Nantes. -«— Durée de la navigation, deux ans. — Couleur jaune,
légèrement rougeâtre du côté de la carène-; — aspect de cuwre
pur du côté de la mer ; — densité extrêmement variable , selon
les plaques et même selon qu'on prélève l'échantillon sur telle
ou telle partie d'une plaque; — richesse en zinc également
variable; — friabilité excessive. — La diminution de densité,
Tappauvrissement en zinc et la friabilité constituent ici trois
caractères connexes, comme on peut en juger par ce tableau.
20
306
;3
o
PS
. •<
S
Pm
w
eu
g
-s
'H
«o
o
O
&
!
L3 *M
i s
fc«
q>
0
S
a
9
€0
n pq
;3 K
s
u
•S
73
0
ce
OS
0)
s ®
'6 S
u
0
S
"2
*S8
8
a
as
■s •
0
s «>
Si"
<* 0
ce ^
«S'a?
i
%» ►S
e S'a
« «iS
S
— 3«7 —
Un ^échantillon du doublage provenant du navire de Nantes
Jutes^e-Rantonnay., et ayant &it trois ans de navigation,
offrait les caractères suivants :
Couleur de cuivre pur du côté de la mer, et de laiton rougeûtre
du' côté du bordage; densité, 7,6012; richesse en zinc, 30 ^o*
Le Phalanslère , de Nantes, après trois ans de navigation, a
donné des résultats analogues, bien que la perte de zinc ait été
moins considérable. VAnne-^Marie, le Godavery et un grand
nombre d'autres doublages ont pu être classés dans la môme
catégorie. Ce qu'il importe essentiellement de remarquer , c'est
que ce sont les alliages ayant à Torigine 40 Vo de zinc qui ont
fourni les phénomènes curieux de friabilité excessive et d^éiimi-
nation du zinc , la masse conservant son volume primitif.
Indépendamment de l'extrême friabilité et de la teinte de cuivre
rouge que prennent, du côté de la mer, les laitons dont je viens
de parler, ils offrent encore les caractères suivants :
Si l'on brise l'une des plaques à Taide d'un léger effort du
pouce et de l'index , et qu'on en observe la tranche à la loupe
ou même à l'œil nu , on aperçoit deux textures bien distinctes
de la masse : Tune , très-poreuse , formée par du cuivre quel-
quefois pur dont la nuance est brune tirant sur le rouge ; l'autre,
plus serrée, quelquefois très-compacte, et dans laquelle le laiton
tantôt semblable à l'alliage primitif, tantôt appauvri en zinc, se
lait facilement remarquer. Il y a donc eu de proche en proche,
sous la double influence de l'eau de mer et d'un état molécu-
laire spécial du doublage, enlèvement du métal positif à partir
de la surface extérieure. A un moment donné, il n'est plus resté
à la place du laiton employé qu'une véritable éponge de cuivre plus
au moins allié et dont la friabilité n'a pas besoin d'explications.
Lorsqu'on prend un fragment de laiton soumis à ce mode
spécial d'altération et qu'on le jette sur des charbons incandes-
cents, la combustion du zinc qu'il renferme encore s'effectue
avec une rapidité qui surprend au premier abord. Frotté sur une
— 308 —
pierre de touche « il donne des traces qui permettent d'appré-
cier approximativement les grandes différences de composition
entre les surfaces que j'appellerai : extérieure (celle de la mer),
et intérieure (celle du bordage). Introduit dans un flacon plein
d'eau , il laisse bientôt dégager des bulles d'air , en raison de sa
porosité, et si on place le tout sous la cloche de la machine
pneumatique, ceteCTet devient extrêmement marqué. Alors seu*
lement, il devient possible de prendre la densité de la masse
métallique.
Pourquoi certains laitons offrent-ils ce genre spécial d'altéra-
tion qui , souvent , se manifeste avec une désolante rapidité ?
Pourquoi Tusure qui se produit toujours normalement dans les
laitons à 30 ou 34 Vod« zinc, apparaît-elle avec les caractères
que je viens de signaler dans les alliages renfermant de 38 à
42 ®/o de métal positif? Ne serait-il pas possible de trouver
Forigine de ces phénomènes, et de préjuger avec plus ou moins
de certitude le rôle d'un laiton en présence de l'eau de mer?
Tels sont les problèmes dont je me propose de donner la solu-
tion, Il faut tout d'abord constater qu'un seul fait général résulte
ici de l'analyse. Ce fait, c'est la tMkxorAaiacit de certaines com«
positions de l'alliage avec l'état de friabilité; mais comme parmi
les laitons à 40 "/o de zinc il pourrait s'en trouver de bons et
de mauvais , il est impossible d'arriver à une conclusion par la
voie exclusivement analytique. Les recherches synthétiques aux-
quelles je me suis livré , m'ont conduit à reconnaître un en-
semble de faits dignes de fixer Tattention. -
§ IV. — Vroivi/ciion des laitons à doublage.
Les premiers laitons employés au doublage renfermaient de
30 à 34 Vo de zinc. Le laminage avait lieu à froid, et l'alliage,
à moins de conditions vicieuses des métaux employés , donnait
d'assez bons résultats à la mer.
Lorsqu'on fond ces laitons et qu'on les lamine, on reconnaît
— 309 —
I
toutefois que dans certains cas lès influences électriques n'agis-
sent pas uniformément. Le couple voltaïque n'a pas, dans toutes
les plaques, la même intensité , et, à l'avant des navires en par-
ticulier, ce phénomène peut être facilement observé , comme je
l'ai montré dans le paragraphe précédent.
Lorsqu'une fonte est faite au moyen de 33 centièmes de zinc
et 67 centièmes do cuivre, il y a un déchet dû à l'oxydation,
et ralliage ne ressort guère qu'à 31 ou 31,5 Vo de zinc. Or,
dans les plaques résultant du laminage, on trouve quelquefois
des variations de 1 à 2 %, selon que la plaque examinée pro-
vient du haut, du bas ou du milieu d'un lingot. C'est une cir«
constance fâcheuse et qu*on doit autant que possible éviter, car
il est important que des plaques voisines les unes des autres ne
se constituent pas dans des états électriques différents.
Il résulte des observations auxquelles je me suis livré que ,
pour arriver à riionmgénéité la plus grande , il importe tout d*a*
bord d'avoir égard, dans la fabrication de l'alliage, aux principes
suivants :
i® La substitution du four à réverbère aux creusets a pour
résultat d'obtenir des combinaisons moins imparfaites et des
produits métalliques à texture plus douce et plus homogène;
2^ Le refroidissement de l'alliage dans les moules doit être
rapide, pour éviter autant que possible les effets de liquatiou;
d'autre part, l'emploi de moules à basse température ou très
conducteurs du calorique , expose à un retrait préjudiciable par
sa rapidité et à la rupture de l'alliage sous le laminoir. Il y a
donc ici un double écueil à éviter : il faut accorder quelque
chose à la liquation et quelque chose à la solidité du lingot ;
3"* Pour la fabrication des grandes plaques, les moules doi-
vent être faits en fonte très épaisse ;
/i® En associant les métaux dans une proportion telle que —
le déchet à la fonte déduit — on obtienne des lingots repré-
sentant 33|88 de zinc et 66,12 de cuivre, soit la combinaison
.— 310 —
Cu'Zn, l'homogénéité des lames est satisfaisante et le doo-
blage aussi bon que peut Tétre un doublage en laiton. Il se
résuite pas de là que l'affinité chimique qui préside à la combi-
naison Cu- Zn soit de nature à contrebalancer 1 effet physique
produit par la liquatioD « dans le cas où les moules soiii déb-
vorables; mais en calculant convenablement la dimension et la
nature de ceux-ci , on arrive à Caire un alliage métallique homo-
gène. Peut-être obtiendrait-on un succès comparable ea fon-
dant Talliage Cu^ Zn', dont la composition correspond à !t9,09t
soit sensiblement 30 centièmes de zinc; mais cette combinaison
n'est pas ordinairement fabriquée pour doublages.
La question de production et d'usure des laitons devient plus
complexe lorsqu'on examine ces alliages tels que les livre en
grande partie l'industrie actuelle, et dans lesquels l'analyse permet
de constater une dose moyenne de zinc s'élevant à 40 centièmes.
Sachant que le laminage à chaud était depuis quelques années
adopté pour les laitons à 40 centièmes de zinc, j'ai voulu me
rendre compte des phénomènes auxquels il pouvait donner lieu.
J'ai, dans ce but, institué des expériences comparatives basées
sur les pratiques suivantes :
Le laminage à froid comportait 22 recuites , autant de refroi-
dissements- et 66 passes sous le laminoir. La dorée du travail
était de un mois.
Le laminage à chaud comportait 5 ckauffes et 1 5 passes sous
le laminoir. La durée du travail était de vingt-quatre heures.
Les lingotières étaient en fonte; leur capacité =i l"|33x
0»,020 (1) X 0»,220.
Le poids des lingots était en moyenne de 49 kilogrammes.
Voici le tableau des résultats physiques et chimiques de mes
expériences :
(I) Les lingots destmét aa lammage k chaud sont ordinairemealcovléi
Boos une épaisseur As 0%049.
aii
—
TABimff.
4,.
%mi^n*>
a la «««lA.
Gm
=
56
Zn
""•r-.
44
IHm^téi TWHtemfi dfi la, plaqm*
TrouTé 8,Wi
DlipÎEflBMCB •
0,1 4»3^
C0m»QHt^ du hci^ de, la plaque»
Cw = 57,53
Zn = 42,43
100,00
Qfi = 55,W
29 = 42,03
100,00
ft» = 62,92
*?! = 37,r
100,00
Za = 40,»4
100,00
100
Densité moyenne de U^, plpqm.
Trouvé 8,a&23
Calculé 8,1^66
Dlf ^ÉfUlH^B .... %
1657
Con^imilim du, haulde, ^Plf*fl^'
= 58,00
= 42,00
100,00
%
57,67
42,3^
g = 57,6?
100,00
61,41
38>j^8
^ = ?*♦**
100,00
a
W = *0,%7
100,00
Suio employé à la fonte. .....,..,. ^ .
Dqs« fnoyepne 4u. ziop fl^W (es Uaftsts.
Zinc briij^,
44,0a
40,7?
3,25
31S
—
TABLRAD
B.
ployé
à la Fonte*
Cu
60
Zn
=
40
Laintoai^e à chaud»
Densité moyenne de la plaque.
Trouvé 8,^200
Calculé 8,2914
DiFFÉRBNCB .... 0,0714
Composition du haut de la plaque,
Gu = 63,12
Zn = 36,88
100,00
Composition du milieu de la plaque
CVL =: 66,61
Zn = 33,30
100,00
Composition du btis de la plaque,
Gu = 64,46
Zn = 35,54
100,00
Composition moyenne,
Gu == 64,73
Zn = 35,27
100,00
100
l*aiiitaace à f roMi
Densité m^fyenne de la plaque.
Trouvé 8,2630
Galculé 8,2761
OlFFÈRENGB .... O^OlSf
Composition du haut de la plaque,
Gu = 62,02
Zn == 37,98
100,00
Composition du milieu de la plaque
Gu =2 62,64
Zn = 37,36
100,00
Composition du bas de la plaque,
Gu =: 66,79
Zn = 33,21
100,00
Composition moyemie.
Gu = 63,81
Zn == 36,19
100,00
Zinc employé à la fonte. • .'•
Dose moyenne du zinc dans les lingots.
Zinc brûlé.
40,00
35,73
4,27
— 313 —
On remarquera à rinspection de ces tableaux :
i<* Que les plaques laminées à froid contiennent sensible-
ment plus de zinc que celles soumises au laminage à chaud. Il
est facile de se rendre compte de ce fait , en observant ce qui
se passe lorsqu'un laiton est introduit dans le four à réverbère,
>
puis sous les cylindres du laminoir. Dans un four à réverbère et
à la température roti^e cerise, un cuivre pur s'oxyde, devient
noir , puis se décape sous le choc avec la plus grande netteté.
Si on substitue au cuivre des alliages de zinc , on remarque que
jusqu'à 20 Vo du métal positif, la possibilité du décapage au
moyen du choc se fait encore remarquer. De 20 à 33 ^/o, le
décapage n'a plus^lieu, mais l'alliage ne laisse pas sensiblement
transsuder le zinc. La combinaison semble assez stable. Loi's-
qu'on arrive à 36, 38 ou 40 Vo de zinc, les phénomènes sont
tranchés : au rouge sombre le laiton laisse dégager une notable
portion du zinc qui se brûle peu à peu , et dont la combustion
esttrméme visible pendant les passes au laminoir ; si cette der-
nière opération est pratiquée à chaud, la différence de richesse
en zinc, dans les plaques laminées à chaud et à froid, s'expli-
que donc de la manière la plus simple.
2® Que le laminage à froid a donné des alliages plus denses
que le laminage à chaud. Ce résultat est la conséquence néces«
saire des rapprochements moléculaires graduellement opérés par
les nombreuses passes auxquelles est soumise la feuille de laiton
dans l'un des cas, comparativement à la brusque compression
et aux alternatives de haute température qu'elle subit dans le
laminage à chaud.
En adoptant pour bases de calcul les densités 8,8780 (1) pour
le cuivre laminé et 7,2150 (2) pour le zinc également laminé,
(l).Bri88on.
(2) PeloazeetFremy. -
— ai4 ~
on constate (:tableau A) une différence exprimée par Q,li657
entire la densité trouvée et la densilé calculée lorsque le< lami-
nage a eu lieu à froid. Cette dilEérenoe ne s'élève qu'à 0| 1453
lorsque l'opécation a eu lieu à chaud. Au phéDomèue normai de
conlvaction inhérent à la coostitutiou de Talliage', se joinl donc
dans l'un des cas une modification physique proiroquéo par les
conditions industrielles de la fiEibrioation (1). L'eiameu du
tableau B conduit à reconoaitro que, pour l'aliiage à 35^73 do
zinc y ta densité calculée s'est presque confondue avec la densité
trouvée, mais, en général, l'examen des différences prouve que le
rapprochement moléculaire a surtout lieu sous l'influence du la-
minage à froid. y
3® Que les aHiages renfermant 36 centièmes de zinc peuveui à
la rigueur subir le laminage à chaud , bien qu'on ait souveut
avancé que cela n'était possible que pour le laiton à 40: ceuiièmas
de zinc.
Je me suis demandé si l'aptitude à subir le laminage à elMud
était une propriété exclusive de Talliaga Cu^ Zn' correspondant
à 40 centièmes et demi de ztoc, et j'ai eu immédiatement la
preuve du contraire en voyant des Kngots constitués k ce litre ,
subir de fortes liquations. Le même lii^ot qui renferuM celte
dose de zinc à l'une de ses extrémités , en contient une loufte
aulre proportion au centre , et le tout se kunioe cepandaot à
(I) Fou la fèratle cuivra, la lecoît précédant le Ifiaagi » aupMiate
la densité. C'est le contraire pour le laiton. Voici la moyeune de cinq
expériences i
Laiton écroui. Laiton recuit.
D = 8,481. D= 8,3758.
Laiton écroaîi pais laaûné. Laiton recuit, puia lanîaé.
8,4931. 8,4719.
(Baudiimonu *- Anaalea de Chimie^ 2* aérie» tama 6e0
— 3i5 —
chaud sans déchirure. Un alliage que j*ai pu obtenir assez homo-
gène était représenté par Cu^ Zn', soit Cu = 56,5 Zn ss 43,5.-
Cet alliage a été laminé à chaud, mais avec peine, il était sec et
peu convenable pour doublage.
4** Que contrairement à ce qu'on pouvait supposer àprhfi,
lés richesses maxima en zinc ont été remarquées aus parties in-
férieures et supérieures de l'une des plaques bminées* 11 importe
de discuter ce résultat.
En principe, il est inconlestable qu'un alliage coulé da»sun
moule , se sépare tout d'abord en deux portions : l'une formée
des alliages les moins fusibles qui se solidifient contre les parois;
l'autre formée des combinaisons plus fusibles , et qui se trouvent
alors dans les dernières |)ortion5 solidifiées, à moins que des
phénomènes de retrait, coïncidant avec la pression de masses
d'alliage supérieures, ne donnent lieu à des revêtements d'alliage
fiisible vers les surfaces inférieuires (1). Il doit donc se trouver
plus de métal fusible et peu dense vers le haut du lingot que
vers le bas. Il &ut toutefois remarquer que les phénomènes peu-
vent varier notablement, selon le volume du lingot, le rapport
de ses dimensions, la température et la conductibilité du monte
pour la chaleur , enfin selon la composition de l'alliage.
Dans cette circonstance spéciale , il y a peu à s'occuper des
phénomènes lentement et rigtUièrefneat produits dans de gros
lingots coulés en sable, c'est-à-dire dans les conditions les plus
favorables à la liquation. 11 ne faut pas oublier que le laiton
puisé dans le four|à réverbère et introduit à la dose de SO kilo-
grammes environ dans un creuset, est apporté à bras d'homme*
Pendant ce transport, il y a séparation d'une partie du aine,
qui en raison de sa densité relativement moins grande , s'élève
(1) Yoyes le mémoire de H* DaMansaoy ^ déjli dték
— 316 —
dans les parties -supérieures de Talliage eu fusion. Pour conlrc-
baiancer les effets de cette séparation , un ouvrier agite vivement
la masse , en y plongeant une tige de fer , puis on coule plus ou
moins rapidement dans les moules en fonte, dont j'ai donné plus
haut les dimensions, et dont la température est de 80 à 100
degrés centigrades. II est évident que les premières portions
d'alliage, rencontrant le fond du moule à cette température,
peuvent se s'olidifier telles guetter, c'est-à-dire sans que le phéno-
mène de liquation s'y manifeste bien sensiblement. Il n'en est
pas de même un peu plus haut, grâce à la température de la
masse d'alliage ; là apparaissent , conformément à ce qui a été
timt de fois constaté , les phases de la séparation des nombreuses
combinaisons possibles entre les métaux employés.
J'ai souvent examiné le retrait considérable des plaques de 40
millimètres d'épaisseur, coulées dans les moules mentionnés
plus haut , et j'ai pu me convaincre que , dans ce cas , aucune
portion d'alliage supérieur ne redescendait pour se solidifier
contre les surfaces inférieures , ainsi que Tavait observé M. Dus-
saussoy, lorsqu'il opérait sur des lingots de bronze moulés en
sable.
Il suffit, en résumé, d'analyser une plaque moulée dans les
conditions de rapide refroidissement que je viens d'indiquer,
pour s'expliquer que, dans certains cas, le bas et le haut de
la lame soient surtout riches en zinc. A peine, en effet, l'ana-
lyste se livre-t-il à l'examen de l'alliage, à quelques centimètres
à partir de l'extrémité inférieure , que peu à peu il retrouve les
compositions ordinairement assignées , par le raisonnement , à
des masses lentement refroidies. Chauffe-t-on fortement le bas
des moules, emploie-t-on un alliage plus riche en zinc, et par
conséquent plus fusible, et les anomalies tendent à disparaître,
comme j'ai pu le constater sur un lingot à 43 centièmes de zinc,
où j'ai trouvé 42,92 à la base du lingot, 43 au milieu de la
— 317 —
hauteur et 43,50 à la partie supérieure. La moyenne 43,14 se
rapproche beaucoup, d'ailleurs, du chiffre 43,5, correspondant
à la combinaison 4 Cu 3 Zn. Je dois également relater que la
combinaison peu fusible 2 Cu Zn, formée de cuivre 66,12 et
zinc ^3,88 et qu'un alliage constitué dans le four, à 34 Vo d^
zinc m'ont fourni :
PREHIBB LUiGOT (1).
Bas de la lame. • . 34,30
Milieu 34,40
Haut de la lame.. 35,00
Moyenne. . 33,90
DEUXIÈUE LINGOT.
Bas de la lame. . • 31,12
Milieu 31,21
Haut de la lame.. 31,50
I Moyenne.. 31,27
Citer ces chiffres, montrer le désaccord apparent qui peut les
caractériser, c'est dire que les conditions de répartition du métal
positif dans un doublage sont extrêmement nombreuses.
Les produits du laminage à chaud diffèrent de ceux obtenus à
froid par des caractères sur lesquels je ne saurais trop insister.
Je vais les passer en revue. Le brusque refoulement des molé-
cules de l'alliage joint à l'action de la haute température, dans le
laminage à chaud , ont pour effet inévitable de s'opposer à la
finesse et à l'homogénéité du grain. Le zinc tend, sous l'in-
fluence de chaque chauffe, à se séparer du cuivre, et si on
plonge le laiton ainsi obtenu dans l'eau légèrement acidulée, le
zinc se dissout avec tant de rapidité, à sa surface , que le cui-
vre apparaît bientôt avec sa nuance caractéristique. La pile
formée par les portions hétérogènes de la lame agit avec inten-
sité, et si le liquide acide a déjà servi au décapage et contient
des sels de cuivre en dissolution ou voit bientôt ('hydrogène se
(1) Le premier alliage a été analysé k l'état de lingot, et le second à
Tétat de plaque obtenue par le laminage k froid.
— MS —
substituer au cuivre de la dissolution et ce dernier métal se déposer
abondamment sur le laiton. Rien de pareil ne se passe lorsqu'on
décape les laitons laminés à froid : aussi la mise en liberté d'une
couche de cuivre rouge à la surface d'un laiton, et l'accumula-
tion ultérieure du ourvre contenu dans un liquide de décapage»
sur la partie négative de ce même laiton , oifren^k des carac-
tères qui n'ont point échappé aux fiibricants intelligents. La
première phase de ce phénomène se reproduit, au reste, d'une
manière Frappante lorsque les doublages laminés à chaud sont
soumis ^ l'action de l'eau de mer. J'ai montré plus haut que
l'enlèvement du zinc était le résultat de cette aotion , le cuivre
restant à l'état de véritable éponge métallique.
A composition égale, les laitons laminés à chaud sontélc*
tro-positifs relativement aux laitons laminés à froid. C'est ce
que démontre £Eicilement l'emploi du galvanomètre. Il suffira
donc que des feuilles de doublage proviennent de deux Ceibrica-
tions distinctes, pour que des effets d'altération intense puissent
se présenter. Heureusement, le laminage à froid d'alliage à 40
^/o de zinc est extrêmement rare, et les alliages de cette nature
sont-ils presque toujours laminés dans les fâcheuses conditions
que je viens d'indiquer.
Voici quelques chiffres représentant la perte comparative de
deux sortes de laitons à doublage, immergée pendant huit jours
dans l'acide chlorhydrique à 5 degrés Beaumé. Les lames sou*
mises à Texpérience pesaient 10 grammes. La température
moyenne était de 13 eentig.
Laiton à ehaud • •
PeHo : Os, 0610
Laiton à froid . .
— 0, 0400
Laiton à chaud • •
— 0, 0620
Laiton à froid . .
— 0, 0425
Laiton & iAmud • .
— 0, 0404
Laiton à froid • .
— 0, 0218
— M9 —
HM . «Gblvert et Johnson ont déjà appelé Fattenlion MrJa résis^
tanee aux acides^ea fUlliàges cuivre et «inc (i). Us -ont nuAiIré,
par eiEemple , que Tailiage 4 Cu 3 Za, c'est-à-dire à 43€en-*
tièmes et demi devine immergé pendant deux heures dans des
•aoides, rno perd que 0^20 dans râoide «blorbydriqiie concentré^
•0)03 dans 'facide azotique d'une densité de 1,100, et enfin reste
inattaqué pendant le même laps de temps en présence de l'acide
sulfurique à 1,£00 de 'densité. Il ne faut pas toutefois se dire
illusion , et attribuer exclusivement ces résultats à l'action des
aflBnités. Souvent, en effet, Taction de cohésion joue un très-grand
rôle dans les phénomènes, et il suffit quelquefois d'introduire
dans un cuivre un élément positif .pour déterminer des effets
physiques rendant le métal moins attaquable., et neutralisant .par
suite l'effet voltaïque du couple lEormé.
Pour le même métal , les altérations varient à la mer, selon
qu'il a été soumis à tel ou tel traitement. Davy avait constaté que
le cuivre martelé est négatif au cuivre ordinaire, et bien des fois
j'ai moi-même reconnu que deux alliages à composition iden-
' tique acquièrent des propriétés électriques distinctes, selon le
kteinage qu'ils ont subi. Ces- considérations «m'ont fait, dè&l'ori-
gine de me recherches, rejeter l'emploi' du galvanomètre, aux
indications duquel j'avais tout d'abord pensé avoir ^reeours^ pour
apprécier rapidement la répartition de^ éléments constitutifs des
doublages. MM. Viard (2), Poggeodorff, du Bois-Raymond et
plusieurs autres observateurs ont publié sur les influences aux-
quelles obéit le galvanomètre, des détails qui ne laissent aucun
doute sur la difficulté d'utiliser cet instrument dans les circons-
tances industrielles.
,$éi%^mmlmÊmmm»mé»m^i^mmmémm^r^*mt*^i*m^m Kn *
(1) Annales de Chimie et de Physique. — Décembre 1855.
(3) Annales de CSiMe , i8«'8éfîevt.']ŒCVI.
— sso —
J'ai reooDfitt qu'en immergeant comparativement, et à h tèm-
pérature ordinaire , des laitons laminés à froid-et laminés à chaud
dans les acides dilués, on arrivait à reproduire les altérations ob-
servées dans l'eau de mer. Ainsi , au bout de quelques jours «
l'acide cblorhydrique dilué et l'acide sulfurique au dixième don-
nent lieu à l'apparition , sur les lames, d'une oouobe manifeste de
cuivre rouge.
Le liquide, dans l'un des cas, se charge considérablement
de zinc avant de renfermer trace de cuivre, et l'alliage devient
cassant, l'autre -conservant à très-peu de chose près sa malléabi-
lité. Avec un peu d'habitude, on peut reproduire les mêmes mo-
difications sur une pierre de touche en humectant la trace métal-
lique obtenue, avec quelques gouttes de liqueur alcalimétrique
ordinaire. Il suffit donc en dernière analvse, de reconnaître la
coïncidence : i^ d'une richesse en zinc s'ilevani à 3S ou 40 cen-
timètres; 2® de la séparation immédiate du zinc sous l'influence
d'un liquide acidulé ; 3° de l'aptitude de l'alliage à devenir cassant
dans les mêmes circonstances; 4° enfin , une densité minimà à
composition chimique égale , pour être assuré que le laminage
du laiton a été opéré à chaud.
Or, je ne saurais trop le répéter, les doublages en laiton laminé
à chaud sont , au bout de deux ou trois ans et quelquefois moins ,
tellement friables, qu'un enfont peut réduire en poussière une
notable portion de leurs plaques, — notamment celles de l'avant
et de la ligne de flottaison. Que les armateurs exigent une com -
position approchant de 2 Cu Zn, c'est-à-dire 33,88 de zinc et
66,12 de cuivre, et ils éviteront certainement ces promptes
altérations. On sait, enefiet, que', dans ces limites de richesses
en zinc , le laminage à chaud serait compUlement impossible.
Un chimiste anglais ^ H. FieldU « a annoncé , il y a quelques
— 321 —
moîs(l)i que l'analyse d'un cuivre (2) à doublage devenu très-
friable après une longue navigation dans l'Océan Pacifique , lui a
donné tin demi pour cent d'argent. Une nouvelle expérience
faite par ce chimiste , sur deux doublages , l'un ayant navigué
dahs rOcéail Pacifique , l'autre n'ayant jamais été à la mer, lui
aurait donné, pour le premier métal , huit fois plus d'argent qtJie
pour te second. Ces faits rapprochés des intéressantes recherches
de MM. Halaguti et Durocher, sur l'argent contenu dans l'eau de
mer, auraient une grande importance s'ils étaient confirmés. Il
ne £iut pas oublier, dans cette investigation, que l'argent fait
partie de certains minerais , et que pour obtenir des résuhats sé-
rieux la composition des doublages devra toujours être déter-
minée sur deux types,, l'un neuf et l'autre ayant servi. J'ai
opéré , en ce qui me concerne , sur neuf échantillons de vieux
doublages, les uns en bronze ou en cuivre rouge, les autres en
laiton. Le chiffre maximum de l'argent obtenu s'est élevé à un
millième et demi (sur le Granville, de Nantes , déjà <ïité) ; le
minimum a été de 4 dix millièmes. H serait nécessaire d'effec-
tuer un grand nombre de dosages pour formuler une opinion
sur ce point spécial de la question.
§ V. — Conclusions.
I. — Les laitons à doublage les plus avantageux sous tous les
rapports ont une composition représentée par 2 Cu Zn , soit sen-
siblement 34 centièmes de zinc.
II. — La combinaison 3 Cu 2 Zn contenant 40,5 de zinc, et
celles qui s'en rapprochent immédiatement , peuvent être lami-
nées à chaud.
(1) Journal de Pharmacie , 3« série, tome XXXI , page 31 n.
(,2) S'agit-il d'an laiton? C'est probable.
21
m. — Les douhinges laminés à cliàud éprouvent , en présence
de l'eau de mer, un mode spécial et rapide d'altération qui a
pour effet d'ei^lever le ziiîe et de laisser le cuivre à l'état d'éfponge
métallique.
IV. — Ce phénomène , ^n s'accchiplissant de proche en
proche/ à partir de la surface extérieure ju^u'A celle qui avoi*
sine le bordage , détermine , dans les plaques métalliques ^ une
friabilité souvent telle que l'alliage peut se réduire en poudre
sous un léger choc. '
V. — Le laminage a chaud à pour effet l'hétérogénéité, la
diminution de densité, l'aptitude à abandonner le TÎnc sous de
faibles influences altérentes, et ultérieurement en(in la grande
friabilité du laiton.
Vt. — La condition imposée aux fabricants, de ne pas faire
entrer le zinc h une dose supérieure à 3.4 % dans la composition
d'un laiton , donne vlux armateurs la garantie la plus complète
contre l'emploi du mode de laminage à chaud.
BS
de
poi
mi
pn
sii!
M
so
(M
foi
et
d'
DICTIONNAIRE
BBS TSRBBS ET DBS SBI&HBDBIBS
Du Conté Naatais
ET DE LA LOIRE-INFÉRÏEDRE,
Par m. Gknbst BB GORNCLIER.
(Sifile, foir ptge 447 du deasième Mmetlre ie M57.)
G ABILLAUDIËRE (LA) , terre y Sainte^Luce. (Voyez la NoBiiiftiiB,
8on nom depuis Tan 1508.)
GAGflERIE (LA). (Voyez là Ghapbllb-sdr-Erdrb.)
GÂGUIÈAE (LA), terre , Saint-Julien-de-rouvantes. — 1448
GAIGNART, terre et jurid. Saint-Père-en-ReU. — 1412, Jametdela
Muée. 1435 , Guillanme de la Muce. 1542 , Anne de la Lohérie.
GAIGIfERIE (LA) , terre, SaffU-Julien-de-ConcelUs.
GAILLARDERIE (LA), alias la Guillardbrib^ terre, Afaumusson.
— 1454, Etienne Lespervier. 1460, Jean Godeau. 1513, Jacquemine
Godean.
GAISNE (LA) , terre, Corsept. (Voyez lbPlb8sib-là-Ga.isiib.)
GAISNE (LA), terre, Saint^Mesm». — 1679, Alexandre Simon, S'
de la Chambre.
GALIM0NDA1I9B (LA) , terre, SairU-Jean-de-Boiseau.
GALIOTIÈRE (LA), terre, Ckâteau-Thébaud.^ HJH^ Gillesd'Ayau-
gonr. 1499, Jean d'Avaugour. 1540, Pierre d'Avaugour. 1564, 1579,
Jacques Pineao. 1679, Vincente Jan, femme de Lanrent de Camé , S' de
GastcUan. 1698, Jérôme de Garné. 1717, Pierre Branlard , S' de Lan-
nay. 1746, Louis Branlard. 1774, Nicolas Gharet, secrétaire du roi. liunc
Gandin.
GALIOTIÈRE (LA), terre , Part- Saint-Père. — 1400^ Jean Mesléart.
1 560 , Guillaume Laurens , cons' an parP de Bret.
— 324 —
GALISSONNIËRB (LA), marquisat, Jlfomières. — La Jaimière, déjà.
érigée en vicomte en 1642, fut érigée en marquisat en 1658, sons le nom de
la Galissonnière , en faveur de Jacques Barrin, S' de la Galisaonmère ea la
paroisse de Saint-Jean-de -Béré , avec union des terres et seigneuries du
Pallet, la Coignardière , la Lussonnière , le Permion, Château- Thébaud ,
le Plessis-Guéry, la Grand' Noë, Fronienteau, \e% Montils^de'Bautges ,
le BaS'Briacé, Laudigère et le Bois-Bottaud,
En 1700,1e marquisat érigé en 1658, fut partagé entre trois frères
Barrin.
Rolland , l'aîné , capitaine de vaisseau , eut en partage : la Jannière ,
la Coignardière, la Lussonmère , le Petit-Pallet, en Monniëres, et le PUs-
sis-Guéry, sur lesquelles le titre du marquisat de la Galissonnière fut
transféré par lettres de juin 1700. Une demoiselle Barrin, héritière, Ta
porté de nos jours dans la famille de Bertbou.
Achille Barrin, le second frère, eut en partage : la ch&tellenie du
Pallet, les ÂfonHls-de-Bazoges y Laudigère, la Brouardière , le Bois-
Bouaud , Logerie et les Piardières.
Henri-Louis , le troisième frère , eut Fromenteau , qui fut érigé en mar-
quisat particulier, en 1760 , en faveur de Marc-Achille Barrin.
GALISSONNIÈRE (LA), terre et jurid. Saint^Jean-de-Béré. — 1427,
Jean deChevigné. 1453 , an S' de Goësmes. 1478 , Jacques de Chevigné.
1541, 1560, Bertrand le Yoyer. 161i, Jacques Barrin. 1680, Thomas
Dreux, cons' an pari* de Paris. 1774, an prince do Gondé. Nunc de
Goire.
GALLARDIÈRE (LA), terre, Saint- Nilairede-Chaléons. — I43(t,
è la dame du Bois-Rouaud. ,
G ALLÈGRE (LA), terre, Cor sept.
GALLERIE (LA) , terre , Belligné. lYunc Métois.
GALMELIÈRE (LA), terre et seig., Moisdon, Issé. — 1427« Jean
Rouzel. 1445 , Jamet Rouxel. 1478, Bertrand Rouxel. 1560, Jean Rouzel.
1590, Nicole Rouxel, femme de René du Pé. 1669, Marie Bellot, femme de
Henri Foumior, S' de Tharon. 1 753 , Gilles Fournier. Erigée en chl-
tellenie , en 1 7. . , en faveur do N. Fournier. 1776 , M"* du Bois-Adam.
Nunc d'Arimont.
GALMELIÈRE (LA) , jnrid., les Totic^f .
GALONNIÈRE (LA), terre, Couéron. — 14....
GALOPINIÈRE (LA), terre, Carquefou. —Franchie en 1442, en
faveur de Perrot Vivien. Nunc Harroin.
— 3B5 —
GALOTIÉRE (LÀ), terre et }wnâ.^ lusanger. — 1453 , Jean de
Préaové.
GAriDOKNERlE (LA) , terre, SainU-Pasarme. ^ 1466, Perriue
Ferrand , ?ea?e d'Olivier Hamon, S' de la Gillière. 1536, vendue par
Jeanne de Parades , femme de Julien Paviot, k Jean Adam. 1664 , Marie
Adam.
GAriDONNIËRE (LA), terre, la Chapelle- sur- Erdre. — 1660,
1*9. Priou , échevin de NaDtes.
GANRIËRE (LA), ierro ^ Saint- JHesme. — 1461, Maurice Poitevin.
G AIGRIE (LA) , terre, la Chapelle-sur-Erdre. — 1678, au S' d^ Pon-
derff. 1758 , Louis le Lardic.
GARDE (LA) , terre , DouUyn.
GARENNE (LA), terre, Couëron.
GARENNE (LA) , Uirre^Brbray. — 1541 , Yves Rarbes. 1560 , Andrée
Barbes. 1680, Mademoiselle de la Salmonnais.
, GâRENNE (LA) , terre , Guémem-Penfao. — Nunc Hervé de Beau-
lieu.
GARENNE (LA), terre, l^orL — Nunc Lemarié.
GARENNE (LA), terre, Rouans ^ nommée autrefois la Gdibiblb-
TiÈRB. — 1679, Philippe François.
GARENNE (LA) , terre, Rougé. — 1541 , Bertrand le Voyer.
GARENNE (LA) , terre, Saint -Julien-de-Concelles.
GARENNE (LA), terre et seig., H. J., Soudan, — 1428, Geoffroy
Sefforic (de Saffré ?). 1 446, 1478, Eustache Déserte. 1 509, érigée en justice
à trois piliers, en faveur de Bertrand le Voyer. 1541, 1560, Bertrand le
Voyer. 1616, Pierre du Bouschet, cons' au pari* de Brct. 1680 , Gilles
Martin, S' des Uurliëres, cons' au pari' de Bret.
GARGOULAY, alias Gitergocle, terre. Sainte- Croix-'de^Macf ie-
cotéL — 1447, 1455 , Jacques Mahé. — 1679 , Jean de la Serre.
GARNAGHE (LA) , autrefois la Gàsh àghb , ancienne baronnie de la-
quelle étaient membres anciennement « en Poitou, les terres et seigneu-
ries de Reauvoir-sur-Afer, l'île de Bouin , Vile-Dieu et Pfle de Noirmou-
lier, — 1049, Gautier do la Gamache. lilO, Pierre de la Gamache.
1205, Pierre de la Gamache. 1210, Brient de Montaigu. 1225, Margue-
rite do Montaigu, femme s 1» en 1225, de Hugues de Thonars \ 1^ en 1236,
du duc Pierre de Dreux , dit Mauclerc. 1242 , Olivier de Bretagne , dit de
Braine. 1278, 1296, Maurice de Belleville. 1327, Jeanne de Belleville, femme
d'Olivier de Glisson. 14U9, Béatrix de Glisson , femme d'Alain, vicomte de
_ 326 —
Bohan. 1514, Anne de Rohan , femme de Pierre de Rohan^S* de Fon-
tenay. 1623, Françoise de Rohan. 1649 , Pierre de Gondy, duc de Reiz.
1675, Paule-Françoise de Gondy, femme de François-Emnanael de
Blanchefort de Bonne de Gréqny, duc de Lcsdigniëres. 1716, Lows-
François-Anne de Neuf ville, duc de Villeroy. 17S0, N. du Pas.
Le château de la Gamache, assiégé en 1419 et en 1589 , fat démantelé
en 1622.
GABI9AUDERIE (LA), alias la Gabnaudiërb, terre, Fresnay. —
1509, Gilles de la Clartiëre. 1516, François de la Glartière. 1541 , Gilles
de la Glartière. 1560, 1575 , Gilles Grimaud.
Ces Gilles et François de la Glartière paraissent être des Grimaud.
GARRAUDIÈRG (LA) , terre, la limousimère. — Nunc Liger.
GARNIS0I9 (LA), terre, Orvault. — 1500, Jean Michel. 1603, Louis
Michel.
GAROTERIE (LA), terre, Saint- Nerblain, — 1589, Raoul Le Moine.
1683, Marin de la Tonnelle. 1694, Nicolas Lee. Nunc Maisonneuve.
GAROULAIS (LA), terre, Soulvache. — 1478 , Roland Le Maistre.
1616 , Olivier Bonnier.
GARRELAYE (LA), terre, Dervaî. 1427, 1437, Pierre Le Haisire.
1560 , Jacques Le Maistre. 1603 , Guillaume Le Maistre. 1680, Samuel
Le Maistre. Nunc Hay de Slade.
GASGOIGIIE , terre, Guémené-Penfao. — 1471 , Guillaume de Bmc.
GASTAIR I terre, le Bignon. — 1702, Louis de la Roche-Saiut-
André.
GATINE , terre et jurid., Issé. (Voyez la Ghâussèb.')
GA13DIÈRB (LA) , terre , Casson. — Nunc Luzean de la Mnlooniire.
GAUDIN, terre, Âuvemé. (Voyez Bbâutois.)
GAVDIUAIS (LA), jurid., Frossay. — 1425, Jean de MachecouL
1444, Limisde Machecoul. 1466 , François de la Lande. Ge peut être
la même chose que la juridiction de Machecoul-en-Frossay.
GAUDiniiRE (LA) , terre, âiinuiUon. — 1480, Pierre PanliD.
GAUTRAIS (LA) , terre , Donges. — 1426 , Alain Meschinot.
GAOTRAIS(LA), tem, Poni-Châtetm, 1681, Piene Loisol.
. „ 387 —
GAUXRONINIÉIVE (LÀ) , ternç , \fk ChapelU-Mulfin. — 1680, Marie
de Gomplade.
GADVELLIËRE (LÀ), terre, \c Laroux^SoUereau, ^imc Bureau.
GADVIGKIËRË (LA) , terre, rieilUvigne.— t679,mc(A»I)uraiid.
GAVRE (LE), ehâteUeBie, le Gdvre. — Aux Ducs. Dounée e|i i3$S
à Jeao ChandoB, puis k Olivier de Glissoo. Retournée aux Ducs eu 1419.
La terre vendue par la Roi, eu 15^, k Anoe de Rohan, mais rachetée en
1540. La juridiction unie au présidial do Nantes en 1564.
GÀZOIRE (Là) , Cotieron. — Maison de plaisance du duc Fi^ançois II.
GAZOIRE (LA), terre, Nort. — 1425 , Guillaume Atorel. 14a4,^ean
Morel. 1543, Jacques Morel. 1560, François Morcl. 1615, Jean de Cor-
nulicr. 1711, Eufrasie de Gornulier, femme de René Boux. 1800,
demoiselle Boux , femme de N. du Fresne de Renac. Atmc Roux.
GÉLII9IÉRE (LÀ), terre , Doulon.
GENDRONNIÈRE (LA), terre, Orvault. — Franchie en 1440 en
faveur de Guillaume Babouin , valet de chambre du duc.
GENEST-JÀHATi , Urre^ Saint-Mesme. — 1461, Je^n le Blanc. 1679,
Heryouet, S^ de Lordonnière.
GEKESTOJS ,iurid., H. J. Porl-Saint-Père. - 1625 , Yv<»s fyot , Sf
de la Rivière.
GEMLIËRE (LA), alieis la geiitjsbhib, terre, SadrU-Colombin.
— 1513, Jean de la Tribouille. 1679, François de k Tpbouille.
GEK0I9YILLE, terre, ^ue.-- 1640, Loqi^ du Plessier.
GERÀIE (LA), terre, liougé. — 1478 , Jean Racinaîs.
GÉRARDERIE (LA), terre et jurid., les Touches. — 1427, Jeau de
Sion. 1648 , do la Muco , et depuis comme la Afaee-en^Ziigné,
GËRARDIERE (LA), terre, le Cellier.
GÉRAUDIËRE (LA), terre, le loroux-Bottereau. — 1447, Guillaume
Gautron.
GÉRAUDIËRE (LA) , terre , Sainte-Opportune-en-Âetz. — i429,
Simon Géraudiëre. 1513, nicolas Rondeau.
GERBAUDIËRE (LA), terre.— 1450, Ânnette Gerbaud, femme
d'Eonnet des Salles , garde du corps du dM,
— 328 ~
GERBETIËRE (LÀ), terre, Couéron. ^ 1679, Pierre de Launaai.
Nunc Pi?ert.
GESVRES. (Voyez LB PonT-os-GEsvRfie.)
GIBRÂIS (LÂ),jarid., Saint-Sébastien. - 1588, André de la TuUaye,
avocat-général aux Comptes. 1688, Jean Imbert. 1774, Hervé Ljrot.
Nunc Herot.
GIGQUETERIE (LA), terre, ChdteawThébaud. Nunc Renoul.
GILÂRDERIE (LA) , terre , Âncenis.
GILLES-DU-MAST, terre, Ntmllac. (Voyez le BaoossàY.)
GILLIËRPi (LA),jarid. sous la baronnio d' Ancenis. — 1622, Glande
des Houmeaux.
GILLIËRE (LA), terre, la Maie-Fouassiére. — 1494, Olivier Hamon.
1549, 1555, Jean Grignon. 1764, Marie-Bonaventuro Ménardeau. 1790,
Richard de la RonUière. Nunc Dumoulin.
GOGUELAIS (LA), terre, Saint-Âfickel-de- Chef- Chef. - ikik,
Pierre le G allègre.
GIRAUDIÉRE (LA), terre ctjurid., la Chapelle-Basse- Mer, le Loroux-
Bottereau, — 1451, Guillaume des Ridelières. 1480, Thomas des Ride-
lières. 1496, François des Ridelières. 1548, Charles des Ridelières.
1586, Jean Baye. La juridiction unie au marquisat de Gonlaine en
1621. La terre: 1628, Gilbert du Puy-du-Fou. 1Ç80, Bertrand de
Vaux. 1746, Louis du Breil, S' du Buron.
GIRAUDIÉRE (LA) , terre , SaifU-Donatien. ^ 1680 , Charles de
Sévigné, comte de Montmoron.
GIRAUDIÉRE (LA) , terre, Saint-Père-en-Beli. — Nunc Leray.
GIRELAIS (LA) , terre , Cambon.
GIRONMËRE (LA), terre, Sainte-iAice. — 1729, AnneRonnet,
femme de Julien Proust , S' du Port-la- Vigne. 1779, Charles-Hilarion
Proust , maître des comptes. Nunc Rousseau.
GIROUARDIËRE (LA) , terre, la Chevrollière.
GLERAISIE (LA), terre, f'ay. — 1434, Roland Réel. 1679, Marie de
Vay. Nunc Lepoitevin.
GLETAIS (LA), terre , F^ossay. — 1688, Claude Figureau , S' de la
Raimbandais.
— 329 -
GOBirilÈBE (LA), terre, Orvault,
GOBir^ÂlS (LA), itrtf^ ^ Saint-Aubin'des'ChâUatix, — 1560, Jean
Bonnier. 1616, François Bonnier. Nunc Hayer.
GOHORAIE (LA), terre, Saint- Jean-de-Béré. — 1427, Jean Boullais.
1478, Pierre Gnichart. JVunc do Virel. (Da Freene.)
GOMELIËRE^LA) , terre, Soudan, — 1478, Jean Malabœuf.
GOUAUDIËRE (LA), terre, Sainte-Opportune-en-Belz, --- 1450,
Jean Clément.
GOCET (LE), terre , Missillac. - 1451.
GODFFIER , terre, Legé, — JVunc de Lespinay.
GOl]LAIfiE , Chàtonenie, Haute-Goulaine ^ autrefois Langlb-db-
GouLiiiiE. — 1112, MarcisdeGoulaino. 1189, Guiliaome de Goulaine.
1400, Jean de Goulaine. 1494, Christophe de Goulaine. 1554, Baudouin
de Goulaine. 1621, érigée en marquisat, en faveur de Gabriel de Gou-
laine, avec union des terres et seigneuries du Zoraux-Bottereau, VÉpine-
Gaudin, Acigné, les Cléons , le Cfiastellier, la tannerie, la Houdinière,
la Tour-Gasselin, la Roclie-du-Pont de-Louan, la Géraudière, le Chesne,
la Noéen-Goulaine , le Tourboureau et la Touche- Legeard, Ce marquisat
comprenait cinq chàtellenies et neuf juridictions; deux mille hommages
en relevaient. 1705, Anne de Goulaine, femme de Sébastien de Rosmadec.
1718, Gabriel-Sébastien de Rosmadec. 1779, Michel- Anne-Sébastien,
marquis de Rosmadec. 1786, Jean-François de Baillehache, représen-
tant de Jeanne-Geneviève de Rosmadec, femme de Lonis-Samucl de
Goulaine , S' de Laudonnière, morte sans postérité mâle.
GOULAOEyChfttellenie, Basse-Goulaine, — Anciennement aux sires
de Clisson. — 1420 , confisquée sur Olivier de Blois et Marguerite de
Clisson, sa mère, membre du marquisat de Goulaine en 1621. .
G01JLL£T(LE), terre, SaiiUe-Croix-de-Maokecoul, (Voyez Djn-
GOLLET.)
GOURII^llËRE (LA), terre, Fercé. — 1513, Jean Maudet.
GOURNERIE (LA), terre, SairU-Herhlain. — 1602, Jean de Bruc.
1691, Charles-François de Bnic, marquis de la Guerche. 1692, Marie
Libault , femme de Jean-Emmanuel de la Bouexière, sénéchal do Gué-
rande. 1712 , Pierre de la Bouexière. Nunc Maillard.
GODRTILLËRE (LA), terre, Soudan. — 1513, N. Le Voyer.
— 330 —
GOURYII^ET, alias lb Port, Ierr6« Àasérac. - 1681, Yf es de
Trevellec.
GOUST (LE) , alias lb Goez ou lb Goiil» terre eiseig., MalvilU. —
1370, Jeanne d*I]86é , daiqe de Montojan, qui la Tcndii, en t390, à
Guillaume de Gomelan. 1404 , MoriccUe de Mo'nlfort , femme de Roberi
Brochereul. 1418, Jeanne Brochereul, femme de Guillaume de Montau-
ban. 1535, Catherine de Montauban, femme de François de Volvire.
1589, Jean de Montauban, dit le capitaine du Gouz. 1580, Mercure
Bardoul. 1775 , le président de Runefau.
GODTIËRE (LÀ), terre, Nozay, -- 1680, Pierre Simon, S' des
Challes.
GRâCIMâIS (LA), terre, Blain. — 1544, Jean de Crocelay, S' de la
Violaye. 1555, Gilles de Crocelay. 1627, vendue par les demoiselles de
Crocolay k Guillaume Picquclot. 1679, Pierre Picquelot. 1682, René
Hayart. 1688, Jean Garaud, S' do la Barre, notaire de la baronnie de la
Roche-en-I9ord. 1747, Roland Cocanlt, S' de la MarsoUais, sénéchal
de Blain. 1775, Charles Cocanlt^ S' de la Yillauduc. Aune du Guioy.
GRALâNT, tenrOy Carquefou. — 1640, Louis d'Avaugour, réunie k
laSeilieraye.
GRAND-BOIS (LE), terre, SairU-Cohmbm. -^^ Nunc Bernard.
GRANDS-CHAMPS (LES), terre, Soudan.-- 1593, tves le Pigeon.
GRAND-LIEU, lac, Saint-Philberl-de-Grand-Lim. — 1359, Jean
Gastineau, S' de Yieillevigne et depuis lors comme Yibillevigne.
GRANGE (LA) , terre, le PalUl. -- 1489 , Jacques Amenart
GRANGE-BARBASTRB (LA) , terre , Sainl-ÉUônne'de'Corcoué. —
Atmc de Goulaine,
GRASMOUTON , terre et jurid.. Château -Thébaud. -- 1410, Philippe
de Grasmottton, femme de Regnaud Souvaing. 1486, Jean Pantin. 1536,
Hardouin Pantin. 1540, 1572, Hardi Pantin. 1609 , 1612 , Louis PanUn.
1659, 1680, Samuel Paotin. 1684, 1698 , Jean CaiUeteau, S-' de la Chas-
seloire. 1746, Mademoiselle CaiUeteau, femme de N. le Lou. 1 769, Louis
le Lou.
GRASSIONNIÈBE (LA), terre, ït loroux-BoUereau. — 1480,
Thomas des Ridelières. 1496 , François des Ridelières,
— 331 ~
GRAV4TE (LÀ), terre, Oryault. — Franchie en 1486, en faveur de
J6an Gaillart, chirurgien dn Duc.
■
GRAVE LAIS ^LA), terre, Saint- Fiaud.
GRAVELAV , terre, Port- Saint-Père, — 1542 , Jean Hamon , S' de
fiouvet , réunie à la terre de la Lande et k la métairie des Forges pour
former la nouycllo terre do Bouvet en Port-Saint-Père.
GRAVELLE (LA), terre, Montebert. 1780, de Menou.
GRAVELLE (LA), terre, Saint-Gildas-des-Bois. — 1684, J)érA«ie
Rognon.
GRÉE (LA) , terre, Aneenis. — 14!16, 1448, de Rieui.
GRÉE (LA) , terre et jurid., Erbray. — 1775 , de JLerbondel.
GRÉE (LA), jurid., Fercé. — 1513, François de la Grée.
GRÉE (LA), terre, JUaumitsson. — iVunc Ërault.
GRÉE (LA), jurid., Mésanger, — 1560, Jean Bouilleau. 1569, Hader
laine Bouilleau , femme de François de Bruc. 1680 , vendue par Joseph
de Montullé, Cens' au Pari' de Paris, k Simon de Galisson. 1747,
Balthazar Simon , S' de Galisson et des Salles.
GRÉE (LA) , terre et seig., Nivillac. Dite là Gréb-db-Loomiais et
autrefois la GRin-nR-NBVBT. — 1429, Hervé de Nevet. 1496, Jean de
Nevet. 1557, 1560, Jçan Avril, S' de Lourmais. 1600, Suzanne Avril ,
femme de Jean Troussier, S' de Pontmcnard. 1678, 1691, Germain de
Talhouct, S' de Bonamour.
GRÉE (LA), terre, Ifort. — 1670, Pierre Belourdeau.
GRÉE (LA GRANDE) , terre , Noyat-sur-Bruc. — 1679 , Joseph
le Ray.
GRÉE (LA) , terre, Orvault. v
GRÉE (LA), terre et jurid., Plessé. — 1426, Guillaume de la
Grée. 1477, René de la Grée. 1547, François de la Gtée. 1584 , Gilles
Bonamy. 1624 , vendue pat Julien Bonamy k Jér6me du Gambout, membre
de la vicomte de CarheU, en 1658.
<
GRÉE (LA), terre, Saint-JIerbhn. — 1426, 1446, Jean Angier.
1448, au vicomte de Coëtmen. 1513, Jean-François de Gardonne. 1680,
Maurice Martineau.
~ 332 —
GRÉE (LA), terre, Saini-Mars-du-Désert, — 1405, GmUaumo de
Téhillac. 1555 , Jacqnette Bonnier, femme de François de la Ramée. 1601,
demoiselle Claude de la Ramée.
GRÉE (LÀ), terre, ^aulron. — 1641 , Jacques Guério* 1649, N.GuiU
loret. 1661, Pierre du Pas.
GRÉE (LA), terre et seig., U. J., Soulvache. — 1430, Robert Bro-
chereul. 1440, 1478, Jean de la Grée. 1616, René de la Grée. 1680,
Jacques de la Marqueraio, S' de la Villegontier. 1775 et l^unc de la
Valletto.
GREIX (LE), terre et jurid.,M. J., CorsepL — 1440, Jean du Frcsno.
1775, d'Escoubleau de Sourdis. If une Le Huédé.
GREMETRIE (LA), terre, Saint-^Julien-de-Concelles. — 1698, René
Angevin, S' de la Plissonnière.
GRÉSILLËRES (LES), terre. Basse- Goulaine. — Nunc Billault.
GRESLE (LA) , terre , Saint- Philberl-de-Grand- Lieu. — 1774, Isaac-
Pierre Boissière , général des finances.
GRESLIËRE (LA), terre, Saint- André-de -Treize- roix. - 1679,
André Le Glaz.
GRESLIËRE (LA^, alias là Grassiëre, terre, Saint-fferhlon. —
1513, Pierre Rouault. Nunc Thoinnet.
GRESLIËRE (LA), terre, Fertou. — 1749, de Monti.
GRESMIL (LE) , terre et jurid., Puceul , Saffrê. — 1618, Julien Mo-
rel. l648,Phitiberte Morel, femme de François Raguidoau. 1679 , Fran-
çois Raguideau , S' du Rocher.
GRIFFOLET, terre et jurid., Saint-Btiennede-Mont-Luc, 1516, Ar-
thur Aiguillon. 1582, Jean â'Aiguillon^ puis Julien Le Teixier.
GRIGNONAIS (LA), terre, Fougeray.
GRIGII019NER1E (LA), Urre et jurid., BnUns. — 1561, vendue par
Hélène du Ghaffault, femme de Pierre Le Haignan, àlf . U. Pierre Uéanlme.
GRILLAU, terre, Chantenay. — 1428 , Jean Le Boursier. 1678 , Ga*
brielle Giraud, veure de René de Montbourcher. 1680, Gabriel Hichel.
1774, Jean Michel. Nunc Le Roux de Gommequiers ou des Rideliëres.
GRILLOUNAIS (LA), terre, Bass^Goulaine.
GRONTAICHE (LA), terre, Auvemé. — Anoblie en 1444, en faveur
de Perrin Douet.
— 333 —
GROS-CHÊNE (LE), terre, Saint-André-des-Baux. -^ 1660, vendue
par Jean Yvicquel k René de Gnicaznou. 1680, Louise de Gnicaznou ,
femme de Jean de Rohan , S' du Pouldu.
GROSSAIS (LA), terre, Saffré. — 1427, Joachim de la Garrinière.
GROSSIÈRE (LA), jurid., Trans. — 1452, Guillaume delà Lohérie.
GRUAL"^ (LA), terre et jurid., SaintPère-en-Betz, — 1443, Gilles
Heaume. 15'28, Pierre Heaume. 1607, Pierre Heaume. 1616, François
Heaume. 1747, Charles du Bois, S^ de laRongère. 1774, Louis-Claude-
François Bidé.
GRDE (LA) , terre , Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. — 1672, Charles
rïepyouet.
GU (LE), terre , Saint-Brevin, — 1428 , Yvon Le Gallegre. 1436, 1462,
Guillaume Corbeau. 1468, Pierre Corbeau. 1552 , 1560, Pierre Pitard ,
S' de la Pitardière. 1627, François G ouro. 1660, Etienne Joly, S' de la
Chesnais. 1663, Françoise de Kancy, femme de-Gilles Mouraud. 1688,
Jean Grégoire. 1712 , 1747, Claude Rousseau, nég*.
GUÉ (LE), terre , Couéron. —■ 1678, écuyer Louis de la Jou.
GUÉ (LE), terre , sotis la baronie d'Ancenis. — 1519, Jean du Gué.
GUÉ-AU-VOYER (LE"), terre et scig., H. J., Saint-Julien-de-Con-
celles, " 1300, Geffroy Sebran. 1320, Tiphaine Le Borgne, femme de
Renaud de M ontrelais. 1340, Marie de Montrelais, femme de Jean de
Cbâtcaubriant. 1376, Marguerite de Chàteaubriant, femme de Thébaud
Angicr. 1456 , érigée en justice k quatre piliers, en faveur de Jean An-
gier. 1491 , Marie Angier, femme de Jean de Maure. 1540 , François ,
comte de Maure et baron de Lohéac. 1587, Louise de Maure, femme de
Gaspard de Rochechouard , S' de Mortemart. 1686, Louis de Roche-
Ghouard,duG de Mortemart. 1699, Marie- Anne Colbert, veuve du duc
de Mortemart. 1 723 , Joachim du Cazeau , secrétaire du Roi. 1774 , 'Hi-
colas-Jean Damien de Chandenier, secrétaire du Roi. 1775, N. d'Ar-
quistade.
GUÉD0NI9IERE (LA), terre, Frossay. ^ 1565, Pierre Heaume.
GUÉME9É, chàtellenie , Couéron. (Voyez BBikULiBU-Bii-Coi7RR0i<i.)
GUÉMEIfÉ, chàUUenie, Gaémené-Penfao.^ De 1400 k 1792, comme
Dbbval.
GUEr^UËRE (LA), terré , Soudan. — 1446 , 1478, Christine de Fercé.
1513, N. Le Voyer.
— 334 —
GUÉRÂIS (LÀ), terre, SuirUe-Of^^Hme'-en^IMz. — I45d, letn
YiHaiçoais.
GUËRAI9DE , terre, Guérande. — 1112, Geoffroy de Gnemnd, cher.
1 194, 1206, Imdicaël ou Jttcqael de Gnérande. 1205 , donoëe par le Roi
Philippe do France k André de Vitré en échange do la terre de Langeaia,
en Tonraine. André de Vitré garda tout ce qui était entre la mer et le
chemin qui va de Guérande k Saidt-Naïaire, et céda ce qui était de
Fautre cdté de ce chemin k Etienne de Pont-Ghftteau. 1294 , Geofliroy
de Guérande. 1345 , confisquée par le Roi Philippe de France mr Jean
de Bretagne, comte de Montfort.
G€EKGHE (LA) , terre , Brains. — 1429, Pierre de la Guerche, 1442,
Jean de la Guerche. 1 459, Gilles de la Guerche. 1501, Marie de la Guerehe,
dame du Pesie, fcmmo de Jean Loaer. Cette terre làt démembrée m XVI«
'siècle. Nunc Allotte.
GUERCHE (LA) ou 1' Angle db Trbgbt, terre et jurid., la Chevrol-
Hère, — 1521, Martin Rortay. 1540, Jean Mellient. 1556, Marie Ba-
bonneau , femme de Jean Picaud. 1562 , Jacques Picaud. 1584, Margue-
rite Picaud, femme de Jean LeBailleul. 1620, 1638, Hathurin Chappeau.
1659, Laurent Lasnier, premier président au présidial d'Angers. 1679,
François de la Grue. 1683 , Louis de la Grue.
GUERCHE (LA), terre et seig., H. J., la Plaine, SainU-Marie-de'
Pomic. — 1679, Pierre du Boishorant. 1720, Anne do Boishorant,
femme de Rolland de Che?igné. 1775, de Chcvigné du BoischoUet.
tîtJERGHE (LA) , chltellenie, fi. I., Saint-Bmfin. — 1040^ Alainde
la Odercbe. 1251 , Simon de la Guèrdio, chef. 1256, marquise de la
Gnenrche , femme de Hfugues de la Muoe , chev. 1409 , lem ToumemiDe.
1446 , donnée êa partage par Gilles Tournemioe k Jean Toumemioe , son
firkre puîné. 1461, Jean Touraemine. 1473, François Tonmemifte. 1538,
RapulToumemine. 1558, René Tournemine. 1690, Jeanne de la Toucha-
Limoosinikre , femme de François Venier. 1625, Marie Venier, femme
de Jean de Bruc. La seigneurie, séparée du domaine, appartenait, en
1630, k Tanguy de Rosmadec , puis k luicolas Pouqnet , surintendant des
flninoes^ Madeleine de Castille , sa veufe , la vendit , en 1677, k René de
Bruc , propriétaire de la terre. 1682 « érigée en marquisat en fiaveir de
René de Bnc, 8' de Hontplaisir. 1719 , Louis^Françoia de Bruc. If une
H. de la Blottais.
. Gl}ËRE (LA) , terre , Saint^Géréon. — Cbaries de ta Rimëe , paift ea
1490 , Marie des Salles , femme de Jacques Pantin. Restée dans la famille
Pantio jusqu'à cejoar.
ClUÉRÉZAG , terre , Smint-Père^m^Retz. ^ 1441 , Gnillaiiot de Go*
menan. 1428, Guillaume Aubriet.
GUËRIVIËR-E (LA) , terre , Bùurgneuf.
GUÉRIVIÈRE (LÀ), terre et jurid., la Chapelle- Basse-Mer. ^ÎTM^
Guillaume Bourdin. 1584, Roland Bourdin. 1638, Samuel Le Teiier.
1688 , Jean des Vaulx. 1746 , François Bertrand, S' de la Berrière , se-
crétaire du Roi, en la chancellerie do Bretagne. 1775, Bertrand de
Gœuvres. *
GUÉRIVIÈRE (LA), terre, Maisdon. -i- Nunc Goguet du Boishé-
raud.
GUERN , terre , Camoël. — 1681 , N. Ghomart , S' des Marais.
GUIBETIÈRE (LA), terre, ralleL — 1430, Huguet Blandin.
GUIBOURGÈRE (LA), châtellenie. Teille. — 1524, Antoine Raoul.
1746, Louise^Françoise Raoul, femme do Jean-Baptiste-Élie Camus
de Pontcarré, S' de Viarmes , intendant de Bretagne.
GUIBRETIÉEE (LA),ierre, SaitU-PhUbert-de-Grand-Lieu. — 1679,
N. Le Jay.
GUIBRETIÈRE <LA) , terre, Soudan. ^ 1446, Jean BouHais. 1513 ,
N. Le Voyer.
GCIBRETOOX , terro , Fresnay. — 1402 , Gmllaame de la If oue. 1427,
1453 , Maurice de la Noue.
GVIDOIRE (LA), alias Aigrbfe€illb, châtelknie, Aigrefeuille. —
1539 , Claude de Cheverlie. 154'8, Ûhristoplie de Cbeveftfe. 1566 , Pierre
Heaulme. 1 678 , FrafBftois Heaittlme. 4^09 , vendae par Charlotte Heaulme,
dame de la Clartière, k N. Charette. 1681, Jacques Charette. 1717,
Gilles Charette, S' de Montebert. 1775, de ToUenare. Nunc de la
Roberie.
GI3IÉRE (LA), terre, Oudon. *- 1680, J«an de Gmoont, S^ le la
Poislière.
GUIGI9 ARDAIS (LA), terre ., Saha-Pèrê^n^Rétz. — 1428, Jean Le
— 336 —
Gallegre. 1432, Yvon Le Gallegre. 1680 , Yvonne Le Gallegre , Teiive de
Jacques Foncher, S' du Branday.
GDIOr^OT (LE), terre, Cambon. — 1650, Marie de Saint-Aubia,
femme de Pierre Loisel,S' de Grossac; GeneTÎèye LoieeL 1681, Glande
Bertheau.
GUILLAUDERIE (LA), terre, la Chevrollière. — 1679, Antoine Henry.
GCILLEBATIDIËRE (LA), terre, ffaute-Goulaine. ~ 1426 , Perrot
Poupart. 1638 , vendue par Salomon de la Tullayo, maître des comptes,
à Michel Gouyon. 1672 , Marie Gouyon , femme de Jean-Baptiste
Douard , S' de Yilleport. 1697, Anne-Marie Donard, femme de Glande
de Gomulier. 1770, vendue par Toussaint de Gomulier k Claude- Lonis
de la Touche-Limousinière. Nunc Yallée.
GUILLEBA13DIÉRE (LA), terre, le Pellerin.
GCILLONNIËRE (LA), terre, le Loroux-BoUereau, — Aime Mail-
lard de la Goumerie.
Gl]INAIS (LA), terre, Saint-Père-en-Bet^t. — 1428, Guillaume Gra-
nouil.
GUm AUDIÈRE (LA), terre, Joué. — 1680, Jean Le Petit,S' du Boisson-
chard. 1800, Le Lardic de la Ganrie.
GCINEGAVD , terre, le ^t^rium.— 1392, MauriceTemplier. 1462,GîUes
Templier.
GVmGUENAIS, terre, la Chapelle-Glain. — 1447, au S' de Pen-
houet.
GUITTENAIE (LA), terre, Guenrouet. — 1684, Jérôme Rogon.
HAGLERAY (LE), terre, Moisdon. — 1478, Pierre Pieory.
HAIE (LA) , terre, Assérac.'— 1471^ Olivier du Dreseuc,
HAIE (LA), terre, Avessac, — 1680, Arthur le Breton, S' de
Yillandry.
HAIE (LA), terre et jurid., ^/atn. — 1565, Simon Bidé. 1575,
Olivier Guihard, S' de la Massais. 1603, Pierre Guihard. 1G40, vendue
par Jean Amprouz à Margaerite , duchesse de Rohan.
HAIE (LA), terre , Derval. — 1513 , Jean de Beaulieu. 1605, 1612,
Louis Paris. 1680, Jean Barrin,S'du Boisgeffiroy. 1775, de la Massue.
._ 337 —
HAIE (LÀ), terre et jnrid., la ^aie-Fouassière. — 1480, Jean des
Aidelières, S' de Briacé. 1487, François dn Bonrg.
HAIE (LA), terre, Tbiie. — 1560, Jean Lorance. 1680, Pierre Oodèt.
HAIE (LA), terre, Nozay, — 1610, vendue par Jacques (?osnier k
Julien Horeaù.
HAIE (LA), terre, OuAon. — 1446, au S' d'Oudon.
HAIE (LA), terre, la Plaine. — 1679, Albert de Ruais.
HAIE (LA), terre, Sainte Mars-de- Coûtais, — 1576, Marguerite
Galleiy.
HAIE (LÀ), terre, Sainte-Luce. — 1484, 1515, Guillaume de
Montigné. 1543, Michel de Montigné. 1570, Pierre de Gomulier. 1664,
Glande de Gomulier. IVunc Gulmann.
HÀIE (LA) , terre. Sucé, — 1411, Jean le Lou. 1557, Michel le Lou,
S' duBreil. 1651 « Prudence-Marie le Lou, femme de René de Pontual,
président en la chambre des comptes de Bret. 1703, René de Pontual,
Cons' au Parl^ de Bret. Nunc de Gheffontaines.
HAIE (LA), terre, Touvois, — 1679 , Jean Auvril.
HAIE (LA GRAI9ÛE) , terre et jurid.,H. J.^Àuvemé. — 1427, 1478,
Thébaud de la Haie. 1560, Guillaume de la Motte. 1616, Ambroise
HameL 1680 , N. Ghevalier. 1775, au marquis de Gucë.
• HàIE (LAGRAr9D£),jurid., Brains, ^ 1539, Bertrand du Pouez.
1552, 1560, Guillaume Laurens, Gons' au Parb de Bret. 1596, 1627,
Roland du Bot, S' de Launay, Gons' au Parl< de Bret. 1657, 1792, de
Gomulier.
H AIE (LA GRAIf DE) , jurid.^ i762é. — 1455, au S' de Sesmaisons.
De 1539 à 1627, comme la Grand'haie en Brains. 1672, membre du
comté de Rezé.
HAIE-DE-BESI^É (LA), terre, Prinquiau. 15^1, Pierre de Besné.
1591, Louise du Boisguéhenneuc. 1678, François de Besné, puis Budan ;
du Guiny.
HAIE-BESNOU (LA), terre, Erbray. ^ Nunc de Pontbriand.
HAIE-BOTTEREAU (LA) , terre et seig., le Loroux-Bottereau. 1464,
Guillaume de Bazoges. 1540, Amaury de Bazoges, S' de Beauchesne.
1550 , Damien du Bois, héritier d' Amaury de Bazoges , son aïeul ma-
22
— 33« —
tern^L 1576 , Louis da Bois^^S* de la Ferronoière. 1680, GhartM DaBoîs.
1775, Glaude-Lonis Du Bois, S^ de la Ferronoière.
HAIE-DE8-B0UILLÛNS (LA) , terre, Cordemais.
HA}E-BOUEDiEB ILA), terre, PorUChâ4eau. 1681, Olivier de
Kercabu
HAIE-GHEREL (LA) , terre, Moisdoiu 1445 , Pierre Picory. 1560,
René Rouxel , 1680, Qabricl Luet , S' de la Rouvraie.
HAIE-EDER (LA), terre et jurid., M. J. Missillac. 14'i8, Pierre
Eder. 1447, Jean Eder. 1475 , Guillaume Eder. 1626, Amaury Eder,S'
de Beaumanoir. 1664 , Jean de la Brousse. 1681, au S' do l'Espinefort.
1691 , Jean-Louis do Derral. 1775 , de DervaL
HAIE-EONNET (LA), terre, Moiedon. — 1478 , Pierre Picory.
HAIE-DE-LAVAU (LA) , terre et seig. , H. J. Lavau. — 1442, au
S' de Peuhouet. 1683 , Lucrèce Beraud. 1775, an président de Runefaa,
Geslin, Bertrand- Geslin. (Voyez Layàu.)
HAIE -LÉVÊQUE (LA)^ terre , SairU-Donatien. — Anoblie en 1 743,
en faveur de Marie-Margueiite Cosnier.
HAIE-MAHÉAB (LA) , terre et seig., H. J., Saint-Étierme'de'JIfani''
Luc, SaifU-Herhlain , Cordemais» — 1420, Jean Babouin. 1467,
Jean de la Lande. 1561 , René de la Lande. 1610, Jacquette de la
Lande , femme de Gharles de Montauban, S' de Laujardiëre. Vers cette
époque, la seigneurie parait avoir été divisée^ cd qui était en Siint-
Herblain. 1634, Jean Blanchard. 1679, Gharles Blanchard. La partie
sise en Saint-Étienne-do-Hont-Luc et Gordemais. 1643, Michel le Lou.
1683, If. le Lou. 1775 , de Goutance. 1830, le maréchal do Bourmont.
Atmc Bascher.
HAIE-DE-MAREIL (LA), terre, la ChapelU-Launay. — 1298,
Hilaire de Mareil , femme de Jean de Maure. 1429 , Jean de Lesnerac.
(Voyez Mârbil.)
HAIE-HERIAIS (LA), terre, le Temple-Maupertuis.
HAIE-DE-LA-MORLIËRE (LA) , terre , Orvault.
HAIB-PALLÉE (LA), terre et jurid., Mouiillon, Monnières. — 1448,
vendue par Pierre de Kersy k Gillet Barbe , bourgeois de Mantes. 1548,
vendue par Gillette de Saint- Amadour, femme do Louis-Herbert d*Or-
- 339 —
•oanjlliera, baron à» Goarcy, k Gilles Hntteao. 1S6S , laeqiM UntUaa.
HAIE-P01L*D£-GRU£ (LÂ),t6rre, iVbMs/.--^ 1400, Jeanne Poil-de-
Grue, femme de Jean da Bec, cheyatier. liQ9, Olivier Ghomart. 1427,
Guillaume Ghomart. 1444 , Olivier Ghomart. 1503 , Jean Ghomart. 1539,
vendue par Renée Ghomart, fenmie de Fran^^ois Dollo, k Pierre Perreau,
qui l'unit k la Touche,
HAIE-RIÂU (LA), terre, Saint'Philbert'de'Grand-Lieu. — i^7S ^
1688, Jacques Gabard. 1746 , Julien-René Begasson, S' de la Lardais,
Gons' au Pari* de Bret.
HAIE-DE-RIEUX (LÀ), alias la Haib-de-Rays, terre et jurid.,
Couiron. — 1508, Jean de Rohan. 1660, vendue par Julien Gharette,
S' d'Ardennos, k Pierre Davy, S' du Ghesne-Horeau, maître des comptes.
1603, Urbain de Boisdavid (qui est le même nom que Davy). 1746,
Pierre-Morice do Boisdavid.
HAIE-DE-ROS (LA), jurid., M. J., ÂfisHllac. '- 1681, René le
Maistre.
HAIE-SAISBRON (LA) , terre, Saint-Julien-de-Concellefi. -- i^98 ,
Jean Reliquet , S' de la Roberdière. Le Véritable nom de cette terre
paraît être IdLifaie-Sebran, du nom des seigneurs du Chéé-au-Foyer, au
XIII* siècle.
HAIE-TESSEMDEAU (LA), terre, rallet. — 1430, Guillaume
Goheau.
H ALLAT {hE\y terre , Fougeray,
HALLAT (LE) , terre , Saint-Fiacre, — 1702 , Joachim des Gazeaux.
1707, Glande-Philippe du Tréhan. 1 737, Glande- Augustin du Tréhand.
Nunc de la Ville des Dorides.
HAMERAIS (LA) , terre , Cor(iema»5. — 1427, 1443 , Jean Bbouin.
1679, Jacques Bonnier, maître des comptes. 1722, Louis Poulain.
HAMINOIHNIÈRE (LA) , terre , Saint-Berblon.
HARARDIËRE (LA), terre. Saint- JTerblain. — 1513, Jean Mar<-
quer.
HARDIÉRE (LA) y terre , Abbaretz. — 1560 , Bertrand Geliot.
■s
HARDIÉRE (LA), terre , ife^anfler. — 1441, 1453, Pierre Rigault.
1519, Joan Rigault.
— 340 —
- HARBIËRE (LA), terre, PeHt^Mars. — 1610, Tendue par Charles
de la FoDs li Jean Loriot, puis membre de la bannière de la Huce.
HARDIËRE (LA), terre. Saint- Jean-de-Corcoué. — 1402, Jean
Bretean.
HARENGHÈRE (LA), terre et jurid., Noyal-sur-Bruc. — 1679,
René le Grand , S' de Lannion.
HAUDCSSAIS (LA), terre, Moisdon, — 1407, 1429 , Jamet RouxeL
1478 , François de la Perrière. 1C80 , demoiselle Moreau.
HAUGRONNIËRE (LA), terre, Saint-Donatien. — 1454, Eonnet
Leet. 1475, 1531 , Pierre Leet.
UAULTIËRE (LA), terre et jurid., ChanUnay. — 1479, de BeU
louan. 1535 , 1539, Claude du Hqulle»— 1554, Julien Jarnigan* 1563,
Jeanne Chrestien. 1587, Pierre Charette. 1608 , Marcel Ragaud. 1640 ,
Tendue par Pierre de Rermeno k René Foucaud , maître des comptes.
1678, François Bonnier, S' de la Chapelle-Coquerie. 1702, Salomon
Bonnier. 1731, de Carné.
HAUT--BOIS (LE) , a/toj là Rivièrb-bii-Hadt-Bois , terre et jurid.,
H. J., Saint' Julien-de- Pouvantes, — 1450 , Jean de la Ri?ière , chan-
celier de Bretagne. 1775, de Bruc.
HAIJT-VERGER (LE) , terre , Nivillac. — 1641 , Samuel Blondeau.
HAUTE-VILLE (LA) , terre, Plessé. — Franchie en 1513 , en fayeur
de Jean de Lespinay, trésorier et receveur-général des Bnanees de la
duchesse Anne de Bretagne. 1680, du Cambout.
HAUTE-VILLE (LA), terre , Pont^Château, >- 1764 , Jean-Baptiste
Ménardeau.
HAVARDIËRE (LA), terre, Casson.
HEARDIÈRE (LA) , terre et jurid., la Cfiapelle-Basse-Mer. - 1499,
Jean doBeaumanoir. 1540, 1559, Pierre Dagunetz, Claude le Gras;
puis, en 1680, Charles Martel. 1690 , Nicolas Ballet, secrétaire du roi.
1764, Ameline.
HÉBERGEMENT (L*) , torre , Daul<m. — IVunc Chaureau.
HELARDIÉRE, (LA) , terre et seig., H. J., Donçes. ^ 1426, Guil-
laume Briand. 1453, Girard Briand. 1470, Louise André, femme de
Guillaume de Saint-Gilles. 1500, Charlotte de Saint-Gilles | femme de
— 341 —
Gilles Gybouauld. 1650 , Mario Cybouaald, femme do Louis du Bouexic.
1775 Y duBonoxic de Pîgnieux. iVunc Praud.
HELBEBDERIË (LA) , terre, Couëron.
HELFAOTy terre, sous GuéraTuie. — 1580, Pierre do Saiol- Martin.
1610, Olivier de Saint-Martin.
HEMERAIE (LA), terre , . — 1542 , François de la
Loherîe.
HEI^LEIX, terre, Blain,'— 1679, Jean Amproux, S' do PoDt-
Piétin.
HEINLEIX, dit lv Grand Hbiilbix-Bohaii, terre et seig., H. J., Saint-
Naiaire, — 1330, Bonabes de Rochefort. 1412, Guillaume de Roche-
fort, chev. 1460, Guionno de Rochefort, femme de Jean de Rohan.
1500, Gyprienne de Roban, femme de Louis de la FeuiUée. I5éi , Jean
de Rohan, S' du Pouldu. 1681, Isaac de Rohan. 1685, Olivier du Bot,
S' de la Grignonnais. 1775, Buart. Nunc Havard.
HENLEIX-POMMERAIS, terre et jurid., H. J., SairU-Nazaire. --
1488, Jean de la Pommeraie. 1681, François Lcspronnier, S' de Trée.
1775, de Kermasson.
HEI9LE1X-SAUDRALS, terre et jurid., M. J., Escùublac. — 1471,
Alain Guillard. 1681, Jean le Pennée. Nunc de Villeblanche.
HËRAU DIËRE (LA), terre , Fercé.
HERBAUGES , ancien comté , qui comprenait \ peu près le pays do
Retz actuel. Serein, comte d'Herbaugcs, en 589, fut përe de Saint-
Amand. Renaud*, comte de Poitiers, auteur des ducs de Guyenne , était
comte d'Herbauges en 835^ le roi Charles-le-Chauvo lui donna
en 841 le comté de Plantes; mais Lambert, qui était comte de
Nantes, le défit en 843 et réunit k son comté ceux de Maugts ,
d'Herhauges et de Tiffatiges, sur la rive gauche de la Loire, qui jus '
que-là avaient fait partie du Poitou. Lambert les donna k trois de
ses neveux \ savoir, Qerbauges, k Gonfier ; Manges, k Reinier et Tif-
fauges, k Gérard, ces trois comtés furent incorporés au comté nantais
en 943 , mais celui de Tiifauges en fut bientôt détaché.
HERBETIËRE (LA), terre, Jtfoisdm.-' 1445, Guillaume delà Herbe-
tièjre, écuyer. 1478, Julien Payen. 1560, François du Gahil. 1680, Marie
Belot, femme de Henri Foumier , S' de Tharon,
— 342 —
HERBETIÉRE (LA), terre et jorid., Saini-JuliettHSS'Fouvfmies, —
1508, Julien Golia. 1560 , Julien Colin. 1680, François de Vigré, S' de
la Devançais.
HERBIGNÂG , jorid., Herbiqnac, — 1455, de Malestroit. Ge doit
être la même chose que le Bois -de-la- Lande.
HERBRETÂIS (LÀ), terre, Afarsac. — Nunc de Guérif.
HERDERIE (LÀ), terre , Basse-Gotdaine.
HÉRIG , chàtellenie, Héric, ^ 1180, Eustache de Rays, femme
d'André de Vitré. 1187, Gebboy d'Héric. 1294, au sire de GUsson, et
depuis lors comme Blain, Membre du marquisat de Blain, en 1660.
HERMITAGE (L'), terre, le Pellerin. — 162), vendue par Jean le
Maignan à Claude le Borgne, avocat-général en la chambre des
comptes.
HERMITIÈRE (L*) , terre , SaininMesim. — Nunc Espivent.
