Full text of "Annales"
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BULLETIN
DE LA
' Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres
1 DU DÉPARTEMENT DE L.A LOIRE
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DES
BUREAUX DE LA SOCIÉTÉ
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BUREAU GENERAL
Président honoraire M. le Préfet de la Loire.
Président M. Eu verte.
Vice-Présidents Les Présidents de sections.
Secrétaire général.. ...... M. François Maire.
Trésorier. M. Thomas- Javit»
• •
• BUREAU DES SECTIONS
•
t Section d'Agriculture et d'Horticulture
Président M. Otin fils.
Vice-présidents MM. Jules Ginot, Teyssier.
Secrétaire M. J.-B. Croizier.
Président honoraire M. Paul Fontvieille.
*
• • • •
•
— 2 —
Section d'Industrie
Président M. Maximilien Evrard.
Vice-présidents | " {:*' R "™"™-
(M. Simon Berne.
Secrétaire M. Louis Maire.
Section des Sciences
Président M. J. Rousse.
Vice-président M. Louis Fayarcq.
Secrétaire M. Thomas- Javit.
Président honoraire M. Michalowski,
Section des Arts et Belles-Lettres
Président M. Rimaud.
Vice-président M. le baron Textor de Ravisi.
Secrétaire M. Revol.
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Bibliothécaire M. J. Besson.
Conservateur du matériel des
Comices et des Collections M. J.-B. Croizier.
BUREAU DES RÉUNIONS HORTICOLES
Président ; . M. Gauthier- Dumokt.
Vice-présidents '. . . . 1 . J "J' J™ ^
* \ M. Teyssier.
[ M. Matras.
Secrétaires \ M. Bahurel,
( M. Thomas-Javit.
*
DES
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
AU
± er Janvier 1Ô8S
Membres titulaires habitant Saint-Etienne
Aulagnon atné, négociant en grains, place Jacquard, 42.
Bahurel (Joannès), maître-teinturier, à Champagne.
B alla s, rue de la Mulatière, 95»
Barbe (Jean), négociant, place Marengo, 13.
Barlet (Louis), négociant, place de PHôtel-de- Ville, 42.
Bar ailler (Jacques), fabricant 4e velours, rue de la
Bépublique, 25.
Barallon (Antony), propriétaire, rue delà Bépublique, 3*
Barrouin, ingénieur, rue B rossa rd, 9.
Bastide (Théodore), propriétaire, rue Saint-Louis, 42.
Bauzin (J.-B.), carrossier, rue d'Annouay, 150.
Berland (Jules), imprimeur, directeur du Petit stépha-
nois> place de l'Hôtel-de-Ville, 4»
Berne (Simon), négociant, place de l'Hôtel -de- Ville, 6.
Berthelon, ingénieur-chimiste, rue Ferdinand, 13.
Berthet, négociant, rue du Chambon, 40.
Bertrand (Pierre), fabricant de produits chimiques, rue
de la Bépublique, 39.
Besson (Jean), négociant, rue de la Bépublique, 44.
Biétrix, constructeur-mécanicien, à la Chaléassière, 403.
Biron (Joseph), chef de division à la Préfecture.
Blanchard (Jules), négociant, place Marengo, 5.
Bobichon (Pierre), négociant en charbons, rue Saint-
Denis, 31.
Bonnardel (Armand) , entrepreneur, rue d' Annonay.
— 4 —
Borie, notaire honoraire, rue Saint-Louis, 14.
Bory (Georges), coutelier, rue des Prêtres., 4.
Bory (J.-F.), expert-comptable, rue de la Loire, 9.
Boulin (Stéphane), architecte du département, rue de la
Paix, 10.
Breysse, limonadier, cours Saint-André.
Brottier (Romain), rentier, à Champagne.
Bufferne (Claude), marchand de comestibles, rue de
Foy, 20.
Buhet, négociant, rue delà Croix, 1.
Cadel, propriétaire, rue Gé rente t.
Carro (Jean-Baptiste), employé de commerce, rue Neuve-
de-Champagne.
Garvès, ingénieur civil, place Mi-Caréme, 4.
Cellb, marchand de fer, rue de la Loire, 43.
Chabrier (Régis), chef de comptabilité, rue delà Bourse,30.
Chambeyron, maître-teinturier, à la Digonnière.
Chanselle, ingénieur principal de la compagnie des
houillères, à Méons.
Chapelle, avocat, cours Saint-Paul, 40.
Chapon (Antoine), négociant, place Saint-Charles, 8.
Charlois, vétérinaire, rue Saint-Louis, 43.
Char vet (Henri), négociant, place Marengo, 5.
Chaussât (Auguste), entrepreneur, rue Saint-Michel, 5.
Chaverondier, archiviste du département, rue Marengo, 1 9.
Chevalier fils, libraire, rue Gérentet, 4.
Chevallaro (Antoine), directeur de la Compagnie des
ammoniaques et glucoses, au Pont-de-1'Ane.
Chevret Louis,. pharmacien, rue d'Annonay, 7.
Chometon, fabricant d'armes, grande rue Saint-Roch, 45.
Chorel (Claudius), agent général de la Compagnie d'assu-
rances la Confiance , rue des Jardins, 15.
Clair (Benoît), mécanicien, rue de Lyon, 430.
Cognard (Louis), propriétaire, rue de la Loire, 26.
Cognet-Frappa, propriétaire, rue d'Arcole, 8.
Cognet -Robin, grainetier, rue de la République, 4.
Coignet (Claude-Marie), professeur de langues, grande rue
Saint-Jacques, 31.
5
Colcombet, fabricant de rubans, rue de la République, 5.
Coron (Jean-Baptiste), chapelier, grande rue Saint-Jac-
ques, 11.
Courbon-Lafaye, propriétaire, rue de la Bourse, 18.
Croizier (J.-B.), propriétaire, rue de la Paix, 52.
Gros, employé des bureaux à la Préfecture.
David (Adrien), négociant, rue Neyron, 67.
David (Francisque), négociant, rue de la Bourse, 46.
David (Maurice), blanchisseur, aux Grandes-Mollières.
Degraix (Antoine) fils, rue des Jardins, 29.
Delpy, pharmacien, rue Saint-Louis, 23.
Descours (Henry), négociant, rue Saint-Louis, 23.
Devillaine, directeur des Mines de Montrambert, rue
Sainl-Honoré^ 1.
Denis (Gaspard), cylindreur, rue de la Bourse, 20.
Drutel (Auguste), comptable, rue Saint-Denis, 51.
Dubois, droguiste, rue de la Montât, 43.
Dubois (Pascal), entrepreneur, rue de l'Epreuve, 6.
Dufour (Gabriel), négociant, place de l'Hôtel-de-Ville, 9.
Dupin, mattre-teinturier, à la Valette.
Duplain, docteur-médecin, rue Sainte-Catherine, 6.
Duplat, fabricant de yerreries, rue de la Montât, 84.
Durand (Paul), architecte, rue du Coin, 46.
Duterrail (Henry) aîné, papetier, rue de Foy, 2.
Epitalon (J.-M.), négociant, rue Mi-Carême, 5.
Evrard (Maximilien), ingénieur à Saint-Etienne.
Exbrayat, pharmacien, rue de Lyon, 22.
Eyraud (J.-F.), rue de Roanne, 8.
Fargère (Mathieu), fabricant de battants, grande rue
Saint-Roch, 47.
Faure, droguiste, rue de la Comédie, 8.
Faure (Louis), épicier en gros, rue Mi-Carôme, 7.
Fauvain (Aimé), propriétaire-rentier, rue du Palais-de-
Justice, 10.
Favarcq (Louis), rue du Vernay, 48.
Fayet, rentier, rue de la Mulatière, 44.
Fayol, constructeur, h Saint-François.
Ferrand, négociant en vins, rue Désiré, 44.
— 6 —
Filliol (À.), rentier, rue Marengo, 47.
Fonselle, négociant, rue des Arts, 40.
Fontanay (Cyprien), mécanicien, rue Désirée, 36.
Fontvieille (Félix), commissionnaire, rue de Roanne, 3.
Fontvïeille (Paul), négociant, roe Buisson,, 5.
Forissier (Jean-Baptiste), ingénieur, rue de la Loire, 36.
Foujols (Amédée), propriétaire, me de Foy, 42.
Fraisse-Merley, négociant, rue de la Bourse, 4.
Gachet (Marc), avocat., rue du Grand-Moulin, 4.
Gattel (Paul)> négociant, rue de la Bourse, 2.
Gaucher, fabricant d'armes, grande rue des Creuses, 42.
Gauthier-Dumont, négociant, rue d'Arcole, 5.
Gérard, architecte, rue Saint- Jacques, 42.
Gérentet, rentier, rue Mi-Carême, 4.
Gibot, fabricant de briques, à Bel-Air.
Ginot {Jules), propriétaire, rue de la République, 4.
Giron (Marcel lin), négociant, rue de la Richelandiêre, 2.
Gonin (Louis), lampiste, rue Sainte-Catherine, 3.
Gonon, directeur de la Société civile de la Loire, rue de la
Bourse, 20.
Gorel (Philippe), horticulteur, à la Terrasse.
Grand (C. H.), rentier, au Bernay.
Granger, notaire, rue de Foy, 8.
Grubis (Ferdinand), légiste, rue de Foy, 10.
Gruet, vétérinaire, rue de la République, 26.
Guérin-Granjon, propriétaire, rue Saint-Roch, 44.
Guighard (Christophe), armurier, rue de la Badouillère,
n° 46.
Guyard, fabricant de briques réfractaires, route de Saint-
Chamond.
Heilmann, propriétaire, rue Saint-Louis, 46.
Houppeurt, directeur des Mines de la Loire, place
Marengo, 2.
Jacob, pharmacien, rue de la Loire, 5.
Jacod, greffier, rue Saint-Denis, 53.
Jacquier (Marius), marchand de vins, rue Désirée, 40.
Jinot (Jean), marchand de vins, rue Désirée, 5.
Jolivet, huissier, rue de Foy, 3.
— 7 —
Jour jon (Louis), négociant en grains, rue de la Montât, \ 4.
Journoud (Claudius), dessinateur, rue de la Badouillère, 36.
Juban (Marius), balancier, rue de Lyon, 48.
Jury, propriétaire, rue Roannelle, 28.
Juste (J.)j propriétaire, rue Saint-Denis.
Labully, vétérinaire, rue des Jardins, 6.
Lachmann, vétérinaire, rue de la République, 26.
Lafond, fabricant de rubans, rue de la Bourse, 24.
Lamaizière, architecte, rue Saint-Honoré, 4.
Lantz, imprimeur, rue de la Loire, 4.
Laptoul (Félix), propriétaire, rue Royet, H3.
Laur (Francis), ingénieur, rue Harengo, 2 (Député).
Lévy (Léon), négociant, rue de Foy, \ 5.
Ligonnet, entrepreneur, route de Roanne, 9.
Logé aîné, marchand de bois, rue d'Annonay, 47.
Logé jeune, marchand de bois, rue Saint-Michel, 7.
Louison, propriétaire, place Mi-Caréme, 9.
Maire (François), ingénieur agricole, rue Saint-Louis, 44.
Maire (Louis), négociant, rue des Jardins, 13.
Marandon (Jacques), propriétaire, place dû Peuple, 47.
Marckert (Joseph), marchand d'instruments agricoles,
place de l'Hôtel-de- Ville, 6.
Marckert (René), marchand d'instruments agricoles,
place de l'Hôtel-de-Ville, 6.
Martin (F.), entrepreneur de menuiserie, rue St-Etienne.
Martin, horticulteur-maraîcher, à l'Etivallière.
Martinier, fabricant d'armes , rue Saint-Denis.
Massardier (Barthélémy), lustreur de rubans, rue Saint-
Charles, 30.
Massardier (François), quincailler, rue de Roanne, 47.
Matras (J.-B.), négociant, rue de la Bourse, 20.
Matrat (Jacques), mécanicien, au Crét de Montaud.
Maurice, docteur-médecin, rue de la Croix, 9.
Méhier-Cédié, quincailler, rue de la Loire, S.
Merle (Jean-Marie), négociant en vins, rne Saint-Denis, 50.
Michel (Paul), percepteur, rue de la Loire, 3.
Michel (Sauveur), négociant, rue de la Croix, 4.
Mondon (Ch.), ancien notaire, place de l'Hôtel-de-Ville, 8.
Hoyse, notaire, rue Saint -Louis, 2.
Nan, ingénieur, place de l'Hôtel- de- Ville, 8.
Néel, architecte, cours Jovin-Bonchard.
Offrev (Pierre), fabricant d'armes, rue de la Mulatière,36.
Otin (Antoine), ■horticulteur, an Porlail-Rouge.
Pacalet, artificier, rue du Grand-Gonnet, 14.
Pailleret (Joseph), quincailler, place de l'Hôtel-de-
Ville, 43.
Pauabd (Félix), ancien avoué, rue des Gaads.
Pardon (Noël)., secrétaire général de la préfecture, rue
Saint-Louis, n°4l.
Parét, marchand de laine, place Roannelle,3.
Paret (Elisée), négociant, cours Saint-André, 25.
Pahze, horloger-bijoutier, rue Saint-Louis, 4.
Penel-Larcher (An(onin), fabricant de rubans, rue de
la'Répoblique, 6.
Philip aîné, place Harengo, 2.
Philip (Ferdinand), fabricant de velours, rue de la Bourse,
n°13.
Planchard (Louis), ingénieur civil, avenue Denfert-
Rochereau, 8.
Porte, négociant, rue de la République, 32.
Pupier (Jean-Louis), fabricant de chocolat, place du
Peuple, 5.
Ravier, cartonnier, place Harengo, 10.
Rebours (Charles), fabricant de rubans, place Marengo,
n° 5;
Réocreux, qnincailler, rue de la Loire, 23.
Revol, docteur-médecin, rue Saint-Louis, 42.
Rey-Pall*, propriétaire, au Cros..
RtEMBAULT, docteur-médecin, rue Marengo, 3.
Rimaud, docteur-médecin, rue delà Loire, 16.
Rispal (Jean-Marie), négociant, rue du Bas-Tardy, 16,
Rivolier (Jean-Baptiste, rue Villedieu, 9.
Robert, architecte, rue de Lyon, 48.
Robert (Claudius), droguiste, rue Mercière, 2.
Robert, marchand de bois, grande rue Saint-Roch.
Robert, propriétaire, rue de Lyon, 13.
Robert (Théophile), négociant, place de l'Hotel-de-
Ville, 13.
Rochetin (Louis), marchand d'aciers, me d'Annonay, 10.
Rousse, rentier, place Marengo, 9.
Rousson, marchand tailleur, rue de Lyon, 18.
Rozey (Emile), propriétaire, rue Mi-Carême, 5.
Saumon (Joseph), maître de verreries, au Mont.
Simon, propriétaire, rue de la Paix, 48.
Simonet, entrepreneur, place Chapelou.
Sisuomdb, ingénieur, rue d'Arcole, 3.
Sutterlin, ingénieur, rue Mi-Careme, 4.
Sïméon (Jules.), propriétaire, ruede la Loire, 49.
Taudy (Félix), fabricant de rubans, me d'Arcole, 2G.
Testenoihe-Lafayette, notaire honoraire, rue de la
Bourse, 28.
Textor de Ravisi (le baron), percepteur, rue d'Annonay,
n-7.
Teyssier, bijoutier, me Saiut-Loais, 14.
Teyssot (Claude), tapissier, rue Saint- Louis, 1 7.
Teyssot (Pierre), tapissier, rue Saint-Louis, 17.
Théolier (Henry), directeur du Mémorial de la Loire,
rue Gérentet, 13.
Thézenas (Ferdinand), propriétaire, place Dorian, G.
Thioi.lier (Lucien), secrétaire de la Chambre de commerce,
rue Saint-Louis, 23.
Thomas-Javit (Gabriel), architecte, rue de la Loire, 12.
Thomas (Joannès), rédacteur au Petit stêphanois, place
Marengo, 15.
Tournier, fabricant de jalousies, me d'Annonay, 34.
Valette-Loy, propriétaire, rue Suint-Paul, 2.
Vantajol, sellier, place Saint-Charles, 4.
Varagnat, négociant, me Gérentet, 2.
Vergnette fils, me du Regard, 20.
Verney-Carron aîné, fabricant d'armes, rue de la Répu-
blique, 27.
Vier, ancien avoué, rue du Palais-.le- Justice, 1 0.
Vikcent-Dumarest, négociant, me des Deux- Amis, 1 1 .
— \0 —
Membres titulaires habitant hors Saint~Etienne
Alloués (J.-B.)t propriétaire, à Sorbiers.
Angéniol (J.-B.), propriétaire, à Verlieu-Chavanay.
Angêniol (Joannés), propriétaire, & Pélussin.
Angéniol '(Henry), propriétaire, à Verlieu-Chavanay.
Arbel (Lueien), maître de forges, & Rive-de-Gier. (Séna-
teur).
Audouard (Antony), maître de poste, à Saint-Julien-
Molin-Mollelle.
Audouard (Jean-Marie), propriétaire au Roure, à
Colombier.
Baux (Louis), propriétaire au Cuminail, à Chavanay.
Béal (Louis), propriétaire, à Saint-Paul-en-Cornillon.
Berne (Philippe), fabricant de lacets, à Saint-Maurice-
sur-Dargoire, près Mornand (Rhône).
Boiron (Pierre), -propriétaire, à Rive-de-Gier.
Boissieu (Victor de), propriétaire à Saint-Chamond.
Bonjour (Jean-Baptiste), cultivateur, à Verpilleux, com-
mune de Saint-Romain-en-Jarrét.
Boucher (Jean-Antoine), propriétaire, maire, àRoizey.
Brughet (Jean), horticulteur, à Saint-Rambert-sur-Loire.
Brunon (Barthélémy), constructeur, h Rive-de-Gier.
Burlat (J.-B.), fabricant de pointes, à l'Etrat.
Burlat (Joannès), propriétaire, à Montrera un.
Burrelier, fabricant de lacets, à Saint-Chamond.
Caillet (J.-P.), propriétaire, à Saint-Appolinard.
Camier, notaire, à Chavanay.
Castel (Henry), négociant, à Izieux.
Cellard (Antoine), propriétaire, à Malas.
Cellard (Jean) fils, propriétaire à Eparvier, à Pélussin.
Chardon (Auguste) , moulinier, à Pélussin.
Charpin-Feugerolles (de), propriétaire, au Chambon-
Feugerolles.
Ch armel, propriétaire, à la Catonnière, commune de
Saint-Martin-la-Plaine.
Charvet (Louis), à Pélussin,
Chaize (Félix), à Pélussin.
Charvin (Jacques), géomètre, à la Cala.
Chavas (Alexis), propriétaire, maire à Chuyer.
Chevalet-Renard, à Jassoux, à Chavanay.
Chipier, propriétaire, à Saint-Romain-en-Jarrêt.
Clarard, ancien notaire, à Firminy.
Claudinon (Jacques), maître de forges, au Chambon-
Feugerôlles.
Clamens, ingénieur à l'usine Crozet, au Chambon-Feu-
gerolles.
Cœur (l'abbé), directeur de la Colonie, à Saint-Genest-
Lerpt.
Colgombet (Adrien), propriétaire, à Saint-Genest-Lerpt.
Conte (Maurice), fabricant de limes, au Chambon-Feuge-
rôlles.
Coste (Etienne), propriétaire au Platon, à Villars,
Courbonde Saint-Genest, propriétaire à Saint-Genest-
Malifaux.
Courbon (J^-B.), propriétaire, à Marthezet, Saint-Genest-
Malifaux.
Courbon (Marins), propriétaire, à St-Genest-Malifaux.
Crotte (Henri), propriétaire, Brossinc(Ardèche).
Crozet (Emile), ingénieur-constructeur, au Chambon-
Feugerolles.
Dauzat (Pierre), fabricant de pals injecteurs, à Billom
(Puy-de-Dôme).
Defours (Maurice) , régisseur de propriétés , à Bourg-
Argental.
Demans (Zenon), maître de forges, au Chambon-Feuge-
rolles.
Dénuzière (Paul), propriétaire, à Chuyer.
Dervieux (Antoine), propriétaire au Malpas, Chavanay.
Dervieux (J.-fi.)i à Pontpailler, à Pélussin,
Dorian (Charles), à Unieux.
Diguet (Jean-Marie), négociant, rue Lanterne, 8, Lyon.
Doron, propriétaire, à Rochetaillée.
Douvreleur (Léon), propriétaire, à Veauche.
Drevon, fabricant de lacets, & la Valla.
— 12 —
Duplat (Alexandre), fabricant de chaussures, rue de la
Vigilance, Lyon.
Dupur (Philippe), propriétaire, à Mont-Saison , près Saint-
Etienne.
Durand (Reymond), place Saint-Pierre, à Saint-Chamond.
Dussauze, propriétaire, à Unieux.
Dussud, buraliste, à Saint-Martin-d'Estréaux.
Eraud, ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite, à
Chavanay.
Euverte (Jules), directeur des Usines de Terrenoire.
Faudrin, professeur d'horticulture, boulevard Saint-
Anne, 37, & Aix (Bouches-du-Rhône).
Fayet, pharmacien, & Pélussin.
Ferrand, propriétaire à Egarande, à Rive-de-Gier.
Fillat, propriétaire, à Pélussuû
Fu-lon (Antoine), propriétaire à Puits-Château, à Rive-
de-Gier.
Flachier (Michel), propriétaire, à Chavanay.
Fond (Pierre), propriétaire, à la Catonnière, commune de
Saint-Martin-la -Plaine.
Fond (J.-F.), propriétaire, à Saint-Romaia-en-Jarrôt.
Foriel (Antoine-Victor), propriétaire, & Pélussin.
Fournel, propriétaire, armurier, àTEtrat.
François père, propriétaire, à Pélussin.
François (Elisée), notaire, à Pélussin,
François (Mathieu), propriétaire, à Saint- Appolinard.
Fretdier (Henry), cours d*lzieux,à Saint-Chamond,
Fugier, pharmacien, à Saint-Chamond.
Garât (Francisque), entrepreneur, à Saint-Chamond, .
Garde (Jean-Baptisle) propriétaire à la Priverie, à Saint-
Michel.
Garde (Francisque), propriétaire, à Vérin.
Gerin (Jean-Pierre), propriétaire, à Chavanay.
Gillier (Victor), manufacturier, à Saint-Julien-Moiin-
Molletle.
Gilibert (C.-M.) propriétaire à Peumarlin, à la Tour-en-
Jarrôt.
Giraudet (Marcdlin), jardinier, à Bourg- Argental,
— 43 —
Gontard, agent-voyer cantonal; à Bourg-Argenlal.
Gourlat (Auguste), propriétaire, à Saint-Appolinard.
Goutarel (Mlle Jeanne), propriétaire au Château-de-
Volan, à Malleval.
Granjon (Marias), propriétaire, à Saint-Paul -en- Jarret.
Guétat (Lucien), rentier à Bonson.
Guinand, notaire, h Saint-Genis-Terrenoire.
Heurtier (Jean-Claude), fabricant de boulons, au Chara-
bon-Feugerolles.
Homeyer (Claude), propriétaire, à la FouiÙouse.
Hutter (Georges), directeur de la Société générale, à
Lyon.
Humbert, docteur-médecin, à Doizieux»
Imbert, propriétaire, aux Joyaux, commune de l'Etrat.
Jagod, propriétaire, à Rive-de-Gier.
Jamet (André), propriétaire, à Pélussin.
Jamut (Jean), propriétaire, àSaint-Chamond.
Jullien, propriétaire, à Pélussin.
Jullien (Gabriel), chevalier du mérite agricole, place
Bellecour, 47, Lyon.
Jullien (J.oseph), propriétaire, à Pélussin.
Juvanon, horticulteur, à Rive-de-Gier.
Kosciakiewiçz, docteur-médecin, à Rive-de-Gier.
Langlois (Joannés) fils, propriétaire, à Roche-la-Molière.
Lanet (Joseph), constructeur, à Saint-Julien-en-Jarrét.
Lassablière (Jérôme), fabricant de lacets, à Saint-
Chamond.
Lassablière -Tiblier, propriétaire à la Caillotière, à
Saint-Victor-sur-Loire.
Lemonnier (Paul), ingénieur, à Terrenoire.
Levet (Claude), propriétaire, à Chavanay.
Limone (Jean-Benoft), propriétaire, à Luppé.
Limouzin aîné, maître de forges, à Firminy.
Limouzin (Gabriel), à Cotatay, au Chambon-Feugerolles.
Lombard (Théodore), moulinier, à Virieu-Pélussin.
Madignier, constructeur-mécanicien, rue des Verchères,
à Rive-de-Gier.
Magand, curé à Grammont.
— U —
Magand (Jean), fermier, àl'Etrat.
Malécot (Jacques), ingénieur an Pont-de l'Ane, à Saint-
Jean-Bonnefonds.
Mantelin (Jean-Pierre), propriétaire, à Luppé.
Marion (Moïse), propriétaire, à Maclas.
Martignat (Jacques), propriétaire au Bouchet, an Cham-
bon-Feugerolles.
Martignat fils, propriétaire, au Bouchet, au Chambon-
Feugerolles.
Massardier, propriétaire, à Ter renoire.
Maussier, ingénieur, à Saint- Galmier.
Higol (Benoit), à la Terrasse en- Doizieux.
Monteux, propriéfaire, à Planfoy.
Mouton (Jean-Marie), propriétaire, à Saint Joseph*
Murat-Montagnon, propriétaire, à la Tour-en-Jarrét.
Neyron de Saint -Julien, propriétaire, à Roche la-
Molière.
Neyron (Louis), manufacturier, à Saint-Julien-Molin-
Mollette.
Noelas, docteur- médecin, à Roanne.
Ogier (Jean-Claude), à Granay, à Chateauneuf.
Oriol, fabricant de lacets, à Saint-Chamond.
Palluy (Jean), propriétaire, à Saint- Joseph .
Paret (Louis), propriétaire, àSaint-Pierre-de Boeuf.
Pascal (Jean-Baptiste), propriétaire, à la Garenne, com-
mune dlzieux.
Pascal (Jean), rue de Païenne, à Saint-Chamond.
Pelade, négociant, à Firminy.
Penel (Victor), propriétaire, à Saint- Just-sur-Loire.
Perrier (J.-C.)> propriétaire, à Saint-Julien-Moïlin-
Molette.
Perroud, comptable, à Saint- Julien-Molin-Molette.
Peyret (Frédéric), ancien notaire, à Terrenoire. .
Petin (Hippolyte), propriétaire, à Rive-de-Gier.
Pinel (Jean Eugène), ingénieur , à la Béraudière.
Poidebard (Ernest), propriétaire, à Saint-Paul-en- Jarret.
Pugnet (Claude), propriétaire, à la Plaine, commune de
Saint-Martin-la-Plaine. *
_ 15 —
#
Randon, fermier, an Mont-Pilat, par la Valla.
Randon (Louis), propriétaire, à Chavanay.
Ravaghol (Auguste), à Pélussin.
Repiquet, vétérinaire, àFirminy.
Righarme, maîtres de verreries, à Rive-de-Gier.
Righe (Etienne), propriétaire, à Greneau, commune de
Saint- Joseph.
Roghetaillêe (Vital de), propriétaire, à Nantas, Saint-
Jean-Bonnefonds.
Riche (Jean-Marie), propriétaire, à Papenot, commune
de Saint-Martin- la-Plaine.
Rohé (Joanny), taillandier, à Félnssin.
Roland-Heurtier, fabricant de limes, au Chambon-
Feugerolles.
Roland (Dominique), fabricant de limes, au Chambon-
Feugerolles.
Roughouse, employé à la maison Oriol,à Saint Chamond.
Roux (Louis), propriélaire, à Malleval.
Saint-Genest (baron Pierre de), propriétaire, à Saint-
Genest-Malifaux.
Samouillet (Gabriel), fabricant de limes, au Chambon-
Feugerolles.
Sauzéas, propriétaire, à Saint Gènes t-Mali faux.
Serve-Coste, propriélaire, à Port-Broc près Annonay.
Soleil (Henry), propriétaire, à Saint-Genest- Malifaux.
Soughon (Benoit), propriétaire, à PEtrat.
Souhet, négociant en farines, à Firminy.
Soulard, propriétaire, à Rive de Gier.
Tardivat, ingénieur des mines , à Roche la-Molière.
Terme (Auguste), propriétaire, à Izienx.
Têzenas du Montcel (Auguste), négociant, près de
Beaujeu (Rhône).
Thiollier, constructeur-mécanicien, à Saint-Chamond.
Thiollier (Jean), propriétaire, à la Cula.
Thiollière (Camille), maitre de forges, à Saint-Cha-
mond.
Thiollière, propriélaire, à la Quérillière, Sainl-Just-
sur-Lbire.
— 46 —
Thion, propriétaire d'Eaux minérales, à Pélussin.
TpouLLiEUx, construcleur-mécanien, à Saint-Chamond.
Tillier, constructeur, à Marcigny (Saône-et-Loirë).
Verdelet (Claude-Marie), négociant en charbons, rue
des Portes, à Saint-Chamond.
Verny, directeur des mines, à Firminy.
Veyre (Victor), négociant en vins, h Sainl-Julien-Molin-
Molette.
Verrier, maire à Saint-Michel.
Vincent (Louis), propriétaire, à la Gdrge de Chavanay.
Viornery (Pierre), docteur médecin, à Pélossin.
Viricel, propriétaire, à Izieux .
Virigel (J.-F.), propriélaire, à Saint-Romain- en-Jarrét.
Viricel (Léon), banquier, à Rive-de-Gier.
Wery (Ethon), ingénieur des mines, à la Chazolte.
Wolff aîné, à la Rréassiére, à la Fouillouse.
Membres admis après le 1 er janvier 1886
Aroud, ingénieur, rue de la Badouillére, 89.
Badel, propriélaire, à Firminy.
Badinand (Barthélémy), à la Charlière, commune de
Saint-Priest.
Berthail, négociant, maire à Firminy.
Bonnard (Joseph), géomètre, à Rive-de-Gier.
Chapuis, avoué, rue des Jardins, 22.
Collin (Hubert), ancien juge de paix, rue des Jardins, 34.
Denis (Hector), ingénieur civil, rue du Bas-Tardy, 4,
Faure (Àbel), négociant, place Marengo, 2.
Gillet (François), à Izieux.
Jaboulay, négociant en charbons, route de Langonand, à
Saint-Chamond.
Lambert, fabricant de boulons, à Firminy.
Large, charron, à Firminy.
Largeron, directeur du Gaz, à Firminy.
Madignier (J.-B.), ferblantier, à Rive-de-Gier.
Maire (Joannès), place Saint-Clair, 4, Lyon,
_ 17 —
Mie g, rentier, rue Robert, 8.
Millan (Albert), négociant, rue de Paris, 17.
Néel, architecte, cours Jo vin -Bouchard.
Olagnier (François), propriétaire, à Risoli, à Saint-Mi-
chel (Loire).
Pelade, négociant, an Logis-Neuf, à Firminy.
Peyron, propriétaire, à Firminy.
Philip (André), négociant, rue de Paris, 17.
Robert (Jean-Pierre), fabricant de fourneaux, rue de
Lyon. . "
Roussel (0.), architecte voyer, à Firminy.
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 14 JANVIER 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. —
Travaux des sections. — Compte-rendu des faits et gestes
de la Société en 1885, par M. J. Rousse. — Compte rendu
financier de l'exercice 1885 par M. Thomas-Jait. — Election
du secrétaire général et du trésorier. — Présentation de
candidatures. — Admission de nouveaux membres,
Présidence de M. Euverte
Secrétaire, H. J. Rousse, puis H. François Maire
Les membres présents, an nombre de 63, sont : MM.
Jules Berland, Pierre Bertrand, Jean Besson, J.-B. Bon-
jour, Georges Bory, Bruchet, Buhet, Charlois, Ctaipier,
J.-B. Coron, Marins Courbon, Croizier, Détour, Dupuis,
Dussauze, Eraud, Euverte, Fauvain, Favarcq, Fillion,
Michel Flachier, Félix Fontvieille, Paul Fontvieille, Foriel,
Elisée François, Henri Freydier, J.-B. Garde, Gilibert,
Jules Ginot, Guérin-Granjon, Guétat, Guinand, Gorel,
Homeyer, Imbert, Jacob, Jolivet, Juvanon, Labully, Lassa-
blièrc-Tiblier, Magdignier, Jean Magand, François Maire,
Louis Maire, Joseph Marckert, J.-B. Matras, Massardier,
Sauveur Michel, Otin fils, Pauze, Textor de Ravisi, Repi-
quet, J.-B. Rivolier, Claudius Robert, Rousse, Soleil,
Teyssier, Lucien Thiollier, Thomas-Javit, Thoul lieux,
Vanta jol, Verrier.
M. J. Rousse, secrétaire général sortant, donne lecture
da procès-verbal de la réunion du 3 décembre, procès-
verbal qui est adopté.
— 20 —
Correspondance
Elle comprend : *° Deux lettres de MM. Maximilien
Evrard et Louis Roux s'excusant de ne pouvoir assister & la
séance ;
2° Des lettres de MM. Laurent Carie, Derrochet, Béren-
ger, J. Lambert, Th. Dureau, Auguste Peyret, Laroche,
Lebrun, C. Michel, J.-J. Epitalon, J.-B. Gerin donnant
leur démission qu'ils motivent par leur empêchement de
prendre part à nos travaux à cause de leurs occupations ou
leur éloignemenl ;
3° D'une lettre de la Société d'Agriculture des Hautes-
Alpes demandant à noire. Société de lui faire connaître son
opinion sur le pal injecteur Gonin.
L'assemblée décide sur la proposition de son président
de répondre à cette demande en indiquant simplement
à la Société des Hautes-Alpes le résultat du concours de
Pélûssin, sans autre appréciation personnelle;
4° Une lettre de M. A. Chappée, proposant à la Société
de lui faire don d'un dessin chromo représentant l'appa-
reil de drain pour écuries, système Basserie.
L'Assemblée occepte ;
5° Lettre de MM. E. Forgeot et C ie , faisant connaître à
notre Société le prix de ses sachets coloriés pour graines,
lettre accompagnée de spécimen ;
6° Une lettre-circulaire du ministre de l'instruction
publique indiquant diverses modifications apportées au
programme du Congrès des sociétés savantes.
Travaux des sections
Section d'agriculture. —Réunion du 19 décembre 1883,
tenue sous la présidence de M. Fontvieille, président de la
section; M. J.-B. Croizier, secrétaire.
M. le président donne la parole à M. Ginot, pour lui
permettre de lire le travail qu'il a bien voulu faire sur la
- 21 -
nécessité de donner l'instruction agricole technique, indis-
pensable aux femmes et domestiques de cultivateurs, afin
d'en faire de bonnes ménagères.
Il est décidé que ce travail très remarquable sera lu &
r Assemblée générale prochaine, afin d'en obtenir l'inser-
tion dans les annales.
M. Sauveur Michel demande des explications, sur le
fonctionnement de la rédaction des annales. Divers travaux
dit-il,dont il est auteur, et dont l'insertion avait été décidée
en assemblée générale n'y ont pas paru.
Il demande s'il existe une commission chargée de ce
travail et, dans le cas contraire,s'il ne serait pas bon d'en
créer une.
En l'absence de M. le secrétaire général, M. Croizier dit
que les travaux dont l'insertion à été décidée, en Assemblée
générale, sont insérés ordinairement suivant leur date, et
qu'il pourraitse faire que le travail, objet de la réclamation,
soit inséré au prochain numéro.
M. Ginot fait remarquer que son rapport sur le concours
régional de Lyon, lequel devait être lu en Assemblée
générale afin d'en obtenir l'insertion aux annales, ne l'a
pas été, quoique cette lecture ait été décidée par l'Assemblée
de section.
M. Otin répond que tout intéressé doit réclamer, lors*
qu'il s'aperçoit qu'il y a oubli ou omission pour la publi-
cation de ses travaux.
M. Freydier fait remarquer que les annales contiennent
en trop grande quantité des études chimiques, qui ne sont
pas une nouveauté et que l'on trouve dans les traités
ordinaires mis à la portée de tout le monde, ce qui, dit-il,
occupe les annales au détriment d'articles plus utiles.
M. le président, suivant Tordre du jour de nos convoca-
tions, nous engage à procéder à la nomination du bureau
de la section. Il prie la réunion de bien vouloir le relever
delà présidence, de porter ses voix sur une personne plus
jeune et qui puisse accomplir les devoirs d'un président
avec plus d'exactitude; ce dont son âge et sa santé Tem-
pêcheut trop souvent, Il proteste de tout son dévouement &
.— 22 —
notre Société, et dit qu'il suivra toujours ses travaux avec
le pi as grand intérêt.
II est procédé an vole par bulletin secret; sont nommés :
Président II. Otin.
Vice-président. M. Teyssier.
Secrétaire. .... M. Croizier.
M. Paol Fontvieille est acclamé président honoraire de
la section.
Sur la demande de M. Otin, il est procédé à la nomina-
tion du bureau des réunions horticoles par les 4 7 membres
présents.
Président M. Gaulhier-Dumont.
4 e1 * vice-président. M. Teyssier.
2* vice-présidents MM. Otin et Joies Ginot.
4 ep secrétaire M. MalraU
2 e secrétaire M. Thomas- Javit.
3 e secrétaire M. Bahurel.
M. le secrétaire général, empêché d'arriver plus tôt à
notre réunion par l'utilité de sa présence dans une réunion
du comité d'étude et de vigilance contre le phyloxéra, nous
fait connaître que la préfecture n'offrira pas à notre Société
la création de pépinières de plants américains dont il
avait été parlé au printemps et que l'allocation demandée
par nous & cet effet ne nous sera pas accordée*
M. le secrétaire général nous fait connaître un article du
journal d'agriculture pratique, n° du 4 2 septembre dernier,
contenant une étude sur la fixation de l'azote de l'air par
les terrains argileux. M. Berihelot démontre que l'azote de
l'air est fixé par ces terrains sous l'action de certains or-
ganismes vivants à la dose de quinze à vingt-cinq kilogram-
mes par hectare sous une épaisseur de huit à dix centimè-
tres pour les sables argileux et trente-deux kil. pour le
kaolin.
La séance est levée à 44 heures 50.
J.-B. Croizier.
Les élections du bureau de la section d'agriculture sont
ratifiées par l'Assemblée générale.
— 23 —
M. Euverte,à propos des observations portées à ce procès-
verbal sur la publication des travaux dans nos Annales
demande à rassemblée générale s'il ne serait pas bon
d'instituer un comité chargé d'examiner les travaux lus en
Assemblée et de prendre une décision quadt à leur publica-
tion; on pourrait par ce moyen éviter des 'réclamations du
genre de celles qui viennent de se produire et on éviterait
que des travaux sérieux soient laissés de coté quand d'autres
jugés moins importants occupent trop de. ptyce dans nos
annales.
Après diverses observations des membres présents, il est
décidé que l'examen de cette proposition sera renvoyé à la
réunion de février et qu'alors on prendra une décision.
M. Ronsse demande la parole sur le procès-verbal de la
section d'agriculture; il combat les observations de M.
Freydier sur la publication de ses travaux.
M. Freydier expose qu'il n'a «a aucune intention blessante
à l'égard de M. Rousse en faisant son observation; qu'il est
du reste étonné de voir son nom figurer à ce sujet sur le
procès-verbal , attendu que l'appréciation faite sur les tra-
vaux de M. Rousse l'a été dans une conversation générale
et sans intention directe.
L'incident est clos.
Sections réunies des sciences! industries
et belles-lettres
Réunion du 20 décembre 4685; présidence successive de
M. Favarcq et de M. Tex torde Ravisi; secrétaire M. Revot.
H. Sauveur Michel fait une communication sur la céra-
mique (suite).
M. Favarcq rappelle que le déparlement da la Loire a
fourni de très belles poteries; une intéressante causerie
s'engage à ce sujet.
L'assemblée procède ensuite à l'élection des bureaux pour
l'année 1886. Après plusieurs voles et ballottages faits
séparément par chaque section, les bureaux sont ainsi cons-
titués :
— 24 —
Section des Sciences
Président M. Rousse.
Vice-président. M. Favarcq.
Secrétaire .... M. Thomas-Javit.
Section de l'Industrie
Président M. Rivollier.
Vice-président. M. Berne.
Secrétaire — M. Loais Maire.
Section des Lettres
Président M. fiimaud.
Vice-président. M. le baron Textor de Ravi si.
Secrétaire .... M • Revol .
M. Rousse fait ensuite remarquer l'importance d'an
article de la Revue scientifique intitulée : La matière,
les forces et l'affinité, par M. A. Gauthier.
M. le secrétaire général signale en outre à l'Assemblée
un article du Cosmos sur l'électroaimant Recordon et ses
applications.
Cet électro-aimant est constitué par un tube de fer doux
muni à chaque extrémité d'une joue circulaire de même
métal présentant sur un des côtés un méplat destiné à son
contact avec l'armature qui est articulée à l'autre joue par
une pièce spéciale; l'autre porte une pièce de fer doux qui
prolonge ce pôle et agit par attraction sur l'extrémité de
l'armature, qui se trouve de la sorte attirée par sa face infé-
rieure et par sa face extrême.
L'auteur a appliqué son électro-aimant à la construction
de plusieurs appareils qui fonctionnent très bien. Je cite-
rai un magnétoscope,une bobine d'induction, une sonnerie
électrique; plusieurs genres de moteurs à simple effet,
à double effet, et enfin un moteur domestique composé de
4 électro-aimants, qui supprime tout point mort, et semble
avoir résolu le problème de l'économie. Appliqué à une ma-
— 25 —
chine à coudre, ce motear fonctionne avec deux éléments an
bichromate. Cette dernière application mérite l'attention des
hygiénistes; on sait quels déplorables effets le mouvement
des pieds détermine sur la santé des piqueuses à la ma-
chine.
Observations. — Le méplat renforce le pouvoir magné-
tique, plus que l'application d'une armature concave; ce
résultat peut être attribué à ce que les courants parasitaires
de Foucault sont brisés en ce point et se transforment en
tourbillons qui anihilent ces courants si nuisibles à l'in-
duction.
M. Textorde Ravisi fait observer que les élections des bu-
reaux des sections des Sciences, Industrie et Belles-Lettres
ne peuvent être validées attendu que douze membres seu-
lement y ont pris part et *que l'article 26 de nos statuts
exige la présence de 45 membres au moins pour que l'élec-
tion soit valable. :
M. Thomas-Javit observe que cet article des statuts ne
concerne que l'élection des membres du bureau général et
non des bureaux de section.
Néanmoins/' l'Assemblée décide qu'il sera procédé & un
nouveau tour de scrutin dans ces sections.
H. Rousse lit ensuite un très intéressant compte-rendu
des faits et gestes de .la Société et de ses travaux en
1885.
H. Euverte observe que ce compte-rendu ne fait pas
mention de l'initiative de notre Société pour la formation
d'un syndicat agricole dans notre arrondissement et
demande que cet oubli soit réparé. L'impression de ce
compte-rendu est votée.
M. Thomas-Javit, trésorier, donne ensuite lecture du
compte-rendu financier de la Société pour l'exercice 4885.
L'actif de la Société au 31 décembre 1885 est de 5.181 fr.05.
Les comptes du trésorier sont approuvés.
Le président* demande alors que la suite de l'ordre du
jour soit renvoyée à la prochaine réunion, vu l'heure avan-
cée et afin de pouvoir procéder h l'élection du secrétaire
général et du trésorier.
— 26 —
Il expose que le rôle do secrétaire général est très impor-
tant et, qu'il ne peut, poar sa part, entrer dans tous les
détails de l'administration de la Société; il engage donc
l'Assemblée à apporter à ce vote tonte son attention. Il
propose alors de suspendre la séance quelques minutes afin
que Ton puisse se consulter, ce qui est accepté.
Il est, en outre, décidé que le mfane bulletin portera le
nom du secrétaire et du trésorier pour ne faire qu'un tour
de scrutin : le nom du secrétaire en première ligue et celui
du trésorier au-dessous..
Après une courte suspension de séance, le scrutin est
ouvert.
Le nombre des volants est de 60 ; les voix se répartis-
sent ainsi :
Four le secrétaire général :
François Maire, 56 voix; Rousse, 3; Louis'Maire, 4.
Pour le trésorier :
Thomas-Javit, 57 voix ; Pauze, 2 ; Sauveur Michel, 1 »
M. François Maire est proclamé secrétaire général et M.
Thomas-Javit trésorier.
Sont ensuite présentés comme candidats :
M. Paret, marchand de laines, 3, place Roannelle, à
Saint-Etienne, présenté par MM. Otin et Croizier.
M. Barthélémy Badinand, propriétaire, à la Charlière,
commune de Saint-Priest, présenté par MM. Jean Magand
et J.-L. Burlat.
MM. Lambert, fabricant de boulons, à Firminy ; Roussel,
architecte, à Firminy; Large, charron, à Firminy; Badel,
propriétaire, a Firminy, présentés par MM. Repiquet et
M. François Maire.
Sont admis à l'unanimité comme nouveaux membres :
M. Pierre Boiron, propriétaire, à Rive-de-Gier, présenté
par MM. Filllon, Madignier et François Maire.
M. Jean-Antoine Boucher, notaire, à Boissey, présenté
par MM. François Maire et Michel Flachier.
. M» Dubois, droguiste, rue de la Montât, 13, présenté par
MM. Revol et Faqre,
— 27 —
M. Chambeyron, teinturier, à la Digonnière, près
Saint-Etienne, présenté par MM. J. Besson et François
Maire.
MM. Etienne Riche, propriétaire, à Grenau, commune
de Saint-Joseph ; J.-M. Riche, propriétaire, à Papenot,
commune de Saint-Martin-la-Plaine; J.-M. Mouton, pro-
priétaire, à Saint-Joseph ; Claude Pugnet, propriétaire, à
Saint-Martin-la-Plaine, à la Plaine; Pierre Fond, pro-
priétaire, k la Catoriniôre, commune de Saint Martin-la-
Plaine; Charmel, propriétaire, à laCatonnière, commune
de Satnt-Martin-la-Plaine, présentés par MM. Madignier,
Croizier, Palluy, F illion, Otin, Thomas-Javit et François
Maire.
Avant la clôture de la séance, M. François Maire, remer-
cie ses collègues des nombreux suffrages qui lui ont été
accordés et qui l'encouragent dans l'accomplissement de la
tâche qui vient de lui être imposée.
Il compte sur le concours et le zèle de tous pour poursui-
vre en commun le but de la Société, le progrès de l'agri-
culture, de l'Industrie, des Sciences, des Arts et Belles-
Lettres.
La séance est levée à 6 heures.
Saint-Etienne, le U janvier 4886.
Le secrétaire général,
F. Maire.
Communication sur un essai d'ensilage
dç fourrage vert
L'ensilage des fourrages, qui est un fait tout nouveau
pour notre région, date déjà de 4853 et c'est M. Gofiart,
propriétaire à Barlin (Loir-et-Cher), qui le premier a ap-
pliqué cette méthode et Ta propagée à partir de 4875 par
son exemple et ses écrits.
Depuis, ce mode de conservation des fourrages verts s'est
répandu en France, en Angleterre et aussi en Amérique,
où il opère une révolution complète en agriculture.
— ss-
ii. Courbon-Lafaye, notre col lègue, propriétaire à Mar-
Ihes, pratique avec succès depuis plusieurs années l'ensilage
du regain de ses prairies, ce qui lui assure pour L'hiver
une excellente nourriture pour ses vaches laitières.
Cette année, M. Griot, ingénieur des mines de Mont-
rambert, a tenté avec succès l'ensilage du regain dans sa
propriété de Villars, et c'est cet essai que je désire vous
décrire.
Le fourrage conservé était du regain d'un pré humide
arrosé par des eaux médiocres et donnant un produit abon-
dant, mais de qualité inférieure.
Ce regain a été fauché, les 17 et 48 octobre, par un temps
froid et pluvieux. Il a été porté de suite et encore tout ruisse-
lant de pluie dans une fosse existant sous un hangar. Cette
fosse est formée de murs en béton de mâchefer et sans
enduit en ciment. Le fond de la tosse est formé par le sol
même. Elle offre un vide de 4 mètres 50 de largeur sur
7 mètres 50 de longueur et 3 mètres 50 de profondeur, soit
420 mètres cubes environ de capacité.
Hais la faible quantité de regain à conserver ne permet-
tant pas d'utiliser tout ce cube, on a fait une cloison trans-
versale, en planches, de façon à réduire à 3 mètres 25 en-
viron la longueur du silo. Dans le fond de la partie du
silo utilisée ont été scellées à des sommiers 4 chaînes en
fer, terminées par des tiges filetées, destinées à donner au
fourrage une forte pression au moyen d'un mécanisme des
plus simples, analogue à celui des pressoirs à vin.
Le fourrage a été jeté dans cette fosse et tassé uniformé-
ment, puis recouvert de plateaux et serré au moyen de vis.
Il s'est rapidement échauffé, puis est entré en fermentation
et s'est affaissé progressivement de manière à perdre plus
de la moitié de son volume primitif.
Le chargement du silo qui contenait environ 45.000 kil.
(300 quintaux) a été terminé le 28 octobre; la fermentation
a duré environ 40 jours. Ce n'est que le 28 janvier, c'est-
à-dire plus de 3 mois après que le silo a été ouvert pour en
faire consommer le contenu. Lefourrageétaiten parfait état
de conservation, répandait une odeur spéciale; seul le four-
— 29 —
rage du dessus, du dessous et celui touchant aux murs était
gâté,* mais sur une faible épaisseur variant de 2 à 4 centi-
mètres.
Ce regain fermenté avait pris une teinte brune et était
aussi humide qu'au moment de sa rentrée.
H a été présenté h quinze vaches ou bœufs qui, après un
jour ou deux, se sont mis à lemanger avec voracité.
Quant aux résultats obtenus avec celte alimentation, ils
ont été excellents pour les vaches laitières qui, loin de per-
dre en lait,ont encore augmenté leur production d'un quart
malgré la suppression des tourteaux (maton) et du son
qu'elles* recevaient en portion.
Ce regain de qualité inférieure, contenant beaucoup de
joncs, n'aurait pas été facilement consommé à l'état sec par
le bétail et n'aurait pu constituer une alimentation suffi-
sante. La fermentation dans le silo l'a beaucoup amélioré
puisque le bétail s'en trouve très bien.
La conservation des fourrages verts par cette méthode
rendra de grands services aux agriculteurs dans notre:
région*
Cette méthode en effet offre les avantages suivants :
4° De pouvoir rentrer des fourrages très tardivement
et malgré le mauvais temps tout en évitant les frais du
fanage ;
2° Elle permet d'utiliser les regains de prés tardifs (prés
du Furens), des coupes tardives de trèfles, luzerne, maïs,
qui seraient perdus sans cela;
3° Elle améliore la qualité du fourrage eonservé eo la
rendant plus digestible * f
4° Elle assure une alimentation verte en hiver très-con-
venable pour les vaches laitières.
Il serait bon que cette méthode entrât dans la pratique
des agriculteurs de notre région, car ils en tireront grand
profit. Ils doivent donc l'entreprendre sans hésiter, d'autant
plus que l'ensilage peut se pratiquer avec autant de succès
d'une façon bien plus simple que celle qui vient d'être
décrite.
— 30 —
Dans une prochaine note, j'indiquerai la manière la
plus pratique pour notre région de faire de l'ensilage.
M. Griot autorise tous les membres de la Société d'Agri-
culture à venir se rendre compte par eux-mêmes des
résultats, de cet ensilage de fourrages vert.
La ferme de M. Griot est située au bourg même de Villars
à quelques centaines de mètres au-dessus de la gare*
François Maire.
De l'emploi du rouleau
Le rouleau est un instrument très peu répandu dans
notre région. C'est pourtant un outil peu coûteux et qui
rend de grands services pour la bonne préparation des
terrains à ensemencer. Pour ne parler que d'un <cas où
l'opération du roulage est avantageuse, je signalerai les
bons effets qu'elle produit au printemps sur les céréales
d'hiver (froment, seigle). Lorsque l'hiver a été rigoureux
comme cette année, la gelée a soulevé le terrain et les
alternatives de gel et de dégel ont déchaussé les jeunes
plants de céréales.
Le roulage a pour effet de venir tasser la terre autour
des racines souvent mises à nu et de mettre ainsi la plante
en bonne condition de végétation. Le roulage a encore
pour effet de faire taller le blé, c'est-à-dire de le faire
monter sur plusieurs tigea et d'en augmenter par consé-
quent le rendement.
Le roulage exige quelques précautions. Ne pas rouler
quand la terre est trop humide, qu'elle ne porte pas les
animaux et lorsqu'elle s'attache au rouleau. Ne pas rouler
quand les céréales sont couvertes de gelée blanche; atten-
dre que la chaleur du jour ait fait disparaître cette gelée.
Ne jamais tourner surplace avec les rouleaux faits d'une
— 31 —
seule pièce, car on déchirerait le terrain; mais on peut
tourner court avec les rouleaux faits de plusieurs seg-
ments.
Ne se servir que de rouleaux ayant un nombre pair de
segments 2, 4, 6, pour ne pas déchirer le sol en tournant.
Les rouleaux peuvent être en bois dur (chêne ou orme)
ou en fonte.
François Maire.
Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'Hôtel-de-Ville, 4
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. —
Travaux des sections. — Actes de l'Assemblée. — Comice de
Firminy. =— Rapport sur les récompenses décernées par les
réunions horticoles. — Publication mensuelle des Annales.
— Echanges des publications. — Champs de démonstration.
— Réunions cantonales. — Lecture des publications. -
Mode d'élection des bureaux de section. — Présentation de
candidatures. — Admission de nouveaux membres.
Présidents : MM. Euverte et Rimaud
Secrétaire : M. François Maire
Les membres présents au nombre de 43 sont : MM. Badi-
nand, Berland, Besson, Georges Bory, Chapelle, Charlois,
Chevallard, Cognet-Frappa, Conte, Croizier, Dubois, Dupin,
Euverle, Fauvain, Favarcq, Ferrand, Fillion, Gilibert,
Ginot, Gonin, Grange, Imbert, Lassablière-Tiblier, Limon*
zin aine, Madignier, François Maire, Louis Maire, M an tel,
Joseph Marckert, Martignat père, Martignat fils., Sauveur
Michel, Mouton, Ogier, Olin, Randon, Repiquet, Rimaud,
Dominique Roland, Victor Roland, Terme, Teyssier,
Gabriel Thomas-Javit.
Correspondance
Elle comprend : 1° deux lettres de démission de MM.
Adrien Bahurel et Antoine Raymond,
2° Plusieurs lettres de convocation adressées à M. The-
venon, de Saint-Chamond, revenues avec la mention :
refusé.
— 34 —
Sur l'avis de l'Assemblée, demandé par le secrétaire gé-
néral, M. Therenon est considéré comme démission-
naire;
3* Lettres de MM. J.-M. Monton et Etienne Riche, de
Saint-Joseph, J.-M. Riche, Pognet, de Saint-Martin-la-
Plaine, et Dubois, de Saint-Etienne, remerciant de leur
nomination et demandant à être inscrits à la section d'agri-
culture ;
4° Une lettre de M. Gensoul appelant l'attention de la
Société sur le Fungioore, nouveau produit pour la destruc-
tion de l'oïdium, de l'anlhracnose et du mildiew et deman-
dant de lui indiquer un représentant sérieux pour la vente
de son produit dans la Loire;
Cette lettre est accompagnée d'une notice;
5° Lettre de la Société des Agriculteurs de France de-
mandant à notre Société de désigner des représentants
qui prendraient part à la réunion du conseil de cette
Société le 22 février, à Paris. Ils exposeraient dans cette
réunion les vœux et résolutions de la Société, discuteraient
les questions à inscrire au programme de la session des
agriculteurs de France;
MM. Euverte, Sauveur Michel et François Maire sont
désignés par l'Assemblée comme représentants pour pren-
dre part à cette réunion ;
6° Envoi de la préfecture, d'affiches et programmes du
concours régional de la région, qui aura lieu à Clermont-
Ferrand du i 9 au 27 juin.
, Rien de saillant n'est changé au programme des con-
cours antérieurs.
Des concours spéciaux auront lieu pour ;
Charrues Brabant double ;
Semoirs pour petite culture ;
Barattes à main;
Pressoirs à vin pour petite et moyenne exploitation ;
Pompes à purin et à vin ;
7° Le catalogue illustré des graines de la maison Vilmo-
rin-Andrieux, à Paris;
— 35 —
8° Une lettre da maire du Chambon accompagnée d'une
délibération du Conseil, municipal de cette ville par la-
quelle il accepte la tenue de notre Comice et vote pour cet
objet une somme de 2.500 francs dont \ .500 comme sub-
vention à notre société ;
9° Une lettre de M. le maire deFirminy acceptant le
comice pour sa commune et offrant une subvention de
5.000 francs.
Travaux des sections
Section d'Agriculture.— Réunion du 23 janvier 4886.
— Président: M. Otin; secrétaire: M. Croizier.
M. Otin donne la parole à M. Maire, secrétaire général,
qui donne communication des publications reçues, en ce
qui concerne l'Agriculture. Il lit un petit article, extrait
d'un opuscule destiné aux écoles primaires. Cet article fait
connaître les doléances de l'Agriculture il y a 1 8 siècles; elles
sont exactement les mômes qu'aujourd'hui.
M. le secrétaire général lit une lettre delà Monnaie
demandant l'autorisation de faire réparer le coin aux ar-
mes de Saint-Etienne qui nous appartient et qui est forte-
ment détérioré.
M. le trésorier dit que ce coin ne sert qu'à frapper les
médailles destinées aux musiques, qui viennent rehausser
l'éclat de nos concours, de sorte qu'il* n'est pas absolument
nécessaire. La réunion est d'avis do ne point voter sa répa-
ration.
M. le secrétaire général désirerait la publication de nos
annales chaque mois, au lieu de l'avoir par trimestre. Il
voudrait y voir insérer des articles pratiques intéressant
l'Agriculture locale, articles qui pourraient être extraits
des grands journaux agricoles et d'ouvrages peu répandus
ou rédigés par nos collègues compétents.
Les sociétaires seraient instruits plus tôt des travaux de
la Société, y prendraient un plus grand intérêt, d'où il
résulterait une émulation profitable au progrés de notre
Société*
— 36 —
M. Freydier désirerait y voir insérer la mercuriale dès
marchés de notre arrondissement .
La rédaction de ces bulletins mensuels serait facile, le
secrétaire général ayant après chaque séance tons les do-
cuments pour les rédiger. Quant aux frais d'envoi» ils ne
seraient supérieurs que de 22 fr. sur les années précé-
dentes et les frais d'impression supplémentaires seraient
couverts largement en ouvrant nos annales aux an-
nonces commerciales.
M. le secrétaire croit que les 250 numéros d'annales
donnés en échange à d'autres sociétés pourraient et de-
vraient être diminués d'un grand nombre, vu l'état actuel
de nos finances. Certaines sociétés nous font tenir des bul-
letins nous intéressant peu ou peu utiles à notre région. Il
croit qu'un échange de 100 environ serait suffisant, ce qui
produirait une économie de 700 francs environ.
H. Rimaud propose de faire un triage dans les publica-
tions que la Société reçoit, et de supprimer celles offrant
peu d'intérêt.
M. le secrétaire général propose de nommer une commis-
sion chargée de faire ce triage, composée dubibliothécaire,
secrétaire général, trésorier, conservateur du matériel et
de deux délégués par sections.
M. Ginot propose que le bureau de chaque section cons-
titue cette commission.
H. François Maire propose MM. Ginot et Thiollier qui
sont nommés par la section d'agriculture, et, pour la sous-
section d'Horticulture, MM. Otin etTeyssier.
M. le secrétaire général s'étend longuement sur l'utilité
qu'il y aurait, à tenir de temps en temps des réunions agri-
coles dans lescantons. Ce serait le moyen d'attirer à nous
un plus grand nombre de collègues dont l'éloignement est
un obstacle pour eux à prendre part à nos travaux. Ce
serait aussi le prélude, puis le complément des champs de
démonstrations cantonaux, où l'on ferait connaître les
meilleures semences, les meilleurs outils, les bons engrais
et les meilleurs modes de culture.
— 37 —
M. Thiollier croit que la création d'nn champ de démons-
tration par canton doit être le but urgent à atteindre, si
nous voulons réellement le progrès en agriculture, car,
dit-il , les conférences dans les cantons qui ont été essayées
donnent peu ou point de résultats. M. Thiollier pense que
rétablissement de ces champs sera peu coûteux, car les com-
munes pourraient fournir gratuitement le terrain, la main-
d'œuvre et il nous engage à demander à l'administration
une subvention. Four cet effet, notre collègue se
charge de faire connaître notre vœu à l'administration
préfectorale et de soutenir notre demande de subvention.
Toute l'assemblée étant de cet avis, H. le secrétaire gé-
néral propose de nommer une Commission qui aura pour
mission d'étudier promptement les voies et moyens d'ar-
river à la création des réunions cantonales et des champs
de démonstration.
Sontnommés membres de cette Commission MM. Euverte.
L. Thiollier, Repiquet, Fillion, Berland, Rousse, Jullien,
Lombard, Ginot, A. Terme, Courbon-Lafaye, Magand,
Otin, Palluy, Tardy, Defour, Freydier, Monteux, Neyron,
Martignac, Audouard, F. Maire.
M. Thiollier demande que cette commission fonctionne
avant notre réunion de mars, afin que l'Assemblée men-
suelle puisse statuer sur ses travaux, et approuver ses déci-
sions.
Suivant l'ordre du jour, une conversation s'établit sur les
voies et moyens à suivre pour avoir les fonds nécessaires à
l'organisation du concours agricole de cette année, qui
doit avoir lieu dans le canton du Chambon. Ce canton,
riche en beau et bon bétail, exigera un chiffre de primes
élevé et l'importance de nos concours grandissant toujours,
il nous faudra par conséquent une aide pécuniaire sérieuse
de la part de la commune où il sera installé.
Un collègue croit que la commune de Firminy, plus con-
sidérable que celle du Chambon, serait à même de nous
donner une allocation plus forte, et qu'elle offre du reste
les mêmes avantages comme emplacement pour le con-
cours.
I
*- 38 —
Il est répondu que si la commune du Chambon offre une
subvention suffisante, il serait bon de suivre nos habitudes.
On observe qu'il ne faudrait pas persévérer dans les an-
ciennes habitudes au détriment de l'agriculture et que Ton
pourrait rompre avec elles à son profit, si Firminy
offrait des avantages sérieux au point de vue pécuniaire.
Un collègue propose alors de donner la préférence a&
Chambon, alors même que sa subvention serait inférieure
de 500 fr. sur celle de Firminy.
H. le président, d'après avis de M. Thiollier, met au
voix que le secrétaire général aura le droit d'entrer en pour-
parlers avec les deux communes du Chambon et de Fir-
miny.
M. le président propose de nommer la Commission de
notre champ d'expériences pour 4886. Sont nommés MM.
Ginot, Imbert, Otin, Teyssier, Magand, Croizier, Thomas*
Javit, A. Philip, F. Maire et Badinand.
M. Otin désire qu'aussitôt qu'une commission est nom-
mée, elle veuille bien procéder à la nomination de son pré-
sident et de son secrétaire. Il désire aussi que le compte-
rendu sur les produits du champ d'expériences en 4885
soit publié au plutôt.
M. le secrétaire général nous informe que les Sociétés
voisines (la Société de Viticulture de la Loire entr'autres)
font donner des leçonsde greffages dans les cantons où elles
jugent utiles de le faire, et il demande s'il ne serait pas
bon, comme complément pratique de ces leçons de greffage
de s'entendre avec des ouvriers g re fleurs que notre Société
mettrait à la disposition des vignerons qui en manifeste-
raient le désir. Ces ouvriers, choisis avec soin, seraient
capables de démontrer le travail d'une façon tout à fait
utile aux amateurs. La Société ne pourrait-elle pas affecter
un crédit destiné à payer une partie de la journée, la
moitié par exemple, et le déplacement de ces ouvriers?
M. le président croit qu'il y aurait double emploi, car,
dit-il, M. Bourgeois, professeur d'agriculture du départe-
ment, doit faire un cours de greffage dans chaque canton,
viticole. Celte proposition est renvoyée à l'examen. j
— 39 —
M., le président nous fait connaître qu'à l'occasion de
chaque concours régional, H. le Ministre de l'Agriculture
accorde une carte d'entrée gratuite au concours à un seul
délégué par chaque Société d'Agriculture de la région.
Il émet le vœu que le Ministre veuille bien allouer quatrç
cartes, pour quatre délégués, car, dit-il, il n'est pas possi-r
ble à un seul de faire un rapport complet à sa Société sur
les diverses expositions en ce qui regarde :
i° Le bétail;
2° Les machines agricoles;
3° L'horticulture;
4° Les produits agricoles.
Il voudrait encore que le porteur de celte carte pût jouir
du transport à quart de place sur les voies ferrées qui condui-
sent au lieu du concours. Il serait bon, dit-il, que la génô-r
rositédeM. le Ministre mette à la disposition des Sociétés
agricoles de la région où se tient le concours régional un
petit nombre de cartes et de permis de circulation à quart de
place, pour être distribués aux principaux lauréats des
comices cantonaux, leur permettant la visite à peu de frais
du concours où ils puiseront des enseignements.
M. Repiquet demande que le vœu ci-dessus soit présenté
à M. le Préfet afin de le faire arriver avec recommanda-
tion à M. le Ministre.
Toutes ces propositions sont bien accueillies par la réu-
nion.
M. Ginot demande que M. le secrétaire général veuille
bien insérer dans les lettres de convocation une note indi-
quant que la Section recevra avec reconnaissance des socié-
taires toute notice écrite sur des sujets d'agriculture, afin
de rendre nos réunions plus intéressantes et plus instructi-
ves et partant plus nombreuses.
M. le secrétaire général nous indique le moyen de recon-
naître la falsification de l'huile d'olive par l'huile de coton
ou toute autre huile.
Il suffit de verser une solution de sous-acétate de plomb
dans une petite quantité d'huile d'olive; si elle est pure,
la saponification est immédiate; si elle contient de l'huile de
1
— 40 —
* * *
coton, une coloration rouge se produit. La saponification ne
peut avoir lien si des huiles étrangères ont été mélangées.
Un membre propose que chaque communication soit
écrite, afin qu'après avoir été présentée à la réunion de vive
voix, elle puisse être remise aux mains du secrétaire après
la séance pour être insérée dans les Annales.
Cette proposition est adoptée.
La séance est levée à 4 4 heures 50.
Sections réunies
•
Séance du 20 janvier 4886. — Présidence deM. Rivolier.
M. Sauveur Michel donne lecture de la suite de son tra-
vail sur le musée de la manufacture de Sèvres.
Après lui, M. Chapelle donne quelques détails astrono-
miques: observations sur la distance des planètes et de leurs
satellites, et moyens rapides de les déterminer promptement.
La lecture de ces deux travaux en séance générale est
décidée.
H. Chapelle présente ensuite quelques observations sur
les bouleversements qni vont se produire pour nous par
suite de l'adoption comme méridien universel du méridien
anglais.
Après lui, M. Textor insiste sur l'opportunité qu'il y
aurait pour notre Société de porter plus souvent des travaux
& la réunion des Sociétés savantes de Paris.
Enfin, il est procédé à nouveau à l'élection des bureaux
des trois sections, Industrie, Sciences, Arts et Belles-
Lettres.
Après quelques observations de M. Rivolier déclinant la
présidence de la section d'Industrie qui, selon lui, serait
bien mieux donnée à M. Maximilien Evrard, il est décidé
que l'on donnera deux vice-présidents à cette section et on
procède au vote.
Le nombre des votants est de 47.
Les bureaux des sections sont élus au premier tour de
scrutin, et leur composition est la suivante:
— M —
Section de l'Industrie
Président M. Maximilien Evrard, 4 4 voix.
Vice-président. M. Simon Berne, 1 4 voix.
Vice-président. M. Rivollier, 43 voix.
Secrétaire M. Louis Maire, 4 4 voix.
Section des Sciences
Président ..... M. Rousse, 47 voix.
Vice-président. M. Favarcq, 46 voix.
Secrétaire. .... M. Thomas-Javit, 46 voix.
Section des Lettres
Président. .... M. Rimaud, 4 4 voix.
Vice-Président. M. Textor de Ravisi, 43 voix.
Secrétaire M. Révol, 16 voix*
Après un échange d'observations sur l'article des statuts
relatif aux élections des bureaux de sections, la séance est
levée. On décide de faire déterminer par l'Assemblée géné-
rale le mode définitif d'après lequel elles auront lieu
désormais.
Le Secrétaire,
G. Thomas-Javit.
Actes de l'assemblée
Comice du Chambon. — Plusieurs membres deman-
dent que cet article de Tordre du jour soit discuté de
suite ; la discussion est ouverte.
H. Euverte, président, à propos de cette question, observe
que la section d'Agriculture est peut-être entrée dans une
voie dangereuse en mettant pour ainsi dire en concurrence
deux communes pour la tenue de notre concours. Il rap-
pelle en outre ce qui se passa il y trois ans pour le canton
de Saint-Héand.
— 42 —
M. Conte, partageant la manière de voir de H. Eu ver te,
dit qu'il serait regrettable d'entrer dans une voie qui
ne pourrait .qu'attiser des rivalités de clochers et demande
que la Société, .suivant son ancienne habitude, tienne
son comice du Cbambon au chef-lieu du canton. Au nom
de la municipalité de cette ville, il indique que le chiffre de
la subvention de 1,500 fr. pourrait être augmenté de 500 à
800 francs.
M. François Maire expose que la décision de la section
d'Agriculture a été prise et mise à exécution en dehors de
toute idée de susciter des rivalités, mais avec la seule pensée
de tenir compte des intérêts agricoles.
H. Repiquet justifie cette décision en développant en
détail les considérations qui l'on fait adopter par la
section.
M. Borland» rappelant ce qui s'est passé précédemment
pour le canton de Saint-Héandet exposant que dans certains
cantons, d'autres localités offrent les mêmes ressources que
le chef-lieu pour la tenue des Comices, demande que l'As-
semblée vote d'abord sur la question de principe, à savoir
que, dans les cantons de Saint-Héand et du Cbambon, il
sera établi un roulement entre Saint-Héand et la Fouil-
louse d'une part et le Chambon et Firminy de l'autre, pour,
la ténue successive de nos Comices. Il demande ensuite que
cette question de principe volée, l'Assemblée se prononce
entre le Chambon et Firminy, pour la tenue de notre con-
cours cette année.
, M. Otin appuie la demande de M. Borland et expose que
depuis longtemps, vu l'importance croissante de nos con-
cours, nous aurions dû fixer aux municipalités un mini-
mum de subvention pour la tenue de nos Comices et, par
conséquent, tenir nos Comices dans les localités qui nous
offrent le plus de ressources.
Il réclame ensuite la lecture des deux lettres des maires
du Chambon et de Firminy relatives aux offres de subven-
tion offerte à notre société (citées plus haut).
Il est fait droit à sa demande»
— 43 —
Après avoir constaté que l'adoption du roulement
proposé par M. Borland n'est pas contraire à nos statuts et
qu'il est de plus conforme à la manière de faire de l'Etat
pour les concours régionaux, M. Euverte, président, met
aux voix cette proposition de M. Borland ainsi formulée.
