Skip to main content

Full text of "Annales de chimie et de physique"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


DE    CHIMIE, 

■^  OU 

!■  •   ■ 

RECUEIL    DE    MÉMOIRES 

CoHCIRNAirT     LA    Ghimic   ET    LIS    ArtS 
QUI    KN    DiPENDEHT. 

Far  MM.  GlTrrojv(  ci-devanluc  Morveait)  j 
LiAroisiMR  y  MoNGM  ,  Berthollmt  , 
FouRCRor  y  Adet  t  Hasszihtratz  , 
DïETRxcH .  Seguin  ,  yAuquEUN  et 
Fmlletixr, 


AVRIL    179a. 


TOME  TREIZIEME. 

A    PARIS, 

RvB   ET    HoTCt.    SkefenteT 

Et  se  trouve  à  Lokmhks, 

|Cbf2   JoiiTH    DE   Botïït.    'Librïire.    Gerard-Straet, 

N".  7    Solio. 


•.  2 

■  » 


/}. 


•|.' 


l  } 


» 


« 


■  .11 


•     I     • 


I       •         • 


•i 


•    •    ■  • 

I      I  •     k. 


•    1         /.        1       .1  .      •  ..4.1  l       ^  ' 


v*f 


.:v.-or:i  :'<i  ■'■    ■'    i  :•'■  i  ■''■'^" 


\"  '   t 


.   ■.•*!•     /i.i'L 


;  :.     •* 


I      I      • 


\       m-       * 


y.VT-".  (     AT.     ' 


-  ■    s.' 


I  .      > 


— ■--•^    •« 


,■•■  >   i\  V.  -l    V 

I    '.       'î  ;•  .!  ■        .1  .1    •   v>    •  '      '*■ 


M    A 


A     O     1      Û       .',      .      .i 


•     I 


*        i 


A  N;N  Ai  E  S, 

D  E  cm  M  iè;: 

OU  \ 

RECUEIL   DE    MÉMOIRES 

G}ilC£RllAnT     LA   Chimie     et     les     Akts 

QUI     EN     DÉHENPEHT. 


EXPLICATIONS 

DE    QUELQITES   PHÉNOMÈNE^ 

oui  parolssent  contrarier  les  loix  des 

L  affinités  chimiques  ; 

■  par    J.    H.    H  ASSENPRATZ.   , . 

Le  problême  le  plus  iotéressaat  qppU  chimie 
paisse  pri^scntcr  ,  la  iolulion  qui  avjticeroit  le 
plus  les  progrès  de  cette  science ,  et  qui  la 
meltroit  à  mémed'ûUe  soumise  au  calcul,  est 


4-.  A  F  Vf  A  L'  It  i 

fc      .  ... 

celui  <\m  déterminera  cette  manière  absolue  ; 
ou  au  moins  d*une  manière  très-approchée, 
le  rapport  dés  affinités  des  substances  simples 
èAtr'cUaaydeSrSubstances  sio^les  avec  les  subs-. 
tances  composées  et  des  substances  composées 
entr'elles;  soit  que  ces  substances  ne  soient  sou- 
mises qu'à  leurs  affinités  mutuelles^  soit  qu'elles 
soient  influencées  par  la  présence  d'aune  ou  de 
plusieurs  autres  substances  simples  ou  com- 
posées. 

Tous  les  savans  qui  se  sont  occupés  de  la 
'chimie d'uae  manière  distinguée,  tous  ceux  qui 
ont  contribué  à  amener  cette  science  au  degré 
de  simplicité  où  elle  est  aujourd'hui  ^  ont  cher- 
ché, jr  {Perfectionner  et  à  simplifier  le  irapport 
des  affiAités  ,  et  ui^  grand  nombre  des  décou- 
vertes qui  ont  illustré  notre  siècle^  n'ont  dû 
leur  naissance  qu'à  la  sagaf;ité  de  leu^s  auteurs 
à  appercevoir  des  rapports  d'affinités  qui 
ayoieot   été  ignorés. 

Ainsi  les  moyens  de  perfectionner  les  rap- 
ports d'affinités  chimiques  sont  des  moyens 
d'avancer  les  bornes  de  la  science  chimique. 

De  toutes  les  tables  de  rapports  d'alHnités 
•xprimés  en  nombre  ;  la  plus  exacte  que  nous 
connoîssions  jusqu'à  présent ,  est  celle  que  M. 
Guyton  de  Morveau  a  imprimée  à  la  fin  de  la 
féconde  partie  du  preriiier  volume  de  la  parlîe 


chimiciTie  de  rEncjdopédîe  par  ordre  de  ma-' 

Jerapporlecelte  tableenentjer,  parcequ'ello 
ooasserauécessaii'edaoslecours  de  ce  mémoire. 

Acides.  I  i 

Bnyte 66.  .  .  .6a. .  .'.36 38, . .  .1+  f 

Potasse 6a.  .  .  .58. . .  .3a. . .  .afî. . . .  q1| 

Sonde 58 bo 3i aS i 

Cbaux 54. . .  .44. . .  .34. .  .  .19 —  .1 

Ammoniaque. 46.  . .  .38. .  .  .ai. .  .  .ao- .        -■  ' 
Magntfsîe.  •  •  .So.  .  .  .40.  . .  «âa. . .  ,ij. . 
Alamine.  .  .  .40.  .  •  .36.  .  .  .16. .  •  .i5.  . 

11  est  aisé  d'appercevoir  parcettctable,  qne^' 
l*aRiaité  de  l'acide  miirialique  pour  la  soude 
étant  exprimée  par  S-i ,  et  celle  de  l'acide  inu- 
riatique  pouc  la  chaux  étant  exprimée  pac  24  . 
li  l'on  expose  de  l'acide  murialiiiueàl'aclionde^ 
la  soude  et  de  la  chaux  ,  ta  soude  atlicant  l'a»- 
cide  muriatique  avec  une  forcera  3i  ,,  taiidi^T] 
qoe  la  chauxne  l'attire  qu'avecune  force  =24/ 
elle  aura  sur  la  chaux  une  force  :=:3f  =  24^ 
j  ,  avec  laquelle  elle  s'emparera  de  l'acide.  Ëitj 
elTet .  si  dans  une  dissolution  saturée  de  mûri 
de  chaux  00  verse  de  la  soude  ,  elle  s'empare  da 
l'acide  muriatique  delà  chaux  ^  forme  du  mu- 
liale  de  Mude ,  et  laisse  la  chaux  libre. 
A  3 


Ç  A   H   N  A   L   E   « 

•  •  .     •  •     •  ' 

On  voit  dâDS  cette  table ,  que  Vaéiéie  càïho^ 
nique  est  attiré  par  la  soude  avec  une  force  r=:8, 
tàiidis  qû'elleebt'àttiréé'par  la  chaux  avecune 
force  ==  I  ij  d^'où  iï  suit  aussi  que  si  Ton  rerse  de 
Tacide  carboniqiie  dans  un  mélange  de  soude 
et  de  chaux  ,  la  chau>- s'emparera  de  cet  acide 
sur  la  soude  avec  une  force  =  8  =  4. 

Cela  poséj  si  Vôn  mêle  ensemble  dé  la  soude^ 
de  la  chaux,  de  l'acide muriatique  et  de  l'acide 
carbonique  dans  des  proportions  telles,  qu'elles 
soient  propres  à  se  saturer  réciproquement ,  il 
arrivera  que  la  soude  ,  ayant  une  plus  grande 
affinité  pour  l'acide  muriatique,  s^emparera  de 
cette  substance  ,  tandis  que  la  chayx  se  combî- 
nera  avec  l'acide  carbonique  :  c'est  ce  que  loii 
voit  en  efiet  arriver  toutes  les  fois  que  l'on  mêle 
ces  quatre  substances  :  il  y  a  plus ,  c^èst  que  si 
l'on  mêle  ensemble  du  murîaté'de  cbduxet  du 

carbonate  de  soude  ^  il  se  fait  une  décomposi- 

^   ■     ■  ■ .        ■  » .  ■ 

tien  et  une  composition  double:  l'acide  muria« 

■  .       ■  •  ■ 

tiqué  abandonne  la  chaux  et  forme  du  piurîate 
dé  soude  en  se  combinant  avec  la  soude  ,  tan- 
disque  l'acide  carbonique  se  porte  sur  la  ch'aux^ 
et  forme  du  carbonate  de  chaux* 

,  Cela  posé,  il  paroît  sioiple et  naturel,  toutes 
les  fois  que  l'on  mêle  ensemble  aé  la  cb^ux  ^ 

de  la  foude,  de  l'acide  muriatique  et  de  l'acide 

•       _  ^  ,  

carbonique^  d'espérer  que  Ton  obliendradu  mu« 


Chimie.  jA*.  .f' 

riate  de  sonde  et  du  carbonate  de  chaux  ,  à  pins 
Torle raison,  si  le  uiurialedesoude  estdéjà  tout 
form^.  Cependant  lecéièbreSchéele  s'est  assuré 
que  si  l'on  verse  sur  de  la  chaux  une  dissolutîoa 
de  muriate  de  soude  ,  et  qu'on  mette  Iç  tout 
dans  Une  cave ,  dans  laquelle  il  y  ait  de  l'acide 
carbonique  libre  ,  on  obtient  du  carbonate  de 
soude  et  du  moriate  de  chaux. 

Ce  phéooinène  paraît  tellement  contredire  les 
rapports  d'affinités  ,  que  plusieurs  chimistes  en 
ont  douté; quelques-uns  même  ont  assuré  qu'il 
ne  réussissoit  pas. 

J'ai  répété  l'eipt-rJencedeSchéele  dans  plu- 
sieurs laboratoires  et  en  particulier  dans  celui 
de  M.  LaToisier  ,  et  j'ai  obtenu  en  tout  point 
les  résultats  que  Schéele  a  annoncés  ;  j'ai  obtenu 
du  carbonate  de  soude  et  du  murlate  de  chaux 
extrcmemeot  pur. 

Je  dois  annoncer  ici  q^ue  pour  que  cette  ex- 
périence réussisse  complet lement  ef  prompfe- 
mcot,  il  est  nécessaire  que  le  mêlangede  chaux 
et  de  oinriate  de  soude  soit  exposé  dans  un  en- 
droit où  il  y  ait  béaaeoap  d'acide  carbonique 
libre. 

Schêele  s'est  encore  assuré  que  si  t'oïi  m0!e 
eosemble  du  sulfate  de  soude  et  de  la  chaux  > 
da  nitcate  de  soude  et  de  la  chaux,  et  que 
l'OA  expose  ces  mélanges  dans  une  cavedau'^ 
A4 


8  A  N  N  A  II  E  f   .  . 

Pair  de  laquelle  il  y  ait  de  I>cido  carbonique; 
on  obtient  du  carbonate  de  soude  et  du  sulfate 
de  chaux  dans  l,e  premier  cas  ^  du  carbonate  df 
soude  et  du  nitrate  de  chaux  dans  le  second. 
Cependant  te  rapport  d'affinité  de  Tacide 
SMiiurîque  pour  la  soude  est  58^^  celui  de  Vs^r 
cide  sulfurique  pour  la  chaux  54.  Ainsi  1^ 
soudé  à  sur  la  chaux  une  force  =:  S8  r=;:  S4 
z=sk  4-9  et  le  mélange  paroitra  devoir  former  du 
sulfate  de  soude  et  du  carbonate  de  chaux:  ce 
qui  arrive  en  eBet  :  car  toutes  les  fois  que  Ton 
mêle  ensemble  du  sulfate  de  chaux  et  du  car- 

bonate  jde.soqdejp  il   se  fait  une  double   dé* 

•  '  '  '  '  *       '  ■  ■  •    " 

composition  «racide  sulfurique  quitte  la  chaux 

pour  se  porter  sur  la  SQudc  •  et  forme  du  sul- 
fate  de  $oude  j  tandis  qucTacide  earbonique 
se  porte  sur  la  chaux  J^  et  forme  du  carbonate 
de  chaux. 

L'acide  nitrique  s^unit  à  la  soude  avec  une 
force=:5Q;^  il  s'unit  à  la  chaux  avec  une  force 
=:  44  •  donc  la  soude  a  sur  la  çhaux^  par  rap- 
port  à  l'acide  nitrique^  une  force :=  5o  =:  44 
=:  6  3  et  toutes  les  fois  que  Toii  .m^le  ensemble 
du  carbonate  de  soude  et  du  nitrate  de  chaux  ^ 
il  se  fait  une  double  décomposition^  et  l'on 
obtient  du  nitrate  de  soude  et  du  carbonate  de 
chaux. 

J'ai  aussi  répété  ces  deux  expériences  de  Schée- 
H  qui  paroisseut  si  contraires  aux  loiid^'aifinité 


D  E      C   H    I    M    I    K.  9 

chimique  el  aux  phéiiomèacs  d'après  lesquels 
elles  ont  été  déterminées,  et  j'ai  obtenu ,  comme 
Schéeie,  du  sulfate  de  chaux  et  du  carbonate 
de  soude,  du  nitrate  de  chaux  et  du  carbonate 
de  soude. 

J'ai  encoreohservé,  pour  que  ces  expériences 
ri;ussis!>entprouiplemeotetcouiplettement,qu*il 
falloit  que  les  mélanges  fussent  exposes  dansun 
enilroit  ou  il  y  eût  de  l'acide  carbonique  libre- 
Scliéele  a  encore  observé  que  si  l'on  pltinj;« 
tne  lame  de  ter  dans  une  dissolution  saturi'e 
de  miiriate  de  soude ,  de  ^ulfale  de  soude,  de 
nitrate  de  soude  ,  l'on  ubiîciit  du  carbonate  djs 
SDQde,  du  muriatede  fer,  du  sulfate,  de  fur  et 
du  nitrate  de  fer;  ccquiparoît  contredire  tous 
les  phénomènes  que  nous  connoissious,  puisque 
le  carbonate  de  soude  décorupose  le  murïqtp 
de  fer,  le  sulfate  de  fer,  le  nitrate  de  fer,  en 
précipitaot  l'oside  de  fer  de  ses  dissolutioni, 
et  forme  avec  ces  acides  du  muriale  de  soqdç, 
du  sulfate  de  soude  et  du  nitrate  de  soude. 

J'ai  encore  riîpété  ces  expériences  deScbéele, 
etj'aioblenu  le  mûine  résultat  en  observant  de 
même  que  pour  qu'elles  réiiississent  promptc- 
JUrnt  et  rompletteraenl ,  il  est  oécessaire  que 
l*i  mélanges  soient  exposés  d^mi  un  endroit  ou 
il  y  ait  de  Tacide  carbonique  libre. 
Ces  résultats  si  eKtraordiiiaires  avoîent  tâlle.7 


ÏO  A  N  If   A   L   £   s 

ment  étonné  Schéele,  qu^il  ne  trouToit  d'autfé 
moyen  dt  les  expliquer  qa'ea  disant:  <c  Ou 
».  peut  croire  que  l'alcali  a  une  plus  grande  àffi^ 

>  oitëavec(es  acides^  quand  ils  contiennent  une 

>  certaine  quantité  d'eau  :  au  contraire  quana 
>i  Teau  est  évaporée  pour  la  plus  grande  partie^ 

>  il  est  possible  que  des  matières  terreuses*  oA 
9  métalliques  reprennent  la  prééminence  ,  ^lïr-» 
1»  tout  si  l'alcali^  qui  est  séparé  de  son  acide,  eà 
»  rencontre  sur-le-champ  un  autre  plus  foible 
»  avec  lequel  il  puisse  s^unir  :  tel  est  l'acide  mé« 
»  pfaitique  qui  se  trouve  très-abondant  dans  leà 

>  caves  p« 

D'où  l'on  voit  que  Schéele  ne  trôuvoit  d^aa« 
tre  moyen  d'expliquer  ce  phénomène ,  qu*eâ 
supposant  que  l'affinité  de  l'alcali  pour  l'acide 
dififéroit  en  raison  de  la  quantité  d'eau  qui  se 
trôuvoit  dans  le  sel  neutre. 

Je  crois  inutile  de  combattre  cette  explica^^ 
tion  ;  ce  n'est  pas  l'objet  que  je  me  suis  pro- 
posé dans  ce  mémoire.  Je  vais  seulement  cher- 
cher à  prouver  que  ces  phénomènes  si  extraor- 
dinaires en  apparence  sont  simples  et  naturels^ 
.  qu'ils  dépendent  de  toutes  les  loix  d'affinités 
chimiques  connues  jusqu'à  présent,  et  qu'il» 
peuvent  même  servir  de  moyen  pour  rectifier 
les  tables  des  rapports  exprimés  avec  des  nom^ 
bres. 


"'Unecifconsiaiice  particulière  de  cepHéno*"] 
laine  que  Schéel  ne  dit  pas,et(|u'îl  est  n^-' 
'  1  ee»aîredesavuir,  c'est'qn'il  n'va  jamaisqu'iiaO 
"^  pertian  de  murjate  de  sonde  quisedérorapose  , 
^  el  qae  celte  portion  dépend  des   rapports  deri 
aoaaliid^  de  murîalc  de   sonde  et  de  chaux  ^ 
plus  la  quantï(<!  de  chaux  ^it  grande  par  rap- 
port aa  mariate  de  sonde ,   plus  \a  quantité  de 
carboaaie  de  sonde  obtenue  est  grande. 

Du  reste  la  décomposition  se  fait  par-tout  oîï 
il  y  u  contact  de   gaz  acide  carbonique;    raaii 
il  Eaut  obsen,-cf  qu'en  même-temsqu'il  se  Forme 
do  carbonate   de  soude,  il  se  forme  aussi  dif  ' 
eubonate  de  chaux. 

Ceci  posé  et  ceci  bien  entendu,  examinons 
ce  qui  doit  se  pîtsser  lorsqu'on  mêle  ensemble  1 
do  ranriate  de  enude  et  de  la  cliaux  à  la  ma*  ^ 
aière  de  Schéeîe  ,   et  que  l'on  evpose  ce  mê-'  ' 
liage  à  l*actton  de  l'acide  carbonique.  ■^■ 

Si  Ton  prend  une  terrinede  gié>, qu'on  l'em-' 
plisBC  de  chaux  éleinle,  que  l'on  verse  deisui'. 
deFean  saturée  de  murîate  de  sonde,    il  arri- 
Twa  que  l'eau,  pénétrant  tnule  la  massede  la  , 
ebanx,  s'y  arrangera  d'une  manière  unifonDa*  \ 
;    et  telle,    que  chaque  molécule  de  muricite  dv 
I    Rudesccaenvii'OTinée  de  molécules  de  choux» 
et  réciproîjuement. 
Cet  arraosemcnt  fait,  et  la  teriine  exposée 


13  Annales 

à  l'action  de  Pacide  carbonique  ]ibre>  îl  erf  '^ 
clairque  l'acide  muriatique  qui  est  uni  à  chaque.  * 
inoI(fcuIe  de  soude  sera  attirée  par  l'affinité  de, 'i*^ 
la  chaux  enmême-temsquepar  cellejdelasoinde^  f ' 
et  qu'il  ne  tiçndra  dans  la  soude  que  par  une  ^ 
force  égale  à  la  différence  des  deux  attractions»  ^ 
Ainsi  ^  comme  l'affinité  de  l'acide  muriatique  "- 
pour  la  soude  est  exprimée  par  3 1  dans  la  table  ' 
deM.  Guytonde  Morveau^  et  que  celle  de  - 
ce  même  acide  pour  la  chaux  est  exprimée  par  "■ 
7^,  il  s'ensuit  que  l'acide  muriatique  n'est  re-  = 
tenu  dans  la  soude  que  par  une  forée rszidi  =. 

34=  7- 

Actuellement  supposons  pour  un  instant  que 

le  mélange  fait ,  l'eau  soit  bien  imbibée ,  de 
manière  que  les  substances  de  la  surface  puissent 
se  solidifier  ;  supposons  encore  qu'il.y  ait  une 
portion  de  cette  surface  couverte  d'une  lé- 
gère couche  de  molécule  de  muriate  de  san-: 
de,  cette  couche  se  trouvera  nécessairement 
en  contact  avec  l'acide  carbonique  dans  la 
partie  supérieure  à  sa  surface^  tandis  que  l'a* 
cide  muriatique  qui  y  est  combiné  sera  attiré, 
par  toute  la  masse  de  chaux  inférieure.  Noua 
avons  vu  que  cette  attraction  de  l'acide  muria* 
tique  parla  chaux  réduisoitPaffinité  delasoude 
pour  l'acide  muriatique  à  une  force  exprimée 
par3i=:a4=s7.  L'affinité  delà  soude  pour 


DE      C   R  I    »    I 

facidc  carbonique  qui  est  en  contact  avec  celle 
log^e  de  molécules ,  n'est  combattue  par  au- 
cune force;  et  celle  affinité,  d'après  la  tabla 
de  M.  Guyton  de  Morveau,  est  exprimée  par 
îr  il  arrivera  donc  que  l'acide  muriaiique,  tew 
uot  à  la  concbe  de  molécules  de  ïoiide  par. 
forcer?  ,  sera  remplace  par  l'acide  car- 
|ue  qui  agit  sur  elle  par  tme  force  égale  à 
que  l'aaîon  de  l'acide  carbonique  avec  la 
le  se  fera  avec  uae  force  exprimée  par 
7=1. 

Aa-dcssous  de  cette  couche   de    molécules 
qai  de  murjale  de  soude  sont  devenues  carbo- 
Bale  de  soude  ,  peut  se  trouver  ou  une  couche 
de  molécules  de  chaux,  ou  une  couche  de  mo- 
licalei  de  muriate  de  soude.  Si  la  couche  sui- 
lADte  Cil  formée  de  molécules  de  chaux  ,  celles 
ci,  qot  s'est  emparée  de  l'acide  murialique  do 
Usoode,  la  rendra  aux  couches  de  chaux  suî- 
Ttotes  ,  et  elle  s'emparera  de  l'acide  carbonï-. 
^De  du  carbonate  d«  soude,  pour  lequel  elles 
oot  plus  d'affinité;  maisà  mesure  que  la  couche  1 
de  chaox  prendra  l'acide  carbonique  de  la  sou- 
de, celle-ci  en  reprend  rade  nouveau  à  la  {na^se  | 
d'airavec  laquelle  elle  est  en  contact ,  et  resterai 
loejours  à  l'état  de  carbonate  de  soirde. 

Si  au  contraire  la  coucbe  inférieure  est  do 
auriate  de  soude  ,  la  coucbe  supérieure,  élan' 


J4  A   N    K    A    L    E   3 

saturée  et  en  contact  avec  de  l'acide  carbonj 
■  <jiie,  servira  d'intermédiaire  ou  de  conduclçfl 
à  l'acide  carbonique  de  l'atmosphère  pour^j 
combiner  avec  ta  soude  de  la  seconde  «.■ouclil 
de  molécules  daus  laquelle  les  circonstances  d^ 
Tenant  les  mè.nes  que  pour  la  première  coi^ti^ 
die,  elle  abandonnera  son  acicle  muriatiqup 
pourse  combiner  avec  de  l'acide  carbonique,  el;'. 
CB  phénomène  se  passera  de  couche  en  c  )uch^'l 
jusqu'à  ce  qu'il  se  rencontre  une  couche  df^ 
chaux,  où  pour-lors  ,  il  arrivera  ce,  que  nouf 
avons  dit  plus  haut  pour  la  couche  des  raolé- 
cules  de  chaux. 

.Lorsque  la  couche  des  oioléculea  de  chauj 
sera  saturée  d'acide  carbonique  >  elle  servin|rj 
d'intermédiaire^  de  conducteur  à  cet  acide, 
pour  qu'il  puisse  se  cumbiuer  avec  les  autres 
couches  de  soude  et  de  chaux. 

L'explication  de  la  décomposition  du  muriatc 
de  soudeque  je  viens  de  donner  dans  le  cas  qui 
la  première  couche ,  celle  de  la  surface  ,  ser<H| 
de  muriale  de  soude,  peut  également  s'appUj 
quer  au  cas  où  la  première  couche,  celle  qi| 
est  à  la  Surface  ,  seroit  formée  de  moléculM 
de  chaux  ,  avec  celte  diCiéreuce  que  la  prih 
raière  rangée,  que  la  couche  de  molécules  d 
chaux  comraenceroit  par  se  saturer  d'acide  ca^ 
honïque  ,  avant  que  cet  acide  nepût  agir  SHj 


.â 


s    ■      C    H    I    M    I    B. 
e  marîate  de  sonde  ^  et  qu'il  n'agirait  Eiir  le 
nariate  de  sotide  <fu'à   travers    la   couche  de 
ctrbooaie  de   chaux  qui  ser^iroit  d'intermé- 
diaire, de  conducteur  à  l'acide  carbonique  pour 
arriver  jusqu'à  la  soude,  et  agir  efHcacemetit 
d«»u»avec  toute  sa  force  d'affiuitiî. 
On  Toit  que  pendant  ces  décompositions  l'a- 
.  cjde  murialique  attiré  par  la  chaux  doit  se  por- 
lerdeplas  en  plus  vers  le  centre  de  la  masse,  et 
I  eotnme  le  muriate  de  chaux  est  très-déliques- 
'  cent ,  qu'il  doit  couler  et  se  déposer  au  fond 
'  de  la  terrine,  et  j'ai  trouvé  ,  ain^i  que  Scbéele, 
I  an  fond  des  terrines  de  grès  où  je  faisoîs  mes 
expériences,  du  muriate  de  chaux  liquide.CeUo 
quantité  de  muriate  de  chaux  étoit  toujours 
ppoportionaelle  à  la  quaatité  de  carbonate  de 
toade  qui  s'étolt  formé. 
Cette  explication  de  ce  qu'il  doit  se  passer 
I  eu  simple  et  naturelle  ;  elle  est  parfaitement' 
liée  aux  effets  connus  des  atïinitésj  chimiques  , 
I  et»'accorde  complettement  avrc  les  rapports  en. 
t  nombre  donnés  par  M.  Gujton  de  Morveau  ,: 
CI  avec  le  phéDomine  de  Schéele  qui  avait  été 
iaexpIiqDé  jusqu'à  ce  jour. 

LorM]ue  la  premit^ce  couche  de  soude  ou  de 

cImux  etit  saturée  d'acide  carbonique  ,  l'action 

\df  cet  acide  ne  se  faisant  plus  que  par  l'inier- 

iioèdede  la  couche  saturée,  quelque  bt>n  coi- 


A  K  P  A  t  E  s' 
dbclênr  d'acide  carbonique  que  Eoît  celle  c 
clie ,  il  doit  néressairemeot  éprouver ,  pouf  ] 
ïivrr  jusqu'aux  autres  couches  ,  une  résistào 
qui  doil  diminuer  la  forcé  de  sou  action  ,' 
cela  en  raison  de  la  qualité  condnctrice  dé 
couche  saturée.  Cette  diminution  étant  suce 
sivement  plus  considérable  à  mesure  que  la  d( 
cbe  augmente  ,  il  doit  y  avoir  un  terme' 
raclioo  de  l'acide  carbonique  et  de  l'acide  i 
^ïiatiqiie  est  en  équilibre  ,  et  par-delà  lequel 
t'y  a  plus  de  décomposition. 
Ce  terme,  on  cette  épaisseur  de  couche  i 
[■-iolt  être  très-petite  dans  l'eïpérience  de  ta  de 
f  âompu^itioQ  du  muriate  de  Soude  par  laehaii 
r  car  il  ne  se  l'orme  jamais  qu'une  couche  éxt 
memetit  mince  de  carbonate  de  soude  :  qu 
quB  tems  qu'on  laisse  les  masses  en  expériel 
et  cette  couche  enlevée  ,  il  s'en  forme  aussi- 
une  seconde  qui  ,au  bout  de  quinze  jours  ,  n'a 
gmenle  plus  sensiblement  d'épaisseur,  s'il  y 
beaucoup  d'acide  carbonique  libre  dans  l'tfl 
droit  oii  se  fait  l'expérience. 

Il  suit  de  l'explicaliou  que  je  viens  de  doffl 
ner  de  la  décomposition  du  muriate  de  sont 
par  la  chaux  en  présence  de  l'acide  carboniqw 
que  le  principe  de  cette  décomposition  est  foDi 
sur  l'action  simulianéedetroisairinitéssimplll 
de  l'afîinilé  de  la  soude  pour  l'acide  murij 
qa 


DE  Chimie. 
lîqtie  ,  de  l'affinité  de  U  cbaax  pour  l'acîde 
lDariatîi|ue  et  de  l'afHaité  de  la  soude  pour 
l'acide  cârboaicjue,  et  ({ue  pour  que  cet  eHét 
ait  lieu,il  fautque,  la  chaux  litantlibreetsura- 
bondaate  ,  la  difTérencedes  afliaiti^sde  l'aciJe 
moriatique  pour  la  soude  et  pour  la  cliaux  sait 
moiu»  grande  que  l'affiaité  directe  de  l'acide 
carbonique  pour  la  soude. 

L'affinité  de  la  soude  pour  l'acide  muriatique 
est=3i. 

—  de  la  cbaux  pour  l'acide  muriatique  =  34.^ 

—  de  la  soude  pour  l'acide  carbonique  —  9,' 
X>a  formule  ae  trouve  3 1  —  34=7  -^8. 
Appliquons  cette  formule  k  quelques  autreil 

expériences  de  Scbéele  que   j'ai  lépt^-tées  ,  et^J 
dout  j'ai  obtenu  le  ra^me  rtSsultat. 

Ce5  expériences  sont  i'^.  l'effet  du  mâlaogO'l 
du  nitrate  de  soude  avec  la  cbaux  exposé  à  l'ac*  1 
titm  de  l'acide  carbonique. 

3".  L'effet  du  mélange  du  sulfate  de  soude.  1 
arec  ta  chaux  exposé  à  l'action  de  l'acide  car- 
bonique. 

3°.  L'eSiïtdu  mélange  du  muriate  de  soude  1 
iTcc  la  magnésie  pure,  exposé  à  l'action  de  l'a- 
cide carbonique, 

4^.  L'eQet  du  mélange  du  nitrate  de  soude 
«Tcc  la  magnésie  pute  exposé  à  l'action  de  l'a- 
cide carbonique. 


Tome  XIII. 


B 


l8  A   N   if   A   t   E   s 

S^.  L^efflst  du  mélange  du  sulfate  de  soude 

avet  la  thagoésie  pure  exposé  à  l'action  de  Ta» 

cide  carbonique. 

Nous  allons  d*abord  déterminer  les  formules 

de  ces  cinq  expériences ,  et  les  comparer  aux 

effets  qxitK  Schéele  a  obtenus  ,  après  quoi  nous 

examinerons  d'autres  expériences. 

Par  la  première  expérience^  celle  du  nitrate 

de  soude  et  de  là  chaux  ,   on  trouve  dans  la 

table  de  M.  Guyton  de  Morveau^  que  l'alfr 

•BÎté 

*  de  Tacide  nilrique  pour  la  soude  rsSo  , 
de  l'acide  nitrique  pour  la  chaux  =:  44-, 
de  l'acide  carbonique  pour  la  soude  ss  8. 

'     Aimi  la'  formule  est  5o  -«^  44  r=::  6  *<^  8  :    • 
Donc  décomposition  de  nitrate  de  souda  et 

formation  du  carbonate  de  soude ,  ce  que  Schéele 

a  trouvé. 
La  seconde  expérfence  estcelhe  du  sulfate  de 

'socide  ^ï  dé  la  ^haux.  La  table  de  MV  Gujton 

■de  Metreau  indique  l'affinité 

de  Tacidesulfurique  pour  la  soude  ^  par  S&f 
de  Tacide  &ulfurique  pour  la  chaux  ,  par  S4  » 
de  facide  carbonique  pour  la  soude  ,  par  b. 
Ainsi  la  formule  est  58  —  S4=:4  "<  8  :  »' 
I>oiic  décomposition  ;    ce    que  Schéele  a 

fretivé»  .  -  .     .. 

Si  Ton  y  prend  garde  ^  on  verra  'que  la  ibroo 


De     C  h   I  ïi   I   I 
wd^t«rmiaeladécoiiipo«ilion  dumuriatCj  dt^fl 

nitrate  et  Ju  sulfate  de  soude,  e^it  exprimée  ,  il 

Le  premier  par 8  —  7=z3i 

Le  second   par 8  —  6=  3 

Le  troisième  par ^8  —  4  =  4 

Qa'ain&i  la  force  qui  détermine  la  décompo- 
sîlîon  du  sulfate  de  soude  est  plus  considérable 
que  celle  qui  détermine  la  dëcomposîtiou  du 
aitrale  de  soude,  et  celle-ci  plus  coasidérable 
que  celle  qui  détermine  la  décomposition  du 
muriate  de  soude. 

Par  la  troisième  expérience,  celle  du  muriate 
de  soude  et  de  la  magnésie,  on  trouve  dans 
Ja  table  de  M.  Guy  ton  de  Morveau,  que  l'affî- 

de  l'acide  muriatique  pour  la  soude  =  3i  , 
de  l'acide  miiriatique  pour  la  magQésie=a3, 
de  l'âcide  carbonique  pour  la  »oude=:=8. 
Ainsi  la  formule  est  3i  —  33  =:  g  ^  8  : 
Done  point  de  décomposition;  ce  queScbéele 
a  trouvé. 

Pour  la  quatrième  expérience  ,  le  nitrate  de 
soude  avec  la  magnésie,  la  t^ble  de  M.  Guy- 
ton  de  Mûrveau  inditjue  l'afliniié 

de  Tacide  nitrique  pour  la  soude,  par5o, 

de  l'acide  nitrique  poar  la  magnL'^ie  ,  par  40, 

de  l'acide  carbonique  pour  ta  ïoude ,  par  8. 

[Ainsi  la  formule   est   5o  —  40  =10?'  fi: 


30  Annales 

'  Donc  '■  point'   de    décomposition  ;    ce    qné 
Soh&le  a- trouvé. 

Pour  U  cinquième  expérience^  le  sulfate  de 
soude  et  la  magnésie  ,  on  trouve  dans  la  table 
de  M.  Guy  ton  dl  Morveau^  que  l'affinité 
de  l'acide  Bulfurique  pour  la  soude  ==:  58' 
de  l'acide  sulfnrique  pour  la  magnésie;=5o^ 
de  l'acide  carbonique  pour  la  soude  =:  8* 
Ainsi  la  formule  est  d  q  58  — -  5o  =:  8  =s  8  : 
Donc  les  deux  forces  sont  en  équilibre ,  point 
de  décomposition  ;  ce  que  Schèele  a  trouvé. 

Schéele  a  soumis  à  ses  expériences  des  mé- 
langes de  carbonate  de  chaux  et  de  muriafe 
de  soude ^  de  carbonate  de  chaux  et  de  nitrate 
de  soude,  de  carbonale  de  chaux  et  de  sulfato 
de  soude ,  de  carbonate  de  magnésie  et  de  mu-» 
riate  de  soude  ^  de  carbonate  de  magnésie  et 
de  nitrate  de  ^oude ,  de  carbonate  de  magné- 
sie et  de  sulfate  de  soude. 

Ofl  apperçoit  au  premier  abord  que  la  chaux 
et  la  magnésie^  étant  déjà  saturées  d'acide  car- 
bonique^ n*ont  plus  sur  l'acide  muriatique,  ni- 
trique et  sulfurique  combiné  avec  la  soude  , 
qu'une  action  égale  à  l'affinité  de  ces  acides  sur 
la  chaux  et  la  magnésie^ moins  l'affinité  del'acide 
carbonique  pour  ces  deux  terres.  Les  tables  de 
M.  Guyton  de  Morveau  indiquent  l'affinité  de 
}*acide  carbonique  sur  la  chaux  par  1 3  ^  et  celle 


r>  s     C  Q    I    M    I    Z.  91 

<3s  Vacide' carbonic^ue  sur  la   magn^îe  par  6- 
L'âfEoité  da  carbonate  de  chaux. 

Ï l'acide  murtàlique  =  2if —  i2^  I2  , 
l'acide  nitrique  =  44 —  I3  =  22  , 
l'acide  8ulfurique=  54 —  ia:=:32  , 
Ainsi  les  formules  sont , 

le  muriatede  eoudeSi  —  i2=  19  >  8, 

le  nitrate  de  soude  5o — 22  =  2S>  8, 

le  sQJFate  de  soude  ,58  —  33=j26>  8. 

X)onc  il  D'y  a  pas  de  décomposition ,  ainw^ 

le  Si-Iiéele  l'a  trouvé, 

IJ  est  inutile  d'examiner  les  formuTesdelVlTet 
la  magnésie  j  cacpar  cela  seul  que  nous  avons 
luvé  (juc  la  magnésie  pure,  employant  toute 
action  sur  les  trois  acides ,  n'a  pu  faire  dé- 
poser les  sels  neutres  à  base  de  soude  ,  il 
lit  nécessairement  arriver  que  l'affinité  de  la 
naguésie  affoiblie  par  sa  combinaison  avec  l'a- 
cide carbonique  ,  doit   encore  moins  les    d^- 
imposer.  C'est  aussi  ce  que  Scbéele  a  trouvé. 
Scliéele  a  encore  soumis  à  ses  expériences 
muriate  de  potasse,  du  nitrate  de  potasse, 
du  ïulfate  de  potasse  mélangé  arec  de  la  chau^. 
On  trouve  dans  la  table  de  M.  Guyton  de 
Morveau  que  l'atHnité 
del'âcide  muriatique  pour  la  potasse...  =  3xV 

— —  nitrique ■■•*.. =-  58.. 

^  Bii) 


m 


93  Annale! 

de  Pacide  sulforique rrrtt  T  ^  (f 2; 

■  ■     murîatique  pour  la  chaux c=:  34, 

■  nilrique ss  44  , 

■  '■  ■  sulfurique , s=;54j 

'      cabonique  pour  la  potasse =  9* 

Cela  posé  ',  la  formule  pour  le  muriatc  de 

potasse  est  32  —  24  =  8  <^  9;  pour  le  nitrate 
de  potasse  5S  —  44  =  ^8  ^9  j  pour  le  fulfate 
de  posasse  62  —  64  =  8  -^  g. 

ï)*ou  il  suit  que  dans  ces  trois  expériences 
lè  nitrate  de  potasse  ne  doit  point  être  décom- 
posé, et  que  le  muriate  et  le  sulfate  de  potasse 
doivent  éprouver  une  décomposition.Cependant 
Schéelé  aujabnce  qu'il  n*a  décomposé  aucun  de 
ces  sels. 

Ce  défaut  de  décomposition  ,  en  supposant 
la  table  des  rapports  de  M.  Gujton  deMorveau 
très-exacte,  peut  dépendre  de. la  nature  de  la 
potasse. 

Tous  les  chimistes  savent  que  la  potasse  pure 
est  trés-déliquescente ,  que  la  potasse  combinée 
à  une  petite  portion  d'acide  carbonique  est  en- 
'core  extrêmement  déliquescente,  qu'elle  attire 
l'humidité  et  se  résout  en  liqueur,  et  qu'elle  ne 
perd  enfin  sa  propriété  déliquescente ,  que  lors- 
qu'elle est  entièrement  saturée  d*aeide  carbo- 
'nii^iîe,  de  manière  à  ne  pouvoir  se  cristalliser. 

Les  chli&itfles  savent  aussi  que  lorsque  la  po- 


V  DE,      C 

r  laue s'est  déjà  combinée  ^\eii  uns  portion  d'j- 
I  cide  carboaitfiie ,  et  qu'elle  est  rncore  déli-, 
<)Dnceiileâ,  elle  n'attire  plus  qvie  foibieinejit 
l'acide  carbonique  del'alrao^phèt'e,  demanicco^ 
(|u«  ponrla  saturer  au  point  delà  faire  citslzilli- 
Kt ,  il  faut  y  faire  entrer  l'acide  carbouiijue  ea 
uiure,  l'en  pëaétrt^r  et  l'y  combinet*  par  deit 
moyens  parliculiers. 

Cela  posé,  lorsquet'acidecatbontqiiese  porte 
3iir  le  muriate  de  puFsi^se  combiné  avec  la  chaux, 
•I  qu'il  led^coinpose,Ie  premier  résultat  de  cet! e 
^^HpposîliuD  e«t  la  Ibrmation  d'uu  carbonate  de 
^^ni*se  foiblenieiit  saturé  et  consûjuerpiueiit 
3élique»cent,  et  U  formation  du  muriate  de 
chaux ,  sel  nus^ii  déliquescent  ;  ces  deux  sels  a>- 
krenl  ensemble  l'hiimidilt*  de  l'atr,  devient^nt 
liquides  cl  p^iic'tr«nt  la  masse  pour  se  dûpojcr 
f.t't>iid  du  Kasei^ui  coutient  ce  mélange.  Lors> 
i  le  carbonate  de  potasse  liquide  rencoulie  le 
priate  de  cbaux  liquide,  les  deux  scUsçtlt'- 
Dpos«nt  par  double  alHuilé  ,  lecaibonate  \iu 
liasse  revient  à  soo  état  primiilf,  c'e$t-à- 
ire,  muriate  de  pota-^se,  CL  il  ne  se  forme  dans 

Uc  la  masse  que  du  carbonate  de  chaux. 
^iCe  cas  particulier  prouve  que  pniirijDe  l'es- 
iriencc  des  d«coiupo:>ilicitis  chimiques  par  Ui* 
iftaifiiutûs  puissent  se  faire  completlcment,  il 
•finit  qu«  1«  nouveau  sel  formé  avec  U  «sbs- 
Bit 


H  A  V  v  £  t  t  i 

tance  décomposée  ne  soit  point  an  set  dëlîqaas^ 
cent,  et  qu'il  soit  au  contraire  facilement  soli-« 
difiable  oucristallisable,  comme  ^  par  exemple^ 
le  carbonate  de  soude. 

Schéele  dit  dans  une  lettre  écrite  à  M.  Crell 
et  publiée  dans  les  Chemische  Annalen  du 
mois  d*août  1784  :  «  Lorsqu'on  fait  bouillir  du 

>  sulfate  de  soude  avec  la  chaux  vive^  il  se  se- 
>>  pare  toujours  de  la  soude  pnre.  Cependant  on 

>  n'obtient  cet  alcali  pur  qu'en  très-petite  quan« 

>  tité^caron  retrouve  en  cristaux  la  plus  grande 
y  partie  du  sulfate  de  soude.  En  répétant  cette 

>  opération  on  sépareroit  encore  un  peu  l'alcali, 

>  et  ainsi  successivement;  mais  le  produit  ne 

>  vaudroit  pas  le  travail  Vé 

Ce  résultat  ^  ainsi  qu'on  peut  s'en  apperce- 
Toir  y  ne  tietît  point  à  Taction-  de  trois  affinités 
simples  ^  et  n'entre  point  dans  la  classe  des  phé* 
nomènes  que  nous  expliquons  ici. 

Comme  je  ne  trouve  point  dans  la  table  de 
M.  Guyton  de  Morveaules  rapports  exprimés 
en  nombre^  des  affinités  chimiques  dessubstan» 
Ces  métalliques,  je  né  soumettrai  point  à  ma 
formule  les  décompositions  des  muriate,  nitrate 
et  sulfate  de  soude  par  le  fer;  je  me  réserve 
de  parler  de  l'explication  deces  décompositions 
qui  ont  leurs  considérations  particulières ,  dans 
un  mémoire  que  je  me  propose  de  lire  inces- 


D    K      C    H    I    M 


3S 


Utamenl  à  l'académie  sur  le  moyen  que  Toa, , 
jKut  itrer  des  expériences  par  triples  atrmltéajlj 
simpleSj  pour  rectifier  nos  lables  des  rapport» 
d'aloDités  chimiques esprimées  encombre. 


DEZ^XIEME      MÉMOIRE 

SUR    L'EXPLICATION 

DE  PLUSIEURS  PHÉNOMÈNES 

Qui  paroisseitt  contrarier  les  loix  des  "Jjf'-.X 
nites  chimiques  ; 

Par  J.    H.    H  AS  S£N  FR  A  T  I.  ! 

xJAtiB  le  premier  mémoire  que  j'ai  eu  l'hon-. 
near  de  lire  à  l'acadéiuie,  et  dans  lequel  j'ai..J 
e:iaminé  diverseï  expériences  de  Schcele  sur  la 
(Iccompusitîon  de  plusieurs  sels  neutres  par  la- 
cliaux  ,  j'ai  fait  voir  que  ces  phénomèoes  inc 
plifjnés  jusqu'à  ce  jour  dependoieot  de  l'action  , 
Mcnallanée  de  trois  afHnités  simples,  et  j'en  ai  \ 
déduit  celle  formule  :  Si  on  appelle  a  l'alliuilé  ' 
tie  l'acide  du  sel  neutre  pour  sa  base,  h  TaOî- 
uilé  du  même  acide  pour  la  chaux  ou  la  subs- 
laoce  avec  laquelle  od  mcle  le  sel  neutre,  et 
c  l'diriaité  de  l'acide  carbonique  pour  la  base 
<Ju  «1  neutre,  OD  a  cette  formule  a -^ô  5  cj' 


2^  -Annales 

dkns  le  cas  oiia-^  b'^c,  il  y  ft  d^composî^' • 
tîon  de  sel  neutre  et  formation  d'un  carbonate: 
avec  la  blasé  de  ce  sel  ;  et  dans  le  éas  où  a  — ^ 
!>  ci  il  n*y  a  point  de  décomposition. 

«De  la  formule /x — à  ^c  indiquant  la  dé- 
composition du  sel  neutre,  il  doit  s*en  suivre 
que  lorsque  danS  une  expérience  analogue  il 
y  a  décomposition,,  il  .faut  nécessairemei^t  que^ 
a  —  c  soit  <i  b  ;  d'où  il  suit  que  si  Ton  ne  con-" 
noissbitdans  l'expériencequelesquantîtéi  a  otc, 
on  auroit  nécessairement  unelimiteau-dessousde 
laquelle  la  force  d'affinité  b  nepourroit  pasêtre. 

Ceci  posé  et  bien  étendu ,  examinons  le  pro- 
blême de  la  décomposition de$  sels  neutres,  tels 
que  les  muriates,  les  nitrates  et  les  sulfates  de 
soudé  par  le  fer ,  ainsi  que  Schéele  et  moi  nôas . 
en  sommes  assurés. 

Comme  dans  la  décomposition  des  muriates  , 
nitrates  et  sulfates  de  soude  par  le  fer  en  pré- 
sence de  Tacide, carbonique ,  si  l'action  des  affi- 
nités étoit  aussi  simple  que  dans  les  expériences 
quej^ai  considérées  dans  mon  premier  mémoire, 
^  exprimant l'aflinité  de  Tacide  muriatique ,  ni- 
trique et  sulfurique  pour  la  soude,  b  Taflinité 
d:^  ces  mêmes  acides  pour  le  fer,  et  c  TaffL- 
iil:c  de  l'acide  carbonique  pour  la  soude,  oq 
âiiioit,  par  cela  seul  que  le  fer  k  décomposé 
CCS  sel  b  l'affinité  des  acides  [pour  le  fer  ^  a 


DE'     G  S    1    M    1*  E.  27 

'^  c  »  et  on  méfiant  les  ralenrs  a  pt  c  ilans  la 
Ibminle,  00  aaroîl,  tliA-je  ,uii  tprmeaii -dessus 
datjuel  seroit  nécessairement  l'affinité  du  fvt 
poor  CM  acides. 

La  table  de  M.  Gaytou  de  Morveau  indique 
raiSoilé  de 

l'acide  miirialique  pour  la  soude z=  3i  ; 

nitrique =  5o, 

«ulfurique =58, 

^—  carbonique =8. 

D'où  s'en  suivroit  que  l'afËnitê  de  l'actdo 
mnrîalique  pour  le  fcc  serait  plus  grande  que 
3l—  8  =  23; 

Çuc  l'affîaiti^  fie  l'acide  nitrique  pour  le  fer 
Kroit  plus  grande  que  5o  —  fl  ^  42  ; 

Çue  l'afHnitc  de  racîdesulfurîqtie  poar  le  fer 
îPToit  plu*  grande  que  58  —  8=  5o. 

Comme  pendant  1h  décomposition  des  sels  pér 
le  fer  ,  le  Ter  pur  s'oxide  ponr  se  combiner  avec 
les  âcide»,  ce  n'est  point  l'affinité  du  fer  poue 
les  acides  que  ces  formules  exprîmeroient,  mais 
l'aSoilé  di  l'oxîde  de  fer  pour  les  acides. 

Comme  le  fer  s'oxide  en  décomposant  Ins 
kU  ocatres  à  base  de  soude  j  j'ai  essayé  sî  celte 
dcL-ompoâition  réussiroit  également  avec  des 
K)«lauz  qui  paroiîSoient  avoir  plus  d'alfiotto 
^ur  les  acides  que  le  fer,  et  qui  Fussent  sus- 
et  de  8t  dissoudre  dans  ces  acides:  j'ai 


â8  Annales  ■] 

donc  essayé  l'action  du  zinc  sur  ces  trois  saUj 
neutres^  et  je  les  ai  décomposés  de  la  même  maj^ 
nière  qu'avec  le  fer^  c'est-à-dire^  que  j^ai  oI]|r. 
tenu  du  carbonate  de  soude  et  du  muriate  ^  dji^ 
nitrate  et  du  sulfate  de  zinc. 

Il  suit  de  celte  décomposition^  ainsi  que  df  ' 
celle  de  Schéele  par  le  fer ,  que  -f; 

L'affinité  de  l'acide  mu riatique  pour  le  zin? 
est  plus  grande  que  83  ; 

L^aflBnité  de  l'acide  nitrique  pour  le  zinc  etUt-i 
plus  grande  que  43  ;  *"- 

L'affinité  de  l'acide  sulfuriqne  pour  le  zinc^l 
est  plus  grande  que  So.  A 

Schéele  s^étoit  déjà  assuré ,  et  je  l'ai  vérififf 
aussi ,  que  le  enivre  et  le  plomb  ne  décompiW- 
foient  pointées  sels  neutres ^  i^.  parce  quece# 
métaux  n'ont  d'affinité  pour  les  acides  que  locsi^ 
quUls  sont  à  l'état  d'oxide  ^  et  cela  je  le  prou- 
verai plus  bas  en  faisant  voir  que  l'oxide  d^ 
blomb  déeompose  ces  sels  neutres,  et  2*.  parte 
que  ces  métaux  n^ont  pas. assez  d'affinité  pouc 
l'oxigène ,  pour  décomposer  l'eau  et  s'oxider 
par  cette  décomposition ,  lorsqu'on  les  expose 
à  l'action  de  l'acide  muriatique  et  de  l'acide 
sulfurique. 

On  ne  connoit  jusqu'à  présent  d'autres  ex- 
périences sur  les  rapports  d'afiinités  des  acides 
pour  les  oxides  métalliques  comparés  exitr*eux. 


i . 


J  DfeOsiHIE.  Ig 

que  les  pr^ipités  des  métaux  les  Uns  par  les 
I  autres  :  c'est  le  moyen  que  Bergman  a  employé 
•  pour  ranger  dans  sa  table  d'attraction  élective 
tes  miflaax  dans  l'ordre  de  leurs  affinités  pour 
les  acides,  et  c'est  la  plus  généralement  adoptée 
jusqu'à  ce  jour. 

Cependant  tous  les  chimistes  savent  que  deux 
ptiénomènes  ont  lieu  k  la  fois  dans  la  précipi- 
Ution  des  métaux  les  uns  par  les  autres;  le 
mélâl  précipitant  s'empare  de  l'oxigène  du  mé- 
tal précipité  t  et  l'acide  abandonne  l'oxide  mé' 
tallique  décomposé,  pont*  se  combiner  avec 
l'oxjde  métallique  nouvellemeot  formé.  Ainsi 
la  précipitation  des  métaux  les  uns  par  les  autres 
peat  être  regardée  comme  le  résultat  de  quatre 
forces  :  de  l'affinité  de  l'oxîgène  pour  les  deux 
mélaur  et  de  l'affinité  de  l'acide  pour  les  deux 
oxides  :  donc  ces  précipités  sont  un  résultat 
d'affinité  composée,  qui  ne  peut  point  présenter 
uo  rapport  d'affinité  simple. 

Si  par  des  expériences  particulières  il  étoit 
possible  de  déterminer  en  nombre  les  rapports 
d'affinité  de  l'oxigène  pour  les  métaux  ,  on  dé- 
dniruit  facilement  de  la  précipitation  des  mé- 
taux les  uns  parles  autres  tes  rapports  d'affi- 
nité des  acides  pour  les  oxides  métalliques. 

De  même  si  l'on  avoit  pat  des  expériences 
parljcnlières  les  rapports  en  nombre  des  acides 


L 


3o  Ankales 

pour  les  oxicle$  métalliques^  on  auroit  facile^ 
luent>  par  les  précipitations  des  métaux  Iesnqj| 
par  les  autres^  les  rapports  des  afliaités  dePozi- 
gène  pour  les  métaux,  et  ces  rapports  augmen- 
teroient  coosidérablement  nos  connoissance^ 
chimiques ,  et  feroient  faire  ua  arancemeot 
rapide  à  cette  science^  sur-toutà  la  chimie  de% 
arts  qui  est  celle  qui  paroît  le  plus  intéresser 
la  société  dans  ce  moment  où  il  y  a  beaucpnp 
de  capitaux  libres. 

Il  semble  au  premier  aspect,  en  examinant 
les  expérîepces  deSc4iéeIesur  la  décompositioa 
de  plusieurs  sels  neutres  par  le  fer  j  sur  la  dé- 
GQBi position  de  plusieurs  sels  neutres  par  le  zint^ 
•aiipsi  que  je  Tai  trouvé,  et  en  se  servant  de  b 
formule  que  j'ai  donnée  pour  expliquer  ces  phé- 
nomènes, qu'il  serôit  possible  d'essayer  la  dé- 
composition de  plusieurs  sels  par  ces  substances; 
et  dedéterfuiner  pour  chaque  métal  les  limites 
entre  lesquelles  Tafiinité  des  acides  doit  être 
exprimée  :  donâons-en  un  exemple. 

Le  muriatede  soude  ^  étant  décomposé  par 
le  fer ,  prouve  que  Taffinité  de  l'acide  muria* 
tique  pour  l'oxide  de  fer  est  plus  grande  que 
3i  —  8  =3  23.  Si  en  essayant  la  décomposition 
du  muriate  de  baryte  par  le  fer,  il  n'y  avoit 
point  de  décomposition,  cela  prouveroit  que 
raflinité  de  l'acide  muriatique  pour  Toxide  de 


»cChi»ie.  îi 

Itr  est  moins  grande  que  36 —  14  =  22;  doqc 

qoe  rnflîniléde  l'acide  muriatiqae  pour  l'oxide 
de  fer  exprimée  en  nombre ,  doit  être  entre  23 
et  33. 

Il  est  kiié  de  voir  que  par  un  grand  nombre 
d'expériences  et  en  soumettant  plusieurs  sortes 
de  tnurïate  à  l'action  du  fer,  on  parriendroit  à 
irllementrapprocher  les  limites  entre  lesquelles 
w  trouve  l'affinité  de  l'acide  munatique  pour 
le  fer*  que  le  nombre  pourroit  être  regardé 
comme  déterminé.  J 

Ce  que  je  viens  de  dire  pour  l'oxide  de  fer  1 
■«(pour  l'acide  inuriatique,pourroitse  dire  pour  1 
toute  antre  oxide  métallique  et  pour  tout  autre  \ 
acide,  et  il  ne  faadroit  que  des  expériences  J 
acalogues  ,  pour  arriver  à  ces  résultats  tant  ds->  J 
sirables  et  tant  désirés.  ^ 

Fleio  de  oe  projet ,  j'ai  exposé  du  muriate 
de  soude  à  différens  oxides  métalliques;  j'ai 
commencé  par  Toxide  de  plomb.  Je  suis  par- 
veon  â  décomposer  ie  muriate  de  soude  par 
cvt  oxide,  et  j'ai  obtenu  du  carbonate  et  du 
ir.uriate  de  plomb. 

J'ai  mis  des  proportions  différentes  dn  mu- 
riate de  plomb  ,  afin  de  m'assurer  s'il  seroît 
possibie  de  décomposer  complettemeut  le  mu- 
riate de  sonde  par  cette  expérience;  maisquelqiie 
f'ClJiB  quantii^' de  muriate  de  eoudc  que  j'ai  mC-- 


33  AN^ALBS 

)ée  k  mon  oxide  de  plomb,  il  n'y  eut  janta» 
qu'une  portion  de  décotaposée:  )'ai  toujours 
obtenu  une  quantité  plus  ou  moin?  grande  de 
muriate  de  sonde  par  la  lessive. 
'  Je  m'étois  particulière  ment  attaché  à  varier 
celte  expérience  et  à  la  considérer  sous  un 
grand  nombre  de  rapports,  parce  que  c'est 
des  moyens  que  l'on  emploie  en  Angleteri 
et  en  France  pour  décomposer  le  sel  maria  , 
oblenir  du  carbonate  de  soude,  et  faire  cet( 
belle  couleur  jaune  métallique,  pour  laquell 
un  anglais  a  obtenu  une  patente  à  Londres. 

Api'ès  avoir  décomposé  le  muriate  de  soudol 
par  l'oxide  de  plomb,  i'ai  essayé  la  décompo- 
sition de  ce  sel  neutre  par  plusieurs  oxidcs  mé- 
talliques précipités  de  l'acide  muriàtique  ou 
de  l'acide  nitro  -  muriàtique  par  les  alcalis; 
mais  je  n'ai  obtenu  aucune  décomposition ,  pa» 
même  avec  des  oxides  de  fer  et  de  zinc. 

Je  m'étois  servi  des  diùsolulions  des  mé- 
taux dans  les  acides  muriàtique  et  nitro-mu- 
riatique^  afia  que  les  oxides  précipités  con- 
tiennent j  uste  la  quantité  d'oxigêue  nécessaire 
à  leur  combinaison  avec  l'acide  du  sel  neuire 
que  je  vnulois  décomposer,  parce  qu'il  auroit 
été  possible,  si  les  oxldes  eussent  eu  une  pro- 
portion plus  ou  moins  grande  d'oxigène,  que 
les  acides  n'cusseot  pas  pu  se  combiner. 


D   E      O   H   I   M    I   E.  33 

Olonnc  du  |'fU  de  succès  Ue  mes  cxpérîcn- 
^èt-,  et  siir-tijut  des  oxûIrb  nac'tinLliijitcsdont  les 
caétaux  avoiunid(!cunipi>t)t5  [c  muri^lcdc  sùudâ, 
j*ai  cburché  ce  qui  puuvutl.oupéclicriucscx- 
|»(fhei)c«s  de  rcD&iiitUK  >    u 

J'ai  relu  avec  aitenûan  les  mémoires  de  M, 
Bertboi  ictsur  l'action  de&oxîdesmt'talliqucs  sur 
Jnslcalis,  vlccluidoM;l''(mrcrui3urlaRiaai(.'i-c 
dont  se  conipoite  l'ammoniaquG  avec  les  oxides 
tsetaUiques.  Ci;s  deux  riientoires  prouvent^  le 
pirmîcr,  rpic  L's  oxidc&  nviutlUques  ont  une 
adinitc  avec  la  potasse,  la  stmdc,  la  chaux  et 
l'anliDomaquei  le  seuond,  que  les  oxîdes  mé- 
taUiqnesontunetelle'âctloDSurrauinioDiaque^ 
^'Us  la  décomposent  en  pattie ,  et  Tonnent 
a»eo  cei  «Icalî  atic  comlilnaison  particulière. 

L'sctioB  des  alcalis  sur  li:s  osides  métalliques 
SimncombinaîsonsreciprDcpics^nei'oisprou- 
fén'^  la  dilTcrence  des  résultats  ubteniu  avec 
lu  osides  ni^talli<|ue»prt-ripitesd(' leurs  dîss»- 
làtooas  par  d<'>  alcalis,  ci  les  m>-iaux  purs  et 
fccilenunit  oxidables  ,  s'cxplitgucnl   iiaturcllc- 


DaQslesprècîpitatïonsdcsosiilesinetalliqucs 
par  les  alcalis,  il  se  tormo  n[fces.saircmcni  une 
conibinnison  d'oxide  ei  d'alcali  ;  car  elle  tientà 
l'oiide  avec  une  Torcc  qui  diminue  n^cessaire- 
■Dcntd'iiulaDi  l'aninitû  d^roxide  pour  l'acide  , 
Tom.  XilL  C 


'"54  A   K    N   A    1.    E   s 

-et  lorsque  cette  aflmite  est  telle ,  que ,  soustraite 
tlcrafiiBité  de  i'oxîde  métallique  pour  Facide  , 
^la  ttifierence  est  moias  grande  que  raflinité  de 
4'a«idepour  la  soude:^  moins  ra£6mté  de  Tacide 
carbonique  pour  ce  mémfi  .alcali ,  al  ae  peut  et 
^  ne  doit  pointyat^oîcidb'décorapoiitîon.  Pour 
e]qirimer  plus  géhëralement  cettelormule ,  soit 
n  raffùiiie  de  Tuoide  pour  la  basedu  sel  neutre  i 
J^XaSùmVé  de  racûle|Mmr  l'oxide  nuâtaUiqiie., 
fi  Tiiffifiiiië  de  Macide  carbonique  poup  la  Imae 
•du  sd  .neuu^  y  d  Tafâsaitë  de  la  base  «Lu  ad 
jieittre  pour  ToKHle  «iiciailîque ,  on  «aura  m^"^ 
1^  'h*—di  dans  le  cas  ou  a^^-e^ptà.  dgsl  >ot 
^Itts  :gindDd.que  i^^^nif  9  il  sSy  ^^^^^  P^  '4^  -^ 
sîomposilioi)  y  ei  lu  ^'composîtion  ne^pôum 
ayoif!  flieu  ique  loitaqûe  iar<-)C  «effa  plua  peùt.qM 

AÂnsiy  parcela seul ique les  àlealis  otla  ehaw 
DiH  deraffînitë  pour  les  oxides  nietalliques ,  4^n 
4)^  peut  et  l'on  ne  doit  point  emplofy^er  ^  .:ponr 
décomposer  les  sels  neutres  9  des.précîpâtiësrojU- 
xejk\m  par  des  akalis,  sans  aToirpréalableôiejil 
déterminé  Taftinité  des  alcalis  pour  les  oxidea.  : 

Comme  nous  n'avons  pas  enc€>Fe  dfe  m^jren 
de  déterminer  les  affîniiés  des.aloétis  poiiriks 
OKides  métalliques ,  îlscroitposaibl^,  apnisfiwtr 
trouvélesaffinUésdosoxides  purs  pour  les  mIt 
des  y  par  le  moyen  que  j'ai  indiqué ,  de  «our 


b  fe    C  rt  I  M  I  ç.  55 

|IV«aux  nii-iuBs  ex|i8ri«pcee  h*  nj^rties  oùdes 

kinc»   avec  cuy.^  et  trpfivcr  jp4r  ce  nto^en  Iq 

nppttrt  d'aiHoità  en  oambre  4*»  «icali»  pour 
1»  unifies  iit«u]lùiu««- 

l^ïf  afiinîtw  (l^s  acides  pour  )a  )i{i£e  (lu  6fil 
Betjtr«>  /:;«|lf9  fii)  l'acide  cafLoqique  jiaur  U 

imir  |ieftQxi4.C8nwuUi(^ues,  éiUipt  cponu^siou 
Urpï^  trois  ifiripeii  conufiuidAnïIa  fur^iiule  de 
0—  c  î  A  —  djd'o'u  il  s'eiisuivroit  qucl'oa  »u- 
iMA  1»  tîiuite»  entre  le^queUee  seroieat  iM^e- 
tfKf  lo  fon:»  (l'afltDÎ'iis  d  de.s  alcalis  pOMr  IÇS 
Ondfii^in^Udtijiues;  limites qui»eri}fctitd'iiUlaj»t 
yll*r*Çt>'o4Jt'<->!t,  rjMiï les  cxpciiencc»  sei-oifioi 
pittt  oudûpliù-'s  uu  mieux  choisies. 
H  pafX>it  encore  que  daosIad'.-wiuposJMo^Q 

l^lfu*!  lorsquelIt^ontderfiiçUofl^uf  les.ojùd^» 
ulfit4eAf  plu»  uufiwl^s  Ips  dicçompçt^i^tW^- 

J'ai  ftouiuis  il  l'action  du  fcretd|i;ÙA^dl!t  PtR* 
ri4Mld>m(npo^qM<;.  .Op  Jfguyp  ditiji^  ij;5^aWe9 
|^#tjGviu»9  de  Mpr^çAti,  qu«  l'^^uji^  d^ 
tPÏMriaiiquepAUr  l'aniWPoiiWiu#=f=a3  ç( 
:  tlc)'fiGiideeâi-]>onique  pourl'ai»ii)9t)f^^u.e 
\  t  d'tit  »M  cette  formule  quç  «T.r>is==Ba 
j9i  qu'ainsi,  pourvu  que  J'iifûoiit;  dw 
*  ei  du  sine  pour  l'atûde  njumtique  »oit 

c;j 


5G  A  Vs   "Si  A  L  'E  i 

un  peu  plus  grande  que  18 ,  ces  métaux  ^^U* 
trement  leurs  oxidea,  devroient  décomposer 
le  muriate  d'ammoniaque  :  et  comme  nous 
avoiïs  vu  que  la  décomposition  du  muriate  de 
soude  pour  ces  oxides  métalliques  établit  que 
Taffinité  des  oxides  de  fer  et  de  zinc  dpit  être 
au  moins  de  3? ,  il  s'ensuit  qu'ils  devroient  dé-' 
composer  le  muriate  d'amm  oniaque.  Cependant 
les  étpérienccâ  que  j'ai  faites,  dans  le  dessein 
d'opérer  cette  décomposition,  ne  m'ont  pas 
réusâri.-  ' 

Ces  r&ultats  p ron  ven t  que  l'action  de  l'amtiKh- 
niaque  est  plus  grande  sur  les  oxides  métft^K- 
qi;ies  ^que  Y;elle  de  la  soudé ,  et  que  cette  action 
agit  déjà  lorsque  cet  alcali  est  combiné  avec 
l'acide  muriatîquc  :  qu'ainsi  dans  l'usage  desséb 
neutres  pour  trouver  i'affiniié  des  oxides  mé- 
talliques pour  les  acides,  il  faut  employer  des 
sels  dont  les  bases  aient  de  l'affinité  pour  l'a* 
cide  cadbonique,  et  n'en  aient  point  pour  les 
oiides  métalliques. 

Cette  affinité  de  l'ammoniaque  pour  le^  oxi- 
des métalliques  explique  une  objection  que  l'6n 
auroit  pu  faire  dans  le  cours  de  ce  mémoire  / 
et  dont  la  réponse  est  simple  et  naturelle.     ' 

Comment  se  fait-il  que  l'affinité  du  fer 
pour  l'acide  muria  tique  soit  plus  de  a5,  et  que 
l'affinité  de  l'ammoniaque  pour  l'acide  muria- 


hs'Chimie.  S7 

tique  ne  5oii  cjue  32 ,  et  que  cependant  l'am- 
[Oniaqnc  précipite  l'oxide  de  fer  de  sa  dîsso- 

1  dans  l'acide  niuriatiquc? 
KC'cst  que  lorsque  l'un  verae  de  l'ammoniaque 
^  tout  autre  alcali  dans  une  disbotution  de  mu- 
!  de  fer  ,  une  partie  de  l'amniuuiaque  se 
ttrtc  sur  l'acide  et  uue  autre  sur  le  fur,  et  que 
\c /craie  ammoniacal  qui  se  forme  diminue 
d'autant  l'afâniie  de  l'oxide  de  fer  pour  l'am- 
moniatiue  ;  qu'ainsi ,  si  l'aflinite'deracidcmu- 
riaiiquti  pour  l'ammoniaque^o,  pour  le  fcv 
=Jr,  et  l'afliniie' du  fer  pour  l'ammoniaque^t/, 
on  s  celte  formule  a  S  ù  —  rf;  et  qiie  pour 
(ju'U  y  ail  précipilalion  ,  il  faut  que  a  soit  plus 
gnnd  que  b — d;  qu'ainsi  le  d  de  la  formule 
on  Vallîntté  de  l'ammoniaque  pour  le  fer  est 
plu»  grande  que  33 — 32=1. 

Et  comme  oe'cessairement  la  soudea  aussi  une 
ftfiinile  pour  le  fer ,  il  en  résulte  que  l'aftÎDile 
de  l'ammoniaque  pour  le  fpr  est  plus  grande  que 
l'aûiniié  du  fer  pour  la  soude. 

i'ai  fait  voir  dans  ce  mémoire  qu'en  se  ser- 
vant de  sels  neutres  dont  les  bases  n'aient  point 
d'afliuîli-pour  Icsoxidesmc'ialliques,  et  qu'en 
le»cïposanl,àlamanièrcdeSchéelc,à  l'action 
desoxides  métalliques  et  de  l'acide  carbonique  » 


on  pourroit  parvenir  a  avoir, 


.  les  I 


ipports 


d'aiOtût^i  CD  nombre  des  acides  pour  les  oxidcs 


58  ÀNNALEi 

Hiéià\lii(ûtÊi  i  a**.  }ts  faJTports  d'affinités  des  «K 
cilié  pbtir  le^  métiies  ôxidei  ;  cl  y.  M  i-énûiis-^ 
sant  ces  expérience^  k  cèlhès  àëi  jh-ëcipittlidlis 
niétàilltfuei les  tihes  fttléi  àHitéi ,  bii  |ybilf/oit 
âûs^i  (iâHisiitr  k  àvdll-  lès  âffihitésdePdidgèné 
{)Odt-léë  ihéu(thL;èt  cânmlè  qdklqnes  méuiit 
dëiïonij^ô^ënt  Feaxi  ponr  s'éibp&itr  ^è  Mii  ôli- 
génë ,  et  qiië  d'antres  ne  la  décoinpbiient  pcnni , 
jl  Perdit  pëùt-étre  encore  possible  d'àtoii"  lé 
nppùti  ^Éffiîiilëdel'oifgène  pour  rbfdrbgèné, 
et  pàk"  sUlté  |>otir  bë^ilëtktji  d'antre^  substiinee^; 


^■^■■^"^^■■■■"ii** 


DESCRIPTION 

D^UN    EUDIOMÈTRE 

ATAIOSPHÉRIQUE  (a); 

Par  Henhi  Rebouju 

U  N  eudiomètre  àtiiicfepliMqta  est  un  ittftiftK» 

mêftt  pi^pra  à  tnestimi-  h  quahtiié  d'«if  vîtal 
«ôtttëntiéààn^  une  pôniofi  d'aitâtittiosphéric)tti^« 
Oh  Mit  qus  i^ttiiduphèrlô  ft'eit  ([ju'on  t^^ài^è 

d'àir  tital  et  d'ttt!»  éUtH^  éêfkfÀ  d'dir  qqé  te^ 
ai^^ôU  ont  kppélé  àir  phiog^stiqUd  ^  ei  ^U'oil 

(a)  KxiriH  des  Mëih4îre»  de  VAUd^wk  dc%  ^iMc<?| 
<lc  Toylowsc,  tomç  lU^ 


dbCrimik.  % 

(OmntPiice  à  connoîtie  sous  te  nom  plus  cun- 

laWe  Aci  niofetu»  «iiiosphériqua  (a). 
Ipour  trouver  le&  proportions  du  oiplange  âe 
kr  Thaï  et  iIb  la  mofrue,  il  faut  les  mettre  on 

Dtact  avec  fie»  corps  <{ui  absorbml  L'un  sans 

Ibcber  àrauire.  On  peut  donc  emplorer,  pour 
■diiire  cet  elTei ,  tontes  les  substances  (jui 
ont  une  puissante  affinité  avec  l'air  vilal  ,  rr 
(pï  peuvent  l'absOrber. 

Oft  subsiiincrs  6ont  connues  sotta  le  naia 
de  combustibles  ;ei  en  effet  tout  corps  n'est 
COmliusdble  que  |>ai-ce  fju'il  peut  s'unir  àJ'sir 
TÎtal  ou  à  la  base  de  l'nir  vital. 

Tous  les  coHibusiibies  ne  soJii  pas  egafe- 

(s)  Il  e»t  aité  àe  s'appercevgîr  que  ceci  a  été  dcrît 
tnnltpir  les  wTormatturs  de  la  chimie  eunciitiotro- 
il  Tinage  dMne  nonieTiclainre  ntLhodî(|iw,  qui  mI 
ificUeriient  li^c  aux  progt»  de  la  jcirnce,  el  qui 
l'tdl&tns  lie  la  cliimie  le  plu5  p&rrait  qu'on  cod- 
•oilse.  J'abierverai  pourtant  que  le  nom  de  gai  azole, 
çù  eil  »uk»tilué  à  ceux,  de  mofette  et  de  gai  \ihlops- 
£que  eil  prut-ûlre  le  «eul  de  teite  nombreuse  nomcn- 
cUlnrc  d.in»  le  choix  duquel  on  se  *oll  écart*  des 
prioripn  qui  lui  ont  servi  de  base.  La  signirieation 
l^repre  de  ce  mot  n'a  qu'tm  rafiport  vague  avec  ton  éty> 
BÉlvgic;  rlirninque  l'on  eonservoil  à  tes  diîriv^ftaeidn 
In  nasts  de  nitrique  rt  nitreux,  il  semble  que  l'har— 
noue  de  U  oomenclnlure  eût  élé  mieux  contc^v^e  en 
dnniunt  au  gai  radical  de  ces  acides  le  nota  de  nilro- 
>|èac.  {Sole  icriu  tn  i7'>î.  ) 


En 
: 


/{O  A   ^    N    A   I.   E  s 

ment  propres  aux  expériences  de  Veudiomèlre  ; 
il  faut  en  excluréceux  qui  en  brûlant  produisent 
des  fluides  aériformes,  cauinie  les  cbar^  1^9.6 1 
les  huiles  9  Tespiit^de^viQ ,  etc.  On  s'est  servi  le 
plus  souvent  jusqu'à  ce  jour  des  oomabustir 
tibles  qui  sont  sous  forme  d'air ,  par  exemple  « 
des  gaz  inflammables  et  nitreux,  sans  doute 
parce  que  leur  subsiaùce  se  mêlant  plus  inti- 
mement à  celle  de  l'air  vital ,  la  combustion 
en  est  plus  complette  ;  mais  cet  avantage  est 
bien  compense  par  d'autçe^  considérations.  La^ 
première  de  toutes  est  l'impossibilitç  de  se  pro- 
curer toujours  des  gaz  i&flam,mablcs  ou  nitreux 
qui  soient  au  même  degrîe  de  pureté. 
.  Or  jîl  est  indispensable  que  le  combustible 
qu'on  .  emploie  soit  constamment  le  même  ; 
car;  pour  peu  qu'il  diÛere  de  lui-même  dans 
deux  expériences,  ceUes-ci  offriront  des  rësuU 
tats  différens ,  quoiqu'on  ait  opéré  sur  le  même 
air;  ce  qui  est  évidemment  contraire  au  but 
qu'on  se  propose. 

Sçbcç)^  a  employé,  pour  séparer  l'air  vital 
de  la  mofette ,  un  mélange  de  limaillçde  fer, 
de  soufre  et  d'eau  ;  d'autres  se  sont  servis  de 
foie  de  soufre.  Ces  moyens  sont  très-exacts , 
et  sur-tout  le  premier  ;  mais  ils  sont  peu  ex-p 
péditîfs.  Le  premier  exige  plusieurs  heures  ;  le 
second;  plusieurs  jours. 


D    £       C    U    t    M    I    E.  41 

r  IvP  phosphore  m'a  paru  n'iiiiir  tous  lesavnn- 
Bees  (i3^}  son  affinité  avec  l'air  vital  est  irès- 
piissaote  ;  sa  combustion  e&i  rapîile,  facile  à 
,  et  ne  fournît    aucun    produit  ae'ri- 

»  D'après  les  proprii'tos  du  phosphore,  voici 
ï  me  semble,  la  manière  la  plus  simple  de 

utruireun  eudionitire. 
t  Qu'on  fasse  souffler  une  boule  àl'extrëfnitc 

JL^a)  O»  nr  finiruil  pfiiii(  si  on  vouloil  décrire  cl 
Muter  lous  les  eudioniilm  qu'on  a  imaginés  jiufju'i 
t  joor.  Celui  d'air  niireux  a  lui  seul  subi  successîrc- 
ou  ïÎK  chaiigemens  dans  Im  mains  de  MM. 
tsle>-,  Magellan,  t^érardin ,  Fontaiia  et  Acbard.  Ce 
r  a  publia  suhî  la  dcîcriplîuu  d'un  eudtomèlre 
l^ioifbort {Journal  de.  Physique ,  année  17S4  ,  lomtl^. 
t  instrumenl  n'a  gu^re  été  mu  en  usage;  la  coos- 
"^tniclion  en  est  diiHcile,  la  forme  bicarré  ,  et  la  mani- 
pulation qu'il  exige  compliquée  ef  em  harassa  nie.  D'ail- 
leura  la  combustion  du  phosphore  n<;  peut  s'y  opérer 
ipie  d'une  manière  tr^s-împarraile.  Mais  riea  n'a  peut- 
être  pin*  contribué  à  fnire  négliger  l'u&age  de  cet  eudio- 
nèlre,  que  la  théorie  qui  a  servi  de  principe  à  sa  cons- 
truction, et  que  personne,  que  je  sache,  n'a  adoptée. 
Suivant  l'aulcue  de  celle  théorie  ,  le  phosphore  eu  brû- 
lant prédpîloit  l'air  fixe  de  l'air  de  l'atmosphère.  CYtoit 
dans  le  temps  que  Frïetlley  supposoit  dans  l'atmosphère 
un  seizième  <îe  son  vnliinie  d'dîr  fixe,  Kinvari  un  cin- 
^uanliéntei  et  que  l'abbé  Fontana  pouvoit  à  peine  y  en 
Ticunnoilre  un  uillûluie. 


1 


4^  Annales 

d'un  tul>e  de  Terre  bien  calibré ,  dont  le  (Ka- 
xnèiiré  hiiénéixt  ^oil  ftu  moin^de  deux  lignes  et 
demie  itrdift  ligne»  et  ^tii  tth  environ  cinq  ou 
Ht  potice»  de  lottgueuf.  Les  dimeniion^  de  la 
boule  doivent  être  telles  y  que  sa  capacité  soit 
égalé  À  un  peu  plu^  que  deu:ft  fois  la  capMitc 
dû  ttibe  y  et  à  int>ln9  que  trois  fois  c5ette  iném^ 
capacité.  On  en  va  Voir  la  rai&on. 

Pbû^  établir  uiie  graduation  »ur  cet  instru- 
ment, il  faut  diviser  toute  sa  capacité  en  quatre 
parties  égales ,  là  quatrième  partie  ^e  trou- 
vera renfermée  dans  la  longueur  du  tube  avec 
une  portion  de  la  troisième.  Après  avoir  me- 
suré là  longueur  de  la  portion  de  tube  qm 
renferme  toute  une  partie,  on  pourra  aisément 
it^ttr  sur  le  papier  utie  graduation  qui  divi- 
viserà  éét  espace  en  Vingt-cinq  degrés.  Cha- 
cun de  ces  degrcs  sera  un  vingt-cinquième 
de  la  capacité  du  quart  de  l'instrument,  et^ 
par  conséquent  un  centième  de  la  capacité  to- 
tale. Si  le  même  est  divisé  en  cent  degrés^ 
chacun  d'eux  représentera  un  quatre  centièmes; 
enfin  si  l'on  veut  que  la  graduation  indiqua 
jusqu'à  deà  millièmes,  oir pourra  commëncet 
par  diviser  toute  la  capacilé  de  l^insti  utncnt 
en  cinq  parties  égaies.  Si  l'on  subdivise  ensuit^e 
l'un  de  ces  cinquièmes  en  cent  degrés,  cha- 
cun d'eux  représentera  un  cinq  centièmea  ss^ 
0,002* 


O    p.      C    H    t    M    I    f.  ^S 

lAgradaalîoo  Iracc'csur  do  pajiinrsci'acsac- 
Knt  ajiplif|ut'e  sur  le  verre  au  moyen  d'un 
k  de  gotiinie  arabique;  elle  doit  s'e'iendre 
ti'ao  dttà  de  o,a5.  Il  paroît  inutile  qu'elle 
Ibe  <t,3o  de  la  capacité  totale.  C'est  dans  ce 
t  matrâs  gradue  qu'il  Faul  trouver  le  moyen 
jtferiner  bérmétiquement  une  quaniité  dé- 
fiée d'air  aTPr  une  parcelle  de  plaosphore, 
l  d'y  fairt  brûler  celui-ci,  sans  qu'aucun  atonie 
d*air  pnbie  s'eViapper  pendant  k  combus- 
tion, ou  y  péntîtrer  après  qu'elle  est  acbcTce. 
Pour  cet  effet  j'ai  mastiqué  à  l'extrémité  du 
col  de  ce  lïiatt'as  une  pièce  de  fer  cylindrique, 
longue  d'environ  deux  pouces  tfl  demi,  et 
percée  d'outre  en  outre.  Cette  pièce  est  ta* 
rïuâée  k  l'une  de  ce*  ouvertures;  le  pas  de 
V»!  qn'on  y  a  imprimé,  a  au  moins  un  qua- 
uicnicde  ligne  do  profondeur,  et  s'étend  sur 
une  longueur  d'environ  trois  li^^nes.  Celte  ou- 
Trrtarr»  se    ferme   au    Hioyen   d'une   vis   fort 
^jù^c ,  dont  la  lète  est  quarrée  et  garnie  d'une 
^^■devx  rondelles  dé  cuivre.  Tout  cet  app.-i- 
^^H  csl  repri'scnti'  dans  la  planebe  prcmicrt?; 
1      ÂB  ^Jrff.  1  )  cstlepetiimatra»  ou  ciidiométre 
awjuel  est  mastiquée  ta  pi^cedefer  cylindrique 
il  creuse  ji  C;  D  est  la  petite  vis  ï  \évc  qnarrce 
et  Solide  qui  sert  à  fermer  le  niatr.is ,  en  s'en- 
ins  l'ccTOu  .^du  evHndre. 


44  Annales 

Pour  serrer  fortement  celte  vis  dans  son 
ëcrou,  on  peut  se  servir  de  la  clef  E,  dont 
les  denj.  branches  s'engagent  dans  deux  en- 
tailles  correspondantes  II,  faites  avec  la  lime 
dans  la  partie  supérieure  du  cylindre  qui  porte 
Tecrou.  On  conçoit  que  si  après  avoir  engagé 
la  vis  à  l'extrémité  du  cylindre,  on  fixe  la  tétc 
-  quarrée  dans  un  trou  quarrc  où  elle  ne  puisse 
point  tourner,  et  qu'ensuite  au  moyen  de  la 
clef  E  on  tourne  le  cylindre  de  fer  et  l'instru- 
ment  qui  lui  est  mastiqué,  on  serrera. la  vis 
dans  son  écrou ,  jusqu'à  ce  que  les  cuirs  inter- 
médiaires ne  puissent  plus  se  comprimer;  ce 
qui  rendi^a  Tcudiomètre  parfaitement  dos  et. 
comme  hermétiquement  fermé. 

Si  avant  de  le  fermer  ainsi,  on  y  a  intro- 
duit une  parcelle  de  phosphore,  il  suffira,  pour 
opérer  la  combustion  et  la  séparation  de  l'air 
vital,  d'approcher  la  bpule  du  matras  d'une 
bouijie  allumée.  Le  phosphore  s'enflammera, 
subitement; l'air,  d'abord  dilaté  par  la  chaleur» 
tendra  à  s*cchapper;  mais  bientôt  absorbé  par 
le  phosphore  brûlant,  il  perdra  son  élobticité^ 
et  cette  portion  d'air  absorbée  sera  réduite  k 
moins  de  0,001  de  son  volume. 

Pour  completter  cette  absorption,  il  est  né^ 
cessaire  d'approcher  trois  ou  quatre  fois  la  bou^ 
gie  de  la  boule  ;i  afin  que  la  chalem*  aide  Ict 


pbore 


a  s  emparer  de  la 


petit! 


lîr<{ui  a   pu  échapper  à  la  prci 
tttion.  On  sent  tl'nv; 


cfuanuie 
'mière  com- 
'11  est  nécessaire 
raploycr  dans  chaque  essai  une  dose  sura- 
nic  de  phosphore. 
'  PourconnaîtrelafjuantÎKÎd'aîr  vilalahsorbe 
dansrhafjueeXpéneûcCjil  ne  manque  plus  qu'à 
OQTrir  l'eudiomètre ,  en  le  tenant  plongé  par 
son  extrémilë  dans  une  liqueur  quelconque, 
qui  piiïsAse  s'élever  dans  le  col  ei  remplacer 
fair  qui  «'csiiini  au  phosphore.  J'ai  préfe'râle 
mercure  à  tout  autre  fluide,  et  me  suis  servi, 
otir   cette   manipulation  ,   d'un   vase   cylin- 
riquc  ou  espèce  d'e;tui  en  hois  compacte  ethien 
n^/^.  a),  perce  jusqu'à  une proFondeurd' en- 
un  cinq  pouces  d'un  trou  tiuarré,  dans  Ic- 
I  pouvoit  glisser  sans  frottement  sensible  la 
B  quarrce  d«  la  vis  D.  Ce  trou  quarre'  étant 
u'cniîèremeni  rempli  de  mercure,  il  faut 
^plonger  l'extrémité  de  l'eudiomètre  ;  ou  la 
mbu$lïon  a  d'-jà  été  opérée,  alors  on  peut 
(c'itieat,  au  moyen  de  la  clef"  E  ,  dévisser  le 
tiacliuu  ^i  ferme  l'iustrument.  Aussl-tùt  que 
le  mercure  peut  se  faire  jour  dans  le  tube,  il 
jr  jaillit  et  s'eléve  ensuite  lentement.  Il  faut 
Ion  enfoncer  l'eudiomètre  dans  l'étui  ou  vase 
icrcure,  et  avoir  soin  que  la  liqueur  qui 
;  introduite  dans  le  tube,  «t  celle  qui  l'ea- 


j^a  Annales 

toure  extérieureouînt,  soient  de  mye^^i.  I4  gi*iif 
duation  indique  sur-le-champ  la  quantité  d'^t 
vital  absorbé  ^  puisque  cette  qufintité  ^i  isxaptç-' 
tnent  représentée  parle  volume  du  mercière  qui 
est  entré  dans  le  matras. 

Je  ne  m'étendrai  pas  ici  sur  la  poianièra  la 
plus  commode  de  faire  ces  éprçuveç  ^\,  ^]ur  |çs 
moyens  de  rendre  cet  instrument  pprtatif  çt 
facile  à  fnanier.  Ces  détails  minutiei^x^  aifxquçl^ 
chacun  peut  suppléer  ^  pourront  uq  joyir  éffç 
rendus  publics^ si  l'usage  deceÙP^M^meAtm* 
conduit  k  le  perfectionner,  (fi). 

" ■ 

(a)  Depuis  que  ceci  a  été  publié,  j*ai  chercha  à 
rendre  cet  instrument  applicable  à  Teicamen  de  tous  les 
fluides  aériformes  qui  se  sont  mêlés  à  une  portion  d'air 
Yital ,  et  à  Teicamen  de  Paii*  vital  lui-même.  Le  moyen 
«n  est  bien  facile  ;  il  tend  k  simplifier  encore  la  cot^true» 
tioa  de  Tinstniive^t^  quolqu«  celui-jd  en  devieaii« 
moins  portatif.  L^  moyen  consista  à  souf|lf f  fk  ))fv)f 
de  l'eudiomèlre  au  bout  d'un  tube  trés«-coHrt  fit  4*ua 
plus  grand  calibre  «  de  supprimer  par  conséqu^t  la 
graduation ,  et  de  rcconnoltre  les  quantités  d*air  vital 
décomposé,  en  pesant  le  mercure  introduit  dans  l*eu« 
dlDfaètre  après  la  coinftustion  et  le  reftoidissèmeiit. 


DE    Chimie. 


EXAMEN  CHIMIQUE 

lEfi    CENDRE8     BLEUES, 

Et  Procédé  pour  les  préparer  ; 

Par  M..P¥£l.ErtSR  (o). 

j'oît  ne  connolt  poim  ep    France  la  «la- 

!  tic  j>ré[iarer  les  ct-ndres  blvum  ;  «Iles  y 

on  t  ««pendant  eitf  prépa  itW«  iitrofnîs,  d'après  ce 

iH'en  disent  plusieurs  miN'iirs.  Ce  sont  uiaîn- 

ienftm  Ifs  Amglois  ^i  nou«  les  fouriMs^pnt  Ifl 

t  ^mî«  évaluer  4cui-  -contionimaiiuii,  niuls  {0 

ni(  ()U'«ii«  est  r,o»sl<l*!rable  :  les  papciiers  et 

s  |>«tiires  en  font  un  granij  emploi.  Ces  oon* 

Hk)a4  ■m'oni  engagé  à  en  faire  l'analyse  «t  ii 

•  'les  moj'«»s  ti«  les  pr:é|>arer,  C'«9t  ce 

■tfd^jwe  j'HTrcaujounl'Iiuî  aupuliiic.Jevaï.-i, 

Mant  tOHt  ,>expostM"ïosConimiss:iiicefi  -rjue  l'on 

%  a  tmBâituisGg  sur  leur  nature. 

Ztemery  ,  en  paiiam  de  ia  cendra  bleue, 

k  (]ue  c'-est  «»i€  otmijMîMtion  fcloue ,  ou-picrre 

b<^^,  -ijui  in»as  ^îpDl  de  Pologne.       '''" 


I 


(a)  Bstrart     d'un    Hiiavirc    Ib 


à  J'AcaMlMtf  Ueti 


1 


/fi'  A   N    N    A   L   E   s 

Pomet  nous  ditdc  même  que  la  cendre  Llcué 
est  une  (Composition  que  nous  tirons  d^ Angle- 
terre ou  de  Rouen ,  où  elle  eBt  apportée  par 
les  Suédois  j  Hambourgeois  et  Danois  :  la  plus 
grande  partie,  dit  fenéore  Pomet,  nous  vient 
de  Dantzick  en  Pologne ,  et  il  ajoute  qu'il  n'a 
pu  savoir  ce  que  c'etoit  que  la  cendré  bleue  ^ 
mais  qu'on  lui  avoit  assuré  que  c'étoit  une  com- 
position ,  et  qu'il  s'en  faisoit  à  Rouen. 

L'oA  ne  doute  point  aujourd'hui  que  les  cen- 
dres. Ueues  ne  soient  un  produit  de  l'art;  l'on 
sait  aussi ,  d'une  manière  cependant  assez  va- 
gue, que  ceux  quien  Angleterre  les  préparent  y 
sont  de3  personnes  qui  affinent  les  matières 
d'or  etd'argentL'onconnoît  encoreun  bleunacif 
qui  étant  broyé  donne  une  couleur  bien  supé- 
rieure aux  cendres  bleues  les  plus  belles.  Ce  bleu 
est  la  mine  de  cuivre  désignée  sous  les  Okoms  de 
bleu  de  montagne,  cristaux  d'azur  et  crjsdiCoUe 
bleue.  Je  parlerai  de  la  nature  de  ces  substances^ 
qui.,  comme  on  le  verra ,  dlTTérent  peu  des  cen- 
dres bleues  ;mai3  elles  se  trouven^  en  trop  pe- 
iite  quantité  dan$  le  sein  de  la  terre ,  et  le  plus 
ordinairement  Aiélangées  de  malachite  ou  dn 
verd  de  montagne  »  pour  que  l'on  puisse  songer 
à  les  substituer  aux  cendres  bleues. 

Les  anciens  ont  eu  connoi^sance  du  bleu  de 
cuivre  natif  et  du  mémo  bleu  faciicc  ou  cen- 
dres 


deChihie.  49 

dres  bJcucs  :  Eacelius  en  parle  dans  son  ou- 
>r3ge  ayant  pour  litre  :  De  re  metallicà,  im- 
prime en    i537. 

Telles  sont  nos  connoïssances  actuellts  sur 
le*  cendres  Lieues,  auxquelles  je  joindrai  l'o- 
jhriou  de  M.  de  MoiTCau  sur  ce  qui  constitue 
la  différence  entre  les  mines  de  cuivre  appe- 
U-es  Tord  de  montagne  et  bleu  de  montagne. 
Ce  chimiMe  a  impiinic  un  mémoire  parmi  ceux 
de  t  académie  de  Dijon,  année  1783,  dans  le- 
quel il  considère  le  Lieu  de  montagne  comme 
onc  chaux  de  cuivre  retenantplus  de  phlogîs- 
lîque  que  le  verd  de  montagne.  A  cette  époque 
ce  célèbre  chimiste  s'exprimoit  ainsi  :  mais  s'il 
licriïoil  aujourd'hui  sur  le  même  sujet,  il  déve- 
lonperoît  ses  idées  d'une  autre  manière  et  vrai- 
wiiiblahleiucni  comme  je  vais  le  faire,  d'après 
la  série  des  expériences  que  j'ai  tentées  sur  de» 
uilutances  analo^es. 

Je  vais  maintenant  enti'er  dans  des  de'tails  de 
l'analyse  des  cendres  bleues;  j'indiquerai  cn- 
«liie  les  procédés  d'après  lesquels  je  suis  par- 
venu U  le»  préparer;  c'est  particulièrement  le 
Lut  de  ce  mémoire  que  je  terminerai  par  quel- 
que» considémtiuhs  générales  sur  les  bleu  et 
uMil  de  monlagne,  ainsi  que  sur  les  cendi-cs 


5o  AnitALEs 

Analyse  des  cendres  bleues. 

m 

J.  A.  Les  acides  nitrique  et  marin  dissolvent 
avec  effervescence  et  en  totalité  les  cendres 
'  bleues;  ils  en  séparent  de  l'acide  carbonique 
que  l'on  peut  recueillir. 

J'ai  aussi  traité  600  grains  de  cendres  bl^es 
avec  Facide   sulfurique,  reffervescencc  a  été 
telle 9  que  le  mélange  seroit. sorti  du  fnatras, 
si  je  n'y  eusse  pm  gaixle  ;  la  dissolution  n'étoit 
pas  parfaitement  claire;  je  Tai  évaporée  à  aio- 
cité,  et  j'ai  ensuite  traité  le  rosidu  avec  de  l'eaa 
distillée  hi  froid;  par  ce  moyen  je  suis  parvenu 
k  en  séparer  une  substance  insoluble  blanche, 
dont  ia  plus  grande  partie  étoit  soyeuse  :  je  l'ai 
reconnue  pour  delà  sélénite  ou  sulfate  de  cbaus. 
Son  poids  étoit  de  i32  grains  ;  ce  qui  répondà 
environ  7  grains  de  chaux  pure  par  100  grains 
de  cendres  bleues.  J'ai  ensuite  évaporé  les  li- 
queurs de  ces  lavages ,  elles  ont  fourni  du  sul- 
fate de  cuivre,  dont  le  poids  s'est  trouvé  de 
deux  onces  et  demi-gros.  Cette  quantité  repond 
à  près  de  3oo  grains  de  cuivre  pur  ;  ce  qui  est 
environ  5p  par  100  grains  de  cendres  bleues 
Il  y  a  dans  le  commerce  diverses  qualités  de 
cendres  bleues ,  et  toutes  fournissent  avec  l'a- 
cide sulfurique  du  sulfate  de  chaux  et  du  sul- 
fate de  cuivre,  mais  non  pas  dans  les  rapports 


D   £      C    H   I    M   I  E.  5l 

<{tie  je  vieil»  d'indiquer.  J'en  ai  trouvé  qui 
m'ont  fourni  du  sulfate  de  chaux  dans  dés  pro^ 
portions  doiibles  et  conséquemment  moins  de 
saliate  de  cuivre.  Ces  qualité  de  cendres  bleues 
contiennent  donc  jusqu'à  14  parties  de  chaux 
pure  par  quintal  ;  aussi  étoient-ellas  d'une  cou- 
leur moins  foncée. 

|.  B.  L'ammoniaque  enlève  aux  cendres 
bleues  le  cuivre  qu'elles  contiennent,  et  l'on  ' 
a  pour  résidu  une  petite  quantité  de  carbonate 
cmlcaire;  mais  je  n'ai  point  eu  de  cette  expé- 
rience le  succès  que  j'en  attendois ,  parce  que  le 
carbonate  calcaire  se  trouve  dans  les  cendres 
Ueoesdans  une  division  si  parfaite,  que  l'am- 
moniaque le  tient  en  ^spension ,  à  me^re  qu'il 
attaque  le  cuivre. 

Distillation  des  cendres  bleues. 

J.  C.  J'ai  distillé  à  l'appareil  pneumato-chimî- 
que  600  grains  de  cendi-es  bleues  :  le  feu  a  été 
pousse  par  degrés  jusqu'à  ce  quHl  ne  passât  plus 
d'air.  Après  la  distillation  le  résidu  s'est  trouvé 
d'une  couleur  d'un  noir  rougeâtre  un  peu  cui- 
vreux, du  poids  de  5  gros  40  grains  ou  de 
400  grains  :  ainsi  les  cendres  bleues  perdent  ^ 
la  distillation  35  liv.  f  au  100  :  l'air  qu'elles 
ont  fourni  occupoit  un  volume  d'environ  deux 
pintes.  L'eau  l'a  absorbé  presque  en  totalité;  il 

Dij 


52  Annales 

rougissoit  la  teinture  de  tournesol  ^  et  precipi- 
toit  l'eau  de  chaux ,  etc.  ;  '  c'ëtoit  donc  de  l'acide 
carbonique.  Les  cendres  bleues  ont  aussi  fourni , 
dans  leur  distillalion ,  quelques  gouttes  d^eau , 
qui  ëtoient  très -sensibles  dans  le  col  de  là 
cornue.  J'en  ai  évalué  la  quantité  à  environ  5 
grains  ^  par  loo;  ce  qui  réduit  la  quantité 
d'acide  carbonique  à  3o  par  ioo« 

Réduction  des  cendres  bleues. 

J.  D.  Afin  de  procéder  à  la  réduction  des 

cendres  bleues  ,  j  ai  partagé  en  deux  parties 

égales  le  résidu  de  la  distillation  préc^ente; 

,  chacune  se  trouvoit  du  poids  de  200  grains, 

et  répondoit  à  3oo  grains  de  cendres  bleues. 

  une  de  ces  portions  j'ai  ajouté  600  grains 
de  flux  noir  et  demi-gros  de  charbon  du  tartre; 
j'ai  mis  le  tout  bien  mélangé  dans  un  creuset 
d'essai,  et  j'ai  recouvert  la  surface  du  mélange 
d'un  peu  de  sel  marin  en  poudi*e  ;  j'ai  procédé 
ensuite  à  la  fusion  avec  la  précaution  que  l'on 
apporte  dans  ces  sortes  d'essais.  La  réfduction 
achevée,  j'ai  eu  au  fond  du  creuset  un  petit 
culot  de  cuivre  du  poids  de  a  gros  3  grains 
ou  de  147  y  <^6  qui,  par  100  grains  de  cendres 
bleues  y  donne  49  de  cuivre  pui\ 

Afin  d'avoir  un  résultat  exact,  j  ai  procédé 
à  la  réduction  de  l'autre  portion  ou  résidu  de 


&   E      C   H    I   M   I   E.  b^ 

dÎMiUaûou  <lc(jut)  giaîn»  Je  cendres  Lieues; 

imémesprecaulionsoDtcté  observées  :lepetit 

lot  de  cuivre  obtenu  dans  ce  second  essai, 

{i«»oit  a  gros  4  grains  et  demi  ou  148  grains  el 

ce  «jui  donne  49  grains  et  demi  de  cuivre 

lur  par  loo  yrains  de  cendres  bleues. 

Ainsi,  d'npri';«  ces  deux  essais  et  la  perte  in^- 
Ûable  dans  tes  réductions,  l'on  peut  e'valuer 
à  ^o  liv.  la  {juanlité  de  cuivi'e  conlenu  dans 
100  liv.  di*  cen'lres  bleue».  Cette  qxiantiié  d'ail- 

IleoTB  se  trouve  conforme  i  celle  «jue  j'ai  irou- 
Br  par  la  voie  humide. 
"  li  me  reste  à  déterminer  la  quantité  d'aip  pur 
(m  d'oxigine  qui  se  trouve  uni  au  cuivre  dans 
la  cendres  bleues.  J'ai  fait  voir  plus  haut  que 
de  100  parties  je  reiîrois  5o  grains  d'acide  car- 
bonique, 5  et  un  tiers  d'air,  7  de  chaux  pure 
ei  5<»  de  cuivre  :  pour  comple'ter  les  roc  parties- 
■1  noos  manque  9  7.  Ce  déficit  nous  donne  le 
poids  de  l'oxigene  contenu  d»ns  les  cendres 
bleues.  L'oxigène  s'y  trouve  donc  dans  les  pro- 
portions de  9  7  au  100. 

Afin  d'être  bien  convaincu  que  tes  cendres 
bleues  conienoienl  de  l'oxîgène ,  j'en  aîdistittc 
une  certaine  quantité',  jusqu'à  ce  qu'elles  ne 
<burnis»«nt  plus  d'acide  cailionique;  je  leur 
ai  alors  ajoute  un  peu  de  charbon  en  poudre, 
et  je  lésai  soumises  à  une  nouvelle  distillation^ 
D  lij 


54  A  N  Pf  A  L  E  s 

le  produit  qu'elles  oui  donne  étoit  de  r.àci4f 
carbonique ,  et  dans  la  cornue  j'ai.euducuiyf0 
en  petits  grains  mélanges  avec  le  charbon.  L'a- 
cide carbonique  obtenu  dans  cette  deuxième 
distillation,  prouve  évidemment  que  les  cenr 
dres  bleues  contiennent  de  i'oxigène. 

[  Résumé  de  Vanalyse* 

Vl  résulte  de  cette  analyse,  que  100  grains 
de  cendres  bleues  contiennent , 

1.**  Acide  carbonique,  J.  C. . .  So  grains. 

3.**  Eau,  S-C 3  T 

3.*^  Chaux  pure ,  §•  -^ 7 

4.**  Oxîgène,  §.  D g  f 

5.^  Cuivre  pur,  J.  A  et  D.  .  .  5o 


^m 


■     Total 100 

■ 

J'observe  que  c'es.t  sur  des  cendres  bleu^ 
de  la  première  qualité  *que  j'ai  opéré ^  et  ^ue 
celles  de  qualité  inférieure  contiennent  plus  At 
carbonate  de  chaux  et  moins  de  cuivre, 

^'fUhèse  ou  recomposition  des  cendres  bleues. 

.  n  ne  suffîsoil  point .  de  «avoir  de  quoi  ks 
cendres  bleues  étoient  composées,  il  falioil  taot 
core  trouver  le  moyen  d'en  faire  :  c'^oit  prin- 
cipalement le  but  de  mes  recherches.  L'on  aura 


4 


de  U  pane  à  croii-c  les  dîiTicuUés  que  j'ai  reo- 

ooDiree*  :  ce  n'est  ccitalnemcnL  pas  du  premier 

caui  que  j'y  &ub  parveou  :  j'ai  eu  à  chercher 

^modus  facietuii ,  le  lour  de  main,  si  je  puis 

exprimer  aïusi-Et  queUsontles  produits  des 

ï  qui  ne  deuiaudeat  point  une  manipulation 

ticuUcre? 

I  J'étois  imlruit  que  dee  cendres  bleue»  ëtoicnt 

«roes  en  Angleterre  par  des  personnes  qui 

têtu  l'or  ei  t'ai^eot.   L'on  sait  que  ce  genre 

e  travail  consiste  à  allier  l'or  à  l'argent,  et  à 

t^parer  l'argent,  à  l'aide  de  l'acide  nitrique  qui 

le  diMOUtiUnsaltaquerl'or.  L'onprécipiteen- 

■oite  l'nrgeDt  à  la  faveur  du  cuivre,  dont  l'atS" 

nite  «Tee  l'acide  nitrique  est  plus  forte.  La  li- 

^cmrar  qui  reste  de  ce  travail  est  une  dissolution 

^^■Bcuivrc  par  l'acide  nitrique;  c'est  cette  liqueur 

^^■i  vraisemblablcdient  leur  sert  à  préparer  la 

^H^drc  bleue. 

^^■e  sa*oi&  encore  que  l'on  prépare  à  Paris  un 

PHKudt  cuivre  bien  itiftirieur  aux  cendre»  bleues^ 

eoprùùpiiam  le  sulfate  de  cuivre  par  la  potaf^^ 

et  en  Caî»ani  loumerce  précipité  au  bleu  par 

oyen  de  U  chaux  et  du  »el  aimnontac  ; 

ce  précipité  veitlit  un  peu  à  mesure  qu'il 

>.  M.  Benhoilet  a  aus»i  imprimé ,  dans  un 

e  ayant poiu- titre  :Oèj<!rfa/to^M*w/c* 

s  Uet  axides  métalliques  avuc  Us 

D  iv 


56  AlfNALKS 

alcalis  et  la  chaux  {Mémoires  de  l* académie  j 
année  1 788),  que  «  Torsque  l'on  mêle  de  la  chaux 
cràvec  un  précipité  Verdàtre  de  cuivre  fait  ré- 
« cemment  et  une  quantité  suffisante  d'eau,  ce 
«précipité  prend  avec  le  temps  une  couleur 
«  bleue ,  qui  approche  beaucoup  de  la  couleur 
<t  bleue  de  la  cendre  bleue ,  dont  on  se  sert 
«dans  les  arts^. 

C'est  donc  d'après  ces  diverses  données,  et 
d'après  l'analyse  que  j'avois  faite  des  cendres 
bleues,  que  j'ai  tenté  une  suite  d'expériences 
qui  m'ont  enfin  conduit  au  but  que  je  m'étois 
proposé.  Je  ne  détaillerai  pas  toutes  celles  que 
j'ai  tentées  sans  aucun  succès.  Il  en  est  cepen- 
dant plusieurs  dont  je  crois  devoir  parler,  de 
ceUes  particulièrement  dont  les  râultats  peu- 
vent être  de  quelqu  utilité  pour  les  arts. 

Expériences. 

1.^  J'ai  précipité  une  dissolution  de  nitrate 
de  cuivre  par  le  carbonate  de  potasse  ;  j'ai  ob- 
tenu un  précipité  verdâtre  :  ayant  ensuite  ajouté 
au  précipité  un  peu  de  chaux  en  poudre ,  ce 
précipité  a  pris  une  eouleur  bleue,  mais  par 
la  dessication  il  a  pris  une  teinte  tirant  plus  sur 
le  verd  que  sur  le  bleu  (cette  expérience  est  à- 
peu  près  celle  de  M.  Berthollet>  Si  l'on  pré- 
cipite une  dissolution  de  nitrate  de  cuivre  par 


OECHIMrE.  5? 

de  l'alcali  pai-Ktitenionr  satui-ii  d'aciilc  cnrLoni- 

(e*  le  précipite  est  d'un  verd  plus  tbncci,  et 
liqueur  coniieiit  en  dUsoluiion  un  peu  de 
i<n«  :  celte  dissolulion  s'opère  a  la  faveur  du 
rbonate  de  potaiise. 
3."  J'ai  précipite  une  dissolution  de  nitrate 
de  cuivre  par  la  soude  et  la  potasse  pure  ou 
caustique  j  les  précipites  que  j'ai  obtenus  éloîcnt 
d'une  couleur  d'un  bleu  vcrdàlre  ti'ès-agréuble 
k  i'oeil:  on  pourroil  les  employer  dans  la  pein- 
^l|irc  sur  papier  et  autres.  En  IrÎLurant  ces  pre'- 
^■d^t«(  avec  un  peu  de  uliaux  livc,  on  parvient 
^^■Ucar  donner  une  couleur  bleue ,  même  assez 
fiincée;  mais  en  séchant  ils  verdissent  un  pea. 
Lr  rcsultat  de  ces  dernières  eiLpériencesétuit, 
«viimni'l'fnivnir    une  espèce  de  cendres  bleues; 
^^■|^i9  en  les  comparant  avec  celles  d'Angleterre, 
^Hy  trottvois  une  grande  ditfércnce. 

5."  Tai  mis  dans  une  dïssoluiion  de  nitrate 
ie  cuivre ,  un  mor<'.e3U  de  carbonate  de  chaux 
I  craie;  au  bout  de  quelques  jours  il  avoit 
fei»  une  couleur  verte  tris-belle,  et  il  rcssem- 
l  il  un  morceau  de  malachite. 
4,'  J'ai  précipité  par  la  chaux  une  dissolu- 
1  de  nitrate  de  cuivre  préparéo  en  faisant 
e  du  cuivra  à  froid  dans  de  l'acide  ni- 
j  la  précipitation  a  eu  lieu  avec  des  plié- 
nci  l'ieo  singuliers  :  tantôt  j'avoi&  unpi-é- 


58  AlINALES 

eipite  d'un  beau  bleu,  une  autre  fois  le  pr^ 
cipiië  etoit  d'un  verd  assez  foncé ,  et  quelque^ 
fois  enfin  le  précipite  étoit  d'un  verd  pâle  ^ 
quoique  j'employasse  et  la  même  chaux  et  la 
mérne  dissolution  de  cuivre*  C'est  en  examinant 
avec  attention  ces  divers  phénomènes ,  que  je 
suis  parvenu  à  avoir  un  procédé  constant  pouF 
faire  les  cendres  bleues  ;  je  crois  devoir  fairo 
connoitre  les  causes  de  ces  résuluis  dissembla* 
blés.  Us  sont  essentiellement  dus  aux  propor* 
tions  de  chaux  et  de  dissolution  de  cuivre  que 
je  mêlangeois.  L'on  en  sera  bien  plus  convaincu 
d'après  le  court  exposé  des  expériences  que 
j'ai  faites  à  ce  sujet. 

A.  J'ai  mis ,  dans  i  onoe  6  gros  de  disso* 
lution  de  nitrate  de  cuivre  (  qui  donnoit  ao 
degrés  àl'aréomètre  de  M.  Baume  pour  les  sels  )  f 
^  gros  de  chaux.  En  triturant  ce  mélange  y  il 
a  pris  une  couleur  bleue  ;  j'ai  séparé  le  préci- 
pité par  la  filtration.  Lorsqu'il  a  été  sec,  ilétoil 
d'une  couleur  bleue  tendre  :  il  pesoit  3  gros 
4i  grainsw  Dans  celte  expérience  le  nitrate  âa 
cuivre  a  été  décomposé  en  totalité. 

B.  A  a  onces  5  gros  de  la  même  dissoliK 
tion  de  nitrate  de  cuivre ,  f'ai  mis  a  gros  de 
chaux  :  le  mélange  étoit  d'un  beau  bleu  ;  le 
précipité  lavé  et  séché  étoit  d'un  bleu  plus  vif 
que  celui  de  l'expérienee  précédente  :  il  pCMM 


DE     Chimie.  5g 

Vgros  3*7  grains.  La  dissoiiition  de  nitk^te  de 
cuivre  a  été  de  même  décomposée  en  totalité* 

CAS  onces  4  gros  ^^  dissolution  de  ni-» 
trate  de  cuivre,  j'ai  mis  3  gros  de  chaux  r  le 
mélange  a  pris  une  couleur  d'un  bleu  tirant  sur 
le  veru  :  le  précipite  étant  sec ,  étoit  plus  verd 
que  bleu  :  il  pesoit  4  gros  6\  grains.  La  tota- 
lité de  la  dissolution  de  nitrate  de  cuivre  a  été 
décomposée. 

D.  A  4  onces  5  gros  de  dissolution  de  ni-« 
trate  de  cuivre  ^  j'ai  ajouté  2  gros  de  chauit  :  le 
précipité  séché  étoit  d'un  verd  pâle,  et  il  pe-. 
loit  5  gros.  Le  nitrate  de  cuivre  a  été  aussi  dc^ 
composé  en  totalité. 

E.  A  5  onces  2  gros  de  dissolution  de  ni- 
ti-ate  de  cuivre ,  j'ai  ajouté  3  gros  de  chaux  :  le 
nitrate  a  clé  décomposé  en  totalité.  Le  préci- 
pité, étant  sec,  pesoit  5  gros  et  16  grains;  sa 
couleur  étoit  un  verd  pâle.  Le  nitrate  de  cuivre 
a  été  encore  décomposé  en  totalité. 