HERHITIËRE (L'), terre, Saifa^PkUbert'dé'Graind-Lwu. -^ \^1%^
Marguerite de Bastelard, veuve de Jérôme de Ghardonnay, S' de
Bicherel.
HERPiniÊRE (LA), terre, le Larùtêx-BoUereau.'^ 1447, JeanBastard.
1467, Georges Bastard. 1618, Amaory de la Grue. 1670, Damien de la
Grue.
HERPINIËRE (LA), jurid., les Touches. — 1554, François du
Ponceau. 1609 , François du Butay. 1666 , 1792, de Cornnlier.
HÉRONIÉRE (LA)^ terre, Noiay. — 1628, vendue par Jean de
Francheville k Claude de Gomutier, qui la réunit k la Touche.
HERYETIÈRE (LA), terre , incem>. — 1426, JoanAngier.
HEIIRTEBISE , terre , Àuvemé.
^ HIBAUDIÉRE (LA) (Voyez la HoBAinkiAiis).
HIGI9ARDIÉRE (LA), terre, SairUe-Croix-de-Machêcoul, — 1455,
Jean Goyon, chev.
HILLIÉRE (LE), terre, TfuHwré. — Nunc Métois.
HIREL (LE), terre et jurid., M. J., SairU-Dolay. — 1681, René de
la Lande. 1775, de Quelo.
— 843 —
HIBTAIS (LA), terre, Cambm. — 1681, Gabriel de l'Ëscorce.
HlVERmËRE (L'), terre, Casson,
HOPITAU (L') , terre, la Chapelle-sur-Erdre, — 1435, Jean
Guinement. 1681, M. Hervé. NuncXe Maignau.
HOPITAU (L'), terre , S aint-Cyr- en-Retz. — 1745, François Bache-
lier de Bercy.
HORSGAFF , alias Hoscat , terre, Jferbignhc. — 1426, Jeanne
Régnant 1545, I^iicolas Doyen. 166p , Jean Chomart. 1681, Yves Robin.
HOUDIINIËRE (LA), terre. Haute- Goulaine, — 1426, Jean Boullon.
1489, Pierre de la Houdinière. 1543, Pierre Bernard. 1580, Guillaume
Gouyon , auditeur des comptes do Bretagne. 1656, GlaudeGouyon, ma-
réchal do camp. Nunc fiardouin.
HOUDimÈRE (LA), terre et jurid., le Loroux-Botiereau, -^ 1410,
marquise de Beloczac, femme de ijuillaumo de la Jumelière. 1447,
Lépart de la Jumelifere. 1451, delà Jumelière. 1511, Christophe de Gou-
laine , fils de Louise de la Jumelière. 1533^, Renaud de Goulaine. 15M,
1554 , François de Goulaine. Membre du marquisat deGouhine en 1621.
HODMEAXJX (LES), terre et séig.^, IffouzeiL — 1394, Olivier Cho-
mart. 1416, Jean Chomart. 1452, Guillaume Choman. 1491, Jean Cho-
mart. ISll, René Chomart. 1543 , 1547, Rotoée Chomafrt, femme i» de
François Do llo; 2^ d'Alain du Butay. 1555, Jean Chomart. 1562, Fran-
çois Chomart. 1565, René Dollo. 1567, François Chomart. 1574, Fran-
çois du Butay, qui l'échangea avec Jean le Yavasseur, 1«' huissier de
la chambre des comptes , contre la terre et seig. du Fau , dite do Teillac,
en jSesné / mais cet échange ne tint pas , et François du Butay
vendit les Houmeauz , en 1579 , k Pierre Charette, ^' de la Hatiltière,
sénéchal des Régaires de Nantes. 1604, Jeanne Charette, femme de
Prégent de Kermeno , S' de BotpilUo et de Lauverghac , gonvameur
de Guérande et du Groisio. 1640 , Jean èé Kètmeno. 1665 , Jeanne de
Kermeno, femme de Claude de Gatinaire, B^ delà Prcuilte. 1716,
Françoise de Gatinaire ,. héritière de sa maison , femme d'Augustin
Paris, S*^ de Soulange. 1809 demoiselle Paris, héritière dès 8onlaî^ge,
femme du colonel Fourrier de rCacquard.
HODSSAY (LE), terre, Saffré. — 1427, att 8' de Citfré. 1679,
Jacqaes Geraud I figeauh, ^uisGalidar.
— 344 —
HOCSSAY (LE), terre etjarid.^ Trans. — 1427, Guillaume des Hayes.
1513, Jean de la Rivière. 1680, Angier de Crapado. La terre vendae,
sans la juridiction, en 1576, par Claude Angier k N. H. Hathuriu de
Roussillon, S' du Plessis.
HOCSSAIE (LA), terre, Carquefou. — 1640, Louis d'Avaugour.
Réunie à la SeiUerayc.
HOVSSAIE (LA), terre , Nozau. — 1427 , Robin Bazin.
HOUSSAIE (LA) , terre, Rezé. — 1679 , Pierre du Gatias.
HOUSSAIE (LA), terre, Saint^rincent'des-Landes. — HZh^ïk^ovâ
de la Houssaie.
HOUSSAIE (LA), terre, Treliéres. — 1360, Catherine de Trelières,
Cemme de Simon Lespervier. 1428, au S' de Trelières.
HOUSSEAU (LE) , terre , Carquefou. — 1500 , 1528 , Jean Spadine ,
fils de Renée de Lespinay. 1630, Jacques Hénardeau. 1630, Louis
d'Avaugour. 1641 , Pierre Poulain, maire de riantes. 1679, Poulain.
Jfunc Baillardel de la Reinty.
HOrSSUilËRE (LA), terre. Saint- Zhnatim, -^ 1530, Jacques
Ménardeau. 1596, N. Loriot. 1679, de Bruc, cons' au pari' de Bret.
1681 , Julienne Hallouin. Nunc le Bouteiller.
HOrX (LE), terre, ^ou^ la ^arronmed^Dér&a/.— 1680, Jean Barrtn, S'
du Bois-Geffroy.
HUARDAIS (LA), terre, tHrvaL — 1603, N. Barrin, S' du Boîs-
Geffiroy.
HUBAUDAIS (LA), terre, Pont-Château. — 1681, Armand du
Cambout.
HUBAUDIÉRE (LA), â/tV» là Hibaudièrb, là Hilbàudièrb et là
GuiLBÀOBiàEB, terre, Saint-Jean^de^Boiseau. — 1678, Pierre de Peillac.
1 736, Micolas-Jacques-Augustin de Peillac , présid' en la chambre des
comptes. 1764 , François d'Aux , qui y bâtit un magnifique château et lui
donna son nom. 1800, Pauline d'Aaux de Boumay, femme de M. Perrée
delà Yillestreux. de Liniers. 1832, de Mauclerc.
HUCHE-LOUP, terre, Sainte-Croix^de-Machecoul. — 1670, Robert
Billy, S' delà Briançais.
HUGUETIËRES (LES) , terre et seig., la ChevroUière. — Vendue en
~ 345 —
1554 par ramirtl d'Ânnebâud k leaa Rochereul. 1690 , Claude la Grue.
1762 , Martin Roux.
HCGUETIËRES (LES), alias les Hoctièrbs , a/to^GHÀTSAUBRUNT,
nommée encore PoifT-SAinT-MiRTiN^ chàteUenief Fresnay, Saint-
Mesme , Pont- Saint-Martin , Saint- Philbert - de • Grandlieu , SainU-
Croix-de-Machecour , Saint-Colombin , la Chevrollière , etc. — 1180,
EuBtachîe de Retz , femme d'André de Vitré. 1280 , Eustachie de Vitré ,
mère d'Olivier de Macheconl. 1284, Isabeau de Machecoul , femme de
Geofifroy de Ghâteaubriant. 1383, Charles de Binan, baron de Châ-
teaubriaot. 1392, Isabelle d'Avaugour, vicomtesse de Thouars. 1450,
Françoise de Dinan, femme de Guy de Montfort, dit de Laval. 1541,
Jean de Laval, baron de Châteaubriant. 1543 , Guy de Scépaux. 1560,
Jeanne de Scépaax , femme de Henri de Gondy , duc de Retz, et depuis
lors membre du duché de Retz. Bertrand de Dinan, maréchal de France
et de Bretagne, portait habituellement le nom de cette terre.
UULOIÏNIÈRE (LA) , terre , Thouaré. — 1559, Arthur Ménardeau.
1652, I^oël Ménardeau.
HUNACDAIS (LA), jurid., Bouguenais. — 1 760 , Joseph-François
Robineau. 1774, François d'Aux.
HUNAVDAIS (LA), jurid., Saint-Jfferblain, Chantenay. -- 1471,
Gilles de la Hunaudais (Tonmemine). 1539 , Jean de Pledran* 1545,
Françoise de Bréhan , femme de Christophe de Sesmaisons. 1574,
vendue par Nicolas de Lescouet k Jean de Langle. 1603, vendue par
Jean Laubier à René Foucaud , maître des comptes. 1634, Jean Blan-
chard. 1678, .1774, Bonnier de la Coquerie.
HUPÎAVDAIS (LA) , jurid., Frossay^ autrefois nommée Sion et depuis
CoETQUEif . — Apportée au sire de Saf&é , vers 1 360 , par l'héritière de
Sion, sa femme. — 1407, 1446, Jeanne de Saffré , femme de Jean
Tonmemine, baron de la Hunaudaye. 1464, Gilles Tonmemine.
1471 , 1479 , Jacquemine Tonmemine , femme de Jean, sire de Coetquen,
grand maître de Bretagne, 1502, François de Coetquen. 1507, 1540| K.
et P. Jean de Plcdran, doyen de Nantes et second présid* des comptes.
1541, Mathurin de la Garenne, doyen de Nantes. 1546, Françoise de
Bréhan , femmo> de Christophe de Sesmaisons , qui la vendit à Pierre
Heaume. 1567, François Heaume. 1596, Charlotte Heaume, qui fut
mariée plusieurs fois sans postérité. 1620, Catherine Giffart , fille de
— 346 —
Marthe Heaume et héritière de Charlotte , femme de Lonte de CoAigM.
1677, vendue par Charles de Conigan k Regnaud d'EspiBose, qù l^mit
k \b. Moussellière en 1682.
HUIXAUDAIS (LA), terre et jurid., Issé. — 1686, Jean FevntBr,
S' de TharoD.
HUI9AUDAIS (LA), terre, Mauves. — 1494 , Jean du Cellier.
HUNA€DAIS(LA), jurid., Mouans , Artfwn. — VLamhn du duché-
pairie de Retz.
UCNAUDAIS (LA), jurid., Saint-Brevin , SaifU-Père-en-ReU. —
1409, Jean Toumemine.
H€I^A€DAIS (LA), jurid.. Saint- miaiTe-de- ChaUons. -- 177^ ^ le
Clerc de Juigné , membre de la châtellenie du Bois-Rouaud.
HDNAUDAIS (LA), jurid., Sainte-Paiatme. — 1571 , Hcrrc Méuar-
deau , auditeur des comptes. Parait être la môme chose que Saints-
Pazâurb.
HUNAUDAIS (LA), terre et jurid., Saint-ÇoUminn , Saint-Étiwfu-
de^Corcoué, — 1440, Jean de la Floe (de lartoue). 1470, Béatrix delà
Noe, femme de Charles de Cahideuc. 1613, la juridiction vendve par
Charles de Cahideuc k Regnaud de la Touche-Limouzinière. La terre :
1640 , Raoul de Cahideuc. 1579, Raoul I^icoUon , S' du Port-Boussinot,
Marguerite Laurans , dame de la Chasseloire , puis k la dame du Pon-
ceau, sa UUe. 1678, Sébastien le Breton. 1680 , Marguerite le Breton.
1747, Joseph Lamoureuz , S' de la Javelière , maréchal de camp , gou*
▼emeur de Philipsbourg. 1774 , Marie Lamoureux.
HUNAUDIÈRE (LA) , forge , Sion. — Nunc Poydras.
HCRLAIS (LA), terre, Fougeray, -- 1450, Jean de Morcan. 1513,
Françoise Grignon , veuve de Raoul Rouxel. 1615, Jean Glect
1679 , François Glé. 1744, Antoine Hesanger, secrétaire du roi.
HURLES, terre , i55erac. — 1428, Hervé du Petit- Bois.
m
UUSIÈRE (LA), terre, Ancenis. — 1428, au vicomte detCoetmcn.
IGELCY, terre , Crossac. — 1681 , M. Moisan.
INDRE , mieux nommée autrefois Aumni , de son étjmologie ilit-
«mm, jurid., Maute^Indrê. 1678, 1717, GhristophedeCoutance,S' éo
la Belle.
— 347 —
IIIDRET, aotrefo» ÂiN»ft£T, tiede la Loire, Indre. — 1427, aaBnc.
Donnée par le roi Henri III au duc de Mercœar. 1642 , cédée an Boi par
Louis du Plessieri S' de Genonvillo , en échange de la seigneurie du Pant-
en- Fer tais.
iriGRAr^DE, baronnie, moitié en Bretagne et moiUé en Anjou. Gomme
Ghantocé, avec laquelle elle était réunie' dès l'an 1100, et n'en a jamais
été séparée depuis.
ISLE (L^, terre, Fresnay. — 1429, Guillaume de Sliint-Aignan.
1 &90, Jacques du Bois. 1598, Marie Ileret, femme de François de la Jou ,
S' de la Blanchardière. 1627, Julien Henrouet. 1679, Roland Bidé.
ISLE (L'), terre , iTaute-Gow/aine. — 1426, Renaud de l'Isle. 1447,
Jean du Yemay.
ISLE-B'ER (L'), terre, Donçes.-^ Franchie en 1444 en faveur de
Jeanne Ghesnel , première demoiseUe de la Duchesse. 1453, Gillette de
Rochefort.
ISLE-FLEDRIE (L'), terre «t jurid., Sain^Merblan. -> Membre du
comté de Yair, en 1653, et du marquisat de château Freniont, en
1683.
ISLE-GADDIN (L»), tctte. Sainte -Croix- de -Âfachecoul. — 1437,
anoblie en même temps que son propriétaire, Jamet Rouxeau. 1447,
Jacques Rouxeau. 1679, Jacques Danisy.
ISLE-NEDYE {JL\ terre, Chantenay. — 1569, Bonaventure Chaurin,
S' de la Muce-Pontus.
ISLE-D'ONGLETTE (L'), terre, Sucé. — 1478, Georges Moreau,
Georget Mignot, S' de la Boîssière, président en la Chambre des
comptes. Nicolas Jourdanot. 1683, Pierre Jourdanot.
1SLE-SAINT-DEI9IS (V) , lie de l'Erdre, Sucé. ~ 1455,' Jean
Herbert. Nunc Le Lièvre de Laubépin.
ISSË, chàtellenie, Issé. — 1202, Briand Le Bœuf, S' de Mozay.
1285 , riicolleLe Bœuf , femme de Geoffroy de Rieux. 1413, Béatrix de
Rieux, femme de Jean, sire de Rongé et de Derval. 1470, Jean de
Rieux. 1490, Françoise de Rieux, femme de François de Montfort, dit
de Laval. 1541, Jean de Laval. 1543, le connétable Anne de Montmorency.
1554, unie k la baronnie de Ohàteaubriant.
— 348 —
ISSON, ancien château, Assérac^ démoli en 1760. *— 1681, Marc Le
Fauché.
JAGHAITERIË (LÀ), terre, Saini^mrhlon, — 1513 , Jean aeligon.
JÂGUËRE (FiÂ), jurid., Rtié, — 1495, Jeanne de Moussy, veuTe du
trésorier Pierre Landoys. 1542 , Perrine Leaporvier, femme de Claude de
Bouille. 1567, acquise par le roi. 1614, engagée k Pierre do Monti , S'
de Rezé.
JAHOTIÉRE (LA), terre, ii66ar«£f. — 1680, Claude Biré. 1714, Jean
Biré. Nunic Guillet de la Brosse.
J AILLE (LA), terre et soig. (Voyez SAinT-MARS- db-la-Jaille.)
JAILLE , terre, Swé, -— 1428, Jean Guyollc. 1443 , Guion de Camé,
conseiller du Duc, en faveur duquel une des métairies fut franchie. 1474,
Guillaume Le Veneur. 1617, vendue par Philippe de Saint- Amadour,
vicomtesse de Guigucn, \ Joachim des Cartes, père du célèbre René.
1698, vendue par les des Cartes k N. Le Lièvre. N\mc Le Lièvre.
JALEUZIE (LA), terre et jurid., Guérande. — 1471 , Pierre du Chas-
tel. 1487, Pierre du Ghasteau (même nom). 1559, Jean de Rerallan.
1680, 1586, Pierre de Saint -Martin. 1640, Françoise de Saint-Martin,
femme de René Le^Cousturié, cons' au parl^ de Bret. 1680 , Marie Le
Cousturié , femme de François Champion, baron de Cicé, cens' au pari'
de Bret. 1682 , Charles Morvan , S' de Kerliviny. IVwic de Limeur.
JALLAIS, terre, Donges. ^ 1426, 1453 , Jean de la Bregerie.
JALLE ^LA), terre , Nidillac, — 1451 , k la dame de Treveneuc.
JALLIËRE (LA), autrefois la J au BLLitais, terre, Montrtlais. -^Ano-
blie en 1454 en faveur de Pierre Le Bel , secrétaire du Duc et clerc de la
Chambre des comptes. 1615 , Michel Le Bel. 1666 , René Le Bel , S' du
Chastellier. Nanc d'Antbenaise.
JALLIËRE (LA) , terre , OrvaulL
JAMONNIËRES (LES) , terre et scig.. Saint- Philbert-de-Grand''
Lieu. — Vendue par Gilles de Retz k Geoffroy Le Ferron. Retirée
en 1442 par Marie de Retz , sa fille \ iaais le retrait fut sans effet. 1467,
Guillaume Le Ferron. 1493, Pierre Le Ferron. 1600, François Goheau.
1530 , Louise Goheau, femme de Jacques deMontberon, baron d'Avoir.
1553, 1559, François Gabard. 1680, Jean Gabard. 1690 , Charles-
— 349 —
Prudent Gabard. 1717, GenevièTe-Marqaise-Pradence Bouhier, femme
de Christophe Jnchault, Si^ de Lorme. 1850, demoiselle Juchault,
femme d'Arthur Patas d'Illiers.
JAPi (LE), terre, Guérande. — 1679, Marie Foucquer, femme de Pierre
Le Gruyer.
JANGIOU , terre , Saint-Hilaire^de-Chaléons, — 1430 , Guilluame de
SaiDt-Aif(nan. 1543, René Macé.
JAI9I9IÈRE (LA), terre et seig., Âfonnières. 1430 , Guillaume Goheau.
1436, Jean Baye. 15 tO, Guillaume Baye. 1608, acquise par Jacques Barrin.
1644 , unie k la Goignardière et érigée en yicomté en faveur de Jacques
Barrin , S' de la Galissonniëre en Saint-Jean-de-Béré, mdtre des requêtes
et premier président de la Chambre des comptes de Bretagne. 1668,
érigée en marquisat sous le nom de la GALissoiiifiÈRB ^ voyez C0 der-
nier nom et Lb Pàllbt.
JANS, châtellenie, Jans, Gomme Nozày.
JA]!9UBA1E(LA), Un(ijSaint'AfarS'du'Désert.--\^Qi . IN'. H. Jean
de la Ramée , S*^ de la Gàcherie.
JARRETIÈRE (LA), terre. Saint -Jean-de-Béré. -- 1427, au S' de
Goësmes. 1453, Jean Mourault. 1478, Jean, sire de Coëtquen. 1616,
Jacques Barrin, S' de la Galissonnière. 1680 , Thomasf Dreux, cons' au
parlement.
JARRLAIS(LA), terre, Sainte^Opportune-en^Retz. — 1450, Guillaume
du Pont.
JARRIAIS (LA), jnrid.. Saint- Fincent- des- Landes. — 1436, Gilles
La Vache. 1540, Jeanne La Vache. 1545 , François La Vache.
JARRIAY (LE), terre, Rougé. — 1430, Jean de Goësmes. 1440 ,
Charles de Chamballan. 1478 , Jean de Goësmes. 1680 , Rosnivinen, S* de
Pire.
JARRIE (LA) , jund., la Chapelle-Basse-Mer» — 1459, demoiselle Le
Bel , femme de François du Breil , S' du Bouays. 1481, Jean Blanchêt.
1500, Jeanne Thomas. 1535 , Gilles de Peiliac. 1548 , Charles des Ride-
lières. 1677, Louis Juchault. 1690, Nicolas Ballet , secrétaire du roi.
1774 , Philippe-Vincent Roger de la Mouchetière.
~ JARRIE (LA), terre, le Clitm. — 1439, Thébaud de Saffré. 1513,
Pierre de Salfré. 1776 , Louis- Anne du Tressay. Nunc Cébert.
- 35« -T
JARRIE (LA) , terre « Frassay. — 1758, René dee Champsneiifr, J9mc
Bernard.
JARRIE (LA)^ terre , la Limouzimère, — 1679 , Henri Pineau.
JARRIE (LAy, terre, SairU-Mesme, — 1679, François du Moostier.
JARRJER (LE) , teite, Ligné. — Membre de la bannière de UMoce.
JASNIÈRE (LA), terre, U Bignon. 1679, Jean-Baptiate de It Roohe-
Saint'André.
JASSOK , cblleUenie, Port-Saini'Père , Brains, Chêix, U PeUerin,
BouanSj Saim-Jean^dë-Boisêou. — - 1300 , Macée de la Haye , Cemne
de Guillaume de Rongé. 1339, Margnerite de Rongé, femme d'Oli-
vier Tournemine. 1380 , Pierre Tomrnemine. 1404 , 1414 , Jean Toame-
mine. I4!l^9, Gilles Tonmemine. 1447, Jeanne de Saffré. 1469, Gilles
Tournemine , fils de Jeanne de Saffré.. 1477, François Tournemine. 1501,
G. Tournemine. 1540, 1560, René Tournemine. 1590, Jean Horin,
premier président de la Gbambre des comptes de Bretagne. 1602 , Tendue
par André Morin ï Philippe Biré. 1638 , Jean Biré. 1677, vendue par
Charles de Gonigan, S' de Gange, \ Louis Binet, S' de la Blot-
tière. 1686, 1708, Jean-Baptiste de GomuUer. 1710, Joan-Marie* Victor
Binet. Aime Binet de Jasson.
Cette cbfttelleftie parait avoir été unie depuis des temps reculés k ceHe
de Malnoè ; c'est pourquoi on la nommait Jasson-bt-Mauiob. Un dé-
membrement ancien de cette chàtettenie , sis on la panHsae de Saint-
Aignan , et nommé aussi Jasson-et^Malnoé , resta aux Biré , et ai^parle-
nait en 1678 k Thomas Biré , S' de la Grève.
JAGNAIS (LA) , terre , Cordemais. — 1^79 , GharloUe de Mon-
tauban.
JAUNAIS (LA) , terre. Basse- Goulaine, Saint^Sébcutien» — 1714,
acquise par Claude de Monti. C'est Ik que fut signé un traité de paix entre
le général Gharette et la république.
JAUNIÈRE (LA), alias la Jousnièeb, terre, Fercé. — 1513,
Jacques Haubngeon. 1650 , Samuel d'Appelvoisin. Ifune du Boiapéan.
C'était, en 1679, le cbileau delà vicomte de Fercé,
JEGBRAUDERIE (LA) , terre , F$rcé. — 1513 , Mathurin du Bois*
péan.
■ — 351 —
JOHELAIE, alias la Johblàie, terre, Jtfarsac. — 1445, Perrot
Lambert. Anoblie en 1459 en fayenr de Jean de Vaj, auditeur des
comptes.
JOLIVIÈRË (LÀ), alias la Jouvbrie et la Jolib-^Bsinb, terre,
Saint'Herblain, — 1513 , Paul Blanchet. 1628, Isaîe de Rieux. 1679 ,
Louis de Rieux. Nunc, Pantin de Landemont.
JOLLEIIVIËRE (LA), terre, Machecoîd. — 1271, Sylvestre du
Gbaffault.
JOLLETERIE (LA), terre. Sainte- Pazatme. — 1447, Alain du
Groizil. 1702, Louis de la Roche-Saint-André.
JONCHAIS (LA) , terre, Donges. — 145^, Alain de Carné.
J0I9CHÈRE (LA), terre, Juigné. — 1428, Jean Dudan. 1478 , Jean
Budan. 1513 , Perrine Dudan, femme de Fran^çois de la Pouëze. 1560 ,
René de la Pouëze. 1^44 , de la Pouëze. 1680, René Saget. IVunc de
Lanoolle. •
JOU (LA) , alias la Jo, terre , Escoublac. — 1681 , Jean Le Pennée.
Nunc Bidau.
JOU (LA), terre et seig., H. J., Fay. — 1362 , Jean de la Jou. 1445 ,
Pierre de la Jou. 1514, Jean de la Joue. 1679, René de Kerboudel, S' de
la Gour-Péan. 1775, de Berthou. Ifunc de Charette.
JOD (LA) , terre et jurid., M. J., Nivillaù. — 1427, 1451 , Jean de la
Jou. 1681 « Germain de Talhouët , S' de Bonamour. 1717, de Talhouët.
(Voyez la Jou^de-Fay).
JOD (LA), terre et jurid., Saint-Etierme-de-Mont-Luc. — 1516, Pierre
de la Jou. Réunie k La BouiUormais.
JOU (LA), terre et jurid., H. J., Fiqneux, — 1720, Emmanenl Gas-
sard. 1775, duBreil.
JOU-DE-FAY (LA) , terre et jurid., M. J., Saint-Dolay, nommée aussi
Fay. — 1458 , Jacques de la Muce. 1463 , 1^66 , Gui de la Muce.
JOUALIÈRE (LA), terre, Couèron. Nunc Vigneron de la Jousse^
landière.
JOUDONr^AIS (LA), terre, Drefféac. — 1427, Roland de Saint-
Aubin.
J0DRD0I9NIÈRE (LA), terre, Mésanger. -^ 1453, au S' de
Mésanger.
— 352 —
JOURSONRIËRE (LÀ) , terre , Saint-Lumine-près^Clisson. — tSil ,
François Rivet.
JOUSSABDÂIS (LÀ), terre 9 Fougeray. — 1450, BriaDd-Bonteifler.
1513 , Julien Serres.
JOUSSELir^IËRE (LÀ) , terre , Saint- JuUrn-de-OmceUes. Anne de
Launay.
JUBINIÈRE (LÀ), terre, fféric.
J€6EPIED , alias Imvit , terre , Fresnay. — 1679, LooiB de Char-
donnay. 1684, Antoinette de Ghardonnay. 1719,JosephLaiûa.
JUHELAIS (Là), terre, âfarsac. (Voyez la Jorblaib.)
JEIGNË, terre, Aneti. — 1684, N. Fleuriot. Aune Brossand de
Jnigné.
JUmiÉRE(LÀ),jurid., Trans. — 1462, Jean de la Rivière. 147i,
Gilles de la Rivière. 1540, 1548, Ren4 Àngiér. 1559, 1576, Glande Ad-
gier. 1679, 1691, Henri- Albert Angier.
JUIVERIE (LA), terre , la Haie-Fouassière. Nwvo Cassard.'
JULIEIfNAIS (LA), terre et seig., H. J., Saint-^ÉtienM'de'Mimt-iMe ,
•^ 1470, Jean de Kersy. 1488, Julien de Kersy, premier maréchal de
salle du Bac. 1490, Jean de Kersy. 1493, N. E. Pierre de Kerey. 1516,
Jeanne de Kersy, femme d'Arthur Aguillon. 1582, Jean d*Aguillon. 1677,
Anne d'Aguillon^ femme de Jean-Gustave de Rieux , vicomte de Donges.
1 730, Yves-Mario de la Bourdonnaye. 1775, de la Bourdonnaye de Moat-
Luc.
JULLIÈRE (LA), terre, la Trinité de- Macheeoul. ~ 1679, Julienne
Le Tonnellier.
JDSSAL0I9, terre, la Souxière.
JCTIËRE (LA), terre, Frossay. — 1428, Perrot Tardif, dit du Préau.
1760, If. Tatin. Nunc Berthelot.
JEZET, terre et seig., Guéméné-Penfao. — 1484 , Pierre Godart.
1495, N. H. Jean Godart. 1531 , Jean de Bruc. 1603, 1617, Jean Gué-
henneuc. 1678, Denise Guéhenneuc, femme de Jean Le Borgne, S' d'An-
guignac. 1700, de Poulpiquet du Halgouet. Nunc de Poulpiquet.
DE
L'AVENIR DE NANTES
GOMME PORT DE
BII PBÉ8BNCB DB
rOoverture do Chemin de Fer et du Bassin à Flot de S^-Nazaire
Pas M' Ë.-B. LE BEUF,
Sêcréêmre de la Chambre de Ccmmerce de IfatUesr
I.
Aucune question n*est plus digne que celle-là de préoccuper
les. esprits sérieux qui attachent quelque intérêt aux destinées
futures de notre cité. L'ouverture du bassin à flot de Saint-
Nazaire, la mise en activité du chemin de ter qui le relie à
Mantes, ont jeté dans son existence commerciale et maritime des
éléments nouveaux dont il est utile d'étudier et de préciser
l^influence. Sera-t-elle bonne ou nuisible? En sortira-l-il une
rivalité inquiétante et ruineuse pour Nantes? Quels moyens mettre
en œuvre pour combattre cette rivalité, si elle venait à se pro-
23
_ 354 ~
duire, et conserver Timportance de notre ville comme port de
mer ?
Telles sont les principales faces de la question qui nous occupe.
Nous allons essayer de les examiner et de les éclairer, n*am-
bitionnant d'autre honneur que d'ouvrir le chemin à des Iravaui
plus concluants et plus éloquents que te nôtro, qui 96t, àvt^i
dire, plutôt nne esquisse qu'un travail complet sur la matière.
IL
11 y a bien longtemps que, pour la première fois, les négo-
ciants Nantais songèrent à établir un bassin de refuge pour leurs
bAtiments à rentrée du fleuve. En 17S5, ils publièrent à ce soj«t
un mémoire assez étendu dont voici les principaux passages :
a Les malheurs passés et les naufrages, disait ce oiémoire,
» ont fait souhaiter aux habitants de Nantes la construction d'uo
0 bassin à Paimbceuf pour y mettre leurs vaiaseaus^ leyrs barques
0 et leurs bateaux en sûreté.
0 Les pertes fréquentes et presque journalières de leurs vais-
i> seaux leur font aujourd'hui envisager ce bassin comme étant
» un remède indispensable et Tunique ressource contre la ruine
» entière de leur navigation. De quelque côté que Ton envisage la
n nécessité de ce bassin, on la sentira absolue, et rien n'y peut
» suppléer, car, nous le répétons, c'est Tunique moyen qua Ton
» puisse opposer à la ruine de la navigation de NantM. Qu'oi
» parcoure^ qu'on visite toutes les villes maritimes du royaume:
n on ose avancer qu'if n'en est point d'aussi opulente et dont les
» habitants soient plus entreprenants que ceux de Nantes,* qojil
» est peu de port plus convenable, plus nécessaire 9t mieux situé
9 pour Tètent! ue du commerce.
» Ses armements pour l'Afrique, TAnérique ei TEorope
0 prouvent le grand commerce par mer dp cette viil^ H de la
_ 355 —
j» rivière pour le transport des marchandises qu'elle introduit
9 dans le royaume; c'est cette ville qui fournit non-seulement la
» Bretagne de denrées de toutes sortes , mais encore une partie
» du Poitou et de la Normandie, l'Anjou, le Maine, la Touraine,
» l'Orléanais et le Blaisois. Elle envoie quantité de marchandises
» à Lyon et à Paris, en un mot dans toute la France et jusqu'en
d Suisse. Les villes situées le long de la Loire ne subsisteraient
» ni n'aiuraient aucun commerce si Nantes n'avait plus de
» port par où elles puissent recevoir les marcliandises qui leur
» sont nécessaires, ni envoyer au dehors des denrées de leurs
» provinces propres à l'étranger qui, par là, deviendraient sans
» valeur, puisqu'elles n'auraient plus de débouchés.
a L'accroissement de la navigation au bas du fleuve ne pré-
A judicierait en rien à Nantes; au contraire, la ville y trouverait
9 ses convenances, de nouvelles facilités pour la navigation, une
» grande diminution de frais, de dépenses. Il y aurait moins de
» frais, moins de travaux que dans la rade et dans le port; il n'y
» aurait pas besoin d'ancres, d'amares, de cordages comme en
» rade; les navires y seraient à l'abri de tous les risques, des
j» avaries, des naufrages, des ouragans qui causent tant de pertes
» dans la rade de Paimbœuf. On y ferait les armements et ra*
n doubs; les gabares ou barques de transport y porteraient, y
» embarqueraient en toute sûreté les marchandises qu'on expédie
B de Nantes et chargeraient de roénfie celles qu'on y envoie du
A dehors. »
On remarquera que c était à Paimbœuf que les négociants Nantais
auraient voulu établi ce bassin d'abri , et vraiment les considé-
rations qu'ils mettaient en avant pour appuyer leur projet ndé*
ritent qu'on ne les perde pas de vue, car nous les verrons se
reproduire identiquement quand nous résaroerons les débaits
qui précédèrent > amenèrent et même suivirent la création du
bassin à flot de Saint«Nazaire.
— 356 —
La pétition des négociants Nantais n'eut point de suite« En
feuilletant les annales commerciales de notre ville, doratit le
XVI il' siècle, nous avons trouvé, à deux autres reprises différentes,
des traces indiquant que nos pères ne meltatent point en oubli
leur pensée d'établir un bassin au bas de la Loire.
Au commencement du XIX^ siècle, en 1803, les ingénieurs
Groleau et Goury furent chargés par le Gouvernement de l'examen
du projet de creuser à l'embouchure de notre fleuve un baaÛD
destiné à contenir deux vaisseaux de ligne de 74 canons. Le devis
qu'ils dressèrent pour ce projet, s'élevait à quatre millions de
firancs.
En 1 808, à l'occasion du passage de l'Empereur Napoléon I*'
à Nantes, il fut question d'établir, à Saint-Nazaire, des chantiers
de constructions et d'armements militaires. Les études nécessaires
furent môme ordonnées 4 ans. plus tard, en 1812, par l'Empe-
reur lui-même. — Nous n'en avons point retrouvé les traces.
Ce projet avait été suggéré à l'Empereur par M. Crucjr, qui
avait pu s'en entretenir avec lui pendant le voyage que Napoléon
I*' fit de Nantes à Paimbœuf.
En 1820, on se préoccupait de l'utilité de la construction
d'un m6le à Saint-Nazaire. M.Crucy qui, à deux reprises différentes,
avait été chargé par le Gouvernement Impérial de levées de plan
et de sondages à l'embouchure de la Loire, proposa de faire servir
cette construction à l'agrandissement et à l'approfondissement du
mouillage servant alors aux bâtiments; pour cela, il conseillait
de couper lachaussée qui joignait Saint-Nazaire à la terre- ferme et
qui n'avait, à cette époque, que 22 toises de largeur à son sommet
et 50 environ à sa base. La différence de niveau entre l'anse de
la ville Alluard (celle où se trouve actuellement le bassin) et
l'anse située à l'ouest de la chaussée étant assez noarquée, la cou-
pure proposée devait produire un fort courant capable d'entraî-
ner les vases qui encombraient l'anse de la ville Alluard, qui ainsi
~ 357 --
nettoyée deviendrait meilleure pour le mouillage des bâtiments
garantis de plus des vents d*ouest par le môle s*avançant de iOO
toises dans la mer à partir de TEglise.
Le môle se construisit. — La pensée d'agrandir et d'améliorer
la rade de Saint-Nazaire futabandonnée.Cene fut qu'en 1837, à
l'occasion des réclamations élevées pour l'amélioration de la
basse Loire, que Ton se reprit, h Nantes, à discuter d'une façon
sérieuse et non interrompue l'opportunité d'un bassin à Fem-
bouchure du fleuve. Le Gouvernement (irfairedes études par ses
ingénieurs, et ouvrit bientôt après une enquête simultanée sur
un mémoire présenté par une compagnie qui proposait d'effectuer
des dragages dans la Loire maritime et sur un avant projet rédigé
par les ingénieurs pour l'établissement d'un bassin à flot soit à
Saint-Nazaire, soit à Paimbœuf.
L'approfondissement du fleuve aurait certes donné satisfaction
aux vœux que lo commerce de Nantes ne cessait d'élever depuis
tant d'années, à ce sujet ; mais les ingénieurs et les commissions
d'enquête prononcèrent l'insuffisance des moyens proposés, et
adoptèrent l'idée d'établir le bassin à flot à Saint*Nazaire, malgré
les vives instances de Paimbœuf et des localités de la rive gauche
du fleuve
Le Conseil général des ponts et chaussées se déclara favorable
aux conclusions de la commission d'enquête. Puis la question en
resta là encore durant quelques années. De nouvelles études furent
bites en 1840, 184 i et 1 843; mais ce ne fut enfin que lé 20 mai
1845, que le Gouvernement présentai la Chambre des députés
un projet de toi portant établissement d'un bassin à flot à Saint-
Nazaire et demandant laffectation d'une somme de 7 millions
à ce travail.
L'exposé des motife du projet de loi s'ouvrait par une appré-
ciation claire et succincte des circonstances qui militaient en faveur
de son adoption.
— 358 —
« La ville de Nantes , disait le Ministre des travaux publics,
» placée comme le HAvre et Bordeaux à rexirémité d'une de
0 ces riches et fertiles vallées où vient toujours se concentrer
» Tactivité commerciale des nations, assise sur un fleuve qui la
a met en communication avec TOcéan, d'une part, et d'autre part
a avec le centre du royaume et les principaux canaux qui le
a traversent, la ville de Nantes est devenue le siège d'un con-
a merce important qui prend chaque jour de nouveaux dévelop-
a pements. Mais sa prospérité est vraiment retardée et même
a menacée par un obstacle naturel, devant lequel disparaîtraient,
a si l'on n'y portait remède, les avantages de son admirable
a position.
a Dans l'état actuel de la Loire, les navires qui remontent
» habituellement à Nantes ne sont que des navires de cabotage.
a C'est seulement dans les mdrées de vives eaux , c'e8t*à-dire
a pendant huit jours au plus chaque mois, que les bâtiments de
a 200 à 250 tonneaux peuvent atteindre ce port. Tous les na-
a vires d'un plus fort tonnage et par conséquent presque tous
a ceux affectés à la navigation du long-cours, sont obligés de
a s'arrêter dans les parties basses du fleuve, a Saint-Nazaire ou
a à Paimbœuf, et c'est là qu'ils déchargent sur des allèges les
9 marchandises destinées à remonter à Nantes.
a On comprend tous les retards, tous les inconvénients, les
a dangers mêmes qu'entraîne pour la navigation un pareil état
a de choses. Il devait avoir, il a eu pour le commerce de Nantes
0 de fâcheuses conséquences, en éloignant de son port les biti-
a ments étrangers, et s'il se prolongeait, il compromettrait car-
a tainement son avenir. »
Puis, entrant dans un autre ordre de considérations, le Ministre
concluait à la nécessité du bassin à flot de Saint*Nacaire , qui
devait offrir au commerce de Nantes toutes les facilités qui lui
faisaient défaut.
— 3W —
C'étail, en effet, l'élat précaire de la navigation âur la basse
Loire qui avait conduit les négociants de Nantes à demander la
création d'on bassin à remboochure du fleuve. Il devait avoir
pour conséquence de faire disparaître ces inconvénients, ces
retards, ces dangers mêmes que signalait le Ministre dans son
exposé. Des deux rades où s'accomplissaient les opérations d'allé-
gement, Tune, celle de Paimbœuf, s'ensablait à chaque instant
davantage, Vautre, celle de âaint-Nazaire, quoique très^ûre pour
le mouillage des bfttimenls, présentait souvent, en raison de son
voisinage de la mer, des embarras sérieux pour les transborde-
ments. Dès que le temps devenait mauvais , tous les travaux de
chargement et de déchargement étaient forpément intervompos.
De plus tous les navires mouillés au bas du fleuve étaient obligés
de se jeter sur les vases, dès que les glaces venaient à paraître,
que leur nature de construction permit ou non l'éehouage et quel
que fijt d'ailleurs leur état de charge.
Dans les fréquents coups de vent de l'hiver, les bâtimentS'
étaient continuellement exposés à des abordages. Cet inconvénient
existait même pour le mouillage des Quatre-Amarres, à Paimbœuf.
Souvent le» bâtiments y éprouvaient de grands dommages d'a-
bordages causés par la violence du vent qui les poussait les uns
sur les autres, ou par la force du courant qui dérangeait ou
Cuisait rompre les amat*res. Dans les fortes brises de nord et de
nord-est, la force de la mer empêchait jusqu'aux travaux de caré-
nage. Un autre inconvénient, résultant de l'état des rades de
Paimbœuf et de Saint-Nazatre, était l'obligation d'avoir à bord,
pendant tout le temps que les navire» y stationnaient, le per-
sonnel entier de leurs équipages. On voyait fréquemment des
navires arrêtés deux mois et plus par tes vents contraires et par
les.maiMrais temps, avoir ainsi h supporter, vnxA leur mise en
mer, de lourdes dépenses de gages et de nourriture, dont lea
bMaMntaparftaol du Havre, de MuHrseilla et d'autres ports étaient
— 360 —
exempts, attendu qu'ils ne prenatent leurs équipages qu'au mo-
ment même de leur sortie .
Il était impossible de préciser la somme des ferles que ia navi-
gation de notre port souffrait par suite de ses suspensions fotcies
des travaux, par les &tigues des bâtiments, par tes échouages, par
suite des abordages, ni ce qu'elle dépensait en frais de nourrîtore
et de gages, en location de barges, en usure d'amarres et m^me
des doublages continuellement exposés aux chocs des embarca-
tions, à l'action du courant, au frottement des chaînes et des
câbles. Mais les négociants Nantais faisaient valoir qu'elles avaieot
dû être considérables depuis les trente années de paix qui s'é-
taient écoulées.-
Puis à cdté de ces pertes directes, ils pouvaient tracer le
tableau des bénéfices perdus par la* même cause, notamment par
Téloignement des grands bâtiments de notre fleuve. Si les bâti-
ments américains, par exemple, étaient assurés de trouver en Loire
les facilités d'abri et de déchargement qui y manquaient, n'y
avait-il pas lieu de croire que quelques-uns d'entre eux, appré-
ciant la bonté des attérages de ce fleuve, et l'avantage d'oviler
les dangers nombreux de la Hanche, se détourneraient de leur
route habituelle et prendraient la direction du port de Nantes ?
Cliaque fois aussi qu'il était question de lignes transatlantiques,
on opposait aux demandes du commerce de Nantes les inconvé-
nients que nous venons de résumer. — Un bassin à flot à Saint-
Nazaire devait rendre ces observations impossibles.
Tels seraient encore, si la question était à résoudre, les consi-
dérations à faire valoir pour appuyer la création d'un bassin a
l'embouchure du fleuve . Telles étaient aussi les arguments qui
remplissaient les colonnes des journaux de la localité en 1845.
Le projet du bassin à flot trouvait donc des partisans nombreux
et convaincus.
Nous devons consigner ici qu'il rencontrait aussi des adver-
— 361 -
saires résolus qui déclaraient nettement, que dans leur appré-
ciation, la création d'un port comnoercial à Fembouchure de la
Loire amènerait sûrement ta déchéance maritime et commerciale
même de notre ville.
Il convient d'ajouter que les partisans du bassin à flot ne le
considéraient' que comme une annexe du port de Nantes. Ils ne le
concevaient point autrement que comme un avant-port destiné
à le compléter. Le Gouvernement partageait entièrement ces
vues, car dans l'exposé des motifs déjà cité, il déclarait :
1® Que le port de Suint-Nazaire était une annexe nécessaire
du port de Nantes.
2® Que c'était vers rétablissement d'un bassin où les uavires
de commerce pourraient trouver un lieu de stationnement, où ils
feraient en sûreté leurs déchargements, que se dirigeaient les
vœux des habitants de Nantes.
3® Que ce qu'il fallait à Nantes c'était que les bâtiments qui ne
pouvaient remonter à ses quais fussent à même de lui renvoyer
bellement et à peu de frais leurs cargaisons, et qu'un port de
transbordement suffirait complètement à ce besoin.
L'appréciation du Gouvernement était, on le voit, nette et
précise. Les termes dans lesquels elle était posée n'admettaient
pas la moindre ambiguïté. Le rôle de Saint-Nazaire, dans l'ave-
nir, y était défini d'une façon complètement conforme à la penst^c
qui avait poussé la ville de Nantes à en solliciter la création.
Du reste, la création de ce bassin n'était jamais séparée par
ceux-là mêmes qui la soutenaient avec le plus de vigueur, delà
nécessité d'améliorer la basse Loire, ou de creuser un canal
maritime reliant Nantes à son avant-port. Des essais tentés pour
amener un approfondissement dans la basse Loire étaient vive-
ment controversés. Cette question était pendante depuis deux
cents ans, au moins, sans avoir reçu de solution complètement
fiivorable. On espérait qu'un canal mfiritime latéral à la Loire,
— 3e« ~
ejB UriLDcbaat la difiSculté d'une manière absolue, seraîl le aeii-
leur compléme&t à donner au bassin à flot.
Voici ce que la Chambre de commerce disait, à. ce sujet,
en 1845 :
« A côté de la question du bassin de Saiot-fNazaire se pré-
seate naturellement celle du canal maritime.
» L'espoir d'ajouter à l'avantage Ue posséder un bon port à
l'entrée de notre fleuve, celui d'ameaer les b&timents jusque d«M
notre port,- devait appeler notre attention sur la création d'un
canal capable de les recevoir.
» N'ayant pas à nous préoccuper de la question d'art, et Ims-
sant auK hommes spéciaux à se prononcer, nous avoiis dà n'exa-
nùner de cette question qu'au point de vue do l'intérêt com-
mercial ; réduite à ces termes elle ne pouvait faire de doute.
Les difficultés d'argent ne nous oot pas non plus paru de nature
à faire repousser cette importante création. Le Gouvernemeat, eo
accordant au Havre, à Bordeaux et à Marseille, de riches alloca-
tions, a donné au port de Nantes le droit de réclamer les mêmes
faveurs. Le témoignage de personnes compétentes nous ont
d'ailleurs laissé espérer que les dépenses ne surélèveraient pas
au-dessus des allocations qu'il était rationnel de demander.
» En présence de ces considérations, la Chambre s'est fait un
devoir de solliciter la création d'un canal maritime, sans subor-
donner cette demande à celle de la construction du bassin, ques*
lion parfaitement éclairée, et qu'il eùi été imprudent de compli-
quer d^ difficuJUés nouvelles. »
Il était aussi question, dès cette époque, pour rattacher le plus
étroitement possible Saiot-Naiaire à Nantes, d'établir un cheiaia
de fer emtre ces deux villes et de le placer sur l'une des berges
du canal maritime proj^.
-_^
La Cbanbre des dé|^t^és , daris sa séance da 28 joid i84$,
vota les 7 inillioos demandés pour rétablissement du bassiD à 80!
de Saint-Nazairè, et la Chambre des pairs eonfirma oe vote dans
sa séance du 18 juillet suivant.
Commencés en 1847, les travaux du bassin ne sont point
encore achevés, mais cependant, il a pu être livré à la navigation
dans les premiers mois de 1857.
La superficie de flottaison du bassin est de 106,000 mitres
carrés (10 hect. 60). Le périmètre de ses quais atteint seize cent
cinquante mètres de' développement. Aucun bassin ne présente,
en France, une aussi grande étendue. Sa contenance surpasse
celle du port d'Anvers, et nous ne connaissons qu'un des doeks
de Londres qui ait une étendue liquide aussi considérable.
La moitié environ du bassin est creusée à six mètres dix-huit
centimètres et pourra recevoir tous les navires de conomerce
presque sans exception. Une zone ayant un peu plus d'un hec-^
tare et demi est réservée aux grands bâtiments à, voile et à va-
peur. -Le reste du bassin, qui n'a p^s une profondeur moindre
de sept mètres à sept mètres cinquante, sera consacré à l'entrée
des grands bAliments de guerre, aux frégates et m&me aux vais-
seaux de 74 canons qui pourront y séjourner avec armement
complet.
Il existe deux échises. Tune de treize mètres pour les hfttiinents
de commerce, et i autre de vingt-cinq mètres qui doit servir à
l'introduction des plus grandes frégates à vapeur. Cette derni^e
est la plus vaste des ports d'Europe. Celle du bassin d'Anvers
ifa que dix-huit mètres; celle du port dû H&vre n'atteint que 21
mètres.
Tous ces travaux ont été faits à l'abri d'une digue de renclô-
ture analogue aux digues des Poldens, de Hollande, et d'un déve-
loppement de 1,200 mètres environ.
Les écluses sont mises en conmunication av^c (^ rade de
— 364 ^
Saini-Nazaire par des jetées formant un avant-port et entre
lesquelles le chenal sera entretenu à 3 m. 50 au-dessous da
niveau de la basse mer.
La contenance du bassin peut être représentée par :
1 6 steamers ou frégates de premier rang.
15 navires de commerce de 500 à t,200 tonneaux.
30 — " _ 300 à 500 —
Plus une soixantaine de caboteurs.
Ajoutons que l'attérage de la Loire est le plus sûr et le plus
facile de toutes nos côtes de TOcéan et de la Manche, de jour
comme de nuit, grâce aux terres hautes de Belle-Ile magnifique-
ment éclairées, et que rentrée et la sortie du fleuve sont égale-
ment indiquées avec une grande précision par les feux du Four,
du Pilier, de TAiguillon, du Commerce et de Saint-Nazaîre.
Enfin le bassin à flot de Saint-Ntizaire est relié, à Nantes, de-
puis le mois d*aoùt 1857, par un chemin de fer qui n'est que le
prolongement de la voie ferrée qui traverse notre ville.
Que sont devenus, pendant ces temps, les projets d'amélioration
de là Loire et du creusement d*un canal maritime ? Voici quelques
renseignements à ce sujet, extraits de Vexposé des travaux de la
Chambre de commerce publié en 1853.
Après avoir rappelé que la Chambre de commerce n'avait
jamais cessé de poursuivre, par tous les moyens en son pouvoir*
Tamélioration de notre fleuve et résumé les moyens mis en œuvre
pour y parvenir — moyens qui n'avaient amené que des résul-
tats incomplets, l'exposé continuait ainsi :
M Dans la pensée de donner à la navigation les facilités qu'elle
réclame, la Chambre accueillit avec empressement l'idée de la
création d'un canal maritime le long de la rive droite, au sujet
— 365 —
duquel des études préparatoires avaient été faites par M. l'ingé-
nieur en cbef Cabrol . *
n Cette idée de la création d'un canal à eau morte, sur lequel
les bâtiments du plus fort tonnage eussent été facilement remor-
qués jusqu'à nos quais, était bien faite pour nous séduire : mal-
heureusement il était difficile qu'elle fût réalisée. Des études
approfondies ont fait reconnaître que la création du canal pré*
sentait de grandes difficultés et |)eut-étre des impossibilités, no-
tamment par la nature des terraii^ à traverser et des cours d'eau
auxquels il fendrait conserver un déboucbement dans le fleuve .
Un empêchement non moins grave était la question d'argent ;
une appréciation plus complète des empêchements à vaincre et
des travaux à exécuter, avait démontré que la construction de ce
canal, estimée d'abord 40,000,000, pourrait dépasser le chiffre
de 60,000,000. Il devenait dès lors évident que l'on ne pourrait
espérer d'obtenir du Gouvernement une subvention aussi élevée.
» L'état de stagnation du mouvement maritime de notre port ,
alors qu*il était chaque jour question des progrès et des amélio-
rations obtenus ailleurs, préoccupait vivement l'opinion publique
et avait donné naissance à des réunions de plusieurs personnes
honorables de notre ville, pour étudier les moyens d'assurer
l'arrivée des navires de tout tonnage à nos quais. Dans ces
réunions, l'idée de la création d'un canal sur la rive droite fut
reproduite et vivement défendue. Toutefois, la proposition trouva
aussi des adversaires. Un canal longeant la rive gauche fut pro-
posé en opposition à celui de la rive droite; des travaux de
détail à exécuter dans le fleuve furent indiqués
» La nouvelle qu'un approfondissement de la Seine avait été
obtenu par un commencement d'endiguement ne pouvait man-
quer de frapper vivement la Chambre de commerce. Désireuse
de procurer des améliorations semblables dans notre fleure, elle
s'empressa de chercher à s'éclairer sur les conséquences probables
— 3W —
de b créatioQ en Loire de travaux analogues à ceux qui
été exécutés sur la basse Seine.
a Rassurée par le témoignage de MM, les ingénieurs Jégoa et
WaUer sur les conséquences du rétrécissement du fleuve, au point
de vue de la marche des sables, elle accueillit avec erapressemenl
et reconnaissance le projet d*endiguement proposé par M. Jégoa.
>» Appelant de tous ses vœux Texécution d'un travail qui, s'il
ne donne à notre rivière toute la profondeur désirable, peut tou-
tefois l'améliorer d'une manière sensible, la Chambre de oom-
merœ a adressé au Gouvernement de vives sollicitations et fait
valoir les droits de Nantes à n'être pas moins bien traité que
Rouen, relativement aux allocations.
» Nous ne pouvons que regretter que le Gouvernement n'ait
pu encore foire droit à nos demandes, en faveur desquelles nous
avons réclamé et obtenu l'appui du Copseil général et de notre
Conseil municipal, a
Ce fiât en 1851 que MM» Jégou et Watier proposèrent leur
projet pour améliorer la basse Loire, et consistant dans un en-
semble de digues longitudinales^ et discontinues à conatmire
entre Nantes et PaimboBuf. Soumis à une commission d'enquête,
il avait été approuvé par la grande majorité de ses membres.
L'admimstration supérieure lui avait donné également sa sane-
tiou en juin 1852, Mais on voit qu'en 1853, la Chambre de
commerce, réunie au Conseil municipal et au Conseil générai,
n'avait rien, pu obtenir encore pour l'exécution des travaux pro-
jetés. Nous sommes en 1858, la position n'a pas diangé. Chaque
année, les corps constitués de la ville et du département ré-
clament en vain une allocation pour Tamélioration de la basse
Loire.
Pendant ce temps, la Loire semble pour ainsi dire aban<*
donnée k elle-même — c'est à peine si quelques faibles drags^as.
— M7 —
V
eiteiiléB fà ei là enapèchcnt que oevuioM^ paM^^ ne se oom^
blent tout-à-fait, — situation dépIoraUe et regrettable au plus
haut ilegré, car elle menace Texistanee d^ Nantes dans son
élément vital.
Voilà pour le passé et Tétat actuel de la question. Nous allons
nous tourner maintenant veis Tavenir.
HI.
L'idée de l'étaliiisaenieat da bassin à flot arait reneontré^,
avonsHaous dit , des adversaires résolus qui l'avaient énergique-
ment combattu. — Leurs arguments pouvaient se résumer ainsi:
« La^mise en service du bassin à flot de Saint-Nazaire rendra
jft obKgatoife la création d'une foule d'intérêts embryonnaires
» d'abord, mais capables bientôt de lutter contre les intérêts
a aneienii et de produire par suite de violentes perturbations
A dans la position d'un grand nombre de Nantais. Avec un
n entrepôt et un chemin de fer relié à celui de Tours, Saint-
A Nazaire deviendra, en moine de 10 ans, une place eommer-
A cîela ; des indualriela , des étrangers^ iront s'y flier* Saint-
» Naiaire finira par absorber tout ; le port de Nantes, encom-
» bré actuellenaent , ne sera plus, qu'un désert, n
Cea sinistres prophéties n'ont, paa cessé de se faire entendre
depuis 1845. Elles se sont renouvelées avec plus de force encore
depuis un an. A peine le bassin de Saint-Nazaire était-il ouvert
aux navires qu'on a proclamé bien vite que les Nantais, jaloux
deeonsecver leur poeifeion, n'avaient qu^une chose à' faire pour
cela — quitter Nantes et s'en aller à Saint-Nazaire dont les
développements alleieni s'opérer d^mie ikcon magique. La spé-
culation s'est, atnaitôi . abattue sur les terraina, où devait sou-
— 368
dainement apparaître , comme tirée du néant par une
de fée, une populeuse cité.
Vraiment , si pareil résultat avait dû se réaliser, il y
lieu de regretter amèrement , mais un peu tard , d'avoir
à établir un bassin à flot à Saiiii-Nazaire , puisque œ
produirait un eiFet diamétralement opposé à celui qa*on en
attendait. Il est incontestable (les documents que nous araas
cités en font foi) qu'il a été. demandé pour attirer vers noire
fleuve les grands navires français et étrangers , et pour offrir à
tous ceux dont le tonnage ne permettrait pas de remonter à
Nantes, un lieu d'abri et de transbordement vaste, sûr etooiD-
mode. Il devait en un mot ajouter aux &cilités, aux développe*
ments de notre commerce maritime, et voilà qu'il se changerait en
un instrument de perturbation profonde et ruineuse. Mais est-il-
vrai qu'il puisse en être ainsi. Est-il possible que Saini-Naxaire
devienne promptement une ville commerciale rivale de la ndtre.
Est-il supposable , enfin, que le port de Nantes ne soit plus
qu'un désert?
On remarquera que nous n'éludons pas les termes du débat,
et que nous , nous nous efforçons , au contraire , de les poser
d'une façon nette et précise. Il est de bonne politique de
regarder hardiment son ennemi en face — et la dissimulation
ne saurait être permise quand il s'agit d'intérêts aussi graves.
Les progrès acquis par le commerce de Nantes, dans ces
dernières années, sont remarquables. La navigation (1), le mou-
(t) NavigatioD dans le port de
Nantes.
1840. 366,400 tonneaux.
IS42. 4?a,500 —
1949. 416,a:6 -
1847. 468,101 tonneaax.
1849. 525,623 —
18)2. 568,564 —
1854. 525,688 -~
1855. 590,604 —
1856. 597,487 —
— 369 —
vement des entrepôts (1), le matériel naval (2), les recettes de
douanes (3), ont grandi dans des proportions considérables.
Par les recettes dlp douanes, Nantes est maintenant au 3' rang
parmi toutes les villes de TËmpire français , — après le Havre et
Marseille. Elle se place au 4', par la navigation , le mouvement
des entrepôts et le matériel naval ; au 5* rang (4) , par là popu-
lation. Ne doit-on pas frissonner en songeant qu*une semblable
prospérité est sur le point de s'évanouir, et qu'il a suffi que
quelques bâtiments soient entrés dans le bassin de Saint-Nazaire,
que quelques wagons chargés de marchandises aient passé sur
nos quais, sans s'y arrêter, pour qu'il doive en être ainsi. On
serait loin du rôle primitif assigné à Saint-Nazaire. — Certes,
il ne serait plus une annexe de Nantes , et cette complète iden-
tification, qui ne devait taire qu'une unité maritime des deux
ports, serait écartée pour faire place à une lutte ardente, absolue,
continuelle?
Que le bassin de Saint-Nfizaire reçoive des navires , beaucoup
de navires même, ce n*est point cela qui nous effraie. Si le
tonnage de ces navires ne leur permet pas de s'engager plus
avant dans la Ivoire , ne vaut-il pas mieux qu'ils trouvent à son
(1) Mouvement des entropôis.
185f. 453,479 qaint. met.
1852. 449,037 —
1853. 549,306 —
1854. 744,Î68 —
1855. 831,065 —
1856. 889,817 —
(2) Matériel naval.
1850. 576 nav.Jaug. 66,951 tonn.
1856. «41 — 103,994 -
(3) Recette de douanes.
1851. 11,498,000 francs.
1852. 14,256,000 --
1853. 15,247,000 ~
1854. 18,044,000 —
1855. 24,698,000 — '
1856. 24,757,000 —
1857. 29,728,000 —
(4) Après Paris, Lyon, Mar-
seille et Bordeaux.
Paris.... 1,171,346 habitanU.
Lyon 292,721 —
Marseille. 233,817 ~
Bordeaux. 148,928 —
riantes... 108,530 --.
24 •
embouchure toute la sécurité désirable. Tous les ^ bâlimms
d*i}a fort tonnage ne restaient-ils pas également sur les rades es
gaint-Nazaire et de PaimboMif avant la eréation du btsato i
flot? La seule dilFérenee à noter, c'est qu'ils y demeoruMi
exposés à une fouie d*inconvénients graves , et qu'ils y damM-
reront maintenant dans un port parfaitement commode, et
offrant des ressources de toute nature pour les opérations
d'embarquement et de débarquement.
. Est-ce la présence de ces navires qui doit être pour Saîat-
Nazaire le signal d'une prospérité subite? Qu'elle eierae one
impulsion heureuse sur les développements en tant que ville de
ressources, nous le croyons; mais nous ne sachions pas que la
présence de ces navires pendant plus d'un siècle, sur la rade
de Paimbœuf , y ait fait fonder une seule maison d'armements
pour le long-cours. Paimbœuf , cejrtes, a profité lui aussi du
séjour de ces navires sur sa rade. Ce n'était autrefois qu'un bameeo
de pécheurs, et nous avons maintenant sous les yeux une petite
ville de quatre mille âmes, siège d'une sous-préfiaeture et .d'un
tribunal civil. Hais les armateurs ont continué d'habiter Nantes,
les maisons de commerce ont continué d'y avoir leur siège;
en un mot, Nantes n*a point cessé d'être le centre de toutes les
affaires. Et vraiment, en considérant la chose déplus près, il nous
semble que nos pères auraient eu cependant plus de raison pour
aller habiter Paimbœuf, que nous n'en avons, noua, pour émigrerà
Saint-Nazaire. En effet, les voyages à Paimbœuf étaient bien
pénibles autrefois, ils exigeaient que le négociant con-
traint de s'y rendre, à cause de ses navires, quittât pendant
quelques jours la direction de ses affaires. Ces difficultés,
néanmoins , n'ont pas fait qu'un seul armateur de Mantes se
soit établi à Paimbœuf.
Or, la position est bien autre à l'égard de Saint-Nazaire.
Deux heures à peine nous en séparent. L'armateur quitte Nantes,
— 371 ~
visite son navire et est de retour dans la même journée. Veul-
il communiquer sans retard quelques instructions à son courtier
ou à son capitaine? il a sous la main le télégraphe électrique
— c'est-à-dire — l'instantanéité dans la transmission de ses
ordres. Ce n'est donc point cette circonstance de la présence
des navires à Saint-I^azaire qui obligera l'armateur nantais à
quitter Nantes, à abandonner une cité où se trouvent réunies
toutes les jouissances de la vie , pour aller ^habiter une petite
ville de deus mHIe âmes à peine où tout est à créer encore.
Chaque fois qu'il s'est agi de Nantes et de Saint-Nazaire ,
on a mis en avant le Havre et Rouen. Une expjication est
nécessaire à ce sujet. Quand le Havre a commencé de grandir ,
Rouen était loin , bien loin dans les terres » à 30 lieues de la
mer. Les relations étaient tenues et difficiles. La Seine était
littéralement hérissée de difficultés. Tout conspirait , on le peut
dire, contre Rouen. Tout est réuni aujourd'hui |K)ur que
Nantes ne déchoie pas comme ville maritime.
Croit-on que tous les navires dont le tirant d'eau permet la
remonte à Nantes, ne continueront pas d'y venir? Ils y ont
un immense intérêt, puisqu'en y venant, ils économisent les
frais de transport de leur cargaison par allèges ou wagons.
De plus, ils useront de cette faculté parce que Nantes sera
seul le lieu d'affrètement et de direction. Saint-Nazaire ne
sera pour eus qu'un point où les grands navires sont arrêtés
par rimpossibilité de pénétrer plus avant dans le fleuve — ne
sera, en un mot, que l'avant-port de Nantes.
il ne saur&it suffire pour constituer un marché commercial
qu'une simple bourgade soit dotée d'un bassin à flot. Il faut
que la consommation y soit large, qu'elle possède des rela-
tions intérieures et extérieures — qu'elle ait une vie, à elle,
enfin. Or, l'existence de Saint-Nazaire ne lui vient que de
Nantes. Supposons , un instant, que la Loire soit creusée de
— 3^^ —
&çon à permcllre l'arrivage à nos quais des plus grands bâti*
ments? Que deviendrait Saint-Nazaire malgré son bassiq à flot?
A qui sont destinées les cargaisons qui s y déchargent actuelle-
ment? A Nantes. — Qui expédie les navires qui s'y trouvent?
Nantes. Qui donne les débouchés aux cargaisons et la directioa
aux navires? Qui possède un immense niarché commercial , aa
rayonnement de relations considérables ? Nantes, toujours
Nantes, rien que Nantes. Il existe à Saint-Nazaire quelques
hôtels, des auberges pour les marins, des courtiers pour les
navires , des succursales de nos administrations installées d'hier.
— Voilà tout.
Prenons la question à un autre point de vue, qui nous four-
nira quelques bons arguments de plus en faveur de la thèse
que nous soutenons.
Les progrès du commerce de Nantes^ les développements
de la navigation dans son port , sont dus à deux causes principales.
En première ligne à lagrandissement du mouvement industriel
dont notre ville est le siège. En seconde ligne , à la multipli-
cation des voies de communication dont elle est le point de
départ.
On l'a dit depuis longtemps, tout se lie et s'enchaîne dans le
monde physique, comme dans le monde moral. Le commerce
et rindustrie se complètent Tun par Tautre. — Le commerce
en apportant à l'industrie les matières premières dont elle
a besoin; l'industrie , à son tour, en fournissant au commerce
les objets manufacturés qui alimentent ses exportations.
Or, qu'on prenne et qu'on examine le tableau des principales
marchandises importées à Nantes depuis 10 ans , et Ton y
trouvera que l'augmentation porte avant tout sur celles qui se
rapportent au\ industries en activité dans notre ville. Bien plus,
qu'elles forment la grande partie des quantités totales importées.
Ainsi, ce sont les houilles, les bois de constructions, la
— 373 —
fonte brute , les denrées, coloniales , et notamment le sucre, qui
marquent les plus grands développements dans les importations. '
— Or, toutes ces matières ne sont-elles pas destinées à la con-
sommation de notre ville, à l'alimentation de ses usines métal-
lurgiques, de ses raffineries, de ses filatures, de ses chantiers
de construction, etc., etc. ? Que peut nous enlever Saint-Nazaire
dans les navires qui apportent toutes ces matières premières?
Croit-on qu'on se serve du chemin de fer pour envoyer à
Nantes les bois, la houille, la fonte et les principaux articles
qui alimentent le cabotage, comme les matériaux, les grains,
les sels, les engrais, les fers, les savons, etc., etc. Non, tous
les navires chargés de ces marchandises continueront de venir
directement à Nantes, parce qu'ils auront intérêt à y venir. Ils
auront intérêt à économiser, comme nous l'avons déjà dit, les
frais de transport de leurs cargaisons, par allèges ou wagons , ^
pujs ensuite parce qu'ils préféreront se trouver en contact
direct. avec le lieu de consommation qui est et sera aussi le
port directeur de leurs opérations. Quant aux denrées coloniales!,
elles se débarqueront, il est vrai, à Saint-Nazaire? Mais cettd
façon de faire ne changera rien à ce qui existe. De tout temps
les gros navires arrivant du long-cours , ont allégé au bas de
la rivière. Nantes n'en a pas moins grandi comme port de mer.
Si Ion voulait sonder Tavenir, il serait donc facile, en raison de
tout ce qui précède, d établir la catégorie des navires qui reste-
ront au bas du fleuve et de ceux qui continueront de venir à
Nantes.
A Saint-Nazaire, les gros navires long-courriers, les steamers
transatlantiques ; à Nantes , le grand et le petit cabotage^ la
navigation de l'Algérie et du Sénégal, la navigation Euro-
péenne , et en grande partie celle des Antilles.
Hais pour ceux mêmes qui mouilleront dans le bassin, le
— 874 -
port d'impulsion sera toujours Nantes « le marctié conaoniiBa-
teur , toujours celui de notre ville.
On le voit , nous avons montré le peu de fondement des
craintes qu'a &it nattre l'ouverture du bassin à Om et du
chemin de fer de Saint-Nazaire. Nous avons montré que Nanles
conserverait son importance maritime , en raison surtout de
la rapidité des communications avec Saint-Nazaire; que Nantes
resterait le siège des maisons de commerce, parce que anl
intérêt ne les poussait vers Saint-Nazaire, et qu*enfiu ses
développements industriels lui assuraient un grand mouvement
commercial et maritime. Nous nous bâtons d'ajouter que ces
prévisions heureuses ont besoin, pour être complètement
garanties, du concours de certaines conditions qu*on ne naurait
mettre trop souvent sous les yeux des Nantais. 11 s*agît ;
l<^ De conserver à Nantes les prérogatives administratives
dont il est en possession.
2^ D'améliorer la navigation sur la basse Loire, et de com-
pléter cette amélioration par l'organisation de puissants moyens
de remorquage et d'allégement.
IV.
Les prérogatives administratives dont Nantes est en posses-
sion sont de deux sortes. Les unes se rapportent aux opérations
de douanes, les autres aux formalités nécessaires pour armer
et désarmer administrativement les navires restés au bas du
fleuve.
On comprend que la position particulière de Nantes, qui ne
voyait point arriver à ses quais tous les navires qui lui appor-
taient leurs cargaisons, devait lui créer une situation excep-
tionnelle au point de vue administratif. Dans l'origine, il se
forma des usages qui acquirent peu à peu force de loi, el
— 376 —
furent rigulièremeiit autorisés par un règlement du direeteur
général des douanes, promulgué en décembre 1842. Voici en
quelques lignes Fesprit de ee règlement :
Toute la partie basse du fleuve de Nantes à la mer est
considérée comme la rade ou l'avant-port de Nantes. *— Par
suite, tous les navires qui y demeurent et qui sont ohargéa pour
Nautett ou expédiés par Nantes, sont regardés absoluineut
comme s'ils étaient amarrés aux quais de Nantes , c'est-à-dire
que les allèges sont acceptées comme la représentation absolue
du b&timent, et que c'est à Nantes seulement que s'aocom*
plissent toutes les opérations de déelarationsy de vérification de
la marebaodise , de pesage, d'apurement du manifeste, etc., etc.
Depuis l'ouverture du chemin de fer, on a appliqué le même
règlement aux vi^agons faisant le service entre Nantes etSaint-^
Nazaire.
De même, les équipages de ces navires ne remontant pas
la Loire, sont composés ou congédiés à Nantes. -^ G'eaft à
Nantes qu'est dressé le rôle d'armement demandé par l'admi-
BÎstration maritime; c'est à Nantes que les marins reçoivent
leurs salaires au départ ou à l'arrivée.
Ces prérogatives mises en périt récemment par des mesures
émanées des administrations locales, mais éaergiquement défei»-
dues par le Conseil municipal et la Chartibre de commerce,
aidées puissamment par M. Cbevreau, Préfet du département,
ont été confirmées , à Nantes , par des dépécbes natnlstériettes.
Rien ne doit être eliangé à ee qui se pratique actuelleimot ,
même après la constitution de l'entrepôt concédé à Saint-
Naaaire en jdiiUet 1857.
I^ Gouvernement a compris que le rdle des adminiatratlons
éiaîl de se tvunsportef là ou le commerce les appeUe , fnaie qu'il
— 376 —
ne leur appartenait, à aucun titre, de provoquer des déplaci*meùU
ruineux. — Qu*il ne pouvait se faire qu'on forçât les habitaots
d'une cité de plus de cent mille âmes à quitter le lieu de leur
résidence , pour aller accomplir à Saint-Nazaire des formalités
administratives qui , de tout temps , s'étaient accomplies à
Nantes « sans préjudice pour l'Etat. Il a ratifié une foia de
plus le rôle assigné à Saint-Nazaire , lors de sa création —
celui d'être Vavant^ort de Nantes. Nous avons la confiance,
si jamais la question était soulevée une autre fois, qu'elle recevrait
encore la même solution.
Eh bien, ces prérogatives forment, à notre avis, la base
principale de l'avenir de Nantes comme place commerciale et
maritime. Elles doivent être pour les Nantais comme une sorte
de palladium vénéré. Tant qu'elles existeront, Saint-Nazaire
restera toujours une annexe du port de Nantes. Les armateurs
de notre ville , on voit que nous avons eu raison de le dire ,
ne sentiront aucun motif d'émigrer à Saint-Nazaire, puisqu'ils
auront toujours sous les yeux leurs marchandises, puisque c'est
toujours à Nantes qu'ils satisferont aux formalités administratives
qu'elles réclament. Il sera même inutile pour eux. d'avoir, comme
on Ta prétendu , des sousçomptoirs à Saint-Nazaire.
C'est en cela aussi que l'équation commerciale qu'on a essajé
d'établir entre Rouen et le Havre, Nantes et Saint-Nazaire, est
fausse. Il n'y a aucune similitude entre des positions qu'on
a voulu faire identiques. Les gros navires entrent , il est vrai ,
à Saint-Nazaire , mais c'est à Nantes seulement que leurs car-
gaisons font leur entrée sur le territoire français. C'est à Nantes
seulement qu'elles sont soumises aux formalités administratives
exigées par les lois. Saint-Nazaire, dans l'état actuel, n'est
donc en quelque sorte que le faubourg maritime de Nantes.
Le Havre, au contraire, est et a toujours été un port complè-
tement distinct de Rouen, vivant d'une vie complètement indé-
— 377 —
r
péDdante. Ainsi, c'est au Havre que les cargaisons de coton
destinées aux filatures de Koueu se déchargent et sont vérifiées
par la douane ; c'est du Havre qu'elles s'expéifient ensuite sur
Rouen; mais simplement voyageant par suite d'entrepôts. — Les
sucrés destinés aux raffineries de Nantes se transbordent à Saint-
Nazaire, mais l'entrepôt qui y exisie n'exerce aucune influence
sur eux; ils sont considérés, jusqu'à Nantes, comme s'ils étaient
encore à bord des navires qui les ont apportés des pays d'outre-
meri
Il est donc juste de dire i]u'il n y a aucune similitude entre
Rouen et le Havre, d une pari — Nantes et Saint-Nazaire de
l'autre — et que la différence réside dans la position particulière
où Nantes est |)lacé, et c'est cette position qu'il faut, à tout prix,
que nous conservions, car elle seule rend véritable la complète
identification de Nantes avec Saint-Nazaire.
Le chemin de fer forme une des branches du trait d'union
qui attache "Saint-Nazaire à Nantes. C'est la Loire qui forme
Tautre; mais' pour que l'action de celte voie maritime sur l'avenir
de Nantes conime port de mer soit complètement efficace, il faut
qu'elle soit débarrassée des obstacles qui en gênent grandement
le parcours, et qui menacent même, si Ion n'y porte promple-
ment remède, de séparer Nantes entièrement de la mer. Kous ne
voulons point examiner ici , en détail, le projet d'endiguemeni
proposé par M. VI. Jégou et Watier, et dont l'exécution est adoptée
en principe par l'administration supérieure et les corps délibé-
rants de la vilie et du département. Nous savons que les digues
construites dans la basse Seine ont produit des résultats satis-
faisitnts. Nous savons de même que plus de vingt rivières ont été
canalisées de la sorte avec succès, en Angleterre, notamment le
Clyde, dont Tapprofondissement a été pour Glascow le point de
départ de sa prospérité présente. Hais nous savons aussi qu'à
Glascow, en particulier, malgré l'end iguement, et sans doute pour
— 378 —
combattre l'amoncellement des vases et autres détritus dans
certains lieux , des dragages puissants n'ont (mis cessé un senl
instant d'être effectués, pour conserver au chenal que raniootaii
les bâtiments la profondeur nécessaire.
Certes, nous croyons à Tutilité d'un eudiguemeol pour
le lit de la Loire, rendre le courant plus rapide et le dire
comnàé une sorte de bélier, à désagréger et à entraîner les
énormes de sable qui l'encombrent actuellement. Mais tous ceui
qui ont quelque peu étudié le régime de notre fleuve savent que
ce n'est point dans la basse Loire que les sables se formeol, et
que c'est du haut de la Loire que les crues les amènent en aval
de notre port. Nous n'ignorons pas que les Ingénieurs des
ponts et chaussées ont donné les renseignements les plus positifs
sur la maVche des sables au-dessous de Nantes , qu'ils ont réfuté
énergiquement les craintes manifestées à l'endroit de leur des-
cente vers l'embouchure de notre fleuve, mais nous estimons
que l'amélioration de la Loire se ferait plus promptement et
plus efficacement en combinant les travaux d'eadiguement avec
les mesures propres à détermmer la fixation des grèves et ém
Mots si nombreux dans la haute Loire.
Il nous semble aussi qu'il serait urgent de faire exécuter,
dans notre fleuve , en attendant les travaux d'endiguement et
après leur exécution môme , si le besoin s'en faisait sentir ,
des dragages puissants.
En 1832, il se forma à Nantes, sous le patronage delà
Chambre de commerce, une société dite du curage de la Loirt,
Elle avait pour but de réaliser le capital nécessaire pour acheter
des machines à draguer et de solliciter du Gouvernement , pour
feire bce aux dépenses annuelles des dragages, Tabandoo des
droits de navigfrtioB perçus dans le département* Elle n'aboutit
— «79 -
point, quoique les souscriptions eussent été assez fortes» mais
certes, elle méritait à tous égards de réussir dans son projet.
La demande qu'elle adressait au Gouvernement se justifiait par
Torigioe même des droits de navigation. En effet , le décret de
floréal an X, qui les a établis, déclare d une manière formelle '
qu'ils devront être affectés aux besoins des fleuves et rivières
sur lesquels ils seront perçus. Cette destination si judicieuse a
été changée sous la Restauration. — Une loi de finances les a mis
au nombre des recettes ordinaires du budget, — et Nantes, en
particulier, s'est trouvé privé d'une ressource précieuse qui lui eût
permis de réaliser, depuis longtemps, toutes les améliorations
qu'il rêve pour son fleuve et son port. Dans ce moment, les
droits de navigation perçus dans le ressort de 1a direction des
douanes de Nantes dépasssent 280,000 francs.
Peut-être le temps est- il venu de reprendre l'idée émise en
1832. A cette époque, Nantes versait au Trésor 10 millions à
peine de droits de douane. Maintenant, les recettes de cette admi-
nistration atteignent dans notre ville trente millions, c'est-à-dire
le triple. — De plus, les machines à draguer dont le prix était
considérable il y a 25 ans, s'obtiendraient à bien meilleur compte
et dans des conditions de perfectioimement et d'usage bien supé-
rieures. Nous soumettons notre pensée aux négociants de Nantes
qui, tous, comprennent de quelle importance est pour eux que le
cours de la basse Loire soit amélioré. En formant les fonds né-
cessaires n l'achat de quatre puissantes machines à draguer, et
en sollicitant du Gouvernement l'abandon de la moitié des droits
de navigation pour faire face, d'une part, aux irais dedra'gages,
et d'autre part aux intérêts à servir aux actionnaires de la société,
peut- être avancerait-on singulièrement la solution fevorable
de ce grand problème de l'aftiélioration de la basse Loire, qui
ne cesse d'être a l'ordre du Jour depuis plus de deux siècles; car,
nous le répétons , les travaux d'endiguemeni seraient, de cette
— 380 —
façon, rendus plus efiicaces. Duusla basse Seine, ils ont réussi seuk,
cela est vrai ; — mais dans la Seine, la source des dépôts qui for-
maient les hauts fonds entre Villequier et Quillebeuf, sesitroQ?éc
pour ainsi dire tarie par le fait de la construction des digues,
car Falimentation de ces hauts fonds se faisait seulement par
l'érosion des rives et à leurs dépens. Dans la Loire, au contraire,
les masses énormes de sable, formant çà et là des bancs de h
manière la plus capricieuse^ sont alimentées incessamment par la
mine inépuisable qui existe en amont de Nantes. C'est donc seu-
lement, nous le répétons, en le combinant avec des mesures
propres à diminuer la descente des sables vers la ba:»se Loire,
qu'on pourra espérer des eifets radicaux de l'endi^^uement de noire
fleuve , préparé et complété comme celui du Clyde , par des
dragages entrepris sur une large échelle.
L'amélioration de la basse Loire doit être constamment pre-
sente à l'esprit des habitants de Nantes. Ils ne doivent manquer
aucune occasion de s'éclairer à ce sujet, et veiller surtout avec une
sollicitude constante à ce qu'en attendant l'exécution des travaux
projetés, le chenal pratiqué maintenant, soit toujours en bon étal
de navigation.
Il serait vivement h désirer aussi que de puissants moyens de
remorquage et d'allégement fonctionnassent sur la basse Loire.
Nous les regardons comme le complément indispensable d'une
navigation aisée ot prompte sur notre fleuve. Le mouvement
maritime dont Glascow et son avant-port de Groonock sont le
siège, dépasse 1500 mille tonneaux. Mais plus de soixante bateaux
à vapeur remorqueurs et porteurs sillonnent constamment le
Clyde, soit pour aider les navires à arriver aux quais de la mé-
tropole, soit pour transporter les cargaisons de ceux qui de-
meurent dans les parties basses de la rivière.
Divers projets ont été mis en avant, à différentes reprises, pour
- 38t —
orgaoiser ce service de remorquage dont le commerce de Nantes
a toujours senti vivement Tutiliié et la nécessité. Le cas est plus
urgent et plus propice que jamais. Plus la navigation sera animée
sur la basse Loire, plus le Gouveritf^ment accédera facilement
aux demandes qui lui sont faites pour Taméliorer. Ce service de
remorquage et d'allégement aurait en outre l'avantage de créer
au chemin de fer une concurrence fructueuse et utile. Il faut em-
pêcher à tout prix que le transport des marchandises qui trans-
borderont à Saint-Nazairc se fasse exclusivement par la voie ferrée.