. « Il est apporté à la tenue des comices, la modification
suivante pour les cantons de Saint-Héand et du Chambon;
Un roulement pourra être établi dans ces deux cantons pour
la tenue de nos comices successivement entre Saint-Héand
et de la Fouillouse et entre le Chambon et Firminy, sous
réserve que le concours financier demandé par la Société
d'agriculture sera voté par le conseil municipal de la com-
mune où devra avoir lieu le comice. »
Le dépouillement du vote fait au scrutin secret donne 34
voix pour et 8 contre.
La proposition de H. Berland est adoptée.
M. le Président fait ensuite voter au scrutin secret sur le
choix entre le Chambon et Firminy pour la tenue du comice
de 1886.
Le dépouillement donne 28 voix pour Firminy et 44 pour
le Chambon.
L'Assemblée décide en conséquence que la subvention
offerte par la municipalité de Firminy est acceptée et que
le comice sera tenu dans cette localité.
M. Roland aine proteste auprès du président conti e la
décision qui vient d'être prise et demande qu'au moins
elle soit ajournée, disant qu'il y a surprise.
Le président fait connaître à l'Assemblée les observa-
tions de H. Roland et déclare qu'il n'y a pas surprise et que
l'on ne peut passer outre à lasuite'de la manifestation d'une
assemblée aussi nombreuse.
La discussion étant close sur cette question, M. Thomas-
Javit, secrétaire des réunions horticoles, lit le rapport
concluant aux récompenses à décerner aux lauréats de ces
réunions pour concours de taille, pour bonne tenue des jar-
dins et pour les apports et expositions de l'année 1885.
L'Assemblée consultée adopte les conclusions du rapport
et vote 274 francs pour médailles proposées pour les dites
récompenses.
— 44 —
L'ordre du joor est repris par l'examen des trois propo-
sitions faites par M. François Maire, qn'il expose en ces
termes:
l n proposition. — Je proposerai de donner à nos An-
nales la forme mensuelle qui en augmenterait l'attrait.
Cette forme aura, en outre, l'avantage d'informer prompte-
ment ceux de nos collègues qui ne peuvent pas prendre part
régulièrement aux réunions, de les tenir au courant, au jour
le jour, de nos éludes, de nos discussions et de nos déci-
sions. D'une réunion à l'autre chaque membre delà Société
pourra examiner ce qui s'est fait dans la séance précédente
et présenter en temps opportun a la séance qui suivra ses
observations ou ses objections, s'il y a lieu.
Nos réunions deviendront plus suivies, plus intéressantes.
Nos sociétaires s'intéresseront davantage à ce qui se passe
au chef-lieu et il en résultera une émulation très profitable
au progrès de notre association.
Je proposerai en outre de déroger un peu aux errements
qui ont été suivis jusqu'ici pour la rédaction des annales.
Je proposerai d'insérer dans nos bulletins mensuels, à la
suite des procès-verbaux et des mémoires, quelques arti-
cles simples, concis et pratiques sur des sujets intéressant
notre agriculture locale, rédigés par nos collègnes compé-
tents ; d'insérer l'analyse d'articles des grands journanx
agricoles, industriels ou scientifiques pouvant intéresser
notre région.
Quant & l'application de ma proposition, je n'y vois
aucune objection possible.
Pour la rédaction : Après chaque réunion générale le
secrétaire général possède tous les documents nécessaires
pour en faire imprimer le compte-rendu accompagné des
mémoires dont l'impression est votée. Avec un peu de
diligence, il réalisera facilement et promptement la réda-
ction du bulletin mensuel.
Pour l'augmentation de dépenses occasionnées par la
transformation proposée elle ne sera que de 22 fr. pour les
frais d'envoi par la poste et certainement minime pour les
— 45 —
frais d'impression. J'estime du reste qu'elle sera largement
compensée par le développement qu'elle donnera à nôtre
Société et par l'accroissement du nombre de membres
qu'elle provoquera.
Du reste, pour subvenir à cette dépense, nous pouvons
bien ouvrir nos Annales à la publicité commerciale ainsi
que le font de nombreuses associations agricoles ; je suis
persuadé que nous aurons de ce fait une ressource raison-
nable.
Nous pourrons également diminuer le tirage de nos An-
nales en restreignant les échanges avec les Sociétés corres-
dondantes.
M. Euverte fait remarquer que ces annales mensuelles
offriraient l'avantage de gagner du temps dans les travaux
de nos réunions qui deviennent très chargées. Elles per-
mettraient de supprimer la lecture du procès-verbal de la
séance précédente dont tous les sociétaires auraient eu le
loisir de prendre connaissance. Mais il redoute des diffi-
cultés d'exécution et une augmentation notable de frais
pour l'impression. Il dit également qu'il faudrait adjoindre
au Secrétaire général une Commission qui s'occuperait de
la rédaction des Annales.
Puis il met aux voix l'adoption de cette proposition qui
est acceptée par l'Assemblée.
Echange des Publications
M. François Maire développe ainsi sa seconde propo-
sition :
Nous avons dépensé en 1885, 2,400 fr. pour 675 exem-
plaires de nos Annales (soit 3,55 l'un) dont 250 pour les
échanges avec les Sociétés correspondantes :
Or, ces échanges sont à peu prés sans intérêt pour les
membres de la Société, car, faute d'un local de bibliothèque
jouissabie, nous ne pouvons prendre connaissance des
publications des Sociétés correspondantes qui s'entassent
dans nos archives sans être seulement coupées.
— 46 —
De plus, un grand nombre de Sociétés nous adressent des
bulletins sans intérêt pour nous. D'autres ne nous adres-
sent pas leurs publications régulièrement et sont très en
retard avec nous.
J'estime que cet état de choses, qui est l'occasion de
dépenses absolument stériles, exige une réforme sérieuse.
Je Ta vais déjà demandée Tan dernier; l'Assemblée générale
m'avait approuvé; une Commission avait été nommée pour
examiner la chose, mais elle n'a jamais été convoquée.
Il importe de ne plus échanger nos Annales qu'avec les
Sociétés dont les publications nous seront d'une véritable
utilité. Si nous réduisons de 250 k 100, par exemple, le
nombre des Sociétés correspondantes, nous ferions de suite
une économie de 700 francs.
Nous pourrions nommer une Commission qui ferait un
triage sérieux parmi les publications échangées et qui
arrêterait la liste des Sociétés avec qui nous pourrons
avec fruit continuer de correspondre.
Cette Commission pourrait se composer du bibliothécaire,
du secrétaire général, du conservateur, du trésorier, et
d'un ou deux délégués nommés par chacune des sections.
Cette proposition est acceptée et il est décidé qu'une
Commission composée du président et du secrétaire de cha-
que section, du bibliothécaire, du trésorier et du secré-
taire général s'occupera du triage à faire dans les publica-
tions à échanger.
CHAMPS DE DÉMONSTRATION ET RÉUNIONS CANTONALES
Quant à la proposition de M. Maire déjà étudiée comme
la précédente par la section d'agriculture, elle avait été
exposé en ces termes à cette section :
J'ai eu l'occasion de parcourir dernièrement l'arron-
dissement de Saint-Etienne et d'en visiter à peu prés
toutes les communes. Je n'ai négligé pendant cette tournée
aucune occasion d'étendre l'influence de notre Société et de
reoruler de nouveaux membres. Mais j'ai dû constater avec
regret que le terrain est fort peu préparé pour une propa-
gande fructueuse, car je me suis heurté à plus d'une objec-
tion.
— 47 —
Je me sais rendu compte en premier lieu que Ton ne
connaît pas notre Société et que les agriculteurs n'en com-
prennent bien ni le but, ni le fonctionnement. Ils s'imagi-
nent pour la plupart qu'il faut être passé maître en science
agricole pour en faire partie. Ils ne se rendent pas compte
que si notre Société fait appel à toutes les capacités et à
tous les dévouements pour répandre le progrés, elle admet
également dans son sein tous ceux qui veulent s'instruire
et profiter de ses études et de ses travaux. Ils ne se rendent
pas compte que notre Société n'est pas un aréopage de
savants fermé à tous les profanes, mais bien plutôt une
Société de secours mutuels où science , expérience et dé-
vouement sont mis en commun.
Eq second lieu, on m'a toujours objecté que, le siège de
nos réunions étant à Saint-Etienne, les habitants des
cantons éloignés du chef-lieu ne peuvent pas prenare part
d'une façon suivie aux travaux de la Société et n'ont par
conséquent aucun intérêt à s'affilier à notre association.
Nous avons donc tout intérêt à détruire ces idées pré-
conçues, à dissiper tous ces doutes, toutes ces arrières-
pensées.
Je suis persuadé que des réunions de notre Société
don! le fonctionnement pourrait être copié sur celui des
réunions horticoles, tenues successivement dans chaque
canton, feraient connaître le but, l'organisation de notre
association. Elles feraient comprendre aux agriculteurs les
services que nous cherchons à rendre et les engageraient
à être des nôtres .
Ces réunions feraient tomber du reste l'objection majeure
qui nous est faite à propos de l'éloignement du siège de
notre Société.
Le résultat pratique et direct de ces réunions serait le
recrutement d'un bon nombre de nouveaux membres,
l'accroissement de nos ressources et de notre influence.
Hais ce n'est pas cette seule considération qui me
pousse à vous les proposer.
Qu'importe-t-il, en effet, que notre Société soit nom-
breuse et riche, si elle ne fait rien d'utile?
— 48 —
Ce qui m'engage surtout à vous proposer ces réunions, c'est
que leur but réel sera de porter l'instruction, l'émulation
dans tous les coins de notre arrondissement ; c'est que ces
réunions contribueront à vulgariser les bonnes méthodes,
à pousser le paysan aux améliorations.
C'est aussi parce que ces réunions pourront mettre en
lumière et utiliser les capacités d'agriculteurs ignorés
jusque là.
Je n'ai pas été le seul de notre Société à comprendre que
pour faire beaucoup de bien nous devons nous décentraliser
un peu.
M. Lucien Thiollier et M. Rousse ont proposé, l'an der-
nier, rétablissement de champs d'expériences cantonaux
ou communaux, qui mettraient directement sous les yeux
des agriculteurs les résultats obtenus avec les semences de
choix, les bons engrais, les instrumenta perfectionnés.
Ces messieurs se trouvent en communauté d'idée avec le
Ministre de l'agriculture M. Gomot.
M. Borland, de son côté, a proposé à notre Société de
choisir dans son sein ou en dehors d'elle un professeur
d'agriculture qui serait chargé de faire rtss conférences
pratiques dans chaque commune du canton où devra se
tenir le comice de l'année suivante. Ces conférences éclaire-
raient les cultivateurs sur les améliorations à réaliser chez
eux et les prépareraient avec avantage aux divers concours
du comice.
Je. demanderai donc que ces diverses propositions soient
réunies, puis sérieusement et promptement étudiées par
une Commission qui étudierait les voies et moyens à
suivre pour organiser ces reunions cantonales, qui s'oc-
cuperaient de conférences agricoles et présideraient à la
création de champs de démonstration cantonaux.
La création de champs de démonstration sera facilitée
par les subventions qui pourront nous être accordées, soit
par les communes, soit par l'Etat, conformément à la cir-
culaire de M. Gomot.
Je propose pour faire partie de cette Commission, MM.
Euverte, Lucien Thiollier, Magand, Berland, Rousse, Otin,
— 49 —
Terme, J. Ginot, Jullien (de Pêlussin), Fillion , Pagnet,
Defour (de Bourg-Argental), Repiquet (de Firmin y), F. Maire
et Courbon-Lafaye.
La section d'agriculture a nommé cette Commission pour
s'occuper de la création de champs de démonstration et de
réunions cantonales.
Cette Commission s'est réunie le 34 janvier et après
avoir examiné les questions qu'elle avait à étudier, elle a
adopté les conclusions suivantes :
4° Sur un rapport de M. Lucien Thiollier, où il expose
les avantages des champs de démonstration et leur grande
influence sur le développement du progrès agricole dans
notre arrondissement, elle décide de réclamer une subven-
tion de 4 .500 fr. à l'Etat et autant au département pour
créer dans chaque canton un champ de démonstration,
et de demander aux communes de fournir le terrain et la
main-d'œuvre nécessaire à cette entreprise. En consé-
quence, une délégation se rendra auprès de M. le Préfet
pour le prier de demander cette subvention au Conseil
général à sa session d'avril.
2° Elle décide de réclamer de l'Assemblée générale
l'affectation au budget d'une somme de 500 francs pour la
création de réunions cantonales et délègue MM. Otin,
Ginot, Teyssier, Croizier, Repiquet et F. Maire pour orga-
niser de suite ces réunions.
La somme de 500 francs servira aux frais et déplacements
des organisateurs et aux frais de publicité pour annoncer
les réunions.
Cette somme de 500 francs serait perçu sur les subven-
tions accordées pour la création des champs de démonstra-
tion, dont les réunions cantonales seraient le prélude, puis
le complément. Du reste, cette dépense serait largement
compensée pal* le recrutement des nouveaux membres. Il
suffirait en effet d'en recruter 5 par canton, pour couvrir
cette somme de 500 francs.
L'Assemblée, statuant sur cette double proposition , ap-
prouve les conclusions de la Commission au sujet du
— 50 —
champ de démonstration et donne pour mission à cette
Commission de s'aboucher avec l'Administration pour
l'obtention des subventions.
Pour ce qui concerne les réunions cantonales, elle admet
également les conclusions de la Commission et vole en
principe l'affectation de 50O francs à cet objet en réservant
l'approbation de la Commission du budget.
Sur la demande des sections réunies, l'Assemblée, déter-
minant les conditions dans lesquelles auront lieu les élec-
tions des bureaux de section, décide que l'article des
statuts concernant l'élection du bureau général ne sera pas
applicable à l'élection des bureaux de seclion ot que ces
élections seront valables quel que soit le nombre des
votants.
Le secrétaire général demande à l'Assemblée de vouloir
bien se prononcer sur le mode qui sera désormais adopté
pour la lecture des publications.il expose que, par suite du
mode adopté en 4885, un certain nombre de publications
ont été perdues, et qu'il ne veut pas continuer le même
usage sans que la Société se prononce à nouveau, afin de
mettre sa responsabilité à couvert. Après plusieurs obser-
vations on décide de renvoyer à la Commission chargée de
faire le choix des publications à conserver, l'examen de la
meilleure méthode à adopter pour la lecture pour les
sociétaires en attendant d'avoir un local propice.
L'heure étant très avancée, il ne peut être donné lec-
ture des mémoires de MM. J. Ginot, S. Michel, F. Cha-
pelle.
Cette lecture aura lieu à la séance de mars. "
Le secrétaire général donne connaissance des présenta-
tions suivantes de candidatures :
M. Hector Denis, 4, rue du Haut-Tard y, à Saint-
Etienne, présenté par MM. Rimaud et Revol.
MM. Antoine Peyron, propriétaire, à Firminy; Pelade,
négociant, au Logis-Neuf, à Firminy; Louis Berth ail,
négociant à Firminy, présentés par MM. Repiquet et Fran-
çois Maire,
— 31 —
M. Claude-Marie Verdellet, marchand de charbons,
rue des Portes, & Saint-Chamond, présenté par MM. Bon-
jour, Fillion et Ferra nd.
M. Joseph Bonnard, géomètre, à Rive-de-Gier, pré-
senté par MM. Bonjour, Fillion, Ferrand et Madignier.
M. J.-B. Madignier, ferblantier, à Rive-de-Gier, pré-
senté par MM. Madignier, Mouton et Fillion.
M. Hubert Tollin, ancien juge de paix, rue des Jar-
dins, 34, présenté par MM. Croizier et François Maire.
M. Aroud, ingénieur, rue Badouillère, 29, présenté par
MM. Otin et François Maire.
M. Néel, architecte, cours Jovin-Bouchard, présenté
par MM. Otin et Thomas-Javit.
M. Chapuis, avoué, rue des Jardins, 22, présenté par
MM. Ogier et Otin.
M. François Gillet, de la maison Gillet et fils, proprié-
taire, à Izieux, présenté par MM. Euverte, Otin et François
Maire.
M. Jaboulay, propriétaire, marchand de charbons,
route de Langonand, à Saint-Chamond, présenté par MM.
Otin, Burellier et François Maire.
M. Mieg, rentier, rue Robert, 8, présenté par MM. Ber-
trand et Jean Besson.
M. Làrgeron, directeur du gaz de Firminy, présenté
par MM. Victor Penel et Bufferne.
Sont ensuite admis & l'unanimité :
MM. Paret, marchand de laine, propriétaire, 3, place
Roannelle ; Barthélémy Badinand, propriétaire, à Saint-
Priest, par Saint-Etienne ; Lambert, fabricant de boulons,
à Firminy ; Roussel, architecte, à Firminy ; Large, char-
ron, à Firminy; Badel, propriétaire à Firminy, pré-
sentés à la séance du 14 janvier 1886.
K
RÉUNIONS HORTICOLES MENSUELLES
Année 1885
Btpport présenté «a nom &• la Commlirion dfarcotrioo
|WWA/AA»WA
Messieurs,
Dans son rapport de l'année 1884, la Commission direc-
trice des réunions horl icoles venait vous exposer les heureux
résultats qu'elle avait obtenus.
Pendant l'année de 1885, le succès n'a fait que s'affir-
mer davantage. Quelques détails sur les concours, con-
férences et expositions qui ont eulieu en dehorsdes réunions
mensuelles proprement dites, suffiront simplement à le
prouver.
— C'est, en premier lieu, par ordre de date, le concours
de taille du 15 mars, pour lequel notre dévoué collègue
H. Croizier avait bien voulu mettre à la disposition de la
Commission la propriété Jacquemont, sise à Monlaud.
Dix-sept concurrents, horticulteurs, amateurs ou jar-
diniers d'amateurs, ont pris part à ce concours, et, parmi
eux, quelques uns vraiment sérieux. Plusieurs propriétaires
n'avaient pas craint de venir assister à ce concours au-
quel prenaient part leurs jardiniers.
En dehors des récompenses décernées à la suite de ce
concours, et dont le détail se trouve ci-après, la Commis-
sion a donné en primes d'honneur 3 serpettes ou sécateurs
aux trois premiers : MM. Barailler et Agiès, horticulteurs,
et M. Bertrand, jardinier, chez M. Philippe Thiollière.
— Le 12 avril suivant, dans une séance dont M. Euverte
avait bien voulu prendre la présidence, M. Bourgeois, pro-
— 54 —
fesseur départemental d'agriculture, a donné une con-
férence viticole, en présence d'un nombreux public de
viticulteurs, jardiniers et amateurs, venus même de loin.
Dans un langage clair et précis, le conférencier a donné
des détails très circonstanciés sur les mœurs du phylloxéra
et les effets destructeurs produits par ses piqûres sur les
racines de la vigne française. Etudiant ensuite les deux
remèdes capables de combattre les effets désastreux qu'il
venait de développer, H. Bourgeois a décrit avec tous les
détails pratiques les opérations relatives soit au sulfurage
des vignes françaises, soit au greffage et au mode de plan-
tation des plants américains résistant aux piqûresdu phyllo-
xéra.
— Le 28 juin, une exposition de roses et de fleurs prin-
tanières a eu lieu au Palais-des-Aris ; diverses collections
très complètes y ont été admirées des amateurs.
— Le 30 août, une délégation de la Commission, s'ad-
joignant quelques jardiniers et amateurs, a visité 5 exploi-
tations horticoles et, parmi les jardins visités, plusieurs, un
surtout, celui de M. Jean-Claude Descroix, jardinier, chez
H. Louis Bar let, à La Fouillouse,ont témoigné de l'habileté
et de la persévérance des jardiniers qui les dirigeaient.
— Les 42 et 13 septembre, une exposition, plus com-
plète que celle du mois de juin, a été organisée au Palais-
des-Arts ; elle comprenait :
18 Lots de fleurs ou plantes à fleurs ;
44 Lots de fruits;
4 S Lots de produits maraîchers ;
4 Lots d'instruments ou de serrurerie horticoles.
Parmi les fleurs, le lot de M. Jean-Claude Descroix (col-
lections de bégonias de semis, de lobélias cardinalis de
semis, etc.), a obtenu le maximum des points avec félicita-
tions du jury.
Parmi les fruits, le lot M. Vial, jardinier, chez H.
David, au Portail-Rouge (poires et pommes superbes,
pftches, prunes, le tout en collection), a également obtenu
le maximum des points et les félicitations du jury.
Enfin, parmi les produits maraîchers, le lot de M. Gou-
— 55 —
rel, horticulteur maraîcher, à La Terrasse (collection de
40 variétés de laitues; collections de chicorées, choux,
courges, céleris, cardons, oignons, etc., etc.)» a également
obtenu le maximum des points avec félicitations.
Plusieurs autres collections, notamment celles de
H. Vial, pour les fleurs; M. Cusset, jardinier, chez MM.
Fraisse-Merley et Bertrand, ont été fort remarquées.
— Enfin, le 8 novembre, pour la première fois à Saint-
Etienne, votre Commission a organisé une exposition de
chrysanthèmes. 44 lots de ces fleurs ont été exposés, no-
tamment par M. Vial (50 variétés françaises, anglaises,
japonaises, en pots); M. Rozain-Boucharlat (40 variétés,
fleurs coupées); M. Lâchât, jardinier, M. Gauthier-
Dumons, MM. Cusset, Vacher, jardiniers, chez M. Méhier-
Cédié, etc. Cette exposition, qui a eu lieu à la Chambre de
commerce, avait attiré bon nombre d'amateurs.
A l'occasion de cette exposition, M. Bourgeois a bien
voulu donner une conférence sur les faits physiologiques de
la circulation de la sève et de la respiration chez les végé-
taux supérieurs. Le conférencier a tiré des conséquences
pratiques des faits qu'il venait d'exposer, tant au point de
vue de la taille qu'au point de vue des autres soins à
donner aux plantes.
— Les autres réunions, quoique moins brillantes, n'en
ont pas été moins intéressantes. Plusieurs fois des apports
vraiment beaux ont été présentés et les détails donnés sur
quelques uns, ainsi que les articles horticoles lus par les
membres de la Commission ont rendu ces réunions vrai-
ment instructives.
Par les détails qui précèdent, la Commission croît avoir
montré même d'une manière surabondante qu'elle a fidèle*
ment rempli la mission qui lui était confiée. Cependant
elle aurait voulu faire davantage et créer divers autres
concours spéciaux, très utiles pour faire pénétrer partout
les bonnes méthodes. Elle a dû y renoncer, la subvention
qui lui avait été promise n'ayant pas été accordée. C'est
ce même motif qui l'a obligé de grouper, comme vous le
verrez plus loin, les diverses récompenses décernées à la
suite des divers concours ou expositions.
— 56 —
Dans ce groupement, la Commission s'est attachée à tenir
exactement compte des mérites de chacun, tout en ména-
geant le plus possible le budget de la Société.
En terminant, la Commission, désireuse de continuer
avec fruit une œuvre qu'elle croit utile, émet le vœu que
la Société d'agriculture renouvelle auprès de la Préfecture
la demande qu'elle adressa le mois d'août passé ; elle ne
doute pas que cette demande ne soit favorablement accueillie,
étant donné l'importance toujours croissante des réunions
horticoles, importance qu'il est facile de justifier.
Voici la liste des récompenses décernées pour le con-
cours de taille du 4 5 mars, pour la visite des jardins du
SO août et pour les apports et expositions de l'année.
MÉDAILLES DE VERMEIL GRAND MODULE
Visite des jardins. — M. Descreix (Jean-Claude).
Apports et expositions. — MM. Vial, Gaurel, Va-
cher, Descroix (Jean-Claude).
MÉDAILLES DE VERMEIL PETIT MODULE
Concours de taille. — MM. Bertrand, Barraille, Ogier,
Cusset, Bertrand.
Visite des jardins. — MM. Cusset, Vacher.
Apports et expositions. — MM. Cusset, Descroix
(Félix), Massard, Bertrand, Godard, Frère, Lâchât.
MÉDAILLE D'ARGENT GRAND MODULE
Visite des jardins. — M. Descroix (Félix),
MÉDAILLES D' ARGENT PETIT MODULE
Concours de taille. — MM. Pomey, Frère, Gardelte,
Vitaille, Godard, Desgouttes.
Visite des jardins. — MM. Charondière, Frère.
Apports et expositions. — MM. Drevon, Rocle,
Guilloud.
— 57 —
MÉDAILLE DE BRONZE GRAND MODULE
Visite des Jardins. — M. Drevoiw
MÉDAILLES DE BRONZE PETIT MODULE
MM. Grenier, Rocle, Guilloud, Siméon, Michel, Drevon.
Apports et expositions. — MM. Besqueut, Charon-
dière, Vitaille, Michel, Jamet, Liquier, Charles.
Voici enfin les récompenses telles qu'elles résultent du
groupement opéré comme il a été dit plus haut, et que la
Commission Tient soumettre à l'approbation de la Société
d'agriculture :
MÉDAILLES DE YERMEIL GRAND MODULE
MM. Jean-Claude Descroix, jardinier, chez M. Louis Bar-
let, à La Fouillouse ;
Jean Vial, jardinier, chez M. David, au Portail-
Rouge ;
Gaurel, horticulteur, à La Terrasse;
Vacher, jardinier, chez M. Méhier-Cédié, au Bru-
neau, (L'Etrat);
Cusset, jardinier, chez M. Fraisse-Merley, à Valjoly,
Sorbiers ;
Bertrand, jardinier, chez M. Philip, à Saint-Genest-
Lerpt.
MÉDAILLES DE VERMEIL PETIT MODULE
MM, Félix Descroix, jardinier, chez M. Petrus Barlet, à
La Fouillouse;
Frère, jardinier, chez Mme de Prandière,à La Fouil-
louse ;
Lâchât, jardinier, chez M. Gauthier-Dumont, à
à Villars ;
Godard, jardinier, chez M. Cote, au Mont, Saint-
Etienne ;
— 58 —
MM. Massard, jardinier, chez M. Paillon, à La Bruyère,
L'Etrat ;
Berthoud, jardinier, chez M. Desvigne, au Gros ;
Barailler, jardinier, chez M. Otin ;
Ogier, jardinier, chez M. Otin.
MÉDAILLE D'ARGENT &BAND MODULE
M. Drevon, jardinier, chez M. Biétrix, à La Chaléas-
sière.
MÉDAILLES D'ARGENT PETIT MODULE
MM. Vilaille, jardinier, chez M. Jacod, à La : Palle ;
Charondière, jardinier, chez M. Puthod, à Terre-
noire ;
Rocle, horticulteur à Montaud, propriété Jacque-
mond ;
Guillaud, chez M. G ranger, à La Mulatière.
Pomey, horticulteur, chez M. Otin ;
Gardette, propriétaire, employé aux Mines de la Loire;
Desgouttes, jardinier.
MÉDAILLE DE BRONZE GRAND MODULE
M. Michel, jardinier, au Rond-Point. •
MÉDAILLES DE BRONZE PETIT MODULE
MM. Siméon, jardinier, chez M. Primat, à La Fouillouse;
Grenier, horticulteur, épicier, Grande rue Royet.
Besqueut, jardinier, chez Mme Bastide, à La Mula-
tière;
Jamet, jardinier, chez Mme Robichon, à La Mulatière;
Liquier, jardinier, chez M, Philip-Fessy, au Gros;
Charles, jardinier, chez M. Oriol, à Saint-Chamond.
— 59 — '
Sulfatage des Echalas, Pieux et Piquets
L'opération du sulfatage a pour résultat d'augmenter
beaucoup la durée des échalas, pieux, et piquets de clôture.
Il permet d'employer à ces usages des bois tendres qui
seraient inutilisables sans cette préparation.
Les bois tendres (pin, peuplier, saule, etc.) sulfatés peu-
vent durer plus de douze ans, en terre et exposés aux in-
tempéries.
L'opération du sulfatage est très simple.
On fait une dissolution de sulfate de cuivre (vitriol bleu)
à raison de 3 à 4 kilos par hectolitre d'eau. On place cette dis-
solution dans une bâche ou une futaille do dimensions assez
grandes pour pouvoir immerger les bois que l'on ve&t sul-
fater.
La durée de l'immersion doit être de 15 à 20 jours pour
les bois encore verts et de 30 à 40 jours pour les bois secs
ou résineux.
La dépense pour cette opération est faible, car la même
dissolution peut servir pour plusieurs trempages en ayant
soin de renforcer chaque fois' la dissolution de 4 à 500
grammes de sulfate de cuivre. Le sulfate de cuivre première
qualité, pur, exempt de fer, dit Chypre, vaut en gros de
48 à 50 francs les * 00 kilos, pris aux usines-
La couperose (sulfate de fer) et le sulfate mixte de fer et
et cuivre, dit Salsbourg, qui ont beaucoup d'analogie avec
le sulfate do cuivre pur, sont impropres à cet usage.
Le sulfate de fer est vert, avec des parties brunâtres, il ne
coûte que 8 francs les \ 00 kilos ; on ne peut pas le confondre
avec le sulfate de cuivre.
Quant au sulfate mixte, il est bleu, légèrement verdâtre.
On peut le confondre avec le sulfate de cuivre pur et,
comme il ne coûte que 20 francs les \ 00 kilos, il est souvent
vendu pour le sulfate de cuivre pur. On peut cependant le
reconnaître à sa ieinte verdâtre qui s'accentue sur les bords
des morceaux lorsqu'on les regarde en plein jour, et aux
efflorescences blanches qui se produisent souvent à la
surface.
— 60 —
Les frais de sulfatage sont largement compensés par le
prolongement de la durée du bois, qui est triplée.
Eu Bourgogne, les vignes complantées d'échalas sulfatés
ont été préservées du mildiew.
Avis aux vignerons.
F. Maire.
Chevaux empoisonnés par l'avoine moisie
Il vient d'être constaté en Angleterre, à la suite de la
mort d'abord inexplicable et presque subite de plusieurs
chevaux chez un propriétaire, que l'avoine moisie peut em-
poisonner les chevaux.
Ces animaux en effet recevaient de fortes rations d'avoine
moisie sur laquelle l'examen au microscope décela la
présence d'un champignon plus ou moins analogue à ceux
qui ravagent nos vignes et que nous connaissons sous le
nom d'oïdium, de mildiew (peronospora viticola), de
pourridié (agaricus melleus, resléria hypogéa), d'an-
trachnosc* de Black-Rot, etc.
Le secrétaire général,
François Maire.
•*>
Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l*Hôtel-de- Ville, 4
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 2 MARS 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. —
Travaux de section. — Actes de l'Assemblée. — Mémoire
sur l'instruction technique agricole des femmes par M. Jules
Ginot. - Note sur le Musée céramique de Sèvres par
M. L. Michel. — De la distance des planètes et de leurs
satellites par M. Chapelle. — Admission de nouveaux
membres.
Président : Maximilien Evrard.
Secrétaire : François Maire.
Les membres présents, au nombre de quarante, sont :
MM. Berland, Berne, Blanchard, Georges Bory, Buf-
ferne, J.-L. Burlat, Chapelle, P. Charlois, Jacques Char-
vin, Chevallard, Cognet -Frappa, Croizier, Dubois, Dupuis,
Dussauze, Evrard, Fauvain, Favarcq, Ginot, Gonin, Gour-
lat, Guôrin-Granjon, Guétat, Imbert, Largeron, Lassa-
blière-Tiblier, François Maire, Louis Maire, Marckert
René, Matrat J. Michel Sauveur, Olin fils, Rey-Palle,
Revol, Rimaud, Rivolier, Teyssier , Thomas-Javit,Tollin,
Vantajol.
Correspondance
Elle comprend':
Une lettre de M. Révérend du Mesnil réclamant nos
Annales de 4885;.
Une lettre du Directeur de la fanfare de Chavanay accu-
sant réception de la médaille de vermeil qui lui avait été
adressée pour le concours que sa fanfare a prêté au Comice
de Pélussin;
Une lettre de M. le Maire de Pélussin réclamant pour
Antoine Meiller, cultivateur à' Pélussin, le montant d'un
prix de 5 fr. dans l'espèce ovine et d'un prix de 40 fr.
dans l'espèce caprine, qu'il n'a pas touché au moment de
la distribution des récompenses au Concours de Pélussin.
— 62 —
Après diverses observations, il est décidé que Ton fera
droit à cette réclamation; mais qu'à l'avenir on devra
faire signer tous les lauréats lors delà remise de leurs récom-
penses, tant pour justifier à l'administration l'emploi des
allocations que pour éviter des réclamations mal fondées.
Lettre de M. Eraud, de Chavanay, membre de la Société,
demandant, au nom des localités de la vallée du Rhône,
l'établissement d'un champ d'expériences à Chavanay où
des recherches seraient faites en vue de la lutte contre le
phylloxéra.
Cette demande est renvoyée à la commission des champs
de démonstration.
Lettres de démission de MM. Conte et Victor Rolland,
du Chambon ;
Lettresde MM. Conte etRollond informantque M. Peyron
retire sa candidature de membre de notre Société ;
Lettre du ministère de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts demandant à votre Société de désigner des
délégués pour la représenter au congrès des Sociétés
savantes à la Sorbonne.
Sont désignés :
MM. Eu verte,, Jeoffroy, docteur Noélas, Textor de Ravisi,
Sauveur Michel, Louis Favarcq.
Travaux des sections
Section d'agriculture et d'horticulture. — M. Croi-
zier, secrétaire, lit le procès-verbal de 'la réunion du
\ 3 février.
présidence de m. otin.
M. Maire, secrétaire général, fait connaître un article du
Journal de l'Agriculture très intéressant, duquel il
ressort que les engrais chimiques enfouis deÔ m 15àO m S!0
dans le sol, produisent plus d'effet que s'ils sont simple-
ment répandus à la surface.
M. le Président, après avoir indiqué l'importance présu-
mée du Comice de Firminy, dit qu'il serait bon de désigner
-le Commissaire général de ce concours et trois Commis-
aires-adjoints par section.
— 63 —
Il est répondu qu'un seul commissaire par section devrait
suffire, étant donné l'utilité d'une direction unique.
M. le Président insiste sur le bien fondé de sa proposi-
tion qu'il fait agréer après avoir fait comprendre qu'il faut
un homme à la réception des objets et à la délivrance des
cartes aux exposants,et un autre pour présider au placement
des objets.
M. Olin est désigné à l'unanimité pour être commissaire
général.
Il remercie ses collègne de ce témoignage de confiance,
et ajoute qu'il tâchera d'en être digne.
Sont nommés commissaires-adjoints : pour la race cheva-
line, bovine, ovine, porcine et galline, MM. Magand,
Repiquet, Guétat et Terme;
Pour les produits agricoles et horticoles, MM. Teyssier,
Martignat et Besson;
Pour les outils et machines agricoles, MM. Bory, Frey-
dier, Comte et Louis Maire.
M. le Président propose de nommer une Commission
destinée à faire une visite à la commune de Firminy, pour
examiner les emplacements nécessaires à l'installation du
Comice, et s'entendre avec la municipalité à ce sujet, ainsi
que sur la date du Comice.
Sont nommés MM. Olin, Teyssier, Maire (François),
Ginot, Thomas-Javit.
M. le Secrétaire général lit unelettrede Firminy annon-
çant que l'administration municipale nous accorde un objet
d'art de 200 fr., une médaille d'or et une médaille de ver-
meil, obtenus de M. le Ministre d'agriculture pour être dis-
tribués aux lauréats du prochain Concours.
Il propose de voter des remerciements à la municipalité
de cette commune, qui s'intéresse si bien de la réussite de
son comice.
Ces remerciements sont votés à l'unanimité*
M. le Président demande la nommination d'une commis-
sion pour élaborer le programme de ce comice.
Sont nommés MM. Otin, Ginot, Maire (François), Tbo-
mas-Javit, Comte, Repiquet, Bory et Guétat.
— 64 —
M. le Secrétaire général informe la réunion que le
comité d'étude et de vigilance contre le phylloxéra ouvrira
des écoles de greffage à Rive-de-Gier et à Pélussin.
La Société de viticulture de la Loire en ouvrira égale-
ment; il émet le vœu que notre Société d'agriculture veuille
bien mettre à la disposition des viticulteurs de notre Société
qui le désireraient un bon greffeur choisi par elle, et dont
elle paierait une partie du prix de la journée de travail. Il
pense qu'âne somme de \ 00 fr. serait suf usante pour cette
année*
Ce vœu est approuvé à l'unanimité.
M. le Secrétaire général nous fait connaître les résultats
heureux d'un essai d'ensilage de fourrage vert qui ai eu lieu
dans la propriété de M. Griot, à Villars.
M. Repiquet dit avoir vu un en sillage de maïs qui, lié
en botte, avant l'introduction dans le silo, a parfaitement
réussi
M. le Secrétaire général nous fait connaître que la
Compagnie des produits chimiques de Sainl-Gobain a créé
un champ de démonstration pour faire l'essai des divers
engrais qu'elle produit, chez M. Fillon, notre collègue,
propriétaire au Puits-du-Château, près Rive-de-Gier.
M. Fillon nous informera des résultats, que les agricul-
teurs pourront, d'ailleurs, aller constater chez lui.
M. le Président nous fait connaître le moyen de détruire
le puceron lanigère qui, chaque année,fait périr une quan-
tité considérable de pommiers. Il suffirait de badigeonner
l'arbre infecté avec une composition de :
\ litre d'eau;
35 grammes de savon;
60 grammes d'alcool anilique.
M. Milchlbert, professeur à Aarau (Suisse), aurait
découvert ce remèd.e qui a parfaitement réussi.
La séance a été levée à 41 heures 50.
J.-B. Croizier.
Sections réunies. — Dans la réunion du 47 février,
M* Sauveur Michel a demandé que notre Société veuille
bien signaler à M. le Maire l'oubli qui a été fait de la
— 65 —
ville de Saint-Etienne dans la distribution gracieuse faite
par M. Hugues Krafft des œuvres de Brascassat.
Il dépose également une proposition que lui avait sou-
mise notre regretté collègue Malescourt et relative aux
mesures à prendre pour que les membres de la Société
puissent rendre les derniers devoirs à leurs collègues décédés.
L'examen de cette proposition est renvoyé à la prochaine
réunion de la section.
Le secrétaire général donne ensuite lecture d'une lettre
de M. le docteur Noélas par laquelle il propose à notre
Société de lui communiquer un travail ayant pour titre :
Y Histoire populaire de la Loire aux temps anti-
ques.
Il donne lecture également d'un mémoire de M. Noélas
sur la découverte dans le terrain tertiaire de silex taillés
demain d'hommes.
Ces deux communications sont renvoyées à la Commis-
sion forézienne.
Après une conversation sur l'état de l'industrie dans
notre localité, la séance est levée.
Actes de l'Assemblée
M. Jules Ginot donne lecture de son mémoire relatif à
l'instruction technique agricole des femmes auquel l'Assem-
blée applaudit.
Sur la proposition de MM. Jules Ginot et François Maire,
la Société émet le vœu que l'Elat et les départements se
préoccupent de l'instruction technique agricole des femmes.
Elle décide, en outre, que la plus grande publicité sera
donnée à ce vœu.
L'impression dans nos Annales du mémoire de M. Ginot
est votée à l'unanimité.
M. Sauveur Michel lit sa note fort intéressante sur le
musée de céramique de Sèvres. Ces notes témoignent d'une
véritable érudition et l'impression dans nos Annales en est
volée.
Enfin M. Chapelle communique à l'Assemblée son travail
sur la distance des planètes et de leurs satellites.
— 66 —
Cette étude est une modification et une rectification de
la loi empirique de Tilius.
L'assemblée félicite H. Chapelle de son travail et émet
le vœu qu'il serve à de nouvelles découvertes astrono-
miques.
Sont admis comme nouveaux membres :
M. Hector Denis, ingénieur civil rue du Haut-Tardy,
présenté par MM. D. Rimaudet D. Revol.
M . Antoine Peyron, propriétaire, à Firminy: M. Pellade,
négociant au Logis-Neuf à Firminy; M. Louis Berthail,
négociant et maire à Firminy, présenté par MM. Repiquet
et François Maire.
M. Claude-Marie Verdellet, négociant en charbons, rue
des Portes, à Saint-Chamond., présenté par MM. J.-B.
Bonjour, Filloa et Ferrand.
M. Joseph Bonnard, géomètre, à Rive-de-Gier, présenté
par MM. J.-B. Bonjour, Fillon, Ferrand et Madignier.
M. J.-B. Madignier., ferblantier, à Rive-de-Gier, pré-
senté par MM. Madignier, Mouton cl Fillon.
M. Hubert Tollin, ancien juge de paix, 34 , rue des Jar-
dins, présenté par MM. Croizier et François Maire.
M. Aroud, ingénieur, 29, rue Badouillère, à Saint-
Etienne, présenté par MM. Otin et François Maire.
M. Néel, architecte, cours Jovin -Bouchard, à Saint-
Etienne, présenté par MM. Otin et Thomas-Javit.
M. Chapuis, avoué, rue des Jardins, 22, à Saint-Etienne,
présenté par MM. Ogier et Otin.
M. François Gillet (de la maison Gillet et fils), proprié-
taire à Izieux, présenté par MM. Euverte, Otin et François
Maire.
M. Jaboulay, marchand de charbons, route de Lan-
gonan, à Saint-Chamond, présenté par MM. Burrellier,
Otin et François Maire.
M. Mieg, rentier, 8, rue Robert, à Saint-Etienne, pré-
senté par MM. P. Bertrand, J. Besson.
M. Largeron, direcleur du gaz de Firminy, présenté par
MM. Victor Penel et Bufferne.
La séance est levée.
MÉMOIRE
SUR
l'Instruction technique agricole des femmes
par Jules Ginot
Déjà, en diverses circonstances, j'ai réclamé la créalion
d'écoles de femmes maîtresses de fermes, ménagères,
bassescourières ; plus j'étudie cette question, plus j'en
reconnais l'importance et l'utilité; je viens donc essayer
encore une fois de faire ressortir la nécessité d'une telle
création.
Si, dans vos excursions, vous avez eu la curiosité de
visiter les marchés des diverses contrées que vous avez été
appelés à parcourir, vous aurez certainement été frappés
à la vue de tous ces produits de ferme soigneusement
élalés, présentés par des ménagères endimanchées pour la
circonstance; si vous avez regardé de plus près,spécialement
les produits de la laiterie, vous aurez remarqué leur mau-
vaise mine ; si v ous y aviez goûté, en général, vous auriez
trouvé un beurre marbré ayant un goût de rance ou de
petit beurre tourné. Les fromages ont aussi un goût amer
très prononcé, ou aigre selon leur genre ; ils sont ou très
durs ou très mous, remplis d'humidité comme s'ils sor-
taient de l'eau 5 en un mot, la plus grande partie de ces
produits est de qualité très inférieure ; cependant, tout se
vend, la différence de prix du bon au mauvais est même
très minime, ce qui prouve encore une fois qu'il y a plus
de consommateurs que de connaisseurs.
Après ces visites, si vous avez quelques notions d'agri-
culture, vous êtes naturellement amenés par la réflexion à
chercher les causes de cette infériorité de produits ; cette
même réflexion vous entraîne aussi à chercher les moyens
— 68 —
pratiques de les perfectionner. La mauvaise qualité des
produits vient surtout du manque de savoir et du peu de
soin apporté à leur fabrication.
Examinons ensemble la manière d'opérer de la majorité
des petits propriétaires ou fermiers qui sont certainement
les plus nombreux, surtout dans notre région. Mettant à
part les grands agriculteurs et quelques autres proprié-
taires faisant de l'agriculture par goût, qui cherchent par-
tout le progrès, cous trouvons des installations fabriquées
de pièces et de morceaux, mal comprises, meublées d'ins-
truments primitifs mal entretenus; le bétail se trouve logé
dans des étables n'ayant ni jour, ni air, regorgeant de
fumier. Si vous restez quelques instants dans cette atmo-
sphère condensée, vos vêtements resteront longtemps
imprégnés de cette odeur pénétrante. Ce bétail mal logé,
mal nourri t est cependant soumis à des traites régulières de
deux ou trois dans la journée, selon l'usage local. Le lait,
une fois recueilli dans des seaux en bois ou en fer-blanc,
est passé au tamis et ensuite mis dans des terrines qui sont,
autant que possible, placées dans une cave fraîche, pour
ainsi faciliter la séparation de la crème. On attend le plus
longtemps possible, jusqu'à ce que le lait soit aigri, même
caillé; cela de crainte qu'il n'en conserve encore. Cette crème
est alors enlevée de dessus le lait, versée dans de grandes
terrines et conservée ainsi huit jours, ou même quinze,
c'est à-dire jusqu'à ce qu'il y en ait suffisamment pour
remplir la baratte. L'hiver, pour faciliter la prise de la
crème, on l'approche du feu où elle est surchauffée et
vigoureusement barattée ; une fois le beurre aggloméré, il
est insuffisamment lavé et pétri. Ce beurre, étant moulé,
est alors prêt à être transporté au marché. Le lait qui a été
écrémé est transporté à la cuisine pour y être converti en
fromages ; quelquefois, pour faire meilleur, on y ajoute un
peu de lait non écrémé ou du lait de chèvre; là, étant
placé près du feu, il est caillé avec une présure fabriquée
à la maison, dont la force de coagulation est des plus
variables; le thermomètre, qui rendrait de grands services,
est inconnu. Le caillé étant formé est brisé ou non selon
— 69 -
l'usage, mis dans des moules qui sont portés à l'égoattoir ;
une fois débarrassé du petit lait, ces fromages sont sortis
du moule et salés sur toutes les faces. Alors par tous les
moyens on les fait sécher; une fois secs, on les porte à la
cave dans des cuves où ils sont censés se raffiner, restant
là plus ou moins longtemps, selon les idées de la ména-
gère qui les porte au marché avec le beurre et les autres
produits de la ferme.
Toutes ces manipulations très superficiellement expli-
quées se font par routine, dans un local mal agencé, exposé
à tous les changements de température, avec des instru-
ments primitifs d'une propreté fort douteuse, d'autant plus
que leur nettoyage est très difficile. Demandez pourquoi l'on
opère ainsi ; la réponse, si toutefois vous en obtenez une,
est à peu près celle-ci : Mes prédécesseurs faisaient comme
moi, mes voisins font de même, nos produits se vendent
bien, je n'ai donc pas de raison pour changer de procédé. Il
faut cependant ajouter que Ton ne parle jamais des rebuts qui
sont habilement dissimulés; les uns sacrifiés, et les autres
autant que possible profites k la ferme, soit par les gens,
soit par les bêtes. La ménagère croit répondre vrai ; mais
sans qu'elle s'en doute, la raison est tout autre; c'est que
l'on ne sait pas faire autrement. Du reste elles sont bien
excusables. Où voulez-vous qu'elles aient appris ce métier
si simple de prime abord, cependant si compliqué et si peu
connu? Chez les grands agriculteurs ou fruitiers? Cela serait
difficile, car ils ont des spécialistes qui opèrent sur de gran-
des quantités, dans des locaux bien agencés avec des
machines perfectionnées, faisant exclusivement toute l'an-
née les mêmes manipulations. Ces spécialistes seraient eux-
mêmes souvent bien embarrassés s'il fallait qu'ils raisonnas-
sent ce métier; de plus, ils sont très jaloux, se soucient fort
peu de vulgariser le peu qu'ils savent.
Il en est tout autrement pour l'homme, qui a toutes les
facilités pour apprendre ce métier; il existe de nombreuses
écoles d'agriculture bien organisées ; de plus, à la sortie
de ces écoles,il lui est facile de se perfectionner en visitant
et étudiant les installations les plus remarquables. Mais
— 70 —
pour les femmes il n'y a pas d'écoles, elles ne peuvent pas
s'instruire en voyageant; il faut que par leur intelligence
elles suppléent à ce manque d'instruction première si com-
plexe, comprenant cuisine, élevage, laitage, fruiterie, etc. ;
aussi les ménagères capables sont-elles introuvables. Cette
disette va même toujours en augmentant; car, de plus
en plus les jeunes filles, à la recherche de la fortune, aban-
donnent la campagne pour la ville où souvent elles ne trou-
vent que la misère. Celles qui restent à la campagne ne
peuvent pas apprendre ce métier faute de maîtres.
Remarquez aussi le grand nombre de commerçants ayant
réussi par leur travail et leur intelligence à gagner une
modeste fortune, qui, pour charmer leurs loisirs, se fixent
à la campagne et se font agriculteurs, croyant connaître ce
métier sans l'avoir jamais appris; ils sont enchantés de leur
nouvelle profession. Mais généralement la désillusion ne se
fait pas longtemps attendre. Ils commencent par choisir un
maître-valet qui, tant bien que mal, cultive la propriété et
même sur les indications de son maître consent à faire quel-
ques essais; mais pour s'éviter la peine, ou par antipathie
pour les nouveautés, il a bien soin de ne pas les poursuivre.
S'ils n'ont pas le mari et la femme, ils choisissent aussi une
ménagère. Les premiers temps, tout va passablement. Ils
espéraient faire mieux que leurs voisins. Ils avaient
compté sur des produits de choix; ils s'aperçoivent qu'ils
ne répondent pas à leur attente et sont même souventdétes-
tables; se croient obligés, pour leur consommation person-
nelle, de s'adresser au marché voisin. Ils se fâchent, chan-
gent leurs ménagères ; mais les produits sont toujours les
mêmes. Enfin par lassitude et pour avoir la paix ils font
des concessions ; les ménagères, tout en ayant l'air défaire
mieux, continuent à faire comme bon leur semble , s'aperce-
vant que leurs maîtres n'y entendent rien. Cela peut con-
tinuer ainsi bien longtemps ; c'est-à-dire jusqu'à ce que
ces commerçants transformés en agriculteurs, complète-
ment dégoûtés de leur nouveau métier où ils n'ont récollé
que des désagréments sans le moindre bénéfice, se décident
enfin à louer leurs fermer
— 71 —
D'où vient cette cause d'insuccès ? Elle vient certaine-
ment du manque de connaissances du maître, mais surtout
du manque de savoir de la ménagère qui , si elle eût connu
son métier, à la grande satisfaction de son maître, aurait
tout fait prospérer dans la ferme.
Cela prouve une fois de plus que des écoles de femmes-
maîtresses de fermes, ménagères, rendraient de grands
services à l'agriculture. Il est certain que ces ménagères
diplômées, instruites, seraient très appréciées et recher-
chées, et que par leur ensemble et leur savoir elles vulga-
riseraient cette science de la ferme si peu connue. Les
écoles d'hommes sont là pour nous le prouver. Ces écoles ,
qui depuis longtemps fonctionnent bien, d'où chaque année
sortent des agriculteurs distingués, peuvent servir de
modèles. C'est une organisation et un programme à étudier,
lesdébutsseront peut-être durs, mais la réussite est certaine.
Il y a aussi une question de finances qui ne doit pas être
négligée, surtout si ces écoles étaient fondées par des parti-
culiers; cependant elle n'est pas si considérable qu'elle ne
puisse facilement être résolue ; d'autant plus que ces écoles ,
n'étant pas gratuites, pourraient donner un revenu, peut-
être insuffisant, mais qui serait d'un grand secours.
Si je me suis décidé à écrire ces quelques lignes, c'est
dans l'espoir que des personnes, mieux placées et plus
compétentes, voudront bien étudier sérieusement cette
question si importante et arriver à une solution pratique,
rendant ainsi grand service à l'agriculture.
Saint-Etienne, 4 mars 1886.
J. GlNOT.
VISITE AU MUSEE DE CÉRAMIQUE
DE SÈVRES
PAR
M. Sauveur MICHEL
A l'époque de la réunion des Sociétés savantes à la Sor-
bonne, M. le baron Textor de Ravisi, noire éminent Pré-
sident de section, délégué de noire Société à cette réunion,
eut l'extrême bienveillance de me faire parvenir, à Paris,
une invitation pour assister à une visite au musée de la
fabrique de porcelaine établie par l'Etat à Sèvres, visite
organisée pour la section des beaux -arts des Sociétés
savantes et, je crois, par M. le Ministre.
Je reçus avec empressement cette gracieuse invitation qui
me procurerait le plaisir de faire cette promenade artistique
en aussi savante compagnie. Elle m'a également procuré
l'occasion et l'avantage, je devrais dire l'honneur, de vous
entretenir quelques instants des merveilles historiques et
artistiques qui composent celle unique collection.
Le monument qui a été bâti pour contenir le musée pos-
sède une entrée centrale qui donne accès à un salon dont
on garnira les murs de quatre tentures que l'on tisse aux
Gobelins d'après les cartons de M. Le Chevallier, et qui
figurent les quatre opérations de la céramique.
L'installation matérielle du musée est faite avec tout le
luxe habituel en France dans les établissements de l'Etat.
Procédant du simple au composé, et suivant ainsi les
développements techniques et historiques de l'art de terre,
le savant organisateur à commencé le classement par les
poteries qui se présentent dans toute la nudité rugueuse de
la terre cuite; passe aux vases lustrés et peints de l'anti-
quité, aux terrailles de la Renaissance et des temps
modernes.
— 74 —
Celai qui, sachant lire, ne tirerait aucun fruit d'une
visite au musée céramique de Sèvres, coordonné et étiqueté
ainsi qu'il l'est, y mettrait certes beaucoup de mauvaise
volonté .
Ce sont la chimie et la physique, et non l'art, qui ont
servi de bases à cette classification. Bien que les grossières
poteries à peine cuites des aborigènes de la Gaule, récem-
ment découvertes dans les cavernes des vallées du Midi,
soient de même nature que les briques moulées à la méca-
nique et cuites à la houille qui entrent dans nos construc-
tions modernes, un certain ordre s'établit naturellement
de par la chronologie.
Les produits de chaque pays se succèdent suivant les pro-
grès de la civilisation et rendent les comparaisons faciles.
Aussi le musée céramique de Sèvres a-t-il produit une
grande impression sur les visiteurs. Il y en a certes de plus
riches et en grand nombre dans certaines séries spéciales,
mais il n'y en a pas déplus complets ni de mieux ordonnés,
avec une méthode plus claire et plus naturelle. Une course
rapide devant les vitrines, en suivant l'ordre adopté, en
fera facilement apprécier l'économie.
Poteries mates d'Egypte antique. — Celte série
consiste en quelques vases de formes très simples. Suivent
les terres vernissées; ces sortes de grès que recouvre une
couche de vernis bleu ou vert, quelquefois gris, forment
des vases à parfums, des tasses et des statuettes hiéra-
tiques, dont une tunique sans plis enveloppe les membres
rigides.
Armoires 3 et 5. — Grèce et Phénicie, Etrurie :
Poteries lustrées en jaune, en noir et rouge
brun. — Parmi les vases peints, je signale une amphore
panathémaïque à figures noires sur fond jaunes donnée
en prix pour une lutte à la course en Tannée 332 avant
Jésus-Christ.
Poteries celtiques, gauloises et gallo-romaines
mates et lustrées. — Ici nous tombons dans les bas-
fonds de la barbarie. Des vases aux formes incertaines, en
— 75 —
terre grossière, parfois micacée, façonnée sans l'emploi da
tour, décorés à coups de pouce.
Poteries mates du vii e au xvi e siècle, trouvées en
France. — Des fouilles nombreuses ont mis au jour un
grand nombre de poteries, de couleur noire, de formes sim-
ples, parfois élégantes malgré leur rigidité, qui appartien-
nent aux époques mérovingiennes et descendent sans doute
jusqu'aux Carlovingiens, dont les tombeaux assez mal
connus jusqu'ici doivent souvent être confondus avec ceux
de l'ère précédente. Quand au moyen-âge, il n'a que des
vases, des pots à encens de terre rugueuse et d'un assez
pauvre aspect.
Poteries péruviennes antiques. — Celles qui sont
mates rappellent beaucoup nos poteries celtiques, et celles
qui sont lustrées, avec un décor géométrique en rouge ou
en brun, se rapprochent tellement de certaines terres grec-
ques anciennes, qu'il serait parfois difficile de les distin-
guer.
Poteries mexicaines. — Elles semblent se distinguer
de celles du Pérou par des formes moins élégantes et par
la préoccupation de donner aux vases l'aspect de masques
ou d'animaux. Un décor, appliqué à froid sur fond orangé
et composé de dessins géométriques , se rencontre sur quel-
ques poteries de formes rigides d'avant la conquête.
Les côtés sont occupés par les produits de la plastique f
dans tous les temps, depuis les urnes funéraires, les anté-
fixeset les frises, que l'acquisition de la collection Cam-
pana a répandues en si grand nombre dans les musées de
France, jusqu'aux briques que la Renaissance employait en
revêtements dans les pays privés de pierre à bâtir et à
sculpter.
Parmi les quelques grandes pièces exposées â la suite des
armoires, nous signalerons une Vierge avec l'enfant Jésus,
grande figure en pied émaillée de blanc, d'Andréa délia
Robbia ; un épi de faïence émaillée du xvi e siècle; un grand
poêle allemand en terre vernissée de vert et un palmier en
faïence blanche accosté de deux enfants en terre cuite;
enfin le poêle de la Convention, fabriqué par OUivier au
— 76 — .
faubourg Saint-Antoine et reproduisant en terre émaillée
de brun le modèle de la Bastille.
Le conservateur du musée a bien voulu nous faire
remarquer quelques-unes des pièces de la collection du
baron Davillier qui vient d'être installée. L'une des plus
grandes curiosités de cette collection est une sorte de livre
d'heures en faïence dont le plat représente un canon avec
des portées de musique. Ce livre, creux à l'intérieur, pou-
vait recevoir de l'eau bouillante et servir ainsi dechauffoir
pour les mains.
Rabelais qui connut, parait-il, ce genre singulier de mis-
sel, prétend que ce n'était point de l'eau qu'on y mettait,
mais du vin. Ce très rare spécimen a été fabriqué en
Italie.
Une autre pièce curieuse est une faïence de Perse du xvi e
siècle, de forme hexagonale, composée d'une série de petits
carreaux triangulaires avec une décoration d'ornements
blancs sur fond bleu, l'un des plus beaux bleus persans
qui existent.
Armoire n° 16 : Poteries vernissées depuis l'an-
tiquité jusqu'au xvi e siècle. — C'est un fait acquis
aujourd'hui que les anciens, en Italie du moins, savaient
revêtir leurs poteries d'un vernis au plomb, bien qu'ils
semblent ne l'avoir fait que rarement. Le moyen-âge qui
employait industriellement ce vernis pour donner plus
d'éclat à ses carreaux de pavage, l'a rarement appliqué sur
la vaisselle. Un fragment de vase du musée de Sèvres,
montrant des fleurs de lys noires sur une terre rouge,
xn e et xui e siècles, et deux fragments de plat du musée de
Rouen, décorés d'incrustations noires très fines sur une
terre rouge, xiv* siècle, sont les seuls exemples qui soient
connus.
L'art s'est peu préoccupé d'embellir la vaisselle de terre
au moyen-âge : la noblesse et la bourgeoisie n'usaient
que de l'argent, de l'étain et des bois précieux. C'était
aussi le bois qui servait aux pauvres gens avec de gros-
sières terrai lies, dont l'armoire n° 45 nous montre de
nombreux spécimens. Nous les retrouvons dans une
— 77 —
armoire de la travée correspondante, où M. Forgeais avait
classé k collection de poteries mates et vernissées de tous
les temps, trouvées dans le sol de ce qui fut Lutèce et de ce
qai est devenu Paris, et données par lui au musée céra-
mique. Parmi ces pièces de toute origine, fort probable-
ment, que le commerce avait pu apporter dans Paris, vases,
tasses, lampes, salières, jouets d'enfants, nous ferons
remarquer un broc à masque humain des commencements
du xv e siècle et que Ton croit être une caricature, protes-
tation de quelque potier parisien contre les Anglais, ses
maîtres temporaires.
Faïences fines
Ici nous abordons une autre série de produits. C'est de
la faïence, mais elle est perfectionnée par l'introduction,
soil dans la pâte, soit dans le vernis, soit dans l'émail, de
matières étrangères aux argiles ou aux couvertes employées,
qui donnent aux unes et aux autres plus de consistance et
plus de résistance à l'usure.
L'introduction des silicates, des phosphates, des kaolins
dans les pâtes, et leur blanchiment par l'introduction de
l'oxyde de cobalt; celle du borax, dans les couvertes, ont
porté l'industrie de la faïence fine, qui a commencé par être
la modeste et blanche terre de pipe à vernis de plomb, au
point où les usines anglaises et quelques usines françaises
viennent de nous montrer qu'elles étaient parvenues
aujourd'hui.
Produits d'Oiron (qui portent, chez les collectionneurs,
le nom mieux sonnant de faïences de Henri II). — On ne
connaît guère, jusqu'à présent, que quarante pièces pro-
venant de cette fabrique, créée sous le patronage d'une
femme au goût fin et délicat, Hélène de Hangest, dame de
Boissy. La fabrique fut établie vers 1524.
Toutes offrent les mêmes caractères de fabrication et de
décoration ; la pâte en est fine, très blanche et recouverte
d'une glaçure mince, transparente et colorée légèrement
en jaune.
— 78 —
L'ornementation se compose d'entrelacs, d'arabesques,
de fleurons, d'armoiries et d'emblèmes incrustés dans la
pâle en linéaments fins, noirs ou plus généralement brun
foncé; celte décoration, dont les procédés rappellent ceux
des nielles italiens, est semée avec prof usion, mais toujours
avec un goût parfait.
Porcelaines tendres
Il nous suffit de rappeler que la porcelaine à pâte tendre
n'est point de la vraie porcelaine, mais une matière semi-
vitreuse, semi-opaque, une fritte, comme on dit, à l'aide de
laquelle on a cherché à imiter les produits si beaux et de
composition inconnue qui, dès la (in du moyen-âge, arri-
vaient de l'Extrême-orient en Europe.
Armoire 40. — Pâtes tendres de Florence, aux armes
des Médicis; de Rouen, avec Poterat; de Derby, pour
l'Angleterre; de Talavera, pour l'Espagne.
Porcelaines dures
Celles dont la pâte est faite de kaolin, terre qui provient
de l'altération des roches feldspath iques et de la glaçure de
cette roche elle-même.
Porcelaines de Saxe. — Les premières qui aient été
fabriquées en Europe.
Porcelaines françaises. — Nous signalerons deux
médaillons en pâte dure, qui semblent moulés sur des
terres cuites de Nini , qui passent pour avoir été faites en
1769 ; l'offrande à l'Amour, groupe en biscuit, étude très
remarquable.
Nous négligeons, non sans regrets, les pièces de céra-
mique orientale, mais la cruauté de nos éliminations ne
saurait être poussée au point de nous faire négliger les
vases anciens connus sous le nom de vases murrhyns.
Lorsque Pompée revint de son expédition contre Mithridate,
65 ans avant Jésus-Christ, il rapporta, selon Pline
l'Ancien, parmi les dépouilles dont il était chargé, de
— 79 —
merveilleux vases nommés vases murrhyns, dont un seul
fut acquis par Néron, premier mari de Livie, depuis femme
d'Auguste, au prix de 300 talents, 1,450,000 fr. de notre
monnaie. Il en existe des fragments au musée de Sèvres.
Ces fragments, d'un travail très perfectionné, sont ornés
de dessins polycrhômes, reproduits sur les deux faces et
dans toute leur épaisseur avec la môme régularité.
C'est à regret que nous quittons ce centre des arts céra-
miques. Il faudrait écrire des volumes pour analyser les
merveilles qui composent cette collection. En terminant
cette notice, je cède au désir de vous citer les paroles d'un
philosophe qui , en cette circonstance, a dit qu'il est prouvé
que, dans la voie du progrès, le pouvoir intelligent de
l'homme trouve toujours de nouveaux pas à faire quand il
s'est proposé pour but le terme idéal de l'infini, que le
génie entrevoitg mais que ses efforts ne sauraient atteindre ;
la perfection absolue.
Sans remonter jusqu'à l'origine de la fabrique de Sèvres,
où le culte du beau s'affirme par la création continue de
véritables monuments de la science et des arts, nous rap-
pellerons ici que sa célébrité universelle est déjà de date
ancienne, et que l'admiration pour ce qu'elle produit ne
s'attache pas seulement à ses œuvres colossales. La marqne
de fabrique de Sèvres est, comme autrefois, le plus beau
titre de noblesse qui puisse assurer le prix d'une pièce de
porcelaine. Il n'est pas rare de voir, à la salle de vente,
une tasse, même cassée, se vendre quinze ou vingt mille
francs, si elle est d'une bonne marque connue seulement
des amateurs.
Sauveur Michel.
«*-
Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'Hôtel-de-Ville, 4
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 1 er AVRIL 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. —
Travaux des sections. — Actes de l'assemblée. — Approba-
tion du budget de 1886 et du programme du concours de
Firminy. — Hommage à Pasteur. — Honneurs à rendre à
nos collègues décédés. — Projet de syndicat industriel. —
De la prévision des temps par M. Repiquet. — Lecture des
publications. — Communication de M. Maussier. — Com-
munication de M. Maussier sur des poteries anciennes
trouvées à Saint-Rambert.
Présidence de M. Euverte
Secrétaire, ■■■■■■■ppÉi M. François Maire
Les membres présents an nombre de 24 sont : MM.
Ànlagnon, Bedel, Besson, Bory Georges, Chariois, Chome-
ton, Croizier, Denis, Dubois, Euverte, Favarcq, J. Ginot,
Imbert, Lantz, F. Maire, L. Maire, Maussier, Otin, Repi-
gnet f Revoie Rivollier, Rimaud, Tollin, Thomas-Javit.
M F. Maire, secrétaire général, lit le procès-verbal
de la réunion da 4 mars qui est adopté.
Correspondance
Elle comprend : <• Lettre de M. de Brézenaud, inspecteur
d'agriculture de la région, informant la Société qae, suivant
la demande qui lui en a été faite, il accordera huit cartes
d'entrée gratuite an concours de Clermont pour les délé-
gués envoyés par la Société et les lauréats de nos comices
que nous désignerons pour visiter ce concours; M. de Brô-
— 82 —
zenaud approuve aussi dans sa lettre notre idée des champs
de démontration cantonaux et des réunions cantonales ; il
nous promet aussi de visiter notre concours de Firminy,
ayant reconnu, à Pélussin, combien notre Société fait
utilement et pratiquement ses expositions.
S Une lettre du conseil d'administration du Tir de l'Ob-
servatoire, par laquelle il demande à la Société des dons
en nature ou en espèces pour le concours de tir que cette
association organise en mai et juin.
L'Assemblée décide de faire don au Tirde l'Observatoire
de :
\ médaille vermeil ;
3 médailles argent;
2 médailles bronze ;
3° Lettre de M. Eraud, de Chavanay, nous informant
que la commune serait disposée à voler une somme de
200 francs pour participer à la création, sur son territoire,
d'un champ d'expériences.
Cette proposition est l'objet des remercîments de l'assem-
blée ; elle est renvoyée à la commission des champs de
démonstration.
4° Une lettre du Maire du Chambon nous promettant
une salle à la mairie pour nos réunions agricoles canto-
nales.
5° Lettre de M. Maussier nous promettant l'envoi pro-
chain d'un mémoire sur la découverte de poteries de l'âge
des Dolmens et de la pierre polie et nous annonçant l'envoi
de ces poteries et outils en pierre tailléa découverts dans le
terrain quaternaire par M. Marthoud à Saint-Rambert.
6° Lettre du Maire de Firminy ratifiant officielllement
toutes les conditions convenues avec la municipalité de
cette ville et une commission de notre Société à propos du
concours du mois d'août prochain.
7° Une lettre de M. Verny, directeur des mines de
Roche-la-Molière et Firminy nous annonçant que la com-
pagnie mettra à la disposition de notre Société quelques
médailles pour son concours de Firminy ; il exprime le
désir qu'une médaille soit affectée aux reboisements et
— 83 —
demande à être adjoint à la commission qui visitera les
terrains boisés.
L'assemblée décide d'adresser ses remercîments à la
compagnie des mines de Firminy et de faire droit à la
demande de son directeur.
Section d'agriculture
La séance a eu lien le 20 mars à 40 heures i/i t sous la
présidence de H. Olin, président.
M. le secrétaire général informe la réunion que les jour-
naux agricoles ne présentent rien d'intéressant à signaler.
Il communique une lettre de M. Eraud, nous annonçant
que la commune de Chavanay est disposée à voter une
somme de 200 francs pour subvenir aux frais de l'établis-
sement d'un champ d'expériences à Chavanay ; il nous fait
connaître aussi que M. Chevalet Renard ofire gratuitement
à la Société un terrain à cet effet.
H. le secrétaire général nous fait connaître que H. le
maire du Chambon-Feugerolles veut bien mettre une
salle de la mairie à la dispositions de la Société pour ses
réunions agricoles cantonales , dans ce chef-lieu de
canton.
M. Otin propose de nommer la commission de visite des
fermes, pour le prochain comice.
Il croit, que, vu le genre de culture, des cantons du
Chambon et de Saint- Gènes t- Mal ifaux, 4 membres titu-
laires et 3 suppléants suffisent bien pour opérer ce tra-
vail.
Sont nommés au scrutin secret : MM. Otin, François,
Maire Magand et Fillon, suppléants MM. Imbert et J.-B.
Croizier.
M. le secrétaire général propose de modifier au prochain
comice, le programme des récompenses pour l'espèce
bovine et propose de faire dans les taureaux, génisses et
vaches, une catégorie spéciale pour les races étrangères au
pays ; il propose de faire pour les instruments les concours
spéciaux suivants :
— 84 —
4* Machine i battre par manège pour petite et moyenne
culture;
2° Un concours de barrettes;
3° Un concours de charrues tourne-oreilles pour labou-
rer dans les pentes;
4* Un concoure de pulrérisateurs ou instruments pro-
pres à répandre les liquides ou les poussières pour
combattre les cryptogames et les insectes, tant en
Titiculture qu'en horticulture.
H. Ogier propose que les primes en espèces ou en mé-
dailles attribuées aux lauréats du concours de labourage
ou du concours des exploitations, soient remplacées par le
don d'instruments perfectionnés ou d'engrais. Il indique
cette manière de faire comme la plus efficace pour répan-
dre le progrés et l'usage des bons instruments et bons
engrais.
Cette proposition est approuvée et la commission de vi-
site des fermes est chargée d'examiner à qui ces dons pour-
nuit être faits utilement parmi les lauréats.
M. François Maire demande que nos programmes com-
portent désormais des récompenses pour renseignement
agricole, décernées aux instituteurs qui fournissent des
notions d'agriculture à leurs élèves*
MM. F. Maire et Repiquet proposent de créer une récom-
pense pour les propagateurs des méthodes de vaccination
charbonneuses de Pasteur.
Tous ces vœux sont bien accueillis.
M. Teissier propose que notre section s'associe aux ma-
nifestations dont M. Pasteor est l'objet en ce moment pour
ses savantes découvertes et demande à l'assemblée générale
de souscrire pour l'institut Pasteur.
Cette proposition est acceptée.
M Je Président, frappé de la quantité de nids de chenil-
les, attachés cette année aux arbres verts, émet le vœu que
M, le préfet en «oit Informé et que notre Société le prie de
vouloir bien appâter l'/tUention des maires sur l'exécution
rigoureux do lYwhof'^'Vafin de réfld^ autant que
possible, les dtydt» f X ces r
-8B -
M. Oiin fait connaître nn remède nouveau et efficace
pour détraire te puceron lanigère on scbizonenra, qui dé-
vore les pommiers.
