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DE CHIMIE,
■^ OU
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RECUEIL DE MÉMOIRES
CoHCIRNAirT LA Ghimic ET LIS ArtS
QUI KN DiPENDEHT.
Far MM. GlTrrojv( ci-devanluc Morveait) j
LiAroisiMR y MoNGM , Berthollmt ,
FouRCRor y Adet t Hasszihtratz ,
DïETRxcH . Seguin , yAuquEUN et
Fmlletixr,
AVRIL 179a.
TOME TREIZIEME.
A PARIS,
RvB ET HoTCt. SkefenteT
Et se trouve à Lokmhks,
|Cbf2 JoiiTH DE Botïït. 'Librïire. Gerard-Straet,
N". 7 Solio.
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OU \
RECUEIL DE MÉMOIRES
G}ilC£RllAnT LA Chimie et les Akts
QUI EN DÉHENPEHT.
EXPLICATIONS
DE QUELQITES PHÉNOMÈNE^
oui parolssent contrarier les loix des
L affinités chimiques ;
■ par J. H. H ASSENPRATZ. , .
Le problême le plus iotéressaat qppU chimie
paisse pri^scntcr , la iolulion qui avjticeroit le
plus les progrès de cette science , et qui la
meltroit à mémed'ûUe soumise au calcul, est
4-. A F Vf A L' It i
fc . ...
celui <\m déterminera cette manière absolue ;
ou au moins d*une manière très-approchée,
le rapport dés affinités des substances simples
èAtr'cUaaydeSrSubstances sio^les avec les subs-.
tances composées et des substances composées
entr'elles; soit que ces substances ne soient sou-
mises qu'à leurs affinités mutuelles^ soit qu'elles
soient influencées par la présence d'aune ou de
plusieurs autres substances simples ou com-
posées.
Tous les savans qui se sont occupés de la
'chimie d'uae manière distinguée, tous ceux qui
ont contribué à amener cette science au degré
de simplicité où elle est aujourd'hui ^ ont cher-
ché, jr {Perfectionner et à simplifier le irapport
des affiAités , et ui^ grand nombre des décou-
vertes qui ont illustré notre siècle^ n'ont dû
leur naissance qu'à la sagaf;ité de leu^s auteurs
à appercevoir des rapports d'affinités qui
ayoieot été ignorés.
Ainsi les moyens de perfectionner les rap-
ports d'affinités chimiques sont des moyens
d'avancer les bornes de la science chimique.
De toutes les tables de rapports d'alHnités
•xprimés en nombre ; la plus exacte que nous
connoîssions jusqu'à présent , est celle que M.
Guyton de Morveau a imprimée à la fin de la
féconde partie du preriiier volume de la parlîe
chimiciTie de rEncjdopédîe par ordre de ma-'
Jerapporlecelte tableenentjer, parcequ'ello
ooasserauécessaii'edaoslecours de ce mémoire.
Acides. I i
Bnyte 66. . . .6a. . .'.36 38, . . .1+ f
Potasse 6a. . . .58. . . .3a. . . .afî. . . . q1|
Sonde 58 bo 3i aS i
Cbaux 54. . . .44. . . .34. . . .19 — .1
Ammoniaque. 46. . . .38. . . .ai. . . .ao- . -■ '
Magntfsîe. • • .So. . . .40. . . «âa. . . ,ij. .
Alamine. . . .40. . • .36. . . .16. . • .i5. .
11 est aisé d'appercevoir parcettctable, qne^'
l*aRiaité de l'acide miirialique pour la soude
étant exprimée par S-i , et celle de l'acide inu-
riatique pouc la chaux étant exprimée pac 24 .
li l'on expose de l'acide murialiiiueàl'aclionde^
la soude et de la chaux , ta soude atlicant l'a»-
cide muriatique avec une forcera 3i ,, taiidi^T]
qoe la chauxne l'attire qu'avecune force =24/
elle aura sur la chaux une force :=:3f = 24^
j , avec laquelle elle s'emparera de l'acide. Ëitj
elTet . si dans une dissolution saturée de mûri
de chaux 00 verse de la soude , elle s'empare da
l'acide muriatique delà chaux ^ forme du mu-
liale de Mude , et laisse la chaux libre.
A 3
Ç A H N A L E «
• • . • • • '
On voit dâDS cette table , que Vaéiéie càïho^
nique est attiré par la soude avec une force r=:8,
tàiidis qû'elleebt'àttiréé'par la chaux avecune
force == I ij d^'où iï suit aussi que si Ton rerse de
Tacide carboniqiie dans un mélange de soude
et de chaux , la chau>- s'emparera de cet acide
sur la soude avec une force = 8 = 4.
Cela poséj si Vôn mêle ensemble dé la soude^
de la chaux, de l'acide muriatique et de l'acide
carbonique dans des proportions telles, qu'elles
soient propres à se saturer réciproquement , il
arrivera que la soude , ayant une plus grande
affinité pour l'acide muriatique, s^emparera de
cette substance , tandis que la chayx se combî-
nera avec l'acide carbonique : c'est ce que loii
voit en efiet arriver toutes les fois que l'on mêle
ces quatre substances : il y a plus , c^èst que si
l'on mêle ensemble du murîaté'de cbduxet du
carbonate de soude ^ il se fait une décomposi-
^ ■ ■ ■ . ■ » . ■
tien et une composition double: l'acide muria«
■ . ■ • ■
tiqué abandonne la chaux et forme du piurîate
dé soude en se combinant avec la soude , tan-
disque l'acide carbonique se porte sur la ch'aux^
et forme du carbonate de chaux*
, Cela posé, il paroît sioiple et naturel, toutes
les fois que l'on mêle ensemble aé la cb^ux ^
de la foude, de l'acide muriatique et de l'acide
• _ ^ ,
carbonique^ d'espérer que Ton obliendradu mu«
Chimie. jA*. .f'
riate de sonde et du carbonate de chaux , à pins
Torle raison, si le uiurialedesoude estdéjà tout
form^. Cependant lecéièbreSchéele s'est assuré
que si l'on verse sur de la chaux une dissolutîoa
de muriate de soude , et qu'on mette Iç tout
dans Une cave , dans laquelle il y ait de l'acide
carbonique libre , on obtient du carbonate de
soude et du moriate de chaux.
Ce phéooinène paraît tellement contredire les
rapports d'affinités , que plusieurs chimistes en
ont douté; quelques-uns même ont assuré qu'il
ne réussissoit pas.
J'ai répété l'eipt-rJencedeSchéele dans plu-
sieurs laboratoires et en particulier dans celui
de M. LaToisier , et j'ai obtenu en tout point
les résultats que Schéele a annoncés ; j'ai obtenu
du carbonate de soude et du murlate de chaux
extrcmemeot pur.
Je dois annoncer ici q^ue pour que cette ex-
périence réussisse complet lement ef prompfe-
mcot, il est nécessaire que le mêlangede chaux
et de oinriate de soude soit exposé dans un en-
droit où il y ait béaaeoap d'acide carbonique
libre.
Schêele s'est encore assuré que si t'oïi m0!e
eosemble du sulfate de soude et de la chaux >
da nitcate de soude et de la chaux, et que
l'OA expose ces mélanges dans une cavedau'^
A4
8 A N N A II E f . .
Pair de laquelle il y ait de I>cido carbonique;
on obtient du carbonate de soude et du sulfate
de chaux dans l,e premier cas ^ du carbonate df
soude et du nitrate de chaux dans le second.
Cependant te rapport d'affinité de Tacide
SMiiurîque pour la soude est 58^^ celui de Vs^r
cide sulfurique pour la chaux 54. Ainsi 1^
soudé à sur la chaux une force =: S8 r=;: S4
z=sk 4-9 et le mélange paroitra devoir former du
sulfate de soude et du carbonate de chaux: ce
qui arrive en eBet : car toutes les fois que Ton
mêle ensemble du sulfate de chaux et du car-
bonate jde.soqdejp il se fait une double dé*
• ' ' ' ' * ' ■ ■ • "
composition «racide sulfurique quitte la chaux
pour se porter sur la SQudc • et forme du sul-
fate de $oude j tandis qucTacide earbonique
se porte sur la chaux J^ et forme du carbonate
de chaux.
L'acide nitrique s^unit à la soude avec une
force=:5Q;^ il s'unit à la chaux avec une force
=: 44 • donc la soude a sur la çhaux^ par rap-
port à l'acide nitrique^ une force := 5o =: 44
=: 6 3 et toutes les fois que Toii .m^le ensemble
du carbonate de soude et du nitrate de chaux ^
il se fait une double décomposition^ et l'on
obtient du nitrate de soude et du carbonate de
chaux.
J'ai aussi répété ces deux expériences de Schée-
H qui paroisseut si contraires aux loiid^'aifinité
D E C H I M I K. 9
chimique el aux phéiiomèacs d'après lesquels
elles ont été déterminées, et j'ai obtenu , comme
Schéeie, du sulfate de chaux et du carbonate
de soude, du nitrate de chaux et du carbonate
de soude.
J'ai encoreohservé, pour que ces expériences
ri;ussis!>entprouiplemeotetcouiplettement,qu*il
falloit que les mélanges fussent exposes dansun
enilroit ou il y eût de l'acide carbonique libre-
Scliéele a encore observé que si l'on pltinj;«
tne lame de ter dans une dissolution saturi'e
de miiriate de soude , de ^ulfale de soude, de
nitrate de soude , l'on ubiîciit du carbonate djs
SDQde, du muriatede fer, du sulfate, de fur et
du nitrate de fer; ccquiparoît contredire tous
les phénomènes que nous connoissious, puisque
le carbonate de soude décorupose le murïqtp
de fer, le sulfate de fer, le nitrate de fer, en
précipitaot l'oside de fer de ses dissolutioni,
et forme avec ces acides du muriale de soqdç,
du sulfate de soude et du nitrate de soude.
J'ai encore riîpété ces expériences deScbéele,
etj'aioblenu le mûine résultat en observant de
même que pour qu'elles réiiississent promptc-
JUrnt et rompletteraenl , il est oécessaire que
l*i mélanges soient exposés d^mi un endroit ou
il y ait de Tacide carbonique libre.
Ces résultats si eKtraordiiiaires avoîent tâlle.7
ÏO A N If A L £ s
ment étonné Schéele, qu^il ne trouToit d'autfé
moyen dt les expliquer qa'ea disant: <c Ou
». peut croire que l'alcali a une plus grande àffi^
> oitëavec(es acides^ quand ils contiennent une
> certaine quantité d'eau : au contraire quana
>i Teau est évaporée pour la plus grande partie^
> il est possible que des matières terreuses* oA
9 métalliques reprennent la prééminence , ^lïr-»
1» tout si l'alcali^ qui est séparé de son acide, eà
» rencontre sur-le-champ un autre plus foible
» avec lequel il puisse s^unir : tel est l'acide mé«
» pfaitique qui se trouve très-abondant dans leà
> caves p«
D'où l'on voit que Schéele ne trôuvoit d^aa«
tre moyen d'expliquer ce phénomène , qu*eâ
supposant que l'affinité de l'alcali pour l'acide
dififéroit en raison de la quantité d'eau qui se
trôuvoit dans le sel neutre.
Je crois inutile de combattre cette explica^^
tion ; ce n'est pas l'objet que je me suis pro-
posé dans ce mémoire. Je vais seulement cher-
cher à prouver que ces phénomènes si extraor-
dinaires en apparence sont simples et naturels^
. qu'ils dépendent de toutes les loix d'affinités
chimiques connues jusqu'à présent, et qu'il»
peuvent même servir de moyen pour rectifier
les tables des rapports exprimés avec des nom^
bres.
"'Unecifconsiaiice particulière de cepHéno*"]
laine que Schéel ne dit pas,et(|u'îl est n^-'
' 1 ee»aîredesavuir, c'est'qn'il n'va jamaisqu'iiaO
"^ pertian de murjate de sonde quisedérorapose ,
^ el qae celte portion dépend des rapports deri
aoaaliid^ de murîalc de sonde et de chaux ^
plus la quantï(<! de chaux ^it grande par rap-
port aa mariate de sonde , plus \a quantité de
carboaaie de sonde obtenue est grande.
Du reste la décomposition se fait par-tout oîï
il y u contact de gaz acide carbonique; raaii
il Eaut obsen,-cf qu'en même-temsqu'il se Forme
do carbonate de soude, il se forme aussi dif '
eubonate de chaux.
Ceci posé et ceci bien entendu, examinons
ce qui doit se pîtsser lorsqu'on mêle ensemble 1
do ranriate de enude et de la cliaux à la ma* ^
aière de Schéeîe , et que l'on evpose ce mê-' '
liage à l*actton de l'acide carbonique. ■^■
Si Ton prend une terrinede gié>, qu'on l'em-'
plisBC de chaux éleinle, que l'on verse deisui'.
deFean saturée de murîate de sonde, il arri-
Twa que l'eau, pénétrant tnule la massede la ,
ebanx, s'y arrangera d'une manière unifonDa* \
; et telle, que chaque molécule de muricite dv
I Rudesccaenvii'OTinée de molécules de choux»
et réciproîjuement.
Cet arraosemcnt fait, et la teriine exposée
13 Annales
à l'action de Pacide carbonique ]ibre> îl erf '^
clairque l'acide muriatique qui est uni à chaque. *
inoI(fcuIe de soude sera attirée par l'affinité de, 'i*^
la chaux enmême-temsquepar cellejdelasoinde^ f '
et qu'il ne tiçndra dans la soude que par une ^
force égale à la différence des deux attractions» ^
Ainsi ^ comme l'affinité de l'acide muriatique "-
pour la soude est exprimée par 3 1 dans la table '
deM. Guytonde Morveau^ et que celle de -
ce même acide pour la chaux est exprimée par "■
7^, il s'ensuit que l'acide muriatique n'est re- =
tenu dans la soude que par une forée rszidi =.
34= 7-
Actuellement supposons pour un instant que
le mélange fait , l'eau soit bien imbibée , de
manière que les substances de la surface puissent
se solidifier ; supposons encore qu'il.y ait une
portion de cette surface couverte d'une lé-
gère couche de molécule de muriate de san-:
de, cette couche se trouvera nécessairement
en contact avec l'acide carbonique dans la
partie supérieure à sa surface^ tandis que l'a*
cide muriatique qui y est combiné sera attiré,
par toute la masse de chaux inférieure. Noua
avons vu que cette attraction de l'acide muria*
tique parla chaux réduisoitPaffinité delasoude
pour l'acide muriatique à une force exprimée
par3i=:a4=s7. L'affinité delà soude pour
DE C R I » I
facidc carbonique qui est en contact avec celle
log^e de molécules , n'est combattue par au-
cune force; et celle affinité, d'après la tabla
de M. Guyton de Morveau, est exprimée par
îr il arrivera donc que l'acide muriaiique, tew
uot à la concbe de molécules de ïoiide par.
forcer? , sera remplace par l'acide car-
|ue qui agit sur elle par tme force égale à
que l'aaîon de l'acide carbonique avec la
le se fera avec uae force exprimée par
7=1.
Aa-dcssous de cette couche de molécules
qai de murjale de soude sont devenues carbo-
Bale de soude , peut se trouver ou une couche
de molécules de chaux, ou une couche de mo-
licalei de muriate de soude. Si la couche sui-
lADte Cil formée de molécules de chaux , celles
ci, qot s'est emparée de l'acide murialique do
Usoode, la rendra aux couches de chaux suî-
Ttotes , et elle s'emparera de l'acide carbonï-.
^De du carbonate d« soude, pour lequel elles
oot plus d'affinité; maisà mesure que la couche 1
de chaox prendra l'acide carbonique de la sou-
de, celle-ci en reprend rade nouveau à la {na^se |
d'airavec laquelle elle est en contact , et resterai
loejours à l'état de carbonate de soirde.
Si au contraire la coucbe inférieure est do
auriate de soude , la coucbe supérieure, élan'
J4 A N K A L E 3
saturée et en contact avec de l'acide carbonj
■ <jiie, servira d'intermédiaire ou de conduclçfl
à l'acide carbonique de l'atmosphère pour^j
combiner avec ta soude de la seconde «.■ouclil
de molécules daus laquelle les circonstances d^
Tenant les mè.nes que pour la première coi^ti^
die, elle abandonnera son acicle muriatiqup
pourse combiner avec de l'acide carbonique, el;'.
CB phénomène se passera de couche en c )uch^'l
jusqu'à ce qu'il se rencontre une couche df^
chaux, où pour-lors , il arrivera ce, que nouf
avons dit plus haut pour la couche des raolé-
cules de chaux.
.Lorsque la couche des oioléculea de chauj
sera saturée d'acide carbonique > elle servin|rj
d'intermédiaire^ de conducteur à cet acide,
pour qu'il puisse se cumbiuer avec les autres
couches de soude et de chaux.
L'explication de la décomposition du muriatc
de soudeque je viens de donner dans le cas qui
la première couche , celle de la surface , ser<H|
de muriale de soude, peut également s'appUj
quer au cas où la première couche, celle qi|
est à la Surface , seroit formée de moléculM
de chaux , avec celte diCiéreuce que la prih
raière rangée, que la couche de molécules d
chaux comraenceroit par se saturer d'acide ca^
honïque , avant que cet acide nepût agir SHj
.â
s ■ C H I M I B.
e marîate de sonde ^ et qu'il n'agirait Eiir le
nariate de sotide <fu'à travers la couche de
ctrbooaie de chaux qui ser^iroit d'intermé-
diaire, de conducteur à l'acide carbonique pour
arriver jusqu'à la soude, et agir efHcacemetit
d«»u»avec toute sa force d'affiuitiî.
On Toit que pendant ces décompositions l'a-
. cjde murialique attiré par la chaux doit se por-
lerdeplas en plus vers le centre de la masse, et
I eotnme le muriate de chaux est très-déliques-
' cent , qu'il doit couler et se déposer au fond
' de la terrine, et j'ai trouvé , ain^i que Scbéele,
I an fond des terrines de grès où je faisoîs mes
expériences, du muriate de chaux liquide.CeUo
quantité de muriate de chaux étoit toujours
ppoportionaelle à la quaatité de carbonate de
toade qui s'étolt formé.
Cette explication de ce qu'il doit se passer
I eu simple et naturelle ; elle est parfaitement'
liée aux effets connus des atïinitésj chimiques ,
I et»'accorde complettement avrc les rapports en.
t nombre donnés par M. Gujton de Morveau ,:
CI avec le phéDomine de Schéele qui avait été
iaexpIiqDé jusqu'à ce jour.
LorM]ue la premit^ce couche de soude ou de
cImux etit saturée d'acide carbonique , l'action
\df cet acide ne se faisant plus que par l'inier-
iioèdede la couche saturée, quelque bt>n coi-
A K P A t E s'
dbclênr d'acide carbonique que Eoît celle cÂ
clie , il doit néressairemeot éprouver , pouf ]
ïivrr jusqu'aux autres couches , une résistào
qui doil diminuer la forcé de sou action ,'
cela en raison de la qualité condnctrice dé
couche saturée. Cette diminution étant suce
sivement plus considérable à mesure que la d(
cbe augmente , il doit y avoir un terme'
raclioo de l'acide carbonique et de l'acide i
^ïiatiqiie est en équilibre , et par-delà lequel
t'y a plus de décomposition.
Ce terme, on cette épaisseur de couche i
[■-iolt être très-petite dans l'eïpérience de ta de
f âompu^itioQ du muriate de Soude par laehaii
r car il ne se l'orme jamais qu'une couche éxt
memetit mince de carbonate de soude : qu
quB tems qu'on laisse les masses en expériel
et cette couche enlevée , il s'en forme aussi-
une seconde qui ,au bout de quinze jours , n'a
gmenle plus sensiblement d'épaisseur, s'il y
beaucoup d'acide carbonique libre dans l'tfl
droit oii se fait l'expérience.
Il suit de l'explicaliou que je viens de doffl
ner de la décomposition du muriate de sont
par la chaux en présence de l'acide carboniqw
que le principe de cette décomposition est foDi
sur l'action simulianéedetroisairinitéssimplll
de l'afîinilé de la soude pour l'acide murij
qa
DE Chimie.
lîqtie , de l'affinité de U cbaax pour l'acîde
lDariatîi|ue et de l'afHaité de la soude pour
l'acide cârboaicjue, et ({ue pour que cet eHét
ait lieu,il fautque, la chaux litantlibreetsura-
bondaate , la difTérencedes afliaiti^sde l'aciJe
moriatique pour la soude et pour la cliaux sait
moiu» grande que l'affiaité directe de l'acide
carbonique pour la soude.
L'affinité de la soude pour l'acide muriatique
est=3i.
— de la cbaux pour l'acide muriatique = 34.^
— de la soude pour l'acide carbonique — 9,'
X>a formule ae trouve 3 1 — 34=7 -^8.
Appliquons cette formule k quelques autreil
expériences de Scbéele que j'ai lépt^-tées , et^J
dout j'ai obtenu le ra^me rtSsultat.
Ce5 expériences sont i'^. l'effet du mâlaogO'l
du nitrate de soude avec la cbaux exposé à l'ac* 1
titm de l'acide carbonique.
3". L'effet du mélange du sulfate de soude. 1
arec ta chaux exposé à l'action de l'acide car-
bonique.
3°. L'eSiïtdu mélange du muriate de soude 1
iTcc la magnésie pure, exposé à l'action de l'a-
cide carbonique,
4^. L'eQet du mélange du nitrate de soude
«Tcc la magnésie pute exposé à l'action de l'a-
cide carbonique.
Tome XIII.
B
l8 A N if A t E s
S^. L^efflst du mélange du sulfate de soude
avet la thagoésie pure exposé à l'action de Ta»
cide carbonique.
Nous allons d*abord déterminer les formules
de ces cinq expériences , et les comparer aux
effets qxitK Schéele a obtenus , après quoi nous
examinerons d'autres expériences.
Par la première expérience^ celle du nitrate
de soude et de là chaux , on trouve dans la
table de M. Guyton de Morveau^ que l'alfr
•BÎté
* de Tacide nilrique pour la soude rsSo ,
de l'acide nitrique pour la chaux =: 44-,
de l'acide carbonique pour la soude ss 8.
' Aimi la' formule est 5o -«^ 44 r=:: 6 *<^ 8 : •
Donc décomposition de nitrate de souda et
formation du carbonate de soude , ce que Schéele
a trouvé.
La seconde expérfence estcelhe du sulfate de
'socide ^ï dé la ^haux. La table de MV Gujton
■de Metreau indique l'affinité
de Tacidesulfurique pour la soude ^ par S&f
de Tacide &ulfurique pour la chaux , par S4 »
de facide carbonique pour la soude , par b.
Ainsi la formule est 58 — S4=:4 "< 8 : »'
I>oiic décomposition ; ce que Schéele a
fretivé» . - . ..
Si Ton y prend garde ^ on verra 'que la ibroo
De C h I ïi I I
wd^t«rmiaeladécoiiipo«ilion dumuriatCj dt^fl
nitrate et Ju sulfate de soude, e^it exprimée , il
Le premier par 8 — 7=z3i
Le second par 8 — 6= 3
Le troisième par ^8 — 4 = 4
Qa'ain&i la force qui détermine la décompo-
sîlîon du sulfate de soude est plus considérable
que celle qui détermine la dëcomposîtiou du
aitrale de soude, et celle-ci plus coasidérable
que celle qui détermine la décomposition du
muriate de soude.
Par la troisième expérience, celle du muriate
de soude et de la magnésie, on trouve dans
Ja table de M. Guy ton de Morveau, que l'affî-
de l'acide muriatique pour la soude = 3i ,
de l'acide miiriatique pour la magQésie=a3,
de l'âcide carbonique pour la »oude=:=8.
Ainsi la formule est 3i — 33 =: g ^ 8 :
Done point de décomposition; ce queScbéele
a trouvé.
Pour la quatrième expérience , le nitrate de
soude avec la magnésie, la t^ble de M. Guy-
ton de Mûrveau inditjue l'afliniié
de Tacide nitrique pour la soude, par5o,
de l'acide nitrique poar la magnL'^ie , par 40,
de l'acide carbonique pour ta ïoude , par 8.
[Ainsi la formule est 5o — 40 =10?' fi:
30 Annales
' Donc '■ point' de décomposition ; ce qné
Soh&le a- trouvé.
Pour U cinquième expérience^ le sulfate de
soude et la magnésie , on trouve dans la table
de M. Guy ton dl Morveau^ que l'affinité
de l'acide Bulfurique pour la soude ==: 58'
de l'acide sulfnrique pour la magnésie;=5o^
de l'acide carbonique pour la soude =: 8*
Ainsi la formule est d q 58 — - 5o =: 8 =s 8 :
Donc les deux forces sont en équilibre , point
de décomposition ; ce que Schèele a trouvé.
Schéele a soumis à ses expériences des mé-
langes de carbonate de chaux et de muriafe
de soude ^ de carbonate de chaux et de nitrate
de soude, de carbonale de chaux et de sulfato
de soude , de carbonate de magnésie et de mu-»
riate de soude ^ de carbonate de magnésie et
de nitrate de ^oude , de carbonate de magné-
sie et de sulfate de soude.
Ofl apperçoit au premier abord que la chaux
et la magnésie^ étant déjà saturées d'acide car-
bonique^ n*ont plus sur l'acide muriatique, ni-
trique et sulfurique combiné avec la soude ,
qu'une action égale à l'affinité de ces acides sur
la chaux et la magnésie^ moins l'affinité del'acide
carbonique pour ces deux terres. Les tables de
M. Guyton de Morveau indiquent l'affinité de
}*acide carbonique sur la chaux par 1 3 ^ et celle
r> s C Q I M I Z. 91
<3s Vacide' carbonic^ue sur la magn^îe par 6-
L'âfEoité da carbonate de chaux.
Ï l'acide murtàlique = 2if — i2^ I2 ,
l'acide nitrique = 44 — I3 = 22 ,
l'acide 8ulfurique= 54 — ia:=:32 ,
Ainsi les formules sont ,
le muriatede eoudeSi — i2= 19 > 8,
le nitrate de soude 5o — 22 = 2S> 8,
le sQJFate de soude ,58 — 33=j26> 8.
X)onc il D'y a pas de décomposition , ainw^
le Si-Iiéele l'a trouvé,
IJ est inutile d'examiner les formuTesdelVlTet
la magnésie j cacpar cela seul que nous avons
luvé (juc la magnésie pure, employant toute
action sur les trois acides , n'a pu faire dé-
poser les sels neutres à base de soude , il
lit nécessairement arriver que l'affinité de la
naguésie affoiblie par sa combinaison avec l'a-
cide carbonique , doit encore moins les d^-
imposer. C'est aussi ce que Scbéele a trouvé.
Scliéele a encore soumis à ses expériences
muriate de potasse, du nitrate de potasse,
du ïulfate de potasse mélangé arec de la chau^.
On trouve dans la table de M. Guyton de
Morveau que l'atHnité
del'âcide muriatique pour la potasse... = 3xV
— — nitrique ■■•*.. =- 58..
^ Bii)
m
93 Annale!
de Pacide sulforique rrrtt T ^ (f 2;
■ ■ murîatique pour la chaux c=: 34,
■ nilrique ss 44 ,
■ '■ ■ sulfurique , s=;54j
' cabonique pour la potasse = 9*
Cela posé ', la formule pour le muriatc de
potasse est 32 — 24 = 8 <^ 9; pour le nitrate
de potasse 5S — 44 = ^8 ^9 j pour le fulfate
de posasse 62 — 64 = 8 -^ g.
ï)*ou il suit que dans ces trois expériences
lè nitrate de potasse ne doit point être décom-
posé, et que le muriate et le sulfate de potasse
doivent éprouver une décomposition.Cependant
Schéelé aujabnce qu'il n*a décomposé aucun de
ces sels.
Ce défaut de décomposition , en supposant
la table des rapports de M. Gujton deMorveau
très-exacte, peut dépendre de. la nature de la
potasse.
Tous les chimistes savent que la potasse pure
est trés-déliquescente , que la potasse combinée
à une petite portion d'acide carbonique est en-
'core extrêmement déliquescente, qu'elle attire
l'humidité et se résout en liqueur, et qu'elle ne
perd enfin sa propriété déliquescente , que lors-
qu'elle est entièrement saturée d*aeide carbo-
'nii^iîe, de manière à ne pouvoir se cristalliser.
Les chli&itfles savent aussi que lorsque la po-
V DE, C
r laue s'est déjà combinée ^\eii uns portion d'j-
I cide carboaitfiie , et qu'elle est rncore déli-,
<)Dnceiileâ, elle n'attire plus qvie foibieinejit
l'acide carbonique del'alrao^phèt'e, demanicco^
(|u« ponrla saturer au point delà faire citslzilli-
Kt , il faut y faire entrer l'acide carbouiijue ea
uiure, l'en pëaétrt^r et l'y combinet* par deit
moyens parliculiers.
Cela posé, lorsquet'acidecatbontqiiese porte
3iir le muriate de puFsi^se combiné avec la chaux,
•I qu'il led^coinpose,Ie premier résultat de cet! e
^^HpposîliuD e«t la Ibrmation d'uu carbonate de
^^ni*se foiblenieiit saturé et consûjuerpiueiit
3élique»cent, et U formation du muriate de
chaux , sel nus^ii déliquescent ; ces deux sels a>-
krenl ensemble l'hiimidilt* de l'atr, devient^nt
liquides cl p^iic'tr«nt la masse pour se dûpojcr
f.t't>iid du Kasei^ui coutient ce mélange. Lors>
i le carbonate de potasse liquide rencoulie le
priate de cbaux liquide, les deux scUsçtlt'-
Dpos«nt par double alHuilé , lecaibonate \iu
liasse revient à soo état primiilf, c'e$t-à-
ire, muriate de pota-^se, CL il ne se forme dans
Uc la masse que du carbonate de chaux.
^iCe cas particulier prouve que pniirijDe l'es-
iriencc des d«coiupo:>ilicitis chimiques par Ui*
iftaifiiutûs puissent se faire completlcment, il
•finit qu« 1« nouveau sel formé avec U «sbs-
Bit
H A V v £ t t i
tance décomposée ne soit point an set dëlîqaas^
cent, et qu'il soit au contraire facilement soli-«
difiable oucristallisable, comme ^ par exemple^
le carbonate de soude.
Schéele dit dans une lettre écrite à M. Crell
et publiée dans les Chemische Annalen du
mois d*août 1784 : « Lorsqu'on fait bouillir du
> sulfate de soude avec la chaux vive^ il se se-
>> pare toujours de la soude pnre. Cependant on
> n'obtient cet alcali pur qu'en très-petite quan«
> tité^caron retrouve en cristaux la plus grande
y partie du sulfate de soude. En répétant cette
> opération on sépareroit encore un peu l'alcali,
> et ainsi successivement; mais le produit ne
> vaudroit pas le travail Vé
Ce résultat ^ ainsi qu'on peut s'en apperce-
Toir y ne tietît point à Taction- de trois affinités
simples ^ et n'entre point dans la classe des phé*
nomènes que nous expliquons ici.
Comme je ne trouve point dans la table de
M. Guyton de Morveaules rapports exprimés
en nombre^ des affinités chimiques dessubstan»
Ces métalliques, je né soumettrai point à ma
formule les décompositions des muriate, nitrate
et sulfate de soude par le fer; je me réserve
de parler de l'explication deces décompositions
qui ont leurs considérations particulières , dans
un mémoire que je me propose de lire inces-
D K C H I M
3S
Utamenl à l'académie sur le moyen que Toa, ,
jKut itrer des expériences par triples atrmltéajlj
simpleSj pour rectifier nos lables des rapport»
d'aloDités chimiques esprimées encombre.
DEZ^XIEME MÉMOIRE
SUR L'EXPLICATION
DE PLUSIEURS PHÉNOMÈNES
Qui paroisseitt contrarier les loix des "Jjf'-.X
nites chimiques ;
Par J. H. H AS S£N FR A T I. !
xJAtiB le premier mémoire que j'ai eu l'hon-.
near de lire à l'acadéiuie, et dans lequel j'ai..J
e:iaminé diverseï expériences de Schcele sur la
(Iccompusitîon de plusieurs sels neutres par la-
cliaux , j'ai fait voir que ces phénomèoes inc
plifjnés jusqu'à ce jour dependoieot de l'action ,
Mcnallanée de trois afHnités simples, et j'en ai \
déduit celle formule : Si on appelle a l'alliuilé '
tie l'acide du sel neutre pour sa base, h TaOî-
uilé du même acide pour la chaux ou la subs-
laoce avec laquelle od mcle le sel neutre, et
c l'diriaité de l'acide carbonique pour la base
<Ju «1 neutre, OD a cette formule a -^ô 5 cj'
2^ -Annales
dkns le cas oiia-^ b'^c, il y ft d^composî^' •
tîon de sel neutre et formation d'un carbonate:
avec la blasé de ce sel ; et dans le éas où a — ^
!> ci il n*y a point de décomposition.
«De la formule /x — à ^c indiquant la dé-
composition du sel neutre, il doit s*en suivre
que lorsque danS une expérience analogue il
y a décomposition,, il .faut nécessairemei^t que^
a — c soit <i b ; d'où il suit que si Ton ne con-"
noissbitdans l'expériencequelesquantîtéi a otc,
on auroit nécessairement unelimiteau-dessousde
laquelle la force d'affinité b nepourroit pasêtre.
Ceci posé et bien étendu , examinons le pro-
blême de la décomposition de$ sels neutres, tels
que les muriates, les nitrates et les sulfates de
soudé par le fer , ainsi que Schéele et moi nôas .
en sommes assurés.
Comme dans la décomposition des muriates ,
nitrates et sulfates de soude par le fer en pré-
sence de Tacide, carbonique , si l'action des affi-
nités étoit aussi simple que dans les expériences
quej^ai considérées dans mon premier mémoire,
^ exprimant l'aflinité de Tacide muriatique , ni-
trique et sulfurique pour la soude, b Taflinité
d:^ ces mêmes acides pour le fer, et c TaffL-
iil:c de l'acide carbonique pour la soude, oq
âiiioit, par cela seul que le fer k décomposé
CCS sel b l'affinité des acides [pour le fer ^ a
DE' G S 1 M 1* E. 27
'^ c » et on méfiant les ralenrs a pt c ilans la
Ibminle, 00 aaroîl, tliA-je ,uii tprmeaii -dessus
datjuel seroit nécessairement l'affinité du fvt
poor CM acides.
La table de M. Gaytou de Morveau indique
raiSoilé de
l'acide miirialique pour la soude z= 3i ;
nitrique = 5o,
«ulfurique =58,
^— carbonique =8.
D'où s'en suivroit que l'afËnitê de l'actdo
mnrîalique pour le fcc serait plus grande que
3l— 8 = 23;
Çuc l'affîaiti^ fie l'acide nitrique pour le fer
Kroit plus grande que 5o — fl ^ 42 ;
Çue l'afHnitc de racîdesulfurîqtie poar le fer
îPToit plu* grande que 58 — 8= 5o.
Comme pendant 1h décomposition des sels pér
le fer , le Ter pur s'oxide ponr se combiner avec
les âcide», ce n'est point l'affinité du fer poue
les acides que ces formules exprîmeroient, mais
l'aSoilé di l'oxîde de fer pour les acides.
Comme le fer s'oxide en décomposant Ins
kU ocatres à base de soude j j'ai essayé sî celte
dcL-ompoâition réussiroit également avec des
K)«lauz qui paroiîSoient avoir plus d'alfiotto
^ur les acides que le fer, et qui Fussent sus-
et de 8t dissoudre dans ces acides: j'ai
â8 Annales ■]
donc essayé l'action du zinc sur ces trois saUj
neutres^ et je les ai décomposés de la même maj^
nière qu'avec le fer^ c'est-à-dire^ que j^ai oI]|r.
tenu du carbonate de soude et du muriate ^ dji^
nitrate et du sulfate de zinc.
Il suit de celte décomposition^ ainsi que df '
celle de Schéele par le fer , que -f;
L'affinité de l'acide mu riatique pour le zin?
est plus grande que 83 ;
L^aflBnité de l'acide nitrique pour le zinc etUt-i
plus grande que 43 ; *"-
L'affinité de l'acide sulfuriqne pour le zinc^l
est plus grande que So. A
Schéele s^étoit déjà assuré , et je l'ai vérififf
aussi , que le enivre et le plomb ne décompiW-
foient pointées sels neutres ^ i^. parce quece#
métaux n'ont d'affinité pour les acides que locsi^
quUls sont à l'état d'oxide ^ et cela je le prou-
verai plus bas en faisant voir que l'oxide d^
blomb déeompose ces sels neutres, et 2*. parte
que ces métaux n^ont pas. assez d'affinité pouc
l'oxigène , pour décomposer l'eau et s'oxider
par cette décomposition , lorsqu'on les expose
à l'action de l'acide muriatique et de l'acide
sulfurique.
On ne connoit jusqu'à présent d'autres ex-
périences sur les rapports d'afiinités des acides
pour les oxides métalliques comparés exitr*eux.
i .
J DfeOsiHIE. Ig
que les pr^ipités des métaux les Uns par les
I autres : c'est le moyen que Bergman a employé
• pour ranger dans sa table d'attraction élective
tes miflaax dans l'ordre de leurs affinités pour
les acides, et c'est la plus généralement adoptée
jusqu'à ce jour.
Cependant tous les chimistes savent que deux
ptiénomènes ont lieu k la fois dans la précipi-
Ution des métaux les uns par les autres; le
mélâl précipitant s'empare de l'oxigène du mé-
tal précipité t et l'acide abandonne l'oxide mé'
tallique décomposé, pont* se combiner avec
l'oxjde métallique nouvellemeot formé. Ainsi
la précipitation des métaux les uns par les autres
peat être regardée comme le résultat de quatre
forces : de l'affinité de l'oxîgène pour les deux
mélaur et de l'affinité de l'acide pour les deux
oxides : donc ces précipités sont un résultat
d'affinité composée, qui ne peut point présenter
uo rapport d'affinité simple.
Si par des expériences particulières il étoit
possible de déterminer en nombre les rapports
d'affinité de l'oxigène pour les métaux , on dé-
dniruit facilement de la précipitation des mé-
taux les uns parles autres tes rapports d'affi-
nité des acides pour les oxides métalliques.
De même si l'on avoit pat des expériences
parljcnlières les rapports en nombre des acides
L
3o Ankales
pour les oxicle$ métalliques^ on auroit facile^
luent> par les précipitations des métaux Iesnqj|
par les autres^ les rapports des afliaités dePozi-
gène pour les métaux, et ces rapports augmen-
teroient coosidérablement nos connoissance^
chimiques , et feroient faire ua arancemeot
rapide à cette science^ sur-toutà la chimie de%
arts qui est celle qui paroît le plus intéresser
la société dans ce moment où il y a beaucpnp
de capitaux libres.
Il semble au premier aspect, en examinant
les expérîepces deSc4iéeIesur la décompositioa
de plusieurs sels neutres par le fer j sur la dé-
GQBi position de plusieurs sels neutres par le zint^
•aiipsi que je Tai trouvé, et en se servant de b
formule que j'ai donnée pour expliquer ces phé-
nomènes, qu'il serôit possible d'essayer la dé-
composition de plusieurs sels par ces substances;
et dedéterfuiner pour chaque métal les limites
entre lesquelles Tafiinité des acides doit être
exprimée : donâons-en un exemple.
Le muriatede soude ^ étant décomposé par
le fer , prouve que Taffinité de l'acide muria*
tique pour l'oxide de fer est plus grande que
3i — 8 =3 23. Si en essayant la décomposition
du muriate de baryte par le fer, il n'y avoit
point de décomposition, cela prouveroit que
raflinité de l'acide muriatique pour Toxide de
»cChi»ie. îi
Itr est moins grande que 36 — 14 = 22; doqc
qoe rnflîniléde l'acide muriatiqae pour l'oxide
de fer exprimée en nombre , doit être entre 23
et 33.
Il est kiié de voir que par un grand nombre
d'expériences et en soumettant plusieurs sortes
de tnurïate à l'action du fer, on parriendroit à
irllementrapprocher les limites entre lesquelles
w trouve l'affinité de l'acide munatique pour
le fer* que le nombre pourroit être regardé
comme déterminé. J
Ce que je viens de dire pour l'oxide de fer 1
■«(pour l'acide inuriatique,pourroitse dire pour 1
toute antre oxide métallique et pour tout autre \
acide, et il ne faadroit que des expériences J
acalogues , pour arriver à ces résultats tant ds-> J
sirables et tant désirés. ^
Fleio de oe projet , j'ai exposé du muriate
de soude à différens oxides métalliques; j'ai
commencé par Toxide de plomb. Je suis par-
veon â décomposer ie muriate de soude par
cvt oxide, et j'ai obtenu du carbonate et du
ir.uriate de plomb.
J'ai mis des proportions différentes dn mu-
riate de plomb , afin de m'assurer s'il seroît
possibie de décomposer complettemeut le mu-
riate de sonde par cette expérience; maisquelqiie
f'ClJiB quantii^' de muriate de eoudc que j'ai mC--
33 AN^ALBS
)ée k mon oxide de plomb, il n'y eut janta»
qu'une portion de décotaposée: )'ai toujours
obtenu une quantité plus ou moin? grande de
muriate de sonde par la lessive.
' Je m'étois particulière ment attaché à varier
celte expérience et à la considérer sous un
grand nombre de rapports, parce que c'est
des moyens que l'on emploie en Angleteri
et en France pour décomposer le sel maria ,
oblenir du carbonate de soude, et faire cet(
belle couleur jaune métallique, pour laquell
un anglais a obtenu une patente à Londres.
Api'ès avoir décomposé le muriate de soudol
par l'oxide de plomb, i'ai essayé la décompo-
sition de ce sel neutre par plusieurs oxidcs mé-
talliques précipités de l'acide muriàtique ou
de l'acide nitro - muriàtique par les alcalis;
mais je n'ai obtenu aucune décomposition , pa»
même avec des oxides de fer et de zinc.
Je m'étois servi des diùsolulions des mé-
taux dans les acides muriàtique et nitro-mu-
riatique^ afia que les oxides précipités con-
tiennent j uste la quantité d'oxigêue nécessaire
à leur combinaison avec l'acide du sel neuire
que je vnulois décomposer, parce qu'il auroit
été possible, si les oxldes eussent eu une pro-
portion plus ou moins grande d'oxigène, que
les acides n'cusseot pas pu se combiner.
D E O H I M I E. 33
Olonnc du |'fU de succès Ue mes cxpérîcn-
^èt-, et siir-tijut des oxûIrb nac'tinLliijitcsdont les
caétaux avoiunid(!cunipi>t)t5 [c muri^lcdc sùudâ,
j*ai cburché ce qui puuvutl.oupéclicriucscx-
|»(fhei)c«s de rcD&iiitUK > u
J'ai relu avec aitenûan les mémoires de M,
Bertboi ictsur l'action de&oxîdesmt'talliqucs sur
Jnslcalis, vlccluidoM;l''(mrcrui3urlaRiaai(.'i-c
dont se conipoite l'ammoniaquG avec les oxides
tsetaUiques. Ci;s deux riientoires prouvent^ le
pirmîcr, rpic L's oxidc& nviutlUques ont une
adinitc avec la potasse, la stmdc, la chaux et
l'anliDomaquei le seuond, que les oxîdes mé-
taUiqnesontunetelle'âctloDSurrauinioDiaque^
^'Us la décomposent en pattie , et Tonnent
a»eo cei «Icalî atic comlilnaison particulière.
L'sctioB des alcalis sur li:s osides métalliques
SimncombinaîsonsreciprDcpics^nei'oisprou-
fén'^ la dilTcrence des résultats ubteniu avec
lu osides ni^talli<|ue»prt-ripitesd(' leurs dîss»-
làtooas par d<'> alcalis, ci les m>-iaux purs et
fccilenunit oxidables , s'cxplitgucnl iiaturcllc-
DaQslesprècîpitatïonsdcsosiilesinetalliqucs
par les alcalis, il se tormo n[fces.saircmcni une
conibinnison d'oxide ei d'alcali ; car elle tientà
l'oiide avec une Torcc qui diminue n^cessaire-
■Dcntd'iiulaDi l'aninitû d^roxide pour l'acide ,
Tom. XilL C
'"54 A K N A 1. E s
-et lorsque cette aflmite est telle , que , soustraite
tlcrafiiBité de i'oxîde métallique pour Facide ,
^la ttifierence est moias grande que raflinité de
4'a«idepour la soude:^ moins ra£6mté de Tacide
carbonique pour ce mémfi .alcali , al ae peut et
^ ne doit pointyat^oîcidb'décorapoiitîon. Pour
e]qirimer plus géhëralement cettelormule , soit
n raffùiiie de Tuoide pour la basedu sel neutre i
J^XaSùmVé de racûle|Mmr l'oxide nuâtaUiqiie.,
fi Tiiffifiiiië de Macide carbonique poup la Imae
•du sd .neuu^ y d Tafâsaitë de la base «Lu ad
jieittre pour ToKHle «iiciailîque , on «aura m^"^
1^ 'h*—di dans le cas ou a^^-e^ptà. dgsl >ot
^Itts :gindDd.que i^^^nif 9 il sSy ^^^^^ P^ '4^ -^
sîomposilioi) y ei lu ^'composîtion ne^pôum
ayoif! flieu ique loitaqûe iar<-)C «effa plua peùt.qM
AÂnsiy parcela seul ique les àlealis otla ehaw
DiH deraffînitë pour les oxides nietalliques , 4^n
4)^ peut et l'on ne doit point emplofy^er ^ .:ponr
décomposer les sels neutres 9 des.précîpâtiësrojU-
xejk\m par des akalis, sans aToirpréalableôiejil
déterminé Taftinité des alcalis pour les oxidea. :
Comme nous n'avons pas enc€>Fe dfe m^jren
de déterminer les affîniiés des.aloétis poiiriks
OKides métalliques , îlscroitposaibl^, apnisfiwtr
trouvélesaffinUésdosoxides purs pour les mIt
des y par le moyen que j'ai indiqué , de «our
b fe C rt I M I ç. 55
|IV«aux nii-iuBs ex|i8ri«pcee h* nj^rties oùdes
kinc» avec cuy.^ et trpfivcr jp4r ce nto^en Iq
nppttrt d'aiHoità en oambre 4*» «icali» pour
1» unifies iit«u]lùiu««-
l^ïf afiinîtw (l^s acides pour )a )i{i£e (lu 6fil
Betjtr«> /:;«|lf9 fii) l'acide cafLoqique jiaur U
imir |ieftQxi4.C8nwuUi(^ues, éiUipt cponu^siou
Urpï^ trois ifiripeii conufiuidAnïIa fur^iiule de
0— c î A — djd'o'u il s'eiisuivroit qucl'oa »u-
iMA 1» tîiuite» entre le^queUee seroieat iM^e-
tfKf lo fon:» (l'afltDÎ'iis d de.s alcalis pOMr IÇS
Ondfii^in^Udtijiues; limites qui»eri}fctitd'iiUlaj»t
yll*r*Çt>'o4Jt'<->!t, rjMiï les cxpciiencc» sei-oifioi
pittt oudûpliù-'s uu mieux choisies.
H pafX>it encore que daosIad'.-wiuposJMo^Q
l^lfu*! lorsquelIt^ontderfiiçUofl^uf les.ojùd^»
ulfit4eAf plu» uufiwl^s Ips dicçompçt^i^tW^-
J'ai ftouiuis il l'action du fcretd|i;ÙA^dl!t PtR*
ri4Mld>m(npo^qM<;. .Op Jfguyp ditiji^ ij;5^aWe9
|^#tjGviu»9 de Mpr^çAti, qu« l'^^uji^ d^
tPÏMriaiiquepAUr l'aniWPoiiWiu#=f=a3 ç(
: tlc)'fiGiideeâi-]>onique pourl'ai»ii)9t)f^^u.e
\ t d'tit »M cette formule quç «T.r>is==Ba
j9i qu'ainsi, pourvu que J'iifûoiit; dw
* ei du sine pour l'atûde njumtique »oit
c;j
5G A Vs "Si A L 'E i
un peu plus grande que 18 , ces métaux ^^U*
trement leurs oxidea, devroient décomposer
le muriate d'ammoniaque : et comme nous
avoiïs vu que la décomposition du muriate de
soude pour ces oxides métalliques établit que
Taffinité des oxides de fer et de zinc dpit être
au moins de 3? , il s'ensuit qu'ils devroient dé-'
composer le muriate d'amm oniaque. Cependant
les étpérienccâ que j'ai faites, dans le dessein
d'opérer cette décomposition, ne m'ont pas
réusâri.- '
Ces r&ultats p ron ven t que l'action de l'amtiKh-
niaque est plus grande sur les oxides métft^K-
qi;ies ^que Y;elle de la soudé , et que cette action
agit déjà lorsque cet alcali est combiné avec
l'acide muriatîquc : qu'ainsi dans l'usage desséb
neutres pour trouver i'affiniié des oxides mé-
talliques pour les acides, il faut employer des
sels dont les bases aient de l'affinité pour l'a*
cide cadbonique, et n'en aient point pour les
oiides métalliques.
Cette affinité de l'ammoniaque pour le^ oxi-
des métalliques explique une objection que l'6n
auroit pu faire dans le cours de ce mémoire /
et dont la réponse est simple et naturelle. '
Comment se fait-il que l'affinité du fer
pour l'acide muria tique soit plus de a5, et que
l'affinité de l'ammoniaque pour l'acide muria-
hs'Chimie. S7
tique ne 5oii cjue 32 , et que cependant l'am-
[Oniaqnc précipite l'oxide de fer de sa dîsso-
1 dans l'acide niuriatiquc?
KC'cst que lorsque l'un verae de l'ammoniaque
^ tout autre alcali dans une disbotution de mu-
! de fer , une partie de l'amniuuiaque se
ttrtc sur l'acide et uue autre sur le fur, et que
\c /craie ammoniacal qui se forme diminue
d'autant l'afâniie de l'oxide de fer pour l'am-
moniatiue ; qu'ainsi , si l'aflinite'deracidcmu-
riaiiquti pour l'ammoniaque^o, pour le fcv
=Jr, et l'afliniie' du fer pour l'ammoniaque^t/,
on s celte formule a S ù — rf; et qiie pour
(ju'U y ail précipilalion , il faut que a soit plus
gnnd que b — d; qu'ainsi le d de la formule
on Vallîntté de l'ammoniaque pour le fer est
plu» grande que 33 — 32=1.
Et comme oe'cessairement la soudea aussi une
ftfiinile pour le fer , il en résulte que l'aftÎDile
de l'ammoniaque pour le fpr est plus grande que
l'aûiniié du fer pour la soude.
i'ai fait voir dans ce mémoire qu'en se ser-
vant de sels neutres dont les bases n'aient point
d'afliuîli-pour Icsoxidesmc'ialliques, et qu'en
le»cïposanl,àlamanièrcdeSchéelc,à l'action
desoxides métalliques et de l'acide carbonique »
on pourroit parvenir a avoir,
. les I
ipports
d'aiOtût^i CD nombre des acides pour les oxidcs
58 ÀNNALEi
Hiéià\lii(ûtÊi i a**. }ts faJTports d'affinités des «K
cilié pbtir le^ métiies ôxidei ; cl y. M i-énûiis-^
sant ces expérience^ k cèlhès àëi jh-ëcipittlidlis
niétàilltfuei les tihes fttléi àHitéi , bii |ybilf/oit
âûs^i (iâHisiitr k àvdll- lès âffihitésdePdidgèné
{)Odt-léë ihéu(thL;èt cânmlè qdklqnes méuiit
dëiïonij^ô^ënt Feaxi ponr s'éibp&itr ^è Mii ôli-
génë , et qiië d'antres ne la décoinpbiient pcnni ,
jl Perdit pëùt-étre encore possible d'àtoii" lé
nppùti ^Éffiîiilëdel'oifgène pour rbfdrbgèné,
et pàk" sUlté |>otir bë^ilëtktji d'antre^ substiinee^;
^■^■■^"^^■■■■"ii**
DESCRIPTION
D^UN EUDIOMÈTRE
ATAIOSPHÉRIQUE (a);
Par Henhi Rebouju
U N eudiomètre àtiiicfepliMqta est un ittftiftK»
mêftt pi^pra à tnestimi- h quahtiié d'«if vîtal
«ôtttëntiéààn^ une pôniofi d'aitâtittiosphéric)tti^«
Oh Mit qus i^ttiiduphèrlô ft'eit ([ju'on t^^ài^è
d'àir tital et d'ttt!» éUtH^ éêfkfÀ d'dir qqé te^
ai^^ôU ont kppélé àir phiog^stiqUd ^ ei ^U'oil
(a) KxiriH des Mëih4îre» de VAUd^wk dc% ^iMc<?|
<lc Toylowsc, tomç lU^
dbCrimik. %
(OmntPiice à connoîtie sous te nom plus cun-
laWe Aci niofetu» «iiiosphériqua (a).
Ipour trouver le& proportions du oiplange âe
kr Thaï et iIb la mofrue, il faut les mettre on
Dtact avec fie» corps <{ui absorbml L'un sans
Ibcber àrauire. On peut donc emplorer, pour
■diiire cet elTei , tontes les substances (jui
ont une puissante affinité avec l'air vilal , rr
(pï peuvent l'absOrber.
Oft subsiiincrs 6ont connues sotta le naia
de combustibles ;ei en effet tout corps n'est
COmliusdble que |>ai-ce fju'il peut s'unir àJ'sir
TÎtal ou à la base de l'nir vital.
Tous les coHibusiibies ne soJii pas egafe-
(s) Il e»t aité àe s'appercevgîr que ceci a été dcrît
tnnltpir les wTormatturs de la chimie eunciitiotro-
il Tinage dMne nonieTiclainre ntLhodî(|iw, qui mI
ificUeriient li^c aux progt» de la jcirnce, el qui
l'tdl&tns lie la cliimie le plu5 p&rrait qu'on cod-
•oilse. J'abierverai pourtant que le nom de gai azole,
çù eil »uk»tilué à ceux, de mofette et de gai \ihlops-
£que eil prut-ûlre le «eul de teite nombreuse nomcn-
cUlnrc d.in» le choix duquel on se *oll écart* des
prioripn qui lui ont servi de base. La signirieation
l^repre de ce mot n'a qu'tm rafiport vague avec ton éty>
BÉlvgic; rlirninque l'on eonservoil à tes diîriv^ftaeidn
In nasts de nitrique rt nitreux, il semble que l'har—
noue de U oomenclnlure eût élé mieux contc^v^e en
dnniunt au gai radical de ces acides le nota de nilro-
>|èac. {Sole icriu tn i7'>î. )
En
:
/{O A ^ N A I. E s
ment propres aux expériences de Veudiomèlre ;
il faut en excluréceux qui en brûlant produisent
des fluides aériformes, cauinie les cbar^ 1^9.6 1
les huiles 9 Tespiit^de^viQ , etc. On s'est servi le
plus souvent jusqu'à ce jour des oomabustir
tibles qui sont sous forme d'air , par exemple «
des gaz inflammables et nitreux, sans doute
parce que leur subsiaùce se mêlant plus inti-
mement à celle de l'air vital , la combustion
en est plus complette ; mais cet avantage est
bien compense par d'autçe^ considérations. La^
première de toutes est l'impossibilitç de se pro-
curer toujours des gaz i&flam,mablcs ou nitreux
qui soient au même degrîe de pureté.
. Or jîl est indispensable que le combustible
qu'on . emploie soit constamment le même ;
car; pour peu qu'il diÛere de lui-même dans
deux expériences, ceUes-ci offriront des rësuU
tats différens , quoiqu'on ait opéré sur le même
air; ce qui est évidemment contraire au but
qu'on se propose.
Sçbcç)^ a employé, pour séparer l'air vital
de la mofette , un mélange de limaillçde fer,
de soufre et d'eau ; d'autres se sont servis de
foie de soufre. Ces moyens sont très-exacts ,
et sur-tout le premier ; mais ils sont peu ex-p
péditîfs. Le premier exige plusieurs heures ; le
second; plusieurs jours.
D £ C U t M I E. 41
r IvP phosphore m'a paru n'iiiiir tous lesavnn-
Bees (i3^} son affinité avec l'air vital est irès-
piissaote ; sa combustion e&i rapîile, facile à
, et ne fournît aucun produit ae'ri-
» D'après les proprii'tos du phosphore, voici
ï me semble, la manière la plus simple de
utruireun eudionitire.
t Qu'on fasse souffler une boule àl'extrëfnitc
JL^a) O» nr finiruil pfiiii( si on vouloil décrire cl
Muter lous les eudioniilm qu'on a imaginés jiufju'i
t joor. Celui d'air niireux a lui seul subi successîrc-
ou ïÎK chaiigemens dans Im mains de MM.
tsle>-, Magellan, t^érardin , Fontaiia et Acbard. Ce
r a publia suhî la dcîcriplîuu d'un eudtomèlre
l^ioifbort {Journal de. Physique , année 17S4 , lomtl^.
t instrumenl n'a gu^re été mu en usage; la coos-
"^tniclion en est diiHcile, la forme bicarré , et la mani-
pulation qu'il exige compliquée ef em harassa nie. D'ail-
leura la combustion du phosphore n<; peut s'y opérer
ipie d'une manière tr^s-împarraile. Mais riea n'a peut-
être pin* contribué à fnire négliger l'u&age de cet eudio-
nèlre, que la théorie qui a servi de principe à sa cons-
truction, et que personne, que je sache, n'a adoptée.
Suivant l'aulcue de celle théorie , le phosphore eu brû-
lant prédpîloit l'air fixe de l'air de l'atmosphère. CYtoit
dans le temps que Frïetlley supposoit dans l'atmosphère
un seizième <îe son vnliinie d'dîr fixe, Kinvari un cin-
^uanliéntei et que l'abbé Fontana pouvoit à peine y en
Ticunnoilre un uillûluie.
1
4^ Annales
d'un tul>e de Terre bien calibré , dont le (Ka-
xnèiiré hiiénéixt ^oil ftu moin^de deux lignes et
demie itrdift ligne» et ^tii tth environ cinq ou
Ht potice» de lottgueuf. Les dimeniion^ de la
boule doivent être telles y que sa capacité soit
égalé À un peu plu^ que deu:ft fois la capMitc
dû ttibe y et à int>ln9 que trois fois c5ette iném^
capacité. On en va Voir la rai&on.
Pbû^ établir uiie graduation »ur cet instru-
ment, il faut diviser toute sa capacité en quatre
parties égales , là quatrième partie ^e trou-
vera renfermée dans la longueur du tube avec
une portion de la troisième. Après avoir me-
suré là longueur de la portion de tube qm
renferme toute une partie, on pourra aisément
it^ttr sur le papier utie graduation qui divi-
viserà éét espace en Vingt-cinq degrés. Cha-
cun de ces degrcs sera un vingt-cinquième
de la capacité du quart de l'instrument, et^
par conséquent un centième de la capacité to-
tale. Si le même est divisé en cent degrés^
chacun d'eux représentera un quatre centièmes;
enfin si l'on veut que la graduation indiqua
jusqu'à deà millièmes, oir pourra commëncet
par diviser toute la capacilé de l^insti utncnt
en cinq parties égaies. Si l'on subdivise ensuit^e
l'un de ces cinquièmes en cent degrés, cha-
cun d'eux représentera un cinq centièmea ss^
0,002*
O p. C H t M I f. ^S
lAgradaalîoo Iracc'csur do pajiinrsci'acsac-
Knt ajiplif|ut'e sur le verre au moyen d'un
k de gotiinie arabique; elle doit s'e'iendre
ti'ao dttà de o,a5. Il paroît inutile qu'elle
Ibe <t,3o de la capacité totale. C'est dans ce
t matrâs gradue qu'il Faul trouver le moyen
jtferiner bérmétiquement une quaniité dé-
fiée d'air aTPr une parcelle de plaosphore,
l d'y fairt brûler celui-ci, sans qu'aucun atonie
d*air pnbie s'eViapper pendant k combus-
tion, ou y péntîtrer après qu'elle est acbcTce.
Pour cet effet j'ai mastiqué à l'extrémité du
col de ce lïiatt'as une pièce de fer cylindrique,
longue d'environ deux pouces tfl demi, et
percée d'outre en outre. Cette pièce est ta*
rïuâée k l'une de ce* ouvertures; le pas de
V»! qn'on y a imprimé, a au moins un qua-
uicnicde ligne do profondeur, et s'étend sur
une longueur d'environ trois li^^nes. Celte ou-
Trrtarr» se ferme au Hioyen d'une vis fort
^jù^c , dont la lète est quarrée et garnie d'une
^^■devx rondelles dé cuivre. Tout cet app.-i-
^^H csl repri'scnti' dans la planebe prcmicrt?;
1 ÂB ^Jrff. 1 ) cstlepetiimatra» ou ciidiométre
awjuel est mastiquée ta pi^cedefer cylindrique
il creuse ji C; D est la petite vis ï \évc qnarrce
et Solide qui sert à fermer le niatr.is , en s'en-
ins l'ccTOu .^du evHndre.
44 Annales
Pour serrer fortement celte vis dans son
ëcrou, on peut se servir de la clef E, dont
les denj. branches s'engagent dans deux en-
tailles correspondantes II, faites avec la lime
dans la partie supérieure du cylindre qui porte
Tecrou. On conçoit que si après avoir engagé
la vis à l'extrémité du cylindre, on fixe la tétc
- quarrée dans un trou quarrc où elle ne puisse
point tourner, et qu'ensuite au moyen de la
clef E on tourne le cylindre de fer et l'instru-
ment qui lui est mastiqué, on serrera. la vis
dans son écrou , jusqu'à ce que les cuirs inter-
médiaires ne puissent plus se comprimer; ce
qui rendi^a Tcudiomètre parfaitement dos et.
comme hermétiquement fermé.
Si avant de le fermer ainsi, on y a intro-
duit une parcelle de phosphore, il suffira, pour
opérer la combustion et la séparation de l'air
vital, d'approcher la bpule du matras d'une
bouijie allumée. Le phosphore s'enflammera,
subitement; l'air, d'abord dilaté par la chaleur»
tendra à s*cchapper; mais bientôt absorbé par
le phosphore brûlant, il perdra son élobticité^
et cette portion d'air absorbée sera réduite k
moins de 0,001 de son volume.
Pour completter cette absorption, il est né^
cessaire d'approcher trois ou quatre fois la bou^
gie de la boule ;i afin que la chalem* aide Ict
pbore
a s emparer de la
petit!
lîr<{ui a pu échapper à la prci
tttion. On sent tl'nv;
cfuanuie
'mière com-
'11 est nécessaire
raploycr dans chaque essai une dose sura-
nic de phosphore.
' PourconnaîtrelafjuantÎKÎd'aîr vilalahsorbe
dansrhafjueeXpéneûcCjil ne manque plus qu'à
OQTrir l'eudiomètre , en le tenant plongé par
son extrémilë dans une liqueur quelconque,
qui piiïsAse s'élever dans le col ei remplacer
fair qui «'csiiini au phosphore. J'ai préfe'râle
mercure à tout autre fluide, et me suis servi,
otir cette manipulation , d'un vase cylin-
riquc ou espèce d'e;tui en hois compacte ethien
n^/^. a), perce jusqu'à une proFondeurd' en-
un cinq pouces d'un trou tiuarré, dans Ic-
I pouvoit glisser sans frottement sensible la
B quarrce d« la vis D. Ce trou quarre' étant
u'cniîèremeni rempli de mercure, il faut
^plonger l'extrémité de l'eudiomètre ; ou la
mbu$lïon a d'-jà été opérée, alors on peut
(c'itieat, au moyen de la clef" E , dévisser le
tiacliuu ^i ferme l'iustrument. Aussl-tùt que
le mercure peut se faire jour dans le tube, il
jr jaillit et s'eléve ensuite lentement. Il faut
Ion enfoncer l'eudiomètre dans l'étui ou vase
icrcure, et avoir soin que la liqueur qui
; introduite dans le tube, «t celle qui l'ea-
j^a Annales
toure extérieureouînt, soient de mye^^i. I4 gi*iif
duation indique sur-le-champ la quantité d'^t
vital absorbé ^ puisque cette qufintité ^i isxaptç-'
tnent représentée parle volume du mercière qui
est entré dans le matras.
Je ne m'étendrai pas ici sur la poianièra la
plus commode de faire ces éprçuveç ^\, ^]ur |çs
moyens de rendre cet instrument pprtatif çt
facile à fnanier. Ces détails minutiei^x^ aifxquçl^
chacun peut suppléer ^ pourront uq joyir éffç
rendus publics^ si l'usage deceÙP^M^meAtm*
conduit k le perfectionner, (fi).
" ■
(a) Depuis que ceci a été publié, j*ai chercha à
rendre cet instrument applicable à Teicamen de tous les
fluides aériformes qui se sont mêlés à une portion d'air
Yital , et à Teicamen de Paii* vital lui-même. Le moyen
«n est bien facile ; il tend k simplifier encore la cot^true»
tioa de Tinstniive^t^ quolqu« celui-jd en devieaii«
moins portatif. L^ moyen consista à souf|lf f fk ))fv)f
de l'eudiomèlre au bout d'un tube trés«-coHrt fit 4*ua
plus grand calibre « de supprimer par conséqu^t la
graduation , et de rcconnoltre les quantités d*air vital
décomposé, en pesant le mercure introduit dans l*eu«
dlDfaètre après la coinftustion et le reftoidissèmeiit.
DE Chimie.
EXAMEN CHIMIQUE
lEfi CENDRE8 BLEUES,
Et Procédé pour les préparer ;
Par M..P¥£l.ErtSR (o).
j'oît ne connolt poim ep France la «la-
! tic j>ré[iarer les ct-ndres blvum ; «Iles y
on t ««pendant eitf prépa itW« iitrofnîs, d'après ce
iH'en disent plusieurs miN'iirs. Ce sont uiaîn-
ienftm Ifs Amglois ^i nou« les fouriMs^pnt Ifl
t ^mî« évaluer 4cui- -contionimaiiuii, niuls {0
ni( ()U'«ii« est r,o»sl<l*!rable : les papciiers et
s |>«tiires en font un granij emploi. Ces oon*
Hk)a4 ■m'oni engagé à en faire l'analyse «t ii
• 'les moj'«»s ti« les pr:é|>arer, C'«9t ce
■tfd^jwe j'HTrcaujounl'Iiuî aupuliiic.Jevaï.-i,
Mant tOHt ,>expostM"ïosConimiss:iiicefi -rjue l'on
% a tmBâituisGg sur leur nature.
Ztemery , en paiiam de ia cendra bleue,
k (]ue c'-est «»i€ otmijMîMtion fcloue , ou-picrre
b<^^, -ijui in»as ^îpDl de Pologne. '''"
I
(a) Bstrart d'un Hiiavirc Ib
à J'AcaMlMtf Ueti
1
/fi' A N N A L E s
Pomet nous ditdc même que la cendre Llcué
est une (Composition que nous tirons d^ Angle-
terre ou de Rouen , où elle eBt apportée par
les Suédois j Hambourgeois et Danois : la plus
grande partie, dit fenéore Pomet, nous vient
de Dantzick en Pologne , et il ajoute qu'il n'a
pu savoir ce que c'etoit que la cendré bleue ^
mais qu'on lui avoit assuré que c'étoit une com-
position , et qu'il s'en faisoit à Rouen.
L'oA ne doute point aujourd'hui que les cen-
dres. Ueues ne soient un produit de l'art; l'on
sait aussi , d'une manière cependant assez va-
gue, que ceux quien Angleterre les préparent y
sont de3 personnes qui affinent les matières
d'or etd'argentL'onconnoît encoreun bleunacif
qui étant broyé donne une couleur bien supé-
rieure aux cendres bleues les plus belles. Ce bleu
est la mine de cuivre désignée sous les Okoms de
bleu de montagne, cristaux d'azur et crjsdiCoUe
bleue. Je parlerai de la nature de ces substances^
qui., comme on le verra , dlTTérent peu des cen-
dres bleues ;mai3 elles se trouven^ en trop pe-
iite quantité dan$ le sein de la terre , et le plus
ordinairement Aiélangées de malachite ou dn
verd de montagne » pour que l'on puisse songer
à les substituer aux cendres bleues.
Les anciens ont eu connoi^sance du bleu de
cuivre natif et du mémo bleu faciicc ou cen-
dres
deChihie. 49
dres bJcucs : Eacelius en parle dans son ou-
>r3ge ayant pour litre : De re metallicà, im-
prime en i537.
Telles sont nos connoïssances actuellts sur
le* cendres Lieues, auxquelles je joindrai l'o-
jhriou de M. de MoiTCau sur ce qui constitue
la différence entre les mines de cuivre appe-
U-es Tord de montagne et bleu de montagne.
Ce chimiMe a impiinic un mémoire parmi ceux
de t académie de Dijon, année 1783, dans le-
quel il considère le Lieu de montagne comme
onc chaux de cuivre retenantplus de phlogîs-
lîque que le verd de montagne. A cette époque
ce célèbre chimiste s'exprimoit ainsi : mais s'il
licriïoil aujourd'hui sur le même sujet, il déve-
lonperoît ses idées d'une autre manière et vrai-
wiiiblahleiucni comme je vais le faire, d'après
la série des expériences que j'ai tentées sur de»
uilutances analo^es.
Je vais maintenant enti'er dans des de'tails de
l'analyse des cendres bleues; j'indiquerai cn-
«liie les procédés d'après lesquels je suis par-
venu U le» préparer; c'est particulièrement le
Lut de ce mémoire que je terminerai par quel-
que» considémtiuhs générales sur les bleu et
uMil de monlagne, ainsi que sur les cendi-cs
5o AnitALEs
Analyse des cendres bleues.
m
J. A. Les acides nitrique et marin dissolvent
avec effervescence et en totalité les cendres
' bleues; ils en séparent de l'acide carbonique
que l'on peut recueillir.
J'ai aussi traité 600 grains de cendres bl^es
avec Facide sulfurique, reffervescencc a été
telle 9 que le mélange seroit. sorti du fnatras,
si je n'y eusse pm gaixle ; la dissolution n'étoit
pas parfaitement claire; je Tai évaporée à aio-
cité, et j'ai ensuite traité le rosidu avec de l'eaa
distillée hi froid; par ce moyen je suis parvenu
k en séparer une substance insoluble blanche,
dont ia plus grande partie étoit soyeuse : je l'ai
reconnue pour delà sélénite ou sulfate de cbaus.
Son poids étoit de i32 grains ; ce qui répondà
environ 7 grains de chaux pure par 100 grains
de cendres bleues. J'ai ensuite évaporé les li-
queurs de ces lavages , elles ont fourni du sul-
fate de cuivre, dont le poids s'est trouvé de
deux onces et demi-gros. Cette quantité repond
à près de 3oo grains de cuivre pur ; ce qui est
environ 5p par 100 grains de cendres bleues
Il y a dans le commerce diverses qualités de
cendres bleues , et toutes fournissent avec l'a-
cide sulfurique du sulfate de chaux et du sul-
fate de cuivre, mais non pas dans les rapports
D £ C H I M I E. 5l
<{tie je vieil» d'indiquer. J'en ai trouvé qui
m'ont fourni du sulfate de chaux dans dés pro^
portions doiibles et conséquemment moins de
saliate de cuivre. Ces qualité de cendres bleues
contiennent donc jusqu'à 14 parties de chaux
pure par quintal ; aussi étoient-ellas d'une cou-
leur moins foncée.
|. B. L'ammoniaque enlève aux cendres
bleues le cuivre qu'elles contiennent, et l'on '
a pour résidu une petite quantité de carbonate
cmlcaire; mais je n'ai point eu de cette expé-
rience le succès que j'en attendois , parce que le
carbonate calcaire se trouve dans les cendres
Ueoesdans une division si parfaite, que l'am-
moniaque le tient en ^spension , à me^re qu'il
attaque le cuivre.
Distillation des cendres bleues.
J. C. J'ai distillé à l'appareil pneumato-chimî-
que 600 grains de cendi-es bleues : le feu a été
pousse par degrés jusqu'à ce quHl ne passât plus
d'air. Après la distillation le résidu s'est trouvé
d'une couleur d'un noir rougeâtre un peu cui-
vreux, du poids de 5 gros 40 grains ou de
400 grains : ainsi les cendres bleues perdent ^
la distillation 35 liv. f au 100 : l'air qu'elles
ont fourni occupoit un volume d'environ deux
pintes. L'eau l'a absorbé presque en totalité; il
Dij
52 Annales
rougissoit la teinture de tournesol ^ et precipi-
toit l'eau de chaux , etc. ; ' c'ëtoit donc de l'acide
carbonique. Les cendres bleues ont aussi fourni ,
dans leur distillalion , quelques gouttes d^eau ,
qui ëtoient très -sensibles dans le col de là
cornue. J'en ai évalué la quantité à environ 5
grains ^ par loo; ce qui réduit la quantité
d'acide carbonique à 3o par ioo«
Réduction des cendres bleues.
J. D. Afin de procéder à la réduction des
cendres bleues , j ai partagé en deux parties
égales le résidu de la distillation préc^ente;
, chacune se trouvoit du poids de 200 grains,
et répondoit à 3oo grains de cendres bleues.
 une de ces portions j'ai ajouté 600 grains
de flux noir et demi-gros de charbon du tartre;
j'ai mis le tout bien mélangé dans un creuset
d'essai, et j'ai recouvert la surface du mélange
d'un peu de sel marin en poudi*e ; j'ai procédé
ensuite à la fusion avec la précaution que l'on
apporte dans ces sortes d'essais. La réfduction
achevée, j'ai eu au fond du creuset un petit
culot de cuivre du poids de a gros 3 grains
ou de 147 y <^6 qui, par 100 grains de cendres
bleues y donne 49 de cuivre pui\
Afin d'avoir un résultat exact, j ai procédé
à la réduction de l'autre portion ou résidu de
& E C H I M I E. b^
dÎMiUaûou <lc(jut) giaîn» Je cendres Lieues;
imémesprecaulionsoDtcté observées :lepetit
lot de cuivre obtenu dans ce second essai,
{i«»oit a gros 4 grains et demi ou 148 grains el
ce «jui donne 49 grains et demi de cuivre
lur par loo yrains de cendres bleues.
Ainsi, d'npri';« ces deux essais et la perte in^-
Ûable dans tes réductions, l'on peut e'valuer
à ^o liv. la {juanlité de cuivi'e conlenu dans
100 liv. di* cen'lres bleue». Cette qxiantiié d'ail-
IleoTB se trouve conforme i celle «jue j'ai irou-
Br par la voie humide.
" li me reste à déterminer la quantité d'aip pur
(m d'oxigine qui se trouve uni au cuivre dans
la cendres bleues. J'ai fait voir plus haut que
de 100 parties je reiîrois 5o grains d'acide car-
bonique, 5 et un tiers d'air, 7 de chaux pure
ei 5<» de cuivre : pour comple'ter les roc parties-
■1 noos manque 9 7. Ce déficit nous donne le
poids de l'oxigene contenu d»ns les cendres
bleues. L'oxigène s'y trouve donc dans les pro-
portions de 9 7 au 100.
Afin d'être bien convaincu que tes cendres
bleues conienoienl de l'oxîgène , j'en aîdistittc
une certaine quantité', jusqu'à ce qu'elles ne
<burnis»«nt plus d'acide cailionique; je leur
ai alors ajoute un peu de charbon en poudre,
et je lésai soumises à une nouvelle distillation^
D lij
54 A N Pf A L E s
le produit qu'elles oui donne étoit de r.àci4f
carbonique , et dans la cornue j'ai.euducuiyf0
en petits grains mélanges avec le charbon. L'a-
cide carbonique obtenu dans cette deuxième
distillation, prouve évidemment que les cenr
dres bleues contiennent de i'oxigène.
[ Résumé de Vanalyse*
Vl résulte de cette analyse, que 100 grains
de cendres bleues contiennent ,
1.** Acide carbonique, J. C. . . So grains.
3.** Eau, S-C 3 T
3.*^ Chaux pure , §• -^ 7
4.** Oxîgène, §. D g f
5.^ Cuivre pur, J. A et D. . . 5o
^m
■ Total 100
■
J'observe que c'es.t sur des cendres bleu^
de la première qualité *que j'ai opéré ^ et ^ue
celles de qualité inférieure contiennent plus At
carbonate de chaux et moins de cuivre,
^'fUhèse ou recomposition des cendres bleues.
. n ne suffîsoil point . de «avoir de quoi ks
cendres bleues étoient composées, il falioil taot
core trouver le moyen d'en faire : c'^oit prin-
cipalement le but de mes recherches. L'on aura
4
de U pane à croii-c les dîiTicuUés que j'ai reo-
ooDiree* : ce n'est ccitalnemcnL pas du premier
caui que j'y &ub parveou : j'ai eu à chercher
^modus facietuii , le lour de main, si je puis
exprimer aïusi-Et queUsontles produits des
ï qui ne deuiaudeat point une manipulation
ticuUcre?
I J'étois imlruit que dee cendres bleue» ëtoicnt
«roes en Angleterre par des personnes qui
têtu l'or ei t'ai^eot. L'on sait que ce genre
e travail consiste à allier l'or à l'argent, et à
t^parer l'argent, à l'aide de l'acide nitrique qui
le diMOUtiUnsaltaquerl'or. L'onprécipiteen-
■oite l'nrgeDt à la faveur du cuivre, dont l'atS"
nite «Tee l'acide nitrique est plus forte. La li-
^cmrar qui reste de ce travail est une dissolution
^^■Bcuivrc par l'acide nitrique; c'est cette liqueur
^^■i vraisemblablcdient leur sert à préparer la
^H^drc bleue.
^^■e sa*oi& encore que l'on prépare à Paris un
PHKudt cuivre bien itiftirieur aux cendre» bleues^
eoprùùpiiam le sulfate de cuivre par la potaf^^
et en Caî»ani loumerce précipité au bleu par
oyen de U chaux et du »el aimnontac ;
ce précipité veitlit un peu à mesure qu'il
>. M. Benhoilet a aus»i imprimé , dans un
e ayant poiu- titre :Oèj<!rfa/to^M*w/c*
s Uet axides métalliques avuc Us
D iv
56 AlfNALKS
alcalis et la chaux {Mémoires de l* académie j
année 1 788), que « Torsque l'on mêle de la chaux
cràvec un précipité Verdàtre de cuivre fait ré-
« cemment et une quantité suffisante d'eau, ce
«précipité prend avec le temps une couleur
« bleue , qui approche beaucoup de la couleur
<t bleue de la cendre bleue , dont on se sert
«dans les arts^.
C'est donc d'après ces diverses données, et
d'après l'analyse que j'avois faite des cendres
bleues, que j'ai tenté une suite d'expériences
qui m'ont enfin conduit au but que je m'étois
proposé. Je ne détaillerai pas toutes celles que
j'ai tentées sans aucun succès. Il en est cepen-
dant plusieurs dont je crois devoir parler, de
ceUes particulièrement dont les râultats peu-
vent être de quelqu utilité pour les arts.
Expériences.
1.^ J'ai précipité une dissolution de nitrate
de cuivre par le carbonate de potasse ; j'ai ob-
tenu un précipité verdâtre : ayant ensuite ajouté
au précipité un peu de chaux en poudre , ce
précipité a pris une eouleur bleue, mais par
la dessication il a pris une teinte tirant plus sur
le verd que sur le bleu (cette expérience est à-
peu près celle de M. Berthollet> Si l'on pré-
cipite une dissolution de nitrate de cuivre par
OECHIMrE. 5?
de l'alcali pai-Ktitenionr satui-ii d'aciilc cnrLoni-
(e* le précipite est d'un verd plus tbncci, et
liqueur coniieiit en dUsoluiion un peu de
i<n« : celte dissolulion s'opère a la faveur du
rbonate de potaiise.
3." J'ai précipite une dissolution de nitrate
de cuivre par la soude et la potasse pure ou
caustique j les précipites que j'ai obtenus éloîcnt
d'une couleur d'un bleu vcrdàlre ti'ès-agréuble
k i'oeil: on pourroil les employer dans la pein-
^l|irc sur papier et autres. En IrÎLurant ces pre'-
^■d^t«( avec un peu de uliaux livc, on parvient
^^■Ucar donner une couleur bleue , même assez
fiincée; mais en séchant ils verdissent un pea.
Lr rcsultat de ces dernières eiLpériencesétuit,
«viimni'l'fnivnir une espèce de cendres bleues;
^^■|^i9 en les comparant avec celles d'Angleterre,
^Hy trottvois une grande ditfércnce.
5." Tai mis dans une dïssoluiion de nitrate
ie cuivre , un mor<'.e3U de carbonate de chaux
I craie; au bout de quelques jours il avoit
fei» une couleur verte tris-belle, et il rcssem-
l il un morceau de malachite.
4,' J'ai précipité par la chaux une dissolu-
1 de nitrate de cuivre préparéo en faisant
e du cuivra à froid dans de l'acide ni-
j la précipitation a eu lieu avec des plié-
nci l'ieo singuliers : tantôt j'avoi& unpi-é-
58 AlINALES
eipite d'un beau bleu, une autre fois le pr^
cipiië etoit d'un verd assez foncé , et quelque^
fois enfin le précipite étoit d'un verd pâle ^
quoique j'employasse et la même chaux et la
mérne dissolution de cuivre* C'est en examinant
avec attention ces divers phénomènes , que je
suis parvenu à avoir un procédé constant pouF
faire les cendres bleues ; je crois devoir fairo
connoitre les causes de ces résuluis dissembla*
blés. Us sont essentiellement dus aux propor*
tions de chaux et de dissolution de cuivre que
je mêlangeois. L'on en sera bien plus convaincu
d'après le court exposé des expériences que
j'ai faites à ce sujet.
A. J'ai mis , dans i onoe 6 gros de disso*
lution de nitrate de cuivre ( qui donnoit ao
degrés àl'aréomètre de M. Baume pour les sels ) f
^ gros de chaux. En triturant ce mélange y il
a pris une couleur bleue ; j'ai séparé le préci-
pité par la filtration. Lorsqu'il a été sec, ilétoil
d'une couleur bleue tendre : il pesoit 3 gros
4i grainsw Dans celte expérience le nitrate âa
cuivre a été décomposé en totalité.
B. A a onces 5 gros de la même dissoliK
tion de nitrate de cuivre , f'ai mis a gros de
chaux : le mélange étoit d'un beau bleu ; le
précipité lavé et séché étoit d'un bleu plus vif
que celui de l'expérienee précédente : il pCMM
DE Chimie. 5g
Vgros 3*7 grains. La dissoiiition de nitk^te de
cuivre a été de même décomposée en totalité*
CAS onces 4 gros ^^ dissolution de ni-»
trate de cuivre, j'ai mis 3 gros de chaux r le
mélange a pris une couleur d'un bleu tirant sur
le veru : le précipite étant sec , étoit plus verd
que bleu : il pesoit 4 gros 6\ grains. La tota-
lité de la dissolution de nitrate de cuivre a été
décomposée.
D. A 4 onces 5 gros de dissolution de ni-«
trate de cuivre ^ j'ai ajouté 2 gros de chauit : le
précipité séché étoit d'un verd pâle, et il pe-.
loit 5 gros. Le nitrate de cuivre a été aussi dc^
composé en totalité.
E. A 5 onces 2 gros de dissolution de ni-
ti-ate de cuivre , j'ai ajouté 3 gros de chaux : le
nitrate a clé décomposé en totalité. Le préci-
pité, étant sec, pesoit 5 gros et 16 grains; sa
couleur étoit un verd pâle. Le nitrate de cuivre
a été encore décomposé en totalité.
F. A 6 onces un gros de la même dissolution
cuivreuse, j'ai' ajouté 2 gros de chaux en pon-
dre, ayant soin, comme dans les expériencfs-
précédentes y de bien tiiturer le mélange. J^a
dissolution n'a pas été décomposée en totalitr*;
le précipité étoit d'un verd trcs-pàle et du poids
de 5 gros iG grains. *
L^on voit d'après ces expériences, que lois-
6o AlfNALES
que j'augmentois les proportions de nitrate
cuivre en conservant celle de chaux, alors les
précipites passoient du bleu au verd; que lors*
que la dissolution cuivreuse étoit mise en excès ,
ou lorsque la chaux n'étoit pas employée en
quantité suffisante pour la décomposer entière*
ment , alors le précipité étoit d'un verd très-
pâle ; que lorsqu'au contraire )'employois plus
de chaux qu'il n*en faUoit pour décomposer la
totalité de la dissolution du nitrate de cuivre,
alors les précipités étoient d'un bleu plus ou
moins foncé. Ces observations m'indiquoient
déjà, comme on peut le voir, la marche qu^
j'avois à suivre pour faire les cendres bleues. Je
vais maintenant décrire les procédés qui m'ont
le mieux réussi.
Préparation des cendres bleues^
Je fais dbsoudre à froid du cuivre dans de
l'acide nitrique afibibli , afin d'avoir une disso*
lution cuivreuse p«are}lle à celle que l'on obtient
dans les travaux du départ. Ta joute ensuite ht
cette liqueur de la chaux en poudre, et j'av
soin d'agiter le mélange^ pour faciliter la dé-
composition du nitrate de cuivre ; j^ai soin en-
core de mettre un petit excès de nitrate dé
cuivre , afin que toute la chaux seit absorbée ,
et afin que le précipité qui a Ueu ( dans Fins-
dbChjmie. 6i
tint même da mâlaoge), soit un pur précipite
lia cuivre, je laisse déposer le précipite, je dé-
cante la liqueur qui le surnage ( qui est du ni-
trate de chaux), (fi le lave h plusieurs reprises,
joMpi'ii ce ({u*enlîn il se trouve bien édulcore' ;
je mets alors le tout sur un linge, pour fpxe
ce pi^ciptte puisse s'cgouter. C'est avec ce prc-
ci^ùlc, qui est d'une couleur d'un vert tendre,
quejcpnipare les cendres bleues. Pour cet
elTel, j'en prends une ceitaine quautilc que je
tneu sur une pierre à broyer ou bien dans ud
grand iiiortiei'; j'y ajoute ensuite un peu de
cliaux vive en poudre : ce mélange prend par
Itt tnturaiionet dans t'instant,UDe couleur bleue
U-ès-vive. Si Icproclpiié e'ioit tropsecou même
tout -à- fait sce, j'ajoute une irès-peiiie quan-
tité d'eau, atin que le mélange forme une
»ucce de pâte un peu liquide et facile à broyer.
Li quantité de cliauK que j'emploie est desepl
a dix par cent de prccipiteimais j'ai un moyen
ceriain de ue pas en mettre un excès, c'est de
Lùre MÎelier une très-petite quanlitc du mélange
Mit au aoleil ou bien dans un endroit chaud,
pendant le tems même que l'on continue ^ le
Lruyer ; et si , par la dessication , il prend une
tcinle trop claire, alors l'on peut ajouter une
poiîte quantité de précipite de cuivre, en ob-
■«nruit que la vivacitc du bleu ne s'afioiblisse.
Ca Annales
Je fais ensuite sccLer ic tout; et comme je n'ai
•om])loyë que peu d'eau , la dessication en est
prompte : c'est par ce moyen que j'obtiens des
cendres bleues absolument semblables et mènie
supérieures à celles que l'on npus envoie d'An-
gleterre : traitées de même avec les acides^
•elles s'y dissolvent en totalité avec efferves-
cence, et elles donnent de l'acide carboni-
que : l'on ne peut donc méconnoîire dans leur
formation , ou une production ou une prompte
absorption de cet air. J'examinerai ce phéno-
mène dans un autre moment ; il me suffit , pour
rinstant, de faii*e remarquer que la lumière n'in-
flue en rien dans la couleur qu'elles prennent ,
comme plusieurs chimistesétoient assez disposes
à le croire : le fait est inst^ntantié , il a lieu à
l'obscmîté, et il est même si prompt, que l'on
ne pcutsupposer que la lumière vienney con-
tribuer pour quelque chose.
Dans mes premiers essais je prëparois les
cendres bleues ^ soit en triturant un mélange de
nitrate de cuivre et de chaux pure , soit encore
en précipitant, par l'alcali caustique une disso*
lution de nitrate de cuivre que j'avois passée
sur de la chaux ^ et qui se tix)uvoit d'après
cela contenir du nitrate de chaux. Par ces deux
derniers procédés , j'éiols parvenu b préparer
delà cendre bleue; mais aujourd'hui )e donne
n e C n I M I s. CZ
,,Jt pivfëreiioe à celui que je viens de décrire»
; t{u'outre qu'il donne un résultat plus
ifttant, il ne demande point de f^raiid& tù-
innenien», et il est très-économique.
ftile suis aussi panenu à fatres des cendres
■aetf en faisant tourner au Lieu, parl'addi-
a d'an p(>u de chaux , le pri^clplte' ubtenu de
nposition du luuriate de cuivre par lu
|»nx.Cctteespcriciiccesttré»-imporLantedans
pnoment où des eulili&semeus de sel de soude
bicou en décomposant le sel marin ) vont
pitre dans le commerce une {,'r»nde quantité
de marin à un prix bien Inférieur à celui
> l'aride nitreux. Je rcTiendiaî sur cet objet ,
ajanl tniocrasion de faire diverses observations,
en fattant dissoudre dans l'acide marin , soit le
^^bmcenDature,8oitson oside, ou les écailles
^^Bp cuivre.
^^^J'ai aussi préparé des précipités bleus en
dccompountpar la potasse caustique une dis-
■olulîcm de nitrate de cuivre, à laquelle j'a-
lï du nitrate de cbaux ; mais ces pi-éclpitt*
m un peu au vert dans leur dessicatiou ;
I CDDt cependant d'une couleur agréable, et
I pourrait les employer dans la pemlure.
encore préparé des précipités de cuivre
nposant, par la poiassc caustique, des
ions de cuivre faites dans divers acides ,
64 Annales
et j'ai cherche à les faire tourner au hleu par
le moyen de la chaux. L'on parvient bien par
cette addition h leur donner une teinte bleue;
mais ils poussent au vert dans la dessication;
ce qui n'a pas lieu dans le procède que j*ai dé-
crit pour les <î^ndrcs bleues. Je me propose
de suivre ces drinières expériences, et d'exa-
miner à quoi peuvent tenir les phénomènes
qu'elles m'ont offerts.
L'on jugera maintenant qu'ilsera possible d'<v
tablirà bon compte les cendres bleues, même
en préparant exprès le nitrate de cuivre; et si le
piivilége exclusif de l'affinage accordé à un seul
établissement ne peut long-tems exister d'après
le nouveau régime, les parliculiei-s qui auront
pour lors la liberté d'affiner les matières d'or
et d'argent, trouveront à tirer un parti utile et
lucratif de la dissolution du nitrate de cuivre,
en l'employant à faire des cendres bleues. Ce
procédé leur sera même d'autant plus avanta-
geux , que lorsque l'affinage sera entre plusieurs
mains, ii ne seroit plus possible alors de songer
à traiter la dissolution de nitrate de cuivre par
le procédé que l'on suit aujourd'hui à l'affinage
de Paris, lequel consiste à la distiller pour en
obtenir le cuivre et l'acîde nîtreux en partie^
ce qui exige des frais que des éiablissemens par-
ticuliers ne pourroient supporter.
Il
deCrimib. 63
deacTÎMaQx J'atur. J'ai qucI<iuefois renconir^
dtBs l'analyse rjue j'ai faite du bleu de mon-
U^ne, un pvu de chaux; maïs les crîsuux
tfazur bien choisis , ne m'en ont point fourni.
J'ai IrouvG que ces derniers coQieoaient au lOO',
uvoir.
CoÎTre pur. C6 à 70
Acide carbonic|ue. ... . 18 k 30
i £aii, environ. 2
L Osigéni'* . 8 à 10
I résulte de celte deniicro obsen'ation que
: doit point atiiiliuer la couleur bleue
fcrisiaux d'azur, des cendres bleues et du
I de inoni'i^ne à une combinaison parti-
e de l'oxide de cuivre, de la chaux et
racîde carbouique, mais plutôt à un ccr-
■ dcgrcd'o xi dation du cuivre. Ainsi , lorsque
ruiaux fait tourner au bleuie précipite' obte-
îlla nitrate de cuivre par la cLaux, c'est en
ni sur lui d'une manière quelconque. Je
a <ss«z disposé à croire que dans cette cïr-
BOmuDce la chaux vient dtiiîoxigencrl'osidede
etÛTre. Cette opinion me paroU d'autant plus
vraisemblable , que lorsque j'ai voulu traiter
■Tçc l'oxide d'arsenic (le même précipite qui
avec la chaux mcdonnoit une couleur bleue),
tlortlo prtfcipité prcnoil une couleur verte. Il
r*me XI 11. E
66 Annales
seroiitrop long d'entrer 4aiis desdétails d'eipé-
riences analogues, j'y reviendrai dans un autre
moment. J'observerai j)our l'instant que lorsque
le précipité de cuivre est suroxigénë et uni k
l'acide carbonique^ alors la chaux n'attaque nul-
lement sa couleur. Ainsi la malachite ne passe
pas au bleu en la traitant avec la chauz^ etc.
Conclusion.
Je. conclurai donc que c'est en traitant avec
la chaux le précipité obtenu de la composition
du nitrate de cuivre par la chaux , que Ton par-
vient à faire les cendres bleues. Je conclurai
encore quela lumière ne contribue en rien dans
leur couleur bleue ; et comme après leur ^es-
sication eUes se trouvent saturées d'acide car-
bonique , je les regarde comme un composé de
carbonate de chaux et de carbonate de cuivre,
à la différence des cristaux d'azur , qui ne sont
que du carbonate de cuivre pur , et à la diffé-
rence de la malachite, que Ton peut consîdé^
rer comme tm carbonate ôxigéné de cuivre.
»iii
I
t
* • / - ' • a
«If/ ««^ -J
Vf. Chimie.
EXTRAIT
D'UNE LETTRE,
Traduit de tAUemtmd de M. Grei»,
A M. y A N - M O N S,
/a décomposition récipro/pie de plusieurs
suhsiances ait degré de froid de l'eau gla-
cée, etc.
t cée
^Hni,. itERTHOLLET cherche (Anna/es de Cht-
^^^^ françaises , tome XI) à reïuter mon asser-
^HBdii de la Don-exisicnce de Voxigéne dans la
diBOX de mercure rouge , sans m'avoir seide-
meot compris. II m'oppose des expériences
bJies «»ec la chaux de mercure par l'acide
mtrtux, landts que' je n'ai jamais ni<f la pre-
^^jpoce delà hase de l'air de'phlogistiquë que dan»
^^Hcbaux de ce méiaipar le feu. Ce dernier seul
^^Ke fournit d'air vîlal dans sa rL-duclîon , qu'au-
I unt qu'il u pli attirer l'humidittf des corps ou
de l'atmoîiphére (a).
(j) Dui» lii théorie île M' Cren, la combinaison in-
fime de la^atièrr de la chaleur avec l'eau coustilue le
iS8 Annales
Permettez-moi de vous demander y montra
cher ami, si dans les expéiiences que vous rap-
portez contre moi (a) , tous tous êtes servi du
précipite rouge du /commerce , ou d'une chaux
de mercure que vous avez préparée vous-même
paf le feu et sans addition d'acidelkitreux.
Je m'occupe en ce moment de recherches sur
l'affiniië appelée réciproque ^ que je n'admet-
lois pas autrefois ^ maïs dont j'ui aujourd'hui
la preuve de lexistence. C'est ainsi y par exem-
ple^que le gypse et le sel matin se décomposent
à ime température inférieure a zéro j et point
h une température supérieure à ce terme : de
même, le gypse et la magnésie muriatique j le
sel marin et la chaux aérée, le gypse et la magné-
«ie aérée, ^e décomposent tous au degré de la
glace et avec le teuis , et point à un degré plus
£levé. On sait depuis long-temps que l'alun ei
le sel marin se décomposent de la même ma-
jodère. J'avoue que je suis encore loin de con-
(a) Tavois enyoyé vers le milieu de Tannée der-
nière au /oumal de Physique françoia le détail de mes
/Bxpériences sur Foxide de mercure parle feu, qui avoienf
eu un succès différent de celles de M. Gren , et j*en avois
informé le savant professeur de Halle. M. Dehunétheiie
m'a depuis écrit que mon mémoire, qui renfermoit en*
fQtt plusieon autres fiû(S| avoit été égaré à llrapximerie.
mître toutes les circonstances qui accompa-
nt c«ph(^noniéne.
Comment expliquez-vous la disparition de l'a-
e piiospboriquepar laputrc'faction dcssubs-
hce» animales et sur-tout delà terre des os?
cas.
F
[ Tcn
EXTRAIT
DE I. A RÉPONSE
DE M. rAN-MONS,
A M. CREN.
ALGRÉ, mon honoraWe amî, que M.
lollet, sans doute par le peu d'occasions
on trouve en France de pouvoir consulter
rsoi-même les ouvrages de voirepnys, semble
ir.ignoré que vous admettiez In bnse du gas
îgcne, selon vous, l'eâUjdansl'oxidedemer-
par l'acide nitrique , en tre cet oxide et ce-
jpar le feu, il n'y a point de différence d'e
cas. Je vous n-'pêlc ce que d'ai déjà eu l'Iion-
Benr de vous dire, que tous les osides prépa-
atec soin et par l'oxidation spontanée , qup
en occasion de ro'duire avant qu'ils fussent
venus en conlnci avec la moindre humidité,
m'ont ronstanimcnt fourni du gaz oxiyêne dans
Lincinc proportion qm
oiides qui pen-
Eii)
70 A V 1^ A L E s
dant plusieurs mois n'avoient été deïendus
qu'avec n^ligence de l'accès de rhumiditë et
de l'air. De plus, dans le tems que je répëtois ^
avant de renoncer à Thypothèse du phlogisti-»
que y les faits capitaux sur lesquels repose la
nouvelle doctrine , l'impatience de poursuivre
mes expériences m'a plus d'une fois mis dans
le cas de dësoxider déjà le mercure avant qu'il
eût encore eu le tems de se saturer d'oxigène»
et sans le retirer seulement du feu; et dans cette
opération que j'ai encore faite deux fois depuis
que j'ai adresse mon mémoire à M. Delaméthe-
rie, je n'ai également jamais manque d'en tirer
du gaz oxigèQe. Je vous engage donc à vouloir
répéter votre expeVience avec cf tte exactitude
et cette attention dont vous scellez tous yos
travaux, et j'ose croire que vous ne différerez
plus de nous en sentiment. Le liquide que vous
avez obtenu pendant la réduction de votre oxi^
de, et dont j aurois désiré que vous eussiez exa-
miné la nature, prête matière à présumer que
de l'hydrogène aura rencontré l'oxigène du mé-
tal au moment de son dégagement, et aura
formé de l'eau; ce qui aura été la cause de la
diparition du gaz oxîgène que vous n'avez pas
obtenu.
. Je ne crois pas que la destruction de l'acide
phosphorique par la fermentation des substan*
ri
f
\ DE Chimie.* 71
ces animales , dont il fait partie , dans les cas où
elle a lieu, puisse être rapportée à d'autre cause
qa'à celle que^Yous lui assignez dans le J. 1872
de votre Chimie. Le carbone de ces substances
décompose Facide pbosphorique et l'eau en
méme-tems que le gaz oxigène de l'atmosphère ^
pour compléter la putréfaction avec l'oxigène
qu'il leur enlève ; Thydrogène de Feau rendu
Kbre se porte sur le phosphore égtlemeni dé-
gage de sa combinaisem avec l'oxigène , et forme
du gaz hydrogène phosphore qui se dissipe
dansFatmosphère, où il n'est pas long-temsà
être décomposé à son tour.
Les observations intéressantes sur la décom-r
positiou réciproque de plusieuis sufaftances au
degré de froid de Feau glacée , que vous ave&
la bonté de me communiquer , ouvrent une
aouveUe carrière aux recherches dea chimistes y.
tt méritent toute leur attention.
Elv
7^ ÂNVALES
EXTRAIT,
Traduit du Hollandais ,
D'UNE LETTRE
DEM. KASTELEYNy
A J. B. VAN-MONS,
Sur la propriété qu'à l'alcool de dissoudire
une plus grtuide quanùUé d'huiles vola-
tiles à chaud qu'à /roid , etc.
I
Anuterdam, 16 mars iT^i»
J E m'empresse de vous communiquer une ob-'
servation que je crois de quelqu'importance.
On sait que la dissolubilité des corps est con-
sidérablement augmentée par la chaleur; Tat^
traction de combinaison se fait en raison inverse
de l'attraction d'adhérence. Ce principe est
généralement reconnu.
On avoit depuis long-tcms observé que l'al-
cool se char^eoit d'une plus grande quantité
de camphre dans une température plus élevée.
L'expérience ni'à fait voir que la même ^ose
avoit lieu avec les huiles volatiles.
Au mois de février de cette année je soumis
à la distillation avec de l'eau^de-vie les écorces
bsChtmie. 7!!
màîenres de 2400 citrons, dans la vue d'en
l'esprit. Quand à peine 80 onces éloîent
, qui ne pouvoicnt être encore que de
Ucool irès-pur, je vis monter à la surface; de
liïtjueur, sous forme de grosses gouttes , cn-
■on G grosd'huilede citron d'une couleur ic-
lïciil jaune. JeooDtînuai mon ope'ration, les
■Ultesd'liuîle disparurent, et je Qnis par obtenir
DODces d'esprit de citron fortemenl[chaq^.
Quelques jours après , une légère f;^lee e'tant
BUrvenue , je vis nioq espnt perdre sa trans-
Irenoe, prendre une apparence laiteuse par
ic augmentation de froid , et lâcher une par-
'deson huile au dixième dégrade Keaumur.
■iecraiiscment de froid fit repasser la liqueur
T les mêmes changcmens d'c'iat en sens în-
wrw, et le dogel lui rendit sa première trans-
pireaoe. Le froid de mars me donna occasion
de Toir une seconde fois le même plu-nomène.
Ce fait confirme la fjraude îniluencc de la
U-Qiporature sur la dissolubilité des corps. Ce
qui arrive ici à i'rsprïl de citron arrive à toutes
les tffintares spiriiueuses, qui , quelque claires
b'cIIcs soient au moment de leur pivparatloo,
IlIroDbletit toujours pendant l'biver , et dcpo-
■11 une partie des substances qu'elles tiennent
pdift»olulion. L' esprit se charge, àraidedela
ur,d'uoe portion surabondante de matière
74 Annales
tlissoluble^'il est ensuite obligé de làelier par
le decroissemeot de la température. Les dépôts
que forment quelques-unes de ces préparations
pendantrété, ne tiennent pas à d'autre cause (a).
Les teintures laissent précipiter l'excès des subs-
tances qu'elles ont prises en dissolution à la fa^^
veur de la chaleur qu'on leur a appliquée pen*
dant la digestion (b).
Le procédé dépurant de M. Kek consiste à
méjer de la poudre de charbon de bois avec
la substance qu'on veut purifier. Au bout de
quelques minutes les odeurs et les goûts désa-
gréables, ainsi que les couleurs, disparoissent, et
^ il ne reste plus qu'à filtrer le mélange pour l'ob*
tenir pur. J'ai eu occasion de parler à M. Kels en
personne ; il m'a déclaré qu'il ne prenoit aucune
part aux conséquences que M. Vestrumb a voit ti-
rées de sa découverte contre la nouvelle théorie.
M. Van-Gennsy médecin de cette ville , a
'^i.i*"
(a) Ces dépôts rèconnoîsseaft aussi pour cause , outre
révaporation « la dëcoinposition du dissolvaat et la pro-
priété d*uDe moins grande dissolubilitë qu'ae^èreot les
matières dissoutes par leur mélange avec un des pria-
cipes du corps décomposé. ( Note de J. B. Van^Mons.y
{h) Là préparation à froid d'un grand nombre de
teintures à Pusage de la médecine, qui a d'ailleurs tant
d^vantages sur ceUe k chaud , devient encore plus re-
commandablepar cette observation» (Noie du mime, )
n e C II I M T F.. 75
tilié qu'il est parveuu, par la dUtillationsur
ï^udro de cbârboQ, à délivrer l'eau-de-vie
de ^ain <Ie l'odeur fétide qu'elle avoii con-
tncteeeDsejoui-nantsurdegprepuiationsanato-
miques; el par une infusion de deux à trois jours
iur la Difmc poudre , à ôier au vinaigre distillé
^■■D odeur et son goiit empyreumaliques (a).
^B Enfin , mon ami , je reconnois la supériorité
^B^ U doctrine chimicjue françoisesur lesystéme
a&«>iluind. Le peu de supportions qu'on déduit
, encore dans cette doctrine, des conséquences
lalogie, ne peuvent tarder à ilve placées
I rang des vérités par l'expe'rierief^ et i'oltser-
piou. C'est avec d'autant plus de plaisir que
( que ta conTiction me permet de vous
B cei aveu , que je n'ai jamais admis le phlo'
gûCùjiic dans le ^ens que Slabl y avoit altaclie'.
Tous mes ouvrages de chimie ont ete écrits
^^bns ce doule .sur le principe des anciens, com-
^Bb m. Delamctlicrie n'a pas manqué de le re-
^^krqner, lorsqu'il a eu la Lont:; d'annoncer ma
Chimie tltèorùfue eC pratiqua dans son Journal
de Physique (b). Je donnerai, conjoinicment
(a) U- KotU-lrjn ni moi n'avons pj$ obtenu le itif me
a du proci-'d* deM. Keli. [NoUdumémc.)
|(1) Ijr rédat-lfur du jountal liollnndois qui a pour
r ^AliaiUii^ue nationale, n'a pas si bien cotnprû l'ou-
76 AlVIlALES
avec le quatrième volume de ma Chimie ^ «1
supplément k cet ouvrage; dans lequel je pré-
senterai la doctrine de M. Lavoisier en mêm^
tems que je réfuterai les piincîpes thîéoriquea
que j'y ai posés.
OBSERVATIONS
Sur l'usftge des Prussiates d'aleali et de
chaux en teinture-;
Par C. L. Berthollet.
Xj a beauté et la solidité de la couleur du blea
de Prusse ou prussiate de fer ont fait chercher
depuis long-tems les moyens d'en porter Tap-
plicaiion dans l'art des teintures.
yrage de M. Kasteleyn écrit en langue batave , piiîsquH
a avancé que Tauteur avoît embrassé constamment le
système de Stahl dans tous ses écrits.
Je viens de voir M. Kasteleyn à Amsterdam ; H iA*a
dit qu*il travailloit en ce moment à une traduction hoir-
landoise de la nouvelle Nomenclature ûhimique pour
la langue allemande^ de M. Girlanner, et qu*il se pro-
posoit de transporter également en sa langue les Prhu
eipes de la Chimie antiphlogis tique du même auteur,'
aussi-tAt que cet ouvrage verroit le jour. ( Note du
mèm4. )
r
DE C H I r
Uenon avoit propose de teindie d'abord le Un
et le coioii en noir, de les laisser ensuite ircm-
pcr quelque lems dans une dissolution de prus-
siatc d'alcalif et de les laire Louillir après cela
dïO&unedissolutioQ d'alun: ils prennent, selon
lui, uo bleu fonce. Si l'un veut avoir un Lieu
pliu clair, il faut passer le lin et le cuton dau»
^^B acide affoibli.
^Kf Je me contenterai d'observer sur ce procé-
'dë, que si on le rc'pèlc avec un pi-ussiate d'al-
cali qui ne tienne pas de l'alcali en excès,
l'on voit que le prussiate n'a par lui-même au-
cune actJOD sur le noir du iW de coton.
Le célèbre Macquer commença ses travaux
imporlans sur le bleu de Finisse par des expc-
rienceft de teintures, et il proposa deux mé-
thodes : la première consiste à tremper rétoffa
dans une dissolulion d'alun et de sulfate de fer,
ensuite dans une dissolution de prussiate d'al-
cali, et enfin dans une dissolution Irès-etendue
d'acide sutfurique, ou à commencer par l'im-
niersioudans le piTissialc d'alcali , ensuite dans
la dissolution d'alun et de sulfate de fer. Dana
UtccondeMétbode on fait bouillir l'étoffe daQs
une dissolution d'alun et de tarire , on la passe
tnsuite pendant quelque tcms dans une eau
^its laquelle on a délayé du bleu de Pruss*
gluten poudi-e subtile.
78 Annales
Ceux qui om éprouvé ces procédés n'ont
pu obtenir qu'une couleur foible et isur-iouc
très-in^ale , quoique beUe ^ et il parott qu'on
y a renoncé. '-
Une autre méthode s'est établie dans quel-
ques ateliers pour le velours de coton; elfe
a été décrite par M. Roland dans l'Art du Fa-
bricant de velours de coton. Cette méthode a
beaucoup de rapport avec le second procédé
de Macquer ; mais ^ au lieu de môler le bleu
de Prusse à l'eau simple , on le délaie dam l^-'
cide muriatique qui, sans doute, le tient mieux
en suspension , quoiqu'il ne le dissolve pas. €e
n'est qu'avec beaucoup de soin que Ton par-
vient à donner une teinte ^ale par ce pktH
cédé , par lequel on obtient une belle couleur
qui est très-solide à l'aire mais que le frottis-
ment détache facilement
M. Blagden a fait une application heareuse
de la propriété que possède leprussiate d'alcali
de former du bleu de Prusse avec les dissolu-
tions de fer; il s'en est servi pour rétablir les
écritures effacées par la vétusté. Il humecte ces
écritures* de prussiate d'alcali y et il les touche
légèrement avec un acide affoibli ; aussitôt les
lettres effacées prennent une couleur bleue
foncée.
Ce procédé est à peu près le même que le
deChimie. ^9
premier de Macquer^ et cependant il ne réussit
paten teinture. Le succès ne dépend <]ue d'une
^■ns-petite circonstance qui conduit à plusieurs
^^pultaU.
^™ En réfléchissant sur les procèdes employés
jusqu'à présent, je remarquai que co qui k-s
empécLoit de réussir, c'étoit que les parties
colorantes ne se lixoient pas par une combi-
Duson chimique avec rétolTe, et qu'elles ne
miractoient , au moins la plupart, qu'une
iiirence mécanique, de manière qu'elles se
ptribaoient incgaiement selon diffwrentescir-
tastanoes , et qu'un léger frottement ou le la-
;edaiu f eau pouvoit les de'tacLcr, en augmen-
p.x. l'inégalité de la couleur : je pensai qu'il
Iroil commencer par combiner d'une nia-
e très-égale de l'oiide de fer avec l'éiofle , et
ensuite tremper cette combinaison dans une
dissolution de prusaiate d'alcali mêlée avec un
m
Les acides ne peuvent décomposer le prus-
Ite d'alcali, à moins que le mélange ne soit
exposéàlaluinière du soleil, ou qu'il n'éprouve
ane chaleur considérable.
Mats en mêlant un acide puissant , tel que
racidesulfurique ou l'acide muriatique avec la'
dusolution de prussiatc de potasse, l'acide
pruisiqne pouvoit être de terminé à se conlbînci^
8o AVNALES
avec l'o^ide de fer qui se trouvoil uni à Yéiottef
et former du bleu f et si dans cette nouvelle
combiQaison il se trouvoit du jaune^ elle devoit
prendre une couleur verte , ou former d autres
nuances avec la combinaison d'autres couleurs.
Telle étoit la tlie'orie que je m'e'tois formée.; et
que Texpërience a confirmée : je n'y reviendrai
plus , et je vais décrire les faits auxquelles elle
m'a conduiu
Les toiles de coton teintes après l'impression,
ou disposées à être teintes » me parurent propres
à éclairer cette théorie. Je priai donc M» Vid-
mer de faire des expériences à Jouy , où il avoit
toutes les commodité nécessaires : je passai
moi-même à Jouy quelque tems après.
Ce qui avoit sur- tout fixé, l'attention de M.
Vidmer, c'étoit le vcrdqueprenoient les échan-
tillons olives 9 teints par le moyen de la disso-
lution de fer et de la gaude. Ce verd surpassoit
en beauté tous ceux que l'on peut obtenir sur
le coton parles moyens connus.
