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Full text of "Annales"

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BULLETIN 

DE LA 

' Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres 
1 DU DÉPARTEMENT DE L.A LOIRE 



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DES 



BUREAUX DE LA SOCIÉTÉ 



^Lzixiée ±886 



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BUREAU GENERAL 

Président honoraire M. le Préfet de la Loire. 

Président M. Eu verte. 

Vice-Présidents Les Présidents de sections. 

Secrétaire général.. ...... M. François Maire. 

Trésorier. M. Thomas- Javit» 

• • 

• BUREAU DES SECTIONS 



• 



t Section d'Agriculture et d'Horticulture 

Président M. Otin fils. 

Vice-présidents MM. Jules Ginot, Teyssier. 

Secrétaire M. J.-B. Croizier. 

Président honoraire M. Paul Fontvieille. 



* 



• • • • 



• 



— 2 — 



Section d'Industrie 



Président M. Maximilien Evrard. 

Vice-présidents | " {:*' R "™"™- 

(M. Simon Berne. 

Secrétaire M. Louis Maire. 



Section des Sciences 

Président M. J. Rousse. 

Vice-président M. Louis Fayarcq. 

Secrétaire M. Thomas- Javit. 

Président honoraire M. Michalowski, 

Section des Arts et Belles-Lettres 

Président M. Rimaud. 

Vice-président M. le baron Textor de Ravisi. 

Secrétaire M. Revol. 



^^■^^^^^^••w^^^^wv 



Bibliothécaire M. J. Besson. 

Conservateur du matériel des 
Comices et des Collections M. J.-B. Croizier. 



BUREAU DES RÉUNIONS HORTICOLES 

Président ; . M. Gauthier- Dumokt. 

Vice-présidents '. . . . 1 . J "J' J™ ^ 

* \ M. Teyssier. 

[ M. Matras. 

Secrétaires \ M. Bahurel, 



( M. Thomas-Javit. 



* 









DES 



MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 



AU 

± er Janvier 1Ô8S 



Membres titulaires habitant Saint-Etienne 

Aulagnon atné, négociant en grains, place Jacquard, 42. 

Bahurel (Joannès), maître-teinturier, à Champagne. 

B alla s, rue de la Mulatière, 95» 

Barbe (Jean), négociant, place Marengo, 13. 

Barlet (Louis), négociant, place de PHôtel-de- Ville, 42. 

Bar ailler (Jacques), fabricant 4e velours, rue de la 
Bépublique, 25. 

Barallon (Antony), propriétaire, rue delà Bépublique, 3* 

Barrouin, ingénieur, rue B rossa rd, 9. 

Bastide (Théodore), propriétaire, rue Saint-Louis, 42. 

Bauzin (J.-B.), carrossier, rue d'Annouay, 150. 

Berland (Jules), imprimeur, directeur du Petit stépha- 
nois> place de l'Hôtel-de-Ville, 4» 

Berne (Simon), négociant, place de l'Hôtel -de- Ville, 6. 

Berthelon, ingénieur-chimiste, rue Ferdinand, 13. 

Berthet, négociant, rue du Chambon, 40. 

Bertrand (Pierre), fabricant de produits chimiques, rue 
de la Bépublique, 39. 

Besson (Jean), négociant, rue de la Bépublique, 44. 

Biétrix, constructeur-mécanicien, à la Chaléassière, 403. 

Biron (Joseph), chef de division à la Préfecture. 

Blanchard (Jules), négociant, place Marengo, 5. 

Bobichon (Pierre), négociant en charbons, rue Saint- 
Denis, 31. 

Bonnardel (Armand) , entrepreneur, rue d' Annonay. 



— 4 — 

Borie, notaire honoraire, rue Saint-Louis, 14. 
Bory (Georges), coutelier, rue des Prêtres., 4. 
Bory (J.-F.), expert-comptable, rue de la Loire, 9. 
Boulin (Stéphane), architecte du département, rue de la 

Paix, 10. 
Breysse, limonadier, cours Saint-André. 
Brottier (Romain), rentier, à Champagne. 
Bufferne (Claude), marchand de comestibles, rue de 

Foy, 20. 
Buhet, négociant, rue delà Croix, 1. 
Cadel, propriétaire, rue Gé rente t. 
Carro (Jean-Baptiste), employé de commerce, rue Neuve- 

de-Champagne. 
Garvès, ingénieur civil, place Mi-Caréme, 4. 
Cellb, marchand de fer, rue de la Loire, 43. 
Chabrier (Régis), chef de comptabilité, rue delà Bourse,30. 
Chambeyron, maître-teinturier, à la Digonnière. 
Chanselle, ingénieur principal de la compagnie des 

houillères, à Méons. 
Chapelle, avocat, cours Saint-Paul, 40. 
Chapon (Antoine), négociant, place Saint-Charles, 8. 
Charlois, vétérinaire, rue Saint-Louis, 43. 
Char vet (Henri), négociant, place Marengo, 5. 
Chaussât (Auguste), entrepreneur, rue Saint-Michel, 5. 
Chaverondier, archiviste du département, rue Marengo, 1 9. 
Chevalier fils, libraire, rue Gérentet, 4. 
Chevallaro (Antoine), directeur de la Compagnie des 

ammoniaques et glucoses, au Pont-de-1'Ane. 
Chevret Louis,. pharmacien, rue d'Annonay, 7. 
Chometon, fabricant d'armes, grande rue Saint-Roch, 45. 
Chorel (Claudius), agent général de la Compagnie d'assu- 
rances la Confiance , rue des Jardins, 15. 
Clair (Benoît), mécanicien, rue de Lyon, 430. 
Cognard (Louis), propriétaire, rue de la Loire, 26. 
Cognet-Frappa, propriétaire, rue d'Arcole, 8. 
Cognet -Robin, grainetier, rue de la République, 4. 
Coignet (Claude-Marie), professeur de langues, grande rue 
Saint-Jacques, 31. 



5 



Colcombet, fabricant de rubans, rue de la République, 5. 

Coron (Jean-Baptiste), chapelier, grande rue Saint-Jac- 
ques, 11. 

Courbon-Lafaye, propriétaire, rue de la Bourse, 18. 

Croizier (J.-B.), propriétaire, rue de la Paix, 52. 

Gros, employé des bureaux à la Préfecture. 

David (Adrien), négociant, rue Neyron, 67. 

David (Francisque), négociant, rue de la Bourse, 46. 

David (Maurice), blanchisseur, aux Grandes-Mollières. 

Degraix (Antoine) fils, rue des Jardins, 29. 

Delpy, pharmacien, rue Saint-Louis, 23. 

Descours (Henry), négociant, rue Saint-Louis, 23. 

Devillaine, directeur des Mines de Montrambert, rue 
Sainl-Honoré^ 1. 

Denis (Gaspard), cylindreur, rue de la Bourse, 20. 

Drutel (Auguste), comptable, rue Saint-Denis, 51. 

Dubois, droguiste, rue de la Montât, 43. 

Dubois (Pascal), entrepreneur, rue de l'Epreuve, 6. 

Dufour (Gabriel), négociant, place de l'Hôtel-de-Ville, 9. 

Dupin, mattre-teinturier, à la Valette. 

Duplain, docteur-médecin, rue Sainte-Catherine, 6. 

Duplat, fabricant de yerreries, rue de la Montât, 84. 

Durand (Paul), architecte, rue du Coin, 46. 

Duterrail (Henry) aîné, papetier, rue de Foy, 2. 

Epitalon (J.-M.), négociant, rue Mi-Carême, 5. 

Evrard (Maximilien), ingénieur à Saint-Etienne. 

Exbrayat, pharmacien, rue de Lyon, 22. 

Eyraud (J.-F.), rue de Roanne, 8. 

Fargère (Mathieu), fabricant de battants, grande rue 
Saint-Roch, 47. 

Faure, droguiste, rue de la Comédie, 8. 

Faure (Louis), épicier en gros, rue Mi-Carôme, 7. 

Fauvain (Aimé), propriétaire-rentier, rue du Palais-de- 
Justice, 10. 

Favarcq (Louis), rue du Vernay, 48. 

Fayet, rentier, rue de la Mulatière, 44. 

Fayol, constructeur, h Saint-François. 

Ferrand, négociant en vins, rue Désiré, 44. 



— 6 — 

Filliol (À.), rentier, rue Marengo, 47. 
Fonselle, négociant, rue des Arts, 40. 
Fontanay (Cyprien), mécanicien, rue Désirée, 36. 
Fontvieille (Félix), commissionnaire, rue de Roanne, 3. 
Fontvïeille (Paul), négociant, roe Buisson,, 5. 
Forissier (Jean-Baptiste), ingénieur, rue de la Loire, 36. 
Foujols (Amédée), propriétaire, me de Foy, 42. 
Fraisse-Merley, négociant, rue de la Bourse, 4. 
Gachet (Marc), avocat., rue du Grand-Moulin, 4. 
Gattel (Paul)> négociant, rue de la Bourse, 2. 
Gaucher, fabricant d'armes, grande rue des Creuses, 42. 
Gauthier-Dumont, négociant, rue d'Arcole, 5. 
Gérard, architecte, rue Saint- Jacques, 42. 
Gérentet, rentier, rue Mi-Carême, 4. 
Gibot, fabricant de briques, à Bel-Air. 
Ginot {Jules), propriétaire, rue de la République, 4. 
Giron (Marcel lin), négociant, rue de la Richelandiêre, 2. 
Gonin (Louis), lampiste, rue Sainte-Catherine, 3. 
Gonon, directeur de la Société civile de la Loire, rue de la 

Bourse, 20. 
Gorel (Philippe), horticulteur, à la Terrasse. 
Grand (C. H.), rentier, au Bernay. 
Granger, notaire, rue de Foy, 8. 
Grubis (Ferdinand), légiste, rue de Foy, 10. 
Gruet, vétérinaire, rue de la République, 26. 
Guérin-Granjon, propriétaire, rue Saint-Roch, 44. 
Guighard (Christophe), armurier, rue de la Badouillère, 

n° 46. 
Guyard, fabricant de briques réfractaires, route de Saint- 

Chamond. 
Heilmann, propriétaire, rue Saint-Louis, 46. 
Houppeurt, directeur des Mines de la Loire, place 

Marengo, 2. 
Jacob, pharmacien, rue de la Loire, 5. 
Jacod, greffier, rue Saint-Denis, 53. 
Jacquier (Marius), marchand de vins, rue Désirée, 40. 
Jinot (Jean), marchand de vins, rue Désirée, 5. 
Jolivet, huissier, rue de Foy, 3. 



— 7 — 

Jour jon (Louis), négociant en grains, rue de la Montât, \ 4. 

Journoud (Claudius), dessinateur, rue de la Badouillère, 36. 

Juban (Marius), balancier, rue de Lyon, 48. 

Jury, propriétaire, rue Roannelle, 28. 

Juste (J.)j propriétaire, rue Saint-Denis. 

Labully, vétérinaire, rue des Jardins, 6. 

Lachmann, vétérinaire, rue de la République, 26. 

Lafond, fabricant de rubans, rue de la Bourse, 24. 

Lamaizière, architecte, rue Saint-Honoré, 4. 

Lantz, imprimeur, rue de la Loire, 4. 

Laptoul (Félix), propriétaire, rue Royet, H3. 

Laur (Francis), ingénieur, rue Harengo, 2 (Député). 

Lévy (Léon), négociant, rue de Foy, \ 5. 

Ligonnet, entrepreneur, route de Roanne, 9. 

Logé aîné, marchand de bois, rue d'Annonay, 47. 

Logé jeune, marchand de bois, rue Saint-Michel, 7. 

Louison, propriétaire, place Mi-Caréme, 9. 

Maire (François), ingénieur agricole, rue Saint-Louis, 44. 

Maire (Louis), négociant, rue des Jardins, 13. 

Marandon (Jacques), propriétaire, place dû Peuple, 47. 

Marckert (Joseph), marchand d'instruments agricoles, 
place de l'Hôtel-de- Ville, 6. 

Marckert (René), marchand d'instruments agricoles, 
place de l'Hôtel-de-Ville, 6. 

Martin (F.), entrepreneur de menuiserie, rue St-Etienne. 

Martin, horticulteur-maraîcher, à l'Etivallière. 

Martinier, fabricant d'armes , rue Saint-Denis. 

Massardier (Barthélémy), lustreur de rubans, rue Saint- 
Charles, 30. 

Massardier (François), quincailler, rue de Roanne, 47. 

Matras (J.-B.), négociant, rue de la Bourse, 20. 

Matrat (Jacques), mécanicien, au Crét de Montaud. 

Maurice, docteur-médecin, rue de la Croix, 9. 

Méhier-Cédié, quincailler, rue de la Loire, S. 

Merle (Jean-Marie), négociant en vins, rne Saint-Denis, 50. 

Michel (Paul), percepteur, rue de la Loire, 3. 

Michel (Sauveur), négociant, rue de la Croix, 4. 

Mondon (Ch.), ancien notaire, place de l'Hôtel-de-Ville, 8. 



Hoyse, notaire, rue Saint -Louis, 2. 

Nan, ingénieur, place de l'Hôtel- de- Ville, 8. 

Néel, architecte, cours Jovin-Bonchard. 

Offrev (Pierre), fabricant d'armes, rue de la Mulatière,36. 

Otin (Antoine), ■horticulteur, an Porlail-Rouge. 

Pacalet, artificier, rue du Grand-Gonnet, 14. 

Pailleret (Joseph), quincailler, place de l'Hôtel-de- 

Ville, 43. 
Pauabd (Félix), ancien avoué, rue des Gaads. 
Pardon (Noël)., secrétaire général de la préfecture, rue 

Saint-Louis, n°4l. 
Parét, marchand de laine, place Roannelle,3. 
Paret (Elisée), négociant, cours Saint-André, 25. 
Pahze, horloger-bijoutier, rue Saint-Louis, 4. 
Penel-Larcher (An(onin), fabricant de rubans, rue de 

la'Répoblique, 6. 
Philip aîné, place Harengo, 2. 
Philip (Ferdinand), fabricant de velours, rue de la Bourse, 

n°13. 
Planchard (Louis), ingénieur civil, avenue Denfert- 

Rochereau, 8. 
Porte, négociant, rue de la République, 32. 
Pupier (Jean-Louis), fabricant de chocolat, place du 

Peuple, 5. 
Ravier, cartonnier, place Harengo, 10. 
Rebours (Charles), fabricant de rubans, place Marengo, 

n° 5; 
Réocreux, qnincailler, rue de la Loire, 23. 
Revol, docteur-médecin, rue Saint-Louis, 42. 
Rey-Pall*, propriétaire, au Cros.. 
RtEMBAULT, docteur-médecin, rue Marengo, 3. 
Rimaud, docteur-médecin, rue delà Loire, 16. 
Rispal (Jean-Marie), négociant, rue du Bas-Tardy, 16, 
Rivolier (Jean-Baptiste, rue Villedieu, 9. 
Robert, architecte, rue de Lyon, 48. 
Robert (Claudius), droguiste, rue Mercière, 2. 
Robert, marchand de bois, grande rue Saint-Roch. 
Robert, propriétaire, rue de Lyon, 13. 



Robert (Théophile), négociant, place de l'Hotel-de- 

Ville, 13. 
Rochetin (Louis), marchand d'aciers, me d'Annonay, 10. 
Rousse, rentier, place Marengo, 9. 
Rousson, marchand tailleur, rue de Lyon, 18. 
Rozey (Emile), propriétaire, rue Mi-Carême, 5. 
Saumon (Joseph), maître de verreries, au Mont. 
Simon, propriétaire, rue de la Paix, 48. 
Simonet, entrepreneur, place Chapelou. 
Sisuomdb, ingénieur, rue d'Arcole, 3. 
Sutterlin, ingénieur, rue Mi-Careme, 4. 
Sïméon (Jules.), propriétaire, ruede la Loire, 49. 
Taudy (Félix), fabricant de rubans, me d'Arcole, 2G. 
Testenoihe-Lafayette, notaire honoraire, rue de la 

Bourse, 28. 
Textor de Ravisi (le baron), percepteur, rue d'Annonay, 

n-7. 
Teyssier, bijoutier, me Saiut-Loais, 14. 
Teyssot (Claude), tapissier, rue Saint- Louis, 1 7. 
Teyssot (Pierre), tapissier, rue Saint-Louis, 17. 
Théolier (Henry), directeur du Mémorial de la Loire, 

rue Gérentet, 13. 
Thézenas (Ferdinand), propriétaire, place Dorian, G. 
Thioi.lier (Lucien), secrétaire de la Chambre de commerce, 

rue Saint-Louis, 23. 
Thomas-Javit (Gabriel), architecte, rue de la Loire, 12. 
Thomas (Joannès), rédacteur au Petit stêphanois, place 

Marengo, 15. 
Tournier, fabricant de jalousies, me d'Annonay, 34. 
Valette-Loy, propriétaire, rue Suint-Paul, 2. 
Vantajol, sellier, place Saint-Charles, 4. 
Varagnat, négociant, me Gérentet, 2. 
Vergnette fils, me du Regard, 20. 
Verney-Carron aîné, fabricant d'armes, rue de la Répu- 
blique, 27. 
Vier, ancien avoué, rue du Palais-.le- Justice, 1 0. 
Vikcent-Dumarest, négociant, me des Deux- Amis, 1 1 . 



— \0 — 

Membres titulaires habitant hors Saint~Etienne 

Alloués (J.-B.)t propriétaire, à Sorbiers. 

Angéniol (J.-B.), propriétaire, à Verlieu-Chavanay. 

Angêniol (Joannés), propriétaire, & Pélussin. 

Angéniol '(Henry), propriétaire, à Verlieu-Chavanay. 

Arbel (Lueien), maître de forges, & Rive-de-Gier. (Séna- 
teur). 

Audouard (Antony), maître de poste, à Saint-Julien- 
Molin-Mollelle. 

Audouard (Jean-Marie), propriétaire au Roure, à 
Colombier. 

Baux (Louis), propriétaire au Cuminail, à Chavanay. 

Béal (Louis), propriétaire, à Saint-Paul-en-Cornillon. 

Berne (Philippe), fabricant de lacets, à Saint-Maurice- 
sur-Dargoire, près Mornand (Rhône). 

Boiron (Pierre), -propriétaire, à Rive-de-Gier. 

Boissieu (Victor de), propriétaire à Saint-Chamond. 

Bonjour (Jean-Baptiste), cultivateur, à Verpilleux, com- 
mune de Saint-Romain-en-Jarrét. 

Boucher (Jean-Antoine), propriétaire, maire, àRoizey. 

Brughet (Jean), horticulteur, à Saint-Rambert-sur-Loire. 

Brunon (Barthélémy), constructeur, h Rive-de-Gier. 

Burlat (J.-B.), fabricant de pointes, à l'Etrat. 

Burlat (Joannès), propriétaire, à Montrera un. 

Burrelier, fabricant de lacets, à Saint-Chamond. 

Caillet (J.-P.), propriétaire, à Saint-Appolinard. 

Camier, notaire, à Chavanay. 

Castel (Henry), négociant, à Izieux. 

Cellard (Antoine), propriétaire, à Malas. 

Cellard (Jean) fils, propriétaire à Eparvier, à Pélussin. 

Chardon (Auguste) , moulinier, à Pélussin. 

Charpin-Feugerolles (de), propriétaire, au Chambon- 
Feugerolles. 

Ch armel, propriétaire, à la Catonnière, commune de 
Saint-Martin-la-Plaine. 

Charvet (Louis), à Pélussin, 



Chaize (Félix), à Pélussin. 

Charvin (Jacques), géomètre, à la Cala. 

Chavas (Alexis), propriétaire, maire à Chuyer. 

Chevalet-Renard, à Jassoux, à Chavanay. 

Chipier, propriétaire, à Saint-Romain-en-Jarrêt. 

Clarard, ancien notaire, à Firminy. 

Claudinon (Jacques), maître de forges, au Chambon- 

Feugerôlles. 
Clamens, ingénieur à l'usine Crozet, au Chambon-Feu- 

gerolles. 
Cœur (l'abbé), directeur de la Colonie, à Saint-Genest- 

Lerpt. 
Colgombet (Adrien), propriétaire, à Saint-Genest-Lerpt. 
Conte (Maurice), fabricant de limes, au Chambon-Feuge- 

rôlles. 
Coste (Etienne), propriétaire au Platon, à Villars, 
Courbonde Saint-Genest, propriétaire à Saint-Genest- 

Malifaux. 
Courbon (J^-B.), propriétaire, à Marthezet, Saint-Genest- 

Malifaux. 
Courbon (Marins), propriétaire, à St-Genest-Malifaux. 
Crotte (Henri), propriétaire, Brossinc(Ardèche). 
Crozet (Emile), ingénieur-constructeur, au Chambon- 

Feugerolles. 
Dauzat (Pierre), fabricant de pals injecteurs, à Billom 

(Puy-de-Dôme). 
Defours (Maurice) , régisseur de propriétés , à Bourg- 

Argental. 
Demans (Zenon), maître de forges, au Chambon-Feuge- 

rolles. 
Dénuzière (Paul), propriétaire, à Chuyer. 
Dervieux (Antoine), propriétaire au Malpas, Chavanay. 
Dervieux (J.-fi.)i à Pontpailler, à Pélussin, 
Dorian (Charles), à Unieux. 

Diguet (Jean-Marie), négociant, rue Lanterne, 8, Lyon. 
Doron, propriétaire, à Rochetaillée. 
Douvreleur (Léon), propriétaire, à Veauche. 
Drevon, fabricant de lacets, & la Valla. 






— 12 — 

Duplat (Alexandre), fabricant de chaussures, rue de la 
Vigilance, Lyon. 

Dupur (Philippe), propriétaire, à Mont-Saison , près Saint- 
Etienne. 

Durand (Reymond), place Saint-Pierre, à Saint-Chamond. 

Dussauze, propriétaire, à Unieux. 

Dussud, buraliste, à Saint-Martin-d'Estréaux. 

Eraud, ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite, à 
Chavanay. 

Euverte (Jules), directeur des Usines de Terrenoire. 

Faudrin, professeur d'horticulture, boulevard Saint- 
Anne, 37, & Aix (Bouches-du-Rhône). 

Fayet, pharmacien, & Pélussin. 

Ferrand, propriétaire à Egarande, à Rive-de-Gier. 

Fillat, propriétaire, à Pélussuû 

Fu-lon (Antoine), propriétaire à Puits-Château, à Rive- 
de-Gier. 

Flachier (Michel), propriétaire, à Chavanay. 

Fond (Pierre), propriétaire, à la Catonnière, commune de 
Saint-Martin-la -Plaine. 

Fond (J.-F.), propriétaire, à Saint-Romaia-en-Jarrôt. 

Foriel (Antoine-Victor), propriétaire, & Pélussin. 

Fournel, propriétaire, armurier, àTEtrat. 

François père, propriétaire, à Pélussin. 

François (Elisée), notaire, à Pélussin, 

François (Mathieu), propriétaire, à Saint- Appolinard. 

Fretdier (Henry), cours d*lzieux,à Saint-Chamond, 

Fugier, pharmacien, à Saint-Chamond. 

Garât (Francisque), entrepreneur, à Saint-Chamond, . 

Garde (Jean-Baptisle) propriétaire à la Priverie, à Saint- 
Michel. 

Garde (Francisque), propriétaire, à Vérin. 

Gerin (Jean-Pierre), propriétaire, à Chavanay. 

Gillier (Victor), manufacturier, à Saint-Julien-Moiin- 
Molletle. 

Gilibert (C.-M.) propriétaire à Peumarlin, à la Tour-en- 
Jarrôt. 

Giraudet (Marcdlin), jardinier, à Bourg- Argental, 



— 43 — 

Gontard, agent-voyer cantonal; à Bourg-Argenlal. 
Gourlat (Auguste), propriétaire, à Saint-Appolinard. 
Goutarel (Mlle Jeanne), propriétaire au Château-de- 

Volan, à Malleval. 
Granjon (Marias), propriétaire, à Saint-Paul -en- Jarret. 
Guétat (Lucien), rentier à Bonson. 
Guinand, notaire, h Saint-Genis-Terrenoire. 
Heurtier (Jean-Claude), fabricant de boulons, au Chara- 

bon-Feugerolles. 
Homeyer (Claude), propriétaire, à la FouiÙouse. 
Hutter (Georges), directeur de la Société générale, à 

Lyon. 
Humbert, docteur-médecin, à Doizieux» 
Imbert, propriétaire, aux Joyaux, commune de l'Etrat. 
Jagod, propriétaire, à Rive-de-Gier. 
Jamet (André), propriétaire, à Pélussin. 
Jamut (Jean), propriétaire, àSaint-Chamond. 
Jullien, propriétaire, à Pélussin. 
Jullien (Gabriel), chevalier du mérite agricole, place 

Bellecour, 47, Lyon. 
Jullien (J.oseph), propriétaire, à Pélussin. 
Juvanon, horticulteur, à Rive-de-Gier. 
Kosciakiewiçz, docteur-médecin, à Rive-de-Gier. 
Langlois (Joannés) fils, propriétaire, à Roche-la-Molière. 
Lanet (Joseph), constructeur, à Saint-Julien-en-Jarrét. 
Lassablière (Jérôme), fabricant de lacets, à Saint- 

Chamond. 
Lassablière -Tiblier, propriétaire à la Caillotière, à 

Saint-Victor-sur-Loire. 
Lemonnier (Paul), ingénieur, à Terrenoire. 
Levet (Claude), propriétaire, à Chavanay. 
Limone (Jean-Benoft), propriétaire, à Luppé. 
Limouzin aîné, maître de forges, à Firminy. 
Limouzin (Gabriel), à Cotatay, au Chambon-Feugerolles. 
Lombard (Théodore), moulinier, à Virieu-Pélussin. 
Madignier, constructeur-mécanicien, rue des Verchères, 

à Rive-de-Gier. 
Magand, curé à Grammont. 



— U — 

Magand (Jean), fermier, àl'Etrat. 

Malécot (Jacques), ingénieur an Pont-de l'Ane, à Saint- 
Jean-Bonnefonds. 

Mantelin (Jean-Pierre), propriétaire, à Luppé. 

Marion (Moïse), propriétaire, à Maclas. 

Martignat (Jacques), propriétaire au Bouchet, an Cham- 
bon-Feugerolles. 

Martignat fils, propriétaire, au Bouchet, au Chambon- 
Feugerolles. 

Massardier, propriétaire, à Ter renoire. 

Maussier, ingénieur, à Saint- Galmier. 

Higol (Benoit), à la Terrasse en- Doizieux. 

Monteux, propriéfaire, à Planfoy. 

Mouton (Jean-Marie), propriétaire, à Saint Joseph* 

Murat-Montagnon, propriétaire, à la Tour-en-Jarrét. 

Neyron de Saint -Julien, propriétaire, à Roche la- 
Molière. 

Neyron (Louis), manufacturier, à Saint-Julien-Molin- 
Mollette. 

Noelas, docteur- médecin, à Roanne. 

Ogier (Jean-Claude), à Granay, à Chateauneuf. 

Oriol, fabricant de lacets, à Saint-Chamond. 

Palluy (Jean), propriétaire, à Saint- Joseph . 

Paret (Louis), propriétaire, àSaint-Pierre-de Boeuf. 

Pascal (Jean-Baptiste), propriétaire, à la Garenne, com- 
mune dlzieux. 

Pascal (Jean), rue de Païenne, à Saint-Chamond. 

Pelade, négociant, à Firminy. 

Penel (Victor), propriétaire, à Saint- Just-sur-Loire. 

Perrier (J.-C.)> propriétaire, à Saint-Julien-Moïlin- 
Molette. 

Perroud, comptable, à Saint- Julien-Molin-Molette. 

Peyret (Frédéric), ancien notaire, à Terrenoire. . 

Petin (Hippolyte), propriétaire, à Rive-de-Gier. 

Pinel (Jean Eugène), ingénieur , à la Béraudière. 

Poidebard (Ernest), propriétaire, à Saint-Paul-en- Jarret. 

Pugnet (Claude), propriétaire, à la Plaine, commune de 
Saint-Martin-la-Plaine. * 



_ 15 — 

# 

Randon, fermier, an Mont-Pilat, par la Valla. 

Randon (Louis), propriétaire, à Chavanay. 

Ravaghol (Auguste), à Pélussin. 

Repiquet, vétérinaire, àFirminy. 

Righarme, maîtres de verreries, à Rive-de-Gier. 

Righe (Etienne), propriétaire, à Greneau, commune de 

Saint- Joseph. 
Roghetaillêe (Vital de), propriétaire, à Nantas, Saint- 

Jean-Bonnefonds. 
Riche (Jean-Marie), propriétaire, à Papenot, commune 

de Saint-Martin- la-Plaine. 
Rohé (Joanny), taillandier, à Félnssin. 
Roland-Heurtier, fabricant de limes, au Chambon- 

Feugerolles. 
Roland (Dominique), fabricant de limes, au Chambon- 

Feugerolles. 
Roughouse, employé à la maison Oriol,à Saint Chamond. 
Roux (Louis), propriélaire, à Malleval. 
Saint-Genest (baron Pierre de), propriétaire, à Saint- 

Genest-Malifaux. 
Samouillet (Gabriel), fabricant de limes, au Chambon- 

Feugerolles. 
Sauzéas, propriétaire, à Saint Gènes t-Mali faux. 
Serve-Coste, propriélaire, à Port-Broc près Annonay. 
Soleil (Henry), propriétaire, à Saint-Genest- Malifaux. 
Soughon (Benoit), propriétaire, à PEtrat. 
Souhet, négociant en farines, à Firminy. 
Soulard, propriétaire, à Rive de Gier. 
Tardivat, ingénieur des mines , à Roche la-Molière. 
Terme (Auguste), propriétaire, à Izienx. 
Têzenas du Montcel (Auguste), négociant, près de 

Beaujeu (Rhône). 
Thiollier, constructeur-mécanicien, à Saint-Chamond. 
Thiollier (Jean), propriétaire, à la Cula. 
Thiollière (Camille), maitre de forges, à Saint-Cha- 
mond. 
Thiollière, propriélaire, à la Quérillière, Sainl-Just- 

sur-Lbire. 



— 46 — 

Thion, propriétaire d'Eaux minérales, à Pélussin. 
TpouLLiEUx, construcleur-mécanien, à Saint-Chamond. 
Tillier, constructeur, à Marcigny (Saône-et-Loirë). 
Verdelet (Claude-Marie), négociant en charbons, rue 

des Portes, à Saint-Chamond. 
Verny, directeur des mines, à Firminy. 
Veyre (Victor), négociant en vins, h Sainl-Julien-Molin- 

Molette. 
Verrier, maire à Saint-Michel. 
Vincent (Louis), propriétaire, à la Gdrge de Chavanay. 
Viornery (Pierre), docteur médecin, à Pélossin. 
Viricel, propriétaire, à Izieux . 
Virigel (J.-F.), propriélaire, à Saint-Romain- en-Jarrét. 
Viricel (Léon), banquier, à Rive-de-Gier. 
Wery (Ethon), ingénieur des mines, à la Chazolte. 
Wolff aîné, à la Rréassiére, à la Fouillouse. 

Membres admis après le 1 er janvier 1886 

Aroud, ingénieur, rue de la Badouillére, 89. 

Badel, propriélaire, à Firminy. 

Badinand (Barthélémy), à la Charlière, commune de 

Saint-Priest. 
Berthail, négociant, maire à Firminy. 
Bonnard (Joseph), géomètre, à Rive-de-Gier. 
Chapuis, avoué, rue des Jardins, 22. 
Collin (Hubert), ancien juge de paix, rue des Jardins, 34. 
Denis (Hector), ingénieur civil, rue du Bas-Tardy, 4, 
Faure (Àbel), négociant, place Marengo, 2. 
Gillet (François), à Izieux. 
Jaboulay, négociant en charbons, route de Langonand, à 

Saint-Chamond. 
Lambert, fabricant de boulons, à Firminy. 
Large, charron, à Firminy. 
Largeron, directeur du Gaz, à Firminy. 
Madignier (J.-B.), ferblantier, à Rive-de-Gier. 
Maire (Joannès), place Saint-Clair, 4, Lyon, 



_ 17 — 

Mie g, rentier, rue Robert, 8. 

Millan (Albert), négociant, rue de Paris, 17. 

Néel, architecte, cours Jo vin -Bouchard. 

Olagnier (François), propriétaire, à Risoli, à Saint-Mi- 
chel (Loire). 

Pelade, négociant, an Logis-Neuf, à Firminy. 

Peyron, propriétaire, à Firminy. 

Philip (André), négociant, rue de Paris, 17. 

Robert (Jean-Pierre), fabricant de fourneaux, rue de 
Lyon. . " 

Roussel (0.), architecte voyer, à Firminy. 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA 



SÉANCE DU 14 JANVIER 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. — 
Travaux des sections. — Compte-rendu des faits et gestes 
de la Société en 1885, par M. J. Rousse. — Compte rendu 
financier de l'exercice 1885 par M. Thomas-Jait. — Election 
du secrétaire général et du trésorier. — Présentation de 
candidatures. — Admission de nouveaux membres, 

Présidence de M. Euverte 
Secrétaire, H. J. Rousse, puis H. François Maire 

Les membres présents, an nombre de 63, sont : MM. 
Jules Berland, Pierre Bertrand, Jean Besson, J.-B. Bon- 
jour, Georges Bory, Bruchet, Buhet, Charlois, Ctaipier, 
J.-B. Coron, Marins Courbon, Croizier, Détour, Dupuis, 
Dussauze, Eraud, Euverte, Fauvain, Favarcq, Fillion, 
Michel Flachier, Félix Fontvieille, Paul Fontvieille, Foriel, 
Elisée François, Henri Freydier, J.-B. Garde, Gilibert, 
Jules Ginot, Guérin-Granjon, Guétat, Guinand, Gorel, 
Homeyer, Imbert, Jacob, Jolivet, Juvanon, Labully, Lassa- 
blièrc-Tiblier, Magdignier, Jean Magand, François Maire, 
Louis Maire, Joseph Marckert, J.-B. Matras, Massardier, 
Sauveur Michel, Otin fils, Pauze, Textor de Ravisi, Repi- 
quet, J.-B. Rivolier, Claudius Robert, Rousse, Soleil, 
Teyssier, Lucien Thiollier, Thomas-Javit, Thoul lieux, 
Vanta jol, Verrier. 

M. J. Rousse, secrétaire général sortant, donne lecture 
da procès-verbal de la réunion du 3 décembre, procès- 
verbal qui est adopté. 



— 20 — 



Correspondance 

Elle comprend : *° Deux lettres de MM. Maximilien 
Evrard et Louis Roux s'excusant de ne pouvoir assister & la 
séance ; 

2° Des lettres de MM. Laurent Carie, Derrochet, Béren- 
ger, J. Lambert, Th. Dureau, Auguste Peyret, Laroche, 
Lebrun, C. Michel, J.-J. Epitalon, J.-B. Gerin donnant 
leur démission qu'ils motivent par leur empêchement de 
prendre part à nos travaux à cause de leurs occupations ou 
leur éloignemenl ; 

3° D'une lettre de la Société d'Agriculture des Hautes- 
Alpes demandant à noire. Société de lui faire connaître son 
opinion sur le pal injecteur Gonin. 

L'assemblée décide sur la proposition de son président 
de répondre à cette demande en indiquant simplement 
à la Société des Hautes-Alpes le résultat du concours de 
Pélûssin, sans autre appréciation personnelle; 

4° Une lettre de M. A. Chappée, proposant à la Société 
de lui faire don d'un dessin chromo représentant l'appa- 
reil de drain pour écuries, système Basserie. 

L'Assemblée occepte ; 

5° Lettre de MM. E. Forgeot et C ie , faisant connaître à 
notre Société le prix de ses sachets coloriés pour graines, 
lettre accompagnée de spécimen ; 

6° Une lettre-circulaire du ministre de l'instruction 
publique indiquant diverses modifications apportées au 
programme du Congrès des sociétés savantes. 

Travaux des sections 

Section d'agriculture. —Réunion du 19 décembre 1883, 
tenue sous la présidence de M. Fontvieille, président de la 
section; M. J.-B. Croizier, secrétaire. 

M. le président donne la parole à M. Ginot, pour lui 
permettre de lire le travail qu'il a bien voulu faire sur la 



- 21 - 

nécessité de donner l'instruction agricole technique, indis- 
pensable aux femmes et domestiques de cultivateurs, afin 
d'en faire de bonnes ménagères. 

Il est décidé que ce travail très remarquable sera lu & 
r Assemblée générale prochaine, afin d'en obtenir l'inser- 
tion dans les annales. 

M. Sauveur Michel demande des explications, sur le 
fonctionnement de la rédaction des annales. Divers travaux 
dit-il,dont il est auteur, et dont l'insertion avait été décidée 
en assemblée générale n'y ont pas paru. 

Il demande s'il existe une commission chargée de ce 
travail et, dans le cas contraire,s'il ne serait pas bon d'en 
créer une. 

En l'absence de M. le secrétaire général, M. Croizier dit 
que les travaux dont l'insertion à été décidée, en Assemblée 
générale, sont insérés ordinairement suivant leur date, et 
qu'il pourraitse faire que le travail, objet de la réclamation, 
soit inséré au prochain numéro. 

M. Ginot fait remarquer que son rapport sur le concours 
régional de Lyon, lequel devait être lu en Assemblée 
générale afin d'en obtenir l'insertion aux annales, ne l'a 
pas été, quoique cette lecture ait été décidée par l'Assemblée 
de section. 

M. Otin répond que tout intéressé doit réclamer, lors* 
qu'il s'aperçoit qu'il y a oubli ou omission pour la publi- 
cation de ses travaux. 

M. Freydier fait remarquer que les annales contiennent 
en trop grande quantité des études chimiques, qui ne sont 
pas une nouveauté et que l'on trouve dans les traités 
ordinaires mis à la portée de tout le monde, ce qui, dit-il, 
occupe les annales au détriment d'articles plus utiles. 

M. le président, suivant Tordre du jour de nos convoca- 
tions, nous engage à procéder à la nomination du bureau 
de la section. Il prie la réunion de bien vouloir le relever 
delà présidence, de porter ses voix sur une personne plus 
jeune et qui puisse accomplir les devoirs d'un président 
avec plus d'exactitude; ce dont son âge et sa santé Tem- 
pêcheut trop souvent, Il proteste de tout son dévouement & 



.— 22 — 

notre Société, et dit qu'il suivra toujours ses travaux avec 
le pi as grand intérêt. 

II est procédé an vole par bulletin secret; sont nommés : 

Président II. Otin. 

Vice-président. M. Teyssier. 

Secrétaire. .... M. Croizier. 

M. Paol Fontvieille est acclamé président honoraire de 
la section. 

Sur la demande de M. Otin, il est procédé à la nomina- 
tion du bureau des réunions horticoles par les 4 7 membres 
présents. 

Président M. Gaulhier-Dumont. 

4 e1 * vice-président. M. Teyssier. 

2* vice-présidents MM. Otin et Joies Ginot. 

4 ep secrétaire M. MalraU 

2 e secrétaire M. Thomas- Javit. 

3 e secrétaire M. Bahurel. 

M. le secrétaire général, empêché d'arriver plus tôt à 
notre réunion par l'utilité de sa présence dans une réunion 
du comité d'étude et de vigilance contre le phyloxéra, nous 
fait connaître que la préfecture n'offrira pas à notre Société 
la création de pépinières de plants américains dont il 
avait été parlé au printemps et que l'allocation demandée 
par nous & cet effet ne nous sera pas accordée* 

M. le secrétaire général nous fait connaître un article du 
journal d'agriculture pratique, n° du 4 2 septembre dernier, 
contenant une étude sur la fixation de l'azote de l'air par 
les terrains argileux. M. Berihelot démontre que l'azote de 
l'air est fixé par ces terrains sous l'action de certains or- 
ganismes vivants à la dose de quinze à vingt-cinq kilogram- 
mes par hectare sous une épaisseur de huit à dix centimè- 
tres pour les sables argileux et trente-deux kil. pour le 
kaolin. 

La séance est levée à 44 heures 50. 

J.-B. Croizier. 

Les élections du bureau de la section d'agriculture sont 
ratifiées par l'Assemblée générale. 



— 23 — 

M. Euverte,à propos des observations portées à ce procès- 
verbal sur la publication des travaux dans nos Annales 
demande à rassemblée générale s'il ne serait pas bon 
d'instituer un comité chargé d'examiner les travaux lus en 
Assemblée et de prendre une décision quadt à leur publica- 
tion; on pourrait par ce moyen éviter des 'réclamations du 
genre de celles qui viennent de se produire et on éviterait 
que des travaux sérieux soient laissés de coté quand d'autres 
jugés moins importants occupent trop de. ptyce dans nos 
annales. 

Après diverses observations des membres présents, il est 
décidé que l'examen de cette proposition sera renvoyé à la 
réunion de février et qu'alors on prendra une décision. 

M. Ronsse demande la parole sur le procès-verbal de la 
section d'agriculture; il combat les observations de M. 
Freydier sur la publication de ses travaux. 

M. Freydier expose qu'il n'a «a aucune intention blessante 
à l'égard de M. Rousse en faisant son observation; qu'il est 
du reste étonné de voir son nom figurer à ce sujet sur le 
procès-verbal , attendu que l'appréciation faite sur les tra- 
vaux de M. Rousse l'a été dans une conversation générale 
et sans intention directe. 

L'incident est clos. 

Sections réunies des sciences! industries 

et belles-lettres 

Réunion du 20 décembre 4685; présidence successive de 
M. Favarcq et de M. Tex torde Ravisi; secrétaire M. Revot. 

H. Sauveur Michel fait une communication sur la céra- 
mique (suite). 

M. Favarcq rappelle que le déparlement da la Loire a 
fourni de très belles poteries; une intéressante causerie 
s'engage à ce sujet. 

L'assemblée procède ensuite à l'élection des bureaux pour 
l'année 1886. Après plusieurs voles et ballottages faits 
séparément par chaque section, les bureaux sont ainsi cons- 
titués : 



— 24 — 

Section des Sciences 

Président M. Rousse. 

Vice-président. M. Favarcq. 
Secrétaire .... M. Thomas-Javit. 

Section de l'Industrie 

Président M. Rivollier. 

Vice-président. M. Berne. 
Secrétaire — M. Loais Maire. 

Section des Lettres 

Président M. fiimaud. 

Vice-président. M. le baron Textor de Ravi si. 
Secrétaire .... M • Revol . 

M. Rousse fait ensuite remarquer l'importance d'an 
article de la Revue scientifique intitulée : La matière, 
les forces et l'affinité, par M. A. Gauthier. 

M. le secrétaire général signale en outre à l'Assemblée 
un article du Cosmos sur l'électroaimant Recordon et ses 
applications. 

Cet électro-aimant est constitué par un tube de fer doux 
muni à chaque extrémité d'une joue circulaire de même 
métal présentant sur un des côtés un méplat destiné à son 
contact avec l'armature qui est articulée à l'autre joue par 
une pièce spéciale; l'autre porte une pièce de fer doux qui 
prolonge ce pôle et agit par attraction sur l'extrémité de 
l'armature, qui se trouve de la sorte attirée par sa face infé- 
rieure et par sa face extrême. 

L'auteur a appliqué son électro-aimant à la construction 
de plusieurs appareils qui fonctionnent très bien. Je cite- 
rai un magnétoscope,une bobine d'induction, une sonnerie 
électrique; plusieurs genres de moteurs à simple effet, 
à double effet, et enfin un moteur domestique composé de 
4 électro-aimants, qui supprime tout point mort, et semble 
avoir résolu le problème de l'économie. Appliqué à une ma- 



— 25 — 

chine à coudre, ce motear fonctionne avec deux éléments an 
bichromate. Cette dernière application mérite l'attention des 
hygiénistes; on sait quels déplorables effets le mouvement 
des pieds détermine sur la santé des piqueuses à la ma- 
chine. 

Observations. — Le méplat renforce le pouvoir magné- 
tique, plus que l'application d'une armature concave; ce 
résultat peut être attribué à ce que les courants parasitaires 
de Foucault sont brisés en ce point et se transforment en 
tourbillons qui anihilent ces courants si nuisibles à l'in- 
duction. 

M. Textorde Ravisi fait observer que les élections des bu- 
reaux des sections des Sciences, Industrie et Belles-Lettres 
ne peuvent être validées attendu que douze membres seu- 
lement y ont pris part et *que l'article 26 de nos statuts 
exige la présence de 45 membres au moins pour que l'élec- 
tion soit valable. : 

M. Thomas-Javit observe que cet article des statuts ne 
concerne que l'élection des membres du bureau général et 
non des bureaux de section. 

Néanmoins/' l'Assemblée décide qu'il sera procédé & un 
nouveau tour de scrutin dans ces sections. 

H. Rousse lit ensuite un très intéressant compte-rendu 
des faits et gestes de .la Société et de ses travaux en 
1885. 

H. Euverte observe que ce compte-rendu ne fait pas 
mention de l'initiative de notre Société pour la formation 
d'un syndicat agricole dans notre arrondissement et 
demande que cet oubli soit réparé. L'impression de ce 
compte-rendu est votée. 

M. Thomas-Javit, trésorier, donne ensuite lecture du 
compte-rendu financier de la Société pour l'exercice 4885. 
L'actif de la Société au 31 décembre 1885 est de 5.181 fr.05. 
Les comptes du trésorier sont approuvés. 

Le président* demande alors que la suite de l'ordre du 
jour soit renvoyée à la prochaine réunion, vu l'heure avan- 
cée et afin de pouvoir procéder h l'élection du secrétaire 
général et du trésorier. 



— 26 — 

Il expose que le rôle do secrétaire général est très impor- 
tant et, qu'il ne peut, poar sa part, entrer dans tous les 
détails de l'administration de la Société; il engage donc 
l'Assemblée à apporter à ce vote tonte son attention. Il 
propose alors de suspendre la séance quelques minutes afin 
que Ton puisse se consulter, ce qui est accepté. 

Il est, en outre, décidé que le mfane bulletin portera le 
nom du secrétaire et du trésorier pour ne faire qu'un tour 
de scrutin : le nom du secrétaire en première ligue et celui 
du trésorier au-dessous.. 

Après une courte suspension de séance, le scrutin est 
ouvert. 

Le nombre des volants est de 60 ; les voix se répartis- 
sent ainsi : 

Four le secrétaire général : 

François Maire, 56 voix; Rousse, 3; Louis'Maire, 4. 

Pour le trésorier : 

Thomas-Javit, 57 voix ; Pauze, 2 ; Sauveur Michel, 1 » 

M. François Maire est proclamé secrétaire général et M. 
Thomas-Javit trésorier. 

Sont ensuite présentés comme candidats : 

M. Paret, marchand de laines, 3, place Roannelle, à 
Saint-Etienne, présenté par MM. Otin et Croizier. 

M. Barthélémy Badinand, propriétaire, à la Charlière, 
commune de Saint-Priest, présenté par MM. Jean Magand 
et J.-L. Burlat. 

MM. Lambert, fabricant de boulons, à Firminy ; Roussel, 
architecte, à Firminy; Large, charron, à Firminy; Badel, 
propriétaire, a Firminy, présentés par MM. Repiquet et 
M. François Maire. 

Sont admis à l'unanimité comme nouveaux membres : 

M. Pierre Boiron, propriétaire, à Rive-de-Gier, présenté 
par MM. Filllon, Madignier et François Maire. 

M. Jean-Antoine Boucher, notaire, à Boissey, présenté 
par MM. François Maire et Michel Flachier. 
. M» Dubois, droguiste, rue de la Montât, 13, présenté par 
MM. Revol et Faqre, 



— 27 — 

M. Chambeyron, teinturier, à la Digonnière, près 
Saint-Etienne, présenté par MM. J. Besson et François 
Maire. 

MM. Etienne Riche, propriétaire, à Grenau, commune 
de Saint-Joseph ; J.-M. Riche, propriétaire, à Papenot, 
commune de Saint-Martin-la-Plaine; J.-M. Mouton, pro- 
priétaire, à Saint-Joseph ; Claude Pugnet, propriétaire, à 
Saint-Martin-la-Plaine, à la Plaine; Pierre Fond, pro- 
priétaire, k la Catoriniôre, commune de Saint Martin-la- 
Plaine; Charmel, propriétaire, à laCatonnière, commune 
de Satnt-Martin-la-Plaine, présentés par MM. Madignier, 
Croizier, Palluy, F illion, Otin, Thomas-Javit et François 
Maire. 

Avant la clôture de la séance, M. François Maire, remer- 
cie ses collègues des nombreux suffrages qui lui ont été 
accordés et qui l'encouragent dans l'accomplissement de la 
tâche qui vient de lui être imposée. 

Il compte sur le concours et le zèle de tous pour poursui- 
vre en commun le but de la Société, le progrès de l'agri- 
culture, de l'Industrie, des Sciences, des Arts et Belles- 
Lettres. 

La séance est levée à 6 heures. 

Saint-Etienne, le U janvier 4886. 

Le secrétaire général, 

F. Maire. 

Communication sur un essai d'ensilage 

dç fourrage vert 

L'ensilage des fourrages, qui est un fait tout nouveau 
pour notre région, date déjà de 4853 et c'est M. Gofiart, 
propriétaire à Barlin (Loir-et-Cher), qui le premier a ap- 
pliqué cette méthode et Ta propagée à partir de 4875 par 
son exemple et ses écrits. 

Depuis, ce mode de conservation des fourrages verts s'est 
répandu en France, en Angleterre et aussi en Amérique, 
où il opère une révolution complète en agriculture. 



— ss- 
ii. Courbon-Lafaye, notre col lègue, propriétaire à Mar- 
Ihes, pratique avec succès depuis plusieurs années l'ensilage 
du regain de ses prairies, ce qui lui assure pour L'hiver 
une excellente nourriture pour ses vaches laitières. 

Cette année, M. Griot, ingénieur des mines de Mont- 
rambert, a tenté avec succès l'ensilage du regain dans sa 
propriété de Villars, et c'est cet essai que je désire vous 
décrire. 

Le fourrage conservé était du regain d'un pré humide 
arrosé par des eaux médiocres et donnant un produit abon- 
dant, mais de qualité inférieure. 

Ce regain a été fauché, les 17 et 48 octobre, par un temps 
froid et pluvieux. Il a été porté de suite et encore tout ruisse- 
lant de pluie dans une fosse existant sous un hangar. Cette 
fosse est formée de murs en béton de mâchefer et sans 
enduit en ciment. Le fond de la tosse est formé par le sol 
même. Elle offre un vide de 4 mètres 50 de largeur sur 
7 mètres 50 de longueur et 3 mètres 50 de profondeur, soit 
420 mètres cubes environ de capacité. 

Hais la faible quantité de regain à conserver ne permet- 
tant pas d'utiliser tout ce cube, on a fait une cloison trans- 
versale, en planches, de façon à réduire à 3 mètres 25 en- 
viron la longueur du silo. Dans le fond de la partie du 
silo utilisée ont été scellées à des sommiers 4 chaînes en 
fer, terminées par des tiges filetées, destinées à donner au 
fourrage une forte pression au moyen d'un mécanisme des 
plus simples, analogue à celui des pressoirs à vin. 

Le fourrage a été jeté dans cette fosse et tassé uniformé- 
ment, puis recouvert de plateaux et serré au moyen de vis. 
Il s'est rapidement échauffé, puis est entré en fermentation 
et s'est affaissé progressivement de manière à perdre plus 
de la moitié de son volume primitif. 

Le chargement du silo qui contenait environ 45.000 kil. 
(300 quintaux) a été terminé le 28 octobre; la fermentation 
a duré environ 40 jours. Ce n'est que le 28 janvier, c'est- 
à-dire plus de 3 mois après que le silo a été ouvert pour en 
faire consommer le contenu. Lefourrageétaiten parfait état 
de conservation, répandait une odeur spéciale; seul le four- 



— 29 — 

rage du dessus, du dessous et celui touchant aux murs était 
gâté,* mais sur une faible épaisseur variant de 2 à 4 centi- 
mètres. 

Ce regain fermenté avait pris une teinte brune et était 
aussi humide qu'au moment de sa rentrée. 

H a été présenté h quinze vaches ou bœufs qui, après un 
jour ou deux, se sont mis à lemanger avec voracité. 

Quant aux résultats obtenus avec celte alimentation, ils 
ont été excellents pour les vaches laitières qui, loin de per- 
dre en lait,ont encore augmenté leur production d'un quart 
malgré la suppression des tourteaux (maton) et du son 
qu'elles* recevaient en portion. 

Ce regain de qualité inférieure, contenant beaucoup de 
joncs, n'aurait pas été facilement consommé à l'état sec par 
le bétail et n'aurait pu constituer une alimentation suffi- 
sante. La fermentation dans le silo l'a beaucoup amélioré 
puisque le bétail s'en trouve très bien. 

La conservation des fourrages verts par cette méthode 
rendra de grands services aux agriculteurs dans notre: 
région* 

Cette méthode en effet offre les avantages suivants : 

4° De pouvoir rentrer des fourrages très tardivement 
et malgré le mauvais temps tout en évitant les frais du 
fanage ; 

2° Elle permet d'utiliser les regains de prés tardifs (prés 
du Furens), des coupes tardives de trèfles, luzerne, maïs, 
qui seraient perdus sans cela; 

3° Elle améliore la qualité du fourrage eonservé eo la 
rendant plus digestible * f 

4° Elle assure une alimentation verte en hiver très-con- 
venable pour les vaches laitières. 

Il serait bon que cette méthode entrât dans la pratique 
des agriculteurs de notre région, car ils en tireront grand 
profit. Ils doivent donc l'entreprendre sans hésiter, d'autant 
plus que l'ensilage peut se pratiquer avec autant de succès 
d'une façon bien plus simple que celle qui vient d'être 
décrite. 



— 30 — 

Dans une prochaine note, j'indiquerai la manière la 
plus pratique pour notre région de faire de l'ensilage. 



M. Griot autorise tous les membres de la Société d'Agri- 
culture à venir se rendre compte par eux-mêmes des 
résultats, de cet ensilage de fourrages vert. 

La ferme de M. Griot est située au bourg même de Villars 
à quelques centaines de mètres au-dessus de la gare* 

François Maire. 



De l'emploi du rouleau 

Le rouleau est un instrument très peu répandu dans 
notre région. C'est pourtant un outil peu coûteux et qui 
rend de grands services pour la bonne préparation des 
terrains à ensemencer. Pour ne parler que d'un <cas où 
l'opération du roulage est avantageuse, je signalerai les 
bons effets qu'elle produit au printemps sur les céréales 
d'hiver (froment, seigle). Lorsque l'hiver a été rigoureux 
comme cette année, la gelée a soulevé le terrain et les 
alternatives de gel et de dégel ont déchaussé les jeunes 
plants de céréales. 

Le roulage a pour effet de venir tasser la terre autour 
des racines souvent mises à nu et de mettre ainsi la plante 
en bonne condition de végétation. Le roulage a encore 
pour effet de faire taller le blé, c'est-à-dire de le faire 
monter sur plusieurs tigea et d'en augmenter par consé- 
quent le rendement. 

Le roulage exige quelques précautions. Ne pas rouler 
quand la terre est trop humide, qu'elle ne porte pas les 
animaux et lorsqu'elle s'attache au rouleau. Ne pas rouler 
quand les céréales sont couvertes de gelée blanche; atten- 
dre que la chaleur du jour ait fait disparaître cette gelée. 

Ne jamais tourner surplace avec les rouleaux faits d'une 



— 31 — 

seule pièce, car on déchirerait le terrain; mais on peut 
tourner court avec les rouleaux faits de plusieurs seg- 
ments. 

Ne se servir que de rouleaux ayant un nombre pair de 
segments 2, 4, 6, pour ne pas déchirer le sol en tournant. 

Les rouleaux peuvent être en bois dur (chêne ou orme) 
ou en fonte. 

François Maire. 



Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'Hôtel-de-Ville, 4 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA 



SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. — 
Travaux des sections. — Actes de l'Assemblée. — Comice de 
Firminy. =— Rapport sur les récompenses décernées par les 
réunions horticoles. — Publication mensuelle des Annales. 

— Echanges des publications. — Champs de démonstration. 

— Réunions cantonales. — Lecture des publications. - 
Mode d'élection des bureaux de section. — Présentation de 
candidatures. — Admission de nouveaux membres. 

Présidents : MM. Euverte et Rimaud 
Secrétaire : M. François Maire 

Les membres présents au nombre de 43 sont : MM. Badi- 
nand, Berland, Besson, Georges Bory, Chapelle, Charlois, 
Chevallard, Cognet-Frappa, Conte, Croizier, Dubois, Dupin, 
Euverle, Fauvain, Favarcq, Ferrand, Fillion, Gilibert, 
Ginot, Gonin, Grange, Imbert, Lassablière-Tiblier, Limon* 
zin aine, Madignier, François Maire, Louis Maire, M an tel, 
Joseph Marckert, Martignat père, Martignat fils., Sauveur 
Michel, Mouton, Ogier, Olin, Randon, Repiquet, Rimaud, 
Dominique Roland, Victor Roland, Terme, Teyssier, 
Gabriel Thomas-Javit. 

Correspondance 

Elle comprend : 1° deux lettres de démission de MM. 
Adrien Bahurel et Antoine Raymond, 

2° Plusieurs lettres de convocation adressées à M. The- 
venon, de Saint-Chamond, revenues avec la mention : 
refusé. 



— 34 — 

Sur l'avis de l'Assemblée, demandé par le secrétaire gé- 
néral, M. Therenon est considéré comme démission- 
naire; 

3* Lettres de MM. J.-M. Monton et Etienne Riche, de 
Saint-Joseph, J.-M. Riche, Pognet, de Saint-Martin-la- 
Plaine, et Dubois, de Saint-Etienne, remerciant de leur 
nomination et demandant à être inscrits à la section d'agri- 
culture ; 

4° Une lettre de M. Gensoul appelant l'attention de la 
Société sur le Fungioore, nouveau produit pour la destruc- 
tion de l'oïdium, de l'anlhracnose et du mildiew et deman- 
dant de lui indiquer un représentant sérieux pour la vente 
de son produit dans la Loire; 

Cette lettre est accompagnée d'une notice; 

5° Lettre de la Société des Agriculteurs de France de- 
mandant à notre Société de désigner des représentants 
qui prendraient part à la réunion du conseil de cette 
Société le 22 février, à Paris. Ils exposeraient dans cette 
réunion les vœux et résolutions de la Société, discuteraient 
les questions à inscrire au programme de la session des 
agriculteurs de France; 

MM. Euverte, Sauveur Michel et François Maire sont 
désignés par l'Assemblée comme représentants pour pren- 
dre part à cette réunion ; 

6° Envoi de la préfecture, d'affiches et programmes du 
concours régional de la région, qui aura lieu à Clermont- 
Ferrand du i 9 au 27 juin. 

, Rien de saillant n'est changé au programme des con- 
cours antérieurs. 

Des concours spéciaux auront lieu pour ; 

Charrues Brabant double ; 

Semoirs pour petite culture ; 

Barattes à main; 

Pressoirs à vin pour petite et moyenne exploitation ; 

Pompes à purin et à vin ; 

7° Le catalogue illustré des graines de la maison Vilmo- 
rin-Andrieux, à Paris; 



— 35 — 

8° Une lettre da maire du Chambon accompagnée d'une 
délibération du Conseil, municipal de cette ville par la- 
quelle il accepte la tenue de notre Comice et vote pour cet 
objet une somme de 2.500 francs dont \ .500 comme sub- 
vention à notre société ; 

9° Une lettre de M. le maire deFirminy acceptant le 
comice pour sa commune et offrant une subvention de 
5.000 francs. 

Travaux des sections 

Section d'Agriculture.— Réunion du 23 janvier 4886. 
— Président: M. Otin; secrétaire: M. Croizier. 

M. Otin donne la parole à M. Maire, secrétaire général, 
qui donne communication des publications reçues, en ce 
qui concerne l'Agriculture. Il lit un petit article, extrait 
d'un opuscule destiné aux écoles primaires. Cet article fait 
connaître les doléances de l'Agriculture il y a 1 8 siècles; elles 
sont exactement les mômes qu'aujourd'hui. 

M. le secrétaire général lit une lettre delà Monnaie 
demandant l'autorisation de faire réparer le coin aux ar- 
mes de Saint-Etienne qui nous appartient et qui est forte- 
ment détérioré. 

M. le trésorier dit que ce coin ne sert qu'à frapper les 
médailles destinées aux musiques, qui viennent rehausser 
l'éclat de nos concours, de sorte qu'il* n'est pas absolument 
nécessaire. La réunion est d'avis do ne point voter sa répa- 
ration. 

M. le secrétaire général désirerait la publication de nos 
annales chaque mois, au lieu de l'avoir par trimestre. Il 
voudrait y voir insérer des articles pratiques intéressant 
l'Agriculture locale, articles qui pourraient être extraits 
des grands journaux agricoles et d'ouvrages peu répandus 
ou rédigés par nos collègues compétents. 

Les sociétaires seraient instruits plus tôt des travaux de 
la Société, y prendraient un plus grand intérêt, d'où il 
résulterait une émulation profitable au progrés de notre 
Société* 



— 36 — 

M. Freydier désirerait y voir insérer la mercuriale dès 
marchés de notre arrondissement . 

La rédaction de ces bulletins mensuels serait facile, le 
secrétaire général ayant après chaque séance tons les do- 
cuments pour les rédiger. Quant aux frais d'envoi» ils ne 
seraient supérieurs que de 22 fr. sur les années précé- 
dentes et les frais d'impression supplémentaires seraient 
couverts largement en ouvrant nos annales aux an- 
nonces commerciales. 

M. le secrétaire croit que les 250 numéros d'annales 
donnés en échange à d'autres sociétés pourraient et de- 
vraient être diminués d'un grand nombre, vu l'état actuel 
de nos finances. Certaines sociétés nous font tenir des bul- 
letins nous intéressant peu ou peu utiles à notre région. Il 
croit qu'un échange de 100 environ serait suffisant, ce qui 
produirait une économie de 700 francs environ. 

H. Rimaud propose de faire un triage dans les publica- 
tions que la Société reçoit, et de supprimer celles offrant 
peu d'intérêt. 

M. le secrétaire général propose de nommer une commis- 
sion chargée de faire ce triage, composée dubibliothécaire, 
secrétaire général, trésorier, conservateur du matériel et 
de deux délégués par sections. 

M. Ginot propose que le bureau de chaque section cons- 
titue cette commission. 

H. François Maire propose MM. Ginot et Thiollier qui 
sont nommés par la section d'agriculture, et, pour la sous- 
section d'Horticulture, MM. Otin etTeyssier. 

M. le secrétaire général s'étend longuement sur l'utilité 
qu'il y aurait, à tenir de temps en temps des réunions agri- 
coles dans lescantons. Ce serait le moyen d'attirer à nous 
un plus grand nombre de collègues dont l'éloignement est 
un obstacle pour eux à prendre part à nos travaux. Ce 
serait aussi le prélude, puis le complément des champs de 
démonstrations cantonaux, où l'on ferait connaître les 
meilleures semences, les meilleurs outils, les bons engrais 
et les meilleurs modes de culture. 



— 37 — 

M. Thiollier croit que la création d'nn champ de démons- 
tration par canton doit être le but urgent à atteindre, si 
nous voulons réellement le progrès en agriculture, car, 
dit-il , les conférences dans les cantons qui ont été essayées 
donnent peu ou point de résultats. M. Thiollier pense que 
rétablissement de ces champs sera peu coûteux, car les com- 
munes pourraient fournir gratuitement le terrain, la main- 
d'œuvre et il nous engage à demander à l'administration 
une subvention. Four cet effet, notre collègue se 
charge de faire connaître notre vœu à l'administration 
préfectorale et de soutenir notre demande de subvention. 

Toute l'assemblée étant de cet avis, H. le secrétaire gé- 
néral propose de nommer une Commission qui aura pour 
mission d'étudier promptement les voies et moyens d'ar- 
river à la création des réunions cantonales et des champs 
de démonstration. 

Sontnommés membres de cette Commission MM. Euverte. 
L. Thiollier, Repiquet, Fillion, Berland, Rousse, Jullien, 
Lombard, Ginot, A. Terme, Courbon-Lafaye, Magand, 
Otin, Palluy, Tardy, Defour, Freydier, Monteux, Neyron, 
Martignac, Audouard, F. Maire. 

M. Thiollier demande que cette commission fonctionne 
avant notre réunion de mars, afin que l'Assemblée men- 
suelle puisse statuer sur ses travaux, et approuver ses déci- 
sions. 

Suivant l'ordre du jour, une conversation s'établit sur les 
voies et moyens à suivre pour avoir les fonds nécessaires à 
l'organisation du concours agricole de cette année, qui 
doit avoir lieu dans le canton du Chambon. Ce canton, 
riche en beau et bon bétail, exigera un chiffre de primes 
élevé et l'importance de nos concours grandissant toujours, 
il nous faudra par conséquent une aide pécuniaire sérieuse 
de la part de la commune où il sera installé. 

Un collègue croit que la commune de Firminy, plus con- 
sidérable que celle du Chambon, serait à même de nous 
donner une allocation plus forte, et qu'elle offre du reste 
les mêmes avantages comme emplacement pour le con- 
cours. 



I 



*- 38 — 

Il est répondu que si la commune du Chambon offre une 
subvention suffisante, il serait bon de suivre nos habitudes. 
On observe qu'il ne faudrait pas persévérer dans les an- 
ciennes habitudes au détriment de l'agriculture et que Ton 
pourrait rompre avec elles à son profit, si Firminy 
offrait des avantages sérieux au point de vue pécuniaire. 
Un collègue propose alors de donner la préférence a& 
Chambon, alors même que sa subvention serait inférieure 
de 500 fr. sur celle de Firminy. 

H. le président, d'après avis de M. Thiollier, met au 
voix que le secrétaire général aura le droit d'entrer en pour- 
parlers avec les deux communes du Chambon et de Fir- 
miny. 

M. le président propose de nommer la Commission de 
notre champ d'expériences pour 4886. Sont nommés MM. 
Ginot, Imbert, Otin, Teyssier, Magand, Croizier, Thomas* 
Javit, A. Philip, F. Maire et Badinand. 

M. Otin désire qu'aussitôt qu'une commission est nom- 
mée, elle veuille bien procéder à la nomination de son pré- 
sident et de son secrétaire. Il désire aussi que le compte- 
rendu sur les produits du champ d'expériences en 4885 
soit publié au plutôt. 

M. le secrétaire général nous informe que les Sociétés 
voisines (la Société de Viticulture de la Loire entr'autres) 
font donner des leçonsde greffages dans les cantons où elles 
jugent utiles de le faire, et il demande s'il ne serait pas 
bon, comme complément pratique de ces leçons de greffage 
de s'entendre avec des ouvriers g re fleurs que notre Société 
mettrait à la disposition des vignerons qui en manifeste- 
raient le désir. Ces ouvriers, choisis avec soin, seraient 
capables de démontrer le travail d'une façon tout à fait 
utile aux amateurs. La Société ne pourrait-elle pas affecter 
un crédit destiné à payer une partie de la journée, la 
moitié par exemple, et le déplacement de ces ouvriers? 

M. le président croit qu'il y aurait double emploi, car, 
dit-il, M. Bourgeois, professeur d'agriculture du départe- 
ment, doit faire un cours de greffage dans chaque canton, 
viticole. Celte proposition est renvoyée à l'examen. j 



— 39 — 

M., le président nous fait connaître qu'à l'occasion de 
chaque concours régional, H. le Ministre de l'Agriculture 
accorde une carte d'entrée gratuite au concours à un seul 
délégué par chaque Société d'Agriculture de la région. 

Il émet le vœu que le Ministre veuille bien allouer quatrç 
cartes, pour quatre délégués, car, dit-il, il n'est pas possi-r 
ble à un seul de faire un rapport complet à sa Société sur 
les diverses expositions en ce qui regarde : 

i° Le bétail; 

2° Les machines agricoles; 

3° L'horticulture; 

4° Les produits agricoles. 

Il voudrait encore que le porteur de celte carte pût jouir 
du transport à quart de place sur les voies ferrées qui condui- 
sent au lieu du concours. Il serait bon, dit-il, que la génô-r 
rositédeM. le Ministre mette à la disposition des Sociétés 
agricoles de la région où se tient le concours régional un 
petit nombre de cartes et de permis de circulation à quart de 
place, pour être distribués aux principaux lauréats des 
comices cantonaux, leur permettant la visite à peu de frais 
du concours où ils puiseront des enseignements. 

M. Repiquet demande que le vœu ci-dessus soit présenté 
à M. le Préfet afin de le faire arriver avec recommanda- 
tion à M. le Ministre. 

Toutes ces propositions sont bien accueillies par la réu- 
nion. 

M. Ginot demande que M. le secrétaire général veuille 
bien insérer dans les lettres de convocation une note indi- 
quant que la Section recevra avec reconnaissance des socié- 
taires toute notice écrite sur des sujets d'agriculture, afin 
de rendre nos réunions plus intéressantes et plus instructi- 
ves et partant plus nombreuses. 

M. le secrétaire général nous indique le moyen de recon- 
naître la falsification de l'huile d'olive par l'huile de coton 
ou toute autre huile. 

Il suffit de verser une solution de sous-acétate de plomb 
dans une petite quantité d'huile d'olive; si elle est pure, 
la saponification est immédiate; si elle contient de l'huile de 



1 



— 40 — 

* * * 

coton, une coloration rouge se produit. La saponification ne 
peut avoir lien si des huiles étrangères ont été mélangées. 

Un membre propose que chaque communication soit 
écrite, afin qu'après avoir été présentée à la réunion de vive 
voix, elle puisse être remise aux mains du secrétaire après 
la séance pour être insérée dans les Annales. 

Cette proposition est adoptée. 

La séance est levée à 4 4 heures 50. 

Sections réunies 

• 

Séance du 20 janvier 4886. — Présidence deM. Rivolier. 

M. Sauveur Michel donne lecture de la suite de son tra- 
vail sur le musée de la manufacture de Sèvres. 

Après lui, M. Chapelle donne quelques détails astrono- 
miques: observations sur la distance des planètes et de leurs 
satellites, et moyens rapides de les déterminer promptement. 
La lecture de ces deux travaux en séance générale est 
décidée. 

H. Chapelle présente ensuite quelques observations sur 
les bouleversements qni vont se produire pour nous par 
suite de l'adoption comme méridien universel du méridien 
anglais. 

Après lui, M. Textor insiste sur l'opportunité qu'il y 
aurait pour notre Société de porter plus souvent des travaux 
& la réunion des Sociétés savantes de Paris. 

Enfin, il est procédé à nouveau à l'élection des bureaux 
des trois sections, Industrie, Sciences, Arts et Belles- 
Lettres. 

Après quelques observations de M. Rivolier déclinant la 
présidence de la section d'Industrie qui, selon lui, serait 
bien mieux donnée à M. Maximilien Evrard, il est décidé 
que l'on donnera deux vice-présidents à cette section et on 
procède au vote. 

Le nombre des votants est de 47. 

Les bureaux des sections sont élus au premier tour de 
scrutin, et leur composition est la suivante: 



— M — 

Section de l'Industrie 

Président M. Maximilien Evrard, 4 4 voix. 

Vice-président. M. Simon Berne, 1 4 voix. 

Vice-président. M. Rivollier, 43 voix. 

Secrétaire M. Louis Maire, 4 4 voix. 

Section des Sciences 

Président ..... M. Rousse, 47 voix. 
Vice-président. M. Favarcq, 46 voix. 
Secrétaire. .... M. Thomas-Javit, 46 voix. 

Section des Lettres 

Président. .... M. Rimaud, 4 4 voix. 

Vice-Président. M. Textor de Ravisi, 43 voix. 

Secrétaire M. Révol, 16 voix* 

Après un échange d'observations sur l'article des statuts 
relatif aux élections des bureaux de sections, la séance est 
levée. On décide de faire déterminer par l'Assemblée géné- 
rale le mode définitif d'après lequel elles auront lieu 
désormais. 

Le Secrétaire, 

G. Thomas-Javit. 



Actes de l'assemblée 

Comice du Chambon. — Plusieurs membres deman- 
dent que cet article de Tordre du jour soit discuté de 
suite ; la discussion est ouverte. 

H. Euverte, président, à propos de cette question, observe 
que la section d'Agriculture est peut-être entrée dans une 
voie dangereuse en mettant pour ainsi dire en concurrence 
deux communes pour la tenue de notre concours. Il rap- 
pelle en outre ce qui se passa il y trois ans pour le canton 
de Saint-Héand. 



— 42 — 

M. Conte, partageant la manière de voir de H. Eu ver te, 
dit qu'il serait regrettable d'entrer dans une voie qui 
ne pourrait .qu'attiser des rivalités de clochers et demande 
que la Société, .suivant son ancienne habitude, tienne 
son comice du Cbambon au chef-lieu du canton. Au nom 
de la municipalité de cette ville, il indique que le chiffre de 
la subvention de 1,500 fr. pourrait être augmenté de 500 à 
800 francs. 

M. François Maire expose que la décision de la section 
d'Agriculture a été prise et mise à exécution en dehors de 
toute idée de susciter des rivalités, mais avec la seule pensée 
de tenir compte des intérêts agricoles. 

H. Repiquet justifie cette décision en développant en 
détail les considérations qui l'on fait adopter par la 
section. 

M. Borland» rappelant ce qui s'est passé précédemment 
pour le canton de Saint-Héandet exposant que dans certains 
cantons, d'autres localités offrent les mêmes ressources que 
le chef-lieu pour la tenue des Comices, demande que l'As- 
semblée vote d'abord sur la question de principe, à savoir 
que, dans les cantons de Saint-Héand et du Cbambon, il 
sera établi un roulement entre Saint-Héand et la Fouil- 
louse d'une part et le Chambon et Firminy de l'autre, pour, 
la ténue successive de nos Comices. Il demande ensuite que 
cette question de principe volée, l'Assemblée se prononce 
entre le Chambon et Firminy, pour la tenue de notre con- 
cours cette année. 

, M. Otin appuie la demande de M. Borland et expose que 
depuis longtemps, vu l'importance croissante de nos con- 
cours, nous aurions dû fixer aux municipalités un mini- 
mum de subvention pour la tenue de nos Comices et, par 
conséquent, tenir nos Comices dans les localités qui nous 
offrent le plus de ressources. 

Il réclame ensuite la lecture des deux lettres des maires 
du Chambon et de Firminy relatives aux offres de subven- 
tion offerte à notre société (citées plus haut). 