Ce remède consiste à faire dissoudre : 35 grammes de
savon noir dans \ litre d'eau auquel on ajoute 60 grammes
d'alcool amyliqne. On remue constamment avant de s'en
■'en servir. L'application se fait avec nn pinceau avec
lequel on badigeonne tontes les parties infectées; après
l'application de ce remède, il est indispensables de traiter
les parties de l'arbre dènndées d'ècorce en appliquant les
divers mastics ci-dessons :
1 ° Mastic de l'homme Leforl;
2° Gondron de bois russe rectifié;
3° Mastic employé dans les pépinières pour greffer et
cicatriser les arbres, composé de :
1 kilog. résine.
1 kilog. poix ordinaire;
250 grammes, cire jaune;
500 grammes, suif de chandelle;
300 grammes, cire ronge et jaune.
Enfin nn dernier mastic mis a la portée de tout le monde
et facile a se procurer consiste en un lait de chaux délayé
avec de l'argile et de la bouse de vache ; il peut remplir le
même but.
H. le président nons fait connaître la composition d'an
compost destiné à favoriser la reprise des plans de vignes
non en racines.
Il consiste en 7/10 de terre argileuse, 3/10 c'a chaux,
cendres de bois et bouse de vache que l'on délaye dans une
assez petite quantité d'eau de façon à obtenir nne bouillie
qui puisse adhérer à chaque sarment. Ces derniers doivent
avoir séjourné dans l'eau pendant quinze jours an moins
avant d'être englués et plantés aussitôt après.
Cet espèce d'onguent a pour résultat de maintenir les
plans dans un état de fraîcheur très utile en cas de grande
sécheresse et il favorise la végétation.
— 86 -
Ce compost ci-dessus, sauf toutefois le souffre, est excel-
pour les plants enracinés, tels que plantes à fleurs annuel-
les, plants de choux, de betterave et généralement pour
toutes les plantes maraîchères que l'on a l'habitude de
de repiquer.
La séance est levée à 4 4 heures 58.
J.-B. Croizier.
Sections réunies des Sciences, Industrie, Arts et
Belles-Lettres. — Séance du 84 mars 1886, président,
H. J.-B. Rivolier ; Secrétaire, M. Louis Maire.
H. Farvacq, président de la commission d'encouragement
à l'industrie, récapitule les diverses demandes de concours
faites par plusieurs innovateurs :
1° M. Ploton n'ayant pas donné suite à son invention de
velours façonné sur métier double pièce, la commission
formée de MM. S. Berne, Croizier et Giron, Ta supprimé
de son ordre du jour.
2° M. Cordier à Cote-Chaude.
La commission était composée de MM. J. Besson, Croi-
zier et S. Michel.
M. S. Michel dit que la séparation du père avec son fils
leur a fait abandonner cet essai; de ce fait leur demande
est annulée.
3 e M. Fayol, à Saint-François. — Un moulin à farine.
La commission, composée de MM. B. Clair, Croizier,
Favarcq, Magani, François Maire, aura à sanctionner sur
cette invention.
N. Croizier observe que le moulin dit de l'Avenir semble
avoir beaucoup d'analogie avec celui de M. Fayol.
4° M. Guillot, taillandier à Saint-François. — Outils
agricoles.
Une commission composée de G. Bory, Celle, B. Clair,
Evrard, Rivollier ,a été nommée pour étudier ces perfec-
tionnements.
5° M. Buisson, rue du Bas-Tardy. — Machine à va-
peur.
- 87 —
Vu les améliorations faites par cet inventeur, une nou-
velle commission composée de MM. Carvés, B. Clair,
Evrard, Fontaney, Martin, étudiera cette invention et
présentera son rapport.
6° M. Badol, rue de la Loire. — Pianos.
M. S. Michel priera cet inventeur de formuler sa de-
mande au concours par lettre, ainsi que cela s'est toujours
pratiqué.
7° MM. Baucy et Massard., place de l'hôtel-de-ville. —
Tresse en fil pour cordons de chaussures. — M. Croizier,
comme il est dit ci -dessus, priera ces MM. de présenter par
lettre leur demande au secrétaire général.
La commission sera formée de MM. S. Berne, J. Besson,
Croizier et J. Pascal de Saint-Chamond.
M. J.-B. Rivollier propose d'élaborer les moyens en vue
de former un syndicat général industriel ; il lit un article
du Gagne-Petit reproduit par le Lyon Républicain du
I er février, engageant les industriels à se grouper pour
obtenir des forces capables d'implanter au dehors des mai-
sons avec représentants, qui proposeraient nos produits et
en même temps nous renseigneraient sur tous articles re-
cherchés pour la consommation.
Cette proposition sera communiquée, par les soins de
notre secrétaire général, à la chambre syndicale des tissus
et autres syndicats du bassin de la Loire, pour ensemble
obtenir les voies et moyens de réussite.
M. Favarcq émet le vœu qu'il soit envoyé à M. Pasteur
une adresse élogieuse pour les services qu'il rend à l'hu-
manité et le grand honneur qu'il fait à la France.
M. S. Michel lit sa notice sur la tapisserie. Il est décidé
que deuxième lecture en sera faite en assemblée générale,
en vue de l'insertion dans nos annales.
M. J. Michel a renouvelé la proposition d'un de nos col-
lègues décédé, M. Malescourt, relative aux décès de collè-
gues. M. Favarcq propose qu'au décès de chacun des
membres de la Société d'agriculture, il soit offert à la
famille une couronne en souvenir de ses collègues et que
M. le secrétaire général prête son concours pour lui facili-
ter l'invitation de tous les membres de la Société.
— 88 —
La section, très favorable à cette proposition, espère que
l'assemblée générale la ratifiera.
M. Favarcq lit dans le journal le Naturaliste l'extrait
d'un travail intitulé : Recherche du cuivre sur les
ceps de vigne, traités par le mélange de chaux et de sul-
fate de cuivre et dans la récolte; note présentée à l'Acadé-
mie des Sciences (séance du 46 novembre 4885) par MM.
Millardet et Gayon.
De ces expériences il ressort que le cuivre est faible-
ment assimilé à la plante et que le vin n'en offre plus que
des traces infiniment petites ou douteuses, au maximum
Ogr, 4 sur 4 000 litres.
Avant de passer aux actes de l'assemblée, M. Euverte,
président , prenant la parole, dit que notre Société vient
d'être cruellement éprouvée par le décès de M. le docteur
Maurice son secrétaire général honoraire et croit qu'elle doit
rendre un hommage spécial à sa mémoire.
M. Euverte rappelle tous les services que le docteur Mau-
rice à rendus à la Société par sa fermeté, son travail assidu
et ses capacités ; et il demande que les discours prononcés
sur sa tombe soient reproduits dans nos Annales.
L'assemblée s'associe au sentiment exprimé par son pré-
sident et à l'unanimité accepte sa proposition.
Actes de l'Assemblée
M. F. Maire, secrétaire général, donne lecture du projet
de budget pour 4 887 élaboré par le conseil d'administration.
Le secrétaire général observe que pour le concours de
Firminy le chiffre des récompenses distribuées sera déplus
de 4000 francs, nons compris l'objet d'artdela municipalité
de Firminy, les médailles du ministère de l'agriculture, de
la Société des Agriculteurs de France et de la compagnie
des mines de Firminy et de Roche-la-Molière; ce chiffre
est relativement supérieur à celui de Saint-Chamond qui
n'avait atteint que 4,500 francs alors que la ville avait
donné 6,000 fr. de subvention.
— 89 —
Le budget est ensuite adopté à l'unanimité.
M. F. Maire donne connaissance du programme du con-
cours de Firminy qu'on lira plus loin et qui est également
adopté après une obrservation de M. Repiqnet au sujet du
concours de l'espèce chevaline. Il demande que pour les
animaux de cette catégorie il soit fait la réserve qu'ils devront
être nés chez l'exposant ou élevés par lui; aûn d'encourager
plus sérieusement l'élevage du cheval agricole dans notre
arrondissement, il désire éviter que les industriels qui
auraient acquis à prix d'argent debeaux sujets puissent
concourir, au détriment des agriculteurs qui font réellement
l'élevage du cheval.
Après discussion et échange de vues entre MM. Euverte,
Repiquet, Charlois et F. Maire, la modiûcatien proposée
par M. Repiquet est adoptée.
M. Maire rappelle les vœux émis par la section d'agri-
culture et les sections réunies au sujet d'une adresse à en*
voyer à M. Pasteur, il propose qu'elle soit faite dans les
termes suivants :
Hommage à Pasteur
« La Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et
belles-lettres de la Loire, pleine d'admiration pour les
travaux persévérants et les précieuses découvertes de
Pasteur, veut joindre le faible hommage de son estime et
de sa reconnaissanc aux témoignages plus autorisés qui ont
été déjà prodigués à ce savant désintéressé, à ce bienfaiteur
de l'humanité.
Cette forme est adoptée et l'assemblée vote également
une somme de 25 francs comme souscription à l'Institut
Pasteur. ,
M. Rivolier appelle l'attention de l'assemblée sur les
vœux émis dans la réunion des sections réunies du
24 mars.
Le premier vœu est relatif aux honneurs à rendre à nos
collègues décédés et tendant & ce que la Société s'associe
au deuil des familles de tous les collègues que nous per-
dons par le don d'une couronne. . .
— 90 —
Après diverses observations de MM. Euverte, F. Maire,
Croizieret Rivollier, il est décidé que le secrétaire général
se mettra à la disposition des familles qui en feront la
demande pour leur faciliter les invitations aux funérailles
à faire aux membres de notre Société et que le bureau
prendra des décisions suivant les circonstances pour les
honneurs à rendre au collègue décédé.
Le second vœu est relatif à la formation d'un syndicat
industriel. M. Rivolier demande que Tassembléo veuille
bien approuver ce vœu, qu'elle décide qu'il y sera donné
suite et qu'en conséquence le président de la Société cor-
responde sur cet sbjet avec la chambre de commerce et les
chambres syndicales de la région.
L'assemblée adopte la propositions de M. Rivolier dans
son entier.
M. Repiquet demande ensuite à faire une communication
sur la prévision du temps ; elle est écoutée avec intérêt et
l'impression en est votée.
Le secrétaire général expose qu'il lui est difficile, mal-
gré tous ses efforts, de donner satisfaction complète à tous
les membres de la Société pour la lecture des publications ;
il demande qu'une commission, ayant pour mission d'ar-
rêter d'une manière définitive le mode de lecture des pu-
blications, soit nommée et se mette de suite au travail.
Sont désignés pour en faire partie :
MM. Louis Maire, J. B es son, D r Revol, Thomas-Javit,
François Maire.
M. Maussier donne ensuite des explications sur les pote-
ries, silex taillés, objets divers etc., trouvés dans le terrain
quaternaire sur la propriété de M. Marthoud, à Saint-
Rambert et qui sont étalés sur la table du bureau.
Ces explications sont écoutées avec le plus vif intérêt.
En terminant, M. Maussier nous promet une communica-
tion plus complète sur ce sujet.
Sont ensuite admis à la majorité des votants :
MM. Albert Millan, négociant, 47, rue de Paris, et
André Philipp, négociant, 17, rue de Paris, présentés par
MM. F. Maire et Aimé Philipp.
— 91 —
M. Nicolas Chaize, fabricant de lisses, 414, rue d'Anno-
nay, présenté par MM. F. Maire et Croizier.
M. Abel Faure, négociant, 2, place Marengo, présenté
par MM. Teyssier et Aimé Philipp.
M. François Olagnier, propriétaire à Risoli, commune
de Saint-Michel, présnté par MM. Verrier, J.-B. Garde et
F. Maire.
M. P. Pignol, propriétaire, 9, rue du Treuil, présenté par
MM. F. Maire, Otin et J.-Matras.
M. J.-F. Chômât, propriétaire, à Sorbiers, présenté par
MM. Barralon, Paul Fontvieille et François Maire.
M. Cënas, docteur, 4, rue de Foy, présenté par
MM. Berland et L. Favarcq.
M. J. Maire, propriétaire, 4, place Saint-Clair, Lyon,
présenté par MM. F. Maire, Otin et Croizier.
M, J.-P. Robert, fabricant de fourneaux, rue de Lyon,
présenté par MM. J. Ginot et F. Maire.
M. Jules Perrier, fontainier, 6, rue Balay, présenté par
MM. Otin et Paul Durand.
M. Fleury Madignibr, propriétaire, rue de la Mula-
tière, 48, et à Saint- Jean-Bonnefonds, présenté par
MM. Otin et Croizier.
1
DE LA PREVISION DU TEMPS
Je viens de lire une communication faite hY Association
Française pour l'avancement des sciences, ta congrès
tenu à Blois en 4884, par M. Zenger, professeur à récote
polytechnique de Prague, et ayant pour but d'établir la
possiblité de constituer un calendrier perpétuel de la pré*
rision des temps.
La connaissance, par anticipation, du temps qu'il fera un
jour donné pouvant avoir des conséquences incalculables
pour l'agriculture, surtout à l'époque des moissons, et le
congrès ayantété vivement intéressé par la lecture du travail
du professeur de Prague, je n'hésite pas à appeler l'atten-
tion des membres de la Société d'agriculture sur cette étude.
H. Zenger, à la suite d'observations nombreuses, a éta-
bli que les grandes perturbations atmosphériques, les cyclo-
nes, les typhons, les tempêtes, les orages, montrent avec
les éruptions volcaniques, les tremblements de terre, ainsi
qu'avec la chute des aérolites et le passage des essaims
météoriques, une coïncidence, et que de plus ces phénomè-
nes se reproduisent périodiquement. Il a prouvé aussi qu'il
en est de même pour les baisses barométriques.
Ces faits ne sont pas absolument nouveaux, mais per-
sonne jusqu'ici, que je sache, n'avait songé à les ras-
sembler et à les établir d'une façon telle qu'il soit possible
d'en tirer des conséquences pratiques. L'opinion que ces
phénomènes cosmiques sont réglés par un pur caprice des
éléments n'a jamais été combattue par des arguments
aussi sérieux, des faits aussi nombreux et positifs que ceux
fournis par l'auteur du travail dont nous parlons.
Etant démontré quo ces grands événements perturba-
teurs se reproduisent les mêmes jours, quelles que soient les
années qu'on compare, l'idée d'une cause commune vient
à l'esprit. Il est vraisemblable d'admettre l'existence d'une
force agissant périodiquement et régissant ces phénomènes
dont on a cru longtemps la production livrée au hasard.
Il y a là plus qu'une hypothèse séduisante, ainsi qu'on va le
voir.
1
- 94 -
On explique la formation des cyclones et des typhons
par les radiations de l'énergie thermique et électro-
magnétique provenant du soleil et agissant sur les cou-
ches supérieures de l'atmosphère en modifiant la vitesse
de rotation. De la différence de vitesse des différentes
couches doit résulter un mouvement tourbillonnant; d'où
l'origine des cyclones.
On sait que le cyclone américain et le typhon de la mer
indo chinoise mettent 4 ou 6 jours pour accomplir leur
parcours sur la superficie terrestre.
Le temps d'arrivée d'un cyclone sur un lieu d'observa-
tion déterminé varie donc avec la vitesse avec laquelle il
marche; par conséquent, les jours d'orages et de tempêtes
ne peuvent être indiqués qu'approximativement. Voilà
pour expliquer les écarts d'arrivée au jour prévu et au lieu
d'observation.
Ce n'est pas tout : l'examen des tableaux de statistique
de ces grands mouvements fait voir qu'ils se reproduisent
à des dates distantes l'une de l'autre de 43 ou 43 jours ; or,
le soleil, le grand ordonnateur de l'univers, qui est comme
la cheville ouvrière du monde, exécute justement une
demi-rotation tous les 4 2 ou 43 jours; M. Zenger a observé
qu'à cette date cet astre apparaît avec des caractères parti-
culiers; c'est au moins ce qui résulte des photographies du
soleil prises depuis 4874 9 chaque jour où cet astre est vi-
sible : caractères consistant en des zones blanchâtres affec-
tant la forme de cercles ou d'ellipses.
La relation entre ces zones blanchâtres et la production
des perturbations grandioses est tellement vraie qu'il est
possible de prévoir celles-ci 42 à 84 heures avant que le
tourbillon, dans son mouvement descendant, ne touche à la
surface terrestre. Ce qui prouve qu'avec l'héliophotogra-
phie un changement de temps peut être prévu avant que
la dépression barométrique ne se soit manifestée.
C'est en se basant sur les données précédentes que
M. Zenger a pu établir le calendrier suivant indiquant le
temps probable :
GO
Oh
w
E^
en
Oh
&q
w
va
Oh
en
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^a
m
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REPIQUET.
OBSÈQUES DE M. MAURICE
A la gare de Châteancreux, H. Maire, secrétaire général
de la Société d'agriculture, a prononcé le discours suivant :
Malgré l'absence de son président retenu en voyage, quoi-
que privée de son organe autorisé, la Société d'agriculture
ne veut pas se séparer à jamais de son secrétaire général, si
dévoué, sans lui dire au moins une parole de regret.
Il faudrait une voix plus éloquente que la mienne pour
retracer dignement ses mérites. Mais sa vie, ses actes ont
déjà parlé pour moi, car depuis longtemps nous appréciions
tous à sa juste valeur cet homme de bien. Je n'ai donc pas à
foire son éloge ; je me bornerai à rappeler son attachement à
la Société d'agriculture et à exprimer au nom de celle-ci les
sentiments douloureux qui débordent en ce moment de nos
cœurs.
Laborieux et désintéressé, le docteur Maurice a travaillé,
pendant 39 ans, au développement du progrès agricole.
En 1847, il débutait à la Société des sciences naturelles où
il remplit pendant sept ans les fonctions de secrétaire général.
En 1856, cette société fusionnait, sous son impulsion, avec la
Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles
lettres de la Loire, dont le cadre plus vaste convenait mieux
à son grand amour de l'étude et du bien. Successivement
président de la section des sciences de notre Société pen-
dant 6 ans, et secrétaire général pendant 23 ans, nous le
voyons toujours éclairé, ponctuel, assidu et dévoué dans ses
fonctions. Il ne cessa de servir, par ses labeurs, la cause
agricole que le jour où l'épuisement de ses forces est venu
éteindre son ardeur.
C'est grâce è son zèle infatigable, à son dévouement sans
limites et à sa fermeté que notre association agricole, après
des débuts pénibles, a pu traverser des périodes laborieuses,
qu'elles pu s'accroître ensuite et acquérir l'importance qu'elle
a aujourd'hui. Cest en grande partie aux travaux, aux rap-
ports, aux mémoires du docteur Maurice que notre Société a
vu son renom de science et d'activité se répandre parmi les
sociétés savantes de la France entière.
— 97 -
La Société d'agriculture, c'était l'œuvre par excellence de
ce travailleur infatigable ! Elle était l'objet de ses études
incessantes, elle était l'objet de tous ses soins, de toute sa
sollicitude. Aussi était-il pour nous plus qu'un collègue savant
et dévoué ; c'était un ami, un père dont nous respections
l'autorité et notre Société de génération en génération vouera
à sa mémoire le culte dit à son bienfaiteur vénéré.
Adieu, regretté collègue, adieu ! Vous n'êtes plus, mais
votre œuvre subsiste, solidement établie, et maintiendra votre
souvenir impérissable parmi nous. Au revoir aussi, nous
nous retrouverons dans un monde meilleur où vous serez
récompensé plus dignement que par la main des hommes
de tout le bien que vous avez fait au milieu d'eux !
M. le docteur Fleury a parlé en ces termes :
Avant de quitter cette dépouille funèbre, la Société de mé-
decine de Saint-Etienne et de la Loire et l'Association de pré-
voyance et de secours mutuels des médecins de la Loire et de
la Haute-Loire ont le devoir d'adresser un dernier adieu au
collègue éminent et distingué qu'elles viennent de perdre.
Né en 1815, à Saint-Christophe-en-Brionnais (Saône-et-
Loire), Etienne-François Maurice, après avoir terminé de
fortes études classiques, se fit inscrire à l'Ecole de médecine
de Lyon ; il y passa deux années, puis se rendit à la Faculté de
Paris pour y prendre ses grades. En 1840, il était docteur en
médecine et venait se fixer à Saint-Etienne. C'est là qu'il a
vécu pendant 46 ans d'une vie toute d'activité de travail et de
dévouement.
De 1843 à 1883, il fut médecin du bureau de bienfaisance,
et pendant 32 ans, ces fonctions restèrent absolument gra-
tuites. Pendant 20 ans, il fut attaché aux prisons et au chemin
de fer.
Au moment de la funeste guerre de 1870 1871, il desservit
trois des ambulances provisoires installées à Saint-Etienne
pour les blessés militaires.
Tout en assurant ces divers services, il ne négligeait point
lu clientèle qui lui était venue nombreuse, parfois exigeante.
D'une constitution robuste, le docteur Maurice ne s'épar-
gnait ni le jour ni la nuit. Il soignait avec un égal dévouement
le pauvre et le riche, et nombreux sont ses anciens clients
— 98 —
qui n'en parlent qu'avec la plus rive reconnaissance. Combien
de notre profession succombent, jeunes encore, sous le seul
fardeau de la clientèle? Les noms se pressent à notre sou-
venir.
Notre confrère était de ces natures fortement trempées, au
physique comme au moral, et il suffisait à bien d'autres tâches.
A l'ambition de vivre de son travail, de pourvoir à l'éducation
et au bien-être de sa famille, il joignait des préoccupations
scientifiques. Non content de se tenir lui-môme au courant
de la littérature médicale, il rêvait de fonder à Saint -Etienne
une Société qui permit aux médecins de se réunir périodi-
quement, de se communiquer les faits intéressants de leur
pratique, de discuter les questions de médecine locale en
général et aussi de converser sur les intérêts professionnels.
Dans une ville qui comptait, en 1857, 23 médecins, il sem-
blerait tout d'abord que la réalisation de ce projet ne dût subir
aucune difficulté ; en réalité, la gestation fut laborieuse. Finale-
ment, la Société vit le jour, grâce à la patience et aux efforts
du docteur Maurice.
Cette Société, dont il est le promoteur, notre confrère lui
porta toujours le plus vif attachement, comme secrétaire,
comme président à deux reprises.
Comme bibliothécaire, il ne cessa d'en poursuivre le dé-
veloppement et la prospérité; les nombreux travaux de sta-
tique, de tératologie, de dystocie et de pratique médicale qu'il
a publiés, dans nos Annales en font foi et témoignent égale*
ment de son esprit judicieux et éclairé. -
Cette création, en développant dans le corps médical une
louable émulation scientifique, servait également les intérêts
professionnels. En se rapprochant et en se fréquentant, on
finit par se bien connaître et s'apprécier ; on est mieux ins-
piré pour se concerter pour la défense commune.
Aussi les voies étaient toutes préparées dans la Loire lors-
qu'il fut question de fonder pour le corps médical une Asso-
ciation de prévoyance et de secours mutuels. Le docteur
Maurice, nommé secrétaire dès la première heure, conserva
ce poste pendant 25 ans. Elevé à la présidence en 1883, il se
démit de ses fonctions pour raison de santé en 1885, et fut ac-
clamé président honoraire, en reconnaissance des nombreux
services qu'il avait rendus.
En parcourant la série des annuaires publiés chaque an-
née, ont peut déjà se faire une idée de l'activité de notre con-
— 99 —
frère et de son zèle pour tout ce qui concerne les intérêts de
la profession ; mails il faut lire le résumé des séances du Con-
seil d'administration pour en apprécier l'étendue. Là, on re-
trouve, heure par heure, les incidents de l'existence d'une
association parfois difficile à diriger; on y reconnaît dans
les décisions prises ces qualités de jugement qui caractéri-
saient le docteur Maurice ; enfin, dans la lutte pour les inté-
rêts professionnels, on le voit toujours sur la brèche, victo-
rieux parfois, jamais rebuté ni lassé.
Son assiduité à nos réunions diverses ne s'est point dé-
mentie un seul instant; son jugement droit et son impartia-
lité, son érudition incontestée lui avaient acquis une influence
et une autorité qu'il mit toujours au service de nos sociétés.
Des voix autorisées vous diront l'activité qu'il a déployées
en dehors de la médecine, et témoigneront ainsi que l'homme
dont nous déplorons la perte était un véritable savant et un
encyclopédiste : sa compétence n'avait d'égale que sa mo-
destie. Arrivé au seuil de la vieillesse, il semblait que sa ro-
buste constitution dût le conserver longtemps encore à
l'affection des siens et à l'estime de ses collègues. La perte
d'une épouse affectionnée vint, il y a quelques années, porter
la première atteinte à sa santé : sous des dehors un peu
froids, il cachait un grand fond de sensibilité. Malgré les con-
solations et les soins d'une famille dévouée, ses forces com-
mencèrent à décliner et vers la fin de l'été dernier il se dé-
cidait à prendre définitivement un repos que nul autre n'avait
mieux gagné. La maladie impitoyable ne lui a point laissé le
loisir d'en profiter.
Dévouement, honneur et travail! telle fut la devise de
notre confrère. Sa vie peut servir de modèle à ses concitoyens;
elle restera un titre d'honneur pour les siens. Les récom-
penses officielles n'eussent rien ajouté à son mérite. Puisse
le témoignage unanime de nos regrets et de nos sympathies,
adoucir, s'il se peut, pour sa famille éplorée, l'amertume de
la séparation ! La Société de médecine et l'Association ins-
criront en lettres d'or dans leurs Annales le nom de leur
fondateur et de leur bienfaiteur. Adieu, vénéré confrère et
ami !
— 400 —
M. Gai Dtrd, pharmacien, s'est exprimé ainsi, au nom
du Conseil d'hygiène de la Loire :
Permettez-moi, Messieurs, de venir déposer sur le cer-
cueil du docteur Maurice, l'expression des regrets du Conseil
d'hygiène de la Loire. Cet honneur revenait à notre Prési-
dent, son successeur, qui se serait empressé de le réclamer,
s'il n'eût été retenu par une indisposition dont il est à peine
remis. J'ai pensé qu'en son absence nul ne pouvait mieux que
moi, qui fus son collaborateur pendant plus de 25 ans, vous
dire ce que fut M. Maurice au Conseil d'hygiène. A peine en
était-il membre depuis quelques années que son zèle le dé-
signa au choix de ses collègues qui le nommèrent leur
secrétaire, et, quand une maladie aussi inopinée que foudro-
yante vint frapper M. Janicot, les mêmes suffrages portèrent
M. le docteur Maurice à la présidence. Ses travaux lui valaient
cet honneur. C'est dans ces fonctions que nous l'avons vu
déployer, pendant 15 ans, une ardeur au travail, un dévoue-
ment à la santé publique, qui ne sont jamais démentis, sans
autre ambition que l'intime satisfaction du devoir nettement
accompli.
C'est par ce labeur opiniâ're et désintéressé qu'il a mérité
la profonde estime de ses collègues, et qu'il a stimulé leur
zèle. Mais ce travail incessant, joint aux fatigues inséparables
de la profession médicale, a fini par accabler sa vigoureuse
constitution. Il a succombé à la peine, et c'est en entrant
dans la paix éternelle qu'il a connu le repos pour la première
fois.
Le docteur Maurice fut surtout l'homme du devoir et du dé-
vouement. C'est lui que nous saluons ici, et c'est à lui qu'au
moment de la suprême séparation, nous adressons un der-
nier adieu.
Le corps de M. Maurice a été transporté à Privas.
•*
Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'HÔUl-de- Ville, 4
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 6 MAI 1886
^^^^^^^**^^*^^*sm^%
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. —
Lettres et circulaires analysées. — Démission de M. Dus-
sud. — Travaux des sections. — Section d'agriculture
et d'horticulture* — Compte-rendu des publications
agricoles. — Nomination d'une commission pour étudier et
essayer la castration des vaches; d'une commission pour
étudier; les moyens d'introduire de bons reproducteurs. —
Note de M. J. Ginot sur le reboisement par le bouleau. —
Sections réunies. —Procès verbal de la réunion du 21
avril. — Actes de l'assemblée. — Vote de l'impression
du travail de M. Chapelle sur la distance des planètes. —
Echange d'Annales. —Vote d'une médaille de vermeil pour le
centenaire de Parmentier. Concours de Firminy. Médaille
des agriculteurs de France. — Décision pour la lecture des
publications. — Réunions cantonales. — Note sur la tapis-
serie de M. S. Michel. — Admission de nouveaux membres.
Président : M. Evrard.
Secrétaire : M. François Maire.
Les membres présents au nombre de 34 sont MM.
J. Bahurel, Bory Salles, J.-L. Burlat, L. Chometon, J.-B.
Croizier, Maurice Defour, H. Denis, Dupuy, Evrard, M.
Fillol,P. Fontvieille, J. Ginot, Gonin aîné, Guérin-Gran-
JOQ, Guétat, Jacod, Lassablière-Tiblier, Limouzin, F.
Maire, L. Maire, Maussier, S. Michel, Mieg, Olin, J.
Palay, Pierre Pellade, Peyron, Prajalas, Reyol, E. Riche,
J. Riche, L, Roux, Thomas- Ja vit , Tollin.
— 402 —
Correspondance
Elle comprend : 4° Lettres de M. Eaverte et Rimaud,
s'excusant de ne pouvoir assister à la réunion ;
2° Lettre de M. Dussud qui a quitté Rive-de-Gier pour
habiter Saint-Martin-d'Extreaux et qui donne sa démission
de membre de notre Société, démission qu'il motive sur
son éloignement.
3° Lettre de H. Pasteur, remerciant la Société de
l'adresse de félicitations qu'elle lui a envoyée au sujet de
ses récentes découvertes scientifiques. Cette lettre fait le
tour de l'Assemblée; elle est lue avec le plus grand intérêt.
4° Lettre du président du comice de Montdidier deman-
dant à la Société de s'associer aux fêtes qu'il donne à l'oc-
casion du centenaire de Parmentier et de lui souscrire
quelques médailles qui seront distribuées en son nom aux
lauréats du concours agricole que le comice de Montdidier
tiendra du 25 avril au 3 mai (voir les Actes de l'Assemblée).
5° Lettre de la Société des archives historiques de la
Saintonge et de l'Aunis qui nous demande à échanger
ses publications avec les nôtres. (Voir les actes de l'As-
semblée.)
6° Lettre du directeur des Annales du musée Guimet
annonçant l'envoi des volumes XII et XIII.
7° Lettre du président de la Société d'agriculture»
sciences, arts et belles-lettres d'Indre-et-Loire qui nous
informe qu'il continuera à nous faire parvenir ses annales
quoique nous ayons renoncé, par nécessité budgétaire, à
faire l'envoi des nôtres. (Voir les actes de l'Assemblée.)
8° Lettre du maire de Firminy demandant que nous
ajoutions à nos affiches du concours de Firminy une bande
de couleur différente portant :
« Dimanche 2* août aura lieu un grand festival-Concours
d'orphéons, harmonies et fanfares. » (Voir les Actes de l'As-
semblée.)
9° Lettro de la Société des agriculteurs de France nous
annonçant qu'elle met k notre disposition deux médailles
— 403 —
d'argent et deux médailles de bronze pour être distribuées
aux principaux lauréats du concours de Firminy.
Des remerciement sont adressés à la société des agricul-
teurs de France.
4 0° Un mémoire fort intéressant de M. Haussier sur une
station de poteries primitives et atelier débauchage de la
période néolithique au Calvaire des barques à Saint-
Rambert.
Travaux des sections
Section d'agriculture et d'horticulture. — M. Croizier
lit le procès-verbal de la réunion du 17 avril 1886.
Président : M. Otinj secrétaire : M. Croizier
A l'ouverture de la séance, M. Maire, secrétaire-général
donne connaissance d'un arlicledujournal de l'Agriculture
fondé par Barrai, où est fait l'éloge de notre regretté secré-
taire M. Maurice.
Le journal d'agriculture pratique publie un article ayant
le môme objet.
Le secrétaire général lit ensuite une note du Journal
d'agriculture, indiquant l'acide phénique comme pouvant
remplacer la chaux pour servir au chaulage des semences.
L'acide phénique a l'avantage de les préserver des insectes,
des rongeurs et des oiseaux. M. Ginot rappelle à ce sujet
qu'une décoction d'aloès est employée pour le trempage
des grains qu'on veut préserver des déprédations des
oiseaux.
Le secrétaire général annonce qu'un décret paru h
YO/âciel à déclaré phyloxérés les trois arrondissements
de notre département. On pourra désormais introduire les
plants américains et les plants de toutes provenances dans
l'arrondissement de Roanne où ils étaient jusque là prohi-
bés. Il lit encore un article de M. Palliât, où ce professeur
de viticulture met les viticulteurs en garde contre les mar-
chands de plants américains qui, la plupart du temps,
entreprennent ce commerce, comme le premier venu, sans
connaissances appropriées et qui ne peuvent moins faire
que d'induire, volontairement ou par ignorance, en erreur
la plupart de leurs acheteurs.
Le secrétaire général nous donne encore lecture d'un
article du Journal d'Agriculture pratique sur la castration
des vaches, dans lequel il est exposé que cette opération
peut se faire maintenant sans danger grâce à un nouvel
instrument imaginé par M. Charlier. Dans cet article il est
également fait mention des avantages que procurera la
castration pour la bonne exploitation des vaches lai-
tières.
Cette communication est écoutée avec intérêt.
M. Maire expose que la castration pourrait rendre des
services aux agriculteurs des environs de Saint-Etienne
qui se livrent à là production du lait et, sur son invitation,
la section émet le vœu que cette question soit sérieusement
étudiée et qu'un essai de castration soit fait sur une vache
taurelière notamment.
M. Neyron de Saint-Jullien, présent à la réunion, fait
l'offre gratuite d'une vache pour faire cet essai. Séance
tenante une commission est nommée pour étudier la ques-
tion de la castration des vaches, pour suivre les résultats de
l'essai fait chez M. Neyron et dresser un rapport du
tout.
Font partie de cette commission MM. Labully, Charlois,
Repiquet, Maire, Neyron de Saint-Jullien, Magand,
J. Ginot.
Le secrétaire général nous communique ensuite la cor-
respondance.
Elle comprend : 1° Une lettre du maire de Firminy
demandant que nos affiches annonçant notre concours agri-
cole portent au bas une bande de couleur différente où il
soit fait mention du concours musical que la ville de
Firminy organise à notre occasion. La section n'y fait pas
d'opposition.
2° Une lettre du Président du centenaire de Parmentier
nous priant de nous associer aux fêtes données par le
eomice de Montdidier en l'honneur du propagateur de la
— 405 —
culture de la pomme de terre et nous démandant de vou-
loir bien souscrire des médailles qui seront décernées en
notre nom aux lauréats du concours organisé pendant ces
fêtes.
La section vote, à l'unanimité, une médaille de ver-
meil.
3° Une lettre de H. Pasteur remerciant la Société de son
adresse de félicitations.
4° Une lettre de la Société des Agriculteurs de France
nous informant que le conseil de cette Société met à notre
disposition pour notre concours de Firmiuy deux médailles
argent grand module et deux médailles de bronze, pour
être décernées au nom de cette Société aux principaux
lauréats de notre concours. Cette lettre indique de quelle
façon les médailles devront être décernées.
Des remerciements sont votés à la Société des Agricul-
teurs de France et le Secrétaire général est chargé de les
transmettre.
M J. Ginot lit un travail fort intéressant sur le reboi-
sement par le bouleau, dont la section demande la lec-
ture en assemblée générale pour en obtenir l'impression.
Le président, M, Otin, fait remarquer que le bois de
bouleau est recherché par les papeteries qui font le papier
avec la pâte de bois et que les planteurs de bouleau trou-
veraient un débouché dans cette industrie.
M. Maire fait observer que le bouleau a servi à boiser
en mélange des pays incultes comme la Champagne pouil-
leuse où tout autre essence ne pourrait végéter. Il demande
si on ne poqrrait pas l'employer dans notre massif monta-
gneux pour faciliter le reboisement par le sapin auquel il
servirait d'abri dans ses premières années. On pourrait
ensuite exploiter le bouleau au moment où le sapin peut
se passer d'abri.
Le secrétaire général fait connaître la physionomie de
de la réunion cantonale qui a eu lieu au Chambon le
44 avril* 886.
A ce propos, M. Neyron de Saint-Jullien rappelle l'uti-
lité des champs de démonstration et offre gratuitement un
terrain pour en établir un dans ce canton.
— 106 —
La réunion décide de tenir la prochaine réunion canto-
nale à Saint-Héand le dimanche â mai.
En terminant, M. F. Maire appelle l'attention de la sec-
tion sur l'importance des bons reproducteurs ; il croit que
notre Société ne s'est pas jusqu'ici préoccupée assez
directement de cette question ; il craint que les ré-
compenses que nous distribuerons aux animaux re-
producteurs dans le concours n'aient pas une influence
bien directe pour l'amélioration de nos races locales. Nous
primons sans distinction, dit-il, les meilleurs des animaux
qu'on nous présente et sans tenir compte rigoureusement
des besoins locaux, M. Maire croit qu'il vaudrait mieux
diminuer les prix des concours pour consacrer annuelle-
ment une somme à l'introduction dans noire arrondis-
sement de bons reproducteurs.
Il demande qu'une commission soit nommée pour étudier
les moyens les plus pratiques et les moins coûteux pour
introduire ces reproducteurs.
Il croit en principe que la Société pourrait subvention-
ner les introducteurs de bons taureaux, leur fournir son
appui moral en approuvant et en recommandant ces éta-
lons aux agriculteurs.
Une catégorie spéciale pourrait alors être créée dans les
concours pour les produits de ces reproducteurs, de façon
à bien indiquer aux agriculteurs la voie qu'ils doivent sui-
vre pour améliorer leur bétail.
Sont nommés pour faire partie de cette commission :
MM. Homeyer, Magand, Imbert, Ginot, Charlois, Repi-
quet et F. Maire.
M. le Président nous indique un moyen très commode de
détruire le tigre des poiriers, petit insecte qui fait de
grands ravages.
Il suffit pour s'en défaire délaver avec des matières féca-
les délayées dans de l'eau, les tiges des poiriers qui en sont
atteintes.
Il nous indique aussi le moyen de détruire les nids des
fourmis; le moyen consiste à jeter de l'eau et un peu de
de sulfure sur le nid et à y mettre le feu ensuite.
— 107 —
Pour éloigner les fourmis d'un fruitier ou d'une laiterie,
il suffit de saupoudrer leur passage de poussière de charbon
de bois.
La séance est levée à 1 1 heures 30 .
J.-B. Croizier.
M. Paul Fontvieille demande la parole sur le procès-
verbal de la section d'agriculture et observe que la castra-
tion des vaches qu'il a vu pratiquer ne fournit aucun des
bons résultats indiqués et est fort dangeureuse. Il lui est
répondu par divers membres que des améliorations consi-
dérables on été apportées à cette opération et que la
Société se propose seulement d'étudier la question et de
faire un essai sans préjuger du résulat.
Sections réunies. — M. Louis Maijre donne lecture du
procès-verbal de la réunion du 24 avril 4886»
Président : M. Favarcq* secrétaire : M. Louis Maire.
L'ordre du jour n'a pu être épuisé ; M. le docteur Revol,
dont la machine électrique médicale n'était pas prête,
avait chargé notre secrétaire général de l'excuser.
M. S. Michel a lu sa notice, sur l'historique des tapisse-
ries de haute et basse lisse, nous avons écouté avec plaisir
le passage relatif à celle de la Chaize-Dieu. Il a été décidé
que M. Michel en donnerait lecture en Assemblée géné-
rale.
M. Croizier, président de la commission, qui doit exami-
ner le métier à lacets de MM. Bauny et Massard étant
absent, M. Simon Berne offre de s'entendre avec ce col-
lègue pour que cette commission fonctionne sans retard.
Les questions qui étaient à l'ordre du jour devant oc-
cuper toute la séance, aucun autre travail n'avait été
préparé ni présenté; il s'en est suivi une séance très courte;
à ce sujet il a été dit que M. le secrétaire général facilite-
rait le mouvement de nos réunions, s'il faisait parvenir
tout d'abord à MM. les présidents et vice-présidents les
publications qui intéressent leurs sections*
— 408 —
Actes de l'Assemblée
M. Maire» secrétaire général, donne lecture du procès-
verbal de l'assemblée générale du 1 er avril. Il est adopté.
M. Maximilien Evrard, président» fait part d'une récla-
mation de M. Chapelle qui avait donné lecture dans la
réunion du 4 mars d'un travail sur la distance des planè-
tes et dont il croyait l'impression dans nos annales déci-
dée; or, par suite d'un oubli de M. Evrard qui présidait la
réunion» l'impression de cet ouvrage ne fut pas mise aux
voix et le secrétaire général ne put donc insérer au procès-
verbal le vote désiré par H . Chapelle.
En conséquence, M. Evrard exprime qu'il entrait parfai-
tement dans ses intentions de foire voter l'impression de
ce mémoire, et que, s'il a fait une omission involontaire, il
ne voudrait pas que H. Chapelle en subit les consé-
quences; il demande à l'assemblée de vouloir bien prendre
aujourd'hui une décision à son égard.
L'impression du travail de M. Chapelle mise aux voix est
acceptée par l'assemblée.
M. F. Maire, secrétaire général, fait ensuite part d'une
demande verbale qu'il a reçue de M. Jourjon, d'André-
zieux. M. Jourjon est l'inventeur d'un semoir mécanique et
voudrait que la Société lui prêtât la somme de 4000 fr.,
pour mener à bien son invention ; mais il voudrait que la
Société s'engageât par avance à lui faire ce prêt, avant que
lui-môme soumit son invention à la Société. L'assemblée
décide que la Société ne peut prendre cette proposition
en considération.
M. F. Maire, secrétaire général, exprime le désir que
notre Société échange ses Annales avec le Journal agri-
cole qui est l'organe du Comice du Puy, notre voisin, et
qui étend son action sur une contrée analogue à la nôtre
comme culture. Cette proposition est renvoyée à la com-
mission des publications.
Le secrétaire général annonce que l'idée d'ouvrir nos
— 109 —
Annales à la publicité n'est pas restée stérile, car différents
industriels ont déjà souscrit des annonces pour une somme
qui dépasse 500 francs. C'est une ressource nouvelle et
inattendue, qui permettra à notre Société de faire encore
plus de bien autour d'elle.
Vote d'une médaille de vermeil pour les concours
agricoles organisés par le Comice de Montdidier
à V occasion du centenaire de Parmentier. — La
lettre du Comice de Montdidier mentionnée à la correspon-
dance n'est parvenue à la Société qu'après sa réunion du
I er avril. Elle fut communiquée à la section d'agriculture
lors de sa réunion du 47 avril. Cette section, désirant s'as-
socier aux hommage rendus à la mémoire de Parmentier,
le propagateur delà culture de la pomme de terre, qui joue
un si grand rôle dans notre contrée, vole une médaille de
vermeil de 1 5 francs et prie le secrétaire général , vue
l'urgence, d'informer de suite le Comice de Montdidier de
ce vote.
L'Assemblée ratifie la décision de la section d'agriculture
sur cet objet.
Société des archives historiques de la Saintonge
et de l'Aunis. — La demande d'échange de nos Annales
fait par cette Société est renvoyée à la commission des pu-
blications qui donnera son avis dans une prochaine
réunion.
Société d'agriculture, sciences, arts et belles-
lettres d'Indre-et-Loire. — L'assemblée décide que la
Société ne peut moins faire que de continuer à envoyer
les annales à cette Société qui persiste à vouloir nous
adresser les siennes sans exiger cependant de réciprocité.
Concours de Firminy. — Demande du maire, que nos
affiches portent une bande annonçant le festival musical or-
ganisé par cette ville à l'occasion de notre concours agri-
cole.
Sur l'observation d'un membre que les concours musi-
caux sont toujours un obstacle à la bonne tenue de nos
Comices, une discussion s'engage et l'Assemblée, ne parta-
geant pas la manière de voir du préopinant, décide qu'il
— no —
sera fait droit à la demande du Maire de Firminy en indi-
quant toutefois sur la bande que c'est la ville de Firminy
qui organise le festival.
Médailles des Agriculteurs de France. — Des re-
merciements sont votés à cette Société et l'Assemblée décide
que les médailles qui loi sont offertes pour le Comice de
Firminy seront distribuées suivant le mode demandé
par les Agriculteurs de France.
Lecture des publications. — Le secrétaire général
donne connaissance de la décision de la commission chargée
d'assurer la lecture des publications prises dans sa réunion
du 3 avril. Cette commission est d'avis que les publications
soient mises en circulation à la fin de chaque mois parmi
les membres de la Société, inscrits pour les lire ; et que le
secrétaire général fasse passer, au préalable, les publica-
tions scientifiques ou littéraires aux présidents et vice-pré-
sidents des sections.
Sur l'observation du secrétaire général qu'il lui sera
très difficile d'assurer le bon fonctionnement de ces deux
distributions distinctes, et sur sa proposition de mettre les
présidents et vice-présidents en tête de la liste des lecteurs;
l'assemblée décide que les publications seront mises en
lecture par une seule distribution tous les quinze jours et
que les présidents et vice-présidents seront les premiers à
les lire pour en rendre compte à leurs sections.
Reboisement par le bouleau. — M. Jules Ginot lit
ensuite une très intéressante note sur le reboisement par
le bouleau, dont l'insersion dans nos Annales mise aux voix
est adoptée.
Réunions cantonales. — Le secrétaire général rend
compte en quelques mots des réunions cantonales du Cham-
bon et de Saint-Héand et fait part du succès de celle de
Saint-Héand ; il indique les moyens de publicité employés
pour convoquer les agriculteurs à ces réunions et met sous
les yeux de l'Assemblée le spécimen d'une carte d'invitation
qui est envoyée en grand nombre aux cultivateurs, Le
président félicite les organisateurs de ces réunions et les
engagent à persévérer
— m —
Tapisserie. — M. S. Michel lit on trayait fort apprécié
sur la tapisserie dont l'impression dans nos Annales est
votée avec empressement.
Publication du Bulletin. — Enfin H. le Secrétaire
général demande que, suivant l'idée émise par M. Eaverte,
une commission loi soit adjointe pour la rédaction dn bul-
letin mensuel de la Société, auquel il a été convenu de
donner certain développement.
Après échange d'observations entre divers membres, il
est décidé que les sections nommeront des délégués pour
faire partie de cette commission.
Annonces. — Le secrétaire général expose que les
annonces reçues dans le bulletin forment une nouvelle
source de recettes que jusqu'ici il est seul à administrer,
11 demande si la Société veut nommer une commission
spéciale de contrôle ou si elle veut charger la commission
du budget de s'occuper de cette question.
Répondant à diverses demandes faites par un membre
présent sur ces annonces, le président et le secrétaire gé-
néral déclarent que notre bulletin est ouvert à tous les
souscripteurs d'annonces sans exception, mais que la
Société ne prend pas l'engagement, en acceptant des annon-
ces de patroner ceux qui les souscrivent, et, que l'avantage
que les sociétaires retirent de ces annonces consistera dans
un accroissement de ressources qui permettra à notre asso-
ciation de faire plus de bien.
Nomination des Jurys du Comice de Firminy.
— M. Otin informe l'Assemblée que la section d'Agri-
culture procédera à l'élection des jurys du concours de
Firminy, lors de sa réunion du samedi 32 mai. Il prie les
sociétaires de prendre part, en aussi grand nombre que pos-
sible, à cette réunion, afin que ces élections soient fai tes avec
le concours de tous ; on évitera ainsi de faire des mécon-
tents ou de laisser dans l'oubli des membres de notre Société
particulièrement compétents.
Les membres de la section d'industrie seront convoqués
à cette réunion de la section d'agriculture pour prendre
art à la nomination des jurys des instruments.
— 443 —
PROPOSITION DI CANDIDATURES
J.-B. Garnier, fils aîné, négociant en grains et farines,
place Bellevue, présenté par MM. Otin et Saumon.
Pierre Chauvet, fabricant de chaux à Bellevue, présenté
par MM. Otin, F. Maire etCroizier.
Théodore Favier, marchand de bois, 23 cours Saint-
André, présenté par MM. Néel et Otin.
Claude Clavier, négociant en farines, 21 rue Praire, pré-
senté par MM. Guérin, Granjon et Teyssier.
J.-B. Bonnand, propriétaire à Saint-Joseph, présenté
par MM. Paluy, Etienne Riche et J.-M. Riche.
ADMISSION DE MEMBRES NOUVEAUX
Sont ensuite admis à l'unanimité :
M. Jean Oriol, propriétaire aux Her bandes, commune
de Colombier, présenté par MM. Jules Ginot, J.-B. Croizier
et F. Maire.
Charles Duplay, propriétaire, rue Mi-Caréme, à Saint-
Etienne, présenté par M M. René et Joseph Marckert et
F. Maire;
Henri Marthoud, propriétaire, 43* place du Peuple, à
Saint-Etienne, présenté par MM. Cognard, Maussier et
. Thomas- Javit.
Prajalas, vétérinaire à Saint-Hêand, présenté par MM.
Labully, François Maire et Otin.
Ruvotry, propriétaire à Molino, commune de Fouillouse,
présenté par MM. Jean Magand, Otin et F. Maire*
N OTI C E
SUR
IL..A. TAFISSEBIE
PAR
M. Sauveur MICHEL
L'histoire nous apprend que les Babyloniens ont excellé
dans l'art de fabriquer les tapis et qu'ils représentaient avec
tin art infini des figures de diverses couleurs. On attribue
la découverte . de la teinture en pourpre dont ils se ser-
vaient à l'Hercule tyrien, qui vivait sous le règne de Minos,
roi de Crète, quinze cents ans avant l'ère chrétienne.
Les tapisseries de Perse ont eu autrefois beaucoup de
renommée en Europe. *
Dans le temps où les Sarrasins firent irruption en
France, sous le règne de Charles Martel, quelques-uns de
leurs ouvriers s'y établirent et fabriquèrent des tapis à la
mode de leurs pays. Dans un règlement de la communauté
des maîtres tapissiers de Paris, on reconnaît que les
ouvriers sarrasins sont les plus anciens de ce corps. Dans
le livre des métiers d'Etienne Bayleux, mort en 4269, il
est question d'ouvriers de haute lisse que les Sarrasins
voulaient empêcher de pouvoir ouvrir en la ville de Paris
jusqu'à ce qu'il fussent jurés et sermentés aussi comme ils
sont.
La communauté des tapissiers est très ancienne à Paris;
elle était & l'origine partagée en deux sections : Tune sous
le nom de maîtres marchands tapissiers de haute lisse,
sérajinois et rentraiture; l'autre, sous le nom de courte-
pointier, neustrés.
La jonction en fut ordonnée par arrêts du Parlement du
2 novembre 1627, 7 décembre 1629 et 27 mars 4680.
— 114 —
Les nouveaux statuts, forent approuvés, le 25 juin 1636,
par le lieutenant civil du Châtelet de Paris, sur l'approba-
tion duquel Louis XIII donna ses lettres patentes de con-
firmation au mois de juillet suivant.
Les maîtres tapissiers jouissaient autrefois de beaucoup
de privilèges. \\ existe un ancien manuscrit h la Bibliothè-
que Nationale, par lequel il est établi que les tapissiers
étaient exemps de faire le guet sous le règne de Philippe-
Auguste.
C'est en 4 367 qu'il est fait pour la première fois mention
de tapisseries de haute lisse fabriquées h Arras.
Cette mention est consignée dans le compte communal de
Lille. C'est d'Arras que la merveilleuse industrie fat ré-
pandue dam le reste des Pays-Bas.
L'abbaye de la Chaise-Dieu en possède de beaux souve-
nirs qui datent du commencement du xvi e siècle.
C'est à la générosité de Jacques de Se nectaire que
l'abbaye devait les dix-sept tapisseries d'Arras qui sont
tendues autour du chœur les jours de fête comme aux beaux
temps de leur splendeur. Selon M. Mendet, le magnifique
abbé les fit exécuter en 1516 d'après les cartons deThaddéo
Galdi, maitre italien. Malgré les ravages du temps, ces
r ches tableaux de laine et de soie, rehaussés ça et là de
fils d'or et de fils d'argent, restent pour les connaisseurs
un des plus curieux spécimens de l'art aux premières années
du xvi e siècle. La vivacité des tons, l'expression des figu-
res, la délicatesse des draperies permettent certainement de
fairedecetteœuvreremarquableunemention exceptionnelle.
Les motifs représentent des scènes tirées de l'ancien et du
nouveau Testament, c'est-à-dire la figure ou la prophétie
d'un côté et la réalité de l'autre.
Les scènes doubles, tissées sur la même page, sont
séparées par de gracieuses colonnettes et les légendes ins-
crites sur chaque tableau se composent d'un quatrain en
prose rimée dont deux premières lignes tirées de la Bible,
sont consacrées à l'explication des sujets et dont les deux
suivantes font connaître la relation qui existe en eux.
Il arrive quelquefois que la tapisserie renferme deux
— Mb —
motifs do ranci en testament et un seul du nouveau; alors
celui-ci occupe le compartiment du milieu et au bas on lit
des sentences extraites des psaumes ou des prophéties qui
ont inspiré l'ensemble de la composition*
Les tableaux sur lesquels l'attention s'arrête arec le
plus d'intérêt sont : La séduction du péchéj dans
lequel le serpent se présente pour tenter Eve avec une
gracieuse tête d'enfant; Le jugement de Salomon,
Le massacre des innocents, commandé par Hérode.
Comme beaucoup de peintres de cette époque, l'astisle a
babillé ses personnages avec des costumes contemporains
et, pour que le nom du donateur se perpétuât aussi long-
temps que l'objet destiné à rendre témoignage de la libéra-
lité du noble prélat, il eut le soin d'introduire dans pres-
que toute les tapisseries les armes des Se nectaire avec une
crosse d'abbé eu pal.
Dès le règne des premiers Valois, la France donne nne
grande extension à la fabrication des tapisseries imagées ,
et les tapissiers de Paris luttent sans désavantage avec les
artistes Flamands.
Le luxe se développe et les encouragements des rois et
de la cour aident non-seulement les haut lisseurs français,
fournissent les pays éloignés, mais même ils envoient des
ouvriers au loin, qui vont répandre l'habileté du travail
où ils sont passés maîtres.
François I er fonda à Fontainebleau la première fabrique
de tapis où l'on travailla aux frais de l'Etat. Cette fabrica-
tion de tapis, façon du Levant, commence à se perfectionner
sous le règne de Henri IV , à exécuter des ouvrages beau-
coup plus parfaits; elle en fut redevable à un nommé
Pierre Duponqui, en 4632, donna un ouvrage intitulé
«La Stromaturni », ou l'excellence de la manufacture des
tapis de Turquie, nouvellement établie en France.
Ayant été obligé pour vivre de travailler en tapisserie,
il préféra le point sarrasinois, par le goût qu'il avait pour
ses sortes d'ouvrages; il le perfectionna au point d'imiter
les tableaux peints et il fit tant de changements dans la
manufacture, dont il était le* directeur, qu'elle devint
d'une très grande importance entre ses mains.
— m —
Le roi, charmé de ses succès, le nomma son tapissier et
le logea dans son château du Louvres en 4603.
La ville de Sens , on plutôt le trésor de la cathédrale de
Sens possède trois morceaux de tapisserie de cette époque,
des plus rares. La pins belle pièce a un sujet très particu-
lier : la réunion de deux triomphes féminins accompagnant
celui delà Vierge. Les légendes en français : Salomon, Ber-
sabée, Hester-Assuère (sic), nous indiquent les deux sujets,
qui, sans s'y rapporter comme symbolisme formel, sont
des couronnements humains à côté du couronnement divin
de Notre-Dame, encadré de chérubins rouges et bleus.
Le couronnement de Bethsabée par son fils Salomon, et
l'Eslher aux pieds d'Assuérus, qui va la toucher du seep-
tre et lui faire partager son trône, sont de véritables mer-
veilles. Hais la merveille comme grâce, c'est la tète de Sa-
lomon; elle l'emporte sur toutes les autres.
On attribue ces merveilleuses tapisseries, qui valent des
tableaux, à Allardin de Souyn, maître tapissier de haute
lisse, demeurant à Paris à l'hôtel de Mgr l'archevêque de
Sens.
St-Hanrice à Vienne possède également de belles
tapisseries dites de Flandre ; elles ont nne grande valeur
artistique et méritent l'attention des amateurs. Le sujet
représente la vie et le martyr de St~Maurice, patron de la
Basilique. Il se compose de cinq pièces qui, comme à la
Chaise-Dieu, sont tendues autour du chœur les jours de
fêtes.
La première partie représente le baptême de St-Maurice
et de sa légion. Dans la deuxième partie, il se présente
devant l'empereur Dioclétien. Dans la troisième partie, il
se retire de l'armée pour hidolatrer. Dans la quatrième
partie, la légion est décimée. Dans la cinquième partie,
martyr de St-Maurice et de sa légion en 297.
Il y a dans cette étude l'anima ; la vie. Des hommes
d'armes habitués au spectacle de la mort regardent avec in-
différence les meurtriers. La pâleur livide des visages des
bourreaux dénote un combat intérieur, la haine et la peur
agitent ses âmes. Je reproduis très imparfaitemenl les dis-
— m —
positions de la scène qui est dramatiquement composée et
montre chez l'artiste une grande entente de la physionomie
et du geste.
L'époque qui va du règne de François I er à celui de
Louis XIV représente assurément la perfection artistique
dans la tapisserie. L'émulation entre les diverses maisons
royales et les fabriques privées active la production et
la rend plus ingénieuse.
Le goût des tentures se répand partout et la riche finan-
ce en veut sa part, tout aussi bien que les princes et les
grands seigneurs*
C'est à partir du règne de Louis XIV, fondateur ou
mieux organisateur des maisons royales des Gobelins et
de Beauvais, que ce nouveau genre d'amélioration doit se
produire. A Alexandre de Commans, fils de Marc, avait
succédé Hippolyte de Commans, écuyer, sieur de Soude,
qui en 4654 reçut du roi la direction des manufactures de
tapisseries et autres du royaume, qu'avaient déjà eue ses
deux frères.
Un certain nombre de tapissfers flamands furent appelés
d'Oudenarde et placés sous l'autorité de Jaussen, un habile
chef d'atelier dont le nom se retrouve souvent sur les
tapisseries des Gobelins.
En 166% Colbert, surintendant des finances, concen-
tré aux Gobelins, où les Commans avaient déjà réuni tant
de bons éléments, les ateliers de haute et basse lisse épars
dans la ville ; il y ajoute les diverses industries d'art tra-
vaillant pour le souverain. L'édit de 4667, qui est en quel-
que sorte l'acte de naissance de la célèbre manufacture
royale, la qualifie de Manufacture des meubles de la Cou-
ronne.
On comprendra sans peine que nous n'essayions pas de
résumer l'histoire de la manufacture des Gobelins et de
celle Beauvais, qui marquent en quelque sorte l'ère mo-
derne de la tapisserie.
Pendant deux siècles, ces deux fabriques royales reprô-
sentent le goût français qui régentait le monde. Elles ont
naturellement suivi les caprices de la mode et même par
— us —
suite des événements ont souvent été menacées, voire
atteintes dans leurs ressources, presque dans leur existen-
ce. Elles n'en ont pas moins continué à maintenir très
haut la tradition par laquelle la prééminence du goût fran-
gais s'établissait d'une façon générale dans le monde.
Sauveur Michel.
Reboisement par le Bouleau
L'homme, par un sentiment bien naturel, éprouve une
vraie jouissance lorsqu'il voit ses œuvres prospérer et ap-
préciées; malheureusement, cette satisfaction lui est trop
rarement accordée.
Il en est surtout ainsi pour celui qui fait du reboisement;
car s'il veut avoir cette jouissance il faut qu'il se mette à
l'ouvrage bien jeune ; 25 années suffisent à peine pour ob-
tenir un bois bien médiocre, mais il faut savoir en prendre
son parti et se résoudre à faire du reboisement pour ses
héritiers qui certainement n'éprouveront pas les mêmes
jouissances que le planteur.
Je n'ai pas à traiter la question des reboisements ; leur
utilité est reconnue et du reste incontestée. Cette question
est pour ainsi dire épuisée; il ne s'agit plus maintenant
que de chercher les moyens pratiques pouvant faciliter ces
reboisements et ainsi encourager les propriétaires à se met-
tre à l'œuvre.
Généralement, et avec raison, l'on reboise les terrains de
mauvaise qualité, ou qui sont trop difficiles à cultiver ;
dans de telles conditions, la croissance des plants est natu-
rellement très lente, par conséquent ils se trouvent plus
longtemps exposés aux intempéries des saisons et a la vora-
cité des animaux. Souvent, après une longue attente, de
grandes dépenses et des soins continuels, Ton arrive à
obtenir un bien maigre résultat.
Il faut en convenir, ces considérations etxes causes d'in-
succès sont bien faites pour nous décourager ; mais ne
soyons pas égoïstes, sachons planter pour les autres; nos pré-
décesseurs ont bien planté pour nous; s'il ne l'ont pas fait,
faisons mieux qu'eux.
— <H9 —
Avant de commencer un reboisement il faut étudier son
terrain et rechercher les moyens les pins avantageux, per-
mettant an tant que possible d'éviter les inconvénients ci-
dessus.
D'abord il faut choisir les essences d'arbres qni s'accom-
moderont le mieux du terrain et y pousseront vite. Après
expériences, recherches et renseignements, j'ai pu consta-
ter que le bouleau était l'arbre des reboisements rapides,
s' accommodant des plus mauvais terrains, l'arbre de tous
les climats, excepté cependant de ceux qui sont trop chauds.
Semé ou planté avec d'autres arbres, on verra bien vite le
bouleau les dépasser tous. On dit que c'est un arbre de mé-
diocre valeur produisant un bois de qualité inférieure ;
jusqu'à présent cet arbre a été plutôt détruit que planté, les
fabricants de balais le mutilent sans le moindre ménagement,
coupant branches et flèches; aussi les bons sujets sont-ils
très rares; chez les marchands, ce bois est introuvable.
Pour toutes sortes d'arbres, si vous avez un mauvais ter-
rain à reboiser, vous serez obligé de lui faire subir une pré*
parationtrès coûteuse et demandant beaucoup de temps ;
pour le bouleau ce travail est bien simplifié: un défriche-
ment sommaire, un coup de herse ou de râteau suffisent;
les grttines où les plantes, si elles sont de bonne qualité,
poussent toujours et partout. De plus le bouleau est un
porte-graine de 4 er ordre, très précoce; cette graine, qui est
légère, est transportée au loin par le plus petit vent, reboi-
sant ainsi progressivement tous les environs.
Si par accident il est cassé, il reprend immédiatement
une nouvelle flèche.
Les animaux qui sont beaucoup plus délicats que Ton n'est
porté à le croire, craignent la saveur de son feuillage et
de son écorceet, par conséquent, n'y touchent pas.
Cet arbre, quoi qu'on puisse en dire, a bien son mérite; il
produit un bois blanc se tournant et se polissant parfaite-
ment; de ses menues branches on fabrique des balais dont
il se fait une énorme consommation. Son écorce est em-
ployée dans les tanneries; les sauvages de l'Amérique du
du nord l'emploient presque exclusivement et obtiennent
— 120 —
des peaux d'une souplesse remarquable. Sa sève, 1res
abondante, sert aussi à fabriquer une boisson très agréable;
en tous les cas, c'est un excellent bois de chauffage.
Si je tous recommande cet arbre, c'est que je suis con-
vaincu qu'il est appelé i rendre de grands services, spé-
cialement pour les reboisements des mauvais terrains, car
il est évident que, la où poussent bien nos géants des forêts,
il ne faut pas s'amuser à semer du bouleau.
Plus tard, si nos héritiers ou acquéreurs ne trouvent pas
$es bois assez beaux, le terrain ayant été amélioré par les
débris de bois, de feuilles ou autres, il leur sera facile d'y
intercaler des plants d'arbres d'une essence plus méritante
qui, alors, protégés par le bouleau, poussera plus vigoureu-
sement. Le premier reboisement est toujours le plus diffi-
cile à réussir; ils auront donc un grand avantage sur nous.
Si vous doutez encore de la valeur de cet arbre, faites
une excursion dans les bois. Là, étudiez la croissance de cha-
que variété et vous serez convaincus. L'expérience est, du
reste, peu coûteuse; plantez et semez en mélange. Dans la
pleine du Forez, plusieurs essais ont été faits et ont parfai-
tement réussi; le reboisement de la plaine est cependant
desplusdifficiles; mais aussi est-il d'une plus grande utilité,
car les bois assainissent les contrées, tout en améliorant le
terrain et donnant un revenu.
J. Ginot.
Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'Hôtel-de- Ville, 4
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 10 JUIN 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. —
Lettres et circulaires diverses analysées. — Travaux
des sections. — Section d'agriculture et dhorttcuU
turc. — Compte rendu des publications agricoles. — Nomi-
nation des délégués nu Concours de Clermont-Ferrand
et vœu à émettre au sujet de la nouvelle organisation
des concours régionaux. — Election du Jury du Concours
de Firminy. — Sections réunies des sciences, lettres et
industrie. — Procès verbal de la réunion du 18 mai, —
Actes de l'Assemblée. — Suppression de la lecture
du procès- verbal. — Nomination d'un délégué pour faire
partie de la commission de rédaction du Herd book de la
race charolaise. — Culture en bandes. — Approbation des
actes de la- section d'Agriculture.
Président : M. Euverte
Secrétaire : M. François Maire.
Les présents, an nombre de 34, sont :
MM. J.-L. Burlat, Chauvet, Croizier,H. Denis, Euverte,
Favarcq, Garnier, Gauthier-Dumont, Jules Jinot, Gonin,
Guétat, Imbert, Kociakiewiez, François Maire, Louis Maire,
Marthoud, Maussier, Mondon, Otin, Prajalas, Robert,
Terme, Teyssier, Thomas-Javit.
Correspondance
Elle comprend :
Lettres de M. Prajalas et de M. Marthoud remerciant la
Société de leur admission.
— 422 —
Leltre de M. J.-M. Odouard, de Colombier» donnant sa
démission, qu'il motive sur son éloignement et ses occupa-
lions.
Lettre du Directeur des Aciéries de Firminy nous infor-
mant que cette Société veut bien nous accorder une mé-
daille d'or grand module comme prix d'honneur pour notre
Concours de Firminy.
Lettre du Président de la Société d'Agriculture de la
Nièvre demandant à notre Société de désigner un délégué
pour faire partie de la commission chargée de la tenue et
de la rédaction du registre généalogique de la race charo-
laise nivernaise institué par la Société d'Agriculture de la
Nièvre.
Lettre de H. Vert, secrétaire pour le groupe de Saint-
Etienne de la Ligue Française pour le relèvement de la
moralité publique, nous informant de la remise de plu*
sieurs exemplaires d'une brochure intitulée La Femme
esclave, qu'il nous prie de tenir à la disposition des mem-
bres de la Société.
Lettre de la Société du Tir Forézien nous demandant des
dons pour le Concours de Tir qu'elle organise cette année.
La décision à prendre sur cette demande est renvoyée à
une séance ultérieure.
Lettre-circulaire de l'Association Française pour l'avan-
cement des sciences, nous informant qu'elle tiendra sa quin-
zième session à Nancy du 4 $ au 20 août prochain, et nous
priant de désigner des délégués pour représenter notre
Société à cette session.
Il est décidé que, vu l'éloignement du lieu de la session,
notre Société ne désignera pas de délégués.
Lettre-circulaire de la Société agricole, scientifique et
littéraire des Pyrénées^Orientales, donnant le programme
des questions qu'elle met au concours en 4886.
Lettre-circulaire de la Société des Agriculteurs du Nord
engageant notre Société à protester avec elle contre l'ajour-
nement de la discussion des projets de loi relatifs à l'Agri-
culture.
— 123 —
L'Assemblée décide d'examiner, dans une prochaine
réunion, la suite à donner à cette invitation.
Lettre-circulaire de M. Derome, agriculteur à Bavais
(Nord), indiquant les avantages de son système de culture
en bandes, lettre à laquelle est joint un prospectus de son
semoir-fertiliseur-billonneur, instrument qui simplifie les
opérations de la culture en bandes.
Travaux des Sections
Section d'agriculture et d'horticulture. — (Procès-
verbal de la réunion du 22 mai) :
M. le Secrétaire général donne connaissance des articles
du Journal d'Agriculture pratique , pouvant intéresser
notre région.
Il lit une note annonçant le plein succès delà mission de
M. Cornevin, professeur à l'Ecole vétérinaire de Lyon, qui
avait été envoyé dans la Haute-Loire par le Ministre
de l'Agriculture, pour y faire des démonstrations sur l'inocu-
lation préventive du charbon symptomatique.
M. Cornevin a opéré sous les auspices de la Société
agricole et scientifique du Puy, qui avait pris l'initiative
d'introduire dans la Haute-Loire et d'y propager la méthode
prophylactique, découverte par MM. Cornevin et Arloin.
Les propriétaires et les fermiers amenaient de toutes parts
leurs animaux, qui étaient inoculés gratuitement par
M. Cornevin ou les vétérinaires qui l'accompagnaient. La
Société agricole et scientifique du Puy se propose de faire
pratiquer, à ses frais, un grand nombre de vaccinations.
M. le Secrétaire général fait observer que notre Société
ferait bien de prendre la même initiative.
Il lit encore une note donnant deux remèdes pratiques
pour la guérison de la diarrhée des veaux.
Le premier consiste d'abord à faire absorber par le veau
malade, environ une heure après le repas, un verre devin
de Bordeaux, mélangé avec autant d'eau ; le repas qui sui-
— 124 —
vra devra être peu abondant; ensuite on mélangera au
lait donné an veau une poignée de blé torréfié et moulu,
en ayant soin de remuer le breuvage pendant que le veau le
prend .
Si la maladie persiste, deux jours après l'administration
de ce breuvage, on lui en fera prendre un second.
Enfin, si le veau ne va pas mieux, on lui administre une
purgation composée de :
35 à 30 grammes sulfate de magnésie;
\ goutte essence de menthe dans 2 litres 1/2 d'eau.
Le second remède indiqué par M. Guichard, de Seine-et-
Marne, est des plus simples. Il consiste à administrer au
diarrhéique un ou deux 1 litres d'eau très froide aussitôt
après que le veau a pris sou repas.
Ce remède est couramment pratiqué avec succès dans
notre région, ainsi que l'affirment plusieurs agriculteurs
présents à la réunion, entre autres MM. Jean Magand et
Fillon.
M. Labully, vétérinaire, présent à la réunion, indique
comme remède ordinairement efficace, après une ou deux
administrations, le mélange de 4 grammes de sous-nitrate
de bismuth dans du lait, qu'on fait avaler au veau avec un
œuf cassé (avec la coquille).
Le Secrétaire général donne connaissance d'une circulaire
du Comité d'études et de vigilance contre le phylloxéra dans
la Côte-d'Or, invitant nos sociétaires à prend repart aux réu-
nions et concours viticoles, organisés par ce Comité, avec le
concours de la Société de Viticulture de la Côte-d'Or, au
moulent du Concours régional de Dijon, les 4 et 5 juin de
cette année.