Nous éprouvâmes si les toiles imprégnées du
mordant de fer dont on se sert pour l'im-
pression des toiles y avec tout le soin que l'on
peutprendre pour rendre la dissolution dumor-
dant égale, pouvoicnt être teintes en bleu ; nous
obtînmes par-là de beaux bleus y mais avec une
telle inégalité^ que nous fdmes convaincus que
ce
ED.B C H I M I E. 8l
en ne pouToitèfre employé, et la lU
)ucar $e cbargeoit de beaucoup de bleu de
PmsMqui se précipitoit.
Ces inégalités proviennent de ce qu'une partie
de fer produisantà-peu-près six parties de bleu
de Prusse, les plus pelîles difTi'renccs dans la
distribution du fer deviennent très-sensibles.
Nous essayâmes *i en pas5;ant à la bouse de
vache les échanlillonsqniavoient été Imprimés
avec le mordant de fer, on ne les dépouilleroit
pas des parties du raordarilqui se Irouvoient ,
pour ainsi dire , sur-.ijonlées , et si on ne par-
viendroit pas par-là ù l'égalité de'conleurqu'il
falloit chercher ; mais ce moyen fut insnilisant:
nous cootlûuies de-Ià qu'on ne paiviendroit à
une couleur égale , qu'eu commefiçant par tein-
dre l'élofle en gris ou en brun , parce que les
partïesastringenlesdu bain deleînture dévoient
diseondre les molécules de iVr qui n'étoient pas
iolimement combinées avec l'élolfe.
Dans le cours de ces épreuves nous remar-
quâmes que les parties noires des toihs pre-
noient ua noir plus Ibncé.
Ces observations faites avec M. Vidmer me
gaidérent dans les expériences que je suivis en-
suite.
Je m'assurai d'abord que leprussialedecbaux
zéiusissoit ausbi bien que celui d'aleali.Cettepré-
Tome Xiri. F
i
83 Ahnale*
paration que M. Fourcroy a décrite en lySi.j
est aisée, et elle a l'avantage fl'exiger moins d«
précautions pour les proportions, que le pru«^
siale d'alcali j mais celui-ci auroit l'arantageJ
d'^Ire à meilleur marché , parce qu'après avoit.^
calciné l'alcali avec les substances animales,
on n*auroit plus betoin (jue de saUircr, parle
moyen du bleu de Prusse, la partie de l'alcali
qui serojt restée non combinée.
Le procédé que j'ai suivi consiste à étendre
de trois ou quatre parties d'eau le prussiate dod
chaux, ou à étendre de beaucoup d'eau uaoJ
petite quantité de prussiate d'alcali, à y mêler]
très-peu d'acide snlturique, à tenir la liqueutl
à une chaleur de ?o à 3o degrés , et à y plon-
ger l'étoffe pendant quelques minutes, en
suivant les manipulations ordinaires de la tein-
ture , pour qu'elle s'imprègne également de li-
queur. ]l est bon de commencer par la trem-
per avec soin dans l'eau chaude, et au sortir
de la liqueur on la passe dans l'eau froide. L'a-
cide sulfurîquo à mieux réussi que l'acide mu.
riatique (i).
■ bleu
H de 1
L
(i) Dam un ouvrage publié récemment à Vienne , M.
■Weiilerel pre« rît de passer î'éloffe qu'on v^'ut leiiKlre en
bleu, deusune dissoiutiouduSLiîrdle de fer, de laséclier,
de la passer dans l'eau, de la s^clier encorn, puis de b
lie dissolution de prussiate d'jlcati , à laciutDe
B K Chimie.' "^fS^
Les étoQes de colcu ou de soie qui avoïent
une couleur grise ou brune produite seulemest
par un astringent et le fer, ont pris une cou-
leur bleue proportionnée à la couleur précé-
dente. Celles qui avoieot été teintes en olive par
le moyen d'une substance jaune et du fer, ont
acquiâ une belle coulear verte aussi proportion-
née m la couleur primitive.
Le bleu a, dans les nuances claires et sur-
tout snr la soie , une tendance au vert ; ce qui
dépend de l'astringent qui se trouve combiné
arec le prussiate de fer. J'ai fait peu d'épreuve
tar les étoffes de laine-
Par les moyens qui sont eraploj'és en teia--i
ture, l'on ne peut obtenir un beau noir sur le 1
coton , sans avoir donné un peu de bleu : celui il
que l'on fait est plutût un brun foncé qu'un I
Terilable noir , et ceite nuance s'altère promp'* J
tement et devient rougeâtre. J'ai prouvé quBrl
oo ■ donné, par l'acide nurialiqu* , l'acidité du suc da I
cilron. Four teindre en verd, il prescrit de commencer I
par teindre en jaune, si la lubslanct jaune est disiolubls.l
par Ut alcalis; mais li elle cât uiïsuluble par lesacides^ 1
il TBul r|u'on commence par teindre en bleu par ie pro- I
oédé 'précédent, puis en iaune. ■ Oie kunst bliil lauga I
■ und melirere znr blau farbe dieuticbe marcrialien im I
• ffotsea xu bereîlen , etc. Vou Jacob Josepb;W entera^ ^
» Vien , 1790 ".
Fij
84 A N N À L'E • *
par le mêlàpge deprussmtè -de chanx et diacide ,
ifne étoffe noire ordinaire prenoit un beau noi¥.
et qu'une étoffe semblable ^ dont le noir im-
parfait étoit déjà fort altéré, reprenôitune bette,
couleur noire. Les* étoffes de soie noire dqnt
la couleur étoit passée , et qui étoient dere-
Bues rougeâtres (parce que , selon la théorie
qu& j'ai exposée dans mes Ëlomens de l'Art de
la Teinture, l'astringent s*est décomposé par
une espèce de combustion ) , ont repris dans
Pinstant un noir probablement plus beau que
celui qu'elles avoient eu primitivement. Il ne
faut qu'une petite quantité de prussiate et
d'acide pour produite cet effet.
■ Dans cette opération l'ôxîde de fer qui est
surabondant à la combinaison de rastrihgént'^et
qui donne une teinte rougeâtre àfétoffe, forme
une légère coucbe de bleu qui concourt proba-
blement à la beauté du noir comme le bleu qui
sert de pied au beau noir des étoffes, de laine.
Ainsi , par le moyen que Je viens de décrire.
Ton peut non-seulement obtenir de beaux bleus
etsurtout de beaux verds, mais l'on peut mo-
difier de diverses manières les couleurs que l'on
E: d'abord données aux étoffes, pourvu qu*il y
ait eu dai fer employé dans leur teinture.
L'onpeut redonner aux étoffes dont les cou-
leurs sont fanées, et qui sont mises au rebut.
^M D B C H I M t E. 8^
Cotres couleurs vives et Siilides, el leur ren-.
ire la fraîrheiir des étoIFes neuves : il suflît^']
(ja'ellei aient cunservé le fer qui a concouru à J
)a teinlare qu'elles avoient reçue. J
Les ouïr:) (juî ne pré^eiiteiii plus qu'une.!
leinlc brune et rougcâtie , reprenn -nt leur pre-* J
mîère beauté»
Les cotoos et flU peuvent prendre un noir
égal à celui de la soie et de la litiue.
Il faut éviter d'employer hop d'acide, sur-
tout pour la soie qui en perdruil sa doiiceurî* j
il ne faut même l'ajouier ijue par parlics, pour 1
qu'il puisse se combiner successivement aveo J
l'alcali, et qu'il n'y en ail jamais qu'uneirès.- 1
pettle quantité de 1 bre dan-î la liqueur. L'o- 1
péra lion ne doit durer (]ue quelques minutes : sî '
on l'a plongeuît trop, on si l'on se servnil d'un»
liqueur trop forts ou trop échauffée pour les
étoffes noires de coton , on les changcroit en
bleu: mais je n'insiï^e pas sur les précaution^
qu'tiD peu d'expérience rendra familières.
Urt inconvénient pour les couleurs que l'on
donne au coton, c'est que, quoiqu'elles soient
irès-iiotidesàrair, elles ne résistent point à I'hc.
iiun de!) alcalis el du savon , parce ()ue les aU
etlii reprennent la plus grande partie de l'acida -
prossique : il faut donc se contenter délaver
■ étoffes à l'eau de son , méthode d'ailleura-
F iii
I
96 Annale*
par laquelle on ménagèrent toutes les conlémi
que Ton doone au coton.
' Ce que je viens d^exposer n*est qa'une ap«
plication simple et facile des connoissances les
plus familières aux chimistes. Toutefois je m*ett
applaudirai, si mes expériences peuvent ètfe
utiles à l'industrie, et si elles peuvent concoo-
rir à resserrer les liens qui doivent unir les
sciences et les arts.
EXPERIENCES
Sur la dissolubilité du Sel marin dans tes
dissolutions de différens sels neutres^ et
' sur les phénomènes qui en résultent ^
Par M. Va u QUE LIN.
S I.
Réflexions générales sur le peu de ctmnois"
sances exactes des propriétés des sels neutres.
V^E sont les travaux que l'académie a élé
chargée de faire en 1790 sur les salpêtres, qui
m'ont conduit aux recherches et anx'résiiltats
que je présente aujourd'hui à l'académie.
i
f
M I E. 87
Quoique les substances salines aient -depuis
ieng-temsattirérattecliondes hommes, et que
teonséquent cette clai^se de matières soit
nxconnae qii'aticunpaiUre^àcause des pro-
bes utiles qu'elle a offertes à la société, ce-
^aot en réflécliissant on s'apperçoit bientôt
I reste beaucoup de choses à savoir sur cet
. Un grand nombre de sels ne sont encore
|ins que de nam , parce que la disette des
bcipei qui entrent dans leur composition, a
léchéde les préparer. D'autres ne sont encoe
sus que dans quelques-unes de leurs pro-
Itéi seulement , parce qu'ils ont paru ne pas
^iler d'être esamini^â en détail , soit à causa
heur petite quantité dans la nature ^ soit parcs '
ji$ oe servent à rien, ou plutôt parce que lei <
pmes n'ont pas encore su en faire des appH-
pne utiles. Enfin ilest plusieurssels quisem- .
^t étrecumpletteraent connus^ et st^r lesquels
■roîl au premier coup-d'œil n'y avoir plus
I à trouver : mais il est aisé de prouver que
Ile mieux connu, le plus abondant, et
{ les hommes par conséquent ont eu de plus
Bueules occasions d'examiner les propriétés, <
pas parfaiti^ment connu dans toutes les
Combinaisons qu'il peut offrir.
, On est loin de counoître, par eseuipls , tous
phénomèaes de la dissolutioa des sels dans
F iv
0U[|
98 AUNALES
Teau y nous ne dirons pas à tous les degrés
réchelle de Kéaumur^ mais même à celui
on a commencé à déterminer cette dî^solubiU J
ilité, c'est-à-dire, à lo -|- o. ' ,
La quantité du calorique absorbée on dég^ ,
gée pendant la dissolution des sels dans l'ean^ ,,
est presqu entièrement inconnue^ même dan^ ;
sa généralité. i^
Si toutes ces choses simples" en elles-niêml» ,
sont encore en partie ignorées des chimistes'^
ceUes qui sont relatives à la ^i^sol^'^î^'^ ^^ ^
la fuidon d'un sel dans les dissolutions d'au^-
très sels , doivent être encore beaucoup moin^
avancées. \
Cependant on trouve à cet égard quelques ex-
périences de Lémery le fils dans les mémoires
de Tacadémie des sciences , qui démontrent
qu'une dissolution saturée de sel de nitre peut
encore dissoudre du sel marin , et ensuite re-
dissoudre du nitre; ce qu'elle n'auroît pu faire
auparavant. 11 a tiré de ses expériences la con-
clusion générale, que toute dissolution de sel
qui a dissout du sel marin peut encore dissoudre
une portion du sel dont elle étoit auparavant
saturée. Nous ferons connoîtreque celte loi n*est
pas générale , et que beaucoup de dissolution!
salines laissent au contraire précipiter de leur
sel, après avoir dissous du sel marin.
' D E C H r M ï' E. ,fiçf
Les chimistes ont annoncé que fontes le^ fois
qD*un sel se dissout dans l'eau , il y a du ra1o«
rique absorbé. £o prenant cet exposé à la ri-
^eor^ il est presqu*entièrement faux ; cdr ces
inbsfaoces pures, c'est-à-dire, privées de leur
San de cristalisation , dégagent du calorique, aa
lien d*en absorber : il est donc nécessaire de
pécifier l'état des sels lorsqu'on les dissout , car
ans cela il estimpossiblequelessavans puissent
»*eo(eiidre dans leurs recherches, et faire avan-
:er la science d'un commun accord.
2. I I.
• • •
Exposa des phénomènes qui ont lieu pendant
la dissolution du muriate de soude dans
les dissolutions des sulfates alcalins et
terreux.
Expe'rience /. ( f empurafure 67+0.
On a mis dans \ onces d'eau disullée i once
de Qiuriale desoude en poudre; la lempérafure
est descendue à 5 -f- o, ce qui fait i 7 d'a-
Sciisi^emenC, Il est resté 84 grains de sel marin
jiii ij'a pas été dissous (i).
(i) Le muiiale de soude dont on »Vsl servi dans
ji-5 ]fi expériences suivam^s , éloi( dans le ikxmà
IjI \:q Jivisrjn.
90
Annales
\
Expérience JI. (mêaie tempérafnrt.) J
Une once de miiriate de soude a été mêl^
à 4 oiices de dissolution de sulfale de cfaaaX
saturée et donnant un degré à l'aréoinèlre d
M. Baume pour les se!i. Le thermomèfre est
descendu à 5 -|- o, comme dans l'expérience L
It nous a paru cependant y avoir quelques frac
lions de moins que dans cette expérience. .
Expérience III. (même lerapcrature.) '
On a mêlé ï once de murialede soude avec^^
onces de dissolulinn de sulfate de soudesat urée;
la température s'est élevéeàgdegrés.Aussi-t util
s'est déposé une grande quantité de cristaux de
sulfale desuude, dans lequelîl restoituu peu de
sel marin non dissous. Ce sel précipité pesoit 3
gros 42 grains : la densité de la dissolulion du
sulfate de soude , dont on s'est sei vi dans celte
expérience j s'est beaucoup élevée par la dîssi
lution du set marin.
Expérience IF'. ( température 7 -|- o.)
Une once de sel marin avec 4 onces de dis
solution saturée de sulfatede potasse, a produit
dans l'instant un demi-degié d'abaissemeutdans
la température du mélange ; mais bientôt elle
s'estrelevée à 7 ■,, et il s'est alors précipitéquel-
■ D K C H I M I E. gt
qoe» cristaux de sulfate de pois .se, do ut le poids
étoit de 44 grains : il restoit ua peu de sel marin
non dissons.
Expérience V. ( même tempéralure. )
Une once de muriàte de soude avec 4 onces
de dissolution saturée de sulfate d'ammoniaque,
pesant ats degrés â l'aréomètre de M. Baume,
cal fait înnnter la température à 1 5 degrés , et
alors il s'est déposé de la dissolutioc une grande
quantité de sulfate d'ammoniaque : il yen avoit
I once 3 gros , après avoir été égontlé sur du
papier et s^ché ; ensuite il y a une décompo-
sition .* il se forme et ît se précipite dans cette
cicconstauce un sel triple que nous examinerons
dans un atilre tems.
Expérience Vl. ( même températurti)* *"*
Une once de muriate de soude mêlée avec
quatre onces de dissolution saturée de sulfate
acide d'alumine, donnantydegriisà l'aiéoniètre
de M. Baumé^ a fait descendre la température à
5 7 -r o- U ne s'est point déposé de sullale d'a-
luminef et il n'est resté que 30 grains de sel
marin.
Expérience Vll^ ( même température. 1
On a mêlé une once de sel marin avec 4
i
ga A N If AL 3s $ •
jonces de dissolution saturée de snlfate de ma^^
gnésie; la te/npérature s'est élevée de 3. degré%j[,j
■
il s'est dissou!^ 7 gros 33 grains de sel marm^r^;
if s'est précipité 5 gros 36 grains de sulfate dflt^
magnésie. ..
^ 4
s. m. /
Exposé des phénomènes qui ont lieu penda^JHi^^
la dissolutisn du sel marin da/fS les difi^olugg
tions des n itrates alcaline, eu terreux, . ■ ^
Expérience ï^ (températures ît o.) \
■ * . ■ il
On a mêlé tiiie once de muriale de sonde'
avec 4 onces de dissolution satirrée de- nitre
donnant i5 degrésàTaréomètrede M. Bâûmé^
la température du mélange n'a- point chatigé,':
la dissolution n'a point déposé de nitrate de
potasse , quoiqu'il se soit dissous 7 gros ; de
muriate de soude.
Expérience II. ( température idem. ) ^
Une once de muriate de soude avec 4 onces
de dissolution de nitrate de soude donnant 14
degrés , ont fait élever le mercure dans le ther-
momètre à i3 -p G . et il s'e^t déposé i once
I gtos de nitrate de soude : la dissolution pe-^
soit alors à Taréoniétre 3g degrés.
Expérience 111. (tetnpcrasure7 7 '^ o.)
' On a mis dans 4 onces de dlEsoltitlon de
nïliate de baryte saturée, loacedesel maria,
\b. température est descendue â 6 -f o ; il ne
i'«l pcim précipité de sel de baryte, et il est
re$lé ^3 grains de murîate de soude qui ne se
«ont pns dissous. Cumme ïl n'y a pas eu de
amri&te de baryte stparé par le rauriate de
coude, la liqueur du mélange a beaucoup aug<
meotû de pesanteur spi^cifîque dans cette ez-
périence, en dissolvant du sel marin.
Expérience IV. ( température 8 -~ a.)
Urm once de sel maria a été mise avec 4
once« de dissolution de nitrate de ehaux ; dans
celte expérience la température n'a pas changé;
il n'y a point eu de précipitation ni de di^^solu-
tioB, le» malières sont restées en équilibre.
Expérience V. (température g -J- o. )
.On a mêlé i once de sel marin avec quatre
oac«s de dissolution saturée de nitrate de ma-
gnésie qui donnoit 34 degrés à l'aréomètre , il
i'e«t produit environ un degré - de chaleur, et
il s'est déposé quelques porlious de nitrate de
tnagncsie : cela est remarquable, car le nitrate
de magnésie est beaucoup plus dissoluble que
W tel marin.
.<94 Annales ^
S- VI- =
Enoncé des phénomènes qui ont lieu penàuà
la combinaison du muriate de soude aif&t
les dissolutions des autres muriates.
Expérience I. (température a x3 -i- o. ) ,
On a mis i once de sel marin en . pondoi
dans une dissolution de muriate de potasse ii«^
turée \ le thermomètre est montée en un inttaalq
à i8^ o, et il s'est précipité beaucoup de niQ«^
riate de potasse : la totalité du muriate de sondo
ne s'est pas combinée à la dissolution.
Expérience II* (même température.)
-4
On a mêlé i once de muriate de soude ar^ '
fonces de dissolution de muriate d'ammonia«^
que ; la température s^'est aussitôt élevée à 17
I p , et tout le muriate d^ammoniaque s'est
précipité; le sel marin s'est dissous^ le déTelop« '
pemènt <du calorique dans ces deux éxpérlencei ^
étoit bien sensible à la main de l'obseryateur. .
Le thermomètre n'a servi qu'à établir plus exac-
tement le rapport qu'il y a entre la quantité
de calorique nécessaire à la dissolution du ma-
riate de potasse <> du muriate d'ammoniaque j et '
du muriate de soude.
I M I E. qS
SxpMence 1II.{ même lempérature. )
Oo a mcM i once de muriale de soude avec
4ooces de dissolution de muriale de baryte
saturée ; la température s'est élevée surle-
ciiainp à i6 — [— o ; la liqueur est devenue laî-
teose par la précipilatîoti du muriate de baryte
sa criiUux extj-émeraent fins : la plus grande
partie Ua sel marin s'est dissoute.
expérience IV. ( même température.
Une once de sel marin ordinaire a été mêlée
à 4, oaces de dissolution de murïate de chaux
saturée j la température n'a pas sensiblement
cbangâ pendant le mélange j et le muriate de
sonde ne s'est point dissous.
Comparaison et résultat des faits que nous
avonscxposés dans les para graphes précédens.
Ces expériences sur la dissolubilité du mn-
TÎatede soude dans les dissolutions desditférens
sulfates nous oiTrent des pbénomènes très^in-
Xéreuam et qui semblent en quelque sorte op?
posés â ceux qu'indique le raÎHonoement , ap-
puyésur quelques faits anciens. En effet n*étoit-
l raisonnable de penser que de l'eau pure
96 Annales.
ou peu chargée de matière étrangère seroit plm
capable de dissoudre unie certaine quantité dé
sel , que celle qui est déjà saturée d'un autre S(iL
Cependant on a vu qu'il n'eu est pas toujoujn
ainsi , et que souvent au contraire Teau. chargée
d'une certaine quanti'é de sel dissout plus d^on
autre sel que Teau pure. Telles sodt celles do
sulfate de chaux, de sulfate acide d'alumine ^
de sulfate de potasse, etc. Aussi la liqueur qui
résulte de la combinaison triple de ces sels, est»
elled^une densité infinlmentplus grandeqnek
dissolution du Sel marin dans Teau pure.On aa«
roit naturellement pensé, d'après Tidée des
chimistes siir Tattraction de l'eau pour les selSj
que non-seulement l'eau pure dîssoudroit plus
de sel que celle qui tient déjà en dissolution
quelque matière saline , et que dans une disso-
lution saturée d'un sel il n'auroit pu s'y dissou-
dre un autre sel , sans que le premier ne se fût
séparé en tout.ou en pai tie-
Ce phénomène a lieu , à la vérité , dans
quelques-unes de^nos expériences; mais ce qu'il
y a de remarquable, c'est que jamais il n'ar-
rive sans qu'il se dégage du calorique, soit que
la quantité de sel qui se précipite soit plus
grande, soit qu'elle soit plus petite que celle
du sel marin.
Dans la dîssoluti.)n de sulfate de soude , où
il
^^m D I i< u I M I E. qj
^pt'est llissous 7 gros de sel marin , et d'où il
Dc s'est séparé que 3 gros de sulfate de soadc,
la lempéralure s'est élevée de a degrés ^ — )— o.
Cela fait voir que le sel maria demande beaa-
coup moins dc calorirjue pour devenir licjuide
et se combiner avec l'eau, que le sulfate éa
soude , etc.
Ces expériences font connoltre aussi que la
sel mai in à une température de lo degrés est
plus dissoluble que la plupart des sets neutres
flcalias et terreux; il n'en est pas de même à
aoe température plu« élevée > beaucoup de ces
Sels le précipitent de ses dissolutions bouillantes,'
£d effet, si à la lempérature de g à to degrés,
da ibermomètre de Réaumar , le sel marin a
U propriété de précipiter quelques sulfates de '
leurs dii^solulions , ainsi que plusieursautres sels
d'on genre différeot , comme nous l'avons fait'
connoltre, il est séparé h son tour de sou dtasul->
vanl « une température plus haute.
Cette loi est générale pour tous les sels qni
«ont beaucoup plus dissolubles à chaud qu'à
froid ; c'est pourquoi dans le» raffineries dc sal-
pêtre le sel marin est séparé Je l'eau pendant'
rébuHilion , tandis que le nitrate dc polasse y
teste toujours en dissolution; mais si lorsque
ïoo retire U dissolution pour la faire cristalli-
ser , ou y met du se! marin , il s'y dissoudra,
à mesure que le premier cristallisera. Cet elTct
c)8 Annales
est infiniment mieux marque avec le sulfate de
soude relativcmenl au sel marin : car si on jelie
clans une dissolution bouillante de ce dernier'
sel , du sulfate de soude, jusqu'à ce qu'il cesse
de se dissoudre 9 le sel marin s*en sépare pres^
qu'entièrement : à froi i , le contraire arrive |
comme nous Tavons dit plus haut.
Nous avons fait connoilre y M. Fourcroy et
moi y dans un Mémoire sur rincerlilude de li
méthode employée pour essayer les salpétiys
bruis 9 que les sels qui demandent beaucoup
d'eau pour cristalliser , dé$;agenl du calorique
en se dissolvant dans Teau , lorsqu'ils sont en--
tièrement dépouillés de leur eau de cristallisa-
tion , tandis qu ils en absorbent quand ils sont
cristallisés et combinés déjà à une certaine quan-
tité d*eau à l'état solide. Cela prouve que la
quantité de calorique , qui se dégage de l'eau
qui devient solide avec les sels , esi plus grande
que celles qu'ils absorbent ensuite pour se com-
biner avec Teau ^ et devenir liquide. Tous les
sels privés d'eau ne produisent cependant pas
de calorique en se dissolvant dans leau. Le
iDuriate d'ammoniaque et le muriate desoade
produisent au contraire du froid en se combi-
nant avec ce liquide, mais beaucoup moins que
^uand i!s sont c. islallisés : c.Ia tient à ce que
ces sels ne demandent que très-peu d'eau pour
cristalliser.
n K C U I M I K. Ç19
11 rcsulie de toutes les expériences que nous
avons exposccs dans les paragraphes II , |lf
«l IV, I*. que la plupart des dissolutions saluas
différens sulfates, uitralej et rauriatcs alca-
is et ferreux sont décomposés par le murlaie
[c soude ; a '. qu'il y a constamment dans ce cas
uni; certaine qiianlitc de chaleur dégagée; î". que
la quantité de caioiîq'ie dégagé est en raison
du sel précipité de la dissolution ; 4°- S**^ qn*-!'
ques-uiies de cfs dîssolulionâ ont déposé plus
tle leur sel qu'e'le n'ont dissous do murlutc de
soude; cela s'élève quelquefois jusqu'à la moitié
en sus , souvent aussi c'est le contraire ; 5°. que
le s.'I marin peut aus^ï quelquefois se dissoudre
dans ciftaiiies dissolu! ions de sels sa tarées sans en
précipiter de sel, soit en dégageant du calo-
rique» BOÎt en en absorbant ou même en ne
produisant ni l'un ni l'autre decesphénomèites ;
6°. que des masses semblables de sels diffrcns
detiiandenl desquantilésdecaloriquedifférentes
pour se dissoa:!re dans l'eau; 7°. q e Us sels n'ont
pas ta même alTinilé pour l'eau , surtout à lilem-
péralure à laquelle nous avons opéré; 8**. qu'jii-
cune des dissolutions salines n'est enliércmcnt
décomposée par leniuriaiede soiid ■ j qm^l!'" q iO
soil la quanlilé qu'on y ajoute; il resl ' coas-
Ummenl en dissolution une petite portion du
ier sel , quoique la portion précipitée con-
loneuo peu Ue muriale de soude; g^.enfî.i que
c ij
•'i
\
joo Annales
des dissolutions salines devienntnt spécifique^ m
ment plus pesantes après avoir dissous le sel nue
rin, d'autres plus légères, suivant quelles ont ^'
laissé déposer plus ou moins du premier sel.
Nous terminerons ce Mémoire par une ré-
flexion générale et très - intéressante ; c'est que .;
beaucoup de dissolutions salines déjà très-sata- .;
rées ont la propriété de dissoudre plus de sel ^i
marin que Teau distillée pure, sans qu'il se pré*
cipite du premier, et sans qu'il se dégage de ca-
lorique. Cela prouve qu*il faut moins de calo-
rique étranger pour dissoudre ce sel ; que la dis- '
solution est par conséquent plus pesante qne
dans le cas où elle auroit été faite avec de rein
distillée , et qu'il y a entre ces différens sels une
attraction , une tendance à la combinaison q|it
favorise la dissolution d'une plus grande qpaa-
tité de muriate de soude que dans de Teaa dis-
tillée pure.
De ces expériences sur le passage des sels de
rétat liquide à Tétat solide , joinles à quelques
autres expériences sur le passage de ces mèm.es
sels de l'état solide a 1 état liquide , jespère ob-
tenir bientôt un résultat satisfaisant sur la quan- '
tué de calorique que chaque sel en particulier
absorbe ou dégage pendant ces divers change-
iDens d'cUt.
DE C H I M 1
f qVATRIÈME MÉMOIRE
SUR LE PHOSPHORE,
Faisant suite aux Expériences sur la com-
binaison du Phosphore ai-éc les substances
mélalliques ;
Par M. Pelletier (i).
X^oxlQUE i'ai publié la première partie de moa
iFtvail sar la combinaison dit pliospliore avccles J
mêtaui, j'aiiDODçai que je m'occupais des moyeas .1
de le combiner au plomb et à letaia daas des' ]
proportions plus fraudes que je n'avais pu le j
Caire ; j'y suis bdCu parvenu , mais cela n'a élé' i
(|u'iprcs une longue suite d'expériences, et après j
m'ètre exercé et euliardi à manier le ptiosphore. j
Ces combinaisons nouvelles en chimie qui ontl
para long-tems impraticables, sur-tout d'après F
les (eolatives infructueuses du célèbre Marra ff^X
seront ou ne peut plus faciles à faire f eu suivaaC 1
\c» procédés que je vais indiqusr.
Celui que j'ai déjà rendu publie consisloit kl
ibndre daas un creuset un mélange de parties
(l) Extrait d'un Mémoire lu à TAcaclémis tle»
Giii
irvA Annales ]
claies d'acide phospliorique vilrcox d'un rorf- \
tal quelconque exlrénir menl divisé, et d'un 1
reizième de poudre de cîiarbou. Par ce procédé
l'on obtient des phosphiircs iiiétaUiquGS avec
tous les métaux qui peuvent s'unir nu ptii>$pbore«
J'ai déjà donné la théorie de ropéralion qui est
iondée sur Taffinité de Toxigènc pi «s furie avec
*le charbon qu'avec le phosphore , de manière
q'i'i n traitant du charbon avec de Tacidc phos«
phorique vilreux , le charbon sVnipare de l'oxi-
jjnèè de cet acid*' , el forme une nou vclb combi*
liaison qui esl désignée sous le nom d'acide car-
bonique , lequel se sépare à Télal de gaz ; reslc
cnfÎ!» la basederacîdepiiO'îphorique^ c'est-à-dire
le pho.^phorequf trouvant un métal , s y- unit et
lui reslc fixé» à moins que l'on n^applique un
drgré de chaleur qrii vienne à rompre la nou^
velle combinaison.
J*aî eu occasion de nVappf^rcevoir danjïla saite
de mes expériences , que les métaux qui s'oxt-
«lent facilement , jouissent^ comme le charbon^
cleîa propriété d'enlever l'oxigène à l'acide pi os-
phorique. Cette observation m'a fourni un nou-
veau moyen de (siire des phosphureç^ en trai-
tant ces métaux avec le verre phosphorique par
la fusion , sans aucune addition; aussi ce pro-
cédé ne peut nullement être appliqué à l'or , et
à l'argtnt , et au platine.
^^Ê D K C U I M I XT Io3
^^w annoncé dans un de mes raéraoïres , que
^^■unir dircctemenllepliosphoreaux métaux,
^pRoit que le mêlai TûL fondu ou dans un
^ît d'incandescence , dans le moment où on
lai )oindroi( le phosphore. Je m'appuyoîs en
cela du travail de Margraff" ^u\ avoît traité,
ian«*'jcun succès, tous les mdlausavecleplios-
■iMre. J'ajoutois alors que le danger qu'il y
^^Bl à porter du plio^-pliore sur uu mc'tal
^^Msion , m avoît fait chcrclier les moyens où
^^Borrois les faire rencontrer tous d^'ux ea
^^Hl, Uas que l'eusse à craindre te moindre
AlDger. J'ai eu dans mes essais les succès les
plus satisfaisans, comme oo a pu le voir par
Iivail que j'ai publie à cesujel. J'ai cru devoir
kriTduî le compiêter en donnant quelques-
ipl'S dt" pliosphitres métalliques , faits en
[•m directement le phosphore à des métaux
% en fusion. Je vais rendre compte dé ces
rieoces , ainsi que de plusieuss autres que
j'ai mises en praliqiif pour faire des /^fiofp/inri^f/
dla serviront de suile r. celles que j'ai publiées.
^^■fai pas bcsoia de recommander la plits
^^Bâe aitention en répétant cis procédés ; l'on
latte bien qu'il faut y apporter beaucoup de
prodcnce ; el si Ton suit csactemeiit ceux que je
décrire] l'oDQ'aura pas de danger à craindre.
Q Jr
I04 A If N A L E s
' mm
Addition au procédé pour la préparation ià/ri
phosphure rf'or( i). '
r
"i
J'ai mis dans qd creuset loo crains d'or ï
24 karats 9 réduits en limaille; j'ai échautfe le '
creuset, et lorsque l'or m a paru bien rouge ,
j y ai projette du phosphore hien essuyé et par
petits morceaux (2) ; j ai continué à échautfet
le creuset et. à y projetler des petits âiorceauz
de phosphore; lor étnnt entré eu fbsion, j'ai
encore continué à y projetter quelques petits
morceaux de phosphore ^ et j'ai aussi-lôt retire
le creuset du feu. L'or avoit conservé sa cou?»
leur jaune; mais il se brisoit sous le marteau^
et il paroissoit grenu dans sa cassure ; il avoit
augmeafé en poi«ls, il pesoit 104 grains* Celle
augmentation est due au phosphore qui reste
uni à ï'or.
(r) Voyez mon second Mémoire, sar le pliojsphore^
j&nnales de Ciiioûe , lome I, page 98, ejafait par
M. BerthoUeL
(2) Pour n'avoir rien à craindre dans cette mUni^
pulation , je coupe le pliosphore par petits morceaux
du poids de 4 à 6 grains ; je les tiens daus une çapsure
avec de Peau , et à mesure que \e veux les projetter
dans le creuset, je les retire de l*eau, je les sèche avec
du papier gris , et je Its prends avec des pinces longues
pour l • i-Mrier dans le creuset, où je tiens le métal
foadu ou bien cimiiQ-^ ^^ rouge.
Te pbo^p'iore contcna <
]t phosphure d'or f eu le teuant (juelque icnis
1 (usiou.
Addition au procède du phoxphiirt- de platine.
Tai fail rougir dans un pelil crenset de Heste
^oo grains de platioc e'i grains, et slov. \'y
i ti projelic quelques pclils morceaux de ptios-
I pbore; le pladuc «.st entré aussi tôt en fnsioa.
Ajraut retiré le creusel dii feu , \'y a! trouvé
■oe suhslaiice tnétallique bien fun lue^ O'une
jtrande dureté, trcs-aigre , d'un grain serré et
d'nne couleur Iitaoctie assez semblable à celùJ
de l'acier; elle éloit recouverte d'une légère ■
couche vitreuse très-noire. Ayant pesé le pla-
liae après la pliosphoration , il s'est trouvé peser
354 graios; ce qui donne 18 grains d'angraea-
talion aa qaiutal.
En tenant \e phosphure de platine exposé au
feo pendant Irès-long-lems, l'on voit le phos- |
phore qTii vient brûler à la surface; le phline
ensuite dépouillé de pbosphore reste infusible,
il est sous la forme d'une ma^se poreuse qui
Cit Irès-raallêablc, et qui est pénétrée d'un pea
d'acide phosphorique vitreux. Kn le passant
Mos no mouton , é'anl chaulTé au rouge blaiic^
l'on parviîeni à en faire sortir le verre pliosplio-|
nqae, ri l'on obtient un culot de plntine très-'^
'oaiXhhXi. Cesi par ce procédé que )'ai préparé
I06 A ^N N A ti s s '^
des plaleaux de balance et plusieurs flaons c^ii^Xf
j'ai fait fiappcr.
La facilité avec laquelle le phosphore se coni;»?
bine au platine, me pareil devoir -fixer Taiten-^'
lion des chimistes. L'aci ie phosphorique vitreux y
ne Taltaqué point, il n\i d*aclion que sur le fer .
qu'il contient. Aussi celte observation m'a fourni j
un moyen de purifier le platine : j'y réussis par*
faitementen fondant un mélange dune partie de *
verre phosphorique et <1e deux parties de pit- '
line ; je pulvérise le produit de la fusion , et par ^
les lavages je sépare le verre phosphorique qui
a dissous et vitrifié loxiile de fer. Leplaline reste
ensuite très-pur ^ propre enfin à être fonda par
les procédés connus.
3IargraJJ^y dans sa dissertation sur le platine^
rappoilc Texpéricnce suivante :
ti J'ai mêlé lacide pur séparé du phosphore
» avec le plailîic, une draclime de celle ci et
I» deux draclimcs d'acide, je les ai unis ensem- '
» ble dans une relorte , en y adaptant ub ré-
Dcipi^nl, les joinlurcs éfant seulement bon-
» chécs avec dîi papi'^. Je fis dis! Hier le liquide
» par degrés, je mis ensuilc la retorle encore
)i chaude sur des charbons ariens , jusqu'à ce
w qti'elle voulût commencer à fondre ; après
» quoi je l'en tirai avec la main gauche ; mais
I» à peine ayois-je fait cela ; qu'il parut un éclair
i]arelorle,quî romplil I oui le v&isseauavec
icipïeot , e( fu! d'abord suivi il'un éclat ve-
peitt parlpquil la rclorlelcile chaude par-
■e ma muin, et nia sauter au visage d'ua
Iqui se leiioilà ma droite ; Il fultiit ca ra-
iner les pitxes qui cioieiil repondues dans
I laboraloirc. Ju trouvai que la partie io-
leare de la rctorle étoil couverle d'une ma-
e saline blanche ; mais l'ayant séparée toute
, tant avec le secours d;; l'eau chaude
pu raclant et lavant , je Irouvaî le platine ,
, après avoir clé séché, se montra sans
> altération apri'S ce travail Les phéuonièaesde
> Véclairet du fracisquî vlcuuent .l'être rappor-
■ tes, liruicnt sans doute leur origine d'un phos-
m pV.ore règéucrc dune partie du phloglstiqus
> du platine et de l'acide du phosphore qui
a fil son cfTcl en lirnnt la rclurle du feu , parce
» que l'air pénétra djns les jointures des vais-
w seaux a disliUer, qui n'avoient été que légè-
> renient fermes. Cela fait voir combien il est
n aise de se tro'iver exposé h quelqu'accident
» ^cheax dans de semblables expériences qui
■ B'onl pas encore clé tentées. Oo ne sauroît
» doaler qoc l'acide du phospliorc n'ait tiré ici
nlajMrlie comlcisliblt; uécessaire pour la régé-
^lioD du phosphore , dci particules du fer
nu dans le plali;:c. »
iàS A N 1^ A L E s
Je n^adoplè point Texplicatiôti que Margi^Jf^
donne de la délonafiôn q;ii a eu lieu dans l'eijMfl
rîepce qu'il rapporte ; car ed supposant qti'il ^\
eût eu du pbospbore rcgéncré par }es partiel ^
combustibles dci fet du platine > ce phôsphort
régénéré se seroit util au platine > et l'àurôitt
phosphore. Je crois connoltre la vraie catfM
dé la détonation arrivée dans Texpérience rsp^
portée par IVfargrafFs elle me pàrolt absoluiHè^
la même que celle qui a manqué de tûe fAiri
l^erdre ta vue (i). L'acide phosphoreux (|aérôfl
obtient de la décomposition du phosphore à Tiir
libre, donne à la distillation du gaz hjdrùgène
phosphore; ce gaz uûî au gaz oxigène^ détonne
avec la plus grande force et souvent ou préside
toujours avec fracture des vaisseauit. L'accident
qui m'est arrivé en examinant cet air , ne le
prouve qiîè trop.
Dernièroment encore j'avais dé Tacide phos*
plioVeux dans un mntras que je tenois à une
douce chaleur ; j*en étois heureusement éloigné
lorsque tout*à-coup il s'y fit une détonation des
l^îus' fortes , qui occasionna la rupture du ma-
tras y dont lès éclats furent lancés de tons les
côtés dans lé laboratoire
(i) Voyez la note inurimée dan» les. Annales de CUî-
mie , tome V| page 271.
DE CHIMIE.
^rgraff axciix trsi[é le plalioe avec l'acide
pboreu x ; c'est cet acide qui a fourni du caz
O.^èac phosphore q<ii , dans sou union avec
onK-qu dans la cornue , a produit la dèto-
i cl l'e'clair qu'il a observes.
'j'ai parlB de celte expérience^ c'est parce
||« m'a paru liée au trayaii rie la pbosphq-
» 4° plaline > t^'He m'a d'3>M'^"i'^ Touroi l'oc-
II de prévenir des cliimistes des dangers aux-
-qnels on s'expose en travaitlaot sur l'acide pEios-
pboreujE.
^B~ .éâ^Mè^n ^u phaspkure. d'arsent.
Tai fait rougir dans un creuset aoograinç d'ar-
geal à 12 deniers; j'y ai alors projette quelques
petits niorceanx de pliosphore ; l'argent est ai^ssi-
tôt entré eu fusion ; j'ai continué à y proi^tLer
do pfaosphore , jusqu'à ce que l'argent nj'en
parût saturé ; j'ai iilors r. tiré le creuset du f<.u ;
Targent y étoit va uns fonte belle et tranquille.
JTai porté le creyset à q<i :lquc dis'ance du four-
neao f alîn que le mé'al fût plutôt rL'froidi ;
BUM quellti fut ma surprise de voir sortir de
l'argent au moment où il cesse d'être fluide»
sne grande quantité dt- pKosplioie , qui en se
volatilisiiil, Iiiiiloit avec une grande vivacité ;
Ci dans le même ïnsoiit li surface du inctal
devipi iQQl« ip^^mejocui^t J'f^ 9>4^yf ce |^é-
no Annales I
gagement de phosphore dans mon deroJer Mé-
moire îur les phosphures métalliques, eo pai'-
lant tle l'argent phosphore qucj■obtenoi^ en Irai-
taot l'argent en limaille avec de la poudre de
charbon et du verre pbosphorique; mais ce phé-
nomène neni'avoil point autant frappe qtie celte
fois-ci : je l'ai cru assez sîiigu'îer, pour devoir
répéter l'expérience plusieurs fois , el j'ai cons-
tamment observé qu'il se séparoit de l'argent
au moment où il cessoil d'être fluide ,une asS"*»
graud ■ quantité île phosphore La conséquence
que l'en tire ; c'est que le phosphore reste com-
biné en plus, grande dose à de l'argent en fu-
sion qu'à de l'argent non futidj. A quoi attri-
buer ce phénomène ? Le ca'orique V coiilrihue
cerlaineinent pour beaucoup ; celle obscirvuiioa
au reste nous apprend que les proportions dans
les conibiiiaisous peuvent \aritr in raison du
plus ou du moins de calorique qui peut y être
L'argent, après la phosphoration , pesoit .,
étant nfroidi, 324 graios ; cf qui donne la
grains d'augmentation par loo. J'ai en suSsS ^
dan-i d'au très expériences . un^- :>ugnicnlatJo<) de
3o grains ou de 1 5 par lOo- L'on p^ul évaluer le
phospiiore qui se sépare de \at'^< ni an moment
où il ce-se d'être fliide, a environ 3o grains.
AiQsi 100 grains d argeai ea fuâigii peuvent rer
À
environ aS grains de phosphore', land
llorsqu'il cesstid'être fluide , il u'eii relient
uvirou i5.
ution au procède du phosfiJiurc de cuivre.
■) J'ai fait fon'îre dans un creuset uo raê-
aec de parlics égales (11- cuivre en copeaax
; de verre p!iosphoii(]iie j el j'ai obtenu de
ccHe fusion un culol de cuivre, dont la cou-
leur n'éloïl qut^ peu allérée ; le verre phospho-
rique qui le couvroîl étoit opaque; sa couleur
ctoil à-peu-près celle de la coloplianc.
Il réstille donc que l'acllun du ciiivr;: sur le
ï«re pbosplioritjUi^ esl p-u considérable, peul-
^re-lcvît;i)droil clltjplusfurle,6i l'on emplojoit
t plui divisé-
\ Après avoir fait rougir 3oo grains de
; de cuivre rouj;e dans un creuset , jjr
eiltc des peots morceaux Af pliospliore ,
I est au&st-loL entrt: en fuS'on J'ai con-
ilurer I
eprojel
I pSosphorp pou
ÎTCjet i ai ensuite relire le c
\\is"\. du feu ; j'ai i
Keaa,par
'.uàvfiXaphosphiire de cuivra
nt U couleur est très- blanchi-, d'uue grande
vte;il pesDÎi %^5 ;
Cl- (]U
idu i5 \h
par luo
pA d« ta trombinaison il ;
t de cuivre qui est oxidéej et qui forme
iDHae une augmeo-
Hais , comme dans
1 une petite por-
117 A y ?r ▲ r. S S
une légère /couche vitreuse de couleur noii
qui recouvre le pho^phure de cuivre , je cr
avec M. Sage , qu'il peul y avoir ao lîfj
de phosphore dans un quiulal de phospkun
cuivre.
La suite au Numéro prochain.
SUITE
DU QUATRIEME MÉMOIRE
SUR LE PHOSPHORE,
Faisant suite aux expériences sur la com-
binaison du phosphore avec les substances
atitaViques ;
Par M. Pelletier.
Addition au procédé du phoaphure du fer,
(«)i_j'oH peut obtenir du phosphure de
ftr, en fondant un mêiange de parties égales
ée Inmille de Ter et de verre phosphorique.
Dîna celle fusion une portion de verre phos-
phorique abandonne l'oxigène gu'il contient
à une portion de fer ; alors à l'état de phos-
fbare, U l'unit à l'autre portion de fer et de leur
unoo résulte du phosphure de fer qui gagne
le fond du creuset. La portion de fer qui a été
Tome XII T. H
ii4 Annales
oxidée par l'oxigéne que le verre phosphorîqMI
lui R fourni, entre en vitrification avec l'acidi
phosphorique non décomposé, et leur mêlango
donne un verre noir qui a l'aspect métallique.
(b ) J'ai aussi phos^raré du fer en faisant
Rougir de la limaille de fer dans un creuset ; et
en y projeltant des petits morceaux de phos-
phore , le fer entre en fusion dés les premières
projections de phosphore ; et lorsqu'il en est
saturé , il donne un phusphure qui est d'une
grande dureté , d'une couleur blanche , d'un
grain strié , et qui esl attirable à l'aimant.
L'on ne peut calculer la quantité de pbo»<
phore que le fer relient par ce moyen de plios'
phoralion, parce qu'il y a une petite portion de
fer d'oxidée par le peu d'huraidilé qne contient
le phosphore, quelqu'essuyé qu'il soit, et ce fer
oxidé se vitriûe et produit une scorie noire qui
recouvre le métal phosphoré.Cette scorie ferru-
^neuse attaque le creuset et le pénétre. Ea
examinant le phosphure de fer, j'ai reconnu
qu'il pouvoit y avoir environ 30 liv. de phos-
phore au quintal.
reddition au phosphure de plomb,
(a) J'ai aussi traité l'acide phosphorîque vi-
treux avec le plomb : d'un mélange de 4 onces dtt
limaille de plomb etde 4 onces de verre phos*
1
va C n I n I E. ii5
piiorique,j'aî obtenu par la fusion on culot mé-
Uftique du poids de S onces; c'étoit du phos-
phure de plomb ; le couteau l'enlamoit , mais
frappé sur une enclume , il «'est séparé par la-
mr* ; «a couleur éfoil d'un blanc argentin un
peu bleuâtre , e( se ternit promptEment à l'air.
Lursque l'on examine ce phosphure de
plomb au chalumeau , l'on voit brûler le phos-
phore y et le petit grain <le plomb est long-tems à
wcalriner entièrement.
(6) J'ai encore fait fondre du plomb dans ud
creuwt } et lorsqu'il a élé fondu, j'y ai pro-
'^^îeUè du phosphore , jusqu'à ce qu'il m'en parût
^^H^uré.II n'est pas facile <le jiigerde l'augnienta-
^^Hhia do poids duplunib en raison duphosphore
^^Hnt lui reste combiné , parce qu'il y a une petite
^^^■Drliou de plomb , qui est osidée , et qui en se
^^^fitrifiant avec l'acide pho'tphorique (provenant
de la combustion d'un peu de phosphore ) ,
fait un verre d'un blanc laiteux qui adhère au
creuset.
Le phosphure de plomb obtenu par ce procé-
dé,abandonne de même le phosphore qui lui est
«DJ^ lorsqu'un vient à le fondre au chalumeau,
(e) J'ai en nuire obtenu du phosphure de
jt»/omé d'une distillation de phosphore faîte avec
rorine évaporée à siccité , à laquelle j'avoia
Bjouté du muhale de plomb , comme les an-
Hii
Il6 A N N A t E K
ciens -procédés pour la préparation du {^h
phore l'indiquoient^ Le phosphure de plomb
se trouve dans le résidu de la distillation par
petits grains brillans ; on les en sépare facile-
ment par le lavage , et on peut les réunir en-
suite en un seul culot , en le fondant dans un
•creuset. J*ai cependant observé qu'ils ne don-
noient point une belle fonte ; elle étoit pâteuse ;
et pendant la fusion il s'est séparé du phoshore
qui vient brûler à la surface , en répandant une
fumée blanche qui est produite par l'acide phos-
phorique volatilisé.
Le phosphure de ^lomb obtenu par ce der-
nier procédé , m'a paru être celui qui contenoit
le plus de phosphore ; je crois qu'il peut s'y
trouver dans les proportions de is à i5 au loo.
Addition au procédé du phosphure d'étain.
J'ai fait fondre dans un creuset un mélange
de six onces d'étain lin en limaille et de. six
onces de verre phosphorîque ; lorque la ma-
tière a été bien fondue ^ ce qui demande peu
de tems , il y a eu plusieurs petits jets qui ont
. sorti du fonjl du creuset , et qui s'enflammpient
^ aussi-tot qu'ils avoient le contact de Tair. J'ai
obtenu , par ce procédé , un culot métallique
^ qui étoit du phosphure d'étain ^ du poids de 4
. onces ; il étoit recouvert d'ui^ verre teint en noir.
VB CntiiiB.
ti7
I/étain est celui des métaux qui m'a paru
iToir le plus d'action sur l'acide phosphorique
Titreux : aussi lui enlève-t-il l'oxigènetiu'il con-
tient , avec la plus grande fucililé. I) est encore
ties mélaux celui qui relient dans sa combinai-
fton la plus grande quantité de phosphore : il
^era d'après cela facile de juger des phénomè-
ne» qui ont lieu , lorsqu'on traite ce métal avec
le Terre phosphorique, une portion d'étain est
cULÎdée par l'oxigène que ce métal enlève à
l'acide phospliorique , et dans cet état d'oxide
il entre en vitrilicatÎLin avec une portion de
Terre phosphorique non décomposé j l'autre
portion d'éluîn s'unit dans le même instant au
phosphore qui a été produit par le verre phos-
phorique auquel l'élain a enlevé i'oxigène, et
de lenr union résulte du phosphure d'étain.
Le phosphure d'étain s'entame aucoutcauj
étant frappé sur une enclume, il se laisse ap-
plalîr, mais il se sépare par lames; lorsqu'il est
nouvellement coupé , il est d'une couleur ar-
gentine j étant limé , il donne une limaille terne
iqui ressemhle à celle du plomb. Si l'on jette
un peu de celte limaille sur des charbons ur-
étns, l'on voit briiler le phosphore en répan-
dant l'odeur qui lui est particulière ; traité au
cluhimeau , le phosphore brûle , et le petit
h \xHtA se recouvre d'un verre transparent.
Hiij
llS A N 1Q A L B s
( b ) J'ai atis6i obtenu du phospliure d'étain ^
•oit en fondant un mélange de parties égales dô
de sel fusible d'urine et de limaille d'étain^soit
encore en fondant un mélange de limaille d'é-
tain et du sel , qu'on obtient en combinant l'a-
cide phosphoriqueayec l'ammoniaque. J'obser*
rerai que l'on obtient du pho^phure d'étain
par ces deux procédés , en n'employant que
le degré du feu qui est à- peu-près nécessaire
pour fondre de l'étain. La facilité avec laquelle
le phosphore se produit en traitant le yerre
phosphorique avec 1 elain, m'a paru devoir mé»
riter une attention particulière ; c'est ce qui m'a
engagé à en faire mention.
Margraff avoit fondu le sel fusible avec l'é-
fain. Voici ce qu'il dit : (c Ayant traité 4 scrupu**
3) les de limaille d'étain avec deux gros de
» sel fusible ^ et ayant fondu le tout y j'ai ob-
» tenu un régule du poids d'un gros et deux
D grains ; sa texture qui est toute particulière y
» qui est toute feuillée brillante , et quand on
)) la rompt,- semblable au zinc, aussi-bien que
» sagrani fragilité , montre d'abord qu'il y est
» arrivé un changementremarquable;Ie régule
)) mis sur des charbons ardens et embrasés corn*
» mence par brûler et ensuite s'enflamme
D comme le sine ou le phosphore n»
Ce passage qui se trouve dans la dissertation
DB CRIV1& 11$
de MargrafT» ayant poar tilro: DUaertat'ton
surit $«1 d'urine, Tait voir que MargrafTavoit
fait du phosphure d'étain. MargrafTavoit 'aussi
traité le sel fusible avec plusieurs métaux , et il
avoil observéque le sel fusible leur faisoit éprou-
yer nn changement. Voici la conclusion qu'il en
a tiré :
1. Je ne saurois décider quel est le cliange-
» ment réel que les métaux souffrent dans cea
s opérations, et si avec le tems l'on pourra
» produire par ces moyens quelque chose de
-» plus considérable ; je laisse la chose \nAé- ,
u cifte , enattendant que dcsexpériencespous- ^
v aées plus loin et incontestables mènent à la. >'
» certitude h.
Margrftff , comme on peut le Toir , croyoit à
laoombiDBiâon du phosphore avec les métaux;
el pour parvenir à Je leur combiner , il distilla
du phosphore sur les métaux. J'ai déjà dit en
quoi MargrulT «voit manqué dans son travail, et
c'est après l'avoir connu , que je me suis tracé
celui qu'il fatloit suivre pour y réusâîr ; et afin
de le rendre le plus complet , j'ai cm devoir
(enter toutes les expériences j^ue ;e rends au-
fourd'hui publiques.
( c ) L'on obtient aussi la combinaison de l'é-
tiiin arec le phosphore en projettant des petits
morceaux de phosphore sur de l'étaîn que l'on
H iv
130 ANNALES
tient en fusion dans un creuset. En phosphorant
de cette dernière manière 600 grains d'étain ,
j'ai obtenu un régule ciistalisé extérieureroent
( comme le régule d'antimoine ) d'une couleur
blanche j il formoit un culot bombé dans le
fond du creuset : son poi<Is s'est trouvé de 67a
grains; ce qui donne une augmentation de la
grains au quintal. Mais , comme pendant la
phosphoration il y a un peu d'étain qui est oxidé,
et qui en se vitrifiant , etc. adhère au creuset ,
je crois que la quantité de phosphore qui reste
<k>mbinée a l'étain , est plus grande ; il m'a paru
qu'il y en avoit de i5 à 20 livres par quintal de
phosphure d'étain.-
J'ai fait un mélange de parties égales de phos- -
phure d'étain et de muriate de mercure corro-
sif ; l'ayant distillé, j'ai eu, pour produit, dn
muriate d'étain fumant , du mercure coulant et
dugaze hydrogène phosphore , qui , en sortant
la cornue , s'enilammoit en produisant des dé-
tonations ; il restoit dans la cornue une matière
boursoufQée qui paroissoit avoir été en fusion ;
en ayant mis une petite quantité sur un charbon
firdent , elle a donné une flamme que j'ai re-
connue pour celle du phosphore. Je regarde
cette substance comme une combinaison d'oxide
d'étain et de phosphore. Je ne fais qu'indiquer
celte expérience^ afin d'annoncer quelesoxideia
, B s C H I M I JC. 121
métalliques peuvent •''unir au phosphore , de
même qu'ils se combinent au souffre et à Far^
senic:
Je nie propose de suivre ces combinaisons
dans one autre moment ; je continuerai ce Mé-
moire en suivant les combinaisons du phosphore
avec les demi-métaux.
CINQ UIEME MÉMOIRE
SUR LE PHOSPHORE,
Faisant suite aux combinaisons du phos-
phore avec les substances métalliques ;
Par M, Pblletier (a).
Phoaphoration du mercure»
J^B mercure est une des substances métalli-
ques qui m'a le plus occupé pour Tunirau phos-
phore : je vais rapporter le plus brièvement pos-
sible une partie des expériences que j'ai eu oc*
casion de faire à ce sujet.
( a) J'ai mis dans un petit matras à moitié plein
d'eau , une demi-once de mercure avec une
demi- once de phosphore ; j'ai tenu le matras
{a) Extrait d^un Mémoire lu à l'académie des sciences.
129 Annales
sur le baîn de sable d'un poêle que Ton c]iauf«*4
foit tous les jours pendant près de trois moil,^!
ayant soin d'agiter le matras très-souyebt ; lé-
mercure et le phosphore n'ont point oontradé
d'union dans cette longue expérience ; le mer-^
cure gagnoit la partie inférieure y et lephoe*:^
phore la partie supérieure , et ils étoient Ineit^
séparés. >"
J'obseryerai que la partie du phosphore qiii ^
toudioit aui mercure, ayoit un aspect brillant y-P
comme s'il y eût eu une adhérence des molécu- '^
les du mercure a celles du phosphore ; ce qui'^*
annonçoit déjà une tendance à la combinaison. ^
(b ) J'ai mis dans une petite cornue 3 gros "^
de mercure et s gros de phosphore ; j'ai prp- '
cédé ensuite à la distillation , et je l'ai arrêtée 9 ''
losqu'il y a eu une petite portion de phos- '
phore qui avoit distillé ; ayant ensuite cassé la
cornue, j'y ai trouvé au fond le mercure tn
nature couvert de phosphore. Dans cette ezpé-'
rienceil n'y a point eu non plus de combinaison
de phosphore et du mercure.
( c ) J'ai mis dans un matras 2 gros d'oxide
rouge de mercure ou précipité per ae réduit en
poudre, et 2 gros de phosphore j'y ai ajouté un
peu d'eau , et j'ai tenu ensuite le matras sur
un bain de sable chaud : j'ai eu soin d'agi-
ter dé tems en tems le matras , et je l'ai tenu
SB C H I K I E. 1S5
it trèft-long-lenis sur le bain de sable ,
de mercure n'a pas lardé à devenir
y et dans ret élat il demeuroît uni
iphore : l'eau est devenue sensiblement
idi , el elle conlenoU de l'acide phosplio-
[Mànu. Voici donc ce qui a lieu dans cette
ice : l'oxigène ou l'air pur contenu dans
da nercur) abandonne ce métal pour
tportsr «ur une portion de phosphore , qu'il
Bllge en ccide phosphorique ; alors le mer-
ire, lUpcmillé d'oxigène,Be troiive-extrême-
ntt divisé, et dans cet état il s'unit au phos-
un, et forme une combinaison particulière
W laquelle le phosphore domine ; ce pro-
Bt M ramollit dans l'eau bouillante , et il
oonsistsnce , lorsque l'eau cesse d'être
khaode.
ce mercure phosphore dans un petit
wuetdepeaude chamois^ je l'ai tenu dans de
l'tiQ bouîllsole, et alors je l'ai foiblement ex-
friroé; il en est sorti un peu de phosphore trés-
bamparent: ce qui a resté dans le nouet cloit
doBiercure phosphore qui ctoit d'une consis-
tetcc suez furie , d'une couleur nuire , se cou-
pint aacootesu ; en l'examinant on voyoit qu'il
BMlenoil des petites niulécules de mercure qui
> paroifomenl pas bien combinées.
Ce |ib(Mpfaure de mercure exposé à un air
1S4 A N N Al L E s
sec , y répand des vapeurs blanches qui ont
deur du phosphore.
(d) L'oxide de mercure préparé par Pi
nitrique ou précipité rouge, traité de Im m
manière avec le phosphore , donne un rési
semblable y et Ton observe les mêmes
mènes.
( e) J'ai encore traité une demi-onoede:
cure extrêmement divisé ( i ) avec une
once de phosphore. J'ai eu soin de mettra
deux sulv>tances dans un matras a moitié fi
d'eau ; je l 'ai tenu sur un bain de sable ;
agité de tems en temsle matras ; le mercure 9 ^
raison de sa division y s'est uni au phospore y'P
a formé Awphosphure de mercure^ J-i
Si l'on soumet [à la distillation le phosplmpd
de mercure y la combinaison est rompue. lai
phosphore passe le premier , ensuite le mercurej
et onles trouve tous les deux dans le rédpieol^
bien séparés l'un del'autie.
Phosphoraiion du zinc.
{a) J'ai mis dans une cornue de grès deui
gros de zinc réduit en limaille y et un gros d(
(1 ) J^obtie ns ce mercure divisé > en procédant à la di»
tïllation du muriatede mercure corrosif et delalîaiailh
de fer , et se servant de vaisseaux tressé vases pour récF
piens.
D E C H I H 1 E. IsS
} j'ai ensuire procédé à la di.<tilIaUon,
))r atlaplù un récipient au bec de la
'aï eu pour produit un peu de phos-
, el dans te col de la cornue j'ai trouvé,
sJDC 80U8 forme métallit]ue , a", une su-
Dn d'une effloiescence rouge, 5*. de
de âne sous l'élat des fleurs blanches,
le nblimalion en aiguilles ayant un coup-
métallique un peu bleuûire et irisé j il
laos la coinue une matière noiriitTe res-
lant à une scorie. Je regarde l'efllorescen-
geâtre, ainsi que la sublimalion en ai-
que j'ai obtenue dans cille dialillalion ,
le de l'oxide de zînu piiosplioré. Lors-
parlé de la pliosphoralionde Tétain ,i'ai
BKDlion de l'union des oxides métalliques
c Je phosphore. Le sine en fournit encore
exemple que j'ai cru devoir citer, ayant A
remarquer que respèt-ede combinaisonde
ttde pho»phor« dont MnrgraŒa fuit nien-
ilion, n'est qu'une combinaison de l'oxide
ii ce métal avec le phosphore. Voici que Mar-
grajfa écrit « ce sujet :
• Ayant pris unerirachme de zinc et aulant (I«
» phosphore, je dislilai ce mélange , sons qu'il
t> partit d'abord d'altération particulicredans le
B unc,Kice n't stquîl .sesublima une petite quaii-
t litc de fleurs d'un jaune couleur d'orange ;
196 A H N A L B 8
» mais, après avoir xnélé encore nne foii faîf
». phosphore qui avoit distillé avec le résida ^r:^
» et réitéré la distillation à laquelle je doniMl^*
» & la fin ^ un feu véhément , alors la plmy
D grande partie du zinc fut sublimée sooê la -'
D forme de fleurs trés^égères y pointues , d'os
V jaune tirant sur le rouge : j'ai rais une partie
» de ces fleurs dans un petit iesi d rôtir que je
» posai sous une mouffle ardente , et auMi4Al ■
» non-seulementelles s'allumèrent, mais se fÏNi* ^
» dirent en un verre blanc transparent qui pa«
» roiâsoit semblable au verre de borax »•
J'ai cru , d'après l'indication de Margrajf^
devoir redistiller le phosphore obtenu d'une
première distillation du mélange du sine et de
phosphore sur le résidu qui reste dans la cw-
nue ( qui est du zinc en partie oxidé ) , et j'ai
obtenu le produit annoncé par Margraffj que
je regarde comme un oxide de zinc phosphore.
L'on sait que le zinc s'oxide avec une très-
grande facilité ; et dans l'expérienceque je rap-
porte , c'est-à-dire , dans les deux distillations
retirées du phosphore sur le zinc, il y a une
certaine quantité d'eau que l'on porte forcé-
ment avec le phosphore sur le zinc ; et «rest
particulièrement cette eau qui facilite i'oxidation
du zinc qui , ainsi oxidé ^ se volatilise et s'unit
au phosphore qu'il rencontre sous l'état de la
B E C H I M I E. 1S7
I grande division , puisqu'il est en vapeurs.
(à) Ayant disiiilé à l'appareil pneumato chi-
injque un mélange d'une once de zinc en H-
nuille tl d'une once de verre pliosphorique ,
j'ai ru , pour produit , du gaz hydrogène mêlé
d'air fixe } il s'est sublimé dans le loI delà cor-
oae un peu de zinc en nature. Le résidu de
celtedîfrtillalîon offroit iinesnbslance spongieuse
, ooire el brillante , qui éloit recouverte d'une
»péce de sulilimalioii en aigtiilles d'un blanc
Argentin, que je regarde encore comme de
pDside de zinc phosphore.
Ces aiguilles , mises à la tlamme d'une bou-
gie, brûlent avec décrépitation, et l'odeur et
In llaiiinie qu'elles donnent dans leur combus-
tion funt Toir que le phosphore entre dans
leur composition : si elles sont essayées au cha-
lumeau iUT un charbon, elles brûlent de même,
ellaî»."enlun petit globule vitreux.
( c ) J'ai encore soumis à la distillation un mé-
Isnge d'une once de zinc limé, d'une once de
Terre phoephorîque , el d'un gros de poudre
docharboRi it sVst sublimé du zinc très-mal-
léable j le résidu avoit une apparence pulvé-
nilente , noire , irés-brillante; examiné à la lou-
pe , l'on y dislinguoit des petits grains métalli-
ques, qui étoient du pliosphurede zinc.
En lea essayant au chalumeau , ils brûlent
is8 Annales
avec le caractère propre au cinc , mais ansn en «
répandant Todeur particulière au phosphore.
J'ai encore soumis au feu, dans un creuset,
un pareil mélange d'une once de zinc en li-
maille, d'une once de verre phosphorique, d'un
gros de poudre de charbon : en chauffant for-
tement le creuset, il en est sorti beaucoup de
vapeurs qui brûloient au contact de l'air , en
donnant une flamme d'un jaune verdâtre; la
matière restante étoit pulvérulente , de couleur
noirâtre; Ton y distinguoit quelques petits points *
métalliques qui éloient du jp/fo^p/iar^ de zinc ^
mais il paroît que l'action du feu volatilise la
plus grande portion du phospliore.
( d ) J'ai aussi soumis à la distillation, en me
servant d'une petite cornue de grès, un mé-
lange d'une once et demie d'oxide de sine ou
de fleurs de zinc , d'un once et demie de verre
phosphorique et de deux gros de poudre de
charbon : ayant fortement chauffé la cornue ,
il est sublime dans le col une substance mé-
tallique d'un blanc argentin, d'une cassure vi-
tireuse ressemblant assez au crocus d'antimoi^
ne. 3e regarde ce sublimé comme de l'oxide de
zinc phosphore , essayé au chalumeau , l'on voit
brûler le phosphore , et il reste un petit globule
vitreux qui paroit très-transparent , tant qu'il
est en fusion , mais qui devient opaque par le
refroidissement
heChiuiil iig
riA«ùlissenif^nt. Sje na'tàu de cette distiltaUon
6oii iréft-putvemlfDi, «t l'on y dUtinguoiltlc
pWls potms briltans, Icjui i^ioieot du phosjWiure
dechaut. '
- t/n autre mélan;^ foh «vec une once de
pnfcipité (da vitriol de zinc par l'alcali), une
once de Terre pliosphorique et deux gros d«
foudre de charlion > ayant etc soumis a la dis-
tillation dans une cornue de grès , n'a potitt .
donne de sublime; mais le rcKÎdu contenoit en
^inde quantité de petits {ijrains m^talliquet
peu malléables : c'ctoit du phosphurc de zinc.
(o) J'ai encore tente' k phosphoraiion du
liac, en projettant du phosphore sur dli Einc
CD fusioD ; i'ai donc fait rougir dans un creuset
600 grains de zînc coupe' par petits moi'ceaux ,
ei easuïtc j'y ai prtijetic du pbospliore bien
tauyé. : le nnc est entre en fusion ( j'ai conii-
n»^ à y jti-ojeitev du phosphore et en m^me,
imis de petits iiiorcenux de rcsme, afin d'em-'
pocher 4'«/xklation du une; ayant cnsuitcrctii'é
le creuACC du leu , j'y ai trouve' une ^ubstaucOf
métallique qui i^ioii du phosphore de zinc : sa
'< .1 l'U blanche , mais moins brillante que
i ^àoe; elle est plutôt plombée. Lors-
I .iiielephoEphuredeEinc, ou Lien lors-
i]u'on le frappe avec un marteau sur une en-
clume , il répand une odeur analogue k cclla
Tome XUJ.
I
l5o A IV If A L E s
du phosphore ; il s'ëtend aussi un peu sous le
tnaiteau.
Essaye au chalumeau, il brûle comme le linc y
mais on reconnoit facilement que la flainmft
qu'il donne diffère un peu de celle du sine;
il fournit aussi moins d'oxide de âne , et il laisse
pour résidu un corps spongieux.
L'on trouTera peu^étre que je me suis tn^
ëtoidu sur la phosphoration du zinc j {'obsep-
verai que j'ai cru ces détails nécessaires ^ afia
de bien faire connoîtrc les différences qui te
trouvent entre les combinaisons du phosphore y
soit avec le zinc , soit avec ce même niétal ré-
duit à l'état d'oxide»
Phosplioration du bismuth.
Le bismuth m'a paru avoir peu d'affinitéavec
le phosphore; j'ai cru même pendant loi^-cems
que ce métal se ref usoit à ce genre de conk*
binaison : je l'ai tentée de diverses manières et
toujours avec très-peu de succès , comme on.
pourra le juger par le deuil des expériences
suivantes.
(a) J'ai fondu dans un creuset fui méUnge
de deux onces de verre phosphorique, de detaX'
gros de charbon en poudre et de deux onces
de bismuth ; le tout en poudre. Pendant laiu-
sioui il s'est dégagé beaucoup de vapeurs de.
D B C n I M I E. l5l
pliosphore ; apm retira le creuset du feu , j'y
■i trouve le bùtnulh bien fondu et occupaDt
Uptrtic infcrieureda creuset; U litoit recouvert
âwa verre à demi-transparent , un peu laiteux.
Ayaatexaniioé ce bismuth , j'ai observé qu'i
l'tfpcct il ae tlifftf roit point scnsibleiueni dubis-
muth ordioaire, il en avoit la couleur ot la cas-
rare; essayé au dialumeau, il donne, au mo-
ment où il «ntrc en fusion une petite flamme
verte ; du reste il s'y comporte comme le bis-
math ordinaire.
(6) J'ai fait un mélange de deux onces de
biooaih et de deux onces de verre pbospbo-
tique; ayant proce'dé à la fusion, j'ai obtenu
nu cidoi de bismuth absolument semblable à
«lui de l'expérience précédente; le verre phos-
phorit^Qe qui le recouvroit avoit perdu de sa.
transparence; il ctoït assez semblable àfacott-
leur du jade.
(c) J'ai encore tente la phosphoration du
btsmutli en fondant un mélange d'une once
d'oxide de bt&muth, d'une once et demie de
verre pbosphortquc, et de deux gros de poudre
dediarbon: Icbismutliqucj'ai obtenu de cette .
rédaciîoD ne m'a point paru plus pbosphorëquQ
I exp<frit'ni;cs précédentes.
ù aussi tcnlelaphosplioration directe
Dlh j j'ai fait foudre dans un creuset
iSi A N N A L B 9
609 grains de ce demi-métal : et lorsqu'il a éié
fondu f j'y ai projette , par parties , de petits
morceaux dé phoiiphore ; ayant ensuite retiré
le creuset du feu , j'ai examiné le bbmuth<fue.
j'ai trouvé très-adhérent au fond du creuset:
sa cassure étoit celledu bismuth; auchalumeau^ .
il a donné une très-petite flamme verte au mo«
ment où ilaUoit entrer en Cuaiôn; exposé quelque
tems à l'air y. il.prend une couleur irrisée; si on
le lime et si on jette la limaille sur un charbon '
bien allumé , Ton voit qu'il se dégage de petites
flammes verdâtrcs qui dût l'odeur de pfaoi-*
phorç. Je dois avenir que pour liieb observer ce
phénomènép ij faut être dans un endroit ohscurJ :
. L'ba ijtigera ^. .d'après èe c}ue :je viens dé irapn 7
porter sur la phosphoraiion du bismuth 9 que ce
demt*mé(!al retient peu. de phosphore : je n'en ;
évalue point la proportion à plus de 4 H^ks
pour 100. : !
• t • ^ I
: »
PhospJioraùion de Vantimoine.
' {à) Un mélange d'une once de ^^ule d'ail-^'
thnoine , d'une once de verre phosphoriquef et ^
d'un gros de poudre de charbon /foùhiit'ntâr
la fusion ù^e substance métalliliue ^blanche; Û* '
gile, ayant une cassure buiièlleuse, mais à pê- '
titès facettes qui paroissent cubiques : c'est'de
Taniimoine phosphore,
Sironenmet un peiiimorceausurun charbon
DE CniMTE. l3?
il se fond et donne an momeni
1 ftutoQ une petite flamme verte; il con^
be emnite à »e volatiliser sous la forme Je
leurs blanches.
(A) En procédant à la fusion d'un mélange
àc parties égales de verre pLosphoriipie et de
t^'j^ulc d'antimoine, l'on obtient aussi une subs-
lanct; [nL'tulli(|ue à pctittis facettes, telles que
teih» que je viens de Récrire , qui est de même
du phospiiure d'antimoine-
(c) Enprojottanvdu phosphore sur du ré-
gule (i'aniiuioine tenu en fusion dans un creu-
let, l'on parvient à unir à ce méial du phos-
phore, Cl l' antimoine phosphore par ce der-
H j|ier. proctide est absolument semblable à celui
■^■^ l'on oLiîeni par ceux dont je viens de
^^^Her. 11 faut avoir attention de retirer du feu
^^iFcreusel aussitôt les dernières projections
au phosphore : sins cette précaution presque
4^t le phosphore se voUtiliseroii.
L'oo a dt\ observer dans la phosphoration
R.pluStcurs métaux, particulièrement de l'é-
p, du cuivre, du platine, etc. que le pho&-
!, en s'y unissant, donnoil des produits qui
jbieiU quelques analogies (quant aux appa^
rences extérieures ) avec ceux que l'arsenic noua
donne lorsqu'il est uni k ces mêmes métaux.
L'aDtimotDC nous ft^urnit encore un exemple
j34 Annales
d'un phénomène semblable : Ton sait que Far*
oenic uni à ce métal nous donne une substance
métallique à facettes , comme nous l'aTOiis
obsenré dans l'antimoine phosphore.
Phosphoration du cobàU.
(â) J'ai fait fondre un mélange d'une once
de verre phosphorique , d'un grot de poudre
de charbon et d'une once de r^ule de cobalt
en poudre ; le produit de cette fusion a été un
culot de cobalt phosphore recouvert d'un verre
d'un très4>eau bleu.
(3) J'ai mis dans un creuset 3oo grains de
régule de cobalt réduit en petits morceaux;
l'ayant fait rougir, j'y ai projette de petks
morceaux de phosphore; le cobalt est aussitôt
entré en fusion: j'ai continué à y projetter du
phosphore, jusqu'à ce que le cobalt m'en pa-
rût saturé. Dans cette phosphoration le cobalt
augmente de plus de lao grains , quoiqu'il y en
ait une petite portion qui se trouve oxidée,
et qui forme au-dessus du culot une petite
couché d'une couleur rose violet.
Le cobalt phosphore par ces deux procédai
a la même apparence extérieure; il diffère du
régide de cobalt ordinaire par sa couleur, qui
est blanche et plus bleu&tre; il est, comme le
r^ule de cobalt, fragile , et dans sa cassure on
D 1 Chimie.
135
^iperçoit nne teodance à prendre une forme
crisuiline en aiguilles.
I*e cobalt phosphore' exposé à l'air y perd
*0d e'ckt mèullique.
£»»yë au chalumeau et tenu quelque tenu
en fuMon> l'on voit le' phosphore, qui se dc-
gap da petit culot métallique, venir brûlera
la surface ; tJ reste ensuite un petit globule vi-
trtu d'un bleu fonc<5.
Pîiosphoration A» nikel.
Le niiel s'untt avec une grande facilité an
phosphore, et il en retient dans sa combinaison
tinea9se7.grandcquântilé.L'onpeutphosphorer
ce métal, snit en fondant un mélange de verre
^^^Dipkorîquc, de régulede nikelet de charbon,
^^B encore en prajetunt du phosphore sur au.
^^HidfODda. Voici les eipériences que j'ai faites :
' i". J'ai fait un mélange d'une once de verre
phosphorique, d'un gros de poudre de char-
bon et d'une once de régale de nikel ( que
i'avoid extrait d'une mine de métal venant
des P;fréDée$); et de la fusion de ce mélange
î'ù obtenu du nikel phosphore', dont le poids
a'est Irouvô d'une once 4^ grains. Ce phoS'
! e'ioit recouvert d'un verre légèrement
ai en bleu, couleur que j'attribue k un peu
lll qui se trouve toujours accompagner
I iv
l36 A N N A L £ 8
ce demi-^nëtal. Lej/hosp/iure de nikels>hhènu
* 'm
par ce procédé étoit d'une couleur plus bhnbfae
que celle du régule de nikel ; â ;avott anssiune
cassure dans laquelle on difitin^oit ûÂ assem-
blage de prismes très-déliés; ce que rbn.noame
' apparence aiguillée.' ' • • •'
Tài fait aussi rougir dans un cnettset 600
graKDsldû inéme régulé de nikel; J'y ai ensmie
projette du phosphore ^ jusqu'il ce qu'il xn'^
parût saturé. Dans cette phosphoration le ni">
kel a augmenté dé * 1 30 grains; ce qui fait 30
par roo : aussi s'esi ii^rouyé d'une qoulAUir.plus
manche, que le n^i^el phosphore par le premior
.procédé. J'ai aussi ojbseryé^ dans la phosphora*
tioq du nikfiky que. ce métal phosphore , en se
refroidissant, abandonne une petite portion xie
phosphore, comme je l'ai fait remarquer: en
. parlant de l'argent. Ix>rsqu'on essaye au chahi*»
meau le pho^pbure de nik^lf l'on voit brâler
le pbosphoire à mesure que Iq métal o&t calciné^
Phàsphoratîoh du sp^issm
f ... ■ ■ ■
I Je Qu'insisterai guère sur k phosphoration dia
apei$s ^ j&ubsJtance métallique que Ton obdent
dans laikhrication 4u saffre, et que les chimistef
regardent icomme .vnialliage- de ptusieuis mé-
taux daxis lequel le BÎjkel est dominant > «nssi
ai*}9 obeervé dana jla phosphoration de ce cni-^
DE Chimie. 157
il les mêmes phénomène» ijueilans laphos-
praitoa tlu nikel; et eu le comparant, lori>-
]lcÊtp\iosphoré,aup/u>sp/utredenikt^J,\'on
0 peut les (iLitinguer.
Phosjjfioration du molybdène , du tungstène
et du PVotfram. ■
I rareté de ces substances et la difficulté
pies r^uire m'ont empêche' de faire des es-
nce» en grand sur la phos^iho ration de ces
tiz; les essais néanmoins que j'ai faits m'ont
B à mdinc d'observer,
0> Qu'il y avoit un très-grand rapport entre
I régules retires de ces trois substances ;
I*. Qtie le phosphore poiivoit leur être uni
r les procèdes que j'ai suivis dans la pbos-
phoration des me'taur.
Photphoration du manganèse.
e phosphore se combine très-bien avec le
pknèse. J'indiquerai dans un autre Mi'moire
> procÀles que j'ai suivis pour obtenir le ré-
1 du manganèse que j'ai soumis à la pbos>
ration. Je dois cependant avertir que plu*
sde CCS régules tomboicnt en efflorescence
t l'air tandis qnc d'autres s'y sont conserves
KVecltrurbrillani mélallique; les uns elles autres
t évà réduits de la même manière ù ua
i58 Â iff fr A t E s
feu à-peu-pres égsl et avec les mêmes substances:
àquoi tiennent donc ces diverses propriétés 2^
Pour phosphorer le manganèse y j'ai fidt fon-
dre un mélange de 5oo grains de verre phos-
phorique et 4 grains de poudre de charbon | et
de 3oo grains de rëgule dé manganèse^ qui ne
tomboit pas' en efflorescence à Tair : le tout
ayant été bien fondu , j'ai obtenu une subi-
lance métallique qui étoit du manganèse phos-
phore : il s'est conservé à Fair sans s'efflea-
rir ; il est fragile y d'une couleur blanche , d'une
texture grenue, très-disposé à la cristallisation.
Le manganèse phosphore étoit recouvert d'une
matière vitreuse d'une couleur jaunâtreopaque.
J'ai aussi phosphore du manganèse en fon-
dant paities égales de régole de manganèse
et de verre pbosphorique. Le produit de cette
phosphoration ne différoit point de celui dont
je viens de parler.
Faisant enfin rougir dans un creuset àsa ré-
gule de manganèse et y projettant ensuite de
petits morceaux de phosphore, l'on parvient 4
phosphorer ce métal.
Ces deux dernières expériencea ont été faites
avec du manganèse qui tombait en efOornscence
à l'air, mais dès qu'il est phosphore, il s^y con»
serve sans s'y altérer sensiblement.
Le manganèse phosphore m'a paru plus fi;^
1) r C H I M r E. i3(j
rible que le man|;anése pur ; et lorsqu'on en
liitfondreau chalumeau unpetit morceau, l'on
Il '«wt bniler le phosphore à mesure que le mé-
^■Voxide.
Phosphoracion de l'arsenic.
MargraiT a examiné l'acùon du phosphore
mr l'oxide d'arsenic.
Voici ce qu'il dii à ce sujet :
a J'ai mêlé demi-drachme de chaox d'ar-
inîc avec une seule drachme de phos-
; et après en avoir fait la distillalion,
'si observé les circonsunces suivantes :
1*. l'arsenic se sublima , avec le phosphore ,
rouge éclatant; mais il y en avoit tort
qui fài sous U forme accoutumée du
, phosphore: cela avoil plutôt l'air d'un subli-
• nié mixte. Au lieu de résidu , je trouvai une
« mbsunce noirâtre, fragile, du poids d'en-
■ Tiron hait grains, qui attira assez vite l'iiumî-
a dite de l'air et se fondit ".
J'ai répété rexpériencc de Margraff ^ et
ï'ai obtenu les mêmes résultais; mais "je ne
rej^rdc point ce sublimé rouge comme de
J'arscnic phosphore : ce sublimé rouge est du
bosphore en partie décomposé, c'est-à-dire,
aune portion d'oxîgénc qui lui a été fourni
l'oxidc d'arsenic, parce que l'oxigcoe a une
i/fo Annales
ailinitc plus grande avec le phosphore qu'avec
r^rsenic. Ce que je regarde comme, de. l'arsemc
.phosphore jcsi une substance brillante ndh
râtre, qui se sublime avec cette matière- i*oiige
et qui c'tant mise sur un. charbon y brûle en ré-
pandant l'odeur de l'arsenic et celle du phos-
phôre ; la pdûte portion de résidu que* Ton
trouve dans la cornue est de l'acnde phospho-
rique produit par Fanion 'd'une petite > por-
tion de phosphore à une portion de Foiigène
de l'oxide de l'arsenic; mais , comme je vîeni
de l'observer^ la plus grande portion de Tozi-
gène que fournit l'oûde darsenic^ fonne^ en
s'unissant au phosphore , une combinaison
toute particulière de couleur rouge etponvant
se sublimer. Le phosphore, dans cet état , est,
relalivement au phosphore, ce que l'arsenic
blanc est relativement au régule d'arseiiic : ce
sera donc ( si l'on peut donner le nom d'oxide
à des substances qui ne sont point métalliques)
de l'oxide de phosphore.
L'on peut obtenir de l'arsenic phosjphore
en distillant un mélange de parties égales dé
i:égule d'arsenic et de phosphore ; mais il faut
dans cette distillation, bien ménager le feu;
l'on obtiendra par ce moyen un résidu noir
et brillant, dans Icquclrle phosphore se trouve
m quantité : il faut conserver ce produit dan»
l'oau.
usCniMiB. 1^1
L'on unit aussi le phos^thore â l'arsenic par
U vMc hinuido. ]'at mis dans un matras aveC
x[.ilVauun gros (ïe n^gulc d'arsenic et ungroS'
|)linsphorc; j'ai tenu le mairas sur un Lain
nable pendant rint-lqueieniS; le phosphore
aW fondu et s'est uni ;i l'arsenic. J'ai aussi ol-
Wnu l'union du phosphore et de l'arsenic, en
mettant dans un matrns un gi'os d'oxidc à'ài-
Mnic et on grtis de phosphore : proci^dant d'aîf-i
leurs comme je viens de l'indiquer d'ans cettfeî
taicfé fejperience, l'oxif^ènc dé ToTide d'ail-'
io se iwrle sur Je phosphore , d'où il rffeulVe'
l'ael(l« plrosphoritiue qui se dissout daiit"
i'wn: Fftxide d'arsenic se tronvant ensuite à'
téw de-fpsule , 'ac-combinc avec la'portioh de'
IBphore nondécoraposéj.
:k-
. Cpnclusiifu
I râ'àlte de ces expériences et (le celles dont
■endii côfl'ipte'dans mespreccdens Mémoire^
pla pKosphoralion des iiielanx , que le pHos-
t pciil, comme l'arsenic et le soufre, élrç
BaQxslibsianoesmc'lalliques; qu'àLeaucpup
Ifirds il se comporte absolument comme
heu!*;; '1 ' '■ ,'!'
Ces nouvelles combinaisons dupliospHore
Kcc les mi^laux pourront être desif^e'es sou».
leaûm de métaux phosphores, ou , dans la ncnir,
i4a  K ;f A L E s
velle nomenclatui-e , de pliosphures méUilU*
ques y de même que l'on désigne les combinai
fions du soufre sous le nom de métaux sulfures
ou de sulfures métallique^ ; et d'après ces rap
ports y il faudra adopter une dénomination
analogue , pour désigner les combinaisons des
métaux avec l'arsenic en régule.
U résulte aussi de quelques faits que j'ai ex-
posés dans le cours de ce travail , que le phos-
phore peut être uni à des métaux oxidës ou cal-
cinés ; mais ces expériences demandent à être
examinées avec plus de soin y parce qu'il peut
arriver que dans les produits dont je parlé, ce
ne soit pas les métaux qui se trouveroient oxi*
dés , mais bien le phosphore. Il est certain que
l'on n'a pas encore fait assez d'attention aux
divers états du soufre et de l'arsenic dans les-
quels ils peuvent se trouver ^ dans les combinai-
sons que le règne minéral nous ofTre, non plus
qu'à l'étal des métaux combinés à ces mêmes
substances, soit en nature ou bien dans un état
d'oxidalion. Toutes ces combinaisons cepen-
dant, de même que celles du phosphore, doi*
vent exister parmi les produits du règne miné-
ral; car certainement la nature n'est pas en ar-
rière de ce que l'art peut faire. Si ces dernières
réflexions méritent quelqu'attention, alors on
jugera quel peut être l'intcrét du travail que
je viens de présenter.
t jMroît d'fbtfrd peu important de savoir
rl« phosphore peut être uni à tel oa tel
mtol; mais que l'on se rappelle que le célèbre
Bmann avoit cru voir un mëtal uouveaudan»
on du phosphore avec le fer. Dans ce mo-
l niâme , des naturalistes distinguée ne
Craieni à la mëtallisation de plusieurs terres ,
({ue parce qu'ils ne sont pas bien convaincus
que U substance métallique qu'ils en séparent
est du phosphore de fer. De telles erreur» n'au-
ront certainement pas lieu lorsqu'on sera bien
{imilÎAriié avec ces nouveaux produits.
Il me reste à eiaminer les combinai&ons da
upbore avec les terres et les alcalis: cesera
Lt d'un Mémoire particulier.
^DESCRIPTION
f f^aiiée du Gave Béamois dans les
ni Pyrénées;
Par M. Reboul((ï).
s.l^r^n^es ont e'té jusqu'à nos jours n^U-
ftdvla plupart des naturalistes, et ont paru
(* ) Eitnût d'au Mémoire lu i l'acaiUmie de* •cieticcs
to«a 17E8.
l44^ Â Tl 11 A L £ s
long^tems n'être ouvertes qu'aux seuls amateurs
delà botanique. On n'a cummeneé que depuis
un petit nombre -d'années h en étudier la for-
me, la disposition , la hauteur^ la nature et les
phénomènes. . Ces objets* n'ont pas plutôt ûté
l'attention des savàns^ que leurs opinions se sont
partagées, et le petit nombre d'écrits que Ton'
a publiés sur ces montagnes formeht déjà délit'
classes très -distinctes et très-contradicteîredf/
donLl'une les réprésence comme di^poséfes avec
ordre et soumises à la loi d'un système, et PàùlVe-
n y observe qu une confusion étrange et un ehÀéH
inexplicable. Je suis 'éloigné de croire ^U'il ètif-
iSse de parcourir rapidement des vallons et dèl»
sommets qui se ressemblent tous aux yeut'dii'
vulgaire , ou même de porter un œil rapide^
passionné sur ces masses y pour en saisir Forga-
nisaiion , et en déterminer les rapports. e| l'en-
semble. Aussi ai-jc eu la précaution d'écarter
CCS grandes vues de la simple description. que
je vais présenter. J'ai cru cependant pouvoir
discuter quelquefois les rapports qu'elles of-
frent avec les opinions connues, sans prendre
rengagement de réfuter aucun système, ou de
lui en substituer quelqu'autrc non moins incer-
tain. Si quelque considération peutm'excuser
d'écrire sur ces grands objets, ce sera. peut-
être d'avoir borné mon choix à ceux que j*ai
M I I, 14$
obserrées le plu» conslamment et à trois diffiî.
rentes reprises, pendant le cours de trois voya-
ge'-
Le torrent qui porte le nom de Gavede Pau
parcourt depuis ^a source pris dc?liti)i[es del'Es-
pigiie, jusipi'j la peti le ville Jp I ourde, upe val-
lée qui sedirigeclusadaunord auruoelfiigneiir
d'environ dix liein'S. Cet espace qtii forme «on
lit daD« l'intérieur àe.-i Pyrt-nées , ressemble
noiosàtiDe vallcedans la majeure p^rijetleson
ikendue , qu'à une eulnillc éU'L<ile et profuide ,
doDl le* flaocs sont souvr-ul coupés à pic d'une
hauteur etTrayaute^et dontle fond e^l toujours
Coavert d'une eau êcnmeu^'e. Cette loagne boa-
ptweseteriuine, ain-i ijue phisiem-sdeBes ^ran-
diet, AUX sommet s les pins élevés des Pjrénécg^
et «II» reemt les eaux qui distillent sans cesse
ie leurs neiges duvcier-. Sa division géographi-
i^ueest en deux vallées, dont l'une plus voisine
delà plaine ei^t appelée Lavedan , et dont l'au-
tre ac fait que partie de la contrée qui porte le
nom de BarJges,
Oi) pourrai' croire que cette vfillée nVst point
i'uae des principales des Pyrénées , parce que
) la direction n'est point conforme à celle àa la
1 chaîne eiitière. Lea objerTalipos de MM. Bou-
£ gWTf de Saussure et P-illa» semblent détuonlree
f qoe les Cordilièies, lus Alpes , les monts Oural
^L ï^/n^ AV//. _^^^^^,^,^]^^
i46
A N V A L E ■
I
1
et Allfiï sont en efTft formiî'i de plusieurs chai
■ gi-<-
ndes vallâ
nés paratlMes sépart'es par t
qui mJiiiC-il bïeo le nom de longitudinales,
aiixqne'
Iles 9e joi4nenl de droite et de
gâucb
des valit'es mola-* cteo iaes qui vont se perdrt
dans l'intérieur tleMnont.Tgnes. LaFranceeJI©
mëiue nous pro'seole un eiemple frappant d«|
celle dispnsiiion régulière dans cet intervall
irontagtieus qui sépare l'Auveigne du Langue-
doc , et le lit de la Dordogne de celui du fa-
meux canal de Biquet. Quelques écrivains ont
aussi voulu soumeltre tes Pyrénées à celte loi
qu'ils regardent comme universelle.
J'avoue qu'il m'a été îirpossible de recon-
naître, dans tout le terrai, 'me j'ai parcouru,
aucune trace de vallée loi^gilujiuâle. Celle da
Gave Bcfirnois coupe k angles droii* la direc-
tion de la chaîne dans l'une de ses plus grandaB J
largeurs et jnsijn'à sa plus grande hauteur. Or^J
si en la suivant j'ai trouvé plusieurs fois j
côtés d'antres valli'es dajis !a direction de l'e
à l'oncît , ou réciproquement, celles-ci ■
toujours beaucoup moins d 'étendue, et se teta
neuf par une extif mité aux rochers élevés don
elles reçoivent les eaux , et par l'autre àlaT^
lie transversale qui les réunit toutes. Ilegtd'aiLJ
leurs aisé de se convaincre , en jettantles^cef
sur une carte des Pyrénées, que les eaux i
, i> B C n 1 M ï E.* 147
ntifes les ont sillonnées du nord au ^\u\ et du
ènd au nord , et que de fous les (orrens qui
concourea^ à produin» en France la Gftroiine
et TAdour , et à grossir TEhre en E^^pagrie , il
CD est bien peu qui se dirigent de Testa Touesf,
OD réciproquement. Or il serait coniraire à tous-^
les principes de la saine physique de croire que
les eaux eussent rompu des digues immenses et
déchiré le scindes montagnes ^ plutôt que de
suivre paisiblement jusqu*à la mer un lit vaste
et préparu pour les recevoir.
Le Gav* qui s'est dirigé vers le nord jusqu'à
Lourde j et a semblé se prccipîler vers la pîaii.è
par la voie la plus courte^ se délourne (rut-
à-coup à son approclie , en se repliant rers
Vouest^ jusqu'à former un angle peu obtus; il
suit quelque tems la direction de !a clîaîne ,
puis s'en écarle obliquement , el va se jîindie
àTAdour en traversant le JJc.rn , (ii il baigr^.c
les murs de sa capitale. On est cPab r I poi té
à présumer (jue la rencjntie de quelque masbO
pierreuse tics-dure et difficile a enlamer , a
pu opposer au courant de ses eaux une digue
capable dVn soutenir Telfort , et de les faire re-
jaillir contre des roches latérales qui ont céJJ
à leur violence , et leur ont ouvert un !it plus
facile; mais cette préiornplîon est bien alfoi-
blie j peut-être même détruite par deux consi-
Kij
l48 A M If A L £ s
déralion<; si frappantes. L'une est que les def»
ni' res montagnes qui séparent le Gave deli
plaine, ne sont composées que de matières fennP
letées et de grands entassemens de cailloux roo-!
lés; que ces schistes paroissent même d*UD tisn
bien moins compacte et solide que ceux de Pin»
lérieur des ir.ontagnes; enfin que leurs feuilietl
sont pour là plupart dans des directions con-
fuses^ irrégulières ^ et semblent attester que
leurs masses ont été bouleversées et arrachées
du lieu de leur origine.
L'autre considération non moins puissante est
que la plupart des autres tornns subissent de
sCiiiblables détours à leur sortie des mont agi«ei|
et que cefteirr-gularilé apparente dans le cours
du Gave est presque l'effet d'une loi générale
pour les eaux qui découlent des Pyrénées dam
une direction perpenJiculai:eàceIle de lacbaî*
ne. On peut en effet remarquer cette déviation
aux gaves d*Osseau et de Pau, à la Neste
d'Aurc , à la Garonne, à TOriège et même à
Lande, qui ne la subit qu'après son entière sortie
desCorbicres. II seroil trop long de détailler ici
les nombreuses ob.-ervatîons qui peuvent con-
duire a déterminer la cause de ce pbénomène,
mais je ne pui:; ru 'empêcher de faire pressentir
ce dont le développement cxigeroit ua autre
mémoire.
DR C H I H I F. I/^^
"Les ruines amoncelées et la quanliléde rail-
loux roules i^iii formeot ces digues naturelles ,
iovJteat sans doute à penser que ce sont les
torreos eux-mêmes ijui ont combli^ leur lit et
obslnié leur passage > maison ne peut conce-
voir que cet eflet ait pu avoir lieu que dans
de» tera* très-reculés , et avant l'eulière exca-
Taliun des vallées. Peut-être paroîtra-t-il na-
turel d'imaginer que les masses ont été prod cites
par le conflit des eaux qui se précipitaient des
monlagoeset des flots de la mer, lorsqu'elle ae-
couvroit eneore les plaines.
Ainsi celle de Tarbe que l'on traverse ppur
se reudre à Lourde, et qui semble placée à
l'issue de la vallée du Gave, ne reçoit point
le» eaux', et malgré sa vaste étendue n'est arro-
sée par aucun desgrands torrens des Pyrénées,
c'est-à-dire de ceux qui prennent leur source
au centre de la clialne et aux limites de l'Ks-
pagne. Celle plaine offre le contraste le plus
frappant avec les rochers sauvages qui lui scr-
veotcumme de rempart. Les eaux vives qui
fti descendent par plusieurs bouches conduites
et dîrisées en mille canairx , portent la fécon-
dité dans toute son étendue , y émaillcnt les
.prairies d'une verdure tuujours fraîches , cou-
vreat les sentiers et les bois d'un ombrage que
lesoJeil ne pénctre point. Les villages y fyiir-
Kiij
N N A L E I
lillent, mais ils n'ôfent point à ce beau pffi
l'asjiecl l'iniit et chair
nllt
voit point ces rues étroîles et infccles, ces ca- '
vernes foulerraincs et ces maisons branlantes
et eniasst'cs , (jiii font ressembler la plupart de
nos vi 'âges à des prlsuns mal saines ; ce sont
plutûl de* asserablages de cbaiimières et de
maisons rustlijues éparscs sans conf'nsian et mê-
lées de petits jardins , de grouppes d'arbres et
d'aires pour vannerie bled. Un ruisseau conduit
par la nalure nu atneni; par les soins de l'art ,
ïcrpenleaii milieu de ce« paisililes habitations ,
et la |.nînle de leurs rochers se perd dans les
feuillages.
J'ai observé en plusieurs endroits de cette
vaste plaine ,que son Sol est mêlé, méraeàune
prnli.)iideur de plnsieurs loises , d'une immense
qiianliti^de cailloux arrondis de granités et au-
tres roches duies. Les eaux qui ont di''taché ces
roches dos montagnes , ont entraîné avec elle»
les déi ri mens terreux des s n balances argilleuses
et calciîrcs , et d'autres pierres d'un tissu peu
compacte et friable. C'est à leur décomposition
qu'est due la couche de terre danslaquellesont
entassés les cailloux qui ont résisté à l'action du
tems et des élémens. On ne peut pas raison-
nablement supposer que deux petites rivières,
dont le lit ne passe jamais la largeur de 3o ou
bises , aîentcuuTert uuiforméiiient deCâiJ-
^roulés une surface de plusieurs lieux de
être ; il iatit donc supposer que les faux
rienaeot des Pyrénées ont pu , â certaines
rouler également sur toute la plujiic
xbes , ou que, lorsque la mer couTroit en-
te sol de cette plaine , ses vagues cliar-
rioieot et dùpersoieut par-loiit les fragtnens
des roches siliceutics , à mesures qu'ils arri-
Toient par les gorges des montagnes. Cette
dernière opinion paroit- la plus probable et
plu» cooforme à la masse des observations géo-
Ic^iqiies. Ou est porte néaomoïus à croire ,
d'après l'inspecliou des lieux, que les eaux y
OQl coaiti autrefois divîsûi's dans un plus graud
nombre de coursas. En elîetoo remarqjie dan»
ce sol pierreux des espèces de ravins ou plutôt
ItrDgSsillonsquiressemblentau lit abandonné
irrens qui n'existent plus. Un deces sillons
jSd exactement la plaine, et la sépare des
nièrcs collines dont il suit les sinuosités.
I n'est point naturel d'imaginer quecea sil-
^peii larges et peu profonds aient été tracés
^ flei coarans marins ; il i tîpugne sur tout de
«rque la nier^cn heurtant contieses bords,
|i«U(I'y •niiaineilesmatièresqu'clledL-place,
\i'y former des atlérissemens , ait creusé un
■dI sinueux à la maaiôre des torrcnseldes
K iv
i53 Annales
rivières. Au reste , je suis bien éloigné de vott^
l«4r ivvrquer en doute le séjour des mers snr x:
la lenc habitée, que tant d'observations cou-* u
courent à démontrer. 11 m'a semblé au contraict i
recoîîni'ître ici des in lices de cet ancien se- r=
jour , e\ les attérisseraens que supposois tout^ ;
à-rheure devoir exister, se présentent en e£Pet, r
ils forment la première suite des collines qui^-
s'élèvent dans la plaine et en quelque sorte le -
premier gradin de ce vaste amphithéâtre des^ f
Pyrénées. Ces collines ne sont que des amas de. :
cailloux entassés dans la terre végétale ; derrière
elles s\lèvent d'autres monticules où la terre
végéiale recouvre des couches d'une ardoise ^
dont les feuillets offrent dans leurs plans mille
directions bisarres. A mesure qu'on s'enfonce
dans Jes montagnes, on voit celte pierre perdre
sa couleur noire et devenir friable ; plus loin^
elle prend la forme de couche , et est mêlée
de schistes calcaires : autour de Lourde on voit,
entre les feuillets de ces schistes, des banca de
marhre de dificrtutcs nuances , qui toutes ap-
prochent du gris noirâtre , ef qui réunissent quel*
quefois aux pn^priétos communes des pierres
calcaires une dureté suifisante pour ctioceler
avec l'acier. liourdeesl séparée du Gave par
une vaste croupe de schi.ste calcaire où l'eau a
laissé des empreintes proiondes de son (Passage.
D X C II 1 1
Ses bsiiRS paroissent se diriger de l'eftt il'ctiestj
0t s'incliner na peu vers te sud. Celle roche
cfftd'une couleut grise souvent vnisiue du noi-
Fdire ; elle est ([uelquefoit mêlôe de feuillets
d'une argile noire co>nme l'ardoipe etoitduoiisa
au loucher comme la sléalide. On a ouvert daas
l'iot^ripur de ses coucher une carrière de mar-'
bre iitultf ()u'on emploie à l'ornemeut et queU
(|ui'/oi>à l'entière conAtruciion des maisons. Les
pramiêres montagnes i^o□t , comme nous l'avons
déjà annoncé; cumposé de schistes urgilleux :
ctWci d^ cOlé de l'est qui, qiioitjae plus éloi-
piées du Gave, raonlrenl mieux à découvert
leor composition par les dcbris et les escarpe-
nieM,sout Âiirmnnt^îc-^dc masses cale âreKt|uÎ3e
proloogent ensuite jusqu'au fond de la. vallée, et
Sont de nouveau remplacées par )e roc argil-
leox. Dans cette alternative il est aisé de se
conTaiocreque les su hstanccsargilleusps servent
debasMaux calcaires; celles-ci fonnenl la plu*
part des commets ; leurs éboulemenfontcomblé
pltuieurs ravins et recouvrent le Itaac des mon-
^^plaefalîguerai point le Icc'eur du dénom-
^Hobenl inutile de tous les banc* pierreux de
c«t ftobotances qui se .lucccdeiit le long de la
«,el prenant seulement le résnilat deines
tralious^je me bornerai à dite que depuis
I
fl5i ]^ s K X h T s
Lourde jusqu'à Luz , les parois de la gorge li
allernaliveoient composées de m itièrrsargilleu--
se» et calcaires , <]iieli|uefois sous la forme de
conchesdiversemenl iiicliti(!eB,mai8 plus souvent'
fissile», montrant des feuillets de différente!
grandeurss el d'un (issu plus ou moins compactes
Les »clii;àles hcléiogèties 5:onl presque toujours
entassés et superposés dans la même niontagoe,
mais en plusieurs eudioîls un seul genre prédo-
mine. Ainsi Ie< pieTes feuilletées sont plus gé-
riéralemenl calcaires auprès d'Aisac,d'Argèl«s^
de Viscos ; argilleuses à Pierresilc, Soulon , Sa-
ligos et dans les hauteurs du vallon de Luz.
Quelijues-UDB de ces schistes'argilleux plu
durs et plus compactes que les autres aflecteaï t
une texture spattiiquequî donne à leurs masses
tronquées des formes régulières, et les fait rw-
sembler tantikt à des prismes à plans rhombot^
dauK , lanlôt à des cubes entassét disposés eo
gradins comme la roche que les suédois appel-
lent trapp. L'eau qui suinte à tiavers les joints
de leurs feuillet», rompt les liens de leui- union ;
elle dissout et entraîne les parties ferrugineuses
qui y sont abondamment répandues ; celles-ci
sont réduites en ochre , dès qu'elles ont le con-
tact de l'air, et coloient d'une teinte jaune l'ei
qui les emporte dans son cours. La sm-face
ces schistes estaussi quelquefois recouverte d'ej
DE C H I M I r. l55
ïtescenre d'ajun et de vilriol. Lear substance
est souvent pénétrée de quartz et d'auires ma-
Ére* siliceuses , soit en rogooiis, soîl en petites
pde<i,si'it enfin en stalactites. L'espèce d 'uni-
mité qui semble exister dans la coraposition
it ces masses , ne se trouve nullement dans
leur disposition ; on chercheroit en vain dans
leurs couches une direction et une inclinaîsou
générale et con'itanle , on pourroit tout au plus
hàsarderàce suj'el de légères conjectures; mais
■î l'ordre primitif de ces montagnes est dérobé
à l'œil de l'observateur , on trouve à chacine
pas des indices certains, des marques évidentes
de la manière dont il a été altéré ou détruit.
Je reconnus d'abord que les mêiues cailluux,
les mêmes débris de marbre et d'ardoise qui
couvroieut le fond de la vallée, et que le Gave
entraîne et reiuplace sans cesse, se trouvent
aussi à plusieurstoJses au-dessus deson niveau.
Je Toyois quelquefois les sédïmens lluviatii»s
recouvers et ensevelis sous de grandes masses
de pierre feuilletée adhérente à la montagne;
levant ensuite les yeux , j'observai que de I'uq
ou de l'autre côté du torrent , les flancs des
mortagnes éloîent souvent ciiuverts et comme
iqués de semblables masses de schiste dont
t couches et les feuillets ofTroient toujours
i directions contraires à celles des schistes
1
i56 'Annales
de même nature 9 auxquels ils étoient adossa*
Les eaux du torrent , qui ont sans doute ren-
versé ces couches sur elles-mêmes ^ y ont dé-
poi$é des marques de leur passage ; elles ont
abandonné , engagé sous ces débris mêmes ^ à
de granies hauteurs , des blocs énormes de
granit que le voyageur surpris voit pendre sur
sa lêle ; de pareils blocs arrondis et usés cou-
vrent le fond de la vallée , et opposent quel-
quefois au torrent une digue qui le fait Jaillir
et retomber en écume ; enfin j'ai suivi les traces
de ce courant aux différentes hauteurs des pa-
rois du canal où il coule aujourd'hui à plusieurs
centaines de toises de profondeur. 11 a dû les
parcourir «utes successivement en creusant et
ret/écissant sun lit et augmentant sa vitesse.
Les crêtes des soni mi tés qui forment les bords
les plus élevés de la gorge ^ sont escarpées dans
la direction du courant. J*âi apperçu quelque*
fois des portions de montagnes séparées de la
crête ou du sommet principal^ et dont les eaux
sem()lent en avoir fait des espèces d'îles , en
creusant autour d*elles un fossé profond , où
l'on voit fort bien les angles saillans de
Tile correspond e aux angles rentrans de la
montagne : au reste la vallée n'a pas sans
doute conservé toujours la forme d'un ca-
nal évasé , et la position de ces couches
SrSfpTiSM rpplii5és sur la montagne iodique
qnVlIcs ont dû long-tems demeurer en sur-
plomb, cl enfin se d^laclier autant par K-tic
propre pesanleur que par l'action deïtniclive
des cMmens. M. de Saussure a remarqué dans
le* Alpes lies bancs verlicaTix adosses aux ex-
cirpenien* de la plupart des monlagnes à cou-
ches hori-ioQ dies ou peu inclinces i l'horison ;
roaia il les regarde comme le produit de nou~
veaa sédiraens déposes contre le flanc de ces
montagnes. C'est cette assertion que M, de
BofTon a si vivement reprochée aux célèbres
Toyrtgenrdes Alpe(,eton nepeut gnèreen elTet
!0 familiariser avec l'idée d'un dépôt succeàsif
et régulier, qui s*est formé sur un pian pres-
que perpendiculaire à rhori^on.
Dans la pdrtie de la vallée où s'observent
c« phénomènes , on marche toujours entre
deux monlagnes resserrées dont les nuages dé-
robent souvent les cîmes , mais par-tout où
le* eaox de quelque torrent considérable vien-
nent se réunir à celles du Gare , il s'est forme
un bassin d'une étendue moyenne, qui ne fut
(f 'abord vraisemblablement qu'une grande mare
d'eau semblable à ces lacs qui existent encore
danii le sein de* Pyréntîes et des Alpes. Ainsi
on Toit, à une lieue avant Argile*, les mon-
tagoes 9'écarler, se replier en uu vaste circuit.
l5S A N N A t. s s
etcnlouper, comme d'une uinraille stérile
ruineu'^e . des prairies arrosiJesi p3i- mille canai
et par le boiiillaid des cascades ; des coteau;
où l'on voit s't'levcr parmi les vergers et
bois; des villages ornés rie marbre , des chi
teaux niajt>»tueti\ et let; délicieuses habitalïoi
de quelques moines forlunés.
i.e penchant qui borde ce v&llou du côté de
l'est , n'est creusé que par quelques ravins très-
ÎBclinés, dont les eaux se précipitent en écume
et disparoissenl , avant d'arriver au bas de la
niontagrie , sous l'ombre des Lo s et d'une foule
d'habitations rustiques : uiais te penchant de
l'oupst , plus profoodéraent eicavé par les tor-
reoa, présente les issues de trois autres Tallées,
dont les deux priucij-ales vont prendie leur
origine aux limites de IKspagne ; l'antre, plus
Voisine de la plaine , est à-peu-près dirigée de
l'est à l'ouest, l'.lle s'appelle ^s/re/TX de Sales ,
et joint ses eaux à celles du Gave un peu au-
delà de l'cxtréiuîté intérieure de ce grand bas-
sin qu'elle a concouru à foimer. C'est au centra
du bassin, auprès du village d'Argelès, que le
Gave d'Azun arrive avec fracas , et c'e.-t à son
extrémité supérieure que le Gave de t^ant^res
s'y précipite en sortant d'une gorge dont l'as-
pect frappe d'étonnetuenl et dhorr ur.Lecoun
de ces deux Gaves est auprès de leur euibou-
DE C B I M 1 G.
iiqnB à celui du Gave principal; tnâi»
»»r rcplit'til ensuite Ters le centrj; "de la chaîne
tUevienneal pr sqiie parallèles. Auprès de Luz
fc découvre un autre bassin où se joignent les
wn (Ju Gave à celles du torrent de la Lise
|ni n'a creusé tju'un ravio, et à celles du Bas-
an qui descend d'un Talion trè».évasé dans la
firrclii'D de l'est à l'ouest , où se trouvent les
ranx minérales de Barèges. Ce nouveau bassin
n'offre qne le spectacle d'une vasie prairie bor-
éfcde montagnes prodigieuses. Je n'entreprcn-
!drai point de rien ajouter ici touchant ces di-
*tr)«i branches de la vallée du Gave Béarnois;
chacune d'ellesexigeroit une description détail-.
'Iff, soil à cause dt son étendue, soit à canso
iie U. variété de ses pliénomènes.