Il est fait droit à sa demande» 



— 43 — 

Après avoir constaté que l'adoption du roulement 
proposé par M. Borland n'est pas contraire à nos statuts et 
qu'il est de plus conforme à la manière de faire de l'Etat 
pour les concours régionaux, M. Euverte, président, met 
aux voix cette proposition de M. Borland ainsi formulée. 
. « Il est apporté à la tenue des comices, la modification 
suivante pour les cantons de Saint-Héand et du Chambon; 
Un roulement pourra être établi dans ces deux cantons pour 
la tenue de nos comices successivement entre Saint-Héand 
et de la Fouillouse et entre le Chambon et Firminy, sous 
réserve que le concours financier demandé par la Société 
d'agriculture sera voté par le conseil municipal de la com- 
mune où devra avoir lieu le comice. » 

Le dépouillement du vote fait au scrutin secret donne 34 
voix pour et 8 contre. 

La proposition de H. Berland est adoptée. 

M. le Président fait ensuite voter au scrutin secret sur le 
choix entre le Chambon et Firminy pour la tenue du comice 
de 1886. 

Le dépouillement donne 28 voix pour Firminy et 44 pour 
le Chambon. 

L'Assemblée décide en conséquence que la subvention 
offerte par la municipalité de Firminy est acceptée et que 
le comice sera tenu dans cette localité. 

M. Roland aine proteste auprès du président conti e la 
décision qui vient d'être prise et demande qu'au moins 
elle soit ajournée, disant qu'il y a surprise. 

Le président fait connaître à l'Assemblée les observa- 
tions de H. Roland et déclare qu'il n'y a pas surprise et que 
l'on ne peut passer outre à lasuite'de la manifestation d'une 
assemblée aussi nombreuse. 

La discussion étant close sur cette question, M. Thomas- 
Javit, secrétaire des réunions horticoles, lit le rapport 
concluant aux récompenses à décerner aux lauréats de ces 
réunions pour concours de taille, pour bonne tenue des jar- 
dins et pour les apports et expositions de l'année 1885. 

L'Assemblée consultée adopte les conclusions du rapport 
et vote 274 francs pour médailles proposées pour les dites 
récompenses. 



— 44 — 

L'ordre du joor est repris par l'examen des trois propo- 
sitions faites par M. François Maire, qn'il expose en ces 
termes: 

l n proposition. — Je proposerai de donner à nos An- 
nales la forme mensuelle qui en augmenterait l'attrait. 
Cette forme aura, en outre, l'avantage d'informer prompte- 
ment ceux de nos collègues qui ne peuvent pas prendre part 
régulièrement aux réunions, de les tenir au courant, au jour 
le jour, de nos éludes, de nos discussions et de nos déci- 
sions. D'une réunion à l'autre chaque membre delà Société 
pourra examiner ce qui s'est fait dans la séance précédente 
et présenter en temps opportun a la séance qui suivra ses 
observations ou ses objections, s'il y a lieu. 

Nos réunions deviendront plus suivies, plus intéressantes. 
Nos sociétaires s'intéresseront davantage à ce qui se passe 
au chef-lieu et il en résultera une émulation très profitable 
au progrès de notre association. 

Je proposerai en outre de déroger un peu aux errements 
qui ont été suivis jusqu'ici pour la rédaction des annales. 
Je proposerai d'insérer dans nos bulletins mensuels, à la 
suite des procès-verbaux et des mémoires, quelques arti- 
cles simples, concis et pratiques sur des sujets intéressant 
notre agriculture locale, rédigés par nos collègnes compé- 
tents ; d'insérer l'analyse d'articles des grands journanx 
agricoles, industriels ou scientifiques pouvant intéresser 
notre région. 

Quant & l'application de ma proposition, je n'y vois 
aucune objection possible. 

Pour la rédaction : Après chaque réunion générale le 
secrétaire général possède tous les documents nécessaires 
pour en faire imprimer le compte-rendu accompagné des 
mémoires dont l'impression est votée. Avec un peu de 
diligence, il réalisera facilement et promptement la réda- 
ction du bulletin mensuel. 

Pour l'augmentation de dépenses occasionnées par la 
transformation proposée elle ne sera que de 22 fr. pour les 
frais d'envoi par la poste et certainement minime pour les 



— 45 — 

frais d'impression. J'estime du reste qu'elle sera largement 
compensée par le développement qu'elle donnera à nôtre 
Société et par l'accroissement du nombre de membres 
qu'elle provoquera. 

Du reste, pour subvenir à cette dépense, nous pouvons 
bien ouvrir nos Annales à la publicité commerciale ainsi 
que le font de nombreuses associations agricoles ; je suis 
persuadé que nous aurons de ce fait une ressource raison- 
nable. 

Nous pourrons également diminuer le tirage de nos An- 
nales en restreignant les échanges avec les Sociétés corres- 
dondantes. 

M. Euverte fait remarquer que ces annales mensuelles 
offriraient l'avantage de gagner du temps dans les travaux 
de nos réunions qui deviennent très chargées. Elles per- 
mettraient de supprimer la lecture du procès-verbal de la 
séance précédente dont tous les sociétaires auraient eu le 
loisir de prendre connaissance. Mais il redoute des diffi- 
cultés d'exécution et une augmentation notable de frais 
pour l'impression. Il dit également qu'il faudrait adjoindre 
au Secrétaire général une Commission qui s'occuperait de 
la rédaction des Annales. 

Puis il met aux voix l'adoption de cette proposition qui 
est acceptée par l'Assemblée. 

Echange des Publications 

M. François Maire développe ainsi sa seconde propo- 
sition : 

Nous avons dépensé en 1885, 2,400 fr. pour 675 exem- 
plaires de nos Annales (soit 3,55 l'un) dont 250 pour les 
échanges avec les Sociétés correspondantes : 

Or, ces échanges sont à peu prés sans intérêt pour les 
membres de la Société, car, faute d'un local de bibliothèque 
jouissabie, nous ne pouvons prendre connaissance des 
publications des Sociétés correspondantes qui s'entassent 
dans nos archives sans être seulement coupées. 



— 46 — 

De plus, un grand nombre de Sociétés nous adressent des 
bulletins sans intérêt pour nous. D'autres ne nous adres- 
sent pas leurs publications régulièrement et sont très en 
retard avec nous. 

J'estime que cet état de choses, qui est l'occasion de 
dépenses absolument stériles, exige une réforme sérieuse. 
Je Ta vais déjà demandée Tan dernier; l'Assemblée générale 
m'avait approuvé; une Commission avait été nommée pour 
examiner la chose, mais elle n'a jamais été convoquée. 

Il importe de ne plus échanger nos Annales qu'avec les 
Sociétés dont les publications nous seront d'une véritable 
utilité. Si nous réduisons de 250 k 100, par exemple, le 
nombre des Sociétés correspondantes, nous ferions de suite 
une économie de 700 francs. 

Nous pourrions nommer une Commission qui ferait un 
triage sérieux parmi les publications échangées et qui 
arrêterait la liste des Sociétés avec qui nous pourrons 
avec fruit continuer de correspondre. 

Cette Commission pourrait se composer du bibliothécaire, 
du secrétaire général, du conservateur, du trésorier, et 
d'un ou deux délégués nommés par chacune des sections. 

Cette proposition est acceptée et il est décidé qu'une 
Commission composée du président et du secrétaire de cha- 
que section, du bibliothécaire, du trésorier et du secré- 
taire général s'occupera du triage à faire dans les publica- 
tions à échanger. 

CHAMPS DE DÉMONSTRATION ET RÉUNIONS CANTONALES 

Quant à la proposition de M. Maire déjà étudiée comme 
la précédente par la section d'agriculture, elle avait été 
exposé en ces termes à cette section : 

J'ai eu l'occasion de parcourir dernièrement l'arron- 
dissement de Saint-Etienne et d'en visiter à peu prés 
toutes les communes. Je n'ai négligé pendant cette tournée 
aucune occasion d'étendre l'influence de notre Société et de 
reoruler de nouveaux membres. Mais j'ai dû constater avec 
regret que le terrain est fort peu préparé pour une propa- 
gande fructueuse, car je me suis heurté à plus d'une objec- 
tion. 



— 47 — 

Je me sais rendu compte en premier lieu que Ton ne 
connaît pas notre Société et que les agriculteurs n'en com- 
prennent bien ni le but, ni le fonctionnement. Ils s'imagi- 
nent pour la plupart qu'il faut être passé maître en science 
agricole pour en faire partie. Ils ne se rendent pas compte 
que si notre Société fait appel à toutes les capacités et à 
tous les dévouements pour répandre le progrés, elle admet 
également dans son sein tous ceux qui veulent s'instruire 
et profiter de ses études et de ses travaux. Ils ne se rendent 
pas compte que notre Société n'est pas un aréopage de 
savants fermé à tous les profanes, mais bien plutôt une 
Société de secours mutuels où science , expérience et dé- 
vouement sont mis en commun. 

Eq second lieu, on m'a toujours objecté que, le siège de 
nos réunions étant à Saint-Etienne, les habitants des 
cantons éloignés du chef-lieu ne peuvent pas prenare part 
d'une façon suivie aux travaux de la Société et n'ont par 
conséquent aucun intérêt à s'affilier à notre association. 

Nous avons donc tout intérêt à détruire ces idées pré- 
conçues, à dissiper tous ces doutes, toutes ces arrières- 
pensées. 

Je suis persuadé que des réunions de notre Société 
don! le fonctionnement pourrait être copié sur celui des 
réunions horticoles, tenues successivement dans chaque 
canton, feraient connaître le but, l'organisation de notre 
association. Elles feraient comprendre aux agriculteurs les 
services que nous cherchons à rendre et les engageraient 
à être des nôtres . 

Ces réunions feraient tomber du reste l'objection majeure 
qui nous est faite à propos de l'éloignement du siège de 
notre Société. 

Le résultat pratique et direct de ces réunions serait le 
recrutement d'un bon nombre de nouveaux membres, 
l'accroissement de nos ressources et de notre influence. 

Hais ce n'est pas cette seule considération qui me 
pousse à vous les proposer. 

Qu'importe-t-il, en effet, que notre Société soit nom- 
breuse et riche, si elle ne fait rien d'utile? 



— 48 — 

Ce qui m'engage surtout à vous proposer ces réunions, c'est 
que leur but réel sera de porter l'instruction, l'émulation 
dans tous les coins de notre arrondissement ; c'est que ces 
réunions contribueront à vulgariser les bonnes méthodes, 
à pousser le paysan aux améliorations. 

C'est aussi parce que ces réunions pourront mettre en 
lumière et utiliser les capacités d'agriculteurs ignorés 
jusque là. 

Je n'ai pas été le seul de notre Société à comprendre que 
pour faire beaucoup de bien nous devons nous décentraliser 
un peu. 

M. Lucien Thiollier et M. Rousse ont proposé, l'an der- 
nier, rétablissement de champs d'expériences cantonaux 
ou communaux, qui mettraient directement sous les yeux 
des agriculteurs les résultats obtenus avec les semences de 
choix, les bons engrais, les instrumenta perfectionnés. 
Ces messieurs se trouvent en communauté d'idée avec le 
Ministre de l'agriculture M. Gomot. 

M. Borland, de son côté, a proposé à notre Société de 
choisir dans son sein ou en dehors d'elle un professeur 
d'agriculture qui serait chargé de faire rtss conférences 
pratiques dans chaque commune du canton où devra se 
tenir le comice de l'année suivante. Ces conférences éclaire- 
raient les cultivateurs sur les améliorations à réaliser chez 
eux et les prépareraient avec avantage aux divers concours 
du comice. 

Je. demanderai donc que ces diverses propositions soient 
réunies, puis sérieusement et promptement étudiées par 
une Commission qui étudierait les voies et moyens à 
suivre pour organiser ces reunions cantonales, qui s'oc- 
cuperaient de conférences agricoles et présideraient à la 
création de champs de démonstration cantonaux. 

La création de champs de démonstration sera facilitée 
par les subventions qui pourront nous être accordées, soit 
par les communes, soit par l'Etat, conformément à la cir- 
culaire de M. Gomot. 

Je propose pour faire partie de cette Commission, MM. 
Euverte, Lucien Thiollier, Magand, Berland, Rousse, Otin, 



— 49 — 

Terme, J. Ginot, Jullien (de Pêlussin), Fillion , Pagnet, 
Defour (de Bourg-Argental), Repiquet (de Firmin y), F. Maire 
et Courbon-Lafaye. 

La section d'agriculture a nommé cette Commission pour 
s'occuper de la création de champs de démonstration et de 
réunions cantonales. 

Cette Commission s'est réunie le 34 janvier et après 
avoir examiné les questions qu'elle avait à étudier, elle a 
adopté les conclusions suivantes : 

4° Sur un rapport de M. Lucien Thiollier, où il expose 
les avantages des champs de démonstration et leur grande 
influence sur le développement du progrès agricole dans 
notre arrondissement, elle décide de réclamer une subven- 
tion de 4 .500 fr. à l'Etat et autant au département pour 
créer dans chaque canton un champ de démonstration, 
et de demander aux communes de fournir le terrain et la 
main-d'œuvre nécessaire à cette entreprise. En consé- 
quence, une délégation se rendra auprès de M. le Préfet 
pour le prier de demander cette subvention au Conseil 
général à sa session d'avril. 

2° Elle décide de réclamer de l'Assemblée générale 
l'affectation au budget d'une somme de 500 francs pour la 
création de réunions cantonales et délègue MM. Otin, 
Ginot, Teyssier, Croizier, Repiquet et F. Maire pour orga- 
niser de suite ces réunions. 

La somme de 500 francs servira aux frais et déplacements 
des organisateurs et aux frais de publicité pour annoncer 
les réunions. 

Cette somme de 500 francs serait perçu sur les subven- 
tions accordées pour la création des champs de démonstra- 
tion, dont les réunions cantonales seraient le prélude, puis 
le complément. Du reste, cette dépense serait largement 
compensée pal* le recrutement des nouveaux membres. Il 
suffirait en effet d'en recruter 5 par canton, pour couvrir 
cette somme de 500 francs. 

L'Assemblée, statuant sur cette double proposition , ap- 
prouve les conclusions de la Commission au sujet du 



— 50 — 

champ de démonstration et donne pour mission à cette 
Commission de s'aboucher avec l'Administration pour 
l'obtention des subventions. 

Pour ce qui concerne les réunions cantonales, elle admet 
également les conclusions de la Commission et vole en 
principe l'affectation de 50O francs à cet objet en réservant 
l'approbation de la Commission du budget. 

Sur la demande des sections réunies, l'Assemblée, déter- 
minant les conditions dans lesquelles auront lieu les élec- 
tions des bureaux de section, décide que l'article des 
statuts concernant l'élection du bureau général ne sera pas 
applicable à l'élection des bureaux de seclion ot que ces 
élections seront valables quel que soit le nombre des 
votants. 

Le secrétaire général demande à l'Assemblée de vouloir 
bien se prononcer sur le mode qui sera désormais adopté 
pour la lecture des publications.il expose que, par suite du 
mode adopté en 4885, un certain nombre de publications 
ont été perdues, et qu'il ne veut pas continuer le même 
usage sans que la Société se prononce à nouveau, afin de 
mettre sa responsabilité à couvert. Après plusieurs obser- 
vations on décide de renvoyer à la Commission chargée de 
faire le choix des publications à conserver, l'examen de la 
meilleure méthode à adopter pour la lecture pour les 
sociétaires en attendant d'avoir un local propice. 

L'heure étant très avancée, il ne peut être donné lec- 
ture des mémoires de MM. J. Ginot, S. Michel, F. Cha- 
pelle. 

Cette lecture aura lieu à la séance de mars. " 

Le secrétaire général donne connaissance des présenta- 
tions suivantes de candidatures : 

M. Hector Denis, 4, rue du Haut-Tard y, à Saint- 
Etienne, présenté par MM. Rimaud et Revol. 

MM. Antoine Peyron, propriétaire, à Firminy; Pelade, 
négociant, au Logis-Neuf, à Firminy; Louis Berth ail, 
négociant à Firminy, présentés par MM. Repiquet et Fran- 
çois Maire, 



— 31 — 

M. Claude-Marie Verdellet, marchand de charbons, 
rue des Portes, & Saint-Chamond, présenté par MM. Bon- 
jour, Fillion et Ferra nd. 

M. Joseph Bonnard, géomètre, à Rive-de-Gier, pré- 
senté par MM. Bonjour, Fillion, Ferrand et Madignier. 

M. J.-B. Madignier, ferblantier, à Rive-de-Gier, pré- 
senté par MM. Madignier, Mouton et Fillion. 

M. Hubert Tollin, ancien juge de paix, rue des Jar- 
dins, 34, présenté par MM. Croizier et François Maire. 

M. Aroud, ingénieur, rue Badouillère, 29, présenté par 
MM. Otin et François Maire. 

M. Néel, architecte, cours Jovin-Bouchard, présenté 
par MM. Otin et Thomas-Javit. 

M. Chapuis, avoué, rue des Jardins, 22, présenté par 
MM. Ogier et Otin. 

M. François Gillet, de la maison Gillet et fils, proprié- 
taire, à Izieux, présenté par MM. Euverte, Otin et François 
Maire. 

M. Jaboulay, propriétaire, marchand de charbons, 
route de Langonand, à Saint-Chamond, présenté par MM. 
Otin, Burellier et François Maire. 

M. Mieg, rentier, rue Robert, 8, présenté par MM. Ber- 
trand et Jean Besson. 

M. Làrgeron, directeur du gaz de Firminy, présenté 
par MM. Victor Penel et Bufferne. 

Sont ensuite admis & l'unanimité : 

MM. Paret, marchand de laine, propriétaire, 3, place 
Roannelle ; Barthélémy Badinand, propriétaire, à Saint- 
Priest, par Saint-Etienne ; Lambert, fabricant de boulons, 
à Firminy ; Roussel, architecte, à Firminy ; Large, char- 
ron, à Firminy; Badel, propriétaire à Firminy, pré- 
sentés à la séance du 14 janvier 1886. 



K 



RÉUNIONS HORTICOLES MENSUELLES 



Année 1885 



Btpport présenté «a nom &• la Commlirion dfarcotrioo 



|WWA/AA»WA 



Messieurs, 

Dans son rapport de l'année 1884, la Commission direc- 
trice des réunions horl icoles venait vous exposer les heureux 
résultats qu'elle avait obtenus. 

Pendant l'année de 1885, le succès n'a fait que s'affir- 
mer davantage. Quelques détails sur les concours, con- 
férences et expositions qui ont eulieu en dehorsdes réunions 
mensuelles proprement dites, suffiront simplement à le 
prouver. 

— C'est, en premier lieu, par ordre de date, le concours 
de taille du 15 mars, pour lequel notre dévoué collègue 
H. Croizier avait bien voulu mettre à la disposition de la 
Commission la propriété Jacquemont, sise à Monlaud. 

Dix-sept concurrents, horticulteurs, amateurs ou jar- 
diniers d'amateurs, ont pris part à ce concours, et, parmi 
eux, quelques uns vraiment sérieux. Plusieurs propriétaires 
n'avaient pas craint de venir assister à ce concours au- 
quel prenaient part leurs jardiniers. 

En dehors des récompenses décernées à la suite de ce 
concours, et dont le détail se trouve ci-après, la Commis- 
sion a donné en primes d'honneur 3 serpettes ou sécateurs 
aux trois premiers : MM. Barailler et Agiès, horticulteurs, 
et M. Bertrand, jardinier, chez M. Philippe Thiollière. 

— Le 12 avril suivant, dans une séance dont M. Euverte 
avait bien voulu prendre la présidence, M. Bourgeois, pro- 



— 54 — 

fesseur départemental d'agriculture, a donné une con- 
férence viticole, en présence d'un nombreux public de 
viticulteurs, jardiniers et amateurs, venus même de loin. 
Dans un langage clair et précis, le conférencier a donné 
des détails très circonstanciés sur les mœurs du phylloxéra 
et les effets destructeurs produits par ses piqûres sur les 
racines de la vigne française. Etudiant ensuite les deux 
remèdes capables de combattre les effets désastreux qu'il 
venait de développer, H. Bourgeois a décrit avec tous les 
détails pratiques les opérations relatives soit au sulfurage 
des vignes françaises, soit au greffage et au mode de plan- 
tation des plants américains résistant aux piqûresdu phyllo- 
xéra. 

— Le 28 juin, une exposition de roses et de fleurs prin- 
tanières a eu lieu au Palais-des-Aris ; diverses collections 
très complètes y ont été admirées des amateurs. 

— Le 30 août, une délégation de la Commission, s'ad- 
joignant quelques jardiniers et amateurs, a visité 5 exploi- 
tations horticoles et, parmi les jardins visités, plusieurs, un 
surtout, celui de M. Jean-Claude Descroix, jardinier, chez 
H. Louis Bar let, à La Fouillouse,ont témoigné de l'habileté 
et de la persévérance des jardiniers qui les dirigeaient. 

— Les 42 et 13 septembre, une exposition, plus com- 
plète que celle du mois de juin, a été organisée au Palais- 
des-Arts ; elle comprenait : 

18 Lots de fleurs ou plantes à fleurs ; 

44 Lots de fruits; 

4 S Lots de produits maraîchers ; 
4 Lots d'instruments ou de serrurerie horticoles. 

Parmi les fleurs, le lot de M. Jean-Claude Descroix (col- 
lections de bégonias de semis, de lobélias cardinalis de 
semis, etc.), a obtenu le maximum des points avec félicita- 
tions du jury. 

Parmi les fruits, le lot M. Vial, jardinier, chez H. 
David, au Portail-Rouge (poires et pommes superbes, 
pftches, prunes, le tout en collection), a également obtenu 
le maximum des points et les félicitations du jury. 

Enfin, parmi les produits maraîchers, le lot de M. Gou- 



— 55 — 

rel, horticulteur maraîcher, à La Terrasse (collection de 
40 variétés de laitues; collections de chicorées, choux, 
courges, céleris, cardons, oignons, etc., etc.)» a également 
obtenu le maximum des points avec félicitations. 

Plusieurs autres collections, notamment celles de 
H. Vial, pour les fleurs; M. Cusset, jardinier, chez MM. 
Fraisse-Merley et Bertrand, ont été fort remarquées. 

— Enfin, le 8 novembre, pour la première fois à Saint- 
Etienne, votre Commission a organisé une exposition de 
chrysanthèmes. 44 lots de ces fleurs ont été exposés, no- 
tamment par M. Vial (50 variétés françaises, anglaises, 
japonaises, en pots); M. Rozain-Boucharlat (40 variétés, 
fleurs coupées); M. Lâchât, jardinier, M. Gauthier- 
Dumons, MM. Cusset, Vacher, jardiniers, chez M. Méhier- 
Cédié, etc. Cette exposition, qui a eu lieu à la Chambre de 
commerce, avait attiré bon nombre d'amateurs. 

A l'occasion de cette exposition, M. Bourgeois a bien 
voulu donner une conférence sur les faits physiologiques de 
la circulation de la sève et de la respiration chez les végé- 
taux supérieurs. Le conférencier a tiré des conséquences 
pratiques des faits qu'il venait d'exposer, tant au point de 
vue de la taille qu'au point de vue des autres soins à 
donner aux plantes. 

— Les autres réunions, quoique moins brillantes, n'en 
ont pas été moins intéressantes. Plusieurs fois des apports 
vraiment beaux ont été présentés et les détails donnés sur 
quelques uns, ainsi que les articles horticoles lus par les 
membres de la Commission ont rendu ces réunions vrai- 
ment instructives. 

Par les détails qui précèdent, la Commission croît avoir 
montré même d'une manière surabondante qu'elle a fidèle* 
ment rempli la mission qui lui était confiée. Cependant 
elle aurait voulu faire davantage et créer divers autres 
concours spéciaux, très utiles pour faire pénétrer partout 
les bonnes méthodes. Elle a dû y renoncer, la subvention 
qui lui avait été promise n'ayant pas été accordée. C'est 
ce même motif qui l'a obligé de grouper, comme vous le 
verrez plus loin, les diverses récompenses décernées à la 
suite des divers concours ou expositions. 



— 56 — 

Dans ce groupement, la Commission s'est attachée à tenir 
exactement compte des mérites de chacun, tout en ména- 
geant le plus possible le budget de la Société. 

En terminant, la Commission, désireuse de continuer 
avec fruit une œuvre qu'elle croit utile, émet le vœu que 
la Société d'agriculture renouvelle auprès de la Préfecture 
la demande qu'elle adressa le mois d'août passé ; elle ne 
doute pas que cette demande ne soit favorablement accueillie, 
étant donné l'importance toujours croissante des réunions 
horticoles, importance qu'il est facile de justifier. 

Voici la liste des récompenses décernées pour le con- 
cours de taille du 4 5 mars, pour la visite des jardins du 
SO août et pour les apports et expositions de l'année. 

MÉDAILLES DE VERMEIL GRAND MODULE 

Visite des jardins. — M. Descreix (Jean-Claude). 
Apports et expositions. — MM. Vial, Gaurel, Va- 
cher, Descroix (Jean-Claude). 

MÉDAILLES DE VERMEIL PETIT MODULE 

Concours de taille. — MM. Bertrand, Barraille, Ogier, 
Cusset, Bertrand. 

Visite des jardins. — MM. Cusset, Vacher. 

Apports et expositions. — MM. Cusset, Descroix 
(Félix), Massard, Bertrand, Godard, Frère, Lâchât. 

MÉDAILLE D'ARGENT GRAND MODULE 

Visite des jardins. — M. Descroix (Félix), 

MÉDAILLES D' ARGENT PETIT MODULE 

Concours de taille. — MM. Pomey, Frère, Gardelte, 
Vitaille, Godard, Desgouttes. 

Visite des jardins. — MM. Charondière, Frère. 

Apports et expositions. — MM. Drevon, Rocle, 
Guilloud. 



— 57 — 

MÉDAILLE DE BRONZE GRAND MODULE 

Visite des Jardins. — M. Drevoiw 

MÉDAILLES DE BRONZE PETIT MODULE 

MM. Grenier, Rocle, Guilloud, Siméon, Michel, Drevon. 

Apports et expositions. — MM. Besqueut, Charon- 
dière, Vitaille, Michel, Jamet, Liquier, Charles. 

Voici enfin les récompenses telles qu'elles résultent du 
groupement opéré comme il a été dit plus haut, et que la 
Commission Tient soumettre à l'approbation de la Société 
d'agriculture : 

MÉDAILLES DE YERMEIL GRAND MODULE 

MM. Jean-Claude Descroix, jardinier, chez M. Louis Bar- 
let, à La Fouillouse ; 

Jean Vial, jardinier, chez M. David, au Portail- 
Rouge ; 

Gaurel, horticulteur, à La Terrasse; 

Vacher, jardinier, chez M. Méhier-Cédié, au Bru- 
neau, (L'Etrat); 

Cusset, jardinier, chez M. Fraisse-Merley, à Valjoly, 
Sorbiers ; 

Bertrand, jardinier, chez M. Philip, à Saint-Genest- 
Lerpt. 

MÉDAILLES DE VERMEIL PETIT MODULE 

MM, Félix Descroix, jardinier, chez M. Petrus Barlet, à 
La Fouillouse; 

Frère, jardinier, chez Mme de Prandière,à La Fouil- 
louse ; 

Lâchât, jardinier, chez M. Gauthier-Dumont, à 
à Villars ; 

Godard, jardinier, chez M. Cote, au Mont, Saint- 
Etienne ; 



— 58 — 

MM. Massard, jardinier, chez M. Paillon, à La Bruyère, 
L'Etrat ; 
Berthoud, jardinier, chez M. Desvigne, au Gros ; 
Barailler, jardinier, chez M. Otin ; 
Ogier, jardinier, chez M. Otin. 

MÉDAILLE D'ARGENT &BAND MODULE 

M. Drevon, jardinier, chez M. Biétrix, à La Chaléas- 
sière. 

MÉDAILLES D'ARGENT PETIT MODULE 

MM. Vilaille, jardinier, chez M. Jacod, à La : Palle ; 

Charondière, jardinier, chez M. Puthod, à Terre- 
noire ; 

Rocle, horticulteur à Montaud, propriété Jacque- 
mond ; 

Guillaud, chez M. G ranger, à La Mulatière. 

Pomey, horticulteur, chez M. Otin ; 

Gardette, propriétaire, employé aux Mines de la Loire; 

Desgouttes, jardinier. 

MÉDAILLE DE BRONZE GRAND MODULE 

M. Michel, jardinier, au Rond-Point. • 

MÉDAILLES DE BRONZE PETIT MODULE 

MM. Siméon, jardinier, chez M. Primat, à La Fouillouse; 
Grenier, horticulteur, épicier, Grande rue Royet. 
Besqueut, jardinier, chez Mme Bastide, à La Mula- 
tière; 
Jamet, jardinier, chez Mme Robichon, à La Mulatière; 
Liquier, jardinier, chez M, Philip-Fessy, au Gros; 
Charles, jardinier, chez M. Oriol, à Saint-Chamond. 



— 59 — ' 

Sulfatage des Echalas, Pieux et Piquets 

L'opération du sulfatage a pour résultat d'augmenter 
beaucoup la durée des échalas, pieux, et piquets de clôture. 
Il permet d'employer à ces usages des bois tendres qui 
seraient inutilisables sans cette préparation. 

Les bois tendres (pin, peuplier, saule, etc.) sulfatés peu- 
vent durer plus de douze ans, en terre et exposés aux in- 
tempéries. 

L'opération du sulfatage est très simple. 

On fait une dissolution de sulfate de cuivre (vitriol bleu) 
à raison de 3 à 4 kilos par hectolitre d'eau. On place cette dis- 
solution dans une bâche ou une futaille do dimensions assez 
grandes pour pouvoir immerger les bois que l'on ve&t sul- 
fater. 

La durée de l'immersion doit être de 15 à 20 jours pour 
les bois encore verts et de 30 à 40 jours pour les bois secs 
ou résineux. 

La dépense pour cette opération est faible, car la même 
dissolution peut servir pour plusieurs trempages en ayant 
soin de renforcer chaque fois' la dissolution de 4 à 500 
grammes de sulfate de cuivre. Le sulfate de cuivre première 
qualité, pur, exempt de fer, dit Chypre, vaut en gros de 
48 à 50 francs les * 00 kilos, pris aux usines- 
La couperose (sulfate de fer) et le sulfate mixte de fer et 
et cuivre, dit Salsbourg, qui ont beaucoup d'analogie avec 
le sulfate do cuivre pur, sont impropres à cet usage. 

Le sulfate de fer est vert, avec des parties brunâtres, il ne 
coûte que 8 francs les \ 00 kilos ; on ne peut pas le confondre 
avec le sulfate de cuivre. 

Quant au sulfate mixte, il est bleu, légèrement verdâtre. 
On peut le confondre avec le sulfate de cuivre pur et, 
comme il ne coûte que 20 francs les \ 00 kilos, il est souvent 
vendu pour le sulfate de cuivre pur. On peut cependant le 
reconnaître à sa ieinte verdâtre qui s'accentue sur les bords 
des morceaux lorsqu'on les regarde en plein jour, et aux 
efflorescences blanches qui se produisent souvent à la 
surface. 



— 60 — 

Les frais de sulfatage sont largement compensés par le 
prolongement de la durée du bois, qui est triplée. 

Eu Bourgogne, les vignes complantées d'échalas sulfatés 
ont été préservées du mildiew. 

Avis aux vignerons. 

F. Maire. 



Chevaux empoisonnés par l'avoine moisie 

Il vient d'être constaté en Angleterre, à la suite de la 
mort d'abord inexplicable et presque subite de plusieurs 
chevaux chez un propriétaire, que l'avoine moisie peut em- 
poisonner les chevaux. 

Ces animaux en effet recevaient de fortes rations d'avoine 
moisie sur laquelle l'examen au microscope décela la 
présence d'un champignon plus ou moins analogue à ceux 
qui ravagent nos vignes et que nous connaissons sous le 
nom d'oïdium, de mildiew (peronospora viticola), de 
pourridié (agaricus melleus, resléria hypogéa), d'an- 
trachnosc* de Black-Rot, etc. 

Le secrétaire général, 

François Maire. 



•*> 



Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l*Hôtel-de- Ville, 4 



PROCÈS-VERBAL 

DE LA 

SÉANCE DU 2 MARS 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. — 
Travaux de section. — Actes de l'Assemblée. — Mémoire 
sur l'instruction technique agricole des femmes par M. Jules 
Ginot. - Note sur le Musée céramique de Sèvres par 
M. L. Michel. — De la distance des planètes et de leurs 
satellites par M. Chapelle. — Admission de nouveaux 
membres. 

Président : Maximilien Evrard. 
Secrétaire : François Maire. 

Les membres présents, au nombre de quarante, sont : 
MM. Berland, Berne, Blanchard, Georges Bory, Buf- 
ferne, J.-L. Burlat, Chapelle, P. Charlois, Jacques Char- 
vin, Chevallard, Cognet -Frappa, Croizier, Dubois, Dupuis, 
Dussauze, Evrard, Fauvain, Favarcq, Ginot, Gonin, Gour- 
lat, Guôrin-Granjon, Guétat, Imbert, Largeron, Lassa- 
blière-Tiblier, François Maire, Louis Maire, Marckert 
René, Matrat J. Michel Sauveur, Olin fils, Rey-Palle, 
Revol, Rimaud, Rivolier, Teyssier , Thomas-Javit,Tollin, 
Vantajol. 

Correspondance 

Elle comprend': 

Une lettre de M. Révérend du Mesnil réclamant nos 
Annales de 4885;. 

Une lettre du Directeur de la fanfare de Chavanay accu- 
sant réception de la médaille de vermeil qui lui avait été 
adressée pour le concours que sa fanfare a prêté au Comice 
de Pélussin; 

Une lettre de M. le Maire de Pélussin réclamant pour 
Antoine Meiller, cultivateur à' Pélussin, le montant d'un 
prix de 5 fr. dans l'espèce ovine et d'un prix de 40 fr. 
dans l'espèce caprine, qu'il n'a pas touché au moment de 
la distribution des récompenses au Concours de Pélussin. 



— 62 — 

Après diverses observations, il est décidé que Ton fera 
droit à cette réclamation; mais qu'à l'avenir on devra 
faire signer tous les lauréats lors delà remise de leurs récom- 
penses, tant pour justifier à l'administration l'emploi des 
allocations que pour éviter des réclamations mal fondées. 

Lettre de M. Eraud, de Chavanay, membre de la Société, 
demandant, au nom des localités de la vallée du Rhône, 
l'établissement d'un champ d'expériences à Chavanay où 
des recherches seraient faites en vue de la lutte contre le 
phylloxéra. 

Cette demande est renvoyée à la commission des champs 
de démonstration. 

Lettres de démission de MM. Conte et Victor Rolland, 
du Chambon ; 

Lettresde MM. Conte etRollond informantque M. Peyron 
retire sa candidature de membre de notre Société ; 

Lettre du ministère de l'Instruction publique et des 

Beaux-Arts demandant à votre Société de désigner des 

délégués pour la représenter au congrès des Sociétés 

savantes à la Sorbonne. 
Sont désignés : 

MM. Eu verte,, Jeoffroy, docteur Noélas, Textor de Ravisi, 

Sauveur Michel, Louis Favarcq. 

Travaux des sections 

Section d'agriculture et d'horticulture. — M. Croi- 
zier, secrétaire, lit le procès-verbal de 'la réunion du 
\ 3 février. 

présidence de m. otin. 

M. Maire, secrétaire général, fait connaître un article du 
Journal de l'Agriculture très intéressant, duquel il 
ressort que les engrais chimiques enfouis deÔ m 15àO m S!0 
dans le sol, produisent plus d'effet que s'ils sont simple- 
ment répandus à la surface. 

M. le Président, après avoir indiqué l'importance présu- 
mée du Comice de Firminy, dit qu'il serait bon de désigner 
-le Commissaire général de ce concours et trois Commis- 
aires-adjoints par section. 



— 63 — 

Il est répondu qu'un seul commissaire par section devrait 
suffire, étant donné l'utilité d'une direction unique. 

M. le Président insiste sur le bien fondé de sa proposi- 
tion qu'il fait agréer après avoir fait comprendre qu'il faut 
un homme à la réception des objets et à la délivrance des 
cartes aux exposants,et un autre pour présider au placement 
des objets. 

M. Olin est désigné à l'unanimité pour être commissaire 
général. 

Il remercie ses collègne de ce témoignage de confiance, 
et ajoute qu'il tâchera d'en être digne. 

Sont nommés commissaires-adjoints : pour la race cheva- 
line, bovine, ovine, porcine et galline, MM. Magand, 
Repiquet, Guétat et Terme; 

Pour les produits agricoles et horticoles, MM. Teyssier, 
Martignat et Besson; 

Pour les outils et machines agricoles, MM. Bory, Frey- 
dier, Comte et Louis Maire. 

M. le Président propose de nommer une Commission 
destinée à faire une visite à la commune de Firminy, pour 
examiner les emplacements nécessaires à l'installation du 
Comice, et s'entendre avec la municipalité à ce sujet, ainsi 
que sur la date du Comice. 

Sont nommés MM. Olin, Teyssier, Maire (François), 
Ginot, Thomas-Javit. 

M. le Secrétaire général lit unelettrede Firminy annon- 
çant que l'administration municipale nous accorde un objet 
d'art de 200 fr., une médaille d'or et une médaille de ver- 
meil, obtenus de M. le Ministre d'agriculture pour être dis- 
tribués aux lauréats du prochain Concours. 

Il propose de voter des remerciements à la municipalité 
de cette commune, qui s'intéresse si bien de la réussite de 
son comice. 

Ces remerciements sont votés à l'unanimité* 

M. le Président demande la nommination d'une commis- 
sion pour élaborer le programme de ce comice. 

Sont nommés MM. Otin, Ginot, Maire (François), Tbo- 
mas-Javit, Comte, Repiquet, Bory et Guétat. 



— 64 — 

M. le Secrétaire général informe la réunion que le 
comité d'étude et de vigilance contre le phylloxéra ouvrira 
des écoles de greffage à Rive-de-Gier et à Pélussin. 

La Société de viticulture de la Loire en ouvrira égale- 
ment; il émet le vœu que notre Société d'agriculture veuille 
bien mettre à la disposition des viticulteurs de notre Société 
qui le désireraient un bon greffeur choisi par elle, et dont 
elle paierait une partie du prix de la journée de travail. Il 
pense qu'âne somme de \ 00 fr. serait suf usante pour cette 

année* 

Ce vœu est approuvé à l'unanimité. 

M. le Secrétaire général nous fait connaître les résultats 
heureux d'un essai d'ensilage de fourrage vert qui ai eu lieu 
dans la propriété de M. Griot, à Villars. 

M. Repiquet dit avoir vu un en sillage de maïs qui, lié 
en botte, avant l'introduction dans le silo, a parfaitement 
réussi 

M. le Secrétaire général nous fait connaître que la 
Compagnie des produits chimiques de Sainl-Gobain a créé 
un champ de démonstration pour faire l'essai des divers 
engrais qu'elle produit, chez M. Fillon, notre collègue, 
propriétaire au Puits-du-Château, près Rive-de-Gier. 

M. Fillon nous informera des résultats, que les agricul- 
teurs pourront, d'ailleurs, aller constater chez lui. 

M. le Président nous fait connaître le moyen de détruire 
le puceron lanigère qui, chaque année,fait périr une quan- 
tité considérable de pommiers. Il suffirait de badigeonner 
l'arbre infecté avec une composition de : 

\ litre d'eau; 

35 grammes de savon; 

60 grammes d'alcool anilique. 

M. Milchlbert, professeur à Aarau (Suisse), aurait 
découvert ce remèd.e qui a parfaitement réussi. 

La séance a été levée à 41 heures 50. 

J.-B. Croizier. 

Sections réunies. — Dans la réunion du 47 février, 
M* Sauveur Michel a demandé que notre Société veuille 
bien signaler à M. le Maire l'oubli qui a été fait de la 



— 65 — 

ville de Saint-Etienne dans la distribution gracieuse faite 
par M. Hugues Krafft des œuvres de Brascassat. 

Il dépose également une proposition que lui avait sou- 
mise notre regretté collègue Malescourt et relative aux 
mesures à prendre pour que les membres de la Société 
puissent rendre les derniers devoirs à leurs collègues décédés. 

L'examen de cette proposition est renvoyé à la prochaine 
réunion de la section. 

Le secrétaire général donne ensuite lecture d'une lettre 
de M. le docteur Noélas par laquelle il propose à notre 
Société de lui communiquer un travail ayant pour titre : 
Y Histoire populaire de la Loire aux temps anti- 
ques. 

Il donne lecture également d'un mémoire de M. Noélas 
sur la découverte dans le terrain tertiaire de silex taillés 
demain d'hommes. 

Ces deux communications sont renvoyées à la Commis- 
sion forézienne. 

Après une conversation sur l'état de l'industrie dans 
notre localité, la séance est levée. 

Actes de l'Assemblée 

M. Jules Ginot donne lecture de son mémoire relatif à 
l'instruction technique agricole des femmes auquel l'Assem- 
blée applaudit. 

Sur la proposition de MM. Jules Ginot et François Maire, 
la Société émet le vœu que l'Elat et les départements se 
préoccupent de l'instruction technique agricole des femmes. 
Elle décide, en outre, que la plus grande publicité sera 
donnée à ce vœu. 

L'impression dans nos Annales du mémoire de M. Ginot 
est votée à l'unanimité. 

M. Sauveur Michel lit sa note fort intéressante sur le 
musée de céramique de Sèvres. Ces notes témoignent d'une 
véritable érudition et l'impression dans nos Annales en est 
volée. 

Enfin M. Chapelle communique à l'Assemblée son travail 
sur la distance des planètes et de leurs satellites. 



— 66 — 

Cette étude est une modification et une rectification de 
la loi empirique de Tilius. 

L'assemblée félicite H. Chapelle de son travail et émet 
le vœu qu'il serve à de nouvelles découvertes astrono- 
miques. 

Sont admis comme nouveaux membres : 

M. Hector Denis, ingénieur civil rue du Haut-Tardy, 
présenté par MM. D. Rimaudet D. Revol. 

M . Antoine Peyron, propriétaire, à Firminy: M. Pellade, 
négociant au Logis-Neuf à Firminy; M. Louis Berthail, 
négociant et maire à Firminy, présenté par MM. Repiquet 
et François Maire. 

M. Claude-Marie Verdellet, négociant en charbons, rue 
des Portes, à Saint-Chamond., présenté par MM. J.-B. 
Bonjour, Filloa et Ferrand. 

M. Joseph Bonnard, géomètre, à Rive-de-Gier, présenté 
par MM. J.-B. Bonjour, Fillon, Ferrand et Madignier. 

M. J.-B. Madignier., ferblantier, à Rive-de-Gier, pré- 
senté par MM. Madignier, Mouton cl Fillon. 

M. Hubert Tollin, ancien juge de paix, 34 , rue des Jar- 
dins, présenté par MM. Croizier et François Maire. 

M. Aroud, ingénieur, 29, rue Badouillère, à Saint- 
Etienne, présenté par MM. Otin et François Maire. 

M. Néel, architecte, cours Jovin -Bouchard, à Saint- 
Etienne, présenté par MM. Otin et Thomas-Javit. 

M. Chapuis, avoué, rue des Jardins, 22, à Saint-Etienne, 
présenté par MM. Ogier et Otin. 

M. François Gillet (de la maison Gillet et fils), proprié- 
taire à Izieux, présenté par MM. Euverte, Otin et François 
Maire. 

M. Jaboulay, marchand de charbons, route de Lan- 
gonan, à Saint-Chamond, présenté par MM. Burrellier, 
Otin et François Maire. 

M. Mieg, rentier, 8, rue Robert, à Saint-Etienne, pré- 
senté par MM. P. Bertrand, J. Besson. 

M. Largeron, direcleur du gaz de Firminy, présenté par 
MM. Victor Penel et Bufferne. 

La séance est levée. 



MÉMOIRE 



SUR 



l'Instruction technique agricole des femmes 



par Jules Ginot 



Déjà, en diverses circonstances, j'ai réclamé la créalion 
d'écoles de femmes maîtresses de fermes, ménagères, 
bassescourières ; plus j'étudie cette question, plus j'en 
reconnais l'importance et l'utilité; je viens donc essayer 
encore une fois de faire ressortir la nécessité d'une telle 
création. 

Si, dans vos excursions, vous avez eu la curiosité de 
visiter les marchés des diverses contrées que vous avez été 
appelés à parcourir, vous aurez certainement été frappés 
à la vue de tous ces produits de ferme soigneusement 
élalés, présentés par des ménagères endimanchées pour la 
circonstance; si vous avez regardé de plus près,spécialement 
les produits de la laiterie, vous aurez remarqué leur mau- 
vaise mine ; si v ous y aviez goûté, en général, vous auriez 
trouvé un beurre marbré ayant un goût de rance ou de 
petit beurre tourné. Les fromages ont aussi un goût amer 
très prononcé, ou aigre selon leur genre ; ils sont ou très 
durs ou très mous, remplis d'humidité comme s'ils sor- 
taient de l'eau 5 en un mot, la plus grande partie de ces 
produits est de qualité très inférieure ; cependant, tout se 
vend, la différence de prix du bon au mauvais est même 
très minime, ce qui prouve encore une fois qu'il y a plus 
de consommateurs que de connaisseurs. 

Après ces visites, si vous avez quelques notions d'agri- 
culture, vous êtes naturellement amenés par la réflexion à 
chercher les causes de cette infériorité de produits ; cette 
même réflexion vous entraîne aussi à chercher les moyens 



— 68 — 

pratiques de les perfectionner. La mauvaise qualité des 
produits vient surtout du manque de savoir et du peu de 
soin apporté à leur fabrication. 

Examinons ensemble la manière d'opérer de la majorité 
des petits propriétaires ou fermiers qui sont certainement 
les plus nombreux, surtout dans notre région. Mettant à 
part les grands agriculteurs et quelques autres proprié- 
taires faisant de l'agriculture par goût, qui cherchent par- 
tout le progrès, cous trouvons des installations fabriquées 
de pièces et de morceaux, mal comprises, meublées d'ins- 
truments primitifs mal entretenus; le bétail se trouve logé 
dans des étables n'ayant ni jour, ni air, regorgeant de 
fumier. Si vous restez quelques instants dans cette atmo- 
sphère condensée, vos vêtements resteront longtemps 
imprégnés de cette odeur pénétrante. Ce bétail mal logé, 
mal nourri t est cependant soumis à des traites régulières de 
deux ou trois dans la journée, selon l'usage local. Le lait, 
une fois recueilli dans des seaux en bois ou en fer-blanc, 
est passé au tamis et ensuite mis dans des terrines qui sont, 
autant que possible, placées dans une cave fraîche, pour 
ainsi faciliter la séparation de la crème. On attend le plus 
longtemps possible, jusqu'à ce que le lait soit aigri, même 
caillé; cela de crainte qu'il n'en conserve encore. Cette crème 
est alors enlevée de dessus le lait, versée dans de grandes 
terrines et conservée ainsi huit jours, ou même quinze, 
c'est à-dire jusqu'à ce qu'il y en ait suffisamment pour 
remplir la baratte. L'hiver, pour faciliter la prise de la 
crème, on l'approche du feu où elle est surchauffée et 
vigoureusement barattée ; une fois le beurre aggloméré, il 
est insuffisamment lavé et pétri. Ce beurre, étant moulé, 
est alors prêt à être transporté au marché. Le lait qui a été 
écrémé est transporté à la cuisine pour y être converti en 
fromages ; quelquefois, pour faire meilleur, on y ajoute un 
peu de lait non écrémé ou du lait de chèvre; là, étant 
placé près du feu, il est caillé avec une présure fabriquée 
à la maison, dont la force de coagulation est des plus 
variables; le thermomètre, qui rendrait de grands services, 
est inconnu. Le caillé étant formé est brisé ou non selon 



— 69 - 

l'usage, mis dans des moules qui sont portés à l'égoattoir ; 
une fois débarrassé du petit lait, ces fromages sont sortis 
du moule et salés sur toutes les faces. Alors par tous les 
moyens on les fait sécher; une fois secs, on les porte à la 
cave dans des cuves où ils sont censés se raffiner, restant 
là plus ou moins longtemps, selon les idées de la ména- 
gère qui les porte au marché avec le beurre et les autres 
produits de la ferme. 

Toutes ces manipulations très superficiellement expli- 
quées se font par routine, dans un local mal agencé, exposé 
à tous les changements de température, avec des instru- 
ments primitifs d'une propreté fort douteuse, d'autant plus 
que leur nettoyage est très difficile. Demandez pourquoi l'on 
opère ainsi ; la réponse, si toutefois vous en obtenez une, 
est à peu près celle-ci : Mes prédécesseurs faisaient comme 
moi, mes voisins font de même, nos produits se vendent 
bien, je n'ai donc pas de raison pour changer de procédé. Il 
faut cependant ajouter que Ton ne parle jamais des rebuts qui 
sont habilement dissimulés; les uns sacrifiés, et les autres 
autant que possible profites k la ferme, soit par les gens, 
soit par les bêtes. La ménagère croit répondre vrai ; mais 
sans qu'elle s'en doute, la raison est tout autre; c'est que 
l'on ne sait pas faire autrement. Du reste elles sont bien 
excusables. Où voulez-vous qu'elles aient appris ce métier 
si simple de prime abord, cependant si compliqué et si peu 
connu? Chez les grands agriculteurs ou fruitiers? Cela serait 
difficile, car ils ont des spécialistes qui opèrent sur de gran- 
des quantités, dans des locaux bien agencés avec des 
machines perfectionnées, faisant exclusivement toute l'an- 
née les mêmes manipulations. Ces spécialistes seraient eux- 
mêmes souvent bien embarrassés s'il fallait qu'ils raisonnas- 
sent ce métier; de plus, ils sont très jaloux, se soucient fort 
peu de vulgariser le peu qu'ils savent. 

Il en est tout autrement pour l'homme, qui a toutes les 
facilités pour apprendre ce métier; il existe de nombreuses 
écoles d'agriculture bien organisées ; de plus, à la sortie 
de ces écoles,il lui est facile de se perfectionner en visitant 
et étudiant les installations les plus remarquables. Mais 



— 70 — 

pour les femmes il n'y a pas d'écoles, elles ne peuvent pas 
s'instruire en voyageant; il faut que par leur intelligence 
elles suppléent à ce manque d'instruction première si com- 
plexe, comprenant cuisine, élevage, laitage, fruiterie, etc. ; 
aussi les ménagères capables sont-elles introuvables. Cette 
disette va même toujours en augmentant; car, de plus 
en plus les jeunes filles, à la recherche de la fortune, aban- 
donnent la campagne pour la ville où souvent elles ne trou- 
vent que la misère. Celles qui restent à la campagne ne 
peuvent pas apprendre ce métier faute de maîtres. 

Remarquez aussi le grand nombre de commerçants ayant 
réussi par leur travail et leur intelligence à gagner une 
modeste fortune, qui, pour charmer leurs loisirs, se fixent 
à la campagne et se font agriculteurs, croyant connaître ce 
métier sans l'avoir jamais appris; ils sont enchantés de leur 
nouvelle profession. Mais généralement la désillusion ne se 
fait pas longtemps attendre. Ils commencent par choisir un 
maître-valet qui, tant bien que mal, cultive la propriété et 
même sur les indications de son maître consent à faire quel- 
ques essais; mais pour s'éviter la peine, ou par antipathie 
pour les nouveautés, il a bien soin de ne pas les poursuivre. 
S'ils n'ont pas le mari et la femme, ils choisissent aussi une 
ménagère. Les premiers temps, tout va passablement. Ils 
espéraient faire mieux que leurs voisins. Ils avaient 
compté sur des produits de choix; ils s'aperçoivent qu'ils 
ne répondent pas à leur attente et sont même souventdétes- 
tables; se croient obligés, pour leur consommation person- 
nelle, de s'adresser au marché voisin. Ils se fâchent, chan- 
gent leurs ménagères ; mais les produits sont toujours les 
mêmes. Enfin par lassitude et pour avoir la paix ils font 
des concessions ; les ménagères, tout en ayant l'air défaire 
mieux, continuent à faire comme bon leur semble , s'aperce- 
vant que leurs maîtres n'y entendent rien. Cela peut con- 
tinuer ainsi bien longtemps ; c'est-à-dire jusqu'à ce que 
ces commerçants transformés en agriculteurs, complète- 
ment dégoûtés de leur nouveau métier où ils n'ont récollé 
que des désagréments sans le moindre bénéfice, se décident 
enfin à louer leurs fermer 



— 71 — 

D'où vient cette cause d'insuccès ? Elle vient certaine- 
ment du manque de connaissances du maître, mais surtout 
du manque de savoir de la ménagère qui , si elle eût connu 
son métier, à la grande satisfaction de son maître, aurait 
tout fait prospérer dans la ferme. 

Cela prouve une fois de plus que des écoles de femmes- 
maîtresses de fermes, ménagères, rendraient de grands 
services à l'agriculture. Il est certain que ces ménagères 
diplômées, instruites, seraient très appréciées et recher- 
chées, et que par leur ensemble et leur savoir elles vulga- 
riseraient cette science de la ferme si peu connue. Les 
écoles d'hommes sont là pour nous le prouver. Ces écoles , 
qui depuis longtemps fonctionnent bien, d'où chaque année 
sortent des agriculteurs distingués, peuvent servir de 
modèles. C'est une organisation et un programme à étudier, 
lesdébutsseront peut-être durs, mais la réussite est certaine. 

Il y a aussi une question de finances qui ne doit pas être 
négligée, surtout si ces écoles étaient fondées par des parti- 
culiers; cependant elle n'est pas si considérable qu'elle ne 
puisse facilement être résolue ; d'autant plus que ces écoles , 
n'étant pas gratuites, pourraient donner un revenu, peut- 
être insuffisant, mais qui serait d'un grand secours. 

Si je me suis décidé à écrire ces quelques lignes, c'est 
dans l'espoir que des personnes, mieux placées et plus 
compétentes, voudront bien étudier sérieusement cette 
question si importante et arriver à une solution pratique, 
rendant ainsi grand service à l'agriculture. 

Saint-Etienne, 4 mars 1886. 

J. GlNOT. 



VISITE AU MUSEE DE CÉRAMIQUE 

DE SÈVRES 

PAR 

M. Sauveur MICHEL 



A l'époque de la réunion des Sociétés savantes à la Sor- 
bonne, M. le baron Textor de Ravisi, noire éminent Pré- 
sident de section, délégué de noire Société à cette réunion, 
eut l'extrême bienveillance de me faire parvenir, à Paris, 
une invitation pour assister à une visite au musée de la 
fabrique de porcelaine établie par l'Etat à Sèvres, visite 
organisée pour la section des beaux -arts des Sociétés 
savantes et, je crois, par M. le Ministre. 

Je reçus avec empressement cette gracieuse invitation qui 
me procurerait le plaisir de faire cette promenade artistique 
en aussi savante compagnie. Elle m'a également procuré 
l'occasion et l'avantage, je devrais dire l'honneur, de vous 
entretenir quelques instants des merveilles historiques et 
artistiques qui composent celle unique collection. 

Le monument qui a été bâti pour contenir le musée pos- 
sède une entrée centrale qui donne accès à un salon dont 
on garnira les murs de quatre tentures que l'on tisse aux 
Gobelins d'après les cartons de M. Le Chevallier, et qui 
figurent les quatre opérations de la céramique. 

L'installation matérielle du musée est faite avec tout le 
luxe habituel en France dans les établissements de l'Etat. 

Procédant du simple au composé, et suivant ainsi les 
développements techniques et historiques de l'art de terre, 
le savant organisateur à commencé le classement par les 
poteries qui se présentent dans toute la nudité rugueuse de 
la terre cuite; passe aux vases lustrés et peints de l'anti- 
quité, aux terrailles de la Renaissance et des temps 
modernes. 



— 74 — 

Celai qui, sachant lire, ne tirerait aucun fruit d'une 
visite au musée céramique de Sèvres, coordonné et étiqueté 
ainsi qu'il l'est, y mettrait certes beaucoup de mauvaise 
volonté . 

Ce sont la chimie et la physique, et non l'art, qui ont 
servi de bases à cette classification. Bien que les grossières 
poteries à peine cuites des aborigènes de la Gaule, récem- 
ment découvertes dans les cavernes des vallées du Midi, 
soient de même nature que les briques moulées à la méca- 
nique et cuites à la houille qui entrent dans nos construc- 
tions modernes, un certain ordre s'établit naturellement 
de par la chronologie. 

Les produits de chaque pays se succèdent suivant les pro- 
grès de la civilisation et rendent les comparaisons faciles. 
Aussi le musée céramique de Sèvres a-t-il produit une 
grande impression sur les visiteurs. Il y en a certes de plus 
riches et en grand nombre dans certaines séries spéciales, 
mais il n'y en a pas déplus complets ni de mieux ordonnés, 
avec une méthode plus claire et plus naturelle. Une course 
rapide devant les vitrines, en suivant l'ordre adopté, en 
fera facilement apprécier l'économie. 

Poteries mates d'Egypte antique. — Celte série 
consiste en quelques vases de formes très simples. Suivent 
les terres vernissées; ces sortes de grès que recouvre une 
couche de vernis bleu ou vert, quelquefois gris, forment 
des vases à parfums, des tasses et des statuettes hiéra- 
tiques, dont une tunique sans plis enveloppe les membres 
rigides. 

Armoires 3 et 5. — Grèce et Phénicie, Etrurie : 
Poteries lustrées en jaune, en noir et rouge 
brun. — Parmi les vases peints, je signale une amphore 
panathémaïque à figures noires sur fond jaunes donnée 
en prix pour une lutte à la course en Tannée 332 avant 
Jésus-Christ. 

Poteries celtiques, gauloises et gallo-romaines 
mates et lustrées. — Ici nous tombons dans les bas- 
fonds de la barbarie. Des vases aux formes incertaines, en 



— 75 — 

terre grossière, parfois micacée, façonnée sans l'emploi da 
tour, décorés à coups de pouce. 

Poteries mates du vii e au xvi e siècle, trouvées en 
France. — Des fouilles nombreuses ont mis au jour un 
grand nombre de poteries, de couleur noire, de formes sim- 
ples, parfois élégantes malgré leur rigidité, qui appartien- 
nent aux époques mérovingiennes et descendent sans doute 
jusqu'aux Carlovingiens, dont les tombeaux assez mal 
connus jusqu'ici doivent souvent être confondus avec ceux 
de l'ère précédente. Quand au moyen-âge, il n'a que des 
vases, des pots à encens de terre rugueuse et d'un assez 
pauvre aspect. 

Poteries péruviennes antiques. — Celles qui sont 
mates rappellent beaucoup nos poteries celtiques, et celles 
qui sont lustrées, avec un décor géométrique en rouge ou 
en brun, se rapprochent tellement de certaines terres grec- 
ques anciennes, qu'il serait parfois difficile de les distin- 
guer. 

Poteries mexicaines. — Elles semblent se distinguer 
de celles du Pérou par des formes moins élégantes et par 
la préoccupation de donner aux vases l'aspect de masques 
ou d'animaux. Un décor, appliqué à froid sur fond orangé 
et composé de dessins géométriques , se rencontre sur quel- 
ques poteries de formes rigides d'avant la conquête. 

Les côtés sont occupés par les produits de la plastique f 
dans tous les temps, depuis les urnes funéraires, les anté- 
fixeset les frises, que l'acquisition de la collection Cam- 
pana a répandues en si grand nombre dans les musées de 
France, jusqu'aux briques que la Renaissance employait en 
revêtements dans les pays privés de pierre à bâtir et à 
sculpter. 

Parmi les quelques grandes pièces exposées â la suite des 
armoires, nous signalerons une Vierge avec l'enfant Jésus, 
grande figure en pied émaillée de blanc, d'Andréa délia 
Robbia ; un épi de faïence émaillée du xvi e siècle; un grand 
poêle allemand en terre vernissée de vert et un palmier en 
faïence blanche accosté de deux enfants en terre cuite; 
enfin le poêle de la Convention, fabriqué par OUivier au 



— 76 — . 

faubourg Saint-Antoine et reproduisant en terre émaillée 
de brun le modèle de la Bastille. 

Le conservateur du musée a bien voulu nous faire 
remarquer quelques-unes des pièces de la collection du 
baron Davillier qui vient d'être installée. L'une des plus 
grandes curiosités de cette collection est une sorte de livre 
d'heures en faïence dont le plat représente un canon avec 
des portées de musique. Ce livre, creux à l'intérieur, pou- 
vait recevoir de l'eau bouillante et servir ainsi dechauffoir 
pour les mains. 

Rabelais qui connut, parait-il, ce genre singulier de mis- 
sel, prétend que ce n'était point de l'eau qu'on y mettait, 
mais du vin. Ce très rare spécimen a été fabriqué en 
Italie. 

Une autre pièce curieuse est une faïence de Perse du xvi e 
siècle, de forme hexagonale, composée d'une série de petits 
carreaux triangulaires avec une décoration d'ornements 
blancs sur fond bleu, l'un des plus beaux bleus persans 
qui existent. 

Armoire n° 16 : Poteries vernissées depuis l'an- 
tiquité jusqu'au xvi e siècle. — C'est un fait acquis 
aujourd'hui que les anciens, en Italie du moins, savaient 
revêtir leurs poteries d'un vernis au plomb, bien qu'ils 
semblent ne l'avoir fait que rarement. Le moyen-âge qui 
employait industriellement ce vernis pour donner plus 
d'éclat à ses carreaux de pavage, l'a rarement appliqué sur 
la vaisselle. Un fragment de vase du musée de Sèvres, 
montrant des fleurs de lys noires sur une terre rouge, 
xn e et xui e siècles, et deux fragments de plat du musée de 
Rouen, décorés d'incrustations noires très fines sur une 
terre rouge, xiv* siècle, sont les seuls exemples qui soient 
connus. 

L'art s'est peu préoccupé d'embellir la vaisselle de terre 
au moyen-âge : la noblesse et la bourgeoisie n'usaient 
que de l'argent, de l'étain et des bois précieux. C'était 
aussi le bois qui servait aux pauvres gens avec de gros- 
sières terrai lies, dont l'armoire n° 45 nous montre de 
nombreux spécimens. Nous les retrouvons dans une 



— 77 — 

armoire de la travée correspondante, où M. Forgeais avait 
classé k collection de poteries mates et vernissées de tous 
les temps, trouvées dans le sol de ce qui fut Lutèce et de ce 
qai est devenu Paris, et données par lui au musée céra- 
mique. Parmi ces pièces de toute origine, fort probable- 
ment, que le commerce avait pu apporter dans Paris, vases, 
tasses, lampes, salières, jouets d'enfants, nous ferons 
remarquer un broc à masque humain des commencements 
du xv e siècle et que Ton croit être une caricature, protes- 
tation de quelque potier parisien contre les Anglais, ses 
maîtres temporaires. 

Faïences fines 

Ici nous abordons une autre série de produits. C'est de 
la faïence, mais elle est perfectionnée par l'introduction, 
soil dans la pâte, soit dans le vernis, soit dans l'émail, de 
matières étrangères aux argiles ou aux couvertes employées, 
qui donnent aux unes et aux autres plus de consistance et 
plus de résistance à l'usure. 

L'introduction des silicates, des phosphates, des kaolins 
dans les pâtes, et leur blanchiment par l'introduction de 
l'oxyde de cobalt; celle du borax, dans les couvertes, ont 
porté l'industrie de la faïence fine, qui a commencé par être 
la modeste et blanche terre de pipe à vernis de plomb, au 
point où les usines anglaises et quelques usines françaises 
viennent de nous montrer qu'elles étaient parvenues 
aujourd'hui. 

Produits d'Oiron (qui portent, chez les collectionneurs, 
le nom mieux sonnant de faïences de Henri II). — On ne 
connaît guère, jusqu'à présent, que quarante pièces pro- 
venant de cette fabrique, créée sous le patronage d'une 
femme au goût fin et délicat, Hélène de Hangest, dame de 
Boissy. La fabrique fut établie vers 1524. 

Toutes offrent les mêmes caractères de fabrication et de 
décoration ; la pâte en est fine, très blanche et recouverte 
d'une glaçure mince, transparente et colorée légèrement 
en jaune. 



— 78 — 

L'ornementation se compose d'entrelacs, d'arabesques, 
de fleurons, d'armoiries et d'emblèmes incrustés dans la 
pâle en linéaments fins, noirs ou plus généralement brun 
foncé; celte décoration, dont les procédés rappellent ceux 
des nielles italiens, est semée avec prof usion, mais toujours 
avec un goût parfait. 

Porcelaines tendres 

Il nous suffit de rappeler que la porcelaine à pâte tendre 
n'est point de la vraie porcelaine, mais une matière semi- 
vitreuse, semi-opaque, une fritte, comme on dit, à l'aide de 
laquelle on a cherché à imiter les produits si beaux et de 
composition inconnue qui, dès la (in du moyen-âge, arri- 
vaient de l'Extrême-orient en Europe. 

Armoire 40. — Pâtes tendres de Florence, aux armes 
des Médicis; de Rouen, avec Poterat; de Derby, pour 
l'Angleterre; de Talavera, pour l'Espagne. 

Porcelaines dures 

Celles dont la pâte est faite de kaolin, terre qui provient 
de l'altération des roches feldspath iques et de la glaçure de 
cette roche elle-même. 

Porcelaines de Saxe. — Les premières qui aient été 
fabriquées en Europe. 

Porcelaines françaises. — Nous signalerons deux 
médaillons en pâte dure, qui semblent moulés sur des 
terres cuites de Nini , qui passent pour avoir été faites en 
1769 ; l'offrande à l'Amour, groupe en biscuit, étude très 
remarquable. 

Nous négligeons, non sans regrets, les pièces de céra- 
mique orientale, mais la cruauté de nos éliminations ne 
saurait être poussée au point de nous faire négliger les 
vases anciens connus sous le nom de vases murrhyns. 
Lorsque Pompée revint de son expédition contre Mithridate, 
65 ans avant Jésus-Christ, il rapporta, selon Pline 
l'Ancien, parmi les dépouilles dont il était chargé, de 



— 79 — 

merveilleux vases nommés vases murrhyns, dont un seul 
fut acquis par Néron, premier mari de Livie, depuis femme 
d'Auguste, au prix de 300 talents, 1,450,000 fr. de notre 
monnaie. Il en existe des fragments au musée de Sèvres. 
Ces fragments, d'un travail très perfectionné, sont ornés 
de dessins polycrhômes, reproduits sur les deux faces et 
dans toute leur épaisseur avec la môme régularité. 

C'est à regret que nous quittons ce centre des arts céra- 
miques. Il faudrait écrire des volumes pour analyser les 
merveilles qui composent cette collection. En terminant 
cette notice, je cède au désir de vous citer les paroles d'un 
philosophe qui , en cette circonstance, a dit qu'il est prouvé 
que, dans la voie du progrès, le pouvoir intelligent de 
l'homme trouve toujours de nouveaux pas à faire quand il 
s'est proposé pour but le terme idéal de l'infini, que le 
génie entrevoitg mais que ses efforts ne sauraient atteindre ; 
la perfection absolue. 

Sans remonter jusqu'à l'origine de la fabrique de Sèvres, 
où le culte du beau s'affirme par la création continue de 
véritables monuments de la science et des arts, nous rap- 
pellerons ici que sa célébrité universelle est déjà de date 
ancienne, et que l'admiration pour ce qu'elle produit ne 
s'attache pas seulement à ses œuvres colossales. La marqne 
de fabrique de Sèvres est, comme autrefois, le plus beau 
titre de noblesse qui puisse assurer le prix d'une pièce de 
porcelaine. Il n'est pas rare de voir, à la salle de vente, 
une tasse, même cassée, se vendre quinze ou vingt mille 
francs, si elle est d'une bonne marque connue seulement 
des amateurs. 

Sauveur Michel. 



«*- 



Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'Hôtel-de-Ville, 4 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA 



SÉANCE DU 1 er AVRIL 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. — 
Travaux des sections. — Actes de l'assemblée. — Approba- 
tion du budget de 1886 et du programme du concours de 
Firminy. — Hommage à Pasteur. — Honneurs à rendre à 
nos collègues décédés. — Projet de syndicat industriel. — 
De la prévision des temps par M. Repiquet. — Lecture des 
publications. — Communication de M. Maussier. — Com- 
munication de M. Maussier sur des poteries anciennes 
trouvées à Saint-Rambert. 

Présidence de M. Euverte 
Secrétaire, ■■■■■■■ppÉi M. François Maire 

Les membres présents an nombre de 24 sont : MM. 
Ànlagnon, Bedel, Besson, Bory Georges, Chariois, Chome- 
ton, Croizier, Denis, Dubois, Euverte, Favarcq, J. Ginot, 
Imbert, Lantz, F. Maire, L. Maire, Maussier, Otin, Repi- 
gnet f Revoie Rivollier, Rimaud, Tollin, Thomas-Javit. 

M F. Maire, secrétaire général, lit le procès-verbal 
de la réunion da 4 mars qui est adopté. 

Correspondance 

Elle comprend : <• Lettre de M. de Brézenaud, inspecteur 
d'agriculture de la région, informant la Société qae, suivant 
la demande qui lui en a été faite, il accordera huit cartes 
d'entrée gratuite an concours de Clermont pour les délé- 
gués envoyés par la Société et les lauréats de nos comices 
que nous désignerons pour visiter ce concours; M. de Brô- 



— 82 — 

zenaud approuve aussi dans sa lettre notre idée des champs 
de démontration cantonaux et des réunions cantonales ; il 
nous promet aussi de visiter notre concours de Firminy, 
ayant reconnu, à Pélussin, combien notre Société fait 
utilement et pratiquement ses expositions. 

S Une lettre du conseil d'administration du Tir de l'Ob- 
servatoire, par laquelle il demande à la Société des dons 
en nature ou en espèces pour le concours de tir que cette 
association organise en mai et juin. 

L'Assemblée décide de faire don au Tirde l'Observatoire 
de : 

\ médaille vermeil ; 

3 médailles argent; 

2 médailles bronze ; 

3° Lettre de M. Eraud, de Chavanay, nous informant 
que la commune serait disposée à voler une somme de 
200 francs pour participer à la création, sur son territoire, 
d'un champ d'expériences. 

Cette proposition est l'objet des remercîments de l'assem- 
blée ; elle est renvoyée à la commission des champs de 
démonstration. 

4° Une lettre du Maire du Chambon nous promettant 
une salle à la mairie pour nos réunions agricoles canto- 
nales. 

5° Lettre de M. Maussier nous promettant l'envoi pro- 
chain d'un mémoire sur la découverte de poteries de l'âge 
des Dolmens et de la pierre polie et nous annonçant l'envoi 
de ces poteries et outils en pierre tailléa découverts dans le 
terrain quaternaire par M. Marthoud à Saint-Rambert. 

6° Lettre du Maire de Firminy ratifiant officielllement 
toutes les conditions convenues avec la municipalité de 
cette ville et une commission de notre Société à propos du 
concours du mois d'août prochain. 

7° Une lettre de M. Verny, directeur des mines de 
Roche-la-Molière et Firminy nous annonçant que la com- 
pagnie mettra à la disposition de notre Société quelques 
médailles pour son concours de Firminy ; il exprime le 
désir qu'une médaille soit affectée aux reboisements et 



— 83 — 

demande à être adjoint à la commission qui visitera les 
terrains boisés. 

L'assemblée décide d'adresser ses remercîments à la 
compagnie des mines de Firminy et de faire droit à la 
demande de son directeur. 

Section d'agriculture 

La séance a eu lien le 20 mars à 40 heures i/i t sous la 
présidence de H. Olin, président. 

M. le secrétaire général informe la réunion que les jour- 
naux agricoles ne présentent rien d'intéressant à signaler. 
Il communique une lettre de M. Eraud, nous annonçant 
que la commune de Chavanay est disposée à voter une 
somme de 200 francs pour subvenir aux frais de l'établis- 
sement d'un champ d'expériences à Chavanay ; il nous fait 
connaître aussi que M. Chevalet Renard ofire gratuitement 
à la Société un terrain à cet effet. 

H. le secrétaire général nous fait connaître que H. le 
maire du Chambon-Feugerolles veut bien mettre une 
salle de la mairie à la dispositions de la Société pour ses 
réunions agricoles cantonales , dans ce chef-lieu de 
canton. 

M. Otin propose de nommer la commission de visite des 
fermes, pour le prochain comice. 

Il croit, que, vu le genre de culture, des cantons du 
Chambon et de Saint- Gènes t- Mal ifaux, 4 membres titu- 
laires et 3 suppléants suffisent bien pour opérer ce tra- 
vail. 

Sont nommés au scrutin secret : MM. Otin, François, 
Maire Magand et Fillon, suppléants MM. Imbert et J.-B. 
Croizier. 

M. le secrétaire général propose de modifier au prochain 
comice, le programme des récompenses pour l'espèce 
bovine et propose de faire dans les taureaux, génisses et 
vaches, une catégorie spéciale pour les races étrangères au 
pays ; il propose de faire pour les instruments les concours 
spéciaux suivants : 



— 84 — 

4* Machine i battre par manège pour petite et moyenne 

culture; 
2° Un concours de barrettes; 
3° Un concours de charrues tourne-oreilles pour labou- 
rer dans les pentes; 
4* Un concoure de pulrérisateurs ou instruments pro- 
pres à répandre les liquides ou les poussières pour 
combattre les cryptogames et les insectes, tant en 
Titiculture qu'en horticulture. 
H. Ogier propose que les primes en espèces ou en mé- 
dailles attribuées aux lauréats du concours de labourage 
ou du concours des exploitations, soient remplacées par le 
don d'instruments perfectionnés ou d'engrais. Il indique 
cette manière de faire comme la plus efficace pour répan- 
dre le progrés et l'usage des bons instruments et bons 
engrais. 

Cette proposition est approuvée et la commission de vi- 
site des fermes est chargée d'examiner à qui ces dons pour- 
nuit être faits utilement parmi les lauréats. 

M. François Maire demande que nos programmes com- 
portent désormais des récompenses pour renseignement 
agricole, décernées aux instituteurs qui fournissent des 
notions d'agriculture à leurs élèves* 

MM. F. Maire et Repiquet proposent de créer une récom- 
pense pour les propagateurs des méthodes de vaccination 
charbonneuses de Pasteur. 
Tous ces vœux sont bien accueillis. 
M. Teissier propose que notre section s'associe aux ma- 
nifestations dont M. Pasteor est l'objet en ce moment pour 
ses savantes découvertes et demande à l'assemblée générale 
de souscrire pour l'institut Pasteur. 
Cette proposition est acceptée. 
M Je Président, frappé de la quantité de nids de chenil- 
les, attachés cette année aux arbres verts, émet le vœu que 
M, le préfet en «oit Informé et que notre Société le prie de 
vouloir bien appâter l'/tUention des maires sur l'exécution 
rigoureux do lYwhof'^'Vafin de réfld^ autant que 
possible, les dtydt» f X ces r 




-8B - 

M. Oiin fait connaître nn remède nouveau et efficace 
pour détraire te puceron lanigère on scbizonenra, qui dé- 
vore les pommiers. 