F.  A  6  onces  un  gros  de  la  même  dissolution 
cuivreuse,  j'ai' ajouté  2  gros  de  chaux  en  pon- 
dre, ayant  soin,  comme  dans  les  expériencfs- 
précédentes  y  de  bien  tiiturer  le  mélange.  J^a 
dissolution  n'a  pas  été  décomposée  en  totalitr*; 
le  précipité  étoit  d'un  verd  trcs-pàle  et  du  poids 
de  5  gros  iG  grains.  * 

L^on  voit  d'après  ces  expériences,  que  lois- 


6o  AlfNALES 

que  j'augmentois  les  proportions  de  nitrate 
cuivre  en  conservant  celle  de  chaux,  alors  les 
précipites  passoient  du  bleu  au  verd;  que  lors* 
que  la  dissolution  cuivreuse  étoit  mise  en  excès , 
ou  lorsque  la  chaux  n'étoit  pas  employée  en 
quantité  suffisante  pour  la  décomposer  entière* 
ment ,  alors  le  précipité  étoit  d'un  verd  très- 
pâle  ;  que  lorsqu'au  contraire  )'employois  plus 
de  chaux  qu'il  n*en  faUoit  pour  décomposer  la 
totalité  de  la  dissolution  du  nitrate  de  cuivre, 
alors  les  précipités  étoient  d'un  bleu  plus  ou 
moins  foncé.  Ces  observations  m'indiquoient 
déjà,  comme  on  peut  le  voir,  la  marche  qu^ 
j'avois  à  suivre  pour  faire  les  cendres  bleues.  Je 
vais  maintenant  décrire  les  procédés  qui  m'ont 
le  mieux  réussi. 

Préparation  des  cendres  bleues^ 

Je  fais  dbsoudre  à  froid  du  cuivre  dans  de 
l'acide  nitrique  afibibli ,  afin  d'avoir  une  disso* 
lution  cuivreuse  p«are}lle  à  celle  que  l'on  obtient 
dans  les  travaux  du  départ.  Ta  joute  ensuite  ht 
cette  liqueur  de  la  chaux  en  poudre,  et  j'av 
soin  d'agiter  le  mélange^  pour  faciliter  la  dé- 
composition du  nitrate  de  cuivre  ;  j^ai  soin  en- 
core de  mettre  un  petit  excès  de  nitrate  dé 
cuivre ,  afin  que  toute  la  chaux  seit  absorbée , 
et  afin  que  le  précipité  qui  a  Ueu  (  dans  Fins- 


dbChjmie.  6i 

tint  même  da  mâlaoge),  soit  un  pur  précipite 
lia  cuivre,  je  laisse  déposer  le  précipite,  je  dé- 
cante la  liqueur  qui  le  surnage  (  qui  est  du  ni- 
trate de  chaux),  (fi  le  lave  h  plusieurs  reprises, 
joMpi'ii  ce  ({u*enlîn  il  se  trouve  bien  édulcore'  ; 
je  mets  alors  le  tout  sur  un  linge,  pour  fpxe 
ce  pi^ciptte  puisse  s'cgouter.  C'est  avec  ce  prc- 
ci^ùlc,  qui  est  d'une  couleur  d'un  vert  tendre, 
quejcpnipare  les  cendres  bleues.  Pour  cet 
elTel,  j'en  prends  une  ceitaine  quautilc  que  je 
tneu  sur  une  pierre  à  broyer  ou  bien  dans  ud 
grand  iiiortiei';  j'y  ajoute  ensuite  un  peu  de 
cliaux  vive  en  poudre  :  ce  mélange  prend  par 
Itt  tnturaiionet  dans  t'instant,UDe  couleur  bleue 
U-ès-vive. Si  Icproclpiié  e'ioit tropsecou  même 
tout -à- fait  sce,  j'ajoute  une  irès-peiiie  quan- 
tité d'eau,  atin  que  le  mélange  forme  une 
»ucce  de  pâte  un  peu  liquide  et  facile  à  broyer. 
Li  quantité  de  cliauK  que  j'emploie  est  desepl 
a  dix  par  cent  de  prccipiteimais  j'ai  un  moyen 
ceriain  de  ue  pas  en  mettre  un  excès,  c'est  de 
Lùre  MÎelier  une  très-petite  quanlitc  du  mélange 
Mit  au  aoleil  ou  bien  dans  un  endroit  chaud, 
pendant  le  tems  même  que  l'on  continue  ^  le 
Lruyer  ;  et  si ,  par  la  dessication ,  il  prend  une 
tcinle  trop  claire,  alors  l'on  peut  ajouter  une 
poiîte  quantité  de  précipite  de  cuivre,  en  ob- 
■«nruit  que  la  vivacitc  du  bleu  ne  s'afioiblisse. 


Ca  Annales 

Je  fais  ensuite  sccLer  ic  tout;  et  comme  je  n'ai 
•om])loyë  que  peu  d'eau ,  la  dessication  en  est 
prompte  :  c'est  par  ce  moyen  que  j'obtiens  des 
cendres  bleues  absolument  semblables  et  mènie 
supérieures  à  celles  que  l'on  npus  envoie  d'An- 
gleterre :  traitées  de  même  avec  les  acides^ 
•elles  s'y  dissolvent  en  totalité  avec  efferves- 
cence, et  elles  donnent  de  l'acide  carboni- 
que :  l'on  ne  peut  donc  méconnoîire  dans  leur 
formation ,  ou  une  production  ou  une  prompte 
absorption  de  cet  air.  J'examinerai  ce  phéno- 
mène  dans  un  autre  moment  ;  il  me  suffit ,  pour 
rinstant,  de  faii*e  remarquer  que  la  lumière  n'in- 
flue en  rien  dans  la  couleur  qu'elles  prennent , 
comme  plusieurs  chimistesétoient  assez  disposes 
à  le  croire  :  le  fait  est  inst^ntantié ,  il  a  lieu  à 
l'obscmîté,  et  il  est  même  si  prompt,  que  l'on 
ne  pcutsupposer  que  la  lumière  vienney  con- 
tribuer pour  quelque  chose. 

Dans  mes  premiers  essais  je  prëparois  les 
cendres  bleues  ^  soit  en  triturant  un  mélange  de 
nitrate  de  cuivre  et  de  chaux  pure ,  soit  encore 
en  précipitant,  par  l'alcali  caustique  une  disso* 
lution  de  nitrate  de  cuivre  que  j'avois  passée 
sur  de  la  chaux  ^  et  qui  se  tix)uvoit  d'après 
cela  contenir  du  nitrate  de  chaux.  Par  ces  deux 
derniers  procédés ,  j'éiols  parvenu  b  préparer 
delà  cendre  bleue;  mais  aujourd'hui  )e  donne 


n  e    C  n  I  M  I  s.  CZ 

,,Jt  pivfëreiioe  à  celui  que  je  viens  de  décrire» 

;  t{u'outre  qu'il  donne  un   résultat  plus 

ifttant,  il  ne  demande  point  de  f^raiid&  tù- 

innenien»,  et  il  est  très-économique. 

ftile  suis  aussi  panenu  à  fatres  des  cendres 

■aetf  en  faisant  tourner  au  Lieu,  parl'addi- 

a  d'an  p(>u  de  chaux ,  le  pri^clplte'  ubtenu  de 

nposition  du  luuriate  de  cuivre  par  lu 

|»nx.Cctteespcriciiccesttré»-imporLantedans 

pnoment  où  des  eulili&semeus  de  sel  de  soude 

bicou  en  décomposant  le  sel  marin  )  vont 

pitre  dans  le  commerce  une  {,'r»nde  quantité 

de  marin  à  un  prix  bien  Inférieur  à  celui 

>  l'aride  nitreux.  Je  rcTiendiaî  sur  cet  objet , 

ajanl  tniocrasion  de  faire  diverses  observations, 

en  fattant  dissoudre  dans  l'acide  marin ,  soit  le 

^^bmcenDature,8oitson  oside,  ou  les  écailles 

^^Bp  cuivre. 

^^^J'ai  aussi  préparé  des  précipités   bleus  en 
dccompountpar  la  potasse  caustique  une  dis- 
■olulîcm  de  nitrate   de  cuivre,  à  laquelle  j'a- 
lï  du  nitrate  de  cbaux  ;  mais  ces  pi-éclpitt* 
m  un  peu  au  vert  dans  leur  dessicatiou  ; 
I  CDDt  cependant  d'une  couleur  agréable,  et 
I  pourrait  les  employer  dans  la  pemlure. 

encore  préparé  des  précipités  de  cuivre 
nposant,  par  la  poiassc  caustique,  des 
ions  de  cuivre  faites  dans  divers  acides , 


64  Annales 

et  j'ai  cherche  à  les  faire  tourner  au  hleu  par 
le  moyen  de  la  chaux.  L'on  parvient  bien  par 
cette  addition  h  leur  donner  une  teinte  bleue; 
mais  ils  poussent  au  vert  dans  la  dessication; 
ce  qui  n'a  pas  lieu  dans  le  procède  que  j*ai  dé- 
crit pour  les  <î^ndrcs  bleues.  Je  me  propose 
de  suivre  ces  drinières  expériences,  et  d'exa- 
miner à  quoi  peuvent  tenir  les  phénomènes 
qu'elles  m'ont  offerts. 

L'on  jugera  maintenant  qu'ilsera  possible  d'<v 
tablirà  bon  compte  les  cendres  bleues,  même 
en  préparant  exprès  le  nitrate  de  cuivre;  et  si  le 
piivilége  exclusif  de  l'affinage  accordé  à  un  seul 
établissement  ne  peut  long-tems  exister  d'après 
le  nouveau  régime,  les  parliculiei-s  qui  auront 
pour  lors  la  liberté  d'affiner  les  matières  d'or 
et  d'argent,  trouveront  à  tirer  un  parti  utile  et 
lucratif  de  la  dissolution  du  nitrate  de  cuivre, 
en  l'employant  à  faire  des  cendres  bleues.  Ce 
procédé  leur  sera  même  d'autant  plus  avanta- 
geux ,  que  lorsque  l'affinage  sera  entre  plusieurs 
mains,  ii  ne  seroit  plus  possible  alors  de  songer 
à  traiter  la  dissolution  de  nitrate  de  cuivre  par 
le  procédé  que  l'on  suit  aujourd'hui  à  l'affinage 
de  Paris,  lequel  consiste  à  la  distiller  pour  en 
obtenir  le  cuivre  et  l'acîde  nîtreux  en  partie^ 
ce  qui  exige  des  frais  que  des  éiablissemens par- 
ticuliers ne  pourroient  supporter. 

Il 


deCrimib.  63 

deacTÎMaQx  J'atur.  J'ai  qucI<iuefois  renconir^ 
dtBs  l'analyse  rjue  j'ai  faite  du  bleu  de  mon- 
U^ne,  un  pvu  de  chaux;  maïs  les  crîsuux 
tfazur  bien  choisis ,  ne  m'en  ont  point  fourni. 
J'ai  IrouvG  que  ces  derniers  coQieoaient  au  lOO', 
uvoir. 

CoÎTre  pur. C6  à  70 

Acide  carbonic|ue.  ...    .  18  k  30 

i  £aii,  environ. 2 

L  Osigéni'* .  8  à  10 

I  résulte  de  celte  deniicro  obsen'ation  que 
:  doit  point  atiiiliuer  la  couleur  bleue 
fcrisiaux  d'azur,  des  cendres  bleues  et  du 
I  de  inoni'i^ne  à  une  combinaison  parti- 
e  de  l'oxide  de  cuivre,  de  la  chaux  et 
racîde  carbouique,  mais  plutôt  à  un  ccr- 
■  dcgrcd'o  xi  dation  du  cuivre.  Ainsi ,  lorsque 
ruiaux  fait  tourner  au  bleuie  précipite'  obte- 
îlla  nitrate  de  cuivre  par  la  cLaux,  c'est  en 
ni  sur  lui  d'une  manière  quelconque.  Je 
a  <ss«z  disposé  à  croire  que  dans  cette  cïr- 
BOmuDce  la  chaux  vient  dtiiîoxigencrl'osidede 
etÛTre.  Cette  opinion  me  paroU  d'autant  plus 
vraisemblable  ,  que  lorsque  j'ai  voulu  traiter 
■Tçc  l'oxide  d'arsenic  (le  même  précipite  qui 
avec  la  chaux  mcdonnoit  une  couleur  bleue), 
tlortlo  prtfcipité  prcnoil  une  couleur  verte.  Il 
r*me  XI  11.  E 


66  Annales 

seroiitrop  long  d'entrer  4aiis  desdétails  d'eipé- 
riences analogues, j'y  reviendrai  dans  un  autre 
moment.  J'observerai  j)our  l'instant  que  lorsque 
le  précipité  de  cuivre  est  suroxigénë  et  uni  k 
l'acide  carbonique^  alors  la  chaux  n'attaque  nul- 
lement sa  couleur.  Ainsi  la  malachite  ne  passe 
pas  au  bleu  en  la  traitant  avec  la  chauz^  etc. 

Conclusion. 

Je.  conclurai  donc  que  c'est  en  traitant  avec 
la  chaux  le  précipité  obtenu  de  la  composition 
du  nitrate  de  cuivre  par  la  chaux ,  que  Ton  par- 
vient à  faire  les  cendres  bleues.  Je  conclurai 
encore  quela  lumière  ne  contribue  en  rien  dans 
leur  couleur  bleue  ;  et  comme  après  leur  ^es- 
sication  eUes  se  trouvent  saturées  d'acide  car- 
bonique ,  je  les  regarde  comme  un  composé  de 
carbonate  de  chaux  et  de  carbonate  de  cuivre, 
à  la  différence  des  cristaux  d'azur ,  qui  ne  sont 
que  du  carbonate  de  cuivre  pur ,  et  à  la  diffé- 
rence de  la  malachite,  que  Ton  peut  consîdé^ 
rer  comme  tm  carbonate  ôxigéné  de  cuivre. 


»iii 

I 


t 


*  •         /      -  '  •  a 

«If/  ««^  -J 


Vf.    Chimie. 


EXTRAIT 

D'UNE    LETTRE, 

Traduit  de  tAUemtmd  de  M.  Grei», 

A    M.     y  A  N  -  M  O  N  S, 

/a  décomposition  récipro/pie  de  plusieurs 
suhsiances  ait  degré  de  froid  de  l'eau  gla- 
cée, etc. 


t  cée 

^Hni,.  itERTHOLLET  cherche  (Anna/es  de  Cht- 

^^^^ françaises ,  tome  XI)  à  reïuter  mon  asser- 

^HBdii  de  la  Don-exisicnce  de  Voxigéne  dans  la 

diBOX  de  mercure  rouge ,  sans  m'avoir  seide- 

meot  compris.  II   m'oppose  des  expériences 

bJies  «»ec  la  chaux  de  mercure  par  l'acide 

mtrtux,  landts  que'  je  n'ai  jamais  ni<f  la  pre- 

^^jpoce  delà  hase  de  l'air  de'phlogistiquë  que  dan» 

^^Hcbaux  de  ce  méiaipar  le  feu.  Ce  dernier  seul 

^^Ke  fournit  d'air  vîlal  dans  sa  rL-duclîon ,  qu'au- 

I        unt  qu'il  u  pli  attirer  l'humidittf  des  corps  ou 

de  l'atmoîiphére  (a). 

(j)  Dui»  lii  théorie  île  M'  Cren,  la  combinaison  in- 
fime de  la^atièrr  de  la  chaleur  avec  l'eau  coustilue  le 


iS8  Annales 

Permettez-moi  de  vous  demander  y  montra 
cher  ami,  si  dans  les  expéiiences  que  vous  rap- 
portez contre  moi  (a) ,  tous  tous  êtes  servi  du 
précipite  rouge  du  /commerce ,  ou  d'une  chaux 
de  mercure  que  vous  avez  préparée  vous-même 
paf  le  feu  et  sans  addition  d'acidelkitreux. 

Je  m'occupe  en  ce  moment  de  recherches  sur 
l'affiniië  appelée  réciproque  ^  que  je  n'admet- 
lois  pas  autrefois  ^  maïs  dont  j'ui  aujourd'hui 
la  preuve  de  lexistence.  C'est  ainsi  y  par  exem- 
ple^que  le  gypse  et  le  sel  matin  se  décomposent 
à  ime  température  inférieure  a  zéro  j  et  point 
h  une  température  supérieure  à  ce  terme  :  de 
même,  le  gypse  et  la  magnésie  muriatique  j  le 
sel  marin  et  la  chaux  aérée,  le  gypse  et  la  magné- 
«ie  aérée,  ^e  décomposent  tous  au  degré  de  la 
glace  et  avec  le  teuis ,  et  point  à  un  degré  plus 
£levé.  On  sait  depuis  long-temps  que  l'alun  ei 
le  sel  marin  se  décomposent  de  la  même  ma- 
jodère.  J'avoue  que  je  suis  encore  loin  de  con- 


(a)  Tavois  enyoyé  vers  le  milieu  de  Tannée  der- 
nière au  /oumal  de  Physique  françoia  le  détail  de  mes 
/Bxpériences  sur  Foxide  de  mercure  parle  feu,  qui  avoienf 
eu  un  succès  différent  de  celles  de  M.  Gren ,  et  j*en  avois 
informé  le  savant  professeur  de  Halle.  M.  Dehunétheiie 
m'a  depuis  écrit  que  mon  mémoire,  qui  renfermoit  en* 
fQtt  plusieon  autres  fiû(S|  avoit  été  égaré  à  llrapximerie. 


mître  toutes  les  circonstances  qui  accompa- 
nt  c«ph(^noniéne. 
Comment  expliquez-vous  la  disparition  de  l'a- 
e  piiospboriquepar  laputrc'faction  dcssubs- 
hce»  animales  et  sur-tout  delà  terre  des  os? 


cas. 

F 

[       Tcn 


EXTRAIT 
DE   I.  A   RÉPONSE 

DE  M.  rAN-MONS, 

A  M.   CREN. 

ALGRÉ,  mon  honoraWe  amî,  que  M. 
lollet,  sans  doute  par  le  peu  d'occasions 
on  trouve  en  France  de  pouvoir  consulter 
rsoi-même  les  ouvrages  de  voirepnys,  semble 
ir.ignoré  que  vous  admettiez  In  bnse  du  gas 
îgcne,  selon  vous,  l'eâUjdansl'oxidedemer- 
par  l'acide  nitrique ,  en  tre  cet  oxide  et  ce- 
jpar  le  feu,  il  n'y  a  point  de  différence  d'e 
cas.  Je  vous  n-'pêlc  ce  que  d'ai  déjà  eu  l'Iion- 
Benr  de  vous  dire,  que  tous  les  osides  prépa- 
atec  soin  et  par  l'oxidation  spontanée ,  qup 
en  occasion  de  ro'duire  avant  qu'ils  fussent 
venus  en  conlnci  avec  la  moindre  humidité, 
m'ont  ronstanimcnt  fourni  du  gaz  oxiyêne  dans 


Lincinc  proportion  qm 


oiides  qui  pen- 
Eii) 


70  A  V   1^   A   L  E  s 

dant  plusieurs  mois  n'avoient  été  deïendus 
qu'avec  n^ligence  de  l'accès  de  rhumiditë  et 
de  l'air.  De  plus,  dans  le  tems  que  je  répëtois  ^ 
avant  de  renoncer  à  Thypothèse  du  phlogisti-» 
que  y  les  faits  capitaux  sur  lesquels  repose  la 
nouvelle  doctrine ,  l'impatience  de  poursuivre 
mes  expériences  m'a  plus  d'une  fois  mis  dans 
le  cas  de  dësoxider  déjà  le  mercure  avant  qu'il 
eût  encore  eu  le  tems  de  se  saturer  d'oxigène» 
et  sans  le  retirer  seulement  du  feu;  et  dans  cette 
opération  que  j'ai  encore  faite  deux  fois  depuis 
que  j'ai  adresse  mon  mémoire  à  M.  Delaméthe- 
rie,  je  n'ai  également  jamais  manque  d'en  tirer 
du  gaz  oxigèQe.  Je  vous  engage  donc  à  vouloir 
répéter  votre  expeVience  avec  cf  tte  exactitude 
et  cette  attention  dont  vous  scellez  tous  yos 
travaux,  et  j'ose  croire  que  vous  ne  différerez 
plus  de  nous  en  sentiment.  Le  liquide  que  vous 
avez  obtenu  pendant  la  réduction  de  votre  oxi^ 
de,  et  dont  j  aurois  désiré  que  vous  eussiez  exa- 
miné la  nature,  prête  matière  à  présumer  que 
de  l'hydrogène  aura  rencontré  l'oxigène  du  mé- 
tal au  moment  de  son  dégagement,  et  aura 
formé  de  l'eau;  ce  qui  aura  été  la  cause  de  la 
diparition  du  gaz  oxîgène  que  vous  n'avez  pas 
obtenu. 

.  Je  ne  crois  pas  que  la  destruction  de  l'acide 
phosphorique  par  la  fermentation  des  substan* 


ri 

f 


\  DE    Chimie.*  71 

ces  animales ,  dont  il  fait  partie ,  dans  les  cas  où 
elle  a  lieu,  puisse  être  rapportée  à  d'autre  cause 
qa'à  celle  que^Yous  lui  assignez  dans  le  J.  1872 
de  votre  Chimie.  Le  carbone  de  ces  substances 
décompose  Facide  pbosphorique  et  l'eau  en 
méme-tems  que  le  gaz  oxigène  de  l'atmosphère  ^ 
pour  compléter  la  putréfaction  avec  l'oxigène 
qu'il  leur  enlève  ;  Thydrogène  de  Feau  rendu 
Kbre  se  porte  sur  le  phosphore  égtlemeni  dé- 
gage de  sa  combinaisem  avec  l'oxigène ,  et  forme 
du  gaz  hydrogène  phosphore  qui  se  dissipe 
dansFatmosphère,  où  il  n'est  pas  long-temsà 
être  décomposé  à  son  tour. 

Les  observations  intéressantes  sur  la  décom-r 
positiou  réciproque  de  plusieuis  sufaftances  au 
degré  de  froid  de  Feau  glacée ,  que  vous  ave& 
la  bonté  de  me  communiquer ,  ouvrent  une 
aouveUe  carrière  aux  recherches  dea chimistes  y. 
tt  méritent  toute  leur  attention. 


Elv 


7^  ÂNVALES 

EXTRAIT, 

Traduit  du  Hollandais  , 

D'UNE    LETTRE 

DEM.  KASTELEYNy 

A  J.  B.  VAN-MONS, 

Sur  la  propriété  qu'à  l'alcool  de  dissoudire 
une  plus  grtuide  quanùUé  d'huiles  vola- 
tiles à  chaud  qu'à /roid ,  etc. 

I 

Anuterdam,  16  mars  iT^i» 

J  E  m'empresse  de  vous  communiquer  une  ob-' 
servation  que  je  crois  de  quelqu'importance. 

On  sait  que  la  dissolubilité  des  corps  est  con- 
sidérablement augmentée  par  la  chaleur;  Tat^ 
traction  de  combinaison  se  fait  en  raison  inverse 
de  l'attraction  d'adhérence.  Ce  principe  est 
généralement  reconnu. 

On  avoit  depuis  long-tcms  observé  que  l'al- 
cool se  char^eoit  d'une  plus  grande  quantité 
de  camphre  dans  une  température  plus  élevée. 
L'expérience  ni'à  fait  voir  que  la  même  ^ose 
avoit  lieu  avec  les  huiles  volatiles. 

Au  mois  de  février  de  cette  année  je  soumis 
à  la  distillation  avec  de  l'eau^de-vie  les  écorces 


bsChtmie.  7!! 

màîenres  de  2400  citrons,  dans  la  vue  d'en 

l'esprit.  Quand  à  peine  80  onces  éloîent 

,  qui  ne  pouvoicnt  être  encore  que  de 

Ucool  irès-pur,  je  vis  monter  à  la  surface;  de 

liïtjueur,  sous  forme  de  grosses  gouttes ,  cn- 

■on  G  grosd'huilede  citron  d'une  couleur  ic- 

lïciil  jaune.  JeooDtînuai  mon  ope'ration,  les 

■Ultesd'liuîle  disparurent,  et  je  Qnis  par  obtenir 

DODces  d'esprit  de  citron  fortemenl[chaq^. 

Quelques  jours  après ,  une  légère  f;^lee  e'tant 

BUrvenue  ,   je  vis  nioq  espnt  perdre  sa  trans- 

Irenoe,  prendre  une  apparence  laiteuse  par 
ic  augmentation  de  froid ,  et  lâcher  une  par- 
'deson  huile  au  dixième  dégrade  Keaumur. 
■iecraiiscment  de  froid  fit  repasser  la  liqueur 
T  les  mêmes  changcmens  d'c'iat  en  sens  în- 
wrw,  et  le  dogel  lui  rendit  sa  première  trans- 
pireaoe.  Le  froid  de  mars  me  donna  occasion 
de  Toir  une  seconde  fois  le  même  plu-nomène. 

Ce  fait  confirme  la  fjraude  îniluencc  de  la 
U-Qiporature  sur  la  dissolubilité  des  corps.  Ce 
qui  arrive  ici  à  i'rsprïl  de  citron  arrive  à  toutes 
les  tffintares  spiriiueuses,  qui ,  quelque  claires 
b'cIIcs  soient  au  moment  de  leur  pivparatloo, 
IlIroDbletit  toujours  pendant  l'biver ,  et  dcpo- 
■11  une  partie  des  substances  qu'elles  tiennent 
pdift»olulion.  L' esprit  se  charge,  àraidedela 
ur,d'uoe  portion  surabondante  de  matière 


74  Annales 

tlissoluble^'il  est  ensuite  obligé  de  làelier  par 
le  decroissemeot  de  la  température.  Les  dépôts 
que  forment  quelques-unes  de  ces  préparations 
pendantrété,  ne  tiennent  pas  à  d'autre  cause  (a). 
Les  teintures  laissent  précipiter  l'excès  des  subs- 
tances qu'elles  ont  prises  en  dissolution  à  la  fa^^ 
veur  de  la  chaleur  qu'on  leur  a  appliquée  pen* 
dant  la  digestion  (b). 

Le  procédé  dépurant  de  M.  Kek  consiste  à 
méjer  de  la  poudre  de  charbon  de  bois  avec 
la  substance  qu'on  veut  purifier.  Au  bout  de 
quelques  minutes  les  odeurs  et  les  goûts  désa- 
gréables,  ainsi  que  les  couleurs,  disparoissent,  et 
^  il  ne  reste  plus  qu'à  filtrer  le  mélange  pour  l'ob* 
tenir  pur.  J'ai  eu  occasion  de  parler  à  M.  Kels  en 
personne  ;  il  m'a  déclaré  qu'il  ne  prenoit  aucune 
part  aux  conséquences  que  M.  Vestrumb  a  voit  ti- 
rées de  sa  découverte  contre  la  nouvelle  théorie. 

M.  Van-Gennsy  médecin  de  cette  ville ,  a 


'^i.i*" 


(a)  Ces  dépôts  rèconnoîsseaft  aussi  pour  cause ,  outre 
révaporation  «  la  dëcoinposition  du  dissolvaat  et  la  pro- 
priété d*uDe  moins  grande  dissolubilitë  qu'ae^èreot  les 
matières  dissoutes  par  leur  mélange  avec  un  des  pria- 
cipes  du  corps  décomposé.  ( Note  de  J.  B.  Van^Mons.y 

{h)  Là  préparation  à  froid  d'un  grand  nombre  de 
teintures  à  Pusage  de  la  médecine,  qui  a  d'ailleurs  tant 
d^vantages  sur  ceUe  k  chaud ,  devient  encore  plus  re- 
commandablepar  cette  observation»  (Noie  du  mime,  ) 


n  e    C  II  I  M  T  F..  75 

tilié  qu'il  est  parveuu,  par  la  dUtillationsur 

ï^udro  de  cbârboQ,  à  délivrer  l'eau-de-vie 

de  ^ain  <Ie  l'odeur  fétide  qu'elle  avoii  con- 

tncteeeDsejoui-nantsurdegprepuiationsanato- 

miques;  el  par  une  infusion  de  deux  à  trois  jours 

iur  la  Difmc  poudre ,  à  ôier  au  vinaigre  distillé 

^■■D  odeur  et  son  goiit  empyreumaliques  (a). 

^B Enfin ,  mon  ami ,  je  reconnois  la  supériorité 

^B^  U  doctrine  chimicjue  françoisesur  lesystéme 

a&«>iluind.  Le  peu  de  supportions  qu'on  déduit 

,     encore  dans  cette  doctrine,  des  conséquences 

lalogie,  ne  peuvent  tarder  à  ilve  placées 

I  rang  des  vérités  par  l'expe'rierief^  et  i'oltser- 

piou.  C'est  avec  d'autant  plus  de  plaisir  que 

(  que  ta  conTiction  me  permet  de  vous 

B  cei  aveu ,  que  je  n'ai  jamais  admis  le  phlo' 

gûCùjiic  dans  le  ^ens  que  Slabl  y  avoit  altaclie'. 

Tous  mes  ouvrages  de   chimie  ont  ete  écrits 

^^bns  ce  doule  .sur  le  principe  des  anciens,  com- 

^Bb  m.  Delamctlicrie  n'a  pas  manqué  de  le  re- 

^^krqner,  lorsqu'il  a  eu  la  Lont:;  d'annoncer  ma 

Chimie  tltèorùfue  eC pratiqua  dans  son  Journal 

de  Physique  (b).  Je  donnerai,  conjoinicment 


(a)  U-  KotU-lrjn  ni  moi  n'avons  pj$  obtenu  le  itif  me 
a  du  proci-'d*  deM.  Keli.  [NoUdumémc.) 
|(1)  Ijr  rédat-lfur  du  jountal  liollnndois  qui  a  pour 
r  ^AliaiUii^ue  nationale,  n'a  pas  si  bien  cotnprû  l'ou- 


76  AlVIlALES 

avec  le  quatrième  volume  de  ma  Chimie  ^  «1 
supplément  k  cet  ouvrage;  dans  lequel  je  pré- 
senterai la  doctrine  de  M.  Lavoisier  en  mêm^ 
tems  que  je  réfuterai  les  piincîpes  thîéoriquea 
que  j'y  ai  posés. 


OBSERVATIONS 

Sur  l'usftge  des  Prussiates  d'aleali  et  de 
chaux  en  teinture-; 

Par  C.  L.  Berthollet. 

Xj  a  beauté  et  la  solidité  de  la  couleur  du  blea 
de  Prusse  ou  prussiate  de  fer  ont  fait  chercher 
depuis  long-tems  les  moyens  d'en  porter  Tap- 
plicaiion  dans  l'art  des  teintures. 


yrage  de  M.  Kasteleyn  écrit  en  langue  batave ,  piiîsquH 
a  avancé  que  Tauteur  avoît  embrassé  constamment  le 
système  de  Stahl  dans  tous  ses  écrits. 

Je  viens  de  voir  M.  Kasteleyn  à  Amsterdam  ;  H  iA*a 
dit  qu*il  travailloit  en  ce  moment  à  une  traduction  hoir- 
landoise  de  la  nouvelle  Nomenclature  ûhimique  pour 
la  langue  allemande^  de  M.  Girlanner,  et  qu*il  se  pro- 
posoit  de  transporter  également  en  sa  langue  les  Prhu 
eipes  de  la  Chimie  antiphlogis tique  du  même  auteur,' 
aussi-tAt  que  cet  ouvrage  verroit  le  jour.  (  Note  du 
mèm4.  ) 


r 


DE      C  H  I   r 


Uenon  avoit  propose  de  teindie  d'abord  le  Un 
et  le  coioii  en  noir,  de  les  laisser  ensuite  ircm- 
pcr  quelque  lems  dans  une  dissolution  de  prus- 
siatc  d'alcalif  et  de  les  laire  Louillir  après  cela 
dïO&unedissolutioQ d'alun:  ils  prennent,  selon 
lui,  uo  bleu  fonce.  Si  l'un  veut  avoir  un  Lieu 
pliu  clair,  il  faut  passer  le  lin  et  le  cuton  dau» 
^^B  acide  affoibli. 

^Kf  Je  me  contenterai  d'observer  sur  ce  procé- 
'dë,  que  si  on  le  rc'pèlc  avec  un  pi-ussiate  d'al- 
cali qui  ne  tienne  pas  de  l'alcali  en  excès, 
l'on  voit  que  le  prussiate  n'a  par  lui-même  au- 
cune  actJOD  sur  le  noir  du  iW  de  coton. 

Le  célèbre  Macquer  commença  ses  travaux 
imporlans  sur  le  bleu  de  Finisse  par  des  expc- 
rienceft  de  teintures,  et  il  proposa  deux  mé- 
thodes  :  la  première  consiste  à  tremper  rétoffa 
dans  une  dissolulion  d'alun  et  de  sulfate  de  fer, 
ensuite  dans  une  dissolution  de  prussiate  d'al- 
cali, et  enfin  dans  une  dissolution  Irès-etendue 
d'acide  sutfurique,  ou  à  commencer  par  l'im- 
niersioudans  le  piTissialc  d'alcali ,  ensuite  dans 
la  dissolution  d'alun  et  de  sulfate  de  fer.  Dana 
UtccondeMétbode  on  fait  bouillir  l'étoffe  daQs 
une  dissolution  d'alun  et  de  tarire ,  on  la  passe 
tnsuite  pendant  quelque  tcms  dans  une  eau 
^its  laquelle  on  a  délayé  du  bleu  de  Pruss* 
gluten  poudi-e  subtile. 


78  Annales 

Ceux  qui  om  éprouvé  ces  procédés  n'ont 
pu  obtenir  qu'une  couleur  foible  et  isur-iouc 
très-in^ale ,  quoique  beUe  ^  et  il  parott  qu'on 
y  a  renoncé.  '- 

Une  autre  méthode  s'est  établie  dans  quel- 
ques ateliers  pour  le  velours  de  coton;  elfe 
a  été  décrite  par  M.  Roland  dans  l'Art  du  Fa- 
bricant de  velours  de  coton.  Cette  méthode  a 
beaucoup  de  rapport  avec  le  second  procédé 
de  Macquer  ;  mais  ^  au  lieu  de  môler  le  bleu 
de  Prusse  à  l'eau  simple ,  on  le  délaie  dam  l^-' 
cide  muriatique  qui,  sans  doute,  le  tient  mieux 
en  suspension ,  quoiqu'il  ne  le  dissolve  pas.  €e 
n'est  qu'avec  beaucoup  de  soin  que  Ton  par- 
vient à  donner  une  teinte  ^ale  par  ce  pktH 
cédé ,  par  lequel  on  obtient  une  belle  couleur 
qui  est  très-solide  à  l'aire  mais  que  le  frottis- 
ment  détache  facilement 

M.  Blagden  a  fait  une  application  heareuse 
de  la  propriété  que  possède  leprussiate  d'alcali 
de  former  du  bleu  de  Prusse  avec  les  dissolu- 
tions de  fer;  il  s'en  est  servi  pour  rétablir  les 
écritures  effacées  par  la  vétusté.  Il  humecte  ces 
écritures*  de  prussiate  d'alcali  y  et  il  les  touche 
légèrement  avec  un  acide  affoibli  ;  aussitôt  les 
lettres  effacées  prennent  une  couleur  bleue 
foncée. 

Ce  procédé  est  à  peu  près  le  même  que  le 


deChimie.  ^9 

premier  de  Macquer^  et  cependant  il  ne  réussit 

paten  teinture.  Le  succès  ne  dépend  <]ue  d'une 

^■ns-petite  circonstance  qui  conduit  à  plusieurs 

^^pultaU. 

^™  En  réfléchissant  sur  les  procèdes  employés 
jusqu'à  présent,  je  remarquai  que  co  qui  k-s 
empécLoit  de  réussir,  c'étoit  que  les  parties 
colorantes  ne  se  lixoient  pas  par  une  combi- 
Duson  chimique  avec  rétolTe,  et  qu'elles  ne 
miractoient ,  au  moins  la  plupart,  qu'une 
iiirence  mécanique,  de  manière  qu'elles  se 
ptribaoient  incgaiement selon  diffwrentescir- 
tastanoes ,  et  qu'un  léger  frottement  ou  le  la- 
;edaiu  f  eau  pouvoit  les  de'tacLcr,  en  augmen- 
p.x.  l'inégalité  de  la  couleur  :  je  pensai  qu'il 
Iroil  commencer  par  combiner  d'une  nia- 
e  très-égale  de  l'oiide  de  fer  avec  l'éiofle ,  et 
ensuite  tremper  cette  combinaison  dans  une 
dissolution  de  prusaiate  d'alcali  mêlée  avec  un 


m 


Les  acides  ne  peuvent  décomposer  le  prus- 
Ite d'alcali,  à  moins  que  le  mélange  ne  soit 
exposéàlaluinière  du  soleil,  ou  qu'il  n'éprouve 
ane  chaleur  considérable. 

Mats  en  mêlant  un  acide  puissant ,  tel  que 
racidesulfurique  ou  l'acide  muriatique  avec  la' 
dusolution  de  prussiatc  de  potasse,  l'acide 
pruisiqne  pouvoit  être  de  terminé  à  se  conlbînci^ 


8o  AVNALES 

avec  l'o^ide  de  fer  qui  se  trouvoil  uni  à  Yéiottef 
et  former  du  bleu  f  et  si  dans  cette  nouvelle 
combiQaison  il  se  trouvoit  du  jaune^  elle  devoit 
prendre  une  couleur  verte ,  ou  former  d  autres 
nuances  avec  la  combinaison  d'autres  couleurs. 
Telle  étoit  la  tlie'orie  que  je  m'e'tois  formée.;  et 
que  Texpërience  a  confirmée  :  je  n'y  reviendrai 
plus ,  et  je  vais  décrire  les  faits  auxquelles  elle 
m'a  conduiu 

Les  toiles  de  coton  teintes  après  l'impression, 
ou  disposées  à  être  teintes  »  me  parurent  propres 
à  éclairer  cette  théorie.  Je  priai  donc  M»  Vid- 
mer  de  faire  des  expériences  à  Jouy ,  où  il  avoit 
toutes  les  commodité  nécessaires  :  je  passai 
moi-même  à  Jouy  quelque  tems  après. 

Ce  qui  avoit  sur- tout  fixé, l'attention  de  M. 
Vidmer,  c'étoit  le  vcrdqueprenoient  les  échan- 
tillons olives  9  teints  par  le  moyen  de  la  disso- 
lution de  fer  et  de  la  gaude.  Ce  verd  surpassoit 
en  beauté  tous  ceux  que  l'on  peut  obtenir  sur 
le  coton  parles  moyens  connus. 

Nous  éprouvâmes  si  les  toiles  imprégnées  du 
mordant  de  fer  dont  on  se  sert  pour  l'im- 
pression des  toiles  y  avec  tout  le  soin  que  l'on 
peutprendre  pour  rendre  la  dissolution  dumor- 
dant  égale,  pouvoicnt  être  teintes  en  bleu  ;  nous 
obtînmes  par-là  de  beaux  bleus  y  mais  avec  une 
telle  inégalité^  que  nous  fdmes  convaincus  que 

ce 


ED.B      C    H   I    M    I    E.  8l 

en  ne  pouToitèfre  employé,  et  la  lU 
)ucar  $e  cbargeoit  de  beaucoup  de  bleu  de 
PmsMqui  se  précipitoit. 

Ces  inégalités  proviennent  de  ce  qu'une  partie 
de  fer  produisantà-peu-près  six  parties  de  bleu 
de  Prusse,  les  plus  pelîles  difTi'renccs  dans  la 
distribution  du  fer  deviennent  très-sensibles. 

Nous  essayâmes  *i  en  pas5;ant  à  la  bouse  de 
vache  les  échanlillonsqniavoient  été  Imprimés 
avec  le  mordant  de  fer, on  ne  les  dépouilleroit 
pas  des  parties  du  raordarilqui  se  Irouvoient  , 
pour  ainsi  dire  ,  sur-.ijonlées  ,  et  si  on  ne  par- 
viendroit  pas  par-là  ù  l'égalité  de'conleurqu'il 
falloit  chercher  ;  mais  ce  moyen  fut  insnilisant: 
nous  cootlûuies  de-Ià  qu'on  ne  paiviendroit  à 
une  couleur  égale  ,  qu'eu  commefiçant  par  tein- 
dre l'élofle  en  gris  ou  en  brun  ,  parce  que  les 
partïesastringenlesdu  bain  deleînture  dévoient 
diseondre  les  molécules  de  iVr  qui  n'étoient  pas 
iolimement  combinées  avec  l'élolfe. 

Dans  le  cours  de  ces  épreuves  nous  remar- 
quâmes que  les  parties  noires  des  toihs  pre- 
noient  ua  noir  plus  Ibncé. 

Ces  observations  faites  avec  M.  Vidmer  me 
gaidérent  dans  les  expériences  que  je  suivis  en- 
suite. 

Je  m'assurai  d'abord  que  leprussialedecbaux 
zéiusissoit  ausbi  bien  que  celui  d'aleali.Cettepré- 
Tome    Xiri.  F 


i 


83  Ahnale* 

paration  que  M.  Fourcroy  a  décrite  en  lySi.j 
est  aisée,  et  elle  a  l'avantage  fl'exiger  moins d« 
précautions  pour  les  proportions,  que  le  pru«^ 
siale  d'alcali  j  mais  celui-ci  auroit  l'arantageJ 
d'^Ire  à  meilleur  marché  ,  parce  qu'après avoit.^ 
calciné  l'alcali  avec  les  substances  animales, 
on  n*auroit  plus  betoin  (jue  de  saUircr,  parle 
moyen  du  bleu  de  Prusse,  la  partie  de  l'alcali 
qui  serojt  restée  non  combinée. 

Le  procédé  que  j'ai  suivi  consiste  à  étendre 
de  trois  ou  quatre  parties  d'eau  le  prussiate  dod 
chaux,  ou  à  étendre  de  beaucoup  d'eau  uaoJ 
petite  quantité  de  prussiate  d'alcali,  à  y  mêler] 
très-peu  d'acide  snlturique,  à  tenir  la  liqueutl 
à  une  chaleur  de  ?o  à  3o  degrés ,  et  à  y  plon- 
ger l'étoffe  pendant    quelques    minutes,     en 
suivant  les  manipulations  ordinaires  de  la  tein- 
ture ,  pour  qu'elle  s'imprègne  également  de  li- 
queur. ]l  est  bon  de  commencer  par  la  trem- 
per avec  soin  dans  l'eau  chaude,  et  au  sortir 
de  la  liqueur  on  la  passe  dans  l'eau  froide.  L'a- 
cide sulfurîquo  à  mieux  réussi  que  l'acide  mu. 
riatique  (i). 


■  bleu 

H  de  1 

L 


(i)  Dam  un  ouvrage  publié  récemment  à  Vienne  ,  M. 

■Weiilerel  pre«  rît  de  passer  î'éloffe  qu'on  v^'ut  leiiKlre  en 

bleu,  deusune  dissoiutiouduSLiîrdle  de  fer,  de  laséclier, 

de  la  passer  dans  l'eau,  de  la  s^clier  encorn,  puis  de  b 

lie  dissolution  de  prussiate  d'jlcati ,  à  laciutDe 


B  K     Chimie.'       "^fS^ 

Les  étoQes  de  colcu  ou  de  soie  qui  avoïent 
une  couleur  grise  ou  brune  produite  seulemest 
par  un  astringent  et  le  fer,  ont  pris  une  cou- 
leur bleue  proportionnée  à  la  couleur  précé- 
dente. Celles  qui  avoieot  été  teintes  en  olive  par 
le  moyen  d'une  substance  jaune  et  du  fer,  ont 
acquiâ  une  belle  coulear  verte  aussi  proportion- 
née m  la  couleur  primitive. 

Le  bleu  a,  dans  les  nuances  claires  et  sur- 
tout snr  la  soie  ,  une  tendance  au  vert  ;  ce  qui 
dépend  de  l'astringent  qui  se  trouve  combiné 
arec  le  prussiate  de  fer.  J'ai  fait  peu  d'épreuve 
tar  les  étoffes  de  laine- 

Par  les  moyens  qui  sont  eraploj'és  en  teia--i 
ture,  l'on  ne  peut  obtenir  un  beau  noir  sur  le  1 
coton  ,  sans  avoir  donné  un  peu  de  bleu  :  celui  il 
que  l'on  fait  est  plutût  un  brun  foncé  qu'un  I 
Terilable  noir  ,  et  ceite  nuance  s'altère  promp'*  J 
tement  et  devient  rougeâtre.  J'ai  prouvé  quBrl 

oo  ■  donné,  par  l'acide  nurialiqu* ,  l'acidité  du  suc  da  I 
cilron.  Four  teindre  en  verd,  il  prescrit  de  commencer  I 
par  teindre  en  jaune,  si  la  lubslanct  jaune  est  disiolubls.l 
par  Ut  alcalis;  mais  li  elle  cât  uiïsuluble  par  lesacides^  1 
il  TBul  r|u'on  commence  par  teindre  en  bleu  par  ie  pro-  I 
oédé  'précédent,  puis  en  iaune.  ■  Oie  kunst  bliil  lauga  I 
■  und  melirere  znr  blau  farbe  dieuticbe  marcrialien  im  I 
•  ffotsea  xu  bereîlen  ,  etc.  Vou  Jacob  Josepb;W entera^  ^ 
»  Vien  ,  1790  ". 

Fij 


84  A   N   N   À   L'E  •    * 

par  le  mêlàpge  deprussmtè -de  chanx  et  diacide , 
ifne  étoffe  noire  ordinaire  prenoit  un  beau  noi¥. 
et  qu'une  étoffe  semblable ^  dont  le  noir  im- 
parfait étoit  déjà  fort  altéré,  reprenôitune  bette, 
couleur  noire.  Les*  étoffes  de  soie  noire  dqnt 
la  couleur  étoit  passée ,  et  qui  étoient  dere- 
Bues  rougeâtres  (parce  que ,  selon  la  théorie 
qu&  j'ai  exposée  dans  mes  Ëlomens  de  l'Art  de 
la  Teinture,  l'astringent  s*est  décomposé  par 
une  espèce  de  combustion  ) ,  ont  repris  dans 
Pinstant  un  noir  probablement  plus  beau  que 
celui  qu'elles  avoient  eu  primitivement.  Il  ne 
faut  qu'une  petite  quantité  de  prussiate  et 
d'acide  pour  produite  cet  effet. 
■  Dans  cette  opération  l'ôxîde  de  fer  qui  est 
surabondant  à  la  combinaison  de  rastrihgént'^et 
qui  donne  une  teinte  rougeâtre  àfétoffe,  forme 
une  légère  coucbe  de  bleu  qui  concourt  proba- 
blement à  la  beauté  du  noir  comme  le  bleu  qui 
sert  de  pied  au  beau  noir  des  étoffes,  de  laine. 

Ainsi ,  par  le  moyen  que  Je  viens  de  décrire. 
Ton  peut  non-seulement  obtenir  de  beaux  bleus 
etsurtout  de  beaux  verds,  mais  l'on  peut  mo- 
difier de  diverses  manières  les  couleurs  que  l'on 
E:  d'abord  données  aux  étoffes,  pourvu  qu*il  y 
ait  eu  dai  fer  employé  dans  leur  teinture. 

L'onpeut  redonner  aux  étoffes  dont  les  cou- 
leurs sont  fanées,  et  qui  sont  mises  au  rebut. 


^M  D     B       C    H    I    M    t    E.  8^ 

Cotres  couleurs  vives  et  Siilides,  el  leur  ren-. 
ire  la    fraîrheiir  des  étoIFes  neuves  :  il  suflît^'] 
(ja'ellei  aient  cunservé  le  fer  qui  a  concouru  à    J 
)a  teinlare  qu'elles  avoient  reçue.  J 

Les  ouïr:)  (juî  ne  pré^eiiteiii  plus  qu'une.! 
leinlc  brune  et  rougcâtie  ,  reprenn  -nt  leur  pre-*  J 
mîère  beauté» 

Les  cotoos  et  flU  peuvent  prendre  un  noir 
égal  à  celui  de  la  soie  et  de  la  litiue. 

Il  faut  éviter  d'employer  hop  d'acide,  sur- 
tout pour  la  soie  qui  en  perdruil  sa  doiiceurî*  j 
il  ne  faut  même  l'ajouier  ijue  par  parlics,  pour    1 
qu'il  puisse  se  combiner  successivement  aveo  J 
l'alcali,  et  qu'il  n'y  en  ail  jamais  qu'uneirès.-  1 
pettle  quantité  de  1  bre  dan-î  la  liqueur.  L'o-    1 
péra  lion  ne  doit  durer  (]ue  quelques  minutes  :  sî    ' 
on  l'a  plongeuît  trop,  on  si  l'on  se  servnil  d'un» 
liqueur  trop  forts  ou  trop  échauffée    pour  les 
étoffes  noires  de  coton ,  on    les   changcroit  en 
bleu:  mais  je  n'insiï^e  pas  sur  les  précaution^ 
qu'tiD  peu  d'expérience  rendra  familières. 

Urt  inconvénient  pour  les  couleurs  que  l'on 
donne  au  coton,  c'est  que,  quoiqu'elles  soient 
irès-iiotidesàrair,  elles  ne  résistent  point  à  I'hc. 
iiun  de!)  alcalis  el  du  savon ,  parce  ()ue  les  aU 
etlii  reprennent  la  plus  grande  partie  de  l'acida  - 
prossique  :  il  faut  donc  se  contenter  délaver 
■  étoffes  à  l'eau  de  son  ,  méthode  d'ailleura- 
F  iii 


I 

96  Annale* 

par  laquelle  on  ménagèrent  toutes  les  conlémi 
que  Ton  doone  au  coton. 
'  Ce  que  je  viens  d^exposer  n*est  qa'une  ap« 
plication  simple  et  facile  des  connoissances  les 
plus  familières  aux  chimistes.  Toutefois  je  m*ett 
applaudirai,  si  mes  expériences  peuvent  ètfe 
utiles  à  l'industrie,  et  si  elles  peuvent  concoo- 
rir  à  resserrer  les  liens  qui  doivent  unir  les 
sciences  et  les  arts. 


EXPERIENCES 

Sur  la  dissolubilité  du  Sel  marin  dans  tes 
dissolutions  de  différens  sels  neutres^  et 
'   sur  les  phénomènes  qui  en  résultent  ^ 

Par  M.  Va  u  QUE  LIN. 


S    I. 

Réflexions  générales  sur  le  peu  de  ctmnois" 
sances  exactes  des  propriétés  des  sels  neutres. 

V^E  sont  les  travaux  que  l'académie  a  élé 
chargée  de  faire  en  1790  sur  les  salpêtres,  qui 
m'ont  conduit  aux  recherches  et  anx'résiiltats 
que  je  présente  aujourd'hui  à  l'académie. 


i 

f 


M    I   E.  87 

Quoique  les  substances  salines  aient  -depuis 
ieng-temsattirérattecliondes  hommes,  et  que 
teonséquent  cette  clai^se  de  matières  soit 
nxconnae  qii'aticunpaiUre^àcause  des  pro- 
bes utiles  qu'elle  a  offertes  à  la  société,  ce- 
^aot  en  réflécliissant  on  s'apperçoit  bientôt 
I  reste  beaucoup  de  choses  à  savoir  sur  cet 
.  Un  grand  nombre  de  sels  ne  sont  encore 
|ins  que  de  nam  ,  parce  que  la  disette  des 
bcipei  qui  entrent  dans  leur  composition,  a 
léchéde  les  préparer.  D'autres  ne  sont  encoe 
sus  que  dans  quelques-unes  de  leurs  pro- 
Itéi  seulement ,  parce  qu'ils  ont  paru  ne  pas 
^iler  d'être  esamini^â  en  détail ,  soit  à  causa 
heur  petite  quantité  dans  la  nature  ^  soit  parcs  ' 
ji$  oe  servent  à  rien,  ou  plutôt  parce  que  lei  < 
pmes  n'ont  pas  encore  su  en  faire  des  appH- 
pne  utiles.  Enfin  ilest  plusieurssels  quisem-  . 
^t  étrecumpletteraent  connus^ et  st^r  lesquels 
■roîl  au  premier  coup-d'œil  n'y  avoir  plus 
I  à  trouver  :  mais  il  est  aisé  de  prouver  que 
Ile  mieux  connu,  le  plus  abondant,  et 
{  les  hommes  par  conséquent  ont  eu  de  plus 
Bueules  occasions  d'examiner  les  propriétés,  < 
pas  parfaiti^ment  connu  dans  toutes  les 
Combinaisons  qu'il  peut  offrir. 
,  On  est  loin  de  counoître,  par  eseuipls  ,  tous 
phénomèaes  de  la  dissolutioa  des  sels  dans 
F  iv 


0U[| 


98  AUNALES 

Teau  y  nous  ne  dirons  pas  à  tous  les  degrés 

réchelle  de  Kéaumur^  mais  même  à  celui 

on  a  commencé  à  déterminer  cette  dî^solubiU  J 

ilité,  c'est-à-dire,  à  lo  -|-  o.  '     , 

La  quantité  du  calorique  absorbée  on  dég^  , 
gée  pendant  la  dissolution  des  sels  dans  l'ean^ ,, 
est  presqu  entièrement  inconnue^  même  dan^  ; 
sa  généralité.  i^ 

Si  toutes  ces  choses  simples"  en  elles-niêml»  , 
sont  encore  en  partie  ignorées  des  chimistes'^ 
ceUes  qui  sont  relatives  à  la  ^i^sol^'^î^'^  ^^  ^ 
la  fuidon  d'un  sel  dans  les  dissolutions  d'au^- 
très  sels  ,  doivent  être  encore  beaucoup  moin^ 
avancées.  \ 

Cependant  on  trouve  à  cet  égard  quelques  ex- 
périences de  Lémery  le  fils  dans  les  mémoires 
de  Tacadémie  des  sciences ,  qui  démontrent 
qu'une  dissolution  saturée  de  sel  de  nitre  peut 
encore  dissoudre  du  sel  marin ,  et  ensuite  re- 
dissoudre du  nitre;  ce  qu'elle  n'auroît  pu  faire 
auparavant.  11  a  tiré  de  ses  expériences  la  con- 
clusion générale,  que  toute  dissolution  de  sel 
qui  a  dissout  du  sel  marin  peut  encore  dissoudre 
une  portion  du  sel  dont  elle  étoit  auparavant 
saturée. Nous  ferons  connoîtreque  celte  loi  n*est 
pas  générale  ,  et  que  beaucoup  de  dissolution! 
salines  laissent  au  contraire  précipiter  de  leur 
sel,  après  avoir  dissous  du  sel  marin. 


'  D   E      C   H   r  M    ï'  E.  ,fiçf 

Les  chimistes  ont  annoncé  que  fontes  le^  fois 
qD*un  sel  se  dissout  dans  l'eau ,  il  y  a  du  ra1o« 
rique  absorbé.  £o  prenant  cet  exposé  à  la  ri- 
^eor^  il  est  presqu*entièrement  faux  ;  cdr  ces 
inbsfaoces  pures,  c'est-à-dire,  privées  de  leur 
San  de  cristalisation ,  dégagent  du  calorique,  aa 
lien  d*en  absorber  :  il  est  donc  nécessaire  de 
pécifier  l'état  des  sels  lorsqu'on  les  dissout ,  car 
ans  cela  il  estimpossiblequelessavans  puissent 
»*eo(eiidre  dans  leurs  recherches,  et  faire  avan- 
:er  la  science  d'un  commun  accord. 

2.    I  I. 

•  •      • 

Exposa  des  phénomènes  qui  ont  lieu  pendant 
la  dissolution  du  muriate  de  soude  dans 
les  dissolutions  des  sulfates  alcalins  et 
terreux. 

Expe'rience  /.  (  f empurafure  67+0. 

On  a  mis  dans  \  onces  d'eau  disullée  i  once 
de  Qiuriale  desoude  en  poudre;  la  lempérafure 
est  descendue  à  5  -f-  o,  ce  qui  fait  i  7  d'a- 
Sciisi^emenC,  Il  est  resté  84  grains  de  sel  marin 
jiii  ij'a  pas  été  dissous  (i). 


(i)    Le   muiiale  de  soude  dont  on  »Vsl  servi  dans 
ji-5    ]fi    expériences    suivam^s  ,  éloi(  dans  le  ikxmà 
IjI  \:q  Jivisrjn. 


90 


Annales 


\ 


Expérience  JI.    (mêaie  tempérafnrt.)  J 

Une  once  de  miiriate  de  soude  a  été  mêl^ 
à  4  oiices  de  dissolution  de  sulfale  de  cfaaaX 
saturée  et  donnant  un  degré  à  l'aréoinèlre  d 
M.  Baume  pour  les  se!i.  Le  thermomèfre  est 
descendu  à  5  -|-  o,  comme  dans  l'expérience  L 
It  nous  a  paru  cependant  y  avoir  quelques  frac 
lions  de  moins  que  dans  cette  expérience.      . 

Expérience  III.  (même  lerapcrature.)  ' 

On  a  mêlé  ï  once  de  murialede  soude  avec^^ 
onces  de  dissolulinn  de  sulfate  de  soudesat  urée; 
la  température  s'est  élevéeàgdegrés.Aussi-t util 
s'est  déposé  une  grande  quantité  de  cristaux  de 
sulfale  desuude,  dans  lequelîl  restoituu  peu  de 
sel  marin  non  dissous.  Ce  sel  précipité  pesoit  3 
gros  42  grains  :  la  densité  de  la  dissolulion  du 
sulfate  de  soude  ,  dont  on  s'est  sei  vi  dans  celte 
expérience  j  s'est  beaucoup  élevée  par  la  dîssi 
lution  du  set  marin. 


Expérience  IF'.  (  température  7  -|-  o.) 


Une  once  de  sel  marin  avec  4  onces  de  dis 
solution  saturée  de  sulfatede  potasse,  a  produit 
dans  l'instant  un  demi-degié  d'abaissemeutdans 
la  température  du  mélange  ;  mais  bientôt  elle 
s'estrelevée  à  7  ■,,  et  il  s'est  alors  précipitéquel- 


■  D   K      C  H   I   M    I    E.  gt 

qoe»  cristaux  de  sulfate  de  pois  .se,  do  ut  le  poids 
étoit  de  44  grains  :  il  restoit  ua  peu  de  sel  marin 
non  dissons. 

Expérience  V.  (  même  tempéralure.  ) 

Une  once  de  muriàte  de  soude  avec  4  onces 
de  dissolution  saturée  de  sulfate  d'ammoniaque, 
pesant  ats  degrés  â  l'aréomètre  de  M.  Baume, 
cal  fait  înnnter  la  température  à  1 5  degrés  ,  et 
alors  il  s'est  déposé  de  la  dissolutioc  une  grande 
quantité  de  sulfate  d'ammoniaque  :  il  yen  avoit 
I  once  3  gros  ,  après  avoir  été  égontlé  sur  du 
papier  et  s^ché  ;  ensuite  il  y  a  une  décompo- 
sition .*  il  se  forme  et  ît  se  précipite  dans  cette 
cicconstauce  un  sel  triple  que  nous  examinerons 
dans  un  atilre  tems. 

Expérience   Vl.  (  même  températurti)*  *"* 

Une  once  de  muriate  de  soude  mêlée  avec 
quatre  onces  de  dissolution  saturée  de  sulfate 
acide  d'alumine,  donnantydegriisà  l'aiéoniètre 
de  M.  Baumé^  a  fait  descendre  la  température  à 
5  7  -r  o-  U  ne  s'est  point  déposé  de  sullale  d'a- 
luminef  et  il  n'est  resté  que  30  grains  de  sel 
marin. 

Expérience  Vll^  (  même  température.  1 


On  a  mêlé  une  once  de  sel  marin  avec  4 


i 


ga  A  N  If  AL  3s  $     • 

jonces  de  dissolution  saturée  de  snlfate  de  ma^^ 
gnésie;  la  te/npérature  s'est  élevée  de  3.  degré%j[,j 

■ 

il  s'est  dissou!^  7  gros  33  grains  de  sel  marm^r^; 
if  s'est  précipité  5  gros  36  grains  de  sulfate  dflt^ 
magnésie.  .. 


^        4 


s.  m.  / 

Exposé  des  phénomènes  qui  ont  lieu  penda^JHi^^ 
la  dissolutisn  du  sel  marin  da/fS  les  difi^olugg 
tions  des  n  itrates  alcaline,  eu  terreux,      .  ■  ^ 

Expérience  ï^  (températures  ît  o.)     \ 

■  *  .         ■  il 

On  a  mêlé  tiiie  once  de  muriale  de  sonde' 
avec  4  onces  de  dissolution  satirrée  de-  nitre 
donnant  i5  degrésàTaréomètrede  M.  Bâûmé^ 
la  température  du  mélange  n'a- point  chatigé,': 
la  dissolution  n'a  point  déposé  de  nitrate  de 
potasse  ,  quoiqu'il  se  soit  dissous  7  gros  ;  de 
muriate  de  soude. 

Expérience  II.  (  température  idem.  )    ^ 

Une  once  de  muriate  de  soude  avec  4 onces 
de  dissolution  de  nitrate  de  soude  donnant  14 
degrés  ,  ont  fait  élever  le  mercure  dans  le  ther- 
momètre à  i3  -p  G  .  et  il  s'e^t  déposé  i  once 
I  gtos  de  nitrate  de  soude  :  la  dissolution  pe-^ 
soit  alors  à  Taréoniétre  3g  degrés. 


Expérience  111.  (tetnpcrasure7  7 '^  o.) 

'  On  a  mis  dans  4  onces  de  dlEsoltitlon  de 
nïliate  de  baryte  saturée,  loacedesel  maria, 
\b.  température  est  descendue  â  6  -f  o  ;  il  ne 
i'«l  pcim  précipité  de  sel  de  baryte,  et  il  est 
re$lé  ^3  grains  de  murîate  de  soude  qui  ne  se 
«ont  pns  dissous.  Cumme  ïl  n'y  a  pas  eu  de 
amri&te  de  baryte  stparé  par  le  rauriate  de 
coude,  la  liqueur  du  mélange  a  beaucoup  aug< 
meotû  de  pesanteur  spi^cifîque  dans  cette  ez- 
périence,  en  dissolvant  du  sel  marin. 

Expérience  IV.  (  température  8  -~  a.) 

Urm  once  de  sel  maria  a  été  mise  avec  4 
once«  de  dissolution  de  nitrate  de  ehaux  ;  dans 
celte  expérience  la  température  n'a  pas  changé; 
il  n'y  a  point  eu  de  précipitation  ni  de  di^^solu- 
tioB,  le»  malières  sont  restées  en  équilibre. 

Expérience  V.  (température  g -J-  o.  ) 

.On  a  mêlé  i  once  de  sel  marin  avec  quatre 
oac«s  de  dissolution  saturée  de  nitrate  de  ma- 
gnésie qui  donnoit  34  degrés  à  l'aréomètre  ,  il 
i'e«t  produit  environ  un  degré  -  de  chaleur,  et 
il  s'est  déposé  quelques  porlious  de  nitrate  de 
tnagncsie  :  cela  est  remarquable,  car  le  nitrate 
de  magnésie  est  beaucoup  plus  dissoluble  que 
W  tel  marin. 


.<94  Annales  ^ 


S-  VI-  = 

Enoncé  des  phénomènes  qui  ont  lieu  penàuà 
la  combinaison  du  muriate  de  soude  aif&t 
les  dissolutions  des  autres  muriates. 

Expérience  I.  (température  a  x3  -i-  o. )  , 

On  a  mis  i  once  de  sel  marin  en .  pondoi 
dans  une  dissolution  de  muriate  de  potasse ii«^ 
turée  \  le  thermomètre  est  montée  en  un  inttaalq 
à  i8^  o,  et  il  s'est  précipité  beaucoup  de  niQ«^ 
riate  de  potasse  :  la  totalité  du  muriate  de  sondo 
ne  s'est  pas  combinée  à  la  dissolution. 

Expérience  II*  (même  température.) 


-4 


On  a  mêlé  i  once  de  muriate  de  soude  ar^  ' 
fonces  de  dissolution  de  muriate  d'ammonia«^ 
que  ;  la  température  s^'est  aussitôt  élevée  à  17 
I  p ,  et  tout  le  muriate  d^ammoniaque  s'est 
précipité;  le  sel  marin  s'est  dissous^  le  déTelop«  ' 
pemènt  <du  calorique  dans  ces  deux  éxpérlencei  ^ 
étoit  bien  sensible  à  la  main  de  l'obseryateur. . 
Le  thermomètre  n'a  servi  qu'à  établir  plus  exac- 
tement le  rapport  qu'il  y  a  entre  la  quantité 
de  calorique  nécessaire  à  la  dissolution  du  ma- 
riate  de  potasse  <>  du  muriate  d'ammoniaque  j  et  ' 
du  muriate  de  soude. 


I    M    I  E.  qS 

SxpMence  1II.{  même  lempérature.  ) 

Oo  a  mcM  i  once  de  muriale  de  soude  avec 
4ooces  de  dissolution  de  muriale  de  baryte 
saturée  ;  la  température  s'est  élevée  surle- 
ciiainp  à  i6  — [— o  ;  la  liqueur  est  devenue  laî- 
teose  par  la  précipilatîoti  du  muriate  de  baryte 
sa  criiUux  extj-émeraent  fins  :  la  plus  grande 
partie  Ua  sel  marin  s'est  dissoute. 

expérience  IV.  (  même  température. 

Une  once  de  sel  marin  ordinaire  a  été  mêlée 
à  4,  oaces  de  dissolution  de  murïate  de  chaux 
saturée  j  la  température  n'a  pas  sensiblement 
cbangâ  pendant  le  mélange  j  et  le  muriate  de 
sonde  ne  s'est  point  dissous. 


Comparaison  et  résultat  des  faits  que  nous 
avonscxposés  dans  les  para  graphes  précédens. 

Ces  expériences  sur  la  dissolubilité  du  mn- 
TÎatede  soude  dans  les  dissolutions  desditférens 
sulfates  nous  oiTrent  des  pbénomènes  très^in- 
Xéreuam  et  qui  semblent  en  quelque  sorte  op? 
posés  â  ceux  qu'indique  le  raÎHonoement ,  ap- 
puyésur  quelques  faits  anciens.  En  effet  n*étoit- 
l  raisonnable  de  penser  que  de  l'eau  pure 


96  Annales. 

ou  peu  chargée  de  matière  étrangère  seroit  plm 
capable  de  dissoudre  unie  certaine  quantité  dé 
sel ,  que  celle  qui  est  déjà  saturée  d'un  autre  S(iL 
Cependant  on  a  vu  qu'il  n'eu  est  pas  toujoujn 
ainsi ,  et  que  souvent  au  contraire  Teau.  chargée 
d'une  certaine  quanti'é  de  sel  dissout  plus  d^on 
autre  sel  que  Teau  pure.  Telles  sodt  celles  do 
sulfate  de  chaux,  de  sulfate  acide  d'alumine ^ 
de  sulfate  de  potasse,  etc.  Aussi  la  liqueur  qui 
résulte  de  la  combinaison  triple  de  ces  sels,  est» 
elled^une  densité  infinlmentplus  grandeqnek 
dissolution  du  Sel  marin  dans  Teau  pure.On  aa« 
roit  naturellement  pensé,  d'après   Tidée  des 
chimistes  siir  Tattraction  de  l'eau  pour  les  selSj 
que  non-seulement  l'eau  pure  dîssoudroit  plus 
de  sel  que  celle  qui  tient  déjà  en  dissolution 
quelque  matière  saline  ,  et  que  dans  une  disso- 
lution saturée  d'un  sel  il  n'auroit  pu  s'y  dissou- 
dre un  autre  sel ,  sans  que  le  premier  ne  se  fût 
séparé  en  tout.ou  en  pai  tie- 

Ce  phénomène  a  lieu  ,  à  la  vérité  ,  dans 
quelques-unes  de^nos  expériences;  mais  ce  qu'il 
y  a  de  remarquable,  c'est  que  jamais  il  n'ar- 
rive sans  qu'il  se  dégage  du  calorique,  soit  que 
la  quantité  de  sel  qui  se  précipite  soit  plus 
grande,  soit  qu'elle  soit  plus  petite  que  celle 
du  sel  marin. 

Dans  la  dîssoluti.)n  de  sulfate  de  soude  ,    où 

il 


^^m  D  I    i<  u  I  M  I  E.  qj 

^pt'est  llissous  7  gros  de  sel  marin  ,  et  d'où  il 
Dc  s'est  séparé  que  3  gros  de  sulfate  de  soadc, 
la  lempéralure  s'est  élevée  de  a  degrés  ^  — )—  o. 
Cela  fait  voir  que  le  sel  maria  demande  beaa- 
coup  moins  dc  calorirjue  pour  devenir  licjuide 
et  se  combiner  avec  l'eau,  que  le  sulfate  éa 
soude  ,  etc. 

Ces  expériences  font  connoltre  aussi  que  la 
sel  mai  in  à  une  température  de  lo  degrés  est 
plus  dissoluble  que  la  plupart  des  sets  neutres 
flcalias  et  terreux;  il  n'en  est  pas  de  même  à 
aoe  température  plu«  élevée  >  beaucoup  de  ces 
Sels  le  précipitent  de  ses  dissolutions  bouillantes,' 
£d  effet,  si  à  la  lempérature  de  g  à  to  degrés, 
da  ibermomètre  de  Réaumar  ,  le  sel  marin  a 
U  propriété  de  précipiter  quelques  sulfates  de  ' 
leurs  dii^solulions  ,  ainsi  que plusieursautres  sels 
d'on  genre  différeot ,  comme  nous  l'avons  fait' 
connoltre,  il  est  séparé  h  son  tour  de  sou  dtasul-> 
vanl  «  une  température  plus  haute. 

Cette  loi  est  générale  pour  tous  les  sels  qni 
«ont  beaucoup  plus  dissolubles  à  chaud  qu'à 
froid  ;  c'est  pourquoi  dans  le»  raffineries  dc  sal- 
pêtre le  sel  marin  est  séparé  Je  l'eau  pendant' 
rébuHilion  ,  tandis  que  le  nitrate  dc  polasse  y 
teste  toujours  en  dissolution;  mais  si  lorsque 
ïoo  retire  U  dissolution  pour  la  faire  cristalli- 
ser ,  ou  y  met  du  se!  marin  ,  il  s'y  dissoudra, 
à  mesure  que  le  premier  cristallisera.  Cet  elTct 


c)8  Annales 

est  infiniment  mieux  marque  avec  le  sulfate  de 
soude  relativcmenl  au  sel  marin  :  car  si  on  jelie 
clans  une  dissolution  bouillante  de  ce  dernier' 
sel ,  du  sulfate  de  soude,  jusqu'à  ce  qu'il  cesse 
de  se  dissoudre  9  le  sel  marin  s*en  sépare  pres^ 
qu'entièrement  :  à  froi  i ,  le  contraire  arrive | 
comme  nous  Tavons  dit  plus  haut. 

Nous  avons  fait  connoilre  y  M.  Fourcroy  et 
moi  y  dans  un  Mémoire  sur  rincerlilude  de  li 
méthode  employée  pour  essayer  les  salpétiys 
bruis  9  que  les  sels  qui  demandent  beaucoup 
d'eau  pour  cristalliser ,  dé$;agenl  du  calorique 
en  se  dissolvant  dans  Teau  ,  lorsqu'ils  sont  en-- 
tièrement  dépouillés  de  leur  eau  de  cristallisa- 
tion ,  tandis  qu  ils  en  absorbent  quand  ils  sont 
cristallisés  et  combinés  déjà  à  une  certaine  quan- 
tité d*eau  à  l'état  solide.  Cela  prouve  que  la 
quantité  de  calorique ,  qui  se  dégage  de  l'eau 
qui  devient  solide  avec  les  sels  ,  esi  plus  grande 
que  celles  qu'ils  absorbent  ensuite  pour  se  com- 
biner avec  Teau  ^  et  devenir  liquide.  Tous  les 
sels  privés  d'eau  ne  produisent  cependant  pas 
de  calorique  en  se  dissolvant  dans  leau.  Le 
iDuriate  d'ammoniaque  et  le  muriate  desoade 
produisent  au  contraire  du  froid  en  se  combi- 
nant avec  ce  liquide,  mais  beaucoup  moins  que 
^uand  i!s  sont  c.  islallisés  :  c.Ia  tient  à  ce  que 
ces  sels  ne  demandent  que  très-peu  d'eau  pour 
cristalliser. 


n    K      C    U    I    M    I    K.  Ç19 

11  rcsulie  de  toutes  les  expériences  que  nous 
avons  exposccs  dans  les  paragraphes  II  ,  |lf 
«l  IV,  I*.  que  la  plupart  des  dissolutions  saluas 
différens  sulfates,  uitralej  et  rauriatcs  alca- 
is  et  ferreux  sont  décomposés  par  le  murlaie 
[c  soude  ;  a  '.  qu'il  y  a  constamment  dans  ce  cas 
uni;  certaine  qiianlitc  de  chaleur  dégagée;  î".  que 
la  quantité  de  caioiîq'ie  dégagé  est  en  raison 
du  sel  précipité  de  la  dissolution  ;  4°-  S**^  qn*-!' 
ques-uiies  de  cfs  dîssolulionâ  ont  déposé  plus 
tle  leur  sel  qu'e'le  n'ont  dissous  do  murlutc  de 
soude;  cela  s'élève  quelquefois  jusqu'à  la  moitié 
en  sus  ,  souvent  aussi  c'est  le  contraire  ;  5°.  que 
le  s.'I  marin  peut  aus^ï  quelquefois  se  dissoudre 
dans  ciftaiiies  dissolu!  ions  de  sels  sa  tarées  sans  en 
précipiter  de  sel,  soit  en  dégageant  du  calo- 
rique» BOÎt  en  en  absorbant  ou  même  en  ne 
produisant  ni  l'un  ni  l'autre  decesphénomèites  ; 
6°.  que  des  masses  semblables  de  sels  diffrcns 
detiiandenl  desquantilésdecaloriquedifférentes 
pour  se  dissoa:!re  dans  l'eau;  7°.  q  e  Us  sels  n'ont 
pas  ta  même  alTinilé  pour  l'eau  ,  surtout  à  lilem- 
péralure  à  laquelle  nous  avons  opéré;  8**.  qu'jii- 
cune  des  dissolutions  salines  n'est  enliércmcnt 
décomposée  par  leniuriaiede  soiid  ■  j  qm^l!'"  q  iO 
soil  la  quanlilé  qu'on  y  ajoute;  il  resl  '  coas- 
Ummenl  en  dissolution  une  petite  portion  du 
ier  sel  ,  quoique  la  portion  précipitée  con- 
loneuo  peu  Ue  muriale  de  soude;  g^.enfî.i  que 
c  ij 


•'i 

\ 
joo  Annales 

des  dissolutions  salines  devienntnt  spécifique^  m 
ment  plus  pesantes  après  avoir  dissous  le  sel  nue 
rin,  d'autres  plus  légères,  suivant  quelles  ont  ^' 
laissé  déposer  plus  ou  moins  du  premier  sel. 

Nous  terminerons  ce  Mémoire  par  une  ré- 
flexion générale  et  très  -  intéressante  ;  c'est  que  .; 
beaucoup  de  dissolutions  salines  déjà  très-sata-  .; 
rées  ont  la  propriété  de  dissoudre  plus  de  sel  ^i 
marin  que  Teau  distillée  pure,  sans  qu'il  se  pré* 
cipite  du  premier,  et  sans  qu'il  se  dégage  de  ca- 
lorique. Cela  prouve  qu*il  faut  moins  de  calo- 
rique étranger  pour  dissoudre  ce  sel  ;  que  la  dis-   ' 
solution  est  par  conséquent  plus  pesante  qne 
dans  le  cas  où  elle  auroit  été  faite  avec  de  rein 
distillée ,  et  qu'il  y  a  entre  ces  différens  sels  une 
attraction ,  une  tendance  à  la  combinaison  q|it 
favorise  la  dissolution  d'une  plus  grande  qpaa- 
tité  de  muriate  de  soude  que  dans  de  Teaa  dis- 
tillée pure. 

De  ces  expériences  sur  le  passage  des  sels  de 
rétat  liquide  à  Tétat  solide  ,  joinles  à  quelques 
autres  expériences  sur  le  passage  de  ces  mèm.es 
sels  de  l'état  solide  a  1  état  liquide ,  jespère  ob- 
tenir bientôt  un  résultat  satisfaisant  sur  la  quan-  ' 
tué  de  calorique  que  chaque  sel  en  particulier 
absorbe  ou  dégage  pendant  ces  divers  change- 
iDens  d'cUt. 


DE     C  H  I   M  1 


f         qVATRIÈME    MÉMOIRE 
SUR     LE     PHOSPHORE, 

Faisant  suite  aux  Expériences  sur  la  com- 
binaison du  Phosphore  ai-éc  les  substances 
mélalliques  ; 

Par    M.    Pelletier  (i). 

X^oxlQUE  i'ai  publié  la  première  partie  de  moa 
iFtvail  sar  la  combinaison  dit  pliospliore  avccles  J 
mêtaui,  j'aiiDODçai  que  je  m'occupais  des  moyeas  .1 
de  le  combiner  au  plomb  et  à  letaia  daas  des'  ] 
proportions  plus  fraudes  que  je  n'avais  pu  le  j 
Caire  ;  j'y  suis  bdCu  parvenu  ,  mais  cela  n'a  élé' i 
(|u'iprcs  une  longue  suite  d'expériences,  et  après  j 
m'ètre  exercé  et  euliardi  à  manier  le  ptiosphore.  j 
Ces  combinaisons  nouvelles  en  chimie  qui  ontl 
para  long-tems  impraticables,  sur-tout  d'après  F 
les  (eolatives  infructueuses  du  célèbre  Marra ff^X 
seront  ou  ne  peut  plus  faciles  à  faire  f  eu  suivaaC  1 
\c»  procédés  que  je  vais  indiqusr. 

Celui  que  j'ai  déjà  rendu  publie  consisloit  kl 
ibndre  daas  un  creuset  un  mélange  de  parties 


(l)  Extrait    d'un    Mémoire    lu    à   TAcaclémis    tle» 


Giii 


irvA  Annales  ] 

claies  d'acide  phospliorique  vilrcox  d'un  rorf-  \ 
tal  quelconque  exlrénir  menl  divisé,  et  d'un  1 
reizième  de  poudre  de  cîiarbou.  Par  ce  procédé 
l'on  obtient  des  phosphiircs  iiiétaUiquGS  avec 
tous  les  métaux  qui  peuvent  s'unir  nu  ptii>$pbore« 
J'ai  déjà  donné  la  théorie  de  ropéralion  qui  est 
iondée  sur  Taffinité  de  Toxigènc  pi  «s  furie  avec 
*le  charbon  qu'avec  le  phosphore ,  de  manière 
q'i'i  n  traitant  du  charbon  avec  de  Tacidc  phos« 
phorique  vilreux  ,  le  charbon  sVnipare  de  l'oxi- 
jjnèè  de  cet  acid*' ,  el  forme  une  nou  vclb  combi* 
liaison  qui  esl  désignée  sous  le  nom  d'acide  car- 
bonique ,  lequel  se  sépare  à  Télal  de  gaz  ;  reslc 
cnfÎ!»  la  basederacîdepiiO'îphorique^  c'est-à-dire 
le  pho.^phorequf  trouvant  un  métal ,  s  y-  unit  et 
lui  reslc  fixé»  à  moins  que  l'on  n^applique  un 
drgré  de  chaleur  qrii  vienne  à  rompre  la  nou^ 
velle  combinaison. 

J*aî  eu  occasion  de  nVappf^rcevoir  danjïla  saite 
de  mes  expériences  ,  que  les  métaux  qui  s'oxt- 
«lent  facilement ,  jouissent^  comme  le  charbon^ 
cleîa  propriété  d'enlever  l'oxigène  à  l'acide  pi  os- 
phorique.  Cette  observation  m'a  fourni  un  nou- 
veau moyen  de  (siire  des  phosphureç^  en  trai- 
tant ces  métaux  avec  le  verre  phosphorique  par 
la  fusion  ,  sans  aucune  addition;  aussi  ce  pro- 
cédé ne  peut  nullement  être  appliqué  à  l'or  ,  et 
à  l'argtnt ,  et  au  platine. 


^^Ê  D  K      C    U   I    M   I    XT  Io3 

^^w  annoncé  dans  un  de  mes  raéraoïres  ,  que 
^^■unir  dircctemenllepliosphoreaux  métaux, 
^pRoit  que  le  mêlai  TûL  fondu  ou  dans  un 
^ît  d'incandescence  ,  dans  le  moment  où  on 
lai  )oindroi(  le  phosphore.  Je  m'appuyoîs  en 
cela  du  travail  de  Margraff" ^u\  avoît  traité, 
ian«*'jcun  succès,  tous  les  mdlausavecleplios- 
■iMre.  J'ajoutois  alors  que  le  danger  qu'il  y 
^^Bl  à  porter  du  plio^-pliore  sur  uu  mc'tal 
^^Msion  ,  m  avoît  fait  chcrclier  les  moyens  où 
^^Borrois  les  faire  rencontrer  tous  d^'ux  ea 
^^Hl,  Uas  que  l'eusse  à  craindre  te  moindre 
AlDger.  J'ai  eu  dans  mes  essais  les  succès  les 
plus  satisfaisans,  comme  oo  a  pu  le  voir  par 

Iivail  que  j'ai  publie  à  cesujel.  J'ai  cru  devoir 
kriTduî  le  compiêter  en  donnant  quelques- 
ipl'S  dt"  pliosphitres  métalliques  ,  faits  en 
[•m  directement  le  phosphore  à  des  métaux 
%  en  fusion.  Je  vais  rendre  compte  dé  ces 
rieoces  ,  ainsi  que  de  plusieuss  autres  que 
j'ai  mises  en  praliqiif  pour  faire  des /^fiofp/inri^f/ 
dla  serviront  de  suile  r.  celles  que  j'ai  publiées. 
^^■fai  pas  bcsoia  de  recommander  la  plits 
^^Bâe  aitention  en  répétant  cis  procédés  ;  l'on 
latte  bien  qu'il  faut  y  apporter  beaucoup  de 
prodcnce  ;  el  si  Ton  suit  csactemeiit  ceux  que  je 
décrire]  l'oDQ'aura  pas  de  danger  à  craindre. 


Q  Jr 


I04  A  If   N   A    L   E   s 

'  mm 

Addition  au  procédé  pour  la  préparation  ià/ri 

phosphure  rf'or(  i).  ' 


r 


"i 

J'ai  mis  dans  qd  creuset  loo  crains  d'or  ï 
24  karats  9  réduits  en  limaille;  j'ai  échautfe  le    ' 
creuset,  et  lorsque  l'or  m  a  paru  bien   rouge , 
j  y  ai  projette  du  phosphore  hien  essuyé  et  par 
petits  morceaux  (2)  ;  j  ai  continué  à  échautfet 
le  creuset  et.  à  y  projetler  des  petits  âiorceauz 
de  phosphore;  lor  étnnt  entré  eu  fbsion,  j'ai 
encore  continué  à  y  projetter  quelques  petits 
morceaux  de  phosphore  ^  et  j'ai  aussi-lôt  retire 
le  creuset  du  feu.  L'or  avoit  conservé  sa  cou?» 
leur  jaune;  mais  il  se  brisoit  sous  le  marteau^ 
et  il  paroissoit  grenu  dans  sa  cassure  ;   il  avoit 
augmeafé  en  poi«ls,  il  pesoit  104  grains*  Celle 
augmentation  est  due  au  phosphore  qui   reste 
uni  à  ï'or. 


(r)  Voyez  mon  second  Mémoire,  sar  le  pliojsphore^ 
j&nnales  de  Ciiioûe  ,  lome  I,  page  98,  ejafait  par 
M.  BerthoUeL 

(2)  Pour  n'avoir  rien  à  craindre  dans  cette  mUni^ 
pulation  ,  je  coupe  le  pliosphore  par  petits  morceaux 
du  poids  de  4  à  6  grains  ;  je  les  tiens  daus  une  çapsure 
avec  de  Peau ,  et  à  mesure  que  \e  veux  les  projetter 
dans  le  creuset,  je  les  retire  de  l*eau,  je  les  sèche  avec 
du  papier  gris  ,  et  je  Its  prends  avec  des  pinces  longues 
pour  l  •  i-Mrier  dans  le  creuset,  où  je  tiens  le  métal 
foadu  ou  bien  cimiiQ-^  ^^  rouge. 


Te  pbo^p'iore  contcna  < 
]t  phosphure  d'or  f  eu  le  teuant  (juelque  icnis 
1  (usiou. 


Addition  au  procède  du  phoxphiirt-  de  platine. 

Tai  fail  rougir  dans  un  pelil  crenset  de  Heste 
^oo  grains  de  platioc  e'i  grains,  et  slov.  \'y 
i  ti  projelic  quelques  pclils  morceaux  de  ptios- 
I  pbore;  le  pladuc  «.st  entré  aussi  tôt  en  fnsioa. 
Ajraut  retiré  le  creusel  dii  feu  ,  \'y  a!  trouvé 
■oe  suhslaiice  tnétallique  bien  fun  lue^  O'une 
jtrande  dureté,  trcs-aigre  ,  d'un  grain  serré  et 
d'nne  couleur  Iitaoctie  assez  semblable  à  celùJ 
de  l'acier;  elle  éloit  recouverte  d'une  légère  ■ 
couche  vitreuse  très-noire.  Ayant  pesé  le  pla- 
liae  après  la  pliosphoration  ,  il  s'est  trouvé  peser 
354  graios;  ce  qui  donne  18  grains  d'angraea- 
talion  aa  qaiutal. 

En  tenant  \e  phosphure  de  platine  exposé  au 
feo  pendant  Irès-long-lems,  l'on  voit  le  phos-  | 
phore  qTii  vient  brûler  à  la  surface;  le  phline 
ensuite  dépouillé  de  pbosphore  reste  infusible, 
il  est  sous  la   forme  d'une  ma^se  poreuse  qui 
Cit  Irès-raallêablc,  et  qui  est  pénétrée  d'un  pea 
d'acide  phosphorique   vitreux.    Kn   le    passant 
Mos  no  mouton  ,  é'anl  chaulTé  au  rouge  blaiic^ 
l'on  parviîeni  à  en  faire  sortir  le  verre  pliosplio-| 
nqae,  ri  l'on  obtient  un  culot  de  plntine  très-'^ 
'oaiXhhXi.  Cesi  par  ce  procédé  que  )'ai  préparé 


I06  A  ^N   N    A   ti  s    s         '^ 

des  plaleaux  de  balance  et  plusieurs  flaons  c^ii^Xf 
j'ai  fait   fiappcr. 

La  facilité  avec  laquelle  le  phosphore  se  coni;»? 
bine  au  platine,  me  pareil  devoir  -fixer  Taiten-^' 
lion  des  chimistes.  L'aci  ie  phosphorique  vitreux  y 
ne  Taltaqué  point,  il  n\i  d*aclion  que  sur  le  fer  . 
qu'il  contient.  Aussi  celte  observation  m'a  fourni   j 
un  moyen  de  purifier  le  platine  :  j'y  réussis  par* 
faitementen  fondant  un  mélange  dune  partie  de  * 
verre  phosphorique  et  <1e  deux  parties  de  pit-  ' 
line  ;  je  pulvérise  le  produit  de  la  fusion  ,  et  par  ^ 
les  lavages  je  sépare  le  verre  phosphorique  qui 
a  dissous  et  vitrifié  loxiile  de  fer.  Leplaline  reste 
ensuite  très-pur  ^  propre  enfin  à  être  fonda  par 
les  procédés  connus. 

3IargraJJ^y  dans  sa  dissertation  sur  le  platine^ 
rappoilc  Texpéricnce  suivante  : 

ti  J'ai  mêlé  lacide  pur  séparé  du  phosphore 
»  avec  le  plailîic,  une  draclime  de  celle  ci  et 
I»  deux  draclimcs  d'acide,  je  les  ai  unis  ensem- ' 
»  ble  dans  une  relorte  ,  en  y  adaptant  ub  ré- 
Dcipi^nl,  les  joinlurcs  éfant  seulement  bon- 
»  chécs  avec  dîi  papi'^.  Je  fis  dis! Hier  le  liquide 
»  par  degrés,  je  mis  ensuilc  la  retorle  encore 
)i  chaude  sur  des  charbons  ariens  ,  jusqu'à  ce 
w  qti'elle  voulût  commencer  à  fondre  ;  après 
»  quoi  je  l'en  tirai  avec  la  main  gauche  ;  mais 
I»  à  peine  ayois-je  fait  cela  ;  qu'il  parut  un  éclair 


i]arelorle,quî  romplil  I oui  le  v&isseauavec 
icipïeot ,  e(  fu!  d'abord  suivi  il'un  éclat  ve- 
peitt  parlpquil  la  rclorlelcile  chaude  par- 
■e  ma  muin,  et  nia  sauter  au  visage  d'ua 
Iqui  se  leiioilà  ma  droite  ;  Il  fultiit  ca  ra- 
iner les  pitxes  qui  cioieiil  repondues  dans 
I  laboraloirc.  Ju  trouvai  que  la  partie  io- 
leare  de  la  rctorle  étoil  couverle  d'une  ma- 
e  saline  blanche  ;  mais  l'ayant  séparée  toute 
,  tant  avec  le  secours  d;;  l'eau  chaude 
pu  raclant  et  lavant ,  je  Irouvaî  le  platine  , 
,  après  avoir  clé  séché,  se  montra  sans 

>  altération  apri'S  ce  travail  Les  phéuonièaesde 

>  Véclairet  du  fracisquî  vlcuuent  .l'être  rappor- 

■  tes,  liruicnt  sans  doute  leur  origine  d'un  phos- 
m  pV.ore   règéucrc  dune  partie  du    phloglstiqus 

>  du  platine  et  de  l'acide  du  phosphore  qui 
a  fil  son  cfTcl  en  lirnnt  la  rclurle  du  feu  ,  parce 
»  que  l'air  pénétra  djns  les  jointures  des  vais- 
w  seaux  a  disliUer,  qui  n'avoient  été  que  légè- 

>  renient  fermes.  Cela  fait  voir  combien  il  est 
n  aise  de  se  tro'iver  exposé  h  quelqu'accident 
»  ^cheax  dans  de  semblables  expériences  qui 

■  B'onl  pas  encore  clé  tentées.  Oo  ne  sauroît 
»  doaler  qoc  l'acide  du  phospliorc  n'ait  tiré  ici 
nlajMrlie  comlcisliblt;  uécessaire  pour  la  régé- 

^lioD  du  phosphore  ,  dci  particules  du  fer 
nu  dans  le  plali;:c.  » 


iàS  A    N  1^   A   L   E  s 

Je  n^adoplè  point  Texplicatiôti  que  Margi^Jf^ 
donne  de  la  délonafiôn  q;ii  a  eu  lieu  dans  l'eijMfl 
rîepce  qu'il  rapporte  ;  car  ed  supposant  qti'il  ^\ 
eût  eu  du  pbospbore  rcgéncré  par  }es  partiel  ^ 
combustibles  dci  fet  du  platine  >  ce  phôsphort 
régénéré  se  seroit  util  au   platine  >  et  l'àurôitt 
phosphore.  Je  crois  connoltre  la  vraie   catfM 
dé  la  détonation  arrivée  dans  Texpérience  rsp^ 
portée  par  IVfargrafFs  elle  me  pàrolt  absoluiHè^ 
la  même  que  celle  qui  a  manqué  de  tûe  fAiri 
l^erdre  ta  vue  (i).  L'acide  phosphoreux  (|aérôfl 
obtient  de  la  décomposition  du  phosphore  à  Tiir 
libre,  donne  à  la  distillation  du  gaz  hjdrùgène 
phosphore;  ce  gaz  uûî  au  gaz  oxigène^  détonne 
avec  la  plus  grande  force  et  souvent  ou  préside 
toujours  avec  fracture  des  vaisseauit.  L'accident 
qui  m'est  arrivé  en  examinant  cet  air ,  ne  le 
prouve  qiîè  trop. 

Dernièroment  encore  j'avais  dé  Tacide  phos* 
plioVeux  dans  un  mntras  que  je  tenois  à  une 
douce  chaleur  ;  j*en  étois  heureusement  éloigné 
lorsque  tout*à-coup  il  s'y  fit  une  détonation  des 
l^îus'  fortes  ,  qui  occasionna  la  rupture  du  ma- 
tras  y  dont  lès  éclats  furent  lancés  de  tons  les 
côtés  dans  lé  laboratoire 


(i)  Voyez  la  note  inurimée  dan»  les. Annales  de  CUî- 
mie  ,  tome  V|  page  271. 


DE        CHIMIE. 

^rgraff  axciix  trsi[é  le  plalioe  avec  l'acide 
pboreu  x  ;  c'est  cet  acide  qui  a  fourni  du  caz 
O.^èac  phosphore  q<ii ,  dans  sou  union  avec 
onK-qu  dans  la  cornue  ,  a  produit  la  dèto- 
i  cl  l'e'clair  qu'il  a  observes. 
'j'ai  parlB  de  celte  expérience^  c'est  parce 
||«  m'a  paru  liée  au  trayaii  rie  la  pbosphq- 
»  4°  plaline  >  t^'He  m'a  d'3>M'^"i'^  Touroi  l'oc- 
II  de  prévenir  des  cliimistes  des  dangers  aux- 
-qnels  on  s'expose  en  travaitlaot  sur  l'acide  pEios- 
pboreujE. 

^B~  .éâ^Mè^n  ^u  phaspkure.  d'arsent. 


Tai  fait  rougir  dans  un  creuset  aoograinç  d'ar- 
geal  à  12  deniers;  j'y  ai  alors  projette  quelques 
petits  niorceanx  de  pliosphore  ;  l'argent  est  ai^ssi- 
tôt  entré  eu  fusion  ;  j'ai  continué  à  y  proi^tLer 
do  pfaosphore  ,  jusqu'à  ce  que  l'argent  nj'en 
parût  saturé  ;  j'ai  iilors  r.  tiré  le  creuset  du  f<.u  ; 
Targent  y  étoit  va  uns  fonte  belle  et  tranquille. 
JTai  porté  le  creyset  à  q<i  :lquc  dis'ance  du  four- 
neao  f  alîn  que  le  mé'al  fût  plutôt  rL'froidi  ; 
BUM  quellti  fut  ma  surprise  de  voir  sortir  de 
l'argent  au  moment  où  il  cesse  d'être  fluide» 
sne  grande  quantité  dt-  pKosplioie  ,  qui  en  se 
volatilisiiil,  Iiiiiloit  avec  une  grande  vivacité  ; 
Ci  dans  le  même  ïnsoiit  li  surface  du  inctal 
devipi  iQQl«  ip^^mejocui^t  J'f^  9>4^yf  ce  |^é- 


no  Annales  I 

gagement  de  phosphore  dans  mon  deroJer  Mé- 
moire îur  les  phosphures  métalliques,  eo  pai'- 
lant  tle  l'argent  phosphore  qucj■obtenoi^  en  Irai- 
taot  l'argent  en  limaille  avec  de  la  poudre  de 
charbon  et  du  verre  pbosphorique;  mais  ce  phé- 
nomène neni'avoil  point  autant  frappe  qtie  celte 
fois-ci  :  je  l'ai  cru  assez  sîiigu'îer,  pour  devoir 
répéter  l'expérience  plusieurs  fois  ,  el  j'ai  cons- 
tamment observé  qu'il  se  séparoit  de  l'argent 
au  moment  où  il  cessoil  d'être  fluide  ,une  asS"*» 
graud  ■  quantité  île  phosphore  La  conséquence 
que  l'en  tire  ;  c'est  que  le  phosphore  reste  com- 
biné en  plus,  grande  dose  à  de  l'argent  en  fu- 
sion qu'à  de  l'argent  non  futidj.  A  quoi  attri- 
buer ce  phénomène  ?  Le  ca'orique  V  coiilrihue 
cerlaineinent  pour  beaucoup  ;  celle  obscirvuiioa 
au  reste  nous  apprend  que  les  proportions  dans 
les  conibiiiaisous  peuvent  \aritr  in  raison  du 
plus  ou  du  moins  de  calorique  qui  peut  y  être 


L'argent,  après  la  phosphoration  ,  pesoit ., 
étant  nfroidi,  324  graios  ;  cf  qui  donne  la 
grains  d'augmentation  par  loo.  J'ai  en  suSsS  ^ 
dan-i  d'au  très  expériences  .  un^-  :>ugnicnlatJo<)  de 
3o  grains  ou  de  1 5  par  lOo-  L'on  p^ul  évaluer  le 
phospiiore  qui  se  sépare  de  \at'^<  ni  an  moment 
où  il  ce-se  d'être  fliide,  a  environ  3o  grains. 
AiQsi  100  grains  d  argeai  ea  fuâigii  peuvent  rer 


À 


environ  aS  grains  de  phosphore',  land 

llorsqu'il  cesstid'être  fluide  ,  il  u'eii  relient 
uvirou  i5. 

ution  au  procède  du  phosfiJiurc  de  cuivre. 


■)  J'ai  fait  fon'îre  dans  un  creuset  uo  raê- 
aec  de  parlics  égales  (11-  cuivre  en  copeaax 
;  de  verre  p!iosphoii(]iie  j  el  j'ai  obtenu  de 
ccHe  fusion  un  culol  de  cuivre,  dont  la  cou- 
leur n'éloïl  qut^  peu  allérée  ;  le  verre  phospho- 
rique  qui  le  couvroîl  étoit  opaque;  sa  couleur 
ctoil  à-peu-près  celle  de  la  coloplianc. 

Il  réstille  donc  que  l'acllun  du  ciiivr;:  sur   le 
ï«re  pbosplioritjUi^  esl  p-u  considérable,  peul- 
^re-lcvît;i)droil  clltjplusfurle,6i  l'on  emplojoit 
t  plui  divisé- 
\  Après  avoir  fait  rougir  3oo  grains  de 
;  de  cuivre  rouj;e  dans   un  creuset ,  jjr 
eiltc  des  peots  morceaux  Af  pliospliore  , 
I  est  au&st-loL  entrt:  en   fuS'on    J'ai  con- 
ilurer  I 


eprojel 


I  pSosphorp  pou 


ÎTCjet  i  ai  ensuite  relire  le  c 


\\is"\.  du  feu  ;  j'ai  i 


Keaa,par 


'.uàvfiXaphosphiire  de  cuivra 


nt  U  couleur  est  très- blanchi-,  d'uue  grande 


vte;il  pesDÎi  %^5  ; 


Cl-  (]U 


idu  i5  \h 


par   luo 


pA  d«  ta  trombinaison  il  ; 
t  de  cuivre  qui  est  oxidéej  et  qui  forme 


iDHae  une  augmeo- 
Hais ,  comme  dans 


1  une  petite   por- 


117  A  y  ?r  ▲  r.  S  S 

une  légère  /couche  vitreuse  de  couleur  noii 
qui  recouvre  le  pho^phure  de  cuivre ,  je  cr 
avec  M.  Sage ,  qu'il  peul  y  avoir  ao  lîfj 
de  phosphore  dans  un  quiulal  de  phospkun 
cuivre. 


La  suite  au  Numéro  prochain. 


SUITE 

DU  QUATRIEME  MÉMOIRE 

SUR  LE  PHOSPHORE, 

Faisant  suite  aux  expériences  sur  la  com- 
binaison du  phosphore  avec  les  substances 
atitaViques  ; 

Par  M.    Pelletier. 


Addition  au  procédé  du  phoaphure  du  fer, 

(«)i_j'oH  peut  obtenir  du  phosphure  de 
ftr,  en  fondant  un  mêiange  de  parties  égales 
ée  Inmille  de  Ter  et  de  verre  phosphorique. 
Dîna  celle  fusion  une  portion  de  verre  phos- 
phorique abandonne  l'oxigène  gu'il  contient 
à  une  portion  de  fer  ;  alors  à  l'état  de  phos- 
fbare,  U  l'unit  à  l'autre  portion  de  fer  et  de  leur 
unoo  résulte  du  phosphure  de  fer  qui  gagne 
le  fond  du  creuset.  La  portion  de  fer  qui  a  été 
Tome  XII T.  H 


ii4  Annales 

oxidée  par  l'oxigéne  que  le  verre  phosphorîqMI 
lui  R  fourni,  entre  en  vitrification  avec  l'acidi 
phosphorique  non  décomposé,  et  leur  mêlango 
donne  un  verre  noir  qui  a  l'aspect  métallique. 

(b  )  J'ai  aussi  phos^raré  du  fer  en  faisant 
Rougir  de  la  limaille  de  fer  dans  un  creuset  ;  et 
en  y  projeltant  des  petits  morceaux  de  phos- 
phore ,  le  fer  entre  en  fusion  dés  les  premières 
projections  de  phosphore  ;  et  lorsqu'il  en  est 
saturé  ,  il  donne  un  phusphure  qui  est  d'une 
grande  dureté  ,  d'une  couleur  blanche  ,  d'un 
grain  strié ,  et  qui  esl  attirable  à  l'aimant. 

L'on  ne  peut  calculer  la  quantité  de  pbo»< 
phore  que  le  fer  relient  par  ce  moyen  de  plios' 
phoralion,  parce  qu'il  y  a  une  petite  portion  de 
fer  d'oxidée  par  le  peu  d'huraidilé  qne  contient 
le  phosphore,  quelqu'essuyé  qu'il  soit,  et  ce  fer 
oxidé  se  vitriûe  et  produit  une  scorie  noire  qui 
recouvre  le  métal  phosphoré.Cette  scorie  ferru- 
^neuse  attaque  le  creuset  et  le  pénétre.  Ea 
examinant  le  phosphure  de  fer,  j'ai  reconnu 
qu'il  pouvoit  y  avoir  environ  30  liv.  de  phos- 
phore au  quintal. 

reddition  au  phosphure  de  plomb, 

(a)  J'ai  aussi  traité  l'acide  phosphorîque  vi- 
treux avec  le  plomb  :  d'un  mélange  de  4  onces  dtt 
limaille  de  plomb  etde  4  onces  de  verre  phos* 


1 


va     C  n  I  n  I  E.  ii5 

piiorique,j'aî  obtenu  par  la  fusion  on  culot  mé- 
Uftique  du  poids  de  S  onces;  c'étoit  du  phos- 
phure  de  plomb  ;  le  couteau  l'enlamoit ,  mais 
frappé  sur  une  enclume  ,  il  «'est  séparé  par  la- 
mr*  ;  «a  couleur  éfoil  d'un  blanc  argentin  un 
peu  bleuâtre  ,  e(  se  ternit  promptEment  à  l'air. 

Lursque  l'on  examine  ce  phosphure  de 
plomb  au  chalumeau  ,  l'on  voit  brûler  le  phos- 
phore y  et  le  petit  grain  <le  plomb  est  long-tems  à 
wcalriner  entièrement. 

(6)  J'ai  encore  fait  fondre  du  plomb  dans  ud 

creuwt  }  et  lorsqu'il  a  élé  fondu,  j'y  ai  pro- 

'^^îeUè  du  phosphore  ,  jusqu'à  ce  qu'il  m'en  parût 

^^H^uré.II  n'est  pas  facile  <le  jiigerde  l'augnienta- 

^^Hhia  do  poids  duplunib  en  raison  duphosphore 

^^Hnt  lui  reste  combiné ,  parce  qu'il  y  a  une  petite 

^^^■Drliou  de  plomb  ,  qui  est  osidée  ,  et  qui  en  se 

^^^fitrifiant  avec  l'acide pho'tphorique  (provenant 

de  la  combustion  d'un   peu  de  phosphore  )  , 

fait  un  verre  d'un  blanc  laiteux  qui  adhère  au 

creuset. 

Le  phosphure  de  plomb  obtenu  par  ce  procé- 
dé,abandonne  de  même  le  phosphore  qui  lui  est 
«DJ^  lorsqu'un  vient  à  le  fondre  au  chalumeau, 
(e)  J'ai  en  nuire  obtenu  du  phosphure  de 
jt»/omé  d'une  distillation  de  phosphore  faîte  avec 
rorine  évaporée  à  siccité  ,  à  laquelle  j'avoia 
Bjouté  du  muhale  de  plomb ,  comme  les  an- 
Hii 


Il6  A   N  N   A   t   E  K 

ciens -procédés  pour  la  préparation  du  {^h 
phore  l'indiquoient^  Le  phosphure  de  plomb 
se  trouve  dans  le  résidu  de  la  distillation  par 
petits  grains  brillans  ;  on  les  en  sépare  facile- 
ment  par  le  lavage ,  et  on  peut  les  réunir  en- 
suite en  un  seul  culot ,  en  le  fondant  dans  un 
•creuset.  J*ai  cependant  observé  qu'ils  ne  don- 
noient  point  une  belle  fonte  ;  elle  étoit  pâteuse  ; 
et  pendant  la  fusion  il  s'est  séparé  du  phoshore 
qui  vient  brûler  à  la  surface ,  en  répandant  une 
fumée  blanche  qui  est  produite  par  l'acide  phos- 
phorique  volatilisé. 

Le  phosphure  de  ^lomb  obtenu  par  ce  der- 
nier procédé ,  m'a  paru  être  celui  qui  contenoit 
le  plus  de  phosphore  ;  je  crois  qu'il  peut  s'y 
trouver  dans  les  proportions  de  is  à  i5  au  loo. 

Addition  au  procédé  du  phosphure  d'étain. 

J'ai  fait  fondre  dans  un  creuset  un  mélange 
de  six  onces  d'étain  lin  en  limaille  et  de. six 
onces  de  verre  phosphorîque  ;  lorque  la    ma- 
tière a  été  bien  fondue  ^  ce  qui  demande  peu 
de  tems  ,  il  y  a  eu  plusieurs  petits  jets  qui  ont 
.  sorti  du  fonjl  du  creuset  ,  et  qui  s'enflammpient 
^  aussi-tot  qu'ils  avoient  le  contact  de  Tair.  J'ai 
obtenu  ,  par  ce  procédé ,  un  culot  métallique 
^  qui  étoit  du  phosphure  d'étain  ^  du  poids  de  4 
.  onces  ;  il  étoit  recouvert  d'ui^  verre  teint  en  noir. 


VB     CntiiiB. 


ti7 


I/étain  est  celui  des  métaux  qui  m'a  paru 
iToir  le  plus  d'action  sur  l'acide  phosphorique 
Titreux  :  aussi  lui  enlève-t-il  l'oxigènetiu'il con- 
tient ,  avec  la  plus  grande  fucililé.  I)  est  encore 
ties  mélaux  celui  qui  relient  dans  sa  combinai- 
fton  la  plus  grande  quantité  de  phosphore  :  il 
^era  d'après  cela  facile  de  juger  des  phénomè- 
ne» qui  ont  lieu  ,  lorsqu'on  traite  ce  métal  avec 
le  Terre  phosphorique,  une  portion  d'étain  est 
cULÎdée  par  l'oxigène  que  ce  métal  enlève  à 
l'acide  phospliorique  ,  et  dans  cet  état  d'oxide 
il  entre  en  vitrilicatÎLin  avec  une  portion  de 
Terre  phosphorique  non  décomposé  j  l'autre 
portion  d'éluîn  s'unit  dans  le  même  instant  au 
phosphore  qui  a  été  produit  par  le  verre  phos- 
phorique auquel  l'élain  a  enlevé  i'oxigène,  et 
de  lenr  union  résulte  du  phosphure  d'étain. 

Le  phosphure  d'étain  s'entame  aucoutcauj 
étant  frappé  sur  une  enclume,  il  se  laisse  ap- 
plalîr,  mais  il  se  sépare  par  lames;  lorsqu'il  est 
nouvellement  coupé ,  il  est  d'une  couleur  ar- 
gentine j  étant  limé  ,  il  donne  une  limaille  terne 
iqui  ressemhle  à  celle  du  plomb.  Si  l'on  jette 
un  peu  de  celte  limaille  sur  des  charbons  ur- 
étns,  l'on  voit  briiler  le  phosphore  en  répan- 
dant l'odeur  qui  lui  est  particulière  ;  traité  au 
cluhimeau  ,  le  phosphore  brûle  ,  et  le  petit 
h  \xHtA  se  recouvre  d'un  verre  transparent. 
Hiij 


llS  A  N  1Q    A   L  B  s 

(  b  )  J'ai  atis6i  obtenu  du  phospliure  d'étain  ^ 
•oit  en  fondant  un  mélange  de  parties  égales  dô 
de  sel  fusible  d'urine  et  de  limaille  d'étain^soit 
encore  en  fondant  un  mélange  de  limaille  d'é- 
tain  et  du  sel ,  qu'on  obtient  en  combinant  l'a- 
cide phosphoriqueayec  l'ammoniaque.  J'obser* 
rerai  que  l'on  obtient  du  pho^phure  d'étain 
par  ces  deux  procédés ,  en  n'employant  que 
le  degré  du  feu  qui  est  à- peu-près  nécessaire 
pour  fondre  de  l'étain.  La  facilité  avec  laquelle 
le  phosphore  se  produit  en  traitant  le  yerre 
phosphorique  avec  1  elain,  m'a  paru  devoir  mé» 
riter  une  attention  particulière  ;  c'est  ce  qui  m'a 
engagé  à  en  faire  mention. 

Margraff  avoit  fondu  le  sel  fusible  avec  l'é- 
fain.  Voici  ce  qu'il  dit  :  (c  Ayant  traité  4  scrupu** 
3)  les  de  limaille  d'étain  avec  deux  gros  de 
»  sel  fusible  ^  et  ayant  fondu  le  tout  y  j'ai  ob- 
»  tenu  un  régule  du  poids  d'un  gros  et  deux 
D  grains  ;  sa  texture  qui  est  toute  particulière  y 
»  qui  est  toute  feuillée  brillante ,  et  quand  on 
))  la  rompt,-  semblable  au  zinc,  aussi-bien  que 
»  sagrani  fragilité ,  montre  d'abord  qu'il  y  est 
»  arrivé  un  changementremarquable;Ie  régule 
))  mis  sur  des  charbons  ardens  et  embrasés  corn* 
»  mence  par  brûler  et  ensuite  s'enflamme 
D  comme  le  sine  ou  le  phosphore  n» 

Ce  passage  qui  se  trouve  dans  la  dissertation 


DB      CRIV1&  11$ 

de  MargrafT»  ayant  poar  tilro:  DUaertat'ton 
surit  $«1  d'urine,  Tait  voir  que  MargrafTavoit 
fait  du phosphure d'étain.  MargrafTavoit 'aussi 
traité  le  sel  fusible  avec  plusieurs  métaux  ,  et  il 
avoil  observéque  le  sel  fusible  leur  faisoit  éprou- 
yer  nn  changement.  Voici  la  conclusion  qu'il  en 
a  tiré  : 

1.  Je  ne  saurois  décider  quel  est  le  cliange- 
»  ment  réel  que  les  métaux  souffrent  dans  cea 
s  opérations,  et  si  avec  le  tems  l'on  pourra 
»  produire  par  ces  moyens  quelque  chose  de 
-»  plus  considérable  ;  je   laisse  la  chose  \nAé-    , 
u  cifte  ,  enattendant  que  dcsexpériencespous-  ^ 
v  aées  plus  loin  et  incontestables  mènent  à  la.  >' 
»  certitude  h. 

Margrftff ,  comme  on  peut  le  Toir  ,  croyoit  à 
laoombiDBiâon  du  phosphore  avec  les  métaux; 
el  pour  parvenir  à  Je  leur  combiner  ,  il  distilla 
du  phosphore  sur  les  métaux.  J'ai  déjà  dit  en 
quoi  MargrulT «voit manqué  dans  son  travail, et 
c'est  après  l'avoir  connu  ,  que  je  me  suis  tracé 
celui  qu'il  fatloit  suivre  pour  y  réusâîr  ;  et  afin 
de  le  rendre  le  plus  complet ,  j'ai  cm  devoir 
(enter  toutes  les  expériences  j^ue  ;e  rends  au- 
fourd'hui  publiques. 