H lit encore une lettre-circulaire de la Société d'encourage-
ment pour l'industrie nationale, par laquelle son Président,
M. Edmond Becqderel, nous demande de publier dans nos
Annales le programme des prix mis au concours par cette
Société, en 1887, tant pour l'industrie que pour l'agricul-
ture.
Lecture de ce programme est également donnée, et la
section en décide la publication dans nos Annales.
— 125 —
M. le Secrétaire général donne ensuite lecture de la
lettre du Ministre de l'Agriculture nous demandant de dé-
signer nn délégué pour représenter notre Société à la réu-
nion des Délégués, des Sociétés, membres du Jury et
Exposants, qui aura lieu à Clermont-Ferrand lors du Con-
cours régional, le vendredi, 25 juin. Il est rappelé à ce
propos que l'Inspecteur d'Agriculture de notre région,
H. de Brézenaud, veut bien mettre à notre disposition huit
cartes d'entrée gratuites au Concours de Clermont-Ferrand,
pour 4 délégués et 4 de nos lauréats, à qui nous désirons
faciliter l'accès du comice.
11 est admis également qu'un seul délégué ne peut, vis-
à-vis de notre Société, prendre la tâche de lai rendre un
compte exact et détaillé du Concours.
En conséquence, sont nommés délégués au Concours de
Clermont :
M. Guétat, qui rendra compte du concours hippique;
M. Ginot, qui rendra compte des machines et instru-
ments;
H. Otin s'occupera des produits agricoles et de l'horticul-
ture;
M. François Maire fera le compte-rendu de l'exposition
des animaux reproducteurs;
Enfin, M. Euverte est désigné, et en son absence M.Fran-
çois Maire, Secrétaire général, pour portera la réunion du
Concours les vœux et observations de notre Société.
Sur cet objet, M. Maire lit une lettre de notre collègue,
M. Repiquet, vétérinaire à Firminy,oû il expose que la
nouvelle organisation qui réduit le nombre des concours
régionaux est préjudiciable aux intérêts agricoles de notre
région, où domine la petite culture.
La distance des lieux de Concours n'en : permettra plus
l'accès aux petits cultivateurs soit comme exposants, soit
comme visiteurs, M. Repiquet croit que notre Société de-
vrait formuler un vœu pour le maintien de l'ancienne
organisation des Concours régionaux., comme l'ont fait déjà
de nombreuses Sociétés d'Agriculture et de Conseils géné-
raux.
— 126 —
Les idées émises dans celte lettre répondent parfaitement
an sentiment général des membres de notre Société. Aussi
la réunion décide-t-elle de donner une suite sérieuse à
cette proposition, en faisant parvenir à l'Administration le
vœu en question.
La réunion décide, en outre, que le délégué à la réunion
du Concours de Clermont aura pour mission d'appeler l'at-
tention de M. l'Inspecteur général sur les inconvénients de
la nouvelle organisation des Concours régionaux , et d'y
formuler le vœu de notre Société.
M. Otin nous communique les plaintes de notre collègue,
M. Randon, fermier au Mont-Pilat, au sujet d'un insecte
nouveau ressemblant à un ver, qui fait des ravages consi-
dérables tant dans ses prairies que dans celles du Bessat.
H. Randon demande si la Société ne pourrait pas lui
indiquer un moyen d'enrayer les dégâts de ces insectes.
Plusieurs membres présents sont d'avis que, pour fournir
à M. Randon des indications utiles, il faudrait d'abord con-
naître l'insecte qui commet ces dégâts. En conséquence, la
réunion décide de prier M. Randon de faire parvenir à la
Société des spécimens de l'insecte en question, pour les sou-
mettre à nos collègues compétents et pour pouvoir étudier
les moyens de destruction.
M. Labnlly dépose ensuite sur le bureau son rapport sur
le service sanitaire et les épizooties. Des remerciements
lui sont adressés, et il est décidé que ce rapport sera exa-
miné par la section pour obtenir ensuite l'impression dans
nos annales des parties qui intéressent notre agriculture
locale.
La réunion procède ensuite à l'élection des divers jurys
pour le Concours de Firminy, qui se trouvent composés de la
façon suivante :
LABOURAGE
MM. Magand, Bonjour, Fi lion, Chômât, Imbert.
ESPÈCE BOVINE
1 er jury.— Taureaux, génisses, vaches,
bœufs en paires.
MM. Charlois, Fillon, Charmel, Homeyer, Defour.
— 127 —
2 e jury. — Vaches.
MM. Prajalas, Magand, Chaudier, Badinand, Oriol.
Espèce chevaline, porcine, ovine, volaille.
MM. Labully, Guétal, Saumon, Logé aîné, Audouard,
Philip, Milland, Charles Dorian.
PRODUITS AGRICOLES
Beurre, miel, fromages, vins, etc.
MM. Guérin-Granjon , Bufferne, Serve-Coste , Louis
Roux, Lassablière-Tiblier.
Produits agricoles végétaux, et produits maraî-
chers de la section horticole.
MM. Bourgeois, J. Besson, Marlin, Viricel, Otin père,
Cogne t-Robin.
instruments. — Concours spéciaux.
MM. Hérisson, J.-B. Clair, Courbon-Lafaye, Rivolier.
1 re section. — Instruments d'intérieur et d y extérieur
de fermes.
MM. Bourgeois, Evrard, Madignier,Ogier, Juste, Girard,
2 e section. — Outils d'horticulture.
MM, Olin père, Bory, Souchon, Dégrais, BurlaL
produits horticoles
Fleur s j plantes d'ornement, fruits.
MM. Gauthier-Dumont , Teyssier* Malrat, Juvanon,
Bruchet, Vial, Bahurel.
enseignement agricole
MM. Euverte, F. Maire, J.-B. Croizier, François Cha-
pelle et Favarcq.
La réunion a terminé sa séance en nommant MM. Malrat,
Thomas-Javit et J.-B.Croizier comme déléguéspour assister
le Secrétaire général dans la rédaction des Annales.
— 128 —
Sections réunies des sciences, lettres et industrie
Présidence de H. le docteur Rimaud.
M. le Président ouvro la séance par la lecture d'une
lettre de M. Debenoît, rue du Grand-Gonnet, 18, qui
demande qu'une commission nommée par la Société
d'Agriculture veuille bien examiner un compteur à eau de
son invention. Cette demande est acceptée, et la commis-
sion nommée se compose de MM. Evrard(Maximilien), Clair
(Benoît), Rousse, Bory (Georges) et Thomas-Javit.
M. le Secrétaire général donne ensuite communication :
4° D'une circulaire de la Société d'encouragement pour
l'industrie nationale, informant la Société d'Agriculture des
divers concours qu'elle institue.
Parmi les prix mis au concours, plusieurs intéressent les
industries de la région ;
2° D'une circulaire de M. le Ministre de l'Agriculture
demandant à la Société de lui envoyer les manuscrits iné-
dits qu'elle posséderait et que l'Etat ferait publier et répan-
dre.
A la suite d'une observation du bibliothécaire sur la non
existence de pareils mémoires dans notre bibliothèque, il
est décidé qu'il n'y a pas de suite à donner à la circulaire
du Ministre;
3° D'un article de M. Sainte-Clair-Deville sur un appa-
reil à gaz tonnant pour la fusion des minéraux réfractai-
res.
Suivant l'ordre du jour indiqué, la réunion s'occupe
ensuite de la nomination des délégués devant représenter
les sections réunies à la commission de rédaction des Anna-
les.
A l'unanimité il est décidé que le Bibliothécaire et les
Secrétaires de sections feront partie de cette commission.
Sur la demande de M. le Secrétaire général, la réunion
émet le vœu que la commission de visite des fermes veuille
bien signaler à la Société d'encouragement à l'industrie les
vieux serviteurs qu'elle ne pourrait récompenser, parca
qu'ils ne sont pas serviteurs agricoles à proprement parler.
— 129 —
La commission d'encouragement prendrait une décision
à leur égard et demanderait à ce qne la récompense qui
leur serait accordée pût leur être distribuée, non à la fin
de l'année, mais à l'occasion du Comice de Firminy.
Enfin, M. Revol lit une petite étude sur les procédés
Pasteur pour l'atténuation et l'inoculation du virus rabi-
que.
La lecture de celte étude en assemblée générale est déci-
dée; puis la séance est levée.
Le secrétaire,
G. Thomas-Javit.
Actes de l'Assemblée
Le procès-verbal de la séance du 6 mai est lu et adopté.
L'Assemblée décide, sur la proposition du Président, de
supprimer désormais la lecture du procès-verbal qui fait
perdre un temps précieux. L'impression mensuelle des
Annales permettra cette nouvelle manièrede faire. Chaque
membre, du reste, pourra demander des rectifications qui
seront indiquées, s'il y a lieu, au procès-verbal du mois
suivant.
Don d'une grande médaille d'or par la Société
des Aciéries de Firminy ^ pour le Concours de
Firminy. — L'Assemblée décida d'adresser une lettre de
remerciements au Directeur de cette Société.
Nomination d'un délégué pour faire partie de la
commission de rédaction du Herd. book de la race
charolaise nioçrnaise. — M. Charlois est désigné pour
faire partie, suivant la demande de la Société d'Agricul .
turede la Nièvre, de la commission de rédaction du Herd
bopk de la race charolaise.
Culture en bandes.— M. F. Maire, Secrétaire général
appelle l'attention de la Société sur le mode de culture des
céréales dit culture en bandes, et pratiqué par M. Derome.
Il demande que la commission du Champ d'expériences
fasse l'essai, Tan prochain, de cette nouvelle manière de
cultiver les céréales.
— 130 —
Confirmation . des Jurys nommés par la sec-
tion d'Agriculture pour le Concours de Firminy.
— L'Assemblée confirme l'élection des Jurys nommés par
la section d'Agriculture pour le Concours de Firminy.
Le Secrétaire général est chargé d'aviser les jurés de
leur nomination et de leur donner les indications néces-
saires pour leur fonctionnement.
Nomination des délégués au Concours de Cler-
mont-Ferrand. — L'Assemblée confirme aussi la nomina-
tion des délégués désignés parla section d'Agriculture. Elle
donne pour mission au délégué chargé de prendre la parole
à la réunion du Concours de Clermont, de demander éner-
giquement le maintien de l'ancienne organisation des
Concours.
Vœu pour le maintien de l'ancienne organisation
des Concours régionaux. — En outre, sur la proposi-
tion de divers membres, l'Assemblée émet le vœu que
l'Administration rapporte le décret de M. Hervé-Maugon
relatif à la diminution du nombre des Concours régionaux,
etqu'elle maintienne l'organisation actuellement en vigueur.
Ce vœu sera adressé au Ministre de l'Agriculture par
l'intermédiaire du Préfet de la Loire.
Enfin, la séance se termine par la lecture de l'Etude sur
le pays des Ségusiaves, de M. Maussier, secrétaire do la
commission forézienne de l'Histoire des Gaules.
L'impression de cette Etude, pleine d'intérêt, est votée
avec empressement.
M. Otin lit aussi une note sur VErineum vitis et les
moyens de combattre ce parasite.
L'insertion en est demandée dans les Annales.
F. Maire.
L'ERINEUM VITIS
Ce cryptogame, que l'on confond quelquefois avec
l'oïdium, s'est manifesté sur plusieurs points de notre ar-
rondissement avec plus d'intensité que de coutume. Son
— 131 —
apparition a mis en émoi certains de nos viticulteurs qui
ont cru yoir apparaître une nouvelle maladie de la vigne.
La commission de visite des exploitations a pu constater
cette maladie dans les vignes du canton duChambon, et
de différents points de notre arrondissement, les vigne-
rons me l'ont signalé en me demandant les moyens de la
combattre.
Ce parasite ne cause généralement pas beaucoup de
dégâts, car la plupart du temps il disparaît après quelques
jours de chaleur. Mais on peut le combattre quand son
action pernicieuse s'exerce d'une façon plus intense, et on
atteint de bons résultats en saupoudrant les ceps atteints,
soit avec la fleur de soufre, soit avec un mélange de fleur de
soufre et de poussière de chaux.
Celte maladie s' attaque aux feuilles de la première pousse
et les macule au revers de taches blanches d'abord, puis
jaunes et rouges. Elle fait naître sur les feuilles des bour-
souflures très prononcées et caractéristiques.
En somme, nos vignerons n'ont pas à s'en préoccuper
outre mesure. Otin fils.
Nous recevons la circulaire suivante dont le contenu est
de nature à intéresser notre région industrielle :
Société d'encouragement pour l'industrie nationale, rue de
Rennes, 44 (Saint Germain-des-Près).
« Paris, le 15 mai 1886.
« Monsieur le Directeur,
« J'ai l'honneur de vous adresser le programme des prix
proposés par la Société d'encouragement pour l'industrie
nationale pour Tannée 1887, et de vous prier de vouloir
bien le publier dans votre journal. Le bureau de la Société
vous sera très reconnaissant de cette insertion, par laquelle
vous rendrez un grand service aux inventeurs et aux indus-
triels.
« Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de
ma parfaite considération .
« Le Président de la Société d'encouragement
pour l'industrie nationale , membre de
l'Académie des sciences,
« Ed. Becquerel. »
EXTRAIT DU PROGRAMME DES PRIX
PROPOSÉ8 POUR L'ANNÉE 1887
Par la Société d'encouragement, pour l'industrie
nationale, Paris j rue de Bennes, 44, et intéres-
sant notre région.
GRANDS PRIX
La Société décerne, tous les trois ans, un grand prix à
l'auteur de la découverte la plus utile au perfectionnement de
l'industrie française.
L'un de ces prix est décerné tous les six ans et a été fondé
par M. le Marquis d'Argentcuil. Il échoit en 1885 et est
de 12,000 fr.
Le deuxième a été fondé par la Société ; il
alterne à trois ans de distance avec le précédent,
et échoit en 1889; il est de. 12.000
Fondation d'Abomllc. — Elle se compose de
10,000 francs et a été divisée en trois prix, qui
seront distribués avec intérêts échus à tel manu-
facturier qui aura employé à son service, pendant
une période déterminée, des ouvriers estropiés,
amputés ou aveugles et qui, par ce moyen, les
aura soustraits à la mendicité. Ces prix seront
décernés en 1887 et 1889.
Prix spéciaux mis au Concours pour Vannée 1887
ARTS MÉCANIQUES
1887. Prix de 2,000 francs pour un petit moteur
destiné à un atelier de famille, fonctionnant
isolément ou rattaché à une usine cen-
trale 2 . 000 fr .
1887. Prix de 3,000 francs pour le moyen de
transporter à grande distance les forces
mécaniques naturelles que leur position
actuelle ne permet pas d'utiliser immédiate-
ment 3.000
1 887 . Prix de 2 ,000 francs pour l'application à la
mouture des grains de procédés donnant
des résultats meilleurs que le système actuel 2.000
— 433 —
1887. Prix de 2,000 francs pour un moteur à
huile lourde 2.000
1887. Prix de 5,000 francs pour une machine
motrice de 25 à 100 chevaux, dépensant, au
maximum, en travail courant, 6 kilogram-
mes de vapeur par heure et par cheval, me-
surée sur l'arbre principal de la machine. . . 5,000
ARTS CHIMIQUES
1887. Prix de 1,000 francs pour l'utilisation des
résidus de fabrique 1*000
1887. Prix de 1,000 francs pour la découverte
d'un nouvel alliage utile aux arts 1 .000
1887. Prix de 3,000 francs pour la fabrication
courante d'un acier ou fer fondu doué de
propriétés spéciales utiles pour l'incorpora*
tion d'un corps étranger 3.000
1887. Prix de 2,000 francs pour la découverte et
la mise en œuvre d'un procédé pour l'utili-
sation du tanin contenu dans les écorces ou
autres matières premières non encore ap-
pliquées dans la tannerie 2.000
1887 . Prix de 2,000 francs pour la suppression de
l'acide sulfurique libre dans la teinture, où
son emploi très répandu est nuisible aux
étoffes 2. 000
1887 . Prix de 1 ,000 francs pour un nouvel emploi
industriel d'une substance minérale quel-
conque abondante et à bas prix 1 .000
1887. Prix de 1,000 francs pour une applica-
tion utile des métaux peu employés jusqu'ici
dans l'industrie 1.000
1887 . Prixde 3,000 francs pour la fabrication de
verres destinés aux opérations chimiques ... 3 f 600
ARTS ÉCONOMIQUES
1887. Prix de 1,000 francs pour la construction
d'appareils propres à fournir rapidement et
économiquement de hautes températures à
l'usage des petits ateliers industriels. ,.,... \ .000
— 434 —
1887. Prix de 2,000 francs pour une application
industrielle de l'endosmose des liquides et
des gaz 2 . 000
1887. Prix de 3,000 francs pour l'invention d'un
appareil simple et solide, susceptible d'an-
noncer automatiquement, d'une manière
sûre et régulière, à une distance quelcon-
que, le passage d'un train en marche 3 .000
1887. Prix de 3,000 francs pour la construction
d'un appareil transmettant à distance l'indi-
cation de la température d'une enceinte
chauffée 3.000
AGRICULTURE
1887 • Prix de 2,000 francs pour la meilleure étude
sur l'agriculture et l'économie rurale d'une
province ou d'un département 2.000
1887, Prix de 3,000 francs pour la découverte
de procédés perfectionnés de transmission,
à distance, de la force motrice à des machi-
nes d'agriculture 3.000
1887, Prix de 1,000 francs pour la découverte
d'un moyen facile et expéditif de reconnaître
les falsifications des huiles autres que l'huile
d'olive 1.000
1887, Prix de 1,000 francs pour l'emploi, au boi-
sement des terrains pauvres et arides, d'une
essence d'arbre peu utilisée, et dont les pro-
duits soient au moins aussi avantageux que
ceux des essences forestières employées. . . 1 .000
1887. Prix de 1,000 francs pour la mise en va-
leur de terres incultes, par l'emploi d'arbres
fruitiers dont les produits soient utilisés
directement dans l'alimentation de l'homme 1 .000
1887. Prix de 3,000 francs pour la meilleure
étude sur la constitution physique et la com-
position chimique comparées des terrains
d'une des régions naturelles (ou agricoles)
de la France, par exemple, de la Brie, de la
Bauce, du pays de Gaux, etc 3.000
— 135 —
1887. Prix de 2,000 francs pour l'étude des ma-
ladies de la vigne désignées sous le nom
d'Aubernage, de Gottis et de Pourridié 2.000
1887. Prix de 1,500 francs pour une étude sur
les qualités de l'eau de l'Isère pour l'irriga-
tion 1 . 500
1887, Prix de 3,000 francs pour une étude expé-
rimentale sur les variétés de blés et sur les
modes de culture favorables aux meilleurs
rendements 3.000
CONSTRUCTIONS ET BEAUX-ARTS
1887. Prix de 2,000 francs pour la découverte
et l'emploi de ciments colorés plastiques ou
de ciments faits avec des débris de pierre
durcissant à l'air, pour le modelage 2.000
Médailles aux Contre-Maîtres et ouvriers
La Société d'encouragement, dans le but d'exciter les
contre- maîtres et ouvriers à se distinguer dans leur profes-
sion, et d'encourager ceux qui se font remarquer par leur
conduite et les services qu'ils rendent aux chefs qui les
emploient, décerne tous les ans des médailles de bronze, à
chacune desquelles sont joints des livres pour une valeur de
50 francs, aux contre-maitres et ouvriers, sacliant lire et
écrire, qui lui sont signalés par les chefs d'établissements.
Les demandes seront reçues au Secrétariat jusqu'au 30 sep-
tembre 1886.
Conditions générales à remplir pour le Concours
Les modèles, mémoires, descriptions, renseignements,
échantillons et pièces destinées à constater les droits des
concurrents seront adressés au Secrétaire de la Société d'en-
couragement pour l'industrie nationale, rue de Rennes, 44 ;
ils devront être remis avant le l w janvier de l'année de la
distribution des prix. Ce terme est de rigueur.
On délivre gratuitement, au siège de la Société, les pro-
grammes détaillés des prix mis au concours, où se trouvent
tous les renseignements utiles aux concurrents.
— 136 —
DISTANCES DES PLANÈTES
ET DE
LEURS SATELLITES
L'empirique loi de Titius, pies connue sons le nom de
Bode, qui Fa vulgarisée, ne mériterait certainement pas,
par suite des erreurs considérables qu'elle engendre, à
partir de Saturne, l'honneur d'être reproduite, comme elle
l'est, dans les cours d'astronomie les plus sérieux, si die
n'était qu'un moyen de se rappeler aisément les distances
approximatives des planètes. Une telle loi sert aussi &
prouver que les phénomènes de la nature sont soumis,
dans leur marche variée, à une certaine simplicité que les
calculs compliqués des astronomes sembleraient devoir
exclure tout d'abord. Elle montre ensuite que ces mêmes
phénomènes, sans être d'une régularité absolue et d'une
symétrie immuable, offrent cependant toujours des traits
de ressemblance ou des rapports relativement exacts. Elle
sert, enfin, à constater les lacunes de nos connaissances,
et, par conséquent, à diriger, d'une manière utile, nos
recherches et nos étude?. N'est-ce pas la lacune signalée
par Titius, à la distance de 28 rayons de Soleil, qui a
fait découvrir les nombreuses petites planètes, ou asté-
roïdes, que Ton peut considérer ou comme les fragments
épars d'une grosse planète aujourd'hui anéantie, mais
existant jadis là où la loi de Titius marque encore sa
place, ou comme les éléments dispersés d'une planète future
et unique, appelée à occuper cette place un jour ?
Ce sont ces idées qui m'ont poussé à corriger et com-
pléter, dans la mesure du possible, la loi de Titius, pour
les distances des planètes dépendant du système solaire,
et & chercher des lois semblables pour les distances des
satellites de ces planètes.
— 437 —
Tout amateur d'astronomie sait, en effet, que la loi de
Titius est exacte jusque et y compris Jupiter ; elte ne
devient erronée qu'à partir de Saturne, ainsi que l'indi-
que le tableau suivant :
Mercure. Vénus. Terre. Mars. (Astéroïdes). Jupiter
3 6 42 24 48
4 4 4 4 4 4
4
7 10
46
28
52
Saturne.
96
4
U l'anus.
192
i
•
Neptnne.
384
4
(Nihil).
768
4
772
(Niente).
4536
4
400
496
388
4540
Mais si Ton remarque que le dernier nombre fonda-
mental de la loi de Titius, parfaitement exact, 48, est le
produit du pombre 43 multiplié par le carré de 2, et que
l'on essaie d'appliquer aux distances des planètes plus
éloignées du Soleil que Jupiter, la multiplication de 42 par
le carré de 3, puis par le carré de 4, et ainsi de suite, on
s'apercevra bien vite que c'est là, effectivement, sauf une
légère rectification que nous indiquerons plus loin , la cor-
rection et le complément véritables delà loi de Titius.
C'est ce qu'atteste, d'une manière irréfutable, le tableau
ci-dessous, contenant dans sa première colonne les dis-
tances réelles moyennes :
95.38, Saturne, 96 = 42 X (3 2 — 4) ;
494.82; Uranus, 492 = 42 X 42 ;
300.40, Neptune, 300 = 42 X 5*;
(Nihil), 408 = 42 X (6 2 — *)•
La loi que je propose est donc exacte, autant que peut
l'être une loi de ce genre, pour Uranus et Neptune ; elle
devient exacte aussi pour Saturne, si l'on soustrait une
unité au carré.de 3, de façon à éviter la rencontre de deux
facteurs également divisibles par 3. On obtient alors, en
effet, pour Saturne : 42 X (3 2 — 4) = 96. Une soustrac-
tion de même nature doit être opérée pour la planète qui
suit immédiatement Neptune, dans l'ordre croissant dç
l'éloignement du Soleil, et que nous appellerons Nihil,
jusqu'à nouvel ordre, c'est-à-dire jusqa'à sa découverte
au moyen du télescope ou de la photographie qui fait déjà
merveille. De la sorte, la formule 42 X 6 2 serait remplacée
par la formule 4 2 X (6 2 — 2) = 408, car il est probable-
ment nécessaire de soustraire ici deux unités, au lieu
d'une, pour tenir compte du rapport existant entre les
nombres 3 et 6. Dans tous les cas., une soustraction est &
opérer, et cette soustraction, démontrée obligatoire, pour
la dislance de Saturne, est presque démontrée aussi obli-
gatoire, pour la distance de Nihil, par le tableau analyti-
que des distances des planètes que voici :
Différences. Distances approxi-
matives.
(C) 4 Soleil 4
3
4 Mercure 3.87
3
(B) 7 Vénus 7.23
3
2 40 Terre 40
5
(6X4)+ 4 = 7 45 Mars 45.23
i
3
42
(A) (6 X 2) + 4 = 43 27 (Astéroïdes) 27?
25
(6 X 3) + 4 = 49 25 Jupiter 52.02
44
(6 X 8) + 4 = 52 96 Saturne 95.38
96
(A) (6 X 2) =42 492 Uranus 491.83
408
(B) 300 Neptune.... 300.40 / |
408
(C) 408 (Nihil).
408 (Yoir le Ubleaa précèdent)
516 (Niente).
Les lettres A., B et C se répètent en tète des lignes qui
renferment les mêmes éléments de différence.
La finale de ce tableau peut aussi recevoir la disposition
symétrique suivante :
o
w
3
«S.
— 139 —
Différences. Distances approxi-
matives.
96
(6 X 2) + 1 = 13 192 Uranus.... 491.83
109
116
301 Neptune... 300.40
417 (Nihil).
118
S35 (Niente).
118
653 (Nada).
On pourrait dresser deux autres dispositions finales,
également symétriques, mais les deux précédentes suffi-
sent, il semble, pour bien faire voir la manière de corriger
la loi de Titius. Et, d'ailleurs, l'avenir seul dira, par la
découverte de Nihil, qu'elle est la meilleure de toutes ces
dispositions ; celle qu'il faut adopter définitivement. En at-
tendant, n'oublions pas de remarquer que les dispositions
finales puisent logiquement leurs éléments dans la pre-
mière partie du tableau, grâce à une sorte de retour,
clairement indiqué par les éléments mêmes de la distance
de Neptune.
Quant aux satellites de Jupiter, nous appliquerons la
loi de Titius légèrement modifiée. Nous ajouterons 3, au
lieu de 4, aux nombres fondamentaux ; nous négligerons
le premier. résultat, et les suivants nous donneront les
distances des satellites connus de cette belle planète»
3 6 13 24
3 3 3 3 3
3 6Io. 9 Europe. 15Ganymède. 27 Callisto.
ou :
~Xl2 = 6,-yXl2 = 9,A x 12==15,-?-Xl2==27.
Les distances moyennes de ces satellites, d'après MM.
Delaunay et Flammarion, sont : 6.04, 9.02, 15.35, et
26.99. Notre loi est donc aussi exacte que possible.
— uo —
Toutefois, si Ton considère 2X3=6 + 6=6
que les numérateurs de la der- 3x3= 9 3 + 6= 9
nière combinaison servent de 5X3=15 9 + 6 = 15
base à la 2» é indiquée ci-après 7X3=21 45 + 6 = 21
pour Uranus, on arrivera à 9 X 3 = 27 21 + 6 = 27
soupçonner, entre Ganymède et Callisto, une lacune qui se
comble en multipliant 3 par 2> par 3 et les nombres
impairs suivants; ce qui revient à ajouter 6 à 0,
puis à 3 et à tous les totaux successifs.
En ce qui concerne Uranus, bien des combinaisons se
présentent pour faire retrouver approximativement la
distance de ses satellites; plusieurs dérivent les unes des
autres. Nous ne donnerons ici que les plus curieuses, en
faisant d'abord observer qu'il faut négliger le premier
résultat dans toutes les combinaisons et que la deuxième
n'est presque pas autre chose que la série des premiers
nombres triangulaires augmentés de deux unités.
+ 5= 5 (lx3)+2= 5
(ix.*)-.=
3 + 5= 8 (2x3)+2= 8 (— XI2V- 1= SAriel.
6 + 5=11 (3X3)+2=11 (1 X 12) — 1=11UnbrieL
11+5=17 (5X3)+2=17 /l— X12J— 1 = 1 7 Titanii.
18 + 5=23 (7X3)+2=23 (2 X «) — 1 =23 OMtoû.
24 + 5=29 (9X3)+2=29 (3 — 12) — 1=35
30 + 5=25 (14X3)+2=35 (4 X 12)— 1=47
Les distances moyennes, empruntées à MM. Delaunay et
Flammarion, et qui sont: Ariel, 7,44, Umbriel, 10.37,
Titania, 17.01 , Obéron, 22.75, se retrouvent donc dans les
tableaux précédents,
. D'autres combinaisons passent immédiatement, comme
la troisième, de la distance 23 à la distance 35, quoique
parfaitement concordantes aussi pour la distance des satel-
1
liles connus. Là encore, c'est à l'avenir à dire quelle est
la plus vraie de ces combinaisons ; celle qui s'applique
aussi bien aux satellites déjà connus qu'à ceux qui se
découvriront plus tard.
Nous arrivons enfin à Saturne, la planète la plus
intéressante par sa propre organisation, le nombre de ses
satellites et les lacunes que ces derniers présentent dans la
loi que nous allons proposer.
Voici comment s'énonce la loi qui le régit :
On commence par poser les trois nombres 3, 4, 5, puis
on additionne ces nombres deux à deux, ainsi que leurs
sommes, et chaque résultat fournit la distance de l'un des
satellites connus ou inconnus. On verra plus loin pour-
quoi nous ne craignons pas de dire ou inconnus.
3 ..-.% 3 Mimas 3.36 \ g
« g
4 .... 4 Encelade... 4.31
5 .... 5 Thétis 8.34
3+4=7 Dioné 6.84 j s. *
4+5=9 Rhéa 9.55 f § I
5+ 7 = 42 (NihilJ)... 1^5 §
7 + 9 = 46 (Mente I) . f » |
9 + 42 = 24 Titan 22.44 l 2 ~
S È
S •§
2. »
o **
p
12 + 16 = 28 Hypérion. . . 26.78
46 + 21 = 37 {Nihil II)..
21 + 28 = 49 (Mente II).
28 + 37 = 65 Japétus 64.36 / 3 "§
On peut encore établir une autre combinaison très
originale, divisible en trois parties, dont la dernière
offrirait une certaine symétrie avec la première, et dont
l'ensemble rappellerait un peu le tableau analytique
dressé plus haut pour le système solaire. D'après cette
nouvelle combinaison, il ne manquerait que trois
satellites dans la série connue de Saturrte, l'un entre
Rhéa et Titan, et les deux autres entre Hypérion et
Japétus.
— 142 —
0*+0=0 l*+6=: 7Dni<. 5*+2=27Hjpwioi.
1»+2=3M»M. 2 s -r-6=10BM». 6*+3=39(2VÏA»7J7)
4 9 +3=3 Eacelade. 3*+6=15(Mfo7Z) 7*+4=53(Afcnte).
1 3 +4=5 TMtis. 4'+6=22 îitu. V+0=6iJvta.
Il faudrait, sans doute, comme pour la série des planètes,
soustraire une unité du carré de 3 et deux unités du carré
de 6, afin que le résultat approchât davantage de la vérité.
Cette combinaison, ainsi corrigée, parait justifiée par le
tableau analytique suivant :
3.36 Mimas... 3.25 Différences.
1
4.31 Encelade. 4.25
1
5.34 Thétis... 5.25 0.50
1.50 0.50
6.84 Dioné... 6.75 1 0.50.
2.50 1
9.55 Rhéa.... 9.25 2 1
4.50 1
.... (Nihill). 13.75 4
8.50
5 ou 22 + 1
10 ou 32 + 1
47 ou 42 + 1
10 ou 32 + 1
22.14 Titan.... 22.25
26.78 Hypérion 27.25
[Nihilll) 37.25
(Mente). 54.25
64.36 Japélus . . 64.25
Nous ne pouvons nous empêcher de reproduire encore,
à titre do curiosité, la combinaison suivante, dont les
résultats rappellent la première, sans qu'elles aient rien de
eommun dans leurs bases, du moins en apparence.
— 143 —
— Xl2|+3=3.50 Mimas. (1 X * 2) + 3 =H 5 (Mente i)
\
— Xl2) + 3=5Thélis. (2xl2)+3=27Hypêrion.
(
(— X«2) + 3=4Encelade.(<— X<2j+3=24 Titan.
(
(— X*2| + 3=7Dioné. C3X«2) + 3=39(M/u7// > )
f-X^) + 3=9Rhéa. (iXM) + 3=M(NimteII)
1 — X*2)+3=12(MM/J. (5X «) + 3=63 Japétus.
Chose curieuse à noter, les multiplications de 42, qui
servent de base à la troisième combinaison sur les satelli-
tes rt'Uranus, réapparaissent toutes dans le tableau que
nous venons de tracer.
Reste à savoir à laquelle de toutes ces combinaisons il
faut accorder la préférence. Les prochaines découvertes
de satellites nous rapprendront mieux que toutes les théo-
ries mécaniques et mathématiques.
Pour les deux satellites de Mars, actuellement connus,
dont la distance réelle moyenne est de 3 et 7, ou ils obéis-
sent à la loi qui régit les satellites de Saturne, et, alors, il
existerait une lacune à combler, par la découverte d'autres
satellites, aux distances 4 et 5 ; ou ils obéissent à une loi
inverse, par ses nombres fondamentaux, de la loi de Titius,
et, alors, cette loi s'établirait ainsi :
4 8
JI JL JL
Phobos 3 Déimos 7 H
L'existence de Phobos et de Mimas, à la distance 3 de
leur planète respective, ne signifierait-elle pas que les
premiers résultats des lois énoncées plus haut, pour les
— 444 —
satellites de Jupiter et d'Uranus, ne sont pas à dédaigner,
et qu'il faudra chercher d'autres satellites, aux distances
indiquées par ces résultats, dès que le perfectionnement
des instruments d'astronomie le permettra ?
Le satellite, encore innommé, de Neptune, est, sans
doute, gouverné par l'une des lois établies ci-après et dont
chacune rappelle par un côté différent, quelqu'une des lois
précédemment énoncées.
+ 4=4 0+4=4 + 5=5
3 + 4=4 3 + 4=7 2 + 5=7
6 + 1=7 6 + 4 = 40 4 + 5=9
42 + 1 = 43 9 + 4 = 13 8 + 5 = 43 Innomac.
Sa dislance réelle moyenne est, en effet, de 43 rayons
de Neptune environ, d'après MM .Delaunay et Flammarion.
Mais la présence persistante du 7 dans les trois combinai-
sons ne serait-elle pas aussi la révélation d'un second
satellite, faite par la nature elle-même, à l'adresse spéciale
des observateurs ou des calculateurs ?
La lune, l'unique satellite de la Terre, devait logique-
ment se trouver au centre ou à l'une des distances extrê-
mes indiquées par les lois citées plus haut, pour les satel-
lites des autres planètes ; elle gravite à la distance la plus
éloignée, presque, et cette distance réelle moyenne de 60
rayons de la Terre répond à la formule 42 X (6 — 1). Là
encore, nous rencontrerions l'antipathie bizarre, signalée
dans nos premières pages, entre deux facteurs également
divisibles par 3.
Une dernière remarque, justifiée par nos tableaux ana-
lytiques, et qui s'applique à la série des planètes, comme à
celle des satellites de Saturne, est celle-ci : « Les lois
arithmétiques, qui gouvernent les distances, sont justes ou
régulières jusqu'au 6 me ou 7 me astre de chaque série ; à
partir de cet astre, un trouble se manifeste, qui annonce la
diminution de l'influence de l'astre principal et provoque, &
la suite, un changement forcé de combinaison dénombres.»
Saint-Etienne, le 6 janvier 1886. F. CHAPELLE.
Saint-Etienne. — imp. du Petit Stéphanots.
PROCÈS-VERBAL
DE LA.
SÉANCE DU 1 er JUILLET 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance.
— Lettres et circulaires analysées. — Travaux des
Sections. — Section d'agriculture et d'horticulture. —
Procès-verbal de la réunion du 18 juin. — Sections réunies
des Sciences, Industrie et Lettres. — Procès-verbal de la
réunion du 23 juin. — Actes de F Assemblée. —
Adoption du procès-verbal de la réunion du 10 juin. -
Commission du budget. — Admission de nouveaux mem-
bres. — Compte rendu du Concours de Clermont. —
Etude des procédés Pasteur.
Présidence de M. Otin, vice-président.
Secrétaire : M. François Maire.
Les membres présents, au nombre de 21, sont :
MM. Bory-Salles, J.-L. Burlat, Croizior, H. Denis, Maxi-
milien Evrard, L. Favarcq, J. Ginot, Gonin, L. Guôlat,
Guérin-Granjon, F. Maire, L. Maire, S. Michel, Neyron de
Saint-Julien, Otin, J.-M. Oriol^ Repiquet, Thomas- Javir,
Tollin, Vanlajol.
Correspondance
Elle comprend : 1° Une lettre de M. le Préfet de la
Loire nous avisant que le Ministre de PAgriculture a bien
voulu accorder à notre Société une subvention de \ ,800 fr.
à employer, comme par le passé, pour les 4/5, et dont le
1/5 doit être consacré à la création de champs de démons-
trations d'engrais et de semences, et & la propagation
d'instruments perfectionnés.
— U6 —
S Lettre du Ministre de l'Instruction publique deman-
dant à notre Société de lui adresser la liste des questions
choisies par elle pour figurer au programme du Congrès
des Sociétés savantes. (Renvoyé à la section des sciences).
3° Lettre du Ministre de l'Instruction publiqae nous de-
mandant des renseignements sur un certain nombre
d'articles de consommation courante : pain, lait, œufs, sel,
charbon..., accompagnée d'un questionnaire.
Le Secrétaire général est chargé par l'Assemblée de ré-
pondre à ce questionnaire, dont l'importance, au point de
vue de la statistique, est reconnue.
4° Lettre de M. Boucoiran nous informant, au nom de
M me Dorian et de M mo Holtzer, qu'elles veulent bien nous
faire don de deux grandes médailles d'or, pour notre Con-
cours de Firminy.
M rae Holtzer désire que sa médaille soit attribuée, comme
récompense^ l'élevage du bétail ou aux exploitations agri-
coles.
Des remerciements sont votés à l'unanimité à M mo Dorian
et à M me Holtzer, et le Secrétaire général est prié de les
leur transmettre ;
5° Lettre de M. le Maire de la ville de Firminy nous
demandant le don d'une médaille pour le concours musical
organisé à l'occasion de notre comice agricole.
L'Assemblée décide, après discussion, de faire don à la
ville de Firminy, pour son festival, de deux grandes mé-
dailles de vermeil avec belière ;
6° Une lettre de M. J. Berland, par laquelle il donne sa
démission de membre de notre Société, qu'il motive sur
son départ de Saint-Etienne et où il exprime ses regrets
d'être obligé de renoncer à être des nôtres.
L'Assemblée apprend avec peine la décision de M. Ber-
land qui était un collègue assidu, dévoué et obligeant, et
prie M. le Secrétaire général de lui faire parvenir l'expres-
sion de ses regrets.
7° Une lettre de M. Duret, propriétaire à Cliquet, par
Tourteron (Ardennes), localité où il se livre à la culture
des graines potagères. Dans cette lettre, il fait ressortir les
— 147 —
avantages des semis de juillet et août pour assurer la pro-
duction hivernale du jardin potager, et il offre de mettre à
la disposition des membres de notre Société et des lecteurs
de notre Bulletin, une collection de 40 espèces de légu-
mes à semer en juillet-août, à recevoir franco, moyennant
la somme de 2 francs. Cette lettre est accompagnée d'un
type de la collection de ces 40 espèces.
Les membres compétents qui assistent à la réunion, con-
sultés, déclarent que cette offre constitue une véritable
bonne fortune pour nos sociétaires.
En conséquence., l'Assemblée décide que des remercie-
ments seront adressés à M. Duret, et que l'annonce de son
offre sera faite dans nos Annales.
Travaux des Sections
SECTION D'AGRICULTURE BT D'HORTICULTURE
Réunion du 18 juin
Présidence de M. Otin
M. le Secrétaire général nous fait connaître que H, le
Ministre de l'Agriculture, par décret du 4 cr février der-
nier, a fondé une école de laiterie à Coëtlogon, en Bre-
tagne, sur une dépendance de la ferme école des Trois-
Croix.
Cette école est créée pour les jeunes filles âgées de 14 ans
au moins.
La durée du cours est de six mois., avec faculté aux
élèves de demeurer un an* Le prix de pension est de S50 fr.
pour six mois. Huit bourses sont accordées par l'Etat.
L'enseignement pratique comprend :
Les travaux de laiterie, de basse-cour et d'horticulture.
L'enseignement théorique comprend ;
Des études sur la vache laitière, sur son caractère, les
soins à lui donner et son alimentation; l'engraissement des
veaux et leur élevage. La technologie du lait, le bon éta-
blissement des caveaux séchoirs, bâtiments et matériel ; la
fabrication du beurre et du fromago, l'utilisation des dé-
chets de laiterie, la bonne tenue du ménage de la ferme
et la tenue de la comptabilité à cet effet.
— U8 —
Il nous fait connaître les bonnes qualités de la race ovine
du Larzac, contrée siluée entre Lodève et Millaud; grâce
aux herbages qui forment la base de leur nourriture, ces
brebis sont élevées uniquement en vue de la production du
lait qui est employé h la fabrication des fromages de Roc-
quefort. Ces brebis, très bonnes laitières, produisent en
moyenne 23 à 25 kilos de fromage par 400 kilos de lait
qui, au cours de HO fr. les 100 kilos, fait ressortir le lait
à fr. 35 c. le litre.
Les moutons du Larzac pèsent de 40 à 50 kilos, poids
vif; les brebis, de 30 à 40 kilos, et rendent 50 0/0 de
viande nette; la laine, qui est de très bonne qualité, pèse
en moyenne 2 kilos par toison et est surtout employée pour
la fabrication des draps de troupe.
C'est dans les environs de S.iint-Affrique, Millaud et
Florac que se rencontrent les types les plus accomplis de
cette race excessivement productive et d'un rapport très
avantageux.
H. Maire expose que la variété Millerote, bien connue
dans nos contrées, peut rivaliser avec la race du Larzac
pour l'abondance des produits qu'elle fournit.
M. le Président de section donne lecture d'une note du
journal La France agricole, sur un moyen d'augmenter
la grosseur des tubercules de la pomme de terre. Ce moyen
consiste à retrancher les rameaux trop nombreux produits
par le tubercule et de n'en laisser qu'un ou deux. Cette
espèce de taille ou pincement doit être fait avant la florai-
son/M. Guérin-Granjon dit connaître ce système et l'avoir
pratiqué lui-même avec avantage.
M. le Secrétaire général nous fait connaître les quelques
renseignements qu'a bien voulu prendre M. J. Ginot, sur
l'insecte qui ravage les prés du Pilât ; cet insecte n'est
autre que la chenille d'un papillon du genre Psyché, qui,
cette année, a rencontré des conditions plus favorables de
développement.
Le Psyché stomoxelle appartient à la classe des papillons
nocturnes et y forme une tribu des psychides; elle n'at-
— U9 —
taque ni les arbres ni les fruits, mais elle cause dans les
prairies des ravages dont on a longtemps ignoré la cause.
Depuis 4858, M.Mélibet, secrétaire de la Société d'agri-
culture du Puy, Ta signalé comme très nuisible aux prai-
ries de ce pays.
La femelle est aptère et le mâle seul, dit Miln Edwards,
a la faculté de se déplacer par le vol. Il en résulte que les
œufs pondus par cet insecte destructeur doivent se trouver
dans les lieux mêmes où ils viennent d'exercer leurs
ravages. Par conséquent, si on brûlait sur place des herbes
dans les endroits ravagés, on pourrait espérer détruire la
source du mal.
On peut aussi, quand les papillons sont en grand nom-
bre, brûler le soir des brindilles bien sèches qui produi-
sent une flamme continue où les papillons viennent se
brûler.
Cet insecte a les antennes plumeuses ou pictinées, le
corps très velu, les ailes chargées de peu d'écaillés et sou-
vent diaphanes. La chenille aptère est vermiforme et ne
sort de son fourreau ni pour s'accoupler ni pour pondre;
elle est glabre décolorée ; les trois premiers anneaux de
son corps sont cornés, le reste mou.
M. le Président de section communique une note de
M. Duché sur le moyen de conserver la fraîcheur du beurre
et le préserver de l'odeur rance qu'il contracte peu de jours
après sa production. Il nous parle du tavellage des poires
et nous dit que l'urine employée de la même façon que
pour combattre l'oïdium, arrête le développement de celte
maladie.
M. Olin nous fait connaître que M me Holtzer nous offre
une médaille d'or pour être décernée aux lauréats de la
grande culture au concours d'animaux reproducteurs; et
M me Dorian, une grande médaille d'or sans désignation
d'emploi.
M. le Secrétaire général est chargé de faire parvenir les
remerciements de la section à ces généreuses donatrices.
M. le Président nous entrelient de quelques remarques
— 450 —
qu'il a (allas sur la sylviculture pendant la Tiâte des
fermes. Il a rencontré dans les plantations plusieurs va-
riétés d'épicéas dont il compte (aire de belles espèces
ornementales.
Il est à remarquer que les plantations de résineux faites
à l'automne réussissent mieux que celles tûtes au printemps
et que les plantations faites en mélanges d'espèces diverses
ne donnent pas d'aussi bons résultats que celles faites
avec une seule espèce.
Il fait connaître en même temps qu'un certain nombre
parmi les propriétaires visités, a reboisé de grandes éten-
dues de terrain allant jusqu'à 270 hectares ; les plantations
examinées sont toutes en général d'une belle venue, cer-
tains arbres de six ans de plantation présentent des pousses
de 0,80 centimètres.
L'un de ces propriétaires ayant à reboiser sur un ter-
rain horizontal, a eu l'heureuse idée de labourer ce lorrain
en billons ; ce mode de préparation du terrain l'assainit
et met les plants dans de meilleures conditions de végéta-
tion, au point que la reprise est a peu près totale.
H. Otin donne aussi quelques explieations sur un in-
secte qui ronge les bourgeons terminaux des pins, ce qui
en provoqoe la chute au moindre vent. Les pins attaqués
par cet insecte sont fourchus, tordus et ne peuvent produire
que des arbres sans valeur.
Il fait encore connaître un nouvel insecte qai s'attaque
aux jeunes arbres et suce la sève sur toute la circonférence
du pied et par là occasionne leur mort en peu de temps.
C'est un véritable malheur, dit le Secrétaire général, que
l'on doit attribuer en grande partie à la destruction des
petits oiseaux qui font une guerre acharnée à tous les in-
sectes. 11 déplore que la surveillance et les poursuites inten-
tées à ceux qui s'en rendent coupables, ne soient pas plus
sévères et plus efficaces.
H . le Président nous fait encore connaître que la feuille
du Rododendrum et de l'If est un poison pour les animaux
domestiques. Il n'est pas prudent, dit M. Ginot, d'en culti-
— 454 —
rer près des ruches d'abeilles. Le miel sorti des fleurs d'If
et du Rododendrum produit des coliques souvent intenses
à celui qui le consomme.
M. le Président, commissaire général du Comice de
Firminy, croit pouvoir annoncer que ce concours sera
splendide tant par la grande quantité d'exposants que par
la qualité des produits remarquables qui y seront exposés.
La séance a été levée à 44 heures 3/4.
Le secrétaire de section,
J.-B. Croizier.
Sections réunies des sciences, industrie et lettres
Réunion du 23 juin
Présidence de H. Louis Favarcq
M. le Président donne communication d'une lettre de
M. le Secrétaire général, empêché d'assister à la réunion
par son départ pour Clermont où la Société l'a délégué.
M. le Président de la Commission d'encouragement invite
les diverses commissions nommées à activer leurs opéra-
tions, et prie le Secrétaire général d'y veiller*
M. Favarcq présente ensuite à la réunion une collection
d'insectes de Tunisie, scarabées, mi labres, cepidies, achys,
cétoines, longicornes, arobes, alternans, larinus, chry-
somèles, etc. Ces insectes sont tous du Continent africain,
et c'est à peine si quelques-uns se retrouvent en Italie ou
au sud de la France.
A propos des insectes qu'il vient de présenter, M. Fa-
varcq donne quelques indications sur la vie chez les in-
sectes, notamment sur la pluralité des centres du système
nerveux et de l'appareil circulatoire. Cette pluralité fait
que l'insecte, coupé en deux ou trois parties, peut vivre
encore longtemps .
Enfin, M. Revol donne lecture de la suite de «on étude
— 452 —
sur les microbes et sur leurs influencées heureuses et
malheureuses sur le fonctionnement de la vie animale.
La lecture de cette intéressante élude, en assemblée
générale, est décidée.
Le secrétaire,
Thomas-Jàvit.
,. »
Actes de l'Assemblée
Le procès-verbal de la réunion générale du 10 juin, dont
le Secrétaire général donne lecture, est adopté.
M. Jules Ginot donne ensuite lecture d'un fort intéres-
sant rapport sur la section des instruments et machines
exposés au Concours de Clermont-Ferrand, dont l'impres-
sion est votée.
M. F. Maire, en son nom et en celui de H. Magand, dit
quelques mois sur l'exposition du bétail et prie l'Assemblée
de l'excuser de n'avoir pu, faute de femps, rédiger un rap-
port sur ce(te partie du Concours (le Concours deClermont
étant dos depuis 2 jours seulement). Il donnera lecture de
son rapport à la prochaine réunion générale.
H. F. Maire rend compte aussi de la réunion des délé-
gués au Concours de Clermont, et fait part du bon accueil
fait aux vœux qu'il a émis dans cette réunion, au nom de
notre Société.
H. L. Guétat s'excuse également de n'avoir pu, faute de
temps, rédiger un rapport sur le concours hippique. En
quelques mots, il indique la physionnomie de ce concours.
Décision de la Commission du budget dans sa
réunion du 10 juin. — Le Conseil d'administration,
dans sa réunion du 10 juin, fonctionnant comme commis*
sion du budget, a approuvé les marchés passés par le
Secrétaire général, pour la publicité dans nos Annales,
s'élevant à une somme de six cent vingt francs.
Sur la proposition de la commission du Concours de
Firminy et de la commission de la visite des fermes, qui
— 133 —
ont exposé que les demandes dépassaient tontes nos prévi-
sions, elle a augmenté de 400 francs La somme affectée au
Concours deFirminy.
Sont ensnite admis à la majorité des volants :
MM. Jean-Marie Crèpei , métallurgiste aux Planches,
commune d'Unieux *
Etienne Chauvet, pn
miny ;
L'abbé Halaure, à V
Louis Grindler, rue '.
Rossillol, propriétai;
nefonds ;
Gardan, agriculteur ;
Alphonse Janin, noti... u » __....»,
Clande Chorrein, propriétaire, maire à Marines;
Adi-ien de Bonheville, propriétaire à Saînt-Régis-
du Coin ;
J.-M. Chalaye, propriétaire, maire de Saint-Régis-,
du-Coin;
Frédéric Massardier, propriétaire a Joneieux ';
Jean-François Chausse, propriétaire à Furet, Jon-
zieux ;
Basst, propriétaire à Jonzieux ;
Marcelin Massardier, propriétaire, maire à Jon-
zieux ;
Philippe Rotor, maître d'hôtel a Jonzieux;
Régis Bort, quincailler, propriétaire, rue Neuve,
Saint-Etienne;
Régis Carro, propriétaire à Grange-Neuve, près
Bellevue, Saint-Etienne ;
Jean Chaudibr, directeurde la ferme école de Nolhac,
près Saiot-Paulien (Haute-Loire) ;
Antoine Guetat, chimiste à Saint-Chamond ;
Chambonnière, fabricant d'instruments agricoles, &
Cusset (Allier).
La séance est levée.
François Maire.
— 454 —
COMPTE RENDU
DU
Concours régional de Clemont-Ferrand
EXPOSITION DES INSTRUMENTS
Par M. Jioles GINOT
Sans être obligé de retenir votre place 8 ou 45 jours à
l'avance, installé dans une bonne voiture, en quelques
heures tous vous trouvez, comme par enchantement, trans-
porté dans celte belle et riche province d'Auvergne ; après
avoir vu se dérouler devant vos yeux les paysages, cultu-
res et sites les plus variés,, qui ont l'air de passer devant
vous comme pour se faire admirer, vous arrivez à Cler-
mont.
Comparons ce mode de locomotion à l'antique diligence.
Rappelons-nous aussi les années de disette où, sur nos
grandes routes alors trop étroites, l'on voyait circuler de
longues files de charriots pesamment chargés qui, à petites
journées, transportaient les blés étrangers récemment
arrivés dans nos ports., blés impatiemment attendus par
les habitants de nos grandes villes du centre. Moins de 40
années nous séparent de cette époque; cependant, que de
changements, que de progrès 1 Ces années de misère sont
oubliées et semblent presque impossibles tant sont puis-
sants nos nouveaux moyens de transport.
N'oublions pas cependant qu'il n'y a rien de parfait et
qu'il reste encore bien à faire pour nous et nos descen-
— 155 —
dants, en agriculture peut-être plus qu'en toute autre in-
dustrie. L'homme éclairé par l'expérience du passé doit
sans cesse expérimenter, suivant ainsi la loi proriden-
tielle qui nous pousse au progrès, nous faisant apercevoir
l'avenir souriant et plein de belles promesses.
Nous voici arrivé dans cette belle ville de Clermont,
qui s'est mise en fête pour nous recevoir et nous montrer,
dans un brillant concours, les richesses agricoles de sa
région.
Spécialement chargé d'étudier la section des instru-
ments, je ne chercherai pas à empiéter sur le domaine de
mes collègues, le mien étant déjà beaucoup trop vaste pour
un simple amateur.
Ces machines, aux formes fantastiques, sont là, rangées
les unes à côté des autres, ayant l'air de comprendre ce
qu'elles sont appelées à faire, n'attendant qu'un signal
pour se mettre au travail. Comme le dit le fabuliste : € à
l'œuvre on connaît l'artisan », je puis dire l'instrument ;
malheureusement, il n'est pas facile de les voir tous fonc-
tionner, il faut un peu les juger sur leur mine et leur répu-
tation, ce qui vous expose à ne pas toujours les apprécier à
leur juste valeur.
Je vais cependant essayer de vous signaler ce qui m'a
paru le plus intéressant pour notre région.
A l'entrée du concours, la maison Louet frères avait une
exposition très intéressante de divers articles en fer pour
palissage, clôture, etc.; j'appelle spécialement l'attention
sur le palissage de la vigne sur fil de fer, car je suis con-
vaincu que ce système pourrait, en bien des circonstances,
avantageusement remplacer l'échalas, en permettant de
cultiver la vigne à une certaine hauteur, l'éloignant ainsi
de l'évaporation du sol qui rend les gelées de printemps si
redoutables; ce palissage est peu coûteux, vu sa longue
durée et le bas prix des fers.
Plusieurs pulvérisateurs, pour combattre le mildew et
autres parasites, étaient exposés et très regardés; ces
instruments sont à Tordre du jour : MM. Noël, Japy frères,
Chambonnière en ont de très bons. Dans ces appareils, ce
— 456 —
qu'il faut éviter, c'est surtout le contact prolongé des
solutions de sulfate de cuivre qui détériore promplement
les organes travaillant.
Les pals étaient peu nombreux ; cet instrument est main-
tenant très connu, plusieurs sont très bons et rendent de
grands services aux vignerons qui, de plus en plus et avec
raison, se mettent à sulfurer leurs vignes et ainsi parvien-
nent à les préserver du phylloxéra. Surveillez sans cesse
cet insecte, et pour le combattre n'attendez pas que vos
vignes soient détruites.
Les pompes étaient très nombreuses ; il y en a pour tous
les usages et pour toutes les bourses : ce sont des instru-
ments de premier mérite, soit pour élever l'eau, soit pour
le soutirage des vins, soit pour les purins ou tout autre
usage. N'achetez pas cet instrument à la légère, mais
adressez-vous à des personnes compétentes pouvant vous
guider dans votre choix; c'est un instrument qui fonc-
tionne très bien, dure longtemps s'il est soigné et placé à
l'abri de la gelée.
Le bélier est un autre instrument servant aussi à élever
les eaux courantes, son fonctionnement est régulier, ne
demandant ni entretien ni surveillance ; d'apparence mo-
deste dans les concours, il passe trop souvent inaperçu, il
mériterait d'être beaucoup plus employé.
Une multitude de pressoirs, aux couleurs éclatantes,
attiraient l'attention des visiteurs : il y en avait d'hydrau-
liques, à vis, à engrenages, et de tous systèmes; il y en a
pour tous les goûts et de tous prix.
Divers grands alambics, reluisants au soleil, vous fai-
saient penser à la quantité considérable d'alcool qui est
perdue dans nos campagnes ; que de fruits gaspillés qui,
cependant, produiraient une eau-de-vie de bonne qualité.
Ce qui manque dans noire arrondissement, ce sont des
distillateurs ambulants travaillant à façon. Le miel, qui
produit aussi une bonne eau-de-vie, pourrait être distillé
avec avantage; j'ai cherché des représentants de l'apicul-
ture, c'est seulement à l'exposition horticole que j'ai dé-
couvert une modeste ruche à trois compartiments, de
— 487 —
H. Martin (André); je me demande pourquoi l'apiculture
est aussi délaissée dans cette région ; cependant, dans
bien des positions, avec peu de soins, Ton peut obtenir un
très beau revenu.
Les Sociétés d'agriculture devraient encourager cet éle-
vage et chercher à vulgariser cette intéressante science.
Dans toutes les parties de l'exposition se trouvaient des
charrues de formes variées, chacune ayant sa spécialité.
Le brabant me semble devoir être la charrue la plus prati-
que; bien conduit, il peut réussir partout, dans notre con-
trée.Cette charrueestcependant bien peu employée.M.Cham-
bonnière, de Cusset (Allier) a aussi une charrue tourne
oreille très bien comprise; elle est peut-être un peu lourde
pour nos terres accidentées : un type plus léger, avec une mo-
dification dans la courbe du versoir, remplacerait avanta-
geusement notre tourne oreille ordinaire. Il y avait aussi
la charrue de l'avenir et une autre se transformant à vo-
lonté ; ne les ayant pas vu fonctionner, je ne peux rien
en dire. Je n'ai pas rencontré un araire comme je le rêve,
c'est-à-dire en acier, léger et à bas prix.
Les herses articulées remplacent maintenant un peu par-
tout nos anciennes herses triangulaires : elles font un bien
meilleur travail. M. Puzenat, de Bourbon-Laney en avait
exposé d'un nouveau modèle très bien compris, de démon-
tage et de réparation facile; je crois qu'elle sera bien vite
appréciée.
Je n'ai rien remarqué de nouveau parmi les moisson-
neuses, faucheuses et rateleuses; ce sont des instruments
qui, de plus en plus, deviennent communs et très em-
ployés : un type plus petit et plus léger serait peut-être plus
avantageux pour nos régions en pentes.
Me voici en présence de la grande construction des loco-
m obi les, machines à battre. Ces instruments perfectionnés
sont maintenant employés partout où ils peuvent être
transportés. A l'Exposition de Clermont, ils étaient bien
représentés : un type plus étroit et plus léger, pouvant cir-
culer partout, dans les mauvais chemins, rendrait de bien
grands services.
— 458 —
Malheureusement, dans les petites machines, le travail
est moins parfait. J'ai remarqué deux machines à plan
incliné actionnées par un cheval; ce moteur est certaine-
ment bon, mais ne peut pas fournir un travail de longue
haleine, à moins d'avoir des chevaux de rechange. Pour
les batteuses à grand travail, il me semble qu'un engre-
neur automatique par une toile sans fin, pouvant varier de
vitesse, serait très avantageux; il permettrait de bien éta-
ler les gerbes sans être exposé à se faire prendre par les
cylindres : on éviterait ainsi les paquets de gerbe qui sont
broyés et mal battus.
Il y avait un peu partout un grand nombre de hache-
paille, coupe-racines, concasseurs , instruments qui,
maintenant, se trouvent dans toutes les fermes d'une cer-
taine importance, où ils facilitent bien le travail.
La maison Jacquet-Robillard avait une exposition de
semoirs très intéressante, quoique incomplète. Ces instru-
ments ne sont pas assez connus et employés, ils offrent
cependant des avantages sérieux d'économie de semence et
de régularité dans l'espacement ; il est à regretter que ces
instruments soient encore si coûteux.
Les tarares et les trieurs étaient très nombreux; ils
devraient se trouver dans toutes les fermes, car en choisis-
sant et nettoyant bien vos semences, vous vous assurez de
belles récoltes, ainsi que de la belle et bonne farine, par
conséquent du bon pain ; cependant, dans nos campagnes,
encore bien des meuniers ne s'en servent pas.
La maison veuve Chapellier de la Mayenne avait une très
belle collection d'instruments de laiterie. J'ai surtout ap-
précié sa baratte thermomélrique, ses malaxeurs plats et
rotatifs, plus un réfrigérant pour le lait d'une combinaison
simple et pratique. Tous ces appareils, bien construits et
bien compris, sont cependant encore bien peu employés
dans nos fermes. A propos de laiterie, je me permets de
recommander, pour la fabrication des fromages, les pré-
sures concentrées ou même les extraits qui ont toujours
une force de coagulation régulière : ainsi, un litre d'extrait
— 459 —
suffit pour coaguler 40,000 litres de lait à 35 degrés de
chaleur et coûte 3 francs. Les maisons Fabre-Boll et
Eurecka avaient exposé des échantillons ayant très bonne
apparence.
M. Voitellier avait une exposition de couveuses, mères
artificielles, sécheuses, cages, poulaillers et autres usten-
siles à l'usage de la volaille. Les couveuses sont très inté-
ressantes, mais pour les diriger il faut une personne
intelligente, s'en occupant assidûment : l'expérience m'a
démontré qu'il est très avantageux d'en faire soigner plu-
sieurs à la fois.
Au centre du concours s'élevait majestueusement un
moulin à vent dit Y Eclipse; il me semble très bien com-
biné et pourrait être utilisé dans bien des circonstances.
Je veux aussi parler des bondes automatiques, appareils
modestes et bien peu connus qui, cependant, dans nos prai-
ries de montagne, pourraient être très avantageusement
employées pour vider automatiquement les nombreuses
écluses qui existent déjà, arrosant ainsi de grandes éten-
dues, et cela sans être obligé de s'en occuper: une fois ces
réservoirs vides, leur fermeture s'opère de la même façon,
c'est-à-dire seule.
Après avoir signalé ce qui m'a paru le plus intéressant,
je dois aussi parler de ce que j'aurais désiré trouver.
A part quelques roues et un tombereau haut monté qui
s'étaient fourvoyés à l'exposition horticole, l'article char-
ronnage faisait complètement défaut. Cependant ces arti-
cles occupent une place importante en agriculture; je peux
en dire autant des articles d'attelages et ferrages qui tous
sont loin d'être parfaits. Quelques récompenses dans ces
spécialités seraient données avec plaisir, mais pour cela il
faut trouver des exposants.
L'année dernière, au concours de Lyon, l'électricité avait
fait une modeste apparition : j'espérais la retrouvera Cler-
mont ; malgré son absence, je n'en conserve pas moins tou-
tes mes espérances et suis déplus en plus convaincu qu'elle
est appelée à rendre de bien grands services à l'agricul-
ture. Avec elle le transport de la force à grandes dislances
— 460 —
délient on jeu. Ce fluide aussi poissant que souple servi-
rait à utiliser les forces perd a es de tous les moteurs
inoccupés et pouvant alors aller au loin actionner batteu-
ses, faucheuse*, moissonneuses, charrues ou tout autre
instrument. Un simple fil s'enroulant ou se déroulant sur
une bobine suffirait pour mettre ces diverses machines en
mouvement. C'est aux savants,aux mécaniciens et construc-
teurs d'étudier cette nouvelle puissance qui ne demande
qu'à obéir si elle est bien commandée.
C'est arec regret que j'ai constaté l'absence de la cou-
tellerie de Thiers, qui cependant redoute peu la concurence
soit comme qualité, soit comme prix.
Pour obtenir le maximum de rendement de tous ces
instruments il est indispensable qu'ils soient placés entre
les mains d'ouvriers intelligents et connaissant leur métier.
C'est à nos instituteurs et institutrices de développer l'in-
telligence des futurs ouvriers ou ouvrières en leur ensei-
gnant ce qui, plus tard, leur sera nécessaire, et non des
inutilités qui tendent à éloigner les jeunes gens et jeunes
filles de la ferme. Avant tout, soyons pratiques.
J. Ginot.
— 464 —
ÉTUDE DES PROCÉDÉS PASTEUR
Pour V atténuation et V inoculation du virus rabique
*
APPLIQUES A L HYGIENE EN GENERAL
Plusieurs journaux scientifiques ont donné dernière-
ment la description du laboratoire de M. Pasteur, ce bien-
faiteur de l'humanité.
La lecture de ces articles m'a suggéré l'idée d'étudier les
conditions d'atténuation du virus rabique, pour rechercher
les moyens les plus simples et les plus pratiques de pré-
venir les maladies occasionnées par des virus. Ces moyens
sont : 4° la dessiccation ; 2° le contact de l'air et 3° l'action
de la lumière.
D'études faites par des spécialistes, il résulte que ces
trois agents produisent, non seulement l'atténuation, mais
même la mort des microbes qui, comme on le sait au-
jourd'hui, sont la cause d'un grand nombre de maladies.
Examinons d'abord comment opère M. Pasteur : après
avoir trépané le crâne d'un lapin, il introduit dans son
cerveau une faible quantité de virus rabique. Sept jours
après, l'animal est pris de rage et meurt en trois à quatre
jours. On recueille sa moelle allongée qu'on suspend dans
un flacon exposé à la lumière et plein d'air; là, elle reçoit
l'influence des trois agents dont je parlais tout à l'heure :
dessiccation, contact de l'air et action de la lumière.
Que se passe-t-il alors? Il serait très difficile de l'expli-
quer... Quand une personne mordue par un chien enragé
se présente à M. Pasteur, ce savant lui fait injecter dans
le tissu cellulaire une faible quantité de moelle allongée
de lapin mort de la rage, délayée dans un peu de bouillon
stérilisé, en ayant soin de prendre le premier jour de la
moelle conservée quatorze h quinze jours. Le second jour,
— 168 —
on injecte de la moelle de treize à quatorze jours; le troi-
sième jour, de celle de douze à treize jours, ainsi de suite
jusqu'au cinquième jour; on prend du virus le plus violent
de quatre, trois et deux jours, qu'on injecte sans qu'il se
développe, pour cela, aucun symptôme grave... Dès lors,
le sujet est à l'abri de la rage pour un temps que l'expé-
rience déterminera. Donc, la dessiccation, le contact
de Y oxygène, de Y air et peut-être de Y ozone, ainsi que
l'action de la lumière qui favorise l'action de Yozone,
affaiblissent les virus et les microbes, et eu font des agents
qui perdent leur action nuisible, et très probablement
deviennent alors utiles.
J'oubliais de dire que M. Pasteur place les lapins ino-
culés dans un sous-sol faiblement éclairé, dans une atmos-
phère nécessairement humide et peu aérée.
Ayons donc des demeures sèches, bien éclairées et bien
aérées, si nous voulons être à l'abri des microbes ; il est
bon de le répéter parce qu'on l'oublie trop, soit en hygiène
publique, soit en hygiène privée.
Le rapport, dont je viens de vous rappeler les conclu-
sions, vous était communiqué à la réunion de section du
mois de mai dernier. Le 45 juin, je recelais de M. F.
Maire, notre Secrétaire général, un numéro du Bulletin
de V Association Scientifique de France, relatant une
conférence de M. A. Gautier, sur les impuretés et microbes
de l'air. M. Pasteur, trouvant mes conclusions justes
à priori, mais prématurées, je me vois forcé d'invoquer
comme appui les conclusions de M. A. Gautier. Je vous en
donnerai seulement un extrait :
« i° La mer est le grand milieu désinfectant du globe ;
elle avale les microbes et ne les rend plus ;
c 2° Au point de vue de la santé, de la lumière et de la
pureté de l'air : habiter les étages élevés de nos maisons,
revient à habiter la campagne ;
« 3° Il faudrait, dans une certaine mesure, ainsi que
l'avaient conçu les anciens, renoncer à nos tentures fixes,
surtout à nos tapisseries de papier, et laver de temps en
temps, à grande eau, l'intérieur de nos maisons, en ne les
— 463 —
ornant, comme autrefois, que de tentures mobiles et de
peintures murales lisses et inaltérables à l'eau. »
Le nombre des bactéries par métré cube d'air est de 0,6
dans la mer Atlantique, à 400 kilomètres des côtes, c'est-à-
dire qu'on en trouve 6 dans 10 mètres cubes ; 4 à 3 par
mètre cube dans les hautes montagnes ; 200 au sommet du
Panthéon; 4,500 dans les maisons neuves de Paris ; 6,000
dans les égouts de Paris; 36,000 dans les vieilles maisons
de Paris.
Veut-on savoir maintenant ce que contient de microbes
un gramme de poussière des maisons de Paris ? Voici les
chiffres donnés par l'auteur :
« A l'Observatoire de Montsouris, 780,000; rue de
Rennes, 1,300,000; rue Monge, 2,100,000. Je cite textuel-
lement.
« C'est ainsi que dans cette torpeur, cette inertie trom-
peuse de la poussière de nos cités, vivent, comme endor-
mies, des myriades d'êtres tout prêts à accomplir leur
œuvre de destruction.
« Rassurons-nous cependant dans une certaine mesure ;
la dessiccation , Yaération y la lumière font périr cha-
que jour un nombre immense de microbes; les balayages,
les lavages, les soins d'hygiène de toute sorte en envoient
des bataillons à la rue et aux égouts. D'ailleurs, s'il en est
de fort dangereux, il en ett, fort heureusement,et bien plus
encore d'innoffensifs.
« Un tableau de courbe de mortalité par maladies épidé-
miques et du nombre des bactéries atmosphériques, prouve
que la relation est formelle.
« Mais, s'il est des microbes destructeurs, il en est aussi
de bienfaisants. Les uns, comme les levures, préparent nos
boissons alcooliques, ou communiquent à notre pain les
qualités de goût et de facile digestibililé que nous recher-
chons; d'autres nous fournissent le vinaigre, mûrissent
nos aliments et contribuent directement à notre digestion ;
d'autres servent déjà à l'industrie du teinturier dont ils
apprêtent les couleurs ; d'autres, comme le bacillus amy-
lobacter, s'emparent des détritus végétaux, s'en engrais-
— 464 —
•
sent et transforment ces débris qui couvriraient inutilement
le globe depuis des milliers de siècles,, en acides lactique et
buiirique solables dans les eaux. C'est dans cet humus
fécondant, préparé par les bacilles, que les végétaux Tien-
dront prendre une partie de la substance qu'ils vont orga-
niser de nouveau. Les autres, comme le microbe de la
nitriftration, s'attaquent aux résidus de la putréfaction des
matières azotées, les oxydent, les transforment en salpêtre,
qui apporte à la plante, sous forme assimilable, l'azote
indispensable à la production de la jeune cellule, du bour-
geon et de la graine; d'autres, onfin, par un miracle du
génie humain, transformés d'agents redoutables en vac-
cins bienfaisants, habituent pour ainsi dire les. organismes
animaux aux maladies virulentes atténuées, et les rendent
capables de supporter les atteintes de leurs mortels en-
nemis.