Ce remède consiste à faire dissoudre : 35 grammes de 
savon noir dans \ litre d'eau auquel on ajoute 60 grammes 
d'alcool amyliqne. On remue constamment avant de s'en 
■'en servir. L'application se fait avec nn pinceau avec 
lequel on badigeonne tontes les parties infectées; après 
l'application de ce remède, il est indispensables de traiter 
les parties de l'arbre dènndées d'ècorce en appliquant les 
divers mastics ci-dessons : 

1 ° Mastic de l'homme Leforl; 

2° Gondron de bois russe rectifié; 

3° Mastic employé dans les pépinières pour greffer et 
cicatriser les arbres, composé de : 
1 kilog. résine. 
1 kilog. poix ordinaire; 
250 grammes, cire jaune; 
500 grammes, suif de chandelle; 
300 grammes, cire ronge et jaune. 

Enfin nn dernier mastic mis a la portée de tout le monde 
et facile a se procurer consiste en un lait de chaux délayé 
avec de l'argile et de la bouse de vache ; il peut remplir le 
même but. 

H. le président nons fait connaître la composition d'an 
compost destiné à favoriser la reprise des plans de vignes 
non en racines. 

Il consiste en 7/10 de terre argileuse, 3/10 c'a chaux, 
cendres de bois et bouse de vache que l'on délaye dans une 
assez petite quantité d'eau de façon à obtenir nne bouillie 
qui puisse adhérer à chaque sarment. Ces derniers doivent 
avoir séjourné dans l'eau pendant quinze jours an moins 
avant d'être englués et plantés aussitôt après. 

Cet espèce d'onguent a pour résultat de maintenir les 
plans dans un état de fraîcheur très utile en cas de grande 
sécheresse et il favorise la végétation. 



— 86 - 

Ce compost ci-dessus, sauf toutefois le souffre, est excel- 
pour les plants enracinés, tels que plantes à fleurs annuel- 
les, plants de choux, de betterave et généralement pour 
toutes les plantes maraîchères que l'on a l'habitude de 
de repiquer. 

La séance est levée à 4 4 heures 58. 

J.-B. Croizier. 

Sections réunies des Sciences, Industrie, Arts et 
Belles-Lettres. — Séance du 84 mars 1886, président, 
H. J.-B. Rivolier ; Secrétaire, M. Louis Maire. 

H. Farvacq, président de la commission d'encouragement 
à l'industrie, récapitule les diverses demandes de concours 
faites par plusieurs innovateurs : 

1° M. Ploton n'ayant pas donné suite à son invention de 
velours façonné sur métier double pièce, la commission 
formée de MM. S. Berne, Croizier et Giron, Ta supprimé 
de son ordre du jour. 

2° M. Cordier à Cote-Chaude. 

La commission était composée de MM. J. Besson, Croi- 
zier et S. Michel. 

M. S. Michel dit que la séparation du père avec son fils 
leur a fait abandonner cet essai; de ce fait leur demande 
est annulée. 

3 e M. Fayol, à Saint-François. — Un moulin à farine. 

La commission, composée de MM. B. Clair, Croizier, 
Favarcq, Magani, François Maire, aura à sanctionner sur 
cette invention. 

N. Croizier observe que le moulin dit de l'Avenir semble 
avoir beaucoup d'analogie avec celui de M. Fayol. 

4° M. Guillot, taillandier à Saint-François. — Outils 
agricoles. 

Une commission composée de G. Bory, Celle, B. Clair, 
Evrard, Rivollier ,a été nommée pour étudier ces perfec- 
tionnements. 

5° M. Buisson, rue du Bas-Tardy. — Machine à va- 
peur. 



- 87 — 

Vu les améliorations faites par cet inventeur, une nou- 
velle commission composée de MM. Carvés, B. Clair, 
Evrard, Fontaney, Martin, étudiera cette invention et 
présentera son rapport. 

6° M. Badol, rue de la Loire. — Pianos. 

M. S. Michel priera cet inventeur de formuler sa de- 
mande au concours par lettre, ainsi que cela s'est toujours 
pratiqué. 

7° MM. Baucy et Massard., place de l'hôtel-de-ville. — 
Tresse en fil pour cordons de chaussures. — M. Croizier, 
comme il est dit ci -dessus, priera ces MM. de présenter par 
lettre leur demande au secrétaire général. 

La commission sera formée de MM. S. Berne, J. Besson, 
Croizier et J. Pascal de Saint-Chamond. 

M. J.-B. Rivollier propose d'élaborer les moyens en vue 
de former un syndicat général industriel ; il lit un article 
du Gagne-Petit reproduit par le Lyon Républicain du 
I er février, engageant les industriels à se grouper pour 
obtenir des forces capables d'implanter au dehors des mai- 
sons avec représentants, qui proposeraient nos produits et 
en même temps nous renseigneraient sur tous articles re- 
cherchés pour la consommation. 

Cette proposition sera communiquée, par les soins de 
notre secrétaire général, à la chambre syndicale des tissus 
et autres syndicats du bassin de la Loire, pour ensemble 
obtenir les voies et moyens de réussite. 

M. Favarcq émet le vœu qu'il soit envoyé à M. Pasteur 
une adresse élogieuse pour les services qu'il rend à l'hu- 
manité et le grand honneur qu'il fait à la France. 

M. S. Michel lit sa notice sur la tapisserie. Il est décidé 
que deuxième lecture en sera faite en assemblée générale, 
en vue de l'insertion dans nos annales. 

M. J. Michel a renouvelé la proposition d'un de nos col- 
lègues décédé, M. Malescourt, relative aux décès de collè- 
gues. M. Favarcq propose qu'au décès de chacun des 
membres de la Société d'agriculture, il soit offert à la 
famille une couronne en souvenir de ses collègues et que 
M. le secrétaire général prête son concours pour lui facili- 
ter l'invitation de tous les membres de la Société. 



— 88 — 

La section, très favorable à cette proposition, espère que 
l'assemblée générale la ratifiera. 

M. Favarcq lit dans le journal le Naturaliste l'extrait 
d'un travail intitulé : Recherche du cuivre sur les 
ceps de vigne, traités par le mélange de chaux et de sul- 
fate de cuivre et dans la récolte; note présentée à l'Acadé- 
mie des Sciences (séance du 46 novembre 4885) par MM. 
Millardet et Gayon. 

De ces expériences il ressort que le cuivre est faible- 
ment assimilé à la plante et que le vin n'en offre plus que 
des traces infiniment petites ou douteuses, au maximum 
Ogr, 4 sur 4 000 litres. 



Avant de passer aux actes de l'assemblée, M. Euverte, 
président , prenant la parole, dit que notre Société vient 
d'être cruellement éprouvée par le décès de M. le docteur 
Maurice son secrétaire général honoraire et croit qu'elle doit 
rendre un hommage spécial à sa mémoire. 

M. Euverte rappelle tous les services que le docteur Mau- 
rice à rendus à la Société par sa fermeté, son travail assidu 
et ses capacités ; et il demande que les discours prononcés 
sur sa tombe soient reproduits dans nos Annales. 

L'assemblée s'associe au sentiment exprimé par son pré- 
sident et à l'unanimité accepte sa proposition. 

Actes de l'Assemblée 

M. F. Maire, secrétaire général, donne lecture du projet 
de budget pour 4 887 élaboré par le conseil d'administration. 

Le secrétaire général observe que pour le concours de 
Firminy le chiffre des récompenses distribuées sera déplus 
de 4000 francs, nons compris l'objet d'artdela municipalité 
de Firminy, les médailles du ministère de l'agriculture, de 
la Société des Agriculteurs de France et de la compagnie 
des mines de Firminy et de Roche-la-Molière; ce chiffre 
est relativement supérieur à celui de Saint-Chamond qui 
n'avait atteint que 4,500 francs alors que la ville avait 
donné 6,000 fr. de subvention. 



— 89 — 

Le budget est ensuite adopté à l'unanimité. 

M. F. Maire donne connaissance du programme du con- 
cours de Firminy qu'on lira plus loin et qui est également 
adopté après une obrservation de M. Repiqnet au sujet du 
concours de l'espèce chevaline. Il demande que pour les 
animaux de cette catégorie il soit fait la réserve qu'ils devront 
être nés chez l'exposant ou élevés par lui; aûn d'encourager 
plus sérieusement l'élevage du cheval agricole dans notre 
arrondissement, il désire éviter que les industriels qui 
auraient acquis à prix d'argent debeaux sujets puissent 
concourir, au détriment des agriculteurs qui font réellement 
l'élevage du cheval. 

Après discussion et échange de vues entre MM. Euverte, 
Repiquet, Charlois et F. Maire, la modiûcatien proposée 
par M. Repiquet est adoptée. 

M. Maire rappelle les vœux émis par la section d'agri- 
culture et les sections réunies au sujet d'une adresse à en* 
voyer à M. Pasteur, il propose qu'elle soit faite dans les 
termes suivants : 

Hommage à Pasteur 

« La Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et 
belles-lettres de la Loire, pleine d'admiration pour les 
travaux persévérants et les précieuses découvertes de 
Pasteur, veut joindre le faible hommage de son estime et 
de sa reconnaissanc aux témoignages plus autorisés qui ont 
été déjà prodigués à ce savant désintéressé, à ce bienfaiteur 
de l'humanité. 

Cette forme est adoptée et l'assemblée vote également 
une somme de 25 francs comme souscription à l'Institut 
Pasteur. , 

M. Rivolier appelle l'attention de l'assemblée sur les 
vœux émis dans la réunion des sections réunies du 
24 mars. 

Le premier vœu est relatif aux honneurs à rendre à nos 
collègues décédés et tendant & ce que la Société s'associe 
au deuil des familles de tous les collègues que nous per- 
dons par le don d'une couronne. . . 



— 90 — 

Après diverses observations de MM. Euverte, F. Maire, 
Croizieret Rivollier, il est décidé que le secrétaire général 
se mettra à la disposition des familles qui en feront la 
demande pour leur faciliter les invitations aux funérailles 
à faire aux membres de notre Société et que le bureau 
prendra des décisions suivant les circonstances pour les 
honneurs à rendre au collègue décédé. 

Le second vœu est relatif à la formation d'un syndicat 
industriel. M. Rivolier demande que Tassembléo veuille 
bien approuver ce vœu, qu'elle décide qu'il y sera donné 
suite et qu'en conséquence le président de la Société cor- 
responde sur cet sbjet avec la chambre de commerce et les 
chambres syndicales de la région. 

L'assemblée adopte la propositions de M. Rivolier dans 
son entier. 

M. Repiquet demande ensuite à faire une communication 
sur la prévision du temps ; elle est écoutée avec intérêt et 
l'impression en est votée. 

Le secrétaire général expose qu'il lui est difficile, mal- 
gré tous ses efforts, de donner satisfaction complète à tous 
les membres de la Société pour la lecture des publications ; 
il demande qu'une commission, ayant pour mission d'ar- 
rêter d'une manière définitive le mode de lecture des pu- 
blications, soit nommée et se mette de suite au travail. 

Sont désignés pour en faire partie : 

MM. Louis Maire, J. B es son, D r Revol, Thomas-Javit, 
François Maire. 

M. Maussier donne ensuite des explications sur les pote- 
ries, silex taillés, objets divers etc., trouvés dans le terrain 
quaternaire sur la propriété de M. Marthoud, à Saint- 
Rambert et qui sont étalés sur la table du bureau. 

Ces explications sont écoutées avec le plus vif intérêt. 
En terminant, M. Maussier nous promet une communica- 
tion plus complète sur ce sujet. 

Sont ensuite admis à la majorité des votants : 
MM. Albert Millan, négociant, 47, rue de Paris, et 
André Philipp, négociant, 17, rue de Paris, présentés par 
MM. F. Maire et Aimé Philipp. 



— 91 — 

M. Nicolas Chaize, fabricant de lisses, 414, rue d'Anno- 
nay, présenté par MM. F. Maire et Croizier. 

M. Abel Faure, négociant, 2, place Marengo, présenté 
par MM. Teyssier et Aimé Philipp. 

M. François Olagnier, propriétaire à Risoli, commune 
de Saint-Michel, présnté par MM. Verrier, J.-B. Garde et 
F. Maire. 

M. P. Pignol, propriétaire, 9, rue du Treuil, présenté par 
MM. F. Maire, Otin et J.-Matras. 

M. J.-F. Chômât, propriétaire, à Sorbiers, présenté par 
MM. Barralon, Paul Fontvieille et François Maire. 

M. Cënas, docteur, 4, rue de Foy, présenté par 
MM. Berland et L. Favarcq. 

M. J. Maire, propriétaire, 4, place Saint-Clair, Lyon, 
présenté par MM. F. Maire, Otin et Croizier. 

M, J.-P. Robert, fabricant de fourneaux, rue de Lyon, 
présenté par MM. J. Ginot et F. Maire. 

M. Jules Perrier, fontainier, 6, rue Balay, présenté par 
MM. Otin et Paul Durand. 

M. Fleury Madignibr, propriétaire, rue de la Mula- 
tière, 48, et à Saint- Jean-Bonnefonds, présenté par 
MM. Otin et Croizier. 



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DE LA PREVISION DU TEMPS 



Je viens de lire une communication faite hY Association 
Française pour l'avancement des sciences, ta congrès 
tenu à Blois en 4884, par M. Zenger, professeur à récote 
polytechnique de Prague, et ayant pour but d'établir la 
possiblité de constituer un calendrier perpétuel de la pré* 
rision des temps. 

La connaissance, par anticipation, du temps qu'il fera un 
jour donné pouvant avoir des conséquences incalculables 
pour l'agriculture, surtout à l'époque des moissons, et le 
congrès ayantété vivement intéressé par la lecture du travail 
du professeur de Prague, je n'hésite pas à appeler l'atten- 
tion des membres de la Société d'agriculture sur cette étude. 

H. Zenger, à la suite d'observations nombreuses, a éta- 
bli que les grandes perturbations atmosphériques, les cyclo- 
nes, les typhons, les tempêtes, les orages, montrent avec 
les éruptions volcaniques, les tremblements de terre, ainsi 
qu'avec la chute des aérolites et le passage des essaims 
météoriques, une coïncidence, et que de plus ces phénomè- 
nes se reproduisent périodiquement. Il a prouvé aussi qu'il 
en est de même pour les baisses barométriques. 

Ces faits ne sont pas absolument nouveaux, mais per- 
sonne jusqu'ici, que je sache, n'avait songé à les ras- 
sembler et à les établir d'une façon telle qu'il soit possible 
d'en tirer des conséquences pratiques. L'opinion que ces 
phénomènes cosmiques sont réglés par un pur caprice des 
éléments n'a jamais été combattue par des arguments 
aussi sérieux, des faits aussi nombreux et positifs que ceux 
fournis par l'auteur du travail dont nous parlons. 

Etant démontré quo ces grands événements perturba- 
teurs se reproduisent les mêmes jours, quelles que soient les 
années qu'on compare, l'idée d'une cause commune vient 
à l'esprit. Il est vraisemblable d'admettre l'existence d'une 
force agissant périodiquement et régissant ces phénomènes 
dont on a cru longtemps la production livrée au hasard. 
Il y a là plus qu'une hypothèse séduisante, ainsi qu'on va le 
voir. 



1 



- 94 - 

On explique la formation des cyclones et des typhons 
par les radiations de l'énergie thermique et électro- 
magnétique provenant du soleil et agissant sur les cou- 
ches supérieures de l'atmosphère en modifiant la vitesse 
de rotation. De la différence de vitesse des différentes 
couches doit résulter un mouvement tourbillonnant; d'où 
l'origine des cyclones. 

On sait que le cyclone américain et le typhon de la mer 
indo chinoise mettent 4 ou 6 jours pour accomplir leur 
parcours sur la superficie terrestre. 

Le temps d'arrivée d'un cyclone sur un lieu d'observa- 
tion déterminé varie donc avec la vitesse avec laquelle il 
marche; par conséquent, les jours d'orages et de tempêtes 
ne peuvent être indiqués qu'approximativement. Voilà 
pour expliquer les écarts d'arrivée au jour prévu et au lieu 
d'observation. 

Ce n'est pas tout : l'examen des tableaux de statistique 
de ces grands mouvements fait voir qu'ils se reproduisent 
à des dates distantes l'une de l'autre de 43 ou 43 jours ; or, 
le soleil, le grand ordonnateur de l'univers, qui est comme 
la cheville ouvrière du monde, exécute justement une 
demi-rotation tous les 4 2 ou 43 jours; M. Zenger a observé 
qu'à cette date cet astre apparaît avec des caractères parti- 
culiers; c'est au moins ce qui résulte des photographies du 
soleil prises depuis 4874 9 chaque jour où cet astre est vi- 
sible : caractères consistant en des zones blanchâtres affec- 
tant la forme de cercles ou d'ellipses. 

La relation entre ces zones blanchâtres et la production 
des perturbations grandioses est tellement vraie qu'il est 
possible de prévoir celles-ci 42 à 84 heures avant que le 
tourbillon, dans son mouvement descendant, ne touche à la 
surface terrestre. Ce qui prouve qu'avec l'héliophotogra- 
phie un changement de temps peut être prévu avant que 
la dépression barométrique ne se soit manifestée. 

C'est en se basant sur les données précédentes que 
M. Zenger a pu établir le calendrier suivant indiquant le 
temps probable : 



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REPIQUET. 



OBSÈQUES DE M. MAURICE 



A la gare de Châteancreux, H. Maire, secrétaire général 
de la Société d'agriculture, a prononcé le discours suivant : 

Malgré l'absence de son président retenu en voyage, quoi- 
que privée de son organe autorisé, la Société d'agriculture 
ne veut pas se séparer à jamais de son secrétaire général, si 
dévoué, sans lui dire au moins une parole de regret. 

Il faudrait une voix plus éloquente que la mienne pour 
retracer dignement ses mérites. Mais sa vie, ses actes ont 
déjà parlé pour moi, car depuis longtemps nous appréciions 
tous à sa juste valeur cet homme de bien. Je n'ai donc pas à 
foire son éloge ; je me bornerai à rappeler son attachement à 
la Société d'agriculture et à exprimer au nom de celle-ci les 
sentiments douloureux qui débordent en ce moment de nos 
cœurs. 

Laborieux et désintéressé, le docteur Maurice a travaillé, 
pendant 39 ans, au développement du progrès agricole. 

En 1847, il débutait à la Société des sciences naturelles où 
il remplit pendant sept ans les fonctions de secrétaire général. 
En 1856, cette société fusionnait, sous son impulsion, avec la 
Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles 
lettres de la Loire, dont le cadre plus vaste convenait mieux 
à son grand amour de l'étude et du bien. Successivement 
président de la section des sciences de notre Société pen- 
dant 6 ans, et secrétaire général pendant 23 ans, nous le 
voyons toujours éclairé, ponctuel, assidu et dévoué dans ses 
fonctions. Il ne cessa de servir, par ses labeurs, la cause 
agricole que le jour où l'épuisement de ses forces est venu 
éteindre son ardeur. 

C'est grâce è son zèle infatigable, à son dévouement sans 
limites et à sa fermeté que notre association agricole, après 
des débuts pénibles, a pu traverser des périodes laborieuses, 
qu'elles pu s'accroître ensuite et acquérir l'importance qu'elle 
a aujourd'hui. Cest en grande partie aux travaux, aux rap- 
ports, aux mémoires du docteur Maurice que notre Société a 
vu son renom de science et d'activité se répandre parmi les 
sociétés savantes de la France entière. 



— 97 - 

La Société d'agriculture, c'était l'œuvre par excellence de 
ce travailleur infatigable ! Elle était l'objet de ses études 
incessantes, elle était l'objet de tous ses soins, de toute sa 
sollicitude. Aussi était-il pour nous plus qu'un collègue savant 
et dévoué ; c'était un ami, un père dont nous respections 
l'autorité et notre Société de génération en génération vouera 
à sa mémoire le culte dit à son bienfaiteur vénéré. 

Adieu, regretté collègue, adieu ! Vous n'êtes plus, mais 
votre œuvre subsiste, solidement établie, et maintiendra votre 
souvenir impérissable parmi nous. Au revoir aussi, nous 
nous retrouverons dans un monde meilleur où vous serez 
récompensé plus dignement que par la main des hommes 
de tout le bien que vous avez fait au milieu d'eux ! 



M. le docteur Fleury a parlé en ces termes : 

Avant de quitter cette dépouille funèbre, la Société de mé- 
decine de Saint-Etienne et de la Loire et l'Association de pré- 
voyance et de secours mutuels des médecins de la Loire et de 
la Haute-Loire ont le devoir d'adresser un dernier adieu au 
collègue éminent et distingué qu'elles viennent de perdre. 

Né en 1815, à Saint-Christophe-en-Brionnais (Saône-et- 
Loire), Etienne-François Maurice, après avoir terminé de 
fortes études classiques, se fit inscrire à l'Ecole de médecine 
de Lyon ; il y passa deux années, puis se rendit à la Faculté de 
Paris pour y prendre ses grades. En 1840, il était docteur en 
médecine et venait se fixer à Saint-Etienne. C'est là qu'il a 
vécu pendant 46 ans d'une vie toute d'activité de travail et de 
dévouement. 

De 1843 à 1883, il fut médecin du bureau de bienfaisance, 
et pendant 32 ans, ces fonctions restèrent absolument gra- 
tuites. Pendant 20 ans, il fut attaché aux prisons et au chemin 
de fer. 

Au moment de la funeste guerre de 1870 1871, il desservit 
trois des ambulances provisoires installées à Saint-Etienne 
pour les blessés militaires. 

Tout en assurant ces divers services, il ne négligeait point 
lu clientèle qui lui était venue nombreuse, parfois exigeante. 
D'une constitution robuste, le docteur Maurice ne s'épar- 
gnait ni le jour ni la nuit. Il soignait avec un égal dévouement 
le pauvre et le riche, et nombreux sont ses anciens clients 



— 98 — 

qui n'en parlent qu'avec la plus rive reconnaissance. Combien 
de notre profession succombent, jeunes encore, sous le seul 
fardeau de la clientèle? Les noms se pressent à notre sou- 
venir. 

Notre confrère était de ces natures fortement trempées, au 
physique comme au moral, et il suffisait à bien d'autres tâches. 
A l'ambition de vivre de son travail, de pourvoir à l'éducation 
et au bien-être de sa famille, il joignait des préoccupations 
scientifiques. Non content de se tenir lui-môme au courant 
de la littérature médicale, il rêvait de fonder à Saint -Etienne 
une Société qui permit aux médecins de se réunir périodi- 
quement, de se communiquer les faits intéressants de leur 
pratique, de discuter les questions de médecine locale en 
général et aussi de converser sur les intérêts professionnels. 

Dans une ville qui comptait, en 1857, 23 médecins, il sem- 
blerait tout d'abord que la réalisation de ce projet ne dût subir 
aucune difficulté ; en réalité, la gestation fut laborieuse. Finale- 
ment, la Société vit le jour, grâce à la patience et aux efforts 
du docteur Maurice. 

Cette Société, dont il est le promoteur, notre confrère lui 
porta toujours le plus vif attachement, comme secrétaire, 
comme président à deux reprises. 

Comme bibliothécaire, il ne cessa d'en poursuivre le dé- 
veloppement et la prospérité; les nombreux travaux de sta- 
tique, de tératologie, de dystocie et de pratique médicale qu'il 
a publiés, dans nos Annales en font foi et témoignent égale* 
ment de son esprit judicieux et éclairé. - 

Cette création, en développant dans le corps médical une 
louable émulation scientifique, servait également les intérêts 
professionnels. En se rapprochant et en se fréquentant, on 
finit par se bien connaître et s'apprécier ; on est mieux ins- 
piré pour se concerter pour la défense commune. 

Aussi les voies étaient toutes préparées dans la Loire lors- 
qu'il fut question de fonder pour le corps médical une Asso- 
ciation de prévoyance et de secours mutuels. Le docteur 
Maurice, nommé secrétaire dès la première heure, conserva 
ce poste pendant 25 ans. Elevé à la présidence en 1883, il se 
démit de ses fonctions pour raison de santé en 1885, et fut ac- 
clamé président honoraire, en reconnaissance des nombreux 
services qu'il avait rendus. 

En parcourant la série des annuaires publiés chaque an- 
née, ont peut déjà se faire une idée de l'activité de notre con- 



— 99 — 

frère et de son zèle pour tout ce qui concerne les intérêts de 
la profession ; mails il faut lire le résumé des séances du Con- 
seil d'administration pour en apprécier l'étendue. Là, on re- 
trouve, heure par heure, les incidents de l'existence d'une 
association parfois difficile à diriger; on y reconnaît dans 
les décisions prises ces qualités de jugement qui caractéri- 
saient le docteur Maurice ; enfin, dans la lutte pour les inté- 
rêts professionnels, on le voit toujours sur la brèche, victo- 
rieux parfois, jamais rebuté ni lassé. 

Son assiduité à nos réunions diverses ne s'est point dé- 
mentie un seul instant; son jugement droit et son impartia- 
lité, son érudition incontestée lui avaient acquis une influence 
et une autorité qu'il mit toujours au service de nos sociétés. 

Des voix autorisées vous diront l'activité qu'il a déployées 
en dehors de la médecine, et témoigneront ainsi que l'homme 
dont nous déplorons la perte était un véritable savant et un 
encyclopédiste : sa compétence n'avait d'égale que sa mo- 
destie. Arrivé au seuil de la vieillesse, il semblait que sa ro- 
buste constitution dût le conserver longtemps encore à 
l'affection des siens et à l'estime de ses collègues. La perte 
d'une épouse affectionnée vint, il y a quelques années, porter 
la première atteinte à sa santé : sous des dehors un peu 
froids, il cachait un grand fond de sensibilité. Malgré les con- 
solations et les soins d'une famille dévouée, ses forces com- 
mencèrent à décliner et vers la fin de l'été dernier il se dé- 
cidait à prendre définitivement un repos que nul autre n'avait 
mieux gagné. La maladie impitoyable ne lui a point laissé le 
loisir d'en profiter. 

Dévouement, honneur et travail! telle fut la devise de 
notre confrère. Sa vie peut servir de modèle à ses concitoyens; 
elle restera un titre d'honneur pour les siens. Les récom- 
penses officielles n'eussent rien ajouté à son mérite. Puisse 
le témoignage unanime de nos regrets et de nos sympathies, 
adoucir, s'il se peut, pour sa famille éplorée, l'amertume de 
la séparation ! La Société de médecine et l'Association ins- 
criront en lettres d'or dans leurs Annales le nom de leur 
fondateur et de leur bienfaiteur. Adieu, vénéré confrère et 
ami ! 



— 400 — 

M. Gai Dtrd, pharmacien, s'est exprimé ainsi, au nom 
du Conseil d'hygiène de la Loire : 

Permettez-moi, Messieurs, de venir déposer sur le cer- 
cueil du docteur Maurice, l'expression des regrets du Conseil 
d'hygiène de la Loire. Cet honneur revenait à notre Prési- 
dent, son successeur, qui se serait empressé de le réclamer, 
s'il n'eût été retenu par une indisposition dont il est à peine 
remis. J'ai pensé qu'en son absence nul ne pouvait mieux que 
moi, qui fus son collaborateur pendant plus de 25 ans, vous 
dire ce que fut M. Maurice au Conseil d'hygiène. A peine en 
était-il membre depuis quelques années que son zèle le dé- 
signa au choix de ses collègues qui le nommèrent leur 
secrétaire, et, quand une maladie aussi inopinée que foudro- 
yante vint frapper M. Janicot, les mêmes suffrages portèrent 
M. le docteur Maurice à la présidence. Ses travaux lui valaient 
cet honneur. C'est dans ces fonctions que nous l'avons vu 
déployer, pendant 15 ans, une ardeur au travail, un dévoue- 
ment à la santé publique, qui ne sont jamais démentis, sans 
autre ambition que l'intime satisfaction du devoir nettement 
accompli. 

C'est par ce labeur opiniâ're et désintéressé qu'il a mérité 
la profonde estime de ses collègues, et qu'il a stimulé leur 
zèle. Mais ce travail incessant, joint aux fatigues inséparables 
de la profession médicale, a fini par accabler sa vigoureuse 
constitution. Il a succombé à la peine, et c'est en entrant 
dans la paix éternelle qu'il a connu le repos pour la première 
fois. 

Le docteur Maurice fut surtout l'homme du devoir et du dé- 
vouement. C'est lui que nous saluons ici, et c'est à lui qu'au 
moment de la suprême séparation, nous adressons un der- 
nier adieu. 

Le corps de M. Maurice a été transporté à Privas. 



•* 



Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'HÔUl-de- Ville, 4 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA 



SÉANCE DU 6 MAI 1886 



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Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. — 
Lettres et circulaires analysées. — Démission de M. Dus- 
sud. — Travaux des sections. — Section d'agriculture 
et d'horticulture* — Compte-rendu des publications 
agricoles. — Nomination d'une commission pour étudier et 
essayer la castration des vaches; d'une commission pour 
étudier; les moyens d'introduire de bons reproducteurs. — 
Note de M. J. Ginot sur le reboisement par le bouleau. — 
Sections réunies. —Procès verbal de la réunion du 21 
avril. — Actes de l'assemblée. — Vote de l'impression 
du travail de M. Chapelle sur la distance des planètes. — 
Echange d'Annales. —Vote d'une médaille de vermeil pour le 
centenaire de Parmentier. Concours de Firminy. Médaille 
des agriculteurs de France. — Décision pour la lecture des 
publications. — Réunions cantonales. — Note sur la tapis- 
serie de M. S. Michel. — Admission de nouveaux membres. 

Président : M. Evrard. 
Secrétaire : M. François Maire. 

Les membres présents au nombre de 34 sont MM. 
J. Bahurel, Bory Salles, J.-L. Burlat, L. Chometon, J.-B. 
Croizier, Maurice Defour, H. Denis, Dupuy, Evrard, M. 
Fillol,P. Fontvieille, J. Ginot, Gonin aîné, Guérin-Gran- 
JOQ, Guétat, Jacod, Lassablière-Tiblier, Limouzin, F. 
Maire, L. Maire, Maussier, S. Michel, Mieg, Olin, J. 
Palay, Pierre Pellade, Peyron, Prajalas, Reyol, E. Riche, 
J. Riche, L, Roux, Thomas- Ja vit , Tollin. 



— 402 — 

Correspondance 

Elle comprend : 4° Lettres de M. Eaverte et Rimaud, 
s'excusant de ne pouvoir assister à la réunion ; 

2° Lettre de M. Dussud qui a quitté Rive-de-Gier pour 
habiter Saint-Martin-d'Extreaux et qui donne sa démission 
de membre de notre Société, démission qu'il motive sur 
son éloignement. 

3° Lettre de H. Pasteur, remerciant la Société de 
l'adresse de félicitations qu'elle lui a envoyée au sujet de 
ses récentes découvertes scientifiques. Cette lettre fait le 
tour de l'Assemblée; elle est lue avec le plus grand intérêt. 

4° Lettre du président du comice de Montdidier deman- 
dant à la Société de s'associer aux fêtes qu'il donne à l'oc- 
casion du centenaire de Parmentier et de lui souscrire 
quelques médailles qui seront distribuées en son nom aux 
lauréats du concours agricole que le comice de Montdidier 
tiendra du 25 avril au 3 mai (voir les Actes de l'Assemblée). 

5° Lettre de la Société des archives historiques de la 
Saintonge et de l'Aunis qui nous demande à échanger 
ses publications avec les nôtres. (Voir les actes de l'As- 
semblée.) 

6° Lettre du directeur des Annales du musée Guimet 
annonçant l'envoi des volumes XII et XIII. 

7° Lettre du président de la Société d'agriculture» 
sciences, arts et belles-lettres d'Indre-et-Loire qui nous 
informe qu'il continuera à nous faire parvenir ses annales 
quoique nous ayons renoncé, par nécessité budgétaire, à 
faire l'envoi des nôtres. (Voir les actes de l'Assemblée.) 

8° Lettre du maire de Firminy demandant que nous 
ajoutions à nos affiches du concours de Firminy une bande 
de couleur différente portant : 

« Dimanche 2* août aura lieu un grand festival-Concours 
d'orphéons, harmonies et fanfares. » (Voir les Actes de l'As- 
semblée.) 

9° Lettro de la Société des agriculteurs de France nous 
annonçant qu'elle met k notre disposition deux médailles 



— 403 — 

d'argent et deux médailles de bronze pour être distribuées 
aux principaux lauréats du concours de Firminy. 

Des remerciement sont adressés à la société des agricul- 
teurs de France. 

4 0° Un mémoire fort intéressant de M. Haussier sur une 
station de poteries primitives et atelier débauchage de la 
période néolithique au Calvaire des barques à Saint- 
Rambert. 

Travaux des sections 

Section d'agriculture et d'horticulture. — M. Croizier 
lit le procès-verbal de la réunion du 17 avril 1886. 

Président : M. Otinj secrétaire : M. Croizier 

A l'ouverture de la séance, M. Maire, secrétaire-général 
donne connaissance d'un arlicledujournal de l'Agriculture 
fondé par Barrai, où est fait l'éloge de notre regretté secré- 
taire M. Maurice. 

Le journal d'agriculture pratique publie un article ayant 
le môme objet. 

Le secrétaire général lit ensuite une note du Journal 
d'agriculture, indiquant l'acide phénique comme pouvant 
remplacer la chaux pour servir au chaulage des semences. 
L'acide phénique a l'avantage de les préserver des insectes, 
des rongeurs et des oiseaux. M. Ginot rappelle à ce sujet 
qu'une décoction d'aloès est employée pour le trempage 
des grains qu'on veut préserver des déprédations des 
oiseaux. 

Le secrétaire général annonce qu'un décret paru h 
YO/âciel à déclaré phyloxérés les trois arrondissements 
de notre département. On pourra désormais introduire les 
plants américains et les plants de toutes provenances dans 
l'arrondissement de Roanne où ils étaient jusque là prohi- 
bés. Il lit encore un article de M. Palliât, où ce professeur 
de viticulture met les viticulteurs en garde contre les mar- 
chands de plants américains qui, la plupart du temps, 
entreprennent ce commerce, comme le premier venu, sans 



connaissances appropriées et qui ne peuvent moins faire 
que d'induire, volontairement ou par ignorance, en erreur 
la plupart de leurs acheteurs. 

Le secrétaire général nous donne encore lecture d'un 
article du Journal d'Agriculture pratique sur la castration 
des vaches, dans lequel il est exposé que cette opération 
peut se faire maintenant sans danger grâce à un nouvel 
instrument imaginé par M. Charlier. Dans cet article il est 
également fait mention des avantages que procurera la 
castration pour la bonne exploitation des vaches lai- 
tières. 

Cette communication est écoutée avec intérêt. 

M. Maire expose que la castration pourrait rendre des 
services aux agriculteurs des environs de Saint-Etienne 
qui se livrent à là production du lait et, sur son invitation, 
la section émet le vœu que cette question soit sérieusement 
étudiée et qu'un essai de castration soit fait sur une vache 
taurelière notamment. 

M. Neyron de Saint-Jullien, présent à la réunion, fait 
l'offre gratuite d'une vache pour faire cet essai. Séance 
tenante une commission est nommée pour étudier la ques- 
tion de la castration des vaches, pour suivre les résultats de 
l'essai fait chez M. Neyron et dresser un rapport du 
tout. 

Font partie de cette commission MM. Labully, Charlois, 
Repiquet, Maire, Neyron de Saint-Jullien, Magand, 
J. Ginot. 

Le secrétaire général nous communique ensuite la cor- 
respondance. 

Elle comprend : 1° Une lettre du maire de Firminy 
demandant que nos affiches annonçant notre concours agri- 
cole portent au bas une bande de couleur différente où il 
soit fait mention du concours musical que la ville de 
Firminy organise à notre occasion. La section n'y fait pas 
d'opposition. 

2° Une lettre du Président du centenaire de Parmentier 
nous priant de nous associer aux fêtes données par le 
eomice de Montdidier en l'honneur du propagateur de la 



— 405 — 

culture de la pomme de terre et nous démandant de vou- 
loir bien souscrire des médailles qui seront décernées en 
notre nom aux lauréats du concours organisé pendant ces 
fêtes. 

La section vote, à l'unanimité, une médaille de ver- 
meil. 

3° Une lettre de H. Pasteur remerciant la Société de son 
adresse de félicitations. 

4° Une lettre de la Société des Agriculteurs de France 
nous informant que le conseil de cette Société met à notre 
disposition pour notre concours de Firmiuy deux médailles 
argent grand module et deux médailles de bronze, pour 
être décernées au nom de cette Société aux principaux 
lauréats de notre concours. Cette lettre indique de quelle 
façon les médailles devront être décernées. 

Des remerciements sont votés à la Société des Agricul- 
teurs de France et le Secrétaire général est chargé de les 
transmettre. 

M J. Ginot lit un travail fort intéressant sur le reboi- 
sement par le bouleau, dont la section demande la lec- 
ture en assemblée générale pour en obtenir l'impression. 

Le président, M, Otin, fait remarquer que le bois de 
bouleau est recherché par les papeteries qui font le papier 
avec la pâte de bois et que les planteurs de bouleau trou- 
veraient un débouché dans cette industrie. 

M. Maire fait observer que le bouleau a servi à boiser 
en mélange des pays incultes comme la Champagne pouil- 
leuse où tout autre essence ne pourrait végéter. Il demande 
si on ne poqrrait pas l'employer dans notre massif monta- 
gneux pour faciliter le reboisement par le sapin auquel il 
servirait d'abri dans ses premières années. On pourrait 
ensuite exploiter le bouleau au moment où le sapin peut 
se passer d'abri. 

Le secrétaire général fait connaître la physionomie de 
de la réunion cantonale qui a eu lieu au Chambon le 
44 avril* 886. 

A ce propos, M. Neyron de Saint-Jullien rappelle l'uti- 
lité des champs de démonstration et offre gratuitement un 
terrain pour en établir un dans ce canton. 



— 106 — 

La réunion décide de tenir la prochaine réunion canto- 
nale à Saint-Héand le dimanche â mai. 

En terminant, M. F. Maire appelle l'attention de la sec- 
tion sur l'importance des bons reproducteurs ; il croit que 
notre Société ne s'est pas jusqu'ici préoccupée assez 
directement de cette question ; il craint que les ré- 
compenses que nous distribuerons aux animaux re- 
producteurs dans le concours n'aient pas une influence 
bien directe pour l'amélioration de nos races locales. Nous 
primons sans distinction, dit-il, les meilleurs des animaux 
qu'on nous présente et sans tenir compte rigoureusement 
des besoins locaux, M. Maire croit qu'il vaudrait mieux 
diminuer les prix des concours pour consacrer annuelle- 
ment une somme à l'introduction dans noire arrondis- 
sement de bons reproducteurs. 

Il demande qu'une commission soit nommée pour étudier 
les moyens les plus pratiques et les moins coûteux pour 
introduire ces reproducteurs. 

Il croit en principe que la Société pourrait subvention- 
ner les introducteurs de bons taureaux, leur fournir son 
appui moral en approuvant et en recommandant ces éta- 
lons aux agriculteurs. 

Une catégorie spéciale pourrait alors être créée dans les 
concours pour les produits de ces reproducteurs, de façon 
à bien indiquer aux agriculteurs la voie qu'ils doivent sui- 
vre pour améliorer leur bétail. 

Sont nommés pour faire partie de cette commission : 
MM. Homeyer, Magand, Imbert, Ginot, Charlois, Repi- 
quet et F. Maire. 

M. le Président nous indique un moyen très commode de 
détruire le tigre des poiriers, petit insecte qui fait de 
grands ravages. 

Il suffit pour s'en défaire délaver avec des matières féca- 
les délayées dans de l'eau, les tiges des poiriers qui en sont 
atteintes. 

Il nous indique aussi le moyen de détruire les nids des 
fourmis; le moyen consiste à jeter de l'eau et un peu de 
de sulfure sur le nid et à y mettre le feu ensuite. 



— 107 — 

Pour éloigner les fourmis d'un fruitier ou d'une laiterie, 
il suffit de saupoudrer leur passage de poussière de charbon 
de bois. 

La séance est levée à 1 1 heures 30 . 

J.-B. Croizier. 

M. Paul Fontvieille demande la parole sur le procès- 
verbal de la section d'agriculture et observe que la castra- 
tion des vaches qu'il a vu pratiquer ne fournit aucun des 
bons résultats indiqués et est fort dangeureuse. Il lui est 
répondu par divers membres que des améliorations consi- 
dérables on été apportées à cette opération et que la 
Société se propose seulement d'étudier la question et de 
faire un essai sans préjuger du résulat. 

Sections réunies. — M. Louis Maijre donne lecture du 
procès-verbal de la réunion du 24 avril 4886» 

Président : M. Favarcq* secrétaire : M. Louis Maire. 

L'ordre du jour n'a pu être épuisé ; M. le docteur Revol, 
dont la machine électrique médicale n'était pas prête, 
avait chargé notre secrétaire général de l'excuser. 

M. S. Michel a lu sa notice, sur l'historique des tapisse- 
ries de haute et basse lisse, nous avons écouté avec plaisir 
le passage relatif à celle de la Chaize-Dieu. Il a été décidé 
que M. Michel en donnerait lecture en Assemblée géné- 
rale. 

M. Croizier, président de la commission, qui doit exami- 
ner le métier à lacets de MM. Bauny et Massard étant 
absent, M. Simon Berne offre de s'entendre avec ce col- 
lègue pour que cette commission fonctionne sans retard. 

Les questions qui étaient à l'ordre du jour devant oc- 
cuper toute la séance, aucun autre travail n'avait été 
préparé ni présenté; il s'en est suivi une séance très courte; 
à ce sujet il a été dit que M. le secrétaire général facilite- 
rait le mouvement de nos réunions, s'il faisait parvenir 
tout d'abord à MM. les présidents et vice-présidents les 
publications qui intéressent leurs sections* 



— 408 — 



Actes de l'Assemblée 

M. Maire» secrétaire général, donne lecture du procès- 
verbal de l'assemblée générale du 1 er avril. Il est adopté. 

M. Maximilien Evrard, président» fait part d'une récla- 
mation de M. Chapelle qui avait donné lecture dans la 
réunion du 4 mars d'un travail sur la distance des planè- 
tes et dont il croyait l'impression dans nos annales déci- 
dée; or, par suite d'un oubli de M. Evrard qui présidait la 
réunion» l'impression de cet ouvrage ne fut pas mise aux 
voix et le secrétaire général ne put donc insérer au procès- 
verbal le vote désiré par H . Chapelle. 

En conséquence, M. Evrard exprime qu'il entrait parfai- 
tement dans ses intentions de foire voter l'impression de 
ce mémoire, et que, s'il a fait une omission involontaire, il 
ne voudrait pas que H. Chapelle en subit les consé- 
quences; il demande à l'assemblée de vouloir bien prendre 
aujourd'hui une décision à son égard. 

L'impression du travail de M. Chapelle mise aux voix est 
acceptée par l'assemblée. 

M. F. Maire, secrétaire général, fait ensuite part d'une 
demande verbale qu'il a reçue de M. Jourjon, d'André- 
zieux. M. Jourjon est l'inventeur d'un semoir mécanique et 
voudrait que la Société lui prêtât la somme de 4000 fr., 
pour mener à bien son invention ; mais il voudrait que la 
Société s'engageât par avance à lui faire ce prêt, avant que 
lui-môme soumit son invention à la Société. L'assemblée 
décide que la Société ne peut prendre cette proposition 
en considération. 

M. F. Maire, secrétaire général, exprime le désir que 
notre Société échange ses Annales avec le Journal agri- 
cole qui est l'organe du Comice du Puy, notre voisin, et 
qui étend son action sur une contrée analogue à la nôtre 
comme culture. Cette proposition est renvoyée à la com- 
mission des publications. 

Le secrétaire général annonce que l'idée d'ouvrir nos 



— 109 — 

Annales à la publicité n'est pas restée stérile, car différents 
industriels ont déjà souscrit des annonces pour une somme 
qui dépasse 500 francs. C'est une ressource nouvelle et 
inattendue, qui permettra à notre Société de faire encore 
plus de bien autour d'elle. 

Vote d'une médaille de vermeil pour les concours 
agricoles organisés par le Comice de Montdidier 
à V occasion du centenaire de Parmentier. — La 
lettre du Comice de Montdidier mentionnée à la correspon- 
dance n'est parvenue à la Société qu'après sa réunion du 
I er avril. Elle fut communiquée à la section d'agriculture 
lors de sa réunion du 47 avril. Cette section, désirant s'as- 
socier aux hommage rendus à la mémoire de Parmentier, 
le propagateur delà culture de la pomme de terre, qui joue 
un si grand rôle dans notre contrée, vole une médaille de 
vermeil de 1 5 francs et prie le secrétaire général , vue 
l'urgence, d'informer de suite le Comice de Montdidier de 
ce vote. 

L'Assemblée ratifie la décision de la section d'agriculture 
sur cet objet. 

Société des archives historiques de la Saintonge 
et de l'Aunis. — La demande d'échange de nos Annales 
fait par cette Société est renvoyée à la commission des pu- 
blications qui donnera son avis dans une prochaine 
réunion. 

Société d'agriculture, sciences, arts et belles- 
lettres d'Indre-et-Loire. — L'assemblée décide que la 
Société ne peut moins faire que de continuer à envoyer 
les annales à cette Société qui persiste à vouloir nous 
adresser les siennes sans exiger cependant de réciprocité. 

Concours de Firminy. — Demande du maire, que nos 
affiches portent une bande annonçant le festival musical or- 
ganisé par cette ville à l'occasion de notre concours agri- 
cole. 

Sur l'observation d'un membre que les concours musi- 
caux sont toujours un obstacle à la bonne tenue de nos 
Comices, une discussion s'engage et l'Assemblée, ne parta- 
geant pas la manière de voir du préopinant, décide qu'il 



— no — 

sera fait droit à la demande du Maire de Firminy en indi- 
quant toutefois sur la bande que c'est la ville de Firminy 
qui organise le festival. 

Médailles des Agriculteurs de France. — Des re- 
merciements sont votés à cette Société et l'Assemblée décide 
que les médailles qui loi sont offertes pour le Comice de 
Firminy seront distribuées suivant le mode demandé 
par les Agriculteurs de France. 

Lecture des publications. — Le secrétaire général 
donne connaissance de la décision de la commission chargée 
d'assurer la lecture des publications prises dans sa réunion 
du 3 avril. Cette commission est d'avis que les publications 
soient mises en circulation à la fin de chaque mois parmi 
les membres de la Société, inscrits pour les lire ; et que le 
secrétaire général fasse passer, au préalable, les publica- 
tions scientifiques ou littéraires aux présidents et vice-pré- 
sidents des sections. 

Sur l'observation du secrétaire général qu'il lui sera 
très difficile d'assurer le bon fonctionnement de ces deux 
distributions distinctes, et sur sa proposition de mettre les 
présidents et vice-présidents en tête de la liste des lecteurs; 
l'assemblée décide que les publications seront mises en 
lecture par une seule distribution tous les quinze jours et 
que les présidents et vice-présidents seront les premiers à 
les lire pour en rendre compte à leurs sections. 

Reboisement par le bouleau. — M. Jules Ginot lit 
ensuite une très intéressante note sur le reboisement par 
le bouleau, dont l'insersion dans nos Annales mise aux voix 
est adoptée. 

Réunions cantonales. — Le secrétaire général rend 
compte en quelques mots des réunions cantonales du Cham- 
bon et de Saint-Héand et fait part du succès de celle de 
Saint-Héand ; il indique les moyens de publicité employés 
pour convoquer les agriculteurs à ces réunions et met sous 
les yeux de l'Assemblée le spécimen d'une carte d'invitation 
qui est envoyée en grand nombre aux cultivateurs, Le 
président félicite les organisateurs de ces réunions et les 
engagent à persévérer 



— m — 

Tapisserie. — M. S. Michel lit on trayait fort apprécié 
sur la tapisserie dont l'impression dans nos Annales est 
votée avec empressement. 

Publication du Bulletin. — Enfin H. le Secrétaire 
général demande que, suivant l'idée émise par M. Eaverte, 
une commission loi soit adjointe pour la rédaction dn bul- 
letin mensuel de la Société, auquel il a été convenu de 
donner certain développement. 

Après échange d'observations entre divers membres, il 
est décidé que les sections nommeront des délégués pour 
faire partie de cette commission. 

Annonces. — Le secrétaire général expose que les 
annonces reçues dans le bulletin forment une nouvelle 
source de recettes que jusqu'ici il est seul à administrer, 
11 demande si la Société veut nommer une commission 
spéciale de contrôle ou si elle veut charger la commission 
du budget de s'occuper de cette question. 

Répondant à diverses demandes faites par un membre 
présent sur ces annonces, le président et le secrétaire gé- 
néral déclarent que notre bulletin est ouvert à tous les 
souscripteurs d'annonces sans exception, mais que la 
Société ne prend pas l'engagement, en acceptant des annon- 
ces de patroner ceux qui les souscrivent, et, que l'avantage 
que les sociétaires retirent de ces annonces consistera dans 
un accroissement de ressources qui permettra à notre asso- 
ciation de faire plus de bien. 

Nomination des Jurys du Comice de Firminy. 
— M. Otin informe l'Assemblée que la section d'Agri- 
culture procédera à l'élection des jurys du concours de 
Firminy, lors de sa réunion du samedi 32 mai. Il prie les 
sociétaires de prendre part, en aussi grand nombre que pos- 
sible, à cette réunion, afin que ces élections soient fai tes avec 
le concours de tous ; on évitera ainsi de faire des mécon- 
tents ou de laisser dans l'oubli des membres de notre Société 
particulièrement compétents. 

Les membres de la section d'industrie seront convoqués 
à cette réunion de la section d'agriculture pour prendre 
art à la nomination des jurys des instruments. 



— 443 — 



PROPOSITION DI CANDIDATURES 

J.-B. Garnier, fils aîné, négociant en grains et farines, 
place Bellevue, présenté par MM. Otin et Saumon. 

Pierre Chauvet, fabricant de chaux à Bellevue, présenté 
par MM. Otin, F. Maire etCroizier. 

Théodore Favier, marchand de bois, 23 cours Saint- 
André, présenté par MM. Néel et Otin. 

Claude Clavier, négociant en farines, 21 rue Praire, pré- 
senté par MM. Guérin, Granjon et Teyssier. 

J.-B. Bonnand, propriétaire à Saint-Joseph, présenté 
par MM. Paluy, Etienne Riche et J.-M. Riche. 

ADMISSION DE MEMBRES NOUVEAUX 

Sont ensuite admis à l'unanimité : 

M. Jean Oriol, propriétaire aux Her bandes, commune 
de Colombier, présenté par MM. Jules Ginot, J.-B. Croizier 
et F. Maire. 

Charles Duplay, propriétaire, rue Mi-Caréme, à Saint- 
Etienne, présenté par M M. René et Joseph Marckert et 
F. Maire; 

Henri Marthoud, propriétaire, 43* place du Peuple, à 
Saint-Etienne, présenté par MM. Cognard, Maussier et 
. Thomas- Javit. 

Prajalas, vétérinaire à Saint-Hêand, présenté par MM. 
Labully, François Maire et Otin. 

Ruvotry, propriétaire à Molino, commune de Fouillouse, 
présenté par MM. Jean Magand, Otin et F. Maire* 






N OTI C E 

SUR 

IL..A. TAFISSEBIE 

PAR 

M. Sauveur MICHEL 



L'histoire nous apprend que les Babyloniens ont excellé 
dans l'art de fabriquer les tapis et qu'ils représentaient avec 
tin art infini des figures de diverses couleurs. On attribue 
la découverte . de la teinture en pourpre dont ils se ser- 
vaient à l'Hercule tyrien, qui vivait sous le règne de Minos, 
roi de Crète, quinze cents ans avant l'ère chrétienne. 

Les tapisseries de Perse ont eu autrefois beaucoup de 
renommée en Europe. * 

Dans le temps où les Sarrasins firent irruption en 
France, sous le règne de Charles Martel, quelques-uns de 
leurs ouvriers s'y établirent et fabriquèrent des tapis à la 
mode de leurs pays. Dans un règlement de la communauté 
des maîtres tapissiers de Paris, on reconnaît que les 
ouvriers sarrasins sont les plus anciens de ce corps. Dans 
le livre des métiers d'Etienne Bayleux, mort en 4269, il 
est question d'ouvriers de haute lisse que les Sarrasins 
voulaient empêcher de pouvoir ouvrir en la ville de Paris 
jusqu'à ce qu'il fussent jurés et sermentés aussi comme ils 
sont. 

La communauté des tapissiers est très ancienne à Paris; 
elle était & l'origine partagée en deux sections : Tune sous 
le nom de maîtres marchands tapissiers de haute lisse, 
sérajinois et rentraiture; l'autre, sous le nom de courte- 
pointier, neustrés. 

La jonction en fut ordonnée par arrêts du Parlement du 
2 novembre 1627, 7 décembre 1629 et 27 mars 4680. 



— 114 — 

Les nouveaux statuts, forent approuvés, le 25 juin 1636, 
par le lieutenant civil du Châtelet de Paris, sur l'approba- 
tion duquel Louis XIII donna ses lettres patentes de con- 
firmation au mois de juillet suivant. 

Les maîtres tapissiers jouissaient autrefois de beaucoup 
de privilèges. \\ existe un ancien manuscrit h la Bibliothè- 
que Nationale, par lequel il est établi que les tapissiers 
étaient exemps de faire le guet sous le règne de Philippe- 
Auguste. 

C'est en 4 367 qu'il est fait pour la première fois mention 
de tapisseries de haute lisse fabriquées h Arras. 

Cette mention est consignée dans le compte communal de 
Lille. C'est d'Arras que la merveilleuse industrie fat ré- 
pandue dam le reste des Pays-Bas. 

L'abbaye de la Chaise-Dieu en possède de beaux souve- 
nirs qui datent du commencement du xvi e siècle. 

C'est à la générosité de Jacques de Se nectaire que 
l'abbaye devait les dix-sept tapisseries d'Arras qui sont 
tendues autour du chœur les jours de fête comme aux beaux 
temps de leur splendeur. Selon M. Mendet, le magnifique 
abbé les fit exécuter en 1516 d'après les cartons deThaddéo 
Galdi, maitre italien. Malgré les ravages du temps, ces 
r ches tableaux de laine et de soie, rehaussés ça et là de 
fils d'or et de fils d'argent, restent pour les connaisseurs 
un des plus curieux spécimens de l'art aux premières années 
du xvi e siècle. La vivacité des tons, l'expression des figu- 
res, la délicatesse des draperies permettent certainement de 
fairedecetteœuvreremarquableunemention exceptionnelle. 

Les motifs représentent des scènes tirées de l'ancien et du 
nouveau Testament, c'est-à-dire la figure ou la prophétie 
d'un côté et la réalité de l'autre. 

Les scènes doubles, tissées sur la même page, sont 
séparées par de gracieuses colonnettes et les légendes ins- 
crites sur chaque tableau se composent d'un quatrain en 
prose rimée dont deux premières lignes tirées de la Bible, 
sont consacrées à l'explication des sujets et dont les deux 
suivantes font connaître la relation qui existe en eux. 

Il arrive quelquefois que la tapisserie renferme deux 



— Mb — 

motifs do ranci en testament et un seul du nouveau; alors 
celui-ci occupe le compartiment du milieu et au bas on lit 
des sentences extraites des psaumes ou des prophéties qui 
ont inspiré l'ensemble de la composition* 

Les tableaux sur lesquels l'attention s'arrête arec le 
plus d'intérêt sont : La séduction du péchéj dans 
lequel le serpent se présente pour tenter Eve avec une 
gracieuse tête d'enfant; Le jugement de Salomon, 
Le massacre des innocents, commandé par Hérode. 

Comme beaucoup de peintres de cette époque, l'astisle a 
babillé ses personnages avec des costumes contemporains 
et, pour que le nom du donateur se perpétuât aussi long- 
temps que l'objet destiné à rendre témoignage de la libéra- 
lité du noble prélat, il eut le soin d'introduire dans pres- 
que toute les tapisseries les armes des Se nectaire avec une 
crosse d'abbé eu pal. 

Dès le règne des premiers Valois, la France donne nne 
grande extension à la fabrication des tapisseries imagées , 
et les tapissiers de Paris luttent sans désavantage avec les 
artistes Flamands. 

Le luxe se développe et les encouragements des rois et 
de la cour aident non-seulement les haut lisseurs français, 
fournissent les pays éloignés, mais même ils envoient des 
ouvriers au loin, qui vont répandre l'habileté du travail 
où ils sont passés maîtres. 

François I er fonda à Fontainebleau la première fabrique 
de tapis où l'on travailla aux frais de l'Etat. Cette fabrica- 
tion de tapis, façon du Levant, commence à se perfectionner 
sous le règne de Henri IV , à exécuter des ouvrages beau- 
coup plus parfaits; elle en fut redevable à un nommé 
Pierre Duponqui, en 4632, donna un ouvrage intitulé 
«La Stromaturni », ou l'excellence de la manufacture des 
tapis de Turquie, nouvellement établie en France. 

Ayant été obligé pour vivre de travailler en tapisserie, 
il préféra le point sarrasinois, par le goût qu'il avait pour 
ses sortes d'ouvrages; il le perfectionna au point d'imiter 
les tableaux peints et il fit tant de changements dans la 
manufacture, dont il était le* directeur, qu'elle devint 
d'une très grande importance entre ses mains. 



— m — 

Le roi, charmé de ses succès, le nomma son tapissier et 
le logea dans son château du Louvres en 4603. 

La ville de Sens , on plutôt le trésor de la cathédrale de 
Sens possède trois morceaux de tapisserie de cette époque, 
des plus rares. La pins belle pièce a un sujet très particu- 
lier : la réunion de deux triomphes féminins accompagnant 
celui delà Vierge. Les légendes en français : Salomon, Ber- 
sabée, Hester-Assuère (sic), nous indiquent les deux sujets, 
qui, sans s'y rapporter comme symbolisme formel, sont 
des couronnements humains à côté du couronnement divin 
de Notre-Dame, encadré de chérubins rouges et bleus. 

Le couronnement de Bethsabée par son fils Salomon, et 
l'Eslher aux pieds d'Assuérus, qui va la toucher du seep- 
tre et lui faire partager son trône, sont de véritables mer- 
veilles. Hais la merveille comme grâce, c'est la tète de Sa- 
lomon; elle l'emporte sur toutes les autres. 

On attribue ces merveilleuses tapisseries, qui valent des 
tableaux, à Allardin de Souyn, maître tapissier de haute 
lisse, demeurant à Paris à l'hôtel de Mgr l'archevêque de 
Sens. 

St-Hanrice à Vienne possède également de belles 
tapisseries dites de Flandre ; elles ont nne grande valeur 
artistique et méritent l'attention des amateurs. Le sujet 
représente la vie et le martyr de St~Maurice, patron de la 
Basilique. Il se compose de cinq pièces qui, comme à la 
Chaise-Dieu, sont tendues autour du chœur les jours de 
fêtes. 

La première partie représente le baptême de St-Maurice 
et de sa légion. Dans la deuxième partie, il se présente 
devant l'empereur Dioclétien. Dans la troisième partie, il 
se retire de l'armée pour hidolatrer. Dans la quatrième 
partie, la légion est décimée. Dans la cinquième partie, 
martyr de St-Maurice et de sa légion en 297. 

Il y a dans cette étude l'anima ; la vie. Des hommes 
d'armes habitués au spectacle de la mort regardent avec in- 
différence les meurtriers. La pâleur livide des visages des 
bourreaux dénote un combat intérieur, la haine et la peur 
agitent ses âmes. Je reproduis très imparfaitemenl les dis- 



— m — 

positions de la scène qui est dramatiquement composée et 
montre chez l'artiste une grande entente de la physionomie 
et du geste. 

L'époque qui va du règne de François I er à celui de 
Louis XIV représente assurément la perfection artistique 
dans la tapisserie. L'émulation entre les diverses maisons 
royales et les fabriques privées active la production et 
la rend plus ingénieuse. 

Le goût des tentures se répand partout et la riche finan- 
ce en veut sa part, tout aussi bien que les princes et les 
grands seigneurs* 

C'est à partir du règne de Louis XIV, fondateur ou 
mieux organisateur des maisons royales des Gobelins et 
de Beauvais, que ce nouveau genre d'amélioration doit se 
produire. A Alexandre de Commans, fils de Marc, avait 
succédé Hippolyte de Commans, écuyer, sieur de Soude, 
qui en 4654 reçut du roi la direction des manufactures de 
tapisseries et autres du royaume, qu'avaient déjà eue ses 
deux frères. 

Un certain nombre de tapissfers flamands furent appelés 
d'Oudenarde et placés sous l'autorité de Jaussen, un habile 
chef d'atelier dont le nom se retrouve souvent sur les 
tapisseries des Gobelins. 

En 166% Colbert, surintendant des finances, concen- 
tré aux Gobelins, où les Commans avaient déjà réuni tant 
de bons éléments, les ateliers de haute et basse lisse épars 
dans la ville ; il y ajoute les diverses industries d'art tra- 
vaillant pour le souverain. L'édit de 4667, qui est en quel- 
que sorte l'acte de naissance de la célèbre manufacture 
royale, la qualifie de Manufacture des meubles de la Cou- 
ronne. 

On comprendra sans peine que nous n'essayions pas de 
résumer l'histoire de la manufacture des Gobelins et de 
celle Beauvais, qui marquent en quelque sorte l'ère mo- 
derne de la tapisserie. 

Pendant deux siècles, ces deux fabriques royales reprô- 
sentent le goût français qui régentait le monde. Elles ont 
naturellement suivi les caprices de la mode et même par 



— us — 

suite des événements ont souvent été menacées, voire 
atteintes dans leurs ressources, presque dans leur existen- 
ce. Elles n'en ont pas moins continué à maintenir très 
haut la tradition par laquelle la prééminence du goût fran- 
gais s'établissait d'une façon générale dans le monde. 

Sauveur Michel. 

Reboisement par le Bouleau 

L'homme, par un sentiment bien naturel, éprouve une 
vraie jouissance lorsqu'il voit ses œuvres prospérer et ap- 
préciées; malheureusement, cette satisfaction lui est trop 
rarement accordée. 

Il en est surtout ainsi pour celui qui fait du reboisement; 
car s'il veut avoir cette jouissance il faut qu'il se mette à 
l'ouvrage bien jeune ; 25 années suffisent à peine pour ob- 
tenir un bois bien médiocre, mais il faut savoir en prendre 
son parti et se résoudre à faire du reboisement pour ses 
héritiers qui certainement n'éprouveront pas les mêmes 
jouissances que le planteur. 

Je n'ai pas à traiter la question des reboisements ; leur 
utilité est reconnue et du reste incontestée. Cette question 
est pour ainsi dire épuisée; il ne s'agit plus maintenant 
que de chercher les moyens pratiques pouvant faciliter ces 
reboisements et ainsi encourager les propriétaires à se met- 
tre à l'œuvre. 

Généralement, et avec raison, l'on reboise les terrains de 
mauvaise qualité, ou qui sont trop difficiles à cultiver ; 
dans de telles conditions, la croissance des plants est natu- 
rellement très lente, par conséquent ils se trouvent plus 
longtemps exposés aux intempéries des saisons et a la vora- 
cité des animaux. Souvent, après une longue attente, de 
grandes dépenses et des soins continuels, Ton arrive à 
obtenir un bien maigre résultat. 

Il faut en convenir, ces considérations etxes causes d'in- 
succès sont bien faites pour nous décourager ; mais ne 
soyons pas égoïstes, sachons planter pour les autres; nos pré- 
décesseurs ont bien planté pour nous; s'il ne l'ont pas fait, 
faisons mieux qu'eux. 



— <H9 — 

Avant de commencer un reboisement il faut étudier son 
terrain et rechercher les moyens les pins avantageux, per- 
mettant an tant que possible d'éviter les inconvénients ci- 
dessus. 

D'abord il faut choisir les essences d'arbres qni s'accom- 
moderont le mieux du terrain et y pousseront vite. Après 
expériences, recherches et renseignements, j'ai pu consta- 
ter que le bouleau était l'arbre des reboisements rapides, 
s' accommodant des plus mauvais terrains, l'arbre de tous 
les climats, excepté cependant de ceux qui sont trop chauds. 
Semé ou planté avec d'autres arbres, on verra bien vite le 
bouleau les dépasser tous. On dit que c'est un arbre de mé- 
diocre valeur produisant un bois de qualité inférieure ; 
jusqu'à présent cet arbre a été plutôt détruit que planté, les 
fabricants de balais le mutilent sans le moindre ménagement, 
coupant branches et flèches; aussi les bons sujets sont-ils 
très rares; chez les marchands, ce bois est introuvable. 

Pour toutes sortes d'arbres, si vous avez un mauvais ter- 
rain à reboiser, vous serez obligé de lui faire subir une pré* 
parationtrès coûteuse et demandant beaucoup de temps ; 
pour le bouleau ce travail est bien simplifié: un défriche- 
ment sommaire, un coup de herse ou de râteau suffisent; 
les grttines où les plantes, si elles sont de bonne qualité, 
poussent toujours et partout. De plus le bouleau est un 
porte-graine de 4 er ordre, très précoce; cette graine, qui est 
légère, est transportée au loin par le plus petit vent, reboi- 
sant ainsi progressivement tous les environs. 

Si par accident il est cassé, il reprend immédiatement 
une nouvelle flèche. 

Les animaux qui sont beaucoup plus délicats que Ton n'est 
porté à le croire, craignent la saveur de son feuillage et 
de son écorceet, par conséquent, n'y touchent pas. 

Cet arbre, quoi qu'on puisse en dire, a bien son mérite; il 
produit un bois blanc se tournant et se polissant parfaite- 
ment; de ses menues branches on fabrique des balais dont 
il se fait une énorme consommation. Son écorce est em- 
ployée dans les tanneries; les sauvages de l'Amérique du 
du nord l'emploient presque exclusivement et obtiennent 



— 120 — 

des peaux d'une souplesse remarquable. Sa sève, 1res 
abondante, sert aussi à fabriquer une boisson très agréable; 
en tous les cas, c'est un excellent bois de chauffage. 

Si je tous recommande cet arbre, c'est que je suis con- 
vaincu qu'il est appelé i rendre de grands services, spé- 
cialement pour les reboisements des mauvais terrains, car 
il est évident que, la où poussent bien nos géants des forêts, 
il ne faut pas s'amuser à semer du bouleau. 

Plus tard, si nos héritiers ou acquéreurs ne trouvent pas 
$es bois assez beaux, le terrain ayant été amélioré par les 
débris de bois, de feuilles ou autres, il leur sera facile d'y 
intercaler des plants d'arbres d'une essence plus méritante 
qui, alors, protégés par le bouleau, poussera plus vigoureu- 
sement. Le premier reboisement est toujours le plus diffi- 
cile à réussir; ils auront donc un grand avantage sur nous. 

Si vous doutez encore de la valeur de cet arbre, faites 
une excursion dans les bois. Là, étudiez la croissance de cha- 
que variété et vous serez convaincus. L'expérience est, du 
reste, peu coûteuse; plantez et semez en mélange. Dans la 
pleine du Forez, plusieurs essais ont été faits et ont parfai- 
tement réussi; le reboisement de la plaine est cependant 
desplusdifficiles; mais aussi est-il d'une plus grande utilité, 
car les bois assainissent les contrées, tout en améliorant le 
terrain et donnant un revenu. 

J. Ginot. 



Saint-Etienne, imp. J. Berland, place de l'Hôtel-de- Ville, 4 



PROCÈS-VERBAL 

DE LA 



SÉANCE DU 10 JUIN 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. — 
Lettres et circulaires diverses analysées. — Travaux 
des sections. — Section d'agriculture et dhorttcuU 
turc. — Compte rendu des publications agricoles. — Nomi- 
nation des délégués nu Concours de Clermont-Ferrand 
et vœu à émettre au sujet de la nouvelle organisation 
des concours régionaux. — Election du Jury du Concours 
de Firminy. — Sections réunies des sciences, lettres et 
industrie. — Procès verbal de la réunion du 18 mai, — 
Actes de l'Assemblée. — Suppression de la lecture 
du procès- verbal. — Nomination d'un délégué pour faire 
partie de la commission de rédaction du Herd book de la 
race charolaise. — Culture en bandes. — Approbation des 
actes de la- section d'Agriculture. 

Président : M. Euverte 
Secrétaire : M. François Maire. 

Les présents, an nombre de 34, sont : 

MM. J.-L. Burlat, Chauvet, Croizier,H. Denis, Euverte, 
Favarcq, Garnier, Gauthier-Dumont, Jules Jinot, Gonin, 
Guétat, Imbert, Kociakiewiez, François Maire, Louis Maire, 
Marthoud, Maussier, Mondon, Otin, Prajalas, Robert, 
Terme, Teyssier, Thomas-Javit. 

Correspondance 

Elle comprend : 

Lettres de M. Prajalas et de M. Marthoud remerciant la 
Société de leur admission. 



— 422 — 

Leltre de M. J.-M. Odouard, de Colombier» donnant sa 
démission, qu'il motive sur son éloignement et ses occupa- 
lions. 

Lettre du Directeur des Aciéries de Firminy nous infor- 
mant que cette Société veut bien nous accorder une mé- 
daille d'or grand module comme prix d'honneur pour notre 
Concours de Firminy. 

Lettre du Président de la Société d'Agriculture de la 
Nièvre demandant à notre Société de désigner un délégué 
pour faire partie de la commission chargée de la tenue et 
de la rédaction du registre généalogique de la race charo- 
laise nivernaise institué par la Société d'Agriculture de la 
Nièvre. 

Lettre de H. Vert, secrétaire pour le groupe de Saint- 
Etienne de la Ligue Française pour le relèvement de la 
moralité publique, nous informant de la remise de plu* 
sieurs exemplaires d'une brochure intitulée La Femme 
esclave, qu'il nous prie de tenir à la disposition des mem- 
bres de la Société. 

Lettre de la Société du Tir Forézien nous demandant des 
dons pour le Concours de Tir qu'elle organise cette année. 

La décision à prendre sur cette demande est renvoyée à 
une séance ultérieure. 

Lettre-circulaire de l'Association Française pour l'avan- 
cement des sciences, nous informant qu'elle tiendra sa quin- 
zième session à Nancy du 4 $ au 20 août prochain, et nous 
priant de désigner des délégués pour représenter notre 
Société à cette session. 

Il est décidé que, vu l'éloignement du lieu de la session, 
notre Société ne désignera pas de délégués. 

Lettre-circulaire de la Société agricole, scientifique et 
littéraire des Pyrénées^Orientales, donnant le programme 
des questions qu'elle met au concours en 4886. 

Lettre-circulaire de la Société des Agriculteurs du Nord 
engageant notre Société à protester avec elle contre l'ajour- 
nement de la discussion des projets de loi relatifs à l'Agri- 
culture. 



— 123 — 

L'Assemblée décide d'examiner, dans une prochaine 
réunion, la suite à donner à cette invitation. 

Lettre-circulaire de M. Derome, agriculteur à Bavais 
(Nord), indiquant les avantages de son système de culture 
en bandes, lettre à laquelle est joint un prospectus de son 
semoir-fertiliseur-billonneur, instrument qui simplifie les 
opérations de la culture en bandes. 

Travaux des Sections 

Section d'agriculture et d'horticulture. — (Procès- 
verbal de la réunion du 22 mai) : 

M. le Secrétaire général donne connaissance des articles 
du Journal d'Agriculture pratique , pouvant intéresser 
notre région. 

Il lit une note annonçant le plein succès delà mission de 
M. Cornevin, professeur à l'Ecole vétérinaire de Lyon, qui 
avait été envoyé dans la Haute-Loire par le Ministre 
de l'Agriculture, pour y faire des démonstrations sur l'inocu- 
lation préventive du charbon symptomatique. 

M. Cornevin a opéré sous les auspices de la Société 
agricole et scientifique du Puy, qui avait pris l'initiative 
d'introduire dans la Haute-Loire et d'y propager la méthode 
prophylactique, découverte par MM. Cornevin et Arloin. 

Les propriétaires et les fermiers amenaient de toutes parts 
leurs animaux, qui étaient inoculés gratuitement par 
M. Cornevin ou les vétérinaires qui l'accompagnaient. La 
Société agricole et scientifique du Puy se propose de faire 
pratiquer, à ses frais, un grand nombre de vaccinations. 

M. le Secrétaire général fait observer que notre Société 
ferait bien de prendre la même initiative. 

Il lit encore une note donnant deux remèdes pratiques 
pour la guérison de la diarrhée des veaux. 

Le premier consiste d'abord à faire absorber par le veau 
malade, environ une heure après le repas, un verre devin 
de Bordeaux, mélangé avec autant d'eau ; le repas qui sui- 



— 124 — 

vra devra être peu abondant; ensuite on mélangera au 
lait donné an veau une poignée de blé torréfié et moulu, 
en ayant soin de remuer le breuvage pendant que le veau le 
prend . 

Si la maladie persiste, deux jours après l'administration 
de ce breuvage, on lui en fera prendre un second. 

Enfin, si le veau ne va pas mieux, on lui administre une 
purgation composée de : 

35 à 30 grammes sulfate de magnésie; 

\ goutte essence de menthe dans 2 litres 1/2 d'eau. 

Le second remède indiqué par M. Guichard, de Seine-et- 
Marne, est des plus simples. Il consiste à administrer au 
diarrhéique un ou deux 1 litres d'eau très froide aussitôt 
après que le veau a pris sou repas. 

Ce remède est couramment pratiqué avec succès dans 
notre région, ainsi que l'affirment plusieurs agriculteurs 
présents à la réunion, entre autres MM. Jean Magand et 
Fillon. 

M. Labully, vétérinaire, présent à la réunion, indique 
comme remède ordinairement efficace, après une ou deux 
administrations, le mélange de 4 grammes de sous-nitrate 
de bismuth dans du lait, qu'on fait avaler au veau avec un 
œuf cassé (avec la coquille). 

Le Secrétaire général donne connaissance d'une circulaire 
du Comité d'études et de vigilance contre le phylloxéra dans 
la Côte-d'Or, invitant nos sociétaires à prend repart aux réu- 
nions et concours viticoles, organisés par ce Comité, avec le 
concours de la Société de Viticulture de la Côte-d'Or, au 
moulent du Concours régional de Dijon, les 4 et 5 juin de 
cette année. 

H lit encore une lettre-circulaire de la Société d'encourage- 
ment pour l'industrie nationale, par laquelle son Président, 
M. Edmond Becqderel, nous demande de publier dans nos 
Annales le programme des prix mis au concours par cette 
Société, en 1887, tant pour l'industrie que pour l'agricul- 
ture. 