La Loire doit être toujours pour Nantes Tartère principale de ses
relations avec son avant-port.
Telles sont les conditions primordiales et nécessaires auxquelles
nous regardons l'avenir de Nantes conune port de mer, attaché
de, la façon la plus étroite. Si la solution en est conforme aux
idées que nous venons d'émettre, Nantes n a rien à redouter de
la concurrence de Saint-Nazaire. — Cette concurrence même ne
pourra exister.
Saint-Nazaire remplira vis-à-vis de Nantes le rôle qui lui a été
assigné lors de sa création , en bénéficiant , bien entendu , de
tous les avantages de cette position.
Nous avons montré que le mouvement industriel de Nantes
était la base principale des développements de son commerce
maritime. N'est-on pas dès-lors amené à souhaiter que ce mou-
vement grandisse encore ? Ne doit-on pas souhaiter également
' que de nouvelles lignes ferrées venant se souder à Nantes, en
agrandissent Torbe commerciale ? Enfin , il y a lieu de désirer
que les engins mis dans notre port, à la disposition des navires,
pour la manutention des marchandises, soient perfectionnés et
rendus plus nombreux, et aussi que cette manutention se fasse à
des prix moins élevés. — En matière commerciale, le temps c'est
de V argent, ont dit les Anglais. Ils ont eu raison de parler ainsi^
et l'accélération des opérations qui s'accomplissent sur nos quais
— 382 —
n'esi point une amélioration à perdre de vue dans l'état actuel des
choses. Il convient même d'y attacher une certaine importance.
Loin de nous l'intention de porter atteinte aux développements
que Saint-Nazaire pourra acquérir dans les temps futurs. Le
soleil luit pour tout le monde, et loin de redouter les accroisse*
ments de Saint-Nazaire, dans certaines directions, nous sommes
tout disposés à les accepter, convaincus que nous sommes que le
mouvement maritime dont le bassin pourra être le siège s'ajou-
tera à celui de Nantes, mais ne lui sera point enlevé . Du reste,
dans les pages qui précèdent, on a dû remarquer que nous faisions
la part de Saint-Nazaire assez large. Nous lui avons départi toute
la navigation qui rentre dans ses attributions de port de départ
et d'arrivée. Mais ce que nous voulons aussi, c'est que Nantes
reste ce qu'il est — c'est-à-dire une place commerciale et ma-
ritime de premier ordre, le véritable marché de la vallée de la
Loire et des départements do l'Ouest , le port d'affrètement et
de direction de tous les navires qui, retenus par l'impossibilité de
pénétrer plus avant dans le fleuve, trouveront un abri sûr et
commode dans le bassin àe Saint-Nazaire.
Nous avons essayé de déterminer nettement la nature et l'éten-
due des conditions auxquelles Nantes est assuré de conserver sa
prospérité présente. Nous avons détaillé les motifs qui militent
du reste pour qu'il en soit ainsi. Nous serions heureux que notre
conviction devint celle de tous les Nantais.
Il ne s'agit point ici d'une de ces questions de polémique
banale où la victoire doK appartenir à la plume la plus
habile à manier le sophisme et Tironie. II s'agit d'une ques-
tion grave et palpitante à laquelle sont attachées les destinées
d'une grande et belle ville, Tune des plus florissantes de l'Empire
français. Ces destinées sont en nos mains, et cette situation nous
impose des devoirs auxquels nous ne pouvons manquer. Il ne faut
pas que ceux qui viendront après nous , puissent nous accuser
383 —
de les avoir compromises par mollesse ou négligence. Nous de-
vons donc demeurer constamment sur la brèche, celui-ci comme
chef, celui-là comm^ soldat , mais tous prêts à lutter avec une
égale énergie pour défendre et garantir Tavenir comnrrarcial et
maritime de Nantes.
ÊTDOIS HISTOBIQOBS
SUB LA
POLITIQUE COMMERCIALE
DE LA FRANGE
Pab M' E.-B. LE BEUF,
Secrétaire de la Chambre de Commerce de iVonlM.
Comme l'a écrit M. Charles Gouraud dans un ouvrage esii-
mnble d'économie -politique, la richesse commerciale de la France,
n'est ni l'œuvre d'un jour, ni l'œuvre d'un homme. — Elle s'est
formée lentement pAr un accroissement continu et souvent pénible.
C'est un édifice élevé pierre à pierre des mains de vingt géné-
rations après bientôt dix siècles de révolutions et d'efforts.
La tâche des premiers qui y travaillèrent fut bien dure, car
jamais origines ne furent plus rudement opprimées.
Après le démembrement de l'Empire de Charlemagne, l'affai^
blissement du pouvoir royal et l'établissement du régime féodal,
un esprit de fiscalité inouï s'abattit sur toute la France. — Les
impôts ne furent plus perçus seulement à l'entrée et à la sortie
du royaume, mais à l'intérieur de chaque province — de chaque
— 385 —
seigneurie. — Le malheureux artisan ne pouvait faire un pas
sans payer une redevance — redevance pour passer sur un pont
ou sur une route; redevance pour venir au marché, pour avoir
la permission de conduire les marchandises en traineau, etc., etc.
De plus, les chemins étaient impraticables, et les marchands
étaient exposés à tout instant à être pillés. Or, le principe de
tout travail et Tâme de tout commerce est la sécurité. Que pouvait
être le commerce dans des conditions comme celles que nous
venons de rappeler. — Bien peu de chose, en vérité. Il aurait
même été complètement arrêté si quelques traités n'étaient
intervenus pour stipuler l'exemption de tout impôt sur les
marchandises destinées pour certaines foires et protéger les
marchands qui s'y rendaient contre les vexations de toute
nature auxquelles ils étaient habituellement en butte. — Ainsi,
dès le commencement du douzième siècle, Paris avait trois foires,
la Saint-Germain, la Saint-Ladre et le Lendit, qui n'avaient
été dans Torigine que des marchés servant à la vente des denrées
du pays, mais qui, dans le treizième et au commencement du
quatorzième siècle, prirent un caractère tout autre. Au lieu de
marchés purement intérieurs, ce furent des réunions populeuses
où affluèrent des marchands de toutes les nations. Les foires de
Champagne et de Bric devinrent aussi extrêmement célèbres.
' On y apportait les produits de fltalie supérieure, d'une partie
des Pays-Bas et ceux du Nord et du Midi de la France. On y
vendait des draps de Provins, de Sens, de Vitry, de Rouen, de
Bruges, de iMalines et de Louvain. L'Allemagne et la. Lombardie
y *amenaiont des chevaux, et le Midi de la ' France de grandes
quantités de cuirs maroquinés. ^
Ce fut vers cette époque qu*on vit reparaître ce (|ue nous appe-
lons maintenant les droits de douane, sous la désignation de
Traites foraines. Hais ces droits dans l'origine furent imposés
également sur toute espèce de marchandises, sur les choses de né-
25
— 386 —
ces^ilé aussi biân que sur celles de luxe, sur. les objets exportés
tout auasi bien que sur les objets importés.
Souvent même, ils étaient entièrement prohibitifs.
Cependant avant Pbilippe*Ie-Bel , Tinterdiction pour la sortie
se bornait aux choses qui passaient à cette époque pour la ri-
chesse même d'un état comme l'or, l'argent et les joyaux de prix,
aux munitions et engins de guerre, et enfin aux denrées néces-
saires à la vie comme le vin, le blé et autres vivr^. Et mène
à l'égard des denrées, l'exportation n'en était défendue que dans le
cas où une disette était à craindre, par suite de la surélévation
des prix. Cette dernière disposition est inscrite dans une or-
donnance de Louis IX du mois de décembre 1254.
Mais sous Philippe-le-]Bel, prince très besogneux, la prohibi-
tion fut étendue à un très-grand nombre d'objets dont, la sortie
était demeurée libre jusque-là. — Un édit du I*' février 1304
défendit l'exportation non-seulement des chevaux et armes de
guerre, des grains et des métaux précieux, mais aussi du fer, de
l'acier, du cuivre, du plomb, des cuirs, de la soie, du coton, de la
laine, des toiles, des draps et autres étoffe^, des graines propres
H la teinture, etc., etc.
La défense d'ejtporter toute matière propre à la fabrication, à
la teinture et aux apprêts des étoffes de laine, fut prise sur les
instances des fabricants de tissus de laine qui offrirent, en échange*
de cet avantage , de paver au Roi 1*2 deniers sur chaque pièce
de drap vendue en gros et 7 deniers sur chaque pièce veadue en
4étail. Ce qui prouve encore que l'intérêt fiscal était le seul qoi
guidAt les gouvernants en matière commerciale, à cette époque,
c'est que {es défenses d'exportations promulguées par Tédit de
1304 pouvaient être rachetées et que des lettres patentes, à cet
effet, étaient délivrées aux marchands qui désiraient fiiire sortir
du royaume les marchandises prohibées. — Un certain Geoffroy
Coquatrix (l'histoire nous a conservé son nom) fut chargé par
^ 387 —
Philippe^-le-Bel d'orguniser les bureaux nécessaires pour U per*
oeptipn des droits et la délivrance dés permissions dont il vient
d'fttre parlé. — Le prix payé pour obtenir ces permissions, et qui
variait suivant les marchandises, prit le nom de haut passage.
Il existait aussi une ordonnance de 1294 qui assufétissait les
Italiens et les uitramontains à payer deux deniers tournois par
livre de- la valeur des marchandises qu'ils vendaient dans le
royaunie» bars des foires de Champagne. Les acheteurs de ces
marchandises étaient également obligés de payer deux deniers
par livre.
Sous Pbilippe-le-Long et Charles-le-Bel , en 1321 et 1E24,.
des ordonnances renouvelèrent la défense d'exportation promul-
guée en 1304. Mais cette interdiction finit par alarmer lesétran-
ger^. Pour engager Cbarles-le-Bel à la lever, ils offrirent de payer
4 deniers pour livre, de la valeur des marchandises quHls expor-
teraient. Une nouvelle ordonnance publiée en conséquence de
cette proposition, établit un droit appelé de rite qui fut de 4
deniers pour livre sur toutes les draperies et autres marchandises
non spécifiées qu'on ferait sortir du royaume, et également de 4
deniers pour livre sur celles qui seraient vendues à l'intérieur.
Mais elle porta en outre que l'exportation des armes, des harnais,
du fer, de l'acier, des laines, du lil, du chanvre, du lin et de
quelques autres objets encore, continuerait d'être interdite. — .
En dépit de cette défense, on rie cessa pas de* vendre des permis-
sions pour faire sortir les marchandises prohibées, en faisant
payer aux marchands les deux droits réunis, celui de haut passage
et celui de réw.
Pendant ce temps, la royauté s'affermissait et le territoire du
royaume s'étendait par rar-cession de nouvelles provinces. La
sûreté Cuisait les mêmes progrès que le domaine. Sans doute la
vasssalilé non réunie était bien puissante encore, mais elle était
déjà pressée par les possessions royales et minée intérieurement,
— 388 —
tant par les communes que par la faculté, pour tout bourgeois de
désavouer son seigneur et de s*ayouer au roi. — Ce fui là l'époque
de prospérités des grandes foires dont nous avons déjà parlé.
En saine appréciation économique assurément, Timportaiice de
ces marchés périodiques ne révélait pas, comme font cra quel-
ques écrivains, le développement d'un grand mouvement con-
mercial en France à cette époque. — Les foires sont, on le peut
dire, lenfance du commerce. — Un pays où la vie industrielle est
développée est d'un bout à l'autre une foire universelle et perpé-
tuelle. — Quand on fait ainsi du commerce à jour 6xe, c'est
qu'on en &it quotidiennement très-peu. Mais ces foires marquaient
cependant un progrès immense sur le néant qui les avait précé-
dées.
Caprices bizarres de la fortune, — si à ce point de notre histoire,
il se fut rencontré une suite de princes qui, profitant des leçons de
politique commerciale que nous donnaient Venise, la Flandre,
la ligne anséatique, eussent commencé à protéger eflicacement
et intelligemment notre industrie et notre commerce, la gran-
deur commerciale de la France compterait trois siècles de plo:;.
Mais malheureusement pendant près de cent cinquante ans, jus-
qu'à [jOuis XI, en un root, nos annales commerciales ne nous
offrent rien qu'une suite de désastres, de désordres et de dépé-
rissement.
Les impôts frappés sur les marchandises furent augmentés sans
mesure et sans discernement. — Sans autre motif qu'un esprit
véritable d'extorsion fiscale. La détresse même de certaines pro-
vinces, sous le .poids des charges qui les écrasaient devint telle,
que le roi Jean h' ayant établi, sous le nom d'impofttfon farmne,
un nouveau droit à la sortie des marchandises, en outre de ceui
de haut passage et de rêve qui existaient déjà, quelques-unes
d'entre elles refusèrent de s'y soumettre. Jean I*' imagina alors
d'ordonner qu'elles seraient réputées étrangères, i^'est-à-dire que
— 3«9 —
1^6 marchandises sortant des autres provinoes da royaume pour
Mtrer dans ceUes*là, paieraient les mêmes droits que si elles pas- .
saîent à Tétranger. — Telle fut l'origine de ce déplorable et absurde
système de douanes intérieures qui« malgré les^fforts de Colbert
et de Turg^t, ne succomba définitivement que sous les coups de
la révolution* C'était là, au point de vue des développements du com-
merce intérieur une faute qui a pesé bien lourdement sur notre
paya. Les Valois en commirent une autre, non moins grave. Ce
fut de vendre l'exploitation du marché national à tous les mar**
ehaods étrangers qui se présentaient pour en payer Tachât. C'est
ainsi que depuis Philippe de Valois jusqu'au milieu du 1 5* siècle,
le recueil de nos ordonnances est plein de privilèges accordés
aux marchands d'Aragon , de Catalogne, aux Génois, aux Lom-
bards, aux Flamands et même aux Anglais. — C'était livrer le
sol de la France à l'occupation commerciale étrangère. — En un
mot, on chercherait en vain jusqu'à Louis XI, malgré même
l'éclat commercial que jeta sur le règne de Charles VII la grande
ligure de Jacques Cœur, quelques traces de prévision, quelque
souci du développement des richesses du pays. Le seul mobile
qu'on retrouve dans les arrêts qui étaient fréquents, cependant,
c'est, nous le répétons, rinlérét fiscal.
AvecLouis XI, qui fitfeirc un si grand pas à l'unité territoriale,
une sorte de lueur économique éclaira les actes du Gouverne-
ment en matière de commerce.
Ainsi ce prince parvint, à force de soin, et en accordant aux
ouvriers italiens habiles dans cette fabrication des lettres de natura-
lisation et une exemption d'impôts, à créer aux environs de Tours
la première manufacture de soieries. Il chercha de même à
affranchir la France du lourd tribut qu elle payait aux étrangers
pour l'achat des métaux de toute espèce, et dans cette vue, il
encouragea de tout son pouvoir l'exploitation des mines. Il
frappa aussi d'hiterdit les foires de Genève dont la coneurreoce
_ 390 —
ruinait celle de Lyoo, en défendant à tous ies marobands fran-
çais de les fréquenter et en refusant aux mai*ciiands étrangers qui
s'y rendaient soit lo passage parla France pour leurs personnes,
soit le transit pour leurs marchandises. Louis XI prohiba de naéne
les importations dea Vénitiens, qui avaient le monopole du com-
merce des produits de Tlnde et de la fiibrication des étofiês pré-
cieuses. Et ce fut grâce à cette mesure que les relations de Mar-
saille avec le Levant se développèrent. Il conclut enoore avec
les Anséates qui entretenaient alors des relations fort auiviea avec
la Rochelle, Bordeaux et Bayonne» un traité de commerœ dans
lequel il eut l'art de stipuler en bveur des navires français ce
qu'on appellerait aujourd'hui des droits différentiels.
Enfin il publia une ordonnance par laquelle il permit aux
nobles et ecdési astiques de faire le commerce de terre et de
mer sans déroger, à charge par eux de ne se servir que dea na**
vires français pour le transport par mer de leurs roarcbandises.
Quand Louis XI mourut , la première pierre de la poKtique
commerciale de la France était posée. Les Etats généraux de 1484
qui s'assemblèrent à Tours, pbicèrent la seconde.
Quand on lit dans le journal de ces Etats généraux le chapitre
de la marchandise, on se demande où ces bourgeois, à peine
émancipés, avaient pris d'aussi saines notions économiques. Qu'on
écoute plutôt :
tf Semble aux gens desditz Estats, est*il dit dans ee chapitra,
» que le courade la marchandise, doict estre franchement et li-
• bérallement par tout ce roïaume, qu'il soit loisible à tous mar*
a ohands de pouvoir marchander hors le roïaume. . . Que
» l'mnposieion foraine et resve et cauoion que l'on baille pour
» icelle doivent estre levées, prinses et receues par les fermiers
» et commiz, ez fins et extrémités do ce roïaume • c'est-à-dire
que les Etats généraux réclamaient aussi l'abolition dea douanes
dans l'intérieur ou leur étabKssement seulement aux frontières
— 30t —
du royaume et la suppression du trafic des aulorisatious de
C|Ommercer avec Tétranger. Plus loin ils demandaient le maintien
de la "prohibition des draps et étoffes de soie, la répression éner-
gique de la contrebande, l'interdiction aux officiers du li^ de
faire le commerce pour leur propre compte, l'exécution des or-
donnances sur la circulation des espèces étrangères, enfin Temploi
de la marine de TËtat à Tcscorte et à la protection des navires
marchands.
Au moment du règne de Louis XI, les grandes foires fran-
çaises ne possédaient plus qu'une importance toute locale. —
Comme enirepôts du commerce international, elles avaient fait
place à Bruges et à Anvers. Tandis que dans le Midi de la
France, l'Italie prédominait, le Nord était de plus en plus
dépendant des Pays-Bas. Lyon cependant, était devenu le centre
d'affaires assez considérables. Ses relations avec TAIIemagne
méridionale, avec les villes de la haute Soyahe et de I4 Suisse,
qui y eotretenaient des agents, étaient des plusacti\^es. Nous avons
vu comment Louis XI essaya de garantir leur importance. —
Mais elle se modifia profondément lorsque par la déoouverta de
la route maritime de l'Inde et par celle de l'Amérique, ritalie
eut perdu le monopole du commerce de TOrient, et que les
marchés néerlaiidais virent leur prospérité menacée et bientôt
détruite par TËspagne. La France ne prit qu*une part bien
petite à la révolution maritime et commerciale qui suivit ces
grands événements. Elle en fut détournée pendant la première
moitié du XVI^ siècle par les guerres d'Italie, et pendant la
seconde moitié par les guerres de religion. Cependant quelques
explorations maritimes entreprises en son nom pendant c^s
luttes sanglantes ne furent pas sans succès. Ainsi , en outre du
Brésil que les Bretons et les Normands soutenaient avoir trouvé
avant Amériç Vespuce , les fiasques découvrirent, en Tan 1504,
la çbis des WLoruirs, dite le Grand-'Hanc» Eio 1$20, le$ frères
— 3M —
Parmentier étant partis de Dieppe à l'aventure , abordèrent m
Brésil. I^s mêmes firent encore un voyage à la c6te de Girinée,
au cap de Bonne-Espérance et aux Moluque^. En 1524, Jean
Vezavani, florentin, envoyé par François I«% découvril h
côte d'Amérique depuis le cap Breton -jusqu'à la Floride. Dans
le même temps, deux capitaines de Dieppe abordèrent «o
Maragnan. Dix ans plus tard, Jacques Cartier découvrit le
Canada; enfin deux essais de colonisation tentés par l'Éminl
de Coligny, l'un au Brésil en 1557, et l'autre à la Floride eo
1564, ne réussirent point, mais laissèrent cependant une impres-
sion morale profonde.
Un allemand, Scherer, qui vient de publier une kisUrin
générale du commerce excessivement remarquable, dit à l'ooca*
sion de l'abstention presque complète de la France , dans le
mouvement maritime du XVI< siècle qu'elle n'avait pas, comme
les Portugais , et les Espagnols , le goût des aventures en pays
lointain, et que préférant la guerre continentale, ellecbercba
à s'agrandir en Europe. Telle fut sans doute l'origine des
guerres d'Italie.
Au reste, ces guerres ne furent pas sans influence sur l'éduca-
tion économique de notre pays. Il y prit le sentiment délicat de
la forme, la pureté du goût et l'élégance qui depuis lors ont
distingué la France dans toutes les industries où ces qualités
sont nécessaires. Ainsi , c'est de l'Italie que la France a reçu
la plupart des industries artistiques comme celles du bijoutier,
du fondeur en bronze, du lapidaire, la fabrication du cristal et
des glaces, les fleurs artificielles, les tapisseries, la gravure eo
taille-douce, et surtout l'industrie de la soie. Louis XI avait'
déjà essayé de l'acclimater dans notre pays. François !«' et
Louis Xn marchèrent dans la même voie, mats pendant long*
■
temps encore l'usage de la soie fut très restreint, même dans
les hautes classes. Hen^i II passe pour avoir le premier porté
— 3»3 —
des bas de soie. La soie grège s'importaifulors de Tltalie et du
Levant.
Les relations de la France avec le Levant furent singulière-
ment favorisées par un traité que François 1^' cpncluten 1535»
avec la Porte, — traité qui plaçait tous les catholiques de rEar-
pire ottoman, sous la protection des consuls de France, et qui
accordait aux Français , ainsi qu'aux marchands navigoaat soos
pavillon français, le monopole du trafic dans le Levant.
On doit encore à François I*' un édit publiée le 25 novembre
1 540 , et dans lequel on s'aperçoit que Ton commençait à faire
entrer pour quelque chose dans le système d'administration ,
les droits perçus sur les marchandises, et qu'on songeait à mettre
un frein aux exactions sans nombre commises à l'égard des
marchands.
Cet édit porte : « Comme nous avons été avertis, de grandes
vexations et molestes que les fermiers de notre imposition
foraine, par leur insatiable cupidité, donnent aux marchands
tant de notre royaume , qu'étrangers , en levant sur les mar-
chandises notredit droit avec une si grande rigueur et exaction ,
que souvent ils ^ont contraints de payer deux fois, etc., ou
bien font apprécier les marchandises beaucoup plus qu'elles ne
valent ; pour à quoi donner ordre , désirant de tout notre pour-
voir entretenir la négociation et le commerce tant de nos
. sujets qu'étrangers, en la plus grande liberté que foire se
pourra, avons statué que ladite imposition foraine se lèvera à
raison de douze deniers pour livre. »
Après avoir défendu, par les articles 3 et 4 , de conduire des
marchandises sans les avoir fait visiter, de les conduire par
d'autres chemins que ceux où sont établis les mattres des ports
redit dispose qu'il est permis de transporter jusqu'à cent
~ 394 —
livres de marcbaodisôs , el au dessous, dans ie royaume »
exceplé sur les limites , sans donner de caution.
L'article 5 ordonne que les marchandises seront appréciées
e( évaluées, afin que les marchaods sachent ce qu'ils devront
payer par muid , par cenl^ par balle ou. charge , de qu^que
denrée que ce soit, bonne ou mauvaise.
. Cette dernière disposition de la fixation de la .valeur des
marchandises détermina quelques provinces, notamment la
Bourgogne , à recevoir les bureaux des traites foraines.
Jusque là il avait été statué par dispositions s|>écîales,à Tégard
djBs droits d'entrée et de sortie sur les marchandises^ — £o
iS8t» sous. Henri Jll, on publia, pour la première. fois, uu
tarif général à l'entrée des marchandises dans ces royaumes. Le
préambule de ce tarif portait :
V
« Les rois nos prédécesseurs, pour bonnes et raisonnables
causes concernant le bien , profit et utilité de notre royaume ,
conservation et augmentation de notre domaine , auraient fait
plusieurs édits , statuts et ordonnances sur l'entrée et sortie des
denrées et marchandises en notre royaume, et sur partie
d'icelles, ordonné être pris et levé quelques droits et subsides
modérés, tant pour éviter la foule de nos sujets, que pour
entretenir le commerce avec les nations étrangères ; sachant
qu'en notredit royaume l'on apporte de plusieurs pays étrangers,
quantité de denrées et marchandises sur lesquelles jusqu'à
présent n'a été levé par nous aucun droit général à leur entrée,
et. apport d'icelles, considérant qu'à l'avenir il en pourroit
résulter un grand bien à l'augmentation de nos finances, sans
surcharger nos sujets ; déclarons et ordonnons qu'à l'avenir les
denrées et marchandises venant des p^ys étrangers pairoot à
leur entrée le droit |H)rté dans le règlement attaché à ces
présentes. »
— 305 —
Ce droit était de deux pour cent de ia valeur. Mais une
certaine différence ayant été remarquée dans les évaluations des
-marchandises faites dans les provinces, un nouveau tarif fut
dressé en 1582, portant une modération de droits, et une
exemption absolue en faveur des draps d'Angleterre»
Veut-on savoir, en résumé, ce qu'était le commercé de ia
France, vers le milieu du XV I« siècle? £n voici le tableau
eitraii des négociations contemporaines des ambassadeurs de
Venise à Paris.
La France exportait alors du blé en Espagne, en Portugal, en
Flandre, en Angleterre, en Ecosse, en Italie et par le moyen des
Ânséates quelquefois jusqu'en Danemark. L'Angleterre et la
Flandre enlevaient aussi de grandes quantités de vins de Bor-
deaux. Le Luxembourg, la Lorraine et la Suisse, faisaient un
grand commerce des autres sortes. Marino-Cavalli, un des ambas-
sadeursvénitiens, estimait que la France retirait alors de la vente
de ses vins un million et demi d'écus. La viande, le poisson frais
et salé, les fruits secs et le chanvre étaient aussi exportés en assez
grandes quantités pour l'étranger, et enfin les sels de Provence,
de Bretagne et de Gascogne y jouissaient d'une grande re-
nommée.
Les importations consistaient en or frappé que la France tirait
d'Espagne et de Portugal , en échange de blés et ses quelques
draps. Elle tirait aussi d'Allemagne et des Pays-Bas, de l'argent,
du cuivre, del'étain; d'Angleterre, du plomb; de Lisbonne, les
denrées du nouveau monde et du Levant; d'Espagne, des soieries;
d'Italie, des draps fins ; et enfin particulièrement de Venise pour
soixante mille écus par an de cristaux, de bijouteries et de soie.
Les manufactures étaient alors dans un état assez prospère. En
France, notamment celle de draps communs et fins, de toiles
communes, mais c'était le travail de la soie surtout qui avait feit
déjà en Tourrainç des piH>grès remarquables.
— 396 —
tt Cette industrie va toujours croissant, écrivait rambassadeur
i> déjà cité à son gouvernement, en 1546, on travaille à Tours
o des soies que Ton tire d'Italie et d'Espagne, on y compte huit
» mille métiers. Plusieurs fabricants vénitiens s'y sont établis
0 avec leurs familles, et des Génois en plus grand nombre encore,
» puis des Lucquois, sans compter les Français eux-mêmes, qui
a ont appris le secret du métier. Us ont même comnnencé i
» planter des mûriers, à élever des vers à soie et à en tirer ém
9 produit, autant que le climat le permet. Ils tAohent de réoiaîr
» à force d'industrie, et nous, que la nature a tant Civoriaés,
» nous laissons les étrangers s*enriotiir des profits que nous de-
» vrions faire. »
Quelques années plus tard , Jérôme Lippomano, autre ambas-
sadeur vénitien, écrivait : « Les tissus de soie de Tours sont
» solides et beaux, et ils coulent moins cher que ceux de Naples,
» de Venise et de Lucques. »
Il se bisait à cette époque, en France, une consommation de
drap d'or extiraordinaire. Mais déjà les ouvriers nationaux, à
Paris principalement , se livraient à cette industrie avec une ar-
deur et un goût qui frappaient les étrangers. La coutellerie ricbe
y disait aussi de grands progrès. — Enfin Jérôme Lipponumo disait
aussi son étonnement à la vue du transit considérable qui avait
lieu de France en Espagne, et de l'activité marchande , de Bor-
deaux d'Orléans et de Rouen.
Malheureusement , c'était à la veille des guerres de religion
que les ambassadeurs vénitiens dépeignaient ainsi l'état indus-
triel et commercial de notre pays. Or, durant que la France y
fut en proie^ non -seulement tout progrès nouveau devint
impossible, mais les progrès acquis se perdirent au milieu des
luttes sanglantes qui dévastèrent tout le territoire. Puis Tiptécét
— 397 —
fiscal, seul, reprit te dessus dans les nouvelles ordonnances
d'impôts. Le» besoins d'argent étaient grands. On chercha à y
satisfaire par tous les moyens possibles. Les douanes provinciales
et les péages intérieurs durant cette malheureuse époque,
allèrent^ on le peut dire, en pullulant. Enfin, Henri III ne
ne craignit plus de dire, comme on Ta vu dans Tédit que
nous avons cité« que de l'augmentation des droits d'entrées
sur les marchandises devait .résulter un grand bien pour ses
finances.
En vain , les Etals généraux qui semblent remplir dans notre
histoire le même rôle que le choeur, dans la tragédie antique,
s'élevèrent-ils, en 1560, avec autant de vigueur que de sens
contre cet envahissement incessant de la fiscalité. — Leur voix
ne fut pas écoutée, la ruine de notre pays, au point de vue
commercial et industriel , fut complète.
Aussi 4uand Henri IV monta sur le trône de France ne ren-
contrait-on partout que désolation et pillage. La détresse était
générale , les ateliers déserts , les champs abandonnés , les routes
embarrassées par les ronces , la marine existait à peine de nom ,
et, enfin , une dette énorme écrasait le pays.
Mais la souffrance avait préparé le remède. On était las de la
guerre civile et de la guerre étrangère , on était affamé de repos ,
aussi ne vit-on jamais de changement plus rapide. La culture
délivrée du brigandage des gens de guerre , assurée de l'active
sollicitude du pouvoir , répara d'autant plus rapidement les dé-
sastres subis, qu'un sol en quelque sorte redevenu vierge offrit
au laboureur une plus riche récompense.
On s'est trop habiiué à reporter à Sully seul l'honneur d'avoir
fait refleurir l'agriculture ; il seconda dignement son roi dans
cette œuvre capitale , mais les paroles , les actes , les lettres et
les discours. d'Henri IV prouvent qu'il a toujours connu Timpor-
tance de eette source de la richesse publique. Ainsi un homme
— 398 —
de premiei* ordre, le père de l'agriculture française , OUvîer dé
Serres, fit admettre par l'intelligence droite du roi, de« projets
que repoussait Sully, entre autres Vart de faire la $aye et le
plant des mûriers. Voltaire le savait, a C'est à Henri iV seul,
» dit-il dans Y Essai sur les mœurs, qu'on doit les vers à soie
n et les plantations de mûriers , malgré les oppositions de
» Sully, plus estimable dans sa fidélité et dans Fart de goo*
I» verner et de conserver les finances , que capable de dtscemer
» les nouveautés utiles. » Henri IV ne négligea rien pour fsirip
prospérer l'industrie de la soie quand elle fut bien acelinulée.
Les encouragements furent prodigués, on le peut dire, aux fabri-
cants. Et cette sollicitude s'étendit à beaucoup d'autres manu-
iactures ^ entre autres à celles de drap , de toiles , de tapis , de
cristaux, de papier, etc. , etc.
Un homme ne fut pas sans influence sur cette conduite
d'Henri IV , vis-à-vis des industries indigènes. Il s'appelait
Barthélémy de LafTemas. Ce fut par ses conseils et h son insti-
gation que Henri IV rassembla le premier ConseU général du
commerce, dont les vœux furent, on le peut dire, l'origine de
la protection et des encouragements accordés par ce roi aux
manufactures françaises. On a conservé un mémoire adressé par
Laffemas à Henri IV , sur les moyens de vivifier le commerce et
l'industrie. On y rencontre des demandes comme celles-ci : La
suppression des douanes intérieures ; le ranplacement de tous
les impôts dont était grevé le commerce , par un impôt unique
d'un sol par livre sur toutes les denrées ou marchandises ven-
dues dans le royaume ; la nécessité d'attirer les ouvriers étrangers
habiles par tous les moyens possibles ; enfin la création d'un
contrôleur et d'un conseil permanent du commerce.
Les finances de TEtat étaient restaurées par les soins et l'éco-
nomie de Sully , l'agriculture et l'industrie étaient en bonne
voie de prospérité. Henri IV tourna alors ses yeux vers le com -
— 399 -
Hiérce maritime , et là , malgré qu'il rencontrât encore une forte
opposition de la part de 'Sully, il n'hésita pas dans la mafche à
adopter.
Il commença/ lui , par ordonner de feire faire une visite gé-
nérale des ports du pays, principalement de ceux de l'Océan,
depuis rembouchure de la Seine jusqu'à ceHe de la Charente. On
répara ce qu'on put trouver de galères, dans ces ports ; on en
mit sur les chantiers de nouvelles. Tout le cabotage du roytiume
était aux mains des étrangers : Italiens, Espagnols, Anglais,
Hollandais, Anséantes. Henri IV frappa tous leurs navires d'un
droit d'ancrage dont il- affranchit les nationaux , et il donna un
édit dans lequel il prodigua les privilèges à tous les Français qui
relèveraient le pavillon marchand national.
En outre, il avait trop d'esprit pour ne pas avoir été frappé
de l'influence de la fondation de colonies lointaines sur le déve-
loppement du commerce maritime. L'Espagne lui donnait des
exemples dont il devait profiter.
Des aventuriers de courage excités par ses faveurs allèrent ,
sotts la conduite de .De Monts , remonter le Saiiit-Laurent. Un
peu plus tard , Champlain , à la tète d'une petite compagnie de
Dieppois, construisit sur les rives de ce même Saint- Laurent ,
quelques cabanes autoat desquelles s'éleva, avec le temps,
Québec , la future capitale de l'Amérique française.
On doit encore à Henri IV un contrat de constitution de
conopagnie pour le commerce des Indes , soit par le Nord , soit
par le ^ud. Sa mort interrompit l'exécution de ce projet.
Sous son règne , SuHy travailla de toutes ses forces à mettre
plus de régularité et de proportionnalité dans les droits levés à
l'entrée et k la sortie des marchandises. Malheureusement , il ne
put réussir à faire disparaître les douanes intérieures. Il ne put
qu*empécher la création de péages nouveaux , et diminuer les
redevances de plusieurs. Enfin , ii les afferma , et réunh tes droits
- 400 —
de traité en un seul , qui prit le nom de drotl den dfkq
fermes. Ce ftil là encore un grand progrès.
Les quinze années , ou environ , qui s'écoulèrent de la mort
de Henri IV à l'avénement de Richelieu , à la direction des
affaires publiques ne furent qu'une période de stagnation. Ce-
pendant les Etats généraux, en 1614, présentèrent des calnefs
où se trouvaient d'excellentes choses en matière commerciaie.
r— Comme de transporter toutes . les douanes intérieures aux
frontières , de permettre la libre entrée des matières premières
nécessaires a nos manufiictures, etc., etc. Mais ces vœox ne
furent pas entendus. — Ces quinze années, nous le répétons,
furent perdues, au point de vue économique, pour la France,
et cette interruption fut d'autant plus regrettable, que l'impulsion
imprimée par Henri IV et Sully à la vie commerciale du pays,
s'arrêta.
Richelieu, qui fit tant pour l'unité politique de la France, se
préoccupa peu , il faut l'avouer , de son commerce intérieur et
de ses industries. Il porta tous ses soins vers le commerce exté-
rieur , qu'il chercha à feire sortir du triste état où il le trouva.
— Comme avant Henri IV, les Anglais, Hollandais, Espagnols,
Italiens avaient recommencé , depuis sa mort , à faire tout notre
cabotage. Puis , chaque jour , sans qu'il fût possible de faire
autre chose que de vaines représentations , c'était à Londres , à
Amsterdam , à Lisbonne, à Venise, à Gènes de nouvelles vexa-
tions, de nouvelles avanies pour nos marchands. Les pirates,
sur les c6tes de Normandie , de Provence et de Bretagne étaient
devenus d'une insolence sans pareille. Us pénétraient jusque dans
l'intérieur des terres, enlevant hommes, femmes ^ enfiints et
bestiaux. Les Barbaresques étaient à vingt et trente lieues dans
l'intérieur de la Provence un sujet de terreur. Ajoutez qu'en
certains parages, les riverains ne se faisaient pas bute de prendre
part à ces dépradations du littoral et de les aggraver par une
— 401 —
connivence publique avec les pirates étrangers* Tout cela sou-
levait Topinion publique, et c'était un cri de Calais à Toulon,
qu'il fallait « courir sus aux voleurs qui bouclaient les
» mers, n
L'âme de Richelieu vibrait à Tunisson de ces patriotiques
sentiments , et vibrait d'autant plus qu'il avait apprécié notre
magnifique topographie maritime et les ressources immenses du
pays. « Il semble^ disait-il, que la nature eût voulu offrir
» l'empire de là mer à la France. j>
Pénétré de ce sentiment , voici comment il aborda l'entreprise
si- difficile de créer la marine marchande et militaire d^ notre
pays.
Il commença par ordonner , comme l'avait fait déjà Henri IV,
une inspection, générale de notre double littoral de l'Océan et
de la Méditerranée. Les inspecteurs avaient commission de visiter
tous les ports, d'y faire inventaire des navires , de dresser une
statistique delà population maritime, et de rétablir, partout où
ils le trouveraient tombé en désuétude , le droit d'ancrage établi
par Henri IV.
L'inspection terminée et les documents qu'elle avait amenés
remis entre les mains de Richelieu, il en fit sortir une suite de
mesures intelligentes au moyen desquelles les marines utilitaire
et marchande prirent promptemeut un rapide essor. La Hanche,
l'Océan et la Méditerranée furent nettoyés des pirates qui les in-
festaient , et les bâtiments de guerre eurent ordre d'escorter
les bâtiments marchands et de leur prêter aide et secours en
toute occurence.
On a vu que les inspecteurs envoyés par Richelieu avaient eu
ordre de rétablir partout le droit d'ancrage sur les navires étran-
gers. Peu de temps après, et quand Richelieu jugea que la
marine nationale devenait assez nombreuse pour sufiBre aux
besoins du commerce , il défendit absolument , sous peine de
26
confiaetlioB , de dMu^er oa de fréter aocon ntvire étnogv ,
aoîl pour le cabotage, soil pour réimportation. Pour ImUiv li
construction des grands navires de commerce , il fit délivrer ai
don, aux armateurs, des quantités considérables de bois pris
dans ies forêts de la couronne. Il permit à la noblesse et fcire
^conuDeroedemer sans déroger, et promît « de proléger et
m desfeodre et acerottre de privilèges et Civeiirs spéciales a taai
cou cpii se livreraient « à la navigation et niarcbandise , en h
9 manière qu'ils verraient bon estre. 9
Sor k meilleure manière de faire le grawl commerce, ftiolielica
avait des idées très-fortes et très-arrétées que loi avait suggéré»
l'exemple de l'Angleterre et de la Hollande et qu'il s'efforça , latt
qu'il pât , de faire passer dans les mœurs commevcialea de aoo
teaaps : c'étaient les idées de formation de grandes compagaîa
et d'établissement de colonies lointaines.
m Pour se rendre maitre de la mer, disait-il , il but
9 comme nos voisins s'y gouvernent , hme des grandes compa-
B gaies , obliger les marchands d'y entrer , leur donner et
» gmnds privilèges , comme ils font ; foute de ces .compagnies
j» et pour ce que chaque petit marebaod traique à part de aoa
o bien , et partant, pour la plupart , en des petits vaisseaux asss
B mal éqidpés, ils sont k proie des princes nos alliés, parce
9 qu'ils n'ont pas les reins assez forts , comme aurait une grande
a compagnie. »
Ce qu'il disait il le tenta énergiquement. Il suffit pour s'en
convaincre do rappeler les deux édits de la Cmnpafme du
Mcrbilum, celui de k Campofnjs de to naoMe 4b Samf-Msfrr
Fkurdily$ée, et enfin celui de k SoeiéU pour Vite SaM-
CkriÊiepke, qui fot plus tard étendue à presque toute rAmérii|us
aaplentriooak.
— 403 —
Quand Riehelieu mourut , la France n'avait pas encore, il est
vrai , pris comme puissance navale le rang qui lui appartenait ,
mais de profondes notions avaient été semées dans l'esprit de
ses habitants sur Tuttlité et l'importance du commerce mari-
time.— Henri IV , de même, avait montré ce qui pouvait sortir
d'une protection énergique et efficace pour |es manufactures
nationales. — La voie était donc tracée. — Colbert y marcha
réaolament et largement. Nous verrons quels résultats portèrent
sas efforts. Avec Richelieu se ternume « on le peut dire, la pé-
riode dlincertitudes et de tâtonnements dans l'histoire de la
politique commerciale de entre pys, <-«- et avec lui se terminera
aussi notre première étude.
INCENDIE
DU
-Û DE
(t4 kméâ 17M)
Pae M' J.-C. RENODL.
Dans une précédente publication, nous avons cherobé à
démontrer Tutilité de recueillir, pendant que la chose est encore
possible, et de mettre au jour les documents qui peuvent éclairer
certains faits ayant eu du retentissement à l'époque où ils se sont
produits.
Nous croyons devoir encore aujourd'hui reprendre cette
observation, sur laquelle nous insisterons de nouveau.
Parmi ces faits, il en est sans doute d'une haute iroporUnoe,
et dont TinHiience se fait sentir d'une manière plus ou moins
directe sur la suite des événements. Ceux-lik appartiennent à This-
toire généralo du pays, et, par ce motif, ne peuvent tomber
dans Toubli.
Mais il en est d'autres, en quelque sorte accidentels et qui
n*ont présenté qu'un intérêt momentané et circonscrit aux lieux
et à l'époque qui les ont vus naître. Ces derniers seraient bientôt
— 405 —
dénaturés et finiraient aussi par^ ne plus devenir qu'un souvenir
confus, si Ton ne prenait le soin de constater leur identité, de
reproduire leurs diverses phases et tous les détails qui sy rat-
tachent.
Et d'ailleurs, suivant nous, la mémoire de ces&its doit aussi être
conservée. Ils forment, en effet, les annales d'une ville et constituent
les éléments de son histoire ; quoique parfois isolés , ils n'ont pas
laissé que de produire une vive émotion et ont eu des résultats
profitables ou désavantageux pour la cité ; ils mettent, en outre,
en évidence certains noms, révèlent pour la plupart certains actes
de courage et de dévoûment , enfin , ils signalent des usages , des
mœurs, des opinions qui, en s'éloigna ni de nous, se sont perdus
ou modifiés. L'utilité d'étudier , d'éclairer ^ d'arracher à Toubli
ces divers épisodes, n'est-elle donc pas dès-lors évidente ?
C'est celle conviction qui nous a encore engagé à retracer
un événement dont les documents épars n'ont été jusqu'ici ni
recueillis ni publiés, et dont notre ville cependant éprouva une
sensation profonde.
Nous voulons parler do Tincendie de notre Grand- Théâtre,
arrivé le 7 fructidor an IV de la République (24 août 1796).
A l'époque où nous nous plaçons , la France soutenait sur le
Rhin et*en Italie une de ces guerres mémorables dans laquelle
ses armées déployaient une admirable énergie. Des succès nom-
breux avaient déjà couronné leurs efforts, et la nation accueillait
avec un véritable enthousiasme la nouvelle de chaque victoire.
A l'intérieur, bien que les passions fussent toujours ardentes,
la tourmente révolutionnaire semblait s'apaiser. Le Directoire
fonctionnait et se montrait animé de bonnes vues; seulement,
ce nouveau système de Gouvernement n'avait qu'un faible pres-
tige et ne jouissait d'ailleurs que d*une autorité assez précaire.
En réalité, cependant, l'on pouvait constater plus de calme et
plus de sécurité dans les esprits.
Dans noire pays, après les grandes luttes qui s'étaient proiluîteB,
rtnsurrection paraissait faiblir. Les chefs avaient succombé povr
la plupart; d autres avaient fait leur soumission. Cbarette, enfne
autres , surpris et arrêté dans une rencontre , avait été exécuté
à Nantes, le 29 mars précédent. Tout n'était bertatnement pas
calmé, et le sang coulait parfois encore, mais enfin on pouvait
entrevoir que cette malheureuse guerre civile touchait à son
terme.
A Nantes également l'atfreux instrument de mort avait cessé
de fonctionner. Bien des {)réoccupations existaient sans doute,
de bien cruels souvenirs pesaient sur les cœurs ; mais néanmoin»
chacun reprenait courage à l'aspect d'un avenir qui se présentait
sous des couleurs moins sombres , et même le goût du plaisir
paraissait prendre d'autant plus de force qu'il avait été plus long-
temps comprin(ié.
Le Théâtre surtout réunissait chaque soir de nombreux
spectateurs.
Le 7 fructidor (mercredi 24 août 1796), nos murs se cou-
vraient de l'afBche extraordinaire suivante :
C^and Théâtre de la Répvlillqae*
cr Aujourd'hui, le Legs, comédie, et Zémirê et Az&r , opéra
« avec son prologue et métamorphose , le Ballet des grâces au
» 3* acte , l'apparition de la Déesse dans un nuage, le buste
j» d'Azor couronné de fleurs par Zémire, suivi de sa métamorphose.
» Vu les dépenses considérables de cette entreprise, on
» prendra :
80US
» Aux premières , loges et parquet 30^
»> Aux secondes 20
» Aux parterre et troisièmes * ... 12
j» Aux quatrièmes 6
%
Le difeqleujr Ottngla» n avaii rien négligé pour ddaoei* à son*
spectacle toul Tattrait promis. Aussi sen appel avait été en-»
tendu , et une réunion extraordinaire était accourue pour jouir
d'une rei)résentation si pompeusement annoncée et qui promet-
tait de pareilles merveilles.
Déjà les deux premiers actes de Zimire et Azor avaient
été joués ; il était huit heures ; le troisième acte commençai^ et
chacun attendait avec impatience les illusions qu'il devait offrir^
lorsque tout à coup un incendie formidable se déclara ^ et
quelques minutes seulement après, la salle entière n'était plus qu'un
vaste brasier.
Ce bel édifice , qui était ainsi la proie des flammes , était
de construction toute récente et ne datait que de 1787. Il avait
été bâti sur les plans et sous la direction de H. Crucy, architecte*
voyer de la ville et aux frais de ta commune, qui y avait
consacré une somme de 500,000 &*. Voici la description que nous
en trouvons dans un rapport émané de H. Crucy lui-même :
« La principale façade du monument forme sur la place
» Grasiin un péristyle de huit colonnes corinthiennes. Au fond
» du péristyle , quatre autres colonnes du même ordre, dont Ten-
» trecolonnement est ouvert dans toute leur hauteur, servent
» d'entrée et de décoration à un vestibule de forme carrée, très
» allongé, terminé de chaque bout par un cul-de-four, et dont
V ta voûle, en pierres de tuf, est décorée de caissons et rosaces.
9 L*escalier qui conduit aax premières et secondes loges est en
» fcce de rentrecolonnen^nt du milieu. A droite et à gaoche s<ynl
» les escaliers des troisième et quatrième loges, tofis censirufts
A en pierres.
» La saUe avait soixante-deux pieds de diamètre daas œuvve.
» Le Théâtre, sans y comprendre la galerie dv tooà^ avait
a aimpiftftte-liuit pieds eavnés. A chaque côté du fbpd du Théâtre
— 408 —
jD ua escalier en pierres conduisait aux loges des acteurs et aux
i> magasins dMiabillements.
» A Textrémité vers Nord et Occident, du même côté que les
» fojers des acteurs « était le magasin des décorations, au-dessus
» duquel les peintres décorateurs avaient leurs ateliers, b
Le monument occupait le même emplacement que notre saife
actuelle, entre les deux rues Corneille et Molière. H eut élé
entièrement isolé , sans uiie maison construite quelques années
auparavant , dans la rue Bignon-Lestard et qui se trouvait
adossée à l'édifice. Cette maison fut aussi en grande partie dé^
truite par l'incendie.
Malgré l'intensité et le développement rapide du feu , les dis-
positions de la salle et le grand nombre d'issues qu'elle présen-
tait permirent à tous les spectateurs de fuir et de se sauver.
Tout d'abord et aux premiers cris , un grand tumulte se pro-
duisit. Comme toujours aussi en pareille circonstance , on se
précipita de toutes parts vers les portes et plusieurs personnes
furent renversées , foulées et blessées. L'inquiétude surtout se
portait sur les troisième et quatrième loges , mais il demeura
prouvé que , dans cette fuite précipitée , personne n'avait
perdu la vie.
Grand nombre de spectateurs déployèrent du reste un véritable
dévoûment. L'enthousiasme doublait leurs forces et plusieurs
enlevèrent de leurs places et transportèreiH dehors des femmes à
demi-évanouies , que , dans un autre instant , ils ne se seraient
pas cru la force de soulever même <le terre.
C'était alors à qui ferait le plus et le plus vite. Une partie des
hommes et des jeunes gens restèrent dans la salle , remplie au
bout de trois minutes de flammes et de fumée. Ils visitèrent k
parquet, Torchestre, les baignoires, les galeries, les premières
— 40« —
ei les secondes ; les progrès du feu ne leur permirent pas de
monter plus haut.
D'autres demeuraient dpns le vestibule , supportant le choc
de la foule et lui ouvrant un passage ; d'autres , enfin , arra-
chaient de cette foule les femmes et les enfants, et après les avoir
sauvés du danger ^ retournaient s'y précipiter eux-mêmes.
Tel fut ie tableau qu'offrirent les premiers moments. Ce géné-
reux mouvement se faisait du reste avec la plus grande célérité
et excitait tantôt la frayeur , tantôt une véritable admiration.
Malheureusement , dans l'intérieur du théâtre , on ne fut pas
aussi heureux, et nous verrons plus tard qu'un certain nombre
de cadavres fut recueilli parmi les décombres.
Cependant, au premier signal de l'incendie , ordre avait été
donné de sonner la cloche du BoufiTay , et au son lugubre du
tocsin , les habitants des divers quartiers se précipitaient vers
la place Grasiin.
Toute Tadminislration munici|)ale , composée alors de
MM. Beaufrauchet , président ,
Haudaudine ,
J. Carreau ,
Ogier ,
Jacques Lecadre,
Couprie aîné,
Douillard ,
D. Colas ,
Fourmy père ,
était sur le lieu du sinistre et y passa la nuit , imprimant aux
travaux la meilleure direction possible.
D'un autre côté , le général de brigade Dutilh , le cotnman-
^ 410 —
dant militaire Normand^ et M. Benoist^ reisplissaiU par iiUérin les
fonctions de chef de division de la garde nationale aédenlam»
se portaient partout où. leur présence et les ordres à domer
étaient nécessaires.
Les secours furent ainsi promptement organisés» et les poni|»as
installées. Chacun s'empressait de donuer son ooocoura. Noo-
seulement, en effet, la salle n'était plus qu une fournaise ardente,
mais le feu se communiquait à la maison Ooisneau , adjaiceote
au Nord à l'édifice , ainsi qu'à celle de M"' veuve Graalio ,
bordant la rue Molière.
Sur l'autre partie latérale de la salle, la maison Viliemaiii, rue
Corneille , était également menacée.
Jus(iu'à 10 heures, le vent soufflait à peine et les flamflaècbes
n'étaient pas portées bien loin ; mais vers dix heures et demie,
le vent augmenta et lançait des objets moitié bràlàs jusque la
rivière , éloignée de plus de 120 toises. Les navires furent même
forcés de gagner le large.
Pendant toute la nuit du 24 août , on travailla ainsi pour se
rendre maître du feu. On y réussit enfin , mais le foyer de Fin-
cendie était tel, les matières enflammées , amoncelées dans l'en-
ceinte de la salle formaient un tel 1)rasier , que le service des
pompes dut continuer sans interruption jour et nuit jusqu'au 26.
Ce jour là même , le feu se maintenait toujours et forçait encore
d'entretenir deux pompes en activité.
Tout danger cependant avait cessé.
L'un des administrateurs de la commune, .M. Fourmy , fut
alors délégué pour faire procéder au déblaiement, et le trésorier
de la ville eut ordre de fiiire les avances nécessaires. Cette dé*
pense s'éleva à environ 800 fr.
Mais quelle était la cause première de ce désastre 7
A cette époque , où la défiance était à Tordre du jour de tous
les partis , où tout était l'objet du soupçon » l'opinion puUtgue
— 41t —
n«k manqua pas d'attribuer de suite cet événement à b mal-
veiHance.
L'adminish*atioii municipale sentit donc le besoin d'éclairer
ce soupçon et ouvrit , à cet effet , une enquête.
Le 26, à midi, elle réunit à la maison commune , les entre-
preneur , régisseur , acteurs , actrices et musiciens du théâtre ,
et reçut leurs dépositions.
Toutes leurs déclarations furent ù peu près identiques et attri-
buèrent la cause de Tincendie à l'embrasement accidentel , par
une bougie , du transparent qui était au-dessus de l'apparte-
ment de Zémire. Une fausse manœuvre eut lieu , et pendaul
qu'on cherchait à y remédier, le feu , qui avait semblé d'abord
ner présenter aucun danger , gagna rapidement les frises , et ,
dans un instant , tout fut embrasé.
Nous croyons , du reste , devoir mettre sous les veux queU
ques-unes de ces dépositions.
Voici d'abord celle de M. i. Le Breton , chef d'orebestre :
i
«r J'ai vu le feu au transparent qui était au*dessas de l'appar-
» tement de Zémire. Un instant après devait monter le buste
» d'Azor ; le cftble qui servait à le monter ayant manqué , on
i> s'est occupé à le réparer. Dans cet intervalle , je voyais le Ceu
» au même traiisparent , mais qui ne paraissait pas s'étendre ,
n puisque le citoyen Lt* Faure, qui était dans ce moment sur le
» théâtre, dit au public que ce n'était rien. Cependant, on baissa
» le rideau d'avant-scène ; cela me fit croire que l'on avait trouvé
» quelque moyen d'éteindre le feu. Dans cette persuasion , je
j» restai à l'orchestre , voulant sauver la symphonie de l'opéra ,
» lorsque j'entends un bruit terrible; je vois le rideau* d'avant-
» scène en feu. Je me sauve par-dessus l'orehestre , par ht ga-
A lerie des baignoires. Je n'étais pas encore ati bout de cette
— 412 —
» galerie , que j'entends crier au parterre ; Sauvez-vous « U
o voûte tombe. Je regardai par une loge et je vis effective-
» ment le lustre tomber et la voûte du parterre qui s'écroa-
» lait, o
Voici encore la déclaration du régisseur Hassy :
0 Je jouais Sonder dans la pièce intitulée Zémire et Azar. Au
a 3* acte, on devait faire paraître une grotte qui devait se chan-
j» ger en Azor, cliaugemeot qui a manqué , je ne sais pourquoi.
j» Hais enfin comme régisseur, je cours de suite pour m'en in-
D former. Au même instant, je vois le transparent qui porte
0 ces mots: appartement de Zémire , qui n*est autre chose qu'nu
» petit cadre, je le vois en feu. Je m*en approche, pour donner
0 les ordres nécessaires et pour leteindre moi-même. Mais mes
B efforts sont inutiles, et dans une seconde je vois tout le cein-
» tre en feu. Je crie alors à tout le monde do se sauvelr. Je le
0 fais moi-même; je cours à ma loge pour me déshabiller; je
0 n*en peux monter les marches , vu que la fumée m'étouffait.
0 Je suis donc contraint de me sauver tel quo j*étai$ en habitude
» théâtre, tout cela en moins de trois minutes. »
L'administration municipale reçut encore les déclarations de :
MH. Dumanoir, artiste ;
Clavet, dit Gabriel;
Faure, danseur;
A. Drot-Gourville , adjoint au génie militaire ;
H"** Saint-Julien , chargée du rôle de Zémire;
Saint- Amand, artiste;
et toutes leurs dépositions ne firent que confirmer et la cause et
la rapidité extraordinaire de l'incendie.
— 413 —
Nous donnerons enfin la déclaration du sieur Danglas^ directeur
ilu théâtre, qui , dans cette occasion , montra un certain courage
0|mn véritable sang-froid.
« Je sousigné , Directeur du Théâtre de la République , déclare
» qu'après avoir fait tout préparer pour représenter sans ucci-
» dents €t à la satis&ction des spectateurs la pièce de Zémire
» et Azor, je descendis à la fin du 2' acte dans le parterre ,
n afin de juger moir-méme de Teffet des machines. J'y étais à
» peine que je vis ou crus voir une lueur filer le long des frises. Je
i> saute sur le théâtre , et vois que le feu prenait au chftssis-trans-
» parent de l'appartement de Zémire. Je m'en affectai peu ,
u par l'habitude d'éteindre de suite de pareils accidents et mon-
» tai moi-même sur le pont volant d'où je coupai la frise où
» le feu pouvait se communiquer. Déjà je croyais le mal réparé,
» quand le rideau d'avant-scène tombé me fit presque suffoquer
» par la fumée. Je criai : haut le rideau. 11 fut levé ; mais alors
» le bruit, qui se fit entendre au dessus de ma tête, ayant at-
ù tiré mes regards , je vis le toit en feu.
» Désespérant alors d'éteindre un incendie dont les progrès
A surprenants donneraient matière à d'étranges conjectures, si la
9 raison n'empêchait de s'y livrer, je sautai sur le Théâtre
0 de l'endroit où j'étais , à seize pieds à peu près de hauteur.
» Les flammes m'environnant déjà et me coupant toute retraite
• du côté des sorties ordinaires» je gagne le foyer des acteurs :
n il était en feu. Je me jette dans le cabinet des armes à côté ;
0 j'y trouve étendus plusieurs individus qui, désespérés et per-
0 dant la tète, n'attendaient plus que la mort. Sans m'amuser à les
» réconforter, je prends parmi les boucliers et ferrailles un
i> vieux sabre en fer dont je me sers pour dépatficher la porte
9 qui s'offre à moi comme seul moyen de salut. Je fais sauter
» les loquetaux du haut et du bas ainsi que les fiches. Le simg
— 414 —
0 qui coulait de U blessure que je m'étais faite à la tempe
» droite exi m'élançaot sur le théâtre, m'empèçhait de foir
D qu'il restait une serrure à faire sauter. M en apercevant alofs
i> à mon grand désespoir, je passe entre celte serrure et la porte
n la lame de mon sabre ; je réussis mieux que je ue m'ea étais flatté
» puisque la serrure vint et céda à mes efibrts. La porte s'oorre :
» je crie alor&à mes infortunés compagnons : venez, amis, do
» courage, nous sommes sauvés^ ... je le croyais; j'avance; 4
o désespoir ! un mur se présente à moi et nous n'avons riea
» fait. La mort dans Fâme , je passe mes doigts dans un gril-
0 lage de fil de laiton qui couvrait une petite lucarne. Dès lors
B je criai aux gens du dehors dé nous sauver en secondant
9 mes efforts pour jeter bas le briquetage qui nous enfernoail
0 plusieurs dans une fournaise dont les flammes nous gagnaieni
» à tout moment. Les efforts du dehors réunis aux miens firent
» enfin une brèche par laquelle je fis passer ces malbeuraïa.
» Mais alors mes forces m'abandonnent et Ton me retire presque
0 sans mouvement et sans connaissance. On m'emporte diei
» moi où je me suis trouvé en reprenant mes sens. •
L'Administration municipale ae fit un devoir de témoigner
à tous ces artistes le vif intérêt qu'elle prenait à leur malheur,
et promit de prendre toutes les naesures possibles pour adoucir
leur pénible position.
Ainsi la cause de l'incendie était bien connue, et tous las témoi-
gnages de ceux qui en avaient été les témoins concordaient sor
ce point.
Aussi dans un rapport, signé de tous les membres del'Aii-
ministration et qui fut adressé à Tautorilé supérieure, trouvons-
nous résumée éans les teroMs suivants, l'opinion qui s'était ar-
rMée à cet eflbt et qui avait été confinnée par l'enquête.
— 416 —
a Le feu a oommencé par une flamme qu*une bougie com-
i> munîqua au transparent placé au- (dessus de l'appartement de
» Zémire. Cette flamme gagna une frise, et Feffet lut si prompt,
» M violent, que dans trois minutes he rideau d*avant-scène et
» le lustre placé au-dessus du parterre tombèrent. Au même ins-
» tant , la flamme gagna le grand magasin des décorations et
o se porta avec une telle vélocité à la couverture qu'elle fut
•> aussitdt embrasée et qu'aucuns efforts humains ne purent en
o arrêter les progrès. »
Cependant, malgré cette évidence* le doute restait encore
dans certains esprits , et une dénonciation fut même portée au
Gouvernement.
L'administration municipale en fut prévenue par la lettre
suivante, qui lui fut adressée le 15 pluviôse an V (13 février
1797) par le Commissaire du Directoire exécutif à Nantes, M.
LetourneuK.
« il a été adressé au Ministre de la police générale, sous la
» date du 24 nivôse dernier , par un citoyen de Nantes, un
D mémoire particulier, relativement à l'incendie de la salle de
» spectacle. L'objet de ce mémoire paratt être de prouver qu'un
» événeifient que le vulgaire a cru et qu'on s'est efforcé de
» persuader être un pur accident, indépendant de toute com-
• binaison et esprit de malveillance, n'est au contraire que
» l'effet d'un ressentiment d'intérêt blessé et d'un affreux projet
» de vengeance, il détaille différents iisiits à l'appui de cette
o dénonciation ei allègue en preuve les diverses déclarations
» qui ont été faites et, reçues à votre administration.
» n eoficttiC : qu*U est des vérités dans cette affaire que les
• Admmistroîiofa H*ant pas votdu voir au qu'elles ont vouhs
0 cacher au Gouvernement.
— 416 —
» Voilà donc l'honnour de l'Adininistration engagé à radlR
0 dans un grand jour tout ce qui a rapport à cet évéoemeot d a
» souvenir trop douloureux.
o Je vous prie, Citoyens, chargé que je suis de prendre toutes
p les informations , tous les renseignements qui peuvent coi-
» duire à la découverte de ces vérités laissées ou jetées soib
i> un prétendu voile, de me transmettre copie en forme dei
A procës-verbaux, déclarations, dépositions et généralement de
» toutes les pièces qui sont relatives à Tincendie en question.
I) J'ai élé principalement frappé d*nn rapprochement bit ptr
» Fauteur du mémoire dont il s'agit, c'est qu'il prétend que
j» la salle du petit spectacle avait été interdite huit jours avant
0 rincendie de la grande salle
» Il est extrêmement important d'approfondir la vérité de
» ces faits, et j'ai dû y flxer votre attention. »
Signé Lftoububvx.
Les Administrateurs municPpaux s'émurent d'une pareille
lettre, et le même jour 15 pluviôse, ils y répondirent.*
(T Nous avons lu votre lettre du 15 de ce mois, qui nous
» instruit qu'il a été adressé au Ministre de la police générale,
» sous la date du 24 nivôse dernier , par un citoyen de Nantes,
n un mémoire particulier relativement à l'incendie de la salle
I» de spectacle. Vous nous demandez copie en forme des pro-
0 ces -verbaux, déclarations, dépositions relatifs à cette incendie.
» Nous avons dans le temps envoyé tant au Ministre de
0 l'intérieur qu'à l'administration centrale copie de toutes ces
n pièces ; vous les trouverez dans les bureaux du Département.
n Cependant, s'y elles s'y trouvent égarées , nous vous en ferons
n faire de nouvelles.
I
k
-^ 417 —
» Nous vous observerons , citoyen , que nous sommes loin de
» partager Topinipn de l'auteur du mémoire. Nous croyons que
» la malveillance n'existe que dans la méchanceté du dénoncia-
»r leur. Ce qu'il avance « que la salle du petit spectacle avait
» été interdite huit jours avant l'incendie de la grande, salle est
» faux.
I» Nous prîmes seulement un arrêté, le 27 nivôse (15 juillet
0 1796).; mais qui n'interdisait point l'usage delà petite salle.
o L'incendie a eu lieu le 7 fructidor à environ huit heures
» du soir ; notre arrêté du 8, qui interdit h la veuve Ténèbre,
» propriétaire de la salle , et au sieur Julien , directeur du petit
i> spectacle, la faculté de donner aucune représentation dans
» cette salle, leur fut envoyé le 9. Ci-joint, copte de ces pièces.
Signé Beâufbanchbt , président.
H. Letoumeux ne s'endormit point sur cette affaire; il étu-
dia l'opinion publique et toutes les pièces qui lui avaient été
soumises, et le 27 ventôse an V (17 mars 1797) , il écrivait
au Ministre de la police générale :
« Citoyen Ministiub ,
0 Je dois une réponse à votre lettre du 11 pluviôse dernier ,
» relative au mémoire qui vous a été présenté sur les causes
D de l'incendie de la salle de spectacle de la commune de
» Nantes.
» Je ne vous dissimulerai pas que mon premier mouvement
» à la lecture des insinuations et même de quelques assertions
A bien hardies que ce mémoire renferme, a été un sentiment
». dindignation contre son auteur que vous avez jugé à propos
h de ne pas fairer connaître.
27
ù Mïiis la raison, les devoirs de mon iDiDistère et Ttiiiérèlde
» rechercher la vérité pour vous la faire connaître^ ont bîeolAl
n imposé silence à ces premières affections.
» L'impartialité la plus sévère comme rexaclitode 1» plus senn
B puleuse ont présidé à toutes mes recherciies ; les roènies
» garants doivent recommander «^ votre attention le résultai
» que je vais vous soumettre et rémission du jugetnenl q«e j*en
D porte.
n Mon premier soin fut donc de ftiire comiattre à Tadminis-
» tration municipale do Nantes, le mémoire où elle paraissatt si
A gravement inculpée.
j» L'administration municipale de Nantes , en m'indiquanl k
» procès-verbal dressé à foceasion de cet événement , se jus-
» tifie avec autant de modération que de précision des soupçons
» lancés contre elle par l'auteur du mémoire. Elle s'attache
)) surtout à détruire la plus méchante comme la plus fausse
0 des assertions de ce dénonciateur. En effet , elle prouve que
» la salle du petit spectacle n'avait point é4é fermée avant Tin*
A cendie de la grande salle; elle représente dans son arr&léda
» 27 messidor tout ce qu'elle avait fiui à cet égard; et c'est uae
0 chose si notoire à Nantes que cette fermeture n'eut lieu réel-
n lement que le lendemain de l'incendie , qu'on pourrait dire i
ù l'auteur du mémoire qu'il eu a imposé à son escient, ou qu'il
» est bien mal informé.
» Je joins en conséquence ici copie :
» i» Du procès-verbal de Tincendie;
f» 2^* De l'arrêté de l'administration municipale de NaMes da
» 27 messidor;
0 3'* De la lettre de cette administration du i 8 pluviôse dernier;
» 4^ De son arrêté du 8 fructidor ;
» Mais , Citoyen Ministre , les insiroclions que j'ai voukt
» prendre et vous mettre sous les yeux ne se tioment pas à
— 419 —
ii ces preipiers documents, quoique déjà bien propres à jeter
» la phia grande lumière sur les causes de ce malheureux événe-
» ment.
» U ef^t entré dans mes •vues d'épuiser pour ainsi dire la ma-
tt iière des preuves, afin de réduire au silence la calomnie la
a pliia subtile.
» J'ai donc interrogé les hommes de Tart , les physiciens , tous
» ceux que leurs connaissances soit comme témoins, soit comme
» experts, pouvaient me faire regarder capables d'en raisonner
n el de déduire des effets une juste conséquence sur les causes.
p C'est de cette manière que j'ai à vous offrir et que je vous
» envoie les rapports raisonnes de l'Ingénieur en chef du dé-
n partement , du professeur de physique de Técole centrale ,
*. rapports d'autant plus dignes de confiance, que les opinions
# sont énoncées sur la vue du procès-verbal de Tincendie et des
» déclarations de tous les acteurs , artistes ou employés qui se
o trouvaient ce jour là sur le théâtre et dans la salle incendiée.
• La conséquence^ uniforme et générale est : l'incendie a été un
n pur accident.
» Si, entM plusiejurs causes probables de cet incendie , on peut
» hésiter à prononcer quelle est la véritable et Tunique, il est
» du moins certain que le principe du feu est indépendant d'au-
lx cmevolooté humaine. Que l'imprévoyance, la négligence ou
j^ quelque désordre aient contribué à faire naître l'événement,
9 cela est possible encore, mais tout repousse Tidée d'une combi-
9 naison de la malveillance ou de la passion. Cette idée appartient
» tout entière et exclusivement au rédacteur du mémoire que
Ji noHS examinons; la plus douce dénomination qu'on puisse don-
» ner à cette idée , c'est qu'elle est une erreur , une précipitation
» de jugement, une prévention de son esprit, ou un effet de
» l'ignorance. Vous ne croirez donc plus , Citoyen Ministre, qu'il
» y ait à découvrir des %>érités queks Administrateurs n'ont pas
— 420 —
a voulu voir ou qu^ils ont voulu cacher. Ce n'est point à de
j> pareils IraîU que Ton peut reconnaître radininistratioD de
0 Nantes.
o Mais, Tauteur du mémoire doit être sommé de rendre compte
» comment il a su et comment il ose affirmer que deux quidami^
» un surtout , avant Tincendie déclaré , se disaient entre eux
» sur la place : a Est-ce que cela aurait manqué ? n
» Nous lui demanderons s'il a entendu ce discours , ou s*il
» ne le certifie que sur un rapport.
» S*il l'a entendu, devait-il donc hésiter un instant à foire arrêter
» deux hommes qui s'accusaient du crime d'incendiaires? Son
I) inaction, son silence ne seraient-ils ^ pas une sorte decom*
»
» plictté ?
0 S'il n'affirme le fait que sur un rapport , indique-t-il les
n personnes ou la personne de qui il le tient ? et dans ce cas
i> sa réticence ou sa crainte ne sont-elles pas de nouveaux crimes
» contre la société ?
» Citoyen Ministre, tout concourt, comme vous le voyex,
0 h faire sortir cette vérité : l'incendie du 17 fructidor est un
n malheur, et le Gouvernement n'y verra qu'un motif d'exciter
n sa sensibilité et sa bienfaisance, pour réparer les suites funes-
» tes qu'il a entraînées.
n Au surplus, je dois vous prévenir que mon intention est,
0 si vous ne la désapprouvez, de donner, par la voie des journaux,
n la publicité au mémoire qui vous a été présenté et aux pièces
» qui prouvent la fausseté des faits qu'il renferme. C'est ia
n moindre satisfoction due aux Administrations de Nantes:
» la manifestation de la vérité est d'ailleurs un devoir du ma-
» gistrat. »
Signé LBTOTmNBvx.
— 421 —
Le même jour, 27 ventôse, H. Letourneux écrivait également
aux membres de r4dnninistration municipale :
Citoyens ,
« Indépendamment des renseignements que je vous ai deman-
0 dés sur Tincendie de la salle du grand spectacle , j'ai cru
» devoir m'c^tourer de toutes les lumières qui pouvaient sortir
9 de lexamen des faits, par les gens de Tart et les hommes
D instruits dans la physique.
» Partout le même résultat, la même conclusion, et il ne
» reste plus, pour Tauleur du mémoire présenté à ce sujet au
D Ministre de la police générale, et que je vous ai communiqué
9 dans le temps, que de choisir entre la, calomnie et l'ignorance.
o Je viens donc de faire au Ministre de la police un rap-
» port définitif sur cette désagréable affaire. Je suis bien aiise
» que vous en ayez connaissance , et à cette fin , je vous en
» envoie copie, o
Ainsi le doute n'était plus permis, la malveillance dut se taire,'
et l'affaire n'eut pas d'autre suite.
Malgré l'étendue de cette correspondance, nous avons cru
devoir la donner tout entière, car il s'agissait ici d'une question
de moralité, surtout pour notre Administration municipale , et
nous avons tenu à feire connaître que rien ne resta des soup-
çons qui avaient d'abord été conçus.
Mais revenons sur le théâtre de Tinçendie.
Ainsi que nous l'avons dit, les ^6 et 27 août, on travaillait
encore à éteindre les derniers restes du feu qui couvait au milieu
des débris.
Le 28 on commença le déblaiement, et dans cette journée on
— 424 —
recueillit six cadavres de personnes qui avaient été étoofféee et
avaient péri à l'intérieur*
Ces cadavres étaient ceux de :
Cascagne, menuisier , ouvrier machiniste;
Anne-Louise Patrix , veuve Doussaint, de ia commaoe d'An-
gers;
Anne- Julienne-Henriette Dau-Robert, âgée de 5 ans et demi;
La fille du citoyen Vivien, cordonnier, rue Santeciil, âgée de 16
ans.;
La femn^e Dolbaut , portière à 1 une des portes de la salle ;
Une jeune fille qui demeura inconnue.
Plus tard, on retrouva encore parmi les décombres , le corps
du sieur Galîpaud qui figurait dans le ballet de ZéMire et Azor.
Le nombre des victimes de l'incendie fut donc réellement de
sept. Tout d abord, les bruits les plus exagérés s'étaient répandus
à cet égard, mais l'exactitude des recherches que l'on fit partout
sans trouver d'autres morts, ne permet pas de croire qo*il y en
eut davantage.
Dès que la fin de l'incendie permit d'inspecter les lieux,
H. Crucy, en sa qualité d'arcbitecte-voyer, fit son rapport.
Ce rapport s'exprimait ainsi sur les résultats du désastre :
fl Le feu a consumé le théâtre et la salle entière, le magasin
0 de décorations et lo foyer des acteurs , les paifttres de toutes
n les ouvertures qui donnent sur la salle et sur le théâtre et eeax
» du magasin de décorations, toute la couverture de l'édifice, même
0 celle du vestibule, à l'exception du péristyle et de parties
» des façades latérales les plus voisines du vestibule , sur les rues
» Corneille et Molière, enfin une grande partie des soliveaux et
D charpente des bâtiments qui donnent sur ces deux rues.
» Le péristyle, le grand vestibule et les deux t>etits vestibules
— 6«S —
■
i> qui lui servent d'ei^rée, les escaliers des premières, secondes,
» troisièmes ei quatrièmes loges sont conservés en entier. Un
» grand nombre de cfaambres , ou loges des acteurs et actrices,
o les planchers des foyers publics et les bureaux n*ont pas
o souffert.
j» Les murs «les foyers des acteurs ei ceux du fond du tbéàtre
» sont bons. La pierre de maçonnerie, appelée pierre de
» moellon, a parCeiitement i^ésislé à l'action du feu, seulement les
» enduits y ont cédé. En général toutes les pierres de taille, de
» Saini*&vîgnien, de granit et de tuf qui se sont irouvéos sou-
» mises à cette action , sont calcinées ou briîlées. j»
H. Çrucy terminait ainsi son rapport:
» Il m*est impossible, dans ce moment, de donner un devis
o eslimatifdes travaux de réparation ou plutôt de i^econstrucLion
• du théâtre et de la salle, nayant pu reconnaître au juste
» l'état de toutes les parties des bàtimenis adjacents que le feu
v-a endommagés. Cependant on peut porter par aperçu cette
i> dépense à 320^000 fr. »
La maison Grasiin n'eut jpas beaucoup à souffrir, le feu n'ayant
agi que sur les jalousies du belveder et sur les croisées des man-
sardes.
Celle du sieur Goisneau , qui , comme nous Tavons dit, était
adossée à la salle ,iut presque entièrement détruite.
La maison Villeougn ne fut nullement atteinte.
Les représentations théâtrales se trouvaient ainsi forcément
suspendues, et tous les artistes qui avaient déjà fait de très
grandes tpertes dpns' l'incendie, se trouvaient dans la position la
plus critique.
)Dans le but de leur offrir un lieu de réunion et le moyen
de continuer iettr& représentations, dès le>8 fructidorl'admuiistra-
— 424
■ c
tion municipale prit un arrêté portant défense expresse à M
V' Ténèbre, propriétaire de la salle rue Bignon-Lestard et au
sieur Julien , locataire principal, de destiner cette salle à aucun
genre de spectacles.
De leur côté, les artistes, à la date du 10, adressèrent col-
lectivement à l'administration municipale la demande suivante :
<r Citoyens administrateurs,
■
» Â peine sortis des dangers et de l'état de stupeur dans
j» lesquels nous a plongés l'affreux incendie d'un des plus iaté-
» ressants monuments de celte commune, et l'un des plus
» beaux consacrés à l'art que nous cultivons, nous aurions
» peut-être gardé le silence , dans la crainte d'arracher à leurs
i> importantes fonctions nos magistrats dont tous les moments
» sont .précieux à la chose publique, si nous n'avions cédé au
j» sentiment qui nous a fait sonder la profondeur de l'abtme où
0 la sûreté de cette malheureuse cité pouvait se voir entratuer
i> par suite de cet affreux événement, objet de nos communs
)> regrets et de votre sollicitude paternelle.
j» Déjà votre sagacité vous en a pénétrés sans doute. Déjà
» vous voyez les oisifs dont abonde toute cité populeuse,
j» surtout quand elle fume encore des feux de la guerre civile ,
» profiter des longues soirées d'hiver , pour employer à toutes
o sortes de désordre le temps qu'ils passaient au spectacle, le
» plus sur et le plus heureux moyen que put , en les occupant,
» leur opposer la police.
» A ces considérations déterminantes se joindra dans vos
» cœurs le sentiment de justice et d'humanité que réclament nos
» malheurs, et pour satisfaire à la fois à la sdreté de vos
j» administrés en général et aux extrêmes besoins nés de notre
» déplorable situation en particulieri vous ferez droit à la plus
— 425 —
j» -juste demande , eù> affectant aux artistes du Théâtre de la
» RépubKque la salle sise rue du Chapeau-Rouge, que de légères
» réparations peuvent mettre en état de suppléer à la salle
n incendiée, jusqu'à la réédification de celle-ci»
tti Nous ajouterons , citoyens, administrateurs , que nous
» croirions injuste autant qu'inhumain , de ne pas nous con-
• server notre directeur Danglas, dont Tactive intelligence avait
» dans si peu de temps organisé notre entreprise, et qui a
» montré un zèle si dévoué au milieu des dangers de Tin-
» ceodie. »
• \
L'administration s'empressa d'accueillir cette demande. Elle
invita M"* Beconais , propriétaire de la salle du Chapeau-
Rouge et le directeur Uanglas à convenir de gré à gré des
conditions auxquelles cette salle serait remise à la disposition de
la troupe des artistes.
Une réclamation assez vive contre ce projet fut présentée
par les habitants voisins qui objectaient le danger qui pouvait
naître de l'état de vétusté de cette salle , entourée de tous côtés
par des bâtiments. Hais on fit visiter les lieux et les environs
afin de prendre toutes les précautions nécessaires ; on se hâta
de faire les réparations les plus urgentes, tant à la salle qu'au
cirque qui y était joint, et le 4 septembre un concert y était
donné par les artistes. s
Voici la composition de ce concert qui, sans doute, était ee
que l'on pouvait alors offrir de mieux, mais- qui, croyons-
nous , n'aurait guère aujourd'hui le privilège diattirer la foule.
Premier Intermède*
I » Symphonie à grand orchestre ;
2® Ariette d' Œdipe à Colonne j par le pitoyeh Manseau ;
3^ Concerto de hautbois, par le citoyen Donjeon;
— 426 —
4*^ Scène d' Œdipe à Colonne j fMir le citayen Manias;
5® Symphonie concertanle par tes citoyens Casîflûr el
Lechic;
ô"" Cbœur du Seigneur
Deanlème Inleraièile*
7® Un divertissement du citoyen GirauH |ière ;
9"* Ariette d' Œdipe à Coiomke^ par la cîloyenfie Saiot-
Amand ;
9° Symphonie concertante de la composition du ciloyea
Girault père et exécutée par lui et son fils ;
iO® Air de Philippe et Georgelle, far le ciipyen Aboi;
11^ Concerto de piano-forte, par le citoyen Hermimn;
12^ Chasse de V Amoureux de quinze ans, çw le citoyen
Hassy.
Prix : Première et parquet. ... 40 sous.
Deuxième.» 24 »
A 5 heures et demie précises.
Les représentations théâtrales commencèrent le 8 septembre,
et se continuèrent. La première se composait des FoUes
Amoureuses et du Devin du Village.
Le prix des places fut fixé :
Premières et amphithéâtre 30 sous.
Parquet 24 —
Secondes 20 —
La ville fit encore pour l'appropriation «de cette salie des frais
assez considérables. Les abords étaient, entre autres, diflSciles et
dans le plus mauvais état ; la rue du Calvaire n'était point pavée,
j
et pour la rendre viable , on fit une dépense qui s'éleva à
1,500 fr.
Mai6 radministration ne se contenta pas de ces mesures.
Bien des pertes , avons-nous dit , avaient été faites dans l'in-
cendie, et par suite aussi, bien des infortunes étaient à soulager.
Le 26 août, elle adressait la lettre suivante à tous les entre-
preneurs et directeurs des théâtres et artistes dramatiques et
lyriques de la République.
a Xitoyens,
9 Un événement terrible vient de répandre une consterna-
» tion générale dans la commune de Nantes. La grande salle
» de spectacle , dite de la République , qui en faisait un des
» plus beaux ornements, vient d'être entièrement copsumée
» par le feu. Plusieurs infortunés ont été les victimes de ce
ù cruel malheur et ont péri dans les flammes; d'autres, et ce
» sont plus de cent de vos camarades , ont été asIR^ heureux
» pour sauver leur personne , mais toute leur fortune mobilière
D a été en un instant la proie des flammes dévorantes. Citoyens,
» vous ne serez pas insensibles à leur cruelle position. Vous
» ferez pour eux, ce qu'eux-mêmes ont fait pour les artistes
» d'Angers, dont la position était bien au-dessous des malheurs
0 qu'ils viennent d'éprouver.
» Si, dans le cours de la révolution, le philosophe et l'homme
o sensible ont quelquefois vu leur patrie souillée par les
» forfaits d'hommes exéerables , il faut l'avouer , la République
j» des lettres et des arts a fourni peu d'exemples en oe genre,
9 et l'histoire s'empressera de transmettre à la postérité les
» exemples éclatants décourage, de bienfaisance et de patrio-
» tîsme qu'un grand-nombre d'artistes a donnés à ses conlem-
» porains.