(  c  )  L'on  obtient  aussi  la  combinaison  de  l'é- 
tiiin  arec  le  phosphore  en  projettant  des  petits 
morceaux  de  phosphore  sur  de  l'étaîn  que  l'on 
H  iv 


130  ANNALES 

tient  en  fusion  dans  un  creuset.  En  phosphorant 
de  cette  dernière  manière  600  grains  d'étain  , 
j'ai  obtenu  un  régule  ciistalisé  extérieureroent 
(  comme  le  régule  d'antimoine  )  d'une  couleur 
blanche  j  il  formoit  un  culot  bombé  dans  le 
fond  du  creuset  :  son  poi<Is  s'est  trouvé  de  67a 
grains;  ce  qui  donne  une  augmentation  de  la 
grains  au  quintal.  Mais  ,  comme  pendant  la 
phosphoration  il  y  a  un  peu  d'étain  qui  est  oxidé, 
et  qui  en  se  vitrifiant ,  etc.  adhère  au  creuset , 
je  crois  que  la  quantité  de  phosphore  qui  reste 
<k>mbinée  a  l'étain ,  est  plus  grande  ;  il  m'a  paru 
qu'il  y  en  avoit  de  i5  à  20  livres  par  quintal  de 
phosphure  d'étain.- 

J'ai  fait  un  mélange  de  parties  égales  de  phos-  - 
phure  d'étain  et  de  muriate  de  mercure  corro- 
sif ;  l'ayant  distillé,  j'ai  eu,  pour  produit,  dn 
muriate  d'étain  fumant ,  du  mercure  coulant  et 
dugaze  hydrogène  phosphore  ,  qui  ,  en  sortant 
la  cornue ,  s'enilammoit  en  produisant  des  dé- 
tonations ;  il  restoit  dans  la  cornue  une  matière 
boursoufQée  qui  paroissoit  avoir  été  en  fusion  ; 
en  ayant  mis  une  petite  quantité  sur  un  charbon 
firdent  ,  elle  a  donné  une  flamme  que  j'ai  re- 
connue pour  celle  du  phosphore.  Je  regarde 
cette  substance  comme  une  combinaison  d'oxide 
d'étain  et  de  phosphore.  Je  ne  fais  qu'indiquer 
celte  expérience^  afin  d'annoncer  quelesoxideia 


,  B  s       C  H  I  M   I  JC.  121 

métalliques  peuvent  •''unir  au  phosphore  ,  de 
même  qu'ils  se  combinent  au  souffre  et  à  Far^ 
senic: 

Je  nie  propose  de  suivre  ces  combinaisons 
dans  one  autre  moment  ;  je  continuerai  ce  Mé- 
moire en  suivant  les  combinaisons  du  phosphore 
avec  les  demi-métaux. 


CINQ  UIEME     MÉMOIRE 
SUR    LE    PHOSPHORE, 

Faisant  suite  aux  combinaisons  du  phos- 
phore avec  les  substances  métalliques  ; 

Par  M,  Pblletier  (a). 


Phoaphoration  du  mercure» 

J^B  mercure  est  une  des  substances  métalli- 
ques qui  m'a  le  plus  occupé  pour  Tunirau  phos- 
phore :  je  vais  rapporter  le  plus  brièvement  pos- 
sible une  partie  des  expériences  que  j'ai  eu  oc* 
casion  de  faire  à  ce  sujet. 

(  a)  J'ai  mis  dans  un  petit  matras  à  moitié  plein 
d'eau  ,  une  demi-once  de  mercure  avec  une 
demi- once  de  phosphore  ;  j'ai  tenu  le  matras 

{a)  Extrait  d^un  Mémoire  lu  à  l'académie  des  sciences. 


129  Annales 

sur  le  baîn  de  sable  d'un  poêle  que  Ton  c]iauf«*4 
foit  tous  les  jours  pendant  près  de  trois  moil,^! 
ayant  soin  d'agiter  le  matras  très-souyebt  ;  lé- 
mercure  et  le  phosphore  n'ont  point  oontradé 
d'union  dans  cette  longue  expérience  ;  le  mer-^ 
cure  gagnoit  la  partie  inférieure  y  et  lephoe*:^ 
phore  la  partie  supérieure ,  et  ils  étoient  Ineit^ 
séparés.  >" 

J'obseryerai  que  la  partie  du  phosphore  qiii  ^ 
toudioit  aui mercure,  ayoit un  aspect  brillant  y-P 
comme  s'il  y  eût  eu  une  adhérence  des  molécu-  '^ 
les  du  mercure  a  celles  du  phosphore  ;  ce  qui'^* 
annonçoit  déjà  une  tendance  à  la  combinaison.  ^ 

(b  )  J'ai  mis  dans  une  petite  cornue  3  gros  "^ 
de  mercure  et  s  gros  de  phosphore  ;  j'ai  prp-  ' 
cédé  ensuite  à  la  distillation  ,  et  je  l'ai  arrêtée  9   '' 
losqu'il  y  a  eu   une  petite  portion  de   phos-    ' 
phore  qui  avoit  distillé  ;  ayant  ensuite  cassé  la 
cornue,  j'y  ai  trouvé  au  fond  le  mercure  tn 
nature  couvert  de  phosphore.  Dans  cette  ezpé-' 
rienceil  n'y  a  point  eu  non  plus  de  combinaison 
de  phosphore  et  du  mercure. 

(  c  )  J'ai  mis  dans  un  matras  2  gros  d'oxide 
rouge  de  mercure  ou  précipité  per  ae  réduit  en 
poudre,  et  2  gros  de  phosphore  j'y  ai  ajouté  un 
peu  d'eau ,  et  j'ai  tenu  ensuite  le  matras  sur 
un  bain  de  sable  chaud  :  j'ai  eu  soin  d'agi- 
ter dé  tems  en  tems  le  matras ,  et  je  l'ai  tenu 


SB      C  H   I   K   I    E.  1S5 

it  trèft-long-lenis  sur  le  bain  de  sable , 
de  mercure  n'a  pas  lardé  à  devenir 
y  et  dans  ret  élat  il  demeuroît  uni 
iphore  :  l'eau  est  devenue  sensiblement 
idi  ,  el  elle  conlenoU  de  l'acide  phosplio- 
[Mànu.  Voici  donc  ce  qui  a  lieu  dans  cette 
ice  :  l'oxigène  ou  l'air  pur  contenu  dans 
da  nercur)  abandonne  ce  métal  pour 
tportsr  «ur  une  portion  de  phosphore ,  qu'il 
Bllge  en  ccide  phosphorique  ;  alors  le  mer- 
ire,  lUpcmillé  d'oxigène,Be  troiive-extrême- 
ntt  divisé,  et  dans  cet  état  il  s'unit  au  phos- 
un,  et  forme  une  combinaison  particulière 
W  laquelle  le  phosphore  domine  ;  ce  pro- 
Bt  M  ramollit  dans  l'eau  bouillante  ,  et  il 
oonsistsnce ,  lorsque  l'eau  cesse  d'être 
khaode. 

ce  mercure  phosphore  dans  un  petit 
wuetdepeaude  chamois^  je  l'ai  tenu  dans  de 
l'tiQ  bouîllsole,  et  alors  je  l'ai  foiblement  ex- 
friroé;  il  en  est  sorti  un  peu  de  phosphore  trés- 
bamparent:  ce  qui  a  resté  dans  le  nouet  cloit 
doBiercure  phosphore  qui  ctoit  d'une  consis- 
tetcc  suez  furie  ,  d'une  couleur  nuire ,  se  cou- 
pint  aacootesu  ;  en  l'examinant  on  voyoit  qu'il 
BMlenoil  des  petites  niulécules  de  mercure  qui 
>  paroifomenl  pas  bien  combinées. 
Ce  |ib(Mpfaure  de  mercure  exposé  à  un  air 


1S4  A  N  N  Al  L  E  s 

sec ,  y  répand  des  vapeurs  blanches  qui  ont 
deur  du  phosphore. 

(d)  L'oxide  de  mercure  préparé  par  Pi 
nitrique  ou  précipité  rouge,  traité  de  Im  m 
manière  avec  le  phosphore ,  donne  un  rési 
semblable  y  et  Ton  observe  les  mêmes 
mènes. 

(  e)  J'ai  encore  traité  une  demi-onoede: 
cure  extrêmement  divisé  (  i  )  avec  une 
once  de  phosphore.  J'ai  eu  soin  de  mettra 
deux  sulv>tances  dans  un  matras  a  moitié  fi 
d'eau  ;  je  l 'ai  tenu  sur  un  bain  de  sable  ; 
agité  de  tems  en  temsle  matras  ;  le  mercure  9  ^ 
raison  de  sa  division  y  s'est  uni  au  phospore  y'P 
a  formé  Awphosphure  de  mercure^  J-i 

Si  l'on  soumet  [à  la  distillation  le  phosplmpd 
de  mercure  y  la  combinaison  est  rompue.  lai 
phosphore  passe  le  premier ,  ensuite  le  mercurej 
et  onles  trouve  tous  les  deux  dans  le  rédpieol^ 
bien  séparés  l'un  del'autie. 

Phosphoraiion  du  zinc. 

{a)  J'ai  mis  dans  une  cornue  de  grès  deui 
gros  de  zinc  réduit  en  limaille  y  et  un  gros  d( 

(1  )  J^obtie  ns  ce  mercure  divisé  >  en  procédant  à  la  di» 
tïllation  du  muriatede  mercure  corrosif  et  delalîaiailh 
de  fer ,  et  se  servant  de  vaisseaux  tressé  vases  pour  récF 
piens. 


D   E      C   H   I   H   1   E.  IsS 

}  j'ai  ensuire  procédé  à  la  di.<tilIaUon, 
))r  atlaplù  un  récipient  au  bec  de  la 
'aï  eu  pour  produit  un  peu  de   phos- 
,  el  dans  te  col  de  la  cornue  j'ai  trouvé, 
sJDC  80U8  forme  métallit]ue  ,  a",  une  su- 
Dn  d'une  effloiescence  rouge,    5*.  de 
de  âne  sous  l'élat  des   fleurs  blanches, 
le  nblimalion  en  aiguilles  ayant  un  coup- 
métallique  un  peu  bleuûire  et  irisé  j  il 
laos  la  coinue  une  matière  noiriitTe  res- 
lant  à  une  scorie.  Je  regarde  l'efllorescen- 
geâtre,  ainsi  que  la  sublimalion    en  ai- 
que  j'ai  obtenue  dans  cille  dialillalion  , 
le   de    l'oxide  de    zînu  piiosplioré.  Lors- 
parlé  de  la  pliosphoralionde  Tétain  ,i'ai 
BKDlion  de  l'union  des  oxides  métalliques 
c  Je  phosphore.  Le  sine  en  fournit  encore 
exemple  que  j'ai  cru  devoir  citer,  ayant  A 
remarquer  que  respèt-ede  combinaisonde 
ttde  pho»phor«  dont  MnrgraŒa  fuit  nien- 
ilion,  n'est  qu'une  combinaison  de  l'oxide 
ii  ce  métal  avec  le  phosphore.  Voici  que  Mar- 
grajfa  écrit  «  ce  sujet  : 

•  Ayant  pris  unerirachme  de  zinc  et  aulant  (I« 
»  phosphore,  je  dislilai  ce  mélange  ,  sons  qu'il 
t>  partit  d'abord  d'altération particulicredans le 
B  unc,Kice  n't  stquîl  .sesublima  une  petite  quaii- 
t  litc  de  fleurs  d'un  jaune  couleur  d'orange  ; 


196  A  H  N  A  L  B  8 

»  mais,  après  avoir  xnélé  encore  nne  foii  faîf 
».  phosphore  qui  avoit  distillé  avec  le  résida  ^r:^ 
»  et  réitéré  la  distillation  à  laquelle  je  doniMl^* 
»  &  la  fin  ^  un  feu  véhément  ,  alors  la  plmy 
D  grande  partie  du  zinc  fut  sublimée  sooê  la  -' 
D  forme  de  fleurs  trés^égères  y  pointues ,  d'os 
V  jaune  tirant  sur  le  rouge  :  j'ai  rais  une  partie 
»  de  ces  fleurs  dans  un  petit  iesi  d  rôtir  que  je 
»  posai  sous  une  mouffle  ardente  ,  et  auMi4Al  ■ 
»  non-seulementelles  s'allumèrent,  mais  se  fÏNi*  ^ 
»  dirent  en  un  verre  blanc  transparent  qui  pa« 
»  roiâsoit  semblable  au  verre  de  borax  »• 

J'ai  cru ,  d'après  l'indication  de  Margrajf^ 
devoir  redistiller  le  phosphore  obtenu  d'une 
première  distillation  du  mélange  du  sine  et  de 
phosphore  sur  le  résidu  qui  reste  dans  la  cw- 
nue  (  qui  est  du  zinc  en  partie  oxidé  ) ,  et  j'ai 
obtenu  le  produit  annoncé  par  Margraffj  que 
je  regarde  comme  un  oxide  de  zinc  phosphore. 
L'on  sait  que  le  zinc  s'oxide  avec  une  très- 
grande  facilité  ;  et  dans  l'expérienceque  je  rap- 
porte ,  c'est-à-dire  ,  dans  les  deux  distillations 
retirées  du  phosphore  sur  le  zinc,  il  y  a  une 
certaine  quantité  d'eau  que  l'on  porte  forcé- 
ment avec  le  phosphore  sur  le  zinc  ;  et  «rest 
particulièrement  cette  eau  qui  facilite  i'oxidation 
du  zinc  qui ,  ainsi  oxidé  ^  se  volatilise  et  s'unit 
au  phosphore  qu'il  rencontre  sous  l'état  de  la 


B    E      C    H    I    M    I    E.  1S7 

I  grande  division  ,  puisqu'il  est  en  vapeurs. 

(à)  Ayant  disiiilé  à  l'appareil  pneumato  chi- 
injque  un  mélange  d'une  once  de  zinc  en  H- 
nuille  tl  d'une  once  de  verre  pliosphorique , 
j'ai  ru  ,  pour  produit ,  du  gaz  hydrogène  mêlé 
d'air  fixe  }  il  s'est  sublimé  dans  le  loI  delà  cor- 
oae  un  peu  de  zinc  en  nature.  Le  résidu  de 
celtedîfrtillalîon  offroit  iinesnbslance spongieuse 
,  ooire  el  brillante  ,  qui  éloit  recouverte  d'une 
»péce  de  sulilimalioii  en  aigtiilles  d'un  blanc 
Argentin,  que  je  regarde  encore  comme  de 
pDside  de  zinc  phosphore. 

Ces  aiguilles  ,  mises  à  la  tlamme  d'une  bou- 
gie, brûlent  avec  décrépitation,  et  l'odeur  et 
In  llaiiinie  qu'elles  donnent  dans  leur  combus- 
tion funt  Toir  que  le  phosphore  entre  dans 
leur  composition  :  si  elles  sont  essayées  au  cha- 
lumeau iUT  un  charbon,  elles  brûlent  de  même, 
ellaî»."enlun  petit  globule  vitreux. 

(  c  )  J'ai  encore  soumis  à  la  distillation  un  mé- 
Isnge  d'une  once  de  zinc  limé,  d'une  once  de 
Terre  phoephorîque ,  el  d'un  gros  de  poudre 
docharboRi  it  sVst  sublimé  du  zinc  très-mal- 
léable j  le  résidu  avoit  une  apparence  pulvé- 
nilente  ,  noire  ,  irés-brillante;  examiné  à  la  lou- 
pe ,  l'on  y  dislinguoit  des  petits  grains  métalli- 
ques, qui  étoient  du  pliosphurede  zinc. 

En  lea  essayant  au  chalumeau  ,  ils  brûlent 


is8  Annales 

avec  le  caractère  propre  au  cinc ,  mais  ansn  en  « 
répandant  Todeur  particulière  au  phosphore. 

J'ai  encore  soumis  au  feu,  dans  un  creuset, 
un  pareil  mélange  d'une  once  de  zinc  en  li- 
maille, d'une  once  de  verre  phosphorique,  d'un 
gros  de  poudre  de  charbon  :  en  chauffant  for- 
tement le  creuset,  il  en  est  sorti  beaucoup  de 
vapeurs  qui  brûloient  au  contact  de  l'air ,  en 
donnant  une  flamme  d'un  jaune  verdâtre;  la 
matière  restante  étoit  pulvérulente  ,  de  couleur 
noirâtre;  Ton  y  distinguoit  quelques  petits  points  * 
métalliques  qui  éloient  du jp/fo^p/iar^  de  zinc  ^ 
mais  il  paroît  que  l'action  du  feu  volatilise  la 
plus  grande  portion  du  phospliore. 

(  d  )  J'ai  aussi  soumis  à  la  distillation,  en  me 
servant  d'une  petite  cornue  de  grès,  un  mé- 
lange d'une  once  et  demie  d'oxide  de  sine  ou 
de  fleurs  de  zinc  ,  d'un  once  et  demie  de  verre 
phosphorique  et  de  deux  gros  de  poudre  de 
charbon  :  ayant  fortement  chauffé  la  cornue  , 
il  est  sublime  dans  le  col  une  substance  mé- 
tallique d'un  blanc  argentin,  d'une  cassure  vi- 
tireuse  ressemblant  assez  au  crocus  d'antimoi^ 
ne.  3e  regarde  ce  sublimé  comme  de  l'oxide  de 
zinc  phosphore ,  essayé  au  chalumeau ,  l'on  voit 
brûler  le  phosphore ,  et  il  reste  un  petit  globule 
vitreux  qui  paroit  très-transparent ,  tant  qu'il 
est  en  fusion ,  mais  qui  devient  opaque  par  le 

refroidissement 


heChiuiil  iig 

riA«ùlissenif^nt.  Sje  na'tàu  de  cette  distiltaUon 
6oii  iréft-putvemlfDi,  «t  l'on  y  dUtinguoiltlc 
pWls  potms  briltans,  Icjui  i^ioieot  du  phosjWiure 
dechaut.  ' 

-  t/n  autre  mélan;^  foh  «vec  une  once  de 
pnfcipité  (da  vitriol  de  zinc  par  l'alcali),  une 
once  de  Terre  pliosphorique  et  deux  gros  d« 
foudre  de  charlion  >  ayant  etc  soumis  a  la  dis- 
tillation dans  une  cornue  de  grès ,  n'a  potitt . 
donne  de  sublime;  mais  le  rcKÎdu  contenoit  en 
^inde  quantité  de  petits  {ijrains  m^talliquet 
peu  malléables  :  c'ctoit  du  phosphurc  de  zinc. 

(o)  J'ai  encore  tente'  k  phosphoraiion  du 
liac,  en  projettant  du  phosphore  sur  dli  Einc 
CD  fusioD  ;  i'ai  donc  fait  rougir  dans  un  creuset 
600  grains  de  zînc  coupe'  par  petits  moi'ceaux  , 
ei  easuïtc  j'y  ai  prtijetic  du  pbospliore  bien 
tauyé.  :  le  nnc  est  entre  en  fusion  (  j'ai  conii- 
n»^  à  y  jti-ojeitev  du  phosphore  et  en  m^me, 
imis  de  petits  iiiorcenux  de  rcsme,  afin  d'em-' 
pocher  4'«/xklation  du  une;  ayant  cnsuitcrctii'é 
le  creuACC  du  leu  ,  j'y  ai  trouve'  une  ^ubstaucOf 
métallique  qui  i^ioii  du  phosphore  de  zinc  :  sa 
'<  .1  l'U  blanche  ,  mais  moins  brillante  que 
i  ^àoe;  elle  est  plutôt  plombée.  Lors- 
I  .iiielephoEphuredeEinc,  ou  Lien  lors- 

i]u'on  le  frappe  avec  un  marteau  sur  une  en- 
clume ,    il  répand  une  odeur  analogue  k  cclla 


Tome  XUJ. 


I 


l5o  A   IV   If   A   L  E  s 

du  phosphore  ;  il  s'ëtend  aussi  un  peu  sous  le 
tnaiteau. 

Essaye  au  chalumeau,  il  brûle  comme  le linc y 
mais  on  reconnoit  facilement  que  la  flainmft 
qu'il  donne  diffère  un  peu  de  celle  du  sine; 
il  fournit  aussi  moins  d'oxide  de  âne ,  et  il  laisse 
pour  résidu  un  corps  spongieux. 

L'on  trouTera  peu^étre  que  je  me  suis  tn^ 
ëtoidu  sur  la  phosphoration  du  zinc  j  {'obsep- 
verai  que  j'ai  cru  ces  détails  nécessaires  ^  afia 
de  bien  faire  connoîtrc  les  différences  qui  te 
trouvent  entre  les  combinaisons  du  phosphore  y 
soit  avec  le  zinc  ,  soit  avec  ce  même  niétal  ré- 
duit à  l'état  d'oxide» 

Phosplioration  du  bismuth. 

Le  bismuth  m'a  paru  avoir  peu  d'affinitéavec 
le  phosphore;  j'ai  cru  même  pendant  loi^-cems 
que  ce  métal  se  ref usoit  à  ce  genre  de  conk* 
binaison  :  je  l'ai  tentée  de  diverses  manières  et 
toujours  avec  très-peu  de  succès ,  comme  on. 
pourra  le  juger  par  le  deuil  des  expériences 
suivantes. 

(a)  J'ai  fondu  dans  un  creuset  fui  méUnge 
de  deux  onces  de  verre  phosphorique,  de  detaX' 
gros  de  charbon  en  poudre  et  de  deux  onces 
de  bismuth  ;  le  tout  en  poudre.  Pendant  laiu- 
sioui  il  s'est  dégagé  beaucoup  de  vapeurs  de. 


D  B     C  n  I  M  I  E.  l5l 

pliosphore  ;  apm  retira  le  creuset  du  feu ,  j'y 
■i  trouve  le  bùtnulh  bien  fondu  et  occupaDt 
Uptrtic  infcrieureda  creuset;  U  litoit  recouvert 
âwa  verre  à  demi-transparent ,  un  peu  laiteux. 
Ayaatexaniioé ce  bismuth  ,  j'ai  observé  qu'i 
l'tfpcct  il  ae  tlifftf  roit  point  scnsibleiueni  dubis- 
muth  ordioaire,  il  en  avoit  la  couleur  ot  la  cas- 
rare;  essayé  au  dialumeau,  il  donne,  au  mo- 
ment où  il  «ntrc  en  fusion  une  petite  flamme 
verte  ;  du  reste  il  s'y  comporte  comme  le  bis- 
math  ordinaire. 

(6)  J'ai  fait  un  mélange  de  deux  onces  de 
biooaih  et  de  deux  onces  de  verre  pbospbo- 
tique;  ayant  proce'dé  à  la  fusion,  j'ai  obtenu 
nu  cidoi  de  bismuth  absolument  semblable  à 
«lui  de  l'expérience  précédente;  le  verre  phos- 
phorit^Qe  qui  le  recouvroit  avoit  perdu  de  sa. 
transparence;  il  ctoït  assez  semblable àfacott- 
leur  du  jade. 

(c)  J'ai  encore  tente  la  phosphoration  du 
btsmutli  en  fondant  un  mélange  d'une  once 
d'oxide  de  bt&muth,  d'une  once  et  demie  de 
verre  pbosphortquc,  et  de  deux  gros  de  poudre 
dediarbon:  Icbismutliqucj'ai  obtenu  de  cette  . 
rédaciîoD  ne  m'a  point  paru  plus  pbosphorëquQ 
I  exp<frit'ni;cs  précédentes. 
ù  aussi tcnlelaphosplioration directe 
Dlh  j  j'ai  fait  foudre  dans  un  creuset 


iSi  A  N   N   A  L  B  9 

609  grains  de  ce  demi-métal  :  et  lorsqu'il  a  éié 
fondu  f  j'y  ai  projette ,  par  parties  ,    de   petits 
morceaux  dé  phoiiphore  ;  ayant  ensuite  retiré 
le  creuset  du  feu ,  j'ai  examiné  le  bbmuth<fue. 
j'ai  trouvé  très-adhérent  au  fond  du  creuset: 
sa  cassure  étoit  celledu  bismuth;  auchalumeau^ . 
il  a  donné  une  très-petite  flamme  verte  au  mo« 
ment  où  ilaUoit  entrer  en  Cuaiôn;  exposé  quelque 
tems  à  l'air  y.  il.prend  une  couleur  irrisée;  si  on 
le  lime  et  si  on  jette  la  limaille  sur  un  charbon  ' 
bien  allumé ,  Ton  voit  qu'il  se  dégage  de  petites 
flammes  verdâtrcs  qui  dût  l'odeur  de  pfaoi-* 
phorç.  Je  dois  avenir  que  pour  liieb  observer  ce 
phénomènép  ij  faut  être  dans  un  endroit  ohscurJ  : 
.  L'ba  ijtigera  ^.  .d'après  èe  c}ue  :je  viens  dé  irapn  7 
porter  sur  la  phosphoraiion  du  bismuth  9  que  ce 
demt*mé(!al  retient  peu. de  phosphore  :  je  n'en  ; 
évalue  point  la  proportion  à  plus  de  4  H^ks 
pour  100.  :  ! 


•  t  •  ^  I 


:  » 

PhospJioraùion  de  Vantimoine. 

'  {à)  Un  mélange  d'une  once  de  ^^ule  d'ail-^' 
thnoine ,  d'une  once  de  verre  phosphoriquef  et  ^ 
d'un  gros  de  poudre  de  charbon /foùhiit'ntâr 
la  fusion  ù^e  substance  métalliliue  ^blanche;  Û*  ' 
gile,  ayant  une  cassure  buiièlleuse,  mais  à  pê-  ' 
titès  facettes  qui  paroissent  cubiques  :  c'est'de 
Taniimoine  phosphore, 

Sironenmet  un  peiiimorceausurun  charbon 


DE       CniMTE.  l3? 

il  se  fond  et  donne  an  momeni 
1  ftutoQ  une  petite  flamme  verte;  il  con^ 
be  emnite  à  »e  volatiliser  sous  la  forme  Je 
leurs  blanches. 

(A)  En  procédant  à  la  fusion  d'un  mélange 
àc  parties  égales  de  verre  pLosphoriipie  et  de 
t^'j^ulc  d'antimoine,  l'on  obtient  aussi  une  subs- 
lanct;  [nL'tulli(|ue  à  pctittis  facettes,  telles  que 
teih»  que  je  viens  de  Récrire ,  qui  est  de  même 
du  phospiiure  d'antimoine- 

(c)  Enprojottanvdu  phosphore  sur  du  ré- 
gule (i'aniiuioine  tenu  en  fusion  dans  un  creu- 
let,  l'on  parvient  à  unir  à  ce  méial  du  phos- 
phore, Cl  l' antimoine  phosphore  par  ce  der- 
H    j|ier. proctide  est  absolument  semblable  à  celui 
■^■^  l'on  oLiîeni  par  ceux  dont  je  viens  de 
^^^Her.  11  faut  avoir  attention  de  retirer  du  feu 
^^iFcreusel  aussitôt  les  dernières  projections 
au  phosphore  :  sins  cette  précaution  presque 
4^t  le  phosphore  se  voUtiliseroii. 

L'oo  a  dt\  observer  dans  la  phosphoration 

R.pluStcurs  métaux,  particulièrement  de  l'é- 

p,  du  cuivre,  du  platine,  etc.  que  le  pho&- 

!,  en  s'y  unissant,  donnoil  des  produits  qui 

jbieiU  quelques  analogies  (quant  aux  appa^ 

rences  extérieures  )  avec  ceux  que  l'arsenic  noua 

donne  lorsqu'il  est  uni  k  ces  mêmes  métaux. 

L'aDtimotDC  nous  ft^urnit  encore  un  exemple 


j34  Annales 

d'un  phénomène  semblable  :  Ton  sait  que  Far* 
oenic  uni  à  ce  métal  nous  donne  une  substance 
métallique  à  facettes ,  comme  nous  l'aTOiis 
obsenré  dans  l'antimoine  phosphore. 

Phosphoration  du  cobàU. 

(â)  J'ai  fait  fondre  un  mélange  d'une  once 
de  verre  phosphorique ,  d'un  grot  de  poudre 
de  charbon  et  d'une  once  de  r^ule  de  cobalt 
en  poudre  ;  le  produit  de  cette  fusion  a  été  un 
culot  de  cobalt  phosphore  recouvert  d'un  verre 
d'un  très4>eau  bleu. 

(3)  J'ai  mis  dans  un  creuset  3oo  grains  de 
régule  de  cobalt  réduit  en  petits  morceaux; 
l'ayant  fait  rougir,  j'y  ai  projette  de  petks 
morceaux  de  phosphore;  le  cobalt  est  aussitôt 
entré  en  fusion:  j'ai  continué  à  y  projetter  du 
phosphore,  jusqu'à  ce  que  le  cobalt  m'en  pa- 
rût saturé.  Dans  cette  phosphoration  le  cobalt 
augmente  de  plus  de  lao  grains ,  quoiqu'il  y  en 
ait  une  petite  portion  qui  se  trouve  oxidée, 
et  qui  forme  au-dessus  du  culot  une  petite 
couché  d'une  couleur  rose  violet. 

Le  cobalt  phosphore  par  ces  deux  procédai 
a  la  même  apparence  extérieure;  il  diffère  du 
régide  de  cobalt  ordinaire  par  sa  couleur,  qui 
est  blanche  et  plus  bleu&tre;  il  est,  comme  le 
r^ule  de  cobalt,  fragile ,  et  dans  sa  cassure  on 


D  1    Chimie. 


135 


^iperçoit  nne  teodance  à  prendre  une  forme 
crisuiline  en  aiguilles. 

I*e  cobalt  phosphore'  exposé  à  l'air  y  perd 
*0d  e'ckt  mèullique. 

£»»yë  au  chalumeau  et  tenu  quelque  tenu 
en  fuMon>  l'on  voit  le'  phosphore,  qui  se  dc- 
gap  da  petit  culot  métallique,  venir  brûlera 
la  surface  ;  tJ  reste  ensuite  un  petit  globule  vi- 
trtu  d'un  bleu  fonc<5. 

Pîiosphoration  A»  nikel. 

Le  niiel  s'untt  avec  une  grande  facilité  an 
phosphore,  et  il  en  retient  dans  sa  combinaison 
tinea9se7.grandcquântilé.L'onpeutphosphorer 
ce  métal,  snit  en  fondant  un  mélange  de  verre 
^^^Dipkorîquc,  de  régulede  nikelet  de  charbon, 
^^B  encore  en  prajetunt  du  phosphore  sur  au. 
^^HidfODda.  Voici  les  eipériences  que  j'ai  faites  : 
'     i".  J'ai  fait  un  mélange  d'une  once  de  verre 
phosphorique,  d'un  gros  de  poudre  de  char- 
bon et  d'une  once  de  régale  de  nikel  (  que 
i'avoid   extrait  d'une   mine  de  métal   venant 
des  P;fréDée$);  et  de  la  fusion  de  ce  mélange 
î'ù  obtenu  du  nikel  phosphore',  dont  le  poids 
a'est  Irouvô  d'une  once  4^  grains.  Ce  phoS' 
!  e'ioit  recouvert  d'un  verre  légèrement 
ai  en  bleu,  couleur  que  j'attribue  k  un  peu 
lll  qui  se  trouve  toujours  accompagner 
I  iv 


l36  A  N   N   A  L  £   8 

ce  demi-^nëtal.  Lej/hosp/iure  de  nikels>hhènu 

*  'm 

par  ce  procédé  étoit  d'une  couleur  plus  bhnbfae 
que  celle  du  régule  de  nikel  ;  â  ;avott  anssiune 
cassure  dans  laquelle  on  difitin^oit  ûÂ  assem- 
blage de  prismes  très-déliés;  ce  que  rbn.noame 
'  apparence  aiguillée.'  '  •  •  •' 

Tài  fait  aussi  rougir  dans  un  cnettset  600 
graKDsldû  inéme  régulé  de  nikel;  J'y  ai  ensmie 
projette  du  phosphore  ^  jusqu'il  ce  qu'il  xn'^ 
parût  saturé.  Dans  cette  phosphoration  le  ni"> 
kel  a  augmenté  dé  *  1 30  grains;  ce  qui  fait  30 
par  roo  :  aussi  s'esi  ii^rouyé  d'une  qoulAUir.plus 
manche,  que  le  n^i^el  phosphore  par  le  premior 
.procédé.  J'ai  aussi  ojbseryé^  dans  la  phosphora* 
tioq  du  nikfiky  que. ce  métal  phosphore ,  en  se 
refroidissant,  abandonne  une  petite  portion xie 
phosphore,  comme  je  l'ai  fait  remarquer:  en 
.  parlant  de  l'argent.  Ix>rsqu'on  essaye  au  chahi*» 
meau  le  pho^pbure  de  nik^lf  l'on  voit  brâler 
le  pbosphoire  à  mesure  que  Iq  métal  o&t  calciné^ 

Phàsphoratîoh  du  sp^issm 

f  ...  ■         ■  ■ 

I  Je  Qu'insisterai  guère  sur  k  phosphoration  dia 
apei$s  ^  j&ubsJtance  métallique  que  Ton  obdent 
dans  laikhrication  4u  saffre,  et  que  les  chimistef 
regardent  icomme  .vnialliage-  de  ptusieuis  mé- 
taux daxis  lequel  le  BÎjkel  est  dominant  >  «nssi 
ai*}9  obeervé  dana  jla  phosphoration  de  ce  cni-^ 


DE     Chimie.  157 

il  les  mêmes  phénomène»  ijueilans  laphos- 
praitoa  tlu  nikel;  et  eu  le  comparant,  lori>- 
]lcÊtp\iosphoré,aup/u>sp/utredenikt^J,\'on 
0  peut  les  (iLitinguer. 

Phosjjfioration  du  molybdène ,  du  tungstène 
et  du  PVotfram.    ■ 

I  rareté  de  ces  substances  et  la  difficulté 
pies  r^uire  m'ont  empêche' de  faire  des  es- 
nce»  en  grand  sur  la  phos^iho ration  de  ces 
tiz;  les  essais  néanmoins  que  j'ai  faits  m'ont 
B  à  mdinc  d'observer, 
0>  Qu'il  y  avoit  un  très-grand  rapport  entre 
I  régules  retires  de  ces  trois  substances  ; 
I*.  Qtie  le  phosphore  poiivoit  leur  être  uni 
r  les  procèdes  que  j'ai  suivis  dans  la  pbos- 
phoration  des  me'taur. 

Photphoration  du  manganèse. 

e  phosphore  se  combine  très-bien  avec  le 

pknèse.  J'indiquerai  dans  un  autre  Mi'moire 

>  procÀles  que  j'ai  suivis  pour  obtenir  le  ré- 

1  du  manganèse  que  j'ai  soumis  à  la  pbos> 

ration.  Je  dois  cependant  avertir  que  plu* 

sde  CCS  régules  tomboicnt  en efflorescence 

t  l'air  tandis  qnc  d'autres  s'y  sont  conserves 

KVecltrurbrillani  mélallique;  les  uns  elles  autres 

t  évà  réduits  de  la  même  manière  ù  ua 


i58  Â  iff  fr  A  t  E  s 

feu  à-peu-pres  égsl  et  avec  les  mêmes  substances: 

àquoi  tiennent  donc  ces  diverses  propriétés  2^ 

Pour  phosphorer  le  manganèse  y  j'ai  fidt  fon- 
dre un  mélange  de  5oo  grains  de  verre  phos- 
phorique  et  4  grains  de  poudre  de  charbon  |  et 
de  3oo  grains  de  rëgule  dé  manganèse^  qui  ne 
tomboit  pas'  en  efflorescence  à  Tair  :  le  tout 
ayant  été  bien  fondu ,  j'ai  obtenu  une  subi- 
lance  métallique  qui  étoit  du  manganèse  phos- 
phore :  il  s'est  conservé  à  Fair  sans  s'efflea- 
rir  ;  il  est  fragile  y  d'une  couleur  blanche ,  d'une 
texture  grenue,  très-disposé  à  la  cristallisation. 
Le  manganèse  phosphore  étoit  recouvert  d'une 
matière  vitreuse  d'une  couleur  jaunâtreopaque. 

J'ai  aussi  phosphore  du  manganèse  en  fon- 
dant paities  égales  de  régole  de  manganèse 
et  de  verre  pbosphorique.  Le  produit  de  cette 
phosphoration  ne  différoit  point  de  celui  dont 
je  viens  de  parler. 

Faisant  enfin  rougir  dans  un  creuset  àsa  ré- 
gule de  manganèse  et  y  projettant  ensuite  de 
petits  morceaux  de  phosphore,  l'on  parvient  4 
phosphorer  ce  métal. 

Ces  deux  dernières  expériencea  ont  été  faites 
avec  du  manganèse  qui  tombait  en  efOornscence 
à  l'air,  mais  dès  qu'il  est  phosphore,  il  s^y  con» 
serve  sans  s'y  altérer  sensiblement. 

Le  manganèse  phosphore  m'a  paru  plus  fi;^ 


1)  r     C  H  I  M  r  E.  i3(j 

rible  que  le  man|;anése  pur  ;  et  lorsqu'on  en 
liitfondreau  chalumeau  unpetit  morceau,  l'on 

Il    '«wt  bniler  le  phosphore  à  mesure  que  le  mé- 

^■Voxide. 


Phosphoracion  de  l'arsenic. 


MargraiT  a  examiné  l'acùon  du  phosphore 
mr  l'oxide  d'arsenic. 

Voici  ce  qu'il  dii  à  ce  sujet  : 

a   J'ai   mêlé  demi-drachme  de  chaox  d'ar- 

inîc  avec   une  seule    drachme  de    phos- 

;  et  après  en  avoir  fait  la  distillalion, 

'si  observé    les   circonsunces   suivantes    : 

1*.  l'arsenic  se  sublima ,  avec  le  phosphore , 

rouge  éclatant;  mais  il  y  en  avoit  tort 

qui  fài  sous  U  forme  accoutumée  du 

,  phosphore:  cela  avoil  plutôt  l'air  d'un  subli- 

•  nié  mixte.  Au  lieu  de  résidu ,  je  trouvai  une 

«  mbsunce  noirâtre,  fragile,  du  poids  d'en- 

■   Tiron  hait  grains,  qui  attira  assez  vite  l'iiumî- 

a  dite  de  l'air  et  se  fondit  ". 

J'ai  répété  rexpériencc  de  Margraff  ^    et 

ï'ai  obtenu  les  mêmes  résultais;  mais  "je  ne 

rej^rdc  point  ce  sublimé  rouge  comme  de 

J'arscnic  phosphore  :  ce  sublimé  rouge  est  du 

bosphore  en  partie  décomposé,  c'est-à-dire, 

aune  portion  d'oxîgénc  qui  lui  a  été  fourni 

l'oxidc  d'arsenic, parce  que  l'oxigcoe  a  une 


i/fo  Annales 

ailinitc  plus  grande  avec  le  phosphore  qu'avec 
r^rsenic.  Ce  que  je  regarde  comme,  de.  l'arsemc 
.phosphore  jcsi  une  substance  brillante  ndh 
râtre,  qui  se  sublime  avec  cette  matière-  i*oiige 
et  qui  c'tant  mise  sur  un.  charbon  y  brûle  en  ré- 
pandant l'odeur  de  l'arsenic  et  celle  du  phos- 
phôre  ;  la  pdûte  portion  de  résidu  que*  Ton 
trouve  dans  la  cornue  est  de  l'acnde  phospho- 
rique  produit  par  Fanion  'd'une  petite  >  por- 
tion de  phosphore  à  une  portion  de  Foiigène 
de  l'oxide  de  l'arsenic;  mais ,  comme  je  vîeni 
de  l'observer^  la  plus  grande  portion  de  Tozi- 
gène  que  fournit  l'oûde  darsenic^  fonne^  en 
s'unissant  au  phosphore  ,  une  combinaison 
toute  particulière  de  couleur  rouge etponvant 
se  sublimer.  Le  phosphore,  dans  cet  état ,  est, 
relalivement  au  phosphore,  ce  que  l'arsenic 
blanc  est  relativement  au  régule  d'arseiiic  :  ce 
sera  donc  (  si  l'on  peut  donner  le  nom  d'oxide 
à  des  substances  qui  ne  sont  point  métalliques) 
de  l'oxide  de  phosphore. 

L'on  peut  obtenir  de  l'arsenic  phosjphore 
en  distillant  un  mélange  de  parties  égales  dé 
i:égule  d'arsenic  et  de  phosphore  ;  mais  il  faut 
dans  cette  distillation,  bien  ménager  le  feu; 
l'on  obtiendra  par  ce  moyen  un  résidu  noir 
et  brillant,  dans  Icquclrle  phosphore  se  trouve 

m  quantité  :  il  faut  conserver  ce  produit  dan» 

l'oau. 


usCniMiB.  1^1 

L'on  unit  aussi  le  phos^thore  â  l'arsenic  par 
U  vMc  hinuido.  ]'at  mis  dans  un  matras  aveC 
x[.ilVauun  gros  (ïe  n^gulc  d'arsenic  et  ungroS' 
|)linsphorc;  j'ai  tenu  le  mairas  sur  un  Lain 
nable  pendant  rint-lqueieniS;  le  phosphore 
aW  fondu  et  s'est  uni  ;i  l'arsenic.  J'ai  aussi  ol- 
Wnu  l'union  du  phosphore  et  de  l'arsenic,  en 
mettant  dans  un  matrns  un  gi'os  d'oxidc  à'ài- 
Mnic  et  on  grtis  de  phosphore  :  proci^dant  d'aîf-i 
leurs  comme  je  viens  de  l'indiquer  d'ans  cettfeî 

taicfé  fejperience,  l'oxif^ènc  dé ToTide  d'ail-' 
io  se  iwrle  sur  Je  phosphore ,  d'où  il  rffeulVe' 
l'ael(l«  plrosphoritiue  qui  se  dissout  daiit" 
i'wn:  Fftxide  d'arsenic  se  tronvant  ensuite  à' 
téw de-fpsule ,  'ac-combinc  avec  la'portioh  de' 
IBphore  nondécoraposéj. 


:k- 


.  Cpnclusiifu 


I  râ'àlte  de  ces  expériences  et  (le  celles  dont 

■endii  côfl'ipte'dans  mespreccdens  Mémoire^ 

pla  pKosphoralion  des  iiielanx ,  que  le  pHos- 

t  pciil,  comme  l'arsenic  et  le  soufre,  élrç 

BaQxslibsianoesmc'lalliques;  qu'àLeaucpup 

Ifirds  il  se  comporte  absolument  comme 

heu!*;;  '1  '  '■ ,'!' 

Ces  nouvelles  combinaisons  dupliospHore 

Kcc  les  mi^laux  pourront  être  desif^e'es  sou». 

leaûm  de  métaux  phosphores,  ou ,  dans  la  ncnir, 


i4a  Â  K  ;f  A  L  E  s 

velle  nomenclatui-e ,  de  pliosphures  méUilU* 
ques  y  de  même  que  l'on  désigne  les  combinai 
fions  du  soufre  sous  le  nom  de  métaux  sulfures 
ou  de  sulfures  métallique^  ;  et  d'après  ces  rap 
ports  y  il  faudra  adopter  une  dénomination 
analogue ,  pour  désigner  les  combinaisons  des 
métaux  avec  l'arsenic  en  régule. 

U  résulte  aussi  de  quelques  faits  que  j'ai  ex- 
posés dans  le  cours  de  ce  travail ,  que  le  phos- 
phore peut  être  uni  à  des  métaux  oxidës  ou  cal- 
cinés ;  mais  ces  expériences  demandent  à  être 
examinées  avec  plus  de  soin  y  parce  qu'il  peut 
arriver  que  dans  les  produits  dont  je  parlé,  ce 
ne  soit  pas  les  métaux  qui  se  trouveroient  oxi* 
dés ,  mais  bien  le  phosphore.  Il  est  certain  que 
l'on  n'a  pas  encore  fait  assez  d'attention  aux 
divers  états  du  soufre  et  de  l'arsenic  dans  les- 
quels ils  peuvent  se  trouver  ^  dans  les  combinai- 
sons que  le  règne  minéral  nous  ofTre,  non  plus 
qu'à  l'étal  des  métaux  combinés  à  ces  mêmes 
substances,  soit  en  nature  ou  bien  dans  un  état 
d'oxidalion.  Toutes  ces  combinaisons  cepen- 
dant,  de  même  que  celles  du  phosphore,  doi* 
vent  exister  parmi  les  produits  du  règne  miné- 
ral; car  certainement  la  nature  n'est  pas  en  ar- 
rière de  ce  que  l'art  peut  faire.  Si  ces  dernières 
réflexions  méritent  quelqu'attention,  alors  on 
jugera  quel  peut  être  l'intcrét  du  travail  que 
je  viens  de  présenter. 


t  jMroît  d'fbtfrd  peu  important  de  savoir 
rl«  phosphore  peut  être  uni  à  tel  oa  tel 
mtol;  mais  que  l'on  se  rappelle  que  le  célèbre 

Bmann  avoit  cru  voir  un  mëtal  uouveaudan» 
on  du  phosphore  avec  le  fer.  Dans  ce  mo- 
l  niâme ,  des  naturalistes  distinguée  ne 
Craieni  à  la  mëtallisation  de  plusieurs  terres , 
({ue  parce  qu'ils  ne  sont  pas  bien  convaincus 
que  U  substance  métallique  qu'ils  en  séparent 
est  du  phosphore  de  fer.  De  telles  erreur»  n'au- 
ront certainement  pas  lieu  lorsqu'on  sera  bien 
{imilÎAriié  avec  ces  nouveaux  produits. 

Il  me  reste  à  eiaminer  les  combinai&ons  da 
upbore  avec  les  terres  et  les  alcalis:  cesera 
Lt  d'un  Mémoire  particulier. 


^DESCRIPTION 

f  f^aiiée  du  Gave  Béamois  dans  les 

ni  Pyrénées; 

Par  M.  Reboul((ï). 

s.l^r^n^es  ont  e'té  jusqu'à  nos  jours  n^U- 
ftdvla  plupart  des  naturalistes,  et  ont  paru 


(*  )  Eitnût  d'au  Mémoire  lu  i  l'acaiUmie  de*  •cieticcs 
to«a  17E8. 


l44^  Â  Tl  11  A  L  £  s 

long^tems  n'être  ouvertes  qu'aux  seuls  amateurs 
delà  botanique.  On  n'a  cummeneé  que  depuis 
un  petit  nombre  -d'années  h  en  étudier  la  for- 
me, la  disposition ,  la  hauteur^  la  nature  et  les 
phénomènes. .  Ces  objets*  n'ont  pas  plutôt  ûté 
l'attention  des  savàns^  que  leurs  opinions  se  sont 
partagées,  et  le  petit  nombre  d'écrits  que  Ton' 
a  publiés  sur  ces  montagnes  formeht  déjà  délit' 
classes  très -distinctes  et  très-contradicteîredf/ 
donLl'une  les  réprésence  comme  di^poséfes  avec 
ordre  et  soumises  à  la  loi  d'un  système,  et  PàùlVe- 
n  y  observe  qu  une  confusion  étrange  et  un  ehÀéH 
inexplicable.  Je  suis  'éloigné  de  croire  ^U'il  ètif- 
iSse  de  parcourir  rapidement  des  vallons  et  dèl» 
sommets  qui  se  ressemblent  tous  aux  yeut'dii' 
vulgaire ,  ou  même  de  porter  un  œil  rapide^ 
passionné  sur  ces  masses  y  pour  en  saisir  Forga- 
nisaiion ,  et  en  déterminer  les  rapports. e|  l'en- 
semble. Aussi  ai-jc  eu  la  précaution  d'écarter 
CCS  grandes  vues  de  la  simple  description. que 
je  vais  présenter.  J'ai  cru  cependant  pouvoir 
discuter  quelquefois  les  rapports  qu'elles  of- 
frent avec  les  opinions  connues,  sans  prendre 
rengagement  de  réfuter  aucun  système,  ou  de 
lui  en  substituer  quelqu'autrc  non  moins  incer- 
tain. Si  quelque  considération  peutm'excuser 
d'écrire  sur  ces  grands  objets,  ce  sera. peut- 
être  d'avoir  borné  mon  choix  à  ceux  que  j*ai 


M  I  I,  14$ 

obserrées  le  plu»  conslamment  et  à  trois  diffiî. 
rentes  reprises, pendant  le  cours  de  trois  voya- 
ge'- 

Le  torrent  qui  porte  le  nom  de  Gavede  Pau 
parcourt  depuis  ^a  source  pris  dc?liti)i[es  del'Es- 
pigiie,  jusipi'j  la  peti  le  ville  Jp  I  ourde,  upe  val- 
lée qui  sedirigeclusadaunord  auruoelfiigneiir 
d'environ  dix  liein'S.  Cet  espace  qtii  forme  «on 
lit  daD«  l'intérieur  àe.-i  Pyrt-nées  ,  ressemble 
noiosàtiDe  vallcedans  la  majeure  p^rijetleson 
ikendue  ,  qu'à  une  eulnillc  éU'L<ile  et  profuide  , 
doDl  le*  flaocs  sont  souvr-ul  coupés  à  pic  d'une 
hauteur  etTrayaute^et  dontle  fond  e^l  toujours 
Coavert  d'une  eau  êcnmeu^'e.  Cette  loagne  boa- 
ptweseteriuine,  ain-i  ijue  phisiem-sdeBes  ^ran- 
diet,  AUX  sommet  s  les  pins  élevés  des  Pjrénécg^ 
et  «II»  reemt  les  eaux  qui  distillent  sans  cesse 
ie  leurs  neiges  duvcier-.  Sa  division  géographi- 
i^ueest  en  deux  vallées,  dont  l'une  plus  voisine 
delà  plaine  ei^t  appelée  Lavedan  ,  et  dont  l'au- 
tre ac  fait  que  partie  de  la  contrée  qui  porte  le 
nom  de  BarJges, 

Oi)  pourrai'  croire  que  cette  vfillée  nVst  point 

i'uae  des  principales  des  Pyrénées  ,  parce  que 

)     la  direction  n'est  point  conforme  à  celle  àa  la 

1     chaîne  eiitière.  Lea  objerTalipos  de  MM.  Bou- 

£     gWTf  de  Saussure  et  P-illa»  semblent  détuonlree 

f    qoe  les  Cordilièies,  lus  Alpes  ,  les  monts  Oural 

^L  ï^/n^  AV//.  _^^^^^,^,^]^^ 


i46 


A   N   V  A   L  E  ■ 


I 

1 


et  Allfiï  sont  en  efTft  formiî'i  de  plusieurs  chai 


■  gi-<- 


ndes  vallâ 


nés  paratlMes  sépart'es  par  t 

qui  mJiiiC-il  bïeo  le  nom  de  longitudinales, 

aiixqne' 


Iles  9e  joi4nenl  de  droite  et  de 


gâucb 


des  valit'es  mola-*  cteo  iaes  qui  vont  se  perdrt 
dans  l'intérieur  tleMnont.Tgnes.  LaFranceeJI© 
mëiue  nous  pro'seole  un  eiemple  frappant  d«| 
celle  dispnsiiion  régulière  dans  cet  intervall 
irontagtieus  qui  sépare  l'Auveigne  du  Langue- 
doc ,  et  le  lit  de  la  Dordogne  de  celui  du  fa- 
meux canal  de  Biquet.  Quelques  écrivains  ont 
aussi  voulu  soumeltre  tes  Pyrénées  à  celte  loi 
qu'ils  regardent  comme  universelle. 

J'avoue  qu'il  m'a  été  îirpossible  de  recon- 
naître, dans  tout  le  terrai,  'me  j'ai  parcouru, 
aucune  trace  de  vallée  loi^gilujiuâle.  Celle  da 
Gave  Bcfirnois  coupe  k  angles  droii*  la  direc- 
tion de  la  chaîne  dans  l'une  de  ses  plus  grandaB  J 
largeurs  et  jnsijn'à  sa  plus  grande  hauteur.  Or^J 
si  en  la  suivant  j'ai  trouvé  plusieurs  fois  j 
côtés  d'antres  valli'es  dajis  !a  direction  de  l'e 
à  l'oncît ,  ou  réciproquement,  celles-ci  ■ 
toujours  beaucoup  moins  d 'étendue,  et  se  teta 
neuf  par  une  extif  mité  aux  rochers  élevés  don 
elles  reçoivent  les  eaux  ,  et  par  l'autre  àlaT^ 
lie  transversale  qui  les  réunit  toutes.  Ilegtd'aiLJ 
leurs  aisé  de  se  convaincre  ,  en  jettantles^cef 
sur  une  carte  des  Pyrénées,  que  les  eaux  i 


,  i>  B    C  n  1  M  ï  E.*  147 

ntifes  les  ont  sillonnées  du  nord  au  ^\u\  et  du 
ènd  au  nord  ,  et  que  de  fous  les  (orrens  qui 
concourea^  à  produin»  en  France  la  Gftroiine 
et  TAdour  ,  et  à  grossir  TEhre  en  E^^pagrie  ,  il 
CD  est  bien  peu  qui  se  dirigent  de  Testa  Touesf, 
OD  réciproquement.  Or  il  serait  coniraire  à  tous-^ 
les  principes  de  la  saine  physique  de  croire  que 
les  eaux  eussent  rompu  des  digues  immenses  et 
déchiré  le  scindes  montagnes ^  plutôt  que  de 
suivre  paisiblement  jusqu*à  la  mer  un  lit  vaste 
et  préparu  pour  les  recevoir. 

Le  Gav*  qui  s'est  dirigé  vers  le  nord  jusqu'à 
Lourde  j  et  a  semblé  se  prccipîler  vers  la  pîaii.è 
par  la  voie  la  plus  courte^  se  délourne  (rut- 
à-coup   à  son   approclie  ,  en  se  repliant    rers 
Vouest^  jusqu'à  former  un  angle  peu  obtus;  il 
suit  quelque  tems  la  direction  de   !a  clîaîne  , 
puis  s'en  écarle  obliquement  ,  el  va  se  jîindie 
àTAdour  en  traversant  le  JJc.rn  ,  (ii  il  baigr^.c 
les  murs  de  sa  capitale.  On  est  cPab  r  I  poi  té 
à  présumer  (jue  la  rencjntie  de  quelque  masbO 
pierreuse  tics-dure  et   difficile  a  enlamer  ,  a 
pu  opposer  au  courant  de   ses  eaux  une  digue 
capable  dVn  soutenir  Telfort ,  et  de  les  faire  re- 
jaillir contre  des  roches  latérales  qui  ont  céJJ 
à  leur  violence  ,  et  leur  ont  ouvert  un   !it  plus 
facile;  mais  cette  préiornplîon  est  bien  alfoi- 
blie  j  peut-être  même  détruite  par  deux  consi- 

Kij 


l48  A   M   If  A  L  £  s 

déralion<;  si  frappantes.  L'une  est  que  les  def» 
ni' res  montagnes  qui  séparent  le  Gave  deli 
plaine,  ne  sont  composées  que  de  matières  fennP 
letées  et  de  grands  entassemens  de  cailloux  roo-! 
lés;  que  ces  schistes paroissent  même  d*UD  tisn 
bien  moins  compacte  et  solide  que  ceux  de  Pin» 
lérieur  des  ir.ontagnes;  enfin  que  leurs  feuilietl 
sont  pour  là  plupart  dans  des  directions  con- 
fuses^ irrégulières  ^  et  semblent  attester  que 
leurs  masses  ont  été  bouleversées  et  arrachées 
du  lieu  de  leur  origine. 

L'autre  considération  non  moins  puissante  est 
que  la  plupart  des  autres  tornns  subissent  de 
sCiiiblables  détours  à  leur  sortie  des  mont agi«ei| 
et  que  cefteirr-gularilé  apparente  dans  le  cours 
du  Gave  est  presque  l'effet  d'une  loi  générale 
pour  les  eaux  qui  découlent  des  Pyrénées  dam 
une  direction  perpenJiculai:eàceIle  de  lacbaî* 
ne.  On  peut  en  effet  remarquer  cette  déviation 
aux  gaves  d*Osseau  et  de  Pau,  à  la    Neste 
d'Aurc  ,  à  la  Garonne,  à  TOriège  et  même  à 
Lande,  qui  ne  la  subit  qu'après  son  entière  sortie 
desCorbicres.  II  seroil  trop  long  de  détailler  ici 
les  nombreuses  ob.-ervatîons  qui  peuvent  con- 
duire a  déterminer  la  cause  de  ce  pbénomène, 
mais  je  ne  pui:;  ru 'empêcher  de  faire  pressentir 
ce  dont  le  développement  cxigeroit  ua  autre 
mémoire. 


DR       C    H    I   H   I    F.  I/^^ 

"Les  ruines  amoncelées  et  la  quanliléde  rail- 
loux  roules  i^iii  formeot  ces  digues  naturelles  , 
iovJteat  sans  doute  à  penser  que  ce  sont  les 
torreos  eux-mêmes  ijui  ont  combli^  leur  lit  et 
obslnié  leur  passage  >  maison  ne  peut  conce- 
voir que  cet  eflet  ait  pu  avoir  lieu  que  dans 
de»  tera*  très-reculés  ,  et  avant  l'eulière  exca- 
Taliun  des  vallées.  Peut-être  paroîtra-t-il  na- 
turel d'imaginer  que  les  masses  ont  été  prod cites 
par  le  conflit  des  eaux  qui  se  précipitaient  des 
monlagoeset  des  flots  de  la  mer,  lorsqu'elle  ae- 
couvroit  eneore  les  plaines. 

Ainsi  celle  de  Tarbe  que  l'on  traverse  ppur 
se  reudre  à  Lourde,  et  qui  semble  placée  à 
l'issue  de  la  vallée  du  Gave,  ne  reçoit  point 
le»  eaux',  et  malgré  sa  vaste  étendue  n'est  arro- 
sée par  aucun  desgrands  torrens  des  Pyrénées, 
c'est-à-dire  de  ceux  qui  prennent  leur  source 
au  centre  de  la  clialne  et  aux  limites  de  l'Ks- 
pagne.  Celle  plaine  offre  le  contraste  le  plus 
frappant  avec  les  rochers  sauvages  qui  lui  scr- 
veotcumme  de  rempart.  Les  eaux  vives  qui 
fti  descendent  par  plusieurs  bouches  conduites 
et  dîrisées  en  mille  canairx  ,  portent  la  fécon- 
dité dans  toute  son  étendue  ,  y  émaillcnt  les 
.prairies  d'une  verdure  tuujours  fraîches  ,  cou- 
vreat  les  sentiers  et  les  bois  d'un  ombrage  que 
lesoJeil  ne  pénctre  point.  Les  villages  y  fyiir- 
Kiij 


N    N    A    L    E    I 


lillent,  mais  ils  n'ôfent  point  à  ce  beau  pffi 


l'asjiecl  l'iniit  et  chair 


nllt 


voit  point  ces  rues  étroîles  et  infccles,  ces  ca-  ' 
vernes  foulerraincs  et  ces  maisons  branlantes 
et  eniasst'cs  ,  (jiii  font  ressembler  la  plupart  de 
nos  vi  'âges  à  des  prlsuns  mal  saines  ;  ce  sont 
plutûl  de*  asserablages  de  cbaiimières  et  de 
maisons  rustlijues  éparscs  sans  conf'nsian  et  mê- 
lées de  petits  jardins  ,  de  grouppes  d'arbres  et 
d'aires  pour  vannerie  bled.  Un  ruisseau  conduit 
par  la  nalure  nu  atneni;  par  les  soins  de  l'art , 
ïcrpenleaii  milieu  de  ce«  paisililes  habitations  , 
et  la  |.nînle  de  leurs  rochers  se  perd  dans  les 
feuillages. 

J'ai  observé  en  plusieurs  endroits  de  cette 
vaste  plaine  ,que  son  Sol  est  mêlé,  méraeàune 
prnli.)iideur  de  plnsieurs  loises  ,  d'une  immense 
qiianliti^de  cailloux  arrondis  de  granités  et  au- 
tres roches  duies.  Les  eaux  qui  ont  di''taché  ces 
roches  dos  montagnes  ,  ont  entraîné  avec  elle» 
les  déi  ri  mens  terreux  des  s  n  balances  argilleuses 
et  calciîrcs  ,  et  d'autres  pierres  d'un  tissu  peu 
compacte  et  friable.  C'est  à  leur  décomposition 
qu'est  due  la  couche  de  terre  danslaquellesont 
entassés  les  cailloux  qui  ont  résisté  à  l'action  du 
tems  et  des  élémens.  On  ne  peut  pas  raison- 
nablement  supposer  que  deux  petites  rivières, 
dont  le  lit  ne  passe  jamais  la  largeur  de  3o  ou 


bises  ,  aîentcuuTert  uuiforméiiient  deCâiJ- 
^roulés  une  surface  de  plusieurs  lieux  de 
être  ;  il  iatit  donc  supposer  que  les  faux 
rienaeot  des  Pyrénées  ont  pu  ,  â  certaines 
rouler  également  sur  toute  la  plujiic 
xbes  ,  ou  que,  lorsque  la  mer  couTroit  en- 
te sol  de  cette  plaine ,  ses  vagues  cliar- 
rioieot  et  dùpersoieut  par-loiit  les  fragtnens 
des  roches  siliceutics ,  à  mesures  qu'ils  arri- 
Toient  par  les  gorges  des  montagnes.  Cette 
dernière  opinion  paroit- la  plus  probable  et 
plu»  cooforme  à  la  masse  des  observations  géo- 
Ic^iqiies.  Ou  est  porte  néaomoïus  à  croire , 
d'après  l'inspecliou  des  lieux,  que  les  eaux  y 
OQl  coaiti  autrefois  divîsûi's  dans  un  plus  graud 
nombre  de  coursas.  En  elîetoo  remarqjie  dan» 
ce  sol  pierreux  des  espèces  de  ravins  ou  plutôt 
ItrDgSsillonsquiressemblentau  lit  abandonné 
irrens  qui  n'existent  plus.  Un  deces  sillons 
jSd  exactement  la  plaine,  et  la  sépare  des 
nièrcs  collines  dont  il  suit  les  sinuosités. 
I  n'est  point  naturel  d'imaginer  quecea  sil- 
^peii  larges  et  peu  profonds  aient  été  tracés 
^  flei  coarans  marins  ;  il  i  tîpugne  sur  tout  de 
«rque  la  nier^cn  heurtant  contieses  bords, 
|i«U(I'y  •niiaineilesmatièresqu'clledL-place, 
\i'y  former  des  atlérissemens  ,  ait  creusé  un 
■dI  sinueux  à  la  maaiôre  des  torrcnseldes 
K  iv 


i53  Annales 

rivières.  Au  reste ,  je  suis  bien  éloigné  de  vott^ 
l«4r  ivvrquer  en  doute  le  séjour  des  mers  snr  x: 
la  lenc  habitée,  que  tant  d'observations  cou-*  u 
courent  à  démontrer.  11  m'a  semblé  au  contraict   i 
recoîîni'ître  ici  des  in  lices  de  cet  ancien  se-  r= 
jour ,  e\  les  attérisseraens  que  supposois  tout^  ; 
à-rheure  devoir  exister,  se  présentent  en  e£Pet,  r 
ils  forment  la  première  suite  des  collines  qui^- 
s'élèvent  dans  la  plaine  et  en  quelque  sorte  le  - 
premier  gradin  de  ce  vaste  amphithéâtre  des^  f 
Pyrénées.  Ces  collines  ne  sont  que  des  amas  de.  : 
cailloux  entassés  dans  la  terre  végétale  ;  derrière 
elles  s\lèvent  d'autres  monticules  où  la  terre 
végéiale  recouvre  des  couches  d'une  ardoise  ^ 
dont  les  feuillets  offrent  dans  leurs  plans  mille 
directions  bisarres.  A  mesure  qu'on  s'enfonce 
dans  Jes  montagnes,  on  voit  celte  pierre  perdre 
sa  couleur  noire  et  devenir  friable  ;  plus  loin^ 
elle  prend  la  forme   de  couche  ,  et  est  mêlée 
de  schistes  calcaires  :  autour  de  Lourde  on  voit, 
entre  les  feuillets  de  ces  schistes,  des  banca  de 
marhre  de  dificrtutcs  nuances  ,  qui  toutes  ap- 
prochent du  gris  noirâtre ,  ef  qui  réunissent  quel* 
quefois  aux   pn^priétos  communes  des  pierres 
calcaires  une  dureté  suifisante  pour  ctioceler 
avec  l'acier.  liourdeesl  séparée  du  Gave    par 
une  vaste  croupe  de  schi.ste  calcaire  où  l'eau  a 
laissé  des  empreintes  proiondes  de  son  (Passage. 


D   X      C    II  1  1 

Ses  bsiiRS  paroissent  se  diriger  de  l'eftt  il'ctiestj 
0t  s'incliner  na  peu  vers  te  sud.  Celle  roche 
cfftd'une  couleut  grise  souvent  vnisiue  du  noi- 
Fdire  ;  elle  est  ([uelquefoit  mêlôe  de  feuillets 
d'une  argile  noire  co>nme  l'ardoipe  etoitduoiisa 
au  loucher  comme  la  sléalide.  On  a  ouvert  daas 
l'iot^ripur  de  ses  coucher  une  carrière  de  mar-' 
bre  iitultf  ()u'on  emploie  à  l'ornemeut  et  queU 
(|ui'/oi>à  l'entière  conAtruciion  des  maisons. Les 
pramiêres  montagnes  i^o□t ,  comme  nous  l'avons 
déjà  annoncé;  cumposé  de  schistes  urgilleux  : 
ctWci  d^  cOlé  de  l'est  qui,  qiioitjae  plus  éloi- 
piées  du  Gave,  raonlrenl  mieux  à  découvert 
leor  composition  par  les  dcbris  et  les  escarpe- 
nieM,sout  Âiirmnnt^îc-^dc  masses  cale  âreKt|uÎ3e 
proloogent  ensuite  jusqu'au  fond  de  la.  vallée, et 
Sont  de  nouveau  remplacées  par  )e  roc  argil- 
leox.  Dans  cette  alternative  il  est  aisé  de  se 
conTaiocreque  les  su  hstanccsargilleusps  servent 
debasMaux  calcaires;  celles-ci  fonnenl  la  plu* 
part  des  commets  ;  leurs  éboulemenfontcomblé 
pltuieurs  ravins  et  recouvrent  le  Itaac  des  mon- 

^^plaefalîguerai  point  le  Icc'eur  du  dénom- 
^Hobenl  inutile  de  tous  les  banc*  pierreux  de 
c«t  ftobotances  qui  se  .lucccdeiit  le  long  de  la 
«,el  prenant  seulement  le  résnilat  deines 
tralious^je  me  bornerai  à  dite  que  depuis 


I 


fl5i  ]^   s    K    X   h    T   s 

Lourde  jusqu'à  Luz  ,  les  parois  de  la  gorge  li 
allernaliveoient  composées  de  m  itièrrsargilleu-- 
se»  et  calcaires  ,  <]iieli|uefois  sous  la  forme  de 
conchesdiversemenl  iiicliti(!eB,mai8  plus  souvent' 
fissile»,  montrant  des  feuillets  de  différente! 
grandeurss  el  d'un  (issu  plus  ou  moins  compactes 
Les  »clii;àles  hcléiogèties  5:onl  presque  toujours 
entassés  et  superposés  dans  la  même  niontagoe, 
mais  en  plusieurs  eudioîls  un  seul  genre  prédo- 
mine. Ainsi  Ie<  pieTes  feuilletées  sont  plus  gé- 
riéralemenl  calcaires  auprès  d'Aisac,d'Argèl«s^ 
de  Viscos  ;  argilleuses  à  Pierresilc,  Soulon  ,  Sa- 
ligos  et  dans  les  hauteurs  du  vallon  de  Luz. 

Quelijues-UDB  de  ces  schistes'argilleux  plu 
durs  et  plus  compactes  que  les  autres  aflecteaï  t 
une  texture  spattiiquequî  donne  à  leurs  masses 
tronquées  des  formes  régulières,  et  les  fait  rw- 
sembler  tantikt  à  des  prismes  à  plans  rhombot^ 
dauK  ,  lanlôt  à  des  cubes  entassét  disposés  eo 
gradins  comme  la  roche  que  les  suédois  appel- 
lent trapp.  L'eau  qui  suinte  à  tiavers  les  joints 
de  leurs  feuillet»,  rompt  les  liens  de  leui- union  ; 
elle  dissout  et  entraîne  les  parties  ferrugineuses 
qui  y  sont  abondamment  répandues  ;  celles-ci 
sont  réduites  en  ochre  ,  dès  qu'elles  ont  le  con- 
tact de  l'air,  et coloient d'une  teinte  jaune  l'ei 
qui  les  emporte  dans  son  cours.  La  sm-face 
ces  schistes  estaussi  quelquefois  recouverte  d'ej 


DE       C   H  I   M  I  r.  l55 

ïtescenre  d'ajun  et  de  vilriol.  Lear  substance 
est  souvent  pénétrée  de  quartz  et  d'auires  ma- 

Ére*  siliceuses  ,  soit  en  rogooiis,  soîl  en  petites 
pde<i,si'it  enfin  en  stalactites.  L'espèce d 'uni- 
mité  qui  semble  exister  dans  la  coraposition 
it  ces  masses  ,  ne  se  trouve  nullement  dans 
leur  disposition  ;  on  chercheroit  en  vain  dans 
leurs  couches  une  direction  et  une  inclinaîsou 
générale  et  con'itanle  ,  on  pourroit  tout  au  plus 
hàsarderàce  suj'el  de  légères  conjectures;  mais 
■î  l'ordre  primitif  de  ces  montagnes  est  dérobé 
à  l'œil  de  l'observateur  ,  on  trouve  à  chacine 
pas  des  indices  certains,  des  marques  évidentes 
de  la  manière  dont  il  a  été  altéré  ou  détruit. 

Je  reconnus  d'abord  que  les  mêiues  cailluux, 
les  mêmes  débris  de  marbre  et  d'ardoise  qui 
couvroieut  le  fond  de  la  vallée,  et  que  le  Gave 
entraîne  et  reiuplace  sans  cesse,  se  trouvent 
aussi  à  plusieurstoJses  au-dessus  deson  niveau. 
Je  Toyois  quelquefois  les  sédïmens  lluviatii»s 
recouvers  et  ensevelis  sous  de  grandes  masses 
de  pierre  feuilletée  adhérente  à  la  montagne; 
levant  ensuite  les  yeux  ,  j'observai  que  de  I'uq 
ou  de  l'autre  côté  du  torrent  ,  les  flancs  des 
mortagnes  éloîent  souvent  ciiuverts  et  comme 
iqués  de  semblables  masses  de  schiste  dont 
t  couches  et  les  feuillets  ofTroient  toujours 
i  directions  contraires  à  celles  des  schistes 


1 


i56  'Annales 

de  même  nature  9  auxquels  ils  étoient  adossa* 
Les  eaux  du  torrent ,  qui  ont  sans  doute  ren- 
versé ces  couches  sur  elles-mêmes  ^  y  ont  dé- 
poi$é  des  marques  de  leur  passage  ;  elles  ont 
abandonné  ,  engagé  sous  ces  débris  mêmes  ^  à 
de  granies  hauteurs  ,  des  blocs  énormes  de 
granit  que  le  voyageur  surpris  voit  pendre  sur 
sa  lêle  ;  de  pareils  blocs  arrondis  et  usés  cou- 
vrent le  fond  de  la  vallée  ,  et  opposent  quel- 
quefois au  torrent  une  digue  qui  le  fait  Jaillir 
et  retomber  en  écume  ;  enfin  j'ai  suivi  les  traces 
de  ce  courant  aux  différentes  hauteurs  des  pa- 
rois du  canal  où  il  coule  aujourd'hui  à  plusieurs 
centaines  de  toises  de  profondeur.  11  a  dû  les 
parcourir  «utes  successivement  en  creusant  et 
ret/écissant  sun  lit  et  augmentant  sa  vitesse. 

Les  crêtes  des  soni  mi  tés  qui  forment  les  bords 
les  plus  élevés  de  la  gorge  ^  sont  escarpées  dans 
la  direction  du  courant.  J*âi  apperçu  quelque* 
fois  des  portions  de  montagnes  séparées  de  la 
crête  ou  du  sommet  principal^  et  dont  les  eaux 
sem()lent  en  avoir  fait  des  espèces  d'îles  ,  en 
creusant  autour  d*elles  un  fossé  profond  ,  où 
l'on  voit  fort  bien  les  angles  saillans  de 
Tile  correspond  e  aux  angles  rentrans  de  la 
montagne  :  au  reste  la  vallée  n'a  pas  sans 
doute  conservé  toujours  la  forme  d'un  ca- 
nal   évasé  ,  et   la    position    de  ces  couches 


SrSfpTiSM  rpplii5és  sur  la  montagne  iodique 
qnVlIcs  ont  dû  long-tems  demeurer  en  sur- 
plomb, cl  enfin  se  d^laclier  autant  par  K-tic 
propre  pesanleur  que  par  l'action  deïtniclive 
des  cMmens.  M.  de  Saussure  a  remarqué  dans 
le*  Alpes  lies  bancs  verlicaTix  adosses  aux  ex- 
cirpenien*  de  la  plupart  des  monlagnes  à  cou- 
ches hori-ioQ  dies  ou  peu  inclinces  i  l'horison  ; 
roaia  il  les  regarde  comme  le  produit  de  nou~ 
veaa  sédiraens  déposes  contre  le  flanc  de  ces 
montagnes.  C'est  cette  assertion  que  M,  de 
BofTon  a  si  vivement  reprochée  aux  célèbres 
Toyrtgenrdes  Alpe(,eton  nepeut  gnèreen  elTet 
!0  familiariser  avec  l'idée  d'un  dépôt  succeàsif 
et  régulier,  qui  s*est  formé  sur  un  pian  pres- 
que perpendiculaire  à  rhori^on. 

Dans  la  pdrtie  de  la  vallée  où  s'observent 
c«  phénomènes  ,  on  marche  toujours  entre 
deux  monlagnes  resserrées  dont  les  nuages  dé- 
robent souvent  les  cîmes ,  mais  par-tout  où 
le*  eaox  de  quelque  torrent  considérable  vien- 
nent se  réunir  à  celles  du  Gare  ,  il  s'est  forme 
un  bassin  d'une  étendue  moyenne,  qui  ne  fut 
(f 'abord  vraisemblablement  qu'une  grande  mare 
d'eau  semblable  à  ces  lacs  qui  existent  encore 
danii  le  sein  de*  Pyréntîes  et  des  Alpes.  Ainsi 
on  Toit,  à  une  lieue  avant  Argile*,  les  mon- 
tagoes  9'écarler,  se  replier  en  uu  vaste  circuit. 


l5S  A  N  N  A  t.  s  s 

etcnlouper,  comme  d'une  uinraille  stérile 
ruineu'^e  .  des  prairies  arrosiJesi  p3i-  mille  canai 
et  par  le  boiiillaid  des  cascades  ;  des  coteau; 
où  l'on  voit  s't'levcr  parmi  les  vergers  et 
bois;  des  villages  ornés  rie  marbre  ,  des  chi 
teaux  niajt>»tueti\  et  let;  délicieuses  habitalïoi 
de  quelques  moines  forlunés. 

i.e  penchant  qui  borde  ce  v&llou  du  côté  de 
l'est ,  n'est  creusé  que  par  quelques  ravins  très- 
ÎBclinés,  dont  les  eaux  se  précipitent  en  écume 
et  disparoissenl ,  avant  d'arriver  au  bas  de  la 
niontagrie ,  sous  l'ombre  des  Lo  s  et  d'une  foule 
d'habitations  rustiques  :  uiais  te  penchant  de 
l'oupst  ,  plus  profoodéraent  eicavé  par  les  tor- 
reoa,  présente  les  issues  de  trois  autres  Tallées, 
dont  les  deux  priucij-ales  vont  prendie  leur 
origine  aux  limites  de  IKspagne  ;  l'antre,  plus 
Voisine  de  la  plaine ,  est  à-peu-près  dirigée  de 
l'est  à  l'ouest,  l'.lle  s'appelle  ^s/re/TX  de  Sales , 
et  joint  ses  eaux  à  celles  du  Gave  un  peu  au- 
delà  de  l'cxtréiuîté  intérieure  de  ce  grand  bas- 
sin qu'elle  a  concouru  à  foimer.  C'est  au  centra 
du  bassin,  auprès  du  village  d'Argelès,  que  le 
Gave  d'Azun  arrive  avec  fracas ,  et  c'e.-t  à  son 
extrémité  supérieure  que  le  Gave  de  t^ant^res 
s'y  précipite  en  sortant  d'une  gorge  dont  l'as- 
pect  frappe  d'étonnetuenl  et  dhorr  ur.Lecoun 
de  ces  deux  Gaves  est  auprès  de  leur  euibou- 


DE      C    B    I    M    1    G. 

iiqnB  à  celui  du  Gave  principal;  tnâi» 
»»r  rcplit'til  ensuite Ters  le  centrj; "de  la  chaîne 
tUevienneal  pr  sqiie  parallèles.  Auprès  de  Luz 
fc  découvre  un  autre  bassin  où  se  joignent  les 
wn  (Ju  Gave  à  celles  du  torrent  de  la  Lise 
|ni  n'a  creusé  tju'un  ravio,  et  à  celles  du  Bas- 
an  qui  descend  d'un  Talion  trè».évasé  dans  la 
firrclii'D  de  l'est  à  l'ouest ,  où  se  trouvent  les 
ranx  minérales  de  Barèges.  Ce  nouveau  bassin 
n'offre  qne  le  spectacle  d'une  vasie  prairie  bor- 
éfcde  montagnes  prodigieuses.  Je  n'entreprcn- 

!drai  point  de  rien  ajouter  ici  touchant  ces  di- 
*tr)«i  branches  de  la  vallée  du  Gave  Béarnois; 
chacune  d'ellesexigeroit  une  description  détail-. 
'Iff,  soil  à  cause  dt  son  étendue,  soit  à  canso 
iie  U.  variété  de  ses  pliénomènes. 

De  ï.uz  à  Gavarnie  le  Gave  se  trouve  do 
EnuTcau  resserré  dans  une  gorge  élroiie  où  les 
iDonlegnes  paroissent  encore  s'élever  et  les 
abinin  s'enToncer;  se^î  eauv  ne  coulent  plus 
qu'en  cascades  bruyantes,  et  quf  Iqueff  lis  le  voya» 
jeor.  qui  Ici  voit  écumer  sons  ses  pieds  du  haut 
du  sentier  tracé  sur  lamoitlagne  ,  entend  à  peine 
vn  murmure  loiniain.  Un  y  remar«iiie  de  noa- 
ïean  le»  phénomènes  ,  rfécriis  ci-devant  des 
'«  feiiilleiées  renversée*  de  leur  première 
Slïon ,  des  bancs  entiers  courbés  et  brisés 
tlear  chùle^des  débris  granitiques  arrondi» 


i6o  A  N  N  A  t  Z  d  1 

par  les  eaux,  déposés  àde  très-grandes  liauteiiCi| 
dans  le  fond  des  ravins  où  le  C(mrant  n'existe'] 
plus.   Jusqu'au  bassin  de  Luz   les  roches  des 
montagnes  ont  montré  un  ti^-su  feuilleté  et  se^ 
sont  succédées  en  grande  masses  j  dont  le.s  unes  j 
de  naturi'  argilleuse  on!  paiu  toujours  servir  de 
base  à  celles  dont  la  substance  est  calcaire; 
mais  dans  le  vallon  qui  conduit  à  Gavarnie^ 
tout  cet  ordre  e>t  renversé^  et  les  montagnes 
changent  de  face  aux  yeuxdu  min^'ralogiste;il 
y  voit  avec  surprise^  dè^:  l'entrée,  des  masses 
énormes  toutes  composées  de  bancs  alternatifs 
àe  scbiste  argilleux  et  de  scbiste  calcaire.  Ces 
bancs  qui  ne  sont  pas  disposé  dans  une  par-* 
faite  régularité  ,  et  dont  la  dii\xiion  et  Tincli- 
naison  varient  quelquefois ,  n  ont  jamais  moins 
d*une  toise  d'épaisseur.  C'est  sur-tout  au  passage 
de  rKchelle  qu'on  peut  observer  aisément  leur 
étrange  alternative  ,  qui  y  est  répétée  cinq  ou 
six  fois;  ils  fornfient  la  ba^e  et  la  subtauce  de 
la  montagne  de  Bcrgous  si  née  au  couilnent 
de  la  Lise   et  du  Gave,  laquelle  ne  présente 
vers  Touest  que  des  rochers  escarpés  et  des 
forêts  presqu'inacci'ssibles,  et  dont  le  penchant 
vers  Te.^t  plus  doucement  incliné   est  recou- 
vert jusqu'au  sommet  d'une  belle  pelouse  verte 
toute  semée  de  petits  bouquets  de  fleurs  rouges 
et  bleues  ^  dont  l'udeur  est  très-suave.  Ce  som- 
met 


D  X  C  n  I  »[  I  c. 
m«i  peu  TÏâité  des  curieux  est  pourtant  le  plus 
TOÎsîa  des  habilatîoas  les  plus  fréquentées  j  le 
plus  Facile  àaKeludce  sans clesceodrede  cheval* 
tt ,  yoee  dire  ,  celui  dont  le  spectacle  offre  le 
pliu  d'objel»  plltoreaqiies  ,  de  contrastes  fiap- 
pNts  et  de  formes  extraordinaires.  Quoique  la 
Texture  recouvre  enlièremeat  cette  montagnit 
■ir  le*  peocbans  de  l'est  ,  du  sud  et  même  du 
bord  f  il  est  aisé  de  se  convaincre ,  soit  dans 
les  ravins  ,  soit  dans  les  éboulemens  ,  que  les 
nulières  calcaires  et  argillcuses  sont  répandues 
JsBS  toute  sa  maâseï,  et  qu'elle  renferme  aufsi 
kaacoup  de  blocs  quarizeux  et  siliceux.  On 
obicrre  dans  ses  racines  les  plus  profondes  ,  à 
fcatrée  de  la  gorg«  et  auprès  de  Luz  ,  une  ro- 
ebelrfa-conipacte,  dontlacassurepr^aenleune 
couleur  verte  no  peu  terne  ^  et  dont  la  surfacs 
poHc  parvît  tachelée  comme  la  peau  d'un  ser<. 
peot;  elle  est  en  tout  point  semblable  k  celle 
qui  compose  une  grande  partie  des  montagnes 
delà  vallée  d'Aspe,  et  que  M.  Palasî-au  a  déu 
âgaée  par  le  nom  d'ophile.  Sa  nature  et  ses 
propriétés  sont  celles  de  la  roche  d«  corne  ,  ses 
qualilét  extérieures  sont  celles  de  la  serpen- 
tine ('}■ 


(l)  Je  doii  rappeler  ici  ce  que  j'ai  reinnrqni'  au  »ii]al 
de  cHIe  f'che  ilam  des  uoifià  sur  uii  voj'Bge  de  iBéarii. 

_     Thnut  XIII.  L 


\ 


iGa  A  ic  ir  A  i.  ÎB  ê 

Le  quartz  etiastéatite  sonttrès-abondammeift^ 
répandus  ,  quoiqu*en  très- petites  masses  ^  dans 
la  montagne  de  Bergons  ;  ils  8*y  trouvent  en 
noyaux  applatis  et  veines  courtes  et  îrré- 
gulières  ;  ces  roches  y  sont  toujours  mélan- 
gées et  se  présentent  sous  des  Formes  qui  varient 
suivant  le  degré  de  leur  altération.  C^est  surtout 
ce  qu'on  peut  observer  à  la  carrière  de  Rion- 
Maou.  Les  bancs  de  pierre  calcaire  schisteuse 
qu'on  y  exploite  pour  les  calciner  ,  portent  sur 


%  On  a  donné  le  nom  (le  serpeiitiae  a  toutes  les  roches  dont 
leti.^supQli  ressemble  a  la  peau  tachetée  d'un  serpent ,  et 
ou  est  tombé  dans  l'inconvénient  de  toutes  les  nomen- 
clatures fondées  sur  les  apparences  extérieures  descorps^ 
celui  de  confondre  des  substances  de  nature  et  de  com- 
positî  'n  difierentes.  Il  y  a  en  effet  trois  espèces  de  ser- 
pentines bien  distinctes  :  Tune  est  un  vrai  porphyre  à 
base  de  jaspe.  Telles  sont  les  serp»^ntînes  vertes  et  noires 
antiques  (  voyf  2  Ferber,  Lettres  sur  la  Minéralogie,  page 
337  ).  C'est  aux  serpentines  porphyres  qu'on  donne  com- 
munément le  nom  d'Ophite  (  voyei  les  nomenclatures 
de  MM.  Bucqu  fjFourcroy,  M«ugès  et  autres.)  La  piirre 
ollaire  ou  stéatite  dure  forme  la  base  de  la  seconde  es- 
pèce ,  et  peut-être  n'esl-elle  jainais  entièrement  absente 
des  deux  autres  :  aussi  presque  toutes  les  nomenclatenrs 
ont-ils  rois  la  serpentine  dans  la  classe  des  ollaîres  et 
stéatites.  EuGn  la  troisième  espèce  est  presquVn fière- 
ment de  la  nature  du  trap  et  de  la  roche  de  corne  spa« 
thique  ou  boru-blende  «  et  c'est  de  cette  dernière  qu'il  est 
ici  question. 


Me  roche  de  corne  verte  qui  se  rapproche 
41  fort  de  la  nnlure  de  la  sti^alite.  Là  substance 
de  celte  pierre  a  pénétre  les  paities  calcaires 
qai  en  sont  les  plus  Toi.-jaes  ,  et  celles  -  ci  im- 
pn^goées   d'un  suc    vciddlre  exhalent  l'odeur 
de  la  toche  de  corue.    Tous    les    baucs    su- 
périeurs sont  inlerrompus  par  des  nœuds    de 
quartz  et  de  substances  vertes  de  nature  argil- 
leuse  et  magncsîi.'iiDe  ,  qui  offrent  lanlût  une 
cassiire  grenue  avec  tous  les  degrés  de  niolesss 
et  de  doreté^  et  tanliJt  le  tisau  spalhique  de  la 
horn-blende  ,  ou  la  forme  feuilletée  el  le  poli    i 
ODciDeux  de  l'argile  savoaeuse.  La  plus  verte^  I 
la  plus  pure  de  toules   vient  en  efllorescence 
sur  des  masses  de  spalh  calcaire  rbomboïdal 
entrelacé  de  cristaux  de  quartz  ;  dans  cet  élaC 
cJIe  ressemble  parfaitement  à  cette  terre  verte 
qui  iacraste  souvent  les  cristaux  de  rocliej  et 
se  mêle  dans  des  lames  rectangulaires  du  schotl 
blaoc  ou  les  filets  de  l'amianthe.  Quelques-uns 
toi  ont  donné  le  nom  de  terre  micacée  ou  scor-    i 
lacée,  quoiqu'elle  se  produise  sur  des  roches  oîi  I 
l'on  ne  voit  pas  un  atOme  de  schoil  ou  de  mie  J 
£Me  se  trouve  plus  communément  sur  les  rochètf  J 
mcfées  de  stéatite  dure  où  cette  substance  veci** 
datre  paroît  se  décomposer  et  perdre  son  tissu 
compacte  et  luitant. 

Les  fissures  rempiles  de  celte  stéatile  pulvé- 
L  ij 


m 

164    .  A  N  zr  A  L  K  S 

ralente  renferment,  parmi  les  cristaux  de  quarte 
et  de  spath  calcaire,  d'autres  cristaux  très*  petit!  ( 

•  a/M 

dont  la  Forme  approche  beaucoup  de  celle  d*im  : 
parallélipipède  ^  quoiqu'elle  soit  en  efiet  «ne  ] 
portion  de  prisme  octogone  coupé  en  angles  '' 
droit;".  11:^  se  comportent  aux  épreuves  chîmî-i 
ques  comme  les  zéolitbes  qui  n'ont  point  la 
propriété  d^être  réduites  en  gelée  par  Tacide  ' 
nitreux. 

Enfin  les  bancs  intérieurs  de  rexcavation  de 
Riou-Maou ,  contiennent  des  grains  et  des  ro- 
gnons épars  de  nikel.  Plusieurs  fragmens  que 
le  pic  a  détachés  ,  et  qui  sont  restés  exposés  à  ' 
Tair^  après  avoir  servi  à  la  construction  du  four  ' 
à  chaux  ^  se  sont  recouverts  de  belles  efflores- 
cences  cobaltiqiies rouges^  bleues  et  violettes. 

Les  montagnes  qui  sont  de  lautre  côté  du 
Gave  ,  et  qui  le  séparent  de  celui  de  Cautères, 
s'élèvent  à  une  hauteur  prodigieuse,  et  montrent 
fur  leurs  sommets  le  grainl  à  découvert ,  mais 
leur  croupe  est  flanquée  de  subs!  anr  es  argilleuses 
et  calcaires  où  les  sapins  ont  trouvé  l'aliment 
nécessaire  à  leur  végétation.  Celle  d'où  jaillis- 
sent les  eaux  minérales  dcSaint-Sauveur,  porto 
le  nom  de  Pic  de  Lase.  La  petite  butte  sur  la- 
quelle est  bâti  le  hameau  des  bains  /est  aussi 
composée  de  bancs  alternatifs  de  pierre  cal- 
caire noirâtre ,  trèb-fissile  et  d'argile  feuilletée". 


n  E     C  n  I  K  I  e; 

[es  matériaux  qui  se  rapprochent  si  fort  de 
de  la  niiin'agne  de  Bergons  par  leur  na- 
c  el  leur  disposition  réciproque  ,  affectent 
uoe  direction  toute  contraire,  et  leur  posi- 
tion presque  verticale  peut  faire  soupçonner 
qu'ils  ont  été  arrachés  de-i  flancs  de  cette  mon- 
l«gne.  L'iiu  des  bancs  argilleux  est  entièrement 
compoié  d'une  sléatïle  très-douce  au  toucher, 
duDl  les  feuillets  sont  interrompus  par  des 
nœuds  de  quartz  et  de  roclie  verte  ,  et  parse- 
més d'efflorescences  ferrugineuses  et  de  grains 
pyiiteux.  On  sait ,  depuis  les  tr^vauK  les  plus 
modernes  de  la  chimie,  comment  un  courant 
d'eau,  passante  travers  ces  substances  ,  peut 
s'iraprrgner  d'un  fluide  aériForme  composé  de 
giiz  hydri}gène  et  de  soufre,  lequel  est  dû  à  la 
décomposiiiou  d'une  portion  de  l'eau  et  des 
pyrites  qui  fermentent  ensemble.  Telle  est  lans 
doute  l'origine  des  eaux  hépatiques  de  Saint- 
Sauveur  qui  ue  contiennent  qu'une  dose  insen- 
sible de  principes  fixes  ,  et  dont  la  températurs-  ' 
est  16^  du  thermomètre  français. 

Au-dessus  de  Bergons  et  des  masses  qui  lui 
sont  parallèles,  les  substances  calcaires  uc  se 
^^DDlreat  guêtre  plus  en  grandes  masses  que  sur 
^^nommets  ,  d'où  leurs  débris  descendent  jus- 
H^^n  Gave  -,  les  argilleu^es  prennent  in«en> 
'  -sibtemeot  un  caractère  plus  pierreux,  et  sont 


L 


Liij 


lG6  A   tf   N   A   L  C   I 

ensuite  remplacées  par  des  roches  'de  na(àre'l 
siliceuses,  dont  les  variétés  suivent  toutes  let  T 
nuances  qu'on  observe  eufre  la  roche  de  corne  \ 
et  le  pélro-filex.  On  n'y  voit  plus  s'alterner 
ces  bancs  entiers  de  schiste  hétérogène^  mais 
les  mélanges  en  petites  masses  y  sont  multipliés 
à  Tinfini^  et  «'est  là  sur-tout  que  la  nature    ' 
semble  avoir  voulu  se  jouer  des  naturalistes  , 
en  amalgamant  ensemble  les  substances  qu'ils 
ont  le  plus  soigneusement  distinguées  sous  les 
XiOms  hypothétiques  de  substances  primitives  , 
secondaires^  tertiaires.  Au  pont  de  l'Artigue  , 
ja  roche  de  corne  mêlée  de  stéatite  et  ëfînce- 
lant  avec  Tacier,  est  recouverte  d'incrustations 
spathiques  qui  ont  tellement  pris  sa  couleur  et 
pénétré  sa  substance  ,  qu'on  ne  peut  distinguer 
la  lig'^e  qui  sépare  ces  deux  pierres  de  nature 
si  difFcrenfe.  On  trouve  auprès  de  Trimbareille 
des  blocs  de  roche  siliceui^es  où  Je  quartz  est 
traversé  de  cristaux  de  spath  calcaire  et  de  feuil- 
lets argilleux  j  auprès  de  Scio  le  torrent  qui 
descend  du  lac  de  Lithouèse roule  desfragmens 
où  le  marbre  est  enfermé  dans  la  roche  de  corne 
verte  ;  on  voit  ,  dans  le  lit  de  la  rivière  jus- 
qu'à Gavarnie ,   des  cailloux  où  la  roche  de 
corne,  Ja  stéatite  feuilletée ,  le  quartz  et  le  spath 
se  croîsem  et  se  pénètrent  mutuellement.  Au- 
près de  Gédrf  pt  de  Gavarnie  la  roche  granitiquo 


^m 

^^^^V  H  B     C  U  I  M  1  <! 

^^Knontre  encaissée  enire  des  bancs  de  marbre 
^^^ssïer  p  et  serpente  quelquefois  à  travers  leurs 
^Tnbslances  en  ondes  iiTt^gulière". 

Au  iiioni  de  Brada  la  roche  de  corne  forme 
la  ba^îc  d'un  porphyre  noir  très-singulier,  que 
M.  de  la  Pejrous«  a  décrit  avec  beaucoup  d'exac- 
titude. 

A  Gèdre  le  Gare  reçoit  les  eaux  deH^as ,  lieu 
devenu  célèbre  et  eniichi  par  la  dévotion  es- 
pagnole. A  peine  a-t-oti  passé  le  torrent,  que 
ïe  granit  commence  à  paroître.  Le  Gave  roule 
seseaux  sur  cette  basequ 'il  enlamedilHcilement: 
aussi  son  lit  est-il  plus  laige  et  la  gorge  moins 
profonde  ,  le  granit  se  moutre  d'abord  en  terre 
sous  de  grandes  montagnes  oatcaires.  Du  côtu 
de  l'ouest  îl  est  presque  toujours  recouvert  de 
cet  masses  qu'où  distingue  de  loin  à  leur  teinte 
grise  et  blanchâtre  mêl<ie  défilions  d'uo  louge 
peu  foncé.  A  l'est  les  montagnes  calcaires  laissent 
le  granit  à  découvert,  el  lui  demeurent  comme 
adossées.  Celles  qui  leur  succèdent  offrent  des 
marques  effrayan  tes  dedécrépitude;  leurs  crêtes 
jont  démantelées  ,  et  leurs  fllancs  sontlésaidés 
el  hérissés  de  rochers  suspenduf.  Le  fond  de 
la  vallée seral)le enseveli  sous  les  débris deccite 
montagne  à  demi  écroulée.  Ou  trouve,  parmi 
le»  ruines,  des  blocs  de  plusieurs  milliers  de 
pied«  cubes.  Le  Gave  les  couvre  quelquefois 
Lit 


i68  '  A  K  If  A  L  c  s 

de  SOS  eauX|  se  précipite  dans  les  intervall 
qu'ils  laissent  entr*eux  ,  et  renaît  comme  sodt: 
une  voû^e  affaissée.  Plusieurs  de  ces  lambeaoie  A 
affectent  sur  leurs  plans  la  forme  de  pyràllélo- 
grammeset  des  recta». g1es;mais  ceux  quei'oD  voit 
encore  attacbéë  au  corps  de  la  montagne,  sont 
pour  la  plupart  pjramideux,  ei  sa  ciêle  est 
forinéed*unesuitede  ces  pyramides  granitiques. 
Tuntefois  on  ue  peut  pas  se  refuser  à  voir  que 
le  granit  est  disposé  en  couches  irës-distinctet 
qui  paroissent  surmontées^ dans  quelques  peints 
des  sommités^  de  bancs  calcaires*  La  direction 
de  ces  couches  granitiques  n'est  pas  constante 
dans  toute  la  masse  ;  elles  semblent  s'inoliner 
Vers  le  sud-ouest  du  côté  de  Gavarnie ,  et  vers 
le  nord-est  du  côté  de  Gedre.  Quoique  leur 
substance  Sf;it  Uiêlce  de  plusieurs  roches  hété- 
rogène ,  elle  est  généralement  composée  de 
quar(2,  de  feld-spathetde  mica  ;  mais  <Ses deux 
aubslances  y  sont  dans  un  état  frappant  de  dé« 
composition;  et  semblent  quelquefois  réduites 
en  chaux  de  fen 

Au-delà  de  leurs  débris,  dont  Tamas  est  dé- 
signé par  les  montagnards  sous  le  nom  de  fV^- 
'  radff ,  tt  son*;  celui  de  Cahos  par  les  gens  du 
monde,  le  granit  es^t  de  nouveau  surmonté  de 
substances  calcaires.  Il  sert  de  base  aux  pîcf 
OfooiquesdeCaumelieet  dé  Primené.  Cette»  base 


»  I       C    H    I   M  1    X. 

rftrmeelle-mèmeunevaslemoniairne qu'on  9p< 

I  pdle  A.Uana\  ses  rui  he»  ,  d  iiu  gra 'it  f<rrrii^). 

Hux  et  iiotnbr?,  »oiil  mtouit^cn  d'un?  coiirDnne 

I  blanchâtre  et  ralcaire  ,  où  végiJtent  quelques 

Mpioa  cpars:  Gavarnie  est  à  seK  piitJs. 

C'cal  à  Dtie  légère  dïstancf  de  ce  village,  que 
•e  1er  1  îoe  la  vallée  du  Gave  Héanioi.^,  ou  plo- 
t&t  qu'elle  pnud  naissance  avec  li>  lorreut  qui 
l'a  formée.  (,ju  «pjierçoii  de  IdÎo  les  vasiei^^out- 
nrts  et  Jw  ciiamps  élevés  de  neige  H  tle  gl  nie 
d'où  teseauise  précipitenUtJUi'econiioUeDîuil» 
qa'iU  oeformeni  qu'uuemontiigneuu  plulAt  une 
ma«!*«  éDorine  par  sa  liauteur  el  son  voliime  , 
couipoi^ée  d'une  même  mahc-i'e ,  el  qui ,  placée 
•or  une  base  vers  laquelle  on  n'a  ce-^sé  dpm  in- 
ter  pendant  l'eapace  ite  dix  lieues  ,  ("él'jve  lout- 
ft-coup  de  sept  à  bull  c^nstoiseti,  et  domine 
an  Kiîu  tun  es  les  monlagaes  qnï  l'entourent* 
Les  différens  sommets  dont  elle  est  conron- 
née  «  présentent  sous  raille  formes  bisarres  ; 
ce  sont  des  pyramides  irrégulières  et  de  vastes 
cyUodres ,  ou  des  cônes  tronquéeis  près  de  leur 
baM  ,  qui  ressemblent  assez  à  des  tours  érra^ 
%ée%.  Lescréles  qui  sont  formées  du  prolonge- 
meol  de  ce»  sommilés  ,sont  autant  de  murailles 
inaccessibles  bordées  d'im  long  tas  de  ruines 
OD  d'uu  large  tossé  de  neige  glacée,  et  quel- 
^aefoisiutecrotnpues  par  des  brèches  profondes* 


e  sommet  de 
lur  embrasser  | 
)leau.  'En  re-  1 


ï 


170  A   N   K   A    L    £   s 

On  ne   peut  appercevoîr  tous   ces  objets  dn 
fond  de  la  valit'e,  et  il  faut  s'élever  sur  quel- 
que luiuieur  voisine,  telle  que  le  sommet  de 
Bergons  ou  celui  de  Pimené,  pour 
touies  les  pf:rliei  de  ce  vaste  table; 
moulant  vers  les  sources  du  Gave  qui  en  oc- 
cupent le  centre,  00  pénètre  par  une  coupure 
peu  profonde  dans  une  prairie  de  forme  ovale 
assez  rf'guliÏTe  (lordéeàrest  et  à  l'ouest  par  des 
hauteurs  planlées  de  sapins  et  de  hêtres,  et  au 
sud  par  un  amas  de  rocliers  écroulés  et  par  les 
sommets  que  je  vieus  de  décriie.    Le  Gave  y 
serpeure  sur  un  lil  de  sable  et  de  cailloux,  etj 
reçoiileseauxqui  deeceiident,  enécumant  «  det J 
hauteurs  voisines-,  il  se  fraie  un  chemin  venfl 
cette  prairie  parmi  les  débris  entassés  qui  UM 
borneiii  au  sud  ,  et  qui  la  séparent  d"un  autre 
bassin  rtDii  moins  vaste  ,  oii  le  torrent  commence 
Bon  cours,   et  où  la   montagne  s'élève  tout  au- 
toar  en  un  rapport  inaccessible. 

On  peut  prendre  une  idée  légère  et  im- 
parfalle  de  celte  tllaje^Iueuse  enceinte,  en 
la  figurant  comme  un  ampiiitbéâire  moins  re- 
marquable par  la  vaste  éLendue  de  son  arène 
que  par  la  hanleur  prodigieuse  de  ses  luurs  qui  , 
par-tout  bordés  de  parties  saillantes, d'éihao- 
crures  profondes  ,  et  hérissés  de  rochers  dont  la 
mine  est  prochaine,  se  sont  entièrement  écrou- 


E  C  1 
po  côté  dn  nord;  elle  est  coiirorncè  vers 
nd  par  deux  so'iimels  c]irliiiLlri(|Le»  recou- 
»d'uiie croule  <î|)aîsse  deiipif;e  endurcie, et 
llrar  forme  a  fait  nommer  louri  dv  mai  hre* 
l-dessous  se  succèdent ,  en  ferme  de  gradms, 
I  deTaate»  plallebandet  d'uue  ne'ge  qui  ne  dis- 
f  ptroît  jamais  ,  et  qui  ne  ce^se  p^int  de  se  foo- 
(Ireinseiisibleraenr.  Les  eaux  prodnilcs  pai-ceiie 
tiiilalion  continuelle  se  divisent  en  sept  ou  huit 
ped'ti  torrensqui  naissent  sous  ce-*  lils  cie  glace, 
ef  ruuleal  tut  le  penchant  rapîdede  la  monUgne 
OD  jaillissent  en  cascades,  quand  elle  se  trouve 
f-ûopée  a  pîc.  L'un  de  ces  torrens  venant  du 
c/tlédc  l'est,  et  dont  le  volume  surpaie  celui 
de  tuas  les  autres  ensmible,  se  précipite  du 
hautd'unmcher  qui  s'avance  en  saillie  et  tombe 
«recun  bruil  horrible  à  plus  de  i3oo  pieds  de 
profondeur.  Ses  caiix,  divisées  dans  les  airs  et 
réduites  comme  en  poussière,  forment  autour 
de  la  cascadeun  brouillard  suspendu  quidéiube 
aux  yeuxduspectaleur  tout  son  volume  el  la  vi- 
icjsedesachûte.  L'aiêoeoù  seréunissenl  toutes 
CCS  eaux  et  où  commence  le  Gave,  et  de  forme 
irrégultcre-,  sa  surface  inégale  offre  tantôt  de 
gran.is  ptaleaux  de  neige,  des  blocs  de  ro^ 
chers  écroulcset  d'autres  débris  atténués  et  ré; 
!'•  dnils  à  l'élal  terreux  où  végètent  de  belles  plan- 
^qae  le  soleil  éclaire  à  peiiie>  Le  Gave,  ea 


IJlt  A    N   K   A   L   E  s 

tombant  sur  les  amas  de  neige ,  y  &  creuse 
gouffre  au  fond  duquel  le  soleil   avant  son  d&«4 
c!'u  peint  le  cercle  coloré  de  Tiris.  Les  cai 
dis}.aroissenl  sous  la  neige  et  renaissent  ensuitji;^ 
cojnme  sous  un  pont  étroit  ou  sous  la   voûta  '3 
d*un  a({i1.  duc;  elles  serpentent^   se  replient  4    > 
travers  les  ruines  amoncelées,  et  surmontent 
les  obstables  qui  s'opposent  à  leur  sortie. 

Si  Ta  pe^  t  magniiique  et  la  beauté  sauvage 
de  celle  enceinte  sont  difKciles  à  représenter  , 
sa  structure  n*eii  est  pas  moins  facile  à  sai^ir; 
et  dans  iC  lieu  qui  semble  fait  pour  le  tour- 
ment du  pt^in  :ede  la  nature,  elle  se  découvre 
«arjs  peine  aux  \  eux  de  l'observateur  et  de  rhis- 
forien.  <(  i  a  grande  enceinte  de  la  cascade  de 
3)  Gavarnie  ,  dit  M.  d'Arcet,  tut  un  lac  autre- 
y>  f()i>  :  ^asp^^cl  des  lieux  fait  nnitre  naturelle- 
»  ment  cette  idée.  Dans  la  suite  les  rochers  qui 
y>  la  ferm  )ient  sur  le  devant ,  s'étant  détruits  , 
»  les  eaux  se  sont  é  ou  lues  et  perdues,  i» 

On  ne  peut  se  refuser  à  coire  avec  M.  d'Ar* 
cet  que  l'enceinte  des  cascades  de  marbre  n^aît 
été  autrefois  un  lac.  Le  nombre  et  l'étendue  de 
ces  amas  d^eau  diminuent  tous  les  jours  dans 
les  Pyrénées  comme  tlans  tout  pays  d^- mou- 
tagn  s;  les  eaux  qui  viennent  s*y  rendre  en 
exhaussent  le  fond  par  les  cailloux  et  les  debri' 
terreux  quelles  y  entraîne^  et  celles  qui  s*é- 


ea  abaissent  le  niveau  ,  en  cTPn'îant  in- 
iblrriieut  le  canal  par  lequel  elles  stirtent. 
ri  II  marche  leuleei  progres-^ivede  la  nature 
iVinlermèdedeiacci  ieaset  des  r'.  volutions, 
pour  combler  ces  vastescreuxoù  les  eaur 
lut  ama:«s<:es,  ou  pour  ouvrir  des  issues  t|iiï 
jr  permellenl  plus  d'y  séjouintr.  Le  aom- 
trede  ces  lacs  abandounéii  et  perdus  n'est  guèi  o 
m-dêssous  de  celui  des  lacs  encore  existant.  1  >  s 
mlnrcFs  du  pays  ont  appris  eux~(nê<ues  à  dis- 
tinguer cet;  monuiiiens  naturels;  ils  unt  saisi 
Intrs  structure  semblable  à  celle  d'un  vaisseau 
évRfé  et  coupé  da  is  ses  parois  d'une  ou  de  plu- 
lîétirs  entailles  profoudes ,  el  les  tut  lous  dé- 
lignéi  par  le  mot  ofj/f  (|ui  dérive  du  mol  latîti 
oifa  et  sigfiiBe  chi'z  eux  marmite;  comparai^oa 
YDMJ  fusle  que  peu  noble  et  bien  digne  de  ces 
«b.«èrvateur$  froids,  mais  exacts  également  dâ- 
ponrvns  de  prévfiil  on  e(  dVriiliriiisia'<me.  Ces 
ouie$  se  trouveut  snuvenl  placées  aux  extrêmi- 
léi  «opérîeures  des  v  illée«  ,  k  l'origine  des  tor- 
rens  <jiii  les  remplissoienl  a>iiretbis.  En  effet  , 
cenx.fi  naîtscnt  coramunènienl  sou»  queltjue 
V.-isteiroa'*  den'ige,oiisV'coiil''nl  d'un  réservoir 
I  \ai  rassemble  les  eaux  de^  bauteurs  voisines.  Lo 
I  numhre  de  ces  lacsaiij;ineiiie  à  mesure  iju'oa 
■  ï'éife'.c,  et  rVst  une  cbsTialion  générale,  que 
ceux  des  vallées  sont  pour  la  plupart  comblés. 


1^4  A   N   IC   A  L  E  6 

OU  perdus ,  et  que  ceux  des  monfagues ,  sur-loi 
ào  celle  de  granit^    sont  presque  tous  cons< 
Tcs.  J'ai  dit  précédemment^   d'après  robscj 
tion  de  M.  d^Arcet ,  queTenceinte  descascadi 
présentoit  la  forme  d'un  réservoir  entr*ouvei 
et  épuisé  ,  et  qu'elle  étoit  précédée  d'un  autsi|f 
bassin  dont  Taspect  est  moins  sauvage  et  la  formé' 
plus  régulière.  Tout  porte  à  penser  que  celoi^ 
.ci  a  été  aussi  long-tems  rempli  d*eau^  ou  pla- 
tôt  il  rétSulte  d'un  examen  détaillé  de  ces  lienx^ 
que  les  deux  bassins  ne  faisoient  autrefois  quua 
seul  et  immense  réservoir,  où  les  eauxétoîent  re* 
tenues  à  deux  ou  trois  cens  toises  d'élévation  ao» 
dessus  du  soloù  elles  coulent  aujourd'hui.  Les  ro- 
chers qui  séparent  le  premier  bassin  de  l'enceinta 
descascades^nesontyComme  je  l'ai  déjà  remar- 
qué^ qu'un  vaste  amas  de  débris;  mais  ces  dé- 
bris ne  ressemble  point  à  ceux  d'une  muraillo 
renversée  sur  elle-même ,  ou  d'une  digue  roija- 
pue  parTefFort  des  eaux.  Il  est  au  contraire  aisé 
de  se  convainc  re  qu'ils  ont  été  détachés  de  cette 
partie  de  la  montagne  qui  borde  l'enoeinte  du 
côté  de  Test,  et  sur  laquelle  sont  les  sommets 
Jes  plus  élevés  de  toute  cette  masse.  On   voit 
encore  sur  ses  flancs  déchirés  pendre  d'énormes 
quartiers  de  r.  che  prêts  à  s'écrouler.  Ceux  qui 
sont  déjà  tombés  ont  demeuré  entassés  les  uns 
sur  Içs  autres.  L'umas  qu'ils  ont  formé  est  ados^. 


onlagrie  dont  ils  fai*oiertt  jadis  partie ,  et 
inc  ;us()u'aux  paroi  s  opposées  de  l'eficeinte. 
xent  qui  lalraverae  se  Irutneaiosi  reji.-u£ 
:é  de  Touesl ,  et  le  lit  <{u'il  a  creusé  suit 
nlOQi-s  de  cet  amas  de  dûbris.  Un  tenis 
ic  exUlé  auqut^l  les  deux  cm-cinles  dont 
'^rlé  ,  étant  remplies  d'eau,  ne  Ibrmoient 
ifi^n  seul  lac  vaste  et  profond  ;  et  petit-êlre  la 
aftiDerévolutionquilesahéparéesa-t  ellecliaogé 
toat_  à-fait  leur  forme  et  causé  l'entière  disper- 
fîoude  leurs  eaux;  car  si  l'on  considère  que  l'en- 
Gcinledu  bassin  de  lapralrierst  entièremcntdé- 
Iffiite  du  côté  du  nord  et  de  la  vallée,  on  doit 
K  conTatncre  que  les  eaux  ne  l'ont  point  cor- 
roda lentement,  mais  qu'elles  l'ont  cnlr'ou- 
rerle  et  etnpurti'e  par  un  eflbit  violent  et  sn- 
bit.  Or  à  quelle  cause  peut  on  mieux  allribaer 
fe  mouvement  rapide  et  le  choc  qui  dut  les 
■g'ter,  qu'à  la  chute  instantanée  de  plusieurs 
DÏUierit  de  toiseï:  cubes  de  rocher.  Je  me  re- 
préxeale  alors  ce  lac  paisible  et  élevé  changé 
en  une  mer  counoucée,  se-^  eaux  bouleversée» 

Eti*aa  lond  de  ses  abîmes  jaillir  au-dessus 
sommets  voinins  ,  et  retombant  sur  elle» 
les  ébranler  de  leur  poids  et  de  leur  chute 
Iftluniêre  ijui  lesreteuoit,  celte  barrière  trop 
fbibUeaiia  renversée  et  ses  débris  trausporlés 
raJoio. 


176  A  V  K   A  L  t   s 

M.  d*  Areet ,  dans  son  discours  sur  les  P] 
nées^  a  présage  la  même  révolution  pour  le 
d'Escoubons  le  plus  coasidérable  de  ceux 
domine  les  bains  ^e  Barrèges  ^  et  on  ne  petH? 
douter  que  si  quelqu*éboulement  considéraUt!. 
vient  hâter  et  accroître  Te&et  de  cette  débacli. 
inévitable  j  ces  régions  élevées  subiront  np,  noa- 1 
veau  déluge  dont  les  hommes  et  les  troupeau 
seront  la  victime  ^  qui  ensevelira  plusieurs  viL 
Ulges,  et  inondera  leis  tanières  des  bêles  fauves. 