De ï.uz à Gavarnie le Gave se trouve do
EnuTcau resserré dans une gorge élroiie où les
iDonlegnes paroissent encore s'élever et les
abinin s'enToncer; se^î eauv ne coulent plus
qu'en cascades bruyantes, et quf Iqueff lis le voya»
jeor. qui Ici voit écumer sons ses pieds du haut
du sentier tracé sur lamoitlagne , entend à peine
vn murmure loiniain. Un y remar«iiie de noa-
ïean le» phénomènes , rfécriis ci-devant des
'« feiiilleiées renversée* de leur première
Slïon , des bancs entiers courbés et brisés
tlear chùle^des débris granitiques arrondi»
i6o A N N A t Z d 1
par les eaux, déposés àde très-grandes liauteiiCi|
dans le fond des ravins où le C(mrant n'existe']
plus. Jusqu'au bassin de Luz les roches des
montagnes ont montré un ti^-su feuilleté et se^
sont succédées en grande masses j dont le.s unes j
de naturi' argilleuse on! paiu toujours servir de
base à celles dont la substance est calcaire;
mais dans le vallon qui conduit à Gavarnie^
tout cet ordre e>t renversé^ et les montagnes
changent de face aux yeuxdu min^'ralogiste;il
y voit avec surprise^ dè^: l'entrée, des masses
énormes toutes composées de bancs alternatifs
àe scbiste argilleux et de scbiste calcaire. Ces
bancs qui ne sont pas disposé dans une par-*
faite régularité , et dont la dii\xiion et Tincli-
naison varient quelquefois , n ont jamais moins
d*une toise d'épaisseur. C'est sur-tout au passage
de rKchelle qu'on peut observer aisément leur
étrange alternative , qui y est répétée cinq ou
six fois; ils fornfient la ba^e et la subtauce de
la montagne de Bcrgous si née au couilnent
de la Lise et du Gave, laquelle ne présente
vers Touest que des rochers escarpés et des
forêts presqu'inacci'ssibles, et dont le penchant
vers Te.^t plus doucement incliné est recou-
vert jusqu'au sommet d'une belle pelouse verte
toute semée de petits bouquets de fleurs rouges
et bleues ^ dont l'udeur est très-suave. Ce som-
met
D X C n I »[ I c.
m«i peu TÏâité des curieux est pourtant le plus
TOÎsîa des habilatîoas les plus fréquentées j le
plus Facile àaKeludce sans clesceodrede cheval*
tt , yoee dire , celui dont le spectacle offre le
pliu d'objel» plltoreaqiies , de contrastes fiap-
pNts et de formes extraordinaires. Quoique la
Texture recouvre enlièremeat cette montagnit
■ir le* peocbans de l'est , du sud et même du
bord f il est aisé de se convaincre , soit dans
les ravins , soit dans les éboulemens , que les
nulières calcaires et argillcuses sont répandues
JsBS toute sa maâseï, et qu'elle renferme aufsi
kaacoup de blocs quarizeux et siliceux. On
obicrre dans ses racines les plus profondes , à
fcatrée de la gorg« et auprès de Luz , une ro-
ebelrfa-conipacte, dontlacassurepr^aenleune
couleur verte no peu terne ^ et dont la surfacs
poHc parvît tachelée comme la peau d'un ser<.
peot; elle est en tout point semblable k celle
qui compose une grande partie des montagnes
delà vallée d'Aspe, et que M. Palasî-au a déu
âgaée par le nom d'ophile. Sa nature et ses
propriétés sont celles de la roche d« corne , ses
qualilét extérieures sont celles de la serpen-
tine ('}■
(l) Je doii rappeler ici ce que j'ai reinnrqni' au »ii]al
de cHIe f'che ilam des uoifià sur uii voj'Bge de iBéarii.
_ Thnut XIII. L
\
iGa A ic ir A i. ÎB ê
Le quartz etiastéatite sonttrès-abondammeift^
répandus , quoiqu*en très- petites masses ^ dans
la montagne de Bergons ; ils 8*y trouvent en
noyaux applatis et veines courtes et îrré-
gulières ; ces roches y sont toujours mélan-
gées et se présentent sous des Formes qui varient
suivant le degré de leur altération. C^est surtout
ce qu'on peut observer à la carrière de Rion-
Maou. Les bancs de pierre calcaire schisteuse
qu'on y exploite pour les calciner , portent sur
% On a donné le nom (le serpeiitiae a toutes les roches dont
leti.^supQli ressemble a la peau tachetée d'un serpent , et
ou est tombé dans l'inconvénient de toutes les nomen-
clatures fondées sur les apparences extérieures descorps^
celui de confondre des substances de nature et de com-
positî 'n difierentes. Il y a en effet trois espèces de ser-
pentines bien distinctes : Tune est un vrai porphyre à
base de jaspe. Telles sont les serp»^ntînes vertes et noires
antiques ( voyf 2 Ferber, Lettres sur la Minéralogie, page
337 ). C'est aux serpentines porphyres qu'on donne com-
munément le nom d'Ophite ( voyei les nomenclatures
de MM. Bucqu fjFourcroy, M«ugès et autres.) La piirre
ollaire ou stéatite dure forme la base de la seconde es-
pèce , et peut-être n'esl-elle jainais entièrement absente
des deux autres : aussi presque toutes les nomenclatenrs
ont-ils rois la serpentine dans la classe des ollaîres et
stéatites. EuGn la troisième espèce est presquVn fière-
ment de la nature du trap et de la roche de corne spa«
thique ou boru-blende « et c'est de cette dernière qu'il est
ici question.
Me roche de corne verte qui se rapproche
41 fort de la nnlure de la sti^alite. Là substance
de celte pierre a pénétre les paities calcaires
qai en sont les plus Toi.-jaes , et celles - ci im-
pn^goées d'un suc vciddlre exhalent l'odeur
de la toche de corue. Tous les baucs su-
périeurs sont inlerrompus par des nœuds de
quartz et de substances vertes de nature argil-
leuse et magncsîi.'iiDe , qui offrent lanlût une
cassiire grenue avec tous les degrés de niolesss
et de doreté^ et tanliJt le tisau spalhique de la
horn-blende , ou la forme feuilletée el le poli i
ODciDeux de l'argile savoaeuse. La plus verte^ I
la plus pure de toules vient en efllorescence
sur des masses de spalh calcaire rbomboïdal
entrelacé de cristaux de quartz ; dans cet élaC
cJIe ressemble parfaitement à cette terre verte
qui iacraste souvent les cristaux de rocliej et
se mêle dans des lames rectangulaires du schotl
blaoc ou les filets de l'amianthe. Quelques-uns
toi ont donné le nom de terre micacée ou scor- i
lacée, quoiqu'elle se produise sur des roches oîi I
l'on ne voit pas un atOme de schoil ou de mie J
£Me se trouve plus communément sur les rochètf J
mcfées de stéatite dure où cette substance veci**
datre paroît se décomposer et perdre son tissu
compacte et luitant.
Les fissures rempiles de celte stéatile pulvé-
L ij
m
164 . A N zr A L K S
ralente renferment, parmi les cristaux de quarte
et de spath calcaire, d'autres cristaux très* petit! (
• a/M
dont la Forme approche beaucoup de celle d*im :
parallélipipède ^ quoiqu'elle soit en efiet «ne ]
portion de prisme octogone coupé en angles ''
droit;". 11:^ se comportent aux épreuves chîmî-i
ques comme les zéolitbes qui n'ont point la
propriété d^être réduites en gelée par Tacide '
nitreux.
Enfin les bancs intérieurs de rexcavation de
Riou-Maou , contiennent des grains et des ro-
gnons épars de nikel. Plusieurs fragmens que
le pic a détachés , et qui sont restés exposés à '
Tair^ après avoir servi à la construction du four '
à chaux ^ se sont recouverts de belles efflores-
cences cobaltiqiies rouges^ bleues et violettes.
Les montagnes qui sont de lautre côté du
Gave , et qui le séparent de celui de Cautères,
s'élèvent à une hauteur prodigieuse, et montrent
fur leurs sommets le grainl à découvert , mais
leur croupe est flanquée de subs! anr es argilleuses
et calcaires où les sapins ont trouvé l'aliment
nécessaire à leur végétation. Celle d'où jaillis-
sent les eaux minérales dcSaint-Sauveur, porto
le nom de Pic de Lase. La petite butte sur la-
quelle est bâti le hameau des bains /est aussi
composée de bancs alternatifs de pierre cal-
caire noirâtre , trèb-fissile et d'argile feuilletée".
n E C n I K I e;
[es matériaux qui se rapprochent si fort de
de la niiin'agne de Bergons par leur na-
c el leur disposition réciproque , affectent
uoe direction toute contraire, et leur posi-
tion presque verticale peut faire soupçonner
qu'ils ont été arrachés de-i flancs de cette mon-
l«gne. L'iiu des bancs argilleux est entièrement
compoié d'une sléatïle très-douce au toucher,
duDl les feuillets sont interrompus par des
nœuds de quartz et de roclie verte , et parse-
més d'efflorescences ferrugineuses et de grains
pyiiteux. On sait , depuis les tr^vauK les plus
modernes de la chimie, comment un courant
d'eau, passante travers ces substances , peut
s'iraprrgner d'un fluide aériForme composé de
giiz hydri}gène et de soufre, lequel est dû à la
décomposiiiou d'une portion de l'eau et des
pyrites qui fermentent ensemble. Telle est lans
doute l'origine des eaux hépatiques de Saint-
Sauveur qui ue contiennent qu'une dose insen-
sible de principes fixes , et dont la températurs- '
est 16^ du thermomètre français.
Au-dessus de Bergons et des masses qui lui
sont parallèles, les substances calcaires uc se
^^DDlreat guêtre plus en grandes masses que sur
^^nommets , d'où leurs débris descendent jus-
H^^n Gave -, les argilleu^es prennent in«en>
' -sibtemeot un caractère plus pierreux, et sont
L
Liij
lG6 A tf N A L C I
ensuite remplacées par des roches 'de na(àre'l
siliceuses, dont les variétés suivent toutes let T
nuances qu'on observe eufre la roche de corne \
et le pélro-filex. On n'y voit plus s'alterner
ces bancs entiers de schiste hétérogène^ mais
les mélanges en petites masses y sont multipliés
à Tinfini^ et «'est là sur-tout que la nature '
semble avoir voulu se jouer des naturalistes ,
en amalgamant ensemble les substances qu'ils
ont le plus soigneusement distinguées sous les
XiOms hypothétiques de substances primitives ,
secondaires^ tertiaires. Au pont de l'Artigue ,
ja roche de corne mêlée de stéatite et ëfînce-
lant avec Tacier, est recouverte d'incrustations
spathiques qui ont tellement pris sa couleur et
pénétré sa substance , qu'on ne peut distinguer
la lig'^e qui sépare ces deux pierres de nature
si difFcrenfe. On trouve auprès de Trimbareille
des blocs de roche siliceui^es où Je quartz est
traversé de cristaux de spath calcaire et de feuil-
lets argilleux j auprès de Scio le torrent qui
descend du lac de Lithouèse roule desfragmens
où le marbre est enfermé dans la roche de corne
verte ; on voit , dans le lit de la rivière jus-
qu'à Gavarnie , des cailloux où la roche de
corne, Ja stéatite feuilletée , le quartz et le spath
se croîsem et se pénètrent mutuellement. Au-
près de Gédrf pt de Gavarnie la roche granitiquo
^m
^^^^V H B C U I M 1 <!
^^Knontre encaissée enire des bancs de marbre
^^^ssïer p et serpente quelquefois à travers leurs
^Tnbslances en ondes iiTt^gulière".
Au iiioni de Brada la roche de corne forme
la ba^îc d'un porphyre noir très-singulier, que
M. de la Pejrous« a décrit avec beaucoup d'exac-
titude.
A Gèdre le Gare reçoit les eaux deH^as , lieu
devenu célèbre et eniichi par la dévotion es-
pagnole. A peine a-t-oti passé le torrent, que
ïe granit commence à paroître. Le Gave roule
seseaux sur cette basequ 'il enlamedilHcilement:
aussi son lit est-il plus laige et la gorge moins
profonde , le granit se moutre d'abord en terre
sous de grandes montagnes oatcaires. Du côtu
de l'ouest îl est presque toujours recouvert de
cet masses qu'où distingue de loin à leur teinte
grise et blanchâtre mêl<ie défilions d'uo louge
peu foncé. A l'est les montagnes calcaires laissent
le granit à découvert, el lui demeurent comme
adossées. Celles qui leur succèdent offrent des
marques effrayan tes dedécrépitude; leurs crêtes
jont démantelées , et leurs fllancs sontlésaidés
el hérissés de rochers suspenduf. Le fond de
la vallée seral)le enseveli sous les débris deccite
montagne à demi écroulée. Ou trouve, parmi
le» ruines, des blocs de plusieurs milliers de
pied« cubes. Le Gave les couvre quelquefois
Lit
i68 ' A K If A L c s
de SOS eauX| se précipite dans les intervall
qu'ils laissent entr*eux , et renaît comme sodt:
une voû^e affaissée. Plusieurs de ces lambeaoie A
affectent sur leurs plans la forme de pyràllélo-
grammeset des recta». g1es;mais ceux quei'oD voit
encore attacbéë au corps de la montagne, sont
pour la plupart pjramideux, ei sa ciêle est
forinéed*unesuitede ces pyramides granitiques.
Tuntefois on ue peut pas se refuser à voir que
le granit est disposé en couches irës-distinctet
qui paroissent surmontées^ dans quelques peints
des sommités^ de bancs calcaires* La direction
de ces couches granitiques n'est pas constante
dans toute la masse ; elles semblent s'inoliner
Vers le sud-ouest du côté de Gavarnie , et vers
le nord-est du côté de Gedre. Quoique leur
substance Sf;it Uiêlce de plusieurs roches hété-
rogène , elle est généralement composée de
quar(2, de feld-spathetde mica ; mais <Ses deux
aubslances y sont dans un état frappant de dé«
composition; et semblent quelquefois réduites
en chaux de fen
Au-delà de leurs débris, dont Tamas est dé-
signé par les montagnards sous le nom de fV^-
' radff , tt son*; celui de Cahos par les gens du
monde, le granit es^t de nouveau surmonté de
substances calcaires. Il sert de base aux pîcf
OfooiquesdeCaumelieet dé Primené. Cette» base
» I C H I M 1 X.
rftrmeelle-mèmeunevaslemoniairne qu'on 9p<
I pdle A.Uana\ ses rui he» , d iiu gra 'it f<rrrii^).
Hux et iiotnbr?, »oiil mtouit^cn d'un? coiirDnne
I blanchâtre et ralcaire , où végiJtent quelques
Mpioa cpars: Gavarnie est à seK piitJs.
C'cal à Dtie légère dïstancf de ce village, que
•e 1er 1 îoe la vallée du Gave Héanioi.^, ou plo-
t&t qu'elle pnud naissance avec li> lorreut qui
l'a formée. (,ju «pjierçoii de IdÎo les vasiei^^out-
nrts et Jw ciiamps élevés de neige H tle gl nie
d'où teseauise précipitenUtJUi'econiioUeDîuil»
qa'iU oeformeni qu'uuemontiigneuu plulAt une
ma«!*« éDorine par sa liauteur el son voliime ,
couipoi^ée d'une même mahc-i'e , el qui , placée
•or une base vers laquelle on n'a ce-^sé dpm in-
ter pendant l'eapace ite dix lieues , ("él'jve lout-
ft-coup de sept à bull c^nstoiseti, et domine
an Kiîu tun es les monlagaes qnï l'entourent*
Les différens sommets dont elle est conron-
née « présentent sous raille formes bisarres ;
ce sont des pyramides irrégulières et de vastes
cyUodres , ou des cônes tronquéeis près de leur
baM , qui ressemblent assez à des tours érra^
%ée%. Lescréles qui sont formées du prolonge-
meol de ce» sommilés ,sont autant de murailles
inaccessibles bordées d'im long tas de ruines
OD d'uu large tossé de neige glacée, et quel-
^aefoisiutecrotnpues par des brèches profondes*
e sommet de
lur embrasser |
)leau. 'En re- 1
ï
170 A N K A L £ s
On ne peut appercevoîr tous ces objets dn
fond de la valit'e, et il faut s'élever sur quel-
que luiuieur voisine, telle que le sommet de
Bergons ou celui de Pimené, pour
touies les pf:rliei de ce vaste table;
moulant vers les sources du Gave qui en oc-
cupent le centre, 00 pénètre par une coupure
peu profonde dans une prairie de forme ovale
assez rf'guliÏTe (lordéeàrest et à l'ouest par des
hauteurs planlées de sapins et de hêtres, et au
sud par un amas de rocliers écroulés et par les
sommets que je vieus de décriie. Le Gave y
serpeure sur un lil de sable et de cailloux, etj
reçoiileseauxqui deeceiident, enécumant « det J
hauteurs voisines-, il se fraie un chemin venfl
cette prairie parmi les débris entassés qui UM
borneiii au sud , et qui la séparent d"un autre
bassin rtDii moins vaste , oii le torrent commence
Bon cours, et où la montagne s'élève tout au-
toar en un rapport inaccessible.
On peut prendre une idée légère et im-
parfalle de celte tllaje^Iueuse enceinte, en
la figurant comme un ampiiitbéâire moins re-
marquable par la vaste éLendue de son arène
que par la hanleur prodigieuse de ses luurs qui ,
par-tout bordés de parties saillantes, d'éihao-
crures profondes , et hérissés de rochers dont la
mine est prochaine, se sont entièrement écrou-
E C 1
po côté dn nord; elle est coiirorncè vers
nd par deux so'iimels c]irliiiLlri(|Le» recou-
»d'uiie croule <î|)aîsse deiipif;e endurcie, et
llrar forme a fait nommer louri dv mai hre*
l-dessous se succèdent , en ferme de gradms,
I deTaate» plallebandet d'uue ne'ge qui ne dis-
f ptroît jamais , et qui ne ce^se p^int de se foo-
(Ireinseiisibleraenr. Les eaux prodnilcs pai-ceiie
tiiilalion continuelle se divisent en sept ou huit
ped'ti torrensqui naissent sous ce-* lils cie glace,
ef ruuleal tut le penchant rapîdede la monUgne
OD jaillissent en cascades, quand elle se trouve
f-ûopée a pîc. L'un de ces torrens venant du
c/tlédc l'est, et dont le volume surpaie celui
de tuas les autres ensmible, se précipite du
hautd'unmcher qui s'avance en saillie et tombe
«recun bruil horrible à plus de i3oo pieds de
profondeur. Ses caiix, divisées dans les airs et
réduites comme en poussière, forment autour
de la cascadeun brouillard suspendu quidéiube
aux yeuxduspectaleur tout son volume el la vi-
icjsedesachûte. L'aiêoeoù seréunissenl toutes
CCS eaux et où commence le Gave, et de forme
irrégultcre-, sa surface inégale offre tantôt de
gran.is ptaleaux de neige, des blocs de ro^
chers écroulcset d'autres débris atténués et ré;
!'• dnils à l'élal terreux où végètent de belles plan-
^qae le soleil éclaire à peiiie> Le Gave, ea
IJlt A N K A L E s
tombant sur les amas de neige , y & creuse
gouffre au fond duquel le soleil avant son d&«4
c!'u peint le cercle coloré de Tiris. Les cai
dis}.aroissenl sous la neige et renaissent ensuitji;^
cojnme sous un pont étroit ou sous la voûta '3
d*un a({i1. duc; elles serpentent^ se replient 4 >
travers les ruines amoncelées, et surmontent
les obstables qui s'opposent à leur sortie.
Si Ta pe^ t magniiique et la beauté sauvage
de celle enceinte sont difKciles à représenter ,
sa structure n*eii est pas moins facile à sai^ir;
et dans iC lieu qui semble fait pour le tour-
ment du pt^in :ede la nature, elle se découvre
«arjs peine aux \ eux de l'observateur et de rhis-
forien. <( i a grande enceinte de la cascade de
3) Gavarnie , dit M. d'Arcet, tut un lac autre-
y> f()i> : ^asp^^cl des lieux fait nnitre naturelle-
» ment cette idée. Dans la suite les rochers qui
y> la ferm )ient sur le devant , s'étant détruits ,
» les eaux se sont é ou lues et perdues, i»
On ne peut se refuser à coire avec M. d'Ar*
cet que l'enceinte des cascades de marbre n^aît
été autrefois un lac. Le nombre et l'étendue de
ces amas d^eau diminuent tous les jours dans
les Pyrénées comme tlans tout pays d^- mou-
tagn s; les eaux qui viennent s*y rendre en
exhaussent le fond par les cailloux et les debri'
terreux quelles y entraîne^ et celles qui s*é-
ea abaissent le niveau , en cTPn'îant in-
iblrriieut le canal par lequel elles stirtent.
ri II marche leuleei progres-^ivede la nature
iVinlermèdedeiacci ieaset des r'. volutions,
pour combler ces vastescreuxoù les eaur
lut ama:«s<:es, ou pour ouvrir des issues t|iiï
jr permellenl plus d'y séjouintr. Le aom-
trede ces lacs abandounéii et perdus n'est guèi o
m-dêssous de celui des lacs encore existant. 1 > s
mlnrcFs du pays ont appris eux~(nê<ues à dis-
tinguer cet; monuiiiens naturels; ils unt saisi
Intrs structure semblable à celle d'un vaisseau
évRfé et coupé da is ses parois d'une ou de plu-
lîétirs entailles profoudes , el les tut lous dé-
lignéi par le mot ofj/f (|ui dérive du mol latîti
oifa et sigfiiBe chi'z eux marmite; comparai^oa
YDMJ fusle que peu noble et bien digne de ces
«b.«èrvateur$ froids, mais exacts également dâ-
ponrvns de prévfiil on e( dVriiliriiisia'<me. Ces
ouie$ se trouveut snuvenl placées aux extrêmi-
léi «opérîeures des v illée« , k l'origine des tor-
rens <jiii les remplissoienl a>iiretbis. En effet ,
cenx.fi naîtscnt coramunènienl sou» queltjue
V.-isteiroa'* den'ige,oiisV'coiil''nl d'un réservoir
I \ai rassemble les eaux de^ bauteurs voisines. Lo
I numhre de ces lacsaiij;ineiiie à mesure iju'oa
■ ï'éife'.c, et rVst une cbsTialion générale, que
ceux des vallées sont pour la plupart comblés.
1^4 A N IC A L E 6
OU perdus , et que ceux des monfagues , sur-loi
ào celle de granit^ sont presque tous cons<
Tcs. J'ai dit précédemment^ d'après robscj
tion de M. d^Arcet , queTenceinte descascadi
présentoit la forme d'un réservoir entr*ouvei
et épuisé , et qu'elle étoit précédée d'un autsi|f
bassin dont Taspect est moins sauvage et la formé'
plus régulière. Tout porte à penser que celoi^
.ci a été aussi long-tems rempli d*eau^ ou pla-
tôt il rétSulte d'un examen détaillé de ces lienx^
que les deux bassins ne faisoient autrefois quua
seul et immense réservoir, où les eauxétoîent re*
tenues à deux ou trois cens toises d'élévation ao»
dessus du soloù elles coulent aujourd'hui. Les ro-
chers qui séparent le premier bassin de l'enceinta
descascades^nesontyComme je l'ai déjà remar-
qué^ qu'un vaste amas de débris; mais ces dé-
bris ne ressemble point à ceux d'une muraillo
renversée sur elle-même , ou d'une digue roija-
pue parTefFort des eaux. Il est au contraire aisé
de se convainc re qu'ils ont été détachés de cette
partie de la montagne qui borde l'enoeinte du
côté de Test, et sur laquelle sont les sommets
Jes plus élevés de toute cette masse. On voit
encore sur ses flancs déchirés pendre d'énormes
quartiers de r. che prêts à s'écrouler. Ceux qui
sont déjà tombés ont demeuré entassés les uns
sur Içs autres. L'umas qu'ils ont formé est ados^.
onlagrie dont ils fai*oiertt jadis partie , et
inc ;us()u'aux paroi s opposées de l'eficeinte.
xent qui lalraverae se Irutneaiosi reji.-u£
:é de Touesl , et le lit <{u'il a creusé suit
nlOQi-s de cet amas de dûbris. Un tenis
ic exUlé auqut^l les deux cm-cinles dont
'^rlé , étant remplies d'eau, ne Ibrmoient
ifi^n seul lac vaste et profond ; et petit-êlre la
aftiDerévolutionquilesahéparéesa-t ellecliaogé
toat_ à-fait leur forme et causé l'entière disper-
fîoude leurs eaux; car si l'on considère que l'en-
Gcinledu bassin de lapralrierst entièremcntdé-
Iffiite du côté du nord et de la vallée, on doit
K conTatncre que les eaux ne l'ont point cor-
roda lentement, mais qu'elles l'ont cnlr'ou-
rerle et etnpurti'e par un eflbit violent et sn-
bit. Or à quelle cause peut on mieux allribaer
fe mouvement rapide et le choc qui dut les
■g'ter, qu'à la chute instantanée de plusieurs
DÏUierit de toiseï: cubes de rocher. Je me re-
préxeale alors ce lac paisible et élevé changé
en une mer counoucée, se-^ eaux bouleversée»
Eti*aa lond de ses abîmes jaillir au-dessus
sommets voinins , et retombant sur elle»
les ébranler de leur poids et de leur chute
Iftluniêre ijui lesreteuoit, celte barrière trop
fbibUeaiia renversée et ses débris trausporlés
raJoio.
176 A V K A L t s
M. d* Areet , dans son discours sur les P]
nées^ a présage la même révolution pour le
d'Escoubons le plus coasidérable de ceux
domine les bains ^e Barrèges ^ et on ne petH?
douter que si quelqu*éboulement considéraUt!.
vient hâter et accroître Te&et de cette débacli.
inévitable j ces régions élevées subiront np, noa- 1
veau déluge dont les hommes et les troupeau
seront la victime ^ qui ensevelira plusieurs viL
Ulges, et inondera leis tanières des bêles fauves.
Je n'entamerai point ici la de>cription dé«'
taillée de la montagne de Marbore d'où tombent
lescascadesdeGavarnie. J'ai plusieurs fois tenté
en vain de parvenir à ses sommités^ etem sortant
des montagnes j'ai toujours emportéle désir et
Pespérance de remplir un jour cettetâche pénible
€f instructive. Ce^t ici vraiment leMont-blanc
des Pyrénées; ses bancs s'ouvrent de tous côtés
en immense^ ravins et en valléis profondes, et
ses sommets surpassent en hauteur tous ceux
de la chaîne. !.e p» ntre graciiiux delà Suisse,
le commentateur rt l'émule de Coxe, M- Ra-
mond , que j'ai eu le bonheur de rencontrer
dans ces' magnifiques déert« des Pyrénées , a
observé , jaus les réglons moyennes des monts
lVlarboré.sdesgla«'^squiontle»issus,coaipacteet
Tasi ectb!iinâtredecelîedes AI; es. Cette mas^e
est pourtant toute calcaire depuis ses racines jus-
qu'aux
DK CniHiE. 177
iUi crêtes douttUe est couroniKÎc.Lcsobsci^
iQK que j'ui faitcii d^insla tuUcc d'KstuubJ, et
celles de M. Ramond tendent à coriUrmer,
ODiajtprisqUGses bancs, donilaeecùon vers la
France paroît lioiisontale , s'Inclinenl vers l'Es-
pagne d'cDVÎrun 4^ degrés. Dans le circuit que
j'ai suivi de toute ta partie decette masse calcaire
<|BÎ appartient à la France , j'ai observé qu'elle
r^tose ou sur le granit, ou sur le schiste argil-
leax , ou enfin sur les roches siliceuses inter-
médiaires.
Quant à sa hauteur, elle a e'te suffisamment
dctermîoée par les observations que M. Vidal
ei moi avons faites l'été dernier à la suite d'un
grand nivellement que nous avions entrepris
pour ciudier de nouveau la the'orie des dilata-
tions de l'almospli ère, elpouroffrir aux obsçrva-
teurs une des plus hautes et des plus accessibles
montagnes de l'Europe divisée en espaces ver-
ticaux mesurés rigoureusement.
Trois observations inyonométriqucs faîtes à
des sutions différentes , et qui se rapportent à
aunns d'une toise prés , indiquant a5l loîses
là hauteur d» mont Perdu , sommité la
devée de Marbore , au-dctuus du Pic de
deBigorre. De pareilles obsen'ationsi':iite9
auprès de Toulouse avec des înstrumfns bien
ilus parfaits, déterminent la bautcurdeceder-
' Torric XIIL M
Août!
I78 ANNALES
nier à 600 toises au-dessus du Canigou etpar con-
séquent à 1 5oo ou 1 5 1 0 toises au-dessus de la men
La hauteur absolue du mont Perdu est donc
de 1700a 1760 toises, d'où je n'hésiterai pas à
conclure qu'aucun sommet des Pyrénées ne s'^
lève à 1800; car de nombreuses observations
faites sur le Pic de Midi nous ont prouvé qu'il
n'j a point de sommet qui ne soit au-dessous
du mont Perdu, depuis l'Océan jusqu'au pays de
Foix, et les traces des académiciens qui ont
tracé la méridienne , ne laissent guère douter
qu'il n'en soit de même depuis le pays de Foix
jusqu'à la Méditerranée.
SÛR LA NUTRITION
DES VÉGÉTAUX,
PREMIER MÉMOIRE;
Par J. H. Hassenfratz (a).
U N grand nombre d'expériences faites par
MM. Yan-Helmont, Duhamel, Tillet et.plur
sieurs autres physiciens, ont fait présumer que
les v^étaux croissoient et se développoient par
«M
(a) Extrait d*un Mémoire lu à rAcadémie des sciences
de Paris en 1792.
D C C H I M t E.
.lel'a
t de i'e
il concours «
LancespouvoientsullireàlanulrilioQ
ft plantes.
^ Comme ce UeconclusionparoîlroUreduirelea
famicre aux seuU effets <Ie retenir l'Iiuoiiditë né-
ceuaîre â la vcgétation, de produire un peu
de chaleur pour aider le développement des
pluiLes, et de diviser la terre pour pennctire
aux racines de s'étendre avec plus de factlité ,
j'ai cm devoir examiner de nouveau les cxpé-
m-occs de ces physiciens, afin de m'assurerai
réellement l'air et i'eau suflisoîent à l'accroisse*
ment des plantes, et si les funiiers se redui-
loient à ces seuls effets.
J'observerai d'abord que les plantes en gé-
»«al sont compose'es de charbon , d'huile ,
d'tau, d'acide eidc cendre. Comme la cendre
n'esiqu'ane iràs-petilc partie du poids des vé-
gétaux , nous pouvons en faire abstraction pour
un instant, et ne considérer que les subsunces
Biinàpales qui contribuent le plus à leur ac-
oissement. L'eau, Iccarhone, l'huile et l'a-
e ëlant composes de carbone , d'hydrogène-
: d'oxigéne , les sulîsunces principales qui
lOnstitDent les plantes sont de l'eau, du car-
OiiO,de l'hydrogène et de l'oxigcne.
I Cela pose, comme le carbone , l'eau , l'hydro-
cetl'oxigènesont les composaus principaux
M ij
l8o ANNALES
des plantes, et que l'analyse d'un grand nombre
de substances v^ëtales a fait voir que les pro-
portions de ces substances diffëroient dans cha*
que yëgëtal , il serait possible qu'il y eût des cir*
constances où Faccraissement des v^'tanx soit
le ràultat de la combinaison d'une seule y de
deif X y de trois ou de quatre substances réunies ,
et qu'il pourrait par conséquent arriver que le
développement et l'accroissement des planttt
dans l'eau et dans l'air ne fût que lé râabat
du carbone contenu dans Télëment de la plante»
transporte dans touteslespartiesdelaplantepar
l'eau y suce par les racines y et que ce carbone f&c
combiné avec une portion de cette eau , de l'hy-
drogène et de i'oxigène provenans de la dé-
composition d'une autre portion d'eau, etde-lii
que l'accroissement de la plante ne lût qu'une
aug mentation d'eau , d'hydrogène et d'oxigène.
Plein de cette idée , j'ai examiné avec plus
d'attention les expériences de MAL Van-Hel*
mont y Duhamel et Tillet y afin de m'assurer
s'il étoit possible de déterminer la natura des
substances qui ont contribué à l'accroissement
de leur végétation.
L'expérience de Yan-Helmont, si célèbre par
sa publicité y est celle d'une branche de saule
plantée dans une caisse de terre, qui s'est accrue
de 60 livres après plusieurs années de végéta-
DE Chimie.
lion , sans que le poids de la terre ait sensible-
ment diminué.
G>mme Van-Hetmont n'a point donné d'a-
nalyse comparée des proportions de carbone,
d'eau jd'hj'drgoène et d'oxij^ènc, dans son saule
augmenté de 60 livres , aux quantités que sa
branche coiitenoît avant de l'a voir plantée, il est
impossible d'en concluresi la cause del'angiuen-
Uioo du poids est de l'eau et de l'hydrogène y
ondu carbone, de l'eau et de l'hydrogène.
Dans le grand nombre des expériences faites
par M. Duhamel sur le développement des
plantes dans l'eau et dans l'air, je n'examine-
rai cjue celle du ch^ne qui a crii dans l'eau seule
pendant huit années consécutives, parce que
c'c&l la plus saillante.
H. Duhamel dit dans son mémoire sur les
plantes que l'on peut élever dans l'eau, impri-
ma parmi les mémoires de l'académie desscien-
CCS pour l'année i748:c<J'ai un cliène qui est
(depuis huitansdans l'eau; il produit tous les
■ printenis de belles feuilles : je dois néan-
.tnoins prévenir qu'il n'y a point d'apparence
aque cet arbre puisse, avec tous les soins
BpoHÎbies, faire jamais un grand chêne; car
■.quoiqu'il ait profité les deux premières an-
■ nées mieux que s'il eût été pbmté dans une
«bonne terre, qn'il ait encore fait la troisième
M iij
ifla A If N A L £ s
CI année d'assez belles productions j et que de*
« puis ce tems il se garnisse de belles feuilles ^
«les pousses qu'il fait depuis deux ans sont
«peju considérables, de sorte qu'il semble di-
«minuer tous les ans de vigueur.^
On voit j d'après cette description de la v^é-
tation du cbéne dans l'eau, qu'il seroit très*
possible que le dëveloppement de cette plante
se fût fait par la transportation du carbone du
gland dans toutes les parties de la plante dé-
veloppée , et que son accression fût produite
par de l'eau el de l'bydrogène.
Ce qui paroît confirmer cette possibilité est
l'analyse comparée que M. Dubamel a faite des
arbres élevés dans l'eau à ceux de même âge
élevés dans la terre. Tous ces arbres lui ont
donné à la distillation les mêmes principes mais
il ajoute : «Je ne puis rien établir sur la quan-^
ictité de ces produits, parce que les arbres éle«
« vés dans l'eau m'ont fourni trop peu de madè-
«res pour m'êtpe proposé une telle précision».
Ainsi il paroît clair que l'on ne peut point
conclure des expériences de M. Duhamel si
la végétation des plantes dans l'eau est occa-
sionnée par de l'eau seule , par de l'eau et de
l'hydi ogène , par de l'eau , de l'hydrogène et du
carbone.
On trouve , dans le recueil des mémoires
SE Cl
g l'académie des s
i85
r l'année 1772
s sciences pt
Tilletqui renferme quaranie-
quatre expériences faites sur des graines semées
dans differcns mèlaDgcs de terre. Ces terres
éioient de l'argile à potîcrde Ccuiîlly , du sable
oc ri»ière , des reialllcs de pierres des environs
de Paris, des retailles de pierres connues sous
le Dom de Saini-Leu, des décombres de bâii-
timensjdelaniarnc, dusaLlund'Eianipes, dif-
férentes terres végétales , et par fois du funùer.
Quelques-unes de ces terres, comme le sa-
blon, ont été' employées seules, mais le plus
souvent elles étoieni niéJaDgées.
Quelle que fut la composition des terres,
qu'elles fussent seules ou mélangées , M. Tillet
est parvenu à faire produire des graines aux
graÎDs de bleds qu'il a semés ; ces bleds ont
Mé resemés de nouveau; ils ont produit de nou-
lies graines , et cela pendant trois années con-
a variation dans la beauté et la multiplicité
S e'pi» dans chaque mélange a paru dépendre
p la quantité de pluie qui est tombée pendant
Br développement.
p Le* expériences qui ont paru les plus sail-
$ et les plus conformes à la théorie qui
(Oppose que l'eau et l'air sont les sctdes sub-
tUnces nécessaires à la nutrition des plantes.
l84 A !f N A' L E s
sont la vingt-cinquième avec du vieux plâtre
seul 9 la vingt-sixième avec du sablon d'Etampe»
pur, la vingt-«eptième avec du sable de rivière
pur , la vingt-huîlième avec des retailles de
pierres : les grains semës dans chacune de œs
terres séparées ont produit de beaux épis et
de beaux grains qui y ayant été resemës de
nouveau , ont encore produit de beaux épis
et de nouveaux grains , et cela pendant trois
années consécutives. Or , comme il est extrê-
mement probable que chaque grain repro-
duit devoit contenir à-peu-près les mêmes pro-
portions de composans que le grain primitif^
conséquemment la même proportion de car-
bone, et que chaque grain a produit une grande
quantité d'autres grains , il paroit clair que la
végétation qui a eu lieu dans ces circonstances
a augmenté la quantité de carbone , et que si
Tair et Teau étoient les deux seules substances
que les végétaux aient employées pour leur
nourriture , il s'ensuivroit que l'air et l'eau
seuls pourroient fournir le carbone qui est par-
tie constituante de Taccroissement complet des
plantes.
Voilà donc enfin quatre expériences qui pa-
roissent confirmer la théorie de la seule néces-
sité de l'eau et de l'air pour la nutrition des
végétaux.
D E C n I M I E. |.S">
r«i répété les cipdiicnces lie *L Till(;t,afm de
COoiîrnier&esrésaltau et chercher ensuite, par
d'autres expériences qui m'étaient particu-
lières , si l'accroissement du carhone dans les
pUotes éiott fourni par l'air ou par l'eau seule.
J'ai lavé à plusieurs eaux du sable de rivière,
du grès pilé, du verre pilétrès-6n ; j'en at rem-
pli aux trois quarts des bocaux de verre ; j'ai
imbibé d'eau ces trois espèces de terres ; ]'y a!
semé du bled, des haricots, du cresson, et
i'ai ca le déplaisir de voir que mes plantes se
développèrent infiniment peu, plusieurs même
pounirent j ce qui est conforme aux observa-
lioiu de M. Duhamel qui dit dans le mémoire
d^à cité ; „ Il faut remarquer que les plantes
B périssent dans les pots qui ne sont pas percés. "
bDe ces expériences et des observations de
. Dahamcl , je crus pouvoir conclure que
. Tillel avoit fait ces expériences dans des
pots percés (a).
Eq conséquince je remis mon sable , mon
tes f l mon verre plié dans des entonnoirs de
(d) Plusieun membres de l'académie présens à la
itanile ce mémoire, et qui avoient assistëaux cxpé-
imcea de M. TîHct , assurèrent qu'en etîei ces pois
4tgIcHt pPTcA ainsi que ]> l'avoii conclu de met obier-
nfinos el de mes expéi'iciicfi.
11
i8G Annales
verre dont rextre'mile' plongeoit dans des ca-
rafes pleines d'eau; je semai dans ces terres du
bled 9 des haricots et du cresson: ces plantes
y germèrent, s'y développèrent, mais jamais
elles ne vécurent que jusqu'à l'instant où elles
produisirent des fleurs. Jamais je ne pus par*
venir à l^ur faire produire des graines.
Ces diHerences entre le résultat de mes ex-
périences et celui des expérience^ de M. Tillet
me firent croire qu'il y avoit une différence
dans la manière de procéder, et je relus avec
attention les mémoires de M. Tillet , pour sa-
voir quelUe pou voit être cette différence; je
trouvai qu'elle consistoit en ce que M. Tillet
avoit fait ces expériences dans des pots,etqii îl
avoit enterré ses pots dans de la terre végétale ^
tandis que les vases dans lesquels je faisois mes
expériences, étoient éloignés de toute commu-
nication avec la terre végétale.
D'après cette différence dans la manière d'o-
pérer, il nie fut facile de conclure de celle de
nos résultats.
Les potsdes expériences de M. Tillet dévoient
nécessairement cire troués , ainsi que nous l'a-
vons vu précédemment; ces pots étoient en-
terrés dans de la terre végétale : donc il y
avoit une communication entre la terre decî
pots et la terre végétale.
par le
Kégëti
D E- t. H I M I E. liS-r
' Comme M. Tillet n'arrosoit point les terres
df ses poi5, afin qu'ils fussent exposés à tou-
Its les Tarialions de l'atmosphère, il est armé
BècessairemenU[ue lorsqu'il tomboit dclapluie,
reau liltroil à travers ses terres , sortoit du pot
par le irou , et alluit se combiner avec la terre
végétale ; quand au contraire il faisoit de la
hcresse, l'eau qui imLiboit la terre dcspota
Weraporoil d'abord, puis la terre faisoit l'of-
fic« de tubes capillaires par lesquels l'eau con-
tenue dans la terre végétale montoit à la sur-
face pour être e'vaport^e. Ainsi l'eau de la terre
v^etale pc'ne'iroit dans la terre du pot, ser-
TOÎtdc nourriture aux plantes, et pouvoitcon-
tribuerii l'augmentation de leur carbone: d'où
^^Uniit que l'on ne peut pas dire que ce soit l'eau
^■■ule et l'air qui aient fourni aux bleds des cx-
^H^riences de M. Tillet l'accroissement de car-
^DOnc qu'ils avoient , et M. Tillet a cru appcr-
cevoir qu'il y avoii une dîffe'rcncc dans des ex-
_ .p^iiences semblables , qu'il attribue „ aux
^B parois et aux fonds des pots qui ont pu se
^B trouver plus ou moins perméables à l'eau
^^^ (pie eontcnoit la terre dont ils etoïent cnvi-
^B ronnés.
^•' On peut conclure de i'examen réfléchi des
eipériences de Van-Hclmoni , df. M. Duhamel
- M de M. Tillet, qu'il est impossible d'en dé-
i88 Annales
duire siTcau et rairpouvoîent seuls fournir aux
plantes le carbone dont elles augmentent de
poids j lorsqu'elles croissent en pleine terre. .
Ne connoissant encore aucune expërienoe qui
puisse résoudre cette question si nécessaire
à la physique végétale, à la culture en général et
à la théorie des engrais j l'eau et l'air peuventr
ils contribuer seuls à l'accroissement du car-»
bone dans les plantes? j'ai entrepris la solution
par des expériences directes.
J'ai cherché quelles étoient les plantes qui
croissoient et se développoient le plus facile-
ment dans Teau seule , j'ai trouvé que les ja-
cinthes, les haricots et le cresson étoient cel-
les qui donnoient le résultat le plus constant
et le plus pro!i»pt.
Cela fait, j'ai pesé plusieurs oignons de ja-
cinthe séparés, plusieurs haricots séparés, plu-
sieurs graines de cresson séparées, et j'ai cher-
ché par l'analyse la quantité d'eau, de carbone
et d'hydrogène que conienoit chacune de ces
substances. J'ai suivi, pour trouver ces résultats
la méthode que j'ai indiquée dans un mémoire
que j'ai eu l'honneur de lire à l'académie sur
la diiférence des composans des plantes vertes
et des plantes étiolées.
Je ne fatiguerai pas l'académie des détails de
ces analyses , afin de marcher plus rapidement à
mon résultat.
^ DE C II I U I E. 181}
Aprùs avoir trouve la (juaniité de carbone
contenu dans cliaquc oignon , haricot et graine
de cresson, j'ai conclu la quantité moyenne
que chacune de ces substances devoit en con-
Unir relativement ù leur poids.
J'ai pesé ensuite plusieurs oignons de jacin-
tbe , plusieurs haricot» , plusieurs graines de
cresson; j'ai mis mes oignons pesés dans des
carafes pleines d'eau à l'ordinaire, j'ai place
les haricots dans des tubes de verre en forme
d'entonnoirs , de manière que le tube de verre
itMîil pose' verticalement dans un bocal plein
Jcau, le haricot n'eloit touche par l'eau que
dan» une de ses extre'uiitës, Pour la graine de
cresson , j'ai d'abord rempli le bocal de til de
cuivre argenté , j'ai vei-sé de l'eau par-dessus,
M j'ai pincé mes graines sur les morceau» de
fil de cuivre, de manière qu'elles netouchoient
i l'eau que par une de leurs parties , et que la
racioe de la plante, en se développant , pou-
loil entortiller les lils de cuivre , et prendre
dans le bocal une position llxe.
La plus grande partie de mes carafes et de
me» bocaux oni été' exposés dehors , une autre
portioa s éié placée dans ma chambre. Les
oigoona, les haricots et les graines de cres-
son se «ont développés , ils ont poussé , et le
pli» grand nombre a produit des ll«un et rien
iÇ)o Annales
de plus : quelques tentatives que j'aie faites ^
je n'ai pu obtenir une végétation plus avancée.
A mesure que mes plantes finissoicnt de
croître y je les retirois de Teau , et je les laissai
sécher, avec cette précaution de réunir à cha-
que plante les feuilles ou au très portions quis'en
étoient détachées pendant le cours de la végé*
tation.
Mes plantes séchées , je les ai analysées de
nouveau; mon analyse a été principalement
dirigée sur la quantité de carbone contenue
dans chaque plante développée, et j'ai cons-
tamment trouvé que la quantité de carbone
contenue dans toutes les plantes que j'ai fait
croître dans de l'eau et de l'air seuls y étoit
un peu moindre qne la quantité moyenne de
<)arbone que les oignons , les haricots et les
graines que j'ai employés dévoient contenir.
Il suit de ces expériences que le dévelop-
pement des plantes qui croissent dans l'air et
dans l'eau seuls est occasionné par l'eau qui se
combine avec les parties constituantes de l'é-
Icment que l'on a fait développer , et que le
carbone contenu dans toutes les parties du dé-
veloppement, feuilles, branches, racines, etc.,
a été ^fourni par l'élément et a été transporté
par Teau dans toutes ces parties pendant l'acte-
de la végétation. Bien entendu que j'appelle
D E C n r M I E. TQl
liment l'oignon ou la graine qui a scnî à mon
développement.
U paroît encore rcsultcr de ces expériences,
ijne non-seulement l'addition de carbone con-
leau ();ms les plantes qui croissent dans les
terres vr'ge'iales n'est pas fournie par l'eau et
fairsetxlcmcnt, mais encore que pendant l'acte
delà végétation il y a une portion du carbone
dépos<?c dans les plantes qui leur est enlevée.
Ces expériences établissent une grande ana-
logie entre ks graines des plantes et les œufs
des animaux qne je me contenterai d'indiquer.
Cest que toutes les partîtes constituantes de»
œa&, lorsqu'ils sont sortis du corps des ani-
maux ovipares , servent à développer l'animal
(t à l'amener à un certain degré d'accroisse-
Int par-delà lequel il ne peut plus augmen-
rsaiu le concours de nouvelles matières nu-
tntivo qui lui fournissent le carbone et les
autres substances nécessaires à son dévelop-
pement : de même la graine avec le seul se-
cours dcTcau. se développe ïusqu'à un certain
point par-delà lequel la plante ne peut plus
croître sans de nouvelles matières qui lui four-
nissent le carbone et les autres substances né-
tsaires à son aecroïssement.
Prexaminerai, dans un second Mémoire que je
leproposedeltreincessamment, quelles sont
193 Annales '•
les substances contenues dans la terre y^géule '
qi^ fournissent Taccroissement du carbone qoB
l'on trouve dans les plantes lorsqu'elles sont par-
faitement développëes, et j Indiquerai en màme ;
temps comment pendant l'acte de la yégétsiàxm
des plantes dans l'eau et dans l'air seuls ^ il y a
diminutiion de carbone ^ c'est-à-dire y pourquoi
laplante développée contient moins de carbontt
que l'ëlëment du développement.
1 — n
RAPPORT
Fait au Bureau de Consultation , sur
la Colle-forte des os proposée par
M. Grenet.
Par mm. Parmentier et Pelletier.
1^0 us allons vous rendre compte des re«
cherches que M. Grenet a faites sur les prépa*
rations des colles-fortes. Peu de personnes ont
écrit sur cet objet ^ il est cependant de la plus '
grande importance par la consommation que
Ton fait de la colle-forte dans divers artsX'ons'est
bien occupé en France (depuis quelque tems) de
la préparation des colles-fortes ^ et il en a été
élevé des fabriques; mais la supériorité en beau*
té et qualité des colles étrangères leur a fait
donner
DE GniMIE. ig3
Lonaer la préférence à des prix presque dou-
>le«> Cette considération doit donc déterminer
A nation à encourager ce genre de fabricalion ,
Bt à accueillir farorablement , k récompenser
même les travaux de ceux qui par des i-echer-
clies particulières sont parvenus à avoir des ré-
sultats nouveaux. M. Grenet s'est occupé, de-
puis plusieurs aunées, de la préparation des
colles-fortes ; il a lu tout ce qu'un avoit fait
sur cet objet , il a médité sm- les qualités des
substances que l'on employoit à ce rravait; il
a ensuite soumis à des expériences celles que
l'onn'avoit point essayées, etqu'il jugeoit pro-
pres k la préparation de la colle- forte : les os
lui en ont fourni avec uue grande abondance
et avec une grande facilité. Les résultats de
s«s tentatives lui ont paru devoir intéresser la
Dation et pouvoir concourir aux récompenses
nationales. C'est ce travail qui est soumis à
votre jugement, et que vous nous avez char-
gés d'examiner.
Nous ne nous sommes pas contentés de
pieadre les données que M. Grenet avoit con-
signées dans le mémoire instructif qu'il vous a
f*it remettre; nous avons cru devoir encore
|i^{>iler ses expériences. Nous allons vous en
Wodre compte, et avant tout vous rappeler
^ peu de mots ce que l'on fait de ce travail
Tome XII J. N
i94 ^ ^ t( M U' i^sr ir
et parlicuticfc^^i^^ d«s''5ubstandes-Quê F<NF<]il
a.enipiQyjéei;;:-il vous sefa ensuite 'p]tis>facrlal
d*apprâiyec< \é* méritetde Ja découverte de ftfj
Gj^n^ky^ldé juger. :â*il.:doitiavb]r «pari aulp
x^confLpenBe^iiifitiaHalesw -'!• /.;...: :n'\!u
Nous devous^ à M. Duhamel dti Monce/au la*
CQBçOissaDoejdr l'art dé faiVè JiiFérenlessoilitt*
de cf>Uc6ci Là description- de cet 'art est; low
detre parfaite^ c'est icepebdant rottvr^eîie*
mieux fait: qiweilnous aybns'eccbrp sût lesxoU
lés. Noft^. ne parlerons que.déi Iju. colle^£DFtê>'
pour jle* point nous ëcartec duirapport^qoe
npus Avons à..v.ous faire. - • .<.' **
. ..La; oollQ*£c>fte, dit AI; Duhamel^ -èsC Boei
dk^oIutioQ dans l'eau de&pariies membvaneû^)
ses y çarliUgîaesuses étriendineuses qu'on tirft;
des animaux ^-dese^ckiée jeosuitie '«t fondne en?
la^bletfes. ' ..t-v. i. » . /.. .
. Les g^ltîeiS dc.rdrnr de oerC-fdit eocoreM;
Duhamel; ).,:ce]le du pied.de veau, qu'on prc-
pare dans les cuisines et les ofKces^tseroieot ie
la colle.-r£br.t0> si.pn les'desséclioit. !
4 hfiB seule» .(iarties animales- 'capahlds do
V se fpndre eu gelée .soat>:v.éritftbIement l'es-
> sence de la coile^ les autresilui sont éfraii-
y gères et ne peuvent 4]ue la rendre muîus:
» bonne: ainsi les parties charnues^ sanguino--
» IpiUesy les graisses, la.siuovie, ne doivent
s Chimie.
> poiul blte employéeâ pour ta préparation de
1 U colle-forte. Plu«ieursKbli5tancf»aaiiuales
> $oo( propres à faire de la culle-rar(e,.les
• rognures des peaiu et de» cuira, les pieds ,
> Is peau deii tÊtes et des queues dç plusieurs
t voïijaux , les U!î ujêiue, si Tun se servuit de
> la marmite à Faplnpour les dissoudre, pour-
f roieut fournir de la colle.
> Je o'ai pas ( ajoute M. DuliameJ) poussé
> bi^fl loin les expériences .sur ce point ; ce-,
« petid4nt je suis parvenu à faire arec de^ of. '
I une colle qui , à la vérÎKî, cloit fort noire. .
I mais qui me paroissoît Irès^forle, et jecroi^ '
> qu'elle auruit élé meilleure si )'^roi:f,coixi-'
y aencc par ûter la moelle et U giaissef.>et,
» par enlever, au moyeu d'un acide,, la aubs-i
* (âoce terre use des os, puur ne dis.so|idre que» '
» la cartilagineuse j mais il y a appareucc qu«i \
» ceftpr^paralionsempocteroieultoatleptolit»;.
U est aisé de voir, d'après cet extrait Jjdèltg^ ^
qoe M. Duhamel avott bien recon/iu et coit^Tk' \
talé que la partie qui dans les os lie et tiend J
adhéreoles cntr'elles les parties terreuses oift J
phosphate de chaux, ûtoitde naloregélatineustf <^
et propre à faire de la colle très-forte; (nai*<
l'on Voit AM^^W»^ ^- l-^uliamel a vu de grandes!
difficnl^téA daus lei moyens i\c l'en extraire «
paûqu'ilcroyoit^u'il falloit employer la i
N ,i
ig6 A H M ▲ C B i
mite k Papia pour dissoudre la totalité de U l
partie gélatineuse ou colle que les os peuvent i
contenir.
Les rognures et les ratures de parchemin et
de vélin que Ton achète chez les parcheminierset
les cribliers^ font de bonne colle ^ ainsi que les
rognures de peaux de gantiers , mégiss^iers ,
peaussiers et fourreurs ; mais les fabricans ne
les emploient point , parce qu'elles coûteroient
trop cher. C'est par la même raison qu'ils n*em«
ploient point les peaur de castor , et qu'ils emr
ploient peu celles de lièvre et Ae lapin. Ces
substances d'ailleurs , excepté les peanz de liè-
vre , sont recherchées par les peintres en dé-
trempe, les drapiers , les papetiers, etc. qui en
préparent une colle ou gelée qui se tJrotive peu
colorée et même sans couleur; ce qui est absolu*
ment essentiel & leurs travaux.Nous aurons occa-
sion de faire remarquer 4 quoi tient la couleur
que prennent les colles-fortes dans leur fabri-
cation ; ce qui fait que les artistes que nous ve-
nons de citerne peuvent employer leur dissolu-
tion dans l'eau qui seroit toujours colorée , et ils
leur préfèrent une gelée de peau de mouton (ou
parchemin ) , de lapin , etc.
L*on trouve peu de détails dansles ouvrages de
chimie sur les substancesquipeu vent foumirdela
colle-forte ; l'on y reconnott cependant des gé-
DE Chimie.
aétaVuéê très-essentifllej et propres à éclairer
ceux qui se mettroient à en fabriquer. M. Four-
I eroy s'est exprimé de la manière suivante : .
« Toates les parties molles et blanches des anï-
> maax. telles que lesmembraaes, les tendons,
f lysapooévroses, les cartilages , les ligameas,
* la peau , contienaect en général une subs-
» lance muqueuse tres-soluble dans l'eau et in-
» soJuble dans l'esprit -de-via , queTon counuit
« «OUI le uum de gelée. Four extraire cette
> gelée, il suHit de faire bouillir ces parties
y animales dans l'eau » , etc. M. Fourcroy dît .
eocvie: « La gelée animale ne diffère de la colle
> proprement dite, (jueparce qu'elle a moins de
> cousUlaoce el de viscosité ; la première, ajoU'«
> leHÎl , !>e retire spécialement des parlies inol-
> Ie« et blanches des jeunes animatix , oo la
> retrouve aussi dans leurs chairs ou leuM
1 muscles > dans leurs peaux et leurs os. La
» colle ne s'obtient que des animaux plus âgt^'»,
> doDt la fibre est plus forte et pluK sèche »^
Oo lit dans l'ouvrage de Papîn , édition d«-
i68a f c]ae s cet artiste , au moyen de sa mar-
» mile, a préparé une gelée avec les os ainsi
> qu'avec l'ivoire , avec laquelle il a bien collé
> un verre cassé; qu'il a de plus pénétré de
y gcUe tl'os un vieux chapeau qui est ^venu
> très-ferme i U a dit aussi que si Yod » ser-
N ii;
198 Annales
^ voit d'une telle liqueur pour faire des cfaa^
}» peaux , ils seroient bien meilleurs qu'à l'or- r
y> dinaire ». - * h
Spielmann ( voyez la traduction de M. Cadet) *
a lieaucoup ajouté à ce que Ton trouve dant ^
Papin sur la colle des os : ce chimiste dît qu'il ^
•a retiré. de la colle ou gelée sèche des os de
•toutes les parties solides d^s animaux parla
simple ébullition; qu*il a fait des essais sur les
pied d'élan, sur les dents de sanglier ^ sur celles
de cheval marin y sur la corne de cerf, sar les
mâchoires de brochet ^ sur les cloportes vi-
vans , sur la vipère et sur la licorne, et que
toutes lui ont donné plus ou moins de ge^
lée sèche. Spielmann a particulièrement insisté
sur la force et la ténacité de la colle de mâ«
choires de brochet, et il rapporte qu'elle en-
leva rémail de Tassiette sur laquelle il Tavoit
dessechce.
Ivous avons indiqué les auteurs qui ont parlé
cle la coîle forle , et d'après ce qu'ils en ont
dit, nous avoQS rappelé lejr substances qui peu-
vent en fournir; mais nous devons observer
que drins ce nombre il y en a peu que les
faiseurs de colle aient coutume d'employer,
la pliipart seroient trop chères et difficiles à se
procurer; d'autres , tellesque les os, etc. ont été
regardées comme trop dures pour pouvoir être
i^A^lrées, et: pour pouvoir en exuaûe^ pfii tio-
frais, la cûllequ'çllcs peuvent conlq<i,ir..I^ç»4ubè^.
inocea que l'on, a le plus cûxxunaaémeiit çm-f 1
^ay.écs iQnt,lfs rogniued de cuîr^ ,U$ boeuf,,
is Teao , de moutor; l, de c])e,fal, appelées
DKÎlluns , les pieds de bcruf, a\m\ f^Mt^ lef pac-
tjtt tcodineuses^ et ceites tlL';i'gn^eS;,vulgâîrer
«cal sous le nom de aeiù de btcuf,.
Il j a dans là cooimerce p!alliç.^c3 aortes de
<aIle»-fortes : la plus jreclier.bée est celle, cjul,
qotts vicnt,d'Ang1eteti;^«vieQi e>))<into rsllçditei
tlt t'Iamîre , et la plus cotamuQe eal. uelle dÎLOf i
iifi*aris.La premièie, celle d'Aiiglete/rejje^(j^j
ij'lin.roiige foocû , celle de flça^reeit [ilaup^-J
Qbitre et traaspareute , celle de Paiî^ e:it,noii:if, \
et opaque. 11 e\isle cependant eii l'taiiçe des,
manuractures qui l'ont dss collet, ijni iiukeiit,
lucullcsvtraxigèrcs , oa les iiomme alors colles
Ijçno.d'Anglelerj'e j elc.
I _,^oui allons maintenact tous rendre comple
^^u^uervations de M> Grenat. Cet oitiste ^ i
^^■tne ooi^s l'aroiis déjÀ observé, apr^ avoir.
ManiiDé U nature des substances que I\;n em* j
ploie àjaire |^ cptl^-furte^ s'est OL-cupJ- d'em-,
^Ipjerdaiiii ce travail l«s os. Ses ^ccuic:r3 c:isai3>
lui iffcnt coDQoître que le» os doanoieut , pae.
Uùjnple libullitioa ,( apiè* avoir iié divî$é:> et.
déj^raitsés ) sans leâecouts de U inaf uùte à Vn^
2I0O Annales
pia y une trèd - grande quantité de gel^ y \é
quelle pouvoit être amenée à l'état de ooH
forte par là simple dessication. De nouyeaaxv
essais lui appritent que Ton pouvoit emplojreffLî
les osa la fabrication de la colle- forte. M. Gre* i
net s'est encore assuré qae la colle préparée :
arec des os étoit supérieure aut co^es fran*- |
caises et presque égale en bonté aux colles étran-
gères. Nous allons rendre compte an boreaa
des expériences que nous avons faites d'après
les procédés proposés par M. Grenet. Cet ar-
tiste vous a présenté la préparation d'une colle*
forte faite avec les rognures et sciures d'os pro-
, venant tant de ceux qui préparent les moules
dp boutoBS d os que de ceux qui font les manches
de couteaux, les étuis^ lesdominos^ les éventails
et autres objets en os. Cette classe d'ouvriers
ne laisse pas d'être considérable aux environs
de Paris. L'on pourroit encore se procurer de
ces rapures d'os de Méru, Anneville, Beauvais ,
Havre , et autres endroits où l'on fait des ou-
vrages analogues. Autrefois on jetlait tons ces
débris d'os ^ mais depuis quelque téms on les
emploie comme engrais : on les vtad de quatre
livres dix sols à cinq livres le sac, lequel oon'»
tient douze boisseaux ou cent liv. pesant; ce^ui
est à raison d'un sol la livre. Il sèroit encorîs
possible de se jprocurer des os à un prix infé-
DE C H I
(i) , msis alors il fdudroit (raurer le
I de tes dégraisser et de les dïriser*, ce
^oi seroit possible à peu de frais. Mais comme
18. Greaet indique dans son mémoire les ra-
irarvsd'os prorenans delà fabrication des raon-
le» de boatoos, elc c'est avec cetto rapure que
aoas «voos fait les expériences suivantes.
tune cuisson de colle £os faite dans fe
laboratoire de M. Pelletier.
^^
Le 34 ^ARS 1793.
Six libres de rapures d'os ( prises chez des
ftiseor» de moules de boulons) ont été mises
(fans nue chaudière de cuivre avec 34 pintes
d'ean; 00 a laissé cette rapure tremper deur
jrani froid, alin que l'eau la pénétrât et la
dtiposÂt i rendre avec plus de facilité la colle
qu'elle contenoit.
Le 37.
La chaudière a été mise sur un fourneau
dont le feu a été allumé le matin â onze heures
IVfialIitioa a. commencé à avoir lieu à midi ;
le fra a été soutenu jusqu'à neuf heures du
(I) TfU <!«« l«s os im-6 »le cheval que l'oa brûle or-
dïintmii'rat tax Voieriss oes «tvirons dt Parii.
303 A N N A L E Ç
soir , et l'on a laissé digérerJa eolle. svr J»i
marc toute la nuit , pendant lequel tems.elieit
s^est ëpurée sans aucune addition. l'^m
j tis.
. Lb a8.
La liqueur a été tirée à clair avec un syption;
elle a rendu de liquide' i4 pîntès, et par l'ex-
pression du marc nous avons encore retiré deac
pintes de liqueur.
Cette colle ainsi soutirée a été mise sur le
feu dans une bassine pour en évaporer Peau su.
perflue et la rapprocher. Lorsque la colle ncups
a paru s^fHsamment cuite diaprés les épreuves.
ordinaires, nous avons retiré la bassine du feu;
• ■ ■ ■ ■ i ■ " '
et après avoir laissé reposer la colle environ»
une demi-heure , nous l'avons versée dans des.
boites ; les boîtes ont été ensuite portées danSL
un lieu frais jusqu'au lendemain. Pendant ce
court espace , la colle s*étoit prise en une gelée
ferme ; en cet état nous Tavons coupée par ta-
blettes, et nous l'avons mise sur djes filets dajis
un grenier pour y sécher.
La colle a. été quatorze jours à sécher; mais
nous observerons que le tems n'a cessé d'être
très-humîde et pluvieux.
#
Ci suit le tableau des produits àt cette opé'-«
ratiocu
D B C K I M f ' E. 9o3
' Six livres de poudre d*os ontrenda^ savoir :
m 9
H^ En colle transparente^ liv. i5 onc. 4gt»
!*• Colle de marc 4
I*. Marc desséché 4 3
Perte ou déchet. . • • • • i3
Nous devons faîrc observer que ce déchef
t très-considérable , et nous croyons qu'en
lérant en grand il seroit beaucoup moindre;
us croyons aussi qu'il seroit possible de trai«
r de nouveau le marc avec une nouvelle quan-
é d*eau^et d'en retirer un peu de colle peut-
re d^ine qualité inférieure, maisau moins les
seraient plus épuisés. Nous vous présentons
colle que nous avons obtenue ; vous la ju-
rez , à sa transparence , aiialogue à celle dite
con d'Angleterre : nous vous çbserverons aussi
le quel<m'impai faite que boitrexpériencedont
»us vous rendons compte I eUe.jae nous a pas
oins fourni une livre de colle sur six livres
Expérience sur la rapitre d^içoire.
m m
]\r. Grenot ayant encore annoncé dans son
éaioire quMl avait préparé de la colIe«forte
.^c de la rapurç d'ivoire ^ nous avons cru dc-
jirrL'péter celtesecoude expérience, alind^en
ndre compte au bureau. Nous ne détaillerons
to4 Anna
point l'opératioD qui est la même que celle qiT
nous avons décrîle pour tes os ; nous insiste,
rons seulement sur tes produits qui sont dan*
une première expérience ;
Pour six livres de rapure d'ivoire , savoir:
Colle-forle i liv.
Marc 4
ï
Dans une deuxièiue expérience nous avont
traité So livres de rapure d'ivoire avec les pro-
portions déterminées d'eau ; et aprèi avoir sou-
tiré la liqueur claire , nous avons mis de nou-
velle eau sur le marc, nous avons ensuite pro-
cédé à une nouvelle ébullition ; ce que nous
SToas continué jusqu'à quatre fois , en ne met-
tant qu'une quantité moindre d'eau dans les
deux dernières ébullitîoDS. Les liqueurs ajaot
été évaporées, elles ont pris beaucoup de cou-
leur parce que nous avons eu beaucoup d'ean k
évaporer.
Les produits ont été ,
Pour 5o livres de rapure d'ivoire ,
Colle transparente g IÏt. ;.
Marc sec, lequel n'offroit
plusqu'unepuudrefriable^ 3o
Total.
Perte.
SE C H I U I K.
OS n'avoDS pas eu la quantité de colle qno
t devions obtenir » parce que les chaleurs
' ayant gagoés , une partie de la colle
ksar les filets, et îl yen eut un peu de per'
, Noos avons aussi observé que la colle d'i-
», en séchant , se couvroit d'une efllores-
! saline ; uous l'attribuons aux divers sels
une les ouvriers emploient pour amollir l'i-
voire f afîo de le pouvoir travailler. Cette colle
■ouï se trouve beaucoup plus colorée que celle
faîte avec la rapure des os , mais elle n'en est
pas moins bonne pour cela. Nous en préseutoQi
ao bureau.
Dans les diverses expériences que les cûai«
missaires ont eu occasion de faire , il a été ob-
servé que pour avoir des colles peu foncées,
il falloit les tenir le moins possible sur le feu.
Les gelées en général acquièrent un peu dtt
couleur dans leur dessicalion à l'air, mais elles
eo acquièrent bien plus par l'évaporation à la-
quelle il faut soumettre les liqueurs pour les
concentrer et les porter à ce point où par !•
refroiditsement elles puissent prendre en gelée.
Il paroil donc aux commissaires que la trans.
parence et le peu d'intensité de couleur des
colles de Flandre tient à ce que l'on met le
moins d'eau possible pour extraire la gelée ou
dtSModre les substances qu'ils emploient & leur
3o6 A N If À L E •
fabrication; qoVIle iiei:it encore à ceqii*iU h^
laisseul le moins possible sur le feU| etqu*ilscoiHM
pent leur gelée en labiettes moines épais&es, qw^
conséqueuuueni sont fituiôt sèches. Il a panit
encore aux coiUTxissâires que rimperfection desi
colles ooniQiunes étoit due à ce que Ton tenoit
plus lung-temssur leievi ces dernières, et que
l'on enipluyoit une plus grande quantité d'eau
pour extraire plus parfaitement la partie gélati-
neuse; il leur a paru encore que Tintepsité de
couleur de ces çoljes: fenoit à ce qu on les rap-
procboit trop; ce qu'ils font particulièrement,
afin d'avoir une gelée plus consistante^ et qui
d'après cela est bien plutôt bêche.
A l'appui de ces observations les commis-
saires ont considéré la colle dite colle de poisson.
L'on sait que cette substance, quela Russie nous
fournit^ n'est que les vésicules aériennes de
certains poissons d'eau douce^ et particulière-
ment de ùeluga, qui est un poisson des plus
grands que Ion trouve dans les rivières de
Moscovie; elle n'a reçu d'autres prépara tious
qu^une simple de:)S;içation à l'ail : voilà pourquoi
sa dissolution dans l'eau se trouve cLire et sans
couleur. Von trouvera certaineniil*nt dans les
poissons beaucoup de parties proprt^s & faire
de la colle-forte d'une bonne qualité. Nous
avons ouï dire, et M. Chevalier de la société
DE Chimie.
waiè de Londres a imprimé dans les recueils
Kcette sociL-té savante ^ que l'on préparoît
Elassie de ta colle-forte avec des matières
ianie« qu'ils séparoient des poissons qui se
fOarent en abondance dans la rner Caspîenn*
rt dans plusieuts cantons au-delà d'Astricao
dans le fVolga , Lyak^ le Don, cl même justjues
dans \a Sibérie où'îts sont cobnus sous le nom
de klé ou kla.
Lorsque la colle de poisson nou' arrive en
France , elle se trouve noire et enfamée ; on
Ta blaacbit par la vapeur du soufre. L'on no
ptnt blancbir les colles-fortes par le même prc-
ci^dé, parce que la colle-Tortc forme un corp8
fondu et compacte que la vapeur du soufre ne
pourroit pënétrer. Il n'eu est pas de même do
la colle de poisson, qui n'est qu'uûe réunio»
des parties fibreuses qui sont appliquées par ,
simple CDDiact les unes aux autres, et qui lais-
sent entr'ellos un vuîde que l'œil ne peut dîsl
'tinguer, mais que la vapeur du soufre pénètre:
Toilà pourquoi on rénssil par ce procédé à blani
<:hir les colles de poisson. D'après ces dernières
données, vos commissaires croient que dans
beaucoup de circonstances où l'on emploie unft
dîssolulroa de colle de poisson à cause de :a
blancheur, l'on pourroit lui substituer une gel^e
blanche que Pou pr^pareroit par une courte
«8 À M N A. I
ébullitioD dp rapure d'os daas le moins
possible. La gelée que l'on obtient est asn
blanche , et Ton pourroit lui donner uoe bi(
plus grande blancheur, en lui ajoutant enco
chaude , un p?u d'eau chargée d'acide sulfaren;
et en agitant le mélange , pour que l'acide suU
reux Suit mis en contact avec toutes les parti
de la colle. Celte expérience a très-biea réuu
comme vous le verrez par les essais que on
mettons sous les yeux des membres du bureaa,
On pourroit encore passer les os ou auli
substances, avec lesquelles on voudruit prépai
de la colle, dans une eau légèrement cbari
d'acide sulfureux. Celle opération préJJmipaW
peu coûteuse (quand on en aura indiqué 1
moyens), blanchira les matières, et les di
posera à fournir la gelée avec plus de facilil
L'un des commissaires a blanchi de l'ivoi
qui avoit jauni par la vétusté, en le passan"
dans de l'eau saturée de gai acide sulfureux.
Les arts pourront mettre à prolit et tirer va
grand parti de ces observalions pour le blan-
chiment des substances animales^ telles que ia
laine, la soie, etc. II n'en a été question dans
ce rapport que parce qu'on a cru intéresser le»
artistesenleurindiquantquelques faits et idée»
neuTes j et en raême-tems qu'on leur n^ndoit"^
compte des procédés nouveaux.
Revenons']
D£ Chimie. sog
Revenons aux proce'dcs de M. Grcnet Cet
artiste propose de faire de la colle-forte façon
d'Angleterre avec de la rapure des os; et d'a-
près le compte que nous vous en avons ren-
du , vous avez dû juger que cela seroit prati-
cable avec avantage , puisque la rapure d'os
ne vaut que 5 livres le . quintal y et que Ton
peut en retirer en poids un sixième d'une très-
belle colle analogue à celle d'Angleterre j que
l'on vend aujourd'hui 4^ ^^1^ 1^ livre. Ainsi y
quels que soient les frais de fabrication ^ il y
auroit certainement du bcuiefice. L'on pourroit
de même faire de la colle-forte façon de Flan-
dre, en suivant les précautions que nous avons
indiquées dans notre rapport : nous présentons
au bureau les essais qui ont eto faits pour faire
avec des os delà colle façon de Flandre. Nous
le repetons, la couh'ur plus ou moins foncée
des colles-fortes est due à ce que Ton tient plus
ou moins Je tems les liqueurs sur le feu; nous
nous en sommes assures en préparant delà roUe-
forie avec une dissolution rapprochée surlc feu,
de colle de poisson dans Peau : le produit a
c'té une colle-forte analogue , pour la couleur ,
à celle dite façon d'Ani(letcrre. De même une
gelée blanche faite avec des rognures de parche-
min , avant e'te rapproche'c sur le feu et ensuite
mise en tablettes , a donne une colle-forte d'une
Ibme XllL O
jio Annales
couleur fonccc, mais iransparcutcel aualog
à celle diie d'Angleterre.
M. Grenet propose encore de l'irer paru dta'
marcs d'os après en avoir extrait la gele'c, eC<
d'en préparer un noir d'os qui seroit de vcMo^.
A cela nous observerons que ce n'est point U<
partie terreuse dans les os qui Tournit le notr:
c'est la partie gélatineuse qui se charbone et
doune le Ueau noir, parce qu'elle se trouve
tiengaranliepar les parties terreuse ou pbos-,
pbalc de cbaui, ducontactde l'air, et parti*
culiéremcnl par les vaisseaux fcrimâ dans les»
quels on les met pour les soumettre à l'ac-
tion du feu. Ainsi , si les os sont bien et par-
faitement épuises de gele'c , ils ne donneronl^
pas de noir; mais comme il est diflicile d« les
épuiser en totalité, alors cette portion dégelée
donnera du notr, mais en moindre quantilé,
et consequemment d'une richesse moindre que
celui des os qui n'ont nullementc'te' dépouillé*
de gel^e. C'est aussi à la grande quantité de
gelée que contient l'ivoire, qu'est due la ri-
chesse du noir que l'on prépare avec Cette &ubs*
lance.
Il nous reste à vous parler de la bonté de
la colle d'os faite par AL GrencU Lorsqu'on
en met un petit morceau dans l'eau froide ^
elle se gonllc au bout de lingt-quatrc heures
DE Chimie. au
comme font les bonnes colles , et le morceau
conserve sa forme ;séchee ensuite, elle revient
à son premier poids. En geneVal Jeux gros
de colle sèche peuvent absorber trente parties
d'eau: de même trente-deux parties de gelée
peu consistante ne laissent que deux gros de
coUe bien sèche. Les colles d'os de IVL Crenct
ont été essayées et reconnues de très-bonne qua-
lité par plusieurs artistes : nous citerons M. Frost ,
â>éniste rue Croix-des-Petits-Champs, le sieur
m
Lequeux^ de même ébéniste rue du Four-Saint-
Germain y M. Mcrkcn , facteur de forte-piano, et
ALHenoc, maître luthier. Nous joignons à notre
rapport le certificat que ces deux derniers en
ont donné par écrit.
Kous terminerons notre rapport , Messieurs ,
en votis faisant observer que le travail de M,
Grenct est du nombre de ceux qui demandent
à être pris en conside'ralion. L'on y propose
non-seulement la fabrication d'une marchan-
dise quenous retironsde l'étranger en très-gran-
dequantité, mais encore Ton propose pourcette
fabrication des produits qui sont très-abon-
dans et dont on fait peu d'usage. C'est ce qui
détermine vos commissaires a vous proposer
de récompenser les travaux de M. Grenet, par-
ticulièrement pour la perfection que cet artiste
a donnée aux procédés qu'il indique pour faire
Oij
3ia Annales
àe la colle d'os doni la beautc et la qualîtë
égalent celles des colles e'irangcrcs , cl dont
leprixserad'ailleurs moindre. Cet objet, comme
vous deyez le juger, est très-important (iï), etc.
EXTRAITS
Du Journal de Physique et de Chimie de
M. Rasteleïsj suite (le l'année
Par J. B. Van-Mons.
|o. Introduction à la préparation, etc.,
decijiq substances importantes , carbonate de
soude , soude de commerce , sulfate de pota-
se , acide muriatique, et magnésie, par M. ,
Knsielcyn,
(o) Enréptflontleprocédé de M.Grenel.noussvooi
ru occasion de faire diverses expériences sur la coU«-
furte: nous nous sommes assurés, par exemple, que U
rapuredecornencri}urnissoit point de colle-rorlc. Nous
nous proposons de suivre ci
propres cp genre d'exp^ricnci
avons de mCmc invité M. Cr*
Nous publierons la suite de m
pmeulvront un ensemble qui
} travail lorsque le tenu
esnouslcpermettra. Nous
•net à continuer ses essais.
>s recherches, lorstpi'ellcs
(tressantes.
J
DE Chimie. 3i3
I>REMlÈnE OpÉKATIOn.
Préparation du carbonate de soude.
On fait dissoudre dans de l'eau bouillante
N> parties de murîate de soude et 14 parties
de carbonate purifié de potasse; Use fait un
cchan^e de bases, d'où resuite dumuriatede
po(a&se cl du carbonate de soude : ou llllre la
liqueur , on Tévapore y et on tilche de faire
cristalliser se[iai'i^iuent les deux sels.
Quelqu'aiieniivcmcnt qu'on procède , les
cmuux du muriate et du carbonate se con-
fondent toujours etsur-toutaprèslasecoodeera'
poratîoii. M. Kastelcyn les sépare par un moyeu
ingenicut; il expose à une légère cbaieur les
sels confondus avant de les avoir fait sécher ;
, le carbonate de soude se fond aussi-lôt et seul
en ïertu de son eau de cristallisation, etse laisse
décanter; le résidu, qui n'est pas entièrement
débarrasse de carbonate, se lave avec un peu
^Biarroidc(a).
(■) Un iDoyen t^galemml bon, el 'lunt je me se»
(Icptiù long-tc-ms avec succès, consiste à enlever «ucar-
boRalr At soude son acide par ts chaux. Les sels élran-
(m se crùtnUisent seul*, tandis que la soude , rendue
cnitalliMble. reste dissoute dans la Ics.sive. Onmelapré*
Vj^iiX à tec par r^vaporalion , on le mêle avec de>
2î4 Annales
On réunît alors les deux portions du car-
bonate, on les dissout dans Teau et on les
cristallise.
Cette opération fournit 20 parties de muriate
de potasse et 16 parties de carbonate de sou-
de, qui ne sont point contenues dans 20 pa^
ûes de muriate de cet alcali, mais qui sont dues
k l'eau que ce sel prend dans sa cristallisa-
tion (^2).
Seconde Opération.
Préparation de la soude de commerce*
La meilleure soude qu'on rencontre dans le
commerce ne fournit jamais un tiers d^alcàli ;
celle que l'on connoît sous le nom de soude
d'Alicante donne par livre depuis 5 jusqu'à 4 et
quelquefois 5 onces de carbonate cristallise (Z').
La soude dite de Vérac ne donne pas la même
charboDS concassés , et on le projette dans un creuset
rouge ou sur de»' charbons allumés. La soude reprend
son acide carbonique et en m^me tems la propriété
de se cristalliser. On peut pur le même moyen débar-
rasser la potasse, sans aucune perte, de tout sel étran-
ger. i^Nott et J. J3. Van-Uom.^ ,
( a ) Et à Tacide carbonique qu'il a pris au carbo-
nate de potasse , et qui le fait cristalliser. ( ^oU du
même. )
{b) L'eau-mère de la lixiviation de la soude, après
BE Chimie. :ii5
quantité, clic fournit tout au plus i once ', ou 2
onces de carbonate ; et une troisième sorte y
qui n'est pas encore depuis long-tems dans le
commerce, donne depuis 4 jusqu'à 5 parties,
par 16 , de ce sel. M. Kasteleyn a plus par-
ticulièrement examine cette dernière : sa cou-
leur est jaune tirant sur le brun; elle est pier-
reuse et pesante sans ^tre^dure, et a beacoup
de ressemblance avec la pierre calaminaire.
Outre le carbonate de soude elle contient par
livre 3 ou 4 onces de muriate de soude , 1 à
2 onces de sulfate de potasse et de soude , et
un n»idu proportionne de matière indissoluble
dans Peau.
Pour faire la soude artificielle , on mêle avec
5 livres de carbonate de soude 6 livres de cen-
dres de bois ou de tourbe , 4 livres de sable
et 1 livre de résidu de cendres de bois lessiva;
on réduit ce mélange en pâte avec de l'eau ,
on le fait se'chcr en l'exposant au vent et au
soleil , et quand il est sec , on le fait légèrement
•
la cristallisation du carbonate et des autres sels, contient
encore une portion plus on moins considérable de soude
pure qui n*est point susceptible de se cristalliser. Pour
Ven tirer, on n'a qu'à évaporer la liqueur jusqu^à sic •
cité, et conserver le sel caustique , ou la faire cristal-
liser d'après la méthode de la note précédente. {I^ote
du même.)
O i?
3i6 Annales
rougîr au feu. On peut donner à celle soude
la couleur de la soude de commerce ordinaire,
en y ajoutant u^i peu de noir.
M. Kasteleyn, qui connoît l'esprit de routine
' du plus grand nombre de ceux qui diiûgent en-
core les fabriques , a du pour cette fois ,* en
donnant cette composition , sacrifier à leur ma^
cfUnisme la philosophie de la science.
Troisième Opération.
Préparation du sulfate de potasse.
On ajoute aux ao livres de muriate de po-
tasse obtenues de la première opeVation, ^4
livres de sulfate de magnésie ; on dissout le mé-
lange dans de l'eau , et on le fait bouillir. Ua-
cide du sulfate forme , avec l'alcali du muriate ,
du sulfate de potasse , et l'acide muriatique
avec la magnésie , du muriate de cette terre.
Comme ce dernier sel est déliquescent , lèpre*
mier peut en être sépare sans peine par la cris-
tallisation. On obtient 16 a 18 livres de sulfate
dépotasse et au moins la livres de muriate
de magnésie rendu sec par l'cvaporation.
DE C II I M ï £. 217
Quatrième Opération.
1* Préparation de V acide muriatique et de
la magnésie.
On sait que dans le muriatcde magnésie Ta-
dde ne tient que foiblement à sa base , et s'en
laisse séparer par le feu. On soumet à une lé-
gère chaleur dans une cornue les 12 livres de
ce sel qui ont ëtc' fournies par l'opération pré-
cédente , et on recueille dans un récipient l'a-
cide qui s'en dégage. On obtient ainsi 8 livres
d'acide muriatique concentré et 4 livres ^e ma-
gnésie : on passe sur cette dernière de l'eau ,
pour lui enlever un reste de muiîate qui n'au-
roît pu être que difficilement décomposé par
le feu {a).
On peut faciliter cette opération de bcau-
(a) On peut aussi obtenir la magnésie à peu de
frais en d<^coniposant Tun par l'autre le sulfate de cctfc
terre et le muriate de soude, selon la méthode de
Schéele ( Opuscula Chimica et Physîca , voL ait. pag,
221 ), et en précipitant ensuite le muriate de magnésie
par la chaux ou le carbonate calcaire purifiés par dé-
con talion ; le muriate de chaux se laisse séparer sans
peine de la magnésie par sa grande dissolubilité dans
Feau. Le sulfate de soude qu'on obtient de ce procédé ,
et qui est d'un grand usage dans les laboratoires de phar-
macie, compense presque les (rais de Topération. (Ao^«
du même,)
biS Annales
coup y en distillant le muriate de magnésie avec
une certaine quantité d'eau , pourvu qu'il soit in-
diffèrent d'obtenir un acide plus ou moins foit*
. .^^. Examen du quinquina faune ou royaL
MM. Meyer et Kasteleyn ont examiné pres-
qu'en mcme tcms cette nouvelle ëcorce : le
résultat de leurs analyses s'est trouve fort dif-
férent; ce qui prouve que la qualité decere-
jnède n'est pas déjà trop constante, et qu'on
ne doit pas se hîiier de prononcer sur ses vér-
ins. M. Kasteleyn est même incliné à croire
que toute ro;^V7/d qu'on la nomme, cette écorce
u'estqueduquinquinaordinaireassortidaqum-
quina rouge , à cause de sa couleur jaune (a).
5**. Expériences et observations faites dans la
ime d'obtenir des principes certains pour
r usage etia préparation du tartrite de po-
tasse et d'antimoine , par M. Bindhcim.
Pour déterminer les proportions d'antimoine
que contiennent d'itîércns tartres éméùiques , RI*
Bindlieim a préparé ce remède en suivant trois
différentes métliodes : dans la première il a fait
(a) Un échantillon qu'on in*a montré comme du
quinquina rojal confirme assez le soupçon de M* Kas-
teleyn. [Noie du même,)
DE Chimie. riig
usage de parties ^ales d'oxide d'antimoine suU
ihré demi- vitreux et de tartrite acidulé de po-
tasse ; dans la deuxième de quatre parties f d'oxide
d antimoine par l'acide muriatique, et de lO
parties de taririte acidulé , et dans la trobième
il a employé 4 parties de ce sel et une partie
d'oxide d'antimoine vitretix. Il a pris une once
de chacun des tartrites qui en sont résultes y
il Jes a fait détonner en particulier avec le ni-
trate de potasse , ensuite il les a désoxîgénés
parle charbon et portés en fusion par le flux
noir ; il a obtenu de chacun une égale quan-
titéyUn gros d'antimoine parfaitement réduit. ^
ij**. Examen des différentes méthodes de pré^
parer les teintures d'antimoine et en parti-
culier celle de Theden , par M. Gottling. ,
La teinture acre d'antimoine ne contient,
selon l'auteur, aucun atome du métal dont elle
porte le nom , et la fameuse teinture de The-
den doit ses propriétés, sa couleur (a) , etc. , à
(a) Une partie du carbone de Talcool se trouve ren-
due libre dans les alcools alcalins, et peut en être sé-
parée par la distillation. Pour rendre raison de ce fait,
il faut attendre le travail que M. Lavoisier prouict sur
Tanalyse des alcalis fixes, Trattato di Chimica tradotto
de l\ Dondolo ftomo I, pag, 233.
220 Annales
rbuUe empyreumallqne de Tacétite ôe potasse
qui se trouve dans le précipite sur lequel elle
est trente fois cohobëe (a).
5^ Expérience toucîuznt l'action du fluide
électrique sur le mercure j par M. Baudins.
M. Baudins a réduit le mercure en vapeurs
par Télectricité excitée, et par Tétincelle il a
fixé ce métal sur une glace , et Ta amalgamé
avec le cuivre.
6**. Méthode facile et peu dispendieuse de
préparer une grande quantité de levure ,
communiquée à M. Crellparun anonyme
lie Londres,
On fait bouillir pendant huit à dix minutes
deux pinics de malt dans trois pintes d'eau ;
on tire la décoction au clair , on la laisse re-
froidir et on l'expose ensuite à une chaleur de
70 il 80 deprcs de la graduation angloise, pour
la faire entrer en fermentation ; alors on y ajoute
deux autres pintes de la même décoction , et
(<x) De rosprit-de-vin passé trente fuis et plus sur des
matières sur lesquelles il n'a aucune action, doit eo effet
faire un remède bien effiicace. Je crois qu'il seroit tems
enfin d'introduire par- tout dans les sciences naturelles
une sage philosophie. {Note du même,)
DE Chimie. 221
on agile le tout dans une grande cuve. Cette
opération fournit assez de levure pour un bras-
sin de 200 pintes.
Quelques membres de la société de Londres
pour l'encouragement des arts répe'tèrent cette
cipérîence avec quatre pintes de malt broyé
el autant d'eau bouillante. On verra Teau sur
le malt, et après l'avoir laissée pendant quel-
que tems y on la décanta : on repéta cette opé-
ration avec de la nouvelle eau , on réunit les
deux infusions y on les fit bouillir y et après que
la décoction fut refroidie , on la porta à une
ehaleur de 80 degrés. La fermentation commen-
ça le troisième jour. On y ajouta une autre
décoction, ,ei la levure s'éleva après 23 heures.
On y ajouta une troisième décoction , et on
ramassa alors à la surface du mélange cinq onces
d'excellente levure.
M. Mason a eu le même succès avec le moût
ordinaire. La fermentation peut être accélérée
par l'addition d'un peu de houblon.
7°. Expériences sur la chaleur que produit le
gazacidemuriatiqueoxigéné avec plusieurs
substances y par M. Pickcl.
Lorsqu'on plonge le doigt dans une atmos-
phère de gazmuriatique oxigéné, on sent une
chaleur notable ^ malgré que la température de
222 A N W A L E S
«
ce gaz soit en équilibre avec l'air extérieur. La
même expc'rience avec le doigt enduit d'huile
de lin produit une chaleur qu'on ne peut pas
supporter.
La boule d'un thermomètre arrosée d'huile
d'olive et plongée dans ce gaz , fit d'abord
monter le mercure de 1 5 a 35 degrés de Réau-
piur; un second arrosemcnt le fit monter à 4^ ^
et des arrosemens successifs à 70.
L'huile de géroile traitée de même éleva le
merciire à 35 ^ et par des arrosemens répétés
à 8q; rhuile gagna de la consistance et perdit
son goût acre , qu'elle reprit aussitôt après sur
la langue.
L*huîle de menthe poivrée éleva le thermo-
mètre de i3 à 23 et à 40 degrés. Sa couleur
jaune changea en brune , et elle perdit son goût
acre qu'elle reprit , comme la précédente.
L'huile volatile animale excita 7 , 10 et en-
fin 25 degrés de chaleur. A chaque arrosement
réitéré la boule du thermomètre répandit une
vapeur très -sensible. Après l'expérience Thuile
avoit acquis un goût acide , et colora le pa-
pier bleu en rouge.
La dissolution du phosphore dans l'huile de
géroflc ne brûla pointa 12 degrés ; dans le gaz
acide niuriatique oxigéné elle fit monter le ther-
momètre à 3o sans s'enflammer , mais elle brûla
DE Chimie. 2a5
aussi-tôt qu'elle en fut retirée : des arrosemens
répètes firent monter Finstrumentà 72.Âchaque
anrosement l'huile s'enflamma en quelques en-
droits avec un éclat fulminant ; après l'expé-
rience elle se trouva noire , et avoit acquis de
la consistance.
La dissolution du phosphore dans l'huile vo-
latile animale fit monter le mercure à 54-
La potasse et la soude pures , ainsi que leurs
carbonates en liqueur d'alcalis , acquirent la
propriété de'coloranie des rauriates oxigc'nés.
Portée sur l'ongle ou sur la peau^ une goutte
de ces dissolutions y excite une effervescence
et redevient alcaline (a). La potasse seule fît
monter le thermomètre de 3 degrés.
L'ammoniaque et son carbonate exhalèrent
une forte vapeur :1e premier fit monter le ther-
momètre de 4 degrés, et le second de 2. Tous
deux agirent sur les couleurs comme les alca-
lis fixes.
La dissolution du sulfure de potasse répandit
de fortes vapeurs; il se précipita de l'oxide de
soufre , et le thennomètre monta de 2 degrés.
(a) La liqueur ne devient point alcaline , roxigène
M*ul se dégage, et il reste du uiuriate d*alcali siaiplc.
(Note du même,)
Si2i A w N À L E S, etc.
8**. Sur les règles du raisonnement en phy^- '
siquCj par M. Kirwan.
Ce beau discours , qui a eie écrit peu de
tems avant Tadhésion de Fauteur à la nouvelle
chimie 9 sera traduit dans toutes les langues:
il Test ici par la plume énergique de. M. Kas-
telcyn , qui a rendu toute la force des idées
de Fauteur avec cette richesse d'expressions que
fournit la langue hoUandoise aux sciences les
plus élevées et les plus abstraites. Séduit par
des expériences imposantes, M. Kirwan dans ce
discours combattoit avec fc;u les principes de
la chimie moderne dont il se déclaroit le plus
zélé antagoniste (û) j et voilà tout-ù-coup qu'il
vient d'apporter dans cette école les armes dont
il s'élolt servi pour la renverser. Sincère dans
ses recherches, envoulantétablirune erreur; il
apperçolt la vérité , il la saisit, il n'hésite point
à avouer qu'il s'éloit trompé, et cet aveu lui est
aussi honorable qu'à la doctrine qu'ilaadoplce.
9^. ricparation du malt , par M. Kasteleyn.^
Le procédé pour faire le malt est assez connu
en France.
(il) Voyez E^.^ûi on phlogiston and the constitution
of acide by H. Kirwan, new édition^ îc seul ouvni«:e
sensé qui a paru jusqu'ivi contre la nouvelle doclrine.
(Ao^c du tu: me.)
*
ANNALES DE CHIMIE.
JUIN 171)2. S
■ EXPOS I ï:,iii.jo..Kv.,
/î'afi NiveUemeni ftit dans" hà' 'lyijfh'^
les mois de juillci ci d'aoûc 1787 ; ' '
Par IlENni Re b ou l.
ILli op^ration-î que je yaîs inellri^ ^s^us \e%,
yeux de l'acadcinie ne fonl que part e d'u^
travail considérable que M, Vidal eL moi avoijs'
Maimencérétédeinierdausle» Pyrennécs; L'Ues
tflnsis^ent en un nivellement coniparé de 1 une
<in plus^iautes mnutagues de cetie cliaine et
Je «lie qui , à hau eurs t'gales , est la pliw ac-
cessible et la plus fréquentée. Je uc m'élendraï
point sur les avan'af^e» qui peuveut résullerde
noire mesufe; iU sont tels que nos travaux nt»
saoroient être perdus , fallût-il en réduîie io
lerme a n'avoir fait que préparer ;tux ubaerva-
one montagne touto graduée et l'obiier-
Itoirele mitiix disposé pour toiiîcr défi lecliei';
Tome XJil. . r
236 X N V Â -L X S ^^
ches exactes sur les modifications de l'afini
phère. Nous avons néanmoins entrepris cette]
mesnfe dans le dessein d*en profiter nous-mêmeS|
et nous nous sommes proposé sur-tout de Tap-'
pliquer à l'étude des loix que suit raimoj^phère
dans ses dilatations^ et d'après lesquelles on a
tenté de dérerminer la hauteur des lieux par
de simples observations barométriques.
Rien n'est plus propre sans doute & nous,
instruire du degré de bonté d'une méthode non-
Telle et peu connue^ que d'en comparer les
résultatsà ceux d'une méthode relative au même
objet, éprouvée déjà comme sûre et infaillible.
Ainsi toutes recherches sur la mesure des hau-
teurs par le baromètre ont dû avoir pour fon- |
dément la connoissance précise de la hauteur
respective des lieux où on a Fait les observations*
La géométrie offre deux moyens de parvenir à
ce but : l'un est la mesure trigonométriquequi
n'exige qu^un petit nombre d'opérations, et
devniit par cela même être préférée, si l'effet
incertain et variable des réfractions n'altéroit la
justesse de ses résultats : l'autre est la mesure
par le nivellement qu'on a bien moins em-
ployée , parce qu'elle est lente dans ^a marche
et pénible dans la pratique ^quoiqu'elle n'offre
d'ailleurs aucune diiliculté qui ne. puisse être
levée par les soins et la prévoyance des obstr^
Wh A'a guère é\ê portée jusqu'à nos
'à des haiileures médiocres , et sous ce
irt l'epération dont je vais rendre compie
iloule la plus coQïiidéralile qui ait cté
, puisqu'elle embrasse uo espat.'e vertical
jîlas de lîyo loiscs, ea se développant sur
liqueurhorisontalt-deplus de 40,000. /'/. /.
Des ob^ervalioiis géodé^^iques faites à Bon-
icpaux auprès de Toulouse , nouii avoîcnt fait
eoDooîIre que la montagne de Caniguu eu
Rousâillun éloit moins ctevée d'enviri u6o loi^ies
que le Pic de Midi de Bigorre; ce qui dt'ter-
■iooîtà eaviron i5oo toises la hauteur de ce
Ficao-dessus de la mer. Les notions que nous
Itrions acquises par nous-niêmes de sa position,
tie ion cliiiiat et de ses autres rapports pliy~
ù\\aei , nous décidèrent à y fixer le nivellement
ijtieoom avions projette de faire dans les Py-
tiaéz'i. Le lieu nous sembloit désigné pat
Tnemple de plusieurs savaus qui y avoient
df jà établi le siège de leurs observations , ei;
parmi lesquels l'un des premiers aslronomes du
Languedoc y étoit venu clierclipr son tom-
beau (1^. L'amour des montagnes nous lit en-
(l) Ce ftil M. cic Pianludi! ijui , âgé lie 70 an?, y
muutut iubilemfiu et taiiî douli ur e;ilrB If^ linis de jcî
f}âin et à coio dp son quart de cerc e. L» rréin ira
i> ij
229 A If N A LIS- I
visager sans crainte les fatigues et les dégoùU 1
inséparables d'un travail aussi long que péniblej i
et nous crûmes que le voisinage de Barèges e^
l'hospitalité des bergers applaniroient toutes les
difllcultés : ratmospbcresembloit seule nousep-
poser un obstacle insurmontable. Jusqu^an mo- j
ment de notre, départ les orages s'étoient succé-
dés sans interruption dans les Pyrénées^ et la
fonte des neiges y étoit infiniment retardée^ soit
par Paction du vent du nord ^ soit par la pré-
sence continuelle des nuages. Avant de présen*
1er les résultais de ce travail que nous avons eu
m
le bonheur d'achever^ il importe sur-tout d«
lui concilier toute la confiance qu'il peut méri-
ter , en donnant une idée exacte de la manièro 1
dont nous avons opérée
Nos instrumens étoient très-portatifs; la na-
ture des lieux et nos besoins Texigeoient. M.
V^idal , qui joint à la précision de l'observateur
toute rhabileté de l'artiste , avoit pris soin da
fabriqner lui-mcme deux ni veauxà lunette ; Tun
d*cux est composé d*une lunette achromatique,
dont Tobjectif qui est triple à huit pouces de
de cet iven^-iiieiil i^^l ton.^crvée dans le pays. l;n ihas-
seur d'IIisars m'a montré i'endroit ou II s'étiiit passé.
C'est au petit plateau de la llourque de Cinq-Ours
Ce cliaâseur étoit iils du maître d'pcole de Beaudean qui
avoit lui même servi de guide à M. de Flautade.
B C G B I W I K. 33g
et près d'un pouoe d'ouvertiire. Les ocu-
iirea qui l'accompagnent portent le j;rnssia-
lemrnt des objets à vingt fois. Un (nbé de
Wrre rempli, à une bulle près, d'esprît-de-via
Colora, est fixé inTarlallemeot au tuyau de la
iKOeile dans son intérieur, et deux petites ou-
Tttlures longîlucliniiles sont ménagées pour
Iu5»er voir la bulle d'air, afin de pouvoir
rectifier le niveau. L'obiectif de la lunette est
afsnjelti un peu excenlriqnement au bout d'un
tnyati d'un pouce et demi de longueur qui rs-
warre à frottement bien juste J'cx'rémjté du
Inyan principal delà lunette ; d'où il suif qu'en
Taisant tourner l'un de ces tuyaux sur l'autre ,
en fait varier l'axe de la lunette relativemen
i an tube à bulle d'air. Il lésulie aus^l de celle
coitalniction, qu'on peut éloigner ou rappro-
cher l'objectif des £\s en croix qni sont â son
fajcT ; cequi est indispensable pour voir avec
Belleté les objets qui sont pr ches et ceux qu'
lit éloignés. On peut, k Taïde du genou par
lequel l'instrnnicut est porté, le placer très-
^iromptement à peu -près comme il doit Pire;
tna I pour l'am-'ner juste â la situation liorison-
lale.ily a cotre le genou et lui unelameassu-
cttje par un? extrîmitl^ et faisant ressort par
nutft : une longue vis accompagnée d'une
H'ge tête produit l'effet désiré en poH<«ani o*
piij
d3o A y N À I» c t
ramenant gradaellement Tun des bouts dani
veau. Celle vis , dont les pas sont très régalii
et dont la têe est munie d*une division . rend!
l'instrument propre à la mesure des petits aa«^
gles d'élévation et d'abaissement au-dessus et>:
au-dessous de Thorison à moins d*un quart de
minute d'incerlitude* Le second niveau^ quoi*
qu*un peu dilTérent ^ est cojistruit sur les mêmes
principes : sa lunette est simple^ et D*amplike
le piameltre apparent des objets que sept fois.
Dans un travail où il devoit être fait plai
de mille opérations toutes dépendantes les unes
des autres , et où une seule erreur auroit fait
manquer le but^ il éloit essentiel de prendra
toutes les précdutious pour n'en pas commettre.
Celle qui nous a paru la plus importante a éuS
de fraire ^dteux nivcllemens, de les mener d«
iront p ur ne pas perdre de tems , de nous
communiquer les résultats à chaque opération,
et de ne pas faire un pas de plus sans nous
^tre conciliés. Une autre précaution non moins
importante a été de rendre l'exactitude du tra-
vail indépendante de Tintelligence et de l'a-
dresse des manœuvres que nous de.vioos em-
ployer. Pour cette effet nous préparâmes nous
Ti>êmesdeux voyans chacun de douzt pieds de
longueur. C'étoient perches de bois blanc : sur
Vun des bords étoit une division de ligne en ligQt
» i Co i M I X.
^ cât^ étoit Qne seconde division de trois en
ttoii lignes, enfin une troisième de pouce en
poiKp. Toutes cesdivisiiins étnipiit fonntes par
iet para llélograraraes alternative ment blancs et
Boirs, les intervalles de troî« .six et neuf pou-
CM éroient marqués par de gros points dîverae-
menl figurés, et de gros chifTies distingiioient
le» pieds les uns des autres •, par ce moyen cha-
cun de nous pimvoit d'une 'Up-d'œiltecoanoilre
riocitnalion du terrain à moins d'une ligne
d'inceriilude sur unedi>tance de 5o toises avec
l'uo de.4 nivaux. Tous les iosiumens ont élâ
misa l'essai avant noire départ , et en partant
f d*oo certain puiut et j retenant par un circuit
de 4 ou 5oo toiles, il ne s'est commis qu'une
«rreor de deux lignes par îe premier dei ni-
veaux , et de trois ou quatre par l'aatre en sens
contraires.
Nous partîmes de Toulouse le lo juillcf, et
nous rendîmes dans la plaine deTarbes au châ-
teau de Sarnignet dont lé propi'irtaire,qni honore
'«sciences j et cultive les lettres avec succès,
éloil lié d'amitié avec l'un de nous. Il nous avoît
oHerl chez lui l'asyle indispensable pour faire
no» derniers prJparatiFs et disposer notre mar-
che. Après avoir pris au château plusieurs re-
paires liii^n dctermiués , nous commernjame'i
■otce ui?cUeraent le 33 juillet j eu le r.liiigean'^
P
sil-'î Annale»
M'V'y 'î'r. : L}c\î par Airrrii^an cl lîazct. A Tarbes
iiîi ncci.M'iil a-iscz M^ario en su>prndiL les r^pé-
ri\\i ns et rai'lil arrcicr lont-d'iui-coiip no$tr;u
\uus coniHicncés : ilsavoient éveille la solfci-
Imie cPuii av cal de celte ville et alarmé la
v[;:^lljii(e du maire. Il fallut rendre compte de
jîos projets ace dernier; n^jus eûmes bien de
la peîiieà lui faire entendre qu'on pouvait tra-
verser Tarbcs avec des niveaux sans en tirer le
plan : il nous opposa son devoir , ses scrupules
el lt\s loix d'él.jt. Nous n'avons pas eu de-
j)Lî!s de plu^ gnn)(! olislaelc à combaîlre que la
coi'.s, îrncede ce maire Enfin \aineu par notre
j)!-sliiîati()ji , ou peul-clre >6 iuit par If s propos
lliillenr'^ (;i:c' Pnn de jiou.- pril le parti de lui
aJrcs.^er, il joii- [)eriuit craciicver , sous pretete
<j!i'e!i UMîis de juiix les g ijS de notrt espèce
jr(::o;(:il pas ibi l à craindre (i^-
l^('piiis'rcU'î)os nous parcourùînes exactement
le grand chemin (jui cor.uuii à Harèges , sans
j»oiîs en écarler , cju'aulant qu'il le falloit pour
ciller. jiiiier de tciu-en lems des repaires stables
Ci .:; ,.;;eiïs. Le lenis bu.iûde et couvert nous
lier fi. i à sî i.luiî pciidânt les premiers jours :
r...- .. ia Mii.c» d\iH orage qu; eut lieu le S( ir
ii'À 'J ; i.j >v!icnité serciablil, yl ms Tritraosphèro ,
! ./ '^ ii s-^'.'i en peu Je ](}ur6 péîiélra les vai-
■ : ; w\. lu uuii [où i.-<i\ii'L ac 1 ui f;''e ci:ci ^'côl |>a>îé cii
)
ranecbaleiir excessive, nous iJrra sus pi-
r tnordatil»* d'une espèce de momlie que
.le»gtfHH du pays appellent mousiiipjes , t-t pat
<{iii nos jambes furent tontes ensang^anities >
'laalgré le sotii que nous preuioiis d« les eove-
iprr de papi r.
I diflicult^s croisâoient à mesure que nous
l'appn^chions du terme, el pour prévenir
igoûts qui pnuvoîenl naître de TelTet des
s pasi^éch el df l'idre des travaux avenir*
Pré«<j|ûmes de passerloul-d'un coupàrené-
EB^ion de ce que n.iire entreprise avoir de pins
trabreuT et de plus incertain. Je nivellement
ifuUii*pea'lnauliameaudeTran5arionàqoaire-
iegl toisei au-dessus de Barèf-es. O fut laque
Rppîmrs nos mesures pour transporlei nos
BÎènii finr le sommet du I*ic. L'un des ber-
JDont le« (ruupeaux broutent les pâturages
sont les plus voîlius ^ .m'avait autrefois
■<Ie guide; il étoit prévenu de notre arrivée,
I recul avec tous les signes de-jeieet de
idilé que la politesse des villes exagère,
' mat» a'iinitr pi>int. Sa cabane qu'il nous offrit
i:out parai trop éloignée du Pic, el prit soin
iDtM en approprier une autre plus voisine ,
ani à piès de i2oo toî.ies au-dessus de
et communément iuliabilée. Nous
i pn^se^fiiou de ce i;île le 4 atmt , a neuf
ïie ; après a\ ojr clierché envi '
â34 A if n A £ E a
]e^omme^ pendant quelques heures^ nous noi
mîmes en marche pour tacher d^atteindre In
sommet avant le lever du soleil. Un ami , qui
étoit venu joufr avec nous du vaste spectacle
qu'offre cette montagne^ nous quitta à huit
heures du matin^ et nous demeurâmes seuls dans
le désort élevé. Une partie du jour fut em-
ployée & diverses observations ; outre les îns-
trumens relatifs à la mélrorologîe, nous obser-
vâmes Taiguille aimantée (i), le dfgré de pu-
reté de l'air (J), et les angles de hauteur et
dedépression apparenies des montagnes les plus
remarquables (3).
•
(1) La déclinaison de ^aiguille aiin»titre ^ti.it de 19*
ri quelques minutes, l'inclinaison de .66* 3o',ellava"^
rîâlion diurne a eu Heu comme à la plaine; son maximum
fut , entre deux el trois heures de variation , de 12 â iSmi-
rntes. Celte dernière observation a été faite avec un bar-
reau aimanta de i-o pouces de longueur , chargé d'une lu-
«'•tfe très-légère et suspendu par un cheveu , le tout cn^
fcirmé dans nue boîte à panneaux de glace.
(2) yy observai pour la seconde fois que l'atmosphère
des sommets contenoîf mc)insd'aîr vital que celle des vd-
lées. J'dvaîs éprouve» la mf*me chose au B^arn l'année
précédente; lepèrePini, et M. de S^uscure ont eu le
même résultat dans leurs expériences. Pour c^tte fois l'eu-^
diomètre à phosphorv* dérrit dans les mémoires de l'aca-
démie de Toulouse, qui avait indiaué , dansl'aîr delà
vallée du Gave de q8 l\ loi , quatre centièmes d'air vital»
n'en indiqua sur le pic nue 75.
(3^ Les angles de hauteur apparente ont été obser***
»! C n'ï » 1 e; a53
Cependant la fatigue dont nous étions exeé-
», et les douleurs d'estomac dont l'un de
se sentoit affecté, ne nous permettoient
i aucun travail. Couchés auprès d'un banc
' neige et la tête posée à l'ombre d'un ro-
ner , nous profilâmes de quelques raoaiens de
îomracit souvent interrompu. Vers le coucher
du soleil nous reprîmes lentement le chemin de
noire cabane, mesurant d'un œil inquiet les
grands plaieanr de neige, les rochers escar-
I pés, les penchans rapides et couverts d'une
I lierbe glissenle. Chacun de nous, non moïus
^^écouragé par âes propres terreursque parl'in-
^^■rtîlude de son collègue, renonça dès-lors à
^Bnier des' difficultés qui lui sembloient insur>
P . _ —
véi ïïvec le niveau dont on a entendu la detcriplion. Les
fotilÎDns (les inrjiilagnpsc|ui nous éloienl inconiiu'^a ont
k détermioéis par drs ibservallons graphomélriquft
I ^OSiî sur sin sommet et sur ceux de Bergons el de
iDWSgft apjip!ée Ncou vieil le,
î en (^''lierai de cfs mesures , que le Pïc de
Mrjinssé en hauteur par d'atlre; monlagnes
■ Tapîi>ian des gens du payi; <]ue ce n'esl poin
I Tnllvo d'Aran qu'jppurlienneiit le^ sommets Ici plus
■éi, coinmu l'avoi^nt pri^'simié quelques voyageurs J
ni» que cl-Iuî qui domiio loule cet'e partie de la ctiaï-
,' le muni Fcnlu , ne ruvpa^se le V'.c de Midi que ds
a36 A M ir À L z •
montables. Le repos de la nuit suivante qin^-
rétablit nos organes , ne put dissiper nos craiii.,t
tes; nous reprîmes du courage plutôt* que d#r|^
l'espérance , et ce fut presque à regret que nons
commençâmes à niveller au-dessus du lac d*On- 1
cet. {
De nouveaux obstacles vinrent encore noài ç.
effrayer. Les troupeaux qui paissoîent au-dessus t-
de nuusmettoienten mouvemen t les pierres doot j;
la montagne est parsemée^ et ces pierres, roa- r
lant avec vitesse , passoient auprès de nons et
bonrlissoient quelquefois au-dessus de nos têtes.
Cependant nous ne tardâmes pas à sentir qn^a-
vec du tems et de la constance nos mesures
ponvoîent s'achever. Notre guide offrit dç nous
faire Cv»nstrnîre auprès du sommet une cabane
qui , eu rcipprochant notre habitation du lieu
lie nos traveaux, en facilifait l'exécution et en
.norL\:;eo!t la durée. Celte propoMlion nous com-
bla de i-ie. la cabane fut bâtie, nîeublée et
Iiabifce le même jour ; Iroi^ hommes achevè-
rent cet ouvrage. Ils l'assirent sur le penchant
méridional du Pic, a 5o pas du sommet , au-
près d'un tas de débris de schi<les micacés. Trois
petites murailles formées de ces pierres. super-
posées , et qui à la hauteur de trois à quatre
pieds se rapprochoient eu forme de ceintre ,.
composoient tout l'édifice. Le gazon entassé
lOrle toît est contre l'un des cGu's, !a prt?ser-
Toit de l'itiondiition de:: pluies, laut le côlé
de l'est <iui étuil dcmeuri; ouverl, lui servoit
déporte, et une grande dalle de pierre le fer-
Aok pendant le ntiit. Le plaisir d'habiler ces
hautes régions nuiis fit endurer sans regt-et I9
traTâil assidu de troid juurs et le froid de deux
nuits. Nous jouîmes pendant ce lems des plus
beaux spectacles tjiie l'homme puisse rencon-
trer, et vîmes, à deux reprises, de grands ora-
g« se former et éclater devant nous.
Après le nivellement du sommet, ce^ qui
nous restoil à faire n'olTroit plus ks mêmes dé-
doRimagemeDS , et nous n'étions plus animes
qu» par i» désir et l'espérance d'ach«vcr ce
^e nous avions commencé: noire empresse-
ment nous causa mtme une Ingère di>grace.