~ 428 —
o Pour nous , magistrats du peuple, et plus encore ses
a sincères arois, nous nous empressons de désigner à la bien-
» faisance publique et surtout à la vôtre, des infortunés dont le
» malheur est trop grand pour que vous n'y soyez pas sen-
» sibles.
» Nous vous invitons donc à faire verser dans les mains du
» citoyen Mouton, trésorier et percepteur de la commune, le
i> produit d'une ou plusieurs représentations que nous vous
» engageons à donner au bénéfice de vos camarades de
0 Nantes, j»
Cet appel ne fut point fait en vain, et les troupes d'un grand
nombre de villes s'empressèrent de donner des représentations
au bénéfice des artistes de Nantes. Une somme assez impor-
tante pour l'époque et les circonstances, fut ainsi recueillie et
fut un grand soulagement pour toutes ces infortunes.
Nous pouvons citer surtout, Rouen, qui fournit un contingent
de 1601 liv. 4 s.
Paris 557 »
Marseille 563 o
Orléans. 181 7
Bayonne 148 d, etc.
Au reste , toutes les personnes qui avaient eu à souffrir des
effets de l'incendie adressèrent de vives réclamations à l'admi-
nistration municipale, qui, elle-même, se trouva dans la nécessité
de foire quelques sacrifices.
Comme il arrive toujours en pareille circonstance , beaucoup
d'objets furent aussi dispersés et disparurent. Les filous même,
profitèrent du tumulte pour faire leurs mains; l'on en arrêta
plusieurs chargés d'effets précieux. Mais aussi bon nombre de
— 429 —
ces objets qui avaient été portés dans des maisons à l'abri de
Tincendie iîirent retrouvés plus tard et rendus.
Quoi qu*il en soit, Fadministration avait cru devoir faire
afficher l'avis suivant :
cr Dans l'incendie qui a eu lieu, de la salle de la Comédie,
» plusieurs personnes ont sauvé et reçu en refuge des effets de
» toutes espèces provenant tant des appartements de la dite
» salle que des maisons voisines. Ces personnes sont invitées à
9 venir faire leur déclaration des effets qu'elles ont sauvés ou
ù reçus en dépôt, au secrétariat de l'administration. »
M. Bar, commissaire de police , fut délégué pour recueillir
ces divers objets et faire entre autres l'inventaire de tous ceux
qui appartenaient à l'entreprise théâtrale et à la ville, et qui
avaient été conservés.
Cependant , le commissaire du Directoire exécutif, à Nantes,
s'était empressé, dès le 8 fructidor (25 août), de prévenir les
Ministres de l'intérieur et de la police générale, du sinistre que
la ville venait d'éprouver. Après avoir fait connaître le fait
principal et la cause qui l'avaient produit, dans les mêmes termes
à peu près que nous avons exposés , le commissaire du Direc-
toire continuait :
C4 Quelques employés au service de ce vaste théâtre ont été
j» les victimes infortunées de leur zèle et de leur courage ; le
j» principal entrepreneur, le citoyen Danglas, a oublié son
» malheur et ne songeait qu'à porter des secours aux malheu-
» reux qui n'avaient pu se sauver. Il a fait une chute et l'on a
j> dû le porter chez lui.
» Le citoyen Du&illy, artiste aussi distingué par ses bonnes
0 qualités que par ses talents, mérite particulièrement votre
— 430 -
» sollicitude. Il exerçait à ce ibé&tre Temploi de peiatre déco-
» rateur. Seul, au milieu des flaromes, il marchait sur des
A pièces de charpente eûflamroéea. Il est enfin sorti de ce
0 danger f mais dans un état déplorable. Il a les pieds, les
» mains, les cheveux et les sourcils brûlés. Il avait un appar-
» tement jians la salle , où il logeait avec sa fieimille. Sa femme
» et lui se sont sauvés, mais son ménage et le fruit de ses
» travaux pénibles, ont été la proie des flammes.
» Vous ne serez pas non plus insensibles à la position craeUe
o de plusieurs artistes dramatiques et lyriques dont la fiorluae
» mobilière a été entièrenjieat consumée. La citoyenne Saint-
A Amand, entre autres, a perdu toute sa garde-robe. Elle ezer-
n çait remploi de première cbapteuse ; son mari est connu à
n Paris et a la réputation d'un compositeur distingué ; il s*éUit
» fixé à Nantes avec sa Gemme et ses deux eofeats. C*est uqe
o très grande perte pour cette famille qui o*a que son industrie
i> pour vivre. Je ne vous parle pas, citoyen Ministre, des
« victimes de ce funeste événement, qui ne sont pas encore
A commos. Parmi les cadavaes reconnus il se trouve celui d'une
» femme enceinte et celui d'un eolant* a
Pais ie jcomnMSsaire affûtait :
a II s'est fait des vols considérables, malgré les soins de
» l'admipistration nuinicipale, du général de brigade Dutilh
9 et du citoyen Noi)maod , covimandaoiL de la place , que le
» Directoire vient d'élever au grade de chef de brigade. Les
» caisses publiques, les prisons et les autres étaUiaaemeDts
» n'ont éprouvé aucun aocideut. »
Le Jendenoain , l'administfation municipale adressa également
au Gouvernement un rapport circonstancié de révéneoMU. Woas
— 431 —
nd doDMrans pas h copie de ce rapport, qui n'est que la
répélilion de ee qae nous avons déjà iaH connatire.
Ce rapport reçut à la date du 7 vendémiaire (28 septembre),
la réponse suivante du Ministre de la police générale :
<r Citoyens administrateurs,
j> Si rincendie arrivé le 7 flrur.tidor dans votre commune,
» cause des regrets sur la perte d'un beau monument, et de
» pkis grands encore sur celle de plusieurs citoyens qui en ont
• été les maUieoreafies victimes, j*ai appris avec satisfaction
» combien vous aviez apporté de zèle pour empèèh«r les
» progrès des flammes, et que les maisons voisines n'en
A déviassent la proie» Recevez mes félicitations sur les succès
» dont vos efforts oui été suivis.
» Je vous invite à faire , de concert avec le commissaire près
» votre adffliftistratîon , anquel )*ai écrit à cet égard le 20
n fructidor, les recherches les plus exactes contre les voleurs
» 4ifài se sont permis de profiler de ces mofnerOs de troubles
» pour se livrer au pîUage; il ne faut pas que ces crimes
» restent impunis. ■
» Signé Cogboii. »
Nous veaeas de voir que M. Duiailly avait été Tuoe des plus
malheureuses victimes de Tincendie. Cet artiste jouissait de
l'estime «t des qrmpatbies générales ; une souscription particu-
lière fiit ouverte à son i^ofit et le montant lui en fiil versé«
Nous devons dire aussi que le directeur Danglas ajoula au
courage et an dévouaient dont il» avait bit preuve , un désin-
téressement bien louable et nn grand lémoÂgnage du désir qu'il
avait de soutenir l'enlreprise dont il était le chef*
Malgré les pentes considérables qu'il avait en luinooteie à awp-
— 432 ~
porter, il paya à ses artistes leurs appointements pendant 19
jours, sans qu'ils eussent joué^ et cette dépense fut pour fan
de 8,175 «p.
De plus, il contribua de ses deniers à l'appropria-
tion et à la restauration de la salle du Chapeau-
Rouge pour une somme de. ^ 10,000 fr.
Ce fut ainsi pour lui un nouveau sacrifice de. . 18,173 fr.
Tout en louant sans réserve M. Danglas d'une pareille eon*
duite , nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que ce
directeur devait avoir ou plus de chances ou plus de ressources
que ceux de notre époque.
C'est là sans doute, un bel exemple à citer, mais qui malbeu-
reusement ne trouverait plus guère d'imitateurs.
Notre grand théâtre n'était donc plus qu'une ruine. Les artistes
continuaient bien leurs représentations, mais dans une salle
étroite et à tous égards indigne d*une cité comme Nantes. Chacun
en souffrait, l'administration comme le public; aussi la pentée
commune était-elle pour lu reconstruction immédiate de l'ancienne
salle.
Le 20 septembre, la municipalité, après eh avoir délibéré
et de concert avec le commissaire du Gouvernement, se décida
donc à adresser au Corps Législatif la pétition suivante :
a II ne manquait à notre intéressante commune que d'être
» atteinte par le feu , pour avoir éprouvé tous les genres de
» calamités.
jft Longtemps victimes des fureurs révolutionnaires et des dé-
a sastres de la Vendée, nos concitoyens allaient oublier leurs
» pertes, ils ne songeaient qu'à les réparer sous la protection
» d'un Gouvernement juste et bienfaisant, lorsqu'un affreux in-
— 433 —
» cendie, que les précautions d'usage et des secours aussi rapides
» que nécessaires n'ont pu étouffer, a atteint et dévoré dans
» moins de dix minutes la salle du théâtre dit de la Républi<|ue,
j> à la construction ei à l'embellissement de laquelle nos conci-
» toyens , aidés du génie des artistes, avaient concouru avec
j» magnificence.
» Nous ne venons point solliciter de vous de réparer les pertes
» nombreuses qui ont été faites, ni des secours à porter aux
i> enfants des malheureuses victimes de cet événement funeste.
» Nos premiers regards ont été pour eux, nous les avons désignés
» au Gouvernement que vous avez chargé du noble emploi de
» répartir les bienfaits de la Nation. Pères du peuple, nous en
o avons rempli les devoirs.
a Dans le moment où des puissances encore plus insensées
ji qu'insolentes, continuent à nourrir le ridicule espoir de vaincre '
j» des hommes libres avec des hommes enchaînés,* tous les efforts
» du Gouvernement, toutes ses ressources et ses trésors doivent
» se diriger vers un seul but, la conservation de la liberté fran-
» çaise et l'anéantissement de ses ennemis. Aussi, citoyens Lé-
» gislateurs, ne vous demandons-nous point le rétablissement
a de ce bel édifice aux frais du Trésor public, mais nous vous
a représentons qu'il serait scandaleux qu'un ou plusieurs citoyens
a opulents eussent la faculté d'acquérir un emplacement et des
a débris qui, par leur magnificence, attestent encore plus un
a édifice national qu'une maison particulière, et que des hommes
a à spéculation pussent mettre à contribution les plaisirs et les
a besoins des citoyens, qui en s'amusant et s'instruisant tout à la
a* fois, éprouvaient encore une plus douce satisfaction, parce
a qu'ils savaient que les revenus du spectacle étaient le domaine
a du malheur.
a A ces raisons, nous en joindrons d'autres que vous né trou-
28
— 4S4 —
i> verez pas moins puissantes ; elles sont fondées sw des motîfc
» très-particuliers de propriété.
» La salle incendiée fut construite aux frais de tous les ci-
» toyens de Nantes en 1787, et Tancien pouvoir fut asseijtiste,
» à l'époque de Taliénation des domainen communaux , pour
» abandonner à la ville de Nantes, sa Comédie, ses Halles et si
» Bourse, non encore achevée.
» Nous ne vous mettrons point sous les yeux, citoyens Légis-
» lateurs, les raisons de morale et de politique qui miliienf en
n faveur de noire demande, nous ne vous parierons point dn
0 besoin qu'une ville frontière et commerçante éprouve ea œ
0 genre, de celui de répandre les arts sur tous les points de k
» République. Ces besoins, vous les avez sentis, en établissant des
» écoles centrales, polytechniques, spéciales, les fêtes nationales,
0 les chants, les jeux , les courses, et en Jionorant les artistes
» célèbres.
o Nous demandons donc, citoyens Liégislateurs, que vous nous
9 autorisiez à disposer de remplacement et des restes de k
» salle du théftUre de Nantes, à charge à la conHOQune de la re-
» construire à ses frais. »
Cette demande semblait devoir être accordée sans difficulté.
Cependant il n*en fut rien. Le Président du Conseil des Cinq-
Cents, à la date du 20 vendémiaire (li octobre), se borna à eo
accuser réception, en prévenant l'administration municipale que
le Conseil avait ordonné le renvoi de son adresse au Directoire
exécutif.
On se retourna alors vers le Directoire et vers le Ministre de
rintérieur pour solliciter de nouveau celte demande de recoal-
truclion, mais sans le moindre succès, — la question ne reçut
aucune solution.
En février 1798, l'administration se décida à deaianderau
— 435 —
CooKAifflfttre du Goovernemeat raatarisation de louer les parties
latérales du bfttimenl, qui n'avaient point souffert de l'incendié.
« Nous y voyoQ6t disait-elle, on avantage, soit pour la Nation,
m si rédifice lui reste, soit pour l'a Commune, s'il lui est rendu. »
Celte demande fut accordée et reçut son exécution.
Cependant la municipalité ne cessait de poursuivre le projet
de recoDstruction.
En 1797, FervUle, qui avait été directeur quelques années
auparavant, demanda la concession pendant 30> années, des restes
de la saUe et de son emplficeoient, à la charge par lui d'y cons-
truire, à ses frais un nouveau théâtre, sur les mêmes plans de la
salle incendiée, et de fournir toutes les décorations nécessaires à
l'exploitatton. Le devis des travaux s'élevait à 390,000 fr.
Cette poposUion ne fut point acceptée, regardée qu'elle fut
comme onéreuse à la Commune.
En même temps le directeur Danglas feisait la même ofire, en
limilattt cependant à vingt années la jouissance gratuite et en
s'engageant à remettre à la fin de ce terme, à la ville, et en bon
état, l'édifice et tous les accessoires avec dix décorations com-
plèteSé
Suite ne fut également point donnée à cette proposition.
Enfin,en 1798, on tenta une souscription volontaire et la for-
mation d'un comité qui, avec le produit des souscriptions re-
oueîUies, ferait relever la salle , la ville devant rentrer dans la
propriété de l'édifice, sit6t qu'elle aurait pu intégralement rem-
bourser le montant des sommes avancées par les souscripteurs.
A la tète de cette souscriptîen se trouvaient MM. Lamaignière,
ValUn idné, Pelloutier, Rioheux et Candeau.
La souscription se compléta , mais ce projet ne reçut encore
aucune exécution.
Tout restait ainsi dans le provisoire, les ruines de notre théâtre
Qontiimaient à affliger lesTegards^et suivant une pièce officielle de
-^ 436 —
répoque, «t le quartier Graslin n*élait plus qu'un désert depuis
n la destruction de la salle; les propriétaires des maisons éproa-
» vaient une diminution sensible sur le prix de leurs loyers, et
I) les marchands du quartier se montraient disposés à abandonner
n leurs magasins. »
Les choses n*en restèrent pas moins en cet étal jus(|u*au pas-
sage de l'Empereur à Nantes, qui eut lieu, conmie on lésait, en
1808.
Ce fut encore dans la salle étroite du Chapeau-Rouge que
TEmpereur assista au bal que là ville lui offrait. Mais Toccasion
était trop naturelle pour n'en pas profiter. M. le baron Bertrand-
Geslin, maire de Nantes, entretint 'l'Empereur du projet de re-
construction de l'ancienne salle, et la question fut immédiatement
tranchée.
Les travaux ne purent cependant commencer qu'en 1811 ; ils
se continuèrent avec activité, et à la fin de 1812, remise de la
nouvelle salle fut faite à l'administration.
Avant de clore ce petit travail, donnons encore quelques reo^
seignements sur la salle qui avait disparu, et sur son exploitation,
pendant sa courte existence de 9 années.
Cette salle, comme nous l'avons dit, avait été construite en
1786-1787, aux frais de la Commune, sur un terrain qui lui avait
été concédé par H. Graslin , à la condition que lui et sa famille
auraient à perpétuité une loge dans ladite salle.
Cet édifice, garni de 10 à 15 décorations complètes, fut affer-
mé par la ville k une compagnie, moyennant 15,000 liv. par an,
avec l'obligation d'ajouter au magasin une décoration complète
par année, le surplus des augmentations devant appartenir aux
fermiers, pour en disposer comme bon jleur semblerait.
La municipalité de Nantes renouvela ce bail,|)our neuf ans,
par adjudication du 28 février 1793, moyennant 25,000 liv. par
— 437 --
annaux sieurs Uiedy et Turrainger, négociants et autres, déjà
propriétaires du mobilier composant ie magasin du théâtre.
Le premier avril suivant, Kiedy et ses associés transportèrent
au sîeur Ferville, directeur du spectacle, tous leurs droits résul-
tant de Fadjudication du 28 février, à la charge par ce dernier
de remplir les conditions dont ils étaient tenus eux-mêmes en-
vers.la ville. Ils lui louèrent de plus , pour tout le temps que
devait durer la ferme, le magasin d'habillements et de décors, à
raispn de 10,000 livres pour chacune des huit premières années
et de 12,000 livres pour la dernière, à la condition que Ferville
serait à la fin du bail, propriétaire unique dudit magasin, s'il avait
satisfait à toutes ses obligations, tant vis-à-vis de la ville, qu'en-
vers eux.
Ainsi, ce Directeur, outre les charges de son exploitation, avait
à acquitter annuellement :
25,000 liv. à la commune pour prix de fernoe.
10,000 liv. pour bail du magasin d'habillements et de décors.
Ferville remplit exactement les conditions de ce traité pendant
les années 1793 et 1794.
En 1795 (le 23 floréal anlll), il transporta tous ses droits et
obligations aux citoyens Violette, Honlavai , Dubosc et C''.
Mais, ces derniers ne se sentant pas propres à conduire une
entreprise de ce genre, traitèrent à leur tour, le 4 floréal an IV,
avec le sieur Danglas, et lui abandonnèrent tous leurs droits dans
la ferme et sous-ferme, sans aucune réserve que la jouissance
d'une loge grillée pendant le reste du bail, moyennant la somme
de 30,000 liv. pour chacun d*eux, payable dans six années avec
intérêt à 5 p. ^/^ jusqu'au remboursement.
Quinze mois après, la salle était détruite.
Comme on le voit , la ville se faisait alors un beau revenu de
l'exploitation de son théâtre. Aujourd'hui les temps sont bien
— 438 —
changés et cette exploitation fait peser au ccMitraire une bin
lourde charge sur la commune. Il sertît sans doute carievx «
utile d'étudier la cause qui a graduellement amené an pveil
changement Pour le moment , ce qu'il importait surtout, c'élûl
de trouver un remède contre ces dépenses toujours croissantes
et le plus souvent sans résultat de l'exploitation de notre tbé&bt
confiée à un directeur privilégié. La commune tente aujourdlni
un nouveau moyen et a pris cette ezploitaiion à son compte ci
à ses frais. Ce n'est sans doute qu'un essai, mais cet essii
réussira-t-il? Il est permis d'en douter.
NOTICE
SUB
QDBLQOES FAITS D'OBSERVATION
àppaetenamt
A la théorie dn Caloriqne rayonnnant ,
Par M^ F. HDETTE.
Ainsi que les faits acquis se chargeni encore chaque jour de
le démontrer , de savantes théories se trouveut souvent établies
diaprés des données pratiques dont la nature sehible au pren>ier
aspect d'un si faiUe intérêt, que Ton a peine à concevoir
comment il a pu se faire que des déductions d'un ordre élevé,
aient été tirées de si simples moyens.
Parmi ies découvertes de cette catégorie qui appartiennent à
notre époque , ^ous nous bornerons à citer celle du savant
physicien Wells, relative à l'explication du phénomène météoro-
logique connu sous la dénomination de Rosée, théorie qui,
en rendant d'une manière palpable l'action atmosphérique à
laquelle est due cette manifestation , nous a paru présenter une
analogie si -frappante avec Fe^plicatioR de l'ordre de pbéno-
— • 440 —
mène dont l'étude va devenir le sujet de celte notice , que
Tune et lautre peuvent être comprises dans une même démons-
tration.
Chacun sait que, particulièrement dans le cours de la saison
hivernal , les surfiices intérieure et extérieure des vitraux des
maisons habitées i et même des édifices publics, se recoofreoi
de vapeurs aqueuses condensées, connues sous le nom vulgaire
de buées, et dont le degré d'intensité de condensation est
proportionné à celui du refroidissement de Tair extérieur.
Cette constatation, si puérile qu'elle semble être, se ratta-
chant cependant ^ des principes émanés des sciences physiques^
nous croyons devoir, pour l'intelligence des faits à examiner,
reproduire quelques-^uns de ceux de leurs préceptes qui ont
avec ces faits le plus de rapports.
!<* Tous les corps, à quelque nature qu'ils appartiennent,
absorbent et rayonnent le calorique dont ils se pénètrent,
dans une proportion qui varie comme celle de leur pouvoir
émissif;
1^ Plus les surfaces des corps sont polies, et plus grand, est
l'abaissement de la température de ces surfaces ;
3^ Un corps froid introduit dans un milieu d'une température
élevée et dans lequel des vapeurs humides sont en suspension,
se recouvre aussitôt de ces mêmes vapeurs à l'état de con-
densation ;
4® Les émanations calorifiques d'une densité moindre que
celle de l'atmosphère, s'y répandent par impulsion ascendante;
'celtes qui sont plus froides, et dont, par conséquent, le degré de
densité est plus considérable, la pénètrent par action des-
cendante ;
5® Parmi les êtres organisés , les espèces dites à sang chaud,
jouissent d'une température qui leur est propre, sans préjudice
de celle qui peut leur être conununiquée et qulls ont la
__j
— 441 —
fiiculié d'émettre; les espèces à sang froid ne possèdent pas
les mêmes propriétés; les premières deviennent froides en
cessant de vivre; les autres ne changent pas de condition
thermale en subissant cetle grande loi de la providence.
Ceci posé, si, avant d'aborder la question relative aux, effets
de condensation des vapeurs qui apparaissent sur les vitraux
de nos maisons, nous reportons notre attention vers la «cause
productrice de la rosée, nous sommes conduits à reconnaître
qu'elle est due tout entière au rayonnement nocturne du calo-
rique de la terre , rayonnement dont l'eiTet est de refroidir les
surfaces sur lesquelles viennent se condenser les vapeurs d'une
température plus élevée, à l'état de suspension dans les basses
régions de l'atmosphère. Ce sont ces mêmes vapeurs ainsi
condensées qui se forment en gouttelettes d'eau , et qui appa^
raissant dès le matin, sur le sol, constituent la rosée. Indépen-
damment des nombreuses expériences qui ont été faites pour
poser cette constatation , la différence observée entre la tempé-
rature de la surface de la terre, lors de la manifestation de la
rosée, et celle de l'air, serait seule un faitconfirmatif du principe
sur lequel repose sa formation.
La même explication peut s'appliquer à un ordre de phéno-
mène qui ne diffère de celui de la rosée que par la saison à
laquelle il appartient ; ce dernier est la gelée blanche considérée
comme étant la rosée d'hiver , laquelle , comme la rosée d'été,
est produite par l'état refroidi de surfaces en contact avec des
vapeurs plus élevées quelle en température. Dans cette circons-
tance, la condensation, plus avancée que la précédente, se
présente sous l'aspect cristallin de couche glacée, et détermine
également une différence très prononcée entre l'état frimatéri-
que de la terre et celui des régions qui en sont distantes à un
certain degré d'élévation.
Il est, en outre, bien constaté qu'il ne peut y avoir ni gelée
— 44e —
blanche iii production de rosée pendant le jour, bien qo'alon
faction du rayonnement terrestre ne soit pas suspendue , mais
bien parce que cette perte de calorique se trouvant largemenl
compensée par rémission de la chaleur solaire , Féquilibre se
rétablit entre la température du sol et celle de l'air.
Plusieurs causes influent sur la quantité de la rosée d'été; ofi
ciel nuageux ou entièrement couvert, et une agitation de l'sir
poussée à un certain degré de force ou de continuité, arrétest
sa production ; les mêmes causes agissent sur la manifestation
des gelées blanches.
On a également remarqué que la rosée d'été est d'autant pins
abondante, que les jours qui ont précédé son apparition se sont
trouvés caractérisés par une plus haute température. Cette
observation vient encore à l'appui des assertions ci-dessus
énoncées, puisque l'excès de la chaleur de l'air a dû nata-
rellement augmenter la somme de son degré de condensatton
par rapport aux corps refroidis qui n'en ont pas subi l'eflet
dans la môme proportion.
L'apparition de la rosée matinale n'est pas la seule qui soit
propre à la saison d'été, il en existe une autre, connue soufî le
nom de serein , qui est la rosée du soir; cette dernière a pour
distinction avec la rosée matinale, que ce n'est pas à l'état
refroidi de la terre qu'est due sa production, mais bien plutôt
à son écbauffement pendant le jour, et au refroidissement à
l'approche de la nuit, des régions de l'atmosphère les phs
voisines du sol. Cette rosée qui tombe en pluie fine et qui n'a
lieu qu'à la suite d'une journée sans nuages , s'explique par la
pénétration descendante de l'air refroidi des hautes régions de
l'atmosphère.
Si, dans les régions inférieures , comme nous l'avons vu tout-à-
l'heure, il y a une parfaite analogie entreles causes qui déterminent
les rosées ^'été et les gelées . blanches de la saison hivernale , il
^ 443 —
est loin d'en être ainsi dans les conséquences qui résultent de
ces deux phénomènes météorologiques. En eiVet, les rosées
d'été ne manquent jamais d'être favorables aux progrès de la
végétation , puisqu'elles raffrafcbissent en les dilatant, les jeunes
pousses qur sont à la surface de la terre, tandis que les gelées
blanches, bu contraire, leur causent de graves préjudices, soit en
arrêtant la marche ascensionnelle de la sève des végétaux exposés
directement à leur action , soit, comme il arrive le plus souvent ,
que celte sève congelée et qui, dans cet état, subit une notable
augmentation dans son volume, se trouvant exposée aux premiers
rayons d'un soleil levant , après avoir rompu les canaux dans
lesquels elle circule , subisse une inévitable carbonisation. Dans
la première de ces deux hypothèses, les végétaux sont congelés^
dans la seconde, ils sont brûlés ou desséchés par la brusque
tran^tion qui s'est opérée dans leur constitution organique.
De ce qui précède on doit donc inférer que , s'il n'y a
pas similitude dans les conséquences des phénomènes des
gelées blanches et des rosées , cette similitude est du moins
démontrée pour ce qui a trait à leurs principes fondamentaux.
Les gelées blanches se fixent sur tous les corps qui se trouvent
exposés à leur action. Leur présence est le plus souvent l'indice
d'une détente dans l'atmosphère, surtout quand elles appa-
raissent dans le cours d'une période de frimats. Dans ce cas, on
peut les considérer comme précurseurs des vents de mer, et
l'état hygrométrique de l'air vient confirmer cette indication,
par le degré de saturation des vapeurs humides qu'il contient
en suspension.
Arrivant maintenant à ce qui concerne les observations de la
production des vapeurs condensées., qui, pendant les saisons fipofdes
s'attachent aux vitraux de nos maisons, nous voyons tout d'abord
que, si par un temps dhaud, onvremplit d'eau un vase en argile
poreuse, et qu'on expose ce vase à l'action d'un courant d'air.
— 444 ~
la transsudatioD qui s'opère par ses pores, et la promptitude de
1 evaporalion des parties aqueuses qui en résultent, eolèveot à 1
Teau qu'il contient, une notable portion de son calorique, et par
suite produit sur celle qui n'est pas évaporée, un degré de re-
itoidjssement très prononcé.
Si, au lieu de celte expérience, ce fut un vase rempli d'eau à
une plus haute température que celle de l'air, qu'on exposât à
son contact, Teftet contraire aurait lieu, c'est-à-dire, qu'au lieu de
l'action évaporative de dedans en dehors, ce seraient les vapeurs
froides de l'air qui viendraient se condenser contre les parois
extérieures du vase.
On obtient également le refroidissement d*un liquide contenu
dans un vase d une matière non porreuse, comme le verre par
, exemple, pourvu que ce vase soit pendant quelque temps enve-
loppé de linges mouillés qu'on a le soiià de ne pas laisser com-
plètement sécher, et que dans cet état, il soit exposé en plein soleil.
Ladéduction à tirer des faits qui précèdent, conduit naturelle-
ment à l'explication des causes auxquelles doit être attribuée la
manifestation des vapeurs condensées dont se recouvrent les
surfaces peu conductrices du calorique dont se composent les
vitraux de nos maisons. Cette condensation se produit sous
plusieurs formes, et ses variétés sont toujours dépendantes du
degré de refroidissement qui leur donne naissance.
La première de ces variétés n*est pas seulement attribuable à
la saison hivernale, il suffit de quelques degrés de différence entre
la température du dehors et celle d'un appartement fermé pour
qu'elle apparaisse à Tintérieur.
La seconde, qui s'observe sur les surfaces extérieures des vitres,
comporte un degré de température plus abaissée que la précédente,
et dans ce cas la condensation est également plus prononcée.
La troisième, qui appartient exclusivement à la saison d'hiver,
ne diffère des deux autres que parce que la condensation a lieu
— 445 —
t
sur tes deux surfaces du verre quand le froid est excessif, et sur
la seule surface extérieure, quand son intensité est moindre.
Quelle que soit du reste la nature des vapeurs condensées, leur
formation est toujours due à un principe humide, répandu soit
dans Tatmosphères soit dans Tintérieur des appartements. Dans
celui de ces cas appartenant à la première catégorie , Thumi-
dité intérieure se condense sur les vitres sous forme de couche
aqueuse, par le refroidissement de la nuit qui a précédé son ap-
parition.
Dans le second cas, c'est-à-dire, celui- où la manifestation a
lieu h Fextérieur, ce sont les vapeurs humides répandues dans
l'atmosphère qui, par leur contact avec un refroidissement plus
intense des surfaces vitreuses, viennent s'y attacher avec un degré
plus ou moins prononcé de condensation. Le second cas présente
une analogie parfaite avec la cause productrice de la rosée, puis-
qu'ainsi, qu'en ce qui concerne celte dernière, c'est une conden-
sation de vapeurs contre un corps refroidi, par suite de la plus
grande élévation de température de ces mêmes vapeurs, et de
leur condition d'humidité.
Le troisième cas s'explique comme les deux précédents, avec
toutefois l'exigence d'un état frimatérique encore plus intense.
La corrélation qui existe entre les divers eifets de condensation
et de rayonnement qui viennent d*ètre décrits, donne lieu, en ce
qui concerne les bues des vitres de nos maisons , à les résumer
dans les conditions suivantes :
l» Vapeurs condensées à l'intérieur sous forme aqueuse avec
exposition au nord, manifestation obtenue par une différence
entre la température intérieure et celle du dehors, variable entre
six et dix degrés.
2^^ Condensation aqueuse au dehors de même qu'à l'intérieur,
température plus basse que dans le cas précédent et constatation
d'une plus grande somme d'humidité dans l'atmosphère ;
— 446 —
3"^ Condensation glacée i rextérîeur, état essenlielleiiieiiC ca-
ractéristique d'un abaissement de température au-dessous de k
glace;
Et i^ enfin , condensation apparaissant sous forme de crîs-
tallisalion glacée, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur des apparte-
ments, quelle que soit du reste leur exposition ; iodiee non-seu-
lement d'une température de plusieurs ilegrés au-dessous du
point zéro des thermomètres, exposés à l'air libre, mais ainsi
de leur abaissement jusqu'à celui de la glace dans Tintérieur des
appartements.
Ainsi qu'il a été dit au début de cette notice, en considérait
isolément les observations qui en font l'objet, rien, ae semble
justifier qu'elles puissent avoir la moindre importance scienti-
fique. Si un Ciible intérêt s'y rattache, c^est parce qu'elles scmoI
confirmatives d'une théorie qui, bien que ne se (ieiisant pas besoin
de leur appui , devient encore cependant plus saîsissable pour
toutes les intelligences. C'est dans ce seul but que ces observa-
tions ont été rassemblées, et que, par la suite, elles occuperoat
peut-être une place parmi les travaux de même nature, que
nous nous proposons ultérieurenent de (aire connaître.
DE CmCINNATUS
EN FRANGE.
RÉGLEMEMS ET CORRESPONDANCES
DE WASHINGTON ,
Pab m. lb Bàbon de GIRARDOT.
Le besoin des distinctions est inné dans le cœor de Thomme.
Il se &it îour jusque dans les sociétés, qui lui semblent le plus
antipathiques. On les retrouve dans toutes les républiques de
l'antiquité; elles se sont fait jour dans les république^ modernes.
Celle des Etats-Unis d'Amérique ne put y échapper. — A peine
la lutte contre l'Angleterre était-elle terminée, que les ofiSciers de
l'armée victorieuse songèrent à créer un ordre spécial, commé-
moratif de la guerre, signe visible d'une association d'amitié et de
charité qui devait subsister entre eux et leurs descendants.
La société prit le nom de CincinnaiuSj ce glorieux patricien
- 448 -
qui quittait sa charrue pour sauver Rome, et quittait la dictature
pour reprendre sa charrue.
La société se divisait eh autant de sections que raoian Amé-
ricaine comptait d^Etats ; les sections se partageaient en districts.
Des réunions partielles et des réunions générales étaient indiquées
pour traiter des intérêts de l'ordre, admettre les prétendants ayant
droit et expulser les fndignes.
Un mois de paie de tous les associés forma un capital dont
les intérêts furent consacrés au soulagement des sociétaires
nécessiteux.
Les associés fondateurs devaient justifier de trois années de
services honorables pendant la guerre de Tindépendance. Les fib
aînés de ceux qui avaient été tués pouvaient être admis dans
Tordre à leur place.
Enfin, on pouvait accueillir dans l'association des hommes
considérables, comme membres honoraires, dans la proportion
d'un contre quatre officiers.
Pour être connus et se distinguer, les membres de l'associa-
tion dite des Cincinnati, portaient une médaille d'or saspendoe
par un cordon bleu bordé de blanc. 11 est dit dans le règlement
que ce mélange de couleurs est une marque de l'union de l'Amé-
rique et de la France.
On verra la description de la médaille dans le règlement sui-
vant .:
La société « vivement pénétrée de reconnaissance de l'assis-
» tance généreuse que l'Amérique a reçue de la France, et
» désirant de perpétuer l'amitié qui a été formée et a si beu-
D reusement subsisté entre les officiers des forces alliées dans la
» poursuite de la guerre » envoya ses insignes aux diplomates,
aux commandants en che&,aux généraux et colonels des armées de
— 449 —
terre et de mer qui avaient combattu pendant les huit années
de la guerre de rindépejidance.
Le 29 octobre 1783 Washington écrivit au comte de Vimeur
KochambeaU (1) pour lui annoncer la création de Tordre et
l'annexion des généraux et colonels qui avaient servi sous ses
ordres.
Il lui envoyait le règlement de Tordre. H. de Rocharabeau
traduisit cette pièce et la fit mettre sous les yeux du Roi dont
Tapprobation ne se fit pas attendre. La première liste dressée
par le général en chef, comprenait sept officiers généraux, huit
brigadiers, dix-huit colonels. — Les premiers inscrits firent une
souscription pour concourir au soulagement des officiers sans
fortune de l'armée Américaine ; mais cette somme fut refusée par
Washington au nom des associés.
(1) Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Bochambean, né en
17^5, k Vendôme, Cornette en 174?, se distingua dans les guerres d'Alle-
magne. Colonel fort jenne, il prit part à l'expédition de Minorque, sous
le Maréchal de Bichelieu. Lieutanant-génëral en 1780, il fut chargé du
conuiiandement d'un corps auxiliaire de six mille hommes, et prit une
part importante et glorieuse k la prise do Pïew-York. En 1 781, le Con-
grès Américain Ini doni^a deux pièces de canon prises snr l'armée an-
glaise et y fit graver ses armes avec une inscription honorable. Bentré en
France il reçut le cordon bien, le Gouvernement de la Picardie et deux
tableaux représentant la prise de New-York, et l'armée anglaise défilant
devant l'armée victorieuse. Appelé k prendre part aux affaires publiques
dans l'assemblée des notables , puis successivement aux commandements
de l'Alsace et de l'armée du I^ord, au commencement de la révolution,
de Bochambean refusa le ministère de la guerre et fut nommé Maréchal do
France snr la présentation de l'Assemblée Nationale. — Démissionnaire
après la campagne de i 792 ; arrêté, condamné, il fut sauvé par le 9 ther-
midor, rentra dans ses foyers, reçut de IVapoléon une pension d'ancien
maréchal, et mourut en 1804.
29
— 450 —
Des réclamations furent présentées par un certain nombre
d'officiers désireux d'obtenir cette distinction, ce qui prolongea
la correspondance entre l'amiral d'Estaing, Rocliambean et
Washington, qui finit par remettre aux associés de France le droit
d'accueillir ou de rejeter ces demandes. Le nombre définitif des
Cincinnati français paraît avoir été de 77 dont on trcovera les
noms dans les lettres suivantes.
Le général La Fayette ne figure pas sur ces listes officielles,
parce qu'il fit la guerre d'Amérique en volontaire et à ses firats,
et non pas comme général de l'armée du Roi.
Les républiques sont ombrageuses, on s'alarma aux Etals-
Unis de voir se constituer un ordre destiné à se perpétuer héré-
ditairement; on craignit d*y voir le germe d'une aristocratie. Les
Cincinnati réformèrent, le 17 mai 1784, leurs statuts de ma*
niëre à détruire tout soupçon dans l'esprit de leurs concitoyens.
— Hais il fallut bientôt abandonner l'ordre qui s'éteigpit du
vivant des fondateurs.
TradoclioB de rinstitfllion de FOrdre de 'Cinciiiahis.
Ayant plu au Gouverneur suprême de l'tlnivers, dans la dispo-
sition des affaires humaines, de séparer les colonies de l'Amé-
rique Septentrionale, de la domination de la Grande-Bretagne,
et après un conflict sanglant de huit années, de les établir Etats
libres, indépendants et souverains, alliés par traités fondés sor
des avantages réciproques avec quelques-uns des plus grands
princes et puissances de la terre.
C'est pourquoi pour perpétuer le souvenir de ce grand évé-
nement, aussi bien que l'amitié mutuelle qui a été formée soos
le poids de nos dangers communs, et dans beaucoiqp d'occasions
I
I
I
— 451 —
cimentée par le sang des parties, les officiers de l'armée Améri-
caine s'associent et se constituent, de la manière la plus solen-
nelle, dans une société d'amis qui durera aussi longtemps qu'eux-
mêmes, ou aucun de leur postérité masculine, et en cas qu'elle
manque, les branches collatérales qui seront jugées dignes d'être
supports et membres de cette société.
Les officiers de l'armée Américaine ayant généralement été
pris dans le nombre des citoyens de l'Amérique, ont la plus
haute vénération pour le caractère de cet illustre Romain Lucius
Quintius Cincinnatus, et étant résolus de suivre son exemple,
en retournant à leur domicile, ils pensent qu'ils peuvent avec
convenance se dénommer la société de Cincinnatus.
Une attention continuelle pour conserver les droits élevés et
inviolables, et les libertés de la nature humaine, pour lesquelles
ils ont combattu et versé leur sang, et sans lesquek les plus hauts
rangs, dans un être raisonnable, sont un opprobre au lieu d'une
bénédiction.
Une détermination inaltérable, de faire fleurir, enchérir entre
les états respectifs cette union et honneur national si essentiel-
lement nécessaires à leur bonheur et à la dignité future de
rÉmpire Américain.
Pour rendre permanente rafiection cordiale subsistante entre
les officiers , cet esprit leur dicte l'amitié fraternelle en toute
occasion, et particulièrement s'étendre aux actes les plus solides
de générosité ; et suivant le pouvoir de la société , envers ces
officiers et leurs familles qui malheureusement se trouvent dans
la nécessité de les recevoir.
La Société Générale , pour avoir un commerce plus fréquent,
sera divisée en sociétés d'Etats, et celles-ci en districts tels qu'ils
seront réglés par la société de TEtat.
Les sociétés de districts s'assembleront aussi souvent qu'ils
sera réglé par la société de l'Etat; celle-ci le 4 juillet annuelle-
— 452 —
ment , ou plus souvent s'ils le jugent convenable, et la société
générale le premier lundi de may annuellement aussi longtemps
qu'il sera jugé nécessaire, et par la suite au moins une fois eo
trois ans. A chaque assemblée les principes de l'institution seroat
pleinement considérés, et les meilleures mesures pour la frire
fleurir, y seront adoptées.
Les sociétés d'Etat consisteront dans tous les membres exis-
tants dans chaque état respectivement et chaque membre chao
.géant de demeure, d'un Etat dans l'autre, doit être considéré i
tous égards comme appartenant à la société de l'Etat dans lequel
il résidera actuellement.
Les sociétés de l'Etat auront un Président, un vice-président,
un secrétaire, un trésorier et un aide-trésorier, qui seront élos
annuellement, à la pluralité des suffrages, à l'assemblée de
l'Eut.
Chaque assemblée de l'Etat écrira annuellement ou plus sou^
vent, si cela est nécessaire, une lettre circulaire aux autres so-
ciétés de l'Etat, notant ce qu'ils jugeront digne d*ob6ervation,poar
le bien de la société et l'union générale des Etats, et les infor-
mant des officiers choisis pour l'année courante.
Copies de ces lettres seront régulièrement transmises au se-
crétaire général de la société qui en tiendra registre.
La société d'Etat réglera toutes choses, pour elle et les sociétés
de ses districts, conformément aux maximes générales de l'ordre
de Cincinnatus, jugera les qualités des membres qui lui seront
proposés, et chasseront tous ceux de ses membres qui par une
conduite indigne d'un gentilhomme et d'un homme d'honneur,
et qui en opposition aux intérêts de la communauté en générti
et de la société en particulier .serunt jugés indignes d'en être
membres.
Dans le dessein de former des fonds qui puissent être sulB^
sants pour assister les infortunés, chaque officier délivrera ai
— 453 —
trésorier de la société d'Etat un noois de paye, qui restera pour
toujours au profit de ladite société. Les intérêts seulennent, sui-
vant ce qui sera jugé nécessaire, seront appropriés au soulage-
ment des infortunés.
II pourra être fait des donations, par des personnes qui ne
soient pas de la société, et par des membres de la société dans
le dessein exprès de former des fonds permanents pour Tavantage
de la société d'£tat,et les intérêts de ces donations seront appro-
priés de la même manière que ceux du mois de paye.
On pourra souscrire dans les sociétés de districts ou dans les
sociétés d'Etat , suivant la volonté des membres , différentes
sommes pour le soulagement des membres infortunés, de leurs
veuves et enfants orphelins, pour être distribuées par la société
d'Etat seulement.
L'assemblée de la société générale consistera dans ses officiers,
et une représentation de chaque Etat en nombre qui n'excédera
pas cinq, dont les dépenses seront supportées par leur société
respective.
Dans l'assemblée générale, le Président général, vice-président,
secrétaire, secrétaire-assistant, trésorier et aide-trésorier seront
choisis jusqu'à la première assemblée.
Les lettres circulaires qui auront été écrites par les Etats res-
pectifs l'un à l'autre et leurs lois particulières seront lues et con*
sidérées, et toutes les mesures qui pourront conduire au bien
général de la société seront concertées.
Il est probable que quelques personnes feront donation à la
société générale dans le dessein d'établir des fonds pour le secours
des infortunés, dans lequel cas ces donations seront placées dans
les mains du trésorier général, et l'assemblée générale disposera
seulement, suivant la nécessité de l'intérêt des fonds.
Tous les officiers de l'armée américaine, ainsi que ceux qui
ont résigné avec honneur, après trois ans do service , dans
— 454 —
l'état d'officier , ou qui ont été déplacés par les résoliilioDs di
congrès , dans les difiérentes réformes de Tamiée , oonmie ou
qui continueront jusqu'à la fin de la guerre , ont droit à Un
partie de cette institution, pourvu qu'ils souscrivent on ibûb
de paye , qu'ils signent les règles générales dans les sociétés de
m
leurs Etats respectife, savoir ceux qui sont présents avec raiméc,
immédiatement , et ceux qui sont absents six mois après le
licenciement de l'armée , les cas extraordinaires exceptés.
Le rang, le temps de service, les résolutions da CoogrèSf
par lesquelles quelqu'un d'eux pourrait avoir été réformé , et
les places de leur résidence doivent être ajoutées à leur oûd.
Et en témoignage , à la mémoire et à la postérité des ofi-
ciers qui sont morts au service , les atnés de leurs héritiers
mâles auront le même droit de devenir membres comme les
enfants des ^membres actuels de la société.
Les officiers étrangers qui ne résident dans aucun Etat , semai
inscrits par le secrétaire général et seront considérés coaune
membres de la société dans quelque Etat qu'ils se trouvent pir
la suite.
Et comme il y a et qu'il y aura en tout temps dans chaque
Etat des hommes éminents par leur habileté et leur patriotisme,
dont les vues peuvent être dirigées aux mêmes objets louables
avec ceux de la société de Cincinnatus, il sera de régie
d'admettre tels caractères comme membres honoraires de h
société pour leur vie seulement, pourvu toutefois que ks
membres honoraires de chaque État, n'excèdent pas le nombre
d'un contre quatre officiers ou de leurs descendants.
Chaque société d'État fera une liste de ses membres ei kk
première assemblée annuelle, le secrétaire de TÉtat les enre-
gistrera sur parchemin , deux copies de l'institution que chaque
membre présent signera , et le secrétaire tâchera de se procurer
la signature de chaque membre absent ; une de ces liste sera
— 455 —
transmise au secrétaire général » pour être conservée dans les
archives de la société, et l'autre restera dans- les mains du
secrétaire d'État.
De ces listes des Etats, le secrétaire général .fera à la pre-
mière assemblée générale, une liste complète de la société
entière dont il transmettra des copies au secrétaire de cha -
que ÉtaL
La société aura un ordre par lequel ses membres seront
connus et distingués , qui sera une médaille d*or d'une grandeur
convenable pour recevoir les emblèmes et suspendue par un
cordon de bleu foncé, large de deux pouces, bordé de blanc,
pour marque de l'union de l'Amérique et de la France.
La principale ligure de Cincinnatus, trois sénateurs lui
présentant une épée, et d'autres attributs militaires ; au fond et
plus loin, sa femme à la porte de sa cliaumière, près d'elle sa
charrue et les instruments de labourage, autour : Omnia
reliquil servare rempublicam. .
Sur le revers :
Soleil levant, une cité avec ses portes ouvertes, et des
vaisseaux entrant daos Je port. La renommée couronnant Cin*
cinnatus, avec une inscription: FtrIuOs pr^tntum. Au-dessous ,
deux mains jointes supportant un cœur avec le mot : EMo
perpétua. Autour du tout : Socielas Ctncinnatorum. an
1783 (i).
(t) La décoration. qu'avait portée Washington a 4té donoéeaa général
La Fajette. Voici la description ot le dessin qu'en donne M. le docteur
Jules Gloquet, pages 201 et 202 des Souvenirs sur la vie privée du général
La Fayette (in-S» , Paris, Galigagnie, 1836.)
Cette décoration, en or émaillé , est encadrée dans une coaronne de
laurier, que Soutiennent deux 'Comes d'abondance enlacées^ desquelles
— 456 —
La société vivement pénétrée de reconnaissance de l\
tance généreuse que cette contrée a reçue de la France, et
désirant de perpétuer Tamitié qui a été formée et a si heureu-
sement subsisté entre les officiers des forces alliées dans h
poursuite de la guerre « ordonne que le président général
transmettra aussitôt que possible à chacun des personnages
ci-après nommés , une médaille contenant Tordre de la société.
S. E. le chevalier de la Luzerne, Ministre plénipotentiaire (f);
S. E. le seigneur Gérard , dernier Ministre plénipotentiaire;
L. E. le comte d'Estaing (2);
Le comte de Grasse;
Le comte de Barras ;
Le chevalier Destouches ;
Amiraux et commandants de la marine.
sortent des fruits, et qui sont elles-mêmes suspendues au ruban p«
un anneau oblong formé de deux tresses accolées. L*aigle américaine,
les ailes déployées, occupe h milieu de la couronne, et porte va
écusson de chaque côté M. Gloqnet lit ainsi l'inscription du revêts:
soGi. cm. auM. ihst. au 1783. virt. paM. — Les fig;nres de ces écua-
sons, dit- il, sont en or mat^ la terre en émail vert et les fonds ea
émail incarnat : le ruban est moiré.
(1) De la Luzerne fut envoyé \ Philadelphie au moment où la France
venait de s'allier avec la république naissante des Etats-Unis. U y
resta cinq ans, y rendit de grands services, se montra très habile et
gagna Testime du nouvel état. — Mort ambassadeur k Londres en 179S.
{!!) Gharles-Henri comte d'Estaing , né en 1729, en Auvergne, servit
d'abord dans Farmée de terre où il devint officier général , puis deviot
rapidement lieutenant-générd des armées navales et ftit constammeat
un des plus habiles et des plus intrépides ennemis des Anglais. U péril
sur Téchafaud révolutionnaire le 39 avril 1793.
— 457 —
S. E. le comte de Rochambeau , commandaDt en chef, et les
généraux et colonels de son armée. Et les informera que
ladite société se fait Fbonneur de Içs considérer comme
membres.
Fart dans le cantonnement de la révision d'Hudson, dans
Tannée 1783.
Signé par le commandant en chef, les officiers-généraux et
délégués de plusieurs régiments et corps de Tarmée.
Washington avait accepté la présidence des Cincinnati.
Il annonça cette dernière disposition au comte de Rocbam-
beau , par la lettre suivante :
De Bock-Hii, dans le New-Gersay , le 29 octobre 1783.
MotlSIEUB ,
•
Les officiers de Tarmée américaine, dans le dessein de perpé-
tuer cette amitié qui a été formée pendant le temps du danger
et de la détresse commune , et pour les autres desseins men-
tionnés dans l'institution , se sont associés avant leur sépara-
tion en une société sous le nom de Cindnalus, et m'ayant
honoré de l'office de leur président général, c'est une partie
bien agréable de mon devoir de vous informer que la société
s'est fait l'honneur de vous considérer, et les généraux et colo-
nels de l'armée que vous commandiez en Amérique, comme
membres de ladite société.
Le major Lenfant qui aura l'honneur de vous remettre cette
lettre, est cliargé par la société, de l'exécution de leur ordre
en France , et a. l'ordre de vous remettre une des premières
marques qui seront faites.
— 458 —
Il est aussi chargé de vous délivrer les ordres pour les ges-
iilshonunes de votre armée ci-devaut mentionnés « que je
prends la liberté de vous prier de leur présenter au nom de
la Société.
Aussitôt que le diplôme sera fait, j'aurai l'honnear de vous k
transmettre.
J'ai rhonneur d'être , etc.
Signé : G*' WÀSHiNeroif.
Le comte de Rochambeau écrivit le 14 septembre I783« au
Ministre de la guerre :
HONSBIGNBUR ,
J'ai l'honneur de vous envoyer la traduction de la lettre qoe
j'ai reçue du général Washington et de l'institution de la
Société de Cincinnatus; je l'ai traduite littéralement et de
manière cependant à être intelligible à Sa Majesté, de laquelle
je vous supplie de prendre les ordres pour régler ma conduite.
Je suis, etc.
C' DE R0GHÂMBBÀ«.
Le Ministre de la guerre lui fit part en ces termes de l'appro-
bation du Roi :
19 décembre 1783.
J'ai rendu compte au Roi , Monsieur , de la lettre que le
général Washington vous a écrite , et de la proposition qu'il
vous fait, au nom de l'armée Américaine, ainsi qu'aux oflBciers
— 439 —
généraux et colonels qui ont servi en Amérique, sous vos
ordres» de vous joindre à Fassociation qui vient d'être formée
sous le titre de Cincinnatus, pour consacrer les noms de ceux
qui ont concouru le plus activement à l'établissement de Tindé-
pendance , et pour perpétuer la mémoire de l'alliance de la
France et des Etats-Unis.
Sa Majesté me charge de vous informer qu'elle permet que
vous vous rendiez à cette honorable invitation : elle veut même
que vous assuriez, de sa part, le général Washington qu'elle
verra toujours avec une extrême satisfaction , tout ce qui pourra
tendre à maintenir et resserrer les liens formés entre la France
et les Etats-Unis. Les succès qui ont été la suite de cette union,
et la gloire qui en a été le fruit, en ont démontré les avantages.
Vous pouvez donc. Monsieur, mander aux officiers-généraux et
aux colonels qui ont servi dans l'armée que vous commandiez,
que le Roi leur permet de se joindre à l'association des Cin-
cinnati.
Vous voudrez bien m'adresser une copie de la liste des offi-
ciers qui sont destinés à faire partie de cette association aussi
honorable par l'esprit de son institution , que par les vertus et
les talents du célèbre général qu'elle a choisi pour président.
V
J'ai l'honneur d'être avec un très parfait attachenient , votre
très humble et très obéissant serviteur.
 Paris, le 26 décembre 1783.
Monseigneur ,
J'ai reçu la lettre que vous m'avez foit l'honneur de ro'écrire
le 18 de ce mois, par laquelle vous voulez bien m'informer
de la permission que le Roy me donne ainsi qu'aux officiers
— 460 —
généraux et colonels qui ont servi en Amérique * sous mes
ordres, de nous rendre à l'invitation qui nous est faite par le
général Washington , comme président général de rassociatioo
qui vient d'être formée sous le nom de Cincinnatus. J'ai ThoD-
neur de vous adresser la liste des officiers-généraux et colooeb
que je peux admettre dans la dite société en suivant iitténle*
ment la délibération de l'armée américaine , et un étal de ceox
qui me paraissent dans le cas le plus favorable pour y être reçus,
mais pour lesquels je demande une plus ample explication à b
société générale.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très-bumbie et très-
obéissant serviteur ,
Le C* DE Rochotbbâu.
Liste des Officiers-Généraux et Colonels
des corps français auxiliaires en Amérique, que k comte de
Rochambeau a admis dans la Société de Cincinnatus, cm-
formément à la délihéraliàn de l'armée américaine.
Le comte de Rochambeau , lieutenant-général commandant
Le baron de Vioménil, lieutenant-général.
Le chevalier de Chastellux ({);
Le comte de Vioménil (2) ;
(1) M. de Ghastellax a écrit son voyage de riewport ^ Philadelphie,
qu'il ne fit d'abord imprimer qu'à 27 exemplaires , pour ses amis.
(9) Gharles-Joaeph-Hjracinthe Dnhoiix, comte, puis marquis do Vioaé-
nilf en 1817, né en 1734, servit dans la gnerre de sept ans, se dis-
tingna en Corse, fit la gnerre d' Amérique, fut nommé gouvemenr de
— . 461 —
Le comte de Saint-Simon ;
De Choisy;
De Beville ;
Maréchaux de camp.
Le comte de Custines (1);
Le duc de Lauzun ;
Le duc de Laval;
Le comte d'Autichamps (2) ;
Le marquis dé Rostaing ;
Etaient brigadiers en Amérique et faits maréchaux de camp
à leur retour en France.
Desaudroûins;
Daboville (3);
Lavalette ;
Brigadiers en Amérique.
la Martinique, rappelé en 1790, émigra et commanda Favant-garde de
l'armée de Gondé. — Après le licencitfnent il prit du service en Russie
comme lientenant-général | fut plus tard maréchal- général du Roi
de Portugal Jean YI , commanda les volontaires royaux à Vincennes
en 1815 , fut créé maréchal de France en 18^6 , et mourut en mars 1827.
(1) Adam-Philippe^ comte de Custines, né à Metz en 1740, après
avoir étudié Fart militaire auprès du gratfd Frédéric , fit la campagne
d'Amérique, devint député aux Etats -Généraux , obtint le conunande-
ment en chef de Parmée du Rhin en 1792, puis de l'armée du Nord en
1793; il fut dénoncé par Marat, arrêté et guillotiné le 28 août.
(2) Antoine-Joseph Eulalie de Beaumont, comte d'Autichamps, fit la
campagne de Corse , passa en Amérique , conunanda k Saint Domingue ,
émigra ^ l'armée de Condé. — Mourut en 1822.
(3) François-Marie d'Ahoville, comte, né à Brest en 1730, fit la
guerre d'Amérique dans l'artillerie , commanda dans les armées du
Nord et des Ardennes; sénateur, puis pair de France; il mourut
en 1819.
— 462 —
Marquis de Saint-Maime;
Comte Chrétien des Deux- Ponts;
Comte de Poudens ;
Vicomte d'Arrot;
Vicomte de Rochambeau (1);
Comte Guillaume des Deux-Ponts;
Vicomte de Noailles (2) ; -
Comte de Charlus;
Comte Flechin ;
Robert Dillon ;
Querenet de la Combe, des Ingénieurs;
Comte de Ségur (3) ;
(1) Donatien-Marie-Joseph, vicomte de Bochambeaa , né en 17S9 , fit
la campagne d'Amériqae comme colonel, soumit les nègres de Saint-
Domingue révoltés, on 1792, et resta longtemps dans les colonies. —
Après avoir fait la oampagne d'Italie, en 1860, il fnt renvoyé k Saint-
Domingue sons les ordres du général Lederc , fut fait prisonnier par
les Anglais k son retour, et échangé en 1811. Il reprit du service Ion
de nos revers et périt glorieusement sur le champ de bataillo de
Leipsick.
(2) Louis-Marie, vicomte de Noailles , né en 1756, un des coloneb de
la guerre d'Amérique, fat nommé député aux Etats-Généraux en 1787, où
il vota tQUtes les lois de réforme et l'abolition de la noUesse. a Point
de délai , s'éoriait-il , plus A distinctibn que ceHe des vertus , ditH»
le marquis Francklin? le comte Washington? le baron Fox 7» —
Après avoir constamment fait partie de la partie libérale de l'assem-
blée ConstiUiante il ftit forcé, en 1799, de quitter l'armée du Ilord, ou
il avait un commandement, et se retira en Amérique. Rentré au ser-
vice de France en 1803 , il eut un commandement k Saint-Domingue,
et mourut glorieusement d'une blessure reçue en prenant une corvette
anglaise k l'abordage.
(3) Loms-Philippe, comte de Ségur, fit la, campagne d'Amérique
comme colonel. Rentré en France, il fnt envoyé comme Ministre plé-
nipotentiaire auprès de Catherine, impératrice de Russie , puis auprès
•_ 463 ~
Comte de Fersen (1) ;
Prince de Broglie (2);
Sclieldon;
Comte de Damas (3) ;
Comte de Vauban (4);
Marquis de Champcenets;
Ont tous servi en Amérique avec le grade de colonel , tant à
Tarmée de Rochambeau que du détachement venu de Saint-
Domingoe au siège d'York.
du Roi de Prusse en 1790. Membre dH corps législatif sons le Consulat,
sénaCenr, grand-maltre des eérémonies, pair de France, membre de
rinsdint \ il a publié un, grand nombre d'ouvrages.
(1) Axel 9 comte de Fersen , né vers 1 750 , fit la guerre d^ Amérique
avec le régiment rojal Suédois , dont il était propriétaire. Lors de la
révolution , il se distingua par la ferveur de son déyoûment à la famille
royale, dont il prépara Tévasion. Arrêté avec elle kVarennes, il ne
se mit en sdreté que lorsqu'il n'eut plus de service ^ lui rendre. —
Rentré en Suède, il y fut employé dans la diplomatie et périt miséra-
blement assassiné dans nue émeute populaire.
(Q) Gbarles-Henri-Victor, prince de Broglie , député de la noblesse
d'Alsace aux Etats-Généraux, y fut un des promoteurs des réformes. Il se
signala par nn discours modèle de piété filiale pour défendre le i^arécbal
de Broglie, son père ; employé à l'armée en #792 , il se refusa k recon-
naître la suspension du Roi , se retira chez lui, et ftat condamné k mort
en 1793 , &gé d(^ 34 ans.
(3) Joseph-François*Louis-Gharle8-Gésar, comte de Damas , fit la
guerre d'Amérique, — fut chargé d'assurer l'évasion du roi en 179 If et
fut arrêté avec lui k Varennes : émigré , il prit une part active k toutes
les campagnes de l'armée des princes.
(4) Anne-Joseph le Prestre, comte de Vauban , né k Dqon en 1754,
fit la guerre d'Amérique, émigra avec les officiers de son régiment
lors de l'arrestation du -Roi k Varennes , fut employé activement par le
comte d'Artois, se retira k la cour de Catherine, (ut ramené sur le
— 464 —
Le comte de Rocbambeau à la Société de Cincinnatus :
Paris , le 7 janyier 17^4.
HONSKIGNBUR,
J'ai lu aujourd'hui aux généraux et colonels qui servaient k
mes ordres en Amérique ^ la lettre que vous m*avez fait rhonneur
de m'écrire portant la permission de Sa Majesté de se joindre i
l'association qui vient d'y être formée sous le nom de Cincin-
natus. Il s'est fait une souscription volontaire et unanime, dont
j'ai l'honneur de vous envoyer l'état.
Le but que nous nous proposons étant de perpétuer runion
que Sa Majesté a formée entre nos deux nations, en coDCOurant
au soulagement des officiers inforfunés de l'armée américaine,
avec laquelle nous avons servi, j'espère qu'elle voudra bien ne
pas désaprouver qu'une somme aussi médiocre sorte son
royaume pour une destination aussi louable.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très-humbie et très-
obéissant serviteur.
9
Le C^* de Rochâmbbau.
Il fut répondu promptement et extraordinairement que ie
Roi approuvait. • * .
théâtre de la gnerre et prit part à l'expédition de Quiberon. Beotré en
Franco , il publia ses mémoires sons ce titre t « Mémoires povr servir
à l'histoire de la guerre de la Fendée , par le comte de ***, — PariSi
1806. 1 vol. in-flo de 454 pages.
— 465 —
Liste des sommes souscrites volontairement
Pour être déposées chez M, de Baulny, ancien trésorier de Var-
mée et remises à la disposition de la société générale de
Cincinnatm, pour concourir aux vues généreuses de cet
étabtissement.
MM. le comte de Rochambeau, L. G. C . • . . 6,000 fr.
Le baron de Viomenil^ L. G 3,000
Le chevalier de Chasteliux, H. D. C. . . . 2,000
Le marquis de Saint-Simon , M. D. C . . . 2,000
Lecomte de Viomenil, H. D. C 2,000
De Choisy, M. D. C 2,000
De Beville, M. D. G
Le comte de Custine, M. D. C 2,000
Le duc de Lauzun, M. D. C 2,000
Leduc de Laval, M. D.C 2,000
Le comte d*Autichamps , H . D . C . . . .
Le marquis de Rostaing, M. D. C, . • . 2,000
Desaudroûius, B
D'Aboville, B. ; . 1,500
La Vallette, B 1,500
Le comte Saint-Maime , C 1,000
Le comte Chrétien des Deux-Ponts, C . . .
Le comte de Poudens, C 1,000
Le vicomte d'Arrot, C - . . i ,000
Le comte Guillaume des Deux-Ponts, C . .
Le vicomte de Rochambeau, G. • • . . 1,000
Le vicomte de Noailles, G. .. . . ^. . . 1,000
30
— 466 —
Le comto de Cliarlus, C 1,000
Le comte de Flechin , C
Le comte Robert-Dillon, C 1,000
Querenet de la Combe, C
Le comte de Segur, C . 1,000
Le comte de Fersen , < <
Le prince de Broglie , C 1 ,000
Scheldon, C
Le comte de Damas, C 1,000
Le comte de Vauban 1,000
Le marquis de Chàmpcenets 1,000
Net A. Tons ceaz dont les sommes sont en blanc ét*ieiit abs^sto,
probablement adbérerdvit k la niêiiie délibératioB.
A Paris, ce 29 janner 1784.
MonSBIGNECB,
Vous m*avez fait Hionneur de me dire à mon k*etour d*Amé-
' rique de la part de Sa Majesté qu'il n*y avait pas de Lieutenant*
général dans ses troupes qui fut plus dans te cas de lui être
présenté pour un commandement de province quand il en va-
querait. Je suis certain que plusieurs personnes s'intriguent pour
prendre les devants et obtenir des assurances dé commandement
de provinces dont lés titulaires sont âgés ou infirihes. J'ai Thon-
neur de vous supplier de me rappeler aux bontés de Sa Majesté,
et de lui observer qu'ayant remis ùiie inspection de 12,000
livres, lorsque je fus bit Lieutenant-général, et une grande croix
de 6,000 livres, je suis par la pension de 12,000 francs qu'elle
a eu la bonté de me donner, à peu près au même niveau pour
— 467 —
les grâces d'argent que quand je suis parti pour l'Amérique. Je
suis bien éloigné de lui rien demander qui soit à charge à ses
finances, mais je ne pense pas qu'il soit indiscret de vous prier
de lui rappeler l'espérance d'un commandement de province
quand il en vaquera, et je pense qu'il peut être utile à son service
que par une grâce qui récompense mes services passés, elle
veuille bien me tenir dans l'activité d'un métiçr, où j'ai encore
une dizaine d'années à lui sacrifier.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très-humble et très-
obéissant serviteur,
Le C*^ de Rochabibeau.
Henoebon, 2 février 17S4.
MONSBIGiœUB,
J'ai l'honneur de vous rendre compte que je viens de recevoir
par le dernier courrier, la marque de l'association des Cincinnati,
qui m'a été envoyée au nom de l'armée Américaine, par MH. les
ofliciers généraux et supérieurs des Etats- Ifnis qui sont dans ce
moment à Paris. Cette décoration m'a été destinée comme ayant
servi et commandé en ma qualité de brigadier d'infanterie, un
détachement composée des troupes des deux nations, pendant la
campagne aux ordres de M. le comte d'Estaing. Je vous supplie
Monseigneur, d'obtenir du Roi que je remette à un autre temps
le bonheur de porter une marque d'estime qui me flatte
autant que je crois avoir mérité ; mais que je désirerais partager
en qualité d'officier générai de ia marine, avec les capitaines de
vaisseaux dont j'ai partagé des travaux sur les côtes Américaines,
_. 468 -
et pour lesquels nos généraux ont demandé en Amérique que
cette distinction leur fut commune avec les colonels qui root
déjà obtenue.
Je suis avec respect. • . .
DE B0U6AIIIVILLBc
Le ministre s*empressa de répondre que le Roi avait dooné
une permission générale de s*Associer à Tordre de Cincinnatas,
que le comte d'Estaing et le comte de Rochambeau avaient été
chargés par le congrès de ce qui avait rapport à l'admission dans
cet ordre et aux autres objets de cet établissement dont le Rm
n'avait pris nulle canncUssance^ que c'était donc à l'un Je ces
deux officiers généraux qu'il devait avoir recours pour les repré-
sentations qu'il pouvait avoir à faire.
Du général Washington à M. le comte de Rochambeau.
De Philadelphie, le 15 may 1784.
MoNSIfiUB,
Les lettres dont vous avez honoré la société des Cincinnati ont
été lues avec attention, et les différents sujets examinés avec b
plus respectueuse considération.
C'est une circonstance agréable à la société que le comte de
Rochambeau ait bien voulu en devenir membre et s'intéresser à
sa réputation.
Les souscriptions très-généreuses faites par les genlilsbomines
de l'armée française, méritent toute notre reconnaissance, mais
comme cela est incompatible avec lesprit de la Confédération,
et contraire à l'intention originaire de cette société de recevoir
— 469 —
des sommes d'argent des nations étrangères, quoiqu'alliés, nous
croyons que ces gentilshommes ne le considéreront pas comme
un manque de notre affection pour eux, si nous sommes obligés
de refuser.
La requête du comtes de Lilancourt sera pleinement accordée
par le sens ^xact de Tinstitution qui admet tous les officiers de
sou rang qui ont coopéré avec les armées des Etats-Unis, et le
comte de Lilancourt a manifestement coopéré en envoyant de
Saint-Domingue au continent un détachement considérable qui
était à ses ordres, au risque des événements qui pouvaient en
arriver; c'est pourquoi l'opinion de la société est que le comte de
Lilancourt soit membre de droit.
Il n'est pas dans le pouvoir de cette assemblée de la société de
déterminer la justice de toutes les demandes qui ont été faites.
C'est pourquoi elles sont soumises à l'assemblée de la société en
France pour être prises en considération. Les différents mémoires,
requêtes et lettres relatives à ces demandes seront transmises à
la société en France avec une copie de l'institution comme elle a
été corrigée, et une lettre circulaire communiquant les raisons de
ces altérations. " »
Signé dans l'assemblée générale :
Général Washington, président.
' Liste des OiGciers
àam le cas d'être proposés pour être admis dans Vassodation
des CincinnaluSj d'api'ès le règlement de la société générale
du 15 may 1784.
Le baron de l'Estrade. — Lieutenant-colonel au siège
d'York, a monté à l'assaut de la redoute, à la tête de la V^
— 470 —
compagnie de grenadiers gatinois, a été fait brigadier pour œUc
action, le 5 décembre 1781.
Le chbvàlibb de Lâhbth. — Aide-marécbal général des logis
de Tarmée, blessé de deux coups de feu à l'attaque de la redoute,
a été fait colonel pour cette action le 27 janvier 1782. (1)
H. DE Tablé. — Intendant de Tarmée pendant les quatre cam-
pagnes de l'Amérique, agréé nominativement par la société gé-
nérale comme membre de ladite société par une déUbération
particulière du 17may 1784.
M. DB MBriouviLLB. — Premier aide-major général pendant
les quatre campagnes, était lieutenant-colonel en Amérique, a élè
fait brigadier le 13 juin, pour les services qu^il y a rendus.
Le bàbon de SAOIT-Snioii. — Etait capitaine au siège dTort,
y a servi en cette qualité et a été &it colonel le 12 juillet 17S2,
pour les services qu'il y a rendus. (2)
Le chbvalieb de Hibabeau. *— Etait au siège d'York, y a serti
en qualité de capitaine et a été fait colonel le 24 avril 1782, pour
les services qu'il y a rendus. (3)
(1) Charles- Malo-François de Lameth, membre des Etala-GMnD
en 1 789 ; il fut on des chaads partisans des réformes et devint faaen
par son duel avec le marquis de Gastries, attaqué violemment par le télé
droit et par l'extrême gauche. U fut arrêté en 1792, mis en liberté, pev*
suivi de nouveau, émigra et reprit du service sous PEmpire. U est Mit
lieutenant-général.
(2) G^est le fondateur de la secte Saint-Simonienne.
(3) Boniface Riquetti, fils de Vami dss hommes^ frère du grand Wn-
beau, son adversaire aux Etats-Généraux, connu sous le sobriquet éi
Mirabeau Umneat^ émigré, chef d'une légion qui portait son nom. Moit ï
Fribourg.
- m —
M. VE MoNTssQVi^V . — A servi |es quatre caif^pagnes en Amé-
riqi|e et a ét|3 fait colonel le i i novepibre 1782, pour les services
qu'il y a rendus.
Lb ticoutb Poshoud. — A seryi au siège d'York, aide-de-
cafnp de H. de Saint-Simon, a été fait colonel le il noveoibre
1782, pour les services ({u il y a rendus.
H. PB QfAp-MAiioif.-r- Colonel par comipjssjon du 11 jujo 1780,
passé avec Fagréinent du Roi pour être aide-(]e-can)p du mar-
quis de La Fayette, s'est trouvé au combat de TAigle, a servi
aide-decamp de M. le duc de Lauzun, les campagnes de 1782
et 1783. '
Lb chbtàlubr de Tablé. — Aide-major général avec com-
mission de lieutenant-colonel pendant les quatre campagnes,
a été fait colonel le 13 juin 1782, pour les services qu'il y a
rendus.
Lb cohtb db Loncbnil. — A servi les quatre campagnes en
Amérique, a été fait colonel le 2 mai 1783, pour les services
qu'il y 9 rendus.
Lb comte de Chàbannbs. — A servi les quatre campagnes en
Amérique, a été fait colonel le 3 aoust 1783, pour les services
qu'il y a rendus.
Le babou d'Esebbck. — Lieutenant-colonel de Uoyal-deux-
Ponts pendant les quatre campagnes de l'Amérique , a été fiiit
colonel le 1" janvier 1784, pour les services qu'il y a rendus.
H. d'Anselsib. — Lieutenant-colonel de Soissonnais pendant
les quatre campagnes de l'Amérique, a été fait cqlonel le 1^'
janvier 1784, pour les services qu'il y a rendus.
M. M RjcBT. — A servi dans l'état-mQJor de l'armée de Vaux,
— 472 —
a passé en Amérique avec le baron de Vionienil , y a bit les
campagnes de 1782 et 1783, et n été fait colonel le 20 mars
1784, pour les services qu'il y a rendus.
H. LyncH. — A été aide-major général de Tinfanterie, a fait
les quatre campagnes d'Amérique , et a été fait colonel le 1 *'
janvier 1784, pour les services qu'il y a rendus.
Le vicomte de Vàudreuil. — A fait deux campagnes en
Amérique et a été fait colonel le i«' janvier 1784, pour les ser-
vices qu'il y a rendus.
Le vicomte de Fleuht. — A fait deux campagnes en Amé-
rique et a été fait colonel le 1*' avril 1784, pour les services qu'il
y a rendus.
Ces deux derniers oflTiciers ainsi que HH. de Ricey, de Mac-
Mahon se sont trouvés aux différents combats de la frégate
l'Aigle et s'y sont bien comportés.
Ce 23 aoust 1784.
Signé : Le C^' db RocHAMBEAtï.
Supplément de deux offiders dont fai vérifié la date dans le
bureau, à joindre à la liste que j'ai proposée pour Vordre
de CindnnaJtus en veriu du nouveau règlement de la société
générale du Ib aoust 1784.
Goulet de la Toub. — Etait colonel en Amérique du corps
royal d'artillerie , au siège d'York , fait colonel à son retour en
France, le 2 avril 1782.
Mabqcis de Hontmobt. — Passé, en Amérique, aide -de*
camp de M. le baron de Viomenil , s'est trouvé au combat de
I _- 473 —
■
■
i TAigle, l'a suivi à Portocobetto jusqu'à son retour en France, fait
colonel en service du régiment deSaintonge le 1'^ mars 1784.
Signé : C** de Rocbahbeau.
Copie du projet de lettre que M. le maréchal de Casirie se pro-
pose d'écrire à M. le comte d'Bstaing.
J'ai reçu M. avec la lettre que vous m'avés fait Thonneur de
m'écrire les differens mémoires par lesquels vous demandés de
décisions sur les officiers qui doivent être admis dans l'associa-
tion de Cincinnatus : j'ai fait passer à M. le maréchal de Segur
le paquet qui lui était destiné : nous sommes convenus d'établir
une marche égale dans les deux départements d'après les inten*
tions que le Roy a fait connoitre sur l'ordre de Cincinnatus.
Elles consistent à permettre à ses sujets d'en porter les marques
et laissent à l'association à déterminer les circonstances qui peuvent
en étendre ou réduire le nombre : de cette permission le mar-
quis excepte toute fois ceux de ses officiers qui peuvent se trouver
actuellement en punition.
Il paroit M. que vous et Monsieur le comte de Rochambeau
ayant été considérés par le général Washington comme les chefs
de cette association en Europe, c'est à vous deux à convenir des
principes d'après lesquels vous devés vous conduire et à déter-
_j»k;crTSprit d'après le vœu de l'Institution.
C'est ainsi que le maréchal de Segur et moi pensons M. sur les
différentes questions comprises dans les lettres et mémoires que
vous m'avés fait l'honneur de m'adresser et auxquelles il paroit
convenable que vous vous conformiés.
» ,
— 474 —
Dans l'assemblée générale des CiDcionaii du samedi 1 5 ma j
1784.
Résolu :
Que les officiers de l'armée de Sa Majesté très-chretienoe de
l^rre et de mer, qui ont servi en Amérique et qui ont été pro-
mus au rang de colonel pour leurs services en cette contrée,
soient compris dans Pinstitution dos' Cincinnati, comme elle est
altérée et corrigée.
Signé : G** WASHiriGTOiv, président.
Dans l'assemblée générale de la société des Cincinnati , du
lundy 17 may 1784.
Résolu :
Que M. de Tarlé, intendant et second officier de Tarmée fran-
çaise auxiliaire, et le chevalier de Lameth, colonel par brevet. —
Aussi le comte de Sonneville, le comte de la Touche, le comte
de Kergariou , le chevalier de l'Eguille, le chevalier du Quesne,
le comte de Trevalais, le chevalier Maulevrier, le chevalier de
Vallongne, le comte de Capellis et le chevalier de La Perouse, (1)
capitaines et commandants de vaisseaux et frégates de la marine
française qui ont été employés à on service spécial sur la côte de
l'Amérique et qui sont particulièrement mentionnés par Son
Excellence le Ministre de France sont en droit par l'esprit et
(1) De tous ces marins, Lapeyroose est le seul qui ait acquis vu nom
glorieux. — Mais il est inatile de rappeler ici ses services vi conniis et
sa triste fin.
— 475 —
Fintention de TinstitutioD de deveoir membres de la société des
Cincinnati.
Signé : G«* Washington, président.
Lettre Circnlaire
de Vassemblie générale de la société des Cincinnati aux
sociétés de chaque Etat.
Nous, les délégués de Cincinnati, après la discussion la plus
mûre et la plus délibérée des principes et des objets de notre
société, avons cru propre de vous recommander la ci-incluse
institution de la société de Cincinnati ainsi qu'elle a été altérée
et corrigée à notre première assemblée générale, pour être adop-
tée par la société de votre Etat.
Avant de Texposer à vos yeux, nous pensons qu'il est de notre
devoir de déclarer à tous nos camarades citoyens que nous appe-
lons le ciel en témoignage de la vérité de notre déclaration, que
dans le cours de notre conduite à ce sujet, nous n'avons été agités
que par les principes les plus purs , néanmoins quoique nous
soyons convaincus de la droiture de nos intentions, en devenant
membre de cette fraternité et quoique nous nous confions que
les marques évidentes que nous avons donné par notre conduite
passée, et que nous donnerons encore dans notre conduite à
venir, n'ont jamais été produites par d'autres motifs que ceux de
Tamitié, du patriotisme et de la bienveillance; cependant comme
nos desseins à quelques égards ont été mal compris, comme le
projet de notre association fut (ait d'une manière hâtive, à une
époque aussi extraordinaire qu'il y en a jamais eu dans les annales
du genre humain, quand l'esprit agité par la variété des émo-
tions, n'était pas en liberté de porter une attention exacte à
— 476 —
chaque circonstance intéressante à notre connection sociale , ni
de diriger nos idées dans une forme aussi correcte qu'il eut été
à désirer; comme cette première institution a paru dans l'opi-
nion de plusieurs caractères respectables avoir compris des objets
qui sont estimés incompatibles avec i*esprit de notre confédéra-
tion, et comme dans ce cas elle aurait éventuellement frustré nos
vues et serait productive de conséquences que nous n'avons pas
prévues, c'est pourquoi pour éloigner toute cause d'inquiétude
pour anéantir toute source de jalousie, pour désigner explicite-
ment le fondement sur lequel nous souhaitons nous maintenir,
et pour donner une plus grande preuve que l^s ci-devant officiers
de l'armée Américaine ont droit d'être reconnus parmi les ci-
toyens les plus fidelles, nous avons agréé que les suivantes alté-
rations et corrections auront lieu , que la succession héréditaire
sera abolie, que nous ne nous entremêlerons de rien dans les
affaires publiques, et que les fonds seront placés sous la con-
noissance immédiate de chaque Etat, qui sera requis d'accorder
des charlres pour pouvoir mettre plus effectucllement nos desseins
bienfaisans en exécution.
En donnant nos raisons à l'altération du premier article, nous
demandons votre indulgence pour vous rappeler votre attention
sur ce qui nous conduisit à nous former nous-mème dans une
société d'amis , ayant vécu dans les plus étroites habitudes de
l'amitié parmi les différentes époques d'une guerre qui n*a pas
d'exemple dans beaucoup de ses circonstances, ayant vu les objets
pour lesquels nous avons combattu heureusement obtenus, dans
le moment de triomphe et de séparation , quand nous étions au
dernier acte de la scène agréable et mélancholique de notre
drame militaire, agréable puisque nous laissions notre patrie en
possession de l'indépendance et de la paix, mélancholique puisque
nous allions nous séparer peut-être pour ne nous revoir jamais
pendant que nos cœurs étoient pénétrés de sentimens plus faciles
— 477 —
à concevoir qu'à décrire, pendant qae les plus petits actes
de noire amitié se rappelaient en foule à noire- souvenir,
il était impossible que nous ne souhaitions pas que notre
-amitié put se continuer , il étoit fort naturel de désirer
qu'elle put se perpétuer dans notre postérité aux âges les plus
reculés; avec ces impressions et ces sentimens, nous avouons
ingénuement que nous signâmes notre institution, nous attestons
nos motifs pour être irréprochables; mais trouvant que nos
compatriotes craignent que ceci tireroit une ligne injustifiable
de différence entre nos descendans et le reste de la communauté,
et ont de l'aversion pour une création de distinction inusitées
qui leur seroîent désagréables, nous n'hésitons point à leur aban-
donner ces choses, et à nous en tenir à nos amitiés personnelles
dont on ne peut nous priver, et à ces actes de bienveillance que
nous désirons en faire résulter.
Avec des vues également pures et désintéressées, nous nous
proposons d'user de notre influence collective pour soutenir le
gouvernement, et la confirmation de notre union, pour l'établis-
sement de laquelle nous avons employé une partie si* considé-
rable de notre vie; mais apprenant par différentes informations
que l'on estime que cette interférence officieuse est peu conve- .
nable, et que si nous ne sommes pas chargés d'avoir des desseins
sinistres, nous sommes au moins accusés de trop d'arrogance en
nous établissant sauvegarde des libertés de notre contrée, ceci
étant ainsi circonstancié, nous ne pensons point nous opposer
aux opinions les plus générales de nos concitoyens, ni à donner
la moindre inquiétude à ceux dont le bonheur a toujours été ^
notre premier but et notre premier intérêt.