Lecture de ce programme est également donnée, et la 
section en décide la publication dans nos Annales. 



— 125 — 

M. le Secrétaire général donne ensuite lecture de la 
lettre du Ministre de l'Agriculture nous demandant de dé- 
signer nn délégué pour représenter notre Société à la réu- 
nion des Délégués, des Sociétés, membres du Jury et 
Exposants, qui aura lieu à Clermont-Ferrand lors du Con- 
cours régional, le vendredi, 25 juin. Il est rappelé à ce 
propos que l'Inspecteur d'Agriculture de notre région, 
H. de Brézenaud, veut bien mettre à notre disposition huit 
cartes d'entrée gratuites au Concours de Clermont-Ferrand, 
pour 4 délégués et 4 de nos lauréats, à qui nous désirons 
faciliter l'accès du comice. 

11 est admis également qu'un seul délégué ne peut, vis- 
à-vis de notre Société, prendre la tâche de lai rendre un 
compte exact et détaillé du Concours. 

En conséquence, sont nommés délégués au Concours de 
Clermont : 

M. Guétat, qui rendra compte du concours hippique; 

M. Ginot, qui rendra compte des machines et instru- 
ments; 

H. Otin s'occupera des produits agricoles et de l'horticul- 
ture; 

M. François Maire fera le compte-rendu de l'exposition 
des animaux reproducteurs; 

Enfin, M. Euverte est désigné, et en son absence M.Fran- 
çois Maire, Secrétaire général, pour portera la réunion du 
Concours les vœux et observations de notre Société. 

Sur cet objet, M. Maire lit une lettre de notre collègue, 
M. Repiquet, vétérinaire à Firminy,oû il expose que la 
nouvelle organisation qui réduit le nombre des concours 
régionaux est préjudiciable aux intérêts agricoles de notre 
région, où domine la petite culture. 

La distance des lieux de Concours n'en : permettra plus 
l'accès aux petits cultivateurs soit comme exposants, soit 
comme visiteurs, M. Repiquet croit que notre Société de- 
vrait formuler un vœu pour le maintien de l'ancienne 
organisation des Concours régionaux., comme l'ont fait déjà 
de nombreuses Sociétés d'Agriculture et de Conseils géné- 
raux. 



— 126 — 

Les idées émises dans celte lettre répondent parfaitement 
an sentiment général des membres de notre Société. Aussi 
la réunion décide-t-elle de donner une suite sérieuse à 
cette proposition, en faisant parvenir à l'Administration le 
vœu en question. 

La réunion décide, en outre, que le délégué à la réunion 
du Concours de Clermont aura pour mission d'appeler l'at- 
tention de M. l'Inspecteur général sur les inconvénients de 
la nouvelle organisation des Concours régionaux , et d'y 
formuler le vœu de notre Société. 

M. Otin nous communique les plaintes de notre collègue, 
M. Randon, fermier au Mont-Pilat, au sujet d'un insecte 
nouveau ressemblant à un ver, qui fait des ravages consi- 
dérables tant dans ses prairies que dans celles du Bessat. 

H. Randon demande si la Société ne pourrait pas lui 
indiquer un moyen d'enrayer les dégâts de ces insectes. 

Plusieurs membres présents sont d'avis que, pour fournir 
à M. Randon des indications utiles, il faudrait d'abord con- 
naître l'insecte qui commet ces dégâts. En conséquence, la 
réunion décide de prier M. Randon de faire parvenir à la 
Société des spécimens de l'insecte en question, pour les sou- 
mettre à nos collègues compétents et pour pouvoir étudier 
les moyens de destruction. 

M. Labnlly dépose ensuite sur le bureau son rapport sur 
le service sanitaire et les épizooties. Des remerciements 
lui sont adressés, et il est décidé que ce rapport sera exa- 
miné par la section pour obtenir ensuite l'impression dans 
nos annales des parties qui intéressent notre agriculture 
locale. 

La réunion procède ensuite à l'élection des divers jurys 
pour le Concours de Firminy, qui se trouvent composés de la 
façon suivante : 

LABOURAGE 

MM. Magand, Bonjour, Fi lion, Chômât, Imbert. 

ESPÈCE BOVINE 

1 er jury.— Taureaux, génisses, vaches, 
bœufs en paires. 

MM. Charlois, Fillon, Charmel, Homeyer, Defour. 



— 127 — 

2 e jury. — Vaches. 
MM. Prajalas, Magand, Chaudier, Badinand, Oriol. 

Espèce chevaline, porcine, ovine, volaille. 

MM. Labully, Guétal, Saumon, Logé aîné, Audouard, 
Philip, Milland, Charles Dorian. 

PRODUITS AGRICOLES 

Beurre, miel, fromages, vins, etc. 

MM. Guérin-Granjon , Bufferne, Serve-Coste , Louis 
Roux, Lassablière-Tiblier. 

Produits agricoles végétaux, et produits maraî- 
chers de la section horticole. 

MM. Bourgeois, J. Besson, Marlin, Viricel, Otin père, 
Cogne t-Robin. 

instruments. — Concours spéciaux. 
MM. Hérisson, J.-B. Clair, Courbon-Lafaye, Rivolier. 

1 re section. — Instruments d'intérieur et d y extérieur 

de fermes. 

MM. Bourgeois, Evrard, Madignier,Ogier, Juste, Girard, 

2 e section. — Outils d'horticulture. 
MM, Olin père, Bory, Souchon, Dégrais, BurlaL 

produits horticoles 
Fleur s j plantes d'ornement, fruits. 

MM. Gauthier-Dumont , Teyssier* Malrat, Juvanon, 
Bruchet, Vial, Bahurel. 

enseignement agricole 

MM. Euverte, F. Maire, J.-B. Croizier, François Cha- 
pelle et Favarcq. 

La réunion a terminé sa séance en nommant MM. Malrat, 
Thomas-Javit et J.-B.Croizier comme déléguéspour assister 
le Secrétaire général dans la rédaction des Annales. 



— 128 — 

Sections réunies des sciences, lettres et industrie 

Présidence de H. le docteur Rimaud. 

M. le Président ouvro la séance par la lecture d'une 
lettre de M. Debenoît, rue du Grand-Gonnet, 18, qui 
demande qu'une commission nommée par la Société 
d'Agriculture veuille bien examiner un compteur à eau de 
son invention. Cette demande est acceptée, et la commis- 
sion nommée se compose de MM. Evrard(Maximilien), Clair 
(Benoît), Rousse, Bory (Georges) et Thomas-Javit. 

M. le Secrétaire général donne ensuite communication : 

4° D'une circulaire de la Société d'encouragement pour 
l'industrie nationale, informant la Société d'Agriculture des 
divers concours qu'elle institue. 

Parmi les prix mis au concours, plusieurs intéressent les 
industries de la région ; 

2° D'une circulaire de M. le Ministre de l'Agriculture 
demandant à la Société de lui envoyer les manuscrits iné- 
dits qu'elle posséderait et que l'Etat ferait publier et répan- 
dre. 

A la suite d'une observation du bibliothécaire sur la non 
existence de pareils mémoires dans notre bibliothèque, il 
est décidé qu'il n'y a pas de suite à donner à la circulaire 
du Ministre; 

3° D'un article de M. Sainte-Clair-Deville sur un appa- 
reil à gaz tonnant pour la fusion des minéraux réfractai- 
res. 

Suivant l'ordre du jour indiqué, la réunion s'occupe 
ensuite de la nomination des délégués devant représenter 
les sections réunies à la commission de rédaction des Anna- 
les. 

A l'unanimité il est décidé que le Bibliothécaire et les 
Secrétaires de sections feront partie de cette commission. 

Sur la demande de M. le Secrétaire général, la réunion 
émet le vœu que la commission de visite des fermes veuille 
bien signaler à la Société d'encouragement à l'industrie les 
vieux serviteurs qu'elle ne pourrait récompenser, parca 
qu'ils ne sont pas serviteurs agricoles à proprement parler. 



— 129 — 

La commission d'encouragement prendrait une décision 
à leur égard et demanderait à ce qne la récompense qui 
leur serait accordée pût leur être distribuée, non à la fin 
de l'année, mais à l'occasion du Comice de Firminy. 

Enfin, M. Revol lit une petite étude sur les procédés 
Pasteur pour l'atténuation et l'inoculation du virus rabi- 
que. 

La lecture de celte étude en assemblée générale est déci- 
dée; puis la séance est levée. 

Le secrétaire, 
G. Thomas-Javit. 



Actes de l'Assemblée 

Le procès-verbal de la séance du 6 mai est lu et adopté. 

L'Assemblée décide, sur la proposition du Président, de 
supprimer désormais la lecture du procès-verbal qui fait 
perdre un temps précieux. L'impression mensuelle des 
Annales permettra cette nouvelle manièrede faire. Chaque 
membre, du reste, pourra demander des rectifications qui 
seront indiquées, s'il y a lieu, au procès-verbal du mois 
suivant. 

Don d'une grande médaille d'or par la Société 
des Aciéries de Firminy ^ pour le Concours de 
Firminy. — L'Assemblée décida d'adresser une lettre de 
remerciements au Directeur de cette Société. 

Nomination d'un délégué pour faire partie de la 
commission de rédaction du Herd. book de la race 
charolaise nioçrnaise. — M. Charlois est désigné pour 
faire partie, suivant la demande de la Société d'Agricul . 
turede la Nièvre, de la commission de rédaction du Herd 
bopk de la race charolaise. 

Culture en bandes.— M. F. Maire, Secrétaire général 
appelle l'attention de la Société sur le mode de culture des 
céréales dit culture en bandes, et pratiqué par M. Derome. 
Il demande que la commission du Champ d'expériences 
fasse l'essai, Tan prochain, de cette nouvelle manière de 
cultiver les céréales. 



— 130 — 

Confirmation . des Jurys nommés par la sec- 
tion d'Agriculture pour le Concours de Firminy. 
— L'Assemblée confirme l'élection des Jurys nommés par 
la section d'Agriculture pour le Concours de Firminy. 

Le Secrétaire général est chargé d'aviser les jurés de 
leur nomination et de leur donner les indications néces- 
saires pour leur fonctionnement. 

Nomination des délégués au Concours de Cler- 
mont-Ferrand. — L'Assemblée confirme aussi la nomina- 
tion des délégués désignés parla section d'Agriculture. Elle 
donne pour mission au délégué chargé de prendre la parole 
à la réunion du Concours de Clermont, de demander éner- 
giquement le maintien de l'ancienne organisation des 
Concours. 

Vœu pour le maintien de l'ancienne organisation 
des Concours régionaux. — En outre, sur la proposi- 
tion de divers membres, l'Assemblée émet le vœu que 
l'Administration rapporte le décret de M. Hervé-Maugon 
relatif à la diminution du nombre des Concours régionaux, 
etqu'elle maintienne l'organisation actuellement en vigueur. 

Ce vœu sera adressé au Ministre de l'Agriculture par 
l'intermédiaire du Préfet de la Loire. 

Enfin, la séance se termine par la lecture de l'Etude sur 
le pays des Ségusiaves, de M. Maussier, secrétaire do la 
commission forézienne de l'Histoire des Gaules. 

L'impression de cette Etude, pleine d'intérêt, est votée 
avec empressement. 

M. Otin lit aussi une note sur VErineum vitis et les 
moyens de combattre ce parasite. 

L'insertion en est demandée dans les Annales. 

F. Maire. 



L'ERINEUM VITIS 

Ce cryptogame, que l'on confond quelquefois avec 
l'oïdium, s'est manifesté sur plusieurs points de notre ar- 
rondissement avec plus d'intensité que de coutume. Son 



— 131 — 

apparition a mis en émoi certains de nos viticulteurs qui 
ont cru yoir apparaître une nouvelle maladie de la vigne. 

La commission de visite des exploitations a pu constater 
cette maladie dans les vignes du canton duChambon, et 
de différents points de notre arrondissement, les vigne- 
rons me l'ont signalé en me demandant les moyens de la 
combattre. 

Ce parasite ne cause généralement pas beaucoup de 
dégâts, car la plupart du temps il disparaît après quelques 
jours de chaleur. Mais on peut le combattre quand son 
action pernicieuse s'exerce d'une façon plus intense, et on 
atteint de bons résultats en saupoudrant les ceps atteints, 
soit avec la fleur de soufre, soit avec un mélange de fleur de 
soufre et de poussière de chaux. 

Celte maladie s' attaque aux feuilles de la première pousse 
et les macule au revers de taches blanches d'abord, puis 
jaunes et rouges. Elle fait naître sur les feuilles des bour- 
souflures très prononcées et caractéristiques. 

En somme, nos vignerons n'ont pas à s'en préoccuper 
outre mesure. Otin fils. 

Nous recevons la circulaire suivante dont le contenu est 
de nature à intéresser notre région industrielle : 

Société d'encouragement pour l'industrie nationale, rue de 
Rennes, 44 (Saint Germain-des-Près). 

« Paris, le 15 mai 1886. 

« Monsieur le Directeur, 

« J'ai l'honneur de vous adresser le programme des prix 
proposés par la Société d'encouragement pour l'industrie 
nationale pour Tannée 1887, et de vous prier de vouloir 
bien le publier dans votre journal. Le bureau de la Société 
vous sera très reconnaissant de cette insertion, par laquelle 
vous rendrez un grand service aux inventeurs et aux indus- 
triels. 

« Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de 
ma parfaite considération . 

« Le Président de la Société d'encouragement 
pour l'industrie nationale , membre de 
l'Académie des sciences, 

« Ed. Becquerel. » 



EXTRAIT DU PROGRAMME DES PRIX 

PROPOSÉ8 POUR L'ANNÉE 1887 

Par la Société d'encouragement, pour l'industrie 
nationale, Paris j rue de Bennes, 44, et intéres- 
sant notre région. 

GRANDS PRIX 

La Société décerne, tous les trois ans, un grand prix à 
l'auteur de la découverte la plus utile au perfectionnement de 
l'industrie française. 

L'un de ces prix est décerné tous les six ans et a été fondé 
par M. le Marquis d'Argentcuil. Il échoit en 1885 et est 
de 12,000 fr. 

Le deuxième a été fondé par la Société ; il 
alterne à trois ans de distance avec le précédent, 
et échoit en 1889; il est de. 12.000 

Fondation d'Abomllc. — Elle se compose de 
10,000 francs et a été divisée en trois prix, qui 
seront distribués avec intérêts échus à tel manu- 
facturier qui aura employé à son service, pendant 
une période déterminée, des ouvriers estropiés, 
amputés ou aveugles et qui, par ce moyen, les 
aura soustraits à la mendicité. Ces prix seront 
décernés en 1887 et 1889. 

Prix spéciaux mis au Concours pour Vannée 1887 

ARTS MÉCANIQUES 

1887. Prix de 2,000 francs pour un petit moteur 
destiné à un atelier de famille, fonctionnant 
isolément ou rattaché à une usine cen- 
trale 2 . 000 fr . 

1887. Prix de 3,000 francs pour le moyen de 
transporter à grande distance les forces 
mécaniques naturelles que leur position 
actuelle ne permet pas d'utiliser immédiate- 
ment 3.000 

1 887 . Prix de 2 ,000 francs pour l'application à la 
mouture des grains de procédés donnant 
des résultats meilleurs que le système actuel 2.000 



— 433 — 

1887. Prix de 2,000 francs pour un moteur à 

huile lourde 2.000 

1887. Prix de 5,000 francs pour une machine 
motrice de 25 à 100 chevaux, dépensant, au 
maximum, en travail courant, 6 kilogram- 
mes de vapeur par heure et par cheval, me- 
surée sur l'arbre principal de la machine. . . 5,000 

ARTS CHIMIQUES 

1887. Prix de 1,000 francs pour l'utilisation des 

résidus de fabrique 1*000 

1887. Prix de 1,000 francs pour la découverte 

d'un nouvel alliage utile aux arts 1 .000 

1887. Prix de 3,000 francs pour la fabrication 
courante d'un acier ou fer fondu doué de 
propriétés spéciales utiles pour l'incorpora* 
tion d'un corps étranger 3.000 

1887. Prix de 2,000 francs pour la découverte et 
la mise en œuvre d'un procédé pour l'utili- 
sation du tanin contenu dans les écorces ou 
autres matières premières non encore ap- 
pliquées dans la tannerie 2.000 

1887 . Prix de 2,000 francs pour la suppression de 
l'acide sulfurique libre dans la teinture, où 
son emploi très répandu est nuisible aux 
étoffes 2. 000 

1887 . Prix de 1 ,000 francs pour un nouvel emploi 
industriel d'une substance minérale quel- 
conque abondante et à bas prix 1 .000 

1887. Prix de 1,000 francs pour une applica- 
tion utile des métaux peu employés jusqu'ici 
dans l'industrie 1.000 

1887 . Prixde 3,000 francs pour la fabrication de 

verres destinés aux opérations chimiques ... 3 f 600 

ARTS ÉCONOMIQUES 

1887. Prix de 1,000 francs pour la construction 
d'appareils propres à fournir rapidement et 
économiquement de hautes températures à 
l'usage des petits ateliers industriels. ,.,... \ .000 



— 434 — 

1887. Prix de 2,000 francs pour une application 
industrielle de l'endosmose des liquides et 
des gaz 2 . 000 

1887. Prix de 3,000 francs pour l'invention d'un 
appareil simple et solide, susceptible d'an- 
noncer automatiquement, d'une manière 
sûre et régulière, à une distance quelcon- 
que, le passage d'un train en marche 3 .000 

1887. Prix de 3,000 francs pour la construction 
d'un appareil transmettant à distance l'indi- 
cation de la température d'une enceinte 
chauffée 3.000 

AGRICULTURE 

1887 • Prix de 2,000 francs pour la meilleure étude 
sur l'agriculture et l'économie rurale d'une 
province ou d'un département 2.000 

1887, Prix de 3,000 francs pour la découverte 
de procédés perfectionnés de transmission, 
à distance, de la force motrice à des machi- 
nes d'agriculture 3.000 

1887, Prix de 1,000 francs pour la découverte 
d'un moyen facile et expéditif de reconnaître 
les falsifications des huiles autres que l'huile 
d'olive 1.000 

1887, Prix de 1,000 francs pour l'emploi, au boi- 
sement des terrains pauvres et arides, d'une 
essence d'arbre peu utilisée, et dont les pro- 
duits soient au moins aussi avantageux que 
ceux des essences forestières employées. . . 1 .000 

1887. Prix de 1,000 francs pour la mise en va- 
leur de terres incultes, par l'emploi d'arbres 
fruitiers dont les produits soient utilisés 
directement dans l'alimentation de l'homme 1 .000 

1887. Prix de 3,000 francs pour la meilleure 
étude sur la constitution physique et la com- 
position chimique comparées des terrains 
d'une des régions naturelles (ou agricoles) 
de la France, par exemple, de la Brie, de la 
Bauce, du pays de Gaux, etc 3.000 



— 135 — 

1887. Prix de 2,000 francs pour l'étude des ma- 
ladies de la vigne désignées sous le nom 
d'Aubernage, de Gottis et de Pourridié 2.000 

1887. Prix de 1,500 francs pour une étude sur 
les qualités de l'eau de l'Isère pour l'irriga- 
tion 1 . 500 

1887, Prix de 3,000 francs pour une étude expé- 
rimentale sur les variétés de blés et sur les 
modes de culture favorables aux meilleurs 
rendements 3.000 

CONSTRUCTIONS ET BEAUX-ARTS 

1887. Prix de 2,000 francs pour la découverte 
et l'emploi de ciments colorés plastiques ou 
de ciments faits avec des débris de pierre 
durcissant à l'air, pour le modelage 2.000 

Médailles aux Contre-Maîtres et ouvriers 

La Société d'encouragement, dans le but d'exciter les 
contre- maîtres et ouvriers à se distinguer dans leur profes- 
sion, et d'encourager ceux qui se font remarquer par leur 
conduite et les services qu'ils rendent aux chefs qui les 
emploient, décerne tous les ans des médailles de bronze, à 
chacune desquelles sont joints des livres pour une valeur de 
50 francs, aux contre-maitres et ouvriers, sacliant lire et 
écrire, qui lui sont signalés par les chefs d'établissements. 

Les demandes seront reçues au Secrétariat jusqu'au 30 sep- 
tembre 1886. 

Conditions générales à remplir pour le Concours 

Les modèles, mémoires, descriptions, renseignements, 
échantillons et pièces destinées à constater les droits des 
concurrents seront adressés au Secrétaire de la Société d'en- 
couragement pour l'industrie nationale, rue de Rennes, 44 ; 
ils devront être remis avant le l w janvier de l'année de la 
distribution des prix. Ce terme est de rigueur. 

On délivre gratuitement, au siège de la Société, les pro- 
grammes détaillés des prix mis au concours, où se trouvent 
tous les renseignements utiles aux concurrents. 



— 136 — 



DISTANCES DES PLANÈTES 

ET DE 

LEURS SATELLITES 



L'empirique loi de Titius, pies connue sons le nom de 
Bode, qui Fa vulgarisée, ne mériterait certainement pas, 
par suite des erreurs considérables qu'elle engendre, à 
partir de Saturne, l'honneur d'être reproduite, comme elle 
l'est, dans les cours d'astronomie les plus sérieux, si die 
n'était qu'un moyen de se rappeler aisément les distances 
approximatives des planètes. Une telle loi sert aussi & 
prouver que les phénomènes de la nature sont soumis, 
dans leur marche variée, à une certaine simplicité que les 
calculs compliqués des astronomes sembleraient devoir 
exclure tout d'abord. Elle montre ensuite que ces mêmes 
phénomènes, sans être d'une régularité absolue et d'une 
symétrie immuable, offrent cependant toujours des traits 
de ressemblance ou des rapports relativement exacts. Elle 
sert, enfin, à constater les lacunes de nos connaissances, 
et, par conséquent, à diriger, d'une manière utile, nos 
recherches et nos étude?. N'est-ce pas la lacune signalée 
par Titius, à la distance de 28 rayons de Soleil, qui a 
fait découvrir les nombreuses petites planètes, ou asté- 
roïdes, que Ton peut considérer ou comme les fragments 
épars d'une grosse planète aujourd'hui anéantie, mais 
existant jadis là où la loi de Titius marque encore sa 
place, ou comme les éléments dispersés d'une planète future 
et unique, appelée à occuper cette place un jour ? 

Ce sont ces idées qui m'ont poussé à corriger et com- 
pléter, dans la mesure du possible, la loi de Titius, pour 
les distances des planètes dépendant du système solaire, 
et & chercher des lois semblables pour les distances des 
satellites de ces planètes. 



— 437 — 

Tout amateur d'astronomie sait, en effet, que la loi de 
Titius est exacte jusque et y compris Jupiter ; elte ne 
devient erronée qu'à partir de Saturne, ainsi que l'indi- 
que le tableau suivant : 

Mercure. Vénus. Terre. Mars. (Astéroïdes). Jupiter 
3 6 42 24 48 

4 4 4 4 4 4 



4 


7 10 


46 


28 


52 


Saturne. 
96 
4 


U l'anus. 
192 
i 

• 


Neptnne. 
384 
4 


(Nihil). 
768 
4 

772 


(Niente). 
4536 
4 


400 


496 


388 


4540 



Mais si Ton remarque que le dernier nombre fonda- 
mental de la loi de Titius, parfaitement exact, 48, est le 
produit du pombre 43 multiplié par le carré de 2, et que 
l'on essaie d'appliquer aux distances des planètes plus 
éloignées du Soleil que Jupiter, la multiplication de 42 par 
le carré de 3, puis par le carré de 4, et ainsi de suite, on 
s'apercevra bien vite que c'est là, effectivement, sauf une 
légère rectification que nous indiquerons plus loin , la cor- 
rection et le complément véritables delà loi de Titius. 

C'est ce qu'atteste, d'une manière irréfutable, le tableau 
ci-dessous, contenant dans sa première colonne les dis- 
tances réelles moyennes : 

95.38, Saturne, 96 = 42 X (3 2 — 4) ; 

494.82; Uranus, 492 = 42 X 42 ; 

300.40, Neptune, 300 = 42 X 5*; 

(Nihil), 408 = 42 X (6 2 — *)• 

La loi que je propose est donc exacte, autant que peut 
l'être une loi de ce genre, pour Uranus et Neptune ; elle 
devient exacte aussi pour Saturne, si l'on soustrait une 
unité au carré.de 3, de façon à éviter la rencontre de deux 
facteurs également divisibles par 3. On obtient alors, en 
effet, pour Saturne : 42 X (3 2 — 4) = 96. Une soustrac- 
tion de même nature doit être opérée pour la planète qui 
suit immédiatement Neptune, dans l'ordre croissant dç 



l'éloignement du Soleil, et que nous appellerons Nihil, 
jusqu'à nouvel ordre, c'est-à-dire jusqa'à sa découverte 
au moyen du télescope ou de la photographie qui fait déjà 
merveille. De la sorte, la formule 42 X 6 2 serait remplacée 
par la formule 4 2 X (6 2 — 2) = 408, car il est probable- 
ment nécessaire de soustraire ici deux unités, au lieu 
d'une, pour tenir compte du rapport existant entre les 
nombres 3 et 6. Dans tous les cas., une soustraction est & 
opérer, et cette soustraction, démontrée obligatoire, pour 
la dislance de Saturne, est presque démontrée aussi obli- 
gatoire, pour la distance de Nihil, par le tableau analyti- 
que des distances des planètes que voici : 

Différences. Distances approxi- 

matives. 



(C) 4 Soleil 4 

3 

4 Mercure 3.87 

3 

(B) 7 Vénus 7.23 

3 

2 40 Terre 40 

5 

(6X4)+ 4 = 7 45 Mars 45.23 



i 

3 






42 

(A) (6 X 2) + 4 = 43 27 (Astéroïdes) 27? 

25 
(6 X 3) + 4 = 49 25 Jupiter 52.02 

44 
(6 X 8) + 4 = 52 96 Saturne 95.38 

96 

(A) (6 X 2) =42 492 Uranus 491.83 

408 

(B) 300 Neptune.... 300.40 / | 

408 

(C) 408 (Nihil). 

408 (Yoir le Ubleaa précèdent) 

516 (Niente). 

Les lettres A., B et C se répètent en tète des lignes qui 
renferment les mêmes éléments de différence. 

La finale de ce tableau peut aussi recevoir la disposition 
symétrique suivante : 



o 
w 



3 



«S. 



— 139 — 

Différences. Distances approxi- 
matives. 

96 

(6 X 2) + 1 = 13 192 Uranus.... 491.83 



109 
116 



301 Neptune... 300.40 
417 (Nihil). 



118 
S35 (Niente). 

118 

653 (Nada). 

On pourrait dresser deux autres dispositions finales, 
également symétriques, mais les deux précédentes suffi- 
sent, il semble, pour bien faire voir la manière de corriger 
la loi de Titius. Et, d'ailleurs, l'avenir seul dira, par la 
découverte de Nihil, qu'elle est la meilleure de toutes ces 
dispositions ; celle qu'il faut adopter définitivement. En at- 
tendant, n'oublions pas de remarquer que les dispositions 
finales puisent logiquement leurs éléments dans la pre- 
mière partie du tableau, grâce à une sorte de retour, 
clairement indiqué par les éléments mêmes de la distance 
de Neptune. 

Quant aux satellites de Jupiter, nous appliquerons la 
loi de Titius légèrement modifiée. Nous ajouterons 3, au 
lieu de 4, aux nombres fondamentaux ; nous négligerons 
le premier. résultat, et les suivants nous donneront les 
distances des satellites connus de cette belle planète» 

3 6 13 24 

3 3 3 3 3 



3 6Io. 9 Europe. 15Ganymède. 27 Callisto. 
ou : 

~Xl2 = 6,-yXl2 = 9,A x 12==15,-?-Xl2==27. 

Les distances moyennes de ces satellites, d'après MM. 
Delaunay et Flammarion, sont : 6.04, 9.02, 15.35, et 
26.99. Notre loi est donc aussi exacte que possible. 



— uo — 

Toutefois, si Ton considère 2X3=6 + 6=6 
que les numérateurs de la der- 3x3= 9 3 + 6= 9 
nière combinaison servent de 5X3=15 9 + 6 = 15 
base à la 2» é indiquée ci-après 7X3=21 45 + 6 = 21 
pour Uranus, on arrivera à 9 X 3 = 27 21 + 6 = 27 
soupçonner, entre Ganymède et Callisto, une lacune qui se 
comble en multipliant 3 par 2> par 3 et les nombres 
impairs suivants; ce qui revient à ajouter 6 à 0, 
puis à 3 et à tous les totaux successifs. 

En ce qui concerne Uranus, bien des combinaisons se 
présentent pour faire retrouver approximativement la 
distance de ses satellites; plusieurs dérivent les unes des 
autres. Nous ne donnerons ici que les plus curieuses, en 
faisant d'abord observer qu'il faut négliger le premier 
résultat dans toutes les combinaisons et que la deuxième 
n'est presque pas autre chose que la série des premiers 
nombres triangulaires augmentés de deux unités. 



+ 5= 5 (lx3)+2= 5 



(ix.*)-.= 



3 + 5= 8 (2x3)+2= 8 (— XI2V- 1= SAriel. 
6 + 5=11 (3X3)+2=11 (1 X 12) — 1=11UnbrieL 
11+5=17 (5X3)+2=17 /l— X12J— 1 = 1 7 Titanii. 

18 + 5=23 (7X3)+2=23 (2 X «) — 1 =23 OMtoû. 
24 + 5=29 (9X3)+2=29 (3 — 12) — 1=35 
30 + 5=25 (14X3)+2=35 (4 X 12)— 1=47 

Les distances moyennes, empruntées à MM. Delaunay et 
Flammarion, et qui sont: Ariel, 7,44, Umbriel, 10.37, 
Titania, 17.01 , Obéron, 22.75, se retrouvent donc dans les 
tableaux précédents, 

. D'autres combinaisons passent immédiatement, comme 
la troisième, de la distance 23 à la distance 35, quoique 
parfaitement concordantes aussi pour la distance des satel- 



1 

liles connus. Là encore, c'est à l'avenir à dire quelle est 
la plus vraie de ces combinaisons ; celle qui s'applique 
aussi bien aux satellites déjà connus qu'à ceux qui se 
découvriront plus tard. 

Nous arrivons enfin à Saturne, la planète la plus 
intéressante par sa propre organisation, le nombre de ses 
satellites et les lacunes que ces derniers présentent dans la 
loi que nous allons proposer. 

Voici comment s'énonce la loi qui le régit : 

On commence par poser les trois nombres 3, 4, 5, puis 
on additionne ces nombres deux à deux, ainsi que leurs 
sommes, et chaque résultat fournit la distance de l'un des 
satellites connus ou inconnus. On verra plus loin pour- 
quoi nous ne craignons pas de dire ou inconnus. 

3 ..-.% 3 Mimas 3.36 \ g 



« g 



4 .... 4 Encelade... 4.31 

5 .... 5 Thétis 8.34 

3+4=7 Dioné 6.84 j s. * 

4+5=9 Rhéa 9.55 f § I 

5+ 7 = 42 (NihilJ)... 1^5 § 

7 + 9 = 46 (Mente I) . f » | 

9 + 42 = 24 Titan 22.44 l 2 ~ 

S È 

S •§ 



2. » 
o ** 

p 



12 + 16 = 28 Hypérion. . . 26.78 

46 + 21 = 37 {Nihil II).. 

21 + 28 = 49 (Mente II). 

28 + 37 = 65 Japétus 64.36 / 3 "§ 

On peut encore établir une autre combinaison très 
originale, divisible en trois parties, dont la dernière 
offrirait une certaine symétrie avec la première, et dont 
l'ensemble rappellerait un peu le tableau analytique 
dressé plus haut pour le système solaire. D'après cette 
nouvelle combinaison, il ne manquerait que trois 
satellites dans la série connue de Saturrte, l'un entre 
Rhéa et Titan, et les deux autres entre Hypérion et 
Japétus. 



— 142 — 

0*+0=0 l*+6=: 7Dni<. 5*+2=27Hjpwioi. 

1»+2=3M»M. 2 s -r-6=10BM». 6*+3=39(2VÏA»7J7) 

4 9 +3=3 Eacelade. 3*+6=15(Mfo7Z) 7*+4=53(Afcnte). 
1 3 +4=5 TMtis. 4'+6=22 îitu. V+0=6iJvta. 

Il faudrait, sans doute, comme pour la série des planètes, 
soustraire une unité du carré de 3 et deux unités du carré 
de 6, afin que le résultat approchât davantage de la vérité. 

Cette combinaison, ainsi corrigée, parait justifiée par le 
tableau analytique suivant : 

3.36 Mimas... 3.25 Différences. 

1 
4.31 Encelade. 4.25 

1 
5.34 Thétis... 5.25 0.50 

1.50 0.50 

6.84 Dioné... 6.75 1 0.50. 

2.50 1 

9.55 Rhéa.... 9.25 2 1 

4.50 1 

.... (Nihill). 13.75 4 

8.50 

5 ou 22 + 1 

10 ou 32 + 1 
47 ou 42 + 1 
10 ou 32 + 1 



22.14 Titan.... 22.25 



26.78 Hypérion 27.25 



[Nihilll) 37.25 
(Mente). 54.25 



64.36 Japélus . . 64.25 

Nous ne pouvons nous empêcher de reproduire encore, 
à titre do curiosité, la combinaison suivante, dont les 
résultats rappellent la première, sans qu'elles aient rien de 
eommun dans leurs bases, du moins en apparence. 



— 143 — 

— Xl2|+3=3.50 Mimas. (1 X * 2) + 3 =H 5 (Mente i) 

\ 



— Xl2) + 3=5Thélis. (2xl2)+3=27Hypêrion. 



( 

(— X«2) + 3=4Encelade.(<— X<2j+3=24 Titan. 

( 

(— X*2| + 3=7Dioné. C3X«2) + 3=39(M/u7// > ) 

f-X^) + 3=9Rhéa. (iXM) + 3=M(NimteII) 

1 — X*2)+3=12(MM/J. (5X «) + 3=63 Japétus. 

Chose curieuse à noter, les multiplications de 42, qui 
servent de base à la troisième combinaison sur les satelli- 
tes rt'Uranus, réapparaissent toutes dans le tableau que 
nous venons de tracer. 

Reste à savoir à laquelle de toutes ces combinaisons il 
faut accorder la préférence. Les prochaines découvertes 
de satellites nous rapprendront mieux que toutes les théo- 
ries mécaniques et mathématiques. 

Pour les deux satellites de Mars, actuellement connus, 
dont la distance réelle moyenne est de 3 et 7, ou ils obéis- 
sent à la loi qui régit les satellites de Saturne, et, alors, il 
existerait une lacune à combler, par la découverte d'autres 
satellites, aux distances 4 et 5 ; ou ils obéissent à une loi 
inverse, par ses nombres fondamentaux, de la loi de Titius, 
et, alors, cette loi s'établirait ainsi : 

4 8 

JI JL JL 

Phobos 3 Déimos 7 H 

L'existence de Phobos et de Mimas, à la distance 3 de 
leur planète respective, ne signifierait-elle pas que les 
premiers résultats des lois énoncées plus haut, pour les 



— 444 — 

satellites de Jupiter et d'Uranus, ne sont pas à dédaigner, 
et qu'il faudra chercher d'autres satellites, aux distances 
indiquées par ces résultats, dès que le perfectionnement 
des instruments d'astronomie le permettra ? 

Le satellite, encore innommé, de Neptune, est, sans 
doute, gouverné par l'une des lois établies ci-après et dont 
chacune rappelle par un côté différent, quelqu'une des lois 
précédemment énoncées. 

+ 4=4 0+4=4 + 5=5 
3 + 4=4 3 + 4=7 2 + 5=7 
6 + 1=7 6 + 4 = 40 4 + 5=9 
42 + 1 = 43 9 + 4 = 13 8 + 5 = 43 Innomac. 

Sa dislance réelle moyenne est, en effet, de 43 rayons 
de Neptune environ, d'après MM .Delaunay et Flammarion. 
Mais la présence persistante du 7 dans les trois combinai- 
sons ne serait-elle pas aussi la révélation d'un second 
satellite, faite par la nature elle-même, à l'adresse spéciale 
des observateurs ou des calculateurs ? 

La lune, l'unique satellite de la Terre, devait logique- 
ment se trouver au centre ou à l'une des distances extrê- 
mes indiquées par les lois citées plus haut, pour les satel- 
lites des autres planètes ; elle gravite à la distance la plus 
éloignée, presque, et cette distance réelle moyenne de 60 
rayons de la Terre répond à la formule 42 X (6 — 1). Là 
encore, nous rencontrerions l'antipathie bizarre, signalée 
dans nos premières pages, entre deux facteurs également 
divisibles par 3. 

Une dernière remarque, justifiée par nos tableaux ana- 
lytiques, et qui s'applique à la série des planètes, comme à 
celle des satellites de Saturne, est celle-ci : « Les lois 
arithmétiques, qui gouvernent les distances, sont justes ou 
régulières jusqu'au 6 me ou 7 me astre de chaque série ; à 
partir de cet astre, un trouble se manifeste, qui annonce la 
diminution de l'influence de l'astre principal et provoque, & 
la suite, un changement forcé de combinaison dénombres.» 

Saint-Etienne, le 6 janvier 1886. F. CHAPELLE. 

Saint-Etienne. — imp. du Petit Stéphanots. 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA. 



SÉANCE DU 1 er JUILLET 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. 
— Lettres et circulaires analysées. — Travaux des 
Sections. — Section d'agriculture et d'horticulture. — 
Procès-verbal de la réunion du 18 juin. — Sections réunies 
des Sciences, Industrie et Lettres. — Procès-verbal de la 
réunion du 23 juin. — Actes de F Assemblée. — 
Adoption du procès-verbal de la réunion du 10 juin. - 
Commission du budget. — Admission de nouveaux mem- 
bres. — Compte rendu du Concours de Clermont. — 
Etude des procédés Pasteur. 

Présidence de M. Otin, vice-président. 

Secrétaire : M. François Maire. 

Les membres présents, au nombre de 21, sont : 
MM. Bory-Salles, J.-L. Burlat, Croizior, H. Denis, Maxi- 
milien Evrard, L. Favarcq, J. Ginot, Gonin, L. Guôlat, 
Guérin-Granjon, F. Maire, L. Maire, S. Michel, Neyron de 
Saint-Julien, Otin, J.-M. Oriol^ Repiquet, Thomas- Javir, 
Tollin, Vanlajol. 

Correspondance 

Elle comprend : 1° Une lettre de M. le Préfet de la 
Loire nous avisant que le Ministre de PAgriculture a bien 
voulu accorder à notre Société une subvention de \ ,800 fr. 
à employer, comme par le passé, pour les 4/5, et dont le 
1/5 doit être consacré à la création de champs de démons- 
trations d'engrais et de semences, et & la propagation 
d'instruments perfectionnés. 



— U6 — 

S Lettre du Ministre de l'Instruction publique deman- 
dant à notre Société de lui adresser la liste des questions 
choisies par elle pour figurer au programme du Congrès 
des Sociétés savantes. (Renvoyé à la section des sciences). 

3° Lettre du Ministre de l'Instruction publiqae nous de- 
mandant des renseignements sur un certain nombre 
d'articles de consommation courante : pain, lait, œufs, sel, 
charbon..., accompagnée d'un questionnaire. 

Le Secrétaire général est chargé par l'Assemblée de ré- 
pondre à ce questionnaire, dont l'importance, au point de 
vue de la statistique, est reconnue. 

4° Lettre de M. Boucoiran nous informant, au nom de 
M me Dorian et de M mo Holtzer, qu'elles veulent bien nous 
faire don de deux grandes médailles d'or, pour notre Con- 
cours de Firminy. 

M rae Holtzer désire que sa médaille soit attribuée, comme 
récompense^ l'élevage du bétail ou aux exploitations agri- 
coles. 

Des remerciements sont votés à l'unanimité à M mo Dorian 
et à M me Holtzer, et le Secrétaire général est prié de les 
leur transmettre ; 

5° Lettre de M. le Maire de la ville de Firminy nous 
demandant le don d'une médaille pour le concours musical 
organisé à l'occasion de notre comice agricole. 

L'Assemblée décide, après discussion, de faire don à la 
ville de Firminy, pour son festival, de deux grandes mé- 
dailles de vermeil avec belière ; 

6° Une lettre de M. J. Berland, par laquelle il donne sa 
démission de membre de notre Société, qu'il motive sur 
son départ de Saint-Etienne et où il exprime ses regrets 
d'être obligé de renoncer à être des nôtres. 

L'Assemblée apprend avec peine la décision de M. Ber- 
land qui était un collègue assidu, dévoué et obligeant, et 
prie M. le Secrétaire général de lui faire parvenir l'expres- 
sion de ses regrets. 

7° Une lettre de M. Duret, propriétaire à Cliquet, par 
Tourteron (Ardennes), localité où il se livre à la culture 
des graines potagères. Dans cette lettre, il fait ressortir les 



— 147 — 

avantages des semis de juillet et août pour assurer la pro- 
duction hivernale du jardin potager, et il offre de mettre à 
la disposition des membres de notre Société et des lecteurs 
de notre Bulletin, une collection de 40 espèces de légu- 
mes à semer en juillet-août, à recevoir franco, moyennant 
la somme de 2 francs. Cette lettre est accompagnée d'un 
type de la collection de ces 40 espèces. 

Les membres compétents qui assistent à la réunion, con- 
sultés, déclarent que cette offre constitue une véritable 
bonne fortune pour nos sociétaires. 

En conséquence., l'Assemblée décide que des remercie- 
ments seront adressés à M. Duret, et que l'annonce de son 
offre sera faite dans nos Annales. 



Travaux des Sections 

SECTION D'AGRICULTURE BT D'HORTICULTURE 
Réunion du 18 juin 

Présidence de M. Otin 

M. le Secrétaire général nous fait connaître que H, le 
Ministre de l'Agriculture, par décret du 4 cr février der- 
nier, a fondé une école de laiterie à Coëtlogon, en Bre- 
tagne, sur une dépendance de la ferme école des Trois- 
Croix. 

Cette école est créée pour les jeunes filles âgées de 14 ans 
au moins. 

La durée du cours est de six mois., avec faculté aux 
élèves de demeurer un an* Le prix de pension est de S50 fr. 
pour six mois. Huit bourses sont accordées par l'Etat. 

L'enseignement pratique comprend : 

Les travaux de laiterie, de basse-cour et d'horticulture. 

L'enseignement théorique comprend ; 

Des études sur la vache laitière, sur son caractère, les 
soins à lui donner et son alimentation; l'engraissement des 
veaux et leur élevage. La technologie du lait, le bon éta- 
blissement des caveaux séchoirs, bâtiments et matériel ; la 
fabrication du beurre et du fromago, l'utilisation des dé- 
chets de laiterie, la bonne tenue du ménage de la ferme 
et la tenue de la comptabilité à cet effet. 



— U8 — 

Il nous fait connaître les bonnes qualités de la race ovine 
du Larzac, contrée siluée entre Lodève et Millaud; grâce 
aux herbages qui forment la base de leur nourriture, ces 
brebis sont élevées uniquement en vue de la production du 
lait qui est employé h la fabrication des fromages de Roc- 
quefort. Ces brebis, très bonnes laitières, produisent en 
moyenne 23 à 25 kilos de fromage par 400 kilos de lait 
qui, au cours de HO fr. les 100 kilos, fait ressortir le lait 
à fr. 35 c. le litre. 

Les moutons du Larzac pèsent de 40 à 50 kilos, poids 
vif; les brebis, de 30 à 40 kilos, et rendent 50 0/0 de 
viande nette; la laine, qui est de très bonne qualité, pèse 
en moyenne 2 kilos par toison et est surtout employée pour 
la fabrication des draps de troupe. 

C'est dans les environs de S.iint-Affrique, Millaud et 
Florac que se rencontrent les types les plus accomplis de 
cette race excessivement productive et d'un rapport très 
avantageux. 

H. Maire expose que la variété Millerote, bien connue 
dans nos contrées, peut rivaliser avec la race du Larzac 
pour l'abondance des produits qu'elle fournit. 

M. le Président de section donne lecture d'une note du 
journal La France agricole, sur un moyen d'augmenter 
la grosseur des tubercules de la pomme de terre. Ce moyen 
consiste à retrancher les rameaux trop nombreux produits 
par le tubercule et de n'en laisser qu'un ou deux. Cette 
espèce de taille ou pincement doit être fait avant la florai- 
son/M. Guérin-Granjon dit connaître ce système et l'avoir 
pratiqué lui-même avec avantage. 

M. le Secrétaire général nous fait connaître les quelques 
renseignements qu'a bien voulu prendre M. J. Ginot, sur 
l'insecte qui ravage les prés du Pilât ; cet insecte n'est 
autre que la chenille d'un papillon du genre Psyché, qui, 
cette année, a rencontré des conditions plus favorables de 
développement. 

Le Psyché stomoxelle appartient à la classe des papillons 
nocturnes et y forme une tribu des psychides; elle n'at- 



— U9 — 

taque ni les arbres ni les fruits, mais elle cause dans les 
prairies des ravages dont on a longtemps ignoré la cause. 
Depuis 4858, M.Mélibet, secrétaire de la Société d'agri- 
culture du Puy, Ta signalé comme très nuisible aux prai- 
ries de ce pays. 

La femelle est aptère et le mâle seul, dit Miln Edwards, 
a la faculté de se déplacer par le vol. Il en résulte que les 
œufs pondus par cet insecte destructeur doivent se trouver 
dans les lieux mêmes où ils viennent d'exercer leurs 
ravages. Par conséquent, si on brûlait sur place des herbes 
dans les endroits ravagés, on pourrait espérer détruire la 
source du mal. 

On peut aussi, quand les papillons sont en grand nom- 
bre, brûler le soir des brindilles bien sèches qui produi- 
sent une flamme continue où les papillons viennent se 
brûler. 

Cet insecte a les antennes plumeuses ou pictinées, le 
corps très velu, les ailes chargées de peu d'écaillés et sou- 
vent diaphanes. La chenille aptère est vermiforme et ne 
sort de son fourreau ni pour s'accoupler ni pour pondre; 
elle est glabre décolorée ; les trois premiers anneaux de 
son corps sont cornés, le reste mou. 

M. le Président de section communique une note de 
M. Duché sur le moyen de conserver la fraîcheur du beurre 
et le préserver de l'odeur rance qu'il contracte peu de jours 
après sa production. Il nous parle du tavellage des poires 
et nous dit que l'urine employée de la même façon que 
pour combattre l'oïdium, arrête le développement de celte 
maladie. 

M. Olin nous fait connaître que M me Holtzer nous offre 
une médaille d'or pour être décernée aux lauréats de la 
grande culture au concours d'animaux reproducteurs; et 
M me Dorian, une grande médaille d'or sans désignation 
d'emploi. 

M. le Secrétaire général est chargé de faire parvenir les 
remerciements de la section à ces généreuses donatrices. 
M. le Président nous entrelient de quelques remarques 



— 450 — 

qu'il a (allas sur la sylviculture pendant la Tiâte des 

fermes. Il a rencontré dans les plantations plusieurs va- 
riétés d'épicéas dont il compte (aire de belles espèces 
ornementales. 

Il est à remarquer que les plantations de résineux faites 
à l'automne réussissent mieux que celles tûtes au printemps 
et que les plantations faites en mélanges d'espèces diverses 
ne donnent pas d'aussi bons résultats que celles faites 
avec une seule espèce. 

Il fait connaître en même temps qu'un certain nombre 
parmi les propriétaires visités, a reboisé de grandes éten- 
dues de terrain allant jusqu'à 270 hectares ; les plantations 
examinées sont toutes en général d'une belle venue, cer- 
tains arbres de six ans de plantation présentent des pousses 
de 0,80 centimètres. 

L'un de ces propriétaires ayant à reboiser sur un ter- 
rain horizontal, a eu l'heureuse idée de labourer ce lorrain 
en billons ; ce mode de préparation du terrain l'assainit 
et met les plants dans de meilleures conditions de végéta- 
tion, au point que la reprise est a peu près totale. 

H. Otin donne aussi quelques explieations sur un in- 
secte qui ronge les bourgeons terminaux des pins, ce qui 
en provoqoe la chute au moindre vent. Les pins attaqués 
par cet insecte sont fourchus, tordus et ne peuvent produire 
que des arbres sans valeur. 

Il fait encore connaître un nouvel insecte qai s'attaque 
aux jeunes arbres et suce la sève sur toute la circonférence 
du pied et par là occasionne leur mort en peu de temps. 
C'est un véritable malheur, dit le Secrétaire général, que 
l'on doit attribuer en grande partie à la destruction des 
petits oiseaux qui font une guerre acharnée à tous les in- 
sectes. 11 déplore que la surveillance et les poursuites inten- 
tées à ceux qui s'en rendent coupables, ne soient pas plus 
sévères et plus efficaces. 

H . le Président nous fait encore connaître que la feuille 
du Rododendrum et de l'If est un poison pour les animaux 
domestiques. Il n'est pas prudent, dit M. Ginot, d'en culti- 



— 454 — 

rer près des ruches d'abeilles. Le miel sorti des fleurs d'If 
et du Rododendrum produit des coliques souvent intenses 
à celui qui le consomme. 

M. le Président, commissaire général du Comice de 
Firminy, croit pouvoir annoncer que ce concours sera 
splendide tant par la grande quantité d'exposants que par 
la qualité des produits remarquables qui y seront exposés. 

La séance a été levée à 44 heures 3/4. 

Le secrétaire de section, 
J.-B. Croizier. 



Sections réunies des sciences, industrie et lettres 

Réunion du 23 juin 

Présidence de H. Louis Favarcq 

M. le Président donne communication d'une lettre de 
M. le Secrétaire général, empêché d'assister à la réunion 
par son départ pour Clermont où la Société l'a délégué. 

M. le Président de la Commission d'encouragement invite 
les diverses commissions nommées à activer leurs opéra- 
tions, et prie le Secrétaire général d'y veiller* 

M. Favarcq présente ensuite à la réunion une collection 
d'insectes de Tunisie, scarabées, mi labres, cepidies, achys, 
cétoines, longicornes, arobes, alternans, larinus, chry- 
somèles, etc. Ces insectes sont tous du Continent africain, 
et c'est à peine si quelques-uns se retrouvent en Italie ou 
au sud de la France. 

A propos des insectes qu'il vient de présenter, M. Fa- 
varcq donne quelques indications sur la vie chez les in- 
sectes, notamment sur la pluralité des centres du système 
nerveux et de l'appareil circulatoire. Cette pluralité fait 
que l'insecte, coupé en deux ou trois parties, peut vivre 
encore longtemps . 

Enfin, M. Revol donne lecture de la suite de «on étude 



— 452 — 

sur les microbes et sur leurs influencées heureuses et 
malheureuses sur le fonctionnement de la vie animale. 

La lecture de cette intéressante élude, en assemblée 
générale, est décidée. 

Le secrétaire, 

Thomas-Jàvit. 



,. » 



Actes de l'Assemblée 

Le procès-verbal de la réunion générale du 10 juin, dont 
le Secrétaire général donne lecture, est adopté. 

M. Jules Ginot donne ensuite lecture d'un fort intéres- 
sant rapport sur la section des instruments et machines 
exposés au Concours de Clermont-Ferrand, dont l'impres- 
sion est votée. 

M. F. Maire, en son nom et en celui de H. Magand, dit 
quelques mois sur l'exposition du bétail et prie l'Assemblée 
de l'excuser de n'avoir pu, faute de femps, rédiger un rap- 
port sur ce(te partie du Concours (le Concours deClermont 
étant dos depuis 2 jours seulement). Il donnera lecture de 
son rapport à la prochaine réunion générale. 

H. F. Maire rend compte aussi de la réunion des délé- 
gués au Concours de Clermont, et fait part du bon accueil 
fait aux vœux qu'il a émis dans cette réunion, au nom de 
notre Société. 

H. L. Guétat s'excuse également de n'avoir pu, faute de 
temps, rédiger un rapport sur le concours hippique. En 
quelques mots, il indique la physionnomie de ce concours. 

Décision de la Commission du budget dans sa 
réunion du 10 juin. — Le Conseil d'administration, 
dans sa réunion du 10 juin, fonctionnant comme commis* 
sion du budget, a approuvé les marchés passés par le 
Secrétaire général, pour la publicité dans nos Annales, 
s'élevant à une somme de six cent vingt francs. 

Sur la proposition de la commission du Concours de 
Firminy et de la commission de la visite des fermes, qui 



— 133 — 

ont exposé que les demandes dépassaient tontes nos prévi- 
sions, elle a augmenté de 400 francs La somme affectée au 
Concours deFirminy. 

Sont ensnite admis à la majorité des volants : 
MM. Jean-Marie Crèpei , métallurgiste aux Planches, 
commune d'Unieux * 
Etienne Chauvet, pn 

miny ; 
L'abbé Halaure, à V 
Louis Grindler, rue '. 
Rossillol, propriétai; 

nefonds ; 
Gardan, agriculteur ; 
Alphonse Janin, noti... u » __....», 
Clande Chorrein, propriétaire, maire à Marines; 
Adi-ien de Bonheville, propriétaire à Saînt-Régis- 

du Coin ; 
J.-M. Chalaye, propriétaire, maire de Saint-Régis-, 

du-Coin; 
Frédéric Massardier, propriétaire a Joneieux '; 
Jean-François Chausse, propriétaire à Furet, Jon- 

zieux ; 
Basst, propriétaire à Jonzieux ; 
Marcelin Massardier, propriétaire, maire à Jon- 
zieux ; 
Philippe Rotor, maître d'hôtel a Jonzieux; 
Régis Bort, quincailler, propriétaire, rue Neuve, 

Saint-Etienne; 
Régis Carro, propriétaire à Grange-Neuve, près 

Bellevue, Saint-Etienne ; 
Jean Chaudibr, directeurde la ferme école de Nolhac, 

près Saiot-Paulien (Haute-Loire) ; 
Antoine Guetat, chimiste à Saint-Chamond ; 
Chambonnière, fabricant d'instruments agricoles, & 

Cusset (Allier). 

La séance est levée. 

François Maire. 



— 454 — 



COMPTE RENDU 



DU 



Concours régional de Clemont-Ferrand 



EXPOSITION DES INSTRUMENTS 



Par M. Jioles GINOT 



Sans être obligé de retenir votre place 8 ou 45 jours à 
l'avance, installé dans une bonne voiture, en quelques 
heures tous vous trouvez, comme par enchantement, trans- 
porté dans celte belle et riche province d'Auvergne ; après 
avoir vu se dérouler devant vos yeux les paysages, cultu- 
res et sites les plus variés,, qui ont l'air de passer devant 
vous comme pour se faire admirer, vous arrivez à Cler- 
mont. 

Comparons ce mode de locomotion à l'antique diligence. 
Rappelons-nous aussi les années de disette où, sur nos 
grandes routes alors trop étroites, l'on voyait circuler de 
longues files de charriots pesamment chargés qui, à petites 
journées, transportaient les blés étrangers récemment 
arrivés dans nos ports., blés impatiemment attendus par 
les habitants de nos grandes villes du centre. Moins de 40 
années nous séparent de cette époque; cependant, que de 
changements, que de progrès 1 Ces années de misère sont 
oubliées et semblent presque impossibles tant sont puis- 
sants nos nouveaux moyens de transport. 

N'oublions pas cependant qu'il n'y a rien de parfait et 
qu'il reste encore bien à faire pour nous et nos descen- 



— 155 — 

dants, en agriculture peut-être plus qu'en toute autre in- 
dustrie. L'homme éclairé par l'expérience du passé doit 
sans cesse expérimenter, suivant ainsi la loi proriden- 
tielle qui nous pousse au progrès, nous faisant apercevoir 
l'avenir souriant et plein de belles promesses. 

Nous voici arrivé dans cette belle ville de Clermont, 
qui s'est mise en fête pour nous recevoir et nous montrer, 
dans un brillant concours, les richesses agricoles de sa 
région. 

Spécialement chargé d'étudier la section des instru- 
ments, je ne chercherai pas à empiéter sur le domaine de 
mes collègues, le mien étant déjà beaucoup trop vaste pour 
un simple amateur. 

Ces machines, aux formes fantastiques, sont là, rangées 
les unes à côté des autres, ayant l'air de comprendre ce 
qu'elles sont appelées à faire, n'attendant qu'un signal 
pour se mettre au travail. Comme le dit le fabuliste : € à 
l'œuvre on connaît l'artisan », je puis dire l'instrument ; 
malheureusement, il n'est pas facile de les voir tous fonc- 
tionner, il faut un peu les juger sur leur mine et leur répu- 
tation, ce qui vous expose à ne pas toujours les apprécier à 
leur juste valeur. 

Je vais cependant essayer de vous signaler ce qui m'a 
paru le plus intéressant pour notre région. 

A l'entrée du concours, la maison Louet frères avait une 
exposition très intéressante de divers articles en fer pour 
palissage, clôture, etc.; j'appelle spécialement l'attention 
sur le palissage de la vigne sur fil de fer, car je suis con- 
vaincu que ce système pourrait, en bien des circonstances, 
avantageusement remplacer l'échalas, en permettant de 
cultiver la vigne à une certaine hauteur, l'éloignant ainsi 
de l'évaporation du sol qui rend les gelées de printemps si 
redoutables; ce palissage est peu coûteux, vu sa longue 
durée et le bas prix des fers. 

Plusieurs pulvérisateurs, pour combattre le mildew et 
autres parasites, étaient exposés et très regardés; ces 
instruments sont à Tordre du jour : MM. Noël, Japy frères, 
Chambonnière en ont de très bons. Dans ces appareils, ce 



— 456 — 

qu'il faut éviter, c'est surtout le contact prolongé des 
solutions de sulfate de cuivre qui détériore promplement 
les organes travaillant. 

Les pals étaient peu nombreux ; cet instrument est main- 
tenant très connu, plusieurs sont très bons et rendent de 
grands services aux vignerons qui, de plus en plus et avec 
raison, se mettent à sulfurer leurs vignes et ainsi parvien- 
nent à les préserver du phylloxéra. Surveillez sans cesse 
cet insecte, et pour le combattre n'attendez pas que vos 
vignes soient détruites. 

Les pompes étaient très nombreuses ; il y en a pour tous 
les usages et pour toutes les bourses : ce sont des instru- 
ments de premier mérite, soit pour élever l'eau, soit pour 
le soutirage des vins, soit pour les purins ou tout autre 
usage. N'achetez pas cet instrument à la légère, mais 
adressez-vous à des personnes compétentes pouvant vous 
guider dans votre choix; c'est un instrument qui fonc- 
tionne très bien, dure longtemps s'il est soigné et placé à 
l'abri de la gelée. 

Le bélier est un autre instrument servant aussi à élever 
les eaux courantes, son fonctionnement est régulier, ne 
demandant ni entretien ni surveillance ; d'apparence mo- 
deste dans les concours, il passe trop souvent inaperçu, il 
mériterait d'être beaucoup plus employé. 

Une multitude de pressoirs, aux couleurs éclatantes, 
attiraient l'attention des visiteurs : il y en avait d'hydrau- 
liques, à vis, à engrenages, et de tous systèmes; il y en a 
pour tous les goûts et de tous prix. 

Divers grands alambics, reluisants au soleil, vous fai- 
saient penser à la quantité considérable d'alcool qui est 
perdue dans nos campagnes ; que de fruits gaspillés qui, 
cependant, produiraient une eau-de-vie de bonne qualité. 
Ce qui manque dans noire arrondissement, ce sont des 
distillateurs ambulants travaillant à façon. Le miel, qui 
produit aussi une bonne eau-de-vie, pourrait être distillé 
avec avantage; j'ai cherché des représentants de l'apicul- 
ture, c'est seulement à l'exposition horticole que j'ai dé- 
couvert une modeste ruche à trois compartiments, de 



— 487 — 

H. Martin (André); je me demande pourquoi l'apiculture 
est aussi délaissée dans cette région ; cependant, dans 
bien des positions, avec peu de soins, Ton peut obtenir un 
très beau revenu. 

Les Sociétés d'agriculture devraient encourager cet éle- 
vage et chercher à vulgariser cette intéressante science. 

Dans toutes les parties de l'exposition se trouvaient des 
charrues de formes variées, chacune ayant sa spécialité. 
Le brabant me semble devoir être la charrue la plus prati- 
que; bien conduit, il peut réussir partout, dans notre con- 
trée.Cette charrueestcependant bien peu employée.M.Cham- 
bonnière, de Cusset (Allier) a aussi une charrue tourne 
oreille très bien comprise; elle est peut-être un peu lourde 
pour nos terres accidentées : un type plus léger, avec une mo- 
dification dans la courbe du versoir, remplacerait avanta- 
geusement notre tourne oreille ordinaire. Il y avait aussi 
la charrue de l'avenir et une autre se transformant à vo- 
lonté ; ne les ayant pas vu fonctionner, je ne peux rien 
en dire. Je n'ai pas rencontré un araire comme je le rêve, 
c'est-à-dire en acier, léger et à bas prix. 

Les herses articulées remplacent maintenant un peu par- 
tout nos anciennes herses triangulaires : elles font un bien 
meilleur travail. M. Puzenat, de Bourbon-Laney en avait 
exposé d'un nouveau modèle très bien compris, de démon- 
tage et de réparation facile; je crois qu'elle sera bien vite 
appréciée. 

Je n'ai rien remarqué de nouveau parmi les moisson- 
neuses, faucheuses et rateleuses; ce sont des instruments 
qui, de plus en plus, deviennent communs et très em- 
ployés : un type plus petit et plus léger serait peut-être plus 
avantageux pour nos régions en pentes. 

Me voici en présence de la grande construction des loco- 
m obi les, machines à battre. Ces instruments perfectionnés 
sont maintenant employés partout où ils peuvent être 
transportés. A l'Exposition de Clermont, ils étaient bien 
représentés : un type plus étroit et plus léger, pouvant cir- 
culer partout, dans les mauvais chemins, rendrait de bien 
grands services. 



— 458 — 

Malheureusement, dans les petites machines, le travail 
est moins parfait. J'ai remarqué deux machines à plan 
incliné actionnées par un cheval; ce moteur est certaine- 
ment bon, mais ne peut pas fournir un travail de longue 
haleine, à moins d'avoir des chevaux de rechange. Pour 
les batteuses à grand travail, il me semble qu'un engre- 
neur automatique par une toile sans fin, pouvant varier de 
vitesse, serait très avantageux; il permettrait de bien éta- 
ler les gerbes sans être exposé à se faire prendre par les 
cylindres : on éviterait ainsi les paquets de gerbe qui sont 
broyés et mal battus. 

Il y avait un peu partout un grand nombre de hache- 
paille, coupe-racines, concasseurs , instruments qui, 
maintenant, se trouvent dans toutes les fermes d'une cer- 
taine importance, où ils facilitent bien le travail. 

La maison Jacquet-Robillard avait une exposition de 
semoirs très intéressante, quoique incomplète. Ces instru- 
ments ne sont pas assez connus et employés, ils offrent 
cependant des avantages sérieux d'économie de semence et 
de régularité dans l'espacement ; il est à regretter que ces 
instruments soient encore si coûteux. 

Les tarares et les trieurs étaient très nombreux; ils 
devraient se trouver dans toutes les fermes, car en choisis- 
sant et nettoyant bien vos semences, vous vous assurez de 
belles récoltes, ainsi que de la belle et bonne farine, par 
conséquent du bon pain ; cependant, dans nos campagnes, 
encore bien des meuniers ne s'en servent pas. 

La maison veuve Chapellier de la Mayenne avait une très 
belle collection d'instruments de laiterie. J'ai surtout ap- 
précié sa baratte thermomélrique, ses malaxeurs plats et 
rotatifs, plus un réfrigérant pour le lait d'une combinaison 
simple et pratique. Tous ces appareils, bien construits et 
bien compris, sont cependant encore bien peu employés 
dans nos fermes. A propos de laiterie, je me permets de 
recommander, pour la fabrication des fromages, les pré- 
sures concentrées ou même les extraits qui ont toujours 
une force de coagulation régulière : ainsi, un litre d'extrait 



— 459 — 

suffit pour coaguler 40,000 litres de lait à 35 degrés de 
chaleur et coûte 3 francs. Les maisons Fabre-Boll et 
Eurecka avaient exposé des échantillons ayant très bonne 
apparence. 

M. Voitellier avait une exposition de couveuses, mères 
artificielles, sécheuses, cages, poulaillers et autres usten- 
siles à l'usage de la volaille. Les couveuses sont très inté- 
ressantes, mais pour les diriger il faut une personne 
intelligente, s'en occupant assidûment : l'expérience m'a 
démontré qu'il est très avantageux d'en faire soigner plu- 
sieurs à la fois. 

Au centre du concours s'élevait majestueusement un 
moulin à vent dit Y Eclipse; il me semble très bien com- 
biné et pourrait être utilisé dans bien des circonstances. 

Je veux aussi parler des bondes automatiques, appareils 
modestes et bien peu connus qui, cependant, dans nos prai- 
ries de montagne, pourraient être très avantageusement 
employées pour vider automatiquement les nombreuses 
écluses qui existent déjà, arrosant ainsi de grandes éten- 
dues, et cela sans être obligé de s'en occuper: une fois ces 
réservoirs vides, leur fermeture s'opère de la même façon, 
c'est-à-dire seule. 

Après avoir signalé ce qui m'a paru le plus intéressant, 
je dois aussi parler de ce que j'aurais désiré trouver. 

A part quelques roues et un tombereau haut monté qui 
s'étaient fourvoyés à l'exposition horticole, l'article char- 
ronnage faisait complètement défaut. Cependant ces arti- 
cles occupent une place importante en agriculture; je peux 
en dire autant des articles d'attelages et ferrages qui tous 
sont loin d'être parfaits. Quelques récompenses dans ces 
spécialités seraient données avec plaisir, mais pour cela il 
faut trouver des exposants. 

L'année dernière, au concours de Lyon, l'électricité avait 
fait une modeste apparition : j'espérais la retrouvera Cler- 
mont ; malgré son absence, je n'en conserve pas moins tou- 
tes mes espérances et suis déplus en plus convaincu qu'elle 
est appelée à rendre de bien grands services à l'agricul- 
ture. Avec elle le transport de la force à grandes dislances 



— 460 — 

délient on jeu. Ce fluide aussi poissant que souple servi- 
rait à utiliser les forces perd a es de tous les moteurs 
inoccupés et pouvant alors aller au loin actionner batteu- 
ses, faucheuse*, moissonneuses, charrues ou tout autre 
instrument. Un simple fil s'enroulant ou se déroulant sur 
une bobine suffirait pour mettre ces diverses machines en 
mouvement. C'est aux savants,aux mécaniciens et construc- 
teurs d'étudier cette nouvelle puissance qui ne demande 
qu'à obéir si elle est bien commandée. 

C'est arec regret que j'ai constaté l'absence de la cou- 
tellerie de Thiers, qui cependant redoute peu la concurence 
soit comme qualité, soit comme prix. 

Pour obtenir le maximum de rendement de tous ces 
instruments il est indispensable qu'ils soient placés entre 
les mains d'ouvriers intelligents et connaissant leur métier. 
C'est à nos instituteurs et institutrices de développer l'in- 
telligence des futurs ouvriers ou ouvrières en leur ensei- 
gnant ce qui, plus tard, leur sera nécessaire, et non des 
inutilités qui tendent à éloigner les jeunes gens et jeunes 
filles de la ferme. Avant tout, soyons pratiques. 

J. Ginot. 



— 464 — 



ÉTUDE DES PROCÉDÉS PASTEUR 

Pour V atténuation et V inoculation du virus rabique 



* 



APPLIQUES A L HYGIENE EN GENERAL 



Plusieurs journaux scientifiques ont donné dernière- 
ment la description du laboratoire de M. Pasteur, ce bien- 
faiteur de l'humanité. 

La lecture de ces articles m'a suggéré l'idée d'étudier les 
conditions d'atténuation du virus rabique, pour rechercher 
les moyens les plus simples et les plus pratiques de pré- 
venir les maladies occasionnées par des virus. Ces moyens 
sont : 4° la dessiccation ; 2° le contact de l'air et 3° l'action 
de la lumière. 

D'études faites par des spécialistes, il résulte que ces 
trois agents produisent, non seulement l'atténuation, mais 
même la mort des microbes qui, comme on le sait au- 
jourd'hui, sont la cause d'un grand nombre de maladies. 

Examinons d'abord comment opère M. Pasteur : après 
avoir trépané le crâne d'un lapin, il introduit dans son 
cerveau une faible quantité de virus rabique. Sept jours 
après, l'animal est pris de rage et meurt en trois à quatre 
jours. On recueille sa moelle allongée qu'on suspend dans 
un flacon exposé à la lumière et plein d'air; là, elle reçoit 
l'influence des trois agents dont je parlais tout à l'heure : 
dessiccation, contact de l'air et action de la lumière. 
Que se passe-t-il alors? Il serait très difficile de l'expli- 
quer... Quand une personne mordue par un chien enragé 
se présente à M. Pasteur, ce savant lui fait injecter dans 
le tissu cellulaire une faible quantité de moelle allongée 
de lapin mort de la rage, délayée dans un peu de bouillon 
stérilisé, en ayant soin de prendre le premier jour de la 
moelle conservée quatorze h quinze jours. Le second jour, 



— 168 — 

on injecte de la moelle de treize à quatorze jours; le troi- 
sième jour, de celle de douze à treize jours, ainsi de suite 
jusqu'au cinquième jour; on prend du virus le plus violent 
de quatre, trois et deux jours, qu'on injecte sans qu'il se 
développe, pour cela, aucun symptôme grave... Dès lors, 
le sujet est à l'abri de la rage pour un temps que l'expé- 
rience déterminera. Donc, la dessiccation, le contact 
de Y oxygène, de Y air et peut-être de Y ozone, ainsi que 
l'action de la lumière qui favorise l'action de Yozone, 
affaiblissent les virus et les microbes, et eu font des agents 
qui perdent leur action nuisible, et très probablement 
deviennent alors utiles. 

J'oubliais de dire que M. Pasteur place les lapins ino- 
culés dans un sous-sol faiblement éclairé, dans une atmos- 
phère nécessairement humide et peu aérée. 

Ayons donc des demeures sèches, bien éclairées et bien 
aérées, si nous voulons être à l'abri des microbes ; il est 
bon de le répéter parce qu'on l'oublie trop, soit en hygiène 
publique, soit en hygiène privée. 

Le rapport, dont je viens de vous rappeler les conclu- 
sions, vous était communiqué à la réunion de section du 
mois de mai dernier. Le 45 juin, je recelais de M. F. 
Maire, notre Secrétaire général, un numéro du Bulletin 
de V Association Scientifique de France, relatant une 
conférence de M. A. Gautier, sur les impuretés et microbes 
de l'air. M. Pasteur, trouvant mes conclusions justes 
à priori, mais prématurées, je me vois forcé d'invoquer 
comme appui les conclusions de M. A. Gautier. Je vous en 
donnerai seulement un extrait : 

« i° La mer est le grand milieu désinfectant du globe ; 
elle avale les microbes et ne les rend plus ; 

c 2° Au point de vue de la santé, de la lumière et de la 
pureté de l'air : habiter les étages élevés de nos maisons, 
revient à habiter la campagne ; 

« 3° Il faudrait, dans une certaine mesure, ainsi que 
l'avaient conçu les anciens, renoncer à nos tentures fixes, 
surtout à nos tapisseries de papier, et laver de temps en 
temps, à grande eau, l'intérieur de nos maisons, en ne les 



— 463 — 

ornant, comme autrefois, que de tentures mobiles et de 
peintures murales lisses et inaltérables à l'eau. » 

Le nombre des bactéries par métré cube d'air est de 0,6 
dans la mer Atlantique, à 400 kilomètres des côtes, c'est-à- 
dire qu'on en trouve 6 dans 10 mètres cubes ; 4 à 3 par 
mètre cube dans les hautes montagnes ; 200 au sommet du 
Panthéon; 4,500 dans les maisons neuves de Paris ; 6,000 
dans les égouts de Paris; 36,000 dans les vieilles maisons 
de Paris. 

Veut-on savoir maintenant ce que contient de microbes 
un gramme de poussière des maisons de Paris ? Voici les 
chiffres donnés par l'auteur : 

« A l'Observatoire de Montsouris, 780,000; rue de 
Rennes, 1,300,000; rue Monge, 2,100,000. Je cite textuel- 
lement. 

« C'est ainsi que dans cette torpeur, cette inertie trom- 
peuse de la poussière de nos cités, vivent, comme endor- 
mies, des myriades d'êtres tout prêts à accomplir leur 
œuvre de destruction. 

« Rassurons-nous cependant dans une certaine mesure ; 
la dessiccation , Yaération y la lumière font périr cha- 
que jour un nombre immense de microbes; les balayages, 
les lavages, les soins d'hygiène de toute sorte en envoient 
des bataillons à la rue et aux égouts. D'ailleurs, s'il en est 
de fort dangereux, il en ett, fort heureusement,et bien plus 
encore d'innoffensifs. 

« Un tableau de courbe de mortalité par maladies épidé- 
miques et du nombre des bactéries atmosphériques, prouve 
que la relation est formelle. 

« Mais, s'il est des microbes destructeurs, il en est aussi 
de bienfaisants. Les uns, comme les levures, préparent nos 
boissons alcooliques, ou communiquent à notre pain les 
qualités de goût et de facile digestibililé que nous recher- 
chons; d'autres nous fournissent le vinaigre, mûrissent 
nos aliments et contribuent directement à notre digestion ; 
d'autres servent déjà à l'industrie du teinturier dont ils 
apprêtent les couleurs ; d'autres, comme le bacillus amy- 
lobacter, s'emparent des détritus végétaux, s'en engrais- 



— 464 — 

• 

sent et transforment ces débris qui couvriraient inutilement 
le globe depuis des milliers de siècles,, en acides lactique et 
buiirique solables dans les eaux. C'est dans cet humus 
fécondant, préparé par les bacilles, que les végétaux Tien- 
dront prendre une partie de la substance qu'ils vont orga- 
niser de nouveau. Les autres, comme le microbe de la 
nitriftration, s'attaquent aux résidus de la putréfaction des 
matières azotées, les oxydent, les transforment en salpêtre, 
qui apporte à la plante, sous forme assimilable, l'azote 
indispensable à la production de la jeune cellule, du bour- 
geon et de la graine; d'autres, onfin, par un miracle du 
génie humain, transformés d'agents redoutables en vac- 
cins bienfaisants, habituent pour ainsi dire les. organismes 
animaux aux maladies virulentes atténuées, et les rendent 
capables de supporter les atteintes de leurs mortels en- 
nemis. 