Je  n'entamerai  point  ici  la  de>cription  dé«' 
taillée  de  la  montagne  de  Marbore  d'où  tombent 
lescascadesdeGavarnie.  J'ai  plusieurs  fois  tenté 
en  vain  de  parvenir  à  ses  sommités^  etem  sortant 
des  montagnes  j'ai  toujours  emportéle  désir  et 
Pespérance  de  remplir  un  jour  cettetâche  pénible 
€f  instructive.  Ce^t  ici  vraiment  leMont-blanc 
des  Pyrénées;  ses  bancs  s'ouvrent  de  tous  côtés 
en  immense^  ravins  et  en  valléis  profondes, et 
ses  sommets  surpassent  en  hauteur  tous  ceux 
de  la  chaîne.  !.e  p»  ntre  graciiiux  delà  Suisse, 
le  commentateur  rt  l'émule  de  Coxe,  M-  Ra- 
mond  ,  que  j'ai  eu  le  bonheur  de  rencontrer 
dans  ces'  magnifiques  déert«  des  Pyrénées  ,  a 
observé  ,  jaus  les  réglons  moyennes  des  monts 
lVlarboré.sdesgla«'^squiontle»issus,coaipacteet 
Tasi  ectb!iinâtredecelîedes  AI;  es.  Cette  mas^e 
est  pourtant  toute  calcaire  depuis  ses  racines  jus- 
qu'aux 


DK    CniHiE.  177 

iUi  crêtes  douttUe  est  couroniKÎc.Lcsobsci^ 
iQK  que  j'ui  faitcii  d^insla  tuUcc  d'KstuubJ,  et 
celles  de  M.  Ramond  tendent  à  coriUrmer, 
ODiajtprisqUGses bancs, donilaeecùon  vers  la 
France  paroît  lioiisontale ,  s'Inclinenl  vers  l'Es- 
pagne d'cDVÎrun  4^  degrés.  Dans  le  circuit  que 
j'ai  suivi  de  toute  ta  partie  decette  masse  calcaire 
<|BÎ  appartient  à  la  France ,  j'ai  observé  qu'elle 
r^tose  ou  sur  le  granit,  ou  sur  le  schiste  argil- 
leax  ,  ou  enfin  sur  les  roches  siliceuses  inter- 
médiaires. 

Quant  à  sa  hauteur,  elle  a  e'te  suffisamment 
dctermîoée  par  les  observations  que  M.  Vidal 
ei  moi  avons  faites  l'été  dernier  à  la  suite  d'un 
grand  nivellement  que  nous  avions  entrepris 
pour  ciudier  de  nouveau  la  the'orie  des  dilata- 
tions de  l'almospli  ère,  elpouroffrir  aux  obsçrva- 
teurs  une  des  plus  hautes  et  des  plus  accessibles 
montagnes  de  l'Europe  divisée  en  espaces  ver- 
ticaux mesurés  rigoureusement. 

Trois  observations  inyonométriqucs  faîtes  à 

des  sutions  différentes ,  et  qui  se  rapportent  à 

aunns  d'une  toise  prés  ,   indiquant  a5l  loîses 

là  hauteur  d»  mont  Perdu  ,  sommité  la 

devée  de  Marbore  ,   au-dctuus  du  Pic  de 

deBigorre.  De  pareilles  obsen'ationsi':iite9 

auprès  de  Toulouse  avec  des  înstrumfns  bien 

ilus  parfaits,  déterminent  la  bautcurdeceder- 

'    Torric  XIIL  M 


Août! 


I78  ANNALES 

nier  à  600  toises  au-dessus  du  Canigou  etpar  con- 
séquent à  1 5oo  ou  1 5 1 0  toises  au-dessus  de  la  men 
La  hauteur  absolue  du  mont  Perdu  est  donc 
de  1700a  1760 toises,  d'où  je  n'hésiterai  pas  à 
conclure  qu'aucun  sommet  des  Pyrénées  ne  s'^ 
lève  à  1800;  car  de  nombreuses  observations 
faites  sur  le  Pic  de  Midi  nous  ont  prouvé  qu'il 
n'j  a  point  de  sommet  qui  ne  soit  au-dessous 
du  mont  Perdu,  depuis  l'Océan  jusqu'au  pays  de 
Foix,  et  les  traces  des  académiciens  qui  ont 
tracé  la  méridienne ,  ne  laissent  guère  douter 
qu'il  n'en  soit  de  même  depuis  le  pays  de  Foix 
jusqu'à  la  Méditerranée. 


SÛR    LA    NUTRITION 

DES  VÉGÉTAUX, 

PREMIER     MÉMOIRE; 

Par  J.  H.  Hassenfratz  (a). 

U  N  grand  nombre  d'expériences  faites  par 
MM.  Yan-Helmont,  Duhamel,  Tillet  et.plur 
sieurs  autres  physiciens,  ont  fait  présumer  que 
les  v^étaux  croissoient  et  se  développoient  par 


«M 


(a)  Extrait  d*un  Mémoire  lu  à  rAcadémie  des  sciences 
de  Paris  en  1792. 


D   C      C   H   I   M   t   E. 


.lel'a 


t  de  i'e 


il  concours  « 

LancespouvoientsullireàlanulrilioQ 
ft  plantes. 
^  Comme  ce UeconclusionparoîlroUreduirelea 
famicre  aux  seuU  effets  <Ie  retenir  l'Iiuoiiditë  né- 
ceuaîre  â  la  vcgétation,  de  produire  un  peu 
de  chaleur  pour  aider  le  développement  des 
pluiLes,  et  de  diviser  la  terre  pour  pennctire 
aux  racines  de  s'étendre  avec  plus  de  factlité , 
j'ai  cm  devoir  examiner  de  nouveau  les  cxpé- 
m-occs  de  ces  physiciens,  afin  de  m'assurerai 
réellement  l'air  et  i'eau  suflisoîent  à  l'accroisse* 
ment  des  plantes,  et  si  les  funiiers  se  redui- 
loient  à  ces  seuls  effets. 

J'observerai  d'abord  que  les  plantes  en  gé- 
»«al  sont  compose'es  de  charbon  ,  d'huile  , 
d'tau,  d'acide  eidc cendre.  Comme  la  cendre 
n'esiqu'ane  iràs-petilc  partie  du  poids  des  vé- 
gétaux ,  nous  pouvons  en  faire  abstraction  pour 
un  instant,  et  ne  considérer  que  les  subsunces 
Biinàpales  qui  contribuent  le  plus  à  leur  ac- 
oissement.  L'eau,  Iccarhone,  l'huile  et  l'a- 
e  ëlant  composes  de  carbone  ,  d'hydrogène- 
:  d'oxigéne  ,   les   sulîsunces  principales  qui 
lOnstitDent  les  plantes  sont  de  l'eau,  du  car- 
OiiO,de  l'hydrogène  et  de  l'oxigcne. 
I  Cela  pose,  comme  le  carbone ,  l'eau ,  l'hydro- 
cetl'oxigènesont les  composaus  principaux 
M  ij 


l8o  ANNALES 

des  plantes,  et  que  l'analyse  d'un  grand  nombre 
de  substances  v^ëtales  a  fait  voir  que  les  pro- 
portions de  ces  substances  diffëroient  dans  cha* 
que  yëgëtal ,  il  serait  possible  qu'il  y  eût  des  cir* 
constances  où  Faccraissement  des  v^'tanx  soit 
le  ràultat  de  la  combinaison  d'une  seule  y  de 
deif  X  y  de  trois  ou  de  quatre  substances  réunies , 
et  qu'il  pourrait  par  conséquent  arriver  que  le 
développement  et  l'accroissement  des  planttt 
dans  l'eau  et  dans  l'air  ne  fût  que  lé  râabat 
du  carbone  contenu  dans  Télëment  de  la  plante» 
transporte  dans  touteslespartiesdelaplantepar 
l'eau  y  suce  par  les  racines  y  et  que  ce  carbone  f&c 
combiné  avec  une  portion  de  cette  eau ,  de  l'hy- 
drogène et  de  i'oxigène  provenans  de  la  dé- 
composition d'une  autre  portion  d'eau,  etde-lii 
que  l'accroissement  de  la  plante  ne  lût  qu'une 
aug  mentation  d'eau ,  d'hydrogène  et  d'oxigène. 

Plein  de  cette  idée ,  j'ai  examiné  avec  plus 
d'attention  les  expériences  de  MAL  Van-Hel* 
mont  y  Duhamel  et  Tillet  y  afin  de  m'assurer 
s'il  étoit  possible  de  déterminer  la  natura  des 
substances  qui  ont  contribué  à  l'accroissement 
de  leur  végétation. 

L'expérience  de  Yan-Helmont,  si  célèbre  par 
sa  publicité  y  est  celle  d'une  branche  de  saule 
plantée  dans  une  caisse  de  terre,  qui  s'est  accrue 
de  60  livres  après  plusieurs  années  de  végéta- 


DE     Chimie. 
lion  ,  sans  que  le  poids  de  la  terre  ait  sensible- 
ment  diminué. 

G>mme  Van-Hetmont  n'a  point  donné  d'a- 
nalyse comparée  des  proportions  de  carbone, 
d'eau  jd'hj'drgoène  et  d'oxij^ènc,  dans  son  saule 
augmenté  de  60  livres  ,  aux  quantités  que  sa 
branche  coiitenoît  avant  de  l'a  voir  plantée,  il  est 
impossible  d'en  concluresi  la  cause  del'angiuen- 
Uioo  du  poids  est  de  l'eau  et  de  l'hydrogène  y 
ondu  carbone,  de  l'eau  et  de  l'hydrogène. 

Dans  le  grand  nombre  des  expériences  faites 
par  M.  Duhamel  sur  le  développement  des 
plantes  dans  l'eau  et  dans  l'air,  je  n'examine- 
rai cjue  celle  du  ch^ne  qui  a  crii  dans  l'eau  seule 
pendant  huit  années  consécutives,  parce  que 
c'c&l  la  plus  saillante. 

H.  Duhamel  dit  dans  son  mémoire  sur  les 
plantes  que  l'on  peut  élever  dans  l'eau,  impri- 
ma parmi  les  mémoires  de  l'académie  desscien- 
CCS  pour  l'année  i748:c<J'ai  un  cliène  qui  est 
(depuis  huitansdans  l'eau;  il  produit  tous  les 

■  printenis  de  belles  feuilles  :  je  dois  néan- 
.tnoins  prévenir  qu'il  n'y  a  point  d'apparence 
aque  cet  arbre  puisse,  avec  tous  les  soins 
BpoHÎbies,  faire  jamais  un  grand  chêne;  car 
■.quoiqu'il  ait  profité  les  deux  premières  an- 

■  nées  mieux  que  s'il  eût  été  pbmté  dans  une 
«bonne  terre,  qn'il  ait  encore  fait  la  troisième 


M  iij 


ifla  A  If  N  A  L  £  s 

CI  année  d'assez  belles  productions  j  et  que  de* 
«  puis  ce  tems  il  se  garnisse  de  belles  feuilles  ^ 
«les  pousses  qu'il  fait  depuis  deux  ans  sont 
«peju  considérables,  de  sorte  qu'il  semble  di- 
«minuer  tous  les  ans  de  vigueur.^ 

On  voit  j  d'après  cette  description  de  la  v^é- 
tation  du  cbéne  dans  l'eau,  qu'il  seroit  très* 
possible  que  le  dëveloppement  de  cette  plante 
se  fût  fait  par  la  transportation  du  carbone  du 
gland  dans  toutes  les  parties  de  la  plante  dé- 
veloppée ,  et  que  son  accression  fût  produite 
par  de  l'eau  el  de  l'bydrogène. 

Ce  qui  paroît  confirmer  cette  possibilité  est 
l'analyse  comparée  que  M.  Dubamel  a  faite  des 
arbres  élevés  dans  l'eau  à  ceux  de  même  âge 
élevés  dans  la  terre.  Tous  ces  arbres  lui  ont 
donné  à  la  distillation  les  mêmes  principes  mais 
il  ajoute  :  «Je  ne  puis  rien  établir  sur  la  quan-^ 
ictité  de  ces  produits,  parce  que  les  arbres  éle« 
«  vés  dans  l'eau  m'ont  fourni  trop  peu  de  madè- 
«res  pour  m'êtpe  proposé  une  telle  précision». 

Ainsi  il  paroît  clair  que  l'on  ne  peut  point 
conclure  des  expériences  de  M.  Duhamel  si 
la  végétation  des  plantes  dans  l'eau  est  occa- 
sionnée par  de  l'eau  seule ,  par  de  l'eau  et  de 
l'hydi  ogène ,  par  de  l'eau ,  de  l'hydrogène  et  du 
carbone. 

On  trouve ,  dans  le  recueil  des  mémoires 


SE     Cl 
g  l'académie  des  s 


i85 


r  l'année  1772 


s  sciences  pt 

Tilletqui  renferme  quaranie- 
quatre  expériences  faites  sur  des  graines  semées 
dans  differcns  mèlaDgcs  de  terre.  Ces  terres 
éioient  de  l'argile  à  potîcrde  Ccuiîlly ,  du  sable 
oc  ri»ière ,  des  reialllcs  de  pierres  des  environs 
de  Paris,  des  retailles  de  pierres  connues  sous 
le  Dom  de  Saini-Leu,  des  décombres  de  bâii- 
timensjdelaniarnc,  dusaLlund'Eianipes,  dif- 
férentes terres  végétales ,  et  par  fois  du  funùer. 

Quelques-unes  de  ces  terres,  comme  le  sa- 
blon,  ont  été'  employées  seules,  mais  le  plus 
souvent  elles  étoieni  niéJaDgées. 

Quelle  que  fut  la  composition  des  terres, 
qu'elles  fussent  seules  ou  mélangées ,  M.  Tillet 
est  parvenu  à  faire  produire  des  graines  aux 
graÎDs  de  bleds  qu'il  a  semés  ;  ces  bleds  ont 
Mé  resemés  de  nouveau;  ils  ont  produit  de  nou- 

lies  graines ,  et  cela  pendant  trois  années  con- 

a  variation  dans  la  beauté  et  la  multiplicité 
S  e'pi»  dans  chaque  mélange  a  paru  dépendre 
p  la  quantité  de  pluie  qui  est  tombée  pendant 
Br  développement. 

p  Le*  expériences  qui  ont  paru  les  plus  sail- 
$  et  les  plus  conformes  à  la  théorie  qui 
(Oppose  que  l'eau  et  l'air  sont  les  sctdes  sub- 
tUnces  nécessaires  à  la  nutrition  des  plantes. 


l84  A   !f   N   A'  L   E   s 

sont  la  vingt-cinquième  avec  du  vieux  plâtre 
seul  9  la  vingt-sixième  avec  du  sablon  d'Etampe» 
pur,  la  vingt-«eptième  avec  du  sable  de  rivière 
pur ,  la  vingt-huîlième  avec  des  retailles  de 
pierres  :  les  grains  semës  dans  chacune  de  œs 
terres  séparées  ont  produit  de  beaux  épis  et 
de  beaux  grains  qui  y  ayant  été  resemës  de 
nouveau  ,  ont  encore  produit  de  beaux  épis 
et  de  nouveaux  grains ,  et  cela  pendant  trois 
années  consécutives.  Or ,  comme  il  est  extrê- 
mement probable  que  chaque  grain  repro- 
duit devoit  contenir  à-peu-près  les  mêmes  pro- 
portions de  composans  que  le  grain  primitif^ 
conséquemment  la  même  proportion  de  car- 
bone,  et  que  chaque  grain  a  produit  une  grande 
quantité  d'autres  grains ,  il  paroit  clair  que  la 
végétation  qui  a  eu  lieu  dans  ces  circonstances 
a  augmenté  la  quantité  de  carbone ,  et  que  si 
Tair  et  Teau  étoient  les  deux  seules  substances 
que  les  végétaux  aient  employées  pour  leur 
nourriture ,  il  s'ensuivroit  que  l'air  et  l'eau 
seuls  pourroient  fournir  le  carbone  qui  est  par- 
tie constituante  de  Taccroissement  complet  des 
plantes. 

Voilà  donc  enfin  quatre  expériences  qui  pa- 
roissent  confirmer  la  théorie  de  la  seule  néces- 
sité de  l'eau  et  de  l'air  pour  la  nutrition  des 
végétaux. 


D   E      C   n   I    M   I    E.  |.S"> 

r«i  répété  les  cipdiicnces lie  *L  Till(;t,afm  de 
COoiîrnier&esrésaltau  et  chercher  ensuite,  par 
d'autres  expériences  qui  m'étaient  particu- 
lières ,  si  l'accroissement  du  carhone  dans  les 
pUotes  éiott  fourni  par  l'air  ou  par  l'eau  seule. 

J'ai  lavé  à  plusieurs  eaux  du  sable  de  rivière, 
du  grès  pilé,  du  verre  pilétrès-6n  ;  j'en  at  rem- 
pli aux  trois  quarts  des  bocaux  de  verre  ;  j'ai 
imbibé  d'eau  ces  trois  espèces  de  terres  ;  ]'y  a! 
semé  du  bled,  des  haricots,  du  cresson,  et 
i'ai  ca  le  déplaisir  de  voir  que  mes  plantes  se 
développèrent  infiniment  peu, plusieurs  même 
pounirent  j  ce  qui  est  conforme  aux  observa- 
lioiu  de  M.  Duhamel  qui  dit  dans  le  mémoire 
d^à  cité  ;  „  Il  faut  remarquer  que  les  plantes 
B  périssent  dans  les  pots  qui  ne  sont  pas  percés.  " 
bDe  ces  expériences  et  des  observations  de 

.  Dahamcl ,  je  crus  pouvoir  conclure  que 

.  Tillel  avoit  fait  ces  expériences  dans  des 
pots  percés  (a). 

Eq  conséquince  je  remis  mon  sable  ,  mon 

tes  f  l  mon  verre  plié  dans  des  entonnoirs  de 
(d)  Plusieun  membres  de  l'académie  présens  à  la 
itanile  ce  mémoire,  et  qui  avoient  assistëaux  cxpé- 
imcea  de  M.  TîHct  ,  assurèrent  qu'en  etîei  ces  pois 
4tgIcHt  pPTcA  ainsi  que  ]>  l'avoii  conclu  de  met  obier- 
nfinos  el  de  mes  expéi'iciicfi. 


11 


i8G  Annales 

verre  dont  rextre'mile'  plongeoit  dans  des  ca- 
rafes pleines  d'eau;  je  semai  dans  ces  terres  du 
bled 9  des  haricots  et  du  cresson:  ces  plantes 
y  germèrent,  s'y  développèrent,  mais  jamais 
elles  ne  vécurent  que  jusqu'à  l'instant  où  elles 
produisirent  des  fleurs.  Jamais  je  ne  pus  par* 
venir  à  l^ur  faire  produire  des  graines. 

Ces  diHerences  entre  le  résultat  de  mes  ex- 
périences et  celui  des  expérience^  de  M.  Tillet 
me  firent  croire  qu'il  y  avoit  une  différence 
dans  la  manière  de  procéder,  et  je  relus  avec 
attention  les  mémoires  de  M.  Tillet ,  pour  sa- 
voir quelUe  pou  voit  être  cette  différence;  je 
trouvai  qu'elle  consistoit  en  ce  que  M.  Tillet 
avoit  fait  ces  expériences  dans  des  pots,etqii  îl 
avoit  enterré  ses  pots  dans  de  la  terre  végétale  ^ 
tandis  que  les  vases  dans  lesquels  je  faisois  mes 
expériences,  étoient  éloignés  de  toute  commu- 
nication avec  la  terre  végétale. 

D'après  cette  différence  dans  la  manière  d'o- 
pérer, il  nie  fut  facile  de  conclure  de  celle  de 
nos  résultats. 

Les  potsdes  expériences  de  M.  Tillet  dévoient 
nécessairement  cire  troués ,  ainsi  que  nous  l'a- 
vons vu  précédemment;  ces  pots  étoient  en- 
terrés dans  de  la  terre  végétale  :  donc  il  y 
avoit  une  communication  entre  la  terre  decî 
pots  et  la  terre  végétale. 


par  le 

Kégëti 


D    E-    t.    H    I    M    I    E.  liS-r 

'  Comme  M.  Tillet  n'arrosoit  point  les  terres 
df  ses  poi5,  afin  qu'ils  fussent  exposés  à  tou- 
Its  les  Tarialions  de  l'atmosphère,  il  est  armé 
BècessairemenU[ue  lorsqu'il  tomboit  dclapluie, 
reau  liltroil  à  travers  ses  terres ,  sortoit  du  pot 
par  le  irou ,  et  alluit  se  combiner  avec  la  terre 
végétale  ;  quand  au   contraire  il  faisoit  de  la 
hcresse,  l'eau  qui  imLiboit  la  terre  dcspota 
Weraporoil  d'abord,  puis  la  terre  faisoit  l'of- 
fic«  de  tubes  capillaires  par  lesquels  l'eau  con- 
tenue dans  la  terre  végétale  montoit  à  la  sur- 
face pour  être  e'vaport^e.  Ainsi  l'eau  de  la  terre 
v^etale  pc'ne'iroit  dans  la  terre  du  pot,  ser- 
TOÎtdc  nourriture  aux  plantes,  et  pouvoitcon- 
tribuerii  l'augmentation  de  leur  carbone:  d'où 
^^Uniit  que  l'on  ne  peut  pas  dire  que  ce  soit  l'eau 
^■■ule  et  l'air  qui  aient  fourni  aux  bleds  des  cx- 
^H^riences  de  M.  Tillet  l'accroissement  de  car- 
^DOnc  qu'ils  avoient ,  et  M.  Tillet  a  cru  appcr- 
cevoir  qu'il  y  avoii  une  dîffe'rcncc  dans  des  ex- 
_  .p^iiences  semblables  ,   qu'il   attribue  „    aux 
^B  parois  et  aux  fonds  des  pots  qui  ont  pu  se 
^B  trouver  plus  ou  moins  perméables  à  l'eau 
^^^  (pie  eontcnoit  la  terre  dont  ils  etoïent  cnvi- 
^B  ronnés. 

^•'  On  peut  conclure  de  i'examen  réfléchi  des 
eipériences  de  Van-Hclmoni ,  df.  M.  Duhamel 
-    M  de  M.  Tillet,  qu'il  est  impossible  d'en  dé- 


i88  Annales 

duire  siTcau  et  rairpouvoîent  seuls  fournir  aux 
plantes  le  carbone  dont  elles  augmentent  de 
poids  j  lorsqu'elles  croissent  en  pleine  terre.  . 

Ne  connoissant  encore  aucune  expërienoe  qui 
puisse  résoudre  cette  question  si  nécessaire 
à  la  physique  végétale,  à  la  culture  en  général  et 
à  la  théorie  des  engrais  j  l'eau  et  l'air  peuventr 
ils  contribuer  seuls  à  l'accroissement  du  car-» 
bone  dans  les  plantes?  j'ai  entrepris  la  solution 
par  des  expériences  directes. 

J'ai  cherché  quelles  étoient  les  plantes  qui 
croissoient  et  se  développoient  le  plus  facile- 
ment dans  Teau  seule ,  j'ai  trouvé  que  les  ja- 
cinthes, les  haricots  et  le  cresson  étoient  cel- 
les qui  donnoient  le  résultat  le  plus  constant 
et  le  plus  pro!i»pt. 

Cela  fait,  j'ai  pesé  plusieurs  oignons  de  ja- 
cinthe séparés,  plusieurs  haricots  séparés,  plu- 
sieurs graines  de  cresson  séparées,  et  j'ai  cher- 
ché par  l'analyse  la  quantité  d'eau,  de  carbone 
et  d'hydrogène  que  conienoit  chacune  de  ces 
substances.  J'ai  suivi,  pour  trouver  ces  résultats 
la  méthode  que  j'ai  indiquée  dans  un  mémoire 
que  j'ai  eu  l'honneur  de  lire  à  l'académie  sur 
la  diiférence  des  composans  des  plantes  vertes 
et  des  plantes  étiolées. 

Je  ne  fatiguerai  pas  l'académie  des  détails  de 
ces  analyses ,  afin  de  marcher  plus  rapidement  à 
mon  résultat. 


^         DE       C    II    I    U    I    E.  181} 

Aprùs  avoir  trouve  la  (juaniité  de  carbone 
contenu  dans  cliaquc  oignon ,  haricot  et  graine 
de  cresson,  j'ai  conclu  la  quantité  moyenne 
que  chacune  de  ces  substances  devoit  en  con- 
Unir  relativement  ù  leur  poids. 

J'ai  pesé  ensuite  plusieurs  oignons  de  jacin- 
tbe ,  plusieurs  haricot»  ,  plusieurs  graines  de 
cresson;  j'ai  mis  mes  oignons  pesés  dans  des 
carafes  pleines  d'eau  à  l'ordinaire,  j'ai  place 
les  haricots  dans  des  tubes  de  verre  en  forme 
d'entonnoirs ,  de  manière  que  le  tube  de  verre 
itMîil  pose'  verticalement  dans  un  bocal  plein 
Jcau,  le  haricot  n'eloit  touche  par  l'eau  que 
dan»  une  de  ses  extre'uiitës,  Pour  la  graine  de 
cresson ,  j'ai  d'abord  rempli  le  bocal  de  til  de 
cuivre  argenté ,  j'ai  vei-sé  de  l'eau  par-dessus, 
M  j'ai  pincé  mes  graines  sur  les  morceau»  de 
fil  de  cuivre,  de  manière  qu'elles  netouchoient 
i  l'eau  que  par  une  de  leurs  parties ,  et  que  la 
racioe  de  la  plante,  en  se  développant  ,  pou- 
loil  entortiller  les  lils  de  cuivre  ,  et  prendre 
dans  le  bocal  une  position  llxe. 

La  plus  grande  partie  de  mes  carafes  et  de 
me»  bocaux  oni  été'  exposés  dehors ,  une  autre 
portioa  s  éié  placée  dans  ma  chambre.  Les 
oigoona,  les  haricots  et  les  graines  de  cres- 
son se  «ont  développés ,  ils  ont  poussé  ,  et  le 
pli»  grand  nombre  a  produit  des  ll«un  et  rien 


iÇ)o  Annales 

de  plus  :  quelques  tentatives  que  j'aie  faites  ^ 

je  n'ai  pu  obtenir  une  végétation  plus  avancée. 

A  mesure  que  mes  plantes  finissoicnt  de 
croître  y  je  les  retirois  de  Teau ,  et  je  les  laissai 
sécher,  avec  cette  précaution  de  réunir  à  cha- 
que plante  les  feuilles  ou  au  très  portions  quis'en 
étoient  détachées  pendant  le  cours  de  la  végé* 
tation. 

Mes  plantes  séchées ,  je  les  ai  analysées  de 
nouveau;  mon  analyse  a  été  principalement 
dirigée  sur  la  quantité  de  carbone  contenue 
dans  chaque  plante  développée,  et  j'ai  cons- 
tamment trouvé  que  la  quantité  de  carbone 
contenue  dans  toutes  les  plantes  que  j'ai  fait 
croître  dans  de  l'eau  et  de  l'air  seuls  y  étoit 
un  peu  moindre  qne  la  quantité  moyenne  de 
<)arbone  que  les  oignons ,  les  haricots  et  les 
graines  que  j'ai  employés  dévoient  contenir. 

Il  suit  de  ces  expériences  que  le  dévelop- 
pement des  plantes  qui  croissent  dans  l'air  et 
dans  l'eau  seuls  est  occasionné  par  l'eau  qui  se 
combine  avec  les  parties  constituantes  de  l'é- 
Icment  que  l'on  a  fait  développer  ,  et  que  le 
carbone  contenu  dans  toutes  les  parties  du  dé- 
veloppement, feuilles,  branches,  racines,  etc., 
a  été  ^fourni  par  l'élément  et  a  été  transporté 
par  Teau  dans  toutes  ces  parties  pendant  l'acte- 
de  la  végétation.   Bien  entendu  que  j'appelle 


D   E      C   n   r   M    I   E.  TQl 

liment  l'oignon  ou  la  graine  qui  a  scnî  à  mon 
développement. 

U  paroît  encore  rcsultcr  de  ces  expériences, 
ijne  non-seulement  l'addition  de  carbone  con- 
leau  ();ms  les  plantes  qui  croissent  dans  les 
terres  vr'ge'iales  n'est  pas  fournie  par  l'eau  et 
fairsetxlcmcnt,  mais  encore  que  pendant  l'acte 
delà  végétation  il  y  a  une  portion  du  carbone 
dépos<?c  dans  les  plantes  qui  leur  est  enlevée. 

Ces  expériences  établissent  une  grande  ana- 
logie entre  ks  graines  des  plantes  et  les  œufs 
des  animaux  qne  je  me  contenterai  d'indiquer. 
Cest  que  toutes  les  partîtes  constituantes  de» 
œa&,  lorsqu'ils  sont  sortis  du  corps  des  ani- 
maux ovipares  ,  servent  à  développer  l'animal 
(t  à  l'amener  à  un  certain  degré  d'accroisse- 
Int  par-delà  lequel  il  ne  peut  plus  augmen- 
rsaiu  le  concours  de  nouvelles  matières  nu- 
tntivo  qui  lui  fournissent  le  carbone  et  les 
autres  substances  nécessaires  à  son  dévelop- 
pement :  de  même  la  graine  avec  le  seul  se- 
cours dcTcau.  se  développe  ïusqu'à  un  certain 
point  par-delà  lequel  la  plante  ne  peut  plus 
croître  sans  de  nouvelles  matières  qui  lui  four- 
nissent le  carbone  et  les  autres  substances   né- 

tsaires  à  son  aecroïssement. 
Prexaminerai,  dans  un  second  Mémoire  que  je 
leproposedeltreincessamment,  quelles  sont 


193  Annales  '• 

les  substances  contenues  dans  la  terre  y^géule  ' 
qi^  fournissent  Taccroissement  du  carbone  qoB 
l'on  trouve  dans  les  plantes  lorsqu'elles  sont  par- 
faitement développëes,  et  j  Indiquerai  en  màme  ; 
temps  comment  pendant  l'acte  de  la  yégétsiàxm 
des  plantes  dans  l'eau  et  dans  l'air  seuls  ^  il  y  a 
diminutiion  de  carbone  ^  c'est-à-dire  y  pourquoi 
laplante  développée  contient  moins  de  carbontt 
que  l'ëlëment  du  développement. 

1 — n 

RAPPORT 

Fait  au  Bureau  de  Consultation ,  sur 
la  Colle-forte  des  os  proposée  par 
M.  Grenet. 

Par  mm.  Parmentier  et  Pelletier. 

1^0 us  allons  vous  rendre  compte  des  re« 
cherches  que  M.  Grenet  a  faites  sur  les  prépa* 
rations  des  colles-fortes.  Peu  de  personnes  ont 
écrit  sur  cet  objet  ^  il  est  cependant  de  la  plus  ' 
grande  importance  par  la  consommation  que 
Ton  fait  de  la  colle-forte  dans  divers  artsX'ons'est 
bien  occupé  en  France  (depuis  quelque  tems)  de 
la  préparation  des  colles-fortes  ^  et  il  en  a  été 
élevé  des  fabriques;  mais  la  supériorité  en  beau* 
té  et  qualité  des  colles  étrangères  leur  a  fait 

donner 


DE      GniMIE.  ig3 

Lonaer  la  préférence  à  des  prix  presque  dou- 
>le«>  Cette  considération  doit  donc  déterminer 
A  nation  à  encourager  ce  genre  de  fabricalion  , 
Bt  à  accueillir  farorablement ,  k  récompenser 
même  les  travaux  de  ceux  qui  par  des  i-echer- 
clies  particulières  sont  parvenus  à  avoir  des  ré- 
sultats nouveaux.  M.  Grenet  s'est  occupé, de- 
puis plusieurs  aunées,  de  la  préparation  des 
colles-fortes  ;  il  a  lu  tout  ce  qu'un  avoit  fait 
sur  cet  objet ,  il  a  médité  sm-  les  qualités  des 
substances  que  l'on  employoit  à  ce  rravait;  il 
a  ensuite  soumis  à  des  expériences  celles  que 
l'onn'avoit  point  essayées,  etqu'il  jugeoit  pro- 
pres k  la  préparation  de  la  colle- forte  :  les  os 
lui  en  ont  fourni  avec  uue  grande  abondance 
et  avec  une  grande  facilité.  Les  résultats  de 
s«s  tentatives  lui  ont  paru  devoir  intéresser  la 
Dation  et  pouvoir  concourir  aux  récompenses 
nationales.  C'est  ce  travail  qui  est  soumis  à 
votre  jugement,  et  que  vous  nous  avez  char- 
gés d'examiner. 

Nous  ne  nous  sommes  pas  contentés  de 
pieadre  les  données  que  M.  Grenet  avoit  con- 
signées dans  le  mémoire  instructif  qu'il  vous  a 
f*it  remettre;  nous  avons  cru  devoir  encore 

|i^{>iler  ses  expériences.  Nous  allons  vous  en 
Wodre  compte,   et  avant  tout  vous  rappeler 
^  peu  de  mots  ce  que  l'on  fait  de  ce  travail 
Tome  XII J.  N 


i94  ^  ^  t(  M  U'  i^sr  ir 

et  parlicuticfc^^i^^  d«s''5ubstandes-Quê  F<NF<]il 

a.enipiQyjéei;;:-il  vous  sefa  ensuite 'p]tis>facrlal 

d*apprâiyec<  \é* méritetde  Ja découverte  de  ftfj 

Gj^n^ky^ldé  juger.  :â*il.:doitiavb]r  «pari  aulp 

x^confLpenBe^iiifitiaHalesw  -'!•  /.;...:         :n'\!u 

Nous  devous^  à  M.  Duhamel  dti  Monce/au  la* 

CQBçOissaDoejdr  l'art  dé  faiVè  JiiFérenlessoilitt* 

de  cf>Uc6ci  Là  description-  de   cet  'art  est;  low 

detre  parfaite^  c'est  icepebdant  rottvr^eîie* 

mieux  fait: qiweilnous  aybns'eccbrp  sût  lesxoU 

lés.  Noft^.  ne  parlerons  que.déi  Iju. colle^£DFtê>' 

pour  jle*  point  nous  ëcartec  duirapport^qoe 

npus  Avons  à..v.ous  faire.     -  •      .<.'  ** 

.  ..La;  oollQ*£c>fte,  dit  AI;  Duhamel^ -èsC  Boei 

dk^oIutioQ  dans  l'eau  de&pariies  membvaneû^) 

ses  y  çarliUgîaesuses  étriendineuses  qu'on  tirft; 

des  animaux  ^-dese^ckiée  jeosuitie '«t  fondne  en? 

la^bletfes.      '  ..t-v.  i.  »     .    /..   . 

.  Les  g^ltîeiS  dc.rdrnr  de  oerC-fdit  eocoreM; 
Duhamel; ).,:ce]le  du  pied.de  veau,  qu'on  prc- 
pare  dans  les  cuisines  et  les  ofKces^tseroieot  ie 
la  colle.-r£br.t0>  si.pn  les'desséclioit.    ! 

4  hfiB  seule»  .(iarties  animales- 'capahlds  do 
V  se  fpndre  eu  gelée  .soat>:v.éritftbIement  l'es- 
>  sence  de  la  coile^  les  autresilui  sont  éfraii- 
y  gères  et  ne  peuvent  4]ue  la  rendre  muîus: 
»  bonne: ainsi  les  parties  charnues^  sanguino-- 
»    IpiUesy  les  graisses,  la.siuovie,  ne  doivent 


s     Chimie. 

>  poiul  blte  employéeâ  pour  ta  préparation  de 
1  U  colle-forte.  Plu«ieursKbli5tancf»aaiiuales 

>  $oo(    propres  à  faire  de  la  culle-rar(e,.les 

•  rognures  des  peaiu  et  de»  cuira,  les  pieds  , 

>  Is  peau  deii  tÊtes  et  des  queues  dç  plusieurs 
t  voïijaux  ,  les  U!î  ujêiue,  si  Tun  se  servuit  de 

>  la  marmite  à  Faplnpour  les  dissoudre,  pour- 
f  roieut  fournir  de  la  colle. 

>  Je  o'ai  pas  (  ajoute  M.  DuliameJ)  poussé 

>  bi^fl  loin  les  expériences  .sur  ce  point  ;  ce-, 

«  petid4nt  je  suis  parvenu  à  faire  arec  de^  of.  ' 
I  une  colle  qui ,  à  la  vérÎKî,  cloit  fort  noire.  . 
I  mais  qui  me  paroissoît  Irès^forle,  et  jecroi^  ' 

>  qu'elle  auruit  élé  meilleure  si  )'^roi:f,coixi-' 
y  aencc  par  ûter  la  moelle  et  U  giaissef.>et, 
»  par  enlever,  au  moyeu  d'un  acide,, la  aubs-i 

*  (âoce  terre  use  des  os,  puur  ne  dis.so|idre  que»  ' 
»  la  cartilagineuse  j  mais  il  y  a  appareucc  qu«i  \ 
»  ceftpr^paralionsempocteroieultoatleptolit»;. 

U  est  aisé  de  voir,  d'après  cet  extrait  Jjdèltg^  ^ 
qoe  M.  Duhamel  avott  bien  recon/iu  et  coit^Tk'  \ 
talé  que  la  partie  qui  dans  les  os  lie  et  tiend  J 
adhéreoles  cntr'elles  les  parties  terreuses  oift  J 
phosphate  de  chaux,  ûtoitde  naloregélatineustf  <^ 
et  propre  à  faire  de  la  colle  très-forte;  (nai*< 
l'on  Voit  AM^^W»^  ^-  l-^uliamel  a  vu  de  grandes! 
difficnl^téA  daus  lei  moyens  i\c  l'en  extraire  « 
paûqu'ilcroyoit^u'il  falloit  employer  la  i 
N   ,i 


ig6  A  H  M  ▲  C  B  i 

mite  k  Papia  pour  dissoudre  la  totalité  de  U  l 
partie  gélatineuse  ou  colle  que  les  os  peuvent  i 
contenir. 

Les  rognures  et  les  ratures  de  parchemin  et 
de  vélin  que  Ton  achète  chez  les  parcheminierset 
les  cribliers^  font  de  bonne  colle  ^  ainsi  que  les 
rognures  de  peaux  de  gantiers ,  mégiss^iers , 
peaussiers  et  fourreurs  ;  mais  les  fabricans  ne 
les  emploient  point ,  parce  qu'elles  coûteroient 
trop  cher.  C'est  par  la  même  raison  qu'ils  n*em« 
ploient  point  les  peaur  de  castor ,  et  qu'ils  emr 
ploient  peu  celles  de  lièvre  et  Ae  lapin.  Ces 
substances  d'ailleurs  ,  excepté  les  peanz  de  liè- 
vre ,  sont  recherchées  par  les  peintres  en  dé- 
trempe, les  drapiers ,  les  papetiers,  etc.  qui  en 
préparent  une  colle  ou  gelée  qui  se  tJrotive  peu 
colorée  et  même  sans  couleur;  ce  qui  est  absolu* 
ment  essentiel  &  leurs  travaux.Nous  aurons  occa- 
sion de  faire  remarquer  4  quoi  tient  la  couleur 
que  prennent  les  colles-fortes  dans  leur  fabri- 
cation ;  ce  qui  fait  que  les  artistes  que  nous  ve- 
nons de  citerne  peuvent  employer  leur  dissolu- 
tion dans  l'eau  qui  seroit  toujours  colorée  ,  et  ils 
leur  préfèrent  une  gelée  de  peau  de  mouton  (ou 
parchemin  ) ,  de  lapin ,  etc. 

L*on  trouve  peu  de  détails  dansles  ouvrages  de 
chimie  sur  les  substancesquipeu  vent  foumirdela 
colle-forte  ;  l'on  y  reconnott  cependant  des  gé- 


DE     Chimie. 

aétaVuéê  très-essentifllej  et  propres  à  éclairer 

ceux  qui  se  mettroient  à  en  fabriquer.  M.  Four- 

I  eroy  s'est  exprimé  de  la   manière   suivante  :  . 

«  Toates  les  parties  molles  et  blanches  des  anï- 

>  maax.  telles  que  lesmembraaes,  les  tendons, 
f  lysapooévroses,  les  cartilages  ,  les  ligameas, 
*  la  peau  ,  contienaect  en  général  une  subs- 
»  lance  muqueuse  tres-soluble  dans  l'eau  et  in- 
»  soJuble  dans  l'esprit -de-via  ,  queTon  counuit 
«  «OUI  le  uum  de  gelée.  Four  extraire  cette 

>  gelée,  il  suHit  de  faire   bouillir  ces  parties 
y  animales  dans  l'eau  » ,  etc.  M.  Fourcroy  dît  . 
eocvie:  «  La  gelée  animale  ne  diffère  de  la  colle 

>  proprement  dite,  (jueparce  qu'elle  a  moins  de 

>  cousUlaoce  el  de  viscosité  ;  la  première,  ajoU'« 

>  leHÎl ,  !>e  retire  spécialement  des  parlies  inol- 

>  Ie«  et  blanches  des  jeunes  animatix  ,  oo  la 

>  retrouve  aussi  dans  leurs  chairs  ou  leuM 
1  muscles  >  dans  leurs  peaux  et  leurs  os.  La 
»  colle  ne  s'obtient  que  des  animaux  plus  âgt^'», 

>  doDt  la  fibre  est  plus  forte  et  pluK  sèche  »^ 
Oo  lit  dans  l'ouvrage  de  Papîn  ,  édition  d«- 

i68a  f  c]ae  s  cet  artiste  ,  au  moyen  de  sa  mar- 
»  mile,  a  préparé  une  gelée  avec  les  os  ainsi 

>  qu'avec  l'ivoire  ,  avec  laquelle  il  a  bien  collé 

>  un  verre  cassé;  qu'il  a  de  plus  pénétré  de 
y  gcUe  tl'os  un  vieux  chapeau  qui  est  ^venu 

>  très-ferme  i  U  a  dit  aussi  que  si  Yod  »  ser- 
N  ii; 


198  Annales 

^  voit  d'une  telle  liqueur  pour  faire  des  cfaa^ 
}»  peaux  ,  ils  seroient  bien  meilleurs  qu'à  l'or-  r 
y>  dinaire  ».  -    *  h 

Spielmann  (  voyez  la  traduction  de  M.  Cadet)  * 
a  lieaucoup  ajouté  à  ce  que  Ton  trouve  dant  ^ 
Papin  sur  la  colle  des  os  :  ce  chimiste  dît  qu'il  ^ 
•a  retiré. de  la  colle  ou  gelée  sèche  des  os  de 
•toutes  les  parties  solides  d^s  animaux  parla 
simple  ébullition;  qu*il  a  fait  des  essais  sur  les 
pied  d'élan,  sur  les  dents  de  sanglier  ^  sur  celles 
de  cheval  marin  y  sur  la  corne  de  cerf,  sar  les 
mâchoires  de  brochet  ^  sur  les  cloportes  vi- 
vans  ,  sur  la  vipère  et  sur  la  licorne,  et  que 
toutes  lui  ont  donné  plus  ou  moins  de  ge^ 
lée  sèche.  Spielmann  a  particulièrement  insisté 
sur  la  force  et  la  ténacité  de  la  colle  de  mâ« 
choires  de  brochet,  et  il  rapporte  qu'elle  en- 
leva rémail  de  Tassiette  sur  laquelle  il  Tavoit 
dessechce. 

Ivous  avons  indiqué  les  auteurs  qui  ont  parlé 
cle  la  coîle  forle  ,  et  d'après  ce  qu'ils  en  ont 
dit,  nous  avoQS  rappelé  lejr  substances  qui  peu- 
vent en  fournir;  mais  nous  devons  observer 
que  drins  ce  nombre  il  y  en  a  peu  que  les 
faiseurs  de  colle  aient  coutume  d'employer, 
la  pliipart  seroient  trop  chères  et  difficiles  à  se 
procurer;  d'autres ,  tellesque  les  os,  etc. ont  été 
regardées  comme  trop  dures  pour  pouvoir  être 


i^A^lrées,  et:  pour  pouvoir  en  exuaûe^  pfii  tio- 
frais,  la  cûllequ'çllcs  peuvent conlq<i,ir..I^ç»4ubè^. 
inocea  que  l'on,  a  le  plus  cûxxunaaémeiit  çm-f  1 
^ay.écs  iQnt,lfs  rogniued  de  cuîr^  ,U$  boeuf,, 
is  Teao  ,  de  moutor;  l,  de  c])e,fal,  appelées 
DKÎlluns  ,  les  pieds  de  bcruf,  a\m\  f^Mt^  lef  pac- 
tjtt  tcodineuses^  et  ceites  tlL';i'gn^eS;,vulgâîrer 
«cal  sous  le  nom  de  aeiù  de  btcuf,. 

Il  j  a  dans  là  cooimerce  p!alliç.^c3  aortes  de 
<aIle»-fortes  :  la  plus  jreclier.bée  est  celle, cjul, 
qotts  vicnt,d'Ang1eteti;^«vieQi  e>))<into  rsllçditei 
tlt  t'Iamîre  ,  et  la  plus  cotamuQe  eal.  uelle  dÎLOf  i 
iifi*aris.La  premièie,  celle  d'Aiiglete/rejje^(j^j 
ij'lin.roiige  foocû  ,  celle  de  flça^reeit  [ilaup^-J 
Qbitre  et  traaspareute  ,  celle  de  Paiî^  e:it,noii:if,  \ 
et  opaque.  11  e\isle  cependant  eii  l'taiiçe  des, 
manuractures  qui  l'ont  dss  collet,  ijni  iiukeiit, 
lucullcsvtraxigèrcs  ,  oa  les  iiomme  alors  colles 
Ijçno.d'Anglelerj'e  j  elc. 
I    _,^oui  allons  maintenact  tous  rendre  comple 
^^u^uervations  de  M>  Grenat.  Cet  oitiste  ^  i 
^^■tne  ooi^s  l'aroiis  déjÀ  observé,  apr^  avoir. 
ManiiDé  U  nature  des  substances  que  I\;n  em*  j 
ploie  àjaire  |^  cptl^-furte^  s'est  OL-cupJ-  d'em-, 
^Ipjerdaiiii  ce  travail  l«s  os.  Ses  ^ccuic:r3  c:isai3> 
lui  iffcnt  coDQoître  que  le»  os  doanoieut  ,  pae. 
Uùjnple  libullitioa  ,(  apiè*  avoir  iié  divî$é:>  et. 
déj^raitsés  )  sans  leâecouts  de  U  inaf  uùte  à  Vn^ 


2I0O  Annales 

pia  y  une  trèd  -  grande  quantité  de  gel^  y  \é 
quelle  pouvoit  être  amenée  à  l'état  de  ooH 
forte  par  là  simple  dessication.  De  nouyeaaxv 
essais  lui  appritent  que  Ton  pouvoit  emplojreffLî 
les  osa  la  fabrication  de  la  colle- forte.  M.  Gre*  i 
net  s'est  encore  assuré  qae  la  colle  préparée  : 
arec  des  os  étoit  supérieure  aut  co^es  fran*-  | 
caises  et  presque  égale  en  bonté  aux  colles  étran- 
gères. Nous  allons  rendre  compte  an  boreaa 
des  expériences  que  nous  avons  faites  d'après 
les  procédés  proposés  par  M.  Grenet.  Cet  ar- 
tiste vous  a  présenté  la  préparation  d'une  colle* 
forte  faite  avec  les  rognures  et  sciures  d'os  pro- 
, venant  tant  de  ceux  qui  préparent  les  moules 
dp  boutoBS  d  os  que  de  ceux  qui  font  les  manches 
de  couteaux,  les  étuis^  lesdominos^  les  éventails 
et  autres  objets  en  os.  Cette  classe  d'ouvriers 
ne  laisse  pas  d'être  considérable  aux  environs 
de  Paris.  L'on  pourroit  encore  se  procurer  de 
ces  rapures  d'os  de  Méru,  Anneville,  Beauvais , 
Havre ,  et  autres  endroits  où  l'on  fait  des  ou- 
vrages analogues.  Autrefois  on  jetlait  tons  ces 
débris  d'os  ^  mais  depuis  quelque  téms  on  les 
emploie  comme  engrais  :  on  les  vtad  de  quatre 
livres  dix  sols  à  cinq  livres  le  sac,  lequel  oon'» 
tient  douze  boisseaux  ou  cent  liv.  pesant;  ce^ui 
est  à  raison  d'un  sol  la  livre.  Il  sèroit  encorîs 
possible  de  se  jprocurer  des  os  à  un  prix  infé- 


DE      C    H    I 


(i)  ,  msis  alors  il  fdudroit  (raurer  le 
I  de  tes  dégraisser  et  de  les  dïriser*,  ce 
^oi  seroit  possible  à  peu  de  frais.  Mais  comme 
18.  Greaet  indique  dans  son  mémoire  les  ra- 
irarvsd'os  prorenans  delà  fabrication  des  raon- 
le»  de  boatoos,  elc  c'est  avec  cetto  rapure  que 
aoas  «voos  fait  les  expériences  suivantes. 


tune  cuisson  de  colle  £os faite  dans  fe 
laboratoire  de  M.  Pelletier. 


^^ 


Le  34  ^ARS  1793. 


Six  libres  de  rapures  d'os  (  prises  chez  des 
ftiseor»  de  moules  de  boulons)  ont  été  mises 
(fans  nue  chaudière  de  cuivre  avec  34  pintes 
d'ean;  00  a  laissé  cette  rapure  tremper  deur 
jrani froid,  alin  que  l'eau  la  pénétrât  et  la 
dtiposÂt  i  rendre  avec  plus  de  facilité  la  colle 
qu'elle  contenoit. 

Le    37. 

La  chaudière  a  été  mise  sur  un  fourneau 
dont  le  feu  a  été  allumé  le  matin  â  onze  heures 
IVfialIitioa  a.  commencé  à  avoir  lieu  à  midi  ; 
le  fra  a  été  soutenu  jusqu'à  neuf  heures  du 


(I)  TfU  <!««  l«s  os  im-6  »le  cheval  que  l'oa  brûle  or- 
dïintmii'rat  tax  Voieriss  oes  «tvirons  dt  Parii. 


303  A  N  N  A   L   E  Ç 

soir  ,  et  l'on  a  laissé  digérerJa  eolle.  svr  J»i 
marc  toute  la  nuit  ,  pendant  lequel  tems.elieit 

s^est  ëpurée  sans  aucune  addition.  l'^m 

j  tis. 

.     Lb  a8. 

La  liqueur  a  été  tirée  à  clair  avec  un  syption; 
elle  a  rendu  de  liquide'  i4  pîntès,  et  par  l'ex- 
pression du  marc  nous  avons  encore  retiré  deac 
pintes  de  liqueur. 

Cette  colle  ainsi  soutirée  a  été  mise  sur  le 
feu  dans  une  bassine  pour  en  évaporer  Peau  su. 
perflue  et  la  rapprocher.  Lorsque  la  colle  ncups 
a  paru  s^fHsamment  cuite  diaprés  les  épreuves. 

ordinaires,  nous  avons  retiré  la  bassine  du  feu; 

•  ■  ■  ■  ■  i  ■  "  ' 

et  après  avoir  laissé  reposer  la  colle  environ» 
une  demi-heure  ,  nous  l'avons  versée  dans  des. 
boites  ;  les  boîtes  ont  été  ensuite  portées  danSL 
un  lieu  frais  jusqu'au  lendemain.  Pendant  ce 
court  espace ,  la  colle  s*étoit  prise  en  une  gelée 
ferme  ;  en  cet  état  nous  Tavons  coupée  par  ta- 
blettes, et  nous  l'avons  mise  sur  djes  filets  dajis 
un  grenier  pour  y  sécher. 

La  colle  a. été  quatorze  jours  à  sécher;  mais 
nous  observerons  que  le  tems  n'a  cessé  d'être 
très-humîde  et  pluvieux. 

# 

Ci  suit  le  tableau  des  produits  àt  cette  opé'-« 
ratiocu 


D  B      C    K  I   M    f  '  E.  9o3 

'  Six  livres  de  poudre  d*os  ontrenda^  savoir  : 

m        9 

H^  En  colle  transparente^     liv.  i5  onc.  4gt» 

!*•  Colle  de  marc 4 

I*.  Marc   desséché 4  3 

Perte  ou  déchet. .  •  •  •  •  i3 

Nous  devons  faîrc  observer  que  ce  déchef 
t  très-considérable  ,  et  nous  croyons  qu'en 
lérant  en  grand  il  seroit  beaucoup  moindre; 
us  croyons  aussi  qu'il  seroit  possible  de  trai« 
r  de  nouveau  le  marc  avec  une  nouvelle  quan- 
é  d*eau^et  d'en  retirer  un  peu  de  colle  peut- 
re  d^ine  qualité  inférieure,  maisau  moins  les 
seraient  plus  épuisés.  Nous  vous  présentons 
colle  que  nous  avons  obtenue  ;  vous  la  ju- 
rez ,  à  sa  transparence  ,  aiialogue  à  celle  dite 
con  d'Angleterre  :  nous  vous  çbserverons  aussi 
le quel<m'impai  faite  que  boitrexpériencedont 
»us  vous  rendons  compte  I  eUe.jae  nous  a  pas 
oins   fourni  une  livre  de  colle  sur  six  livres 

Expérience  sur  la  rapitre  d^içoire. 

m  m 

]\r.  Grenot  ayant  encore  annoncé  dans  son 
éaioire  quMl  avait  préparé  de  la  colIe«forte 
.^c  de  la  rapurç  d'ivoire  ^  nous  avons  cru  dc- 
jirrL'péter  celtesecoude  expérience,  alind^en 
ndre  compte  au  bureau.  Nous  ne  détaillerons 


to4  Anna 

point  l'opératioD  qui  est  la  même  que  celle  qiT 
nous  avons  décrîle  pour  tes  os  ;  nous  insiste, 
rons  seulement  sur  tes  produits  qui  sont  dan* 
une  première  expérience  ; 

Pour  six  livres  de rapure d'ivoire  ,  savoir: 

Colle-forle i   liv. 

Marc 4 

ï 
Dans  une  deuxièiue  expérience  nous  avont 
traité  So  livres  de  rapure  d'ivoire  avec  les  pro- 
portions déterminées  d'eau  ;  et  aprèi  avoir  sou- 
tiré la  liqueur  claire ,  nous  avons  mis  de  nou- 
velle eau  sur  le  marc,  nous  avons  ensuite  pro- 
cédé à  une  nouvelle  ébullition  ;  ce  que  nous 
SToas  continué  jusqu'à  quatre  fois  ,  en  ne  met- 
tant qu'une  quantité  moindre  d'eau  dans  les 
deux  dernières  ébullitîoDS.  Les  liqueurs  ajaot 
été  évaporées,  elles  ont  pris  beaucoup  de  cou- 
leur parce  que  nous  avons  eu  beaucoup  d'ean  k 
évaporer. 

Les  produits  ont  été  , 

Pour  5o  livres  de  rapure  d'ivoire  , 

Colle  transparente g  IÏt.  ;. 

Marc  sec,   lequel  n'offroit 
plusqu'unepuudrefriable^  3o 

Total. 
Perte. 


SE  C  H  I  U  I  K. 
OS  n'avoDS  pas  eu  la  quantité  de  colle  qno 
t  devions  obtenir  »  parce  que  les  chaleurs 
'  ayant  gagoés ,  une  partie  de  la  colle 
ksar  les  filets,  et  îl  yen  eut  un  peu  de  per' 
,  Noos  avons  aussi  observé  que  la  colle  d'i- 
»,  en  séchant  ,  se  couvroit  d'une  efllores- 
!  saline  ;  uous  l'attribuons  aux  divers  sels 
une  les  ouvriers  emploient  pour  amollir  l'i- 
voire f  afîo  de  le  pouvoir  travailler.  Cette  colle 
■ouï  se  trouve  beaucoup  plus  colorée  que  celle 
faîte  avec  la  rapure  des  os  ,  mais  elle  n'en  est 
pas  moins  bonne  pour  cela.  Nous  en  préseutoQi 
ao  bureau. 

Dans  les  diverses  expériences  que  les  cûai« 
missaires  ont  eu  occasion  de  faire  ,  il  a  été  ob- 
servé que  pour  avoir  des  colles  peu  foncées, 
il  falloit  les  tenir  le  moins  possible  sur  le  feu. 
Les  gelées  en  général  acquièrent  un  peu  dtt 
couleur  dans  leur  dessicalion  à  l'air,  mais  elles 
eo  acquièrent  bien  plus  par  l'évaporation  à  la- 
quelle  il  faut  soumettre  les  liqueurs  pour  les 
concentrer  et  les  porter  à  ce  point  où  par  !• 
refroiditsement  elles  puissent  prendre  en  gelée. 
Il  paroil  donc  aux  commissaires  que  la  trans. 
parence  et  le  peu  d'intensité  de  couleur  des 
colles  de  Flandre  tient  à  ce  que  l'on  met  le 
moins  d'eau  possible  pour  extraire  la  gelée  ou 
dtSModre  les  substances  qu'ils  emploient  &  leur 


3o6  A    N   If    À    L    E   • 

fabrication;  qoVIle  iiei:it  encore  à  ceqii*iU  h^ 
laisseul  le  moins  possible  sur  le  feU|  etqu*ilscoiHM 
pent  leur  gelée  en  labiettes  moines  épais&es,  qw^ 
conséqueuuueni    sont    fituiôt  sèches.  Il  a  panit 
encore  aux  coiUTxissâires  que  rimperfection  desi 
colles  ooniQiunes  étoit  due  à  ce  que  Ton  tenoit 
plus  lung-temssur  leievi  ces  dernières,  et  que 
l'on  enipluyoit  une  plus  grande  quantité  d'eau 
pour  extraire  plus  parfaitement  la  partie  gélati- 
neuse; il  leur  a  paru  encore  que  Tintepsité  de 
couleur  de  ces  çoljes:  fenoit  à  ce  qu  on  les  rap- 
procboit  trop;  ce  qu'ils  font  particulièrement, 
afin  d'avoir  une  gelée  plus  consistante^  et  qui 
d'après  cela  est  bien  plutôt  bêche. 

A  l'appui  de  ces  observations  les  commis- 
saires ont  considéré  la  colle  dite  colle  de  poisson. 
L'on  sait  que  cette  substance,  quela  Russie  nous 
fournit^  n'est  que  les  vésicules  aériennes  de 
certains  poissons  d'eau  douce^  et  particulière- 
ment de  ùeluga,  qui  est  un  poisson  des  plus 
grands  que  Ion  trouve  dans  les  rivières  de 
Moscovie;  elle  n'a  reçu  d'autres  prépara tious 
qu^une  simple  de:)S;içation  à  l'ail  :  voilà  pourquoi 
sa  dissolution  dans  l'eau  se  trouve  cLire  et  sans 
couleur.  Von  trouvera  certaineniil*nt  dans  les 
poissons  beaucoup  de  parties  proprt^s  &  faire 
de  la  colle-forte  d'une  bonne  qualité.  Nous 
avons  ouï  dire,  et  M.  Chevalier  de  la  société 


DE    Chimie. 

waiè  de  Londres  a  imprimé  dans  les  recueils 

Kcette  sociL-té  savante  ^  que  l'on  préparoît 
Elassie  de  ta  colle-forte  avec  des  matières 
ianie«  qu'ils  séparoient  des  poissons  qui  se 

fOarent  en  abondance  dans  la  rner  Caspîenn* 
rt  dans  plusieuts  cantons  au-delà  d'Astricao 
dans  le  fVolga ,  Lyak^  le  Don,  cl  même  justjues 
dans  \a  Sibérie  où'îts  sont  cobnus  sous  le  nom 
de  klé  ou  kla. 

Lorsque  la  colle  de  poisson  nou'  arrive  en 
France ,  elle  se  trouve  noire  et  enfamée  ;  on 
Ta  blaacbit  par  la  vapeur  du  soufre.  L'on  no 
ptnt  blancbir  les  colles-fortes  par  le  même  prc- 
ci^dé,  parce  que  la  colle-Tortc  forme  un  corp8 
fondu  et  compacte  que  la  vapeur  du  soufre  ne 
pourroit  pënétrer.  Il  n'eu  est  pas  de  même  do 
la  colle  de  poisson,  qui  n'est  qu'uûe  réunio» 
des  parties  fibreuses  qui  sont  appliquées  par  , 
simple CDDiact  les  unes  aux  autres,  et  qui  lais- 
sent entr'ellos  un  vuîde  que  l'œil  ne  peut  dîsl 
'tinguer,  mais  que  la  vapeur  du  soufre  pénètre: 
Toilà  pourquoi  on  rénssil  par  ce  procédé  à  blani 
<:hir  les  colles  de  poisson.  D'après  ces  dernières 
données,  vos  commissaires  croient  que  dans 
beaucoup  de  circonstances  où  l'on  emploie  unft 
dîssolulroa  de  colle  de  poisson  à  cause  de  :a 
blancheur,  l'on  pourroit  lui  substituer  une  gel^e 
blanche  que  Pou   pr^pareroit  par  une  courte 


«8  À   M    N    A.    I 

ébullitioD  dp  rapure  d'os  daas  le  moins 
possible.    La  gelée  que  l'on  obtient   est  asn 
blanche ,  et  Ton  pourroit  lui  donner  uoe  bi( 
plus  grande  blancheur,  en  lui  ajoutant  enco 
chaude , un  p?u  d'eau  chargée  d'acide  sulfaren; 
et  en  agitant  le  mélange ,  pour  que  l'acide  suU 
reux  Suit  mis  en  contact  avec  toutes  les  parti 
de  la  colle.  Celte  expérience  a  très-biea  réuu 
comme   vous  le  verrez  par  les  essais  que  on 
mettons  sous  les  yeux  des  membres  du  bureaa, 
On  pourroit  encore  passer  les  os  ou  auli 
substances,  avec  lesquelles  on  voudruit  prépai 
de  la  colle,  dans  une  eau  légèrement  cbari 
d'acide  sulfureux.  Celle  opération  préJJmipaW 
peu  coûteuse   (quand  on  en  aura  indiqué   1 
moyens),  blanchira  les  matières,  et  les  di 
posera  à  fournir  la  gelée  avec  plus  de  facilil 
L'un  des   commissaires  a  blanchi   de   l'ivoi 
qui  avoit  jauni  par  la  vétusté,  en  le  passan" 
dans  de  l'eau  saturée  de  gai  acide  sulfureux. 
Les  arts  pourront  mettre  à  prolit  et  tirer  va 
grand  parti  de  ces  observalions  pour  le  blan- 
chiment des  substances  animales^  telles  que  ia 
laine,  la  soie,  etc.  II  n'en  a  été  question  dans 
ce  rapport  que  parce  qu'on  a  cru  intéresser  le» 
artistesenleurindiquantquelques  faits  et  idée» 
neuTes  j   et  en  raême-tems  qu'on  leur  n^ndoit"^ 
compte  des  procédés  nouveaux. 

Revenons'] 


D£    Chimie.  sog 

Revenons  aux  proce'dcs  de  M.  Grcnet  Cet 
artiste  propose  de  faire  de  la  colle-forte  façon 
d'Angleterre  avec  de  la  rapure  des  os;  et  d'a- 
près le  compte  que  nous  vous  en  avons  ren- 
du ,  vous  avez  dû  juger  que  cela  seroit  prati- 
cable avec  avantage  ,   puisque  la  rapure  d'os 
ne  vaut  que  5  livres  le .  quintal  y  et  que  Ton 
peut  en  retirer  en  poids  un  sixième  d'une  très- 
belle  colle  analogue  à  celle  d'Angleterre  j  que 
l'on  vend  aujourd'hui  4^  ^^1^  1^  livre.  Ainsi  y 
quels  que  soient  les  frais  de  fabrication  ^  il  y 
auroit  certainement  du  bcuiefice.  L'on  pourroit 
de  même  faire  de  la  colle-forte  façon  de  Flan- 
dre, en  suivant  les  précautions  que  nous  avons 
indiquées  dans  notre  rapport  :  nous  présentons 
au  bureau  les  essais  qui  ont  eto  faits  pour  faire 
avec  des  os  delà  colle  façon  de  Flandre.  Nous 
le  repetons,  la  couh'ur  plus  ou  moins  foncée 
des  colles-fortes  est  due  à  ce  que  Ton  tient  plus 
ou  moins  Je  tems  les  liqueurs  sur  le  feu;  nous 
nous  en  sommes  assures  en  préparant  delà  roUe- 
forie  avec  une  dissolution  rapprochée  surlc  feu, 
de  colle  de  poisson  dans  Peau  :  le  produit  a 
c'té  une  colle-forte  analogue  ,  pour  la  couleur , 
à  celle  dite  façon  d'Ani(letcrre.  De  même  une 
gelée  blanche  faite  avec  des  rognures  de  parche- 
min ,  avant  e'te  rapproche'c  sur  le  feu  et  ensuite 
mise  en  tablettes ,  a  donne  une  colle-forte  d'une 
Ibme  XllL  O 


jio  Annales 

couleur  fonccc,  mais  iransparcutcel  aualog 

à  celle  diie  d'Angleterre. 

M.  Grenet  propose  encore  de  l'irer  paru  dta' 
marcs  d'os  après  en  avoir  extrait  la  gele'c,  eC< 
d'en  préparer  un  noir  d'os  qui  seroit  de  vcMo^. 
A  cela  nous  observerons  que  ce  n'est  point  U< 
partie  terreuse  dans  les  os  qui  Tournit  le  notr: 
c'est  la  partie  gélatineuse  qui  se  charbone  et 
doune  le  Ueau  noir,  parce  qu'elle  se  trouve 
tiengaranliepar  les  parties  terreuse  ou  pbos-, 
pbalc  de  cbaui,  ducontactde  l'air,  et  parti* 
culiéremcnl  par  les  vaisseaux  fcrimâ  dans  les» 
quels  on  les  met  pour  les  soumettre  à  l'ac- 
tion du  feu.  Ainsi ,  si  les  os  sont  bien  et  par- 
faitement épuises  de  gele'c  ,  ils  ne  donneronl^ 
pas  de  noir;  mais  comme  il  est  diflicile  d«  les 
épuiser  en  totalité,  alors  cette  portion  dégelée 
donnera  du  notr,  mais  en  moindre  quantilé, 
et  consequemment  d'une  richesse  moindre  que 
celui  des  os  qui  n'ont  nullementc'te'  dépouillé* 
de  gel^e.  C'est  aussi  à  la  grande  quantité  de 
gelée  que  contient  l'ivoire,  qu'est  due  la  ri- 
chesse du  noir  que  l'on  prépare  avec  Cette  &ubs* 
lance. 

Il  nous  reste  à  vous  parler  de  la  bonté  de 
la  colle  d'os  faite  par  AL  GrencU  Lorsqu'on 
en  met  un  petit  morceau  dans  l'eau  froide  ^ 
elle  se  gonllc  au  bout  de  lingt-quatrc  heures 


DE    Chimie.  au 

comme  font  les  bonnes  colles ,  et  le  morceau 
conserve  sa  forme  ;séchee  ensuite,  elle  revient 
à  son  premier  poids.  En  geneVal  Jeux  gros 
de  colle  sèche  peuvent  absorber  trente  parties 
d'eau: de  même  trente-deux  parties  de  gelée 
peu  consistante  ne  laissent  que  deux  gros  de 
coUe  bien  sèche.  Les  colles  d'os  de  IVL  Crenct 
ont  été  essayées  et  reconnues  de  très-bonne  qua- 
lité par  plusieurs  artistes  :  nous  citerons  M.  Frost , 
â>éniste  rue  Croix-des-Petits-Champs,  le  sieur 

m 

Lequeux^  de  même  ébéniste  rue  du  Four-Saint- 
Germain  y  M.  Mcrkcn ,  facteur  de  forte-piano,  et 
ALHenoc,  maître  luthier.  Nous  joignons  à  notre 
rapport  le  certificat  que  ces  deux  derniers  en 
ont  donné  par  écrit. 

Kous  terminerons  notre  rapport ,  Messieurs  , 
en  votis  faisant  observer  que  le  travail  de  M, 
Grenct  est  du  nombre  de  ceux  qui  demandent 
à  être  pris  en  conside'ralion.  L'on  y  propose 
non-seulement  la  fabrication  d'une  marchan- 
dise quenous  retironsde  l'étranger  en  très-gran- 
dequantité,  mais  encore  Ton  propose  pourcette 
fabrication  des  produits  qui  sont  très-abon- 
dans  et  dont  on  fait  peu  d'usage.  C'est  ce  qui 
détermine  vos  commissaires  a  vous  proposer 
de  récompenser  les  travaux  de  M.  Grenet,  par- 
ticulièrement pour  la  perfection  que  cet  artiste 
a  donnée  aux  procédés  qu'il  indique  pour  faire 

Oij 


3ia  Annales 

àe  la  colle  d'os  doni  la  beautc  et  la  qualîtë 
égalent  celles  des  colles  e'irangcrcs  ,  cl  dont 
leprixserad'ailleurs  moindre.  Cet  objet,  comme 
vous  deyez  le  juger,  est  très-important  (iï),  etc. 


EXTRAITS 

Du  Journal  de  Physique  et  de  Chimie  de 
M.  Rasteleïsj  suite  (le  l'année 

Par  J.  B.  Van-Mons. 

|o.  Introduction  à  la  préparation,  etc., 
decijiq  substances  importantes ,  carbonate  de 
soude ,  soude  de  commerce  ,  sulfate  de  pota- 
se  ,  acide  muriatique,  et  magnésie,  par  M.  , 
Knsielcyn, 

(o)  Enréptflontleprocédé  de  M.Grenel.noussvooi 
ru  occasion  de  faire  diverses  expériences  sur  la  coU«- 
furte:  nous  nous  sommes  assurés,  par  exemple,  que  U 
rapuredecornencri}urnissoit  point  de  colle-rorlc.  Nous 
nous  proposons  de  suivre  ci 
propres  cp  genre  d'exp^ricnci 
avons  de  mCmc  invité  M.  Cr* 
Nous  publierons  la  suite  de  m 
pmeulvront  un  ensemble  qui 


}  travail  lorsque  le  tenu 
esnouslcpermettra.  Nous 
•net  à  continuer  ses  essais. 
>s  recherches,  lorstpi'ellcs 
(tressantes. 


J 


DE     Chimie.  3i3 

I>REMlÈnE   OpÉKATIOn. 

Préparation  du  carbonate  de  soude. 

On  fait  dissoudre  dans  de  l'eau  bouillante 
N>  parties  de  murîate  de  soude  et  14  parties 
de  carbonate  purifié  de  potasse;  Use  fait  un 
cchan^e  de  bases,  d'où  resuite  dumuriatede 
po(a&se  cl  du  carbonate  de  soude  :  ou  llllre  la 
liqueur ,  on  Tévapore  y  et  on  tilche  de  faire 
cristalliser  se[iai'i^iuent  les  deux  sels. 

Quelqu'aiieniivcmcnt  qu'on  procède ,  les 
cmuux  du  muriate  et  du  carbonate  se  con- 
fondent toujours  etsur-toutaprèslasecoodeera' 
poratîoii.  M.  Kastelcyn  les  sépare  par  un  moyeu 
ingenicut;  il  expose  à  une  légère  cbaieur  les 
sels  confondus  avant  de  les  avoir  fait  sécher  ; 
,  le  carbonate  de  soude  se  fond  aussi-lôt  et  seul 
en  ïertu  de  son  eau  de  cristallisation,  etse  laisse 
décanter; le  résidu,  qui  n'est  pas  entièrement 
débarrasse  de  carbonate,  se  lave  avec  un  peu 
^Biarroidc(a). 

(■)  Un  iDoyen  t^galemml  bon,  el  'lunt  je  me  se» 
(Icptiù  long-tc-ms  avec  succès,  consiste  à  enlever  «ucar- 
boRalr  At  soude  son  acide  par  ts  chaux.  Les  sels  élran- 
(m  se  crùtnUisent  seul*,  tandis  que  la  soude  ,  rendue 
cnitalliMble.  reste  dissoute  dans  la  Ics.sive.  Onmelapré* 
Vj^iiX  à  tec  par  r^vaporalion ,   on  le  mêle  avec  de> 


2î4  Annales 

On  réunît  alors  les  deux  portions  du  car- 
bonate, on  les  dissout  dans  Teau  et  on  les 

cristallise. 

Cette  opération  fournit  20  parties  de  muriate 

de  potasse  et  16  parties  de  carbonate  de  sou- 
de, qui  ne  sont  point  contenues  dans  20  pa^ 
ûes  de  muriate  de  cet  alcali,  mais  qui  sont  dues 
k  l'eau  que  ce  sel  prend  dans  sa  cristallisa- 
tion (^2). 

Seconde  Opération. 

Préparation  de  la  soude  de  commerce* 

La  meilleure  soude  qu'on  rencontre  dans  le 
commerce  ne  fournit  jamais  un  tiers  d^alcàli  ; 
celle  que  l'on  connoît  sous  le  nom  de  soude 
d'Alicante  donne  par  livre  depuis  5  jusqu'à  4  et 
quelquefois  5  onces  de  carbonate  cristallise  (Z'). 
La  soude  dite  de  Vérac  ne  donne  pas  la  même 

charboDS  concassés ,  et  on  le  projette  dans  un  creuset 
rouge  ou  sur  de»' charbons  allumés.  La  soude  reprend 
son  acide  carbonique  et  en  m^me  tems  la  propriété 
de  se  cristalliser.  On  peut  pur  le  même  moyen  débar- 
rasser la  potasse,  sans  aucune  perte,  de  tout  sel  étran- 
ger. i^Nott  et  J.  J3.  Van-Uom.^      , 

(  a  )  Et  à  Tacide  carbonique  qu'il  a  pris  au  carbo- 
nate de  potasse ,  et  qui  le  fait  cristalliser.  (  ^oU  du 
même.  ) 

{b)  L'eau-mère  de  la  lixiviation  de  la  soude,  après 


BE     Chimie.  :ii5 

quantité,  clic  fournit  tout  au  plus  i  once  ',  ou  2 
onces  de  carbonate  ;  et  une  troisième  sorte  y 
qui  n'est  pas  encore  depuis  long-tems  dans  le 
commerce,  donne  depuis  4  jusqu'à  5  parties, 
par  16  ,  de  ce  sel.  M.  Kasteleyn  a  plus  par- 
ticulièrement examine  cette  dernière  :  sa  cou- 
leur  est  jaune  tirant  sur  le  brun;  elle  est  pier- 
reuse et  pesante  sans  ^tre^dure,  et  a  beacoup 
de  ressemblance  avec  la  pierre  calaminaire. 
Outre  le  carbonate  de  soude  elle  contient  par 
livre  3  ou  4  onces  de  muriate  de  soude ,  1  à 
2  onces  de  sulfate  de  potasse  et  de  soude ,  et 
un  n»idu  proportionne  de  matière  indissoluble 
dans  Peau. 

Pour  faire  la  soude  artificielle ,  on  mêle  avec 
5  livres  de  carbonate  de  soude  6  livres  de  cen- 
dres de  bois  ou  de  tourbe  ,  4  livres  de  sable 
et  1  livre  de  résidu  de  cendres  de  bois  lessiva; 
on  réduit  ce  mélange  en  pâte  avec  de  l'eau , 
on  le  fait  se'chcr  en  l'exposant  au  vent  et  au 
soleil ,  et  quand  il  est  sec ,  on  le  fait  légèrement 

• 

la  cristallisation  du  carbonate  et  des  autres  sels,  contient 
encore  une  portion  plus  on  moins  considérable  de  soude 
pure  qui  n*est  point  susceptible  de  se  cristalliser.  Pour 
Ven  tirer,  on  n'a  qu'à  évaporer  la  liqueur  jusqu^à  sic  • 
cité,  et  conserver  le  sel  caustique ,  ou  la  faire  cristal- 
liser d'après  la  méthode  de  la  note  précédente.  {I^ote 
du  même.) 

O  i? 


3i6  Annales 

rougîr  au  feu.  On  peut  donner  à  celle  soude 
la  couleur  de  la  soude  de  commerce  ordinaire, 
en  y  ajoutant  u^i  peu  de  noir. 

M.  Kasteleyn,  qui  connoît  l'esprit  de  routine 
'    du  plus  grand  nombre  de  ceux  qui  diiûgent  en- 
core les  fabriques  ,    a  du  pour  cette  fois  ,*  en 
donnant  cette  composition ,  sacrifier  à  leur  ma^ 
cfUnisme  la  philosophie  de  la  science. 

Troisième  Opération. 

Préparation  du  sulfate  de  potasse. 

On  ajoute  aux  ao  livres  de  muriate  de  po- 
tasse obtenues  de  la  première  opeVation,  ^4 
livres  de  sulfate  de  magnésie  ;  on  dissout  le  mé- 
lange dans  de  l'eau ,  et  on  le  fait  bouillir.  Ua- 
cide  du  sulfate  forme ,  avec  l'alcali  du  muriate  , 
du  sulfate  de  potasse ,  et  l'acide  muriatique 
avec  la  magnésie ,  du  muriate  de  cette  terre. 
Comme  ce  dernier  sel  est  déliquescent ,  lèpre* 
mier  peut  en  être  sépare  sans  peine  par  la  cris- 
tallisation. On  obtient  16  a  18  livres  de  sulfate 
dépotasse  et  au  moins  la  livres  de  muriate 
de  magnésie  rendu  sec  par  l'cvaporation. 


DE      C   II    I   M    ï   £.  217 

Quatrième  Opération. 

1*  Préparation  de  V acide  muriatique  et  de 

la  magnésie. 

On  sait  que  dans  le  muriatcde  magnésie  Ta- 
dde  ne  tient  que  foiblement  à  sa  base ,  et  s'en 
laisse  séparer  par  le  feu.  On  soumet  à  une  lé- 
gère chaleur  dans  une  cornue  les  12  livres  de 
ce  sel  qui  ont  ëtc'  fournies  par  l'opération  pré- 
cédente ,  et  on  recueille  dans  un  récipient  l'a- 
cide qui  s'en  dégage.  On  obtient  ainsi  8  livres 
d'acide  muriatique  concentré  et  4  livres  ^e  ma- 
gnésie :  on  passe  sur  cette  dernière  de  l'eau , 
pour  lui  enlever  un  reste  de  muiîate  qui  n'au- 
roît  pu  être  que  difficilement  décomposé  par 
le  feu  {a). 

On  peut  faciliter  cette  opération  de  bcau- 


(a)  On  peut  aussi  obtenir  la  magnésie  à  peu  de 
frais  en  d<^coniposant  Tun  par  l'autre  le  sulfate  de  cctfc 
terre  et  le  muriate  de  soude,  selon  la  méthode  de 
Schéele  (  Opuscula  Chimica  et  Physîca  ,  voL  ait.  pag, 
221  ),  et  en  précipitant  ensuite  le  muriate  de  magnésie 
par  la  chaux  ou  le  carbonate  calcaire  purifiés  par  dé- 
con talion  ;  le  muriate  de  chaux  se  laisse  séparer  sans 
peine  de  la  magnésie  par  sa  grande  dissolubilité  dans 
Feau.  Le  sulfate  de  soude  qu'on  obtient  de  ce  procédé  , 
et  qui  est  d'un  grand  usage  dans  les  laboratoires  de  phar- 
macie, compense  presque  les  (rais  de  Topération.  (Ao^« 
du  même,) 


biS  Annales 

coup  y  en  distillant  le  muriate  de  magnésie  avec 
une  certaine  quantité  d'eau ,  pourvu  qu'il  soit  in- 
diffèrent d'obtenir  un  acide  plus  ou  moins  foit* 

.  .^^.  Examen  du  quinquina  faune  ou  royaL 

MM.  Meyer  et  Kasteleyn  ont  examiné  pres- 
qu'en  mcme  tcms  cette  nouvelle  ëcorce  :  le 
résultat  de  leurs  analyses  s'est  trouve  fort  dif- 
férent; ce  qui  prouve  que  la  qualité  decere- 
jnède  n'est  pas  déjà  trop  constante,  et  qu'on 
ne  doit  pas  se  hîiier  de  prononcer  sur  ses  vér- 
ins. M.  Kasteleyn  est  même  incliné  à  croire 
que  toute ro;^V7/d  qu'on  la  nomme, cette écorce 
u'estqueduquinquinaordinaireassortidaqum- 
quina  rouge ,  à  cause  de  sa  couleur  jaune  (a). 

5**.  Expériences  et  observations  faites  dans  la 
ime  d'obtenir  des  principes  certains  pour 
r usage  etia  préparation  du  tartrite  de  po- 
tasse et  d'antimoine ,  par  M.  Bindhcim. 

Pour  déterminer  les  proportions  d'antimoine 
que  contiennent  d'itîércns  tartres éméùiques  ,  RI* 
Bindlieim  a  préparé  ce  remède  en  suivant  trois 
différentes  métliodes  :  dans  la  première  il  a  fait 

(a)  Un  échantillon  qu'on  in*a  montré  comme  du 
quinquina  rojal  confirme  assez  le  soupçon  de  M*  Kas- 
teleyn. [Noie  du  même,) 


DE     Chimie.  riig 

usage  de  parties  ^ales  d'oxide  d'antimoine  suU 
ihré  demi- vitreux  et  de  tartrite  acidulé  de  po- 
tasse ;  dans  la  deuxième  de  quatre  parties  f  d'oxide 
d  antimoine  par  l'acide  muriatique,  et  de  lO 
parties  de  taririte  acidulé ,  et  dans  la  trobième 
il  a  employé  4  parties  de  ce  sel  et  une  partie 
d'oxide  d'antimoine  vitretix.  Il  a  pris  une  once 
de  chacun  des  tartrites  qui  en  sont  résultes  y 
il  Jes  a  fait  détonner  en  particulier  avec  le  ni- 
trate de  potasse  ,  ensuite  il  les  a  désoxîgénés 
parle  charbon  et  portés  en  fusion  par  le  flux 
noir  ;  il  a  obtenu  de  chacun  une  égale  quan- 
titéyUn  gros  d'antimoine  parfaitement  réduit.  ^ 

ij**.  Examen  des  différentes  méthodes  de  pré^ 
parer  les  teintures  d'antimoine  et  en  parti- 
culier celle  de  Theden  ,  par  M.  Gottling.  , 

La  teinture  acre  d'antimoine  ne  contient, 
selon  l'auteur,  aucun  atome  du  métal  dont  elle 
porte  le  nom ,  et  la  fameuse  teinture  de  The- 
den doit  ses  propriétés,  sa  couleur  (a) ,  etc. ,  à 

(a)  Une  partie  du  carbone  de  Talcool  se  trouve  ren- 
due libre  dans  les  alcools  alcalins,  et  peut  en  être  sé- 
parée par  la  distillation.  Pour  rendre  raison  de  ce  fait, 
il  faut  attendre  le  travail  que  M.  Lavoisier  prouict  sur 
Tanalyse  des  alcalis  fixes,  Trattato  di  Chimica  tradotto 
de  l\  Dondolo  ftomo  I,  pag,  233. 


220  Annales 

rbuUe  empyreumallqne  de  Tacétite  ôe  potasse 
qui  se  trouve  dans  le  précipite  sur  lequel  elle 
est  trente  fois  cohobëe  (a). 

5^  Expérience  toucîuznt  l'action  du  fluide 
électrique  sur  le  mercure  j  par  M.  Baudins. 

M.  Baudins  a  réduit  le  mercure  en  vapeurs 
par  Télectricité  excitée,  et  par  Tétincelle  il  a 
fixé  ce  métal  sur  une  glace ,  et  Ta  amalgamé 
avec  le  cuivre. 

6**.  Méthode  facile  et  peu  dispendieuse  de 
préparer  une  grande  quantité  de  levure , 
communiquée  à  M.  Crellparun  anonyme 
lie  Londres, 

On  fait  bouillir  pendant  huit  à  dix  minutes 
deux  pinics  de  malt  dans  trois  pintes  d'eau  ; 
on  tire  la  décoction  au  clair ,  on  la  laisse  re- 
froidir et  on  l'expose  ensuite  à  une  chaleur  de 
70  il  80  deprcs  de  la  graduation  angloise,  pour 
la  faire  entrer  en  fermentation  ;  alors  on  y  ajoute 
deux  autres  pintes  de  la  même  décoction  ,  et 

(<x)  De  rosprit-de-vin  passé  trente  fuis  et  plus  sur  des 
matières  sur  lesquelles  il  n'a  aucune  action,  doit  eo  effet 
faire  un  remède  bien  effiicace.  Je  crois  qu'il  seroit  tems 
enfin  d'introduire  par- tout  dans  les  sciences  naturelles 
une  sage  philosophie.  {Note  du  même,) 


DE    Chimie.  221 

on  agile  le  tout  dans  une  grande  cuve.  Cette 
opération  fournit  assez  de  levure  pour  un  bras- 
sin  de  200  pintes. 

Quelques  membres  de  la  société  de  Londres 
pour  l'encouragement  des  arts  répe'tèrent  cette 
cipérîence  avec  quatre  pintes  de  malt  broyé 
el  autant  d'eau  bouillante.  On  verra  Teau  sur 
le  malt,  et  après  l'avoir  laissée  pendant  quel- 
que tems  y  on  la  décanta  :  on  repéta  cette  opé- 
ration avec  de  la  nouvelle  eau ,  on  réunit  les 
deux  infusions  y  on  les  fit  bouillir  y  et  après  que 
la  décoction  fut  refroidie ,  on  la  porta  à  une 
ehaleur  de  80  degrés.  La  fermentation  commen- 
ça le  troisième  jour.  On  y  ajouta  une  autre 
décoction,  ,ei  la  levure  s'éleva  après  23  heures. 

On  y  ajouta  une  troisième  décoction ,  et  on 
ramassa  alors  à  la  surface  du  mélange  cinq  onces 
d'excellente  levure. 

M.  Mason  a  eu  le  même  succès  avec  le  moût 
ordinaire.  La  fermentation  peut  être  accélérée 
par  l'addition  d'un  peu  de  houblon. 

7°.  Expériences  sur  la  chaleur  que  produit  le 
gazacidemuriatiqueoxigéné  avec  plusieurs 
substances  y  par  M.  Pickcl. 

Lorsqu'on  plonge  le  doigt  dans  une  atmos- 
phère de  gazmuriatique  oxigéné,  on  sent  une 
chaleur  notable  ^  malgré  que  la  température  de 


222  A   N    W   A   L    E   S 

« 

ce  gaz  soit  en  équilibre  avec  l'air  extérieur.  La 
même  expc'rience  avec  le  doigt  enduit  d'huile 
de  lin  produit  une  chaleur  qu'on  ne  peut  pas 
supporter. 

La  boule  d'un  thermomètre  arrosée  d'huile 
d'olive  et  plongée  dans  ce  gaz ,  fit  d'abord 
monter  le  mercure  de  1 5  a  35  degrés  de  Réau- 
piur;  un  second  arrosemcnt  le  fit  monter  à  4^  ^ 
et  des  arrosemens  successifs  à  70. 

L'huile  de  géroile  traitée  de  même  éleva  le 
merciire  à  35  ^  et  par  des  arrosemens  répétés 
à  8q;  rhuile  gagna  de  la  consistance  et  perdit 
son  goût  acre  ,  qu'elle  reprit  aussitôt  après  sur 
la  langue. 

L*huîle  de  menthe  poivrée  éleva  le  thermo- 
mètre de  i3  à  23  et  à  40  degrés.  Sa  couleur 
jaune  changea  en  brune ,  et  elle  perdit  son  goût 
acre  qu'elle  reprit ,  comme  la  précédente. 

L'huile  volatile  animale  excita  7 ,  10  et  en- 
fin 25  degrés  de  chaleur.  A  chaque  arrosement 
réitéré  la  boule  du  thermomètre  répandit  une 
vapeur  très -sensible.  Après  l'expérience  Thuile 
avoit  acquis  un  goût  acide ,  et  colora  le  pa- 
pier bleu  en  rouge. 

La  dissolution  du  phosphore  dans  l'huile  de 
géroflc  ne  brûla  pointa  12  degrés  ;  dans  le  gaz 
acide  niuriatique  oxigéné  elle  fit  monter  le  ther- 
momètre à  3o  sans  s'enflammer ,  mais  elle  brûla 


DE    Chimie.  2a5 

aussi-tôt  qu'elle  en  fut  retirée  :  des  arrosemens 
répètes  firent  monter Finstrumentà  72.Âchaque 
anrosement  l'huile  s'enflamma  en  quelques  en- 
droits avec  un  éclat  fulminant  ;  après  l'expé- 
rience elle  se  trouva  noire ,  et  avoit  acquis  de 
la  consistance. 

La  dissolution  du  phosphore  dans  l'huile  vo- 
latile animale  fit  monter  le  mercure  à  54- 

La  potasse  et  la  soude  pures ,  ainsi  que  leurs 
carbonates  en  liqueur  d'alcalis  ,  acquirent  la 
propriété  de'coloranie  des  rauriates  oxigc'nés. 
Portée  sur  l'ongle  ou  sur  la  peau^  une  goutte 
de  ces  dissolutions  y  excite  une  effervescence 
et  redevient  alcaline  (a).  La  potasse  seule  fît 
monter  le  thermomètre  de  3  degrés. 

L'ammoniaque  et  son  carbonate  exhalèrent 
une  forte  vapeur  :1e  premier  fit  monter  le  ther- 
momètre de  4  degrés,  et  le  second  de  2.  Tous 
deux  agirent  sur  les  couleurs  comme  les  alca- 
lis fixes. 

La  dissolution  du  sulfure  de  potasse  répandit 
de  fortes  vapeurs;  il  se  précipita  de  l'oxide  de 
soufre ,  et  le  thennomètre  monta  de  2  degrés. 


(a)  La  liqueur  ne  devient  point  alcaline  ,  roxigène 
M*ul  se  dégage,  et  il  reste  du  uiuriate  d*alcali  siaiplc. 
(Note  du  même,) 


Si2i  A  w  N  À  L  E  S,  etc. 

8**.  Sur  les  règles  du  raisonnement  en  phy^-    ' 
siquCj  par  M.  Kirwan. 

Ce  beau  discours ,  qui  a  eie  écrit  peu  de 
tems  avant  Tadhésion  de  Fauteur  à  la  nouvelle 
chimie 9  sera  traduit  dans  toutes  les  langues: 
il  Test  ici  par  la  plume  énergique  de.  M.  Kas- 
telcyn  ,  qui  a  rendu  toute  la  force  des  idées 
de  Fauteur  avec  cette  richesse  d'expressions  que 
fournit  la  langue  hoUandoise  aux  sciences  les 
plus  élevées  et  les  plus  abstraites.  Séduit  par 
des  expériences  imposantes,  M.  Kirwan  dans  ce 
discours  combattoit  avec  fc;u  les  principes  de 
la  chimie  moderne  dont  il  se  déclaroit  le  plus 
zélé  antagoniste  (û)  j  et  voilà  tout-ù-coup  qu'il 
vient  d'apporter  dans  cette  école  les  armes  dont 
il  s'élolt  servi  pour  la  renverser.  Sincère  dans 
ses  recherches,  envoulantétablirune  erreur;  il 
apperçolt  la  vérité ,  il  la  saisit,  il  n'hésite  point 
à  avouer  qu'il  s'éloit  trompé,  et  cet  aveu  lui  est 
aussi  honorable  qu'à  la  doctrine  qu'ilaadoplce. 
9^.  ricparation  du  malt ,  par  M.  Kasteleyn.^ 
Le  procédé  pour  faire  le  malt  est  assez  connu 
en  France. 


(il)  Voyez  E^.^ûi  on  phlogiston  and  the  constitution 
of  acide  by  H.  Kirwan,  new  édition^  îc  seul  ouvni«:e 
sensé  qui  a  paru  jusqu'ivi  contre  la  nouvelle  doclrine. 
(Ao^c  du  tu: me.) 


* 


ANNALES  DE    CHIMIE. 

JUIN     171)2.  S 


■  EXPOS  I  ï:,iii.jo..Kv., 

/î'afi  NiveUemeni  ftit  dans"    hà' 'lyijfh'^ 
les  mois  de  juillci  ci  d'aoûc   1787  ;     '  ' 

Par  IlENni  Re  b  ou  l. 

ILli  op^ration-î  que  je  yaîs  inellri^  ^s^us  \e%, 
yeux  de  l'acadcinie  ne  fonl  que  part  e  d'u^ 
travail  considérable  que  M,  Vidal  eL  moi  avoijs' 
Maimencérétédeinierdausle»  Pyrennécs;  L'Ues 
tflnsis^ent  en  un  nivellement  coniparé  de  1  une 
<in  plus^iautes  mnutagues  de  cetie  cliaine  et 
Je  «lie  qui ,  à  hau  eurs  t'gales ,  est  la  pliw  ac- 
cessible et  la  plus  fréquentée.  Je  uc  m'élendraï 
point  sur  les  avan'af^e»  qui  peuveut  résullerde 
noire  mesufe;  iU  sont  tels  que  nos  travaux  nt» 
saoroient  être  perdus  ,  fallût-il  en  réduîie  io 
lerme  a  n'avoir  fait  que  préparer  ;tux  ubaerva- 
one  montagne  touto  graduée  et  l'obiier- 
Itoirele  mitiix  disposé  pour  toiiîcr  défi  lecliei'; 
Tome  XJil.  .  r 


236  X  N  V  Â  -L  X   S  ^^ 

ches  exactes  sur  les  modifications  de  l'afini 
phère.  Nous  avons  néanmoins  entrepris  cette] 
mesnfe  dans  le  dessein  d*en  profiter  nous-mêmeS| 
et  nous  nous  sommes  proposé  sur-tout  de  Tap-' 
pliquer  à  l'étude  des  loix  que  suit  raimoj^phère 
dans  ses  dilatations^  et  d'après  lesquelles  on  a 
tenté  de  dérerminer  la  hauteur  des  lieux  par 
de  simples  observations  barométriques. 

Rien  n'est  plus  propre  sans  doute  &  nous, 
instruire  du  degré  de  bonté  d'une  méthode  non- 
Telle  et  peu  connue^  que  d'en  comparer  les 
résultatsà  ceux  d'une  méthode  relative  au  même 
objet,  éprouvée  déjà  comme  sûre  et  infaillible. 
Ainsi  toutes  recherches  sur  la  mesure  des  hau- 
teurs par  le  baromètre  ont  dû  avoir  pour  fon-  | 
dément  la  connoissance  précise  de  la  hauteur 
respective  des  lieux  où  on  a  Fait  les  observations* 
La  géométrie  offre  deux  moyens  de  parvenir  à 
ce  but  :  l'un  est  la  mesure  trigonométriquequi 
n'exige  qu^un  petit  nombre  d'opérations,  et 
devniit  par  cela  même  être  préférée,  si  l'effet 
incertain  et  variable  des  réfractions  n'altéroit  la 
justesse  de  ses  résultats  :  l'autre  est  la  mesure 
par  le  nivellement  qu'on  a  bien  moins  em- 
ployée ,  parce  qu'elle  est  lente  dans  ^a  marche 
et  pénible  dans  la  pratique  ^quoiqu'elle  n'offre 
d'ailleurs  aucune  diiliculté  qui  ne.  puisse  être 
levée  par  les  soins  et  la  prévoyance  des  obstr^ 


Wh  A'a  guère  é\ê  portée  jusqu'à  nos 
'à  des  haiileures  médiocres ,  et  sous  ce 
irt  l'epération  dont  je  vais  rendre  compie 
iloule  la  plus  coQïiidéralile  qui  ait  cté 
,  puisqu'elle  embrasse  uo  espat.'e  vertical 
jîlas  de  lîyo  loiscs,  ea  se  développant  sur 
liqueurhorisontalt-deplus  de  40,000.  /'/.  /. 
Des  ob^ervalioiis  géodé^^iques  faites  à  Bon- 
icpaux  auprès  de  Toulouse  ,  nouii  avoîcnt  fait 
eoDooîIre  que  la  montagne  de  Caniguu  eu 
Rousâillun  éloit  moins  ctevée  d'enviri  u6o  loi^ies 
que  le  Pic  de  Midi  de  Bigorre;  ce  qui  dt'ter- 
■iooîtà  eaviron  i5oo  toises  la  hauteur  de  ce 
Ficao-dessus  de  la  mer.  Les  notions  que  nous 
Itrions  acquises  par  nous-niêmes  de  sa  position, 
tie  ion  cliiiiat  et  de  ses  autres  rapports  pliy~ 
ù\\aei  ,  nous  décidèrent  à  y  fixer  le  nivellement 
ijtieoom  avions  projette  de  faire  dans  les  Py- 
tiaéz'i.  Le  lieu  nous  sembloit  désigné  pat 
Tnemple  de  plusieurs  savaus  qui  y  avoient 
df  jà  établi  le  siège  de  leurs  observations ,  ei; 
parmi  lesquels  l'un  des  premiers  aslronomes  du 
Languedoc  y  étoit  venu  clierclipr  son  tom- 
beau (1^.  L'amour  des   montagnes  nous  lit  en- 

(l)  Ce  ftil  M.  cic  Pianludi!  ijui ,  âgé  lie  70  an?,  y 
muutut  iubilemfiu  et  taiiî  douli  ur  e;ilrB  If^  linis  de  jcî 
f}âin  et  à  coio  dp  son  quart  de  cerc  e.  L»  rréin  ira 

i>  ij 


229  A  If   N   A   LIS-  I 

visager  sans  crainte  les  fatigues  et  les  dégoùU  1 
inséparables  d'un  travail  aussi  long  que  péniblej  i 
et  nous  crûmes  que  le  voisinage  de  Barèges  e^ 
l'hospitalité  des  bergers  applaniroient  toutes  les 
difllcultés  :  ratmospbcresembloit  seule  nousep- 
poser  un  obstacle  insurmontable.  Jusqu^an  mo-  j 
ment  de  notre, départ  les  orages  s'étoient  succé- 
dés sans  interruption  dans  les  Pyrénées^  et  la 
fonte  des  neiges  y  étoit  infiniment  retardée^  soit 
par  Paction  du  vent  du  nord  ^  soit  par  la  pré- 
sence continuelle  des  nuages.  Avant  de  présen* 
1er  les  résultais  de  ce  travail  que  nous  avons  eu 

m 

le  bonheur  d'achever^    il  importe  sur-tout  d« 
lui  concilier  toute  la  confiance  qu'il  peut  méri- 
ter ,  en  donnant  une  idée  exacte  de  la  manièro  1 
dont  nous  avons  opérée 

Nos  instrumens  étoient  très-portatifs;  la  na- 
ture des  lieux  et  nos  besoins  Texigeoient.  M. 
V^idal ,  qui  joint  à  la  précision  de  l'observateur 
toute  rhabileté  de  l'artiste  ,  avoit  pris  soin  da 
fabriqner  lui-mcme  deux  ni veauxà  lunette  ;  Tun 
d*cux  est  composé  d*une  lunette  achromatique, 
dont  Tobjectif  qui  est  triple  à  huit  pouces  de 

de  cet  iven^-iiieiil  i^^l  ton.^crvée  dans  le  pays.  l;n  ihas- 
seur  d'IIisars  m'a  montré  i'endroit  ou  II  s'étiiit  passé. 
C'est  au  petit  plateau  de  la  llourque  de  Cinq-Ours 
Ce  cliaâseur  étoit  iils  du  maître  d'pcole  de  Beaudean  qui 
avoit  lui  même  servi  de  guide  à  M.  de  Flautade. 


B   C      G  B   I   W   I   K.  33g 

et  près  d'un  pouoe  d'ouvertiire.  Les  ocu- 
iirea  qui  l'accompagnent  portent  le  j;rnssia- 
lemrnt  des  objets  à  vingt  fois.  Un  (nbé  de 
Wrre  rempli,  à  une  bulle  près,  d'esprît-de-via 
Colora,  est  fixé  inTarlallemeot  au  tuyau  de  la 
iKOeile  dans  son  intérieur,  et  deux  petites  ou- 
Tttlures  longîlucliniiles  sont  ménagées  pour 
Iu5»er  voir  la  bulle  d'air,  afin  de  pouvoir 
rectifier  le  niveau.  L'obiectif  de  la  lunette  est 
afsnjelti  un  peu  excenlriqnement  au  bout  d'un 
tnyati  d'un  pouce  et  demi  de  longueur  qui  rs- 
warre  à  frottement  bien  juste  J'cx'rémjté  du 
Inyan  principal  delà  lunette  ;  d'où  il  suif  qu'en 
Taisant  tourner  l'un  de  ces  tuyaux  sur  l'autre  , 
en  fait  varier  l'axe  de  la  lunette  relativemen 
i  an  tube  à  bulle  d'air.  Il  lésulie  aus^l  de  celle 
coitalniction,  qu'on  peut  éloigner  ou  rappro- 
cher l'objectif  des  £\s  en  croix  qni  sont  â  son 
fajcT  ;  cequi  est  indispensable  pour  voir  avec 
Belleté  les  objets  qui  sont  pr  ches  et  ceux  qu' 
lit  éloignés.  On  peut,  k  Taïde  du  genou  par 
lequel  l'instrnnicut  est  porté,  le  placer  très- 
^iromptement  à  peu -près  comme  il  doit  Pire; 
tna  I  pour  l'am-'ner  juste  â  la  situation  liorison- 
lale.ily  a  cotre  le  genou  et  lui  unelameassu- 
cttje  par  un?  extrîmitl^  et  faisant  ressort  par 
nutft  :  une  longue  vis  accompagnée  d'une 
H'ge  tête  produit  l'effet  désiré  en  poH<«ani  o* 

piij 


d3o  A  y  N  À  I»  c  t 

ramenant  gradaellement  Tun  des  bouts  dani 
veau.  Celle  vis  ,  dont  les  pas  sont  très  régalii 
et  dont  la  têe  est  munie  d*une  division  .  rend! 
l'instrument  propre  à  la  mesure  des  petits  aa«^ 
gles  d'élévation  et  d'abaissement  au-dessus  et>: 
au-dessous  de  Thorison  à  moins  d*un  quart  de 
minute  d'incerlitude*  Le  second  niveau^  quoi* 
qu*un  peu  dilTérent  ^  est  cojistruit  sur  les  mêmes 
principes  :  sa  lunette  est  simple^  et  D*amplike 
le  piameltre  apparent  des  objets  que  sept  fois. 
Dans  un  travail  où  il  devoit  être  fait  plai 
de  mille  opérations  toutes  dépendantes  les  unes 
des  autres  ,  et  où  une  seule  erreur  auroit  fait 
manquer  le  but^  il  éloit  essentiel  de  prendra 
toutes  les  précdutious  pour  n'en  pas  commettre. 
Celle  qui  nous  a  paru  la  plus  importante  a  éuS 
de  fraire  ^dteux   nivcllemens,  de  les  mener  d« 
iront   p  ur  ne  pas  perdre  de  tems  ,  de  nous 
communiquer  les  résultats  à  chaque  opération, 
et  de  ne  pas  faire  un  pas  de  plus  sans  nous 
^tre  conciliés.  Une  autre  précaution  non  moins 
importante  a  été  de  rendre  l'exactitude  du  tra- 
vail indépendante  de  Tintelligence  et  de  l'a- 
dresse des  manœuvres  que  nous  de.vioos  em- 
ployer. Pour  cette  effet  nous  préparâmes  nous 
Ti>êmesdeux  voyans  chacun  de  douzt  pieds  de 
longueur.  C'étoient  perches  de  bois  blanc  :  sur 
Vun  des  bords  étoit  une  division  de  ligne  en  ligQt 


»  i    Co  i  M  I  X. 

^  cât^  étoit  Qne  seconde  division  de  trois  en 
ttoii  lignes,  enfin  une  troisième  de  pouce  en 
poiKp.  Toutes  cesdivisiiins  étnipiit  fonntes  par 
iet  para  llélograraraes  alternative  ment  blancs  et 
Boirs,  les  intervalles  de  troî«  .six  et  neuf  pou- 
CM  éroient  marqués  par  de  gros  points  dîverae- 
menl  figurés,  et  de  gros  chifTies  distingiioient 
le»  pieds  les  uns  des  autres  •,  par  ce  moyen  cha- 
cun de  nous  pimvoit  d'une  'Up-d'œiltecoanoilre 
riocitnalion  du  terrain  à  moins  d'une  ligne 
d'inceriilude  sur  unedi>tance  de  5o  toises  avec 
l'uo  de.4  nivaux.  Tous  les  iosiumens  ont  élâ 
misa  l'essai  avant  noire  départ ,  et  en  partant 
f  d*oo  certain  puiut  et  j  retenant  par  un  circuit 
de  4  ou  5oo  toiles,  il  ne  s'est  commis  qu'une 
«rreor  de  deux  lignes  par  îe  premier  dei  ni- 
veaux ,  et  de  trois  ou  quatre  par  l'aatre  en  sens 
contraires. 

Nous  partîmes  de  Toulouse  le  lo  juillcf,  et 
nous  rendîmes  dans  la  plaine  deTarbes  au  châ- 
teau de  Sarnignet dont  lé propi'irtaire,qni honore 
'«sciences  j  et  cultive  les  lettres  avec  succès, 
éloil  lié  d'amitié  avec  l'un  de  nous.  Il  nous  avoît 
oHerl  chez  lui  l'asyle  indispensable  pour  faire 
no»  derniers  prJparatiFs  et  disposer  notre  mar- 
che. Après  avoir  pris  au  château  plusieurs  re- 
paires liii^n  dctermiués  ,  nous  commernjame'i 
■otce  ui?cUeraent  le  33  juillet  j  eu  le  r.liiigean'^ 
P 


sil-'î  Annale» 

M'V'y  'î'r. :  L}c\î  par  Airrrii^an  cl  lîazct.  A  Tarbes 
iiîi  ncci.M'iil  a-iscz  M^ario  en  su>prndiL  les  r^pé- 
ri\\i  ns  et  rai'lil  arrcicr  lont-d'iui-coiip  no$tr;u 
\uus  coniHicncés  :  ilsavoient  éveille  la  solfci- 
Imie  cPuii   av  cal  de  celte  ville  et  alarmé  la 
v[;:^lljii(e  du  maire.  Il  fallut  rendre  compte  de 
jîos  projets  ace  dernier;  n^jus  eûmes  bien  de 
la  peîiieà  lui  faire  entendre  qu'on  pouvait  tra- 
verser Tarbcs  avec  des  niveaux  sans  en  tirer  le 
plan  :  il  nous  opposa  son  devoir  ,  ses  scrupules 
el    lt\s  loix    d'él.jt.   Nous  n'avons   pas  eu  de- 
j)Lî!s  de  plu^  gnn)(!  olislaelc  à  combaîlre  que  la 
coi'.s,  îrncede  ce  maire    Enfin  \aineu  par  notre 
j)!-sliiîati()ji ,  ou  peul-clre  >6  iuit  par  If  s  propos 
lliillenr'^  (;i:c'  Pnn  de  jiou.- pril  le    parti  de  lui 
aJrcs.^er,  il  joii- [)eriuit  craciicver ,  sous  pretete 
<j!i'e!i   UMîis  de   juiix   les  g  ijS  de  notrt    espèce 
jr(::o;(:il   pas   ibi  l   à  craindre  (i^- 

l^('piiis'rcU'î)os  nous  parcourùînes  exactement 
le  grand  chemin  (jui  cor.uuii  à  Harèges  ,  sans 
j»oiîs  en  écarler  ,  cju'aulant  qu'il  le  falloit  pour 
ciller. jiiiier  de  tciu-en  lems  des  repaires  stables 
Ci  .:;  ,.;;eiïs.  Le  lenis  bu.iûde  et  couvert  nous 
lier  fi. i  à  sî  i.luiî  pciidânt  les  premiers  jours  : 
r...-  ..  ia  Mii.c»  d\iH  orage  qu;  eut  lieu  le  S(  ir 
ii'À  'J  ;  i.j  >v!icnité  serciablil,  yl  ms  Tritraosphèro  , 
!  ./      '^  ii  s-^'.'i  en  peu  Je  ](}ur6  péîiélra  les  vai- 

■  :  ;  w\.  lu  uuii  [où  i.-<i\ii'L  ac  1  ui  f;''e ci:ci  ^'côl |>a>îé  cii 


) 


ranecbaleiir  excessive,  nous  iJrra  sus  pi- 
r  tnordatil»*  d'une  espèce  de  momlie que 
.le»gtfHH  du  pays  appellent  mousiiipjes  ,  t-t  pat 
<{iii  nos  jambes  furent  tontes  ensang^anities  > 
'laalgré  le  sotii  que  nous  preuioiis  d«  les  eove- 
iprr  de  papi  r. 
I  diflicult^s  croisâoient  à  mesure  que  nous 
l'appn^chions  du  terme,  el  pour  prévenir 
igoûts  qui  pnuvoîenl  naître  de  TelTet  des 
s  pasi^éch  el  df  l'idre  des  travaux  avenir* 
Pré«<j|ûmes  de  passerloul-d'un  coupàrené- 
EB^ion  de  ce  que  n.iire  entreprise  avoir  de  pins 
trabreuT  et  de  plus  incertain.  Je  nivellement 
ifuUii*pea'lnauliameaudeTran5arionàqoaire- 
iegl  toisei  au-dessus  de  Barèf-es.  O  fut  laque 
Rppîmrs  nos  mesures  pour  transporlei  nos 
BÎènii  finr  le  sommet  du  I*ic.  L'un  des  ber- 
JDont  le«  (ruupeaux  broutent  les  pâturages 
sont  les  plus  voîlius  ^  .m'avait  autrefois 
■<Ie  guide;  il  étoit  prévenu  de  notre  arrivée, 
I  recul  avec  tous  les  signes  de-jeieet  de 
idilé  que  la  politesse  des  villes  exagère, 
'  mat»  a'iinitr  pi>int.  Sa  cabane  qu'il  nous  offrit 
i:out  parai  trop  éloignée  du  Pic,  el  prit  soin 
iDtM  en  approprier  une  autre  plus  voisine  , 
ani  à  piès  de  i2oo  toî.ies  au-dessus  de 
et  communément  iuliabilée.  Nous 
i  pn^se^fiiou  de  ce  i;île  le  4  atmt ,  a  neuf 
ïie  ;  après  a\  ojr  clierché  envi  ' 


â34  A  if  n  A  £  E  a 

]e^omme^  pendant  quelques  heures^  nous  noi 
mîmes  en  marche  pour  tacher  d^atteindre  In 
sommet  avant  le  lever  du  soleil.  Un  ami ,  qui 
étoit  venu  joufr  avec  nous  du  vaste  spectacle 
qu'offre  cette  montagne^  nous  quitta  à  huit 
heures  du  matin^  et  nous  demeurâmes  seuls  dans 
le  désort  élevé.  Une  partie  du  jour  fut  em- 
ployée &  diverses  observations  ;  outre  les  îns- 
trumens  relatifs  à  la  mélrorologîe,  nous  obser- 
vâmes Taiguille  aimantée  (i),  le  dfgré  de  pu- 
reté de  l'air  (J),  et  les  angles  de  hauteur  et 
dedépression  apparenies  des  montagnes  les  plus 
remarquables  (3). 

• 

(1)  La  déclinaison  de  ^aiguille  aiin»titre  ^ti.it  de  19* 
ri  quelques  minutes,  l'inclinaison  de  .66*  3o',ellava"^ 
rîâlion  diurne  a  eu  Heu  comme  à  la  plaine;  son  maximum 
fut ,  entre  deux  el  trois  heures  de  variation ,  de  12  â  iSmi- 
rntes.  Celte  dernière  observation  a  été  faite  avec  un  bar- 
reau aimanta  de  i-o  pouces  de  longueur  ,  chargé  d'une  lu- 
«'•tfe  très-légère  et  suspendu  par  un  cheveu  ,  le  tout  cn^ 
fcirmé  dans  nue  boîte  à  panneaux  de  glace. 

(2)  yy  observai  pour  la  seconde  fois  que  l'atmosphère 
des  sommets  contenoîf  mc)insd'aîr  vital  que  celle  des  vd- 
lées.  J'dvaîs  éprouve»  la  mf*me  chose  au  B^arn  l'année 
précédente;  lepèrePini,  et  M.  de  S^uscure  ont  eu  le 
même  résultat  dans  leurs  expériences.  Pour  c^tte  fois  l'eu-^ 
diomètre  à  phosphorv*  dérrit  dans  les  mémoires  de  l'aca- 
démie de  Toulouse,  qui  avait  indiaué  ,  dansl'aîr  delà 
vallée  du  Gave  de  q8  l\  loi ,  quatre  centièmes  d'air  vital» 
n'en  indiqua  sur  le  pic  nue 75. 