Etant par!isun jour de Jiarèges pour aller cher-
cher, à travers le brouillard i|ui coiivroit la
Tttlée, le repaire mar(|ué la veille, iiiiê mé-
prise nous jeta dans la vallée d'I'.scoii Lions nù
noas errâmes en désorcire pendant huit ou neuf
heurei , jusqu'à ce que prenant pour guide la
courant des eaux, nous Tûmes rajuenés à notre
gîte. EaÛD toutes nos opérations furent termi-
nées le 14 août au liameau de Traasarion , où
elle* avoienl été intefrompues. pf-ndant toute
ia mite de ce nivellement, nos niveaux s'ac-
!338 A N n 4L t E s
cordoient toujours jusqu^à la ligne ^ quand
opérions à de petites distances^ comme celaavoî
lieu sur le penchant de la montagne et dam
la plaine : quand nos résultats différoient
plus de trois lignes ^ l'opération étoit répétée
les instrumens vérifiés , si cela étoit nécessairo'
pour leur entière conciliation. ^
Le tableau (i) que je mets sous les yeux do i
Tacadémie peut faire juger jusqu'à quel poiat j
les principaux résultats de nos opérations oBt
été conformes. La plue grande diflPérence qu*oa ij
y remarque eut d'un pieds 5 pouces 4 lignes \,
sur i3ji toises o pied 11 pouces.
Les travaux du nivellement ne nous permi-
rent pas de donner aux observations baromé-
triques tout le soin qu'elles exigeoient. Nous
avions préparé sept baromètres de structure à-
peu-prés semblable; la plupart furent placés! ]
diverses stations et confiés à des personnes dont
les soins et la complaisance n'ont pu nous
être d'un grand secours : nous en avions cou-
servé deux que nous observions fréquemment;
mais ce ne fut qu^au moment de quitter le Pic
de Midi^ qu'il nous fut permis d'en faire l'u-
sage convenable. L'un de nous attendit sur le
«ommet que l'autre fût descendu jusqu'au lac
(i) Voyez ce tableau à la Sn de ce mémoire.
D X (J H I M ï E.
t , et pendant ce leras furent faites des
SatioosparfailomeulcoiTeâpondantesàtous
Iftrepaircs uianjiiéâ stir le peticluint de la mon-
tagne. Celui (.ju: étoit descendu le premier de-
mi à son tour ob.'<erva<eLU'st;ible , petidautque
l'antre parcoiiroil , en deicendaiit, les mêine»
repsires. Le résullat général de ces observa-
tions est que la âîiuple dilFéreuce deî logarllh-
mei des hauleurs de barotn^lrei faiirni ud«
nesure plusappioclianle de la vraie, que lors-
qu'on y appli(jiie les curreclioiis de M. de Luc,
mai» que la mesure est encore moins inexacte
loi'sque Von prend le douzième degré du llier-
monièlrepouc cilui auquel il ne faut poin* cor-
riger la longueur de la colonne d'air , el pour
clia4iue degré de plus ou de moins on ajoute
ou on relranchc ^ de la hauteur indiquée par
lei logarithmes. Nous ne nous étendrons pat
davantage sur celle partie de noire travail que
I nous avons projette de reprendre quelque jour
[ aT8c plus de soiu et de loi:ir. Nos baromètres
nes'accordoîen l pjs au tant que no us l'aurions dé-
siré, el les difféiences, quoique resserrées dans
les Ijmitfsd'une ligne, étoient sujet esà desva-
tlalions que nous n'avons pu sonriietlre encore
à aucune règle constante (i). Leur consiructîon
OJ ta conslauce «Jansle rapport de liauic ur eiiin
i^o À ir H A 1. E I
De difTtroii de celle ries divers baromclrcs i
syphon (]ue pir le rao^ro employé ù y con-
tenir le mercure et les rendre portatifs. Tods
les r-ôlrcs éltirut conipasés de deux tubes de
même calibre, Icog-i , l'un de 3o pOLces et
j'tulre de 7 ou 8 : ils éloienl réunis par un
tube donl le diamètre étoit moindre d'enviroa
un»iigDe; celui-ci foiDjait la coiirbure et s'***
levoit d'un bon poucr au-dessus d'elle dans'IhJ
brandie courte, tt une lige d'acier munie nfl
deux pistons de peau fermoil à la fois l'orifice
du lube de y pouces et du petit tube <iui lui
étoil soudé. L'instrument, ainsi Ferraé et main-
tenu dans une situation renversée , pouvoit ëan
porté mt-ute sans ménagemeuten baudoulièrtfd
et nous avons éprouvé iju'îl nVloit pas moj^H
commode dans la pralicpe (jue simple di»|
l'exécution.
colonnes île deux ou âe pludeurs baromélrei , a été peui-
C'ire (ilttiôl prciumée que conclue d'après lVx)iéritncP
Sctiiiktiurg, qui vaille l'excellenCB de se» îiislruinn»
qu'il leiibit de la main de Bam&deu , y a puurlaul ob-
*trTé ceK« singulière variation. On trouve dans les mé-
moires de l'aLUiléuiiedePelerhbgurg, qu'elle ré«ulle au»i
de la couiparuiaun qui a éie TaiU de» inïtrunicus de ct-He
acadtsiieei de ceyK de lasocieieeiecioralede Manlieto.
11 leroit ^aisé d'ajouter de nouTcaus lÉuioignages *
ceux-ci.
ReCAPITVLATlo:*
DE Chimie.
PtTXJLATio» de deux niveîlemens faits
juillet et aoàt 1787, par AI. Hebouz
VIOAL , pour déterminer la hauteur du
'. du Pic de Midi sur Tarbes et sur
tsieurs autres lieu^-
f&EUIEB NIïELLEUEVT.
piVWJdu'i Jfj ofér^Um, de H, REBOVL.
> A CD B 47 p. , . 5. . 9 I,
B Ci53. ... o . 10
C D 363 ... 10, . 6
D E io3 . . . 5. . I
E F 266 . . . . 6. . . !■»
P C 540 .... 5. .. « 1 , .
G H 344 .... 2. .. fi > ^''^ *
H 1 12? o... 9 f 5"3 ^-4
1 K. 480 . . , 7 . . . 5
K I' 464 ... 2. ... S
L M 4il« . . . 5. . . . 7
M N 424 ... I ... a
N O 6y4. ... 6 ... o
O P 434J . . . o. . . . 9
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c f 390 ... , 7 . . . . o
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K335p.5p.7l. IjlB
1
K
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J
D'EXPERIENCES
faites pour délerminer la pesanteur spécifiijue
desjluides, et par-là la force des liqueurs
tpiritueuses. On r a Joi-it quelques obser-
pations sur un Mémoire intitulé: \ja meil-
leure Mélhotle de proportionner l'impôt sur
les liqueurs spiritueuses;
luérd dans hs Transsciioi;s Fhilosophiqups;
Par M. J. Ramsuem.
Ix paroit par un mémoire imprimé dernière-
iBcot dans les Transactions Philosophiques (vol.
LXXX ) , que le gouvernement a en TUe d'a-
dopter de nouveaux légleraeus pour déterminer 1
l'impôt des liqueurs spiritueuses, et qu'il a en- 1
^gé le président de la société royale de faire i
une suite d'expériences relatives à cet objet et
propres à donner une méthode par laquelle le i
percepleor de l'impôt pût déterminer ce qui 1
éto.'tdii pour dltféren:^ mélanges par un procédé
<]ui pût s'exécuter sons son i^^pectin^ de lu ma-
nière la plus l'acile et la plus satisfaisante.
£a examinant le rapport fait sur cet objet
a44 A N K A t E $ ^
par le secrétaire de la société royi^le et le pUd
qui a éléisuivi dans les expériences, il m'a para
qu'elles n'étoient pas si bien adaptées au but
qu*on auroit pu Tespérer.
M'étant occupé de cet objet il y a plusiean
années , je vais présenter quelques observations
et une suite d'expériences très-simples qui don-
nent^ lorsqu'on en a besoin^ un procédé très-
facile et très-peu dispendieux j par lequel du
peut jobtenir des résultats plus satisfaisans que
ceux que l'on a eus jusqu'à présent. Je don-
nerai aussi la description d'un instrument propre
à déterminer la pesanteur spécifique de tout
1 mélange d'alcool et d'eau, et la quantité d'aU
cool d'une force donnée qui y est contenue,
par centièmes de son volume. En méme-tems
pour qu'on puisse déterminer la proportion'd'il-
• cool dans le composé qu'on appelle à présent
Y épreuve , je donnerai le moyen d'obtenir la
mesure qu'on appelle gallon avec plus de pré-
cision qu'on n'en a besoin pour le commerce ou
pour l'impôt.
Le sujet que je traite se divise donc en quatre
parties ;
I*. La méthode de déterminer les propor-
tions et d'exprimer en mesures les quantités
d'alcool qui se trouvent dans les liqueurs spi*
ritueuses, et d'en déterminer la pesanteur sp<5-
cîfique ; /
x> K Chimie
;•. Lemoyea de déterminer l'augmetilalion
]a diminution de volume q.ui s'upëte àam
mélange par les différenis degrés de tem-
alure , avec la descrïplion d'uD inslriimer.t
ipre à cet usage-;
• L'application des expériencesqmsont dé-
lies dans les n'w . précédens j àla construction
iD h^'droaiètre qui donnera la pesanteur spé-
iie de tout un mêUinge en millièmes parties
celle de l'eau disiillôe , et en raiînie-lems
quantité d'alcool d'une force donuûe (jui se
trouve dans le mélange en centièmes parties
de son volume.
4'. Un moyen de déterminer les proportions
d'alcool et d'eau dans le composé qu'on ap-
^HJIe à présent épreuve ^ lesquelles ont été éla-
^Bleii parlescommiisaires des coutumes aupoids
^b sept livres douze onces par gallon^ à la tem-
péralure de 55 degrés du thermomètre de Fah.
reneil. Comme il faut pour cet objet une me-
Hce exacte du gallon, je donnerai un moyen de
l'obtenir sans une erreur qui puisse moater à
nn toillième du tout.
Four revenir k la première partie, je vais
rappeler ime méthode dont j'ai fait usage ù-
peu-près en 1776 pour déterminer les propor-
tions de l'alcool qui se trouvoit dans une Vu
qutur. J'ai Tait dân» ce tems-là des ]iydro<
Qui
^4^ Annales "
mètres qui donnoient la quantité d*aIeooI eof
centièmes parties de la mesure du composé. •
JUi pris un vase de verre de la forme re-*
présentéej?^. i , Pi. II ; la partie inférieure
contenoit environ une pinte et demie : les deux
cavités j4 et JB étoient réunies par un col étroit
autour duquel étoit gravé un cercle. Après avoir
pesé avec soin le vase^ je Pai rempli d'alcool^
jusqu'à ce que le cercle parûtà Toeil dirigé hori-
sontalement^ comme la tangente de la concavité
qui s'étoit formée à la surface de la liqueur :
alors pesant le vase avec ce qu'il contenoit^
j'ai obtenu le poids de l'alcool : j'ai considéré
ce poids comme l'unité. La méthode de dé*
terminer la proportion des défférens mélanges
n'étant qu'une répétition du même procédé , je
me contenterai de donner un exemple^ et je
prendrai celui d*nn mélange^ dont une mesure
contient 65 pour cent d'alcooL
Après avoir vuidé le vase, j'y ai remis ri-
de la quautité d'alcool qu'il contenoit ; j'ai
rempli le reste de sa cavité avec Teau distil-
lée, jusqu'à ce que la surface du fluide s'éle-
vât an cercle que l'on a dit gravé au col ; et
après avoir bien remué le mélange, je l'ai laissé
pour donner aux deux substances le tems de
se pénétrer l'une et Tautre. A mesure que le
mélange s'abaissoit au-dessous du cercle par la
contraction qu'il éprouvoit, j'ajoutois de Teau
DE Chimie. 347
êhliWée , et je r^p^tois cène addition ju.squ'à
ceqo'ii neseprotliiisî(pIuB<J'abaisaeiiîPût. J'ob-
Ipnois ainsi par une expérience très-siraple un
mélange qui contenoit en alcool 77: parlie de
Tolurae du mÊlange. Cela fait , ce mélange étoit
mis dans une bouteille qu'on bouchoit bïea
ju-qu'à ce que les difFérens mélanges d'alcool
et d'eau dont j'avois besoin, aient été faits.
Après cela j'aî t^prouvé la pesanteur spécifique
(!e tous ces mélanges.
Ayant fait le nombre de mélanges qu'on
désire pour déterminer la pesanteur spécifique
de cbacuR à un degré connu de température,
on prend une houleille d'environ deux pou-
ces et demi à deux pouces de diamùUe, qui
est représentée dans W/ig. 3 , PL II ; elle a
im coJ étroit et dont le diamètre est de o>3 de I
ponce ; la surface de l'exlrémilé du col doit élre
polie avec soin, bien douce et bien unie. L'oa
placedaus la bouteille un ibermomclre Irèssen-
ttble , dont la boule soit assez petite pour passer
p9E le col : le tube du (herraomèlre doit être
applati d'un c6té pour v graver la graduation «
et pour avoir les degrés aussi grands qu'il est
Mfsjblej toute la longueur du tube ne doit pas
contenir plus de dix à douze degrés depuis en-
viron 53 jusqu'à 63 (de Fahreneit); alors on
prend une petite plaque circulaire de verre dont
q iv
le diamètre soit à-peu -près le mdmeqne céM
de l'extérieur du col de la bouteille , et dont,
une surface doit être bien polie et bien UDie^LJ
Ton fait au centre de cette plaque un trou qui
doit recevoir Textréraité du tube du tHermo»
mètre qui doit s*y adapter d'une manière exacte
et solide. Lorsque la plaque est placée sur le
col de la bouteille ^ la boule du thermomètre
doit descendre presque jusqu'à son fond. Quand
on a pesé à une balance très-sensible la bouteille
munie du thermomètre^ ou plutôt quand on
a déterminé sou con tre -poids- ^ on la remplit
d'eau distillée qui doit avoir à-peu-prèi la même
température que le lieu de l'expérience; ensuite
on y plonge le thermomètre qui fait verser de
l'eau par l'ouverture de la bouteille , et la pla-
que de verre qui s'applique à la surface supé-
rieure du col , exprime toute la partie de l'eau
qui s'étoît élevée au-dessus de la surface. Cela
étant fait et la tare de l'appareil étant restée
dans la balance , on pèse l'appareil rempli
d'eau , et l'on observe la température indiquée
par le thermomètre : par-là on a le poids de
la quantité d'eau distillée qui remplit la bou-
. teille; on vuide cette bouteille^ on la sèche
avec soîu et on la remplit du mélange qu'on
veut éprouver; dans cet état on la pèse de nou-
veau , on observe la température que Ton
B C ' G B I H I K. 449
ici f'Ire la même que celle de l'eau
60 degrés. A présent il est clair que le
de l'eau distillée est à celui du mélange
l'unité est à sa gravité spccijique, à la
températuie.^ovif, avons par-là la gravilé
,que d'un mélange qui contient -fr: de son
la d'alcool , et l'on peut déterminer par
e mélhode la gravilé spécifique de tout
inÊUnge.
^et de la seconde partie est de di'icrraincr
[îlanlîlé de l*expaii»iou ou de la contraclioa
quVprouvent les m^Iatigei pour dîfférens de-
grés de lempérature. Je vais donner la des-
cription d'un insM'umettt par le moyen duquel
on peat obtenir les résultais eo dix millièmes
parties du volume du mélange.
Prenez un vaisseau de verre de la forme ru-
pré«enl^« pnr \fijig- 2, PI. 11 , ei qui consiste
en nne boule do verre de diamètre de t pouces
etdeUqnelles'uiàve un tube semblable à celui
d'un ihermoraètreâesprit-de-viii. la bouleel le
InbedoÎTcnt avoir entr'eux desproportions telles
qae lorsqu'ils sont remp is d'alcool et plongés
âtD< la glace, la suilace de l'alcool qui estdan^
le tllb« s'abaisse tout pr^-s delà buule , et que
qoaad ils sont plongés dau3 l'eau échauH'L-e jua-
iqo'à 100 degrés (de Fabreneit), l'alcoo! s'é-
]^ jusque près de l'exU^mité du tube. Pour
s5o , Annal E|9
pouvoir remplir d^un fluide ce thermomifi
sans appliquer la chaleur ^ il y a un tube coi
quia*élèved^uncôlé de la boule et qui peutêl
fermé avec uu/bouchon qui lui est adapté tri
•xactement. Après avoir pesé le vase vuide
versez -y une quantité de mercure qui remplu
la boule et la moitié du tube ^ et gravei niifFJ
marque à la surface du mercure» Dans cet étal^
pesez le vase de verre et vous déterminez k.^
poids de la quantité du mercure qui égale laj
cavité de la boule et delà partie du tube quiesfcj
au-dessus de la marque: prenez une a^utre quan- ;
tité de mercure égale à la centième partie d&^
la première, et après l'avoir versée dans le tube,,
faites une marque au point où se trouve alors
lasurfacedu mercure: mettez encore une quan*
tité égale de mercure^ et marquez sa surface»
Cela fait , ôtez les deux parties que vous venez
d'ajouter et de plus 7^ de la quantité primi-
tive y et marquez le tube à la surface du mer-
cnrej ôtez-en encore une quantité égale, et
faites une marque à la surface du mercure : il
est évident que l'espace ou la cavité intérieure
du tube (lui se trouve entre chacune de ces
marquer ^ est égale à rrz partie du volume du
mercure que Ton a d'abord mis dans le vase
de verre. Divisez en centièqies les espaces qui
se trouvent entre chacune de ces marques^ ex)
K r n I s. z5i
Srdà l'iDégalitédu calibre intérieur da
l s'y fa trouve, et l'espace (jiii sera
cuuedes divisions sera égal » ,-^ par-
ca\i(û occupée par la quantité da
j]ue Ton a d'aboi'd mise dans le vase.
btlrtiit de fixer cet instrument sur une
B cuivre ou d'ivoire ou d'une autrs
i, et les divisions y seroJeut graduées,
(PDcaut par celle qui est à la surface
ntîté de mercure qu'on a d'âbi^rd mise
, laquelle inanjueroit o, et tenotn-
iviskiis âu-dcssus el au<dessoiis de ce
luque dixième seroit gradue par lo,
etc. : les nombres au-dessus de o in-
îDt la quantité de i'expan:^ioa en dix
tpartiesdu volume, et ceux au-dessous
Ijueroient la contraction eu dix miU
)■
Ure nsags de cet iaslriiment , l'on n'a
pUr la buule et le tube ju^i^u'à la di-
du Cuide qu'oi] veut éprouver à une
BfedouiiLe, par exemple, à 60 degrés.
Brinlroduclion de la liqueur en ôlant
D, afin que l'air puisse s'échapper de
W qu« IVxaciUiiiIu qu'on {im
pputïonnclle à leur deaaiié.
as» Annales
la boule , et on le remet a près : cela ^(ant (kit )
plongez l'instrurarnt arec un ihermoraètre Irtrs-
' exact dans un grand vaisseau rempli dVaii
liéchaufftfe à-peu-près à loo degrés, et dan» le-
quella tempéra tu rechange lentement: obseiTez
très-eiactement la descente du mercure à cha-
que degré de son échelle, et en même tems
marquez les division! parcournes par la surface
du fluidesurl'échelled'expansiou; elles exprime-
ront les quantités d'expansion en dix millièmes
pour ces degrés de température : observez de
même la quantité de la contraction, lorsque la
température est au-dessous de 60 degrés , ou
lorsque la surfacedu fluide est dans l'itislrument.
au-dessous du o de l'échelle. Mi
Il peut être plus commode pour l'usage:^
que l'instraraent, au lien d'avoir un bouchon ,
soil formé de deux tubes qui s'élèvent parallèle-
ment sur la boule comme dans la_^'^. 4, PI. II f
de manière que lorsqu'on introduit le fluide par
im tube , l'air de la boule puisse s'échapper par
l'autre tube. Tout le reste du procédé est tel qu'il
a été décrit, et il est inutile de le répeter : il
laut seulement avoir égard aux calibres iutéw
ijeurs des deux tubes.
De cette manière on a un instrument que
je regarde plutôt comme l'ouvrage d'un cons-
tructeur d'inslmmena que comme celui d'ao
D E ' C B I M IX.
kcien, et par lequel on peut obtenir d'une
père facile la contraction ou ]*e:cpansion d'un
i en dix millièmes parties de son volumQ
bhaque degré du thermomètre, et év'ter
l plusieurs inconvéaiensdesdéttirminalioas
>ansion par le poids.
nons à présent à la troisième partie, dans
bile je décrirai une nouvelle balance hydro-
i considérant qae la tige de l'hydromètre
aire 8 toujours la même proportion avec
l grandeur de ia boule, d'où il suit que lesgra-
Tiiés spécifiques déterminées par aet instrument
peuvent être erronées et exigent une correc-
lk)o j en considérant encore que le fluide adhère
k U lige, et que cet instrument est extrême-
ment sujet aux accidens, j'ai été porté à cons-
tniirequelqu'instrn ment plus simple, plus exact
et qui fût moins sujet à être dérangé. Avec
'OD instrument tel que celui que je vais décrire,
►ut avec facilité et exactitude déterminer
auteur spécifique d'un fluide â -;7^ près dQ
total. Il a de plus l'avantage qu'il exempte de
l'usâge de deux tables qui sont indispensables
lorsqu'on fait usage de l'hydroraètre ordinaire,
]'une pour corriger les erreurs qui proviennent
t tige, l'autre pour réduire en parties cen-
ilcs la gravité spécifique d'un mélange.
'454 . A N N A L V s /
J*ai imaginé pour cet instrument différens]
caniâmes dont quelques-uns sont plus arai
geux que les autres; mais pour donner nneû
du principe ^ je décrirai celui dont la consti
tion a le plus de simplicité.
La balance hydroniètre est formée d'un levi<
de cuivre d'environ quatre pouces de long
^ni se meut sur un axe (voyez la figure 5»^
PL II) ; à l'extrémité du levier est un €tx^\
cfaet auquel est suspendue une boûloi de verre ^
f>ar le moyen d'un criii : l'axe du levier se
meut danft un espace qui se trouve entre deux
supports^ et pour pouvoir dégager le levi»
Jt% ton axe ^ lorsque les circonstauoee Texi-
'geaty les deux supports s'en(r'ouvrent^ en près-
-aant un bouton , et laissent Taxe en liberté. Sur
le levier est une pièce mobile ou un poids que
Ton peut glisser le long de la tige j et sur cette
tige ou levier sont deux échelles ^ l'une qui in-
dique la gravité spécifique du fluide que Ton
soumet à Texpérience , l'autre la quantité d'al-
cool qui se trouve d^im un mélange donné d'al-
cool et d'eau en centièmes parties du volume.
La première de ces échelles contient deux cens
divisions^ d<>nt la dernière se trouve du côté
du crochet, et est indiquée par le nombre
iooo> les autres sont indiquées àchaque dixième
par les nombres goo, 980 ^ 970^ etc.» jusqu'à
D C C H I M I E. HSS \
|>: l'autre (échelle ne contient que loo dîvï-
ps , et sa graduatioDSefait à chaque disièuie
obre commençant près du crochet par o ,
( 3o, etc. jusqu'à loo. Les indices pour ces
risioassunt sur le poids mobile.
eraisseau qui contient le mélange peutétre
Lrerre ou de métal; et pour la commodité
■truisport, te soutien est fait de manière
fil peut être dégagé du bord du Taisseau>
^nd on le veut.
L'application de la balance hydromètre à la
lenniaation de la gravité spâciâque d'un flui-
ji, 86 fait comme il suit:
Mettez une quantité sufH^ante du fluide qui
doit être examiné dans le vaisseau , et fixez le
(outieo sur son bord , fiiez aussi l'axe de la ba-
lance dans l'espace qui doit le recevoir entre
les supports : plongez le tube de verre dans
le fluide qui est dans le vaisseau > et glissez le
poids le long de l'axe, jusqu'à ce que ses deux
extrémités soient en équilibre : le nombre des
divisions , déterminé par un index fixé au poids
^ue l'on fait glisser, donne la pesanteur spé-
cifique du Quide en millièmes parties; l'aulra
index donne en centièmes parties , sur l'échclla
qni lui appartient, la proportion d'alcool qui
se trouve mûlé avec l'eau au degré de tem-
pérature donné.
S56 A 19 H A L E s
Je ne dois pas omettre de faire remarqiu
que la boule plongée dans le fluide étant deU
même matière que les vaisseaux avec lesqueb
on a fait les expériences pour déterminer Tex»
pansion et les gravités spécifiques, l'on n'apa*
besoin de correction relativement à la dilata-
tion de ces vaisseaux par la chaleur; mais lori*«
qu'on emploie des matières qui éproavent de»
dilations différentes , il faut corriger les té«
iultats par la différence qui se trouve entre Ici
quautités de dilatation de ces substances. Si ron
trouvoit une matière qui éprouvât le même
degré de dilatation que le moyen des mêlao^^
ges, le thermomètre deviendroit inutile, et les
irrégularités de la dilatation des mélanges à dif-
férentes forces seroient trop petites pour pro^
duire une erreur sensible dans la quantité da
droit à percevoir.
Peut-être par ces considérations une boule de
cet alliage que Ton a d'abord appelé bath mé-
tal et qui est blanc ressemblant à l'argent ,
mais qui est beaucoup plus dur et qui est très-
peu sujet à être eorrodé par les liqueurs spi-
ritueu>es , sera la matière la plus convenable ,
là dilatation qu'il éprouve étant à-peu-près la
moititié decelle de l'eau-de-vie d'épreuve ( proof
spirit): alors l'expansion relative entre l'alcool
et le métal n'est que la moitié de celle qui se
' trouve
DE C II I H 1 C.
I entre l'alcool et le verre. Const'queni-
lune erreur dans la déierminadon de ja
■rature |lu (luiJe ne |H'oditi( i|ue la moitié
freur daus la gravité «pt^ci^que.
; esl relaiive aux
moyens '
la qiianlité ^roparliounelle d'alcool
rravité sjjt-cifiqae donnée conteuue dans
iige qu'on appelle à présent épreuve ,
laquelle est établie au poids de 7 livres
(ces p-t gallon à la température de 55
Quoiqu'il y ait plus de vingt ans que le terme
à'^preuvff ait été établi , la proportion d'alcouL
<)ias lemèlang'- qui remplit les coadltious^ré-
cédenles , n'a jamais été déterminée. Les hydro-
niflres faits pardi[Iér<.-n.s coostructruis ne s'ac*
cordeut pas dans la tiiatJoa de ce poiut et
diiTcrent, comme je sais , de plus de 7 7 par •
loo*, et te gouvernement, pour éviter les dif.
ficutléï» a été obligé de païsser un acte pour
légali&er pour un tera» court 1 hydroniélré de
CUrck. tout seul, quoiqu'il soit t rè s- probable -
ment sudsi vague qu'aucun d es autr-)^ , particu-
lièrcmeot pour les mélanges qui sont beaucoiij)
plat 9pirilueux quf l'épreure.
Mais si l'on emploie des moyens convenables,
ce lermc peut cire iiié avec autant de préci- ■
lîoo que tout autre. Je u'ai poiut de doute que
, 7ome XUl. R
I
sSS A m: N A L E s
par la mélhode que je vais dtîcrire, on n'obéi
tieçne la valeur de ce terme à 77^ près dxtr
total.
L'obstacle qui s'est opposé jusqu'à présent k-
la di^termination de ce terme , vient de la dif-
ficulté d'obtenir ffra^ïra/Z^u^l'exacle capacité de
gallon : on a à la vérité statué qu'il conlenoit-
3.3i pouces cubes; cependant malgré les grands
soins qu'a pris une corailé établi par la cbambr»
des communes vers l'an lySS , pour cet objet,'
et aidé du secours de plusieurs mécaniciens in-
génieux, ce point fut laissé indéterminé. La
méthode dont ou Ht usage consi^l oit à faire des
cubes de difl'érentes dimensions, & commencer
par un pouce, lesquels furent exécutés avee
beaucoup de soin par feu M. J, Bird , et sont'
à présent, comme je le sais, an dépôt de II
chambre des communes. Mais si l'on c^nsidfeflA
la (lifHcnllé de faire un cube exact et cellt<
(Jedélerminer sa cavité avec précision, l'onsedl
que l'on ne peut donner une grande confianaad
à l'exactitude de la mesure du gallon qu'on
oblenue par celle mélhode.
la figure géométrique la plus simple qu'ak
puî-ise exécuter avec exaciilude semble être l(
cjliudre. Par le moyen d'un in*Irumenl que j'en»
ploiedansraesatieliers, on peut faire on cjlindn
et le mesurer bans beaucoup de peine jusqu'à j-v.
C H I Bf I E.
Kpottce. L'on n'a donc qu'à faire un ry-
de cuivre OQ d'autre mêlai d'environ 6
■^pouces de diamèlre et d'envjroa la même
ineur. Le cuivre doit être préféré à lont
t mêlai f pnrce que ses dilatations sont les
ics que celles de nos mesures ^e pouces
OQl ordinairement faites de ce mêlai ; ^on
( doit élie (el qu'il le fasse plonger dans
■ ; et ayant délermiiié avfc soin ses dlmcn'
I pouces et en dixièmes de ponce, l'on
vs qu'à le peser arec beaucoup de soin
air et ensuite dans Trau dlililli'e arec une
bectrèâ-exaclej et parcemo^en on obtient
i|Dantité d'eau égale a la solidité du cylin-
ialorsoa a cetleslmplc proportion : comme
tlidedu cylindre délerminé en pouces est
m poids d'eau , 33 1 pouces sont au poids
talion de cejîuide.
Ayant ainsi obtenu le poidj du gallond'eau,
pour te servir de ce résultat l'on n'a qu'à cons.
Iniiie ua vase de cuivre de quelque formn con-
Tenable, ayant un petit col et de telle gran.
dear que, lorhqu'Il est plein d'eau distillée, ion
coDleuu toit le poids d'un gallon, comme in
l'« Jéierminé auparavant à la tcropérature de
55cirgré» : mais le meilleur moyen de déler-
rainer si le vaisseaux est plein , est d'y verserde
l'<au, jusqu'à ce que sasucface s'élè-ve p?v uu
Bij
I
I
aGo A BT N A L z s
eflet de son aUracl ion au-dessus dii col du vase:'
alors en plaçant une lame de verre sur la sur-
face de l'eau , elle chassera par sa pression lout
ce qni passe au col du Taisseau.
Nous avons par-là un moyen usuel d'obtenir'
la quantité exacte du gallon , après quoi il a9'
sera pas difficile de déterminer la proportion'
de l'alcool dans un mélange , puisque, lorsque-
la mesure du gallon est remplie, ce que con-
tient cette mesure peut penser exactement sept
livres dodze onces à une température donnée.
L'on peut obtenir cela sans une erreurqui ex-
cède la viDgl-uiiliième partie du tout. De-Ià
nous pouvons parvenir à une mesure perma-
nente de capacité, et l'on peut employer U
même méthode pour établirj les mciures de
poids , en déterminant la proportion du poids-
d'nn pouce cube ,etc. d'eau à oelle de nos poids,
onces, etc. Kn conséquence, aussi long-Iems
que no! mesures de pouces resteront les mômeS,
nos mesures de poids et de capacité resteront
au$ii les mj^me-:.
Qu'on me permelte à présent de comparer
laTuéihodeque je viens de rapporteravec celle
qui a été décrîlc ptmr le même objei dans les
Tran>aciions Philosophiques. I/on a adoptr- la
méthode de déterminer par le poids li',« pro-
pott'ona d'alcool el d'eau, et l'on a ajouté l'eaa
diilîlJée dans la pioporliou de i , lo , i5, etc.
HE C H i M ! r?
rains k chaque loo grains d'alcoot , de ma-
ït-re que les mélanges dans les expériences
yloieot exprimés par les f raclions vu-lgaires dans
Ploe pr 'gression harinrnique, comme v^, — ,
TT, etc. les nnmérateurs dénofant les poids de
]'<Icr;oI , et les d^nomiiiatenrs ceux dmnélang' 7
An confraire mes expériences sont prises en
parties cenléùmales du mélange par mesuie ,
cooime rrr, frr, -^ , elc. ou 96, 90, 85 , etc.
par 100 du Tolume.
Or loute transaction relative à la rente ou
an droit sur Iali(iueursspiri(ueu5es étant réglée
par la mesure et non par le poids, il est év]-
t qu'avant que leurs résultats puissent èire
(agences proportions parpoids doivriu Cire
Iduites en leurs équiva'ens en mesure; qiir les
i de la concentration doivent entier en
npte, etc. et cependant après tout nous no
avons par aucun calcul tirer de ces expé-
I la gravité spéci5que de 9J par 100^ ou
r 100 , ou 65 par 100 , etc. sans avoir
mm à une approximation; ce qui ne doit
nais être fait , à moins qu'il ne suit impos-
d'obleoir des résultats diicct;^. Au cnn traire
iftr la méiliode que j'ai diîcrite, nous rempli-»-
iDDS ces condiltons par des expériences Irès-
ïiciles et sans aucun calcul.
I l>e plus , la méthode' que 1» membres de
Riij
2i62i Annales
]a société rojalc cnt suivie pour oblenîr les
gravités spécifîqi e^ de leurs différen s mélanges,
semble être sujette à plu^eurs objections^ et
celle de déterminer Teffeide la chaleur est era«
barrassante , sans être satisfaisante. Elle est dé-
crite de cette manière: « Ils avoient une bouteille
piT f que sphérique d'environ 3, 8 pouce de dia-
mètre; son col étoit formé d*une portion de
tube de baromètre d\nviron i^poucede k>ng.*
SI était parfaitement cylindrique , et son calibre
étoit d'environ 3S de pouce, et à Textérieur
près du milieu de sa hauteur étoit gravé im
CTcIe fin pour servir de marque a rendroil ou
^I falloit élever la liqueur. L'on prenoit, par
Je moyen de cette bouteille, la gravité spéci-
fique (lu n:élange à diflereutes températures
la liqueur que Ton voulait éprouver étoit d'a-
ï)or(l amenée près du degré de température
ilcsiré; la bouteille éloit ensuite remplie decetle
liqueur jusqu'au commencement du col seule-
ment, afin qu'il restât de la place pour l*agî
f,iter ; l'un passait ensuite par le col de la boa-
leiliedans la liqueur un thermomètre très.fin
et très sensible, qui indiquoit si elle étoit au-
dessous ou au-dessus de la température que Ton
r'esiroit. Dans le premier cas on exposoit la
1<iTteille à l'air froid, ou même on la pion*
geoit dans Yem froide^ et pendant ce tems on
r *
» ■ C H I H ï k:
wgeoit fréquemment le (hermomètre dans la
^ueur , jusqu'à cf qu'il indiquât le point précis
(température qu'on vouloir. Demêœe,lor3-
jpe la liqueur ttoit trop froide, on meltoit la
lUleille de l'air chaud , on la plongeoit dans
i'eaa chaude, ou plurôt coramunément on la
lenoit dans sei mains, jusqu'à ce que par des
«sais répétés on la trouvât au point désiré. Il
faut faire attention que pendant ces opérations
par lesquelles on réchauffbit ou on refroîdissoît
le mélange , on agittoit fréqueramenlla liqueur
entre chaque immersion du thermomètre, et
l'on tenoit l'extrèrailé du lube recouverte aussi
constamment qu'il étoit possible, soit avec le
doigt, soit avec un couvercle d'argent fait pour
cet objet. »
Par cette méthode de déterminer ,Ie$ gravité*
spécifiques et l'effet de la chaleur sur différens
mélanges , l'on est sujet à une perte detems
beaucoup plus grande et à la dilHculté d'élever
au point désiré de température toutes tes par-
ties du fluide qui est contenu dans la bouteille-,
cequi n'est pas aisé, particulièrement lorsque la
différence entre ta température de la liqueur
ct celle de l'air libre est grande. L'on nous
dit qu'on produit cet effet en agitant la bou-
teille, et en laissant moins d'rh de vide; mais la
moindre réflexion panuadera à chacun que dais
R iv
2tG4 A N N A L i; ft
ces circonstances il e»t difFicile de biea mêler
lin fluide dans une bouteille sphérîque. L'on nous
dit encore qu'on a obtenu le degré de tempe-
nature du fluide en plongeant de tems en tems
un ikermomèire dans la bouteille qui le con-
lepoit : or ceux qui sont familiarisés avee les
expériences thermométriques savent: combien
de tems il faut qu'un thermomètre soit plon-
gé dans un fluide avant de pouvoir être assoie
qu'il a acquis la même température , même à
\in demi degré près. 11 y a plus : on ne peut ^
avoir cette certitude que lorsqu'on voit le mer-
cure se mouvoir dans le thermomètre en sens
contraire, que lorsqu'il a été plongé dans la J-i-
qiuMir; c'est-à-dire, qu'en suppossant la tenipé-
lati're de la liqueur à 80, et celle du/thermo-
mclre avantrimmerAicn à 60, nous ne sommes
certains que le llicrmomclre à la même tero-
j.érature que la liqueur ,que lorsqu 'après s'être
élevé à 80, il recommence à descendre par le
^'cfroidissemeut. L'on peut prendre par-là uiie
idée (lu tems et de la peine qui sont nécessaires
pour donner àun mélange le degré de tempéra*
ture que l'on désire j je crois même que la chose
est impo.^sible, si on ne laisse le thermomètre
r( nstammenl plongédansla liquei^r* Outrecela»
(pioique les expériences des commissaires delà
société ne soient faites que de ciqq degrés en
n E C H I M I H.~ 205
cinq degi'és de température, chaque fluide est
soumis au moins à 44 pes('es : jugez quel doit
être sur la Force de la liqueur l'effet de l'i'vapo-
rjtion des parties les pluB spirilueuses pendant
toutes ces opérations , parlîculièretnenl lorsque
la liqueur a une temp^rauire beaucoup pins éle-,
Teeque l'atmosphère, et si vous con^idcrez l'ef-
fet du couvercle d'argent que de feras en (eras
l'on place légèrement sur !e col de la bouteille,
son pouvoir conducteur différent ne sera pas
défavorable à l'cvaporation.
Nous ne sommes pas moins sujets à des r^-
lullals erromiés, lorsque lalemptîrature du n;è-
lange approche de 3o degrés, et que celle de
l'air està5o ou 60. Quelque soin que l'on prenne
k sécher la bouteille , il sera impossible d'era-
pêcberquerhumidilé ne se condense k son ex-
lérieur; ce qui peut augmenter sensiblement
son poids.
Dans mes expériences il est évident que je
ne dois peser le mêiar.ge qu'une fois; ce qui
étant fait à la température du lieu ou très-piès
de cette température, je n'ai rien à craindre j
de la différence de températiue qui peut se
trouver dans les différentes parties du fluide.
Outrecela la température peut î-tre déterminée
avec la plus grande e\aclilude, parce que le
thermuraètre reste constamment dans le fluide,
a66 A v H A t E s
el il ne peu( y avoir d'évaporalion sensible pea-
dai;! une simple expérience, parce que la sur-'
face de la lk|ueur est conslaranient recoiiverlc
d'une plaque do verre qui est en contact ira-
iné.'liat avec elle , et il j a peu de disposition
àl'éTaporation.Inr-^iielatempéralure du fluide
em ta même que celle de l'atmosphère envi-
roDiiante. 11 est indiliérenl que la température
des difTérens Huidessoil la même ou non, lors-
que leurs gravités spécifiques ont été détermi-
nées ; car ayant la (cnipérature au lems del'ex-
péiiedce et le laux de l'expansion, nous pou-
vons facilement rétliiire les diiFérentes gravités
spécifiques au même degré.
L'on voit par ce qui a été dit combien il est
inconveiiable de déterminer par le poids l'effet
de Ici clialeur .sur les mélanges. Far mon ins-
trumeni nous n'avons rien à craindre de ce côté»
caraprèsque la quantité convenable de liqueur
est versée dans le vase , l'exlrêmilé du tube
peut être scellée herméiiquement, jusqu'à ce
que l'on soit saiisTait des expériences.
Mais le pins grand avantage de la méthode
que j'ai donnée, outre sun exaciilude, est,
relativement à l'autre, la brièveté du tems
nécessaire pour faire une suite Irès-complette
d'expériences pour déterminer la force des
mélanges ou la quaulilé d'alcoul qui y est coa"^
J
C H I M i"]
iepnîa cinq parties d'alcool par c-at
VlOQ à chaque degré de (empi'rahre
. tbermoraèlre de Fahreiieit , et teia
exéciilé en peu de jniirs par une
pqui n'est pas fort habituée ù l'ail des
Pces : au contraire, quoi.|;ie les expé-
ïdécriles dans les Transactions l'hiloso-
pl» ne descendent pas plus bas que ta force
■t^raut^e, et que la dilatation n'ait clé àé-
Ùoée qne de cinq deg' èa en cinq degrés ,
nous dil qu'elles ont occasionné plus de
e pesées.
'n devoit rataonnablement espérer qn'on
s auroît fouini quelque itgle pour appli-
r «Di mesures les proportions d'alcool àé-
BÎn^es en poids -, mais comme on a omis
arlîele, je donnerai, pour ceux qui ne sont
bien familiarisés avec ces matières^ un
nple «lecalcul pour cet objet ; ce sera lecaU
Ju nombre de gallons d'alcool contenu dans
]uecent de mélange pour la proportion de
grains d'alcool et de S5 d'eau.
upposez la gravité spécîHque de l'eau i , et
\de l'alcool 82S, le volume de la quantité
Uni pesant too grains sera 121 , 2i3i , etc.
let étant ajouté à 35, volume de l'eau, la
lortion dans cette expérience sera exprimée
Bctic fraction tH, t^t7, laquelle réduite fera
I
I
27» Annales
terme moyen des dilFdrentes forces auxqi
les liqueurs ^«pirîtueuses sont imporléea , nous
facilttoQs le calcul pour réduire à celte valeur
les droits surlesliijueurs spirltueusesàdifféreuft
degrés de force: notre mnlliplîcaleur seroil ra-
rement plus graud que 1 1 , parce qu'on ne per-i
met d'importer d'aucun endroit , si ce n'est de»
Indeii occidentales, des liqueurs tpjriiueusesplat>
fortes que ii pour ceut cumparaliveuient avecv
répreuïejau lieu que si-le terme de l'épreuva
auquel le droit est établi, étoit prisa une gravité
spécifique de 825 , nous aurions une réduction
considérable, notre multiplicateur seroit rare.
ment moindre que 7 2 et sou vent au dessus de 90.1
Relallveraent au thermomètre dont on doick
faire u^-age avec la balance hydromètre, oa^f;
Ire l'éciiellc de Fahrcneit , il pourroit êtré(
utile d'avoir des échelles pour l'eHët de la
leur sur les mélange^ de diJî'érenles pesanteurs
spéciiiiiues , ou qui difièrent par cenlièmea d'ail
c<»ol , le'^quelles dénoleroîcnl qut-lle ré>lucli(
ou agtneniaiion devroit être faîie par cea-j
tièines stir le droit de l'épreuve. La même ( hoi
pou loii ■jp faire , ayant le degré de chaleur su^
l'écli- lie de Fahreneit , et l'appliquant à uni
table calculée p ui- cet ubjet. (^'uand le gou.
veruerii'»nt aura fixe la vaieui de IV/jreuft-, ^'aî
l'inleulioa <Ie construite uae petite table sur di
n r Cl
pesanteur :ipécilit]ite de 635, à une cer-
lemperattii'c.
prè'iutilongcalculnons avons là peflan-
Spî-cilique d'tiu tnclange qui contient par
79,1748 gallons a'aloool-, mainleuant c'est
fKTttê ipét'iltque ùes parties ceuléiimales du
ige cjue nous cherchuns ; mais je ne sais
leot m'y prendre pour dL-Ierininer leuiode
■nir de ces résultais la gravité spécili(]uc
mélange <iui contienl 80 d'alcool par ceni.
'on pourroit conclure de ce qui vieold'ê'ire
dit, ijue je considère le mode préstnt de dé-
tfrminer le terme de \' épreuve , comme préfé-
rable à tout anire : ce n'est cependant pas !e
^ca*; raflis il est hors de doute qu'il n'y ait plu-
sieurs avantages à retenir la V3leur|acluelle do
l'épreuve; onprcvieiulr;i par-là la conrusiouqui
aiTi>c luujours dans lecouimerce , lorsqu'on ïn-
trof'uit quelque changement de valeur ou de
déiiomtnalionsde inarclianJises. Je propo-ierois
Joac de délertniner que'le est ia gravite sp^^
citique àvXêpreui'e par l'hydromètrede Clark,*
on comme elle clojl fixé« ( par le poids , pa«"^
gailon, et de iViire de <cLte gravité spécifii)ue ,
le terme : retenant ainsi la valeur actuelle de
l'épreuve, t» h'nwé.W^i^lhebuhble') reste en-
core une indiic lorsqu'on vl\\ p.is di'S liydroinè-
ircs sou» sa main ; et l'cpreu\ e éiaflt piesque le
I
37» A H N A' L .E s
la valeur de l'ëpreuTc, ou si elle doit enètresoni
traite -, mais si Ion a pris la différence , il fai
rappliquer comme il est indiqué par le pi
grand des deux nombres sur sa propre échelle
exemple 1. Supposons que le droit snr
liqueur d'épreuve est de 7 sols par gallon^
la quantité 120 gallons:
lao à 7 sols 42 li
Force indiquée par l'hydro-^
mètre ^ 7 pour cent au-des-{
sus t,^y^^^ .^
V somm6 10
Par le thermomètre pour la]
température^ 5 pour cent
au-dessus ) 4p^<>
'm _ I
La correction qui, étant ajou-
tée aux 4» livres ( les deux
nombres étant addition-
nels ) , donne J^6i^o
pour le droit sur le mé-
lange corrigé, pour la force
et pour la température.
Exemple !!• 120 gallons à 7 sols , 43 1
Par le thermomètre, au*des*\
sous de répreuve, 7 p. c .1
Par le thermomètre au-dessus| ' ^
de l'épreuve, 3 p. cent.. . .J
Gorrecrîon sousir. 1,68
Le droit corrigé 40^32
M.
«
DE CUIUfE. 375
I avant de faire aucune expérience sur
t objet, le terme de l'épreuve devroït être
K, et les proportions dont on doit se servir
nur les expériences , prises en liquears de ce
degré de force par les résultais déjà donnés dans
IesTransactionsPhiIosopliiques,nouspouvons,
AU moyen du calcul, approcher assez prés de
ce que seroit la pesanteur spécifique des inê-
laDges dont les proportions seroient établies en
parties centésimales sur ce teime , aussi loin, que
les eiperiences ont été portées ; mais les con-
clusions ne seroient jamais très-satisfaisantes, et
l'on repéteroit les expériences sur un plan sujet
à moins d'objections et également exact, et
eela seroit l'ouvrage de peu de jours, avec une
oppense qui, excepté celle des liqueurs spiii-
ineuses, ne passeroit pas de cinq a dix livres.
Cependant î! y a certaines circonstances où
Itdensité des liqueurs spiritueuses n'est pas UD
imlice de leur force, car il est bien connu
[fie l'on a commis des fraudes en dissolvant
u les liqueurs spiritueuses quelquessubstan-
fcpar lesquelles la pesanteur spécifique a été
'Ugmenti'G sans une diminution sensible de la
^Orce, par quoi l'on a éludé l'essai de l'hydromè-
tre ordinaire. Cela m'a engagé à faire les expë-
'^nces suivantes, non avec une grande eXBO-
Htude, maissimplementpour donner un eieoa-
~i Tome X1I2. S
r
JI74 A K If A L E s
pie de Fosage pins étendu que l'on peut faire
de la balance hjdromètre.
' J'ai pris de l'eau-de-vie telle qu'on en trouiae
x>rdinairement ches les marchands : sa pesan-
teur spécifique éttnt 936 à 60 degrés de tem-
pérature ; j y ai ajouté du sucre , non pas, 2i
ce que je crois , autant qu'elle pouvoit en dk-
éoudre : après avoir bien agité la solution, )e
l'ai laissée en repos pendant 48 heures dans
«ne pifaiole bondbSe, et lorsqu'elle a panipas-
-iafalement claire, j'ai examiné sa pesanteur ^é-
foifique, qui s'est trouvée de g76à la même tem-
^tpéralute qu'aupararant. Pour éprouver jusque
tpielpoinuctn pouYoitdécouvrtr les dissolcuioiis
5de cette espèce \ j'ai fait un bassin léger de
-cuivre qui est représenté fig^ "6, PL II ^ et
qoi jpeat être suspendu au crochet de la ba-
dasce par ie moyen d'un fîl de cuivre : au lieu
lAa orin et de la boule de verre , une extrémité
idfCt4fil>de cuivre est fixée dans le milieu du bas-
sin, l'autre se tdrmine aiu crochet qui le fixe
-b la balance. Le poids du bassin et du fil de
cuivre est tel, que lorsque je lesuspendoîs a
ik balance 9 et que le poids mobile étoit fixé
"à 1 000 , il y avoit équilibre : j'ai mis le poids
mobile à 800 9 et j'ai versé dans le bassin asseK
<[e liqueur pour réubltr l'équilibre. J'appellerai
<e€te quamiié 20a
DE Chimie. 376
AI01-» j'ai di^jagé le baesin , j'ai fait évaporer
la Iir|ueur sur le feu, et le sucre est resLe au
biud du bassin, lequel èiitiit suspendu de nou-
Teaii à la l)al*nce, el ré4ulIH)n: éumi rfiubU
enrepoussapt le poids mobile Le long du fléau*
I indique 979,7 : par con^cquent la
lolution contonoit ' -. de son fioids de sucre,
i j'ai pris 200 parties d'eau-de-vIe
ftMicre, et elles ont laissé par l'étaporation
■peu de suljïtauce noire qui ne pcsoit pas
i de -';; du tout.
afin j'ai pris du rimi de la même pesanteur
Ecifique ou de gZ^i; et y ayant ajoute du
sucre avec les precauiions décntes, j'ai tléte^
uiioc sa pesanteur spécitique qui étoït de 964*
1 nun sans sucre traité de la même manière
p Teau-de-vie, a laissé de même un reùJu
î p'excédoit pas un millième du total,
t expériences fout vuir /a possibilité de
dît les fraudes du droit par de pareilles
lolutipuâ- Peut-être peut-on trouver des subs-
tance» <|ui augmentent la densité des liqueurs
spîntueusos beaucoup plus que le sucre, et
atusitlee nielliodes de précipiter les substances
saii» distillation ; mais u'eunt pus chimiste, je
oVn ai pas connoissance. Sïl'on eioii instruit
que les percepteurs de l'impôt possèdent un
uutrument propre à découvrir ces fraudes, cela
SI)
2']6 Annales
pourroit empêcher qu'on ne les tentai^ et dans
les cas de soupçon'un percepteur pourroit, en
moins de dix minutes , déterminer la propor-
tion du résidu , à moins de tt- près du tout.
' ' Telle est la précision que j'ai cherchée ; mab
la balance hydromètre étant un objet nouveau y
et les percepteurs de l'impôt n'ayant pas l'ha-
bitude de s'en servir , la détermination des.gra-
vités spécifiques par son moyen peut paroitre
d'abord exiger plus de temps que l'usage de l'hy-
dromètre ordinaire; mais je suis persuadé
qu'après un exercice d'une heure un percepteur
pourra déterminer lagravité spécifique d'une li-
queur spiritueuse dans l'espace de deux minu-
tes ; etsi l'on considère les changemensde poids,
etc, je doute beaucoup que Topération par l'hy-
dromètre ordinaire jouisse être faite pluspromp-
tement : d'ailleurs le temps seroit amplement
compensé par l'exactitude des déterminations.
Maissinoussupposons qu'on lasse usaged'une
méthode moins exacte, nous pouvons être cer-
tains que , quelles que soient les erreurs , elles
tourneront infailliblement au désavantage de
l'impôt. Aussi-tôt que ces objets seront arrêtés ,
les marchands seprocureront eux-mêmes les ins-
trumens convenables pour déterminer avec la
plus grande précision quel doit être le droit
sur leurs liqueurs ; si les erreurs sont contmres
DE Chimie. 377
I a leurs intérêts, ils ne manqueront pas de se
^Bbinclre, el des déterminations vagues ne sa-
^^bfcront que ceux à qui elles sont proBtables.
^^>e plus, un mouienl de réflexion nous con-
vatocra que la re'unîon de petites erreurs qui
scparénienipourroient être considérées comme
des Lia{>ntclles, feroient une somme très-con-
âdcrablc sur ecite branche de revenu public.
Cependant si l'on tenoit aux hydromètres
ordinaires, parce que les perceptcursde l'impôt
sont accoutumes à leur usage, j'en ai construit
un<|uiscmbleavo)r plusieurs avantages sur ceux
que j'ai vus jusqu'à pre'scnt; il est formé d'un
lube de verre d'environ 4 pouces et de i de
pouce de diamèue (J'g'J ,Pf. i/);rcxirêmité
•Dpéricnre de ce tube se termine en un plus
petit tube , dans lequel est une tige d'ivoire ;
sar cet ivoire est une échelle qui contient 100
K disions : au milieu est O; les autres gradua-
it au-dessus et au dessous du o indiquent les
mbres 10, 20, etc. jusqu'à 5o. Léo exprime
la force ou la gravité spécifique de la liqueur
spirilueused'ey^reui'e à la température de 60 de-
UÀ; les divisions au-dessus de o indiquent eit
pf^lies centésimales de combien la liqueur est
pft|s forte que l'épreuve; celles qui sont aii-
LS deo indiquent paiement en parties ccn-
s de coutbien la liqueur est plus foîbte.
S iij
3 78
Annales
La parti*
nferi
ï du lube r
t la plui
teneure c
larf-e contient un thermomètre gradué (l'un cote
selon iVcIielle de Fahrenheit , et de l'auireunc
e'chi-lle qu> indique en parties centésimales Aé
la valeur de l'épreuve, de combien la liqueuf
paroît plus forte ou plus foiblc qu'à la tem-
pérature de 60 dfgrès. Le o de cette e'chelle
repond au 60' degfé de Fahrenheit, et les di-
visions au dessus et au-dessous de ce point in-
diquent les nombres la, 20 , etc. Les nombres
qui sont au-dessus du o désignent le nombre
des parties centrsimales qu'il faut soustraire
pour corriger les r(*suliats de l'hydromèire à
Ja température de Codegn's : ceux qui sont au-
dessous de'signent le nombre dé parties centé-
simales qu'il faut ajouter.
Oh se sert ainsi de cet hydrbmèlre. Oll \é
plonge dans la liqueur spiriiucuSe dont on Veut
déterminer la valetir, et l'on observe h quelle
division de la petite échelle dlvoire l'hydro^
mètre s'arrête; ce nombre eTprinïe en partîéâ
centésimales combien la liqUeur se trouve au-
dessus ou au-tlessous de l'épreuve, en suppo-
sant la tempe'raiure à 6u dcgit-s du thermo-
mètre de Fahrenheit, ou au o de l'échelle âé
correction sur le thermomètre : alors on retiré
l'hydroraètre, et l'on examine i quel point de
l'échelle de correction s'est nié le lùerctiredà
DE Chimie. 379
ihfrmoroèire. Ce nombre exprime ea parties
ceoit-sîmalcs de la valeur de Vépreuve la cor-
reeiîon , pour réduire fe résultat de l'hydro-
œétre à la température de Qo degrés.
Le calcul sera le même que celui qu'on a
tiposé ci-devant.
Cet instruiHcni semble plus simple ei plm
convenable que l'hyd romèire ordinaire. En rea-
r-BlUant riiydromètre et le tbei-momètre , on
itc l'embarrati de deux instrumeos séparés,
lube inléneur^iam Jt-peu-près cylindrique,
tve moins d'obstaoic à se mouvoir dans
fluide, que s'il avoit la forme sphe'rique or*
ire. L'échelle éunt d'ivoire, l«s division!
icnneat plu* sensibles que celles de tout4
matière ; et sans l'inconvéoiem des poids.
Von a une échelle qui excède les limites aux-
il est permis d'il» jiorter les liqueursspi-
M. A cela l'on peut ajouter la commo-
dts graduations centésimales. Cependant
tout je Bc puis m'empécher de regarder
plus convenable l'usaj^ de la balance
^^dromètre. mais dans laquelle il pourroit être
:i«bl« d'avoir , au lieu d'une boule , un cjr*
de verre qui contiendroit un thermo*
A If !« A L E s
DIVERSES EXPERIENCES ,
Sur la combinaison âe l'étain avec -jl
le soufre ; i
Par M. Pelletier (a).
0.-1
uoiQUEnousnerencontnoDspotat parmi ' )
les minéraux la combinaison naturelle de l'e'taîn
et du soufre, cependant l'art l'opère avec la plus
grande iàcilite'. En ajouiani du soufre à de l'étain
quel'on lient en i'usiondans un creuset, l'on ob- .
tient uneâubsiance minérale qui alebrîl tant mé-
tallique, etdontlacassut-eestquetquefoisrayoD-
née, mais très-souvent laraelleuse; lesoufres'y
trouve,<d'après£>?/^/nan/i, dans les propo nions
(Tenviroo 30 livres au quintal. Cette combinai-
son est désignée sous le nomid'étaîn sulfure, et •
par des chimistes modernes scms le nom de
sulfure d^écainlSi l'on veut unirune plusgrande
quantité' de soufre à l'etain, il faut faire usage
de procédés particuliers , et se servir de divers ;
intermèdes, tels que le mercure, le muriate i
d'ammoniaque , et alors au moyen d'un feu coi»- J
(d) Bitrait d'ua mcoiaire lu > ricadéinie dei scicacei, ca '1
tiancT 1791. I
DsCniMiE. a8i
s et long-iems continue , l'on parvient
iJre entrer dans cette combinaison un pea
is de 40 livres de soufre par 100 livres d'ë-
D.fd'après Bergmann) , et le nouveau pro-
it, f]ui est de couleur d'or, est nommé or
uif.
■ préparation de l'or musif a été décrite
r Kunkel. Plusieurs pharmacopées ont aussi
m4|ué la manière de le préparer. On le fai»
1 autrefois prendre intérieuremeni , mais
jourd'hui l'or musif n'est plus d'usage en
ïcine; on l'emploie pour des décorations,
Icienss'en servent aussi pour frotter les
toussinets des machines électriques.
i^ur préparer l'or musif, l'on employoit
pulKs éf^ales d'élain, de mercure , de soufre
«du murialique d'ammoniaque; mab M. de
BuJIion uousaapprisquel'onpouvoitdimiuuer
Uiloisedesoufreetsurtoutccllcdumunated'am-
noniaque, et obtenir autant d'or nausifet d'une
aussi belle qualitéi et, suivant M- de BuUion,
il csl nécessaire que i'éiain soit pourvu de tout
Km pblogistique , pour que l'or musif puisse
l'obtenir. Bergmann le croyoit de luème; et
comme personne u'a écrit contre leur opinion,
il paroït que c'est celle qui est généralement
fi-cue. J'indique assez le sujet de mes obser-
_mtfiiu, qui seraient de peu d'intérêt, si elles
383 Annales
n't-toient accompagnées d'une sulie d'expo
rîences dont je vais prëscnter les détails.
Première Expérience.
Parties égales de mercure, de murîated'aœ-
ti]Oiiiaque,d'ciain el de soufre, tnlont donné de
l'or musîf très-beau : c'esl le premier des pro-
céda connus que Ton trouve décrit dan»
^presque tous les livres de chimie ; j'y renvoie
pour la manipulation.
Seconde Expérience.
Huit onces d'e'tain , huit onces do mercure,
dix onces de soufre et quatre onces de mu-
riate d'ammoniaque, m'ontdonné det'ormusif
Irès-beau ; c'est le procédé indiqué par M. de
Bullion, dans lequel il y a de moins deux
onces de soufre et quatre onces de murtata
d'ammoniaque : c'est particulière ment sur c9
(lernier ingrédient que porte l'économie, puis*
qu'il «st diminué de moitié. Le mercure et
le muriaic d'ammoniaque que l'on emploie dan»
CCS deur procédés servent ii diviser et il oxi-
der l'étain , qui ensuite Jl l'état (Toxide s'unit
Au soufre et fait Tor musîr. Il e»t difficile desuivre
«sactement ce qui se passe dans ces opérations.
Je ne parlerai pas de l'explication que l'on
en adéjh donnée mais voici comment jeconçoit
quel'oti doit concilier les rëstiltats qu'elles adyft
D E C n ï M I E. îS5
offrent avoc les principes adoptes par des chi-
rnisies modernes De la rcaciion du muriaie
d'anlmoniaque sur IVtaln survient un dégage-
ment de gaz hydi-ogène; l'c'tain, qui se trouve
ensuite àlVtat d'oxide, décompose le muriatë
d'ammoniaque , et l'ammoniaque qu'il en dé-
gage s'unit avec lé soufre , ei tous deux passent
dans la distillation Sous la forme de sulfure d'am-
moniaque. L'acide muriatiquc s'unil à IVtalà
oxidc, et fonne du muriatique d'étaïn dont
une très-peiile partie passe dans la distillation ;
l'autre portion est ensuite dtîcomposée par l'ac-
tion du feu. Cl l'oxidc d'e'iain qui reste s'unit
au soufre et forme de l'or mnsif. L'acide niu-
riatique qui se Tolalilïse, rcnconirani de l'ammo-
niaque s'y unit et régénère du muriate d'ammo-
ïiîaque. Il y a aussi dans celle opération unepor-
tion d'c'taift qui à c'tésimplenient oxldée, et <Jul
dans cet ^lats' est unie ausoufrc et a produit de
l'or musif. ïi y a de plus une ponlon de murialë
tfsïnraoniaque qui échappe àladécomposilion,
et qui se sublime en nature. Quant au merciife,
il s'unil au soufre, et leur combinaison donne
du sulfure de mercure qui se sublime. L'on
trouve quclqiinfoîs une petite portion d'or lOu-
sif dans la partie supérieure des vaisseaux danà
lesquels l'op'^r.itioh a été faite; cet or muaif
tsi en beUcs lames souvent esàgones. Au pre-
i
384 Annales
mier apperçu Ton croiroit que c'est de l'or ma-
sif qui s'est volatilisé ; mais comme il n^est point
volatil , voici comment il paroit que cette
sublimation a pu avoir lieu : le muriate d'am-
moniaque , en se volatilisant , enlève avec lai
une petite portion d'oxide ; et c'est cet ozide
d'ëtain qui dans le moment de la volatilisation
s'unit au soufre qu'il rencontre sous l'état de
vapeur , et l'or musif qui r&ultedeleur unioii»
s'attache dans l'endroit où il vient d'être fonné.
L'on ne doit donc point regarder cet or musif
comme volatilisé. La complication du procédé
pourroit laisser des doutes sur l'explication que
jedonnede la formation de l'ormusif: je vais donc
l'appuyer des rcsullats de quelques expériences
directes et moins compliquées. Il est très-essen-
tiel , dans les procédés que je viens de rappor-
ter, de bien ménagerie feu; car s'il est un peu
trop poussé f alors il passeroit sur la fin de l'opé-
ration de l'acide sulfureux y et au lieu de l'or
musif l'on n'obtiendroit qu'une substance qui
seroit noire, et quiam'oit un aspect métallique.
Troisième Ea;périence,
J'ai fait dissoudre 600 grains d'étain dans
environ 4 onces d'acide muriatique. Les phéno-
mènes de cette dissolution étant connus , je n'en
parlerai point. J'ai mis ensuite la liqueur dans
DE C n I M I E. a85
capsule de verre, el j'y ai 3Joulf5 600
1 de soufre. J'ai placé lu capsule sur un
i de sable h une douce chaleur, et je l'y
DaiWe jusqu'à ce que la mati^^e fôt devenue
concrète. Daus celte evaporaùon, il s'est d<;ga-_
gé beaucoup de vapeurs d'acide niuriatique.
Le résidu ayant ctépulv^ris^ pour que le mé-
lange se trouvât exact, je l'ai ensuite introduit
unne cornue que j'ai chauffe'e comme dans les
rations ordinaires de l'or niusif. Dans cette
MÎllation, il s'est sublime, dans le col de la
■mue, du muriate d'élain concret, ensuite
B peu de soufre; ce qui resiait dans la cor-
c étoit de t'or musif d'une belle couleur.
Quatrième Expérience.
. mélange de parues égales de l'unallle
Kuin, de soufre et derouriated'ammoniaque
aoDné k la distillation du sulfure d'ammo-
liquc, du gaz hydrogène sulfure, un peu de
infrc et du muriate d'ammoniaque : ce qui
m dans la cornue étoit de l'or musif très-
PEn réfléchissant sur ce qui se passe dans cette
■ation l'on voit que le muriate d'ammo-
mque est décomposé par l'élain, que l'am-
ique dégagé s'unit à du soufre , et forme
flmuUttre d'ammoniaque ; l'on voit encore que
l88 A 11 If A L E s
i
traëdre à facettes ëquïlatérales : ces cristaux ont^
pour me servir des termes reçus parmi les mî^
néralogistes , un aspect spëculaire.
Sixième Expérience.
Tai fait un mélange de parties égales d*ëtain
sulfuré réduit en poudre et de muriate d'am-
moniaque; Fayant introduit dans une cormie
de verre lutée, j'en ai fait la distillation, et j'ai
eu pour produit, i.^ un peu d'ammoniaque |
oT quelques gouttes de sulfure d'ammoniaque,
5.® enfin du muriate d'ammoniaque, qui s'est
sublime dans le col de la cornue. .
Le resid u de cette distillation ofiroit une masse
noire 'irisée comme certaines pyrites , boursou-
flée, très-friable, et dont l'aspect étoit bien diffé-
rent de celui de l'étain sulfuré. Je regarde cette
substance comme une combinaison d'oxide d'é-
tain et de soufre, dans laquelle l'oxided'é tain
n'est point saturé de soufre; Je vais confirmer
cette donnée par l'expérience suivante.
Septième Expérience,
A un mélange de 600 grains d'étain sulfuré
et de 600 grains de muriate d'ammoniaque,
j'ai ajouté 600 grains de soufre en poudre ;
j'ai ensuite introduit le tout dans une cornue,
et j'ai procédé à la distillation. Les produits
que
DE G H î M t e: :289
<^\\e j'ai obtenus sont du gaz hydrogène sulfure ,
du sulfate d'ammoniaque , un peu de soufre et
du muriate d'ammoniaque de couleur jaunâtre^
qui étoit cristallisé en octaèdre, etdanslaoor^
nue j'ai trouvé un peu plus d'une once d'or
mosif. Les pliémomènes qui ont lieu dans cette
opération difTèi^ent de ceux de la préeedente ex*»
përience, en ce que l'ammoniaque dégagé du mu-^
riate d'ammoniaque trouve du soufre libre avec
lequel il se combine , et produit du sulfure d'am-
moniaque ; ils en diifcrent encore en ce que
Poxide d'éiain et le muriate d'étain produits «
trouvent aussi du soufre non combiné ^ de ma-*
nièreque l'oxidc d'étain s'en sature parfaitement.
Aussi ce mélange fournit-il de l'or musif très-
beau et en quantité.
J'ai répété cette expérience avec de l'étaia
sulfuré provenant d'opération d'or musif qui
avoit clé trop cliauné, et les résuliali> que j'ai
objenus ont clé les mêmes. Ceux ([ul î>'occupent
de la pre'paralion en grand de Vov musif, pour-
""^ïH tirer un bon parti de celle expérience. Je
^^is aussi que l'on poun*a diminuer les doses
de soufre et de muriate d'ammoniaque. C'est
paR des essais variés que l'on déterminera au
i^ste ce qu'il en faudra employer.
Tom. XIII. T
..ago
Annales
fiuUivrne Expérience.
J ai fait un mélange de trois onces d'e'taÎQ
kulfure ei de trois onces de murî-tte de mer-
cure corrosif (m) ; l'ayant distillé dans une pe-
tite cornue de verre, j'ai eu j)our produit des
vapeurs LUnches qui ont été succédées d'une
maûérc cristalline qui s'est sublime'e d:ins le col
de la cornue , laquelle eïoîi du muriate d't-
taïn ; il y a eu aussi du mercui-e reviviûe' qui
a passe dans le récipient : ce qui resioil dans
la cornue étoil de l'or musif très-beau , pesant
deux onces et demie. Ilestaïse'devoïr que l'or
musîr n'a eu lieu que parce que l'étain a ete'
oxidc par l'oxigène contenu dans te muriate de
mercure corrosif, cl parce qu'aussi il y a eu
du muriate d'otain volatilise'; ce qui a fait que
le soufre contenu dans l'étain sulfure s'est trou-
(a) M. Woulfe, célèbre chimiste anglois, àquinoiu
devous les appareils de chimie de sou nom, Icsqueb
ont beaeoup contribué aux progrès de b chimie, 'j
îiiijtrîmé , il y a nombre d'années , un mémoire duns le»
Transactions philosophiques sur l'or luusif. Je n'ai
pu me procurer ce mémoire , inuis te sai« qu'il y a p.arlé
de l'or musir fait avec le muriate de mercure corro-
■if, etc. Cette expérience et les autres analogue) qu'il
aura décrites ne peuvent que continuer ce que je .hs
de la RUiure de l'ur uiusîf.
BE Chimie. igi
\é safïisant pour saturer totalement là portion
d'oxide d'étain qui avoit ^té produit U seroii
peut être possible de diminuer la dose de niu*-
mte de mercure corrosif^et d'ajouter au mé-
lange un peu de sottfre, afin d'empêcher la
vd^ûlisatîon du muriato d'etain. Ce sont àef
expériences que je me propose de faire. Dans
eeue expérience et dans la précédente il se pro^
dnit quelquefois une explosion peu de ' tems
après que la cornue a ëtc échauflee. L'on con<*
çoit facilement ce qui doit produire l'explosion
qui est toujours accompagnée de la rupture
des vaisseaux j soit que fon ait fait 'usage de
niauas ou de cornue de verre; mais en em-
ployant des creusets de ter^e , comme je l'in-
diquerai a lasuitedeeeinélnoirey jen'aipoint
observé de détonation ;. et dans le cas où elle
AQroitlieu, le produivdei'opération'tK^'siproft
P^s pour cék perdu.
> I
Nemnème E:tpérion€e,
D'un mêiange de parties égales d^ét^in sul-
'^féet d oxide de inercurç précipité rdbge , pré*-
paré par l'acide nitrique , j'ai obteBii,--par la
distillation, du n^ercure coulani ; le résidu' qtii
^oii friable et d'un gris rougeâtrc , examiné à
w loupe , paroissoit être un mélange d'or musif
^^ d'une poudre grise.
T ij
93 Annales
Dans cette expérience l'oklde de mercure a
ëlé re'viviflé ; l'oxif^ène qu'il contenoit lui a cté
enlevé' par l'étain qui, ainsi oxide, a resté uiû
ausoufre et a formé de l'or miisif, et comme dans
cette expérience il n'y a pas eu assez de soufre
poursamrerentièrementroxided'e'tain,la por-
tion non saturée se trouve mélangée avec l'or
musif j et si l'on vcnoit à augmenter le feu , alors
on obticndroit une matière uoire analogue à
celle de l'expérience sixième.
1! faut, poursaiurer looparliesd'oxide d'é-
tain, environ 4^^ livres de soufre, tandis que
l'étain ordinaire est totalement 5ulluré avec en-
viron ao livres de soufre- L'on juge donc quC
lorsque l'on veut faire de i'or musif avec de
l'étain sulfuré, il faut non-seulement oxider l'é-
tain, mais encore y ajouter dusoufrc, il moins
que l'on ne volatilise une portion d'étain, comme
cela a eu lieu dans l'expérience huitième.
Dixième Expérience-
J'ai prouvé dans l'expérience cinquième, que
l'étain en nature ne peut s'unir à plus de i5
à 30 livres de soufre par quintal ; mais si l'é-
tainesloxtdé, il en faut une plus grande quan-
tité pour le saturer. L'expérience que je vais
rapporter est une de celles qui me paroissent
confirmer q^ue dans l'or musif ou dans l'oxlde
ÏVuin suiruré, ilya de 35 a 40 livres de soufre
Il quintal.
Ayant dis tilleôoo grains d'e'tain sulfuré et 60a 1
grain» decinnabre (oxide de mercure suIIupl'),
tous deux bien mélangés, j'ai eu pour produici
<hi mercure coulant, et il restait dans la corDU&
fle l'or musir. Il ri'sutte donc que l'oxlgènf; I
contenu dans le mercure avec lequel il e'toi( 1
uni dans lecinnabre, l'a quitte pour se combi*
lier avec l'riain, et qu'alors le mercure revivifié
puae à la distillation, undis que l'éuinoxide I
Client non-seulcmcnt le soufre avec lequel il T
^ît combiné (dans l'étain sulfuré), mais U
letîent encore celui que lui a laissé le cinnabre :
ûr, commedans ce dernierîl s'en trouvoit 30 '
livres au <}uinlal , et dans l'élain sulfuré de 1 5 j
Il 30 livres, il résulie donc que t'oiide d'étaïn
qui s'est combiné à la totalité du soufre, ea i
retient, dans sa nouvelle combinaison, de 3S %
i 40 livres au quintal, et c'est alors qu ella I
iorme l'or musif.
Si l'on distille un mélange de parties égales ]
d'éiain sulfuré et d'orpiment; il se sublime de
l'aisenic rouge; ce qui reste dans la cornue
ttt une matière noire. Ainsi dans celte expé*
nence l'étain se trouve osîdc en partie, mai* I
U paroît que l'arsenic reste atussi lî'xé a una
|K>rtioa d'éiain. Je ae l'ai indiquée qua--3
T iij
2g4 Â N N A L E &
pour prévenir ceux qui auroîent envie de
lenier-
■
^ . . Onzième Expérience.
Un ciéTàhgc de 6ob grains d'oxidô ou de
potëè d^éULÎn, et.de 60o grains de soufre ,
ayao^ élé disiiRé dnhs une petite cornue de
Verre,' il' â'é^t sîihtitcié du sotifre dans le col de
la cforh\ié';fâ'n[ïâuèVë restante formoitune masse
navré y briUante, recouverte de soufre fondu;
elle' sef «ias^bit fiicîlémem, et dan^ la cassure
l'on disiinguôif <^*eUe étoit pénétrée de soufre
en nfdtlife. Àl de ttlUion a aussi tenté Tcxpc-
rîehce que je vïéùs de" l'app'orter, et il dit qu'il
ne s'és'l ^oint suLliihné de soufre; il rësulteroit
aonc qu'il^esteroit combiné en totalité , ce cpii
scrbit lin pTiénomène bien intéressant ; mais
coirimé cet objet tïcf tielit point à celui que
je traîfé, jé considérerai Pexpérience d'après
son but principal." Elle sénbfbleroit contrarier
ce que J ai avance, que l'or musif est formé
p{ir la coihliihnisôn dé Pdxîdc d'éfaîn et du
soufi-o', puisqu'elle ii'à" pas cfonrié im résultat
tel que le ràî*soilnc/n^'ft!t l'.'intioncoîl. Ce fait
d.éAia'ndé clôric :i être ^clàîîffci. Je croîs avoir
trouve à qûcii cela ïift^t ; ïriàitf afïrt àù lé ihicUl
faire entexidrc , ' jo vaî^ reprendre la série dés
résultats que rexpcricncc nous a fournis, dans
r
DE Chimie. 39a
les subsunces même qui oni ete employées.
Examînotiii donc l'uside it'cuiin, celui dont il
^^ est ici question, je veux dire ia pote'e. Ce produit
^^k ne doit pas être regardé comme un oxide d'c*
^^K tain parfaitement salure' d'oxi^ène, car on peut
^H lui en unir une plus grandequaniîte'iild<'Coin-
^^H pose le nitre, et 11 en de-gage une grande quan-
^^K titc degazniireux : c'est, comme on n'en douto
^^ft point, en s'cmparantde l'air pur dunitrc. J'ai
^^K à ce sujet tenté l'expéncnce suivante.
^H^ ]'al fait un mélange de trois onces de potée
^Ê d'etain et de six onces de nitrc ; j'ai mis ce mé-
^L lange dans un creuset que j'ai tenu à un feu
^K assez Ton, pcndnnt quatres heures; la matière
^^^ s'est simplement agglutinée; elle étoit friable,
^^ftelle ne pesoit plus que sis onces deux gros.
^^mi'en ai fait !e lavage pour en séparer l'oxide
^^ d'étain qai, après avoir été bien edulcore, se
trouvoit parfaitement oxide et d'une grande
hiancheur.
J'ai alors pris 600 grains de cet oxide d'é-
luin, que j'ai mêlé à 400 grains de soufre; j'ai
■ensuite distillé ce mélange à une douce clia-
I leur; il i'est sublimé une très-petite quantité de
oufre; il y a eu aussi un peu de gaz sulfureux
> produit; et dans ta cornue j'ai trouvé do
|!or mosif.
Cette espériencc prouve assez la possibilité
T iv
2g6 Annales
de faire de For musif a^éc l'oxide d'ctain -, mais
«
pour qu'il ne reste aucun doute à ce sujet , je
vais présenter le résultat suivant
Douzième Expérience.
l'ait fait dissoudre de Tétain dans de l'acide
muriatique; j'ai ensuite précipité la dissolution
avec la soude; lorsque le précipité a été sec,
je l'ai mêlé à un poids égal de soufre en poudre ;
et de la distillation de ce mélange j'ai eu du
gaz acide sulfureux , du soufre sublimé dans
le toi de la cornue , et pour résidu de l'or
musif.
M. de Bullion a décrit cette expérience , mais
il n'a pas regardé le précipité que l'on obtient
de la dissolution muriatique d'ctain par la sou-
de ^ comme un oxide d'étain. Je ne suis point ,
à cet égard, de son avis; et comme mon opi-
nion est celle qui est généralement reçue , je
ne crois pas devoir insister sur cet objet. Je
v^is donc passer à une expérience plus con-
cluante encore.
Treizième Ea:périence.
*
J'ai fait un mélange de 600 grains d'étain
réduit en oxidc par l'acide nitreux , et de 4<^
grains de soufre en poudre; après l'avoir tiîturé,
je l'ai introduit dans une petite cornue de verre
D C C H I M t B. 397
luiéc, à laquelle j'ai adapU' un pclit ballon pour
rccipieni; l'ajani ensuite chauffe, j'ai eu pour
j'roJuit UD peu d'acide sulfureux; la cornue
urant étu cessée après la distillation , j'y ai trou-
ve pour rcsidu S5o grains d'or musif et du
ioufrc qui s'l'luÙ sublimé dans le col de la
cornue. L'on voit maintenant pourquoi l'oxide
ou pon^e d'e'tain ne donne pas de l'or musif;
lorsqu'on la distille avec le soufre : je crois que
«la tient à ce que cet oxide n'est pas coni-
buu! il une assez grande quantité d'osigène
Quatorzième Expérience.
ii (ait un mélange de 600 grains de soufre ,
grains de muriaie d'ammoniaque et do
grains d'oxidi; ou potée dVtain; l'ayant
j'en ai obtenu du sulfure d'ammonia-
!; il s'est en outre sublimé, dans le col de la
(oniuc. dumuriated'ammoniaquemélan^éde
sourreel de muriated'('tain;cequi resloltdans
la cornue formoit une masse qui avoit peu ii«
wihérence; elle étui t d'un gris rougeàlrc, et en
l'^Uminant avec soin, on y distinguoit depe-
•ita points briilans de couleur d'or; c'étollde
IVirmusif qtii j étoit disséminé. On distinguoit
encorB de petits points blancs et transparens ,
lue j'ai reconnus pour du muriatc d'ammo-
WS'jue qui n'éioli pas encore sublimé; le poids
29^ Annale»
total du résidu ctoit d'une once quatre gros
demL
M. de Bullion a fait la même eipcrience ;
mais il ne l'a point vue telle que je viens de
le décrire. Son But , en la faisant, e'toit de vou-
loir prouver cpie l'ctain devoit être pourvu de
son phlogistique, pour qu'il pût produire , par
son tmioti' Avec le soufre v de Tor musif. Yoîct
exactement ce (|ufa dît M. de Bullion :
« Il est Aëcessdire que Fciain soit fourni de
« son plih>gisti^|ûe, pour que Yaurum wmsbmm
« puisse s'obtenir, puisqu'un mélange de huit
xcc onces de potée d'étain, de sel ammoniac et
« de soufre, ayant été exposé nu feu , le spufi^e
« et le sel ammoniac se sont sublima , et la
« chaux d'étain est resiée au fond du matras
ic sans vestige à!aiirum musivam.
11 suffit d'examiner ce que j'ai dit, poursentir
que M. de Bullion n'a pas bien vu le résultat
de l'opération; il peut aussi avoir donne un
coup de feu troj) fort, ou bien n'avoir pas exa-
miné le résidu avec assez d'attention. Au reste
ce procédé ne peut nullement être employé à
faire , avec avantage , de l'or musif. Je n'en ai
parlé que parce que l'on pourroit le regarder
comme s'opposant à ce que je dis de la nature
de lor musif.
r
Quiriziè/iie Er/jérît
J'ai pris 600 crains «retain sulfuré réduit en
poudre ; je les ai mis dans une capsule de verre
•nvcc trois ou quatre onecs d'acide oitreux. J'ai
placé la capsule sur un tain de sable et à une
chaleur modérée; il s'est dégagé beaucoup d;;
vapeurs de gaz nlireux. J'ai évaporé le louL à
sicciléjel j'y ai ajouté 4'*o grains de soufre;
et pour que le mélange fût exact, je l'ai trituré
dans un moriier de verre, je l'ai ensuite dis-
tillé, en observant de bien ménager le feu.
J*ai eu au conimcncemcnt do la distillation un
peu d'acide sulfureux, et sur la lin il s'est su-
blime du soufre dans le col de la cornue; co
qui resloLt étoit de l'or musif. Je ne parlerai
point de ce qui s'est passé dans cette expérience,
puisque les phénomènes qu'elle offre, sont par-
J'aUcmcnt liés à tuul ce que j'ai déjà dit.
^B< Seizième Ejrpérience.
J'ai fait un mélange de Coo grains d'étain
sulfuré en poudre et de 400 grains de soufre;
l'ayant introduit dans une cornue , j'y ai ajouté
une once d'acide vilriolique concentré. J'ai
commencé par chauffer légèrement, pour que
l'acide pénéiiàiparfaiirmciil le mélange; j'ai eu-
5oo Annales
suite augniCDl.'- le feu ; il s'est aussûôi dcgi
g<S des vajieurs irès-pénélrantes d'acide suiru>
reux. J'iii continue à chauffer la cornue, et
l'ai augmenit! le feu par degrés , jusqu'au point
de faire rougir légèrement la cornue; les vt
peurs d'acide sulfureux ont continue de passe
jusqu'à la (în de la dlslillation ; il y a eu aussi
on peu de soufre qui s'est sublimé dans le col
de la cornue, et pour résidu j'ai eu de l'of
niusifen quantité.
L'acide sulturcux qui s'est fait sentir dès là
commence nient de l'opération, doit sa pro-
duction à l'acide sulfuri(|ue qui a abandonna
«ne portion de son oxîgènc à l'e'lain : ce der-
nier, alors oxide', s'unit au soufre el produit
de l'or niuslf qui reste iiie, tandis que l'acide
sulfureux , qui est irès-volalil , passe à l'etal de'.
gaz.
Dix-septième expérience.
A une dissolution de 6no grains d'élain dans
l'acide muriaiique , j'ai ajouté du sulfate d'am-,
monisque; il s'est fait un précipité rougcAtrQ
couleur de lie de vin. Cette précipitation a eu
aussi lieu avec un peu de chaleur; mais il
a point eu de dé^afjement de gaz bydrogèns
iulfuré; je n'ai reconnu d'autre odeur que celle
de l'ammoniaque. Le précipité, ayant été sécbij
a pris uni" couleur noire; il s'est trouve peser
fi E C H I H I E. "Ol
lebDce deux gros; l'ayaal dùtilléà uDccha-
rdoucu, il a rouriiî un puu d'amoioniaque,
Ric resiJu t'toil de l'ur musil'.
Hc crois que l'on duii regarder le preVipîn^
Itje viens de parler, comme de l'or musif
Ipar la voie Itumîde, et II ne sera yas, dif-
We d'expliquer sa production , si l'on fiiît at-
On n ce qui s>st passe dans le mêlante du
iate dVtain et de sulTure d'ammoniaque :1e
'premier esi compose' d'acide muriatiquc etd'e-
Uâaû l'elal d'oxide; le sullure d'ammoniaque
«compost! d'ammoniaque cl de soufie. Ainsi
lOnqu'on vient h les mélanger, l'acide muria^
IfettC quitte l'oxide d'étain pour s'unir à l'am-
Bâoîaque contenu dans le sulfure d'animnnia-
ftw, et de leur union resuite du niuiîaie d'am-
moniaque; l'oïide d'etain à son lour. s'empare
du soufre qu'il trouve dans un eiat de parfaite
division , et de leur union résulte de l'or musif
qui n'a besoin que d'être chauffé pourparoUre
Wut la couleur qui lui est particulière.
^1 Dir-hituième Erpérience.
Je me suis encore servi d'une dissolution de
sulfure de potasse pour précipiter une dissolu-
I de 600 grains d'etain faite par l'acide rau-
bique; la précipitation a eu lieu sans effcr-
, parce que le sulfure de potasse avoit
So3 Annales
ëtë fait avec de la potasse pure. Le précipiu
ctoit un peu moins fonce; sa couleur tiroitiur
le jaune; lorsqu'il a été sec^ il pesoit une once
sept gros.
L'ayant distillé, il a donné de Tacide sulfu-
reux et un peu de soufre qui s'est sublimé dans
ie col de la cornue , et le râidu étoit de Porinu'-
sif. Ce précipité doit aussi être regardé comme
de l'or musif fait par la voie humide; mais^
conune le sulfure de potasse contient plus de
soufre en dissolution que le sulfure d'ammonia*
que, voilà pourquoi le précipité qu'il donne
contient une quantité de soufre plus considéra*
ble que celle qui est nécessaire pour saturer
l'oxide d'étain : aussi ce précipité fournit-il a
la distillation cet excès de soufre.
Je crois avoir fourni suffisamment d'exem-
ples, pour qu'il ne reste pas de doutes sur la
nature de l'or musif. Je vais encore ajouter a
tous les faits que je viens de rapporter^ les expé-
riences suivantes.
Dix-rieuvième Expérience.
J'ai soumis à la distillation 600 grains d'or
musif, et j'ai chaufTé fortement pour faire rougii*
la cornue ; j'ai eu alors pour produit une très-
grande quantité d'acide sulfureux; il s'est aussi
■sublimé 4^ grains de soufre; ce qui restoitdans
Chimie. Su5
XuDC iiialii:re noire, Lnllanie,^e
Lnjtullique; son iioids cioil de 483
>. j'ai aussi trouve àims le col de Ju cornue
] Ofi six grains d'or musif de la [ilas grande
late'. J'ai déjà observé que l'or musifn'esi pas
bûl : ainâi celui-ci doit ctre de même regardé
Diuie de l'or musiî régénéré p»r l'union d'un
1 d'oside d'etain volatilise avec uo peu de
êûatre Calculent volatilisu.
EoréunissaoL lesproduiu de cçti£ opération,
je trouve 534 gininsj d'après c.ela le poids de
l'aâdc sulfureux doit élrc évalue h environ CG
grains.
L'acide sullureux cpic fourolt l'or musiflors-
Hu'on le chaull'e fortement, est produit par
uigéne que contenoitToxide d'éialn, lequel
■réagi sur le soul'rc, et Va chaiigé en acide
j^iitreux. Dans cette expérience, comme dans
Lien d'autres, c'est lu diTTérence de tempéra-
ture qui dcraiij^e l'ordre d'affinité. Quant au
soufre ({ui s'esl sublimé, cela est dû à ce que
l'étaio en nature ne peut en retenir plus de ao
Il tjimital ; tiindis que l'uxide d'étain en
af^ 35 ji^O livrer
f^ingtièmc Expérience.
l'aï lait un mélange de aoo grains dr poudre
^charbon et de 6oo giaius d'ur uiusif; je l'ai
So4 Annales
ensuite imrodait dans une petite cornue âe
. ■verre que j'ai placée dans un fourneau de n'
, verbère; au bec de la cornue j'ai adapte .n a
tube de verre recourbé, enfin l'appareil pncu-
Tnato-chimique. Le feu ayant été donné par de-
grés , je l'ai poussé jusqu'à faire rougir la cor-
nue, et il a e'té entretenu tel pendant trois
heures. J'ai recueilli avec soin le gaz que cette
- distiUationa fourni; son volume étoii d'environ
loo pouces cubiques. En ayant examiné les
premières portions , j'ai trouve que c'éloil du
gazacide carbonique contenant environ un cen-
tième de gaz hydrogène sulfuré > ce gaz acide
carbonique avoit volatilise', eitenoit comme eu
dissolution une assez grande quantité di> soufre
qui se précipïtoit très-scnsibtemcnt sur l'eau'
à mesure que ce gazétoit absorbé.
Ce gaz acide carbonique précipitoit l'eau de
chaux , et en rabon du soufre qu'il contenoit
il précipitoit en beau noir k dissolution dft'
plomb parle vinaigre (o). Le gaz qui a passé
sur la fin de la distillation, contenoit une plus
grande quantité de gaz hydrogène sulfuré, et
enfin les dernières bulles m'ont paru n'être que
du gaz hydrogène presque pur.
J'ai encore observé dans cette distillatioR,
Ça ) Il seroit iDléreuaiil de coiiiioitre lu combîaaU
■on du gai acide carbonique et tlu «ouA-e. ^
qu»
pe le gaz acide carbonique avok eittrain^ dm
wafre qu'il avoic dépose non-seulement dan»
ies tubes , mais encore dans Teau de la cuye ^
i mesure qu'il la traversoît pour gagner la par*
tie supérieure de la cloche. Le rësîcla de Im .
diitiUatioa ëioit sous la forme d^uue poudra
Boire, dans laquelle on appercevoit dies lamet
^i avoicnl un éqlat métaltiqt&e : elles ressem-»
Uoieni à de la molybdène , elles étoient aussi
^ssAAioèn c'eioit de l'ëtain sulfure drvisë par la
poudre de charbon;
U s'e'toit encore sublime dans le col de la
oomue un peu de soufre , ainsi qiie quelques
giftins de sulfure d'étain semblable à celui qui
^ se trouvoit dans le fondde la cornue. Le gaa
acide carbonique que fournit l'or musif , traité
avec le charbon , prouve encore évidemment
^ l'oxigène eh es t un des principes consti tuans ^
et que conséquemment Tétain se trouve à Té^
Utdoxide et non à Tctat métallique dans l'or .
iQusif.
Vingt-unième et dernière Eccpérience,
Je vais terminer ces observations en indi-
quant la manière donirdtainsulfurëetrormusif
te coDiportcnt avec l'acide muriatique.
J'ai mis dans un matras 600 grains d'or mu-
sif ; j'y ai ensuite ajouté cinq à six pnces d'acide
TomeXJlL Y
5o6 . Annales
muriatique , et j'ai t<-nii le iiiatras sur un bain
de sable cliaud [lendam plusitïurs heures rl'or
mu^if n'a pas élé sensiblement attacpie , et
sa couleur a eie avive'e. J'ai se'pare' , à l'aide
U'unliltre, l'or musircjui, après avoir eii^ s^che'.
pesoit 5âu grains : if n'a donc perdu tpje 20
grains ; perte qui peut tîire cneore aliribuée à
UD peu d'elain sulfure, r|ul pouvuil lui 4^tre mé-
langé, lequel a eie dissous par l'acide muria-
tique ; car ce même or m usif truild de nouveau
avec de l'ucidc muriatique , n'a pas perdu scn-
sîblemenl de son poids.
L'étain sulfuré st: conduit bien autrement avec
^'acidc muriatique; celui-ci l'altaqueavecforce,
ret la dissolution s'opère avec dégagement de
I gaz hydrogène sulfure.
Ciîtie dernière observa lion sufCroit pour t^ta.
tUir une très-^i-ande différence entre l'or musif
Lctl'élain sulfure'.
Résumé et Conclusion.
Par la série des expériences que j'ai présen-
tées, j'ai fait voir que, lorsque pour faire de
l'or musif, l'on euipinvnit, soit l'piain en na-
ture, soit l'élain amalgamé au mereure ou uni;
au soufre, dans tous ces cas l'ctain ^oil oxidi
par la suite de l'opération J'ai fait voir ensuita
qucronpouvoitcombinerdirccicmeniausoufre
BE Chimie. 507
les divers oxides d'étain ; que la combinaison
même pouvoit être faiie par la voie humide*
fai en outre examiné les re'sullats que fournit
1 or musir étant distillé seul ou mélangé avec
la poudre de charbon. J'ai fait connoître plu-
lieurs moyens pour faire de l'or musif , en se
servant de celui qui avoit été trop chaiifTé ; j'ai
tenninc ce travail en examinant l'action de l'a *
âdeniuriatiquecomparativementsurrétainsul-
Aireetsuri'ormusif.Jecrois main tenant pouvoir
conclure que l'or musif est le résultat de la corn-
liiiiaîson de Toxide d'étain avec le soufre, qid
dans la nouvelle nomenclature sera Voxide d'é^
Uttn sulfuré.
yiddition^.
Dans les diverses expériences que j'ai rap-
portées dans ce mémoire , j*ai fait usage de
cornues pour soumettre à l'action du feu les
divers mélanges que je croyois propres à faire
de l'or musif, ou à en indiquer la nature. Elles
sont en effet très-commodes pour recueillir les
divers produits d'une distillation ; mais pour la
pn'p.iration de Tor musif en grand, je ne me
sers point de cornue ni de matras , comme on
Ta toujours indiqué. Ces vaisseaux sont trop
coûteux et moins propres à cette opération que
les creusets de terre dont je me sers depuis
Vij
5o8 A H N A L £ s
long- teins avec le plus grand saccès. Voîc^
comment j'opère : lorsque le mélange pourTor^
musîf est préparé , je le mets dans un creuset
ëvasc y de manière à n'y en mettre qu'au tien
de sa hauteur ; j'introduis ensuite dans le creuset
un couvercle en terre échancrë en plusieurs
endroits. Ce couvercle doit entrer dans le creu-
set de manière qu'il se trouve à un pouce aur-
dessus de la matière ; je recouvre ensuite le
creuset d'un deuxième couvercle , et je l'y lutte
«yec un peu d'argile détrempée. Le creuset atint
disposé, je le mets dans un creuset plus gratad^
dans lequel je mets du sable. Par ce moyen
le creuset contenant le mélange nécessaire pour
l'or musif , se trouve dans un bain de sable s
alors je place cet appareil immédiatement sur
la grille d'un fourneau ordinaire, et je lie chaufTe
ensuite avec précaution. En général, pouravoir
de bel or musif , il fuut qu'il soit préparé à
une chaleur très-douce et long-tems continuée c
le degré de feu nécessaire pour sublimer le mu^
riate d'ammoniaque, est celui qu'il faut nuiin-
tenir pendant que l'on fait cette opération , qui
exige ordinairement de huit k dix heures ; il
n'y a pas même d'inconvénient à continuer le
feu plus long-tems , pourvu toutefois qu'an ne
le pousse pas au-delà du degré que j'indique*
Jl ce degré de feu l'or musif n'est pas déoont-
posé.
DK Chimie. 509
Cndcfi grands avuHag«s que l'on trouve à ac
irdc creuseu pour faire l'or musif, c'est qœ
e ci-euseï peut servir nombre de fois à de
)uveilcs opéralioas;au lieu qu'en seeervant de
vues du vei-re ou de roatr^s , il faut les casser
uque opération , ce qui nécessite une grande
:. L'on perd eo outre une petite quatt-
i*or musif, par les petits e'ctatfi de verre
»'j" mêlent, lorsque l'on vient k casAcr la
«e; et lorsque l'or musif n'a pas •été assez
fé , il faut le remettre duiii une autre cor-
fii ce qui c&igc de nouveaux frai». Il faut
Loutre écraser l'or musif, nfiu d'avtjirla fa-
! de l'introduire dans la coruuc, et alors
se remet plus en une seule masse, conmie
tit être, lorsqu'il est fait de la première
opération. Il y a encore d'autres inconvcniom
^ employer des malras ou des cornues potu*
B l'or musif; le muriate d'ammoniaque , par
cnplef en se sublimant, obstrue le col ou
ureritire de ces vaisseaux; et comme la for-
Uiûoo de l'or musif est accomiiagoée delà pro-
icLlûu de beaucoup de gaz hydrogène sulfuré
Edesulfure d'ammoniaque, oc gaz fau, que la
nue éclate quelquefois, parce qu'il n« trouve
Qt d'issue pour se dégager. Cet accident est
ipdrpcndani de celui qui s'observe a la suite
d'uoe Ëzplosiou qui arrive quelquefois <lès h»
5lO A N W A t E s
commencemeni de l'operaiion. J'ai eu occasion
(l'en parler dans les expériences septième ei
huîlième <le mon rui^moire : aucun de ct'S m-
conveniens n'a lieu en se servant de creusets,
et s'il arrive (luelqucfols de n'avoir pos donné
assez de feu à l'ûr musif, on le reconnoil fa-
cilemeni en dt'lulant le couvercle du creuset:
allers, sans rien déranger, l'on peut réchauf-
titT de nouveau le.creusftt et achever l'or mu-
t\î. En un mot, la 'préparation de l'or musif
sera uiatnienant une des opérations de chimie
les plus faciles à faire, tandis qu'on l'a toujours »
regardée comme une «les plus embarrassantes
et des plus sujettes à manquer.
Plusieurs des proci'drs que j'ai décrits peu-
venièlre employés à faire de l'or mustfà peu db
frais. J'ohscrvcr.ii encorc qu'il est avantageux
d'ajouter une petite quantité d'eau dans les mé-
langes : l'ope'ration n'en réussit que raiiiux; il
faut aussi avoir l'ailcniinn de conserver le niu-
riaie d'ammoniaque qui se sublime et s'attache
au couvercle supérieur du creusci, et le faire
servir en place de nouveau sel dans une opc-
ralion suivante. L'on peu! de même y faire ent rrr
îTo
'. de dessus chaque pain d or
'il ail e'tc trop chauff'*, ou
quil
ne l'ail pas e'ie' suffisamment : avec ces précau-
tions nen ne sera pcn
do , et tout l'ctain pouri
DE CnilfiE. Sir
être converti en or musif , et en raison de Toxi-
dation qu'il éprouve et du soufre qui lui reste
combine y il augmente considérablement en
poids : j'ai plusieurs fois obtenu cinq onces et
demie d'or musif, de quatre onces d'étain.
L'augmentation même seroit plus considérable,
%û n'y avoit pas une petite quantité de muriate
d'étain qui se volalilise: ce qui est un motif de
plus pour bien ménager le degré de feu. En
TOÎant les ingrédiens dans les mélanges pour
la préparation de l'or musif ^ l'on obtient do
Tormusif de diverses nuances; ce qui présen-
tera peut-être quelques avantages lorsqu'on
voudra s'en servir dans les décorations , comme
on l'employoit autrefois. La facilité avec la-
quelle on pourra le préparer, et le bon mar-
ché auquel il sera possible de l'établir, per-
mettent de l'espérer.
Viv
5l2 A If K A X B s
EXTRAIT
D'UNE LETTRE
Emfoyée par Georges Pearson ^ J. Ht
Hasbehfratz, sur la décomposiiion
de l'acide carbonique , eà sur la décarn^
position de Ve^u par le phosphore de
chauxj eue.
De Londres, le ai aYrii 1793.
f • • • Jr o u R ce qui est de la chimie, p^nit^
être av6z-vou8 entendu parler des exp^nence^
que je viens de faire, ei qui confirment la noiK
velle théorie. Je prouve que Facide carbonique
est réellement décomposé^ en exposant du car-
Lonate de potasse, de soude, de chaux, de
baryte, de magnésie ou d'alumine, avec du
phosphore , à l'action d'un feu assez fort pour
faire rougir le mélange. Le charbon, après
l'expérience se trouve libre ou mclc avec du
phosphate de potasse, de soude, etc. ou avec
des alcalis ou des terres non décomposées. L21
quantité de charbon et d'oxîgènc que l'on ob-
lienidanscetteexpcricncee'tantà peu prèse'gale
a celle de l'acide carbonique qui disparoît^ U
DS Chimie. StS
ne peot plas reatier aucun doute sur la decom-
pasiiion de <;et acide.
BL Tenant y qui a iait les premières expé-*
liences de ce genre , a éprouvé de grandes cou-
tfsdîcùons lorsqu'il a expliqué ce phénomène
pr la décomposition de Tacide carbonique ,
ptroe qu'il ne comparoit pas la quaniilé d'acide
dis{Mirue y et de carbone et d'oxigcne recueillie»
Une autre manière de démontrer la décom-
position de l'acide carbonique dans cette e2>
perience y est la différence des résultats en corn-
ittiaot le phosphore avec des carbonates alca^
H», terreux y etc. , ou en combinant directe*
Mntle phosphore avec les alcalis et les terres :
^Uns ce second cas , on n'obtient point la plus
l^cre, quaniilé de charbon. Le mélange, par
diemple, du phosphure et de la chaux vive
ou le phosphure de chaux forme tme poudre
rougCBtpe dont je vous envoie im échantillon:
cette poudre a la propriété de décomposer l'eau :
une partie du phosphore se combine avec Foxi-
gène, et forme de l'acide phosphorique , qui
à son tour se combine avec la chaux et forme
du phosphate de chaux ; une autre portion de
phosphore se combine avec l'hydrogène , forme
du gaz hydrogène phosphore, qui se déjçc'^ge
de l'ea^u et s'enflamme au contact de l'air at-
IKOwhéiique avec une sorte de décrcpiiaiioxt>
5l4 A N W A L E s
Ce spectacle curieux dure Irès-Iong-leinps «
une pincée suffit pour produire ce phénomène.
J'ai place- le pied d'un nègre sous une cloche
p'eîne de gaz acide inuriatique oxigcne ; après
trois quaris-d'heure d'immersion le pied a été
parfaitement hiancbi ; mais en lavant avec Je
l'eau de savon le pied blanchi , il redeviem
noir et reprend sa couleur primitive. Il paroît
que la parue extérieure seule de l'cpidcrrae a.
été blanchie, que celte blancheur a été occa-
Monndc par une poussière blanche qui a re-
couvert enûèrement colle epiderme, et que celte
poudre blanche a clé se'parc'edo l'opiderme par
le savon. J'ni exposé le même pied une seconde
fois à l'action du gaz acide mnriaiique oxigr'n^;
le pied est redevenu blanc comme auparavant,
et il a repris sa couleur naturelle en le lavant
dans de l'eau de savon; ce qui pourroit faire
croire que cet acide peut agir plusieurs fois
sur l'e'piderme sans changer le re£e mucosum.
On vient de lire à la soclc'tJ royale un mé-
moire sur un canard qui s'est nojé dans UQ
e'iang, et que l'on a trouvé changé en matière
grasse semblable à celle du Cimetière des In-
□ocens à Paris.
J. H. Hasscnfralz a fait voir à l'académie ,
dans sa séance du i5 juin, l'expérience de h,
DE Chimie. Si5
dëcomposilion de Teau paf le phosphure de
' chaux que lui a enToyé Georges Péarson; il
liait voir une quantité assez considérable de
charbon provenant de la décomposition de l'a-
dde carbonique par le pbosphore.
NO TE sur la Ltettre précédente.
Messieurs Fourcroy, Vauquelin, Sylvestre
et Brongniart le jeune se sont réunis, il y a
plusieurs mois , pour répéter les expciîenccs
de M. Tenant sur la décomposition de l'aeide
carbonique ; ils se soni fait un plan de rechor-
chessuivi sur cet objet, et ils se sont propose*
d'cclaircîr ce qui prut y rtre relatif. La Iî*'î-
tDdc qu'ils ont voulu donnera ces rocherrlic»
ne leur ayant pris permis de les lermînor en-
core, ils n'ont rien publié sur <:elte matière;
niais à la lecture de la lettre de M. Péarson,
. ^omniuniquce à l'académie par iM. llassenfratz
dans la séance du i5 juin, M. Fourcroy a cm
devoir faire connoître pour ses coopénaeurs
^tpour lui les principaux résultats qu'ils ont
obtenus jusqu'ici. Ces résultats se rapportent
tttx faits suivaiJS :
l^ Il faut d<!S appareils particuliers qui puîs-
KDt supporter un asses grand feu sans se fondre
gaz, arrêter i
volatilise sai
,r,qui puissent laisser
ne portion
1 bouclier
16 Annales
i se briser, qui ne contiennent point ou pre»- 1
le'gagei
phosphore qui se 1
ntercep-
ter le passage des gaz. Ils ont donc ima^n^
des appareils particuliers qu'ib décriront.
a^ Il faut chauffer brusquement ; l'expé-
rience ne réussit qu'à une température élevée-
Lorsqu'on ne la fait pas prendre rapidement
au mélange, le phosphore se sublime ssns
agir sur l'acide carbonique.
5°. Le carbonate de chaux pris dans le mar-
bre pur ou dans le spath calcaire est décomposé*
et l'on obtient du charbon mêle' dans le r<v
•idu avec du phosphate de chaux ; le <diarboa
est en poudre noire, fine, très-reoonnoissabl»
et seoiblablc a du noir de fumdc
4.'' La chaux , chauffée de la même manière
et dons le même appareil avec le phosphore f
De donne point ieménie résultat; le phosphora
s'en empare plus abondamment et plus vite ,
une patrie reste combinée avec la ciiaux&ous
la forme d'une masse brune, inflammable a
l'air et de'coniposanl l'eau à toutesles températu-
res. Celte dftcom|H>silion produit du'gaz hydrO-
grène phosphore qui se dégage en décrepiunt ,
dontledégagemenulure très-long-temps , etquî
présente , en brûlant dans t'air tranqiûlle , l'et- '■
DE Chimie. Si*;
pèce de couronne déjà observée et décrite
par M. Cengcmbre. IVL Raymond, médecin
dus le district de Romans , a déjà publié dans
I les Annales de Chimie , tome X, page ig^ le
moyen d'obtenir du gaz hydrogène phosphore
parla chaux et le phosphore.
5". Le phosphore traité par la chaux pure
nous a aussi présenté quelque peu de charbon
d^agé, que nous avons attribué au phosphore
loi-méme : nous avons pensé que le phosphore
poQfoit contenir du charbon. M. Pelletier a
dit à cette occasion à l'académie, qu'en brûlant
I lentement du phosphore, il s'en séparoit sou-'
Vent une petite portion de charbon, et telle
Qoas parolt être la cause de la couleur brune
fne prennent souvent les bâtons de phosphore
exposa à lair.
6^. Cette dernière observation sur la pràence
du charbon dans quelques échantillons de phos-
phore , doit nécessairement embarrasser le ré^
sultal relatif à la quantité d'acide carbonique
décomposé dans la première expérience.
Voilà^ce qui nous a empêchés jusqu'à pré>
sent de terminer ce travail, et ce qui exige
une nouvelle suite d'expériences pour obtenir
l'exactitude du résultat que nous désirons.
5i8 Annales
S UR LA NUTRITION
DES VÉGÉTAUX,
DEUXIÈME MÉMOIRE;
Par J. H. Hassenfratz.
J 'ai fait voir dans le premier Mëmoire que f ai
eu riionncur de lire à racad('mie , que les expfr'
riences qui avoient ëtc faites par MM. Yanhelr
xuoiit, Duhamel 9 Tillet, etc. pour prouver que
Fcau et l'air ëtoient les seules substances nôces-
saircsàlanutrition desplantes, étoicntinsuffisan-
les; j'ai fait voir do plus que le développement
de toutes les plantes qui croissent dans l'eau el
dans l'air sans le concours d'autres substances,
ctoit occasionne' par le transport du carbone de
rélcmeut de la plante dans toutes les parties
dcvcloppces y et par l'eau qui augmente le poids
total. Je vais m'occuper, dans ce second Mé-
moire, de l'examen des causes qui contribuent
à au^nicnter la quantité de carbone des plantes.
Bien certainement le clienc parfaitement dé-
veloppe contient plus d'eau , d'hydrogène et
de carbone que le gland qui l'a fait naitre.
On p(?ut expliquer raccroissement de l'eau
BE Chimie. 819
dans les plantes par celle qu'elles tirent de la
terre à leurs racines, et qui se dépose dans leur
intérieur.
On peut expliquer Taccroissement de Vhy-
drogcne dans les plantes par la décomposition
d'une partie de Teaudeposéedans leur intérieur,
« par le gaz oxigcne qui se dégage pendant
Pacte de la vc^étatioii , ainsi que MM. Ingen-
Housz et Sennebier s'en sont assures.
Mais laccroissement du carbone paroît, d'à*
près les expériences que j'ai rapportées dans
mon premier Mémoire, dépendre d'une cause
absolument diflcrente.
Le gaz oxîgène qui se dégage des plantes
pendant l'acte de la végétation , les expériences
de M.' Sennebier qui font croire que le gaz
acide carbonique mclé à l'eau qui couvre les
plantes, augmente la quantité du gaz oxigène
qui se dégage, la difficulté d'expliquer ce que
devient lo gaz acide carbonique qui se forme
journellement par la combustion et la respira»
tion, et le remplacement continuel du gaz oxi*
gène employé dans ces différentes opérations,
avoient fait adopter par tous les physiciens la
brillante hypothèse que l'acte de la végétation
décomposoit l'acide carbonique, que les vé-
gétaux s'emparoient du carbone de cet acide et
rendoient à l'atmosphère son oxigcne; qu'ainsi
Annales
icide c»rl»onîque t'ioil une des substances wii*
pltritîves des plantes, et qu'il contribuoit à l'ac^
[ Croissenient de leur carbone.
J'ai essayé d'après cela à faire développer
[ des plantes dans de l'eau t'oiblement acidulâl
[■ fl'aride carbonique, et dont l'acldilé étoît con-
F ûnué pftr le moyen d'un appareil ad»pté avm
(iÉBrafcs dans ksqueJlus les plantes vi^'^éinieBt (
lecs plantes, îMialysées nprès leur développe»
Meni, n'ont point donne plus de carbone que
I la graine ou l'oiiinon n'tn contcnoit.
Surpris de ce resullsl, j'ai csaniiiié arec plus
d'alieniiun l'Iiypoitièse de la decomposirion de
l'tcidc carbonique par les plantes, et j'ai fait
entrer dans cet examen une considération qui
avoil élé négligée jusqu'il présent : c'est ctUc du
enlorique absorbé ou di'<;.igp'.
Les expériences de MAI. Lavoisier, Monge«
et Ca-wendisch ont fait connoiUc qu'il se dé-
gageoii unequantité considérable de caloriquCf
I ^Cd combinant ensemble les gaz bydrogêne et
Ox^iène pour faire de Teau. Les expérience» do
'M. Lavoisier, ainsi que les diverses eonibustion»'
f journalières, ont fait connoîtrc qu'il se dégi'
Fgeoitnne quantité Con^itlérablc de calorique^
I «n combinant le gaz oxigène avec le carbone
dans lu furniation de l'acide carbonique.
Il doit résulter de ces expériences que toute
OpératlOB
(Talion qui aura pour objet la dccomposîtioa
l'eau et de l'acide carbonique et le déga-
gement de rhj drogène , de l'oxl^ène et du car-
Xone de ces deux décompositions , absorbera
e quantité' de colorique conside'rable.
^ II suit de-là encore que si l'acte de la vi^ge-
rion est une ope'ration par laquelle il se de-
bmpose de l'eau et de l'acide carbonique en
parant ces trois substances, il doit y avoir du
froid de produit par l'acte de la végétation.
Il paroîl résulter des expériences de MM.
Ingen-Housz et Senebier , qu'il se dégage une
quantité considérable de gaz oxigène par l'acte
«le la végétation , et l'analyse des plantes par
^Dupression fait voir que l'hydrogène et le car-
^Btone son combinés ensemble dans les végé-
"■taox sous l'étal d'builc plus ou moins parfaite.
Cela posé, comme la combinaison de l'hy-
drogène et du carbone libre doit laisser dégager
Hilu colorique, il s'ensuit qu'une portion du ca-
^Berique nécessaire à la décomposition de l'eau
^^t de l'acide carbonique doit être du calorique
dégagé parla formation del'huilepl us ou moins
parfaite.