L. Revol, médecin. 



Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois. 



PROCÈS-VERBAL 

DE LA 

SÉANCE DU 5 AOUT 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. 
— Travaux des Sections. — Procès-verbal de la 
Section d'agriculture du 17 juillet. — Procès-verbal de la 
réunion des Sections réunies du 21 juillet. — Actes de 
l'Assemblée. — Vote d'une médaille à M. Otin, en 
reconnaissance de ses services. — Remerciements aux 
donateurs de médailles pour le Concours de Firminy. — 
Congrès viticole de Bordeaux. — Admission de nou- 
veaux membres. — Obsèques de M. Paul Fontvieille. — 
Compte rendu du Concours de Clermont. — Ensilage des 
regains et fourrages verts. — Rapport de la Commission 
de visite des fermes. 

Président : M. Maximilien Evrard. 
Secrétaire : M. François Maire. 

Les membres présents , au nombre de 40 , sont : 
MM. J. Bahurel, Basly, J. Besson, B or y-Salles, Bruchet, 
Burlat, CharmeL, Chorrein, Clavier, Croizier, Degraix, 
Dussauze, Evrard, Favarcq, Fillon, Gardan, J. Ginot, 
Gonin, A. Guétat, L. Guétat, Guérin-Granjon, Imbert, 
A. Kociakiewicz, Logé aîné, J. Magand, F. Maire, L. Maire, 
Marckert aîné, Martignat fils, M. Massardier, Otin fils, 
Pellade, Peyron, J. B. Rivolier, L. Rochetin, L. Rousson, 
L. Roux, Souchon, Teyssier, Thomas-Javit. 



Le Président demande aux membres présents à la réu- 
nion , s'ils n'ont pas d'observations à faire sur le procès- 
verbal delà séance du 1 er juillet, dont tout le monde a pu 
prendre connaissance dans le Bulletin de juillet mis en 



— 166 — 

circulation avant rassemblée du mois d'août ; aucune ob- 
servation n'étant faite, ce procès-verbal est définitivement 
adopté. 

M. Tournier, postérieurement à la séance du 5 août, a 
fait remarquer au Secrétaire général que son nom ne 
figure pas parmi les membres présents à la réunion du 
1 er juillet, à laquelle il avait pris part. 

Acte lui est donné de sa réclamation. 



Correspondance 

Le Secrétaire général lit une lettre de M. Eu ver te, pré- 
sident de la Société, ainsi conçue : 

Paris, 4 août 1886. 
Mon cher Monsieur Maire, 

J'ai été obligé de partir pour Paris, et, à mon grand 
regret, je ne pourrai pas être à la séance de demain. 

Il est un point spécial qui doit être traité à cette séance, 
et sur lequel je tiens à vous donner mon avis. 

Vous m'avez fait connaîtra qu'un certain nombre de nos 
collègues étaient disposés à proposer qu'une récompense impor- 
tante soit décernée à M. Otin, et que cela soit fait à l'occa- 
sion du Concours de Firminy. 

Je suis absolument d'avis que c'est là une excellente idée, 
M. Otin a rendu à la Société des services dont elle ne saurait 
se montrer trop reconnaissante. 

Nous avions demandé pour lui la décoration du Mérite 
agricole ; jusqu'à ce jour rien n'a été fait dans ce sens par 
l'autorité supérieure, et le moment est venu, pour la Société, 
de faire quelque chose par elle-même. 

Je vous demande donc d'appuyer en mon nom cette idée 
auprès de nos collègues ; je les remercie à l'avance, ainsi 
que vous, de ce qu'ils voudront bien faire dans ce sens. 

Bien à vous. 

J. Eu VERTE. 

2° Lettre de M. Verny, directeur de la C ie des Mines de 
Roche-la-Molière et Firminy, nous annonçant l'envoi de 



la somme de deux cent quarante francs, pour prix des mé- 
dailles décernées par la Commission de visite des fermes 
aux reboisements, et que la C le des Mines a la générosité 
de nous offrir. 

3° Lettre de M. Largeron, directeur de la C" du gaz de 
Firminy et du Chambon, par laquelle il offre à la Société 
une médaille d'or petit module, pour être décernée au 
propriétaire ou fermier tenant sa ferme avec le plus 
d'ordre et de propreté. 

4° Lettre de MM. Limouzinet fils, nous infowaant qu'ils 
veulent bien mettre à la disposition de la Société, une mé- 
daille d'or et une médaille de vermeil, pour être décernées 
aux exposants d'instruments. 

5° Lettre de M. Hérisson, professeur d'agriculture delà 
Haute-Loire, acceptant de faire partie de nos Jurys au 
• Concours agricole de Firminy. 

6° Lettre de M. Vassillière, secrétaire général du Con- 
grès national viticole, organisé cette année à Bordeaux. 

Il nous prie de désigner des délégués qui prendraient 
part aux travaux du Congrès. 

7° Lettre-circulaire du Comice de Loches (Indre-et-Loire), 
nous annonçant qu'il a organisé pour les 6, 7 et 8 août, un 
concours de pulvérisateurs. 



Travaux des Sections 

SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE 

M. Croizier lit le procès- verbal de la réunion du 
•47 juillet. 

Président : M. Otin. 

Secrétaire : M. J.-B Croizier. 

Le Président donne la parole au Secrétaire général, 
pour lire un passage du Journal d'agriculture pra- 
tique, où il est question du projet de loi de M. Méline, 



— 168 — 

ancien ministre de l'agriculture, sur la répression de 
la fraude dans la Tente des engrais. Les obligations im- 
posées anx vendeurs d'engrais, seraient telles qne tonte 
tromperie détiendrait impossible et les peines édictées 
contre les délinquants seraient très sévères. 

La Section émet le vœu que cette loi soit promptement 
rotée par les Chambres. 

Le Secrétaire général communique une le tire-circulaire 
de la Société des agriculteurs du Nord, protestant contre 
le retard apporté par les Chambres à l'examen des projets 
de loi relatifs à l'agriculture. Cette Société nous prie d'unir 
notre protestation à la sienne. 

Sur cet objet, la section émet le vœu que ces lob dont 
l'agriculture attend beaucoup, soient étudiées et votées 
avant la clôture de la session. 

Le Secrétaire général lit également une note du Jour- 
nal d'agriculture pratique dans laquelle M. Haet, 
jardinier dans la Marne, expose qu'il a obtenu d'excellents 
résultats dans la destruction des vers blancs et des court il- 
lières, de l'application du sulfure de carbone injecté dans 
le sol à la dose de 8 à 40 grammes par mètre carré. 

M. Otin nous dit que les capsules gélatineuse de sulfare 
de carbone d'Etienbeld donnent des résultats sérieux pour la 
destruction des mêmes insectes. 

Il ajoute que la destruction des taupes s'obtient facile- 
ment en versant dans leurs galeries la valeur d'un verre 
à liqueur de sulfure de carbone. 

H. Jules Ginot signale un moyen employé pour régé- 
nérer le beurre rance. Il consiste à le faire fondre dans une 
chaudière, puis d'y[méler un peu de crème et de le barat- 
ter. Après cette opération toute odeur de rance a disparu. 

M. Otin indique une méthode très simple de préparer 
un bon engrais liquide pour les plantes de jardins, engrais 
moins cher fct plus efficace que la majorité des engrais 
liquides spéciaux, vendus à un prix très élevé par diffé- 
rents industriels. Cette méthode consiste à faire macérer 
dans un arrosoir de \ 4 litres environ, un litre d'engrais 
humain ou de colombine. 



— 169 — 

Le Secrétaire général donne lecture d'une lettre d'un 
Comité d'étudiants qui a pris l'initiative de faire frapper 
une médaille commémorative qui sera offerte à M. Che- 
vreul, le doyen des savants français, le jour de son cente- 
naire ; le Comité demande k notre Société de s'associer à 
son œuvre et la prie de prendre part à la souscription qu'il 
a ouverte, 

M. F. Maire, secrétaire général, expose que M. Chevreul 
a rendu, par ses découvertes scientifiques, des services 
à l'agriculture à laquelle il s'intéresse beaucoup, qu'il a été 
président à diverses reprises de la Société nationale d'agri- 
culture et qu'à ce titre il mérite notre sympathie. 

La Section décide de répondre à l'appel du Comité des 
étudiants et de souscrire la somme de 8 francs. 

M. F. Maire lit les principaux passages du rapport de 
la Commission de visite des fermes, fait connaître le nom 
des lauréats, et donne les conclusions de ce rapport qui 
sont adoptées. 

M. F. Maire donne son opinion sur la nécessité d'appor- 
ter des modifications sérieuses au programme des prix 
culturaux, de nature à faciliter les opérations du Jury et 
à donner un élan plus grand aux améliorations agricoles. 
La Section approuve sa manière de voir. 

Le Président, M. Otin, demande ensuite que le Secrétaire 
général soit autorisé à faire imprimer une lettre-circulaire 
pour les membres du Jurys des Concours de Firminy, leur 
fournissant des instructions sur leurs opérations, et sur les 
récompenses qu'ils auront à décerner dans chaque section. 
Cette proposition est approuvée. 

Enfin, M. Otin adresse quelques mots d'éloges à la mé- 
moire de notre collègue Paul Fontvieille, qui a fait partie 
de notre Société pendant plus de 20 ans où, comme com- 
missaire général de nos concours, membre des Jurys, 
secrétaire, vice-président et président de la Section d'agri- 
culture, il a rendu de vrais services à la cause agricole. 

M. le Président adresse des remerciements à M. Maire, 
secrétaire général pour les paroles d'adieux qu'il a bien 
voulu prononcer aux obsèques de notre estimé collègue 
Paul Fontvieille. 



— 470 — 

H. Croizier demande que ces paroles soient reproduites 
dans nos Annales et sa proposition est acceptée par la 
réunion. 

La séance est levée à \\ heures 4/3. 

Le Secret Are t J.-B. Croizier. 



SECTIONS RÉUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES 

Réunion du 21 juillet 

Président : M. J.-B. Rivolier 
Secrétaire: M. L. Revol 

L'ordre du jour appelle la discussion sur cette question : 
Y a-t-il lieu de récompenser les vieux serviteurs de l'indus- 
trie, s*étant fait remarquer par leurs longs et bons ser- 
vices, chez le même patron, de même que notre Société 
récompense les vieux serviteurs agricoles, et ainsi que le 
propose la Section d'agriculture pour deux serviteurs, 
rencontrés lors de la tournée des fermes et qui depuis de 
très nombreuses années sont attachés chez le même pa- 
tron à une industrie connexe à l'agriculture. 
. M. le Président estime que ce serait une excellente 
chose, que chacun de nous doit rechercher les bons ser- 
viteurs industriels, et les proposer à la Section pour l'ob- 
tention d'une récompense. 

La réunion décide qu'un concours est ouvert entre les 
ouvriers émérites de toutes les industries habitant l'arron- 
dissement de Saint-Etienne. 

M. le Président est d'avis de distribuer ces récompenses, 
en même temps que celles ayant rapport aux inventions. 

M. F. Maire demande à quelle époque il doit convoquer 
les commissions chargées de décerner les récompenses. 
Ne serait-ce pas au moment d'une réunion de Section ? 
M. Rivolier est d'avis que ces convocations doivent avoir 
lieu pour 2 heures après-midi. 

Ces conclusions sont adoptées. 

La séance est levée à 9 heures \ 5. 

* Le Secrétaire, L. Revol. 



— a\ — 



Actes de l'Assemblée 

Médaille offerte à M. Otin. — La réunion, après 
les observations de divers membres tendant à l'adoption 
de la proposition dont la lettre de M. Euverte fait mention 
à propos d'une récompense à accorder à M. Otin, accepte 
à l'unanimité cette proposition. Elle vote une médaille d'or, 
semblable à celle offerte précédemment à MM. Maurice et 
Favarcq, à décerner au concours de Firminy à M. Antoine 
Otin, en récompense des longs et dévoués services qu'il a 
rendus à notre Société depuis qu'il en fait partie. 

Don de médailles pour le Concours de Firminy. 
— Des remerciements sont votés l'unanimité à la C ie des 
mines de Roche-la-Molière et Firminy, à M. Largeron, 
directeur de la O du gaz de Firminy et du Chambon, et à 
MM. Limouzin et fils pour les dons généreux de médailles, 
qu'ils ont faits à l'occasion de notre Comice agricole de Fir- 
miny. Le Secrétaire général est chargé de les transmettre. 

Congrès viticole de Bordeaux. — 11 est ensuite 
décidé que, vu l'éloignement, notre Société n'enverra pas 
de délégués au Congrès viticole de Bordeaux. 

La réunion espère du reste être tenue au courant des 
travaux de ce Congrès par la presse agricole. 

Centenaire de M. Chevreul. — Instructions aux 
membres des jurys de Firminy. — La réunion ap- 
prouve les décisions de la Section d'agriculture sur ces 
deux objets. 

Récompenses aux serviteurs de l'industrie. — 
Elle approuve aussi la résolution prise par les Sections 
réunies sur les récompenses à décerner aux serviteurs 
de l'industrie. 

Rapport de la Commission de visite des ex- 
ploitations agricoles. — M. F. Maire, rapporteur de 
celte Commission, suivant le désir manifesté par l'assemblée, 
vu la longueur de son rapport, donne lecture des princi- 



— 17S — 

paux passages et en fait connaître les conclusions. Les con- 
clusions, en ce qui concerne les modifications à apporter 
au programme des prixculturaux sont renvoyées à nouveau 
à la section d'agriculture. 

Les conclusions relatives aux prix à décerner à quatre 
élèves de l'école communale de Planfoy, pour leur instruc- 
tion agricole, sont combattues par M. Evrard, président. 
Après une longue et vives discussion à laquelle prennent 
part MM. Evrard, Rivolier, Otin, F. Maire, Bahurel, l'as- 
semblée décide par un vole que les récompenses à décerner 
à ces élèves ne pourront être des médailles ou des diplômes 
de la Socié'.é, mais que la Commission de visite des fermes a 
plein pouvoir pour donner une récompense du genre 
qu'elle jugera con/enable. 

M. F. Maire donne ensuite lecture du compte- rendu du 
Concours de Clermont-Ferrand en ce qui concerne le bétail. 

L'assemblée le remercie et le fécilite de ce compte-rendu 
intéressant. 

M. F. Maire prie de reporter ces remerciements et ces 
félicitations sur M. Magand, dont il n'a fait que reproduire 
les justes appréciations. 

Enfin l'assemblée admet à l'unanimité comme membres 
titulaires les personnes dont les noms suivent : 

MM. Laurent Jaboulay, fabricant de boulons, à Firminy, 
présenté par MM. Lambert, Badel et Repiquet. 
Marcellin Vassal, géomètre de la Compagnie de Roche- 
la-Molière et Firminy, à Firminy, présenté par 
MM. Clarard et Repiquet. 

Jean-Marie Garonnaire, propriétaire et maire à Saint- 
Paul -en Cornillon, présenté par MM. Badel, Dus- 
sauze et Repiquet. 

Marrel, propriétaire, au Mas, Firminy, présenté par 
MM. Otin, Croizier, Magand, Fillon et F. Maire. 

Jean Bauzin, propriétaire, au Pertuiset, commune de 
Saint-Paul, présenté par MM. Otin et F. Maire. 

Emile Philip, propriétaire, à la Réardière, commune de 
Saint-Genest-Lerpt, présenté par MM. Otin et F. 
Maire. 



— 473 — 

MM. Auguste Théolier, directeur du Petit Stèpkanois, place 
de l'Hôtel -de- Ville, 4, présenté par MM. Euverteet 
J. Rousse. 

Charlot (fils), moulinier, à Pontpailler, Pélussin, pré- 
senté par MM. Jacod,F. Maire, Defours et Audouard. 

Joseph Huguet, propriétaire, au bourg de Saint-Just-en- 
Bas, canton de Saint-Georges-en-Couzan, présenté 
par MM. F. Maire et Otin. 

Antoine Venet, place Dorian, 1, à Saint-Etienne, 
présenté par MM. J. Magand, Otin et Gilbert. 

Jacques Fournier, au Vigneron, Gomraune d'Unieux, 
présenté par MM. Dussauze et Otin. 

Pierre Fauquier, ingénieur aux Aciéries de Firminy, 
présenté par MM. Monteux et Dussauze. 

Jean Gay, instituteur, à Planfoy, présenté par MM. 
Monteux, F. Maire, Otin et Croizier. 

Commarmont, maître charpentier, à Firminy, présenté 
par MM. Limouzin aîné, Otin et Croizier. 

Arcille Planchon, pharmacien, à Firminy, présenté par 
MM. Berthail et Repiquet. 

Philibert Momplot, négociant en vins, à Firminy, 
présenté par MM. Clarard et Repiquet. 

Léon DÉPUTOwsKY(né en Pologne), docteur-médecin, à 
Firminy, présenté par MM. Berthail et Repiquet. 

Jean Peyret, propriétaire, à la Ronzière, commune 
d'Unieux; Bonnefoy, propriétaire, aux Planches, 
commune d'Unieux ; Jacques Pichon, maître d'hôtel, 
à Firminy; Louis Gaillet, propriétaire et cafetier, à 
Firminy, présentés par MM. Dussauze et Pellade. 



OBSÈQUES DE M. PAUL FONTVIEILLE 



Notre Société a perdu un de ses membres les plus zélés 
et les plus estimés : Aussi un grand nombre de nos collè- 
gues ont tenu à raccompagner à sa dernière demeure. 

Au cimetière, M. F. Maire, secrétaire général, a adressé 
au nom de la Société, à Paul Fontvieille, les paroles d'a- 
dieu qui suivent : 



— 474 — 

La Société d'agriculture est cruellement éprouvée cette 
année. Il y a 3 mois à peine elle rendait les derniers devoirs 
à l'un de ses vétérans, le D r Maurice; aujourd'hui, elle accom- 
pagne à sa dernière demeure Paul Font vieille, un de ses 
fondateurs, un de ses membres zélés. 

Notre Société doit beaucoup À ce regretté collègue ; aussi, 
viens-je en son nom et en m'inspirant de ses traditions de 
confraternité, déposer sur la tombe de Font vieille l'hommage 
qui lui est dû. J'adresse un adieu suprême au président 
honoraire de notre Section d'agriculture, qui, par son zèle, sa 
constance et sa foi robuste dans le progrès agricole a apporté 
sa contribution à la prospérité de son association et Ta sou- 
tenue dans ses moments difficiles. 

Pendant plus de vingt ans, Paul Fontvieiile a travaillé dans 
le sein de notre Société au bien de l'agriculture. Il était tou- 
jours à la brèche : commissaire général dans nos concours, 
membre des Jurys et des commissions d'études, il ne refusait 
jamais de consacrer ses loisirs à des œuvres utiles. 

Sans prétention, Paul Fontvieiile joignait à une grande 
justesse d'appréciation une droiture inflexible, une fran- 
chise sans égale. 

Son indépendance de caractère, son expérience pour les 
questions agricoles le faisait rechercher en dehors de nous, 
par ceux de ses concitoyens qui avaientbesoin d'un conseiller 
sérieux ou d'un arbitre intègre. 

Paul Fontvieiile avait la passion de l'agriculture; aussi 
consacrait-il tous ses loisirs à améliorer ses propriétés de 
Saint-Genest-Lerpt et à donner à ses voisins l'exemple de 
tous les progrès applicables à l'agriculture. 

il a été un des premiers à propager la science agricole à 
une époque où l'agriculture délaissée semblait vouée dans 
notre région à une éternelle torpeur. Par ses actes il a con- 
tribué pour une large part à combattre la routine et à répan- 
dre les idées d'améliorations culturales. 

Paul Fontvieiile a conquis tant de titres à notre long sou- 
venir, que son nom ne peut être de sitôt oublié parmi nous ; 
et pendant longtemps sa mémoire sera vénérée au sein de 
notre association. 

Adieu, Collègue regretté, jouissez en paix dans ce monde 
meilleur où vous nous précédez du repos auquel vous donne 
droit une carrière honorable et bien remp ie. 



COMPTE-RENDU 



DU 



Concours régional de Clermont-Ferrand 

PAR 

MM. F. MAIRE et J. MA6AXD 



Messieurs, 

Vous m'aviez donné pour mission , en me désignant comme 
délégué de la Société au Concours de Germon t, de vous 
rendre compte de l'exposition des animaux. Je viens donc 
vous donner le compte-rendu qui vous est dû. 

J'ai eu la bonne fortune d'être très largement secondé dans 
l'accomplissement de ma tâche par notre collègue Jean 
Magand, ce connaisseur émérite dont la compétence m'a été 
d'un très grand secours et dont les lumières m'ont permis de 
suivre avec le plus grand intérêt, dans tous ses détails, 
l'exposition du bétail très nombreuse à Clermont. 

Je n'ai donc qu'à reproduire dans mon rapport les appré- 
ciations et les réflexions de M. J. Magand pour vous donner 
une idée exacte de ce concours. 

Aussi je vous prie de reporter sur notre collègue, toujours 
trop modeste, tout le mérite que peut avoir ce compte-rendu. 

J'aborde le sujet. 

L'espèce bovine était nombreuse et comprenait 376 ani- 
maux divisés en 10 catégories . 

Dans la 1 M catégorie, la race Solers était représentée par 
75 sujets, amenés par 23 exposants, presque tous du Puy- 
de-Dôme. 

Les taureaux offraient quelques beaux spécimens. Nous 
avons plus spécialement remarqué un taureau de 3 ans 
exposé par M Bê Lenôgre, de Besse, qui a eu le l ,r prix de éa 
catégorie. 

Les femelles très nombreuses étaient bien moins repré- 
sentées. Nous n'y avons rien vu de mieux que ce que nous 
pouvons voir dans plus d'une bonne étable de nos environs 



— 476 — 

et nous avons regretté que les agriculteurs de la Loire n'aient 
rien exposé dans cette catégorie où ils auraient lutté avec 
avantage. 

Les vaches et les génisses étaient dans un état d'embonpoint 
exagéré. 

Les prix ont étédisputés par M m * LenègreetMM. Amilhon, 
Billon et Farmond. Ce dernier a eu un prix d'ensemble. 

Une chose nous a frappé dans l'exposition des Salers, c'est 
que les individus présentés n'ont pas entre eux cette ressem- 
blance uniforme, ce type caractéristique de la race. Nous y 
voyons des physionomies tout à fait différentes; en exami- 
nant de plus près nous arrivons à nous convaincre que tous 
ces animaux ne sont pas de race absolument pure. Plus d'un 
décèle des traces évidentes de croisement De von et Durham. 

La seconde catégorie, celle de la race d'Aubrac, ne compte 
que 14 animaux présentés par deux exposants. 

Les animaux de M. Sinègre, qui a remporté la plupart des 
prix, sont remarquables mais trop gros. 

Les animaux de M. Condcrchet ne sont pas tous de race 
pure et dénotent des croisements avec le Tarentais. 

Dans la troisième catégorie, race Charolaise, figurent 73 
animaux provenant de 29 exposants, du Puy-de-Dôme, delà 
Loire et du Rhône. 

Les six exposants de la Loire ont remporté dix prix sur 
seize décernés. Nous citerons parmi ces lauréats : 

M. du Chevalard, de Vougy; MM. Jacquelin et Raynaud, 
de Nervieux; M. Garnier, de Nervieux; M. Berger, de 
Saint-Romain-la-Motte; M. Briançon, deRiorges. 

Le prix d'ensemble a été décerné à M. Blettery, de Thizy 
(Rhône). 

Les animaux primés, surtout les taureaux, sont beaux; mais 
tout à côté figurent des sujets bien médiocres. 

La race tarentaise composant la quatrième catégorie ne 
comprend que 18 sujets présentés par deux exposants : 

M. Verdeihan des Molles, de Langogne (Lozère), et M. 
Conderchet, du Puy, qui ont eu des succès à peu près égaux. 

Nous reprocherons aux bêtes de M. Conderchet de ne pas 
être toutes d'une pureté de race absolue. 

Nous sommes étonnés que cette race rustique, travailleuse 
et laiteuse ne se soit pas propagée dans notre région. 

Elle y réussit pourtant très bien et les quelques sujets que 
nous avons rencontré dans nos concours se comportent 
convenablement. 



— 477 — 

Dans la montagne surtout elle serait préférable à toute 
autre race et nous faisons des vœux pour que notre Société 
avise aux moyens de la propager. 

La cinquième catégorie, race du Mézenc, ne compte que 
20 animaux exposés par trois éleveurs. Catégorie peu intéres- 
sante. 

C'est une race qui tend à disparaître. Pas d'homogénéité 
dans l'ensemble des animaux exposés. Nous voyons dans 
certains sujets présents au concours des marques non dou- 
teuses de croisement charolais. 

Les prix se partagent entre MM. Chanal et Rochette, de la 
Haute- Loire. 

Dans la sixième catégorie sont exposés sous le nom de race 
Ferrandaise, 65 animaux des types les plus divers. 

Nous y trouvons par ci par là quelques bonnes vaches et 
génisses ; mais les taureaux sont bien inférieurs. 

Les prix sont bien disputés par les éleveurs du Puy-de- 
Dôme et se partagent entre douze lauréats. 

Nous nous sommes demandés pourquoi la commission du 
concours avait accepté comme race tous ces animaux à pelage 
pie dit Ferrandais et qui n'ont pas uniformément les carac- 
tères zoologiques qui constituent la race. 

Le Commissaire général du Concours nous a répondu à ce 
sujet, à la réunion de3 délégués, qu'il n'était pas d'avis d'ad- 
mettre comme race le bétait dit Ferrandais, mais, qu'obligé 
de céder aux instances des agriculteurs du Puy-de-Dôme, il 
avait demandé è la Société d'agriculture de ce département, 
de lui indiquer d'une manière précise les caractères spéciaux 
qui distinguent cette soi-disant race. Cette Société n'a 
jamais pu se prononcer. 

Nous ne nous expliquons donc pas pourquoi l'administra* 
tion a cru devoir maintenir au programme comme race 
bovine la population métisse du Puy-de-Dôme composée 
d'animaux hétérogènes qui ne peuvent faire souche. 

Je passe sous silence la septième catégorie, race Durham, 
qui est sans intérêt direct pour nous. Cette catégorieprésen- 
tait de fort beaux animaux mais dont les exigences ne sont 
pas en rapport avec notre système de culture. 

Sous le nom de races françaises ou étrangères non dénom- 
mées aux autres catégories, la huitième catégorie présentait 
45 animaux, Schwilz, Breton, Hollandais, Fribourgeois. La 
race Schwitz fait l'ornement de la huitième catégorie. 



— 478 — 

Les belles vaches et génisses de cette race y sont nom- 
breuses et celles de M. Caubet, de Villeurbanne, remportent 
la majeure partie des prix. 

M" - la marquise de Vivens, à Feurs, remporte dans cette 
catégorie un prix supplémentaire. 

Les Hollandaises sont loin d'être remarquables ; plusieurs 
sujets môme laissent à désirer ou ne sont pas de race pure. 

La neuvième catégorie comprend les croisements divers. 

L'administration a eu le bon esprit de supprimer dans cette 
catégorie les prix pour les mâles. 

Les taureaux croisés, en effet, ne peuvent fournir aucuns 
résultats sérieux et durables au point de vue de la reproduc- 
tion. 

Quant aux femelles de race croisée, elles n'ont leur raison 
d'être qu'à la condition d'être soumises au croisement continu. 

Dans cette catégorie, le catalogue mentionne les croise- 
ments les plus irrationnels et les plus fantaisistes, de telle 
sorte que nous considérons cette catégorie comme l'asile où 
les exposants envoient les animaux médiocres dont ils 
déclarent la race suivant leur inspiration personnelle ou sui- 
vant les besoins de leur cause. 

Cette catégorie de croisements divers n'a sa raison d'être, 
à notre avis, que dans les concours de boucherie. 

Nous ne nous y arrêtons pas, car elle offre un intérêt 
médiocre. 

La dixième catégorie comprend les bandes de vaches 
luitières, composées de Schwitz, Salers et Ferrandaises. 

Les Schwitz remportent le premier prix et le troisième 
prix. 

Les Salers plus ou moins authentiques, mais bonnes laitiè- 
res, de M. Raymond, sont classées en deuxième ligne. 

La race ovine comprend cinq catégories : 

1* La race mérinos qui est sans grand intérêt pour nos 
régions; 

2* Les races françaises laitières ; 

3* Les races françaises autres que celles dénommées ci- 
dessus. 

Dans ces deux catégories, autant de désignation de races 
que d'exposants. En tout cas, rien de remarquable; 

4° Les races étrangères sont admirablement représentées par 
les Shropshire de M. Tersonnier, les South-down de M. de 
Rouillé et le Dislhey de M. A. Massé, tous éleveurs de la 



— 479 — 

Nièvre et du Cher. Ces moutons sont arrivés au dernier 
degré de perfectionnement et d'embonpoint ; 

5* Les croisements divers. 

Pour cette catégorie nous répéterons ce que nous avons dit 
à propos de l'espèce bovine. 

L'exposition de l'espèce porcine est bien médiocre. Les 
déclarations de race sont absolument fantaisistes. 

Le prix d'ensemble est remporté par M. Chassaing-Massac, 
du Puy-de-Dôme, pour des porcs de race Yorskire, qui n'of- 
frent pas entre eux, à mon avis, cet air de famille des porche- 
ries d'élevage. 

Quant à la volaille les prix sont toujours pour les Houdan, 
les La Flèche et les Crève-Cœur. 

Il me reste à vous rendre compte de la réunion des délégués 
où je devais émettre deux vœux au nom de notre Société. 

Le premier de ces vœux était celui relatif au maintien de 
l'ancienne organisation des concours régionaux. Ce vœu a 
été pris en considération. 

Le second de ces vœux était celui relatif à la création d'un 
herd-book de la raco Salers. Il a été également pris en con- 
sidération. 

A cette réunion des délégués un membre présent a de- 
mandé que sur les catalogues des concours il soit donné 
désormais en tête de chaque catégorie une description de la 
race comprise dans la dite catégorie. Cette innovation aurait 
pour avantage de fixer d'abord les membres des Jurys sur les 
caractères distinctifs de chaque race, puis de fournir aux 
visiteurs et aux amateurs les moyens de s'instruire. 

J'ai vigoureusement appuyé cette proposition en ajoutant 
que du jour où la description des races serait donnée en tête 
du programme, on éviterait de voir admis dans une catégorie 
de môme race, des animaux de types très différents ou de 
race non pure. 

Sur l'observation d'un membre qu'il serait très difficile 
d'établir les caractères positifs de chaque race, j'ai exposé 
que la description d'une race est très simple a faire, car, 
chaque race a ses caractères zoologiques particuliers et 
constants et, qu'en se basant sur les données de la science 
au lieu de s'appuyer sur les idées plus ou moins empiriques, 
on ne pouvait que fournir des indications très précises sur 
les races. 



— 180 — 

J'ai ensuite demandé que désormais dans les Concours 
régionaux l'administration ne se base pour la classification des 
animaux que sur les caractères zoologiques des races fournis 
par les données de la science et qu'elle laisse de côté toutes 
ces familles de métis que chaque localité veut élever au rang 
de race. 

Ce vœu a été également pris en considération. 

Si l'administration y donne suite les programmes devront 
être complètement refondus. 

Voilà, Messieurs, tout ce que j'ai trouvé d'intéressant 
à vous signaler à propos de l'exposition des animaux au 
concours de Clermont. 

F. Maire, J. Magand. 



Ensilage des Regains et Fourrages verts 



Dans le Bulletin de janvier dernier j'ai rendu compte d'un 
essai d'ensilage de regain tenté avec succès par M. Griot, 
à Villars. Je terminais ce compte-rendu en disant : dans une 
prochaine note /indiquerai la manière la plus pratique 
pour notre région de faire de l'ensilage. 

Je viens remplir ma promesse avec l'espoir de rendre 
service à plus d'un cultivateur que le temps humide de la 
saison mettra dans l'impossibilité de sécher son regain. 

Je commencerai par appeler avec insistance l'attention des 
agriculteurs sur ce mode de conservation du fourrage vert 
et à le 3 engager vivement à le mettre en pratique sans 
crainte et sans hésitation. Ils sont d'avance assurés du suc- 
cès pour peu qu'ils apportent desoins à l'opération de l'ensilage. 

J'ai indiqué que M. Griot avait placé son fourrage dans 
une fosse spéciale, et l'avait comprimé au moyen d'un appareil 
établi pour la circonstance ; mais on peut conserver le 
fourrage vert avec des chances à peu près égales de succès 
sans installation particulière. Un coin de hangar, un coin 
de grange voûtée peut suffire. On pourrait môme le con- 
server en plein air. 



— m — 

Voici comment il faut opérer : 

Le fourrage, le regain de prairie, dernière coupe de 
trèfle, de luzerne, est fauché rapidement même par un temps 
pluvieux. Dans ce cas, on le laisse s'égoutter une journée dans 
les andains. Il est ensuite chargé sur les chars et conduit à la 
ferme. Là, il est déchargé, de préférence, dans un angle de 
hangar sur le sol môme en ayant soin de répandre le four- 
rage par couches minces, bien uniformes et de le bien tasser 
à mesure que la meule s'élève par le déchargement du four- 
rage. 

En observant les règles suivantes on aura un succès cer- 
tain : 

1 # Consacrer à l'ensilage la plus grande quantité possible 
de fourrage, pas moins de 250 à 300 quintaux (fourrage vert), 
soit près de 25 chars. Plus on opérera sur une grande masse, 
moins on aura de déchets, mieux on réussira. 

2° Monter la meule bien d'aplomb sur les deux faces qui 
ne touchent pas les murs du hangar. 

3* Répandre le fourrage à la fourche en le déchargeant 
par couches très minces et bien égales (comme si on ré- 
pandait du fumier sur le sol). Le bien piétiner surtout contre 
les murs pour le tasser régulièrement. On remarquera que 
le côté où le* chars seront placés pour le déchargement so 
trouvera toujours plus tassé, plus dur, que les autres côtés. 

4° Monter la meule jusqu'à une hauteur de 4 mètres au 
moins, car après échauffement, le fourrage s'affaissera de 
plus de 2 mètres. 

5 d Quand la meule est terminée, elle doit présenter sur le des- 
sus une surface bien plané que l'on recouvre de planches ou 
d'écoins. Quand la meule s'échauffe et qu'elle commence à 
s'affaisser, on la charge uniformément sur toute la surface 
avec une couche de pierre dont on augmente tous les jours 
l'épaisseur jusqu'au moment où la meule se refroidit et cesse 
de s'affaisser. Il faut ainsi arriver à une couche de pierres 
épaisse de 80 centimètres à 1 mètre, de manière à obtenir 
une pression* de 1.000 kilos environ par mètre carré. 

En observant strictement ces recommandations on est 
assuré de la bonne conservation du fourrage pendant plu- 
sieurs mois. 

Quand on voudra faire consommer le silo on l'attaquera 
par la face la moins large. On ôtera les pierres sur une 



— 482 — 

largeur de 20 à 30 centimètres ; puis on coupera, dan,; le tas, 
du haut en bas, une première tranche de l'épaisseur du four- 
rage altéré sur les bords (0,06 à 0,12 centimètres) qui sera 
jetée au fumier. On coupera une seconde tranche de 0,08 à 
0,10, dans le bon fourrage, qui sera donnée au bétail pour le 
consommer. 

On aura soin au début d'en donner peu aux animaux pour 
ne pas les dégoûter d'une nourriture nouvelle qui a une 
odeur toute particulière. On augmentera à chaque repas la 
quantité de fourrage conservé jusqu'à en donner 30 à 40 kilos 
par vache et par jour. 

On aura soin de couper tous les jours la tranche du haut 
en bas et de recommencer chaque matin une nouvelle 
tranche dont l'épaisseur variera avec la quantité d'animaux 
à nourrir. 

Je me tiens à la disposition de tous les cultivateurs pour 
leur donner en particulier tous les renseignements dont ils 
auront besoin pour opérer l'ensilage et je me ferai un plaisir 
d'aller chez eux, leur fournir sur les lieux toutes les indica- 
tions pratiques pour réussir. 

La Société d'Agriculture, sur ma demande, à décidé de 
décerner des médailles aux agriculteurs qui auront opéré 
l'ensilage et qui auront le mieux résssi. 

J'estime, en effet, qu'il faut encourager l'adoption de cotte 
pratique nouvelle appelée à rendre les plus grands services 
aux cultivateurs qui entretiennent des vaches laitières. 

François MAIRE. 



— 483 — 



RAPPORT PRÉSENTÉ PAR LA COMMISSION 

NOMMÉ B POUR VISITER 

Les Exploitations agricoles et décerner des Prix Gutturaux 

DAN8 LES 

Caillons du Cbambon et de Saint-Genesl-Malifaux en 1886 

COMMISSION COMPOSÉE DE 

MM. OTIN, président de la Section d'Agriculture. 
CROIZIER, secrétaire de la Section d'Agriculture. 
Jean MAGAND, agriculteur, à l'Etrat. 
FILLON, agriculteur, à Rive-de-Gier. 
François MAIRE, secrétaire général, rapporteur. 



Messieurs, 

Par suite de la rotation adoptée par notre Société, cha- 
que canton est visité tous les quatre ans par la Commission 
des prix culfuraux. 

Les cantons du Chambon et de Saint-Genest-Malifaux 
avaient été visités en 4878 et 4882 et n'avaient fourni que 
onze concurrents pour chacune de ces deux années. Cette 
année les déclarations de concours ont été nombreuses de 
tous les points de ces deux cantons. 

Nous n'avons même pas pu donnersuite à quelques-unes 
des demandes qui nous ont été adressées soit parce 
qu'elles provenaient de localités où notre Société n'étend 



— 484 — 

pas son action, soit parce qu'elles nous ont été adressées 
trop tardivement. 

Cinquante-deux concurrents se sont mis régulièrement 
sur les rangs; aussi notre Commission a-t-elle eu une 
tâche très lourde. Après onze journées de voyage et un 
travail très long et très sérieux pour classer, suivant leur 
mérite, tous ces nombreux candidats, elle vient vous sou- 
mettre ses réflexions et ses décisions. 

Nous devons nous féliciter tout d'abord de celte tendance 
des agriculteurs à preudre part, en plus grand nombre, à 
nos concours et à rechercher nos récompenses avec un 
empressement toujours croissant. Cette tendance est la 
preuve que l'agriculture se réveille chez nous et cherche 
à faire face aux exigences du moment. Elle est aussi la 
preuve que Ton sait reconnaître et apprécier dans nos 
campagnes nos efforts persévérants à venir en aide 
à la culture. C'est encore la preuve que notre association 
produit des résultats et que son influence va grandis- 
sant. Si on attache de la valeur à nos récompenses, 
si ceux qui les obtiennent s'en montrent glorieux, nous 
pouvons, nous aussi, être fiers d'avoir suscité l'émulation 
parmi les agriculteurs, d'avoir donné un élan sérieux au 
progrès agricole, d'avoir atteint notre but, en un mot, 
d'avoir fait du bien. 

La tournée des fermes devient un fait important de la vie 
de notre association. C'est une de ses institutions qui 
contribuent le plus àlui donner de l'activité et à étendre son 
action. 

En effet, par l'intermédiaire de sa Commission de visite 
des fermes, notre Société se trouve en contact direct avec 
les agriculteurs. D'une part nous constatons, dans nos 
visites, les efforts de tous ces travailleurs, nons sommes 
témoins de leurs succès, nous étudions sur place leurs 
besoins ; par des critiques bienveillantes, par quelques bons 
conseils, nous les faisons renoncer à des pratiques vicieu- 
ses, ou bien nous les mettons sur la voie de nouveaux pro- 
grès. D'autre part, le cultivateur nous voit à l'œuvre, il 
se rend compte alors du but que nous poursuivons et 



— 185 — 

apprécie nos efforts; il comprend que notre Société d'agri- 
culture, qu'il n'a jamais vue jusque-là que dans les concours 
entourée de tout son prestige et qu'il a toujours considérée 
comme inaccessible, n'est en réalité qu'une association de 
gens de bonne volonté, amis du bien, ouverte à tous; il 
voit que chacun s'y efforce d'être utile à son voisin et que 
les agriculteurs n'y trouvent pas seulement des juges, mais 
surtout des conseillers bienveillants. 

De ce contact, de ces conversations, de ces échanges de 
vue et de ces discussions amicales, auxquelles donnent 
lieu la tournée des exploitations, il nait des relations dura- 
bles entre nous et le cultivateur. En effet, du moment où il 
nous comprend, il prend confiance en nous et nous ac- 
corde dans son for intérieur une considération que cer- 
tainement il nous marchandait jusque-là ; il nous estime 
et s'attache à notre œuvre. 

Cela est si vrai que la visite des fermes est pour nous, 
depuis quelques années, l'occasion de nos nombreuses 
recrues. 

C'est aussi pendant ses pérégrinations que la Commission 
des prix culturaux , se livrant à une sorte d'enquête agri- 
cole périodique, se renseigne sur les besoins de l'agricul- 
teur et apprécie la direction à donner aux recherches, aux 
études de notre Société pour fournir aux exploitants du sol 
des enseignements profitables. 

Enfin, la visite des fermes donne lieu, chaque année, à 
un rapport qui constitue dans nos archives un document 
précieux d'économie rurale et de statistique qui sert à l'his- 
toire de notre agriculture. 

Nous avons tenu, dans le sein de notre Commission, à 
constater, par ces réflexions, l'action bienfaisante de ces 
visites des exploitations et leur influence sur le développe- 
ment des bonnes méthodes cullurales. 

Si plus loin nous vous proposons certaines modifications 
au programme des prix culturaux, c'est afin de donner 
encore plus d'autorité à notre action et d'intervenir d'une 
façon plus directe dans la propagation des améliorations 
agricoles. 



— 486 — 

Cette année le programme divisait les concurrents aux 
prix culturaux en six catégories : 

1° Propriétaires se présentant pour la bonne tenue de 
leurs propriétés, pour améliorations agricoles telles que : 
défoncemenls, défrichements, drainage, création de prai- 
ries, cultures fourragères, chantage, emploi d'engrais 
chimiques, etc.; 

2° Fermiers se présentant pour la bonne tenue de leurs 
fermes et améliorations citées pour les propriétaires; 

3° Propriétaires se présentant pour les reboisements et 
le bon entretien des plantations ; 

4° Propriétaires se présentant pour création et bon 
entretien des vignes $ 

5° Propriétaires ou jardiniers se présentant pour création 
et bon entretien des jardins, parcs, vergers ou boune cul- 
ture maraîchère ; 

6° Ménagères se présentant pour la bonne tenue de 
leurs laiteries. 

Avant de passer en revue les titres des divers concur- 
rents aux récompenses à décerner, nous dirons quelques 
mots sur la situation actuelle de l'agriculture dans les can- 
tons du Chambon et de Saint-Genest-Malifaux. 

Dans le rapport rédigé par notre regretté collègue 
Chardon sur la tournée des fermes, faite en 4878 dans 
ces deux cantons, nous lisons à la première page la 
remarque suivante : 

(c Les fermes du canton du Chambon-Feugerolles, tout 
« en étant très bien tenues, ne sont pas en progrès sérieux; 
« les cultures sarclées sont encore fort peu nombreuses. Par 
c contre, les prairies sont généralement bien entretenues, 
« largement fumées et irriguées dans de bonnes conditions 
« partout où cela est praticable ; on voit que la production 
« du foin est le but principal du propriétaire et du fermier. 
« Cela s'explique par la nécessité de nourrir les nombreuses 
« létes de bétail employées aux charrois industriels. 

« Dans ces conditions, l'agriculture n'est que l'accessoire 
« de l'industrie des transports : cela est si vrai que souvent 



— 187 — 

« le voisinage de telle ou telle usine augmente dansd'énor- 
« mes proportions le prix des fermages; ce n'est plus le 
« terrain de la ferme qui est loué, mais bien sa position* 
« Souvent le fermier se trouve, par cela môme, forcé de 
« donner ainsi à son exploitation une forme défectueuse. 
« Nous n'avons rencontré que quelques rares plantations de 
« betteraves, très peu de maïs. Seule la culture de la pomme 
« déterre, culture généralement bien faite et bien soignée, 
« porte sur des quantités de terrain considérable. 

« En outre, aucun assolement n'est observé; nous savons 
« bien que l'assolement d'un domaine dépend des circons- 
« tances, et que par l'abondance des fumiers on peut remé- 
« dier à un mauvais assolement. 

c Mais nous sommes certains que tous les agriculteurs qui 
« voudront renoncer à faire coup sur coup trois ou quatre 
c récoltes de céréales, feront produire davantage à leurs 
« champs. 

« Nous prions les agriculteurs du Chambon d'examiner 
« attentivement si l'abandon de l'industrie des transports, 
« pour se livrer exclusivement à l'agricul ture, ne leur procu- 
« rerait pas autant de profit tout en leur donnant beaucoup 
« moins de peine. » 

Depuis huit ans la situation a changé, car l'application 
toujours croissante de la vapeur aux moyens de transport, 
leur perfectionnement a anéanti en grande partie l'indus- 
trie des charrois et les cultivateurs se retrouvent en face de 
leurs terres qui restent leur seule ressource. Néanmoins 
l'influence néfaste de ces charrois se fait encore sentir dans 
le canton du Chambon; car, si les prés continuent à être 
bien soignés, les terres sont toujours surmenées par des 
récoltes successives de céréales. 

Nous avons recherché vainement, chez la plupart des 
agriculteurs visités, un rudiment d'assolement. Le bétail de 
vente a remplacé partout les animaux de trait. Eh bien I 
le cultivateur continue à demander, par suite d'une vieille 
habitude, presque exclusivement à la prairie l'entretien de 
son cheptel. Il pourrait cependant combiner pour ses 
terres une succession bien entendue de récoltes, quiaugmen- 



— 483 — 

ferait notablement ses ressources alimentaires et assurerait 
à ses animaux une alimentation plus appropriée, surtout 
en hiver, à leur genre de production. 

Néanmoins, des progrès sérieux ont été réalisés : les 
charrois venant à manquer d'une part, la main-d'œuvre 
d'autre part devenant plus abondante, par suite de la crise 
de l'industrie, on s'est tourné vers l'agriculture. Le tra- 
vail appliqué à l'exploitation de la terre a été productif et 
nous avons pu constater que dans le canton du Chambon 
les (erres incultes et les champs en friches disparaissent, 
que les étables se peuplent de bonnes vaches laitières, et 
que les terres sont plus propres et mieux cultivées. 

Nous devons constater à l'actif de l'industrie des char- 
rois qu'elle a donné aux agriculteurs le goût des beaux 
animaux. Ils sont aujourd'hui aussi fiers de leurs belles 
vaches laitières qu'ils étaient vaniteux autrefois de leurs 
vaches de trait si bien charpentées. 

Quant au canton de Saint-Genest-Malifaux, dont les 
divers points sont à une altitude variant entre 850 et 4,900 
mètres, le climat ne permet guère que la production fores- 
tière et la production de l'herbe. Mais les longs hivers, la 
pente du terrain, les blocs de rochers éboulés des cimes 
qui encombrent tous les champs, l'eau surabondante dans 
tous les vallonnements, l'absence de chemins sont autant 
d'obstacles contre lesquels le cultivateur lutte dans 
ce massif montagneux. C'est cependant dans ce canton, 
où les améliorations sont plus dures à réaliser, que 
nous avons constaté les travaux les plus remarquables. 

Tant que le bois s'est bien vendu, les propriétaires se 
sont préoccupés de réaliser les richesses accumulées sur 
leurs domaines en exploitant à outrance leurs belles forêts. 
Aujourd'hui les bois ont disparu en partie, mais il est resté 
des terrains fertilisés par l'accumulation des matières orga- 
niques provenant des forêts; ce sont ces terrains qui, 
défoncés, nivelés, épierrés et assainis sont transformés en 
prairies, irriguées pour la plupart. C'est dans ces terrains 
que nous voudrions voir employer, d'une manière géné- 
rale, les phosphates et la chaux : cet usage opérerait avec 



— 489. — 

le drainage, dans celte région une révolution agricole 
analogue à celle produite en Bourbonnais par les chaulages 
bien exécutés. 

Tout en s'occupant de la création des prairies, les pro- 
priétaires intelligents et prévoyants reboisent les surfaces 
impropres aux cultures, sans se laisser décourager par le 
bas prix actuel des bois. 

Le canton de Saint-Genest est un de ceux où le progrès 
a fait un grand pas. 

Les rapports do 1878 et de 1882 l'ont déjà constaté. 

Nous avons dû placer hors concours quelques-uns des 
propriétaires visités, déjà primés lors des précédents con- 
cours. 

Nous avons eu en premier lieu la bonne fortune de visi- 
ter la propriété de Lafaye, appartenant à notre collègue, 
M. Courbon-Lafaye, un vétéran de nos concours, dont la 
valeur agricole est bien connue de nous tous. 

Bien que M. Courbon-Lafaye ait tenu à ne pas concou- 
rir afin de ne pas décourager les petits propriétaires, nous 
croyons devoir rendre un hommage spécial à cet agricul- 
teur infatigable, qui a tenté et réalisé avec un plein succès 
toutes les améliorations applicables à la culture dans la 
montagne. 11 poursuit son œuvre avec persévérance et la 
perfectionne chaque jour. 

Nous ne pouvons, dans ce simple rapport, faire l'histori- 
que de toutes les transformations heureuses opérées dans 
sa propriété et décrire en détail toutes les améliorations 
dont il a donné l'exemple. 

Du reste, le domaine de Lafaye est assez connu, son 
exploitation intelligente et sa bonne administration ont eu 
assez de retentissement pour que nous nous y arrêtions 
longuement. 

Nous nous bornerons à rappeler que M. Courbon, après 
avoir créé et transformé, sait entretenir et perfectionner; 
qu'il poursuit toujours son œuvre de progrès en tentant 
chaque jour de nouvelles améliorations et que l'influence 
bienfaisante de son exemple tire ses voisins de la routine. 



— 190 — 

Noos ajouterons aussi que M. Courbon, plein d'initia- 
tive, vient déformer dans sa commune un syndicat agricole 
sur des bases admirablement comprises, syndicat dont il 
est président, qui rend déjà de grands services et dont la 
prospérité est assurée. 

Notre Société n'a pas eu la satisfaction de voir M. Cour- 
bon obtenir la récompense pour laquelle elle l'avait désigné 
et qu'elle désirait pour lui, comme prix de ses longs servi- 
ces. Nous pensons donc que, comme couronnement des 
nombreuses récompenses qui ont déjà élé décernées à 
M. Courbon, nous devons lui accorder une mention toute 
spéciale en lui donnant un rappel de tous ses prix culiu- 
raux et en lui décernant un grand diplôme d'honneur. 

Etienne (Antoine), propriétaire à Montravel, commune 
de Saint-Genest-Malifaux, a reçu, en 1882, notre plus 
haute récompense, la grande médaille d'or, pour ses défri- 
chements et ses améliorations. 

Depuis il a continué les travaux commencés. 

Il vient de créer à nouveau une prairie de 2 hectares 
sur défrichements d'incultes défoncés à 0,60 cent., ainsi 
qu'une terre de 50 ares où nous avons admiré une superbe 
récolte de pommes de terre et rutabaga. Il essaie aussi 
d'acclimater la betterave, essai délicat tenté a l'altitude de 
Sainl-Genest-Malifaux, mais dontla réussite assurerait, en 
hiver, une précieuse alimentation aux vaches laitières de 
cette région. 

M. Etienne est largement secondé, dans ses entreprises, 
par M me Etienne, qui a un soin spécial du laitage et du 
jardin potager. Depuis plusieurs années elle opère des 
semis de pommes de terre pour arriver à la découverte 
de variétés bien appropriées au climat et aux terrains de 
nos montagnes. 

La Commission adresse des félicitations à celte ménagère 
modèle et demande, pour M. Etienne, un rappel de médaille 
d'or et un diplôme d'honneur. 

> Nous demandons également un rappel de médaille d'or 



— m — 

et un diplôme d'honneur pour M. Henri Soleil, proprié- 
taire au Bria, commune de Roche-la-Molière. — Lauréat 
de la prime d'honneur en 1874 pour les améliorations 
considérables apportées à sa propriété, il a continué depuis 
à maintenir par une culture intelligente et de bonnes 
fumures la fertilité de son domaine, qu'il a encore 
agrandi par de nouveaux défrichements. 

Nous proposons aussi d'accorder un rappel de médaille 
d'or et un diplôme d'honneur à M. Giraudet, propriétaire 
au Sapt, commune de Saint-Genest-Malifaux, pour la 
continuation de travaux d'améliorations dans sa propriété 
et qui consistent en reboisement, en création de prairies, 
création de chemins et endiguement d'une rivière qui cau- 
sait des dégâts par ses crues. 

Colonie de Saint-Genest-Lerpt, & Cizeron, commune 
de Saint-Genest-Lerpt, dirigée par M, l'abbé Cœur. — 
Nous avons maintenant à vous parler de la colonie de 
Saint-Genest-Lerpt, que nous comptions parmi les candi- 
dats aux prix culturaux. 

L'exploitation agricole de la Colonie de Saint-Genest- 
Lerpt, dirigée par M. l'abbé Cœur, se trouve dans des 
conditions économiques toutes spéciales , qui ne nous ont 
pas permis de la comparer équilablement avec les exploi- 
tations voisines. Nous l'avons donc placée hors catégorie 
et nous avons examiné son mérite intrinsèque pour lui 
décerner une récompense. 

Le directeur de la Colonie de Saint-Genest-Lerpt dis- 
pose d'une abondante main-d'œuvre qui lui coûte fort peu. 
Mais, à tout bien examiner, ce n'est pas un avantage aussi 
considérable qu'on est tenté de le croire de prime-abord . 
En effet, cette main-d'œuvre est fournie par des enfants ou 
des adolescents qui n'ont ni la force physique ni les aptitudes 
spéciales nécessaires à la bonne exécution des travaux des 
champs. 

Néanmoins, M. l'abbé Cœur sait tirer parti de tous ces 
jeunes apprentis. 



— in — 

Nous ne nous étendrons pas sur cette grande œuvre de 
moralisation entreprise par le directeur de la Colonie, 
œuvre bien méritoire et bien désintéressée. Nous nous 
bornerons à dire que l'influence des hommes de bien est si 
grande sur ces natures déviées, que le plus grand ordre 
règne dans la Colonie et que tout s'y exécute avec promp- 
titude et précision, sans commandemnnt apparent, sans 
autorité visible. 

Nous dirons quelques mots de l'œuvre agricole réalisée 
à Cizeron. 

En 1878 déjà, notre Société récompensait d'une médaille 
do vermeil la Colonie de Saint-Genest-Lerpt pour la bonne 
tenue de sa culture et surtout pour son jardin potager. 
Depuis huit ans, le directeur actuel a poursuivi les améliora- 
tions commencées et a réalisé, avec ses jeunes bras, d'im- 
portantes modifications dans l'exploitation agricole de la 
Colonie. 

Le domaine de Cizeron a une étendue totale de 53 hec- 
tares, ainsi répartie actuellement : 22 hectares en prairies, 
1 2 hectares en terres labourables ; le reste, soit \ \ hecta- 
res, comprend les bâtiments, cours, moulin, chemins, 
jardins et vergers. 

Les travaux de transformation comprennent : le défri- 
chement de 5 hectares de bois et landes, la création de 8 
hectares de prairies, ia création de 2 hectares de jardin 
potager et de 2 hectares de verger; la captalion dans de 
vastes citernes de 450 m. c. de l'eau de plusieurs sources et 
des eaux pluviales pour servir aux besoins de la ferme et des 
irrigations; des travaux de nivellement et l'établissement de 
rigoles pour recueillir dans des réservoirs les eaux de lavage 
des écuries, les eaux pluviales des cours qui se mélangent au 
purin et aux vidanges. Ces eaux ainsi enrichies sont 
distribuées dans les prairies par des petits canaux, sur une 
longueur de 2 kilomètres. 

Nous n'avons que des éloges à adresser sur la bonne 
tenue des cultures, des prés et des élables, et nous donne- 
rons une idée de la fertilité de ce domaine en faisant con- 



— 193 — 

naître la quantité de bétail qui y est entretenu et qui se 
répartit ainsi : 

Botes bovines 42 

Chevaux 5 

Porcs 44 

Moutons 42 

Tout ce bétail est de forte taille et de bonne qualité, et 
nous estimons son poids vif à l'hectare à 625 kilos. 

vVest une proportion énorme que Ton ne rencontre que 
dans des situations privilégiées et, du reste, absolument 
inconnue dans la Loire. 

Nous vous proposons de décerner à la Colonie de Saint- 
Genest-Lerpl une médaille d'or petit module. 

Parmi les propriétaires qui ont concouru pour les prix 
culturaux, nous devons vous signaler tout particulièrement 
M. Frédéric Massardier, propriétaire à la Durerière, com- 
mune de Jonzieux, tant pour ses reboisements que pour les 
progrès réalisés dans l'exploitation de son domaine. Il a 
donné à sa commun** l'exemple d'améliorations sérieuses. 
Tous ses travaux de transformation et de reboisement ont 
été opérés avec soin, intelligence, et ont fourni tous les 
résultats désirables. 

C'est dans les conditions difficiles que nous avons énu- 
mérées plus haut, en parlant de la situation de l'agricul- 
ture dans le canton de Saint-Genest, que M. Frédéric 
Massardier vient de créer 2 hectares i/8 de prairies sur 
défrichement d'incultes. 

Pour ensemencer ses prairies, au lieu de se contenter 
d'un semis de trèfle et de ses fenasses de grange (méthode 
vicieuse malheureusement trop en usage), il a acheté des 
graines pures et d'espèces bien appropriées à son terrain. 

Nous conseillons avec insistance à tous ceux qui créent 
des prairies d'agir de même, Avec des graines spécialement 
choisies on obtient des résultats immédiat?. La prairie 
donne, dès les premières années, des coupes abondantes 
qui dédommagent amplement de Tachât de la semence ; 



— 494 

la prairie est plus vite solée et fournit toujours un foin de 
meilleure qualité. 

La vieille méthode consiste à semer un trèfle sur le 
terrain à transformer en prairie, trèfle qui disparait et 
qui est remplacé peu à peu par des graminées croissant 
spontanément ou provenant des fenasses de grange 
répandues dans le trèfle. 

Mais celte méthode ne fournit que des résultats insuffi- 
sants., la prairie est toujours très longue à se soler et n'est 
jamais peuplée que d'herbes de qualité médiocre. Faute 
d'une première mise de fonds minime pour achat de bon- 
nes graines^ on n'a jamais qu'un pré à faible rendement. 

M.Frédéric Massardier a défoncé, chaulé et fumé les 
terres destinées à la création d'herbages. Il les a épierrées, 
drainées, nivelées et les a soumises à un bon système 
d'irrigation. L'eau est distribuée avec intelligence, et la 
production fourragère s'en ressent en qualité et en quan- 
tité. 

L'irrigation mal conduite est un fléau des prairies de 
notre massif montagneux. L'eau, inégalement distribuée 
sur un terrain mal nivelé y circule jour et nuit et séjourne 
dans tous les plis du sol. Il en résulte que l'herbe végète 
dans une humidité perpétuelle : aussi les bonnes plantes 
disparaissent-elles rapidement pour faire place aux espèces 
des terres marécageuses et tourbeuses. Il en résulte aussi 
que ces prairies, soumises à une irrigation non inter- 
rompue et mal comprise, se transforment à la longue 
en tourbières et en bourbiers inabordables. 

Au contraire l'irrigation bien entendu, Mon dirigée, 
loin de nuire en quoi que ce soit à la prairie, en augmente 
fortement le rendement. 

Revenant à M. Frédéric Massardier, nous ajouterons 
que ses terres en cultures sont propres et bien soignées, 
que son bétail est en bon état et ses bâtiments, nouvelle- 
ment construits, bien disposés. C'est un agriculteur actif 
et intelligent. 

Quant à son œuvre la plus remarquable, elle consiste 
dans ses reboisements, qui s'étendent sur 12 hectares* 



— 495 — 

M. Massardier a procédé par repiquage et a employé comme 
essences le pin et l'épicéa. Les plantations ont de 3 à 44 
ans ; elles sont d'une grande régularité, d'une très belle 
végétation et admirablement soignées. Elles ont fait l'ad- 
miration de la commission . 

Nous pensons donc que M. Frédéric Massardier mérite 
une distinction spéciale, et nous vous demandons de lui 
décerner une grande médaille d'or comme prix d'honneur 
pour l'ensemble de son exploitation et pour ses reboise- 
ments très bien réussis. 



I. — Propriétaires 

Dans cette catégorie, nous ayons eu 45 concurrents, et 
nous vous proposons de décerner 1 4 prix de la façon sui- 
vante : 

M. Jean-Marie Chalaye, propriétaire à Saint-Régis-du- 
Coin. — Nous pouvons ciler son exploitation comme un 
modèle à suivre dans nos montagnes. 

Ce laborieux cultivateur a créé sur défrichement de ter- 
rains incultes et dans des conditions très difficiles, 42 
hectares de prés, dont 4 helares tout récemment. Le ter- 
rain destiné à la prairie a été chaulé et épierré, nivelé et 
assaini par les drainages; puis, au moyen d'une prise 
d'eau faite à 600 en amont sur un ruisseau, les prairies 
créées ont été irriguées avec intelligence. 

M, Chalaye s'est également servi de semences de choix 
pour l'ensemencement de ses herbages. Il s'en est très bien 
trouvé. 

Les terres en culture sont propres et bien tenues. Le 
bétail est en bon état et les étables convenablement soir 

é 

gnées. 

Sur un domaine de 25 hectares, dont une partie est 
encore en champêtre, M. Chalaye entretient 23 têtes de gros 
bétail : c'est presque une tête à l'hectare, proportion con- 



— 196 — 

sidérable pour ce pays, et qui prouve bien la fertilité et la 
bonne tenue de cette propriété. 

M. Chalaye a en outre planté 6 hectares en pins sylves- 
tres et épicéas. Ses plantations ont de un à dix. 

Nous sommes d'avis de décerner à M. Chalaye une mé- 
daille d'or petit module. 

Les améliorations qu'a fait M. J.-M. Chalaye ont été 
pratiquées par plusieurs propriétaires de Jonzieux, Mar- 
lhes et Saint-Régis-du-Coin, sur des surfaces diverses et 
avec un mérite approchant. 

Défrichement d'incultes et défoncement, épierrement et 
nivellement, drainage, emploi de la chaux, création de 
prairies, bonne irrigation, plantations de bois, ces mes- 
sieurs n'ont rien négligé dans leurs propriétés, et nous 
vous proposons de leur décerner, pour leurs travaux, les 
récompenses suivantes : 

Une médaille de vermeil grand module à MM. Cborrein 
(Claude), propriétaire à Marlhes; 

Chalaye (Régis), propriétaire à la Chaplat, commune de 
Saint-Régis-du-Coin ; 

Basty, propriétaire à Fontemare, commune de Jonzieux. 

Une médaille vermeil petit module à M. Cursoux, pro- 
priétaire à la Collière, commune de Marlhes. 

Une médaille d'argent petit module à MM. Jean-Claude 
Celle, propriétaire à la Rouchouse, commune de Saint- 
Régis-du-Coin ; 

Alexandre Domange, propriétaire à la Rouchouse, 
commune de Saint-Régis-du-Coin, . 

Enfin, pour M. Joseph Teyssier, propriétaire à Saint- 
Régis-du-Coin, une médaille de bronze grand module. 

La Commission regrette que le cadre de son rapport ne 
lui permette pas d'énumérer en détail tous les mérites de 
ces lauréats; ce serait du reste des redites, car ils ont 
ous opéré dans des conditions analogues. Mais nous sa- 
vons leur rendre justice pour tous les travaux pénibles et 
difficiles exécutés par tous avec intelligence. 

Nous avons maintenant à vous citer des propriétaires 



— 197 — 

qui ont pratiqué leurs améliorations dans un autre mi- 
lieu. 

En premier lieu nous vous désignons : 

Chauvin (Jean-Baptiste), propriétaire à La Vignasse, 
commune d'Unieux, cultivateur intelligent et travail- 
leur qui, à force d'observation et de persévérance, a su 
comprendre le progrés et faire un bon domaine en 
terre granitique maigre. 

C'est par l'application des fortes fumures qu'il se pro- 
cure facilement à Firminy et à Unieux, par la culture in- 
tensive de la pomme de terre et des fourrages annuels, 
par les labours profonds et par un assolement bien compris 
où jamais les céréales ne succèdent à elles-mêmes ; c'est 
par toutes ces bonnes pratiques agricoles qu'il est arrivé à 
améliorer un domaine dont bien d'autres auraient dé- 
sespéré. 

Les cultivateurs ont malheureusement, dans noire ré- 
gion, la déplorable habitude d'ensemencer leurs terres en 
froment, seigle et avoine, pendant plusieurs années consé- 
cutives, 

La succession de ces pailles fournit les plus mauvais 
résultais. Les rendements sont très faibles ; la terre s'em- 
poisonne de chiendent et il faut ensuite au cultivateur, 
quand la terre est semée en pommes de terre, un travail 
considérable et un soin minutieux pour détruire cette 
mauvaise herbe. 

Parfois cette méthode semble réussir dans les terres 
situées aux approches des villes et qui sont sursaturées 
d'engrais. Néanmoins, nous ne saurions la conseiller dans 
ancun cas, car elle est toujours dangereuse et, parce que, 
appliquée par des agriculteurs qui ignorent la théorie de la 
restitution des éléments de fertilité, elle produira fatale- 
lement un appauvrissement du sol. Nous condamnons 
aussi cette méthode parce qu'elle n'a pas sa raison d'être 
à une époque où le grain se vend si peu et parce qu'elle est 
le résultat de la routine et de la rapacité du cultiva- 
teur. 

Cette digression faite, nous revenons à H. Chauvin : 



— 198 — 

Non content de donner une bonne direction à sa cul- 
tare et d'étendre la surface cultivée en défrichant cinq 
hectares de terrain inculte, il a augmenté ses ressources 
fourragères en convertissant deux hectares de terres en 
pré. Il a créé des chemins pour desservir sa propriété, et a 
planté des châtaigners et des noyers dans une terre dont 
ï'éloignement, et la médiocre qualité, nelui permettaient pas 
de tirer un meilleur parti. Enfin, au prix d'un travail 
opiniâtre, il a créé dans un terrain inculte, un véritable 
rocher, une vigne de 60 ares qui est d'une belle venue et 
qui le récompense de ses peines par l'avenir qu'elle promet* 

La Commission croit aussi devoir féliciter M. Chauvin fils 
d'avoir résisté à l'entraînement général, de n'avoir pas, 
quoique & deux pas d'un grand centre industriel, aban- 
donné l'agriculture pour la vie plus facile de la ville et 
d'être resté l'aide et le soutien de son père. 

Nous proposons de décerner à H.Jean-Baptiste Chauvin 
une grande médaille devermeil ; et & M. Chauvin (Jacques) 
fils, un diplôme comme collaborateur de son père. 

Dussauze (Joseph), propriétaire à Unieux et à Saint- 
Paul-en-Cornillon, a su employer en améliorations agri- 
coles les ressources que lui ont procuré un commerce bien 
conduit. 

A Unieux, il a créé une vigne de 52 ares dans un ter- 
rain stérile et très en pente, contigu à sa maison d'habi- 
tation. 

Après avoir fait défoncer le sol à m 80, il l'a préservé de 
l'entraînement par les eaux en le soutenant par de bons 
murs perpendiculaires à la pente. 

Cette vigne, constituée par le plant Gamay, est à sa 
4 e feuille ; elle a une grande vigueur et promet beaucoup. 
Tout à côté M. Dussauze a établi un verger où les poiriers, 
les chasselas font bonne figure. 

A Saint-Paul-en-Cornillon, M. Dussauze a considéra- 
blement amélioré sa propriété par des défrichements de 
terrains incultes qu'il a transformés en prairies, par la 



— 199 — 

fertilisation des fonds existants an moyen de défoncements 
et de fortes fumares. Il y a créé aussi une vigue de 50 ares. 

Il a de plus créé, à frais communs avec un voisin, un 
chemin pour desservir son domaine ; il a comblé un ravin 
profond sur l'emplacement duquel il a établi une excellente 
prairie. 

Enfin il a boisé en pins sylvestres diverses petites par- 
celles de terre improductives jusque-là. 

Pour toutes ces améliorations, nous sommes d'avis 
de décerner à M. Dussauze une grande médaille de 
vermeil. 

Thouilleux (Louis) possède à Robertane, commune de 
Saint-Genest-Lerpt, une propriété de 22 hectares, qui était 
toute en bois il y a quelques années. 

M. Thouilleux en a entrepris le défrichement et il a 
déjà converti cinq hectares de bois en terres ou en prairies. 
Le terrain est de bonne qualité et rapportera certainement 
plus en culture qu'en forêt; nous ne pouvons donc qu'ap- 
prouver l'entreprise de M. Thouilleux et l'encourager à 
continuer. 

Nous demandons pour lui une médaille de vermeil. 

M. Fontaney (Jean), propriétaire à la Gabière, com- 
mune de Chazeau, exploite à lui seul un petit domaine qui 
est admirablement tenu. 

M. Fontaney a créé 30 ares de prairies sur un inculte; 
il a défoncé, à la pioche, à une profondeur de m 40, une 
autre parcelle de 45 ares et y a planté un verger. 

Ses cultures sont magnifiques et dénotent les soins dont 
elles sont l'objet. Il a clos de haies sa propriété qui res- 
semble à un vrai jardin. 

La Commission est d'avis d'accorder à M. Fontaney une 
médaille de vermeil pour les soins constants et persévé- 
rants donnés à sa petite exploitation. 

Massardier (Nicolas) exploite à Malval, commune du 
Chambon, une propriété de \ 1 hectares. Il a su profiter du 



— 200 — 

voisinage de la ville pour se procurer des engrais en abon- 
dance. Ces engrais, appliqués sur des terres défoncées à la 
bêche et soigneusement entretenues, fournissent des ré- 
coltes abondantes qui ont assuré à M. Massardier une 
aisance bien méritée. 

Les céréales sont propres et remarquables ; les prairies 
sont en bon état. 

M. Massardier pourrait peut-être cultiver en plantes 
sarclées une surface plus étendue, faire des fourrages arti- 
ficiels et entretenir davantage de bétail. La proximité du 
Chambon et de Firminy lui assurant un débouché avanta- 
geux pour tous les produits d'animaux, il aurait certaine- 
ment plus de bénéfice à se livrer plus largement aux spé- 
culations animales qu'à baser son exploitation sur la culture 
des céréales. 

Son bétail est bon et bien soigné. En un mot, M. Massar- 
dier possède une exploitation qu'on visite avec plaisir. 

Nous pensons que pour sa bonne culture, M. Massar- 
dier mérite une médaille de vermeil. 

Nous devons faire une mention toute spéciale de la 
transformation que M. Monteux, propriétaire à Planfoy, a 
ppéré sur une prairie humide et marécageuse de 3 hectares, 
comme on en rencontre beaucoup trop dans nos montagnes. 

Par un drainage énergique bien établi, M. Monteux a 
enlevé l'eau surabondante; puis, par l'emploi de la chaux, 
il a fait de ce pâturage tourbeux une prairie fertile qui 
produit aujourd'hui un foin abondant et de très bonne 
qualité. 

Nous appelons l'attention des agriculteurs sur cette 
heureuse opération de M. Monteux. Que tous les proprié- 
taires de semblables prairies se mettent à l'œuvre : qu'ils 
drainent, qu'ils chaulent et bientôt nos herbages de mon- 
tagnes donneront une production hors ligne. 

Le drainage est très facile à pratiquer en montagne soit 
h cause de la pente naturelle du sol, soit à cause de l'abon- 
dance des pierres qui peuvent servir à le confectionnera 



— 201 — 

Nous ne comprenons donc pas pourquoi cette pratique 
est encore si peu répandue dans une contrée où elle serait 
si avantageuse. 

M. Monleux étant déjà récompensé pour les reboisements, 
nous laissons à l'appréciation de la Société de décider si 
une récompense spéciale lui sera décernée pour ses 
drainages. 

II . — Fermiers 

Dans cette catégorie, nous avons ea dix concurrents que 
nous classons comme suit : 

Berger (Claude) est fermier des Hospices depuis fe5 ans, 
& Surieux, commune de Saint-Genest-Lerpt. Il exploite 
une trentaine d'hectares en terre légère. Quand Berger 
entra en ferme, le domaine était couvert en grande partie 
de champêtres et pouvait à peine nourrir dix bêtes à cornes 
de médiocre qualité. 

Mais il s'est mis au travail : des terres il a fait des prés; 
il a défriché les champêtres., les incultes, et les a trans- 
formés partie en terres, partie en prés. 

Dernièrement encore, il a défriché un bois de 1 hec- 
tare 20 sur l'emplacement duquel nous avons pu voir une 
belle récolte de blé et de pommes de terre. 

M. Berger n'a pas laissé un coin de sa ferme inculte ou 
improductif. La culture y est soignée, les prés sont bien 
tenus, bien fumés, soit avec du fumier, soit avec lesengraisde 
commerce, et dans tout l'on voit à Surieux l'œuvre d'un 
homme intelligent et laborieux. Aujourd'hui ce domaine 
assure l'existence de 1 8 têtes de gros bétail et rétable se 
trouve garnie de vaches de choix. La fosse à fumier, les 
écuries, la ferme sont convenablement tenues. 

Il est assez, rare qu'un fermier se décide à faire chez 
autrui de semblables travaux. Mais Berger avait confiance 
en l'Administration des hospices qui , du reste, a bien com- 
pris la bonne fortune que lui causait la possession d'un 
fermier si laborieux. 



— 202 — 

Nous formulons donc le vœu, qui certainement sera 
écoulé par l'Administration des hospices, que M. Berger 
jouisse bien légitimement, sans augmentation de fermage, 
du fruit de ses peines et de l'augmentation de valeur que 
son travail a donné au domaine de Surieux. Reconnais- 
sant les mérites exceptionnels de M. Berger, nous propo- 
sons de lui décerner une médaille d'or petit module. 

M. J.-B. Fauvet, fermier à Saint-Genest-Malifaux, a 
exécuté diverses améliorations foncières que rarement les 
fermiers se décident à entreprendre sur le terrain de leur 
propriétaire. 

C'est ainsi que M. J.-B. Fauvet a drainé à ses frais une 
partie de prairie très humide, qu'il a établi des chemins 
empierrés pour le service des fonds qu'il cultive. 

Il a de plus défoncé 50 ares de terre inculte où il a créé 
une prairie, il a défriché plus d'un hectare de pâture dont 
il a fait une très bonne terre. 

Nous dirons aussi que ses cultures sont bien tenues, son 
bétail et ses étables bien soignés. 