(3^  Les  angles  de  hauteur  apparente  ont  été  obser*** 


»!    C  n'ï  »  1  e;  a53 

Cependant  la  fatigue  dont  nous  étions  exeé- 

»,  et  les  douleurs  d'estomac  dont  l'un    de 

se  sentoit  affecté,  ne  nous  permettoient 

i  aucun  travail.  Couchés  auprès  d'un  banc 

'  neige  et  la  tête  posée  à  l'ombre  d'un    ro- 

ner  ,  nous  profilâmes  de  quelques  raoaiens  de 

îomracit  souvent  interrompu.  Vers  le  coucher 

du  soleil  nous  reprîmes  lentement  le  chemin  de 

noire  cabane,  mesurant  d'un  œil  inquiet  les 

grands  plaieanr  de    neige,  les  rochers  escar- 

I     pés,  les   penchans  rapides  et  couverts  d'une 

I      lierbe  glissenle.    Chacun  de  nous,   non  moïus 

^^écouragé  par  âes  propres  terreursque  parl'in- 

^^■rtîlude  de  son  collègue,   renonça  dès-lors  à 

^Bnier  des' difficultés  qui  lui  sembloient  insur> 

P . _ — 

véi  ïïvec  le  niveau  dont  on  a  entendu  la  detcriplion.  Les 
fotilÎDns  (les  inrjiilagnpsc|ui  nous  éloienl  inconiiu'^a  ont 
k  détermioéis  par  drs  ibservallons  graphomélriquft 
I  ^OSiî  sur  sin  sommet  et  sur  ceux  de  Bergons  el  de 
iDWSgft  apjip!ée  Ncou  vieil  le, 

î  en  (^''lierai  de  cfs  mesures ,  que  le  Pïc  de 

Mrjinssé  en  hauteur  par  d'atlre;  monlagnes 

■  Tapîi>ian  des   gens  du  payi;  <]ue  ce  n'esl  poin 

I  Tnllvo  d'Aran  qu'jppurlienneiit  le^  sommets  Ici  plus 

■éi,  coinmu    l'avoi^nt  pri^'simié  quelques  voyageurs  J 

ni»  que  cl-Iuî  qui  domiio  loule  cet'e  partie  de  la  ctiaï- 

,'  le  muni  Fcnlu ,  ne  ruvpa^se  le  V'.c  de  Midi  que  ds 


a36  A  M  ir  À  L  z  • 

montables.  Le  repos  de  la  nuit  suivante  qin^- 
rétablit  nos  organes  ,  ne  put  dissiper  nos  craiii.,t 
tes;  nous  reprîmes  du  courage  plutôt*  que  d#r|^ 
l'espérance  ,  et  ce  fut  presque  à  regret  que  nons 
commençâmes  à  niveller  au-dessus  du  lac  d*On- 1 
cet.  { 

De  nouveaux  obstacles  vinrent  encore  noài  ç. 
effrayer.  Les  troupeaux  qui  paissoîent  au-dessus  t- 
de  nuusmettoienten  mouvemen t  les  pierres  doot  j; 
la  montagne  est  parsemée^  et  ces  pierres,  roa-    r 
lant  avec  vitesse  ,  passoient  auprès  de  nons  et 
bonrlissoient  quelquefois  au-dessus  de  nos  têtes. 
Cependant  nous  ne  tardâmes  pas  à  sentir  qn^a- 
vec   du   tems  et  de  la  constance  nos  mesures 
ponvoîent  s'achever.  Notre  guide  offrit  dç  nous 
faire  Cv»nstrnîre  auprès  du  sommet  une  cabane 
qui  ,  eu   rcipprochant  notre  habitation  du  lieu 
lie  nos  traveaux,  en  facilifait  l'exécution  et  en 
.norL\:;eo!t  la  durée.  Celte  propoMlion  nous  com- 
bla  de  i-ie.    la  cabane  fut  bâtie,  nîeublée  et 
Iiabifce  le  même  jour  ;  Iroi^  hommes  achevè- 
rent cet  ouvrage.  Ils  l'assirent  sur  le  penchant 
méridional  du  Pic,  a  5o   pas  du  sommet  ,  au- 
près d'un  tas  de  débris  de  schi<les  micacés.  Trois 
petites  murailles  formées  de  ces  pierres. super- 
posées ,  et  qui  à   la  hauteur  de  trois  à  quatre 
pieds  se  rapprochoient  eu    forme  de   ceintre  ,. 
composoient  tout  l'édifice.   Le  gazon  entassé 


lOrle  toît  est  contre  l'un  des  cGu's,  !a  prt?ser- 
Toit  de  l'itiondiition  de::  pluies,  laut  le  côlé 
de  l'est  <iui  étuil  dcmeuri;  ouverl,  lui  servoit 
déporte,  et  une  grande  dalle  de  pierre  le  fer- 
Aok  pendant  le  ntiit.  Le  plaisir  d'habiler  ces 
hautes  régions  nuiis  fit  endurer  sans  regt-et  I9 
traTâil  assidu  de  troid  juurs  et  le  froid  de  deux 
nuits.  Nous  jouîmes  pendant  ce  lems  des  plus 
beaux  spectacles  tjiie  l'homme  puisse  rencon- 
trer, et  vîmes,  à  deux  reprises,  de  grands  ora- 
g«  se  former  et  éclater  devant  nous. 

Après  le  nivellement  du  sommet,  ce^  qui 
nous  restoil  à  faire  n'olTroit  plus  ks  mêmes  dé- 
doRimagemeDS ,  et  nous  n'étions  plus  animes 
qu»  par  i»  désir  et  l'espérance  d'ach«vcr  ce 
^e  nous  avions  commencé:  noire  empresse- 
ment nous  causa  mtme  une  Ingère  di>grace. 
Etant  par!isun  jour  de  Jiarèges  pour  aller  cher- 
cher, à  travers  le  brouillard  i|ui  coiivroit  la 
Tttlée,  le  repaire  mar(|ué  la  veille,  iiiiê  mé- 
prise nous  jeta  dans  la  vallée  d'I'.scoii Lions  nù 
noas  errâmes  en  désorcire  pendant  huit  ou  neuf 
heurei  ,  jusqu'à  ce  que  prenant  pour  guide  la 
courant  des  eaux,  nous  Tûmes  rajuenés  à  notre 
gîte.  EaÛD  toutes  nos  opérations  furent  termi- 
nées le  14  août  au  liameau  de  Traasarion  ,  où 
elle*  avoienl  été  intefrompues.  pf-ndant  toute 
ia  mite  de  ce  nivellement,  nos  niveaux  s'ac- 


!338  A  N  n  4L  t  E  s 

cordoient  toujours  jusqu^à  la  ligne ^  quand 
opérions  à  de  petites  distances^  comme  celaavoî 
lieu  sur  le   penchant  de  la  montagne  et  dam 
la   plaine  :  quand  nos  résultats  différoient 
plus  de  trois  lignes  ^  l'opération  étoit  répétée 
les  instrumens  vérifiés ,  si  cela  étoit  nécessairo' 
pour  leur  entière  conciliation.  ^ 

Le  tableau  (i)  que  je  mets  sous  les  yeux  do  i 
Tacadémie  peut  faire  juger  jusqu'à  quel  poiat  j 
les  principaux  résultats  de  nos  opérations  oBt 
été  conformes.  La  plue  grande  diflPérence  qu*oa  ij 
y  remarque  eut  d'un  pieds  5  pouces  4  lignes  \, 
sur  i3ji  toises  o  pied  11  pouces. 

Les  travaux  du  nivellement  ne  nous  permi- 
rent pas  de  donner  aux  observations  baromé- 
triques tout  le  soin  qu'elles  exigeoient.  Nous 
avions  préparé  sept  baromètres  de  structure  à- 
peu-prés  semblable;  la  plupart  furent  placés!  ] 
diverses  stations  et  confiés  à  des  personnes  dont 
les   soins  et  la  complaisance   n'ont    pu    nous 
être  d'un  grand  secours  :  nous  en  avions  cou- 
servé  deux  que  nous  observions  fréquemment; 
mais  ce  ne  fut  qu^au  moment  de  quitter  le  Pic 
de  Midi^  qu'il  nous  fut  permis  d'en  faire  l'u- 
sage convenable.  L'un  de  nous  attendit  sur  le 
«ommet  que  l'autre  fût  descendu  jusqu'au  lac 

(i)  Voyez  ce  tableau  à  la  Sn  de  ce  mémoire. 


D  X     (J    H    I   M   ï  E. 

t  ,  et  pendant  ce  leras  furent  faites  des 
SatioosparfailomeulcoiTeâpondantesàtous 
Iftrepaircs  uianjiiéâ  stir  le  peticluint  de  la  mon- 
tagne. Celui  (.ju:  étoit  descendu  le  premier  de- 
mi à  son  tour  ob.'<erva<eLU'st;ible  ,  petidautque 
l'antre  parcoiiroil ,  en  deicendaiit,  les  mêine» 
repsires.  Le  résullat  général  de  ces  observa- 
tions est  que  la  âîiuple  dilFéreuce  deî  logarllh- 
mei  des  hauleurs  de  barotn^lrei  faiirni  ud« 
nesure  plusappioclianle  de  la  vraie,  que  lors- 
qu'on y  appli(jiie  les  curreclioiis  de  M.  de  Luc, 
mai»  que  la  mesure  est  encore  moins  inexacte 
loi'sque  Von  prend  le  douzième  degré  du  llier- 
monièlrepouc  cilui  auquel  il  ne  faut  poin*  cor- 
riger la  longueur  de  la  colonne  d'air  ,  el  pour 
clia4iue  degré  de  plus  ou  de  moins  on  ajoute 
ou  on  relranchc  ^  de  la  hauteur  indiquée  par 
lei  logarithmes.  Nous  ne  nous  étendrons  pat 
davantage  sur  celle  partie  de  noire  travail  que 
I  nous  avons  projette  de  reprendre  quelque  jour 
[  aT8c  plus  de  soiu  et  de  loi:ir.  Nos  baromètres 
nes'accordoîen  l  pjs  au  tant  que  no  us  l'aurions  dé- 
siré, el  les  difféiences, quoique  resserrées  dans 
les  Ijmitfsd'une  ligne,  étoient sujet  esà  desva- 
tlalions  que  nous  n'avons  pu  sonriietlre  encore 
à  aucune  règle  constante  (i).  Leur  consiructîon 


OJ  ta  conslauce  «Jansle  rapport  de  liauic ur  eiiin 


i^o  À   ir  H  A  1.  E  I 

De  difTtroii  de  celle  ries  divers  baromclrcs  i 
syphon  (]ue    pir  le  rao^ro  employé  ù  y  con- 
tenir le  mercure  et  les  rendre  portatifs.  Tods 
les  r-ôlrcs  éltirut  conipasés  de  deux  tubes  de 
même  calibre,  Icog-i ,  l'un    de  3o    pOLces  et 
j'tulre  de  7  ou  8  :  ils  éloienl  réunis  par  un 
tube  donl  le  diamètre  étoit  moindre  d'enviroa 
un»iigDe;  celui-ci  foiDjait  la  coiirbure  et  s'*** 
levoit  d'un  bon  poucr  au-dessus  d'elle  dans'IhJ 
brandie  courte,  tt  une  lige  d'acier  munie  nfl 
deux  pistons  de  peau  fermoil  à  la  fois  l'orifice 
du  lube    de  y  pouces  et  du  petit  tube  <iui  lui 
étoil  soudé.  L'instrument,  ainsi  Ferraé  et  main- 
tenu dans  une  situation  renversée  ,  pouvoit  ëan 
porté  mt-ute  sans  ménagemeuten  baudoulièrtfd 
et  nous  avons  éprouvé  iju'îl  nVloit    pas  moj^H 
commode  dans  la  pralicpe  (jue  simple   di»| 
l'exécution. 


colonnes  île  deux  ou  âe  pludeurs  baromélrei ,  a  été  peui- 
C'ire  (ilttiôl  prciumée  que  conclue  d'après  lVx)iéritncP 
Sctiiiktiurg,  qui  vaille  l'excellenCB  de  se»  îiislruinn» 
qu'il  leiibit  de  la  main  de  Bam&deu  ,  y  a  puurlaul  ob- 
*trTé  ceK«  singulière  variation.  On  trouve  dans  les  mé- 
moires  de  l'aLUiléuiiedePelerhbgurg,  qu'elle  ré«ulle  au»i 
de  la  couiparuiaun  qui  a  éie  TaiU  de»  inïtrunicus  de  ct-He 
acadtsiieei  de  ceyK  de  lasocieieeiecioralede  Manlieto. 
11  leroit  ^aisé  d'ajouter  de  nouTcaus  lÉuioignages  * 
ceux-ci. 

ReCAPITVLATlo:* 


DE    Chimie. 

PtTXJLATio»  de  deux  niveîlemens  faits 

juillet  et  aoàt  1787,  par  AI.   Hebouz 

VIOAL ,  pour  déterminer  la   hauteur  du 

'.  du  Pic  de  Midi  sur  Tarbes  et  sur 

tsieurs  autres  lieu^- 


f&EUIEB     NIïELLEUEVT. 
piVWJdu'i    Jfj   ofér^Um,    de     H,    REBOVL. 

>  A  CD  B    47  p.  ,  .  5.  .    9  I, 

B  Ci53.  ...    o   .  10 

C  D  363  ...  10,  .    6 

D  E  io3  .  .  .    5.  .     I 

E  F  266  .  .  .  .  6.  . .  !■» 

P  C  540 ....  5.  ..  «  1       ,     . 

G  H  344  ....  2.  ..  fi  >  ^''^  * 

H  1  12? o...  9  f   5"3 ^-4 

1  K.  480  .  .  ,    7 .  .  .  5 

K  I'  464  ...  2.  ...  S 

L  M  4il«  .  .  .  5.  .  .  .  7 

M    N  424  ...  I  ...  a 

N      O  6y4.  ...  6  ...  o 
O      P  434J  .  .  .  o.  .  .  .  9 

de  a  CD  b  827. ....  7 5 

b  c  817 II ....  7. 

c  f  390  ...    , 7  . . .  .  o 

r  k  525 4  •  ■  ■  ■  9 

k  111—4 8  ....  5  ,       , 

m  o  22? 7---9\  ./*"'"'?„ 

o  p     39....:. 1 S  f  -^'97- 9--« 

p  q      II 2 2 

q  r  241 8.  ....  O 

r  g    52 9 9 

■  1  127 4. . . .    6 

'  y    44 8  ...II    / 

ïmtne  toiale HtîG^.  Iip.  ol, 

tTame  XUl.  Q 


^^^^H 

^iB 

^^^^^^^^^H 

^^p 

I^^^^^^^^^^^^^^^^H 

H^           34*                  A 

N    N   A    I.    E   «                               M 

H 

SSCOND    NIVILLKMEST.                 ||*| 

H 

JltV'jMVii/ili'ia 

Je,  Bfiralim,  Ai  JU.  F  I  B  J  l.          ikM 

^K 

de  A  eu  8    47 

.    5.  .  .    3. 

^B 

li         C   2S« 

,  II.  .  .  10  ^ 

^r 

C      0  363 

.  .  le.  .  .     51 

^B 

D      E  Io3 

.  .    5.  .  .    2  ; 

^K 

E     F  266 

•    7-  .  ■     I  7 

^B 

F      e  S40 

.    3.  .  .  10  V 

H^ 

G      11  344. 

.     2.  .  .     8  j 

.  'ieAenP 

^B 

H      I    lao 

•    »■  ■  ■     9  r 

502B...9...12 

^v 

1     K  48J 

.    7.  .  .    8 

^B 

K     1  4«4 

.     I.  .  .     7 

^V 

L     M  4H« 

•  •  4-  ■  ■  9  ■; 

^B 

M     N  424 

■     0.  ■  •     9  ! 

^M 

N     0  69^ 

.     5,  ,.    4;, 

H 

0     P  43R 

•     '■  ■   •      7  T 

H^' 

de  a  en  b  827 

.  e. . .  II 

H 

b       e8i8 

.  L  . .  3  ;. 

^B 

0        f  390 

.   8.  . .   3 

^B 

r       k  5l5 

.  0.  .  .  3 

B 

k      m^-^ 

.  10. . .  9 

d-  a  en  V 

^B 

m     0  225 

.    6.  .  .     9  1  S3i96,.,a..5  J    IH 

^L 

0  ,    p    39 

M 

^B 

p      q    12 

■  4. . .  '              il 

^B 

q       r  241 

.  7. . .  8           ni 

^B 

c         ■      52 

'  '"  '           il 

^B 

s       y  171 

.  10. . .  5         m 

^ 

*îomin»;loiiile. 

K335p.5p.7l.  IjlB 

1 

K 

. 

J 

D'EXPERIENCES 

faites  pour  délerminer  la  pesanteur  spécifiijue 
desjluides,  et  par-là  la  force  des  liqueurs 
tpiritueuses.  On  r  a  Joi-it  quelques  obser- 
pations  sur  un  Mémoire  intitulé:  \ja  meil- 
leure Mélhotle  de  proportionner  l'impôt  sur 
les  liqueurs  spiritueuses; 

luérd  dans  hs  Transsciioi;s  Fhilosophiqups; 

Par  M.  J.  Ramsuem. 

Ix  paroit  par  un  mémoire  imprimé  dernière- 
iBcot  dans  les  Transactions  Philosophiques  (vol. 
LXXX  )  ,  que  le  gouvernement  a  en  TUe  d'a- 
dopter de  nouveaux  légleraeus  pour  déterminer  1 
l'impôt  des  liqueurs  spiritueuses,  et  qu'il  a  en-  1 
^gé  le  président  de  la  société  royale  de  faire  i 
une  suite  d'expériences  relatives  à  cet  objet  et 
propres  à  donner  une  méthode  par  laquelle  le  i 
percepleor  de  l'impôt  pût  déterminer  ce  qui  1 
éto.'tdii  pour  dltféren:^  mélanges  par  un  procédé 
<]ui  pût  s'exécuter  sons  son  i^^pectin^  de  lu  ma- 
nière la  plus  l'acile  et  la  plus  satisfaisante. 
£a  examinant  le  rapport  fait  sur  cet  objet 


a44  A  N  K  A  t  E  $       ^ 

par  le  secrétaire  de  la  société  royi^le  et  le  pUd 
qui  a  éléisuivi  dans  les  expériences,  il  m'a  para 
qu'elles  n'étoient  pas  si  bien  adaptées  au  but 
qu*on  auroit  pu  Tespérer. 

M'étant  occupé  de  cet  objet  il  y  a  plusiean 
années  ,  je  vais  présenter  quelques  observations 
et  une  suite  d'expériences  très-simples  qui  don- 
nent^ lorsqu'on  en  a  besoin^  un  procédé  très- 
facile  et  très-peu  dispendieux  j  par  lequel  du 
peut  jobtenir  des  résultats  plus  satisfaisans  que 
ceux  que  l'on  a  eus  jusqu'à  présent.  Je  don- 
nerai  aussi  la  description  d'un  instrument  propre 
à  déterminer  la  pesanteur  spécifique  de  tout 

1  mélange  d'alcool  et  d'eau,  et  la  quantité  d'aU 
cool  d'une  force  donnée  qui  y  est  contenue, 
par  centièmes  de  son  volume.  En  méme-tems 
pour  qu'on  puisse  déterminer  la  proportion'd'il- 

•  cool  dans  le  composé  qu'on  appelle  à  présent 
Y  épreuve ,  je  donnerai  le  moyen  d'obtenir  la 
mesure  qu'on  appelle  gallon  avec  plus  de  pré- 
cision qu'on  n'en  a  besoin  pour  le  commerce  ou 
pour  l'impôt. 

Le  sujet  que  je  traite  se  divise  donc  en  quatre 
parties  ; 

I*.  La  méthode  de  déterminer  les  propor- 
tions et  d'exprimer  en  mesures  les  quantités 
d'alcool  qui  se  trouvent  dans  les  liqueurs  spi* 
ritueuses,  et  d'en  déterminer  la  pesanteur  sp<5- 
cîfique  ;  / 


x>  K     Chimie 

;•.  Lemoyea  de  déterminer  l'augmetilalion 
]a  diminution  de  volume  q.ui  s'upëte  àam 
mélange  par  les  différenis  degrés  de  tem- 
alure  ,  avec  la  descrïplion  d'uD  inslriimer.t 
ipre  à  cet  usage-; 
•  L'application  des  expériencesqmsont  dé- 
lies dans  les  n'w .  précédens  j àla construction 
iD  h^'droaiètre  qui  donnera  la  pesanteur  spé- 
iie  de  tout  un  mêUinge  en  millièmes  parties 
celle  de  l'eau  disiillôe  ,  et  en  raiînie-lems 
quantité  d'alcool  d'une  force  donuûe  (jui  se 
trouve  dans  le  mélange  en  centièmes  parties 
de  son  volume. 

4'.  Un  moyen  de  déterminer  les  proportions 

d'alcool  et  d'eau  dans    le  composé  qu'on  ap- 

^HJIe  à  présent  épreuve ^  lesquelles  ont  été  éla- 

^Bleii  parlescommiisaires  des  coutumes  aupoids 

^b  sept  livres  douze  onces  par  gallon^  à  la  tem- 

péralure  de  55  degrés  du  thermomètre  de  Fah. 

reneil.  Comme  il  faut  pour  cet  objet  une  me- 

Hce  exacte  du  gallon,  je  donnerai  un  moyen  de 

l'obtenir  sans  une  erreur  qui  puisse  moater  à 

nn  toillième  du  tout. 

Four  revenir  k  la  première  partie,  je  vais 
rappeler  ime  méthode  dont  j'ai  fait  usage  ù- 
peu-près  en  1776  pour  déterminer  les  propor- 
tions de  l'alcool  qui  se  trouvoit  dans  une  Vu 
qutur.  J'ai  Tait  dân»  ce  tems-là  des  ]iydro< 
Qui 


^4^  Annales    " 

mètres  qui  donnoient  la  quantité  d*aIeooI  eof 
centièmes  parties  de  la  mesure  du  composé.     • 

JUi  pris  un  vase  de  verre  de  la  forme  re-* 
présentéej?^.  i ,  Pi.  II  ;  la  partie  inférieure 
contenoit  environ  une  pinte  et  demie  :  les  deux 
cavités  j4  et  JB  étoient  réunies  par  un  col  étroit 
autour  duquel  étoit  gravé  un  cercle.  Après  avoir 
pesé  avec  soin  le  vase^  je  Pai  rempli  d'alcool^ 
jusqu'à  ce  que  le  cercle  parûtà  Toeil  dirigé  hori- 
sontalement^  comme  la  tangente  de  la  concavité 
qui  s'étoit  formée  à  la  surface  de  la  liqueur  : 
alors  pesant  le  vase  avec  ce  qu'il  contenoit^ 
j'ai  obtenu  le  poids  de  l'alcool  :  j'ai  considéré 
ce  poids  comme  l'unité.  La  méthode  de  dé* 
terminer  la  proportion  des  défférens  mélanges 
n'étant  qu'une  répétition  du  même  procédé ,  je 
me  contenterai  de  donner  un  exemple^  et  je 
prendrai  celui  d*nn  mélange^  dont  une  mesure 
contient  65  pour  cent  d'alcooL 

Après  avoir  vuidé  le  vase,  j'y  ai  remis  ri- 
de la  quautité  d'alcool  qu'il  contenoit  ;  j'ai 
rempli  le  reste  de  sa  cavité  avec  Teau  distil- 
lée, jusqu'à  ce  que  la  surface  du  fluide  s'éle- 
vât an  cercle  que  l'on  a  dit  gravé  au  col  ;  et 
après  avoir  bien  remué  le  mélange,  je  l'ai  laissé 
pour  donner  aux  deux  substances  le  tems  de 
se  pénétrer  l'une  et  Tautre.  A  mesure  que  le 
mélange  s'abaissoit  au-dessous  du  cercle  par  la 
contraction  qu'il  éprouvoit,  j'ajoutois  de  Teau 


DE    Chimie.  347 

êhliWée  ,  et  je  r^p^tois  cène  addition  ju.squ'à 
ceqo'ii  neseprotliiisî(pIuB<J'abaisaeiiîPût. J'ob- 
Ipnois  ainsi  par  une  expérience  très-siraple  un 
mélange  qui  contenoit  en  alcool  77:  parlie  de 
Tolurae  du  mÊlange.  Cela  fait ,  ce  mélange  étoit 
mis  dans  une  bouteille  qu'on  bouchoit  bïea 
ju-qu'à  ce  que  les  difFérens  mélanges  d'alcool 
et  d'eau  dont  j'avois  besoin,  aient  été  faits. 
Après  cela  j'aî  t^prouvé  la  pesanteur  spécifique 
(!e  tous  ces  mélanges. 

Ayant  fait  le  nombre  de  mélanges  qu'on 
désire  pour  déterminer  la  pesanteur  spécifique 
de  cbacuR  à  un  degré  connu  de  température, 
on  prend  une  houleille  d'environ  deux  pou- 
ces et  demi  à  deux  pouces  de  diamùUe,  qui 
est  représentée  dans  W/ig.  3  ,  PL  II  ;  elle  a 
im  coJ  étroit  et  dont  le  diamètre  est  de  o>3  de  I 

ponce  ;  la  surface  de  l'exlrémilé  du  col  doit  élre 
polie  avec  soin,  bien  douce  et  bien  unie.  L'oa 
placedaus  la  bouteille  un  ibermomclre  Irèssen- 
ttble  ,  dont  la  boule  soit  assez  petite  pour  passer 
p9E  le  col  :  le  tube  du  (herraomèlre  doit  être 
applati  d'un  c6té  pour  v  graver  la  graduation  « 
et  pour  avoir  les  degrés  aussi  grands  qu'il  est 
Mfsjblej  toute  la  longueur  du  tube  ne  doit  pas 
contenir  plus  de  dix  à  douze  degrés  depuis  en- 
viron 53  jusqu'à  63  (de  Fahreneit);  alors  on 
prend  une  petite  plaque  circulaire  de  verre  dont 

q  iv 


le  diamètre  soit  à-peu -près  le  mdmeqne  céM 
de  l'extérieur  du  col  de  la  bouteille  ,  et  dont, 
une  surface  doit  être  bien  polie  et  bien  UDie^LJ 
Ton  fait  au  centre  de  cette  plaque  un  trou  qui 
doit  recevoir  Textréraité  du  tube  du  tHermo» 
mètre  qui  doit  s*y  adapter  d'une  manière  exacte 
et  solide.  Lorsque  la  plaque  est  placée  sur  le 
col  de  la  bouteille  ^  la  boule  du  thermomètre 
doit  descendre  presque  jusqu'à  son  fond.  Quand 
on  a  pesé  à  une  balance  très-sensible  la  bouteille 
munie  du  thermomètre^  ou  plutôt  quand  on 
a  déterminé  sou  con tre -poids- ^  on  la  remplit 
d'eau  distillée  qui  doit  avoir  à-peu-prèi  la  même 
température  que  le  lieu  de  l'expérience;  ensuite 
on  y  plonge  le  thermomètre  qui  fait  verser  de 
l'eau  par  l'ouverture  de  la  bouteille ,  et  la  pla- 
que de  verre  qui  s'applique  à  la  surface  supé- 
rieure du  col ,  exprime  toute  la  partie  de  l'eau 
qui  s'étoît  élevée  au-dessus  de  la  surface.  Cela 
étant  fait  et  la  tare  de  l'appareil  étant  restée 
dans  la   balance ,   on   pèse   l'appareil  rempli 
d'eau  ,  et  l'on  observe  la  température  indiquée 
par  le  thermomètre  :  par-là  on  a  le  poids  de 
la  quantité  d'eau  distillée  qui  remplit  la  bou- 
. teille;  on  vuide  cette  bouteille^  on  la  sèche 
avec  soîu  et  on  la  remplit  du  mélange  qu'on 
veut  éprouver;  dans  cet  état  on  la  pèse  de  nou- 
veau ,  on   observe  la  température  que  Ton 


B  C  '   G   B    I   H  I  K.  449 

ici  f'Ire  la  même  que  celle  de  l'eau 

60  degrés.  A  présent  il  est  clair  que  le 

de  l'eau  distillée  est  à  celui  du  mélange 

l'unité  est  à  sa  gravité  spccijique,  à  la 

températuie.^ovif,  avons  par-là  la  gravilé 

,que  d'un  mélange  qui  contient  -fr:  de  son 

la  d'alcool ,  et  l'on  peut  déterminer  par 

e  mélhode  la  gravilé  spécifique  de  tout 

inÊUnge. 

^et  de  la  seconde  partie  est  de  di'icrraincr 
[îlanlîlé  de  l*expaii»iou  ou  de  la  contraclioa 
quVprouvent  les  m^Iatigei  pour  dîfférens  de- 
grés de  lempérature.  Je  vais  donner  la  des- 
cription d'un  insM'umettt  par  le  moyen  duquel 
on  peat  obtenir  les  résultais  eo  dix  millièmes 
parties  du  volume  du  mélange. 

Prenez  un  vaisseau  de  verre  de  la  forme  ru- 
pré«enl^«  pnr  \fijig-  2,  PI.  11 ,  ei  qui  consiste 
en  nne  boule  do  verre  de  diamètre  de  t  pouces 
etdeUqnelles'uiàve  un  tube  semblable  à  celui 
d'un  ihermoraètreâesprit-de-viii.  la  bouleel  le 
InbedoÎTcnt  avoir  entr'eux  desproportions  telles 
qae  lorsqu'ils  sont  remp  is  d'alcool  et  plongés 
âtD<  la  glace,  la  suilace  de  l'alcool  qui  estdan^ 
le  tllb«  s'abaisse  tout  pr^-s  delà  buule ,  et  que 
qoaad  ils  sont  plongés dau3  l'eau  échauH'L-e  jua- 
iqo'à  100  degrés  (de  Fabreneit),  l'alcoo!  s'é- 
]^  jusque  près  de  l'exU^mité  du  tube.  Pour 


s5o  ,  Annal  E|9 

pouvoir   remplir  d^un  fluide  ce  thermomifi 
sans  appliquer  la  chaleur  ^  il  y  a  un  tube  coi 
quia*élèved^uncôlé  de  la  boule  et  qui  peutêl 
fermé  avec  uu/bouchon  qui  lui  est  adapté  tri 
•xactement.  Après  avoir  pesé  le  vase  vuide 
versez -y  une  quantité  de  mercure  qui  remplu 
la  boule  et  la  moitié  du  tube  ^  et  gravei  niifFJ 
marque  à  la  surface  du  mercure»  Dans  cet  étal^ 
pesez  le  vase  de  verre  et  vous  déterminez  k.^ 
poids  de  la  quantité  du  mercure  qui  égale  laj 
cavité  de  la  boule  et  delà  partie  du  tube  quiesfcj 
au-dessus  de  la  marque:  prenez  une  a^utre  quan-  ; 
tité  de  mercure  égale  à  la  centième  partie  d&^ 
la  première,  et  après  l'avoir  versée  dans  le  tube,, 
faites  une  marque  au  point  où  se  trouve  alors 
lasurfacedu  mercure:  mettez  encore  une  quan* 
tité  égale  de  mercure^  et  marquez  sa  surface» 
Cela  fait ,  ôtez  les  deux  parties  que  vous  venez 
d'ajouter  et  de  plus  7^  de  la  quantité  primi- 
tive y  et  marquez  le  tube  à  la  surface  du  mer- 
cnrej  ôtez-en  encore  une  quantité  égale,  et 
faites  une  marque  à  la  surface  du  mercure  :  il 
est  évident  que  l'espace  ou  la  cavité  intérieure 
du  tube  (lui  se  trouve   entre   chacune  de  ces 
marquer  ^  est  égale  à  rrz  partie  du  volume  du 
mercure  que  Ton  a  d'abord  mis  dans  le  vase 
de  verre.  Divisez  en  centièqies  les  espaces  qui 
se  trouvent  entre  chacune  de  ces  marques^  ex) 


K  r  n  I  s.  z5i 

Srdà  l'iDégalitédu  calibre  intérieur  da 
l  s'y  fa  trouve,  et  l'espace  (jiii  sera 
cuuedes  divisions  sera  égal  »  ,-^  par- 
ca\i(û  occupée  par  la  quantité  da 
j]ue  Ton  a  d'aboi'd  mise  dans  le  vase. 
btlrtiit  de  fixer  cet  instrument  sur  une 
B  cuivre  ou  d'ivoire  ou  d'une  autrs 
i,  et  les  divisions  y  seroJeut  graduées, 
(PDcaut  par  celle  qui  est  à  la  surface 
ntîté  de  mercure  qu'on  a  d'âbi^rd  mise 
,  laquelle  inanjueroit  o,  et  tenotn- 
iviskiis  âu-dcssus  el  au<dessoiis  de  ce 
luque  dixième  seroit  gradue  par  lo, 
etc.  :  les  nombres  au-dessus  de  o  in- 
îDt  la  quantité  de  i'expan:^ioa  en  dix 
tpartiesdu  volume,  et  ceux  au-dessous 
Ijueroient  la  contraction  eu  dix  miU 

)■ 

Ure  nsags  de  cet  iaslriiment ,  l'on  n'a 
pUr  la  buule  et  le  tube  ju^i^u'à  la  di- 
du  Cuide  qu'oi]  veut  éprouver  à  une 
BfedouiiLe,  par  exemple,  à  60  degrés. 
Brinlroduclion  de  la  liqueur  en  ôlant 
D, afin  que  l'air  puisse  s'échapper  de 


W  qu«  IVxaciUiiiIu  qu'on  {im 
pputïonnclle  à  leur  deaaiié. 


as»  Annales 

la  boule  ,  et  on  le  remet  a  près  :  cela  ^(ant  (kit  ) 
plongez  l'instrurarnt  arec  un  ihermoraètre  Irtrs- 
'  exact  dans  un  grand  vaisseau  rempli  dVaii 
liéchaufftfe  à-peu-près  à  loo  degrés,  et  dan»  le- 
quella  tempéra  tu  rechange  lentement:  obseiTez 
très-eiactement  la  descente  du  mercure  à  cha- 
que degré  de  son  échelle,  et  en  même  tems 
marquez  les  division!  parcournes  par  la  surface 
du  fluidesurl'échelled'expansiou;  elles  exprime- 
ront les  quantités  d'expansion  en  dix  millièmes 
pour  ces  degrés  de  température  :  observez  de 
même  la  quantité  de  la  contraction,  lorsque  la 
température  est  au-dessous  de  60  degrés  ,  ou 
lorsque  la  surfacedu  fluide  est  dans  l'itislrument. 
au-dessous  du  o  de  l'échelle.  Mi 

Il  peut  être  plus  commode  pour  l'usage:^ 
que  l'instraraent,  au  lien  d'avoir  un  bouchon  , 
soil  formé  de  deux  tubes  qui  s'élèvent  parallèle- 
ment sur  la  boule  comme  dans  la_^'^.  4,  PI.  II  f 
de  manière  que  lorsqu'on  introduit  le  fluide  par 
im  tube ,  l'air  de  la  boule  puisse  s'échapper  par 
l'autre  tube.  Tout  le  reste  du  procédé  est  tel  qu'il 
a  été  décrit,  et  il  est  inutile  de  le  répeter  :  il 
laut  seulement  avoir  égard  aux  calibres  iutéw 
ijeurs  des  deux  tubes. 

De  cette  manière  on  a  un  instrument  que 
je  regarde  plutôt  comme  l'ouvrage  d'un  cons- 
tructeur d'inslmmena  que  comme  celui  d'ao 


D   E  '  C   B    I    M    IX. 

kcien,  et  par  lequel  on  peut  obtenir  d'une 
père  facile  la  contraction  ou  ]*e:cpansion  d'un 

i  en  dix  millièmes  parties  de  son  volumQ 
bhaque  degré  du  thermomètre,  et  év'ter 

l  plusieurs  inconvéaiensdesdéttirminalioas 

>ansion  par  le  poids. 

nons  à  présent  à  la  troisième  partie,  dans 
bile  je  décrirai  une  nouvelle  balance  hydro- 

i  considérant  qae  la  tige  de  l'hydromètre 
aire  8  toujours  la  même  proportion  avec 
l  grandeur  de  ia  boule,  d'où  il  suit  que  lesgra- 
Tiiés  spécifiques  déterminées  par  aet  instrument 
peuvent  être  erronées  et  exigent  une  correc- 
lk)o  j  en  considérant  encore  que  le  fluide  adhère 
k  U  lige,  et  que  cet  instrument  est  extrême- 
ment sujet  aux  accidens,  j'ai  été  porté  à  cons- 
tniirequelqu'instrn  ment  plus  simple,  plus  exact 
et  qui  fût  moins  sujet  à  être  dérangé.  Avec 
'OD  instrument  tel  que  celui  que  je  vais  décrire, 

►ut  avec  facilité  et  exactitude  déterminer 
auteur  spécifique  d'un  fluide  â  -;7^  près  dQ 
total.  Il  a  de  plus  l'avantage  qu'il  exempte  de 
l'usâge  de  deux  tables  qui  sont  indispensables 
lorsqu'on  fait  usage  de  l'hydroraètre  ordinaire, 
]'une  pour  corriger  les  erreurs  qui  proviennent 
t  tige,  l'autre  pour  réduire  en  parties  cen- 
ilcs  la  gravité  spécifique  d'un  mélange. 


'454  .  A  N  N  A  L  V  s  / 

J*ai  imaginé  pour  cet  instrument  différens] 
caniâmes  dont  quelques-uns  sont  plus  arai 
geux que  les  autres;  mais  pour  donner  nneû 
du  principe  ^  je  décrirai  celui  dont  la  consti 
tion  a  le  plus  de  simplicité. 

La  balance  hydroniètre  est  formée  d'un  levi< 
de  cuivre  d'environ  quatre  pouces  de  long 
^ni  se  meut  sur  un  axe  (voyez  la  figure  5»^ 
PL  II)  ;  à  l'extrémité  du  levier  est  un  €tx^\ 
cfaet  auquel  est  suspendue  une  boûloi  de  verre  ^ 
f>ar  le  moyen  d'un  criii  :  l'axe  du  levier  se 
meut  danft  un  espace  qui  se  trouve  entre  deux 
supports^  et  pour  pouvoir  dégager  le  levi» 
Jt%  ton  axe  ^  lorsque  les  circonstauoee  Texi- 
'geaty  les  deux  supports  s'en(r'ouvrent^  en  près- 
-aant  un  bouton ,  et  laissent  Taxe  en  liberté.  Sur 
le  levier  est  une  pièce  mobile  ou  un  poids  que 
Ton  peut  glisser  le  long  de  la  tige  j  et  sur  cette 
tige  ou  levier  sont  deux  échelles  ^  l'une  qui  in- 
dique la  gravité  spécifique  du  fluide  que  Ton 
soumet  à  Texpérience ,  l'autre  la  quantité  d'al- 
cool qui  se  trouve  d^im  un  mélange  donné  d'al- 
cool et  d'eau  en  centièmes  parties  du  volume. 
La  première  de  ces  échelles  contient  deux  cens 
divisions^  d<>nt  la  dernière  se  trouve  du  côté 
du  crochet,  et  est  indiquée  par  le  nombre 
iooo>  les  autres  sont  indiquées  àchaque  dixième 
par  les  nombres  goo,  980 ^  970^  etc.»  jusqu'à 


D  C   C  H  I  M  I  E.  HSS     \ 

|>:  l'autre  (échelle  ne  contient  que  loo  dîvï- 
ps  ,  et  sa  graduatioDSefait  à  chaque  disièuie 
obre  commençant  près  du  crochet  par  o  , 
(  3o,  etc.  jusqu'à  loo.  Les  indices  pour  ces 
risioassunt  sur  le  poids  mobile. 

eraisseau  qui  contient  le  mélange peutétre 
Lrerre  ou  de  métal;  et  pour  la  commodité 
■truisport,  te  soutien  est  fait  de  manière 
fil  peut  être  dégagé  du  bord  du  Taisseau> 
^nd  on  le  veut. 

L'application  de  la  balance  hydromètre  à  la 
lenniaation  de  la  gravité  spâciâque  d'un  flui- 
ji,  86  fait  comme  il  suit: 

Mettez  une  quantité  sufH^ante  du  fluide  qui 
doit  être  examiné  dans  le  vaisseau  ,  et  fixez  le 
(outieo  sur  son  bord ,  fiiez  aussi  l'axe  de  la  ba- 
lance dans  l'espace  qui  doit  le  recevoir  entre 
les  supports  :  plongez  le  tube  de  verre  dans 
le  fluide  qui  est  dans  le  vaisseau  >  et  glissez  le 
poids  le  long  de  l'axe,  jusqu'à  ce  que  ses  deux 
extrémités  soient  en  équilibre  :  le  nombre  des 
divisions  ,  déterminé  par  un  index  fixé  au  poids 
^ue  l'on  fait  glisser,  donne  la  pesanteur  spé- 
cifique du  Quide  en  millièmes  parties;  l'aulra 
index  donne  en  centièmes  parties  ,  sur  l'échclla 
qni  lui  appartient,  la  proportion  d'alcool  qui 
se  trouve  mûlé  avec  l'eau  au  degré  de  tem- 
pérature donné. 


S56  A  19  H  A  L   E   s 

Je  ne  dois  pas  omettre  de  faire  remarqiu 
que  la  boule  plongée  dans  le  fluide  étant  deU 
même  matière  que  les  vaisseaux  avec  lesqueb 
on  a  fait  les  expériences  pour  déterminer  Tex» 
pansion  et  les  gravités  spécifiques,  l'on  n'apa* 
besoin  de  correction  relativement  à  la  dilata- 
tion  de  ces  vaisseaux  par  la  chaleur;  mais  lori*« 
qu'on  emploie  des  matières  qui  éproavent  de» 
dilations  différentes ,  il  faut  corriger  les  té« 
iultats  par  la  différence  qui  se  trouve  entre  Ici 
quautités  de  dilatation  de  ces  substances.  Si  ron 
trouvoit  une  matière  qui  éprouvât  le  même 
degré  de  dilatation  que  le  moyen  des  mêlao^^ 
ges,  le  thermomètre  deviendroit  inutile,  et  les 
irrégularités  de  la  dilatation  des  mélanges  à  dif- 
férentes forces  seroient  trop  petites  pour  pro^ 
duire  une  erreur  sensible  dans  la  quantité  da 
droit  à  percevoir. 

Peut-être  par  ces  considérations  une  boule  de 
cet  alliage  que  Ton  a  d'abord  appelé  bath  mé- 
tal et  qui  est  blanc  ressemblant  à  l'argent , 
mais  qui  est  beaucoup  plus  dur  et  qui  est  très- 
peu  sujet  à  être  eorrodé  par  les  liqueurs  spi- 
ritueu>es  ,  sera  la  matière  la  plus  convenable  , 
là  dilatation  qu'il  éprouve  étant  à-peu-près  la 
moititié  decelle  de  l'eau-de-vie  d'épreuve  ( proof 
spirit):  alors  l'expansion  relative  entre  l'alcool 
et  le  métal  n'est  que  la  moitié  de  celle  qui  se 
'  trouve 


DE      C    II    I    H    1   C. 

I  entre  l'alcool  et  le  verre.  Const'queni- 
lune  erreur  dans  la  déierminadon  de  ja 
■rature  |lu  (luiJe  ne  |H'oditi(  i|ue  la  moitié 
freur  daus  la  gravité  «pt^ci^que. 


;  esl  relaiive  aux 


moyens  ' 


la  qiianlité  ^roparliounelle  d'alcool 

rravité  sjjt-cifiqae  donnée  conteuue  dans 

iige  qu'on  appelle  à  présent  épreuve  , 

laquelle  est  établie  au  poids  de  7  livres 

(ces  p-t  gallon  à   la    température  de  55 


Quoiqu'il  y  ait  plus  de  vingt  ans  que  le  terme 
à'^preuvff  ait  été  établi ,  la  proportion  d'alcouL 
<)ias  lemèlang'-  qui  remplit  les  coadltious^ré- 
cédenles  ,  n'a  jamais  été  déterminée.  Les  hydro- 
niflres  faits  pardi[Iér<.-n.s  coostructruis  ne  s'ac* 
cordeut  pas  dans  la  tiiatJoa  de  ce  poiut  et 
diiTcrent,  comme  je  sais  ,  de  plus  de  7  7  par  • 
loo*,  et  te  gouvernement,  pour  éviter  les  dif. 
ficutléï»  a  été  obligé  de  païsser  un  acte  pour 
légali&er  pour  un  tera»  court  1  hydroniélré  de 
CUrck.  tout  seul,  quoiqu'il  soit  t  rè  s- probable - 
ment  sudsi  vague  qu'aucun  d es autr-)^  ,  particu- 
lièrcmeot  pour  les  mélanges  qui  sont  beaucoiij) 
plat  9pirilueux  quf  l'épreure. 

Mais  si  l'on  emploie  des  moyens  convenables, 
ce  lermc  peut  cire  iiié  avec  autant  de  préci- ■ 
lîoo  que  tout  autre.  Je  u'ai  poiut  de  doute  que 
,    7ome  XUl.  R 


I 


sSS  A  m:  N  A  L  E  s 

par  la  mélhode  que  je  vais  dtîcrire,  on  n'obéi 

tieçne  la  valeur  de  ce  terme  à  77^  près  dxtr 

total. 

L'obstacle  qui  s'est  opposé  jusqu'à  présent  k- 
la  di^termination  de  ce  terme  ,  vient  de  la  dif- 
ficulté d'obtenir  ffra^ïra/Z^u^l'exacle  capacité  de 
gallon  :  on  a  à  la  vérité  statué  qu'il  conlenoit- 
3.3i  pouces  cubes;  cependant  malgré  les  grands 
soins  qu'a  pris  une  corailé  établi  par  la  cbambr» 
des  communes  vers  l'an  lySS  ,  pour  cet  objet,' 
et  aidé  du  secours  de  plusieurs  mécaniciens  in- 
génieux, ce  point  fut  laissé  indéterminé.  La 
méthode  dont  ou  Ht  usage  consi^l oit  à  faire  des 
cubes  de  difl'érentes  dimensions,  &  commencer 
par  un  pouce,  lesquels  furent  exécutés  avee 
beaucoup  de  soin  par  feu  M.  J,  Bird  ,  et  sont' 
à  présent,  comme  je  le  sais,  an  dépôt  de  II 
chambre  des  communes.  Mais  si  l'on  c^nsidfeflA 
la  (lifHcnllé  de  faire  un  cube  exact  et  cellt< 
(Jedélerminer  sa  cavité  avec  précision,  l'onsedl 
que  l'on  ne  peut  donner  une  grande  confianaad 
à  l'exactitude  de  la  mesure  du  gallon  qu'on 
oblenue  par  celle    mélhode. 

la  figure  géométrique  la  plus  simple  qu'ak 
puî-ise  exécuter  avec  exaciilude  semble  être  l( 
cjliudre.  Par  le  moyen  d'un  in*Irumenl  que  j'en» 
ploiedansraesatieliers,  on  peut  faire  on  cjlindn 
et  le  mesurer  bans  beaucoup  de  peine  jusqu'à  j-v. 


C    H    I   Bf  I    E. 

Kpottce.  L'on  n'a  donc  qu'à  faire  un  ry- 
de  cuivre  OQ  d'autre  mêlai  d'environ  6 
■^pouces  de  diamèlre  et  d'envjroa  la  même 
ineur.  Le  cuivre  doit  être  préféré  à  lont 
t  mêlai  f  pnrce  que  ses  dilatations  sont  les 
ics  que  celles  de  nos  mesures  ^e  pouces 
OQl  ordinairement  faites  de  ce  mêlai  ;  ^on 
(  doit  élie  (el  qu'il  le  fasse  plonger  dans 
■  ;  et  ayant  délermiiié  avfc  soin  ses  dlmcn' 
I  pouces  et  en  dixièmes  de  ponce,  l'on 
vs  qu'à  le  peser  arec  beaucoup  de  soin 
air  et  ensuite  dans  Trau  dlililli'e  arec  une 
bectrèâ-exaclej  et  parcemo^en  on  obtient 
i|Dantité  d'eau  égale  a  la  solidité  du  cylin- 
ialorsoa  a  cetleslmplc  proportion  :  comme 
tlidedu  cylindre  délerminé en  pouces  est 
m  poids  d'eau  ,  33 1  pouces  sont  au  poids 
talion  de  cejîuide. 
Ayant  ainsi  obtenu  le  poidj  du  gallond'eau, 
pour  te  servir  de  ce  résultat  l'on  n'a  qu'à  cons. 
Iniiie  ua  vase  de  cuivre  de  quelque  formn  con- 
Tenable,  ayant  un  petit  col  et  de  telle  gran. 
dear que,  lorhqu'Il  est  plein  d'eau  distillée,  ion 
coDleuu  toit  le  poids  d'un  gallon,  comme  in 
l'«  Jéierminé  auparavant  à  la  tcropérature  de 
55cirgré»  :  mais  le  meilleur  moyen  de  déler- 
rainer  si  le  vaisseaux  est  plein  ,  est  d'y  verserde 
l'<au,  jusqu'à  ce  que  sasucface  s'élè-ve  p?v  uu 
Bij 


I 


I 


aGo  A  BT  N  A  L  z  s 

eflet  de  son  aUracl  ion  au-dessus  dii  col  du  vase:' 
alors  en  plaçant  une  lame  de  verre  sur  la  sur- 
face de  l'eau  ,  elle  chassera  par  sa  pression  lout 
ce  qni  passe  au  col  du  Taisseau. 

Nous  avons  par-là  un  moyen  usuel  d'obtenir' 
la  quantité  exacte  du  gallon  ,  après  quoi  il  a9' 
sera  pas  difficile  de  déterminer  la  proportion' 
de  l'alcool  dans  un  mélange  ,  puisque,  lorsque- 
la  mesure  du  gallon  est  remplie,  ce  que  con- 
tient cette  mesure  peut  penser  exactement  sept 
livres  dodze  onces  à  une  température  donnée. 
L'on  peut  obtenir  cela  sans  une  erreurqui  ex- 
cède la  viDgl-uiiliième  partie  du  tout.  De-Ià 
nous  pouvons  parvenir  à  une  mesure  perma- 
nente de  capacité,  et  l'on  peut  employer  U 
même  méthode  pour  établirj  les  mciures  de 
poids  ,  en  déterminant  la  proportion  du  poids- 
d'nn  pouce  cube  ,etc.  d'eau  à  oelle  de  nos  poids, 
onces,  etc.  Kn  conséquence,  aussi  long-Iems 
que  no!  mesures  de  pouces  resteront  les  mômeS, 
nos  mesures  de  poids  et  de  capacité  resteront 
au$ii  les  mj^me-:. 

Qu'on  me  permelte  à  présent  de  comparer 
laTuéihodeque  je  viens  de  rapporteravec  celle 
qui  a  été  décrîlc  ptmr  le  même  objei  dans  les 
Tran>aciions  Philosophiques.  I/on  a  adoptr-  la 
méthode  de  déterminer  par  le  poids  li',«  pro- 
pott'ona  d'alcool  el  d'eau,  et  l'on  a  ajouté  l'eaa 
diilîlJée  dans  la  pioporliou  de  i  ,  lo  ,  i5,    etc. 


HE  C  H  i  M  !  r? 
rains  k  chaque  loo  grains  d'alcoot ,  de  ma- 
ït-re  que  les  mélanges  dans  les  expériences 
yloieot  exprimés  par  les  f  raclions  vu-lgaires  dans 
Ploe  pr 'gression  harinrnique,  comme  v^,  —  , 
TT,  etc.  les  nnmérateurs  dénofant  les  poids  de 
]'<Icr;oI ,  et  les  d^nomiiiatenrs  ceux  dmnélang'  7 
An  confraire  mes  expériences  sont  prises  en 
parties  cenléùmales  du  mélange  par  mesuie  , 
cooime  rrr,  frr,  -^ ,  elc.  ou  96,  90,  85  ,  etc. 
par  100  du  Tolume. 

Or  loute  transaction  relative  à  la  rente  ou 

an  droit  sur  Iali(iueursspiri(ueu5es  étant  réglée 

par  la  mesure  et  non  par  le  poids,  il  est  év]- 

t  qu'avant  que  leurs  résultats  puissent  èire 

(agences  proportions  parpoids  doivriu  Cire 

Iduites  en  leurs  équiva'ens  en  mesure;  qiir  les 

i  de    la   concentration  doivent  entier  en 

npte,  etc.  et  cependant  après  tout  nous  no 

avons  par   aucun  calcul  tirer  de  ces  expé- 

I  la  gravité  spéci5que  de  9J  par  100^  ou 

r   100  ,  ou  65  par   100  ,  etc.  sans  avoir 

mm  à  une  approximation;  ce  qui  ne  doit 

nais  être  fait ,  à  moins  qu'il  ne  suit  impos- 

d'obleoir  des  résultats  diicct;^.  Au  cnn traire 

iftr  la  méiliode  que  j'ai  diîcrite,  nous  rempli-»- 

iDDS  ces  condiltons   par  des  expériences  Irès- 

ïiciles  et  sans  aucun  calcul. 

I  l>e  plus ,  la  méthode'  que  1»  membres  de 

Riij 


2i62i  Annales 

]a  société  rojalc  cnt  suivie  pour  oblenîr  les 
gravités  spécifîqi  e^  de  leurs différen s  mélanges, 
semble  être  sujette  à  plu^eurs  objections^  et 
celle  de  déterminer  Teffeide  la  chaleur  est  era« 
barrassante  ,  sans  être  satisfaisante.  Elle  est  dé- 
crite de  cette  manière:  «  Ils  avoient  une  bouteille 
piT f  que  sphérique  d'environ  3, 8  pouce  de  dia- 
mètre; son  col  étoit  formé  d*une  portion  de 
tube  de  baromètre d\nviron  i^poucede  k>ng.* 
SI  était  parfaitement  cylindrique ,  et  son  calibre 
étoit  d'environ  3S  de  pouce,  et  à  Textérieur 
près  du  milieu  de  sa  hauteur  étoit  gravé  im 
CTcIe  fin  pour  servir  de  marque  a  rendroil  ou 
^I  falloit  élever  la  liqueur.  L'on  prenoit,  par 
Je  moyen  de  cette  bouteille,  la  gravité  spéci- 
fique (lu  n:élange  à  diflereutes  températures 
la  liqueur  que  Ton  voulait  éprouver  étoit  d'a- 
ï)or(l  amenée  près  du  degré  de  température 
ilcsiré;  la  bouteille  éloit  ensuite  remplie  decetle 
liqueur  jusqu'au  commencement  du  col  seule- 
ment, afin  qu'il  restât  de  la  place  pour  l*agî 
f,iter  ;  l'un  passait  ensuite  par  le  col  de  la  boa- 
leiliedans  la  liqueur  un  thermomètre  très.fin 
et  très  sensible,  qui  indiquoit  si  elle  étoit  au- 
dessous  ou  au-dessus  de  la  température  que  Ton 
r'esiroit.  Dans  le  premier  cas  on  exposoit  la 
1<iTteille  à  l'air  froid,  ou  même  on  la  pion* 
geoit  dans  Yem  froide^  et  pendant  ce  tems  on 


r  * 


»  ■     C  H  I  H  ï  k: 

wgeoit  fréquemment  le  (hermomètre  dans  la 

^ueur ,  jusqu'à  cf  qu'il  indiquât  le  point  précis 

(température qu'on  vouloir.  Demêœe,lor3- 

jpe  la  liqueur  ttoit  trop  froide,  on  meltoit  la 

lUleille  de  l'air  chaud  ,  on  la  plongeoit  dans 

i'eaa  chaude,  ou   plurôt  coramunément  on    la 

lenoit  dans  sei    mains,  jusqu'à  ce  que  par  des 

«sais   répétés  on  la  trouvât  au  point  désiré.  Il 

faut  faire  attention  que  pendant  ces  opérations 

par  lesquelles  on  réchauffbit  ou  on  refroîdissoît 

le  mélange  ,  on  agittoit  fréqueramenlla  liqueur 

entre  chaque  immersion  du  thermomètre,  et 

l'on  tenoit  l'extrèrailé  du  lube  recouverte  aussi 

constamment  qu'il  étoit  possible,  soit  avec  le 

doigt,  soit  avec  un  couvercle  d'argent  fait  pour 

cet  objet.  » 

Par  cette  méthode  de  déterminer ,Ie$  gravité* 
spécifiques  et  l'effet  de  la  chaleur  sur  différens 
mélanges ,  l'on  est  sujet  à  une  perte  detems 
beaucoup  plus  grande  et  à  la  dilHculté  d'élever 
au  point  désiré  de  température  toutes  tes  par- 
ties du  fluide  qui  est  contenu  dans  la  bouteille-, 
cequi  n'est  pas  aisé,  particulièrement  lorsque  la 
différence  entre  ta  température  de  la  liqueur 
ct  celle  de  l'air  libre  est  grande.  L'on  nous 
dit  qu'on  produit  cet  effet  en  agitant  la  bou- 
teille, et  en  laissant  moins  d'rh  de  vide;  mais  la 
moindre  réflexion  panuadera  à  chacun  que  dais 
R  iv 


2tG4  A   N    N   A    L   i;  ft 

ces  circonstances  il  e»t  difFicile  de  biea  mêler 
lin  fluide  dans  une  bouteille  sphérîque.  L'on  nous 
dit  encore  qu'on  a  obtenu  le  degré  de  tempe- 
nature  du  fluide  en  plongeant  de  tems  en  tems 
un  ikermomèire  dans  la  bouteille  qui  le  con- 
lepoit  :  or  ceux  qui  sont  familiarisés  avee  les 
expériences  thermométriques  savent:  combien 
de  tems  il  faut  qu'un  thermomètre  soit  plon- 
gé dans  un  fluide  avant  de  pouvoir  être  assoie 
qu'il  a  acquis  la  même  température  ,  même  à 
\in  demi  degré  près.  11  y  a  plus  :  on  ne  peut  ^ 
avoir  cette  certitude  que  lorsqu'on  voit  le  mer- 
cure se  mouvoir  dans  le  thermomètre  en  sens 
contraire,  que  lorsqu'il  a  été  plongé  dans  la  J-i- 
qiuMir;  c'est-à-dire,  qu'en  suppossant  la  tenipé- 
lati're  de  la  liqueur  à  80,  et  celle  du/thermo- 
mclre  avantrimmerAicn  à  60,  nous  ne  sommes 
certains  que  le  llicrmomclre  à  la  même  tero- 
j.érature  que  la  liqueur  ,que  lorsqu 'après  s'être 
élevé  à  80,  il  recommence  à  descendre  par  le 
^'cfroidissemeut.  L'on  peut  prendre  par-là  uiie 
idée  (lu  tems  et  de  la  peine  qui  sont  nécessaires 
pour  donner  àun  mélange  le  degré  de  tempéra* 
ture  que  l'on  désire  j  je  crois  même  que  la  chose 
est  impo.^sible,  si  on  ne  laisse  le  thermomètre 
r(  nstammenl  plongédansla  liquei^r*  Outrecela» 
(pioique  les  expériences  des  commissaires  delà 
société  ne  soient  faites  que  de  ciqq  degrés  en 


n    E       C    H    I    M    I    H.~  205 

cinq  degi'és  de  température,  chaque  fluide  est 
soumis  au  moins  à  44  pes('es  :  jugez  quel  doit 
être  sur  la  Force  de  la  liqueur  l'effet  de  l'i'vapo- 
rjtion  des  parties  les  pluB  spirilueuses  pendant 
toutes  ces  opérations  ,  parlîculièretnenl  lorsque 
la  liqueur  a  une  temp^rauire  beaucoup  pins  éle-, 
Teeque  l'atmosphère,  et  si  vous  con^idcrez l'ef- 
fet du  couvercle  d'argent  que  de  feras  en  (eras 
l'on  place  légèrement  sur  !e  col  de  la  bouteille, 
son  pouvoir  conducteur  différent  ne  sera  pas 
défavorable  à  l'cvaporation. 

Nous  ne  sommes  pas  moins  sujets  à  des  r^- 
lullals  erromiés,  lorsque  lalemptîrature du  n;è- 
lange  approche  de  3o  degrés,  et  que  celle  de 
l'air  està5o  ou  60.  Quelque  soin  que  l'on  prenne 
k  sécher  la  bouteille  ,  il  sera  impossible  d'era- 
pêcberquerhumidilé  ne  se  condense  k  son  ex- 
lérieur;  ce  qui  peut  augmenter  sensiblement 
son  poids. 

Dans  mes  expériences  il  est  évident  que  je 
ne  dois  peser  le  mêiar.ge  qu'une  fois;  ce  qui 
étant  fait  à  la  température  du  lieu  ou  très-piès 
de  cette  température,  je  n'ai  rien  à  craindre  j 
de  la  différence  de  températiue  qui  peut  se 
trouver  dans  les  différentes  parties  du  fluide. 
Outrecela  la  température  peut  î-tre  déterminée 
avec  la  plus  grande  e\aclilude,  parce  que  le 
thermuraètre  reste  constamment  dans  le  fluide, 


a66  A  v  H  A  t  E  s 

el  il  ne  peu(  y  avoir  d'évaporalion  sensible  pea- 
dai;!  une  simple  expérience,  parce  que  la  sur-' 
face  de  la  lk|ueur  est  conslaranient  recoiiverlc 
d'une  plaque  do  verre  qui  est  en  contact  ira- 
iné.'liat  avec  elle  ,  et  il  j  a  peu  de  disposition 
àl'éTaporation.Inr-^iielatempéralure  du  fluide 
em  ta  même  que  celle  de  l'atmosphère  envi- 
roDiiante.  11  est  indiliérenl  que  la  température 
des  difTérens  Huidessoil  la  même  ou  non,  lors- 
que leurs  gravités  spécifiques  ont  été  détermi- 
nées ;  car  ayant  la  (cnipérature  au  lems  del'ex- 
péiiedce  et  le  laux  de  l'expansion,  nous  pou- 
vons facilement  rétliiire  les  diiFérentes  gravités 
spécifiques  au  même  degré. 

L'on  voit  par  ce  qui  a  été  dit  combien  il  est 
inconveiiable  de  déterminer  par  le  poids  l'effet 
de  Ici  clialeur  .sur  les  mélanges.  Far  mon  ins- 
trumeni  nous  n'avons  rien  à  craindre  de  ce  côté» 
caraprèsque  la  quantité  convenable  de  liqueur 
est  versée  dans  le  vase  ,  l'exlrêmilé  du  tube 
peut  être  scellée  herméiiquement,  jusqu'à  ce 
que  l'on  soit  saiisTait  des  expériences. 

Mais  le  pins  grand  avantage  de  la  méthode 
que  j'ai  donnée,  outre  sun  exaciilude,  est, 
relativement  à  l'autre,  la  brièveté  du  tems 
nécessaire  pour  faire  une  suite  Irès-complette 
d'expériences  pour  déterminer  la  force  des 
mélanges  ou  la  quaulilé  d'alcoul  qui  y  est  coa"^ 


J 


C  H  I  M  i"] 

iepnîa  cinq   parties  d'alcool  par  c-at 
VlOQ  à  chaque  degré  de    (empi'rahre 

.  tbermoraèlre  de  Fahreiieit  ,  et    teia 
exéciilé  en  peu  de  jniirs    par   une 

pqui  n'est  pas  fort  habituée  ù  l'ail  des 
Pces  :  au  contraire,  quoi.|;ie  les  expé- 
ïdécriles  dans  les  Transactions  l'hiloso- 
pl»  ne  descendent  pas  plus  bas  que  ta  force 
■t^raut^e,  et  que  la  dilatation  n'ait  clé  àé- 
Ùoée  qne  de  cinq  deg' èa  en  cinq  degrés  , 
nous  dil  qu'elles  ont  occasionné  plus  de 
e  pesées. 

'n  devoit  rataonnablement  espérer  qn'on 
s  auroît  fouini  quelque  itgle  pour  appli- 
r  «Di  mesures  les  proportions  d'alcool  àé- 
BÎn^es  en  poids  -,  mais  comme  on  a  omis 
arlîele,  je  donnerai,  pour  ceux  qui  ne  sont 
bien  familiarisés  avec  ces  matières^  un 
nple  «lecalcul  pour  cet  objet  ;  ce  sera  lecaU 
Ju  nombre  de  gallons  d'alcool  contenu  dans 
]uecent  de  mélange  pour  la  proportion  de 
grains  d'alcool  et  de  S5  d'eau. 
upposez  la  gravité  spécîHque  de  l'eau  i ,  et 
\de  l'alcool  82S,  le  volume  de  la  quantité 
Uni  pesant  too  grains  sera  121 ,  2i3i ,  etc. 
let  étant  ajouté  à  35,  volume  de  l'eau,  la 
lortion  dans  cette  expérience  sera  exprimée 
Bctic  fraction  tH,  t^t7,  laquelle  réduite  fera 


I 


I 


27»  Annales 

terme  moyen  des  dilFdrentes  forces  auxqi 
les  liqueurs  ^«pirîtueuses  sont  imporléea  ,  nous 
facilttoQs  le  calcul  pour  réduire  à  celte  valeur 
les  droits  surlesliijueurs  spirltueusesàdifféreuft 
degrés  de  force:  notre  mnlliplîcaleur  seroil  ra- 
rement  plus  graud  que  1 1 ,  parce  qu'on  ne  per-i 
met  d'importer  d'aucun  endroit ,  si  ce  n'est  de» 
Indeii occidentales,  des  liqueurs tpjriiueusesplat> 
fortes  que  ii  pour  ceut  cumparaliveuient  avecv 
répreuïejau  lieu  que  si-le  terme  de  l'épreuva 
auquel  le  droit  est  établi,  étoit  prisa  une  gravité 
spécifique  de  825  ,  nous  aurions  une  réduction 
considérable,  notre  multiplicateur  seroit  rare. 
ment  moindre  que  7  2  et  sou  vent  au  dessus  de  90.1 
Relallveraent  au  thermomètre  dont  on  doick 
faire  u^-age  avec  la  balance  hydromètre,  oa^f; 
Ire   l'éciiellc  de  Fahrcneit  ,   il  pourroit  êtré( 
utile  d'avoir  des  échelles  pour  l'eHët  de  la 
leur  sur  les  mélange^  de  diJî'érenles  pesanteurs 
spéciiiiiues ,  ou  qui  difièrent  par  cenlièmea  d'ail 
c<»ol  ,  le'^quelles   dénoleroîcnl  qut-lle  ré>lucli( 
ou  agtneniaiion  devroit    être    faîie    par  cea-j 
tièines  stir  le  droit  de  l'épreuve.  La  même  (  hoi 
pou  loii  ■jp  faire  ,  ayant  le  degré  de  chaleur  su^ 
l'écli-  lie  de  Fahreneit  ,  et   l'appliquant  à   uni 
table  calculée  p  ui-  cet  ubjet.   (^'uand  le  gou. 
veruerii'»nt  aura  fixe  la  vaieui  de  IV/jreuft-,  ^'aî 
l'inleulioa  <Ie  construite  uae  petite  table  sur  di 


n  r     Cl 
pesanteur  :ipécilit]ite  de  635,  à  une  cer- 
lemperattii'c. 

prè'iutilongcalculnons  avons  là  peflan- 
Spî-cilique  d'tiu  tnclange  qui  contient  par 
79,1748  gallons  a'aloool-,  mainleuant  c'est 
fKTttê  ipét'iltque  ùes  parties  ceuléiimales  du 
ige  cjue  nous  cherchuns  ;  mais  je  ne  sais 
leot  m'y  prendre  pour  dL-Ierininer  leuiode 
■nir  de  ces  résultais  la  gravité  spécili(]uc 
mélange  <iui  contienl  80  d'alcool  par  ceni. 
'on  pourroit  conclure  de  ce  qui  vieold'ê'ire 
dit,  ijue  je  considère  le  mode  préstnt  de  dé- 
tfrminer  le  terme  de  \' épreuve  ,  comme  préfé- 
rable à  tout  anire  :  ce  n'est  cependant  pas  !e 
^ca*;  raflis  il  est  hors  de  doute  qu'il  n'y  ait  plu- 
sieurs avantages  à  retenir  la  V3leur|acluelle  do 
l'épreuve;  onprcvieiulr;i  par-là  la  conrusiouqui 
aiTi>c  luujours  dans  lecouimerce  ,  lorsqu'on  ïn- 
trof'uit  quelque  changement  de  valeur  ou  de 
déiiomtnalionsde  inarclianJises.  Je  propo-ierois 
Joac  de  délertniner  que'le  est  ia  gravite  sp^^ 
citique  àvXêpreui'e  par  l'hydromètrede  Clark,* 
on  comme  elle  clojl  fixé«  (  par  le  poids  ,  pa«"^ 
gailon,  et  de  iViire  de  <cLte  gravité  spécifii)ue  , 
le  terme  :  retenant  ainsi  la  valeur  actuelle  de 
l'épreuve,  t»  h'nwé.W^i^lhebuhble')  reste  en- 
core une  indiic  lorsqu'on  vl\\  p.is  di'S  liydroinè- 
ircs  sou»  sa  main  ;  et  l'cpreu\  e  éiaflt  piesque  le 


I 


37»  A  H   N   A'  L  .E   s 

la  valeur  de  l'ëpreuTc,  ou  si  elle  doit  enètresoni 
traite  -,  mais  si  Ion  a  pris  la  différence ,  il  fai 
rappliquer  comme  il  est  indiqué  par  le  pi 
grand  des  deux  nombres  sur  sa  propre  échelle 

exemple  1.  Supposons  que  le  droit  snr 
liqueur  d'épreuve  est  de  7  sols  par  gallon^ 
la  quantité  120  gallons: 

lao  à  7  sols 42  li 

Force  indiquée  par  l'hydro-^ 

mètre  ^  7  pour  cent  au-des-{ 

sus t,^y^^^    .^ 

V  somm6  10 
Par  le  thermomètre  pour  la] 

température^  5  pour  cent 

au-dessus )  4p^<> 

'm  _  I 

La  correction  qui,  étant  ajou- 
tée aux  4»  livres  (  les  deux 
nombres  étant  addition- 
nels ) ,  donne J^6i^o 

pour  le  droit   sur  le  mé- 
lange corrigé,  pour  la  force 
et  pour  la  température. 
Exemple  !!•  120  gallons  à  7  sols  ,     43  1 

Par  le  thermomètre,  au*des*\ 
sous  de  répreuve,  7  p.  c  .1 

Par  le  thermomètre  au-dessus|  '      ^ 

de  l'épreuve,  3  p.  cent.. .  .J 

Gorrecrîon sousir.  1,68 

Le  droit  corrigé 40^32 

M. 


« 


DE     CUIUfE.  375 

I  avant  de  faire  aucune  expérience  sur 
t  objet,  le  terme  de  l'épreuve  devroït  être 
K,  et  les  proportions  dont  on  doit  se  servir 
nur  les  expériences ,  prises  en  liquears  de  ce 
degré  de  force  par  les  résultais  déjà  donnés  dans 
IesTransactionsPhiIosopliiques,nouspouvons, 
AU  moyen  du  calcul,  approcher  assez  prés  de 
ce  que  seroit  la  pesanteur  spécifique  des  inê- 
laDges  dont  les  proportions  seroient  établies  en 
parties  centésimales  sur  ce  teime ,  aussi  loin,  que 
les  eiperiences  ont  été  portées  ;  mais  les  con- 
clusions ne  seroient  jamais  très-satisfaisantes,  et 
l'on  repéteroit  les  expériences  sur  un  plan  sujet 
à  moins  d'objections  et  également  exact,  et 
eela  seroit  l'ouvrage  de  peu  de  jours,  avec  une 
oppense  qui,  excepté  celle  des  liqueurs  spiii- 
ineuses,  ne  passeroit  pas  de  cinq  a  dix  livres. 

Cependant  î!  y  a  certaines  circonstances  où 
Itdensité  des  liqueurs spiritueuses  n'est  pas  UD 
imlice  de  leur  force,  car  il  est  bien  connu 
[fie  l'on  a  commis  des  fraudes  en  dissolvant 
u  les  liqueurs  spiritueuses  quelquessubstan- 
fcpar  lesquelles  la  pesanteur  spécifique  a  été 
'Ugmenti'G  sans  une  diminution  sensible  de  la 
^Orce,  par  quoi  l'on  a  éludé  l'essai  de  l'hydromè- 
tre  ordinaire.  Cela  m'a  engagé  à  faire  les  expë- 
'^nces  suivantes,  non  avec  une  grande  eXBO- 
Htude,  maissimplementpour  donner  un  eieoa- 
~i  Tome  X1I2.  S 


r 

JI74  A  K  If  A  L  E  s 

pie  de  Fosage  pins  étendu  que  l'on  peut  faire 
de  la  balance  hjdromètre. 
'     J'ai  pris  de  l'eau-de-vie  telle  qu'on  en  trouiae 
x>rdinairement  ches  les  marchands  :  sa  pesan- 
teur spécifique  éttnt  936  à  60  degrés  de  tem- 
pérature ;  j  y  ai  ajouté  du  sucre ,  non  pas,  2i 
ce  que  je  crois ,  autant  qu'elle  pouvoit  en  dk- 
éoudre  :  après  avoir  bien  agité  la  solution,  )e 
l'ai  laissée  en  repos  pendant  48  heures  dans 
«ne  pifaiole  bondbSe,  et  lorsqu'elle  a  panipas- 
-iafalement  claire,  j'ai  examiné  sa  pesanteur  ^é- 
foifique,  qui  s'est  trouvée  de  g76à  la  même  tem- 
^tpéralute  qu'aupararant.  Pour  éprouver  jusque 
tpielpoinuctn  pouYoitdécouvrtr  les  dissolcuioiis 
5de  cette  espèce  \  j'ai  fait  un  bassin  léger  de 
-cuivre  qui  est  représenté  fig^  "6,  PL  II  ^  et 
qoi  jpeat  être  suspendu  au  crochet  de  la  ba- 
dasce  par  ie  moyen  d'un  fîl  de  cuivre  :  au  lieu 
lAa  orin  et  de  la  boule  de  verre ,  une  extrémité 
idfCt4fil>de  cuivre  est  fixée  dans  le  milieu  du  bas- 
sin, l'autre  se  tdrmine  aiu  crochet  qui  le  fixe 
-b  la  balance.  Le  poids  du  bassin  et  du  fil  de 
cuivre  est  tel,  que  lorsque  je  lesuspendoîs  a 
ik  balance  9  et  que  le  poids  mobile  étoit  fixé 
"à  1 000 ,  il  y  avoit  équilibre  :  j'ai  mis  le  poids 
mobile  à  800  9  et  j'ai  versé  dans  le  bassin  asseK 
<[e  liqueur  pour  réubltr  l'équilibre.  J'appellerai 
<e€te  quamiié  20a 


DE    Chimie.  376 

AI01-»  j'ai  di^jagé  le  baesin  ,  j'ai  fait  évaporer 
la  Iir|ueur  sur  le  feu,  et  le  sucre  est  resLe  au 
biud  du  bassin,  lequel  èiitiit  suspendu  de  nou- 
Teaii  à  la  l)al*nce,  el  ré4ulIH)n:  éumi  rfiubU 
enrepoussapt  le  poids  mobile  Le  long  du  fléau* 
I  indique  979,7  :  par  con^cquent  la 
lolution  contonoit  '  -.  de  son  fioids  de  sucre, 
i  j'ai  pris  200  parties  d'eau-de-vIe 
ftMicre,  et  elles  ont  laissé  par  l'étaporation 
■peu  de  suljïtauce  noire  qui  ne  pcsoit  pas 
i  de  -';;  du  tout. 

afin  j'ai  pris  du  rimi  de  la  même  pesanteur 
Ecifique  ou  de  gZ^i;  et  y  ayant  ajoute  du 
sucre  avec  les  precauiions  décntes,  j'ai  tléte^ 
uiioc  sa  pesanteur  spécitique  qui  étoït  de  964* 
1  nun  sans  sucre  traité  de  la  même  manière 
p  Teau-de-vie,  a  laissé  de  même  un  reùJu 
î  p'excédoit  pas  un  millième  du  total, 
t  expériences  fout  vuir  /a  possibilité  de 
dît  les  fraudes  du  droit  par  de  pareilles 
lolutipuâ-  Peut-être  peut-on  trouver  des  subs- 
tance» <|ui  augmentent  la  densité  des  liqueurs 
spîntueusos  beaucoup  plus  que  le  sucre,  et 
atusitlee  nielliodes  de  précipiter  les  substances 
saii»  distillation  ;  mais  u'eunt  pus  chimiste,  je 
oVn  ai  pas  connoissance.  Sïl'on  eioii  instruit 
que  les  percepteurs  de  l'impôt  possèdent  un 
uutrument  propre  à  découvrir  ces  fraudes,  cela 
SI) 


2']6  Annales 

pourroit  empêcher  qu'on  ne  les  tentai^  et  dans 
les  cas  de  soupçon'un  percepteur  pourroit,  en 
moins  de  dix  minutes ,  déterminer  la  propor- 
tion du  résidu ,  à  moins  de  tt-  près  du  tout. 
'  '  Telle  est  la  précision  que  j'ai  cherchée  ;  mab 
la  balance  hydromètre  étant  un  objet  nouveau  y 
et  les  percepteurs  de  l'impôt  n'ayant  pas  l'ha- 
bitude de  s'en  servir ,  la  détermination  des.gra- 
vités  spécifiques  par  son  moyen  peut  paroitre 
d'abord  exiger  plus  de  temps  que  l'usage  de  l'hy- 
dromètre  ordinaire;  mais  je  suis  persuadé 
qu'après  un  exercice  d'une  heure  un  percepteur 
pourra  déterminer  lagravité  spécifique  d'une  li- 
queur spiritueuse  dans  l'espace  de  deux  minu- 
tes ;  etsi  l'on  considère  les  changemensde  poids, 
etc,  je  doute  beaucoup  que  Topération  par  l'hy- 
dromètre  ordinaire  jouisse  être  faite  pluspromp- 
tement  :  d'ailleurs  le  temps  seroit  amplement 
compensé  par  l'exactitude  des  déterminations. 
Maissinoussupposons  qu'on  lasse  usaged'une 
méthode  moins  exacte,  nous  pouvons  être  cer- 
tains que ,  quelles  que  soient  les  erreurs ,  elles 
tourneront  infailliblement  au  désavantage  de 
l'impôt.  Aussi-tôt  que  ces  objets  seront  arrêtés  , 
les  marchands  seprocureront  eux-mêmes  les  ins- 
trumens  convenables  pour  déterminer  avec  la 
plus  grande  précision  quel  doit  être  le  droit 
sur  leurs  liqueurs  ;  si  les  erreurs  sont  contmres 


DE     Chimie.  377 

I     a  leurs  intérêts,  ils  ne  manqueront  pas  de  se 

^Bbinclre,  el  des  déterminations  vagues  ne  sa- 

^^bfcront  que  ceux  à  qui  elles  sont  proBtables. 

^^>e  plus,  un  mouienl  de  réflexion  nous  con- 

vatocra  que  la  re'unîon  de  petites  erreurs  qui 

scparénienipourroient  être  considérées  comme 

des  Lia{>ntclles,  feroient  une  somme  très-con- 

âdcrablc  sur  ecite  branche  de  revenu  public. 

Cependant  si  l'on  tenoit  aux  hydromètres 

ordinaires,  parce  que  les  perceptcursde  l'impôt 

sont  accoutumes  à  leur  usage,  j'en  ai  construit 

un<|uiscmbleavo)r  plusieurs  avantages  sur  ceux 

que  j'ai  vus  jusqu'à  pre'scnt;  il  est  formé  d'un 

lube  de  verre  d'environ  4  pouces  et  de  i  de 

pouce  de  diamèue  (J'g'J  ,Pf.  i/);rcxirêmité 

•Dpéricnre  de  ce  tube  se  termine  en  un  plus 

petit  tube  ,  dans  lequel  est  une  tige  d'ivoire  ; 

sar  cet  ivoire  est  une  échelle  qui  contient  100 

K disions  :  au  milieu  est  O;  les  autres  gradua- 
it au-dessus  et  au  dessous  du  o  indiquent  les 
mbres  10,  20,  etc.  jusqu'à  5o.  Léo  exprime 
la  force  ou  la  gravité  spécifique  de  la  liqueur 
spirilueused'ey^reui'e  à  la  température  de  60  de- 
UÀ;  les  divisions  au-dessus  de  o  indiquent  eit 
pf^lies  centésimales  de  combien  la  liqueur  est 
pft|s  forte  que  l'épreuve;  celles  qui  sont  aii- 
LS  deo  indiquent  paiement  en  parties  ccn- 
s  de  coutbien  la  liqueur  est  plus  foîbte. 
S  iij 


3  78 


Annales 


La  parti* 


nferi 


ï  du  lube  r 


t  la  plui 


teneure  c 
larf-e  contient  un  thermomètre  gradué  (l'un  cote 
selon  iVcIielle  de  Fahrenheit ,  et  de  l'auireunc 
e'chi-lle  qu>  indique  en  parties  centésimales  Aé 
la  valeur  de  l'épreuve,  de  combien  la  liqueuf 
paroît  plus  forte  ou  plus  foiblc  qu'à  la  tem- 
pérature de  60  dfgrès.  Le  o  de  cette  e'chelle 
repond  au  60'  degfé  de  Fahrenheit,  et  les  di- 
visions au  dessus  et  au-dessous  de  ce  point  in- 
diquent les  nombres  la,  20  ,  etc.  Les  nombres 
qui  sont  au-dessus  du  o  désignent  le  nombre 
des  parties  centrsimales  qu'il  faut  soustraire 
pour  corriger  les  r(*suliats  de  l'hydromèire  à 
Ja  température  de  Codegn's  :  ceux  qui  sont  au- 
dessous  de'signent  le  nombre  dé  parties  centé- 
simales qu'il  faut  ajouter. 

Oh  se  sert  ainsi  de  cet  hydrbmèlre.  Oll  \é 
plonge  dans  la  liqueur  spiriiucuSe  dont  on  Veut 
déterminer  la  valetir,  et  l'on  observe  h  quelle 
division  de  la  petite  échelle  dlvoire  l'hydro^ 
mètre  s'arrête;  ce  nombre  eTprinïe  en  partîéâ 
centésimales  combien  la  liqUeur  se  trouve  au- 
dessus  ou  au-tlessous  de  l'épreuve,  en  suppo- 
sant la  tempe'raiure  à  6u  dcgit-s  du  thermo- 
mètre de  Fahrenheit,  ou  au  o  de  l'échelle  âé 
correction  sur  le  thermomètre  :  alors  on  retiré 
l'hydroraètre,  et  l'on  examine  i  quel  point  de 
l'échelle  de  correction  s'est  nié  le  lùerctiredà 


DE    Chimie.  379 

ihfrmoroèire.   Ce  nombre  exprime  ea  parties 

ceoit-sîmalcs  de  la  valeur  de  Vépreuve  la  cor- 
reeiîon ,  pour  réduire  fe  résultat  de  l'hydro- 
œétre  à  la  température  de  Qo  degrés. 

Le  calcul  sera  le  même  que  celui  qu'on  a 
tiposé  ci-devant. 

Cet  instruiHcni  semble  plus  simple  ei  plm 
convenable  que  l'hyd  romèire  ordinaire.  En  rea- 
r-BlUant  riiydromètre  et  le  tbei-momètre ,  on 
itc  l'embarrati  de  deux  instrumeos  séparés, 
lube  inléneur^iam  Jt-peu-près  cylindrique, 
tve  moins  d'obstaoic  à  se  mouvoir  dans 
fluide,  que  s'il  avoit  la  forme  sphe'rique  or* 
ire.  L'échelle  éunt  d'ivoire,  l«s  division! 
icnneat  plu*  sensibles  que  celles  de  tout4 
matière  ;  et  sans  l'inconvéoiem  des  poids. 
Von  a  une  échelle  qui  excède  les  limites  aux- 
il  est  permis  d'il» jiorter les  liqueursspi- 
M.  A  cela  l'on  peut  ajouter  la  commo- 
dts  graduations  centésimales.  Cependant 
tout  je  Bc  puis  m'empécher  de  regarder 
plus  convenable  l'usaj^  de  la  balance 
^^dromètre.  mais  dans  laquelle  il  pourroit  être 
:i«bl«  d'avoir ,  au  lieu  d'une  boule ,  un  cjr* 
de  verre  qui  contiendroit  un  thermo* 


A   If   !«   A   L   E   s 


DIVERSES   EXPERIENCES     , 

Sur  la  combinaison  âe  l'étain  avec  -jl 

le  soufre  ;  i 

Par  M.  Pelletier  (a). 

0.-1 
uoiQUEnousnerencontnoDspotat parmi  '  ) 

les  minéraux  la  combinaison  naturelle  de  l'e'taîn 
et  du  soufre,  cependant  l'art  l'opère  avec  la  plus 
grande  iàcilite'.  En  ajouiani  du  soufre  à  de  l'étain 
quel'on  lient  en  i'usiondans  un  creuset,  l'on  ob-     . 
tient  uneâubsiance  minérale  qui  alebrîl tant  mé- 
tallique, etdontlacassut-eestquetquefoisrayoD- 
née,  mais  très-souvent  laraelleuse;  lesoufres'y 
trouve,<d'après£>?/^/nan/i,  dans  les  propo nions 
(Tenviroo  30  livres  au  quintal.  Cette  combinai- 
son est  désignée  sous  le  nomid'étaîn  sulfure, et     • 
par  des  chimistes  modernes  scms  le  nom  de 
sulfure  d^écainlSi  l'on  veut  unirune  plusgrande 
quantité'  de  soufre  à  l'etain,   il  faut  faire  usage 
de  procédés  particuliers ,  et  se  servir  de  divers    ; 
intermèdes,  tels  que  le  mercure,   le  muriate     i 
d'ammoniaque ,  et  alors  au  moyen  d'un  feu  coi»-     J 

(d)  Bitrait  d'ua  mcoiaire  lu  >  ricadéinie  dei  scicacei,    ca      '1 
tiancT  1791.  I 


DsCniMiE.  a8i 

s  et  long-iems  continue ,  l'on  parvient 
iJre  entrer  dans  cette  combinaison  un  pea 
is  de  40  livres  de  soufre  par  100  livres  d'ë- 
D.fd'après  Bergmann)  ,  et  le  nouveau  pro- 
it,  f]ui  est  de  couleur  d'or,  est  nommé  or 
uif. 

■  préparation  de  l'or  musif  a  été  décrite 

r  Kunkel.  Plusieurs  pharmacopées  ont  aussi 

m4|ué  la  manière  de  le  préparer.  On  le  fai» 

1  autrefois  prendre   intérieuremeni  ,  mais 

jourd'hui   l'or  musif  n'est  plus   d'usage  en 

ïcine;  on  l'emploie  pour  des  décorations, 

Icienss'en  servent  aussi  pour  frotter  les 

toussinets  des  machines  électriques. 

i^ur  préparer  l'or  musif,  l'on  employoit 
pulKs  éf^ales  d'élain,  de  mercure  ,  de  soufre 
«du  murialique  d'ammoniaque;  mab  M.  de 
BuJIion  uousaapprisquel'onpouvoitdimiuuer 
Uiloisedesoufreetsurtoutccllcdumunated'am- 
noniaque,  et  obtenir  autant  d'or  nausifet  d'une 
aussi  belle  qualitéi  et,  suivant  M-  de  BuUion, 
il  csl  nécessaire  que  i'éiain  soit  pourvu  de  tout 
Km  pblogistique ,  pour  que  l'or  musif  puisse 
l'obtenir.  Bergmann  le  croyoit  de  luème;  et 
comme  personne  u'a  écrit  contre  leur  opinion, 
il  paroït  que  c'est  celle  qui  est  généralement 
fi-cue.  J'indique  assez  le  sujet  de  mes  obser- 
_mtfiiu,  qui  seraient  de  peu  d'intérêt,  si  elles 


383  Annales 

n't-toient  accompagnées   d'une  sulie  d'expo 
rîences  dont  je  vais  prëscnter  les  détails. 

Première   Expérience. 

Parties  égales  de  mercure,  de  murîated'aœ- 
ti]Oiiiaque,d'ciain  el  de  soufre,  tnlont  donné  de 
l'or  musîf  très-beau  :  c'esl  le  premier  des  pro- 
céda connus  que  Ton  trouve  décrit  dan» 
^presque  tous  les  livres  de  chimie  ;  j'y  renvoie 
pour  la  manipulation. 

Seconde  Expérience. 

Huit  onces  d'e'tain  ,  huit  onces  do  mercure, 
dix  onces  de  soufre  et  quatre  onces  de  mu- 
riate d'ammoniaque,  m'ontdonné  det'ormusif 
Irès-beau  ;  c'est  le  procédé  indiqué  par  M.  de 
Bullion,  dans  lequel  il  y  a  de  moins  deux 
onces  de  soufre  et  quatre  onces  de  murtata 
d'ammoniaque  :  c'est  particulière  ment  sur  c9 
(lernier  ingrédient  que  porte  l'économie,  puis* 
qu'il  «st  diminué  de  moitié.  Le  mercure  et 
le  muriaic  d'ammoniaque  que  l'on  emploie  dan» 
CCS  deur  procédés  servent  ii  diviser  et  il  oxi- 
der  l'étain  ,  qui  ensuite  Jl  l'état  (Toxide  s'unit 
Au  soufre  et  fait  Tor  musîr.  Il e»t  difficile  desuivre 
«sactement  ce  qui  se  passe  dans  ces  opérations. 

Je  ne  parlerai  pas  de  l'explication  que  l'on 
en  adéjh  donnée  mais  voici  comment  jeconçoit 
quel'oti  doit  concilier  les  rëstiltats  qu'elles  adyft 


D  E      C    n   ï   M   I  E.  îS5 

offrent  avoc  les  principes  adoptes  par  des  chi- 
rnisies  modernes  De  la  rcaciion  du  muriaie 
d'anlmoniaque  sur  IVtaln  survient  un  dégage- 
ment de  gaz  hydi-ogène;  l'c'tain,  qui  se  trouve 
ensuite  àlVtat  d'oxide,  décompose  le  muriatë 
d'ammoniaque  ,  et  l'ammoniaque  qu'il  en  dé- 
gage s'unit  avec  lé  soufre  ,  ei  tous  deux  passent 
dans  la  distillation  Sous  la  forme  de  sulfure  d'am- 
moniaque. L'acide  muriatiquc  s'unil  à  IVtalà 
oxidc,  et  fonne  du  muriatique  d'étaïn  dont 
une  très-peiile  partie  passe  dans  la  distillation  ; 
l'autre  portion  est  ensuite  dtîcomposée  par  l'ac- 
tion du  feu.  Cl  l'oxidc  d'e'iain  qui  reste  s'unit 
au  soufre  et  forme  de  l'or  mnsif.  L'acide  niu- 
riatique  qui  se  Tolalilïse,  rcnconirani  de  l'ammo- 
niaque s'y  unit  et  régénère  du  muriate  d'ammo- 
ïiîaque.  Il  y  a  aussi  dans  celle  opération  unepor- 
tion  d'c'taift  qui  à  c'tésimplenient  oxldée,  et  <Jul 
dans  cet  ^lats' est  unie  ausoufrc  et  a  produit  de 
l'or  musif.  ïi  y  a  de  plus  une  ponlon  de  murialë 
tfsïnraoniaque qui  échappe  àladécomposilion, 
et  qui  se  sublime  en  nature.  Quant  au  merciife, 
il  s'unil  au  soufre,  et  leur  combinaison  donne 
du  sulfure  de  mercure  qui  se  sublime.  L'on 
trouve  quclqiinfoîs  une  petite  portion  d'or  lOu- 
sif  dans  la  partie  supérieure  des  vaisseaux  danà 
lesquels  l'op'^r.itioh  a  été  faite;  cet  or  muaif 
tsi  en  beUcs  lames  souvent  esàgones.  Au  pre- 


i 


384  Annales 

mier  apperçu  Ton  croiroit  que  c'est  de  l'or  ma- 
sif  qui  s'est  volatilisé  ;  mais  comme  il  n^est  point 
volatil ,  voici  comment   il  paroit   que  cette 
sublimation  a  pu  avoir  lieu  :  le  muriate  d'am- 
moniaque ,  en  se  volatilisant ,  enlève  avec  lai 
une  petite  portion  d'oxide  ;  et  c'est  cet  ozide 
d'ëtain  qui  dans  le  moment  de  la  volatilisation 
s'unit  au  soufre  qu'il  rencontre  sous  l'état  de 
vapeur ,  et  l'or  musif  qui  r&ultedeleur  unioii» 
s'attache  dans  l'endroit  où  il  vient  d'être  fonné. 
L'on  ne  doit  donc  point  regarder  cet  or  musif 
comme  volatilisé.  La  complication  du  procédé 
pourroit  laisser  des  doutes  sur  l'explication  que 
jedonnede  la  formation  de  l'ormusif:  je  vais  donc 
l'appuyer  des  rcsullats  de  quelques  expériences 
directes  et  moins  compliquées.  Il  est  très-essen- 
tiel ,  dans  les  procédés  que  je  viens  de  rappor- 
ter,  de  bien  ménagerie  feu;  car  s'il  est  un  peu 
trop  poussé  f  alors  il  passeroit  sur  la  fin  de  l'opé- 
ration de  l'acide  sulfureux  y  et  au  lieu  de  l'or 
musif  l'on  n'obtiendroit  qu'une  substance  qui 
seroit  noire,  et  quiam'oit  un  aspect  métallique. 

Troisième  Ea;périence, 

J'ai  fait  dissoudre  600  grains  d'étain  dans 
environ  4  onces  d'acide  muriatique.  Les  phéno- 
mènes de  cette  dissolution  étant  connus ,  je  n'en 
parlerai  point.  J'ai  mis  ensuite  la  liqueur  dans 


DE    C  n  I  M  I  E.  a85 

capsule  de  verre,  el  j'y  ai  3Joulf5  600 
1  de  soufre.  J'ai  placé  lu  capsule  sur  un 
i  de  sable  h  une  douce  chaleur,  et  je  l'y 
DaiWe  jusqu'à  ce  que  la  mati^^e  fôt  devenue 
concrète.  Daus  celte  evaporaùon,  il  s'est  d<;ga-_ 
gé  beaucoup  de  vapeurs  d'acide  niuriatique. 
Le  résidu  ayant  ctépulv^ris^  pour  que  le  mé- 
lange se  trouvât  exact,  je  l'ai  ensuite  introduit 
unne  cornue  que  j'ai  chauffe'e  comme  dans  les 
rations  ordinaires  de  l'or  niusif.  Dans  cette 
MÎllation,  il  s'est  sublime,  dans  le  col  de  la 
■mue,  du  muriate  d'élain  concret,  ensuite 
B  peu  de  soufre;  ce  qui  resiait  dans  la  cor- 
c  étoit  de  t'or  musif  d'une  belle  couleur. 

Quatrième  Expérience. 

.  mélange  de  parues  égales  de  l'unallle 
Kuin,  de  soufre  et  derouriated'ammoniaque 
aoDné  k  la  distillation  du  sulfure  d'ammo- 
liquc,  du  gaz  hydrogène  sulfure,  un  peu  de 
infrc  et  du  muriate  d'ammoniaque  :  ce  qui 
m  dans  la  cornue  étoit  de  l'or  musif  très- 


PEn  réfléchissant  sur  ce  qui  se  passe  dans  cette 
■ation  l'on  voit  que  le  muriate  d'ammo- 
mque  est  décomposé  par  l'élain,  que  l'am- 
ique  dégagé  s'unit  à  du  soufre  ,  et  forme 
flmuUttre  d'ammoniaque  ;  l'on  voit  encore  que 


l88  A  11   If   A  L   E  s 

i 

traëdre  à  facettes  ëquïlatérales  :  ces  cristaux  ont^ 
pour  me  servir  des  termes  reçus  parmi  les  mî^ 
néralogistes ,  un  aspect  spëculaire. 

Sixième  Expérience. 

Tai  fait  un  mélange  de  parties  égales  d*ëtain 
sulfuré  réduit  en  poudre  et  de  muriate  d'am- 
moniaque; Fayant  introduit  dans  une  cormie 
de  verre  lutée,  j'en  ai  fait  la  distillation,  et  j'ai 
eu  pour  produit,  i.^  un  peu  d'ammoniaque | 
oT  quelques  gouttes  de  sulfure  d'ammoniaque, 
5.®  enfin  du  muriate  d'ammoniaque,  qui  s'est 
sublime  dans  le  col  de  la  cornue.   . 

Le  resid  u  de  cette  distillation  ofiroit  une  masse 
noire 'irisée  comme  certaines  pyrites ,  boursou- 
flée, très-friable,  et  dont  l'aspect  étoit  bien  diffé- 
rent de  celui  de  l'étain  sulfuré.  Je  regarde  cette 
substance  comme  une  combinaison  d'oxide  d'é- 
tain  et  de  soufre,  dans  laquelle  l'oxided'é tain 
n'est  point  saturé  de  soufre;  Je  vais  confirmer 
cette  donnée  par  l'expérience  suivante. 

Septième  Expérience, 

A  un  mélange  de  600  grains  d'étain  sulfuré 
et  de  600  grains  de  muriate  d'ammoniaque, 
j'ai  ajouté  600  grains  de  soufre  en  poudre  ; 
j'ai  ensuite  introduit  le  tout  dans  une  cornue, 
et  j'ai  procédé  à  la  distillation.  Les  produits 

que 


DE    G  H  î  M  t  e:  :289 

<^\\e  j'ai  obtenus  sont  du  gaz  hydrogène  sulfure , 
du  sulfate  d'ammoniaque ,  un  peu  de  soufre  et 
du  muriate  d'ammoniaque  de  couleur  jaunâtre^ 
qui étoit cristallisé  en  octaèdre,  etdanslaoor^ 
nue  j'ai  trouvé  un  peu  plus  d'une  once  d'or 
mosif.  Les  pliémomènes  qui  ont  lieu  dans  cette 
opération  difTèi^ent  de  ceux  de  la  préeedente  ex*» 
përience,  en  ce  que  l'ammoniaque  dégagé  du  mu-^ 
riate  d'ammoniaque  trouve  du  soufre  libre  avec 
lequel  il  se  combine ,  et  produit  du  sulfure  d'am- 
moniaque ;  ils  en  diifcrent  encore  en  ce  que 
Poxide  d'éiain  et  le  muriate  d'étain  produits  « 
trouvent  aussi  du  soufre  non  combiné  ^  de  ma-* 
nièreque  l'oxidc  d'étain  s'en  sature  parfaitement. 
Aussi  ce  mélange  fournit-il  de  l'or  musif  très- 
beau  et  en  quantité. 

J'ai  répété  cette  expérience  avec  de  l'étaia 
sulfuré  provenant  d'opération  d'or  musif  qui 
avoit  clé  trop  cliauné,  et  les  résuliali>  que  j'ai 
objenus  ont  clé  les  mêmes.  Ceux  ([ul  î>'occupent 
de  la  pre'paralion  en  grand  de  Vov  musif,  pour- 
""^ïH  tirer  un  bon  parti  de  celle  expérience.  Je 
^^is  aussi  que  l'on  poun*a  diminuer  les  doses 
de  soufre  et  de  muriate  d'ammoniaque.  C'est 
paR  des  essais  variés  que  l'on  déterminera  au 
i^ste  ce  qu'il  en  faudra  employer. 

Tom.  XIII.  T 


..ago 


Annales 

fiuUivrne  Expérience. 


J  ai  fait  un  mélange  de  trois  onces  d'e'taÎQ 
kulfure  ei  de  trois  onces  de  murî-tte  de  mer- 
cure corrosif  (m)  ;  l'ayant  distillé  dans  une  pe- 
tite cornue  de  verre,  j'ai  eu  j)our  produit  des 
vapeurs  LUnches  qui  ont  été  succédées  d'une 
maûérc  cristalline  qui  s'est  sublime'e  d:ins  le  col 
de  la  cornue  ,  laquelle  eïoîi  du  muriate  d't- 
taïn  ;  il  y  a  eu  aussi  du  mercui-e  reviviûe'  qui 
a  passe  dans  le  récipient  :  ce  qui  resioil  dans 
la  cornue  étoil  de  l'or  musif  très-beau ,  pesant 
deux  onces  et  demie.  Ilestaïse'devoïr  que  l'or 
musîr  n'a  eu  lieu  que  parce  que  l'étain  a  ete' 
oxidc  par  l'oxigène  contenu  dans  te  muriate  de 
mercure  corrosif,  cl  parce  qu'aussi  il  y  a  eu 
du  muriate  d'otain  volatilise';  ce  qui  a  fait  que 
le  soufre  contenu  dans  l'étain  sulfure  s'est  trou- 


(a)  M.  Woulfe,  célèbre  chimiste  anglois,  àquinoiu 
devous  les  appareils  de  chimie  de  sou  nom,  Icsqueb 
ont  beaeoup  contribué  aux  progrès  de  b  chimie,  'j 
îiiijtrîmé ,  il  y  a  nombre  d'années ,  un  mémoire  duns  le» 
Transactions  philosophiques  sur  l'or  luusif.  Je  n'ai 
pu  me  procurer  ce  mémoire ,  inuis  te  sai«  qu'il  y  a  p.arlé 
de  l'or  musir  fait  avec  le  muriate  de  mercure  corro- 
■if,  etc.  Cette  expérience  et  les  autres  analogue)  qu'il 
aura  décrites  ne  peuvent  que  continuer  ce  que  je  .hs 
de  la  RUiure  de  l'ur  uiusîf. 


BE    Chimie.  igi 

\é  safïisant  pour  saturer  totalement  là  portion 
d'oxide  d'étain  qui  avoit  ^té  produit  U  seroii 
peut  être  possible  de  diminuer  la  dose  de  niu*- 
mte  de  mercure  corrosif^et  d'ajouter  au  mé- 
lange un  peu  de  sottfre,  afin  d'empêcher  la 
vd^ûlisatîon  du  muriato  d'etain.  Ce  sont  àef 
expériences  que  je  me  propose  de  faire.  Dans 
eeue  expérience  et  dans  la  précédente  il  se  pro^ 
dnit  quelquefois  une  explosion  peu  de  '  tems 
après  que  la  cornue  a  ëtc  échauflee.  L'on  con<* 
çoit  facilement  ce  qui  doit  produire  l'explosion 
qui  est  toujours  accompagnée  de  la  rupture 
des  vaisseaux  j  soit  que  fon  ait  fait  'usage  de 
niauas  ou  de  cornue  de  verre;  mais  en  em- 
ployant des  creusets  de  ter^e ,  comme  je  l'in- 
diquerai a  lasuitedeeeinélnoirey  jen'aipoint 
observé  de  détonation  ;.  et  dans  le  cas  où  elle 
AQroitlieu,  le  produivdei'opération'tK^'siproft 
P^s  pour  cék  perdu. 


>    I 


Nemnème  E:tpérion€e, 

D'un  mêiange  de  parties  égales  d^ét^in  sul- 
'^féet  d  oxide  de  inercurç  précipité  rdbge ,  pré*- 
paré  par  l'acide  nitrique ,  j'ai  obteBii,--par  la 
distillation,  du  n^ercure  coulani  ;  le  résidu' qtii 
^oii  friable  et  d'un  gris  rougeâtrc ,  examiné  à 
w  loupe ,  paroissoit  être  un  mélange  d'or  musif 
^^  d'une  poudre  grise. 

T  ij 


93  Annales 

Dans  cette  expérience  l'oklde  de  mercure  a 
ëlé  re'viviflé  ;  l'oxif^ène  qu'il  contenoit  lui  a  cté 
enlevé'  par  l'étain  qui,  ainsi  oxide,  a  resté  uiû 
ausoufre  et  a  formé  de  l'or  miisif,  et  comme  dans 
cette  expérience  il  n'y  a  pas  eu  assez  de  soufre 
poursamrerentièrementroxided'e'tain,la  por- 
tion non  saturée  se  trouve  mélangée  avec  l'or 
musif  j  et  si  l'on  vcnoit  à  augmenter  le  feu ,  alors 
on  obticndroit  une  matière  uoire  analogue  à 
celle  de  l'expérience  sixième. 

1!  faut,  poursaiurer  looparliesd'oxide  d'é- 
tain,  environ  4^^  livres  de  soufre,  tandis  que 
l'étain  ordinaire  est  totalement  5ulluré  avec  en- 
viron ao  livres  de  soufre-  L'on  juge  donc  quC 
lorsque  l'on  veut  faire  de  i'or  musif  avec  de 
l'étain  sulfuré,  il  faut  non-seulement  oxider  l'é- 
tain, mais  encore  y  ajouter dusoufrc,  il  moins 
que  l'on  ne  volatilise  une  portion  d'étain, comme 
cela  a  eu  lieu  dans  l'expérience  huitième. 

Dixième  Expérience- 

J'ai  prouvé  dans  l'expérience  cinquième,  que 
l'étain  en  nature  ne  peut  s'unir  à  plus  de  i5 
à  30  livres  de  soufre  par  quintal  ;  mais  si  l'é- 
tainesloxtdé,  il  en  faut  une  plus  grande  quan- 
tité pour  le  saturer.  L'expérience  que  je  vais 
rapporter  est  une  de  celles  qui  me  paroissent 
confirmer  q^ue  dans  l'or  musif  ou  dans  l'oxlde 


ÏVuin  suiruré,  ilya  de  35  a  40  livres  de  soufre 
Il  quintal. 

Ayant  dis  tilleôoo  grains  d'e'tain  sulfuré  et  60a  1 
grain»  decinnabre  (oxide  de  mercure  suIIupl'), 
tous  deux  bien  mélangés,  j'ai  eu  pour  produici 
<hi  mercure  coulant,  et  il  restait  dans  la  corDU& 
fle  l'or  musir.  Il  ri'sutte  donc   que  l'oxlgènf;  I 
contenu  dans  le  mercure  avec  lequel  il  e'toi(  1 
uni  dans  lecinnabre,  l'a  quitte  pour  se  combi* 
lier  avec  l'riain,  et  qu'alors  le  mercure  revivifié 
puae  à  la  distillation,  undis  que  l'éuinoxide  I 
Client  non-seulcmcnt  le  soufre  avec  lequel  il  T 
^ît  combiné  (dans  l'étain  sulfuré),  mais  U 
letîent  encore  celui  que  lui  a  laissé  le  cinnabre  : 
ûr,  commedans  ce  dernierîl  s'en  trouvoit  30   ' 
livres  au  <}uinlal ,  et  dans  l'élain  sulfuré  de  1 5  j 
Il  30  livres,  il  résulie  donc  que  t'oiide  d'étaïn 
qui  s'est  combiné  à  la  totalité  du  soufre,  ea  i 
retient,  dans  sa  nouvelle  combinaison,  de  3S  % 
i  40  livres  au  quintal,  et  c'est  alors   qu ella  I 
iorme  l'or  musif. 

Si  l'on  distille  un  mélange  de  parties  égales  ] 
d'éiain  sulfuré  et  d'orpiment;  il  se  sublime  de 
l'aisenic  rouge;   ce  qui  reste  dans  la  cornue 
ttt  une  matière  noire.   Ainsi  dans  celte  expé* 
nence  l'étain  se  trouve  osîdc  en  partie,  mai*  I 
U  paroît  que  l'arsenic  reste  atussi  lî'xé  a  una 
|K>rtioa    d'éiain.    Je    ae    l'ai   indiquée    qua--3 
T  iij 


2g4  Â   N   N   A    L  E   & 

pour  prévenir  ceux  qui  auroîent  envie  de 
lenier- 

■ 

^ .  .  Onzième  Expérience. 

Un  ciéTàhgc  de  6ob  grains  d'oxidô  ou  de 
potëè  d^éULÎn,  et.de  60o  grains  de  soufre , 
ayao^  élé  disiiRé  dnhs  une  petite  cornue  de 
Verre,' il' â'é^t  sîihtitcié  du  sotifre  dans  le  col  de 
la  cforh\ié';fâ'n[ïâuèVë  restante  formoitune  masse 
navré  y  briUante,  recouverte  de  soufre  fondu; 
elle'  sef  «ias^bit  fiicîlémem,  et  dan^  la  cassure 
l'on  disiinguôif  <^*eUe  étoit  pénétrée  de  soufre 
en  nfdtlife.  Àl  de  ttlUion  a  aussi  tenté  Tcxpc- 
rîehce  que  je  vïéùs  de"  l'app'orter,  et  il  dit  qu'il 
ne  s'és'l  ^oint  suLliihné  de  soufre;  il  rësulteroit 
aonc  qu'il^esteroit  combiné  en  totalité ,  ce  cpii 
scrbit  lin  pTiénomène  bien  intéressant  ;  mais 
coirimé  cet  objet  tïcf  tielit  point  à  celui  que 
je  traîfé,  jé  considérerai  Pexpérience  d'après 
son  but  principal."  Elle  sénbfbleroit  contrarier 
ce  que  J ai  avance,  que  l'or  musif  est  formé 
p{ir  la  coihliihnisôn  dé  Pdxîdc  d'éfaîn  et  du 
soufi-o',  puisqu'elle  ii'à"  pas  cfonrié  im  résultat 
tel  que  le  ràî*soilnc/n^'ft!t  l'.'intioncoîl.  Ce  fait 
d.éAia'ndé  clôric  :i  être  ^clàîîffci.  Je  croîs  avoir 
trouve  à  qûcii  cela  ïift^t  ;  ïriàitf  afïrt  àù  lé  ihicUl 
faire  entexidrc ,  '  jo  vaî^  reprendre  la  série  dés 
résultats  que  rexpcricncc  nous  a  fournis,  dans 


r 


DE    Chimie.  39a 

les  subsunces  même  qui  oni  ete  employées. 
Examînotiii  donc  l'uside  it'cuiin,  celui  dont  il 
^^  est  ici  question,  je  veux  dire  ia  pote'e.  Ce  produit 
^^k  ne  doit  pas  être  regardé  comme  un  oxide  d'c* 
^^K  tain  parfaitement  salure' d'oxi^ène,  car  on  peut 
^H  lui  en  unir  une  plus  grandequaniîte'iild<'Coin- 
^^H  pose  le  nitre,  et  11  en  de-gage  une  grande  quan- 
^^K  titc  degazniireux  :  c'est,  comme  on  n'en  douto 
^^ft point,  en  s'cmparantde  l'air  pur  dunitrc.  J'ai 
^^K  à  ce  sujet  tenté  l'expéncnce  suivante. 
^H^  ]'al  fait  un  mélange  de  trois  onces  de  potée 
^Ê  d'etain  et  de  six  onces  de  nitrc  ;  j'ai  mis  ce  mé- 
^L  lange  dans  un  creuset  que  j'ai  tenu  à  un  feu 
^K  assez  Ton,  pcndnnt  quatres  heures;  la  matière 
^^^ s'est  simplement  agglutinée;  elle  étoit  friable, 
^^ftelle  ne  pesoit  plus  que  sis  onces  deux  gros. 
^^mi'en  ai  fait  !e  lavage  pour  en  séparer  l'oxide 
^^  d'étain  qai,  après  avoir  été  bien  edulcore,  se 
trouvoit  parfaitement  oxide  et  d'une  grande 
hiancheur. 

J'ai  alors  pris  600  grains  de  cet  oxide  d'é- 
luin,  que  j'ai  mêlé  à  400  grains  de  soufre;  j'ai 
■ensuite  distillé  ce  mélange  à  une  douce  clia- 
I  leur;  il  i'est  sublimé  une  très-petite  quantité  de 
oufre;  il  y  a  eu  aussi  un  peu  de  gaz  sulfureux 
>  produit;  et  dans  ta  cornue  j'ai  trouvé  do 
|!or  mosif. 

Cette  espériencc  prouve  assez  la  possibilité 
T  iv 


2g6  Annales 

de  faire  de  For  musif  a^éc  l'oxide  d'ctain  -,  mais 

« 

pour  qu'il  ne  reste  aucun  doute  à  ce  sujet ,  je 
vais  présenter  le  résultat  suivant 

Douzième  Expérience. 

l'ait  fait  dissoudre  de  Tétain  dans  de  l'acide 
muriatique;  j'ai  ensuite  précipité  la  dissolution 
avec  la  soude;  lorsque  le  précipité  a  été  sec, 
je  l'ai  mêlé  à  un  poids  égal  de  soufre  en  poudre  ; 
et  de  la  distillation  de  ce  mélange  j'ai  eu  du 
gaz  acide  sulfureux ,  du  soufre  sublimé  dans 
le  toi  de  la  cornue ,  et  pour  résidu  de  l'or 
musif. 

M.  de  Bullion  a  décrit  cette  expérience ,  mais 
il  n'a  pas  regardé  le  précipité  que  l'on  obtient 
de  la  dissolution  muriatique  d'ctain  par  la  sou- 
de ^  comme  un  oxide  d'étain.  Je  ne  suis  point , 
à  cet  égard,  de  son  avis;  et  comme  mon  opi- 
nion est  celle  qui  est  généralement  reçue ,  je 
ne  crois  pas  devoir  insister  sur  cet  objet.  Je 
v^is  donc  passer  à  une  expérience  plus  con- 
cluante encore. 

Treizième  Ea:périence. 