Nous venons actuellement de vous parler de la partie chari-
table de notre institution que nous considérons comme sa baze,
en plaçant nos fonds dans les mains du Corps Législatif de
chaque Etat, et lui laissant voir que son application n'a que les
— 478 —
meilleures vues^ vous lui démontrez Pint^grité de vos actions, et
la droiture de vos principes, et les ayant convaincus que nos in-
tentions ne sont que d'une nature amiable et bienfaisante, nous
sortîmes portés à croire qu'ils favoriseront un dessein qu'ils ne
peuvent ne pas approuver, qu'ils nourriront de bonnes disposi-
tions et encourageront des actes de bienfaisance de cem qui sont
disposés à faire un tel usage des méthodes les plus effectuelles
pouf soulager les infortunés. Pour cet effet il est à croire que
Ton obtiendra les Chartres que vous leur demanderez. Il a aussi
été jugé convenable que l'admission des membres soit soumise au
règlement de ces Chartres, puisqu'en agissant conformément aux
vues du gouvernement, non-seulement nousdonneronsune nouvelle
preuve de ùotre confiance en lui, mais de nos dispositions éloi-
gnons toute source d'inquiétude envers notre société.
Nous espérons qu'il n'a pas échappé à votre attention, que les
seuls objets dont nous désirons de conserver le souvenir, sont de
telle nature qu'ils ne peuvent pas déplaire à nos concitoyens, ni
être improfitables à la postérité; nous avons en conséquence re-
tenq ces devises qui spécifient la manière dont nous avons rê-
tourné à nos habitations, non comme des marques ostensieuses
de distinctions, mais comme des gages de notre amitié, et des
emblèmes dont l'aparance ne nous permettra jamais de nous
détourner des sentiers de la vertu, et nous présumons qu'il n^est
inutile de vous informer qu'elles sont considérées comme les
marques les plus chères d'amitié et tenues dans la plus haute
estime par ceux de nos alliés qui en ont* été revêtus pour avoir
contribué par leurs services personnels à l'établissement de notre
indépendance; que ces gentilshommes qui sont parmi les premiers
en rang et en réputation, ont eu la permission de leur souverain
de porter cette marque reconnoissante de nos affections réci-
proques, et que cet intérêt fraternel est considéré par leur illustre
monatt|Qe et autres personnes d'un caractère distingué comme
— 479 -
on ciment solide et additionnel à Tharmonie et à la réciprocité
des bons offices qui a si heureusement prévalu jusqu'à présent
entre les deux nations.
Ayant actuellement mis de côté tout ce qui a été jugé sus-
ceptible d'objection dans notre institution originaire « ayant
payé cette déférence aux sentiméns qui prévalent dans la com-
munauté sans avoir diminué ni aflaibli la dignité et la consis-
iûnte de notre caractère que nous avons l'ambition de soutenir
aux yeux de la présente et de la future génération; ayant
ainsi éloigné toute objection à la connection restante de notre
société , en chérissant notre amitié mutuelle jusqu'à la fin de
notre vie ; et ayant retenu dans toute son étendue et placé sur
un fondement plus certain et plus durable ce premier article
de notre association en faveur des infortunés, sur ces deux
grands piliers fondamentaux « Àmilii et Charité. Nous réduisons
notre institution , et nous appelons à ^oite libéralité, patrio-
tisme et magnanimité , à votre conduite en toute autre occasion
aussi bien qu'à la pureté de vos intentions pour le présent,
pour la ratiGcation de nosprocédék, en même temps nous nous
trouvons heureux d'exprimer une pleine confiance dans la can-
deur, justice et l'intégrité du public, que cette institution ainsi
qu'elle est altérée et corrigée le satisfera pleinement, et que
les actes nécessaires a l'autorité législative seront passés
bienlAt pour donner toute efficacité à notre bienveillance.
Avant de conclure cette adresse, permettez- nou& d'ajouter
que la culture de cette amitié que nous professons et l'étendue
de la charité seront des objets suffisante pour empêcher le
relâchement dans la poursuite des moyens de conforter et de
soutenir chacun de nos infortunés compagnons qui ont vu
des jours meillfurs et méritaient un sort plus doux, pour essuyer
tés pleurs des veuves qui ont été réduites avec leurs enfants
sans secours, à l'indigence et à la misère, mais encore ce sera
— 480 —
une tâche bien, touchante à cette charitable insUtution de
secourir les. orphelins, en tirant d'un état sujet à la corrup-
tion les filles orphelines, en rendant les garçons capables de
succéder aux vertus de leur père; elle communiquera le bon-
heur aux autres, pendant qu'elle augmentera ie nôtre propre;
elle nous rendra chères nos réflexions solitaires et adoucira
nos derniers moments.
Poursuivons donc avec ardeur ce que nous avons institué avec
sincérité; que le ciel et notre propre conscience approuvent
notre conduite , que nos actions soient le meilleur commen-
taire de nos paroles et laissions pour leçon à la postérité que
la gloire du soldat ne peut être complette que par sa bonne
conduite en qualité de citoyen.
Signé par ordre : Wasbingtor, pr^sûfent.
Philadelphie, ce 15 may 1784.
LlDstitntioB ik la Société des Cineinnati
Comme elle a été altérée et corrigée à ta première
assemblée générale.
Il a plu au gouverneur suprême de l'Univers ^e donner succès
aux armes de notre contrée, et d'établir les Etats amis, libres et
indépendants, c'est pourquoi pour perpétuer la mémoire de cet
événement, pour inculquer aux générations futures le devoir de
mettre bas en temps de paix les armes que l'on a prises pour la
défense publique, en formant une institution qui caractérise ce
principe important', pour continuer l'amitié mutuelle qui prit
naissance sous le poids de nos dangers communs, et' pour effec-
— 481 —
tuer des actes de bienfaisance dictés par l'esprit d'une bonté fra-
tcrnelle, envers les officiers et leur famille qui seroient dans le
cas de les recevoir, les officiers de Farmée Américaine se sont
constitués eux-mêmes dans une société d*amis et possédant la
plus haute vénération pour le caractère de cet illustre Romain
LucitAS'Quintius Cincinnatus, se sont dénommés la société de
Cincinnati.
Abticle 1". — Les personnes qui constituent cette société
sont tous les officiers commissionnés et brevetés de l'armée et de ,
la marine des Etats-Unis, qui ont servi trois ans et<|ui ont quitté
le service avec honneur. Tous les officiers qui sont dans le ser-
vice actuel à la iin de la guerre, et tous les officiers qui se sont
retirés sur des réformes ordonnées par des résolutions du congrès.
Abticle 2. -^ Seront aussi admis dans cette société le dernier
et le présent Ministre de Sa Majesté très-chrétienne aux Etats-
Unis, tous les généraux et colonels des régiments et légions des
troupes de terre, tous les amiraux et capitaines de la marine
ayant rang de colonel t]ui ont coopéré avec les armées des Etats--
Unis dans leurs efforts pour la liberté, et telles autres personnes
qui ont été admises par les sociétés de leur Etat respectif.
Article 3. — La société aura un Président, vice-président,
secrétaire et sous-secrétaire.
Abticle 4. — il y aura une assemblée de la société, au moins
une fois en trois ans au premier lundi de may, à telle place que
le président désignera, ladite assemblée consistera dans les offi-
ciers ci-dessus dénommés, et une délégation de chaque Etat. Les
affaires de l'assemblée générale seront pour régler la distribution
des fonds de surplus, pour apointer les officiers pour le terme
suivant, et pour rendre conforme aux objets généraux de cette
institution, les loix faites par les assemblées de chaque Etat.
Abticle 5. — La société sera partagée en sociétés d'Etats,
31
— 482 —
chacune aura un pcésident, vice-président, secrétaire et trésorier
qui seront choisis par la majorité des voix annuellement.
Article 6. — Les assemblées d'Etat se tiendront le jour an-
niversaire de l'indépendance , elles concerteront toutes mesures
tendantes aux desseins bienfaisants de la société, et les assemblées
de chaque Etat feront la demande de leur législature respectire
des Chartres qui leur seront nécessaires.
Abticle 7. — Tout membre (de la société), allant d'un Etat
dans l'autre sera considéré à tous égards comme appartenant à
la société d'Etat dans laquelle il résidera actuellement.
Abticlb 8. — Les assemblées d'Etat jugeront de la qualité
des membres, admettront et s'il est nécessaire chasseront ceux
des membres qui se conduiront indignement.
Article 9. — Le secrétaire de chaque assemblée d'Etat tien-
dra registre des membres^ résidens dans chaque Etat et en en-
verra une copie au secrétaire de la société.
Article 10. — Pour former des fonds pour le secours des
membres infortunés, leurs veuves et orphelins, chaque officier
délivrera au trésorier un mois de sa paye.
Article li. — Il ne sera point accepté de donation que de
citoyens des Etats-Unis.
Article 12. — Les fonds de chaque société d'Etat seront
prêtés à l'Etat par permission du Corps législatif, et l'intérêt seu-
lement sera annuellement appliqué aux vues de la société, et si
dans le cours du temps il se rencontre des difficultés dans l'exé-
cution des intentions de la société, le Corps législatif de chaque
Etat sera requis de faire des dispositions équitables qui puissent
correspondre au dessein originaire de la société.
Article 13. — Les sujets de Sa Majesté très-chretienne,
membres de cette société, tiendront des assemblées à leur plaisir,
et formeront des règlements de policé conformément aux objets
de l'institution et à l'esprit de leur gouvernement.
— 483 —
Aeticle 14. — La société aura un ordre qui sera un aigle
chauve d'or portant sur sa poitrine l'emblème ci-après décrit,
suspendu à un ruban^bleu bordé de blanc, qui désigne l'union de
TAmérique et de la France.
t PBTNGIPALE FIGURE
Cincinnatus, trois sénateurs Romains lui présentant une épée,
et autres attributs militaires; dans le fond sa femme à la porte de
son habitation, près d'elle sa charrue avec les instruments de
labourage; autour sera écrit :
Omnia relinquit servare rempuMicatn.
SUB LE BEVEBS :
Soleil levant, une cité avec ses portes ouvertes et des vaisseaux
entrant dans le port, la Renommée couronnant Cincinnatus avec
une couronne et l'inscription :
Yirtutis premium.
AU-DBSSODS :
Des mains jointes supportant un cœur avec ces mots :
Esta perpétua.
ÂUTOUB DU TOUT :
Sotietas Cincinnalorum inetituta a. d. 1783.
Abticlb 15. — Une médaille d'argent représentant l'em-
blème sera donnée à chaque membre de la société avec un di«
plôme en parchemin où sera imprimé les emblèmes et figures
de l'ordre et la médaille ci-*dessus mentionnés.
— 484 —
Du général Washington à H. le comte d'Eslaing et à H. le
comte de Rocbambeau.
De Philadelphie, le 17 may 1784,
Messieurs ,
Nous les délégués des Cincinnati , ayant jugé à propos de
faire plusieurs altérations et corrections essentielles dans notre
institution , et ayant cru de notre devoir de communiquer les
raisons sur lesquelles nous avons agi dans une adresse circulaire
aux sociétés d'Etat, nous vous transmettons aujourd'hui pour
votre information une copie de cette lettre arec une de Fins*
titution comme elle a été altéréfset corrigée.
Convaincus d*avoir fait ce que la prudence , l'amour du pays
dictoient , nous sommes persuadés que vous serez satisfiiits de
la droiture de notre conduite, lor&que vous serez informés que
nos décisions furent occasionnées par la conviction que quelques
choses contenues dans notre système originaire pourroîent être
fortuitement productives de conséquences que nous n'avions
pas prévues, aussi bien que par le cours des sentiments qui
paroissaieut prévaloir parmi nos cytoyens. Sous ces circons-
tances , nous considérâmes que ce ne seroit point donner une
preuve de magnanimité de persister dans aucune chose qui
pourroit être onéreuse, ou de contrecarrer l'opinion de b
communauté telle qu'elle soit fondée* lié! pourrions-nous être
fâchés de trouver l'œil jaloux du patriotisme veillant sur ces
libertés qui ont été établies par nos efforts communs! surtout
lorsque nos compatriotes paroissoient pleinement disposés à
rendre justice à nos intentions et à n'appréhender d'autres maux
que ceux qui pourroient arriver dans la suite des temps, après
que nous, en qui ils ont placé tant de confiance, aiurîons
— 485 —
quitté le théâtre des actions humaines; et nous nous flattons que
nous ne nous sentions pas moins intéressés à nous défendre
contre des droits funestes , en détournant les maux politiques
présents et futurs, que les plus zéii^^s denos compatriotes.
Pour nous donc, c'est assez que nos desseins bienfaisants , do
soulager les infortunés , ne soient pas frustrés ; que nos amitiés
soient aussi innombrables qu'elles sont sincères, et que vous
en avez reçu les marques avec tant de sensibilité.
Pour vous. Messieurs, qu'il suffise que vos mérites et ser-
vices soient îneffaçablement imprimés sur tous les cœurs de la
nation entière, que vos noms et actions ne puissent jamais
être ensevelis dans l'oubli.
Chérissant do tels sentiments, et réciproquant vos affec-
tions, nous vous prions d'avoir la bonté de croire que quoique
rien ne pouvoit augmenter notre amitié et vénération, néan-
moins par votre ardeur à vous associer avec nous> vous avez
pris la mesure la plus effectuele pour fixer plus fortement ces
liens indissolubles!
Signé dans l'assemblée générale.
G. Washington , président.
Du général Washington à H. le comte de Rochambeau.
Philadelphie, le 17 may 1787.
Mon cher comte ,
Des lettres oificielles et autres j>rocédés de l'assemblée géné-
rale de la Société des Cincinnati , tenue ici , et desquelles vous
avez copie , vous aurez une connoissance parfaite de ce que la
société a fait, et le fondement sur lequel elle a agi; il seroit
inutile d'entrer ici dans de plus grands détails qui ne seroient
qu'une répétition.
~ 486 ~
La société ne pouvoit pas entrer dans une différence trop
minutieuse des caractères, elle a pensé qu'il étoit mieux de
comprendre ces membres dans une description générale , ceux
qui constitueront la société en France doivent ensuite décider
les prétentions de leurs compatriotes sur les principes de Pins-
titution comme elle a été altérée et corrigée.
Il ne me reste qu'à vous répéter les assurances du respect
et de Festime avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.
Signé Général WAsmiieTOR.
Du comte de Rochambeau :
Calais, ce 26 juillet 1784.
Monseigneur,
J'ai l'honneur de vous envoyer la traduction exacte des lettres
que j'ai reçues du général Washington , et des résolutions qu*a
prises la Société des Cincinnati à son assemblée du mois de
may dernier , abstraction faite des corrections qu'ils ont fiiites
à leur première institution relativement aux différentes attaques
qu'elle a reçues des Corps Législatifs de quelques États ; il y a
deux articles qui intéressent la nation et méritent votre
attention.
Le premier qui invite 4a société française à s*assembler
pour élire les membres et former des règlements analogues
aux principes de notre gouvernement.
Le deuxième, qui donne une extension à leur première réso-
lution en faveur des généraux et colonels des corps français,
en y agrégeant tous les officiers de terre et de mer brevetés et
- 4»7 —
ayant rang de colonels, ou qui ont obtenu ce grade depuis
en faveur de leur service en Amérique.
La société .générale , en conséquence de cet article me ren-
voyé toutes les demandes qui ont été faites pour être examinées
et allouées par ladite société française, conséquemment aux
nouvelles résolutions de la société générale. Je crois que le
général Washington a renvoyé à M. le comte d'Estaing les
demandes de la marine.
Je ne présume pas que Sa Majesté veuille perpétuer dans
son royaume une société étrangère , aussi je m'attends que la
réponse à cet article sera négative.
Il paraît cependant convenable que Sa Majesté f)ermette à M. le
comte d*£staing et ù moi, concurremment ou séparément, d'assem-
bler pour une fois seulement les membres de la société, pour exa-
miner toutes les demandes qui nous ont été renvoyées par la société
générale , et allouer celles qui seront conformes au nouveau
règlement de ladite société, et qu'il nous soit défendu, après
cette assemblée , de la renouveller ni de recevoir aucune
demande ultérieure d'aucun dfes officiers de terre et de mer
qui ont servi en Amérique pour couper court à toutes solli-
citations subséquentes.
Il y a dans le nombre de celles qui me sont renvoyées des
officiers qui y ont un droit très intéressant, tels que MM. le
chevalier de Lameth , baron de l'Estrade, etc., dont j'aurais
l'honneur de vous remettre , à mon retour , une liste plus
exacte et restreinte aux termes de la Société générale du 15
mav dernier.
Vous verrez. Monseigneur, que la Société générale refuse
poliment la souscription des sommes que nous avons cru devoir
leurdffrir, d'où il résulte que nous avions bien fisiit d'en faire
l'offre, et qu'il est encore mieux à eux de refuser.
— 48» -1
J*ai l'honneur de vous informer que j'envoye copie de toutes
ces dépêches , en ce qiii intéresse la politique à M. le comte de
Vergennes, avec qui probablement vous en conférerez, et j'atten-
drais vos ordres pour régler ma conduite en cette occasionne ne
doute pas que M. le comte d'Estaing ne prenne ceux de M. le
maréchal de Castries.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très-humble et très-
obéissant serviteur,
Le O^ de Rochàhbeâu.
MM. le comte de Rochambeau et le comte d'Estaing pour
l'association de Cincinnatus.
 Paris, ce 19 Août 1784. .
Monsieur lb Maréchal,
J'ai rhonneur de vous supplier de m'accorder rautorisalion
nécessaire pour que j'informe MM. le marquis d'Hervilly, le
comte Edouard Dillon, Ô. Moran , le marquis de Fontenilles et
le baron de Choin , que vous permettez qu'en conséquence de la
décision du .Roi et du Resolved de l'assemblée générale en date
du 15 mai 1784, ces officiers se décorent des marques de l'as-
sociation de Cincinnatus ; je prends la liberté de mettre sous vos
yeux les motifs de ma demande.
J'ai l'honneur de vous rendre compte que M. le maréchal de
Castries m'a autorisé à informer M. le vicomte de Fontange,
colonel à Saint-Domingue, qu'il pouvait se décorer des marques
de l'association.
J'ai l'honneur d'être avec respect votre très-humble et très
obéissant serviteur,
ESTAIRG.
4»» -
Association de Cincinnalns.
Décisions demandées par M. d'Estaing, et mises sous les yeux
du Ministre pour Vadmission de MM. les officiers de terre qui
ont attendu pour se décorer qu'ils y fussent particulièrement
autorisés.
M. LE HÂBQuis d'Hebvilly. (i) — Colouel, a remplacé M. le
vicomte de Fontange après blessures.
M. XE COMTE Edouard Dillon. — Colonel destiné à aller en
Géorgie; ce qu'il avait demandé pour récompense de s*êlre dis-
tingué à la prise de la Grenade. Il fut blessé dans le combat sur
mer et malgré un bras (cassé) cruellement, et la décision de tous
les chirurgiens, il voulait aller à TAmérique septentrionale. M. le
marquis de La Fayette et moi nous ne doutons pas que l'assem-
blée n'ait accordé à nos sollicitations l'admission de H. le comte
Edouard Dillon , comme ayant été nommé Américain par un
baptême de sang et de désir. Je suplie personnellement que la
décoration lui soit provisoirement permise.
M. 0. HoBAN. — Colonel , a fort bien servi à Savannah, avec
le régiment Dillon.
H. LE MARQUIS DE FoNTEioLLES. — Colonel, a fort bien servi
à Savannah; il a été depuis la paix rendre visite au général
Washington qui a été étonné de ne pas le trouver admis. Cet
(1) Louis-Charles, comte d'Hervilly, un dos défenseurs de Louis XVI
au 10 août, commandait un corps d'armée k Paffaire de Quiberon, et
mourut des suites des blessures qu'il y reçut.
~ 4t0 —
officier a attendu comme il le devoit jasqu a aujourd'hui la per-
mission d'accepter.
M. LE BARON DE Choin. — ColoncI de dragons, a été désigné
par la Cour, dans le temps de mon^ départ, pour se rendre en
Amérique, auprès du générai Washington, Il y a été, il s'y est
bien conduit; et il a entretenu une correspondance active entre
ce général et moi. Cet officier a d'ailleurs bien servi dans les
occasions militaires.
M. LE cours BE FoNTANeB. — Golooel, conmiandffDt le régi-
ment du Cap, major-général à Savannah.
Il s'y est conduit avec la plus grande distinction. Il y a été
très-grièvement blessé.
A Paris, ce 19 aoust 1784.
ESTAIKG.
Paris, le 23 aoàt 1784.
Monseigneur,
J'ai fait vérifier dans les bureaux de M. de Saint-Paul, suivant
vos ordres les dates des commissions de Colonel des ofliciers
compris dans le mémoire ci-joint, qui leur ont clé accordés à
différentes époques depuis leur retour pour les services qu'ils ont
rendus en Amérique; d'après la délibération ci-jointe de la so-
ciété générale des Cincinnati que le général Washington m'a fait
passer avec les lettres dent j'ai eu l'honneur de vous envoyer
copie, tous ces officiers me paroissent dans le cas d'être admis
dans ladite société. Si Sa Majesté ne veut pas que oette société
— 491 —
étrangère se perpétue dans son royaume , je crois qu'il seroii
convenable que concuremment avec Monsieur le maréchal de
Castries vous ordonniez à M. le comte d'Estaing et à moi, de ne
plus recevoir aucune demande ultérieure et d'en écrire cbacon
de notre côté au général Washington , que je pense que cela
délivrera de beaucoup de demandes importunes.
Je suis avec respect, Monseigneur, votre très-humble et très*
obéissant serviteur.
Le comte de Rochàmbeau.
A Versailles 9 le 27 aotist 1784.
J'adopte entièrement, Monsieur le maréelial, votre opinion pour
mettre des bornes à Tassociation de Cincinnatus et le projet de
réponse que vous vous proposez de faire en conséquence à MM.
les comtes d'Estaing et Rochambeau et dont vous avez bien
voulu me faire part.
J'ai l'honneur d'être avec un très-parfait attachement, Mon-
sieur le maréchal, votre très-humble et très-obéissant serviteur,
Le M*' de Castries.
 M. le maréchal de Segur.
Paris, ce 31 aoust 1784.
Monseigneur,
Après trois vérifications faites dans les bureaux, il se trouve
que nous avons encore oublié un candidat pour la société de
— 492 —
Cincinnatus: c'est le comte Henry de Saint-Simon qui s'est trouvé
au siège d'York dans le régiment de Touraine faisant partie du
corps commandé par son cousin ; il a été (ait colonel le l*'* janvier
dernier.
J'ai l'honneur de vous demander votre agrément pour lui.
Je suis avec respect. Monseigneur, votre très-humble et très-
obéissant serviteur,
Le O^ de Rochâmbeài}.
M. LE COMTE Herby DE S4iiiT-SiH0if. — Etait Capitaine au
régiment de Touraine au siège d'York ; il fut ensuite à Saint-
Christophe, a été fait prisonnier sur la Ville-de-Paris, il a été fait
colonel le 1" janvier 1784, pouf les servfces qu'il a rendus tant
au siège d'York qu'à Saint- Christophe.
Paris, ce SOaoust 1784.
Le O^ de Rochanbeau.
l
Au Plessis aux Toumelles, près Provins, le !•' septembre 1784.
M. le comte de Rochambeau, Monsieur, vient de m'informer
de la permission que vous avé eu la honte d'obtenir du Roy pour
que le vicomte Fleury mon fils porte la décoration de la société
de Cincinnatus, voulés vous bien agréer tous mes remerciements
et les assurances de l'inviolable attachement avec lequel j'ai l'hon-
neur d'estre Monsieur votre très-humble et très-obéissant ser-
viteur.
Le Duc DE Flbvbt.
— 493 —
Le maréchal de Castries a l'honneur de prier Monsieur le
maréchal de Segur de vouloir bieiv lui faire communiquer la
lettre qu*il récrira à M. le Comte de Rochambeau, pour autoriser
les officiers de terre à devenir membres de Tassociation de Cin-
cinnatus afin que celle qu'il écrira soit absolument semblable.
Nous ne trouvons pas dans ces pièces le nom de M. de Talley-
rand. Voici un trait de lui qui nous paraît de nature à ne pas
être passé sous silence, il est raconté dans une lettre de M. de
Viomcnil :
A Boston, le 4 décembre 1782.
MoNSiBVB LE Marquis,
Le comte Bozon de Talleyrand regardant sa campagne comme
manquée, pour ne s'être trouvé qu'à un combat de mer, à un
naufrage dans la Delaware et à quelques marches sur le conti-
nent de l'Amérique, après s'être ménagé, auprès du chevalier
de Chatelus qui voulait le ramener en France, la permission de
ne le rejoindre que vingt^quatr^ heures après son départ, il en a
profité pour s'attacher à la compagnie de chasseurs du régiment
de Soisonnais, dans le premier rang de laquelle il vient de faire
son entrée à Boston, le fusil sur l'épaule et sous le nom de Va de
bon co^r^, sa résolution, ses bons propos, et la gaîté de sa mine,
ont fait un si bon effet pour lui , dans I^s armées de terre et de
mer, et même parmi les Américains, que je me suis flatté. Monsieur
le marquis, que non-seulement vous ne me sauriez pas mauvais
gré de ne l'avoir pas envoyé à Philadelphie, mais que vous voudriez
— 494 —
bien engager Sa Majesté à ne pas désaprouver que je Teusse con-
servé comme mon aide-de-camp.
i*ai l*hodneur d'èlre avec l'attachement le plus respectueux.
Monsieur le marquis, votre très*humble et très-obéissant servi-
teur,
VlOUBRlL.
On avait donné à Washington comme un Cincinnatus, un
camée antique monté en bague, large de 30 millimètres, haut
de 25, représeotant deux personnages dont il est difficile de faire
le Dictateur laboureur. Toutefois le héros Américain donna cette
bague en souvenir des Cincinnati à Kosiusko qui lui avait servi
d'aide-de-camp pendant la guerre de Tindépendance. Kosiusko
à son tour en fit présent au baron de Girardot, qui servait dans
les chevau-légers Polonais de la Garde-Impériale et qui Ta laissé
à son fils.
A L'OCCASION
DE LÀ M0R7
De MM. Frédéric BMHEH et Charles DE TOLLENABE
Pab m. l'abbé FOURNIER.
Mbssibubs ,
Avant de donner la parole à nos collègues inscrits à Tordre
du jour 9 j'ai un devoir à remplir. La mort vient de nous ravir
deux des nôtres : votre Président a la nûssion d'être Tinter-
prète de vos regrets. Ces regrets ont été partagés par les nom-
breux amis de ces hommes honorables , et la position qu'ils
occupaient dans la cité , les services qu'ils y ont rendus , les
tributs d'hommages payés à leur mémoire, tout nous prouve
qu'ils honoraient notre Société , et que nous avons à déplorer
la perte de deux membres diversement recommandables.
M. Frédéric Braheix était un esprit distingué, une nature géné-
reuse, un ftpre ami du devoir, de l'intégrité et de la droiture. Dans
toute sa carrière , il porta ces qualités précieuses qui lui con-
cilièrent partout l'estime publique , et firent de lui un homme '
essentiellement utile.
— 496 -
Sa vie, d'accord avec la rigidité de ses principes, était on
précepte et un exemple.
Dans sa carrière commerciale , et dans le coars de cette ma-
gistrature où rappela souvent la confiance de nos négociants ,
comme pendant Fexercice de ces fonctions de haute administra-
tion et de bienfaisance , — si honorables quand elles sont no-
blement remplies , — il fut un modèle de sévère probité , de
ponctualité, de zèle et de dévoûment.
Né à Nantes, le 30 janvier 1798 « M. Braheix fit ses hama-
nités et ses études de droit à Rennes. Il continua ces dernières
à Paris , où il fut Fami de notre regretté compatriote et con-
frère , H. Lucas-Championnière. Il en partagea même les tra-
vaux , et l'aida pendant quelque temps dans la rédaction de son
important recueil de jurisprudence.
Mais H. Braheix avait l'amour de sa ville natale et de sa fit-
mille. Il revint à Nantes , où il remplit pendant quelques années
les fonctions d'avoué près le Tribunal civil.
Bientôt son frère , M. Hippolyte Braheix , sollicita sa voca-
tion commerciale ; et ces deux hommes , si bien faits pour
s'aimer et se soutenir , s'unirent pour ne plus se séparer. Tou-
chant exemple que je me plais à. relever : non qu'il ne se pré-
sente quelquefois., et particulièrement en notre ville; mais enfin
le poète l'a dit avec l'expérience : Tara wMùTiia fratrum ; et
à notre époque de désirs cupides et d'ambitions hâtives « cette
union parfaite de deux frères , non-seulement dans les aflaires
et dans la marche des intérêts , mais dans la vie intime , dans
l'association des pensées et des sentiments , c'est chose belle au-
tant que rare.
Ces unions modèles ne se rencontrent qu'à la condition de
qualités du cœur et de vertus partagées. Elles demandent encore
une prédisposition d'éducution de fiimille et d'aiFections tradi-
tionnelles.
— 497 —
Aussi le père des Messieurs Braheix , négociant honorable
lui-même , avait-il légué à ses enfants , avec une mâle et solide
éducation , ces sentiments et ces principes , qui font le bonheur
intérieur. Et , bien que privés trop tôt de son appui , ils avaient
conservé Tempreinte paternelle , et cette touchante union de
toute leur vie , était un hommage à la - mémoire d'un père
vénéré.
Malgré la fermeté un peu rigide de l'expression , et parfois
ifnème une apparente rudesse dans ses rapports , M. Frédéric
Braheix était doué d*un cœur aimant et affectueux. Tout à sa
famille , je veux dire à son frère et à tous les siens , il les
avait adoptés , il ne se plaisait qu'au milieu d'eux , et il n'appor-
tait dans ce commerce domestique qu'une bienveillance aimable
et indulgente.
Pendant longues années , H. Braheix , devenu l'associé
de son frère, se livra aux armements maritimes , et se conquit
par sa haute probité et ses lumières une juste réputation sur
notre place , et partout où s étendaient ses relations. Il en eut
fréquemment la preuve dans les diverses missions que lui délé-
guèrent à plusieurs reprises la Chambre de commerce et le
Conseil municipal , notamment dans les deux graves questions
des sucres et des paquebots transatlantiques.
Ces témoignages flatteurs se renouvelèrent par son élection à
la présidence du Tribunal de commerce , dont il remplit pen-
dant deux ans les fonctions , avec tout le zèle et le dévoûment
qu'elles réclament.
Membre de la Chambre de commerce , membre du Conseil
municipal et du Conseil général , où il venait d'être réélu , tout
ce que pouvait lui conférer la confiance de ses concitoyens , il
l'obtint. A ces charges importantes , dont le poids égale l'hon^
neur, on ajouta ces missions de bienfaisance qui exigent tant
de qualités et de tact , et qui relèvent d'un haut éclat même
32
— 498 —
un& vie déjà honorée. Il était membre actif et dévoué de
la Commission d'administration des prisons et des sourds-
muets.
C'est assez dire que Texistence de M. Brabeix était remplie ,
et que pendant sa carrière , trop tôt et subitement interrompuev
il paya largement sa dette à la société , avec le double prix
qui, réunis, font la valeur d'une existence : le travail et le dé*
voûment.
La mort Ta saisi dans le plein exercice de ces actes méri-
toires , et, jusqu'à la fin , il n'a cessé de grandir dans la juste
estime de ses concitoyens.
Je ne suis donc point étonné des belles paroles prononcées
dans une récente solennité., par un de nos collègues , digne de
le louer (1). Dans une phrase , H. de la Giraudais a résumé sa
vie ; je la cite pour suppléer à la médiocrité de mes propres
paroles :
<r M. Braheix doit vivre vsurtout dans vos mémoires par la
» ptodigalité de sa vie et l'effusion de son dévoûment. Partout
» et toujours il voulut être et il fut utile. Avocat désintéresse,
D négociant puritainenoent intègre , juge éclairé , conseiller ar-
i> dent , nous le confondons dans nos sympathies avec le frère
» qui le pleure. Consolateur des misères des prisons et des
D vôtres (aux sourds-muets) , il lui a été donné de passer en
0 faisant le bien , pour continuer les nobles traditions de sa
9 famille. »
Associons-nous à ces regrets et à ces homnuiges. C'esl
toi^ours un honneur pour un corps de posséder des boounes
si justement regrettés, et si haut placés dans l'estime p»»
blique.
(t) Discours de M. Besoard de la Gkaadais père, k la distribaHoa det
prix de Tinstitulioa SAizir-GABaiBL.
\
I
1
— 499 -^
Le second membre dont nous déplorons la perte est M.
Charles de Tollenare Gramez, agent- voyer en chef de la Loire*
Inférieure.
Entre tous les titres qu'il a à nos regrets par ses qualités ,
son active fécondité et ses travaux remarquables , il en est un
qui , à mon sens , le recommande singulièrement , c'est son
exactitude à nos séances , tant aux réunions mensuelles qu'aux
réunions du Comité , dont il faisait partie , exactitude d'autant
plus méritoire , qu'une dureté de l'ouïe assez prononcée , pou-
vait lui rendre plus pénible une attention nécessairement plus
soutenue.
N'est-ce pas, en effet, Messieurs, un véritable mérite que
cette ponctualité à un devoir librement accepté ? N'est-ce pas
une marque de respect pour le corps dont on fait partie , une
gracieuse courtoisie envers ses collègues , un encouragement
personnel à ceux dont on doit entendre les travaux ? N'est-ce
pas par cette exactitude que les Sociétés fleurissent et pros-
pèrent , et par l'absentéisme qu'elles s'affaiblissent et meurent ?
Quels que soient la passion de l'étude , l'amour du bien, la force
de la volonté qui cherche le vrai pour le vrai, n'éprouvent- on
pas le besoin de rencontrer des esprits attentifs et sympathi-
ques ? Ne faut-il pas à l'orateur un auditoire ? Et la certitude
de parler à de nombreux confrères , de provoquer leurs judi-
cieuses observations , leurs justes critiques , ou de recueillir
leurs bienveillants suffrages , de faire jaillir la brillante étincelle
d'une bonne et amicale discussion , n'est-ce pas l'encourage-
ment nécessaire et la douce récompense des membres plus zélés
qui préparent et soumettent leurs travaux 7 N'est-ce pas l'avan-
tage et le bonheur des Sociétés dont le rapprochement fait la
vie , déploie les ressources , entretient l'activité et assure le
progrès 7
— 500 —
Aussi n'eut-il que ce titre , M. de TollenAre serait digne de
regrets. Hais vous savez combien il en possédait d'autres.
Il continuait chez nous une tradition de famille. H portait
dignement un nom que notre ville a depuis soixante ans envi-
ronné de justes respects. Son père, M. L.-F. de Tollenare, dont
il serait superflu de faire l'éloge après la complète et inté-
ressante notice de son ami le pseudonime Lidener (i^ , a laissé
dans le commerce , où il porta des vues élevées , une grandeor
de conceptions peu communes , un nom sans tache, et dans les
lettres , par son érudition sérieuse et variée , par sa vive
imagination et sa puissante dialectique, par ses connaissances
philosophiques , la réputation d'un écrivain distingué , d'une
rédaction facile et pure , traitant heureusement des sujets les
plus divers, et aussi parfois le renom d'un penseur hardi , lancé
dans des régions aventureuses , mais toujours retenu par le
contre-poids d'un grand cœur et d'un profond sentiment reli-
gieux ; enfm , et par dessus tout , c'était un homme de bien ,
voué aux belles œuvres et aux grandes choses.
Marchant sur les traces de son père , Charles de Tollenare se
livra sérieusement à l'étude. Élève de l'École Polytechnique , à
21 ans (1829), il en sortait officier d'artillerie. Il ne suivit pas
longtemps la carrière des armes; en 1830, il y renonçait ,
non par dégoût ou par scrupule politique , mais par dévoûroent
pour sa mère, qui venait de perdre son fils atné.
Son ardeur pour les sciences ne fit que s'accrottre , et son
goût le porta principalement vers les sciences naturelles. La géo*
logie , avec ses mystérieux secrets et ses mondes enfouis ; la
minéralogie, avec ses inépuisables richesses et ses applications
(I) Aevue des Provinces de l'Ouest , 1* année i 7* livraison et
suivantes.
— 501 —
infinies aux arts utiles , captivaient ses loisirs ; la botanique
était pour lui pleine de charmes. Hais ce n'était là que le
côté , pour ainsi dire poétique , que la part de jouissance de
sa vie.
Il se livrait , avec toute la puissance d*un esprit méditatif et
profond , aux questions les plus abstraites , aux recherches ma«
thématiques et aux combinaisons des nombres. Pour être utile, il ne
reculait pas devant les plus arides calculs, et dernièrement encore
nous en avions la preuve dans ce grand travail pour servir aux
répartitions des assurances sur la vie, travail que, sur un rapport
favorable de votre Commission , vous avez jugé à propos de sou-
mettre à Texamen et à l'approbation du Gouvernement.
Ce fut en 1839 , et à la suite d'un concours, que H. de
Tollenare fut nommé agent-voyer en chef du département de
la Loire-Inférieure. C'est en celte qualité et dans l'exercice de
cette charge importante , qu'il déploya son activité et ses res-
sources. Ça été sa carrière , le but obligé de ses efforts. Il le
comprenait et y apportait un zèle au-dessus de nos éloges. La
tâche était difficile , il l'a accomplie ; car c'est lui qui a tracé
le réseau de nos voies vicinales, et en a exécuté, souvent à tra*
vers de graves obstacles , la plus grande partie , et , quoiqu'il
reste encore beaucoup à faire, le département ne pourrait sans
injustice lui refuser sa reconnaissance.
Hais ce qui fait à notre regretté confrère le plus d'honneur et
survivra à nos éloges , c'est le grand et magnifique travail en*
trepris par lui et continué avec ardeur des Cartes cantonales de
ce département. Il crut , avec raison , que ces publications se
rattachaient à ses fonctions , puisqu'elles lui fournissaient, plus
qu'à d'autres , le moyen de les conduire à bonne fin. Ce que
l'illustre Cassini a entrepris avec un succès si applaudi pour
une grande partie de la France , H. de Tollenare l'a feit pour la
Loire-Inférieure. L'entreprise était grande, parce qu'elle de-
— 502 ~
mandait de longs efforts ,' une intelligente collaboration et d'ira-
menses sacrifices. Or , j'admire , Messieurs , l'exactitude mî*
nutieuse , la précision extrême et la perfection typographiqae
de ces Cartes cantonales ; j'admire que , gr&ce aux secours du
cadastre parcellaire dont il a profité , grâce à Thabileté de ses
principaux agents , grâce aux soins et recherches presque mi*
croscopiques auxquels il s'est livré, M. de Tollenare ait dé*
passé Cassini et rivalisé avec les chefs-d'œuvre de l'état-majc^r.
Hais ce que j'admire au moins autant , c'est que , pour fiiire
réussir son œuvre , il n'ait pas balancé à engager un capital
considérable. L'amour de la science , quand il va jusqu'au dé-
voûment , est digne de tous nos éloges.
Espérons que ces beaux travaux , auxquels a concouru d'une
manière si active notre collègue , H. Pinson , pourront rece-
voir , avec sa coopération , tout leur complément. En atten-
dant, le nom de Tollenare y reste attaché pour toujours et
sera son titre perpétuel dans le monde savant , et indépendam-
ment du zèle qu'il déploya pour l'amélioration de nos voies de
communication et des progrès réels que lui doit le départe-
ment , nous en garderons le souvenir , comme du Cassini de
notre province.
Tant de soins et de travaux ne suffisaient pas à l'esprit actif
de notre collègue. L'agriculture avait encore ses prédilections.
La terre et tout ce qui s'y rattache a tant de charmes. C'est un
amour si sûr , si fécond , si consolant ! Il repose si bien l'es-
prit de ses méditations et de ses fatigues , l'âme de ses ennuis
et des déceptions du monde ! Il rapproche tant de la nature et
de la vie simple et douce qui est le bonheur ! Il aimait donc
les champs , et leur culture avec l'application raisonnée des
procédés d'utilité et de progrès. Des premiers, il employa dans
ce département le drainage. Dernièrement , il avait créé , près
de la ville ^ sur une assez grande échelle ,. qui devait s'étendre en-
— 503 —
core , une IcUterie modèle , et il y réussissait si bien que , si
j'en crois les amateurs , pour que notre Bourbon et notre Moka
développent toute la perfect^ioa de leur arôme , il faut qu'ils
soient mélangés avec la crème parfumée de la ferme de Pom-
pière.
A l'exemple de son père que notre ville comptait dans pres-
que toutes ses administrations charitables et scientifiques , M.
de Tollenare se rendait a tous les appels et apportait son utile
concours. Dès 1831 , il faisait partie de la Commission de sur-
veillance du Muséum d'histoire naturelle et de celle de l'Ecole
communale de dessin appliqué aux arts , ainsi que de la Société
d'encouragement pour l'instruction mutuelle élémentaire. Il était
membre de la Commission du Jardin des Plantes et des bâti-
ments civils du département.
C'est en 1837 qu*il fit partie de notre Académie. Il y a fré-
quemment payé de sa personne , et nous avons eu son dernier
travail.
C'est dans sa terre de Pompière , en Saint-Herblain , où il
se trouvait heureux dans d'actifs loisirs, que M. de Tollenare a
été frappé comme d'un coup de foudre, le 26 septembre dernier.
Il a été enlevé à l'affection de sa famille et de tous ses proches ,
qui, mieux que nous, pouvaient apprécier ses vertus privées et
le charme de son commerce ; à ses amis nombreux qui le pleu-
rent, et à nous, Messieurs, qui perdons un membre utile et dis-
tingué , dont la bienveillance soutenue et Tobligeance extrême
méritent tous nos regrets.
6 octobre 1858.
NOTICE
SUB
M. JaqQes-OliTier URVOY DE SM-B8DAN
Pab m. l'abb6 FOURNIER.
/
Hbssieubs,
La société n'est pas assez riche , assez forte en bons exem-
ples pour qu'on puisse laisser tomber en oubli le souvenir d'un
homme de bien.
Car la société vit d'exemples. Mauvais et dangereux, ils en-
traînent et produisent ces courants funestes qui font les mau-
vaises mœurs, et par une pente rapide conduisent aux abîmes.
Bons et utiles , ils enseignent : ils sont une exportation ou un
reproche; ils donnent une heureuse impulsion. Une vie de
bons exemples, d'actions utiles, fut*elle simple et ignorée, est
une force vive dans la société. Foyer de lumière et de chaleur ,
elle rayonne plus ou moins. Mais élevée par la position, agrandie
par l'influence , perpétuée par les œuvres, c'est une puissance de
vitalité et de salut.
Et pourtant ces mémoires s'effacent , leur trace disparatt.
Le dirai-je 7 les cœurs se font bientôt insensibles. Là même où
~ 505 —
persévèrent les bienfaits, où les grandes œuvres, comme des
sources publiques, versent leiurs trésors sur les générations qui
se succèdent , celles-ci s'accoutument à jouir et oublient ,
comme on oublie , bélas ! les biens que la nature verse sur nous
avec une in&tigable constance.
Or, il est de notre devoir de prévenir et d'empêcher de
telles ingratitudes. Les grandes vertus, les belles vies doivent
trouver place dans les annales locales. Les hommes de bien sont
les nobles et pures illustrations d'une cité , et notre Académie,
Messieurs, a mission pour relever et^ inscrire de tels souvenirs.
Nous sommes à l'avant-garde de la société, pour l'éclairer sur
tout ce qui la touche; et si nous prenons justement souci de
ses intérêts et de ses progrès matériels, il est également de
notre devoir de la soutenir et de la guider dans la voie du pro*
grès moral.
J'ajoute que, plus qu'aucun de vos membres, je devais sentir
cette obligation , moi qui eus l'honneur et le bonheur bien
apprécié de cultiver l'amitié de l'homme dont je veux vous en-
tretenir , de pénétrer assez avant dans son cœur pour en con-
naître les sentiments intifnes, et c'est ce qui vous explique
pourquoi , plutôt qu'un autre , je prends aujourd'hui la parole.
M. Jacques-Olivier Urvoy de Saint- Bedan naquit en 1778. Il
eut pour père messire Charles^Ânnibal-Harin Urvoy de Saint-
Bedan, et pour mère H"^ Adélaîde-Catherine-Françoise Boux. Il
fut transporté fort jeiAie à Casson , chez son grand-père , et
c'est sans doute à ces premières impressions , et peut-être —
car qui peut expliquer les prédispositions innées des âmes —
h l'extrême attachement de sa famille maternelle à celte terre
de Casson, qu'il dut ce goût , cette passion, qu'il conserva toute
sa vie pour ce coin de terre et pour cette population que sa
rudeése sauvpge et son extrême indolence rendaient peu digne
de telles sympathies.
— 5»6 —
Son grand-père maternel, M. Boux , se plaisait à résider dans
cette paroisse dont il était le seigneur. Il venait d'achever la
construction d'une splendide demeure » et il y vivait avec la
grandeur que comportait son immense fortune. Le pays se sen-
tait d'autant plus de sa présence que c'était un homme de bien.
II était membre du Parlement, mais non d'une famille très-
ancienne. Les charges municipales l'avaient anobli (1648).
Mais il possédait la vraie noblesse du cœur , la générosité et
l'élévation des sentiments, et ces sentiments, il les avait trans-
mis à ses enfants. Sa nombreuse famille se composait de six
filles qui , au dire de la tradition des anciens et des proches ,
étaient toutes des saintes. Elles visitaient les pauvres, soignaient
les malades, pansaient leurs plaies dégoûtantes. Trois seule-
ment se marièrent , dont une , Adélaïde-Catherine, (ut la mère
de M. Urvoy.
Quant à son père , il était d'une des plus anciennes fa-
milles de Bretagne : il habitait la terre de Saint-Bedan , près
Saint-Brieuc. Son nom se trouve en première ligne dans la
salle des Croisades , et il est incontestable que cette vieille
maison fournissait , dès ce temps reculé , de nobles hommes
d'armes.
Personne ne tira jamais moins vanité de sa noblesse que H.
Urvoy, objet de cette notice. C était l'homme simple par excel-
lence, et cette simplicité avait chez lui un véritable caractère de
grandeur. Mais autant il est ridicule d'affecter une illustration
qu'on n'a pas, autant il serait inconvenant de la répudier quand
on la possède , et de ne pas y attacher le prix qu'elle com-
porte. Touta noblesse vraie suppose des services rendus et rap-
pelle un passé glorieux. Or, illustrations récentes ou anciennes,
quand elles sont fondées, elles inspirent le. respect. Qu'on le
veuille ou non, il y a transmission du sang et des titres. A cha-
cun ses œuvres, il est vrai ; mais à chacun encore le passé bon
. ^ 507 --^
ou mauvais, glorieux ou igtuAle de sa famille. La fomille n*est
pas une pure fiction , mais une réalité . La Gens des anciens «
qui vient de genm , race ou origine , subsiste • C'est un ar-
bre qui s'étend, un tout moral qui se continue, et cette vérité ,
principe éminemment fécond , source de grandes vertus et de
légitimes respects, est le mot qui explique cette considération
universelle qui s^ttache à un grand nom .
Dernièrement, aux confins de notre département, je vis une
jeune femme qui lavait à la fontaine de la ferme le linge de la
famille. On me dit que cette femme était la petite fille de Ca-
thelineau, ce voiturier devenu généralissime de l'armée vendéenne
et surnommé le Saint de l'Anjou ; je fus saisi de respect, et je ne
pus m'empècher de le témoigner. Elle eût été la petite fille
dun maréchal de l'Empire, ou le rejeton d'une vieille race,
j'aurais éprouvé et témoigné les mômes sentiments. C'est que
ces sentiments sont fondés, ils sont dans la nature et la vérité.
Le père d'Olivier Urvoy eut deux fils. Celui qui nous occupe
était le cadet, et fut de bonne heure destinée la marine, où les
cadets de noblesse trouvaient, comme on sait, avant la révolution,
une entrée fecile et une brillante carrière.
Hais ces projets demeurèrent sans résultat. Bientôt la révolution
éclate. H. Urvoy père prend le parti d'émigrer : il est enveloppé
dans la proscription. Ses biens sont saisis et vendus révolution-
nairement. Madame Urvoy se retire à Casson avec ses deux en-
fants , près de son père , M. Boux , qui vivait encore. JBientôt
la persécution poursuit en eux le double crime de l'origine et
de la fortune. Cette famille était trop marquante et trop haut
placée pour n'être pas inquiétée. A la vérité, M. Boux n'avait pas
émigré; l'amour et la reconnaissance de la population le proté-
geaient. Hais la menace était sans cesse suspendue sur leurs tètes.
N'avait-on pas d'ailleurs l'arme toujours prête de la loi des sus-
pects ? Ils s'étalent, du reste, retirés à Nantes, dans leur grand et
— 508 —
bel hôtel de Rosmadec, pour échapper aux vexations, rbabîtalioD
dans les châteaux étant devenue impossible. Un jour, l'ordre
arrive de la commune de Nantes de se saisir des divers
membres de cette famille. Cétait en 1793. Les ioten*
tions étaient mauvaises , car pour les conduire au cbeT*
lieu , ' on avait amené la fatale charrette. A cette nouvelle
et à cette vue , l'alarme et la terreur furent extrêmes.
Hais un spectacle touchant vint désarmer presque de force les
émissaires. En pénétrant dans le magnifique hôtel, ils le voient
transformé en ambulance; les vastes salles de cette princière
demeure étaient remplies de malades. Pour comble de surprise,
ils y reconnurent les leurs. C'étaient des bleus en plus grand
nombre, de vaillants soldats, de ces braves Nantais échappés de
l'attaque de Nantes et du combat de Nort qui recevaient ces
soins. Lorsque ces commissaires firent connaître leur mandat :
a Non , s'écrièrent ces blessés , non, vous n'emmènerez pas loin
de nous et peut-être à la mort cette brave fiimille, ces femmes
qui nous ont sauvé la vie. Nous nous lèverons plutôt blessés et
malades pour les défendre. » La reconnaissance les arracha à
l'échafaud. Néanmoins, il fallait une satisfaction à l'opinion. Un
arrêté émané de je ne sais quel pouvoir les exila à Bourges, où
ils passèrent plusieurs années. Le petit Urvoy et sa mère furent
du nombre, et souvent il racontait depuis comment, tout jeune,
il allait acheter au marché les moyens d'existence pour sa b-
mille qui craignait de paraître.
Toutes les natures ne résistent pas à de pareils chocs. Madame
Urvoy succomba, semblant appeler après elle son fils aîné qui, en
la suivant dans la tombe, échappa à ces temps funestes. Olivier,
pauvre enfant, balotté par la tempête, qui de ce monde ne con-
naissait encore que le malheur et sa famille, s'attacha à celle-ci
de toutes les forces de son cœur. A dix-sept ans il offre à sa
cousine, une autre demoiselle Boiix, de partager les tristes
— 509 —
chances de cette vie ÎDcertaine (f 795). Il Tépouse. Hais il n'en
était encore qu'au rude apprentissage de la vie et du malheur.
Ce rêve de jeunesse et d'amour ne dura que deux ans. A dix-neuf
ans, il restait veuf et père de deux enfants.
Qu'annonçaient de telle» prémisses ? Une âme bien douée,
trempée par de telles épreuves, si elle ne se brise, doit se relever
bien forte.
Son grand père , le brave et vertueux H. Boux, et ses filles,
ces douces bienfaitrices du hameau, meurent presque dans le
même temps. Par ces fatales causes la terre et le château de
Casson deviennent le patrimoine de M. Urvoy : et là commence
pour lui une vie nouvelle. Il avait la fortune, assez du moins pour
qu'elle devînt en des mains habiles l'instrument d'une fortune
plus grande. Mais qu'avait été son éducation ? Au milieu de ces
agitations et de ces bouleversements continuels, assez occupé du
soin de se garantir et ^d'échapper au malheur des temps , ses
parents l'avaient, pour ainsi dire, abandonné à lui-ménfie. Les
moyens d'instruction qui maintenant abondent étaient nuls alors
ou dangereux. En dehors des enseignements oraux et traditionnels
que donne la famille, et qui forment, il est vrai , le fond le plus
riche, et la véritable éducation du cœur, Olivier n'avait rien
appris. Et ce fut, comme il le racontait souvent, à cette époque,-
qu'il s'aperçut qu'en effet il ne savait rien.
Mais il était dans la destinée de cet liomme de tout puiser
dans son propre fond et de trouver en lui-même toutes ses res-
sources. Sans mattre et sans guide , il se livre avec ardeur à
l'étude, il consacre à la lecture les jours et les nuits; cet esprit
vif et curieux saisit avec une insatiable avidité tout ce qui se
présente à sa portée. Dangereuse éducation , s'il n'eût été doué
d*un jugement sûr, et qui, malgré ses hautes qualités, malgré sa
réflexion précoce, ne fût pas pour lui sans dangers, comme il le
reconnaissait plus tard. Néanmoins, ses facultés se développèrent
— 510 ~
d'une façon renoarquable, et il acquit dans les lettres et dans les
arts, en science et en histoire, ces connaissances yariées et sé-
rieuses qui loi permirent de tenir un rang distingué au sein de
nos assemblées législatives et de haute administration , et d*7
rendre toujours de grands services dont les esprits ordinaires sont
incapables. Sa conversation se ressentait de ses lectures; les
poètes, surtout nos tragiques, lui étaient familiers. Il avait le don
de les lire avec un grand charme et un naturel parfût. Les écrits
philosophiques avaient laissé dans cette inlelligeitce des traees
profondes, et c'était dans ces lectures sans doute quil avait poisé
cette habitude de généralisation qu'il portait même dans les sujets
ordinaires qu'il agrandissait presque toujours dans la conversa-
tion en élargissant l'horizon où la simple question semblait cir-
conscrite. Son esprit n'était pas dépourvu d'originalité. Il
s'arrêtait rarement ao côté vulgaire des choses ; il les voyait à sa
manière, et souvent il y mêlait une teinte de sentiment qui y
donnait un nouvel attrait. Il causait avec goût, et avec cette
convenance et cette distinction qu'on a ou qu'on n'a pas , mais
qu'on ne saurait se donner.
Il n'était cependant pas tellement occupé de la science et des
livres, qu'il négligeât ses intérêts et ses affaires. C'était, au con-
traire, l'un des beaux côtés de M . Urvoy, de porter dans l'habi-
tude de la vie et dans le maniement des afiaires une grande
intelligence et une prudence habile. C'était, comme on dit de
nos jours, un homme essentiellement pratique.
Lorsqu'il revint à Casson, et qu'il en devint, comme nous
l'avons rapporté, le propriétaire, tout était en désarroi, les terres
depuis longtemps sans culture, les fermiers pauvres, nMsérables
et paresseux. Dévastes landes couvraient une grande partie du
sol, et les4>iens dont il héritait étaient en fort mauvais état. Il
entreprit de reconstituer sa fortune et de reconquérir la large
existence qu'y avaient possédée ses aieux*
— 511 —
Hais son ambition fut bien plus noble encore : il voulut asso*
cier à ce projet la commune entière où Tavait posé la Provi-
dence, et de ce moment il s'unit à elle d'intérêts comme
d'affection; il se dévoua d*un dévoûment qui ne s'est pas démenti
pendant soixante ans. Il n'était plus le seigneur de Casson; ce
titre féodal était aboli , et ce n'est pas lui qui aurait prétendu à
aucune prérogative; mais il en prit toutes les charges, et devint
par amour et par bienEsiits, par une continuité d'actes généreux
et de services immenses, le tuteur, le maître et le père de toute
cette population, sans qu'un seul jour il ait perdu de vue leur
bien-être ou leur soulagement.
Ainsi, pendant qu'il doublait la valeur de cette belle terre de
Casson , il donnait l'exemple de la culture, secouait l'inertie de
cette population alors engourdie et insouciante; il procurait des
travaux fructueux , défrichait de grands espaces, multipliait les
fermes où par la bonne installation des demeures, par le perfec^
tionnement des instruments et les facilités de tout genre qu'il se
plaisait à accorder, il excitait une émulation salutaire.
Bientôt ces braves gens comprirent la valeur de ses conseils
et acceptèrent l'influence de sa direction. Ils virent, ils sentirent
dans le grand propriétaire si éclairé , si bienveillant, un appui
sûr, un tuteur nécessaire, un père digne de leur vénération. Il
devint l'âme de leur petite administration dont il fit connaître les
vrais intérêts , dont il accrut les moyens d'amélioration et les
ressources. Il eut assez de dévoûment pour user utilement et
avec persévérance de cette influence. 11 voulut former l'esprit de
cette commune, les civiliser, les élever, les grandir. Casson de-
vint un petit état dont il fut le législateur et le fondateur par
l'esprit qu'il y inspira, par les œuvres qu'il y créa. Cette entre-
prise a eu ses progrès : ce n'est même, je dois le dire, que dans
ces vingt dernières anaées qu'elle a pris ses desniers développe-
— 5i2 —
ment». Mais il n'y eut pas de point d*arrét et déjà les réralUU
étaient remarquables.
Dans cette œuvre, il eut pour aide puissant sa noble compagne,
Marie-Pélagie de Cbevigné. Car en 1805, après six ans de vea-
vage, il se remaria, et sa digne femme, associée à toas ses géné-
reux desseins, y coopérait pour sa part dans une large mesure.
Elle s'était réservé le ministère de l'intelligente assistance do
malheureux et le soulagement des souffrants. A l'exemple de ses
vertueuses cousines, elle faisait bénir dans toutes les pauvres chaih
mières et sa bonté et la charité religieuse qui l'inspirait. Déposi-
taire de ses nombreux secrets, recettes excellentes, quoique ooo
contresignées de la Faculté pour guérir une foule de màvx
d'aventure ou de maladies ordinaires, sorte de pharmacie simple
et innocente, héréditaire dans certaines anciennes familles,
Madame Urvoy était pour ces bons villageois une véritable Pro-
vidence. Elle avait, elle aussl« sa vie remplie et une bonne part
dans le bien fait à la paroisse, et certes, auprès de ces rudes, mais
bonnes natures de nos campagnes, une nature élevée, délicate et
bienfaisante n'est pas sans heureux résultats. Elles en sentent U
valeur par la bonté, elles la comprennent avec le cœur, c'est comme
l'aile d'un ange qui effleure un mortel.
Puisque j'ai parlé de cette femme, il faut que je dise dans
quel sang elle avait puisé ses- vertus. Aussi bien, j'en ai la certi-
tude, on me pardonnera, tant elle est touchante, cette digressioo
que je trouve dans les papiers de la famille et qui se rattache
de si près à mon sujet.
M'^' Marie- Pélagie de Cbevigné eut pour père M. le comte
de Cbevigné. 11 avait pris rang dans l'armée vendéenne : sim*
plement dévoué à son devoir, il n'avait voulu accepter aucun
grade et servait comme volontaire . Sa femme, née Du Chaffaat,
d'une piété élevée, d'un courage intrépide et d'une beauté re-
marquable, voulut partager avec son mari les chances de cette
— 513 —
guerre d'héroisme. Nulle part pour elle et sa famille elle ne
voyait de sécurité. Dans les camps, près de son mari, elle n avait
à redouter qu'une mort glorieuse, et dans cette cause , qu'elle
croyait sainte, elle enveloppait tous les siens comme un sublime
holocauste ; car elle menait avec elle ses six enfants, cinq filles et
un (ils, âgé de quatre mois.
Le sort des batailles trahit la valeur des Vendéens . Après le
passage de la Loire, c'en était fait de leur cause, le dénoûment
était prévu, et la catastrophe du Mans en fut la démonstration
éclatante. M. de Chevigné meurt dans le combat. M*^'
de Chevigné est prise et conduite avec ses enfants dans une
des prisons du Mans. Ici se retrace l'un des plus sombres épi-
sodes de ces temps douloureux . Les prisons trop étroites regor-
geaient de ces pauvres Vendéens. Entassés dans ces affreux
réduits, les maladies les font bientôt périr, et une sorte de conta-
gion se répand dans ces demeures. .
L'autorité s'en alarme, et pour atténuer ce mal, on permit aux
habitants du Mans de réclamer les enfants dont ils voudraient se
charger. M'^* Duchenet, sainte fille qui vivait retirée et étrangère
aux orages du monde, vint visiter les prisons; pauvre elle-même
et dépourvue de toute ressource, elle ne croyait pas pouvoir se
charger d'enfant à nourrir. Mais quand elle vit M<"*^ de Chevi-
gné mourante, cette belle jeune mère essayant vainement de
réchauffer sur son sein un petit enfant, entourée de ses cinq filles
dont quatre étaient déjà des cadavres, elle n'y tint plus : on ne
résiste pas à de tels spectacles. Elle prend dans ses bras l'enfant à la
mamelle, emmène la jeune fille, c'était Pélagie, qui avait neuf ans,
et promet à la mère de ne pas les abandonner. Celle-ci d'une main
dé&illante passe au cou de sa fille une petite croix précieusement
conservée dans la famille , les embrasse l'un et l'autre par un
suprême jeffort, les bénit d'un regard qui s'élève au ciel, et meurt
avant même que M**^ Duchenet fût sortie de la prison .
33
— 514 ^
Vbiv ses s(AïïB yiine digne dâmc, H"'' de Roaîllon se charge h
petit enfant, ètJ*dlèVecolftrme scm fils (1). Peu tfprès, un flutrenoHe
ccÉfor^M^^^D'AndignéfSechargede lafeutiefilleetfa comble de ses
soins affectrueux qui adoucirent 6es maifhears. A cette "école, eOe
put continuer les inspirations mûtemelies i rien ti'était verra bIEh-
blir les souvenirs sacrés d'une vie commencée sous de si solemieb
ausfpicés. Le calme revenu, la mère adoptive rendît un trésor
^i déjà toi était citer, et la jeune Pélagie achevait à Nantes son
éducation et y épousait H. Urvoy .
Je reviefts à' ce dernier. M. XIrVoy était loin de se renfermer
datis le farniente d'une noble e)cistencè, ou même dans l'activité
intéressée d'un agrandissement de fortune. Sa vive intellrgeoce
et son b<m cœur le portaient à embrasser le bien général, fl
avait au plus haut paMt le coup d'œrl de radministrateor, des
vaes larges ; tl saisissfllit Daftureliement un taste ensemble et
menait sagement par le choix habile des moyens ses projets à
bonne fin. Dèfs 1816, il avait été amené à accepter l'admimstra*
tion officielle de sa commune : il en fût la bonne fortune, il la
transforma. La pai^esse abolie, d'utiles travaux exécutés en dé-
frichements, en chemins de vicinairté , de prévoyantes mesures
prises pour le bien des feibles et le soulagement des maliieureax,
une population intelligente, forte, active, remplaçant une popu-
lation misérable, et de cette pauvrette indolente qu'on ne peut
relever qu'en la régénérant moralement : tels furent les fruits
heureux de son administration. Pour lui, les fonctions de Maire
élaielnt en réalité une charge de quasi- paternité; ttne dignité
qui consacre un homme aux intérêts et au bien-'ètre d'une com*
(i) Oot eafant est maintenant M. le comte de Ghevigûé. Il halata
Reime et ii épousé une demoiselle Gli<taaiid. C'eM im esprit diaiâiigaéf
ami des arts, et aatear do quelques poésies.
— 6t5 —
«Dune : il en avait sans cesse les besoins sons les yeox et leur
rendait tons les services qui étaient en son pouvoir.
Ce n'était pas assez pour son amour du bien public. A Nantes
-encore il payait largement sa dette. Nommé Conseiller munici***
pal (19 avril 1826), il a siégé parmi nos édiles jusqu'en octobre
l»34.
Sa haute position et ses lumières l'appelèrent également au
"Conseil générai d a département. Depuis 1816 jusqu'en 1833 il
y tint honorablement sa place. Son expérience, la justesse et la
.nK>dération remarquable de son esprit, la précision et le côté
pratique de ses idées, lui assuraient une grande influence dans les
graves délibérations de ce Conseil. Et pour juger de sa valeur
À ce point de vue, et du puissant contingent qu'il donna à ces
importantes assemblées, il suffit de rappeler qu'il fut constamment
chargé du rapport du budget. C'est assez dire que tontes les
questions majeures étaient de son ressort, et que du travail de
ces sessions annuelles il prenait la plus lourde part.
fit néanmoins H. Urvoy était d'une modestie rare. Par goût
et par défiance de lui-môme il se tenait volontiers à l'écart.
Ennemi du faste, dégagé de toute ambition, juste et sévère appré-
ciateur des choses, il n'était jamais ébloui par de vains dehors.
Les fonctions publiques, celles surtout qui ont le plus d'éclat,
l'éloignaient au lieu de l'attirer. Pendant bien des années, il se
refusa aux instances de ses amis qui le pressaient, d'accepta* la
députàtion. Ce ne fut qu'en 1827 qu'il se rendit à leurs désirs et
au veeu de ses concitoyens »primé par l'unanimité de leurs suf-
frages. Il fit partie de nos di^^vses législatures depuis cette
époque jusqu'en 1831 <
A la Chambre et dans toute sa vie politique, M. Urvoy porta
toute la dignité et l'indépendance de son caractère.
Il était du nombre de ces membres qui se rendent plus utiles
par l'-aclion que par la parole. La nature 4e ses études et de
— 516 —
son talent n'en eût point fait un orateur de tribune. Mais peu
de personnes discutaient mieux une affaire, en saisissaient miens
le nœud précis et la solution pratique , et par conséquent peu
<ie personnes apportaient plus de lumières et de concours utile
dans les Comités et dans les Commissions où se font , en défini-
tive , les affaires des localités , où se préparent et s'élaborent
souvent les grandes affaires du pays. Aussi M. Urvoy s'était
acquis à un haut degré la considération et la confiance de ses
collègues. Il eut dans sa carrière législative les plus honorables
amitiés , les Chateaubriand, les Martignac, les Hyde de Neuville,
savaient l'apprécier à sa valeur.
Ce qui le distinguait spécialement, c'était une indépendante
et ferme modération. De tout temps et en toute chose, cet
homme crut à la puissance de ce sentiment , en dehors duquel
il ne voyait que des exagérations dangereuses. Chez lui le cœur
était bouillant, les passions eussent été vives , mais l'esprit était
calme , trop juste et trop, étendu pour se laisser emporter.
Malgré ses affections , ses traditions et ses principes politiques,
malgré les séductions et les entraînements ardents d'amis bien
chers, malgré les appréciations critiques parfois et malveillantes,
il sut se maintenir dans ce sage milieu , et ne s*en départit
jamais. Royaliste sincère et dévoué, il n'approuvait pas la marche,
à son sens trop peu mesurée, trop peu conciliante du Gouver-
nement. Là où une fraction de son parti ne voyait encore que
des actes timides et des compromis avec l'opposition , il décou-
vrait un système trop absolu, trop violent, qui compromettait
la paix , et plus tard , l'existence même de la Constitution et la
sécurité de la France. Il prophétisait alors des malheurs aux-
quels on ne voulait pas croire , on lui reprochait sa tiédeur , et
peut-être sa timidité.
Triste et nécessaire destinée de ces hommes froids et tem-
pérés , dans ces époques de luttes ardentes. Il fiiut la grande
~ 5J7 —
leçon de l'irrémédiable expérience pour donner raison à leur
modération et à leur sagesse.
Paiini les amis de H. Urvoy dans ces jours d'orage et de
dangers » se trouvait , nous l'avons nommé , M . de Martignac.
C'étaient mêmes vues, même désir du bien, de sauver la mo-
narchie en préservant la France de terribles soubresauts , même
frayeur d'un va-tout joué imprudemment avec des adversaires
si faciles à s*enflammer. La nature délicate et élevée de H. de
Martignac , son caractère conciliant , sa grande loyauté , — '
qualités que personne ne lui conteste — allaient très-bien à H.
Urvoy, et M. de Martignac trouvait en celui-ci une sympathique
ressemblance avec seâ propres qualités.
Hélas ! leurs prévisions se perdirent dans le tumulte des
partis , elles se brisèrent contre des résistances et des obstina-»
lions arrêtées. M. de Martignac y usa sa constitution délicate
et ardente. On peut dire qu'il mourut à la peine (i). M. Urvoy
vit avec douleur les foutes de la monarchie qui lui était chère :
il en respecta les malheurs. Mais s'il fut pur de ces actes, il
n'en demeura pas moins attaché à ces Bourbons qui , pen*
dant tant de siècles, avaient gouverné la France, et glorifié notre
passé.
De l'homme politique , passons à l'ami des arts, au protecteur
éclairé et généreux des artistes.
M. Urvoy avait le goût naturel et la juste appréciation des arts :
ce qui tenait sans doute à l'amour vrai du beau dans sa sim-*
plicité , à une grande droiture de sens, à un tact particulier et
(1) On sait par quelle générosité et quelle abnégation , il accepta do
défendre , lors da fameux procès des Ministres , le prince de Polignac\
son successeur, dont il avait si vivement combattu les idées. Ce travail
et cette lutte achevèrent de hâter sa mort.
— 518 ~
délicat auxquels n'échappent ni les beautés , ni les défiraU
choses. Ces intelligences-artistes. possèdeat connae ■msum il
règle un idéal plus parfaitement accusé , plus forteflaeDl sMli .
. C'est une faculté à part , c'est un don soutent refusé, méoM à
des natures éminentes. Chez elles, le coup*d'œil esl sàr, la aaa^
timefit juste et vrai ; elles jugent d'instinel , et sî l'expérianoe et
ta réflexion viennent perfectionner cette focoUé naiive , elks
tracent les règles et formulent le code du goût et la légiabtioB
des beaux-arts.
M. Urvoy était de ces natutes privilégiées. Jamais il D*aiiil
manié la brosse ni le pinceau , mais il avait beaucoup vo d
beaucoup réfléchi , et il savait voir et observer. 11 avait biea
appris dans le grand livre de la nature : il y lisait des beautés
de forme, des perfections de détail, des nuances, des teintas
qui échappent aux regards pro&nes. Puis les Musées faii avaient
servi d'écoles. Dans le commerce habituel avec les cheb-d'oravre,
il s'était tellement aceoutuosé au beau , qu'il ne pouvait smdbit
le médiocre. Ses séjours prolongés à Paris, et ses conversations
fréquentes avec les raattres de l'époque , avaient achevé soo
éducation sous ce rapport.
Depuis longtemps d'ailleurs H . Urvoy avait &it des pertes
douloureuses qui l'isolaient dans le monde. Les deux esCints de
son premier mariage , et sa seconde femme , si digne de tout
son attachement, n'étaient plus. A Paris, où il passait une
notable partie de l'année , il vayait peu la société , mais il
hantait les Musées et les maîtres.
Le ciel, pour le consoler, lui avait donné de H'^* de Chevigné
une fille parfaite , être dévoué, s'il en fet, ange de piété filiale
et de tendre affection , qui s'attachait à tous ses pas et parta-
geait , autant qu'elle le pouvait , ses études et ses goûts • Par
piété filiale elle s'était familiarisée avec les littératures anglaise
et italienne ; elle lisait et expliquait à son père , Pope et
/
r
~ &I9 —
Sbakspeare., (teate et le X^sse : par piét^ ^li.ale , elle s'était
adoruiée à la peinture et y réussissait (1).
E(>sçii;^lç dans Itei^ appartein.ent d^ la ri^ ^9 TÀrc^ciç « i^
se plaisaient à réanir quelques artistes de mérite, M'^^ Ss^ipi^^iu
dje B^ljinoat , pav exe«9pre, femme distip^uiàp d*espii^i.t ^ de
sentiment, qui excellait dans le p^^ysage , çt dii:igeait les travaux
de H'^<^ Urvoy. Gros, Gericault, Brascassat, Ary Scheffer,
selon les çpoques et les circonstances, oyaient été égalçmept ap-
pelés dans cette intimité. Souvent on vpy^it le pève et li^ fill^e
prendre la roi^tc des musées , et ils. y paçsai^ent de longues
heures , de ces heures que trouvent tpujpurs coqir^es les ^^is
des arts.
Bf. Urvoy, qui n'aimait ni lo faste, ni )es vaines dépenses,
était grand et généreux , quand il s'agissait des 9?(is|es fy\ de
leurs œuvres : il i^egard^it co^nme le privilège d'une belle
fortune d -encourager les vrai^ talents. i^m%\ avait-if uiie col-
lection précieuse dont les tableaux, tous de va,leur, ^vtfient
coûté des sommes élevées. Je lis dans une potice sur cette
collection , en pprl^nt d'un portrait par Bemb;i^m),dt , et d'une
autre toile de Wouverpians ; a II esta macqnn^issauceque y*
Urvoy a pay,é ces dejux toiles 35,000 fr. n
Il avait le taa de dçiviper les talents , et il n'attendait p^ ,
comme une multitude d'aipateurs , que le jugeaient pn^^lip eut
fixé la répiUiatipn des artistes , pouf les pstim^er à leur prix.
MpiUs pouvo;ns p^articu^ièreipent citer Brascassat, c,e vigoifrp^ux
peintre d'^ma^x , à qui il donna, dèa le cppaoçtopcemenst , |.es
(1) Que la femme dont je me permets de dire ainsi ce que je pense ,
▼euillo bien ue pas s'en offenser. Ge n'est pas pour la lot^er , mais par
"^mour de la vérité , et parce que mon soj^t le AwaaAe , que je taets! ici
et ly^ pea phmç^ de ^s 44tai|^.
— 520 —
éloges qu'il méritait , et dont il acheta les premières et les plus
belles toiles , alors que les expositions , les médailles et les
honneurs n'avaient pas encore placé aussi haut cet artiste re-
paarquable.
De retour à Nantes* et à Casson , il goûtait du bonheur
dans la possession de ses belles peintures, de ses mar-
bres et de ses statues. Il y trouvait une vive et pure jouis-
sance , qui ne peut être connue que des initiés. Les probnes
voient une fois et à la hâte la plus belle toile , un chef-d*œavre
de sculpture , et n^y pensent plus. L'artiste y revient tous les
jours , et tous les jours il y trouve un nouveau plaisir.
Une belle galerie collectionnée par celui qui la possède , c'est
une propriété sans prix , où tout *parle , rappelle des souvenirs
et donne de douces joies.
Aussi , dans son château de Casson , qu'il affectionnait plus
que le séjour de la bruyante capitale , dans cette noble et belle
retraite où il aimait à vivre en paix , il avait imprimé partout
ce cachet des arts .
C*est, je crois, de tout notre département, en exceptant peut-
être Clisson , la propriété qui respire le plus un air de grandeur,
où la main habile d'un véritable artiste se fait le mieux sentir,
et dans ces vastes enclos, dans ces immenses pelouses que do-
mine une colonne antique, surmontée d'une antique statue,
et dans ces allées ombreuses, peuplées de vieux dieux dans le
goût profane de nos devanciers, et dans ces marbres
et ces surprises placés dans les grands vestibules , par-
tout enfin , dans une distribution large et habile pour ouvrir
des horizons, dissimuler des clôtures , agrandir les terrains par
d'heureux contours.
C'est là que cet homme de bien , chargé d'ans et de bons
services, vivait ses plus heureux jours* Je me le représente tel
que je le vis souvent , cahne comme un sage , heureux Gomme
— 521 —
un vrai chrétien, discourant avec sénérité sur les hommes et les
événements.
Hais c'était à Nantes, dans Thôtel qu'il avait construit , qu'il
avait placé ses principaux chefs-d'œuvre de nos grands mattres
modernes. Cette galerie a été maintes fois admirée par les ama-
teurs , et les voyageurs les plus distingués étaient jaloux d'y
être admis. Le maître avait habilement disposé ses salons pour
recevoir une décoration aussi brillante. Dans cet hôtef élégant
et somptueux , tout était d'accord , et certes il devait se com-
plaire, — il en avait le droit — dans cette harmonieuse et
splendide demeure.
Cependant , cette belle collection n'est plus dans cet hôtel.
Elle en a été enlevée, et maintenant elle fait le plus bel orne-
ment de notre riche Musée. Comment s'est fait ce changement ?
C'est ce que je dois maintenant raconter, en abordant le
côté charitable et incontestablement le plus méritoire de la vie
de M. Urvoy.
Cette collection, qu'il avait formée peu à peu , avec tant de
soins, par tant de sacrifices, avec un choix si intelligent , dont
mieux que personne il sentait la valeur , qui lui rappelait ses
meilleurs jours , ses heureuses relatious avec les artistes émi-
nents ; cette collection qui , en ornant sa demeure , lui faisait
tant d'honneur auprès de tous, il s'en est détaché. H n'attend
pas la séparation nécessaire de la mort pour s'en dépouiller : il
voulut en doter sa ville , pour laquelle il eut toujours un sincère
dévoûment. Je ne dis pas que la pensée secrète d'assurer une
durée et une conservation plus certaine à ces chefe-d'œuvre ;
d'en rendre impossible la dispersion ; de les donner à un public
qui fournirait constamment des visiteurs capables de les appré-
cier , n'ait été pour quelque chose dans sa détermination . Mais
la pensée inspiratrice et dominante, qui imprime à cet acte sa
valeur, a été d'en enrichir le Musée de la cité. Et tm>s registres
a/diviaisl^fs^nos anniJea oonuDunalies , saai (^ poiw coM6r?«r
la mémoire et de Toffre simple et noble de ce magoîfique doo,
et des beatux rapports « ^osi que des déUl)ératioiis t> i'iuiaûaiiité,
tottcbante e:^pressioo de la reconnaissuAce de xkos pre«aiàres an-
topUés et ck oot?e Conseil munU^ipal (1).
Cependant , M . Urvoy voulut en même teoops en bire oae
grande amvre cbaritabie. Il ainiaît beaiicoup les arts, niais»
chrétien fervent , il aimait encore pbis les pauvre. Plus il avan-
çait en âge et plus il multipliait ces actes de généreuse bien-
&isance, et enrichissait sa vieillesse , comme un arbre toujoucs
fertile, de ses fruits méritoires. Il voulut que cette donation pro-
fitât aux malheureux et spécialement aux vieillards saos res-
sources.
En oiTrant son Musée, il demanda donc à la ville de leur
construire un asile, «r II est certain, écrivajt-il au Haive (fe
» Nantes, qu'il faudra tôt ou tard de nouvelles constructions à
» rhospice Saint-Jacques pour recevoir le nombre toujours croi$-
» sant des vieillards qui ont droit à l'assistance publique.
» En créant rétablissement que je propose , l'Administration
» pourvoit à ce besoin , s^ns grever son budget pour lea dé-
» penses annuelles qu'occasionnera le nombre des vieillards qui
ji> y seront admis ; elle accroît l'import^ce de son Musée, et,
» en définitive, elle dote la ville de nouveaux tableaux et d^un
» i^sile 4^ bienfaisance d (12 juin i854) .
Les filles admirables de Jeanne Jugan , les PelUes Sœurs des
Pawres, furent par lui proposées et acceptées par l'Administra-
tion pour la direction de cet asile. Hais il ne faut pas croire
(1) Tout ce que je pois dire k ce snjet peut paraître snperfla et très-
impai^it après la notice si complète et si remarquable sar notre Mnsée
df peiatoretpar M. HemdeSaial-Georges, pages 169 et saivantes.
qu'il huiasa à la ville toui^ les chargée (le U coftsimclioa de ce!
hospice • Non eooteat du l^s de ses tableaux > doDt le prii
serait difficile à évaluer, il compléta son œuvre. Il y ajeefta
25, 500 fr« (qu'on me perRietle ces chiffres) , pour prix làe pre-
mière aequisitioD du terrain , i^»800 ff ., plus tard^ pour ua ae^
eroisseoieni jugé utile , et 34,700 fr. encore pour diverses
adjonctiooe et dépenses ; eneemble, 69,300 fr. De telle sorte que,
par ses libéralités, Tasile Sainte -Anne. — ear il ne voulut pas
que son nom figurât dans cette magnifique donation, et il désirait
même qu*il ne fût p«is attaché à la salle du Musée qui contient
ses tableaux — est devenu une des belles créations charitables
de notre ville , dont les formes architecturales et Tappareaee ex*
térieure, ainsi que les dispositions et détails intérieufs, font un
grand honneur à Farefaitecle habile qui les a exécutés^ et à M.
Urvoy qui n'y fut pas étranger. Hais elle fait surtout Téloge de
ce cœur généreux , pour qui la bienfâisanoe était une sainte
passion.
Bien souvent , en cédant à cette passion , il suivait en mèm»
temps son amour pour les beaux arts, et la piété dont il était
profondément pénétré , y trouvait son compte. Ainsi « dans
les églises il aimait les vitraux, tableaux étincelat^ts , peinture
spéciale et toute appropriée à nos monuments chrétiens* Par
suite, de nombreuses verrières ont été 4e résultat de se9 libéra-
lités. Il en a enrichi le chœur de la chapelle de Tlmniaculée-
Conception , la nouvelle église de Saint-Clément , les deux mo-
numents religieux qu^il a érigés à Casson, et si Saint-Nicolas ne
présente pas encore sa page brillante , elle n'en aura pas moins
sa part réservée. Les sept grandes fenêtres qui surnoonteot l'ab^
side de son beau sanctuaire auront bientM leurs peintures dia-^
phanes, et la moitié de ce grand travail sera le don peraonnel
et spontané de H. Urvoy. Lui-même avait coaçu Tidée de cette
ornementation de notre église » et traité longuemeoi. de^ aujets
— 524 —
à représenter avec ie jeune peintre verrier qu'il a pafroné
ses débuts , encouragé et soutenu par les œuvres qu'il lut a &il
exécuter.
Chose remarquable, c'était pendant les derniers mois de sa
vie , lorsque déjà la maladie qui nous l'a enlevé exerçait ses
douloureux ravages, qu'avec la plus parfaite lucidité et ie goôt
le plus sûr il s'occupait de ces objets d'art, et il nous éton-
nait par ses connaissances techniques et les principes esthé-
tiques sur lesquels il basait ses observations et ses conseils.
Dire ce qu'il accomplit d'œuvres de bienfaisance en tout
genre, serait impossible* « Pour ses actes de charité, m'écrit
une main sûre et discrète , vous en trouverez partout la trace.