Nous demandons une médaille de vermeil grand module 
pour M. J.-B. Fauvet, que nous regardons comme très 
méritant & cause de ces travaux et des améliorations fon- 
cières exécutées dans sa ferme. 

Magand (Alexandre) est fermier à Roche-la-Molière où 
sa famille de père en fils détient, depuis plus d'un siècle, 
le domaine du Plat-des-Chauds, appartenant à la famille 
Neyron de Saint-Julien. 

Pendant de longues années, tous les fermiers de Roche- 
la-Molière étaient plus occupés & faire des charrois de 
charbon qu'à cultiver leurs terres. Hais depuis que le per- 
fectionnement des moyens de transport a fait disparaître 
l'industrie des charrois, les cultivateurs se sont forcément 
appliqués à l'exploitation de leurs domaines. 

C'est ce qu'a fait Magand. Non content d'améliorer les 
fonds existants sur lesquels nous avons vu des récoltes qui 
témoignent par leur vigueur, des soins et des fumures 



— 203 — 

qu'elles reçoivent, le fermier de M. Neyron a défriché plus 
de dix hectares de terres incultes, couvertes de berlands 
et improductives. Ces défrichements ont été faits, partie au 
moyen d'une charrue défonceuse fournie par M. Neyron et 
attelée de plusieurs paires de bœufs, partie à la pioche. 

Magand a transformé environ 3 hectares déterre en bonnes 
prairies ; il a tenté avec succès la culture de la luzerne. 

Ses étables sont bien tenues et garnies d'un excellent 
bétail. 

La Commission de visite des fermes est d'avis que 
H. Magand mérite une médaille de vermeil. 

Mounet (Jean-Marie), fermier aussi à Roche-la-Molière, 
exploite depuis 48 mois, à la Varenne, un domaine de 
20 hectares. 

Ce domaine nous a offert un exemple frappant de la 
triste influence de l'industrie des charrois sur la culture 
de la terre. En effet, Mounet a trouvé à son entrée la 

a 

majeure partie des terres en friches et couvertes d'ajoncs 
et les prés épuisés par une longue production sans fumure. 

Cette situation n'a pas effrayé Mounet. Confiant en son 
énergie, sans avances, il a consenti à un prix de ferme 
relativement élevé pour des terres délaissées depuis de 
longues années. Il s'est mis résolument à la besogne et en 
un an il a remis en culture plus de 10 hectares. 

C'est un travailleur comme on en rencontre peu , qui 
mérite de réussir et d'être soutenu par son propriétaire. 

En songeant à la situation respective du propriétaire et 
du fermier dans le cas que nous examinons, notre Com- 
mission émettait l'opinion que le métayage serait dans de 
pareilles circonstances plus rationnel que le fermage ; le 
propriétaire fournissant la majeure partie du capital d'ex- 
ploitation, fournissant ses connaissances, le métayer ap- 
portant son industrie, ses bras, ton activité. C'est à la 
ferme de la Varenne que l'union et la bonne entente entre 
le propriétaire et l'exploitant fourniraient des résultats 
féconds. 



— 204 — 

Hais, avec l'application du fermage à ce domaine, qu'ar- 
rivera-t-il si ce fermier sans avances, livré à ses propres 
ressources, ne rencontre pas des années particulièrement 
favorables? Il sera dans l'impossibilité de payer son pro- 
priétaire, puis sera dans l'obligation de quitter ruiné celte 
terre où il aura incorporé tant de travail. Le propriétaire 
sera seul à recueillir les fruits des labeurs de son fermier, 
à jouir du bénéfice des défrichements que ce travailleur 
aura opérés. C'est une triste perspective à envisager. 

Le métayage, au contraire, donnerait à chacun sa part, 
propriétaire et exploitant profiteraient également dans leur 
association de leur apport de capital ou de travail. 

Mais nous ne doutons pas que le propriétaire de Mou net, 
ne vienne largement en aide au fermier diligent qu'il 
possède et ne lui facilite la rude besogne de reconstitution 
qu'il a entreprise. 

Mounet nous a paru particulièrement méritant et par 
son énergie au travail et par les résultats qu'il a obtenus. 
Nous demandons pour lui une médaille de vermeil. 

H. J.-M. Bonche, fermier à Saint-Genest-Malifaux, a 
entrepris sur le domaine qu'il exploite le défrichemeut de 
6 hectares de terres incultes, le travail a été fait en grande 
partie à la charrue. Malgré les difficultés qu'il présentait, 
il a été bien exécuté. 

Les récoltes que nous avons vues sur ce défrichement 
nous ont prouvé par leur belle venue, que ces terres, 
jusque là abandonnées, ont été avec à-propos mises en cul- 
ture par Bonche. 

Nous croyons devoir lui décerner, pour ce travail, une 
médaille de vermeil petit module. 

Jurine (Denis) est fermier depuis 31 ans de M. le comte 
deCharpin-Feugerolles, à la Grande-Martinière, commune 
de Fraisses. Il exploite avec ses fils un domaine de 25 hec- 
tares environ dont plus de la moitié est en terres graniti- 
ques maigres. 



— 205 — 

Il a défriché depuis quelques années pins de 3 hectares 
d'incultes et transformé 2 hectares de terre en pré. 
Les cultures sont soignées, les céréales propres et les 
pommes de terre admirablement tenues. Toutes ses récoltes 
tranchent avee les voisines par leur belle venue. 

M. Jurine cultive beaucoup le trèfle qui, tout en lui as- 
surant une bonne récolte fourragère, améliore ses terres. 

Dans son étable il y a du bon bétail ; nous y avons ren- 
contré quelques sujets remarquables. 

Nous vous proposons de donner à M. Jurine une mé- 
daille de vermeil. 

Dechomét (Victor), à l'Ondenon, commune de La Rica- 
marie, est ouvrier aux mines de Montrambert. Tout le 
temps qu'il ne passe pas à la mine, il le consacre à défri- 
cher, dans le voisinage de son habitation, des terrains 
hérissés de rochers et qui semblaient absolument impro- 
ductifs. Il s'est entendu pour cela avec le propriétaire des- 
dits terrains qui lui en a donné la jouissance gratuite 
pendant 4 ans, pour prix de ses défrichements. 

Dechomét a ainsi défriché 85 ares et nous avons vu sur 
ces terres bien maigres une récolte de seigle et de pommes 
de terre fort belle, grâce aux engrais de tout genre que ne 
cesse d'appliquer ce travailleur. 

Nous demandons pour lui une médaille d'argent. 

Béal (Mathieu), fermier à la Tardive, commune de 
Pirmin y, exploite 8 hectares dont 4 h. 50 en bonnes prairies. 
Comme M.Massardier (Nicolas), il sait profiter du voisi- 
nage de la ville pour fumer copieusement ses terres sou- 
mises à la culture. 

C'est en se fiant aux résultats de ces fumures abondantes 
que Béai croit pouvoir impunément cultiver quatre pailles 
successivement. Nous aurions mieux aimé trouver chez 
lui un peu de cultures fourragères et moins de grains. Ses 
cultures, néanmoins, sont bien soignées ainsi que ses prés. 
Ses étables sont bien tenues et son fumier bien traité. 



— J06 — 

Nous proposons de lai décerner une médaille d'ar- 
gent. 

Bernard (Joseph), fermier, à la Malafolie, commune du 
Chambon, se trouve dans des conditions analogues à celles 
de Nicolas Massardier et de Béai et sait en profiter d'une 
façon intelligente. 

Il a défoncé à la bêche, à m 45 de profondeur environ, 
4 hectare où nous avons vu une magnifique récolte de 
betteraves, pommes de terre et froment. Il a également 
créé 20 ares de prairies. 

Pour tous ses travaux et la bonne tenue de ses écuries, 
nous demandons une médaille d'argent. 

Nous vous proposons enfin de décerner une médaille 
de bronze grand module, à M. Pierre Bouchet, fermier à 
Planfoy, pour création de 30 ares de prairies et pour bonne 
tenue de sa ferme. 

m. — Viticulture 

Dans cette catégorie, onze concurrents se sont mis sur 
les rangs . 

M. Peyrqn, de Firminy, propriétaire sur la commune de 
Chazeau, a acheté à la Compagnie P.-L.-M. un énorme tas 
de remblais condamné à. la stérilité. Au prix d'un travail 
considérable, M. Peyron en a tiré un parti avantageux. Il a 
aplani cet amas en en comblant un ravin, et dans ses opé- 
rations de terrassement, il a eu soin de ramener à la 
surface toute la bonne terre. Il a été dans l'obligation de 
construire un mur de soutènement et de déplacer le lit d'un 
ruisseau pour donner un aménagement convenable à ce 
terrain artificiel. 

Quand tout a été bien disposé, M. Peyron a planté de la 
vigne, et dans cette terre rapportée, les plants ont acquis 
une grande vigueur. 

Il a également défriché 20 ares de bois qu'il a aussi 
planté en vignes. 



— 207 — 

Noas avons visité les bâtiments d'exploitation de M. 
Peyron, nouvellement restaurés et fort bien disposés, et 
noas avons constaté la fertilité de ses prairies qu'il fume 
régulièrement avec les vidanges de Firminy. 

Nous croyons devoir décerner à M. Peyron une médaille 
de vermeil. 

M. Pellade, de Firminy, propriétaire aussi à Chazeau, 
a été le premier à introduire la culture de la vigne dans 
cette commune. Il a commencé à planter en \ 882 et il pos- 
sède aujourd'hui 30 ares de fort belle vigne, bien soignée. 
Son exemple a été suivi par ses voisins et sur la commune 
de Chazeau on défriche de tout coté des incultes pour 
planter de la vigne. 

Nous le jugeons digne d'une médaille d'argent grand 
module. 

Nous demandons des médailles d'argent pouf MM. Ga- 
briel Rouchon, de Firminy, propriétaire à Chazeau ; 

J.-M. Rouchon, propriétaire à Lavaur, commune de 
Chazeaux; 

Et Louis Berger, propriétaire à Vorette, commune de Cha- 
zeau, qui ont défriché et défoncé de 20 à 30 ares d'incultes 
pour les planter en vigne, opération qui a été bien exé- 
cutée. 

Nous demandons encore des médailles de bronze, grand 
module, pour récompenser les propriétaires dont les noms 
suivent, qui ont également fait des défrichements d'in- 
cultes pour planter de la vigne sur des surfaces variant 
de 45 à 30 ares. 

Ce sont : MM. Louis Sauvignkt, du Chambon, proprié- 
taire à Chazeau ; 

Jean Girol, propriétaire à Chazeau ; 

J.-B. Montmëat, propriétaire à Chazeau ; 

Philibert Barlet, de .Firminy, propriétaire à Chazeau ; 

Chapelon, de Firminy, propriétaire à Chazeau. 



— 208 — 



IV. — Horticulture 

Nous vous proposons do décerner une médaille de ver- 
meil à M. Chaperon (J.-B.), jardinier de la Compagnie 
des Aciéries de Firminy, pour création du jardin du direc- 
teur, M. Chalmeton, et du jardin de M. Martaud. 

M. Chaperon entretient seul ces deux parcs-jardins d'une 
surface totale de 43 , 000 mètres et qui comportent serres, 
massifs, jardin fruitier, jardin potager. Tout est en bon 
état et dénote l'intelligence et l'activité de ce jardinier. 

Nous vous demandons une médaille d'argent pour M. 
Louis Guéret, jardinier de M me la baronne de Saint- 
Genest, à Saint-Genest-Malifaux, pour le bon entretien 
du parc, des massifs et du jardin potager. M. Louis Guéret 
est d'autant plus méritant qu'il opère sous un climat très 
rigoureux. 

A M. Pichon, jardinier à Firminy, nous sommes d'avis 
de décerner une médaille de bronze grand module, pour 
la création et l'entretien de deux jardins fruitiers et maraî- 
chers et pour la bonne taille des arbres des promenades de 
Firminy. 

V. — Reboisements 

Bans cette catégorie, nous avons eu sept concurrents, 
tous d'un grand mérite . Grâce au don de nombreuses mé- 
dailles affectées aux reboisements, que nous a fait la Com- 
pagnie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy, nous pou- 
vons récompenser plus dignement nos lauréats de cette sec- 
tion, car, offerts par une aussi importante Compagnie les prix 
ont une valeur plus grande. 

Les reboisements doivent être encouragés très largement, 
car c'est une opération désintéressée, de très longue ha- 
leine, dont l'auteur ne recueille presque jamais les résul- 



— 209 — 

tais. C'est une œuvre d'utilité publique, car ils constituent 
une augmentation de la richesse publique, et personne 
n'ignore leur heureuse influence sur le climat et le régime 
des eaux. 

Sans insister davantage sur l'importance et les avantages 
du reboisement de nos montagnes au point de vue agricole, 
économique et social, nous vous décrirons rapidement les 
travaux de sylviculture des divers propriétaires que nous 
vous proposons de primer. 

M. Gonthier possède, sur la commune de Marlhes, une 
propriété en terrain granitique et micaschisteux, à l'alti- 
tude moyenne de \ ,000 mètres. Dans de pareilles condi- 
tions, la culture est bien ingrate; aussi M. Gontier, en 
homme pratique, s'est empressé déplanter en bois non- 
seulement les incultes de sa propriété, mais encore toutes 
les terres qui sont de médiocre qualité. 

L'étendue totale de ses bois dépasse actuellement \ 8 hec- 
tares sur lesquels il a planté 43 hectares environ depuis 
huit ans. 

Les essences employées ont été surtout le pin sylvestre 
et l'épicéa. Nous avons vu aussi quelques pins noirs d'Au- 
triche. Les plantations ont été faites avec soin et intelli- 
gence et ne laissent rien à désirer sous aucun rapport. 
Elles sont bien entretenues et bien soignées. Les arbres 
sont bien conduits et élagués avec à-propos et savoir faire. 

Beaucoup de propriétaires plantent, puis s'imaginent 
que la nature doit faire le reste. Ils ne s'inquiètent plus de 
leurs plantations qui, livrées à elles-mêmes, sans direc- 
tion, sont loin d'atteindre la prospérité que quelques soins 
leur assureraient. Les bois, comme toute autre récolte, 
exigent une culture. 

Cette culture, qui n'est jamais onéreuse, doit être intel- 
ligente^ et le talent du sylviculteur consiste surtout à aider 
avec tact l'action de la nature. Ce talent de sylviculteur, 
nous l'avons trouvé chez M. Gonthier dont la modestie sera 
certainement choquée par nos justes éloges, et nous de- 
mandons pour lui le prix d'honneur offert par la Compa- 



— 340 — 

gnie des Mines de Firminy pour les reboisements et consis- 
tant en une grande médaille d'or. 

Nous avons parlé pins haut des reboisements faits par 
H. Frédéric Massardibr, propriétaire à Jonzieux. Nous ne 
les rappelons ici que pour mémoire, car nous avons déjà 
proposé de lui décerner une grande médaille d'or tant pour 
ses travaux de sylviculture que pour ses améliorations 
cul lu raies. 

H. Massardibr (Marcelin), propriétaire à Rebaude, 
commune de Jonzieux, nous a fait visiter une magnifique 
plantation de pins sylvestres, d'une étendue de quatre 
hectares. Elle a été faite sur bois exploité; elle est en 
parfait état d'entretien et dénote les soins et le savoir faire 
de M. Marcelin Massardier, à qui nous vous proposons de 
décerner une médaille d'or petit module. 

Nous devons signaler aussi les améliorations foncières , 
création de prairies, défoncements, drainage exécutés sur 
sa propriété par cet agriculteur diligent. 

Nous avons encore à vous signaler les reboisements de 
M.Jean-François Chausse, propriétaire à Furet, commune 
de Jonzieux, qui , depuis 4 5 ans, a planté 20 hectares en- 
viron en pins sylvestres. Les plantations sont belles mais 
cependant inférieures, comme état, à celles dont nous 
avons déjà parlé. M. Chausse entretient une pépinière qui 
lui fournit des plants pour repeupler les clairières. Nous 
croyons devoir décerner à M. Jean-François Chausse une 
médaille de vermeil grand module. 

M. Monteux, propriétaire à Planfoy, a soumis à notre 
appréciation un reboisement de 8 hectares en pins, épicéas 
et sapins ayant 7 à 12 ans d'âge. La plantation a été faite 
avec soin, son entretien ne laisse rien à désirer, et nous 
estimons que pour ce travail M. Monteux mérite une mé- 
daille de vermeil grand module. 



— 24i — 

M. Plotton, propriétaire sur la commune de Chazeau 
de terrains incultes et sans valeur, a eu l'heureuse idée de 
les soumettre à la culture forestière. 11 a donc planté 
40 hectares d'un sol ingrat en pins sylvestres et épicéas. 

Faute de connaissances spéciales, M. Plotton n'a pu 
donner à ses bois tous les soins désirables, mais nous le 
reconnaissons fort méritant peur son initiative, et nous 
demandons pour lui une médaille de vermeil grand 
module. 

M. Adrien de Bonneville, propriétaire à Saint-Régis- 
du-Coin, possède plus de 270 hectares de forêts qui sont 
parfaitement aménagées. Il a soin de repeupler les clai- 
rières, et, à cet effet, il plante plus de 30,000 pieds de 
sapins et d'épicéas chaque année. 

Nous vous proposons de décerner à H. de Bonneville, 
pour le bon entretien de ses bois, une médaille de vermeil 
grand module. 

Avant de passer en revue les concurrents des autres 
catégories nous avons à vous signaler les améliorations 
réalisées dans des conditions exceptionnelles de difficultés 
par M. Micolon, propriétaire à Saint-Victor-sur-Loire et 
à Chamousset, commune de Chambles. 

La plus grande surface de la propriété de M. Micolon 
s'étend sur la commune de Chambles; aussi notre Commis- 
sion hésitait-elle à passer la Loire pour aller, contre les 
usages de la Société, empiéter sur l'arrondissement de 
Montbrison. Mais en face des transformations heureuses 
réalisées par cet agriculteur zélé et convaincu, nos scru- 
pules se sont éteints et nous avons visité en amateurs une 
exploitation où tout dénote l'énergie, l'ordre, la méthode et 
le goût du propriétaire. Nous avions de la peine à quitter 
cet Ëden où nous attachait l'agrément du site, l'accueil le 
plus cordial, les résultats étonnants de travaux considé- 
rables et les opérations habiles d'une culture bien conduite. 

U fallait un homme de la trempe de M . Micolon, qui a déjà 
fait ses preuves dans l'industrie métallurgique, pour créer 



— 212 — 

en un an pins de deux hectares de vigne dans le flanc d'an 
coteau de granit qui semblait voué à une stérilité perpé- 
tuelle; aujourd'hui le roc a fait place à une vigne vigou- 
reuse qui promet de nombreuses récoltes, si le phylloxéra 
veut l'épargner. 

Cette transformation est l'œuvre principale de M. Mico- 
lon. Nous vous signalerons aussi ses défrichements et 
défoncements pour création de prairies ; ses travaux, pour 
recueillir l'eau de sources éparses en vue de l'irrigation. 
Nous vous dirons encore avec quel goût ses vergers et jar- 
dins ont été établis ; avec quel soin ses étables et sa ferme 
sonttenus t et avecquel esprit d'initiative M. Micolona tenté 
avec succès l'élevage de la volaille avec la couveuse artifi- 
cielle, ainsi que la distillation des fruits au moyen d'appa- 
reils nouveaux. 

Mais signaler simplement les mérites de M. Hicolon ne 
nous semble pas suffisant pour notre Société, dont le rôle 
est de récompenser tous les progrès. 

Nous vous proposerons donc de décerner au moins un 
diplôme à M. Micolon, quoique son exploitation ne fasse 
pas complètement partie de notre circonscription. 

VI. — Laiteries 

Votre Commission avait .encore à juger les concurrents 
se présentant pour la bonne tenue des laiteries. 
Nous n'avons pas eu de demandes dans cette catégorie. 

VII. — Enseignement agricole 

Une innovation introduite cette année dans notre pro- 
gramme nous donnait comme dernière mission de vous 
proposer des récompenses à décerner aux instituteurs qui 
fournissent à leurs élèves des notions d'agriculture. Nous 
n'avons eu, pour celte partie du programme peut-être trop 
nouvelle, qu'une seule demande; mais au moins nous 
avons eu à juger une œuvre sérieuse, et nous sommes heu- 



reux d'avoir à vous exposer les mérites de M. J. Gay, ins- 
tituteur à Planfoy. 

Ce maître dévoué fait à ses élèves un petit cours d'agri- 
culture admirablement conçu, simple, clair et accompagné 
de démonstrations pratiques. Il a su inspirer, par la forme 
de son enseignement, à tous ses élèves, le goût de la 
science agricole et susciter parmi eux une émulation pour 
l'étude, qui nous a surpris. 

Nous avons examiné avec intérêt les cahiers de cours 
d'agriculture, rédigés par des enfants de 40 à 42 ans, et 
nous avons déjà pu juger de leur force par ce premier exa- 
men. 

Puis nous avous interrogé tous ces enfants sur les ques- 
tions traitées dans leurs cours. Ces interrogations nous ont 
démontré que les élèves de M. Gay ont bien compris ce qui 
leur a été enseigné et qu'ils sauront mettre en pratique les 
enseignements de leur maître. 

M. Gay mérite donc tous nos éloges, et nous tenons à le 
féliciter hautement des bons résultats qu'il a obtenus de ses 
élèves. 

Quel immense service il aura rendu à ces enfants en 
leur inculquant dès le bas âge des idées de progrès. Ces 
idées les empêcheront plus tard de succomber aux entraî- 
nements de la routine, où l'ignorance en matière agricole 
retient nos paysans. 

Ce n'est que par l'instruction que l'agriculture peut pro- 
gresser. L'agriculture est l'industrie la plus difficile, la 
plus compliquée, qui exige la somme la plus grande de 
connaissances diverses, et pourtant jusqu'ici on s'est fort 
peu occupé d'instruire l'agriculteur des choses de son 
métier. 

Instruisez le paysan ; donnez-lui, par l'instruction, les 
moyens de tirer meilleur parti du sol, alors il s'attachera 
davantage à la terre et ne désertera plus la campagne. 

Les instituteurs ont là un beau rôle à remplir. Notre 
Société doit donc les encourager dans celte voie, car ils 
seront pour elle de précieux auxiliaires du progrès. 

Nous demandons, pour M. Gay, une médaille de vermeil 



— SI4 — 

grand module, en récompense de son enseignement agricole 
bien compris. 

Dans le bul Je susciter l'émulation aussi bien parmi les 
élèves que parmi les maîtres, dans le but d'appeler l'atten- 
tion des agriculteurs sur l'importance de l'enseignement 
agricole auquel nous voulons imprimer un élan sérieux., 
nous vous demandons que vous vouliez bien accorder quel- 
ques récompenses aux meilleurs élèves de M. Gay, et nous 
vous proposons de les décerner : 

A MM. Pierre Jourjon, Pierre Georgeon, Gaston 
Grange et Fleury Villelongue. 

Voici,Messieurs, notre tâche accomplie,mais avant de clore 
notre rapport nous voulons vous proposer, ainsi que nous 
l'avons dit plus haut, une modification à notre programme 
des prix culturaux. Ce programme porte actuellement des 
récompenses pour toutes les améliorations en général, et 
quand nous faisons la visite des exploitations, nous nous 
trouvons en face de travaux agricoles très divers, exécutés 
à la guise de chacun, presque toujours sans règle et sou- 
vent peu comparables, de telle sorte que nos prix décernés 
pour deux opérations différentes semblent quelque fois en 
contradiction. Il en résulte pour la Commission un travail 
d'appréciation excessivement difficile et délicat, les concur- 
rents ne se trouvant ni les uns ni les autres dans des condi- 
tions bien définies. 

Les jugements sont donc très difficiles à porter et les 
décisions du jury peuvent donner lieu à des mécontente- 
ments. 

De plus, notre manière de faire, trop générale jusqu'ici, 
n'indique pas assez franchement aux cultivateurs la voie à. 
suivre pour améliorer d'une façon pratique leurs cultures. 

Nous vous proposons de modifier profondément notre 
programme des prix culturaux, et d'instituer des concours 
spéciaux portant sur telle ou telle opération de progrès 
réalisée, suivant un programme, dans des conditions analo- 
gues par tous les concurrents. 



— 245 — 

Les améliorations mises au concours varieraient suivant 
les besoins de chaque canton. 

Nous pourrions mettre au concours, par exemple, l'em- 
ploi de la chaux, l'-exéculion des drainages, l'irrigation des 
prairies , etc. 

Le programme annonçant ces concours indiquerait dans 
quelles conditions devraient être pratiquées ces opérations. 
Des instructions pratiques sur leur exécution, des rensei- 
gnements sur leurs effets et sur leurs avantages seraient 
joints à ces programmes et profiteraient aux cultivateurs 
qui ne seraient pas rompus aux praliques préconisées. 

Ces concours seraient annoncés, pour chaque canton, 
quatre ans à l'avance, puisque la Commission des prix 
culturaux les visite tous les quatre ans. On aurait le temps 
de s'y préparer. 

Les prix consisteraient en subventions d'une certaine 
importance dénature à encourager le cultivateur à prendre 
part à un concours qui le mettra au courant d'un nouveau 
progrès. Aux subventions on pourra joindre des médailles 
ou des diplômes. 

Nous pensons que celte nouvelle méthode de distribuer 
nos prix culturaux aura de nombreux avantages. 

D'abord les opérations du jury seront singulièrement 
simplifiées parce qu'il n'aura à décerner des prix que sui- 
vant un programme et des conditions bien définies. Ces 
jugements ne pourront jamais ôlre erronnés. 

En second lieu nous interviendrons plus directement 
dans le développement du progrès en indiquant formelle- 
ment aux agriculteurs hésitants la marche à suivre pour 
améliorer leurs champs. 

Par nos programmes bien conçus, nous leur ferons voir 
les points faibles de leurs cultures, auxquels ils doivent 
porter remède, et nous les mettrons dans la bonne voie 
en appelant leur attention sur les bonnes pratiques aux- 
quelles ils ont intérêt à se livrer. 

Nos programmes constitueront déjà tout un enseigne- 
ment, et le retentissement qu'auront nos sujets de con- 



— 216 — 

cours fixera dans l'esprit des agriculteurs quelques don- 
nées sérieuses de la science agricole. 

Et puis, le concours fait, les prix distribués, il restera 
aux concurrents plus qu'une médaille. Il leur restera 
d'abord la notion du progrès, il leur restera aussi un 
champ transformé, amélioré qui attestera par ses produits 
toujours croissants la puissance des bonnes pratiques et 
dont la vue poussera les voisins aux mômes améliorations. 

C'est ainsi, qu'en nous fixant un but bien déterminé à 
atteindre, nous propagerons plus rapidement le progrès, 
et nous en dirigerons l'action d'une manière plus judicieuse 
et plus pratique. 

Cette modification au programme de nos prix culturaux 
a été proposée déjà plusieurs fois. Elle fut toujours adoptée 
en principe, mais jusqu'ici elle n'a pas été mise à exécu- 
tion. Nous demandons donc à la Société de statuer définiti- 
vement sur cette question. 

Malgré ses fatigues et son travail, votre Commission est 
heureuse de sa mission dont l'accomplissement l'a mis de 
nouveau à même d'apprécier quel fonds la France peut 
faire sur son agriculture. 

François MAIRE. 



Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois. 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA 



SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 

1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. — 
Lettres diverses. — Travaux des sections. — Pro- 
cès-verbal de la réunion de la Section d'agriculture du 
28 août. — Procès-verbal de la réunion des Sections réunies 
du 18 août. — Actes de l'Assemblée. — Incident 
Gonin. — Réclamations d'exposants. — Répression du 
braconnage des rivières. — Médaille à. décerner aux 
cultivateurs qui pratiqueront l'ensilage. — Avis divers. — 

. Admission de nouveaux membres. 

Président : M. Otin 
Secrétaire : M. François Maire 

Les membres présents, au nombre de 24, sont : 
MM. J.-L. Burlat, Carro, Charlois, J.-M. Crépet, 
Croizier, H. Denis, Ga uthier-Dumont, Gay, J. Ginot, 
Conin, A. Guétat, Lucien Guétat, B.-J.-F.Jaboulay,Lantz, 
F. Maire, Neyronde Saint-Julien, Otin, Pellade, Peyron, 
Rimaud, A. Rousset, Teyssier, Tollin. 



Correspondance 

Elle comprend : 

1° Lettre de M. Etienne Chovet, propriétaire, aux 
Rochettes, commune de Firminy, accusant réception de 
Tavis de son admission comme membre titulaire de la 
Société. 



— 218 — 

2* Lettre du directeur de la Compagnie commerciale 
française , concessionnaire des, guanosdu Pérou,annonçant 
l'envoi de brochures à distribuer aux membres de la 
Société. 

Ces brochures qui accompagnent la dite lettre, déposées 
sur le bureau, sont remises aux membres présents à la 
réunion. 

3° Lettre de M. Thevenin, propriétaire, à Boën, formu- 
lant une réclamation au sujet de la décision prise par le 
jury des produits agricoles, pour le Yin qu'il avait exposé 
au concours de Firminy. 

4° Lettre de M. Gonin aîné, membre de la Société, où il 
dit que le programme du comice de Firminy excluait les 
pals du concours d'instruments ; que, malgré cette exclu- 
sion, des récompenses ont été accordées aux pals ; que la 
mesure arbitraire qui excluait les pals du concours avait 
été prise pour l'éloigner lui spécialement du concours, 
comme fabricant de pals. Il regarde cette mesure comme 
une manœuvre du secrétaire général le visant spéciale- 
ment et au sujet de laquelle il demande à l'interpeller 
personnellement. (Voir aux Actes de l'Assemblée). 



Travaux des Sections 

SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE 

Séance du 28 août 1886 

Président : M. Otin. 
Secrétaire : M. J.-B. Croizier. 

H. Maire, secrétaire général, donne lecture de diverses 
notes du Journal d'agriculture pratique, relatives 
à la destruction du tartaret, des nids' de fourmis et du 
tigre du poirier. (Ces notes sont reproduites plus loin). 

M. Otin communique ensuite une lettre d'un exposant 
d'instruments et machines au concours de Firminy, qui 
se plaint de ce que le jury n'aurait pas voulu le faire 



— U9 — 

concourir pour le prix d'ensemble, sous prétexte qu'il 
aurait enlevé une partie de son exposition avant la On du 
concours. Il proteste contre cette exclusion et demande 
à connaître le motif réel qui a déterminé le jury à ne pas 
lui décerner un des prix d'ensemble. 

Après diverses observations des membres présents, la 
réunion émet l'avis que la réclamation de l'exposant en 
question ne saurait être examinée dans le fonds, et qu'en 
principe notre Société ne peut entrer dans la voie d'ad- 
mettre la discussion des décisions de ses jurys. En consé- 
quence, elle décide d'accuser purement et simplement récep- 
tion de la lettre dont il est question. 

M. Otin fait part à la Section de quelques erreurs qui se 
sont commises dans la distribution des pancartes, erreurs 
qu'il attribue à la précipitation avec laquelle a dû se faire 
le travail des jurys. 

Il fait encore observer que la 4 e section des produits 
agricoles était désignée par le seul mot Vins. Ce qui a 
permis à des producteurs de pays privilégiés de venir 
enlever les prix aux producteurs des environs de Firminy 
moins favorisés sur le rapport du climat. 

M. Croizier entrant dans ses vues, estime que dans nos 
concours annuels nous faisons une trop large part aux 
produits provenant d'autres cantons que celui où le comice 
a lieu, ce qui place souvent les concurrents du canton dans 
une situation défavorable. 

M. Otin demande qu'à l'avenir les commissaires adjoints 
ne soient plus nommés à l'élection, mais que le commis- 
saire général ait le droit de choisir lui-même ses collabora- 
teurs. 

H. Jules Ginot demande la parole pour lire une note 
sur la pisciculture et la répression du braconnage des 
rivières. 

Il conclut en demandant que notre Société appelle l'at- 
tention de l'administration préfectorale 3ur cet objet aOn 
qu'elle donne des ordres très sévères pour l'exécution des 
lois et règlements relatifs à la pêche. Ce vœu est adopté & 
l'unanimité. 



— 220 — 

H. F. Maire, secrétaire général, rappelle que le Conseil 
général a voté en faveur de notre Société, à sa dernière 
session, nne subvention de 500 fr., à appliquer à la création 
de champs de démonstration cantonaux. 

Il propose de commencer rétablissement de ces champs 
à Roche-la-Molière, ou M. Neyron de Saint- Julien nous 
concède gratuitement un terrain de 4 1 .000 mètres. 

M. Jules Ginot, de La Valla, offre également à la Société 
un terrain dans sa propriété de Soulages, près La Valla, 
et s'engage à en faire les frais de préparation du sol. La 
Section remercie M. Ginot et accepte son offre généreuse. 

Sur la proposition de MM. Otin et F. Maire, une com- 
mission composée de MM. J. Ginot, Neyron de Saint-Julien, 
F. Maire, Magand, Otin, Teyssier, est nommée pour 
étudier les voies et moyens d'établir promplement ces 
champs de démonstrations. 

M. F. Maire rappelle les conclusions du rapport de la 
tournée des fermes de cette année, concluant à une modi- 
fication du programme actuel des prix culluraux. Il expose 
les avantages de la modification proposée et, après diverses 
observations des membres présents, une commission est 
nommée pour examiner celte modification et établir un 
nouveau programme. 

Font partie de cette commission : MM. Jules Ginot, 
Imbert, Magand, Lucien Guétat, Emile Philip, Neyron de 
Saint- Julien. 

Le Secrétaire général expose ensuite les moyens de faire 
l'ensilage des fourrages verts sans fosses ni silos. Pour 
encourager la propagation de cette bonne méthode, il de- 
mande que notre Société veuille bien décerner des mé- 
dailles aux cultivateurs qui auront fait de Pensilage cette 
année. 

La Section décide d'accorder une médaille de vermeil et 
une médaille d'argent. 

La séance est levée. 

Le Secrétaire, J.-B. Croizier. 



— 824 — 



SECTIONS REUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES 

Séance du 18 août 1886 

Président : M. Louis Fayargq 
Secrétaire : M. L. Revol 

L'ordre du jour appelle de nouveau la discussion sur la 
proposition relative aux récompenses à décerner aux bons 
serviteurs de l'industrie. 

Après diverses observations des membres . présents sur 
les motifs qui détermineront ces récompenses et sur l'épo- 
que où elles seront distribuées, la réunion émet l'avis, sur 
la proposition du président, que ces récompenses soient 
distribuées en même temps que celles décernées aux in- 
venteurs par la Section d'industrie. 

Le Secrétaire général remet au président un volumineux 
travail de M. le docleur Noëlas, intitulé: Histoire popu- 
laire de la Loire, dans l'antiquité de Balbigny à Saint- 
Pierre-la-Noaille, dont-il demande l'impression dans nos 
Annales. M. Noëlas aurait l'intention de faire tirer un 
certain nombre d'exemplaires à part, qu'il offrirait aux 
écoles primaires de l'arrondissement de Roanne. 

Plusieurs personnes présentes à la réunion font leurs 
observations sur cet important travail et sur son utilité au 
point de vue de la conservation des monuments archéolo- 
giques. Puis la réunion décide de nommer une commission 
chargée d'étudier le mémoire de M. Noëlas, d'en rendre 
compte à la Section et de donner son avis sur sa valeur. 
Font partie de cette commission : MM. Favarcq, Rimaud, 
Maussier et Chaverondier. 

M. Favarcq fait ensuite une communication très intéres- 
sante sur la maladie de la vigne désignée sous le nom 
A'érineum et produite par un insecte. La réunion 
demande à M. Favarcq de vouloir bien rédiger une note 
sur ce sujet pour insérer dans nos Annales. 

Le Secrétaire, L. Revol. 



— 222 — 

Actes de l'Assemblée 

Incident Gonin. — M. Gonin, présent à la réunion, 
a la parole pour expliquer le motif de sa plainte. Il se 
borne à répéter les termes de sa lettre, et il ajoute qu'il 
ne rend pas responsable la Société du sujet de sa plainte, 
mais qu'il l'impute entièrement et personnellement au 
Secrétaire général, qui a voulu profiter de sa situation 
dans la Société pour lui faire du tort. Le président répond 
à M. Gonin que les questions personnelles sont bannies de 
nos réunions et que l'accusation portée contre le secrétaire 
général est absolument sans fondement, parce que le 
programme du concours a été rédigé par une commission 
spéciale, puis adopté après examen par la Société en 
assemblée générale. 

M. Maire, secrétaire général, demande la parole pour 
répondre à H. Gonin. Il expose tout d'abord que par 
respect pour la Société, il écartera du débat toute question 
personnelle et qu'il ne répondra à M. Gonin que comme 
secrétaire général, que comme défenseur de la dignité de 
notre Société. 

Il indique en premier lieu que le programme du concours 
de Firminy n'avait rien d'arbitraire, attendu que ce pro 
gramme a été élaboré par une commission spéciale, puis 
soumis à la Section d'agriculture et présenté à l'assemblée 
du 1 er avril qui l'a adopté dans son entier. 

Il fait observer ensuite que M. Gonin a mal interprété le 
programme, car si les pals étaient exclus du concours 
spécial de pulvérisateurs, ils étaient admis dans les ins- 
truments d'extérieur de ferme et les outils d'horticulture. 

Il fait, de plus, remarquer que M. Gonin n'a nullemement 
été éloigné du concours de Firminy, puisqu'il a pris part au 
concours de pulvérisateurs, et que parmi les instruments 
qu'il exposait se trouvait un pal, pouvant au moyen 
d'un tuyautage spécial se transformer en pulvérisateur. 

Le Secrétaire général ajoute que les pals ont été récom- 
pensés dans la Section des instruments d'extérieur de 



— 223 — 

ferme et non dans la Section des concours spéciaux d'où 
ils étaient exclus, et que dans ces conditions les opérations 
du jury ont été parfaitement régulières. 

Le Secrétaire général fait ressortir, après ces explications, 
que la plainte de M. Gonin n'a absolument rien de fondé 
et que son interpellation se réduit k une attaque person- 
nelle également mal fondée. 

Il termine en s'exprimant ainsi : « Ces explications four- 
nies, j'envisagerai maintenant l'incident qui nous occupe à 
un point de vue plus élevé. 

t Ce qui a fait notre force et notre prospérité jusqu'ici, 
c'est que nous avons su nous abstenir sagement de faire 
naitre dans nos discussions des questions de personne. 
Notre président, H. Euverte, le rappelait il y a quelques 
jours au concours de Firniiny, quand il disait : Nous 
sommes 500 dans notre Société de situations, d'opinions et 
de goûts différents, eh bien ! nous sommes tous d'accord, 
parce que dans nos travaux nous faisons abstraction des 
personnes et que nous poursuivons tous ensemble le même 
but, un but unique, le progrès. » 

Je déplore donc, Messieurs, qu'un de nos membres, 
rompant avec toutes les traditions, avec les usages sacrés 
de notre Société, vienne soulever dans nos réunions une 
question personnelle et porter sans fondement contre un de 
ses collègues une véritable accusation de forfaiture. 

Si nous laissons la porte ouverte aux questions de 
personne, si nous créons aujourd'hui un précédent, c'en 
est fait de notre prestige et de notre dignité. 

Si nous nous laissons ainsi entamer, notre Société ne 
peut que s'affaiblir par des discussions intestines et perdre 
toute son autorité. 

Je proteste donc énergiquement contre le fait qui vient 
de se passer, et je demande la question préalable. Nous ne 
pouvons, en effet, prendre en considération une réclamation 
inadmissible tant dans son fond que dans sa forme, et 
dont la discussion serait contraire à notre dignité. 

La question préalable, mise aux voix, est adoptée à l'una- 
nimité. 



— 224 — 

Réclamations d'exposants. — Le Secrétaire géné- 
ral fait savoir qu'il a reçu diverses réclamations d'exposants 
du concours de Firminy, qui ont reçu des pancartes indi- 
quant des récompenses et que ces récompenses ne leur ont 
pas été décernées, parce que leurs noms ne figuraient pas 
sur les procès-verbaux du jury. Il demande à l'assemblée 
s'il doit faire droit à ces réclamations. 

L'assemblée décide de décerner aux porteurs de pan- 
cartes dont les noms ne figurent pas aux procès-verbaux 
des jurys, les médailles portées sur ces pancartes. 

Répression du braconnage des rivières. — 
M. Maire, secrétaire général, réclamant la parole sur le 
procès-verbal de la Section d'agriculture, demande que 
l'assemblée ratifie le vœu émis par cette Section, sur la 
proposition de M. Jules Ginot, relativement à la répres- 
sion du braconnage des rivières. Il demande aussi si l'as- 
semblée juge à propos d'envoyer à ce sujet une adresse 
à M. le Préfet. 

La réunion, consultée, ratifie le vœu en question et émet 
l'avis que l'administration en soit officiellement avisée. 

Médailles à décerner aux cultivateurs qui 
pratiqueront Vensilage des fourrages verts. — 
M. F. Maire donne connaissance d'une note où il relate 
les moyens d'ensiler les fourrages verts sans fosses ni 
silos. 

Il demande que la Société approuve la décision delà 
Section d'agriculture et vote des médailles à décerner aux 
cultivateurs qui auront pratiqué l'ensilage des fourrages 
verts ou du regain de prairie. 

L'assemblée décide qu'une médaille de vermeil et une 
médaille d'argent seront consacrées à récompenser les 
applicaleurs de celte nouvelle méthode de conservation 
des fourrages. 

Avis divers. — M. Otin informe la réunion, que le 
42 septembre, aura lieu au Palais-des-Arls, à l'occasion de 
la réunion horticole mensuelle, une exposition d'apports. 



— 225 — 

Il engage nos sociétaires à en informer les amateurs et 
jardiniers et à venir la visiter. 

M. Otin demande que la distribution des semences du 
champ d'expériences soit rapidement faite cette année, 
pour éviter à la commission qui en est chargée un travail 
aussi écrasant que Tan dernier. 

M. Maire signale l'envoi d'une note de M. Gay, institu- 
teur à Planfoy, ayant pour titre : « Du rôle de l'instituteur 
dans la crise actuelle. » La Section d'agriculture aura à en 
prendre connaissance* 

Sont ensuite admis à l'unanimité comme membres titu- 
laires de la Société : 

MM. Antoine Sagnimorte fils, au Jacquard, commune de 
Maclas, présenté par MM. A. Gonrlatet F. Maire. 

Emile Aulagne, pharmacien, rue de la République, 
à Saint-Etienne, présenté par MM. Repiquet et 
Charlois. 

Vidal, négociant en charbons, à Saint-Etienne, 
présenté par MM. Repiquel et Charlois. 

Mégemoind, entrepreneur de plâtrerie et de peintures, 
à Firminy, présenté par MM. Otin et Limouzin. 

François Moumer, propriétaire, au Pertuiset, pré- 
senté par MM. Otin., Croizier et Dussauze. 

Voland, fabricant de treillages et rustiques, à Oullins 
(Rhône), présenté par MM. Otin et Croizier. 

Gomet, propriétaire, rue Nationale, à Firminy, pré- 
senté par MM. Roussel et Otin. 

Antoine Rousset, sculpteur, à Firminy, place Saint- 
Pierre, présenté par MM. Otin et Limouzin. 

Jean-François-Benoît Jaboulay, propriétaire, à Saint- 
Saint-Genis-Terrenoire, présenté par MM. Fond, 
Bonjour et Viricel. 

Laurent Chapelon, propriétaire, à la Renaudière, 
commune du Chambon, présenté par MM. Fond, 
Viricel et Bonjour, 

Louis Griot, ingénieur aux mines de Montrarabert, 
propriétaire, à Villars, présenté par MM. Euverte, 
Lucien Guétat et F. Maire. 



— 226 — 



LE BRACONNAGE DES RIVIÈRES 



La pisciculture a un grand intérêt pour l'agriculteur. 
Elle peut, en effet, dans bien des circonstances, lui rendre 
service, car sa pratique n'est pas difficile. A l'appui de ce 
que j'avance je signale le fait suivant : Il y a une dizaine 
d'années, étant à Paris, j'avais acheté chez M. Carbonnier, 
des œufs de truites et de saumons que je transportais à. 
Saint-Etienne où ils furent placés sous, un robinet d'eau de 
la ville coulant constamment; j'arrivais très heureusement 
à l'éclosion avec une perte insignifiante. Je pus ensuite faci- 
lement aller plus loin en nourrissant les jeunes poissons 
avec du foie de veau cuit et émietté; jusque-là le succès 
avait été très satisfaisant. Malheureusement je voulus 
transporter cet alevin à la campagne, à 45 kilomètres, et 
cela sans prendre la précaution de renouveler l'eau 
pendant le trajet : je perdis à peu près ce qui restait. Je 
suis convaincu qu'étant bien placés, avec des eaux conve- 
nables, il serait facile d'obtenir un bon résultat. Mais à 
mon avis le moyen le plus sûr à employer pour repeupler 
les rivières, c'est l'application rigoureuse de la loi sur la 
pêche; ce serait suffisant, sans avoir recours aux pratiques 
de la pisciculture. 

Je suis riverain d'un cours d'eau qui était et qui serait 
encore très poissonneux, mais qui, toutes les années, en 
juillet et en août, est régulièrement empoisonné par la 
chaux, le chlore et autres drogues. Malgré ces puissants 
moyens de destruction, il reste assez de poissons sans 
recourir à l'empoissonnement artificiel pour le repeuple- 
ment de ce cours d'eau. Les. quelques rares sujets qui 
échappent h celte barbare destruction suffisent. Il est 
certain que s'il était possible de garder sérieusement la 
pêche pendant quelques années, cette rivière fournirait 
une grande quantité de belles et bonnes truites. Mais 
présentement tout est impitoyablement détruit, et je crois 



— 227 — 

qu'il en est ainsi pour tons nos petits cours d'eau de 
montagne. Quant à la surveillance exercée sur la pêche de 
ces rivières et ruisseaux, elle est à peu près nulle; le petit 
nombre des procès- verbaux dressés chaque année, pour ce 
genre de délit, en fait foi. Aussi les rivières compteront 
bientôt autant de pêcheurs que de poissons. 

C'est surtout contre les empoisonneurs qu'il est urgent 
de sévir, si Ton veut encore conserver un peu de poissons 
dans nos petites rivières. En conséquence, je viens 
demander à la Société de vouloir bien émettre un vœu 
engageant l'autorité à donner des ordres sévères pour 
faire réprimer ce braconnage éhonté. 

Jules Ginot. 



LE TARTARET 



Cette plante qui infeste les prés est la crête de coq 
(Rhinanthus crista galli). Cette plante véritablement 
nuisible est à fleur jaune et fleurit en mai et juin; elle est 
facile à détruire parce qu'elle est annuelle. 

Il suffit, pour en obtenir la disparition complète, de l'em- 
pêcher de mûrir ses graines en la fauchant lorsqu'elle est 
en fleur; en fauchant très prématurément soit une seule 
fois, soit pendant deux années consécutives, une prairie 
dans laquelle elle existe, on parvient sans conteste k la 
faire disparaître. 

Ses graines qui mûrissent avec une extrême facilité ont 
une telle pesanteur que le vent ne peut les entraîner sur 
d'autres champs. 

Le tartaret a pour ennemi le fumier. Si donc il 
existe dans une forte proportion dans les prairies natu- 
relles, cela prouve que ces prés reçoivent rarememt des 
engrais. 



— 228 — 



DESTRUCTION DES FOURMIS 



Voici un procédé d'une application facile pour la 
destruction des fourmis, là où les fourmilières ne sont 
pas très nombreuses. 

Ce moyen de destruction est très simple : il faut choisir 
le moment où les fourmis sont dans la fourmilière avec 
leurs œufs, On prend un gros maillet en bois pourvu d'un 
manche de \ mètre 30 à \ mètre 40 de long et on frappe 
sur les fourmilières jusqu'à ce qu'elles soient aplaties. 

Nous rappellerons à ce propos que l'on peut également 
détruire ces insectes au moyen du sulfure de carbone. 
Il suffit de faire avec un pal un trou peu profond au 
centre de la fourmilière, et de verser dans ce trou 25 à 
30 grammes de cet insecticide pour faire périr immédia- 
ment un grand nombre de fourmis. Celles qui échappent 
aux vapeurs asphyxiantes disparaissent et on ne les 
revoit plus. 



TIGRE DU POIRIER 



Pour les poiriers en espalier fortement attaqués par le 
tigre du poirier (Tingis pyri), nous recommandons les 
seringages avec le jus de tabac étendu d'eau (au ving- 
tième), l'eau de savon noir ou encore les fumigations de 
tabac, ou de feuilles de noyer. Ce dernier traitement est 
facile; on fixe une toile au chaperon du mur et on prati- 
que en dessous les fumigations. Les punaises engourdies 
tombent par terre et on les ramasse sur un linge étendu 
préalablement au pied de l'arbre. Pour les seringages 
soit à l'eau de savon soit au jus de tabac, on se sert d'une 
petite pompe à main et on dirige le jet d'assez près et 



— 229 — 

an- dessous, afin d'atteindre le revers des feuilles. Faites ce 
seringage une première fois le soir, puis une deuxième fois 
le lendemain matin. 

Pour éviter une invasion nouvelle, Tannée suivante, il 
faut se rappeler en janvier que l'insecte en question pond 
sur les branches des arbres, et que l'eau bouillante est le 
meilleur traitement préventif à appliquer en hiver. 



RECETTES UTILES 



Moyens d'éloigner les mouches des 

animaux. — Un abonné de La Nature, M. E. Gau- 
thier, ayant demandé par la voie do la boite aux lettres de 
ce journal, un moyen pour éloigner les taons des che- 
vaux, voici les réponses qui lui ont été faites par quatre 
correspondants différents : 

\° M. le docteur Renault, à la Souterraine (Creuse): 
« Tous les ans, au moment des grandes chaleurs, je me 
sers d'une infusion de baies de genièvre (45 grammes 
dans un litre d'eau) ; il suffit de frotter légèrement le 
cheval avec un linge ou une éponge imbibés de cetto infu- 
sion. On peut emporter une petite provision de ce liquide 
et faire deux onctions si on a un long voyage à faire en 
voiture. Les mouches et les taons sont toujours écartés. 

2° M. 6. Sire, à Besançon : « On fait dissoudre dans un 
verre de vinaigre et deux verres d'eau mélangés, 60 gram- 
mes d'assa fœtida; puis on prend une éponge ou un 
bouchon de paille imbibé de cette dissolution, et on mouille 
les poils de l'animal (cheval ou béte à corne), aux endroits 
où les mouches se fixent de préférence : grâce à l'odeur 
de Yassa fœtida, il voyage ou paccage tranquillement 
entouré d'insectes ailés dont pas un n'ose se fixer sur lui. 



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— 230 — 

Si malgré la saveur âcro de cette gomme- résine, ranimai 
venait à en avaler, en se léchant, une dose assez grande, il 
n'en serait pas incommodé. » 

3° M. P. Méré, pharmacien-chimiste & Chantilly (Oise) : 
« Aspergez les chevaux avec de l'eau contenant une solu- 
tion ou plutôt en suspension, de l'acide phénique impur 
(ou de commerce), ou bien, aspergez les chevaux avec de 
l'eau mêlée d'huile empyreumatique. De ces deux procédés, 
le premier est préférable et le plus usité comme moins dés- 
agréable aux personnes qui sont dans la voiture. Le cocher 
a le mélange contenu dans une bouteille dans le coffre de 
la voiture, et de temps en temps avec une éponge, il en 
asperge les chevaux après avoir secoué la bouteille. 

4° Le docteur Cordas, à Genève : t Je vous indique la 
décoction de Quassia amara comme excellente pour 
éloigner les taons des chevaux. » * 

A ces différents moyens, il y en a d'autres peut-être meil- 
leurs, et en tous les cas plus simples et plus à la portée des 
habitants de la campagne, loins de toute pharmacie ; ainsi 
il y a la décoction de feuilles de noyer, qui est d'une effi- 
cacité parfaite, étendue sur les poils des régions hantées de 
préférence par les mouches. 

Il y a aussi l'huile de poisson , que l'on trouve chez les 
épiciers, et dont F odeur chasse parfaitement les mouches ; 
il suffit d'en lubrifier légèrement le poil des animaux. Son 
efficacité m'a été vantée par un voyageur qui a longtemps 
parcouru les provinces centrales de l'Amérique, où les 
mouches, et en particulier les œstres et la Lucilia homi- 
nivorax sont un véritable fléau ; j'ai eu maintes fois 
l'occasion de vériûer l'exactitude de l'assertion du voyageur. 



Commission Forézienne de l'Histoire des Gaules 



ETU DE 



8UR LE 



PAYS DES SÉGUSIAVES 



PAR 



M. P.-B. MAUSSIER, Ingénieur civil 



SOMMAIRE. — Stations néolithiques de Veauche, Rivas, 
Calvaire des Barques de Saint- Rambert; poteries primitives 
des Dolmens et restes mégalithiques des Barques de Saint- 
Rambert. — Conditions géologiques de ces gisements. — 
Période gallo romaine accusée dans les localités précé- 
dentes. Voies antiques qui les desservaient. — Carte des 
voies antiques du pays des Ségusiaves, d'après M. Guigue. 

Après les hommes éminents qui se sont occupés de notre 
Pays des Ségusiaves : De La Mure, Aug. Bernard, 
abbé Roux, A. Coste, Chaverondier, Vincent Durand, P. 
Gras, D r Noëlas, Brou tin, vicomte de Meaux, D r Rimuud, 
Vachez, Révérend du Mesnil, Barban, sans oublier ses 
poètes d'Urphé, de Laprade et tant d'autres, reste-t-il 
quelque chose à dire : chacun de ses enfants répondra 
affirmativement et tiendra à apporter son modeste tribut à 
cette étude. — Quant à nous, notre but est surtout de 
grouper les documents épars, de les vulgariser et d'appeler 
les avis sur les points controversés, laissait à chacun le 
mérite de ses œuvres et de son initiative; c'est la raison 



— 232 — 

4 

d'êlre de la Commission Forézienne de l'Histoire 
des Gaules. 

Nous présentons aujourd'hui quelques faits nouveaux; 
et une partie de la carte remarquable de M. Guigue, archi- 
viste du département du Rhône — restreinte au pays 
des Ségusiaves. — C'est un vaste champ ouvert à des 
travaux plus complets, car après avoir tracé son canevas 
sur les hôpitaux anciens du Moyen«Age t M. Guigue 
a été le premier à dire : qu'il avait classé « des mètres 
cubes » de documents, mais que beaucoup restait à 
faire. Sur la position du Forus Segusiavorum, de 
Mediolanum, rien n'a été réfuté, correctement, de ses 
appréciations nouvelles. 



STATIONS NÉOLITHIQUES DE VEAUCHE, RIVAS 

Lorsqu'on parcourt les champs aux environs de Veau- 
che, Rivas, Craintilleux,Cuzieux, on est vraiment surpris de 
laquantité d'objets divers épars à la surfacedusol, qui pré- 
sentent des traces du travail de l'homme : pierres dégros- 
sies, polies, instruments divers en pierre de toutes formes 
et de toutes dimensions depuis 0,28 (vingt-huit centimètres 
de longueur) jusqu'à deux centimètres ; presque toujours 
en basalte phonolithe. On sent qu'on est en présence 
de Voutillage véritable dont se servaient les anciens 
habitants de cette époque. 

Yeauche est admirablement situé pour une station pré- 
historique; fontaine abondanteet intarissable de l&Chana, 
près du village, voisinage du fleuve, position élevée (383 
mètres), permettant d'embrasser un vaste rayon. Nous 
avons ramassé, depuis plusieurs années, plus de cent 
spécimens de l'industrie néolithique dans cette région. 
Nous mentionnons (Planches A B ci-jointes) : 

Une ébauche en forme de pyramide triangulaire iron- 



— 233 -r- 

quée à la. base, de m 20 de longueur; une semblable de 
m 09, les angles sont saillants; cette forpie est précieuse 
à étudier, car elle se reproduit très souvent avec des 
dimensions intermédiaires ; nous en avons une dizaine, 
dont les bords sont usés au polissoir ; toutes en phono- 
lithes, comme les suivantes. — Une sorte de hache ébau- 
chée à arête saillante, intacte, de m 26 de long. — Cinq 
autres ébauches, à arêtes, fort nettes, de m 40 à m 45 de 
long, en forme de hache. Deux haches polies, ramassées 
dans l'ancien chemin de Rivas, et sur lesquelles les voi- 
tures ont presque impunément passé, de m 12 de long, 
forme d'amende. — Deux haches de m 40 à O m 42, forme 
des haches romaines de la colonne trajane, cette imita- 
tion nous fait croire qu'elles sont contemporaines de ces 
dernières ; elles ont été ramassées par moi près de la fon- 
taine de la Chana, dans l'ancien chemin qui descend à la 
Loire. — Une grosse hache très bien conservée, recouverte 
d'une forte patine de basalte décomposé, de m 49 de long. 
— Une autre, recouverte d'un enduit ferreux, de m 18; et 
une multitude de formes variées. Plusieurs grattoirs de 
m 10 à m 15 de long. Nous en avons relouché un à la 
meule, son tranchant est très vif. Celte forme s'adapte par- 
faitement à la main et devait servir à nettoyer età assouplir 
les peaux. 

. Je le répète, ces objets sont en basalte-phonolilhe et 
pouvaient supporter un usage prolongé ; ils ne rappellent 
en rien les outils en silex, fihrolithe, de petites dimensions, 
qui devaient bien plutôt servir à dés usages funéraires. 
Dans l'Atlas du musée préhistorique de M. Mortillet, à 
l'époque néolithique, on retrouve quelques-uns de nos 
types entre autres les n 09 440, 443, emmanchés; 
ce dernier type nous a été fourni par les balastes 
du chemin de fer. Dans les cailloux roulés de la Loire, à 
Rivas, nous avons recueilli plusieurs objets assez bien 
conservés. 

J'oubliais un polissoir parfaitement intact, à angles vifs, 
de m 20 de longueur ; c'est le plus complet que j'aie vu ; 



— 234 — 

deux de ses faces sont parfaitement planes, à angle droit 
l'une sur l'autre. 



Il 

STATION NÉOLITHIQUE DES BARQUES DE 

SAINT-RAMBERT 

Les objets que nous Tenons de voir, éparpillés à la 
surface du sol, M. Henri Marlhoud, propriétaire au Cal- 
vaire des Barques de Saint-Ramberl-sur-Loire, a eu la 
bonne fortune de les trouver sur place, enfouis dans le 
sol; il les a amenés au jour en faisant miner une vigne. Ils 
sont également en [Monolithe et comprennent plusieurs 
ébauches précieuses, despolissoirs, et les planches ci-jointes 
CD admirablement dessinées par M. Marthoud lui-même, en 
donnent une idée. L'ébauche principale d'une hache a m 4 8 
de longueur ; une aulre ébauche, en forme de fuseau de 
0*4 6 est également fort nette. — Dans les environs, on 
trouve des objets polis plus ou moins conservés et un cer- 
tain nombre d'éclats de silex. 

En faisant creuser un trou, nous -môme, dans une allée, 
chez M. Marthoud, nous avons retiré une de ces ébauches. 
Notre opinion est donc qu'il y avait là un atelier d'ébau* 
chage et de polissage de l'époque néolithique; du reste 
la situation est également bien choisie, à côté d'une belle 
fontaine, intarissable, comme à Veauche; et la similitude 
des deux stations est frappante* 

Le lit de basai tes-phonolilhes, taillés de main d'homme, 
est àO m 30 de profondeur seulement, au-dessous de la terre 
végétale ; on le voit dans la tranchée que forme le chemin 
prés de la fontaine du Calvaire des Barques. Ce lit repose 
lui-même sur le cailloutis quaternaire, d'environ deux 
mètres d'épaisseur, qui a fait sa place dans le terrain ter- 
tiaire par la dénudation d'ensemble que celui-ci a subie 
et on aura une idée de celte dénudation en remarquant que 



— 235 — 

la cote de hauteur du terrain tertiaire atteint 500 mètres 
au-dessus du niveau de la mer, près d'Andrézieux et vers 
le clocher de Saint-Galmier, en allant au Vernay, tandis 
qu'au Calvaire des Barques de Sain t-Rambert cette cote du 
tertiaire n'est plus qu'à 374 mètres environ , comme le 
tablier du pont de Saint-Just. C'est à la jonction du ter- 
tiaire et du quaternaire que, selon toute probabilité, la 
belle source d'eau douce prend naissance; comme à Veau- 
che, à l'altitude de 383 mètres. 

Dans notre opinion , ce lit de basaltes, taillés de main 
d'homme, est en place, il n'a pas été entraîné des hau- 
teurs du mont Violette ou d'ailleurs; c'est absolument nier 
l'évidence que de soutenir que le quaternaire n'a pas servi 
de séjour à l'homme, après l'apaisement des attèrissements 
qui ont donné naissance à ce terrain. 

Qu'on se figure le dépôt tertiaire remplissant la 
cuvette formée par les montagnes, de Balbigny à Feurs, 
Saint-Rambert, jusqu'à l'altitude de 500 mètres, ce qui a 
permis à ce dépôt de s'étendre jusque dans les environs 
d'Aurec, Unieux et delà dans la Haute-Loire ; puis ensuite 
qu'on se représente les dislocations du sol qui ont procuré 
l'écoulement des eaux tertiaires dans la plaine de Roanne, 
à l'altitude actuelle du coteau qui est de 279 mètres : on 
s'expliquera facilement ainsi le ravinement d'au moins 150 
mètres de hauteur qui s'est effectué dans le tertiaire 
supérieur de la plaine de Feurs. 

Or, les attèrissements du quaternaire ne dépas- 
sent pas une épaisseur de dix mètres et, dans cette 
cuvette à fond tertiaire , ils se présentent aux altitudes 
de 403 mètres à Saint-Romain-le-Puy, à Saint-Rambert 
nouvelle gare, 402 mètres, et 374 mètres aux Barques de 
Saint-Rambert; pour 279 mètres au Coteau. Soit 100 
mètres en chiffre rond pour la différence d'altitude du 
quaternaire au Coteau, et aux Barques de Saint-Ram- 
bert. 

Il est donc certain que la plaine de Feurs était à sec 
lorsque l'immense plaine de Roanne présentait son relief 
actuel . 



— 236 — 

Par suite il n'y a point de difficulté à admettre la pré- 
sence de l'homme quaternaire sur le sol , dessécbé, de la 
plaine de Feurs. Que des flaques d'eau, des étangs naturels, 
aient encore existé sur certains points, ce n'est pas dou- 
teux; ainsi, l'étang de David, près Sainl-Rambert, paraît 
très ancien et peut-être trouvera- t-on des traces de 
palafittes dans ces conditions ; ces élangs naturels ont pu 
servir de moyen de refuge et de défense, mais leur étendue 
superficielle était peu considérable par rapport à la sur- 
face totale de la plaine de Feurs. 

Nous disons que la découverte par M. Henri Marthoud 
des pierres taillées de main d'homme, en place, a une 
grande importance. Celte découverte est corroborée par 
celle de poteries, contemporaines de cette époque ; nous 
voulons parler de poteries primitives faites sans le tour, 
trouvées par M. Marthoud à m 35 de profondeur sous la 
terre végétale, dans le lit de basaltes dont j'ai parlé ci- 
dessus. (Voyez planche C ci-contre, dessinée par M. Mar- 
thoud.) 

La poterie n° 1 était brisée, elle a pu être reconstituée 
par ses débris; 

La poterie n° 2 était droite, intacte, entourée d'autres 
débris ; sa hauteur est de m 31, son .plus grand diamètre 
est de m 27 ; 

La poterie n° 3 a été trouvée inclinée, les outils de l'ou- 
vrier moderne l'ont ébréchée, mais nous l'avons vue telle 
que l'indique le dessin. Sa hauteur est de m 28, son plus 
grand diamètre est m 22. 

Enfin un plat a pu être reconstitué par ses débris ; 
il est également fait sans le tour et d'une pâte noirâtre 
grossière, comme les autres pièces. 

Ces objets ont été trouvés sur un espace de 4 mètres 
carrés environ, sur un fond de cailloux agglomérés. par 
du sable; en creusant plus profond on eût trouvé les 
argiles tertiaires rouges, visibles à peu de distance dans le 
lit du canal d'irrigation. 



— 237 — 

Ces poteries sont également en place, selon nous. Il 
n'est pas supposable qu'elles aient été trouvées et appor- 
tées après coup dans cet endroit, que nous avons visité , 
nous le répétons: et la double découverte de M. Marthoud 
intéresse tous ceux qui étudient ces sortes de questions. 

En parcourant les propriétés voisines, j'ai trouvé plu- 
sieurs objets polis, en phonolithe, des éclats de silex, des 
preuves d'habitations gallo-romaines dont je parlerai tout 
à l'heure. 

Mais concluons de ce qui précède que la station néoli- 
thique du Calvaire des Barques de Saint-Bambert est 
complète : ses poteries, analogues à celles des dolmens, 
classées par M.deMortiIlet,dumuséedeSaint-Germain-en- 
Lay, sous les n° 8 11,757, 25,845, 7,846 de son ouvrage 
le Musée préhistorique, les objets ébauchés en très 
grand nombre, les aigres débris de poteries, la position 
topographique le démontrent absolument. Et cette station, 
qui fournildes traces nombreuses aux environs de Saint- 
Rambert, sur le chemin de Saint-Marcellin, d'après une 
communication que j'ai faite précédemment, est contem- 
poraine de la station de Veauche et Rioas (Voyez 
les Anciens habitants du Forez, Annales de la Société 
d'agriculture, sciences et belles-lettres du département de 
la Loire, 1883). 

Les stations néolithiques de Veauche, Rivas, Saint- 
Rambert-sur-Loire, sont-elles également contemporaines 
de celles du Perron- Villerest et de Perreux, ces deux 
dernières fouillées par M. le docteur Noëlas, l'honorable 
président de notre Commission forézienne de Y Histoire 
des Gaules; nous ne le pensons pas. 

On sait que la base du dépôt des terrains dits quater- 
naires, a coïncidé avec le refroidissement subit de la 
terre en Europe, qui a été appelé l'époque glaciaire. 
Avant et après les glaces, la faune, la flore, sont distinctes. 
Des preuves de l'habitation de l'homme avant, pendant et 
après l'époque glaciaire, sont également acquises; il n'y a 
pas à s'y méprendre. 



; 



r- 838 — 

M. le docteur Noëlas a prouvé, contrairement aux ap- 
préciations de M. Gruner, que la période glaciaire a laissé 
des traces dans nos contrées. Des glaces sont venues jus- 
qu'aux portes de Lyon et au plateau de Fourrière; elles 
ont existé sur des sommets du département du Puy-de- 
Dôme. 

On peut donc, à priori, admettre que les anciens habi- 
tants qui se sont succédé sur la terre, ont fait dans le 
Forez des migrations comme dans d'autres contrées. 

C'est pourquoi nous distinguons les stations d'outils 
de toutes sortes en phonolithes de Veauche, de Saint- 
Rambert, des stations exclusivement composées de silex 
et autres roches gréseuses ou porphyriques; sans môme 
entrer dans les détails sous le rapport de leur gisement 
chronologique, ce qui nous mènerait trop loin. — Nous 
nous bornons à donner notre opinion. 

Le Calvaire des Barques de Sainl-Ramberl présente un 
autre sujet d'étude. — Ce sont plusieurs grosses pierres 
granitiques alignées et bordant des chemins parallèles, 
comme le chemin des Vignes, au lieu dit Thon (rap- 
pelant le Thout gaulois). 

Ces monolithes ne sont peut-être pas tous en place, 
dans leur position primitive, plusieurs ont été enlevés» 
entre autres une énorme pierre de forme particulière, qui 
a disparu depuis quelques années seulement, et qu'ont vue 
MM. André Barban et Marthoud. — Mais ils semblent avoir 
formé deux rangées au moins, sur une longueur de plus 
de cent mètres. 

Nous sommes, vraisemblablement, en présence d'un 
gisement du genre de celui de Carnac (Bretagne), autour 
duquel se réunissaient des populations néolithiques. — 
Le même fait a été signalé par M. Chantre, — à 
Saint-Pantaléon, près Autun (Saône-et-Loire), « avec des 
« polissoirs, des haches en roches dures polies, des flèches 
« barbelées et des lames de silex taillées en couteaux et 
« grattoirs par milliers. » Bulletin de la Société d'an- 
thropologie de Lyon, t. iv e , -1885. - 



— 239 — 

J'ai voulu consulter à ce sujet V Essai de classifica- 
tion des monuments préhistoriques du Fores, de 
L.-P. Gras y le regretté secrétaire archiviste de la Diana. 
Il n'en fait pas mention ; sa nomenclature n'est pas com- 
plète, il le déclare lui-même. 

A la liste fort longue des divers monuments mégali- 
thiques de tous genres que donne M. Gras, nous ajouterons 
quelques noms. — Les pierrefolles de Saint-Galmier, au 
lieu où se trouve aujourd'hui le Calvaire. — Une grande 
pierre de 3 mètres de longueur, aujourd'hui gisante sur 
l'ancien chemin de Saint-Symphorien-le-Château, en face 
de la source Badoît. — Le lieu dit Six-Pierres, sur la 
commune de Meylieu-Montrond prés de l'étang Morel,est 
peut-être aussi remplacement d'un dolmens ; ce lieu est 
aussi désigné dans des actes; on prononce aussi Cy pierre. 

D'après M. de Mortillet (le préhistorique), les Pier- 
res plantées, posées debout ou sur le sol, sont des espèces 
d'archives, rappelant une date ou un fait historique. Les 
dolmens ne sont pas l'œuvre d'un peuple spécial , en 
émigration, mais de populations sédentaires; ce sont des 
tombeaux dans lesquels on ensevelissait un grand nombre 
de personnes : caveaux mortuaires servant à des familles 
ou à des tribus. Lorsqu'on les trouve intacts, ils sont 
recouverts de terre et forment des tumuli; ils renferment 
principalement des ossements de peuples dolichocé- 
phales (à têtes allongées) d'autrefois, des ossements 
brachycéphales (à têtes arrondies) et même des types 
intermédiaires. Les dolmens se trouvent en Asie, dans 
l'ouest de la Péninsule indienne, où leur emploi aurait 
duré jusqu'à nos jours ; un petit groupe se rencontre vers 
la mer Morte :en Circassie, en Crimée, on les retrouve; 
en Saxe, dans le Mecklembourg, le Danemarck, le sud de 
la Suède, ils existent en grand nombre, jusqu'aux limites 
de la Norwége, où ils ne pénètrent pas; quelques-uns dans 
la Belgique, le Luxembourg et la Suisse ; très fréquents à 
Comoùailles, dans le pays de Galles ; beaucoup en Ecosse 
et en Irlande, en France on en compte plus de 3,000. 11$ 



— 340 — 

Suivent le nord de l'Espagne, lo Portugal , l'Andalousie ; en 
Afrique, ils sont en grande abondance depuis le Maroc 
jusqu'à la Tripolitaine, surtout en Algérie. Ils représentent 
l'idée religieuse du respect des morts. 

Au point de vue ethnographique, si tous lesmatériaux ser- 
rant à l'histoire de l'homme prouvent que la race autoch- 
tone en Europe est dolichocéphale , et que la race à tête 
arrondie, caucasienne, n'est venue plus tard qu'avec les 
animaux domestiques, on peut dire que notre race gau- 
loise, à crâne allongé, serait fort ancienne en Europe, sui- 
vant la tradition rapportée par César; mais par son lan- 
gage elle appartient aux races Indo-Européennes : si donc 
on l'exclut complètement de la construction deâ dolmens, 
il faudrait attribuer les monuments à la race sémitique : 
des Arabes, des Phéniciens, des Juifs. Il est présumable 
que l'usage des monuments mégalithiques est plus géné- 
rale, et que divers peuples de diverses races en ont édifié 
et s'en sont servis, dans des temps reculés, et qu'on peut 
dire : Yâge des dolmens comme on dit l'âge de la pierre, 
l'âge du bronze, l'âge du fer, l'âge de l'acier. 

Et quant à cet âge de la pierre que nous voyons repré- 
senté à Veauche et dans le haut Forez par l'époque la plus 
rapprochée/ l'époque néolithique ou de la pierre polie, 
rappelons qu'il s'est étendu en France ; des terrains 
récents, au quaterciaire et même au tertiaire, comme 
est en train de bien l'établir. Cet autre gisement à la limite 
nord du pays des ségusiaves, Solutré, qui remonte positi- 
vement, en plein, à l'époque glacière, bien caractérisée par 
le renne, vient prouver l'existence d'une période paléoli- 
thique toute différente par sa faune et par l'outillage des 
habitants dolychocéphales. Comme nous avons pensé, 
avec M. Noëlas, que là gisement du Perron-Villerest était 
solutréen, à cause de sa faune de l'Ecus ca bal lus, constaté, 
nous pouvons conclure de ce qui précède : du séjour non 
interrompu de l'homme dans nos pays, pendant le préhis- 
torique, aussi bien à l'époque néolithique qu'à l'époque 
paléolithique* 



— 241 — 



m 



PÉRIODE GALLO-ROMAINE ACCUSÉE AU CALVAIRE DES 
BARQUES DE SAINT-RAMBERT. — VOIES ANTIQUES 
DE CETTE RÉGION. 

On sait que Saint-Rambert s'est appelé Occieux, du 
nom gaulois Occiac, dont on avait fait Occiacum; et que 
postérieurement à la mort de Saint-Rambert, survenue 
vers 675, le corps fut transporté en grande pompe dans 
cette localité, qui prit son nom. 

L'église de Saint-Rambert offre de très intéressantes 
particularités de pierres païennes, de trophées qui ont 
fait l'objet d'études par le Congrès archéologique de 
France, en juin 4886, par M. Révérend-Duniesnil (Ancien 
Forez, 5 e année 4886), par M. Brou tin, prieuré de Saint- 
Rambert dans les châteaux historiques du Forez, 4883, 
etc.). — M. Marlhoud a pareillement dessiné diverses 
parties de cet édiûce qu'il se propose de publier ; M. Pierre 
Gras, dans les Evangiles des Quenouilles Forézien- 
nes\ a donné la lôgeude de Saint-Rambert', cette char- 
mante localité a inspiré de jolis vers à M mc Andréa Dévidai, 
dont nous tenons à retenir une strophe d'après l'Ancien 
Forez d'avril 1883 : 

Au temps jadis, quand les légendes 
Avec leurs magiques pinceaux, 
Coloraient les bois et les landes, 
Peuplaient de nymphes les ruisseaux ; 
Et dans le manoir solitaire 
Plaçaient une fée aux doux yeux, 
Là s'élevait un monastère; 
Cette ville ètail Occieux. 