* 

J'ai  fait  un  mélange  de  600  grains  d'étain 
réduit  en  oxidc  par  l'acide  nitreux ,  et  de  4<^ 
grains  de  soufre  en  poudre;  après  l'avoir  tiîturé, 
je  l'ai  introduit  dans  une  petite  cornue  de  verre 


D    C       C    H    I    M    t    B.  397 

luiéc,  à  laquelle  j'ai  adapU'  un  pclit  ballon  pour 
rccipieni;  l'ajani  ensuite  chauffe,  j'ai  eu  pour 
j'roJuit  UD  peu  d'acide  sulfureux;  la  cornue 
urant  étu  cessée  après  la  distillation ,  j'y  ai  trou- 
ve pour  rcsidu  S5o  grains  d'or  musif  et  du 
ioufrc  qui  s'l'luÙ  sublimé  dans  le  col  de  la 
cornue.  L'on  voit  maintenant  pourquoi  l'oxide 
ou  pon^e  d'e'tain  ne  donne  pas  de  l'or  musif; 
lorsqu'on  la  distille  avec  le  soufre  :  je  crois  que 
«la  tient  à  ce  que  cet  oxide  n'est  pas  coni- 
buu!  il  une  assez  grande  quantité  d'osigène 

Quatorzième  Expérience. 

ii  (ait  un  mélange  de  600  grains  de  soufre , 
grains  de  muriaie  d'ammoniaque  et  do 

grains  d'oxidi;  ou  potée  dVtain;  l'ayant 
j'en  ai  obtenu  du  sulfure  d'ammonia- 
!;  il  s'est  en  outre  sublimé,  dans  le  col  de  la 
(oniuc.  dumuriated'ammoniaquemélan^éde 
sourreel  de  muriated'('tain;cequi  resloltdans 
la  cornue  formoit  une  masse  qui  avoit  peu  ii« 
wihérence;  elle  étui t  d'un  gris  rougeàlrc,  et  en 
l'^Uminant  avec  soin,  on  y  distinguoit  depe- 
•ita  points  briilans  de  couleur  d'or;  c'étollde 
IVirmusif  qtii  j  étoit  disséminé.  On  distinguoit 
encorB  de  petits  points  blancs  et  transparens , 
lue  j'ai  reconnus  pour  du  muriatc  d'ammo- 
WS'jue  qui  n'éioli  pas  encore  sublimé;  le  poids 


29^  Annale» 

total  du  résidu  ctoit  d'une  once  quatre  gros 

demL 

M.  de  Bullion  a  fait  la  même  eipcrience  ; 
mais  il  ne  l'a  point  vue  telle  que  je  viens  de 
le  décrire.  Son  But ,  en  la  faisant,  e'toit  de  vou- 
loir prouver  cpie  l'ctain  devoit  être  pourvu  de 
son  phlogistique,  pour  qu'il  pût  produire ,  par 
son  tmioti'  Avec  le  soufre  v  de  Tor  musif.  Yoîct 
exactement  ce  (|ufa  dît  M.  de  Bullion  : 

«  Il  est  Aëcessdire  que  Fciain  soit  fourni  de 
«  son  plih>gisti^|ûe,  pour  que  Yaurum  wmsbmm 
«  puisse  s'obtenir,  puisqu'un  mélange  de  huit 
xcc  onces  de  potée  d'étain,  de  sel  ammoniac  et 
«  de  soufre,  ayant  été  exposé  nu  feu ,  le  spufi^e 
«  et  le  sel  ammoniac  se  sont  sublima ,  et  la 
«  chaux  d'étain  est  resiée  au  fond  du  matras 
ic  sans  vestige  à!aiirum  musivam. 

11  suffit  d'examiner  ce  que  j'ai  dit,  poursentir 
que  M.  de  Bullion  n'a  pas  bien  vu  le  résultat 
de  l'opération;  il  peut  aussi  avoir  donne  un 
coup  de  feu  troj)  fort,  ou  bien  n'avoir  pas  exa- 
miné le  résidu  avec  assez  d'attention.  Au  reste 
ce  procédé  ne  peut  nullement  être  employé  à 
faire ,  avec  avantage ,  de  l'or  musif.  Je  n'en  ai 
parlé  que  parce  que  l'on  pourroit  le  regarder 
comme  s'opposant  à  ce  que  je  dis  de  la  nature 
de lor  musif. 


r 


Quiriziè/iie  Er/jérît 


J'ai  pris  600  crains  «retain  sulfuré  réduit  en 
poudre  ;  je  les  ai  mis  dans  une  capsule  de  verre 
•nvcc  trois  ou  quatre  onecs  d'acide  oitreux.  J'ai 
placé  la  capsule  sur  un  tain  de  sable  et  à  une 
chaleur  modérée;  il  s'est  dégagé  beaucoup  d;; 
vapeurs  de  gaz  nlireux.  J'ai  évaporé  le  louL  à 
sicciléjel  j'y  ai  ajouté  4'*o  grains  de  soufre; 
et  pour  que  le  mélange  fût  exact,  je  l'ai  trituré 
dans  un  moriier  de  verre,  je  l'ai  ensuite  dis- 
tillé, en  observant  de  bien  ménager  le  feu. 
J*ai  eu  au  conimcncemcnt  do  la  distillation  un 
peu  d'acide  sulfureux,  et  sur  la  lin  il  s'est  su- 
blime du  soufre  dans  le  col  de  la  cornue;  co 
qui  resloLt  étoit  de  l'or  musif.  Je  ne  parlerai 
point  de  ce  qui  s'est  passé  dans  cette  expérience, 
puisque  les  phénomènes  qu'elle  offre,  sont  par- 
J'aUcmcnt  liés  à  tuul  ce  que  j'ai  déjà  dit. 

^B<  Seizième  Ejrpérience. 

J'ai  fait  un  mélange  de  Coo  grains  d'étain 
sulfuré  en  poudre  et  de  400  grains  de  soufre; 
l'ayant  introduit  dans  une  cornue ,  j'y  ai  ajouté 
une  once  d'acide  vilriolique  concentré.  J'ai 
commencé  par  chauffer  légèrement,  pour  que 
l'acide  pénéiiàiparfaiirmciil  le  mélange;  j'ai  eu- 


5oo  Annales 

suite  augniCDl.'-  le  feu  ;  il  s'est  aussûôi  dcgi 
g<S  des  vajieurs  irès-pénélrantes  d'acide  suiru> 
reux.  J'iii  continue  à  chauffer  la  cornue,  et 
l'ai  augmenit!  le  feu  par  degrés ,  jusqu'au  point 
de  faire  rougir  légèrement  la  cornue;  les  vt 
peurs  d'acide  sulfureux  ont  continue  de  passe 
jusqu'à  la  (în  de  la  dlslillation  ;  il  y  a  eu  aussi 
on  peu  de  soufre  qui  s'est  sublimé  dans  le  col 
de  la  cornue,  et  pour  résidu  j'ai  eu  de  l'of 
niusifen  quantité. 

L'acide  sulturcux  qui  s'est  fait  sentir  dès  là 
commence  nient  de  l'opération,  doit  sa  pro- 
duction à  l'acide  sulfuri(|ue  qui  a  abandonna 
«ne  portion  de  son  oxîgènc  à  l'e'lain  :  ce  der- 
nier, alors  oxide',  s'unit  au  soufre  el  produit 
de  l'or  niuslf  qui  reste  iiie,  tandis  que  l'acide 
sulfureux ,  qui  est  irès-volalil ,  passe  à  l'etal  de'. 
gaz. 

Dix-septième  expérience. 

A  une  dissolution  de  6no  grains  d'élain  dans 
l'acide  muriaiique ,  j'ai  ajouté  du  sulfate  d'am-, 
monisque;  il  s'est  fait  un  précipité  rougcAtrQ 
couleur  de  lie  de  vin.  Cette  précipitation  a  eu 
aussi  lieu  avec  un  peu  de  chaleur;  mais  il 
a  point  eu  de  dé^afjement  de  gaz  bydrogèns 
iulfuré;  je  n'ai  reconnu  d'autre  odeur  que  celle 
de  l'ammoniaque.  Le  précipité,  ayant  été  sécbij 
a  pris  uni"  couleur  noire;  il  s'est  trouve  peser 


fi   E      C   H   I   H   I    E.  "Ol 

lebDce  deux  gros;  l'ayaal  dùtilléà  uDccha- 
rdoucu,  il  a  rouriiî  un  puu  d'amoioniaque, 
Ric  resiJu  t'toil  de  l'ur  musil'. 
Hc  crois  que  l'on  duii  regarder  le  preVipîn^ 
Itje  viens  de  parler,  comme  de  l'or  musif 
Ipar  la  voie  Itumîde,  et  II  ne  sera  yas,  dif- 
We  d'expliquer  sa  production ,  si  l'on  fiiît  at- 
On  n  ce  qui  s>st  passe  dans  le  mêlante  du 
iate  dVtain  et  de  sulTure  d'ammoniaque  :1e 
'premier  esi  compose' d'acide  muriatiquc  etd'e- 
Uâaû  l'elal  d'oxide;  le  sullure  d'ammoniaque 
«compost!  d'ammoniaque  cl  de  soufie.  Ainsi 
lOnqu'on  vient  h  les  mélanger,  l'acide  muria^ 
IfettC  quitte  l'oxide  d'étain  pour  s'unir  à  l'am- 
Bâoîaque  contenu  dans  le  sulfure  d'animnnia- 
ftw,  et  de  leur  union  resuite  du  niuiîaie  d'am- 
moniaque; l'oïide  d'etain  à  son  lour. s'empare 
du  soufre  qu'il  trouve  dans  un  eiat  de  parfaite 
division ,  et  de  leur  union  résulte  de  l'or  musif 
qui  n'a  besoin  que  d'être  chauffé  pourparoUre 
Wut  la  couleur  qui  lui  est  particulière. 

^1  Dir-hituième  Erpérience. 

Je  me  suis  encore  servi  d'une  dissolution  de 

sulfure  de  potasse  pour  précipiter  une  dissolu- 

I  de  600  grains  d'etain  faite  par  l'acide  rau- 

bique;  la  précipitation  a  eu  lieu  sans  effcr- 

,  parce  que  le  sulfure  de  potasse  avoit 


So3  Annales 

ëtë  fait  avec  de  la  potasse  pure.  Le  précipiu 
ctoit  un  peu  moins  fonce;  sa  couleur  tiroitiur 
le  jaune;  lorsqu'il  a  été  sec^  il  pesoit  une  once 
sept  gros. 

L'ayant  distillé,  il  a  donné  de  Tacide  sulfu- 
reux et  un  peu  de  soufre  qui  s'est  sublimé  dans 
ie  col  de  la  cornue ,  et  le  râidu  étoit  de  Porinu'- 
sif.  Ce  précipité  doit  aussi  être  regardé  comme 
de  l'or  musif  fait  par  la  voie  humide;  mais^ 
conune  le  sulfure  de  potasse  contient  plus  de 
soufre  en  dissolution  que  le  sulfure  d'ammonia* 
que,  voilà  pourquoi  le  précipité  qu'il  donne 
contient  une  quantité  de  soufre  plus  considéra* 
ble  que  celle  qui  est  nécessaire  pour  saturer 
l'oxide  d'étain  :  aussi  ce  précipité  fournit-il  a 
la  distillation  cet  excès  de  soufre. 

Je  crois  avoir  fourni  suffisamment  d'exem- 
ples, pour  qu'il  ne  reste  pas  de  doutes  sur  la 
nature  de  l'or  musif.  Je  vais  encore  ajouter  a 
tous  les  faits  que  je  viens  de  rapporter^  les  expé- 
riences suivantes. 

Dix-rieuvième  Expérience. 

J'ai  soumis  à  la  distillation  600  grains  d'or 
musif,  et  j'ai  chaufTé  fortement  pour  faire  rougii* 
la  cornue  ;  j'ai  eu  alors  pour  produit  une  très- 
grande  quantité  d'acide  sulfureux;  il  s'est  aussi 
■sublimé 4^  grains  de  soufre;  ce  qui  restoitdans 


Chimie.  Su5 

XuDC  iiialii:re  noire,  Lnllanie,^e 

Lnjtullique;  son  iioids  cioil  de  483 

>.  j'ai  aussi  trouve  àims  le  col  de  Ju  cornue 

]  Ofi  six  grains  d'or  musif  de  la  [ilas  grande 

late'.  J'ai  déjà  observé  que  l'or  musifn'esi  pas 

bûl  :  ainâi  celui-ci  doit  ctre  de  même  regardé 

Diuie  de  l'or  musiî  régénéré  p»r  l'union  d'un 

1  d'oside  d'etain  volatilise  avec  uo  peu  de 

êûatre  Calculent  volatilisu. 

EoréunissaoL  lesproduiu  de  cçti£  opération, 

je  trouve  534  gininsj  d'après  c.ela  le  poids  de 

l'aâdc  sulfureux  doit  élrc  évalue  h  environ  CG 

grains. 

L'acide  sullureux  cpic  fourolt  l'or  musiflors- 

Hu'on  le  chaull'e  fortement,  est  produit  par 
uigéne  que  contenoitToxide  d'éialn,  lequel 
■réagi  sur  le  soul'rc,  et  Va  chaiigé  en  acide 
j^iitreux.  Dans  cette  expérience,  comme  dans 
Lien  d'autres,  c'est  lu  diTTérence  de  tempéra- 
ture qui  dcraiij^e  l'ordre  d'affinité.  Quant  au 
soufre  ({ui  s'esl  sublimé,  cela  est  dû  à  ce  que 
l'étaio  en  nature  ne  peut  en  retenir  plus  de  ao 
Il  tjimital  ;  tiindis  que  l'uxide  d'étain  en 
af^  35  ji^O  livrer 

f^ingtièmc  Expérience. 

l'aï  lait  un  mélange  de  aoo grains  dr  poudre 
^charbon  et  de  6oo  giaius  d'ur  uiusif;  je  l'ai 


So4  Annales 

ensuite  imrodait  dans  une  petite  cornue  âe 
.  ■verre  que  j'ai  placée  dans  un  fourneau  de  n' 
,  verbère;  au  bec  de  la  cornue  j'ai  adapte  .n a 
tube  de  verre  recourbé,  enfin  l'appareil  pncu- 
Tnato-chimique.  Le  feu  ayant  été  donné  par  de- 
grés ,  je  l'ai  poussé  jusqu'à  faire  rougir  la  cor- 
nue, et  il  a  e'té  entretenu  tel  pendant  trois 
heures.  J'ai  recueilli  avec  soin  le  gaz  que  cette 
-  distiUationa  fourni;  son  volume  étoii d'environ 
loo  pouces  cubiques.  En  ayant  examiné  les 
premières  portions ,  j'ai  trouve  que  c'éloil  du 
gazacide  carbonique  contenant  environ  un  cen- 
tième de  gaz  hydrogène  sulfuré  >  ce  gaz  acide 
carbonique  avoit  volatilise',  eitenoit  comme  eu 
dissolution  une  assez  grande  quantité  di>  soufre 
qui  se  précipïtoit  très-scnsibtemcnt  sur  l'eau' 
à  mesure  que  ce  gazétoit  absorbé. 

Ce  gaz  acide  carbonique  précipitoit  l'eau  de 
chaux ,  et  en  rabon  du  soufre  qu'il  contenoit 
il  précipitoit  en  beau  noir  k  dissolution  dft' 
plomb  parle  vinaigre  (o).  Le  gaz  qui  a  passé 
sur  la  fin  de  la  distillation,  contenoit  une  plus 
grande  quantité  de  gaz  hydrogène  sulfuré,  et 
enfin  les  dernières  bulles  m'ont  paru  n'être  que 
du  gaz  hydrogène  presque  pur. 

J'ai  encore  observé   dans  cette  distillatioR, 


Ça  )  Il  seroit  iDléreuaiil  de  coiiiioitre  lu  combîaaU 
■on  du  gai  acide  carbonique  et  tlu  «ouA-e.  ^ 

qu» 


pe  le  gaz  acide  carbonique  avok  eittrain^  dm 
wafre  qu'il  avoic  dépose  non-seulement  dan» 
ies  tubes ,  mais  encore  dans  Teau  de  la  cuye  ^ 
i  mesure  qu'il  la  traversoît  pour  gagner  la  par* 
tie  supérieure  de  la  cloche.  Le  rësîcla  de  Im  . 
diitiUatioa  ëioit  sous  la  forme  d^uue  poudra 
Boire,  dans  laquelle  on  appercevoit  dies  lamet 
^i  avoicnl  un  éqlat  métaltiqt&e  :  elles  ressem-» 
Uoieni  à  de  la  molybdène ,  elles  étoient  aussi 
^ssAAioèn  c'eioit  de  l'ëtain  sulfure  drvisë  par  la 
poudre  de  charbon; 

U  s'e'toit  encore  sublime  dans  le  col  de  la 
oomue  un  peu  de  soufre ,  ainsi  qiie  quelques 
giftins  de  sulfure  d'étain  semblable  à  celui  qui 
^  se  trouvoit  dans  le  fondde  la  cornue.  Le  gaa 
acide  carbonique  que  fournit  l'or  musif ,  traité 
avec  le  charbon ,  prouve  encore  évidemment 
^  l'oxigène  eh  es  t  un  des  principes  consti tuans  ^ 
et  que  conséquemment  Tétain  se  trouve  à  Té^ 
Utdoxide  et  non  à  Tctat  métallique  dans  l'or  . 
iQusif. 

Vingt-unième  et  dernière  Eccpérience, 

Je  vais  terminer  ces  observations  en  indi- 
quant la  manière  donirdtainsulfurëetrormusif 
te  coDiportcnt  avec  l'acide  muriatique. 

J'ai  mis  dans  un  matras  600  grains  d'or  mu- 
sif  ;  j'y  ai  ensuite  ajouté  cinq  à  six  pnces  d'acide 
TomeXJlL  Y 


5o6  .      Annales 

muriatique ,  et  j'ai  t<-nii  le  iiiatras  sur  un  bain 
de  sable  cliaud  [lendam  plusitïurs  heures  rl'or 
mu^if  n'a  pas  élé  sensiblement  attacpie  ,  et 
sa  couleur  a  eie  avive'e.  J'ai  se'pare' ,  à  l'aide 
U'unliltre,  l'or  musircjui, après  avoir  eii^  s^che'. 
pesoit  5âu  grains  :  if  n'a  donc  perdu  tpje  20 
grains  ;  perte  qui  peut  tîire  cneore  aliribuée  à 
UD  peu d'elain sulfure,  r|ul  pouvuil  lui  4^tre mé- 
langé, lequel  a  eie  dissous  par  l'acide  muria- 
tique ;  car  ce  même  or  m  usif  truild  de  nouveau 
avec  de  l'ucidc  muriatique ,  n'a  pas  perdu  scn- 
sîblemenl  de  son  poids. 

L'étain  sulfuré  st:  conduit  bien  autrement  avec 
^'acidc  muriatique;  celui-ci l'altaqueavecforce, 

ret  la  dissolution  s'opère  avec  dégagement  de 

I  gaz  hydrogène  sulfure. 

Ciîtie  dernière  observa  lion  sufCroit  pour  t^ta. 

tUir  une  très-^i-ande  différence  entre  l'or  musif 

Lctl'élain  sulfure'. 

Résumé  et  Conclusion. 

Par  la  série  des  expériences  que  j'ai  présen- 
tées, j'ai  fait  voir  que,  lorsque  pour  faire  de 
l'or  musif,  l'on  euipinvnit,  soit  l'piain  en  na- 
ture, soit  l'élain  amalgamé  au  mereure  ou  uni; 
au  soufre,  dans  tous  ces  cas  l'ctain  ^oil  oxidi 
par  la  suite  de  l'opération  J'ai  fait  voir  ensuita 
qucronpouvoitcombinerdirccicmeniausoufre 


BE    Chimie.  507 

les  divers  oxides  d'étain  ;  que  la  combinaison 
même  pouvoit  être  faiie  par  la  voie  humide* 
fai  en  outre  examiné  les  re'sullats  que  fournit 
1  or  musir  étant  distillé  seul  ou  mélangé  avec 
la  poudre  de  charbon.  J'ai  fait  connoître  plu- 
lieurs  moyens  pour  faire  de  l'or  musif ,  en  se 
servant  de  celui  qui  avoit  été  trop  chaiifTé  ;  j'ai 
tenninc  ce  travail  en  examinant  l'action  de  l'a  * 
âdeniuriatiquecomparativementsurrétainsul- 
Aireetsuri'ormusif.Jecrois  main  tenant  pouvoir 
conclure  que  l'or  musif  est  le  résultat  de  la  corn- 
liiiiaîson  de  Toxide  d'étain  avec  le  soufre,  qid 
dans  la  nouvelle  nomenclature  sera  Voxide  d'é^ 
Uttn  sulfuré. 

yiddition^. 

Dans  les  diverses  expériences  que  j'ai  rap- 
portées dans  ce  mémoire  ,  j*ai  fait  usage  de 
cornues  pour  soumettre  à  l'action  du  feu  les 
divers  mélanges  que  je  croyois  propres  à  faire 
de  l'or  musif,  ou  à  en  indiquer  la  nature.  Elles 
sont  en  effet  très-commodes  pour  recueillir  les 
divers  produits  d'une  distillation  ;  mais  pour  la 
pn'p.iration  de  Tor  musif  en  grand,  je  ne  me 
sers  point  de  cornue  ni  de  matras  ,  comme  on 
Ta  toujours  indiqué.  Ces  vaisseaux  sont  trop 
coûteux  et  moins  propres  à  cette  opération  que 
les  creusets  de  terre  dont  je  me  sers  depuis 

Vij 


5o8  A  H  N  A   L  £  s 

long-  teins  avec  le  plus  grand  saccès.    Voîc^ 
comment  j'opère  :  lorsque  le  mélange  pourTor^ 
musîf  est  préparé ,  je  le  mets  dans  un  creuset 
ëvasc  y  de  manière  à  n'y  en  mettre  qu'au  tien 
de  sa  hauteur  ;  j'introduis  ensuite  dans  le  creuset 
un  couvercle  en  terre  échancrë  en  plusieurs 
endroits.  Ce  couvercle  doit  entrer  dans  le  creu- 
set de  manière  qu'il  se  trouve  à  un  pouce  aur- 
dessus  de  la  matière  ;  je  recouvre  ensuite  le 
creuset  d'un  deuxième  couvercle ,  et  je  l'y  lutte 
«yec  un  peu  d'argile  détrempée.  Le  creuset  atint 
disposé,  je  le  mets  dans  un  creuset  plus  gratad^ 
dans  lequel  je  mets  du  sable.  Par  ce  moyen 
le  creuset  contenant  le  mélange  nécessaire  pour 
l'or  musif ,  se  trouve  dans  un  bain  de  sable  s 
alors  je  place  cet  appareil  immédiatement  sur 
la  grille  d'un  fourneau  ordinaire,  et  je  lie  chaufTe 
ensuite  avec  précaution.  En  général,  pouravoir 
de  bel  or  musif ,  il  fuut  qu'il  soit  préparé  à 
une  chaleur  très-douce  et  long-tems  continuée  c 
le  degré  de  feu  nécessaire  pour  sublimer  le  mu^ 
riate  d'ammoniaque,  est  celui  qu'il  faut  nuiin- 
tenir  pendant  que  l'on  fait  cette  opération ,  qui 
exige  ordinairement  de  huit  k  dix  heures  ;  il 
n'y  a  pas  même  d'inconvénient  à  continuer  le 
feu  plus  long-tems ,  pourvu  toutefois  qu'an  ne 
le  pousse  pas  au-delà  du  degré  que  j'indique* 
Jl  ce  degré  de  feu  l'or  musif  n'est  pas  déoont- 
posé. 


DK    Chimie.  509 

Cndcfi  grands  avuHag«s  que  l'on  trouve  à  ac 
irdc  creuseu  pour  faire  l'or  musif,  c'est  qœ 
e  ci-euseï  peut  servir  nombre  de  fois  à  de 
)uveilcs  opéralioas;au  lieu  qu'en  seeervant  de 
vues  du  vei-re  ou  de  roatr^s ,  il  faut  les  casser 
uque  opération ,  ce  qui  nécessite  une  grande 
:.  L'on  perd  eo  outre  une  petite  quatt- 
i*or  musif,  par  les  petits  e'ctatfi  de  verre 
»'j"  mêlent,  lorsque  l'on  vient  k  casAcr  la 
«e;  et  lorsque  l'or  musif  n'a  pas  •été  assez 
fé ,  il  faut  le  remettre  duiii  une  autre  cor- 
fii  ce  qui  c&igc  de  nouveaux  frai».  Il  faut 
Loutre  écraser  l'or  musif,  nfiu  d'avtjirla  fa- 
!  de  l'introduire  dans  la  coruuc,  et  alors 
se  remet  plus  en  une  seule  masse,  conmie 
tit  être,  lorsqu'il  est  fait  de  la  première 
opération.  Il  y  a  encore  d'autres  inconvcniom 
^  employer  des  malras  ou  des  cornues  potu* 
B  l'or  musif;  le  muriate  d'ammoniaque ,  par 
cnplef  en  se  sublimant, obstrue  le  col  ou 
ureritire  de  ces  vaisseaux;  et  comme  la  for- 
Uiûoo  de  l'or  musif  est  accomiiagoée  delà  pro- 
icLlûu  de  beaucoup  de  gaz  hydrogène  sulfuré 
Edesulfure  d'ammoniaque,  oc  gaz  fau,  que  la 
nue  éclate  quelquefois,  parce  qu'il  n«  trouve 
Qt  d'issue  pour  se  dégager.  Cet  accident  est 
ipdrpcndani  de  celui  qui  s'observe  a  la  suite 
d'uoe  Ëzplosiou  qui  arrive  quelquefois  <lès  h» 


5lO  A  N  W  A  t  E  s 

commencemeni  de  l'operaiion.  J'ai  eu  occasion 
(l'en  parler  dans  les  expériences  septième  ei 
huîlième  <le  mon  rui^moire  :  aucun  de  ct'S  m- 
conveniens  n'a  lieu  en  se  servant  de  creusets, 
et  s'il  arrive  (luelqucfols  de  n'avoir  pos  donné 
assez  de  feu  à  l'ûr  musif,  on  le  reconnoil  fa- 
cilemeni  en  dt'lulant  le  couvercle  du  creuset: 
allers,  sans  rien  déranger,  l'on  peut  réchauf- 
titT  de  nouveau  le.creusftt  et  achever  l'or  mu- 
t\î.  En  un  mot,  la 'préparation  de  l'or  musif 
sera  uiatnienant  une  des  opérations  de  chimie 
les  plus  faciles  à  faire,  tandis  qu'on  l'a  toujours  » 
regardée  comme  une  «les  plus  embarrassantes 
et  des  plus  sujettes  à  manquer. 

Plusieurs  des  proci'drs  que  j'ai  décrits  peu- 
venièlre  employés  à  faire  de  l'or  mustfà  peu  db 
frais.  J'ohscrvcr.ii  encorc  qu'il  est  avantageux 
d'ajouter  une  petite  quantité  d'eau  dans  les  mé- 
langes :  l'ope'ration  n'en  réussit  que  raiiiux;  il 
faut  aussi  avoir  l'ailcniinn  de  conserver  le  niu- 
riaie  d'ammoniaque  qui  se  sublime  et  s'attache 
au  couvercle  supérieur  du  creusci,  et  le  faire 
servir  en  place  de  nouveau  sel  dans  une  opc- 
ralion  suivante.  L'on  peu!  de  même  y  faire  ent  rrr 


îTo 


'.  de  dessus  chaque  pain  d  or 


'il  ail  e'tc  trop  chauff'*,  ou 


quil 


ne  l'ail  pas  e'ie'  suffisamment  :  avec  ces  précau- 


tions nen  ne  sera  pcn 


do ,  et  tout  l'ctain  pouri 


DE     CnilfiE.  Sir 

être  converti  en  or  musif ,  et  en  raison  de  Toxi- 
dation  qu'il  éprouve  et  du  soufre  qui  lui  reste 
combine  y  il  augmente  considérablement  en 
poids  :  j'ai  plusieurs  fois  obtenu  cinq  onces  et 
demie  d'or  musif,  de  quatre  onces  d'étain. 
L'augmentation  même  seroit  plus  considérable, 
%û  n'y  avoit  pas  une  petite  quantité  de  muriate 
d'étain  qui  se  volalilise:  ce  qui  est  un  motif  de 
plus  pour  bien  ménager  le  degré  de  feu.  En 
TOÎant  les  ingrédiens  dans  les  mélanges  pour 
la  préparation  de  l'or  musif  ^  l'on  obtient  do 
Tormusif  de  diverses  nuances;  ce  qui  présen- 
tera peut-être  quelques  avantages  lorsqu'on 
voudra  s'en  servir  dans  les  décorations ,  comme 
on  l'employoit  autrefois.  La  facilité  avec  la- 
quelle on  pourra  le  préparer,  et  le  bon  mar- 
ché auquel  il  sera  possible  de  l'établir,  per- 
mettent de  l'espérer. 


Viv 


5l2  A  If  K  A  X  B  s 


EXTRAIT 

D'UNE    LETTRE 

Emfoyée  par  Georges  Pearson  ^  J.  Ht 
Hasbehfratz,  sur  la  décomposiiion 
de  l'acide  carbonique ,  eà  sur  la  décarn^ 
position  de  Ve^u  par  le  phosphore  de 
chauxj  eue. 

De  Londres,  le  ai  aYrii  1793. 

f  •  •  •  Jr  o  u  R  ce  qui  est  de  la  chimie,  p^nit^ 
être  av6z-vou8  entendu  parler  des  exp^nence^ 
que  je  viens  de  faire,  ei  qui  confirment  la  noiK 
velle  théorie.  Je  prouve  que  Facide  carbonique 
est  réellement  décomposé^  en  exposant  du  car- 
Lonate  de  potasse,  de  soude,  de  chaux,  de 
baryte,  de  magnésie  ou  d'alumine,  avec  du 
phosphore ,  à  l'action  d'un  feu  assez  fort  pour 
faire  rougir  le  mélange.  Le  charbon,  après 
l'expérience  se  trouve  libre  ou  mclc  avec  du 
phosphate  de  potasse,  de  soude,  etc.  ou  avec 
des  alcalis  ou  des  terres  non  décomposées.  L21 
quantité  de  charbon  et  d'oxîgènc  que  l'on  ob- 
lienidanscetteexpcricncee'tantà  peu  prèse'gale 
a  celle  de  l'acide  carbonique  qui  disparoît^  U 


DS    Chimie.  StS 

ne  peot  plas  reatier  aucun  doute  sur  la  decom- 
pasiiion  de  <;et  acide. 

BL  Tenant  y  qui  a  iait  les  premières  expé-* 

liences  de  ce  genre ,  a  éprouvé  de  grandes  cou- 

tfsdîcùons  lorsqu'il  a  expliqué  ce  phénomène 

pr  la  décomposition  de  Tacide  carbonique  , 

ptroe  qu'il  ne  comparoit  pas  la  quaniilé  d'acide 

dis{Mirue  y  et  de  carbone  et  d'oxigcne  recueillie» 

Une  autre  manière  de  démontrer  la  décom- 

position  de  l'acide  carbonique  dans  cette  e2> 

perience  y  est  la  différence  des  résultats  en  corn- 

ittiaot  le  phosphore  avec  des  carbonates  alca^ 

H»,  terreux  y  etc. ,  ou  en  combinant  directe* 

Mntle  phosphore  avec  les  alcalis  et  les  terres  : 

^Uns  ce  second  cas ,  on  n'obtient  point  la  plus 

l^cre, quaniilé  de  charbon.  Le  mélange,  par 

diemple,  du  phosphure  et  de  la  chaux  vive 

ou  le  phosphure  de  chaux  forme  tme  poudre 

rougCBtpe  dont  je  vous  envoie  im  échantillon: 

cette  poudre  a  la  propriété  de  décomposer  l'eau  : 

une  partie  du  phosphore  se  combine  avec  Foxi- 

gène,  et  forme  de  l'acide  phosphorique ,  qui 

à  son  tour  se  combine  avec  la  chaux  et  forme 

du  phosphate  de  chaux  ;  une  autre  portion  de 

phosphore  se  combine  avec  l'hydrogène  ,  forme 

du  gaz  hydrogène  phosphore,  qui  se  déjçc'^ge 

de  l'ea^u  et  s'enflamme  au  contact  de  l'air  at- 

IKOwhéiique  avec  une  sorte  de  décrcpiiaiioxt> 


5l4  A   N   W    A   L   E   s 

Ce  spectacle  curieux  dure  Irès-Iong-leinps  « 
une  pincée  suffit  pour  produire  ce  phénomène. 
J'ai  place-  le  pied  d'un  nègre  sous  une  cloche 
p'eîne  de  gaz  acide  inuriatique  oxigcne  ;  après 
trois  quaris-d'heure  d'immersion  le  pied  a  été 
parfaitement  hiancbi  ;  mais  en  lavant  avec  Je 
l'eau  de  savon  le  pied  blanchi  ,  il  redeviem 
noir  et  reprend  sa  couleur  primitive.  Il  paroît 
que  la  parue  extérieure  seule  de  l'cpidcrrae  a. 
été  blanchie,  que  celte  blancheur  a  été  occa- 
Monndc  par  une  poussière  blanche  qui  a  re- 
couvert  enûèrement  colle  epiderme,  et  que  celte 
poudre  blanche  a  clé  se'parc'edo  l'opiderme  par 
le  savon.  J'ni  exposé  le  même  pied  une  seconde 
fois  à  l'action  du  gaz  acide  mnriaiique  oxigr'n^; 
le  pied  est  redevenu  blanc  comme  auparavant, 
et  il  a  repris  sa  couleur  naturelle  en  le  lavant 
dans  de  l'eau  de  savon;  ce  qui  pourroit  faire 
croire  que  cet  acide  peut  agir  plusieurs  fois 
sur  l'e'piderme  sans  changer  le  re£e  mucosum. 

On  vient  de  lire  à  la  soclc'tJ  royale  un  mé- 
moire sur  un  canard  qui  s'est  nojé  dans  UQ 
e'iang,  et  que  l'on  a  trouvé  changé  en  matière 
grasse  semblable  à  celle  du  Cimetière  des  In- 
□ocens  à  Paris. 

J.  H.  Hasscnfralz  a  fait  voir  à  l'académie , 
dans  sa  séance  du  i5  juin,  l'expérience  de  h, 


DE    Chimie.  Si5 

dëcomposilion  de  Teau  paf  le  phosphure  de 
'  chaux  que  lui  a  enToyé  Georges  Péarson;  il 
liait  voir  une  quantité  assez  considérable  de 
charbon  provenant  de  la  décomposition  de  l'a- 
dde  carbonique  par  le  pbosphore. 


NO  TE  sur  la  Ltettre  précédente. 

Messieurs  Fourcroy,  Vauquelin,  Sylvestre 
et  Brongniart  le  jeune  se  sont  réunis,  il  y  a 
plusieurs  mois ,  pour  répéter  les  expciîenccs 
de  M.  Tenant  sur  la  décomposition  de  l'aeide 
carbonique  ;  ils  se  soni  fait  un  plan  de  rechor- 
chessuivi  sur  cet  objet,  et  ils  se  sont  propose* 
d'cclaircîr  ce  qui  prut  y  rtre  relatif.  La  Iî*'î- 
tDdc  qu'ils  ont  voulu  donnera  ces  rocherrlic» 
ne  leur  ayant  pris  permis  de  les  lermînor  en- 
core, ils  n'ont  rien  publié  sur  <:elte  matière; 
niais  à  la  lecture  de  la  lettre  de  M.  Péarson, 
.  ^omniuniquce  à  l'académie  par  iM.  llassenfratz 
dans  la  séance  du  i5  juin,  M.  Fourcroy  a  cm 
devoir  faire  connoître  pour  ses  coopénaeurs 
^tpour  lui  les  principaux  résultats  qu'ils  ont 
obtenus  jusqu'ici.  Ces  résultats  se  rapportent 
tttx  faits  suivaiJS  : 

l^  Il  faut  d<!S  appareils  particuliers  qui  puîs- 
KDt  supporter  un  asses  grand  feu  sans  se  fondre 


gaz,  arrêter  i 
volatilise  sai 


,r,qui  puissent  laisser 
ne  portion 
1  bouclier 


16  Annales 

i  se  briser,  qui  ne  contiennent  point  ou  pre»-  1 
le'gagei 
phosphore  qui  se   1 
ntercep- 

ter  le   passage  des  gaz.  Ils  ont  donc  ima^n^ 
des  appareils  particuliers  qu'ib  décriront. 

a^  Il  faut  chauffer  brusquement  ;  l'expé- 
rience ne  réussit  qu'à  une  température  élevée- 
Lorsqu'on  ne  la  fait  pas  prendre  rapidement 
au  mélange,  le  phosphore  se  sublime  ssns 
agir  sur  l'acide  carbonique. 

5°.  Le  carbonate  de  chaux  pris  dans  le  mar- 
bre pur  ou  dans  le  spath  calcaire  est  décomposé* 
et  l'on  obtient  du  charbon  mêle'  dans  le  r<v 
•idu  avec  du  phosphate  de  chaux  ;  le  <diarboa 
est  en  poudre  noire,  fine,  très-reoonnoissabl» 
et  seoiblablc  a  du  noir  de  fumdc 

4.'' La  chaux ,  chauffée  de  la  même  manière 
et  dons  le  même  appareil  avec  le  phosphore  f 
De  donne  point  ieménie  résultat;  le  phosphora 
s'en  empare  plus  abondamment  et  plus  vite , 
une  patrie  reste  combinée  avec  la  ciiaux&ous 
la  forme  d'une  masse  brune,  inflammable  a 
l'air  et  de'coniposanl  l'eau  à  toutesles  températu- 
res. Celte dftcom|H>silion  produit  du'gaz  hydrO- 
grène  phosphore  qui  se  dégage  en  décrepiunt , 
dontledégagemenulure  très-long-temps ,  etquî 
présente ,  en  brûlant  dans  t'air  tranqiûlle ,  l'et-  '■ 


DE    Chimie.  Si*; 

pèce  de  couronne  déjà  observée  et  décrite 
par  M.  Cengcmbre.  IVL  Raymond,  médecin 
dus  le  district  de  Romans ,  a  déjà  publié  dans 
I  les  Annales  de  Chimie ,  tome  X,  page  ig^  le 
moyen  d'obtenir  du  gaz  hydrogène  phosphore 
parla  chaux  et  le  phosphore. 

5".  Le  phosphore  traité  par  la  chaux  pure 
nous  a  aussi  présenté  quelque  peu  de  charbon 
d^agé,  que  nous  avons  attribué  au  phosphore 
loi-méme  :  nous  avons  pensé  que  le  phosphore 
poQfoit  contenir  du  charbon.  M.  Pelletier  a 
dit  à  cette  occasion  à  l'académie,  qu'en  brûlant 
I  lentement  du  phosphore,  il  s'en  séparoit  sou-' 
Vent  une  petite  portion  de  charbon,  et  telle 
Qoas  parolt  être  la  cause  de  la  couleur  brune 
fne  prennent  souvent  les  bâtons  de  phosphore 
exposa  à lair. 

6^.  Cette  dernière  observation  sur  la  pràence 
du  charbon  dans  quelques  échantillons  de  phos- 
phore ,  doit  nécessairement  embarrasser  le  ré^ 
sultal  relatif  à  la  quantité  d'acide  carbonique 
décomposé  dans  la  première  expérience. 

Voilà^ce  qui  nous  a  empêchés  jusqu'à  pré> 
sent  de  terminer  ce  travail,  et  ce  qui  exige 
une  nouvelle  suite  d'expériences  pour  obtenir 
l'exactitude  du  résultat  que  nous  désirons. 


5i8  Annales 


S  UR    LA    NUTRITION 

DES  VÉGÉTAUX, 

DEUXIÈME  MÉMOIRE; 

Par  J.  H.  Hassenfratz. 

J  'ai  fait  voir  dans  le  premier  Mëmoire  que  f ai 
eu  riionncur  de  lire  à  racad('mie ,  que  les  expfr' 
riences  qui  avoient  ëtc  faites  par  MM.  Yanhelr 
xuoiit,  Duhamel  9  Tillet,  etc.  pour  prouver  que 
Fcau  et  l'air  ëtoient  les  seules  substances  nôces- 
saircsàlanutrition  desplantes,  étoicntinsuffisan- 
les;  j'ai  fait  voir  do  plus  que  le  développement 
de  toutes  les  plantes  qui  croissent  dans  l'eau  el 
dans  l'air  sans  le  concours  d'autres  substances, 
ctoit  occasionne'  par  le  transport  du  carbone  de 
rélcmeut  de  la  plante  dans  toutes  les  parties 
dcvcloppces  y  et  par  l'eau  qui  augmente  le  poids 
total.  Je  vais  m'occuper,  dans  ce  second  Mé- 
moire, de  l'examen  des  causes  qui  contribuent 
à  au^nicnter  la  quantité  de  carbone  des  plantes. 

Bien  certainement  le  clienc  parfaitement  dé- 
veloppe contient  plus  d'eau ,  d'hydrogène  et 
de  carbone  que  le  gland  qui  l'a  fait  naitre. 

On  p(?ut  expliquer  raccroissement  de  l'eau 


BE    Chimie.  819 

dans  les  plantes  par  celle  qu'elles  tirent  de  la 
terre  à  leurs  racines,  et  qui  se  dépose  dans  leur 
intérieur. 

On  peut  expliquer  Taccroissement  de  Vhy- 
drogcne  dans  les  plantes  par  la  décomposition 
d'une  partie  de  Teaudeposéedans  leur  intérieur, 
«  par  le  gaz  oxigcne  qui  se  dégage  pendant 
Pacte  de  la  vc^étatioii ,  ainsi  que  MM.  Ingen- 
Housz  et  Sennebier  s'en  sont  assures. 

Mais  laccroissement  du  carbone  paroît,  d'à* 
près  les  expériences  que  j'ai  rapportées  dans 
mon  premier  Mémoire,  dépendre  d'une  cause 
absolument  diflcrente. 

Le  gaz  oxîgène  qui  se  dégage  des  plantes 
pendant  l'acte  de  la  végétation ,  les  expériences 
de  M.' Sennebier  qui  font  croire  que  le  gaz 
acide  carbonique  mclé  à  l'eau  qui  couvre  les 
plantes,  augmente  la  quantité  du  gaz  oxigène 
qui  se  dégage,  la  difficulté  d'expliquer  ce  que 
devient  lo  gaz  acide  carbonique  qui  se  forme 
journellement  par  la  combustion  et  la  respira» 
tion,  et  le  remplacement  continuel  du  gaz  oxi* 
gène  employé  dans  ces  différentes  opérations, 
avoient  fait  adopter  par  tous  les  physiciens  la 
brillante  hypothèse  que  l'acte  de  la  végétation 
décomposoit  l'acide  carbonique,  que  les  vé- 
gétaux s'emparoient  du  carbone  de  cet  acide  et 
rendoient  à  l'atmosphère  son  oxigcne;  qu'ainsi 


Annales 
icide  c»rl»onîque  t'ioil  une  des  substances  wii* 
pltritîves  des  plantes,  et  qu'il  contribuoit  à  l'ac^ 
[  Croissenient  de  leur  carbone. 

J'ai  essayé  d'après  cela  à  faire  développer 
[  des  plantes  dans  de  l'eau  t'oiblement  acidulâl 
[■  fl'aride  carbonique,  et  dont  l'acldilé  étoît  con- 
F  ûnué  pftr  le  moyen  d'un  appareil  ad»pté  avm 
(iÉBrafcs  dans  ksqueJlus  les  plantes  vi^'^éinieBt  ( 
lecs  plantes,  îMialysées  nprès  leur  développe» 
Meni,  n'ont  point  donne  plus  de  carbone  que 
I  la  graine  ou  l'oiiinon  n'tn  contcnoit. 

Surpris  de  ce  resullsl,  j'ai  csaniiiié  arec  plus 
d'alieniiun  l'Iiypoitièse  de  la  decomposirion  de 
l'tcidc  carbonique  par  les  plantes,  et  j'ai  fait 
entrer  dans  cet  examen  une  considération  qui 
avoil  élé  négligée  jusqu'il  présent  :  c'est  ctUc  du 
enlorique absorbé  ou  di'<;.igp'. 

Les  expériences  de  MAI.  Lavoisier,  Monge« 

et  Ca-wendisch  ont  fait  connoiUc  qu'il  se  dé- 

gageoii  unequantité  considérable  de  caloriquCf 

I  ^Cd  combinant  ensemble  les  gaz  bydrogêne  et 

Ox^iène  pour  faire  de  Teau.  Les  expérience»  do 

'M.  Lavoisier,  ainsi  que  les  diverses eonibustion»' 

f  journalières,  ont  fait  connoîtrc  qu'il  se  dégi' 

Fgeoitnne  quantité  Con^itlérablc  de  calorique^ 

I  «n  combinant  le  gaz  oxigène  avec  le  carbone 

dans  lu  furniation  de  l'acide  carbonique. 

Il  doit  résulter  de  ces  expériences  que  toute 
OpératlOB 


(Talion  qui  aura  pour  objet  la  dccomposîtioa 
l'eau  et  de  l'acide  carbonique  et  le  déga- 
gement de  rhj  drogène ,  de  l'oxl^ène  et  du  car- 
Xone  de  ces  deux  décompositions  ,  absorbera 
e  quantité'  de  colorique  conside'rable. 
^  II  suit  de-là  encore  que  si  l'acte  de  la  vi^ge- 
rion  est  une  ope'ration  par  laquelle  il  se  de- 
bmpose  de  l'eau  et  de  l'acide  carbonique  en 
parant  ces  trois  substances,  il  doit  y  avoir  du 
froid  de  produit  par  l'acte  de  la  végétation. 

Il  paroîl    résulter  des  expériences  de  MM. 
Ingen-Housz  et  Senebier ,  qu'il  se  dégage  une 
quantité  considérable  de  gaz  oxigène  par  l'acte 
«le  la  végétation ,  et  l'analyse  des  plantes  par 
^Dupression  fait  voir  que  l'hydrogène  et  le  car- 
^Btone  son  combinés  ensemble  dans  les  végé- 
"■taox  sous  l'étal  d'builc  plus  ou  moins  parfaite. 
Cela  posé,  comme  la  combinaison  de  l'hy- 
drogène  et  du  carbone  libre  doit  laisser  dégager 
Hilu  colorique,  il  s'ensuit  qu'une  portion  du  ca- 
^Berique  nécessaire  à  la  décomposition  de  l'eau 
^^t  de  l'acide  carbonique  doit  être  du  calorique 
dégagé  parla  formation  del'huilepl  us  ou  moins 
parfaite. 
^^  La  question  du  froid  ou  de  la  chaleur  pro*' 
^BAuitspar  l'acte  de  la  végétation,  dans  l'bypothète 
"de  la  décomposition  de  l'eau  et  de  l'acide  car- 
bonique, tîentDccessaircmentaus  lapporis  dw 
Tom.  XI//.  X 


k 


5^3  Annales 

calorif£uedcgagc£iarlacoml)inaisoiiclerbj'dro- 
gènc  avec  le  carbone,  et  <lu  calorir[ue  absorbé 
par  la  décomposition  de  l'eau  et  de  l'acide  car- 
bonique ei  le  dégagement  de  l'oxigène; 

Pour  m'assurer  de  ces  rapports  ,  j'ai  pris  des 
plantes  sèclies,  je  les  ai  brûlées  à  l'air  libre: 
il  y  a  eu  par  cette  combustion  de  l'oxigeOe 
abeorbë,  de  l'eau  et  de  l'acide  carbonique  de 
produit,  et  il  s'est  dégage  une  quantité  consî- 
de'rable  de  calorique. 

11  esl  aise'  d'appercevolr  que  pendant  cette 
combustion  l'inverse  absolue  de  ce  qui  se  passe 
dans  l'acte  de  la  vege'ution  d'après  l'bj-poibèse 
de  la  decoraposiiion  de  l'acide  carbonique,  a 
eu  lieu,  c'est-à-dire  que  l'buiU  plus  ou  moins 
parfaite  s'est  decomposrfo ,  qu'il  y  a  eu  absorp- 
tion de  chaleur  par  celte  decomposilion ,  que 
Fbydi-ogène  et  le  carbone  libre  se  sont  com- 
bines avec  l'oxigène  en  présence ,  et  qu'il  y  a  eu 
du  calorîqiie  de  dégage';  et  coniine  en  dernière 
analyse  cette  décomposition  et  ces  nouvelles 
combinaisons  ont  produit  du  calorique ,  il  s'en 
suit  que  la  quantité  de  calorique  dégage'  par  la 
combinaison  de  l'hydrogène,  de  l'oxigène  et 
du  carbone  dans  la  formation  de  l'eau  et  de 
l'acide  carbonique,  est  plus  grande  que  la  quan- 
tité de  calorique  absorbé  dans  la  décomposition 
de  la  combinaison  de  l'hydrogène  et  du  car* 


DE    Chimie.  3i5 

■ne,  d'où  jl  doit  résulter  qut;  dans  Tacle  de 
i,V(fgi'tation  la  quantité  du  calorique  dégagé 
|t  L  combinaison  de  lliydrogène  et  du  car- 
,  est  moins  grande  que  la  quantiltj  de  calo- 
piC  absorLc'  £)ar  lu  décomposition  de  l'eau 
^t'de  l'acide  carbonitjuti  :  qu'iiin^i  il  duït  y  avoir 
*la  fmid  de  produit ,  si  la  ve^cuuion  est  un  ré- 
«ulut  de  de'cumpositioB  d'eau  et  d'aeide  carbo- 
nique, de  dégagement  d'o\igéne  et  de  combi- 
naison de  carbone  et  d'ilydrogcne. 

D'aprctt  cette  conclusion  j'ai  coinpare  le«  ob- 
Aenraiions  elles  expériences  qui  ont  c'te  faitc& 
jusqu'à  ce  jour  sur  la  chaleur  degagécon  absor- 
bée par  l'acte  de  la  ve'gétulion,  et  particulier 
remcnt  celles  do  Jean  Kunter  impriiitces  dans  ' 
le  Journal  de  Pljysique  de  1777  et  de  ^781  » 
j'ai  comparé  ces  expériences  avec  le  résul- 
tat que  présente  l'iijpoibcse  de  la  dûcompo- 
ùûon  de  l'eau  et  de  l'acide  carbonifiue^.et 
j'ai  trouve  que  presque  toutes  donndiiïati.ua 
ràului  coDlraîre^  c'^t-à-dire  qu'elles  indi- 
«looieni  que  l'acte  de  la  végétation  produi&oit 
^in.  .cbaleur.  De  toutes  les  expériouces  con- 
>  je  n'en  citerai  qu'une  qui  se  trouve  dans 
mémoire  do  M.  Jean  Hunter,  page  397  du. 
r  volume  du  Journal  de  P^y«û(ue-'de 


R'AI.  BuQlcr  exprima  des  surs  de  clioux  et  d'o- 

X  ii 


$2.i    I  A  N   N  A  L  K  S 

pinards ,  ii  les  exposa  à  un  froid  de  39  degrés 
du  tliermonièlre  de  Fahrencîi;  ces  sucs  se  ge- 
lèrent. Ces  sucs  gelcs  furent  transportes  dans 
un  appaitemeni  dont  la  lempf'raiure  etoli  à  a8 
degi-ésdcFabreneit  ou  environ,  —  0,9  de  Réaa- 
mur;  il  étendit  sur  cette  glace  une  pousse  de 
sapin  végétante  et  une  feuiHe  de  fève;  au  bout 
de  quel([uC5  minutes  elles  dégelèrent  la  surface 
qu'elles  toucboient.  H  cru  que  cela  pouvoit 
dépendre  du  trop  de  chaleur  de  ces  substances 
au  moment  de  leur  application;  mais  ajant 
cbangéde  place  la  biancbe  de  sapin ,  le  même 
effet  eut  lieu  :  donc  il  y  a  eu  dégagement  de 
cbaleur  pendant  l'interposition. 

Il  suit  de  toutes  ces  considérations  que  l'ex- 
péiience  sur  le  dégagement  du  calorique  pen- 
dant l'acte  de  la  végétation  est  tout  à-fait  con- 
traire aux  résultats  qui  devroient  avoir  lieu 
d'après  i'bypotbèse  de  la  décomposition  de 
l'eau  ei  de  l'acide  carbonique  par  les  plantes. 

L'hypothèse  de  la  décomposition  de  l'acide 
carbonique  par  les  plantas  se  trouvant  infirmée 
en  grande  partie  d'après  les  observations  du 
dégagement  de  calorique  pendant  la  vége'tation, 
j'ai  soumis  cette  bypoilièse  à  un  nouvel  examen. 
Si  réellement  la  végéution  est  une  opr-raiion 
de  la  nature  qui  décompose  l'acide  carbonique 
et  rende  ii  l'atmosphère  l'oxigène  qui  en  est 


DE     Chimie.  3^5 

partie  constituante,  il  doit  arriver  nécessaire- 
ment qu'en  couvrant  une  plante  en  pleine  vé- 
géta lion  d'un  grand  bocat  qui  contient  déjà  une 
petite  quantilc  d'air  atmosphérique,  l'air  du 
bocal  au  bout  d'un  très-long  tems  doit  être 
considérablement  accru  de  volume,  cl  sa  pro- 
portion d'oxigène  doit  être  augmentée. 

J'ai  pris  d'après  cela  des  maronniers  d'un  et 
de  deux  ans,  je  les  ai  arrachés  de  terre,  j'ai 
plongé  leurs  racines  dans  des  bocaux  pleins 
d'eau ,  j'ai  posé  les  bocaux  dans  de  grandes  ter- 
rines pleines  d'eau,  j'ai  recouvert  ces  plantes 
avec  des  cloches ,  j'ai  fait  entrer  de  l'eau  dans 
ces  cloches,  de  manière  que  le  rapport  de 
l'air  à  l'eau  fût  tel,  que  l'augmentation  de  vo- 
lume occasionné  par  la  chaleur  du  jour  ne 
fasse  point  sortir  d'air  de  la  cloche,  et  que  l'eau 
de  la  terrine  puisse  fournir  aux  condensations 
occasionnées  parle  froid  de  la  nuit,  afin  qu'il 
n'entre  pas  de  nouvel  air  dans  la  cloche. 

J'ai  exposé  mes  plantes  ainsi  disposées  sur 
une  croisée  de  mon  appartement  exposée  aa 
midi. 

Mes  marronniers  ont  vécu  fort  long-tems , 
mais  l'ai  défait  mon  appareil  au  bout  d'un  mois 
ou  d'un  mois  et  demi ,  et  j'ai  trouvé  assez  cons- 
tamment pour  résultat  moyen  de  plusieui's  ex- 
périences, que  DOD-seulement  la  quantité  d'aïr 
X  iij 


SjG  Annales 

n'ëtoit  pas  augm.entGe ,  et  n'avoit  éprouve  dais 
son  volume  d'aulres  variations  que  celles  qui 
ëtoient  occasionne'es  par  la  diffeVcnee  de  pres- 
sion et  de  température,  mais  encore  que  le 
degré  d'oxigénaûon  de  l'air  contenu  sous  la 
cloche,  essayé  aveclc  gaz  nitreux,  éloitàpea 
près  le  même  avant  et  après  rexpérience-    • 

Qupiquo  quelques-unes  de  mes  expériences 
m'aiçnt  donné ,  les  unes  une  (quantité  piusooii- 
sidérablede  gciz  oxigène,  les  autres  une  moiii* 
drc ,  comme  les  différens  l'ésultats  panoifisent 
dépendre  d'une  cause  particulière' qqcron 
verra  plu6  loin,  j'ai  cru. ne  devoir  rapporter 
que  IjB  résultat  moyen.  : 

Croyant  que  le  peu.de  variation  dans  le  :to^ 
Vime.  entier  de  l'air  contenu  sous  mesclodies, 
et  dan^  lequel  la  plante  avoit  été  exposée  un 
moi^  ou  six  semaines  »  provehoit  d'un  déiaui 
d^.  végét^tionioccàsiônne  parla  transplantation 
de  la  pUnté  de  la  terre  dans  l'eau,  j'ai  pris  des 
plantes  qui  crôissdient  depuis  long^tems.  dans 
de^  {)0ts ,.  comme  des  mirthes;,  des  amarantes , 
etc.,  je  lésai  soumises  à  la  même  épreuve. 
.  .  J'ai  plad^  ha  plateau  do  fer  blanc  sur  le  pot  y 
de  manière  que  la  tige  d^  la  piinte  passbît  'par 
un- trou  .-percé  au  hiilieu;  j'ai  luté  la  tige  de  la 
pla^iteaû  trou  du  plateau  avec  de  la  ciremoUe^ 
demanière  <[ue  le  plateau  put  contenir  de  l'eau; 


r 


DE    Chimie.  327 

}  aï  couvert  la  plante  d'une  cloche  qui  portolt 
sur  le  plateau  et  dans  laquelle  j'ai  fait  entrer 
de  l'eau,  de  manière  que  les  feuilles  de  la  plante 
etoient  entièrement  dan&  l'air,  et  que  le  rap- 
pori  de  l'air  à  l'eau  sous  la  cloche  eloit  ici, 
(jueles  variations  dans  le  volume  d'air,  occasion- 
nées  par  la  tempe'rature  et  la  pression ,  ne  pus- 
sent l'aire  sortir  de  l'air  intérieur,  ni  entrer  de 
l'air  extérieur. 

L'appareil  ainsi  préparc,  j'ai  place  le  tout 
sur  ma  croisée  exposée  iiu  midi ,  et  au  bout  d'un 
et  même  de  deux  oiois  je  n'ai  pas  apperçu  de 
'variaiiûB  dans  le  volume  bÎ  dans  l'osigcna- 
tiondeTair,  si  ce  n'est  celle  occasionnée  parla 
température  et  la  pression  ;  et  cela,  comme  dans 
les  expériences  précédentes,  en  preuani  la 
moyenne  des  expérienees. 

11  suit  de  ci:s  expc'riences  une  conséquence 
l>ïea  différente  de  celles  que  Ion  a  tirées  jus- 
tju'à  présent  des  expériences  de  MM,  Ingen- 
Uousz  et  Scnehier,  c'est  que  des  plantes  ex- 
posées pendant  long-Iems  à  l'action  du  soleil  et 
de  la  nuit  ne  laissent  point  dégager  sensiblement 
de  gaz  oxigène;  qu'ainsi  \a  théorie  de  la  dc< 
composition  du  gaz  acide  carbonique  par  l'acte 
de  la  végétation  fondée  sur  le  dégagement  de 
l'oxigènc,  est  doublement  infirmée. 

i  l'on  y  prend  garde  ^  ce  résultat  est  cou- 
X  iv 


338  Annales 

forme  avec  les  expériences  de  MM.  Ingen-Hous»' 
Cl  Senebier,  dont  il  paroîi  que  l'on  a  lire  une 
fausse  conséquence. 

Les  expériences  de  ces  deux  savans  sur  II 
végétation  ont  produit  trois  résultats  : 

l'.MM.Ingen-HouszetSenebier  ont  annonce 
que  les  plantes  expose'es  à  l'action  de  la  lumière 
laissoicnt  dégager  du  gaz  osigène.  ' 

a".  M.  Ingen-Housz  a  annonce'  que  lorsqu'on 
plongeoil  des  plantes  dans  uu  air  quelconque^ 
CCS  plantes  s'impregnoient  de  l'air  dans  lequâ 
elles  ctoient  plongées. 

5".  M.  Ingen-Housz  a  annoncé  que  les  plantes 
qui  croissoienl  à  l'obcunté,  chuuf^eoient  en  t 
gaz  acide  carbonique  le  gaz  oxigène  dans  lequel  * 
elles  étoient. 

Cela  pose ,  il  est  facile  de  rendre  raison  dur 
résiUlat  que  j'ai  obtenu  en  laissant  croître  pen- 
dant un  très-long  tems  des  plantes  sOus  une 
cloche  pleine  d'air. 

Lorsque  les  plantes  étoient  exposées  dans  la 
journée  à  l'action  des  rayons  solaires,  elle» 
laiss oient  dégager  du  gazoxigène,  et  quand  le 
soleil  disparoissoit  de  l'horison ,  elles  s'cmpa- 
roient  du  gaz  oxigène  dégagé,  combinoientarec 
ce  gaz  une  portion  du  carbone  de  la  plante^ 
et  laissoicnt  dégager  l'acide  carbonique  prove- 
nant de  cette  composition;  l'eau  avec  laquella. 


T>  E     Chimie.  Sag 

'Tairetoii  en  contact  dissotvoîi  cet  acitle  car- 
bonique, qui  e'toît  rendu  ensuite  à  l'atmosphère. 
J'ai  V(?ri(ie  ce  dpga^omcnt  d'acide  carbonique 
en  mettant  un  vase  plein  d'eau  de  chaux  sous 
la  cloche  qui  rccouvroit  la  plante  ;  il  se  preci- 
pîloil  tous  les  jours  quantité  plus  ou  moins 
considérable  de  carbonate  de  chaux. 

Ces  expériences  rendent  raison  de  la  cause 
pour  laqiiellc,  dans  l'analyse  des  plantes  déve- 
loppées dans  l'eau  comparée  à  celle  de  leurs 
âe'mens ,  j'ai  constamment  trouvé  un  peu  moins 
de  carbone  dans  les  plantes  développées  que 
_daDs  l'élément. 

Du  dégagrment  du  gaz  oxigcne  par  la  pré- 

Ztce  du  soleil ,  et  du  changement  du  gaz  oxi- 

me  en  gaz  acide  carbonique  par  l'obscutilé, 

il  est  facile  de  conclure  qu'il  doit  yavoir  entre 

le  dégagemeut  du  gaz  oxigène  et  du  gaz  acide 

carbonique,  par  les  plantes  qui  croissent  en 

plein  air,  un   rapport  qui  dépend    du   tems 

^Hnie  les  plantes  sont  éclairées   par  le  soleil   à 

^^■eluioùellessontdansl'obscuritc,  et  que  con- 

^^■équemmcni  il  doit  se  dégager  moins  d'oxigène 

^^b  pi  as  d'acide  carbonique  l'hiver  que  l'été. 

^H  Usuil  des  expériences  faites  et  cîiifes  dans  ce 

1      JAânoirc,  tantsurle  calorique  dégagé  pendant 

l'acte  de  la  végétation  des  plantes  que  du  peu 

i-de  dégagonieni  de  gaz  oxigène  des  plantes  pcn- 


dans 


55o  Annales 

dant  un  mois  et  plus  ,   que  le  gaz  acide  caT* 
bonique  n'est  pas  la  substance  dont  les  planto 
se  servent  pour  accroître  le  carbone  qui  est  niaSi 
de  leurs  parties  constituantes.  Nous  allons  es^Sr 
sayer  dans  un  troisième  Mcnioire  d'indiquer    ^ 
procédé  que  la  nature  emploie  pour  augmea^^- 
ter  ce  carbone. 

EXTRAITS 

DES    ANNALES   DE    CHIMI 

DE    CRELL, 
Par  J.  H.  Hassenfratz- 

S-    I- 

v/N  trojivc  dans  les  produits  basaltiques  de- 
là Lorraine  ,  de  la  Saxe  >  de  la  Francpnie  y  de 
la  Bobéme  j  de  la  Hesse  y  une  pierre  verdatre 
qui  a  quelque  rapport  avec  le  verre  volca- 
nique,  tant  par  son  éclat,  sa  diaphancité ,  que 
par  sa  cassure  concoide.  G>mm6  cette  espèce 
de  j)ierre ,  tant  qu'elle  n'a  pas  étcde'composée , 
ressemble,  tant  par  sa  forme  que  par  sa  cou- 
leur, à  une  olive  verte ,  M.  Wemer  l'a  nom- 
mée olivine.  Lorsque  cette  pierre  se  décom- 
pose,  elle  donne  une  poussière  d'un  jaune  rou* 


DE.   C  H  r  M  ï  p.  5Zi 

»scz  semblable  à  de  Tocre.  L'olivine  est 
ure  qu/s  la  ciysolithe;  elle  se  cristallisje 
Il ,  ses  grains  de  grosseurs  inégales  sont 
plus  rarement  sphëriques*  * 
parties  d'olivine  verte  ont  produit^ 
siliceuse 54    ^^ 

....;..    ,5'  75 

ine m   f    J^o     00 

98  a5 
rte  ..•••...    1    .    .       1   V  75 

100      00 

)arties  d'oli vine  alte're'e  ont  produit  f 

^     .     • 76      T7 

•a 

ilnc 30     *i 

99  ''ô 
rtc .       O     Tî 

du  traducteur.  Ces  deux  analyses  pré-; 
un  résultai  singulier,  c'est  que  i'plivine 
;on  lien  i  moins  de  silice  et  plus  d'alumin^ 
iv4ne  non  altérée.  Il  seroit  extrcmement 
d^analyser  une  portion  d'olivine  non 
et  laisser  altérer  l'autre  portion,  pour 
r  si  cette  différence  dans  l'analyse  vient 
it  de  l'olivine  ou  d'une  différence  d'o- 
Si  la  portion  d'olivine  altérée  différoit 


55a  A  N  n  A  t  w  s 

réellement  de  la  portion  d'olivine  non  alure? 
dans  la  proportion  que  M.  Cmelin  a  trouvée 
pour  deux  oUvînes  différentes,  II  s'ensuivroit 
que  pendant  que  l'oHvînc  s'altère ,  une  portion 
de  la  silice  passe  à  l'elat  d'alumine,  et  ce  pas- 
sage me'riieroil  d'être  constaté  d'une  manière 
absolue:  il  intéresse  trop  l'analyse  cUimiqoe, 
pour  ne  pas  engager  à  répéter  cette  expc'- 
rience. 

M.  Gmelin  a  encore  soumis  à  l'analyse  dtt 
pechsteiu  trouve  dansdes  produits  volcaniques  » 
et  il  a  trouve  que  lOO  grains  de  ce  pcclisteia 
contenoient, 

SiËcc (jn 

Fer. 7 

Alumine. a  -> 

99  -iT 

Perte.  o  -rr 

Ce  pechslcin  diffère  csscnUelIcment,  dans  la 

proportion  descs  parties  constituantes,  de  celui 

de  Misnie  qu'a  essayé  M.  Wiegleb,  qui  con- 

tenoîtsur  lOO parties, 

Silice '    •    .    .      64,5g 

Alnminc. <5)4' 

Fer. 6 

Perle  ■.......'..      i5 

^  .  100* 


DE    Chimie.  35S 
Le  pechdtein  de  Francfort  contient  sur  loo 
parties, 

Sili  ce. - .  • . .  89, 5  9 

.Alumine 0,4^ 

Fer. * 5^1 

Chaux t 5,23 


98,64 
Perte 1,56 


i  00,00 


Fin  du  Tome 


S34 


TABLE 


DES      A  R   T   I  Ç   LES 

_■■   .:..i 

.  COKTENUS    DANS     CE    VoLUME. 


Explications  de  quelques  jikénomèm-t 
qui  paroissenC  contrarier  les  loix  des  ofji- 
nités  clUrniques ;  pûrJ.  II.  Hassenfhatz,    3 

Deuxième  ^lémoire  sur  l'explication  de 
plusieurs  phénomènes  qui  paraissent  con- 
trarier Jes  loix  des  afjluités  chimiques; 
pari.  H.  IIassenfbat?.,  a5 

Description  d'un  Eudiomètre  atfnosphé- 
rique;  par  Henri  Reboui-,  33 

Examen  chimique  des  Cendres  bleues,  et 
procédé  pour  les  préparer;  par  M.  Pelle- 
tier, 47 

Extrait  d'une  Lettre,  traduit  de  l'allemand 
de  M.  Ghen  ,  à  M.  Vas-Mons  ,  sur  la  de- 
composition  réciproque  de  plusieurs  subs- 
tances  au  degré  de  froid  de  l'eau  gla- 
cée, etc.,  6; 

Extraie  de  la  Réponse  de  M.  Van-Mons,  à 
M.  Gren  ,  6y 

Extrait,  Craduii  du  hoUandois,  d'une  Lettre 


Table  des  Articles.  3^5 

âc  M.  Kasteleyn  ,  à  J.  lî.  Van-Mons  ,  sur 
la  propriété  qu'à  l'alcool  âe  dUsoudré  une 
plus  grande  quantité  d'huile  volatile'  à 
chaud  qu'à  froid ,  etc.  7a 

Observations  sur  l'usage  dés  Prussiates  d'al- 
cali et  de  clmux  en  teintute;  par  C.  L. 
Berthoixet,  "76 

'expériences  sur  la  dissohibilité  du  Sel  ffiOrin 
dans  les  dissolutions  de  dijférens  sels 
neutres  ;  et  sur  les  phénomènes  qui  eh  ^e- 
sultcnt;  par  M.  VauqueLïn  ,  86 

Quatrième  Mémoire  sur  le  Phosphore  ^  fai- 
sant suite  aux  expériences  sur  la  corhhi- 
naison  du  Fhjsphorc  avec  les  substances 
mé^'alliques  ;  par  M.  Pelletier  ,  101 

Suite  du  quatrième  Mémoire  sur  le  Phos- 
phare  ,  Jaisant  suite  aux  expériences  sur 
la  combinaison  du  Phosphore  avec  les 
Substances  métalliques  ;  par  M.   Pelle- 

HER ,  11^ 

Cinquième  Mémoire  sur  le  Phosphore^  fai- 
sant suite  aux  combinaissons  du  Phosphore 
avec  les  substances  métalliques  ;  par  M, 
Pelletier,  121 

^description  de  la  Vallée  du  Gave  Béarnùis 
dans  les  Pyrénées  ;  par  M.  Reboul  ,    1 45 

Sur  la  nutrition  des  Végétaux  ^  premier 
Mémoire  ;  par  J.  H.  Hassenfratz.  1 78 


536  Table  des  Abtici.es. 

Rapport,  fiûr.  aii  Bureau  de  ConsuUaùian 
sur  la  Colle-forte  des  os  proposée  par  AI. 
Crbket/  par  mm.  Parmeutier  c£Peixe- 
TIER ,  j^a 

Extiaits  du  Journal  de  Physique  et  de  Chi- 
mie, de  M.  Kasteleyn,  suile  de  l'année 
1791  iparJ.  B.  Van-Mons  ,  21a 

Ej:position  d'un  Nii'ellcinetit  fait  dans  les 
Pyrénées  pendant  ItS  mois  de  juillet  ei 
d'àoiU  i787//>ar  Henri  Reboul,  223 

Exposé  d'Expériences  faites  pour  déterm^ 
ner  la  pesanteur  spécijique  des  fluides  ^  et 
pai -là  la  force  des  liqueurs  spiritueuses. 
On  y  a  joint  quelques  observations  sur  un 
Mémoire  intitulé  :  La  meilleure  Méthode 
tle  proportionner  l'iiiipùt  sur  les  liqueurs 
spiiitucuses ;  par  M.  5.  Ramsden  ,  243 

Dinersps  Expériences  sur  la  Combinaison  da  i'é- 
tain  avec  te  soufre;  par  ^.Pelletier,  a8o 

I  £xtrait  d'une  LfUre  envoyé  par  Georges  Pt*B- 
•os  à  J.  n.II*ssKNFRATï,  sur  la  décomposition 
de  l'acide  carboiiiijue ,  et  fur  la  décomposition  de 
l'eau  par  If  phosphure  de  chaux ,  etc. ,         3 1  a 

A'^ote  sur  la  Lettre  précédente  ;  par  M.  Focrcbot  , 
3.5 

Sur  la  Nutrition  des  Fâgétaux ,  deuxième  Mé- 
moire^ par  3.  H.  Hasseffratz,  3id 

Extrait  des  jinnales  de  Chimie  de  Creil;  par 

J.  H.  IIa^sebfbatz.  33d 

Fin  do  h  TaMe, 


ANNALES 
DE    CHIMIE, 

o  u 
RECUEIL    DE    MÉMOIRES 

COFCIKNANT     LA    GhiMIE  ST   LSS    AjITS 
QVI    XN    DXPSNDfiNT. 

Par  MM.GuTTON  (  ci-devaat de  Mortbau  )  » 
Lafoisier  f    MoNGM  ,    Berthollmt  , 

FoURCglOr  9      jiDMT  f       HASStNFRATZ  , 

BiMTRJCH ,  Seguin  ,    Vauquklin  et 
Pelletier. 


JUILLET    1792. 


•he 


TOME  QUATORZIEME- 
A    PARIS, 

IlirX    XT     HOTEL     SXXPXNTE. 

Et  se  trouve  à  LoNuaxs» 

^     Joseph    de   Botvb  ,    Libraire ,    Gerard-Sireet , 

1S«,  7   Soho. 

■  '1 

M.    D  C  C,    X  C  I  !• 


ANNALES 
DE    CHIMIE, 

RECUEIL    DE    MÉMOIRES 

CoMCtniTAHT      LA    CuiMlE      ET      LES      AhTS 
QUI     ZN     ufpENnENT. 


PROCEDE    employé  dans   la  Souabe 
pour  faire  le    Sel   d oseille  ; 

Extrait  à'aa  Mémoire  lu  à  une  des  séance}  publique^ 
I  ,  du  Collège  de  Pliarmade; 

m  Par  M.  Batbn. 

Le  sel  essentield'oseille.lantqu'il  no  fut  em- 
ployé parmi  nous  que  pour  enlever  les  taches 
d'encre  ,  étoit  on  objet  de  consommstion  peu 
important;  mais  depuis  une  vingtaine  d'aonées 
qu*on  a  commencé  à  en  faire  des  boissons  acidu- 
lés très-agréables  e*  très-saliilaires>ce  lie  roniiom- 
A   3 


V 


[ 


4  Annales 

niatîon,  aiaai  que  le  prix  de  ce  sel,  ont  doublât 

Cependant  aucun  de  nos  compatriotes  n'^i 
jusqu'ici  tenté  d'en  former  une  fabrique  qui 
sans  être  la  source  d'unegrande  richesse.,  pn 
duiroit  du  moins  iceluiqui  l'utabliruit,  un  proj 
fit  très  honnête. 

L'Allemagne  continue  donc  à  nous  fourtûi! 
tout  le  sel  d'oseille  qui  nous  consomment;  fc'ej( 
une  branche  de  commerce  pour  la  Souabe  el 
principalement  pour  le  cauton  que  nous  con- 
coissons  sous  le  nom  de  Forêt-Noire.  La  < 
sel  est  préparé  par  de  simples  paysans  ;  ce  qui 
ne  nous  élonncra  pas,  si  nous  voulons  portée 
noire  réllexlon  sur  la  fabri(]ue  de  la  plus  prd 
cieuse  et  la  plus  recherchée  de  toutes  les  Ji* 
qiieurs,  sur  le  vin. 

Les  habifans  de  la  Fort-t-Noire  ,  qui  se  sont 
adonnés  à  extraire  le  sil  d'oiieiUe,  le  portent 
à  Bâie  ,  ville  trèî-commerçanle  et  située  dam 
leiu"  voisinage  ;  ils  le  vendent  aux  matérialistes 
qui,  à  leur  tour  ,  nous  le  font  passer,  en  sorte 
que  nous  l'achetons  de  la  seconde  main; 
qui  en  augmente  encore  le  prix. 

L'impoiiation  de  ce  sel  en  France  n'est  pat 
pour  l'état  uneaffairede  grande  conséquence^ 
mais  ,  à  moins  d'une  nécessité  absolue  ,  peul^ 
on  laisser  sortir  du  royaume  la  plus  petite  somnm 
d'argent  ?  non  sans  doute,  et  nous  croyons  qu^ 


BïORiMre.  j 

[hmpo^taliondu  sel  d'oiieUle  ne  coùlùt-clle  à  la 
Trancequedix  mile  livres  par  an.doit  êlre^non 
pas  prollibce,  m.iiâ  rendue  nulle  par  l'établisse- 
t  de  quelc]ues  usines  au  ou  le  fâbriL|ueroîl. 
!  pareils  établissemens  seroieut  peu  coû- 
ret  d'un  produit  assuré  ,  sur-toul  si  les  par- 
Eers  qui  les  fonueroleot^  étoient  assez  sa- 
[pour   proporlionaer  leur   fabrique    U   la. 

nmatioD* 

In'estpasauxarlistes  de  Paris  (jul- j'adresse 

broposition,  iU  en  semliont  facilement  la 

,  en  voyaut  les  détails  du  procède  usita 

■les  habicnns  de  la  Forct-Niiie;  mais  rieu 

■ut  empêcher  les  pharmaciens  de  quelques 

t  Je  province  de  %e  livrer   à  ce  genre  de 

mil  qui  ,  ne  les  occupant  que  deux  ou  truis 

ide  l'année ,  pourruil  cependant  leuruuvrir 

Be  petite  brauclie  de  commerce  ^  qui  les  aide- 

luit  certainement  à  toulenir  les  dôpcnsesi  de  leur 

maison.  C'est  sur-lout  à  qutlqiies-uirs  de  ceux 

qui  sont  établis  dans  les  environ»  de  la  capitale, 

^Ùs'en  fait  la  plua  grande  consominalion  ,  qu'il 

^^■icat  de  pensera  lui  nier  l'établissement  que 

^^Eends  ta  libellé  de  leur  proposer. 

^^H  est  le  premier  et  principal  motif  qui  m'en- 

^^Êk  k  faire  part  au  public  du  procédé  que 

^«Bnoncf^;  mai«  il  en  est  tm  autre. 

Les  chimistes  Iraiicois.cetixsur-ioutqui  ont 
A  2 


4  Annales 

publié  depuis  peu  des  ouvrages  sur  leur  art 
out  plus  que  des  ioup<^ons  sur  le  sel  d'oseiO 
que  nous  tirons  d'Allemagne.  Sans  doute  qn 
considérant  la  petite  quantité  de  set  qu'ils  a 
ront  obtenu  avec  peine  et  k  grands  frais  ,  < 
travaillant  sur  l'oseille  cultivée  dans  nos  jar 
dins  ou  sur  quelques  poignées  d'oxUriphiilui 
ramassées  dans  nos  forêts  ,  ils  n'ont  pu  se  pei 
suader  que  le  sel  essentiel  d'oseille  qu'on  doO 
envoie  de  la  Souabe,  fut  extrait  des  plante 
qui  portent  ce  nom  ,  et  avec  d'autant  plus  d< 
raisoo ,  selon  eux  ,  que  le  prix  auquel  il  ifr 
Tend  ne  répond  point  du  tout  aux  frais  qu'où 
est  obligé  de  faire  ,  lorsqu'on  essaie  d'en  fabc^ 
quer  dans  son  laboratoire  (i). 

Ces  réflexions  ont  donc  porté  la  plupart  dî 
nos  cbimisles  à  regarder  leseld'oseillej  non  pai 
commeuD  pioduitde  la  nature,  mais  comme  utt 
ouvrage  de  l'art  j  enfin  comme  sopbisticalioni 


(i)  J'ai  pnttrtaiil  Euil  cet  essui  îl  y  a  seiie  ans  }  fV 
vois  achelé  pouc  40  suh  d'o&eille    (lolagnre  :  i'igiiorotf 
le  procédé  ailernjiiid.  J'ai  doue  l'ait  lomme  les  Butres^ 
el  J'ai  obtenu  en  trois    criiiallisunonii  liuit  onoes  deux 
gros  d'un  sel    roux  Irès-iole.  Je  l'ai  fait  redîsioudre 
fîlirer  parle  papier,  el  j'en  ai  retiré  quatre   unces  1 
groj  et  demi  d'un  tel   cristallisé  passa bteincnl  hlêru 
mais  un  peu  moios  aride  que    celui  que  j'avoil,  cil 
on  six  aus  auparavant ,  rapporté  d'Allemague.  Ce  b*c 
doDo  pas  sur  l'osfille  potagère  qu'il  faut  irav^ilicr. 


a   E  U   1  K. 

t  trt».fâen<  de  répondre  i  ce»  tA^. 

ons  ,  maU  ce  aeroit  ditserier  iantilement, 

Mqoe  )e  proeéilé  que  je  vsii  tlooner ,  en  )e- 

bt  leus  l«s  doutes ,  nous  fera  connoitro  U 


lf|«U  noas  ne  pourons  nous  empêcher  de 
!  observer  à  notre  tour,  que  la  crème  de 
hrc  f  oii,  ce  qui  est  la  même  chose,  que  le  sel 
ienlielderftisin  pnrifié>que  noastiromdiibM 
Bguedoc  à  très-bas  prix  ,  ne  poiitroit  être 
briqué  dan»  dus  laboratoires,  ea  le  prenant 
:ste  r<iUm  m^ne,  ^n'endépeDiant  peut-ÔU* 
deox  loaid  d'or  pour  eo  obte»ir  une  livre. 

La  chimie  doit  sans  doul*  éclairer  Ici  arts. 
Bais  elle  ne  doit  jamais  cooclore  pour  les  dé- 
penses da  petit  an  grand. 

J'ai  cité  l'exemple  de  la*  eréme  de  tartre  y 
parce  que  ce  sel  essenlîel  du  rai^io  a  tant  da 
rapport  chimique  avec  le  sel  essentiel  d'oseille, 
qu'on  peut  présumer  que  la  fabrique  de  l'un 
doit  être  celle  de  l'autre  ;  et  u'est  c»i)ui  e«t  «n 
effet ,  comme  noat  Valloos  voir. 

FF»cétt^  pour  gxtroite  etptàrifier  ie  ael  essarta 
tiei  (i'ejW//^,coramuatquÉparM<Baunacb> 
•pathicaire-alde-majer  des  ai'mve$> 


^Cb  Klsctireprînoipaltment  de  l'oseille  coBr 
A  4 


8  Anna  t"  El 

nue  des  botanistes  soai  la  dénomination  dep 

mex  acetofafoliis  sagUtatis  (  Lin  ). 

On  la  sème  ati  mois  de  mars  dans  de  vaStl 
cbamps  bien  disposés  par  des  labours  à  en  r^ 
cevoîr  la  graine.  La  plante  croît  avee  protQpi 
titude,  et  acquiert  assez  de  vigueur  pour  êtr 
coupée  au  mois  de  juin  ;  on  la  fauche  à  cettf 
époque  j  et  tout  de  suite  elle  est  transport^ 
sur  des  voitures  et  déposée  dans  la  fabrique. 

Dans  celte  fabrique  est  disposé  un  raortief 
de  bois,  di;  forme  quarrée,  fait  de  gros  m 3« 
driers  bien  joints  et  assujettis  par  des  cerclot 
de  fer;  la  partie  inférieure,  ou  le  fond  de  c^ 
iDortier ,  est  eoraposée  de  morceaux  de  bois  très- 
solides  ettrès-épaisjonapraliquésurun  desctV 
tés  et  joignautlefond  ,  une  ouverture,  une  surtQ 
de  petile  porte  qui  ferme  exactement  ^  nous 
en  indiquerons  l'usage  dans  un  moment;  au 
reste  la.capacité  de  cette  eâpèce  de  mortier  ea/ 
telle  qu'il  peut  canteoiiT  environ  3oQ  pintes^ 
mesure  do  Paris. 

Au-dessus  de  ce  mortier  s'élève  un  gros  pi- 
lon de  bois  de  i  o  à  12  pieds  de  long ,  et  d'une 
épaisseur  proportionnée  à  la  grajideur  du  moiv* 
tier;  il  est  fait  et  disposé  de  manière  à  toucher 
et  à  écraser  la  matière  qui  doit  être  exposée  i 
son  action. 

Ce  pilon  ost  emmaaché  ù  une  autre  pièco: 


DE  C  H  I  rtl  I  E. 
ois  de  3o  pieds  de  long  sur  lo  à  ts  poncelt 
^narriiisage  ;  ce  qui  lui  donne  la  forme  d'ui» 
1,  dont  en  effet  il  porte  le  nom. 
Ictte  pièce  de  bols,  ou,  si  l'oa  veut,  ca 
acbe  de  marteau,  est  soutenu  vers  son  tnt. 
R^nrane  colonne  de  bois  échnncrée;  c'est 
9  point  ^'appiiî  que  le  mAi'teau  se  trûuve 
Anelquesorte  en  équilibre.-, 
ii'extrêraité  du  manche  de.  ce  marteau  est 
tëede  manière  à  recevoir  l'impiussioii  tt 
|lDUvemenE,()ue  doit  lui  donner  l'arbre d'uua 
ï  mue  par  l'eau  couranlc ,  sur  le  LoEd  do 
Uqaellt'  est  conitcuile  la  fabrique. 
Cet  arbre  e»t  armû  d'ujie  iorJe.  clieville  qui, 
«lue  révçlulion  de  roue  ,  «'ajjpuie  sur  l'ex- 
^H&da  ni^nche  de  manteau  ,.te  tUit  baisser, 
tinÂme.ooup  élève  le  pilou  quitie  tarde^paa 
pal)eri»ur  la  matière  coiilenuedausle  monter; 
reil  étant  bien  dispose  ,  on  ehargd 
lortier d'oseille  it^ceminciit  cueillie; un  lève 
me  du  moulin,  et  dans  i'instaiit  t'eau  me(- 
Bmcet  le  pilou  eu  jeu. 

ue.l'oseilleeslsulËsammeutécraséeXon 

hela  rane,  et  lion  iait  ^ortir^  par  la  petite 

tv.doDtDoMB  avons  parlai,  le  suc  et  le  mara 

k  plaïUs  qu'on    reçoit  ict  {dépose  dans  des 

jCsde  buis;  oiirempiit  ie  mortier  d'oseille, 

H'oD  fait  de  nouveau  jouer  le  pilon,  travail 


qui  se  continue  iusqo'à  ce  qu'oa  ait  rMnît  • 

une  sorle  de  pulpe  touie  ro>eille  récollée. 

Le  suc  et  le  marc  obtenus  élâDC  mût  àaa 
des  cuves^  on  y  ajoute  use  certaine  quanlil 
d'eau  fiatche ,  et  ou  les  laisse  macérer pendad 
quflques  jours,  après  lesquels  on  soumet  11 
tout  à  l'action  d'un  pressoir  dont  l'attelier  M 
muai:  ce  pressoir  ne  diiïèie  point  de  ceux  ^ 
sont  en  usage  pour  le  raisia* 

Le  Buc  d'oseille,  quelqu'tbondant  qn*U  pf 
roisse,  ne  suffit  pas  pour  tenir  en  dissdiitk 
tout  le  sel  essentiel  cooteoa  dans  celte  pUaU) 
c'fljt  pourquoi  nous  venons  de  Toir  qu«  le*  t 
bricaos  y  ajoutoient  de  l'eau;  mais  non  t 
tens  de  cette  premièro  addition,  ils  reporta 
dans  le  mortier  te  marc  exprimé ,  et  le  pïlod 
de  nou  veau,  eoy  mêlant  à-peu-pr^aalaatd>a 
que  l'oseille  verie  en  contient  naiurellemenk 
ils  expriment  une  s?coade  fois,  et  ne  cessen 
ces  opérations  alternatives,  que  lorsqu'ils  >'a| 
perçoivent  que  le  marc  ne  eootienfc  phM  i 
parties  extrectives. 

Tout  le  suc  obtenu  par  tes  expresaioof  ci 
dessus  mentionnées  étant  légèrement  cbauffit* 
rassemblé  dans  de  grandes  cuves,  on  y  a|oi>< 
de  l'eau  dans  laquelle  on  a  délayé  de  la  ten 
argiUeusetrès-fiue,  très-blanche  et  sur-toatt*if 
pure  (  on  met  ordinairemeat  3o  livret  de  cetti 


J!4V^e  blanche  sur  laoo  pintes  de  suc)-,  ou 
agite  le  tout  et  on  le  laisse  en  repos;   vingt- 
quatre  heure»  sufHsenl  pour  clarifier  la  liqueur^ 
alors  on  la  décsnte;  un  jette,  sur    des  filtres 
td'éluffe  de  laine  ,   la  matière  déposée  dans  le 
'    fi>od  des  cuves,  et  on  la  laisse  bien  égouter. 
||         Cedt'pât  qui  est  tm  mélange  de  parties  ter- 
reuses el  résineuses,  ainsi  que  de  la  portion  Ik 
plus  tenuedttparenchyme  de  la  plante,  s'il  est 
bien  lavé,  oc  contient  ptas  de  sel  essentiel  ;  si 
00  le  brûle,  on  n'en  relire  pas  un  atdme  d'al- 
cali fixe. 
^^^iA  suc  d'oseille,  étant  clarïBé  ain^  que  nous 
^^Aoiis  de  le  dire,  est  parlé  dans   de  grandes 
^^Hiulières  de  cuivre  élamées  ,  dans  lesquelles 
^Hlle  fait  bouillir  trèS'lJgèrement  et  évaporer 
Hmqu'à  ce  que  l'on  vaye  paroitre  uo  commen- 
eemenl  de  pellicules  à  ta  surface;  k  ue  moment 
OD  le  verse  daus  des  leriincs  de  grtss  qui  con- 
tienoent  environ  seixe  pintes  :  ces  terrines  sont 
posées  dans  un  lieu  frais  où  elles  restent  sani 
jgitation  pendant  un  mois;  on  décante  uiott 
la  liqueur,  et  l'on  trouve  les  parois  de  ces  tor- 
rioes  couvertes  d'un  sel  irrégulièrement  crinlaU 
K  et  d'une  couleur  grisâtre- 

t  liqueur  décantée  ,  soumise  à  une  seooad* 
.  «tlroisième  évaporaiion, donne  eoeoredes cris- 
taux :  on  va  même  jusqu'à  une  qaairièmc ,  «i 


H 


13  Annales 

on  la  croit  nécessaire  ^  et  on  a  l'atteniion  'd*i 
jouter  à  chaque  évaporation  un  peu  d'airgik 
délayée ,  et  de  passer  le  suc  par  le  filtre  dp 
laine  dont  nous  avons  parlé. 

Lorsque  la  liqueur  refuse  de  donner  du  sel 
essentiel,  elle  se  trouve  dans  un  état  d'ea»- 
mère  qui  contient  une  assez  grande  quantité 
de  sel  de  syluiuset  un  peu  de  tartre  vitriolé» 
e^le  est  encore  acide  et  fait  effervescence  a?t(. 
Talcali  fîze^  ainsi  qu'avec  la  craie. 

Le  sel  obtenu  par  les  différentes  évapon- 
tioDS  étant  réuni  ^  on  procède  à  sa  purification: 
pour  y  parvenir^  on  le  fait  dissoudre  dans  une 
suffisante  quantité  d^eau  ^  on  tait  évaporer  ^  oo 
filtre»  et  on  obtient  un  sel  très-pur^  très-blane 
et  bien  cristallisé^  tel  enfin  que  celui  que  nous 
tirons  de  la  Forêt  Noire. 

Ce  sel  peut  également  être  extrait  de  Voxt" 
triphillum  o\\  alUluîa ;  mais  ,  quoique  celte 
plante  croisse  spontanément  dans  les  forêts^  et 
y  soit  assez  commune ,  elle  ne  peut  cepeû> 
dant  pas  suHlre  à  la  conscmmation  qu'on  fait 
du  sel  d'oseille;  ce  qui  probablement  a  engagé 
les  habitans  de  la  Forêt  Noire  à  cultiver  laplante 
très-acide  appelée  rumex  acctosa  Joliis  sa^ 
gittatis* 

M .  Baunach^  qui  a  suivi  avec  exactitude  le  tra- 
vail du  sel  d'oseille  ^  m*assure  qu'ayant  fait  une 


»  E    C  H  1  M  ï  K;  ï5 

pesée  de  2000  livres  de  cette  dernî^re  plante  ,* 
et  que  l'ayant  SQamise  à  toutes  les  opéralioDS 
dont  nous  avons  rendu  compte,  il  en  a  retiré 
i5  livres  10  onces  de  sel  essentiel  bien  pur  , 
i3  gros  7  onces  de  sel  de  sylfius ,  6  gros  68 
grains  de  larire  vitriolé  ,  5oq  livres  d'extrait  de 
bonne  consistance,  et  que  le  marc  bien  ex- 
priaié  pesoit  1000  livres  ,  en  sorte  que  l'eau 
de  végétation  de  3oooo  du  rumex  acetosa 
Jbliis  sagittalis  peut  être  évaluée  à  484  livres, 
compris  ce  que  l'extrait  et  le  marc  ea  conte- 
□oient  encore. 

Bnfîn  ,  par  une  réduction  des  2000  livres  à  une 
livre,  ilrésulJequ'unelivredecette plante  donne 
I   gros  de  sel  essentiel , 
4  grains  de  sel  Ae  sylvius  ,  "'■ 

7  de  grain  de  tartre  vitriolé, 
4  onces  d'extrait. 

Le' procédé  qui  vient  d'être  décrit  est  plus 
que  suffisant  pour  détromper  les  chimistes  aux- 
quels il  resteroit  des  doutes  sur  la  nature  du 
sel  d'oseille  fabriqué  dans  la  Forêt  Noire.  Je 
le  répète  ,  ce  sont  de  bons  et  simples  villageois 
qui  le  préparent  ;  toute  sophistication  leur  est 
inconnue,  ils  cultivent  la  piaule  dans  un,  deux, 
trois  arpens  ,  plus  ou  moins  suivant  lesmo^ens: 
l'un  en  Tait  i5  livres,  un  autre  3o  livres  ,  un 
troisième  Ho  livres  \  ils  ne  se  donnent  pas  tant 


J 


I 


■4  A   N   N    A    L   B   s 

de  pf  ine  et  n'ont  pas  des  atteliers  tels  que  celui 
que  nou&  avons  décrit  pour  faire  un  fanx  «sL 
d'oseille  :  leâ  tuanoeuTres  de  cette  espèce  8oaè 
r^i>ei'vécs  à  de$  gens  qui  sont  bien  éloigné^  do 
£xer  leur  séjour  dans  des  villages  ;  les  villê^ 
seules  ,  et  sur-tout  les  grandes  villes ,  leur  soit^ 
bien  plus  favorables.  C'est  là  que  les  homniM 
cupides,  dirigés  par  un  îclérêt,  peuvent  à6* 
ployer  leur  malheureux  talent  dans  tous  lîj 
genres  de  sophistication  ,  et  tromper  le  pubS^ 
de  mille  manières. 

Mais  le  collège  de  pharmacie  dont  les  l 
sont  principalement  dirigées  vers  le  bien  { 
serai  ,  reconnoissant  pour  prcmiêreslois  de  sd 
régime  celles  que  dîcle  rhonueur  ,  se  fera  \ 
jours  un  devoir   de  dévoiler  et  de  repousse! 
toute  sophistication:  c'est  ce  dont  cous  prioM 
nos  coocitojens  d'ère  bien  persuadés. 

On  parle  déjà  d'un  prétendu  sel  fait  en  lUl 
tillact  de  l'acide  nitreux  sur  du  tartre  TÎtrioM^ 
qui ,  dit'OD  ,  peut  suppléer  le  véritable  sel  d'oj 
seille.  J'ignore  ce  quec'est;  mais  notre  coUé|fl 
dont  l'ambition  sera  toujours  de  mériter  lac 
fiance  du  public,  ne  présumera  jamais  qu'aucn 
de  ses  membres  puisse  en  tenir  de  semblabl 
dans  son  officine. 


BSERVATIONS 

I  décompoêition  du  Muriaie  de  soudei 

rWf- CtiRAVDAU,  Mattre  Âpotbicair* 
à  Vendôme. 

C  mémoires  de  M.  Hassenfralt  sur  le» 

kitéttinstfrésdans  les  Annales  deChimie(i}y 

If  donné  lien  aux  observatioas  suivantes. 

bat  de  ce  cbinaiste,  dans  «es  deux  mé- 

19,   est  de  prouver  que  la  décomposition 

Ifcarîale  de  soude  et  de  quelques  autres  seit 

I  k  base  de  soude  par  la  chaux ,  par  le 

t  par  certains  oxîdes  mélalliqnes,  ne  cod* 

B  nullement  les loisdesaffinitéschimiques; 

■  ces  phénomènes,  si  extraordinaires  eu  ap^ 

noe ,  sont  simples  et  naturels ,  et  qu'ils  dé- 

laal  de  toutes  les  lots  d'affinités  conouei 

n'A  ce  iour.  L'beoreuse  application  qu'il  fait 

ktkéorie  avec  les  faits ,  n'aurait  rien  laissé  k 

r  sur  cet  objet,  si  quelques circooslancet 

B'tfusient  pas  échappées  A  l'œil  de  cet  excellent 

observateur. 

Il  assure  ,  dans  son  second  mémoire  ^  avoir 

(I)  Arrit  1792 ,  lome  Xlll. 


'l6  A   K-»  A.   t   E   s  .■ 

décomposé  4e  mur iate  de  soude  par  un  ozidt 
de  plomb,  et  qne  le  résultat  de  la  décompo- 
sition lui  a  fourni  du  carbonate  de 'soude  et  da 
nuriate  de  plomb.  Il  ne  donne  point  la  tliéoris 
de  celte  décomposition,  parce  qu'il  en  croit 
Texplication  parj^aiteme^t  liée  avec  celle  de  Is 
décomposition  du  muriate  de  soude  par  la  chaux 
ou  par  le  fer. 

Mous  différons  beaucoup  l'unde  l'autre  dav. 
notre  opinion  sur  la  circonstance  qui  paroîtfa-  ' 
Torii^er  la  décomposition  du  muriate  de  sonde 
parunoxidede  plomb:  il  recommande  comme 
condition  essejntielle  à  la  décom position j  d'expo- 
aer  au  contact  de  l'acide  carbonique  le  mélange 
de  muriate  de  soude  et  d'oxide  de  plomb , 
tandis  que  moi  an  contraire  je  prouve  la  ne- 
cessité  de  priver  le  mélange  de  l'accès  de  Ta' 
cide  carbonique. 

Voici  sur  quoi  est  fondée  ma  preuve  :  c'est 
€]ue  toutes  les  fois  que  j*ai  exposé  à  l'air  libre 
un: mélange  de  muriate  de  soude  et  d^oxidede 
plomb  ^  la  décomposition  ne  s'opéroit  pas  sen- 
siblement ;  et  au  contraire  toutes  les  fuis  qui^ 
u'avoit  pas  de  coiiïin(iunication  avec  Tair  exté- 
rieur^ la  décomposition  semanifestgit  dans  très^ 
peu  de  tcms ,  sur-tout  si  l'on  avoit  le  soin  d'a- 
giter le  mélange. 

J'étois  si  persuadé  que  Taccès  de  Tacide  car 

boniqi^  * 


D  E     C  n   I  M    I  K.  17 

ique  i'toit  contraire  à  la  décomposition  da 

iale  de  soude  par  un  oxJde  de  plomb  ,  que 

le  trouTotsd'aiitre  moyen  pour  opérrr  celte 

imposition  à  l'air  libre,  que  d'y  ajouter  une 

le  quantité  de  chaux;  ce  qui  selon   moi, 

oil  très- bien  réussir,  parce  que  j'élois  a^^urê 

'â  mesure  que  l'acide  carbonique  s'introdui- 

dsDB  le  mélange,  la  chaux  s'en  einpareroit 

nlôt  (  1 } ,  et  laisseroit  par  ce  moyen  la  soude 

un  étal  de  pureté.  Etï"eclivement  ce  que  j'a- 

iwévu  arriva,  j'eus  même  plus  de  succès 

)e  n'espérois,  car  ta  chaux  favorisa   telle- 

it  la  décomposition  ,  que  je  fus  obligé,  vn 

ni  après  le  mélange  fuit ,  d'ajouter  de  l'eau 

étendre  la  mas^e  qui ,  sans  cette  précau- 

auroit  acquis   une  dureté  très-considé- 

ihte. 

TVuîs  parties  d'oxide  de  plomb  Irès-divisé  , 
une  de  inuriate  de  soude  en  dî'^solution,  et  do 
>a  chaux  un  dixième  du  poids  de  la  masse  Io< 
taie,  abstraction  faite  de  l'eau,  me  suflircnl  pour 
dtcomposer  complelteinenl  le  murialc  de  sonde, 
La  lessive  du  mélange,  après  la  dècomposi- 
aclievée  ,  contenoil  de  la  soude  pur»  el  du 


■      ha. 


)  }>n>liquci;ii  djils  un  ancr»  mémoire  pmirquoi 
tt  carbonate  àt  «oude  dccoinpo«e  le  icunace  de  plomb, 
u  poucquui  lecaibonate  de  chaut  ne  k  décompose  pai. 


,  Tom0  ^ir. 


i8  Annales 

muriate  de  plomb  ;  par  la  concentration  la  li- 
([ueur  se  troubla  ,  parce  que  pendant  l'évap»» 
ration  la  soude  attira  de  l'acide  carbonique  |' 
elle  carbonate  de  eoude  qui  se  forma  décom* 
posa  le  mnriate  de  plomb.  Ce  dernier  sel ,  eo 
nison  de  son  peu  de  solubilité  ,  ne  s'y  Iroure 
-i|autais  en  grande  quantité. 

La  lessive,  après  avoirélétrès-rapprochée,  fut 
exposée  dans  une  cave  ,  et  au  bout  de  quelques 
semaines  elle  fournit  beaucoup  de  cristaux  da 
carbonate  de  soude  de  la  plus  grande  pureté 
et  très-bien  cristallisé. 

Ce  que  le  lavage  n'avoit  pas  dissous  étoit  du 
niutiate  de  plomb  non  saturé  d'acide  (i),  et 
qui  dans  cet  état  ne  pouroit  plus  servir  à  dé- 
composer une  nouvelle  quantité  de  muriate  da 
soude.  La  blancheur  de  cette  espèce  de  sel  est 
très-  éclatante,  mais  peu  durable  j  le  contact  de 
la  lumière  et  des  vapeurs  inflammables  suffisent 
pour  la  ternir.  Si  ou  expose  cette  substance  à 
une  chaleur  peu  considérable  ,  elle  devient  jau- 
ne ;  une  plus  forle  chaleur  augmente  l'intensité 
du  jaune  et  la  fait  entrer  en  fusion  ;  si  on  laisse 


(  I  )  Le  cnuriaK  de  plomb ,  résidu  de  la  d^compo- 
sicion  avec  addiiion  de  chaux,  esi  dans  le  même  ^cat  que 
«lui  qu'on  obiicDt 


Ldciniec  (]uc  je  s 


i  dans  me%  eipccicDces. 


DE       C  H  1   M   1   B. 


'9 


nquillenienlla  masse ,  olle  cristallise 
BJi aiguilles:  c'est  celle  siibstfince  qui,  broyée 
h  l'huile,  porle  le  nom  de  jaune  anglais. 

Comme    l'afldilion  d'une  petite  ijuantité  de 
K^aux  Iiûte  fciii^ulîcrement  la  décomposition  du 
iniiriate  de  soude,  on  poiirroil  troiie    qu'elle 
y  entrft  pour  quelque  chose  ;  mais  il  sutltt  d'ob- 
•erter   ce  qui  se  passe,  pour    être  convaincu 
<|ne  «on  sotion  se  borne  seulement  à  enlever 
à  l'oxîde   de  plomb    l'ai-idu   caiboniqn»    il<>nt 
ifl^n'eSt  jamais  exempt  ,  et  à  s'emparer  de  celui 
HfiH  s'introduit   continuellement   dans   le  niê- 
^P^e.  Pur  Cette  propriété    bien  reconnue  il 
Tr  constant  que  rien  ne  doit  contribuer  à  em- 
p&elier  l'acide  muriatiqtie  de  s'unir  à  celle  des 
deux    bases  (  de   la  soude  ou    de   l'oxide    ds 
mb  )   pour  laquelle    son  allraciion   élective 
i  plus  forte  i  et  de-Ià  il  doit  nécrssalrenif  til 
i  suivre  que  celle  des  ba»es  qui  reste  libre 
;  avec  laquelle  l'acide  muriatiquea  pne 
Lndre  ailinilé. 
)  grand  ce  moyen  dfe  décomposer  la  mu- 
B  de  bouile  pourroit  être  très-lunatif ,  parce 
flre  Je  produit  qui  est  In  soude  ,  oii  peut 
rti  du  rC's'idu  ;  il  suITll  pour  cela  de  l'ëx- 
rsH  milieu  de  charbons  «rdens  pour  opé- 
rréduction  du  plomb;  et  en-rs-osidant  le 
luit,  on  l'eniployeroit  à  décomposer 


•i^ 


lO  ANKALS8 

une  nouvelle  qiiantilé  de  muriate  de  aonief 
ainsi  chaque  décomposition  fourniroit  le  réactif 
nécessaire  à  une  prochaine. 

Le  résultat  de  ces  expériences  prouve  d^nns 
manière  indubitable  que  l'acide  muriatique  a 
plus  d*afBnilé  avec  le  plomb  oxidé  qu'avec  h 
aoude ,  puisqu'il  s'y  unit  de  préférence  à  œlti 
dernière ,  et  que  Texplicalion  que  M.  Hasieo- 
frate  a  donnée  de  la  décomposition  du  muriate 
de  soude  peu:  la  chaux  ou  par  le  fer  ^  ne  peut 
s'appliquer  k  celle  du  muriate  de  soude  par  aa 
oxide  de  plomb.  Cette  décomposition  est  doae 
absolument  contraire  à  la  théorie  et  aux  loli 
des  affinités  chimiques. 

R  A  P  P  O  R  T 

Faitau  Bureau  de  Consultation^  sur  les 
moyens  proposés  par  M.  Jeanety 
pour  travailler  le  Platine  ; 

Far  MM.  Bertholbt  et  Pbllatxsm. 

JLje  platine  n'a  encore  été  rencontré  que  dans 
deux  mines  d'or  de  transport  que  Ton  exploité 
dans  les  paroisses  de  Novita  ,  de  Citaria^  qui 
sont  à- peu  près  au  nord  du  Choco  ;  c'e^t  par  la 
triage  que  l'on  sépare  l'or ,  pu  bien  encore  ma  le 


/ 


DE    Chimie. 

assantà  l'amalgame.  Voilà  pourquoi  l'on  trouva 
a  peu  de  mercure  dans  le  platine  tel  qu'il  nous 
3t  envoyé. 

L'or  du  Choco  est  eiisuile  transporté  pour 
tre  inonnoyê  aux  deux  monnoîes  de  Santafé  , 

celle»  de  Bogota  et  de  Popayan,  où  l'un  trie 
le  nouveau  le  platine  qui  peut  être  leslé  avec 
or.  Les  officiers  royaux  le  gardent ,  et  quand 
l  y  en  a  une  certaiuf;  quantité,  ilH  vont  avec  de» 
émoins  le  jeter  dans  la  rivière  de  Bofrotn  qui 
laisse  3  deux  lieues  de  Sariluré,  et  dans  celle 
le  Cauca  qui  passe  à  une  lieue  de  Popayan^ 
Le  platine  se  présente  toujours  en  petits 
[rains^  il  en  existe  cependant  da^^ez  gros;  il 
r  en  a  même  un  au  cabinet  de  l'ai-adéuiie  da 
Bergara,  de  la  grosseur  d'un  oeuf  de  pigeon. 
Le  platine  étoit ,  comme  je  viens  de  le  dire  , 
lelé  dans  des  rivières,  aussitôt  qu'il  éloil  hé- 
saré  de  l'or  avec  lequel  on  le  trouve  mélc. 
Le  gouvernement  espagnol  l'ordonnoit  expres- 
lément,  parce  qu'il  avoit  été  instruit  que  l'on 
[)ouvoit  allier  le  platine  à  l'or  par  la  fusion  , 
et  que  cet  alliage  réMStoit  au  départ. 

Le  plaline  ne  peut  être  fondu  au  feu  le  plu» 
fort  de  nos  fourneaux;  mais  il  peut  être  uni 
à  d'autres  métaux,  et  avec  certains  il  forme 
des  aliïsges.queron  peut  couler.  Charles  Wood 
a  imprimé  dans  les  Transactiona  Philosophiques 


J 


S9  ARMjLLBS 

que  dans  les  Indes  occidentales  espagnoles  t'on 
cuiiloildesbiioux  avec  le  plalitie,  vraisemblable- 
ment  lorsqu'il  éloit  allié  à  qnelqu'aulre  iiiélal.  ' 
Les  '  spagiiols  ont  eu  si  graiiil  soin  de  nff 
point  laisser  sortir  de  platine  ,  (jiie  ce  n'e&t  qua 
dms et- siècle  que  l'un  en  a  vu  en  Europe, 

En  l'j-i.'Jyi'aBsiia^eur  Jtucien3c/wel  en  rappor- 
ta d'espagiie  à  Slockolm. 

En  171  ),  l'on  en  eut  aussi  en  Angleterre, 
à  cette  époque  Charles  WooJ,  essayeur  â  )a 
Jamaïque,  iil  impiirner  dans  les  TransacliotU 
Pliildsopliiques  qu'il  avoit  vu,  huit  ou  netti 
aniiéei  aiiparuvant  ,  du  plaline  qui  venoil  do 
Cirihiigône  ;  ainst-ce  mêlai  seroit  connu  en  Eui 
ropi'  depuis  1740. 

Ijps  pipuiiéres  expt^riences  qui  parurent  f 
Je  pliiliuK  fureiil  celles  que  SeliefTer  publia  e0 
1731  ;  <-t  quoique  ce  chimiste  n'aîL  fuit  seseï 
que.Hur  de  très  pt^tiles  quantités  ,  quoiqu'il  fAl 
le  premier  qui  écrivoit  nurce  métal  noureaa  j 
pous  devonii  dire  que  Sili-fTcr  a  bien  reconini 
les  grandeo  propriétés  du  platine;  qu'il  a,  i 
un  mol ,  connu  que  l'on  ne  pouvoit  le  fondn 
seul ,  el  que  l'arsenic  le  faisoit  entrer  en  fiuioBi 
avec  rucilité. 

D.  uxansaprè-sSt'liener,c'est -à-direen  1764 
Tjewis  publia  trois  ou  qualre  mémoires  sur  1 
platine  ;  il  seroit  trop  long  d'entrer  dans  les  dé* 


D   K      C   )I    I    M    I    e.  3^ 

Il  des  expériences  que  l.ewis  a  faites  sur  ce 
lai;  il  nous  snflît  de  dire  qu'il  l'a  traité  avec 
tes  les  menstrues,  par  la  voie  humide  e{  par 
ffoie  s è  che  ;  qu'il  l'a  aliié  avec  les  métaux  à 
Ferses  proportions  ;  qu'il  a  enfin  constaté  qu'il 
rvoit  être  fundu  par  l'arsenic  ;  mai»  Lewis  ne 
It  point  ensuite  occupé  d'en  retirer  l'arsonic 
ht  obtenir  du  platine  exempt  de  tout  alliage 
pre  enfin  à  être  travaillé. 

1757  ,  Margraff  publia  sur  ce  mêlai  une 
!  d'expériences;  le  travail  de  ce  chimiste 
''«st  du  nombre  de  ceux  que  peuvent  donner 
des  hommes  célèbres;  l'on  y  trouve  beaucoup 
d'observations  intéressantespour séparer dti  pla- 
tine le  fer  qui  l'accompagne  toujouis .  et  le  fer 
auquel  il  est  allié  :  MargralT  avoîl  trailé  le  pla- 
lîtiti  par  le  plomb,  et  il  l'avoît  aussi  fondu  par 
l'arsenic,  mais  il  ne  s'est  point  ensuite  occupé 

tle  séparer  de  ce  métal. 
ta  17*8  et  1763,  MM.  Macqiicr  et  Bonmé 
Ht  ensemble  une  suite  d'expérience  sur  le 
platine;  nous  citerons  celle  où  ils  foiidireut  ce 
métal  à  un  miroir  ardent  concave. 

Bergmann  s'est  aussi  occu)>é  du  platine  ;  son 
trarail  est  imprimé  dansle  Journal  de  Physique , 
année  1780. 

oit  par  ce  court  exposé ,  que  l'on  avoit 
»    acquis  sur  la  nature  de  re  métal,' 


fl'i  A   N   If   A   L   E   B 

mais  qu'il  resloit  encore  à  connoître  les  moyens 
(le  le  l'ondre  ,  de  l'aflîner  ,  de  le  rendre  eiifta 
utile  aux  divers  usages  de  la  société. 