L. Revol, médecin.
Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois.
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 5 AOUT 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance.
— Travaux des Sections. — Procès-verbal de la
Section d'agriculture du 17 juillet. — Procès-verbal de la
réunion des Sections réunies du 21 juillet. — Actes de
l'Assemblée. — Vote d'une médaille à M. Otin, en
reconnaissance de ses services. — Remerciements aux
donateurs de médailles pour le Concours de Firminy. —
Congrès viticole de Bordeaux. — Admission de nou-
veaux membres. — Obsèques de M. Paul Fontvieille. —
Compte rendu du Concours de Clermont. — Ensilage des
regains et fourrages verts. — Rapport de la Commission
de visite des fermes.
Président : M. Maximilien Evrard.
Secrétaire : M. François Maire.
Les membres présents , au nombre de 40 , sont :
MM. J. Bahurel, Basly, J. Besson, B or y-Salles, Bruchet,
Burlat, CharmeL, Chorrein, Clavier, Croizier, Degraix,
Dussauze, Evrard, Favarcq, Fillon, Gardan, J. Ginot,
Gonin, A. Guétat, L. Guétat, Guérin-Granjon, Imbert,
A. Kociakiewicz, Logé aîné, J. Magand, F. Maire, L. Maire,
Marckert aîné, Martignat fils, M. Massardier, Otin fils,
Pellade, Peyron, J. B. Rivolier, L. Rochetin, L. Rousson,
L. Roux, Souchon, Teyssier, Thomas-Javit.
Le Président demande aux membres présents à la réu-
nion , s'ils n'ont pas d'observations à faire sur le procès-
verbal delà séance du 1 er juillet, dont tout le monde a pu
prendre connaissance dans le Bulletin de juillet mis en
— 166 —
circulation avant rassemblée du mois d'août ; aucune ob-
servation n'étant faite, ce procès-verbal est définitivement
adopté.
M. Tournier, postérieurement à la séance du 5 août, a
fait remarquer au Secrétaire général que son nom ne
figure pas parmi les membres présents à la réunion du
1 er juillet, à laquelle il avait pris part.
Acte lui est donné de sa réclamation.
Correspondance
Le Secrétaire général lit une lettre de M. Eu ver te, pré-
sident de la Société, ainsi conçue :
Paris, 4 août 1886.
Mon cher Monsieur Maire,
J'ai été obligé de partir pour Paris, et, à mon grand
regret, je ne pourrai pas être à la séance de demain.
Il est un point spécial qui doit être traité à cette séance,
et sur lequel je tiens à vous donner mon avis.
Vous m'avez fait connaîtra qu'un certain nombre de nos
collègues étaient disposés à proposer qu'une récompense impor-
tante soit décernée à M. Otin, et que cela soit fait à l'occa-
sion du Concours de Firminy.
Je suis absolument d'avis que c'est là une excellente idée,
M. Otin a rendu à la Société des services dont elle ne saurait
se montrer trop reconnaissante.
Nous avions demandé pour lui la décoration du Mérite
agricole ; jusqu'à ce jour rien n'a été fait dans ce sens par
l'autorité supérieure, et le moment est venu, pour la Société,
de faire quelque chose par elle-même.
Je vous demande donc d'appuyer en mon nom cette idée
auprès de nos collègues ; je les remercie à l'avance, ainsi
que vous, de ce qu'ils voudront bien faire dans ce sens.
Bien à vous.
J. Eu VERTE.
2° Lettre de M. Verny, directeur de la C ie des Mines de
Roche-la-Molière et Firminy, nous annonçant l'envoi de
la somme de deux cent quarante francs, pour prix des mé-
dailles décernées par la Commission de visite des fermes
aux reboisements, et que la C le des Mines a la générosité
de nous offrir.
3° Lettre de M. Largeron, directeur de la C" du gaz de
Firminy et du Chambon, par laquelle il offre à la Société
une médaille d'or petit module, pour être décernée au
propriétaire ou fermier tenant sa ferme avec le plus
d'ordre et de propreté.
4° Lettre de MM. Limouzinet fils, nous infowaant qu'ils
veulent bien mettre à la disposition de la Société, une mé-
daille d'or et une médaille de vermeil, pour être décernées
aux exposants d'instruments.
5° Lettre de M. Hérisson, professeur d'agriculture delà
Haute-Loire, acceptant de faire partie de nos Jurys au
• Concours agricole de Firminy.
6° Lettre de M. Vassillière, secrétaire général du Con-
grès national viticole, organisé cette année à Bordeaux.
Il nous prie de désigner des délégués qui prendraient
part aux travaux du Congrès.
7° Lettre-circulaire du Comice de Loches (Indre-et-Loire),
nous annonçant qu'il a organisé pour les 6, 7 et 8 août, un
concours de pulvérisateurs.
Travaux des Sections
SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE
M. Croizier lit le procès- verbal de la réunion du
•47 juillet.
Président : M. Otin.
Secrétaire : M. J.-B Croizier.
Le Président donne la parole au Secrétaire général,
pour lire un passage du Journal d'agriculture pra-
tique, où il est question du projet de loi de M. Méline,
— 168 —
ancien ministre de l'agriculture, sur la répression de
la fraude dans la Tente des engrais. Les obligations im-
posées anx vendeurs d'engrais, seraient telles qne tonte
tromperie détiendrait impossible et les peines édictées
contre les délinquants seraient très sévères.
La Section émet le vœu que cette loi soit promptement
rotée par les Chambres.
Le Secrétaire général communique une le tire-circulaire
de la Société des agriculteurs du Nord, protestant contre
le retard apporté par les Chambres à l'examen des projets
de loi relatifs à l'agriculture. Cette Société nous prie d'unir
notre protestation à la sienne.
Sur cet objet, la section émet le vœu que ces lob dont
l'agriculture attend beaucoup, soient étudiées et votées
avant la clôture de la session.
Le Secrétaire général lit également une note du Jour-
nal d'agriculture pratique dans laquelle M. Haet,
jardinier dans la Marne, expose qu'il a obtenu d'excellents
résultats dans la destruction des vers blancs et des court il-
lières, de l'application du sulfure de carbone injecté dans
le sol à la dose de 8 à 40 grammes par mètre carré.
M. Otin nous dit que les capsules gélatineuse de sulfare
de carbone d'Etienbeld donnent des résultats sérieux pour la
destruction des mêmes insectes.
Il ajoute que la destruction des taupes s'obtient facile-
ment en versant dans leurs galeries la valeur d'un verre
à liqueur de sulfure de carbone.
H. Jules Ginot signale un moyen employé pour régé-
nérer le beurre rance. Il consiste à le faire fondre dans une
chaudière, puis d'y[méler un peu de crème et de le barat-
ter. Après cette opération toute odeur de rance a disparu.
M. Otin indique une méthode très simple de préparer
un bon engrais liquide pour les plantes de jardins, engrais
moins cher fct plus efficace que la majorité des engrais
liquides spéciaux, vendus à un prix très élevé par diffé-
rents industriels. Cette méthode consiste à faire macérer
dans un arrosoir de \ 4 litres environ, un litre d'engrais
humain ou de colombine.
— 169 —
Le Secrétaire général donne lecture d'une lettre d'un
Comité d'étudiants qui a pris l'initiative de faire frapper
une médaille commémorative qui sera offerte à M. Che-
vreul, le doyen des savants français, le jour de son cente-
naire ; le Comité demande k notre Société de s'associer à
son œuvre et la prie de prendre part à la souscription qu'il
a ouverte,
M. F. Maire, secrétaire général, expose que M. Chevreul
a rendu, par ses découvertes scientifiques, des services
à l'agriculture à laquelle il s'intéresse beaucoup, qu'il a été
président à diverses reprises de la Société nationale d'agri-
culture et qu'à ce titre il mérite notre sympathie.
La Section décide de répondre à l'appel du Comité des
étudiants et de souscrire la somme de 8 francs.
M. F. Maire lit les principaux passages du rapport de
la Commission de visite des fermes, fait connaître le nom
des lauréats, et donne les conclusions de ce rapport qui
sont adoptées.
M. F. Maire donne son opinion sur la nécessité d'appor-
ter des modifications sérieuses au programme des prix
culturaux, de nature à faciliter les opérations du Jury et
à donner un élan plus grand aux améliorations agricoles.
La Section approuve sa manière de voir.
Le Président, M. Otin, demande ensuite que le Secrétaire
général soit autorisé à faire imprimer une lettre-circulaire
pour les membres du Jurys des Concours de Firminy, leur
fournissant des instructions sur leurs opérations, et sur les
récompenses qu'ils auront à décerner dans chaque section.
Cette proposition est approuvée.
Enfin, M. Otin adresse quelques mots d'éloges à la mé-
moire de notre collègue Paul Fontvieille, qui a fait partie
de notre Société pendant plus de 20 ans où, comme com-
missaire général de nos concours, membre des Jurys,
secrétaire, vice-président et président de la Section d'agri-
culture, il a rendu de vrais services à la cause agricole.
M. le Président adresse des remerciements à M. Maire,
secrétaire général pour les paroles d'adieux qu'il a bien
voulu prononcer aux obsèques de notre estimé collègue
Paul Fontvieille.
— 470 —
H. Croizier demande que ces paroles soient reproduites
dans nos Annales et sa proposition est acceptée par la
réunion.
La séance est levée à \\ heures 4/3.
Le Secret Are t J.-B. Croizier.
SECTIONS RÉUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES
Réunion du 21 juillet
Président : M. J.-B. Rivolier
Secrétaire: M. L. Revol
L'ordre du jour appelle la discussion sur cette question :
Y a-t-il lieu de récompenser les vieux serviteurs de l'indus-
trie, s*étant fait remarquer par leurs longs et bons ser-
vices, chez le même patron, de même que notre Société
récompense les vieux serviteurs agricoles, et ainsi que le
propose la Section d'agriculture pour deux serviteurs,
rencontrés lors de la tournée des fermes et qui depuis de
très nombreuses années sont attachés chez le même pa-
tron à une industrie connexe à l'agriculture.
. M. le Président estime que ce serait une excellente
chose, que chacun de nous doit rechercher les bons ser-
viteurs industriels, et les proposer à la Section pour l'ob-
tention d'une récompense.
La réunion décide qu'un concours est ouvert entre les
ouvriers émérites de toutes les industries habitant l'arron-
dissement de Saint-Etienne.
M. le Président est d'avis de distribuer ces récompenses,
en même temps que celles ayant rapport aux inventions.
M. F. Maire demande à quelle époque il doit convoquer
les commissions chargées de décerner les récompenses.
Ne serait-ce pas au moment d'une réunion de Section ?
M. Rivolier est d'avis que ces convocations doivent avoir
lieu pour 2 heures après-midi.
Ces conclusions sont adoptées.
La séance est levée à 9 heures \ 5.
* Le Secrétaire, L. Revol.
— a\ —
Actes de l'Assemblée
Médaille offerte à M. Otin. — La réunion, après
les observations de divers membres tendant à l'adoption
de la proposition dont la lettre de M. Euverte fait mention
à propos d'une récompense à accorder à M. Otin, accepte
à l'unanimité cette proposition. Elle vote une médaille d'or,
semblable à celle offerte précédemment à MM. Maurice et
Favarcq, à décerner au concours de Firminy à M. Antoine
Otin, en récompense des longs et dévoués services qu'il a
rendus à notre Société depuis qu'il en fait partie.
Don de médailles pour le Concours de Firminy.
— Des remerciements sont votés l'unanimité à la C ie des
mines de Roche-la-Molière et Firminy, à M. Largeron,
directeur de la O du gaz de Firminy et du Chambon, et à
MM. Limouzin et fils pour les dons généreux de médailles,
qu'ils ont faits à l'occasion de notre Comice agricole de Fir-
miny. Le Secrétaire général est chargé de les transmettre.
Congrès viticole de Bordeaux. — 11 est ensuite
décidé que, vu l'éloignement, notre Société n'enverra pas
de délégués au Congrès viticole de Bordeaux.
La réunion espère du reste être tenue au courant des
travaux de ce Congrès par la presse agricole.
Centenaire de M. Chevreul. — Instructions aux
membres des jurys de Firminy. — La réunion ap-
prouve les décisions de la Section d'agriculture sur ces
deux objets.
Récompenses aux serviteurs de l'industrie. —
Elle approuve aussi la résolution prise par les Sections
réunies sur les récompenses à décerner aux serviteurs
de l'industrie.
Rapport de la Commission de visite des ex-
ploitations agricoles. — M. F. Maire, rapporteur de
celte Commission, suivant le désir manifesté par l'assemblée,
vu la longueur de son rapport, donne lecture des princi-
— 17S —
paux passages et en fait connaître les conclusions. Les con-
clusions, en ce qui concerne les modifications à apporter
au programme des prixculturaux sont renvoyées à nouveau
à la section d'agriculture.
Les conclusions relatives aux prix à décerner à quatre
élèves de l'école communale de Planfoy, pour leur instruc-
tion agricole, sont combattues par M. Evrard, président.
Après une longue et vives discussion à laquelle prennent
part MM. Evrard, Rivolier, Otin, F. Maire, Bahurel, l'as-
semblée décide par un vole que les récompenses à décerner
à ces élèves ne pourront être des médailles ou des diplômes
de la Socié'.é, mais que la Commission de visite des fermes a
plein pouvoir pour donner une récompense du genre
qu'elle jugera con/enable.
M. F. Maire donne ensuite lecture du compte- rendu du
Concours de Clermont-Ferrand en ce qui concerne le bétail.
L'assemblée le remercie et le fécilite de ce compte-rendu
intéressant.
M. F. Maire prie de reporter ces remerciements et ces
félicitations sur M. Magand, dont il n'a fait que reproduire
les justes appréciations.
Enfin l'assemblée admet à l'unanimité comme membres
titulaires les personnes dont les noms suivent :
MM. Laurent Jaboulay, fabricant de boulons, à Firminy,
présenté par MM. Lambert, Badel et Repiquet.
Marcellin Vassal, géomètre de la Compagnie de Roche-
la-Molière et Firminy, à Firminy, présenté par
MM. Clarard et Repiquet.
Jean-Marie Garonnaire, propriétaire et maire à Saint-
Paul -en Cornillon, présenté par MM. Badel, Dus-
sauze et Repiquet.
Marrel, propriétaire, au Mas, Firminy, présenté par
MM. Otin, Croizier, Magand, Fillon et F. Maire.
Jean Bauzin, propriétaire, au Pertuiset, commune de
Saint-Paul, présenté par MM. Otin et F. Maire.
Emile Philip, propriétaire, à la Réardière, commune de
Saint-Genest-Lerpt, présenté par MM. Otin et F.
Maire.
— 473 —
MM. Auguste Théolier, directeur du Petit Stèpkanois, place
de l'Hôtel -de- Ville, 4, présenté par MM. Euverteet
J. Rousse.
Charlot (fils), moulinier, à Pontpailler, Pélussin, pré-
senté par MM. Jacod,F. Maire, Defours et Audouard.
Joseph Huguet, propriétaire, au bourg de Saint-Just-en-
Bas, canton de Saint-Georges-en-Couzan, présenté
par MM. F. Maire et Otin.
Antoine Venet, place Dorian, 1, à Saint-Etienne,
présenté par MM. J. Magand, Otin et Gilbert.
Jacques Fournier, au Vigneron, Gomraune d'Unieux,
présenté par MM. Dussauze et Otin.
Pierre Fauquier, ingénieur aux Aciéries de Firminy,
présenté par MM. Monteux et Dussauze.
Jean Gay, instituteur, à Planfoy, présenté par MM.
Monteux, F. Maire, Otin et Croizier.
Commarmont, maître charpentier, à Firminy, présenté
par MM. Limouzin aîné, Otin et Croizier.
Arcille Planchon, pharmacien, à Firminy, présenté par
MM. Berthail et Repiquet.
Philibert Momplot, négociant en vins, à Firminy,
présenté par MM. Clarard et Repiquet.
Léon DÉPUTOwsKY(né en Pologne), docteur-médecin, à
Firminy, présenté par MM. Berthail et Repiquet.
Jean Peyret, propriétaire, à la Ronzière, commune
d'Unieux; Bonnefoy, propriétaire, aux Planches,
commune d'Unieux ; Jacques Pichon, maître d'hôtel,
à Firminy; Louis Gaillet, propriétaire et cafetier, à
Firminy, présentés par MM. Dussauze et Pellade.
OBSÈQUES DE M. PAUL FONTVIEILLE
Notre Société a perdu un de ses membres les plus zélés
et les plus estimés : Aussi un grand nombre de nos collè-
gues ont tenu à raccompagner à sa dernière demeure.
Au cimetière, M. F. Maire, secrétaire général, a adressé
au nom de la Société, à Paul Fontvieille, les paroles d'a-
dieu qui suivent :
— 474 —
La Société d'agriculture est cruellement éprouvée cette
année. Il y a 3 mois à peine elle rendait les derniers devoirs
à l'un de ses vétérans, le D r Maurice; aujourd'hui, elle accom-
pagne à sa dernière demeure Paul Font vieille, un de ses
fondateurs, un de ses membres zélés.
Notre Société doit beaucoup À ce regretté collègue ; aussi,
viens-je en son nom et en m'inspirant de ses traditions de
confraternité, déposer sur la tombe de Font vieille l'hommage
qui lui est dû. J'adresse un adieu suprême au président
honoraire de notre Section d'agriculture, qui, par son zèle, sa
constance et sa foi robuste dans le progrès agricole a apporté
sa contribution à la prospérité de son association et Ta sou-
tenue dans ses moments difficiles.
Pendant plus de vingt ans, Paul Fontvieiile a travaillé dans
le sein de notre Société au bien de l'agriculture. Il était tou-
jours à la brèche : commissaire général dans nos concours,
membre des Jurys et des commissions d'études, il ne refusait
jamais de consacrer ses loisirs à des œuvres utiles.
Sans prétention, Paul Fontvieiile joignait à une grande
justesse d'appréciation une droiture inflexible, une fran-
chise sans égale.
Son indépendance de caractère, son expérience pour les
questions agricoles le faisait rechercher en dehors de nous,
par ceux de ses concitoyens qui avaientbesoin d'un conseiller
sérieux ou d'un arbitre intègre.
Paul Fontvieiile avait la passion de l'agriculture; aussi
consacrait-il tous ses loisirs à améliorer ses propriétés de
Saint-Genest-Lerpt et à donner à ses voisins l'exemple de
tous les progrès applicables à l'agriculture.
il a été un des premiers à propager la science agricole à
une époque où l'agriculture délaissée semblait vouée dans
notre région à une éternelle torpeur. Par ses actes il a con-
tribué pour une large part à combattre la routine et à répan-
dre les idées d'améliorations culturales.
Paul Fontvieiile a conquis tant de titres à notre long sou-
venir, que son nom ne peut être de sitôt oublié parmi nous ;
et pendant longtemps sa mémoire sera vénérée au sein de
notre association.
Adieu, Collègue regretté, jouissez en paix dans ce monde
meilleur où vous nous précédez du repos auquel vous donne
droit une carrière honorable et bien remp ie.
COMPTE-RENDU
DU
Concours régional de Clermont-Ferrand
PAR
MM. F. MAIRE et J. MA6AXD
Messieurs,
Vous m'aviez donné pour mission , en me désignant comme
délégué de la Société au Concours de Germon t, de vous
rendre compte de l'exposition des animaux. Je viens donc
vous donner le compte-rendu qui vous est dû.
J'ai eu la bonne fortune d'être très largement secondé dans
l'accomplissement de ma tâche par notre collègue Jean
Magand, ce connaisseur émérite dont la compétence m'a été
d'un très grand secours et dont les lumières m'ont permis de
suivre avec le plus grand intérêt, dans tous ses détails,
l'exposition du bétail très nombreuse à Clermont.
Je n'ai donc qu'à reproduire dans mon rapport les appré-
ciations et les réflexions de M. J. Magand pour vous donner
une idée exacte de ce concours.
Aussi je vous prie de reporter sur notre collègue, toujours
trop modeste, tout le mérite que peut avoir ce compte-rendu.
J'aborde le sujet.
L'espèce bovine était nombreuse et comprenait 376 ani-
maux divisés en 10 catégories .
Dans la 1 M catégorie, la race Solers était représentée par
75 sujets, amenés par 23 exposants, presque tous du Puy-
de-Dôme.
Les taureaux offraient quelques beaux spécimens. Nous
avons plus spécialement remarqué un taureau de 3 ans
exposé par M Bê Lenôgre, de Besse, qui a eu le l ,r prix de éa
catégorie.
Les femelles très nombreuses étaient bien moins repré-
sentées. Nous n'y avons rien vu de mieux que ce que nous
pouvons voir dans plus d'une bonne étable de nos environs
— 476 —
et nous avons regretté que les agriculteurs de la Loire n'aient
rien exposé dans cette catégorie où ils auraient lutté avec
avantage.
Les vaches et les génisses étaient dans un état d'embonpoint
exagéré.
Les prix ont étédisputés par M m * LenègreetMM. Amilhon,
Billon et Farmond. Ce dernier a eu un prix d'ensemble.
Une chose nous a frappé dans l'exposition des Salers, c'est
que les individus présentés n'ont pas entre eux cette ressem-
blance uniforme, ce type caractéristique de la race. Nous y
voyons des physionomies tout à fait différentes; en exami-
nant de plus près nous arrivons à nous convaincre que tous
ces animaux ne sont pas de race absolument pure. Plus d'un
décèle des traces évidentes de croisement De von et Durham.
La seconde catégorie, celle de la race d'Aubrac, ne compte
que 14 animaux présentés par deux exposants.
Les animaux de M. Sinègre, qui a remporté la plupart des
prix, sont remarquables mais trop gros.
Les animaux de M. Condcrchet ne sont pas tous de race
pure et dénotent des croisements avec le Tarentais.
Dans la troisième catégorie, race Charolaise, figurent 73
animaux provenant de 29 exposants, du Puy-de-Dôme, delà
Loire et du Rhône.
Les six exposants de la Loire ont remporté dix prix sur
seize décernés. Nous citerons parmi ces lauréats :
M. du Chevalard, de Vougy; MM. Jacquelin et Raynaud,
de Nervieux; M. Garnier, de Nervieux; M. Berger, de
Saint-Romain-la-Motte; M. Briançon, deRiorges.
Le prix d'ensemble a été décerné à M. Blettery, de Thizy
(Rhône).
Les animaux primés, surtout les taureaux, sont beaux; mais
tout à côté figurent des sujets bien médiocres.
La race tarentaise composant la quatrième catégorie ne
comprend que 18 sujets présentés par deux exposants :
M. Verdeihan des Molles, de Langogne (Lozère), et M.
Conderchet, du Puy, qui ont eu des succès à peu près égaux.
Nous reprocherons aux bêtes de M. Conderchet de ne pas
être toutes d'une pureté de race absolue.
Nous sommes étonnés que cette race rustique, travailleuse
et laiteuse ne se soit pas propagée dans notre région.
Elle y réussit pourtant très bien et les quelques sujets que
nous avons rencontré dans nos concours se comportent
convenablement.
— 477 —
Dans la montagne surtout elle serait préférable à toute
autre race et nous faisons des vœux pour que notre Société
avise aux moyens de la propager.
La cinquième catégorie, race du Mézenc, ne compte que
20 animaux exposés par trois éleveurs. Catégorie peu intéres-
sante.
C'est une race qui tend à disparaître. Pas d'homogénéité
dans l'ensemble des animaux exposés. Nous voyons dans
certains sujets présents au concours des marques non dou-
teuses de croisement charolais.
Les prix se partagent entre MM. Chanal et Rochette, de la
Haute- Loire.
Dans la sixième catégorie sont exposés sous le nom de race
Ferrandaise, 65 animaux des types les plus divers.
Nous y trouvons par ci par là quelques bonnes vaches et
génisses ; mais les taureaux sont bien inférieurs.
Les prix sont bien disputés par les éleveurs du Puy-de-
Dôme et se partagent entre douze lauréats.
Nous nous sommes demandés pourquoi la commission du
concours avait accepté comme race tous ces animaux à pelage
pie dit Ferrandais et qui n'ont pas uniformément les carac-
tères zoologiques qui constituent la race.
Le Commissaire général du Concours nous a répondu à ce
sujet, à la réunion de3 délégués, qu'il n'était pas d'avis d'ad-
mettre comme race le bétait dit Ferrandais, mais, qu'obligé
de céder aux instances des agriculteurs du Puy-de-Dôme, il
avait demandé è la Société d'agriculture de ce département,
de lui indiquer d'une manière précise les caractères spéciaux
qui distinguent cette soi-disant race. Cette Société n'a
jamais pu se prononcer.
Nous ne nous expliquons donc pas pourquoi l'administra*
tion a cru devoir maintenir au programme comme race
bovine la population métisse du Puy-de-Dôme composée
d'animaux hétérogènes qui ne peuvent faire souche.
Je passe sous silence la septième catégorie, race Durham,
qui est sans intérêt direct pour nous. Cette catégorieprésen-
tait de fort beaux animaux mais dont les exigences ne sont
pas en rapport avec notre système de culture.
Sous le nom de races françaises ou étrangères non dénom-
mées aux autres catégories, la huitième catégorie présentait
45 animaux, Schwilz, Breton, Hollandais, Fribourgeois. La
race Schwitz fait l'ornement de la huitième catégorie.
— 478 —
Les belles vaches et génisses de cette race y sont nom-
breuses et celles de M. Caubet, de Villeurbanne, remportent
la majeure partie des prix.
M" - la marquise de Vivens, à Feurs, remporte dans cette
catégorie un prix supplémentaire.
Les Hollandaises sont loin d'être remarquables ; plusieurs
sujets môme laissent à désirer ou ne sont pas de race pure.
La neuvième catégorie comprend les croisements divers.
L'administration a eu le bon esprit de supprimer dans cette
catégorie les prix pour les mâles.
Les taureaux croisés, en effet, ne peuvent fournir aucuns
résultats sérieux et durables au point de vue de la reproduc-
tion.
Quant aux femelles de race croisée, elles n'ont leur raison
d'être qu'à la condition d'être soumises au croisement continu.
Dans cette catégorie, le catalogue mentionne les croise-
ments les plus irrationnels et les plus fantaisistes, de telle
sorte que nous considérons cette catégorie comme l'asile où
les exposants envoient les animaux médiocres dont ils
déclarent la race suivant leur inspiration personnelle ou sui-
vant les besoins de leur cause.
Cette catégorie de croisements divers n'a sa raison d'être,
à notre avis, que dans les concours de boucherie.
Nous ne nous y arrêtons pas, car elle offre un intérêt
médiocre.
La dixième catégorie comprend les bandes de vaches
luitières, composées de Schwitz, Salers et Ferrandaises.
Les Schwitz remportent le premier prix et le troisième
prix.
Les Salers plus ou moins authentiques, mais bonnes laitiè-
res, de M. Raymond, sont classées en deuxième ligne.
La race ovine comprend cinq catégories :
1* La race mérinos qui est sans grand intérêt pour nos
régions;
2* Les races françaises laitières ;
3* Les races françaises autres que celles dénommées ci-
dessus.
Dans ces deux catégories, autant de désignation de races
que d'exposants. En tout cas, rien de remarquable;
4° Les races étrangères sont admirablement représentées par
les Shropshire de M. Tersonnier, les South-down de M. de
Rouillé et le Dislhey de M. A. Massé, tous éleveurs de la
— 479 —
Nièvre et du Cher. Ces moutons sont arrivés au dernier
degré de perfectionnement et d'embonpoint ;
5* Les croisements divers.
Pour cette catégorie nous répéterons ce que nous avons dit
à propos de l'espèce bovine.
L'exposition de l'espèce porcine est bien médiocre. Les
déclarations de race sont absolument fantaisistes.
Le prix d'ensemble est remporté par M. Chassaing-Massac,
du Puy-de-Dôme, pour des porcs de race Yorskire, qui n'of-
frent pas entre eux, à mon avis, cet air de famille des porche-
ries d'élevage.
Quant à la volaille les prix sont toujours pour les Houdan,
les La Flèche et les Crève-Cœur.
Il me reste à vous rendre compte de la réunion des délégués
où je devais émettre deux vœux au nom de notre Société.
Le premier de ces vœux était celui relatif au maintien de
l'ancienne organisation des concours régionaux. Ce vœu a
été pris en considération.
Le second de ces vœux était celui relatif à la création d'un
herd-book de la raco Salers. Il a été également pris en con-
sidération.
A cette réunion des délégués un membre présent a de-
mandé que sur les catalogues des concours il soit donné
désormais en tête de chaque catégorie une description de la
race comprise dans la dite catégorie. Cette innovation aurait
pour avantage de fixer d'abord les membres des Jurys sur les
caractères distinctifs de chaque race, puis de fournir aux
visiteurs et aux amateurs les moyens de s'instruire.
J'ai vigoureusement appuyé cette proposition en ajoutant
que du jour où la description des races serait donnée en tête
du programme, on éviterait de voir admis dans une catégorie
de môme race, des animaux de types très différents ou de
race non pure.
Sur l'observation d'un membre qu'il serait très difficile
d'établir les caractères positifs de chaque race, j'ai exposé
que la description d'une race est très simple a faire, car,
chaque race a ses caractères zoologiques particuliers et
constants et, qu'en se basant sur les données de la science
au lieu de s'appuyer sur les idées plus ou moins empiriques,
on ne pouvait que fournir des indications très précises sur
les races.
— 180 —
J'ai ensuite demandé que désormais dans les Concours
régionaux l'administration ne se base pour la classification des
animaux que sur les caractères zoologiques des races fournis
par les données de la science et qu'elle laisse de côté toutes
ces familles de métis que chaque localité veut élever au rang
de race.
Ce vœu a été également pris en considération.
Si l'administration y donne suite les programmes devront
être complètement refondus.
Voilà, Messieurs, tout ce que j'ai trouvé d'intéressant
à vous signaler à propos de l'exposition des animaux au
concours de Clermont.
F. Maire, J. Magand.
Ensilage des Regains et Fourrages verts
Dans le Bulletin de janvier dernier j'ai rendu compte d'un
essai d'ensilage de regain tenté avec succès par M. Griot,
à Villars. Je terminais ce compte-rendu en disant : dans une
prochaine note /indiquerai la manière la plus pratique
pour notre région de faire de l'ensilage.
Je viens remplir ma promesse avec l'espoir de rendre
service à plus d'un cultivateur que le temps humide de la
saison mettra dans l'impossibilité de sécher son regain.
Je commencerai par appeler avec insistance l'attention des
agriculteurs sur ce mode de conservation du fourrage vert
et à le 3 engager vivement à le mettre en pratique sans
crainte et sans hésitation. Ils sont d'avance assurés du suc-
cès pour peu qu'ils apportent desoins à l'opération de l'ensilage.
J'ai indiqué que M. Griot avait placé son fourrage dans
une fosse spéciale, et l'avait comprimé au moyen d'un appareil
établi pour la circonstance ; mais on peut conserver le
fourrage vert avec des chances à peu près égales de succès
sans installation particulière. Un coin de hangar, un coin
de grange voûtée peut suffire. On pourrait môme le con-
server en plein air.
— m —
Voici comment il faut opérer :
Le fourrage, le regain de prairie, dernière coupe de
trèfle, de luzerne, est fauché rapidement même par un temps
pluvieux. Dans ce cas, on le laisse s'égoutter une journée dans
les andains. Il est ensuite chargé sur les chars et conduit à la
ferme. Là, il est déchargé, de préférence, dans un angle de
hangar sur le sol môme en ayant soin de répandre le four-
rage par couches minces, bien uniformes et de le bien tasser
à mesure que la meule s'élève par le déchargement du four-
rage.
En observant les règles suivantes on aura un succès cer-
tain :
1 # Consacrer à l'ensilage la plus grande quantité possible
de fourrage, pas moins de 250 à 300 quintaux (fourrage vert),
soit près de 25 chars. Plus on opérera sur une grande masse,
moins on aura de déchets, mieux on réussira.
2° Monter la meule bien d'aplomb sur les deux faces qui
ne touchent pas les murs du hangar.
3* Répandre le fourrage à la fourche en le déchargeant
par couches très minces et bien égales (comme si on ré-
pandait du fumier sur le sol). Le bien piétiner surtout contre
les murs pour le tasser régulièrement. On remarquera que
le côté où le* chars seront placés pour le déchargement so
trouvera toujours plus tassé, plus dur, que les autres côtés.
4° Monter la meule jusqu'à une hauteur de 4 mètres au
moins, car après échauffement, le fourrage s'affaissera de
plus de 2 mètres.
5 d Quand la meule est terminée, elle doit présenter sur le des-
sus une surface bien plané que l'on recouvre de planches ou
d'écoins. Quand la meule s'échauffe et qu'elle commence à
s'affaisser, on la charge uniformément sur toute la surface
avec une couche de pierre dont on augmente tous les jours
l'épaisseur jusqu'au moment où la meule se refroidit et cesse
de s'affaisser. Il faut ainsi arriver à une couche de pierres
épaisse de 80 centimètres à 1 mètre, de manière à obtenir
une pression* de 1.000 kilos environ par mètre carré.
En observant strictement ces recommandations on est
assuré de la bonne conservation du fourrage pendant plu-
sieurs mois.
Quand on voudra faire consommer le silo on l'attaquera
par la face la moins large. On ôtera les pierres sur une
— 482 —
largeur de 20 à 30 centimètres ; puis on coupera, dan,; le tas,
du haut en bas, une première tranche de l'épaisseur du four-
rage altéré sur les bords (0,06 à 0,12 centimètres) qui sera
jetée au fumier. On coupera une seconde tranche de 0,08 à
0,10, dans le bon fourrage, qui sera donnée au bétail pour le
consommer.
On aura soin au début d'en donner peu aux animaux pour
ne pas les dégoûter d'une nourriture nouvelle qui a une
odeur toute particulière. On augmentera à chaque repas la
quantité de fourrage conservé jusqu'à en donner 30 à 40 kilos
par vache et par jour.
On aura soin de couper tous les jours la tranche du haut
en bas et de recommencer chaque matin une nouvelle
tranche dont l'épaisseur variera avec la quantité d'animaux
à nourrir.
Je me tiens à la disposition de tous les cultivateurs pour
leur donner en particulier tous les renseignements dont ils
auront besoin pour opérer l'ensilage et je me ferai un plaisir
d'aller chez eux, leur fournir sur les lieux toutes les indica-
tions pratiques pour réussir.
La Société d'Agriculture, sur ma demande, à décidé de
décerner des médailles aux agriculteurs qui auront opéré
l'ensilage et qui auront le mieux résssi.
J'estime, en effet, qu'il faut encourager l'adoption de cotte
pratique nouvelle appelée à rendre les plus grands services
aux cultivateurs qui entretiennent des vaches laitières.
François MAIRE.
— 483 —
RAPPORT PRÉSENTÉ PAR LA COMMISSION
NOMMÉ B POUR VISITER
Les Exploitations agricoles et décerner des Prix Gutturaux
DAN8 LES
Caillons du Cbambon et de Saint-Genesl-Malifaux en 1886
COMMISSION COMPOSÉE DE
MM. OTIN, président de la Section d'Agriculture.
CROIZIER, secrétaire de la Section d'Agriculture.
Jean MAGAND, agriculteur, à l'Etrat.
FILLON, agriculteur, à Rive-de-Gier.
François MAIRE, secrétaire général, rapporteur.
Messieurs,
Par suite de la rotation adoptée par notre Société, cha-
que canton est visité tous les quatre ans par la Commission
des prix culfuraux.
Les cantons du Chambon et de Saint-Genest-Malifaux
avaient été visités en 4878 et 4882 et n'avaient fourni que
onze concurrents pour chacune de ces deux années. Cette
année les déclarations de concours ont été nombreuses de
tous les points de ces deux cantons.
Nous n'avons même pas pu donnersuite à quelques-unes
des demandes qui nous ont été adressées soit parce
qu'elles provenaient de localités où notre Société n'étend
— 484 —
pas son action, soit parce qu'elles nous ont été adressées
trop tardivement.
Cinquante-deux concurrents se sont mis régulièrement
sur les rangs; aussi notre Commission a-t-elle eu une
tâche très lourde. Après onze journées de voyage et un
travail très long et très sérieux pour classer, suivant leur
mérite, tous ces nombreux candidats, elle vient vous sou-
mettre ses réflexions et ses décisions.
Nous devons nous féliciter tout d'abord de celte tendance
des agriculteurs à preudre part, en plus grand nombre, à
nos concours et à rechercher nos récompenses avec un
empressement toujours croissant. Cette tendance est la
preuve que l'agriculture se réveille chez nous et cherche
à faire face aux exigences du moment. Elle est aussi la
preuve que Ton sait reconnaître et apprécier dans nos
campagnes nos efforts persévérants à venir en aide
à la culture. C'est encore la preuve que notre association
produit des résultats et que son influence va grandis-
sant. Si on attache de la valeur à nos récompenses,
si ceux qui les obtiennent s'en montrent glorieux, nous
pouvons, nous aussi, être fiers d'avoir suscité l'émulation
parmi les agriculteurs, d'avoir donné un élan sérieux au
progrès agricole, d'avoir atteint notre but, en un mot,
d'avoir fait du bien.
La tournée des fermes devient un fait important de la vie
de notre association. C'est une de ses institutions qui
contribuent le plus àlui donner de l'activité et à étendre son
action.
En effet, par l'intermédiaire de sa Commission de visite
des fermes, notre Société se trouve en contact direct avec
les agriculteurs. D'une part nous constatons, dans nos
visites, les efforts de tous ces travailleurs, nons sommes
témoins de leurs succès, nous étudions sur place leurs
besoins ; par des critiques bienveillantes, par quelques bons
conseils, nous les faisons renoncer à des pratiques vicieu-
ses, ou bien nous les mettons sur la voie de nouveaux pro-
grès. D'autre part, le cultivateur nous voit à l'œuvre, il
se rend compte alors du but que nous poursuivons et
— 185 —
apprécie nos efforts; il comprend que notre Société d'agri-
culture, qu'il n'a jamais vue jusque-là que dans les concours
entourée de tout son prestige et qu'il a toujours considérée
comme inaccessible, n'est en réalité qu'une association de
gens de bonne volonté, amis du bien, ouverte à tous; il
voit que chacun s'y efforce d'être utile à son voisin et que
les agriculteurs n'y trouvent pas seulement des juges, mais
surtout des conseillers bienveillants.
De ce contact, de ces conversations, de ces échanges de
vue et de ces discussions amicales, auxquelles donnent
lieu la tournée des exploitations, il nait des relations dura-
bles entre nous et le cultivateur. En effet, du moment où il
nous comprend, il prend confiance en nous et nous ac-
corde dans son for intérieur une considération que cer-
tainement il nous marchandait jusque-là ; il nous estime
et s'attache à notre œuvre.
Cela est si vrai que la visite des fermes est pour nous,
depuis quelques années, l'occasion de nos nombreuses
recrues.
C'est aussi pendant ses pérégrinations que la Commission
des prix culturaux , se livrant à une sorte d'enquête agri-
cole périodique, se renseigne sur les besoins de l'agricul-
teur et apprécie la direction à donner aux recherches, aux
études de notre Société pour fournir aux exploitants du sol
des enseignements profitables.
Enfin, la visite des fermes donne lieu, chaque année, à
un rapport qui constitue dans nos archives un document
précieux d'économie rurale et de statistique qui sert à l'his-
toire de notre agriculture.
Nous avons tenu, dans le sein de notre Commission, à
constater, par ces réflexions, l'action bienfaisante de ces
visites des exploitations et leur influence sur le développe-
ment des bonnes méthodes cullurales.
Si plus loin nous vous proposons certaines modifications
au programme des prix culturaux, c'est afin de donner
encore plus d'autorité à notre action et d'intervenir d'une
façon plus directe dans la propagation des améliorations
agricoles.
— 486 —
Cette année le programme divisait les concurrents aux
prix culturaux en six catégories :
1° Propriétaires se présentant pour la bonne tenue de
leurs propriétés, pour améliorations agricoles telles que :
défoncemenls, défrichements, drainage, création de prai-
ries, cultures fourragères, chantage, emploi d'engrais
chimiques, etc.;
2° Fermiers se présentant pour la bonne tenue de leurs
fermes et améliorations citées pour les propriétaires;
3° Propriétaires se présentant pour les reboisements et
le bon entretien des plantations ;
4° Propriétaires se présentant pour création et bon
entretien des vignes $
5° Propriétaires ou jardiniers se présentant pour création
et bon entretien des jardins, parcs, vergers ou boune cul-
ture maraîchère ;
6° Ménagères se présentant pour la bonne tenue de
leurs laiteries.
Avant de passer en revue les titres des divers concur-
rents aux récompenses à décerner, nous dirons quelques
mots sur la situation actuelle de l'agriculture dans les can-
tons du Chambon et de Saint-Genest-Malifaux.
Dans le rapport rédigé par notre regretté collègue
Chardon sur la tournée des fermes, faite en 4878 dans
ces deux cantons, nous lisons à la première page la
remarque suivante :
(c Les fermes du canton du Chambon-Feugerolles, tout
« en étant très bien tenues, ne sont pas en progrès sérieux;
« les cultures sarclées sont encore fort peu nombreuses. Par
c contre, les prairies sont généralement bien entretenues,
« largement fumées et irriguées dans de bonnes conditions
« partout où cela est praticable ; on voit que la production
« du foin est le but principal du propriétaire et du fermier.
« Cela s'explique par la nécessité de nourrir les nombreuses
« létes de bétail employées aux charrois industriels.
« Dans ces conditions, l'agriculture n'est que l'accessoire
« de l'industrie des transports : cela est si vrai que souvent
— 187 —
« le voisinage de telle ou telle usine augmente dansd'énor-
« mes proportions le prix des fermages; ce n'est plus le
« terrain de la ferme qui est loué, mais bien sa position*
« Souvent le fermier se trouve, par cela môme, forcé de
« donner ainsi à son exploitation une forme défectueuse.
« Nous n'avons rencontré que quelques rares plantations de
« betteraves, très peu de maïs. Seule la culture de la pomme
« déterre, culture généralement bien faite et bien soignée,
« porte sur des quantités de terrain considérable.
« En outre, aucun assolement n'est observé; nous savons
« bien que l'assolement d'un domaine dépend des circons-
« tances, et que par l'abondance des fumiers on peut remé-
« dier à un mauvais assolement.
c Mais nous sommes certains que tous les agriculteurs qui
« voudront renoncer à faire coup sur coup trois ou quatre
c récoltes de céréales, feront produire davantage à leurs
« champs.
« Nous prions les agriculteurs du Chambon d'examiner
« attentivement si l'abandon de l'industrie des transports,
« pour se livrer exclusivement à l'agricul ture, ne leur procu-
« rerait pas autant de profit tout en leur donnant beaucoup
« moins de peine. »
Depuis huit ans la situation a changé, car l'application
toujours croissante de la vapeur aux moyens de transport,
leur perfectionnement a anéanti en grande partie l'indus-
trie des charrois et les cultivateurs se retrouvent en face de
leurs terres qui restent leur seule ressource. Néanmoins
l'influence néfaste de ces charrois se fait encore sentir dans
le canton du Chambon; car, si les prés continuent à être
bien soignés, les terres sont toujours surmenées par des
récoltes successives de céréales.
Nous avons recherché vainement, chez la plupart des
agriculteurs visités, un rudiment d'assolement. Le bétail de
vente a remplacé partout les animaux de trait. Eh bien I
le cultivateur continue à demander, par suite d'une vieille
habitude, presque exclusivement à la prairie l'entretien de
son cheptel. Il pourrait cependant combiner pour ses
terres une succession bien entendue de récoltes, quiaugmen-
— 483 —
ferait notablement ses ressources alimentaires et assurerait
à ses animaux une alimentation plus appropriée, surtout
en hiver, à leur genre de production.
Néanmoins, des progrès sérieux ont été réalisés : les
charrois venant à manquer d'une part, la main-d'œuvre
d'autre part devenant plus abondante, par suite de la crise
de l'industrie, on s'est tourné vers l'agriculture. Le tra-
vail appliqué à l'exploitation de la terre a été productif et
nous avons pu constater que dans le canton du Chambon
les (erres incultes et les champs en friches disparaissent,
que les étables se peuplent de bonnes vaches laitières, et
que les terres sont plus propres et mieux cultivées.
Nous devons constater à l'actif de l'industrie des char-
rois qu'elle a donné aux agriculteurs le goût des beaux
animaux. Ils sont aujourd'hui aussi fiers de leurs belles
vaches laitières qu'ils étaient vaniteux autrefois de leurs
vaches de trait si bien charpentées.
Quant au canton de Saint-Genest-Malifaux, dont les
divers points sont à une altitude variant entre 850 et 4,900
mètres, le climat ne permet guère que la production fores-
tière et la production de l'herbe. Mais les longs hivers, la
pente du terrain, les blocs de rochers éboulés des cimes
qui encombrent tous les champs, l'eau surabondante dans
tous les vallonnements, l'absence de chemins sont autant
d'obstacles contre lesquels le cultivateur lutte dans
ce massif montagneux. C'est cependant dans ce canton,
où les améliorations sont plus dures à réaliser, que
nous avons constaté les travaux les plus remarquables.
Tant que le bois s'est bien vendu, les propriétaires se
sont préoccupés de réaliser les richesses accumulées sur
leurs domaines en exploitant à outrance leurs belles forêts.
Aujourd'hui les bois ont disparu en partie, mais il est resté
des terrains fertilisés par l'accumulation des matières orga-
niques provenant des forêts; ce sont ces terrains qui,
défoncés, nivelés, épierrés et assainis sont transformés en
prairies, irriguées pour la plupart. C'est dans ces terrains
que nous voudrions voir employer, d'une manière géné-
rale, les phosphates et la chaux : cet usage opérerait avec
— 489. —
le drainage, dans celte région une révolution agricole
analogue à celle produite en Bourbonnais par les chaulages
bien exécutés.
Tout en s'occupant de la création des prairies, les pro-
priétaires intelligents et prévoyants reboisent les surfaces
impropres aux cultures, sans se laisser décourager par le
bas prix actuel des bois.
Le canton de Saint-Genest est un de ceux où le progrès
a fait un grand pas.
Les rapports do 1878 et de 1882 l'ont déjà constaté.
Nous avons dû placer hors concours quelques-uns des
propriétaires visités, déjà primés lors des précédents con-
cours.
Nous avons eu en premier lieu la bonne fortune de visi-
ter la propriété de Lafaye, appartenant à notre collègue,
M. Courbon-Lafaye, un vétéran de nos concours, dont la
valeur agricole est bien connue de nous tous.
Bien que M. Courbon-Lafaye ait tenu à ne pas concou-
rir afin de ne pas décourager les petits propriétaires, nous
croyons devoir rendre un hommage spécial à cet agricul-
teur infatigable, qui a tenté et réalisé avec un plein succès
toutes les améliorations applicables à la culture dans la
montagne. 11 poursuit son œuvre avec persévérance et la
perfectionne chaque jour.
Nous ne pouvons, dans ce simple rapport, faire l'histori-
que de toutes les transformations heureuses opérées dans
sa propriété et décrire en détail toutes les améliorations
dont il a donné l'exemple.
Du reste, le domaine de Lafaye est assez connu, son
exploitation intelligente et sa bonne administration ont eu
assez de retentissement pour que nous nous y arrêtions
longuement.
Nous nous bornerons à rappeler que M. Courbon, après
avoir créé et transformé, sait entretenir et perfectionner;
qu'il poursuit toujours son œuvre de progrès en tentant
chaque jour de nouvelles améliorations et que l'influence
bienfaisante de son exemple tire ses voisins de la routine.
— 190 —
Noos ajouterons aussi que M. Courbon, plein d'initia-
tive, vient déformer dans sa commune un syndicat agricole
sur des bases admirablement comprises, syndicat dont il
est président, qui rend déjà de grands services et dont la
prospérité est assurée.
Notre Société n'a pas eu la satisfaction de voir M. Cour-
bon obtenir la récompense pour laquelle elle l'avait désigné
et qu'elle désirait pour lui, comme prix de ses longs servi-
ces. Nous pensons donc que, comme couronnement des
nombreuses récompenses qui ont déjà élé décernées à
M. Courbon, nous devons lui accorder une mention toute
spéciale en lui donnant un rappel de tous ses prix culiu-
raux et en lui décernant un grand diplôme d'honneur.
Etienne (Antoine), propriétaire à Montravel, commune
de Saint-Genest-Malifaux, a reçu, en 1882, notre plus
haute récompense, la grande médaille d'or, pour ses défri-
chements et ses améliorations.
Depuis il a continué les travaux commencés.
Il vient de créer à nouveau une prairie de 2 hectares
sur défrichements d'incultes défoncés à 0,60 cent., ainsi
qu'une terre de 50 ares où nous avons admiré une superbe
récolte de pommes de terre et rutabaga. Il essaie aussi
d'acclimater la betterave, essai délicat tenté a l'altitude de
Sainl-Genest-Malifaux, mais dontla réussite assurerait, en
hiver, une précieuse alimentation aux vaches laitières de
cette région.
M. Etienne est largement secondé, dans ses entreprises,
par M me Etienne, qui a un soin spécial du laitage et du
jardin potager. Depuis plusieurs années elle opère des
semis de pommes de terre pour arriver à la découverte
de variétés bien appropriées au climat et aux terrains de
nos montagnes.
La Commission adresse des félicitations à celte ménagère
modèle et demande, pour M. Etienne, un rappel de médaille
d'or et un diplôme d'honneur.
> Nous demandons également un rappel de médaille d'or
— m —
et un diplôme d'honneur pour M. Henri Soleil, proprié-
taire au Bria, commune de Roche-la-Molière. — Lauréat
de la prime d'honneur en 1874 pour les améliorations
considérables apportées à sa propriété, il a continué depuis
à maintenir par une culture intelligente et de bonnes
fumures la fertilité de son domaine, qu'il a encore
agrandi par de nouveaux défrichements.
Nous proposons aussi d'accorder un rappel de médaille
d'or et un diplôme d'honneur à M. Giraudet, propriétaire
au Sapt, commune de Saint-Genest-Malifaux, pour la
continuation de travaux d'améliorations dans sa propriété
et qui consistent en reboisement, en création de prairies,
création de chemins et endiguement d'une rivière qui cau-
sait des dégâts par ses crues.
Colonie de Saint-Genest-Lerpt, & Cizeron, commune
de Saint-Genest-Lerpt, dirigée par M, l'abbé Cœur. —
Nous avons maintenant à vous parler de la colonie de
Saint-Genest-Lerpt, que nous comptions parmi les candi-
dats aux prix culturaux.
L'exploitation agricole de la Colonie de Saint-Genest-
Lerpt, dirigée par M. l'abbé Cœur, se trouve dans des
conditions économiques toutes spéciales , qui ne nous ont
pas permis de la comparer équilablement avec les exploi-
tations voisines. Nous l'avons donc placée hors catégorie
et nous avons examiné son mérite intrinsèque pour lui
décerner une récompense.
Le directeur de la Colonie de Saint-Genest-Lerpt dis-
pose d'une abondante main-d'œuvre qui lui coûte fort peu.
Mais, à tout bien examiner, ce n'est pas un avantage aussi
considérable qu'on est tenté de le croire de prime-abord .
En effet, cette main-d'œuvre est fournie par des enfants ou
des adolescents qui n'ont ni la force physique ni les aptitudes
spéciales nécessaires à la bonne exécution des travaux des
champs.
Néanmoins, M. l'abbé Cœur sait tirer parti de tous ces
jeunes apprentis.
— in —
Nous ne nous étendrons pas sur cette grande œuvre de
moralisation entreprise par le directeur de la Colonie,
œuvre bien méritoire et bien désintéressée. Nous nous
bornerons à dire que l'influence des hommes de bien est si
grande sur ces natures déviées, que le plus grand ordre
règne dans la Colonie et que tout s'y exécute avec promp-
titude et précision, sans commandemnnt apparent, sans
autorité visible.
Nous dirons quelques mots de l'œuvre agricole réalisée
à Cizeron.
En 1878 déjà, notre Société récompensait d'une médaille
do vermeil la Colonie de Saint-Genest-Lerpt pour la bonne
tenue de sa culture et surtout pour son jardin potager.
Depuis huit ans, le directeur actuel a poursuivi les améliora-
tions commencées et a réalisé, avec ses jeunes bras, d'im-
portantes modifications dans l'exploitation agricole de la
Colonie.
Le domaine de Cizeron a une étendue totale de 53 hec-
tares, ainsi répartie actuellement : 22 hectares en prairies,
1 2 hectares en terres labourables ; le reste, soit \ \ hecta-
res, comprend les bâtiments, cours, moulin, chemins,
jardins et vergers.
Les travaux de transformation comprennent : le défri-
chement de 5 hectares de bois et landes, la création de 8
hectares de prairies, ia création de 2 hectares de jardin
potager et de 2 hectares de verger; la captalion dans de
vastes citernes de 450 m. c. de l'eau de plusieurs sources et
des eaux pluviales pour servir aux besoins de la ferme et des
irrigations; des travaux de nivellement et l'établissement de
rigoles pour recueillir dans des réservoirs les eaux de lavage
des écuries, les eaux pluviales des cours qui se mélangent au
purin et aux vidanges. Ces eaux ainsi enrichies sont
distribuées dans les prairies par des petits canaux, sur une
longueur de 2 kilomètres.
Nous n'avons que des éloges à adresser sur la bonne
tenue des cultures, des prés et des élables, et nous donne-
rons une idée de la fertilité de ce domaine en faisant con-
— 193 —
naître la quantité de bétail qui y est entretenu et qui se
répartit ainsi :
Botes bovines 42
Chevaux 5
Porcs 44
Moutons 42
Tout ce bétail est de forte taille et de bonne qualité, et
nous estimons son poids vif à l'hectare à 625 kilos.
vVest une proportion énorme que Ton ne rencontre que
dans des situations privilégiées et, du reste, absolument
inconnue dans la Loire.
Nous vous proposons de décerner à la Colonie de Saint-
Genest-Lerpl une médaille d'or petit module.
Parmi les propriétaires qui ont concouru pour les prix
culturaux, nous devons vous signaler tout particulièrement
M. Frédéric Massardier, propriétaire à la Durerière, com-
mune de Jonzieux, tant pour ses reboisements que pour les
progrès réalisés dans l'exploitation de son domaine. Il a
donné à sa commun** l'exemple d'améliorations sérieuses.
Tous ses travaux de transformation et de reboisement ont
été opérés avec soin, intelligence, et ont fourni tous les
résultats désirables.
C'est dans les conditions difficiles que nous avons énu-
mérées plus haut, en parlant de la situation de l'agricul-
ture dans le canton de Saint-Genest, que M. Frédéric
Massardier vient de créer 2 hectares i/8 de prairies sur
défrichement d'incultes.
Pour ensemencer ses prairies, au lieu de se contenter
d'un semis de trèfle et de ses fenasses de grange (méthode
vicieuse malheureusement trop en usage), il a acheté des
graines pures et d'espèces bien appropriées à son terrain.
Nous conseillons avec insistance à tous ceux qui créent
des prairies d'agir de même, Avec des graines spécialement
choisies on obtient des résultats immédiat?. La prairie
donne, dès les premières années, des coupes abondantes
qui dédommagent amplement de Tachât de la semence ;
— 494
la prairie est plus vite solée et fournit toujours un foin de
meilleure qualité.
La vieille méthode consiste à semer un trèfle sur le
terrain à transformer en prairie, trèfle qui disparait et
qui est remplacé peu à peu par des graminées croissant
spontanément ou provenant des fenasses de grange
répandues dans le trèfle.
Mais celte méthode ne fournit que des résultats insuffi-
sants., la prairie est toujours très longue à se soler et n'est
jamais peuplée que d'herbes de qualité médiocre. Faute
d'une première mise de fonds minime pour achat de bon-
nes graines^ on n'a jamais qu'un pré à faible rendement.
M.Frédéric Massardier a défoncé, chaulé et fumé les
terres destinées à la création d'herbages. Il les a épierrées,
drainées, nivelées et les a soumises à un bon système
d'irrigation. L'eau est distribuée avec intelligence, et la
production fourragère s'en ressent en qualité et en quan-
tité.
L'irrigation mal conduite est un fléau des prairies de
notre massif montagneux. L'eau, inégalement distribuée
sur un terrain mal nivelé y circule jour et nuit et séjourne
dans tous les plis du sol. Il en résulte que l'herbe végète
dans une humidité perpétuelle : aussi les bonnes plantes
disparaissent-elles rapidement pour faire place aux espèces
des terres marécageuses et tourbeuses. Il en résulte aussi
que ces prairies, soumises à une irrigation non inter-
rompue et mal comprise, se transforment à la longue
en tourbières et en bourbiers inabordables.
Au contraire l'irrigation bien entendu, Mon dirigée,
loin de nuire en quoi que ce soit à la prairie, en augmente
fortement le rendement.
Revenant à M. Frédéric Massardier, nous ajouterons
que ses terres en cultures sont propres et bien soignées,
que son bétail est en bon état et ses bâtiments, nouvelle-
ment construits, bien disposés. C'est un agriculteur actif
et intelligent.
Quant à son œuvre la plus remarquable, elle consiste
dans ses reboisements, qui s'étendent sur 12 hectares*
— 495 —
M. Massardier a procédé par repiquage et a employé comme
essences le pin et l'épicéa. Les plantations ont de 3 à 44
ans ; elles sont d'une grande régularité, d'une très belle
végétation et admirablement soignées. Elles ont fait l'ad-
miration de la commission .
Nous pensons donc que M. Frédéric Massardier mérite
une distinction spéciale, et nous vous demandons de lui
décerner une grande médaille d'or comme prix d'honneur
pour l'ensemble de son exploitation et pour ses reboise-
ments très bien réussis.
I. — Propriétaires
Dans cette catégorie, nous ayons eu 45 concurrents, et
nous vous proposons de décerner 1 4 prix de la façon sui-
vante :
M. Jean-Marie Chalaye, propriétaire à Saint-Régis-du-
Coin. — Nous pouvons ciler son exploitation comme un
modèle à suivre dans nos montagnes.
Ce laborieux cultivateur a créé sur défrichement de ter-
rains incultes et dans des conditions très difficiles, 42
hectares de prés, dont 4 helares tout récemment. Le ter-
rain destiné à la prairie a été chaulé et épierré, nivelé et
assaini par les drainages; puis, au moyen d'une prise
d'eau faite à 600 en amont sur un ruisseau, les prairies
créées ont été irriguées avec intelligence.
M, Chalaye s'est également servi de semences de choix
pour l'ensemencement de ses herbages. Il s'en est très bien
trouvé.
Les terres en culture sont propres et bien tenues. Le
bétail est en bon état et les étables convenablement soir
é
gnées.
Sur un domaine de 25 hectares, dont une partie est
encore en champêtre, M. Chalaye entretient 23 têtes de gros
bétail : c'est presque une tête à l'hectare, proportion con-
— 196 —
sidérable pour ce pays, et qui prouve bien la fertilité et la
bonne tenue de cette propriété.
M. Chalaye a en outre planté 6 hectares en pins sylves-
tres et épicéas. Ses plantations ont de un à dix.
Nous sommes d'avis de décerner à M. Chalaye une mé-
daille d'or petit module.
Les améliorations qu'a fait M. J.-M. Chalaye ont été
pratiquées par plusieurs propriétaires de Jonzieux, Mar-
lhes et Saint-Régis-du-Coin, sur des surfaces diverses et
avec un mérite approchant.
Défrichement d'incultes et défoncement, épierrement et
nivellement, drainage, emploi de la chaux, création de
prairies, bonne irrigation, plantations de bois, ces mes-
sieurs n'ont rien négligé dans leurs propriétés, et nous
vous proposons de leur décerner, pour leurs travaux, les
récompenses suivantes :
Une médaille de vermeil grand module à MM. Cborrein
(Claude), propriétaire à Marlhes;
Chalaye (Régis), propriétaire à la Chaplat, commune de
Saint-Régis-du-Coin ;
Basty, propriétaire à Fontemare, commune de Jonzieux.
Une médaille vermeil petit module à M. Cursoux, pro-
priétaire à la Collière, commune de Marlhes.
Une médaille d'argent petit module à MM. Jean-Claude
Celle, propriétaire à la Rouchouse, commune de Saint-
Régis-du-Coin ;
Alexandre Domange, propriétaire à la Rouchouse,
commune de Saint-Régis-du-Coin, .
Enfin, pour M. Joseph Teyssier, propriétaire à Saint-
Régis-du-Coin, une médaille de bronze grand module.
La Commission regrette que le cadre de son rapport ne
lui permette pas d'énumérer en détail tous les mérites de
ces lauréats; ce serait du reste des redites, car ils ont
ous opéré dans des conditions analogues. Mais nous sa-
vons leur rendre justice pour tous les travaux pénibles et
difficiles exécutés par tous avec intelligence.
Nous avons maintenant à vous citer des propriétaires
— 197 —
qui ont pratiqué leurs améliorations dans un autre mi-
lieu.
En premier lieu nous vous désignons :
Chauvin (Jean-Baptiste), propriétaire à La Vignasse,
commune d'Unieux, cultivateur intelligent et travail-
leur qui, à force d'observation et de persévérance, a su
comprendre le progrés et faire un bon domaine en
terre granitique maigre.
C'est par l'application des fortes fumures qu'il se pro-
cure facilement à Firminy et à Unieux, par la culture in-
tensive de la pomme de terre et des fourrages annuels,
par les labours profonds et par un assolement bien compris
où jamais les céréales ne succèdent à elles-mêmes ; c'est
par toutes ces bonnes pratiques agricoles qu'il est arrivé à
améliorer un domaine dont bien d'autres auraient dé-
sespéré.
Les cultivateurs ont malheureusement, dans noire ré-
gion, la déplorable habitude d'ensemencer leurs terres en
froment, seigle et avoine, pendant plusieurs années consé-
cutives,
La succession de ces pailles fournit les plus mauvais
résultais. Les rendements sont très faibles ; la terre s'em-
poisonne de chiendent et il faut ensuite au cultivateur,
quand la terre est semée en pommes de terre, un travail
considérable et un soin minutieux pour détruire cette
mauvaise herbe.
Parfois cette méthode semble réussir dans les terres
situées aux approches des villes et qui sont sursaturées
d'engrais. Néanmoins, nous ne saurions la conseiller dans
ancun cas, car elle est toujours dangereuse et, parce que,
appliquée par des agriculteurs qui ignorent la théorie de la
restitution des éléments de fertilité, elle produira fatale-
lement un appauvrissement du sol. Nous condamnons
aussi cette méthode parce qu'elle n'a pas sa raison d'être
à une époque où le grain se vend si peu et parce qu'elle est
le résultat de la routine et de la rapacité du cultiva-
teur.
Cette digression faite, nous revenons à H. Chauvin :
— 198 —
Non content de donner une bonne direction à sa cul-
tare et d'étendre la surface cultivée en défrichant cinq
hectares de terrain inculte, il a augmenté ses ressources
fourragères en convertissant deux hectares de terres en
pré. Il a créé des chemins pour desservir sa propriété, et a
planté des châtaigners et des noyers dans une terre dont
ï'éloignement, et la médiocre qualité, nelui permettaient pas
de tirer un meilleur parti. Enfin, au prix d'un travail
opiniâtre, il a créé dans un terrain inculte, un véritable
rocher, une vigne de 60 ares qui est d'une belle venue et
qui le récompense de ses peines par l'avenir qu'elle promet*
La Commission croit aussi devoir féliciter M. Chauvin fils
d'avoir résisté à l'entraînement général, de n'avoir pas,
quoique & deux pas d'un grand centre industriel, aban-
donné l'agriculture pour la vie plus facile de la ville et
d'être resté l'aide et le soutien de son père.
Nous proposons de décerner à H.Jean-Baptiste Chauvin
une grande médaille devermeil ; et & M. Chauvin (Jacques)
fils, un diplôme comme collaborateur de son père.
Dussauze (Joseph), propriétaire à Unieux et à Saint-
Paul-en-Cornillon, a su employer en améliorations agri-
coles les ressources que lui ont procuré un commerce bien
conduit.
A Unieux, il a créé une vigne de 52 ares dans un ter-
rain stérile et très en pente, contigu à sa maison d'habi-
tation.
Après avoir fait défoncer le sol à m 80, il l'a préservé de
l'entraînement par les eaux en le soutenant par de bons
murs perpendiculaires à la pente.
Cette vigne, constituée par le plant Gamay, est à sa
4 e feuille ; elle a une grande vigueur et promet beaucoup.
Tout à côté M. Dussauze a établi un verger où les poiriers,
les chasselas font bonne figure.
A Saint-Paul-en-Cornillon, M. Dussauze a considéra-
blement amélioré sa propriété par des défrichements de
terrains incultes qu'il a transformés en prairies, par la
— 199 —
fertilisation des fonds existants an moyen de défoncements
et de fortes fumares. Il y a créé aussi une vigue de 50 ares.
Il a de plus créé, à frais communs avec un voisin, un
chemin pour desservir son domaine ; il a comblé un ravin
profond sur l'emplacement duquel il a établi une excellente
prairie.
Enfin il a boisé en pins sylvestres diverses petites par-
celles de terre improductives jusque-là.
Pour toutes ces améliorations, nous sommes d'avis
de décerner à M. Dussauze une grande médaille de
vermeil.
Thouilleux (Louis) possède à Robertane, commune de
Saint-Genest-Lerpt, une propriété de 22 hectares, qui était
toute en bois il y a quelques années.
M. Thouilleux en a entrepris le défrichement et il a
déjà converti cinq hectares de bois en terres ou en prairies.
Le terrain est de bonne qualité et rapportera certainement
plus en culture qu'en forêt; nous ne pouvons donc qu'ap-
prouver l'entreprise de M. Thouilleux et l'encourager à
continuer.
Nous demandons pour lui une médaille de vermeil.
M. Fontaney (Jean), propriétaire à la Gabière, com-
mune de Chazeau, exploite à lui seul un petit domaine qui
est admirablement tenu.
M. Fontaney a créé 30 ares de prairies sur un inculte;
il a défoncé, à la pioche, à une profondeur de m 40, une
autre parcelle de 45 ares et y a planté un verger.
Ses cultures sont magnifiques et dénotent les soins dont
elles sont l'objet. Il a clos de haies sa propriété qui res-
semble à un vrai jardin.
La Commission est d'avis d'accorder à M. Fontaney une
médaille de vermeil pour les soins constants et persévé-
rants donnés à sa petite exploitation.
Massardier (Nicolas) exploite à Malval, commune du
Chambon, une propriété de \ 1 hectares. Il a su profiter du
— 200 —
voisinage de la ville pour se procurer des engrais en abon-
dance. Ces engrais, appliqués sur des terres défoncées à la
bêche et soigneusement entretenues, fournissent des ré-
coltes abondantes qui ont assuré à M. Massardier une
aisance bien méritée.
Les céréales sont propres et remarquables ; les prairies
sont en bon état.
M. Massardier pourrait peut-être cultiver en plantes
sarclées une surface plus étendue, faire des fourrages arti-
ficiels et entretenir davantage de bétail. La proximité du
Chambon et de Firminy lui assurant un débouché avanta-
geux pour tous les produits d'animaux, il aurait certaine-
ment plus de bénéfice à se livrer plus largement aux spé-
culations animales qu'à baser son exploitation sur la culture
des céréales.
Son bétail est bon et bien soigné. En un mot, M. Massar-
dier possède une exploitation qu'on visite avec plaisir.
Nous pensons que pour sa bonne culture, M. Massar-
dier mérite une médaille de vermeil.
Nous devons faire une mention toute spéciale de la
transformation que M. Monteux, propriétaire à Planfoy, a
ppéré sur une prairie humide et marécageuse de 3 hectares,
comme on en rencontre beaucoup trop dans nos montagnes.
Par un drainage énergique bien établi, M. Monteux a
enlevé l'eau surabondante; puis, par l'emploi de la chaux,
il a fait de ce pâturage tourbeux une prairie fertile qui
produit aujourd'hui un foin abondant et de très bonne
qualité.
Nous appelons l'attention des agriculteurs sur cette
heureuse opération de M. Monteux. Que tous les proprié-
taires de semblables prairies se mettent à l'œuvre : qu'ils
drainent, qu'ils chaulent et bientôt nos herbages de mon-
tagnes donneront une production hors ligne.
Le drainage est très facile à pratiquer en montagne soit
h cause de la pente naturelle du sol, soit à cause de l'abon-
dance des pierres qui peuvent servir à le confectionnera
— 201 —
Nous ne comprenons donc pas pourquoi cette pratique
est encore si peu répandue dans une contrée où elle serait
si avantageuse.
M. Monleux étant déjà récompensé pour les reboisements,
nous laissons à l'appréciation de la Société de décider si
une récompense spéciale lui sera décernée pour ses
drainages.
II . — Fermiers
Dans cette catégorie, nous avons ea dix concurrents que
nous classons comme suit :
Berger (Claude) est fermier des Hospices depuis fe5 ans,
& Surieux, commune de Saint-Genest-Lerpt. Il exploite
une trentaine d'hectares en terre légère. Quand Berger
entra en ferme, le domaine était couvert en grande partie
de champêtres et pouvait à peine nourrir dix bêtes à cornes
de médiocre qualité.
Mais il s'est mis au travail : des terres il a fait des prés;
il a défriché les champêtres., les incultes, et les a trans-
formés partie en terres, partie en prés.
Dernièrement encore, il a défriché un bois de 1 hec-
tare 20 sur l'emplacement duquel nous avons pu voir une
belle récolte de blé et de pommes de terre.
M. Berger n'a pas laissé un coin de sa ferme inculte ou
improductif. La culture y est soignée, les prés sont bien
tenus, bien fumés, soit avec du fumier, soit avec lesengraisde
commerce, et dans tout l'on voit à Surieux l'œuvre d'un
homme intelligent et laborieux. Aujourd'hui ce domaine
assure l'existence de 1 8 têtes de gros bétail et rétable se
trouve garnie de vaches de choix. La fosse à fumier, les
écuries, la ferme sont convenablement tenues.
Il est assez, rare qu'un fermier se décide à faire chez
autrui de semblables travaux. Mais Berger avait confiance
en l'Administration des hospices qui , du reste, a bien com-
pris la bonne fortune que lui causait la possession d'un
fermier si laborieux.
— 202 —
Nous formulons donc le vœu, qui certainement sera
écoulé par l'Administration des hospices, que M. Berger
jouisse bien légitimement, sans augmentation de fermage,
du fruit de ses peines et de l'augmentation de valeur que
son travail a donné au domaine de Surieux. Reconnais-
sant les mérites exceptionnels de M. Berger, nous propo-
sons de lui décerner une médaille d'or petit module.
M. J.-B. Fauvet, fermier à Saint-Genest-Malifaux, a
exécuté diverses améliorations foncières que rarement les
fermiers se décident à entreprendre sur le terrain de leur
propriétaire.
C'est ainsi que M. J.-B. Fauvet a drainé à ses frais une
partie de prairie très humide, qu'il a établi des chemins
empierrés pour le service des fonds qu'il cultive.
Il a de plus défoncé 50 ares de terre inculte où il a créé
une prairie, il a défriché plus d'un hectare de pâture dont
il a fait une très bonne terre.
Nous dirons aussi que ses cultures sont bien tenues, son
bétail et ses étables bien soignés.