Saint-Rambert est .une ville gauloise. En effet, la stabi- 
lité de la période néolithique s'affirme par la succession 



— 242 — 

d'objets en bronze/ de fibules en fer même, trouvées 
par H. Marthoud non loin de sa propriété et dans celle-ci 
(pi. C ci-contre). De plus nous avons trouvé, avec cet in- 
telligent chercheur, au Thon, à quelques centaines de 
mètres de la fontaine du Calvaire des Barques, des sub- 
structions gallo-romaines, des poteries rouges, une infiDilé 
de tuiles à rebord ne laissant aucun doute sur l'existence 
d'une agglomération de peuple dans cette région. Comme 
l'a remarqué Aug. Bernard, « on n'improvise pas des 
villes, au contraire, ce qui a été élevé h l'aide des siècles 
tombe promptement dans le néant. » Il est également 
digne de remarque, cet amas considérable de tuiles à 
rebord qu'on trouve à un mètre de profondeur près du 
Pont-sur-VOson, au voisinage de Sury. — Enfin les 
vertiges romains du camp d'Essalois, succédant à des ver- 
tiges gaulois plus nombreux encore, corroborent définitive- 
ment l'existence d'une agglomération gauloise dans la 
région qui nous occupe (1). 

L'existence de voies antiques, bordant ou rayonnant au- 
tour de Saint-Rambert, est également certaine. On en a 
la preuve en consultant les titres que M. Guigue relate à 
l'appui de sa carte ci-jointe, avec un hôpital du Moyen-Age 
audit Saint-Rambert. 

D'après Révérend Dumesnil, qu'on doit souvent citer 
par ses publications, le village de Saint-Just n'était pas au 
lieu où il se trouve actuellement. D'un côté et de Vautre 
du pont le hameau portait autrefois le nom de Pont 
de Saint-Rambert; la vieille église de Saint-Just, démo- 
lie quand on a construit l'église actuelle, se trouvait près 
de l'usine de H. Pelletier, à gauche du chemin, la Loire 
passait à côté. 



(1) Voy. ancien Forez, octobre 1886, mai 1886. 

Les amphores semblables ô celles d'Essalois sont gauloises; 
on en a la preuve dans la médaille ou monnaie à l'effigie de Vercin- 
gétorix, du musée de Clermont, . qui représente d'un côté une 
amphore, et de l'autre un cheval en liberté, signes de la richesse 
locale en vins et de la liberté. 



— 243 — 

Peut-être y avail-il avant César un pont sur pilotis 
à Saint-Rambert, car on sait par la lutte de Bituit, chef 
averne, et de Domitius, consul romain, 121 ans av. J.-C. 
que les Gaulois en connaissaient l'usage. Le pont de pierres 
dont on voit les débris, placé dans l'axe du lit de la Loire, 
doit être aussi fort ancien; ce n'est pas l'appareil romain, 
c'est certain. Des routes qui aboutissent à ce pont, on peut 
citer, à coup sûr, celle qui allait au lieu où se trouve Fir- 
miny, car le nom de VEtrat apparaît aujourd'hui sur le 
grand chemin qui fait l'ascension de la montagne au Sud ; 
on en retrouve une autre par Sury, Saint-Romain- 
le-Puy, sur Moingt. La grande voie de Strabon, Anlonin, 
Peutinger, tendant de Lugdunum (temple gaulois, à Mer- 
cure, d'après une récente élude de M. Va chez), par aquœ 
segetœ Saint-Galmier, Usson, Saint-Paulien, dans l'Aqui- 
taine, passait vraisemblablement sur ce pont. Il nous serait 
facile de comparer, avec M. Guigne, combien est plus con- 
forme cette ligne, que celle donnée par d'honorables et 
consciencieux géographes. 

En ce qui concerne l'aquœ segelœ, à Saint-Galmier, 
avec le premier For us % à Saint-Symphorien-le-Cbâteau, 
comme l'a proposé M. Guigue et après lui M. le baron de 
Rostaing : 

Dans le délaissé de la route, propriété acquise par 
M. Forissier, au voisinage des sources communales, l'abbé 
Roux et l'abbé Greppo ont mentionné d'anciennes fouil- 
les ayant mis à jour un établissement de bains d'aspect 
gallo-romain, avec médailles romaines, etc.. Les déblais 
opérés depuis trois ans sur ce point ont justifié cette appré- 
ciation. 

Cet établissement n'est pas complet, les érosions de la 
Coise et d'autres causes de dévastation en ont enlevé une 
partie. On voit encore une piscine ovoïde de 2 m 30 environ 
au grand axe ; deux autres rectangulaires de 2 m 50 et 3 n 50 
environ, avec escalier sur un coin et bords lisses sur les- 
quels le baigneur pouvait s'asseoir ; une salle plus grande 



._ 244 — 

d'environ 5 mètres ; le tout à parois bien bétonnées sans 
traces de remaniements. Avec cela de grandes quantités 
de tuiles à rebord, dénotant une toiture» des grossses bri- 
ques et d'autres plus petites, de dimensions inusitées de nos 
jours, des tuyaux rectangulaires en terre striée pour con- 
duire l'eau ou la vapeur; en tête deux compartiments pou- 
vant représenter l'appareil de chauffage : le Laconicum 
ou Hypocaustum ; on ne peut avoir de doutes. 

Quant aux distances de la table de Peulinger par rapport 
àLug-Dunum en adoptant 2,222 mètres pour la longueur 
de la lieue gauloise et partant de Saint-Symphorien-le- 
Château comme premier ForuSj on tombe à Saint-Gai mier 
par Grammont; il y a trace d'un vieux chemin plus direct 
par Chazelles, Belle-Croix, La Char (chez Rousset). — 
A l'ouest de Saint- Gai mier, depuis le pont romain, on vieux 
chemin passe par la Talaudière, Joursey, Veauche, Saint- 
Hambert; tandis qu'un autre passant vers les bains gallo- 
romains dontil vientd'êtreparlé, aboutit, après avoir traversé 
la Coise, à Rivas, l'Hôpital-le-Grand , où il y a une com- 
manderie, appartenant aujourd'hui à M. Mondon et arrive 
à Moingt. — Au nord, un autre chemin aboutit à Meylieu- 
Montrond, où il croise la voie qui tendait de Feurs à 
Meylieu-Montrond , Veauche, La Fouillouse, L'Etrat. 

L'importance ancienne de Saint-Galmier, dont le nom 
gaulois n'est pas certain est donc aujourd'hui hors de 
doute. 



IV 



CARTE DES VOIES ANTIQUES DU PAYS DES SÉGUSIAVES 

Nous complétons cette étude en donnant une copie de la 
carte de M. Guigue, restreinte au pays des Ségusiaves, 
d'après les limites données par M. Auguste Bernard à ce 
propos. Nous remercions ici M. Guigue de nous avoir 
permis de vulgariser une partie de ce beau travail. 

Nous le répétons , il y a beaucoup à compléter et même 



— 245 — 

à modifier dans cette carte ; mais c'est de la discussion que 
jaillit la lumière. 

. En particulier, nous mentionnons la voie antique dite, 
au cadastre de Meylieu-Montroud, chemin de l'Etrat, 
passant à l'Est et contre le sondage du Geyser, se prolon- 
geant au Nord sur Feurs par Saint-Laurent-la-Conche, où 
elle est signalée par M. Broutin, entre la route actuelle et le 
village ; au Sud par Veauche, La Fouillouse, elle aboutit 
à l'Etrat près La Tour-en-Jarrêt. La voie tendant de 
Lugdunum à Grézieux-la-Varenne, passe à Saint-Bonnet- 
le-Froid, à Test de Courzieux, aux. Hôtelleries, à la Girau- 
dière, Brulliole, où il y a un hôpital Moyen-Age, la Bour- 
dillière j Saint-Laurent-Chamousset , Sainl-Barthôlemy- 
l'Etra, puis arrive à Feurs. 



Elargissant un peu le cercle des voies antiques qui ten- 
dent au pays des Ségusiaves, mentionnons la voie phéni- 
cienne réparée 121 ans avant Jésus Christ par le consul 
Domilius lors des premières conquêtes romaines en Gaule 
et dont la création remonte au IX e ou X e siècle, d'après 
Amédée Thierry. Cette voie arrivait certainement à Lug- 
Dunum par la rive gauche du Rhône: Orange, Montélimar, 
Vienne, et, selon M. Noëlas, elle gagnait Roanne. — Sur 
le littoral, elle mettait en rapport l'Espagne par le col de 
Perthuset l'Italie. — Et telle est l'origine bien certaine du 
commerce entre deux nations bien distinctes, les Phéni- 
ciens-Ibères de race sémitique avec les Celtes-Gaulois 
de race indo-européenne, aryenne ou sanscrite. 

Au déclin de la puissance phénicienne, on sait que la 
colonie Rhodienne a fait une courte apparition dans nos 
contrées jusqu'en 600 avant Jésus-Christ, date certaine de 
la fondation des colonies grecques phocéennes, à Marseille 
notamment. 

La Gaule était alors le pays le plus riche, le plus peuplé 
de l'Occident. Les races ibériennes s'étaient fait une place 
en Espagne, et jusqu'à la Garonne ; on voit, avec Amédée 
Thierry, les premières luttes au XVI e siècle par la fonda- 



— 246 — 

tion da royaume des Celt-Ibères en Espagne, et (ont porte 
à croire que la langue gauloise a donné naissance à celle 
de Rome. Notre peuple ségusiave, avec ses limites, appa- 
raît nettement dans les luttes de l'indépendance. Nous 
avons tenu h dire ce que nous savions de son sol (1). 

Saint Galraier, 1" mai 1886. 

P.-B. Haussier, 

Secrétaire de la Commission Forézienne 
de l'Histoire des Gaules. 



(1) Il faut rappeler qu'un grand nombre des voies anciennes 
sont gauloises; et qu'on commence à reconnaître comme gaulois 
des monuments épigraphiques attribués aux Romains, tels que 
des statues et inscriptions à Mercure, etc. 



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PL. C. objsli diiera, troavis >tt CMvtlrs das Burqoai da Siint-Rimliert. 






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— 255 — 



Encore le Sucrage des Vendanges 



Depuis cinq ans j'ai fait chaque année 10 à 20 hectolitres 
de vin de seconde cuvée : aussi je crois devoir vous donner 
quelques renseignements suggérés par la pratique. 

Les premières années, après avoir tiré à la cuve le vin de 
goutte, je le remplaçais d'un seul coup par une égale quan- 
tité d'eau sucrée et douce, comme l'indique H. Lesne dans 
le numéro du 2 septembre dernier. La fermentation s'éta- 
blissait de suite ; au bout de 24 heures, 36 au plus, elle était 
à son comble ; mais elle tombait très vite, et quand on sou- 
tirait la cuve on avait généralement un vin de peu de cou- 
leur et souvent un peu sucré. Voici comment je procède 
maintenant : Si j'ai obtenu par exemple 20 hectolitres de 
vin de goutte, je ne mets immédiatement que 40 hectolitres 
d'eau sucrée et chauffée ; puis je maintiens le marc à l'aide 
d'un fond mobile. Quand la fermentation commence à bais- 
ser, c'est-à-dire au bout de 24 ou 36 heures, suivant la 
température, je mets dans la cuve 5 nouveaux hectolitres 
d'eau sucrée et chauffée. La fermentation reprend alors 
avec une nouvelle activité. Vingt-quatre heures après, 
j'ajoute enfin les 5 hectolitres d'eau sucrée qui restent 
pour avoir la même quantité que le vin de goutte enlevé. 
Quand la fermentation, dont la durée est ainsi doublée, 
est apaisée, on soutire et on presse le marc. 

Le vin ainsi obtenu a beaucoup plus de couleur et n'est 
plus du tout sucré. 

Au premier soutirage, je mélange le vin obtenu au 
pressoir avec le vin soutiré à la cuve, de manière à avoir un 
vin égal. 

Pour les personnes qui ne font [tas une grande quantité 
de vin de marc, voici un moyen très simple d'obtenir de 
l'eau à la température de 48 à 20 degrés. 

Dans tous les ménages, on se sert maintenant, soit pour 
faire cuire la nourriture des bestiaux, soit pour faire les 



— 256 — 

lessives, de chaudières portatives en fonte, dont la capacité 
varie entre 50 et 450 litres. On transporte la chaudière à 
proximité de la cuve, et on fait bouillir de l'eau. On prépare 
la quantité de sucre que Ton veut mettre pour deux hec- 
tolitres d'eau, dans un tonneau de cette contenance et 
dont l'un des fonds a été enlevé. On jette 50 litres d'eau 
bouillante sur le sucre; on agite et au bout de quelques 
minutes, le sucre est fondu; on remplit alors le tonneau 
d'eau froide. On obtient ainsi, suivant la température 
extérieure et suivant la température de l'eau froide, de 
l'eau sucrée ayant de 48 à 21 degrés; aussi en la jetant 
dans la cuve il n'y a aucun arrêt dans la fermentation. 

J'ajoute toujours, en soutirant nos vins de seconde cuvée 
40 0/0 de bon Roussillonou de Narbonne. J'obtiens, à l'aide 
d'une faible dépense, un vin plus coloré, très agréable et 
de très bonne conservation. Piot, 

propriétaire-cultivateur à Sainte-Gemme (Marne). 

Nous remercions M. Piot de son intéressante communi- 
cation ; voici un moyen très expéditif pour faire un bon vin 
de table destiné à la consommation de la maison, tout en 
doublant la vendange. 

Au lieu de faire un second vin, on ne fait qu'une cuvée, 
on dédouble immédiatement la vendange par une addition 
d'eau sucrée, et on supprime du même coup les secondes 
manipulations. Dans les années médiocres, le vin ainsi 
dédoublé, est supérieur au vin naturel et, cette année 
même, avec les* raisins de vignes mildiousées l'amélioration 
sera sensible. L'expérience a été faite pendant quatre ans 
et dit, la Gazette du Village, les résultats sont excellents. 

Supposons donc qu'ayant récollé de quoi faire 42 hecto- 
litres de vin on Jésire en avoir 24 hect. ; en même temps 
qu'on verse les raisins dans la cuve, on ajoute les 42 heclol. 
d'eau chauffée à 30 degrés environ et sucrée; on ajoute 
encore par hectolitre d'eau , 220 gr. de lartre détaché de» 
cuves ou fûts, plus 25 grammes de tannin, acheté chez le 
pharmacien, et dissous préalablement dans l'alcool. La fer- 
mentation s'établit comme à l'ordinaire et on traite cette 
cuvée comme tout autre. 



— 257 — 

Pour ce qui est du sucre à ajouter, nous savons qu'il 
faut 4 k. 8 de sucre, pour produire 4 degré d'alcool dans un 
hectolitre d'eau; pour 4 2 hetolitres d'eau, en supposant le 
moût à 8 degrés, il faudra donc 4 .8 X 42 X 8= 472 kil. 
de sucre. 

Mais si notre moût ne devait donner un vin ne marquant 
que 6°, nous pourrions encore le relever à 8° par une addi- 
tion de sucre, et celle addition se traduirait par 4.8X42 
X 2 = 43 kil. 200. Après cela on ajouterait encore 4 72 kil. 8 
pour les 42 hect. d'eau, soilen tout 246 kil. 

Et moyennant 246 kil. de sucre, on obtiendra 24 hect. 
de vin à 8 degrés, tandis que, sans sucre, on n'aurait que 
42 hect. de vin à 6 degrés. Et, encore une fois, ce résultat 
est obtenu sans que le viticulteur ait les soucis et les em- 
barras d'une seconde fermentation, toujours moins com- 
plète que la première. L'addition de tartre et de tannin 
est surtout à recommander, elle donne de la qualité à l'en- 
semble et assure sa bonne conservation. Pour le petit pro- 
priétaire qui ne fait pas assez de vin pour sa consommation, 
ce dernier procédé est à recommander. 

{Journal d'Agriculture pratique). 



LA FABRICATION DES SECONDS VINS 



La fabrication des seconds vins a fait l'objet de plusieurs 
articles dans ce journal, cette question est encore traitée 
aujourd'hui même; il n'existe pas d'ouvrage spécial sur ce 
sujet. Quant aux formalités nécessaires vis-à-vis de la 
régie, elles ont été indiquées dans le règlement d'adminis- 
tration publié dan le n° 34 du tome H de 4885. Voici 
quelles sont les principales dispositions de ce règlement: 

Tout viticulteur ou vigneron qui se propose d'employer 
le sucre dans sa vendange, sous le bénéfice de la réduction 
de taxe à 20 francs au lieu de 50 francs par 400 kil., doit 
faire une demande (sur timbre) au directeur ou au sous- 
directeur des contributions indirectes du département. 



— 888 — 

Celte demande doit être adressée au moins quinze jours 
avant la récolte. Elle indique : 4° les noms, qualités et 
demeure du demandeur ; 2° la quantité approximative 
des vins pour laquelle le sucrage est demandé ; 3* le poids 
approximatif du sucre à mettre en œuvre tant pour remon- 
ter le degré du premier vin, s'il y a lieu, que pour la seconde 
cuvée; 4° le lieu où pourrait être faite la dénaturation, soit 
au domicile même du viticulteur, soit au siège de la fabri- 
cation d'un voisin, ou au dépôt autorisé. 

La dénaturation s'opère : au dépôt par le mélange des 
sucres dans une quantité au moins égale de vendange; chez 
les partiduliers, par le versement du sucre dans les cuves 
ou dans les moûts. 

Les quantités employées ne peuvent dépasser 20 kil. par 
3 hectolitres de vendange ou 2 hectol. de vin pour relever 
le degré alcoolique., et 50 kil. pour les seconds vins. 

Enfin les sucres destinés au sucrage sont expédiés des 
fabriques, entrepôts ou dépôts, libérés et accompagnés d'un 
acquit-à-caution; les sacs ficelés et plombés ne peuvent 
être ouverts qu'en présence des employés de la régie. 

(Journal d'Agriculture pratique). 



L'ÈBOUILLANTAGE ET I/ERINEUM 



On n'a pas oublié quelles ont été cette année les craintes 
des vignerons dont les vignes ont été attaquées par l'éri- 
neum; jusqu'ici aucun procédé de préservation n'était 
encore indiqué. Un viticulteur de la Bourgogne, M. Jules 
Ricaud, nous disait ces jours derniers qu'il comptait essayer 
cet hiver l'ébouillantage contre cet acarien. Mais déjà l'essai 
a été fait et avec succès, dans le Midi, par M. N. Malègue. 

t Le seufreet la chaux employés en 1884, et plus fré- 
quemment en 4885, écrit ce viticulteur au Messager 
Agricole du Midi, ne donnèrent aucun résultat. Je 



— 259 — 

pensai mieux réussir en cherchant à atteindre l'acarien 
dans sa retraite hibernale, c'est-à-dire dans la bourre des 
bourgeons et sous les écorces. 

« J'employai pour y parvenir un moyen bien simple, 
connu des propriétaires qui ont le désagrément d'avoir 
leurs vignes infeslées de py raies : on a compris que je 
veux parler de Tébouillantage. Au mois de février der- 
nier, avant la montée de la sève, je fis pratiquer l'opération. 
Les effets produits ont élé excellents. Le Phytoptus n'a 
manifesté 3a présence, celte année, que sur de très rares 
ceps, et encore sur un. très petit nombre de feuilles. 

« Comme il est indispensable de verser un peu d'eau 
bouillante sur les bourgeons, il est indispensable de procéder 
à ce travail avant tout mouvement de la sève. 

« On pourrait employer ians le môme but le clochage, 
dont on fait usage, pour asphyxier la pyrale. Cependant je 
crois que pour les plants greffés qui sont plus délicats, on 
devra donner la préférence à l'eau bouillante. Celle dernière 
pourra brûler quelques rares bourgeons, mais employée 
avec un peu de discernement, elle ne compromettra pas 
l'existence de la plante. » 

Nous voici donc en mesure de nous défendre efficacement 
contre l'érinéum; il serait cependant intéressant de savoir 
si les vignes traitées par l'ébouillantage contre la pyrale 
ont eu à souffrir de l'érinée, ce serait le contrôle certain de 
l'efficacité du remède. 

{Journal d'Agriculture pratique.) 



ERRATA 



ois de JTuizx 



Distance des planètes et des satellites 

Page 138, au milieu du tableau, au lieu de :25 Jupiter, 
il faut lire : 52 Jupiter. 

Page 440, au milieu du tableau, 4 re colonne, aulieu de : 
44+5=47, il faut lire : 42+5=47. 

Page 4 40, vers la fin du tableau, 3 e colonne, au lieu 
de : (3— 4 ï) -4=35, il faut lire: (3 X* 2)— 4=35. 

Page 4*2, 4, er tableau, 4 re colonne, au lieu de : 4*+3=3, 
Encelade, il faut lire : l*+3=i. 

Page 442, 2 e tableau, au milieu, après Rhéa 9.25, au 
lieu de : 4.50 4 , il faut lire : 4.50 2. 



Page 430, ligne 35, au lieu de: Ce criptogame, lisez : 
Ce parasite. 



Page 453, ligne 43, au lieu de : aux Perrateurs, lisez : 
aux Perrolins. 

Page 453, ligne 44, au lieu de: Alphonse Janin, lisez : 
Alphonse James. 

Page 453, ligne 23, au lieu de : Bassy, lisez : Basty. 



Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanote. 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA 



SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1886 



IMM «^^^^^^^<» 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. 
— Lettres et circulaires diverses. — Travaux des 
Sections. — Section ^agriculture et d'horticulture : 
Procès-verbal delà réunion du 25 septembre 1886. — Sections 
réunies : Procès-verbal de la réunion du 22 septembre 1886. 
- Actes de l'Assemblée. — Vœux relatifs aux 
cours d'agriculture d'adultes dans les villages, et à la 
création par la Société d'une bourse dans une Ecole prati- 
que d'agriculture. — Suppression de la réunion générale 
d'octobre. 

Président : M. Rimaud 
Secrétaire général : M. François Maire 

Les membres présents, au nombre de 40 seulement, sont : 
MM. Croizier, H. Denis, Jules Ginot, François Maire, 
Neyron de Saint-Julien, Otin, Elysée Paret, Revol, Ri- 
maud, Thomas-Javit. 

Correspondance 

Elle comprend : 

4° Lettres de M. B.-J.-F. Jaboulay et Emile Aulagne, ac- 
cusant réception de leur avis d'admission et remerciant la 
Société de leur réception. 

2° Lettre de M. le Préfet de la Loire, nous annonçant 
l'envoi d'affiches du concours général de Paris, qui aura 
lien du 31 janvier au 1 7 février 4 887,au Palais de l'Industrie. 

Il nous prie de donner à ces affiches la plus grande 
publicité possible et appelle notre attention sur les innova- 
tions introduites dans le programme de ce concours, savoir : 



— 262 — 

Frimes en argent aux animaux reproducteurs; concours 
de Taches laitières, exposition de raisins de conserve et de 
raisins frais, de cidres, de poirés, etc. 

3° Circulaire de la librairie Hachette, relative à l'ouvrage 
de M. Grandeau : Etudes agronomiques. 



Travaux des Sections 

SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE 

Séance du 25 septembre 1886 

Président : M. Otin 
Secrétaire : M. J.-B. Croizier 

M. le Secrétaire général donne lecture d'un article du 
Journal d'agriculture pratique, relatant une expé- 
rience qui démontre que les animaux domestiques peuvent 
consommer sans danger pour leur santé les feuilles des 
vignes traitées au sulfate de cuivre et à la bouillie borde- 
laise. 

Cette expérience a été faite à l'Ecole d'agriculture de 
Montpellier sur deux moutonà qui ont été nourris pendant 
trois semaines avec des fourrages aspergés de bouillie borde- 
laise (mélange de chaux et sulfate de cuivre). Les moutons 
n'ont pas été incommodés de cette alimentation et leur chair 
n'a fourni à l'analyse aucun indice de la présence du 
cuivre. 

M. Maire rapelle que les analyses faites l'an dernier, 
des vins provenant des vignes traitées au sulfate de cuivre, 
n'avaient rien décelé d'anormal dans leur composition. 

M. le Secrétaire général lit encore un article du Journal 
d'agriculture pratique indiquant l'ébouillantage des 
ceps de vigne en février pour la destruction du Phytoptus, 
qui produit l'erineum. 

M. Favarcq fait remarquer que l'ébouillantage ne peut 
pas être un moyen efficace de destruction du Phytoptus, 
car au commencement de l'hiver, cet insecte qui s'est 
réfugié dans la feuille tombe avec elle et passe l'hiver 



enterre. Il ne prend ses quartiers d'hiver qne par excep- 
tion sur les ceps ou les sarments. Il vaudrait mieux ramas- 
ser les feuilles et les brûler. 



— 264 — 

M. Maire demande que la section veuille bien prendre 
.en considération un vœu qu'il expose ainsi : 

4° En Allemagne, l'enseignement primaire agricole est 
mis à la portée des cultivateurs adultes, par les écoles 
de perfectionnement. 

Les cours de ces écoles se font le soir, en hiver, dans les 
locaux des écoles primaires et sont professés par les institu- 
teurs ou des professeurs spéciaux. Les cours de ces écoles 
sont publics et gratuits. 

Ne pourrait-on pas en France faire quelque chose d'ana- 
logue. Notre Société devrait émettre le vœu que l'admi- 
nistration songe à créer des cours d'agriculture d'adultes, 
qui auraient lieu le soir, en hiver, dans les écoles de villages. 
L'instituteur de la localité serait toujours capable de four- 
nir la plupart des éléments de science agricole qui 
manquent à nos paysans. 

Ce vœu est pris en considération et adopté. 

M. Maire ajoute ensuite : Noire Société a reconnu la 
nécessité de renseignement agricole à tous les degrés. Cette 
année elle a créé des prix dans ses concours pour l'enseigne- 
ment agricole. Elle pourrait faire mieux et imiter ce que 
font un grand nombre de Sociétés ; elle pourrait créer une 
bourse ou une demi-bourse, suivant ses ressources, pour 
entretenir annuellement dans une école pratique d'agricul- 
ture un jeune homme, .fils d'un agriculteur de notre 
arrondissement. La dépense ne serait pas très élevée : elle 
serait au maximum de 500 francs pour une bourse et 250 
pour une demi-bourse. Notre Société trouvera bien le moyen 
de rédimer quelqu'autre dépense d'une utilité moins directe 
pour faire face aux frais de cette innovation. 

La réunion partage la manière de voir de M. Maire. 
Elle est plus spécialement appuyée par M. Charlois, qui 
signale comme une économie possible la suppression du 
déjeuner offert le dimanche aux membres des jurys et 
commissaires do nos concours, déjeuner qui entraîne une 
dépense sérieuse et un retard dans les opérations. 

La Seclion approuve la proposition de M. Maire et en 
demande la prompte réalisation, qu'elle subordonne à la 
décision de la commission du budget. 



— 265 — 

Enfin, les membres de la commission nommée pour aviser 
aux moyens de propager les bons reproducteurs dans notre 
région et qui s'est réunie avant la séance, donne un aperçu 
de ses premières décisions. 

La section les approuve et demande à la commission 
de déposer au plus tôt son rapport. 

La séance est levée. 



SECTIONS RÉUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES 

Réunion du 22 septembre 1886 

Président : M. Louis Fàvàhcq 
Secrétaire : M. L. Revol 

M. le Président communique un intéressant travail sur 
une race d'abeilles peu connue, présentée par M. Bœmer, 
d'Izieux. C'est l'abeille domestique de la Carniole. Ce tra- 
vail trop substantiel pour être analysé, sera lu en 
Assemblée générale. 

Suit une causerie sur le même sujet, dans laquelle sont 
révélés différents préceptes d'apiculture trop peu connus. 

M. Croizier dit qu'il est facile de connaître quand les 
abeilles n'ont plus de miel ; il suffit, pour cela, de sou- 
lever la ruche; on voit alors sur le sol de celle-ci, des 
débris de cire. Il faut dans ce cas, suppléera la nour- 
riture qu'elles ne trouvent plus dans la ruche. Un autre 
procédé consiste à peser l'essaim dont le poids normal 
est de \ 4 kilos ; si ce poids n'est pas atteint, on donne aux 
abeilles un poids de nourriture égal à ce qui manque, en 
ayant soin de l'introduire parle haut. M. Favarcq dit qu'il 
serait à désirer qu'on acclimate un mellipode qui n'a 
pas d'aiguillon. Son miel un peu aqueux est renfermé dans 
de grands vases. Mais il faut à cet insepte une température 
très élevée ; ce qui a empêché son introduction en 
France. 



— 266 — 

Actes de l'Assemblée 

M. Favarcq, empêché, n'a pu assister à la réunion et nous 
donne commuoication de son élude sur l'agriculture. 

Vœux relatifs attx cours d'agriculture d'adultes 
du soir y et à une bourse de la Société pour l'entre- 
tien d'un jeune homme de l'arrondissement dans 
une Ecole pratique d'agriculture. — M. Maire 
demande que l'assemblée veuille bien ratifier les vœux 
émis par la section d'agriculture au sujet de l'organisation, 
par l'administration, de cours d'agriculture d'adultes le 
soir, en hiver, dans les communes rurales, et d'une bourse 
ou demi-bourse à créer par notre Société pour l'entretien 
d'un fils d'agriculteur de notre arrondissement, dans une 
Ecole pratique d'agriculture. 

L'assemblée, consultée, vote l'adoption de ces deux propo- 
sitions. 

Empoisonnement par les baies d'If. — M. Olin 
nous fait une communication sur les empoisonnements 
occasionnés par la consommation des grives qui ont mangé 
des baies d'If. Il nous signale plusieurs faits de ce genre 
et nous met en garde contre ce danger dont on ignore géné- 
ralement la possibilité. 

Vœu pour la suppression de la réunion d'octobre. 

— Les menbres présents émettent l'avis que la réunion 

générale d'octobre soit supprimée. A cette époque, en effet, 

la plupart de nos sociétaires sont en villégiature ou occupés 

aux vendanges, et les réunions de ce mois sont toujours 

fort peu nombreuses. 

F. Maire. 

LA VERSE DES BLÉS 



Nous empruntons au Journal des Cultivateurs une 
note intéressante sur ce sujet: 

€ Trois causes amènent la verse des blés. Certaines 
variétés de blé sont plus sujettes à la verse que d'autres; 
tout blé à paille molle, à épi lourd et à feuilles très amples 



— 267 — 

est fort disposé à la verse ; ainsi le blé d'Odessa, le blanc 
de Mareuil et plusieurs blés durs. Ce ne sont pas toujours 
les blés dont la paille est roide et grosse qui versent le 
moins, au contraire : ils s'abattent tout d'une pièce, tandis 
que des variétés à paille fine et flexible plient et ne se 
rompent pas. Dans ce cas d'ailleurs, la verse n'a jamais 
lieu que lorsque l'épi est devenu lourd par suite du déve- 
loppement des graines ; la maturation peut encore se faire 
dans de bonnes conditions ; il y a un peu de difficultés pour 
la moisson, sans grand dommage. Les effets de la verse pro- 
venant de grandes pluies et de vents violents au moment 
de la floraison sont beaucoup plus sérieux, car les tiges 
vertes et tendres, encore couchées et souvent briséespour- 
rissent vite et sont envahies, recouvertes par les mauvaises 
herbes. Cette cause de verse s'ajoute souvent à la troisième, 
c'est-à-dire le système de culture défectueux et les semis 
trop épais. Lorsque le plant est trop serré après l'hiver, 
qu'il se prépare à épier, les tiges basses donnent de larges 
et longues feuilles couvrant vite la terre et formant bientôt 
à la surface du champ un feutrage impénétrable pour les 
rayons du soleil. Les jeunes tiges ayant besoin d'air et de 
lumière s'allongent, s'étiolent, et lorsque le blé commence à 
prendre de la force, elles ne peuvent plus porter leur poids, 
elles s'affaissent pour ne plus se relever. 

€ M. de Vilmorin a semé au semoir, dans une bonne 
terre en plein champ, quatre parcelles semblables, d'égale 
grandeur. Sur l'une d'elles, on a semé 460 litres de blé et 
sur les autres la moitié, le tiers et le sixième de la semence 
donnée à la première, soit 90, 60 et 30 litres. A la récolte, 
le rendement en paille en grain est allé croissant, depuis 
la parcelle la plus serrée jusqu'à la plus claire: non 
seulement le rendement de la dernière était le plus gros, 
mais le grain était le plus beau et le plus lourd; à volume 
égal la verse ne s'est produite que sur une portion de la 
parcelle semée serrée: il s'agit du blé d'automne semé en 
bonne terre. Voilà des faits dont il faut absolument tenir 
compte : oui, il y a avantage, sous tous les rapports, à faire 
les semis au semoir, ce qui a déjà été démontré bien 



— 268 — 

des fois dans ce journal; aussi ne peut-on trop conseiller 
aux habitants des campagnes de faire usage de ce système* 
Les semoirs coûtent quelque chose, il est vrai, mais les 
cultivateurs peuvent s'associer trois ou quatre pour les 
acheter et s'en servir en commun. » 



RECETTES UTILES 



Moyen de conserver les tomates 
fraîches. — Choisissez les plus beaux fruits, mars et 
par f ai terne nts sains; essuyez-les avec soin et placez-les 
dans un bocal à large goulot. Versez par dessus le liquide 
suivant composé de : 

8 parties d'eau. 

4 — de vinaigre. 

4 — de sel de cuisine. 

Recouvrez le tout d'une couche de bonne huile d'olive 
de 4 à 3 centimètres; fermez le bocal avec précaution et 
placez-le en lieu frais et sec. Ainsi préparées les tomates 
gardent tout leur arôme et peuvent se conserver plus 
d'un an. 






Le beurre pur. — Nous lisons, à ce sujet, dans 
V Industrie laitière: 

t Nous trouvons, dans notre confrère le Prooisioner, 
un nouveau moyen de déceler la présence des matières 
étrangères dans le beurre. Ce procédé, qui est dû à 
M. Thomas Taylor, micrographe du déparlement de l'agri- 
culture du Canada, est le suivant : 

« Si l'on ajoute quelques gouttes d'acide sulfurique pur 
à une petite quantité de beurre pur, ce dernier prend une 
couleur d'un blanc jaunâtre qui, après dix minutes environ, 
se change en unecouleur rouge brique. 



— 269 — 

« L'oléo-margarine extraite de la graisse de bœuf, 
traitée de la môme manière, prend d'abord une couleur 
ambrée et, après 20 minutes environ, une couleur pourpre 
foncé. » 

Procédé pour empêcher les bois 
ouvrés de jouer. — On emploie en Sardaigne 
Timprégnation du bois à ouvrer avec do sel marin et on 
empêche ainsi tout mouvement du bois travaillé. On met 
par exemple, les pièces de bois qui doivent servir pour la 
fabrication des roues, pendant huit jours dans une solution 
saturée de sel et ils résistent ensuite à tous les changements 
de température. 



CONSEILS AUX APICULTEURS 



Four donner aux abeilles une nourriture complémen- 
taire pour l'hiver, la miellée d'automne ayant été insuf- 
fisante, le mieux est d'avoir recours au miel, même à 
celui de qualité inférieure. Le miel est supérieur à tous 
les sirops que Ton a pu recommander. Protégez vos 
ruches en les recouvrant d'un chapiteau de paille suffisam- 
ment tressée pour arrêter la pluie ou la neige ; mais évitez 
de boucher toutes les ouvertures, afin de permettre la cir- 
culation de l'air dans les ruches. 



COMMISSION D'ORGANISATION 



DU 



Comice cantonal de Firminy 



9 9 



COMMISSAIRE GENERAL 



M. Otin, président de la Section d'agriculture 



* 



COMMISSAIRES GENERAUX ADJOINTS 

MM. Repiquet, pour les animaux* 

Teyssier, pour les produits agricoles et horticoles. 
Louis Maire, pour les instruments. 



COMMISSAIRES 


MM. Magand. 


MM. Besson. 


Lucien Guétàt, 


Bory. 


Terme. 


ROCHETIN. 


Martignat. 


Peyron. 



DIRECTEUR DES TRAVAUX 
M. Croizier, conservateur du matériel. 



COMPTE-RENDU 

DU 

COMICE du CANTON du CHAMBON 

A Firminy les 20, 21 et 22 août 1886 

M. François MAIRE, secrétaire général 



Il n'avait pas été donné à la Société d'Agriculture, 
depuis sa fondation, de présider h un concours aussi 
important que celui tenu cette année à Firminy. 

Tout concourait du reste à lui assurer un développement 
considérable. L'organisation du Comice dans une ville 
populeuse, située dans un centre agricole spécial, les 
généreux sacrifices faits en notre faveur par la municipa- 
lité de Firminy, le bon accueil et l'entrain de sa population, 
les nombreux dons de médai i notre 

Société par les propriétaires oi ocalité, 

l'adjonction d'an concours n îe très 

étendu et bien étudié du Cont ïavoir- 

faire des organisateurs; tout le cette 

fête agricole une solennité sai 

Notre Société jusqu'ici semblait avoir adopté, comme 
régie absolue, de tenir ses comices an chef -lieu du canton; 
là elle trouvait certains a 
ne lui offraient pas en g 
canton. Mais pour les cant 
et lin Chanbon, où l'on 
d'antres centres de popul 
rationnel que la Société 
veinent dans ces divers cet 
par ses concours. 



— 272 — 

Ce cas s'est présenté en 4883, pour le canton de Saint- 
Héand, et le Comice de celle année-là a été tenu à La 
Fouillouse. Ce cas s'est présenté de nouveau cette année 
pour le canton du Chambon, où la ville de Firminy ne le 
cède en rien comme ressources au chef-lieu. En accueillant 
les offres qui lui ont été faites pour la tenue de son Comice, 
la Société d'agriculture n'a été inspirée par aucune consi- 
dération mesquine de coterie; elle n'a eu en vue que 
l'intérêt de l'agriculture et le bien des cultivateurs. 

Elle n'a pas eu à regretter sa décision, car le concours 
tenu à Firminy a été très brillant et portera des fruits. 
La Société peut se déclarer satisfaite au delà de ses 
espérances. 

Nous pouvons tout d'abord répéter, avec Le Petit 
Stéphanois, € que la ville de Firminy a donné à la 
Société d'agriculture une hospitalité écossaise par sa 
cordialité, et fastueuse par son éclat. » 

Dès le samedi les murs enfumés de cette ville indus- 
trielle disparaissaient sous les drapeaux et les guirlandes. 
Sur les points principaux de la ville s'élevaient des portiques, 
des arcs-de-triomphe portant les attributs des industries de 
la localité, de l'agriculture, de l'horticulture et de la 
musique. Toutes ces décorations étaient très variées, établies 
avec un goût et un luxe qui ont fait l'admiration des visi- 
teurs. C'est au milieu des trophées et des oriflammes, des 
festons,de la verdure et des fleurs que s'est passé le concours. 

Suivant l'ordre du jour de la tenue du Comice, la récep- 
tion des instruments, machines et outils avait commencé 
le jeudi 19 août, et le samedi 24 août, à l'ouverture du 
concours, tout était en place, soit sur les annexes de la 
place du Breuil, soit dans les salles de l'Hôtel-de-ville. 

A huit heures les divers jurys chargés de juger les ma- 
chines, instruments et outils commencent leurs opérations. 
Ces jurys sont au nombre de trois : 

Jury pour les concours spéciaux de machines à battre, 
barattes, charrues tourne-oreilles et pulvérisateurs. 

Jury pour les instruments d'intérieur et d'extérieur 
de fermes. 



— 273 — 

Jury pour les outils et instruments d'horticulture, serres, 
châssis et objets d'ornementation. 

La Société avait fait appel pour ces jurys à diverses 
personnes étrangères à la Société et particulièrement 
compétentes ; toutes ont répondu avec empressement à 
son invitation, et nous devons adresser des remerciements : 

A M. Chollet, président de la Société de viticulture de la 
Loire, conseiller général; 

A M . Bourgeois, professeur d'agriculture du départe- 
ment de la Loire ; 

A M. Elisée Nicolas, le viticulteur bien connu de 
Bazourges ; 

A M. Hérisson, professeur d'agriculture du départe- 
ment de la Haute-Loire; 

A M. Chaudier, directeur de la ferme-école de la Haute- 
Loire. 

M. de Brézenaud, inspecteur d'agriculture de notre 
région avait également bien voulu répondre à notre invi- 
tation et rehausser par sa présence l'éclat de notre concours. 
Il a suivi avec intérêt les opérations du jury des concours 
spéciaux d'instruments. Malheureusement, il n'a pu rester 
le dimanche au milieu de nous. 

Je parlerai d'abord des concours spéciaux. 

Le concours de barattes a eu lieu le premier. 

Les essais ont été faits avec de la crème, dans une salle 
de l'Hôlel-de-Ville. Quatre concurrents se sont présentés: 

M. Vermorel, de Villefranche (Rhône); 

MM. Marckert frères, de Saint-Etienne, baratte lyonnaise; 

M. Chambonnière, de Cusset (Allier) ; 

M. Chapelier, d'Ernée (Mayenne). 

Le concours de pulvérisateurs a été particulièrement 
intéressant. Il a en lieu à Saint-Paul-en-Cornillon dans 
une vigne que M. Dussauze, un lauréat de nos prix cultu- 
raux, a bien voulu mettre à la disposition du jury. Les 
essais ont été faits à l'eau de chaux épaisse. 

Ces instruments répondent à un nouveau besoin de la 
viticulture et l'attention générale est appelée sur eux. 



— 274 — 

Quoique ce concours arrivât à la fin de la saison après 
plusieurs autres du môme genre, les principaux construc- 
teurs avaient tenu à y prendre part. 

Les concurrents étaient au nombre de sept: 

H. Albrand, de Marseille ; 

H. Noël, de Paris, représenté par MM. Marckert; 

M. Chambonnière, de Cusset (Allier) ; 

M. Vermorel, de Villefranche; 

MM. Delord et Guiraud, de Nîmes; 

MM. Japy frères, de Beaucourt (territoire de Bel fort) ; 

M. Gonin, de Saint-Etienne. 

Une avarie survenue, pendant la route, au pulvérisateur 
Noël, Ta mis dans l'impossibilité de fonctionner sur le lieu 
du concours. 

Le pulvérisateur Gonin n'ayant pu fonctionner réguliè- 
rement n'a pas pu suivre les opérations d'essais. La lutte 
s'est donc limitée à cinq concurrents. 

C'est le pulvérisateur de M. Albrand, de Marseille, qui a 
fourni les meilleurs résultats et je ne crains pas de dire 
que son fonctionnement a été irréprochable. Il a été classé 
le premier. Le pulvérisateur Vermorel le suivait de très 
près et a été classé le second. Les pulvérisateurs Delord et 
Guiraud, et Chambonnière sont arrivés à la suite. 

Après les pulvérisateurs, le jury a jugé les instruments 
propres à répandre les poussières. Trois exposants ont 
demandé à concourir : 

M. Serre, de Béziers, pour la soufreuse Lagleyze, dont il 

est le constructeur; 

M. Chambonnière, de Cusset, pour une soufreuse cen- 
trifuge. 

Et M. Crespin pour la soufreuse à soufflet de M. Blanc, 
de la Drôme; au dernier ir ornent M. Crespin a renoncé à 
prendre part au concours, car il était retenu auprès de son 
exposition de coutellerie et taillanderie. 

Après essai, le jury a classé en première ligne la sou- 
freuse Lagleyze, de M. Serre fils, de Béziers. Cet instru- 
ment fort simple, peu volumineux et peu coûteux, se prête 
à toutes les manœuvres et fournit d'excellents résultats. 



— 875 — 

La soufreuse de M. Chambonnière qui dilue très bien la 
poussière, mais qui paraît d'un maniement moins simple, 
a été classée la seconde. 

Le concours de charrues tourne-oreilles pour labourer 
dans les pentes a été aussi fort intéressant. Sept concurrents 
se sont présentés et les résultats des essais ont permis de 
les classer de la façon suivante : 

4° M. Chambonnière, constructeur, à Cusset (Allier), 
pour sa charrue tourne-oreille à double corps; 

2° M. Remiller, constructeur, à Chasse, pour sa charrue 
tourne-oreille à deux versoirs ; 

3° M. Ch assagi) on, à Feurs, pour sa charrue tourne* 
oreille légère à double corps. 

Le concours de batteuses à manège pour petite exploi- 
tation n'a pu avoir lieu, car un seul constructeur s'est 
présenté. 

Les opérations des jurys ont été suspendues à l'heure du 
déjeuner. 

A midi, M. En ver te, président de la Société d'agriculture, 
ayant à ses côtés M. Bertbail, maire de la ville de Firminy, 
et M. de Brézenaud, inspecteur d'agriculture, puis les orga- 
nisateurs du concours et lesmembres des jurys se trouvaient 
réunis à l'hôtel du Nord. La cordialité qui est la compagne 
fidèle de toutes les solennités agricoles , n'a pas manqué an 
déjeuner quoique pris un peu à la hâte. 

Au dessert, M. de Brézenaud a remercié la Société d'agri- 
culture du bon accueil qu'elle lui a fait; il a bu à sa pros- 
périté, il a bu aussi à la ville de Firminy qui a su se mettre 
en avant pour la tenue du concours et qui a tout fait pour sa 
réussite. M. Berthail a répondu en remerciant M. de 
Brézenaud d'avoir bien voulu honorer Firminy de sa visite 
et en exprimant à la Société d'agriculture sa gratitude pour 
le brillant concours qu'elle a organisé dans sa localité. 

M. Euverte à son tour expose qu'il est de notre devoir de 
faire le meilleur accueil au représentant du Ministère et 
que notre Société sait un gré infini à M. de Brézenaud de 
l'intérêt qu'il porte à nos concours. Il remercie H. le Maire 



— 876 — 

de Firminy de ses paroles bienveillantes et ajoute que la 
Société d'agriculture restera toujours l'obligée de la ville de 
Firminy, qui fait si généreusement les choses. 

Le concours de labourage a eu lieu & l'issue du déjeuner. 
Quoique les prix portés au programme fussent nom- 
breux, un nombre très restreint de laboureurs a pris part 
à ce concours et le jury n'a pas trouvé très brillant le tra- 
vail exécuté. 

Cependant les bons laboureurs ne doivent pas manquer 
dans les cantons du Chambon et de Saint-Genest-Malifaux. 

Depuis plusieurs années les compte-rendus de nos Comi- 
ces constatent que le nombre des concurrents aux prix de 
labourage va en diminuant. 

Devons-nous en conclure que c'est une institution qui a 
fait son temps? 

Pour mon compte, je le crois. 

Les conditions de la culture ont bien changé depuis 
l'institution des concours de labourage. 

Lorsque l'exploitation du sol se basait presque exclusi- 
vement sur la culture des céréales, le labour était l'opération 
la plus importante de la ferme, celle à laquelle on apportait 
tous ses soins. 

Chaque cultivateur possédait un atelage bien dressé à ce 
travail et mettait son amour- propre à tracer les plus beaux 
sillons. 

Aujourd'hui la culture des céréales a diminué, les sur- 
faces labourées ont été réduites considérablement par les 
créations de prairies ; le bétail de rente a fait place aux 
bétes de travail. On laboure peu dans les fermes et les 
attelages ne sont plus aussi bien dressés à cette opération. 
L'amour-propre du paysan se porte maintenant sur les 
animaux de produit, sur les vaches laitières, sur les 
génisses qui garnissent son étable : il ne songe plus au 
labour. 

Il en résulte que si le concours de labourage perd de 
l'importance, le concours des animaux reproducteurs de- 
vient chaque année plus considérable. 



— 277 — 

Ce n'est pas par le concours de labourage où nous admet- 
tons toutes ces vieilles charrues du pays très défectueuses, 
donnant une traction très considérable, tournant mal la 
terre, que nous pousserons désormais l'agriculteur à 
mieux cultiver le sol. 

11 faut l'engager à employer les instruments perfectionnés, 
à se servir de ces charrues qui fatiguent moins le laboureur 
et son attelage et qui font un travail meilleur. 

Je verrais pour ma part avec plaisir les primes accordées 
au labourage, transformées en primes décernées aux 
cultivateurs qui emploieraient les instruments perfection- 
nés; je verrais avec satisfaction la somme consacrée annuel- 
lement au concours de labourage, employée à l'achat de 
bons instruments qui seraient décernés en primes aux lau- 
réats de nos prix culturaux. 

Je ne puis terminer le compte-rendu de cette première 
journée du Concours sans dire quelques mots de l'exposi- 
tion des instruments d'extérieur et d'intérieur de fermes, 
et des instruments et outils d'horticulture- Plus de 500 
objets (sans compter les objets de petit outillage) apportés 
par 66 exposants, composaient cette partie du concours. 

Parmi les instruments d'extérieur de fermes, je signale- 
rai les charrues légères en fonte et bon marché de 
M. Chassagnon, de Feurs; les charrues tourne-oreilles, les 
charrues et les houes vigneronnes de M.Remiller, de Chasse, 
tous instruments bien construits, légers mais solides. Je 
citerai aussi les charrues, les herses, les houes de M. Ghana- 
bonnière, de Cusset, et de M. Val lo ton, de Lyon ; et le 
moulin à vent de M. Berthet, de Firminy. 

J'indiquerai aussi comme digne d'attention, là charrue 
défonceuse Sack, exposée par MM. Marckert, et les instru- 
ments agricoles de M. Blanc, de Sury-le-Comlal, qui sont de 
vrais instruments d'agriculture bien construits et parfaite- 
ment appropriés aux besoins de notre région. Depuis plus do 
40 ans la maison Blanc, de père en fils, s'applique & perfec- 
tionner les instruments de culture du sol et nous devons 
reconnaître qu'elle a rendu de vrais services à l'agricul- 
ture. 



— 278 — 

Les roues fer et bois de M. Barthélémy Brunon.de Rive- 
de-Gier, méritent une mention spéciale. Ces roues avec 
jantes en bois ont un moyen en fer dans lequel s'en- 
castrent sans soudure des raies d'acier. Ces roues dont 
les modèles sont très variés peuvent s'appliquer à toute 
espèce d'usage ; voitures de luxe, artillerie, tramways, 
tombereaux, charrettes, fardiers, véhicules et machines 
agricoles. 

Parmi les petits instruments d'extérieur de ferme, je 
signalerai comme remarquable le pal de M. Vermorel, 
de Villefranche, dit pal Excelsior. 

Ce pal paraît être le dernier perfectionnement apporté à 
ce genre d'instrument. Son mécanisme est à peu près le 
même que celui du pal Select déjà avantageusement connu. 
Il en diffère par la disposition spéciale du clapet obturateur 
qui n'est plus placé dans le pieu de perforation même, mais 
qui est disposé latéralement au pieu à la hauteur de la 
pédale dans un tube spécial. Cette disposition évite tout 
écoulement par la pointe et permet de régler plus facilement 
et plus rapidement la tension du ressort du clapet obtu- 
rateur. Dans le pal Excelsior, le pieu est en acier 
trempé de petite dimenssion et de forme carrée, ce qui rend 
sa pénétration bien plus facile dans lesterrainsdurs.il 
est d'une seule pièce et plein, ce qui lui assure un plus 
long usage. 

Entre les mains d'ouvriers soigneux, ce pal doit fournir 
un dosage bien régulier, car on a évité dans sa construction 
tout ce qui, dans les autres pals, occasionnait des irrégula- 
rités dans le fonctionnement. 

Je signalerai aussi le pal Dauzat, de Billom(Puy-de-Dôme) 
qui remporta le premier prix, l'an dernier, à notre concours 
de Pélussin, et qui a reçu depuis divers perfectionnements. 

Parmi les instruments d'intérieur de fermes, MM. 
Marckert frères, de Saint-Etienne, présentaient une belle 
collection de pompes Broquet. 

MM. Yalloton, de Lyon, et Chambonnière, de Cusset, 
avaient exposé d'intéressantes collections de haches-paille, 
brise-tourteaux, coupe-racines, concasseurs, trieurs et 
tarares. 



— 279 — 

M. Jules Ginot, notre collègue, infatigable chercheur, 
avait présenté une série d'instruments de son invention 
qui ont été très appréciés par le Jury. 

Dans le local des outils d'horticulture, MM. Limousin et 
fils de Firminy, avaient fait une superbe exposition de pelles, 
pioches, bêches, pièces de charrues, socs, versoirs, dents 
de scarificateurs, dents de herses et pièces de machines 
agricoles. Celte exposition admirablement disposée était d'un 
mérite exceptionnel tant au point de vue agricole qu'au 
point de vue industriel. 

Enfin parmi les outils et instruments d'horticulture, je 
dois tout d'abord faire remarquer les deux belles exposi- 
tions de M. Wisser (Michel) jeune et de M. Wisser aîné, qui 
fabriquent des objets de taillanderie d'un fini remarquable. 
MM. Wisser sont des lauréats de vieille date dans notre 
Société, chaque année ils font du nouveau et méritent à 
chaque concours de nouvelles récompenses. 

Je signalerai la coutellerie et les greffoirs de M.Renaud, 
de Lyon ; le bel ensemble de coutellerie et taillanderie de 
de M. Crespin,de Saint-Rambert (Ain) ; les marchepieds 
et ascenseurs de jardins de M. Massardier, de Terre- 
noire; la poterie artistique de M. Boissonat, de Saint-V allier. 
Je terminerai ce qui est relatif aux instruments, en disant 
que jamais pareille exhibition ne s'était vue dans nos 
concours et que les jurys ont dû & leur grand regret, faute 
de récompenses plus nombreuses, laisser sans distinction 
plus d'un exposant méritant. 
Le dimanche 22 août, le Concours était au grand complet. 
Le bétail nombreux et choisi occupait la place du Champ 
de Mars. 

Les produits agricoles et objets d'enseignement agricole., 
l'exposition d'horticulture occupaient l'école des frères et 
offraient le plus beau coup d'œil, tant par leur nombre 
et leur variété que parleur valeur réelle. 

Je crois devoir remercier ici les frères de Firminy, au 
nom de la Société d'agriculture. Nous les avons littérale- 
ment envahis, ils nous ont laissés maîtres pendant une 
semaine entière de tous leurs locaux avec la meilleure grâce 



— 880 — 

du monde; nous aidant dans nos installations et nous facili- 
tant par leur complaisance l'organisation d'un concours dont 
nous ne soupçonnions-pas l'importance au début. 

Les produits agricoles présentaient un bel ensemble; les 
produits végétaux étaient très nombreux et remarquables, 
surtout les collections de céréales et de pommes de terre. 
Beaucoup de beurre et de fromages, des vins en assez 
grand nombre complétaient cette catégorie. 

Parmi les objets d'enseignement, je dois signaler le 
véritable musée botanique, géologique et zoologique ex- 
posé (hors région) par M. Goudard, instituteur à Verne 
(Haute-Loire). Je signalerai aussi un mémoire fort inté- 
ressant sur l'enseignement agricole et une analyse des 
travaux de Pasteur par M. J. Gay, instituteur à Planfoy. 

L'exposition horticole ne laissait rien à désirer. Je citerai 
comme très remarquable le lot important de légumes 
et la collection de pommes de terre de M. Gorrel, jardinier 
à la Terrasse. Ces lots ont fait l'admiration des amateurs et 
des connaisseurs. 

Pour donner une juste idée de l'importance du concours 
de Firminy en 1 886, je donne ci-dessous la statistique de 
ce concours comparée & celle du dernier concours du 
Chambon en 1878. 

Animaux reproducteurs et de service agricole 



Taureaux 10 \ 28 

Génisses 42 L^ 85 r^^ 

Vaches 801 92 

Bœufs de travail 10/ 2 

Poulains 21 ) 38 

Pouliches 5 ( 29 H J 63 

Juments pleines ou suitées 3 ) 11 

Espèce ovine 3 • 6 

Espèce porcine 7 8 

Volaille* (Lots). 3 13 



— 284 — 

1878 188G 

Lapins (Lots). 4 9 

Produits agricoles — 26 51 

Produits horticoles — 6 38 

Instruments et outils. .. (Exposants). 9 66 

Objets divers — 1 13 

Labourage — U 7 

Concurrents des exploitations agricoles. — 13 .52 

Serviteurs — 12 9 

A trois heures a eu lieu la distribution des récompenses sur 
l'estrade dressée sur la place du Breuil où avaient pris place 
le bureau de la Société d'Agriculture, les membres des 
Jurys, les commissaires-organisateurs. 

La cérémonie était présidée par M. Bargeton, préfet de 
la Loire, ayant à sa droite M. Euverte, président de la So- 
ciété d'agriculture; à sa gauche M. Berthail, maire de 
Firminy. 

Aux places d'honneur étaient placés : M. Chollet, con- 
seiller général, président de la Société de viticulture; 
M. Peyronnet, conseiller général, président de la Société 
d'agriculture de Roanne, et toutes les notabilités de la 
localité ; M. Charles Dorian, conseiller général. 

Après une brillante ouverture musicale jouée par l'Har- 
monie de Saint-Etienne, M. Euverte a prononcé un discours 
fort applaudi, dont voici l'anayse : 

M. Euverte remercie tout d'abord la municipalité et la 
ville de Firminy de l'accueil chaleureux fait à la Société 
d'agriculture. Il remercie également les organisateurs du 
concours. 

En témoignage de reconnaissance, il cite le nom des 
donateurs de médailles oiïertes à la Société d'agriculture 
comme prix d'honneur (voir ces noms plus loin). 

Au nom de M me Dorian, M. Euverte s'exprime ainsi : 

Permettez-moi, Messieurs, de m'srrêter un instant sur ce 
nom de Dorian qui aujourd'hui appartient à l'histoire. 

Je suis de ceux qui n'ont jamais partagé les opinions poli- 
tiques de M. Dorian ; mais je me fais un devoir, ici, à Fir- 



— 282 — 

miny, dans le pays où il a vécu et où il a su conquérir l'es- 
time générale, je me fais un devoir de rappeler qu'il a été 
ministre de la Défense nationale, un beau titre ; qu'il a pris 
une part sérieuse à la défense de Paris, et qu'il a fait face à 
l'ennemi avec un courage incontestable. 

Saluons donc ce nom au passage, c'est celui d'un vrai pa- 
triote. (Applaudissements prolongés). 

L'orateur a résumé ensuite le rapport de la commission 
de la tournée des fermes, après avoir adressé ses éloges au 
rapporteur. Il s'arrête sur les principaux lauréats et ensuite 
sur la haute signification des récompenses décernées à 
M. Courbon-Lafaye, à M.Frédéric Massardier,de Jonzieux, 
à M. J.-M. Chalaye,de Saint -Régis-du-Coin, à M. Claude 
Berger, fermier des hospices» à Surieux, & M. Gonlhier, 
directeur de l'école des Mines et propriétaire à Marlhes, 
h M. Micolon à Chamousset, qui se sont distingués par des 
travaux remarquables. 

Parlant du prix cultural spécial obtenu par la colonie de 
Saint-Genest-Lerpt, M. Euverte s'exprime ainsi: 

Depuis déjà bien des années, la colonie de Saint-Genest- 
Lerpt ne se lasse pas de mériter des récompenses dans nos 
comices, et les jurys ne se lassent pas de les lui décerner. 

Aujourd'hui, messieurs, vous allez entendre honorer 
quatorze fois cette colonie qui se montre supérieure dans 
toutes les branches de nos concours, et nous aurons le plaisir 
de décerner à cette colonie le superbe objet d'art donné par 
la ville de Firminy. 

Si vous lisez le rapport sur le concours des exploitations, 
vous y trouverez ce fait que sur un terrain de 53 hectares, la 
colonie trouve moyen défaire vivre 43 têtes de gros bétail, 
plus un grand nombre de porcs, moutons, etc. 

Nous sommes heureux de constater et de récompenser les 
succès agricoles de la colonie de Saint-Genest-Lerpt; mais 
cette institution présente, au point de vue moral, une 
importance infiniment plus considérable, et sur ce point 
encore, je vous demande de me permettre une utile digression. 

L'idée qui a présidé à la fondation de cette colonie, la 
pensée dominante de l'institution, c'est la charité prise dans 



— 284 — 

En terminant, M. Euverte adresse on éloge public à 
M. J. Gay, instituteur à Planfoy, lauréat de notre prix 
d'encouragement agricole, et en signalant les bienfaits que 
procurera à l'agriculture l'instruction technique. 

M. le Préfet a ensuite pris la parole pour remercier la 
Société d'agriculture et la ville de Firminy de l'honneur 
qu'elles lui font de l'appeler à présider celte fête. Il a 
exprimé son admiration pour le concours agricole si bien 
réussi, il a félicité les agriculteurs Je leurs efforts et de 
leurs progrès et leur a dit combien ils étaient dignes de 
l'appui du gouvernement de la République, le seul & son 
avis qui puisse assurer l'avenir de notre pays. 

Puis après avoir félicité M. Euverte de la courageuse 
franchise avec laquelle il a salué la mémoire du patriote 
républicain Dorian, il constate qu'il existe plus d'un ter- 
rain neutre comme celui du progrès, de l'agriculture, sur 
lequel les Français de toutes les opinions peuvent se donner 
la main pour aider d'un commun accord au relèvement et 
à la prospérité de la Patrie. 

Ces quelque mots ont été couverts d'applaudissements. 

Au moment de la distribution des récompenses, M. 
Euverte a remis lui-même, solennellement, à M. Otin, une 
médaille d'or que lui offre la Société d'agriculiure, suivant 
la décision de l'assemblée générale du 5 août, pour les ser- 
vices qu'il lui a rendus depuis 18 ans comme organisateur 
habile et infatigable de nos concours agricoles. 

M. Euverte décerne à M. l'abbé Cœur, directeur de la 
colonie de Saint-Genest-Lerpt, l'objet d'art (attelage de 
deux bœufs, bronze d'teidore Bonheur), offert par la ville 
de Firminy pour être décerné à l'exposant le plus méritant 
du concours. M. l'abbé Cœur est le lauréat qui a eu le plus 
de prix au Concours de Firminy, son nom est répété \ 4 fois 
sur la liste des récompenses. 

Enfin, M. F. Maire, secrétaire général, a proclamé à haute 
voix les noms des lauréats qui sont venus successivement 
recevoir, des mains de M. le Préfet ou des personnes nota- 
bles présentes sur l'estrade, les récompenses décernées par 
les jurys. 



Vers cinq heures a lieu la distribution des prix du con- 
cours musical. 



LISTE DES DONATEURS DE MEDAILLES 

POUR LB 



M. le Ministre de l'agriculture. — Une médaille 
d'or ; une médaille de vermeil. 

La Ville de Firminy. — Un objet d'art, bronze 
d'Isidore Bonheur. 

Madame Dorian, â Fraisses. — Une médaille or 
grand modale. 

Madame HoUser, à Unieux. — Une médaille or 
grand modale. 

La Compagnie des Mines de Roche-la-Molière 
et Firminy. — Une médaille or grand modale ; ane 
médaille or petit modale ; quatre médailles vermeil grand 
modale. 

La Compagnie des Forges et Aciéries de Fir- 
miny. — Une médaille d'or grand module. 

La Compagnie des Tramways de Saint-Etienne. 
— Une médaille or grand module. 

M. F. Largeron y directeur de la Compagnie 
du gaz de Firminy et Le Chambon. — Une mé- 
daille or petit module. 

MM. Limousin et fils, maîtres de forges à Fir- 
miny. — Une médaille or petit modale ; une médaille 
vermeil grand module. 

La Société de Viticulture de la Loire ; prési- 
sident M. Chollet, conseiller général. — Deux 
médailles argent grand module. 

La Société des Agriculteurs de France. — Deux 
médailles argent grand module ; deux médailles bronze 
grand module. 



LISTE GÉNÉRALE DES LAURÉATS 

QUI ONT OBTENU 

Des récompenses au Comice de Firminy 

Des 20, 21 et 22 août 1886 



PRIMES SPÉCIALEMENT AFFECTÉES AUX AGRICULTEURS 

DES DEUX CANTONS 

Du Chambon et de Saint-Genest-Malif&ux 



CONCOURS DES EXPLOITATIONS AGRICOLES 

ET HORTICOLES 

Pour améliorations de toutes sortes, Jéfoncements, dé- 
frichements, création de prairies, plantations de vergers 
et de vignes, reboisements, chaul'age, emploi d'engrais 
commerciaux, bonne tenue du bétail, bonne culture en 
général, bonne tenue des parcs et jardins. 

Jury: MM. Otin fils, J. Magand, Fillion, Croizier, 

F. Maire, rapporteur. 

i re Catégorie. — Bonne tenue des exploitations 

PRIX HORS CONCOURS 

Grand diplôme d'honneur, à M. Courbon-Lafaye, proprié- 
taire, & Marlhes (Loire). 

Diplôme d'honneur, à M. Etienne Antoine, de Sain t-Genest- 
M al i faux. 

Diplôme d'honneur, à M. Henri Soleil propriétaire., au 
Bria, Roche-la-Moliôre. 



} 



— 288 — 

Diplôme d'honneur, & H. Giraudet, propriétaire, an Sapt, 
Saint-Genest-Malifaux. 

Médaille d'or pelit module, & H. l'abbé Cœur, directeur 
de la Colonie de Saint- Genest-Lerpl. 

Médaille d'or grand module, offerte par M me Holtzer, & 
M. Frédéric Massardier, & La Durerière, com- 
mune de Jonzieux. 

Diplôme d'honneur (hors région),à M. Micolon, propriétaire, 
à Saint- Victor- sur- Loire et Chambles. 

I. — Propriétaires 

1 er prix. Médaille d'or petit module, à M. J.-M. Chalaye, 

propriétaire, à Saint-Régis-du-Coin. 
2* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Claude 

Chorein, propriétaire, à Mari h es. 
3* prix. Médaille de vermeil grand module, & M. Régis 

Chalaye, propriétaire^ La Chaplat, commune 

de Saint *Régis-du-Coin. 
4 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Basty, 

propriétaire, à Fontemare, commune de 

Jonzieux. 
5* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. J.-B. 

Chauvin, propriétaire, à la Vignasse, com- 
mune d'Unieux. 
6 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Joseph 

Dussauze, propriétaire, à Unieux. 
7 A prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Louis 

Thoailleux, propriétaire, & Robertane, com- 
mune de Saint-Genest-Lerpt. 
8* prix. Médaille de vermeil pelit module, à M. Cursoux, 

propriétaire^ La Collière.communedeMarlbes. 
9 e prix. Médaille de vermeil pelit module, & M. Jean 

Fontanay, propriétaire, & La Gabière, commune 

de Chazeau . 
10 e prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Nicolas 

Massardier, propriétaire, & Malval, commune 

du Chambon. 



11* prix. Médaille d'argent pelit module, à M. J.-C. Celle, 
à La Rouchoase, commune de Saint-Régis- 
dn-Coin. 



— 290 — 



ni. — Viticulture 

1 er prix. Médaille de vermeil petit modale, à M. Peyron, 

de Firminy, propriétaire, à Chazeaa. 
2 e prix. Médaille d'argent grand modale, à M. Pellade, 

de Firminy, propriétaire, à Chazeaa. - 
3 e prix. Médaille d'argent petit modale, à M. Gabriel 

Ronchon, de Firminy, propriétaire, à Chazeaa. 
4* prix. Médaille d'argent petit module, à M. Jean-Marie 

RouchoD, propriétaire, à Lavaure, commune 

de Chazeau. 
5 e prix. Médaille d'argent petit modale, à M. Louis 

Berger, propriétaire, à Vorette, commune de 

Chazeaa. 
Médaille de bronze grand modale, à M. Louis Saurignet, 

du Chambon, propriétaire, & Chazeaa. 
Médaille de bronze grand module, h M, Jean Girol, 

propriétaire, à Chazeaa. 
Médaille de bronze grand modale, à M. Jean-Baptiste 

Montméat, propriétaire, à Chazeaa. 
Médaille de bronze grand modale, à M. Philibert Barlet, 

propriétaire, à Chazeaa. 
Médaille de bronze grand module, à M. Chapelon, de Fir- 
miny, propriétaire, à Chazeau. 

IV. — Horticulture (Parcs, Jardins et Vergers) 

\ er prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Jean- 
Baptiste Chaperon, jardinier de la Compa- 
gnie des Aciéries de Firminy. 

2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Louis Guéret, 
jardinier de M ma la baronne de Saint-Genest, à 
Saint-Genest-Malifaux. 

3 e prix. Médaille de bronze grand module, à M. Pichon, 
jardinier, à Firminy. 



— 291 — 



V. — Reboisements 

Prix offerts par la Compagnie dos Mines de Roche-la-Mqlière 

et Firminy 

1 er prix. Médaille d'or grand module et médaille d'ar- 
gent de la Société des Agriculteurs de 
France, à M. Gonthier, propriétaire, à Verne, 
commune de Marlhes. 

2 e prix. Médaille d'or petit modale, à M. Marcelin Mas- 
sardier, propriétaire, à Rebaude, commune de 
Jonzieux. 

3 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Jean- 
François Chausse, propriétaire, à Furet, com- 
mune de Jonzieux. 

4 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Monteux, 
propriétaire, à Planfoy. 

5 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Jean- 
Pierre Plotton, propriétaire, à Chazeau. 

6 e prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Adrien 
de Bonneville, propriétaire, à Saint-Régis-du- 
Coin. 

VI. — Enseignement agricole 

MÉDAILLE DE VERMEIL GRAND MODULE, A M. JEAN GaY, 

instituteur a Planfoy 
Primes d'encouragement aux élèves de M. Gay 

1 er prix. Mention et un ouvrage d'Agriculture, à M. Pierre 
Jourjon, de Planfoy. 

2 e prix. Mention et un ouvrage d'Agriculture, à M. Pierre 

Georgeon, de Planfoy. 
3 e prix. Mention, à M. Gaston Grange, de Planfoy. 
4 6 prix. Mention, à M. Fleury Villelongue, de Planfoy. 



— 298 — 



Serviteurs et servantes de fermes 

et gardes 

1 er prix. 40 francs et un diplôme, et médaille de 
bronze de la Société des Agriculteurs 
de France, à M. Jean Couturier, 70 ans, 
pour 40 ans de services, comme jardinier chez 
MM. Peyretet Nicolas, au Montcel, commune 
de La Ricamarie. 

2 e prix. 30 francs et un diplôme, et médaille de bronze 
de la Société des Agriculteurs de France j 
à M. Pierre Breyron, 72 ans, 35 ans de services, 
chez M. Girond-Meunier, fermier, à La Rica- 
marie. 

3 e prix. 25 francs et un diplôme, à M. Pierre Angénieux, 
64 ans, 50 ans de services, comme jardinier et 
commissionnaire à la Compagnie des Mines de 
Roche-la-Molière etFirminy. 

4 6 prix. 20 francs et un diplôme, à M. Joseph Besset, 
56 ans., 28 ans de services, comme serviteur 
agricole, chez M. Monteux, propriétaire, à 
Planfoy. 

5 e prix. 45 francs et un diplôme, à M. Mathieu Mondon, 
46 ans, 27 ans de services, comme serviteur 
agricole chez H. Honteux, propriétaire, à 
Planfoy. 

6 e prix. 40 francs et un diplôme, à M. François Vallat, 
20 ans de services, comme jardinier chez 
M me Bréchignac-Humblot, à La Bargette, com- 
mune du Chambon. 

7 e prix. 10 francs et un diplôme, à M. Gabriel Vial,25 ans 
de services, comme jardinier chefc M me Dorian, 
à Fraisses. 

8 e prix supplémentaire. 10 francs et un diplôme, à M. Louis 
Terrât, 24 ans de services, comme jardinier 
chez M me Benevent, à La Ricamarie. 



— 293 — 

9 e prix supplémentaire. Médaille de bronze grand modale 
et diplôme, à M. Tardy, 42 ans de services, 
comme garde chez M. Gonthier, à Verne, com- 
mune de Marlhes, et pour le bon entretien des 
bois dont il a la garde. 

Diplôme de mérite, à M. Jacques Chauvin, pour le concours 
prêté à son père dans l'amélioration de sa pro- 
priété de La Vignasse, à Unieux. 



Primes affectées à tous les concurrents de l'arrondissement de Saint-Etienne 

CONCOURS DE LABOURAGE 

Jury : MM. Lucien Guôtat, Magand, Bonjour, Fillon, 

Chômât et Imbert. 

» 

1 er prix. 30 francs et diplôme, à M. Jean Bonche, à Saint- 

Genest-Malifaux. 
2 e prix. 25 francs et diplôme, à M. J.-B. Jurine, à Fraisses. 
3 e prix. 20 francs et diplômé, à M. Fauvet, à Saint-Genest- 

Malifaux. 
4 e prix. 45 francs et diplôme, à M. J.-M. Jurine, au Cham- 

bon. 
5 e prix. 40 francs et diplôme, & M. Bessy, au Chambon. 
6 e prix. 40 francs et diplôme, à M. Nicolas Massardier, au 

Chambon. 



CONCOURS DES ANIMAUX REPRODUCTEURS 
ET DE SERVICE AGRICOLE 

ESPÈCE BOVINE 

Jury : MM. Charlois, Fillon, Charme t, Homeyer, Defours, 

E. Nicolas. 

4 re Section. — Taureaux de race étrangère 

à la région 

4 "prix. 60 francs, à M. Anteine Brun, à La Terrasse, 
Saint-Etienne. 



— 294 — 

2* pu ix. 40 francs, à M. Romeron, à La Terrasse, Saint- 
Etienne. 

3 e prix. 40 francs, à M. Conrbon-Lafaye, à Harlhes. 

4* prix. 5 francs, à M. Fabbé Cœnr, directeur de la Colonie 
de Saint-Genest-Lerpt. 

2* Section. — Taureaux race de la région 

4 n prix. 60 francs, à M . Frappa, à Firminy . 
2 e prix. 40 francs, à M. Brouiller, à Firminy. 
3 e prix. 30 francs, à M. Thiollier, à La Cula. 
4 e prix. 20 francs, à H. Mathieu Béai, à Firminy. 

3 e Section. — Génisses de race étrangère 

à la région 

4 ep prix. 50 francs, à M. Brun, à La Terrasse, St-Etienne. 

2 e prix. 40 francs, à M. Pierre Pichon, à La Terrasse. 

3 e prix. 20 francs, à H . Courbon-Lafaye, à Marlhes. 

4 e prix. 45 francs, à H. l'abbé Cœur, directeur de la 
Colonie de Saint-Genest-Lerpt. 

5 e prix. 40 francs., à M. Romeron, à La Terrasse, Saint- 
Etienne. 

6 e i-Rix. 40 francs, à M me Dorian, à Fraisses. 

7 e prix. 40 francs, à M. Grange, à Villars. 

8 e prix. 40 francs, à M. Mounier, à Firminy. 

4* Section. — Génisses race de la région 

4 er prix. 50 francs, à M. Liogier, à Firminy. 

2 e prix. 40 francs, à M. François Bernard, à Unieux. 