^^ La question du froid ou de la chaleur pro*'
^BAuitspar l'acte de la végétation, dans l'bypothète
"de la décomposition de l'eau et de l'acide car-
bonique, tîentDccessaircmentaus lapporis dw
Tom. XI//. X
k
5^3 Annales
calorif£uedcgagc£iarlacoml)inaisoiiclerbj'dro-
gènc avec le carbone, et <lu calorir[ue absorbé
par la décomposition de l'eau et de l'acide car-
bonique ei le dégagement de l'oxigène;
Pour m'assurer de ces rapports , j'ai pris des
plantes sèclies, je les ai brûlées à l'air libre:
il y a eu par cette combustion de l'oxigeOe
abeorbë, de l'eau et de l'acide carbonique de
produit, et il s'est dégage une quantité consî-
de'rable de calorique.
11 esl aise' d'appercevolr que pendant cette
combustion l'inverse absolue de ce qui se passe
dans l'acte de la vege'ution d'après l'bj-poibèse
de la decoraposiiion de l'acide carbonique, a
eu lieu, c'est-à-dire que l'buiU plus ou moins
parfaite s'est decomposrfo , qu'il y a eu absorp-
tion de chaleur par celte decomposilion , que
Fbydi-ogène et le carbone libre se sont com-
bines avec l'oxigène en présence , et qu'il y a eu
du calorîqiie de dégage'; et coniine en dernière
analyse cette décomposition et ces nouvelles
combinaisons ont produit du calorique , il s'en
suit que la quantité de calorique dégage' par la
combinaison de l'hydrogène, de l'oxigène et
du carbone dans la formation de l'eau et de
l'acide carbonique, est plus grande que la quan-
tité de calorique absorbé dans la décomposition
de la combinaison de l'hydrogène et du car*
DE Chimie. 3i5
■ne, d'où jl doit résulter qut; dans Tacle de
i,V(fgi'tation la quantité du calorique dégagé
|t L combinaison de lliydrogène et du car-
, est moins grande que la quantiltj de calo-
piC absorLc' £)ar lu décomposition de l'eau
^t'de l'acide carbonitjuti : qu'iiin^i il duït y avoir
*la fmid de produit , si la ve^cuuion est un ré-
«ulut de de'cumpositioB d'eau et d'aeide carbo-
nique, de dégagement d'o\igéne et de combi-
naison de carbone et d'ilydrogcne.
D'aprctt cette conclusion j'ai coinpare le« ob-
Aenraiions elles expériences qui ont c'te faitc&
jusqu'à ce jour sur la chaleur degagécon absor-
bée par l'acte de la ve'gétulion, et particulier
remcnt celles do Jean Kunter impriiitces dans '
le Journal de Pljysique de 1777 et de ^781 »
j'ai comparé ces expériences avec le résul-
tat que présente l'iijpoibcse de la dûcompo-
ùûon de l'eau et de l'acide carbonifiue^.et
j'ai trouve que presque toutes donndiiïati.ua
ràului coDlraîre^ c'^t-à-dire qu'elles indi-
«looieni que l'acte de la végétation produi&oit
^in. .cbaleur. De toutes les expériouces con-
> je n'en citerai qu'une qui se trouve dans
mémoire do M. Jean Hunter, page 397 du.
r volume du Journal de P^y«û(ue-'de
R'AI. BuQlcr exprima des surs de clioux et d'o-
X ii
$2.i I A N N A L K S
pinards , ii les exposa à un froid de 39 degrés
du tliermonièlre de Fahrencîi; ces sucs se ge-
lèrent. Ces sucs gelcs furent transportes dans
un appaitemeni dont la lempf'raiure etoli à a8
degi-ésdcFabreneit ou environ, — 0,9 de Réaa-
mur; il étendit sur cette glace une pousse de
sapin végétante et une feuiHe de fève; au bout
de quel([uC5 minutes elles dégelèrent la surface
qu'elles toucboient. H cru que cela pouvoit
dépendre du trop de chaleur de ces substances
au moment de leur application; mais ajant
cbangéde place la biancbe de sapin , le même
effet eut lieu : donc il y a eu dégagement de
cbaleur pendant l'interposition.
Il suit de toutes ces considérations que l'ex-
péiience sur le dégagement du calorique pen-
dant l'acte de la végétation est tout à-fait con-
traire aux résultats qui devroient avoir lieu
d'après i'bypotbèse de la décomposition de
l'eau ei de l'acide carbonique par les plantes.
L'hypothèse de la décomposition de l'acide
carbonique par les plantas se trouvant infirmée
en grande partie d'après les observations du
dégagement de calorique pendant la vége'tation,
j'ai soumis cette bypoilièse à un nouvel examen.
Si réellement la végéution est une opr-raiion
de la nature qui décompose l'acide carbonique
et rende ii l'atmosphère l'oxigène qui en est
DE Chimie. 3^5
partie constituante, il doit arriver nécessaire-
ment qu'en couvrant une plante en pleine vé-
géta lion d'un grand bocat qui contient déjà une
petite quantilc d'air atmosphérique, l'air du
bocal au bout d'un très-long tems doit être
considérablement accru de volume, cl sa pro-
portion d'oxigène doit être augmentée.
J'ai pris d'après cela des maronniers d'un et
de deux ans, je les ai arrachés de terre, j'ai
plongé leurs racines dans des bocaux pleins
d'eau , j'ai posé les bocaux dans de grandes ter-
rines pleines d'eau, j'ai recouvert ces plantes
avec des cloches , j'ai fait entrer de l'eau dans
ces cloches, de manière que le rapport de
l'air à l'eau fût tel, que l'augmentation de vo-
lume occasionné par la chaleur du jour ne
fasse point sortir d'air de la cloche, et que l'eau
de la terrine puisse fournir aux condensations
occasionnées parle froid de la nuit, afin qu'il
n'entre pas de nouvel air dans la cloche.
J'ai exposé mes plantes ainsi disposées sur
une croisée de mon appartement exposée aa
midi.
Mes marronniers ont vécu fort long-tems ,
mais l'ai défait mon appareil au bout d'un mois
ou d'un mois et demi , et j'ai trouvé assez cons-
tamment pour résultat moyen de plusieui's ex-
périences, que DOD-seulement la quantité d'aïr
X iij
SjG Annales
n'ëtoit pas augm.entGe , et n'avoit éprouve dais
son volume d'aulres variations que celles qui
ëtoient occasionne'es par la diffeVcnee de pres-
sion et de température, mais encore que le
degré d'oxigénaûon de l'air contenu sous la
cloche, essayé aveclc gaz nitreux, éloitàpea
près le même avant et après rexpérience- •
Qupiquo quelques-unes de mes expériences
m'aiçnt donné , les unes une (quantité piusooii-
sidérablede gciz oxigène, les autres une moiii*
drc , comme les différens l'ésultats panoifisent
dépendre d'une cause particulière' qqcron
verra plu6 loin, j'ai cru. ne devoir rapporter
que IjB résultat moyen. :
Croyant que le peu.de variation dans le :to^
Vime. entier de l'air contenu sous mesclodies,
et dan^ lequel la plante avoit été exposée un
moi^ ou six semaines » provehoit d'un déiaui
d^. végét^tionioccàsiônne parla transplantation
de la pUnté de la terre dans l'eau, j'ai pris des
plantes qui crôissdient depuis long^tems. dans
de^ {)0ts ,. comme des mirthes;, des amarantes ,
etc., je lésai soumises à la même épreuve.
. . J'ai plad^ ha plateau do fer blanc sur le pot y
de manière que la tige d^ la piinte passbît 'par
un- trou .-percé au hiilieu; j'ai luté la tige de la
pla^iteaû trou du plateau avec de la ciremoUe^
demanière <[ue le plateau put contenir de l'eau;
r
DE Chimie. 327
} aï couvert la plante d'une cloche qui portolt
sur le plateau et dans laquelle j'ai fait entrer
de l'eau, de manière que les feuilles de la plante
etoient entièrement dan& l'air, et que le rap-
pori de l'air à l'eau sous la cloche eloit ici,
(jueles variations dans le volume d'air, occasion-
nées par la tempe'rature et la pression , ne pus-
sent l'aire sortir de l'air intérieur, ni entrer de
l'air extérieur.
L'appareil ainsi préparc, j'ai place le tout
sur ma croisée exposée iiu midi , et au bout d'un
et même de deux oiois je n'ai pas apperçu de
'variaiiûB dans le volume bÎ dans l'osigcna-
tiondeTair, si ce n'est celle occasionnée parla
température et la pression ; et cela, comme dans
les expériences précédentes, en preuani la
moyenne des expérienees.
11 suit de ci:s expc'riences une conséquence
l>ïea différente de celles que Ion a tirées jus-
tju'à présent des expériences de MM, Ingen-
Uousz et Scnehier, c'est que des plantes ex-
posées pendant long-Iems à l'action du soleil et
de la nuit ne laissent point dégager sensiblement
de gaz oxigène; qu'ainsi \a théorie de la dc<
composition du gaz acide carbonique par l'acte
de la végétation fondée sur le dégagement de
l'oxigènc, est doublement infirmée.
i l'on y prend garde ^ ce résultat est cou-
X iv
338 Annales
forme avec les expériences de MM. Ingen-Hous»'
Cl Senebier, dont il paroîi que l'on a lire une
fausse conséquence.
Les expériences de ces deux savans sur II
végétation ont produit trois résultats :
l'.MM.Ingen-HouszetSenebier ont annonce
que les plantes expose'es à l'action de la lumière
laissoicnt dégager du gaz osigène. '
a". M. Ingen-Housz a annonce' que lorsqu'on
plongeoil des plantes dans uu air quelconque^
CCS plantes s'impregnoient de l'air dans lequâ
elles ctoient plongées.
5". M. Ingen-Housz a annoncé que les plantes
qui croissoienl à l'obcunté, chuuf^eoient en t
gaz acide carbonique le gaz oxigène dans lequel *
elles étoient.
Cela pose , il est facile de rendre raison dur
résiUlat que j'ai obtenu en laissant croître pen-
dant un très-long tems des plantes sOus une
cloche pleine d'air.
Lorsque les plantes étoient exposées dans la
journée à l'action des rayons solaires, elle»
laiss oient dégager du gazoxigène, et quand le
soleil disparoissoit de l'horison , elles s'cmpa-
roient du gaz oxigène dégagé, combinoientarec
ce gaz une portion du carbone de la plante^
et laissoicnt dégager l'acide carbonique prove-
nant de cette composition; l'eau avec laquella.
T> E Chimie. Sag
'Tairetoii en contact dissotvoîi cet acitle car-
bonique, qui e'toît rendu ensuite à l'atmosphère.
J'ai V(?ri(ie ce dpga^omcnt d'acide carbonique
en mettant un vase plein d'eau de chaux sous
la cloche qui rccouvroit la plante ; il se preci-
pîloil tous les jours quantité plus ou moins
considérable de carbonate de chaux.
Ces expériences rendent raison de la cause
pour laqiiellc, dans l'analyse des plantes déve-
loppées dans l'eau comparée à celle de leurs
âe'mens , j'ai constamment trouvé un peu moins
de carbone dans les plantes développées que
_daDs l'élément.
Du dégagrment du gaz oxigcne par la pré-
Ztce du soleil , et du changement du gaz oxi-
me en gaz acide carbonique par l'obscutilé,
il est facile de conclure qu'il doit yavoir entre
le dégagemeut du gaz oxigène et du gaz acide
carbonique, par les plantes qui croissent en
plein air, un rapport qui dépend du tems
^Hnie les plantes sont éclairées par le soleil à
^^■eluioùellessontdansl'obscuritc, et que con-
^^■équemmcni il doit se dégager moins d'oxigène
^^b pi as d'acide carbonique l'hiver que l'été.
^H Usuil des expériences faites et cîiifes dans ce
1 JAânoirc, tantsurle calorique dégagé pendant
l'acte de la végétation des plantes que du peu
i-de dégagonieni de gaz oxigène des plantes pcn-
dans
55o Annales
dant un mois et plus , que le gaz acide caT*
bonique n'est pas la substance dont les planto
se servent pour accroître le carbone qui est niaSi
de leurs parties constituantes. Nous allons es^Sr
sayer dans un troisième Mcnioire d'indiquer ^
procédé que la nature emploie pour augmea^^-
ter ce carbone.
EXTRAITS
DES ANNALES DE CHIMI
DE CRELL,
Par J. H. Hassenfratz-
S- I-
v/N trojivc dans les produits basaltiques de-
là Lorraine , de la Saxe > de la Francpnie y de
la Bobéme j de la Hesse y une pierre verdatre
qui a quelque rapport avec le verre volca-
nique, tant par son éclat, sa diaphancité , que
par sa cassure concoide. G>mm6 cette espèce
de j)ierre , tant qu'elle n'a pas étcde'composée ,
ressemble, tant par sa forme que par sa cou-
leur, à une olive verte , M. Wemer l'a nom-
mée olivine. Lorsque cette pierre se décom-
pose, elle donne une poussière d'un jaune rou*
DE. C H r M ï p. 5Zi
»scz semblable à de Tocre. L'olivine est
ure qu/s la ciysolithe; elle se cristallisje
Il , ses grains de grosseurs inégales sont
plus rarement sphëriques* *
parties d'olivine verte ont produit^
siliceuse 54 ^^
....;.. ,5' 75
ine m f J^o 00
98 a5
rte ..•••... 1 . . 1 V 75
100 00
)arties d'oli vine alte're'e ont produit f
^ . • 76 T7
•a
ilnc 30 *i
99 ''ô
rtc . O Tî
du traducteur. Ces deux analyses pré-;
un résultai singulier, c'est que i'plivine
;on lien i moins de silice et plus d'alumin^
iv4ne non altérée. Il seroit extrcmement
d^analyser une portion d'olivine non
et laisser altérer l'autre portion, pour
r si cette différence dans l'analyse vient
it de l'olivine ou d'une différence d'o-
Si la portion d'olivine altérée différoit
55a A N n A t w s
réellement de la portion d'olivine non alure?
dans la proportion que M. Cmelin a trouvée
pour deux oUvînes différentes, II s'ensuivroit
que pendant que l'oHvînc s'altère , une portion
de la silice passe à l'elat d'alumine, et ce pas-
sage me'riieroil d'être constaté d'une manière
absolue: il intéresse trop l'analyse cUimiqoe,
pour ne pas engager à répéter cette expc'-
rience.
M. Gmelin a encore soumis à l'analyse dtt
pechsteiu trouve dansdes produits volcaniques »
et il a trouve que lOO grains de ce pcclisteia
contenoient,
SiËcc (jn
Fer. 7
Alumine. a ->
99 -iT
Perte. o -rr
Ce pechslcin diffère csscnUelIcment, dans la
proportion descs parties constituantes, de celui
de Misnie qu'a essayé M. Wiegleb, qui con-
tenoîtsur lOO parties,
Silice ' • . . 64,5g
Alnminc. <5)4'
Fer. 6
Perle ■.......'.. i5
^ . 100*
DE Chimie. 35S
Le pechdtein de Francfort contient sur loo
parties,
Sili ce. - . • . . 89, 5 9
.Alumine 0,4^
Fer. * 5^1
Chaux t 5,23
98,64
Perte 1,56
i 00,00
Fin du Tome
S34
TABLE
DES A R T I Ç LES
_■■ .:..i
. COKTENUS DANS CE VoLUME.
Explications de quelques jikénomèm-t
qui paroissenC contrarier les loix des ofji-
nités clUrniques ; pûrJ. II. Hassenfhatz, 3
Deuxième ^lémoire sur l'explication de
plusieurs phénomènes qui paraissent con-
trarier Jes loix des afjluités chimiques;
pari. H. IIassenfbat?., a5
Description d'un Eudiomètre atfnosphé-
rique; par Henri Reboui-, 33
Examen chimique des Cendres bleues, et
procédé pour les préparer; par M. Pelle-
tier, 47
Extrait d'une Lettre, traduit de l'allemand
de M. Ghen , à M. Vas-Mons , sur la de-
composition réciproque de plusieurs subs-
tances au degré de froid de l'eau gla-
cée, etc., 6;
Extraie de la Réponse de M. Van-Mons, à
M. Gren , 6y
Extrait, Craduii du hoUandois, d'une Lettre
Table des Articles. 3^5
âc M. Kasteleyn , à J. lî. Van-Mons , sur
la propriété qu'à l'alcool âe dUsoudré une
plus grande quantité d'huile volatile' à
chaud qu'à froid , etc. 7a
Observations sur l'usage dés Prussiates d'al-
cali et de clmux en teintute; par C. L.
Berthoixet, "76
'expériences sur la dissohibilité du Sel ffiOrin
dans les dissolutions de dijférens sels
neutres ; et sur les phénomènes qui eh ^e-
sultcnt; par M. VauqueLïn , 86
Quatrième Mémoire sur le Phosphore ^ fai-
sant suite aux expériences sur la corhhi-
naison du Fhjsphorc avec les substances
mé^'alliques ; par M. Pelletier , 101
Suite du quatrième Mémoire sur le Phos-
phare , Jaisant suite aux expériences sur
la combinaison du Phosphore avec les
Substances métalliques ; par M. Pelle-
HER , 11^
Cinquième Mémoire sur le Phosphore^ fai-
sant suite aux combinaissons du Phosphore
avec les substances métalliques ; par M,
Pelletier, 121
^description de la Vallée du Gave Béarnùis
dans les Pyrénées ; par M. Reboul , 1 45
Sur la nutrition des Végétaux ^ premier
Mémoire ; par J. H. Hassenfratz. 1 78
536 Table des Abtici.es.
Rapport, fiûr. aii Bureau de ConsuUaùian
sur la Colle-forte des os proposée par AI.
Crbket/ par mm. Parmeutier c£Peixe-
TIER , j^a
Extiaits du Journal de Physique et de Chi-
mie, de M. Kasteleyn, suile de l'année
1791 iparJ. B. Van-Mons , 21a
Ej:position d'un Nii'ellcinetit fait dans les
Pyrénées pendant ItS mois de juillet ei
d'àoiU i787//>ar Henri Reboul, 223
Exposé d'Expériences faites pour déterm^
ner la pesanteur spécijique des fluides ^ et
pai -là la force des liqueurs spiritueuses.
On y a joint quelques observations sur un
Mémoire intitulé : La meilleure Méthode
tle proportionner l'iiiipùt sur les liqueurs
spiiitucuses ; par M. 5. Ramsden , 243
Dinersps Expériences sur la Combinaison da i'é-
tain avec te soufre; par ^.Pelletier, a8o
I £xtrait d'une LfUre envoyé par Georges Pt*B-
•os à J. n.II*ssKNFRATï, sur la décomposition
de l'acide carboiiiijue , et fur la décomposition de
l'eau par If phosphure de chaux , etc. , 3 1 a
A'^ote sur la Lettre précédente ; par M. Focrcbot ,
3.5
Sur la Nutrition des Fâgétaux , deuxième Mé-
moire^ par 3. H. Hasseffratz, 3id
Extrait des jinnales de Chimie de Creil; par
J. H. IIa^sebfbatz. 33d
Fin do h TaMe,
ANNALES
DE CHIMIE,
o u
RECUEIL DE MÉMOIRES
COFCIKNANT LA GhiMIE ST LSS AjITS
QVI XN DXPSNDfiNT.
Par MM.GuTTON ( ci-devaat de Mortbau ) »
Lafoisier f MoNGM , Berthollmt ,
FoURCglOr 9 jiDMT f HASStNFRATZ ,
BiMTRJCH , Seguin , Vauquklin et
Pelletier.
JUILLET 1792.
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M. D C C, X C I !•
ANNALES
DE CHIMIE,
RECUEIL DE MÉMOIRES
CoMCtniTAHT LA CuiMlE ET LES AhTS
QUI ZN ufpENnENT.
PROCEDE employé dans la Souabe
pour faire le Sel d oseille ;
Extrait à'aa Mémoire lu à une des séance} publique^
I , du Collège de Pliarmade;
m Par M. Batbn.
Le sel essentield'oseille.lantqu'il no fut em-
ployé parmi nous que pour enlever les taches
d'encre , étoit on objet de consommstion peu
important; mais depuis une vingtaine d'aonées
qu*on a commencé à en faire des boissons acidu-
lés très-agréables e* très-saliilaires>ce lie roniiom-
A 3
V
[
4 Annales
niatîon, aiaai que le prix de ce sel, ont doublât
Cependant aucun de nos compatriotes n'^i
jusqu'ici tenté d'en former une fabrique qui
sans être la source d'unegrande richesse., pn
duiroit du moins iceluiqui l'utabliruit, un proj
fit très honnête.
L'Allemagne continue donc à nous fourtûi!
tout le sel d'oseille qui nous consomment; fc'ej(
une branche de commerce pour la Souabe el
principalement pour le cauton que nous con-
coissons sous le nom de Forêt-Noire. La <
sel est préparé par de simples paysans ; ce qui
ne nous élonncra pas, si nous voulons portée
noire réllexlon sur la fabri(]ue de la plus prd
cieuse et la plus recherchée de toutes les Ji*
qiieurs, sur le vin.
Les habifans de la Fort-t-Noire , qui se sont
adonnés à extraire le sil d'oiieiUe, le portent
à Bâie , ville trèî-commerçanle et située dam
leiu" voisinage ; ils le vendent aux matérialistes
qui, à leur tour , nous le font passer, en sorte
que nous l'achetons de la seconde main;
qui en augmente encore le prix.
L'impoiiation de ce sel en France n'est pat
pour l'état uneaffairede grande conséquence^
mais , à moins d'une nécessité absolue , peul^
on laisser sortir du royaume la plus petite somnm
d'argent ? non sans doute, et nous croyons qu^
BïORiMre. j
[hmpo^taliondu sel d'oiieUle ne coùlùt-clle à la
Trancequedix mile livres par an.doit êlre^non
pas prollibce, m.iiâ rendue nulle par l'établisse-
t de quelc]ues usines au ou le fâbriL|ueroîl.
! pareils établissemens seroieut peu coû-
ret d'un produit assuré , sur-toul si les par-
Eers qui les fonueroleot^ étoient assez sa-
[pour proporlionaer leur fabrique U la.
nmatioD*
In'estpasauxarlistes de Paris (jul- j'adresse
broposition, iU en semliont facilement la
, en voyaut les détails du procède usita
■les habicnns de la Forct-Niiie; mais rieu
■ut empêcher les pharmaciens de quelques
t Je province de %e livrer à ce genre de
mil qui , ne les occupant que deux ou truis
ide l'année , pourruil cependant leuruuvrir
Be petite brauclie de commerce ^ qui les aide-
luit certainement à toulenir les dôpcnsesi de leur
maison. C'est sur-lout à qutlqiies-uirs de ceux
qui sont établis dans les environ» de la capitale,
^Ùs'en fait la plua grande consominalion , qu'il
^^■icat de pensera lui nier l'établissement que
^^Eends ta libellé de leur proposer.
^^H est le premier et principal motif qui m'en-
^^Êk k faire part au public du procédé que
^«Bnoncf^; mai« il en est tm autre.
Les chimistes Iraiicois.cetixsur-ioutqui ont
A 2
4 Annales
publié depuis peu des ouvrages sur leur art
out plus que des ioup<^ons sur le sel d'oseiO
que nous tirons d'Allemagne. Sans doute qn
considérant la petite quantité de set qu'ils a
ront obtenu avec peine et k grands frais , <
travaillant sur l'oseille cultivée dans nos jar
dins ou sur quelques poignées d'oxUriphiilui
ramassées dans nos forêts , ils n'ont pu se pei
suader que le sel essentiel d'oseille qu'on doO
envoie de la Souabe, fut extrait des plante
qui portent ce nom , et avec d'autant plus d<
raisoo , selon eux , que le prix auquel il ifr
Tend ne répond point du tout aux frais qu'où
est obligé de faire , lorsqu'on essaie d'en fabc^
quer dans son laboratoire (i).
Ces réflexions ont donc porté la plupart dî
nos cbimisles à regarder leseld'oseillej non pai
commeuD pioduitde la nature, mais comme utt
ouvrage de l'art j enfin comme sopbisticalioni
(i) J'ai pnttrtaiil Euil cet essui îl y a seiie ans } fV
vois achelé pouc 40 suh d'o&eille (lolagnre : i'igiiorotf
le procédé ailernjiiid. J'ai doue l'ait lomme les Butres^
el J'ai obtenu en trois criiiallisunonii liuit onoes deux
gros d'un sel roux Irès-iole. Je l'ai fait redîsioudre
fîlirer parle papier, el j'en ai retiré quatre unces 1
groj et demi d'un tel cristallisé passa bteincnl hlêru
mais un peu moios aride que celui que j'avoil, cil
on six aus auparavant , rapporté d'Allemague. Ce b*c
doDo pas sur l'osfille potagère qu'il faut irav^ilicr.
a E U 1 K.
t trt».fâen< de répondre i ce» tA^.
ons , maU ce aeroit ditserier iantilement,
Mqoe )e proeéilé que je vsii tlooner , en )e-
bt leus l«s doutes , nous fera connoitro U
lf|«U noas ne pourons nous empêcher de
! observer à notre tour, que la crème de
hrc f oii, ce qui est la même chose, que le sel
ienlielderftisin pnrifié>que noastiromdiibM
Bguedoc à très-bas prix , ne poiitroit être
briqué dan» dus laboratoires, ea le prenant
:ste r<iUm m^ne, ^n'endépeDiant peut-ÔU*
deox loaid d'or pour eo obte»ir une livre.
La chimie doit sans doul* éclairer Ici arts.
Bais elle ne doit jamais cooclore pour les dé-
penses da petit an grand.
J'ai cité l'exemple de la* eréme de tartre y
parce que ce sel essenlîel du rai^io a tant da
rapport chimique avec le sel essentiel d'oseille,
qu'on peut présumer que la fabrique de l'un
doit être celle de l'autre ; et u'est c»i)ui e«t «n
effet , comme noat Valloos voir.
FF»cétt^ pour gxtroite etptàrifier ie ael essarta
tiei (i'ejW//^,coramuatquÉparM<Baunacb>
•pathicaire-alde-majer des ai'mve$>
^Cb Klsctireprînoipaltment de l'oseille coBr
A 4
8 Anna t" El
nue des botanistes soai la dénomination dep
mex acetofafoliis sagUtatis ( Lin ).
On la sème ati mois de mars dans de vaStl
cbamps bien disposés par des labours à en r^
cevoîr la graine. La plante croît avee protQpi
titude, et acquiert assez de vigueur pour êtr
coupée au mois de juin ; on la fauche à cettf
époque j et tout de suite elle est transport^
sur des voitures et déposée dans la fabrique.
Dans celte fabrique est disposé un raortief
de bois, di; forme quarrée, fait de gros m 3«
driers bien joints et assujettis par des cerclot
de fer; la partie inférieure, ou le fond de c^
iDortier , est eoraposée de morceaux de bois très-
solides ettrès-épaisjonapraliquésurun desctV
tés et joignautlefond , une ouverture, une surtQ
de petile porte qui ferme exactement ^ nous
en indiquerons l'usage dans un moment; au
reste la.capacité de cette eâpèce de mortier ea/
telle qu'il peut canteoiiT environ 3oQ pintes^
mesure do Paris.
Au-dessus de ce mortier s'élève un gros pi-
lon de bois de i o à 12 pieds de long , et d'une
épaisseur proportionnée à la grajideur du moiv*
tier; il est fait et disposé de manière à toucher
et à écraser la matière qui doit être exposée i
son action.
Ce pilon ost emmaaché ù une autre pièco:
DE C H I rtl I E.
ois de 3o pieds de long sur lo à ts poncelt
^narriiisage ; ce qui lui donne la forme d'ui»
1, dont en effet il porte le nom.
Ictte pièce de bols, ou, si l'oa veut, ca
acbe de marteau, est soutenu vers son tnt.
R^nrane colonne de bois échnncrée; c'est
9 point ^'appiiî que le mAi'teau se trûuve
Anelquesorte en équilibre.-,
ii'extrêraité du manche de. ce marteau est
tëede manière à recevoir l'impiussioii tt
|lDUvemenE,()ue doit lui donner l'arbre d'uua
ï mue par l'eau couranlc , sur le LoEd do
Uqaellt' est conitcuile la fabrique.
Cet arbre e»t armû d'ujie iorJe. clieville qui,
«lue révçlulion de roue , «'ajjpuie sur l'ex-
^H&da ni^nche de manteau ,.te tUit baisser,
tinÂme.ooup élève le pilou quitie tarde^paa
pal)eri»ur la matière coiilenuedausle monter;
reil étant bien dispose , on ehargd
lortier d'oseille it^ceminciit cueillie; un lève
me du moulin, et dans i'instaiit t'eau me(-
Bmcet le pilou eu jeu.
ue.l'oseilleeslsulËsammeutécraséeXon
hela rane, et lion iait ^ortir^ par la petite
tv.doDtDoMB avons parlai, le suc et le mara
k plaïUs qu'on reçoit ict {dépose dans des
jCsde buis; oiirempiit ie mortier d'oseille,
H'oD fait de nouveau jouer le pilon, travail
qui se continue iusqo'à ce qu'oa ait rMnît •
une sorle de pulpe touie ro>eille récollée.
Le suc et le marc obtenus élâDC mût àaa
des cuves^ on y ajoute use certaine quanlil
d'eau fiatche , et ou les laisse macérer pendad
quflques jours, après lesquels on soumet 11
tout à l'action d'un pressoir dont l'attelier M
muai: ce pressoir ne diiïèie point de ceux ^
sont en usage pour le raisia*
Le Buc d'oseille, quelqu'tbondant qn*U pf
roisse, ne suffit pas pour tenir en dissdiitk
tout le sel essentiel cooteoa dans celte pUaU)
c'fljt pourquoi nous venons de Toir qu« le* t
bricaos y ajoutoient de l'eau; mais non t
tens de cette premièro addition, ils reporta
dans le mortier te marc exprimé , et le pïlod
de nou veau, eoy mêlant à-peu-pr^aalaatd>a
que l'oseille verie en contient naiurellemenk
ils expriment une s?coade fois, et ne cessen
ces opérations alternatives, que lorsqu'ils >'a|
perçoivent que le marc ne eootienfc phM i
parties extrectives.
Tout le suc obtenu par tes expresaioof ci
dessus mentionnées étant légèrement cbauffit*
rassemblé dans de grandes cuves, on y a|oi><
de l'eau dans laquelle on a délayé de la ten
argiUeusetrès-fiue, très-blanche et sur-toatt*if
pure ( on met ordinairemeat 3o livret de cetti
J!4V^e blanche sur laoo pintes de suc)-, ou
agite le tout et on le laisse en repos; vingt-
quatre heure» sufHsenl pour clarifier la liqueur^
alors on la décsnte; un jette, sur des filtres
td'éluffe de laine , la matière déposée dans le
' fi>od des cuves, et on la laisse bien égouter.
|| Cedt'pât qui est tm mélange de parties ter-
reuses el résineuses, ainsi que de la portion Ik
plus tenuedttparenchyme de la plante, s'il est
bien lavé, oc contient ptas de sel essentiel ; si
00 le brûle, on n'en relire pas un atdme d'al-
cali fixe.
^^^iA suc d'oseille, étant clarïBé ain^ que nous
^^Aoiis de le dire, est parlé dans de grandes
^^Hiulières de cuivre élamées , dans lesquelles
^Hlle fait bouillir trèS'lJgèrement et évaporer
Hmqu'à ce que l'on vaye paroitre uo commen-
eemenl de pellicules à ta surface; k ue moment
OD le verse daus des leriincs de grtss qui con-
tienoent environ seixe pintes : ces terrines sont
posées dans un lieu frais où elles restent sani
jgitation pendant un mois; on décante uiott
la liqueur, et l'on trouve les parois de ces tor-
rioes couvertes d'un sel irrégulièrement crinlaU
K et d'une couleur grisâtre-
t liqueur décantée , soumise à une seooad*
. «tlroisième évaporaiion, donne eoeoredes cris-
taux : on va même jusqu'à une qaairièmc , «i
H
13 Annales
on la croit nécessaire ^ et on a l'atteniion 'd*i
jouter à chaque évaporation un peu d'airgik
délayée , et de passer le suc par le filtre dp
laine dont nous avons parlé.
Lorsque la liqueur refuse de donner du sel
essentiel, elle se trouve dans un état d'ea»-
mère qui contient une assez grande quantité
de sel de syluiuset un peu de tartre vitriolé»
e^le est encore acide et fait effervescence a?t(.
Talcali fîze^ ainsi qu'avec la craie.
Le sel obtenu par les différentes évapon-
tioDS étant réuni ^ on procède à sa purification:
pour y parvenir^ on le fait dissoudre dans une
suffisante quantité d^eau ^ on tait évaporer ^ oo
filtre» et on obtient un sel très-pur^ très-blane
et bien cristallisé^ tel enfin que celui que nous
tirons de la Forêt Noire.
Ce sel peut également être extrait de Voxt"
triphillum o\\ alUluîa ; mais , quoique celte
plante croisse spontanément dans les forêts^ et
y soit assez commune , elle ne peut cepeû>
dant pas suHlre à la conscmmation qu'on fait
du sel d'oseille; ce qui probablement a engagé
les habitans de la Forêt Noire à cultiver laplante
très-acide appelée rumex acctosa Joliis sa^
gittatis*
M . Baunach^ qui a suivi avec exactitude le tra-
vail du sel d'oseille ^ m*assure qu'ayant fait une
» E C H 1 M ï K; ï5
pesée de 2000 livres de cette dernî^re plante ,*
et que l'ayant SQamise à toutes les opéralioDS
dont nous avons rendu compte, il en a retiré
i5 livres 10 onces de sel essentiel bien pur ,
i3 gros 7 onces de sel de sylfius , 6 gros 68
grains de larire vitriolé , 5oq livres d'extrait de
bonne consistance, et que le marc bien ex-
priaié pesoit 1000 livres , en sorte que l'eau
de végétation de 3oooo du rumex acetosa
Jbliis sagittalis peut être évaluée à 484 livres,
compris ce que l'extrait et le marc ea conte-
□oient encore.
Bnfîn , par une réduction des 2000 livres à une
livre, ilrésulJequ'unelivredecette plante donne
I gros de sel essentiel ,
4 grains de sel Ae sylvius , "'■
7 de grain de tartre vitriolé,
4 onces d'extrait.
Le' procédé qui vient d'être décrit est plus
que suffisant pour détromper les chimistes aux-
quels il resteroit des doutes sur la nature du
sel d'oseille fabriqué dans la Forêt Noire. Je
le répète , ce sont de bons et simples villageois
qui le préparent ; toute sophistication leur est
inconnue, ils cultivent la piaule dans un, deux,
trois arpens , plus ou moins suivant lesmo^ens:
l'un en Tait i5 livres, un autre 3o livres , un
troisième Ho livres \ ils ne se donnent pas tant
J
I
■4 A N N A L B s
de pf ine et n'ont pas des atteliers tels que celui
que nou& avons décrit pour faire un fanx «sL
d'oseille : leâ tuanoeuTres de cette espèce 8oaè
r^i>ei'vécs à de$ gens qui sont bien éloigné^ do
£xer leur séjour dans des villages ; les villê^
seules , et sur-tout les grandes villes , leur soit^
bien plus favorables. C'est là que les homniM
cupides, dirigés par un îclérêt, peuvent à6*
ployer leur malheureux talent dans tous lîj
genres de sophistication , et tromper le pubS^
de mille manières.
Mais le collège de pharmacie dont les l
sont principalement dirigées vers le bien {
serai , reconnoissant pour prcmiêreslois de sd
régime celles que dîcle rhonueur , se fera \
jours un devoir de dévoiler et de repousse!
toute sophistication: c'est ce dont cous prioM
nos coocitojens d'ère bien persuadés.
On parle déjà d'un prétendu sel fait en lUl
tillact de l'acide nitreux sur du tartre TÎtrioM^
qui , dit'OD , peut suppléer le véritable sel d'oj
seille. J'ignore ce quec'est; mais notre coUé|fl
dont l'ambition sera toujours de mériter lac
fiance du public, ne présumera jamais qu'aucn
de ses membres puisse en tenir de semblabl
dans son officine.
BSERVATIONS
I décompoêition du Muriaie de soudei
rWf- CtiRAVDAU, Mattre Âpotbicair*
à Vendôme.
C mémoires de M. Hassenfralt sur le»
kitéttinstfrésdans les Annales deChimie(i}y
If donné lien aux observatioas suivantes.
bat de ce cbinaiste, dans «es deux mé-
19, est de prouver que la décomposition
Ifcarîale de soude et de quelques autres seit
I k base de soude par la chaux , par le
t par certains oxîdes mélalliqnes, ne cod*
B nullement les loisdesaffinitéschimiques;
■ ces phénomènes, si extraordinaires eu ap^
noe , sont simples et naturels , et qu'ils dé-
laal de toutes les lots d'affinités conouei
n'A ce iour. L'beoreuse application qu'il fait
ktkéorie avec les faits , n'aurait rien laissé k
r sur cet objet, si quelques circooslancet
B'tfusient pas échappées A l'œil de cet excellent
observateur.
Il assure , dans son second mémoire ^ avoir
(I) Arrit 1792 , lome Xlll.
'l6 A K-» A. t E s .■
décomposé 4e mur iate de soude par un ozidt
de plomb, et qne le résultat de la décompo-
sition lui a fourni du carbonate de 'soude et da
nuriate de plomb. Il ne donne point la tliéoris
de celte décomposition, parce qu'il en croit
Texplication parj^aiteme^t liée avec celle de Is
décomposition du muriate de soude par la chaux
ou par le fer.
Mous différons beaucoup l'unde l'autre dav.
notre opinion sur la circonstance qui paroîtfa- '
Torii^er la décomposition du muriate de sonde
parunoxidede plomb: il recommande comme
condition essejntielle à la décom position j d'expo-
aer au contact de l'acide carbonique le mélange
de muriate de soude et d'oxide de plomb ,
tandis que moi an contraire je prouve la ne-
cessité de priver le mélange de l'accès de Ta'
cide carbonique.
Voici sur quoi est fondée ma preuve : c'est
€]ue toutes les fois que j*ai exposé à l'air libre
un: mélange de muriate de soude et d^oxidede
plomb ^ la décomposition ne s'opéroit pas sen-
siblement ; et au contraire toutes les fuis qui^
u'avoit pas de coiiïin(iunication avec Tair exté-
rieur^ la décomposition semanifestgit dans très^
peu de tcms , sur-tout si l'on avoit le soin d'a-
giter le mélange.
J'étois si persuadé que Taccès de Tacide car
boniqi^ *
D E C n I M I K. 17
ique i'toit contraire à la décomposition da
iale de soude par un oxJde de plomb , que
le trouTotsd'aiitre moyen pour opérrr celte
imposition à l'air libre, que d'y ajouter une
le quantité de chaux; ce qui selon moi,
oil très- bien réussir, parce que j'élois a^^urê
'â mesure que l'acide carbonique s'introdui-
dsDB le mélange, la chaux s'en einpareroit
nlôt ( 1 } , et laisseroit par ce moyen la soude
un étal de pureté. Etï"eclivement ce que j'a-
iwévu arriva, j'eus même plus de succès
)e n'espérois, car ta chaux favorisa telle-
it la décomposition , que je fus obligé, vn
ni après le mélange fuit , d'ajouter de l'eau
étendre la mas^e qui , sans cette précau-
auroit acquis une dureté très-considé-
ihte.
TVuîs parties d'oxide de plomb Irès-divisé ,
une de inuriate de soude en dî'^solution, et do
>a chaux un dixième du poids de la masse Io<
taie, abstraction faite de l'eau, me suflircnl pour
dtcomposer complelteinenl le murialc de sonde,
La lessive du mélange, après la dècomposi-
aclievée , contenoil de la soude pur» el du
■ ha.
) }>n>liquci;ii djils un ancr» mémoire pmirquoi
tt carbonate àt «oude dccoinpo«e le icunace de plomb,
u poucquui lecaibonate de chaut ne k décompose pai.
, Tom0 ^ir.
i8 Annales
muriate de plomb ; par la concentration la li-
([ueur se troubla , parce que pendant l'évap»»
ration la soude attira de l'acide carbonique |'
elle carbonate de eoude qui se forma décom*
posa le mnriate de plomb. Ce dernier sel , eo
nison de son peu de solubilité , ne s'y Iroure
-i|autais en grande quantité.
La lessive, après avoirélétrès-rapprochée, fut
exposée dans une cave , et au bout de quelques
semaines elle fournit beaucoup de cristaux da
carbonate de soude de la plus grande pureté
et très-bien cristallisé.
Ce que le lavage n'avoit pas dissous étoit du
niutiate de plomb non saturé d'acide (i), et
qui dans cet état ne pouroit plus servir à dé-
composer une nouvelle quantité de muriate da
soude. La blancheur de cette espèce de sel est
très- éclatante, mais peu durable j le contact de
la lumière et des vapeurs inflammables suffisent
pour la ternir. Si ou expose cette substance à
une chaleur peu considérable , elle devient jau-
ne ; une plus forle chaleur augmente l'intensité
du jaune et la fait entrer en fusion ; si on laisse
( I ) Le cnuriaK de plomb , résidu de la d^compo-
sicion avec addiiion de chaux, esi dans le même ^cat que
«lui qu'on obiicDt
Ldciniec (]uc je s
i dans me% eipccicDces.
DE C H 1 M 1 B.
'9
nquillenienlla masse , olle cristallise
BJi aiguilles: c'est celle siibstfince qui, broyée
h l'huile, porle le nom de jaune anglais.
Comme l'afldilion d'une petite ijuantité de
K^aux Iiûte fciii^ulîcrement la décomposition du
iniiriate de soude, on poiirroil troiie qu'elle
y entrft pour quelque chose ; mais il sutltt d'ob-
•erter ce qui se passe, pour être convaincu
<|ne «on sotion se borne seulement à enlever
à l'oxîde de plomb l'ai-idu caiboniqn» il<>nt
ifl^n'eSt jamais exempt , et à s'emparer de celui
HfiH s'introduit continuellement dans le niê-
^P^e. Pur Cette propriété bien reconnue il
Tr constant que rien ne doit contribuer à em-
p&elier l'acide muriatiqtie de s'unir à celle des
deux bases ( de la soude ou de l'oxide ds
mb ) pour laquelle son allraciion élective
i plus forte i et de-Ià il doit nécrssalrenif til
i suivre que celle des ba»es qui reste libre
; avec laquelle l'acide muriatiquea pne
Lndre ailinilé.
) grand ce moyen dfe décomposer la mu-
B de bouile pourroit être très-lunatif , parce
flre Je produit qui est In soude , oii peut
rti du rC's'idu ; il suITll pour cela de l'ëx-
rsH milieu de charbons «rdens pour opé-
rréduction du plomb; et en-rs-osidant le
luit, on l'eniployeroit à décomposer
•i^
lO ANKALS8
une nouvelle qiiantilé de muriate de aonief
ainsi chaque décomposition fourniroit le réactif
nécessaire à une prochaine.
Le résultat de ces expériences prouve d^nns
manière indubitable que l'acide muriatique a
plus d*afBnilé avec le plomb oxidé qu'avec h
aoude , puisqu'il s'y unit de préférence à œlti
dernière , et que Texplicalion que M. Hasieo-
frate a donnée de la décomposition du muriate
de soude peu: la chaux ou par le fer ^ ne peut
s'appliquer k celle du muriate de soude par aa
oxide de plomb. Cette décomposition est doae
absolument contraire à la théorie et aux loli
des affinités chimiques.
R A P P O R T
Faitau Bureau de Consultation^ sur les
moyens proposés par M. Jeanety
pour travailler le Platine ;
Far MM. Bertholbt et Pbllatxsm.
JLje platine n'a encore été rencontré que dans
deux mines d'or de transport que Ton exploité
dans les paroisses de Novita , de Citaria^ qui
sont à- peu près au nord du Choco ; c'e^t par la
triage que l'on sépare l'or , pu bien encore ma le
/
DE Chimie.
assantà l'amalgame. Voilà pourquoi l'on trouva
a peu de mercure dans le platine tel qu'il nous
3t envoyé.
L'or du Choco est eiisuile transporté pour
tre inonnoyê aux deux monnoîes de Santafé ,
celle» de Bogota et de Popayan, où l'un trie
le nouveau le platine qui peut être leslé avec
or. Les officiers royaux le gardent , et quand
l y en a une certaiuf; quantité, ilH vont avec de»
émoins le jeter dans la rivière de Bofrotn qui
laisse 3 deux lieues de Sariluré, et dans celle
le Cauca qui passe à une lieue de Popayan^
Le platine se présente toujours en petits
[rains^ il en existe cependant da^^ez gros; il
r en a même un au cabinet de l'ai-adéuiie da
Bergara, de la grosseur d'un oeuf de pigeon.
Le platine étoit , comme je viens de le dire ,
lelé dans des rivières, aussitôt qu'il éloil hé-
saré de l'or avec lequel on le trouve mélc.
Le gouvernement espagnol l'ordonnoit expres-
lément, parce qu'il avoit été instruit que l'on
[)ouvoit allier le platine à l'or par la fusion ,
et que cet alliage réMStoit au départ.
Le plaline ne peut être fondu au feu le plu»
fort de nos fourneaux; mais il peut être uni
à d'autres métaux, et avec certains il forme
des aliïsges.queron peut couler. Charles Wood
a imprimé dans les Transactiona Philosophiques
J
S9 ARMjLLBS
que dans les Indes occidentales espagnoles t'on
cuiiloildesbiioux avec le plalitie, vraisemblable-
ment lorsqu'il éloit allié à qnelqu'aulre iiiélal. '
Les ' spagiiols ont eu si graiiil soin de nff
point laisser sortir de platine , (jiie ce n'e&t qua
dms et- siècle que l'un en a vu en Europe,
En l'j-i.'Jyi'aBsiia^eur Jtucien3c/wel en rappor-
ta d'espagiie à Slockolm.
En 171 ), l'on en eut aussi en Angleterre,
à cette époque Charles WooJ, essayeur â )a
Jamaïque, iil impiirner dans les TransacliotU
Pliildsopliiques qu'il avoit vu, huit ou netti
aniiéei aiiparuvant , du plaline qui venoil do
Cirihiigône ; ainst-ce mêlai seroit connu en Eui
ropi' depuis 1740.
Ijps pipuiiéres expt^riences qui parurent f
Je pliiliuK fureiil celles que SeliefTer publia e0
1731 ; <-t quoique ce chimiste n'aîL fuit seseï
que.Hur de très pt^tiles quantités , quoiqu'il fAl
le premier qui écrivoit nurce métal noureaa j
pous devonii dire que Sili-fTcr a bien reconini
les grandeo propriétés du platine; qu'il a, i
un mol , connu que l'on ne pouvoit le fondn
seul , el que l'arsenic le faisoit entrer en fiuioBi
avec rucilité.
D. uxansaprè-sSt'liener,c'est -à-direen 1764
Tjewis publia trois ou qualre mémoires sur 1
platine ; il seroit trop long d'entrer dans les dé*
D K C )I I M I e. 3^
Il des expériences que l.ewis a faites sur ce
lai; il nous snflît de dire qu'il l'a traité avec
tes les menstrues, par la voie humide e{ par
ffoie s è che ; qu'il l'a aliié avec les métaux à
Ferses proportions ; qu'il a enfin constaté qu'il
rvoit être fundu par l'arsenic ; mai» Lewis ne
It point ensuite occupé d'en retirer l'arsonic
ht obtenir du platine exempt de tout alliage
pre enfin à être travaillé.
1757 , Margraff publia sur ce mêlai une
! d'expériences; le travail de ce chimiste
''«st du nombre de ceux que peuvent donner
des hommes célèbres; l'on y trouve beaucoup
d'observations intéressantespour séparer dti pla-
tine le fer qui l'accompagne toujouis . et le fer
auquel il est allié : MargralT avoîl trailé le pla-
lîtiti par le plomb, et il l'avoît aussi fondu par
l'arsenic, mais il ne s'est point ensuite occupé
tle séparer de ce métal.
ta 17*8 et 1763, MM. Macqiicr et Bonmé
Ht ensemble une suite d'expérience sur le
platine; nous citerons celle où ils foiidireut ce
métal à un miroir ardent concave.
Bergmann s'est aussi occu)>é du platine ; son
trarail est imprimé dansle Journal de Physique ,
année 1780.
oit par ce court exposé , que l'on avoit
» acquis sur la nature de re métal,'
fl'i A N If A L E B
mais qu'il resloit encore à connoître les moyens
(le le l'ondre , de l'aflîner , de le rendre eiifta
utile aux divers usages de la société.
Le plaliiie, comme nous l'avf ns dit, se trouve
toujours uni avec du fer : en séparer ce dernier
métal, voilà ce qui crée un nouvtl art ( celui
d'afEner le platine ) ; l'on ne peut y parvenir
qu'en portani le platine â une division parfaite j
soit en le dii^olvant par les acides, ou bien
en le fondant par d'autres mélaux , etc. car
eeul il ne se fond point au feu le plus fort de
nos fourneaux.
■ Je croi^ que c'est en 1773 en 17.74 que M.
de rjsle réussit à obtenir du platine pur et mal-'
léable en faisant dissoudre ce métal par l'eau
»'tégale et le précipitant par du muriale d'ani'
I monîaque , exposant ensuite ce précipité tjui
contient le platine et du muriate d'ammania-'
que , à un feu capable de volatiliser ce sel
le platine qui reste dans le creuset dans un état
de division, s'agglutine en se comprimant en-
core rouge; enfin par ce procédé M. de l'Isls
réussit à avoir des morceaux de platine pur<
et malléables.
Le procédé de M. de l'Isle fut répété par M^
de Alorveau en 1775, et à cette époque C9
chimiste rendit compte, par une lettre qu'il écri-
vit à M. <le Buflon , du succès de cette expé^
À
H D E C It I M T R.
^ïîence ; il paroît même qu'il ne douloït pas alûs
de la siipérioiik' de ce dernier procédé sur ce-
lui qu'il avnlt propo^ié quelque teuisaiipiiravant,
quicnnsisloil à fondre le platine par le plomb, et
k [Juiaser ensuite le plomb par le feu. Je ne dirai
point qne lorsque M. de Morveau propata de
fondre le platine par le plomb, il s'éleva de»
doutes sur le sviccfis
Iqn
ii n'eut
pas alors une confiance plus grande que lors-
que Charles Wood le proposa en 1749, et que
lorsque le docteur Brownrigg yînt lo conHrmer
quelque tem» après.
Cétoit encore en 1775 que M. de Morveau
écrivoit à M. de Buffon qu'il éloït parvenu à
fondre le platine par le moyen d'un feu com-
pofté de sel arsenical et d'os calcim-s en noîr.
Ce procédé diflère bien de ceux proposés par
SchefTer, Willis et Margroff; mais le résultat
éloît le même, puisqu'il donnoit un alliage de
plotioe et d'arsenic'.
M. Achard de Berlin a de même fondu le
platine par l'arsenic ; il érapora ensuite ce der-
nier métal , et par ce procédé il est parvenu
à faire de petits creusets.
M. Rochon a encore fondu etptirifié le platine
par l'arsenic] et en l'allianl à du cuivre et à
de l'étain , il en a fait faire de grands miroirs
{Kmr les télescopes à réQexion,
Annale»
M. de SickingBii parvint de même à rendre
1h platine ni.illi-uhle, enle àhsalvanl dans l'eaa
royale j il précipitoit ensuite le fer par le prus-
siale de potasse , et en évaporant les liqueurs
il obtenoit du pelils cristaux octaèdres de cou-
leur de rtibis , qui , étant Tortement chaitOes ,
tlunnoient pour résidu un cnlot de platine qui
Bupjiortoit le marteau, que l'on tiroit à la fi-
lière , qui (toit enrin Irùs-niallcable. Le travail
do M. Sickingen n'a pas été publié ; Macquer
eu a dit quelque chose dans son Uiclionnaire
de Chimie. C'est peu de leins après Kl. de l'isle
que M. Sickingen lit ses expériences à Paris ;
ainsi son travail est antérieur à ceux des der-
niers su vans que nous venons de citer.
En 178* ( à'ce que je crois } , M. Chaba-
non vint d'iispagne à Paria avec plusieurs lin-
guts de platine qu'il avoit purifié par des pro-
cédés qu'il n'a pas rendus publics , il s'adressa
à RI. Jeantîly qui lui en prépara divers objets
de bijouterie ; à cette époque M. Jeanely re-
garda comme un objet important ( pour l'or-
fèvrerie de la capitale ) de rechercher les
moyens de travailler ce niélal ; animé du désir
d'être utile à sa patrie, il négligea ses pre-
mières occupations , le travail des objets d'or
et d'argent ; il ne s'occupa plus que des re-
cherches sur les moyens de travailler le pla-
DsCniMit. 37
IJae. Tatis les savan» n'ignorent point avec
quelle opiniAtre et avec quel courage cet
•i-lule a suivi ce travail ; les sacrifices qu'il a
faifs , les dangers qu'il a essuyés , IfS succès
enfin qu'il a obtenus, sont connus de l'Europe
entière. C'e^t à cet artiste que les suvans de la
capitale , que les Saussure , Morvcau , B^ticks ,
et divers autres savans de Srockolm , de Hol-
lande , etc. se sont adressés pour avoir des lio-
gol» et des creusets de platine qui sont très-
nécessaires dans l'analyse des pierres , etc. C'est
encore à cet artiste que l'académie s'est adres-
•ée pour avoir , i". une barre de i4 pîeda de
ugy a", une boule du poids de 18 marcs.
WP. deux barres de ig pied» de long, chacune
î aa marcs, 4". une barre de 19 pouces de
&°. tnfin une lentille du poids de la
; plusieurs de ces pièces vont être mises
lUS vos yeux. M. Jeanety a encore fait, pour
ttvenes per»<onnes, des tabatières j des chaînes
I montres; il a aussi l'ait une garniture de
toulens , ainsi qu'une chaîne de montre de la
^U8 rare beauté , pour le roi. M. L^voisier fit
■mr à l'académie en 1790 deux pièces, une
ifetière f etc. préparée^», dîsoit il , par M.
lety avec du platine qu'il a traité par un
:édé qui lui est particulier , en sorte que le
nérile de c« travail lui appartient en entier.
Nous TOUS en arona dit assez, MMBÏeurs/
pour vous faire connoîlre qu'avant ]\1. Jeaneiy
l on (toit bien par venu à fondre le plalîne, maîa
avant lui l'on ii'avoit fuil avec œ métal quo
de irt's pelils objets ( i ) : c'est donc à cet ar-
tiste <]uu l'on doit le perfectionnement de cet
art et partîcuiièrenient les moyens de travailler
en gland ce nicial. I,e procédé de M. Jcanelyi
Messieurs, n'est |)as nouveau; il a été indiqué
par les SulielTer, Wîllis et MargrafT; il a été
ensnile mis en pratique avec Huccés par MM.
Achard et Morveau et même par des artistes
de la capitale , M. Uomi entr'auti es; mais c'est
à M. Jeaneiy , comme nous l'avons observé,
que ce travail doit la perfection qu'il a aujour-
d'hui ; les pièces faites par cet artiste, qui
vous sont présentées , pourroient seules vou»
en convaincre. Cependant nous avuns cru de-
voir voua donner encore un préiis de ses
moyens, aBn que vous puissiez mieux appré-
cier leur mérite.
( 1 ) Nous tappellerons ccpendanc que M. Chabaaoa
■voit apporta à Puis des liogocs de plarine.
D B C n I H 1 >. SQ
fOeédS de M. Jea/ifty pour obtenir te pla-
tine en barre et malléable f i ).
« Il frtiU piter le platine A l'ean pour le dé-
» barrasseï dfs par lie.- fiTriigineuses et hctéro-
» ^^nes nui y sont mêlées ; ce préliminaire
* rempli , je prenits Irois mflrcs de plaline ,
)> six luarcKd'ui'Bt-iiic bittnc en poudre et deux
» marcs de putatse raffinée; je mêle le tout;
V je tiiet» au feu un creuset du conlenu de
n qiutrante marc-*; el quand mon Fourneiiu et
» mon creuset sont bien cfpaudâ, je jette dans
h le creuset un tit^rs du mélange , el je donne
» une bonne chauclf: , ensuite une seconde
k charge, el ainsi de suite, ayant soin à cha-
» <|ue charge de mêler le tout avec une ba-
» guette 'le platine : je donne alors un bon
n coap de feu ; et après mV-Ire assuré que le
^^loul e»t bien hquide , je retire mon creuset ,
^Bel je le lai»8e refroidir. Après l'avoir causé ,
Hp je IroDve un cutot bit^n formé qui atlîre la
s barreau aimaillé; je brise mon culot, je le
» fond« une »econde fois d» la même manière,
» tt\ >i celle seconde fonte ne l'a pas piiriDé da
» Svt , je le fonds une troisième foi» ; mais eu
f I ) Nous rapportons le procédé tel que M. Jeanïcy l'a
unit uacomniissairttilu biucau de coaiulcaiioD.
"So
A V N A 1
1) général deuxTontensiinisent , et si je suUforcé
)> d'en faire une troisième , je réunie deux cu-
« lots pour épargner un creuset et du char-
)) bon.
« Certe première opéralioo étant faite , je
il prends des creusets dont le fond est plat ,
)j d'une circonférence qui donne au culot en-
» vîron Irois pouces et un quart de diamètre;
» je fais bien rougir mon creuset, et je jette
a dans l'haque trois marcs de platine qui a été
M fondu par l'arsenic après l'avoir brisé , et au-
» quel je joins son poids d'arseni« et iin
» marc environ de polusse raffinée :jedonno
» alors un bon coup de feu , et après m'être
D assuré que le tout eat bien liquide, je relire
)) mon creuset du feu, et je le mets refroi-
» dir, observant de le placer horizon ta! emtfBl #
v pour que mon culot soit d'égale épaisseur î
» après avoir cassé le creuset, je trouve uri
» culot bien net et sonore, pesant communé-
M ment Irois marcs et trois onces. J'ai obseïvS
)i que plus 11 se conibinoit d'arsenic avet)' le
» platine , plus sa purification éloit prompte
w et facile : dans cet état je mets mon culot
u dans un fourneau à moufle, laquelle ne doit
» pas être plus.lmute que ta circonférence de» i
)i culots placés sur leur champ et un pen in-
» clinés contre les parois de la moufle; j'en
J
dbCbihic. 3i
)1ace de celte manière trois de diac)ue cMé ;
je mets le feu à mon fourneau , alia que la
tnoulle soit également cliauffùe dans b& cir-
conférence , et à l'instant que les culots corn*
encent à évaiiorer, je ferme les porte» de
JDon fourneau pour soutenir le fen au mùiiie
degré; ce qui doit être observé justju^à la lin
de l'opération, car un seul coup de feu trop
Tiolent détruiroit toutes les peines que l'on
B *e seroÎL données iusque:«-là. Je fais évaporer
» mes culots pendant six heures , ayant 6oïn
Il de les changer de place, pour qu'il» reçoi-
s vent tous le même degré lie chaleur ySt je
ju les mets dans de l'huile commune, je les
» tiens le même espace do tcms à un feu &y^
> lisant, pour dissiper l'huile en fumée ^ je con-
» tinue cette opération tout le temsque le cu-
it loi évapore , et lorsque l'évaporalion cessCf
u je pousse le feu autant qu'il m'est possible par
1) le moyen de l'huile. Les vapeurs arsenicales
u ODt un brillant métallique que je n'obtiens
» poB sans cet intermède , et je n'avoia janiais
t) pu avoir le platine parfaitement malléable
» nos èet agent.
» Si le« préliminaires que j'indique ont été
■ bien suivis, l'opérationne dure que huit jours,
u Alors je décape mes culots dans de l'acido
M nitreux , je les fais bouillir dans de l'eau dif-
Sa ANHA.LE8
» tillée, jusqu'à ce qu'Ua ne contiennent plai
)> d'acide ; j'en-mels alors plusieurs l'un sur l'au-
i> tre , je leur applique le degré de chaleur I0
)) plus fort possible , et je les frappe au mou-
1) Ion , ayant soin , à la première chaude , d(f ,
» les rougir dans un creuset , pour qu'il no
11 s'iniroduiee aucun corps étranger dans mes
)) culots qui ne sont que des masses spongieuses
il avant celte première compression ; après je
)i les chaulfe à nud et j'en forme un quai^ré
)) que je frappe sur toutes les faces plus ou
V moins long-tems, suivant qu'ils ont du vo-
» lume ».
L'art de travailler le platine est succeptibter '
d'un plus grand perfectionnement encore; M.
Jeftnety en convient ausn. L'un de nous a pro-
posé en 1788 de traiter le platine par le verro
phosphorique et le charbon, et de débarrasser
ensuite le p/iosp/iure Je platine du phosphore
auquel il e^t uni , à l'aide de la chaleur. Co<
y procédé a très-bien réussi , mais il est long et il
t dillicile de séparer ]es dernières portions da
phosphore^ et comme de tels travaux sont coû-
teux, l'on trouve peu d'ar listes qui veulent les
suivre. Vos commissaires regardent donc le tra-,
vail de M. Jeanety comme très-précieux pour
la société ; il olfre des avantages que vous con-
noissez parfaitement, et qu'il seroit trop long
de décrire. Ca 1
beCkimie. '33
Ce travail est le résultat d'expériences.pé-
nibleSj longues et dangereuses ^ qui ont entraîné
M. Jeanety dans des frais considérables.
Le platine réunit des avantages communs à
Tor et â i^argent : exposé à Teau , il ne s'altère en
aucane manière : il est infusible au plus grand
fea 'y il est très-ductile : nous en avons vu en
feuilles aussi minces que celles d'or ^ dont on se
sert pour la dorure j il est le plus lourd de tous
les métaux , sans en excepter l'or; il résiste à
lactiondes acides, des alcalis ^ des sulfures^ ete.
L'on concevra facilement qu'avoir introduit
dans le commerce un métal aussi précieux et
dontrusage est très-important> c'est avoir acquis
les jroits aux récompenses nationales.
■«
Torne Xtr.
MEMOIRE
Sur les phénomènes que présente l'ammo-
nioque arec !e nitrate et le muriate ée
mercure , et sur les sels triples qui ré-
sitlteni de ces combinaisons ;
Par M. FoukchOy:
Lu à l'Académie le 27 Juin 1792.
§. LUe'sultats généraux sur le sulfata
ammoniaco- mercuriei.
J'ai coiumuniqué , il y a quelque tems , à
l'académie plusieurs faits nouveaux sur le sulfate
lie mercure et sur fia déconiposiliori par l'am-
nioiiiaque ,- j'ai annoncé alors que je m'occu-
perots, en suivant la même marcbe , du nitrate
et du rauriate de mercure; mais poar que les
expe'rieaces dont je vais faire part aujourd'hui
à l'académie sur cet objet y soient plus facile-
xaci\i entcndneSj il est nécessaire que je rap-
pelle sommairement les principaux énoncés con*
tenus flans mon premier Mémoire. Une ana-
logie ft-appaule daasles phcnomèses exi^'e ceitt
J
ÛiSon et doit' faire prestealir les codJ
s qui découIerODt Dalurt>11emeDt dus fatls
nposés dsDs ce QouvuauMûnioire.
Premier Enoncée
L'ammoniaque ne dôcompose qu'une partie
Mtilf&tes de mercure, taitills que les alValis
tes les décomposent «ottèrenfieDl.
Deujcième Enonce.
il se furme un sel triple ou sulfile ammo-
BÏacG-mcrcuflel , par l'aiiiou <!u sulfate d'ammo-
oUqae, qui résulte de cette dccoinpositîua par-
tielle , avec la purtioa iiou décomposée du suU
'file de mercure.
Troisième Enoncé.
Le sulfate ammouiaco-mercuriel contient plus
â*aininoaîaque et d'oxide de mercure que l'a-
ciJe sulfurique serableroit puavoir en saturer,
en panant des proportions connues du sulfate
de mercure et du sulfate d'ammoQiaque consi-
dérés seuls.
(Quatrième Enancé.
■, Le nouveaa sel triple formé d'une base al'
iline et d'une base métallique unies en même-
à l'acide sulfurique, jouit de propriétés
Cij
iMlA.
S6
Annale»
différeates de celles des deux sels examiuet
séparénieol.
Cinçuième Enoncé.
On ne doit point coiisîde'rer ce sel comme
une simple combioaison du sulfate d'amiuo-
uiaque et du sulfate de mercure.
Sixième Enonce.
Si ce n'éloit qu'une udîod simple de deux
sets oeulrcs , les proportions relatives do ses
composans resteroient les mcmes qu'avant leur
uaion, tandis que dans le sel triple nouveau
l'aciilc sulfurique contient et sature plus de>
deux bases qu'il n'en saturoit se'parément.
Septième Enoncé.
Une dissolution de sulfate de mercure biçaJ
neutre et une dissolution de sulfate d'ammo«>'1
Iliaque également neutre, mêle'es ensemble,
donnent un précipité qui est du sulfate ammo-
uiaco-mcrcuriel, et la liqueur contient un peu
d'acide sulfurique à nud ; preuve qu'ît relie
moins de cet scide dans le sel triple qu'il n'y
en avoit en lent dans les deux sels qui l'ot^
formé.
Huitième Enoncé.
Ûaoc, la formation du sulfate ammoniaco-'i
urîel pnr l'action de l'ammoniaque sur le
«te de mercure oeulreel sur le sulfate de
Tcnre jaune » ou avec excès d'oxide de tner-
il se sépare une portion d'oxide da
■rrcure qui , devenu noir et rt-duc(ible par le
«on'art de la lumière , annonce qu'une portion
I de l'ammoniaque a été décompos(:e pour opérer
I cette réduction.
Neuvième et dernier Enoncé.
«s phénomènes produits par le sulfate de
lire neutre et le sutt<ile de mercure jaune
! l'ammoniaque y n'ont point lieu avec le
hte acide de mercure \ il n'y a pas d'oxide
nercurc sépara , parce que te sulfate d'am-
uiaqae qui se forme d'abord , se combine
s le sulfate de mercure tout entier, et le
iVrtU tout en sulfate ammoniaco-mercurial.
ÏU, Précipitation du nitrate de mercure'
par l'ammoniaque.
Les phénomiaes qui se sont offerts dans la
décomposition dunitrateet du muriate de mer-
cure par l'ammoniaque sont dus «ux mêmes
causes et s'expliquent par le même raisonne-
meut. L'exposition de ceax-cî sera donc beau-
coup plus simple et plus courte que celle qui,
apparteuoit au premier mémoire.
C iij
A lï K A t E 1
Expérience I-
L'amroonî&que versée sur une dissolulion ç
nilrale de mercure (" on a employé pour <
expériences une di^solnlion de niirale à,%
inercureqiii contenait un excès d'acide^ doi
im précipité abondant , blanc ou Irgi'reuieii
gris, si la quantité de l'alcali rolatil employi
n'excède pas celle qui est nécessaire pour saturer*
l'acjde nitrique tenant le mercure en disso-
lution.
Expérience II.
Si l'on ajoute plus d'animoni.iqne qu'il n'i
faut pour former du nitrate d'auimoniaqi
neulre, alors la plus grande partie du précipi^i
difparoît , et la porllon qui resleprésenle m
couleur grise fnnciîe d'ardoise ou semblable
celle de l'ongueul merouriel.
E.rpérierice III.
Si l'on Tersetout d'un coup sur une dissolulion
de nitrate de mercure une grande quantît^ji
d'ammoniaque , il ne se forme poiat
précipité blanc , mais seulement un précipîS
gris foncé dont la quantité est fort petite.
. a I M I E*
Expérisnce IV.
■'immoniaque qui a servi à celte dernière
■altoa ne preod point de couleur et resle
àiteraent ctairr ; mais lorsqu'on y «juufe
l^aii diilillre, elle devient laiteuse et dépose
Btnatière bUnche beaucoup plus abondanle
p colle qui a été séparée d'abord par cet
li ajouté peu à peu. (Jette matière blanche
ppilée par IVau ne devient pas noire et ne
ige pas de nature par l'ammoniaque.
Expérience V.
Une dissolution de nitrate de mercure et une
dissolution de nitrate d'ammoniaque , toutes
les deux bien neutres , _méléfs ensemble ,
donnent naissance iun précipité blanc absolu-
ment analogue à celui qu'on a obtenu par le
moyen de l'eau dans la quatrième expérience.
k Expérience VÏI'
la liqueur de l'expérience quatrième qui*
a déposé une certaine quantité de matière blan-
cfae par l'addition de l'eau , est évaporée à une-
cbaleur douce jusqu'à ce qu'il se forme à sa
•nrfaceune légèie pellicule, il se dépose, par le
refroidistement f des criblant prismatiques qui
sont des «olides k six faces égales et terminées
Civ
L.
J
4c.
A s N A L E
par des pyramides dont il n'a pas étc possibl*
de détermiuer la forme.
Expérience Vil.
Si, un lieu de mêler de l'eau ù la liqueur
de rcxpevii:iice quatrième pour e» prccipiler,
la maiit:re dont on a parlé, on l'expose à l'air
libre , elle présente les plicnomènes suivans ;.
I". une portion de l'ammoniaqut libre se vo-.
latilisc et se dissout dans l'air atmosphérique; |
a°. des cristaux polyèdres à faces très-brillaDtes ^
se forment à la surface de la liqueur et sur les
paruis du vase où elle étoit coalcaue ; 5°. lors-
que la plus grande partie de l'ammouiaque est
dissipée dans l'atmospbère, il ue se dépose pluL
de cristaux , et l'eau n'en précipite plus oi!,
presque plus rien.
Ces cristaux , con^me nous le dirons plus bas,
sont de la même nalurc que la matière séparée
en poudre blanche par l'eau dans l'expérience ÎV,
et ils n'en diffèrent que par la forme régulière
qu'ils doireut à la lenteur avec laquelle l«arff
molécules se sont séparées dn dissolrtot.
g. m. Analyse de la matière précipitée tfifï
poudre ou en cristaux dans l'expérience /P^
ci-dessus.
Après avoir exposé sommairemeat
nomèncs qui se prcsenlcnt dans les
les phé
D K XTl .1 Hit.
bnges de l'inimoaîaqae et àa uilrate de
urc,il faut eximiacr les principales pro-
lllcs des matières composées qui en résul-
Expérience J.
1 matière blanche précipitée par Veau dans
jpérience IV > o'a point d'odeur quand elle
■ItieD sèche, sa saveur est cxtrémtmenl àpre>
( demande i300 parties d'eaa à lo degrés
>Br se dissoudre-
Expérience 1 1.
Lonqu'oD 1* traite par l'eau bouillante , il
r l'es sépare à cette température une petite quan-
f lilè d'ammooiaque, et cette perle la rend en-
[ core moins solubte dans l'eau.
Eupêrience lit.
La chaux en dégage aussi de l'ammoniaque ,
mais plus abondamment que la température
«impie de 8o degrés.
Expérience I V.
li«s couleurs bleues végétales sont verdies
par la poussière de celte malière humectée d'une
quantité d'eau nécessaire pour eu former une
plie légèrement coulante.
4>
Epérience V.
V
L'acide murîatique la dissout très- facilement
soit qu'elle ait été précipitée en poussière et
sans forme bien décidée, sott qu'elle se soït-
crislatlisée lentement \ il résulte de cette disso-
lution muriatiqueune liqueur claire que les al*
calis fixes et volatils précipitent abondamment,
en blanc.
Expérience V I.
La dissolution de celte matière dans l'eau eg^-
précipitée en blanc par la chaux , par la potassft
et la soude > mais l'ammoniaque n'y fait rien.
Expérience V 1 1.
L'acide sulfurique mis sur la poussière blanche:
de celte substance » en dégage, à l'aide de lu
chaleur , des Tapeurs d'acide nitrique légère-
nient jaunes.
1
Expérience V 1 1 1.
Cette matière distillée à feud nud a fourni i
1°. de l'ammoniaque* 3°. du gaz azote , 5°. da
gaz oxîgènt, 4°- du mercure coulant, S". eoSn
un léger enduit d'oxide jaunàlre de mercur»
sur la paroi supérieure de la cornue. >
OuToitpar ces expériences ^ que la matière
B C C R I MI ic. 4^
pipît^e par l'eau daos l'expérience IV est
■posërd'oside de mercure jd'acida nitriqu*
l'ammoniaque.
Expérience IX,
Pour connoître la proportion deâ principe!
^c ce composé ou sel triple, on eu a fait dit-
taudre loo parties dans l'acide muriatique af-
fuibIi,eton a fait évaporer ladisflolutiou )usqu*à
ticcilé. Comme il se forme , pendaut cette opé-
ration et sur-tout vers la fin, du muriate d'am-
moniaque à raison de la décomposition de l'a-
ctde nitrique par l'acidt muriatique excédent
qui devient acide muriatique oxïgéué; et comme
ce sel auroit nui aux succès de l'opération , on
a versé , sur le mélange , de l'acide sulfurique
concentré : celui-ci a décomposé le muriafe
d'ammoniaque et le nitrate d'ammoniaque qui
auraient pu échapper à l'action de l'acide mu-
riatique. La matière, mise dans une phiole à
médecine recouverte d'une autre phiole pariille^
a été chsuff^ée d'abord lég^èrement , a6n de vo-
latiliser l'bumîdité de l'acide sulfurique; ensuile
OQ a augmenté la chaleur , et il s'est élevé sur-
le-cliamp , A la voûte de la bouteille , des cris-
taux de muriate demercure corrosif qui peâoient
88 grains ; il est resté au fond de la phiole une
inattère saline fondue qui étoit du sulfate d'am-
44 Annales.
luuDÎaque avec un peu d'acide sulFurïqtie en,
excès qu'on lui a enlevé par l'alcool , i) y en,
avait 46 grains. On auioit pu , sans employer-
la sublima [ion, séparer ces deux substances, en
les traitant par l'alcool ; le tnuriate de mercure
conosifs'^ seroit dissous, et le sulfate d'ammo-
niaque auroit été obtenu putj mais le premier
moyen est aussi exact et pins expéditiL
Les 88 grains de maciale de mcrcura cor-
rosifayant étù dissousdansunesuCEsantequan-
lité d'eau , on l'a décomposé par la soude caus.
tique , et on a obtenu 66 gi-ains d'oxide de
mercure jaune , dont loo parties ont donna
par la distillation 87 parties de mercure coulaot
et i3 de ^az oxigène.
D'aprèâ cette donnée, quoiqu'un peu inexao
te, puisqu'il est impossible d'obtenir l'oxide d*
mercure dans lemème état d'oxîdation que celuf
où il est dans le sel dont on Tient d'exposer
les propriétés , on pent cependant conclure qu^
l'acide nitrique et l'ammoniaque (^substance*
démonlrécs dans celle malière par des eipé-
ricuces antérieures^sont les 0,34 de son poids»
Ponr connoîlre à-peu-près combina cbaciinv
de ces substances t savoir l'ammoniaque tt l'a.<
cide nitrique , font sur un quintal de ce sel ,
que l'on pourroît nommer niirate ammoniaco*^
mercurielapâcexcès d'oxide etd'ammoniagtiéf
r%C m i i
1 a traita de 46 grains de sulfate d'ammo-
naque obtenus d'uD quintal de nitrate ammo-
paco-mercuriel , dans l'expérience IX, avecde
Ta chaux vive et un peu d'eau. On a obleoii
uoa quantité de ret alcali capable de former
4.0 grains de sulfate d'ammoniaque cristalli-
Ké(l)-, cequi douDe envirou ir^ grains d'am-
mouiaque pure,
b De cette seconde donnôe on voit, i*. que"
yjar les OfS4 qiu retient pour compléter te quin<
tal de matière employée , il n'y a que 16 par-
ties d'acide nitrique; i". que celle quantité d'a-
cide, en supposant qu'il a'y ait pas d'eau » est
trop petite pour occuper 18 grains d'ammo-
niaque et 66 grains d'oxide de mercure; 3°.qa'il
doit y avoir dans cette substance une certaioQ
quantité d'ammoniaque el d'oicide de mercure
qui ue forme point de véritables a.e]s ueutcec ,
mais qui y sont dans un état inconnu; 4'''1t**
ces matièccE forment ensemble un être lout->i-
fait noUTfauquin'est pas du nitrjtede mcrcnie
pur , car alors il faudroït supposer que l'am-
moniaque n'y tînt à rien , et qui n'est pas non
plus du nitrate d'ammoniaque , puisque le* j8
<i) t.a diflérenco vient de l'excès d'acide qui.
tenoît celui qui a été obl«i)u d« la décomposinon du
s<dl triple.
À
I
i
'46 A K N A L B s
grains decet alcali obtenus pr^cédcmmeat soo{
susceptibles de saturer k eux seuls les
lies d'acide nîlritjue , et d'après cette suppoiL
lion il seroit nécessaire t]ue l'oiide de merci
Il 'occupât aucune molécule d'acide nlttique, es
quedémontrent nos expériences ; 5". enfin , quo
cette matière doit étce neraméç nitrate anii
moniaco • mercuriel ai'ec excès d'oxide et
d'ammoniaque.
Expérience X-
La liqueur précipitée par l'eau dans l'espé-
rïence IV , évaporée , donne des cristaux qaî
cooliennnent de l'oxide de mercure ; car les al-
calis fixes produisoïent dans celte eau un pri-
cipité blanc avant qu'elle Fut évaporée , et lent
laveur manirestement métallique et particuliers
aux sel» incrcuriels prouve aussi sa présence ;
mais en examinant exactement ces cristaux , on
■ trouve quil y en a de deux espèces parfaite-
' 'ment distinctes , pnisqu'il est possible d'en sé-
parer quelques-uns qui ne cootiènnent point
d'oxide de mercure , et qui présentent les ca-
ractères du nitrate d'ammoniaque. £d effet on
remarque dans la cristallisation de celteiiquent
précipitée par l'eau , quil y a deux sortes de
sels , l'un qui est eu solides allongés et
l'autre sous la forme d'une poussière grenue.
On parvient à séparer ces deux sels en versant
C B I MIS
ins une quantité dVau telle qu'elle n'aills
be au-delà de ce qu'il en faut pour dis-
re le nitrate d'mmoniaque , et la poussière
che reste au fond du vase. Celle poussière,
inëecomparâlivementavecleprécipjtéqu*
l'ammoniaque dans la liqueur de IVipé-
IV, n'a présenté aucune difféience dans
atnre et les proportions de ses principe».
In a démontré par le> expériences décrite»
Levant , que ce sel est composé de g, 3o
îde de mercure ,de 1 6 parties d'ammonia->|
|~qBef et de ii,8o d'acide nitrique et d'eau.
Ji.1V. Précipitation du muriate de mercure
corrosif par l'ammoniaque ; Jbrmqlïori du
muriate ammoniaco-fnercuriel.
Expérience J-
Une dissulntion de loo parties de murîata
de mercure corrosif, méléa avec de l'ammo-
oîaque , est prëcipit^e enune poussière blanche
Itè»-abondante qui , lavée et desséchée , pi»,'l
86 pallies , terme moyen tiré de; plurieurs tx- ■
périences dans lesquelles ou a eu quelques 1^
gHcs différences dans les proportions.
Expérience II,
La soude caustique ne donne que yS parties
I
^i Annales
de précipité briqueté avec une dissolulion de
loo paaies da muriatedc mercure corrosif.
Expérience III.
La matière blanche obleoue d'une dissolu-
tion du sublimé corrosifpar l'addition de l'am-
moniaque, n'ad'abord qu'une saveur lerreuBe,
mais au bout de quelques minutes celle saveur
devient métallique et analogue à celle que Ton
trouve à toutes les préparations mercurielles.
Expérience IV.
L'eau pure ne paroit pas avoir d'actioa sen-
sible sur ce précipité blanc , ou du moins celle
action est tiès-peu sensible.
Expérience V.
La chaleur qui fait rougir le verre , décom-
pose entièrement celle substance ; elle com-
mence bien à se décomposer avaut ce degré
decluleur, mais il est nécessaire pour la Taire
changer tout-a-fait d'état. loo grains de ce pré-,
cjpité distillé dans une cornue ont produit, i?;
de l'ammoniaque à l'état liquide et fluide pla-
stique ; 3° du gaz azote , euvïrou cinq poubei
cube* ; ^^'une matière grise-blanche attachés
au col de lacQinue, qui étoit dti véritable mei>
cure doux , pesan| 86 grains , et sur lequel
reviendra plus bas.
Expérience
D B C H 1 H I E. 4()
EXPÂRIENCE. VI
•A acides aUèrent ce précipité d'une manière
rente que le calorique ; l'acide sul-
furiqui; forme avec celle subbtance une porlion
de sublimé corrosif, une portion de sulfate
nnioniaque,et uue troisième porlioii est con-
sulfate de mercure , de sorte qu'il se
ne du sulfate ammoniaco-uiercurîel,
ExptniCNCB VII.
Li'ucide nitrique lui fait éprouver les même»
irations; il se forme du sublimé corrosif et
ànilratearamoniaco-raercurieljl'on verra plu*
lias pourquoi ces acides ne réduisent pas louto
la matière eu sublimé corrosif, en décomposant
orlion de mur iale d'ammoniaque qu'elle con>
mt.
EXPÈBIENCB VIII.
if'nàdemuriutique dissout entièrementle pré-
afité dont il est question ; il se forme dans ce
cas un sel alembroth, dans lequel la quantité
,da inuriate d'ammoniaque est plus petite que
s du muriate de mercure corrosif. Ce sel
mbroth , ou muriate ammonîaco-mercuriel
sluble dans l'eau , se comporte avec les
actifs absolument comme celui que les
TomeXIV. D
Annales
alchimistes ont Tait connoitre. On sent aisément
(quelle est la cause (jui fait passer la matière
insoluble à l'élat de sublimé corrosif sohiblej
c'est l'addition de i'acideniurinlique. Si on ajouM
k la malière précipitée de la dissolulion du niu-
l"iale de mercure ron osîf par l'aminoniaque,un8
certaine (juantiléde t)iuiiated'amiiinniac|iie, les
ftcidessulfuriqiie el nitrique la conT«rlisseiiI alors
enlièrement en sublimé corrosif qui, ens'unis-
eant au muriate d'ammoniaque, s'il en reste ^
forme du sel alembroth.
ExpÈniEycF. TX.
L'acide sulfiirique ne fait point repasser le
niei'cure doux à l'éUil de sublimé corrosif sans
I lui céder de l'oxigéne , ain» que l'acide nitri-
' .qtiej c'est pourquoi il f.e dégage, dans un caS;
de l'acide sulfureux, et dans Fuulre , du gaz ni'
treuxj c'est pourquoi aussi l'acide muriatique n'a
aucune action sur lu!, tandis ({ue l'acide mu-
iatJque oxigéné le cfiange en sublimé corrusif.
I y a donc une dllférence entre notre préci-
pité blanc et le mercure doux , puisque tous
i.'^t acides l'ont converli , en lout ou en partie ,
ij'en, sublimé corrosif, sans Otre décomposés comme
par le mercure doux. Ce n'est, d'après octa,
qu'en se combinant à l'addcmorisliquetlu bih
lilinié corrosif, que l'ammoniaque décompose
D B C tt I M I E.
ce sel méUlUque et le met clans l'état de tnu-
riate ammoniaia- mercuriel insoluble et dans
l'état de iiiuriate aniinonîacal.
Voici les proporlioQS des principes du rau-
riate mercuiio-animoniacaltiouïés par les ex-
périences précédentes :
Oxlde de mercure 81
HF Acide mnrïatique 16
^H^' Ammoniaque 3
BP Total 100
^K E XPÈRIENCE X.
^^' ' La lîqueurqui surnage le précipité du murîate
de mercure par l'ammoniaque , a donné par l'é-
vaporation sept grainsdemuriate d'ammoniaque
pur, et sans mélange de murîate de mercure; il y
a eu sept grains de perte dans cette opération ,
tandis qu'il auvoit dû y avoir quelqu'augmen-
tation, puisqu'il s'est fixé une portion d'am-
moniaque. Cette perte ne peut venii- que do
l'eau contenue dans le muriate de mercure
corrosif.
i. V. Résultats généraux et comparés de toutes
les expériences précédentes.
û'J. Toutes les «pénences décrites dans ce
Dij
Si AVKALBS
mémoire prouvent qu'en décomposani le nî-
irale et le muriale de mercure par l'ammo-
E nîaque , il se forme des sels triples comme dons
la décomposition du suHate de mercure par la
même espèce d'alcali.
II. Le uitrate tie mercure diffère cependant
beaucoup du muriatc de mercure par la ma-
nière dont l'ammoniaque le décompose. En
effet il se furme d'abord un jîeu de précipité
gris; une partie de l'oxîde de mercure se ré-
duit par l'aujmoniaijue, et en; cela le nitrate
de mercure se rapproche du sulTate de mer-
cure.
III. Au contraire le muriate mercuriel cor-
rosif, sans donner aucune portion de préiipité
I gria , saus offrir aucune rcduclion de l'oxide de
mercure , présente tout à coup lu IWmaliond'un ,
sel triple indissoluble Ircs-bUuc, qui se préci- '
pite tout entier , et dont il no reste aucune par-
tie dissoute dans la liqueur.
( IV. II paroît que cette différence dépend
..de l'état d'oxidaliuu du mercure , plus grande
dans le muriate corrosif que dans le sulfate et
le nitrate de ce métal.
V. Mais de ce que l'oiide do mercure est
Lf 'plus chargé d'oxigène dans le dernier sel que
r dans les deux premiers, comment en conclure
que l'ammoniaque, qui paroît d'autant plus
0 E C H I M I ï. 63
iposce à la décomposilion, qu'elle trouva de»
corps plus abontlam nient oxigénés, ne peul
point agir sur cet oxide comme sur ceux qui
sont combir.cs avec les acides nitrique et sul-
furique 7
VI. On ne peut répondre à celte question
et résoudre cette espèce de problème , qu'en
prcsiimant quVi un certain élat d'oxidatioil y
l'oxide de mercure tend plutôt à s'unïr à l'am-
moniarjLie qu'à opéret' la dûcom position de cet
alcali.
VIL L'union de l'oxide de mercure à l'ara-
jnonîaque semble ici former une espèce de «el
neutre , de merciiriata ammoniacal ^ comme
le fuit l'oxiile d'antimoine avec l'alcali Tixe; alors
le sel triple peut tire considéré comme formé
d'une ba!>e, l'ammoniaque , avec deux acides,
celui qui dissolvoit auparavant le mercure, et
le mercure lui-mOme assez oxidé pour faire les
fonctions d'acide.
Vin. Ce n'est que de celle manière que l'on
içoit comment les ceU triples dont il est ici
ie«tion , conliennent constamment plus de mer-
e et d'ammoniaque que l'acide , qui y est
omttenu , ne paroit devoir en saturer.
IX. Les chimistes modernes pensent généra*
! les métaux sont susceptibles de
ides ou de jouer les rôles des acides ;
Diij
54 A «I N A r. E 8
et déjà, ooire les trois qui rorinent , par une
forte oxidafioR des acide» plus on moins puis-
sans^ l'arsenic, le luDgstène et le molybdène ,
on trouve dans l'aïuimoinc , le mercure, l'ar-
gent et l'or, les propriùlés de saturer les al-
calis , et de former avec eux des sels ciïstal-
lisables, «[ui tiennent manifestement à celle
des acides.
X. Il est permis de soupçonner d'après cela ,
que tous les oxides métalliques, qui dans leur
précipitation par les alcalis se redissolvent par
ces derniers mis en excès, jouent alors le rôle
des acides , et c'est sous celte nouvelle forme de
combinaison, qu'ils paroissentsusce ptiblrsdes'u-
nir avec les sels neutres, et de donner nnis-
sance à des genres de trisules ou sels triples,
dont le nombre et les propriclés présentent un
sujet de recherches, utiles aux cliimistes.
QE Chimie.
SUR LA NUTRITIO,N
DES VÉGÉTAUX,
TROISIÈME MÉMOIRE}
Par J. II. II ASS E NI- R A TZ.
P'ai fait voir, (IsDs le premier Mémoire
j'ai eu l'honneur de lire à l'académie des
tances , que les plantes qui croissent dans
tau et dans l'air seuls n'augmentent de volume
I de poids que par le concours de l'eau seule;
b'eiles ne contiennent après leur développe-
tent (ju'une quantité de carbonne un peu nioit>*
s que celle qui ttoit dans leur élément.
I J'ai fait voir diins un second mémoire, que
Paûgmentation de carbone dans les plantes qui
croissent dausla teirG,n'é(oit[x}int produite par
de l'acide carbonique dccomposé, et que l'acte
de la végi^tation n'étoit pas le moyen que là
jutureemployoilpour décomposer l'acide car"
boDique et redonner à l'almo9|ihère le gae ozi-
^ne qui est employé dans hi\n les înstarisà
]a formation de cet adde pur lu respiration et
^p conihuslion.
Je vais «saayer dans ce troiacme mémoire,
Div
'56 ' Annales
& indiquer le procédé que la nature emploio
pour augmenter le carbone dans les plantes.
Toutes les personnes qui ont examiné les
fumiers se sont aperçues ([ue Teau qui les
imbiba et qui coule à travers leur masse , ee
r colore en brun.
Celle eau, soumise à l'évaporation , laisse,
, pourrésîdu principal, du charbon; ce qui prouve
que le charbon pst susceptible de ee dissoudre
'ou se suspendre dans l'eau.
J'ai observe, dans les analyses (que j'ai faites
avec M. Fourcroy ) de deux espèces de terreau
pour la société d'agriculture , que lorsque ces
, -terreaux avoient séjourné quelque lems dans
('l'eau, l'eau se coloroîlen brun et qu'elle laissoit ■
du charbon à l'évaporalion.
, On refiiarijue que les places sur lesquelles
on jette les tas de fumier sur un terrain que
l'on va ensemencer , produisent des végétaux
plus forts et plus vigoureux, lorsfjup le fumier a
'•éjourné quelque-rents, et qu'il est tombé un
[•peu d'eau dessus ppiidant snu M-joiir ; que les
yégétaux y sont plus vJgfiureux que daoa les
places où l'on a pas jeté les tas dé fumier,
et que dans celles même où il y a eu des tas
de fumier qui n'ont pas été mouillés.
Comme la diflOrence entre ces places où
Iw Us de fumier ont été déposés , et celles où
i
D B C II T M t K. 5j
I n y en a pas eu, résulte de ce que les pre-
mières Seat imprégnées d'eau cpiî lient du char-
boa en dissolution , il s'en suit que là oii il y a
du charbon en dissolution dans l'eau , la végé-
tation eet plus forte et plus vigoureuse.
Deux terres semblables ont été fumées , Tune
avec du fumier long dont la paille n'avoit en-
core subi qu'un commencement de décompo-
sition, l'autre avec du fumier bien pourri et
réduit à un état propre ù cire coupé en motte :
ces deux terres ayant été cultivées et semée»
de la même manière, la seconde produisit, la
première année , des plantes plus grosses, plus
forleset plus vigoureuses que la première; mais
la seconde année, n'ayant pas mis de nouvel
engrais dans l'une ni dans l'autre terre , la pre-
mière produisit des plantes plus grosses et plus
fortes que la seconde; la troisième année la
première terre eut encore un peu d'avantages
sur la seconde.
Le fumier long coloroit peu l'eau dans la-
quelle on le laissoiE quelque tems , tandis que
le «ccond la coloroit avec beaucoup de facilité ,
et cela plusieurs fois consécutives. Ainsi la dif-
Icrence entre ces deux espèces de fumier étoit
que le premier laissoit dissoudre difScilement
son charbon dans l'eau , tandis que le charbon
du second étoit dissous avec facilité.
58 AitNi.i.ES
Aussi la première année une grande partie du
charbon du Tumier pourri a élé dissoute par l'eau,
el les plantes qui ont crii dans son terrain ont
été trè(* furtcs et très-vigoureuses , tandis qua
le rurtiier long n'ayant laissé dissoudre par l'eau
qu'une quantité moins considérable de son char-
bon, les p]anli?8 ont élé moin.') fortes et moiiu
■vigoureuses, mais aussi la seconde année le fu^
mîei long avoit encore une grande quantité d«
churbon propre à cti-e dissous, tandis que le
fumier pourri , n'en ayant plus ou inlinimeut
peu, n'a pu produire des plantes aussi fortes
et aussi vigoureuses que le premier.
Une expérience qui vient à l'appui de l'ac-
tion de la dbsolution du charbon dana l'eau sut
la vt-g tatiiin , est celle-ci :
On fil mettre a Champeroux, dans le dépar-
tement de l'Allier, des copeaux, des éclat»
de boi^ qui avoient séjourné pendant liuil à dix
mois dans une cour humide, et qui avoient
éprouvé un commi ncement de fermentation j
on fil transporter ces copeaux, on les fit ré-
pandre sur des terres en grande quantité pour
obtenir un effet immédiat : la première et la
Bflconde année ces terres ne produisirent pas
plus que des terres semblables qui n'avoient
pas élé fumées ; la troisième année ia produc-
tion fut plas abondante, la quatrième davaj>~
D a G n 1
i-près
inqiii^me, elle fut à-pe»-i
Maximum de protludîon , et «lie diminua jus.
qu'à la neuvième , où l'engrais fut entièrement
Emmé.
ne rapporterai point ici la vt'^gétalion ac-
les places où Ton a brûlé du charbon,
lîe celles où l'on a brûlé des planlca levées
en mottes , de celït-s où l'on a répandu des
cendres lessivées c( qui colorent encore l'eau en
brun par le cliarboa qu'elles contiennent , etc.
etc. ; il me sufTit d'avoir établi d'une manière
Hen marquée que (oute chose égale d'ailleur»»
la Tégétation est d'autant jdHs forte et plu8 vi-
goureuse que le terrain contient la quantité la
pins grande do diarboii dissous dans l'eau.
II est inutile de prévenir que ce que j'ap-
pelle !a plus grande quantité n'ett que relatif
â la quantité pioporlionnelle d'engrais que l'on
emploie ordinairement , parce qu'il est Irés-pro-
bâble qu'il doir y avoir un /jmx/mï/m de disso-
lution de charbon dans l'eau pour produire la
plus grande force cl la plus grande vigueur
dans les plantes , et que ce maximum doit dé-
de la nature de chaque plante.
1 espériences sur la végétation de M,
B qui ont clé couronnées par l'académie
['Bordeaux , parmi lesquelles ce savant nous
Appris que les plantes qui croissent dans dfe
6o Aknales
l'eau colorée par de la garance , se colorent
en rouge , et celles de M. Bonnet qui nous ont
fait connoître que des plantes qui croissent dans
l'encre se colorent|en noir; ces expériences nous
prouvent que les racines peuvent sucer de l'eau
colorée, et déposer la matière colorante dans
l'inlérieur des plantes.
Cela posé , il est clair que les racines , qui
sont les organes qui puisent de la terre les subs-
tances nutrîlives des plantes, y prennent l'eau
plus ou moins colorée par le charbon ; que le
charbon, pris avec l'eau par les racines , se dé-
pose dans l'iulérieur des plantes, et contribue
ainsi à augrnenler csUiî qui y est déjà.
Il suit encore de-là que plus le terrain contient
de oharbon propre à être dissous par l'eau, plus
l'eau s'en charge , plus elle entraîne dans
la plante, et plus il peut s'en déposer.
Or , comme l'expérience a fait voir que c'é-
toit dans les Heur où il y avoit une plus grande
quantité de cliarbon sohible dans l'eau, que
la végétation étoit la plus foric et la plus vi-
goureuse, il s'en suit que la force et la vigueur
de la plante dépend de la quantité dé charbon
que l'eau , tirée par les racines, eniraîne avec
.^elle, et conséqueinment de la quanlité qu'tl
i^ut se déposer dans l'intérieur de la plantç
r ce procédé. ,^,
DG Chimie. 6t
nparons maintenant 'celte manière d'ac-
croilre le carbone de la planle avec l'oxigène
dégagé à la lumière, l'acide carbonique à l'obs-
enrité , et la chaleur des plantes pendant l'acte
de la vtgélatiun.
L'ojtigéne est produit par la décomposition
de l'eau; l'accroissement de l'hydrogène dans
la plante par l'Jiydrogène de la décomposition
de l'eau ; et l'acide carbonique par l'oxigène
de l'atmosphère combiné avec une partie du
carbone apporté par l'eau et puisé par les ra-
cines.
Pendant la végétation il y a deux opéralions
qui contribuent à diminuer la chaleur de la
|ilante, cl deux qui contribuent à l'augmenter.
Les deux causes qui contribuent à diminuer
la chaleur , sont , i". la décomposilion de Ttau
dam la plante et la foriiialîon du gaz oxigène
«î se dégage, a", la vaporisation d'une por-
[^ de l'eau puisée par les racines.
Les deux causes qui contribuent à augmenter
chaleur,! sont, *°- '^ formation de i'acide car-
bonique par Foxigène de l'atmosphère et le
carlione de la plante, a". la combinaison in-
time de l'hydrogène , du carbone et des autres
parties constituantes des plantes.
, comme les expériences de M. Ingen-
E prouvent ijue lorsqu'il se dégage de
A H N A. L E s
xe 6e dégage point et Irès-pro-
6*
l'oxigèae, il
bablement il ue se forme
< bonique ^ il s'en suit que dans ce moment , qui
est celui où les plantes Pont éclairées par lee
rayons solaires, deux causes contribuent à l'ab-
BOrplioii du calorique , la décomposition et la
vaporisation de l'eau, et une seule à son dé<
^agement, la combinaison du carbone , ds
Vbydrogène et des autres parties constituante*
de la plante ; d'où il seroit possible qu'il y eut
du froid de produit.
Comme les expériences de M. Ingen-Honsa
prouvent que lorsqu'il se dégage de l'acide car-
bonique, il ne se dégage point d'oxigène,il
doit arriver deux rlioses : )". qu'une cause, la
formation du l'acide carbonique par le carbone
déposé et i'oxîgéne de l'atmosphère pénétré
dans la plante, produit de la chaleur j et une
cause , l'évaporation de l'eau , produit du froid :
dans ce cas il y aura certainement chaleur pro-
duite y s**, que deux causes , la décomposition
d'une portion d'eau et l'évaporation d'une autre
portion, produisent du froid; et deux autres
causes, la formation de l'acide carbonique par
une portion de l'oxîgéne de l'atmosphère et
de l'oxigéne tout entier dégagé de la décom*
position de l'eau , et la combinaison du car-
llDjie f de l'hydrogèno et des autres parties
dbCrimis. 65
Ustilimnlea de» plantes , protliiiRent de la
chftteiir : duns ce second cas la quantité do ca»
loriqite ttcgagû doit être plus grande que celle
do calorique absorbé , el les jilaales doivent
produire de la ohaleur.
Toulea les expériences sur la chaleur des
plantes, qui ont été faites hors de la présence
du tioleil prouvenl qu'il y a dég;igementdecha-
leur,ce qui B*accorde parfailenient av8c les ré-
Eultats qui doivent avoir liuu dans l'explication
que j'ai donnée de l'accroissement du carbone
des planles.
On trouve , dans la série des expériences
^frites par Jean Hunier sur la chaleur des planter,
^Hielques anomalies qui feroient croire qu'il n'y
^B|Msde chaleur sensiblement dégagée, lorsque
le soleil éclaire les végétaux; inaiscorame lesei-
pcrienoest«nté«s jusqu'à présent pour s'assurer
g la chaleur dégagée des plantes exposées aux
■ du soleil , n'ont [las «lé laites de manière
' uti résultat positif, nous alteudon« ,
Ht <te jiTononcer sur cHIe partie, seulement
I y «il des expériences plus exactes.
>ac)uons que de toutes les manières d'ex-
l'uc croîs se meut du caiboue dans les
tftis l'acte de la végélaliou , celle qui
bn rapport plus direct avec les engrais, celle
qui «'«coM'de le mîeuB avec tous les faits con-
6i
A N N A L ]
nus, est la dissolution du charbon dans l'eaa,
Bucé ensuite par les racines et déposé dans l'in-
térieur des piaules; qu'ainsi le charbon dissoui
dans l'eau esl une des substances nutritives de»
plantes.
EXPERIENCES
ET OBSERVATIONS
Sur les fermens , sur la fermentation et sur
les moyens de l'exciter dans la drùche aana
le secours de la levure , avec l'essai d'une
nouvelle théorie de ce procédé ; adressées à
la Société littéraire et philosophique da
Manchester en 17S5, par M. ThouJLS
HSNEY :
Tcaduites de l'Anglais pat Ma^Iame ***.
XJe. tous les phénomènes que la chimie pré-
■ sente , îl n'en est pas qui aient été expliqués
d'une manière moins satisfaisante que ceux da
fermentation. Les chimistes ue sont contentés
de décrire ce qui se passe dans cette opération^
■•ses progrès et ses réf ullats j mais il n'ont fait
t- aucune recherche sur les causes primitives et
^'sur la manière dont s'opèrent les changemens
qui arrivent aux corps souoùs k son action.
Depni»
t)cpu!s peu d'années la ihéorie de la cbî-
Mue a éprouvé de grands chaagemeas; les
découvertes importantes de Black, dePriestley
e( de plusieurs autre» chimistes qui se sont ef-
forcés de suivre leurs traces , ont heureusement
eipliqoé la plupart des phénomènes chimique»
qui étoient auparavant inintelligibles; en sorte
que le moment présent est devenu une de»
époques des plus brillantes dans l'histoire d»
celle science. Nous connaissons maintenant la
sature de la chaux et des alcalis , ee qui dîEfé-;
rencieun métal d'avec sa chaux, la cause d«
Taugmentation de poids qui s'observe lorsqu'il
passe à ce dernier état , et la perte qu'il éprouve
lorsqu'il relourne à sa forme irélalique. La
constitution de l'air atmosphérique a été dé>
moulrée , différens gaz ressemblant à l'air en
plusieurs points, maisdtfTérens les uns des au-
Irts > ont été découverts , et parmi eux un fluide
éthéré supérieur, par sa propriété, àraircotn-s
tntin et capable d'entretenir plus fortement et
plus long-tems la vie et la combustion. Ces
premiers résultatK sur ce fluide, qui est la par-
tie vitale de l'air commun, douk prometleat
de nombreuse s découvertes en chimie sur les
différentes combinaisons. Nousdevons déjâaux
«ipériences dessavans sur cet air la connoîs-
Mnce de la constitution des acides et de l'eau.
Tome Xiy. fi
65 AvKALSi
De tous les gaz qui ont frappé l'attention des
chimistes pneumatistes^ rahrfixe^ou^commefl
a été plus exactement dénommé par M. Berg-
man Tacide aérien ^ est celui sur lequel ils ont
d*abord porté leurs vues. Nanhelmont aobserrtf
anciennement qu'on pouvait en retirer une
grande quantité des liqueurs soumises à lafer^
mentation vineuse j le docteur Priestley a fait
▼oir qu'on pouvait le recombiner avecelleSiet
il a prouvé que Jeur force ou leur agrément dé-
pendoitdesa présence, au point que ces liqueurs^
devenoient insipides et plates^ lorsqu'elles eo
éloient privées.
Mais, quoique M* Cawendish ait prouvé
Texistence et déterminé la quantité du gax
produit pendant la frrm^^ntation , et que le
docfeur Priestley ait déjà fait les expériences
ci-dessus rapportées , il ne paroît pas que cet
savans aient pu décider si ce gaz étoit la cause
ou le produit de la fermentation.
Gestun fait bien connu des brasseurs que le
moût de bierre et toutes les autres liqueurs pu* \
rement sucrées, comme le jus de raisin, nepeo-* ]
vent parvenir à la fermentation vineuse sans
l'addition d'un serment. On emploie commua
nément pour cet effet la levure ou levain, qui
est une substance très-gluante et pleine d'éw
cume , prise à la surface d'autres liqueurs es
fermentation.
D X C u I u I E>' 'G;
Mais ni la nature de celte substance, ni le
mode de son action n'a été examiné aVJC c<
degré d'attention qu'aurait dû exciter l'actioa
d'un agent aussi exlraordinaire. Nous savons
en général qu'on produit du vîn avec un fer-
ment vineux, qu'on produit du vinaigre avec
un ferment acéteux , enfin qu'avec un ffrment
putride (cHe fermentation se termine par'Ia
putréfaction ; mais nous ne savons rien de plus
relativement à la manière dont ces fermen*
produiient leurs eEfets , et relativemoat à 'a
fermentation elle-mêoje.
Avant de donner ma théorie sur les ferment
et sur la fermentation, je rapporterai une suite
de faits qui m'ont fait uaitre quelques idées à,
ce sujet-, je présenterai ensuite les phénomènes
tenant aux expériences comme ils ont été dé-
crits par les chimistes qui m'ont précédé, et
co oe sera qu'ensuite que je hasarderai mon
hypothèse. Bien n'aurait été capable de mefaira
surmonter l'espèce de défiance que j'^i de mri-
même, si ce n'étoit l'indulgence de la société
sur laquelle j'ai compté, et que j'ai sï î-ouveut
épiouvée : duns aucune auire occa-ion je n'en
ai pu plus besoin que d.)us celle ci. Marchant
dansli-bacnrité, m.inquûnt absolument de gui-
des n a^ant que mon peu de taleus pour lever
le» ubstacicï, porter la iumiùre sur les parues
Eij
L
68 Ahhalxi
obscures et indiijuer ce qui peut êfre regardé
comme certain, je me suis trouvé daas une
situation très-difficile. J'espérois que mon oo-
vrage seroit moins imparfait , mais l'accident
arrivé à mon malheureux fils a tellement ab-
sorbé mon tems, qu'il ne m'en est resté qu'une
très-petite portion à donner aux sciences.
Dès que le docteur Priestlej eut publié st
uiélhode d'imprt'gner l'eau d'air fixe, je pré-
parai, par son procédé, de l'eau arti6ciellede
Pyrmont, et j'observai que l'eau ainsi saturée
ne bouillunnoit pas sur-Ie-cbamp, lorsqu'on la
transvasait , mais qu'après avoir é'é gardée dans
une bouteille exactement fermée pendantqueL
ques jours , elle donnoit , lorsqu'on la débou-
choit , l'apparence bouillonnante des vraies
eaux de Pjrmont. J'attribue cet effet au gaz
qui s'est combiné plus iulimément avec l'eau ,
et qui réduit à une sorte d'élat latent , re-
couvre son élasticité et cherche k s'échapper.
Je fis un jour du punch avec celte eau, et
il m'eu resta enriion une pinte; je la mis dans
une bouteille qui pouvoit en contenir le quart,
et je la bouchai exactement. L'ayant ouverte
au bout de trois ou quatre jours , en la versant
elle pélilloit et moussoît comme du cidre. Un
TÎeux homme à qui j'en fis boire , fut fort cu-
cieux de savoir d'où étoit ce via délicieux qu'il
B K C R I H I E'
pt; il me demanda avec tant d'empressé-
' si je n'en avoi:* pas encore, que je luî
jinai une autre bouleille.
( docteur Prtestley nous a déjà dii qae le
i la drèflie qui avoient perdu leor fbrce
or goût, les repreooieot lorsqu'ils étoîent
SBgnés d'air fixe. En impreguanl de l'aie
e , je fus éloiiné de ne pas trouver quw l'eHet
produit iiiir-le champ; mais l'ajaiit gardé
l ane bouleille bouclit^c pendaut quatre oti
['. jours , je la retrouvai aussi forte que c«ll«
qui avoil ëlt^ conservée en bouteilles pendant
plusieurs mois.
Un 177S, j'imprégnai d'air fixe du petit-lait
i^ue l'avais clarifié pour faire du sucre de lail; ,
t mis en bouteille: au bout d'une semaine
Hl-lait éloit deveau très-spiritueux, et la
^iile aruit été si bien bouchée; que l'air ne
nt trouver d'issue, fit sauier le bouchon.
neautre bouteille, qui n'a été ou verte qu'ea
cootenoit une liqueur qui n'étoît pas
4-fait si forte; mais le petît-lait avoitpris
£t vineux sans la tuoinde auidité.
t commençai alors à soupçonner que l'aii'
Hoit la cause de la fertuenlatiou , on , dan>
Ires termes , que la propriété du levain
me ferment dépendoit de la quantité d'a.i*
ril coateooitj et que le leratn n'étoit
Eiij
^O A «■ N A f. K s
autre clioseqiie de l'air fixe enveloppa de U
partie murilageuse de Ja liqueur ferairatanle.
Je msdrlenninâi , d'après ces idt^a ^ à faire un
ïcvain arlificiel.
Pnurcet eHet je fis bnnillîr de U fl-ur de
farine dans de, l'eau à cousi-tance d'une geM(
claire* et je min ce" mélange dans lapartiedu
milieu de la machine de Nonlh ; je riii.pré^rii
d'air fi\e , etlorsqu'ileneul abs'irbt' une grande
quantité, je le mis dans uni* bouleil'erxacte-
ment fermée, que j'cxposprai à une chaleur
modérée.
Le lendemain le mélange étoit dan< une es-
pèce de fermentation , et le troisième jour il
acquit tellement l'apparence du levain, que j'y
ajoutât delà farine pétrie : la ËprmenlalioD s'ax-
rêla au bout de cinq ou six heures. Je iefis
cuire; le produit étoit un pain asi^ez passable-
ment fermenté.
J e me déierminal alors à faire une expérience
plus démonstrative.
Ori sait que le moût obtenu du mal ne peut
être perlé à un état de fermentation qu'à l'aide
d'un ferment, et qu'on emploie toujours delà
]evtire de bierre à cet effet. Si donc, en ira-
pregiiant du moût avec l'aii fixe, je puia lepot-
tcr à la fermentation viueuiie, ii je puis, à l'aide
de cette fermentation, produire de la faierre»
î de celte bierre je puis obtenir de l'esprit
►nt , je crois que je pourrai annoncer au pu-
lune mûlliocle de se procurer prnraptement
»1i(]ucnrs (ermeiilées d.ins tous les climats
^□s toutes les situations,
jbur l'essayer j« me procïirai d'une Iirasserie
l-pintes de raoût de bïerrc très-fori (jui avoiç
Bout piquant et cl^'^a^rcaMe, et qui avoir été
c de mauvais houblon cii quelque chose
|r en tenir lieu. J'imprtî^nai un;: grande par-
pe la liqurur d'air fixe dans la machine de
ncolh ; elle en absorba promptement une très-
grande quanlitii. Lorsqu'elle fut ainsi impré-
f.aée , je la mêlai avec l'autre partie, et je ver-
sai le tout dans une grande cruche de terre dont
Iverture étoit fermée avec un linge, et je
^saî à un degré de chileur d'environ 70
I degrés du thermomètre de Fabreneit. En
||t-<]iiatre heures la liqueur étoit «d pleine
imitation, et il commença kse rassembler
'a levure à la surface; le troisième jour elle
fc convertie en une véritable bierre. Je la
mis dans un vaisseau de terre , tel que ceax
dont le peuple se sert pour conserver les li-
brassées et fermenléej, pendant uns
ne environ : je retiré de ce vaisseau beau-
1 de levure qui se rassembloït i la surface ;
mêlai arec de la fanns, et j'en fis un
E iv
7»
A K M A L E s
.in que je l'a
I
aussi bon pain que je l'aurois obtena en e
ployant une qnaaiilé égale d'une autre levurei
Je fermai alors !e vaisseau, et je l'ouvrisaa
bout d'un mois : la liqueur étoit bien ferme»,
tée. Je pris la surface ; et quoique le moût do
bierre eut un goût déaagriîable , elle étoit aussi
bonne que clteque l'ou trouve ordinaircmenl
daci les brasseries.
Une portion de cette bierre fut dislillde , et
elle donna de l'espril-de-viu que je soumets i
l'examen de la société; maïs le vaisseau ayant
élé cessé avant la Bodeladislillalion , la quan.
lit^ n'a puêlre déterminée d'une manière cer-
taine , cependant elle ne paroit pas différev
beaucoup de ce qu'une quantité égale de bierje
ordinaire auroît'fourni.
Ayant perdu mes notes , j'ai été obligé dt
Vous donner de mémoire les détails précédent-
et jen'ai pu les recoraraencerqu'au mois d'aoâfç
J784.. les expériences luivantes sont prises SUC
les notrs de mon journal.