Nous demandons une médaille de vermeil grand module
pour M. J.-B. Fauvet, que nous regardons comme très
méritant & cause de ces travaux et des améliorations fon-
cières exécutées dans sa ferme.
Magand (Alexandre) est fermier à Roche-la-Molière où
sa famille de père en fils détient, depuis plus d'un siècle,
le domaine du Plat-des-Chauds, appartenant à la famille
Neyron de Saint-Julien.
Pendant de longues années, tous les fermiers de Roche-
la-Molière étaient plus occupés & faire des charrois de
charbon qu'à cultiver leurs terres. Hais depuis que le per-
fectionnement des moyens de transport a fait disparaître
l'industrie des charrois, les cultivateurs se sont forcément
appliqués à l'exploitation de leurs domaines.
C'est ce qu'a fait Magand. Non content d'améliorer les
fonds existants sur lesquels nous avons vu des récoltes qui
témoignent par leur vigueur, des soins et des fumures
— 203 —
qu'elles reçoivent, le fermier de M. Neyron a défriché plus
de dix hectares de terres incultes, couvertes de berlands
et improductives. Ces défrichements ont été faits, partie au
moyen d'une charrue défonceuse fournie par M. Neyron et
attelée de plusieurs paires de bœufs, partie à la pioche.
Magand a transformé environ 3 hectares déterre en bonnes
prairies ; il a tenté avec succès la culture de la luzerne.
Ses étables sont bien tenues et garnies d'un excellent
bétail.
La Commission de visite des fermes est d'avis que
H. Magand mérite une médaille de vermeil.
Mounet (Jean-Marie), fermier aussi à Roche-la-Molière,
exploite depuis 48 mois, à la Varenne, un domaine de
20 hectares.
Ce domaine nous a offert un exemple frappant de la
triste influence de l'industrie des charrois sur la culture
de la terre. En effet, Mounet a trouvé à son entrée la
a
majeure partie des terres en friches et couvertes d'ajoncs
et les prés épuisés par une longue production sans fumure.
Cette situation n'a pas effrayé Mounet. Confiant en son
énergie, sans avances, il a consenti à un prix de ferme
relativement élevé pour des terres délaissées depuis de
longues années. Il s'est mis résolument à la besogne et en
un an il a remis en culture plus de 10 hectares.
C'est un travailleur comme on en rencontre peu , qui
mérite de réussir et d'être soutenu par son propriétaire.
En songeant à la situation respective du propriétaire et
du fermier dans le cas que nous examinons, notre Com-
mission émettait l'opinion que le métayage serait dans de
pareilles circonstances plus rationnel que le fermage ; le
propriétaire fournissant la majeure partie du capital d'ex-
ploitation, fournissant ses connaissances, le métayer ap-
portant son industrie, ses bras, ton activité. C'est à la
ferme de la Varenne que l'union et la bonne entente entre
le propriétaire et l'exploitant fourniraient des résultats
féconds.
— 204 —
Hais, avec l'application du fermage à ce domaine, qu'ar-
rivera-t-il si ce fermier sans avances, livré à ses propres
ressources, ne rencontre pas des années particulièrement
favorables? Il sera dans l'impossibilité de payer son pro-
priétaire, puis sera dans l'obligation de quitter ruiné celte
terre où il aura incorporé tant de travail. Le propriétaire
sera seul à recueillir les fruits des labeurs de son fermier,
à jouir du bénéfice des défrichements que ce travailleur
aura opérés. C'est une triste perspective à envisager.
Le métayage, au contraire, donnerait à chacun sa part,
propriétaire et exploitant profiteraient également dans leur
association de leur apport de capital ou de travail.
Mais nous ne doutons pas que le propriétaire de Mou net,
ne vienne largement en aide au fermier diligent qu'il
possède et ne lui facilite la rude besogne de reconstitution
qu'il a entreprise.
Mounet nous a paru particulièrement méritant et par
son énergie au travail et par les résultats qu'il a obtenus.
Nous demandons pour lui une médaille de vermeil.
H. J.-M. Bonche, fermier à Saint-Genest-Malifaux, a
entrepris sur le domaine qu'il exploite le défrichemeut de
6 hectares de terres incultes, le travail a été fait en grande
partie à la charrue. Malgré les difficultés qu'il présentait,
il a été bien exécuté.
Les récoltes que nous avons vues sur ce défrichement
nous ont prouvé par leur belle venue, que ces terres,
jusque là abandonnées, ont été avec à-propos mises en cul-
ture par Bonche.
Nous croyons devoir lui décerner, pour ce travail, une
médaille de vermeil petit module.
Jurine (Denis) est fermier depuis 31 ans de M. le comte
deCharpin-Feugerolles, à la Grande-Martinière, commune
de Fraisses. Il exploite avec ses fils un domaine de 25 hec-
tares environ dont plus de la moitié est en terres graniti-
ques maigres.
— 205 —
Il a défriché depuis quelques années pins de 3 hectares
d'incultes et transformé 2 hectares de terre en pré.
Les cultures sont soignées, les céréales propres et les
pommes de terre admirablement tenues. Toutes ses récoltes
tranchent avee les voisines par leur belle venue.
M. Jurine cultive beaucoup le trèfle qui, tout en lui as-
surant une bonne récolte fourragère, améliore ses terres.
Dans son étable il y a du bon bétail ; nous y avons ren-
contré quelques sujets remarquables.
Nous vous proposons de donner à M. Jurine une mé-
daille de vermeil.
Dechomét (Victor), à l'Ondenon, commune de La Rica-
marie, est ouvrier aux mines de Montrambert. Tout le
temps qu'il ne passe pas à la mine, il le consacre à défri-
cher, dans le voisinage de son habitation, des terrains
hérissés de rochers et qui semblaient absolument impro-
ductifs. Il s'est entendu pour cela avec le propriétaire des-
dits terrains qui lui en a donné la jouissance gratuite
pendant 4 ans, pour prix de ses défrichements.
Dechomét a ainsi défriché 85 ares et nous avons vu sur
ces terres bien maigres une récolte de seigle et de pommes
de terre fort belle, grâce aux engrais de tout genre que ne
cesse d'appliquer ce travailleur.
Nous demandons pour lui une médaille d'argent.
Béal (Mathieu), fermier à la Tardive, commune de
Pirmin y, exploite 8 hectares dont 4 h. 50 en bonnes prairies.
Comme M.Massardier (Nicolas), il sait profiter du voisi-
nage de la ville pour fumer copieusement ses terres sou-
mises à la culture.
C'est en se fiant aux résultats de ces fumures abondantes
que Béai croit pouvoir impunément cultiver quatre pailles
successivement. Nous aurions mieux aimé trouver chez
lui un peu de cultures fourragères et moins de grains. Ses
cultures, néanmoins, sont bien soignées ainsi que ses prés.
Ses étables sont bien tenues et son fumier bien traité.
— J06 —
Nous proposons de lai décerner une médaille d'ar-
gent.
Bernard (Joseph), fermier, à la Malafolie, commune du
Chambon, se trouve dans des conditions analogues à celles
de Nicolas Massardier et de Béai et sait en profiter d'une
façon intelligente.
Il a défoncé à la bêche, à m 45 de profondeur environ,
4 hectare où nous avons vu une magnifique récolte de
betteraves, pommes de terre et froment. Il a également
créé 20 ares de prairies.
Pour tous ses travaux et la bonne tenue de ses écuries,
nous demandons une médaille d'argent.
Nous vous proposons enfin de décerner une médaille
de bronze grand module, à M. Pierre Bouchet, fermier à
Planfoy, pour création de 30 ares de prairies et pour bonne
tenue de sa ferme.
m. — Viticulture
Dans cette catégorie, onze concurrents se sont mis sur
les rangs .
M. Peyrqn, de Firminy, propriétaire sur la commune de
Chazeau, a acheté à la Compagnie P.-L.-M. un énorme tas
de remblais condamné à. la stérilité. Au prix d'un travail
considérable, M. Peyron en a tiré un parti avantageux. Il a
aplani cet amas en en comblant un ravin, et dans ses opé-
rations de terrassement, il a eu soin de ramener à la
surface toute la bonne terre. Il a été dans l'obligation de
construire un mur de soutènement et de déplacer le lit d'un
ruisseau pour donner un aménagement convenable à ce
terrain artificiel.
Quand tout a été bien disposé, M. Peyron a planté de la
vigne, et dans cette terre rapportée, les plants ont acquis
une grande vigueur.
Il a également défriché 20 ares de bois qu'il a aussi
planté en vignes.
— 207 —
Noas avons visité les bâtiments d'exploitation de M.
Peyron, nouvellement restaurés et fort bien disposés, et
noas avons constaté la fertilité de ses prairies qu'il fume
régulièrement avec les vidanges de Firminy.
Nous croyons devoir décerner à M. Peyron une médaille
de vermeil.
M. Pellade, de Firminy, propriétaire aussi à Chazeau,
a été le premier à introduire la culture de la vigne dans
cette commune. Il a commencé à planter en \ 882 et il pos-
sède aujourd'hui 30 ares de fort belle vigne, bien soignée.
Son exemple a été suivi par ses voisins et sur la commune
de Chazeau on défriche de tout coté des incultes pour
planter de la vigne.
Nous le jugeons digne d'une médaille d'argent grand
module.
Nous demandons des médailles d'argent pouf MM. Ga-
briel Rouchon, de Firminy, propriétaire à Chazeau ;
J.-M. Rouchon, propriétaire à Lavaur, commune de
Chazeaux;
Et Louis Berger, propriétaire à Vorette, commune de Cha-
zeau, qui ont défriché et défoncé de 20 à 30 ares d'incultes
pour les planter en vigne, opération qui a été bien exé-
cutée.
Nous demandons encore des médailles de bronze, grand
module, pour récompenser les propriétaires dont les noms
suivent, qui ont également fait des défrichements d'in-
cultes pour planter de la vigne sur des surfaces variant
de 45 à 30 ares.
Ce sont : MM. Louis Sauvignkt, du Chambon, proprié-
taire à Chazeau ;
Jean Girol, propriétaire à Chazeau ;
J.-B. Montmëat, propriétaire à Chazeau ;
Philibert Barlet, de .Firminy, propriétaire à Chazeau ;
Chapelon, de Firminy, propriétaire à Chazeau.
— 208 —
IV. — Horticulture
Nous vous proposons do décerner une médaille de ver-
meil à M. Chaperon (J.-B.), jardinier de la Compagnie
des Aciéries de Firminy, pour création du jardin du direc-
teur, M. Chalmeton, et du jardin de M. Martaud.
M. Chaperon entretient seul ces deux parcs-jardins d'une
surface totale de 43 , 000 mètres et qui comportent serres,
massifs, jardin fruitier, jardin potager. Tout est en bon
état et dénote l'intelligence et l'activité de ce jardinier.
Nous vous demandons une médaille d'argent pour M.
Louis Guéret, jardinier de M me la baronne de Saint-
Genest, à Saint-Genest-Malifaux, pour le bon entretien
du parc, des massifs et du jardin potager. M. Louis Guéret
est d'autant plus méritant qu'il opère sous un climat très
rigoureux.
A M. Pichon, jardinier à Firminy, nous sommes d'avis
de décerner une médaille de bronze grand module, pour
la création et l'entretien de deux jardins fruitiers et maraî-
chers et pour la bonne taille des arbres des promenades de
Firminy.
V. — Reboisements
Bans cette catégorie, nous avons eu sept concurrents,
tous d'un grand mérite . Grâce au don de nombreuses mé-
dailles affectées aux reboisements, que nous a fait la Com-
pagnie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy, nous pou-
vons récompenser plus dignement nos lauréats de cette sec-
tion, car, offerts par une aussi importante Compagnie les prix
ont une valeur plus grande.
Les reboisements doivent être encouragés très largement,
car c'est une opération désintéressée, de très longue ha-
leine, dont l'auteur ne recueille presque jamais les résul-
— 209 —
tais. C'est une œuvre d'utilité publique, car ils constituent
une augmentation de la richesse publique, et personne
n'ignore leur heureuse influence sur le climat et le régime
des eaux.
Sans insister davantage sur l'importance et les avantages
du reboisement de nos montagnes au point de vue agricole,
économique et social, nous vous décrirons rapidement les
travaux de sylviculture des divers propriétaires que nous
vous proposons de primer.
M. Gonthier possède, sur la commune de Marlhes, une
propriété en terrain granitique et micaschisteux, à l'alti-
tude moyenne de \ ,000 mètres. Dans de pareilles condi-
tions, la culture est bien ingrate; aussi M. Gontier, en
homme pratique, s'est empressé déplanter en bois non-
seulement les incultes de sa propriété, mais encore toutes
les terres qui sont de médiocre qualité.
L'étendue totale de ses bois dépasse actuellement \ 8 hec-
tares sur lesquels il a planté 43 hectares environ depuis
huit ans.
Les essences employées ont été surtout le pin sylvestre
et l'épicéa. Nous avons vu aussi quelques pins noirs d'Au-
triche. Les plantations ont été faites avec soin et intelli-
gence et ne laissent rien à désirer sous aucun rapport.
Elles sont bien entretenues et bien soignées. Les arbres
sont bien conduits et élagués avec à-propos et savoir faire.
Beaucoup de propriétaires plantent, puis s'imaginent
que la nature doit faire le reste. Ils ne s'inquiètent plus de
leurs plantations qui, livrées à elles-mêmes, sans direc-
tion, sont loin d'atteindre la prospérité que quelques soins
leur assureraient. Les bois, comme toute autre récolte,
exigent une culture.
Cette culture, qui n'est jamais onéreuse, doit être intel-
ligente^ et le talent du sylviculteur consiste surtout à aider
avec tact l'action de la nature. Ce talent de sylviculteur,
nous l'avons trouvé chez M. Gonthier dont la modestie sera
certainement choquée par nos justes éloges, et nous de-
mandons pour lui le prix d'honneur offert par la Compa-
— 340 —
gnie des Mines de Firminy pour les reboisements et consis-
tant en une grande médaille d'or.
Nous avons parlé pins haut des reboisements faits par
H. Frédéric Massardibr, propriétaire à Jonzieux. Nous ne
les rappelons ici que pour mémoire, car nous avons déjà
proposé de lui décerner une grande médaille d'or tant pour
ses travaux de sylviculture que pour ses améliorations
cul lu raies.
H. Massardibr (Marcelin), propriétaire à Rebaude,
commune de Jonzieux, nous a fait visiter une magnifique
plantation de pins sylvestres, d'une étendue de quatre
hectares. Elle a été faite sur bois exploité; elle est en
parfait état d'entretien et dénote les soins et le savoir faire
de M. Marcelin Massardier, à qui nous vous proposons de
décerner une médaille d'or petit module.
Nous devons signaler aussi les améliorations foncières ,
création de prairies, défoncements, drainage exécutés sur
sa propriété par cet agriculteur diligent.
Nous avons encore à vous signaler les reboisements de
M.Jean-François Chausse, propriétaire à Furet, commune
de Jonzieux, qui , depuis 4 5 ans, a planté 20 hectares en-
viron en pins sylvestres. Les plantations sont belles mais
cependant inférieures, comme état, à celles dont nous
avons déjà parlé. M. Chausse entretient une pépinière qui
lui fournit des plants pour repeupler les clairières. Nous
croyons devoir décerner à M. Jean-François Chausse une
médaille de vermeil grand module.
M. Monteux, propriétaire à Planfoy, a soumis à notre
appréciation un reboisement de 8 hectares en pins, épicéas
et sapins ayant 7 à 12 ans d'âge. La plantation a été faite
avec soin, son entretien ne laisse rien à désirer, et nous
estimons que pour ce travail M. Monteux mérite une mé-
daille de vermeil grand module.
— 24i —
M. Plotton, propriétaire sur la commune de Chazeau
de terrains incultes et sans valeur, a eu l'heureuse idée de
les soumettre à la culture forestière. 11 a donc planté
40 hectares d'un sol ingrat en pins sylvestres et épicéas.
Faute de connaissances spéciales, M. Plotton n'a pu
donner à ses bois tous les soins désirables, mais nous le
reconnaissons fort méritant peur son initiative, et nous
demandons pour lui une médaille de vermeil grand
module.
M. Adrien de Bonneville, propriétaire à Saint-Régis-
du-Coin, possède plus de 270 hectares de forêts qui sont
parfaitement aménagées. Il a soin de repeupler les clai-
rières, et, à cet effet, il plante plus de 30,000 pieds de
sapins et d'épicéas chaque année.
Nous vous proposons de décerner à H. de Bonneville,
pour le bon entretien de ses bois, une médaille de vermeil
grand module.
Avant de passer en revue les concurrents des autres
catégories nous avons à vous signaler les améliorations
réalisées dans des conditions exceptionnelles de difficultés
par M. Micolon, propriétaire à Saint-Victor-sur-Loire et
à Chamousset, commune de Chambles.
La plus grande surface de la propriété de M. Micolon
s'étend sur la commune de Chambles; aussi notre Commis-
sion hésitait-elle à passer la Loire pour aller, contre les
usages de la Société, empiéter sur l'arrondissement de
Montbrison. Mais en face des transformations heureuses
réalisées par cet agriculteur zélé et convaincu, nos scru-
pules se sont éteints et nous avons visité en amateurs une
exploitation où tout dénote l'énergie, l'ordre, la méthode et
le goût du propriétaire. Nous avions de la peine à quitter
cet Ëden où nous attachait l'agrément du site, l'accueil le
plus cordial, les résultats étonnants de travaux considé-
rables et les opérations habiles d'une culture bien conduite.
U fallait un homme de la trempe de M . Micolon, qui a déjà
fait ses preuves dans l'industrie métallurgique, pour créer
— 212 —
en un an pins de deux hectares de vigne dans le flanc d'an
coteau de granit qui semblait voué à une stérilité perpé-
tuelle; aujourd'hui le roc a fait place à une vigne vigou-
reuse qui promet de nombreuses récoltes, si le phylloxéra
veut l'épargner.
Cette transformation est l'œuvre principale de M. Mico-
lon. Nous vous signalerons aussi ses défrichements et
défoncements pour création de prairies ; ses travaux, pour
recueillir l'eau de sources éparses en vue de l'irrigation.
Nous vous dirons encore avec quel goût ses vergers et jar-
dins ont été établis ; avec quel soin ses étables et sa ferme
sonttenus t et avecquel esprit d'initiative M. Micolona tenté
avec succès l'élevage de la volaille avec la couveuse artifi-
cielle, ainsi que la distillation des fruits au moyen d'appa-
reils nouveaux.
Mais signaler simplement les mérites de M. Hicolon ne
nous semble pas suffisant pour notre Société, dont le rôle
est de récompenser tous les progrès.
Nous vous proposerons donc de décerner au moins un
diplôme à M. Micolon, quoique son exploitation ne fasse
pas complètement partie de notre circonscription.
VI. — Laiteries
Votre Commission avait .encore à juger les concurrents
se présentant pour la bonne tenue des laiteries.
Nous n'avons pas eu de demandes dans cette catégorie.
VII. — Enseignement agricole
Une innovation introduite cette année dans notre pro-
gramme nous donnait comme dernière mission de vous
proposer des récompenses à décerner aux instituteurs qui
fournissent à leurs élèves des notions d'agriculture. Nous
n'avons eu, pour celte partie du programme peut-être trop
nouvelle, qu'une seule demande; mais au moins nous
avons eu à juger une œuvre sérieuse, et nous sommes heu-
reux d'avoir à vous exposer les mérites de M. J. Gay, ins-
tituteur à Planfoy.
Ce maître dévoué fait à ses élèves un petit cours d'agri-
culture admirablement conçu, simple, clair et accompagné
de démonstrations pratiques. Il a su inspirer, par la forme
de son enseignement, à tous ses élèves, le goût de la
science agricole et susciter parmi eux une émulation pour
l'étude, qui nous a surpris.
Nous avons examiné avec intérêt les cahiers de cours
d'agriculture, rédigés par des enfants de 40 à 42 ans, et
nous avons déjà pu juger de leur force par ce premier exa-
men.
Puis nous avous interrogé tous ces enfants sur les ques-
tions traitées dans leurs cours. Ces interrogations nous ont
démontré que les élèves de M. Gay ont bien compris ce qui
leur a été enseigné et qu'ils sauront mettre en pratique les
enseignements de leur maître.
M. Gay mérite donc tous nos éloges, et nous tenons à le
féliciter hautement des bons résultats qu'il a obtenus de ses
élèves.
Quel immense service il aura rendu à ces enfants en
leur inculquant dès le bas âge des idées de progrès. Ces
idées les empêcheront plus tard de succomber aux entraî-
nements de la routine, où l'ignorance en matière agricole
retient nos paysans.
Ce n'est que par l'instruction que l'agriculture peut pro-
gresser. L'agriculture est l'industrie la plus difficile, la
plus compliquée, qui exige la somme la plus grande de
connaissances diverses, et pourtant jusqu'ici on s'est fort
peu occupé d'instruire l'agriculteur des choses de son
métier.
Instruisez le paysan ; donnez-lui, par l'instruction, les
moyens de tirer meilleur parti du sol, alors il s'attachera
davantage à la terre et ne désertera plus la campagne.
Les instituteurs ont là un beau rôle à remplir. Notre
Société doit donc les encourager dans celte voie, car ils
seront pour elle de précieux auxiliaires du progrès.
Nous demandons, pour M. Gay, une médaille de vermeil
— SI4 —
grand module, en récompense de son enseignement agricole
bien compris.
Dans le bul Je susciter l'émulation aussi bien parmi les
élèves que parmi les maîtres, dans le but d'appeler l'atten-
tion des agriculteurs sur l'importance de l'enseignement
agricole auquel nous voulons imprimer un élan sérieux.,
nous vous demandons que vous vouliez bien accorder quel-
ques récompenses aux meilleurs élèves de M. Gay, et nous
vous proposons de les décerner :
A MM. Pierre Jourjon, Pierre Georgeon, Gaston
Grange et Fleury Villelongue.
Voici,Messieurs, notre tâche accomplie,mais avant de clore
notre rapport nous voulons vous proposer, ainsi que nous
l'avons dit plus haut, une modification à notre programme
des prix culturaux. Ce programme porte actuellement des
récompenses pour toutes les améliorations en général, et
quand nous faisons la visite des exploitations, nous nous
trouvons en face de travaux agricoles très divers, exécutés
à la guise de chacun, presque toujours sans règle et sou-
vent peu comparables, de telle sorte que nos prix décernés
pour deux opérations différentes semblent quelque fois en
contradiction. Il en résulte pour la Commission un travail
d'appréciation excessivement difficile et délicat, les concur-
rents ne se trouvant ni les uns ni les autres dans des condi-
tions bien définies.
Les jugements sont donc très difficiles à porter et les
décisions du jury peuvent donner lieu à des mécontente-
ments.
De plus, notre manière de faire, trop générale jusqu'ici,
n'indique pas assez franchement aux cultivateurs la voie à.
suivre pour améliorer d'une façon pratique leurs cultures.
Nous vous proposons de modifier profondément notre
programme des prix culturaux, et d'instituer des concours
spéciaux portant sur telle ou telle opération de progrès
réalisée, suivant un programme, dans des conditions analo-
gues par tous les concurrents.
— 245 —
Les améliorations mises au concours varieraient suivant
les besoins de chaque canton.
Nous pourrions mettre au concours, par exemple, l'em-
ploi de la chaux, l'-exéculion des drainages, l'irrigation des
prairies , etc.
Le programme annonçant ces concours indiquerait dans
quelles conditions devraient être pratiquées ces opérations.
Des instructions pratiques sur leur exécution, des rensei-
gnements sur leurs effets et sur leurs avantages seraient
joints à ces programmes et profiteraient aux cultivateurs
qui ne seraient pas rompus aux praliques préconisées.
Ces concours seraient annoncés, pour chaque canton,
quatre ans à l'avance, puisque la Commission des prix
culturaux les visite tous les quatre ans. On aurait le temps
de s'y préparer.
Les prix consisteraient en subventions d'une certaine
importance dénature à encourager le cultivateur à prendre
part à un concours qui le mettra au courant d'un nouveau
progrès. Aux subventions on pourra joindre des médailles
ou des diplômes.
Nous pensons que celte nouvelle méthode de distribuer
nos prix culturaux aura de nombreux avantages.
D'abord les opérations du jury seront singulièrement
simplifiées parce qu'il n'aura à décerner des prix que sui-
vant un programme et des conditions bien définies. Ces
jugements ne pourront jamais ôlre erronnés.
En second lieu nous interviendrons plus directement
dans le développement du progrès en indiquant formelle-
ment aux agriculteurs hésitants la marche à suivre pour
améliorer leurs champs.
Par nos programmes bien conçus, nous leur ferons voir
les points faibles de leurs cultures, auxquels ils doivent
porter remède, et nous les mettrons dans la bonne voie
en appelant leur attention sur les bonnes pratiques aux-
quelles ils ont intérêt à se livrer.
Nos programmes constitueront déjà tout un enseigne-
ment, et le retentissement qu'auront nos sujets de con-
— 216 —
cours fixera dans l'esprit des agriculteurs quelques don-
nées sérieuses de la science agricole.
Et puis, le concours fait, les prix distribués, il restera
aux concurrents plus qu'une médaille. Il leur restera
d'abord la notion du progrès, il leur restera aussi un
champ transformé, amélioré qui attestera par ses produits
toujours croissants la puissance des bonnes pratiques et
dont la vue poussera les voisins aux mômes améliorations.
C'est ainsi, qu'en nous fixant un but bien déterminé à
atteindre, nous propagerons plus rapidement le progrès,
et nous en dirigerons l'action d'une manière plus judicieuse
et plus pratique.
Cette modification au programme de nos prix culturaux
a été proposée déjà plusieurs fois. Elle fut toujours adoptée
en principe, mais jusqu'ici elle n'a pas été mise à exécu-
tion. Nous demandons donc à la Société de statuer définiti-
vement sur cette question.
Malgré ses fatigues et son travail, votre Commission est
heureuse de sa mission dont l'accomplissement l'a mis de
nouveau à même d'apprécier quel fonds la France peut
faire sur son agriculture.
François MAIRE.
Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois.
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE
1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. —
Lettres diverses. — Travaux des sections. — Pro-
cès-verbal de la réunion de la Section d'agriculture du
28 août. — Procès-verbal de la réunion des Sections réunies
du 18 août. — Actes de l'Assemblée. — Incident
Gonin. — Réclamations d'exposants. — Répression du
braconnage des rivières. — Médaille à. décerner aux
cultivateurs qui pratiqueront l'ensilage. — Avis divers. —
. Admission de nouveaux membres.
Président : M. Otin
Secrétaire : M. François Maire
Les membres présents, au nombre de 24, sont :
MM. J.-L. Burlat, Carro, Charlois, J.-M. Crépet,
Croizier, H. Denis, Ga uthier-Dumont, Gay, J. Ginot,
Conin, A. Guétat, Lucien Guétat, B.-J.-F.Jaboulay,Lantz,
F. Maire, Neyronde Saint-Julien, Otin, Pellade, Peyron,
Rimaud, A. Rousset, Teyssier, Tollin.
Correspondance
Elle comprend :
1° Lettre de M. Etienne Chovet, propriétaire, aux
Rochettes, commune de Firminy, accusant réception de
Tavis de son admission comme membre titulaire de la
Société.
— 218 —
2* Lettre du directeur de la Compagnie commerciale
française , concessionnaire des, guanosdu Pérou,annonçant
l'envoi de brochures à distribuer aux membres de la
Société.
Ces brochures qui accompagnent la dite lettre, déposées
sur le bureau, sont remises aux membres présents à la
réunion.
3° Lettre de M. Thevenin, propriétaire, à Boën, formu-
lant une réclamation au sujet de la décision prise par le
jury des produits agricoles, pour le Yin qu'il avait exposé
au concours de Firminy.
4° Lettre de M. Gonin aîné, membre de la Société, où il
dit que le programme du comice de Firminy excluait les
pals du concours d'instruments ; que, malgré cette exclu-
sion, des récompenses ont été accordées aux pals ; que la
mesure arbitraire qui excluait les pals du concours avait
été prise pour l'éloigner lui spécialement du concours,
comme fabricant de pals. Il regarde cette mesure comme
une manœuvre du secrétaire général le visant spéciale-
ment et au sujet de laquelle il demande à l'interpeller
personnellement. (Voir aux Actes de l'Assemblée).
Travaux des Sections
SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE
Séance du 28 août 1886
Président : M. Otin.
Secrétaire : M. J.-B. Croizier.
H. Maire, secrétaire général, donne lecture de diverses
notes du Journal d'agriculture pratique, relatives
à la destruction du tartaret, des nids' de fourmis et du
tigre du poirier. (Ces notes sont reproduites plus loin).
M. Otin communique ensuite une lettre d'un exposant
d'instruments et machines au concours de Firminy, qui
se plaint de ce que le jury n'aurait pas voulu le faire
— U9 —
concourir pour le prix d'ensemble, sous prétexte qu'il
aurait enlevé une partie de son exposition avant la On du
concours. Il proteste contre cette exclusion et demande
à connaître le motif réel qui a déterminé le jury à ne pas
lui décerner un des prix d'ensemble.
Après diverses observations des membres présents, la
réunion émet l'avis que la réclamation de l'exposant en
question ne saurait être examinée dans le fonds, et qu'en
principe notre Société ne peut entrer dans la voie d'ad-
mettre la discussion des décisions de ses jurys. En consé-
quence, elle décide d'accuser purement et simplement récep-
tion de la lettre dont il est question.
M. Otin fait part à la Section de quelques erreurs qui se
sont commises dans la distribution des pancartes, erreurs
qu'il attribue à la précipitation avec laquelle a dû se faire
le travail des jurys.
Il fait encore observer que la 4 e section des produits
agricoles était désignée par le seul mot Vins. Ce qui a
permis à des producteurs de pays privilégiés de venir
enlever les prix aux producteurs des environs de Firminy
moins favorisés sur le rapport du climat.
M. Croizier entrant dans ses vues, estime que dans nos
concours annuels nous faisons une trop large part aux
produits provenant d'autres cantons que celui où le comice
a lieu, ce qui place souvent les concurrents du canton dans
une situation défavorable.
M. Otin demande qu'à l'avenir les commissaires adjoints
ne soient plus nommés à l'élection, mais que le commis-
saire général ait le droit de choisir lui-même ses collabora-
teurs.
H. Jules Ginot demande la parole pour lire une note
sur la pisciculture et la répression du braconnage des
rivières.
Il conclut en demandant que notre Société appelle l'at-
tention de l'administration préfectorale 3ur cet objet aOn
qu'elle donne des ordres très sévères pour l'exécution des
lois et règlements relatifs à la pêche. Ce vœu est adopté &
l'unanimité.
— 220 —
H. F. Maire, secrétaire général, rappelle que le Conseil
général a voté en faveur de notre Société, à sa dernière
session, nne subvention de 500 fr., à appliquer à la création
de champs de démonstration cantonaux.
Il propose de commencer rétablissement de ces champs
à Roche-la-Molière, ou M. Neyron de Saint- Julien nous
concède gratuitement un terrain de 4 1 .000 mètres.
M. Jules Ginot, de La Valla, offre également à la Société
un terrain dans sa propriété de Soulages, près La Valla,
et s'engage à en faire les frais de préparation du sol. La
Section remercie M. Ginot et accepte son offre généreuse.
Sur la proposition de MM. Otin et F. Maire, une com-
mission composée de MM. J. Ginot, Neyron de Saint-Julien,
F. Maire, Magand, Otin, Teyssier, est nommée pour
étudier les voies et moyens d'établir promplement ces
champs de démonstrations.
M. F. Maire rappelle les conclusions du rapport de la
tournée des fermes de cette année, concluant à une modi-
fication du programme actuel des prix culluraux. Il expose
les avantages de la modification proposée et, après diverses
observations des membres présents, une commission est
nommée pour examiner celte modification et établir un
nouveau programme.
Font partie de cette commission : MM. Jules Ginot,
Imbert, Magand, Lucien Guétat, Emile Philip, Neyron de
Saint- Julien.
Le Secrétaire général expose ensuite les moyens de faire
l'ensilage des fourrages verts sans fosses ni silos. Pour
encourager la propagation de cette bonne méthode, il de-
mande que notre Société veuille bien décerner des mé-
dailles aux cultivateurs qui auront fait de Pensilage cette
année.
La Section décide d'accorder une médaille de vermeil et
une médaille d'argent.
La séance est levée.
Le Secrétaire, J.-B. Croizier.
— 824 —
SECTIONS REUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES
Séance du 18 août 1886
Président : M. Louis Fayargq
Secrétaire : M. L. Revol
L'ordre du jour appelle de nouveau la discussion sur la
proposition relative aux récompenses à décerner aux bons
serviteurs de l'industrie.
Après diverses observations des membres . présents sur
les motifs qui détermineront ces récompenses et sur l'épo-
que où elles seront distribuées, la réunion émet l'avis, sur
la proposition du président, que ces récompenses soient
distribuées en même temps que celles décernées aux in-
venteurs par la Section d'industrie.
Le Secrétaire général remet au président un volumineux
travail de M. le docleur Noëlas, intitulé: Histoire popu-
laire de la Loire, dans l'antiquité de Balbigny à Saint-
Pierre-la-Noaille, dont-il demande l'impression dans nos
Annales. M. Noëlas aurait l'intention de faire tirer un
certain nombre d'exemplaires à part, qu'il offrirait aux
écoles primaires de l'arrondissement de Roanne.
Plusieurs personnes présentes à la réunion font leurs
observations sur cet important travail et sur son utilité au
point de vue de la conservation des monuments archéolo-
giques. Puis la réunion décide de nommer une commission
chargée d'étudier le mémoire de M. Noëlas, d'en rendre
compte à la Section et de donner son avis sur sa valeur.
Font partie de cette commission : MM. Favarcq, Rimaud,
Maussier et Chaverondier.
M. Favarcq fait ensuite une communication très intéres-
sante sur la maladie de la vigne désignée sous le nom
A'érineum et produite par un insecte. La réunion
demande à M. Favarcq de vouloir bien rédiger une note
sur ce sujet pour insérer dans nos Annales.
Le Secrétaire, L. Revol.
— 222 —
Actes de l'Assemblée
Incident Gonin. — M. Gonin, présent à la réunion,
a la parole pour expliquer le motif de sa plainte. Il se
borne à répéter les termes de sa lettre, et il ajoute qu'il
ne rend pas responsable la Société du sujet de sa plainte,
mais qu'il l'impute entièrement et personnellement au
Secrétaire général, qui a voulu profiter de sa situation
dans la Société pour lui faire du tort. Le président répond
à M. Gonin que les questions personnelles sont bannies de
nos réunions et que l'accusation portée contre le secrétaire
général est absolument sans fondement, parce que le
programme du concours a été rédigé par une commission
spéciale, puis adopté après examen par la Société en
assemblée générale.
M. Maire, secrétaire général, demande la parole pour
répondre à H. Gonin. Il expose tout d'abord que par
respect pour la Société, il écartera du débat toute question
personnelle et qu'il ne répondra à M. Gonin que comme
secrétaire général, que comme défenseur de la dignité de
notre Société.
Il indique en premier lieu que le programme du concours
de Firminy n'avait rien d'arbitraire, attendu que ce pro
gramme a été élaboré par une commission spéciale, puis
soumis à la Section d'agriculture et présenté à l'assemblée
du 1 er avril qui l'a adopté dans son entier.
Il fait observer ensuite que M. Gonin a mal interprété le
programme, car si les pals étaient exclus du concours
spécial de pulvérisateurs, ils étaient admis dans les ins-
truments d'extérieur de ferme et les outils d'horticulture.
Il fait, de plus, remarquer que M. Gonin n'a nullemement
été éloigné du concours de Firminy, puisqu'il a pris part au
concours de pulvérisateurs, et que parmi les instruments
qu'il exposait se trouvait un pal, pouvant au moyen
d'un tuyautage spécial se transformer en pulvérisateur.
Le Secrétaire général ajoute que les pals ont été récom-
pensés dans la Section des instruments d'extérieur de
— 223 —
ferme et non dans la Section des concours spéciaux d'où
ils étaient exclus, et que dans ces conditions les opérations
du jury ont été parfaitement régulières.
Le Secrétaire général fait ressortir, après ces explications,
que la plainte de M. Gonin n'a absolument rien de fondé
et que son interpellation se réduit k une attaque person-
nelle également mal fondée.
Il termine en s'exprimant ainsi : « Ces explications four-
nies, j'envisagerai maintenant l'incident qui nous occupe à
un point de vue plus élevé.
t Ce qui a fait notre force et notre prospérité jusqu'ici,
c'est que nous avons su nous abstenir sagement de faire
naitre dans nos discussions des questions de personne.
Notre président, H. Euverte, le rappelait il y a quelques
jours au concours de Firniiny, quand il disait : Nous
sommes 500 dans notre Société de situations, d'opinions et
de goûts différents, eh bien ! nous sommes tous d'accord,
parce que dans nos travaux nous faisons abstraction des
personnes et que nous poursuivons tous ensemble le même
but, un but unique, le progrès. »
Je déplore donc, Messieurs, qu'un de nos membres,
rompant avec toutes les traditions, avec les usages sacrés
de notre Société, vienne soulever dans nos réunions une
question personnelle et porter sans fondement contre un de
ses collègues une véritable accusation de forfaiture.
Si nous laissons la porte ouverte aux questions de
personne, si nous créons aujourd'hui un précédent, c'en
est fait de notre prestige et de notre dignité.
Si nous nous laissons ainsi entamer, notre Société ne
peut que s'affaiblir par des discussions intestines et perdre
toute son autorité.
Je proteste donc énergiquement contre le fait qui vient
de se passer, et je demande la question préalable. Nous ne
pouvons, en effet, prendre en considération une réclamation
inadmissible tant dans son fond que dans sa forme, et
dont la discussion serait contraire à notre dignité.
La question préalable, mise aux voix, est adoptée à l'una-
nimité.
— 224 —
Réclamations d'exposants. — Le Secrétaire géné-
ral fait savoir qu'il a reçu diverses réclamations d'exposants
du concours de Firminy, qui ont reçu des pancartes indi-
quant des récompenses et que ces récompenses ne leur ont
pas été décernées, parce que leurs noms ne figuraient pas
sur les procès-verbaux du jury. Il demande à l'assemblée
s'il doit faire droit à ces réclamations.
L'assemblée décide de décerner aux porteurs de pan-
cartes dont les noms ne figurent pas aux procès-verbaux
des jurys, les médailles portées sur ces pancartes.
Répression du braconnage des rivières. —
M. Maire, secrétaire général, réclamant la parole sur le
procès-verbal de la Section d'agriculture, demande que
l'assemblée ratifie le vœu émis par cette Section, sur la
proposition de M. Jules Ginot, relativement à la répres-
sion du braconnage des rivières. Il demande aussi si l'as-
semblée juge à propos d'envoyer à ce sujet une adresse
à M. le Préfet.
La réunion, consultée, ratifie le vœu en question et émet
l'avis que l'administration en soit officiellement avisée.
Médailles à décerner aux cultivateurs qui
pratiqueront Vensilage des fourrages verts. —
M. F. Maire donne connaissance d'une note où il relate
les moyens d'ensiler les fourrages verts sans fosses ni
silos.
Il demande que la Société approuve la décision delà
Section d'agriculture et vote des médailles à décerner aux
cultivateurs qui auront pratiqué l'ensilage des fourrages
verts ou du regain de prairie.
L'assemblée décide qu'une médaille de vermeil et une
médaille d'argent seront consacrées à récompenser les
applicaleurs de celte nouvelle méthode de conservation
des fourrages.
Avis divers. — M. Otin informe la réunion, que le
42 septembre, aura lieu au Palais-des-Arls, à l'occasion de
la réunion horticole mensuelle, une exposition d'apports.
— 225 —
Il engage nos sociétaires à en informer les amateurs et
jardiniers et à venir la visiter.
M. Otin demande que la distribution des semences du
champ d'expériences soit rapidement faite cette année,
pour éviter à la commission qui en est chargée un travail
aussi écrasant que Tan dernier.
M. Maire signale l'envoi d'une note de M. Gay, institu-
teur à Planfoy, ayant pour titre : « Du rôle de l'instituteur
dans la crise actuelle. » La Section d'agriculture aura à en
prendre connaissance*
Sont ensuite admis à l'unanimité comme membres titu-
laires de la Société :
MM. Antoine Sagnimorte fils, au Jacquard, commune de
Maclas, présenté par MM. A. Gonrlatet F. Maire.
Emile Aulagne, pharmacien, rue de la République,
à Saint-Etienne, présenté par MM. Repiquet et
Charlois.
Vidal, négociant en charbons, à Saint-Etienne,
présenté par MM. Repiquel et Charlois.
Mégemoind, entrepreneur de plâtrerie et de peintures,
à Firminy, présenté par MM. Otin et Limouzin.
François Moumer, propriétaire, au Pertuiset, pré-
senté par MM. Otin., Croizier et Dussauze.
Voland, fabricant de treillages et rustiques, à Oullins
(Rhône), présenté par MM. Otin et Croizier.
Gomet, propriétaire, rue Nationale, à Firminy, pré-
senté par MM. Roussel et Otin.
Antoine Rousset, sculpteur, à Firminy, place Saint-
Pierre, présenté par MM. Otin et Limouzin.
Jean-François-Benoît Jaboulay, propriétaire, à Saint-
Saint-Genis-Terrenoire, présenté par MM. Fond,
Bonjour et Viricel.
Laurent Chapelon, propriétaire, à la Renaudière,
commune du Chambon, présenté par MM. Fond,
Viricel et Bonjour,
Louis Griot, ingénieur aux mines de Montrarabert,
propriétaire, à Villars, présenté par MM. Euverte,
Lucien Guétat et F. Maire.
— 226 —
LE BRACONNAGE DES RIVIÈRES
La pisciculture a un grand intérêt pour l'agriculteur.
Elle peut, en effet, dans bien des circonstances, lui rendre
service, car sa pratique n'est pas difficile. A l'appui de ce
que j'avance je signale le fait suivant : Il y a une dizaine
d'années, étant à Paris, j'avais acheté chez M. Carbonnier,
des œufs de truites et de saumons que je transportais à.
Saint-Etienne où ils furent placés sous, un robinet d'eau de
la ville coulant constamment; j'arrivais très heureusement
à l'éclosion avec une perte insignifiante. Je pus ensuite faci-
lement aller plus loin en nourrissant les jeunes poissons
avec du foie de veau cuit et émietté; jusque-là le succès
avait été très satisfaisant. Malheureusement je voulus
transporter cet alevin à la campagne, à 45 kilomètres, et
cela sans prendre la précaution de renouveler l'eau
pendant le trajet : je perdis à peu près ce qui restait. Je
suis convaincu qu'étant bien placés, avec des eaux conve-
nables, il serait facile d'obtenir un bon résultat. Mais à
mon avis le moyen le plus sûr à employer pour repeupler
les rivières, c'est l'application rigoureuse de la loi sur la
pêche; ce serait suffisant, sans avoir recours aux pratiques
de la pisciculture.
Je suis riverain d'un cours d'eau qui était et qui serait
encore très poissonneux, mais qui, toutes les années, en
juillet et en août, est régulièrement empoisonné par la
chaux, le chlore et autres drogues. Malgré ces puissants
moyens de destruction, il reste assez de poissons sans
recourir à l'empoissonnement artificiel pour le repeuple-
ment de ce cours d'eau. Les. quelques rares sujets qui
échappent h celte barbare destruction suffisent. Il est
certain que s'il était possible de garder sérieusement la
pêche pendant quelques années, cette rivière fournirait
une grande quantité de belles et bonnes truites. Mais
présentement tout est impitoyablement détruit, et je crois
— 227 —
qu'il en est ainsi pour tons nos petits cours d'eau de
montagne. Quant à la surveillance exercée sur la pêche de
ces rivières et ruisseaux, elle est à peu près nulle; le petit
nombre des procès- verbaux dressés chaque année, pour ce
genre de délit, en fait foi. Aussi les rivières compteront
bientôt autant de pêcheurs que de poissons.
C'est surtout contre les empoisonneurs qu'il est urgent
de sévir, si Ton veut encore conserver un peu de poissons
dans nos petites rivières. En conséquence, je viens
demander à la Société de vouloir bien émettre un vœu
engageant l'autorité à donner des ordres sévères pour
faire réprimer ce braconnage éhonté.
Jules Ginot.
LE TARTARET
Cette plante qui infeste les prés est la crête de coq
(Rhinanthus crista galli). Cette plante véritablement
nuisible est à fleur jaune et fleurit en mai et juin; elle est
facile à détruire parce qu'elle est annuelle.
Il suffit, pour en obtenir la disparition complète, de l'em-
pêcher de mûrir ses graines en la fauchant lorsqu'elle est
en fleur; en fauchant très prématurément soit une seule
fois, soit pendant deux années consécutives, une prairie
dans laquelle elle existe, on parvient sans conteste k la
faire disparaître.
Ses graines qui mûrissent avec une extrême facilité ont
une telle pesanteur que le vent ne peut les entraîner sur
d'autres champs.
Le tartaret a pour ennemi le fumier. Si donc il
existe dans une forte proportion dans les prairies natu-
relles, cela prouve que ces prés reçoivent rarememt des
engrais.
— 228 —
DESTRUCTION DES FOURMIS
Voici un procédé d'une application facile pour la
destruction des fourmis, là où les fourmilières ne sont
pas très nombreuses.
Ce moyen de destruction est très simple : il faut choisir
le moment où les fourmis sont dans la fourmilière avec
leurs œufs, On prend un gros maillet en bois pourvu d'un
manche de \ mètre 30 à \ mètre 40 de long et on frappe
sur les fourmilières jusqu'à ce qu'elles soient aplaties.
Nous rappellerons à ce propos que l'on peut également
détruire ces insectes au moyen du sulfure de carbone.
Il suffit de faire avec un pal un trou peu profond au
centre de la fourmilière, et de verser dans ce trou 25 à
30 grammes de cet insecticide pour faire périr immédia-
ment un grand nombre de fourmis. Celles qui échappent
aux vapeurs asphyxiantes disparaissent et on ne les
revoit plus.
TIGRE DU POIRIER
Pour les poiriers en espalier fortement attaqués par le
tigre du poirier (Tingis pyri), nous recommandons les
seringages avec le jus de tabac étendu d'eau (au ving-
tième), l'eau de savon noir ou encore les fumigations de
tabac, ou de feuilles de noyer. Ce dernier traitement est
facile; on fixe une toile au chaperon du mur et on prati-
que en dessous les fumigations. Les punaises engourdies
tombent par terre et on les ramasse sur un linge étendu
préalablement au pied de l'arbre. Pour les seringages
soit à l'eau de savon soit au jus de tabac, on se sert d'une
petite pompe à main et on dirige le jet d'assez près et
— 229 —
an- dessous, afin d'atteindre le revers des feuilles. Faites ce
seringage une première fois le soir, puis une deuxième fois
le lendemain matin.
Pour éviter une invasion nouvelle, Tannée suivante, il
faut se rappeler en janvier que l'insecte en question pond
sur les branches des arbres, et que l'eau bouillante est le
meilleur traitement préventif à appliquer en hiver.
RECETTES UTILES
Moyens d'éloigner les mouches des
animaux. — Un abonné de La Nature, M. E. Gau-
thier, ayant demandé par la voie do la boite aux lettres de
ce journal, un moyen pour éloigner les taons des che-
vaux, voici les réponses qui lui ont été faites par quatre
correspondants différents :
\° M. le docteur Renault, à la Souterraine (Creuse):
« Tous les ans, au moment des grandes chaleurs, je me
sers d'une infusion de baies de genièvre (45 grammes
dans un litre d'eau) ; il suffit de frotter légèrement le
cheval avec un linge ou une éponge imbibés de cetto infu-
sion. On peut emporter une petite provision de ce liquide
et faire deux onctions si on a un long voyage à faire en
voiture. Les mouches et les taons sont toujours écartés.
2° M. 6. Sire, à Besançon : « On fait dissoudre dans un
verre de vinaigre et deux verres d'eau mélangés, 60 gram-
mes d'assa fœtida; puis on prend une éponge ou un
bouchon de paille imbibé de cette dissolution, et on mouille
les poils de l'animal (cheval ou béte à corne), aux endroits
où les mouches se fixent de préférence : grâce à l'odeur
de Yassa fœtida, il voyage ou paccage tranquillement
entouré d'insectes ailés dont pas un n'ose se fixer sur lui.
f
■
I
— 230 —
Si malgré la saveur âcro de cette gomme- résine, ranimai
venait à en avaler, en se léchant, une dose assez grande, il
n'en serait pas incommodé. »
3° M. P. Méré, pharmacien-chimiste & Chantilly (Oise) :
« Aspergez les chevaux avec de l'eau contenant une solu-
tion ou plutôt en suspension, de l'acide phénique impur
(ou de commerce), ou bien, aspergez les chevaux avec de
l'eau mêlée d'huile empyreumatique. De ces deux procédés,
le premier est préférable et le plus usité comme moins dés-
agréable aux personnes qui sont dans la voiture. Le cocher
a le mélange contenu dans une bouteille dans le coffre de
la voiture, et de temps en temps avec une éponge, il en
asperge les chevaux après avoir secoué la bouteille.
4° Le docteur Cordas, à Genève : t Je vous indique la
décoction de Quassia amara comme excellente pour
éloigner les taons des chevaux. » *
A ces différents moyens, il y en a d'autres peut-être meil-
leurs, et en tous les cas plus simples et plus à la portée des
habitants de la campagne, loins de toute pharmacie ; ainsi
il y a la décoction de feuilles de noyer, qui est d'une effi-
cacité parfaite, étendue sur les poils des régions hantées de
préférence par les mouches.
Il y a aussi l'huile de poisson , que l'on trouve chez les
épiciers, et dont F odeur chasse parfaitement les mouches ;
il suffit d'en lubrifier légèrement le poil des animaux. Son
efficacité m'a été vantée par un voyageur qui a longtemps
parcouru les provinces centrales de l'Amérique, où les
mouches, et en particulier les œstres et la Lucilia homi-
nivorax sont un véritable fléau ; j'ai eu maintes fois
l'occasion de vériûer l'exactitude de l'assertion du voyageur.
Commission Forézienne de l'Histoire des Gaules
ETU DE
8UR LE
PAYS DES SÉGUSIAVES
PAR
M. P.-B. MAUSSIER, Ingénieur civil
SOMMAIRE. — Stations néolithiques de Veauche, Rivas,
Calvaire des Barques de Saint- Rambert; poteries primitives
des Dolmens et restes mégalithiques des Barques de Saint-
Rambert. — Conditions géologiques de ces gisements. —
Période gallo romaine accusée dans les localités précé-
dentes. Voies antiques qui les desservaient. — Carte des
voies antiques du pays des Ségusiaves, d'après M. Guigue.
Après les hommes éminents qui se sont occupés de notre
Pays des Ségusiaves : De La Mure, Aug. Bernard,
abbé Roux, A. Coste, Chaverondier, Vincent Durand, P.
Gras, D r Noëlas, Brou tin, vicomte de Meaux, D r Rimuud,
Vachez, Révérend du Mesnil, Barban, sans oublier ses
poètes d'Urphé, de Laprade et tant d'autres, reste-t-il
quelque chose à dire : chacun de ses enfants répondra
affirmativement et tiendra à apporter son modeste tribut à
cette étude. — Quant à nous, notre but est surtout de
grouper les documents épars, de les vulgariser et d'appeler
les avis sur les points controversés, laissait à chacun le
mérite de ses œuvres et de son initiative; c'est la raison
— 232 —
4
d'êlre de la Commission Forézienne de l'Histoire
des Gaules.
Nous présentons aujourd'hui quelques faits nouveaux;
et une partie de la carte remarquable de M. Guigue, archi-
viste du département du Rhône — restreinte au pays
des Ségusiaves. — C'est un vaste champ ouvert à des
travaux plus complets, car après avoir tracé son canevas
sur les hôpitaux anciens du Moyen«Age t M. Guigue
a été le premier à dire : qu'il avait classé « des mètres
cubes » de documents, mais que beaucoup restait à
faire. Sur la position du Forus Segusiavorum, de
Mediolanum, rien n'a été réfuté, correctement, de ses
appréciations nouvelles.
STATIONS NÉOLITHIQUES DE VEAUCHE, RIVAS
Lorsqu'on parcourt les champs aux environs de Veau-
che, Rivas, Craintilleux,Cuzieux, on est vraiment surpris de
laquantité d'objets divers épars à la surfacedusol, qui pré-
sentent des traces du travail de l'homme : pierres dégros-
sies, polies, instruments divers en pierre de toutes formes
et de toutes dimensions depuis 0,28 (vingt-huit centimètres
de longueur) jusqu'à deux centimètres ; presque toujours
en basalte phonolithe. On sent qu'on est en présence
de Voutillage véritable dont se servaient les anciens
habitants de cette époque.
Yeauche est admirablement situé pour une station pré-
historique; fontaine abondanteet intarissable de l&Chana,
près du village, voisinage du fleuve, position élevée (383
mètres), permettant d'embrasser un vaste rayon. Nous
avons ramassé, depuis plusieurs années, plus de cent
spécimens de l'industrie néolithique dans cette région.
Nous mentionnons (Planches A B ci-jointes) :
Une ébauche en forme de pyramide triangulaire iron-
— 233 -r-
quée à la. base, de m 20 de longueur; une semblable de
m 09, les angles sont saillants; cette forpie est précieuse
à étudier, car elle se reproduit très souvent avec des
dimensions intermédiaires ; nous en avons une dizaine,
dont les bords sont usés au polissoir ; toutes en phono-
lithes, comme les suivantes. — Une sorte de hache ébau-
chée à arête saillante, intacte, de m 26 de long. — Cinq
autres ébauches, à arêtes, fort nettes, de m 40 à m 45 de
long, en forme de hache. Deux haches polies, ramassées
dans l'ancien chemin de Rivas, et sur lesquelles les voi-
tures ont presque impunément passé, de m 12 de long,
forme d'amende. — Deux haches de m 40 à O m 42, forme
des haches romaines de la colonne trajane, cette imita-
tion nous fait croire qu'elles sont contemporaines de ces
dernières ; elles ont été ramassées par moi près de la fon-
taine de la Chana, dans l'ancien chemin qui descend à la
Loire. — Une grosse hache très bien conservée, recouverte
d'une forte patine de basalte décomposé, de m 49 de long.
— Une autre, recouverte d'un enduit ferreux, de m 18; et
une multitude de formes variées. Plusieurs grattoirs de
m 10 à m 15 de long. Nous en avons relouché un à la
meule, son tranchant est très vif. Celte forme s'adapte par-
faitement à la main et devait servir à nettoyer età assouplir
les peaux.
. Je le répète, ces objets sont en basalte-phonolilhe et
pouvaient supporter un usage prolongé ; ils ne rappellent
en rien les outils en silex, fihrolithe, de petites dimensions,
qui devaient bien plutôt servir à dés usages funéraires.
Dans l'Atlas du musée préhistorique de M. Mortillet, à
l'époque néolithique, on retrouve quelques-uns de nos
types entre autres les n 09 440, 443, emmanchés;
ce dernier type nous a été fourni par les balastes
du chemin de fer. Dans les cailloux roulés de la Loire, à
Rivas, nous avons recueilli plusieurs objets assez bien
conservés.
J'oubliais un polissoir parfaitement intact, à angles vifs,
de m 20 de longueur ; c'est le plus complet que j'aie vu ;
— 234 —
deux de ses faces sont parfaitement planes, à angle droit
l'une sur l'autre.
Il
STATION NÉOLITHIQUE DES BARQUES DE
SAINT-RAMBERT
Les objets que nous Tenons de voir, éparpillés à la
surface du sol, M. Henri Marlhoud, propriétaire au Cal-
vaire des Barques de Saint-Ramberl-sur-Loire, a eu la
bonne fortune de les trouver sur place, enfouis dans le
sol; il les a amenés au jour en faisant miner une vigne. Ils
sont également en [Monolithe et comprennent plusieurs
ébauches précieuses, despolissoirs, et les planches ci-jointes
CD admirablement dessinées par M. Marthoud lui-même, en
donnent une idée. L'ébauche principale d'une hache a m 4 8
de longueur ; une aulre ébauche, en forme de fuseau de
0*4 6 est également fort nette. — Dans les environs, on
trouve des objets polis plus ou moins conservés et un cer-
tain nombre d'éclats de silex.
En faisant creuser un trou, nous -môme, dans une allée,
chez M. Marthoud, nous avons retiré une de ces ébauches.
Notre opinion est donc qu'il y avait là un atelier d'ébau*
chage et de polissage de l'époque néolithique; du reste
la situation est également bien choisie, à côté d'une belle
fontaine, intarissable, comme à Veauche; et la similitude
des deux stations est frappante*
Le lit de basai tes-phonolilhes, taillés de main d'homme,
est àO m 30 de profondeur seulement, au-dessous de la terre
végétale ; on le voit dans la tranchée que forme le chemin
prés de la fontaine du Calvaire des Barques. Ce lit repose
lui-même sur le cailloutis quaternaire, d'environ deux
mètres d'épaisseur, qui a fait sa place dans le terrain ter-
tiaire par la dénudation d'ensemble que celui-ci a subie
et on aura une idée de celte dénudation en remarquant que
— 235 —
la cote de hauteur du terrain tertiaire atteint 500 mètres
au-dessus du niveau de la mer, près d'Andrézieux et vers
le clocher de Saint-Galmier, en allant au Vernay, tandis
qu'au Calvaire des Barques de Sain t-Rambert cette cote du
tertiaire n'est plus qu'à 374 mètres environ , comme le
tablier du pont de Saint-Just. C'est à la jonction du ter-
tiaire et du quaternaire que, selon toute probabilité, la
belle source d'eau douce prend naissance; comme à Veau-
che, à l'altitude de 383 mètres.
Dans notre opinion , ce lit de basaltes, taillés de main
d'homme, est en place, il n'a pas été entraîné des hau-
teurs du mont Violette ou d'ailleurs; c'est absolument nier
l'évidence que de soutenir que le quaternaire n'a pas servi
de séjour à l'homme, après l'apaisement des attèrissements
qui ont donné naissance à ce terrain.
Qu'on se figure le dépôt tertiaire remplissant la
cuvette formée par les montagnes, de Balbigny à Feurs,
Saint-Rambert, jusqu'à l'altitude de 500 mètres, ce qui a
permis à ce dépôt de s'étendre jusque dans les environs
d'Aurec, Unieux et delà dans la Haute-Loire ; puis ensuite
qu'on se représente les dislocations du sol qui ont procuré
l'écoulement des eaux tertiaires dans la plaine de Roanne,
à l'altitude actuelle du coteau qui est de 279 mètres : on
s'expliquera facilement ainsi le ravinement d'au moins 150
mètres de hauteur qui s'est effectué dans le tertiaire
supérieur de la plaine de Feurs.
Or, les attèrissements du quaternaire ne dépas-
sent pas une épaisseur de dix mètres et, dans cette
cuvette à fond tertiaire , ils se présentent aux altitudes
de 403 mètres à Saint-Romain-le-Puy, à Saint-Rambert
nouvelle gare, 402 mètres, et 374 mètres aux Barques de
Saint-Rambert; pour 279 mètres au Coteau. Soit 100
mètres en chiffre rond pour la différence d'altitude du
quaternaire au Coteau, et aux Barques de Saint-Ram-
bert.
Il est donc certain que la plaine de Feurs était à sec
lorsque l'immense plaine de Roanne présentait son relief
actuel .
— 236 —
Par suite il n'y a point de difficulté à admettre la pré-
sence de l'homme quaternaire sur le sol , dessécbé, de la
plaine de Feurs. Que des flaques d'eau, des étangs naturels,
aient encore existé sur certains points, ce n'est pas dou-
teux; ainsi, l'étang de David, près Sainl-Rambert, paraît
très ancien et peut-être trouvera- t-on des traces de
palafittes dans ces conditions ; ces élangs naturels ont pu
servir de moyen de refuge et de défense, mais leur étendue
superficielle était peu considérable par rapport à la sur-
face totale de la plaine de Feurs.
Nous disons que la découverte par M. Henri Marthoud
des pierres taillées de main d'homme, en place, a une
grande importance. Celte découverte est corroborée par
celle de poteries, contemporaines de cette époque ; nous
voulons parler de poteries primitives faites sans le tour,
trouvées par M. Marthoud à m 35 de profondeur sous la
terre végétale, dans le lit de basaltes dont j'ai parlé ci-
dessus. (Voyez planche C ci-contre, dessinée par M. Mar-
thoud.)
La poterie n° 1 était brisée, elle a pu être reconstituée
par ses débris;
La poterie n° 2 était droite, intacte, entourée d'autres
débris ; sa hauteur est de m 31, son .plus grand diamètre
est de m 27 ;
La poterie n° 3 a été trouvée inclinée, les outils de l'ou-
vrier moderne l'ont ébréchée, mais nous l'avons vue telle
que l'indique le dessin. Sa hauteur est de m 28, son plus
grand diamètre est m 22.
Enfin un plat a pu être reconstitué par ses débris ;
il est également fait sans le tour et d'une pâte noirâtre
grossière, comme les autres pièces.
Ces objets ont été trouvés sur un espace de 4 mètres
carrés environ, sur un fond de cailloux agglomérés. par
du sable; en creusant plus profond on eût trouvé les
argiles tertiaires rouges, visibles à peu de distance dans le
lit du canal d'irrigation.
— 237 —
Ces poteries sont également en place, selon nous. Il
n'est pas supposable qu'elles aient été trouvées et appor-
tées après coup dans cet endroit, que nous avons visité ,
nous le répétons: et la double découverte de M. Marthoud
intéresse tous ceux qui étudient ces sortes de questions.
En parcourant les propriétés voisines, j'ai trouvé plu-
sieurs objets polis, en phonolithe, des éclats de silex, des
preuves d'habitations gallo-romaines dont je parlerai tout
à l'heure.
Mais concluons de ce qui précède que la station néoli-
thique du Calvaire des Barques de Saint-Bambert est
complète : ses poteries, analogues à celles des dolmens,
classées par M.deMortiIlet,dumuséedeSaint-Germain-en-
Lay, sous les n° 8 11,757, 25,845, 7,846 de son ouvrage
le Musée préhistorique, les objets ébauchés en très
grand nombre, les aigres débris de poteries, la position
topographique le démontrent absolument. Et cette station,
qui fournildes traces nombreuses aux environs de Saint-
Rambert, sur le chemin de Saint-Marcellin, d'après une
communication que j'ai faite précédemment, est contem-
poraine de la station de Veauche et Rioas (Voyez
les Anciens habitants du Forez, Annales de la Société
d'agriculture, sciences et belles-lettres du département de
la Loire, 1883).
Les stations néolithiques de Veauche, Rivas, Saint-
Rambert-sur-Loire, sont-elles également contemporaines
de celles du Perron- Villerest et de Perreux, ces deux
dernières fouillées par M. le docteur Noëlas, l'honorable
président de notre Commission forézienne de Y Histoire
des Gaules; nous ne le pensons pas.
On sait que la base du dépôt des terrains dits quater-
naires, a coïncidé avec le refroidissement subit de la
terre en Europe, qui a été appelé l'époque glaciaire.
Avant et après les glaces, la faune, la flore, sont distinctes.
Des preuves de l'habitation de l'homme avant, pendant et
après l'époque glaciaire, sont également acquises; il n'y a
pas à s'y méprendre.
;
r- 838 —
M. le docteur Noëlas a prouvé, contrairement aux ap-
préciations de M. Gruner, que la période glaciaire a laissé
des traces dans nos contrées. Des glaces sont venues jus-
qu'aux portes de Lyon et au plateau de Fourrière; elles
ont existé sur des sommets du département du Puy-de-
Dôme.
On peut donc, à priori, admettre que les anciens habi-
tants qui se sont succédé sur la terre, ont fait dans le
Forez des migrations comme dans d'autres contrées.
C'est pourquoi nous distinguons les stations d'outils
de toutes sortes en phonolithes de Veauche, de Saint-
Rambert, des stations exclusivement composées de silex
et autres roches gréseuses ou porphyriques; sans môme
entrer dans les détails sous le rapport de leur gisement
chronologique, ce qui nous mènerait trop loin. — Nous
nous bornons à donner notre opinion.
Le Calvaire des Barques de Sainl-Ramberl présente un
autre sujet d'étude. — Ce sont plusieurs grosses pierres
granitiques alignées et bordant des chemins parallèles,
comme le chemin des Vignes, au lieu dit Thon (rap-
pelant le Thout gaulois).
Ces monolithes ne sont peut-être pas tous en place,
dans leur position primitive, plusieurs ont été enlevés»
entre autres une énorme pierre de forme particulière, qui
a disparu depuis quelques années seulement, et qu'ont vue
MM. André Barban et Marthoud. — Mais ils semblent avoir
formé deux rangées au moins, sur une longueur de plus
de cent mètres.
Nous sommes, vraisemblablement, en présence d'un
gisement du genre de celui de Carnac (Bretagne), autour
duquel se réunissaient des populations néolithiques. —
Le même fait a été signalé par M. Chantre, — à
Saint-Pantaléon, près Autun (Saône-et-Loire), « avec des
« polissoirs, des haches en roches dures polies, des flèches
« barbelées et des lames de silex taillées en couteaux et
« grattoirs par milliers. » Bulletin de la Société d'an-
thropologie de Lyon, t. iv e , -1885. -
— 239 —
J'ai voulu consulter à ce sujet V Essai de classifica-
tion des monuments préhistoriques du Fores, de
L.-P. Gras y le regretté secrétaire archiviste de la Diana.
Il n'en fait pas mention ; sa nomenclature n'est pas com-
plète, il le déclare lui-même.
A la liste fort longue des divers monuments mégali-
thiques de tous genres que donne M. Gras, nous ajouterons
quelques noms. — Les pierrefolles de Saint-Galmier, au
lieu où se trouve aujourd'hui le Calvaire. — Une grande
pierre de 3 mètres de longueur, aujourd'hui gisante sur
l'ancien chemin de Saint-Symphorien-le-Château, en face
de la source Badoît. — Le lieu dit Six-Pierres, sur la
commune de Meylieu-Montrond prés de l'étang Morel,est
peut-être aussi remplacement d'un dolmens ; ce lieu est
aussi désigné dans des actes; on prononce aussi Cy pierre.
D'après M. de Mortillet (le préhistorique), les Pier-
res plantées, posées debout ou sur le sol, sont des espèces
d'archives, rappelant une date ou un fait historique. Les
dolmens ne sont pas l'œuvre d'un peuple spécial , en
émigration, mais de populations sédentaires; ce sont des
tombeaux dans lesquels on ensevelissait un grand nombre
de personnes : caveaux mortuaires servant à des familles
ou à des tribus. Lorsqu'on les trouve intacts, ils sont
recouverts de terre et forment des tumuli; ils renferment
principalement des ossements de peuples dolichocé-
phales (à têtes allongées) d'autrefois, des ossements
brachycéphales (à têtes arrondies) et même des types
intermédiaires. Les dolmens se trouvent en Asie, dans
l'ouest de la Péninsule indienne, où leur emploi aurait
duré jusqu'à nos jours ; un petit groupe se rencontre vers
la mer Morte :en Circassie, en Crimée, on les retrouve;
en Saxe, dans le Mecklembourg, le Danemarck, le sud de
la Suède, ils existent en grand nombre, jusqu'aux limites
de la Norwége, où ils ne pénètrent pas; quelques-uns dans
la Belgique, le Luxembourg et la Suisse ; très fréquents à
Comoùailles, dans le pays de Galles ; beaucoup en Ecosse
et en Irlande, en France on en compte plus de 3,000. 11$
— 340 —
Suivent le nord de l'Espagne, lo Portugal , l'Andalousie ; en
Afrique, ils sont en grande abondance depuis le Maroc
jusqu'à la Tripolitaine, surtout en Algérie. Ils représentent
l'idée religieuse du respect des morts.
Au point de vue ethnographique, si tous lesmatériaux ser-
rant à l'histoire de l'homme prouvent que la race autoch-
tone en Europe est dolichocéphale , et que la race à tête
arrondie, caucasienne, n'est venue plus tard qu'avec les
animaux domestiques, on peut dire que notre race gau-
loise, à crâne allongé, serait fort ancienne en Europe, sui-
vant la tradition rapportée par César; mais par son lan-
gage elle appartient aux races Indo-Européennes : si donc
on l'exclut complètement de la construction deâ dolmens,
il faudrait attribuer les monuments à la race sémitique :
des Arabes, des Phéniciens, des Juifs. Il est présumable
que l'usage des monuments mégalithiques est plus géné-
rale, et que divers peuples de diverses races en ont édifié
et s'en sont servis, dans des temps reculés, et qu'on peut
dire : Yâge des dolmens comme on dit l'âge de la pierre,
l'âge du bronze, l'âge du fer, l'âge de l'acier.
Et quant à cet âge de la pierre que nous voyons repré-
senté à Veauche et dans le haut Forez par l'époque la plus
rapprochée/ l'époque néolithique ou de la pierre polie,
rappelons qu'il s'est étendu en France ; des terrains
récents, au quaterciaire et même au tertiaire, comme
est en train de bien l'établir. Cet autre gisement à la limite
nord du pays des ségusiaves, Solutré, qui remonte positi-
vement, en plein, à l'époque glacière, bien caractérisée par
le renne, vient prouver l'existence d'une période paléoli-
thique toute différente par sa faune et par l'outillage des
habitants dolychocéphales. Comme nous avons pensé,
avec M. Noëlas, que là gisement du Perron-Villerest était
solutréen, à cause de sa faune de l'Ecus ca bal lus, constaté,
nous pouvons conclure de ce qui précède : du séjour non
interrompu de l'homme dans nos pays, pendant le préhis-
torique, aussi bien à l'époque néolithique qu'à l'époque
paléolithique*
— 241 —
m
PÉRIODE GALLO-ROMAINE ACCUSÉE AU CALVAIRE DES
BARQUES DE SAINT-RAMBERT. — VOIES ANTIQUES
DE CETTE RÉGION.
On sait que Saint-Rambert s'est appelé Occieux, du
nom gaulois Occiac, dont on avait fait Occiacum; et que
postérieurement à la mort de Saint-Rambert, survenue
vers 675, le corps fut transporté en grande pompe dans
cette localité, qui prit son nom.
L'église de Saint-Rambert offre de très intéressantes
particularités de pierres païennes, de trophées qui ont
fait l'objet d'études par le Congrès archéologique de
France, en juin 4886, par M. Révérend-Duniesnil (Ancien
Forez, 5 e année 4886), par M. Brou tin, prieuré de Saint-
Rambert dans les châteaux historiques du Forez, 4883,
etc.). — M. Marlhoud a pareillement dessiné diverses
parties de cet édiûce qu'il se propose de publier ; M. Pierre
Gras, dans les Evangiles des Quenouilles Forézien-
nes\ a donné la lôgeude de Saint-Rambert', cette char-
mante localité a inspiré de jolis vers à M mc Andréa Dévidai,
dont nous tenons à retenir une strophe d'après l'Ancien
Forez d'avril 1883 :
Au temps jadis, quand les légendes
Avec leurs magiques pinceaux,
Coloraient les bois et les landes,
Peuplaient de nymphes les ruisseaux ;
Et dans le manoir solitaire
Plaçaient une fée aux doux yeux,
Là s'élevait un monastère;
Cette ville ètail Occieux.