3 e prix. 30 francs, & M. Mounier, & Firminy. 

4 e prix. 20 francs, à M. Claude Berger, à Saint-Genest- 
Lerpt. 

5 e prix. 45 francs, à M. Berger, à Chazeau. 

6 e prix. 40 francs, à M. Pierre Malécot, à Saint-Jean- 
Bonnefonds. 

7 e prix. 40 francs, à M. Jurine, à Fraisses. 



— ■ 295 — 

Jury : MM. Prajalas, Magand, Chaudier, Badinand, 

Oriol. 

S* Section. — Vaches de race étrangère à la région 

1 er prix. 50 francs, à M. Mathieu Grange, à Saint-Etienne. 

2 e prix. 40 francs, à M. P. Pignol, à La Marandinière, 
Saint-Etienne. 

3 e prix. 30 francs, à M. Pichon, à La Terrasse, Saint- 
Etienne. 

4 e prix. 20 francs, à M. Brun, à La Terrasse, Saint- 
Etienne. 

5 e prix supplémentaire. 45 francs, à M me Dorian, à 
Fraisses. 

6 e Section. — Vaches , race de la région 

4 6r PRix. 60 francs, à M. Brun, à La Terrasse, Saint- 
Etienne. 

2 e prix. 50 francs, h M. Mathieu Béai, à La Tardive, 
Firminy. 

3 e prix. 40 francs, à M. Denis Jurine, à Fraisses. . 

4 e prix. 30 francs, à M. Claude Berger, à Saint-Genest- 
Lerpt, 

5 e prix. 20 francs, à M. Joseph Convert, à Firminy. 

Prix d'ensemble pour les plus belles {curies exposées 
Jury : Les deux précédents. 

1 er prix. Médaille d'or grand module st diplôme, offerte 

par le Ministre de l'Agriculture, à M. Brun, à 

La Terrasse, Saint-Etienne. 
2 e prix. Médaille de vermeil grand module et diplôme, à 

M. Courbon-Lafaye, à Marlhes. 
3 e prix. Médaille de vermeil grand module et diplôme, à 

M. l'abbé Cœur, directeur de la Colonie, à 

Saint-Genest-Lerpt. 
4* prix. Médaille de vermeil petit module et diplôme, à 

M. Chapat, à Saint-Etienne. - 



— 8»6 -i 
BŒUFS EN PAIRES 

Jury : MM. Charbois, Fillion, Charmet, Horaeyer, Détour. 

Bcrafi éleréi par rïxpoimt 

t w prix. Non décerné. 
S 9 prix. Non décerné. 

3 e prix. Médaille d'argent grand modale, à M. Bonche, à 
Saint-Genest-Malifaux. 

ESPÈCE CHEVALINE 

Jury : MM. Labully, LucienGuétat, Saumon, Logé aîné, 

Milland, Audouard. 

i n Section. — Poulains jusqu'à 3 ans 

1 er prix. 40 francs, à M. Rabit, à Fraisses. 

2 6 prix. 30 francs, à M. Gonnet, à Firminy. 

3 e prix. 20 francs, à M. Laurent-Brunoy, à Fraisses. 

4 e prix. Médaille d'argent, à M. Jean-Marie Oriol, à 

Colombier. 
tt e prix. Mention honorable, à M. André Angénieax, à 

Firminy. 

2* Section. — Pouliches jusqu'à 3 ans 

J^prix. 40 francs, à M. Mathieu Perret, à Roche-la- 
Molière. 
2 e prix. 30 francs, à M. Denis Jurine, à Fraisses. 

3 e prix. 20 francs, à M. Gabriel Alexandre, & La Rica- 

marie. 
4 e prix. Mention honorable, à M. Jean Bonjour, à Rive- 

de-Gier. 

3 e Section. — Juments pleines ou suitées 

1 er prix. 50 francs, à M. Jacques Jacquemard, à LaRica- 
marie. 



— 297 — 

2 e prix. 35 francs, à M. Joanny, à La Mafolie, au Cham- 
bon. 

3 e prix. 25 francs, à H. Jean Guichard, à Saint- Victor- 
sur- Loire. 

4 e prix. 20 francs, & M. Pierre Durand, à Saint-Etienne. 

5 e prix. Mention honorable, à M. B. Roche, à Firminy. 

ESPÈCE] OVINK 
Jury : MM. Hérisson, J. Ginot, Imbert, Ogier. 

■ 

4 re Section. .— Béliers de 1 à 4 ans 

1 er prix. Médaille de vermeil petit modale, à M. l'abbé 
Cœur, directeur de la Colonie, h Saint-Genest- 
Lerpt. 

2 e prix. Médaille d'argent petit moi aie, à M. Jassin, 
à Unieux. 

r 

2 e Section. — Brebis de 2 à 5 ans 

1 er prix. Médaille de vermeil petit modale, à M. Barthé- 
lémy Gachet, de Firminy. 

2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. l'abbé 
Cœur, directeur de la Colonie de SaiuUGenest- 
Lerpt. 

ESPECE PORCINE 
l pe Section. — Verrats de toutes races 

1 er prix. Médaille de vermeil petit module, à M. l'abbé 
Cœur, directeur de la Colonie de Saint- 
Genest-Lerpt. 

2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Claude 
Perrin, à La Tour-en-Jarret. 

2 e Section. — Truies pleines ou suitées 

1 er prix. Médaille de vermeil petit module, à M. l'abbé 
Cœur, directeur de la Colonie de Saint- 
Genest-Lerpt. 

2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Yignal, à 
Çaloire. 



.— 298 — 

Volailles (Coqs et poules, etc.) 

I er prix. Médaille de vermeil petit module, à M roe Elisa- 
beth Cane), à Saint-Paul -en- Corn Mon. 

8 e prix. Médaille d'argent grand modale, à M. l'abbé 
Cœur, directeur de la Colonie de Saint- 
Genest-Lerpt. 

3 e prix. Médaille d'argent grand module, à M. Duirat, 
à Saint-Martin-en-Coailleux. 

4 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Pitaval, à 
Saint-Christô-en-Jarret. 

5 e prix. Médaille de bronze grand module, à M. Denis 
Jurine, à Fraisses, pour dindons. 

6 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Pierre 
Soubeyran, à Firminy, pour oies. 

7 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Gardan, 
à La Fouillouse, pour canards. 

Lapins 

1 er prix. Médaille d'argent petit module, à M. Gimbert, 

de Saint-Etienne. 
2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. l'abbé 

Cœur, directeur de la Colonie de Saint- 

Genest-Lerpt. 
3 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Chaize, 

de Firminy. 
4 e prix. Médaille de bronze petit module, & M. Verne, 

de Firminy. 



CONCOURS DE PRODUITS AGRICOLES 

Jury : MM. Bourgeois, J. Besson, Viricel, Otin père, 

Abel Faure, Maitfn. 

i rô Section . — Céréales racines, tubercules 

1 er prix. Médaille d'or petit module, à M. Gardan, à La 
Fouillouse (pour son ensemble). 



- 299 — 
2* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Gorrel, 



— 300 — 

2 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Courbon- 

Lafaye, à Marlhes. 
3 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Claude 

Berger, à Saint-Genest-Lerpt. 

4 e Section. — vins de V arrondissement de 
Saint-Etienne, Eaux-de-vie, Kirsch 

1« r prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Hervier, 

à Pélussin. 
3* prix. Médaille de vermeil pelit module, à M. Dussauze, 

à Unieux. 
3« prix. Médaille d'argent petit module, à M. Claude 

Fond, à Cellieu. 
4 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Jacquier, 

à Côte-Fleurie. 
5« prix. Médaille de bronze grand module, & M. Emile 

Philip, à Saint-Genest-Lerpt. 
6 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Martignat 

fils, au Chambon. 

5 e Section. — Miels, Cire, Cocons, Conserves de 
ménage, Plumes, Duvet, Laine 

\ er prix. Non décerné. 

3 e prix. Médaille d'argent petit modale, à M. James, à 

Marlhes, pour miel. 
3 e prix. Non décerné. 
4 e prix. Non décerné. 



CONCOURS DE PRODUITS HORTICOLES 

Jury : MM. Gauthier-Dumont, Teyssier, J.-M. Matras, 

Bruchefc, Vial, Bahurel. 

jre Section. — Conifères, Plantes molles, Fleurs 

coupées, Bouquets 

1 er prix. Médaille d'or petit module, à M. Daudet, horti- 
culteur, au Chambon 



— 308 — 

* 

2 e prix. 30 francs, à M. Giron, à La Terrasse, Saint- 
Etienne. 

3 e prix. 25 francs, à M. le directeur de la Colonie de 
Saint-Genest-Lerpt. 

4* prix. 20 francs, à M. Frère, à Bellevne, St-Etienne. 

5 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Dafaut, 
jardinier, à Firminy. 

6 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Forest, 
à L'Etrat. 

Prix d'ensemble pour l'Exposant le plus méritant des 

trois lectlom 

Médaille d'or grand module, offerte par la Compagnie des 
tramways de Saint-Etienne, à M. Gorrel 
Philippe, à La Terrasse. 



CONCOURS D'INSTRUMENTS ET MACHINES 

Oucert à tous les constructeurs /rançais ou leurs représentants 
Jury : MM. Hérisson, E. Nicolas, Clair, Rivolier. 

CONCOURS SPÉCIAUX 

Jury : MM. Hérisson, Nicolas, Rivollier, Clair 

Concours de barattes pour petite 

exploitation 

4 er prix. Médaille de vermeil grand module et diplôme, à 

M, Vermorel, de Villefranche (Rhône). 
2 e prix. Médaille Je yermeil petit module et diplôme, à 

M. Chambonnière, de Cusset (Allier) 
3 e prix. Médaille d'argent grand module et diplôme, à 

MM. Marckert frères, de Saint-Etienne. 
4 e prix. Médaille d'argent petit module et diplôme, à 

M. Chapelier, à Ernée (Mayenne) ; représenté 

par MM. Marckert frères. 



— 303 — 

Concours de charrues tourne-oreilles 
pour labourer dans les pentes 

1 er prix. Médaille de vermeil grand modale et diplôme, à 
M. Chambonnière, à Cusset (Allier). 

2 e prix. Médaille de vermeil petit module et diplôme, à 
M. Remiller, à Chasse. 

3 e prix. Médaille d'argent petit modale et diplôme, à 
M. Chassagnon, à Feurs. 

Jury : MM. Chollet, Hérisson, E. Nicolas, J.-B. Clair. 

Concours de pulvérisateurs et instruments propres à répandre 
les liquides et les poussières, pour combattre les cryptogames 
et les insectes tant en viticulture qu'en horticulture (les 
pals exceptés). 

Instruments à liquide 

1 er prix. Médaille d'or petit module et diplôme, à M. Al- 
brand, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 

2* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Ver 
morel, à Villefranche (Rhône). 

3 e prix. Non décerné. 

4 e prix. Médaille d'argent petit module, à MM. Delors et 
Guiraud, à Nîmes (Gard). 

5 e prix. Médaille de bronze grand module, à M. Cham- 
bonnière, à Cusset (Allier). 



prix unique. Médaille d'honneur argent grand modulo, 
offerte par la Société de viticulture de la Loire, à 
M. Serre fil s, à Béziers, pour soufreuse Lagleyse. 

CONCOURS GÉNÉRAUX 

Jury : MM. Bourgeois, Chaudier, Juste, Ogier, Madignier 

4 re Section. —Instruments d'extérieur de ferme 

Médaille d'or petit module, offerte par MM. Limouzin et 
fils, à M. Chassagnon, à Feurs, pour son 
ensemble. 



— 304 — 

Médaille de vermeil grand module,àM. Remiller, à Chasse, 

pour son ensemble. 
Médaille de vermeil grand module, à M. Valloton, à Lyon, 

pour 8on ensemble. 
Médaille de vermeil grand module, à M. Berthet, à Firmin y, 

pour son moulin à vent. 
Médaille de vermeil petit module, à M. Chambonnière, à 

Cusset, pour son ensemble. 
Médaille de vermeil petit module, à MM. Marckert frères, 

à Saint-Etienne, pour charrue Sack. 
Médaille d'honneur , argent grand module, offerte 

par la Société de viticulture de la Loire > 

à M. Vermorel, à Villefranche, pour son pal 

Select perfectionné. 
Médaille d'argent grand module, à M. Blanc, à Sury-le 

Comtal, pour défonceuse et rigoleuse. 
Médaille d'argent grand module, à M. Charrière,à La Croix- 

de-1'Orme, pour un araire. 
Médaille d'argent petit module, à M. Dauzat, à Billom 

(Puy-de-Dôme), pour son pal. 
Médaille d'argent petit module, à M. Granchamp, à 

Luriecq, pour son ensemble. 
Médaille d'argent petit module, à M. Maurin Bergère, 

à Auberives (Isère). 
Médaille de bronze grand module, à M. Courbon, à Fir- 

miny, comme inventeur. 
H e prix. Médaille de bronze petit module, & M. Marcoux, 

de Saint-Viclor-sur-Loire, pour son ensemble. 
prix d'honneur. Médaille de vermeil du Ministre 

de l'agriculture^ à M. Barthélémy Brunon, 

k Rive-de-Gier, pour ses roues fer et bois. 

9« Section. — Instrumunts d'intérieur de ferme 

Médaille d'or petit module, à MM. Marckert frères, pour 

leur ensemble. 
Médaille de vermeil grand module, offerte parMM. Li- 

mouzin et fils, à M. Valloton, à Lyon, pour 

son ensemble. 



— 306 — 

Médaille de bronze grand module, à M. Pin, à Saint- 
Etienne, pour treillages. 

Rappel de diplôme d'honneur, à M. Michel Wisser jeune, 
de Saint-Etienne, pour l'ensemble de sa tail- 
landerie. 

Rappel de médaille d'or,à M. Wisser aîné, à Saint-Etienne, 
pour l'ensemble de sa taillanderie. 

Prix d'ensemble pour les exposants de ces 8 sections qui présenteront 

le plus bel ensemble 

Médaille d'or grand module offerte par la Compagnie des 
Aciéries de Firminy, à M. Valloton, à Lyon. 

Médaille d'or grand mobule, offerte par M m * Dorian, à 
M. Chambonnière, à Cusset. 



ENSEIGNEMENT AGRICOLE 

Jury : MM. Favarcq, Croizier, F. Maire. 

Médaille de vermeil petit modale et diplôme, à M. Brœmer, 
à Izieux, pour introduction d'une ruche et de 
la race d'abeilles de la Carniole. 

Médaille d'argent petit module et diplôme, à M. Jean Gay, 
instituteur, à Planfoy. 

Médaille de vermeil petit module et diplôme, au propaga- 
teur de la vaccination charbonneuse, à M. Bosc, 
fermier des hospices, à Villars, près Saint- 
Etienne, qui a consenti le premier à faire vac- 
ciner ses animaux par M. Labully, vétérinaire 
départemental. 



PRIX HORS REGION 

ESPÈCE BOVINE 

Taureaux 

1 er prix. Médaille d'argent grand module, à M. Pierre 

Chanal, à Chandeyrolles. 
3 e prix. Médaille d'argent grand module, à M. Meunier 

Jacquier, à Saint-Maurice-en-Gourgois. 



— 307 — 



r • 



Médaille d'argent, à M. Pierre Ghanal, à Chandeyrolles. 

Prîz d'ensemble 

Médaille d'or petit module, à M. Pierre Chanal, pour 
l'ensemble de ses animaux de race Mezenc. 

ESPÈCE] CHEVALINE 

Médaille d'or petit module, à M. Boureille, à Craponne, 

pour ses étalons. 
Médaille de vermeil, à M. Grangette, de Saint-Maurice-ea- 

Gourgois. 



PRODUITS AGRICOLES 

Céréales, RacineSj Tubercules, etc. 

Médaille de bronze grand module, à M. Goudard, institu- 
teur, à Verne (Haute-Loire). 

Beurre 

Médaille de bronze petit module, à M. Pierre Chanal, à 
Chandeyrolles (Haute-Loire). 

Vins, Eauœ-de-vie, Liqueurs distillées 
Propriétaires 

1 er prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Cuminat, 

à Serrières (Ardèche). 
3 e prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Bour- 

cheix-Cheminat, à Aubière (Puy-de-Dôme). 
3 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Bouvier, 

à Boën. 
4 e prix. Médaille de bronze petit module, à M. Thevinin, 

à Boën. 



— 806 — 

Négociants 

I** paix. Médaille de vermeil grand modale, à M. Jacquier 

. jeune, à Saint-Etienne. 
8* prix. Médaille de vermeil grand module, à M. Pascal, 

à Firminy. 
3 e paix. Médaille de vermeil petit module, à M. Momplot, 

à Firminy. 
4 e prix. Médaille de vermeil petit module, à MM. Petiot 

et Reboul, à Firminy, 
5 e prix. Médaille d'argent petit module, à M. Serre, à 

Bourg-Argental. 
6* prix. Médaille de bronze petit module, à M. Paulin 

Lébre, de Saint-Elienne. 



ENSEIGNERENT AGRICOLE 

1 er prix. Médaille de vermeil grand module, à M.Goudard, 
instituteur, à Verne (Haute-Loire), 

2 e prix. Médaille de vermeil petit module, à M. Dubuis, 
instituteur, à Chambles (Loire). 

3 e prix. Mention honorable, à M. P. Pélicot, instituteur, 
à Bruz (Ille-et-Vilaine). 



M»MH<l*MaMM>k>4 I ^l 



Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois. 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA 



SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance. 

— Lettres et circulaires diverses. — Travaux des 
Sections* — Section d? agriculture et d'horticulture : 
Procès-verbal de la réunion du 23 octobre, — Sections 
réunies : Procès-verbol de la réunion du 20 octobre. — 
Actes de l'Assemblée. — Réclamation Momplot. — 
Proposition d'envoyer nos publications aux membres 
honoraires et correspondants. — Changement de l'heure 
des réunions mensuelles. — Proposition de candidature. 

— Admission de nouveaux membres. 

Présidence de M. Maximilien Evrard, puis de M. Euverte 

Les membres présents, au nombre de 21, sont : 
MM. Badel, S. Berne, Carrot, Croizier, Max. Evrard, 
Euverte, Gilibert, S.-J.-F. Jaboulay, L. Guétat, A. Guétat, 
F. Maire, L. Maire, S.Michel, Momplot, Pellade, fi. Philip, 
Point, Rimaad, Rivolier, Tollin. 

Corr e sp ondance 

Elle comprend : 4° Lettres de démissions de MM. Sut- 
terlinj Fond, de Saint-Martin -la-Plaine. Ils motivent leur 
décision sur la difficulté qu'ils ont à assister à nos réu- 
nions à cause de leur éloignement. 

2° Lettre de M. Fauquier, ingénieur aux aciéries de Fir- 
miny, donnant également sa démission de membre titulaire 
à cause de son départ de Firminy. M. Fauquier va, en effet, 
occuper an Tonkin le poste de directeur des travaux pu- 
blics. 



— 340 — 

Sur une observation de M. Michel Sauveur, une discus- 
sion s'engage au sujet du titre de membre honoraire à ac- 
corder aux membres démissionnaires et à l'envoi aux 
membres correspondants et honoraires des publications de 
la Société. (Voir aux actes de l'Assemblée). 

3° Lettres du ministre de l'Instruction publique et des 
Beaux-Arts, relatives l'une, à la date de la réunion des So- 
ciétés savantes à la Sorbonne; l'autre, à différents sujets 
d'études proposées à notre Société. (Renvoyées aux sec- 
tions des Sciences et Lettres). 

4° Lettre de M. le D r Rimaud sur l'air irrespirable des 
puits. (Renvoyée à la section des Sciences). 

5° Lettre de M. Chapelle proposant un de ses. employés 
pour les récompenses que la Section d'Industrie a décidé 
de décerner aux vieux serviteurs de l'Industrie. (Renvoyée 
à la Section de l'Industrie. 

6° Lettre de M. Maussier, secrétaire de la Commission 
forézienne de l'histoire des Gaules, proposaut à la section 
des Lettres divers sujets d'étude. (Renvoyée à la section 
des Lettres). 

7° Lettre de M. Momplot, de Firminy, adressant à la 
Société une réclamation au sujet de la médaille qui lui a 
été décernée an concours de Firminy pour son exposition 
de vins. (Voir aux actes de l'Assemblée). 

8° Lettre de MM. Otinet Neyron de Saint-Julien^ s'ex- 
cusant de ne pouvoir assister à la réunion. 



Travaux des Sections 

SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE 

Séance du 23 octobre 1886 

Président : M. Otin 
Secrétaire : . M. J.-B. Croizier 

M. le Secrétaire général rend compte des publications 
reçues et intéressant la Section. 



— 3*4 — 

Il signale un moyen de guérir les chevaux couronnés 
sous traces ultérieures, indiqué dans le Journal d'Agri- 
culture pratique. 

L'insertion de cette recelte dans notre Bulletin est de- 
mandée par la Section. 

Le Président fait connaître à la réunion que la récolte 
des produits du champ d'expériences étant terminée, il y a 
lieu d'en faire la distribution. 

Il propose pour cela le samedi 30 octobre et le samedi 
6 novembre. Il propose d'annoncer au public cette distribu- 
bution par la voie des journaux et d'en aviser les Socié- 
taires par lettre circulaire, en informant les uns et les au- 
tres que toute personne désirant prendre part à la distri- 
bution devra se munir de sacs en papier pour recevoir les 
semences. 

Le Président dit encore qu'il sera distribué cette année 
trente-deux variétés de pommes de terre , cinq variétés de 
froment, deux variétés de seigle de printemps et une va- 
riété d'orge. 

La réunion adopte les propositions du Président. 

M. Teyssier fait observer qu'il serait utile de demander 
aux personnes à qui nous avons remis des semences Tan 
dernier des renseignements sur les résultats qu'ils ont 
obtenus. 

Cette observation très juste est prise en considération. 

Puis une causerie s'établit sur les races bovines qui 
pourraient fournir les meilleurs résultats dans notre pays 
montagneux. Les membres présents à la réunion sont d'avis 
que la race tarentaise, race de montagne qui, à ses qualités 
laitières, joint une aptitude au travail et à l'engraissement, 
devrait convenir à notre région. 

Notre collègue M. Randon, fermier au' Mont-Pilat (1,400 
mètres d'altitude) est félicité d'avoir introduit dans notre 
arrondissement des vaches, génisses et taureaux de race 
tarentaise. L'essai fait par M. Randon sera concluant et la 
Société l'en remercie. 



SECTIONS REUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTERS 

Séance du 20 octobre 1886 

Président : H. Rimaud 

L'ordre du jour porte : Propositions de sujets d'études 
archéologiques. L'absence de M. P.-B. Haussier nous a 
privé de la leeture de son travail. 

M. Rivolier nous a lu un article du journal le Messager 
de la Loire y article intitulé le « Fusil national >• M. Ri- 
volier a commenté cet article très savamment et a beau- 
coup intéressé la Section. 

M. Favarcq nous a lu , du journal le Naturaliste, quel- 
ques comptes-rendus de travaux présentés à l'Académie 
des Sciences. Ces travaux avaient pour titre : 

\ ° De la présence des ricins dans le tuyau des plumes 
des oiseaux. — Note de M. Trouessart. 

2° Sur un bois de renne, orné de gravures, que M. Eu- 
gène Paignon a découvert à Monlgaudier. — Note de M. Al- 
bert Gaudry. 

3° Limite de la résistance vitale des anguillules de la 
nielle. — Note de M. G. Pennetier. 

4° Recherches sur la ramie. — Note de M. E. Frémy. 

5° Sur la persistance des mouvements volontaires chez 
les poissons osseux, à la suite de l'ablation des lobes céré- 
braux. — Note de M. Vulpian. 

Cette lecture, accompagnée de remarques intéressantes, 
a grandement captivé l'attention des membres de la Section. 

M. Revol nous a lu une note essentiellement du domaine 
de l'hygiène sur les dangers de la fumée dans l'atmosphère 
des grandes villes. A ce sujet, M. Revol nous a parlé de 
machines magnéto et dynamo-électriques à fils fins, dont 
l'emploi pourrait atténuer ces inconvénients ; il se propose 
à une séance ultérieure de nous entretenir des' appareils 
fumivores comme procédés devant contribuer au même 
but. 



— 313 — 

Actes de l'Assemblée 

Réclamation de M. Momplot au sujet de la mé- 
daille qu'il a reçue au Concours de Firminy pour 
ses vins. — Dans sa lettre» M. Momplot a exposé qu'il 
n'avait reçu qu'une médaille de vermeil petit module alors 
que ses produits avaient été trouvés supérieurs à ceux de 
M. Jacquier jeune, qui a reçu une médaille de vermeil 
grand module. M. Momplot expose ensuite ses mérites per- 
sonnels au point de vue de ce qu'il a fait pour le concours 
de Firminy et de son goût pour l'agriculture et finale- 
ment demande que la Société revienne sur la décision du 
jury et lui décerne la même récompense qu'à M. Jacquier 
jeune. 

M. Euverte, président, fait remarquer que, quoique 
fasse la Société, elle fait toujours des mécontents; mais 
qu'elle ne peut pas revenir sur la décision d'un jury. 

M. Maire, secrétaire général, expose que le programme 
des prix destinés aux produits agricoles ne comportait pas 
de médailles pour les négociants, que malgré cela des né- 
gociants en vins et liqueurs ont demandé à exposer; qu'ils 
n'ont été admis que par tolérance et qu'ils ont été bien 
avertis qu'aucune récompense n'était prévue pour eux au 
programme. 

M. Maire dit encore que le jury de cette section a de- 
mandé au moment de ses opérations au bureau de la So- 
ciété de mettre à leur disposition des médailles supplémen- 
taires; que ces médailles ont été décernées à des négociants 
qui n'avaient rien à prétendre. Il conclut qu'il est fâcheux 
que malgré sa générosité notre Société ait à recevoir des 
réclamations du genre de celle de M. Momplot. 

Le Président est d'avis qu'à l'avenir nous supprimions 
dans les concours les récompenses pour les vins, attendu 
que les appréciations, toujours difficiles dans cette sec- 
tion, donnent lieu à des désagréments. Il est d'avis que la 
Société récompense les agriculteurs qui plantent de la 
vigne, qui la cultivent bien ou la préservent avec succès 
des maladies parasitaires. 



— 314 — 

Quant à récompenser la qualité des vins, qualité indé- 
pendante du savoir faire du vigneron, il n'est pas de cet 
avis, car ce seront toujours les crus privilégiés qui auront 
des prix. 

L'assemblée consultée à cet égard vote la suppression 
des prix pour les vins dans nos concours. 

A ce moment, une personne présente à la réunion 
s'avance vers le bureau et demande la parole. Sur sa dé- 
claration, qu'elle est M. Momplot, membre de la Société 
d'agriculture, le président lui accorde la parole. 

M. Momplot réitère sa réclamation en termes peu flat- 
teurs pour la Société et déclare qu'un premier prix a été 
promis à l'avance à M. Jacquier jeune. 

M. Euverie, président, se lève indigné; il oppose aux 
propos de M. Momplot le démenti le plus formel et fait en 
termes énergiques bonne justice d'une telle accusation. 

L'assemblée tout entière approuve son président et 
exprime l'indignation que lui cause la manière de faire de 
M. Momplot. 

Celui-ci veut parler encore, mais le Président et l'assem- 
blée refusent de lui laisser la parole dont il fait un usage 
si déplorable. — L'incident est clos. 

Nous devons ici relater un fait qui n'a été connu qu'à 
l'issue de la séance. 

La personne qui a pris la parole et a déclaré être mem- 
bre de notre Société lui était complètement étrangère ; 
elle n'était pas M. Momplot, mais avait été introduite par 
lui à notre assemblée. Notre Société apprécie donc comme 
elle le doit, soit la liberté qu'a prise M. Momplot d'intro- 
duire dans notre réunion une personne étrangère, soit la 
fausse déclaration et la conduite de cette personne. 

Envoi de nos publications aux membres hono- 
raires et correspondants. — A propos de la démis- 
sion de M. Fauquier qui part pour le Tonkin, M. Sauveur 
Michel fait observer que nous pourrions continuer d'en- 
voyer nos publications à nos membres qui démissionnent 
pour cause de départ. Une discussion s'élève à ce sujet et 



— 315 — 

finalement la solution de la question est renvoyée à une 
réunion ultérieure. 

Changement de l'heure des réunions mensuelles. 
— Suivant Tordre du jour M. Maire, secrétaire général, 
propose au nom de plusieurs de nos collègues de la cam- 
pagne d'avancer l'heure de la réunion mensuelle, qui a 
lieu actuellement à 3 heures 4/2. Cette heure tardive em- 
pêche à un grand nombre de nos collègues de prendre part 
à cette assemblée. M. Maire propose d'ouvrir la séance à 
2 heures. M. Euverte appuie cette proposition, qui est 
adoptée à l'unanimité. 

Présentation de candidature. — MM. Rivolier et 
F. Maire proposent comme nouveau membre, M. Antoine 
Javelle, fabricant de canons, 106, rue Saint-Roch, à Saint- 
Etienne. 

Admission de nouveaux membres. — Sont en- 
suite admis à la majorité des votants : 
MM. Charles Boy, directeur du Messager de la Loire, 
H, rue du Général-Foy, présenté par MM. Joseph 
et René Marckert et F. Maire. 
Gaston, docteur en médecine, 8, place de l'Hôtel-de- 
Ville, présenté par MM. A. Théolier, L. Chevret, 
Bertrand et Madignier. 
Xavier Mallet, rue Neuve, présenté par MM. Jean 

Ginot et Marckert. 
Ronchard-Cizeron, fabricant de canons, rue Ville- 
bœuf, présenté par MM. Croizier et Otin. 
Jean Rozisr, propriétaire à Chavanay, présenté par 
MM. François Maire et Michel Flachier. 

Admission de nouveaux membres à la réunion 

du 7 octobre. — Ont été admis à la majorité des votants : 

MM. Brun, propriétaire aux Cumines, commune de l'Etrat, 

présenté par MM. Jean Magand et Burlat. 

Jean Berne, propriétaire, adjoint à Malleval (Loire), et 

Pierre Boucher, propriétaire-négociant, à Malleval 

(Loire), présentés par MM. Louis Roux, F. Maire, 

Otin et Jacod. 



— 318 — 

RECETTES UTILES 



Moyen de conserver les fruits. — Le 

coton possède la propriété de conserver les fruits et de 
retarder leur maturité, ce qui est très précieux. Les poires, 
les pommes, même les raisins sont placés dans des boites 
en fer blanc entre deux bonnes couches de ouate, puis on 
les ferme hermétiquement en soudant les couvercles ; on 
les met ensuite dans un lieu frais, où ne se produisent pas 
de changements brusques de température. Au moyeu de ce 
procédé fort simple, on parvient à conserver les fruits mûrs, 
encore pendant quelques semaines, ce qui est très agréable 
et souvent fort avantageux pour la vente. On obtient aussi 
des résultats merveilleux avec une chambre froide ayant 
une température permanente de 1 à S degrés au-dessus de 
zéro, car la vie du fruit est suspendue; par conséquent la 
maturité ne peut pas avoir lieu, tant qu'on laisse les fruits 
dans celte chambre. 

* • 
Un nouveau collier pour les arbres. 

— Lorsqu'il s'agit de munir d'un tuteur un arbre nou- 
vellement planté, on le préserve de la meurtrissure que 
pourrait faire le lien par des tampons de paille, c'est le 
mode primitif qui ne garantit pas toujours des blessures. 
On voit aujourd'hui pour les arbres de nos promenades 
des tampons en caoutchouc ; c'est moins économique et ces 
sortes de tampons ne sont pas toujours sous la main. 

M. Pynaert, de G and, a fait connaître dernièrement uni 
nouveau collier pour tuteur qui se recommande par sa 
simplicité, son utilité pratique et son bon marché: 

Il s'agit d'un fil de fer galvanisé sur lequel on enfile de 
vieux bouchons en assez grand nombre pour former collier. 
Il n'y a pas d'étranglements à craindre, le bouchon étant 
élastique. Avant de se servir des vieux bouchons, 
M. Pynaert recommande de les plonger dans l'eau bouil- 
lante, pour doubler leur élasticité et détruire les vers qui 
pourraient s'y trouver. 



— 317 — 

Chevaux couronnés. — Voici une recette dont 
on dit le plus grand bien pour la guérison des chevaux 
couronnés : 

Remplissez une bouteille de la contenance d'un litre 
avec un tiers de sel de cuisine préablement séché sur le 
feu, et deux tiers d'eau-de-vie, de cognac ou de marc au 
besoin; bouchez soigneusement et agitez très vivement 
assez longtemps pour saturer de sel le liquide. 

Laissez reposer de façon que l'eau-de-vie redevienne 
claire et limpide par le complet dépôt du sel au fond. 
Evitez de brouiller le liquide au moment de l'employer, 
imbibez-en des compresses assez épaisses pour pouvoir 
être ultérieurement humectées, sans enlever les genouil- 
lères qui serviront à les maintenir, en empêchant le cheval 
de les arracher. 

Ne craignez pas de faire servir ou tout au moins de 
promener un cheval soumis à ce traitement afin d'éviter 
qu'une cicatrisation opérée durant un repos trop prolongé 
ne rétrécisse peut-être les tissus. 

En moins de quinze jours, des genoux bien soignés, 
eussent-ils été complètement excoriés jusqu'aux os, seront 
recouverts d'un duvet de poils reluisants. L'alcool favorise 
le développement des bourgeons charnus, le sel agit comme 
désinfectant contre la suppuration. 



PRÉPARATION DE LA PATE PHOSPHORRÉE 
Four la destrootlon des rati 



Pour détruire les rats qui font, en hiver surtout, tant de 
dégâts dans les habitations, on nous indique un moyen 
efficace. 

Il consiste à répandre dans les endroits fréquentés par 
les rats des morceaux de pain frits dans la graisse et re- 
couverts ensuite de pâte phosphorée. 



— 318 — 

La pâte phosphorée se prépare avec: phosphore 20 gr.; 
eau boaillante 4O0; farine 400; suif fonda 400; huile de 
noix 300 ; sacre en poadre fine 250. 

On met l'eau bouillante et le phosphore dans un usten- 
sile en porcelaine, le phosphore se liquéfie immédiatement. 
On ajoute rapidement ia farine, mais par portions en 
agitant avec un pilon de bois. Lorsque ce mélange est 
presque froid, on verse peu à peu le suif fondu et peu 
chaud, l'huile et enfin le sucre et Ton continue à remuer 
jusqu'à parfait refroidissement. Si le phosphore a été bien 
divisé dans cette opération, la pâte conserve très longtemps 
son efficacité. On en remplit de petits pots ou des flacons 
qu'on bouche avec soin afin que le phosphore ne s'oxyde pas. 

Le maniement du phosphore est dangereux. Les dro- 
guistes ne doivent le livrer que dans des flacons remplis 
d'eau. 

Le phosphore s'enflamme par la simple exposition à l'air 
et au moindre frottement. 



CONSEIL AUX HORTICULTEURS 



C'est une pratique vicieuse que de cultiver dans un 
jardin les légumes et les arbres fruitiers ensemble ; il faut 
faire à chaque sorte sa place spéciale. Les labours à la 
bêche pour les plantes potagères qu'on pratique plusieurs 
fois par an, peuvent être nuisibles à certaines essences 
fruitières, surtout s'ils sont faits dans le plein de la végéta- 
tion ou de la floraison. Les arrosages nécessaires aux 
légumes, peuvent aussi être intempestifs pour les arbres. 
Ceux-ci, d'autre part, par l'ombre qu'ils projettent sur les 
légumes et sur les arbustes d'agrément, seraient souvent 
susceptibles d'en enrayer la végétation régulière. Un sol 
profond, frais, bien fumé est celui qui convient le mieux 
pour la pépinière destinée aux jeunes plants d'arbres 
fruitiers ; plus les arbres sont biens soignés dans le jeune 
Age, et plus ils prennent de la vigueur pour prospérer après 
la transplantation. 



— 319 — 

EXPERIENCES COMPARATIVES 

Sur le traitement du Mildiou par le sulfate de cuivre 



Noos extrayons la lettre suivante du Journal d'Agri- 
culture pratique : 

Tullins, le 3 novembre 1886. 

Monsieur le Rédacteur, 

Dans votre chronique vous avez commencé une en- 
quête sur les résultats obtenus par le sulfate de cuivre 
contre le mildiou en 1886. Je viens apporter mon contin- 
gent à cette enquête d'une grande utilité, car les effet* très 
divers obtenus par les différents procédés donnent un in- 
térêt particulier à la comparaison de ces procédés et des 
conditions dans lesquelles ils ont été appliqués. 

Mon vignoble de hautains dans l'Isère (12 hectares 
attaqués dès le mois de juin) a été divisé en trois parties 
et chacune d'elles traitée par un liquide différent : la pre- 
mière par le sulfate de cuivre seul ; la deuxième par le 
sulfate de cuivre amoniacal (eau céleste) ; la troisième par 
le sulfate de cuivre et la chaux (bouillie bordelaise). 

La dissolution de sulfate de cuivre à 3 0/0 a brûlé les 
feuilles, mais a produit une amélioration sensible sur le 
fruit. 

L'eau céleste, à la même dose, a moins brûlé les feuilles 
et a permis aux raisins de mûrir. 

La bouillie bordelaise a produit son effet sans altération 
des feuilles, il a donc été possible de l'employer largement 
et le résultat définitif a été meilleur qu'avec les solutions 
précédentes. 

Néanmoins l'attaque du peronospora a été si violente et 
si persistante que je n'ai pu sauver que la moitié de la ré- 
colle dans son ensemble. C'est quelque chose dans un 
pays où ceux qui n'ont pas traité n ont rien récolté. 

Ces expériences me paraissent montrer que le cuivre est 
réellement efficace contre le mildiou, mais qu'il ne faut pas 
conserver l'espérance de réussir avec de faibles doses dans 



— 320 — 

le cas de fortes invasions de la maladie ; j'ai donc recherché 
le moyen le plus inoffensif d'appliquer largement le cuivre 
à la vigne. 

Revenant aux inconvénients signalés plus haut, sulfate 
de cuivre altérant la vigne par son acide ; eau céleste pro- 
duisant un effet analogue par l'excès d'alcali, bouillie bor- 
delaise apportant dans la vendange un excès de chaux 
nuisible aux qualités du vin» je me suis arrêté à un mé- 
lange inoffensif consistant à saturer exactement l'acide 
sulfurique du sulfate de cuivre par l'amoniaque. 

Cette opération faite avec une quantité démoniaque 
égale à la moitié du poids du sulfate de cuivre» précipite 
le cuivre à l'état d'hydrate vert et forme une bouillie 
légère qui n'encombre pas le pulvérisateur, adhère bien 
& la feuille et son état neutre permet d'en employer sans 
inconvénient toutes les qualités déterminées par l'inten- 
sité de la maladie. 

De nombreuses analyses ont montré que le cuivre 
adhérent aux raisins était précipité pendant la fermenta- 
tion. Néanmoins si on a quelques appréhensions, il suffit 
d'un léger soufrage du raisin pour produire dans la cuve 
de l'hydrogène sulfuré qui précipite le cuivre dan* le marc 
à l'état de sulfure insoluble, tellement que les seconds vins 
faits avec ces marcs n'en contiennent pas plus que le 
premier. 

J'ai pu opérer ainsi vers la fin de la saison et constater 
les avantages de la méthode que je viens d'indiquer. 

Veuillez agréer, etc. 

Michel Perret, 

Président du conseil départemental 
d'agriculture de l'Isère. 



Saint-Etienne. — Imp. du Petit Stéphanois. 



PROCÈS-VERBAL 



DE LA. 



SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1886 



Sommaire. — Membres présents. — Correspondance, 

— Lettres et circulaires diverses. — Travaux des 
Sections. — Section d'agriculture et d'horticulture : 
Procès-verbal do la réunion du 28 novembre. — Sections 
réunies : Procès-verbal de la réunion du 17 novembre. — 
Actes de l'Assemblée. — Echange de nos publica- 
tions avec la Société agricole et scientifique de la Haute- 
Loire. — Syndicat des agriculteurs de France. — Demande 
de souscription pour la statue de François Arago. — De- 
mande de la Société des agriculteurs de France relative 
aux vœux sur les tarifs douaniers. — Champs d'expériences 
pour les plants américains dans le canton de Rive-de-Gier. 

— Mémoire à mettre au concours entre les instituteurs. — 
Récompenses aux serviteurs de l'industrie. — Mémoire de 
M. J. Gay sur renseignement agricole. — Admission de 
nouveaux membres. 

Présidence de M. L. Favargq ; puis de M. ëuverte 
Secrétaire : François Maire 

Les membres présents, au nombre de 21, sont : 
MM. Charles Boy, J.-L. Burlat, Chometon, Croizier, 
Euverte, Favarcq, Gilibert, J. Ginot, Antoine Guétat, 
Lucien Guétat, B.-J.-F. Jaboulay, Madignier, F. Maire, 
L. Maire, J. Marckert, Sauveur Michel, Monchamp, Otin, 
E. Philip, Rivolier, Souchon, Teyssier, Thomas-Javit, 
Venet. 



— 322 — 

Correspondance 

Elle comprend : 1° Lettres de MM. le docteur Duplain 
et Félix. Fontvielle , par lesquelles ils donnent leur démis- 
sion de membres de la Société. 

2° Une lettre du président de la Société agricole et 
scientifique de la Haute- Loire, qui nous demande à 
échanger ses publications avec les nôtres. (Voir aux actes 
de l'Assemblée). 

3° Une lettre-circulaire du président du groupe de la 
Loire des agriculteurs de France par laquelle il invite le 
président de notre Société à assister à la séance du groupe 
des agriculteurs de France de la Loire, le jeudi 9 décembre. 
L'ordre du jour de cette séance indique l'étude des 
statuts du Syndicat agricole des agriculteurs de France et 
la nomination du bureau de ce syndicat. (Voir aux actes de 
l'Assemblée). 

4° Lettre du président de la Société d'agriculture de la 
Nièvre, relative h la création du Herd Book de la race 
Nivernaise, Charolaise et aux délais d'inscription. (Ren- 
voyé à la Section d'agriculture). 

5° Programme du concours général d'animaux gras, 
organisé à Nevers les 26, 27, 28, 29 et 30 janvier <887, 
par la Société départementale d'agriculture de la Nièvre. 

6° Circulaire d'un comité fondé pour recueillir des sous- 
criptions pour l'érection d'une statue à François Arago. 
(Voir aux actes de l'Assemblée). 

7° Lettre circulaire du président de la Société des agri- 
culteurs de France, demandant à notre association de 
désigner un délégué pour la représenter à une réunion 
spéciale qui aura lieu le samedi 1 i décembre, à Paris, et 
chargé d'exprimer nos vœux sur les tarifs douaniers et la 
dénonciation du traité de commerce avec l'Italie (Voir aux 
actes de l'Assemblée). 

8° Lettre de M. le Préfet de la Loire nous informant que 
le Conseil général, dans sa session d'août, a voté une 
subvention de 500 fr. à notre Société pour l'établissement 
du champ de démonstration. (Voir aux actes de l'Assem- 
blée). 



— 323 — 
Travaux des Sections 

SECTION D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE 

Séance du 28 novembre 1886 

Présidence de M. Sauveur Michel, doyen d'âge 
Secrétaire : J.-B. Croizier 

Le Secrétaire général rend compte des publications et 
lit un article du Journal d'Agriculture pratique où 
Ton signale l'emploi de la bouillie bordelaise pour com- 
battre la tavelure des poiriers. 

Le Secrétaire général donne ensuite lecture d'une note 
de M. J. Gay, instituteur à Planfoy. membre de la Société, 
et relative à l'enseignement agricole dans les campagnes. 
Cette note indique comment cet enseignement doit être 
compris et professé par les instituteurs. 

Sur la proposition du Président, des remerciements sont 
votés à M. J. Gay pour sa communication, et la réunion 
décide d'en demander à l'Assemblée générale l'impression 
dans nos Annales. 

Un entretien s'engage entre les membres de la réunion, 
sur l'importance de l'enseignement agricole, sur son in- 
fluence sur le progrès de l'agriculture. 

M. Sauveur Michel propose démettre au concours entre 
tous les instituteurs de France, un mémoire snr les 
moyens de retenir les agriculteurs à la campagne, par 
l'enseignement agricole. Il offre personnellement une 
somme de cinquante francs pour subvenir aux frais de 
récompenses que nécessiterait ce concours. 

Sur une observation de M. Charlois, la section décide 
que le concours proposé par M. Sauveur Michel sera limité 
aux instituteurs de l'arrondissement de Saint-Etienne. 

Puis la séance est levée. 



— 824 — 

SECTIONS RÉUNIES DES SCIENCES, INDUSTRIE ET LETTRES 

Séance du 17 novembre 1886 

Présidence de M. J.-B. Rivolier 
Secrétaire : Thomàs-Jàvit 

M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de 
M. Maussier demandant la réunion de la Commission 
forézienne de l'histoire des Gaules, et traçant le programme 
des questions à soumettre à celte réunion. 

Les questions de ce programme sont les suirantes : 

1° Etude des objets préhistoriques et celtiques de la 
région ; 

2° Recherche de la voie Phénicienne (établie vers le 
X e siècle avant J.-C.) entre Lugdunum et Rodœnna, et au- 
delà vers le nord. Selon M. Noëlas, c'est la voie sagelte 
passant à Violay, Saint-Clément, etc., laquelle a été dé- 
terminée par M. Chaverondier entre Violay et Roanne; 

3° Rechercher l'origine des caractères d'écriture latins, 
type spécial probable du sanscrit, comme le grec. Étant 
rappelé que les Phéniciens ont dû introduire en Gaule l'u- 
sage des chiffres arabes et les premières notions de leurs 
écritures, comme les Massaliotes répandirent plus tard 
l'usage de l'alphabet grec. 

4 e Signaler les établissements gaulois et gallo-romain de 
la région par leurs débris ; 

5° Voies antiques; 

6° Quelle est l'origine des tombeaux monolithes à minces 
parois, d'Amions, de Roanne, place du château, etc. etc.; 
M. Noëlas les croit Phéniciens. 

La demande de M. Maussier est acceptée, et H. le Secré- 
taire général est prié de faire la convocation de la Com- 
mission forézienne. 

M. Rivolier et M. Croizier font ensuite diverses récla- 
mations, à propos du non-fonctionnement Je la plupart des 
commissions prises dans le sein de la commission d'encou- 
ragement. Plusieurs de ces commissions sont renouvelées; 
ce sont : 



— 325 — 

4° Celle du moulin Fayol, qui sera composée comme 
suit: MM. Ginot, Magand, Favarcq, Aulagnon et Croizier j 

2° Celle du métier Bauny et Massard, composée de 
MM. Croizier, Besson, Fi lhol et Louis Maire; 

3° Celle du système de régulateur de battant pour mé- 
tier à rubans de M. Massardier ; la nouvelle commission 
comprend: MM. Croizier, Besson, Matrat, Jacques, Cho- 
meton et Teyssier; 

4° La commission du compteur Debenoit. Font partie 
delà nouvelle commission: MM. Rousse, Evrard, Clair, 
Bory, Croizier et Thomas-Javit. 

M. le Président donne lecture d'une lettre de M. P. Cha- 
pelle, ferronnier, rue de la Badouillère, 46, demandant 
une récompense pour le sieur Arnaud, son employé depuis 
trente-deux ans. 

La discussion s'engage sur ce sujet, et définitivement, la 
réunion prend la décision suivante, sauf approbation de la 
réunion générale. 

La médaille de vermeil serait destinée à récompenser les 
serviteurs ayant plus de trente ans de services. 

La médaille d'argent récompenserait les services ayant 
duré de vingt à trente ans. 

Dans une petite noie qui est communiquée à la réunion, 
M. le docteur Rimaud, en présence du nombre de cas d'as- 
phyxie survenus récemment à divers puisatiers, rappelle 
une précaution bien simple qui éviterait ces accidents. 

Elle consiste à changer l'air des puits ou fosses dans les- 
quelles l'ouvrier doit descendre au moyen d'une grille avec 
foyer allumé et tuyaux destinés : d'un côté, à amener l'air 
nécessaire à la combustion, et de l'autre, à évacuer l'air 
vicié, en même temps que les gaz de la combustion. 

La lecture de celte note en assemblée générale est 
décidée. 



— 326 — 

Actes de l'Assemblée 

Echange de publications avec celles de la 
Société agricole et scientifique de la Haute-Loire. 

— Répondant au désir exprimé par le président de cette 
Société, l'As emblée décide à l'unanimité l'échange de 
publications demandé. 

Formation d'-un Syndicat agricole départemental 
par le groupe de la Loire des agriculteurs de 
France. — Après les observations de divers membres, 
l'Assemblée décide qu'elle n'a pas à intervenir dans la 
fondation de ce Syndicat qui parait devoir être l'œuvre 
spéciale des agriculteurs de France. Notre Société, du reste, 
a fondé un Syndicat d'arrondissement qui répond à ses 
besoins. 

Demande de souscription pour Vérection d'une 
statue à François Arago. — Le Secrétaire général, 
sans être hostile à la manifestation du monde savant en 
faveur de François Arago, croit que la Société, vu ses 
ressources très faibles, ne peut pas entrer dans la voie de 
répondre à toutes les demandes de souscription qui lui sont 
adressées, demandes qui sont très nombreuses. 

M. Sauveur Michel soutient que notre Société doit à sa 
dignité de souscrire pour la statue de François Arago. 
Une discussion s'engage à cet égard entre lui et divers 
membres. Finalement le président met aux voix l'accepta- 
tion de la souscription en question : elle est rejetée à une 
très grande majorité. 

Demande à notre Société, par la Société des 
agriculteurs de France, de lui transmettre nos 
vœux relativement aux tarifs douaniers et à la 
dénonciation du traité de commerce avec l'Italie. 

— A la demande du président de la Société des agricul- 
teurs de désigner un délégué qui lui exposerait le samedi 
1 1 décembre, à Paris, nos vœux au sujet des tarifs doua- 
niers et de la dénonciation du traité de commerce, l'As- 
semblée, après une discussion à laquelle prennent part 
divers membres présents, décide de répondre : 



— 327 — 

1° Que, tu le délai très court qui nous sépare du 11 
décembre, il ne lui est pas possible de mettre ces vœux à 
l'étude, et qu'elle ne peut désigner un délégué qui ne 
pourrait être chargé d'aucune mission délinie; 

2° Que pour le moment, la Société s'en réfère aux vœux 
qu'elle a émis sur la surélévation des tarifs douaniers dans 
sa séance du 4 décembre 1884; 

3° Que pour la dénonciation du traité de commerce avec 
l'Italie elle ne peut émettre ex abrupto une opinion sans 
avoir étudié la question sous toutes ses faces. 

Subvention de 500 fr. votée par le Conseil géné- 
ral de la Loire au bénéfice de notre Société d 'agri- 
culture, pour la création de champs de démons- 
tration. — Voici la lettre du préfet et le texte de la déli- 
bération du Conseil général. 

Saint Etienne, le 24 novembre 1886. 

Monsieur le Président, 

J'ai l'honneur de vous adresser, ci-inclus, copie 
d'une délibération du Conseil général de la Loire 
qui, dans sa séance du 21 août dernier, a accordé 
à la Société d'Agriculture de Saint-Etienne une 
subvention spéciale de 500 fr. pour la création de 
champs d'expérience. 

Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de 
ma considération la plus distinguée. 

Pour le Préfet de la Loire : 
Le Secrétaire général délégué, 

Juillet Saint-Lager. 



— 328 — 



CONSEIL GÉNÉRAL DE LA LOIRE 



Séance du 21 Août 1886 



EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL DES DÉLIBÉRATIONS 



Agriculture. — Création de champs d'expériences 



M. Audiffred donne lecture d'un rapport ainsi conçu : 

Messieurs, 

Dans une circulaire adressée à tous les Préfets, 
M. Gomot, alors Ministre de l'Agriculture, a indi- 
qué les avantages que procurent à l'agriculture la 
création de champs d'expériences où des essais 
seraient faits sur les semences et sur les engrais. 

L'utilité de cette création est facile à saisir, et 
M. Bourgeois, professeur départemental, les a 
très clairement fait ressortir, dans un rapport qui 
vous a été soumis. 

Pour créer des champs d'essais, des ressources 
sont nécessaires. Votre 3 me Commission vous pro- 
pose de déclarer qu'il leur sera consacré une 
somme de 500 fr. par arrondissement. 

La subvention pour l'arrondissement de Saint- 
Etienne sera attribuée à la Société d'Agriculture, 
arts, sciences et belles-lettres du départeement 
de la Loire. L'emploi en sera fait sous le contrôle 
de M. le Professeur départemental. L'emploi des 
subventions accordées aux arrondissements de 
Roanne et de Montbrison sera réglé par la Com- 
mission départementale, à laquelle nous vous 



— 329 — 

prions de renvoyer cette affaire. M. le Professeur 
départemental devra, lui aussi, en contrôler rem- 
ploi dans ces deux arrondissements. 

M. du Chevalard demande pourquoi les sommes des- 
tinées aux arrondissements de Roanne et de Montbrison 
sont mises à la disposition de la Commission départemen- 
tale, tandis que la somme affectée à l'arrondissement de 
Saint-Elienne est accordée, à titre de subvention, à la 
Société d'Agriculture de cet arrondissement. Il s'étonne de 
cette différence de traitement entre les trois Sociétés 
d'Agriculture du département. 

M. Audiffred répond que la Société de Saint-Etienne a 
sollicité une subvention, tandis que le Conseil général n'a 
été saisi d'aucune demande émanant des deux autres Socié- 
tés. On ne peut pas attribuer aux Socéités de Roanne et de 
Montbrison les allocations destinées a ces arrondissements, 
sans savoir si ces Sociétés sont disposées à se charger de la 
création et de l'entretien de champs d'expériences. 

H. du Chevalard dit que M. Péronnet et lui, en leur 
qualité de présidents des deux Sociétés intéressées, prient le 
Conseil général d'accorder à ces Sociétés la même sub- 
vention qu'à celle de Saint-Elienne. 

M. Audiffred objecte que MM. du Chevalard et Péron- 
net n'ont pas reçu des Sociétés qu'ils président mandat de 
former cette demande. Il estime qu'une demande régulière 
est indispensable. C'est pourquoi il faut renvoyer l'af- 
faire à la Commission départementale ; celle-ci, saisie de la 
demande des Sociétés de Roanne et de Montbrison, pourra 
leur attribuer la subvention dans les mêmes conditions que 
pour l'arrondissement de Saint-Etienne. 

M. Péronnet fait observer qu'une décision immédiate 
aurait permis aux deux Sociétés de se mettre tout de suite 
à l'œuvre, tandis qu'un renvoi à la Commission départe- 
mentale entraînera des retards. 

M. Audiffred répond que les fonds à distribuer ne sont 
pas immédiatement disponibles, puisqu'ils sont imputables 



— 330 — 

sur l'exercice 1887. En attendant le commencement de 
Tannée prochaine, les Sociétés ont tout le temps nécessaire 
pour former leur demande auprès de la Commission dépar- 
tementale. 

H. Thiollikr rappelle que la Société d'Agriculture de 
Saint-Etienne avait présenté au Conseil général, dès la 
session de mai dernier, une demande tendant à obtenir uue 
subvention de 1,500 francs sur les fonds du département, 
ta Société demandait en même temps l'appui du Conseil 
général pour obtenir de l'Etat une subvention d'égale 
somme. M. Thiollier regrette que le Conseil général n'ait 
pas cru devoir accueillir au moins cette dernière demande. 
Il prie le Conseil d'élever au chiffre de 1 , 000 francs la sub- 
vention départementale de 1 887 et de proposer la Société 
d'Agriculture de Saint-Etienne pour l'obtention d'une sub- 
vention égale sur les fonds de l'Elat, en 1887 et même, si 
c'est possible, en 1886. Cette Société a l'intention de créer 
des champs d'expériences dans le plus grand nombre possi- 
ble de communes de l'arrondissement. Le résultat des con- 
férences est à peu près nul; elles sont plus fréquentées par 
les débitants de boissons que par les vrais agriculteurs; ces 
derniers ne mettent pas en pratique les conseils qui leur 
sont donnés, parce que, pour la plupart, ils n'ont pas assez 
de ressources pour faire des expériences. La moipdre dé- 
monstration pratique frappera plus l'esprit du cultivateur 
que les plus beaux discours. 

M. Audiffred est très partisan de l'institution des champs 
d'expériences. Mais il faut ménager les ressources de 
l'Etat et du département. Il y aurait peut-être à craindre 
du gaspillage si on consacrait dès le début de trop fortes 
sommes à cette œuvre nouvelle. Il vaut mieux commencer 
plus modestement, sauf à augmenter ensuite les subven- 
tions, d'après les résultats obtenus. Au lieu lieu de créer 
elles-mêmes à grands frais des champs d'expériences, les 
Sociétés agricoles auraient tout avantage à faire appel aux 
grands propriétaires du pays. Dans beauconp de cas, ceux* 
ci consentiraient., sans doute, à mettre à la disposition des 



— 331 — 

Sociétés les terrains nécessaires et à participer aux frais 
d'expériences dont ils seraient les premiers à profiter. Sons 
le bénéfice de ces observations, M. Audiffred adhère aux 
demandes adressées à l'Etat par la Société d'Agriculure de 
Saint-Etienne. II exprime également le vœu que les Socié- 
tés de Roanne et de Montbrison obtiennent aussi une égale 
subvention de l'Etat, si elles se chargent de la création des 
champs d'expériences dans leurs arrondissements respectifs. 
Le Conseil, consulté, adopte les conclusions de la Com- 
mission. Il s'associe, en outre,, aux vœux exprimés par 
MM. Thiollier et Audiffred, et tendant à obtenir de l'Etat, 
des subventions en faveur des Sociétés d'agriculture du 
département. 

L'Assemblée vole à l'unanimité des remerciements au 
Conseil généra] et décide de les lui faire parvenir par l'in- 
termédiaire de M. le Préfet. 

Nomination d'une Commission chargée de la 
création de champs d'expériences pour la vigne 
américaine dans le canton de Bive-de-Gier . — A 
propos de la subvention du Conseil général pour les champs 
de démonstration, M. Maire, secrétaire général, rap- 
pelle que nous devons affecter un cinquième de 
l'allocation du ministère de l'agriculture aux champs do 
démonstration, ce qui nous assure en tout une 
somme de 864 fr. pour cette inslitulion. M. F. Maire expose 
que l'Etat nous accordera la subvention que nous lui avons 
demandée puisque le Conseil général appuienotre demandent 
que la Société affectera aussi une certaine somme à son budget 
pour ces champs d'expériences. En conséquence, il prie la 
Société de prendre en considération le vœu formé par 
un grand nombre de membres de la Société d'agriculture 
habitant le canton de Rive-de-Gier, de voir notre Société 
s'occuper dans ce canton de la création de champs d'expé- 
riences pour les vignes américaines. 

M. F. Maire indique que certaines communes et certains 
syndicats de défense contre le phylloxéra sont disposés à 
participer aux frais. 



— 33* — 

L'Assemblée consultée sur ce sujet, en vote l'urgence et 
institue une commission qui devra étudier les voies et 
moyens propres à arriver si la création de ces champs 
d'expériences dans le canton de Rire-de-Gier. 

Font partie de cette commission : 

MM. Madignier, de Rive-de-Gier ; Fond, de Saint- 
Romain-en-Gier; B.-J.-F. Jaboulay, de Saint-Genis- 
Terrenoire; Fillion, de Rive-de-Gier; J. -M. Riche, de 
Saint-Marlin-la-Plaine ; Pugnet, de Saint-Martin-la- 
Plaine ; Ogier, de Châteauneuf ; Palluy, de Saint-Joseph ; 
Thiollier, de La Cula ; Marins Granjon, de Saint-Paul ; 
Otin ; Jules Ginot ; François Maire. 

Procès-verbal de la Section d'agriculture et 
d'horticulture. — M. F. Maire propose de voter des 
remerciements à M, Sauveur Michel, pour le don généreux 
de 50 fr. qu'il fait à la Société pour la création d'un prix à 
décerner à l'auteur du mémoire le plus méritant sur 
l'organisation de l'enseignement agricole et sur les moyens 
de développer le goût de l'agriculture chez les habitants des 
campagnes, mémoire mis au concours parmi les institu- 
teurs de l'arrondissement de Saint-Etienne. 

L'Assemblée vote ces remerciements à l'unanimité, et 
acceptant le concours indiquépar M. Sauveur Michel,décide 
d'en renvoyer l'étude du programme à la Section d'agri- 
culture. 

Procès-verbal des Sections réunies. — L'Assem- 
blée avait à statuer sur la décision des Sections réunies au 
sujet des récompenses à accorder aux vieux serviteurs de 
l'Industrie, décision consistant à récompenser de la mé- 
daille de vermeil grand module les serviteurs de l'indus- 
trie ayant 30 ans de service et de la médaille d'argent ceux 
ayant de 20 à 30 ans de service. 

M. Euverte, président, fait tout d'abord remarquer qu'en 
entrant dans la voie de récompenser les serviteurs de l'in- 
dustrie, elle s'expose à être débordée, vu le grand nombre 
d'ouvriers méritants, vieux serviteurs que Ton rencontre 
dans l'industrie. 



— 333 — 

M. Rivolier indique qu'il entre dans l'esprit de la déci- 
sion prise, l'idée de limiter ces récompenses à une catégorie 
déterminée de serviteurs, les domestiques de l'industrie. 

M. Eu verte objecte que cette catégorie sera encore fort 
nombreuse. 

Là dessus une discussion s'engage et M. Olin la termine 
en indiquant comme moyen de tout concilier, de limiter à 
un nombre déterminé les récompenses à décerner chaque 
année. De cette façon elles seraient obtenues au concours. 

M. F. Maire observe qu'on pourrait limiter encore ce 
concours chaque année au canton où aurait lieu le comice 
agricole. 

Sur la proposition de M. Eu verte, l'étude de cette question 
est renvoyée à la Section d'industrie. 

. Mémoire de M. J. Gay sur l'enseignement agri- 
cole. — M. J. Gay étant absent, son mémoire est lu par 
le Secrétaire général qui est chargé de lui transmettre les 
félicitations de la Société. L'impression de ce mémoire 
dans nos Annales est voté. 

Admission de nouveaux membres. — Sont ensuite 
admis à l'unanimité : 

MM. Antoine Besson, propriétaire, à Saint-Martin-la- 
Plaine, présenté par MM. Jean-Marie Riche et 
Etienne Riche. 

Antoine Javelle, fabricant de canons, 103, grande 
rue Saint- Roch, présenté par MM. Jean-Baptiste 
Rivolier et François Maire. 

Antoine Monchamp, fabricant de chaux, à Villars, 
présenté par MM. Magand, Venet et Otin. 

F. Maire. 



— 334 — 



ENSEIGNEMENT AGRICOLE 



Procédés à employer pour donner le goût de 
l'agriculture aux Elèoes des campagnes, attirer 
la confiance des parents; et assurer ainsi le 
progrès agricole. 

Parmi toutes les mesures propres à assurer le progrès de 
l'Agriculture, aucune n'est plus à même de sauvegarder 
l'avenir que la diffusion de l'Enseignement professionnel à 
tous les degrés et dans toutes les couches des classes ru- 
rales. Sans doute, la propagation de l'enseignement ne doit 
pas être considérée comme une panacée absolue, d'autant 
plus que ses effets ne s'accusent qu'avec une certaine len- 
teur. De tous les pays en Europe, où le progrès agricole a 
été plus manifeste depuis une quinzaine d'années, l'Alle- 
magne occupe certainement un des principaux rangs. Ce 
résultat est dû, en grande partie, au nombre considérable 
d'Ecoles d'agriculture que les diverses parties de ce pays 
renferment, comme à un demi-siècle d'application de l'En- 
seignement primaire obligatoire. 

Un des mérites de l'Etat est d'avoir compris cette situation , 
en inscrivant au nouveau programme des écoles primaires 
les notions d'agriculture et d'horticulture. Cette addition 
aux anciens programmes n'a pas manqué de provoquer des 
railleries. On a dit que les instituteurs ne feraient que de 
mauvais cultivateurs et de médiocres jardiniers, qu'ils se- 
raient incapables de manier la charrue ou d'ensemencer 
régulièrement un terrain de quelques ares. Cela est fort 
possible, parce qu'ils n'y sont point exercés. Mais ils ne s'agit 
pas de transformer les écoles primaires en fermes-écoles, il 
suffit de donner aux écoliers de la campagne les notions 
théoriques sur lesquelles repose la culture des champs. Les 
paysans sonf ennemis de toute théorie. € On peut, disent- 



— 335 — 

ils, remuer le sol et répandre des grains sans théorie. » 
Il est vrai, mais on demeurera éternellement dans la 
routine. 

Pour être bon agriculteur, il faut beaucoup savoir, c'est 
parce que les exploitants du sol savent encore bien peu de 
chose, et ne comprennent pas toujours la nécessité de 
s'instruire, qu'il n'y en a qu'un petit nombre sachant 
s'affranchir de la routine. 

L'enseignement pratique doit avoir une large part. 
Dans ce but, un jardin et un petit champ d'épreuves de- 
vraient être annexés à l'école, où l'instituteur pourrait 
donner des exemples de culture faite sur une faible étendue, 
mais se rapprochant autant que possible des conditions de 
la production ordinaire. 

Les ressources que l'instituteur pourra tirer -de son 
jardin, la vue des beaux fruits et des beaux légumes qu'il 
aura fait venir ; les magnifiques pommes de terre, céréales; 
etc., sorties de son champ d'épreuves, gagneront la cause 
de l'agriculture prés des élèves et près des familles, et 
donneront aux premiers le goût, et aux autres, la con- 
fiance. Ils verront qu'un « Monsieur * peut aussi bien 
faire qu'eux. 

En outre, par des promenades spéciales faites au point 
de vue agricole, l'instituteur expliquerait à ses élèves, 
soit dans les champs ou les prairies, soit dans les 
bâtiments de ferme, au besoin avec l'aide des agri- 
culteurs, les causes du succès ou de l'insuccès de telle 
récolte, les moyens de se débarrasser de tel ennemi 
des plantes ou des animaux. Mais ici l'instituteur procé- 
derait avec beaucoup de tact, en ne s'appuyant que sur des 
faits et des exemples bien choisis pour ne pas éveiller 
l'esprit de défiance si prompt à nattre dans les campagnes, 
soit contre des innovations qui paraissent trop facilement 
hardies, soit contre des théories que l'on comprend diffi- 
cilement. 

Enfin, un excellent moyen de répandre dans l'esprit des 
élèves de saines notions sur les choses agricoles, c'est de 



— 336 — 

diriger l'enseignement général dans ce sens, au moyen de 
dictées, de lectures, de problèmes appropriés. Les véri- 
tables principes de l'agriculture s'introduisent ainsi sans 
fatigue dans l'esprit des élèves. L'enseignement qui réussit 
le mieux est celui qui prend ainsi la forme la plus simple. 
L'instituteur peut sans efforts didactiques apparents faire 
de cette manière une gran le partie de l'éducation agricole 
de ses élèves. 

Toutefois, il est un point essentiel sur lequel il sera né- 
cessaire que le maître porte son attention. 

C'est que l'agriculture est une industrie. Comme toute 
industrie, elle a pour but de produire le plus de valeurs 
avec la moins de dépenses possibles; en d'autres termes, 
elle doit chercher à tirer du capital engagé dans l'exploi- 
tation du sol particulier à chaque pays, soit en argent, soit 
en travail, l'intérêt le plus élevé. Toute spéculation qui 
n'est pas conçue et exécutée dans cet ordre d'idées, est une 
spéculation fausse qui ne peut amener que la déception. 
La conséquence naturelle à tirer de ce principe, c'est que 
dans un arrondissement aussi vaste que celui de Saint- 
Etienne, où les régions extrêmes se distinguent par des 
cultures très différentes, l'enseignement de l'Agriculture 
doit, en dehors des principes généraux, s'appliquer surtout 
aux circonstances locales. C'est l'habileté du maître que 
de savoir approprier son enseignement aux besoins de ses 
élèves. Ainsi, un maître placé dans le canton de Saint- 
Genest-Malifaux, dirigera son enseignement agricole dans 
le sens suivant: 

Reboisement. Espèces de pins, sapins. Exploi- 
tation de ces bois. Transformation de terres ara- 
bles en pâture. Drainage. Irrigation. Hygiène des 
animaux. Abeilles. Bétail. Considérations géné- 
rales de la production animale. 

L'enseignement d'un autre maitre, placé dans les plaines 
de l'arrondissement de Saint-Etienne, embrassera: 

Etude du sol. Loi du développement des vé- 
gétaux, Amendemeuts et engrais. Loi du travail 



— 337 — 

agricole dans ce qu'il y a déplus général. Assole- 
ment. Système d'exploitation du sol. Bétail. 
Plantes industrielles. Vente des denrées agricoles. 
Jardin potager. Préparation du sol et plantation. 
Culture des arbres, taille et greffe. Culture des 
légumes. 

Ce n'est que par l'observation des faits qui entourent 
l'instituteur, qu'il apprendra quelles sont les parties de 
son enseignement qui conviennent le mieux à ses élèves. 

Conclusion 

Pour bien enseigner, il faut beaucoup apprendre, et si 
l'instituteur n'approfondit pas les principes qu'il doit 
donner à ses élèves, il courra risque de leur inculquer 
que des notions vagues et trop vite effacées, et de ne pas 
remplir son rôle qui est de « préparer une génération 
« de cultivateurs intelligents et progressistes ». 

Planfoy, le 10 octobre 1886. 

J. Gay. 



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— 338 — 



OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 

RECUEILLIES A SAINT-ETIENNE 

En 1886 

Far 10C. BAETÉSAGO, opticien, et POÏÏRRÀT 



Voici les remarques préliminaires que nous avons à faire 
sur les observations de 1886, à Saint- Etienne. 

Les observations barométriques et thermométriques ont 
été recueillies par M. Bartésago, opticien, sur la place de 

l'Hôtel-de-Ville, à 520 mètres d'altitude au-dessus de la 
mer. 

Le signe — pour le thermomètre indique la température 
au-dessous de zéro ; les chiffres non précédés de ce signe 
indiquent la température au-dessus de zéro. 

Les observation plusviométriques et celles sur les vents et 
l'état du ciel ont été recueillies par M. Pourra t au Palais- 
des-Arts. Chaque observation journalière du pluviomètre 
indique la hauteur d'eau tombée en pluie ou en neige en 
24 heures. L'observation est prise à 9 heures du matin. Les 
indications relatives aux vents indiquent la direction qui a 
été dominante dans le jour. 

Les indications relatives à l'état du ciel se réduisent à 
trois : Clair, nuageux et sombre. Clair indique que dans la 
plus grande partie du jour, le ciel a été sans nuages ou avec 
peu de nuages ; nuageux indique que le ciel a été plus ou 
moins obscurci par les nuages avec des intervalles clairs ; 
sombre que le ciel a été tout le jour complètement voilé par 
des nuages sans éclaircie. 



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Année 1886 



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DOCUIENTS GÉNÉRAUX 

PAGES 

Composition des Bureaux pour Tannée 1 886 ....... . 1 

Listegénéraledes membres titulairesau 1 "janvier* 886 3 

Séance du 14 janvier 1886 19 

— 4 février 33 

— 3 mars 61 

— 1 er avril 81 

— 6 mai 101 

— 10 juin 121 

— !•' juillet 1 45 

— 5 août... 165 

— 9 septembre ." 217 

— 7 octobre 261 

— 4 novembre 309 

— 2 décembre 321 

Table générale méthodique du Tome VI 345 

DOCUIENTS PARTICULIERS A CHAQUE SECTION 

Section d'Agriculture 

Communication sur un essai d'ensilage de fourrages 

verts, par M. F. Maire 27 

De l'emploi du rouleau, par M. F. Maire 30 



— 346 — 

PAGES 

Rapport de h Commission directrice des réunions 

horticoles 53 

Sulfatage des échalas, pieux et piquets, par M. F, Maire 59 

Chevaux empoisonnés par l'avoine moisie 60 

Mémoire sur l'instruction technique agricole des fem- 
mes, par M. J. Ginot 67 

De la prévision du temps, par M. Repiquet 93 

Obsèques de M. le docteur Maurice 96 

Reboisement par le bouleau, par M. Jules Ginot.. • . 118 

VErineum Vitis> par M. Otin fils 130 

Lettre de la Société d'Encouragement pour l'Industrie 

nationale 131 

Programme des prix de cette Société 132 

Compte-rendu du concours régional de Clermont-Fer- 
rand pour l'exposition d'instruments, par M. Jules 

Ginot 454 

Obsèques de M. Paul Fontvielle 173 

Compte-rendu du concours régional de Clermont-Fer- 
rand pour l'exposition d'animaux, par MM. F. Maire 

et J. Magand 178 

Ensilage de regains et fourrages verts, par M. F. Maire 1 80 
Rapport présenté par la Commission nommée pour 
visiter les exploitations agricoles dans les cantons 
du Chambon et de Saint-Genest- Malifaux, par 

M. F. Maire 183 

Le Braconnage des rivières, par M. Jules Ginot 226 

Le tartaret 227 

Destruction des fourmis 228 

Tigre du poirier 228 

Moyens d'éloigner les mouches des chevaux 229 

Sucrage des vendanges 25S 

Fabrication des seconds vins 257 

L'ébouillantage et VErineum 258 

La verse des blés 266 

Note sur l'enseignement agricole, par M. J. Gay. ... 334 

Observations métôréologiques en 1886. f 338 



— 347 — 

PAGES 

Concours agricole cantonal de 1886 

Commission d'organisation 370 

Compte-rendu, par M. F. Maire, secrétaire général. . 271 
Discours prononcé à la distribution des récompenses, 
par M. Eu ver te," président de la Société d'Agricul- 
ture 284 

Discours prononcé à la distribution des récompenses, 

par M. Bargeton, préfet de la Loire S84 

Liste des donateurs de médailles pour le concours de 

Firminy 286 

Liste générale des lauréats qui ont obtenu des récom- 
penses au concours de Firminy 287 

Section des Sciences 

Distances des planètes et de leurs satellites, par 
M. F. Chapelle. , 136 

Etudes des procédés Pasteur pour l'atténuation et 
l'inoculation du virus rabique appliqués à l'hygiène 
en général, par M. L. Revol, médecin 461 

Section des Arts et Belles-Lettres 

Yisite au Musée Céramique de Sèvres, par M. Miche! 

Sauveur 73 

Notice sur la tapisserie, par M. Michel Sauveur 113 

Etude sur le pays des Ségusiaves, par M. P.-B. Maus- 

sier, ingénieur civil 231 



FIN 



Saint-Etienne. — Imprimerie du Petit Stèphanois 



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