Le 3" août, je pris buit pintes de moût dft
bierre commune dont moitié , dès le soir , fol
imprégaée, mais non saturée, d'air fixe ;
raè'&\ relie portion avec celle qni u'étoit p
imprégnée, et vers minuit je la mis dans ui
graude crucbe à la température de l'air d'ui
«uisii)« oïl elle resta toute la nuit. Il n'y ave
B s C JI I M 1 ï. 7S
le matin aucun signe de fernienlation ; ce n'es'
qu'à cinq heures du soir que j'apperçus un lé-
ger mouvement à la surface. Craignant alors
que la quantité du gaz , dont j'avoi^ imprégné
le moût 'le blerre , ne fiit pas assez considé-
rable, j'adctplai une bouteille qui coutenoit un
mêlante de chaux et d'acide vitriollqne, et je
can'Iui-^is dans le moût de bierie l'air dégagé
de l'effervescence. A neuf heures l'air de la
bouteille passoit très-fortement, et le moût pa-
roissoit cooiBiencer à fermenter. Je relirai la
bouleilie à onze heures : la fermentation alors
ètoil commencée sans équivoque ; la surface de
la liqueur porfoit un peu à la tête; )a tempé-
rature du moût et oit à 80 degré et l'extérieur
de vase à 78.
f Le premier septembre , à sept heures du ma- '
lin , le feu de la cuisine étant tombé pendant 1
la nuit, la fermentation altoit moins vite; la,
température intérieure du vase n'étoit qu'à 72,
et avoit élé probablement plus bas pendant
la nuit; car le feu étoît alors augmenl^. La li-
queur se remit en mouvement quand le ther-
momètre qu'où y plongea se fut élevé à 8s da-
grés ; ïe feu fut retiré à neuf heures , et !e ther-
inométre marqueil ys : te moût fut éloigné da
feu , à quatre heures : la chaleur itoit forte, et
«onze heures elle étoit encore augmeatée.
I
7-( A W M A L E s
Le 2 septembre, àneufheures, la liqueor
parvenue au point d'êlre propre à être mise en
tonneau, on la mit en effet Jans un barï! , et
on la porta à onze heures dans un cellier : à
midi la partie supérieure du moût montoit au
sommet du vaisïteau , et une partie se repan-
doit, au bout de deux heures la partie supé-
rieure également forte.
Le 3 septembre, la fermentation se soutint
pendant toute la )ournée, et le4, je rassemblai
assez de levain pour faire un pain (|uî, après
la cui.sSOQ , pesoit deux livres envirop : il éloit
très-bien fermenté et très bon ; il n'avoit aucun
goût particulier, sicen'est une furte amertume
..(jui venoit de ce que le moût avoît nne trop
forte proportion de houblon. Peut être aussi
la levure rdssemblée sur une aussi petite quan-
ti lé de liqueur n'a-t-elle pas été prise  tera3,et
a\oit-elle perdu quelque chose de sou pouvoir
fermentant.
Le j septembre , la liqueur étoit encore cou-
verte de levure j et la fermentation dura jus-
qu'au 12 , que Ton ferma le touneau à la ma-
nière accoutumée.
J'avais le projet dedlsliller celte liqueur p«l
de semaines après, mais des cïrcontances fâ-
cheuses m'en ont empêché jusqu'à la fin de
février. J'ouvris alors le baril, maïs soit que-
J
I 1.' y5
lîqncnr eut été gardée Irop lonp:-tems on en
elrcoastances dédavanlageiisps, soit qu'elle eût
éprouva une trop grande chaleur priid:tnl lafer-
mentaliou, ou qu'elle eût é\é imp I ng-ieinj
couliittice, elle avoit p,T*'-é de l'él 1 vi.iem à
l'état acé'ueux , et élolt devenue un CAtellent
riiiaiyte.
Comme farai'* oh'pnn de l'esprit-de-Tio par
la di-itillation de la première porlinn de moût,
je u éUi'in pas fâché de cet événement qui por-
toit mes vues au-delà de mon atlt-nle; car à
^M^seol j'ai olfenii la levure ^ le pain, lablerre,
^^Bupiil arJput et l'aijide act-tueuv. Je présente
P^Ha sociale an échantillon de ce dernier produit.
Je croîij pouvoir me flatter que ces expé-
riences seront d'une Irèâ-gfande utilité, et con-
Iribueroni à l'agrément et à la santé des hommes
dans dilférentes circonstances ol'i il a été im-
possible jusqu'ici de faire usage des liqueurs
ferment ées,quoiqu'cIles eussent étéd'unrgrande
utilité dans la médecine, non-seulement à la
mer, m.ùs à la campagrte et dans diETérenle»
Misons de l'année où l'on ne peut se procurer
dn lerain.
On voit que ces expériences fournissent un
^^hoycrt d'obtenir en tout tems du pain frais et
^^p la mal) ou liqueur saccharine nouvcllerae n
^Hrtneiilée ^ ce qui peul être d'une graude im- '
I
L
76 A IC K A t. I s
portance et d'un grand avantage dans les dé-
coctions de mail recommandi^es par Ma«bri<f»
dans beaucoup de cas dont je ne parlerai pasj
cet objet avant un rapport plus immédiat à Ii
nifîtlecine pralique qui entre dans lo plan d»
travail que la ■^ocîi^té s'est formé. '
C'ett snr-ti ut dans l'économie dotnestiqi
que ses usages seront fréquens : par exemple «
pourf;iire revivre une fermentalïonlanpnîssantc,
l'appareil de la houleille tel que je l'ai décrit
dans mon Ks'^ai sur la conservation de l'eau ea
mer, avec un mêiange effervescent de chaux et"
d'acide vilriolrqiie , peut pleinement remplir cet
o'- jet, et ?eroit suffisant pour imprégner le moûrt.
Cette découverte peut être iilile dans les bras-
series; elle est recommandée à l'attentioD dbft
personnes qui s'ocupent de cet'art.
Maintenant je vais procéder à la descriptioi
descirconstaneesessenlielleset des phénomènw
qui tiennent à la feiraenlatîon , tels qu'ils sonS
décrits dans les ouvrages chimiques; je m'ef-
forcerai cniuite à donner une théorie qui léi
•splique.
Le sucre , le jus de fruils mûrs et la mal!
plus ou moins disposés à tourner à la fermeol
talion; mais avant qu'elle ait lieu , îl est néJ
cesîaîrequ'ilssoîent étendus d'eau et qu'ils soîeilj
portés àPétat deduidiié. Un certain dvgréd^
I ■ I ■ I a. jf
t:)taleur est aussi nécessaire à la fermenfatioa,
et elle ne réussit bîsa qu'à une températur* de
70 à 80 degrés.
Lorsquela fermentationcommence, un tnou-
Teineiit intesLÎD paroîl dans la liqueur; elle ^e
trouble j des fécules se précipitent au fond, tandis
qu'une matièreécumeuse s'élève à lasmTacejune
espèce de sililemfut se fait entendre, et il se dé-
gage uue g ande quantité d'aûnxe. La lîqueor
acquiert alors uue odeur et un goût vineux ;
elle devient spécifiquement plus légère que l'eau,
de plus pesante qu'elle éloil auparavant. Durant
les progrès de ce phâuotnène la température de
la liqueur est plus chaude que celle de l'atmoa-
phère environnante , avec laquelle il est né-
cessaire que la communication soit conservée-
Au bout de quelques jours ces apparences com-
mencent à diminuer. Si l'expérience a été biea
conduite et arrêtée à tems , il en résulte uns
liqueur susceptible de donner du vin et de
l'esprit ardent par la distilation ; mais si la fer-
mentation a été trop lente, cl si le degré da
chaleur n'a pas été assez fort , la liqueur est
insipide et sans force; i>i au contraire sll* a ét£
trop rapide, la liqueur passe à la fermentation
acéteuse, à laquelle elle paraît tendra conti-
nuellement. La formation de l'acide acéteur
est d'autant plus lente et difficile que la quan-
n E C u ) u I E.
t. qu'il ne connaît aucune tliéorîe salisfai-
t pour l'explication de ces pliénomènes.
jpendant les dernières décuuverles faites
■mie semblent jetler quelque lumière sac
afière , ou au muins nous conduisent à
(S conjectures qui peuvent servir de base à
fcihéorie.
^fcLesucre estun sel essentiel qui contient
^Banp d'huile et de matière visqueuse; pen.
nt la combustion il décr<^pile-, preuve que
in-seulement il contient beaiiroup de matière
tiatnmable, maisaussî beaucoup d'air. Lamall
t une substance saccliarine unie à beaucoup
' inalicie visqueuse et miici'agineuse.
1*. Si l'on aioute de l'acide uilreiixausucre,
principe inllaramable de ce deruier est pris
r l'acide; la tolalîtê ^ou au moins une grande
rue, estc.invertieen gaznlreuxel s'évapor«
Elite tonne. En versant de nouvel acide
sucre, une plus grande quantité de gaz
mée, et le sucre qui reste est changé en
istaux qui ont \-a propriété d'un acide suî ge~
rit, etijui aélé nommé par Bergman acidt
ccarin,
3**. L'acide du jucre est susceptible de se ré-
idre par l'aclion du feu , princîpaleiuent en
gme, il se dégape en même-ems une grande
kité d'air fixe et d aïr inUammable qui coq-
Sa AwrrALEK
tiennent , l'un et l'aiilre , de la cbaleur lalenfft [
enEin il reste uo rcsiclu brun qui est d'cnvintt
un dixième du poids de l'acide. L'air fixe e*l
regardé comme composé d'air déphtogistïqaj
uni au pblogiGlique,eLt'airiDQammabIe comme
le ph!ogistiqua pur.
4'. L'eau est formiîe par l'union de l'air por
et du gaz inflammable privés de leur chaleur
latente^ car si ces deux fluides élastiques brûi
lent ensemble dans uu vaisseau fermé sur dîL
mercure, la totalité est convertie en eau
mêmejpoids , l'air et le gaz réunis. Il y a grandd
production de chaleur dans cette expérience»
En outre , si l'eau est forcée de passer à traverl
un tube contenanl des capeaux de fer forte-
ment échauffés, l'eau, d'après MM. Wart
Lavoisier, est décoai posée, le ph logistique pâM^
uni à la chaleur, sous la forme de gaeinflao
mabie, tandis que Vhumor , ou l'air déphli
gistiqué , de-neure uni à la chaux du métal
dont on peut le séparer sous la forme d'aï
purou d'acideaérien , selon le poiotoù lacfaan
a été depblogistiquée. Il a déjà été pjîservéqii
la matière saccharine ne peut feruieuter tul
l'eau.
SS La distillation d'une liqueur vineul
donne de l'esprit ardent.
6?. La totalité de la portion inllammable c
l'esprit-de-vi
D K C B I M I E.
krit-HC'Tia se dissipe par la cmibo "l ion;a prfet
M. Lavoisier a trou^é (jiie l'eau qui en
lulle éioit augmenlée de six ou huit onces
t l'ybsorpliou de l'ait décomposé parla com-
Hion.
r7*. l'C résidu, après la di*filIatîon de l'esprit
peut des liqueurs ferment îes, e*t acide.
|tï*. M. Lavoisier Mippose que l'air porestle
□Dcipe acidifîaiil commun à tou<i les acide' ,'
Vaue leur différenre dépend de la nature de
: qui est unie à l'air pur.
Cuinnie nos cipérieuccs ont été failes avec
nue infiisiou de mail et de Vaîr fixe employé
comme ferment , je dois m'eiTorctTde undre
comple des di(T>5(c-iis pliénnmènp» rr résultat»
de la fermetilatoQ qui se sool présentés daas
cef expériences.
Le m OUI étant imprégné d'air fixe, élaat
placé de maulére k recevoir une aiigmeutalioa ,
de chaleur, et élaiii communémem mêle dol
Icirain , le gaz reile pendant «luehjue lems daot I
un éiat talent nu tiantjinlie ; mais sa tendance |
àreprtrndre sr forme élas itjue , aidée delà clift* j
leur, force les limlle* (Un- lesquelles il éloÎB
contenu P.ircel efTortlespnrliesmucilfigideuses '
sont atténuées dan^ l'infuaiuo, !< partie su'-'ée
e«l développée, et la mÊme omise conlini'aot
iagir, le»' p.articscoDsiituaates de ce::e matière
Tome .^r. F
81
Annal:
t . : .nul > [!■, , . I , - , , . , . . ,
sont séparées, et Jes parliculea des principes
compoian's, élant par ce moy^n placées dans
leur aplièred'atiraclion muiuelle, commencent
à se rappeler les unes tes aulres; il se dégage
unegrandeqnantilé de phlogislique avec de l'air
pur. La plits gran le parlie du principe inÛam-
mable enlrc dans une nonvelle comhinaî.-^oa
réunie à la partie phlogîslitjue de l'eau, et en
sépare ea propnr'ion l'air pur, landi;» qu* d lih'
autre c/^lé une plus pelile quantité s'uniftsànt
dans son état D;jiâsaut avec cet air pur , forme
'Je l'air Hxe qui, en s'éctiappànt, emporte uue
grande partie de la matière qui le lenoit em-
prisonné. Dans la conversion de l'air pur en âTr
iixe , une portion de clialeur est rendu sensible ,
et cette chaleur contribue à la décompnsîlion
plus prompte de la substance sàccharide. Là
matière gtiiaiile , se rasïsemblant à la surface,
rallentit le dégiigeinent du gaz et favorise gk
réabsorplion ; ce qui forme le piquant et fc goût
agréable de la liqneur , tar.dis que le principe
inflammable , s'accumulaut et i>e condeÔBaot f
forme l'esprit ardent.
Ainsi il y à quelquefois une décomposition
de i'eaii pareille à celle cjue M- VTatt a supposé ]
avoir lieu dans la produciîon de l'air pur dttJ
nitre. L'acide iiitreux s'empare du [ihlogisliqavi
de l'eau, dépblogistiquer/tu/no/-ouràutrepai:ttP'
de l'eau qui, se combinant avec la matière de
1a chaleur, passe sous la forme d'air pur. Si
on ferme le vase t^ui contient la liqueur avant
queloul le sucre soit décomposé, elle conser-
Tcra uo g.iût douceâire ; mais !a ft-Tinentalion
couliouant toujours, la litfueur deviendra da
moins en moins douce, et contiendra plus d'es-
prit ardent ; la fécule se précipitera sous forme
de lie. La fermentation alors est coraplette, la
liqueur est moelleuse et claire (i). Mais si U
i4A«l)ère sucrée est trop étendue d'eau, ou le
leau placé dans une température chaude,
iqneur alors passera delà fermentation vi-
t'acéteuse.
•ns la formaliou de l'acide saccharin par
taoyen de l'acide nitreux, on peut suj^poser
que cet acide enlève le phlogistique du 9ucre
et Jaisje à nud l'acife qui y éioit contenu , ou
fcieo.commele prétend M. Lavoisîer, que l'air,
qui est uue des parties constituantes de l'acide
oilreux , s'unit à uue base particulière contenus
dan* le sucre pour former t'acide saccharin.
(l) Oi'^i 1^ fer iiieu lotion vinPUâe il se déposa dans
rialèri>^ur du luiiueau uneiiibslaiice nommée tarire, qui
a él* ri-coiiniie depuis |>i'u pour èin de l'alcali végétal
par uni à mie surabondance d'un acide parliculiftr. Maij
tiMiunece nVstpaïun produUduœoilt de bierre, jeiien
parle pn daiitcet ouvr«g?.
F 3
I
l
I
I
84 Ahnalcs
si donc dans la fermealalion nccteuse il ai
rive que le phlogîslitjiie ne soït pas en sufHsanI
qtiaiililé , ou que sa force de combinaison soi
trop afi'oiblie par une longue application
chaleur oQ d'anires causes , il se séparera
ï'aulre partie conslitoante de la liqueur. L'c^pi
ardent ainsi décoiuposé dïsparoîlra graduetli
racnl; Xhnmor ou Yeatt âéphiogistiquée
dans d'autres mots, la base de l'air pur, pri
dominera et s'unira avec la base saccharine!
et tant qu'elle retiendra du plilogîslîqncj ît'
formera de l'acide acL'leiii.
Ainsi la fermentai ion acétetise est en qitelqaa
façon analogue à !'dc!Jon de l'acîde nltreaxstfr
le sucre. Dans le dernier cas ce phlogîslïtiue
est séparé plus rapidement , et l'acide résnltanj
de celle expérience est appelé acîde sacchaiin
dans le premier cas les cliangemens ^ont nro.
duits plus IfDlement, le p h logis tique se sépara
graduellement et soos une modification dilîS-
renle. Kn conséquence le produit n'est p«»
l'acide saccharin, mais le vinaigre. Ce seri
peulÉ re donner quelques dejjrJs de pro babil
à celle lliéorie, que d'observer que le résidi
des li,jueur3 Fermentées , après .jtie l'espril
ardent en a été séparé par la distillation,
qui paraît être de l'eau supei:5aturée.de,p,f]J
gislique^ est acide. ,- ^,; ^^1
DE C n I II I S.
■ J'^i évit^ d'embrasser dans ces rédexion»
les phénomènes qui apparlieunent à la Permen- '
ialion putride^ parce qu'ils n'ont pas des rap-
fotts si iaLîme!) avec tes substances sucrées , et
que le me reproche déjà le tcms que j'ai di-t'obé
à la société.
Je arestimerai heureux , si ces faits ont pu
l'iBlére^scr, si mes efibrts oui reculé tes bornes
de la science, et sur-tout s'ils peuvent être utiles
à l'iiumanité , persuadé qu'un seul fait est plus
utile que l'hypotlièse la plus ingénieuse et la.
plus Iravailtée.
EXTRAIT
t Mémoire tur la structure des Cristaux '
s nitrate de potasse., lu à V jicadémie des
\Sciences le Zojuin 1792 ,•
?ar M. Haut,
HC observation faite à Dijon par MM.
Ampy, Morveau et Virlj'.sur 1a funneqn'a-
i^nt prise des cristaux de nitrate de potasse,
qui a été cuinumniq^iée à M. Haiiy, l'a
gi à reprendre ses reclieiches relalive-
à la cristallisatiou de cett« espèce dr
F3
8^ AtlNALBt
«el, dont il n'avoîl encore qu'ébaucli^'Tâtïi'forS
L.e> cristaui dont il s'agit étoient des prîsma
fcexaëdrejlermin'spardcs pyrarnides dmnèmîj
nombre de faces ; et les savant k\u i noas av^l
cités en ayant mesuré les angles , le^ trouvfeceiitf
à-ppu-près égaux à ceujc du cristal de roche,*
dont ou sait d'aîltfurs que la forrâe la plui
ordinaire est analogue à celle qui vient d'Sti^
décrite.
Linnœas avoit apperçu des rapports entra
les résultats de la crislallisatron de ces deii's
espèces de minéraux, et avoit même donné
cristal de rorbe le nom Ae niiruntifuartzosuta
(i), en supposant qu'il devoit sa forme à cesel.
Mais dans ces fortes derapprôchrmens,! inooeus
avoit plulôt égard au simple aspect de la forme
gu'à une entière analogie fondée sur l'égalité
desangles. M. Rome de l'isleqoi presque par-
tout dotjne la mesure des angles des cristaux ,
observée à l'aide du gouyoraètre , se cooteato.]
ici d'iudiqupr en général une variété du
AÏtre, qui a quelque ressemblance avec le
cristal de roche (a).
M. Haii^ a désiré de vérifier cette compa-
raîwn d'après les loJx riiôme^ de la «truclure ,
(i>Sist. Kfitiirœ.édil. 1710, inmeS, pa6efl4.
(.*) tjtJA'artogr. lome i , r"g(.- 353.
i
^m DE C II I H I ^B. .87
^enclierchantsi garmi ces loïxii yen avoj'l quel-
qu'une qui lût su-^ceptible de faire prendre au
_^ .Xiitruie de potasse la forme du prisme hexacdre
pégulieF termine par des pyramides droites,
□ blables, du moins à -peu-près , à celles du
cristal de roche ; recherche à laquelle le uïlrale-
de potasse paroîssoit devoir se prêier d'autant
I ^phis difficilement j que le noyau de ce sel eM
^Bnn Dctiiëdre à faces triangulaires isocèles, de
^ deux mesures d'angles différentes, et il a trouvé
qu'effeclivement la forme dont il s'agit pou-
voit avoir lieu ea vertu de deux loix simutta-
nées de décroissement , avec unediB'érence d'un
degré et demi environ , dans l'inclinaison des
faces de la pyramide sur les pans adjaçens.
MrLaToisier a tiiîs Pautetrrà porléede cons-
tater ce résultat théorique, à l'aide de l'obser-
valipa , par la complaisance qu'il a eue de lui
procurer un certain nombre de crislaux choisis
parmi ceux qui se forment j>)urnellemeat dana
la fabrique de salpêtre de l'arsenal, et dont
quelques-uns, qaciqu'încoiuplels , présenloicnt
on nombre sufRsaal «le faces, pour ne laisser
aucun doute sur la rf-;s;mblance d'aspect qu'ils
auroient eue avec le cristal de roclie, si leuc
cristallisation se fût opérée plus lentement , et
aret; les cpoditioas nécessaires gour doansr aux
I -"'■■■""'■ ■■•■■ ' ' 'f^
68 Anmaces
raoIJciilesla libcrlé de s'arranger cTuneiriaùîerè
exacletiieiit «yméiriijue.
Mais parmi le* cristaux (\ae l'auleur dnît â
M.LaVi iiei', jl se trouve une rarJélé inconnue,
doiit fexamen l'a conduit à de< n'-stillals de
calcul qui lui ont paru mériter une atlentiou
particulière, et il si" borne, dans son Mémoire,
à l'exposllii n de ces résultats, d'autant plns(|ne
la i.ouvctie variété réuDii aux luix qui lui sout
particiilii'res, celles d'où dépend la forme du
cristal de roche.
Celte variété, qu'il appeîle/i/Vri7/ffi/<r/«»^ffMe
est ciislallisée en prisme liesciëdre
verticillé
régulier.
i dix-huit faces
vec dei sommets
di^rpcsées comme par étages sur trois rangéel
successives. V.B J/'g. i représente cette furir
dans laquelle l'inclinaison des face^ de l.i prt
iniire vang'c Idgn, nghin, mhnz, eic.
les pans adjacens o///^ , p" me , em zf ,'t\t<
est de i^ô*" Si", celles des faces ilbcg , gciK^
etc. de la secou.Ie rangée sur te^ même* piôli]
dj 134* 23", et celle des faces bac ,cat', éïî
de la troisième rangée, de mS'' 53'.
Avant de déterminer le» loïx auxquelles en
soumise la structure de cette variété , M. HaûjT 1
faitconunître la forme primitive des cristaux d^
n iraie de pola^gp. Cette forme , telle que iTa
diijueot les posilioas des lames que l'oa appcrJ
ttnmlfes fractures decescrislanx , est celle
I ncol'dre a nfjjg.l) i\ac i'on peul con-
rer comme composé de Acux piramides
BraDgiilaires , ayant leurs Sommets en o et
éuiiiea sur uue hase commune, qui
fan rectangle ar/n A (i). L'inclination res-
ive des faces a o d , a pd, ow h o n , hp-a,
vèssen^ihlementde iso" : Pauienr suppose
fc mesure rigoureu>:eraentexacle. En prenant
n)e le rapport le plus simple possible, qaî
? repri^senter le résultat de l 'ob^ervatioa à
ird des înclinalions respecrives des faces
, a p d,ou ho n , /i/)/i,it détermine ces
baistinit â iii* n'. On rencontre quei-
oi* le nitrate <L* potasse sous la formequî
Wcnt d'être décrite ; mais ordinairement l^oc-
{«ëdre est cuoéïiurme, c'est-à-dire que les sorii-
^^b, au lieu d'être de simples points o p, sont
^Hkr£tcs parallèles à d n ou a h.
^Hà raisonnant de cet octaèdre , comme de
^H| du fluate calcaire (2) , on concevra que
BBwiaion mïïclianiqne doit donner d es oclaë 1res
semblables à l'oc aî-dre total, entreoiêlés do
(t) C:* reri.itigle est ici dans une position venicute, U
CAD étant liluée tioricatilalement.
i d'une théorie sur b slruuluredcsCi'istiiix,*
'35 «t tuiv.
go Annales
tétraèdres j ayant deux de leurs facetsemblablçi
au triangle a od, et les deux au lies semblables
•u triangle ao h. Il est prubablc, d'aprî-s lei
faisonsiiueTauteur a exposées ailleurs (i), que
ces t-élraedreureprésenlent les vérilables molé-
cules du sel (2). Il fait voir aussi de quelle
manière on peut lameneila ibéuiie des cmiauK
de ce sel à celle du paratlélipipède , alten4u
^ue les décroîïSeniens (jue subissent Ifs larm^i
de superposition , se font réellement par ctp*;
sommes de petits paraltélipip^des semblabjeafl
celui que Ton formeroit, en appliquant deaC
tétraèdres sur deux faces opposées de l'octaëdre
primitif. On peut mâme substituer ce paralté-
]îpîpède au noyau oclaiidie (3) ; mais oqus p|
ferons ici, avec l'auteur, de prendre cet
taëdre pour base, et nous allons essayer do
faire coBceroir autant qu'il sera possible, à l'aigle
du simple raisonnement , lesrésultats ati][qu(;i9
l'a conduit le calcul analytique.
(l)Méiooiredel'Ac,
le Journnl d'Hisl. Nal.
des Stipiices 1791 j vr,ytz eivià
J792, 11». 6 , l'oge 209 ei SUIT. ,
(2) L'octaëdre primilirodinet aus&l dos divisioni pani*
au plan ADFHj mai: ilesr fa.ile de voir que cet dï*
:nt point les lélfoëJres, puisqu'elles p»
srnl eulre les arëlej par lesquelles ces tétraèdres se ti»"
jieiil le> uns aux aulcas : ainsi elles u'em pèchent pai ^vB
ne puisse prendre le lélracdre pour la^ijolécule.
(3j Journal d'Hisl. Nat. ibid.
D E C a I H-^l
ibns obien'erons d'abord «{DetiatisleeriMial
|tr«loveriictIic représenté '^^.'ij, lesdeat
7 n /o , emz c, et ceux qtii leur xontnp-
BTépondentaux quatre triangles a o h, don,
f, dp n f^fiff. i) âe la forme priroiri»»;
fftpèfiB gcih ( fig. 1 ) et les aulreti sen-
neot situé» répondent amc qiiatie autres
jjles aoh, h o n ,ap d, hp n (Jig^7.^ :
tâ'd^temiiner ]ti luix d'où dépondent les po-
\ d^8 autre faces.
ulenr , envisageant 1» problêmed'une ma-
P générale, suppose des loix qusIconqiiFS
Rroî^ement, dont \ti unes aient liea-rers
tangie tr (7(f, parallèlement^ rarêle-cAtf
1 montant du pointe vers cette arête i<s9ÎC
► descendant de la même arête vers-le point
1 1 et dont )e4 autres Agissent , vers le triangle
it'tfh/paraift'iementa ta haateiirojrdecn trian^
fki nais toujours en descendant du poinb a
Vers celle ligne, la siippo'^ilion conirairiî ne
IpDBVflnt (tre admise , parce- qu'elle donncFoit
H^Tcces'încHnrâsde h&iit en bas, qui sontici
fcxcJuesIpar tes conditions dit pioblérae.
Ces denr espèces de loix peuvent Tarîer ù
l'infini , et à chacune des premières , d'où résul-
leruil vers le triangle aod une face inclinée
d'on cerlaio nombre de degré» , correspond une
loi différente qui produiroit vers letrianglois o h
gs Annales
inné autreface inclinée précisémentdelamênwl
quantité ijue la précédenle (i). Parmi tout«i '
■r^es diverses Inix , les seules qui soient renfet-
néesdaDs Iciî limites ordînaire^t de la ccistalU-
'seiion , sont celles qui délerniineot des sou£.
tcactions par uoe, deux , trnisuu quatre ran-
gée;), on par un nombre infini de rangées , ta
face produite nVtaot point distinguée , dans ce
cas, de celle qui e:>t analogue sur l'oi-taë«Ire
prirajtir.Or, si l'on considère succeisive ment Ui
résultats de ces loii simples et communes rela-
tivement au triangle a o d, on trouve neuf de
ces résultats qui sont admissibles ; mais parmi
ces mêmes résultais il n'y en a que quatrt,
.auxquels répondent vers le triangle a oh, des
.résultats qui soient simples eux-niême«. L^s
autres eniraîneroient des décroissemens com-
posés et situés bors des limites extraordinaires.
Far exemple, si l'on admet un décrot»semeiit
par quatre rangées en descendant de a vers
O, il faudra, pour avoir , du côté du triaDgls
a oh, uue face inclinée comme celle qui naît
de ce décroissement , supposer dix rangées
de soustraites parallèlement à o x, et cela de
(i) Ce que nous disons ici i^^s triangles ao d, aojkfl
t^«oii s'entendre ^alemeul dei autres Irianglei scmblM
iful uluès.
D B £ H I M I I.
bre que cliaque lame air une Jjial spur
; de la molécule; ce qui s'écarte TÎsi-
eut des léi^uliats familiers à la eristaU
llea quatre rétuUats dont pous venons do
FSonL au^fi le^ seul» qui ne trouvent réa-
i le iiiiralt; veiticillé. La cri^tallisalion
■le p3S5cr à côté des aitltes, dans lesquels
oi simple à l'égard d'urie des faces pro-
mi, oûceâsiteroit une loi auxiliaire corupU-
L> par rapport à la face adjacente, i". La
lame (Jig' I ^ du prituc est donné par
soLiil n'y a qu'une rangée de soustraite
liant de o vers a d ( fig. i) , et le pan ad-
Ipnlo (Jig- \) par le cas où le dé-
bsemenl est zéro, parallèlement ■. o x _/ig.
||i'a),c'c»t-àdirequecepasseconfondavecletrii^'*.
Igleao /;■ s^'.La facette ^/i m n résulte d'un dé-
ip>cn>issemcntpar trois rangées en allan de o vers
h *rf, et la facette voisine </jg-« /d'un décroisse-
1 ment par une dimple rangée parallèlement à o^,
' 3". La fiicettec///^ est censée produite par un
décruisseoieot nul ou inQrti , eu allant de o vers
a <Jou de tf li verso, c'est. â-dire qu'elle est pn-
rillp)e au triangle a o d ,f:i\a facette adjacenle
A c^'rf par on uécroissenient de deiiï rangi'es
,_vtL )iauleur,en descenJaut de a verso j:, c e.st-
-i^ire que la dilTéreuce entre une lame et l'ait-
94 Annales
Ire n'(îtant que d'une rangée, la Itauienr ds
chaque lame est double de celle de la moiécule.
4'. Enfio, la facétie co zprovîrnt d'un décroi»-
sement par trois rangées en descendant de a 4-'
verso, et la facelte A a c d'un aocroissemei
par quatre langées en hauteur, parallèlemei
à la ligne o x.
Afin de mieuï saisir l'efFet de ces décroissi
mens, supposons que le rhonibe o s p uÇfig. 5
représente une coupe géométrique de l'octaëdi
( fig. 1), fsile à l'aide d'un plan qui passe pi
lea points Oj^j et parles milieux f , u, dt
arêtes ad,hn : «uusdivisons cette coupe eu une
multitude de petits rhombes, qui soient lei
coupes aoaltigues d'autant de molécules. Si l'on
cunsicière Jeu pusilions des lignes or , o z , zm ,
sm (Jîg- 3 ), à l'égard des rhombes extérieurs
au rhoinbe ospu, on concevra que o r indi-
que une rangée de soustraite sur l'angle o
(fiS^ )*° ^(-fië- ^J> '''°'* rangées en mon-
tant vers ad (Jig "2 ), zm (Jig-'i ) * aéro de
rangées ma trois rangées en descendant,
c'est-à-dire que ces quatre ligues râpondvDt
puccessirement aux positions des plans p n
m e (Jig- I ), ng hm , g ci h, c a i.
Supposons de plusque le quadrilatère orf/i A
(J'S' 4 ) ^°'' '^ même que celui de la ^'g. a ,
!rousdi\ ijé pât^iltcment en petits quadrilatères
J
D K Chimie.
[ènt les coupes d'aulant de molécules 1
Mi pouvons, pour plus de simplicité, ra^l
rWr i ce quadrilatère l'effet des décroissein
iVqoi onllicu vers lein&ngleao k(J/g. a):'
T. iî l'oif cùiisidêre de même les pobitionj det
\)'. ^_V» ''^t ai(Jig.i^), dont la pre-
[-iiKliqiienndécroissemcntnul , la seconde
_3ui drcroîsltemeot par ane raog^ , la troisième
r dtfuit rangées en hauleur, et la quatrième
^sî pai* quatre rangées m haiitetir, le tout
■ descendant de a vers o x (Jig- "i) , on coa-
prâ' que ces lignes représentent Successive*
lot \éi effelir de$ décrois^temens qui donnent^l
t^uafi'<ï plaas pnlo {fig. tj^ngttl, g»
eÀB.
Mus! le cristal dont il s'agit ici est remar-
ttbie par un d'uble caractère de régularité,
|ît ea ce que lei loix de décroi^sement qui
jpssent diverrienient sur dilTéreutes parties de
forme primî:ive, y produisent des faces
Dbtablemeut situées , soit en ce que ces loix
ODt combinées enlr'elles de manière à être
V plus simple» possible dans leur ensemble,
liorleque celles qui auroîcnten elles-mêmes
1 plus grand ilegré de simplicité, paroissent
rïter de s'associer aux loîx correspnudantes ,
i par leur compHcatioa seroieat mal aasor-
Eics avec cllcj.
g|6 Ahhales
Si ( dans le cristal Je nilire verticillé , on sup-
prime de part et d'antre la seconde et la trcni
sième rangée defacelles situées vers chaqni
sommet, en supposant que celles de la preraièri
f^e prolongent jusqu'à ce qu'elles reucoalreat
l'axe , le cristal seia converti en ua prisme tec^
miné par deux piramidcs hexaèdres. C'est cettj|
forme qui se rapproche, pur ton a.specC} di
celle du cristal de toclie. Ordinairement In
deux pas du prisme qui répondent kpnmt'
(^Jig. 1 ) et à son opposé , sont plus larges qui
les quatre autres, et, par une suite n^ces^aire,
les pyramides se terraînent en arêlej mais oi
sait que te cri'lal de roche pré:ienle aus»i assi
fréquemment cette modiGcalion de forme.
E X T A I T s
>ES ANNALES DE CHIMIE
DE C R E L L,
Far 3. H. Hassen fratz.
S- I-
[discussions qui se soat élevées sur les pro-
t de la poudre de charbon annoncées par
owilz pour décolorer des sels et des li-
, ont déterminé M. Lowilz k indiquer
icédés nécessaires pour que l'opération
ise complettement.
I opérations sont au nombre de deux :
l'- la préparation de la poudre de charbon |
a*. la maniire de l'employer.
M. Lowitz indique dans sa préparation do
calciner le charbon jusqu'à ce qu^il ne laisse
pttis dégager des parties huileuses; et comme
il le calcine à l'air dâQs un four, une partie
du charbonserédutt en cendres-, il sépare cette
ceodre par le moyeu d'uu soufflet.
Pour fmployerle charbon , il faut le réduire
en poussière très-fine , et verser sur celte pous-
sière la liqueur ou la dissolution que l'on veut
décolorer ; on laisse cette liqueur digérer tran-
Tome XIV. G
k
I
9S Annales
qtiillement sur la poossière de charbon, et l'on
jie se sert d'une chaleur douce que lorsque li
dL'colalioa paroît tenace et dillicile.
g- I r-
Les grottes que l'on trouve dans la monta-/
gne d'Homberg à six lieues de Wurtzhourg ea
Francnnie , ccinlîeiiiifnt mit leurs paruis du sal-
pèlreen abondance; la pierre de ces grottes est
calcaire coquillîéie un peu poreuse; l'air y pér
oètreavec facilité, et les parties qui produisent,
du salpèlre sont inaccessibles k la pluie.
M. Pjckei, quia fail cette découverte, a pro-
posé au prince de faire ouvrir ces grolies, afin '
de les aérer davantage et d'établir une salpê
trière sur les lieux.
S. I I I.
M. Schrœder de Berlin a cherché quelle»,
étoient les proportions de sel marin, d'acid»
snlfuriqiic, d'oxide de manganèse et d'alcool,
les plus propres à produit de l'élher j il a troit*
Te que la proportion la plus favorable éloît
Sel commun -. 8 parliest
Acide sulfuritiue 4
Alcool 3
Oside de mangapetse. . . 4
De ce mélange M. Sclirœder a obtenu n
liqueur épaisse de laquelle l'eau a séparé u
partie ^ d'éther.
deChimie.
jiff-Schrœder a observé que l'on pouvoit aiig-
nter la quantité d'élher jusqu'à trois parties^
L sjoiitaiU ciaq parties d'alcool.
EX TRAITS
DU S V P P L É ME N T
AUX ANNALES DE CHIMIE
DE C RELL^
Pour 1791 ;
Par J. H. Hassenfratz.
2- I-
JVI. Bucliolzrendcoruple des essais qu'il a faiti
pour décolorer diverses substances végétales p
Ja poudre de charbon , ainsi que l'a indiqué M.
Lowitz ; il anuoDce que le syrop de mîe^près
le procédé étoit plus brun que ue l'auroit été
du miel écume; qu'il a parraiteiuentôté l'odeur
et iegoût de brûlé à l'eau-de-vie; qu'il n'a pas
pu décolorer le vinaigre, et qu'il a débitamî-
nisé le sel marin.
M. DaDtz a vu prci Ilirchel, sur la Worta,
Gij
loo Annales
à àevtx lienes d'Eisenach , une montagne cal-
caire pénétrée d'tin filon fente <le basalte.
La montagne est formée de couches calcaires
horisoDtales de l'épaisseur de 3o toises ; la fente
de basalte est immédiatement au-dessous; elle
a environ i5 pouce» 7 d'épaisseur ; elle est ver-
ticale et conséquemmsnt perpendiculaire aux
couches calcaiies; sa limgueur ou profondeur
est de 6 toises ou environ ; les petites colonnes
de ce filon de basalte ont 3 ou 4 pouces de
hauteur; elles ont leurs séparations assez bien
prononcées.
M. Daniz a observé que ce filon fente de ,
basalte se comporte absolument de la même
manière que le filon fente métallique. Il pense
qu'il seroit possible qu'il eiistât dans la mêma
montagne d'autres filons fente de basalte.
I. iir.
On trouTe dans les environs de Nordliein,*
en Hanorre , des grains qui ressemblent , tant
par leur forme que par leur couleur, â des grai-
nes de pavot ; ce qui leur a fait donner le nom
de mohusamenseein.
M. Meyer , qui a examiné ces pierres avec
attention , annonce que leurs brisures sont ter-
reuses, qu'elles ne rayent point le verre, qu'elles
ntpoint feuavec lebriquet, qu'olles peu-
H'ï1« t'y. ' tei'
[être facilement broyées, qu'elles décré-
t avec le oitre, et produisent une grande
Btilé d'acide carbonique, que l'acide sulfu-
le change leur couleur en rouge-brun d'ocro
^cî(Je uitrique en jaane d'ocre, et que ses
[es constituantes sont delà cbauz , do la
) et du fsr.
S professeur Witke de Stockolm a répéta
Krience de la concentnttion du froid parle
f ardent» et elle lui a aussi-bica réossi qu'a
fÏQtet.
M* Hermbstadt de Berlin avoue que la ibjo-
rieaiiliplilagistique est très-bieaimaginée; mais
t] lai semble que les antipblogisticieofi placent
l'oxigène dans trop de combinaisons.
M. Gmelin annonce que la méthode de M.
Klaproth, de se servir du aez aalz pour sé-
parer la terre alumioease du fer , lui a très*
bien réugfii. Cette méthode simplifiera beaucoup
l'analyse des minéraur.
Il annonce encore que les procédés pour la^
E>r^paratioa du phospore sont tellement în-
I
loa Annale»
complets, qu'il a tu plusieurs Jeunes cTiitniSi
mantjucr l'opération, et qu'il seroit iiiléressaol
Cjue l'on s'occupât de donner une deïcrtptioi
plus complelle de ce travail.
Jl dit encore que M. Bordheîn n'a pas asseï*
délaîlld la manière de préparer le caméléoifl
miniîral , et que de là peut-être vient l'erreirf
qui lui a fait prescrire de le tirer du feu, dès
que l'oxigèue commence à se développer.
3-. j .1 ■
"_i 1 !■ * ' I-
i «■"■ : '
"M. Langsdorf croit que les poissons souf
lellemenl bons conducteurs de la chaleur, qu'ils
peuvent facilement et promptement refroidir
(les corps métalliques échauffe's ; il croit aussi
que la pomme de terre est tellement conduc-
trice diî la chaleur , qu'elle rafraîchit subite-
ment, et qu'elle diminne l'ardeur, des brûUircsî'
en Conséquence il désir^roit que l'on fit de^
expériences sur les quajilés conductrices de li
ch.ilejr de ced substauces.
. )■-! ^i«p "ijc *
l 1 1 1 :.
M. Bnignafelli remarque que M. Carradorij
a fait une observation suc la chaleur qui avoîtj
éch i|ipé à M. Crawford ; c'est qu'iudépendam-i-
ruenl de la chaleur sfeuïible , le calorique peut
quelquefois augiuenur ou diminuer dans Ift^
DE Chimie. loS
Même corps, sans qu'il varie pour cela dans sa
ïorme et dans sa nalure.
î. 1 X.
M. Riickert d'Ingelsing a r^p^lé en petit les
expériences de M. Lowilz sur la di-coUiraliou
des siibslances végétales par le charbon j et a
obtenu un succès assez complet. Il se propose
de, les répéter en grand , pour s'assurer de son
effet d'une maniète plus posilive.
M- Riickert desireroit que l'on s'assurât si
l'argile avec laquelle on décolore le fartte cru,
la chaux avec laquelle on dépure le sncre , le
camphre , l'ainmoiuaque , ne produirojeut pas
des elTcts semblables : il se propose d'eu faire
l'essai.
, M.MuhtendeWolfenbultenayantlaissédis-
liller trop loog-lems des gouttes d'Hofimann ,
elles prirent une odeur d'acide sulfuieux , et
se troublèrent au bout de quelque têtus, il
versa un peu d'alkali dans cette liqueur trou-
blée , il s'y forma des (loccons blaocâ et des
cristaux, et l'odeur d'acide sulfureux disparut.
L
Giv
104
A n N A L E ë
i
ANNALES DE CHIMIE;
DÉCEMBRE 1791 > page 3i4,
Extraits de différens Ouvrages traduit»
de V jéllemanà. du Journal de Crell , par
M. Hasseafratz.
Fûge 3i5, 5. 1. L'oxide de cuivre — les car-
bonates de chaux et de baryte le décom-
posent.
Page 3i6. — L'oïide de fer — les carbonates
de chaux et de baryte le décomposent ;
le feu eu dégage l'acide.
L*osîde de mercure — les acides — Is
soufre décomposent le beozoate tnercunel.
Page 3i7. L'oxide de zinc— les carbonates de
chaux et de baryte décomposent.
L'oxide blanc de manganèse — les car»
bottâtes de chaux et de baryte.
Page 3i8. Pour obtenir ces acides — le zino^
le plomb — par le carbonate de soude.
l. 11. M. Vogler — que la dissolution
de sulfate de magnésie f etc.
r^
SE Chimie.
ANNALES DE CHIMIE
DE C R E I L ;
I i79o,To™eII.
Traducfion du Texte allemand.
Page 3o3. La chaux et la baryte le décom-
posent.
La chaux et Iv baryte le décomposent ;
exposé au feu , l'acide volatilise une partie
de fer , l'autre reste en forme d'oxide.
tLe sulfure alcalin, '
La chaux et la baryte.'
. chaux et la baryte.
Le zinc et le plomb ont été réduits ea
oxide de la manière ordinaire , par le feu.
Page ^^T- Que les sulfates, nitiate» et muriale»
de magnésie et de chaux, employés comme
niordans dans la teinturs des étoOes, étoient
moins utiles que la dissolutiou di^ sulfate
l'alucnine qui produit de plus belles çou-
■|0C ArfNALES
Fage 3 rg , g. 111. M. Hayer — et qiiV/ dit ap-
partenir à une serpentine trou ve'e dans une
montagne de granit'
Page 33 1 , §. IV. Du mélange — lo parties
d'alun et parties de sulfate de soude.
Page 333, §. VI. M. Hermann a envoyé —
3 . La description de ses couc/ies , de
ses galleries de ses gorges.
i"*. Des épreuves du cuivre.
L
6^. De la description — depuis le premier
jusqu'au dernier.
7''. De la séparation on du départ do
l'argegt.
8 . Du bénéfice que produit la cémen*
tution du cuivre.
g". De l'avantage de Yamalgame.
Page 334, §. VII. M, Wideraniann —
Il a broyé son colbat — à une livre aiy\
sel cdmtnun, et il a laissé le tout reposer
pendantdix heures dans lemême vaisseau;
après ce repos il a obtenu 20 liv, 9 oaces
d'amalgame, qui lui ont donné 1 marcs
^argent.
r
DE Chimie. 107
Pi/'ffe 4^5- D'unescrpentioequ'il suppose avoir
élé trmiVL'e sur la montagne appelée lo
Petit-Broqiien,auHartz; cequeM.Heyec
ne peut se persuader, parce que celte
moniagne paroît n'être formée que de
granit.
Pa^e.8orj. Muriate de soude.
Page 5i6. La description de ses gîtes, ganguei
et malrices.
i'fl^s-iiy. Des essais de la torréfaction, de la
niaccralion des mines de cuivre.
— Depuis la foule eu raaite jusqu'aii
raHioage.
— De la séparation de l'argent du cui-
vrcï
w — De l'extraction du cuivre par la cé~
* nientatiou.
— De l'avantage de l'amalgamation.
I*age 5io. A cinq livres de sel commun.
Il a mis le tout dans un tonneau qu'il
a cnireteuu en mouvement pendant dix
k I heures; après ce tcnis il a obtenu par lo
Wj^t lavage qo liv. 9 onces d'amalgame ; mais
le résidu contenoît encore 2 maics d'argent
qu'il croit possible de retirer, en continuant
plus long-le:us !e aiouveraept-
I08 A M N JL L E s
Page 3s5, §. Vin. La découverte.— M. Hi
hGViopposeuneobseri^ationbieapliisJ'avo-
rable aux partisans de la/ormatioa du
basalte par le feu.
§. IX. Nous sommes — la description
des montagnes de la Iransylvanie et de
celles du bord du JRhin — la conclusïorii
de ces lettres , etc. jusqu'à la fin du'§.
IL log
^B ma
J. XI. Les bayes de France.
Page 3ag, §. XII. Bibliothèque physique —
3^. La contiDUatioa— sur lesapparen-
ces de l'acide.
3?. Lacontiouatioa — sur la météoro-
logie.
4". Les observation^ — • dans les i^ani»-
mations-
M
Di Chimie. log
'age'S^S.M. Humbert présente une observation
qu'il croit bien favorable aux partisans do
ce système ( celui de la formation marine.)
âge 53i. Des montagnes nommées Siebenge-
birge( mons Sihenus) et des contrées voi-
sines en parties volcaniques , sar les deux
bords du Bas-Rhin. — A la fin de cet ou-
vrage, on trouve des supplémens pour la
première et deuxième partie ; et enfin mo-
notomie et dissonance dans quelques écrits
<]ue l'auteur venait de recevoir : voiU h^
peu-près l'extrait de l'ouvrage le plus essen-
tiel et Je plus étendu en faveur de l'origina
marine du basalte. La loi que nous noua
Sommes imposée relativement i nos coopé-
rateurs , et la réputation justement acquise
del'auteur , nous dispense d'essayer de porter
un jugement sur le mérite intrinsèque da
l'ouvrage.
^■r 363. La graine d'Avignon.
âge 3£5. — Sur les phénomènes que présente
l'acide nitrique.
Sur l'électricité météorologique.
ans la gangrène.
"^
IIO A N >- A L E 1
5», Des observations de M. R. sur l'ec/a/-
,6*.. La description des Jours.
7°. Sur la propriétii du cassis.
2". Des observations de ]\I. D. sur le diamant
spaihique.
S^'.'Un moyen d'obtenir un fort acide vé-
gétal.
Page 33o. 3°. Des. observations de M. V. suc
la teinture bleue A'une espèce de chaux.
La continuation — sur la méicorologie de
l'électricité.-
- g^. Une lettre de M. sur les effets médici-
naux de l'huilede Ricinus dans lesX'''^ctures
{n/ernesj les oppressions.
i2*.' Lettre — sur la tunique du génîioire
et sur quelques autres observations astrono-
miques.
a". De M. Camper sur la queue de la
sole.
n E C H 1 H I E. (IS
Sur l'irritabilité.
Dès étuves.
Dubois de SuriDam.
' Sur le spath adamentin en Franor.
Un fort acide acétique.
De la mercuriale sauvage ou choux d«
chien ( mercurialis perennis.)
Sur l'électricilé météorologique.
Les effets apéritifs de l'huile de BicÎQUS
ou palma Chr/stï , dans les conslipation»
opiniâtres , les coliques , contre les Tcrs ,
etc.
Sur la tunique vaginale des testicules ,
et quelques autres observations anatomî-
ques.
Sur les prolongations ( queue» ) de la langue
de la soie.
c
' ■ I, >
ANNALES DE CHIMIE.
AOUT 173V
MEMOIRE
Sur lâs pTéparations des j^cides pliospiio-
rique et pliosphoreux , ai-ec des observations
sur le Phosphate de soude ,
Par B. Pellet iBR^(i).
I jE célèbre Margrqff q. été, à ce que je
crois , le premier qui nous a appris que l'oa
pouvoJt retirer du phosphore, à l'aide delà
combustion, uu acide particulier, dont il nous
a fait coniioître plusieurs des propriétés.
Voici quelle étoit la disposition de l'appareil
dont Margrqff %& servait pour faire celle com-
bustion : Il inettoit environ une once de phos-
phore dans un verre concave ; il placoit eosuite
Ce vase dans un mortier également de verre ,
tt au-dessus de ce mortier il adaptoit une eu-
(i) T.U à rnca lémie des sciencej lin février 1792.
Tome XI r. H
I B B Chimie.
De l'air pur étoit absorbé. M. Lavoisiec
aiijourd'Iiui que le phosphore absorbe
%a combustion deux fois et demie de soa
à' Ait pur.
I avril 1777 , M. Sage proposa un non-
moyen de préparer l'acide du phosphore,
lémoire qu'il a donné sur cet objet est
imé dans le recueil de l'iicadémie , anoc*
I. Pour faire connoître le procédé de M.
dans toute son exactitude , je vais le rap-
T tel que cet académicien nous l'a lu'-
le donné.
Pour obtenir par deliçuium l'acide du
losphore , je pose des cylindres sur les pa-
is d'un entonnoir dont l'exirêmilé est reçue
ns un flacon ; je couvre l'orifice d^ l'enton.
>ir avec un chapiteau; j'ai soin de placer
iHS le milieu de l'entonnoir un petit tube
i baromètre, pour servir de passage à l'aie
I flacon qui est déplacé par l'acide phos-
lorique. J'ai reconnu que quand je ne pre-
is pas cette précaution , le phosphore sa
ndoit et s'enflammoil avec explosion dan«
ippareil , lorsque le thermomètre de M. de
éauniur étoit à quinze degrés, tandis quo
lus la même température , des cylindres de
lospore mis dans une capsule , ne se fon-
lient ni ne s'enflammoieul pas. Une once
Hij
ii6 Annales
» de phospliore fournit par le deltçuîum troîi
i) onces d'acide phosphorique ».
En mars 1780 , M. Lavoisier proposa la de
composition du phospiiore par l'acide aitreux;
comme un moyen peu coîileux et cxpédilil
puiir se procurei' l'acide pho^ipliorique.
Ea niai 1785 « j'ai lu à racad(.'iuie un mé-
moire dans lequel j'ai fait voir que Ton pou-
voit cLiaiiger le phosphore en acide phuspho-
rique , eu faïsaut brûler le phosphore .soui
l'eau, je propusaîs , pour celle combusiion , di
tenir le phosphore liquc-i.é dans de l'eau bouilr
lanle, et d'y faire passer, à travers de l'air or<
dînaire , du gaz muriatique oxigéné , ou bien
de l'air pur.
Le dernier prociîdé de M. Lavoisier et celui
que j'ai indiqué , donuent l'acide du phosphore
dans l'état d'acide phospborique : cependant il
e&t des cas où l'on a besoin de l'acide phos-
phoreux, et comme le procédé de M. Sage
le donne dans le dernier état ; j'ai cru qu'il
seroit avantageux de trouver les moyens de
pouvoir le lueLtre eu usage , sans avoir à crain.
dre l'explosion dont M. Sage fait mention. Da
pareils accideus sont encore arrivés , à ma con-
nuissance^ à plusieurs chimistes , même eu ob.
servant les précautions indiquées par M, Sage.
Ou ne peut les éviter qu'en ne plaçant sur i-'ca-
k
DE Chimie. 117
fminoïr qu'iin ou deux cy]io<îres de plios-
phore ; il faut néanmoins convenir que i'appa-
reil de M. Sage esl des plus îngi'nieux et de
la plus grande siinplicilé. Ayant eu occasion
de prépaier plusieurs fois de l'acide pliosplio-
reux par ce dernier procédé , j'ai obiervû qua
lorsque je melloîs plusieurs cylindres de pho;-
phoie dans l'entonnoir, alors il se faisoît une
grande aliiorplion d'air, dont le calorique libre
dctcnuiner l'innamtnalion du phrsplujre. J'ai
depuis lorg-tems faitjuoe augmenlationà l'ap-
pareil de M. Sage , qui ne le rend pas pour
cela beaucoup plus compliqué, mais il me per-
met de metire en expérience un grande quan-
iilé de phosphore, sans que j'aie à craindre
ni iiiflammalion ni détonalion. J'ai joint celle
observation an mémoire que j'ai lu à l'acadé-
mie BU 1785; mais celte addition n'a pas en-
core été rcT d le publique; l'observation existe
néanmoins dans le manuscrit que j'ai laisvé au
secrétariat pour les archives de l'acadtî'mie.
Comme l'acide phosphoreux commence à
être fréquemment employé en médecine, j'ai
élé invité par plusieurs personnes à rendre pu-
blic l'appareil doni je me ■^ers pour le prépa-
rer : voyez la Planche J. Quant à la descriplioi
du procéjé , je vais la rapponcr telle .]ue je l'ai
insérée dans le mémoire dont j'ai déjà parie.
Hi.j
ii8 Annalei
« Je siiis aussi parvenu à préparer une graaflo
■» quantiff d'acîde pho'^phoreux par le procéda
» de M. ^age, avec retfc différence que j»
» mets chaque cylindre du phosphore dant
Tt un pelit tube de verre, dont l'eilrÊmité în-
ï féricure est fermée en entonnoir, avec une
V petite ouverture pnur laisser couler les pr-
» tiles gouttes d'acide phophorenu qui sf pro-
> dull. J'ai environ 40 Inbes qui couiipunent
» chacun un seul cylindre de phosphore, et
» tous ces tulles sont inis dans un grand en-
y> tonnoir placé sur un bocal; je disp ,se cet
5> appareil sur une assietre où j'ai sr.in d«
"» njpttre de l'eau , a6n d'avoir un air toujoin-t
» humide qui accélère beaucoup la di^compo-
y> silionoucombusiion insensible duphosjihore;
» je couvre l'appareil d'une cloche, pour le
> garantir de la poussière , mais d'une cloche
s lubalée pour pfrmeltre à l'air extérieur d'y
i) en'reret de renouvfller celui dont laportion
ï 6'air pur a éié absorbée; et s'il arrivoit que
3> la décompo-'ition du phosphore fût trop
ï prorople , comme ce'a a quelquefois lieu aw
> coramenceraent de l'opération, alors je fermi
ï les ouvertures laiérales de la cloche;
)> comme le phosphore a absorbé tout l'air
•» qui y étoit contenu , il n'y reste plus que
ï l'azutc on air impur qui u'est plui proprvl
nECniMix. iig
i à la combustion , ai à l'acidifîcatioQ du
ï> phosphore : je laisse l'appareil un instaat
» fermé , jusqu'à ce que !a leinpéiafure se soît
» mise en équilibre avec celle de l'air atrnos-
» phérique; alors j'ouvre les ouvertures de la
» cloche, pour permettre à l'air qui y est en-
» fermé , de se renouveler.
» L'acide obtenu par ce procédé est bien
» différent de celui que l'on obtient en trai-
» tant le pho-^phove avec l'acide nitrcux. Ce
» dernier est désigné dans la nouvelle nomen-
•» claturc sons le nom d'acide pbosphorique ;
i> le premier , celui obtenu par le deliguium
> du phosphore , est désigné sous le nom d'à-
3) cide phosphoreux : il peut en effet s'unir À
> une quantité plus grande d'air pur , et en
y> l'échaufTantil fournit du gaz hydrogène phos-
> phoré. »
Le phosphore donne donc un acide sous
deux éiats bien distincts. Je m'occupe dans ce
moment-ci de suivre leur combinaison avec di-
Terses bases; j'en rendrai compte dans un mé-
moire particulier.
L'on peut préparer de l'acide pbosphorique
avec l'acide phosphoreux , en lui unissant onde
Tacide nitrique, ou de l'acide murîati<jue oxi-
géné. Il faut ensuite évaporer la liqueur , pour
Ȏparer le peu de ^z nilreux et l'aCide nL-
H iv
130 Amitale*
trique en excès, qui, résident unis à l'acitle plios-
phoriqiie . si c'est avec l'acide nitrique que le»
a traité l'ai'ide phni^phoreux ; va bit-n pour
stîparer l'acide miirialique , qui reste mûlaiigu
à l'acide pho^phoiiqne , si c'est avec l'acide
murialique oxigûné que l'on a tiaité l'aside
phosphoreux.
J'ai déjà assez de faits devant moi pour croire
que la tué.lecine et les arts tiiernnt pjrti de
plusieurs des produits de ces combinaisons. Je
me bornerai ; pour le moment , à citer celui
que l'un obtient jje l'acide phosphorique uni
à l'alcali m lierai. Ce nouveau sel, design^
sous le nom de phosphate de soude , est
donné avec succùs comme purgatif, et je
crois, d'après plusieurs e>sais que j'ai fais, que
l'on peut l'employer dans la soudure des mé-
taux à la place du borax qui aujourd'hui est
fort cher , et dont il est à pr<îsumer que le prix
se maintieadra , parce que nous sommet obligét
de le tirer de l'étranger; au lieu que noi
pouvons préparer ù bon compte le phosphat
de soude , surtout lorsque la soude obteni
de la décomposition du sel marin ; sera dant
le commerc» en abondance , comme
nous le fait espérer. Le verre phosphoriquc
réduiten poudre très-fins, peut aussi être ci
plové aux soudures d'argent ; j'en ai fait faîri
ï'easai par M, Tiirgnl , dont les (alens tlaus'
rex?rcice de cet art sont h\va connus.
MM. Exficha.|n('t elStruve, donsl'opîii'n
où ils sont que l'acide boracïqne est composé
d'acid.' phosplioriqiie , rnt tenté diverses com-
binai ons avec ce dernier acide , et ils ont pro-
posé de substituer au borfix plu^icurit des ré-
sullals qu'ils ont oI'tenuB dans leurs essais; mais
je croîs qu'il sera bien plus éconoaiique d'em-
ployer le pbosphale <Ie sonde, dcnL la prépa-
ralion est simple et aisée (i).
l.e pho'^phate de soude a plusieurs des pro-
prii'tés du borax.
Il est trca-solable dans l'eau , d'uue saveur
agréable , et quoique parfaitement ssltiré , il
verdit le syrop de violette -, sa cristalisalion la
plus ordinaire est un paralIJlipipt;dç,rliomboï-
dal , dont les angles sont quelquefois.'ft'onquéî.
Ce sel présenté aussi sous la forme de cris-
taux rhomboïdaiixel prismatiques; il offre enfin
une infinité di* variélés qu'il seroit curieux de
décrire, ^'aî aussi obtenu des cri.'tillisations de
pbospliale de soude sous la forme de petits
(i) M. Cai'tt a aiisM* annonce dons un mémoire im-
primé parmi rpiix fie l'académie, annéo 1780, que le
«el résuli.iri de la (-(imbinaisondc la soude et de l'acide
phosplioriqite, puuvuii, Lomme le borax, servir à cer-
taines soudures.
1
»
iBj Annales
crislaux laraelleux qui ressembloient à an sel
éiiatif. D.Tiis ce dernierétat il ne m'a point paru
tlifTérent des cristaux de phosphate de soude.
11 est d'une grande Iraospareuce, mais exposé
à l'air , il iiç tarde pas à devenir blanc et opa-
que, les cristaux néanmoins conservent leur for-
me et assez de cnnsislance , à la diFTéreqce de
plusieurs sels qui , en perdant l'eau de cristal-
lisation , deviennent farineux. Le phosphate
de soude contient beaucoup d'eau de cristallisa-
lion ; ce qui fait qu'il se liquéfie à une douce
chaleur. Si on lui en applique une plus forte ,
il devient opaque et il se vitrifie ; il donne alors
■an verre qui est d'un blanc de lait.
Essayé au chalumpau , il commence par s»
liquéfier; il passe ensuite à un état blanc et
concret , et il finit par donner un petit globuift
vitreux, qui paroît transparent tant qu'il est
fondu. Ce petit globule devient opjque en ai^
refroidissant , et il prend une figure polydëdre»
Le plio=pliate de scude se comporte en cela
. comme Je phosphate de plomb. J'avais observéj,
il y a déjà long-lems, de pareils polyëdrei
dans le résidus de plusieurs distillations dl
pho-iphore : j'en conserve encore dans moa ca
biaet.
BI CUIHIV.
: X A M E N CHIMIQUE
DE LA SYNOVIE:
fcii à l'acacémie dei scieuces le 27 juin 1792 j *
hr M. Mahgweron, pharmacien de
l'hôtel des lavalides.
OUT ce qu'on a écrit ju!<qu'!ci sur la sy-
e ne nous a rien appris de la nature de
;e liqueur. Voici la définitiim que l'on en
ve daus les ouvrages d'aoatomie qui £ont
IX qui en ont parié : la synovie est une H-
rgra-^se, ouctueuse et comparable a» blanc
,f. Les moyens d'analyse qu'on a eiriployés
cette hnmeuront fait connoîlre qu'elle se
<it i l'eau , que l'espril-de^vin , les acides
et la clialeur la coaguloienl , que les alcalis U
rendoîent plus fluide.
D'après ces considiJrations , j'ai cru devoir
faire une nouvelle analyse de cette humeur,
et c'est sur la synovie du bœuf que )'ai fait
UM expériences : je m''en suis procura une
assez grande quantité dans une boucherie où
1*011 luoit tout les [ours un certain nombre de
boeufs. Dans les boiiclierîes, après avoir as-
soqjpié et égorgi- les bœufs j on leur coupe
^7ll^ Annale»
hi arliculalions des pieds, d'où il dticoule uni
(juanlilé assez sensible de synovie.
II. La synovie, au sortir des articulalîona
aune demi-trauspareiice , une couleur blanche
vcrtlâtre, une fInidiliS \isqiieiise, une odeui
animale telle que celle de frai de grenouilles j
une savi'ur salée; elle verdit la teinture des vio-
lettes, précipite l'eau de chaux , et a une pe-
santeur plus grande que celle de l'eau distillée.
m. Celle liqueur prend une consistance gé-
latineuse peu de tems après qu'elle est retfréa
des ai'ticulations. Pour yt''Couvrir si elle devoît
ce nouvel état à la perte du caloiitjue qu'é-
prouve celle liqueur, ou au contact de l'air
j'ai iail les expériences suivantes.
IV. Je reçus de la synovie dans des flaconà
Ce même forme : l'un avoit été éihauffé pai
la chaleur de l'eau bouillante, et l'autre avait
été refroidi par un mélange de murîate dtt
soude et de muriafe d'amoniaque : l'état g
tineux s'est manifeslc éi^alement et dans le
même espace de tems dans les deux vases.
Je reçus celte liqueur dans d'autres flacons
dont l'un fut bouché; l'élal gélalioeux eut ausd
lieu dans l'un et dans l'autre^ d'où il ré^ulU
que ce n'est ni au contact de l'air, ni à la pertj
du calorique (ju'il faut attribuer ce pbéao<
mène.
ueCjiimic. 1^5
V. La synovie ne conseive pas long-lems
celte consistance gélatineuse, elle reprend son
premier éial , devient enstiîfe moins visqueuse,
et dépose une mailèie filandreuse. Ces divers
élals de la synovie présentent des résultai ^ dif-
iétens dans l'aaalyse , comme j'ai eu occasion
de l'observer : mais en la lilinnt à travers le
papier gris dès qu'elle est relirée des aillcula-
lions, elle reste avec toutes ses propriétés.
VI. En exposant de la s^'novie en petite
quantité à un air sec, elle perd ■fon humidité,
et laisse dans la capsule vn reseau écailleuï,
où j'ai reconnu un sel crislallisé en cube, et,
un antre qui s'eslelîleuri ; j'ai versé sur ce résidu-
une peliie quantité d'alcool : le sel qui étoit
efflorescent fut dissous. Je décantai, et après
l'évapnration spontanée de l'alcool, j'eus un
sel en dendriles qui étoit de la soude. Les cris-
taux cubiques , traités par l'acide muriati^iue ,
ont donné du gaz acide ranriatii]ue , et il reste,
après l'action de cet acide, du sulTiIetle soude.
Cette liqueur coniîeat d.nic du miiriatede soude
et de la soude comliin' e avec de l'acide car-
bonique, puisqu'elle précipite l'eau de chaux.
VII. Lxposéeàun aîr humide , telle liqueur
perd xa viscosité, se trouble , exhala une odeur
de poi-son pourri, se couvre d'une pellicule ,
prend une cuuleur brune, et laisse un résidu
I
d'uDC cousîslance molle et d'une odeur létlde:
la chaux et les alcalis mêlés alors à cetle li-
queur en diigage beaucoup d'anioiiiaque.
Vill. La sj'Dovie se mêle à l'eau froide, et
lui donne une fluidité visqueuse qui est mêaie
très-sensiblej en mettant six parties d'eau con-
Ire une de synovie. Ces deux liqueurs moussent
par l'agitâliou : soumises à l'ébullilion , elles
conservent leur fluidité visqueuse , perdent
leurtranspareoce , prennent un état laiteux don-
nent une eau blanche , et présentent qutlqties
pc-llicules sur les bords du rase.
IX. La viscosité que conservoit cette humeur
pendant son éhullîtion , offroit une circonstance
qu aucune autre liqueuranîmale ne manifeste:
après difIVrens moyens que j'avais mis en usage
pour déciiuvrir la cau-e de cet e Tisco>ilé , j'ai
reconnu que l'aciiie acétueux étoit celui rpii m'a
le mieux réussi. En versaui de l'acide atéieux
dani te raêlanj;e <l 'eao et desynovie, ces liqueurs
perdirent au-^si-lôi leur fluidité visqueuse, de-
vinrent claires , lian-parcnies , e offrirent une
masse de fib.e.i blanches , que )'ciileiat Tacile-
menlpar le mnyen d'un tubi'. Le résidu de la
liqueur, niiii->à t-vapurcr, dimn» des pellicules
qui étoient de l'alumine ; il a en-*uite tuurnï,
par cri-tahisdti 'n du niutiate de soude et im
sel umiallisâ eu priâmes sthés^ ce sel éiuit da
f> 1 .C H I H I E^ 13^
l'actîtafe de soude forniiî par la sonde conlenue
dans la synovie , et l'acitle ac(îteux que javois
employé.
X. L'a synovie présente plusieurs plié^omè-
nés , lorsqu'on la iraile avec des acides dansdiT-
férensélalsde concentra lion. I. 'acide su Ifurlque
cooceotré y occasionne uu précipîié floconeui
qui se dissout promplement drins la liqueur,
sans' en détruire la viscosité; les acides murîa-
ti^lue , nitrique , acétique , et l'acide sulfureux
agissent de même. Si on éiend ces difïérensaci-
des avpc douze ou quinze Fo^xpur poids d'eau ,
et qu'on les mêle à la synovie , ils en troublent
la transparence, sans en déiruire la viscosité :
s'ils sont très étendus d'eau, et que leur savenr
acide soit à peine sensible, alors ils détruisent la
TÏscosité de celle liqueur, qui aussî-tôtdevieat
claire, traosparenle, pt donne une matière filan-
dreuse qu'on enlèvi- facilement.* L'acide acéteux,
sans et' e éiendu dVau , psi très- propre à la sépa-
ratinn de celte matière; et c'est en me servant
deret aride quf* ie dé'erm^ne les proportions des
parties ronslilu^mtes de la synovie. 28R grains
de c Ite liqueur, Iraités avec cet acide, ont
donné 3+ grain-i d'une ■substance filandreuse, la
ligueur , mise ensuite à évaporer , a fourni i5
grain* d'alumine qui s'est préseniée sous la
forme de pellicules à la surface de la liqueur.
IL riafe
iiS Amnales
Le résidu a cnsuîle donnû par ciiâtalliâjtioii 4
grains de miiriate de toude et 3 grains d'aciîlate'
de siiude formé pa. la soude et l'acide acéleur
que j'avoiserhpioyé : la synovie avoit doj.o
23l parlips dVau de coinposilio:i,
XL Les carbonates de potasse ef de soude
s'unissent lies bien à la synovie, sans rien
changer à son élat \îsf]iieux : prive-» de leur
jiclde carbonique , ils paroissputen «ufnienter
iaflui'iité, et ont une aclion Irès-martpiée sur
le résidu de la synovie desséchée qu'ib dï-isol-
vent complellenl. .1,
XII. Ij'alcool versé dans la synovie y ncca-
sionue laSL'paration d'une substance llocunense,
sans en détruire la vi:tco!!ilé ; si eiisui e à es
dernier mélange on ajoute de l'acide acér ux,
on lui fui! perdre sa viscosité, et on en sépar«
une matière semblable à celle que j'ai obtenue
dans les expérierfKes precédenies , et que j'ess-
ditieai danit la suite.
XIII. La déciJ m position de la synovie à la
cornue donne, l". itue eu qui s'allère facilc-
nient , 2°. une eau cliaigée d aiuinomaque ^
3°. de l'huile enip\reuniatiqiie , 4°. du carliu-
nate d'ammoniaque; 5". il reste un chartion
^ui , lessivé , donne , par I évapnraiîon ^ du luU'
riare de soude et da caiboiiaie de .-oude.
Ce charbon pi'ivé de loui> ses ael» pu pUi-
i.m.
DE Chimie. 139
Ueurs lotions , exposé ensuile dans un creuset ,
brûle et laisse, après sa combustion , unecendca
blanche soluble daus l'acide nitrique. L'acîde
oxalique versé dans cette dissolution foirne do
l'oxatade calraire:!.! liqueur filtrée et ra pprochée
par l'évaporation laisse un résidu qui, chauffé au
chalumeau, donne un globule dont la dissolution
dans l'eau distillée est précipitée par l'ean de
chaux ; ce qui indique que cette cendre contient
du phosphate de chaux.
XIV. Dans leâ difFcrentes expériences que j'ai
faites sur la synovie , j'ai vu que lorsque je ver-
sois un acide Tégétal dans celte liqueur, soit
qu'elle fût mêlée à de l'alcool , à de l'eau , soit
qu'elle fût chaufTée au point de bouillir , il se
séparoit une matière sous l'élat fibreux. Cette
circonstance, qui ne se présente dans aucune
liqueur animale, m'a paru mériterune attention
particulière.
Les moyens dont je me suis servi pour obte-
nir cette matière, me faisuient présumer qu'elle
ne pouvoit être de l'albumine; car ces mêmes
moyens employés pour obtenir l'albumine dam
toute autre humeur animale, la piéseateroîent
sous un état bien différent. J'ai voulu savoir si
je pouvois comparer cette nouvelle substance
au gluten du froment : pacmi leurs propriétés
physiques je n'ai poiut remarqué de dilTérence
Tome xir. I
I
\
t
i3o Annales
bien sensible, leur couleur , leur odeur, leai
saveur éloîenL les mèiues; l'nn et l'autre <5toieQl
élaslitjues et avoieiit la propriété de coller aoi
doîgis: jusqu'à un cerlaîn point leurs propriél^
cbinitques ^Loîeiit let même;; Peau bouillant
donnoit de la consistance à ces matières ; 1^
acides minéraux et les acides végétaux conceqi
très les dissolvoient , de même (jue les alcalis
purs. Voici les caractères qui paroissent distii
gner la substance de la syuovie d'avec le glulert>
du fromput: la matière Hlaudreuse de ta synovie
se dissout par l'agitation dans l'eau Troide-, cettiU
dissolution mousse par l'agitation; les acides a
l'alcool y forment un précipité floconeux : son
mise à l'action du calorique , elle donne tim
éi:ume irès-blancbe et très- raréfiée. Toutes ce
propriétés prouvent que cette matière est d(
J'albuminedaus un état différent de celuidusanj
et du blanc d'œuf.
Il résulte decette analyse, que 2$8 grains de
synovie .contiennent,
i*. D'albiimiocsousunélatparticuJier. . 34'
a*. D'albumine ordinaire iSh
3*. De muriate de soude .Si
4*. De carbonate de soude Jt
j*'. De phosphate de cbaux de l à s
6**. D'eau 23».
Toti-l
J
D |t G H I M I E- l3l
Les expétiences dont je viens de tendre
compte prouvent que la synovieeit une humeur
d'une nature particulière; qu'elle contient de
l'albumine sous deux états ^ dont les caractères
pour être développés , demandent un examen
{ilus suivi, et dont je me propose de m' oc -
CDper. Je rae propose aussi de suivra les alté-
rations , que peut éprouver la synovie dans
difiTérentes maladies.
I3
A M K A L C s
MEMOIRE ■,'
Sur les Argiles, sur leur emploi dans les
verreries , dans les fabriques de porce-
laines , dans les fabriques de Jayance d' ]
pâte blàiiclie y dite anglaise.
Pour servir de Supplément à ces trois a^C
décrits par l'Académie des Sciences :
Ar J. H. Hassekfbatz.
PREMIERE PARTIE.
DES ARGILES.
Lu à i'Académta des Scisnces le 3o juin 1792-
X^'argilb est ua mélange d'alumine et A^i.
silice , qucIquefoÏ!! de carbonate de chaux, dsl
magnésie, de baryte, etc. elle se trouve dans i(
les entrailles de la terre de couleur blanche ,,
grise , bleue , verle , jaune , rouge , noire , etc.J
Les matières qui colorent Targile sont des dé-j
compositions de substances végétales , des bÎ4
tûmes ou des oxides mélallic^nes , dont les plill
communs sont les oxîdes de ter.
^^^^^tl
H f E. t3d
On peof distinguer à la calcination la natnre
des substances colorantes.
Lorsque l'argile est colorie par des décom-
positions de substcnce végêtate ou par du bi-
lurrie, celte couleur dïsparoît ji la cali ination,
ol l'argile sort du feu extrêmement blanche.
Lorsque Se oxides métalliques font partie
dds substances colorantes, l'argile, en sortant du
feu, a une couleur dépendante de la nature ,
de la quantité et du mélange des oxides mé-
talliques qu'elle contient.
L'argile est une combinaison terreuse tris-
répandue sur la surface du globe. Les lieux oit
on la trouve le plus communément sont le»
terreins modernes secondaires, c'est-à-dire ceux
qui sont formés de couches horisoutalesdecraJei
de pierre calaire coquillière-, de sable caillou-
leux etcoquillier, etcet généralement les ter-
reins que Ton peut regarder comme étant do
dernière formation.On peut consulterladiviriou
qne j'ai donnée des différens terreins dans un
mémoire que j'ai en l'honneur de lire à l'aca-
dtîmie des sciences, sur la perpendicularité des
filons fentes avec les couches de pierres qui le»
contiennent;
Oli trouve aussi quelquefois des masses el
même des couches d'argile blanche dans les
Iwrrerns primitifs; Ir plos souvent celte argile
1 3
I
»
I
I
l34 A M H A L E s
provient de la décomposition spontâo^e itt
granits ou de toutes autres pierres primitives,.
L'alumine pure sans mêlanged alcali est une
terre blanche, légère, que l'eau tient facilement
suspendue; elle a une sorle de ténacilé, lors-
qu'elle est mouillée, qui donne à ses molécules
la facilité de se réunir en masse, 3e pétrir de
manière à prendre toutes les formes que l'on
veut lui donner.
La ténacité naturelle de l'alumine pure lui
donne encore la faculté de se réunira diverses
terres extrcmement fines que l'on mêle avec
elle , de manière que le lavage réitéré ne peut
point ou presque point les séparée.
Il est peu de pierres primitives qui ne con-
tiennot de l'aluoiiae et de la silice. Ces deux
terres paroissent être géi:éralement répandues
et se trouvent dans presque toutes les combi-
naisons. ,
Lorsque les pierres primitives ou secoodaires
se décomposent , ainsi qo oo en voit des exem-
ples (Véquens dans les terrcins primitifs et se-
cond aires y l'a In mine, M silice et les autrcstertes
qili faisoient parties de ces pierres, sont entraî-
nées parles eaux; ces eaux t^'emparent de l'ar-
gile , c'est-à-dire, de l'alumine et:des terres
extiêmentenl fines qui adhèrent àses molécules :
les eaux s'empureiit de l'argîle et la tieaaeot
'1
:aaeoi ■
DE C II I M I i!;.
taspension ; les jubstances plus ^rossi^re'^.
Comme tes cailloux , les sables, etc. <|iii sont
délaebces par c«(le décoinposilion, et que les
eam eoiraînent au!>sî , sont di'poh^es peu-à-
pcu, loi'ï'tiuc l'argile ebt encnre suspendue. Ce
t'est f]ue dans les lieux oii leti eaux soot Iran-
quilles, comme les lacs, lesêtaogs, etc. qu'elles
hissent déposer l'argile.
Si l'oD y prend garde, cette marcbe simple
de la nature dans la décomposition des pierre:)
»rîmil»ves et même secondaires , le rassemble-
t séparé des diverses sabAlances, parlicu-
'ment de l'argile, s'accorde parfaitement
l'ordre et l'arrangement de ces substances
la surface du globe.
'o dédott facilement desdépills d'argile dans
lieux où les eaux étoient tranquilles, lacolu-
in de ce mélange de terre par des décom->
litioas dfl substances végétales ; car là où
l'eau étok tranquille, les végétaux pnuvoient
y croître et s'y décomposer, et les débris do
ces végétaux se mêlent avpc l'argile. On trotivo
en'ectivempnt , dans la plupart de ces argiles ,
tlaa racines entières qui oot été eoBevcliesavai'C
décomposition,
'our les argiles colorées par des bitumes et
accompagnent pour la plupart les miaes
icbarbuu de terre, il fuut rapporter la cause
I4
i36 ÂnifA&ES
de lenrs colorations à cçlle de la fortDâtioii é4
ce comboslible qui nous est encore iaconaue.
La coloiation des argiles par les oxides nié.
1allï(|ties p«<it avoir été occasionnée de deux
manières , ou parcs qne ces oxides , fâisaol par-
lie de la pierre <|ui a été décomposée et adhérant
à l'alumine , ont été entraînés par les eaux et
déposés avec l'argile, ou parce que ces oxides
ont été enlraîoés séparément par les eaux et
déposés avec l'argile.
L'argile colorée par l'oxide de fer qui est la
pluB généralement répandue, est employée,
savoir , la plus grossière à faire des briques et
des tbiles , et la plus {ine à faire de la fayauc*
ordinaire. Os fabrlcatiors sont assez connues,
pour qu'il soit inutile d'en faire mention. ^
Les terres argillenses que je considère dan»
ce mémoire sont celles que l'on emploie pour la
fabrication des pots el des briques à four dan»
le. verreries, celles que l'on emploie dans la
fabric;itii.in de la porcelaine el dans la fabrica-
tion de ta fctyance à pâte blanclie, dite fayance
anglaise.
Lfs terres argilleuses propres à ces trois sorte»
de fa''riiities ne doivent point Contenir d'oiides
métalliques: conséquemnieut elles se trouvent
réduiiej k la classe des argiles blanches ou no.
loréfR par des substances régétalea ou bitutui-
H i>E Chimie. i37
V^ es. Je développerai les raisons poiiF les-
quelles les argiles ne doivent poirjt contenir
d'oxîde mélalli4ue , en traitant de l'emploi de
l'argile dans les trois fabiicalions que j'exa-
mine.
Les argiles blanches ou colorées par les6ubs~
tances végétales et bitumineuses sont très-
communes eu France : je citerai ici quelques-
uns des lieux où l'on en trouve abondamment ,
en observant que lei lieux que je cite ne sont
quVne très- petite partie de cenx pu il se trouve
de l'argile blanche.
On trouve de cette argile dans les départe-
mens
de la Seine Inférieure,
de Seine et Marne,
de Seine et Oise ,
de l'Aube ,
de l'Eure ,
de la Mancbe ,
de l'Oise ,
de la Saône,
de la Marne ,
du Nord ,
des ArdenneSj
de la Meuse,
de l'Aisne,
du Cher.
'x38 A 9 H À L K é
de la Dôrdogne ,
du Lot ,
de la Hatite Vienne ^
dn Lot et Garonne •
de la Haute Garonne > V
do la Haute SaAne ,
dé la Haute Marne ^
du Haut Rina ,
de TAlIier^
du Pa» de Cabris ^
de Saône et Ldre , etc« etc.
JTài era imitile d^indiquer les position!
rées de ces départemens où Ton tronri
argile , parce que cette nomenclature i
plette auroit été trop longue , et que m
pose de les faire connoitre un jour d^uc
nière extrêmement détaillée. Jevaisseu
indiquer quelques endroits ou cette arj
déjà exploitée, soit pour des verreries, so
de la porcelaine , soit pour de la fayao
glaise, soit pour des pipes.
On exploite de la terre argilleuse pr
ctre employée dans des verreries , soi
fabrication des pots, soit à la fabricatic
briques de four, aux environs de Caboi
pirtement de Lot , près de fa Bastide^
tement de Lot et Garonne ; àFossaj, Go
DE Chimie. i^g
iBillicre, Forge, déparlement de Seine Infé-
rieure; à Neureux, Sancoiii, Pelïesin, Sainte-
I Catherine , département de l'AIHer; à Urcay,
ïaBouchotte, déparlement du Clier-, à Mon*-
ciînis, déparlement de Saône et Loire; Pfaf-
fenhein , déparlement du Bas-Rliin ; à Villea-
trand , près Montmiral , à Jussy, etc. etc.
Oa exploite de la terre à porcelaine à Saînl^
Yriex, département de la Hante-Vienne; à
NiderScheffelsbeim, département dn lîas-rhin ;
à Cliàleau-Hnn , à Bayonne , etc. etc.
On exploité de !a leire à fayance blanche
dite anglaÎKe , à Dèvrei, départeunent du Pas-
de-Calais ,à Monlereau jàMorel , département
de Stiine et Marne ; dans les environs de Port-
Louis, etc.
On exploite de Ja terre à pipe qtii peut aus&î
être employée pôar la fabrication dÈ Ja fayence
blanche dite anglaise, à Forge, à S. Aubin ^ à
Belbeuf, département de Seine et Marne, â
Dunkerqus , etc. etc.
On exploite dans plusieurs endroits du Bra-
bant voisins delà France, de8,argiles pour fche
employées dans les veri eries, dans les fabriques
de fayances blanches dites anglaises, et à la
fabrication des pipes. Ces lieux sont Audunes,
près deNamur, Âutroche, près de S. Guillaia
_tl dans les environs de Tournay. On en ex-
I
'i4a A Tf If A L E I
ploite encore proche d'Anvers , dans \ai tm
virons de Cologne, etc. etc.
N'ayant trouvé jusqu'à présent d'analysi
d'argile sur lesquelles on puisse établir queJ-
ques données , que dans Bergmann , n'y
ayant trouvé aucun détail sur les terres argil-
leuses de France , et ces terres devenaut tr^-
précieuses par leur usage dans les verreiies ,
les fabriques de porcplaînes et les fayanreries
à pâle blanche dites anglaises, j'ai cru urilp aux
progrès de ces manufactures de faire l'analyse
de celles qui soot le plus généralement era-'
ployées , de comparer les résultats de l'analyse
avec leur usage.
Je me propose de continuer ces analyses, dft
faire connoître un grand nombre de terres an-
gilleuses de France qui peuvent être employée!'
dans ces fabrications, et d'indiquer celles qtH
«ont les plu» propres aux divers usages qa«
]'on en fait.
Les argilesanalysées par Bergmann sontcellei'
de Lereiuos , d'Osmunde et de Hampshire^
leurs parties constituantes sont :
jdrgile de Lemnos.
Silice 47
Alumine 19
Cabonate S,^
Carbonate de magnésie 6,3.
■MHi^ms
^1
Argile iOsmunde-
Silice
loo ^^1
4.7 ^H
Carbonate de magnésie
Ar^îe d'Hamptl^re.
Silice «..«
loo ^^1
^H
•Aïnminct..^ ..,^1'.'......;:.
^1
Carbonate calcaire
Carbonate de magnésie
Bsi ces trois argiles analysées
1 contiennent de la silice , de
rbonate de chaux , du carbon
c, et de l'oxide de fer.
lOO ^^H
par Berg- ^^
l'aliiniine , 1
Ite do mK- ^^J
H»
La F
[ M 4 I' B f
: ]a silîc
I
i l'al^upUDe étoit I
1 proportion
dans ces argiles , savoir :
Lesargiiesdont je vais présenter les réstiltats
apaly tiques et que j'ai analysées , ont élé tirées
de i8 endroits différens.-
fOsmunde :: 60 : ii.
Hamépshire :: 5i,8: 35.
lieranos :: 47 : ig.
ï". Un argile du' département de Côte- d'Or
qui m'a été donnée par M. Sénovert;
30. De l'argile des environs de Tournay ;
3'. De l'aigile des environs de Neureux;
40. De l'argile des enviroos de Montcénîsi
départe métlT de Saône et Loire ;
S'. De l'argile des eavirone ^e la verrerie de
Saint e-C<ltiieri ne ^
6 '. De l'argile de Pelvesiu ;
7". De l'argile de Forge, département d«
la Seine Inférieure i
go. De l'argile d'Urcay,
go. De l'argile de la Douchotte ;
10". De l'argile de S. Yriex
1 1°. De l'argile de Neuilly, département d«j
l'Allier ;
i%o, De l'argile anglaise qui m'a été <
par M. Wedg -Wood ;
i3o. De l'argile de Luecnay;
14'. De l'argile de Sanroia ;
D s C H I M I E. 143
tB". De l'argile de S. Pardoue ;
16'^. Delà pâte à f3yan.ce blanche de la fa-
brique de Douay ;
1 6". De la pâte à fayance blanche de la fa-
brique deMontereau ;
17°. Du feld-epath broyé de S. Yriex , em-
ployé dans la fabrication de la porcelaine.
Quelques-unes de ces argiles contenoient
une Irèj-petilequantité de terre calcaire; d'au-
tres un peu de magnésie, mais jamais de fer, si
ce n'est par place , que l'on peut facilement
séparer à la main. Comnie les quantités les
plus considérables de terres calcaires et magné-
siennes que j'ai obtenues sont d'un grain sur
loOf i'ai cru devoir les négliger. Lorsque les
proportions de la terre calcaire et de la ma-
gnésie dani l'argile ne font qu'une centième
partie de son poids , etJssoe produisent presque
point d'effet sur les trois fabrications que nous
considérons dans ce mémoire.
Lesdifférentesargiles que j'ai analysées con-
tenoient sur 100 parties ', savoir :
jS d'aiuniiiia.
22. Ae terre silicéa.
Argile ôe\
lumine.
M. SénoTert .
iTournay. . . .
„ ( 44 d'alumine.
Neureux { 56 de lerre silii:*e.
Monlcén:
I 4 j de I
S 45 d'alumine.
( 5j de lerre silic^e.
M4
A N N A L E I
Argile de
f 36 d'alu
■ "1 64 âelp'
'alumine.
-rre silicée.
{36 d'alumine.
64 déterre siltcée.
'alui
Pclvesin. • . .
Ste-Catherino
grise.
„ f 37 d'à
*"0''g^ 163 déterre silicée.
Urcay
laBoiichotte .
Ste-Catheriue
blanche.
NeuJUy
M. (sid'alurainp.
"WedgWOod I76 <ie terre sUicéc
r ..^^..^ f IQ d'alumine.
Sancoin h»?''*""'";-
18» dei '■
^- Patdoue . . , .?'? dal
loJ de
Douay.
Mo„.e«.a....{JJ3;t;„,;,i^,.
{3s d'alumine.
68 déterre Eiltcé».
Hi d'alumine,
'l 69 de terre KÎlicêe.
{3o d'alumine.
70 de lerrosilicée.
{ayd'aUiniiiia
73 de terre silicée.
de terre sîlicée.
ilumïae.
terre tilicée..;
7 d'alumine.
83 de terra sîlicée.
Terres de S. Yriez. ,
C i9d'iiIumiDe.
JizHemagHesii
' 1 7(ieGuUâtede
'62 de silice.
magaesie.
luUatedebaryl
62 de
2 d'alumine.
Feld-Spath broyé de Saint- i '^ ^^ ^l^tie.
Yriez. I 8debarjr|e.
( 70 de silice.
Corn rus
B ■ -> G s r M I ■.' 145
Comme l'aoatyse de (i) la plupart de ces terres
n'a été faîle que sur des écbanlilloas qui m'ont e'té
donnés ou qui m'ont été envoyés , il est possible
que les argiles tirées des mêmes lieux aient quel-
ques diËTéreoces , car je me suis assuré que cinq
morceaux d'argile pris dans différeas eadroils
du même banc à Neureux, contenoieat :
{|>lIlio>.
3l,5<fBlumitie.
68,5 de silice.
N«. 2 i33d-olumme.
^67 de silice.
jjo 2 ... <^^ d'alumine.
^65 de silii:p,
„^ (38dalumi"niî,
■W ■ 4 ^62 de silice.
N. , 14° d'alumine.
• 3 ^ô-* de silice.
De plus } comme toutes les argiles retienaeot
une quantité d'eau plus ou moins grande , et
qu'il est presqu'impossible de les amener au
même degré de dcssicalion, on trouve souvent
des différences considérables dans les propor-
tions d'eau qu'elles contiennent. Aussi ne me
suis-j« proposé , dans ce mémoire , d'autres
comparaisons que celles des proportions de si-
lice et d'alumiae qui soot les substances prin-
(i) U est ûisé de voir que ces pritporiions ïoiil iinJù-
pendaiiies de l'eau et des substances gaz'^uses qui ont pu stt
dégager pemlunt i'analjse qne l'on a cru devoir négliger
et parce qu'elles n'eaireut pour rien dens les tercet cuiles.
lomG XIV. K
l4u A N H A L E I
cipales (|ui entrent daas la conapositioD àei
argiles, cl qui ont de l'iiiHueDre sur U fabrica-
[ion des pois de verrerie , de la porcelaine et de
la fayaijce 3 pàtc blanche dite fa^ance anglaise.
Si l'on y prend garde, il exislc deux gratidei
di(Terences dans les argiles :1a première > aiusi
qu'où peul le voir par les analyses de Berg-
tiiann el par celles de l'argile de S. Yriex , d^
pcud de la nature de leurs parties coDSlituantes^
el celle-ci a uue influence singulière sur leur fa>
i^ibilitc : la secor)dc , lorsque les argiles ne cOiH'
tiennent que de la silice el de l'alumine, «st dans
la varialion des proportions de ces deux terres.
Ou voit qu'elles varient dans celles qoe j'aï
aualyse'es cuire HG et aa; ce qui rend les pro-
portions presque quadruples les unes de» «uires.
Ces deux différences considérables entre les
argiles, la première'dans les 'substances qui les
coiaposenl, la seconde dans 1*9 proporiîous des
substances semblables dans les argiles qui sont
composées (I es mêmes terres, néeessitcni on choix
particulier dans les argiles stant de les em-
ployer. Comme toutes ces argiles, à rèxceptioa
de celles qui sont colorées par des oxldea mi
talliques , semblent au premier aspect avoir pi
de différence entr'elles , il est nécessaire que d
argiles soient analysées avant leur emploi.
La suite au numéro prochain.
'47
RAPPORT
^ait à V académie sur diverses cristallisa-
tions salines, qui lut ont été' présentées
par M. le Blanc.
j'AcADXMiE ayant chargé MM. Dauben-
xif Sage, BertLoliet et Haùy , d'examÏDer
IDC suite de ci-istaux satins qui lui a été préseo-
ée par M. le Blaoc , nous alloas lui eu rendre
:onipte.
M. le filaac a déjà obtena uo jugement faro-
able de l'académie relativement à plusieurs
oémoires qui renferment les resaltaU de ses
observations sur la cristallisation. Encouragé par
.'intérêt que l'académie a pris à ses succès il
/ient aujourd'hui lui racllre de nouveau sous
es yeux les produits de son travail , dans la vue
le se livrer à de nouvelles recherclies et de
ormer une collection de cristaux salins la plus
:omplelte et la plus soigoée qu'il lui sera pos-
ible » si l'acadéiaie juge cet objet digue d'être
nivi avec tous les soins et toute l'assidnité né-
lessaires pour le bien remplir. Avant de donner
lotre opinion sur le projet de M. le Blanc, nous
^ryvoos devoir ofTrir à l'académie un résumé
Rij
À
1
I^S A N IV A L E s
de totis les travaux entrepris et exécatés jui-
qu'ici par ce chimiste sur la cristallisation.
On avoîl remarqué qu'il ea éioît des crialaui
obleuus par les procédés de la cbimie, cominc
de ceux que l'on retire du seîn de la terre)
c'est-à-dire que souvent la même substance se
présentait sous des formes qni dîH'éroienl p)i
Cou moins enlr'clles, et que de plus aoe même
Lforme éloit' susceptible de varier dans les di-
Kuentionsrespectivesde ses diverses parties; raais
plfen général on aYoit peu réfléchi sur les circoDS-
lances qui àélermînoieiit ces différentes modi-
licaiioDS, ou si elle avoicnt Hxé l'atleotioD de
quelques chimistes, c'étoit seulement dans des
cas particuliers > comme celui de la cristallisa-
tion en trémie du marïate de soude, observée
. et décrite avec beaucoup de sotn par M. Rouelle
i'<{ui en a fait le sujet d'un mémoire imprimé
parmi c:nx de l'académie. M. le Blane «Vsl
proposé d'étudier ces mêmes circonstances , de
déterminer linflucnce qu'elles peuvent avoir sur
les métamorphoses des cristaux, d'en tirer drs
conséquences pratiques pour diriger la mardis
de la cristallisation , en un mot , d'en fair<^ la
base d'un art qui fût soumis à des principes
fixes el susceptibles d'une application raisonnv'c.
Une des causes qui contribuent le plus aut
variations de forme que subissent les cristaux
D S' G U I M t £. 1 "[^
l^rîgioaïrM d'ooe même subslance , et la diS'û-
vmte des proportions entre li;s principes corn*
|KHl«ns de cette «ubsiaoce. Aîosl ie sulfate d'a-
lumine ordinaire ou avec excès d'acide cristal*
JÎMÎ ea octaëtre régulier : eu ajoutant une cer-
iteitie quaniilé de base , on oblîenl des cubes ,
IfVt fi'il y a excès de l)Ase jusqu'au point de sa-
^lardtiûn , le sel ne erisiallise plus, et ne donne
qu'un tfia;^na. Si la proporlion de l'acide avec
)■ base varie entre celle qui produit Foclaëdre
i«t celle d'où résulte le cube on aura des
(«riilaux à quatorze faces dont six parallèle»
Jk celle du cube et huit parallèlet à celles de
•ToctaëJre et à mesure que le rapport des pria-
' cipes composaos se rapprochera de l'une ou
l'autre des limites entre lesquelles se trouve
reofermée la faculté de crislalliser , la forme ^
elle-même participera plus ou moins de l'oc-
iaëdre qui répond à l'une de ces timiles , ou du
cube situé sur la limite opposé. Il y a plus,
un octaèdre d'alun soumis à l'accroissement
dans une liqueur susceptible de produire le cube
cocnine d'un premier jet , passe lui-même à la
£brme cubique, et réciproquement un cube 4
d'alun placé dans une dissolution avec excès
d'acide , reprend le caractère des cristaux qai
.. naissent immédiatement de cette dissolutiou ,
t,se transforme eu oclaëdre.
R iij
l5o A IT N 1 t z s
Les dîffërens degrés de rapprocTiemenl enli
les molécules salines suspendues dans une j
queur, suivant que ces niole'cules abondent pln(
ou moins dans un espace donné, sont encon
une des circonslance dont M. le Blanc a sa tira
parli relativemeul à ion objet. Il a profilé aassi dé
l'influence de l'air extérieur, de la températact
et même de la position des cristaux au fou*
de la capsule , pour obtenir des résultats diver*
sifiées. C'est en porlant un oeil atlenlif et éclaÏM"
sur le mécanisme de tontes ces différentes <
ses , en démêlant leurs actions à travers l'espèek
de complication qui résulte de leur eoncour^
en isuivant, pour ainsi dire y toutes les naancci
des phénomènes qu'elles présedlent à l'obser^
vatioQ , que M. le Blanc est déjà parvenu , pour
plusieurs sels , à maîtriser les résultats de In crîfl-
tallisaiion, à faire naître telle modiUcatiou db
forraeplutftt que telle autre, à obtenir chaqatt'
forme isolée arec des faces très-proDOncées >
jonissant d'une belle transparence, sî elle en
est susceptible, et enlîn sous un volume soa-^''
Tent très-considérable, et dont l'ace roisseraent
semble ne recoonollre d'antre terme que cebu
de la constance même de l'opérateur.
Les cristaux de sulfate d'alumine que M.
Blanc a présentés récemment à l'académie ÏQSli^
fieat ce que nons venons de dire et l'un de
^H D X C II 1 U I E. 1 5 1
«o«s «'étant rendu à S. Bénis, y a vu clicz ce
cliimiste des cristaux de sujfaie de cuïyrc cl de
plusieurs autres subalances qui prouvent éga-
lement le succès avec lequel il a commencé à
exécuter le grand Ir^vail dont il a conçu Vidée,
et ce qu'on doit attendre de son zèle et de ses
talens pour le conduire i> sa perfection,
Nous croyons eu conséquence que l'académie
doit inviter M. le Blaoc à s'occuper de former
une collectiou complctte de tous les sels crîslaU
lises. Nous pensons de plus que l'exécution deic
projet niérîleroit d'autant plus d'être favorisée
par des cocouragemens particuliers, que M. le
Blanc y a déjà employé ua lems consldéraltlc ,
«t que la conslance avec laquelle il a suivi soei
travail lui a fait faire des sacriGccs auxquels son
peu d'aisance ajoute un nouveau prix. li^oEo il
seroit à désirer que la collection de M. le Blanc
fut placée dans un lieu où elle pût servir à Tins-
trnction de ceux qui cultivent l'hisloire natu-
relle et en particulier la cristallographie j et
que l'auteur se hâtât de publier tes diU'érens aie-
moires qu'il a composés sur ce sujet, pour di-
riger ceux qui souhaileroient se livrer à la pra-
tique d'un art oeuf à beaucoup d'égards, ioté-
ressant pour le progrès de la chimie, «t dont
OD pourra même tirer des lumières pour per-
fectionner U ibéoric de la cristallisation.
Kiv
I
l5a A H if A L c S
De la force des Acides , et de la proportion
des substances qui composent les seii
neutres ;
Ouvrage traduit de l'Angtais de M. KutWAff
par Madrae L.
XjA science de la natore ne doil sans coatrfr*'
dit son origine qu'à l'observatîoa et à l'expé^
rience ; maïs lorsqu'elle a fait un certain progrés|
les connoissaaces déjà acquises deviennent un
puissant Instrument pour en acquérir de noa<
vclles. Celte vérité est aussi évidente à l'égaré
de la partie chimique qu'à l'égard de la partis
mécanique de cette science : aussi son éludo
présente- t-elle un double objet, ou l'applica^
tioD des conaoissaoces déjà acquises aux arU
utiles à l'humanité , ou le perfcctionoement dot
moyens par lesquels on peut parvenir à <I«
nouvelles découverleSi Le mérite du premier;
lorsqu'on réussit, cslsaos conlredi t plus apparenl
et plus frappant ; mais celui du dernier n'etf
pas moins solide , et les procédés au moyen àet*.
quejs on peut y parvenir sont infiniment pli
délicais. Le succès du premier est le plus souvent
dû au hasard; l'tntentioo du dernier est au
traire de diminaer et finalcjnent d'anéantir toult.
dépendance du hasard.
i Dans Ici recherches eliiraiques , loates les
^écouvert'-'S qui ne (oiU pas purement acci-
dentelles soiil fundées sur la counolssance ile$
propriétés des agcns qu'on emploie, et parmi
ces agens 1rs acides et les sels neutres sont sans
contredît ceux qui jouent le plus grand rôle.
Pour les employer a vecsécui-ité, il est nécessaire
de CODQoltre avec quelqu'exactitude leur quaa-
,4iïé, leur proporlion^ leur état, ainsi que leur
4egré Je concenlratioQ ou de foiblessv. Ce pro-
jllcnie a été regardé jusqu'ici comme d'uoe
'1res - graade difficullc , et peu de persosncs
,19ot cherché -k le résoudre : pénétré de son
importance» et saos m'en dissimuler les difli*
caltés, l'en ai fait le sujet de mes recherches,
' ai employé, pendant les dix années qui
iDcnt de s'écouler, la plus grande partie
nés loisirs. Mes premiers essais sont déjà
nus du public ; leurs défauts cl leur imper-
1 m'ont été iodiqués de ta manière la plus
ante par MM de Morveau et Berlhollei^
l le mérite ne peut être ignoré dans aucune
i de l'Europe, Les moyens que j'ai depuis
! pour éviter ces imperfections, ou au
. pour diminuer les erreurs qui peuvent
wsaller , fûrment le sujet de cet ouvrage (i).
j) Cer écrit a été présenté en nTrîl dernier, et
A K N A L E s
De la proportion d'acides dans les acides
minéraux.
De i'Bcide muriaiique.
Cent pouces cubiques de ^az acide muria-
ttque pèsent} autant que j'ai pu l'eslimer,
60 grains , le baromètre étant à 29,6, et le
ihcrmomèlre à Sy degrés. Dix grains d'eau en
absorbent dix de cet air , le baromètre à 3g
pouces 6 lignes, le thermomèlre 3^9 degrés,
L'esprit de sel ainsi formé occupe l'eipace de
i3>5 grains, à peu de chose prèsj d'où il suit
que la gravilé spécifique de cet acide est i5oo
enviroa, et que la gravité spécifique de l'acide
marin le plus pur dans son état de condensation
est 3,o3 (i). Je n'ai pas observé si l'absorptioa
auroll ëlé lu, si la lelirs dn M. Poujei sur laquelU
beaucoup) de ces principes sont foadét, n*eùi pas éti
égorge.
(I) Que D = U densité du mèlauge " le poidi do ■
la subsiance la plus dense \ * sa densiié , / le poids d'un J
volume égaL deau et «'^/ les mèaies élémens de la 1
sobslaiice la oioîns dense: «lors D =r -Jius i'^xenu-
ar
pie ci-dessus n-tn' =20, eXHP = i3,3 , alors D_
B K C II I * 1 ï. i55
de cet air produîsoît de la chaleur ■ il y à lïcu de
le croire/ raais ce n'est pas une preuve q-jéla
condensation sort plus grantie que celîe trouvée
par le calcul. La gravité spécIBque de l'acide
murîatiquc le plus fort qu'on puisse se procurer
et conserver aisément , est ijigG. On trouva
par le calcul que cent parties de cet acide ea
I^Dtienncnt environ ^9 de celui dont la j;ravité
ipécifîqae est de t,5oo , et que j'appelb l'ctaloa
de l'acide murialique. L'erreur provenant de 1«
condensation excède à peine 1 oo i,5 grain
pour cent. Eu mêlant cet acide avec différentes
proportions d'eau , j'ai eu tes résultais d'après
lesquels la table suivante 3 été calculée.
MaÎDlenant , pour trouver la grawiic spécifique tlu gaf j
acide murialique condensé le plus dense, nous avons,*;
m + m'—r D i ■'
d'après l'équation cMes^t», /=; ~ ■ =: ■ — ■*
Il 1.1
= 3,3, et ':=: — = — :=: 3,o3 ; ce qui difleM
/ 3,î
très-peu du résultat do mou premier ouvrage. Mais une
erreur de pure inadvertance s'est iiilroJuita dan> les
calculs subséquens; i56£ ayant été écrit pour iSoz, If
résultat que je prést;iilai fut de 122 au lieu de 62 Ainiï
au lieu de 1^62 —• 1440 = i2z, on doit dire iâo2 ^
1440 =^ 62.
Alors «i-^ 1440 / = — ' — = 1175,51; m ^=6%i
111 S
fil
/= — = so : alors D ou la di^iiailé du milangô =
I
l'ahle de la tjuantUè d'acide étalon dont la
densité est de i,5(»o contenue dans de V acide
muTÎatKjUC d'une densité inférieure.
IJO
100
Pro-
por-
100
rf«-
psrlics.
Islan
punies.
dr IV-
parties.
àc ri.
7.1,/,
49
1,147
37
i,io;jft
2r,
1,191
4»
'■■14
1 oyH4
i5
J,I«7
47
i,ii,S
24
i,.S3
46
1.1358
M
1 oyio
45
i.iSîî
oJ
I,r,Hfi8
22
1,175
1,1 2«2
Ja
1,0«26
21
1,171
4J
;;;^a
M
1.07H4
2u
1.167
4=
1,0742
'9
i,i|-,3
41
i,u68
39
i,c63o
16
I,i59
t
1,1120
28
1,0345
10
I,i55
1,107s
27
1.0169
5
I,i5i
M
. Pour trouver les fractions eotre deux quan*
fîtes d'acide étaloo, tel qu'il est indiqué daos la
table (1)} à une décimale près, il faut prendre
r:z: ia56, à-peu-prèscommedanimoiipremior
ouvrage.
(l) Quoique la formalion àe cette table m'ail cofllé
plus de peine que les sulvanres , je crains qu'elle soîl
plug imparfaile , ma balance aynnt clé d^:raiigée da'ii
l'examen successiF des demités par l'action répén^sde
U Tapeur de l'acide.
Il D B C U I H l'i. iSj
différence entre les densités correspoodanles
•ux q^aIltités Intégrales de l'étalon et diviser
celte différence par lo; ce qui donne ud quo-
tient, lequel ajouté successiveoieut aux densités
Les plus foiblesy ou soustrait des plus fortes,
douoe les densités correspondautesaux quantités
d'éuloQ des mélanges iutermédiaires.
De l'acide sixljurique.
It m'a été observé > il y a quelques années;
par le Icès-babile et très-loyal chimiste M. de
Morveau , que dans tes mâlaages de cet acide
■avec l'eau , l'augmentation de densité qu'oa
4fouve au-delà de ce qu'indique le calcul, de-,
voit principalement être attribuée à la conden-^
satiou de la partie aqueuse plutôt qu'à celle
de la partie acide , comme je l'avois dit. Je
sentis la justesse de cette observation qui reo-
Tersoit les conséquences sur lesquelles j'avois i
fondé mes premiers calculs : cependant quelque j
convaiucu que je fusse que c'étolt de leur]
exactitude que dépeodoit la précision dans les 1
analyses chimiques , j'étois très- embarrassé pour!
trouver une méthode plus exacte de les former, <
jusqu'à ce que j'eusse entendu la lettre inté-
ressante de M. Poujet dernièrement lue à l'aca-
démie ( 1 ). Je ne pouvois ni faire nî me
(t) Et tnainleuant publiée dans lej Traniaciioiis da
U
»S8
A N H A Z. È 9
I
procurer de ]'acide sulfnrîque concentré dont It
gravité spécifique fût 2,000 à la tempéralare de
60*'. Cependant dans les climats froids cet acids
a été fréquemment prodait ; et comme c'est le
plus fort, ou à-peu-près, qui puisse être obtenu
par l'art, je l'ai pris comme éialoa de la force
de tous les autres acides de cette espèce. D'après
la multitude d'expériences que j'ai faite avec des
acides d'une deofiité inférieure comme i,fiS^6,
i,86Ug , i,âo43 , 1,7^00 , j'ai lieu de penser
que la condensation d'un poids égal d'acide
étalon et d'eau s'élève à 77 du tout. Alors afH
pliquant les formules de M. Poujet pour dé-
termmer les accroisse mens de densité, j'ai trouvé
^B les résultats ci-après :
Nombro
Nombre de*
Augmenlalioii
des pariies
punies de
deau.
l'acide éial.
densilé.
5
9S
o,oi52
10
■?^
0,0679
J5
«a
20
So
o,o«56
25
75
c,o&j9
3o
70
0.II19
35
o,.2.3
4°
60
8, ..79
45
55
O.IJ19
So
O.I33,)
Cq ajoutant ces augmentations aux grayitégj
D E G B I M I E. 159
■fiquei Iroavées par le calcul, et prenant
(liutn arilbmétique pour les qoaQtite's in-
fédiaircs de l'e'taloo , j'ai formé les cinquaole
iers Qombres de la table ci-après, page
Les antres l'ont été par des observations
iliates de la manière soivante, en obser-
que les gravités spécifiques étaient ton-
prises entre 59,5' et 60° , ou au plus à
du ibermomètre de Fahreoeit.
J'ai trouve par la partie précédente de
le, que 100 parties d'acide snlfurique con-
'é dont U gravité spécifique est 1,8472,
loit 88,5 parties d'étalon , et conséquem-
qae 4°^ grains de cet acide en con-
lent 534.
'. J'ai pris alors six portions de cet acide
lant t-hacuoe /fOO grains, et j'y ai ajouté
it d'eau qu'il en falloit pour qu'elles COD-
:»t respectivement 4^, 4^,44» 4^ > 4^^^
grains de l'acide étalon. Pour trouver la
quantité d'eau qui devoit être ajoutée à chaque
portion d'acide pour qu'il contint la propor-
tion donnée d'acide étalon, j'ai employé l'ana-
logie suivante : soit a: la quantité d'eau qu'il
faut ajouter à 400 parties de l'aciile pour que
le mélange contienne 48 pour cent de l'actde
iilors 400 ~ X : 554 : : lOO : ^S; Ce q'î
iGo À N « .A t E s
donne igi^oo -'- ^8 x = SS^oo ; ou 4S ar =!
55,400 — i^fioo = 10300/ et par consé({ueat
*i '
De celte manière )'ai trouvé les quaDlîtés
d'exu qu'il faut ajouter pour chacune des aulrei
proporlioQS.
Les Diëlatiges étant faits^ ils étoieot mis ji
part pËRdanI quatre jours et remués tous lei
jours avec ua tube de verre, qui restoit dedans;
ils étoieot soumis à l'expérience le cinquième
jour ; après quoi on en retiroit moitié , Ou ajou'
toit autaut d'eau qu'on avoit ôté de liqueur,
et alors ou les hissoit reposer trois jours. C'est
ainsi que j'ai déterminé les gravités spéci"
£ques correspondantes à 34, sS, 22, 31 , 30
et 19 pour cent de l'étalon, flix nouvelles por*
lions de 4ûO grains cbacune, de l'acide coa-
ceulré dont la gravité spécifique etoit i>83g3,
furent prises , et la proportion convenable
d'eau fut ajoutée à chacune; et après trois jour*
de repos et d'agitation répétée, Uurs deosités
à la lenipéralure de 60° furent examinés comoie
ci-dessus : par ce moyen oo obtint les gravîtéi
correspondantes à un acide qui auroit 36j 34>
52 , 5o, 38 et 2G pour cent de l'étalon. Moitié,
de ces portions mèléts avec moilié eau don*
nèreot, après trois jours de repos et d'agita-
tion
DB Chimie. 161
tion^ les densités correspondantes à 18, 17 ,
16, i9, i4 et i3 pour cent de l'étalon , à la
température ci-dessus. La balance que j'em-
ployois trébuchoit & ^ de grain chargée de
deux onces , et le solide employé étoit un petit
ballon de verre contenant du mercure qui, pesé .
dans l'eau à une température de 56 degrés et
suspendu par un crin , perdoit 37,88 grains de
son poids ; mais lorsqu'il plongeoit dans l'acide
nitreux ou acide marin ^ il étoit alors suspendu
par un fil d'or fin y et perdoit 27,78 grains de
son poids dans l'eau.