Son bureau est plein de lettres de remercîments. C'est un jeune
homme à qui il prête quelques mille francs pour achever de
conquérir une carrière ; ce sont , de tous côtés , des enfants élevés,
des familles secourues , des œuvres protégées. »
Hais, en général, H. Urvoy donnait peu en détail, il n'en-
trait pas dans ses vues d'éparpiller ses dons. C'étaient des Œuvres,
c'est-à-dire de grandes et durables choses qu'il aimait à foire et
à fonder. Il avait, si j'ose ainsi m'exprimer, non*seulement
l'intelligence, mais la philosophie de lacharjté.
J'omets à dessein d'insister sur plusieurs libéralités importan-
tes. Nort,Sucé, laChevalleraie, se sont ressenties du voisinage
de cet homme généreux . Deux de ces communes lui doivent , je
crois en entier, le clocher de leur église. Saint-Gildas , situé à
l'extrémité du diocèse, précieuse pépinière d'inslilulrices et de
sœurs de charité pour nos campagnes , s'est aperçu qu'il était
tout près de lui par le bien opéré sous ses yeux et au moyen de
ses modestes sœurs, dans la maison d'école qu'il avait fondée.
Hais c'est à Casson que se déploie , dans la perfection et
dans tout son complet , l'esprit charitable et éminent qui l'a-
nime. 11 fout qu'on me permette d'y revenir et d'en achever
— 525 —
le tableau. C'est le problème résolu pendant cinquante ans de
l'assistance publique et générale. C'est le pieux monopole , par
un seul homipe « de la bienfaisance au profit de tous , une pré-
voyance active et généreuse comme la Providence.
Tous les établissements que comporte une petite commune ;
tous les monuments sur lesquels repose la vie paroissiale et
communale, l'église., le presbytère, la mairie, l'école, le{)ureau de
bienfaisance, il les a créés, institués, fondés. C'est M. Urvoy qui
a édifié seul l'église dans son entier , et , au bout de quelques
années , voulant lui donner plus de lustre , et , comme il le
disait avec raison , attirer , captiver ces simples villageois par
les fêtes et les solennités religieuses , il construisit de nouveau
le chœur , et il le fit si beau , si orné , si richement décoré
de vitraux et de peintures, que ses chers habitants s'y rendaient
avec plaisir , et les populations environnantes y accouraient avec
empressement ; et , afin qu'on déployât à leurs yeux toutes les
pompes du culte , il dota cette église de vases sacrés , d'orne^
ments sacerdotaux , de riches bannières , de belle croix d'or ,
de vêtements pour les enfants de chœur , à l'instar d'une cathé-
drale. Rien n'était trop beau au jugement de sa piété et selon
son cœur pour son église de prédilection et pour ses. braves vil-
lageois. Et , s'il eût encore vécu quelques années , il eût abattu
et reconstruit de nouveau le corps de l'église qt/il ne trouvait
plus assez beau , pour le mettre en rapport avec la magnificence
de son sanctuaire.
Aussi , aux grands jours de la paroisse , qu'il faisait beau voir
la population en habits de fête accourir tout entière , les jeunes
filles avec leurs vêtements blancs et leurs blanches oriflam-
mes , bannière en tête et précédées de la croix d'or , s'éten-
dant en longues files le long des chemins , entrant dans
l'enceinte du château comme dans une maison qui apparte-
nait à tous , serpentant à travers les prairies et les allées des
grands bois , et Tenant &ire txne pieuse station à cette char-
mante obaipetie de Sainte-Anne , toute belk de Glèbes peôi-
tures, d'ôtéganles tnesaïqaes , de riches boiseries et de
lants vitraux. ToQt ie monde était heareox, mais le phis
reax., «'était H. Orvoy , le créaftevr ^Bt le témoin de toal ce
èonheur.
Ces enfants du viUagé, si bien élevés et si sages, c'était
lui qui , ipar la création ^d'une école , les^avait fiiîts aîmn. Bien-
faîteor attentionné et sensible , il allait souvent s'infenner de
leurs progrès , (et il jouissait lorsque , par son éloquence pa-
ternelle, il avait ému oes enfiints, «et provoqué de douces
larmes auxquelles se mêlaient toujours celles de sa propre
émotion.
Depoie un demi^iècle , et rien ne parle comme cette persé-
vérance , il ne permettait pas qu'il y eut dans toute la commune
un homme ou une femme valide sans ouvrage , et un invalide
sans soulagement. A cet effet , il exécutait , il inventait des
travaux, il proportionnait la lâche aux forces de chacun; et
la vieille femnne , dans sa chaumière , ou le vieiUard débile ,
trouvaient , grâce A lui « une occupation facile et une rémmé-
ration honorable de leur travail. Quant à la souflhince et à la
douleur, des soins délicats leur étaient prodigués^ et ils du-
raient autant que ces sonffranees ou ces besoins , sans qa*un
reproche ou un refroidissement fissent sentir leur longue durée.
Depuis bien des années , je veux dire depuis son enfiiBce ,
la fille de li. Urvoy (1) a 'continué , dans cette heureuse com-
(1) M"* Pélagie Urvoy de Saint-Bedan a épousé M. le comte
Feinaad de BoaiUé. M. de Bouille est un noble eeeur, anaidisliDiçné pa*
le charme de son commerce et Famabilité de son caractère , que par
la générosité de ses sentiments , et je le sais , sons les nouveaux
maftres , rien ne sera changé aux traditions paternelles et charitables
du eblieaa de Gasseii.
^ 5ft7 --
mune > tes oeuvres et lefs vertas èe sa vertueuse mère. €omme
elle, elle connaît toutes les pauvres 'demeures ; é)le ypoifteavec
joie le secours et la consolation. Et , chose plus 'rare ,• sc(n frère
régalait , la surpassait peut-être dans la pratique de cet actif
dévoÀ^erit. Maïs je me tais sur le compte de cet homme peu
connu , si ce n'est des pauvres , et que le monde ne connaîtra
jamais. Dominant par des pensées religieuses , supérieures aux
idées habituelles de ee siècle , les intérêts matériels et les attraits
d*une magnifique position , il vient de renonoer à tous ses
droits sur ce monde , sifin de se dévouer , pauvre lui-naême , à
l'htirabie service des pauvres. Ces sublimes dévoûments , si nous
ne savons les admirer , ne les jugeons pas , ils sont placés dans
une sphère où il n*e9t pas aisé d'atteindre : attendons le juge-
ment de Dieu.
Quant à M. Vrvoy , pour apprécier tout le bien qu'il a fait
à sa commune , il faudrait peser la force de 'cette universdfe
influence , le respect qu'il commandait , Taffection qu'il ins-
pirait , toilt le 4>ien dont ces sentiments étaient la source , et
ajouter même tout* le mal auquel sa présence ou sa seule
pensée faisaient obstacle. Pendant sa longue ' , et pourtant
trop courte existence , tout s'est feit sous son inspiration. Il a
tenu, oomme dans sa main, les cœurs de tous ces braves gens,
comme il en tenafit lee intérêts. El en résumé, il peut être pro-
posé comme le modèle du grand propriétaire et ^e citoyen Utile.
J'acAiève , d'un m^ que je serais coupable d'omettre , je dois ,
en effet , faire connaître le trait distinctif de sa vie , et indiquer
le grand ressort ^ le vrai mobile des actions de cet homme
de bien , je veux dire la foi religieuse. Longtemps il avait
vécu dans l'indiffiérence , il s'était même laissé entraîner ,
par ces principes philosophiques si fort en vogue aux jours de
sa jeunesse. Mais , depuis bien des années, la lumière avait lui
dans cette intelligence saine , dans ce cœur droit et Sensible.
— â28 —
b'aiileurs il avait été fortement frappé, et le malheur^ on le sait,
est souvent l'école de la foi religieuse.
Me blàmera-t-on de commettre Tindiscrétion de transcrire ici
quelques lignes assez confidentielles , dont la grâce et la sim-
plicité , à défout d'autre indication, trahiraient la prove-
nance :
0 Pauvre père, il vit en* peu d'années disparaître une femme
qu'il aimait tendrement, une fille qui réunissait les plus hautes
qualités de l'esprit et du cœur , à une grftce et un charme rare.
Il la vit mourir comme une sainte à l'âge de vingt-deux ans»
D'autres coups cruels vinrent encore le frapper , et mon père ,
isolé dans sa douleur , refusant, toute ombre de consolation ,
se mit à étudier cette religion sublime, qui ne peut manquer
de montrer la vérité dans tout son éclat à tout esprit qui la
cherche avec droiture, •. Alors commence toute une vie de
vertus , de charité , de dévoûment ,' qui ne s'est pas démentie
un seul jour.
» Sa santé s'altère, des souffrances continuelles semblent
devoir l'accabler , mais son esprit est le même , l'énergie ne
l'abandonne pas. n
Honoré de l'amitié de cet homme de bien, témoin de ses actes
et confident de quelques-unes de ses pensées , je rends témoi-
gnage à la vérité et à la vertu. Cet homme n'avait qu'un but ,
de bien faire ;. et jusqu'à la fin , aussi fort et solide de raison
et de volonté qu'au milieu de sa course , il continuait
avec calme ses projets et ses saintes entreprises, jetant les
germes nombreux d'œuvres grandes et fécondes , destinées à
lui survivre , sans autre ambition que de poursuivre le bien ,
non la renommée , la vertu et non le bruit. Sans autre désir
que de plaire à celui qui lui avait tant donné et qui récompense,
alors que les hommes ne peuvent plus accorder que des éloges
et une reconnaissance stériles.
— 529 —
Je Fai vu aux prises avec les plus terribles douleurs, qui durèrent
plusieurs mois. Il avait ce courage qui supporte la souffrance
avec énergie. Pas une fois il ne se. plaignit de trop souffrir ,
pas un jour il n'eut le murmure sur les lèvres , et , au milieu,
de sa famille éplorée , de ses serviteurs qui l'aimaient et le
servaient comme un père, il trouvaft lui-même des paroles de
consolation , de merveilleuses expressions de piété , de hautes
pensées , et ces traits sublimes , comme la religion en inspire ,
de résignation et d'immortelle espérance.
Aussi l'appartement où il expira le 7 septembre 1858 est
resté pour la famille un lieu sacré. Deux signes religieux , qui
le décoraient déjà , en ont fait comme un sanctuaire. C'est là
que, matin et soir (pieux spectacle) , les enfants et les servi-
teurs se réunissent pour la prière.
Il s'exhale de cet oratoire un touchant souvenir , un parfum
religieux, qui rappellent le chef regretté et semblent perpétuer ,
avec sa mémoire et la reconnaissance , l'influence de ses
vertus.
Il est beau d'avoir vécu de la sorte. La fortune , une haute
position , des fonctions élevées , la gloire même , sont peu de
chose auprès d*une telle existence. 11 y a dans le bien largement
pratiqué , dans une vertu aussi féconde et aussi soutenue , une
puissance devant laquelle l'âme humaine s'incline avec un res-
pect et une joie sainte qui honorent l'un et l'autre.
Novembre 1858.
34
FABLES
Pab M' A. CALLAUD.
Les deux hommes & Ttierbe des champs.
Sur une terre aride, une herbe désolée,
Disait: je suis, héias! pauvre, inculte, isolée;
Ma sœur est verte , hetirëùsc, et pMe haut Ses fleurs ,
Et sur ce sol ingrat, je m'épuise et je ineurs.
Oui , marâtre, est pour moi , ta terre , .
Pôtir tant d'autres si bonne mèi^e.
Mes racines n'y trouvent plus
La sève qui m'est nécessaire;
Mes rameaux, faibles, dépourvus.
Tombent à mes côtés, desséchés et perclus.
Contre le soleil sans ombrage.
Et contre les vents sans soutien ,
Je périrai dans un orage;
Mon doux fruit, mon espoir, mon bien,
Doit vivre misérable ou mourir avant Fàge.
— 531 —
Deux hommes, en passant, entendirent ces mots;
L'un d*eux pensait en sage, et Tautre, à ce propos,
En pleurant, s'écria : cette herbe est mon image,
Je suis , comme elle , infortuné ;
Le désespoir est mon partage ,
Le cruel destin qui m'outrage ,
Sans cesse à ma perte acharné ,
M'ôte la foi*ce et le courage
Depuis le jour où je suis né.
L'autre lui dit : ami , cette crainte insensée
Ravit à Tesprit son pouvoir;
L'herbe n'a pas , en soi , la torce et la pensée ,
Toi , tu peux agir et vouloir.
Tu peux, de ton destin, combattre l'influence,
Cesse de t'arréter aux regrets du passé.
L'homme, aidé du travail,. courageux et sensé,
Ne craint pas la mauvaise chance.
La plnme & Fépée.
D'un oiseau, par un trait, atteint au haut de l'air,
Une plume tomba sur un champ de bataille ,
Et se trouva près d'un glaive de fer.
Gisant , et dont du sang avait rougi la taille.
— Quoi , vous êtes blessé? peut-être, comme moi ,
Lui dit, en soupirant, la plume,
— 532 —
Votre sang coule et je présume
Que des cruels humains vous maudissez la loi ,
— Moi? reprit, en grondant, l'épée.
De ce ton rude ordinaire aux guerriers :
Je fus , par l'onde et par le feu , trempée ;
Allez bourrer les oreillers ,
Ayant de la mollesse, eh! quels soins sont les vAtres?
Je ne saigne jamais, je fais saigner les autres.
Lorsque de nobles mains me portent vaillamment ,
Devant moi le monde s'abaisse ,
Toute force devient faiblesse ,
Nul n'ose résister à mon commandement ;
. Je règne , sur tous , sans partage ,
Et l'homme si cruel pour vous ,
Devant moi se met à genoux ,
Il respecte et craint mon courage.
— Eh mais, reprit la plume , on a , je crois, écrit :
Que l'homme était formé d'un corps et d'un esprit ,
Qu'il est, par conséquent , deux puissances au monde :
La force et le raisonnement;
Vous avez la première , et moi , j'ai la seconde.
Lorsqu'une habile main me conduit savamment.
Quand me guide un esprit à science profonde ,
Il convainct,on l'écoute, on suit son sentiment,
Vous ravagez, moi , je féconde ;
J'aide au bien, vous faites du mal;
La contrainte faiblit, la conviction reste;
J'ai souvent combattu votre ascendant brutal ,
J'ai vaincu bien souvent votre pouvoir fatal ,
Et c'est par moi qu'on vous déteste;
Les hommes se lassent de vous;
Déjà , par le sang qui vous souille
— 533 —
Votre fer se couvre de rouille;
La science, par mes soins, saura guérir vos coups ;
On me va'recueillir et vous couvrir de terre;
On maudit vos fureurs , on vante mes bienfaits,
Et quand vous aurez fait la guerre ,
C'est moi qui signerai la paix.
Le cheval & le porc.
Près d'un village arabe, un cheval entravé ,
Paissait d'un sol brûlant l'herbe flétrie et dure ,
Un animal immonde, à l'instinct dépravé,
Un porc,, qui se vautrait dans une boue impure,
Lui disait: te voilà bien fier.
De ta robe noire et brillante.
De ta jambe aux muscles de fer ,
Et de ta crinière ondoyante !
Ton œil de feu , ton pied léger
Ne font qu'accroître ta misère ;
On te garde pour le danger ,
Et les fatigues de la guerre ,
Et l'on te prive de manger, •
Pour rendre (a course légère.
Le cheval vit avec horreur
Cet être abject qui critiquait sa vie ,
Et lui dit: j'aime mieux maigrir avec honneur
Que d'engraisser dans l'infamie.
534 —
VuM
CORTSBSATIOn.
Un professeur disait « instruisant son élève z
Le temps fuit sans retour, sans repos et sans trêve ;
j
La terre , qui pour nous , en divise le cours ,
Rentrât-elle au néant, le temps serait toujours»
Avant qu'elle existât, il était d'autres mondes;
Seul, il recèle en soi, ses racines profondes;
Avant nous, après nous, Iui-«n^me, sans lien,
Il était , il sera, n'existât-il rien.
Lorsque votre regard «rre entre les étoiles,
Dans ce bleu firmament sans limites, sans voiles.
Comptant l'éloignement cent fois prodigieux ,
Où sont ces feux errants dans les confins des cieox :
Que voit-il au delà du couchant à l'aurore ,
* Au nord comme au midi , s'il veut chercher encore ?
L'infini déroulant ses vastes profondeurs.
De l'espace et du temps résumant les grandeurs.
L'infini i . • • . ce seul mot repousse la pensée;
Elle n'ose entreprendre une course insensée ,
Elle revient confondue à la terre , au présent.
Le père de l'élève était alors présent
Et vint mêler sa voix à Tentretien intime.
— Que d'infinis pareils laissent voir leur abtme !
Dit-il ; du cœur humain , les aspirations
— 535 — .
Sont-elljes pas sans fin comm^ ses passions ?
D'infinis sans objet on a rempli la terre ;
On a donné de^ noxnç ^ Tétre imaginaire ,
Et la faculté <j'étre à qui n'a pas ^té.
Faisant des dieux d'AtJiëne u^e réalité.
Qu'est-ce donp |i{u.e le teipps? uncniesure, w niyibe;
L'espace? un vide , rien ; et que rien ne \iffi\i^;
Ce sont des mots que rbomo^e ^ tiré$d.u i)éaat,
-Il n'est qu'un infini ^ul réel, seul yivant,
Qui devança le, tenip$ et qui remplit Tejsp^ce,
Qui mit au x:oBur humain son image e;tsa place,
Dieu!. • . . Soudaiji.) « à ce mot, i'omteur s'i^r^ompt ,
* Chacun en l'eiïtendani, sentit hai^er sc^ front
Comme si sa grar^deur pesait ^ur ^ur pensée*
Chaque sphère du ciel, en ses mains, est pes^ée;
Son œil les peut coopipter , ^a force les ^o^d.uit .
Et de leurs habitant^ il voit le plus peU^t;
De la larve de3(eaux ji féconda la iipère,
» Et fiiit ba,t|tr,e ie jcam de l'iosecte ^phémè^cé.
L'élève (ce n'était déjà plus un epfaçi;
Mais un jeune homme au ^oeur v^ril, adolescent,
Dont l'âme ioçypat,i€;nte , ^n sfi vigi^e^r fictive ,
Cherchait à rejeter p9. croyam^p .native) ,
Reprit aIoi*s: — Mon père, qn jqous ,m0t .Dii!^|i pai;toi|t.
Et Ton parle de Dleug^and çpj[)ftrle d^ tq^t,;
Ce firmament est beau, i^is q^e mqn^^^ffrjt fouijle
Ce peuple de soleils , et que mon œil dépouille
Leurs magiques clartés, il voitd^s^uye^r^^f^t^
Toujours dans le,méme ordrp,^td^ns,le,iqé(^ t^çops;
Le système du ciel n'^t qu!une n}^cai)|q^e ,
Le mouvement donné, ;tout|s'eficIiatn^^et.s'<expliq||e;
^
- 536 —
Qui Ta donné? c'est Dieu , j'en conviens , mais , après. . •
Il se peut reposer et s'endormir auprès,
Si ce regard divin pouvait, sans cesser d'être,
Se détourner du coin où nous vivons; peut-être.
Notre terre dont rien n'entraverait le cours ,
Autour de son soleil nous traînerait toujours ,
Nous comptant des saisons, des jours et des années
De neiges et de fleurs el d'épis couronnées.
Nous sommes, un instant, suspendus dans le ciel,
Et l'astre qui nous porte, en son cours éternel,
De Newton, de Keppler, subit les lois fécondes ;
Hoi je ne vois pas Dieu dans la marche des mondes ;
Tout est automatique, immuable, prévu.'
— Ces savants n'ont pas fait ces lois ; mais , s'ils ont vu
Briller quelque rayon de science infinie.
Si cela seul a fait admirer leur génie,
Âdmireras-tu moins le savant qui sais tout ,
Qui sema la science et parfaite et partout ?
Quand la matière inerte en sa grandeur si belle.
Subit une loi simple, unique, universelle.
L'animal tout petit, à sa vie appliqué ,
Paraît à l'infini multiple et compliqué.
Le sublime ouvrier dont la main créa l'bomme
N'y fit rien sans objet , n'omit pas un atome ,
Et dans chaque détail de sa formation ;
Ot\, voit sa prévoyance et son intention ;
L'étude des eiFets fait connaître les causes.
m
On ne reproduit pas la moindre de ces choses :
Chimistes , synthèsez les liquides du corps!
Vous , mécaniciens , imitez ses ressorts !
Physiciens, trouvez les secrets de l'ouïe!
— 537 —
De Tœil , expliquez-nous la justesse inouïe!
Ce n'est pas tout , enfant ^ vois au dessous de toi ,
Cherche un être vivant qui n'ait pas son emploi ,
Ou qui soit incomplet pour le remplir; . . . superbe !
Cet insecte cbétifqui gravit un brin d*herbe :
Sa vie et ses instincts qui les lui révéla ?
Disie nous, si tu sais : si Dieu n'était pas là?. • .
Si nous voulons voir Dieu comme dans une glace,
Le croire et Tadmirer lui-même, face à face, '
En notre âme abaissons des regards scrutateurs :
Cet invisible nou5^ qui, dans les profondeurs
De notre être l'anime et le guide, est l'ouvrage,
De Dieu qui nous forma, lui-même, à son image.
Tel, l'aimant , qui transmet sa force sans l'user:
Sans perdre sa grandeur , Dieu la peut diviser^
La vie est un emprunt à sa Toute-Puissance,
L'âme humaine , un lambeau de sa divine essence ;
Plus grand qu'un monde igné suspendu d^ns le ciel ,
C'est un ravon émis de l'astre universel ;
Une flamme sans fin qu'il alluma lui-même ;
Un souffle de son sein qu'il connaît et qu'il aime;
Une vague brillante à l'océan d'amour ;
Un instant mesuré dans la grandeur du jour,
Un atome tombé de sa masse de gloire.
Sur le néant , la mort , permanente victoire ,
De l'éternelle vie un possesseur distinct,
Sans lui, vivre et penser sont l'effet d'un instinct.
Le professeur reprit d'un accent de tristesse,
— Quand j'avais l'âge, encor , de l'ardente jeunesse,
— 539 —
Envieux de m^insiruire, avi(ib de savour,
' Je disséquai des morts pour mieux comprendre et voir.
Voyant notre dépouille , à ce point , avilie ,
Je me disais , tout bas , que c'est uae folie |
De croire que la chair avait pu contenir
Une image de Dieu qui ne pouvait finir»
Aujourd'hui , mon esprit, dissèque la pensée
Et cette opinion me parait iasensée.
L'être qui peut savoir , juger, se souvenir.
Aimer , croire , créer , songer à laveuir ,
Qui voit sans regarder , perdu dans une extase ,
Des objets inconous sous un voile de gaze ,
Ne peut-être formé de ces impurs rebuts
Que le sol dissoudra quand nous ne serons plus. -
0 j'ai perdu, noon Dieu, des personnes bien chères !
Mes deux enfants *si beaux, mon épouse, mes frères;
(Quand on vit vieux on fait le vide autour de soi ,)
Je visite leur tombe et leur parle: pourquoi?
Quand je sens qu'on répond à ma parole intime
La mort ceUendr^^it-eUe impuissant dans Tabîme
L'esprit sensible et bon qui les dût animer?
Enfant, croyez en Dieu: vous saurez mieui^ aiqpier ;
L'espoir aide à l'amour , il épure sa flamme ,
L'âme fait croire en ,Dieu , Dieu fait croire à notre àaie.
<
539 -
l'hirondelle.
L'hirondelle disait, en construisant son gite,
À répoux qui l'aidait dans Fangle -d'un grand mur :
Savez- vous si celui que ce logis abrite,
Est bon , s'il est heureux , si notre asile est sur?
— Si le bonheur de l'homme est fait par la ridiesse,
Cet homme est bien heureux car il a beaucoup d'or ;
Je le vois qui Tentasse et le compte sans cesse ,
S'il s'éloigne, son œil cherche encor son trésor.
— Et vous n'avez pas vu d'enfant ou de compagne,
Rien qui rappelle ici l'amitié ni l'amour? '
— Rien — Fuyons, mon ami^ vers un autre séjour.
L'avarice est méchante et la peur l'accompagne.
Que n'ai-je, comme toi, Progné, pauvre petite.
Des ailes pour porter et cacher mon bonheur !
Comme à leur seul aspect je fuirais vite, vite.
Ceux dont un sac d'écus tient la place du cœur.
Dans un vallon solitaire.
Il est une humble chaumière;
Sur le seuil est une mère,
. Près d'un frais et bel enfant ;
Elle choie, elle caresse
Ce chérubin qui s'empresse
De répondre à sa tendresse ,
L'air heureux et triomphfiQ^.
— 540 —
Ab! dit Foiseau, ma nilée.
Sous l'humble toit abritée,
Sera toujours respectée
De ceux que Famour unit.
Et plein d'une ardeur extrême ,
Le tendre couple qui s'aime,
Posa dans cet endroit même
Les premiers brins de son nid.
Que je voudrais avoir, Progné, pauvre petite.
Tes ailes pour porter et cacher mon bonheur ;
Comme mu par l'aimant j'irais , oh ! vite , vite ,
Vers ceux à qui le ciel fit don d'un tendre cœur.
Le ventre & la tète.
Voyez donc, disait un savant:
Le ventre est plus gros que la tête!
L'homme , en cela n'est qu'une bête ,
Et la Providence, vraiment,
De la façon qu'elle nous traite.
Ou nous dédaigne ou se méprend.
Un gourmand , disait: voyez comme
Le Créateur se départit
De sa sagesse en créant l'homme !
Avec un ventre si petit ,
Pour un aussi grand appétit.
^ 541 —
Quand je songe que la nature
Exige pour ma nourriture
Un tel nombre de petits grains
Croissant sur de si grands terrains !
Qu'un bœuf , que pour moi , Ion dépèce ,
Et qui, huit jours me peut nourrir:
Ne peut , qu'en cinq ans , acquérir ,
Dans des champs grands comme Lutèce,
La taille et le poids pour mourir I
•
Voyant ce qu'en mon corps il entre,
Je frémis, craignant qjji'à mon tour,.
Je puisse avoir faim quelque jour.
Si la terre manque à mon ventre.
La terre ne lui manqua pas:
Par indigestion , hélas I
Un jour , il trouva tout au bas
D'une étroite et sombre cachette ,
Un abri contre la disette.
Puis, le savant apprit combien
On doit s'attacher au lien
Qui nous retient en ce bas monde ;
Il jeûna si bel et si bien , .
Pour mieux exciter sa faconde ,
Que son corps fut réduit à rien ,
Et que l'orgueil , par ce moyen ,
Entraîna notre homme en la tombe.
On doit , ici bas , je le crois ,
Laisser à l'esprit tous ses droits.
En prenant sohi de sa dépouille.
— 542 -
Et si nous trouvons quelquefois
A redire aux suprènK^s lois.
Lisons le gland et la cilrauHb.
La poêle & le ekandroD.
La poêle, en pétillant, au chaudron son confrère;
Disait : fi ! que voua êtes noir ;
N'avez-vous pas de honte? il suflSt de vous voir
Pour sentir du dégoût; nettoyex-vous «compère;
L'amour propre devrait vous en faire un devoir.
Le chaudron répondit tout bouillant de colère :
— Étesvous plus blanche que moi ?
Tournez-vous donc un peu, ma chère,
Et vous faites voir par derrière;
Quand de la propreté, vous imposez la loi.
Vous ne vous y conformez guère.
Dans le monde il est force gens ,
Tout couverts de honte ou de suie,
Tachés de graisse ou dMnbmie,
Qui sont railleurs et médisants;
On y voit souvent, j'imagine ,
Sotte poêle ou sale chaudron ,
En habit noir, en crinoline,
Qui s'étalent dans le salon ,
Et devraient être à la cuisine.
TRADUCTION
EN VERS POITEVINS
OB LA PREKËRE fi6L06DB
DE VIRGILE.
Cette traductiôti en patois poitevin de la première églogue
de Virgile est Tœuvre de François Gusteau , ancien prieor-ouré
de Dorx , si connu par ses Noëls imprimés et par quelques
chansons traditionnelles* Né à Fontenay, en 1699, il embrassa
Fétat ecclésiastique : d'abord curé de Cl)ampagné , il devint en-
suite prieur de Dois, paroisse qu'il desservit trente, ans. Il y
mourut, le 2! mars 1761 , âgé de soixante-deux ans. Ce fut
dans les heures de loisir que lui laissait le ministère, qu'il cor-
respondait avec Dreux du Radier pour la Bibliothèque du Poitou^
et qu'il composa ses Nouveaux NoSU, dûns tous les styles et
pour tous iesgoûtSj qui ont eu plusieurs éditions depuis 1756,
date de la première. Il laissa aussi échapper quelques naïves
chansons restées dans la mémoire du pays. Les plus jolies sont
en patois et roulent sur les malheurs d'un mariage de paysan ,
sur la consolation des paysans et la piisère des messieurs, con-
tre le désespoir, etc. Ce ne sont pas (à, toutefois, tes seuls fhiits
— 544 —
de ses goûts littéraires. Il existe de lut un assez gros nunoscfit
autographe in-i° intitulé: CËuvres diverses envers et en prott,
qai n'ont pas été imprimées, par M. F. -G. P. de Doix. Ce
manuscrit, qui fut achevé d'écrire en 1754 , renferme un grand
nombre de pièces composées en divers temps et dont quelques-
unes sont en patois. Ces dernières offrent inconlestableiueol le
plus d'intérêt. On en annonçait depuis longtemps la publica-
tion à Poitiers, par les soins de feu H. Pres&ac, sous-biblîotbé-
caire de cette ville. Comme elles n'ont point encore paru el
qu'on ne sait même quand elles paraîtront , nous profilons de
l'obligeance qu'on a eue de nous confier l'œuvre inédita de
Gusteau pour l'aire part à l'Académie de sa traduction poitevine
de l'églogue de Virgile. On recherche beaucoup aujourd'hui les
rares produits d'un langage populaire, qui se restreint inces-
samment et ne tardera pas à disparaître. Si celte pièce est,
comme nous n'en doutons point, goûtée de nos lecteurs, nous
ferons plus tard au même recueil d'autres emprunts non awins
curieux .
D DGUT-HÂTinnx.
MÉLIBAÉE ET TITYRE.
HÉLIBjUB .
Jarni , man cher Tityre, o faut qui (o-z-avoue ,
La fortune a pre ta baé fait viraer sa roue .
Couchaé queme in mossieur , à l'aombre d'în umea,
Te pibole à tan gré daus airs vieux et novea.
Prenons, cagnous , boungent, arrans quem' sauvages,
Y guittans nos maisans, nos praés, nos héritages,
Y fouyans en in mot, tondi que tan haut-bois
Dau naom d'Amanilys fait raisounaer nos bois.
545
TITTRB.
Te dis vrai, men ami, mais si vis si trantille.
In Dieu m*a fait quiau baé que gle refuse à mille.
Y dis qu*ol est in Dieu, voii gl'en est in pre ma :
Dame aussi dans man tait s'ol est in bel egna ,
D'in cuieur requenussant pre li donner le gage ,
Y ii sacrifierai sus Fautel dau village;
Car ol est li, vesin, vaut Ii qui m'a premis
De cultivaer mez cbaomps, d*habitaer man logi&,
Et de jouaer, tondi que man troupea s'amuse , ' ^
Tots les airs qu*i vedrai dessus ma cornemuse.
KBLIBAÉE •
Y n'en sais poit jaloux, mais yadmire tan sort ,
Car cheuz nous on ne voit que carnage et que mort ;
Totestbourin boura. — Tein, vois-tu quiéiezcbevres?
Tondi qui lez condis, y saismongeaédefevres.
Y ne pux lez hfttaer , et sustot quiéle chi,
Qui vint de chevrotaer , dan in bois près d'icbi ,
Deux bécots qu'ai a faits, dau troupea l'espérance ,
Coucbaés sus le pava bequegnant d'endurance.
Ah dempis baé longtemps nos châgnes lez pus hauts
Dau tonnerre frappés , annonciant cbiés maux :
Ine grolle, dau crux dau brisbaé d'ine souche,
Fasant coak, chantait le malheu qui nous touche ;
Y n'y pensions poit. . .; mais brisant sus tôt quieu ,
Tityrc , y vux savoi qui tu noummes tan Dieu ?
TITYBB.
Grand étourdi qui sais , crayas-gy pas que Roume ,
35
— 546 —
Que dans lous lezcaiilaons sa nobllesse renoume ,
Ressembllait à Menloue , où te sais qui porlaons
Nos egnas au marché , paures bregera qui saons 1
En raisounant ainsi , y compiaras., compère,
Lez chicots aux grands cbés , un bicot k sa mère ,
La montagne au chiraon ; (allait aélre baé Eou !
Roume , cher Héiihaée , a-l-ausfi haut son cou
Au-dessus le pointu daus villes renoumaées
Qu'in grand cyprès s'élève au-dessus lez pooraées.
Hais , Tttyre , h prepous qu'eu boutade l'a pris
De veni voyageacr si loing de Un pays ^
La liberté quiai , liberté si chérie
Et qui trouve , vesin , au loing de ma patrie j
in pois tard , ol est vrai , car mes chevux trop gris
Montrant à man barbaer que j'oguis daus soucis.
Y vivas jusqu'au cou dedons la sarvilude ,
Quant d'araaer Galataé y fesas mon étude.
A présent qui la guitte et que la Mie n'at
Ni man cuieur ni mez soins , y prise men état.
Y vis libre et dispos. Amaralys pins sage
Que quifille Treaerpine (1) , a fait men aventage.
Car faut-o-c-avoué , tondi qui m'attachas
Aux eils de Galataé , en vain y ro'eflbrças
(1) Proierp(D«.
— 547 —
De rempli man gousset , encor baé qui vendisse
Dâiis victimes baé grasse et propre au sacrifice ,
Dau fremage à trebéche et fasu tôt exprès
Pre l'iograte Mentou , où gie les mangeant frais.
Y ne retiras groc daus pattes à quielle ouvrère.
Amaralys fait Tneux $ meillure moinagère ,
Si restant au logis , y ne vends poit de bœus
Y reçais de Targent de mez poules et daus œus.
MÉLIBAÉB.
Y ne m'étoune pus , $i restant â Mentoue ,
Ah f paure Amaralys , de tes cris te t'enroue ;
Si tu ne penses pus aux frits de ton vregeaer ,
Qui vant pourri baétout , quaque bains à mongeaer :
Tan Tityre est absent , Tityrë que lez pilaines ,
Lez montagnes y lez bois, lez échos, lez faontaines
Appeliant cbiez jours ; gFest à Roume rendu ! • • .
TITTBB.
Qui est baé vrai , Mélibaée , eh ! que diantre veux-tu ?
Pouvas-je faire mieux que de venir à Roume,
Pr'avoi la liberté qui dépendait d*in houme ,
Qui , parfait quaque jéne , à le di^et , tots lez ans ,
D*avoi sus sen autel doze fois de l'encehs.
01 est li qui prêtant Toraille à ma demande ,
A dit : Y vux, paysan , que rin ne te gormande ;
Herbage tan troupea , gai queme auparavant ;
Metz tez bœus sos lo joue , hardi queme davant.
HÉLIBÂÉE.
Ah ! bouhoumme , y comprend! que Taize t'accompagne ;
— . 548 —
Ta sul as le bounheu de gardaer ta campagne ,
De possédaer tez chaomps , tez chaomps qui sant si baons
Car tondi que nos praés sant remplis de limaons ,
De piarres , de pavas (1) i de jaon et de raotine ,
Lez pacages choisis que César te destine
Engraisserant tez bœus , et lés maux qu'ol avant
Lez bétes d*ichiaulon jamais ne leu nirant.
Pre ta , dormant au bord daus fontaines sacraées
Et de Téve qui court au mitan de nos praées ,
Te prendras ie doux frait , ainsi qu*in baon borgeois ,
Et ronflleras tan souc couchaé sus tan haut-bois.
Les crux entortelliés de tez larges orailles ,
Chatoillés par le brit daus mouvantes abailles,
Qui vindrant se soulaer daus flieurs de tez aubaé ,
Trouverant in pllaizi qui leu ferat dau baé.
Mis à galiforchon sus la branche toffue ,
Le bûcheron chantant ferat brondi la nue ;
Lez teurtres, lez ramaés , oseas que faime tant ,
Par leu chant langouroux à coup sûr te pllairant.
TITÎBE.
Aussi , pustout lez cerfs érant paftre en la lune ,
Et la mer, daus poissans la demure quemune,
Laicherat daus turbots sus le sable en fouyant ;
Pustout rêve dau Tigre et le Rhône ferant
In troc de leu rivage , en changeant de province «
Qui n'oublira lez eils de man Dieu , de man prince.
Y en prêcherai pre tôt et , si vis baé longtemp ,
Y li portrai daus œus pre le moins ()ux fois Tan.
(1) Pavai espèce de mauvais herbage. -
549
■ÉLIIUÉB.
«
Vive content ; pre nous transportées dans FÂfrique ,
Trop vesins dau soulail , y cuieurons queme brique.
Lez autre* en la Scythie et la Crète condis ,
Sus les bords de l'Ouax irant poussaer leux cris ;
Lezderés, transpllantés bin au-delà dau tearre,
Vivrant dans la Bretagne , autrement TAnglIetearre.
Queus malheux ! . • . gle sant tels qu'i ne fas que criaer ,
Et que tôt ce qui vois est fait pre m*ennyaer.
Y ne voirai donc pus netre chérre patrie,
L'adrait où te sais baé qui prenguirans la vie.
Mez taits couvars à neu de rouche et de pava ,
Et lez bllés qui semis ne serant pas pre ma :
In barbare soudart en ferat la récolte !
Velat ce que causant lez fux d'ine révolte ;
Velat quiélez pre qui sesemirant nos bllés I
Y travaillans beacot, pre d*autre y sans peillésl
Pliante , pilante daus choux , man paure Melibaée ,
En lez ihains daus soudarts , tez légumes tambées ,
Serant pre leu bea, nez et non pas pre le tein.
Allez, joli troupea, autrefois man soutein ,
Paures chèvres, marchaez , ve n'aétes pu les mon nés ;
Chez d'autres, sens ve vendré^, ofaut qui ve-z-emmenes.
Loin de man lavarit , o ne serat pus ma
Qui couchaé mollement sus daus feilles d'umea ,
Ve voirrai pendrellaer sus les maonts enjuchaées.
Et quem' daus pendardes aux branches altachaées.
Ve ne m'entendrez pus fredounaer dau chansaon ,
Y ne ve barrai pus dans la suite à foisaon
Et les flieursdau sitise et les feilles améres.
Dau sauze-vert qui rend lez bétes si légères !
550 -
TITTBB.
Y te plIainSf Mélibaée, et partage tanmau,
Y vedras te gardaer , voil , jarni , mais yai paiu
Ve perrez cependant , et ta-z-et ta segance ,
Passaer doni man taudit la net en asseuranoe.
Yai glan , pre mon soupaer que te partageras ,
Dans poummes , daus chategnes , avec dau bure liras.
Là, poit de compliment , y n'en pux pas mais dire ,
Car y vois qu'ol est temps que mez bét6*y retire.
Ma cheminée o marque ; a quemence à funaaer «
Et pis y vois daus maonts lez grands sombres tombaer.
1
RAPPORT
80K M»
TRmiiX DE LA SECTION DE lÉDECINE
DE JANVIER Â JUIN i8S8,
Pah m. le D' PAPIN-GLËRGBRIE , segrétâibe.
Messieurs ,
Appelé par mes fonctions de secrétaire <fe la Section de Mé-
decine à continuer l'œuvre de mes prédécesseurs , je viens vous
rendre compte de ses travaux pendant lès sk premiers mois de
Tannée 1858.
Dans cette revue rétrospective , j^ai cru pouvoir m'écarter de
Tordre successif des communications, pour \eé grouper d'après
quelques analogies. Cette marche m'at pans plus méthodique et
plus scientifique peut-être.
Voici la division que j'ai adoptée :
1^ Observations médicales et chirurgicales;
2° Mémoires :
3® Rapports sur des œuvres étrangète» à< la Section ;
4® Communications orales.
Hais je dois vous faire connaître d'abord les dernières «lee-
lions du Bureau et des Comités de la Section de Médecine.
HM. Kn'aou, président f
Hauduit, vice-prindenf ;
Papin-Clergerie, seerétairef
Trastour, vice-seerélaire.
COHTfi D'utHlnlSfBlTlOn.
HH. Relie ,
Lequerré ,
Horiceau ,
Hagaéro ,
Letenneur.
COMITÉ DB bAdACTIOH.
HH. Blancbet ,
Rouxeau ,
Relie,
Le Houx ,
De Rivas.
CONllti DB VACCmS.
HH. Aobinais ,
Hauduit ,
Habit.
COÛTÉ DB TOPOeSàPBtB.
HH. Foulon,
Ailard ,
Bonamy.
— 553 -^
L*iDsiallatioD des nouveaux membres du bureau a eu lieu dans
la séance du mois de janvier.
En prenant possession, du fauteuil de la présidence, auquel
l'ont élevé l'estime et les sympathies de ses collègues. H;
Ânizon , dans un discours élégamnaent écrit et d'une savante
jconcision , commence par les remercier , en quelques phrases
vivement senties , de l'honneur dont il vient d'être l'objet ; puis
il trace un brillant éloge des Sociétés Académiques et des So-
ciétés de Médecine , en particulier. Hais il ne se borne pas à
démontrer l'utilité de ces Sociétés par leurs résultats généraux,
c'est-à-dire par l'émulation et l'activité qui régnent dans leur
sein , le nombre , la variété et la valeur des communications qui
y sont échangées , les progrès que cette collaboration féconde
imprime aux sciences et aux lettres, et l'influence pacifique
qu'exerce sur la civilisation le rayonnement de ces foyers d'in-
telligence , d'érudition et de saines doctrines.
Heureusement inspiré par un sentiment de justice et d'or-
gueil pour la Compagnie qu'il a l'honneur de représenter, l'ora-
teur abandonne les généralités de la question pour se ren-
fermer dans le cercle des Annales de la Section de Médecine de
Nantes , où il lui est facile de recueillir des preuves nouvelles et
d'un intérêt particulier, à l'appui de sa thèse.
Dans ce but , il analyse , à grands traits et dans un ordre
méthodique , les nombreux et remarquables travaux qui enri-
chissent les archives de la Compagnie , et qui, en attestant les
habitudes laborieuses, l'instruction profonde, l'expérience,
ainsi que l'esprit d'observation et d'analyse de leurs auteurs ,
justifient le rang distingué qu'occupe la Section de Médecine
parmi les autres Sections de la Société Académique, et le degré
de considération dont elle jouit dans le monde savant. Cette
esquisse rapide et animée a encore un autre objet. L'intention
de l'orateur est sans doute de révéler à ses plus jeunes collègues
— 554 —
rexiskence d'une foule de mémoires^ dissertations , rapports et
observations qu'ils pourront à leur tour oonsnlter avec Irait ,
et de rappeler à leurs aînés dlntéressantes pabliealioBS qalk
ont peut-être oubliées.
Ici j avec la double autorité de sa position officielle et de son
active participation au mouvement de nos séances , Toratetir sr-
goale, dans le savant et judicieux programoie d*éCiides tneé
par la main prévoyante des fondateurs de la Section , que h
mort a surpris avant rachèvement de leur œuvra , des qoesCions
d'utilité publique et d'intérêt local restées jusqu'ici sans réponse.
Pour combler ces lacunes regrettables , il fait appel à ses col-
lègues f au nom de rbumanité, de ta science , et da respect
filial qu'ils portent tous au testament médical de feors prédé^
cesseurs.
Il sollicite donc le concours, et de ceux qui ont déjà ob-
tenu de brillants succès dans cette enceinte , el que ces succès
obligent, et de ceux à qui les exigences d'une nombreuse
clientèle , ou une admission trop récente dans les rangs de h
Compagnie , n'ont pas encore permis de s'acquitter de la dette
d'honneur que chaque membre contracte en recevant ses leUies
de cité académique.
Ce discours, écouté avec un vif intérêt , a ouvert dignement
la nouvelle session médicale.
Dans le cours de la même séance, M. Bernaudeaux a comao-
uiqué à la section de médecine une observation remarquable de
convulsions tnwmaliques. Il s'agit d'un ouvrier qui , à la suite
d'une plaie par écrasement de la main gauche, fut pris de mou-
vements convulsife simulant le tétanos.
Cette observation soulève donc une question importante de
diagnostic diffiérentiel. Je me permettrai d'ajouter qu'elle est
rédigée avec la clarté, la précision et l'esprit méthodique qu'on
— 555 —
devait attendre des habitudes scientifiques de notre jeune
eollègue.
C'est avec raison que H. Malherbe, dans une observation très-
intéressante dhémorrhagie intestinale, consécutive à une trans-
formation crétacée des artères spléniques et iKaques primitives
chez un vieillard, attribue une grande part d'influence sur le
développement de& maladies de la vieillesse aux modifications
organiques qu'entraînent les progrès de l'âge , et en particulier
Sku%, altérations du système circulatoire. Il serait bcile de multi-
plier les preuves de cette relation curieuse et instructive.
L'observation de H. Malherbe confirme donc un fait général,
une loi de physiologie pathologique. Mais elle est surtout
digne de remarque en ce qu'elle signale une cause d'hénK)rrbagie
intestin^ale qui avait échappé jusqu'ici aux recherches des prati-
ciens, et que notre collègue dégage avec une grande sagacité des
nombreux éléments anatomo •• pathologiques révélés par Tau*
topsie.
Cet exemple prouve encore que les modifications qui s'opèrent
dans les organes, à un âge avancé, entraînent non -seulement
l'affaiblissement de leur jeu fonctionnel, maïs encore la rupture
de l'harmonie conservatrice , de la mutualité sympathique des
fonctions» en vertu de laquelle les organes sains viennent pour
ainsi dire au secours de l'organe malade par une réaction et une
diversion salutaires. Dans la vieillesse , chaque organe semble
étranger aux impressions et aux désordres physiques et fonc-
tionnels des organes voisins. Et si le retentissement morbide
dépasse, rarement les limites de l'organe malade, celui-ci, d'un
autre côté , livré à ses seules forces intrinsèques, offrira moins
de résistance et dès lors moins de chances de guérisoa qu'à un
autre âge de la vie.
M. Rottxeau: nous a lu une observation» bizarre d'urticaire
intermittente,, survenue sans cause appréciable, et guérie par le
— 556 —
sulfate de quinine. L'exemple cilé par noire collègue est une
forme rare de l'urticaire; toutefois elle a été observée à l'élal
sporadique et épidémique, et le sulfate de quinine eu a toujours
eu raison.
M. bonamyest venu à son tour entretenir ses coliques d'un
fait clinique peut-être sans exemple dans tes annales de lascîeDcc.
II s'agit d'un malade de l'Hôtel-Dieu atteint d'une péritonite
générale et spontanée, et chez lequel une partie de l'épanchament
abdominal se frayait passage, d'une part, à travers l'ombilic, et
d'autre part, â travers le diaphragme dans la plèvre et le pouotoo
droits. L'identité des produits morbides éliminés par la bouche et
la fistule ombilicale, la coïncidence de l'expectoration avec la di-
minution du volume de l'abdomen , et le développement d'un
peumo-lhorax, ne permettaient pas d'élever le moindre doute k
cet égard. C'est du reste ce que H. Bonamy avait parfaitement
établi d'avance , et cfi que l'autopsie s'est chargée de vérifier
plus lard; Cette circonstance a de nouveau mis en lumière, devant
ses collègues et ses nombreux élèves, la sûreté de diagnostic et
le talent d'observation qui distinguent l'honorable professeur de
clinique médicale de l'Ecole de médecine.
A la suite de cotte lecture, M. Malherbe a cilé un fait en quel-
que sorte de transition de la péritonite simple à la péritonite
compliquée des accidents dont il vient d'être question.
Je passe aux observations chimrgicalçs. Elles appartiennent
à H. le professeur Letenneur, et se font remarquer par leur in-
tér^Ët d'application ou d'opportunité scientifique.
La médication par les injections iodées dans les hydropîsies
est sans doute l'une des plus belles conquêtes de la thérapeu-
tique moderne. Née d'hier et bornée à ses débuts au traitement
curatif de l'hydrocële, elle constitue aujourd'hui un traitement
méthodique et susceptible des applications les plus variées. M. le
professeur Velpeau , à qui revient, comme on sait, l'honneur do
— 557 —
' ravoir employée le premier et vulgarisée dans les diverses
formes d'hydrocèle et d'hydartrose, a encore eu la bonne fortune
de voir se réaliser la plupart des prédictions que lui avaient inspi-
i^ées SOS brillantes expériences sur les séreuses viscérales dans
Pespèce canine. Le savant professeur avait annoncé les applications
futures du nouvel agent thérapeutique dans les hydropisies des
enveloppes séreuses des organes digestifs, des poumons et du cœur,
voire même du cerveau. Et si son initiative hardie et prudente à la
fois »'est arrêtée devant cette œuvre suprême, il a dumoins con-
tribué à diriger les expérimentateurs dans la voie que d*honora*
blés scrupules lui avaient fermée.
Aujourd'hui cette médication , encouragée par des résultats
inespérés, a tout envahi , pour ainsi dîre, dans le vaste domaine
où elle s'essayait encore il y a quelques années ; et son emploi
dans Tascite en particulier a été si souvent couronné de succès,
que la question me paraît, sinon définitivement jugée, du moins
bien près de Têtre en sa faveur.
Cependant la prudence nous commande de ne l'appliquer que
dans des cas rebelles à tout autre mode de traitement; et plusieurs
. de mes collègues, interprètes consciencieux des intérêts supérieurs
de conservation, ont invoqué hautement cette règle de conduite
dans la discussion qui s'est élevée à ce sujet.
En attendant, recueillons avec soin tous les faits qui lui sont
relatifs. A ce titre déjà , nous ne pouvions que faire un excellent
accueil à l'observation que M. Letenneur nous a communiquée;
mais notre collègue a su l'enridhir de considérations théoriques
et pratiques qui en ont doublé la valeur et l'intérêt. Je signalerai
surtout ses judicieuses réflexions sur l'action différente des injec-
tions iodées dans les séreuses à l'état sain et dans les hydropisies.
On ne peut comrparer en effet la sensibilité émoussèe du péritoine
imbibé de sérositée à la sensibilité exquise de cette même mem-
brane à l'état normal.
1
— 558 — "f
La malade dont M. Letenneur rapporte l'observation, élii
atteinte d'une ascite idiopathique. Traitée d'abord eisanssaocièf
par les moyens ordinaires , notre collègue a eu la saiis&etisi
de la guérir par des injections iodées* Félicitons-le de ce brilbat
succès « et espérons que son exemple décidera ses oonfrèmi
entrer dans la même voie d'expérimentatioo.
Cette observation, du reste, nous offre une particularité im-
portante. L'air pénétra dans la séreuse pendant TinjectioD, et les
choses n'en altèrent pas plus mal pour cela. Ainsi se troov^ cor-
roborée l'observation de M. Aran, relative à l'introduction de
l'air dans le péricarde , dans un cas de ponction de cet organe.
Commencement d'une réhabilitation bien tardive , car ne de-
vons-nous pas être surpris, je dirai presque humilié, d*avotr
considéré jusqu'ici comme un hôte malfaisant dans les cavités
closes où il se glisse accidentellement , l'air, cet élément vital
par excellence.
Mais après avoir constaté cette tolérance du péritoine,
noire collègue s'est demandé s'il n'y aurait pas avantage
à injecter moins de liquide iodé, et de l'air atmospbériqoe,
ou même à substituer des vapeurs d'iode aux injections iodées.
Dans le premier cas, l'air mélangé de vapeurs d'iode se dégageant
de la solution , sous l'influence de la chaleur du corps et de la
malaxa lion de l'abdomen , agirait sur les surfaces de la cavité
péritonéale qui ne sont pas baignées par le liquide iodé. Dans le
deuxième cas, les vapeurs d*iode, cédant à leur force expansive,
porteraient leur action sur tous les points de cette cavité.
Telle est la question posée par M. Letenneur : elle ne peut
manquer d'être Fobjet d'expériences intéressantes.
Suivons maintenant notre collègue sur un nouveaa terraia
qu'il a su exploiter avec son talent habituel. Notre collègue ooos
a lu deux observations de kystes abdomifUh4iÊbair0$* Il adopit
— 859 —
cette dénomination générique, qui, si elle n*a pas la prétention
d'indiquer le siège anatomiqae précis de ia tumeur, si souvent ena
vironné d'obscurités , embrasse du moins toutes les variétés de
kystes de Tabdomen en communication avec l'utérus par Tinter*
roédiaire des trompes.
Dans la première observation, il s'agit d'un kyste sitaédans ia
fosse iliaque droite, et donnant lieu à l'écoulement simultané
d'un liquide transparent et identique par l'orifice du col utérin,
et p^r une ouverture pratiquée sur la tumeur à travers les parois
abdominales. Qette tameur s'était formée si rapidement que notre
collègue ne crut pas devoir la ranger parmi les kystes tubo-ova* ,
•
riques décrits par M. Richard. Il suppose que le kyste s'est déve-
loppé aux dépens de Ja portion de péritoine qui environnait
l'ovaire primitivement malade et la trompe dont l'orifice
béant laissait s'écouler au dehors les liquides sécrétés.
On saisit fiicilement cet enchaînement d'évolutions anatomo-
pathologiques. C'est déjà un mérite pour une théorie; mais celle-
ci me semble répondre à toutes les exigences de la question.
La deuxième observation est relative à une hématorèle péri-
^utérine, en communication avec l'utérus au moyen de la trompe
de Fallope. Notre collègue substitue à ia qualification habituelle de
rétro-utérine celle de péri-utérine qui lui sembla plus exacte.
En effet , l'hémorrhagie s'épanche bien d'abord dans le cul^e-sac
postérieur qui est le point le plus déclive de la cavité péritonéale ;
mais elle déborde presque toujours, et reflue dans le cul-de-sac
antérieur en baignant le corps de l'utérus et ses annexes.
L'bématocèle péri-utérine est un de ces exemples d'affections
révélées au médecin par l'esprit d'observation et d'analyse ,
les progrès de l'anatomie pathologique et cette ardeur de
recherches , qui signalent les travaux de notre époque.
Sa première description, qui appartient à M. le professeur
Néiaton , lui a valu le rang qu'elle occupe dans le cadre uosolo-
— 560 —
* gique. Depuis elle a été le sujet d'un grand nombre d'observatiofis;
mais celle de notre collègue s*en distingue par la difficulté da
diagnostic résultant de la sortie du liquide par le vagin ao tùr et
à mesure qu'il arrivait dans le kyste hématique.
De toutes les causes assignées à rtiématocèle péri-Dtérine, li
menstruation est incontestablement la plus fréquente. C'est oeBe
qu invoque M. Letenneur dans l'observation qu'il rapporte, et
qu'il attribue à une exagération de l'écoalemenl physio-
logique de la vésicule de Graaf, après sa déchirure. Il me
semble qu'il faut encore admettre ici ufjc disposition par-
ticulière et anormale des pavillons , qui ne leur permet pas
d'embrasser exactement l'ovule au moment de la rupture de fa
vésicule de Graaf .
Il est hors de doute maintenant que l'hématocèle péri-utérine
peut être occasionnée également par le reflux du sang menstruel
dans le péritoine. H le professeur Hélie a soutenu cette opinioa
avec un remarquable talent au sujet 3e l'observation de H. Le-
tenneur, dont il a donné une explication anatomique et physio-
logique, qui ne me paraît pas suffisamment fondée dans Tespèce,
mais qui est rigoureusement vraie dans un certain nombre
de cas.
La théorie, de notre savant collègue, et le fait sur lequel elle
repose méritent d'être reproduits ici : Chez une jeune
" fille morte de la scarlatine pendant la durée de ses règles ,
notre collègue constata à l'autopsie les lésions suivantes :
l'utérus était rempli par un caillot sanguin qui se pro-
longeait jusqu'à deux centimètres des pavillons, sans qu'il existât
toutefois une seule goutte de sang dans labdomen. La vésicule
de Graaf qui s'était rompue à la dernière époque menstruelle,
était close, volumineuse et remplie de caillots sanguins. C'était à
la fois un exemple d'hémorrhagie menstruelle dans la vésicule,
et du reflux des règles de la cavité utérine dans les trompes. Ces
— 561 —
trompes, ajoute H* Bélie, composées d'une couche fibro-mus-
culâire , sont susceptibles de contractions péristaltiqpes , et le
sang menstruel peut dès lors être refoulé par un mouvement
vermiculaire des trompes de l'utérus dans la cavité péritonéale.
M. Malherbe a rapporté lui-même un fait qui confirme la
théorie de K. Hélie. Une jeune fille était atteinte d'imperforation
vaginale. A chaque époque menstruelle la matrice était le siège
d'un gonflement considérable. Elle fut opérée. L'incision donna
lieu à un flot de sang, mais en même temps il s'en écoula quel-
ques gouttes par les trompes dans l'abdomen, et la jeune fille
mourut d'une péritonite consécutive à cet accident.
Je reviens à l'observation de H. Letenneur. L'histoire de
rhématocèle péri-utérine n'est pas achevée. La science a donc
besoin de nouveaux faits bien observés et recueillis avec soin pour
en poursuivre l'étude. Or, le travail de notre collègue est ap-
pelé à figurer avec distinction parmi les documents publiés sur
ce sujet, et il contribuera certainement à l'élucidation de ses
points eneore obscurs. Je dois ajouter, ou plutôt répéter que
la lecture de M . Letenneur a été complétée par une discussion
savante et pleine d'intérêt à laquelle ont pris part HH. Hélie et
Malherbe.
Les deux observations précédentes de M. Letenneur ont été
consacrées particulièrement à des questions d'étiologie et d'ana-
tomie pathologique. En terminant ses communications, notre
collègue rentre, si je puis m'exprimer ainsi, dans son rôle naturel
et militant.
Patience et longueur de temps
Font mieux que force ni que rage.
Cette cîtation.de notre collègue enfouie au milieu d'une obser-
vation d'arrachement de polypes naso-pharyngiens, serait, je
crois, mieux à sa place en tête de cette observation. On ne sau-
36
— 56« —
rail aujourd'hui trop mettre en honneur on aussi sage
et lopposer à des tendances heureusement individuelles d*
esprit tout différent. La chirurgie contemporaine, qu'elle m
permette de le lui dire avec tout le respect que je lui dois, a des
allures parfois un peu vives et hardies. Elle a la main légère,
souvent heureuse, elle en abuse peut-ôtre à ToccasioD. Je m'em-
presse de reconnaître qu'elle s'est enrichie de découvertes, d'ap*
pareils et de procédés nouveaux dont elle est fière à juste titre.
Iliaut y ajouter encore le prestige de l'opinion dont elle possède
les faveurs. Tout concourt donc à exalter sa confiance, à exciter
son initiative, même la médecine, car, pourquoi ne lavouerais-ie
pas, l'époque un peu terne de transition et de recueillaoïeot,
selon les uns, de lassitude et d'incrédulité, selon les antres,
qu'elle traverse aujourd'hui , après une longue série de luttes
doctrinales, ardentes et passionnées, a contribué certainement
à la situation brillante de sa rivale. Ainsi donc , et tout en
proclamant avec justice la sagesse et la prudence de la plupart
des chirurgiens , sachons gré à H. Letenneur d'avoir placé
une observation de médecine opératoire sous Hnvocation de la
chirurgie conservatrice, à qui du reste il est redevable d'un beau
succès.
En raison de leur situation profonde et de la solidité de leurs
adhérences, les polypes naso-pharyngfens sont d'une extraction
difficile au moyen de la ligature ; et quand le chirurgien est obligé
de renoncer à ce procédé, il a recours ordinairement, soit à la
résection partielle ou môme complète de l'os maxillaire supé-
rieur, soit à la perforation de la voûte palatine, opérations très-
douloureuses et entraînant une difformité apparente du visage,
souvent même une grave infirmité. M. Letenneur , qui avait à
enlever un polype de cette espèce, a lutté vaillamment contre
les difficultés qu'offre son extraction, et qu'il expose avec une
grande clarté. Praticien réservé , il essaya d'abord la ligature à
— 563 —
laquelle il dut renoncer, après plusieurs tentatives infructueuses;
mais au lieu d'aborder Tune des opérations indiquées en pareil
cas, il imagina un procédé particulier qui lui a réussi com-
plètement. Ce procédé consistait à écraser la base du polype
sous la pression prolongée et répétée des deux branches d'une
longue pince analogue à Tenterothôme de Dupuytren. Le polype
se détacha ainsi par fragments successifs, et finit jpar disparaître
entièrement.
Ce résultat est assurément beaucoup plus avantageux pour le
patient^ et bien plus honorable pour l'opérateur lui-même que
des guérisons obtenues au prix de mutilations ineffaçables.
Je vais, Messieurs, appeler maintenant votre attention sur plu-
sieurs mémoires dont il serait superflu de relever l!importance et
le mérite.
Les différentes branches dont le fsiisceau constitue la médecine
prise dans son acception la plus large, n'offrent pas sans doute le
même attrait général. Les questions de doctrine et d'application
médicales ou chirurgicales auront toujours le privilège, soit de
remuer les intelligences en saisissant les esprits généralisateurs
et amoureux des théories, soit d'exciter du moins une généreuse
curiosité en s'adressant de préférence aux esprits positifs et im-
patients de l'insuffisance des moyens thérapeutiques. Hais celles,
par exemple, qui se rattachent aux accouchements, seront relé*
guées, malgré leur importance, sur ie second plan des études
favorites du médecin • Honneur donc au petit nombre d'hommes
sérieux que ne rebutent ni la nature aride, ni l'étude hérissée de
difficultés de cette branche de la médecine, et qui consacrent à
ses progrès leur intelligence et le temps qu'ils dérobent à leur
profession. Leur tâche et leur responsabilité sont grandes.
Comme investis d'un mandat de confiance et de délégation
du corps médical, ils sont chargés de fixer et de rappeler au
besoin l'attention de leurs confrères distraite ou fatiguée sur un
— 564.—
sujet dont les applications sont journalières, et de résoodRa 1
mime temps les problèmes ardus qui sorgisseut à dutfiK jt I
dans la pratique des accoucbemenls. Du reste, en mesoraoE pi
la pensée l'éleiulue et les accidents de termin de ce cbamfi k 1
manœuvre qu'on appelle l'obstétrique, on cooiprend sorUB
l'ulilité el la nécessité des vocations et des spécialités. En efil, |
de quelle connaissaoce approfondie de la matière, de qwft
expérience, de quelle promptituile de réflexion et de déciaoi
de quelle sûreté de coup d'œil , de quelle focîlilé d'improviaiioi
de procédés et d'appareils, de quelle dextérité opératoire, di
quel sang-froid , de quelle énergie physique et morale , eofin, m
faut-il pas être doué pour affronter sans peur, et traverser $n
reproche les graves éventualités de la carrière obstrélricale-
Notre collègue , M. le docteur Aubinais, remplit donc an rAk
très-utile et très-bien compris, du reste, de tous ses coUègats,
en les eotretenani fréqueBiment de questions relatives à ceo-
jet, soit qu'il leur communique ses propres obsen-alïODs , <]■■
lui fournissent l'occasion d'aborder et de résoudre souvent itcc
bonheur les points les plus controversés des accouchements, soit
qu'il les initie, dans une série d'études rétrospeclives, à l'b'^
toire critique et raisonnée de l'srl obstétrical , en ayant bien sois
de bire ressortir la conduite mesurée et l'eicellence des pro-
cédés opératoires d'anciens accoucheurs.
Ces études auront le mérite de rajeunir et de remettre en boo-
neur d'utiles travaux vieillis avant le temps. Elles contribuerofil
également à ranimer parmi les médecins le goAt et la cultait
de la littérature médicale auxquels a succédé depuis quelfiK*
années b faveur des Compendium et des manuels, o£i la jeu-
nesse ne peut puiser que des notions superficielles, et ce qui ^
plus regrettable encore, le scepticisme ou l'indiflërence en m-
liére médicale.
Le mémoire de notre collègue a pour litre : de rhéinorrbigK
— 565 — .
consécutive à Timplantation centrale du placenta sur le col de
Tutérus. On sait toute la gravité de cet accident. On sait aussi la
règle de conduite observée généralement en pareille occurrence :
L'accouchement forcé est indiqué et doit être pratiqué sans délai
pour prévenir une mort foudroyante. Mais cette opération est
subordonnée toutefois k une dilat^ition suffisante du col. Il est
donc de la plus haute importance d'obtenir promptement cette
condition préalable. Le tamponnement est employé dans ce but;
et M. Aubinais s'est proposé de démontrer son efficacité, à
l'aide d'observations extraites de sa pratique personnelle.
M. Trastour est l'auteur d'un mémoire intitulé : des Vertiges
nerveux^ dont la lecture a rempli deux de nos séances. Le titre
seul de ce mémoire était de nature à éveiller vivement la cu-
riosité de ses collègues. Je me hâte d'ajouter que l'ouvrage a
dignement répondu à cette attente. Je ne puis, du reste, en
faire un plus bel éloge qu'en rappelant que l'Académie de Mé-
decine l'a honoré d'une haute distinction. C'est une monogra-
phie complète des vertiges nerveux; et l'auteur a d'autant plus
de mérite que, pour se rendre compte de letat de la science sur
cette question, il a dû se livrer à de fastidieuses et infructueuses
recherches, si j'en excepte toutefois les brillantes leçons de
M« le professeur Trousseau et les pages ingénieuses de Sandras,
monuments inachevés de Thistoire des vertiges. C'est^ du reste,
sur ce terrain que notre collègue pouvait tirer un grand parti
d'une forte éducation médicale, et d'un esprit distingué de cri-
tique et de généralisation , dont il e»i facile de retrouver ici
l'empreinte.
M. Trastour débute par des préliminaires. Il passe en revue les
définitions du vertige en général, et il loue avec raison celle de
Rivière. A mon avis, il ne la loue pas assez peut-être, car il
lui préfère, je crois, celle de Sandras, qu'il n'accepte pas en
définitive, puisqu'il en propose une lui-même.
Voici les trois définitions :
B Le vertige, selon Rivière, est une erreur de l'iniagiDitÎGC
par suite de Jaquelle tous tes objets et la tête elle-même parais-
sent subir un mouvement circulaire et rolatoire; de sorte qu
souvent le malade tombe â terre s'il ne trouve ua appoi i a
portée. Hais la raison reste intacte et- connaît l'erreur de T'aaà-
gination. a D'après Sandras, a c'est un trouble, an «nbarm
momentané des fonctions cérébrales avec conservation de la cta-
science individuelle , et en même temps avec désordre plus os
moins grand dans les idées, les sensations, la puissanee et U
coordination des mouvements. » Pour notre collègue, eafio,
c'est un trouble spécial , subit et passager des fonctions céré-
brales, qui n'atteint ni la conscience, ni la raisou, mais
peut mettre le désordre dans chacune des fonctions oerrea-
ses, et produit presque toujours une sensation de tourooie-
meot.
11 me semble, Messieurs, que si la définition de RiTÎère est
moins savante et moins complète que celle de Sandras et de
notre collègue, elle a du moins le mérite de résumer en quelqoes
traits concis et accentués les caractères les plus sensibles do
vertige : c'est une description brève et parlante.
Passant aux anciennes classiticalious , H. Trastour déoionlre
leur insuffisance ou leur multiplicité puérile; et tout en rendant
justice aux travaux origidaux de HH. Bretonneau , TroosBean et
Sandras, qui, fondés sur des classiricalions rationnelles, mai^
quent une nouvelle ère dans l'histoire du vertige, tel est encore
l'état de la science sur cette question , qu'il s'explique très-bien
que l'Académie de Médecine ait mis au concours le vertige ner-
veux.
Concurrent habile et exercé, notre collègue s'eat étudié d'à-
— 567 —
bord à étabUr ùn« classification qui lui permit de séparer lo
vertige Dervaux des autres espèces de vertige. C'est ainsi qu'a*
près avoir pris connaissance de tout ce qui avait été publié, et
mis à profit, comme il ledit modestemenît, renseignement de
ses maîtrefs, il s'esV arrêté à la division suivante :
f° Vertiges dus à un désordre matériel du cerveau , compre-
nant les vertiges liés à une lésion matérielle des solides, à une
altération dans la quantUé ou la qualité des liquides, et à un em-
poisonnement ; 2^ vertiges dus à un simple trouble fonctionnel
du cerveau ou à un autre désordre nerveux.
Je n'ai pas besoin, Messieurs, de faire ressortir le mérite de
cette classification. Elle répond parfaitement aux intentions de
Tauteur. Elle embrasse tous les vertiges, et les répartit en un certain
nombre de groupes naturels et distincts. Elle a permis enfin à
notre collègue de dégager du cadre de son travail tous les élé-
ments qui lui étaient étrangers par' leur nature ou par leur
siège , et de former un tableau aussi complet que possible de la
question qu'il avait à traiter.
Et maintenant, se demande-t-il, qu'est-ce que le vertige ner-
veux? C'est la sensation qu'il a déjà définie, mais liée à un simple
trouble fonctionnel de l'encéphale- direct ou sympathique. Sa
nature intime est inconnue. Son siège est dans le cerveau, centre
commun des sensations. Vouloir maintenant localiser un phéno-
mène nerveux, fugitif et complexe dans une circonvolution céré-
brale, c'est courir après une chimère. Quelques personnes
regretteront peut-être ici l'absence d'une théorie ou ^'une des-
cription.
Telles sont dans les sciences d'observation les li^abitudes de
notre esprit qu'il se plaît à rechercher l'explication des faits les
plus obscurs dans leur essence. Cela est vrai surtout pour les
phénomènes nerveux où toute relation sensible nous échappe
— 56» —
entre le fait extérieur et son support. Notre curiosité senbh
s'accrottre avec les obstacles, et nous somme simpatients d'é-
carter les voiles qui nous dérobent le spectacle des opératioM
mystérieuses du cerveau, dans leur succession et leurs rappcrti,
depuis l'impression occulte qui ouvre la« scène , jusqu'à soa
expression symptômatique qui constitue pour nous le seul phé-
nomène réel.
Mais une théorie du vertige nerveux offrait des dîflicaltés
particulières. Ce vertige se manifeste sous l'influence de causes
très-nombreuses et très-diiFérentes, qui impressionnent ie cerveau
à leur manière. Ce n'est pas tout. D'où vient l'immunité de ce vertige
chez des sujets exposés d'ailleurs à ses causes les plus habituelles!
jSans doute des différences d'organisation difficiles à SHisir^ el
surtout d'un état particulier de l'organe qui e^t le théâtre et
l'acteur principal de la scène vertigineuse, sans qu'il soit pos-
sible, bien entendu, d'en fournir la preuve directe, car il a^
peut venir aujourd'hui à l'idée de personne de faire intervenir
ici les variétés de forme, de consistance, voire même de syméw
du cerveau.
Même observation pour les vertiges sympathiques, c'est-à-
dire pour ceux dont la cause, bien qu'éloignée du cerveau, n'eo
impressionne pas moins cet organe, en vertu des relations qa'il
maintient avec toutes les fonctions, et de la centralisation des
sensations qui s'y opère, par les différentes branches de l'appa-
reil nerveux.
Peut-être était-il encore plus difficile de faire une descripti(M)
du vertige nerveux dont la physionomie est si changeante et si
complexe qu'on essaierait même vainement d'en esquisser qpsl'
ques traits généraux. Mêmes difficultés du reste pour grouper
tous ces symptômes. Rien, en effet, de plus irréguUer, de p(os
bizarre, de plus multiple, de plus insaisissable, et dès-lors de
— 5W —
I
moins susceptible de se plier à une opération synthétique ou
■ noôme numérique que le vertige nerveux. Mais si Fauteur a dû y
I renoncer, il a du moins réussi à caractériser chaque variété de
I ce vertige, en l'étudiant dans ses origines réelles ou apparentes,
■ - et ses symptômes particuliers*
Les causes, le diagnostic, le pronostic et le traitement du
vertige nerveux sont traités avec le plus grand soin; et si je
renonce à suivre l'auteur pas à pas dans cette succession d'études
importantes, c'est par suite de l'embarras où je me trouve de'
faire un choix de citations dans un ouvrage considérable où
tout est digne d'éloges. Je ne puis cependant passer sous silence
. le chapitre des troubles jdigestifs. Cette partie du mémoire est
entièrement neuve et originale.
L'auteur considère les troubles digestifs comme l'une des
causes les plus fréquentes et les moins connues du vertige ner-
veux. Qui ne connaît les relations sympathiques existant entre les
fonctions digestives et le cerveau. Il n'est peut- être personne ici
qui n'ait pu constater sur lui-même les alternatives de ce re-
tentissement sensorial. Aussi bien les personnes étrangères à la
médecine ne s'y trompent pas. Pour elles une mauvaise digestion
peut-être tour à tour la cause et l'effet d'une migraine. Eh bien,
il en est ainsi du vertige nerveux , et si le patient, aux premières
approches de la migraine, se borne à s'entourer d'ombre et de
silence, et puis attend les bras croisés la (in de l'orage, tandis
que les signes avant-coureurs du vertige lui inspirent une terreur
involontaire, c'est qu*il s'imagine voir dans la sensation vertigi-
neuse comme Tépée de Damoclès suspendue sur sa tête , ou pour
m'exprimer dans un langage plus médical, c'est qu'il se croit
menacé d'une congestion cérébrale.
M. Trastour nous apprend que les causes des troubles diges-
tifs peuvent être de nature différente; miûs que leur mode d'ac-
— 57« —
tioD définitif est toujours le môme : elles éneirent les fonctions
digestives. Ainsi les excès de tons genres, des aliments ou des
boissons de mauvaise qualité. Enfin l'exagération de la sécrétion
dos acides de restomac lui semble constituer la principale cause
du vertige. Notre collègue appuie son opinion de plusieurs
observations très-concluantes qu'il emprunte à sa clientèle.
C'est, du reste, avec une haute raison que Fauteur insiste sur
cette variété de vertige nerveux, qui offre des indications
thérapeutiques particulières. Ici les forces qui président à l'ac-
complissement des fonctions digestives étant déprimées , il s'agit
de les relever; et le vertige, phénomène sympathique d'une
digestion diflicile, disparaîtra naturellement. Faute de savoir
rechercher et reconnaître son point de départ et sa cause, le
médecin est exposé à prendre le phénomène accessoire pour la
maladie principale : erreur de diagnostic qui le conduirait à une
erreur de-traitement quelquefois déplorable.
Mais je m'arrête sur cette pente trop facile. Je m'aperçois
que l'intérêt du sujet m'entraîne malgré moi dans des dévelop-
pements que ne comporte pas du reste le cadre étroit d'un
compte-rendu semestriel.
Mon intention, Messieurs, vous avez pu en juger, n'est pas
d'analyser le mémoire de M. Trastour, cette analyse encore une
fois est à peu près impossible dans les conditions de limite où
je suis placé, mais bien de vous inspirer le désir d'en prendre
connaissance vous-mêmes. Ce travail, quoique d'un caractère
médical, a le privilège d'être à la portée du plus grand nombre
des lecteurs.
Le médecin est souvent en présence d'un ennemi qu'il a quel-
quefois peine à reconnaître sous les différents masques dont il
se pare si/ivant les circonstances. C'est en vain qu'il en ap-
pelle alors à son expérience et à son érudition : Il ne
trouve son signalement nulle part. La partie n'était donc
— 571 —
h pas égale.^ Eh. bien , il a aujourd'hui en. sa possession
I un excellent guide. La monographie de M. Trastour lui per-
I meltr^ d'abord de se former d'avance une idée eMcte des dif-
i férentes espèces de vertiges, de leur étiologie, de leur diagnostic
différentiel et de leur thérapeutique ; et il ne manquera pas de le
, consulter avec fruit toutes les fois qu'il éprouvera quelque doute
en leur présence.
L'homme du monde, à son tour, lira ce travail avec intérêt.
Il en appréciera les qualités littéraires et les intentions géné-
reuses : l'auteur s'applique en effet à rassurer les personnes su-
jettes au vertige nerveux, en établissant des distinctions qu'il
sait rendre parfaitement intelligibles.
Sous le titre modeste d'examen des organes auditif d'un
sourd-muet, M. le professeur Hélie a communiqué à ses collègues
un mémoire plein d'intérêt sur la surdité congéniale qu'il ne
faut pas confondre avec la surdité consécutive à une maladie de
l'oreille dans la première enfance. Cet examen a été pour notre
collègue le point de départ de considérations ingénieuses et
basées sur des faits, relativement à l'origine et aux causes de la
surdité.
Déjà dans un mémoire précédent dont vous apprécié avez la
valeur, il avait démontré que la surdité, qui se développe dans le
cours de la fièvre typhoïde, reconnaissait pour cause une phleg-
masie de la membrane muqueuse de l'oreille moyenne avec épan-
chement d'un liquide mucoso purulent dans sa cavité, contrai-
rement à l'opinion qui attribuait cette infirmité à une simple
lésion fonctionnelle du système nerveux.
Poursuivant ses recherches sur l'étiologie de la surdité, il l'é-
tudie maintenant chez tes sourds-muets de naissance.
Les auteurs ne sont d'accord ni sur l'origine de cette infirmité
ni sur la co-existence de certaines lésions anatomo-patholo-
giques. Itard, par exemple, qui n'avait constaté d'altérations
— 572 —
des organes auditifs que chez quelques sourds-muels , souUent
que, dans le plus grand nombre des cas, la surdité congéniale ou
acquise résulte d'une paralysie de l'organe de Fouie. M. Menière,
de son côté , prétend qu'elle est quelquefois la conséquence d'un
arrêt de développement de l'oreille. Cette divergence tient en
grande partie, comme le fait remarquer notre collègue, à la
rareté des dissections des organes de l'ouïe. On comprend dès-
lors toute l'importance que nous devons attacher à des faits aussi
bien décrits que celui dont j'ai à vous entretenir.
Après un cours historique de la question et une analyse rapide
des faits de surdité congéniale recueillis dans les traités et les
journaux de médecine,- H. Hélie , s'appuyant sur deux obser\'a-
tions qui lui appartiennent, celle qu'il publie en tète de ce
mémoire et une autre dont il se borne à citer quelques traits
relatifs à son sujet, arrive aux conclusions suivantes : > Dans la
surdité congéniale, i<* l'oreille interne présente toujours un vice
de conformation, tantôt elle manque complètement; c'est le cas
de l'observation, unique en ce genre, communiqué par l'auteur;
tantôt la plus grande partie de l'oreille interne est à l'élat nor-
mal; 2° il existe une altération à peu près constante des nerfs
auditifs, qui consiste, soit dans une atrophie simple des branches
postérieures des mêmes nerfe, soit dans un état gélatiniforme
(f observation), ou même dans l'absence complète de ces
mêmes branches (2"** observation).
Hais cette atrophie est-elle congéniale ou consécutive à la
surdité. Ici les observations de notre collègue lui servent encore
à résoudre ce problème. La première peut être invoquée à l'ap*
pui de l'une et l'autre opinion ; mais dans la seconde l'altération
des nerfs était évidemment primitive.
Enfin, les lésions du nerf auditif étaient identiques de chaque
côté, et l'encéphale n'offrait rien de particulier sous le rapport de
la conformation et de la consistance.
I
î
I
!
— 573 —
Quant aux vices de conformation de l'oreille dans la surdité
congéniale, notre collègue trouve dans sa première observation
où Foreille interne manquait entièrement à droite, tandis qu'elle
était représentée à gauche par le vestibule, des motifs suffisants
pour admettre, sous certaines réserves toutefois, la théorie de
M. JMlenière. On sait que l'oreille est composée de deux parties
isolées dans le principe : l'oreille interne et l'oreille externe et
moyenne. Dans l'oreille interne, le vestibule se forme d'abord.
Qu'à ce moment il y ait arrêt de développement : le limaçon
et les canaux demi-circulaires devront manquer; c'est le cas de
l'oreille gauche, tandis que l'absence du vestibule lui-même dans
l'oreille droite indiquait un arrêt d'évolution dès les premiers
instants de la formation de cet organe.
Je constaterai en finissant, Messieurs, le franc et légitime
succès du mémoire de M. Hélie. Notre collègue a eu le mérite
non-seufement de rédiger un excellent travail, mais encore de
présenter sous une forme presque attrayante des détails naturel-
lement arides et peu familiers à la plupart de ses auditeurs.
La section de médecine. Messieurs, a établi un usage dont
l'utilité ne peut être contestée. Peut-être même a-t-elle le tort
de ne l'exercer qu'avec une trop grande discrétion. Recevant en
échange de ses propres œuvres des publications étrangères, col-
lectives ou individuelles, elle ne peut disposer, pour en prendre
connaissance, d'un nombre suffisant d'exemplaires, ni d'assez de
loisirs ; mais elle charge l'un de ses membres du soin de lui pré-
senter un exposé succinct de la communication qui , par le nom
de l'auteur ou la nature du sujet , a frappé plus particulièrement
son attention.
Cet usage a sans doute un autre but plus élevé et plus libéral,
c'est de stimuler, par un rapprochement de noms et de travaux,
l'émulation des membres de la section, et d'ei^ercer leur aptitude
individuelle, en les conviant à l'étude sur le terrain qu'ils ont
— 574 —
choisi, ou du moins volontairement accepté. Il en résulte des
études consciencieuses, variées et instructives^ où se révèle sos-
vent un véritable talent d'exposition, d'analyse et de critique.
Le rapport de H. Trastour, sur le traité' des eaux minérales de
France et de Télranger , et leur emploi dans les maladies
chroniques par M. Durand-Fardel , membre correspondant de h
Société Académique de la Loire-Inférieure, en offre un remar-
quable exemple. Aussi féliciterais-je volontiers le savant autear
et son habile interprète.