Saint-Rambert est .une ville gauloise. En effet, la stabi-
lité de la période néolithique s'affirme par la succession
— 242 —
d'objets en bronze/ de fibules en fer même, trouvées
par H. Marthoud non loin de sa propriété et dans celle-ci
(pi. C ci-contre). De plus nous avons trouvé, avec cet in-
telligent chercheur, au Thon, à quelques centaines de
mètres de la fontaine du Calvaire des Barques, des sub-
structions gallo-romaines, des poteries rouges, une infiDilé
de tuiles à rebord ne laissant aucun doute sur l'existence
d'une agglomération de peuple dans cette région. Comme
l'a remarqué Aug. Bernard, « on n'improvise pas des
villes, au contraire, ce qui a été élevé h l'aide des siècles
tombe promptement dans le néant. » Il est également
digne de remarque, cet amas considérable de tuiles à
rebord qu'on trouve à un mètre de profondeur près du
Pont-sur-VOson, au voisinage de Sury. — Enfin les
vertiges romains du camp d'Essalois, succédant à des ver-
tiges gaulois plus nombreux encore, corroborent définitive-
ment l'existence d'une agglomération gauloise dans la
région qui nous occupe (1).
L'existence de voies antiques, bordant ou rayonnant au-
tour de Saint-Rambert, est également certaine. On en a
la preuve en consultant les titres que M. Guigue relate à
l'appui de sa carte ci-jointe, avec un hôpital du Moyen-Age
audit Saint-Rambert.
D'après Révérend Dumesnil, qu'on doit souvent citer
par ses publications, le village de Saint-Just n'était pas au
lieu où il se trouve actuellement. D'un côté et de Vautre
du pont le hameau portait autrefois le nom de Pont
de Saint-Rambert; la vieille église de Saint-Just, démo-
lie quand on a construit l'église actuelle, se trouvait près
de l'usine de H. Pelletier, à gauche du chemin, la Loire
passait à côté.
(1) Voy. ancien Forez, octobre 1886, mai 1886.
Les amphores semblables ô celles d'Essalois sont gauloises;
on en a la preuve dans la médaille ou monnaie à l'effigie de Vercin-
gétorix, du musée de Clermont, . qui représente d'un côté une
amphore, et de l'autre un cheval en liberté, signes de la richesse
locale en vins et de la liberté.
— 243 —
Peut-être y avail-il avant César un pont sur pilotis
à Saint-Rambert, car on sait par la lutte de Bituit, chef
averne, et de Domitius, consul romain, 121 ans av. J.-C.
que les Gaulois en connaissaient l'usage. Le pont de pierres
dont on voit les débris, placé dans l'axe du lit de la Loire,
doit être aussi fort ancien; ce n'est pas l'appareil romain,
c'est certain. Des routes qui aboutissent à ce pont, on peut
citer, à coup sûr, celle qui allait au lieu où se trouve Fir-
miny, car le nom de VEtrat apparaît aujourd'hui sur le
grand chemin qui fait l'ascension de la montagne au Sud ;
on en retrouve une autre par Sury, Saint-Romain-
le-Puy, sur Moingt. La grande voie de Strabon, Anlonin,
Peutinger, tendant de Lugdunum (temple gaulois, à Mer-
cure, d'après une récente élude de M. Va chez), par aquœ
segetœ Saint-Galmier, Usson, Saint-Paulien, dans l'Aqui-
taine, passait vraisemblablement sur ce pont. Il nous serait
facile de comparer, avec M. Guigne, combien est plus con-
forme cette ligne, que celle donnée par d'honorables et
consciencieux géographes.
En ce qui concerne l'aquœ segelœ, à Saint-Galmier,
avec le premier For us % à Saint-Symphorien-le-Cbâteau,
comme l'a proposé M. Guigue et après lui M. le baron de
Rostaing :
Dans le délaissé de la route, propriété acquise par
M. Forissier, au voisinage des sources communales, l'abbé
Roux et l'abbé Greppo ont mentionné d'anciennes fouil-
les ayant mis à jour un établissement de bains d'aspect
gallo-romain, avec médailles romaines, etc.. Les déblais
opérés depuis trois ans sur ce point ont justifié cette appré-
ciation.
Cet établissement n'est pas complet, les érosions de la
Coise et d'autres causes de dévastation en ont enlevé une
partie. On voit encore une piscine ovoïde de 2 m 30 environ
au grand axe ; deux autres rectangulaires de 2 m 50 et 3 n 50
environ, avec escalier sur un coin et bords lisses sur les-
quels le baigneur pouvait s'asseoir ; une salle plus grande
._ 244 —
d'environ 5 mètres ; le tout à parois bien bétonnées sans
traces de remaniements. Avec cela de grandes quantités
de tuiles à rebord, dénotant une toiture» des grossses bri-
ques et d'autres plus petites, de dimensions inusitées de nos
jours, des tuyaux rectangulaires en terre striée pour con-
duire l'eau ou la vapeur; en tête deux compartiments pou-
vant représenter l'appareil de chauffage : le Laconicum
ou Hypocaustum ; on ne peut avoir de doutes.
Quant aux distances de la table de Peulinger par rapport
àLug-Dunum en adoptant 2,222 mètres pour la longueur
de la lieue gauloise et partant de Saint-Symphorien-le-
Château comme premier ForuSj on tombe à Saint-Gai mier
par Grammont; il y a trace d'un vieux chemin plus direct
par Chazelles, Belle-Croix, La Char (chez Rousset). —
A l'ouest de Saint- Gai mier, depuis le pont romain, on vieux
chemin passe par la Talaudière, Joursey, Veauche, Saint-
Hambert; tandis qu'un autre passant vers les bains gallo-
romains dontil vientd'êtreparlé, aboutit, après avoir traversé
la Coise, à Rivas, l'Hôpital-le-Grand , où il y a une com-
manderie, appartenant aujourd'hui à M. Mondon et arrive
à Moingt. — Au nord, un autre chemin aboutit à Meylieu-
Montrond, où il croise la voie qui tendait de Feurs à
Meylieu-Montrond , Veauche, La Fouillouse, L'Etrat.
L'importance ancienne de Saint-Galmier, dont le nom
gaulois n'est pas certain est donc aujourd'hui hors de
doute.
IV
CARTE DES VOIES ANTIQUES DU PAYS DES SÉGUSIAVES
Nous complétons cette étude en donnant une copie de la
carte de M. Guigue, restreinte au pays des Ségusiaves,
d'après les limites données par M. Auguste Bernard à ce
propos. Nous remercions ici M. Guigue de nous avoir
permis de vulgariser une partie de ce beau travail.
Nous le répétons , il y a beaucoup à compléter et même
— 245 —
à modifier dans cette carte ; mais c'est de la discussion que
jaillit la lumière.
. En particulier, nous mentionnons la voie antique dite,
au cadastre de Meylieu-Montroud, chemin de l'Etrat,
passant à l'Est et contre le sondage du Geyser, se prolon-
geant au Nord sur Feurs par Saint-Laurent-la-Conche, où
elle est signalée par M. Broutin, entre la route actuelle et le
village ; au Sud par Veauche, La Fouillouse, elle aboutit
à l'Etrat près La Tour-en-Jarrêt. La voie tendant de
Lugdunum à Grézieux-la-Varenne, passe à Saint-Bonnet-
le-Froid, à Test de Courzieux, aux. Hôtelleries, à la Girau-
dière, Brulliole, où il y a un hôpital Moyen-Age, la Bour-
dillière j Saint-Laurent-Chamousset , Sainl-Barthôlemy-
l'Etra, puis arrive à Feurs.
Elargissant un peu le cercle des voies antiques qui ten-
dent au pays des Ségusiaves, mentionnons la voie phéni-
cienne réparée 121 ans avant Jésus Christ par le consul
Domilius lors des premières conquêtes romaines en Gaule
et dont la création remonte au IX e ou X e siècle, d'après
Amédée Thierry. Cette voie arrivait certainement à Lug-
Dunum par la rive gauche du Rhône: Orange, Montélimar,
Vienne, et, selon M. Noëlas, elle gagnait Roanne. — Sur
le littoral, elle mettait en rapport l'Espagne par le col de
Perthuset l'Italie. — Et telle est l'origine bien certaine du
commerce entre deux nations bien distinctes, les Phéni-
ciens-Ibères de race sémitique avec les Celtes-Gaulois
de race indo-européenne, aryenne ou sanscrite.
Au déclin de la puissance phénicienne, on sait que la
colonie Rhodienne a fait une courte apparition dans nos
contrées jusqu'en 600 avant Jésus-Christ, date certaine de
la fondation des colonies grecques phocéennes, à Marseille
notamment.
La Gaule était alors le pays le plus riche, le plus peuplé
de l'Occident. Les races ibériennes s'étaient fait une place
en Espagne, et jusqu'à la Garonne ; on voit, avec Amédée
Thierry, les premières luttes au XVI e siècle par la fonda-
— 246 —
tion da royaume des Celt-Ibères en Espagne, et (ont porte
à croire que la langue gauloise a donné naissance à celle
de Rome. Notre peuple ségusiave, avec ses limites, appa-
raît nettement dans les luttes de l'indépendance. Nous
avons tenu h dire ce que nous savions de son sol (1).
Saint Galraier, 1" mai 1886.
P.-B. Haussier,
Secrétaire de la Commission Forézienne
de l'Histoire des Gaules.
(1) Il faut rappeler qu'un grand nombre des voies anciennes
sont gauloises; et qu'on commence à reconnaître comme gaulois
des monuments épigraphiques attribués aux Romains, tels que
des statues et inscriptions à Mercure, etc.
T, 8, ■, Cnttolrt. — tt,
PL. C. objsli diiera, troavis >tt CMvtlrs das Burqoai da Siint-Rimliert.
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4^
DVèa au Calvaire das Barquaa do ■ •tut-Rambart.
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— 255 —
Encore le Sucrage des Vendanges
Depuis cinq ans j'ai fait chaque année 10 à 20 hectolitres
de vin de seconde cuvée : aussi je crois devoir vous donner
quelques renseignements suggérés par la pratique.
Les premières années, après avoir tiré à la cuve le vin de
goutte, je le remplaçais d'un seul coup par une égale quan-
tité d'eau sucrée et douce, comme l'indique H. Lesne dans
le numéro du 2 septembre dernier. La fermentation s'éta-
blissait de suite ; au bout de 24 heures, 36 au plus, elle était
à son comble ; mais elle tombait très vite, et quand on sou-
tirait la cuve on avait généralement un vin de peu de cou-
leur et souvent un peu sucré. Voici comment je procède
maintenant : Si j'ai obtenu par exemple 20 hectolitres de
vin de goutte, je ne mets immédiatement que 40 hectolitres
d'eau sucrée et chauffée ; puis je maintiens le marc à l'aide
d'un fond mobile. Quand la fermentation commence à bais-
ser, c'est-à-dire au bout de 24 ou 36 heures, suivant la
température, je mets dans la cuve 5 nouveaux hectolitres
d'eau sucrée et chauffée. La fermentation reprend alors
avec une nouvelle activité. Vingt-quatre heures après,
j'ajoute enfin les 5 hectolitres d'eau sucrée qui restent
pour avoir la même quantité que le vin de goutte enlevé.
Quand la fermentation, dont la durée est ainsi doublée,
est apaisée, on soutire et on presse le marc.
Le vin ainsi obtenu a beaucoup plus de couleur et n'est
plus du tout sucré.
Au premier soutirage, je mélange le vin obtenu au
pressoir avec le vin soutiré à la cuve, de manière à avoir un
vin égal.
Pour les personnes qui ne font [tas une grande quantité
de vin de marc, voici un moyen très simple d'obtenir de
l'eau à la température de 48 à 20 degrés.
Dans tous les ménages, on se sert maintenant, soit pour
faire cuire la nourriture des bestiaux, soit pour faire les
— 256 —
lessives, de chaudières portatives en fonte, dont la capacité
varie entre 50 et 450 litres. On transporte la chaudière à
proximité de la cuve, et on fait bouillir de l'eau. On prépare
la quantité de sucre que Ton veut mettre pour deux hec-
tolitres d'eau, dans un tonneau de cette contenance et
dont l'un des fonds a été enlevé. On jette 50 litres d'eau
bouillante sur le sucre; on agite et au bout de quelques
minutes, le sucre est fondu; on remplit alors le tonneau
d'eau froide. On obtient ainsi, suivant la température
extérieure et suivant la température de l'eau froide, de
l'eau sucrée ayant de 48 à 21 degrés; aussi en la jetant
dans la cuve il n'y a aucun arrêt dans la fermentation.
J'ajoute toujours, en soutirant nos vins de seconde cuvée
40 0/0 de bon Roussillonou de Narbonne. J'obtiens, à l'aide
d'une faible dépense, un vin plus coloré, très agréable et
de très bonne conservation. Piot,
propriétaire-cultivateur à Sainte-Gemme (Marne).
Nous remercions M. Piot de son intéressante communi-
cation ; voici un moyen très expéditif pour faire un bon vin
de table destiné à la consommation de la maison, tout en
doublant la vendange.
Au lieu de faire un second vin, on ne fait qu'une cuvée,
on dédouble immédiatement la vendange par une addition
d'eau sucrée, et on supprime du même coup les secondes
manipulations. Dans les années médiocres, le vin ainsi
dédoublé, est supérieur au vin naturel et, cette année
même, avec les* raisins de vignes mildiousées l'amélioration
sera sensible. L'expérience a été faite pendant quatre ans
et dit, la Gazette du Village, les résultats sont excellents.
Supposons donc qu'ayant récollé de quoi faire 42 hecto-
litres de vin on Jésire en avoir 24 hect. ; en même temps
qu'on verse les raisins dans la cuve, on ajoute les 42 heclol.
d'eau chauffée à 30 degrés environ et sucrée; on ajoute
encore par hectolitre d'eau , 220 gr. de lartre détaché de»
cuves ou fûts, plus 25 grammes de tannin, acheté chez le
pharmacien, et dissous préalablement dans l'alcool. La fer-
mentation s'établit comme à l'ordinaire et on traite cette
cuvée comme tout autre.
— 257 —
Pour ce qui est du sucre à ajouter, nous savons qu'il
faut 4 k. 8 de sucre, pour produire 4 degré d'alcool dans un
hectolitre d'eau; pour 4 2 hetolitres d'eau, en supposant le
moût à 8 degrés, il faudra donc 4 .8 X 42 X 8= 472 kil.
de sucre.
Mais si notre moût ne devait donner un vin ne marquant
que 6°, nous pourrions encore le relever à 8° par une addi-
tion de sucre, et celle addition se traduirait par 4.8X42
X 2 = 43 kil. 200. Après cela on ajouterait encore 4 72 kil. 8
pour les 42 hect. d'eau, soilen tout 246 kil.
Et moyennant 246 kil. de sucre, on obtiendra 24 hect.
de vin à 8 degrés, tandis que, sans sucre, on n'aurait que
42 hect. de vin à 6 degrés. Et, encore une fois, ce résultat
est obtenu sans que le viticulteur ait les soucis et les em-
barras d'une seconde fermentation, toujours moins com-
plète que la première. L'addition de tartre et de tannin
est surtout à recommander, elle donne de la qualité à l'en-
semble et assure sa bonne conservation. Pour le petit pro-
priétaire qui ne fait pas assez de vin pour sa consommation,
ce dernier procédé est à recommander.
{Journal d'Agriculture pratique).
LA FABRICATION DES SECONDS VINS
La fabrication des seconds vins a fait l'objet de plusieurs
articles dans ce journal, cette question est encore traitée
aujourd'hui même; il n'existe pas d'ouvrage spécial sur ce
sujet. Quant aux formalités nécessaires vis-à-vis de la
régie, elles ont été indiquées dans le règlement d'adminis-
tration publié dan le n° 34 du tome H de 4885. Voici
quelles sont les principales dispositions de ce règlement:
Tout viticulteur ou vigneron qui se propose d'employer
le sucre dans sa vendange, sous le bénéfice de la réduction
de taxe à 20 francs au lieu de 50 francs par 400 kil., doit
faire une demande (sur timbre) au directeur ou au sous-
directeur des contributions indirectes du département.
— 888 —
Celte demande doit être adressée au moins quinze jours
avant la récolte. Elle indique : 4° les noms, qualités et
demeure du demandeur ; 2° la quantité approximative
des vins pour laquelle le sucrage est demandé ; 3* le poids
approximatif du sucre à mettre en œuvre tant pour remon-
ter le degré du premier vin, s'il y a lieu, que pour la seconde
cuvée; 4° le lieu où pourrait être faite la dénaturation, soit
au domicile même du viticulteur, soit au siège de la fabri-
cation d'un voisin, ou au dépôt autorisé.
La dénaturation s'opère : au dépôt par le mélange des
sucres dans une quantité au moins égale de vendange; chez
les partiduliers, par le versement du sucre dans les cuves
ou dans les moûts.
Les quantités employées ne peuvent dépasser 20 kil. par
3 hectolitres de vendange ou 2 hectol. de vin pour relever
le degré alcoolique., et 50 kil. pour les seconds vins.
Enfin les sucres destinés au sucrage sont expédiés des
fabriques, entrepôts ou dépôts, libérés et accompagnés d'un
acquit-à-caution; les sacs ficelés et plombés ne peuvent
être ouverts qu'en présence des employés de la régie.
(Journal d'Agriculture pratique).
L'ÈBOUILLANTAGE ET I/ERINEUM
On n'a pas oublié quelles ont été cette année les craintes
des vignerons dont les vignes ont été attaquées par l'éri-
neum; jusqu'ici aucun procédé de préservation n'était
encore indiqué. Un viticulteur de la Bourgogne, M. Jules
Ricaud, nous disait ces jours derniers qu'il comptait essayer
cet hiver l'ébouillantage contre cet acarien. Mais déjà l'essai
a été fait et avec succès, dans le Midi, par M. N. Malègue.
t Le seufreet la chaux employés en 1884, et plus fré-
quemment en 4885, écrit ce viticulteur au Messager
Agricole du Midi, ne donnèrent aucun résultat. Je
— 259 —
pensai mieux réussir en cherchant à atteindre l'acarien
dans sa retraite hibernale, c'est-à-dire dans la bourre des
bourgeons et sous les écorces.
« J'employai pour y parvenir un moyen bien simple,
connu des propriétaires qui ont le désagrément d'avoir
leurs vignes infeslées de py raies : on a compris que je
veux parler de Tébouillantage. Au mois de février der-
nier, avant la montée de la sève, je fis pratiquer l'opération.
Les effets produits ont élé excellents. Le Phytoptus n'a
manifesté 3a présence, celte année, que sur de très rares
ceps, et encore sur un. très petit nombre de feuilles.
« Comme il est indispensable de verser un peu d'eau
bouillante sur les bourgeons, il est indispensable de procéder
à ce travail avant tout mouvement de la sève.
« On pourrait employer ians le môme but le clochage,
dont on fait usage, pour asphyxier la pyrale. Cependant je
crois que pour les plants greffés qui sont plus délicats, on
devra donner la préférence à l'eau bouillante. Celle dernière
pourra brûler quelques rares bourgeons, mais employée
avec un peu de discernement, elle ne compromettra pas
l'existence de la plante. »
Nous voici donc en mesure de nous défendre efficacement
contre l'érinéum; il serait cependant intéressant de savoir
si les vignes traitées par l'ébouillantage contre la pyrale
ont eu à souffrir de l'érinée, ce serait le contrôle certain de
l'efficacité du remède.
{Journal d'Agriculture pratique.)
ERRATA
ois de JTuizx
Distance des planètes et des satellites
Page 138, au milieu du tableau, au lieu de :25 Jupiter,
il faut lire : 52 Jupiter.
Page 440, au milieu du tableau, 4 re colonne, aulieu de :
44+5=47, il faut lire : 42+5=47.
Page 4 40, vers la fin du tableau, 3 e colonne, au lieu
de : (3— 4 ï) -4=35, il faut lire: (3 X* 2)— 4=35.
Page 4*2, 4, er tableau, 4 re colonne, au lieu de : 4*+3=3,
Encelade, il faut lire : l*+3=i.
Page 442, 2 e tableau, au milieu, après Rhéa 9.25, au
lieu de : 4.50 4 , il faut lire : 4.50 2.
Page 430, ligne 35, au lieu de: Ce criptogame, lisez :
Ce parasite.
Page 453, ligne 43, au lieu de : aux Perrateurs, lisez :
aux Perrolins.
Page 453, ligne 44, au lieu de: Alphonse Janin, lisez :
Alphonse James.
Page 453, ligne 23, au lieu de : Bassy, lisez : Basty.
Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanote.
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1886
IMM «^^^^^^^<»
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance.
— Lettres et circulaires diverses. — Travaux des
Sections. — Section ^agriculture et d'horticulture :
Procès-verbal delà réunion du 25 septembre 1886. — Sections
réunies : Procès-verbal de la réunion du 22 septembre 1886.
- Actes de l'Assemblée. — Vœux relatifs aux
cours d'agriculture d'adultes dans les villages, et à la
création par la Société d'une bourse dans une Ecole prati-
que d'agriculture. — Suppression de la réunion générale
d'octobre.
Président : M. Rimaud
Secrétaire général : M. François Maire
Les membres présents, au nombre de 40 seulement, sont :
MM. Croizier, H. Denis, Jules Ginot, François Maire,
Neyron de Saint-Julien, Otin, Elysée Paret, Revol, Ri-
maud, Thomas-Javit.
Correspondance
Elle comprend :
4° Lettres de M. B.-J.-F. Jaboulay et Emile Aulagne, ac-
cusant réception de leur avis d'admission et remerciant la
Société de leur réception.
2° Lettre de M. le Préfet de la Loire, nous annonçant
l'envoi d'affiches du concours général de Paris, qui aura
lien du 31 janvier au 1 7 février 4 887,au Palais de l'Industrie.
Il nous prie de donner à ces affiches la plus grande
publicité possible et appelle notre attention sur les innova-
tions introduites dans le programme de ce concours, savoir :
— 262 —
Frimes en argent aux animaux reproducteurs; concours
de Taches laitières, exposition de raisins de conserve et de
raisins frais, de cidres, de poirés, etc.
3° Circulaire de la librairie Hachette, relative à l'ouvrage
de M. Grandeau : Etudes agronomiques.
Travaux des Sections
SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE
Séance du 25 septembre 1886
Président : M. Otin
Secrétaire : M. J.-B. Croizier
M. le Secrétaire général donne lecture d'un article du
Journal d'agriculture pratique, relatant une expé-
rience qui démontre que les animaux domestiques peuvent
consommer sans danger pour leur santé les feuilles des
vignes traitées au sulfate de cuivre et à la bouillie borde-
laise.
Cette expérience a été faite à l'Ecole d'agriculture de
Montpellier sur deux moutonà qui ont été nourris pendant
trois semaines avec des fourrages aspergés de bouillie borde-
laise (mélange de chaux et sulfate de cuivre). Les moutons
n'ont pas été incommodés de cette alimentation et leur chair
n'a fourni à l'analyse aucun indice de la présence du
cuivre.
M. Maire rapelle que les analyses faites l'an dernier,
des vins provenant des vignes traitées au sulfate de cuivre,
n'avaient rien décelé d'anormal dans leur composition.
M. le Secrétaire général lit encore un article du Journal
d'agriculture pratique indiquant l'ébouillantage des
ceps de vigne en février pour la destruction du Phytoptus,
qui produit l'erineum.
M. Favarcq fait remarquer que l'ébouillantage ne peut
pas être un moyen efficace de destruction du Phytoptus,
car au commencement de l'hiver, cet insecte qui s'est
réfugié dans la feuille tombe avec elle et passe l'hiver
enterre. Il ne prend ses quartiers d'hiver qne par excep-
tion sur les ceps ou les sarments. Il vaudrait mieux ramas-
ser les feuilles et les brûler.
— 264 —
M. Maire demande que la section veuille bien prendre
.en considération un vœu qu'il expose ainsi :
4° En Allemagne, l'enseignement primaire agricole est
mis à la portée des cultivateurs adultes, par les écoles
de perfectionnement.
Les cours de ces écoles se font le soir, en hiver, dans les
locaux des écoles primaires et sont professés par les institu-
teurs ou des professeurs spéciaux. Les cours de ces écoles
sont publics et gratuits.
Ne pourrait-on pas en France faire quelque chose d'ana-
logue. Notre Société devrait émettre le vœu que l'admi-
nistration songe à créer des cours d'agriculture d'adultes,
qui auraient lieu le soir, en hiver, dans les écoles de villages.
L'instituteur de la localité serait toujours capable de four-
nir la plupart des éléments de science agricole qui
manquent à nos paysans.
Ce vœu est pris en considération et adopté.
M. Maire ajoute ensuite : Noire Société a reconnu la
nécessité de renseignement agricole à tous les degrés. Cette
année elle a créé des prix dans ses concours pour l'enseigne-
ment agricole. Elle pourrait faire mieux et imiter ce que
font un grand nombre de Sociétés ; elle pourrait créer une
bourse ou une demi-bourse, suivant ses ressources, pour
entretenir annuellement dans une école pratique d'agricul-
ture un jeune homme, .fils d'un agriculteur de notre
arrondissement. La dépense ne serait pas très élevée : elle
serait au maximum de 500 francs pour une bourse et 250
pour une demi-bourse. Notre Société trouvera bien le moyen
de rédimer quelqu'autre dépense d'une utilité moins directe
pour faire face aux frais de cette innovation.
La réunion partage la manière de voir de M. Maire.
Elle est plus spécialement appuyée par M. Charlois, qui
signale comme une économie possible la suppression du
déjeuner offert le dimanche aux membres des jurys et
commissaires do nos concours, déjeuner qui entraîne une
dépense sérieuse et un retard dans les opérations.
La Seclion approuve la proposition de M. Maire et en
demande la prompte réalisation, qu'elle subordonne à la
décision de la commission du budget.
— 265 —
Enfin, les membres de la commission nommée pour aviser
aux moyens de propager les bons reproducteurs dans notre
région et qui s'est réunie avant la séance, donne un aperçu
de ses premières décisions.
La section les approuve et demande à la commission
de déposer au plus tôt son rapport.
La séance est levée.
SECTIONS RÉUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES
Réunion du 22 septembre 1886
Président : M. Louis Fàvàhcq
Secrétaire : M. L. Revol
M. le Président communique un intéressant travail sur
une race d'abeilles peu connue, présentée par M. Bœmer,
d'Izieux. C'est l'abeille domestique de la Carniole. Ce tra-
vail trop substantiel pour être analysé, sera lu en
Assemblée générale.
Suit une causerie sur le même sujet, dans laquelle sont
révélés différents préceptes d'apiculture trop peu connus.
M. Croizier dit qu'il est facile de connaître quand les
abeilles n'ont plus de miel ; il suffit, pour cela, de sou-
lever la ruche; on voit alors sur le sol de celle-ci, des
débris de cire. Il faut dans ce cas, suppléera la nour-
riture qu'elles ne trouvent plus dans la ruche. Un autre
procédé consiste à peser l'essaim dont le poids normal
est de \ 4 kilos ; si ce poids n'est pas atteint, on donne aux
abeilles un poids de nourriture égal à ce qui manque, en
ayant soin de l'introduire parle haut. M. Favarcq dit qu'il
serait à désirer qu'on acclimate un mellipode qui n'a
pas d'aiguillon. Son miel un peu aqueux est renfermé dans
de grands vases. Mais il faut à cet insepte une température
très élevée ; ce qui a empêché son introduction en
France.
— 266 —
Actes de l'Assemblée
M. Favarcq, empêché, n'a pu assister à la réunion et nous
donne commuoication de son élude sur l'agriculture.
Vœux relatifs attx cours d'agriculture d'adultes
du soir y et à une bourse de la Société pour l'entre-
tien d'un jeune homme de l'arrondissement dans
une Ecole pratique d'agriculture. — M. Maire
demande que l'assemblée veuille bien ratifier les vœux
émis par la section d'agriculture au sujet de l'organisation,
par l'administration, de cours d'agriculture d'adultes le
soir, en hiver, dans les communes rurales, et d'une bourse
ou demi-bourse à créer par notre Société pour l'entretien
d'un fils d'agriculteur de notre arrondissement, dans une
Ecole pratique d'agriculture.
L'assemblée, consultée, vote l'adoption de ces deux propo-
sitions.
Empoisonnement par les baies d'If. — M. Olin
nous fait une communication sur les empoisonnements
occasionnés par la consommation des grives qui ont mangé
des baies d'If. Il nous signale plusieurs faits de ce genre
et nous met en garde contre ce danger dont on ignore géné-
ralement la possibilité.
Vœu pour la suppression de la réunion d'octobre.
— Les menbres présents émettent l'avis que la réunion
générale d'octobre soit supprimée. A cette époque, en effet,
la plupart de nos sociétaires sont en villégiature ou occupés
aux vendanges, et les réunions de ce mois sont toujours
fort peu nombreuses.
F. Maire.
LA VERSE DES BLÉS
Nous empruntons au Journal des Cultivateurs une
note intéressante sur ce sujet:
€ Trois causes amènent la verse des blés. Certaines
variétés de blé sont plus sujettes à la verse que d'autres;
tout blé à paille molle, à épi lourd et à feuilles très amples
— 267 —
est fort disposé à la verse ; ainsi le blé d'Odessa, le blanc
de Mareuil et plusieurs blés durs. Ce ne sont pas toujours
les blés dont la paille est roide et grosse qui versent le
moins, au contraire : ils s'abattent tout d'une pièce, tandis
que des variétés à paille fine et flexible plient et ne se
rompent pas. Dans ce cas d'ailleurs, la verse n'a jamais
lieu que lorsque l'épi est devenu lourd par suite du déve-
loppement des graines ; la maturation peut encore se faire
dans de bonnes conditions ; il y a un peu de difficultés pour
la moisson, sans grand dommage. Les effets de la verse pro-
venant de grandes pluies et de vents violents au moment
de la floraison sont beaucoup plus sérieux, car les tiges
vertes et tendres, encore couchées et souvent briséespour-
rissent vite et sont envahies, recouvertes par les mauvaises
herbes. Cette cause de verse s'ajoute souvent à la troisième,
c'est-à-dire le système de culture défectueux et les semis
trop épais. Lorsque le plant est trop serré après l'hiver,
qu'il se prépare à épier, les tiges basses donnent de larges
et longues feuilles couvrant vite la terre et formant bientôt
à la surface du champ un feutrage impénétrable pour les
rayons du soleil. Les jeunes tiges ayant besoin d'air et de
lumière s'allongent, s'étiolent, et lorsque le blé commence à
prendre de la force, elles ne peuvent plus porter leur poids,
elles s'affaissent pour ne plus se relever.
€ M. de Vilmorin a semé au semoir, dans une bonne
terre en plein champ, quatre parcelles semblables, d'égale
grandeur. Sur l'une d'elles, on a semé 460 litres de blé et
sur les autres la moitié, le tiers et le sixième de la semence
donnée à la première, soit 90, 60 et 30 litres. A la récolte,
le rendement en paille en grain est allé croissant, depuis
la parcelle la plus serrée jusqu'à la plus claire: non
seulement le rendement de la dernière était le plus gros,
mais le grain était le plus beau et le plus lourd; à volume
égal la verse ne s'est produite que sur une portion de la
parcelle semée serrée: il s'agit du blé d'automne semé en
bonne terre. Voilà des faits dont il faut absolument tenir
compte : oui, il y a avantage, sous tous les rapports, à faire
les semis au semoir, ce qui a déjà été démontré bien
— 268 —
des fois dans ce journal; aussi ne peut-on trop conseiller
aux habitants des campagnes de faire usage de ce système*
Les semoirs coûtent quelque chose, il est vrai, mais les
cultivateurs peuvent s'associer trois ou quatre pour les
acheter et s'en servir en commun. »
RECETTES UTILES
Moyen de conserver les tomates
fraîches. — Choisissez les plus beaux fruits, mars et
par f ai terne nts sains; essuyez-les avec soin et placez-les
dans un bocal à large goulot. Versez par dessus le liquide
suivant composé de :
8 parties d'eau.
4 — de vinaigre.
4 — de sel de cuisine.
Recouvrez le tout d'une couche de bonne huile d'olive
de 4 à 3 centimètres; fermez le bocal avec précaution et
placez-le en lieu frais et sec. Ainsi préparées les tomates
gardent tout leur arôme et peuvent se conserver plus
d'un an.
Le beurre pur. — Nous lisons, à ce sujet, dans
V Industrie laitière:
t Nous trouvons, dans notre confrère le Prooisioner,
un nouveau moyen de déceler la présence des matières
étrangères dans le beurre. Ce procédé, qui est dû à
M. Thomas Taylor, micrographe du déparlement de l'agri-
culture du Canada, est le suivant :
« Si l'on ajoute quelques gouttes d'acide sulfurique pur
à une petite quantité de beurre pur, ce dernier prend une
couleur d'un blanc jaunâtre qui, après dix minutes environ,
se change en unecouleur rouge brique.
— 269 —
« L'oléo-margarine extraite de la graisse de bœuf,
traitée de la môme manière, prend d'abord une couleur
ambrée et, après 20 minutes environ, une couleur pourpre
foncé. »
Procédé pour empêcher les bois
ouvrés de jouer. — On emploie en Sardaigne
Timprégnation du bois à ouvrer avec do sel marin et on
empêche ainsi tout mouvement du bois travaillé. On met
par exemple, les pièces de bois qui doivent servir pour la
fabrication des roues, pendant huit jours dans une solution
saturée de sel et ils résistent ensuite à tous les changements
de température.
CONSEILS AUX APICULTEURS
Four donner aux abeilles une nourriture complémen-
taire pour l'hiver, la miellée d'automne ayant été insuf-
fisante, le mieux est d'avoir recours au miel, même à
celui de qualité inférieure. Le miel est supérieur à tous
les sirops que Ton a pu recommander. Protégez vos
ruches en les recouvrant d'un chapiteau de paille suffisam-
ment tressée pour arrêter la pluie ou la neige ; mais évitez
de boucher toutes les ouvertures, afin de permettre la cir-
culation de l'air dans les ruches.
COMMISSION D'ORGANISATION
DU
Comice cantonal de Firminy
9 9
COMMISSAIRE GENERAL
M. Otin, président de la Section d'agriculture
*
COMMISSAIRES GENERAUX ADJOINTS
MM. Repiquet, pour les animaux*
Teyssier, pour les produits agricoles et horticoles.
Louis Maire, pour les instruments.
COMMISSAIRES
MM. Magand.
MM. Besson.
Lucien Guétàt,
Bory.
Terme.
ROCHETIN.
Martignat.
Peyron.
DIRECTEUR DES TRAVAUX
M. Croizier, conservateur du matériel.
COMPTE-RENDU
DU
COMICE du CANTON du CHAMBON
A Firminy les 20, 21 et 22 août 1886
M. François MAIRE, secrétaire général
Il n'avait pas été donné à la Société d'Agriculture,
depuis sa fondation, de présider h un concours aussi
important que celui tenu cette année à Firminy.
Tout concourait du reste à lui assurer un développement
considérable. L'organisation du Comice dans une ville
populeuse, située dans un centre agricole spécial, les
généreux sacrifices faits en notre faveur par la municipa-
lité de Firminy, le bon accueil et l'entrain de sa population,
les nombreux dons de médai i notre
Société par les propriétaires oi ocalité,
l'adjonction d'an concours n îe très
étendu et bien étudié du Cont ïavoir-
faire des organisateurs; tout le cette
fête agricole une solennité sai
Notre Société jusqu'ici semblait avoir adopté, comme
régie absolue, de tenir ses comices an chef -lieu du canton;
là elle trouvait certains a
ne lui offraient pas en g
canton. Mais pour les cant
et lin Chanbon, où l'on
d'antres centres de popul
rationnel que la Société
veinent dans ces divers cet
par ses concours.
— 272 —
Ce cas s'est présenté en 4883, pour le canton de Saint-
Héand, et le Comice de celle année-là a été tenu à La
Fouillouse. Ce cas s'est présenté de nouveau cette année
pour le canton du Chambon, où la ville de Firminy ne le
cède en rien comme ressources au chef-lieu. En accueillant
les offres qui lui ont été faites pour la tenue de son Comice,
la Société d'agriculture n'a été inspirée par aucune consi-
dération mesquine de coterie; elle n'a eu en vue que
l'intérêt de l'agriculture et le bien des cultivateurs.
Elle n'a pas eu à regretter sa décision, car le concours
tenu à Firminy a été très brillant et portera des fruits.
La Société peut se déclarer satisfaite au delà de ses
espérances.
Nous pouvons tout d'abord répéter, avec Le Petit
Stéphanois, € que la ville de Firminy a donné à la
Société d'agriculture une hospitalité écossaise par sa
cordialité, et fastueuse par son éclat. »
Dès le samedi les murs enfumés de cette ville indus-
trielle disparaissaient sous les drapeaux et les guirlandes.
Sur les points principaux de la ville s'élevaient des portiques,
des arcs-de-triomphe portant les attributs des industries de
la localité, de l'agriculture, de l'horticulture et de la
musique. Toutes ces décorations étaient très variées, établies
avec un goût et un luxe qui ont fait l'admiration des visi-
teurs. C'est au milieu des trophées et des oriflammes, des
festons,de la verdure et des fleurs que s'est passé le concours.
Suivant l'ordre du jour de la tenue du Comice, la récep-
tion des instruments, machines et outils avait commencé
le jeudi 19 août, et le samedi 24 août, à l'ouverture du
concours, tout était en place, soit sur les annexes de la
place du Breuil, soit dans les salles de l'Hôtel-de-ville.
A huit heures les divers jurys chargés de juger les ma-
chines, instruments et outils commencent leurs opérations.
Ces jurys sont au nombre de trois :
Jury pour les concours spéciaux de machines à battre,
barattes, charrues tourne-oreilles et pulvérisateurs.
Jury pour les instruments d'intérieur et d'extérieur
de fermes.
— 273 —
Jury pour les outils et instruments d'horticulture, serres,
châssis et objets d'ornementation.
La Société avait fait appel pour ces jurys à diverses
personnes étrangères à la Société et particulièrement
compétentes ; toutes ont répondu avec empressement à
son invitation, et nous devons adresser des remerciements :
A M. Chollet, président de la Société de viticulture de la
Loire, conseiller général;
A M . Bourgeois, professeur d'agriculture du départe-
ment de la Loire ;
A M. Elisée Nicolas, le viticulteur bien connu de
Bazourges ;
A M. Hérisson, professeur d'agriculture du départe-
ment de la Haute-Loire;
A M. Chaudier, directeur de la ferme-école de la Haute-
Loire.
M. de Brézenaud, inspecteur d'agriculture de notre
région avait également bien voulu répondre à notre invi-
tation et rehausser par sa présence l'éclat de notre concours.
Il a suivi avec intérêt les opérations du jury des concours
spéciaux d'instruments. Malheureusement, il n'a pu rester
le dimanche au milieu de nous.
Je parlerai d'abord des concours spéciaux.
Le concours de barattes a eu lieu le premier.
Les essais ont été faits avec de la crème, dans une salle
de l'Hôlel-de-Ville. Quatre concurrents se sont présentés:
M. Vermorel, de Villefranche (Rhône);
MM. Marckert frères, de Saint-Etienne, baratte lyonnaise;
M. Chambonnière, de Cusset (Allier) ;
M. Chapelier, d'Ernée (Mayenne).
Le concours de pulvérisateurs a été particulièrement
intéressant. Il a en lieu à Saint-Paul-en-Cornillon dans
une vigne que M. Dussauze, un lauréat de nos prix cultu-
raux, a bien voulu mettre à la disposition du jury. Les
essais ont été faits à l'eau de chaux épaisse.
Ces instruments répondent à un nouveau besoin de la
viticulture et l'attention générale est appelée sur eux.
— 274 —
Quoique ce concours arrivât à la fin de la saison après
plusieurs autres du môme genre, les principaux construc-
teurs avaient tenu à y prendre part.
Les concurrents étaient au nombre de sept:
H. Albrand, de Marseille ;
H. Noël, de Paris, représenté par MM. Marckert;
M. Chambonnière, de Cusset (Allier) ;
M. Vermorel, de Villefranche;
MM. Delord et Guiraud, de Nîmes;
MM. Japy frères, de Beaucourt (territoire de Bel fort) ;
M. Gonin, de Saint-Etienne.
Une avarie survenue, pendant la route, au pulvérisateur
Noël, Ta mis dans l'impossibilité de fonctionner sur le lieu
du concours.
Le pulvérisateur Gonin n'ayant pu fonctionner réguliè-
rement n'a pas pu suivre les opérations d'essais. La lutte
s'est donc limitée à cinq concurrents.
C'est le pulvérisateur de M. Albrand, de Marseille, qui a
fourni les meilleurs résultats et je ne crains pas de dire
que son fonctionnement a été irréprochable. Il a été classé
le premier. Le pulvérisateur Vermorel le suivait de très
près et a été classé le second. Les pulvérisateurs Delord et
Guiraud, et Chambonnière sont arrivés à la suite.
Après les pulvérisateurs, le jury a jugé les instruments
propres à répandre les poussières. Trois exposants ont
demandé à concourir :
M. Serre, de Béziers, pour la soufreuse Lagleyze, dont il
est le constructeur;
M. Chambonnière, de Cusset, pour une soufreuse cen-
trifuge.
Et M. Crespin pour la soufreuse à soufflet de M. Blanc,
de la Drôme; au dernier ir ornent M. Crespin a renoncé à
prendre part au concours, car il était retenu auprès de son
exposition de coutellerie et taillanderie.
Après essai, le jury a classé en première ligne la sou-
freuse Lagleyze, de M. Serre fils, de Béziers. Cet instru-
ment fort simple, peu volumineux et peu coûteux, se prête
à toutes les manœuvres et fournit d'excellents résultats.
— 875 —
La soufreuse de M. Chambonnière qui dilue très bien la
poussière, mais qui paraît d'un maniement moins simple,
a été classée la seconde.
Le concours de charrues tourne-oreilles pour labourer
dans les pentes a été aussi fort intéressant. Sept concurrents
se sont présentés et les résultats des essais ont permis de
les classer de la façon suivante :
4° M. Chambonnière, constructeur, à Cusset (Allier),
pour sa charrue tourne-oreille à double corps;
2° M. Remiller, constructeur, à Chasse, pour sa charrue
tourne-oreille à deux versoirs ;
3° M. Ch assagi) on, à Feurs, pour sa charrue tourne*
oreille légère à double corps.
Le concours de batteuses à manège pour petite exploi-
tation n'a pu avoir lieu, car un seul constructeur s'est
présenté.
Les opérations des jurys ont été suspendues à l'heure du
déjeuner.
A midi, M. En ver te, président de la Société d'agriculture,
ayant à ses côtés M. Bertbail, maire de la ville de Firminy,
et M. de Brézenaud, inspecteur d'agriculture, puis les orga-
nisateurs du concours et lesmembres des jurys se trouvaient
réunis à l'hôtel du Nord. La cordialité qui est la compagne
fidèle de toutes les solennités agricoles , n'a pas manqué an
déjeuner quoique pris un peu à la hâte.
Au dessert, M. de Brézenaud a remercié la Société d'agri-
culture du bon accueil qu'elle lui a fait; il a bu à sa pros-
périté, il a bu aussi à la ville de Firminy qui a su se mettre
en avant pour la tenue du concours et qui a tout fait pour sa
réussite. M. Berthail a répondu en remerciant M. de
Brézenaud d'avoir bien voulu honorer Firminy de sa visite
et en exprimant à la Société d'agriculture sa gratitude pour
le brillant concours qu'elle a organisé dans sa localité.
M. Euverte à son tour expose qu'il est de notre devoir de
faire le meilleur accueil au représentant du Ministère et
que notre Société sait un gré infini à M. de Brézenaud de
l'intérêt qu'il porte à nos concours. Il remercie H. le Maire
— 876 —
de Firminy de ses paroles bienveillantes et ajoute que la
Société d'agriculture restera toujours l'obligée de la ville de
Firminy, qui fait si généreusement les choses.
Le concours de labourage a eu lieu & l'issue du déjeuner.
Quoique les prix portés au programme fussent nom-
breux, un nombre très restreint de laboureurs a pris part
à ce concours et le jury n'a pas trouvé très brillant le tra-
vail exécuté.
Cependant les bons laboureurs ne doivent pas manquer
dans les cantons du Chambon et de Saint-Genest-Malifaux.
Depuis plusieurs années les compte-rendus de nos Comi-
ces constatent que le nombre des concurrents aux prix de
labourage va en diminuant.
Devons-nous en conclure que c'est une institution qui a
fait son temps?
Pour mon compte, je le crois.
Les conditions de la culture ont bien changé depuis
l'institution des concours de labourage.
Lorsque l'exploitation du sol se basait presque exclusi-
vement sur la culture des céréales, le labour était l'opération
la plus importante de la ferme, celle à laquelle on apportait
tous ses soins.
Chaque cultivateur possédait un atelage bien dressé à ce
travail et mettait son amour- propre à tracer les plus beaux
sillons.
Aujourd'hui la culture des céréales a diminué, les sur-
faces labourées ont été réduites considérablement par les
créations de prairies ; le bétail de rente a fait place aux
bétes de travail. On laboure peu dans les fermes et les
attelages ne sont plus aussi bien dressés à cette opération.
L'amour-propre du paysan se porte maintenant sur les
animaux de produit, sur les vaches laitières, sur les
génisses qui garnissent son étable : il ne songe plus au
labour.
Il en résulte que si le concours de labourage perd de
l'importance, le concours des animaux reproducteurs de-
vient chaque année plus considérable.
— 277 —
Ce n'est pas par le concours de labourage où nous admet-
tons toutes ces vieilles charrues du pays très défectueuses,
donnant une traction très considérable, tournant mal la
terre, que nous pousserons désormais l'agriculteur à
mieux cultiver le sol.
11 faut l'engager à employer les instruments perfectionnés,
à se servir de ces charrues qui fatiguent moins le laboureur
et son attelage et qui font un travail meilleur.
Je verrais pour ma part avec plaisir les primes accordées
au labourage, transformées en primes décernées aux
cultivateurs qui emploieraient les instruments perfection-
nés; je verrais avec satisfaction la somme consacrée annuel-
lement au concours de labourage, employée à l'achat de
bons instruments qui seraient décernés en primes aux lau-
réats de nos prix culturaux.
Je ne puis terminer le compte-rendu de cette première
journée du Concours sans dire quelques mots de l'exposi-
tion des instruments d'extérieur et d'intérieur de fermes,
et des instruments et outils d'horticulture- Plus de 500
objets (sans compter les objets de petit outillage) apportés
par 66 exposants, composaient cette partie du concours.
Parmi les instruments d'extérieur de fermes, je signale-
rai les charrues légères en fonte et bon marché de
M. Chassagnon, de Feurs; les charrues tourne-oreilles, les
charrues et les houes vigneronnes de M.Remiller, de Chasse,
tous instruments bien construits, légers mais solides. Je
citerai aussi les charrues, les herses, les houes de M. Ghana-
bonnière, de Cusset, et de M. Val lo ton, de Lyon ; et le
moulin à vent de M. Berthet, de Firminy.
J'indiquerai aussi comme digne d'attention, là charrue
défonceuse Sack, exposée par MM. Marckert, et les instru-
ments agricoles de M. Blanc, de Sury-le-Comlal, qui sont de
vrais instruments d'agriculture bien construits et parfaite-
ment appropriés aux besoins de notre région. Depuis plus do
40 ans la maison Blanc, de père en fils, s'applique & perfec-
tionner les instruments de culture du sol et nous devons
reconnaître qu'elle a rendu de vrais services à l'agricul-
ture.
— 278 —
Les roues fer et bois de M. Barthélémy Brunon.de Rive-
de-Gier, méritent une mention spéciale. Ces roues avec
jantes en bois ont un moyen en fer dans lequel s'en-
castrent sans soudure des raies d'acier. Ces roues dont
les modèles sont très variés peuvent s'appliquer à toute
espèce d'usage ; voitures de luxe, artillerie, tramways,
tombereaux, charrettes, fardiers, véhicules et machines
agricoles.
Parmi les petits instruments d'extérieur de ferme, je
signalerai comme remarquable le pal de M. Vermorel,
de Villefranche, dit pal Excelsior.
Ce pal paraît être le dernier perfectionnement apporté à
ce genre d'instrument. Son mécanisme est à peu près le
même que celui du pal Select déjà avantageusement connu.
Il en diffère par la disposition spéciale du clapet obturateur
qui n'est plus placé dans le pieu de perforation même, mais
qui est disposé latéralement au pieu à la hauteur de la
pédale dans un tube spécial. Cette disposition évite tout
écoulement par la pointe et permet de régler plus facilement
et plus rapidement la tension du ressort du clapet obtu-
rateur. Dans le pal Excelsior, le pieu est en acier
trempé de petite dimenssion et de forme carrée, ce qui rend
sa pénétration bien plus facile dans lesterrainsdurs.il
est d'une seule pièce et plein, ce qui lui assure un plus
long usage.
Entre les mains d'ouvriers soigneux, ce pal doit fournir
un dosage bien régulier, car on a évité dans sa construction
tout ce qui, dans les autres pals, occasionnait des irrégula-
rités dans le fonctionnement.
Je signalerai aussi le pal Dauzat, de Billom(Puy-de-Dôme)
qui remporta le premier prix, l'an dernier, à notre concours
de Pélussin, et qui a reçu depuis divers perfectionnements.
Parmi les instruments d'intérieur de fermes, MM.
Marckert frères, de Saint-Etienne, présentaient une belle
collection de pompes Broquet.
MM. Yalloton, de Lyon, et Chambonnière, de Cusset,
avaient exposé d'intéressantes collections de haches-paille,
brise-tourteaux, coupe-racines, concasseurs, trieurs et
tarares.
— 279 —
M. Jules Ginot, notre collègue, infatigable chercheur,
avait présenté une série d'instruments de son invention
qui ont été très appréciés par le Jury.
Dans le local des outils d'horticulture, MM. Limousin et
fils de Firminy, avaient fait une superbe exposition de pelles,
pioches, bêches, pièces de charrues, socs, versoirs, dents
de scarificateurs, dents de herses et pièces de machines
agricoles. Celte exposition admirablement disposée était d'un
mérite exceptionnel tant au point de vue agricole qu'au
point de vue industriel.
Enfin parmi les outils et instruments d'horticulture, je
dois tout d'abord faire remarquer les deux belles exposi-
tions de M. Wisser (Michel) jeune et de M. Wisser aîné, qui
fabriquent des objets de taillanderie d'un fini remarquable.
MM. Wisser sont des lauréats de vieille date dans notre
Société, chaque année ils font du nouveau et méritent à
chaque concours de nouvelles récompenses.
Je signalerai la coutellerie et les greffoirs de M.Renaud,
de Lyon ; le bel ensemble de coutellerie et taillanderie de
de M. Crespin,de Saint-Rambert (Ain) ; les marchepieds
et ascenseurs de jardins de M. Massardier, de Terre-
noire; la poterie artistique de M. Boissonat, de Saint-V allier.
Je terminerai ce qui est relatif aux instruments, en disant
que jamais pareille exhibition ne s'était vue dans nos
concours et que les jurys ont dû & leur grand regret, faute
de récompenses plus nombreuses, laisser sans distinction
plus d'un exposant méritant.
Le dimanche 22 août, le Concours était au grand complet.
Le bétail nombreux et choisi occupait la place du Champ
de Mars.
Les produits agricoles et objets d'enseignement agricole.,
l'exposition d'horticulture occupaient l'école des frères et
offraient le plus beau coup d'œil, tant par leur nombre
et leur variété que parleur valeur réelle.
Je crois devoir remercier ici les frères de Firminy, au
nom de la Société d'agriculture. Nous les avons littérale-
ment envahis, ils nous ont laissés maîtres pendant une
semaine entière de tous leurs locaux avec la meilleure grâce
— 880 —
du monde; nous aidant dans nos installations et nous facili-
tant par leur complaisance l'organisation d'un concours dont
nous ne soupçonnions-pas l'importance au début.
Les produits agricoles présentaient un bel ensemble; les
produits végétaux étaient très nombreux et remarquables,
surtout les collections de céréales et de pommes de terre.
Beaucoup de beurre et de fromages, des vins en assez
grand nombre complétaient cette catégorie.
Parmi les objets d'enseignement, je dois signaler le
véritable musée botanique, géologique et zoologique ex-
posé (hors région) par M. Goudard, instituteur à Verne
(Haute-Loire). Je signalerai aussi un mémoire fort inté-
ressant sur l'enseignement agricole et une analyse des
travaux de Pasteur par M. J. Gay, instituteur à Planfoy.
L'exposition horticole ne laissait rien à désirer. Je citerai
comme très remarquable le lot important de légumes
et la collection de pommes de terre de M. Gorrel, jardinier
à la Terrasse. Ces lots ont fait l'admiration des amateurs et
des connaisseurs.
Pour donner une juste idée de l'importance du concours
de Firminy en 1 886, je donne ci-dessous la statistique de
ce concours comparée & celle du dernier concours du
Chambon en 1878.
Animaux reproducteurs et de service agricole
Taureaux 10 \ 28
Génisses 42 L^ 85 r^^
Vaches 801 92
Bœufs de travail 10/ 2
Poulains 21 ) 38
Pouliches 5 ( 29 H J 63
Juments pleines ou suitées 3 ) 11
Espèce ovine 3 • 6
Espèce porcine 7 8
Volaille* (Lots). 3 13
— 284 —
1878 188G
Lapins (Lots). 4 9
Produits agricoles — 26 51
Produits horticoles — 6 38
Instruments et outils. .. (Exposants). 9 66
Objets divers — 1 13
Labourage — U 7
Concurrents des exploitations agricoles. — 13 .52
Serviteurs — 12 9
A trois heures a eu lieu la distribution des récompenses sur
l'estrade dressée sur la place du Breuil où avaient pris place
le bureau de la Société d'Agriculture, les membres des
Jurys, les commissaires-organisateurs.
La cérémonie était présidée par M. Bargeton, préfet de
la Loire, ayant à sa droite M. Euverte, président de la So-
ciété d'agriculture; à sa gauche M. Berthail, maire de
Firminy.
Aux places d'honneur étaient placés : M. Chollet, con-
seiller général, président de la Société de viticulture;
M. Peyronnet, conseiller général, président de la Société
d'agriculture de Roanne, et toutes les notabilités de la
localité ; M. Charles Dorian, conseiller général.
Après une brillante ouverture musicale jouée par l'Har-
monie de Saint-Etienne, M. Euverte a prononcé un discours
fort applaudi, dont voici l'anayse :
M. Euverte remercie tout d'abord la municipalité et la
ville de Firminy de l'accueil chaleureux fait à la Société
d'agriculture. Il remercie également les organisateurs du
concours.
En témoignage de reconnaissance, il cite le nom des
donateurs de médailles oiïertes à la Société d'agriculture
comme prix d'honneur (voir ces noms plus loin).
Au nom de M me Dorian, M. Euverte s'exprime ainsi :
Permettez-moi, Messieurs, de m'srrêter un instant sur ce
nom de Dorian qui aujourd'hui appartient à l'histoire.
Je suis de ceux qui n'ont jamais partagé les opinions poli-
tiques de M. Dorian ; mais je me fais un devoir, ici, à Fir-
— 282 —
miny, dans le pays où il a vécu et où il a su conquérir l'es-
time générale, je me fais un devoir de rappeler qu'il a été
ministre de la Défense nationale, un beau titre ; qu'il a pris
une part sérieuse à la défense de Paris, et qu'il a fait face à
l'ennemi avec un courage incontestable.
Saluons donc ce nom au passage, c'est celui d'un vrai pa-
triote. (Applaudissements prolongés).
L'orateur a résumé ensuite le rapport de la commission
de la tournée des fermes, après avoir adressé ses éloges au
rapporteur. Il s'arrête sur les principaux lauréats et ensuite
sur la haute signification des récompenses décernées à
M. Courbon-Lafaye, à M.Frédéric Massardier,de Jonzieux,
à M. J.-M. Chalaye,de Saint -Régis-du-Coin, à M. Claude
Berger, fermier des hospices» à Surieux, & M. Gonlhier,
directeur de l'école des Mines et propriétaire à Marlhes,
h M. Micolon à Chamousset, qui se sont distingués par des
travaux remarquables.
Parlant du prix cultural spécial obtenu par la colonie de
Saint-Genest-Lerpt, M. Euverte s'exprime ainsi:
Depuis déjà bien des années, la colonie de Saint-Genest-
Lerpt ne se lasse pas de mériter des récompenses dans nos
comices, et les jurys ne se lassent pas de les lui décerner.
Aujourd'hui, messieurs, vous allez entendre honorer
quatorze fois cette colonie qui se montre supérieure dans
toutes les branches de nos concours, et nous aurons le plaisir
de décerner à cette colonie le superbe objet d'art donné par
la ville de Firminy.
Si vous lisez le rapport sur le concours des exploitations,
vous y trouverez ce fait que sur un terrain de 53 hectares, la
colonie trouve moyen défaire vivre 43 têtes de gros bétail,
plus un grand nombre de porcs, moutons, etc.
Nous sommes heureux de constater et de récompenser les
succès agricoles de la colonie de Saint-Genest-Lerpt; mais
cette institution présente, au point de vue moral, une
importance infiniment plus considérable, et sur ce point
encore, je vous demande de me permettre une utile digression.
L'idée qui a présidé à la fondation de cette colonie, la
pensée dominante de l'institution, c'est la charité prise dans
— 284 —
En terminant, M. Euverte adresse on éloge public à
M. J. Gay, instituteur à Planfoy, lauréat de notre prix
d'encouragement agricole, et en signalant les bienfaits que
procurera à l'agriculture l'instruction technique.
M. le Préfet a ensuite pris la parole pour remercier la
Société d'agriculture et la ville de Firminy de l'honneur
qu'elles lui font de l'appeler à présider celte fête. Il a
exprimé son admiration pour le concours agricole si bien
réussi, il a félicité les agriculteurs Je leurs efforts et de
leurs progrès et leur a dit combien ils étaient dignes de
l'appui du gouvernement de la République, le seul & son
avis qui puisse assurer l'avenir de notre pays.
Puis après avoir félicité M. Euverte de la courageuse
franchise avec laquelle il a salué la mémoire du patriote
républicain Dorian, il constate qu'il existe plus d'un ter-
rain neutre comme celui du progrès, de l'agriculture, sur
lequel les Français de toutes les opinions peuvent se donner
la main pour aider d'un commun accord au relèvement et
à la prospérité de la Patrie.
Ces quelque mots ont été couverts d'applaudissements.
Au moment de la distribution des récompenses, M.
Euverte a remis lui-même, solennellement, à M. Otin, une
médaille d'or que lui offre la Société d'agriculiure, suivant
la décision de l'assemblée générale du 5 août, pour les ser-
vices qu'il lui a rendus depuis 18 ans comme organisateur
habile et infatigable de nos concours agricoles.
M. Euverte décerne à M. l'abbé Cœur, directeur de la
colonie de Saint-Genest-Lerpt, l'objet d'art (attelage de
deux bœufs, bronze d'teidore Bonheur), offert par la ville
de Firminy pour être décerné à l'exposant le plus méritant
du concours. M. l'abbé Cœur est le lauréat qui a eu le plus
de prix au Concours de Firminy, son nom est répété \ 4 fois
sur la liste des récompenses.
Enfin, M. F. Maire, secrétaire général, a proclamé à haute
voix les noms des lauréats qui sont venus successivement
recevoir, des mains de M. le Préfet ou des personnes nota-
bles présentes sur l'estrade, les récompenses décernées par
les jurys.
Vers cinq heures a lieu la distribution des prix du con-
cours musical.
LISTE DES DONATEURS DE MEDAILLES
POUR LB
M. le Ministre de l'agriculture. — Une médaille
d'or ; une médaille de vermeil.
La Ville de Firminy. — Un objet d'art, bronze
d'Isidore Bonheur.
Madame Dorian, â Fraisses. — Une médaille or
grand modale.
Madame HoUser, à Unieux. — Une médaille or
grand modale.
La Compagnie des Mines de Roche-la-Molière
et Firminy. — Une médaille or grand modale ; ane
médaille or petit modale ; quatre médailles vermeil grand
modale.
La Compagnie des Forges et Aciéries de Fir-
miny. — Une médaille d'or grand module.
La Compagnie des Tramways de Saint-Etienne.
— Une médaille or grand module.
M. F. Largeron y directeur de la Compagnie
du gaz de Firminy et Le Chambon. — Une mé-
daille or petit module.
MM. Limousin et fils, maîtres de forges à Fir-
miny. — Une médaille or petit modale ; une médaille
vermeil grand module.
La Société de Viticulture de la Loire ; prési-
sident M. Chollet, conseiller général. — Deux
médailles argent grand module.
La Société des Agriculteurs de France. — Deux
médailles argent grand module ; deux médailles bronze
grand module.
LISTE GÉNÉRALE DES LAURÉATS
QUI ONT OBTENU
Des récompenses au Comice de Firminy
Des 20, 21 et 22 août 1886
PRIMES SPÉCIALEMENT AFFECTÉES AUX AGRICULTEURS
DES DEUX CANTONS
Du Chambon et de Saint-Genest-Malif&ux
CONCOURS DES EXPLOITATIONS AGRICOLES
ET HORTICOLES
Pour améliorations de toutes sortes, Jéfoncements, dé-
frichements, création de prairies, plantations de vergers
et de vignes, reboisements, chaul'age, emploi d'engrais
commerciaux, bonne tenue du bétail, bonne culture en
général, bonne tenue des parcs et jardins.
Jury: MM. Otin fils, J. Magand, Fillion, Croizier,
F. Maire, rapporteur.
i re Catégorie. — Bonne tenue des exploitations
PRIX HORS CONCOURS
Grand diplôme d'honneur, à M. Courbon-Lafaye, proprié-
taire, & Marlhes (Loire).
Diplôme d'honneur, à M. Etienne Antoine, de Sain t-Genest-
M al i faux.
Diplôme d'honneur, à M. Henri Soleil propriétaire., au
Bria, Roche-la-Moliôre.
}
— 288 —
Diplôme d'honneur, & H. Giraudet, propriétaire, an Sapt,
Saint-Genest-Malifaux.
Médaille d'or pelit module, & H. l'abbé Cœur, directeur
de la Colonie de Saint- Genest-Lerpl.
Médaille d'or grand module, offerte par M me Holtzer, &
M. Frédéric Massardier, & La Durerière, com-
mune de Jonzieux.
Diplôme d'honneur (hors région),à M. Micolon, propriétaire,
à Saint- Victor- sur- Loire et Chambles.
I. — Propriétaires
1 er prix. Médaille d'or petit module, à M. J.-M. Chalaye,
propriétaire, à Saint-Régis-du-Coin.
2* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Claude
Chorein, propriétaire, à Mari h es.
3* prix. Médaille de vermeil grand module, & M. Régis
Chalaye, propriétaire^ La Chaplat, commune
de Saint *Régis-du-Coin.
4 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Basty,
propriétaire, à Fontemare, commune de
Jonzieux.
5* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. J.-B.
Chauvin, propriétaire, à la Vignasse, com-
mune d'Unieux.
6 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Joseph
Dussauze, propriétaire, à Unieux.
7 A prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Louis
Thoailleux, propriétaire, & Robertane, com-
mune de Saint-Genest-Lerpt.
8* prix. Médaille de vermeil pelit module, à M. Cursoux,
propriétaire^ La Collière.communedeMarlbes.
9 e prix. Médaille de vermeil pelit module, & M. Jean
Fontanay, propriétaire, & La Gabière, commune
de Chazeau .
10 e prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Nicolas
Massardier, propriétaire, & Malval, commune
du Chambon.
11* prix. Médaille d'argent pelit module, à M. J.-C. Celle,
à La Rouchoase, commune de Saint-Régis-
dn-Coin.
— 290 —
ni. — Viticulture
1 er prix. Médaille de vermeil petit modale, à M. Peyron,
de Firminy, propriétaire, à Chazeaa.
2 e prix. Médaille d'argent grand modale, à M. Pellade,
de Firminy, propriétaire, à Chazeaa. -
3 e prix. Médaille d'argent petit modale, à M. Gabriel
Ronchon, de Firminy, propriétaire, à Chazeaa.
4* prix. Médaille d'argent petit module, à M. Jean-Marie
RouchoD, propriétaire, à Lavaure, commune
de Chazeau.
5 e prix. Médaille d'argent petit modale, à M. Louis
Berger, propriétaire, à Vorette, commune de
Chazeaa.
Médaille de bronze grand modale, à M. Louis Saurignet,
du Chambon, propriétaire, & Chazeaa.
Médaille de bronze grand module, h M, Jean Girol,
propriétaire, à Chazeaa.
Médaille de bronze grand modale, à M. Jean-Baptiste
Montméat, propriétaire, à Chazeaa.
Médaille de bronze grand modale, à M. Philibert Barlet,
propriétaire, à Chazeaa.
Médaille de bronze grand module, à M. Chapelon, de Fir-
miny, propriétaire, à Chazeau.
IV. — Horticulture (Parcs, Jardins et Vergers)
\ er prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Jean-
Baptiste Chaperon, jardinier de la Compa-
gnie des Aciéries de Firminy.
2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Louis Guéret,
jardinier de M ma la baronne de Saint-Genest, à
Saint-Genest-Malifaux.
3 e prix. Médaille de bronze grand module, à M. Pichon,
jardinier, à Firminy.
— 291 —
V. — Reboisements
Prix offerts par la Compagnie dos Mines de Roche-la-Mqlière
et Firminy
1 er prix. Médaille d'or grand module et médaille d'ar-
gent de la Société des Agriculteurs de
France, à M. Gonthier, propriétaire, à Verne,
commune de Marlhes.
2 e prix. Médaille d'or petit modale, à M. Marcelin Mas-
sardier, propriétaire, à Rebaude, commune de
Jonzieux.
3 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Jean-
François Chausse, propriétaire, à Furet, com-
mune de Jonzieux.
4 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Monteux,
propriétaire, à Planfoy.
5 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Jean-
Pierre Plotton, propriétaire, à Chazeau.
6 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Adrien
de Bonneville, propriétaire, à Saint-Régis-du-
Coin.
VI. — Enseignement agricole
MÉDAILLE DE VERMEIL GRAND MODULE, A M. JEAN GaY,
instituteur a Planfoy
Primes d'encouragement aux élèves de M. Gay
1 er prix. Mention et un ouvrage d'Agriculture, à M. Pierre
Jourjon, de Planfoy.
2 e prix. Mention et un ouvrage d'Agriculture, à M. Pierre
Georgeon, de Planfoy.
3 e prix. Mention, à M. Gaston Grange, de Planfoy.
4 6 prix. Mention, à M. Fleury Villelongue, de Planfoy.
— 298 —
Serviteurs et servantes de fermes
et gardes
1 er prix. 40 francs et un diplôme, et médaille de
bronze de la Société des Agriculteurs
de France, à M. Jean Couturier, 70 ans,
pour 40 ans de services, comme jardinier chez
MM. Peyretet Nicolas, au Montcel, commune
de La Ricamarie.
2 e prix. 30 francs et un diplôme, et médaille de bronze
de la Société des Agriculteurs de France j
à M. Pierre Breyron, 72 ans, 35 ans de services,
chez M. Girond-Meunier, fermier, à La Rica-
marie.
3 e prix. 25 francs et un diplôme, à M. Pierre Angénieux,
64 ans, 50 ans de services, comme jardinier et
commissionnaire à la Compagnie des Mines de
Roche-la-Molière etFirminy.
4 6 prix. 20 francs et un diplôme, à M. Joseph Besset,
56 ans., 28 ans de services, comme serviteur
agricole, chez M. Monteux, propriétaire, à
Planfoy.
5 e prix. 45 francs et un diplôme, à M. Mathieu Mondon,
46 ans, 27 ans de services, comme serviteur
agricole chez H. Honteux, propriétaire, à
Planfoy.
6 e prix. 40 francs et un diplôme, à M. François Vallat,
20 ans de services, comme jardinier chez
M me Bréchignac-Humblot, à La Bargette, com-
mune du Chambon.
7 e prix. 10 francs et un diplôme, à M. Gabriel Vial,25 ans
de services, comme jardinier chefc M me Dorian,
à Fraisses.
8 e prix supplémentaire. 10 francs et un diplôme, à M. Louis
Terrât, 24 ans de services, comme jardinier
chez M me Benevent, à La Ricamarie.
— 293 —
9 e prix supplémentaire. Médaille de bronze grand modale
et diplôme, à M. Tardy, 42 ans de services,
comme garde chez M. Gonthier, à Verne, com-
mune de Marlhes, et pour le bon entretien des
bois dont il a la garde.
Diplôme de mérite, à M. Jacques Chauvin, pour le concours
prêté à son père dans l'amélioration de sa pro-
priété de La Vignasse, à Unieux.
Primes affectées à tous les concurrents de l'arrondissement de Saint-Etienne
CONCOURS DE LABOURAGE
Jury : MM. Lucien Guôtat, Magand, Bonjour, Fillon,
Chômât et Imbert.
»
1 er prix. 30 francs et diplôme, à M. Jean Bonche, à Saint-
Genest-Malifaux.
2 e prix. 25 francs et diplôme, à M. J.-B. Jurine, à Fraisses.
3 e prix. 20 francs et diplômé, à M. Fauvet, à Saint-Genest-
Malifaux.
4 e prix. 45 francs et diplôme, à M. J.-M. Jurine, au Cham-
bon.
5 e prix. 40 francs et diplôme, & M. Bessy, au Chambon.
6 e prix. 40 francs et diplôme, à M. Nicolas Massardier, au
Chambon.
CONCOURS DES ANIMAUX REPRODUCTEURS
ET DE SERVICE AGRICOLE
ESPÈCE BOVINE
Jury : MM. Charlois, Fillon, Charme t, Homeyer, Defours,
E. Nicolas.
4 re Section. — Taureaux de race étrangère
à la région
4 "prix. 60 francs, à M. Anteine Brun, à La Terrasse,
Saint-Etienne.
— 294 —
2* pu ix. 40 francs, à M. Romeron, à La Terrasse, Saint-
Etienne.
3 e prix. 40 francs, à M. Conrbon-Lafaye, à Harlhes.
4* prix. 5 francs, à M. Fabbé Cœnr, directeur de la Colonie
de Saint-Genest-Lerpt.
2* Section. — Taureaux race de la région
4 n prix. 60 francs, à M . Frappa, à Firminy .
2 e prix. 40 francs, à M. Brouiller, à Firminy.
3 e prix. 30 francs, à M. Thiollier, à La Cula.
4 e prix. 20 francs, à H. Mathieu Béai, à Firminy.
3 e Section. — Génisses de race étrangère
à la région
4 ep prix. 50 francs, à M. Brun, à La Terrasse, St-Etienne.
2 e prix. 40 francs, à M. Pierre Pichon, à La Terrasse.
3 e prix. 20 francs, à H . Courbon-Lafaye, à Marlhes.
4 e prix. 45 francs, à H. l'abbé Cœur, directeur de la
Colonie de Saint-Genest-Lerpt.
5 e prix. 40 francs., à M. Romeron, à La Terrasse, Saint-
Etienne.
6 e i-Rix. 40 francs, à M me Dorian, à Fraisses.