J'ai examiné et rectifié dans diverses occasions
plusieurs parties des cinquante premiers nombres
de la table de la même manière ; mais en générai
je les ai trouvées justes.
Tome Xir.
lOl A N K A L E 8
Table Jts quanath d'acide tulfuriqut étalon à 2O00 eoiiw
s Vaeidt sulfuriqu
d'uiu pemntti
68 Atfféi.
•■ spiâfiqut
~
—
b
loo
■ ii
100
'Hi
100
pi
parties.
"^-ï
parlitis.
n
parties.
||3
p.
e-
£
2 OOO
100
1.62,7
&
1.2847
34
.;,85,
99
1,6.22
66
1,2757
33
'.97'9
98
1,6027
65
1.2668
3a
'.9579
97
i.5o3a
1,5640
64
1,2689
3i
i.94»9
56
63
l,25lO
3o
1,9299
1,9168
95
,,5748
62
i,a4i5
:?
94
1,5656
61
1,2030
,,,04,
93
1,5564
60
i,aaio
"7
,,89,4
93
1,5473
il
1,2101
36
,.8787
9'
1,5385
58
1,2009
a5
i,S66o
1,52,2
57
1,1, iS
M
1,8543
89
.,5.02
56
1.1836
a3
,.8424
88
l,5l.2
55
,.1746
ïa
i,83o6
87
i,5oaa
54
1.1678
3l
,,8188
86
1,4933
53
1.16,4
20
1,8070
85
1,4844
5a
1,153,
'9
1.79^9
84
1,4755
5.
1.1398
tS
1.7849
83
1.4666
5o
1..30,
'7
1.7738
82
■.4'la7
49
1,1208
.6
1,7629
81
1.4.89
48
1.1129
i5
.,75.9
80
1.4099
47
ï4
1,74.6
II
1,4010
46
i!o955
t3
.,73.2
..3875
45
,,0896
1%
1,7208
77
■ ,374.
"^
,,o«33
11
,.7104
76
j,3663
43
, .0780
10
75
1.3586
4a
,.0725
9
'•'Mm
74
■ .3473
4.
,.0666
8
1,6800
73
i,336o
40
1,06,0
7
1,6701
7a
1.3254
39
i,o555
6
1,660a
7'
i,3i49
38
1,0492
5
i,65o3
7»
,,3l02
37
i,ot5o
4
1,6407
69
.,3o56
36
1,03,0
3
.,63i2
68
..a,5.
35
,.0343
^S^^
D B C U I M t B l6S
■es onze derniers nombres n'ayant été dé-
linés que par analogie, en observant les ,
s des décroiss«mens dons les quatre den-
I précédentes, on ne doit les regarder que
; des approximations.
toiir connoîlre quelle seroit à la lempéra-
e de 60" la pesanleur spéciljque d'acides sul-s
hques de densités données à tous degrés de
npérature enire 49° et 70 , et pouvoir ainsi
terminer la proportion d'acide étalon qu'ils
btiennent , j'ai fait les expériences suivantes ;
" s
Ctdïité
ipéciBque de Tidde (j
u
A
B
C
"
70
i,»?oa
1,6969
..3a4.'i
65
..83.7
1.6983
.,3K66
60
1 .H3Û0
1,7005
i.jsas
55
i,83a3
1 .70..7
. .:189s
. 5q
1 .8/p3
,.7ob%
49
i,84oï
i.3oi6
I On voit par ce tableau ,
f 1". Qu'au acide sulfurique dont la densité
mire 49 et 70 degrés se trouve approcher de
celle exprimée da ns la colonne A , gagne ou
Tcl 0,00116 de sa gravité spécifique par cha-
0 deux degrés entre 6° et 70° de Farenheit ,
Lij
i64
Annales
et 0,00086 par chaque deux degrés entre 4g
et 60".
2". Qu'un acide sulfurique , dont la densilé
entre 5o et 70" approche de celle exprimée
dans la colonne B, gagne ou perd o,ooii8 par
chaque deux degrés eulre So et 70°, et 0,00017
par chaque deux, degrés entre 5o et 60*; d'où
r il suit qu'un acide plus fort et moins altéré
[■ Jiar la variation de température , qu'un acide
plus foibte; ce qui d'abord ni'avoit paru être
une irrégularité ; mais depuis J'ai jugé que cette
circonstance dépendoit de l'accroissement de la
densité qui eetaugmentée, lorsque de plus gran-
des proportions d'eau sont mêlées avec un acide
plus fort.
3". Qu'un acide sulfurique, dont la densité
entre le 5o et le 70° approche de celle expri-
mée au même degré dans la colonne C , gagne
ou perd 0,00086 pour chaque deux degrés
entre 60 et 70° inclusivement , 0,00076 entre
êo et 60". Je n'ai pu appercevoir de différenca
«nlre 45 et 5o degrés.
De l'acide nitrique.
La gravité de l'acide nitrique le plus con-
centré que j'aie pu obtenir étoit de i,5543 â
température de 60° ; il éloit d'une couleur
rouge jaunâtre et si fortement pldogistiqué et
bbChimie. i63
volatil j qu'il étoit Impossible de faire aucune
expérience exacte sur lui, lorsqu'il n'éioit mêlé
qu'avec une petite proportion d'eau; mais lors^
qu'il étoit mêlé avec un poids égal , sa densité
augmentoit d'environ ^ du poids total. D'après
cette donnée je formai les cinquante premiers
nombres de la table suivante par le calcul^ en
adoptant les formules de M. Pou jet. J'ajoutai les
autres d'après des expériences faites ainsi que
je l'ai dit pour l'adde sulfurique. C'étoit com-
munément à la température de Sg^S^ i 60^ , ra-
rement à 60,5^ j que je déterminois les densités*
L'acide que j'ai employé étoit l'acide jaune pâle
dont la gravité spécifique étoit i)4o9g$ mais je
considère le premier comme étalon.
uj
^B 166 A X V A L E s
^^M Table de la quaaiiié d'aeide nîiriqae étalon dont la
^H dtnsiû en 1.5543 conitnue daat les aeides nierê-
^^M ^ucl de drmitls inférieures , ta température étttlU
^H de 60 de^és au thermomètre de Fareakiit.
1 -
1
1 .1
100
■3 5
100
■f ï
100
'i,î
parties.
'pi
parties.
ri
parties.
fi
■ ,5543
100
1,40.8
70
.,2586
44
i.5»,5
95
.,3,75
69
,,2525
43
,.5.83
94
.,3925
68
.,2464
42
,.5070
93
.,3875
62
.,2419
4-
92
r,3825
66
.,2374
40
.4844
91
..3775
65
1,229.
!l
.,473.
.,37"
64
1,2209
1,4919
S9
.,367,
63
,,2lS0
3?
' 1.4707
88
.,3621
63
.,2.52
36
..4695
67
..357.
6.
1.2033
35
1.4683
86
.,35ii
60
I,20l5
34
..467.
85
.,3468
5,
1.1,63
33
K
1.4640
84
.,34.7
58
1,1911
3j
■
1,461.
83
1,3366
57
.,,845
3i
■
1,4582
82
1.33,5
56
1.1779
3o
■
1,4553
81
1,3264
55
.,.704
39
■
1,4524
80
1,3212
54
..,639
:>8
■
'.4471
79
i.3i6o
53
,,,58'
«7
f-
1,^422
78
.,3.0»
52
i,i524
2«
1,4373
77
.,3o56
5.
,,,4«i
25
1,4324
76
.,3oo4
5o
,.,3.9
24
1.4275
75
1,2911
49
,.,284
23
1.4222
74
1,2812
48
.,1,4.
22
1.4171
73
1,2795
47
1.1165
2,
1.4120
72
1.2779
46
1.1, , ,
20
,
1.4069
71
.,2687 4S
,.,040
■9
^^^^^^^^[^^^^^^^■^^^^^^^^^^H
DE C n I M I c. 167
Comme la gravilé spécifique de l'acida nî-
ue varie considérablement suivant les dif-
irentes températures , j'ai fait les expériences
lirantes pour déterminer le rapport de sa den-
! depuis!.^ degrés du thermomètre jusqu'à
, avec celle même densité à 60 degrés, et
(ar conséquent pour trouver la quantité d'a-
B étulon contenu dans cliaque liqueur.
ccmpL-ia-
P«.n„„, ,p=c
fique de l'acide
A
B
70
■ .4,7a
.,»3fiii
65
..4--.5
,.,34.
60
'.4*79
i,i363
'jfi
,,43o4
,,.384
6d
.,431s
i,î4o6
! ^^
,,4357
,,747
Cette table nous fait 'voir,
1". Que l'acide nitrique dont la densité entre
S et 70° inclusivement , est semblable aux
ensilés correspondanle» aux mêmes lempé-
alures dans la colonne A , gagne ou perd
1,00107 par chaque degré entre 60 et 70".
0,000^7 par chaque degré enti'C 4o et 60°.
Et 0,0004a p ar chaque degré entre 45 et 5o".
a**. Que l'acide nitrique dont la densité entro
Liv
i68 Annales
45 et 70° est semblable aux densîtés correspoo-
dantesi ia racme température dans la colonn©
B, gagne ou perd o,ooo45 par chaque degré
«Dtre 5oet7o°, et 0,00033 par chaque degré
entre 45 et 60".
j II.
De la proportion ffes ingrédiens gui entrent
dans la composition des seli formés par l'a-
cide muriatique ordinaire.
Ce problême renferme toutes les difRcuIIé»
des précédens et eo outre quelques-unes qui lui
sont particulières; car, en supposant que la pro-
jportion d'acide soit donnée , il restepa toujours
à en déterminer la force : sans cela ce mot ne
présente aucune si)>niIicationdérmic. Il est donc
toujours nécessaire de rapporter l'acide à un
étalon connu. Les chimistes dont les recherches
ont précédé ou accompagné les miennes , ont
considéré l'acide que les sels neutres retenoïent
lorsqu'ilsavoientétées posés à une chaleur rouge,
comme le plus fort possible. Mais à moins que
tous ces sels ne pos.scdent te même pouvoir de
letenir les acides à unerhaleur rouge , ce terme
doit avoir une signiticalion différente suivant
qu'on l'applique à différens sels, et conscquem- <
ment il ne présente pas une idée déterminée.
Maintenant il est bien connu que les diBerens ^
■
DE Chimie. 1G9
neutres possèdent ce pouvoir à diOëren»
degrés. En outre le terme chaleur rouge est un
terme d'une grande latitude et comprend des
es de chaleur très - diffërens les uns des
■ On retrouveroit à-peu-près les mêmes diffi-
nltés, si on s'allachoit à di?lerminer la pro-
irlion d'eau contenue dans ces sels, en suppo-
nt toutefois qu'ils en contiennent tous quel-
les portions. On a généralement supposé que
i perte de poids ^ue les sets neutres éprou-
nt toriqu'il.1 son! exposés à une chaleur rouge,
pcprîmoit la quantité de leur eau de cristalli-
tion; mais il est maintenant reconnu que quel-
I uns d'eux perdent aussi une portion de
■Dr acide à cetle chaleur , sans |>arler de la
difficulté d'employer constamment dans lous les
cas le même degré de chaleur , et quand même
on pourroit y parvenir, de supposer qu'ils pos-
sèdent tous le même pouvoir de conserver la
partie aqueuse. D'abord l'ancienne opinion que
1& présence de l'eau est nécessaire pour la cris-
taJlisation, et qu'il en entre dans la composi-
tion des cristaux , est dénuée de fondement ,
puixju'il est maintenant reconnu que les cris-
taux peuvent être formés par la voie sèche. De
plus ceux qui se forment par la voie humide ,
ccunaie les cristaux pierreux , ne retiennent pas
1^0 Annai.es
la plupart une quantité sensible du liquide dans
lequel ils ont été formés.
Déier miné par ces considéralioas, j'ai aban-
donné en grande partie l'ancienne méthode, -et
j'y ai subslilué la suivanle. D'abord j'ai satur6
une quanlilé déterminée d'alcali ou autre baao
avec un acide dont la gravité spécifique n
toit connue et dans lequel je pouvois déter-
miner par mes tables la quanlilé d'acide étalon-
contenu. J"ai alor;! pris une autre solution d'un»
quantité connue de sel neutre de la même es-
pèce que (.elle formée par saturation , et j'ai
examiné la gravité spécifique des deux solutioTi»
à la même température , ajoutant de l'eau à la
plus forte des deux, jusqu'à ce que leur deo-
«ilé devînt égale. Concluant alors qu'il existtâl
une égale proportion de sel dans cliacune , et
la quantité absolue de «el contenue dans l'ons
des deux étant connue , il m'ctoit aisé de dé-
terminer la quantité de l'autre par le poid«.'
Cette mctlioJe cependant est sujelte à une pe-
tite inexactitude, car ou ajoute toujours un léger,
excès d'acide , de peur qu'il n'y ait une perta
de liqueur dans les essais de saturation avec let
couleurs bleues végétales, et cela rend la densité
de la solution duseirégénéré un peu plusgrandff-
qu'elle ne devroit être d'aprcs la proporlioa
de sel qu'elle contient j outre que dans plusieun
i
_ _. C H I M I E, 17»
cas la proportion de l'eau de crifllallîsation doit
être dûlerminée par l'exposition à la chaleur.
Du tartre vitrinlé ou sulfate de potasse.
Mon premier soin a été de me procurer de
l'alcali végi^tal frès-pur. Danscelte vue j'ai brûlé
nne quantilé de crêitie de tartre doiis un creuset
(l'argent, et après la dissolution , la rdiralion
etrévapoialion à siccîté à une chaleur rouge ,
j'ai trouvé (jue l'alcali pesoit iSaS^S grains : je
l'ai fait dlsHoudre dans de l'eau distillée, et le
total pesoil alors 4^ 70 grains. J'ai pris 56o grains
<]ut contenoient iso grains d'alcali non caus-
tique , et je les ai saturés avec de l'acide sul-
fiirique soigneusement purilié, dont la gravité
spécifique étoit i,5tj5, et qui, d'apn's ina table,
ttenoil 0) pour 100 d'adde étalon. La quan-
|lé employée étoit de i-ïo grains qui conte-
>ienl79 d'étalon. L'acide carbonique dégagé
oit de 54 grains, et par conséquent la quan-
elle de ralcali éloit 120 — 3»='8fi grains,
j eotulion élan] trouble, ju l'allongeai avec
I l'eau. Lorsque j'en rus ajouté SzSS grains y
i gravité spécifique éloit i ,0 1 3 , la température
BOt 60". Le piiids total étoit 56o-t^i3o-f-
S6 — 34 =."(394 grains. 43 grains de tartre
riolé (sulfate de polaese } diseous dans joif
graîm d'eau distillée ont k même gravité spéci-
D B C H I H I E. 173
Ion ou 82 à - peu - près d'acide sulfurî-
que le plus fort , et produisent 183 du tar-
tre vitriolé ( sulfate de potasse ) dans son
État ordinaire cristallisé sec. Cette dernitrre
conclusion est la plus certaine , étant indépen-
dante d'aucune erreur dans les calculs de la
teble.
Ainsi 100 parties de tartre vitriolé ( sulfate
de potasse ) contiennent 63 de pur alcali et 45
de l'acide le plus fort, équivalant environ à 5o,43
d'étalon.
11 n*y a pas de raison de supposer d'après
cela que ce sel contienne aucune partie d'eau
de cristallisation j on doit plutôt en tirer la con-
séquence contraire : car à une chaleur au-dessous
d* l'ignition il ne perd rien de son poids, el
«xposé à une chaleur rouge pendant une demi-
heure , il tombe en poudre , et 100 grains en
|>erdent à peine un : encore celte légère diffé-
rence peut-elle dépendre ou d'un peu d'humidité
accidentelle oud'une petite portion de sel perdue
el dissipée. M. Storr a remarqué que ce sel ne
perd pas d'eau de cristallisation à aucun degré
Bchaleur jusqu'à 5;|o degrés.
Nïur comparer les résultuts de celle méthode
S ceux que j'ai obtenus duQs^ies anciennes
lériences, j'ai évaporé la solution saturée à
eiccilé, employant à ta fin une chaleur de 36u
ly* A N N A L 8 •
degrés. liC sel ainsi formé pesoit i58 grEÛns.
Cette augmentation de poids pouvoit être due à
delà pousait're tombée pendant l'évaporation.J'aî
fait aussiquelques expériences pour m'assurerde
l'exaclitude de ma table; je n'en rapporterai
qu'une seulf. A654,5 grains d'une solution d'al-'
cali végétal qui contenoit 3iS,i6 d'alcali non
caussique j'ai ajouté de l'huile de vitriol ( acide
sulfuriqueJdonLiagravitéspécifiqueétoit 1,6045,
et qui conséquemment contenoit .54 pour 100,
d'étalon : j'ai trouvé que ayo grains étoieal né-
cessaires pour saturer l'alcali avecun petit excès
d'acide comme d'ordinaire. L'acide carbonique *t
dégagé montoitâ 61, S grains; conséquemment 1
la quantité d'alcali pur étoit i56 grains. La 1
quantité d'étalon dans celle de l'huile de vi- î
[ triol (acide aulfurique } employé étoit i45,8 i
grains; or si i56 d'alcali exigent, pour être^ |
saturés , i45,S de l'étalon aulfurique , 100 graios |
de l'alcali doivent employer gî de ce même 1
étalon. \
Comme ce sujet est inlimément lié avec pln-
sieurs autres de grande importance, tels qus.
l'analyse des eaux minérales , la théorie de la
leinlure , les causes de la cristallisation, la dé>
iiqucscence , les pouvoirsréfrigérens et lasoIi>
bilité des sels neutres dans l'eau et dans t'espritr
de-vin, je joins ici les dilTérens résultats ob-.
DB CHIXIE.
1,5
|D9 par le petit nombre de cliimisles qui ont
L- sur cet objet , avec quelques remarques
ipres ù fléterminer le jugement du lecteur,
blon M- Jtergmann loo parties de tartre
(.sulfate lie pelasse ) sont composées de
d'alrali pur, 4o d'acide et 8 d'eau : d'après
: proportion lOo parties d'alcaJi végétal
r exigeroient , pour i^lre saturées , 77 de l'a-
9 vUriolique ( sulfurique ) le plus fort : ce-
Rldant îl dit ailleurs qu'elles en emploient 78,5.
! puis deviner comment il a pu conclure
'il esisloit une aufsi grande portion d'eau dans
crislallisé. M. AVenzel trouve que 24o
lins de ce sel en perdent à peine un à une
r rouge : de-l;i 100 pailies d'alcali végétal
iduiruient au-dessus de iga de tartre vitriolé
s de potasse ).
. Wenzel trouve que 83,5 grains de pur
i végétai sec sont exactement saturés par
iy'jS giaius d'acide ^ulfurtque : la solution
nt évaporée, elle résidu exposé à une chaleur
nge lui a donné i5i,5 grains de tartre vi-
triolé- il infère de-Ià que celle quantité con-
tonoît 85,5 d'alcali pur et G*) de l'acide sulfo-
rique le plus fort ; d'où l'on est en droit de
conclure,
. Que 100 parties d'alcali végétal pur em-
ieut 89,63 de l'acide sulfurique le plus fort
1^6 A K K A L E s
et produisent i89,65 de sulfate de potasso.
3". Que 100 parties de sulfate de potassa
contiennent 54,75 d'alcali pur et 45,96 àâ
l'acide sulfurique le plus fort. Ces deux résul-
tats s'accordent aussi près qu'il est possible arec
les miens; et comme les méthodes employées
sont dififérentes, cette coïncidence est une preiiTft
assurée que les erreurs , s'il y en a qiielqui
unes , sont de très peu d'importance.
Du résultat de cette expérience M. Wenzd
conclut quelle est la quantité de l'acide le plm
fort contenue dans une demi-once de son acîd6^
sulfurique; car puisque 318,75 grains de c^
acide contiennent 69 de l'acide le plus fort^
34o grains en doivent contenir 76,75 (oa^
d'après mes expériences, 75,1 5), qui équivalndt
à environ H^igig de mon étalon, et 100 graînli
contiennent 38,4 de mon étalon : sa grariti
«pécilique est par conséquent i,3i8g.
M. Wiegleb répéta ces expériences exact»*
ment de la même manière que M. Bergmana'
et son résultat a clé cependant trèw-différent
car il a trouvé que Ô2 grains d'alcali par étoienl^
saturés par 53 de l'acide sulfurique le plus fort,
et que le sel résultant pesoit io5 grains. Comme
l'exactitude de cet excellent chimiste est bieà
connue, 11 y a lieu de présumer que les car*'
DE CrIMIR.
177
fances ont ronrouru pour occasionner iino
nentntion de p>>iils semblable à celle que
( oblenue daus mon expéiieuce.
Du riitre.
J*ai pris 5fio grains de la même solitlîon al-
; je l'iii allonj;r-e par iine addilinn an 6aa
• dVau, If tout coiiVii'inl , comme aiipa-
'81)1, 120 grains d'alculi vt^gelal non c^us-
. J'y ai ajiiul^ d? l'ariil'- nitrique dont la
^Vité sjiêi'îliiiiie èluit I,l-^i6<; la rjuiiiiiité né-
iire pour arriver au point de painralion s'est
Ipuvée de tTifi grain.^ Cet addc • ottlit-nlà Irés-
I près, suivant ma lubie, 33,t) grairm d'iicide
bon : ain>i la ipianlilé em|jloyt-e pour arrîvek*
Lpoint de Kalura'ioii , tn L-iinIi'n''ii '94. La
fte de l'acide carboniqi.e étoii de H4gtain'';
il sitil que la quantité d'akali pnretoilde
Tgrainfl Après avnjr laï-sé repoHcr la ^olllrïoD
ppildiinl quatorze lleiires, je trouvai «a giavité
Spèi'ifïiue de 1,0449, la tempéra'ure élNiit * ^'
degrés; le poids li-tal <loit i584 ^rain^.
i'' pii« alorM 7'to crains d'eau diMil>ée, et
•jout.inl du nitn- cri-talli-é en poiidrt asj.ez iin»
M aét'bé p.11- unP largue exposition a l'air, jo
trouvai 'pie lorhfj itM y u voit 1 ittgiaîiiMdr dissous,
la gracile spénfiiue 'te la.'oliCiun étoil ,0(49
41a même température que ci-ilessus; parcon-
Tome XIF. M
I7S A H N A L B •
séquent la proporrion de aitre étoit la mêa
dans Je* deux liqueur» , c'est-à-dire ,-^ — paitw
de chacune. Mainlenant [ j; — • i86,32 : c'é
toit donc la quantité de uitre régénéié.
Diiim cette exjiéiience , comme dans la pr{H
mière , la quiintité d'akali pur éluit Hb grains , (■
quantité d'étalon 10» grtins, la somme des deuS
igo : cependant la quantité du nilre nes'eKt t
yée que de iS6,3ff grain^î ; ain'i ÔGH ont élé rej»
tés comme eau pure : or ^i ;o4 grains dctatott
perd*-nl 5,68, 100 punies en pt-rdi oient env
S,.*), et de-là l'acide qui entre ddns le nître est plini
fort que l'acide étalon dans la proportion dot
]u3,5 à 100 à-peu-près , c'est à-dire que lod
parties de cet acide conl équivalentes à io5,5
à-peu-près de l'atidr étalon ,et par conséquent,
1". 100 grains d'alcali vé)i;étal pur salure a veo
l'acide nitrique produisent environ Qiti greiiH
de nilre et exigent , pour être saturés , environ
iiG du plus fort acide nitrique , équiralent i
120 de l'étalon.
2". 100 partiesde nîtrecristalli-ié contiennent
46,i5 d'alcali et 5?i,n5 d'acide plus fort qiM
l'éiainn dans la proportion ci dessus mentionné*
Ayant fait évaporer la dissolution snturée et
l'ayant exposée aune chideur de 36o degrés,
)'ai trouvé que le résidu ne peâoit que i 7g graiiu|^
DB CniMTE. ITg
llnsi il y avoit 7 grains dv perdus. Dans lo
^l'ancienne mélhode n'e-sl , datiMuii^-nn cas ,
I itélei^tueuse que lora(]nV|l« cfcl a|>[)lii|in;e .
Bnitre; car durant l'évJipcraiinn une jiurtioii
[vululiliHe , comme M. Valleiius i'a remitr-
îl y a long tems^. De plus , lorsiiu'il est -s.-
k a une chaleur rouge , une partie de l'ai'tde
■lifc>i|)e ou se décompose : de-Ià la gmnde
feren'-edan!' le» résulLits que j'ai préiérlfin-
nt obtenus. Q.iuiit à IVau decrUi.illiNaiiun ^
s pouvons u~8urfr que le iiitre n'en con'ii-nt
^nt. M.Slorr, quiaduuiié une àtlonlion jiAr-
idliéreàcel objf tilfouvt* qu'il rttipiil sa foiiue
letalline, et qu'il peid seulement i^a tians)>a'*
tace à une chaleur de 5()o degrés ; il pt nsa
■*il s'en évapore réellement quelque cIiuaq
prsqu'il est fondu , mais nous suviiris à pit-œnt
■ c'est' l'aride qui s'cchajïpe ou jjlutot (^ui
h décomi>oRe.
|La propuition (les sub^anres qui, d'après
, Bergman, composent 100 pariies de nitre
Cristallisé, sunt 4<(giàins d'alcali. 33 d'acrde
et lit d'eau. Il ne paroit pas avoir pris gaide
A la perte occasionnée par l'évaporation , et da
plus à celle époque on ne connoissoil pan la
décomposition de l'acide occasionnée par la
«leur. C«8 circonstances on) rendu ses résultuts
• 1 corniue l'ctoient auoù les nnens lors
M ii
l^q A V N A L R s
de ma première publicalion. Il a probabl-
alltibiié Ifi peite oi-casionnée par culte
pière ciiçou-'lanfcâ l't^vuporalîun de J'eau , et
ç'^ât pn'ir cela qu'il aMiii>iiii unesi {;raiiiie pro-«
popljon de ç^ piiitcipe danit la cuf^ipoMlioa
de ce sel. D'apiès lui ipo (laities d'^lçali pua
çïifîpi'oif "I I poiirèiie saiuréts , 67,54 desTaudâ
{]itf'ît|ue le plus fort et pioduirui<-nt S04 giaiotl
de uiirt:; cepeudant dans un autre endroï(.j3?
Bijïiireque luo parljesd'ulralîvé^clai pur absoff*
bent 6igr»ins d'adde nilrii^ue k plus fort. ..f
La délernùofitipri de M. Wt-aïe! est plus
exacte :5uivaiittuiS.),5grain ' d'alcali végHalipuç '
sont!saturi*«|>arï26ti^ia!psdt:6('Dacidf nitii^uE}
\e SL-I ainsi rniiué,aprè6 le vapuralion t-tJ'«spot
jjliim à une d'huée, t^^ajiruir rouge , jiesoit 17^,4
gr^ns. Oflà il conclut que , i,75,5 yi ajins d« iiilr4
ç^^t;lié à un *-oniu>i?ntefiient de chalpur-rouge,
contiennent 8.'ï,5 d'ali-niî pl {)o dp i'atifiv.niiri*
que ltf ptiik l'iTt. D'ap],c« cela 100 parties de
Bi(r<r coiitifnneiit environ 4fi d'al.culi.ol 5lt4i»r
cide. Ceièsullal apprqcUi^ |tlus piil'is d&iahr^rilA
que celui de^I. BergQiun : pMiqnits^iJ euigne
\if}9 plus giande projKn liuu d'acide ijue d'aU
cali, cecjv^ proM'.v.eévi'ktniMQnt luquanlitcd'aif
digajjé du nilri4ue, il s'en ^jtivruii. que ipo par-
tiet>d*alfali ))ur v^i^bul, pour êlt«;Katujt'iT«, en-*
\iroa luS parti^^^a t'^ùdo oitiii^uti ie.plùsfbrl
À
)> E C n I M I E. iSâ
■ride le plus fori : dans IVxpérience de M.
^nzel , \l n'en a élé empliiyé que ^5,5. Cette
MiiliDn pourniitbien èlre ullrihuéeà lu forts
ialeurroujje qu'il a employée ^ carbunseléloit
Kiu.
Que nnu8 i»ouvons es'iiner la force de
kide muriulique qu'il a employé ; car puisque
I grains conleuoienl 4f),.'» de Tucidr- le plu»
't, lGt>quels équivalcns à 96 île l'êlalon, loo
îains devaient contenir 4- gj.iins Ae. l'acide
talon, et par conséquent sa gtavilc spécifique
koil d'environ i,i8(ja(i).
Il est très probable que la différenre entre
les résultats ci-dessun et ceux île W. Wicgleb
tiennent à la grande chaleur |n'il a employée ;
car il trouve que loi graim de sel de muriate
de potasse en eon'iennent 85 d'alcali el Beille-
znenl 21 dr IVcide le plus fort.
£)u sel de glauher ou sulfate de Houde.
Un quantité d'alcali mJniTal iristallieé éva-
poré à siccité et écliaull'é uu rouge dims un creu-
set d*argent. a été dissoute duns de l'eau pure
dans une telle proportion , que 3(J7 grains do
celle dtssolutiijn cuntenoieoLâo^oâ d'alcali non
Caiixlique i-ec
( I ) Son résultat ett <]ue 340 graioi de l'adiJe (]u il a
tmpluyé M concienacni 54 de l'acide le plus foie.
\M Annales
La composition (le loo parties de ce srl dmi-
née par M. Bergman est de 61 d'alcali, 3i
d'aciiie ei8 IVaii D'a)jrès lui loofiarties tl'aJcaJi
végéial pur tlemaiiili'nr,pouiêtresHlurée8,^o,8a
de l'acide itiuriatique te plus fort el forment
enviiKn i64 grain« (ti* niuriatf i!e potasse.
Lesvésu tat> (le M. Wenz'-l diffère ni à peine
des miens : il trouve que 8 ,5 grains d'alcali
pur sont saturés pur :^o3 de son acide muria-
tiqile, et i]\ie le résidu, ajuès l'evaporation et
après avoir élé exposé à une chaleur loiige, pèse
139 grains ,donl 8,)5 grains sont de l'alcaU, et
4à,â suni de l'ucide.
D'où il .suit première ment que 100 partie»
d'alcaii vé^é<al pur produisent id4,.'> de iiiuriale
de potaii5e combinés avec âj,6 de l'acide mu-
riatique le plus fjit.
a". Que 100 parties de ce sel conllennent
6*, 13 grains d'alcali , f I 5.'i,58 d'acide. Il penss
que s4o parljes de ce sel, quand il est cristallisé,
en contienntnt 8 d'eau qui se dissipe à une chf^
leur rouge; mais il est probable que cetle pertB
est plutôt occasionnée par la dispersion du eeloil^
l'évaporatîon d'une partie de son acide, et qu'au-
cune portion d'eau n'est esscntiellemenlnéceiisaU
re àsaconstî'uti-m. Ctsl ce qui paroît (.onnrnti
par »on expérience même :car 8.>,,'ï paitieà d'al-
cali pur, d'après mes calcuLi . absorPeat ittiitS
DU CniMÏK. 187
position du sel; ou que et le sel a été échouFTé à
«icàlé , 100 punies en conliennent 4i d'aU'aliel
6g d'acide élalon. Il est vrai que si ce sel crislal-
li^è e^t éi'baufTé davanlege, il perdra une plus
forte proportion de son poid^* ; car j'ai trouvé
oue 100 parties en perdoieat 5.i lore même que
hchftieur n'égaloît pas celle de l'ignition ; mais
a venoit en paï-tie de la perte de l'eau inhé-
We à l'acide étalon et en partie à la perte de
pcidehii-mème, car lesvapeuiset les dernières
puUes roiigivsoieni les coidf-urs bleues végétales.
D'après M.Bevgmcn , loo parties de ce set
en contiennent i5 dVIi^ali , 37 de l'acide la
■jtlus fort et 5S d'eau. Si cela est ainsi , mo
Eirties d'alcali pur devroient en absorber 180
e l'aiide le plus fort ( quoiqu'il ail dit ailleurs
iulemenf 177 ) , et devroient produire 6*J6 do
Il cristallisé ou ^80 de celui privé de son ean
! cristal lisalinn.
Il y a une méthode pour chercher la pro-
brtion des élénien» de ce sel , que j'ai suivie
Ireroisetquîm'a donné un résultut à peu près
^reil à celui de M. Bergman.
J'iii supposé que 100 parties d'alcali minéral
rislallisé , parfaitement sec en apparence , sans
^e cependant tombé en elîlorescence, conte-
Dient 16 parties d'acide carbonique, 3o d'aï*
kli et m d'eau, comme M. Bergman l'avoit
t88
A V W * t B 5
annoncé alors. Cependant cH le proportion A'a-t
cMc carboni'(t>e dans des crblaiix pat rail«*tiicilt
secs ei non ellleuii-s m'a souvcni cchapi)é : qneU
I étoil de i9 pour loo.
quefois celte pro^ioilion
-qnflqiielbis île ih *•( raiemenl île i6 pour too.
IVldi^ comme j'ai imriginé<|utrlorsqne ce seléloït
parfailemi-'iil cri-itallisé, ildevnifexisliT une pro-
portion consl;inte entre l'aride carbonique et
l'alcali, que lu tliHtrt- nce que j'uln^rvois venait
d'un excèf! dhutnidîtc impeiceplible qui rom*
plétoil le p"idâ de lOO parties, j'en ai runiJti
que toutes les fois que je trouvois moinp d a-
cide caibutiique dan» lOO parlies de ce b«1, il'
conleuoil aussi moins d'alcali danc la inênie pro-
portion; de sorte que ni il) parlies d'acide car-
bonique en indiquent 3o d'aloali , i3 d*4icîda
carbonique eiiindiiiueroient i5 d'ale ;Iî. J'aiéU
confirmé d:Lnâ celte opinion par les expériencM
suivantes,
]'ai observé que loo grains d'alcali minéral
cristallisé, qui. conlenoimt 12 grains d'actd9
carbonique, étoient saturés par âa {>rains d'ao
cide siilfuiique , mais qu'une autre portion .
du même alcali qui donniût j^ crains d'acida
carbonique, en demandoit â6 du même acido'f
pour être saturée. Mr - ■ ^- - - -'^ - ^^
â-peu près. De mèm
lies de cet alcali qui dounoient lô d'acide car-
nlenanl 1 9 : /)3 : : i3 : ^&
vé que 100 par-
J
P V G R I H I E.
Ionique éloî«nl «aturées par 1:11 d'âcMe nm-
rialiqiie , UikIIs qii'iiiie mitre ))oition rlii riu'iue
alcali qui nv ronteiioil que i3,â (l'udcle rar-
boniiue n'iib»Ofboit que KiHdLi iix^ine acide:
or i5 : i5,5: : lai : k»^ à - peu -'prés, !I faut
iTvniier t[u« ces conclusions parni.ssbnl sulïisam-
ment probdbles, et dan"; cette supposition j'ai
Jait le^ expérienoes suivantes.
Ayant dissous 100 grains d'alcali m ln<? rai cris-
tallisé ddns 730 g'iiins d'eiiu , j'iii suturé celte
éolution avec de l'acideEirlfuiique dont la gra-
vité spérifitiue étoit i,56n4. la perle du ga»
acide carbonique a été de douze grains. Dj li
J'ai conclu (|iie la qiianlilè d'alcali pur émil de
Sa. La gravité spécifique de la solution étoit
de l,ot5 par une Icmpérulure deB*»", el son '
pdids <Ie 8(3o grains. L'acide conlenoîl 61 pour
lOo de l'ucide étalon.
J'«i aussi trouvé que la gra^ ité spéuGque d'une
solti'ion de 100 grains de sel degbuber ousiiUale
de sou'le dans 8.>(j d'eau éluit de Ln*."! à !#
inénte température} elconiuit; cette aoiulion cun-
lenoîl — de »oa poids de sel, j'ai eooda
que la première conlenoit la inêrue prnporlion ^
9t C(»»soqu«in»i''iit que la quaniité d? ce .-••l
élati. -T^ ■— 91,88 grains : mais ée celte quan<
igo Annales
tîlû 1 5 grains seulement étoient de l'alcali , at
Si, 73 (le l'acide étalon — '*6,7'! j par consé-
quent le reste étoil l'eau absorbée par la cmial*
lisalion = 45,i6 grains. Oe-Iàil paruîlrotl^uiiTQ
que loo grains de sulfate de soucie cristallisé
coiilienn>nt 1 6,32 d'alcali, 5-*,à-i d'adde claloOf
et49,i.'id'eaude cristallisation ; ce qui s'aceorda
à peu près avec la déteniiiiiaiion de M. Berg'
man : car mon élalcn est sans doute plusfoible
que ce qu'il appelle son acide le plus furi } et
si nous altiibuons seulement 7 grain» à l'ea^'
contenue dans mon atidtf étalon , il y aura iino
très petite diSercn.e. CeptudunI je crois maîiH
tenant cette déleruiinalion l'rronée^ comme ntt
fi'accordani pas avec le résultat du la premiers
expériencequifstdirecte, et paicequ'une |>tiili9
de l'acide se dissipe, lorsqu'on l't xpose a vat-
for lecba leur. Dfspoi tinns d'uicaiï uuuéral cri*-'
talli^é qui >'étoient ellleuries pur une t-xposilioS
à l'air pendant seize mois, se stml trou'
contenir difterenies proportions d'acide carbo-
nique. De plus nous pouvons souvent èirO
trompés, si noua ne faisons pas une altentioiî.
toute particulière, en ce que l'alrali eatum
réabsorbe fréquemment une puilion de l'acidt
carbonique qui s'est di^^-^jagé } de sorte que (S
perte de poids n'indique |<as In lolatite de l'acidt
carbonique contenue dans i'aloali, àiuoiosqul
B E C H I M I s. 191
lliqueur sufiû'amnient «aturée ne soit ezpOAéa
uir pendant quelifuea heures ( 1 ).
AI. Wi^iizel ayant saturé iso grains d'alrali
i^râl nun call^lil|ue src û\ec son acide -«ul-
|-ir]ue,u (ludvéque la prite orcasionnét- pjrle
klja^euieiit du guz acide cai buniqiie éloit do '18
La qnLinlitê d'acide eiupl'>yé étoit de
^f-i.^ grains , le sel résultant , après l'igiiiliun,
^162 grains ou ptulôl de 16),.') , allendti cju'il
t déduire un demi grain de U-rre qui c'est
icipilée de l'alcali. Ainsi la quantité d'alcali
Bur éloit 71,5 ; re qui , étant déduit deit)i,(i',
[ «Ic-nne 90 grains pour la quantité, de l'acide te
16 fort. Ue-Ià il siiivroil
[Jiie 100 parties d'alcali minéral pur exigent,
|Bur élre saturées , 925,87 de l'acide le plus
t el produtscut 4^5,8^ de nel de glauber ou
^fale de »oude sec.
Jl i'ennarr[ue d'ailleurs que 94o graînn de siil-
pe de soude crislallisé peidunl par l'igtiitioti
f-t grains d'eau; [«r conséquent loG (= s4o —
de sel sec absorbt^ni , en cristallisant ,
I d'eau. Alors ibt,5 de sel séché
a dans ces sones d'eipéricitces une cause
i païuit avov( ^chafpj à M. Kiivad j c'esi
Randc quantité d'eau <]uc l'acide cjrbonicjue csi sui-
E de dissoudre et qui V^bh.jj'C arec lui, ( Neie
■ trtutudtur ).
19* A W W A L E s
en abgorberoient 3o4,i6, et lu somme des deux
56.'),G6 ebi ja «juantilé de st- 1 criAlullUé |)iu(luUe
dans l'expérience oi-dessiis.
Ainsi , preinic:r«m<^nt luo parties de l'alcafi
minéral pur saturé avec l'andesulfurique peu-
venl produire environ 5ii dcbulfule de souda
criatallisé.
a". loo parliesdecesfl msiaiii-éronliennent'
l(),58 d'alcali , 34,6'i de l'acide te plus l'orl, «t
àâ,8 d'eau.
Le défaut principal qu'on pont: reprocher A'
,ces expéiiences , c'e.-) que M. Weiizel faisoit
dessécher son alcali par la fusion dans un creus
fief de terre :or l'ulcali a la prupriélé île se coi^
biner avec la terre argîlleuse et la (t-rre rîli*
ceuse. Celle dernière étoii à la vérîlé pr<^npilé«
jiendaulla saturalionavcc l'acide ; maïs iaterr*-
a.rgilleiisp ne l'éloit pas; .m cnnliaire elle ab^
sorbuit plus d'acide que l'alcali : d'où i) suïfi
que M. Wenzel a dû trouver une plus petite
proportion d'alcali que le sel pur n'en cnnl^
nuit, et il auroil trouvé an contraire une plo»
grande quaniilé d'acidt^ , !*'il n'en l'ûl pan chassé
une partie parla chaleur du l'igtiilimi à laquelll
il a ensuite exposé le .«el.
Si M. Wenzel n'ayoit pus ex précisément asfuiH
qxi'il avoit procédé, 'u fai-ant celle expA
fiedce, de la même oianière i^u'il i'avoil faîti
* D^ "Cn ï M I 1. ttjî
pour le sulfate de polasse, je soupconneroia
qu'il n'a fait que saturer l'atcali, et tju'il en a
conclu la proporlioa tic l'acide le plus fort con-
teou dans le sel sec. Or la quantité de cet auiJe
le plus fort contenue dans l'a cidesul fur ique qu'il
a employé, est exactement dans la même pro-
portion qu'il avoil trouvée ca formant le sulfate
de potasse. Dans le premier cas II avait reconnu
que 3 1 8,75 grains de son acîde sulfurique cou-,
tdnoicnt 69 de l'acide le plus fort, et dans le
second il a trouvé qnc aSj)55 grains du même
acide en conlenoient 90 : maintenatit 218,75 t
69 : : 3&5,33 : go : or cette proportion ne pon-
Toît se rencontrer que dans un seul cas ; c'est
celui où la chaleur rouge anroit clé égale dans
les deux eipériences , puisque le sulfate de
soude perd une partie de son acide à une telle
cbaleur.
M. Wiegleb a évité cette source d'erreurs ,
et il a approclié ainsi plus prcs de la vériléj il
trouve que 100 i^raitis d'alcali minéral sccdié par
une chaleur rouge perdent 4* grains d'acide car-
bonique lorsqu'il est saturé avec l'acide sulfu-
rique , et que le sel rcsuUant après qu'il a été
i'cliaiin'o jusqu'à l'iguition, pèse i5j grains. Ce Sel
consiste en conséquence , suivant lui, en 58 grains
d'atcaii pur et 73 de l'acide sulfurique le pins fort-
Ainsi 100 parties d'alcalipur seroïeut nécessaires
Tome Xir. N
194 A N N i. L E f
pour saturer i5o de l'acide li; plus fori , el pro-
diiii-oienl aSo Je s ilfale de Eoude sec. Il dil ail-
leurs que loo parlies de .stiirale de soude per-
dent 5o crains par la dcssîcalîon. Alors si 5o
grains de st-l sec en prenneiil 5o d'eau , i55 la
prendront i53 eL formcfoni 266 de sel cris-
laliisé : 100 parlïes de ce sel coiitieiidroîcnt
alors 31,8 d'alcali, 38,3 de l'acide le plua foit
el 5o (l'eau.
Du nitre cubique ou riîtrnle de soude.
J'ai salure S67 grains de la niêmc solulli
d'alcali infncial non causiique avec 1^7 grain)
d'acide nilrique dont la grnvilL- spécifique éloït
1,3754, cl qui cODleuoll /|5.7 par 100 de l'aciJa
étalon. La quantité d'acide carbonique perdoq
a été de 14 grains. Eu ajoutant 939 d'eau
gravite spccilîquc de la solution à la tenip^'
rature de 58,5'^ s'est trouvé;; de i^o^oi ; ce
qui, d'après une expérience de comparaîsou,
répond à Je sel. \\ y avoil un excis
d'acide d'environ 3 grains; le poids total était
de 14^9 grains : la quanlilc de sel étoît pal
conséquent ^ ^55 ,145 grain; ; la quan-
lité d'alcali pur ctoil 5o,o5 — i4 ^= 36,o5i la
quaulité d'acide étalon étoit 66,7; le total d«
aioS
loitl
ciiJa I
•A
DX CuiBiix xrp
deux = 102,75 : maïs Je celle quanlîlc' 8j,i42
seulemeDt enlroient dansia combinaison du sel;
le rcslant 27,608 cloit la quantité d'eau pure
perdue par l'acide élalon. Or, si 66,7 parties
de Tacide c'iaîon perdent 17,6 parties dVau par
leur combinaison avec Talcali minerai, 100
doivent perdre 2G,58^ et conséqucmment 7^,63
parties de ce fort acide sorU equivalenfes a ico
de 1 étalon , ou 100 de ce fort acide à 1 35,8 do
Tetalon nitrique.
De-là 56 parties d*;\lcali exigent > pour cire
satîirces , /^q grai.TS de l'.iclJc le plus fort ; con-
sequcmmenl 100 parlics de cet alcah eii.exigc-
roient i56 qui c'qui\a!cnt à 171 de Tacide ctalou
et produiroient '^'ji p:irtics de nitrate de soude
cristallise'.
2^ 100 parties de nitrate de soude contien-
nent 42>55 d^alcali , et 57,64 de l'acide nilrîque
le plus fort cquivaljiit a peu-près à 7''>,55 de
Tacide ctaloa.
lia dt!ler:nii}al!on de M. Pjergmann c«t fort
éloignée des rcsiillnts des ciiiniisios qui lui ont
succédé. Par soii caîeul, 100 parlîes de nilra'e
de soude co?uienn. ni ji tjraiiis d'alcali , 4^ d'a-
cide et 25 d\:au. D'jpros ces donirics , ickï
parties d'alcali miajral pur ou soude absorbe*
roient i54,4 ^^ Tacide nitrique le.plus fort, ou
i55,5, comme il la déterminé ailleurs (ce qui
N a
196 Annales
ne ilifTère pas beaucoup de mon résultat), et
produiroient 5ia de nilre cul)i(|ue.
M Wenzel a trouvé que 71,5 grains d'alcalt
minéral pur sont saturés par 547 de son ac!de^
nîtri'iU!', el que le sel résulianl après rîgiiitroqJ
pesoit 190,75 grain». Ainsi celle quantité con»'
tenoit 71,5 d'atcali , et les iig,a5 i;raiii5 res-
lans éloient l'acide le plus fort,
De-là , 1°. 100 parties d'alcali pur absoi Lest
167 de l'acide te plus Tort cl produisent 367 de
nitrate de soude.
a°. toc parties de nitrate de soude coatiea-
ment 57,5 à-peu-près d'alcali et 6a,5 d'acide.
Il dit ailleurs que 3^0 grains de nitrate ds
soude Cl islalliséperdenlggrains d'eau par l'igni-
tion , ce qui altère la proportion dans un certaiû'
rapport! car alors loO parties de ce sel crislallisé
ne coiitieiidroicnt que 36 d'alcali , Go d'acide et
4 d'eau. L'erreur de ce résultat vifnl évidei»<
ment de la même cause qui avoît trompé Mi!
■Wcnzel dans l'expérience sur le sulfate ds
coude. La perle qu'il croyait tenir à la vapo
risation de t'cau, provcuoit delà volaliiisalii
d'tino partie de l'acide.
Le résultai qu'a obtenu M. "Wiegleb <
beaucoup plus )us:e. Il a trouvé qrie i5"> grai
de nitrate de Roude en (-ontenoiijnt 64 d'if-
cali cl 69 de l'acide le plus fort j d'où il suilt<
Ë
O B C 11 I M I S. 197
1". qae 100 parties d'alcalî cxi;;ctil , pour être
saturt'cs, i!^9 grains de l'acide' le plu& loi l , et
produisent 3~ç) gr. de iiitrale de soude; 2° tjue
loo pu lies de ce sel (.oiilictineiil ^ i,85 d'a'catt
et 5îi,t7 de l'acide le pln^ l'orl. It eslreninr(]iiable
qtie noii-scdement j acide nitri(]ue cxi;<le en
plus grande r[uaiiMté dans lo iillrale de soude
4jtie iluiiii If nitrate de potasse , mais encore qu'il
I y tsl beaucoup pUis coiier-iilre'.
Du sel commun on i/irin'ate de snu'Je.
ZGy grains de la inéiiie solution alcaline con->
tctianl, 5o,o5 d'alcali minerai non cauKiique ,
Lent été satures par istj giains d'aci 'e muria-
■Mae, dont la gravité spécinque e'ioit i,i555*
l pL-rle occasionnée par le dt-g igenic'it de l'a-
Be carbonique s'est truivéei an bout de quel-
Ks heures, de ao grains. En ajoutani 36 grains
^ plus d'eau vl 4 de sel commun pur, la
■vite spécifique de la solution éloit i,odi4
Ba lcmpé:uture de 60 degrés : d'^iprès une
^érieace de comparaison , elle devoîl coq«
■îr de sel. Le poîils de la solutîoa éloit
i grains, et conséquemmeol la quantité de
S06
[ éloit = 60,74 grains ; mais comme
».n
f a eu quatre grain» de sel sjoulési le poids
l Sel rég'iaért,' éioit seulement de 5'i,-4- L'a-
[^ 5
t> £ C H I M I FJ 199
accès toutes les opérations relatives au niu-
i.a(e lie soude ^ assure que 91 1 grains de ce sel
7en perdent que 7,1 par décrépilation. M. Slorr
trouve qu'il ue perd rien h une chaleur au-
lessous de 590". Comme le sel commun ou mu«
'iate de soude ne se dissipe a aucun degré de
rhaleur pendant Tévaporation de sa solution, et
romme il relient son acide à la plus forte c*.a-
cur^ les résultats de MM. Wenzel cl TViegleb
5t particulièrement ceux du dernier s*accordont'
fe très peu-pi^ès avec les prccédcns,.
D'après M. Wenzel, 7^,5 d'alcali minéral
pur, sont saturés par 2GG,5 d'acide murialique.
Le résidu , après qu*on en eut séparé un graia
de terre et qu'il eut été exposé a rii;nîlion , pe-
soit i5i,5 grains. Cette quantité par conséquent
conlenoit 71,5 j;rains dalcali et Go grains de
lacide le plus fort. De-là 100 grains d'alcali
minéral pur absorbcroienl près de tf4 '^^ 1 acide
le plus fort et produiroient 1S4 de sel commuu
ou mnrîale de soude.
a°. too parties de sol commun ou muriat«
de soude cotJliendroient S/pSy d alcali et 45,65
de Taciitc le pins fort.
D'après M. \Viei;leb, io5 grains de muriate
de soude conli( nneut 5G grains d'alcali et 49
de l'aci'îe le plus fort. Ainsi 100 parties de. ce
sel coaliconeot 55 d'alcali et 4^»^ d'acides de-
N 4
300 A H V A L E I
là lOO parties d'alcali pur absorberoient 87J
(le l'acide muriatique le plus fort et produiroiel
187,5 de niuriate de soude; ce qui approd
Leaucoup de ma coiiclusion.
La proporliou doont-e par M. BergmanodiC
fcrc si ïorl de ces résultats , qu'il est impossi
d'y donner aucune confiance. 11 attribue à 1
parties de ce sel 4^ d'alcali, 53 d'acide et <
d'eau.
Des sels amnwniacaua: .
Arant de procéilcr à l'analyse des sels forint
par tes acides minéraux, il est ncccssaire d'ei*
miner la composition d^^ l'alcali volatil «ér
(carbonate d'ammoniaque) que j'ai emplof
dans mes espi'riences.
La proportion qije M Bergmann assigne sa
cicmens qui forment ce sel, est de 12 graiq
d'eau, 45 d'air Cxe ou acide carbonique et 4
d'alcali pur. Il ne dit nulle part comment il
reconnu cette proportion, et je ne conoo
d'autre mélliode pour la délermiuer avec exaC
titndc, que celle du docteur Prïeslley, i^o/woi
Jl de sa nouvelle édition (i).
D'après ses expériences, il paroît que «
mesures d'air alcalin (gaz ammoniaque) soi
(0 Pjge 3.19.
n K C u I H I t:
Bnrtiâs et réduites à la forme concrel^par
p^e mcsme d'aii- fixe ou gaz acide carboiiirjue,
■irL-5-|iC(i-pii.*s. Maintenant je trouve que loo
bvces cubiques de gax ammoniaque pèsent
6 grains, el que lOO pouces cubiques de
acide carbonique pèsenl 4''>5. Supposons
bnc qu'une mesure couliennent loo pouces cu-
ries ; alors deux racsnrcs de gaz ammoniaque
KSeroiU 36,5i grains et absorberont 4^)^ de
Bz acide carbonique , cL le sel concret ainsi
farme pèsera d2,8a. Mais si 83,63 parties de
irboiiate d'ammouiaque concret conlienneat
5a d'ammoniaque pure, autant privés d'caa
'il le peut être, 100 parties de sel concret
pnliendront 44 à-peu-près d'ammuniaque et
9 d'acide carbonique; et puisque lus quanlltés
Bcesdeux élcmcMS doivent toujours ê're pro-
Ortionnelles, le gaz ammoniaque ne pouvaut
Hif être rétiuit a la forme concrète sans une
""proportion convenalile de gaz acide carboni-
que) ni Cl" dcroler sans une proporlion conve-
nable de i^si2 ammoniaque, il en résulte que
coonoissanl la quaulîtc d'acide carbonique cou-
tcuuedatis un poids donne de sel sec, on pourra
loitjours déterminer par la proportion ci-dessus
la quantité d'ammoniaque qu'il contient. Or^
cette quantité étant trouvée, la quantité d'eaa
^uî excède celte coaieuuc dans les gaz aramor
Iliaque et acide carbonique, peat être égalf
iiiciil connue » puisqu'elle ai le restaal du poî(
«loiiué du sul.
2^11 vitriol ammoniacal.
too grains d'alcali volatil concret non caoSi
llqiie ( carLonatc d'amniOTiiaque) formé par II
sublimation cl (lisâous dans looo grains d*eati
ont (i'c saturés par i53 grains d'aciile sulfarî
que, doul la ycavilé spécifique étoîl de i,5654
cl qui conlciioicul Qi pour loo de l'acide et»
Ion. l*a perle occasionnée par le dcgagemen
de 1 acitlt: carlioniquc s'est liouTécde4^ {'l'atns
par coiist-queiit Is quantité d'alcali pur êtoî
de 35,35 grains. La gravité spéciBque de
sohaiou à la température de Si) degrés étoj
de 1,0627. D'un autre cûle la gravilé spéciGqB
d'une solution du 100 gmins de sulfure d'afii'
nioniaqiii; crisLallîsé, dau5 831 grains d'eau i
la tcnipctralurc de 69 digrés>étoiL éL;alcnieo
de 1,06^7. '-"^ propoi tiun de fcI éioit dune 1
mcnie duus les deux solutions, c'est-à-dire a
■ du lou!. Le poids de la solution qui coQ
leuoil le sel régénéré étoil de r 187 grains : aii
îa quanlilc de B;;1 qu'elle coiitenoit étoîl —
s.'"
c= 128,881 grains; la quaniïlc d'ainmoniaqi
ne G H I M I z.' âoS
*c ctolt 55jS5 ; la quanlllé d*acide étaloa
5t de 8o>52 grains; le total dés deux =
ifSj. Le surplus, pour compléter les 1^8,881
L forment le poids du sel , doit être Teau
^Dlant à i3|0ii grains.
%îiisi^ i^. 100 parties d'ammoniaque pure
lorbeiU ^^^yj grains de Tacide sulfurique
]on , et au moyen de Teau qu'elles conser-
DI9 elles donnent 3G4»6 de sulfate d'ammo*
<}ue cristallisé.
a^. 100 parties de sulfate d ammoniaque cHs-
lisc contiennent 27,4^ d'ammoniaque pure,
i47 d acide étalon et lo^ii d'eau.
La niéihode employée par M. Wenzel pour
terminer la proportion des élémens qui com-
scnt le sulfate d'ammoniaque , est très ingé-
;usc; maïs il l'a obscurément rapportée, et
c ne nie pa:oit pas avoir obtenu même sa
3pre confiance.
11 a jeté pcu-à-pcu dans une demi-once de
i acide sulfurique (i) 160 grains de carbo-
le d'ammoniaque concret et sec; il a trouvé
c la perle de poids étoit d'environ 86 grains;
3n a conclu que celte quantité d'alcali con*
toit 8G grains d'acide carbonique. Il ny a
I) Voyrz une estimalioa de sa rurce dans Tarlicle,
fatcde pcla;fte«
bii ne peut pas lui accorder: et comme '
pfcre (]ue te n-siiu des i3(j grains, c'est-
I 53,3() grains, sout dt: I alcali pur, il est
qtic sa coiiclusloQ u'est pas daiis se»
il oâl dune inutile (l'examiner les
ucncvs qii'il en liic. D'aprt;s moa calcul,
nlité du bUlfule d'an)inoniaf|ue qui résuN
; l'cxpéiiciice de M. "Wenzil , stroit
ns; car 340 grains de sou acide sulfu-
[coulicnnent 34)7^ ^^ mon acide elalon;
jsque 63,4? ^^ CB même acide étalon
1 dans la composition de too parties de
: d'ammoniaque, S4>73 enlrcroient daus
Je iSj gcaiiiS de ce sel : &ix grains out
obaldcmenl perdus pendaul l'evaporaliou
lie M. WeQzelj ou VuUlîlisés avecl'a-
iÇarbouique.
. B^rginann, □! M. AViegleb u'ont traité
f 'sel ; mais le docteur PrJeslIey vient en-
icî'à notre secours : li trouve que deux
i do gaz ammoniaque sont exactement
les par une de t^az aciiie sulfureux; d'où
L que 56,33 grains d'ammoniaque pura
ibciit 7u,3ai5 de l'acide sulfureux volatil
fort, et conséquemment 100 parties
taoïiiaque rn absorbent iq3. Le gaz acida
!eux,-4)us'unissaut à l'ammouiaque, dépose
irtie de soa soufre.
20G A H N 1. L E s
I}u nitrate d'ammoniaque.
loo grains d'alcali volilil concret non caf
tique (carbonate d'ammoniaque) dissous (
looo pariies d'eau , ont été satures
crains d'acide oitrique , dont la gravité 1(1
,i4iS grains cl qui contei
cilîque e
34,8 d'acide était
La
perle occasionnée i
le dégagement du gaz acide carbonique s'd
trouve'e de 43 grains; ce qui indique 55,<
d'aicali pur. (1) La gravité spécifique de U
solution éloit i>o4oi ; ce qui , d'après uk
expérience de comparaison , m'a indi(]a«
■ de sel cristallisé. Le poids de la solulios
• ».r
eloIt i5o5 groins : ainsi la quaiitilc de sel éloit
= 140-4^7 graids, ce qui est un pen
moins que la quantité d'animoiiiaque pure el
d'acide élalon employée; car la quantité d'am-
moniaque est 55,'^ et celle de l'acide clalua
conieiiue dans les 44^ grains de l'acide DÏIriqae
employé, est iio,Co'^, el la somme des deux
= i44i4^'!j cç q"' Q^ diffère que de
de la quautité. du sel formé. Celle quantité di
{i) Il semiilijEaiiiciy avoir uns erreur daDSletutWdi
M. Kinvao.
n E C il I M I r.
; Cflle de l'eau ahandonnee par l'acide élt'
7 cl si I lOjGofl grains d'elalon pcrdeiU "),q^
' leur union avec l'amninoiaqui;, iGo par-
I d'ctalôu perdront environ 5,5 , et de-lk
},5 parties de ce furt acid:; sont équivalentes
lioo de l'étalon.
lDi:-Ià, il suit aussi que loo partios d'alca!i
platil ou amiiioniaquepure en absorberont 5i6
t ce fort acide iiilreux , lesquelles seronl équi-
liciiles à Zij,4 Ueialoti, et produiront 4iti de
Blrale d'ammouiaque cristallise.
. lOO parties de nitrate d'ammoniaque contiens
fetit dune a4 d'ammoniaque et 76 de l'acide ni-
■ique le plus fort, qui équivalent ii 78,75 d'a-
ide étalon.
[ Ce[ici:dant je dois observer que comme le
dtrale d'ammoniaque employé dans la solution
'euve u'avoit pas été purifié par une seconde
islallisalioij, il contenait un excès d'acide; ce
i doit avoir introduit une légère iuexaclitude
s l'cxpérieiice; mai^ je ne forme aucun dmile
! ce sel ne contienne nu-dcssus de 70 parties
! l'acide le plus fort et au plus sS d'ammo-
iaque.
D'après 1\I. Hergmaon , 100 parties d'ammo-
laque pure absorbent iSi de l'acide nitriqua
^p'as fort; mais ce résultai ronlredit la règle
b'il a lui-même posée, que les bases qui onl
• plus fuible al'.racllon pour un acide quel-
ao8
A ir n A L E s
I
conque absorbent plus de cet acide que n'ei
absorberoit une quantité é^ale d'une base qui
cxerceroil une attraction plus forie. Or,d'.Tpiii
les propres expériences de M. Bergmano , io(
parties de sonde ou d'alcali mine'ral pur ab-
sorbent i55,5 de l'acide nitrique le plus fort
joo parties d'ammoniaque pure devroient donc
en absorber beaucoup plus. U est donc évideni
qu'il s'est trompé faute d'avoir pris en consîdé
ration la proportion d'eau qui entre dans la cor
position du carbonate d'ammoniaque concret,
M. AVenzel donne à ce sel une bcaucou]
plus grande proporlion d'acide, quoique celle
qu'il as:)igne me paroisse encore au-dessous ds
la ré:ililé. D'aprijs sou évaluation, 4^ partiel
d'à mmoaiuquc pure saturées avec l'acide nitrique
produisent 127 grains de nitrate d'animouiaqofl
eeclies pendant quatre lieures à une clialeur At
212 degrés : mais il faut remarquer que la d^
composition de ce sel commence à une chalei
beaucoup plus foible , comme l'a observé M.
Coruetie , et qu'il se sublime à la chaleur dt
354"- Cepeudaut il suit de celte expérience que
100 parties d'ammoniaque pure absorbent ao5
de l'acide nitrique le plus fort et produisent So£
de nitrate d'ammoniaque.
J'ai été curieux de répéter celte expérii
d'après mon ancienne méthode , et j'ai obleal
V s Chimie: 209 1
^^snltat suirant. J'ai saturé 3oo grains d'aU j
pi Tûlalil cuncr«t non caustique ( carbonats f
ntnonlaqtie) avec de l'acide n inique dont la
lavitt^gpûcînqueéloil i,i63â : j'en ai employi!
I grains. La perte occasionnée par le dégage-
nt du g32 acide caibonique s'est Ifonvée de
bo grains.- la solution évaporée lonlement à
Bt chaleur de 70 degrés , ou au plus de do , .
'.produit une masse saline crisIslUsée pour 1
, plus grande parlîe, qui peïoit 3g6 grains. ■
Ëi la quantité d'alcali pur ou d'amnioniaque^J
paprès la règle de proportion posée ci-dessus ',
ttoit de 78,6 : or , si ico parties d'ammonîaqne
ire en produisent 41G de nitrate d'ammonia-
ne , comme je l'ai déterminé pus liaut , yS,^ j
oient dû produire très-près de 827 ; cepen-
lOt je n'en ai obtenu que 396 : par conséquents
|y a eu 3 1 grains de perdus probablement pen- T
■ut l'évaporation.
pa muriale d'ammoniaque ou sel ammoniac *
ordinaire.
LlQO grains d'alcali volatil aéré ( carbonate
ntntnoniaque ) dissous dans joo parties d'eay I
t demandé pour leur saturation 3^6 graJn *
n acide muriatique dont ta gravité spécifit|iie
)oit de i,t355> et qui coutenoît > d'après mu
ble,34 grains pour cent de Tacide éialott;
Tome XÏV. O
I
SiO A K H A Z. E S
la quantité employée conleneît par conséquCi
t)3,64 d'acide étalon. La perte occnsionaée pj
le dégagement de l'acide carbonique s'est trot
vée de 43 grains ; par conséquent la qiianlil
d'alcali ou ammoniaque pure éloit de 3;
grains. La gravité spécifique de la solution
lurée éloit de 1,0269, ^^ '^ poids total
i3o3 grains.
L'expérience ordinaire d'épreuve n*indîquoît
que la solution conleaoit — '-— de sel , et con-
séqitemment que la totalité de la EolutioD ea
contenoit — tt = I23, 118 grains.
A présent la somme de l'alcali oa ammo-
niaque pure el de l'acide étalon =; 11-7,44»
dinérenceenlre ces deux quantités, c'est-â-dH
4,67 , doit être l'eau unie à l'acide étalon.
D'oii il suit, lo. qne loo parties d'alcali oq
ammoniaque pure absorbent 347, i d'acide él
Ion , et doivent produire 3G i de muriate d'ai
moniaque cristallisé.
a*. Que 100 parties de raurialed'ammoniaqiia
contiennent 27,62 d'ammoniaque, 68,49 '^'^
cide étalon et 3,89 d'eau. Cependant , Jorsqiii
j'ai fait cette expérience d'après l'ancienne mift
lliode, j'ai obtenu une beaucoup plus petitA I
proporlion de sel. ■■ ' '
10-
II
r -Ayant dissous 3oogramsde carbonate d'am-
tbODiaquc dans 1800 grains d'ean , et l'ayant
«aturé avec^e même acide murialique qui de-
uandoit 486 grains, etayant reconnu que la
perte de poids occasionnée par le di^gagement
de l'acide carbonique ctoit de 100 grains , j'ai
faîl évaporer la solution , et elle ne m'a donné
que 334 grains de mnriate d'ammoniaque. Main-
tenant la quantité d'alcali pur étanti d'après
mon évaluation , de 78,6, elle auroit dû pro-
duire, d'après l'observation ci-dessus, 384,6
grains de niuriate d'ammoniaque: il y a eu pat
cons^quent une perte de 6o,5 grains.
M. Weasel attribue à 1 10 parties de murîate
d'ammoniaque i6 d'ammoniaqueelS4 d'acide;
mais il est clair qu'il s'est trompé tant par nn(> -
mauvaise évaluation de la quantité réelle d'am-
raofliaque contenue dans le carbonate d'aramo-
niaqueque par la volatilisation d'une partie du
' durant l'évaporaiion de la solutiou saturée.
La suite dans le Numéro prochain.
899»
L
A H M A L E s
E X T A I T S
DU S UP PLÉMENT
AUX ANNALES DE CHIMIE
DE C R E L L,
Pour 1791 -,
Par J- H. Hassenpratz.
]\X> Kaps de Cornouaille nous apprend que
l'on trouve dans la Pyrotechnie de Vanuoc»
Biringuccion imprimée à Venise en i55o, la
description suivante des procédés de l'amal-
game ;
Pulvérisea el broyez dans un grand mortier
de fer les morceaux qui contienneBl de l'or
et de l'argent^ réduisez-les en limon ; lavez et
faites sécher ce résnitat.
Quand on veut amalgamer ^ on humecte le
limou avec dn vinaigre ou une dlssolalion de
sublimé, de vert -de-gris et de sel commun, |
dans l'eau ; on le met dans un moule, et on
agite ensuite ce mélange avec assez de mer-
cure, pour qu'il en soit entièrement courerl.
DE C H t M I r .
lie l'amalgame est fait , on lave 7e mô-
igfi pour en emparer les parlies terreuses, et
1 sépare l'or , Targent , le cuivre du mercure
Ile passant à travers un sac de peau.
l II.
LM. Kunsen MuIIer s'est Assurd par Vcspé-
«nce , qu'un régule de cobalt , puriBé de fer
■tria mélhode de M- Harmbsladt, est aussi
bu susceptible d'altra<;tion que le sien.
M. "Weingartner essaya de retirer du phos-
phore des v& , en combinant de l'acide phos-
prique avec du zinc , et en séparant le phos-
lore par la distillation. Voici le procéd:^ qu'il
^uivi , et qui oe lui a pas réussi :
I I) a brojé six livres d*os calcinés et réduits
1 poudre avec six livres de potasse purei il
fait calciner ce mélange, et il a lessivé le
pioduit de la calcination : il s'est précipité
(inq livres ii onces de terre.
La lessive a été saturée avec une livre huit
■ces d'acide sulfurique affoibli par quatre fois
Btant d'eau , et celle saturation a été mêlée à
I sulfate de zinc. Il s'est fait dans ce mélange
wn précipité pesant trois onces;, et la disio-
lolion évaporée a donné 4 livres 4 onces de sul-
te potasse
1
3l4 A H N A L s >
Les f rois onces '- de précipité ont été broyai
avec c]e fa poudrede charbon el mises dans un»
c irnue àe Hesse qui cotnmuniciuoit dans uor
récipienr pleiij d'eau. Cette cornue a éprouvé,
un feu violen' pendant cinq heures consécu-
tives, sans qu'il se soit dég.igé de phos|>huie.
M. Wciiigarlner annonce que le prr.cédi
indiqué par Schéele pour retirer l'acide du
treffle, n'est pas bien dispendieux et réussit
très-bien en grand.
EXTRAIT
Du premier Supplément ei du Cahier i
Mai 1791 , des -Annales de Chimie 1
CreH ;
• Par J. H. H A S s E K F R A T z.
Uk trouve à Arten , dans !e Wcjfmar, parmi 1
du charbon bruo, un fossile jaune , mou , écla-.J
■ tant, diaphane, que M. Werner a nooiméj
honigstetn , pierre de miel. Les morceaux or-^
dioairrs sont de la grosseur d'un pois; ils sont
très-souvent cristalliàés et forment deux pyra-J
mides opposées. M. Bruckmanq a iruuvé qu
D& Chimie. si5
ces cristaux se comportoient au feu comme le
sulfate de chaux* ils y brûlent et deviennent
blancs, tendus et feuilletés : ils ne produisent
ni odeur ni vapeur pendant la combustion de
la substance colorante..
2. 1 1.
M. Fuscks a fait de l'étfaer acéteux en ex-
posant huit oBces d'acétite de plomb à un feu
doux , )u^qu'à cb que l'eâu'de cristallisation fût
entièrement évaporée ; il mit cet acétite dessé-^
ché dans une cornue avec deux onces d-acide
suTurique^ il versa dessus trois onces d'alcool
bien rectifié, et obtint deux onces Sept gros
d'une liqueur qui lui donna une once d'éther.
Il obtint du résidu deux onees dix grains d'une
liqueur anodine végétale. Ce procédé est celui
de M. de la Planche^ apothicaire à Paris.
Voyez Chimie de Fourcroy, page 385, vol. IV.
Oiv
A W N A t B s
PRIX
Proposé par V Académie des Sciences ,
Four l'aonée I7g4-
jES végétaux puisent dans l'air qui les environ-
ne, dans Teau et en général dans le règne miné-
ral,lesmalériaus nécessaires à leur organisalion.
Les animaux se nounissent ou de Tégétaut
ou d'autres animaux qui ont été eux-mêmeï
nourri» de végétaux ; eu sorte que les matériau»
dont ils sont formés sont toujours^ en dernier
résultat, tiré» de l'air ou du régne minéral.
Enfin la fermentation, la putréfaction et la
combustion rendent continuellement à l'air d&
l'atmosplitîre et au rtgne minéral , les principes
quelesvégétauïei les animaux en ontempruntés.
Par quels procédés la nature opère-t-ellc
cette circulation entre les trois règnes? Com-
ment parvient-elle k former des substances fer-
menlescibles, combustibles (i) et putrescibles ,
(i) H esl très-rem ari|u aille que les sub>lant:es minérales
combustibles se trouvetil 1c plu; sauvE'nl brâlé», uu au
luuins engngées dans des combina îso us oïl elles sout peu
combustibles, et que lei végétaux les sf parent cl se I«i
npproorieiit pour «n former leurs malîi'iies îrfliinmi
TE. 2Ï7 "
^•des matériaux qui d'avoienf attcnne de
■opriétés.
I cause et le mode Jr ces phénomènes ont
Itoqii'a présent eavcloppés d'un votL' pi-es-
ppénëtrablc. On entrevoit cepenrlant que
te la piitriïfïction et la combustion sont
bbyeus que la nature eoiploie pour rendre
gae minéral les matériaux qu'elle en a
boUr former des Tégétauxet des animaux,
[étatton et l'animalisation doirent êtredès
^tion» inverses de la comfjdstidn et de li
Bfacfion. L'académie a pensé qu"il éiôh
Me fixer l'altenlron des satans sur la sttlu-
fce «fe grand problf ni». Tarid« qu'âne cëth-
Bn qu'elle a nommée à cet effet , s'occtt-
lan» relâche dans un local déjà disposé
cet effet , des phénomènes de la végeta-
D7elle a cru deVoîr s'aider du coneoufs 'des
kavans de toute l'Europe , pour ce qui conce'rtifc
la nutrilioD des animaux.
C'est dans tonte retendue du canal intesti-
nal que s'opère le premier degré de l'animali-
Ktion on la conversion des matières végétales
ta matières animales- Les alimens reçoivent
bne première altération dans la bouche par le
mélange avec la salive ; ils en rerfivent utie
l!e:7onde dans l'estomac par leur mélange avec
le suc gastrique; ili en reçoivent une troisième 1
.Bi
5l8 A I* H A L E *
par le mélange avec la bile et le sue pancT««*
tique. Convertis ensuite en chile, une partît
passe dans le sang , pour réparer les pertes qui
s'opèrent conlinuellemeot par la respiration e<
la transpiration ; enfin la nature rejette , sons U
forme d'excréoiens tous les matériaux dout ella
n'a pu faire emploi. Une circonstance remar-
quable , c'est que les animaux qui sont dans
l'état desaufé , et qui ont pris toute leur croifr
, reviennent constammentchaquî; iour.â
i fin de la digestion, au même poids qu'il»
Favoient la veille , dans dea circonstances sem-
rfalables ; en sorte qu'une somme de matière
régale: à ce qui est reçu dans le canal iuLestinal
[jBE consume et se dépense , soit par la transpii
!ïatiou, soit par la respiration > soi t enfin par lei
'^.différentes excrétions.
L'académie ne croit pas devoirpréseoterauX
■Iconcurrens tout ce plan de travail sur Paaima-
[ Usation , pour le sujet d'un seul prix ; elle sali
[.qu'il exige une suite immense de recberchesqui
r.He sont peut-être pas susceptibles d élre faite*
par uu seul homme, et sur-tout dans le tems
qu'elle peut fixer peur ce concours; elle a donc
^ru qu'elle devoit choisir un d«s principaux
Iraits de l'aoimalisation , et dans l'intention de
1rs parcourir les uns après les autres > elle 8
d'abord fixé son atientiou sur; riûflueDce
t'oie el de la bile.
ce «y
D E G H I M ï E. 5tg
On sait (jue le fuie occupe une grande pbve .
îdaBS le corpâ des animaux ; qu'une parliedii-^
sysiêine vasculaïre ubdomiaul est destinée à een
.viscèie ; que le sang y est disposé d'une ma-
nière parliculière , pour la sécrélion de Ia>
bile; que l'écoulement de cette humeur doit
se faire avec constance et régulai-jtéj pour l'in-
tégrité de toutes les fonctions ; que le fuie
existe dans I uns les ordres d'animaux, ju^iqu'aux
lectes et aux vers j qu'il est on accompagner
p destitue de vésicule du Hel, suivant lanalucsj
Ip^ces êtres; qu'il y a des rapports essentieUw^
pire laralte, le pancréas et le foie : Totlà les
semières données que l'anatovriie oITre depuis
png-tems aux spéculations des physiologistes;
pais elles ont clé jusqu'à présent presque slé-
ftles en applications : on s'est presque unique^!
|kent borné à coj)!>idércr les usages de la bilq> j
^ns la digestion. Cependant des déconvcrl^fti 1
Rentes sur la nature de celle humeur el *
i, partie coloi'aute, sur les concrétions, sur lâ^^
(irenchymedn foie.sur la composilicm huileuse
jfce viscère, appellent toute l'attentiun des
by sicieus. Il est facile de prévoir qu'outre Ja sé-
pjlion de la bile , on plutôt, qu'avee Ja sécré-
ion de la bile, un appareil organique aussi im-
porlaiit par sa masse , par se^ connexions,
dispositioa va8culaire> niiei Vcst celui du
I
330 A tt N A L E 9
fue, remplit unsyslême de foDClionsdont ta
science nV point encore embrassé l'ensem-
ble.
L'acadûmie, en proposant ce sujet , en pres-
sent toutes lesdilficultés , elle sait qu'il demande
des connoissances anatomiques étendues et sur-
tout une comparaison soignée de la structure
du foie considéré dans les divers animaux; elle
saitqu'ilexige des recherches chimiques puisées
sur-tout dans les nouveaux moyens d'analjfse
que possède aujourd'hui Ja chimie ; elle sent et
elle espère que ce travail obligera ceux qui i'y
livreront k déterminer la nature du sang d#-
la veine porte , à la comparer à celle du sai
artériel et veineux des autres régions, k suivre
cette importante comparaison dans le fœtus qui
n'a que peu respiré , dans les animaux à sang
froid j chez lesquels le foîe très- volumineux
paroitêlre d'autantplus huileux qu'ils respirent
moins ; à comparer le poids et la pesanteur Spi
cifique de ce viscère dans les mêmes individus^
à faire l'analyse de son parenchyme, ainsi qi
celle de la bile, dans quelques espèces prii
pales de chaque ordre d'animaux ; eu un mi
elle apprécie l'étendue de ce sujet ; mais el
rnnnoît en même-tems le succès des scieni
mnderues-, elle counoît le zèle de ceux qui
cultivent, et qui sont deslÎDés k en aggiao<
ED E G H I M ï E. 391
domaine ; elle est persuadée qu'il est tems
border les questions compliquées que prê-
tent les phéaomèDes deJ'éconotnieaDimaley
^r* que c'est de la réunion des efforts de là pliy-
VÛ^ue f de l'anatoinie et de Ja chimie , qu'on
C*cot se promettre mainteuBiit la solution de
^ï^s grandes questions.
£lle attend donc des concurrens pour ce prixj i
'**. un exposé comparé et succint de la forme,
^^u volume, du poids et des connexions d^ I
^^bie et de la vésicule du fiel dans les diverserl
^^lasses des animaux, depuis Thomme jusqu'aux -I
^Sosecies (i).
» (tj Oi ne demande poini une description nnalamiqaa'fl
détaillé; mais une simple comparaison génirale de Ia ï^
■truciure, (le l'étendue , data connexion du foie. Il ne sera
"{MU non plu» aécessaire de suivra <« travail analomique y
non plu« r|ue l'aoaljrAS chimique, dans un grand Dombre
d'espèces d'animaux.
L*acai!éaiie , en suivant à cet égard le même plan que
pour son programme îur le nerf intercoslal , propose aux
cdiicurrens de choisir dans les diverses classes d'animaux
quelc(ues-unes des espèces luivanies^ cousidérâet par
rapport à leurs âîfTérences analomiquei.
L'iiamme , lofaeius, l'adulte, le vieillard.
Parmi les quadrupèdes , le singe , le rat , le lapin , le
chien .le cochon.
Parmi les oiseaux , le coq d'Inde ou le coq , l'aii'e ou
b buse . It corbeau , la cygogue ou le hérgn , l'oie ou
le cvgne.
Wv
232 " ANNALEii
i". L'analyse comparée de la bile dans ctt
- î^iRerens animaux , en clûterininant sur-tout la
propoftioH et la nature des diverses substancM
- qui la forment.
S**. Un examen également comparatif de la
nature chimique du parenchyme du foie dans
les mêmes espèces.
,: '■^°' Ce travail anatomique et chimique suivi
.dans quelques principales espèces d'animaux
pris à dilTécenles époques de leur vie, et snr-
■ tout dans celles du fœtus et de l'adulte.
S°- Le résultat de toutes ces recherches re-
lativement aux fonctions du foie et aux usages
- de la bile, leurs rapports avec les autres fonc-
ttonsde l'uconomie animale; unique but quese
propose d'atteindre l'académie.
6". Sans rien exiger de posiiifet de suivi sor
l'état pathologique du foie et de la bile , les
auteurs pourront étayer leurs idées des prin-
cipales altérations que les maladies présentent
dans le système hépatique et biliaire, chei
Thomme , les quadrupèdes et les oiseaux.
L
Parmi les quudrupèJet ovipares , la salam
tortue , la grenouille.
Parmi les serpens , la coulfiiivre, l'orvet, la vipènl
Parmi Us poissons , la raye ou l'ange, l'anguille,
fier , le brochet , la carpe , elc,
Qiicl<iiies grosses espèces il'insrclcs ou de t
^^
Chimie. 3a3
Quoique l'académie ait cru devoir fixer par-
fîcnlièrement l'attention des concurrens sur le»
fonctions du foie , elle avertit les auteurs que
dans le cas où elle n'auroit pas reçu le mémoire
qui remplit le but qu'elle se propose , elle ac-
cordera le prix à celui des concurrens , qui ,
saus embrasser le problême dans toute soq étea-
dae, lui offrira un travail intéressant ou des
découvertes importantes sur quelques-unes des
humeurs principales qui concourent à la diges-
tion et à la nutrition , telles que la salive, le
8nc gastrique ou le suc pancréatique > ou même
sur une humeur animale, dont la connoissance
approfondie pourroit répandre un grand joue
sur la physique des animaux.
Le prix sera de Sooo liv.
Les savans de toutes les nalioDs sont invités
à travailler sur es sujet, et même les associés
étrangers de l'académie. Elle se fait une loi d'ex-
clure les académiciens r^gnrcoles de prétendre
à ce prix.
Ceux qui composeront, sont invités k écrire
en français ou en latin , mais sans aucune obl^f-
tion: ils pourrout écrire en telle langue qu'ils
voudront ; l'académie fera traduire leurs mé-
moires.
On les priequo leurs écrits soienttrès-Iisibie*.
Ils ne mettront pas lenrs noms à leurs ou-
lie , ou les J
S. Dans o^à
^^^ Annales, etc."
vrageSj mais seuletupat nue seotenceoudevise;
ils pounoiit , s'ils veulent , attacher à leur écrit
un billet séparé etcaclielû par eux , uù seront,
arec cette ^lême seutence , leur uçin , leurs
qualités et leur adresse; et «ç bïHet ne sera
ouvert par l'acadccQiç ({n'en casque la pièce
ait remporté le prix.
Ceux qui travailleront pour le prix adresse-
roDt leurs ouvrages , francii de port , à Paris ,
au secrétaire perpûtuel de l'académie , ou les
li^i feront Fpmflttre eulre |pô m^jne.
second caï , le secrétaire en doooera
Xeoïs son récépissé, ou fera niarquée la sen-
tence de l'ouvrage et son nuniijro , selon l'ordro
ou le tems dans lequel il aura été re^u.
Les ouvrages ne seront reçus que jusqu'an
preoiier janvier 1794 exclusivemeat : ce terme
est de rigueur,
L'^cadépitie, M son gfisemblÂï.ptiblique d'a-
près P-4qiie> de U .^jâine année > proclamera U
pièce qui aura remporté le prix : le trésofief
délivrera les Sqoo livres à Cfil^i^uMili/appor-
tera ce récépissé- . , .,. . ..j.
S'il n'y a pas de récépisâé du secréÉaii'e , II'
trésorier ne détivreia la somme qu'à l'auteiir
même qui se sera fait connoîlre, ou an porleW 1
d'une procuration de sa part.
ANNALES DE CHIMIE. |
SEP T E M B R E 1792. X
EXAMEN CHIMIQUE
la sérosité produite par les remèdes
vésicans ( i ) ;
Par M. Margueron.
Lu à l'académie le 19 juin 1793.
/h sait que les remèdes vésicans appliqua
' la peau y produisent de la ehaleui^, dé
nOammatioQ, une douleur vive, et l'élération
B vessies remplies d'un liquide connu sous le
Dmdesérosité. En sou mettant à l'examen celte
queur, mon principal objet étoit de pouvoir
I (t) Depuii la lecturr de ce mémoire , j'ai rxaminé
kjérosilé que proiUii^eur les synapismes, les hrûlurps .
[qùre de cerlains iiispiles, enfin csite husicrur qui
menue dans ks pusUiles des mdndies cutanées, .f e
me à la fin de ce mémoire l'extrait de Vaiialyia
I j'ai faile de ces diS'Ëreiis fluidta.
Tome XIV. P
226 A W N A t E »
faire -canaoître la nature de ce ilaide et Je dj-
lerminer à quelle e^p^e d'humeurs il pouvott
apparlenir.
J'aianalysécelîquide dans plusieurs circocs*
tances : i". lorsqu'il a clé produit par des sujela
ail'ectés de maladie putride; 2**. lorsqu'il m'i'
été Fourni par des personnes en saïUé , à qui
on avoit appliqué des vésicatoires pour det
maladies locale.^, telles que des ophtalmies, det
douleurs rhumatismales , et autres maladies oit
les humeurs ne sont point altérées.
]J. l.e sujet qui m'a fourui la sérosité que j'at
d'abord examioée , ëloil jeune , d'une foible
constitution et attaqué d'une maladie putride:
une emplâtre vésicatoîre appliquée aux jamiiet
du ;na1ade produisit bienli*>t l'effet ordinaire:
lorsqu'au bout de douze heures on leva l'ap-
pareil, on appen^nt une vessie cjui , ayant élé
ouverte, laissa découler une liqueur demi-irans-
parente, d'une couleur ambrée; on j recoanut
l'odeur des résines et des cambarides qui en-
trent dans la conipo>ition des vésicaloires : la
pesanteur spécifique de ce fluide étoit plu»
grande que celle de l'eau distillée, et éloi^
ù ce derniej- corarae 288 sont à 3oo : ce fini
avoit «ne saveur salée el verdissoîl la irintiMtJ
des violettes : quelque leras après qu'il ftlft'
readu , il s'y forma un reseau qui , se retirai
p^
D ï C H I H t E. 227
Vbojôiirs sor lui-même, pioduisît une pellicule
nui se précipita an fond du v;iBe.
III. Pour connoître ce qui pouvoit donner
lieu à cette séparation, j'em recours à diverses
expériences : dans un vase chauffé à 3o de-
grés, je reçus de la sérosité : dans un autre
refroidi à 10 degrés, j'y reçus la mêmfe quan-
tité de ce fluide; la formalion de la pellicule
a eu également lieu et dans le même espace
de lems.
IV. Quelle que soit la manière dont on retire
la pellicule que fournît la sérosité, voici quelles
soot ses propriétés ; elle est élastique , l'eau
froide ne la dissout point, mais lorsqu'elle est
bouillante, elle la crispe et lui donne de la
consistance j elle est soluble dans la soude et
la potasse privées de leur acide carbonique:
les acides acétique / muriatique et sulfuriquo'
en opèrent aussi la dissolution : niîse sur lès
charbons ardens , elle brûle en se boursouiHant,
et répand une odeur de corne brûlée.
V.La sérosité dont on a séparé la pellicule, ]
s'unit k Veau froide et lui communique la pro-_
priété de mousser par l'agitation : l'eau bouil-
lante lui diinne une couleur laiteuse et y forme
un précipité floiom-ux, et comme ie blanc d'œuf,
elle est propre à la clarification du sucre.
.VI. Si on expose de la sérosité à l'action du
Pij
I
:>38 A N H i. I. I 8
calorique , elle perd bientôt sa transparence
prend une consistance semblable à celle dTine
gelée : ce coagutum est de couleur d'opale
et sans conlinuité : desséché au bain-marîe, il
perd entièrement son humidité , devient trans-
parent et cassant.
yU. Les acides ont plus ou moins d'actioa
sur cette liqueur , suivant leur étal dp concen-
Iralion : l'acide sulfurique éleudu d'eau lui
donne une couleur laiteuse due à la su*:penion
d 'un précipité très-divïsé ; mais cet acide con-
centré y détermine un précipité flocoueux qiir
se dissout dans ta liqueur : les autres acides
agissent de même.
Vlir. Les alcalis n'opèrent rien de remar-
quable dans la sérosité lorsqu'elle est récente;
i!s paroissent seulement en augmenter la flui-
dité , mais ils ont la propriété de dissoudre par-
faitement le résidu de l'évaporatioo de la séro-
sité.
IX. L'acool versé dans cette liqueur y forme
des flocons blancs : si on filtre ensuite la li'
queur et qu'on l'évaporé, on obtient tin sel
cristallisé en cube et un autre en dendriles. Le
premier, traité par l'acide sulfurique , a donné
diigazacidemurialiqiie; il eslres'é après l'action
de cet acide, du sulfate de soude: ce sel étott
donc du muriale de soude. Le second, tiailé
J
J
D ï Chimie,' 239
par Te même acide , a donné du gaz acide car^
bonique; il est ensuite resté du suUale de soude:
ce dernier sel étoit donc du carbonate de soude.
- X. Sans suivre plus loin l'examen de ce flnî-
Ae, les dilTérentes propriétés qu'on lui a recon-
nues , telles que celles de niousseraveo l'eau, de
se coaguler par l'eau bouillante, l'alcool, les
acides et ia chaleur, et les diiférens sels qu'il
conlenoit , ne laissent plus de doute qu'il peut
élre comparé à celte partie du sang connue-
Sous le nom de sérum. D'après ces considéra-
. tions j'ai cru devoir examiner comparativement
«es deux fluides.
- XI. Comme on pouvoit supposerque les pro-
grès de l'anitnalisation font naître des cliange-
mens dans les humeurs animales, soit da us leur
Bature , soit dans les proportions de leurs prin- ,
eipes, je me suis procuré la sérosité des vésica»-' 1
toires, et le sernmdxi sang de sujets du même
sexe, du même âge et de la mème^coustitution,
à quelques différences près qu'il est impossi-
ble de saisir : l'un des sujets qui a produit la-
sérosité des vésicatoires étoit attaqué d'une
pleurésie; le sérum du sang a élé produit pan
uu sujet où aucun symptùme de maladie n'a voit
indiqué la saignée.
' Dans l'examen de ces deux fluides je désî*.
gnerai par sérosité celui qui est produit par le».
p iij
a3o A ir M À t E »
Tisicatoires , et par sérum la liqueur qnl se
pare après la coagulalioo du sang.
Xll> J'ai reçu le sérum et la sérosité dansdei
Ta<es de verre de méaie forme et de infme ca-
pacité : en examinant ces deux liqueujrs, leur
odfur ne m'a point paru £lre la même : celte
du serora étoit peu seusible, dans celle de la
sérosité on reconnoissoit l'odeur des résines et
'deicantharides que l'on fait entrer dans la com-
position de l'emplâtre vé^icatoire. On remar^
quoit au^û une grande différence dans leoft,
couleur j celle du serwn éloit d'un jaune vef-4
diîlre , celle de la sérosité étoit ambrée ; leur
transparence étoit la même : la fluidité du jf-
rum étoit plus visqueuse que celle delà sérosité:
la pesanteur spéciliquedu serurnavec la sérosité
étoit comme 3o5sontâ Soo. Ces deux iluidcii
avoîen tune saveur salée et et vei'disf oient la leio-
t-ure de violettes : \e sérum n'a point donné celte
pellicule qu'a fournie la sérosité. On voit que
parmi les propriétés de cas deux liqueurs « la
sérosité paruit différer du sérum par soo odeurj
sa couleur ambrée , sa pesanteur , et l'espèce ds
pellicule qu'elle donne au sortir des vessies.
XIJI. Les expériencesque je citerai dans 1%.
courant de ce mémoire, sont faites d'apris
celles qu'a faites M. Fourcroy sur diQ'éreniei
Ijumeur» aaim^les.
C" a r «rn
; sérum et la stîrosité sa mêlent avec IVaot
d« . et lui donnent la propriété de moiissec
l'a^ilation : avec l'eau baiiîliante ils onb
I une couleur laiieuïe et oat formé un pré-
éHocooeux- J'ai mis dans des vaisseaux de
ne fufiue placés dans ii.- bain d'eau bouîU
E , uue partie de ces àewx fluides avec d«ux
Uie^ d'eau distillée; l'eau qui eontcnoît le
t du sang fut bicntût recouverte d'une pcl-
Uc que j'ealevai facilement , ainsi (i,ue cellea
\ ont paru ensuite : la sérns'ilé des vésica-
i^es exposée au même baio a donné plus tard
I pellicules qui ont été en moins grande quan-
, J'ai retiré les deux vases lorsque les ji-
kuxs n'ont plus paru fo»rnii: de pellicules :
[ avoient une saveur salée , l'alcool y dé-
piooit un précipité lloconeux : ce précipité ^
|Ù que les pellicules , étoit de l'albumine.
tV.Les deuxliqueursdontpai séparé l'albu-
e par l' dvâporation et l'alcool, mi^es à évapo-
Lont donné par cristallisation du muriate de
âe et du carbonate de soude. Dans cette opé.
|pa j'ai remarqué que les pellicules qu'a don-
I te sérum. é\.ciïçn,i blanches; que celles de Ia> '
ûté avoient une couleurd'opale. Leur pro-
\ eu poids étoit aussi différent : du rcito
\ jouissoient des mêmes propriétés.
K.VI. Si on eipose ces liqueurs à une cha-
ViV
232
. H N A L E S
leur inférieure à celle de l'eau bouillante* elli
perdent leur transparence, on voil des filets i
former, et les liqueurs prenncut aussi-tôt und
coaciélion opaque: celle du sérum êtoJt btancho
et avoit beaucoup de consistance; celle de itf
sérosité ^loit ambrée et avoit moins de solidit^-
XVII. En distillantà lacornueces deux flui-
des, on obtient les mêmes produits qui font J
l". un flegme insipide, 3^. une eau charge»
d'ammoniaque, 3'. de l'huile empyreuraatïque,'
4'i. de l'hydrogène carboné, 5^. du carbonats
d'ammoniaque , 6". il reste des charbons qui
lessivés , ont donné du muriate de soude et âé
caibonate de soude.
XVIII- Les charbons lessivés, raïs dans avi
creuset et exposés au feu, ont laissé descendre^
blanches que l'acide nitrique dissolvoït. Cet
dissolutions s'étoient précipitées par l'eau mJ»
chaux, elles formoientavec l'acide oxalique un
précipité formé par l'acide employé etla terre
calcaire ;lesliqueurâ filtrées et rapprochées par
l'évaporalion ont laissé un résidu qui , chauffa
au chalumeau, formoitun globuledout la dis-
solution dans l'eau distillée précipitoit l'eau de
chaui ; ce qui prouve que ces cendres éloient
composées de chaux et d'acide phosphorique.
XIX. Les acides ont une action plus ou moins
sensible sur ces tluides, suivant leur état deeoa-
nlration; l'acide ' sulfurîqiie, lorsqu'il est
Sendu d'eau, y occasionne un sédimenl floto-
ux;iiiaiâ lorsqu'il est conceDtré, il (Ijssout le
pité qu'il forme : les acides nitrique et
buriatique agissent de mêrae.
• XX. Les alcalis paroissent augmenter laflui-
Itédu sérum et de la sérosilé, sur-tout lors-
■e ces setrisant dépouillas de leur acide car-
bniqoe-, dans cet état ils dissolvent aus-^I lo'
ïidu de l'cvapoialion de ces deux liqueurs.
XXI. L'alcool mêlé à ces daiix Ihiides y dé-
Ilermioe un précipilu formé par l'albumine- l'.o
filtrant ces inèlanges, et les rapprochant par
l^vaporalion, on obtient du muriate de soude
\ du carbonate de soude.
' XXIJ. Ces deux liqueurs à quantité égale ,
Imposées dans des \aisseaiix de même Forme, à
^e même température, sedessèchcn tel laissent
k résidu ccailleux oii un reconnoît la présence
ps sels dont j'ai d«jà parle : dans cette expé-
jFncela sérosité a plus perdu de sou poids que
B sérum.
rXXlIL Fxposéesà une température humide,
met perdent- leur transparence. Recouvrent
pellicules y -donnent une odeur analogue à
lie du poisson qui commence à se pour-
; leur couleur devient pins foncée , dans cet
■t elles ont encore la pr^piû?!!- dVire coagu-
334 A H N A L E s
\é^s par le feu , l'alcool et les acîclos : les alcalis,
et la chaux ea di^gagent de l'ammuDiaque ; k
cette première odeur succède une odeur fétide,
et enfin il se forme à leur surface une ]égèr«
moissisure : si on change ces deux Ihiîdes d'at-
mosphère , ils se dessè<.-heut et laissent une ma-
tière molle , d'une couleur très-ambrée.
XXIV. H résulte de ces expériences que 1»
sérum du sang et la sérosité des vét^icatoirea
conlienaent chaaun sur 200 parties ,
Sérum.
in. Albumine 40
a*. Muriate de soude 4
3'^. Carbonate de soude 3
40. Phosphate de chaux 9
50. Eau i5i
Total 200
Se'rosité^
10. Albumine ' . 36
30. lluriate de soude '4
3 '. Carbonate de soude 3
4". Phosphate de chaux 3
5». Eau i56
Total 300
XXV. Lee expériences qui viennent d'ètn^
ED^« G n 1 M I E.
portées ayant fait coiuoitre nue la sérosité
^lîlïîeroit du sérum par sa cuiilenr ambrée, il
HB'esloit à découvrir si celle couleur éloit due
^ la maladie dont étoit alieclé Je sujet qui avoit
fourni la scrosiié.ou bien à l'action des vésî-
«ans. Pour m'en assurer , j'ai cru devoir CajrQ;
mne analyse comparative ds plusieurs sérosités^
-Ses unes produites de sujets aKectés de maladie
putride, les autres de sujets en ^ajité à qui on
SToit appliqué des vésicatoires pour des oph-
"talmies et autres maladies lucales. Je me suis,
procuré cesliqueuis daos rinCrmerie de l'hôtel
des Invalides, et dans l'examen que j'en ai fait ,
j'ai trouvé dans l'une et l'autre les mêmes carac-
lères ; ce qui prouve que c'est à 1* réaction,
des vésicans sur la sérosité qu'il faut attribuer
cette couleur : plusieurs causes semblent y coi
courir: la chaleur, l'inflammation que pr
sent ces remèdes, la déviation plus ou moins
prumplede la sérosité, qui dépend du mouve-
ment des fluides et du rapport de ces derniers
avec les vésicans , paroissent être la cause de
celte couk'ur. D'après ces expériences, je crois
avoir prouvé que la sérosité produite par les re-
mèdes vésicans est semblable au serumdiisaag
dont clleparoît être extraite.
336
Annales
I
Adbitjos au Mémoire précédent.
■«-''aÎn A L o G I E que i'avoîs troavée entre Ta
sérosité des vésîcaloires et le sérum du sang me
fit pré>umer que je pourrois )a trouver dans la ,
sérosité que produisent les synapismeSj les brû-
lures , etc.
Une personne fut attaquée à la poitrine d'un
accès dégoutte très-violeot ; on appliqua aussi-
tôt à un des pieds du malade un sinapisme qui
produisit une vessie remplie de sérosité -, set
propriélésphysiquesoDt été les mêraesque celle»
du sérum, et comme ce dernier, elle se cua-
guloit par la chaleur , les acides et l'alcool.
Une personne eut une jambe brûlée par do
Teau bouillante qui produisît l'élévation de plu-
sieurs vessies ; j'en perçai plusieurs pour obte-
nir la liqueur qu'elles renferraoient ; cette \i-
queur étoit légèrement ambrée , avoit une pe-
santeur spécifique semblable à celle de l'eau
dislillée; elleverilissoît la teinture des violettes;
l'eau bouillante y occasionnoit un précipita
floconneux ; enfin la chaleur, les acides et l'al-
cool lacoaguloien t. J'a vois laisséplusieurs vessie»,
sans les ouvrir , afin d'examiner quelle espèce
d'altération éprouveroit celte liqueur ; après
quelques jours je les ouvris, et j'apperçus dat»
DE Chimie. 3^7
ni Prieur une matière d'une transparence opa-
pe et d'une conïislance gélatineuse ; elle se
[ssoIvoLt clans l'eau , et celte dissoluliou avoîC
B propriétés d'être coagulée par les moyens
pnnus. Il paroît que cette substance ne devoit
bn état gélatineux qu'à t'évaporation de t'eaa
i la sérosité.
[Oa sait que plusieurs insectes, lorsqu'on les
uche , ont la propriété d'occasionner sur la
i deii ampoules remplies ordinairement de
ïrosité: effet qu'ils produisent, soit en piquant
la partie sur laquelle ils posent, ou en lançant
Une liqueur qu'ils ont dans un réserroir parti-
culier.
Un enfant s'éloit amusé à ramasser avec ses
doigts de grosses fourmis des bois; dans l'espace
de deux ou trois heures il se produisit des am-
poules aux extrémités de ses doigts: en perçant
ces vessies, il en découloit une liqueur un peu
ambrée , qui avoit entièrement les propriétés
du sérum.
Dans les ^ôpîtaux on voit assez communé-
ment des sujets attaqués d'une galle dont les
pustules sont fort grosses, et dont on peut faire
sortir une espèce d'humeur. Une personne at-
taquée de celte maladie a bien voulu me pro-
curer de celle humeur, à laquelle elle d jnnoït
facilement issue en pressant ces pustules avec
I
538 A W N A t E s
ses ongles sor la surface d'un plateau tle verrBÎ
Cette liqueur est d'un blanc sale , quelquefoù
opale , elle se mêle à l'eau froide, elle devient
laiteuse avec l'eau bouillante, et se coagi
par le feu , l'alcool et les acides.
11 résullB de ces expériences comparatîr»
que les différenies sérosités produites par les
remèdesvésicans, lessynapinmes, les brûlures,
la piqûre âes insectes, enfin Thumeur des ma-
ladies cuiauées, paroîsstnt Èlre extraites dn
semm du sang, puisqu'elles en ont toutes lei
mêmes pioptiélils.
Suite du Mémoire sur la force des j4ade»
et sur la proposition des substances ç»l
composent les sels neutres ;
Ouvfage traduit de l'anglais de M. Kinwitf
par Madame L.
Ds la rcialion de l'acide iiiirique et de la terra
rakaire.
A ^oo grains d*acïde nitrique dont Ja gravill
spécifique étoit 1,2754 , j'ai ajouté graduelle»
ment , à la température de 58 degrés, du marbr»
italuaire blanffréduit eu poudre fine , et ào'at
le grain dans sa cassure ressenibloit à celui dit
DE Chimie. 339
■re : i36 grains de ce marbre ont complet.
■enl saturé l'acide en deux jours. La perte
Bstoooée par le dégagement de l'acide car^.
bique s'est trouvée de 61 grâim , c'est-à-dir*
près de 45 pour cent* Cette proportion d'air
ï beaucoup plus grande que celle que j'avoi»
nvée quelques années auparavant; mais
irs je me contentois de faire dissoudre le mar-
t dans l'acide sulfurique étendu d'eau , sans
■ployer la chaleur : or il arrivoit sans doute
Be l'acide ne pénétroit pas toute la masse |
Ktteiidu qu'il se forme, dans les premiers ins-
|tans de la dissolution, une croâie de sulfate
I chaux qui arrête l'âCtion de l'acide et ea
[rantit une porlîon du marbre.
■I*'acide qui m'a servi dans celle expérience
Éit'eDolt 4^>7 pour centde mon acide élalon;
s les4oo grains employés contenoient 183,3
■fies de ce même acide étali)D ; et puisque
3,8 parties d'étalon absorbent i36 de ce
nniarbre, 100 parties d'étalon en absotberuient
74,4-
Celte expérience m'ofTroit une occasion fa-
vorable pour comparer avec les expériences de
M-Caweodish le* proportions d'acide nitrique
réel indiquées par ma lable, d'aprè< le'* diffé-
rentes pesanteurs spécifiques indiquée» par moa
acide étalon.
s^o Annales
Cet exact philosophe trouve que l'acide ni-
trique donl la grasité spécifique, à une tem-
péralure de 58, est tie i,4g33, dissous
de son poids de marbre; d'où'îl suit que loo
parties en dissolveroient 70, 4^- Maintenant ,
d'après ma table, ïoo parties de cet acide
contieanent gij? parties d'acide étalon ; et
puisque 100 parties d'élaloa dissolvent 744 (^^
xnarbi'e, 91,7 parties en dissoudroient 68,33;
c'est de cette manière que j'ai comparé les
autres rcsuhats.
de loaparlltl
p»M.
MatUi^ dit»»
•.X
70,42
5H^o
53,00
53,"o
6«,2«
52,45
52,JO
Les difTércnces que présente le tableau ci-
dessnssnnt très- pet il es et peuvent venir en par-
tie deii imperfeclîuns de la table et en partie c)e:T
la dilleience des marbres employés. On voitj
que celui qui a servi à M. Cav^endish étoil t
peu différent du mien, puisqu'il ne s'en est d4j
gagé (jue 40 7 pour cent d'acide ca: bunique.
Il est dillicile de déleruiiuer la quantité pr^^
C R t
Ide terre calcaire pure ou de chaux qui
s dans la composition du marbre ou de
! autre pierre calcaire , k cause de la quan-
I d'eau qu'on suppose qu'elles contiennent.
barbreque j'aî examiné contenoit troii pour
t d'un mélange d'argile et de quelques par-
I de cristaux , qui rendoient la solution
ble lorsqu'elle éloit à plus de moilié satu-
fj mai j'ai formé cette proportion d'après une
Solution du même marbre dans l'acide muriati-
Itaae. Si le marbre ne contenoit pas d'e.-iu, il seroit
■telle decooooîtrela quaolilé de terre ralcaire
Hre ou de chaux qu'il renferme: car puisque la
^quantité d'acide carbonique qui s'en dégage est
de 45 grains, celle de la terre seroit de 55,
et dcduisant 3 pour les terres étrangères, la
terre calcaire pure seroit 53. M.duCoudray est
la seule personne, autant que je me le rappelle,
qui ait déterminé la quantité d'eau contenue
dans le marbre blanc (i), mais son expérience
est défectueuse. Le docteur Wasion (2} n'en a
point découvert par la distillation, même da
spath calcaire. Quanta moi, j'ai distillé une so-
lution de marbre dans l'acide nitrique à siccité;
L ai chassé tout l'acide , car la terre étoit
. Rozier , page 280.
\ i. Wailoii , page z5a.
. Tome XI r.
343 A, ti n. A I. t s
convertie en chaux ; tuâïs je D*âî pu réussir à en
clétermiaec le po(ds , n'ayant pu rassembler U
lolalilé , pAice qu'une parlie renoit attachée
à la cornue. Mais M- Darcet, ayant calcine un
raorceâu de marbre blanc de Carrare à la plus
forte chaleur d'un rourneau de porcelaine, a
reconnu qu'il ne peidoit que --^ de non poids,
quantité exaclement semblable à cellequisepeid
dans la dji^sohilion pai' les acides. Ce qui me
semble prouver décidéraent que le marbre ne
contient point d'eau (ï). Alors si loo partie/
de ce marbre contiennent S2 de chaux pure^
74 parties en contiendront 38,68, et cet|e<-ci
absorberoot loo parties d'acide nitriqua él
Km } et pâC con^téquent loo p.irtics de chaui
ab:>orberont 3£3,5 du mèiue acide étalon.
M. Lavoisier, eu discutant la cause de cetti
mémorable controverse que ses eipériences oui
tcrmée' pour (oujoqrs , a dissnus une grauctg
quantité de craie dans nu ^ciàs nitrique duaj
la gravité spéçitïque cloJl; 1^,989 ; il a Irou^y
que 1 1 63 grains , poids de Iroy , de craie qi
conienoient 6o6>47 'l'^ chaux, demoudoiei
3636 de cet esprit de niircponr leur solii|iau.
Slainlenant loo parties du «jet esprit de niti
coulienneal, suivaul ma table, 49,6 d'acide éti
(O ■■
r P"S^
DE G B 1
, et coDséquemment la quantité ci-dessus
i contient 1406,16. Or si 606,47 gcaïns de
baux absorbeot 1406,16 d'acide étalon ^ 100
krains eu absorberoïent a^s ; ce qui paroît
llférieur à mon estimation. Mais il (but se reg,
jDUvenir que j'ni déduit trois grains pour cent
Bur la terre élraogère mêlée avec le marbre ,
I il est certain que la craie est plus impure. Si
0UC elle conûent moins de chaux, elle doit
^jportionuelleraent absorber moins d'acide
kalou. La proportiou de terre étrangère peut
mfimeêtre, jusqu'à un certain point, déter-
niin<fe dans eelte expérience , et il paroîiroit
que la craie employée par M. Lavoisier ne con-
tenoit que 4^,5 pou/ cent de son poids de terre
calcaire réelle ou de chaux.
Les expériences de M. Wcnzel sur 1rs terres
* calcaires sont tellement influeucéee par sou opi-
^■îon sur la présence de Xacidum pingue ou
^^auslicum , qu'on ne peut eu tirer aucune con-
^Blusion précise.
I
3^^^
L De la relation entre l'acide murialique
et les terres calcaires.
]58 grains de marbre en poudre ont été ab-
sorbés et saturée pai^ ^ot^^ïaÀn^ d'acide murïa-
tique dont la gravité spécifique éloit i,i355.
let acide contcaoit o,34 de son poids de l'a-
O il
344 Annales
cide étalon , et conséquemment la quantité to-
tale employée conlenoît 1 36,68 de ce mÈmo
acide étalon. De-là il suit que loo parties de
marbre satuient S6,5 de l'acide muriali(|ue
étaloD. Vers la fin de Topération j'emplayoit
une chaleur de iCo degrés, pour obtenir une
parfaite solution.
De la proportion de teri'e calcaire pure ou de
chaux ci-dessus déleiminée, il résulte que i5$
grains de ce marbre ne contieunent que 83,26
parties de cette terre pure ou de chaux. Aiosî
Îi2,36 parties de chaux absLirbent dS,5 d'acide
étalon : p<ir conséquent 100 parties de chaux
eu abeorberoieot 104,72.
D'après JVl.W*nzel, 100 parties de cbaux
absorbent io3,6 de l'acide murialique le plus'
fort ; mais les circonstances étoient très-diffe-i
rentes de celles dans lesquelles il avoît d'abord
déterminé son degré de concentration.
Se la sélénite vitriolique ou sulfate de chaux.
J'ai ajouté à 225 grains d'acjde sulfurique
concentré dont lagravité spécifique étoiti,5(S54»:
335 graiuï d'eau. J'ai pris de ce mélange 4^9
grains auxquels j'ai ajouté graduellement et à
différens tems i53 grains de marbre blanc ré~
duit en poudre fine. J'ai exposé celle combi-
naison à une douce chaleur de bain de sable ^
D E C H
' ajoutant de lems en tems de Teau pour
inpidcer celle qui s't^raporoit. La saturaliun
xié complette au bout de dix Jours.
■ La quantité d'acide employée conlenoît i34
lin» de l'acide étalon. Ainsi loo grains d'a-
1 absorbent 1 13,4 de marbre , et loo
Irties de marbre demandent , pour être sotu-
, 88^17 grains de l'aride sutfurique élalon.
aaU 100 parties de ce marbre contiennent Sa
de chaux : donc 100 parties de claux absorbent
(3Gg,56 d'acide étalon sulfurique.
La âéléniteou sulfate de chaux ainsi obtenue,
^tant évaporée à siccilé au bain de ssbie, à
une chaleur qui n'excédoït pas 1 70**, ctoït d'une
'■ consistance compacte, mais peu dure, farineuse
au toucher et d'une conleur rouge brunâtre à
la surface; elle pesoit»4^»ï5 grains. De ce poids
79 grains éloient de la terre calcaire pure ou
cliaiix , I 34 éloient de l'étalon acide sulfurique,
•^ de la terre étrangère, et le reste , c'est-à-dire,
a4 giains, éloient de L'eau. Aitlsi 100 grains
de sulfate de chaux dans cet élat contiennent
32 9 de lerrâ calcaire pure qu- chaux, 5i d'a-
cide étalon, et i2>ï d'eau; mais cette détermîs
nation n'est pas préci-ic , l'argile devant avoir
pris une partie de l'acide.