Le traité de M. Durand-Fardel ne pouvait paraître dans des
circonstances plus favorables. Vantées d'abord par le cbarhtt-
nisme, et acceptées par la crédulité et la superstition, ses com-
plices ordinaires, comme une panacée universelle, les eaai mi-
nérales ne tardèrent pas à tomber dans un discrédit profond.
C*est du moins une justice à lui rendre, si l'opinion se laisse
fasciner avec une déplorable facilité, elle revient vite de cet
éblouissement pour se montrer d'une exigence et d'une défiance
extrêmes. Les eaux minérales durent sans doute leur aocieone
renommée à des guérisons inespérées, dont' le retentissement
prodigieux fut l'œuvre de la spéculation et des malades eax-
mêmes; mais la vogue d'un médicament ne peut se soutenir
que par une continuité de succès difficile à obtenir. Une foule de
personnes atteintes de maladies différentes accoururent donc
sur les lieux où s'étaient opérées des cures merveilleuses. Quel-
ques-unes seulement y recouvrèrent la santé. Ce fut un grnve
échec pour la vertu des eaux minérales. C'est ainsi qu'elle fot
tour à tour exaltée sans mesure et niée injustement.
L'attention des médecins dut se porter enfin sur le nouvel
agent thérapeutique. Alors commença pour les eaux minérales
une troisième phase : époque de réflexion et de recherches expé-
rimentales et analytiques, qui conduisit à établir leurs véritables
propriétés, et à substituer à l'empyrisme une médication ration-
— 575 ~
nelle , couronnée par des succès authentiques et nombreux. On
vit la foule revenfr aux sources réhabilitées, et nous recueillons
aujourd'hui encore les fruits de celle légitime réaction.
H. Durand-Fardel , médecin-inspecleur des eaux de Vichy,
était parfaitement placé pour composer un traité sur cette ma-
tière ; et je me hâte d'ajouter que Touvrage ne pourra qu'accrottre
sa réputation médicale.
Notre collègue , M. Tï'astour, fait remarquer d'abord la nou-
velle et heureuse ordonnance de cet ouvrage. Jusqu'ici on avait
étudié chaque source isolément dans sa composition et dans ses
effets physiologiques et thérapeutiques. Ce plan manquait évidem-
ment d'unité, de physionomie et de philosophie médicales.
H. Durand-Fardel a suivi un ordre tout différent.' Il s'est dit :
une maladie étant donnée, quelles sont les eaux minérales qui
lui conviennent le mieux, et il a groupé autour de chaque unité
morbide la série des eaux minérales qui sont susceptibles, à des
degrés divers et ^ans des conditions relatives, d'exercer une ac-
tion spécifique.
Son travail est divisé en 2 parties : la matière médicale et la
thérapeutique. Je glisserai sur la première, qui est relative à
l'analyse, à la classification des eaux, ainsi qu'à leurs modes
d'administration ; pour arriver à la seconde , qui intéresse da-
vantage le praticien, et dont H. Trastour nous a tracé une
excellente analyse. Dans cette partie, l'auteur entre dans des
considérations importantes sur la pathogénie des maladies à
marche latente, les seules dont il puisse être question ici.
Les pathologisles, en général, considèrent les affections chro-
niques comme un des modes de terminaison des affections
aiguës. H. Durand-Fardel évite de tomber dans cette erreur. La
plupart des maladies chroniques se manifestent primitivement
sous cette forme, mais elles sont toujours subordonnées à un
principe diathésique inhérent à la constitution, ou à un désordre
— 576 ~
fonctionnel permanent qui retentit , eo se généralisant, daos
l'organisme tout entier : aussi le traitement doit-il être dirigé
surtout contre l'état morbide général : condition babitueUement
remplie avec succès par les eaux minérales, médicameot com-
plexe dans ses éléments et dans ses effets, qui modifie Féeo-
nomie en ramenant à leur type physiologique les opératiocis
intimes de la nutrition, et en exerçant une action malliple sur
l'ensemble des systèmes organiques et fonctionnels. C'est ainsi,
par exemple , que l'auteur ne voit pas avec raison dans la gonfle
une acidité anormale des liquides avec des dépôts topbacés, oi
dans les alcalins un agent destiné à rétablir l'alcalinisation des
humeurs et à dissoudre les concrétions péri-arthritiqnes.
Il envisage cette maladie à un point de vue plus large et' pins
élevé.
Pour lui , elle consiste avant tout dans une altération de li
nutrition, caractérisée par un déCeiut ou une erreur d'assimilatioo;
et l'acidité des liquides, ainsi que l'existence de dépôts to-
phacés , ne sont que des expressions sensibles et morbides d'un
état diathésique, et ne présentent que des indications thérapeu-
tiques secondaires : la première est d'agir contre l'état constito-
tionnel, et c'est encore une fois le rôle spécifique de la médica-
tion des eaux minérales.
On est heureux, Messieurs, d'entendre proclamer sur les
hauteurs de la science médicale des vérités momentanément
obscurcies par des esprits trop absorbés dans la contemplation
des phénomènes organo-chimiqucs. La busse direction imprimée
par leurs travaux aux études contemporaines est loin d*étre
étrangère au scepticisme dont se plaignent aujourd'hui les or-
ganes les plus accrédités du corps médical. On aime à voir dans
la profession de foi de H. Durand-Fardel comme le réveil de
saines doctrines.
Est-il besoin maintenant de rappeler avec Fauteur que les
I
î'
V
I
t
- 577 —
conditions hygiéniques , au milieu desquelles se trouvent
placés les malades qui suivent la médication thermale sur les
lieux mêmes où elle a pris naissance , la variété des distractions,
le repos de l'esprit, l'exercice du corps., l'air vif et pur des
montagnes, sont de puissants auxiliaires des eaux minérales.
Ces conditions nouvelles contribuent surtout à leur assurer
une supériorité réelle sur les mêmes eaux, artificielles ou même
naturelles, prises au domicile de malades ddnt la vie est tra-
versée sur le théâtre de leur profession ou de leurs loisirs par
les soucis, les préoccupations ou l'ennui, cette plaie incurable de
l'oisiveté.
C'est beaucoup moins en effet leur différence de composition
que leur mode d'administration, qui explique leur efficacité
particulière. Il est bien possible que les eaux thermales refroidies
éprouvent une certaine altération, et que l'art ne parviendra
jamais à les imiter parfaitement : il doit en résulter sans doute
des nuances dans leur action physiologique et thérapeutique
respective. Hais leur similitude essentielle me porte à croire
que, dans la majorité des cas,' les eaux naturelles prises à dis-
tance, et les eaux artificielles elles-mêmes, réussiraient aussi
bi^n que les eaux prises à la source , si les habitudes hygiéniques
adoptées ici par les malades pouvaient l'être ailleurs avec la même
facilité.
Après avoir traité de la médication des eaux minérales au
point de vue doctrinal et pratique, M. Durand-Fardel parcourt
la longue liste des affections chroniques, et établit pour chacune
d'elles les indications générales et particulières. Ses appréciations
et ses conseils sont toujours judicieux et réservés. Il n'hésite
pas, par exemple, M. Trastour a bien soin d'en faire la remarque,
à reconnaître les incertitudes et l'insuffisance de la médication
thermale dans certains cas spéciaux ou indéterminés. Il ne rejette
pas avec raison les préjugés sans examen préalable . Si les pré-
37
— 578 —
jugés sont souvent en désaccord avec les théories riantes,
les théories elles-mêmes ne sont-elles pas souvent en désaccord
avec les faits; et s*ils ont résisté jusqu'ici à une critique tovi
tour dédaigneuse et passionnée^ traversé les contradictions d
les révolutions de la science, ne peut-on pas dire avec quelque
Vérité que l'expérience consacrée par des suc-cès tradilionoeb
pouvait seule leur communiquer cette force de résistance et cette
stabilité. Dégagés du reste de leurs vulgaires accessoires et de
leurs exagératiojis superstitieuses, n'offrent-ils pas presque tou-
jours un enseignement profitable.
Et maintenant l'indication d'une source peut être assex mh-
barrassante pour le médecin. M. Trastour fait ressortir cette
situation délicate avec une grande vérité. A ce poipt de vue,
Touvrage de M. Durand-FardeJ sera encore très-apprécié. U
aidera le praticien à diriger ses malades, à travers le labyrinthe
si compliqué des eaux thermales , vers la source qui leur con-
viendra le miieux.
Je regrette , Messieurs , de ne pouvoir vous donner
une idée plus complète de cet ouvrage , ainsi que du rap-
port qui a mis en lumière ses points les plus intéressants.
Je rappellerai seulement que, sur la proposition de M. Tras-
iour, la Section de médecine a voté, des remerciements à Fauteur
qui lui avait fait hommage d'un exemplaire de son savaut traité.
Je ne doute pas qu'elle ne m'autorise à remercier également notre
collègue de la manière brillante dont il s'est acquitté de sa
tâche.
Je continue la mienne. Un médecin de Paris nous a adressé
dernièrement un assez gros volume à l'appui de sa candidature
au titre de membre correspondant de la Société académique*
M. Henry a bien voulu se charger de la rédaction du rapport
L'auteur en vérité a payé de malheur en tombant sous la main
de notre jeune et savant collègue, qui a iait bonne et proaipte
— 579 —
justice de son livre et de ses prétentions. M. Henry ne lui a mé-
nagé ni les vérités, ni les leçons : Il s*y est même glissé, à son
insu sans doute, un grain de malice et de mauvaise humeur, bien
légitime assurément dans la circonstance.
L* envoi d'un pareil factam où Tignorance se montre le front
haut à chaque page, à chaque ligne, devrais-je le dire, et dont la
forme n'est que trop digne du fond; la prétention surtout de
s'introduire dans vos rangs en s'élevant sur ce grossier piédestal,
constituaient une insulte que M. Henry devait ressentir et relever
avec l'ardeur de son âge et le juste sentiment de sa valeur et de
ses titres personnels. Si l'auteur de cette parodie scientifique
n'avait encore péché que par excès de suffisance et d'insuffisance ;
mais il a tout l'air d'un de ces enfents perdus du corps médical
dont le domicile naturel, le quartier général est à Paris, où il est
si &cile de cacher dans la foule ses infirmités morales et ses dé-
faillances professionnelles, et qui s'imaginent naïvement qu'il suffit
de n'importe quelle brochure signée de n'importe quel nom pa-
risien, pour éblouir nos Académies de province et enlever leurs
suffrages. Non qu'ils tiennent beaucoup à l'honneur d'une récep-
tion académique. Ce serait se méprendre étrangement sur leurs
sentiments intimes que de le supposer un seul instant. Mais ils
attachent une importance spéculative à ajouter un nouveau titre
à ceux qu'ils ont déjà surpris à la bonhommie de quelques So-
ciétés savantes.
Votre Section de médecine. Messieurs, n'avait pas besoin d*étre
éclairée sur de pareilles manœuvres. Déjà elle avait eu naguère à
exercer son droit et son devoir de défendre les intérêts de votre
dignité qui est la sienne; et la censure si vive et si sensée qu'elle
opposa dans l'occurrence, par l'organe de M. Letenneur, à de ridi-
cules et injurieuses prétentions, aurait bien dû faire renoncer le
dernier candidat à tenter la même aventure, si l'effronterie du
charlatanisme avait encore quelques bornes. Autrefois du moins,
— 580 —
il n'affichait que de modestes prétentions à la science : il
n'avait guère que celle de guérir. Aujourd'hui il a de plus, hautes
visées ; il s'aflTuble volontiers d'oripeaux scientiGques^ et cbeTche,
à la faveur de ce déguisement, à enitihir les Sociétés savantes,
pour y puiser l'autorité morale qui lui manqae au dehors.
Eihcore une fois, M. Henry a bien mérité de la Société acadé-
mique.
Mais je vous ai entretenu trop longtemps , Messieurs , d*aii
sujet fort peu digne de votre attention.
La lecture des travaux inscrits à l'ordre du jour, ne remplit
pas toutes les séances de la Section de médecine. Le Président
profite de cette circonstance pour inviter ses collègues , et son
appel est presque toujours entendu, à prendre la parole sur telle
question médicale qu'il leur plaira de traiter. Ces communica-
tions orales offrent un intérêt particulier qu'elles empruntent
tour à tour à l'imprévu, à l'actualité et aux incidents variés
d'une discussion instructive et animée.
C'est ainsi que dans le cours d'une des dernières séances de h
Section, M. Henry, frappé des inconvénients de l'emploi abusif
ou inopportun des émissions sanguines dans les congestions et
les apoplexies cérébrales , s'est fait l'écho et le propagateur d'une
médication nouvelle , si le médicament qui en forme la base,
était connu dans l'antiquité : c'est la médication alcaline. Après
avoir invoqué l'opinion de plusieurs médecins distingués, notre col-
lègue cite un certain nombre de faits qui confirmeraient dans sa
pensée la valeur thérapeutique de cette médication dans les cas
dont il s*agit.
Les alcalins, M. Malherbe a eu soin de l'établir, ont la pro-
priété de diminuer la plasticité du sang, et de réagir favorable-
ment sur les fonctions cérébrales dans les dyspepsies acides, par
exemple, en modifiant les fonctions digestives. Il résulte de cette
action altérante des alcalins qu'on ne doit pas les employer
— 581 —
dans toutes les formes de congestions et d'apoplexies cérébrales.
Ainsi , dans l'apoplexie due à un affaiblissement de la pulpe
cérébrale ou de l'action du cœur, les alcalins tendraient à aggra-
ver les accidents qu*on peut conjurer. Les alcalins paraissent
surtout iirdiquésà M. Malherbe chez les femmes, qui, à Tépoque
de la cessation de leurs règles, éprouvent des bouffées de chaleur
au visage : sensation qui précède habituellement chez elles la
pléthore cérébrale. Il résulte encore de l'action altérante des
alcalins, qu'on ne doit pas continuer indéfiniment leur adminis-
tration, ni les prescrire à dose élevée. Enfin, il est évident que
les alcalins ne peuvent être considérés que comme les succédan-
nées des antiphlogistiques purs •
Sous ces réserves, H. Henry a rendu un véritable service à ses
confrères- en appelant leur attention sur un médicament d'ua
usage trop peu répandu dans la congestion et l'apoplexie céré-
braies.
Je dois ajouter que MM. Âubinais, Hélie, Lequerré, Rouxeau
et Bernaudeau ont contribué, par leurs sage^ réflexions, à fixer la
valeur^ les indications et contrindications des alcalins dans l'une
et l'autre affections.
A Texemple de M. Henry, M. Rouxeau a entretenu la Section de
médecine d'une autre médication nouvelle, très préconisée par plu-
sieurs médecins étrangers, et dont notre collègue aurait obtenu lui-
même d'excellents effets. Dans un mémoire adressé récemment à
l'Académie des sciences, M. Churchill prétend même démontrer,
par des faits nombreux de guérison, l'efficacité absolue de Thypo-
phosphite de soude dans la phthisie pulmonaire , et il attribué
les insuccès de ses confrères , soit à Texislcnce de lésions pré-
existantes au traitement et qui suffisent pour expliquer la
mort, soit à des complications quelconques, soit à l'impureté
des préparations, soit enfin à une administration irrationnelle.
Mais Fauteur ne s'arrête pas en aussi beau chemin ; et , après
~ 582 —
avoir émis déjà des prétentions qui sont en désaccord totmA
avec les croyances générales, il soutient carrément que le pio-
nostic de la phtbisie traitée par Thypophosphite de sonde csi
moins grave au 3^ qu'au 2^ degré : d'oà l'on pourrail coudoie
sans trop d'exagération qu'il est plus grave encore au i" degré.
Toutefois, les merveilleux succès de H. Churchill ne l'empècheol
pas de recommander particulièrement Thypophosphite de soude
comme moyen prophylactif de la tuberculisation pulmonaire.
Mais ce n*est là sans doute qu'une concession polie à de TÎeox
préjugés. En effet, pourquoi chercher à se préserver d*une maladie
en prenant d'avance un médicament dont les propriétés conitives
se révèlent surtout dans la dernière phase de cette même maladie.
Mieux vaut alors attendre l'ennemi de pied ferme et dans les
meilleures conditions de combat.
Quant au mode d'action de l'hypophosphite de soude dans h
phtbisie pulmonaire, M.Churchill en donne l'explication sui-
vante : Il suppose qu'indépendamment du phosphate calcaire,
il existe encore dans l'économiç un oxyde de phosphore qui
joue un rôle prépondérant dans l'exercice des fonctions de Tin-
nervation et de la nutrition. Or, dans la phtbisie, la proportion
de cet oxyde diminue constamment : il s'agit donc de combler
ce déficit à l'aide de l'hypophosphite de soude. Cette théorie, du
moins, sera fort goûtée de MM. les chimistes.
Sans aller aussi loin , bien entendu , que le médecin angiaiSt
M. Rouxeau, accorde lui aussi , à la nouvelle médication, une
confiance non équivoque, fondée du reste sur les résultats de son
expérience personnelle. Ses observations n'ont peut-être pas
semblé suffisanunent concluantes à quelques-uns de ses coUègoes;
mais elles n'ont pas surtout paru assez nombreuses à la majorité
pour résoudre affirmativement la question de spécificité de l'hypo-
phosphite de soude dans la phtbisie pulmonaire.
I
lî>
— 583 —
Tel est, Messieurs, dans la mesure de mes forces, le résumé des
travaux de la Section à lacfuelle j*ai l'honneur d'appartenir. Je
m'estimerai heureux si j'ai réussi à vous prouver, comme c'était
mon devoir, qu'elle est restée fidèle à ses traditions d'activité
féconde et de succès.
i*
DISCOURS
PftONOHCÉ BIf LA
ÉM MElEllE DE lA SOCIÉTÉ IClDElHIDE
LB 14 NOVEMBRE 1858,
Par m. l'abbé FOURIN 1ER, président.
Messieurs,
Cette année, comme toujours, TAcadémie a le privilège, dont
elle est fière et reconnaissante , de réunir l'élite des notabilités
de la Cité. Malgré des absences bien vivement senties et regret-
tées, l'administration et l'armée, le clergé et la magistrature , les
lettres et les arts, le commerce et l'industrie, nos plus' hono-
rables familles ont ici leurs représentants, et j'ai moî*méiiie
l'honneur de parler au nom de cette Société qui compte bon
nombre d'hommes éminents et forment une portion choisie et
notable de la ville.
C'est donc Nantes, que j'ai, pour ainsi dire, sous les yeux et à qui
je m'adresse, et c'est ce qui m'a inspiré mon discours. Chargé d'occo-
— 585 —
te
per pendant quelques instants votre attention, qu a défaut d'autres
qualités; j*aie du naoins le mérite de choisir un sujet qui vous plaise.
Et comment mieux vous intéresser qu'en vous entretenant de la
ville que vous habitez , qui vous est chère, à qui vous consacrez
vos travaux et votre dévoûment , dont vous poursuivez la pros-
périté et la gloire, qui renferme et abrite eu ses murs vos fa-
milles et vos intérêts, cette ville enfin dont vous êtes les chefe,
les protecteurs et lornemeut.
Pour moi , c'est avec un sentiment de piété filiale que je
parle de la Cité qui m'a vu naître , où se rattachent tous mes
souvenirs.
Assez souvent, dans ces grands jours, vous avez entendu des
discours scientifiques et profonds; ils étaient dignes des hommes
qui les prononçaient et de l'auditoire de choix qui venait les
recueillir. Mais cette fois, la dernière qu'il me sera donné de
parler en semblable solennité , permettez-moi de le faire moins
avec mon esprit qu'avec mon cœur. Heureux si par ce discours
je puis relever l'honneur de ma ville, et si, en vous entrete-
nant de cette commune mère, nos cœurs sont d'accord et battent
à l'unisson.
Est-donc qu'il est nécessaire- de mettre en relief notre ville
de Nantes, et de rappeler au milieu de vous les droits qu'elle a
à l'estime du monde ? Messieurs, il en est de Nantes comme de
notre Bretagne , — car nous sommes et nous voulons demeurer
Bretons. — Or, longtemps, bien longtemps notre Bretagne fut
l'obje-t d'un injuste dédain , d'un coupable oubli. On nous ran-
geait dans les régions incivilisées, on nous teintait des couleurs
les plus sombres. On ne rendait pas même justice aux beautés
matérielles de nos contrées, si remarquables pourtant et si frap-
pantes, pour qui les a visitées ; aux contrastes saisissants et aux
rapprochements inattendus de ce pays primitif et gracieux, rude
et suave. Ni les sévères et mélancoliques aspects de nos vastes
— 586 —
landes avec leurs mille bruyères et leurs grands genêts d*or,
sillonnées par les Montagnes noires^ par des torrents impétueux^
par des ravins sauvages; ni les aspects délicieux de ces l'allons
surmontés de chênes éternels; de ces douces et riantes collines,
chargées de la végétation la plus belle; de ces lacs endormis dans
les bois, de ces rivières enchantées, aux eaux limpides, de ces
ruisseaux perdus sous les fleurs; ni Faspect incomparable de ces
côtes merveilleuses , hautes comme les falaises normandes, mais
dures et invincibles comme ces barrières de Dieu, lorsqu'il dît a
la mer: tu nuiras pas plus loin; ni ces villes charmantes, sus*
pendues aux collines verdoyantes ou cachées coquettement au
fond des baies qui dentellent les côtes; rien enfin de Unexpri-
mable poésie de nos contrées étranges, de nos populations au-
loclhomSy de nos usages séculaires, de nos traditions sacrées, de
notre littérature primitive, en un mot, de tout ce qui cons-
titue la Bretagne et la distingue du reste du monde , n'était
compris et apprécié.
Depuis, nous avons eu nos chantres , nos romanciers , no6
touristes, nos historiens. Nous sommes devenus à la mode , on
nous a tenus en quelque estime.
Cependant Nantes était loin d'être appréciée autant qu'elle le
mérite. Elle était encore assez peu fréquentée par le monde qui
fait la renommée. Car, il nous en souvient , à la brillante inau-
guration de notre chemin de fer, plus d'un de nos élégants
visiteurs s'étonnait de l'importance et de la beauté d'une ville
qu'il ne connaissait même pas. Ces témoignages sont consignés
dans nos feuilles publiques, et ce passé date dhier.
Une cause encore a pu contribuer à cette injustice, et c'est
une accusation que j'adresse à mes concitoyens. Nul ne vante
moins Nantes que les Nantais. Bien différents des habitants de
certaines villes rivales dont les fils sont les enthousiastes admi-
rateurs, le Nantais, au contraire, est enclin à déprécier sa cité,
— 587 —
soit qu'il n'établisse pas de justes termes de comparaison, soit
que frappé de quelques détails , ou sensible à quelques inconvé-
nients dont il souffre, il se montre ^eu indulgent et peu
équitable pour sa ville natale et oublie tout ce qui la recom-
mande et lui assigne une place élevée dans la juste appréciation
des hommes.
Je ne veux pas, Messieurs, pour réparer ces injustices, rap-
peler longuement les époques les plus reculées : une telle revue
rétrospective serait infinie. Disons pourtant que dans l'antiquité,
Nantes ne fut pas sans gloire. Strabon , Ptolémée, Pline, la ci-
taient comme une ville de quelque importance. Comment , en
effet, sa position merveilleuse sur le plus beau fleuve des Gaules,
au confluent de deux rivières et aux portes du grand Océan
n'aurait-elle pas attiré la population et concentré les intérêts ?
Au nombre des nations armoricaines qu il a combattues, César
énumère le peuple des Namente; il mentionne leur ville d*où
partit sa flotte pour aller vaincre, dans les eaux du Morbihan,
les vaisseaux des redoutables Venètes , ces grands navigateurs
des temps antiques, et soumettre avec eux la péninsule tout
entière.
Nantes en cette grande circonstance, comme souvent depuis,
combat pour son indépendance; elle lutte avec les quatre nations
armoricaines ses sœurs , contre le plus grand capitaine du
monde romain. Mais la valeur et Théroïsme ne pouvaient rien
contre la tactique habile et disciplinée et l'art savant des combats.
En suivant les ftges, on la voit engagée dans des luttes et des
dangers continuels. Clovis tente de l'asservir : il est douteux qu'il
y ait réussi. Clotaire y porte la dévastation, en combattant son
fils parricide , qu'il livra à une mort épouvantable par une juste
mais trop cruelle vengeance. Et, chose remarquable, qu'un prin-
cipe supérieur peut seul expliquer, au même temps, au lende-
main de ces sanglantes batailles, un évéque de la cité, qui en
— 588 —
était aussi le chef, administrateur savant et habile, homnie d'é-
loquentes paroles et d'œuvres immenses» un pontife, i*admiraUoa
de ses plus illustres contemporains, Saint-Félix gouvernait hea*
reusement son peuple, amenait à ses murailles le fleuve qui hit
sa vie, lui donnait des chaussées, des moulins, une cathédrale,
chef-dœuvre du temps, chanté avec enthousiasme par Fort unat,
de Poitiers.
Charlemâgnc étend jusqu*à TArmorique la toute-puissance de
son bras, et Nantes est soumise. Bientôt ces terribles Normands,
les fléaux de Dieu, se jettent sur la Gaule. Les bords enchantés
de la Loire attirent ces cupides envahisseurs. Nantes ne fut pas
plus forte que le' reste du monde : d'ailleurs elle fut trahie. Mais,
pour la dédommager et l'illustrer en ces temps funestes, la gloire
du martyre lui fut accordée. Son évêque Gohard, au milieu des
saints mystères , est massacré avec son clergé et une partie de
son troupeau sur les marches de Tautel. Et la dévastation demeure,
et pendant trente ans la ville est déserte, tandis que les farouches
ennemis restent campés sous leurs tentes de peaux, près de leurs
barques, sur la prairie qui nous touche, jusqu a ce que Dieu sus-
cite un libérateur.
Alors, Alain Barte-Torte, Tune des grandes gloires et le se-
cond fondateur de la cité, après ses victoires de Dol et de Saint-
Brieuc , accourt à Nantes avec l'armée de Bretons que son
courage et ses succès ont réunie. De son camp de la Hautière
il descend dans les prairies de Nian. Miraculeusement réconforté,
disent nos pères, il combat à outrance les implacables ennemis.
La terre est jonchée de cadavres, mais les barbares sont vaincus,
chassés, précipités dans le fleuve , où ils s'empressent de s'em-
barquer et de fuir. Et le vainqueur, continuent les chroniques,
écartant de son épée les ronces qui croissaient sur la voie et
jusqu'au seuil de la basilique , entre avec son armée dans l'en*
ceinte longtemps profanée, pour y chanter l'hymne de ki victoire.
— 589 —
Dirai-je la ville du Moyen-Age, son enceinte resserrée, ses
hautes murailles, hérissées de tours, de courtines et de forts,
avec la triple division de la Cité, du Bourgmain et du Marchîx,
avec son château de TEvêque , son château des Ducs et leurs
fortunes diverses, ce fort de Sauvetout, ces douves de TErdre
détournées par Hauclerc, et ces portes de Saint-Nicolas, et ces
puissants remparts dont les débris résistants subsistent encore ?
Mon, ce lîe sont pas ces mœurs d'un autre âge, la chevalerie et*
ses trouvères , tes hommes d*armes et leurs tournois et toute
cette vie de luxe et de fête qui plus d'une fois se déploya dans
notre château,^ sous nos ducs magnifiques et puissants, ni même
les mœurs touchantes de simplicité et de bonhomie qui unis-
saient autrefois les hommes de mêmes professions, et les habi-
tants de In même ville et du même quartier : et bien moins
encore ces luttes continuelles , ces oppressions et ces révoltes,
ces guerres étrangères et intestines que je veux rappeler : lamen-
tables histoires, mélanges d'héroïsme et de malheur, de succès
et de défaites. Quel peuple traversa des phases plus variées et
a des souvenirs plus émouvants ?. . . Disons seulement que ce
pays n'a pu être subjugué et soumis : toujours il a combattu, et
les Francs qui vainquirent les Gaules, et les Pirates qui vain-
quirent les Francs, et les Anglais nos perpétuels rivaux. En face
de la France déjà constituée en grand royaume, il conserva son
indépendance, et pour que la France l'incorporât à sa grande
unité, il lui fallut baiser la main de sa'dernière duchesse. Une
royale alliance cimentait le traité signé de puissance à puis-
sance, dans le château de Nantes , par la duchesse Anne et le
Roi de France, avec la promesse solennellement jurée, et solen-
nellement renouvelée à l'avènement . des rois , de conserver les
libertés et franchises dont avaient joui nos pères.
Voilà quelle fut l'illustration, quelle fiit la gloire de notre pays,
de notre ville dans les temps anciens.
— 590 —
Et maintenant que nous avons rapidement rappelé le
que Nantes nous est apparue glorieuse et respectée, rappro-
chons-nous des siècles qui nous to\icbent.
Nantes a-t-elle perdu ses gloires ? Elle les garde toutes. Mes-
sieurs, elle n'est pas déchue. L'héroïsme est toujours au fiood de
son cœur. Le courage, je le sais, est partout en France : mais
nulle part, de nos jours, la valeur guerrière et le géoie des
armes n'ont eu plus de nobles champions.
Ce brave des braves qu*admira l'Empire, dont la màle figure
décore la plus belle de nos places, n'était-il pas Nantais ? Et
cet autre , qui ne lui cédait en rien , ce Lamoricière , que je
n'oublierai jamais, tel que je le vis (et vous aussi, M. le Sénateur,
mon ancien et vénéré collègue) (l),dansces jours qui mettaient eo
péril la civilisation elle-même, épuisé de fatigue, la voix éteinte,
mais tout bouillant d'énergie, miraculeusement échappé aux balles
que, de tous côtés, on lançait sur le chef de l'armée de Tordre,
et qu'il parait en cabrant ses chevaux dont trois furent tués soos
lui ; et Bedeau dont nos soldats aimaient, en Afrique, la direc-
tion habile autant que brave et les soins paternels, et qui, aux
mômes jours , tombait fracassé par une balle au fort de cette
lamentable bataille, — gloires écartées, mais non perdues, —
et ces généraux, que la guerre de Crimée a fait si grands par la
patience et la valeur, Mellinet, Dulac, Forgeot, Pradal, et cette
pléiade de jeunes officiers que nos plus chaudes affaires virent
au premier rang, qui, des premiers, plantèrent le drapeau de la
France sur les ruines de Halakoff conquis et dont le plus brillant
peut-être, Cornulier, paya dé sa vie notre glorieuse victoire, ne
sont-ils pas Nantais ? En- cherchant dans cet auditoire, ne trou*
(1) M. Ferdinand Favre, Maire deNautes, était, ainsi qae raaiear
de ce discours , membre de TÀsseaiblée Coastilaante , lors des jonnéci
de Juin.
— 591 —
verais-je pas à mes côtés des témoins et des, preuves de ce que
yavaoce? Ny découvrirais-je pas, peut-être quelque enfniit de la
cité qui gagna vaillamment, au prix de cruelles blessures, ses
épaulettes et sa croix ?
Et moi , ]e suis heureux de dire ces choses en présence des
chefs de cet héroïque réj^iment (1) dont nous possédons les débris
chargés de gloire, de cicatrices et d'insignes de Thonneur.
Mais la gloire des armes n'est pas la seule. Elle jette , il est
vrai, le plus grand éclat, elle illustre les nations et les hommes,
et c'est justice ; car elle exige plus de force d'âme, d'énergie
soutenue , un plus complet développement des ressources hu*
maines, et elle implique plus de dévoûment et de sacrifice.
Aussi la carrière militaire s'appelle-t-elle le service par excellence :
mot sublime , qui renferme toute une doctrine , et qui est la
louange la plus élevée de la plus noble des gloires et des pro-*
fessions.
Mais enfin, elle n'est pas la seule. L'esprit humain a aussi ses
conquêtes, l'intelligence cueille ses palmes utiles. Elle pénètre
dans les profondeurs du passé, éclaire le présent^ prépare l'ave-
nir. Elle interroge la création entière , surprend à la nature ses
secrets, y découvre des forces inconnues', des trésors longtemps
enfouis. C'est elle qui souvent ouvre au monde ces mines iné*
puisables dont le corolnerce et les arts exploitent ensuite les
richesses sans fin. Or, cette gloire de l'intelligence ne nous est
pas refusée. En histoire, les annales de notre cité ont-elles été
négligées ? Depuis son inventaire fidèle, minutieux et malin de
tout ce que le passé nous a légué sur notre Nantes, Travers n'a-
t-il pas eu ses continuateurs,? Les histoires et les annales de la
ville ne se sont-elles pas succédé avec une accroissement remar-
quable de riches et consciencieuses recherches ? Les Huet de
^
(1) Le cinquantième.
— 592 —
Coetlisan , les Athenas , les Fournier, les Ricber et beaucoup
d'autres ne nous ont-ils pas laissé des travaux aussi brillants
qu'utiles ? Les monuments, les archives, le sol, tout n'a-l-il pas
été interrogé, fouillé avec une scrupuleuse habileté ? Que man-
quë-t-il aux patientes études de nos archéologues, et des Guimar,
des Meuret et des Guépin ? Que de richesses d'érudition , de
vrai savoir et de littérature dans ces deux Revues (I) qui de Nantes
rayonnent dans la Bretagne,la Vendéeet le Poitou,continuant ainsi
ce Lycée armoricain qui jeta longtemps parmi nous un vif éclat !
Pap un heureux accord qui va à notre temps, le burin de Far-
tiste s'est souvent uni à la plume de l'écrivain, comme dans le
charmant Album de Nantes et la Loire-Inférieure. Mais tes vues
si exactes, si saisissantes du dessinateur, n'égalent pas encore la
finesse et la perfection de description et de détails de nos
concitoyens habiles; et dans phisieurs de ses pages si bien tou-
chées on reconnatl sans peine le talent gracieux et pur de l'auteur
de Rome chrétienne et de François h^ (2), écrivain remarquable
que nous mettons volontiers en parallèle avec les meilleurs de la
saine littérature.
Et si la Bretagne a eu de nos jours des historiens, oublierons-
nous que le premier peut-être par la fidélité consciencieuse, parle
ferme caractère du style et le charme constant de la diction, Pttre
Chevalier est né à nos portes, a été élevé et formé dans nos murs.
Je suis loin de tout dire, et qu'on me pardonne des omissions
en partie volontaires. Hais je ne veux pas omettre que depuis les
naïves et touchantes vies des Saints de Bretagne d'Albert Le-
grand, ce bon moine d'un de nos couvents, l'agiograpbie, ce
champ aussi intéressant que vaste, n'a cessé d'être cultivé parmi
nous. Nos revues locales et le dernier Congrès tenu sous nos yeux
(1) Remi/t des Provinces de VOuesU JRevue de Breta(/ne et Fendie,
(2) M. Eng. delà Gonnierie.
— 593 -
t
en ont fourni les preuves que complètent largement les travaux
sérieux, entrepris par noire Commission liturgique au grand hon-
neur de notre pays et de nos traditions nantaises.
Et pour terminer, Messieurs, près de ce guerrier que je nom-
mais tout h Fbeure, de ce général qui porte au front les plus
nobles cicatrices, Camille Mellinet, son frère, cet homme excellent
et.éminentà la fois, ne peut-il pas paraître avec honneur, offrant
à sa ville natale son histoire monumentale de la Commune et de
la Milice de Nantes ?
Il était des vôtres, Messieurs de l'Académie, il a eu Ttionoeur
devons présider et d'imprimer une forte impulsion à vos tra-
vaux. Il appartenait à cet arbre fécond, qui depuis comme aupa^
ravant, n'a cessé de porter ses fruits. Longtemps son nom a retenti
parmi vous, et sa mémoire n'y périra pas.
Les hommes étrangers à nos études sont tentés de les traiter
à la légère : ils estiment peu ce qui se fait à huis-clos et sans
bruit. Supposent-ils d'ailleurs, que loin du centre, foyer des lu-
mières, des associations de province puissent avoir une véritable
valeur ? Et cependant que de questions graves et importantes, de
science, d'industrie, d'art, touchant aux intérêts les plus actuels
de la cité et du pays, sont sérieusement traitées parmi vous et y
reçoivent d'utiles solutions. J'ai encore et nous avons tous pré-
sente à la pensée, cette étude si nourrie et si forte, sur le com-
merce de Nantes , et sur son avenir, d'un de vos membres, et tant
d'autres, sans parler du travail incessant de notre brillante Section
de médecine. Hais que fais-je? Un rapport spécial, qu'on jugera,
va présenter tout à l'heure, le tableau de ces travaux de l'année. On
y verra ceux que nous avons accomplis, et tous ceux que nous nous
sommes fait un devoir de provoquer et de récompenser. Car,
mus par le seul amour du bien ^ nous cherchons à en exciter
partout les germes, et, loin de les éloigner, nous appelons de tous
38
— 694 —
nos vœux, ceu^ qui, meilleurs ou plus forts, pourraient doqs
apporter un efficace concours.
Non, les soins matériels n'absorbent pas chez nous les intel-
ligences, et ces intérêts eux-mêmes bien entendus, provoquent
les nobles efforts de Tesprit : et au milieu de notre ville, l'Act-
démie, cette réqnion libre , où tout travail procède du bon vou-
loir, que produit l'amour du vr^i et du bien, est comme one
ruche active et empresçée, où tous à l'envi apportent leur tribut
et où chacun se trouve heureux encore de profiter des lumières
et des veilles de confrères plus avancés ou plus zélés.
Sous quel rapport donc notre ville aurait-elle à subir une
infériorité ? Ses hommes de paroles ne sont-ils pas éminents
et nombreux ? Souvent leur puissante éloquence a retenti sur
des théâtres lointains , et la renonmiée du barreau nantais eat
assez notoire, pour que je la rappelle sans craindre de bleaacr
les hommes à qui revient cette gloire de la cité. Et elle est grande.
Messieurs , car f'art de bien dire demande une telle réunion de
dons naturels et -de qualités acquises , que de tous les mérites ,
c'est peut-être le plus rare.
Il était de la ville, i| fut aussi de$ vôtres et votre premier, cet
avocat si habile danç les affaires, si correctement éloquent, d'uo
talent complet , que nos Chambres ont entendu souvent avac
applaudissement, toujours avec bveur, et que sa haute capacité
avait appelé naguère au portefeuille du plus important de nos
ministères (1).
Je m'abstiens de parler d'une autre tribune , il me aiécail
moins d'en faire l'éloge. Qu'ils reçoivent n^moins mon jusie
tribut , ces hommes , à qui il est donné de captiver toiyours de
nombreux auditoires , de les charmer par une douce et péoé*
trente parole, de faire aimer l'austère doctrine du devoir et des
graves vertus, et dont le zèle qui renaît de «es fatigues, suffit è
(!) M. Billaalt a été Président de rAcadëmie en 1616-37, 1867-36.
jpeine am nombreux appels 6t aux missions lointaines qui leur
aont offertes (1).
Qu'aurait donc à envier aux autres cités une rille où les talents
se donnent la main et se multipUeut à Tenvi, où les fortes études
sont cultivées par une association nombreuse dont le travail ne
s'arrête jamais, embrassant les sciences et les lettres, recherchant
et propageant tous les progrès, institution qu'un demi-siècle n'a
rendu que plus vivace , et qui donne fraternellement la main à
ceite association, sa jeune sœur, spécialement vouée aux recher-
ches des antiquités , suppléant ainsi à l'existence d'une Faculté
qu'on nous accordera enfin , pour compléter notre système
d'instruction, et s'ajouter à notre Ecole supérieure des sciences
6t des leltres, qui a bien conquis son droit de cité, et à notre Ecole
de Médecine, cette autre gloire de Nantes, qui doit se trouver fière
d'être en possession , depuis longues années, de fournir à Paris
-même , ses premiers sujets.
Hais au point de vue des arts, notre ville né serait-elle pas
un terrain ingrat ? Ne serions-nous pas dépourvus des dons de
l'imagination et de cet élan qui enfante les belles œuvres ? Le
Nantais Charles Errard que Richelieu, sur l'indication du Poussin,
chargeait de recueillir les antiquités de l'Italie, que le grand Roi
nommait directeur de l'Ecole de peinture de Paris, et plus tard
de celle de Rome, devait- il être sans postérité?
Messieurs, Nantes se fait remarquer encore par ses peintres et
ses sculpteurs : leurs œuvres savantes décorent les monuments et
les temples. On invoque leur talent pour les commémorations
séculaires des grands foits de notre histoire (2). Quelle ville possède
(t) Le Père Lavigae dont le talent facile et élevé a tant de chame et
d'onction est, soas ce rapport, une des gloiros de notre Cité.
(2) Le monument de Saint-Cast, exécuté par M. Bourgerel^ architecte,
et M. Grootaers, sculpteur.
— 596 —
en plus grand nombre des architectes aussi érudits qa*faabileS|
aussi versés dans les antiquités de tout genre que dans l'art de la
construction ? N'avons-nous pas l'honneur de compter parmi uoos
plusieurs grands prix d'architecture et de peinture ?
La poésie , cet art à part , cette plante délicate* qui ne croit
que sous certaines influences et vit d'inspiration^ ne nous a-t-eile
pas fait souvent entendre son suave langage 7 Le luth d'EIisa
Hercœur n'a-t-il pas été recueilli ? Les Ruines j la Bretagne et
r\osFéles{i) n'ont-elles pas été chantées? Elles Esquisses poétiques
(2) no sont-elles pas dans toutes les mémoires ? Des bords de la
Loire, les Chants bretons (3) n'ont-ils pas répondu dignement aux
purs et énergiques accents des Yiolleau , des Morvonnais et des
Brizeux ? Et qu'est- ce donc que ce pseudonyme mystérieux, ce
Comte de Saint-Jean, dont plus d'une fois les inspirations élevées
ont éveillé dans nos âmes de nobles échos ?...
C'est assez, messieurs. Ausbi bien, je dois aborder des consi-
dérations d*un autre genre. Hais avant d'entrer dans cette partie
notable de mon sujet, et d'envisager Nantes dans son activité et
son développement, puis-je me dispenser de jeter on coup d'oeil
sur ses gloires administratives qui lui ont imprimé le mouvement
et la vie ?
Je ne parle pas de ses ducs et de ses gouverneurs, je laisse de
côté les Mercœur, les Meilleraye, les Richelieu , les Brancas. Je
ne veux indiquer que cette administration municipale qui, depuis
son institution, en 1565, a fourni dans ces fonctions d'honneur
et de dévoùment tant d'hommes dignes d'êtreplacés à la tète de
la cité. En parcourant cette liste que nos pères, avec juste raison,
avaient inscrite sur un livre d'or, je retrouve les noms d^ presque
(1) Poésies de M"« Elis» Morin.
(2) De M. le colonel de Rosière.
(3) De M. Stéphane Halgan.
— 597 ~
toutes les bmilles les plus honorables et les plus honorées encore
de la ville* C'est pour la plupart la source pure de leur illustra-
tion et cx>n]me un baptême d'honneur qui lès a engagées dans une
route glorieuse. Et jusqu'à ces derniers temps , Messieurs, des
noms dignes de tout respect ont suivi cette longue série de no-
tabilités, et la ville s'honore, à bon droit, de ses Mellier, de ses
Kervégan , ce type de Vhonnète et inébranlable fermeté , de ses
Bertrand -Geslin, de ses Louis Levesque. . . Je m'arrête : votre
pensée devance la mienne et vos' regards comme les miens
viennent payer la dette de la reconnaissance.
Annexée à la France, la Bretagne a dû partager sa fortune.
Dans cette nouvelle ère, Nantes sait conserver et maintenir jus-
qu'à nos joui*s son rang parmi les grandes villes de la commune
patrie. L'industrie, le commerce, les arts, son génie, lui ont fait
son destin. De tout temps le commerce et son essor , cette vie
d'activité, d'entreprises et de hasnrds fut son élément naturel.
Sa population a vécu dans ces pensées; les calculs et les opéra-
tions du comptoir, les conversations et les traditions des pères
inspirent aux enfants ce goût et forment cette aptitude pour les
entreprises commerciales, tandis que, sur les quais de la cité,
les arrivages et les chargements, les récits animés de nos marins
après leurs courses lointaines, le fleuve avec ses navires, le flux
et le reflux de la mer voisine avec ses fascinations développ>ent les
vocations maritimes et disposent la jeunesse alerte et vive de
notre population à toutes les vicissitudes périlleuses, à tout ce
courage de la vie des mers.
Et certes, si, parmi les marines du monde , la marine française
tient un rang distingué, qui contestera que le Breton ne le
cède à personne pour la vivacité de la manœuvre, pour l'invincible
persévérance du courage et pour cet héroïsme à part du*marin,
que n'efl'raient pas les plus effroyables périls?
— Snn —
Dans no6 annales maritimes — la plus belle épopée de notre
gloire nationale — les Bretons sont à cbaqae page. Quelle pro-
vince en citerait un pareil nombre? Je n'ai que rembarras da
-choix : les Kerjulien, les Rosily, les Allemand , les Lioois, les
Coudé, les Bouvet, pour ne rappeler que des glràres à peine
éteintes, qui furent nos contemporains; et Nantes, dans ses
brillantes annales, a de belles pages, de beaux souvenirs^ et
depuis longtemps* Qui n'a oui parler de ce Cassard qui étooneti
Louis XIV, et que Duguay^Trouin embrassait avee effusion dans
les palais de Versailles; intrépide jusqu'au sublime de l'audace,
qui jamais ne compta ses ennemis ; il bslsy^it sur les mers mé*
diterranéennes les flottes anglaises et les rejetait jusqu'à Gibral-
tar ; conquérant avec quelques vaisseaux ces gloires que devaient
continuer les Duchaffault, les Galissonnière , et ce du Qooèdic,
nom breton, mais aussi nantais, dont nos pères célébraient par
d'incroyables réjouissances le triomphe de la SurveiUanie, asso-
ciant à sa gloire le nom de Moncousu , autre compatriote qui
avait partagé toutes les péripéties de ce merveilleux fait d'armes,
et qui depuis mourut héroïquement à Algésiras. Quels beaux
et longs services que ceux de nos deux derniers amiraux Halgan
et Leretz. Qui ne sait l'intrépidité de nos corsaires , compagnons
et émules de notre fameux Surcouf, et enfin le trépas si vanté
de notre Nantais Bisson (!) , enseveli sous les débris de son
vaisseaujavec ses ennemis, dont les corps, par centaines, flot-
taient le lendemain vers le rivage?
Quant au commerce , il fleurit toujours parmi nous. Le Nan-
tais l'a toujours eu en estimé, et semble avoir toujours compris
ce qu'exprimait un peu fièrement un de nos compatriotes :
c( Un négociant est un citoyen important; dans son cabinet,
(1) Bisson est né k 6ii4nené-Peiifaot Loiie-Inférisare.
— 5«* —
il Imnche do miilistre, espédte des vaissèainr pour toutes les
parties du monde , a des correspondants , j'ai presque df l des
ambassadetii^s dans tous le» royaunies , tient à sa solde des offi -
ciers, des matelots , 1ère des tributs chez (es nations éirangèreâ
et vense Paboodance dan$ sa patrie. »
La Compagnie des I^des, déjà tentée et presque organisée
par Richelieu, que Colbert, après ce grand ministre, fonda en
Bretagne, et dont Nantes était une succursale, donna à notre Ville
un brillant essor. Nos négociants agrandirent et multiplièrent leurs*
opérations. Nantesi, comme port maritime, prit un rapide déve-
loppement. Mais ce fut au stède dernier que, par son commerce
avec les AntiHes, elle s'éleva au plus haut degré de prospérité.
Toute finnîlle nantaise eut alors un pied sur le sol Américain,
el tes opérations le^ plus lucratives amenèrent stitec une fortune
sans exemple le développement magnifique de la cité; les créa-
tions* de riches quartiers, de cette île Veydettvt avec ses tefmpl&
du Ooût, le prolongement de la Fosse, avec ses façades déco-
rées et sculptées, les magistrales constructions du grand Cei-
ner«y, les lignes sévères et grandioses de Tbôtd d*Aux, du quai
Brancas, le palais de la Cour dès Com[ites, et énfln , par exu-
bérance de population et de richesse, la créatioft subite d'un&
ville nouvelle , réalisée peu après par le génie de Grasiih ; tandis
que les industries florissaiënt à Fenvi, et que, jusqu'aux extrêiites
circulations commerciales; tofit était prctâpère et donnait vrai-
ment* à Nantes, setoii la parole poétique, des jours tissus d'c^r*
et de soie.
Mais ces temps ne sont plus. D'immenses événements , d'inex-
primables catastrophes ont changé la face des choses. Nantes a
expié ses jours de bonheur. Elles ne sont plud ces'époques faciles'
(rit' la fortune et la joie venaient comme d^eties^mêmes s'offrir à
nos pères. Et' maiiitenant ce n'est que par de pénibles labeurs^
conmie tout ce* qui se dit sous le tégitm d*mi& rivalité ambi-
— 600 —
lieuse et d'une concurrence extrême , qu'une ville peut se main-
tenir et prospérer. ,
Mais quimporte? Nantes accepte toutes les conditions de la
lutte, et dans cette nouvelle phase, elle sait se consener le haut
rang qu'elle a conquis parmi les villes importantes. L'industrie
s'unit au commerce pour soutenir sa fortune« Des usines nom*
breuses s'ouvrent dans son sein. Les établissements métalliirgî-
ques , la fabrication des machines , de gigantesques raflSneries,
mille autres industries encore s'élèvent et grandissent à TenTÎ
sous l'action dliommes intelligents, infatigables. Tous les pro-
grès nouveaux sont adoptés, perfectionnés par ces industriek
éminents. La construction navale, plus parfaite ici que nulle
part, ouvre une nouvelle source de prospérité. Le commerce et
la cité se ressentent de cet élan et de ce développement pro-
digieux. .Nantes grandit, prospère, et les derniers rapports
officiels lui assignent le troisième rang parmi les ports français,
par l'élévation du chiffre de ses importations et de ses droits de
douane.
Nantes n'est donc pas en déclin ; elle ne saurait l'être avec
l'intelligence éclairée et l'activité de nos armateurs et de nos
négociants, de nos industriels et de nos savants, appliquant à
la pratique la plus utile les théories les plus fécondes, avec la
haute et sage direction de nos chambres de commerce et de
cette administration supérieure qui surveille et protège ses inté'-
rets et leurs légitimes développements. Nantes n'a rien à craindre
des prévisions téméraires et des jugements hasardés de ses
prophètes de malheur. Quels que doivent être les avantages
et Ifô progrès des villes rivales et voisines , quelles que puis-
sent être leurs prétentions, ainsi que je l'entendais étabUr
naguère par un homme compétent, tant que nos belles industries
fleuriront et grandiront dans nos murs , y attirant et retenant
forcément les matières premières en abondance, les hommes
— 601 —
avec le travail , les capitaux avec leur emploi productif; tant que
les éléments de la construction, le bois, le fer, la pierre, arri-
veront à bas prix et facilement dans notre ville; tant qu'une
population de plus de cent mille âmes y accumulera le mouve-^
ment des marchandises et des transactions ; tant que notre ville
jouira de Theurcux privilège d'étendre ses deux bras par des
communications faciles sur l'un et l'autre territoire qui bordent
ses deux rives , pendant que , remontant le cours de son beau
fleuve et ses affluents, ou commandant au feu et à la vapeur
d'accélérer sa marche , elle pénétrera par son action dans la
France presque entière; tant que le jeu instantané de l'électricité
la rendra présente dans la rade et le bassin de son avant-port,
Nantes ne subira pas l'inFériorité qu'on lui présage. Cet abais^
sèment , s'il est possible , se cache dans les obscurités d'un
avenir lointain, qu'un œil impartial ne peut se flatter de dé-
couvrir.
J'en prends à témoin les dispositions favorables et préserva-
trices prises par le Gouvernement en faveur de Nantes : la con-
cession de ces paquebots, qui ajoutent à l'essor et à la prospérité
de notre port, ce soin persévérant de notre Loire, les mesures
eflicaces adoptées pour en améliorer le cours, et enfin la bonne
et active volonté d'un premier magistrat, qui voit nos intérêts,
les aime , et y consacre une puissance d'intelligence et de crédit
dont personne ne doute.
Mais où vais-je, Messieurs, égarant ma parole et ma pensée
sur un terrain qui m'est étranger, heureux pourtant de présager,
peut-être témérairement, de telles destinées à la ville qui m'est
chère? Hais, ô ma ville natale! je te connais d'autres gloires,
d'autres bonheurs, des destinées plus nobles qu'on ne te peut
ravir! Nantes est surtout grande et belle par l'aspect moral et
religieux.
J'ai toujours ouï dire que le comméirce de Nantes était plus
— 602 --
équitable et pitrs sâr que celui de toute solre vi!le« C'est une
nommée qui lui e$t faîte et qu'elle a eonquise. On le disak daiit
mon enfance , c'était le dire de dos pères : cette réputation séoa-
laire subsiste encore , c'est un éloge et une gloire , c'est même
une richesse.
Je le sais « on parle d'une grande défaillance dans les mesnrs
publiques; et les déplorables entraînements de cupidité el
d'ambition, si actifs de nos jours, ont agi avec tant de puîssaoee
que,, comme un funeste déluge, ils se sont répendus partent,
faisant crouler de grandes renommées et de grandes fbrtones ,
battant violemment à leur base les principes sur lesquek reposent
les transactions commerciales et l'ordre social loi-même, éta-
blissant presque partout un flétrissant niveau d'abaissement moral
et d'aflaissement des âmes. Je le redis avec douleur et effroi : la
société a^ dévié de ces principes qui sont sa gloire comme sa
sûreté, qui, en protégeant les vertus, assurent le calme et la
dignité des Ames, la force et les joies des fiimilles, et, en com-
priniant les passions toujours fougueuses, toujours insatiables,
préviennent de funestes écarts, de folles tentatives, de coupables
pratiques, et conséquemment garantissent aux parents le cahne
et l'honneur, aux enfants l'exemple et la projection, aux for-
tunes leur stabilité , aux transactions leur fermeté , au nom et à
la famille son lustre et sa vie. Il n'est que trop vrai que le hixe
qui déborde, l'ambition qui dévore, l'amour effréné des jouis-
sances qui envahit tous les &ges, et des habitudes de jeu (gouffre
oà tout s'abîme) , qui de la Bourse passe dans les affaires , et des
affaires et de la Bourse dans ces réunions avouées ou clandes-
tines, commencent ou achèvent les ruines irrémédiables de
la fortune et de l'honneur.
Je sais ces choses et je les déplore : mais si nous n'avons pas
échappé à cette peste de notre Age, plus meurtrière que le mai
noir du Moyten-Age ou fé choléra* de notre temps, j'ose encore
— 603 —
dire que nous sommes moins atteints que les autres, et que,
parmi les grandes villes , la nôtre est restée la plus saine, le
proteste contre de trop grands envahissements du mal dans
notre pays. Ici encore jplus qu'ailleurs les transactions offrent de la
sécurité, la loyauté a conservé son empire, et si nous avons perdu
quelque chose de cette confiance proverbiale et incontestée qui ,
autrefois, ratifiait d'un mot les plus importantes afiaires, nos
négociants qui se connaissent, en usent encore noblement de la
sorte, et notre place et ceux qui la représentent ont encore et
toujours le premier rang de la probité commerciale.
Enfin , j'ose avancer que les affreux symptômes de ce mal
céderont sur notre sol , plus que sur tout autre , à de saintes
influences.
Pourquoi? C'est que notre ville est avant tout une terre de
fortes croyances, comme toute cette terre de Bretagne dont elle
est le noble portique, dont longtemps elle fut la reine, dont
elle demeure le plus brillant joyau. Il y a parmi nous un fond
immuable de fortes convictions qui tôt ou tard ramèneront les
actes à la règle. La Bretagne est une terre à part. Je ne saurais
calculer ce que sa prochaine assimilation peut lui faire subir;
mais elle a une telle vie propre, une telle force de résistance,
il est tellement dans ses habitudes et dans son sang de puiser en
elle-même ses inspirations, ou plutôt de les garder, quand elle
les a reçues d'en-haut, que j'espère et je crois qu'elle restera
longtemps, toujours elle-même : semblable aux rochers de. ses
côtes, masses inexpugnables, d'un granit primitif et immuable,
qui , depuis le commencement des jours, reçoivent le choo de la
tempête, les mouvements tumultueux et l'écorne de ses mers
sauvages; ainsi tranquille et immuable elle*même, vainement
battue par les flots des bouleversements et des passions les phis
extrêmes, elle laissera passer, comme |a vague sur la grève, les
jours de décadence , et donnera à la France le salutaire exemple
— 604 —
de la fidélité aux vieilles croyances, aux vieilles mœurs, aox
vieilles vertus.
Et Nantes, sur ce point comme sur tout autre, sera digne de
sa mère. Voyez plutôt. Déjà 4a réaction n'est-elle pas toute prêle?
Le mal a été signalé ; mais qui n'aperçoit auprès, et le dépassant
de beaucoup, la somme du bien?
En quelle ville trouve-t-on un plus grand nombre de ces
familles honorables où régnent le respect et la tendre affection ,
où les meilleurs sentiments s*harmonisent avec le& vertus les plus
douces; oasis saintes au milieu de ce monde, qui rappellent un
autre âge et qu'environnent les horomages de tous; sorte de
sanctuaire dont rien ne tache la pureté, et à qui l'on ne pour-
rait adresser qu'un reproche , celui d'être quelquefois trop inac-
cessibles.
Dans quelles villes , les grandes œuvres ont-elles pris un déve-
loppement plus rapide, embrassant, dans un réseau intelligent
et complet, l'ensemble hélas! complet aussi de toutes les misères?
Dans nos livres savants de statistique, on a plus d*un fois établi
le bilan commercial et industriel des diverses cités; on a classé
et proposé à l'admiration du monde ces villes actives et indus-
trieuses où s'accumulent les populations ouvrières, où se meu-
vent les mille rouages des entreprises et des machines. On a
vanté , exhalté la production de Manchester et de Liverpool. C'est
beau , sans doute , car c'est l'activité d'un grand peuple.
Hais si nous ne nous arrêtons pas aux apparences, si nous
parcourons les arrières rues de ces «ités, si nous les voyons aux
heures du soir et dans les réduits de ces machines humaines,
qu'on y met en œuvre, que de désillusions! quel triste et na-
vrant spectacle! quelle affreuse misère et quelle dégradation
auprès de tant de richesses, si dans ces villes , il n'y a à peu près
autant d'établissements de bienfaisance que d'usines, et si, pour
faire le contre-poids de toutes ces misères , il n'y a que la maison
^ 605 —
\
\
des pauvres et l'impôt forcé de la charité ! II faut donc un contre-
poids à ce grand mouvement de nos plus riches industries. La
production la plus active ne suffit pas à établir partout la richesse;
il serait peut-être aisé de montrer que ces immenses établisse-
ments de nos cités industrielles, en dehors même des excitations
mauvaises de la grande ville, entraînent forcément pour un grand
nombre de tristes misères. Il faut donc à nos cités, surtout à notre
époque, un développement parallèle d'une intelligente bien&i-
sance.
Ah! le sentiment moral d'une cité se révèle tout entier dans
la multitude et dans le caractère de ses institutions de bienfai-
sance. On y voit le reflet, ou plutôt la Qeur et le fruit de ses
bonnes croyances. Et si, sur tous les points de son territoire,
comme sur un sol fécond , s'élèvent les asiles , les hospices , les
maisons de prévoyance, de secours, d'assistance mutuelle; si,
depuis TenËint qui nait à la vie jusqu'au vieillard qui penche à
la tombe, depuis les premières faiblesses morales jusqu'à l'entière
privation de la raison, nul n'est dépourvu d'appui et de conso-
lation, je bénirai le sentiment qui anime cett ville quasi sainte,
et je la proclamerai bonne et aimable entre toutes. Or, à ces
traits, ne reconnaissez-vous pas notre cité?
Inutile de le dissimuler. Messieurs. Ces institutions, bonheur
des souffrants, salut de la cité, c'est le résultat de nos divines
croyances, de ces croyances qui se résument dans l'expansion du
sentiment le plus humain et le plus sacré , lequel se nomme d'un
nom tombé du ciel : Charité , mère féconde qui suffit à nourrir
tous ses enfants, et qui, au lait et au pain qu'elle leur donne,
sait joindre encore la douceur de ses caresses et les chants tou-
jours suaves de son amour*
Oui, le sentiment religieux, invincible et suprême passion,
comme dit Lacordaire, règne et domine parmi nous; noble
gloire qu'ont toujours ambitionnée les peuples, que nous retrou-
— 606 —
voDfi à UD haut degré dans les nations de l'antiqQÎté , et qae les
peuples primitifs et traditionnels de nos jours, les Orientaax et
nos Arabes , portent et font briller au soleil conime lears belles
armures et leurs riches pierreries. Ainsi de nous, Messieors*
Depuis nos origines chrétiennes, NAntes a été Adèle, sans un
jour de déviation* La religion de la patrie — qui esl celle do
ciel — y a eu ses plus nobles illustrations. Ni la gloire des vertus,
ni la gloire des épreuves, ni la gloire du martyre ne Im ont
manqué. Les Clair, les Similien et les Félix, les Donatien et les
Gohard ont jeté sur elle le plus vif éclat, et dans toot^ les grandes
crises de notre histoire, avec une merveilleuse immutabilité,
elle s'est montrée fidèle.
Hais trêve du passé.
De DOS jours, elle est encore elle-même. Ces choses s'appré-
cient par les témoignages et les faits. Si nous ne sentons pas ce
qui s'opère au milieu de nous, les étrangers peuvent nous l'ap-
prendre. Eii bien! que notre modestie l'accepte ou non, nous
sommes la grande viUe la plus religieuse de. notre France. Qu'il
y ait, comme dans toute grande cité, des désordres et des
vices, qui le conteste? Chaque jour, le flux de la mer apporte
à nos rivages ses immondes débris ; ainsi , la corruption qu'en-
Iratne une civilisation qui se déprave, nous jette ses épaves
impures. Hais le bien, mais la religion, mais les sentiments
honnêtes et les vertus qui en découlent, débordent de foutes
parts.
Au reste, un instrument de la science mesure le degré de cha-
leur de la température; un thermomètre moral mesure également
la force du sentiment religieux. C'est , d'une part , l'ardeur de la
charité féconde et expansive , et c'est aussi l'eABorescence des
monuments qui l'expriment et l'attestent. J'ai dit l'effloreecence;
car, vous en êtes les témoins, des monuments — et quellss
asuvres ! quelle grandeur i quelle beauté f -^ se sont épaoouis sur
~ 607 —
ooire sol comme dos prodticUoos naturelles, comme des fleurs
qui, dftns w fafierre, au souffle euibaumé du printemps, en-
ir'ouvrent leurs riches corolles* Ces grandes œuvres ne se len-
teni pas, d^ se réalisent pas sans la conviction, sans la foi qui
soiMève sinon les montagoes, du moins d'immenses obstacles.
U faut un levier jbieo puissant, dont le point d*appui soit placé
bi^n haut, pour mettre en mouvement tant de volontés, tant
de sacrMkes» pour les accomplir en peu de temps et ea si grand
nombre , avec uq tel succès et un tel entrain , sans que Tun nui^e
à l'autre. Si bien que Ton peut affirmer que de tous les points
du monde , Nantes est celui où cette vitalité religieuse s'est ma-
nifestée avec le plus de puissance et d'énergie.
jQommeni ne pas comprendre la portée de pareils faits?
Comment n'en pas tirer la légitime conclusion?
Ainsi , pendant que le sentiment préservateur du monde lutto
et triomphe dans notre ville, pendant qu'il écrit ses pages im-
ipprtelles, dresse ses impérissables monuments, élève et ses
.maisons hospitalières et ses temples — doubles paratonnerres
qui soutirent et détournent les foudres du ciel et de la terre ; — •
la cité s'enrichit et s'einbellit. Elle reçoit sa -dernière parure ,
Ja s^eule beauté qui semblât lui manquer jusqu'ici, celle qui
^tire l'étranger, le captive et le charme , la beauté des monu-
ments qui rompent la monotonie de nos villes modernes, trop
lîères de leur alignement et de leur régularité , tranchent sur les
habitations faumaines et sur l'azur du ciel par ces vastes con*
slructions semblables à des palais, par ces dômes élevés, par ces
fours imposantes , par ces flèches aériennes et élancées, où Tœil
se repose, jdù f&ïm attache aa pensée ; véritable caractère de la
poétique beauté d'une contrée , principe de ces impressions in-
définies qui font rêver, et attachent à ces lieux gravés pour
j^n^is dans la mémoire.
Plus que jamais donc, Nantes sera nommée la belle et la jolie.
~ 608 —
Pour moi, je ne puis la parcourir sans être frappé du cachet de
beauté qui la distingue. Quelle charmante et heureuse positîoo !
comme elle est jetée avec grâce, comme elle s'étend déliciea-
sèment sur les rives de son grand fleuve et sur les bords si variés
de ses deux rivières! Quelle richesse d'aspect, quelle diversité
tranchée de sites et d*horizons, soit que, descendant de la gare,
au sortir de cette immense prairie de Mauves, quittant la belle rue
de la côte Saint-Sébastien, que termine ce grand monument de
notre hospice général , vous vous tourniez vers la ville dont le
panorama magique soffre à vos yeux, avec son vieux château et sa
chapelle (i), ses vieilles tours et ses élégantes constructions de la
Renaissance , les cours avcic leurs arbres séculaires et la statue
de la bonne duchesse, la cathédrale, masse imposante, qui do-
mine de sa gigantesque grandeur la ville entière comme une
mère ses petits enfants; soit que, suivant cette ligne intermi-
nable de quais superbes avec leur mouvement, leurs remar-
quables façades et la vue toujours si attachante d'un port actif et
animé, vous poursuiviez bien loin votre marche jusqu'à ces beaux
coteaux de Sainte-Ânne et de THermitage, qui ne terminent
pas encore la cité, et où Louis XIV, dans ses voyages à Nantes,
se faisait conduire pour y contempler le spectacle vraiment re-
marquable de la ville à ses pieds, du port etdeses navires, du
fleuve et de son cours imposant, et de ces Mes verdoyantes et
ombragées qui coupent le cours de la rivière et en font une
délicieuse campagne, et de ces coteaux opposés dont rien ne
surpasse la beauté et la grâce.
Dans le parcours de la cité, n'ètes-vous pas frappé de ces
cpntinuels cours d*eau que vous trouvez partout , — Teau qui
(i) Des archéologaes prétendent que le monoment que je déaigae a'ett
pas ane chapelle.
r- 609 —
réjouit l'œil , enchante le paysage , donne à tout la beauté et la
vie. — A la vue de ces ponts continuels , de ces Iles nombreuses
succe^ivement réunies à la ville , ne vous semble-t-il pas habiter
une nouvelle Venise? Et lorsque, exemple unique peut-être, vous
traversez cette ligne infinie de ponts el.de rivières, bordés de
quais si beaux, de cales spacieuses et commodes, et qu'à l'ex-
trémité de cette longue avenue, vous rencontrez le même fleuve,
encore plus large qu*au point de départ, h'éprouvez-vous pas de
Tétonnement et du plaisir?
Pour moi, je ne vois jamais sans une forte impression le ma-
gnifique spectacle qui de là se dérouleaux regards, et j'ai ouï
dire souvent que le grand Empereur, lorsqu'il vint dans nos murs,
fut surpris, lui qui avait tant vu, de la beauté de cette scène
grandiose. Adossée aux fortifications démantelées et en ruine du
vieux Pirmil, il contempla longtemps le fleuve qui étend au loin
ses flots tranquilles , et la ville qui , à droite et à gauche , se déve-
loppe avec tant de grâce et une imposante grandeur, et il reconnut
dans Nantes une des plus belles villes de son empire !
0 Nantes, grande et chère cité à qui j'ai voué ma vie et ses
labeurs, où j'ai rencontré tant de nobles cœurs, tant de belles
intelligences et de si bonnes afl^ections, dont j'ai tant de fois,
dans l'absence, regretté les mœurs douces, la simple franchise
et la cordiale sympathie ; Nantes , si glorieuse par ton passé , par
tes grands souvenirs, tes enfants généreux, tes œuvres saintes.
Nantes pour qui le ciel a tant fait, puisses-tu ne jamais dégé-
nérer ! Puisse la pure morale de tes pères garder toujours tes
enfants dans le droit sentier de Thonneur et continuer les tra-
ditions de franchise et do loyauté, qui ont fait ta gloire et la
richesse.
Puisse la Religion, qui veilla sur ton berceau, te suivre jusqu'à
ton dernier jour, avec son cortège de vertus et de bienfaits!
Que tes fils vouent au vrai et au bien les forces de leur intelli-
39
- 610 —
gence, à ta prospérjté et à ta gloire toute la puissance de leur
activité t Que tous, par de communs efforts, rivalisent d^amour
fi de dévoOmeût pour tes intérêts sacrés! Que diaque année
ajoute un nouveau fleuron à ta couronne de grandes choses et
de saintes œuvres! que tu sois pour notre chère France Gomme
la ville modèle , la digne reine de ces contrées occidentales toa*
jours renommées, parce que toujours fidèles!
Et si, pour achever de t'embelliret d'imprimer à ta prospé-
rite un élan décisif, il faut le concours d'une volonté lofite-puîs-
santé, appelons de nos vœux le jour où cette intelligence qui
sait tout embrasser, et ce ferme vouloir qui ne connaît pas
l'obstacle, viendra dans tes murs, comprendra ton importance»
tes ressources et tes besoins, et réalisera ce que mon cœur
filial et dévoué exprime aussi faiblement qu'il le désire avec
ardeur !...
RAPPORT
SUR LB8
mm DE 11 mM k(,Mm m Nms
PEHDAMT L'ANNÉE 1 857-1 8B8
LU EH BÉANGE PUBLIQUE DE CEITE SOCIÉTÉ
PU LE i' Ch. ROUXËAU , SECRiTilU fiillÉUl.
Hbssieubs,
La Société Académique vient de terminer sa soixantième cam-
pagne : elle est encore une fois réunie , comme une armée des
temps antiques, le soir d'une grande bataille, pour
Compter ses morts , se tresser des coaroanes
Et rendre grâce aax Dieaz.
La vie des Sociétés savantes n*est-elle pas, en efiet , une
longue bataille , une lutte pénible et pleine d'émotions contre
toutes les infirmités humaines , et les gros bataillons armés par
l'igooranoe et des intérêts intraitables ; lutte souvent sans profit
et sans gloire , sans compter les nobles et généreux champions
. — 612 —
de cette humanité oublieuse et rebelle qui meurent à h
peine?. ••
Loi' fatale à laquelle votre famille n*a point échappé. Cette
année encore , quelques branches se sont détachées du &isceaa
académique, sous la main impitoyable du temps... Sebeolt,
Fr. Braheix et Ch. de Tollenare manquent à l'appel. ... Salut
et respect aux mânes de ceux qui nous ont précédés dans on
monde meilleur !
Pour les caractères d'élite , les plus rudes épreuves sont une
bonne fortune. Pourquoi les redouteraient-ils? Loin d'y fiiîre on
triste naufrage, ils en sortent plus grands et plus respectés. Si je fais
une allusion si directe au long et regrettable débat dont le nom
de Seheult réveille le Souvenir mal éteint ; si je me plais à rendre
publiquement justice à la mémoire de votre ancien collègue ,
c'est que j'ai cru que la fortune, la réputation, la gloire de cbacaa
de vos membres étaient votre fortune , votre réputation , votre
gloire h tous. N'ai-je pas vu, tout dernièrement encore, une
preuve éclatante de cette fraternelle solidarité dans Timmense
cri de satisfaction qui s'est élevé du sein de votre Société, quand
une glorieuse distinction est venue récompenser , à votre tète ,
tant de nobles travaux , tant de titres dont je ne citerai qu'un
seul , le plus faible peut-ôlre , la résurrection de l'architecture
religieuse dans votre département. • .
Que vous dirai-je de Fr. Braheix et de Ch. de Tollenare ?
Après la notice biographique, lue dans une de vos dernières séan-
ces , par M. l'abbé Fournier , des éloges , bien qu'ils les méritent
sans aucune restriction , ne seraient qu'un hors-d'œuvre , une
maladresse. Je préfère vous laisser sous l'impression de vos
souvenirs.
D'un autre côté , HH. de Lafforest et Grégoire , en quittant
Nantes pour une autre résidence , changeaient leur titre contre
celui de membres correspondants.
— 613 -
Heureusement, de nouvelles et brillantes recrues viennent
chaque année combler les vides creusés dans vos rangs par la
mort ou les démissions ; un sang jeune et vigoureux vient in*
cessamment réparer ces pertes cruelles.
Vous avez admis au nombre de vos membres résidants HM.
Alfred Reneaume , avoué et docteur en droit (1), Fréd. Saulnier ,
juge suppléant au Tribunal civil de Nantes (2), Tan et l'autre
littérateurs de grande distinction ; le docteur E. Vignard (3) ,
le docteur Th. Laênnec , héritier d un nom médical illustre
parmi les plus illustres de notre époque (4) ; Schmit , inspec-
teur de r Académie (5) , Péner, professeur de logique au Lycée
Impérial de Nantes (6) , H. Polo , juge au Tribunal de Corn-
merce de Nantes (7) , Âbadie , médecin vétérinaire et membre
du Conseil d*hygiène et de salubrité (8) , Mourin , professeur
d'histoire au Lycée Impérial et à l'Ecole des Sciences (9).
D'un autre côté , vous accordiez le titre de membres corres-
pondants à M. Trescaze, de Marseille, lauréat de votre Société (10),
à MM. les docteurs Cazenave, médecin des Eaux-Bonnes (11), et
Victor Marcé (12).
Le 29 novembre de l'année dernière , les abords de la Mairie
étaient encombrés par une foule encore plus empressée que de
coutume. On a beau dire : les sciences et leurs découvertes ,
les lettres et leur magie , les arts et leurs merveilles ont partout
et toujours la même influence décisive, indiscutable. D'ailleurs ,
(I) Rapport de M. Gautret. —X^) Rapport de M. £m. Gantier (rapport
remarquable inséré dans nos Annales). — (3) Rapport de M. le docteur
Bernaadeaux. — (4) Rapport de M. le docteur Galloch. — (5) Rap*
port de M. le docteur Malherbe. — (6) Rapport de M. Saulnier.
(7) Rapport de M. Bobierre. — - (H) Rapport de M.Trastour. — (9)
Rapport do H. Â. Gomte. — (10) Rapport de M. de Rivas. -^ (11) Rap-
port de M. Manduit. — (12) Rapport de M. Papin.
— 614 -
la perspective d'entendre sur un théâtre profane une parole too-
jours avidement recueillie, avait imprinoé à la curiosité publique
un irrésistible élan. — Jamais attente ne fut plus pleinement
justifiée ; jamais celte salle ne fut témoin d'un accueil plus cIm-
leureux , mieux mérité. — Dans un discours aussi remarquable
par l'éclat du style que par la grandeur des pensées , votre Pré-
sident établissait l'influence de la religion sur l'esprit humain ,
la hauteur à laquelle se sont élevés les portes , les artistes , les
savants dominés par le sentiment religieux , et la triste déca-
dence des plus beaux génies qui ont abdiqué ce sentiment.
Votre Secrétaire adjoint vous lisait ensuite le compte-rende
des travaux de votre Société.
M. le docteur de Rostaing de Rivas terminait la séance par le
rapport sur les concours et décernait les prix (t).
Dans les intervalles des discours , de délicieux morceaux de
musique étaient chantés ou exécutés par MH. Champomier ,
Meilhan frères et Dolmetsch.
Le 30 novembre^ vous procédiez à de nouvelles élections (2).
(1) i» A M. Jollin, directeur de Tabattoir de Ifaotes, une médaille
d'argent de première classe , pour son Mémoire sur la boocherie \
2« A M. Trescaze, de Tarbes, une médaille d'argent de deuxième
classe , pour son Mémoire sur la même question \
3« A M. A. Vincent, ingénieur civil li Brest, une médaille debromev
pour le même concours ;
4» A M. E. Pradal, une médaille d'argent, pour son Gatalogoedcs
Cryptogames de la Loire-Inférieure \
€« A M. Rajmondière , de Hantes , une médaiOe d'argent, povr les
grilles Aunivores.
(2) nuiBÂu.
MM. L'abbé Foumier, président.
Le D' Malherbe , vice-président*
Le Ù* Rouxeau , secrétaire général.
Le Beuf , secrétaire a^ioint.
615
SecUom de ilédecliir*
Je commence par la Section de médecine. Cette manière de
faire les honneurs de chez soi a bien quelque chose d'insolite ;
mais , pour ne rien vous cacher , je n'ai pu me défendre d'un
peu d'inquiétude et d'égoïsme collectif que vous avez déjà par-
faitement deviné. — D'ans une galerie de tableaux , l'effet de cèr*
laines toiles un peu sévères^ dépend d'une place , d'un jour parti-
culier. La distribution de celle-ci m'étant confiée, j*ai cru que je
pourrais, tout en respectant les prétentions légitimes d'oeuvres
aux tons plus harmonieux , au dessin plus flatteur , choisir pour
celles de mes confrères , la place la meilleure , le jour le plus
&vorable.
J'ai tout d'abord un regret à exprimer ; c'est de ne pouvoir
mettre , à la place de mon appréciation sur les travaux de cette
Section , un rapport qui a bien agréablement facilité ma
F. Haette, trésorier.
Le D' Le Bay , bibliothëcairo archiviste.
Le D' Dclamare, bibliothécaire adjoint.
COUITÊ CBNTRAL.
l** Section d'agriculture, commerce et industrie,
MM. Benoal ; D" 0. de Sesmaisons , Gioapilleau. .
1* Section des lettres , sciences et arts,
MM. Gnérand , Grégoire * , Dagast-Matifeux.
Z^ Section de médecine.
MM. Les D" Blanchet, Leteaneur, de Bivas.
4<» Section des sciences naturelles.
MM. De Tollenare , Gailliaud , Pradal.
^ M. Grégmre , démissionnaire , a été remplacé pir H. Yandier.
— 6J6 —
tâche : celui de M. le docteur Papin , son Secrétaire. Celle
critique fine et savante, aiguisée par quelques saillies spi-
rituelles et de bon goût , qui fouille chaque question avec la
netteté et la délicatesse d'un ciseau d*artiste« a quelque e
de singulièrenaent attrayant. — Malheurensemeut son étendue
trop considérable pour les bornes étroites dans lesquelles je dois
renfermer ce rapide exposé. Je me verrai donc , quoique à
regret , réduit à effleurer du bout de Tatle chacun des sujets doot
il vous a fait un tableau si vif et si précis.
La première séance de la Section de médecine a été remplie
en grande partie par le discours d'ouverture de son Président ,
M. le docteur Ânizon, L'auteur , avec cette urbanité et cette
respectueuse déférence pour ses aines , dont les heureuses tra-
ditions s'effacent hélas de plus en plus, adressé l'inventaire de
toutes les richesses accumulées dans les 33 volumes de vos An-
nales. C'était faire un délicat éloge de vos devanciers et de vous-
même , que de vous rappeler la part considérable que votre
Société a prise dans toutes les grandes questions qui ont agité
le monde médical. Hais c'était encore , c'était surtout une ma-
nière efficace de stimuler votre ardeur créatrice , en vous for-
çant à faire une de ces comparaisons dans lesquelles notre
amour-propre se résigne d'autant moins à la seconde place , que
nous ne dissimulons guère , en général , nos prétentions à une
supériorité incontestable sur les générations qui nous onl
«
précédés.
A. — OBSEBVÀTiONS. — Cette première série nous offre :
1^ Une relation de convulsions traumatiques écrite avec goât
et scrupuleusement étudiée par M. Bernaudeaux.
2® L'histoire d'une entérorrhagie produite p^r une transfor-
mation crétacée de plusieurs artères , notamment la spléniqfue ,
chez une femme âgée. M. Malherbe dissèque avec sa sûrelé de
— 617 —
main babitaelie ce fait curieux et en fiiît ressortir nettement le
point culminant , la gène apportée à la circulation , d'où la plé-
thore locale , h déchirure des vaisseaux et enfin l'hémorrhagie.
3® Une observation d*épanchement péritonéal chronique avec
perforation du diaphragme , observation qui révèle une fois de
plus la sûreté de diagnostic de H. Bonamy.
4* Une note sur une ascite idiopatbique guérie par les injec-
tions iodées dans lesquelles s*était glissée une petite proportion
d*air atmosphérique. Pour certains esprits , le hasard , un acci-
dent , un appareil qui fonctionne mal , tout devient la source
d'un précieux enseignement. Ce cas a fourni à H. le docteur
Letenneur Toccasion de vous démontrer la part qui pouvait être
faite, dans la guérison du fait actuel , à ce fluide si longtemps
redouté, et tout le parti qu'on en pourrait tirer dans des circons-
tances analogues , en le rendant le véhicule des principes mé-
dicamenteux énergiques.
5** Une discussion approfondie sur les kystes abdomino-tu-
baires et Thématocèle péri-utérine , au sujet de laquelle notre
savant collègue, a échangé de curieux aperçus anatomjques, phy-
siologiques et pathogéniques avec HM. Hélie, Âubinais, Calloch,
Trastour, Malherbe , Thibeaud et Bernaudeaux.
6® C'est un grand mérite , vous a dit H. le docteur Papin ,
c*t?st un grand mérite pour un chirurgien dont la main est leste
et hardie , souvent heureuse , de renoncer à ces succès éblouis-
sants enlevés à la pointe du scalpel et de se résigner au rôle
modestement effacé de la chirurgie conservatrice. Chez un ma-
lade atteint d'un polype naso-pharyngien , H. Letenneur a cepen-
dant préféré ce dernier rôle , et nous l'en félicitons. A force de
patience et d'ingénieux procédés, il est parvenu à renvoyer son
malade Radicalement guéri , sans lui laisser de ces affreuses mu-
tilations qui attestent le passage cruellement salutaire de la chi-
— 618 —
rurgie. Cette circonstance a dft , nous aimons à le supposer ,
doubler la reconnaissance de Topéré.