7 e prix. 40 francs, à M. Grange, à Villars.
8 e prix. 40 francs, à M. Mounier, à Firminy.
4* Section. — Génisses race de la région
4 er prix. 50 francs, à M. Liogier, à Firminy.
2 e prix. 40 francs, à M. François Bernard, à Unieux.
3 e prix. 30 francs, & M. Mounier, & Firminy.
4 e prix. 20 francs, à M. Claude Berger, à Saint-Genest-
Lerpt.
5 e prix. 45 francs, à M. Berger, à Chazeau.
6 e prix. 40 francs, à M. Pierre Malécot, à Saint-Jean-
Bonnefonds.
7 e prix. 40 francs, à M. Jurine, à Fraisses.
— ■ 295 —
Jury : MM. Prajalas, Magand, Chaudier, Badinand,
Oriol.
S* Section. — Vaches de race étrangère à la région
1 er prix. 50 francs, à M. Mathieu Grange, à Saint-Etienne.
2 e prix. 40 francs, à M. P. Pignol, à La Marandinière,
Saint-Etienne.
3 e prix. 30 francs, à M. Pichon, à La Terrasse, Saint-
Etienne.
4 e prix. 20 francs, à M. Brun, à La Terrasse, Saint-
Etienne.
5 e prix supplémentaire. 45 francs, à M me Dorian, à
Fraisses.
6 e Section. — Vaches , race de la région
4 6r PRix. 60 francs, à M. Brun, à La Terrasse, Saint-
Etienne.
2 e prix. 50 francs, h M. Mathieu Béai, à La Tardive,
Firminy.
3 e prix. 40 francs, à M. Denis Jurine, à Fraisses. .
4 e prix. 30 francs, à M. Claude Berger, à Saint-Genest-
Lerpt,
5 e prix. 20 francs, à M. Joseph Convert, à Firminy.
Prix d'ensemble pour les plus belles {curies exposées
Jury : Les deux précédents.
1 er prix. Médaille d'or grand module st diplôme, offerte
par le Ministre de l'Agriculture, à M. Brun, à
La Terrasse, Saint-Etienne.
2 e prix. Médaille de vermeil grand module et diplôme, à
M. Courbon-Lafaye, à Marlhes.
3 e prix. Médaille de vermeil grand module et diplôme, à
M. l'abbé Cœur, directeur de la Colonie, à
Saint-Genest-Lerpt.
4* prix. Médaille de vermeil petit module et diplôme, à
M. Chapat, à Saint-Etienne. -
— 8»6 -i
BŒUFS EN PAIRES
Jury : MM. Charbois, Fillion, Charmet, Horaeyer, Détour.
Bcrafi éleréi par rïxpoimt
t w prix. Non décerné.
S 9 prix. Non décerné.
3 e prix. Médaille d'argent grand modale, à M. Bonche, à
Saint-Genest-Malifaux.
ESPÈCE CHEVALINE
Jury : MM. Labully, LucienGuétat, Saumon, Logé aîné,
Milland, Audouard.
i n Section. — Poulains jusqu'à 3 ans
1 er prix. 40 francs, à M. Rabit, à Fraisses.
2 6 prix. 30 francs, à M. Gonnet, à Firminy.
3 e prix. 20 francs, à M. Laurent-Brunoy, à Fraisses.
4 e prix. Médaille d'argent, à M. Jean-Marie Oriol, à
Colombier.
tt e prix. Mention honorable, à M. André Angénieax, à
Firminy.
2* Section. — Pouliches jusqu'à 3 ans
J^prix. 40 francs, à M. Mathieu Perret, à Roche-la-
Molière.
2 e prix. 30 francs, à M. Denis Jurine, à Fraisses.
3 e prix. 20 francs, à M. Gabriel Alexandre, & La Rica-
marie.
4 e prix. Mention honorable, à M. Jean Bonjour, à Rive-
de-Gier.
3 e Section. — Juments pleines ou suitées
1 er prix. 50 francs, à M. Jacques Jacquemard, à LaRica-
marie.
— 297 —
2 e prix. 35 francs, à M. Joanny, à La Mafolie, au Cham-
bon.
3 e prix. 25 francs, à H. Jean Guichard, à Saint- Victor-
sur- Loire.
4 e prix. 20 francs, & M. Pierre Durand, à Saint-Etienne.
5 e prix. Mention honorable, à M. B. Roche, à Firminy.
ESPÈCE] OVINK
Jury : MM. Hérisson, J. Ginot, Imbert, Ogier.
■
4 re Section. .— Béliers de 1 à 4 ans
1 er prix. Médaille de vermeil petit modale, à M. l'abbé
Cœur, directeur de la Colonie, h Saint-Genest-
Lerpt.
2 e prix. Médaille d'argent petit moi aie, à M. Jassin,
à Unieux.
r
2 e Section. — Brebis de 2 à 5 ans
1 er prix. Médaille de vermeil petit modale, à M. Barthé-
lémy Gachet, de Firminy.
2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. l'abbé
Cœur, directeur de la Colonie de SaiuUGenest-
Lerpt.
ESPECE PORCINE
l pe Section. — Verrats de toutes races
1 er prix. Médaille de vermeil petit module, à M. l'abbé
Cœur, directeur de la Colonie de Saint-
Genest-Lerpt.
2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Claude
Perrin, à La Tour-en-Jarret.
2 e Section. — Truies pleines ou suitées
1 er prix. Médaille de vermeil petit module, à M. l'abbé
Cœur, directeur de la Colonie de Saint-
Genest-Lerpt.
2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Yignal, à
Çaloire.
.— 298 —
Volailles (Coqs et poules, etc.)
I er prix. Médaille de vermeil petit module, à M roe Elisa-
beth Cane), à Saint-Paul -en- Corn Mon.
8 e prix. Médaille d'argent grand modale, à M. l'abbé
Cœur, directeur de la Colonie de Saint-
Genest-Lerpt.
3 e prix. Médaille d'argent grand module, à M. Duirat,
à Saint-Martin-en-Coailleux.
4 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Pitaval, à
Saint-Christô-en-Jarret.
5 e prix. Médaille de bronze grand module, à M. Denis
Jurine, à Fraisses, pour dindons.
6 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Pierre
Soubeyran, à Firminy, pour oies.
7 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Gardan,
à La Fouillouse, pour canards.
Lapins
1 er prix. Médaille d'argent petit module, à M. Gimbert,
de Saint-Etienne.
2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. l'abbé
Cœur, directeur de la Colonie de Saint-
Genest-Lerpt.
3 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Chaize,
de Firminy.
4 e prix. Médaille de bronze petit module, & M. Verne,
de Firminy.
CONCOURS DE PRODUITS AGRICOLES
Jury : MM. Bourgeois, J. Besson, Viricel, Otin père,
Abel Faure, Maitfn.
i rô Section . — Céréales racines, tubercules
1 er prix. Médaille d'or petit module, à M. Gardan, à La
Fouillouse (pour son ensemble).
- 299 —
2* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Gorrel,
— 300 —
2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Courbon-
Lafaye, à Marlhes.
3 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Claude
Berger, à Saint-Genest-Lerpt.
4 e Section. — vins de V arrondissement de
Saint-Etienne, Eaux-de-vie, Kirsch
1« r prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Hervier,
à Pélussin.
3* prix. Médaille de vermeil pelit module, à M. Dussauze,
à Unieux.
3« prix. Médaille d'argent petit module, à M. Claude
Fond, à Cellieu.
4 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Jacquier,
à Côte-Fleurie.
5« prix. Médaille de bronze grand module, & M. Emile
Philip, à Saint-Genest-Lerpt.
6 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Martignat
fils, au Chambon.
5 e Section. — Miels, Cire, Cocons, Conserves de
ménage, Plumes, Duvet, Laine
\ er prix. Non décerné.
3 e prix. Médaille d'argent petit modale, à M. James, à
Marlhes, pour miel.
3 e prix. Non décerné.
4 e prix. Non décerné.
CONCOURS DE PRODUITS HORTICOLES
Jury : MM. Gauthier-Dumont, Teyssier, J.-M. Matras,
Bruchefc, Vial, Bahurel.
jre Section. — Conifères, Plantes molles, Fleurs
coupées, Bouquets
1 er prix. Médaille d'or petit module, à M. Daudet, horti-
culteur, au Chambon
— 308 —
*
2 e prix. 30 francs, à M. Giron, à La Terrasse, Saint-
Etienne.
3 e prix. 25 francs, à M. le directeur de la Colonie de
Saint-Genest-Lerpt.
4* prix. 20 francs, à M. Frère, à Bellevne, St-Etienne.
5 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Dafaut,
jardinier, à Firminy.
6 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Forest,
à L'Etrat.
Prix d'ensemble pour l'Exposant le plus méritant des
trois lectlom
Médaille d'or grand module, offerte par la Compagnie des
tramways de Saint-Etienne, à M. Gorrel
Philippe, à La Terrasse.
CONCOURS D'INSTRUMENTS ET MACHINES
Oucert à tous les constructeurs /rançais ou leurs représentants
Jury : MM. Hérisson, E. Nicolas, Clair, Rivolier.
CONCOURS SPÉCIAUX
Jury : MM. Hérisson, Nicolas, Rivollier, Clair
Concours de barattes pour petite
exploitation
4 er prix. Médaille de vermeil grand module et diplôme, à
M, Vermorel, de Villefranche (Rhône).
2 e prix. Médaille Je yermeil petit module et diplôme, à
M. Chambonnière, de Cusset (Allier)
3 e prix. Médaille d'argent grand module et diplôme, à
MM. Marckert frères, de Saint-Etienne.
4 e prix. Médaille d'argent petit module et diplôme, à
M. Chapelier, à Ernée (Mayenne) ; représenté
par MM. Marckert frères.
— 303 —
Concours de charrues tourne-oreilles
pour labourer dans les pentes
1 er prix. Médaille de vermeil grand modale et diplôme, à
M. Chambonnière, à Cusset (Allier).
2 e prix. Médaille de vermeil petit module et diplôme, à
M. Remiller, à Chasse.
3 e prix. Médaille d'argent petit modale et diplôme, à
M. Chassagnon, à Feurs.
Jury : MM. Chollet, Hérisson, E. Nicolas, J.-B. Clair.
Concours de pulvérisateurs et instruments propres à répandre
les liquides et les poussières, pour combattre les cryptogames
et les insectes tant en viticulture qu'en horticulture (les
pals exceptés).
Instruments à liquide
1 er prix. Médaille d'or petit module et diplôme, à M. Al-
brand, à Marseille (Bouches-du-Rhône).
2* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Ver
morel, à Villefranche (Rhône).
3 e prix. Non décerné.
4 e prix. Médaille d'argent petit module, à MM. Delors et
Guiraud, à Nîmes (Gard).
5 e prix. Médaille de bronze grand module, à M. Cham-
bonnière, à Cusset (Allier).
prix unique. Médaille d'honneur argent grand modulo,
offerte par la Société de viticulture de la Loire, à
M. Serre fil s, à Béziers, pour soufreuse Lagleyse.
CONCOURS GÉNÉRAUX
Jury : MM. Bourgeois, Chaudier, Juste, Ogier, Madignier
4 re Section. —Instruments d'extérieur de ferme
Médaille d'or petit module, offerte par MM. Limouzin et
fils, à M. Chassagnon, à Feurs, pour son
ensemble.
— 304 —
Médaille de vermeil grand module,àM. Remiller, à Chasse,
pour son ensemble.
Médaille de vermeil grand module, à M. Valloton, à Lyon,
pour 8on ensemble.
Médaille de vermeil grand module, à M. Berthet, à Firmin y,
pour son moulin à vent.
Médaille de vermeil petit module, à M. Chambonnière, à
Cusset, pour son ensemble.
Médaille de vermeil petit module, à MM. Marckert frères,
à Saint-Etienne, pour charrue Sack.
Médaille d'honneur , argent grand module, offerte
par la Société de viticulture de la Loire >
à M. Vermorel, à Villefranche, pour son pal
Select perfectionné.
Médaille d'argent grand module, à M. Blanc, à Sury-le
Comtal, pour défonceuse et rigoleuse.
Médaille d'argent grand module, à M. Charrière,à La Croix-
de-1'Orme, pour un araire.
Médaille d'argent petit module, à M. Dauzat, à Billom
(Puy-de-Dôme), pour son pal.
Médaille d'argent petit module, à M. Granchamp, à
Luriecq, pour son ensemble.
Médaille d'argent petit module, à M. Maurin Bergère,
à Auberives (Isère).
Médaille de bronze grand module, à M. Courbon, à Fir-
miny, comme inventeur.
H e prix. Médaille de bronze petit module, & M. Marcoux,
de Saint-Viclor-sur-Loire, pour son ensemble.
prix d'honneur. Médaille de vermeil du Ministre
de l'agriculture^ à M. Barthélémy Brunon,
k Rive-de-Gier, pour ses roues fer et bois.
9« Section. — Instrumunts d'intérieur de ferme
Médaille d'or petit module, à MM. Marckert frères, pour
leur ensemble.
Médaille de vermeil grand module, offerte parMM. Li-
mouzin et fils, à M. Valloton, à Lyon, pour
son ensemble.
— 306 —
Médaille de bronze grand module, à M. Pin, à Saint-
Etienne, pour treillages.
Rappel de diplôme d'honneur, à M. Michel Wisser jeune,
de Saint-Etienne, pour l'ensemble de sa tail-
landerie.
Rappel de médaille d'or,à M. Wisser aîné, à Saint-Etienne,
pour l'ensemble de sa taillanderie.
Prix d'ensemble pour les exposants de ces 8 sections qui présenteront
le plus bel ensemble
Médaille d'or grand module offerte par la Compagnie des
Aciéries de Firminy, à M. Valloton, à Lyon.
Médaille d'or grand mobule, offerte par M m * Dorian, à
M. Chambonnière, à Cusset.
ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Jury : MM. Favarcq, Croizier, F. Maire.
Médaille de vermeil petit modale et diplôme, à M. Brœmer,
à Izieux, pour introduction d'une ruche et de
la race d'abeilles de la Carniole.
Médaille d'argent petit module et diplôme, à M. Jean Gay,
instituteur, à Planfoy.
Médaille de vermeil petit module et diplôme, au propaga-
teur de la vaccination charbonneuse, à M. Bosc,
fermier des hospices, à Villars, près Saint-
Etienne, qui a consenti le premier à faire vac-
ciner ses animaux par M. Labully, vétérinaire
départemental.
PRIX HORS REGION
ESPÈCE BOVINE
Taureaux
1 er prix. Médaille d'argent grand module, à M. Pierre
Chanal, à Chandeyrolles.
3 e prix. Médaille d'argent grand module, à M. Meunier
Jacquier, à Saint-Maurice-en-Gourgois.
— 307 —
r •
Médaille d'argent, à M. Pierre Ghanal, à Chandeyrolles.
Prîz d'ensemble
Médaille d'or petit module, à M. Pierre Chanal, pour
l'ensemble de ses animaux de race Mezenc.
ESPÈCE] CHEVALINE
Médaille d'or petit module, à M. Boureille, à Craponne,
pour ses étalons.
Médaille de vermeil, à M. Grangette, de Saint-Maurice-ea-
Gourgois.
PRODUITS AGRICOLES
Céréales, RacineSj Tubercules, etc.
Médaille de bronze grand module, à M. Goudard, institu-
teur, à Verne (Haute-Loire).
Beurre
Médaille de bronze petit module, à M. Pierre Chanal, à
Chandeyrolles (Haute-Loire).
Vins, Eauœ-de-vie, Liqueurs distillées
Propriétaires
1 er prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Cuminat,
à Serrières (Ardèche).
3 e prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Bour-
cheix-Cheminat, à Aubière (Puy-de-Dôme).
3 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Bouvier,
à Boën.
4 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Thevinin,
à Boën.
— 806 —
Négociants
I** paix. Médaille de vermeil grand modale, à M. Jacquier
. jeune, à Saint-Etienne.
8* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Pascal,
à Firminy.
3 e paix. Médaille de vermeil petit module, à M. Momplot,
à Firminy.
4 e prix. Médaille de vermeil petit module, à MM. Petiot
et Reboul, à Firminy,
5 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Serre, à
Bourg-Argental.
6* prix. Médaille de bronze petit module, à M. Paulin
Lébre, de Saint-Elienne.
ENSEIGNERENT AGRICOLE
1 er prix. Médaille de vermeil grand module, à M.Goudard,
instituteur, à Verne (Haute-Loire),
2 e prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Dubuis,
instituteur, à Chambles (Loire).
3 e prix. Mention honorable, à M. P. Pélicot, instituteur,
à Bruz (Ille-et-Vilaine).
M»MH<l*MaMM>k>4 I ^l
Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois.
PROCÈS-VERBAL
DE LA
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance.
— Lettres et circulaires diverses. — Travaux des
Sections* — Section d? agriculture et d'horticulture :
Procès-verbal de la réunion du 23 octobre, — Sections
réunies : Procès-verbol de la réunion du 20 octobre. —
Actes de l'Assemblée. — Réclamation Momplot. —
Proposition d'envoyer nos publications aux membres
honoraires et correspondants. — Changement de l'heure
des réunions mensuelles. — Proposition de candidature.
— Admission de nouveaux membres.
Présidence de M. Maximilien Evrard, puis de M. Euverte
Les membres présents, au nombre de 21, sont :
MM. Badel, S. Berne, Carrot, Croizier, Max. Evrard,
Euverte, Gilibert, S.-J.-F. Jaboulay, L. Guétat, A. Guétat,
F. Maire, L. Maire, S.Michel, Momplot, Pellade, fi. Philip,
Point, Rimaad, Rivolier, Tollin.
Corr e sp ondance
Elle comprend : 4° Lettres de démissions de MM. Sut-
terlinj Fond, de Saint-Martin -la-Plaine. Ils motivent leur
décision sur la difficulté qu'ils ont à assister à nos réu-
nions à cause de leur éloignement.
2° Lettre de M. Fauquier, ingénieur aux aciéries de Fir-
miny, donnant également sa démission de membre titulaire
à cause de son départ de Firminy. M. Fauquier va, en effet,
occuper an Tonkin le poste de directeur des travaux pu-
blics.
— 340 —
Sur une observation de M. Michel Sauveur, une discus-
sion s'engage au sujet du titre de membre honoraire à ac-
corder aux membres démissionnaires et à l'envoi aux
membres correspondants et honoraires des publications de
la Société. (Voir aux actes de l'Assemblée).
3° Lettres du ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts, relatives l'une, à la date de la réunion des So-
ciétés savantes à la Sorbonne; l'autre, à différents sujets
d'études proposées à notre Société. (Renvoyées aux sec-
tions des Sciences et Lettres).
4° Lettre de M. le D r Rimaud sur l'air irrespirable des
puits. (Renvoyée à la section des Sciences).
5° Lettre de M. Chapelle proposant un de ses. employés
pour les récompenses que la Section d'Industrie a décidé
de décerner aux vieux serviteurs de l'Industrie. (Renvoyée
à la Section de l'Industrie.
6° Lettre de M. Maussier, secrétaire de la Commission
forézienne de l'histoire des Gaules, proposaut à la section
des Lettres divers sujets d'étude. (Renvoyée à la section
des Lettres).
7° Lettre de M. Momplot, de Firminy, adressant à la
Société une réclamation au sujet de la médaille qui lui a
été décernée an concours de Firminy pour son exposition
de vins. (Voir aux actes de l'Assemblée).
8° Lettre de MM. Otinet Neyron de Saint-Julien^ s'ex-
cusant de ne pouvoir assister à la réunion.
Travaux des Sections
SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE
Séance du 23 octobre 1886
Président : M. Otin
Secrétaire : . M. J.-B. Croizier
M. le Secrétaire général rend compte des publications
reçues et intéressant la Section.
— 3*4 —
Il signale un moyen de guérir les chevaux couronnés
sous traces ultérieures, indiqué dans le Journal d'Agri-
culture pratique.
L'insertion de cette recelte dans notre Bulletin est de-
mandée par la Section.
Le Président fait connaître à la réunion que la récolte
des produits du champ d'expériences étant terminée, il y a
lieu d'en faire la distribution.
Il propose pour cela le samedi 30 octobre et le samedi
6 novembre. Il propose d'annoncer au public cette distribu-
bution par la voie des journaux et d'en aviser les Socié-
taires par lettre circulaire, en informant les uns et les au-
tres que toute personne désirant prendre part à la distri-
bution devra se munir de sacs en papier pour recevoir les
semences.
Le Président dit encore qu'il sera distribué cette année
trente-deux variétés de pommes de terre , cinq variétés de
froment, deux variétés de seigle de printemps et une va-
riété d'orge.
La réunion adopte les propositions du Président.
M. Teyssier fait observer qu'il serait utile de demander
aux personnes à qui nous avons remis des semences Tan
dernier des renseignements sur les résultats qu'ils ont
obtenus.
Cette observation très juste est prise en considération.
Puis une causerie s'établit sur les races bovines qui
pourraient fournir les meilleurs résultats dans notre pays
montagneux. Les membres présents à la réunion sont d'avis
que la race tarentaise, race de montagne qui, à ses qualités
laitières, joint une aptitude au travail et à l'engraissement,
devrait convenir à notre région.
Notre collègue M. Randon, fermier au' Mont-Pilat (1,400
mètres d'altitude) est félicité d'avoir introduit dans notre
arrondissement des vaches, génisses et taureaux de race
tarentaise. L'essai fait par M. Randon sera concluant et la
Société l'en remercie.
SECTIONS REUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTERS
Séance du 20 octobre 1886
Président : H. Rimaud
L'ordre du jour porte : Propositions de sujets d'études
archéologiques. L'absence de M. P.-B. Haussier nous a
privé de la leeture de son travail.
M. Rivolier nous a lu un article du journal le Messager
de la Loire y article intitulé le « Fusil national >• M. Ri-
volier a commenté cet article très savamment et a beau-
coup intéressé la Section.
M. Favarcq nous a lu , du journal le Naturaliste, quel-
ques comptes-rendus de travaux présentés à l'Académie
des Sciences. Ces travaux avaient pour titre :
\ ° De la présence des ricins dans le tuyau des plumes
des oiseaux. — Note de M. Trouessart.
2° Sur un bois de renne, orné de gravures, que M. Eu-
gène Paignon a découvert à Monlgaudier. — Note de M. Al-
bert Gaudry.
3° Limite de la résistance vitale des anguillules de la
nielle. — Note de M. G. Pennetier.
4° Recherches sur la ramie. — Note de M. E. Frémy.
5° Sur la persistance des mouvements volontaires chez
les poissons osseux, à la suite de l'ablation des lobes céré-
braux. — Note de M. Vulpian.
Cette lecture, accompagnée de remarques intéressantes,
a grandement captivé l'attention des membres de la Section.
M. Revol nous a lu une note essentiellement du domaine
de l'hygiène sur les dangers de la fumée dans l'atmosphère
des grandes villes. A ce sujet, M. Revol nous a parlé de
machines magnéto et dynamo-électriques à fils fins, dont
l'emploi pourrait atténuer ces inconvénients ; il se propose
à une séance ultérieure de nous entretenir des' appareils
fumivores comme procédés devant contribuer au même
but.
— 313 —
Actes de l'Assemblée
Réclamation de M. Momplot au sujet de la mé-
daille qu'il a reçue au Concours de Firminy pour
ses vins. — Dans sa lettre» M. Momplot a exposé qu'il
n'avait reçu qu'une médaille de vermeil petit module alors
que ses produits avaient été trouvés supérieurs à ceux de
M. Jacquier jeune, qui a reçu une médaille de vermeil
grand module. M. Momplot expose ensuite ses mérites per-
sonnels au point de vue de ce qu'il a fait pour le concours
de Firminy et de son goût pour l'agriculture et finale-
ment demande que la Société revienne sur la décision du
jury et lui décerne la même récompense qu'à M. Jacquier
jeune.
M. Euverte, président, fait remarquer que, quoique
fasse la Société, elle fait toujours des mécontents; mais
qu'elle ne peut pas revenir sur la décision d'un jury.
M. Maire, secrétaire général, expose que le programme
des prix destinés aux produits agricoles ne comportait pas
de médailles pour les négociants, que malgré cela des né-
gociants en vins et liqueurs ont demandé à exposer; qu'ils
n'ont été admis que par tolérance et qu'ils ont été bien
avertis qu'aucune récompense n'était prévue pour eux au
programme.
M. Maire dit encore que le jury de cette section a de-
mandé au moment de ses opérations au bureau de la So-
ciété de mettre à leur disposition des médailles supplémen-
taires; que ces médailles ont été décernées à des négociants
qui n'avaient rien à prétendre. Il conclut qu'il est fâcheux
que malgré sa générosité notre Société ait à recevoir des
réclamations du genre de celle de M. Momplot.
Le Président est d'avis qu'à l'avenir nous supprimions
dans les concours les récompenses pour les vins, attendu
que les appréciations, toujours difficiles dans cette sec-
tion, donnent lieu à des désagréments. Il est d'avis que la
Société récompense les agriculteurs qui plantent de la
vigne, qui la cultivent bien ou la préservent avec succès
des maladies parasitaires.
— 314 —
Quant à récompenser la qualité des vins, qualité indé-
pendante du savoir faire du vigneron, il n'est pas de cet
avis, car ce seront toujours les crus privilégiés qui auront
des prix.
L'assemblée consultée à cet égard vote la suppression
des prix pour les vins dans nos concours.
A ce moment, une personne présente à la réunion
s'avance vers le bureau et demande la parole. Sur sa dé-
claration, qu'elle est M. Momplot, membre de la Société
d'agriculture, le président lui accorde la parole.
M. Momplot réitère sa réclamation en termes peu flat-
teurs pour la Société et déclare qu'un premier prix a été
promis à l'avance à M. Jacquier jeune.
M. Euverie, président, se lève indigné; il oppose aux
propos de M. Momplot le démenti le plus formel et fait en
termes énergiques bonne justice d'une telle accusation.
L'assemblée tout entière approuve son président et
exprime l'indignation que lui cause la manière de faire de
M. Momplot.
Celui-ci veut parler encore, mais le Président et l'assem-
blée refusent de lui laisser la parole dont il fait un usage
si déplorable. — L'incident est clos.
Nous devons ici relater un fait qui n'a été connu qu'à
l'issue de la séance.
La personne qui a pris la parole et a déclaré être mem-
bre de notre Société lui était complètement étrangère ;
elle n'était pas M. Momplot, mais avait été introduite par
lui à notre assemblée. Notre Société apprécie donc comme
elle le doit, soit la liberté qu'a prise M. Momplot d'intro-
duire dans notre réunion une personne étrangère, soit la
fausse déclaration et la conduite de cette personne.
Envoi de nos publications aux membres hono-
raires et correspondants. — A propos de la démis-
sion de M. Fauquier qui part pour le Tonkin, M. Sauveur
Michel fait observer que nous pourrions continuer d'en-
voyer nos publications à nos membres qui démissionnent
pour cause de départ. Une discussion s'élève à ce sujet et
— 315 —
finalement la solution de la question est renvoyée à une
réunion ultérieure.
Changement de l'heure des réunions mensuelles.
— Suivant Tordre du jour M. Maire, secrétaire général,
propose au nom de plusieurs de nos collègues de la cam-
pagne d'avancer l'heure de la réunion mensuelle, qui a
lieu actuellement à 3 heures 4/2. Cette heure tardive em-
pêche à un grand nombre de nos collègues de prendre part
à cette assemblée. M. Maire propose d'ouvrir la séance à
2 heures. M. Euverte appuie cette proposition, qui est
adoptée à l'unanimité.
Présentation de candidature. — MM. Rivolier et
F. Maire proposent comme nouveau membre, M. Antoine
Javelle, fabricant de canons, 106, rue Saint-Roch, à Saint-
Etienne.
Admission de nouveaux membres. — Sont en-
suite admis à la majorité des votants :
MM. Charles Boy, directeur du Messager de la Loire,
H, rue du Général-Foy, présenté par MM. Joseph
et René Marckert et F. Maire.
Gaston, docteur en médecine, 8, place de l'Hôtel-de-
Ville, présenté par MM. A. Théolier, L. Chevret,
Bertrand et Madignier.
Xavier Mallet, rue Neuve, présenté par MM. Jean
Ginot et Marckert.
Ronchard-Cizeron, fabricant de canons, rue Ville-
bœuf, présenté par MM. Croizier et Otin.
Jean Rozisr, propriétaire à Chavanay, présenté par
MM. François Maire et Michel Flachier.
Admission de nouveaux membres à la réunion
du 7 octobre. — Ont été admis à la majorité des votants :
MM. Brun, propriétaire aux Cumines, commune de l'Etrat,
présenté par MM. Jean Magand et Burlat.
Jean Berne, propriétaire, adjoint à Malleval (Loire), et
Pierre Boucher, propriétaire-négociant, à Malleval
(Loire), présentés par MM. Louis Roux, F. Maire,
Otin et Jacod.
— 318 —
RECETTES UTILES
Moyen de conserver les fruits. — Le
coton possède la propriété de conserver les fruits et de
retarder leur maturité, ce qui est très précieux. Les poires,
les pommes, même les raisins sont placés dans des boites
en fer blanc entre deux bonnes couches de ouate, puis on
les ferme hermétiquement en soudant les couvercles ; on
les met ensuite dans un lieu frais, où ne se produisent pas
de changements brusques de température. Au moyeu de ce
procédé fort simple, on parvient à conserver les fruits mûrs,
encore pendant quelques semaines, ce qui est très agréable
et souvent fort avantageux pour la vente. On obtient aussi
des résultats merveilleux avec une chambre froide ayant
une température permanente de 1 à S degrés au-dessus de
zéro, car la vie du fruit est suspendue; par conséquent la
maturité ne peut pas avoir lieu, tant qu'on laisse les fruits
dans celte chambre.
* •
Un nouveau collier pour les arbres.
— Lorsqu'il s'agit de munir d'un tuteur un arbre nou-
vellement planté, on le préserve de la meurtrissure que
pourrait faire le lien par des tampons de paille, c'est le
mode primitif qui ne garantit pas toujours des blessures.
On voit aujourd'hui pour les arbres de nos promenades
des tampons en caoutchouc ; c'est moins économique et ces
sortes de tampons ne sont pas toujours sous la main.
M. Pynaert, de G and, a fait connaître dernièrement uni
nouveau collier pour tuteur qui se recommande par sa
simplicité, son utilité pratique et son bon marché:
Il s'agit d'un fil de fer galvanisé sur lequel on enfile de
vieux bouchons en assez grand nombre pour former collier.
Il n'y a pas d'étranglements à craindre, le bouchon étant
élastique. Avant de se servir des vieux bouchons,
M. Pynaert recommande de les plonger dans l'eau bouil-
lante, pour doubler leur élasticité et détruire les vers qui
pourraient s'y trouver.
— 317 —
Chevaux couronnés. — Voici une recette dont
on dit le plus grand bien pour la guérison des chevaux
couronnés :
Remplissez une bouteille de la contenance d'un litre
avec un tiers de sel de cuisine préablement séché sur le
feu, et deux tiers d'eau-de-vie, de cognac ou de marc au
besoin; bouchez soigneusement et agitez très vivement
assez longtemps pour saturer de sel le liquide.
Laissez reposer de façon que l'eau-de-vie redevienne
claire et limpide par le complet dépôt du sel au fond.
Evitez de brouiller le liquide au moment de l'employer,
imbibez-en des compresses assez épaisses pour pouvoir
être ultérieurement humectées, sans enlever les genouil-
lères qui serviront à les maintenir, en empêchant le cheval
de les arracher.
Ne craignez pas de faire servir ou tout au moins de
promener un cheval soumis à ce traitement afin d'éviter
qu'une cicatrisation opérée durant un repos trop prolongé
ne rétrécisse peut-être les tissus.
En moins de quinze jours, des genoux bien soignés,
eussent-ils été complètement excoriés jusqu'aux os, seront
recouverts d'un duvet de poils reluisants. L'alcool favorise
le développement des bourgeons charnus, le sel agit comme
désinfectant contre la suppuration.
PRÉPARATION DE LA PATE PHOSPHORRÉE
Four la destrootlon des rati
Pour détruire les rats qui font, en hiver surtout, tant de
dégâts dans les habitations, on nous indique un moyen
efficace.
Il consiste à répandre dans les endroits fréquentés par
les rats des morceaux de pain frits dans la graisse et re-
couverts ensuite de pâte phosphorée.
— 318 —
La pâte phosphorée se prépare avec: phosphore 20 gr.;
eau boaillante 4O0; farine 400; suif fonda 400; huile de
noix 300 ; sacre en poadre fine 250.
On met l'eau bouillante et le phosphore dans un usten-
sile en porcelaine, le phosphore se liquéfie immédiatement.
On ajoute rapidement ia farine, mais par portions en
agitant avec un pilon de bois. Lorsque ce mélange est
presque froid, on verse peu à peu le suif fondu et peu
chaud, l'huile et enfin le sucre et Ton continue à remuer
jusqu'à parfait refroidissement. Si le phosphore a été bien
divisé dans cette opération, la pâte conserve très longtemps
son efficacité. On en remplit de petits pots ou des flacons
qu'on bouche avec soin afin que le phosphore ne s'oxyde pas.
Le maniement du phosphore est dangereux. Les dro-
guistes ne doivent le livrer que dans des flacons remplis
d'eau.
Le phosphore s'enflamme par la simple exposition à l'air
et au moindre frottement.
CONSEIL AUX HORTICULTEURS
C'est une pratique vicieuse que de cultiver dans un
jardin les légumes et les arbres fruitiers ensemble ; il faut
faire à chaque sorte sa place spéciale. Les labours à la
bêche pour les plantes potagères qu'on pratique plusieurs
fois par an, peuvent être nuisibles à certaines essences
fruitières, surtout s'ils sont faits dans le plein de la végéta-
tion ou de la floraison. Les arrosages nécessaires aux
légumes, peuvent aussi être intempestifs pour les arbres.
Ceux-ci, d'autre part, par l'ombre qu'ils projettent sur les
légumes et sur les arbustes d'agrément, seraient souvent
susceptibles d'en enrayer la végétation régulière. Un sol
profond, frais, bien fumé est celui qui convient le mieux
pour la pépinière destinée aux jeunes plants d'arbres
fruitiers ; plus les arbres sont biens soignés dans le jeune
Age, et plus ils prennent de la vigueur pour prospérer après
la transplantation.
— 319 —
EXPERIENCES COMPARATIVES
Sur le traitement du Mildiou par le sulfate de cuivre
Noos extrayons la lettre suivante du Journal d'Agri-
culture pratique :
Tullins, le 3 novembre 1886.
Monsieur le Rédacteur,
Dans votre chronique vous avez commencé une en-
quête sur les résultats obtenus par le sulfate de cuivre
contre le mildiou en 1886. Je viens apporter mon contin-
gent à cette enquête d'une grande utilité, car les effet* très
divers obtenus par les différents procédés donnent un in-
térêt particulier à la comparaison de ces procédés et des
conditions dans lesquelles ils ont été appliqués.
Mon vignoble de hautains dans l'Isère (12 hectares
attaqués dès le mois de juin) a été divisé en trois parties
et chacune d'elles traitée par un liquide différent : la pre-
mière par le sulfate de cuivre seul ; la deuxième par le
sulfate de cuivre amoniacal (eau céleste) ; la troisième par
le sulfate de cuivre et la chaux (bouillie bordelaise).
La dissolution de sulfate de cuivre à 3 0/0 a brûlé les
feuilles, mais a produit une amélioration sensible sur le
fruit.
L'eau céleste, à la même dose, a moins brûlé les feuilles
et a permis aux raisins de mûrir.
La bouillie bordelaise a produit son effet sans altération
des feuilles, il a donc été possible de l'employer largement
et le résultat définitif a été meilleur qu'avec les solutions
précédentes.
Néanmoins l'attaque du peronospora a été si violente et
si persistante que je n'ai pu sauver que la moitié de la ré-
colle dans son ensemble. C'est quelque chose dans un
pays où ceux qui n'ont pas traité n ont rien récolté.
Ces expériences me paraissent montrer que le cuivre est
réellement efficace contre le mildiou, mais qu'il ne faut pas
conserver l'espérance de réussir avec de faibles doses dans
— 320 —
le cas de fortes invasions de la maladie ; j'ai donc recherché
le moyen le plus inoffensif d'appliquer largement le cuivre
à la vigne.
Revenant aux inconvénients signalés plus haut, sulfate
de cuivre altérant la vigne par son acide ; eau céleste pro-
duisant un effet analogue par l'excès d'alcali, bouillie bor-
delaise apportant dans la vendange un excès de chaux
nuisible aux qualités du vin» je me suis arrêté à un mé-
lange inoffensif consistant à saturer exactement l'acide
sulfurique du sulfate de cuivre par l'amoniaque.
Cette opération faite avec une quantité démoniaque
égale à la moitié du poids du sulfate de cuivre» précipite
le cuivre à l'état d'hydrate vert et forme une bouillie
légère qui n'encombre pas le pulvérisateur, adhère bien
& la feuille et son état neutre permet d'en employer sans
inconvénient toutes les qualités déterminées par l'inten-
sité de la maladie.
De nombreuses analyses ont montré que le cuivre
adhérent aux raisins était précipité pendant la fermenta-
tion. Néanmoins si on a quelques appréhensions, il suffit
d'un léger soufrage du raisin pour produire dans la cuve
de l'hydrogène sulfuré qui précipite le cuivre dan* le marc
à l'état de sulfure insoluble, tellement que les seconds vins
faits avec ces marcs n'en contiennent pas plus que le
premier.
J'ai pu opérer ainsi vers la fin de la saison et constater
les avantages de la méthode que je viens d'indiquer.
Veuillez agréer, etc.
Michel Perret,
Président du conseil départemental
d'agriculture de l'Isère.
Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois.
PROCÈS-VERBAL
DE LA.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1886
Sommaire. — Membres présents. — Correspondance,
— Lettres et circulaires diverses. — Travaux des
Sections. — Section d'agriculture et d'horticulture :
Procès-verbal do la réunion du 28 novembre. — Sections
réunies : Procès-verbal de la réunion du 17 novembre. —
Actes de l'Assemblée. — Echange de nos publica-
tions avec la Société agricole et scientifique de la Haute-
Loire. — Syndicat des agriculteurs de France. — Demande
de souscription pour la statue de François Arago. — De-
mande de la Société des agriculteurs de France relative
aux vœux sur les tarifs douaniers. — Champs d'expériences
pour les plants américains dans le canton de Rive-de-Gier.
— Mémoire à mettre au concours entre les instituteurs. —
Récompenses aux serviteurs de l'industrie. — Mémoire de
M. J. Gay sur renseignement agricole. — Admission de
nouveaux membres.
Présidence de M. L. Favargq ; puis de M. ëuverte
Secrétaire : François Maire
Les membres présents, au nombre de 21, sont :
MM. Charles Boy, J.-L. Burlat, Chometon, Croizier,
Euverte, Favarcq, Gilibert, J. Ginot, Antoine Guétat,
Lucien Guétat, B.-J.-F. Jaboulay, Madignier, F. Maire,
L. Maire, J. Marckert, Sauveur Michel, Monchamp, Otin,
E. Philip, Rivolier, Souchon, Teyssier, Thomas-Javit,
Venet.
— 322 —
Correspondance
Elle comprend : 1° Lettres de MM. le docteur Duplain
et Félix. Fontvielle , par lesquelles ils donnent leur démis-
sion de membres de la Société.
2° Une lettre du président de la Société agricole et
scientifique de la Haute- Loire, qui nous demande à
échanger ses publications avec les nôtres. (Voir aux actes
de l'Assemblée).
3° Une lettre-circulaire du président du groupe de la
Loire des agriculteurs de France par laquelle il invite le
président de notre Société à assister à la séance du groupe
des agriculteurs de France de la Loire, le jeudi 9 décembre.
L'ordre du jour de cette séance indique l'étude des
statuts du Syndicat agricole des agriculteurs de France et
la nomination du bureau de ce syndicat. (Voir aux actes de
l'Assemblée).
4° Lettre du président de la Société d'agriculture de la
Nièvre, relative h la création du Herd Book de la race
Nivernaise, Charolaise et aux délais d'inscription. (Ren-
voyé à la Section d'agriculture).
5° Programme du concours général d'animaux gras,
organisé à Nevers les 26, 27, 28, 29 et 30 janvier <887,
par la Société départementale d'agriculture de la Nièvre.
6° Circulaire d'un comité fondé pour recueillir des sous-
criptions pour l'érection d'une statue à François Arago.
(Voir aux actes de l'Assemblée).
7° Lettre circulaire du président de la Société des agri-
culteurs de France, demandant à notre association de
désigner un délégué pour la représenter à une réunion
spéciale qui aura lieu le samedi 1 i décembre, à Paris, et
chargé d'exprimer nos vœux sur les tarifs douaniers et la
dénonciation du traité de commerce avec l'Italie (Voir aux
actes de l'Assemblée).
8° Lettre de M. le Préfet de la Loire nous informant que
le Conseil général, dans sa session d'août, a voté une
subvention de 500 fr. à notre Société pour l'établissement
du champ de démonstration. (Voir aux actes de l'Assem-
blée).
— 323 —
Travaux des Sections
SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE
Séance du 28 novembre 1886
Présidence de M. Sauveur Michel, doyen d'âge
Secrétaire : J.-B. Croizier
Le Secrétaire général rend compte des publications et
lit un article du Journal d'Agriculture pratique où
Ton signale l'emploi de la bouillie bordelaise pour com-
battre la tavelure des poiriers.
Le Secrétaire général donne ensuite lecture d'une note
de M. J. Gay, instituteur à Planfoy. membre de la Société,
et relative à l'enseignement agricole dans les campagnes.
Cette note indique comment cet enseignement doit être
compris et professé par les instituteurs.
Sur la proposition du Président, des remerciements sont
votés à M. J. Gay pour sa communication, et la réunion
décide d'en demander à l'Assemblée générale l'impression
dans nos Annales.
Un entretien s'engage entre les membres de la réunion,
sur l'importance de l'enseignement agricole, sur son in-
fluence sur le progrès de l'agriculture.
M. Sauveur Michel propose démettre au concours entre
tous les instituteurs de France, un mémoire snr les
moyens de retenir les agriculteurs à la campagne, par
l'enseignement agricole. Il offre personnellement une
somme de cinquante francs pour subvenir aux frais de
récompenses que nécessiterait ce concours.
Sur une observation de M. Charlois, la section décide
que le concours proposé par M. Sauveur Michel sera limité
aux instituteurs de l'arrondissement de Saint-Etienne.
Puis la séance est levée.
— 824 —
SECTIONS RÉUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES
Séance du 17 novembre 1886
Présidence de M. J.-B. Rivolier
Secrétaire : Thomàs-Jàvit
M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de
M. Maussier demandant la réunion de la Commission
forézienne de l'histoire des Gaules, et traçant le programme
des questions à soumettre à celte réunion.
Les questions de ce programme sont les suirantes :
1° Etude des objets préhistoriques et celtiques de la
région ;
2° Recherche de la voie Phénicienne (établie vers le
X e siècle avant J.-C.) entre Lugdunum et Rodœnna, et au-
delà vers le nord. Selon M. Noëlas, c'est la voie sagelte
passant à Violay, Saint-Clément, etc., laquelle a été dé-
terminée par M. Chaverondier entre Violay et Roanne;
3° Rechercher l'origine des caractères d'écriture latins,
type spécial probable du sanscrit, comme le grec. Étant
rappelé que les Phéniciens ont dû introduire en Gaule l'u-
sage des chiffres arabes et les premières notions de leurs
écritures, comme les Massaliotes répandirent plus tard
l'usage de l'alphabet grec.
4 e Signaler les établissements gaulois et gallo-romain de
la région par leurs débris ;
5° Voies antiques;
6° Quelle est l'origine des tombeaux monolithes à minces
parois, d'Amions, de Roanne, place du château, etc. etc.;
M. Noëlas les croit Phéniciens.
La demande de M. Maussier est acceptée, et H. le Secré-
taire général est prié de faire la convocation de la Com-
mission forézienne.
M. Rivolier et M. Croizier font ensuite diverses récla-
mations, à propos du non-fonctionnement Je la plupart des
commissions prises dans le sein de la commission d'encou-
ragement. Plusieurs de ces commissions sont renouvelées;
ce sont :
— 325 —
4° Celle du moulin Fayol, qui sera composée comme
suit: MM. Ginot, Magand, Favarcq, Aulagnon et Croizier j
2° Celle du métier Bauny et Massard, composée de
MM. Croizier, Besson, Fi lhol et Louis Maire;
3° Celle du système de régulateur de battant pour mé-
tier à rubans de M. Massardier ; la nouvelle commission
comprend: MM. Croizier, Besson, Matrat, Jacques, Cho-
meton et Teyssier;
4° La commission du compteur Debenoit. Font partie
delà nouvelle commission: MM. Rousse, Evrard, Clair,
Bory, Croizier et Thomas-Javit.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. P. Cha-
pelle, ferronnier, rue de la Badouillère, 46, demandant
une récompense pour le sieur Arnaud, son employé depuis
trente-deux ans.
La discussion s'engage sur ce sujet, et définitivement, la
réunion prend la décision suivante, sauf approbation de la
réunion générale.
La médaille de vermeil serait destinée à récompenser les
serviteurs ayant plus de trente ans de services.
La médaille d'argent récompenserait les services ayant
duré de vingt à trente ans.
Dans une petite noie qui est communiquée à la réunion,
M. le docteur Rimaud, en présence du nombre de cas d'as-
phyxie survenus récemment à divers puisatiers, rappelle
une précaution bien simple qui éviterait ces accidents.
Elle consiste à changer l'air des puits ou fosses dans les-
quelles l'ouvrier doit descendre au moyen d'une grille avec
foyer allumé et tuyaux destinés : d'un côté, à amener l'air
nécessaire à la combustion, et de l'autre, à évacuer l'air
vicié, en même temps que les gaz de la combustion.
La lecture de celte note en assemblée générale est
décidée.
— 326 —
Actes de l'Assemblée
Echange de publications avec celles de la
Société agricole et scientifique de la Haute-Loire.
— Répondant au désir exprimé par le président de cette
Société, l'As emblée décide à l'unanimité l'échange de
publications demandé.
Formation d'-un Syndicat agricole départemental
par le groupe de la Loire des agriculteurs de
France. — Après les observations de divers membres,
l'Assemblée décide qu'elle n'a pas à intervenir dans la
fondation de ce Syndicat qui parait devoir être l'œuvre
spéciale des agriculteurs de France. Notre Société, du reste,
a fondé un Syndicat d'arrondissement qui répond à ses
besoins.
Demande de souscription pour Vérection d'une
statue à François Arago. — Le Secrétaire général,
sans être hostile à la manifestation du monde savant en
faveur de François Arago, croit que la Société, vu ses
ressources très faibles, ne peut pas entrer dans la voie de
répondre à toutes les demandes de souscription qui lui sont
adressées, demandes qui sont très nombreuses.
M. Sauveur Michel soutient que notre Société doit à sa
dignité de souscrire pour la statue de François Arago.
Une discussion s'engage à cet égard entre lui et divers
membres. Finalement le président met aux voix l'accepta-
tion de la souscription en question : elle est rejetée à une
très grande majorité.
Demande à notre Société, par la Société des
agriculteurs de France, de lui transmettre nos
vœux relativement aux tarifs douaniers et à la
dénonciation du traité de commerce avec l'Italie.
— A la demande du président de la Société des agricul-
teurs de désigner un délégué qui lui exposerait le samedi
1 1 décembre, à Paris, nos vœux au sujet des tarifs doua-
niers et de la dénonciation du traité de commerce, l'As-
semblée, après une discussion à laquelle prennent part
divers membres présents, décide de répondre :
— 327 —
1° Que, tu le délai très court qui nous sépare du 11
décembre, il ne lui est pas possible de mettre ces vœux à
l'étude, et qu'elle ne peut désigner un délégué qui ne
pourrait être chargé d'aucune mission délinie;
2° Que pour le moment, la Société s'en réfère aux vœux
qu'elle a émis sur la surélévation des tarifs douaniers dans
sa séance du 4 décembre 1884;
3° Que pour la dénonciation du traité de commerce avec
l'Italie elle ne peut émettre ex abrupto une opinion sans
avoir étudié la question sous toutes ses faces.
Subvention de 500 fr. votée par le Conseil géné-
ral de la Loire au bénéfice de notre Société d 'agri-
culture, pour la création de champs de démons-
tration. — Voici la lettre du préfet et le texte de la déli-
bération du Conseil général.
Saint Etienne, le 24 novembre 1886.
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous adresser, ci-inclus, copie
d'une délibération du Conseil général de la Loire
qui, dans sa séance du 21 août dernier, a accordé
à la Société d'Agriculture de Saint-Etienne une
subvention spéciale de 500 fr. pour la création de
champs d'expérience.
Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de
ma considération la plus distinguée.
Pour le Préfet de la Loire :
Le Secrétaire général délégué,
Juillet Saint-Lager.
— 328 —
CONSEIL GÉNÉRAL DE LA LOIRE
Séance du 21 Août 1886
EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL DES DÉLIBÉRATIONS
Agriculture. — Création de champs d'expériences
M. Audiffred donne lecture d'un rapport ainsi conçu :
Messieurs,
Dans une circulaire adressée à tous les Préfets,
M. Gomot, alors Ministre de l'Agriculture, a indi-
qué les avantages que procurent à l'agriculture la
création de champs d'expériences où des essais
seraient faits sur les semences et sur les engrais.
L'utilité de cette création est facile à saisir, et
M. Bourgeois, professeur départemental, les a
très clairement fait ressortir, dans un rapport qui
vous a été soumis.
Pour créer des champs d'essais, des ressources
sont nécessaires. Votre 3 me Commission vous pro-
pose de déclarer qu'il leur sera consacré une
somme de 500 fr. par arrondissement.
La subvention pour l'arrondissement de Saint-
Etienne sera attribuée à la Société d'Agriculture,
arts, sciences et belles-lettres du départeement
de la Loire. L'emploi en sera fait sous le contrôle
de M. le Professeur départemental. L'emploi des
subventions accordées aux arrondissements de
Roanne et de Montbrison sera réglé par la Com-
mission départementale, à laquelle nous vous
— 329 —
prions de renvoyer cette affaire. M. le Professeur
départemental devra, lui aussi, en contrôler rem-
ploi dans ces deux arrondissements.
M. du Chevalard demande pourquoi les sommes des-
tinées aux arrondissements de Roanne et de Montbrison
sont mises à la disposition de la Commission départemen-
tale, tandis que la somme affectée à l'arrondissement de
Saint-Elienne est accordée, à titre de subvention, à la
Société d'Agriculture de cet arrondissement. Il s'étonne de
cette différence de traitement entre les trois Sociétés
d'Agriculture du département.
M. Audiffred répond que la Société de Saint-Etienne a
sollicité une subvention, tandis que le Conseil général n'a
été saisi d'aucune demande émanant des deux autres Socié-
tés. On ne peut pas attribuer aux Socéités de Roanne et de
Montbrison les allocations destinées a ces arrondissements,
sans savoir si ces Sociétés sont disposées à se charger de la
création et de l'entretien de champs d'expériences.
H. du Chevalard dit que M. Péronnet et lui, en leur
qualité de présidents des deux Sociétés intéressées, prient le
Conseil général d'accorder à ces Sociétés la même sub-
vention qu'à celle de Saint-Elienne.
M. Audiffred objecte que MM. du Chevalard et Péron-
net n'ont pas reçu des Sociétés qu'ils président mandat de
former cette demande. Il estime qu'une demande régulière
est indispensable. C'est pourquoi il faut renvoyer l'af-
faire à la Commission départementale ; celle-ci, saisie de la
demande des Sociétés de Roanne et de Montbrison, pourra
leur attribuer la subvention dans les mêmes conditions que
pour l'arrondissement de Saint-Etienne.
M. Péronnet fait observer qu'une décision immédiate
aurait permis aux deux Sociétés de se mettre tout de suite
à l'œuvre, tandis qu'un renvoi à la Commission départe-
mentale entraînera des retards.
M. Audiffred répond que les fonds à distribuer ne sont
pas immédiatement disponibles, puisqu'ils sont imputables
— 330 —
sur l'exercice 1887. En attendant le commencement de
Tannée prochaine, les Sociétés ont tout le temps nécessaire
pour former leur demande auprès de la Commission dépar-
tementale.
H. Thiollikr rappelle que la Société d'Agriculture de
Saint-Etienne avait présenté au Conseil général, dès la
session de mai dernier, une demande tendant à obtenir uue
subvention de 1,500 francs sur les fonds du département,
ta Société demandait en même temps l'appui du Conseil
général pour obtenir de l'Etat une subvention d'égale
somme. M. Thiollier regrette que le Conseil général n'ait
pas cru devoir accueillir au moins cette dernière demande.
Il prie le Conseil d'élever au chiffre de 1 , 000 francs la sub-
vention départementale de 1 887 et de proposer la Société
d'Agriculture de Saint-Etienne pour l'obtention d'une sub-
vention égale sur les fonds de l'Elat, en 1887 et même, si
c'est possible, en 1886. Cette Société a l'intention de créer
des champs d'expériences dans le plus grand nombre possi-
ble de communes de l'arrondissement. Le résultat des con-
férences est à peu près nul; elles sont plus fréquentées par
les débitants de boissons que par les vrais agriculteurs; ces
derniers ne mettent pas en pratique les conseils qui leur
sont donnés, parce que, pour la plupart, ils n'ont pas assez
de ressources pour faire des expériences. La moipdre dé-
monstration pratique frappera plus l'esprit du cultivateur
que les plus beaux discours.
M. Audiffred est très partisan de l'institution des champs
d'expériences. Mais il faut ménager les ressources de
l'Etat et du département. Il y aurait peut-être à craindre
du gaspillage si on consacrait dès le début de trop fortes
sommes à cette œuvre nouvelle. Il vaut mieux commencer
plus modestement, sauf à augmenter ensuite les subven-
tions, d'après les résultats obtenus. Au lieu lieu de créer
elles-mêmes à grands frais des champs d'expériences, les
Sociétés agricoles auraient tout avantage à faire appel aux
grands propriétaires du pays. Dans beauconp de cas, ceux*
ci consentiraient., sans doute, à mettre à la disposition des
— 331 —
Sociétés les terrains nécessaires et à participer aux frais
d'expériences dont ils seraient les premiers à profiter. Sons
le bénéfice de ces observations, M. Audiffred adhère aux
demandes adressées à l'Etat par la Société d'Agriculure de
Saint-Etienne. II exprime également le vœu que les Socié-
tés de Roanne et de Montbrison obtiennent aussi une égale
subvention de l'Etat, si elles se chargent de la création des
champs d'expériences dans leurs arrondissements respectifs.
Le Conseil, consulté, adopte les conclusions de la Com-
mission. Il s'associe, en outre,, aux vœux exprimés par
MM. Thiollier et Audiffred, et tendant à obtenir de l'Etat,
des subventions en faveur des Sociétés d'agriculture du
département.
L'Assemblée vole à l'unanimité des remerciements au
Conseil généra] et décide de les lui faire parvenir par l'in-
termédiaire de M. le Préfet.
Nomination d'une Commission chargée de la
création de champs d'expériences pour la vigne
américaine dans le canton de Bive-de-Gier . — A
propos de la subvention du Conseil général pour les champs
de démonstration, M. Maire, secrétaire général, rap-
pelle que nous devons affecter un cinquième de
l'allocation du ministère de l'agriculture aux champs do
démonstration, ce qui nous assure en tout une
somme de 864 fr. pour cette inslitulion. M. F. Maire expose
que l'Etat nous accordera la subvention que nous lui avons
demandée puisque le Conseil général appuienotre demandent
que la Société affectera aussi une certaine somme à son budget
pour ces champs d'expériences. En conséquence, il prie la
Société de prendre en considération le vœu formé par
un grand nombre de membres de la Société d'agriculture
habitant le canton de Rive-de-Gier, de voir notre Société
s'occuper dans ce canton de la création de champs d'expé-
riences pour les vignes américaines.
M. F. Maire indique que certaines communes et certains
syndicats de défense contre le phylloxéra sont disposés à
participer aux frais.
— 33* —
L'Assemblée consultée sur ce sujet, en vote l'urgence et
institue une commission qui devra étudier les voies et
moyens propres à arriver si la création de ces champs
d'expériences dans le canton de Rire-de-Gier.
Font partie de cette commission :
MM. Madignier, de Rive-de-Gier ; Fond, de Saint-
Romain-en-Gier; B.-J.-F. Jaboulay, de Saint-Genis-
Terrenoire; Fillion, de Rive-de-Gier; J. -M. Riche, de
Saint-Marlin-la-Plaine ; Pugnet, de Saint-Martin-la-
Plaine ; Ogier, de Châteauneuf ; Palluy, de Saint-Joseph ;
Thiollier, de La Cula ; Marins Granjon, de Saint-Paul ;
Otin ; Jules Ginot ; François Maire.
Procès-verbal de la Section d'agriculture et
d'horticulture. — M. F. Maire propose de voter des
remerciements à M, Sauveur Michel, pour le don généreux
de 50 fr. qu'il fait à la Société pour la création d'un prix à
décerner à l'auteur du mémoire le plus méritant sur
l'organisation de l'enseignement agricole et sur les moyens
de développer le goût de l'agriculture chez les habitants des
campagnes, mémoire mis au concours parmi les institu-
teurs de l'arrondissement de Saint-Etienne.
L'Assemblée vote ces remerciements à l'unanimité, et
acceptant le concours indiquépar M. Sauveur Michel,décide
d'en renvoyer l'étude du programme à la Section d'agri-
culture.
Procès-verbal des Sections réunies. — L'Assem-
blée avait à statuer sur la décision des Sections réunies au
sujet des récompenses à accorder aux vieux serviteurs de
l'Industrie, décision consistant à récompenser de la mé-
daille de vermeil grand module les serviteurs de l'indus-
trie ayant 30 ans de service et de la médaille d'argent ceux
ayant de 20 à 30 ans de service.
M. Euverte, président, fait tout d'abord remarquer qu'en
entrant dans la voie de récompenser les serviteurs de l'in-
dustrie, elle s'expose à être débordée, vu le grand nombre
d'ouvriers méritants, vieux serviteurs que Ton rencontre
dans l'industrie.
— 333 —
M. Rivolier indique qu'il entre dans l'esprit de la déci-
sion prise, l'idée de limiter ces récompenses à une catégorie
déterminée de serviteurs, les domestiques de l'industrie.
M. Eu verte objecte que cette catégorie sera encore fort
nombreuse.
Là dessus une discussion s'engage et M. Olin la termine
en indiquant comme moyen de tout concilier, de limiter à
un nombre déterminé les récompenses à décerner chaque
année. De cette façon elles seraient obtenues au concours.
M. F. Maire observe qu'on pourrait limiter encore ce
concours chaque année au canton où aurait lieu le comice
agricole.
Sur la proposition de M. Eu verte, l'étude de cette question
est renvoyée à la Section d'industrie.
. Mémoire de M. J. Gay sur l'enseignement agri-
cole. — M. J. Gay étant absent, son mémoire est lu par
le Secrétaire général qui est chargé de lui transmettre les
félicitations de la Société. L'impression de ce mémoire
dans nos Annales est voté.
Admission de nouveaux membres. — Sont ensuite
admis à l'unanimité :
MM. Antoine Besson, propriétaire, à Saint-Martin-la-
Plaine, présenté par MM. Jean-Marie Riche et
Etienne Riche.
Antoine Javelle, fabricant de canons, 103, grande
rue Saint- Roch, présenté par MM. Jean-Baptiste
Rivolier et François Maire.
Antoine Monchamp, fabricant de chaux, à Villars,
présenté par MM. Magand, Venet et Otin.
F. Maire.
— 334 —
ENSEIGNEMENT AGRICOLE
Procédés à employer pour donner le goût de
l'agriculture aux Elèoes des campagnes, attirer
la confiance des parents; et assurer ainsi le
progrès agricole.
Parmi toutes les mesures propres à assurer le progrès de
l'Agriculture, aucune n'est plus à même de sauvegarder
l'avenir que la diffusion de l'Enseignement professionnel à
tous les degrés et dans toutes les couches des classes ru-
rales. Sans doute, la propagation de l'enseignement ne doit
pas être considérée comme une panacée absolue, d'autant
plus que ses effets ne s'accusent qu'avec une certaine len-
teur. De tous les pays en Europe, où le progrès agricole a
été plus manifeste depuis une quinzaine d'années, l'Alle-
magne occupe certainement un des principaux rangs. Ce
résultat est dû, en grande partie, au nombre considérable
d'Ecoles d'agriculture que les diverses parties de ce pays
renferment, comme à un demi-siècle d'application de l'En-
seignement primaire obligatoire.
Un des mérites de l'Etat est d'avoir compris cette situation ,
en inscrivant au nouveau programme des écoles primaires
les notions d'agriculture et d'horticulture. Cette addition
aux anciens programmes n'a pas manqué de provoquer des
railleries. On a dit que les instituteurs ne feraient que de
mauvais cultivateurs et de médiocres jardiniers, qu'ils se-
raient incapables de manier la charrue ou d'ensemencer
régulièrement un terrain de quelques ares. Cela est fort
possible, parce qu'ils n'y sont point exercés. Mais ils ne s'agit
pas de transformer les écoles primaires en fermes-écoles, il
suffit de donner aux écoliers de la campagne les notions
théoriques sur lesquelles repose la culture des champs. Les
paysans sonf ennemis de toute théorie. € On peut, disent-
— 335 —
ils, remuer le sol et répandre des grains sans théorie. »
Il est vrai, mais on demeurera éternellement dans la
routine.
Pour être bon agriculteur, il faut beaucoup savoir, c'est
parce que les exploitants du sol savent encore bien peu de
chose, et ne comprennent pas toujours la nécessité de
s'instruire, qu'il n'y en a qu'un petit nombre sachant
s'affranchir de la routine.
L'enseignement pratique doit avoir une large part.
Dans ce but, un jardin et un petit champ d'épreuves de-
vraient être annexés à l'école, où l'instituteur pourrait
donner des exemples de culture faite sur une faible étendue,
mais se rapprochant autant que possible des conditions de
la production ordinaire.
Les ressources que l'instituteur pourra tirer -de son
jardin, la vue des beaux fruits et des beaux légumes qu'il
aura fait venir ; les magnifiques pommes de terre, céréales;
etc., sorties de son champ d'épreuves, gagneront la cause
de l'agriculture prés des élèves et près des familles, et
donneront aux premiers le goût, et aux autres, la con-
fiance. Ils verront qu'un « Monsieur * peut aussi bien
faire qu'eux.
En outre, par des promenades spéciales faites au point
de vue agricole, l'instituteur expliquerait à ses élèves,
soit dans les champs ou les prairies, soit dans les
bâtiments de ferme, au besoin avec l'aide des agri-
culteurs, les causes du succès ou de l'insuccès de telle
récolte, les moyens de se débarrasser de tel ennemi
des plantes ou des animaux. Mais ici l'instituteur procé-
derait avec beaucoup de tact, en ne s'appuyant que sur des
faits et des exemples bien choisis pour ne pas éveiller
l'esprit de défiance si prompt à nattre dans les campagnes,
soit contre des innovations qui paraissent trop facilement
hardies, soit contre des théories que l'on comprend diffi-
cilement.
Enfin, un excellent moyen de répandre dans l'esprit des
élèves de saines notions sur les choses agricoles, c'est de
— 336 —
diriger l'enseignement général dans ce sens, au moyen de
dictées, de lectures, de problèmes appropriés. Les véri-
tables principes de l'agriculture s'introduisent ainsi sans
fatigue dans l'esprit des élèves. L'enseignement qui réussit
le mieux est celui qui prend ainsi la forme la plus simple.
L'instituteur peut sans efforts didactiques apparents faire
de cette manière une gran le partie de l'éducation agricole
de ses élèves.
Toutefois, il est un point essentiel sur lequel il sera né-
cessaire que le maître porte son attention.
C'est que l'agriculture est une industrie. Comme toute
industrie, elle a pour but de produire le plus de valeurs
avec la moins de dépenses possibles; en d'autres termes,
elle doit chercher à tirer du capital engagé dans l'exploi-
tation du sol particulier à chaque pays, soit en argent, soit
en travail, l'intérêt le plus élevé. Toute spéculation qui
n'est pas conçue et exécutée dans cet ordre d'idées, est une
spéculation fausse qui ne peut amener que la déception.
La conséquence naturelle à tirer de ce principe, c'est que
dans un arrondissement aussi vaste que celui de Saint-
Etienne, où les régions extrêmes se distinguent par des
cultures très différentes, l'enseignement de l'Agriculture
doit, en dehors des principes généraux, s'appliquer surtout
aux circonstances locales. C'est l'habileté du maître que
de savoir approprier son enseignement aux besoins de ses
élèves. Ainsi, un maître placé dans le canton de Saint-
Genest-Malifaux, dirigera son enseignement agricole dans
le sens suivant:
Reboisement. Espèces de pins, sapins. Exploi-
tation de ces bois. Transformation de terres ara-
bles en pâture. Drainage. Irrigation. Hygiène des
animaux. Abeilles. Bétail. Considérations géné-
rales de la production animale.
L'enseignement d'un autre maitre, placé dans les plaines
de l'arrondissement de Saint-Etienne, embrassera:
Etude du sol. Loi du développement des vé-
gétaux, Amendemeuts et engrais. Loi du travail
— 337 —
agricole dans ce qu'il y a déplus général. Assole-
ment. Système d'exploitation du sol. Bétail.
Plantes industrielles. Vente des denrées agricoles.
Jardin potager. Préparation du sol et plantation.
Culture des arbres, taille et greffe. Culture des
légumes.
Ce n'est que par l'observation des faits qui entourent
l'instituteur, qu'il apprendra quelles sont les parties de
son enseignement qui conviennent le mieux à ses élèves.
Conclusion
Pour bien enseigner, il faut beaucoup apprendre, et si
l'instituteur n'approfondit pas les principes qu'il doit
donner à ses élèves, il courra risque de leur inculquer
que des notions vagues et trop vite effacées, et de ne pas
remplir son rôle qui est de « préparer une génération
« de cultivateurs intelligents et progressistes ».
Planfoy, le 10 octobre 1886.
J. Gay.
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— 338 —
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
RECUEILLIES A SAINT-ETIENNE
En 1886
Far 10C. BAETÉSAGO, opticien, et POÏÏRRÀT
Voici les remarques préliminaires que nous avons à faire
sur les observations de 1886, à Saint- Etienne.
Les observations barométriques et thermométriques ont
été recueillies par M. Bartésago, opticien, sur la place de
l'Hôtel-de-Ville, à 520 mètres d'altitude au-dessus de la
mer.
Le signe — pour le thermomètre indique la température
au-dessous de zéro ; les chiffres non précédés de ce signe
indiquent la température au-dessus de zéro.
Les observation plusviométriques et celles sur les vents et
l'état du ciel ont été recueillies par M. Pourra t au Palais-
des-Arts. Chaque observation journalière du pluviomètre
indique la hauteur d'eau tombée en pluie ou en neige en
24 heures. L'observation est prise à 9 heures du matin. Les
indications relatives aux vents indiquent la direction qui a
été dominante dans le jour.
Les indications relatives à l'état du ciel se réduisent à
trois : Clair, nuageux et sombre. Clair indique que dans la
plus grande partie du jour, le ciel a été sans nuages ou avec
peu de nuages ; nuageux indique que le ciel a été plus ou
moins obscurci par les nuages avec des intervalles clairs ;
sombre que le ciel a été tout le jour complètement voilé par
des nuages sans éclaircie.
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— 345
TABLE GÉNÉRALE MÉTHODIQUE
DES
MATIÈRES raiTEIUES DAIS le TOME Yl d6S AHALES
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Année 1886
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DOCUIENTS GÉNÉRAUX
PAGES
Composition des Bureaux pour Tannée 1 886 ....... . 1
Listegénéraledes membres titulairesau 1 "janvier* 886 3
Séance du 14 janvier 1886 19
— 4 février 33
— 3 mars 61
— 1 er avril 81
— 6 mai 101
— 10 juin 121
— !•' juillet 1 45
— 5 août... 165
— 9 septembre ." 217
— 7 octobre 261
— 4 novembre 309
— 2 décembre 321
Table générale méthodique du Tome VI 345
DOCUIENTS PARTICULIERS A CHAQUE SECTION
Section d'Agriculture
Communication sur un essai d'ensilage de fourrages
verts, par M. F. Maire 27
De l'emploi du rouleau, par M. F. Maire 30
— 346 —
PAGES
Rapport de h Commission directrice des réunions
horticoles 53
Sulfatage des échalas, pieux et piquets, par M. F, Maire 59
Chevaux empoisonnés par l'avoine moisie 60
Mémoire sur l'instruction technique agricole des fem-
mes, par M. J. Ginot 67
De la prévision du temps, par M. Repiquet 93
Obsèques de M. le docteur Maurice 96
Reboisement par le bouleau, par M. Jules Ginot.. • . 118
VErineum Vitis> par M. Otin fils 130
Lettre de la Société d'Encouragement pour l'Industrie
nationale 131
Programme des prix de cette Société 132
Compte-rendu du concours régional de Clermont-Fer-
rand pour l'exposition d'instruments, par M. Jules
Ginot 454
Obsèques de M. Paul Fontvielle 173
Compte-rendu du concours régional de Clermont-Fer-
rand pour l'exposition d'animaux, par MM. F. Maire
et J. Magand 178
Ensilage de regains et fourrages verts, par M. F. Maire 1 80
Rapport présenté par la Commission nommée pour
visiter les exploitations agricoles dans les cantons
du Chambon et de Saint-Genest- Malifaux, par
M. F. Maire 183
Le Braconnage des rivières, par M. Jules Ginot 226
Le tartaret 227
Destruction des fourmis 228
Tigre du poirier 228
Moyens d'éloigner les mouches des chevaux 229
Sucrage des vendanges 25S
Fabrication des seconds vins 257
L'ébouillantage et VErineum 258
La verse des blés 266
Note sur l'enseignement agricole, par M. J. Gay. ... 334
Observations métôréologiques en 1886. f 338
— 347 —
PAGES
Concours agricole cantonal de 1886
Commission d'organisation 370
Compte-rendu, par M. F. Maire, secrétaire général. . 271
Discours prononcé à la distribution des récompenses,
par M. Eu ver te," président de la Société d'Agricul-
ture 284
Discours prononcé à la distribution des récompenses,
par M. Bargeton, préfet de la Loire S84
Liste des donateurs de médailles pour le concours de
Firminy 286
Liste générale des lauréats qui ont obtenu des récom-
penses au concours de Firminy 287
Section des Sciences
Distances des planètes et de leurs satellites, par
M. F. Chapelle. , 136
Etudes des procédés Pasteur pour l'atténuation et
l'inoculation du virus rabique appliqués à l'hygiène
en général, par M. L. Revol, médecin 461
Section des Arts et Belles-Lettres
Yisite au Musée Céramique de Sèvres, par M. Miche!
Sauveur 73
Notice sur la tapisserie, par M. Michel Sauveur 113
Etude sur le pays des Ségusiaves, par M. P.-B. Maus-
sier, ingénieur civil 231
FIN
Saint-Etienne. — Imprimerie du Petit Stèphanois
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