Le  plaliiie, comme  nous  l'avf  ns  dit,  se  trouve 
toujours  uni  avec  du  fer  :  en  séparer  ce  dernier 
métal,  voilà  ce  qui  crée  un  nouvtl  art  (  celui 
d'afEner  le  platine  )  ;  l'on  ne  peut  y  parvenir 
qu'en  portani  le  platine  â  une  division  parfaite  j 
soit  en  le  dii^olvant  par  les  acides,  ou  bien 
en  le  fondant  par  d'autres  mélaux  ,  etc.  car 
eeul  il  ne  se  fond  point  au  feu  le  plus  fort  de 
nos  fourneaux. 
■  Je  croi^  que  c'est  en  1773  en  17.74  que  M. 
de  rjsle  réussit  à  obtenir  du  platine  pur  et  mal-' 
léable  en  faisant  dissoudre  ce  métal  par  l'eau 
»'tégale  et  le  précipitant  par  du  muriale  d'ani' 
I  monîaque  ,  exposant  ensuite  ce  précipité  tjui 
contient  le  platine  et  du  muriate  d'ammania-' 
que  ,  à  un  feu  capable  de  volatiliser  ce  sel 
le  platine  qui  reste  dans  le  creuset  dans  un  état 
de  division,  s'agglutine  en  se  comprimant  en- 
core rouge;  enfin  par  ce  procédé  M.  de  l'Isls 
réussit  à  avoir  des  morceaux  de  platine  pur< 
et  malléables. 

Le  procédé  de  M.  de  l'Isle  fut  répété  par  M^ 
de  Alorveau  en  1775,  et  à  cette  époque  C9 
chimiste  rendit  compte,  par  une  lettre  qu'il  écri- 
vit à  M.  <le  Buflon  ,  du  succès  de  cette  expé^ 


À 


H  D   E      C  It    I    M   T   R. 

^ïîence  ;  il  paroît  même  qu'il  ne  douloït  pas  alûs 
de  la  siipérioiik'  de  ce  dernier  procédé  sur  ce- 
lui qu'il  avnlt  propo^ié  quelque  teuisaiipiiravant, 
quicnnsisloil  à  fondre  le  platine  par  le  plomb,  et 
k  [Juiaser ensuite  le  plomb  par  le  feu.  Je  ne  dirai 
point  qne  lorsque  M.  de  Morveau  propata  de 
fondre  le  platine  par  le  plomb,  il  s'éleva  de» 


doutes  sur  le  sviccfis 


Iqn 


ii  n'eut 


pas  alors  une  confiance  plus  grande  que  lors- 
que Charles  Wood  le  proposa  en  1749,  et  que 
lorsque  le  docteur  Brownrigg  yînt  lo  conHrmer 
quelque  tem»  après. 

Cétoit  encore  en  1775  que  M.  de  Morveau 
écrivoit  à  M.  de  Buffon  qu'il  éloït  parvenu  à 
fondre  le  platine  par  le  moyen  d'un  feu  com- 
pofté  de  sel  arsenical  et  d'os  calcim-s  en  noîr. 
Ce  procédé  diflère  bien  de  ceux  proposés  par 
SchefTer,  Willis  et  Margroff;  mais  le  résultat 
éloît  le  même,  puisqu'il  donnoit  un  alliage  de 
plotioe  et  d'arsenic'. 

M.  Achard  de  Berlin  a  de  même  fondu  le 
platine  par  l'arsenic  ;  il  érapora  ensuite  ce  der- 
nier métal ,  et  par  ce  procédé  il  est  parvenu 
à  faire  de  petits  creusets. 

M.  Rochon  a  encore  fondu  etptirifié  le  platine 
par  l'arsenic]  et  en  l'allianl  à  du  cuivre  et  à 
de  l'étain  ,  il  en  a  fait  faire  de  grands  miroirs 
{Kmr  les  télescopes  à  réQexion, 


Annale» 

M.  de  SickingBii  parvint  de  même  à  rendre 
1h  platine  ni.illi-uhle,  enle  àhsalvanl  dans  l'eaa 
royale  j  il  précipitoit  ensuite  le  fer  par  le  prus- 
siale  de  potasse  ,  et  en  évaporant  les  liqueurs 
il  obtenoit  du  pelils  cristaux  octaèdres  de  cou- 
leur de  rtibis  ,  qui  ,  étant  Tortement  chaitOes  , 
tlunnoient  pour  résidu  un  cnlot  de  platine  qui 
Bupjiortoit  le  marteau,  que  l'on  tiroit  à  la  fi- 
lière ,  qui  (toit  enrin  Irùs-niallcable.  Le  travail 
do  M.  Sickingen  n'a  pas  été  publié  ;  Macquer 
eu  a  dit  quelque  chose  dans  son  Uiclionnaire 
de  Chimie.  C'est  peu  de  leins  après  Kl.  de  l'isle 
que  M.  Sickingen  lit  ses  expériences  à  Paris  ; 
ainsi  son  travail  est  antérieur  à  ceux  des  der- 
niers su  vans  que  nous  venons  de  citer. 

En  178*  (  à'ce  que  je  crois  }  ,  M.  Chaba- 
non  vint  d'iispagne  à  Paria  avec  plusieurs  lin- 
guts  de  platine  qu'il  avoit  purifié  par  des  pro- 
cédés qu'il  n'a  pas  rendus  publics ,  il  s'adressa 
à  RI.  Jeantîly  qui  lui  en  prépara  divers  objets 
de  bijouterie  ;  à  cette  époque  M.  Jeanely  re- 
garda comme  un  objet  important  (  pour  l'or- 
fèvrerie de  la  capitale  )  de  rechercher  les 
moyens  de  travailler  ce  niélal  ;  animé  du  désir 
d'être  utile  à  sa  patrie,  il  négligea  ses  pre- 
mières occupations  ,  le  travail  des  objets  d'or 
et  d'argent  ;  il  ne  s'occupa  plus  que  des  re- 
cherches sur  les  moyens  de  travailler  le  pla- 


DsCniMit.  37 

IJae.  Tatis  les  savan»  n'ignorent  point  avec 
quelle  opiniAtre  et  avec  quel  courage  cet 
•i-lule  a  suivi  ce  travail  ;  les  sacrifices  qu'il  a 
faifs  ,  les  dangers  qu'il  a  essuyés ,  IfS  succès 
enfin  qu'il  a  obtenus,  sont  connus  de  l'Europe 
entière.  C'e^t  à  cet  artiste  que  les  suvans  de  la 
capitale ,  que  les  Saussure  ,  Morvcau  ,  B^ticks , 
et  divers  autres  savans  de  Srockolm  ,  de  Hol- 
lande ,  etc.  se  sont  adressés  pour  avoir  des  lio- 
gol»  et  des  creusets  de  platine  qui  sont  très- 
nécessaires  dans  l'analyse  des  pierres ,  etc.  C'est 
encore  à  cet  artiste  que  l'académie  s'est  adres- 
•ée  pour  avoir ,  i".  une  barre  de   i4  pîeda  de 

ugy  a",  une  boule  du  poids  de  18  marcs. 
WP.  deux  barres  de  ig  pied»  de  long,  chacune 

î  aa  marcs,  4".  une  barre  de  19  pouces  de 
&°.  tnfin  une  lentille  du  poids  de  la 
;  plusieurs  de  ces  pièces  vont  être  mises 

lUS  vos  yeux.  M.  Jeanety  a  encore  fait,  pour 
ttvenes  per»<onnes,  des  tabatières  j  des  chaînes 

I  montres;  il  a  aussi   l'ait  une  garniture  de 

toulens  ,  ainsi  qu'une  chaîne  de  montre  de  la 
^U8  rare  beauté  ,  pour  le  roi.  M.  L^voisier  fit 
■mr  à  l'académie  en  1790  deux  pièces,  une 

ifetière  f  etc.  préparée^»,  dîsoit  il ,  par  M. 
lety  avec  du  platine  qu'il  a  traité  par  un 
:édé  qui  lui  est  particulier  ,  en  sorte  que  le 
nérile  de  c«  travail  lui  appartient  en  entier. 


Nous  TOUS  en  arona  dit  assez,  MMBÏeurs/ 
pour  vous  faire  connoîlre  qu'avant  ]\1.  Jeaneiy 
l  on  (toit  bien  par  venu  à  fondre  le  plalîne,  maîa 
avant  lui  l'on  ii'avoit  fuil  avec  œ  métal  quo 
de  irt's  pelils  objets  (  i  )  :  c'est  donc  à  cet  ar- 
tiste <]uu  l'on  doit  le  perfectionnement  de  cet 
art  et  partîcuiièrenient  les  moyens  de  travailler 
en  gland  ce  nicial.  I,e  procédé  de  M.  Jcanelyi 
Messieurs,  n'est  |)as  nouveau;  il  a  été  indiqué 
par  les  SulielTer,  Wîllis  et  MargrafT;  il  a  été 
ensnile  mis  en  pratique  avec  Huccés  par  MM. 
Achard  et  Morveau  et  même  par  des  artistes 
de  la  capitale  ,  M.  Uomi  entr'auti es;  mais  c'est 
à  M.  Jeaneiy  ,  comme  nous  l'avons  observé, 
que  ce  travail  doit  la  perfection  qu'il  a  aujour- 
d'hui ;  les  pièces  faites  par  cet  artiste,  qui 
vous  sont  présentées ,  pourroient  seules  vou» 
en  convaincre.  Cependant  nous  avuns  cru  de- 
voir voua  donner  encore  un  préiis  de  ses 
moyens,  aBn  que  vous  puissiez  mieux  appré- 
cier  leur  mérite. 


(  1  )  Nous  tappellerons  ccpendanc  que  M.   Chabaaoa 
■voit  apporta  à  Puis  des  liogocs  de  plarine. 


D  B     C  n  I   H   1   >.  SQ 

fOeédS  de  M.  Jea/ifty  pour  obtenir  te  pla- 
tine en  barre  et  malléable  f  i  ). 

«  Il  frtiU  piter  le  platine  A  l'ean  pour  le  dé- 
»  barrasseï  dfs  par  lie.- fiTriigineuses  et  hctéro- 
»  ^^nes  nui  y  sont  mêlées  ;  ce  préliminaire 
*  rempli ,  je  prenits  Irois  mflrcs  de  plaline , 
)>  six  luarcKd'ui'Bt-iiic  bittnc  en  poudre  et  deux 
»  marcs  de  putatse  raffinée;  je  mêle  le  tout; 
V  je  tiiet»  au  feu  un  creuset  du  conlenu  de 
n  qiutrante  marc-*;  el  quand  mon  Fourneiiu  et 
»  mon  creuset  sont  bien  cfpaudâ,  je  jette  dans 
h  le  creuset  un  tit^rs  du  mélange  ,  el  je  donne 
»  une  bonne  chauclf: ,  ensuite  une  seconde 
k  charge,  el  ainsi  de  suite,  ayant  soin  à  cha- 
»  <|ue  charge  de  mêler  le  tout  avec  une  ba- 
»  guette  'le  platine  :  je  donne  alors  un  bon 
n  coap  de  feu  ;  et  après  mV-Ire  assuré  que  le 
^^loul  e»t  bien  hquide  ,  je  retire  mon  creuset , 
^Bel  je  le  lai»8e  refroidir.  Après  l'avoir  causé  , 
Hp  je  IroDve  un  cutot  bit^n  formé  qui  atlîre  la 
s  barreau  aimaillé;  je  brise  mon  culot,  je  le 
»  fond«  une  »econde  fois  d»  la  même  manière, 
»  tt\  >i  celle  seconde  fonte  ne  l'a  pas  piiriDé  da 
»  Svt ,  je  le  fonds  une  troisième  foi»  ;  mais  eu 


f  I  )  Nous  rapportons  le  procédé  tel  que  M.  Jeanïcy  l'a 
unit  uacomniissairttilu  biucau  de  coaiulcaiioD. 


"So 


A   V   N   A   1 


1)  général deuxTontensiinisent ,  et  si  je  suUforcé 
)>  d'en  faire  une  troisième  ,  je  réunie  deux  cu- 
«  lots  pour  épargner  un  creuset  et  du  char- 
))  bon. 

«  Certe  première  opéralioo  étant  faite  ,  je 
il  prends  des  creusets  dont  le  fond  est  plat , 
)j  d'une  circonférence  qui  donne  au  culot  en- 
»  vîron  Irois  pouces  et  un  quart  de  diamètre; 
»  je  fais  bien  rougir  mon  creuset,  et  je  jette 
a  dans  l'haque  trois  marcs  de  platine  qui  a  été 
M  fondu  par  l'arsenic  après  l'avoir  brisé  ,  et  au- 
»  quel  je  joins  son  poids  d'arseni«  et  iin 
»  marc  environ  de  polusse  raffinée  :jedonno 
»  alors  un  bon  coup  de  feu  ,  et  après  m'être 
D  assuré  que  le  tout  eat  bien  liquide,  je  relire 
))  mon  creuset  du  feu,  et  je  le  mets  refroi- 
»  dir,  observant  de  le  placer  horizon  ta!  emtfBl  # 
v  pour  que  mon  culot  soit  d'égale  épaisseur  î 
»  après  avoir  cassé  le  creuset,  je  trouve  uri 
»  culot  bien  net  et  sonore,  pesant  communé- 
M  ment  Irois  marcs  et  trois  onces.  J'ai  obseïvS 
)i  que  plus  11  se  conibinoit  d'arsenic  avet)'  le 
»  platine ,  plus  sa  purification  éloit  prompte 
w  et  facile  :  dans  cet  état  je  mets  mon  culot 
u  dans  un  fourneau  à  moufle,  laquelle  ne  doit 
»  pas  être  plus.lmute  que  ta  circonférence  de»  i 
)i  culots  placés  sur  leur  champ  et  un  pen  in- 
»  clinés  contre  les  parois  de  la  moufle;  j'en 


J 


dbCbihic.  3i 

)1ace  de  celte  manière  trois  de  diac)ue  cMé  ; 
je  mets  le  feu  à  mon  fourneau  ,  alia  que  la 
tnoulle  soit  également  cliauffùe  dans  b&  cir- 
conférence ,  et  à  l'instant  que  les  culots  corn* 
encent  à  évaiiorer,  je  ferme  les  porte»  de 
JDon  fourneau  pour  soutenir  le  fen  au  mùiiie 
degré;  ce  qui  doit  être  observé  justju^à  la  lin 
de  l'opération,  car  un  seul  coup  de  feu  trop 
Tiolent  détruiroit  toutes  les  peines  que  l'on 
B  *e  seroÎL  données  iusque:«-là.  Je  fais  évaporer 
»  mes  culots  pendant  six  heures ,  ayant  6oïn 
Il  de  les  changer  de  place,  pour  qu'il»  reçoi- 
s  vent  tous  le  même  degré  lie  chaleur  ySt  je 
ju  les  mets  dans  de  l'huile  commune,  je  les 
»  tiens  le  même  espace  do  tcms  à  un  feu  &y^ 
>  lisant,  pour  dissiper  l'huile  en  fumée ^  je  con- 
»  tinue  cette  opération  tout  le  temsque  le  cu- 
it loi  évapore ,  et  lorsque  l'évaporalion  cessCf 
u  je  pousse  le  feu  autant  qu'il  m'est  possible  par 
1)  le  moyen  de  l'huile.  Les  vapeurs  arsenicales 
u  ODt  un  brillant  métallique  que  je  n'obtiens 
»  poB  sans  cet  intermède  ,  et  je  n'avoia  janiais 
t)  pu  avoir  le   platine  parfaitement  malléable 
»  nos  èet  agent. 

»  Si  le«  préliminaires  que  j'indique  ont  été 
■  bien  suivis,  l'opérationne  dure  que  huit  jours, 
u  Alors  je  décape  mes  culots  dans  de  l'acido 
M  nitreux  ,  je  les  fais  bouillir  dans  de  l'eau  dif- 


Sa  ANHA.LE8 

»  tillée,  jusqu'à  ce  qu'Ua  ne  contiennent  plai 
)>  d'acide  ;  j'en-mels  alors  plusieurs  l'un  sur  l'au- 
i>  tre  ,  je  leur  applique  le  degré  de  chaleur  I0 
))  plus  fort  possible  ,  et  je  les  frappe  au  mou- 
1)  Ion ,  ayant  soin  ,  à  la  première  chaude  ,  d(f , 
»  les  rougir  dans  un  creuset ,  pour  qu'il  no 
11  s'iniroduiee  aucun  corps  étranger  dans  mes 
))  culots  qui  ne  sont  que  des  masses  spongieuses 
il  avant  celte  première  compression  ;  après  je 
)i  les  chaulfe  à  nud  et  j'en  forme  un  quai^ré 
))  que  je  frappe  sur  toutes  les  faces  plus  ou 
V  moins  long-tems,  suivant  qu'ils  ont  du  vo- 
»  lume  ». 

L'art  de  travailler  le  platine  est  succeptibter  ' 
d'un  plus  grand  perfectionnement  encore;  M. 
Jeftnety  en  convient  ausn.  L'un  de  nous  a  pro- 
posé en  1788  de  traiter  le  platine  par  le  verro 
phosphorique  et  le  charbon,  et  de  débarrasser 
ensuite  le p/iosp/iure  Je  platine  du  phosphore 
auquel  il  e^t  uni ,  à  l'aide  de  la  chaleur.  Co< 
y  procédé  a  très-bien  réussi ,  mais  il  est  long  et  il 

t  dillicile  de  séparer  ]es  dernières  portions  da 
phosphore^  et  comme  de  tels  travaux  sont  coû- 
teux, l'on  trouve  peu  d'ar listes  qui  veulent  les 
suivre.  Vos  commissaires  regardent  donc  le  tra-, 
vail  de  M.  Jeanety  comme  très-précieux  pour 
la  société  ;  il  olfre  des  avantages  que  vous  con- 
noissez  parfaitement,  et  qu'il  seroit  trop  long 
de  décrire.  Ca  1 


beCkimie.  '33 

Ce  travail  est  le  résultat  d'expériences.pé- 
nibleSj  longues  et  dangereuses  ^  qui  ont  entraîné 
M.  Jeanety  dans  des  frais  considérables. 

Le  platine  réunit  des  avantages  communs  à 
Tor  et  â  i^argent  :  exposé  à  Teau ,  il  ne  s'altère  en 
aucane  manière  :  il  est  infusible  au  plus  grand 
fea  'y  il  est  très-ductile  :  nous  en  avons  vu  en 
feuilles  aussi  minces  que  celles  d'or  ^  dont  on  se 
sert  pour  la  dorure  j  il  est  le  plus  lourd  de  tous 
les  métaux  ,  sans  en  excepter  l'or;  il  résiste  à 
lactiondes  acides,  des  alcalis  ^  des  sulfures^  ete. 

L'on  concevra  facilement  qu'avoir  introduit 
dans  le  commerce  un  métal  aussi  précieux  et 
dontrusage  est  très-important>  c'est  avoir  acquis 
les  jroits  aux  récompenses  nationales. 


■« 


Torne  Xtr. 


MEMOIRE 

Sur  les  phénomènes  que  présente  l'ammo- 
nioque  arec  !e  nitrate  et  le  muriate  ée 
mercure  ,  et  sur  les  sels  triples  qui  ré- 
sitlteni  de  ces  combinaisons  ; 

Par  M.  FoukchOy: 

Lu  à  l'Académie  le    27  Juin  1792. 


§.  LUe'sultats  généraux  sur  le  sulfata 
ammoniaco-  mercuriei. 

J'ai  coiumuniqué ,  il  y  a  quelque  tems ,  à 
l'académie  plusieurs  faits  nouveaux  sur  le  sulfate 
lie  mercure  et  sur  fia  déconiposiliori  par  l'am- 
nioiiiaque ,-  j'ai  annoncé  alors  que  je  m'occu- 
perots,  en  suivant  la  même  marcbe  ,  du  nitrate 
et  du  rauriate  de  mercure;  mais  poar  que  les 
expe'rieaces  dont  je  vais  faire  part  aujourd'hui 
à  l'académie  sur  cet  objet  y  soient  plus  facile- 
xaci\i  entcndneSj  il  est  nécessaire  que  je  rap- 
pelle sommairement  les  principaux  énoncés  con* 
tenus  flans  mon  premier  Mémoire.  Une  ana- 
logie ft-appaule  daasles  phcnomèses  exi^'e  ceitt 


J 


ÛiSon   et  doit' faire  prestealir  les  codJ 
s  qui  découIerODt  Dalurt>11emeDt  dus  fatls 
nposés  dsDs  ce  QouvuauMûnioire. 

Premier  Enoncée 

L'ammoniaque  ne  dôcompose  qu'une  partie 
Mtilf&tes  de  mercure,  taitills  que  les  alValis 
tes  les  décomposent  «ottèrenfieDl. 

Deujcième  Enonce. 

il  se  furme  un  sel  triple  ou  sulfile  ammo- 
BÏacG-mcrcuflel ,  par  l'aiiiou  <!u  sulfate  d'ammo- 
oUqae,  qui  résulte  de  cette  dccoinpositîua  par- 
tielle ,  avec  la  purtioa  iiou  décomposée  du  suU 
'file  de  mercure. 

Troisième  Enoncé. 

Le  sulfate ammouiaco-mercuriel  contient  plus 
â*aininoaîaque  et  d'oxide  de  mercure  que  l'a- 
ciJe  sulfurique  serableroit  puavoir  en  saturer, 
en  panant  des  proportions  connues  du  sulfate 
de  mercure  et  du  sulfate  d'ammoQiaque  consi- 
dérés seuls. 

(Quatrième  Enancé. 

■,  Le  nouveaa  sel  triple  formé  d'une  base  al' 
iline  et  d'une  base  métallique  unies  en  même- 
à  l'acide  sulfurique,  jouit  de  propriétés 
Cij 


iMlA. 


S6 


Annale» 


différeates  de   celles  des  deux   sels    examiuet 
séparénieol. 

Cinçuième  Enoncé. 

On  ne  doit  point  coiisîde'rer  ce  sel  comme 
une  simple  combioaison  du  sulfate  d'amiuo- 
uiaque  et  du  sulfate  de  mercure. 

Sixième  Enonce. 

Si  ce  n'éloit  qu'une  udîod  simple  de  deux 
sets  oeulrcs  ,  les  proportions  relatives  do  ses 
composans  resteroient  les  mcmes  qu'avant  leur 
uaion,  tandis  que  dans  le  sel  triple  nouveau 
l'aciilc  sulfurique  contient  et  sature  plus  de> 
deux  bases  qu'il  n'en  saturoit  se'parément. 

Septième  Enoncé. 

Une  dissolution  de  sulfate  de  mercure  biçaJ 
neutre  et  une  dissolution  de  sulfate  d'ammo«>'1 
Iliaque  également  neutre,  mêle'es  ensemble, 
donnent  un  précipité  qui  est  du  sulfate  ammo- 
uiaco-mcrcuriel,  et  la  liqueur  contient  un  peu 
d'acide  sulfurique  à  nud  ;  preuve  qu'ît  relie 
moins  de  cet  scide  dans  le  sel  triple  qu'il  n'y 
en  avoit  en  lent  dans  les  deux  sels  qui  l'ot^ 
formé. 

Huitième  Enoncé. 

Ûaoc,  la  formation  du  sulfate   ammoniaco-'i 


urîel  pnr  l'action  de  l'ammoniaque  sur  le 

«te  de  mercure  oeulreel  sur  le  sulfate  de 

Tcnre  jaune  »  ou  avec  excès  d'oxide  de  tner- 

il  se   sépare  une   portion  d'oxide    da 

■rrcure  qui  ,  devenu  noir  et  rt-duc(ible  par  le 

«on'art  de  la  lumière  ,  annonce  qu'une  portion 

I  de  l'ammoniaque  a  été  décompos(:e  pour  opérer 

I  cette  réduction. 

Neuvième  et  dernier  Enoncé. 

«s  phénomènes  produits  par  le  sulfate  de 
lire  neutre  et  le  sutt<ile  de  mercure  jaune 

!  l'ammoniaque  y  n'ont  point  lieu  avec  le 
hte  acide  de  mercure  \   il  n'y  a  pas  d'oxide 

nercurc  sépara ,  parce  que  te  sulfate  d'am- 
uiaqae  qui  se  forme  d'abord ,  se  combine 

s  le  sulfate  de  mercure  tout  entier,  et  le 

iVrtU  tout  en  sulfate  ammoniaco-mercurial. 

ÏU,  Précipitation  du  nitrate  de  mercure' 
par  l'ammoniaque. 

Les  phénomiaes  qui  se  sont  offerts  dans  la 
décomposition  dunitrateet  du  muriate  de  mer- 
cure par  l'ammoniaque  sont  dus  «ux  mêmes 
causes  et  s'expliquent  par  le  même  raisonne- 
meut.  L'exposition  de  ceax-cî  sera  donc  beau- 
coup plus  simple  et  plus  courte  que  celle  qui, 
apparteuoit  au  premier  mémoire. 

C  iij 


A   lï  K    A    t    E  1 


Expérience  I- 

L'amroonî&que  versée  sur  une  dissolulion  ç 
nilrale  de  mercure  ("  on   a   employé   pour  < 
expériences     une    di^solnlion    de    niirale    à,% 
inercureqiii  contenait  un  excès  d'acide^  doi 
im  précipité   abondant  ,    blanc  ou   Irgi'reuieii 
gris,  si  la  quantité  de  l'alcali  rolatil  employi 
n'excède  pas  celle  qui  est  nécessaire  pour  saturer* 
l'acjde  nitrique  tenant  le    mercure  en  disso- 
lution. 

Expérience  II. 

Si  l'on  ajoute  plus  d'animoni.iqne  qu'il  n'i 
faut  pour  former  du  nitrate  d'auimoniaqi 
neulre,  alors  la  plus  grande  partie  du  précipi^i 
difparoît  ,  et  la  porllon  qui  resleprésenle  m 
couleur  grise  fnnciîe  d'ardoise  ou  semblable 
celle  de  l'ongueul  merouriel. 

E.rpérierice  III. 

Si  l'on  Tersetout  d'un  coup  sur  une  dissolulion 
de  nitrate  de  mercure  une  grande  quantît^ji 
d'ammoniaque  ,    il     ne    se    forme    poiat 
précipité  blanc  ,    mais  seulement  un  précipîS 
gris  foncé  dont  la  quantité  est  fort  petite. 


.  a  I  M  I  E* 


Expérisnce  IV. 

■'immoniaque  qui  a  servi  à  celte  dernière 
■altoa  ne  preod  point  de  couleur  et  resle 
àiteraent  ctairr  ;  mais  lorsqu'on  y  «juufe 
l^aii  diilillre,  elle  devient  laiteuse  et  dépose 
Btnatière  bUnche  beaucoup  plus  abondanle 
p  colle  qui  a  été  séparée  d'abord  par  cet 
li  ajouté  peu  à  peu.  (Jette  matière  blanche 
ppilée  par  IVau  ne  devient  pas  noire  et  ne 
ige  pas  de  nature  par  l'ammoniaque. 

Expérience  V. 

Une  dissolution  de  nitrate  de  mercure  et  une 
dissolution  de  nitrate  d'ammoniaque ,  toutes 
les  deux  bien  neutres  ,  _méléfs  ensemble  , 
donnent  naissance  iun  précipité  blanc  absolu- 
ment analogue  à  celui  qu'on  a  obtenu  par  le 
moyen  de  l'eau  dans  la  quatrième  expérience. 

k  Expérience  VÏI' 

la  liqueur  de  l'expérience  quatrième  qui* 
a  déposé  une  certaine  quantité  de  matière  blan- 
cfae  par  l'addition  de  l'eau  ,  est  évaporée  à  une- 
cbaleur  douce  jusqu'à  ce  qu'il  se  forme  à  sa 
•nrfaceune  légèie  pellicule,  il  se  dépose,  par  le 
refroidistement  f  des  criblant  prismatiques  qui 
sont  des  «olides  k  six  faces  égales  et  terminées 
Civ 


L. 


J 


4c. 


A  s    N    A    L    E 


par  des  pyramides  dont  il  n'a  pas  étc  possibl* 
de  détermiuer  la  forme. 


Expérience     Vil. 

Si,  un  lieu  de  mêler  de  l'eau  ù  la  liqueur 
de  rcxpevii:iice  quatrième  pour  e»  prccipiler, 
la  maiit:re  dont  on  a  parlé,  on  l'expose  à  l'air 
libre  ,  elle  présente  les  plicnomènes  suivans  ;. 
I".  une  portion  de  l'ammoniaqut  libre  se  vo-. 
latilisc  et  se  dissout  dans  l'air  atmosphérique;  | 
a°.  des  cristaux  polyèdres  à  faces  très-brillaDtes  ^ 
se  forment  à  la  surface  de  la  liqueur  et  sur  les 
paruis  du  vase  où  elle  étoit  coalcaue  ;  5°.  lors- 
que la  plus  grande  partie  de  l'ammouiaque  est 
dissipée  dans  l'atmospbère,  il  ue  se  dépose  pluL 
de  cristaux  ,  et  l'eau  n'en  précipite  plus  oi!, 
presque  plus  rien. 

Ces  cristaux  ,  con^me  nous  le  dirons  plus  bas, 
sont  de  la  même  nalurc  que  la  matière  séparée 
en  poudre  blanche  par  l'eau  dans  l'expérience  ÎV, 
et  ils  n'en  diffèrent  que  par  la  forme  régulière 
qu'ils  doireut  à  la  lenteur  avec  laquelle  l«arff 
molécules  se  sont  séparées  dn  dissolrtot. 

g.  m.  Analyse  de  la  matière  précipitée  tfifï 
poudre  ou  en  cristaux  dans  l'expérience  /P^ 
ci-dessus. 


Après  avoir  exposé  sommairemeat 
nomèncs  qui  se  prcsenlcnt    dans    les 


les  phé 


D   K     XTl  .1  Hit. 

bnges  de   l'inimoaîaqae  et    àa  uilrate   de 

urc,il  faut  eximiacr  les  principales  pro- 

lllcs  des  matières  composées  qui   en  résul- 

Expérience  J. 

1  matière  blanche  précipitée  par  Veau  dans 
jpérience  IV  >  o'a   point  d'odeur  quand  elle 
■ItieD  sèche,  sa  saveur  est  cxtrémtmenl  àpre> 
(  demande  i300  parties  d'eaa  à  lo  degrés 
>Br  se  dissoudre- 

Expérience    1 1. 

Lonqu'oD  1*  traite  par  l'eau  bouillante ,  il 
r  l'es  sépare  à  cette  température  une  petite  quan- 
f  lilè  d'ammooiaque,  et  cette  perle  la  rend  en- 
[  core  moins  solubte  dans  l'eau. 

Eupêrience    lit. 

La  chaux  en  dégage  aussi  de  l'ammoniaque  , 
mais  plus  abondamment  que  la  température 
«impie  de  8o  degrés. 

Expérience     I V. 

li«s  couleurs  bleues  végétales  sont  verdies 
par  la  poussière  de  celte  malière  humectée  d'une 
quantité  d'eau  nécessaire  pour  eu  former  une 
plie  légèrement  coulante. 


4> 


Epérience     V. 


V 


L'acide  murîatique  la  dissout  très- facilement 
soit  qu'elle  ait  été  précipitée  en  poussière  et 
sans  forme  bien  décidée,  sott  qu'elle  se  soït- 
crislatlisée  lentement  \  il  résulte  de  cette  disso- 
lution muriatiqueune  liqueur  claire  que  les  al* 
calis  fixes  et  volatils  précipitent  abondamment, 
en  blanc. 

Expérience     V I. 

La  dissolution  de  celte  matière  dans  l'eau  eg^- 
précipitée  en  blanc  par  la  chaux  ,  par  la  potassft 
et  la  soude  >  mais  l'ammoniaque  n'y  fait  rien. 

Expérience     V 1 1. 

L'acide  sulfurique  mis  sur  la  poussière  blanche: 
de  celte  substance  »  en  dégage,  à  l'aide  de  lu 
chaleur  ,  des  Tapeurs  d'acide  nitrique  légère- 
nient  jaunes. 

1 
Expérience     V 1 1 1. 

Cette  matière  distillée  à  feud  nud  a  fourni  i 
1°.  de  l'ammoniaque*  3°.  du  gaz  azote ,  5°.  da 
gaz  oxîgènt,  4°-  du  mercure  coulant,  S".  eoSn 
un  léger  enduit  d'oxide  jaunàlre  de  mercur» 
sur  la  paroi  supérieure  de  la  cornue.  > 

OuToitpar  ces  expériences  ^  que  la  matière 


B  C     C  R  I    MI    ic.  4^ 

pipît^e  par  l'eau  daos  l'expérience  IV  est 
■posërd'oside  de  mercure  jd'acida  nitriqu* 
l'ammoniaque. 

Expérience  IX, 

Pour  connoître  la  proportion  deâ  principe! 
^c  ce  composé  ou  sel  triple,  on  eu  a  fait  dit- 
taudre  loo  parties  dans  l'acide  muriatique  af- 
fuibIi,eton  a  fait  évaporer  ladisflolutiou  )usqu*à 
ticcilé.  Comme  il  se  forme  ,  pendaut  cette  opé- 
ration et  sur-tout  vers  la  fin,  du  muriate  d'am- 
moniaque à  raison  de  la  décomposition  de  l'a- 
ctde  nitrique  par  l'acidt  muriatique  excédent 
qui  devient  acide  muriatique  oxïgéué;  et  comme 
ce  sel  auroit  nui  aux  succès  de  l'opération  ,  on 
a  versé  ,  sur  le  mélange  ,  de  l'acide  sulfurique 
concentré  :  celui-ci  a  décomposé  le  muriafe 
d'ammoniaque  et  le  nitrate  d'ammoniaque  qui 
auraient  pu  échapper  à  l'action  de  l'acide  mu- 
riatique. La  matière,  mise  dans  une  phiole  à 
médecine  recouverte  d'une  autre  phiole  pariille^ 
a  été  chsuff^ée  d'abord  lég^èrement  ,  a6n  de  vo- 
latiliser l'bumîdité  de  l'acide  sulfurique;  ensuile 
OQ  a  augmenté  la  chaleur  ,  et  il  s'est  élevé  sur- 
le-cliamp  ,  A  la  voûte  de  la  bouteille  ,  des  cris- 
taux de  muriate  demercure  corrosif  qui  peâoient 
88  grains  ;  il  est  resté  au  fond  de  la  phiole  une 
inattère  saline  fondue  qui  étoit  du  sulfate  d'am- 


44  Annales. 

luuDÎaque  avec  un  peu  d'acide  sulFurïqtie  en, 
excès  qu'on  lui  a  enlevé  par  l'alcool ,  i)  y  en, 
avait  46  grains.  On  auioit  pu  ,  sans  employer- 
la  sublima  [ion,  séparer  ces  deux  substances,  en 
les  traitant  par  l'alcool  ;  le  tnuriate  de  mercure 
conosifs'^  seroit  dissous,  et  le  sulfate  d'ammo- 
niaque auroit  été  obtenu  putj  mais  le  premier 
moyen  est  aussi  exact  et  pins  expéditiL 

Les  88  grains  de  maciale  de  mcrcura  cor- 
rosifayant  étù  dissousdansunesuCEsantequan- 
lité  d'eau  ,  on  l'a  décomposé  par  la  soude  caus. 
tique  ,  et  on  a  obtenu  66  gi-ains  d'oxide  de 
mercure  jaune  ,  dont  loo  parties  ont  donna 
par  la  distillation  87  parties  de  mercure  coulaot 
et  i3  de  ^az  oxigène. 

D'aprèâ  cette  donnée,  quoiqu'un  peu  inexao 
te,  puisqu'il  est  impossible  d'obtenir  l'oxide  d* 
mercure  dans  lemème  état  d'oxîdation  que  celuf 
où  il  est  dans  le  sel  dont  on  Tient  d'exposer 
les  propriétés  ,  on  pent  cependant  conclure  qu^ 
l'acide  nitrique  et  l'ammoniaque  (^substance* 
démonlrécs  dans  celle  malière  par  des  eipé- 
ricuces  antérieures^sont  les  0,34  de  son  poids» 
Ponr  connoîlre  à-peu-près  combina  cbaciinv 
de  ces  substances  t  savoir  l'ammoniaque  tt  l'a.< 
cide  nitrique  ,  font  sur  un  quintal  de  ce  sel  , 
que  l'on  pourroît  nommer  niirate  ammoniaco*^ 
mercurielapâcexcès  d'oxide  etd'ammoniagtiéf 


r%C  m  i  i 
1  a  traita  de  46  grains  de  sulfate  d'ammo- 
naque  obtenus  d'uD  quintal  de  nitrate  ammo- 
paco-mercuriel ,  dans  l'expérience IX,  avecde 
Ta  chaux  vive  et  un  peu  d'eau.  On  a  obleoii 
uoa  quantité  de  ret  alcali  capable   de  former 
4.0  grains  de  sulfate   d'ammoniaque   cristalli- 
Ké(l)-,  cequi   douDe   envirou   ir^  grains   d'am- 
mouiaque  pure, 
b    De  cette  seconde  donnôe  on  voit,    i*.  que" 
yjar  les  OfS4  qiu  retient  pour  compléter  te  quin< 
tal  de  matière  employée  ,  il  n'y  a  que  16  par- 
ties d'acide  nitrique;  i".  que  celle  quantité  d'a- 
cide, en  supposant  qu'il  a'y  ait  pas  d'eau  »  est 
trop  petite  pour  occuper  18  grains  d'ammo- 
niaque et  66  grains  d'oxide  de  mercure;  3°.qa'il 
doit  y  avoir  dans  cette  substance  une  certaioQ 
quantité  d'ammoniaque  el  d'oicide  de  mercure 
qui  ue  forme  point  de  véritables  a.e]s  ueutcec  , 
mais  qui  y  sont  dans  un  état  inconnu;  4'''1t** 
ces  matièccE  forment  ensemble  un  être  lout->i- 
fait  noUTfauquin'est  pas  du  nitrjtede  mcrcnie 
pur ,  car  alors  il  faudroït  supposer  que  l'am- 
moniaque n'y  tînt  à  rien  ,  et  qui  n'est  pas  non 
plus  du  nitrate  d'ammoniaque  ,  puisque  le*  j8 


<i)  t.a  diflérenco  vient  de  l'excès  d'acide  qui. 

tenoît  celui  qui  a  été  obl«i)u  d«  la  décomposinon  du 


s<dl  triple. 


À 


I 

i 


'46  A    K    N    A    L    B    s 

grains  decet  alcali  obtenus  pr^cédcmmeat  soo{ 
susceptibles  de  saturer  k  eux  seuls  les 
lies  d'acide  nîlritjue  ,  et  d'après  cette  suppoiL 
lion  il  seroit  nécessaire  t]ue  l'oiide  de  merci 
Il 'occupât  aucune  molécule  d'acide  nlttique,  es 
quedémontrent  nos  expériences  ;  5". enfin  ,  quo 
cette  matière  doit  étce  neraméç  nitrate  anii 
moniaco  •  mercuriel  ai'ec  excès  d'oxide  et 
d'ammoniaque. 

Expérience  X- 
La  liqueur  précipitée  par  l'eau  dans  l'espé- 
rïence  IV  ,  évaporée  ,  donne  des  cristaux  qaî 
cooliennnent  de  l'oxide  de  mercure  ;  car  les  al- 
calis fixes  produisoïent  dans  celte  eau  un  pri- 
cipité  blanc  avant  qu'elle  Fut  évaporée  ,  et  lent 
laveur  manirestement  métallique  et  particuliers 
aux  sel»  incrcuriels  prouve  aussi  sa  présence  ; 
mais  en  examinant  exactement  ces  cristaux ,  on 
■  trouve  quil  y  en  a  de  deux  espèces  parfaite- 
'  'ment  distinctes  ,  pnisqu'il  est  possible  d'en  sé- 
parer quelques-uns  qui  ne  cootiènnent  point 
d'oxide  de  mercure  ,  et  qui  présentent  les  ca- 
ractères du  nitrate  d'ammoniaque.  £d  effet  on 
remarque  dans  la  cristallisation  de  celteiiquent 
précipitée  par  l'eau  ,  quil  y  a  deux  sortes  de 
sels  ,  l'un  qui  est  eu  solides  allongés  et 
l'autre  sous  la  forme  d'une  poussière  grenue. 
On  parvient  à  séparer  ces  deux  sels  en  versant 


C    B    I     MIS 

ins  une  quantité  dVau  telle  qu'elle  n'aills 

be  au-delà    de  ce  qu'il  en  faut    pour  dis- 

re  le  nitrate  d'mmoniaque  ,  et  la  poussière 

che  reste  au  fond  du  vase.  Celle  poussière, 

inëecomparâlivementavecleprécipjtéqu* 

l'ammoniaque  dans  la  liqueur  de  IVipé- 

IV,  n'a  présenté  aucune  difféience  dans 

atnre  et  les  proportions  de  ses  principe». 

In  a  démontré  par  le>  expériences  décrite» 

Levant ,  que  ce  sel  est  composé  de    g,  3o 

îde  de  mercure  ,de  1 6  parties  d'ammonia->| 

|~qBef  et  de  ii,8o  d'acide  nitrique  et  d'eau. 

Ji.1V.  Précipitation  du  muriate  de  mercure 
corrosif  par  l'ammoniaque  ;  Jbrmqlïori  du 
muriate  ammoniaco-fnercuriel. 

Expérience  J- 

Une  dissulntion  de  loo  parties  de  murîata 
de  mercure  corrosif,  méléa  avec  de  l'ammo- 
oîaque  ,  est  prëcipit^e  enune  poussière  blanche 
Itè»-abondante  qui  ,  lavée  et  desséchée  ,  pi»,'l 
86  pallies  ,  terme  moyen  tiré  de;  plurieurs  tx-  ■ 
périences  dans  lesquelles  ou  a  eu  quelques  1^ 
gHcs  différences  dans  les  proportions. 

Expérience  II, 

La  soude  caustique  ne  donne  que  yS  parties 


I 


^i  Annales 

de  précipité  briqueté  avec  une  dissolulion  de 
loo  paaies  da  muriatedc  mercure  corrosif. 

Expérience  III. 

La  matière  blanche  obleoue  d'une  dissolu- 
tion du  sublimé  corrosifpar  l'addition  de  l'am- 
moniaque, n'ad'abord  qu'une  saveur  lerreuBe, 
mais  au  bout  de  quelques  minutes  celle  saveur 
devient  métallique  et  analogue  à  celle  que  Ton 
trouve  à  toutes  les  préparations  mercurielles. 

Expérience  IV. 
L'eau  pure  ne  paroit  pas  avoir  d'actioa  sen- 
sible sur  ce  précipité  blanc  ,  ou  du  moins  celle 
action  est  tiès-peu  sensible. 

Expérience  V. 
La  chaleur  qui  fait  rougir  le  verre ,  décom- 
pose entièrement  celle  substance  ;  elle  com- 
mence bien  à  se  décomposer  avaut  ce  degré 
decluleur,  mais  il  est  nécessaire  pour  la  Taire 
changer  tout-a-fait  d'état.  loo  grains  de  ce  pré-, 
cjpité  distillé  dans  une  cornue  ont  produit,  i?; 
de  l'ammoniaque  à  l'état  liquide  et  fluide  pla- 
stique ;  3°  du  gaz  azote  ,  euvïrou  cinq  poubei 
cube*  ;  ^^'une  matière  grise-blanche  attachés 
au  col  de  lacQinue,  qui  étoit  dti  véritable  mei> 
cure  doux  ,  pesan|  86  grains  ,  et  sur  lequel 
reviendra  plus  bas. 

Expérience 


D  B     C  H   1   H   I   E.  4() 

EXPÂRIENCE.   VI 

•A  acides  aUèrent  ce  précipité  d'une  manière 
rente  que  le  calorique  ;  l'acide  sul- 
furiqui;  forme  avec  celle  subbtance  une  porlion 
de  sublimé  corrosif,    une  portion   de  sulfate 
nnioniaque,et  uue troisième  porlioii  est  con- 
sulfate  de  mercure ,  de  sorte  qu'il  se 
ne  du  sulfate  ammoniaco-uiercurîel, 

ExptniCNCB  VII. 

Li'ucide  nitrique  lui  fait  éprouver  les  même» 
irations;  il  se  forme  du  sublimé  corrosif  et 
ànilratearamoniaco-raercurieljl'on  verra  plu* 
lias  pourquoi  ces  acides  ne  réduisent  pas  louto 
la  matière  eu  sublimé  corrosif,  en  décomposant 
orlion  de  mur  iale  d'ammoniaque  qu'elle  con> 

mt. 

EXPÈBIENCB   VIII. 

if'nàdemuriutique  dissout entièrementle pré- 
afité  dont  il  est  question  ;  il  se  forme  dans  ce 
cas  un  sel  alembroth,  dans  lequel  la  quantité 
,da  inuriate  d'ammoniaque  est  plus  petite  que 
s  du  muriate  de  mercure  corrosif.  Ce  sel 
mbroth  ,  ou  muriate  ammonîaco-mercuriel 
sluble  dans  l'eau ,  se  comporte  avec  les 
actifs  absolument  comme  celui  que  les 
TomeXIV.  D 


Annales 
alchimistes  ont  Tait  connoitre.  On  sent  aisément 
(quelle  est  la  cause  (jui  fait  passer  la  matière 
insoluble  à  l'élat  de  sublimé  corrosif  sohiblej 
c'est  l'addition  de  i'acideniurinlique.  Si  on  ajouM 
k  la  malière  précipitée  de  la  dissolulion  du  niu- 
l"iale  de  mercure  ron  osîf  par  l'aminoniaque,un8 
certaine  (juantiléde  t)iuiiated'amiiinniac|iie,  les 
ftcidessulfuriqiie  el  nitrique  la  conT«rlisseiiI  alors 
enlièrement  en  sublimé  corrosif  qui,  ens'unis- 
eant  au  muriate  d'ammoniaque,  s'il  en  reste  ^ 
forme  du  sel  alembroth. 

ExpÈniEycF.  TX. 

L'acide  sulfiirique  ne  fait  point  repasser  le 
niei'cure  doux  à  l'éUil  de  sublimé  corrosif  sans 
I  lui  céder  de  l'oxigéne  ,  ain»  que  l'acide  nitri- 
'  .qtiej  c'est  pourquoi  il  f.e  dégage,  dans  un  caS; 
de  l'acide  sulfureux,  et  dans  Fuulre ,  du  gaz  ni' 
treuxj  c'est  pourquoi  aussi  l'acide muriatique  n'a 
aucune  action  sur  lu!,  tandis  ({ue  l'acide  mu- 
iatJque  oxigéné  le  cfiange  en  sublimé  corrusif. 
I  y  a  donc  une  dllférence  entre  notre  préci- 
pité blanc  et   le  mercure  doux  ,  puisque  tous 
i.'^t  acides  l'ont  converli ,  en  lout  ou  en  partie  , 
ij'en, sublimé  corrosif,  sans  Otre  décomposés  comme 
par  le  mercure  doux.  Ce  n'est,  d'après octa, 
qu'en  se  combinant  à  l'addcmorisliquetlu  bih 
lilinié  corrosif,  que  l'ammoniaque  décompose 


D  B      C  tt   I   M   I   E. 

ce  sel  méUlUque  et  le  met  clans  l'état  de  tnu- 
riate  ammoniaia-  mercuriel  insoluble  et  dans 
l'état  de  iiiuriate  aniinonîacal. 

Voici  les  proporlioQS  des  principes  du  rau- 
riate  mercuiio-animoniacaltiouïés  par  les  ex- 
périences précédentes  : 

Oxlde  de  mercure 81 

HF    Acide  mnrïatique 16 

^H^'  Ammoniaque 3 

BP  Total 100 

^K  E  XPÈRIENCE   X. 

^^'  '  La  lîqueurqui  surnage  le  précipité  du  murîate 
de  mercure  par  l'ammoniaque  ,  a  donné  par  l'é- 
vaporation  sept  grainsdemuriate  d'ammoniaque 
pur,  et  sans  mélange  de  murîate  de  mercure;  il  y 
a  eu  sept  grains  de  perte  dans  cette  opération  , 
tandis  qu'il  auvoit  dû  y  avoir  quelqu'augmen- 
tation,  puisqu'il  s'est  fixé  une  portion  d'am- 
moniaque. Cette  perte  ne  peut  venii-  que  do 
l'eau  contenue  dans  le  muriate  de  mercure 
corrosif. 

i.  V.  Résultats  généraux  et  comparés  de  toutes 
les  expériences  précédentes. 

û'J.  Toutes  les  «pénences  décrites  dans  ce 
Dij 


Si  AVKALBS 

mémoire  prouvent  qu'en  décomposani  le  nî- 
irale  et  le  muriale  de  mercure  par  l'ammo- 
E  nîaque ,  il  se  forme  des  sels  triples  comme  dons 
la  décomposition  du  suHate  de  mercure  par  la 
même  espèce  d'alcali. 

II.  Le  uitrate  tie  mercure  diffère  cependant 
beaucoup  du  muriatc  de  mercure  par  la  ma- 
nière dont  l'ammoniaque  le  décompose.  En 
effet  il  se  furme  d'abord  un  jîeu  de  précipité 
gris;  une  partie  de  l'oxîde  de  mercure  se  ré- 
duit par  l'aujmoniaijue,  et  en;  cela  le  nitrate 
de  mercure  se  rapproche  du  sulTate  de  mer- 
cure. 

III.  Au  contraire  le  muriate  mercuriel  cor- 
rosif, sans  donner  aucune  portion  de  préiipité 

I  gria ,  saus  offrir  aucune  rcduclion  de  l'oxide  de 
mercure ,  présente  tout  à  coup  lu  IWmaliond'un    , 
sel  triple  indissoluble  Ircs-bUuc,  qui  se  préci-    ' 
pite  tout  entier ,  et  dont  il  no  reste  aucune  par- 
tie dissoute  dans  la  liqueur. 

(  IV.  II  paroît  que  cette  différence  dépend 
..de  l'état  d'oxidaliuu  du  mercure ,  plus  grande 
dans  le  muriate  corrosif  que  dans  le  sulfate  et 
le  nitrate  de  ce  métal. 

V.  Mais  de  ce  que  l'oiide  do  mercure  est 

Lf 'plus  chargé  d'oxigène  dans  le  dernier  sel  que 

r  dans  les  deux  premiers,  comment  en  conclure 

que  l'ammoniaque,   qui  paroît  d'autant  plus 


0   E       C   H    I    M   I   ï.  63 

iposce  à  la  décomposilion,  qu'elle  trouva  de» 
corps  plus  abontlam nient  oxigénés,  ne  peul 
point  agir  sur  cet  oxide  comme  sur  ceux  qui 
sont  combir.cs  avec  les  acides  nitrique  et  sul- 
furique  7 

VI.  On  ne  peut  répondre  à  celte  question 
et  résoudre  cette  espèce  de  problème  ,  qu'en 
prcsiimant  quVi  un  certain  élat  d'oxidatioil  y 
l'oxide  de  mercure  tend  plutôt  à  s'unïr  à  l'am- 
moniarjLie  qu'à  opéret'  la  dûcom position  de  cet 
alcali. 

VIL  L'union  de  l'oxide  de  mercure  à  l'ara- 
jnonîaque  semble  ici  former  une  espèce  de  «el 
neutre  ,  de  merciiriata  ammoniacal  ^  comme 
le  fuit  l'oxiile  d'antimoine  avec  l'alcali  Tixe;  alors 
le  sel  triple  peut  tire  considéré  comme  formé 
d'une  ba!>e,  l'ammoniaque  ,  avec  deux  acides, 
celui  qui  dissolvoit  auparavant  le  mercure,  et 
le  mercure  lui-mOme  assez  oxidé  pour  faire  les 
fonctions  d'acide. 

Vin.  Ce  n'est  que  de  celle  manière  que  l'on 
içoit  comment  les  ceU  triples   dont  il  est  ici 
ie«tion  ,  conliennent  constamment  plus  de  mer- 
e  et  d'ammoniaque  que   l'acide ,  qui  y  est 
omttenu ,  ne  paroit  devoir  en  saturer. 
IX.  Les  chimistes  modernes  pensent  généra* 
!  les   métaux  sont  susceptibles  de 
ides  ou  de  jouer  les  rôles  des  acides  ; 
Diij 


54  A  «I  N  A  r.  E  8 

et  déjà,  ooire  les  trois  qui  rorinent ,  par  une 
forte  oxidafioR  des  acide»  plus  on  moins  puis- 
sans^  l'arsenic,  le  luDgstène  et  le  molybdène  , 
on  trouve  dans  l'aïuimoinc  ,  le  mercure,  l'ar- 
gent et  l'or,  les  propriùlés  de  saturer  les  al- 
calis ,  et  de  former  avec  eux  des  sels  ciïstal- 
lisables,  «[ui  tiennent  manifestement  à  celle 
des  acides. 

X.  Il  est  permis  de  soupçonner  d'après  cela , 
que  tous  les  oxides  métalliques,  qui  dans  leur 
précipitation  par  les  alcalis  se  redissolvent  par 
ces  derniers  mis  en  excès,  jouent  alors  le  rôle 
des  acides ,  et  c'est  sous  celte  nouvelle  forme  de 
combinaison,  qu'ils  paroissentsusce  ptiblrsdes'u- 
nir  avec  les  sels  neutres,  et  de  donner  nnis- 
sance  à  des  genres  de  trisules  ou  sels  triples, 
dont  le  nombre  et  les  propriclés  présentent  un 
sujet  de  recherches,  utiles  aux  cliimistes. 


QE    Chimie. 

SUR    LA    NUTRITIO,N 

DES    VÉGÉTAUX, 
TROISIÈME    MÉMOIRE} 

Par  J.   II.   II  ASS  E  NI-  R  A  TZ. 


P'ai  fait  voir,  (IsDs  le  premier  Mémoire 
j'ai  eu  l'honneur  de  lire  à  l'académie  des 
tances ,  que  les  plantes  qui  croissent  dans 
tau  et  dans  l'air  seuls  n'augmentent  de  volume 
I  de  poids  que  par  le  concours  de  l'eau  seule; 
b'eiles  ne  contiennent  après  leur  développe- 
tent  (ju'une  quantité  de  carbonne  un  peu  nioit>* 

s  que  celle  qui  ttoit  dans  leur  élément. 
I  J'ai  fait  voir  diins  un  second  mémoire,  que 
Paûgmentation  de  carbone  dans  les  plantes  qui 
croissent  dausla  teirG,n'é(oit[x}int produite  par 
de  l'acide  carbonique  dccomposé,  et  que  l'acte 
de  la  végi^tation  n'étoit  pas  le  moyen  que  là 
jutureemployoilpour  décomposer  l'acide  car" 
boDique  et  redonner  à  l'almo9|ihère  le  gae  ozi- 
^ne  qui  est  employé  dans  hi\n  les  înstarisà 
]a  formation  de  cet  adde  pur  lu  respiration  et 
^p  conihuslion. 

Je  vais  «saayer  dans  ce  troiacme  mémoire, 
Div 


'56  '      Annales 

&  indiquer  le  procédé  que  la  nature  emploio 
pour  augmenter  le  carbone  dans  les  plantes. 
Toutes  les  personnes  qui  ont  examiné  les 
fumiers  se  sont  aperçues  ([ue  Teau  qui  les 
imbiba  et  qui  coule  à  travers  leur  masse ,  ee 
r  colore  en  brun. 

Celle  eau,  soumise  à  l'évaporation ,  laisse, 
,  pourrésîdu  principal,  du  charbon;  ce  qui  prouve 
que  le  charbon  pst  susceptible  de  ee  dissoudre 
'ou  se  suspendre  dans  l'eau. 

J'ai  observe,  dans  les  analyses  (que  j'ai  faites 

avec  M.  Fourcroy  )  de  deux  espèces  de  terreau 

pour  la  société  d'agriculture  ,  que  lorsque  ces 

, -terreaux  avoient  séjourné  quelque   lems  dans 

('l'eau,  l'eau  se  coloroîlen  brun  et  qu'elle  laissoit    ■ 

du  charbon  à  l'évaporalion. 

,  On  refiiarijue  que  les  places  sur  lesquelles 

on  jette  les  tas  de  fumier  sur  un  terrain  que 

l'on  va  ensemencer  ,  produisent  des  végétaux 

plus  forts  et  plus  vigoureux,  lorsfjup  le  fumier  a 

'•éjourné  quelque-rents,    et  qu'il  est  tombé  un 

[•peu  d'eau  dessus  ppiidant  snu  M-joiir  ;  que  les 

yégétaux  y  sont  plus  vJgfiureux  que  daoa  les 

places  où  l'on  a  pas   jeté   les   tas  dé  fumier, 

et  que  dans  celles  même  où  il  y  a  eu  des  tas 

de  fumier  qui  n'ont  pas  été  mouillés. 

Comme  la  diflOrence   entre    ces    places    où 
Iw  Us  de  fumier  ont  été  déposés  ,  et  celles  où 


i 


D  B       C  II   T   M   t   K.  5j 

I  n  y  en  a  pas  eu,  résulte  de  ce  que  les  pre- 
mières Seat  imprégnées  d'eau  cpiî  lient  du  char- 
boa  en  dissolution  ,  il  s'en  suit  que  là  oii  il  y  a 
du  charbon  en  dissolution  dans  l'eau  ,  la  végé- 
tation eet  plus  forte  et  plus  vigoureuse. 

Deux  terres  semblables  ont  été  fumées  ,  Tune 
avec  du  fumier  long  dont  la  paille  n'avoit  en- 
core subi  qu'un  commencement  de  décompo- 
sition, l'autre  avec  du  fumier  bien  pourri  et 
réduit  à  un  état  propre  ù  cire  coupé  en  motte  : 
ces  deux  terres  ayant  été  cultivées  et  semée» 
de  la  même  manière,  la  seconde  produisit,  la 
première  année ,  des  plantes  plus  grosses,  plus 
forleset  plus  vigoureuses  que  la  première;  mais 
la  seconde  année,  n'ayant  pas  mis  de  nouvel 
engrais  dans  l'une  ni  dans  l'autre  terre  ,  la  pre- 
mière produisit  des  plantes  plus  grosses  et  plus 
fortes  que  la  seconde;  la  troisième  année  la 
première  terre  eut  encore  un  peu  d'avantages 
sur  la  seconde. 

Le  fumier  long  coloroit  peu  l'eau  dans  la- 
quelle on  le  laissoiE  quelque  tems  ,  tandis  que 
le  «ccond  la  coloroit  avec  beaucoup  de  facilité  , 
et  cela  plusieurs  fois  consécutives.  Ainsi  la  dif- 
Icrence  entre  ces  deux  espèces  de  fumier  étoit 
que  le  premier  laissoit  dissoudre  difScilement 
son  charbon  dans  l'eau  ,  tandis  que  le  charbon 
du  second  étoit  dissous  avec  facilité. 


58  AitNi.i.ES 

Aussi  la  première  année  une  grande  partie  du 
charbon  du  Tumier  pourri  a  élé  dissoute  par  l'eau, 
el  les  plantes  qui  ont  crii  dans  son  terrain  ont 
été  trè(*  furtcs  et  très-vigoureuses ,  tandis  qua 
le  rurtiier  long  n'ayant  laissé  dissoudre  par  l'eau 
qu'une  quantité  moins  considérable  de  son  char- 
bon, les  p]anli?8  ont  élé  moin.')  fortes  et  moiiu 
■vigoureuses,  mais  aussi  la  seconde  année  le  fu^ 
mîei  long  avoit  encore  une  grande  quantité  d« 
churbon  propre  à  cti-e  dissous,  tandis  que  le 
fumier  pourri ,  n'en  ayant  plus  ou  inlinimeut 
peu,  n'a  pu  produire  des  plantes  aussi  fortes 
et   aussi  vigoureuses  que  le  premier. 

Une  expérience  qui  vient  à  l'appui  de  l'ac- 
tion de  la  dbsolution  du  charbon  dana  l'eau  sut 
la  vt-g  tatiiin  ,  est  celle-ci  : 

On  fil  mettre  a  Champeroux,  dans  le  dépar- 
tement de  l'Allier,  des  copeaux,  des  éclat» 
de  boi^  qui  avoient  séjourné  pendant  liuil  à  dix 
mois  dans  une  cour  humide,  et  qui  avoient 
éprouvé  un  commi  ncement  de  fermentation  j 
on  fil  transporter  ces  copeaux,  on  les  fit  ré- 
pandre sur  des  terres  en  grande  quantité  pour 
obtenir  un  effet  immédiat  :  la  première  et  la 
Bflconde  année  ces  terres  ne  produisirent  pas 
plus  que  des  terres  semblables  qui  n'avoient 
pas  élé  fumées  ;  la  troisième  année  ia  produc- 
tion fut  plas  abondante,  la  quatrième  davaj>~ 


D  a     G  n  1 


i-près 


inqiii^me,  elle  fut  à-pe»-i 

Maximum  de  protludîon  ,  et  «lie  diminua  jus. 

qu'à  la  neuvième  ,  où  l'engrais  fut  entièrement 

Emmé. 
ne  rapporterai  point  ici  la  vt'^gétalion  ac- 
les  places  où  Ton  a  brûlé  du  charbon, 
lîe  celles  où  l'on  a  brûlé  des  planlca  levées 
en  mottes  ,  de  celït-s  où  l'on  a  répandu  des 
cendres  lessivées  c(  qui  colorent  encore  l'eau  en 
brun  par  le  cliarboa  qu'elles  contiennent ,  etc. 
etc.  ;  il  me  sufTit  d'avoir  établi  d'une  manière 
Hen  marquée  que  (oute  chose  égale  d'ailleur»» 
la  Tégétation  est  d'autant  jdHs  forte  et  plu8  vi- 
goureuse que  le  terrain  contient  la  quantité  la 
pins  grande  do  diarboii  dissous  dans  l'eau. 

II  est  inutile  de  prévenir  que  ce  que  j'ap- 
pelle !a  plus  grande  quantité  n'ett  que  relatif 
â  la  quantité  pioporlionnelle  d'engrais  que  l'on 
emploie  ordinairement ,  parce  qu'il  est  Irés-pro- 
bâble  qu'il  doir  y  avoir  un  /jmx/mï/m  de  disso- 
lution de  charbon  dans  l'eau  pour  produire  la 
plus  grande  force  cl  la  plus  grande  vigueur 
dans  les  plantes  ,  et  que  ce  maximum  doit  dé- 
de  la  nature  de  chaque  plante. 
1  espériences  sur  la  végétation  de  M, 
B  qui  ont  clé  couronnées  par  l'académie 
['Bordeaux  ,  parmi  lesquelles  ce  savant  nous 


Appris  que  les  plantes  qui  croissent  dans  dfe 


6o  Aknales 

l'eau  colorée  par  de  la  garance ,  se  colorent 
en  rouge  ,  et  celles  de  M.  Bonnet  qui  nous  ont 
fait  connoître  que  des  plantes  qui  croissent  dans 
l'encre  se  colorent|en  noir;  ces  expériences  nous 
prouvent  que  les  racines  peuvent  sucer  de  l'eau 
colorée,  et  déposer  la  matière  colorante  dans 
l'inlérieur  des  plantes. 

Cela  posé ,  il  est  clair  que  les  racines  ,  qui 
sont  les  organes  qui  puisent  de  la  terre  les  subs- 
tances nutrîlives  des  plantes,  y  prennent  l'eau 
plus  ou  moins  colorée  par  le  charbon  ;  que  le 
charbon,  pris  avec  l'eau  par  les  racines  ,  se  dé- 
pose dans  l'iulérieur des  plantes,  et  contribue 
ainsi  à  augrnenler  csUiî  qui  y  est  déjà. 

Il  suit  encore  de-là  que  plus  le  terrain  contient 
de  oharbon  propre  à  être  dissous  par  l'eau,  plus 
l'eau  s'en  charge  ,  plus  elle  entraîne  dans 
la  plante,   et  plus  il  peut  s'en  déposer. 

Or ,  comme  l'expérience  a  fait  voir  que  c'é- 
toit  dans  les  Heur  où  il  y  avoit  une  plus  grande 
quantité  de  cliarbon  sohible  dans  l'eau,  que 
la  végétation  étoit  la  plus  foric  et  la  plus  vi- 
goureuse, il  s'en  suit  que  la  force  et  la  vigueur 
de  la  plante  dépend  de  la  quantité  dé  charbon 
que  l'eau  ,  tirée  par  les  racines,  eniraîne  avec 
.^elle,  et  conséqueinment  de  la  quanlité  qu'tl 
i^ut  se  déposer  dans  l'intérieur  de  la  plantç 

r  ce  procédé. ,^, 


DG     Chimie.  6t 

nparons  maintenant  'celte  manière  d'ac- 
croilre  le  carbone  de  la  planle  avec  l'oxigène 
dégagé  à  la  lumière,  l'acide  carbonique  à  l'obs- 
enrité  ,  et  la  chaleur  des  plantes  pendant  l'acte 
de  la  vtgélatiun. 

L'ojtigéne  est  produit  par  la  décomposition 
de  l'eau;  l'accroissement  de  l'hydrogène  dans 
la  plante  par  l'Jiydrogène  de  la  décomposition 
de  l'eau  ;  et  l'acide  carbonique  par  l'oxigène 
de  l'atmosphère  combiné  avec  une  partie  du 
carbone  apporté  par  l'eau  et  puisé  par  les  ra- 
cines. 

Pendant  la  végétation  il  y  a  deux  opéralions 
qui  contribuent  à  diminuer  la  chaleur  de  la 
|ilante,  cl  deux  qui  contribuent  à  l'augmenter. 

Les  deux  causes  qui  contribuent  à  diminuer 
la  chaleur  ,  sont ,  i".  la  décomposilion  de  Ttau 
dam  la  plante  et  la  foriiialîon  du  gaz  oxigène 

«î  se  dégage,  a",  la  vaporisation  d'une  por- 
[^  de  l'eau  puisée  par  les  racines. 
Les  deux  causes  qui  contribuent  à  augmenter 
chaleur,!  sont,  *°-  '^  formation  de  i'acide  car- 
bonique par  Foxigène  de  l'atmosphère  et  le 
carlione  de  la  plante,  a".  la  combinaison  in- 
time de  l'hydrogène ,  du  carbone  et  des  autres 
parties  constituantes  des  plantes. 

,  comme  les  expériences  de  M.  Ingen- 
E  prouvent   ijue  lorsqu'il  se  dégage   de 


A   H   N   A.   L   E   s 

xe  6e  dégage  point   et  Irès-pro- 


6* 

l'oxigèae,  il 

bablement  il  ue  se  forme 
<  bonique  ^  il  s'en  suit  que  dans  ce  moment ,  qui 
est  celui  où  les  plantes  Pont  éclairées  par  lee 
rayons  solaires,  deux  causes  contribuent  à  l'ab- 
BOrplioii  du  calorique ,  la  décomposition  et  la 
vaporisation  de  l'eau,  et  une  seule  à  son  dé< 
^agement,  la  combinaison  du  carbone  ,  ds 
Vbydrogène  et  des  autres  parties  constituante* 
de  la  plante  ;  d'où  il  seroit  possible  qu'il  y  eut 
du  froid  de  produit. 

Comme  les  expériences  de  M.  Ingen-Honsa 
prouvent  que  lorsqu'il  se  dégage  de  l'acide  car- 
bonique, il  ne  se  dégage  point  d'oxigène,il 
doit  arriver  deux  rlioses  :  )".  qu'une  cause,  la 
formation  du  l'acide  carbonique  par  le  carbone 
déposé  et  i'oxîgéne  de  l'atmosphère  pénétré 
dans  la  plante,  produit  de  la  chaleur j  et  une 
cause  ,  l'évaporation  de  l'eau  ,  produit  du  froid  : 
dans  ce  cas  il  y  aura  certainement  chaleur  pro- 
duite y  s**,  que  deux  causes  ,  la  décomposition 
d'une  portion  d'eau  et  l'évaporation  d'une  autre 
portion,  produisent  du  froid;  et  deux  autres 
causes,  la  formation  de  l'acide  carbonique  par 
une  portion  de  l'oxîgéne  de  l'atmosphère  et 
de  l'oxigéne  tout  entier  dégagé  de  la  décom* 
position  de  l'eau  ,  et  la  combinaison  du  car- 
llDjie  f  de  l'hydrogèno  et  des   autres  parties 


dbCrimis.  65 

Ustilimnlea  de»  plantes  ,  protliiiRent  de  la 
chftteiir  :  duns  ce  second  cas  la  quantité  do  ca» 
loriqite  ttcgagû  doit  être  plus  grande  que  celle 
do  calorique  absorbé ,  el  les  jilaales  doivent 
produire  de   la  ohaleur. 

Toulea  les  expériences  sur  la  chaleur  des 
plantes,  qui  ont  été  faites  hors  de  la  présence 
du  tioleil  prouvenl  qu'il  y  a  dég;igementdecha- 
leur,ce  qui  B*accorde  parfailenient  av8c  les  ré- 
Eultats  qui  doivent  avoir  liuu  dans  l'explication 
que  j'ai  donnée  de  l'accroissement  du  carbone 
des  planles. 

On  trouve ,  dans  la    série  des  expériences 

^frites  par  Jean  Hunier  sur  la  chaleur  des  planter, 

^Hielques  anomalies  qui  feroient  croire  qu'il  n'y 

^B|Msde  chaleur  sensiblement  dégagée,  lorsque 

le  soleil  éclaire  les  végétaux;  inaiscorame  lesei- 

pcrienoest«nté«s  jusqu'à  présent  pour  s'assurer 

g  la  chaleur  dégagée  des  plantes  exposées  aux 

■  du  soleil ,  n'ont  [las  «lé  laites  de  manière 

'  uti  résultat  positif,  nous  alteudon«  , 

Ht  <te  jiTononcer  sur  cHIe  partie,  seulement 

I  y  «il  des  expériences  plus  exactes. 

>ac)uons  que  de  toutes  les  manières  d'ex- 

l'uc  croîs  se  meut  du  caiboue  dans  les 

tftis  l'acte  de  la  végélaliou  ,  celle  qui 

bn  rapport  plus  direct  avec  les  engrais, celle 

qui  «'«coM'de  le  mîeuB  avec  tous  les  faits  con- 


6i 


A   N   N   A   L   ] 


nus,  est  la  dissolution  du  charbon  dans  l'eaa, 
Bucé  ensuite  par  les  racines  et  déposé  dans  l'in- 
térieur des  piaules;  qu'ainsi  le  charbon  dissoui 
dans  l'eau  esl  une  des  substances  nutritives  de» 
plantes. 


EXPERIENCES 
ET    OBSERVATIONS 

Sur  les  fermens ,  sur  la  fermentation  et  sur 
les  moyens  de  l'exciter  dans  la  drùche  aana 
le  secours  de  la  levure ,  avec  l'essai  d'une 
nouvelle  théorie  de  ce  procédé  ;  adressées  à 
la  Société  littéraire  et  philosophique  da 
Manchester  en  17S5,  par  M.  ThouJLS 
HSNEY : 

Tcaduites  de  l'Anglais  pat  Ma^Iame  ***. 

XJe.  tous  les  phénomènes  que  la  chimie  pré- 

■  sente  ,  îl  n'en  est  pas  qui  aient  été  expliqués 

d'une  manière  moins  satisfaisante  que  ceux  da 

fermentation.   Les  chimistes  ue  sont   contentés 

de  décrire  ce  qui  se  passe  dans  cette  opération^ 

■•ses  progrès  et  ses  réf ullats  j  mais  il   n'ont  fait 

t- aucune   recherche  sur  les  causes  primitives  et 

^'sur  la  manière  dont  s'opèrent  les  changemens 

qui  arrivent  aux  corps  souoùs  k  son  action. 

Depni» 


t)cpu!s  peu  d'années  la  ihéorie  de  la  cbî- 
Mue   a   éprouvé    de  grands   chaagemeas;    les 
découvertes  importantes  de  Black,  dePriestley 
e(  de  plusieurs  autre»  chimistes  qui  se  sont  ef- 
forcés de  suivre  leurs  traces ,  ont  heureusement 
eipliqoé  la  plupart  des  phénomènes  chimique» 
qui  étoient  auparavant  inintelligibles;  en  sorte 
que  le  moment  présent  est  devenu  une    de» 
époques  des  plus  brillantes  dans  l'histoire  d» 
celle  science.  Nous  connaissons  maintenant  la 
sature  de  la  chaux  et  des  alcalis  ,  ee  qui  dîEfé-; 
rencieun  métal  d'avec  sa  chaux,  la  cause  d« 
Taugmentation  de  poids  qui  s'observe  lorsqu'il 
passe  à  ce  dernier  état ,  et  la  perte  qu'il  éprouve 
lorsqu'il  relourne  à  sa  forme  irélalique.   La 
constitution  de  l'air  atmosphérique  a  été  dé> 
moulrée  ,   différens  gaz  ressemblant  à  l'air  en 
plusieurs  points,  maisdtfTérens  les  uns  des  au- 
Irts  >  ont  été  découverts ,  et  parmi  eux  un  fluide 
éthéré  supérieur,  par  sa  propriété,  àraircotn-s 
tntin  et  capable  d'entretenir  plus  fortement  et 
plus  long-tems  la  vie  et  la  combustion.  Ces 
premiers  résultatK  sur  ce  fluide,  qui  est  la  par- 
tie vitale  de  l'air  commun,  douk  prometleat 
de  nombreuse  s  découvertes  en  chimie  sur  les 
différentes  combinaisons.  Nousdevons  déjâaux 
«ipériences  dessavans  sur  cet  air  la  connoîs- 
Mnce  de  la  constitution  des  acides  et  de  l'eau. 
Tome  Xiy.  fi 


65  AvKALSi 

De  tous  les  gaz  qui  ont  frappé  l'attention  des 
chimistes  pneumatistes^  rahrfixe^ou^commefl 
a  été  plus  exactement  dénommé  par  M.  Berg- 
man Tacide  aérien  ^  est  celui  sur  lequel  ils  ont 
d*abord  porté  leurs  vues.  Nanhelmont  aobserrtf 
anciennement  qu'on  pouvait  en  retirer  une 
grande  quantité  des  liqueurs  soumises  à  lafer^ 
mentation  vineuse  j  le  docteur  Priestley  a  fait 
▼oir  qu'on  pouvait  le  recombiner  avecelleSiet 
il  a  prouvé  que  Jeur  force  ou  leur  agrément  dé- 
pendoitdesa  présence,  au  point  que  ces  liqueurs^ 
devenoient  insipides  et  plates^  lorsqu'elles  eo 
éloient  privées. 

Mais,  quoique  M*  Cawendish  ait  prouvé 
Texistence  et  déterminé  la  quantité  du  gax 
produit  pendant  la  frrm^^ntation  ,  et  que  le 
docfeur  Priestley  ait  déjà  fait  les  expériences 
ci-dessus  rapportées  ,  il  ne  paroît  pas  que  cet 
savans  aient  pu  décider  si  ce  gaz  étoit  la  cause 
ou  le  produit  de  la  fermentation. 

Gestun  fait  bien  connu  des  brasseurs  que  le 
moût  de  bierre  et  toutes  les  autres  liqueurs  pu*  \ 
rement  sucrées, comme  le  jus  de  raisin,  nepeo-*  ] 
vent  parvenir  à  la  fermentation  vineuse  sans 
l'addition  d'un  serment.  On  emploie  commua 
nément  pour  cet  effet  la  levure  ou  levain,  qui 
est  une  substance  très-gluante  et  pleine  d'éw 
cume ,  prise  à  la  surface  d'autres  liqueurs  es 
fermentation. 


D  X    C  u  I  u  I  E>'  'G; 

Mais  ni  la  nature  de  celte  substance,  ni  le 
mode  de  son  action  n'a  été  examiné  aVJC  c< 
degré  d'attention  qu'aurait  dû  exciter  l'actioa 
d'un  agent  aussi  exlraordinaire.  Nous  savons 
en  général  qu'on  produit  du  vîn  avec  un  fer- 
ment vineux,  qu'on  produit  du  vinaigre  avec 
un  ferment  acéteux  ,  enfin  qu'avec  un  ffrment 
putride  (cHe  fermentation  se  termine  par'Ia 
putréfaction  ;  mais  nous  ne  savons  rien  de  plus 
relativement  à  la  manière  dont  ces  fermen* 
produiient  leurs  eEfets ,  et  relativemoat  à  'a 
fermentation  elle-mêoje. 

Avant  de  donner  ma  théorie  sur  les  ferment 
et  sur  la  fermentation,  je  rapporterai  une  suite 
de  faits  qui  m'ont  fait  uaitre  quelques  idées  à, 
ce  sujet-,  je  présenterai  ensuite  les  phénomènes 
tenant  aux  expériences  comme  ils  ont  été  dé- 
crits par  les  chimistes  qui  m'ont  précédé,  et 
co  oe  sera  qu'ensuite  que  je  hasarderai  mon 
hypothèse.  Bien  n'aurait  été  capable  de  mefaira 
surmonter  l'espèce  de  défiance  que  j'^i  de  mri- 
même,  si  ce  n'étoit  l'indulgence  de  la  société 
sur  laquelle  j'ai  compté,  et  que  j'ai  sï  î-ouveut 
épiouvée  :  duns  aucune  auire  occa-ion  je  n'en 
ai  pu  plus  besoin  que  d.)us  celle  ci.  Marchant 
dansli-bacnrité,  m.inquûnt  absolument  de  gui- 
des n  a^ant  que  mon  peu  de  taleus  pour  lever 
le»  ubstacicï,  porter  la  iumiùre  sur  les  parues 
Eij 


L 


68  Ahhalxi 

obscures  et  indiijuer  ce  qui  peut  êfre  regardé 
comme  certain,  je  me  suis  trouvé  daas  une 
situation  très-difficile.  J'espérois  que  mon  oo- 
vrage  seroit  moins  imparfait ,  mais  l'accident 
arrivé  à  mon  malheureux  fils  a  tellement  ab- 
sorbé mon  tems,  qu'il  ne  m'en  est  resté  qu'une 
très-petite  portion  à  donner  aux  sciences. 

Dès  que  le  docteur  Priestlej  eut  publié  st 
uiélhode  d'imprt'gner  l'eau  d'air  fixe,  je  pré- 
parai, par  son  procédé,  de  l'eau  arti6ciellede 
Pyrmont,  et  j'observai  que  l'eau  ainsi  saturée 
ne  bouillunnoit  pas  sur-Ie-cbamp,  lorsqu'on  la 
transvasait ,  mais  qu'après  avoir  é'é  gardée  dans 
une  bouteille  exactement  fermée  pendantqueL 
ques  jours  ,  elle  donnoit ,  lorsqu'on  la  débou- 
choit ,  l'apparence  bouillonnante  des  vraies 
eaux  de  Pjrmont.  J'attribue  cet  effet  au  gaz 
qui  s'est  combiné  plus  iulimément  avec  l'eau  , 
et  qui  réduit  à  une  sorte  d'élat  latent ,  re- 
couvre son  élasticité  et  cherche  k  s'échapper. 

Je  fis  un  jour  du  punch  avec  celte  eau,  et 
il  m'eu  resta  enriion  une  pinte;  je  la  mis  dans 
une  bouteille  qui  pouvoit  en  contenir  le  quart, 
et  je  la  bouchai  exactement.  L'ayant  ouverte 
au  bout  de  trois  ou  quatre  jours  ,  en  la  versant 
elle  pélilloit  et  moussoît  comme  du  cidre.  Un 
TÎeux  homme  à  qui  j'en  fis  boire  ,  fut  fort  cu- 
cieux  de  savoir  d'où  étoit  ce  via  délicieux  qu'il 


B  K     C  R  I   H    I   E' 

pt;  il  me  demanda  avec  tant  d'empressé- 
'  si  je  n'en  avoi:*  pas  encore,  que  je  luî 
jinai  une  autre  bouleille. 
(  docteur  Prtestley  nous  a  déjà  dii  qae  le 
i  la  drèflie  qui  avoient  perdu  leor  fbrce 
or  goût,  les  repreooieot  lorsqu'ils  étoîent 
SBgnés  d'air  fixe.  En  impreguanl  de  l'aie 
e ,  je  fus  éloiiné  de  ne  pas  trouver  quw  l'eHet 
produit  iiiir-le  champ;  mais  l'ajaiit  gardé 
l  ane  bouleille  bouclit^c  pendaut  quatre  oti 
['.  jours  ,  je  la  retrouvai  aussi  forte  que  c«ll« 
qui  avoil  ëlt^  conservée  en  bouteilles  pendant 
plusieurs  mois. 

Un  177S,  j'imprégnai  d'air  fixe  du  petit-lait 
i^ue  l'avais  clarifié  pour  faire  du  sucre  de  lail; , 
t  mis  en  bouteille:  au  bout  d'une  semaine 
Hl-lait  éloit  deveau  très-spiritueux,  et  la 
^iile  aruit  été  si  bien  bouchée;  que  l'air  ne 
nt  trouver  d'issue,  fit  sauier  le  bouchon. 
neautre  bouteille,  qui  n'a  été  ou  verte  qu'ea 
cootenoit  une  liqueur  qui  n'étoît  pas 
4-fait  si  forte;  mais  le  petît-lait  avoitpris 
£t  vineux  sans  la  tuoinde  auidité. 
t  commençai  alors  à  soupçonner  que  l'aii' 
Hoit  la  cause  de  la  fertuenlatiou ,  on ,  dan> 
Ires  termes ,  que  la    propriété  du   levain 
me  ferment  dépendoit  de  la  quantité  d'a.i* 
ril  coateooitj  et  que    le  leratn   n'étoit 
Eiij 


^O  A    «■    N    A    f.    K    s 

autre  clioseqiie  de  l'air  fixe  enveloppa  de  U 
partie  murilageuse  de  Ja  liqueur  ferairatanle. 
Je  msdrlenninâi  ,  d'après  ces  idt^a  ^  à  faire  un 
ïcvain  arlificiel. 

Pnurcet  eHet  je  fis  bnnillîr  de  U  fl-ur  de 
farine  dans  de, l'eau  à  cousi-tance  d'une  geM( 
claire*  et  je  min  ce" mélange  dans  lapartiedu 
milieu  de  la  machine  de  Nonlh  ;  je  riii.pré^rii 
d'air  fi\e  ,  etlorsqu'ileneul  abs'irbt'  une  grande 
quantité,  je  le  mis  dans  uni*  bouleil'erxacte- 
ment  fermée,  que  j'cxposprai  à  une  chaleur 
modérée. 

Le  lendemain  le  mélange  étoit  dan<  une  es- 
pèce de  fermentation  ,  et  le  troisième  jour  il 
acquit  tellement  l'apparence  du  levain,  que  j'y 
ajoutât  delà  farine  pétrie  :  la  ËprmenlalioD  s'ax- 
rêla  au  bout  de  cinq  ou  six  heures.  Je  iefis 
cuire;  le  produit  étoit  un  pain  asi^ez  passable- 
ment fermenté. 

J  e  me  déierminal  alors  à  faire  une  expérience 
plus  démonstrative. 

Ori  sait  que  le  moût  obtenu  du  mal  ne  peut 
être  perlé  à  un  état  de  fermentation  qu'à  l'aide 
d'un  ferment,  et  qu'on  emploie  toujours  delà 
]evtire  de  bierre  à  cet  effet.  Si  donc,  en  ira- 
pregiiant  du  moût  avec  l'aii  fixe,  je  puia  lepot- 
tcr  à  la  fermentation  viueuiie,  ii  je  puis,  à  l'aide 
de  cette  fermentation,  produire  de  la  faierre» 


î  de  celte  bierre  je  puis  obtenir  de  l'esprit 
►nt  ,  je  crois  que  je  pourrai  annoncer  au  pu- 
lune  mûlliocle  de  se  procurer  prnraptement 
»1i(]ucnrs  (ermeiilées  d.ins  tous  les  climats 
^□s  toutes  les  situations, 
jbur  l'essayer  j«  me  procïirai  d'une  Iirasserie 
l-pintes  de  raoût  de  bïerrc  très-fori  (jui  avoiç 
Bout  piquant  et  cl^'^a^rcaMe,  et  qui  avoir  été 
c  de  mauvais  houblon  cii  quelque  chose 
|r  en  tenir  lieu.  J'imprtî^nai  un;:  grande  par- 
pe  la  liqurur  d'air  fixe  dans  la  machine  de 
ncolh  ;  elle  en  absorba  promptement  une  très- 
grande  quanlitii.  Lorsqu'elle  fut  ainsi  impré- 
f.aée ,  je  la  mêlai  avec  l'autre  partie,  et  je  ver- 
sai le  tout  dans  une  grande  cruche  de  terre  dont 
Iverture  étoit  fermée  avec  un  linge,  et  je 
^saî  à  un  degré  de  chileur  d'environ  70 
I  degrés  du  thermomètre  de  Fabreneit.  En 
||t-<]iiatre  heures  la  liqueur  étoit  «d  pleine 
imitation,  et  il  commença  kse  rassembler 
'a  levure  à  la  surface;  le  troisième  jour  elle 
fc  convertie  en  une  véritable  bierre.  Je  la 
mis  dans  un  vaisseau  de  terre  ,  tel  que  ceax 
dont  le  peuple  se  sert  pour  conserver  les  li- 
brassées  et  fermenléej,  pendant  uns 
ne  environ  :  je  retiré  de  ce  vaisseau  beau- 
1  de  levure  qui  se  rassembloït  i  la  surface  ; 
mêlai  arec  de  la  fanns,  et  j'en  fis  un 
E  iv 


7» 


A    K  M  A    L    E   s 
.in  que  je  l'a 


I 


aussi  bon  pain  que  je  l'aurois  obtena  en  e 
ployant  une  qnaaiilé  égale  d'une  autre  levurei 
Je  fermai  alors  !e  vaisseau,  et  je  l'ouvrisaa 
bout  d'un  mois  :  la  liqueur  étoit  bien  ferme», 
tée.  Je  pris  la  surface  ;  et  quoique  le  moût  do 
bierre  eut  un  goût  déaagriîable  ,  elle  étoit  aussi 
bonne  que  clteque  l'ou  trouve  ordinaircmenl 
daci  les  brasseries. 

Une  portion  de  cette  bierre  fut  dislillde  ,  et 
elle  donna  de  l'espril-de-viu  que  je  soumets  i 
l'examen  de  la  société;  maïs  le  vaisseau  ayant 
élé  cessé  avant  la  Bodeladislillalion  ,  la  quan. 
lit^  n'a  puêlre  déterminée  d'une  manière  cer- 
taine ,  cependant  elle  ne  paroit  pas  différev 
beaucoup  de  ce  qu'une  quantité  égale  de  bierje 
ordinaire  auroît'fourni. 

Ayant  perdu  mes  notes  ,  j'ai  été  obligé  dt 
Vous  donner  de  mémoire  les  détails  précédent- 
et  jen'ai  pu  les  recoraraencerqu'au  mois  d'aoâfç 
J784..  les  expériences  luivantes  sont  prises  SUC 
les  notrs  de  mon  journal. 

Le  3"  août,  je  pris  buit  pintes  de  moût  dft 
bierre  commune  dont  moitié ,  dès  le  soir  ,  fol 
imprégaée,  mais  non  saturée,  d'air  fixe  ; 
raè'&\  relie  portion  avec  celle  qni  u'étoit  p 
imprégnée,  et  vers  minuit  je  la  mis  dans  ui 
graude  crucbe  à  la  température  de  l'air  d'ui 
«uisii)«  oïl  elle  resta  toute  la  nuit.  Il  n'y  ave 


B   s      C   JI    I   M    1    ï.  7S 

le  matin  aucun  signe  de  fernienlation  ;  ce  n'es' 
qu'à  cinq  heures  du  soir  que  j'apperçus  un  lé- 
ger mouvement  à  la  surface.  Craignant  alors 
que  la  quantité  du  gaz  ,  dont  j'avoi^  imprégné 
le  moût  'le  blerre ,  ne  fiit  pas  assez  considé- 
rable, j'adctplai  une  bouteille  qui  coutenoit  un 
mêlante  de  chaux  et  d'acide  vitriollqne,  et  je 
can'Iui-^is  dans  le  moût  de  bierie  l'air  dégagé 
de  l'effervescence.  A  neuf  heures  l'air  de  la 
bouteille passoit  très-fortement,  et  le  moût  pa- 
roissoit  cooiBiencer  à  fermenter.  Je  relirai  la 
bouleilie  à  onze  heures  :  la  fermentation  alors 
ètoil  commencée  sans  équivoque  ;  la  surface  de 
la  liqueur  porfoit  un  peu  à  la  tête;  )a  tempé- 
rature du  moût  et  oit  à  80  degré  et  l'extérieur 
de  vase  à  78. 

f  Le  premier  septembre ,  à  sept  heures  du  ma-  ' 
lin  ,  le  feu  de  la  cuisine  étant  tombé  pendant  1 
la  nuit,  la  fermentation  altoit  moins  vite;  la, 
température  intérieure  du  vase  n'étoit  qu'à  72, 
et  avoit  élé  probablement  plus  bas  pendant 
la  nuit;  car  le  feu  étoît  alors  augmenl^.  La  li- 
queur se  remit  en  mouvement  quand  le  ther- 
momètre qu'où  y  plongea  se  fut  élevé  à  8s  da- 
grés  ;  ïe  feu  fut  retiré  à  neuf  heures  ,  et  !e  ther- 
inométre  marqueil  ys  :  te  moût  fut  éloigné  da 
feu  ,  à  quatre  heures  :  la  chaleur  itoit  forte,  et 
«onze  heures  elle  étoit  encore  augmeatée. 


I 


7-(  A   W    M    A   L   E   s 

Le  2  septembre,  àneufheures,  la  liqueor 
parvenue  au  point  d'êlre  propre  à  être  mise  en 
tonneau,  on  la  mit  en  effet  Jans  un  barï!  ,  et 
on  la  porta  à  onze  heures  dans  un  cellier  :  à 
midi  la  partie  supérieure  du  moût  montoit  au 
sommet  du  vaisïteau  ,  et  une  partie  se  repan- 
doit,  au  bout  de  deux  heures  la  partie  supé- 
rieure également  forte. 

Le  3  septembre,  la  fermentation  se  soutint 
pendant  toute  la  )ournée,  et  le4,  je  rassemblai 
assez  de  levain  pour  faire  un  pain  (|uî,  après 
la  cui.sSOQ  ,  pesoit  deux  livres  envirop  :  il  éloit 
très-bien  fermenté  et  très  bon  ;  il  n'avoit  aucun 
goût  particulier,  sicen'est  une  furte  amertume 
..(jui  venoit  de  ce  que  le  moût  avoît  nne  trop 
forte  proportion  de  houblon.  Peut  être  aussi 
la  levure  rdssemblée  sur  une  aussi  petite  quan- 
ti lé  de  liqueur  n'a-t-elle  pas  été  prise  Â  tera3,et 
a\oit-elle  perdu  quelque  chose  de  sou  pouvoir 
fermentant. 

Le  j  septembre  ,  la  liqueur  étoit  encore  cou- 
verte de  levure  j  et  la  fermentation  dura  jus- 
qu'au 12  ,  que  Ton  ferma  le  touneau  à  la  ma- 
nière accoutumée. 

J'avais  le  projet  dedlsliller  celte  liqueur  p«l 
de  semaines  après,  mais  des  cïrcontances  fâ- 
cheuses m'en  ont  empêché  jusqu'à  la  fin  de 
février.  J'ouvris  alors  le  baril,  maïs  soit  que- 


J 


I  1.'  y5 

lîqncnr  eut  été  gardée  Irop  lonp:-tems  on  en 
elrcoastances  dédavanlageiisps,  soit  qu'elle  eût 
éprouva  une  trop  grande  chaleur  priid:tnl  lafer- 
mentaliou,  ou  qu'elle  eût  é\é  imp  I  ng-ieinj 
couliittice,  elle  avoit  p,T*'-é  de  l'él  1  vi.iem  à 
l'état  acé'ueux  ,  et  élolt  devenue  un  CAtellent 
riiiaiyte. 

Comme  farai'*  oh'pnn  de  l'esprit-de-Tio  par 
la  di-itillation  de  la  première  porlinn  de  moût, 
je  u  éUi'in  pas  fâché  de  cet  événement  qui  por- 
toit  mes  vues  au-delà  de  mon  atlt-nle;  car  à 
^M^seol  j'ai  olfenii  la  levure  ^  le  pain,  lablerre, 
^^Bupiil  arJput  et  l'aijide  act-tueuv.  Je  présente 
P^Ha  sociale  an  échantillon  de  ce  dernier  produit. 
Je  croîij    pouvoir  me  flatter    que  ces  expé- 
riences seront  d'une  Irèâ-gfande  utilité,  et  con- 
Iribueroni  à  l'agrément  et  à  la  santé  des  hommes 
dans  dilférentes  circonstances  ol'i  il  a  été  im- 
possible jusqu'ici  de  faire    usage  des  liqueurs 
ferment  ées,quoiqu'cIles  eussent  étéd'unrgrande 
utilité  dans  la  médecine,  non-seulement  à  la 
mer,  m.ùs  à  la  campagrte  et  dans  diETérenle» 
Misons  de  l'année  où  l'on  ne  peut  se  procurer 
dn  lerain. 

On  voit  que  ces  expériences  fournissent  un 
^^hoycrt  d'obtenir  en  tout  tems  du  pain  frais  et 
^^p  la  mal)  ou  liqueur  saccharine  nouvcllerae  n 
^Hrtneiilée  ^  ce  qui  peul  être  d'une  graude  im-  ' 


I 


L 


76  A   IC    K   A    t.   I   s 

portance  et  d'un  grand  avantage  dans  les  dé- 
coctions de  mail  recommandi^es  par  Ma«bri<f» 
dans  beaucoup  de  cas  dont  je  ne  parlerai  pasj 
cet  objet  avant  un  rapport  plus  immédiat  à  Ii 
nifîtlecine  pralique  qui  entre  dans  lo  plan  d» 
travail  que  la  ■^ocîi^té  s'est  formé.   ' 

C'ett  snr-ti  ut  dans  l'économie  dotnestiqi 
que  ses  usages  seront  fréquens  :  par  exemple  « 
pourf;iire  revivre  une  fermentalïonlanpnîssantc, 
l'appareil  de  la  houleille  tel  que  je  l'ai  décrit 
dans  mon  Ks'^ai  sur  la  conservation  de  l'eau  ea 
mer,  avec  un  mêiange  effervescent  de  chaux  et" 
d'acide  vilriolrqiie  ,  peut  pleinement  remplir  cet 
o'- jet,  et  ?eroit  suffisant  pour  imprégner  le  moûrt. 
Cette  découverte  peut  être  iilile  dans  les  bras- 
series; elle  est  recommandée  à  l'attentioD  dbft 
personnes  qui  s'ocupent  de  cet'art. 

Maintenant  je  vais  procéder  à  la  descriptioi 
descirconstaneesessenlielleset  des  phénomènw 
qui  tiennent  à  la  feiraenlatîon  ,  tels  qu'ils  sonS 
décrits  dans  les  ouvrages  chimiques;  je  m'ef- 
forcerai cniuite  à  donner  une  théorie  qui  léi 
•splique. 

Le  sucre  ,  le  jus  de  fruils  mûrs  et  la  mal! 
plus  ou  moins  disposés  à  tourner  à  la  fermeol 
talion;  mais  avant  qu'elle  ait  lieu  ,  îl  est  néJ 
cesîaîrequ'ilssoîent  étendus  d'eau  et  qu'ils  soîeilj 
portés  àPétat  deduidiié.  Un  certain  dvgréd^ 


I  ■  I  ■  I  a.  jf 

t:)taleur  est  aussi  nécessaire  à  la  fermenfatioa, 
et  elle  ne  réussit  bîsa  qu'à  une  températur*  de 
70  à  80  degrés. 

Lorsquela  fermentationcommence,  un  tnou- 
Teineiit  intesLÎD  paroîl  dans  la  liqueur;  elle  ^e 
trouble  j  des  fécules  se  précipitent  au  fond, tandis 
qu'une  matièreécumeuse  s'élève  à  lasmTacejune 
espèce  de  sililemfut  se  fait  entendre,  et  il  se  dé- 
gage uue  g  ande  quantité  d'aûnxe.  La  lîqueor 
acquiert  alors  uue  odeur  et  un  goût  vineux  ; 
elle  devient  spécifiquement  plus  légère  que  l'eau, 
de  plus  pesante  qu'elle  éloil  auparavant.  Durant 
les  progrès  de  ce  phâuotnène  la  température  de 
la  liqueur  est  plus  chaude  que  celle  de  l'atmoa- 
phère  environnante  ,  avec  laquelle  il  est  né- 
cessaire que  la  communication  soit  conservée- 
Au  bout  de  quelques  jours  ces  apparences  com- 
mencent à  diminuer.  Si  l'expérience  a  été  biea 
conduite  et  arrêtée  à  tems ,  il  en  résulte  uns 
liqueur  susceptible  de  donner  du  vin  et  de 
l'esprit  ardent  par  la  distilation  ;  mais  si  la  fer- 
mentation a  été  trop  lente,  cl  si  le  degré  da 
chaleur  n'a  pas  été  assez  fort ,  la  liqueur  est 
insipide  et  sans  force;  i>i  au  contraire  sll*  a  ét£ 
trop  rapide, la  liqueur  passe  à  la  fermentation 
acéteuse,  à  laquelle  elle  paraît  tendra  conti- 
nuellement. La  formation  de  l'acide  acéteur 
est  d'autant  plus  lente  et  difficile  que  la  quan- 


n  E  C  u  )  u  I  E. 
t.  qu'il  ne  connaît  aucune  tliéorîe  salisfai- 
t  pour  l'explication  de  ces  pliénomènes. 
jpendant  les  dernières  décuuverles  faites 
■mie  semblent  jetler  quelque  lumière  sac 
afière  ,  ou  au  muins  nous  conduisent  à 
(S  conjectures  qui  peuvent  servir  de  base  à 
fcihéorie. 

^fcLesucre  estun  sel  essentiel  qui  contient 
^Banp d'huile  et  de  matière  visqueuse;  pen. 
nt  la  combustion  il  décr<^pile-,  preuve  que 
in-seulement  il  contient  beaiiroup  de  matière 
tiatnmable,  maisaussî  beaucoup  d'air.  Lamall 
t  une  substance  saccliarine  unie  à  beaucoup 
'  inalicie  visqueuse  et  miici'agineuse. 
1*.  Si  l'on  aioute  de  l'acide  uilreiixausucre, 
principe  inllaramable  de  ce  deruier  est  pris 
r  l'acide;  la  tolalîtê  ^ou  au  moins  une  grande 
rue,  estc.invertieen  gaznlreuxel  s'évapor« 

Elite  tonne.  En  versant  de  nouvel  acide 
sucre,  une  plus  grande  quantité  de  gaz 
mée,  et  le  sucre  qui  reste  est  changé  en 
istaux  qui  ont  \-a  propriété  d'un  acide  suî  ge~ 
rit,  etijui  aélé  nommé  par  Bergman  acidt 
ccarin, 

3**.  L'acide  du  jucre  est  susceptible  de  se  ré- 

idre  par  l'aclion  du  feu  ,  princîpaleiuent  en 

gme,  il  se  dégape  en  même-ems  une  grande 

kité  d'air  fixe  et  d  aïr  inUammable  qui  coq- 


Sa  AwrrALEK 

tiennent ,  l'un  et  l'aiilre  ,  de  la  cbaleur  lalenfft  [ 
enEin  il  reste  uo  rcsiclu  brun  qui  est  d'cnvintt 
un  dixième  du  poids  de  l'acide.  L'air  fixe  e*l 
regardé  comme  composé  d'air  déphtogistïqaj 
uni  au  pblogiGlique,eLt'airiDQammabIe  comme 
le  ph!ogistiqua  pur. 

4'.  L'eau  est  formiîe  par  l'union  de  l'air  por 
et  du  gaz  inflammable  privés  de  leur  chaleur 
latente^  car  si  ces  deux  fluides  élastiques  brûi 
lent  ensemble  dans  uu  vaisseau  fermé  sur  dîL 
mercure,  la  totalité  est  convertie  en  eau 
mêmejpoids ,  l'air  et  le  gaz  réunis.  Il  y  a  grandd 
production  de  chaleur  dans  cette  expérience» 
En  outre  ,  si  l'eau  est  forcée  de  passer  à  traverl 
un  tube  contenanl  des  capeaux  de  fer  forte- 
ment échauffés,  l'eau,  d'après  MM.  Wart 
Lavoisier,  est  décoai posée,  le ph logistique  pâM^ 
uni  à  la  chaleur,  sous  la  forme  de  gaeinflao 
mabie,  tandis  que  Vhumor ,  ou  l'air  déphli 
gistiqué  ,  de-neure  uni  à  la  chaux  du  métal 
dont  on  peut  le  séparer  sous  la  forme  d'aï 
purou  d'acideaérien  ,  selon  le  poiotoù  lacfaan 
a  été  depblogistiquée.  Il  a  déjà  été  pjîservéqii 
la  matière  saccharine  ne  peut  feruieuter  tul 
l'eau. 

SS    La    distillation  d'une  liqueur    vineul 
donne  de  l'esprit  ardent. 

6?.  La  totalité  de  la  portion  inllammable  c 
l'esprit-de-vi 


D   K       C   B    I    M    I    E. 

krit-HC'Tia  se  dissipe  par  la  cmibo  "l  ion;a  prfet 

M.  Lavoisier  a  trou^é  (jiie  l'eau  qui  en 

lulle  éioit  augmenlée  de  six  ou  huit  onces 

t  l'ybsorpliou  de  l'ait  décomposé  parla  com- 

Hion. 

r7*.  l'C  résidu,  après  la  di*filIatîon  de  l'esprit 
peut  des  liqueurs  ferment îes,  e*t  acide. 
|tï*.  M.  Lavoisier  Mippose  que  l'air  porestle 
□Dcipe  acidifîaiil  commun  à  tou<i    les  acide'  ,' 
Vaue  leur  différenre  dépend  de  la  nature  de 
:  qui  est  unie  à  l'air  pur. 
Cuinnie  nos  cipérieuccs  ont  été  failes  avec 
nue  infiisiou  de  mail  et  de  Vaîr  fixe  employé 
comme  ferment  ,  je  dois  m'eiTorctTde  undre 
comple  des  di(T>5(c-iis  pliénnmènp»   rr    résultat» 
de  la  fermetilatoQ  qui  se  sool  présentés  daas 
cef  expériences. 

Le  m  OUI  étant  imprégné  d'air  fixe,    élaat 
placé  de  maulére  k  recevoir  une  aiigmeutalioa  , 
de  chaleur,  et  élaiii  communémem   mêle  dol 
Icirain  ,  le  gaz  reile  pendant  «luehjue  lems  daot  I 
un  éiat  talent  nu  tiantjinlie  ;  mais  sa  tendance  | 
àreprtrndre  sr  forme  élas  itjue  ,  aidée  delà  clift*  j 
leur,  force   les  limlle*  (Un-  lesquelles  il  éloÎB 
contenu  P.ircel  efTortlespnrliesmucilfigideuses  ' 
sont  atténuées  dan^  l'infuaiuo,  !<  partie  su'-'ée 
e«l  développée,  et  la  mÊme  omise  conlini'aot 
iagir,  le»' p.articscoDsiituaates  de  ce::e  matière 
Tome    .^r.  F 


81 


Annal: 


t    .  :    .nul  >  [!■,  , .  I    ,  -   ,     , .      , .  .     , 

sont  séparées,  et  Jes  parliculea  des  principes 

compoian's,  élant  par  ce  moy^n  placées  dans 
leur  aplièred'atiraclion  muiuelle,  commencent 
à  se  rappeler  les  unes  tes  aulres;  il  se  dégage 
unegrandeqnantilé  de  phlogislique  avec  de  l'air 
pur.  La  plits  gran  le  parlie  du  principe  inÛam- 
mable  enlrc  dans  une  nonvelle  comhinaî.-^oa 
réunie  à  la  partie  phlogîslitjue  de  l'eau,  et  en 
sépare  ea  propnr'ion  l'air  pur,  landi;»  qu*  d  lih' 
autre  c/^lé  une  plus  pelile  quantité  s'uniftsànt 
dans  son  état  D;jiâsaut  avec  cet  air  pur  ,  forme 
'Je  l'air  Hxe  qui,  en  s'éctiappànt,  emporte  uue 
grande  partie  de  la  matière  qui  le  lenoit  em- 
prisonné. Dans  la  conversion  de  l'air  pur  en  âTr 
iixe  ,  une  portion  de  clialeur  est  rendu  sensible  , 
et  cette  chaleur  contribue  à  la  décompnsîlion 
plus  prompte  de  la  substance  sàccharide.  Là 
matière  gtiiaiile ,  se  rasïsemblant  à  la  surface, 
rallentit  le  dégiigeinent  du  gaz  et  favorise  gk 
réabsorplion  ;  ce  qui  forme  le  piquant  et  fc  goût 
agréable  de  la  liqneur  ,  tar.dis  que  le  principe 
inflammable  ,  s'accumulaut  et  i>e  condeÔBaot  f 
forme  l'esprit  ardent. 

Ainsi  il  y  à  quelquefois  une  décomposition 
de  i'eaii  pareille  à  celle  cjue  M-  VTatt  a  supposé  ] 
avoir  lieu  dans  la  produciîon  de  l'air  pur  dttJ 
nitre.  L'acide  iiitreux  s'empare  du  [ihlogisliqavi 
de  l'eau,  dépblogistiquer/tu/no/-ouràutrepai:ttP' 


de  l'eau  qui,  se  combinant  avec  la  matière  de 
1a  chaleur,  passe  sous  la  forme  d'air  pur.  Si 
on  ferme  le  vase  t^ui  contient  la  liqueur  avant 
queloul  le  sucre  soit  décomposé,  elle  conser- 
Tcra  uo  g.iût  douceâire  ;  mais  !a  ft-Tinentalion 
couliouant  toujours,  la  litfueur  deviendra  da 
moins  en  moins  douce,  et  contiendra  plus  d'es- 
prit ardent  ;  la  fécule  se  précipitera  sous  forme 
de  lie.  La  fermentation  alors  est  coraplette,  la 
liqueur  est  moelleuse  et  claire  (i).  Mais  si  U 
i4A«l)ère  sucrée  est  trop  étendue  d'eau,  ou  le 

leau  placé  dans  une  température  chaude, 
iqneur  alors  passera  delà  fermentation  vi- 
t'acéteuse. 

•ns  la  formaliou  de  l'acide  saccharin  par 
taoyen  de  l'acide  nitreux,  on  peut  suj^poser 
que  cet  acide  enlève  le  phlogistique  du  9ucre 
et  Jaisje  à  nud  l'acife  qui  y  éioit  contenu  ,  ou 
fcieo.commele  prétend  M.  Lavoisîer,  que  l'air, 
qui  est  uue  des  parties  constituantes  de  l'acide 
oilreux  ,  s'unit  à  uue  base  particulière  contenus 
dan*  le  sucre  pour  former  t'acide  saccharin. 


(l)  Oi'^i  1^  fer iiieu lotion  vinPUâe  il  se  déposa  dans 
rialèri>^ur  du  luiiueau  uneiiibslaiice  nommée  tarire,  qui 
a  él*  ri-coiiniie  depuis  |>i'u  pour  èin  de  l'alcali  végétal 
par  uni  à  mie  surabondance  d'un  acide  parliculiftr.  Maij 
tiMiunece  nVstpaïun  produUduœoilt  de  bierre,  jeiien 
parle  pn  daiitcet  ouvr«g?. 

F    3 


I 


l 

I 
I 


84  Ahnalcs 

si  donc  dans  la  fermealalion  nccteuse  il  ai 
rive  que  le  phlogîslitjiie  ne  soït  pas  en  sufHsanI 
qtiaiililé  ,  ou  que  sa  force  de  combinaison  soi 
trop  afi'oiblie  par  une  longue  application 
chaleur  oQ  d'anires  causes  ,  il  se  séparera 
ï'aulre  partie  conslitoante  de  la  liqueur.  L'c^pi 
ardent  ainsi  décoiuposé  dïsparoîlra  graduetli 
racnl;  Xhnmor  ou  Yeatt  âéphiogistiquée 
dans  d'autres  mots,  la  base  de  l'air  pur,  pri 
dominera  et  s'unira  avec  la  base  saccharine! 
et  tant  qu'elle  retiendra  du  plilogîslîqncj  ît' 
formera  de  l'acide  acL'leiii. 

Ainsi  la  fermentai  ion  acétetise  est  en  qitelqaa 
façon  analogue  à  !'dc!Jon  de  l'acîde  nltreaxstfr 
le  sucre.  Dans  le  dernier  cas  ce  phlogîslïtiue 
est  séparé  plus  rapidement  ,  et  l'acide  résnltanj 
de  celle  expérience  est  appelé  acîde  sacchaiin 
dans  le  premier  cas  les  cliangemens  ^ont  nro. 
duits  plus  IfDlement,  le  p  h  logis  tique  se  sépara 
graduellement  et  soos  une  modification  dilîS- 
renle.  Kn  conséquence  le  produit  n'est  p«» 
l'acide  saccharin,  mais  le  vinaigre.  Ce  seri 
peulÉ  re  donner  quelques  dejjrJs  de  pro  babil 
à  celle  lliéorie,  que  d'observer  que  le  résidi 
des  li,jueur3  Fermentées ,  après  .jtie  l'espril 
ardent  en  a  été  séparé  par  la  distillation, 
qui  paraît  être  de  l'eau  supei:5aturée.de,p,f]J 
gislique^  est  acide.  ,-   ^,;  ^^1 


DE     C  n  I   II   I   S. 

■  J'^i  évit^  d'embrasser  dans  ces  rédexion» 
les  phénomènes  qui  apparlieunent  à  la  Permen-  ' 
ialion  putride^  parce  qu'ils  n'ont  pas  des  rap- 
fotts  si  iaLîme!)  avec  tes  substances  sucrées  ,  et 
que  le  me  reproche  déjà  le  tcms  que  j'ai  di-t'obé 
à  la  société. 

Je  arestimerai  heureux ,  si  ces  faits  ont  pu 
l'iBlére^scr,  si  mes  efibrts  oui  reculé  tes  bornes 
de  la  science,  et  sur-tout  s'ils  peuvent  être  utiles 
à  l'iiumanité  ,  persuadé  qu'un  seul  fait  est  plus 
utile  que  l'hypotlièse  la  plus  ingénieuse  et  la. 
plus  Iravailtée. 


EXTRAIT 

t  Mémoire  tur  la  structure  des  Cristaux  ' 
s  nitrate  de  potasse.,  lu  à  V jicadémie  des 
\Sciences  le  Zojuin  1792  ,• 

?ar   M.  Haut, 


HC    observation  faite  à   Dijon    par    MM. 

Ampy,  Morveau  et  Virlj'.sur  1a  funneqn'a- 

i^nt  prise  des  cristaux  de  nitrate  de  potasse, 

qui  a  été  cuinumniq^iée    à  M.  Haiiy,    l'a 

gi  à   reprendre    ses    reclieiches  relalive- 

à  la  cristallisatiou  de  cett«  espèce  dr 

F3 


8^  AtlNALBt 

«el,  dont  il  n'avoîl  encore  qu'ébaucli^'Tâtïi'forS 
L.e>  cristaui  dont  il  s'agit  étoient  des  prîsma 
fcexaëdrejlermin'spardcs  pyrarnides  dmnèmîj 
nombre  de  faces  ;  et  les  savant  k\u  i  noas  av^l 
cités  en  ayant  mesuré  les  angles  ,  le^  trouvfeceiitf 
à-ppu-près  égaux  à  ceujc  du  cristal  de  roche,* 
dont  ou  sait  d'aîltfurs  que  la  forrâe  la  plui 
ordinaire  est  analogue  à  celle  qui  vient  d'Sti^ 
décrite. 

Linnœas  avoit  apperçu  des  rapports  entra 
les  résultats  de  la  crislallisatron  de  ces  deii's 
espèces  de  minéraux,  et  avoit  même  donné 
cristal  de  rorbe  le  nom  Ae  niiruntifuartzosuta 
(i),  en  supposant  qu'il  devoit  sa  forme  à  cesel. 
Mais  dans  ces  fortes  derapprôchrmens,!  inooeus 
avoit  plulôt  égard  au  simple  aspect  de  la  forme 
gu'à  une  entière  analogie  fondée  sur  l'égalité 
desangles.  M.  Rome  de  l'isleqoi  presque  par- 
tout dotjne  la  mesure  des  angles  des  cristaux  , 
observée  à  l'aide  du  gouyoraètre  ,  se  cooteato.] 
ici  d'iudiqupr  en  général  une  variété  du 
AÏtre,  qui  a  quelque  ressemblance  avec  le 
cristal   de  roche    (a). 