7^ Une note sur les tummr$ sanguines des oreilles * affection
peu connue , particulière aux aliénés et qui ne pouvait échapper
au talent d'observation de , M. le docteur Petit , directeur de
l'hôpital général de Saint-Jacques.
8"* Deux observations d'anasarque scarlaiineuse enlevée arec
une rapidité exti*aordinaire par le sulfate de quinine. M. le D'
Anizon fait suivre ces deux faits d'intéressantes consîdératioos
sur la pathogénie de l'albuminurie , et sur le parti que roo peut
tirer de la nouvelle médication contre une maladie toujours
redoutable.
9° Enfin , voire Secrétaire général vous a donné lecture de
deux faits curieux , l'un d'urticaire intermittente guérie par le
sulfate de quinine , lautre de pneumonie double avec délire ,
rebelle à toute médication rationnelle et cédant, comme par en-
chantement, à l'action du musc. — Ce dernier fiaiit a été la
contre-partie d'une communication orale de M. le docteur Ber*
naudeaux, sur Virrpuissance du musc, dans un cas de pneumonie
ataxique, terminé par la mort.
B. — TRAVAUX ORIGINAUX. — Daus ccttc secoude série nous
trouvons :
i** Deux monoj^raphies de H. le docteur Trastour. — La pre-
mière , intitulée du vertige nerveux , a été couronnée par l'A-
cadémie Impériale de Médecine , à la suite d'un concours sur
une question dont l'histoire laissait encore beaucoup à désirer.
C'est vous rappeler d'un mot la manière dont notre jeune con-
frère l'a traitée. — La seconde a pour sujet l'efficacité de l'iodure
de potassium contre les ulcères chroniques des jambes , lors
même qu'ils n'ont pas une nature spécifique. Si Fexpérience
vient justifier les promesses de cette nouvelle médication , nous
\
-^ 619 —
aurons encore à célébrer one conquête de Pétude et de l'esprit
d'induction sur la routine et le découragement.
2® Dne étiuk anatomo-pathologique sur ks organes auditifs
d*un sourd'tnuet , par M. Hélio. Pour Thonorable professeur,
ainsi que pour H. Ménière , la surdité congénitale est liée le
plus souvent à un arrêt de développement de l'appareil de l'ouïe :
un grand nombre de faits le prouvent surabondamment. L'ana-
tomie vient encore ici donner le dernier mot d'une question
dans la solution de laquelle l'imagination avait presque fait tous
les frais.
3^ Dans un second travail d'anatomie physiologique , H. Hélie
nous donne, avec son exactitude et sa finesse de détails habi-
tuelles, l'histoire des Trompes de FcUlope, leur structure in-
time , etc.
4*' Nous touchons dès-lors au domaine de l'obstétrique , dans
lequel H. Aubinais a fait une nouvelle excursion, sur les. traces
des grands maîtres , dont il aime à rappeler la pratique , à
méditer le haut enseignement. — Abordant , cette fois , une
des questions les plus terribles de cet art si difficile (i) , qui
exige, à certaines heures, tant de lucidité dans le coup-d'œil ,
tant d'énergie dans l'initiative, tant d'adresse dans l'exécution,
notre collègue tire de sa pratique privée quelques exemples de
guérison d'accidents réputés presque constamment mortels par
bien des hommes expérimentés. In spem contra spem ! Telle
semble être la devise de l'auteur , fière et généreuse devise
qui doit toujours être inscrite sur le drapeau de la médecine.
En effet, la vie, pour qui veut sonder ses mystérieuses profon-
deurs, la vie de la femme surtout, n'a-t- elle pas d'inépuisables
ressources, des trésors d'incomparable énergie ? Ne la voyons-
(1) De V implantation cenircde du placenta sur lé col de l'utérus.
— 620 —
nous pas tous les jours plier sous l'effort des orages les plus
violents, et se relever immédiatement, presque sans garder de
traces de leur passage ? Applaudissons-donc aux efforts de la
génération actuelle , pour secouer la désolante torpeur d'an
fatalisme médical énervant. Agitée par un sentiment d'inquiétude
inouie, d'aspirations ardentes vers l'inconnu, portée, outre
mesure peut-être, à tout remettre en question, à fiiire table
rase du passé , elle s'attaque avec fureur aux obstacles , surtout
aux impossibilités dont le nom seul l'irrite. Gardons-nous d'eu-
traver ses efforts passionnés : C'est à ce prix seul que nous
verrons l'accomplissement de la parole sacrée : Cherchez ei cotes
trouverez.
C. — OUTRIGES ÉTRimGERS SODHIS ▲ L'eXÀHSN D'vm
coKHissiON. — Deux ouvrages venus du dehors ont été l'objet
de rapports spéciaux.
Le premier est un Traité des eaux minérales françai$e$ ei
étrangères^ par M. le D' Durand-Fardel, dont M. Trastour
vous a donné un élégant et élogieux compte-rendu.
Le second n'est qu'un monstrueux factum, rudis, indiges-
toque moles, envoyé fièrement par son auteur à la conquête
d'un nouveau titre scientifique, celui démembre correspondant
de votre Société. L'essai n*a pas réussi. — Ce livre est tombé
entre les mains de M. le D'ilenry, qui a fait rudement payer
au malencontreux récipiendaire ses prétentions « à enlever vos
» suffrages au moyen de n'importe quelle brochure , signée de
» n'importe quel nom parisien, o suivant Theureuse expression
de M. Papin. Notre jeune et savant rapporteur a justement flagellé
l'arrogante ignorance de l'auteur , et montré que si les Sociétés
savantes ouvrent avec empressement leurs rangs au vrai mérite,
elles les referment avec indignation devant les coups de grosse
caisse d'un charlatanisme sans vergogne.
— 621 —
D. — comuNiCATions obàles. — Quelques communications
orales sont venues combler les vides laissés dans vos séances
par de trop rares lectures ; Ces communications ont presque
toujours pour résultat heureux de provoquer des discussions
duos lesrjuelles chacun vient apporter le fruit de son expérience
et de ses méditations.
H. Henry vous a présenté quelques faits heureux à l'appui de
l'efficacité d'un nouveau mode de traitement de la congestion
cérébrale et de l'apoplexie , par le bicarbonate de soude. Si ces
faits sont encore trop peu nombreux pour entraîner la convic-
tion, ils auront, du moins l'avantage de provoquer de nouvelles
et plus complètes recherches.
Votre Secrétaire général a également appelé votre attention
sûr une médication nouvellement préconisée par H. Churchill,
contre la phthisie pulmonaire. L'hypophosphite de soude lui
aurait semblé un excellent palliatif. — Quant à H. Churchill ,
il est prodigieusement nffirmatif : Ce nouvel agent réussirait
presque constamment entre ses mains, surtout dans la période
ta plus avancée ; il s'en suivrait, selon la remarque spirituelle-
ment railleuse de M. Papin, qu'il serait assez inutile de se soigner
au début , et infiniment plus avantageux d'attendre qu'on fôt
réduit à l'extrémité. — De pareilles énormités sont capables dé
noyer dans le ridicule les vérités les plus fécondes.
Section des flciences natnrelle»*
Il y a quelques années , un de vos plus spirituels secrétaires
généraux , chargé de vous rendre compte des travaux d'une de
vos Sections, vous disait que ce compte-rendu était tout entier
dans le dernier mot du dernier vers de la dernière scène du
dernier acte de Bérénice. . • Hélas! — Peu s'en est fallu que je
ne fusse réduit à faire à H. Talbot l'emprunt de cette piquante
saillie, au sujet des opérations de votre Section des Sciences
natarelies. Heureusement, M. Cailliaud est veau rompre qd
silence compromettant , expliqué du reste par des études d'ua
autre ordre, études plus ambitieuses, réservées, dit-on , à de
hautes destinées. . . . Mais soyons discret, bornons-nous à notre
rôle , et revenons au nouveau ménooire de notre savant cd--
lègue.
Ce n*est pas seulement dans les classes élevées du règne
animal que l'on rencontre ces monstruosités qui nous surpreo-
nent et nous atttistent : les derniers échelons de ce règue n*eQ
sont point exempts. Ici encore, un obstacle physique au déve-
loppement normal, une aberration dans la vitalité, une évolution
incomplète donnent lieu aux difformités les plus bizarres : M.
Cailliaud vous l'a démontré , en faisant passer sous vos yeux une
série de coquillages aux contours les plus insolites.
Parmi ces coquillages , âl en est un surtout qui mérite de
fixer l'attention : c'est VUnio^margaritifera dont les valves sont
souvent tourmentées de la façon la plus irrégulière. Mais le
pécheur expérimenté ne s'y trompe pas : il se garde bien de
rejeter cette écaille disgraciée dont la précieuse difformité trahit
la présence d'une ou plusieurs perles, éternel objet d'une si ar-
dente convoitise, d'une si âpre exploitation. Ainsi, l'homoie
est plus équitable envers un grossier mollusque qu'envers son
semblable! — Que de perles, en effet, que de trésors cachés
parfois sous une enveloppe inculte ou repoussante , trésors qui
s'épanouiraient sous un regard de bienveillance et se cachent
douloureusement ou s'altèrent devant l'impitoyable raillerie d'un
cruel et injuste dédain ! . . .
Ces monstruosités, présentées par le hasard, ne pouvaient
suffire à l'inquiète et incessante curiosité de M. Cailliaud : il a
cherché à en produire de nouvelles et plus extraordinaires. —
Un exemple : il a dépouillé de son test un limaçon de jardin
« et l'a introduit dans une coquille du Nouveau-Monde. Le sym-
pathiquc er complaisant escargot a parfaitement supporté ce
cléménagemeDt inattendu , qui le transportait brusquement en
Amérique; il a continué tranquillement son œuvre, greffant
une nouvelle enveloppe sur celle qu'on lui imposait, sans se
douter qu'il improvisait un trait-d'union entre les deux hé-
misphères.
M. Cailliaud termine son mémoire par une rude sortie contre
les difformités imposées par une mode barbare autant qu'hostile
aux lois éternelles de la beauté plastique. Ce ne sont pas seule-
ment les pieds des dames cliinoises qui courroucent notre
collègue; il est certaine partie de la toilette de nos Euro-
péennes qui n'a pas trouvé grftce devant sa verve passionnée
pour la forme idéale. Verra-t-il accomplir cette réforme si vive-
ment-appelée? Je ne sais si je m'abuse, mais je crois que
L'on verra sur nos rails l'antiquo palanquin ,
Les modes de Paris triompher à Pékin ,
En France, k la beauté , refaser tout hommage ,
Avant que du corset disparaisse l'usage.
Section d'Agricaltare, Commerce et Indastrie»
C'est un spectacle curieux que celui des premières tentatives
commerciales d'un grand pays comme le nôtre ! Que d'entraves
viennent se jeter à la traverse de ces opérations encore si faibles,
si élémentaires ! — Vexations seigneuriales de toute sorte,
redevances exorbitantes, droits de douanes, de haut passage ,
de resve , douanes intérieures , vente du marché national aux
étrangers , etc. ; sans compter toutes bs violences arbitraires
exercées par un fisc dévorant et perfide , au profit de despotes
besogneux e^ superbes , dont aucun ne semble comprendre
que sa propre fortune est liée à la fortune de son pays ; sans
compter les guerres incessantes de province à province , de
— 624 —
ville à ville, de château à château ; les déprédations d*une
dalité batailleuse et pillarde ; telles sont les conditions désas-
treuses au milieu desquelles naît et se débat le commerce de la
France , depuis le X® siècle jusqu'à la fin du XV*.
. Mais voici .venir Louis XI, tyran cruel, politique intelligent
et profond. Son coup-d*œil vaste et sûr a compris toute I im-
portance du commerce , toute la grandeur dont il peut doter
la France. Bientôt , sous sa puissante impulsion , les arts et Tin-
dustrie sortent du néant, des manufactures s'élèvent, un système
habilement prohibitif protège les marchands français. •• —
Malheureusement, ses successeurs, emportés par les guerres
d'Italie qui ne leur apportent que des revers ou une gloire éphé-
mère et stérile, négligent de suivre ses traces ; et, malgré les
découvertes de quelques navigateurs français au Nouveau-Monde,
notre pays ne prend qu'une faible part à l'immense développe-
ment du mouvement maritime de l'Europe. — Si les efforts de
François I*' relèvent un instant notre commerce, surtout dans
le Levant, les guerres de religion, et avec elles, le retour des
exigences effroyables d'une insatiable fiscalité arrêtent , pour un
demi siècle , son essor.
II était réservé à Henri IV de réparer ces désastres. Création
du Conseil général du commerce, régularité dans les droits
d'entrée et de sortie , avantages accordés à ceux qui relèvent le
pavillon national, droit d'ancrage sur les étrangers, colonies
lointaines , etc. ; rien ne fut oublié par le Béarnais « dont on
retrouve le génie et la main dans toutes les grandes choses de
cette époque. Toutefois, les ixma!M% intérieures résistèrent à ses
projets de réforme. — Sous Louis XIIl , les Etats généraux de
1614 réclamèrent en vain la suppression de ce monstrueux et
intolérable abus, ainsi que l'entrée franche des matières pre-
mières. L'heure n'était pas encore venue pour eux de parler en
— 625 —
maîtres, et de briser d'un seul coup presque toutes les entraves
du commerce.
Tel est le tableau que M. Le Beuf , votre lauréat de 1856 ,
vous a présenté sous le titre d'Etudes sur la politique commer-
ciale de la France, Son travail s'arrête à Richelieu. Nous espé-
rons que l'auteur, qui a si vivement captivé notre intérêt , ne
nous fera pas attendre longtemps la fin de ses études.
Quittons un instant le domaine des intérêts généraux de
la France f et rentrons dans nos murs où s'agite une ques-
tion toute palpitante d'actualités. To be, or not to be , être
ou ne pas être, tel est, en effet, pour Nantes, l'alter-
native créée par l'ouverture du bassin à flot , au bas de la
Loire, et le prolongement de la voie ferrée jusqu'à TOcéan.
— Le Favel Neptunus eunli cessera-t-il d'être là devise de
Nantes, pour devenir celle de Saint-Nazaire ? Verrons-nous
notre vieille cité s'évanouir devant la fortune d'une rivale encore
à l'état embryonnaire, comme Rouen devant celle du Havre?
Ou bien , le développement , la prospérité de Saint-Nazaire nous
apporteront-ils un surcroît de richesse et d'activité commerciale ?
La solution de ce problème est le secret de l'avenir. Toutefois ,
M. Le Beuf, dans un remarquable mémoire sur cette question ,
n'élève pas le moindre doute sur les destinées de notre patrie.
L'ouverture du bassin à flot, le prolongement du chemin de fer,
n'auront d'autre résultat que de créer , au sein d'un nouveau et
industrieux centre de population , un magnifique avant-port
pour Nantes , une rade immense et sûre que la navigation fran-
çaise et étrangère recherchera de préférence à celles de la
Hanche.
Mais ces heureux résultats dépendent de la conservation pour
Nantes de ses prérogatives administratives , touchant les douanes
et l'armement et lé désarmement des navires, prérogatives
restées entre nos mains, grâce aux réclamations de n^otre com-
40
— 626 —
merce ^ grâce surtout à Theurense et habile iotervention de M.
^le Conseiller d'Etat , Préfet de la Loire-loférieure ; 2* de
1 amélioration de la bafise Loire , depuis si longtemps ré -
clamée , amélioration que l'on pourrait obtenir en fixaot les
sables dans le haut du fleuve, et en désobstruant le bas de eoo
cours, soit au moyen de digues longitudinales , soit au moyen
de dragages énergiques et continus ; 3^ de puissants et nom-
breux remorqueurs dont le besoin se fait si vivement senUr. —
A ces conditions , la Loire restera toujours la voie commi^rciale
la plus sûre , la meilleure , la plus recherchée , et Nantes , loin
de redouter une rivale , p*aura qu'à faire des vœux pour la nou-
velle ville, à la prospérité de laquelle ses intérêts sont intime-
ment liés.
A la navigation se rattache une question d'une haute impor-
tance. — M. Bobierre, dans un mémoire plein de bits et de
scrupuleuses analyses , a étudié successivement la valeur com-
parative des cuivres , des bronzes et des laitons employés pour
les doublages de navires. D'après les recherches de Tauteur, le
cuivre ne constitue un bon doublage qu*à la condition d*6tre
d'une grande pureté , et encore cette pureté n*est-ellft pas une
présomption de la durée, mais seulement de l'uniformité de son
altération. Le bronze est infniiment supérieur, pourvu qu1l
contienne au moins 6/00 d'étain , proportion qui lui donne un
grain plus fin , une texture plus homogène : mais cette supé-
riorité est compensée par un inconvénient dont les résuhats
peuvent être fort graves : le bronze se recouvre de dépôts ter-
reux et salins, et de mollusques nombreux qui retardent k
marche du navire.
Les laitons donnent d'assez boas doublagea lorsque la pro-
portion de zinc ne dépasse pas 0,34 « et qu'ils ont été laminée
à froid. Laminés à chaud , condition seule possible quand le
^ 627 ^
zinc dépasse 0«34 , ils deviennent bientôt poreux , (|'une fragilité
extrême , et daivent être impitoyablement rejetés.
Nous devons encore à M. Bobierre un rapport sur un mémoire
de M. Le Veillé, de Nantes, relatif à la Canservation des ce--
réaies. Tout en donnant aux ingénieux procédés de notre corres*^
pondant les éloges qui lui semblent mérités , H. Bobierre re-
grette que l'expérience ne soit pas encore venue prononcer sur
une question d*une aussi haute importtoce , et lui permettre
d'être plus explicite dans son appréciation.
Section de« Lettre», Sciences et Arts.
M. Huette, dans une notice sur les effets du calorique
rayonnant, a étudié successivement les phénomènes intéressants
de la rosée , du serein , de la gelée blanche , de Thumidité ,
des arborisations cristallines déposées sur les carreaux de nos
appartements, etc.
L'histoire a surtout occupé les loisirs de quelques-uns de nos
collègues.
Si nous suivons l'ordre chronologique , le premier mémoire
qui doive nous occuper appartient à M. le baron de Girardot. Il
a pour titre : Procès de Renée de France , duchesse de Ferrare
et dame de Montargis, contre Charles IX.
Nous sommes au lendemain d'une guerre désastreuse soutenue
pendant un siècle contre les Anglais, pour le maintien de la Loi
salique , et c'est une fille de France qui réclame , à son profit ,
le démembrement du royaume, au mépris de la Constitution de
son pays, au mépris des traités d'Anne de Bretagne et de Charles
VIII , sans égards pour la coutume bretonne qui ne donnait de
droits héréditaires , à défaut de mâles , qu'aux filles atnées et à
— 628 —
leurs successeurs ! Ce procès, fondé sur une clause maiencoo^
treuse et banale du contrat de mariage de Renée avec Hercule
d'Est , duc de Ferrare , présente le spectacle singulièFem^Dl
attactiant d*une attaque vive , déliée , captieuse , pleine de res-
sources inouïes , et d^une défense rude , vigoureuse , d'ane
logique accablante. — La duchesse ne céda que pted à pied :
battue sur un point , elle se jetait sur un autre avec une ardeur
nouvelle , comme Thydre de la Table, faisant toujours valoir des
prétentions inattendues , des clauses embarrassantes ; perdant
toujours et jamais découragée . . . . Enfin , il fallut se résigner:
elle avait contre elle le droit , la fortune de la France, et. . . .
Catherine de Médicis.
Franchissons deux siècles avec M. le baron de Girardot : abor-
dons avec lui dans ce Nouveau-Honde ^ qui vient d'être le
théâtre d'événements prodigieux. Nous y trouvons un peuple
jeune , ardent , tout palpitant de Témotion de la lutte, enivré
de succès achetés au prix d'héroïques efforts. — Libre , il s'est
constitué en République , sous la présidence de son heureux
général ; vainqueur, il veut qu'un ordre de chevalerie, celui de
Cindnnalus , consacre le souvenir de son triomphe. Tous les gé-
néraux et colonels français qui ont combattu dans la guerre de
l'indépendance en seront nommés membres , tous , excepté La
Fayette. Qu'avait'il donc fait, le jeune et enthousiaste gentilhomme,
qui devenait Tobjet d'une si singulière exception ? — Répon-
dant seul d'abord au cri d'indépendance , bientôt suivi d'un cri
de détresse , d'un peuple révolté contre la servitude , il avait
équipé , à ses frais , une frégate , pour voler à son secours,
avec une poignée de volontaires comme lui, reçu le baptême de
sang à Brandywine et à Monmouth , défendu avec héroïsme la
Virginie attaquée par des forces supérieures , sauvé Sullivan dans
sa retraite de Rhode-lsland , fait trois voyages en France^ pour
intéresser à ses nouveaux amis le peuple de la terre le plus pro-
— 629 —
. digue de son sang et de son or ; enfermé Cornwaliis dans Yor-
cktowD avec Thabileté savante d'un vieux général , Tavait attaqué
avec l'élan d'un grenadier et forcé à mettre bas les armes*
Malheureusement , il n*avail pas de grade dans l'armée française
auxiliaire : il était simple volontaire
M. de Girardot nous adonné la correspondance de Washington,
notamment avec Rochambeau , au sujet des intérêts de la nou-
velle institution , son règlement « son histoire et ses péripéties.
L'auteur a su mêler à son plan quelques notes biographiques sur
les principaux Cincinnati français : Bochambcau , Custine , Au-
tichamp, Vioménil, etc., réservés à une célébrité nouvelle, triste
ou glorieuse, qu'ils devaient acquérir dans leur patrie.
Mais laissons la jeune Amérique dans l'ivresse de son triomphe
et revenons dans notre patrie , où la liberté cherche à s'établir
au milieu du sang et des ruines. Venons assister , avec H. de
Girardot , à ces fêtes républicaines , à cette reproduction des
mœurs d'un autre âge auquel l'esprit français cherche vainement
à se plier. — Cette joie officielle , ces manifestations réglées d'a-
vance , comme les évolutions d'une armée sur un champ de ma-
nœuvres , vous font sourire. ... En effet , pourquoi descendre
des hauteurs de l'épopée , pour se mêler aux mascarades de la
rue? C'est donc là. le Gaulois, ce fanfaron, ce vantard, comme
l'appellent ironiquement ses voisins ? Vantard ! lui qui a retenu
les noms de tous ses désastres et qui ne sait pas la dixième partie
des noms immortalisés par lui ; qui croit naïvement se grandir
en jetant sur ses glorieuses épaules la défroque de Ronr^e et de
Sparte , sans songer que , dans ce capitole qu'il a escaladé plus
d'une ibis, il chercherait vainement une pourpre triomphale
qui égalât les sublimes haillons de son armée d'Italie ! • . .
Un dernier mot sur 1793. — La rectification historique
de H. Dugast-Hatifeux , au sujet de l'exécution du chftleau
d'Aux , a donné lieu à une réponse à laquelle l'auteur a cru
— 630 —
devoir riposter à son tour : feu croisé d'érudition et d*esprii ,
dont les éciaboussures ont atteint, je le sais, hélas! juiqw'à
de simples spectateurs qui n*en pouvaient mais Pour-
quoi s'en plie^indre , après tout ? Si certaine verve railleuse D*a
pas toujours frappé juste , pourquoi l'en biftmer ? Depuis quand
resprit est*il obligé d'avoir raison ? Et pour peu qu'il soit de
bon aloi , n'est-il pas toujours sûr de faire son chemin ? Tant
pis pour les éclopés ! Que diable allaient-ils faire dans eetfte
galère ?
Deux intéressantes communications de M. Renoul doivent nous
retenir encdre sur les dernières années de ce XVIII* siècle.
Dans la première , l'auteur nous &it assister à l'incendie du
grand théâtre de Nantes (7 fructidor an IV — 24 août 1796) ,
à toutes les scènes émouvantes de ce grand drame , aux actes
d'héroïsme qu'il provoque , aux accusations odieuses dont il
l'occasion . . • Hais glissons légèrement sur cette affreuse
tropbe , tout en remerciant H. Renoul de consacrer son înlelli-
gence et son érudition à des études locales si importantes , si
curieuses , réclamées avec tant d'instance par l'autorité et par
divers membres de notre Société. Un lait bien plus fécond en
enseignements , raconté par le même auteur , se présente à notre
examen : je veux parler de l'histoire de la CoUmne Lauiâ XVL
<v L'histoire d'un peuple , a dît M. Renoul , est écrite dans
» ses monuments. » D'accord , mais il y a peu de monuments
qui ne soient le grand livre sur lequel sont enregistrées les fiii-
blesses et les versatilités arrachées aux peuples par la peur et
l'intérêt.
En 1 788 , le commerce de Nantes a pris une large extension :
des quartiers somptueux , de magnifiques établissements publics
se sont élevés , comme sous la baguette magique d'une fée. Nos
architectes , dont cette immense richesse fiiit la gloire et la for-
tune , en perpétueront le souvenir , en élevant à leurs frais , au
— 6Si —
des applaudissements d'tin public idoifttre de son roi , une
colonne surmontée de la statue de Louis XVI , le Bienfaisant ,
promoteur de cette prospérité.
Eh quoi ! les fondements de ce monument de. reconnaissance
religieuse sont à peine jetés , qu'il change de nom , au milieu
des salves d'artillerie du pacte fédératif; la Celonnedela Liberté,
entourée de bonnets phrygiens , sera surmontée par la statue de
Louis XVI , le restaurateur de la liberté française , le roi d'un
peuple qui veut être libre. A l'œuvre donc , Xamarie ! Taillez
V06 crayons , préparez vos ciseaux , que nous puissions bientôt
contempler les traits chéris de ce monarque que sa bienfaisance
et la restauration de la liberté recommandent également à l'a-
mour de ses peuples !. . . Mais que dis-je ? Cachez vite cet em-
blème d'une tyrannie vaincue le 20 juin , écrasée le 10 août.
Des rois ! F^a France en eût-elle jamais?. . . Peut-être la vieille
Frattce asservie, enlacée dans les fers d'un despotisme corrupteur
et avilissant ; mais la France émancipée ne compte son histoire
que d'aujourd'hui : elle inaugure VAn premier delà Liberté!. . .
Habile statuaire, prends vite ces bronzes, ces cuivres, débris
des portes de la ci-devant cathédrale , de ces cloches , insignes
d'un âge oublié , d'un culte proscrit , et que la statue de la liberté
sorte fière et radieuse de tes mains inspirées ; que le peuple
nantais applaudisse avec transport, en la voyant, du haut delà
colonne, bénir ses enfants régénérés.... Arrêtez imprudents!
€ette liberté que vous acclamez avec tant d'enthousiasme est
morte , étouflee sous les lauriers d'Egypte et d'Italie. Entendez-
vous l'airain qui gronde, et dont les coups multipliés annoncent
son agonie «t l'avènement d'un nouveau César ! . . . Rentre dans
le néant , liberté trompeuse ,
Déîtë qu'on vante,
R6crate àilloors des martyrs et des fous. . .'
— 632 —
Cette colonne sera le piédestal de Vaigle, et sur son immense
spirale ou lira les noms d'Arcole et de Marengo , d'Austerlits ei
de Friediand. Ave, Cmar ^ Victor , Imperator f Qulroportent
les-fcrSf s'ils sont forgés par la gloire et couverts par les lauriers?..
Mais la gloire est bien éphémère! Qoels sont ces bruits sinistres?
Que signifient ces larmes silencieuses sur les visages bromes de
nos vieux, de nos admirables soldats?... L'aigle, lassé de
vaincre , est tombé sous les coups d'une nuée d'éperviers ; le
sol sacré de la patrie est foulé par un million d'étrangers doot
nous avons , pendant vingt ans , broyé les bataillons sous les
pieds de nos chevaux • . . . Arborons le drapeau des lys , et que ,
du haut de ce monument, Louie-le- Désiré présente à ses peuples
reconnaissants cette Charte sacrée , gage d'une alliance impé-
rissable. .'. •
Heureusement , la victoire est restée au droit et au bon sens.
Ceux de nos architectes qui avaient survécu à toutes les péripéties
de ces temps orageux , eurent la satisfaction de voir réaliser, au
bout de trente ans de revirements de toute sorte , leur noble et
généreuse initiative.
Les Gouvernements qui se sont suivis ont foit preuve d'une sage
politique , en respectant un sentiment pieux qu'on aime à cons-
tater chez les peuples. Le souvenir du passé ne répond -il pas
également du. présent et de l'avenir î
D*un autre côté :
a Que signifient , dit M. Renoul , ces mutilations ^ ces chan-
«j» gements que l'on fait subir aux monuments , suivant que les
» événements politiques prennent telle ou telle couleur? On
» dénature ainsj à plaisir une œuvre qui , presque toujours ,
i> empruntait son principal mérite au temps qui l'avait vue naître,
D au cachet que lui avaient donné les faits mêmes de son érec-
n tion. Et cela, le plus souvent , dans le seul but de flatter
» un vain amour-propre , de satisfaire une rancune de parti.
— 63â —
B C'est un vandalisme absurde. — Enlevez des emblèmes, substi*
» tuez-en d'autres, vous pourrez bien arriver à un ridicule
» anachronisme, mais vous ne changerez pas l'histoire. Et l'his*
» toire ne doit-elle pas être respectée dans ses monuments ,
j» aussi bien que dans ses récits. »
De la biographie des peuples, passons à celle des particuliers.
Le premier qui fat roi fut un soldat heoreux.
On peut dire avec autant de vérité de ce monde primitif dont
parle Voltaire :
Ses premiers bienfaiteurs sont devenus ses dieux.
Si la victoire donnait au conquérant une couronne chèrement
achetée, souvent disputée, le bienfait, primant la gloire des
armes, ouvrait FOlympe au mortel que de grands services re-
commandaient à la reconnaissance éternelle des peuples. Ces
vieilles sociétés païennes, malgré leur génie batailleur et féroce,
désertaient souvent les autels de Mars, pour courir adorer Cérès.
Aujourd'hui l'encens ne fume plus en l'honneur des amis de
l'humanité; mais ils n'ont pas cessé d'être pour noua l'objet d'un
culte religieux et imprescriptible.
Le 8 septembre dernier, la tombe se refermait sur la dépouille
mortelle d'un de ces hommes de bien, dont la mort nous sur-
prend toujours douloureusement, car leur âge se cache derrière
l'impérissable jeunesse de leur cœur et de leur charité. — Il était
d'une noble race : mais, s'il pouvait voir, avec un légitime or-
gueil, son nom sur le livre d'or des Croisades, il avait des titres
bien autrement magnifiques à la vénération de ses concitoyens.
Ce nom, ces titres, vous les voyez écrits en caractères ineffaçables
partout où il y avait une bonne action à accomplir, une souf-
france à soulager, un courage à soutenir, une belle intelligence
à deviner et à mettre en lumière; ces titres, vous les voyez sur
— 634 —
une fiMile de nos monuments religieux, dans celte splendide salto
ajoutée à votre Musée , pieux et touchant prétexte d'une oeuvrt
plus pieuse et plus touchante encore; dans cet asile où la vieilieisa
pauvre et infirme bénit la mémoire de son noble fondateur; dans
le cœur de cette population de Casson dont il resta le sei{[neor,
par le droit de Taffection et de la reconnaissance; de cette popu-
lation transformée, instruite, moralisée, dont il ne laissa jamais
un homme valide sans travail, un invalide sans secours; dans cette
demeure princiëre où se réunissaient tant de merveilles, qui était
le Versailles où trônait cette monarchie, la plus absolue de toutes,
celle dont la bienfaisance la plus paternelle avait sacré le repré-
sentant. • •
Dans cette incomplète énumération, vous avex tous reconnu
M. Urvoyde Saint-Bédan.
Remercions donc H. Tabbé Fournier d'avoir jeté des fleurs
sur la tombe de ée grand citoyen. Qui pouvait remplir cette tâcbe
sacrée mieux que votre Président, jk qui d'intimes épanchennents
ont dû révéler tous les trésors de cette ftme exceptionnelle?
Qui pouvait, mieux que lui , trouver dans son esprit et surtout
dans son couir des paroles dignes d'une mémoire'si chère et si
respectée ?
H. Callaud a encore tité de son écrin quelques charmants
joyaux de bon aloi et finement ciselés. Vous avez accueilli avec
une faveur méritée Vhamme el l'herbe des champs, — la plume
et l'épie, — le cheval et le porc, — le ventre et la tête, — FM-
roffidelle, — la poêle et le chaudron. Les personnages de celte
dernière bble ne trônent pas précisément sur un divan ; mais
qu'importe ? Le salon n'a pas le privilège exclusif des vérités
utiles ; c'est dans les écailles les plus grossières , comme nous
l'avons déjà dit, qu'on rencontre souvent les perles les plus pré-
cieuses.
— 635 ~
Indépendanimcnt des ouvrages dont voas venes d'entendre
une incomplète analyse, vous avez reçu on certain nombre de
communications étrangères ou dues à vos collègues.
Je citerai :
1*^ Le plan d'une nouvelle Société d'Assurances sur la viehu»
maine, élaboré par Ch. deTolienare, plan qui, sur la demande de
son auteur, a été Tobjet d'un ^rapport spécial confiée M. Goupil-
leau, et transmis à S. Ex. le Ministre du commerce et des
travaux publics;
2^ Une correspondance de Louis Racine avec René Chevaye,
de Nantes, auditeur à la cour des comptes de Bretagne, cor-
respondance qui a pour objet certains événements de la répu-
blique des lettres. M. Dugast-Matifeux , auquel nous devons la
publication de cette correspondance, Ta enrichie de notes
curieuses et d'une notice biographique sur L. Racine et sur
Clhevaye. •
3® Une traduction de la première égfogue de Virgile, en
vers poitevins , par F. Gusteau, curé de Champagne et prieur
de Doix, mort en 1761. Cette traduction, lue également par
H. Dugast, est d'une exactitude et d'une naïveté charmantes;
il est ciirieux de voir avec quelle fidélité, quelle vérité, cette
langue poitevine, sorte de trail-d'uniou entre la langue romane
et le français actuel , reproduit les accents inimitables du cygne
de Mantoue.
A"* Les Géargiques Vendéennes, de M. Bazile Moreau, imita-
tion des Géorgiques de Virgile , objet d'un rapport spécial de
M. E. Gautier;
S"" Les Mœurs et Travers, poème de M. iMinié, dont l'ap-
préciation, confiée à M. Saulnier, n'a pu vous être soumise
par suite de circonstances particulières. Ce poème m'est tombé
entre les mains, j'en ai lu, en courant, une seule pièce:
les Filles du Peuple. C'est une rude et sanglante flagellation
— 636 —
des désordres de nos mœurs ; mais derrière la main qui agite
le fouet implacable de Némésis, on sent les battements d*im
cœur généreux , les élans d*une noble intelligence.
6^ Les Esquisses Poéliques de M. de Rozières, notre collègue,
sur lesquelles vous avez entendu un charmant rapport de M. A.
Comte et dont je désire vous dire quelques mots aussi.
Aimez-vous celte douce et nuageuse rêverie qui vous berce
mollement, comme la vague languissante balance le nid de TAl*
cyon dans les vapeurs transparentes du crépuscule ? Aimez-vous
cette philosophie mélancolique qui endort les sens et égare
rimagination dans les demi-teintes d'une contemplation indécise
et flottante? Ces idées, importunes pour la foule, ont-elles
pour vous un parfum d'indéfinissable poésie ?... Venez, ou-
vrons ensemble ces pages empreintes d'une tristesse pleine de
charmes. • . Salut, Désillusion, désenchantement précoce, spectre
ironique et sans pitié que tant d'hommes rencontrent à la pre-
mière étape de la vie ! . . . Ta coupe est bien amère, et pourtant
ils l'épuisent a^ ec une sombre avidité. — Salut, Cyprès funèbres
jetés parmi les Roses du plaisir, comme la pâle image de la
mort au milieu des splendeurs enivrantes des festins de l'ancienne
Egypte! — Salut, Etoile (ratcrnelle, doux symbole de l'espé-
rance! — Salut, Ange de la morf/ Je t'aime sous les traits sédui-
sants de Gabriel; je t'aime, lorsque, penché avec une tendre
sollicitude sur la couche de l'infortuné, tu recueilles son âme
libérée dans les plis de ton écharpe et l'emportes avec un cri de
joie et d'amour, aux pieds de Péternel rémunérateur ! . . . — Salut,
Ruines sacrées, dont l'invocalion eût suflli pour immortaliser
Volney !. . .-^ Salut, Vestiges du passé, vieux castels, donjons
ailiers, muets témoins de tant de révolutions dont les créneaux
chargés de siècles
Attendent l'avenir
Et regardent passer le temps et les orages
_ 637 ~
Sahil f dites nous les doux propos de beau page à gente
damoiselle; les lais amoureux soupiré^ ie soir sous les fenêtres
de noble châtelaine; les chants des troubadours, les sirventes
des Trouvères; dites-nous les guerres des preux chevaliers, les
fiers assauts donnés à vos murailles, les lances rompues dans la
lice par les galants paladins en rhouneur de la Reine de la
beauté et des amours; dites*nous les lamentables mystères de
vos noires oubliettes. . •
Mais voici des pages de la vingtième année ; Vingt ans ! Age
heureux, aux trésors si follement gaspillés, aux splendides ho-
rizons, tout peuplés, de riantes chimères, aux enivrantes aspira-
tions de Fentliousiasme,. du plaisir, de Tamour; où tout est
volupté jusqu'aux larmes : celles que Fespérance essuie, ont bien
encore leurs charmes ....
Gouronnons-nous de fleurs avec l'aurore écloses ;
Le ciel est radieux, et la brise, en passant,
I9otts soaffle le parfum des myrtes et des roses ;
Jetons-DOtts dans les bras que le plaisir nous tend.
Dans sa coupe, k longs traits, buvons jusqu'à Fivresso,
Le présent noas sourit, qu'importe l'avenir?
Dos cœurs épanouis débordent de jeunesse ;
Hauts les verres, amis : étouffons la tristesse
Sous les étreintes du plaisir !
Hais non, ce n*est pas sur ce ton que chante la muse de H.
de Rozières : elle a des larmes dans la voix , des soupirs s'é-
chappent de sa poitrine. — On dirait que la brise chargée des
strophes plaintives, recueillies dans les roseaux harmonieux du
lac de Baîat vient expirer dans les cordes de son luth , en leur
arrachant des notes d'une nâvrantç tristesse. — Poètes de la
douleur et du désespoir, quelle puissance est la vôtre ! Les
chantres de la joie et du bonheur peuvent bien nous flatter et
nous surprendre, mais ils n'ont point le secret de ce charme
— 638 —
sans égal qui vous livre nos âmes énervées et vaincues. — Mon
Dieu ! la soufirance seraiUelle donc notre état normal , la joie
un rare épisode de notre long et douloureux pèlerinage ? Fan*
farons de stoïcisme, ne prêterions-nous qu'une attention
et jalouse h des accents qui ne seraient que le poignant
d'une sourde peine veillant toujours. dans les secrets replis de
notre coeur ? Réserverions*nous toutes nos sympathies pour les
notes qui, vibrant à Tunisson de cette plainte éternelle, nous y
rappelleraient, pour nous enivrer de notre propre infortune T —
J'avais l'intention. Messieurs, de vous lire une de ces JSafMâsMS
poétiques : l'auteur, j'aime à le croire, m'eut pardonné cette petite
indiscrétion. Il a dit à sa première page :
Ces vers, simples fleurs de ma vie,
Dont la racine est dans mon cœur,
A l'amitié je les dédie \
Un plus grand jour leur ferait peur
Dédiés à ses amis, ils pourraient bien être lus en iunîlie...
Malheureusement, j'ai déjà mis votre patience à une trop longue
épreuve et je dois m'arrêter.
Toutefois, Messieurs, si j'ai involontairement abusé du droit
. que me donnaient les fonctions dont votre confiance m'a investi,
vos reproches, je le crois du moins, devront passer par-dessus
ma tête pour s'adresser à ceux d'entre vous dont les travaux, en
captivant trop vivement mon intérêt, m'ont fait oublier et le
temps et les égards que je devais à mon bienveillant auditoire.
RAPPORT
ftOR Lfi
PiRlA
POUR L'ANNEE 1858,
Pab M' E.-B. LE BEUF , bapportbdh.
Messibdbs ,
La misaion des A^^adémies de province s'accomplit parfois
obscurénoent , mais elle est toujours utile.
Leur action ne s*cxerce pas, il est vrai, sur un vaste théâtre,
mais la mesure du bien qu'eUes produisent est souvent consi-
dérable.
Elles loltent courageusement contre ce régime de Findiffé-
roDce et de la préoccupation exclusive du bien-être sous lequel
sont souvent étouffées les œuvres de Tintelfigence , qui éclosent
loin de F^aris. Elfes propagent les découvertes utiles, elles po-
pularisent les travaux scientifiques et étendent ainsi le domaine
de la^ vérité, en mtene temps qu'elles rétrécissent le champ des
préjugés et de Terreur.
— 640 —
A ce rôle qui leur est commun , la plupart des assodaiioas
littéraires de la province , joignent des recherches studieuses ,
prenant de plus en plus ce caractère local qui doit en faire
Toriginalité et la force. Leurs Mémoires deviennent des études
approfondies qui fournissent des matériaux précieux pour notre
histoire générale. Elles sonl disséminées » en un mot, sur^tout
le sol de notre pays comme autant de foyers intellectuels re*
liés entre eux par la nouvelle organisation donnée récemmeot
à Tancien Comili de la langue « de l'histoire et des arts de Us
France.
La Société Académique de la Loire-Inférieure a toujours
vaillamment accompli la tâche qui lui était dévolue. Ses Annales,
qui comptent déjà de nombreux volumes , témoignent de l'im-
portance des travaux de ses membres, qui n'ont pas été seule-
ment des défenseurs énergiques des intérêtsetdcs développements
de notre cité, mais aussi des investigateurs patients et laborieux
des archives de notre vieille Bretagne.
Et ce n*est pas uniquement dans le sein de la Société Acadé-
mique que le mouvement intellectuel a été suscité. Les concours
fréquents qu'elle a ouverts ont singulièrement contribué à l'élar-
gir, en appelant , chaque année , les méditations des hommes
d'études sur des questions intéressantes , souvent résolues avec
succès.
Cette année encore, Tappel que notre Académie leur adressait,
a été entendu. Six mémoires se rapportant à cinq des sujets de
prix proposés par elle, ont été soumis à ses suffrages. Trois
de ces mémoires sont, à des degrés divers , des œuvres remar-
quables, et ce sont^eurs droits aux récompenses que vous leur
avez accordées et leurs titres à l'estime publique, que j'ai mission
de vous exposer.
Auparavant, je consacrerai quelques lignes aux trois mémoires
qui n'ont point été jugés dignes de distinctions.
— 641 —
Le premier est un Essai sur la vie et les œuvres d'Elisa
Mercœur, avec cette devise tirée de Béranger :
r
cr Enivrons-nous de poésie. »
L'année jlernière, Messieurs , vous receviez deux biographies
d'Elisa Mercœur que voas n'avez pu récompenser. Cet insuccès
n*a pas empêché un nouvel écrivain de choisir la jeune muse
nantaise pour sujet d'une étude du même genre. Nous regret-
tons que notre auteur, auquel le talent ne semble pas faire
défaut, n^ait pas mieux réussi , mais ce troisième essai sur la vie
et les poésies d*Elisa Mercœur ne dépasse pas le niveau de ceux
qui figuraient dans le précédent concours, et qui inspiraient à
votre rapporteur ces judicieuses paroles que je me plais à ré-
péter :
« L'existence si courte et pourtant si bien remplie d*Élisa
o Mercœur, a été retracée avec un soin religieux par plusieurs
o de ses amis , et sa mère , dans de longs mémoires placés en
j» tête du premier volume de ses œuvres, est entrée dans de
B tels détails, qu'elle n'a rien laissée dire à ceux qui tenteront
A d'écrire après elle. »
Les deux autres mémoires que je ne ferai que mentionner,
ont été inspirés par cette question : o Quelles seraient les indus-
a tries à créer on à développer en Bretagne ? »
L'un des concurrents, dont le travail porte pour épigrapha
ces mots : Invitum qui servat , idem faàt occidenli , semble
s*être complu dans de longues dissertations entièrement étran-
gères à son sujet, et finit par se demander quel est le sens
exact du programme de l'Académie. Nous le trouvons cepen-
dant assez clairement énoncé pour n'avoir besoin d'aucun com-
mentaire.
Le second mémoire , sans devise , vous a paru être l'œuvre
consciencieuse d'un homme de bonne foi, mais la question y est
41
— 642 —
envisagée par un côté si restreint et sî s^ckl, qo'il ne peut
être accepté conaii»e une réponse saliabûsaote. — De k pèehe
sur les côtes de la Bretagne , — telle en est la matière. Non, la
pèche appréciée dans ses moyens d'action , mais seulement dans
des résultats prodigieux , énoocés sans que Tanlettr ait mmgk à
indiquer les mesures à pirendre pour les obtenir. Complété dans
cette direction , auj^enté d'aperçus précis sur les débaucbéa
acquis ou à créer aux produits de la pécbe aÎBsî nalttpUés,
peut-être ce mémoire eût- il ndéritéune dialîiiclioB; qui nesaunûl
lui être accordée cette année .
La Société Académique maiiitteat la questioD ao coneoias
pour l'année 1860, car il n'en est guère qui soie plus digne de
solliciter l'attention des espriit^ sérieux que préoccsnpe l'avenir
de la Bretagne. Une existence nouvelle semble s'ouvrir ponr
elle. Les voies de communication y prennent un large dévebp-
pemeni. Encore quelques années» et les cbeninsde far b ailon*
neront en tous sens.
Il est donc de la pli^ haute opportuilé d'étudier les reasoances
encore enfouies qu'elle renferme, et dont certaines se prétenient
merveilleusement aux besoins de l'industrie. — Quel singulier
contraste, Hessieurs4 bientôt les locomotives traversant d^un
bout à l'autre la Péninsule armoricaine, noirciront de leur fumée
ces pierres druidiques, témoins muets des rites mystérieu» de
nos ancêtres. — Que de progrès accomplis depuis ces temps
brumeux de notre histoire. — ^ Que d'enseignements dans oa
spectacle !
Mais si Tliomme se sent pris de puissantes émotions quand la
marche de la civilisation se résume ainsi sous seayeux^ il n*é«
prouve pas des sensations moins profondes en préaenoe de œi
mille tableaux divers et changeants que la nature nous ofibe. — •
Dans ces montagnes couronnées de neiges étemeiles; dans ces
fleuves au cours tantôt nonchalant, tantôt impétueux et aoperlM;
-^ 643 —
dans ces forêts vierges où la végétation se déploie avec une luxu-
riante magnificence « dans ces myriades d*étres qui peuplent les
espaces, d«ns ces larges plaines, où quand vient Tété, les mois-
sons ondulent comme des vagues, blondissantes!
Contempler religieusement ces grands aspects , les peindre
dans cette langue colorée, vibrante , immortelle qui est la sienne,
tel est le rôle du poète. Tout autre est celui des naturalistes.
Admirateurs non moins zélés des beautés delà nature, ils ne
cessent de l'interroger pour lui dérobi^r le secret des transfor-
mations variées qui s'accomplissent dans son sein. Ils ne cessent
de la parcourir, touristes intrépides et infatigables , pour dresser
le catalogue de ses richesses.
Désireux de provoquer Tinventaire de celles que renferme
notre contrée, vous avez mis au concours V Essai d^une faune
4e notre département. Un mémoire portant pour titre : Histoire
dei insectes coUùptéres de ta Luire- Inférieure , vous est parvenu «
ir C'est apfës avoir bien voyagé dans le département, nous dit
» son auteur, c'est après avoir recueilli^ jose le croire, la presque
j» totalité des insectes qui s'y trouvent , que j'ai entrepris leur
» histoire et leur description. »
L'auteur nous fait aus^i connattre que la classification qu'il a
adoptée est celle du comte Dejean, que ses descriptions ont été
faiteè sur Tinsecté , et que, pour en assurer l'exactitude, il a vérifié
celles des naturalistes les plus estimés.
L'auteur ne s'est pas contenté de décrire les insectes. Le plus
souvent il fait suivre ses descriptions' de l'histoire des larves, des
nymphes et dès métamorphoses. Il a pris aussi le soin de signaler
les espèces nuisibles à l'industrie humaine et celles qui sont d'une
incontestable utilité dans la nature.
En rétomé. Messieurs, l'auteur de Y Histoire des insectes
coléoptères de la Loire- inférieure a fait preuve de recherches
patientes et minutieuses, et si, comme il le dit lui-même, sou
— 644 ^
travail présente quelques imperfections « il n'en mérite pas mains
d*être accueiin comme un document fort utile à consulter pour
la faune de notre département, et Vous l'avez récompensé par
une médaille d'argent.
Ce. mémoire porte pour épigraphe ce vers d'Horace :
Ego apis matinœ , more modo que.
Je n'ai point à sortir du domaine de l'histoire naturelle pour
vous entretenir du second mémoire que vous avez distingué. Il
est intitulé .: Études géologiques sur le département de la Loire-
Inférieure et a pour devise ces deux vers de ChènedoUé :
m
Peut- être la nature en mystères féconde
Grava sur les rochers les époqaes du monde.
Les géologues n'en doutent plus, Messieurs. — A Buffon, la
gloire d'avoir le premier défmi en langage magnifique le rôle
qu'ils ont si victorieusement rempli, o Comme dans l'histoire
n civile, dit-il en tête des Époque de la Nature, on consulte
n les titres, les médailles, on déchiffre les inscriptions pour
j» déterminer les dates des révolutions humaines, de mèmç, dans
» rhisloire naturelle, il faut fouiller les archives du monde,
i> tirer des entrailles de la terre les vieux monuments, recueillir
j» leurs débris et rassembler en corps tous les indices des chan-
i> gements physiques qui peuvent nous faire n^monter aux dif-
0 férents ftges de la nature. » Quand Buffon s'exprimait ainsi,
la géologie sortait à peine de l'enfance, mais elle grandit rapi-
dement. Des explorateurs courageux, tenant en main le flam-
beau de la science et de l'observation, interrogèrent avidement
les vestiges survivant aux cataclysmes qu'a subis notre globe.
Ils essayèrent de lire dans les couches terrestres le récit de leur
formation. Leurs labeurs furent grands, mais le but fut atteint.
De nos jours , grAce aux travaux des Cuvier, des Elie de Beau-
— 645 —
mont, des Lamarck, des Dufrénoy et de tant d'autres, la géo-
logie a conquis son droit de cité parnni les sciences les plus positives*
On s'aperçoit vite en lisant les Élises géologiques sur le dépar-
tement de la Loire -Inférieure que l'auteur a vu par lui-même
tous les terrains dont il parle; qu'il s'est rendu compte sur place
de leur formation, qu'il s'est livré à des investigations nom-
breuses; qu'en un mot, son œuvre est le résultat de longues
et sérieuses études. Elle présente aussi un caractère d'aulant
plus grand d'utilité que jusqu'ici nous ne possédions rien pour
ainsi dire de complet sur la constitution du sol de notre dépar-
tement. Le catalogue de Dubuisson et sa carte géologique édités,
il y a trente ans, à un nombre restreint d'exemplaires, ne salis-
disaient plus aux 'exigences de notre époque.
Dans le mémoire qui vous a été adressé , l'histoire des trans-
formations successives et des révolutions qu'a subies le sol de la
Loire-Inférieure se déroule claire , positive et saisissante.
L'étude un peu aride dos formations primitives ou de cristalli-
sations qui occupent une place si étendue dans notre localité ,
est complétée d'une manière intéressante par une statistique
des diverses exploitations métallurgiques qui ont été tentées ou
qui sont en activité sur divers points du département.
Il en est de même de Texamen des formations sédimentaires.
L'auteur ne s'est pas contenté d'y constater plus de 900 fossiles;
elles ont été de Fa part le sujet de considérations utiles sur
les parties exploitées qu'elles renferment, comme le fer, la chaux
et la houille.
On a longtemps pense que la constitution géologique de la
Loire-Inférieure devait réduire à des proportions peu inté-
ressantes les formations secondaires. Le mémoire que j'essaie de
résumer modifie cette assertion, du moins dans ce qu'elle avait
de trop absolu.
Quant aux terrains tertiaires , les étages éocènes et miocènes
— 646 —
se rencontrent dans des localités oombr^ses du députe-
ment.
Une étude fort intéressante et qui a dû présenter de grandes
difficultés pour notre auteur , c'est celle des hancs sous-martiis
qui avoisinent une partie de nos côtes. Elle Ta conduit à cods-
tater, d^une noanière irrécusable, que la Loire-Inférieure a par-
ticipé à ce grand cataclysme neptunien qui a déposé se»
innombrables cestes de corp$ organisés dans le bassin de U
Seine.
Enfin , l'examen des ailuvions anciennes et moderoiBS très-
importantes , comme on en peut juger par nos immenses tour-
bières , termine ce volumineux et remarquable mémoire.
Il est à regretter que l'auteur n*ait pas joint à son mémoire
une carte géologique de la Loire- Inférieure. On pourrait peut-
être aussi lui reprocher un peu de prolixité dans la forme , mais
sa valeur intrinsèque n'en demeure pas moins entière , jet vous loi
avez décerné une médaille d*or.
J'arrive , Messieurs , au troisième mémoire qu*il me reste à
examiner. C'est un Rtcueil de$ chants populaires du comté tum-
tais et du bas Poitou , composé de deux forts volumes et d'oo
appendice contenant l'indication des chants que l'auteur n'a pas
cru devoir donner m extenso. Nous sommes là« Messieurs, en
présence d'une œuvre complète, et la mention très-honorable
que vous accordiez l'année dernière à sa première édition « a
porté les fruits les plus heureux. L'auteur s'est remis résolument
au travail. Au lieu de 124 pièces , son Recueil en reuferme
maintenant près de trois cents , toutes recueillies avec une pa-
tience de bénédictin « les unes dans des ouvrages imprimés fort
rares , les autres dans des traditions orales souvent confiises
et qu*il a Mu éclairer des lumières d'une analyse sévère.
C'est vraiment une idée louable que d'avoir sougé à conserver
tous les chants populaires de la vieille France , qf^ rappellent
— »47 —
ooD«86ViiemeiH lei luUes héroïques de nos iières , mais aussi les
joies de leurs foyers domestiques. Ils avaient été , depuis le
comnaencement de ce siècle , Tobjei des recherchea de l'éru-
dition « mais beaucoup d'entre eux , cependant , appartenant
ausai bien à la langue nationale qu'aux idiomes provinciaux qu'elle
a remplacés , menaçaient de disparaître sans retour. C'est pour
Jea sauver d'un naufrage inévitable , que M. Fortoul , alors Mi-
nistre de l'instrudtion publique , provoqua le décret du 13 sep-
tembre 1852, ordonnant la foiination d'un Recueil des cbants
populaires de la France.
Vous avez voulu porter votre pierre à l'édifice national qui
s'élevait. Votre initiative a eu le plus heureux résultat.
Le Recueil des chants populaires du Comli Nantais et du
bas Poitou qui vous a été adressé , s'ouvre par une forte et
substantielle introduction , dans laquelle Fauteur caractérise ,
tout d'abord , la physionomie distioctive de ces sortes de chants ,
qur reproduisent , daîis chaque province , son esprit et ses
actes. Il définit aussi, dans les termes les plus vrais, la posi-
tion géographique du comté nantais et du bas Poitou , pays
intermédiaire} et flottants entre les âpres collines de la Bretagne
bretonnante et les pentes plus adoucies de la vineuse Sain-
tonge. Aussi leurs poésies n'ont-elles pas de traits bien arrêtés.
Elles participent à la fois, soit de la muse méridionale ardente;
impétueuse , passionnée , soit de la muse bretonne , qui semble
à H. de la Viliemarqué réunir la sensibilité esquisse de ta poésie
germanique , le génie épique des poètes serviens et la tristesse
douce de la poésie écossaise.
Le plan qu'a suivi notre auteur i)our la composition de son
recueil lui était à peu près indiqué dans les insiroctions rédigées
par M. Ampère, à la suite do décret du 13 septembre 1852, au
nom du Comité de la langue, de Fbistoire et des arts de la France.
— 648 —
C'est ainsi qu*ii a partagé en sept grandes divisions tous les
chants qu'il a recueillis.
Chants religieux. — Chants traditionnels et légendaires. —
Chants historiques ou politiques. — Chants donsestiques oa
rappelant une coutume. — Chants de métier. — Chants saty*
riques. — Chants divers.
Notre auteur ne s*est pas contenté de vous présenter un re-*
cueil double de celui qu'il vous adressait l'année dernière. Il l'a
enrichi d'éclaircissements pour les passages difficiles à com-
prendre, d*ut\ glossaire pour l'intelligence du vieux firancais el
du patois poitevin, de variantes et d'airs notés. 11 a donné aussi
l'indication bibliographique des ouvrages qu'il a consultés, et
cette liste est précieuse en ce qu'elle contient les titres d'une
foule de livres qu'on cherche vainement dans nos bibliothèques
d'où ils ont disparu.
Ces améliorations ont une importance telle qu'elles font de ce
RectÂeil des Chanté du comCé nantais et du bas Poitou , une
œuvre complète , nous le répétons , et appelée à devenir aussi
populaire que les chants qu'elle est destinée à sauver de
l'oubli •
Dans la lecture de ce recueil , on se heurte à chaque instant
à quelques-uns de ces refrains qui ont égayé notre enfance, et
qui ne flottent plus qu'en lambeaux décousus dans notre esprit.
Il y a dans ces ressouvenances inattendues un charme indicible.
Elles évoquent tout un monde de souvenirs — tout le cortège
des heures dorées et insouciantes du jeune Age si tôt évanouies.
On trouve aussi dans ces chants des beautés d'expression et
de pensées parfois surprenantes . On y sent comme la frafcbeur
du génie du vieil esprit Gaulois, et sans doute, en les lisaD^ nos
littérateurs contemporains se surprendront à rougir des fausses
délicatesses où s'égare parfois leur subtilité
En somme, Messieurs , l'auteur du Becueil des Chants popu-
— 649 —
Uùres du comté nantais et du bas Poitou qui porte pour épi-
graphe cette pensée de Montaigne :
a La poésie populaire et purement naturelle a des naïfvetez, et
» grâces par où elle se compare à la principale beauté de la poésie
9 pàrfaicte selon Tart, » a rempli entièrement les conditions du
programme que vous avez posé, et il mérite, à tous égards, la
médaille d*or que vous lui'avez accordée •
Le compte rendu que j'avais à vous soumettre sur les résultats
des concours est achevé, mais ma tâche ne Test point encore.
Usant des droits que vous confèrent vos statuts et voulant
reconnaître un \mmense service rendu aux études historiques sur
la Bretagne, vous avez voté, en dehors de tout concours, une
médaille d'or à M. Levot, en sa qualité de Directeur de la Bio-
graphie Bretonne,
Le temps n'est plus, Messieurs, où les biographies n'étaient
à vrai dire que de froids catalogues des morts illustres. On les
considère maintenant d'un tout autre point de vue. On veut
qu'elles ressuscitent, pour ainsi dire, ces noms qui ont surna-
gé sur l'Océan des siècles, et qu'elle nous fasse toucher au doigt
des individualités complètes et vivantes.
Comprise ainsi, la mission du biographe prend une haute
importance, et l'Académie est heureuse de déclarer que c'est,
dans cet esprit , qu'a été conçu et exécuté, le Recueil Breton.
L'idée d'y travailler vint à la même époque (en 1846), à
M. Cayot Delandre, de Vannes, et a M. Levot, conservateur de
la bibliothèque de Brest. Ils en jetèrent, de commun, les premières
'bases; mais un an s'était à peine écoulé, que M. Cayot Delandre
succombait aux atteintes d'une maladie cruelle, laissant M. Levot
continuer seul l'œuvre qu'ils avaient fondée de concert.
Est-il nécessaire de dire les veilles et les soucis sans nombre
que sa direction a occasionnés à M. Levot. Il fallait ne pas in^
terrompre la publication commencée, créer les collaborations
— 650 —
qui manquaient encore, entretenir le zèle de celies acquiaei déjà,
enfin suffire aux besoins d'une vaste et incessante correspoodanee.
Il fallait aussi, au milieu des événements politiques qui s'aocom-
plissaient, conserver la neutralité entière de cette œuvre littéraire.
Toutes ces difficultés, H. Levot les a vaincuse. Il a eu Thonnear,
après avoir entrepris la Biographie Bretonne^ de la livrer entière
à la reconnaissance de ses compatriotes •
Oui , Messieurs , la Bretagne tout entière a contracté une vé-
ritable dette de reconnaissance envers H. Levot, el il appar-
tenait à la Société Académique de la Loire-Inférieure, qui tient
le premier rang parmi ses associations scientiflques et littéraires,
d*y faire honneur. La médaille d'or qu'elle remet aujourd'hui à
H. Levot, s'adresse sans doute au mérite de la Biographie Bre-
tonne, mais elle est , avant tout aussi , le témoignage de la grati«
tude profonde qui revient au savant modeste et laborieux qui
lui a consacré toute l'ardeur d'une conviction sincère et d'un
dévoùment sans bornes.
Il me reste, Messieurs, à vous donner connaissance du pro-
gramme des prix mis au concours, par la Société Académique,
pour l'année 1860. Que les hommes voués aux études sérieuses
continuent de répondre à notre appel , et leurs travaux continue-
ront de servir non-seulement les intérêts de la Bretagne , mais
aussi la cause de la science elle-même — cette cause qui n'est,
après tout , que celle de la civilisation.
Sur cette terre , où le cours des événements est décidé par des
causes diverses et parfois bien inattendues, il est cependant une
puissance dont l'action régulatrice augmente chaque jour. —
C'est la science. Elle ne réalise pas un progrès , elle n'apporte
pas un enseignement nouveau, sans imprimer aux choses ba-
— 651 —
naines^ une marche plus ferme, mieux ordonnée, moins sujette
aux écarts qui en faussent la direction (().
C'est que les nations, en acquérant des lumières plu$ grandes,
n'apprenjient pas seulement à étendre leurs conquêtes sur le
monde matériel, à rendre plus fructueux les labeurs qu'elles
accomplissent, elles apprennent aussi à mieux comprendre et à
mieux observer les prescriptions immuables de la justice , de la
morale et de la raison .
as octobre 1858.
(1) H. Passy, IHscours à l'Académie de» sciences morales et politiçues.
PROGRAMME DES PRIX
PlIOPOSÉS
PAR l soM mtmm de nms
POUR L'ANNÉE 1860.
!'• Question* — Études bloi^raphfqoes sur «■ •«
plasieurs Naotais célèbres*
Sans dédaigner les Recueils biographiques, la Société Aca-
démique donnerait cependant la préférence à des études bien
complètes sur une ou deux célébrités de Nantes ou du Pays
Nantais.
9» — Appréciations snr les Monanients de Tart, à
Nantes et dans le département de la Lolre*lnM«
rienre*
La Société verrait avec plaisir les concurrents traiter de
l'influence des matériaux sur la forme, et appuyer d'exemples,
choisis dans le pays même, leurs dissertations sur ce sujet.
Elle accepterait même une monographie sur un seul monu-
ment.
653
M^ — Vaire le préct» historique des Constmctloiis
~ navales dans le départemeBt de la Lolre-lnfé-
vienre*
Les coDcurrents. pourront se placer, soit au point de vue
de rimportance commerciale de cette belle industrie , qui pro-
gresse chaque jour à Nantes, soit à un point de vue plus
technique; et ils auront à signaler alors spécialement les in-
ventions et les perfeclionnements introduits par des Nantais dans
la construction propre du navire , et dans celle des machines
motrices.
jê* " De réclairafl^e an gaz 9 an point de vne de
l^hygiène publique*
Les concurrents pourront, s'ils le désirent, limiter le champ
de leurs investigations à Texamen d'un point spécial relatif à la
production, à Tépuration , à la distribution ou à l'emploi du gaz
de réclàirage. La Société Académique appelle spécialement
l'attention des concurrents sur la composition variabie du gaz ,
et son mélange avec l'oxyde de carbone ou des combinaisons
sulfurées, ainsi que sur les conséquences de ces faits.
5* — Etudes de statistique médicale sur une ou
plusieurs loealllés du département 9 et spéciale-
ment sur celles où s^observent les grave» eudé-
mies de Aèvres intermittentes ou de dysenteries*
Signaler toutes les conditions hygiéniques auxquelles sont
soumis les habitants»
à dérelapper^ em Bretagne T
La Bretagne ne contient que fort peu d'établissements in-
duslriels ; cependant la population y est nombreuse , h main*
d'œuvre y serait à bon marché , et les voies de commoDicatk»
qui s*y muitipitent donneraient de grandes fiicilîlés poor les
débouchés.
7« -^ Étaéem llistoriq«e« awr l*tBd«strie à
La Société accepterait avec faveur une monographie
complète sur une industrie particulière.
S* — Etudes hlsforique» sar use •« pl«slcap»
Ènmtiiiaiionn tant aoelenne» qoe maderoaa de la
▼Itle de Naatea*
•• — Êtade hiatoriqae et écanamiqae aar la légiala»
tlan dea ^aina en Vranee*
La Société demaude que les concurrents s'attachent à pré-
senter une analyse aussi complète que possible des diverses lois
prises sur la matière, et des résultats qu'elles ont amenés.
1 Ov . itiide aur lea catfaeà et Fea elfeta de Mwa*
gnerie* — Déà mayena de la préTealr et de la
réprluier.
Les Mémoires nitnuserits devront être adressés , avant le
1" août 1860, à H. le Secrétaire général d^ la Société Acadé-
— 655 —
mique de Nantes, place du Commerce, ^2. Chaque Mémoire
portera une devise reproduite sur un paquet cacheté, mention-
nant le nom de son auteur.
Les prix consisteront en médailles de bronze, d'argent et
d'or s*il y a lieu. Ils seront décernés dans la séance publique
de novembre 1860.
La Société Académique jugera s'il y a lieu d'insérer dans ses
Annales un ou plusieurs des Hémoires couronnés.
Nantes, 10 novembre 1858.
Le Président ,
Le Secrétaire gét^al >
Abbé FOURNIER.
Ch. ROUXEAU-
EXTRAITS
DBS
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE.
1857-1858.
Séaoce da 3 décembre tMT[»
PBÉSIBBNCE DE M. L ABBÉ FOURNIBB, PBÉSIDEIIT.
M. Fabbé Fournier, appelé pour la seconde fois au fauteuil
présidentiel lit Tallocution suivante :
Messieurs,
Je crois de mon devoir de vous remercier de vos nouveaux
suffrages. J'estime assez haut cet honneur et cette charge, pour
vous en exprimer ma pensée et le sentiment que j'en éprouve.
L'Académie est un corps considérable : il peut grandir encore.
Son action est forte, elle peut devenir puissante. Les principes
le disent. L'autorité de la science et l'influence de vos situations
sont d'un grand poids. L'opinion le comprend, et l'estime qu'elle
vous accorde , — objet de votre légitime émulation — est le
thermomètre de votre position dans le monde.
Le devoir de votre Président est de conserver, et, s*il le peot,
d'élever encore le niveau de cette estime, et tout ce qui se rat-
tache a l'Académie doit lui inspirer du respect et une haute
considération. Autant et plus qu'aucun membre, il doit se croire
chargé de veiller avec jalousie à l'intégrité de cet honneur du
corps.
Audedans, il doit entretenir et exciter l'activité, en provo-
quant des travaux utiles, en forçant par une heureuse el frater-
nelle contrainte les esprits que retient la multiplicité des soins,
ou riiabitude du silence : Je ne veux pas dire une certaine
torpeur qui paralyse de belles et puissantes &cultés; tracer,
sinon par lui-même, par d'autres plus habiles, des séries de tra-
vaux qui , pris plus spécialement dans des sujets d'intérêt local
et actuel, sans exclure les questions générales et les œuvres d*un
ordre universel, donneront à notre Académie son cachet de Cité
et de Province , et attireront à un plus haut point l'attention
commune. Enfin ce faire, s'il se peut, comme le lien qui unit et
rapproche, et trouver largement dans son cœur de ces sentiments
de bienveillance respectueuse, afin que par des relations journa-
lières et cordiales des hommes qui se voicnl de plus près, dont
les esprits par l'échange et la mise en commun des idées se
touchent intimement, forment véritablement un corps moral, el
que, selon la vieille formule qui ne doit pas être vaine, ils soient
réellement les uns pour les autres des, confrères et des collègues.
Tels sont mes devoirs , mon vœu est de les remplir, trop heu*
reux si, cette année encore, je puisi être le témoin, et autant que
je le pourrai, l'excitateur et l'émule de ces progrès de considéra-
tion et de science de votre Académie.
H. Aubinais appelle l'attention de la Société sur l'importance
des questions locales qu'il voit avec peine délaissées pour des
w w -^
llj
questions générales d'un intérêt moins immédiat. — M. le gé-
néral Marion voudrait également que les lieux, les habitations,
les hommes et les choses de notre département fussent Fobjet
d'études spéciales et sérieuses. Celle proposition est favorablement
accueillie.
M. le D' Vignard est admis à l'unanimité comme membre
résidant. (Rapport de M. le D' Bernaudeaux.)
Lecture de la seconde partie des Fêles républicaines de M. le
baron de Girardot.
Séance da • Janvier f S5S.
PRÉSIDENCE DE H. l'aBBÉ FOUBNIEB, PBÉSmENT.
Lecture de quelques extraits du procès en revendication intenté
par H"* Renée de France, fille de Louis XII et d'Anne de Bre-
tagne , duchesse de Ferrare, pour la moitié du duché de Bre*
tagne.
Réponse de H. Dugast-Matifeux à H. Louis de Kerjean, au
sujet de Texécution du château d*Aux.
Séance da S février 1S5S*
PBÉSIDBNCE DE M. l'ÂBBÉ ïODBNIEB, PBÉSIDENT.
M. A. Reneaume est admis à l'unanimité comme membre
résidant (rapport de M. Gautret). — M. F. Saulnier, juge sup-
pléant au Tribunal civil de Nantes , est admis au môme litre
(rapport de H. E. Gautier). — M. Trescaze, sous- inspecteur di-
visionnaire des douanes, à Marseille, est admis comme membre
correspondant (rapport de H. le D' de Rostaing de Rivas).
M. le Président exprime le désir que le rapport de H. E.
Gautier soit inséré dans nos Annales. La Société adhère à cette
proposition , qui sera soumise au comité de rédaction.
Nomination d'une commission composée de MM. Anizon,
Moreau et Gautier, pour examiner les GéorgiqtMs vendéennes
de H. B. Moreau , avocat à Napoléon-Vendée , offertes à la
Société Académique sous le patronage de M. le D' Lafond.
IV
Incendie du Grand-Théâlre de Nantes en i796> par H.
Renoul.
t 4
Séaoce da 9 mars 1Mft«
PRÉSIDENCE DE M. l'aBBÉ FOUBRIEB, PBÉSIDENT.
Démission de M. Grégoire , motivée sur son éloignement de
Nantes. Notre honorable collègue demande et conservera le tilre
de membre correspondant. '
Sur le rapport de M. le D" Malherbe, M. Scbmit, înspeeleur
de TAcadémie, est admis comme membre résidant.
De Y Ordre Américain de Cincinnatm^ par H. le baron de
Girardot.
H. le D' Malherbe lit au nom de M. de Tollenare , une com-
munication relative aux assurances sur la vie. Sur la demande
de l'auteur, une commission composée de HM. Goupilleau,
Renoul et Vandier, est chargée d'examiner ce travail.
M. le général Marion rappelle à la Société que la véritable
devise de notre cité^ ainsi que le prouve un petit ouvrage im-
primé en 1632, est celle-ci : Oculi omnium in te sperant^
Domine, inscrite dans les armes mêmes. Le Fa^t Neptunus eunii
ne paraît pour la première fois qu'en 1750 , sous la mairie
de M. Délabre. Le général serait heureux que l'on voulût bien
chercher la cause qui a motivé ce changement de devise.
Séance da 7 avril 1958.
PBÉSIDENCE DE M. l'aBBÉ FOUBNIEB, PEÉSIDERT.
Election de H. Vandier, en remplacement de M. Grégoire,
membre du comité central (section des sciences, lettres ec
arts) .
Rapport de M • A . Comte sur les Esquisses poétiques de M • de
Rozières.
Rapport de M • E • Gautier , sur les Géorgiques tendéennes
de M. B. Moreau.
Lecture de la première partie du travail de H « Bobierre sur
l'altération des doublages des navires.
Séance du 5 mal 1S58.
PBÉSIDEMCB BB M. LE D' MALBERBE , VICE -PRÉSIDENT.
Sur le raflport de M. A. Bobierre, M. Henri Polo^ juge au Tribu-
nal de Commerce de Nantes, est admis comme membre résidant.'
Rapport de M. Bobierre sur un travail de M. Le Veillé, relatif
à la conservation des céréales.
Rapport de M. Goupilleau sur le travail de M. Ch. de Tolle-
nare, relatif aux assurances sur la vie.
2' partie du Mémoire de M. Bobierre sur Taltération des
doublages des navires.
Histoire de la colonne Louis XVI , par M. Ch. Renoul.
Séance da ^ Juin 1SM.
PBÉSIDEINCB DE H. l'aBBÉ FOUBIHEB, PRÉSIDENT.
Suite de la Correspondance inédite de Louis Racine avec Che-
vaye , de Nantes ;
Traduction de la 1" Eglogue de Virgile en vers poitevins,
communications de M. Dugast-^Matifeux.
Séance da 7 juillet tHM.
PRÉSIDENCE DE >I. l'aBBÉ FOURRIER, PRÉSIDENT.
Admission de M. le D' L. Th. Laënnec, comme membre
résidant. (Rapport de M. le D^ Calloch.)
Admission de M. le D' L. Cazenave, médecin des Eaux-Bonnes,
comme membre correspondant. (Rapport de .M. le D' Mauduit.)
Rapport de M. Papin sur les travaux de la Section de Méde-
cine pendant le 1*' semestre de Tannée i858.
Séance du 4 0oùt 1SAS.
PRÉSIDENCE DE H. LE D' MALHERBE, VIGB -PRÉSIDENT.
Lettre de M. le Maire de Nantes, qui demanda qu'an état
détaillé et précis de nos finances soit envoyé à M. le Conseiller
d'État, Préfet de la Loire-Inférieure.
Notice sur les phénomènes du calorique rayonnani, par
H. Huette.
Séance du 1«' septembre -tSSS.
PBÉSIDBNCE DE H. HALHBRBR, VICB-PRÉSIDBÎrT.
Admission de M. Pener, professeur de logi(|ue au Lycée de
Nantes, comme membre résidant. (Rapport de M. F. Saulnier.)
Admission de H. le D' V. Harcé comme membre correspon-
dant. (Rapport de M. le D' Papin.)
m
Etudes historiques sur la politique commerciale de la France,
1^' partie; par M. E. Le Beuf.
Séance da 6 octobre 1858. •
PBÉSIDERCE DE H. L*ABBÉ FOCRRIEB, PRÉSIDENT.
Lettre de H. Tlnspecteur de l'Académie qui fait part à la So-
ciété Académique du projet de la Commission de Topographie
des Gaules, d*êtablir trois cartes de notre pays : la i'' de la
Gaule sous Jules César ; la 2% sous les derniers empereurs ro-
mains; la 3*, sous les derniers Mérovingiens; Fauteur demande
tous les détails qu'on peut lui transmettre.
Notice biographique sur Fr. Braheix et Ch. de Tollenare,
par M. l'abbé Fournier.
Admission de M. Abadie, médecin vétérinaire, comme membre
résidant. (Rapport de M. le D' Trastour.
Fables de M. Callaud.
De l'Avenir de Nantes, comme port de mer, en présence do
bassin à flot de Saint-Nazaire, par M. E. le Beuf.
Séance dn S neTenilire 18S8.
PBÉSlDBIfCB DE M. l'^BBÉ FOUBIIIBB, PRÉSIDEnT*
Admission de H. Mourin, professeur d'histoire au Lycée
impérial et à l'Ecole supérieure des sciences, comme membre
résidant. (Rapport de H. A. Comte.)
Vlj
Biographie d'Urvoy de Saint-Bédan, par M. I*abbé Fournier.
Communication de H. Huette qui voudrait que la Société
Académique fidèle à ses traditions de 1824 et de 1837, prtt l'ini-
tiative d*un projet d'Exposition solennelle des produits des arts
et de l'industrie, à Nantes, en 1859.
Difformités chez les mollusques, par M. Cailliaud.
SéaDce publique da 14 noTemlire 1SM.
PBÉSIDEIICB DE H. l'aBBÉ FOVBNIEB , PBÉSIDEnT.
A midi et demi la séance est ouverte. — Au bureau H. le pré-
sident est entouré de M. le général de division, La Motte-
Rouge , de H . le général de brigade Chalons ^ de M • le Séna-
teur, Maire de la ville de Nantes, de M. le baron de Girardot,
de M. le lieutenant-colonel, de H. Garnier, député de Nantes
au Corps législatif, de M. Denis, proviseur du Lycée impérial.
H. l'abbé Fournier, dans un discours plein d'une généreuse
affection pour sa ville natale, a prouvé combien était injuste
Topinion qui rabaissait son niveau intellectuel. Loin d'être la
Béotie de la France, Nantes a toujours tenu un rang distingué
dans notre patrie, sous le point de vue des arts , des sciences,
des lettres , de l'industrie : l'importance de son commerce , sa
bonne foi, sa moralité, sont traditionnelles; ses enfants ont
brillé en première ligne dans la carrière des armes et de la
marine. — Cette réhabilitation attendue depuis longtemps, cet
hommage filial et public, ont été chaudement applaudis.
H. Rouxeau, secrétaire général, a lu ensuite le rapport sur
les travaux de la Société .
M. Le Beuf, secrétaire général, a terminé la séance par le
rapport sur le concours et décerné les prix suivants :
1<^ A M. Pradal, une médaille d'argent pour son mémoire
sur les coléoptères du département de la Loire-Inférieure.
1^ Une médaille d'or à M . Cailliaud pour ses études géolo-
giques sur le même département .
• •#
VllJ
3® Une médaille d'or à H . ' A . Guéraud pour ses ChatUs
populaires du pays nantais et du Bas-Poitou.
/i<> Unç médaille d'or, à M. Levot, pour sa Biographie bre-
tonne.
A trois heures et demie la séance est levée.
Kénnce da 15 novembre ISftS*
PBASIDENCB DB h. l'abbé FOOHNIBB, PBÉSIDBIfT.
Cette séance est consacrée aux élections dont voici le ré-
sultat :
bu&bau .
MM. le D' Malherbe, président,'
Le comte 0. de Sesmaisons, fsice-prisident ;
Le Beuf , secrétaire;
Le D^ De Rostaing de Rivas, secrétaire-adjoint ;
Huette, trésorier;
Le D' Le Ray, bibliothécaire-archiviste;
Le D' belamare, bibliothécaire-adjoint.
COMITÉ centbàl.
Section d* agriculture, commerce et industrie,
MM. Goupilleau , Rcnoul et Bobierre . .
Section de médecine.
MM • les D" Blanchet , Moriceau et Anizon .
Section des lettres, sciences et arts.
MM. Dugast-Matifeux,E. Gautier et Guéraud.
Section des sciences naturelles.
MM. Pradai, Ducoudray-Bourgault, Thomas.
Le Secrétaire général,
D' On. RouxvAi;.
TABLE
DU VINGT-NEUVIÈME VOLUME.
PaEMIER SEMESTRE.
Procès de Renée de France , dame de Montargis, contre Charles
IX, par Ml le baron de Girardot. . / 3
Colonne de la place LooIb XVI , par M. Renoul , . 29
Etude 4es moyens les plus propres k amener la réduction du
prix de la Tiande , , par M. Jollin-Dubois 59
Rapport sur la présentation de M. F. Saulnier, par M. Gautier. 99
Essai d'un catalogue des plantes cryptogames, par M. Pradal .... 106
Des phénomènes électro-chimiques qui caractérisent l'altération,
k la mer , des alliages employés pour doubler les navires, par M.
Bobierre 238
Dictionnaire des terres et des seigneunes du comté nantais et de
la Loire -Inférieure , par M. Ernest de Comulier (suite) 323
DEUXIÈME SEMESTBE.
De l'avenir de rCantes comme port de mer, en présence do l'ou-
verture du chemin de fer et du bassin k flot de Saint-I^azaire , par
M. E.-B. Le Beuf 353
. Etudes historiques sur la politique commerciale de la France ,
par M. E.-B. Le Beuf ?84
Incendie du Qrand-Théàtre de liantes (24 août 1796), par M.
J.-C. Renonl 414
Notice sur quelques faits d'observation appartenant k la théorie
du calorique rayonnant , par M. F. HnetCid 439
L'ordre américain de Gincinnatns en France, par M. le baron de
Girardot. ^ 447
A l'occasion de la mort de MM. Frédéric Braheix et Charles de
XoUenare, par M. l'abbé Fournier 493
Notice sur M. Jacques-Olivier Urvoy de Saint-Bedan , par M.
l'abbé Fournier 514
Fables, par M. A. Gallaud 530
Traduction en vers poitevins de la première églogue de Virgile ,
communication de M. Dngast-Matifeux 543
Rapport sur les travaux de la Section de Médecine, de janvier k
juin 1858, par M. Papin-Glergerie, secrétaire 55 1
Discours prononcé en la séance solenuelle de la Société Acadé-
mique de Nantes , par M. l'abbé Fournier, président 584
Rapport sur les travaux de la Société Académique de Nantes ,
pendant l'année 1 857-1 858, par M. Gh. Rouxeau, secrétaire général. 611
Rapport sur le concours ouvert par la Société Académique de
Nantes, pour l'année 1 858, par M. E.-B. Le Beuf 639
Programme des prix pour 1860 653
Extraits des procès-verbaux des séances delà Société Académique
de Nantes , i
Nantes, imprimerie de M** veore C. Mellinel.
/
fi
UMVERSITV OF MICHICAN
1
3 9015
„ mil
01231 2792