M. Cawendish. ayant dans plujieut» circons-
tances cherché la relation entre la gravité s[vé-
Qii).
24^
A N N A L K s
l'acide sulfuriqne concentré t
(]uaDlité de marbre qu'il peut dissoudre il sera
convenable de comparer ses résultat avec ma
table f i;.
loo parties
d'ïicide
sulfurinup.
loarbredissout
par M.
CawPDdîsh.
Marbre di!=sous
1,7800
Il
84,8
93,6
La différence dans le dernier résultat paroît
considérable; la raison en est que M. Cawendish
a fait l'expérience dont il insère la force de son
acide , avec du salTate de plonab, quoiqu'il ait
exprimé ce rapport par la quantité de marbre
qu'il a estimé qu'il de voit dissoudre.
-J'ai aussi essayé de déterminer la quantité
d'acidssulfurique étalon dont le marbre dissous'
muriatique ou nitrique. Pour cet elîel j'ai gra-
duellement ajouté i,i654 grains C^J d'acide
aurait besoin pour êlie précipité de ses solutions
sulfiirique afibibli dans une dissulufion de i^S
grains de marbre dans l'acide muriatique et-
(i) Traniju-tioiis l'liiloij'jpliîc|ue:
cl 1788 , page 181.
786j pflge 245,
(z ) Il paroity avoir erreur dans le texte de M. ILirv*'»-
C II 1 M I E.
ktt9 menlîonhc. Crtte opûrslion esttrés-rn<-
jreuse, parce que le sulfate de chniix é\»nt
grande pari icAolublc dans l'aciile muriatîque
Kau inoias dans ie muriale de cliaus , il faut
I tfapcralions )rc«iuente.4 et des lavages ré-
■c.^. Cependnut ii m'a paru que 363,5 grains
P'I'.'icide-iufHsoieiit pour précipiter la totalité
■(la chaux dissmite. Ci- 353, â grains de cet
■de coDtenolenl i54f33 de l'acide ëlalon :
rconsf^quent loo graiiiddemarhre deman<]ent
pur leur précipilalion , de l'acide miuialique,
' I03 grains de l'acide sulfuricjiie étabn , ou plu-
tôt évaluant que le marbre contîeat 53 prnir
cent de chaux , ino gratru de terre calcaire
pure ou de chaux di'mandent , puer leur prû-
cîptlalion , de l'acide inurialique , i^/f^i^ d'c-
, -talon snlfnriqne. Peut-cire la différence entre
(nanti té ^cmaudée dans ce cas et celle jugée
fssaire pour la combinaison directe, vicnl-
Je ce que la terre aigilleuae re^te îulacle
\s ce cas , attendu qu'on n'ajoute plus d'a-
e lorsque la décont position c«3«e d'élre vi-
le, au lieu qu'on en ajoute snftiïaiiinient pour
tiiiioudrc et la galiirpr dam le premier cas.
J'ai ptnsé qu'il pouvoit encore être intéres-
sant de précipiter la dissolution niirciisc de
marbre ci -deisUB par une solution de sulfate de
po:a$se. Cette disioluiion contenoit i35 grainst
Q iv
34S
A N s A L :
de marbre; il a fallu 174 grains de sulfate dt
potasse pour opéier la précïpitatiou : or lî
grains de marbte contieunent 70,3 de ten
calcaiie pure ou chaux , et 174 grains de su!
fate de potasse en contiennent 87 d'acide sul<
furique élalon ; d'où il suit que sî 70,3 graii
en demandent 87, 100 en demanderont i^S.gj
à'peu-près j résultat sembiable à celui qu'ott
obtient lorsqu'on enipluie Kacide non conibiaé<
Cette expérience est par conséquent une preuva
de l'exaclitude d'une partie de mes premières
déterminalions^
Le sulfate de cbatix ainsi obtenu , étant ausd;
séché qu'il peut l'être sans perdre néanmoial
son brillant soyeux , pesoit 2o5,25 grains; d'oi
il suit que 100 parties deyoient contenir ^4
grains de chaux , 43 d'acide étalon et 35 d'eau*
Cette détermination qui diffère considérable-
ment de la première, paroît être plus exacte,
parce qu'en dissolvant le marbre , une partis
de l'acide est nécessairement absorbée pat 1*'
terre argilleuse qu'il contient , tandis que dan*:
l'autre cas il n'entre en compte que l'acide com'
biné avec la terre précipitée, c'est-i-dire avec
la cbaiix< La prcpurtion d'eau est aussi diffé*
rente, parce que la dessication n'apas étépou»-
■sée assez loin.
Selon M. Bergman , 100 parties de gypsv-
I » B CTh i m I -e. a^^
ou siilfaie de chaux contiennent 33 grains de
terro,46 d'acide et 32 d'eau. S'il enlend parler
d'un acide de la mC-me force que celui cou-
tenu dans lu sulfale de polasse ( ce qu'on doit
Supposer ,. ou l'expression est ambiguë), il s'est
certainement trompé; car alors i iSparriesdesuI-
latede potasse CL.ntiendroient la même quantité
d'acide que loo parties de gypse, tandis que par
B dernière expérience , il paroît que 84 parlîea
Jde sulfate di; potasse sont dans un rapport égal
>' 100 parties de gypse ou sulfate de chaux.
Du seld'Epsom ou sulfate de magnésie.
Il est généralement reconnu que la ma-
nésie aérée ordinaire ou carbonate de ma-
enésie perd au-delà de la moitié de son poids
lar la calcination à une chaleur rouge, en
nïson de l'eau et de l'acide carbonique
nui lui étoieut jnhérens , et qui sont chassas
ar le feu. Le docteur Black, dont les re-
herches heureuses concernant la nature de
Ketle terre ont posé les fondemeus de la plus
prande partie des découvertes modernes en
ttïinie, a trouvé qu'elle perdoit environ 5 1
our cent, M. Butini de Genève Sg, M.
VeiYieï 58 , M. Biihabar 65 , et M. Bergman
h5* Comme le carbonate de magnésie perd
lie petite partie de la terre , lorstju'on le cal-
aSo
Annales
I
58
oil ^
cine dans un Taisaeatl ouvert, ainsi cj
couveit M.Tingry, peut-éire convient-il dcï'l
rapporler à la détermination de M. -BergraaD de
comme étant à -peu -près la moyenne enUl
les résultats obtenus par les autres chimistef.
Une solution de loo grains de sel d'Epson
cristallisé (sulfate de magnésie) dans 939 gi
d'eau, avoit à la température de 56f unepesaP'
teur spécifique de 1,0446; le poids du sfl éloil
par conséquent — '-— du poids total de la di
solution.
J'étendis alors dans 699 grainsd'eau,5od'âciJ
sulfurique dont la gravité fpéciEqueétoit i ,565
et qui, d'après la table, conlenoit 0,61 deS(
poids de l'acide étalon. Je saturai cet acideaîn
(étendu avec 35 grains de carbonate de magoén
et l'ayant ramenéà la température de56degl
_^ et à la pesanteur spécifique de 1,0448 par m
addition de 378 grains d'eau, son poids to(
s'est frouvé de 945 grains. Alors — de 1
p()ids:=92,4949 grains étoit du sel d'Kpsomi
Siilfalede magnésie régénéré-Laquanlilé-lele!
pureétoit 3,5 X 4,5=; i5,75, celle de l'ack
L-lalonétoit3o,5, et le rester; 53,75 deroitt^li
de l'eau.
De-lâ, i**. 100 parties de sulfatedemagoéi
C B I M I
lUé contienoent 17 grains de tsrre, 3l,97
le étalon , ou , en nombre rond , 17 grains
'rc , 33 d'acide élaloa , et 5o d'eau.
100 parties de magnésie pure absorbeut
'acide siilfarique élaloQ , et produisent
lo sel d'Ëpsom ou sulfate àè tnagoétie
\\hé.
i3fl. Bergman trouve que too grain* de ce
Ame sel sont composés de 19 parties ôc terre ,
I de l'acide le plus foit et 4** d'eau ; tl'oû il
livroît que 100 parties de celteterre devroient
fcsorber 178 à-peii-prcs de l'acide le plus Kirt,
produire 536 parties de sel d'Ëpsom crïïtaU
16 ou sulfate de magnétiie.
|ijci la différence entre nos résultats esl en
|)parence tiès-petite, puisqu'elle nclombeque
ar la terre et l'eau, el qu'elle ne va qu'à deut
•rties de moins de l'une et de l'outre ; mais
Boique noire expression rektivemeijt à la pro-
artionde l'aride soit la ixiênie, cependant Aolre
piaion est Irès-diflerenle; car il entend que ce
ml 33 parties d'uu acide de la même force qua
îlui qui est dans le sulfate de polas^ , tandis
oe j'entends parler de l'acide snlfurïqueétaloa
ni est beaucoup plus fuiblc; et en effet 100
arlies de sel d'Kpsom ou sn)f:ite de magnésie
latienoetit que 39 parties d'un acide du
degré de concentrition que celui irouté
DE Chimie.
tqiia45. Ce phénomène s'explique plus fa-
neot d'après les proportions que j'ai don-
t des parties constituantes du sulfale de po-
et de celui de magnésie ; car loo parties
julfate de magnésie contiennent 33 parties
cide sulfurique «étalon qui sont équivalentes
^parties d'un acide pareil à celui qui existo
nie sulfate dépotasse. Or cette quautîti: d^a-
B ne devroît produire que 64 parties de suU
; de potasse, lesquelles ne coutieunent que
parties d'alcali pur. Far conséquent lopar-
[d'alcali restent sans être combinées, les-
ilies peuveatembarrasseï' la cristallisation de
[rains de sulfate de potasse ; en supposant
«fois qu'il y en ait cette quantité de plus
formée , ce qui est douteux, 45 parties d'al-
U ne peuvent pas fournir un excès tel qu'il
)|Poit nécessaire pour décomposer les dernières
>rtioDS de sulfate de magnésie.
Cette expérience me paroît une preuve con-
kincanle qu'il j a inexactitude dans les pro-
ïrtions déterminées par M. Bergman, des
mies constituantes du sulfate de potasse et
ft celui de magnésie.
M. Wenzel nous apprend que ?4o grains de
m acide sulfurique ont été saturés par 100
raîns de magnésie aérée ou carbonate de ma-
aé^ie, et que cette dissolution lui a donné :;47
a54 Annales
p;rains de Bulfale de magnésie crisfalliiê
240 ^ains de magnésie (|u'il a employa
éprdiivé une perte de 140 graius à one cU
looge long-teras conlinuée.
13p-1ii il conclut que dans une derai-
de sulfate de magii^^ie les proportîaas aol
40,5 grains de terre pure, "3,6 de l'acî
plus fort, et 136 d'eau; d'où il suivroîtqm
parties de sulfate de magr.é.sie coutiendr
16,87 ^^ lerre , 3o,66 d'acide et S2 d'ean
résultai ne diffère pas beaucoup du mîeii
noiis avons déjà vu que 3i,5 du fort aci^
M. Wenzelsont équivatensà 35,3d'éialoiI
fûbséquent 5o,66 éqiiivaudroient à 34<
mon acide étalon, et le reste, c'est-i
5 1,1 5 seroit de Teau.
JJe la relation de l'acide nitrique a»
magnésie.
Je trouve que 100 parties de magnésie f
en absorbent 286 de mon acide nitrique i
Ion.
M. AVeozel Irouve que 77 grains de 1
guérie aéré ou carbonate de magnésie i
rent 140 grains de son acide nitrique qui «W*
tcnoit ÎS3,5 de l'acide le plus fort ; de-li '1
conclut que comme «a lerre ccwttent 0,417^
snn poidn de Icne pure, ico partie» c
tîe» de le^
Wff^^p
' D ■
DTire doivent absorber 257 de son acide le plus
Wkjtl : maU si nous supposons que la magnésie
■».ërée OH carbonate de magnésie contient o,4S
kS « son poids de terre pure, alors 34,65 paities
^bsorberoient 82,5 de son acide le plus fort,
^rt 100 en absorberont a38; grains qui équiva-
1-cnt à 364 de mon acide étalon.
J}e la relation de l'acide muriatique avec
la magnésie.
' D'après me; expériences j 100 parties de
baguésie pur absorbeut 3i5 >8 de mon acide
nuriatique étalon. Suivant M. Wenzel, 106
rraios de magnésie pure aérée ou carbonate de
pagnésiesaturent 340 grains de son acide mu.
iriatique , lesquels contiennent 54graiasdesoa
pcide le plus fort équivalent ù 112 de l'étalon.
Sais si iio grains de sa magnésie ne conte-
ioiectque45 grains de terre pure, 106 n'en de-
Iplentcontenirque 47,7 etdanscecas 100 par-
ies de magnésie pureabsorberoient 234 grains
I mon acide étalon muriatique.
HeValun ou sulfate d'alumine,
\ J'ai cberché à reconnoître par voie de iL--
nmposition la proportioudes élémens qui coin-
ipsent ce sel.
I 1". Pour déterminer la proportion di la icir*
356 A N K A t E s
j'ai dissous 480 grains de ce sel dans 380 d'eanj
et i'ai précipité la terie à chaud par une solulïca
d'alcali volatil non caustique ( carbonate d'am-
nioniai)ue*, ) le précipité, après l'édulcoratioDi
a été chauffé à 4^5 degrés, il pesoit i6i graioi.
I>e-là 100 parties d'alua contienoent 39,37 A
terre dans l'eau de sécheresse que la cbalem
tî dessus peut produire.
2**. Pour trouver la proportion de l'eau de
cristallisation , j'ai distillé /^8o graias d'alun i
une chaleur de 465'^, et j'ai obtenu 3oo grain*
d'eau par l'ait emeat insipide. De-Ià il suivroit
que 100 parties d'alun contiennent 4 1.6G d'eau
de cristallisation. Mais ayant calciné Soograisi
d'alun à la chaleur du bain desable où l'évapo*
ration étoit plus libre, je trouvai que la perte
de poids étoit 0,5 ; mais alors la dernière
goutte étoit acide. Je conclus de-là que l'eau
de cristallisatioD est d'envirou 44 potir cent.
Le surplus des 100 parties d'alun crijlallii^)
montant à 26,63, doit être par conséquent ou
de l'acide pur, ou de l'acide retenant enc(
une quantité d'eau qui n'est pas séparable à ni
chaleur de 465'. Pour me mettre en état
prononcer entre ces deux opinions , j'ai fait nue
solution de 100 grains d'alun cristallisé daDi
1600 grains d'eau échauffée à 200 degrés , et
l'y ai ajouté graduellement une solution o'al
DB Chimie. 357
sali yégélaX non caustique (carbonate de potasse)
gui contenoit — — de son poids d'alcali pur •
s'est le même que j*ai employé pour former le
inifate de potasse. J'ai ajouté de Talcali tant
ju*ily a eu de refTervescence^ en faisant bouillir
te mélange. La quantité employée et nécessaire
pour saturer l'acide s'est trouvée de 90 grains^
C5'est-à-dîre — ^^= ^^'^ grains d'alcali pur.
Maintenant nous avons vu que 100 parties d'al-
sali végétal pur absorbent 92 grains de Tétalon
Bulfurique; par conséquent 2i,5 grains d'alcali
B'égétal pur absorberont 19^78 de cet étalon.
C'est donc la quantité d'étalon contenue dans
looparties d^aluncristallisé.LesurpIus des26^63
parties du résidu dont nous venons de parler^
c'e t-à-dire 6^85 grains , sont parconséqucnt de
l*eau pure retenue par l'acide étalon.
Ainsi la proportion des élémens de 100 par-
tie<( d'alun cristallisé sont •
parties.
Alumine ^9)^7
Acide étalon i9>7^
Eau retenue par l'acide étalon 6^85
Eau de cristallisation 44
1 00^00
Tome XIF. R
253 Annales
ou , en d'autres termes, loo parties d'alan COR-
lienneiit 29,37 d'alumine, 26,63 d'acHe dool
la gravîtL- spécifique esl 1,7509 el 44 d'eau dl
crislallinalion.
100 parties d'alun brûlé ou calciné coatien-
nent environ .S3,3 d'ahiraîoe, 35,^ d'acide ëti-
loD, et 12,5 d'eau.
D'après M. lîergman, 100 parties d'alun criï-
lallisé contiennent 18 parties d'alumine^ SS
d'acideet 44 d'eau. 11 est probable qu'il écliauf-
foit raUimiae obtenue à un tjcs- haut degré,
cardans unechaleur rouge elle gai-doit lemC-me
poids qu'elle avoit à 460 degrés. Quant à la
quantité d'acide, elle est sûrement inférieure
à celle qu'il assigne, st on s'en rapporte ani
déterminations de M. Wcnzel et aux miennes.
M. Wenzel décomposa 4S0 grains d'alun par
une dissolution de nitrate de plorab , el par une
double aflinité. Le précipité qu'il en oblîatf
ayant été bien lavé à l'eau chaude et desséché
au point de rougir au feu. pesoit 1.^4 grain*;
ce qu'il a regardé comme tout l'acide conlcna
dans une once d'alun. Mais comme il avoit
trouvé par une expérience précédente, ijueajc
grains de sulfate de plomb contenoient 73,5'
d'acide sulfurique concentré, ce qui est 3o,:(3
pour cent , donc r44 grains de ce sel de-
vroieiit contenir 43,54. H en conclntpar comc-
J
s> E Chimie.
3%
btque c'étoit la quantité qu'une once d'alun
(eooit> D'aprèâ'be calcul, loo parties d'alun
œoDtenoit que 9,07 d'acide le plus fort,
ftte énorme difl'érence provient sans doute
Ua méthode défectueuse que M. Wenzel a
rie-, car , en faisant évaporer la dissolution
un à siccité , le nitrate d'alumine reste né-
liretuent mêlé avec le sulfate de plom.b >
1 le lavant , une grande partie du sulfate de
nbadû être enlevée. S'il n'eût point évaporé
iccité , une partie du sulfate de plomb seroic
testée en dissolution. Mais pour trouver une
néthode plus sûre, pour faire usage de ce pré-
llipitant utile dont l'efTet est infiniment plus
npt qu'aucune dissolnlion barytjque, j'ai
|été la même expérience,
tour cet effet, je fis dissoudre à une chaleur
■0° Sograinsdeplombdans 400 grains d'acide
rique, 1,1477 aBbiblis par 3ûo grains d'eau,
prains se trouvèrent perdus par l'évapuration
r l'air; les 628 grains restant contenoieat
V conséquent 3o graini de plomb.
Ensuite je fis dissoudre 100 grains d'alun
âans lôoograins d'eau pure ; j'ai miscettediiso-
lotion sor un bain de sable , eu y ajoutant suc-
cessivement la dissolution de plomb: de cette
manière, à mesure que le précipité avoït lien ,
la liqueur coatinuoit d'érapor«r. Lorsque le tout
nij
26o
Annales
fnf'fetJiiit à la quaotUt5 d'une derai-cuiller^é'
j'ai trouvé que 335 grains de la dissolution A
plomb avoient été employés à celle exp^rîenc*
le résidu conlenoit évidemment le sulfate d
plomb, d'aut,int qu'il paroissoït une pelticuli
à la surface de la tiquetir.
Ain<%i, puisque 6^3 grains de la dIssolulîoaÀ
plomh contiennent 3o grains de plomb, 135 f^tî
de la même dissolution doivent avoir conleuv
II, 3i; et si dans le sulfate de plomb, yogr.
de plomb indiquent !a présence de 3o grain*
de l'acide 'snlfnriqne le plus concentré ( quan-
ti !ce sur laquelle M M. Bergman et WenselsonI
d'accord) ;-'là présence de ii,3i grains clé
plomb indique naturellement la prtîscnce df
4,84 de l'acide le plus fort. Nous avons obseri
plus haut que l'acide sulfurique !e plus coil-
ccntré est à l'acide élalon comme 82 à 9^ : doiitf
4,84 grains de cet acide sont équivalans à 5,4"
d'étalon ; ce qui parbît fîjrt éloigné de lavé*
rite.
Quant à la quantité de la terre, M. Wedxel
prétend avoir obtenu 140 graius en précipitant
la terre contenue dans une once d'alun pai*
un alcali fixe, lorsqu'elle' éloit bien dcsséJ'
chée ; ce qui donne 3o pour cent , quantité qoî
répond également avec mon expérience. Maf
celte m^me quantité de terre ayant éléexposérf
BX CUIMIE. 261
^ UD€ forte chaleur pendant Tespace de deux
heures, elle s'est trouvée réduite à go grains;
par conséquent 100 parties d'alun contiennent
à peu près ig pour cent de terre. Ainsi les
3g>78 grains qui se trouvoient dans l'état de
dessi cation où je les a vois portés , peuvent
être réduit k ig. Car 140 — go :; Sig^yS- ig
& peu près(i)..
JDu suJfaie de for.
sSo grains de sulfate de fer cristallisé, ex-
posés à un degré de 420^ de chaleur sur um
bain de sable, devinrent d'un blanc sale , et
perdirent g8 grains de leur poids \ ce qui fait
3g pour cent.
480 grains de sulfate de fer cristallisé, dis-
tillés sur un bain de sable à une chaleur de
460^ , devinrent gris et perdirent igi graine'
d'eau légèrement acide; ce qui fait 40 pour
cent.
J^estime donc que 100 parties de snlfalc Je
fer contiennent 89 parties d'eau de cristallisa*
lion, dont l'acidité peut être évaluée à i grain
d'acide.
(i) D'aprcs ces proportions rigoureusement détermi-
nées , il résulte que qiL Iqucs-unes des données que j\iî
établies danstiioii dernier tnéinoîresur Tusage des alcalU
lUns le blauchissag'! , nesoiit point exactes.
R ii)
563 Annales
Je fis alors dissoudre loo graîns'dn mêmes
dans 3 onces d'eau-, j'ajoutai successivement
celle dissolotino le même alcali dont j'avois fail
usage pour la décomposition de l'alun. Dans m»
température de 60°, il n'y eut aucune effer-
vescence, quoiqu'un précipité verdâtre ait ea
lieu; mais en ^chaufTant la dlssohilioa jusqu'à
une chaleur de 1 20^ , il se dégagea une légèrtf
quantité d'aic qui augmenta à mesure que li
dissolulioDapprochoitderébullition, de maniera
que dans celte expérience il se forma un seï
composé. Dans la suite , j'ai toujours maialeDtl
cette dissolution enébullition aussi long-tems^
qu'il se forma un précipité , et j'ai trouvé qa'ît
falloit 1 33 grains de la dissolution alcaline, qui
correspondent à 3 1,75 grains d'alcaliréel, pour
précipiter tout le fer; cequi indîquela présence
de 26,13 de l'acide le plus fort, ou 29,3?
d'acide étalon.
L'oxide précipité, édulcoré etcliaufîcjusqu'â
l'incandescence pendant (rois quarts-d'heure j
pesoit 3o, 5 grains ou plutôt 3 1 ( cette petite'
perte ayant été probablement causée par l'é^.
dulcoration ) : cet oxide étoit d'un rouge foncé;
et comme il contenoit à peu près 72 pour cent
de fer, les 3i grains en question équîvaioieot
donc à 23,3 de fer à l'état métallique.
D après cette expérience , les proporlioni
îngrédieos contenus dans loo psrties de
Ifate de fer cristallisée sont les saivanles;
Fer 23,33
Acide étalon ^0'^^
Kauconteniiedansracideétalon, 9^47
Eau de cristalisalioa 3q,oo
100,00
|ll faut donc i3o,85 d'acide sulfuriquec-talun
Ur dissoudre 100 partie) de fer. Selon Berg-
, 100 parties de sulfate de fer contiennent
I de fer, 89 acide sulfurique, 33 eau de
ËstallisatioD.
I^e TL^utlat se rapproche assez de celui (jnc
obtenu , en supposant ( comme cela est cer-
Bnement vrai) que ce que Bergman nomme
) parues d'acide , n'est pas de la mcnie force
■e celles qu'il d insigne sous le mL-niR nom dans
i sulfate de potasse, mais qu'il n'y a point
Qpriit l'eau de cristallisalioa : car si nous
Buissons les 9,47 parties d'eau qui (^-toient
lies à l'acide étalon avec les 39,2 1 de l'acide
ïlon , nous aurons 38,6S d'un acide dont lii-
Bsanteur spécifique cA de 1,'^i'jÔ.
■M. Wenzel ce nou:^ dit rien de la corn po-
jtion du sulfate; il se contente simplement
t à'ue que sou acide sulfurique , étendu de
R iv
364 Annales ■
34.0 d'eau y a dissous 55,^5 d'acier. J*at di^j
fait voir ijue 240 grains de son acide sulfariq^
cotitenoient 84,19 de nioc âcide étalon. Il i
suUeroït donc de-lâ que pour dissoudre la
parties d'acier, il seroît nécessaire d'etnployef
i53 d'acide étalon. La différence apparenta
entre le travail de M. Wente\ et le mîea , dé
pend de ce qu'il a soumis à l'action de l'acid
une plus grande ijuanlité de fer que l'acide n'ac
pu dissoudre, et que les parties non dissoutes
retcnoieul une portion de l'acide , dont il n'i
pas pu déterminer la quantité.
Pour dissoudre irès-proraptement le fer,
quantité d'eau que l'on emploie doit être re<
Jativement à l'acide étalon comme 5 à i. Lors
que celle prùportion excède celle de 7 à r
la dissoiLiliou n'a lieu que très-lentement.
T)c la quaiuUJ réelle d'acide dans les diffé
rens acides élalons.
S>.:us la dûnonmination à'acide réel ^ je a'eB'
tends pas un acide absolument privé d'eaa
peiu-êlre l'eau est-elle même essentielle aux
propriétéâ acides de tous les acides, du raoJtil
l'cst-elio pour queiques-utips de leurs proprié>
tés : i'entend sous le nom d 'acide effeclil' l'acid)
Je pins iort qui existe, soit libre ou dans ua
état de combinaison, comme, par exemple^
DE C II I :il I <■ 2C5
l'acide sulfurique tel qu'il se trouve dans le
sulfate de potasse. l'~n jellant les yeux sur les
observations que j'ai faïles sur ce sel, sur le
. nitrate de soude et sur le miirialede potasse,
on trouvera les proportions suivantes;
t loo parties acide sulfurique éta-
lon coctiennent 10,71 d'eau.
100 parliesacidciiitriqueétalon. 26,46
100 parties acide m urial étalon. 4â,5
I Les portions d'eau que uoas citons ici ne
1^ sont point parties intégrantes de ces acides,
qui, comrae nous l'avons fait remarquer, peu-
vent très. bien exister sans elles. D'après cela ,
nous retrouverons la quantité elTcctîve d'acide
que chaque quaulitû d'acide étalon conlienti
par exemple dans l'avide sulfurique, en mul-
tipliant la quantité d'acide étalon par 0,1071 ;
dans l'acide nitrique , en la multipliant par
036,46 , et en défalquant ce produit de la
quantité donnée d'acide étalon.
366 Annales
TABLE I.
De la proportion des acides absorbe»
par différentes bases.
Afî^r
Aeîdr
laKur.
ilston.
Is.,.
*T
nS,l
173-j
T AELE I I. !
De la proportion des bases atsorbe'et'
par les âifférens acides étalons.
,00 r.r.l«.
FolMW
Soud..
Abiuo.
CIi«n».
JUg-i.
Acdr' i>ilr.
Acide mur.
»?
61,4
80.6
v5>*
4«^
TABLE 111.
J5ff /a proportion des bases absorbées
par les différens acides effectifs.
l« pirlicf.
Tu II lie
Saodt. Abuo.
CtiQI.
M.S^
AtMe «Ifuf.
AcUr HJir.
Acide mur.
7B,S
7Î.S
K
1
W D E C n I M 1 E. 2C7 M
Je ne donne par ce calcul coraine r;gou-
îusement exact , n'ayant point tenu compte
5S décimale» ni des erreurs qui en pareille
latière ne peuvent être évitées ; mais je pensa
ne ces approximations seront néanmoinsuliles.
TABLE IV.
Des proportions âes ingrédiens contenus
dans dijférens sels.
ioo^.r</„.
ii«i;.
Ac:d„co.
N.ttile de
Svlùle d«
Nilriin'dc
■onde. . . .
Uuri>lcdc
•oud<^. . . .
55,
4J,3S
s:
*l.î
,S ti|ai»al.i5o,t9acid.«l»l.
5:,fli 5S,7
3S,S 7Î
Si.,6S 78,33
47 77.33
d'imPd». .
>7.4>
10,U
ii,47 Jl^.
d-^mico.. .
d'ioiH^u. .
't.
.,,6,
3.8,
7S • 78
fi8,49 Ma-.
Soifitc de
ckout . .
iulUtt dt
miz«iM . .
Sulfate
«Tjilpininc. .
SdifKîd.'
TER
3*
■7
'»,3j
B.ES
So
44
ou METAUX.
16. 6S coslcnml. 19, 7!
:8.a .9,i.
(i) L'atide doui il e>t ciuesiion ki , est lanlôl l'a
J
i
368 Annale»
En observantdans la première lable laquas
titiîci(.'cliaqueespèced'acideefrectiFqucclia<|ii
base en particulier absorbe , on s'apercevi
aisémenf que laiiuaiitité énoncée n'est pasessQ
temerit conforme an prclendu ordre d'afKail
entre les différentes bases et les acides, telle tjfl
je Pavois fixée dans une de mes disaertatîoa
précédentes. Il est vrai que ma première opï
nion étoit fondée sur des expériences , mai
dans ces dernières il s'étoit glissé (|uelqw
inexactitudes qni n'avoient été soupçonnées I
par moi ni par d'autres chimistes; mes exp
riences étoient en outre accompagnées d'un
hipothèîe sur la quantité d'acîde elTectif , don
j'ai reconnu l'erreur dans mes travaux posté
rieurs. M. Morveau a publié dans la nouvell
Encyclopédie une dissertation 1res - bien faîl
sur les aflinilés, dans laquelle il combat avM
raison plusieurs points de ma théorie, mais :
y a ajouté plusieurs autres observations qui i
me paraissent pas trop bien fondées. Coma]
ma réfutation est intimement liée avec le suji
de la dissertation présente , et que cette dei
iiière eu peut recevoir plusieurs éclairctss
11' pi 111 concentré , luntôl ua acide inlerméilinire entra.
\>\tis furt et l'acide ^.taloo ; sa force doit toujours itre
connue d'apréi son rapport h l'jcîde éialou.
D •E Chimie; 2B9
melis, j'espère qu*on me permettra d'en faire
. ici mention.
^ i". J'avoisdit dans une autre occasion , que
_ selon l'opinion do M. Bergman, les alcalis ab-
^ iorboient plus d'acïde sulfurique que d'acide
nitrique , et plus de ce dernier que du muria-
<ique ; mais que , selon les expériences de MM.
"Wenzel et D. Plummer, cela n'avoit pas lieu.
^ M. Morvcau regarde ces observations comme
tna! fondues. La table suivante metlra les lec-
urs à port<!e d'en juger. Comme le docteur
^ummer ne connoissoit point le gaz acide car-
bonique , et que par conséquent il n'y a point eu
^eard, je ne parlerai point de ses expériences,
tk leur place je rapporterai celles deM. Wie-
■eb qui, étant au courant de la doctrine de
•rgman et de la manière de faire ces expécien-
, les a suivies dans les vues de s'assurer du
lit en queslion.
i
F^pénViic'-ç He
d!
Berg. Wr...
V\ It
Hl
zl.
Klrli.
HLioo parties /acide Eijiru^
7»,5
«2 6.1
m de potiisse ) riiiiitiuc
î*
64^6
177
i3S(i7
.=.,,1
i.li i
166.6
r3.
is5
m <)i
«7.4
On voit par ce tableau, que MM. "Wen
DE C H 1 M I I
appuyer ma première assertion , }*allé-
lis le ces Je la saluralîou d'un acide que
fc regarde avoir eu lieu lorsqu'il perd la fa-
klé de changer en rouge la couleur bleue do
lins végélaux ; épreuve qui paroît être uni-
jSlement reçue, pour s'en assurer.
L Morveau prétend que cette épreuve n'est
■ez exacte; car, suivant lui^ilexisteroit
■mbioaisons sans saturations; ce qui n'est
Bfnissibled'aprësle» principes des affinités
ntraire d'ailleurs k l'observation: ainsi,
Bi < il y a un terme précis pour la combî-
bon d'uu acide concret avec l'eau et d'un
^e concret avec un acide fluide , et cepen.
frdant la propriété d'aQ'ecter tes couleurs est
1» loin d'être détruite ».
i Pans le premier exemple, je ne pense pas
qu'on pui^tse dire qu'un acîde soit saturé avec
l'eau aussi long-terasqu'il conservela propriété
Je changer les couleurs bleues végétales en
rouge ( c'est une expression réellement de trfes-
peu d'usage), et dans le second cas j'avone
que je ne connois pas les effets des affinités des
acides les uns par rapport aux autres.
< On ne peut pas douter, continue M de
» Morveau, qu'il n'y ait une saturation mu-
> tuelle entre lacrCme détartre (tartriieacidule
> de potasse ) et les autres selt ; cependant iU
27a A W N A L E s
i> affectent encore la teinture de tournesol
J'accorde dans ce cas que les sels neutres si
réellement saturés et snpersaturésavec Tacii
mais je suis loin de penser que l'aride sui
IiondaHt soit saturé avec les sels neutres. 1
sigiîe certain qu'il ne l'est pas, c'est que si
lui présente une nouvelle quantité du mêi
set neutre , il sera divisé entr'eux.
application des principes précédcns à difet
ses expériences,
La délei'minalion de la quantité d'acide éU
Ion ou acide r^el contenu dans les acides raini
raus , et celle de la proportion des élémeos dl
sels neutres demandant une attention scrupai
leuse^ la première de ces déterminaisons n'ajai
avant moi été entreprise par personne, et 1
seconde seulement par un petit nombre de si
vans qui mÊme ne s'accordent pas enlr'eus,
doit en naître de la défiance jusqu'à ce qu
Texactitudede ces résultats se trouve confira]^
par un assentiment général.
Pour dissiper ces doule> et prouver qoe mdl
principes s'accordent avec les expériences lel
plus exactes faites jusqu'à présent , j'ai déjà cît^
celles qui ont été faite par M. Cawendîsh ,
je vais rapportera présent le peu qui ont ità
faitesparMM. Beilhollet,Morveauet Woolf*
Ml
. Berthohct (i) prend 388 grains de niire
1 du èoufre : après les avoir exposés à une
ûeuv sufCisaaie , il trouve 11 grains de soufre
plimé , et ^daiis la coitiui^ zSii grains de sui-
de poiasse II avoii déjà prouve dans un
ttcédeiil mémoire (a), que le nilre est eiilîè-*
nenl décoinpuïé par itii rjuart île son poids de
^fre qui esl la proportion timployée ici : con-
guemmenl nous. sommes en droit de conclure
fiaâS crains diMiilrje contiennent autant d'alcali
I aSS de su] l'aie de pola^ee et p»s davantage.
[Apres iiionéY^lv^tioii i^SS crains de tiilrecoa-<
Kniient i5a^rd^alcali pur, i:t 38S 4e sulfate de' 1
btacse en confi^iiiient' I35,4 : si bioB que si jal
B suis trompé, (;'tttoil!«n allribugat -trop et non* |
jOp peu d'alc.ali au oîii'e , el mon erreur est ^
|ilemcul 7,6 «crains sur ï&j^raius de uilre»,
i 3,0 pour cent.
LD'après rëva]uaii,QD iie M. Ber^maa j. s3Si
lias de nitre coniieiment i^lj'^ U'alcal) , etl
I grains de sulfate de pelasse en coulieunea^n
nlcmeot 11 8,56; si bien que son erriiir «Slfl
noviroQ 33,50 graius sur s^3 de aitre ou d^l
^ pour ceoi.
tJ<t, cherche iqainleDaut à examiner l'exacli^j
t{ti) 'Mémoires dé V*r\s
■^) Mémolvpt de P-.nU
IJome X/r.
— ■■■! ■
1782, pag» 6oi
1781 , {ipge x33.
3^4 A M H A L E a
ludc de nos éraloaiions respeetives de la pi
portion des acides dans ces deux sels > prenant
tou'|ours IfS expériences de M. Berlhollet ponr
règle.
Dans cette expérience, la somme des ingié-
diens éioîl aSît -- j3 = 36o grains ; mais le total
des produits ne s'est trouvé que de aSS -'- la
=^ Q,\o grains : par conséquent, loo grains ont
été perdus uu dissipés en gaz. Dans uoe expê-
rience précédente, M. Berthollel avoil trouvé
que c'éiuit du gaz nitreux mêlé avec une petite
quantité d'air pur qui s'éloil échappé.
D après mon évaluation , a88 grains de aîire
contiennent i35,o3 d'acide nitrique : or il est
éviilent que c'est cet acide qui a fourni les i3o
grains qui se sont dissipés en gaz ; le surplus,
c'est-à-dire, i55,oS — lao = 55,o8, ont été
employés à aciiufier le soufre et à le convenir
en ac de sulfurique. Ainsi , 60 grains de soufre
-'-55,08 = 95,08 seroit la quaniilé d'acideqiie
sature l'alcali de asS grains de sulfate de pO"
tasse; mais d'après ma propre évaluatiob , asS
grains de sulfate de potasse contiennent 103,6
de l'acide le plus fort» de sorte que U diffé-
rence entre iVxpérience de M. Berthollel cl
le résultat produit par mon évaluatioa , n'est
que de 7,63 grains sur 36o , c'«st-à-dir« ,Beulir
ment 3,09 pour cent.
ni C H 1 M I L' 976
6oirant l'évaluatioa de M. BergmtD , 36S
de nitre ne contiendroient que 95,04
«cidenîtriqae; ce qui esl uaeerrear palpable,
ieqae celte quaiililé ne seroil pas même é^ale
0 grains perdus dans l'expérience de M.
irlhoMct. D'aillt'urs suS grains de salfale de
liasse contiennent , suivant M. Bergman ,91,9
icide sulfurique. Sur cette quantité , le souFr«
fonrnit Gû grains ; et le surplus , c'esl-à-dîre>
2 grains , qui sont le principe aciiMnant , est
lurni par l'acide nitrique ; lout le reste de l'<-
cîda nitrique, c'est à-dire , 60 grains, seroit
perdu ou dissipé : la perle ne seroit donc que
de 60 grains, lanilis que l'eipe'rience la ports
à laOjT d'oii il suil que les résultais de M. Berg-
rnan sont erronés sous Ions les points de vue.
^L D'après cette expérience, il paroll que 60
^Knios de soufre sont acidiBés par ^ ou 5G
^B'sir par ou osigène,oii 100 grains de soufre
^Har 60 d'oxigène, et qu'il en résulte 160 grains
IJ^Vacide sulfurique. Ainsi lOO grains de cet acide,
dans son état le plus fort, contiendroient 3^,5
de principe acidifianl , le reste étant du soufre.
Mais comme le soufre est susceptible de difTé-
rens degrés d'acitlincations , les limites de la
quantité d'oxigène que leo grains de soufre
peuvent absorber , me paroisseut devoir être
fixées «Qtre âo «l 60.
Si)
ajS A NN.A LIS
M. ,£crllio1]et a essayé de trouver la com-
position de l'acide suU'urique d'une autre ma-
uière: il a Tail bouillir a68 grains de soufre daol'
de l'acide nitrique très-coDCtalré : 199 grain»
sont reliés inlaclsi 89 seulement ont été acidifies.
11 allong' a le tout avec de l'eau, et versa goutte
à goiitic dans la liqueur une solution de muriale
de baryre, et il obtiut ainsi un prccipiié pesant
après la calciuatîon 930 grains. Maintenaot, d'a-
près M, Bergman, ce sel contient o,i5 de son
poids lie i'acide sulfiirique le plus fort (1); pif
conséquent, 920 grains eu conticndroienl ï5S.
Ce résultat ne dillère pas beaucoup du dernier;
car si luo grains de ïoufre produisent, lorsqu'il»
Eonl acidifiés , 160 grains de l'acide le plus (orl
81^ grains de soufre en dooneroieat i^s; l'acidi-
iicalion seroit alors un peu plus forte.
Cet excellent chimiste , marchant loujoars en
avant, s'est cÛ'orcé de trouver la quantité de
ce fort acide contenu dans l'aciJe sulfurique
dont la gravité ctoit 1,7881. Dans cette vue, il a
versé sSS graius de cet acide dans une solution
de nitrate de plomb : le précipé séché exacte-
tnetit pesoîl 793 grains. D'après M. Bergman
le sulfate de plomb contient 0,35 de son poids
(i) Bergman , page 42 j.
^M D K G n ^ ir I K. ijf-
^w;itlesQlfuriquc;Iorsqu'llestcxaclemcnl8rc(0;
Htr conséquent, dan^ ce c^s, 793 conliendioient
^■1.76 parlies de l'aride le pins fort; d'où îl suit
^Kie 28S grains d'acide sull'urique, dont la gia-
^■té spécilique est i,78di , conlienl 33 1,76 grains
^K l'acide le plas fort, c'est-à-diret 77 pour
HEnt. Je ne sais à quelle tempéralure la gra-
^Blé spe'cifique etoil déicrminée . mais je la snp-
^■bserai à i5 degrés de Réaumur, comme c'est
Basage en France, c'est-à-dire, 65" 75 de Fa-
^tohncit.Sa gravité spécifique seroit alors ly'jiji-jj.
a la températnre de Go" pour lesquels ma table
a été formée , et par conséquent cet acide con-
liendroît 85,6 grains de l'acide étalon. Maiute-
naat 77 grains de l'acide le plus fort sont équi-
vateos à S6>4 d'étalon : car 63,ga : : 77.86,^;
d'où il suit qne la difTérence du résultat de M.
Bcrthotlet et de celui de ma table est seulement
a,S grains,' et srla probabilité d'une erreur dans
}cs résultais est' é^ale de part et d'autre, la dif-
fért-nce ne sera que de 1,4 grains.
Je oe dois pas dissimuler cependant qo'il y
a une expérience de M. Morveau' qui s'ctoigne
r (i) Bergman , page io5. Il est rraî qu'il a dil aîUfluri
qu'il coDienoîl o,3de ion poids d'acïdo , maïs e'i'si c|u'a.
Ittï il esi séché à la chaleur de ad. Voyez Bergman
jpsge 3<}i et 406.
"»
378 A M K A L E s
totalement de ma table (1): il apris 5S gratoS
d'uu acide sulforlque dont la gravité spécifique^
à la température de 8,5 de Kéiumur égale à
5i°>i3 de Farehneit, éloit i,S4' > '' '^^ 3 versé»
dans une solution d'acétate de baryte : il a trouvé
que le précipilé» après une caicinaiion à one
chaleur rouge peadani une demi-heure , se pe-
eott que 1 10,5 grains^ ce qui , d'après M. Berg-
man , indique i654 de l'acide sulfurique le plus
fort dans les 5S gruins de l'aciiJe sulfurique em-
ployé. Or si 58 grains ne contenoient que
i6>54)'00 grains de ce même acii!e ne dévoient
conlenir que 38,5 de l'acide le plus fort ou Si
de l'acide étalon.
Cettî expérience, je prends la Hberré de le
dire, est captieuse i car l'acide dont la dea-
sité à Si" éloit 1^841 1 auroit donné i,356 à
Ja température de 60», et lOO grains en con-
tieudroient alors 87,5 de l'acide étalon ou 77,99
de l'acide le plus fort. La conclusion de celle
expérience ne s'accorde donc ui avec me* re-
eultala , ni avec ceux de M. Berlttollet ci-desGus
rapportés. Je crois que la cause de la méprise
lient à ce que M. Morveau a versé de la so-
Julioo d'acétate de baryte dans l'acide , aa
lieu de verser l'acide tians la solution > comme
(ij Encyclopédie, page 3^2.
F D c C n I M t K. 37g
JM. Berltioltet t'a fait en prècipitanl la solulion
de ploinb , ou peut-èire de ce qu'il n'a pas
I cmDloj'é une quantité suflisaDte d'acétate de
iaryle.
La prfDVe la plus frappanle que je puisse
donner de 1 accord de niirS principes avec les ex-
périences les plus eaactes, c'est la décomposioa
da s^ commun opérée avec le dernier degré
d'exaclilude et de sagacité par le plus savant
cbimisie et le plus habite nianipuUteur , M.
Woulfe, dans les Transactions Piiilosopbîques
pour l'année 1767- Dans sa troisième expéiieuce.
il a employé 14 livrts (avoir du poids) de
sel commun , et 14 livres d'acide sulfurique
concentré qui avoit été auparavaat allonge avec
7 livres d'eau- Distillant ensuite le mélange à
une douce chaleur graduellement augmentée ,
il a obtenu dans le récipient intermédiaire dé-
signé dans sa planche par la lettre C, 1 1 liv.
10 onces d'acide ranriatique , et ïa dernière
bouteille contenant de l'eau destinée à conden?
ser les vapeurs les pins volatiles, étoit aognien-
lee eo poids de 5 li vres 1 0 onces ; enfin ^ k résida
de la cornue pesoîl 19 livres 4 onces, poids dé-
ftigoé sous celui d'avoir du poids.
A N N A L E S
""""■■ " " ■ "
,. W
FraliiUfSuum
Stprtt de srl dim U
I^S b«UI.'ll1c<
tol.l
tait
Ltetwl
ï w
'9 *
HiU
Tout ....
.... 7
.... iî
Il est clair que 7 livres d'eau étoieiil répar-
ties entre tous les produits.
Poui* corinoilre la f<irce relalive de l'acide
niuriatiquc dans les diPféreiites bouteilles, M.
M'outfe a fait les expériences suivantes:
m, 4 onces d'acide sulfurique doQt le poids
ëloit à celui de l'eau comme 34 est à i5, out
élé salure'es par i livre 10 onces 7 dragmes =
ii5(''6 grains d'une solution d'alcali fixe qui
servoit J'titaloh , et que j'at snppoatî avoir étt:
forme'e d'alcali végétal.
3'. 4 onces d'acide muiialique dans U boa-f
leillc C ont salure 1 3,5 onces de cetFe solution-
alcaline.
5". 4 onces ^e vapeur cotidensce, c'est-à-dire^
une quantité d'^au, (|ui les conlenoit , ont salur*
58 ouccs de la, ^Q'^ulion alcaline.
4'. Pûur connoilrc la proporlioo d'acîd«
sulfurique entraîné avec l'acide muiialitjue dant
les dilTtreulcs bouteilles, il a saturé \ oncej
D%-i i
E produit t
[ 1 M »•■.
t du Uit d« clia
, ab-
>n dissoute avec
par celte met):
liaux ,
inaigre
distillé; il X trouvé par cette méthode , que 4
niDCcs de l'acide rhuvialique de la bouteille C
roduisoit une demi-once et a4 grains de sui-
te (le chaux sec; tnaîs les bouteilles pins éloï-
îpiées n'eu donuoîent point
Calcul de l'expérience de M. Woulfe.
t' Je dois prcTenir d'abord que M, Woulfe n'a
>înt fait mention de la graVifé spéciQque de
«nde sulfurique qu'il a employé dans la dé-
DpositloQ du sel commun. A défaut de cette
^minaiion je dois supposer que cet acide
t le même que celui employé pour saturer
plution alcaline dont le poids est à celui
lau comme 34 : i5.Sa gravité spécKique
fc à 60** éloit 1,8461 ; ce qui indique, d'après
!able,88,5 pour cent de l'acideétalon; con-
prament les 4 onces avoir du poids ^=
grains dévoient contenir acide éialoii
bo,8â5 :^ i545; et puisque 100 parliesd'al-
Irégélal pur absorbent Q3 d'acide snlfurique
,1a quantité d'alcali uécessaircpoiir a bsor-
b54^ d'acicle s'ulfuriqtie étalon ,
Bîl être de. . . . 1680 gr.
Par coiisïqHêôl ÏÏStif» de la solution ■
•Icaline saïUi'ée' par cet acide conte-
I
^89 A W K À I. X •
noit alcali pur. • . . : • •••,,.. ; i68a^
Eq oulre, 4 onces de l'acide miiria-
tiq^^c conleou d»D6 la bouteille Cool
produit 34)>7 grains de sulfate d<
cbaux; et puisque loo grains de sul-
fate de chaux contibnnent 45 d'acide
sulfurique étalon 9 a4^>7 ^^ contien-
nent. . . • ; T * • • 1^4
Par conséquent les 11 livres lO
onces d'acide muriatique contenues
dans la bouteile C = 186 opces con-
tenoient acide sulfurique étalon. • • • - 4^t
14 livres dacide sulfurique coup*
tiennent 14 27000 =98000
Et puisque 100 grains de cet acide
contiennent 88,5 d étalon ^gSoeo gr.
en doivent contenir 86554
D*où déduisant pour la quantité
diacide étalon qui a passé dans la bou-
teille C 4fi5>
Il a dû rester dans la cornue 8i6.^a
En outre ^ la quanlilé de sel commun èla
de 14 livre égale 9^000 g
Et comme 100 grains de sel con-
tiennent 53 d alcali miner. Talcali dans
celle expérience est de gaooooro^SS
égal à 51940
S""'
K D s C H I H I C.
^H ajoalaat l'acide sulfurlque
^Reslé dans la cornue, nous
R[i94ox8i6i{a == 155621 =
f 19 liv. 1,417 onces.
B qui diffère des résulats de M. Woulfe d»
5 onces en moins. Celle différence peut
r de ce f|u"il a employé un acide sulfu-
t plus fort que je ne l'ai suppose , et qui
enoil par cODséqueut moins d'aciite étalon ,
le ce que le sel mariu uctait pas Lien pur
oolenoit du muriate de magnésie , tandis
mon calcul est fondé sar la supposition
eur parfaite pureté. Enfin M. Woulfe na
. aucun compte des fractions de poids au-
ous d'uD* once; et lorsque l'on considèrn
raud nombre de calculs , la dilTircDce de
S paroltca peu considérable.
eplus, puisque loo parties d'alcali minéral
irbeut t4^ grains d'acide sulfurîque élalon »
\o CD absorberoient 74^74 g''-
ednisant ce nombre de t^iôtia
î dans la cornue, nous trouvons
îieès de
a effet, quoique M. Woulfe ne
rien de l'état dn résidu, cepen-
M. Baume, qui a employé la
le proportion d'ingrédiens , ob-
ï qa'il y a toujours aa excèi
DE C II I M I I? »S5
noient 4o4 ^T'ains de l'acide rauria-
tique le plus fort ; mais la bouteille
Cconteaoil en tout ii Ht. io ooces
=^ 186 onces de ce tnéme acide; et
puisque 4 onces eti coiucnoieDt 404
graias , 186 dévoient en conlenir, . 18786 gr.
En outre , les 4 onces de vapeur
condensée , c'est-à-dire autaot de ce
qu'il etoit nécessaire pour coateair 4
oaces de ces vapeurs/ ODt saturé 38
onces de la solution alcaline. Or ces
"38 onces dévoient , d'après ce qui a
il ci-dessus, conlenir alcali pur. 34'4
]Dt puisque 100 graios d'alcali pur
absorbent 39,5 de l'acide maria le
plus fort, 3414 doivent en absorber i65i
Mais la quantité totale des Tapeurs
indenséesétoit de 5S onces, et puis-
4 oncesconlenoicut iG3i grains
«cide pur, 5 'i onces de.voieat en
contenir 30649
De-là la quantité total d'acide réel
éloit 187^0 jc a5649 égal 4*434
D'après mon évaluation , i4 livres
de sel commun = g^ooo grains con-
tiendront d'acide 46060
Car 100 grains en contiennent ^j,
différence =3635
a86 Annale*
Alors la perle esl SCsG graîosv
mais, d'après M. VVoutfe^ la perte
est de 8 oaces =
Différence eolre l'expe'fience de
M. Wouife et mes résultais =
EXPERIENCES
Sur la diminution de volume et la rupture det
vaisseaux tjiii ont lieu pendant la crùtat'
Usation des dissolutions salines.
Lues à l'académît! des icieiices :
Par W. Va u Q u E L I K.
J e pensois , comme m'y portoîl oatarellenieiU
la théorie de la chaleur, que les sels, en»
dissolvant dans l'eau , augmentoimt de Tolome
en raison direcle du calorique qu'ils absorboieat
(car lous en absobeut quaud ils sont crisialli*
' ié$); mais a^aot euteodu dire à M. Monge q4j
I quelques matière* satines , au lieu d'angmenteiV
diniiuuoient de Tolume eu se dissolvant danf"
l'eau , j'ai répété les expériences dans lesquelles
il avoil appeiçu ce phénomène, et je les ai
muUipIiées sur d'autres sels. Je me sais servi
B s 0 a I M i v:
' Tappareil «jae cet acaOânicten aroîT eni-
kojê pour cela et qu'il m'a coinmnniqué. Il
bnsîste dans deax boules de rerre placées l'une
f i'aulreet comraaniquanl paruii lubemojren.
, boule snpérieure est terminée par un autre
^'be. étroit cavert dans l'alniosphcre , et sucep'
|b(e de recevoir un boucfaoD enfoncé de ('
1 verse par le tabe dans l'appareil une di^
blulion satarée à chaud d'un sel qnelconqu
nsqu'â ce que la boule inférieure en soit reii
lile ; ce qoi se fait aisément, k moins que le
mhe de communication ne soit trop étroit. Oa
pisse cristalliser le sel , et lorsque la dtssotultoa
fil revenue à la lempcralure de l'atmosphère ,
; que par l'agilalion elle ne cristallise plus »
1 remplît d'eau la boule supérieure, ainsi qu'une
tie du tube qui doit être divisé es plusieurs
rrties , et dont la capacité doit être connue.'
marque l'endroit ou la liqueur est arrêtée
[ans le tube , on le Louclie ei l'on renverse
l'appareil; par ce moyen ta dissolution de sel
qai n'a pas cristallisé cl qui est plus lonrde que
reao pure , tombe nu fond , l'eau monte à sa
place et dissout le sel. Lorsque la température
de la ilissolnlion est on équilibre avec celle de
l'elniosphèrc , on redresse l'appareil , et eu
examitiant le tube Supérieur , on s'appprcoit
si la liqueur a diminaé ou augmenté de volume.
p«S
Annales
Expérienct'.lf._3'a\ râis une dissolu lioD-nq
rée à chaud de nitrate de potasse dans l'ap
que l'on vient de décrire ; j'ai laisse celte disf
lutioa pendant vingt- quatrp heures au inilî<
de l'atmosphère ; pendant ce lems elle a dépoi
ne grande quautîlé du sel qu'elle teooit
dissolution. Alo
npli
DtlOB I
rem]
la lioule supérieure d'eau Uistillee , el aprêJ
aroir noté l'endroit où cette eau s'arrètoît dans
le tube qui ta lermine y j'ai renversé l'appareil ,
comme il a été dit plus haut. L'équilibre s'est
établi entre les deux liquides, et l'eau , eu mon-
tant à la place de la dissolution non crîstalliséei
a dissous )e sel. (j'équilibre étant rétabli eotni
lecatoriq'ie de l'atmosphère et celui de l'ap-
pareil, j'ai relevé celui-ci et J'ai observé que
la liqueur avoit diminué d'environ •,ai. Cette
opération faite à une température supérieureà
celle de l'aïr a de même offert une dimioutiof
très-sensible, quoique les piolécules de disse
lution fussent un peu écartées par celte partie
plus considérable de carolique interposé. L'a [
pareil ouvert au milieu de l'eau n'a cependai
point présenté de vuide , il s'en est au coi
traire dégagé plusieurs bulles d''air.
Expérience II. Dans le même appareil j'a
mis une dissolution de quatre onces de sulfai
^efioude. dis^biis.daps ?ulam d'eau , je l'ai lai>5j
refroidie
DE C U t4
oidir et crisralliser comme le nîlrate de
: dans l'expcri«rice précédeiile ; j'ai mis
■uite d« l'eau , n la diminution observée dans
■périence première s'est également pt-ésentée
Mf mais elle a paru un peu moins grande; ce
s'accorde irès-bieu avec la dissulubilité de
1 deux sels dans IVau froide. Le nitrate de
lasse élaat plus dissotuble: il doit diotiauer
'antage le volume de l'eau.
( expériences ne me satisfaisaot pas plci->
iemeut sur les résultais que je clterchois , je
I ai répétées d'une manière plus propre à
Kter du jour sur ces faits douteux encore pour
uelques pliysicieus. Pour cela j'ai mis dani
! clociie au-dessus du mercure quatre onces
nitrate de potasse dissous dans autant d'eau;
rsque cette dissolution eut dcposé un:; partie
B son sel par le refroidissement y j'introduis s
IftDS la cloche quatre onces d'eau distillée > et
wrqBant le niveau où s'élevoit le mercure f
n'assurai du volume qu'occupoit ce mélange.
L mesure que la dissolutiou du sel dan» l'<;9u
■opéroit , ou remarquoît que beaucoup de l u > s
|fftiri qui sembloient sortir du sel oiêtne, s t-
Yoieitt à la partie supérieure de la liq'iCf;
Heu d'avoir ici de la dimiimlton comme
s les autres expériences avec les autres ap-
•eils>OD a eu au, coalrairc de J'augmenla-
Tome XIK X
sQO Annales
tioo ({ne {'ai eTaloée à environ o,oa de la taisst
totale.
Celle expérience répétée snr le salfate
toude , le niuriate d'ammoniaque et plustet
autres sets, a ufiert le même résultat générat>f|
je n'ai apperçu de diflérence que dans la qu«i<
tiié d'air dégagé et dans l'augmentation du vM
lume de U liqueur ; ce qui lient à la dissolq
bililé de chaque sel en particulier, et à U~
quantité de calorique qu'il absorbe pendant
cette combinaison.
U est donc prouvé maiutenant par ces ex-
périences que les sels ne diminuent point de
volume eu passant de l'ulat solide à l'étal lïfiJ
quide,que le calorique ne fait point ici d'ei* ]
ceptioQ à la règle générale qu'il suit dans toDtes
■es combinaisons, et que la dirainutiou de vo-
lume d'une dissolution dépend d'une portion
d'air qui se dégage ou que le sel cbussc de l'eau
en s'y dissolvant. Cet air occupant dans l'eau
une espace plus considérable que celui que le
calorique occupe dans le sel , il est clair que
toutes les fois que l'air ne sera pas retenu > il ■
y aura diminution de volume pendant la diaafl
fioluiion d'uu sel avec l'eau. i
L'on pourra faire ici une objection en disant
que c'est à l'air seul qui passe de l'état solide
a celui de fluide élastique, qu'est due toule
J
DE C U I M 1 K. 391
bgmentatioti de volante ; mais je crois pou-
Hr prouver quelques jours que la q-:antltc d'air
[se dégage de l'eau peadaul ces expériences
Korbc pas assez de calorique pour faire k
iseul l'augmentation,
'endanl le cours de ces expériences y il s'est
{sente quelques phénomènes ioléressans qne
i crois devoir reunir aux précédens , parce qu'ils
les accompagnent constamment. Je m'éroîs d'a-
bord servi de boules de verre soufflées à ta
lampe d'émailleur y mais les dissolutions de sel
que j'y roettoislesbrtsoieut constamment en cris-
tBllisaot, quoiqu'il restât toujours une portioa
ëe la liqueur à la partie supérieure non cristal-
lisée y et que l'appareil fût ourerl. Dans une
de ces expériences, sur-tout où l'appareil éloît
suspendu au milieu d'une cbanibre, je fus trcs-
surpris de voir la boule inférieure se briser ea
pièces qui furent lancées avec bruit a plusieurs
pieits de distance : cependant l'appareil avoit
Vue ouverture libre dans l'air atmosphérique» '
el les parois uc devoieut pas être plus presséel '
d'un côté que de l'autre. Quelle est donc la cause
de ce pliéuomène singulier ? Ce ne peut pas
être l'air , comme on a cru que cela arrîvoit
dans certaines liqueurs lorsqu'elles se geloieut ,
puisque cet air est chassé de l'eau par les sels
qui s'y dissolveul f même à froid, et à plus
agi
forte r
Annales
i dans I
le:
ieli
I
. cette experic
ont été dissous à cliaud.
La seule niaiiièrc qui reste d'expliquer ce
fait, c'est d'avoir recours à leaergie de l'at-
traciioD qui porte les molécules salîiies les unes
vers les autres, et qui l<;s dlii^e dans bd sens
plutôt que dans unaatrc, pourdouoer naissance
à des corps réguliers. Aussi doit-on coosidérer
dans celle bypolbèse tous les cristaux cooanu
autant d'arcs-boutaus dout les extrémités, ea
s'accroissant de plus en plus , font efl'ort en sens
contraire conlre les parois du vase, et finissent
par le briser lorsque la force rassemblée de ces
crilaux salins surpasse celle qui en tient le» parois
D'après ces considérations, )c pensai que la
fracture des vases dans lesquels l'eau gèle poor-
roit bien dépendre de la même cause. Fouc
appujer cette opinion sur quelques probabî-
lités, l'ai exposé de J'eau dans di fier ens états
à un froid capable de la faire geler ( oa S3i|
que nous entendons par froid l'absence d'ui
portion de calorique ). Dans une cxpëriencttj
j'ai employé de l'eau de rivière odioaire coi
tenue dans un flacon qu'elle remptissoil eut!
rement, el qui étoil exactement fermé. L>c flar
con ayant été plongé dans un D^clange de s^
et de glace , le flacon cassa au bout de quinse
k
B'ï C <fl 1 H f t. S^
pnles. Dans une auUe expérience > j'i> e"?
|vé (le l'eau de rivicre ïjue j'avois fait-
buillir pendant dix minulcs » le flacon quî
Ijvtiil servir à l'cxpiirience el que je bouchai
iiUnt l'ebullilion de Tean , fui rempli avec
sulie eau bouillante à mesure que la pru-
■îère sevaporoit : le ilacoti se cas5a au bout
I vingl-qoatrc minutes. Dans uoe troisième
Itpérietice )'ai pris de l'eau sorlaot de l'alain-
Soù l'on ea dîstîUoil depuis plusieurs licitrcs,
où couséquemment elle avoit pris ie degré
ï chaleur capable d'en faire sortir tout )'aic :
I flacon fui brisé comme les précédeos. J'ai
, chaque fois que la fracture des flacons avoit
1, le mélange refroidissant recevoirun mou-
ntuent qui le porloit du cenlre à la circoofé-
ItDce , et chaque fois aussi on bruil 5GmËlabl%'|
pane délOQua lion se faisoil enleud're.
KCcs expériences ne semblent-elles pas pron- ï
Vf qu'il y a dans l'eau qui se gèle une atitrdi
htssance que la présence de l'air , pour pro- '
faire la rupture des vases où clic est continnc
brsqu'elle éprouve ce ehaiigemenl d'étal. Je
fense que dans ces eicpértences sur la congé'
ptîoD artificielle de l'eau dans des vases fer-
lés , comme dans là cristallisation des sels , la
brceavec laquelleles molécules cristallines Icn-
ICDtà former des solides allongés, esl ta. vé-
394
A M K A L K s
ritable canse de la rupture des vaisscanTOÎiefîM
oDi lieu, et que ce n'est point au dégagement
de l*uii' que cette rupture est due.
I
EXTRAIT
D'UN MÉMOIRE
Sur la nature des Sulfures alcalins ou foie»
de soufre ;
Par MM, DiiMAN , Paei.j- tan -THOOswvt,
KlEUWLAND et BONnT (l).
Xjes savaas aateurs de ce mémoire annoncent
qu'ils ODt entrepris une suite d'expériences pkj-
sico-chiniiqucs, et ils le présentent comme ua
premier résultat tie leurs travaux. Nous nous
empresserons de recueillir leurs recherches dans
les AoualeSj et si nous y ajoutons quelques
observations > nous iie craignons pas (jue l'on
se trompe sur nos iatentions.
I.
La combinaison du soufre avec les alcalis et
avec la chaux a la propriété de décomposer
<ij Journal de Fhy3><{ae, juin 1791.
i
i
pr de ralmospbère ; mais dans les expérenccs
w'on a faites sur cet objet, on a presque tou-
joars employé des sulfures liquides , ou plut
Ou moins humectés, ou eoGn places dans des
circonslauces où ils pouvoieni attirer de l'eau.
C^lle circouslance pouvoït influer sur les phé-
somcses qui ont été observés.
Les auteurs ont pris deux quonliCés égales
àe snlfure de potasse au moment où il venoit
d'élre fait,- ils les ont enfermées dans des vo-
lumes égaux d'air atmosphérique , l'une sur da
tnercure, l'autre sur de l'eau. Ils n'out obscrTé
< aucune dimÎDation dans la première ,- dans la se-
conde celte dimiaution s'est déjà fait remarquer
le jour suivant. Dans une autre expérience, la
température étant plus froide, le sulfure enfer-
mé sur l'eau n'a pas exercé d'action sur l'air;
nais l'ayant un peu humecté d'eau , il 1 dimiuué
le Toluiue de l'air à la manière ordinaire.
Le sulfure de baryte a présenté des pbêao*
mènes analogues.
Un sulfure qui n'avoît produit aucune dimi-
nulioD dans l'air avec lequel il avoit été eo con-
tact pendant dix jours, étant humecté d'eau,
l'a privé si compleLtement d« sou oxigène dans
l-'espace de deux jours , que le reste n'étoit plus
susceptible d'mcune diminution, de sorte que
VoD ne peut douler que l'attraction de l'oxi^
T iv
I
39^ A rr N A I. E •
gèoe ne se fasse par le moyen de l'eaâ
Lessuifures secs n'excrceul également aacaoB
acliou seusible sur le ^sz uilreux ; mais ce
est décomposé dès qu'un ajoute de l'eau ar
sulfure, et le résidu est du gaz azote.
Du soufre ayant été mêlé avec ud peu de
carbonate de potasse dans un tube par leqnd
on a fait passer de l'eau en vapeur, et quct'oa
a tenu sur dts ci^arbons ardensj il s'est dégage
d'abord de l'acide carbonique , puis du gai
hydrogène sulfuré qui s'est combiné en partie
avec l'eau dont éloit rempli le récipient. Le
m ù la {je qui était daos le tube s'est trouvé du
sulfure de polassu dans l'état de dessicatioQ. Cf.
snlfure dissous dans l'eau , puis décomposé piT
l'acide muriatique pur et ûltré, a formé un pri
cipité avec le niur:at<; de baryte , de sorle qu
coateuoit de l'acide sulfuiiquc. Coinroeoaaroifc
quelques soupçons sur la pureté de la potassa
ou a répété l'expérience avec une soude dool
la pureté a été constatée , et l'on a formé W
sulfure par la voie bumide : le résultat a éli
le même. Le sulfure de cliaux a présenté lef
mêmes phénomènes , mais le soufre et la cbaïuE
traités séparément n'ont point donné de gaz.
Les expériences précédentes prouvent donc
^aeToxigèDe de l'eau , Aeportaul sur le soufre,
forme uu sulfale avec la base du soufre, pen-
dant (](ie son hvdrogèiie se combine avec du
soufre pour formiir le gaz b^droj^cne .sulfuré.
AyanI fait passer Irès-lenlemenl du gaz hydro-
gène pat- un tube de Terre rougi contenant dti
«oufre bouillant et réduit en vapeur, ce gax
a'a pris aucune propriété du gaz hydrogène
sulfuré ; il ne s'est manifesté , en le brûlant qu'une
odeur semblable à celle du soufre fondu. M.
Geagenibre a eu un autre résultat en fondant
du Soufre sous une cloche pleine de gaz hyiiro-
gène par les ravons du soleil rassemblés au foyer
d'une lentille. La dinërcnce dépend peut-être
du plus grand degré de cbaletir qu'il a pu ob-
tenir de cette manière. Quoi qu'il en soit, l'ex-
périencc précédente paroît prouver que c'est
une circonstance, sinon nécessaire, du moins
très-Cavorable à la formation du gaz hydrogène
«vilfuré, que le soufre soit présenté à l'îiydro-
gène au moment où celui-ci devient libre.
I V.
Les auteurs avoient éprouvé qu'à une cha-
leur rouge ce gaz hydrogène sulfuré se du;;age.
I
I
I
398 Annales
quaod on fait passer sur les sulfures la Tapenr
de l'eau bouillante : ils pensent que les sulfure»
humeclés et liquides reoferraent l'hytlrogène
sulfure } et ils ont examine les circoQstaDCC#
sous lesquelles il s'en dégage en gaz. Ils ont
fait bouillir avec de l'eau les sulfures alcalins
caustiques, ceux de cbaux , de bar^'te et de
magncsii-; mais la chaleur de l'eau bouillante
ne suflit pas pour dégager la moindre bulle-
de gaz; les sulfures de carbonates de polassff
et de soude, traités de la même manière, eik
ont donné qui éloit mêlé à du gaz acide car-
bonique j mais on parlera de ces sulfures dans'
la suite.
Ed versant un acide sur les sulfures caiis-
tiques» le dégagement du gaz eut lien d'abord P^
il fut beaucoup favorisé par la cbaleur. On sak'
qu'il convient pour cet effet d'employer an'
acide qui ne cède pas facilement son oxigène.
Pour avoir du gaz hydrogène sulfuré parfit-*
lemeat pur et avec facilité, on a rempli dé
mercure ud« petite cloche , on y a fait passe/
un peu de sulfure d'ammoniaque obtenu A^
deux parues de chaux vive , de deux de mu-'
riale d'ammoniaque et d'une de soufre; 00 y
a ajouté ensuite le double d'acide sulfuriqoe
étendu dans trois parties d'eau ; à l'inslaatf iL
p'cst dégagé beaucoup de calorique, et il y A
o ■ C H I ■ t s aç)9
«n une prodoction coDsidérable de gaz qni éioit
très-pur. Ou peut opérer de la même maoière
sur lesaalrcs sulfures alcalios et terreux; mais
dans quelques cas îl faut emploj'er ud peu de
chaleur.
V.
Les acides coq tribu en t>ils à U formation ds
gaz h^Urogèae sulfuré, ou bien servent-ils f.eii'
lemeut à le développer ? Le gaz Ij^drogène
Stilfuré se dissout, à la vérité, dans l'eau; mais
il s'y di.ssoul en trop petile quautité pour pou-
rvoir supposer qu'il existe tout formé dans l'eaa
qui se trouve dans les sulfures.
Pour décider cette question ^ on a éprouva
quelle éloit l'acllau de l'ai cali sur ce gaz. Fai-
sant donc passer dans le gaz hydrogène sulfuré
renfermé sur du mercure, de rammoaiaque,
de la potasse et de la soude caustiques et li-
quides, le volume du gaz a été diminué à l'ins-
tant, et il a été bientùt absorbé entièrement.
Ij'eau de cbaux l'a absorbé également, mais
avec moins de rapidité et en moindre quan-
tité.
Si l'on verse un acide dans la liqacnr alca-
line qui tient le gaz sulfuré en dissolution, on
oblient à l'instant le même volume de gaz bydro-
gêuc sulfuré quiavait été absorbé,- ce qui prouve
I
alcalis qui le dissolvent.
La dissulubiliié du gaz liydro^èue salfuré par
lesalcalis.découverle par les auteurs, démoolr^
selon l'ux , que les acides par leur plus grands
aflinité avec les alcalis et les bases terreuses d»
sulfures, ne font ao Ire chose que déplacer ce gai
de la combinaison où il se trouve fixé.
V I.
L'oQ avoit employé dans les expériences pré-
cédentes les alcalis caustiques : le gaz est éga-
lement absorbé par la solution des carbonate!
dans l'eau , sans doute eu raison de l'aJcali par
que ces carbonates couliennent toujours plas
ou moins.
L'eau favorise cependant cette dissolution.- ca
effet, ayant renfermé quelques parcelles desoude
caustique sèche dans du gaz hydrogiiue sulfuré
pendant plusieurs jours y on u'observera nucoaç
diminution de volume : mais y ayant fait passer
un peu d'eau, l'absorption eut lieu dans l'ioa-
tant. De incmc ayant fait passer d'abord an petl;
d'eau dans du gaz hydrogène sulfuré renfortni
sur du mcrctire , il n'y avoit qu'uue IrèS'pelitfl
absorpliou du gazj mais en y faisant monter
ensuite un pelit morceau de soude, le gaz ft
été absorbé complellemeot. Dans l'un et l'autre
D * C lï I M 1 r;
k le ^az a reparu à t'iostant, dès qu'on a ajouté
lelqu'acide. Cette nécessité d'ajonler de l'caa
t alcalis, pour les mettre ea état de dissoudre
, explique pourquoi dans une expérience
%dente l'on a obtenu ce gaz eu faisant passer
I' vapeur de l'eau sur le sulfure tenu à une
blcur rouge. L'alcali du sulfure éloît resté sec
î cette expe'rience,et n'avoil pu par cousé-
lient cibïorlier aucun gaz.
xpériences fournissent un moyen de re-
ihnoUre le gaz hydrogène sulfuré, et de le
htinguer des autres espèces de gaz inflam-
inables , telles que le gaz hydrogène carboné
fet le phosphore qui ne sont pas absorbés par
I alcalis, et sur-luot de le séparer lorsqu'il ss
buve mêlé à quelqu'autre espèce de gaz,
V I I.
Jl étoil intéressant de connoitre les pliéno-*
lènesqueprésenteroit le mélange du gaz bydro- "
ne sulfuré et du gaz ammoniaque.
b'Lorsqu'on a mêlé volumes égaux de ces deux
, il s'est fait une diminution considérable,
I s'est formé une vapeur blanche semblable à
Hle qu'exhale le sulfure d'ammoniaque, et
bn a observé un dépôt de poudre noirâtre
' la surface du mercure : le résidu gazeux
|ftrme à-p«u-près le quart du total , si le ra6-
3o4 -Annales
On ne peut séparer par l'eau de chaux oO
par l'ammoniaque le gaz acide carbonique (la
gaz liydrogène sulfuré qui se trouve mêlé avec
lui; car si l'on fait un mélange de ces di
gas à parties égales y et si l'on en absorbe bit
au-delà de la moitié, le résidu éteî^at encore Jt
lumière 11 faut avoir recours à un autre tnojren
pour faire cette séparation. Ce moyen est li
décomposition du gar liydrogène sulfuré par
l'acide nitrique. Ayant plongé dans l'acide ni-
trique l'ouverture d'une clorlie qui cODleD0it<j
un mélange des deux gaz, il y a eu à l'instai
diminuiion de volume et formation de dépât
de soufte : le résidu s'est trouvé élre du gaa
Bcide carbonique.
L'on voit donc qu'il y a une difTcrence entre
les sulfures caustiques et les non caustiques re-
lalivement à la production du gaz hydrogcoe
sulfuré. L'acide carbonique élant combiné avec
ta potasse ou avec la soude , affoiblit TafCnité
de «elles-c! pour le gaz hydrogène sulfuré , et
sou action à cet égard > quoique très- foible, n'en
est pas moins analogue a celle des acides eu
général, qui, en s'emparanl de l'alcali des sul-
fures, ctéirutisenlleur affînilé pour le gaz hydro-
gène sulfuré. Un acide plus fort , eu chassant
le gaz acide carbonique , dégage aussi te gai
hydrogène sulfuré : la chaleur seule les déve-
lopi^c
D C G U 1 H 1 E, 5o5
bppe tous les deux en méme'tems ; mais il ae
fensuit pas que le même effet aura lieu pour
les sulfures caustiques auxquels le gaz liydro-
gène sulfuré lient avec plus de force.
I X.
LLorsque le ^az oxigène est absorbé par les
plfures buroides, les auleuis pensent que l'eau
t décomposée , que son oxigène se porte sur
^ soufre du sulfure , et que son h^drogèue uni
[ un peu de soufre reste dissous dans l'alcali
t sulfure dont il e.st dégage par les acidfs. L'oa
llît q le le soufre et l'alcali n'out , ai seuls , o^à
Ombinés daus l'état de sulfure sec ou de sul'^ «
late, la propriété d'attirer l'oiigèoe, soit pur,
[•«oit de l'air atraospliérique. 11 est coduu , diseot-
' ils, et leurs expériences l'ont coutirmé) que le
gax Ijydrogèue sulfuré et le gaz oxtg'>De, élaat J
mêlés ensemble dans une certaine proportion ,]
quittent l'un et l'autre l'état gazeux, de sorte ^
que tout le gaz oxigène se trouve détruii ; 4.j
£alloît examiner si le gaz bjrdrogène S'ilfur^ 4
coaservoit celte propriété, lorsqu'il est uibsou^j
par l'alcali.
Ou a saturé un peu de potasse liquide d^^
gaz hydrogène sulfuré, ei on a t^uft-rmé cetlA '
lii{ueur dans l'air atmospliértque sur du mer-
cure; il s'est manifesté uue dtmioutioa daos Iq,
Tome Xiy. \
I
!^ti6 A iT Tt A l; E s
^bltlmé âùgilÉ ijtiî s'est Ifofjtéath-ès qtielt|â)
îofirft aTdir perdtl loîit SOh bslgèné et n'èli
plus que dti gaz atote.
Oa a obtenu le même résultât ea t-enfermàj
la liqueur alcaline saturée de gaz hytlrogèu*
sulfuré dans du gaz oxigène pur: dans deu:
jours J'absorplioo de ce gaz a été compielte.
X.
Conclusions générales.
I. Le soufre s'unissanlauz alcalis, à la cluut;
à la baryte et à la maguésie, forme arec <M
substances des combinaisoDs cbimiqucs qui otlt^
clés propriétés et des lois d'afSuité diû^teatCS
de celles de leurs composaos,
a. tJne des propriétés les plus retnarqaafalfef
que le souFre acquiert dans cet élat, c'est l'ïd4
Icnsité de la faculté d'attirer l'osigène.
La raisûil de celte attrsclioD plus actîVeseï
Lie être queValcalI préseuteà la combinaison dM
soufre et dél'oxigèbcà mesure qu'elle se formé,
une base t laquelle cette combinaison se joitlt
avec la plus grande activité pour coustiliiet' ati
Sulfate. La formation du sulfate sera doue
dans ce Cas l'eflet de deux aflinilés, de celW
qtie le soufre a par Ini-méme pour l'oxigèoeV
mais qu'il n'exerce qu'à uue température très'
DE Chimie Sot
levéei et de celle que la base alcaline a pour
I combioaisou du soufre et de l'oxigêne , c est-
l-dire pour l'acide sulfurique, de sorte que la
leraiêre donne à la première un plus grand
Irgré d intensilë.
^ 3- Toutefois celle faculté d'adirer l'oxigèue
fest pas augmentée dans le louFre par sa com-
ilinaisou avec lt;s alcalis jusqu'au point de pou-
Iroir faire quitter à l'oxigèue l'état ^a2eux , pas
lime quaud il se trouve combiné avec le gaz
izoïe dans létal de gaz uitrcux. Ces sulfures
jlïxercent leur aitracliou pour l'oxigène eu dé-
F composant l'eau.
Il parolt que l'oxigcne de l'eau est ittîré dans
gaz par préférence à celui qui se trouve
^Ds l'état gazeux, parce que dans ce deniîelr
i il se trouve uuî à beaucoup de calorique.
1 reste c'est le même phénomène qu'on ob-
vve, par exemple, dansje fer qui ne s'altère
B sensiblement , soit dans l'atmosphère, soit
l^me dans le gaz oxigène pir , taudis qa'il
Hire avidement l'oxigcne de l'ean.
l 4- ^" examinant dbnc un sulfure humecta
l'eau ou préparé par la voie humide , un trouve
que l'oxigènedel't^au uni à une partie de soufre
est convertie Cil acide sulfurique, et que cet acide
a formé avec la base du sulfure un sultale.
5. L'b^drogèac de l'eau , dès qu'il devient
Vij
I
5o8 A R N A L E s
libre , s'unit de son c6le avec une parlie du
soufre el coDslilue la combiiiaisou connue souf
le nom de gaz hydrogène sulfuré ou tiépatiqi
Pour que celle uiiioudu soufre el de 1 hydro*
'gène se fasse, il convient que ces deux subs'
lances se rencontrent au moment où rii)'dro-
gène devient libre, et avant qu'il ait pris la
forme de gaz.
6. Le gaz, après avoir élé formé, oequîtltt.
pas la solution des sulfures, mais y reste com-
bine à !a base alcaline ou terreuse , pourvu qaa
celle base soit dissoute dans l'eau qui favorisa-
celle solution comme plusieurs autres.
Comme le gaz hydrogène pur n'est pas so-
luble dâDS les alcalis, l'affinile de ceux-ci pour
le gaz hydrogène sulfuré paroît dépendre d^
leur affinité pour le soufre.
7. Le gaz hydrogène sulfuré dissous dans II
alcalis y est atsez fixé pour résister à la chalei
de l'eau bouiltaole , sans les quitter: il fauf!
pour cet eiïet un acide qui , par une plus grandi
aflîuilé, s'empare de l'alcali, le sature cl ci
dégage ainsi te gaz.
Il faut employer pour cel effet des aciilei
qui ne ce J en t pas facilement leuroxîgène, poitf
qu'ils ne soient pas décomposés eux-mêmes pai
le gaz hydrogèue sulfuré qui s'erapareroit di
leur oxîgène.On peut quelquefois pré venir celle'
Ék
D r-�iim
icomposilioQ des acides et du gaz j en les
teotlant d'eau.
^8. Ce gaz enfin relient dans la dissolution
Ifealirii- ses propriétés et sur-tout celle d'attirer
Igaz oxigèoe, et de former avec lui de l'eau
abandoonant te soufre.
' g. Un sulfuie alcalin dissous dans l'vau con-
nt donc, i". le sulfure proprement dit ou
i L'omLinaison du soufre avec l'alcali ,* 3". le
flfale qui s'est formé par la dccompositron de
, dont î'oxigène s'est uni à une portion
B soufre, et 5*. le gaz hydrogène sulfurcdissous
dans ta base alcaline du sulfure.
Eu réunissant ces fa»ls , la manière dont les
sulfures agissent en dt-composast l'air atmos-
phérique et en absorbant le gaz oxij;êne , dc-
vieodra évidente. Les sulfures se«s n'ont aucune
aciioo sur le gaz oxigène : or dans les sulfures
liquides on a , outre le sulfure dissous dans l'eau,
le ssifatc qui s'est formé; mais celui-ci n'exerce
nuu plus aucuae attraction sur l'oiiigène; il an
reste donc que le gaz hydrogène sulfuré dissous
dans l'alcali; et en cflet c'est à celte deruièie
portion du sulfure liquide seule qu'il faulaltri-
boer l'absorption du gaz oxigène.
Eu dissolvant un sulfure alcalin dans l'eau,
la décomposition de l'eau [* pourvu qae l'opé-
r&lioQ se fasse dans des vaisseaux bico bouchés)
V iii.
r
5io A iT ir A L E s
coolÎDucra jusqu'à ce que la base alcalioe aoifl
saliiree île gaz h^drogèue sulfuré; ce lerm^
passé, il y aura équilibre, et l'eau ne Sera plat
décomposée. Aussi c'est une circonstance biei
connue que les sulfures se cODservent très-bien i'
c'est à- dire ce se changenl pas enlièrement en-
sulfates, quand on les conserve dans des boa-
leilles cxaciemen; bouchétsid'où il paroU résul-l'
ter encore que la déconiposllion de l'eau par let^
sulfures, causée rn partie par l'attraction de l'ali'^
• calisuf- la combinaison de l'une des parties cons-
tituantes de l'eau avec le soufra, c'esl-à-dlresuP'
l'acide sulfuriqiio , est favorisée en mcme-temif
par l'attraction de ce ruème aicali sur la combU
naison du soufre avec l'autre partie couslîloaut»'
de l'eau, c'esl<i-dire surlegaz liydrogène sulfuré.^
C'est encore une des raisons peut-être pourâvoil
le sulfure décompose l'eau plutôt qae l'air st^
mospLérique.
Au contraire, si on bisse âxfiosé à l'air ■(■«'
mospliéritjue un sulfi*re liquide , Ihydrogôoei
clrerchi; à reprendre son oxîgène cl l'eau est'
reproduite, tandis que le soufre qui avoil élé'
uriià rjjydrogène, reste dissous dans t'adcsIi/S
mais cclti; eau est eiitarc décomposée à son loor'
et reproduite de nouveau , et ces opérai ioDS
conlinucm aUeruativtmciU , jusqu'à ce qu'eDÛrp
tout le sulfnrc, particule a partictile, soîlcLaugé
eu sulfate.
k.
c
Il 1 :>[ 1 K.
J$ou«a}Io4â exposer t'upiuio^ que npf^ssvottf
- a^opice sur l'aclio^ que les sulfures exci
E stirlQiij^ctje ilaus.di)re»çii).ts cJrço"SU.iJ,cps, $911^
eolrer «l^n? les d^yelvjïpeïnppï qa'çl|e poprrpjt,
exiger.
Les sulfures atùrfnl rQ:ifigt;ae avec lequel ils
8c Ir.ouveut encoDl,ac^; ils o'out le pouvoir de
décomposer l'eau qu'il une tenipéralurc très*
éievécy ou lorsqu'un acide se combine aTecl'fl-
cali du ^uifure fans pouvçir donner par l^V^*
même de J'osigciie a\/, soufre- Dans ce demi^^
CAS la des omposilion de l'eau est prouvée ( et
c*est un l'ait connu) par une portion de sulfate
qai#'csli'urraée»etquia'exisloitp;i$^TajiiracliQn
4â raL-iJp.
.Celle dçrDÎère (Iticooipos^ion de l'esu est due^
à apcaii^'Ou,rsql'aiM:iit,iisda^sleqAiel il faut faire
enUer raf&uité du çaljg^ijîqive qui passe de l'acide
au_ga7. hydrogène. Elle ^L^alogue a celle qui
est produite par l'action des actdfît sur quelques
mclaux , tandis que dans d'autres circonstances,
ces métaux attirent t'oxi^cne de lalniasphèrc.
Ijesatitetirs u'adméneDt pas tctte distinction ;
seloD eux, l'eau est décomposée dans tous les
eas^ mais ils ne rendeut pas raison d'une dif-
férence inijiorlante entre les phénomènes. I^ors-
que c'est la chaleur ou l'action d'un acide qui
«Dt dclermiaé la décomposition de l'eau , il se
V iT
I
I
5ii A u tf A. T. X s
dégage du gaz hydrogène sulfuré ; roais lorsqoe
le sulfure est m>s eu contact avec l'oxigèue, il
se fait une absorpiion lie ce principe sans au-
cun dégagemeDl. Lee auteurs supposent qu'alors
l'eau se forme de nouveau. Ils veulent donc
que l'eau ce décompose et qu'elle se repro-
duise simuliaiiément et dans les mêmes cir-
coustsnces.
Nous ne pensons pas que le par oxigèoe el le
gaz hydrogène se combinent ensemble par te
simple conlact , comme les auteurs l'avaDceat
§. IX , à moins que la température oe soit fort'
élevée.
Quant à la nécessite de l'eau pour qu'un buI-^'
fure puisse agir sur l'oxigène, on observe h'
même chose dans plusieurs circonstances et no-
lamiuent avec la magnésie ou la cbaux , qui'
ne se combinent pas avec l'acide carbooiqai
sans i'inlermède di; l'eau.
C n
[ECONDE LETTRE
J J) E M. VA Ti-M ARUM
M. BERTHOLLET,
UonlenantliiAescription d!un G azomètre très-
simple , et d'un appareil pour fai re à très-
peu de frais l'expérience de la composition
de l'eau par combustion continuelle, i
MOWSIEUR,
J-^EPUis Dia dernière lettre conlenant la des-
vriplioa d'un gazomètre faydrosiallque, il m'a
paru qu'on pcdt avoir- un gazomètre beaucoup
plus simple el aussi exact que le premier^ pour-
vu qu'où se donne la peine d'observer , pen-
dant qu'où s'en sert, si ia pression qui en fait sortir
l'air se soutient au même dègrc , et qu'on la
reclitîe de tems en tems ,- ce qu'on peut très-
lacilement faire ^ en se servant de l'appareil que
je m en vais vous décrire.
Deux recipietis d'air dont je me suis servi
pour remplir lesgazoraètres que j'ai décrits dans
ma lettre piécedeute {^Annales de Chimie. Jé-
^Ttrr 1793,) lue servent actuelletiiot de gazo-
uiûtres mêmes , après y avoir ajouté quelques
^^^ DE Chimie.
iSèns la partie c dti Inyau c 6 ; ce (jm faïl que
Bb luyaii rf epeut aToir la même largeur que les
^nyaox aa et bc. Le syptioa aabcde doit
iMIffoil por-tont la largeitr d'cDviron -^ pouce, et
Je robinel/dotl a^ïoir aussi k-peu-près la même
oaverliii'G de '- ponce, aiio que le gazomêlte
paisse cire rempli et vui^é en peu de tems.
Ces gazomclrcs ne sont point pourvus de
thermomètres , parce que j'ai observe dans mes
«ipériencus f:iitcs avec les gazomètres précé-
doof , que la It-mperaluve de l'air content) dans
un gazomètre s'accorde ordinairrment Irès-bien"
aveccsi'edtt l'air «nvîromiant, qn'oo peut fa*'
âlcmoit obeerver par un tliermomètre ordî-'
Baire place à peu de dislance du gazomètre.
Four verser de l'eau dans le gazomètre > j'ai'
• flil Tisser sur le robinet ^%Q errloiiooir dont
r on v*ti II coupe ropreseulee par ïts lignes tiu,
(Après avoir rempli le gazomètre, ccleatoii-'
DOir sert aussi pour pouvoir adapler commo-
demeiil le syphou è c sur le robiociy",i!iaris que
l'aîrtle l'atmosphère y puisse entrer pendant la
[ maaipulaliun Pour cet elTel on verse de l'eau
rdans cet enlonnoir, après avoir fermé le robinet
/Pnift le cylindre gg. ëtaot rempli d'eau qui
•e trouve doue aussi à la même baulcnr dnns
le tuyan c d t , on tire l'eau dans le tuyau cb ,
m l'aspiraiil par la bouttie à l'exlrémité b^ jus-
SiG A W K A I. E s
qu'à ce qne Veau dccotile par l'oaverlnre J
Oa ferme alors celle ouverture avec le doigt|
et on le met sur le robinet/, a^'anl soin <1»
tenir l'ouvertare bicu feriuee jusrju'à ce qa'ellt
se Iruure dessous la surface de l'eau dans l'en-
toniioir tiu.
La manière de faire enlrer l'air dans ces gazft-
mètres et de l'en faire sortir, est dëcrîle dafli,
ma k- lire prêccdenlc. Far le moyen de lechellâ
que j'y ai fait adapler , j'observe les quauliléft
d'air employé avec la même exactitude que dau>
II* gazomnlre précédent ; mais le moyen de son-»
leuir la pression n'csL pas toul-à-fail si facile. Lt
roliinct y vient du réservoir du laburaioire ;
comme l'eau descend daes ce réservoir à mesun
que ce robinet fournil de l'eau , la pression qui
fait sortir l'eau dit^ioue, et par conséquent m
quaulité d'eau que le robinet y fournît, dirni*
nue vn propoition. 11 f;iut donc ouvrir ce r»4
Ilinet <1e plus eu p'us, à mesure que la pression
diminue, afin d'avoir uu étxuiement é^al , pou^
soutenir au même degré la pression qui fait sortie
l'air du gazomètre. L'expérience m'a appris ce-
pendant que celle correction de l'ouverture li
robinet q pour soutenir la |>ressiuH danslegatt
II. être au même degié, ne demande pas beaii<
coup d'altunliou, et qu'on trouve facllemei
uQOUvrici' qui peut très-bieu régler l'écoulfe
■^^Koeal d'eau par les deux roltioels ^ç*, cq em-
.pioviiut les deux gazomètres en même (ems.
Ou observe les preiisious qui fool sortir l'air
au gazomètre, par le moyen d'uue mesure de
, bois de buis divisée en pouces el lignes, qui
e»t placée entre le récipient du gazomètre et
ton cylindre gg.
L'usage de ces gazomètres est Irès-facile, et
ou peut réj^ler les pressions assez exactement
pour presque toules les expériences gazomc-
triques. Comme on peut mesurer les quantités
<l'air employé par ces gazomètres , aussi exac-
tement que par les autres, on peut donc s'ea
servir au lieu des gazomètres que j'ai décrits
«Uns ma lettre précédenle, pourvu qu'on em-
ployé un assistant qui règle l'écoulement de
l'eau par les robinets 9 y. Ce besoin de régler
cet écoulement est le seul point principal qui
rend ces gazomètres inférieurs aux précédens»
doQtt'js pressions une fois réglées se soutienoeut
«galfs.
AprèsavoirsimpliGé de celte manière le gazo-
mètre, aBn que ceux qui s'occupent des expé-
riences de la chimie moderne , puissent se le
procurer plus facilement, j'ai aussi cherclié dit
trouver uue mélliode plus simple, pour répéter
facilement et à peu de frais l'expérience de la
composition de l'eau par combustion continuelle.
Voici comment je m'y prends:
I
Sae Annales
'vilal au baUon , qu'après avoir vu que le to-
lume d'air vital e&t diaiiDuéy ce qu'on peut &-
ciieinenl observer par l'èlévalion du mercaie
dans le col.
Je fais entrer l'air vital dans le ballon par
une pression di' deux lignes, el le gaz lij'dro-
gène par une pression de deux pouces , comme
dans mes expériences précédentes.
Par cet appareil simple et fort facile à manier,
j'ai réusïii a faire de l'eau , qui ne conlenoît ab-
soulumenl pas d'acide, et qui étoil presqu'insi*
pide. Il est vrai qu'on ne peut pas pousser l'ex-
périence plus loin que jusqu'à ce que tout le
contenu du gazomètre qui fournit le gaz hvdro-
géne , suit consumé / niais iQoo pouces cubiques
d'air qui fout le contenu de ce gazomèlre i
suffisent sûrement pour faire d'une manière satis-
faisante l'expérience concernant la productioc
de l'eau par la corabusiiun de deux gaz. Si o^
désire cependant faire usage de plus grandi
volumes d'air sans interruption , on peut le fa'irt
en emplo^'ant deux de ces gazomètres au lîei
d'un , et en les combinant par une pièce à deu]
robinets que j'ai décrite dans ma lettre précél
deuie, pnge 187 , pi. il, fig 4 J'ai fait fair^
dernièrement, pour l'expérience de la conipQi
sitioQ de l'eau , deux île ces pièces à deux ro^
l)ine(s XX que j'ai placée^ sur deux coloDoes di^
btfii
D B G H I H I E> 3a I ^
lie yy > fixées sur la tablette à chaque côtâ
I balloD, covaxœ Jig. 2 représente. L'empla-
nent de ces pièces ne permet pas d'y voir
s d'un robinet siir cbacuae d'elles. La com-
voication entre les deux robinets de chaqu«
î et ie tuyau de verre j v qui conduit l'aie
\ le ballon, est faite comme jî^g-. 3 la re-
■éseate. Le tuyau « p est mastiqué dans une
lïte virole qu'on visse dans le trou w. Pour
abioer ces robinets avec les gazomètres, je
B sers de tuyaux flexibles ( faits de gomma
tftïque pour servir comme cathéters dans les
diesdela vessie), dont je Bxe les extrê-
) sur des tuyaux de cuivre qui sont vissés
ries robinets.
; ne me suis pas servi jusqu'ici de cet ap-
■eil pour faire une expérience exacte , en
emparant le poids de l'eau produit avec le
s des airs consumés. Vous voyez pourtant
âlement. Monsieur^ que cet appareil simple
[ pas de beaucoup inférieur à l'autre à cet
ird, puisque les échelles de ces gazomètres
t faites de la même manière que celles des
iKOtuèlres précédeus, leur indication doit être
\n\ exacte que celle des autres. La seule dif-
^encequi peut influer sur la comparaison des
nids susdits, consiste eu ce que le ballon est
Iveri pendant six à huit secondes, ente mettant
1 Tome KIV' - X
I
332 Annales
à sa place et en l'ôtant , et qu'on perd aussi un peu
de gaz hydrogène par rinflanimalioa , avant que
la. flamme soit enfermée dans le ballon. Je ne
doute cependant pas que vous ra'arcorderei
que l'erreur que ces deux circonstaocM pour-
ront causer, sera peu considérable.
Pour savoir exactement le poids de l'eau
produit, je pèse, avant et après l'expérience,
le ballon et la jatie avec le mercure sur lequel
toute l'eau produite se trouve, excepté ce quî
s'attache à la surface intérieure du ballon ; pais
je sépare l'eau du mercure, en les versant eii«'|
semble dans un entonnoir de verre , dont
tuyau a uneouvertureëlroite qu'on peut fen
avec le doigt , et par laquelle on peut laisse
écouler le mercure.
Quand on vent examiner la qualité de l'air
qui reste dans le ballon après l'expéiience, oa^
le ferme avant de le peser, en employant
boucbon dont le poids est connu. Ponr ex»,
miner la qualité de cet air , on met le battorf
sur la platine et le robluet qui a servi potJ)
le vnider; puis on visse ce robinet sur un i
eipient cylindrique fermé par un robinet i
fer et vuidé. On fait passer alors une partM
de l'air du ballon dans ce récipient, en ouvraill
les deux robinets; ensuite on verse l'air de c
récipient dans un récipient ordinaire , par Is ]
D B Chimie* 3^3'
yen de l'appareil pneupmato- chimique au
lefcure» pour l'examiner après comme il faut.
avoisicr. Traite de Chitme, Tome Iî;pages
S et 365.)
I J'espère que l'appareil simple et peu coûteux
B je viens Je vous décrire, et la manière facile
I s'en aeivir, sutistera en quelque manière
ux qui peuvent avoir jugé que le.-< gazomètres
tcrits dans ma lettre précédente sont encore
np composés pour se les procurer ou a'ea
irvir facilement. Ceux qui ne désirent pan de
Taire des expériences gazomé, riques avec la der-
nière exaclilude (pour laquelle l'autre conslruc
tîoD est préfi'rahle) , pourront sûrement avoir,
les deux gazomètres' avec l'appareil pour la
composilioti de l'eau à un plus bas prix qu'an
seul gazomètre demande > suivant la cunsiruc-
lionque j'ai décrite dans ma lettre prt^cédente,
puisqu'un gazomètre , suivant la construction
que je viens de décrire , ne coûte pas au-delà
de dix ducats d'Hollande ; au moins oo peut
les avoir faits pour ce prix chez les faiseurs
d'iasirumens de physique tf-'aa-ff'yk et Groe-
nendaal, qui se sont établis ici.
J*ai rhonueur d'être , etc.
3H
A N K A L E «
I
EXTRAIT I
Du premier Supplément et du Cahier de
Mai 1791 , des Annales de Chimie de
Crell;
Par J. H. HAssEnFRATz.
§. I.
IVX. Bruel Zellerfelu aDDoncs^
qu'un a trouvé dans la montagoe de Zevier, h,
J'AutbentoI> dans le Hariz , une mine dv
sulfure de zinc si abondanle , que l'on pourroit^
en exploitei plusieurs milliers sans mêlangt,
d'auoune autre mine. Cette mine, dit M. Bruel,
procureroituii zinc beaucoup plus pur que celui
de Goslard , et 00 auroit bieutût un graod dét)it
de ce zinc, parce qu'étant; très-pur, il serait,
plus propre aux combina isous laétaUîques.
§■ II.
M. Bîndheim propose de faire des couver-'-
tures en brique dans les pays où Je bois est
trop cher pour construire des loîts en char-
pente, ou dans les endroits où l'on veut avoir
une terrasse.
DB Chimie. 3%S
Le choix des briquesn'eittpasindiffiîrent dans
la construclion de ces terrasses : il est nécessaire
qu'elles soient très-dures et imperméables i
l'eau.
Pour faire des briques imperméables àl'eaii,
M. Bindheim croit que l'argile qui doit servir
à leur construclioD , ae doit contenir ni chauv ]
ni seU; eu consfSquence il indique de rejeller
toutes argiles qui feroient effervescence aveo
Jes acide!;. Il voudrnit que l'argile fût retiriSe
long-tems avant d'élre employée, qu'elle fût
déposée et délayée dans de grandes cuves de
boi& , qu'elle fût bien marchée , et qu'elle ne
fût employée qu'après avoir été travaillée de
manièie à donner une pâte homogèue et dé-
gagée de lous les corps étrangers.
Lorsque les couvertures ou terrgsses sont
c^iDslruiles en briques liées entr elles par un
bon ciment , M. Bindheim fait metire d'abord
une Couche de goudron sur la couverture, <t
il fait répandre sur ce goudron, avant qu'il
soit sec, du sable très-fin; il préférerait même
que ce sable fût broyé d'abord.
Par-dessus la couche de goudron el de sable
il fait mettre une couche de quatre lignes d'é-
paisseur, d'un ciment composé de vîngt-quatie
parties de chaux anciennement éteinte, vingt-
quatrepartiesdesangdebœufjunepartied'argile
X ii)
I
l
336 A N N A L C I
déirempée dans de l'eau collée, une partie de
gyps pulvérisé, deux parties de sable fin ,quntr0
parties de poussière de brique , trois parties dc
mâche-fer , quatrs parties de poils d'auimaux
bien hachés. Si ce mélange étoit trop épais pour
être enduit avec un pinceau, on y ajouleroît
un peu de sang de bœuf; s'il étoit trop clair,
on le laisseroit reposer jusqu'à cequ'il eût acqoîs i
la consistance cpnvenable.
Il fait répandra sur cette couche encore hn-
mide, du sable très^fin , et it fait bien unir la
surface avec une brique. Par-dessus cette pre-
mière couche, lorsqu'elle est sèche, M. Bin-
dheim fait mettre une secoude couche d'un
ciment composé d'une partie de chaux et deux
parties de sable, desangde bœuf et demâche-fer.
31 fait bien étendre cette couche de l'épaisseur
de deux lignes, et la laisse sécher , puis fait
passer par^dessus une couche de chaux avec ua
pinceau.
M. Bindheimassureque cet te préparation est
impénétrable à l'eau et au feu le plus violent,
et qu'elle résiste même aux coups de marteau
les plus violens; qu'en conséquence elle est non-
seiitemeat.propre aux couvertures de maisons ,
mais que l'on pourroit encore l'employfr avec
avantage dans la constiuctîon des fourneaux dfl
laboratoire et autres.
B »X^ H I M 1 E.
S- I I T.
^Plusieurs miot^ralogiâtes ont arancé que les
létaux étoieat à l'état d'oziUedani; leurs mJncs.
. Bruël qui a exatnioé cette queslfon par l'a-
naljse, a trouvé que dans beaucoup de raines
et particulièrement les su! fuies , les métaux n'i^-
loien; point oxîdés. Pour citer un exemple des
expériences qu'il a failes pour prouver ce fait,
il a fondu ensemble du sulfure de plomb du
Hartz et del'alkali j ii a obtenu du sulfure al-
calin et du plomb pur.
M. BrucI observe que si l'on expose du soufre
et un mu'lal à l'action d'uu feuouvert, le mêlai
s'oxide dans cette opération, tandis que du
soufre mêlé avec uu oxide métallique et fondu
dnns un creuset bouché , le soufre déagxide le
métal.
s- IV.
M- Lowita a répété les essais sur la décolo-
ration des substances parla poudre de charbon,
el il annonce les résultats suivans :
t". La poussière de charbon n'a décoloré la
gomme arabique qu'après l'avoir détruite.
3**. La colle d'animaux ne fut décolorée par
le charbon qu'après avoirélé décomposée,ainsi
. qye la bierre, le lait, le citron.
, poudre, de charbon n'a point d'in-
xiv
338
Annales
fluence sur l'eau-de-Tie; elle ne dtcolore point J
l'acide formjque , et n'a point d'effet sur )eft 1
■ 4'». La poudre de charbon décompose l'acide
inaliijue , le via rouge et blanc.
5 • La poudre de charbon fait disparoître
l'odeur du bîl 11 me putiéfié^ du baume desoufre»
du sel de âuccia, des fleurs de benjoin, des
punaises, des huiles empyreumaticjues, des in-
fusions de valérianne, de l'essence d'absinthe,
de l'oignon , elc. etc.
6 . En rinçant avec de la poussière de char-
bon des vases qui contiennent ces odeurSj on
les fait disparoître enlièrement.
7'. Elle n'a aucune action sur l'odeiir du
camphre , de l'éllier sulfurique , des essences,
des baumes et gommes natifs, des huiles éthé-
rées , de l'essence d'écoice d'orange.
8'. La poussière de charbon décolore le vi-
naigre, le canbonate ammonical, l'acide tar-
tareur , l'eau -de -vie degiaiiiset autres, l'huile
eiupyreumatique de corne de cerf, le» gouttes
d'Hoffmann, la crème de tartre, i'acîdeobleou
de l'huile de ga^ac , la teinture de jalap , la
c.>Inphane , la teinture de bois de santal ^ d«
cof-henille, de gamme lacque.
9". On aËfoiblit l'haleine forte et dtmÎDue "
les alTeciions scorbutiques, en se rinçant son-
J
bE Cbiui£. 33g
nt la bouche avec de lia poussière de char.
li;elle sert aussi de moyen elHcace pour
liir les dents (i).
^ 10*. Elle erapêche l'eau de se corrompre et
Bse troubler: cinq livres de charbon concassé
par futailles suffisent pour conseryer Teau pore
en mer.
s- V.
On trouve daos le Hart nue pierre grise-
noirâtre pénétrée de pointes d'antimoine ,ta-
cheléfc exlérieuretnent de points d'un gris de
fumée et d'une grande pesanteur.
Cetle pierre ne raye point le verre, ne donne
point d'étincelles , n'est point électrique par le
frotteineut , ne dt-crépite point au feu, elle se
laisse facilement broyer par le marteau, et sa
cassure est terreuse.
M. Meyer qui a fait l'analyse de celle pierre,
l'a trouvée composée desulfate bftrylique, de
pl.imb, de cuivre, d'antimoine et d'acide car-
bonique : il l'appelle spalk pesant grîs.
s- VI.
Une des montagnes d'Urolt, formée de granit
corné est coupée par un B Ion formé de fcid-spatb
(i) M.TouuainlSareJy a (.ropite, il y «uaedou;! î le
à*annéei. lapoulre de chArbon , cgmnie un des meilleurs
(iciil-illjili;uej.
33o Annale)
rougeâtre, de quariz, de schotl noîret de Mîck
daos quelques brisures de ce filon on trou
des cristaux isolés ou groupés qui ont la formv'
de schori ordinaire , et dont la couleur est rouj
sombre ou graine d'écarlate. Ces cristaux sont
tellement rayés daus leur longueur , que l*oi
ne peut distinguer la forme de leurs cristaul.1
Quelques-uns de ces cristaux paroîsseut aroiC
une cristallisation analoge à la aéolite. M. Her<
mann de Galharinenberg appelle celle subs'
tance schori de couleur rubis, parce que ro^
gardés au jour , il ont un rouge rubis.
§. VII.
M. Hermann annonce que le pechsteia qu^îï
a Uouvé dans les montagnes d'Urolt^est brna
et brua-jannâlre > et qu'il a quelque rapport
avec celui de Hongrie.
§. VIII.
On trouve dans la partie inférieure des
lagnes de la Taurique une substance que M;
Bose a nommée lopase de Sibérie , et que l'oif
appelle en Russie schwer weictiges stin^piern
très pesante, parce qu'elle est d'un poidii beau-
coup plus cimoidéiahle que les amélisles , [let
criïlaux de roche , les aigues-marines, les cry.
solilea , les schuris couleur de ti^pase , etc. qtiQ
l'on trouve dans les mêmes mostagoe?.
DE C R Y M I E. 33l
SIX.
ff. Dubb se propose d'établir à Goltenberg
fabritjue de muriate d'ammoniaque, ea
nbinaat ensemble du sulfate de soude et le
'nsgrums que l'eu jelle dans la mer après la
' -cuissondu/ran^t
§. X.
M. Gadolin a lu à l'acadimie de Stockloin
un long mémoire sur l'elTet de la chaleur rela-
tivemenlà ratlractiouchimiquedes corps, dans
lequel il annonce que la rbaleur ï&\l varier les
afiioîléâ deii corps les uns pour les autres. Celte
varialion est confirmée par un grand nombre de
faits connus cités par M. Gadolin.
M. Gadolin considère dans tout ce mémoire,
avecun grand nombre desavans, Black, Monge,
Crawforl , Lavoisier , Berthollet , etc. la cha-
leur comme une substance particulière qui a
une grande alKoitf^ pour les corps , qui es[ alfi-
r^e par tous, et qui se combine plus ou moins
intimement aveoeui.
Il considère aus.->t la lumière, la flamme ,
comme une substance distincte de la clialeur.
Fin du Tome qualorzième.
K TABLE I
^^^ DES ARTICLES }
^^^^^^t Contenus DANS CE VoLUHK.
^B Jr BOCïDÉ employé dans la S ou abe pour faire
^1 îe sel d'oseille , par M-TSayen. Page 5,
^K Obsenations sur la décomposition tfu muriate
^P fie soude, parM. Curaudau , i5
H Jiapport fait au Bureau de Consultation y sur
H les moyens proposés par M. Jeanety pour
H travailler leplaline , par MM. Berlfaollet el
^P Pelletier. an
Mémoire sur les phénomènes que présente
l'ammoniaque avec le nitrate et le muriate
H de mercure, et sur les sels triples quirésui
H tent de ces combinaisons, par M. Fourcroy
^B Sur la nutrition des régétaux t troisième
^H moire. ;;ar J. H. HastenfraU.
^B Expériences et observations sur les ferment
^H sur la fermentation et sur les mojens de lex^
^H citer dans la dréche sans le secours de l^
^V levure , aveo l'essai dune nouvelle the'ori^,
^H de ce procédé ; adressées à la société Utté-'
^K. raire et philosophique de Manchester eff
^K "785, par M. Thomas Henry. 64
_
^H Dit ARTICLIS;
Wttrait d'un mémoire sur la structure des
' Cristaux de nitrate de potasse , par M.
Hauy. Page 85
Extraits des Annales de Chimie de Creli, par
J. H. Hassenfratz. gj
Extraits du Supplément aux Annales de Chi-
mie de Crell, pour 1791 , par J. H. HasscQ-
fralE. 99
Errata de la traduction des Annales de Chi-
mie de Crell. io4
JUémoire sur les préparations des Acides
phospfaorique et phosphoreux , afec des ob-
servations sur le phosphate de soude , par
B. Pelletier. 1 15
Examen chimique de la Synovie j par M. Mar-
gueron. isS
JHémoire sur les Argiles ^ sur leur emploi dans
les -verreries, dans les/abriçues defajance
àpdle blanche, dite anglaise , etc. par J. H.
Hassenfratz. i5i
Rapport fait il l'académie sur diverses cristal-
lisations salines, qui lui ont été présentées,
par M. le Blanc. 1^7
De la force des Acides , et de la proportion
des substances qui composent les sels neu-
tres , par M. Kirwan. i5a
Extraits du Supplément aux Annales de
Chimie de Crell, pour 1791 ,pari. H. Has-
senfratz. '■ J
I
S34 T A it L I
Extrait au premier Supplément et du Cahi
de mai 1791 , des Anna/es de Chimie
Crell, par 3. H. Hassenfralz. aif
Prix propose' par l'académie des scieneesî.
pouj l'année i'ji^4-
Examen chimique de la sérosité produite par
les remèdes :'esicans, par M-Margueron. aaS
Suite du mémoire sur la force des décides i
et sur la proportion des substances qui com^
posent les sels neutres , par M. Kirwao.
aSS
Expériences sur la diminution de volume et
la rupture des vaisseaux qui ont lieu pen»
dont la cristallisation des dissoluiions sa'
Unes , par N. VauqutHa. atlS
Extrait d'un mémoire sur la nature des sul-
fures alcalins ou foies de soufre , pai^
MM. Deiiiian , Paest-Vaa-Troowjk, Wieo-
wUnd et Boudl. sgf
Seconde lettre de M: Van-Marum à M Bep»
tliollct , contenant la description d'un ^
zomttre très-simple , tt d'un appareil pour,
faire k très peu de frais l'expérience de W
composition de Feau par combustion conti-
nuelle. 5l5
BE8 ÀBTICLE5. « 335
Extrait du premier Supplément eê du Cahier
de Mai 1791 » des Annales de Chimie de
Crell y par J. H. Hassenfratz* S14
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