M.  Haii^  a  désiré  de  vérifier  cette  compa- 
raîwn  d'après  les  loJx  riiôme^  de  la  «truclure  , 


(i>Sist.  Kfitiirœ.édil.  1710,  inmeS,  pa6efl4. 
(.*)  tjtJA'artogr.  lome  i ,  r"g(.-  353. 


i 


^m  DE      C    II    I    H    I  ^B.  .87 

^enclierchantsi  garmi  ces  loïxii  yen  avoj'l  quel- 
qu'une qui  lût  su-^ceptible  de  faire  prendre  au 
_^  .Xiitruie  de  potasse  la  forme  du  prisme  hexacdre 
pégulieF  termine    par  des  pyramides  droites, 
□  blables,  du  moins  à -peu-près  ,  à  celles  du 
cristal  de  roche  ;  recherche  à  laquelle  le  uïlrale- 
de  potasse  paroîssoit  devoir  se  prêier  d'autant 
I  ^phis  difficilement  j  que  le  noyau  de  ce  sel  eM 
^Bnn  Dctiiëdre  à  faces  triangulaires  isocèles,  de 
^  deux  mesures  d'angles  différentes,  et  il  a  trouvé 
qu'effeclivement  la   forme  dont  il  s'agit  pou- 
voit  avoir  lieu  ea  vertu  de  deux  loix  simutta- 
nées  de  décroissement ,  avec  unediB'érence  d'un 
degré  et  demi  environ  ,  dans  l'inclinaison  des 
faces  de  la  pyramide  sur  les  pans  adjaçens. 

MrLaToisier  a  tiiîs  Pautetrrà  porléede  cons- 
tater ce  résultat  théorique,  à  l'aide  de  l'obser- 
valipa  ,  par  la  complaisance  qu'il  a  eue  de  lui 
procurer  un  certain  nombre  de  crislaux  choisis 
parmi  ceux  qui  se  forment  j>)urnellemeat  dana 
la  fabrique  de  salpêtre  de  l'arsenal,  et  dont 
quelques-uns,  qaciqu'încoiuplels ,  présenloicnt 
on  nombre  sufRsaal  «le  faces,  pour  ne  laisser 
aucun  doute  sur  la  rf-;s;mblance  d'aspect  qu'ils 
auroient  eue  avec  le  cristal  de  roclie,  si  leuc 
cristallisation  se  fût  opérée  plus  lentement ,  et 
aret;  les  cpoditioas  nécessaires  gour  doansr  aux 

I  -"'■■■""'■  ■■•■■ ' '    'f^ 


68  Anmaces 

raoIJciilesla  libcrlé  de  s'arranger  cTuneiriaùîerè 
exacletiieiit  «yméiriijue. 

Mais  parmi  le*  cristaux  (\ae  l'auleur  dnît  â 
M.LaVi  iiei',  jl  se  trouve  une  rarJélé  inconnue, 
doiit  fexamen  l'a  conduit  à  de<  n'-stillals  de 
calcul  qui  lui  ont  paru  mériter  une  atlentiou 
particulière,  et  il  si"  borne,  dans  son  Mémoire, 
à  l'exposllii  n  de  ces  résultats,  d'autant  plns(|ne 
la  i.ouvctie  variété  réuDii  aux  luix  qui  lui  sout 
particiilii'res,  celles  d'où  dépend  la  forme  du 
cristal  de  roche. 

Celte  variété,  qu'il  appeîle/i/Vri7/ffi/<r/«»^ffMe 
est  ciislallisée  en  prisme  liesciëdre 


verticillé 
régulier. 


i  dix-huit  faces 


vec  dei  sommets 
di^rpcsées  comme  par  étages  sur  trois  rangéel 
successives.  V.B  J/'g.  i  représente  cette  furir 
dans  laquelle  l'inclinaison  des  face^  de  l.i  prt 
iniire  vang'c  Idgn,  nghin,  mhnz,  eic. 
les  pans  adjacens  o///^  ,  p"  me ,  em  zf  ,'t\t< 
est  de  i^ô*"  Si",  celles  des  faces  ilbcg ,  gciK^ 
etc.  de  la  secou.Ie  rangée  sur  te^  même*  piôli] 
dj  134*  23",  et  celle  des  faces  bac  ,cat',  éïî 
de  la  troisième  rangée,  de  mS''  53'. 

Avant  de  déterminer  le»  loïx  auxquelles  en 
soumise  la  structure  de  cette  variété  ,  M.  HaûjT  1 
faitconunître  la  forme  primitive  des  cristaux  d^ 
n  iraie  de  pola^gp.  Cette  forme  ,  telle  que  iTa 
diijueot  les  posilioas  des  lames  que  l'oa  appcrJ 


ttnmlfes  fractures  decescrislanx  ,  est  celle 
I  ncol'dre  a  nfjjg.l)  i\ac  i'on  peul  con- 
rer  comme  composé  de  Acux  piramides 
BraDgiilaires  ,  ayant  leurs  Sommets  en  o  et 
éuiiiea  sur  uue  hase  commune,  qui 
fan  rectangle  ar/n  A  (i).  L'inclination  res- 
ive  des  faces  a  o  d  ,  a pd,  ow  h  o  n  ,  hp-a, 
vèssen^ihlementde  iso"  :  Pauienr  suppose 
fc  mesure rigoureu>:eraentexacle.  En  prenant 
n)e  le  rapport  le  plus  simple  possible,  qaî 
?  repri^senter  le  résultat  de  l 'ob^ervatioa  à 
ird  des  înclinalions  respecrives  des  faces 
,  a  p  d,ou  ho  n  ,  /i/)/i,it  détermine  ces 
baistinit  â  iii*  n'.  On  rencontre  quei- 
oi*  le  nitrate  <L*  potasse  sous  la  formequî 
Wcnt  d'être  décrite  ;  mais  ordinairement  l^oc- 
{«ëdre  est  cuoéïiurme,  c'est-à-dire  que  les  sorii- 
^^b,  au  lieu  d'être  de  simples  points  o  p,  sont 
^Hkr£tcs  parallèles  à  d  n  ou  a  h. 
^Hà  raisonnant  de  cet  octaèdre  ,  comme  de 
^H|  du  fluate  calcaire  (2)  ,  on  concevra  que 
BBwiaion  mïïclianiqne  doit  donner  d  es  oclaë  1res 
semblables  à  l'oc  aî-dre  total,  entreoiêlés  do 


(t)  C:*  reri.itigle  est  ici  dans  une  position  venicute,  U 
CAD  étant  liluée  tioricatilalement. 

i  d'une  théorie  sur  b  slruuluredcsCi'istiiix,* 
'35  «t  tuiv. 


go  Annales 

tétraèdres  j  ayant  deux  de  leurs  facetsemblablçi 
au  triangle  a  od,  et  les  deux  au  lies  semblables 
•u  triangle  ao  h.  Il  est  prubablc,  d'aprî-s  lei 
faisonsiiueTauteur  a  exposées  ailleurs  (i),  que 
ces  t-élraedreureprésenlent  les  vérilables  molé- 
cules du  sel  (2).  Il  fait  voir  aussi  de  quelle 
manière  on  peut  lameneila  ibéuiie  des  cmiauK 
de  ce  sel  à  celle  du  paratlélipipède  ,  alten4u 
^ue  les  décroîïSeniens  (jue  subissent  Ifs  larm^i 
de  superposition  ,  se  font  réellement  par  ctp*; 
sommes  de  petits  paraltélipip^des  semblabjeafl 
celui  que  Ton  formeroit,  en  appliquant  deaC 
tétraèdres  sur  deux  faces  opposées  de  l'octaëdre 
primitif.  On  peut  mâme  substituer  ce  paralté- 
]îpîpède  au  noyau  oclaiidie  (3)  ;  mais  oqus  p| 
ferons  ici,  avec  l'auteur,  de  prendre  cet 
taëdre  pour  base,  et  nous  allons  essayer  do 
faire  coBceroir  autant  qu'il  sera  possible,  à  l'aigle 
du  simple  raisonnement ,  lesrésultats  ati][qu(;i9 
l'a  conduit  le  calcul  analytique. 


(l)Méiooiredel'Ac, 
le  Journnl  d'Hisl.  Nal. 


des  Stipiices  1791  j  vr,ytz  eivià 

J792,  11».  6  ,   l'oge  209  ei  SUIT.      , 

(2)  L'octaëdre  primilirodinet  aus&l  dos  divisioni  pani* 

au  plan  ADFHj  mai:  ilesr  fa.ile  de  voir  que  cet  dï* 

:nt  point  les  lélfoëJres,   puisqu'elles  p» 

srnl  eulre  les  arëlej  par  lesquelles  ces  tétraèdres  se  ti»" 

jieiil  le>  uns  aux  aulcas  :  ainsi  elles  u'em pèchent  pai  ^vB 

ne  puisse  prendre  le  lélracdre  pour  la^ijolécule. 

(3j  Journal  d'Hisl.  Nat.  ibid. 


D  E     C  a   I  H-^l 
ibns  obien'erons  d'abord  «{DetiatisleeriMial 

|tr«loveriictIic représenté '^^.'ij,  lesdeat 

7  n  /o ,  emz  c,  et  ceux  qtii  leur  xontnp- 

BTépondentaux  quatre  triangles  a  o  h,  don, 

f,  dp  n  f^fiff.  i)  âe  la    forme  priroiri»»; 

fftpèfiB  gcih  (  fig.  1  )  et  les  aulreti  sen- 

neot  situé»  répondent  amc  qiiatie  autres 

jjles  aoh,   h  o  n  ,ap  d,  hp  n  (Jig^7.^  : 

tâ'd^temiiner  ]ti  luix  d'où  dépondent  les  po- 

\  d^8  autre  faces. 

ulenr ,  envisageant  1»  problêmed'une  ma- 
P générale,  suppose  des  loix  qusIconqiiFS 
Rroî^ement,  dont  \ti  unes  aient  liea-rers 
tangie  tr  (7(f,  parallèlement^  rarêle-cAtf 
1  montant  du  pointe  vers  cette  arête  i<s9ÎC 
►  descendant  de  la  même  arête  vers-le  point 
1 1  et  dont  )e4  autres  Agissent ,  vers  le  triangle 
it'tfh/paraift'iementa  ta  haateiirojrdecn  trian^ 
fki  nais  toujours  en  descendant  du  poinb  a 
Vers  celle  ligne,  la  siippo'^ilion  conirairiî  ne 
IpDBVflnt  (tre  admise  ,  parce-  qu'elle  donncFoit 
H^Tcces'încHnrâsde  h&iit  en  bas,  qui  sontici 
fcxcJuesIpar  tes  conditions  dit  pioblérae. 

Ces  denr  espèces  de  loix  peuvent  Tarîer  ù 
l'infini  ,  et  à  chacune  des  premières ,  d'où  résul- 
leruil  vers  le  triangle  aod  une  face  inclinée 
d'on  cerlaio  nombre  de  degré» ,  correspond  une 
loi  différente  qui  produiroit  vers  letrianglois  o  h 


gs  Annales 

inné  autreface  inclinée  précisémentdelamênwl 
quantité  ijue  la  précédenle  (i).  Parmi  tout«i  ' 
■r^es  diverses  Inix ,  les  seules  qui  soient  renfet- 
néesdaDs  Iciî  limites  ordînaire^t  de  la  ccistalU- 
'seiion  ,  sont  celles  qui  délerniineot  des  sou£. 
tcactions  par  uoe,  deux ,  trnisuu  quatre  ran- 
gée;), on  par  un  nombre  infini  de  rangées  ,  ta 
face  produite  nVtaot  point  distinguée  ,  dans  ce 
cas,  de  celle  qui  e:>t  analogue  sur  l'oi-taë«Ire 
prirajtir.Or,  si  l'on  considère  succeisive  ment  Ui 
résultats  de  ces  loii  simples  et  communes  rela- 
tivement au  triangle  a  o  d,  on  trouve  neuf  de 
ces  résultats  qui  sont  admissibles  ;  mais  parmi 
ces  mêmes  résultais  il  n'y  en  a  que  quatrt, 
.auxquels  répondent  vers  le  triangle  a  oh,  des 
.résultats  qui  soient  simples  eux-niême«.  L^s 
autres  eniraîneroient  des  décroissemens  com- 
posés et  situés  bors  des  limites  extraordinaires. 
Far  exemple,  si  l'on  admet  un  décrot»semeiit 
par  quatre  rangées  en  descendant  de  a  vers 
O,  il  faudra,  pour  avoir ,  du  côté  du  triaDgls 
a  oh,  uue  face  inclinée  comme  celle  qui  naît 
de  ce  décroissement ,  supposer  dix  rangées 
de  soustraites  parallèlement  à   o  x,  et  cela  de 


(i)  Ce  que  nous  disons  ici  i^^s  triangles  ao  d,  aojkfl 
t^«oii  s'entendre  ^alemeul  dei  autres  Irianglei  scmblM 
iful  uluès. 


D    B     £   H    I   M   I   I. 

bre  que  cliaque  lame  air  une  Jjial  spur 
;  de  la  molécule;  ce  qui  s'écarte  TÎsi- 
eut  des  léi^uliats  familiers  à  la  eristaU 


llea  quatre  rétuUats  dont  pous  venons  do 

FSonL  au^fi  le^  seul»  qui  ne  trouvent  réa- 

i  le  iiiiralt;  veiticillé.  La  cri^tallisalion 

■le  p3S5cr  à  côté  des  aitltes,  dans  lesquels 

oi  simple  à  l'égard  d'urie  des  faces  pro- 

mi,  oûceâsiteroit  une  loi  auxiliaire  corupU- 

L>  par  rapport  à  la  face  adjacente,  i".  La 

lame  (Jig'  I  ^  du  prituc  est  donné  par 

soLiil  n'y  a  qu'une  rangée  de  soustraite 

liant  de  o  vers  a  d  ( fig.  i)  ,  et  le  pan  ad- 

Ipnlo  (Jig-  \)  par  le  cas  où  le   dé- 

bsemenl  est  zéro,  parallèlement  ■.  o  x  _/ig. 

||i'a),c'c»t-àdirequecepasseconfondavecletrii^'*. 

Igleao  /;■  s^'.La  facette  ^/i  m  n  résulte  d'un  dé- 

ip>cn>issemcntpar  trois  rangées  en  allan    de  o  vers 

h  *rf,  et  la  facette  voisine </jg-«  /d'un  décroisse- 

1  ment  par  une  dimple  rangée  parallèlement  à  o^, 

'  3".  La  fiicettec///^  est  censée  produite  par  un 

décruisseoieot  nul  ou  inQrti ,  eu  allant  de  o  vers 

a  <Jou  de  tf  li  verso,  c'est. â-dire  qu'elle  est  pn- 

rillp)e  au  triangle  a  o  d  ,f:i\a  facette  adjacenle 

A  c^'rf  par  on  uécroissenient  de  deiiï  rangi'es 

,_vtL  )iauleur,en  descenJaut  de  a  verso  j:,  c  e.st- 

-i^ire  que  la  dilTéreuce  entre  une  lame  et  l'ait- 


94  Annales 

Ire  n'(îtant  que  d'une  rangée,  la  Itauienr  ds 
chaque  lame  est  double  de  celle  de  la  moiécule. 
4'.  Enfio,  la  facétie  co  zprovîrnt  d'un  décroi»- 
sement  par  trois  rangées  en  descendant  de  a  4-' 
verso,  et  la  facelte  A  a  c  d'un  aocroissemei 
par  quatre  langées  en  hauteur,  parallèlemei 
à  la  ligne  o  x. 

Afin  de  mieuï  saisir  l'efFet  de  ces  décroissi 
mens,  supposons  que  le  rhonibe  o  s  p  uÇfig.  5 
représente  une  coupe  géométrique  de  l'octaëdi 
( fig.  1),  fsile  à  l'aide  d'un  plan  qui  passe  pi 
lea  points  Oj^j  et  parles  milieux  f ,  u,  dt 
arêtes  ad,hn  :  «uusdivisons  cette  coupe  eu  une 
multitude  de  petits  rhombes,  qui    soient  lei 
coupes  aoaltigues  d'autant  de  molécules.  Si  l'on 
cunsicière  Jeu  pusilions  des  lignes  or ,  o  z  ,  zm  , 
sm  (Jîg-  3  ),  à  l'égard  des  rhombes  extérieurs 
au  rhoinbe  ospu,  on  concevra  que  o  r  indi- 
que    une    rangée  de  soustraite  sur    l'angle  o 
(fiS^  )*°  ^(-fië-  ^J>  '''°'*  rangées  en  mon- 
tant vers  ad  (Jig  "2  ),   zm  (Jig-'i  )  *  aéro  de 
rangées    ma  trois    rangées    en    descendant, 
c'est-à-dire  que  ces  quatre  ligues    râpondvDt 
puccessirement    aux  positions    des  plans  p  n 
m  e  (Jig-  I  ),  ng  hm  ,  g  ci  h,  c  a  i. 

Supposons  de  plusque  le  quadrilatère orf/i  A 
(J'S'  4  )  ^°''  '^  même  que  celui  de  la  ^'g.  a  , 
!rousdi\  ijé  pât^iltcment  en  petits  quadrilatères 


J 


D  K    Chimie. 

[ènt  les  coupes  d'aulant  de   molécules  1 

Mi  pouvons,  pour  plus  de  simplicité,  ra^l 

rWr  i  ce  quadrilatère  l'effet  des   décroissein 

iVqoi  onllicu  vers  lein&ngleao  k(J/g.  a):' 
T.  iî  l'oif  cùiisidêre  de  même  les  pobitionj  det 
\)'.   ^_V»  ''^t  ai(Jig.i^),  dont  la  pre- 
[-iiKliqiienndécroissemcntnul ,  la  seconde 
_3ui  drcroîsltemeot  par  ane  raog^  ,  la  troisième 
r  dtfuit  rangées  en  hauleur,  et  la  quatrième 
^sî   pai*  quatre  rangées  m  haiitetir,  le  tout 
■  descendant  de  a  vers  o  x  (Jig-  "i)  ,  on  coa- 
prâ'  que  ces  lignes  représentent  Successive* 
lot  \éi  effelir  de$  décrois^temens  qui  donnent^l 
t^uafi'<ï  plaas  pnlo  {fig.  tj^ngttl,  g» 

eÀB. 

Mus!  le  cristal  dont  il  s'agit  ici   est  remar- 

ttbie  par  un  d'uble  caractère  de  régularité, 

|ît  ea  ce  que  lei  loix  de  décroi^sement  qui 

jpssent  diverrienient  sur  dilTéreutes  parties  de 

forme  primî:ive,  y  produisent  des  faces 

Dbtablemeut  situées  ,  soit  en  ce  que  ces  loix 

ODt  combinées    enlr'elles  de  manière  à  être 

V  plus  simple»  possible  dans  leur  ensemble, 

liorleque  celles  qui  auroîcnten  elles-mêmes 

1  plus  grand  ilegré  de  simplicité,  paroissent 

rïter  de  s'associer  aux  loîx  correspnudantes  , 

i  par  leur  compHcatioa  seroieat  mal  aasor- 

Eics  avec  cllcj. 


g|6  Ahhales 

Si  (  dans  le  cristal  Je  nilire  verticillé ,  on  sup- 
prime de  part  et  d'antre  la  seconde  et  la  trcni 
sième  rangée  defacelles  situées  vers  chaqni 
sommet,  en  supposant  que  celles  de  la  preraièri 
f^e  prolongent  jusqu'à  ce  qu'elles  reucoalreat 
l'axe ,  le  cristal  seia  converti  en  ua  prisme  tec^ 
miné  par  deux  piramidcs  hexaèdres.  C'est  cettj| 
forme  qui  se  rapproche,  pur  ton  a.specC}  di 
celle  du  cristal  de  toclie.  Ordinairement  In 
deux  pas  du  prisme  qui  répondent  kpnmt' 
(^Jig.  1  )  et  à  son  opposé  ,  sont  plus  larges  qui 
les  quatre  autres,  et,  par  une  suite  n^ces^aire, 
les  pyramides  se  terraînent  en  arêlej  mais  oi 
sait  que  te  cri'lal  de  roche  pré:ienle  aus»i  assi 
fréquemment  cette  modiGcalion  de  forme. 


E  X  T  A  I  T  s 

>ES    ANNALES    DE  CHIMIE 

DE     C  R  E  L  L, 

Far  3.  H.    Hassen  fratz. 

S-  I- 

[discussions  qui  se  soat  élevées  sur  les  pro- 

t  de  la  poudre  de  charbon  annoncées  par 

owilz  pour  décolorer  des  sels  et  des  li- 

,  ont  déterminé  M.  Lowilz  k  indiquer 

icédés  nécessaires  pour  que  l'opération 

ise  complettement. 

I  opérations  sont  au  nombre  de  deux  : 
l'-  la  préparation  de  la  poudre  de  charbon  | 
a*.  la  maniire  de  l'employer. 

M.  Lowitz  indique  dans  sa  préparation  do 
calciner  le  charbon  jusqu'à  ce  qu^il  ne  laisse 
pttis  dégager  des  parties  huileuses;  et  comme 
il  le  calcine  à  l'air  dâQs  un  four,  une  partie 
du  charbonserédutt  en  cendres-,  il  sépare  cette 
ceodre  par  le  moyeu  d'uu  soufflet. 

Pour  fmployerle  charbon  ,  il  faut  le  réduire 
en  poussière  très-fine ,  et  verser  sur  celte  pous- 
sière la  liqueur  ou  la  dissolution  que  l'on  veut 
décolorer  ;  on  laisse  cette  liqueur  digérer  tran- 
Tome  XIV.  G 


k 


I 


9S  Annales 

qtiillement  sur  la  poossière  de  charbon,  et  l'on 
jie  se  sert  d'une  chaleur  douce  que  lorsque  li 
dL'colalioa  paroît  tenace  et  dillicile. 

g-  I  r- 

Les  grottes  que  l'on  trouve  dans  la  monta-/ 
gne  d'Homberg  à  six  lieues  de  Wurtzhourg  ea 
Francnnie  ,  ccinlîeiiiifnt  mit  leurs  paruis  du  sal- 
pèlreen  abondance;  la  pierre  de  ces  grottes  est 
calcaire  coquillîéie  un  peu  poreuse;  l'air  y  pér 
oètreavec  facilité,  et  les  parties  qui  produisent, 
du  salpèlre  sont  inaccessibles  k  la  pluie. 

M.  Pjckei,  quia  fail  cette  découverte,  a  pro- 
posé au  prince  de  faire  ouvrir  ces  grolies,  afin    ' 
de  les  aérer  davantage  et  d'établir  une  salpê 
trière  sur  les  lieux. 

S.  I  I  I. 
M.  Schrœder  de  Berlin  a  cherché  quelle», 
étoient  les  proportions  de  sel  marin,  d'acid» 
snlfuriqiic,  d'oxide  de  manganèse  et  d'alcool, 
les  plus  propres  à  produit  de  l'élher  j  il  a  troit* 
Te  que  la  proportion  la  plus   favorable  éloît 

Sel  commun -.      8  parliest 

Acide  sulfuritiue 4 

Alcool 3 

Oside  de  mangapetse. . .      4 
De  ce  mélange  M.  Sclirœder  a  obtenu  n 
liqueur  épaisse  de  laquelle  l'eau  a  séparé   u 
partie  ^  d'éther. 


deChimie. 

jiff-Schrœder  a  observé  que  l'on  pouvoit  aiig- 
nter  la  quantité  d'élher  jusqu'à  trois  parties^ 
L  sjoiitaiU  ciaq  parties  d'alcool. 


EX  TRAITS 

DU    S  V  P  P  L  É  ME  N  T 

AUX   ANNALES  DE  CHIMIE 

DE    C  RELL^ 

Pour  1791  ; 

Par  J.  H.   Hassenfratz. 

2-  I- 
JVI.  Bucliolzrendcoruple  des  essais  qu'il  a  faiti 
pour  décolorer  diverses  substances  végétales  p 
Ja  poudre  de  charbon  ,  ainsi  que  l'a  indiqué  M. 
Lowitz  ;  il  anuoDce  que  le  syrop  de  mîe^près 
le  procédé  étoit  plus  brun  que  ue  l'auroit  été 
du  miel  écume;  qu'il  a  parraiteiuentôté  l'odeur 
et  iegoût  de  brûlé  à  l'eau-de-vie;  qu'il  n'a  pas 
pu  décolorer  le  vinaigre,  et  qu'il  a  débitamî- 
nisé  le  sel  marin. 


M.  DaDtz  a  vu  prci  Ilirchel,  sur  la  Worta, 
Gij 


loo  Annales 

à  àevtx  lienes  d'Eisenach  ,  une  montagne  cal- 
caire pénétrée  d'tin  filon  fente  <le  basalte. 

La  montagne  est  formée  de  couches  calcaires 
horisoDtales  de  l'épaisseur  de  3o  toises  ;  la  fente 
de  basalte  est  immédiatement  au-dessous;  elle 
a  environ  i5  pouce»  7  d'épaisseur  ;  elle  est  ver- 
ticale et  conséquemmsnt  perpendiculaire  aux 
couches  calcaiies;  sa  limgueur  ou  profondeur 
est  de  6  toises  ou  environ  ;  les  petites  colonnes 
de  ce  filon  de  basalte  ont  3  ou  4  pouces  de 
hauteur;  elles  ont  leurs  séparations  assez  bien 
prononcées. 

M.  Daniz  a   observé  que  ce  filon  fente  de  , 
basalte  se  comporte  absolument  de  la  même 
manière  que  le  filon  fente  métallique.  Il  pense 
qu'il  seroit  possible  qu'il  eiistât  dans  la  mêma 
montagne  d'autres  filons  fente  de  basalte. 

I.  iir. 

On  trouTe  dans  les  environs  de  Nordliein,* 
en  Hanorre  ,  des  grains  qui  ressemblent ,  tant 
par  leur  forme  que  par  leur  couleur,  â  des  grai- 
nes de  pavot  ;  ce  qui  leur  a  fait  donner  le  nom 
de  mohusamenseein. 

M.  Meyer  ,  qui  a  examiné  ces  pierres  avec 
attention  ,  annonce  que  leurs  brisures  sont  ter- 
reuses, qu'elles  ne  rayent  point  le  verre,  qu'elles 
ntpoint  feuavec  lebriquet,  qu'olles  peu- 


H'ï1«  t'y.  '  tei' 

[être  facilement  broyées,  qu'elles  décré- 

t  avec  le  oitre,  et  produisent  une  grande 

Btilé  d'acide  carbonique,  que  l'acide  sulfu- 

le  change  leur  couleur  en  rouge-brun  d'ocro 

^cî(Je  uitrique  en  jaane  d'ocre,  et  que  ses 

[es  constituantes  sont  delà  cbauz  ,  do  la 

)  et  du  fsr. 


S  professeur  Witke  de  Stockolm  a  répéta 
Krience  de  la concentnttion  du  froid  parle 
f  ardent»  et  elle  lui  a  aussi-bica  réossi  qu'a 
fÏQtet. 


M*  Hermbstadt  de  Berlin  avoue  que  la  ibjo- 
rieaiiliplilagistique  est  très-bieaimaginée;  mais 
t]  lai  semble  que  les  antipblogisticieofi  placent 
l'oxigène  dans  trop  de  combinaisons. 


M.  Gmelin  annonce  que  la  méthode  de  M. 
Klaproth,  de  se  servir  du  aez  aalz  pour  sé- 
parer la  terre  alumioease  du  fer ,  lui  a  très* 
bien  réugfii.  Cette  méthode  simplifiera  beaucoup 
l'analyse  des  minéraur. 

Il  annonce  encore  que  les  procédés  pour  la^ 
E>r^paratioa  du  phospore  sont  tellement   în- 


I 


loa  Annale» 

complets,  qu'il  a  tu  plusieurs  Jeunes  cTiitniSi 
mantjucr  l'opération,  et  qu'il  seroit  iiiléressaol 
Cjue  l'on  s'occupât  de  donner    une  deïcrtptioi 
plus  complelle  de  ce  travail. 

Jl  dit  encore  que  M.  Bordheîn  n'a  pas  asseï* 
délaîlld  la  manière  de  préparer  le  caméléoifl 
miniîral ,  et  que  de  là  peut-être  vient  l'erreirf 
qui  lui  a  fait  prescrire  de  le  tirer  du  feu,  dès 
que  l'oxigèue  commence  à  se  développer. 

3-.   j   .1      ■ 

"_i  1  !■    *  '  I- 

i  «■"■  :  ' 

"M.  Langsdorf  croit  que  les  poissons  souf 
lellemenl  bons  conducteurs  de  la  chaleur,  qu'ils 
peuvent  facilement  et  promptement  refroidir 
(les  corps  métalliques  échauffe's  ;  il  croit  aussi 
que  la  pomme  de  terre  est  tellement  conduc- 
trice diî  la  chaleur  ,  qu'elle  rafraîchit  subite- 
ment, et  qu'elle  diminne  l'ardeur,  des  brûUircsî' 
en  Conséquence  il  désir^roit  que  l'on  fit  de^ 
expériences  sur  les  quajilés  conductrices  de  li 
ch.ilejr  de  ced  substauces. 

.  )■-!  ^i«p  "ijc * 

l  1 1 1  :. 

M.  Bnignafelli  remarque  que  M.  Carradorij 
a  fait  une  observation  suc  la  chaleur  qui  avoîtj 
éch  i|ipé  à  M.  Crawford  ;  c'est  qu'iudépendam-i- 
ruenl  de  la  chaleur  sfeuïible  ,  le  calorique  peut 
quelquefois   augiuenur  ou  diminuer  dans  Ift^ 


DE    Chimie.  loS 

Même  corps,  sans  qu'il  varie  pour  cela  dans  sa 
ïorme  et  dans  sa  nalure. 
î.  1  X. 

M.  Riickert  d'Ingelsing  a  r^p^lé  en  petit  les 
expériences  de  M.  Lowilz  sur  la  di-coUiraliou 
des  siibslances  végétales  par  le  charbon  j  et  a 
obtenu  un  succès  assez  complet.  Il  se  propose 
de,  les  répéter  en  grand  ,  pour  s'assurer  de  son 
effet  d'une  maniète  plus  posilive. 

M-  Riickert  desireroit  que  l'on  s'assurât  si 
l'argile  avec  laquelle  on  décolore  le  fartte  cru, 
la  chaux  avec  laquelle  on  dépure  le  sncre  ,  le 
camphre  ,  l'ainmoiuaque  ,  ne  produirojeut  pas 
des  elTcts  semblables  :  il  se  propose  d'eu  faire 
l'essai. 


,  M.MuhtendeWolfenbultenayantlaissédis- 
liller  trop  loog-lems  des  gouttes  d'Hofimann , 
elles  prirent  une  odeur  d'acide  sulfuieux  ,  et 
se  troublèrent  au  bout  de  quelque  têtus,  il 
versa  un  peu  d'alkali  dans  cette  liqueur  trou- 
blée ,  il  s'y  forma  des  (loccons  blaocâ  et  des 
cristaux,  et  l'odeur  d'acide  sulfureux  disparut. 


L 


Giv 


104 


A  n  N  A  L  E  ë 


i 


ANNALES    DE    CHIMIE; 

DÉCEMBRE    1791  >  page  3i4, 

Extraits  de  différens  Ouvrages  traduit» 
de  V jéllemanà.  du  Journal  de  Crell ,  par 
M.  Hasseafratz. 

Fûge  3i5,  5.  1.  L'oxide  de  cuivre  — les  car- 
bonates de  chaux  et  de  baryte  le  décom- 
posent. 

Page  3i6.  —  L'oïide  de  fer  —  les  carbonates 
de  chaux  et  de  baryte  le  décomposent  ; 
le  feu  eu  dégage  l'acide. 

L*osîde  de  mercure  —  les  acides  —  Is 
soufre  décomposent  le  beozoate  tnercunel. 

Page  3i7.  L'oxide  de  zinc—  les  carbonates  de 
chaux  et  de  baryte  décomposent. 

L'oxide  blanc  de  manganèse  —  les  car» 
bottâtes  de  chaux  et  de  baryte. 

Page  3i8.  Pour  obtenir  ces  acides  —  le  zino^ 
le  plomb  —  par  le  carbonate  de  soude. 
l.  11.  M.  Vogler  —  que  la  dissolution 
de  sulfate  de  magnésie  f  etc. 


r^ 


SE    Chimie. 


ANNALES    DE   CHIMIE 
DE    C  R  E I L ; 

I  i79o,To™eII. 

Traducfion  du  Texte  allemand. 

Page  3o3.  La  chaux  et  la  baryte  le  décom- 
posent. 

La  chaux  et  Iv  baryte  le  décomposent  ; 
exposé  au  feu ,  l'acide  volatilise  une  partie 
de  fer ,  l'autre  reste  en  forme  d'oxide. 

tLe  sulfure  alcalin,  ' 

La  chaux  et  la  baryte.' 


.  chaux  et  la  baryte. 


Le  zinc  et  le  plomb  ont  été  réduits  ea 
oxide  de  la  manière  ordinaire  ,  par  le  feu. 
Page  ^^T-  Que  les  sulfates,  nitiate»  et  muriale» 
de  magnésie  et  de  chaux,  employés  comme 
niordans  dans  la  teinturs  des  étoOes, étoient 
moins  utiles  que  la  dissolutiou  di^  sulfate 
l'alucnine  qui  produit  de  plus  belles  çou- 


■|0C  ArfNALES 

Fage  3  rg ,  g.  111.  M.  Hayer  —  et  qiiV/  dit  ap- 
partenir à  une  serpentine  trou  ve'e  dans  une 
montagne  de  granit' 


Page  33  1 ,  §.  IV.  Du  mélange  —  lo  parties 

d'alun  et  parties  de  sulfate  de  soude. 
Page  333,  §.  VI.  M.  Hermann  a  envoyé  — 
3  .  La  description  de  ses  couc/ies ,  de 
ses  galleries    de  ses  gorges. 
i"*.  Des  épreuves  du  cuivre. 


L 


6^.  De  la  description —  depuis  le  premier 
jusqu'au  dernier. 

7''.   De  la  séparation  on  du  départ  do 
l'argegt. 

8  .  Du  bénéfice  que  produit  la  cémen* 
tution  du  cuivre. 

g".  De  l'avantage  de  Yamalgame. 
Page  334,  §.  VII.  M,  Wideraniann  — 

Il  a  broyé  son  colbat  — à  une  livre  aiy\ 
sel  cdmtnun,  et  il  a  laissé  le  tout  reposer 
pendantdix  heures  dans  lemême  vaisseau; 
après  ce  repos  il  a  obtenu  20  liv,  9  oaces 
d'amalgame,  qui  lui  ont  donné  1  marcs 
^argent. 


r 


DE     Chimie.  107 

Pi/'ffe  4^5-  D'unescrpentioequ'il  suppose  avoir 
élé  trmiVL'e  sur  la  montagne  appelée  lo 
Petit-Broqiien,auHartz;  cequeM.Heyec 
ne  peut  se  persuader,  parce  que  celte 
moniagne  paroît  n'être  formée  que  de 
granit. 

Pa^e.8orj.  Muriate  de  soude. 

Page  5i6.  La  description  de  ses  gîtes,  ganguei 
et  malrices. 

i'fl^s-iiy.  Des  essais  de  la  torréfaction,  de  la 
niaccralion  des  mines  de  cuivre. 

—  Depuis  la  foule  eu  raaite  jusqu'aii 
raHioage. 

—  De  la  séparation  de  l'argent  du  cui- 
vrcï 

w  —  De  l'extraction  du  cuivre  par  la  cé~ 

*         nientatiou. 

—  De  l'avantage  de  l'amalgamation. 

I*age  5io.  A  cinq  livres  de  sel  commun. 

Il  a  mis  le  tout  dans  un  tonneau  qu'il 
a  cnireteuu  en  mouvement  pendant  dix 
k  I  heures;  après  ce  tcnis  il  a  obtenu  par  lo 
Wj^t  lavage  qo  liv.  9  onces  d'amalgame  ;  mais 
le  résidu  contenoît  encore  2  maics  d'argent 
qu'il  croit  possible  de  retirer,  en  continuant 
plus  long-le:us  !e  aiouveraept- 


I08  A   M    N   JL   L    E   s 

Page  3s5,  §.  Vin.  La  découverte.— M.  Hi 

hGViopposeuneobseri^ationbieapliisJ'avo- 
rable  aux  partisans  de  la/ormatioa  du 
basalte  par  le  feu. 

§.  IX.  Nous  sommes  —  la  description 
des  montagnes  de  la  Iransylvanie  et  de 
celles  du  bord  du  JRhin  —  la  conclusïorii 
de  ces  lettres ,  etc.  jusqu'à  la  fin  du'§. 


IL  log 

^B  ma 


J.  XI.  Les  bayes  de  France. 
Page  3ag,  §.  XII.  Bibliothèque  physique  — 

3^.  La  contiDUatioa— sur  lesapparen- 
ces  de  l'acide. 

3?.  Lacontiouatioa  —  sur  la  météoro- 
logie. 

4".  Les  observation^  — •  dans  les  i^ani»- 
mations- 


M 


Di    Chimie.  log 

'age'S^S.M.  Humbert  présente  une  observation 
qu'il  croit  bien  favorable  aux  partisans  do 
ce  système (  celui  de  la  formation  marine.) 

âge  53i.  Des  montagnes  nommées  Siebenge- 
birge(  mons  Sihenus)  et  des  contrées  voi- 
sines en  parties  volcaniques  ,  sar  les  deux 
bords  du  Bas-Rhin.  —  A  la  fin  de  cet  ou- 
vrage,  on  trouve  des  supplémens  pour  la 
première  et  deuxième  partie  ;  et  enfin  mo- 
notomie  et  dissonance  dans  quelques  écrits 
<]ue  l'auteur  venait  de  recevoir  :  voiU  h^ 
peu-près  l'extrait  de  l'ouvrage  le  plus  essen- 
tiel et  Je  plus  étendu  en  faveur  de  l'origina 
marine  du  basalte.  La  loi  que  nous  noua 
Sommes  imposée  relativement  i  nos  coopé- 
rateurs  ,  et  la  réputation  justement  acquise 
del'auteur ,  nous  dispense  d'essayer  de  porter 
un  jugement  sur  le  mérite  intrinsèque  da 
l'ouvrage. 

^■r  363.  La  graine  d'Avignon. 

âge  3£5.  —  Sur  les  phénomènes  que  présente 
l'acide  nitrique. 

Sur  l'électricité  météorologique. 

ans  la  gangrène. 


"^ 


IIO  A   N  >-    A    L    E   1 

5»,  Des  observations  de  M.  R.  sur  l'ec/a/- 

,6*..  La  description  des  Jours. 

7°.  Sur  la  propriétii  du  cassis. 

2".  Des  observations  de  ]\I.  D.  sur  le  diamant 
spaihique. 

S^'.'Un  moyen  d'obtenir  un  fort  acide  vé- 
gétal. 

Page  33o.  3°.  Des. observations  de  M.  V.  suc 
la  teinture  bleue  A'une  espèce  de  chaux. 
La  continuation — sur  la  méicorologie de 

l'électricité.- 
-   g^.  Une  lettre  de  M.  sur  les  effets  médici- 
naux de  l'huilede  Ricinus  dans  lesX'''^ctures 
{n/ernesj  les  oppressions. 

i2*.'  Lettre  —  sur  la  tunique  du  génîioire 
et  sur  quelques  autres  observations  astrono- 
miques. 

a".  De  M.  Camper  sur  la  queue  de  la 
sole. 


n  E      C    H    1    H    I   E.  (IS 

Sur  l'irritabilité. 
Dès  étuves. 
Dubois  de  SuriDam. 
'  Sur  le  spath  adamentin  en  Franor. 

Un  fort  acide  acétique. 

De   la   mercuriale   sauvage  ou    choux   d« 
chien  (  mercurialis perennis.) 
Sur  l'électricilé  météorologique. 

Les  effets  apéritifs  de  l'huile  de  BicÎQUS 
ou  palma  Chr/stï  ,  dans  les  conslipation» 
opiniâtres ,  les  coliques ,  contre  les  Tcrs , 
etc. 

Sur  la  tunique  vaginale  des  testicules , 
et  quelques  autres  observations  anatomî- 
ques. 

Sur  les  prolongations  (  queue»  )  de  la  langue 
de  la  soie. 


c 


'      ■     I,        > 


ANNALES  DE    CHIMIE. 
AOUT    173V 


MEMOIRE 

Sur  lâs  pTéparations  des  j^cides  pliospiio- 
rique  et  pliosphoreux  ,  ai-ec  des  observations 
sur  le  Phosphate  de  soude  , 

Par  B.  Pellet  iBR^(i). 

I  jE  célèbre  Margrqff  q.  été,  à  ce  que  je 
crois  ,  le  premier  qui  nous  a  appris  que  l'oa 
pouvoJt  retirer  du  phosphore,  à  l'aide  delà 
combustion,  uu  acide  particulier,  dont  il  nous 
a  fait  coniioître   plusieurs  des  propriétés. 

Voici  quelle  étoit  la  disposition  de  l'appareil 
dont  Margrqff  %&  servait  pour  faire  celle  com- 
bustion :  Il  inettoit  environ  une  once  de  phos- 
phore dans  un  verre  concave  ;  il  placoit  eosuite 
Ce  vase  dans  un  mortier  également  de  verre  , 
tt  au-dessus  de  ce  mortier  il  adaptoit  une  eu- 


(i)  T.U  à  rnca  lémie  des  sciencej  lin  février  1792. 

Tome  XI  r.  H 


I      B  B    Chimie. 
De  l'air  pur  étoit  absorbé.   M.  Lavoisiec 
aiijourd'Iiui  que    le   phosphore  absorbe 
%a  combustion  deux  fois  et  demie  de  soa 
à' Ait  pur. 

I  avril  1777  ,  M.  Sage  proposa  un  non- 
moyen  de  préparer  l'acide  du  phosphore, 
lémoire  qu'il  a  donné  sur  cet  objet  est 
imé  dans  le  recueil  de  l'iicadémie ,  anoc* 
I.  Pour  faire  connoître  le  procédé  de  M. 
dans  toute  son  exactitude ,  je  vais  le  rap- 
T  tel  que  cet  académicien  nous  l'a  lu'- 
le  donné. 

Pour  obtenir  par  deliçuium  l'acide  du 
losphore ,  je  pose  des  cylindres  sur  les  pa- 
is d'un  entonnoir  dont  l'exirêmilé  est  reçue 
ns  un  flacon  ;  je  couvre  l'orifice  d^  l'enton. 
>ir  avec  un  chapiteau;  j'ai  soin  de  placer 
iHS  le  milieu  de  l'entonnoir  un  petit  tube 
i  baromètre,  pour  servir  de  passage  à  l'aie 
I  flacon  qui  est  déplacé  par  l'acide  phos- 
lorique.  J'ai  reconnu  que  quand  je  ne  pre- 
is  pas  cette  précaution  ,  le  phosphore  sa 
ndoit  et  s'enflammoil  avec  explosion  dan« 
ippareil ,  lorsque  le  thermomètre  de  M.  de 
éauniur  étoit  à  quinze  degrés,  tandis  quo 
lus  la  même  température ,  des  cylindres  de 
lospore  mis  dans  une  capsule ,  ne  se  fon- 
lient  ni  ne  s'enflammoieul  pas.  Une  once 
Hij 


ii6  Annales 

»  de  phospliore  fournit  par  le  deltçuîum  troîi 
i)  onces  d'acide  phosphorique  ». 

En  mars  1780  ,  M.  Lavoisier  proposa  la  de 
composition  du  phospiiore  par  l'acide  aitreux; 
comme  un  moyen  peu  coîileux  et  cxpédilil 
puiir  se  procurei' l'acide  pho^ipliorique. 

Ea  niai  1785  «  j'ai  lu  à  racad(.'iuie  un  mé- 
moire dans  lequel  j'ai  fait  voir  que  Ton  pou- 
voit  cLiaiiger  le  phosphore  en  acide  phuspho- 
rique ,  eu  faïsaut  brûler  le  phosphore  .soui 
l'eau,  je  propusaîs  ,  pour  celle  combusiion  ,  di 
tenir  le  phosphore  liquc-i.é  dans  de  l'eau  bouilr 
lanle,  et  d'y  faire  passer,  à  travers  de  l'air  or< 
dînaire  ,  du  gaz  muriatique  oxigéné  ,  ou  bien 
de  l'air  pur. 

Le  dernier  prociîdé  de  M.  Lavoisier  et  celui 
que  j'ai  indiqué  ,  donuent  l'acide  du  phosphore 
dans  l'état  d'acide  phospborique  :  cependant  il 
e&t  des  cas  où  l'on  a  besoin  de  l'acide  phos- 
phoreux,  et  comme  le  procédé  de  M.  Sage 
le  donne  dans  le  dernier  état  ;  j'ai  cru  qu'il 
seroit  avantageux  de  trouver  les  moyens  de 
pouvoir  le  lueLtre  eu  usage  ,  sans  avoir  à  crain. 
dre  l'explosion  dont  M.  Sage  fait  mention.  Da 
pareils  accideus  sont  encore  arrivés  ,  à  ma  con- 
nuissance^  à  plusieurs  chimistes  ,  même  eu  ob. 
servant  les  précautions  indiquées  par  M,  Sage. 
Ou  ne  peut  les  éviter  qu'en  ne  plaçant  sur  i-'ca- 


k 


DE       Chimie.  117 

fminoïr  qu'iin  ou  deux  cy]io<îres  de  plios- 
phore  ;  il  faut  néanmoins  convenir  que  i'appa- 
reil  de  M.  Sage  esl  des  plus  îngi'nieux  et  de 
la  plus  grande  siinplicilé.  Ayant  eu  occasion 
de  prépaier  plusieurs  fois  de  l'acide  pliosplio- 
reux  par  ce  dernier  procédé  ,  j'ai  obiervû  qua 
lorsque  je  melloîs  plusieurs  cylindres  de  pho;- 
phoie  dans  l'entonnoir,  alors  il  se  faisoît  une 
grande  aliiorplion  d'air,  dont  le  calorique  libre 
dctcnuiner  l'innamtnalion  du  phrsplujre.  J'ai 
depuis  lorg-tems  faitjuoe  augmenlationà  l'ap- 
pareil de  M.  Sage ,  qui  ne  le  rend  pas  pour 
cela  beaucoup  plus  compliqué,  mais  il  me  per- 
met de  metire  en  expérience  un  grande  quan- 
iilé  de  phosphore,  sans  que  j'aie  à  craindre 
ni  iiiflammalion  ni  détonalion.  J'ai  joint  celle 
observation  an  mémoire  que  j'ai  lu  à  l'acadé- 
mie BU  1785;  mais  celte  addition  n'a  pas  en- 
core été  rcT  d  le  publique;  l'observation  existe 
néanmoins  dans  le  manuscrit  que  j'ai  laisvé  au 
secrétariat  pour  les  archives  de  l'acadtî'mie. 

Comme  l'acide  phosphoreux  commence  à 
être  fréquemment  employé  en  médecine,  j'ai 
élé  invité  par  plusieurs  personnes  à  rendre  pu- 
blic l'appareil  doni  je  me  ■^ers  pour  le  prépa- 
rer :  voyez  la  Planche  J.  Quant  à  la  descriplioi 
du  procéjé  ,  je  vais  la  rapponcr  telle  .]ue  je  l'ai 
insérée  dans  le  mémoire  dont  j'ai  déjà  parie. 
Hi.j 


ii8  Annalei 

«  Je  siiis  aussi  parvenu  à  préparer  une  graaflo 
■»  quantiff  d'acîde  pho'^phoreux  par  le  procéda 
»  de  M.  ^age,  avec  retfc  différence  que  j» 
»  mets  chaque  cylindre  du  phosphore  dant 
Tt  un  pelit  tube  de  verre,  dont  l'eilrÊmité  în- 
ï  féricure  est  fermée  en  entonnoir,  avec  une 
V  petite  ouverture  pnur  laisser  couler  les  pr- 
»   tiles  gouttes  d'acide  phophorenu  qui  sf  pro- 

>  dull.  J'ai  environ  40  Inbes  qui  couiipunent 
»  chacun  un  seul  cylindre  de  phosphore,  et 
»  tous  ces  tulles  sont  inis  dans  un  grand  en- 
y>  tonnoir  placé  sur  un  bocal;  je  disp  ,se  cet 
5>  appareil  sur  une  assietre  où  j'ai  sr.in  d« 
"»  njpttre  de  l'eau  ,  a6n  d'avoir  un  air  toujoin-t 
»  humide  qui  accélère  beaucoup  la  di^compo- 
y>  silionoucombusiion  insensible  duphosjihore; 
»   je  couvre   l'appareil  d'une  cloche,   pour  le 

>  garantir  de  la  poussière  ,  mais  d'une  cloche 
s  lubalée  pour  pfrmeltre  à  l'air  extérieur  d'y 
i)  en'reret  de  renouvfller  celui  dont  laportion 
ï  6'air  pur  a  éié  absorbée;  et  s'il  arrivoit  que 
3>  la  décompo-'ition  du  phosphore  fût  trop 
ï   prorople  ,  comme  ce'a  a  quelquefois  lieu  aw 

>  coramenceraent  de  l'opération,  alors  je  fermi 
ï  les  ouvertures    laiérales  de    la    cloche; 
)>  comme  le  phosphore  a  absorbé  tout  l'air 
•»  qui  y  étoit  contenu  ,  il  n'y  reste  plus  que 

ï  l'azutc  on  air  impur  qui  u'est  plui  proprvl 


nECniMix.  iig 

i  à  la  combustion  ,  ai  à  l'acidifîcatioQ  du 
ï>  phosphore  :  je  laisse  l'appareil  un  instaat 
»  fermé  ,  jusqu'à  ce  que  !a  leinpéiafure  se  soît 
»  mise  en  équilibre  avec  celle  de  l'air  atrnos- 
»  phérique;  alors  j'ouvre  les  ouvertures  de  la 
»  cloche,  pour  permettre  à  l'air  qui  y  est  en- 
»   fermé  ,  de  se  renouveler. 

»  L'acide  obtenu  par  ce  procédé  est  bien 
»  différent  de  celui  que  l'on  obtient  en  trai- 
»  tant  le  pho-^phove  avec  l'acide  nitrcux.  Ce 
»  dernier  est  désigné  dans  la  nouvelle  nomen- 
•»  claturc  sons  le  nom  d'acide  pbosphorique  ; 
i>  le  premier ,  celui  obtenu  par  le  deliguium 

>  du  phosphore  ,  est  désigné  sous  le  nom  d'à- 
3)  cide  phosphoreux  :  il  peut  en  effet  s'unir  À 

>  une  quantité  plus  grande  d'air  pur  ,  et  en 
y>   l'échaufTantil  fournit  du  gaz  hydrogène  phos- 

>  phoré.  » 

Le  phosphore  donne  donc  un  acide  sous 
deux  éiats  bien  distincts.  Je  m'occupe  dans  ce 
moment-ci  de  suivre  leur  combinaison  avec  di- 
Terses  bases;  j'en  rendrai  compte  dans  un  mé- 
moire particulier. 

L'on  peut  préparer  de  l'acide  pbosphorique 
avec  l'acide  phosphoreux  ,  en  lui  unissant  onde 
Tacide  nitrique,  ou  de  l'acide  murîati<jue  oxi- 
géné.  Il  faut  ensuite  évaporer  la  liqueur  ,  pour 
Ȏparer  le  peu  de  ^z  nilreux  et  l'aCide  nL- 
H  iv 


130  Amitale* 

trique  en  excès,  qui, résident  unis  à  l'acitle  plios- 
phoriqiie .  si  c'est  avec  l'acide  nitrique  que  le» 
a  traité  l'ai'ide  phni^phoreux  ;  va  bit-n  pour 
stîparer  l'acide  miirialique  ,  qui  reste  mûlaiigu 
à  l'acide  pho^phoiiqne  ,  si  c'est  avec  l'acide 
murialique  oxigûné  que  l'on  a  tiaité  l'aside 
phosphoreux. 

J'ai  déjà  assez  de  faits  devant  moi  pour  croire 
que  la  tué.lecine  et  les  arts  tiiernnt   pjrti   de 
plusieurs  des  produits  de  ces  combinaisons.  Je 
me  bornerai  ;    pour  le  moment ,    à  citer  celui 
que  l'un  obtient  jje  l'acide  phosphorique  uni 
à  l'alcali  m    lierai.    Ce   nouveau    sel,    design^ 
sous    le   nom    de  phosphate    de    soude  ,     est 
donné    avec   succùs  comme    purgatif,    et   je 
crois,  d'après  plusieurs  e>sais  que  j'ai  fais,  que 
l'on  peut  l'employer  dans  la  soudure  des  mé- 
taux à  la  place  du  borax  qui  aujourd'hui  est 
fort  cher  ,  et  dont  il  est  à  pr<îsumer  que  le  prix 
se  maintieadra  ,  parce  que  nous  sommet obligét 
de  le  tirer   de  l'étranger;    au   lieu  que  noi 
pouvons   préparer  ù  bon  compte  le  phosphat 
de    soude  ,  surtout  lorsque  la   soude  obteni 
de  la  décomposition  du  sel  marin  ;  sera  dant 
le    commerc»    en    abondance  ,     comme 
nous  le  fait  espérer.  Le  verre  phosphoriquc 
réduiten  poudre  très-fins,  peut  aussi  être  ci 
plové  aux  soudures  d'argent  ;  j'en  ai  fait  faîri 


ï'easai    par    M,  Tiirgnl  ,  dont  les  (alens  tlaus' 
rex?rcice  de  cet  art  sont  h\va  connus. 

MM.  Exficha.|n('t  elStruve,  donsl'opîii'n 
où  ils  sont  que  l'acide  boracïqne  est  composé 
d'acid.' phosplioriqiie  ,  rnt  tenté  diverses  com- 
binai ons  avec  ce  dernier  acide  ,  et  ils  ont  pro- 
posé de  substituer  au  borfix  plu^icurit  des  ré- 
sullals  qu'ils  ont  oI'tenuB  dans  leurs  essais;  mais 
je  croîs  qu'il  sera  bien  plus  éconoaiique  d'em- 
ployer le  pbosphale  <Ie  sonde,  dcnL  la  prépa- 
ralion  est  simple  et  aisée  (i). 

l.e  pho'^phate  de  soude  a  plusieurs  des  pro- 
prii'tés  du  borax. 

Il  est  trca-solable  dans  l'eau  ,  d'uue  saveur 
agréable  ,  et  quoique  parfaitement  ssltiré  ,  il 
verdit  le  syrop  de  violette  -,  sa  cristalisalion  la 
plus  ordinaire  est  un  paralIJlipipt;dç,rliomboï- 
dal  ,  dont  les  angles  sont  quelquefois.'ft'onquéî. 
Ce  sel  présenté  aussi  sous  la  forme  de  cris- 
taux rhomboïdaiixel  prismatiques;  il  offre  enfin 
une  infinité  di*  variélés  qu'il  seroit  curieux  de 
décrire,  ^'aî  aussi  obtenu  des  cri.'tillisations  de 
pbospliale   de  soude  sous  la  forme  de  petits 

(i)  M.  Cai'tt  a  aiisM*  annonce  dons  un  mémoire  im- 
primé parmi  rpiix  fie  l'académie,  annéo  1780,  que  le 
«el  résuli.iri  de  la  (-(imbinaisondc  la  soude  et  de  l'acide 
phosplioriqite,  puuvuii,  Lomme  le  borax,  servir  à  cer- 


taines soudures. 


1 


» 


iBj  Annales 

crislaux  laraelleux  qui  ressembloient  à  an  sel 
éiiatif.  D.Tiis  ce  dernierétat  il  ne  m'a  point  paru 
tlifTérent  des  cristaux  de  phosphate  de  soude. 

11  est  d'une  grande  Iraospareuce,  mais  exposé 
à  l'air  ,  il  iiç  tarde  pas  à  devenir  blanc  et  opa- 
que, les  cristaux  néanmoins  conservent  leur  for- 
me et  assez  de  cnnsislance  ,  à  la  diFTéreqce  de 
plusieurs  sels  qui ,  en  perdant  l'eau  de  cristal- 
lisation ,  deviennent  farineux.  Le  phosphate 
de  soude  contient  beaucoup  d'eau  de  cristallisa- 
lion  ;  ce  qui  fait  qu'il  se  liquéfie  à  une  douce 
chaleur.  Si  on  lui  en  applique  une  plus  forte  , 
il  devient  opaque  et  il  se  vitrifie  ;  il  donne  alors 
■an  verre  qui  est  d'un  blanc  de  lait. 

Essayé  au  chalumpau  ,  il  commence  par  s» 
liquéfier;  il  passe  ensuite  à  un  état  blanc  et 
concret ,  et  il  finit  par  donner  un  petit  globuift 
vitreux,  qui  paroît  transparent  tant  qu'il  est 
fondu.  Ce  petit  globule  devient  opjque  en  ai^ 
refroidissant ,  et  il  prend  une  figure  polydëdre» 
Le  plio=pliate  de  scude  se  comporte  en  cela 
.  comme  Je  phosphate  de  plomb.  J'avais  observéj, 
il  y  a  déjà  long-lems,  de  pareils  polyëdrei 
dans  le  résidus  de  plusieurs  distillations  dl 
pho-iphore  :  j'en  conserve  encore  dans  moa  ca 
biaet. 


BI       CUIHIV. 


: X  A  M  E  N    CHIMIQUE 
DE    LA    SYNOVIE: 

fcii  à  l'acacémie  dei  scieuces  le  27  juin    1792  j     * 

hr  M.    Mahgweron,     pharmacien  de 
l'hôtel  des  lavalides. 

OUT  ce  qu'on  a  écrit  ju!<qu'!ci  sur  la  sy- 
e  ne  nous  a  rien  appris  de  la  nature  de 
;e  liqueur.  Voici  la  définitiim  que  l'on  en 
ve  daus  les  ouvrages  d'aoatomie  qui  £ont 
IX  qui  en  ont  parié  :  la  synovie  est  une  H- 
rgra-^se,  ouctueuse  et  comparable  a»  blanc 
,f.  Les  moyens  d'analyse  qu'on  a  eiriployés 
cette  hnmeuront  fait  connoîlre  qu'elle  se 
<it  i  l'eau  ,  que  l'espril-de^vin ,  les  acides 
et  la  clialeur  la  coaguloienl ,  que  les  alcalis  U 
rendoîent  plus  fluide. 

D'après  ces  considiJrations ,  j'ai  cru  devoir 
faire  une  nouvelle  analyse  de  cette  humeur, 
et  c'est  sur  la  synovie  du  bœuf  que  )'ai  fait 
UM  expériences  :  je  m''en  suis  procura  une 
assez  grande  quantité  dans  une  boucherie  où 
1*011  luoit  tout  les  [ours  un  certain  nombre  de 
boeufs.  Dans  les  boiiclierîes,  après  avoir  as- 
soqjpié  et  égorgi-   les  bœufs  j   on  leur  coupe 


^7ll^  Annale» 

hi  arliculalions  des  pieds,  d'où  il  dticoule  uni 

(juanlilé  assez  sensible  de  synovie. 

II.  La  synovie,  au  sortir  des  articulalîona 
aune  demi-trauspareiice  ,  une  couleur  blanche 
vcrtlâtre,  une  fInidiliS  \isqiieiise,  une  odeui 
animale  telle  que  celle  de  frai  de  grenouilles  j 
une  savi'ur  salée;  elle  verdit  la  teinture  des  vio- 
lettes, précipite  l'eau  de  chaux  ,  et  a  une  pe- 
santeur plus  grande  que  celle  de  l'eau  distillée. 
m.  Celle  liqueur  prend  une  consistance  gé- 
latineuse peu  de  tems  après  qu'elle  est  retfréa 
des  ai'ticulations.  Pour  yt''Couvrir  si  elle  devoît 
ce  nouvel  état  à  la  perte  du  caloiitjue  qu'é- 
prouve celle  liqueur,  ou  au  contact  de  l'air 
j'ai  iail  les  expériences  suivantes. 

IV.  Je  reçus  de  la  synovie  dans  des  flaconà 
Ce  même  forme  :  l'un  avoit  été  éihauffé  pai 
la  chaleur  de  l'eau  bouillante,  et  l'autre  avait 
été  refroidi  par  un  mélange  de  murîate  dtt 
soude  et  de  muriafe  d'amoniaque  :  l'état  g 
tineux  s'est  manifeslc  éi^alement  et  dans  le 
même  espace  de  tems  dans  les  deux  vases. 

Je  reçus  celte  liqueur  dans  d'autres  flacons 
dont  l'un  fut  bouché;  l'élal  gélalioeux  eut  ausd 
lieu  dans  l'un  et  dans  l'autre^  d'où  il  ré^ulU 
que  ce  n'est  ni  au  contact  de  l'air,  ni  à  la  pertj 
du  calorique  (ju'il  faut  attribuer  ce  pbéao< 
mène. 


ueCjiimic.  1^5 

V.  La  synovie  ne  conseive  pas  long-lems 
celte  consistance  gélatineuse,  elle  reprend  son 
premier  éial  ,  devient  enstiîfe  moins  visqueuse, 
et  dépose  une  mailèie  filandreuse.  Ces  divers 
élals  de  la  synovie  présentent  des  résultai  ^  dif- 
iétens  dans  l'aaalyse  ,  comme  j'ai  eu  occasion 
de  l'observer  :  mais  en  la  lilinnt  à  travers  le 
papier  gris  dès  qu'elle  est  relirée  des  aillcula- 
lions,  elle  reste  avec  toutes  ses  propriétés. 

VI.  En  exposant  de  la  s^'novie  en  petite 
quantité  à  un  air  sec,  elle  perd  ■fon  humidité, 
et  laisse  dans  la  capsule  vn  reseau  écailleuï, 
où  j'ai  reconnu  un  sel  crislallisé  en  cube,  et, 
un  antre  qui  s'eslelîleuri  ;  j'ai  versé  sur  ce  résidu- 
une  peliie  quantité  d'alcool  :  le  sel  qui  étoit 
efflorescent  fut  dissous.  Je  décantai,  et  après 
l'évapnration  spontanée  de  l'alcool,  j'eus  un 
sel  en  dendriles  qui  étoit  de  la  soude.  Les  cris- 
taux cubiques  ,  traités  par  l'acide  muriati^iue  , 
ont  donné  du  gaz  acide  ranriatii]ue  ,  et  il  reste, 
après  l'action  de  cet  acide,  du  sulTiIetle  soude. 
Cette  liqueur  coniîeat  d.nic  du  miiriatede  soude 
et  de  la  soude  comliin'  e  avec  de  l'acide  car- 
bonique,   puisqu'elle  précipite  l'eau  de  chaux. 

VII.  Lxposéeàun  aîr  humide  ,  telle  liqueur 
perd  xa  viscosité,  se  trouble  ,  exhala  une  odeur 
de  poi-son  pourri,  se  couvre  d'une  pellicule  , 
prend  une  cuuleur  brune,  et  laisse  un  résidu 


I 


d'uDC  cousîslance  molle  et  d'une  odeur  létlde: 
la  chaux  et  les  alcalis  mêlés  alors  à  cetle  li- 
queur en  diigage  beaucoup  d'anioiiiaque. 

Vill.  La  sj'Dovie  se  mêle  à  l'eau  froide,  et 
lui  donne  une  fluidité  visqueuse  qui  est  mêaie 
très-sensiblej  en  mettant  six  parties  d'eau  con- 
Ire  une  de  synovie.  Ces  deux  liqueurs  moussent 
par  l'agitâliou  :  soumises  à  l'ébullilion  ,  elles 
conservent  leur  fluidité  visqueuse ,  perdent 
leurtranspareoce ,  prennent  un  état  laiteux  don- 
nent une  eau  blanche  ,  et  présentent  qutlqties 
pc-llicules  sur  les  bords  du  rase. 

IX.  La  viscosité  que  conservoit  cette  humeur 
pendant  son  éhullîtion  ,  offroit  une  circonstance 
qu  aucune  autre  liqueuranîmale  ne  manifeste: 
après  difIVrens  moyens  que  j'avais  mis  en  usage 
pour  déciiuvrir  la  cau-e  de  cet  e  Tisco>ilé  ,  j'ai 
reconnu  que  l'aciiie  acétueux  étoit  celui  rpii  m'a 
le  mieux  réussi.  En  versaui  de  l'acide  atéieux 
dani  te  raêlanj;e  <l  'eao  et  desynovie,  ces  liqueurs 
perdirent  au-^si-lôi  leur  fluidité  visqueuse,  de- 
vinrent claires  ,  lian-parcnies  ,  e  offrirent  une 
masse  de  fib.e.i  blanches  ,  que  )'ciileiat  Tacile- 
menlpar  le  mnyen  d'un  tubi'.  Le  résidu  de  la 
liqueur,  niiii->à  t-vapurcr,  dimn»  des  pellicules 
qui  étoient  de  l'alumine  ;  il  a  en-*uite  tuurnï, 
par  cri-tahisdti  'n  du  niutiate  de  soude  et  im 
sel  umiallisâ  eu  priâmes  sthés^  ce  sel  éiuit  da 


f>   1    .C    H   I   H   I   E^  13^ 

l'actîtafe  de  soude  forniiî  par  la  sonde  conlenue 
dans  la  synovie  ,  et  l'acitle  ac(îteux  que  javois 
employé. 

X.  L'a  synovie  présente  plusieurs  plié^omè- 
nés  ,  lorsqu'on  la  iraile  avec  des  acides  dansdiT- 
férensélalsde  concentra  lion.  I. 'acide  su  Ifurlque 
cooceotré  y  occasionne  uu  précipîié  floconeui 
qui  se  dissout  promplement  drins  la  liqueur, 
sans' en  détruire  la  viscosité;  les  acides  murîa- 
ti^lue  ,  nitrique  ,  acétique  ,  et  l'acide  sulfureux 
agissent  de  même.  Si  on  éiend  ces  difïérensaci- 
des  avpc  douze  ou  quinze  Fo^xpur  poids  d'eau  , 
et  qu'on  les  mêle  à  la  synovie ,  ils  en  troublent 
la  transparence,  sans  en  déiruire  la  viscosité  : 
s'ils  sont  très  étendus  d'eau,  et  que  leur  savenr 
acide  soit  à  peine  sensible,  alors  ils  détruisent  la 
TÏscosité  de  celle  liqueur,  qui  aussî-tôtdevieat 
claire,  traosparenle,  pt  donne  une  matière  filan- 
dreuse qu'on  enlèvi- facilement.*  L'acide  acéteux, 
sans  et'  e  éiendu  dVau  ,  psi  très- propre  à  la  sépa- 
ratinn  de  celte  matière;  et  c'est  en  me  servant 
deret  aride  quf*  ie  dé'erm^ne  les  proportions  des 
parties  ronslilu^mtes  de  la  synovie.  28R  grains 
de  c  Ite  liqueur,  Iraités  avec  cet  acide,  ont 
donné  3+  grain-i  d'une  ■substance  filandreuse,  la 
ligueur  ,  mise  ensuite  à  évaporer  ,  a  fourni  i5 
grain*  d'alumine  qui  s'est  préseniée  sous  la 
forme  de  pellicules  à  la  surface  de  la  liqueur. 


IL  riafe 


iiS  Amnales 

Le  résidu  a  cnsuîle  donnû  par  ciiâtalliâjtioii  4 
grains  de  miiriate  de  toude  et  3  grains  d'aciîlate' 
de  siiude  formé  pa.  la  soude  et  l'acide  acéleur 
que  j'avoiserhpioyé  :  la  synovie  avoit  doj.o 
23l   parlips  dVau   de   coinposilio:i, 

XL  Les  carbonates  de  potasse  ef  de  soude 
s'unissent  lies  bien  à  la  synovie,  sans  rien 
changer  à  son  élat  \îsf]iieux  :  prive-»  de  leur 
jiclde  carbonique  ,  ils  paroissputen  «ufnienter 
iaflui'iité,  et  ont  une  aclion  Irès-martpiée  sur 
le  résidu  de  la  synovie  desséchée  qu'ib  dï-isol- 
vent  complellenl.  .1, 

XII.  Ij'alcool  versé  dans  la  synovie  y  ncca- 
sionue  laSL'paration  d'une  substance  llocunense, 
sans  en  détruire  la  vi:tco!!ilé  ;  si  eiisui  e  à  es 
dernier  mélange  on  ajoute  de  l'acide  acér  ux, 
on  lui  fui!  perdre  sa  viscosité,  et  on  en  sépar« 
une  matière  semblable  à  celle  que  j'ai  obtenue 
dans  les  expérierfKes  precédenies  ,  et  que  j'ess- 
ditieai  danit  la  suite. 

XIII.  La  déciJ  m  position  de  la  synovie  à  la 
cornue  donne,  l".  itue  eu  qui  s'allère  facilc- 
nient ,  2°.  une  eau  cliaigée  d  aiuinomaque  ^ 
3°.  de  l'huile  enip\reuniatiqiie  ,  4°.  du  carliu- 
nate  d'ammoniaque;  5".  il  reste  un  chartion 
^ui ,  lessivé  ,  donne  ,  par  I  évapnraiîon  ^  du  luU' 
riare  de  soude  et  da  caiboiiaie  de  .-oude. 

Ce  charbon  pi'ivé  de  loui>  ses  ael»  pu  pUi- 


i.m. 


DE    Chimie.  139 

Ueurs  lotions  ,  exposé  ensuile  dans  un  creuset , 
brûle  et  laisse,  après  sa  combustion  ,  unecendca 
blanche  soluble  daus  l'acide  nitrique.  L'acîde 
oxalique  versé  dans  cette  dissolution  foirne  do 
l'oxatade  calraire:!.!  liqueur  filtrée  et  ra  pprochée 
par  l'évaporation  laisse  un  résidu  qui,  chauffé  au 
chalumeau, donne  un  globule  dont  la  dissolution 
dans  l'eau  distillée  est  précipitée  par  l'ean  de 
chaux  ;  ce  qui  indique  que  cette  cendre  contient 
du  phosphate  de  chaux. 

XIV.  Dans  leâ  difFcrentes  expériences  que  j'ai 
faites  sur  la  synovie ,  j'ai  vu  que  lorsque  je  ver- 
sois  un  acide  Tégétal  dans  celte  liqueur,  soit 
qu'elle  fût  mêlée  à  de  l'alcool ,  à  de  l'eau  ,  soit 
qu'elle  fût  chaufTée  au  point  de  bouillir  ,  il  se 
séparoit  une  matière  sous  l'élat  fibreux.  Cette 
circonstance,  qui  ne  se  présente  dans  aucune 
liqueur  animale,  m'a  paru  mériterune  attention 
particulière. 

Les  moyens  dont  je  me  suis  servi  pour  obte- 
nir cette  matière,  me  faisuient  présumer  qu'elle 
ne  pouvoit  être  de  l'albumine;  car  ces  mêmes 
moyens  employés  pour  obtenir  l'albumine  dam 
toute  autre  humeur  animale,  la  piéseateroîent 
sous  un  état  bien  différent.  J'ai  voulu  savoir  si 
je  pouvois  comparer  cette  nouvelle  substance 
au  gluten  du  froment  :  pacmi  leurs  propriétés 
physiques  je  n'ai  poiut  remarqué  de  dilTérence 

Tome  xir.  I 


I 

\ 


t 


i3o  Annales 

bien  sensible,  leur  couleur ,  leur  odeur,  leai 
saveur  éloîenL  les  mèiues;  l'nn  et  l'autre  <5toieQl 
élaslitjues  et  avoieiit  la  propriété  de  coller  aoi 
doîgis:  jusqu'à  un  cerlaîn  point  leurs  propriél^ 
cbinitques  ^Loîeiit  let  même;;  Peau  bouillant 
donnoit  de  la  consistance  à  ces  matières  ;  1^ 
acides  minéraux  et  les  acides  végétaux  conceqi 
très  les  dissolvoient  ,  de  même  (jue  les  alcalis 
purs.  Voici  les  caractères  qui  paroissent  distii 
gner  la  substance  de  la  syuovie  d'avec  le  glulert> 
du  fromput:  la  matière  Hlaudreuse  de  ta  synovie 
se  dissout  par  l'agitation  dans  l'eau  Troide-,  cettiU 
dissolution  mousse  par  l'agitation;  les  acides  a 
l'alcool  y  forment  un  précipité  floconeux  :  son 
mise  à  l'action  du  calorique  ,  elle  donne  tim 
éi:ume  irès-blancbe  et  très- raréfiée.  Toutes  ce 
propriétés  prouvent  que  cette  matière  est  d( 
J'albuminedaus  un  état  différent  de  celuidusanj 
et  du  blanc  d'œuf. 

Il  résulte  decette  analyse,  que  2$8  grains  de 
synovie  .contiennent, 

i*.  D'albiimiocsousunélatparticuJier. .    34' 

a*.  D'albumine  ordinaire iSh 

3*.  De  muriate  de  soude .Si 

4*.  De  carbonate  de  soude Jt 

j*'.  De  phosphate  de  cbaux de  l  à     s 

6**.  D'eau 23». 

Toti-l 


J 


D    |t      G    H    I    M    I    E-  l3l 

Les  expétiences  dont  je  viens  de  tendre 
compte  prouvent  que  la  synovieeit  une  humeur 
d'une  nature  particulière;  qu'elle  contient  de 
l'albumine  sous  deux  états  ^  dont  les  caractères 
pour  être  développés ,  demandent  un  examen 
{ilus  suivi,  et  dont  je  me  propose  de  m' oc - 
CDper.  Je  rae  propose  aussi  de  suivra  les  alté- 
rations ,  que  peut  éprouver  la  synovie  dans 
difiTérentes  maladies. 


I3 


A   M    K    A    L   C  s 


MEMOIRE  ■,' 

Sur  les  Argiles,  sur  leur  emploi  dans  les 
verreries ,    dans   les  fabriques  de  porce- 
laines ,    dans  les  fabriques  de  Jayance  d'  ] 
pâte  blàiiclie  y  dite  anglaise. 

Pour  servir  de  Supplément   à  ces  trois   a^C 
décrits  par  l'Académie  des  Sciences  : 

Ar  J.  H.    Hassekfbatz. 


PREMIERE     PARTIE. 
DES    ARGILES. 

Lu  à  i'Académta  des  Scisnces  le  3o  juin  1792- 

X^'argilb  est  ua  mélange  d'alumine  et  A^i. 
silice  ,  qucIquefoÏ!!  de  carbonate  de  chaux,  dsl 
magnésie,  de  baryte,  etc.  elle  se  trouve  dans  i( 
les  entrailles  de  la  terre  de  couleur  blanche  ,, 
grise  ,  bleue  ,  verle ,  jaune  ,  rouge ,  noire  ,  etc.J 
Les  matières  qui  colorent  Targile  sont  des  dé-j 
compositions  de  substances  végétales  ,  des  bÎ4 
tûmes  ou  des  oxides  mélallic^nes  ,  dont  les  plill 
communs  sont  les  oxîdes  de  ter. 


^^^^^tl 


H    f    E.  t3d 

On  peof  distinguer  à  la  calcination  la  natnre 
des  substances  colorantes. 

Lorsque  l'argile  est  colorie  par  des  décom- 
positions de  substcnce  végêtate  ou  par  du  bi- 
lurrie,  celte  couleur  dïsparoît  ji  la  cali  ination, 
ol  l'argile  sort  du  feu  extrêmement  blanche. 

Lorsque  Se  oxides  métalliques  font  partie 
dds  substances  colorantes,  l'argile,  en  sortant  du 
feu,  a  une  couleur  dépendante  de  la  nature  , 
de  la  quantité  et  du  mélange  des  oxides  mé- 
talliques qu'elle  contient. 

L'argile  est  une  combinaison  terreuse  tris- 
répandue  sur  la  surface  du  globe.  Les  lieux  oit 
on  la  trouve  le  plus  communément  sont  le» 
terreins  modernes  secondaires,  c'est-à-dire  ceux 
qui  sont  formés  de  couches  horisoutalesdecraJei 
de  pierre  calaire  coquillière-,  de  sable  caillou- 
leux  etcoquillier,  etcet  généralement  les  ter- 
reins  que  Ton  peut  regarder  comme  étant  do 
dernière  formation.On  peut  consulterladiviriou 
qne  j'ai  donnée  des  différens  terreins  dans  un 
mémoire  que  j'ai  en  l'honneur  de  lire  à  l'aca- 
dtîmie  des  sciences,  sur  la  perpendicularité  des 
filons  fentes  avec  les  couches  de  pierres  qui  le» 
contiennent; 

Oli  trouve  aussi  quelquefois  des  masses  el 
même  des  couches  d'argile  blanche  dans  les 
Iwrrerns  primitifs;  Ir  plos  souvent  celte  argile 

1  3 


I 


» 


I 

I 


l34  A  M   H  A   L   E    s 

provient  de  la  décomposition  spontâo^e  itt 
granits  ou  de  toutes  autres  pierres  primitives,. 

L'alumine  pure  sans  mêlanged  alcali  est  une 
terre  blanche,  légère,  que  l'eau  tient  facilement 
suspendue;  elle  a  une  sorle  de  ténacilé,  lors- 
qu'elle est  mouillée,  qui  donne  à  ses  molécules 
la  facilité  de  se  réunir  en  masse,  3e  pétrir  de 
manière  à  prendre  toutes  les  formes  que  l'on 
veut  lui  donner. 

La  ténacité  naturelle  de  l'alumine  pure  lui 
donne  encore  la  faculté  de  se  réunira  diverses 
terres  extrcmement  fines  que  l'on  mêle  avec 
elle  ,  de  manière  que  le  lavage  réitéré  ne  peut 
point  ou  presque  point  les  séparée. 

Il  est  peu  de  pierres  primitives  qui  ne  con- 
tiennot  de  l'aluoiiae  et  de  la  silice.  Ces  deux 
terres  paroissent  être  géi:éralement  répandues 
et  se  trouvent  dans  presque  toutes  les  combi- 
naisons.  , 

Lorsque  les  pierres  primitives  ou  secoodaires 
se  décomposent ,  ainsi  qo  oo  en  voit  des  exem- 
ples (Véquens  dans  les  terrcins  primitifs  et  se- 
cond  aires  y  l'a  In  mine,  M  silice  et  les  autrcstertes 
qili  faisoient  parties  de  ces  pierres,  sont  entraî- 
nées parles  eaux;  ces  eaux  t^'emparent  de  l'ar- 
gile ,  c'est-à-dire,  de  l'alumine  et:des  terres 
extiêmentenl  fines  qui  adhèrent  àses  molécules  : 
les  eaux  s'empureiit  de  l'argîle  et  la  tieaaeot 


'1 


:aaeoi    ■ 


DE      C    II     I    M    I    i!;. 

taspension  ;  les  jubstances  plus  ^rossi^re'^. 
Comme  tes  cailloux  ,  les  sables,  etc.  <|iii  sont 
délaebces  par  c«(le  décoinposilion,  et  que  les 
eam  eoiraînent  au!>sî ,  sont  di'poh^es  peu-à- 
pcu,  loi'ï'tiuc  l'argile  ebt  encnre  suspendue.  Ce 
t'est  f]ue  dans  les  lieux  oii  leti  eaux  soot  Iran- 
quilles,  comme  les  lacs,  lesêtaogs,  etc.  qu'elles 
hissent  déposer  l'argile. 

Si  l'oD  y  prend  garde,  cette  marcbe  simple 
de  la  nature  dans  la  décomposition  des  pierre:) 
»rîmil»ves  et  même  secondaires  ,  le  rassemble- 
t  séparé  des  diverses  sabAlances,  parlicu- 
'ment  de  l'argile,  s'accorde  parfaitement 
l'ordre  et  l'arrangement  de  ces  substances 
la  surface  du  globe. 

'o  dédott  facilement  desdépills  d'argile  dans 
lieux  où  les  eaux  étoient  tranquilles,  lacolu- 
in  de  ce  mélange  de  terre  par  des  décom-> 
litioas  dfl  substances  végétales  ;  car  là  où 
l'eau  étok  tranquille,  les  végétaux  pnuvoient 
y  croître  et  s'y  décomposer,  et  les  débris  do 
ces  végétaux  se  mêlent  avpc  l'argile.  On  trotivo 
en'ectivempnt  ,  dans  la  plupart  de  ces  argiles  , 
tlaa  racines  entières  qui  oot  été  eoBevcliesavai'C 
décomposition, 
'our  les  argiles  colorées  par  des  bitumes  et 
accompagnent  pour  la  plupart  les  miaes 
icbarbuu  de  terre,  il  fuut  rapporter  la  cause 
I4 


i36  ÂnifA&ES 

de  lenrs  colorations  à  cçlle  de  la  fortDâtioii  é4 

ce  comboslible  qui  nous  est  encore  iaconaue. 

La  coloiation  des  argiles  par  les  oxides  nié. 
1allï(|ties  p«<it  avoir  été  occasionnée  de  deux 
manières ,  ou  parcs  qne  ces  oxides  ,  fâisaol  par- 
lie  de  la  pierre  <|ui  a  été  décomposée  et  adhérant 
à  l'alumine ,  ont  été  entraînés  par  les  eaux  et 
déposés  avec  l'argile,  ou  parce  que  ces  oxides 
ont  été  enlraîoés  séparément  par  les  eaux  et 
déposés  avec  l'argile. 

L'argile  colorée  par  l'oxide  de  fer  qui  est  la 
pluB  généralement  répandue,  est  employée, 
savoir  ,  la  plus  grossière  à  faire  des  briques  et 
des  tbiles ,  et  la  plus  {ine  à  faire  de  la  fayauc* 
ordinaire.  Os  fabrlcatiors  sont  assez  connues, 
pour  qu'il  soit  inutile  d'en  faire  mention.  ^ 

Les  terres  argillenses  que  je  considère  dan» 
ce  mémoire  sont  celles  que  l'on  emploie  pour  la 
fabrication  des  pots  el  des  briques  à  four  dan» 
le.  verreries,  celles  que  l'on  emploie  dans  la 
fabric;itii.in  de  la  porcelaine  el  dans  la  fabrica- 
tion de  ta  fctyance  à  pâte  blanclie,  dite  fayance 
anglaise. 

Lfs  terres argilleuses  propres  à  ces  trois  sorte» 
de  fa''riiities  ne  doivent  point  Contenir  d'oiides 
métalliques:  conséquemnieut  elles  se  trouvent 
réduiiej  k  la  classe  des  argiles  blanches  ou  no. 
loréfR  par  des  substances  régétalea  ou  bitutui- 


H  i>E    Chimie.  i37 

V^  es.  Je  développerai  les  raisons  poiiF  les- 
quelles les  argiles  ne  doivent  poirjt  contenir 
d'oxîde  mélalli4ue  ,  en  traitant  de  l'emploi  de 
l'argile  dans  les  trois  fabiicalions  que  j'exa- 
mine. 

Les  argiles  blanches  ou  colorées  par  les6ubs~ 
tances  végétales  et  bitumineuses  sont  très- 
communes  eu  France  :  je  citerai  ici  quelques- 
uns  des  lieux  où  l'on  en  trouve  abondamment  , 
en  observant  que  lei  lieux  que  je  cite  ne  sont 
quVne  très- petite  partie  de  cenx  pu  il  se  trouve 
de  l'argile  blanche. 

On  trouve  de  cette  argile  dans  les  départe- 
mens 

de  la  Seine  Inférieure, 
de  Seine  et  Marne, 

de  Seine  et  Oise  , 

de  l'Aube  , 

de  l'Eure , 

de  la  Mancbe , 

de  l'Oise  , 

de  la  Saône, 

de  la  Marne , 

du  Nord , 

des  ArdenneSj 

de  la  Meuse, 

de  l'Aisne, 

du  Cher. 


'x38  A  9  H  À  L  K  é 

de  la  Dôrdogne , 

du  Lot , 

de  la  Hatite  Vienne  ^ 

dn  Lot  et  Garonne  • 

de  la  Haute  Garonne  >  V 

do  la  Haute  SaAne , 

dé  la  Haute  Marne  ^ 

du  Haut  Rina  , 

de  TAlIier^ 

du  Pa»  de  Cabris  ^ 

de  Saône  et  Ldre ,  etc«  etc. 

JTài  era  imitile  d^indiquer  les  position! 

rées  de  ces  départemens  où  Ton  tronri 
argile ,  parce  que  cette  nomenclature  i 
plette  auroit  été  trop  longue ,  et  que  m 
pose  de  les  faire  connoitre  un  jour  d^uc 
nière  extrêmement  détaillée.  Jevaisseu 
indiquer  quelques  endroits  ou  cette  arj 
déjà  exploitée,  soit  pour  des  verreries,  so 
de  la  porcelaine  ,  soit  pour  de  la  fayao 
glaise,  soit  pour  des  pipes. 

On  exploite  de  la  terre  argilleuse  pr 
ctre  employée  dans  des  verreries  ,  soi 
fabrication  des  pots,  soit  à  la  fabricatic 
briques  de  four,  aux  environs  de  Caboi 
pirtement  de  Lot ,  près  de  fa  Bastide^ 
tement  de  Lot  et  Garonne  ;  àFossaj,  Go 


DE    Chimie.  i^g 

iBillicre,  Forge,  déparlement  de  Seine  Infé- 
rieure; à  Neureux,  Sancoiii,  Pelïesin,  Sainte- 
I  Catherine  ,  département  de  l'AIHer;  à  Urcay, 
ïaBouchotte,  déparlement  du  Clier-,  à  Mon*- 
ciînis,  déparlement  de  Saône  et  Loire;  Pfaf- 
fenhein  ,  déparlement  du  Bas-Rliin  ;  à  Villea- 
trand  ,  près  Montmiral ,  à  Jussy,  etc.  etc. 

Oa  exploite  de  la  terre  à  porcelaine  à  Saînl^ 
Yriex,  département  de  la  Hante-Vienne;  à 
NiderScheffelsbeim,  département  dn  lîas-rhin  ; 
à  Cliàleau-Hnn  ,  à  Bayonne ,  etc.  etc. 

On  exploité  de  !a  leire  à  fayance  blanche 
dite  anglaÎKe  ,  à  Dèvrei,  départeunent  du  Pas- 
de-Calais  ,à  Monlereau  jàMorel ,  département 
de  Stiine  et  Marne  ;  dans  les  environs  de  Port- 
Louis,  etc. 

On  exploite  de  Ja  terre  à  pipe  qtii  peut  aus&î 
être  employée  pôar  la  fabrication  dÈ  Ja  fayence 
blanche  dite  anglaise,  à  Forge,  à  S.  Aubin ^  à 
Belbeuf,  département  de  Seine  et  Marne,  â 
Dunkerqus  ,  etc.  etc. 

On  exploite  dans  plusieurs  endroits  du  Bra- 
bant  voisins  delà  France,  de8,argiles  pour fche 
employées  dans  les  veri  eries,  dans  les  fabriques 
de  fayances  blanches  dites  anglaises,  et  à  la 
fabrication  des  pipes.  Ces  lieux  sont  Audunes, 
près  deNamur,  Âutroche,  près  de  S.  Guillaia 
_tl  dans  les  environs  de  Tournay.  On  en  ex- 


I 


'i4a  A  Tf  If  A  L  E  I 

ploite  encore  proche  d'Anvers  ,   dans  \ai  tm 

virons  de  Cologne,  etc.  etc. 

N'ayant  trouvé  jusqu'à  présent  d'analysi 
d'argile  sur  lesquelles  on  puisse  établir  queJ- 
ques  données ,  que  dans  Bergmann  ,  n'y 
ayant  trouvé  aucun  détail  sur  les  terres  argil- 
leuses  de  France ,  et  ces  terres  devenaut  tr^- 
précieuses  par  leur  usage  dans  les  verreiies , 
les  fabriques  de  porcplaînes  et  les  fayanreries 
à  pâle  blanche  dites  anglaises,  j'ai  cru  urilp  aux 
progrès  de  ces  manufactures  de  faire  l'analyse 
de  celles  qui  soot  le  plus  généralement  era-' 
ployées ,  de  comparer  les  résultats  de  l'analyse 
avec  leur  usage. 

Je  me  propose  de  continuer  ces  analyses,  dft 
faire  connoître  un  grand  nombre  de  terres  an- 
gilleuses  de  France  qui  peuvent  être  employée!' 
dans  ces  fabrications,  et  d'indiquer  celles  qtH 
«ont  les  plu»  propres  aux  divers  usages  qa« 
]'on  en  fait. 

Les  argilesanalysées  par  Bergmann  sontcellei' 

de   Lereiuos ,   d'Osmunde  et    de  Hampshire^ 

leurs  parties  constituantes  sont  : 

jdrgile   de  Lemnos. 

Silice 47 

Alumine 19 

Cabonate S,^ 

Carbonate  de  magnésie 6,3. 


■MHi^ms 

^1 

Argile  iOsmunde- 
Silice 

loo              ^^1 

4.7              ^H 

Carbonate  de  magnésie 

Ar^îe  d'Hamptl^re. 
Silice «..« 

loo                ^^1 

^H 

•Aïnminct..^ ..,^1'.'......;:. 

^1 

Carbonate  calcaire 

Carbonate  de  magnésie 

Bsi  ces  trois  argiles  analysées 
1  contiennent  de  la  silice  ,  de 
rbonate  de  chaux  ,  du  carbon 
c,  et  de  l'oxide  de  fer. 

lOO                        ^^H 

par  Berg-       ^^ 
l'aliiniine ,                 1 
Ite  do  mK-        ^^J 

H» 

La  F 


[  M  4  I'  B  f 

:  ]a  silîc 


I 


i  l'al^upUDe  étoit  I 


1  proportion 
dans  ces  argiles  ,  savoir  : 

Lesargiiesdont  je  vais  présenter  les  réstiltats 
apaly  tiques  et  que  j'ai  analysées ,  ont  élé  tirées 
de  i8  endroits  différens.- 

fOsmunde  ::  60  :  ii. 
Hamépshire  ::  5i,8:  35. 
lieranos         ::     47    :  ig. 

ï".  Un  argile  du' département  de  Côte-  d'Or 
qui  m'a  été  donnée  par  M.  Sénovert; 

30.  De  l'argile  des  environs  de  Tournay  ; 

3'.  De  l'aigile  des  environs  de  Neureux; 

40.  De  l'argile  des  enviroos  de  Montcénîsi 
départe métlT  de  Saône  et  Loire  ; 

S'.  De  l'argile  des  eavirone  ^e  la  verrerie  de 
Saint  e-C<ltiieri  ne  ^ 

6  '.  De  l'argile  de  Pelvesiu  ; 

7".  De  l'argile  de  Forge,  département  d« 
la  Seine  Inférieure  i 

go.  De  l'argile  d'Urcay, 

go.  De  l'argile  de  la  Douchotte  ; 

10".  De  l'argile  de  S.  Yriex 

1 1°.  De  l'argile  de  Neuilly,  département  d«j 
l'Allier  ; 

i%o,  De  l'argile  anglaise  qui  m'a  été  < 
par  M.  Wedg  -Wood  ; 

i3o.  De  l'argile  de  Luecnay; 

14'.  De  l'argile  de  Sanroia  ; 


D    s      C    H   I   M   I    E.  143 

tB".  De  l'argile  de  S.  Pardoue  ; 

16'^.  Delà  pâte  à  f3yan.ce  blanche  de  la  fa- 
brique de  Douay  ; 

1 6".  De  la  pâte  à  fayance  blanche  de  la  fa- 
brique deMontereau  ; 

17°.  Du  feld-epath  broyé  de  S.  Yriex  ,  em- 
ployé dans  la  fabrication  de  la  porcelaine. 

Quelques-unes  de  ces  argiles  contenoient 
une  Irèj-petilequantité  de  terre  calcaire;  d'au- 
tres un  peu  de  magnésie,  mais  jamais  de  fer, si 
ce  n'est  par  place ,  que  l'on  peut  facilement 
séparer  à  la  main.  Comnie  les  quantités  les 
plus  considérables  de  terres  calcaires  et  magné- 
siennes que  j'ai  obtenues  sont  d'un  grain  sur 
loOf  i'ai  cru  devoir  les  négliger.  Lorsque  les 
proportions  de  la  terre  calcaire  et  de  la  ma- 
gnésie dani  l'argile  ne  font  qu'une  centième 
partie  de  son  poids  ,  etJssoe  produisent  presque 
point  d'effet  sur  les  trois  fabrications  que  nous 
considérons  dans  ce  mémoire. 

Lesdifférentesargiles  que  j'ai  analysées con- 
tenoient  sur  100  parties  ',  savoir  : 


jS  d'aiuniiiia. 

22.  Ae  terre  silicéa. 


Argile  ôe\ 


lumine. 


M.  SénoTert . 
iTournay. .  .  . 

„  (  44  d'alumine. 

Neureux {  56  de  lerre  silii:*e. 

Monlcén: 


I  4  j  de  I 


S  45  d'alumine. 

(  5j  de  lerre  silic^e. 


M4 


A   N   N   A   L    E    I 


Argile  de 


f  36  d'alu 
■  "1  64  âelp' 


'alumine. 
-rre  silicée. 

{36  d'alumine. 
64  déterre  siltcée. 


'alui 


Pclvesin.  •  .  . 
Ste-Catherino 

grise. 
„  f  37  d'à 

*"0''g^ 163  déterre  silicée. 

Urcay 

laBoiichotte  . 

Ste-Catheriue 
blanche. 

NeuJUy 

M.  (sid'alurainp. 

"WedgWOod     I76  <ie  terre  sUicéc 
r  ..^^..^  f  IQ  d'alumine. 

Sancoin h»?''*""'";- 

18»  dei '■ 

^-  Patdoue  .  . ,  .?'?  dal 
loJ  de 

Douay. 
Mo„.e«.a....{JJ3;t;„,;,i^,. 


{3s  d'alumine. 
68  déterre  Eiltcé». 
Hi  d'alumine, 
'l  69  de  terre  KÎlicêe. 

{3o  d'alumine. 
70  de  lerrosilicée. 

{ayd'aUiniiiia 
73  de  terre  silicée. 


de  terre  sîlicée. 
ilumïae. 
terre  tilicée..; 
7  d'alumine. 
83  de  terra  sîlicée. 


Terres  de  S.  Yriez. , 


C  i9d'iiIumiDe. 

JizHemagHesii 

'  1  7(ieGuUâtede 

'62  de  silice. 


magaesie. 
luUatedebaryl 
62  de 
2  d'alumine. 


Feld-Spath  broyé  de  Saint-  i  '^  ^^  ^l^tie. 

Yriez. I    8debarjr|e. 

(  70  de  silice. 


Corn  rus 


B  ■  ->  G  s  r  M  I  ■.'  145 

Comme  l'aoatyse  de  (i)  la  plupart  de  ces  terres 
n'a  été  faîle  que  sur  des  écbanlilloas  qui  m'ont  e'té 
donnés  ou  qui  m'ont  été  envoyés  ,  il  est  possible 
que  les  argiles  tirées  des  mêmes  lieux  aient  quel- 
ques diËTéreoces  ,  car  je  me  suis  assuré  que  cinq 
morceaux  d'argile  pris  dans  différeas  eadroils 
du  même  banc  à  Neureux,  contenoieat  : 

{|>lIlio>. 
3l,5<fBlumitie. 
68,5  de  silice. 

N«.    2 i33d-olumme. 

^67  de  silice. 

jjo     2  ...  <^^  d'alumine. 

^65  de  silii:p, 

„^  (38dalumi"niî, 

■W   ■   4 ^62  de  silice. 

N.     ,  14°  d'alumine. 

•  3 ^ô-*  de  silice. 

De  plus }  comme  toutes  les  argiles  retienaeot 
une  quantité  d'eau  plus  ou  moins  grande ,  et 
qu'il  est  presqu'impossible  de  les  amener  au 
même  degré  de  dcssicalion,  on  trouve  souvent 
des  différences  considérables  dans  les  propor- 
tions d'eau  qu'elles  contiennent.  Aussi  ne  me 
suis-j«  proposé ,  dans  ce  mémoire ,  d'autres 
comparaisons  que  celles  des  proportions  de  si- 
lice et  d'alumiae  qui  soot  les  substances  prin- 

(i)   U  est  ûisé  de  voir  que  ces  pritporiions  ïoiil  iinJù- 

pendaiiies  de  l'eau  et  des  substances gaz'^uses qui  ont  pu  stt 

dégager  pemlunt  i'analjse  qne  l'on  a  cru  devoir  négliger 

et  parce  qu'elles  n'eaireut  pour  rien  dens  les  tercet  cuiles. 

lomG  XIV.  K 


l4u  A    N    H    A    L   E   I 

cipales  (|ui  entrent  daas  la  conapositioD  àei 
argiles,  cl  qui  ont  de  l'iiiHueDre  sur  U  fabrica- 
[ion  des  pois  de  verrerie ,  de  la  porcelaine  et  de 
la  fayaijce  3  pàtc  blanche  dite  fa^ance  anglaise. 

Si  l'on  y  prend  garde,  il  exislc  deux  gratidei 
di(Terences  dans  les  argiles  :1a  première  >  aiusi 
qu'où  peul  le  voir  par  les  analyses  de  Berg- 
tiiann  el  par  celles  de  l'argile  de  S.  Yriex  ,  d^ 
pcud  de  la  nature  de  leurs  parties  coDSlituantes^ 
el  celle-ci  a  uue  influence  singulière  sur  leur  fa> 
i^ibilitc  :  la  secor)dc ,  lorsque  les  argiles  ne  cOiH' 
tiennent  que  de  la  silice  el  de  l'alumine,  «st  dans 
la  varialion  des  proportions  de  ces  deux  terres. 
Ou  voit  qu'elles  varient  dans  celles  qoe  j'aï 
aualyse'es  cuire  HG  et  aa;  ce  qui  rend  les  pro- 
portions presque  quadruples  les  unes  de»  «uires. 

Ces  deux  différences  considérables  entre  les 
argiles,  la  première'dans  les  'substances  qui  les 
coiaposenl,  la  seconde  dans  1*9  proporiîous  des 
substances  semblables  dans  les  argiles  qui  sont 
composées  (I  es  mêmes  terres,  néeessitcni  on  choix 
particulier  dans  les  argiles  stant  de  les  em- 
ployer. Comme  toutes  ces  argiles,  à  rèxceptioa 
de  celles  qui  sont  colorées  par  des  oxldea  mi 
talliques ,  semblent  au  premier  aspect  avoir  pi 
de  différence  entr'elles  ,  il  est  nécessaire  que  d 
argiles  soient  analysées  avant  leur  emploi. 
La  suite  au  numéro  prochain. 


'47 


RAPPORT 


^ait  à  V académie  sur  diverses  cristallisa- 
tions salines,  qui  lut  ont  été'  présentées 
par  M.   le  Blanc. 

j'AcADXMiE  ayant  chargé  MM.  Dauben- 

xif  Sage,  BertLoliet   et   Haùy ,  d'examÏDer 

IDC  suite  de  ci-istaux  satins  qui  lui  a  été  préseo- 

ée  par  M.  le  Blaoc  ,  nous  alloas  lui  eu  rendre 

:onipte. 

M.  le  filaac  a  déjà  obtena  uo  jugement  faro- 
able  de  l'académie  relativement  à  plusieurs 
oémoires  qui  renferment  les  resaltaU  de  ses 
observations  sur  la  cristallisation.  Encouragé  par 
.'intérêt  que  l'académie  a  pris  à  ses  succès  il 
/ient  aujourd'hui  lui  racllre  de  nouveau  sous 
es  yeux  les  produits  de  son  travail ,  dans  la  vue 
le  se  livrer  à  de  nouvelles  recherclies  et  de 
ormer  une  collection  de  cristaux  salins  la  plus 
:omplelte  et  la  plus  soigoée  qu'il  lui  sera  pos- 
ible  »  si  l'acadéiaie  juge  cet  objet  digue  d'être 
nivi  avec  tous  les  soins  et  toute  l'assidnité  né- 
lessaires  pour  le  bien  remplir.  Avant  de  donner 
lotre  opinion  sur  le  projet  de  M.  le  Blanc,  nous 
^ryvoos  devoir  ofTrir  à  l'académie  un  résumé 
Rij 


À 


1 


I^S  A    N    IV    A    L    E  s 

de  totis  les  travaux  entrepris  et  exécatés  jui- 
qu'ici  par  ce  chimiste  sur  la  cristallisation. 

On  avoîl  remarqué  qu'il  ea  éioît  des  crialaui 
obleuus  par  les  procédés  de  la  cbimie,  cominc 
de  ceux  que  l'on  retire  du  seîn  de    la  terre) 
c'est-à-dire  que  souvent  la  même  substance  se 
présentait  sous  des  formes  qni  dîH'éroienl  p)i 
Cou  moins  enlr'clles,  et  que  de  plus  aoe  même 
Lforme  éloit'  susceptible  de  varier  dans  les  di- 
Kuentionsrespectivesde  ses  diverses  parties;  raais 
plfen  général  on  aYoit  peu  réfléchi  sur  les  circoDS- 
lances  qui  àélermînoieiit  ces  différentes  modi- 
licaiioDS,  ou  si  elle  avoicnt  Hxé  l'atleotioD  de 
quelques  chimistes,  c'étoit  seulement  dans  des 
cas  particuliers  >  comme  celui  de  la  cristallisa- 
tion en  trémie  du  marïate  de  soude,  observée 
.  et  décrite  avec  beaucoup  de  sotn  par  M.  Rouelle 
i'<{ui  en  a   fait  le  sujet   d'un  mémoire  imprimé 
parmi    c:nx  de  l'académie.  M.  le  Blane  «Vsl 
proposé  d'étudier  ces  mêmes  circonstances  ,  de 
déterminer  linflucnce  qu'elles  peuvent  avoir  sur 
les  métamorphoses  des  cristaux,  d'en  tirer  drs 
conséquences  pratiques  pour  diriger  la  mardis 
de  la  cristallisation  ,   en   un  mot  ,  d'en  fair<^  la 
base  d'un  art  qui  fût  soumis  à  des  principes 
fixes  el  susceptibles  d'une  application  raisonnv'c. 
Une  des  causes  qui  contribuent  le  plus  aut 
variations  de  forme  que  subissent  les  cristaux 


D   S'     G    U    I    M   t    £.  1  "[^ 

l^rîgioaïrM  d'ooe  même  subslance  ,  et  la  diS'û- 
vmte  des  proportions  entre  li;s  principes  corn* 
|KHl«ns  de  cette  «ubsiaoce.  Aîosl  ie  sulfate  d'a- 
lumine ordinaire  ou  avec  excès  d'acide  cristal* 
JÎMÎ  ea  octaëtre  régulier  :  eu  ajoutant  une  cer- 
iteitie  quaniilé  de  base  ,  on  oblîenl  des  cubes  , 
IfVt  fi'il  y  a  excès  de  l)Ase  jusqu'au    point  de  sa- 
^lardtiûn  ,  le  sel  ne  erisiallise  plus,   et  ne  donne 
qu'un  tfia;^na.  Si  la  proporlion  de  l'acide  avec 
)■  base  varie  entre  celle  qui  produit  Foclaëdre 
i«t    celle  d'où      résulte    le    cube   on  aura    des 
(«riilaux    à  quatorze    faces  dont  six    parallèle» 
Jk  celle  du  cube  et  huit  parallèlet  à  celles  de 
•ToctaëJre  et  à  mesure  que  le  rapport  des  pria- 
'  cipes    composaos  se    rapprochera  de  l'une  ou 
l'autre  des    limites  entre  lesquelles  se    trouve 
reofermée  la  faculté  de   crislalliser ,  la  forme  ^ 
elle-même  participera  plus  ou  moins  de  l'oc- 
iaëdre  qui  répond  à  l'une  de  ces  timiles  ,  ou  du 
cube  situé  sur  la  limite  opposé.  Il  y  a  plus, 
un    octaèdre    d'alun  soumis  à  l'accroissement 
dans  une  liqueur  susceptible  de  produire  le  cube 
cocnine  d'un  premier  jet ,  passe  lui-même  à  la 
£brme  cubique,  et   réciproquement    un  cube  4 
d'alun   placé   dans  une  dissolution  avec  excès 
d'acide  ,    reprend  le  caractère  des  cristaux  qai 
.. naissent   immédiatement  de  cette  dissolutiou  , 
t,se  transforme  eu  oclaëdre. 

R  iij 


l5o  A  IT  N  1  t  z  s 

Les  dîffërens  degrés  de  rapprocTiemenl  enli 
les  molécules  salines  suspendues  dans  une  j 
queur,  suivant  que  ces  niole'cules  abondent  pln( 
ou  moins  dans  un  espace  donné,  sont  encon 
une  des  circonslance  dont  M.  le  Blanc  a  sa  tira 
parli  relativemeul  à  ion  objet.  Il  a  profilé  aassi dé 
l'influence  de  l'air  extérieur,  de  la  températact 
et  même  de  la  position  des  cristaux  au  fou* 
de  la  capsule ,  pour  obtenir  des  résultats  diver* 
sifiées.  C'est  en  porlant  un  oeil  atlenlif  et  éclaÏM" 
sur  le  mécanisme  de  tontes  ces  différentes  < 
ses  ,  en  démêlant  leurs  actions  à  travers  l'espèek 
de  complication  qui  résulte  de  leur  eoncour^ 
en  isuivant,  pour  ainsi  dire  y  toutes  les  naancci 
des  phénomènes  qu'elles  présedlent  à  l'obser^ 
vatioQ  ,  que  M.  le  Blanc  est  déjà  parvenu  ,  pour 
plusieurs  sels ,  à  maîtriser  les  résultats  de  In  crîfl- 
tallisaiion,  à  faire  naître  telle  modiUcatiou  db 
forraeplutftt  que  telle  autre,  à  obtenir  chaqatt' 
forme  isolée  arec  des  faces  très-proDOncées  > 
jonissant  d'une  belle  transparence,  sî  elle  en 
est  susceptible,  et  enlîn  sous  un  volume  soa-^'' 
Tent  très-considérable,  et  dont  l'ace roisseraent 
semble  ne  recoonollre  d'antre  terme  que  cebu 
de  la  constance  même  de  l'opérateur. 

Les  cristaux  de  sulfate  d'alumine  que  M. 
Blanc  a  présentés  récemment  à  l'académie  ÏQSli^ 
fieat    ce   que  nons  venons  de  dire  et  l'un  de 


^H  D  X      C   II  1    U    I    E.  1 5 1 

«o«s  «'étant  rendu  à  S.  Bénis,  y  a  vu  clicz  ce 
cliimiste  des  cristaux  de  sujfaie  de  cuïyrc  cl  de 
plusieurs  autres  subalances  qui  prouvent  éga- 
lement le  succès  avec  lequel  il  a  commencé  à 
exécuter  le  grand  Ir^vail  dont  il  a  conçu  Vidée, 
et  ce  qu'on  doit  attendre  de  son  zèle  et  de  ses 
talens  pour  le  conduire  i>  sa  perfection, 

Nous  croyons  eu  conséquence  que  l'académie 
doit  inviter  M.  le  Blaoc  à  s'occuper  de  former 
une  collectiou  complctte  de  tous  les  sels  crîslaU 
lises.  Nous  pensons  de  plus  que  l'exécution  deic 
projet  niérîleroit  d'autant  plus  d'être  favorisée 
par  des  cocouragemens  particuliers,  que  M.  le 
Blanc  y  a  déjà  employé  ua  lems  consldéraltlc  , 
«t  que  la  conslance  avec  laquelle  il  a  suivi  soei 
travail  lui  a  fait  faire  des  sacriGccs  auxquels  son 
peu  d'aisance  ajoute  un  nouveau  prix.  li^oEo  il 
seroit  à  désirer  que  la  collection  de  M.  le  Blanc 
fut  placée  dans  un  lieu  où  elle  pût  servir  à  Tins- 
trnction  de  ceux  qui  cultivent  l'hisloire  natu- 
relle et  en  particulier  la  cristallographie  j  et 
que  l'auteur  se  hâtât  de  publier  tes  diU'érens  aie- 
moires  qu'il  a  composés  sur  ce  sujet,  pour  di- 
riger ceux  qui  souhaileroient  se  livrer  à  la  pra- 
tique d'un  art  oeuf  à  beaucoup  d'égards,  ioté- 
ressant  pour  le  progrès  de  la  chimie,  «t  dont 
OD  pourra  même  tirer  des  lumières  pour  per- 
fectionner U  ibéoric  de  la  cristallisation. 
Kiv 


I 


l5a  A  H  if  A  L  c  S 

De  la  force  des  Acides ,  et  de  la  proportion 
des  substances  qui  composent  les  seii 
neutres  ; 

Ouvrage  traduit  de  l'Angtais  de  M.  KutWAff 
par  Madrae  L. 

XjA  science  de  la  natore  ne  doil  sans  coatrfr*' 
dit  son  origine  qu'à  l'observatîoa  et  à  l'expé^ 
rience  ;  maïs  lorsqu'elle  a  fait  un  certain  progrés| 
les  connoissaaces  déjà  acquises  deviennent  un 
puissant  Instrument  pour  en  acquérir  de  noa< 
vclles.  Celte  vérité  est  aussi  évidente  à  l'égaré 
de  la  partie  chimique  qu'à  l'égard  de  la  partis 
mécanique  de  cette  science  :  aussi  son  éludo 
présente- t-elle  un  double  objet,  ou  l'applica^ 
tioD  des  conaoissaoces  déjà  acquises  aux  arU 
utiles  à  l'humanité  ,  ou  le  perfcctionoement  dot 
moyens  par  lesquels  on  peut  parvenir  à  <I« 
nouvelles  découverleSi  Le  mérite  du  premier; 
lorsqu'on  réussit,  cslsaos  conlredi  t  plus  apparenl 
et  plus  frappant  ;  mais  celui  du  dernier  n'etf 
pas  moins  solide ,  et  les  procédés  au  moyen  àet*. 
quejs  on  peut  y  parvenir  sont  infiniment  pli 
délicais.  Le  succès  du  premier  est  le  plus  souvent 
dû  au  hasard;  l'tntentioo  du  dernier  est  au 
traire  de  diminaer  et  finalcjnent  d'anéantir  toult. 
dépendance  du  hasard. 


i  Dans  Ici  recherches  eliiraiques  ,  loates  les 
^écouvert'-'S  qui  ne  (oiU  pas  purement  acci- 
dentelles soiil  fundées  sur  la  counolssance  ile$ 
propriétés  des  agcns  qu'on  emploie,  et  parmi 
ces  agens  1rs  acides  et  les  sels  neutres  sont  sans 
contredît  ceux  qui  jouent  le  plus  grand  rôle. 
Pour  les  employer  a  vecsécui-ité,  il  est  nécessaire 
de  CODQoltre  avec  quelqu'exactitude  leur  quaa- 
,4iïé,  leur  proporlion^  leur  état,  ainsi  que  leur 
4egré  Je  concenlratioQ  ou  de  foiblessv.  Ce  pro- 
jllcnie  a  été  regardé  jusqu'ici  comme  d'uoe 
'1res  -  graade  difficullc ,  et  peu  de  persosncs 
,19ot  cherché  -k  le  résoudre  :  pénétré  de  son 
importance»  et  saos  m'en  dissimuler  les  difli* 
caltés,  l'en  ai  fait  le  sujet  de  mes  recherches, 
'  ai  employé,  pendant  les  dix  années  qui 
iDcnt  de  s'écouler,  la  plus  grande  partie 
nés  loisirs.  Mes  premiers  essais  sont  déjà 
nus  du  public  ;  leurs  défauts  cl  leur  imper- 
1  m'ont  été  iodiqués  de  ta  manière  la  plus 
ante  par  MM  de  Morveau  et  Berlhollei^ 
l  le  mérite  ne  peut  être  ignoré  dans  aucune 
i  de  l'Europe,  Les  moyens  que  j'ai  depuis 
!  pour  éviter  ces  imperfections,  ou  au 
.  pour  diminuer  les  erreurs  qui  peuvent 
wsaller ,  fûrment  le  sujet  de  cet  ouvrage  (i). 

j)  Cer  écrit  a   été  présenté  en   nTrîl  dernier,  et 


A    K    N    A    L    E   s 


De  la  proportion  d'acides  dans  les   acides 
minéraux. 

De  i'Bcide  muriaiique. 

Cent  pouces  cubiques  de  ^az  acide  muria- 
ttque  pèsent}  autant  que  j'ai  pu  l'eslimer, 
60  grains ,  le  baromètre  étant  à  29,6,  et  le 
ihcrmomèlre  à  Sy  degrés.  Dix  grains  d'eau  en 
absorbent  dix  de  cet  air ,  le  baromètre  à  3g 
pouces  6  lignes,  le  thermomèlre  3^9  degrés, 
L'esprit  de  sel  ainsi  formé  occupe  l'eipace  de 
i3>5  grains,  à  peu  de  chose  prèsj  d'où  il  suit 
que  la  gravilé  spécifique  de  cet  acide  est  i5oo 
enviroa,  et  que  la  gravité  spécifique  de  l'acide 
marin  le  plus  pur  dans  son  état  de  condensation 
est  3,o3  (i).  Je  n'ai  pas  observé  si  l'absorptioa 


auroll  ëlé  lu,  si  la  lelirs  dn  M.  Poujei  sur  laquelU 
beaucoup)  de  ces  principes  sont  foadét,  n*eùi  pas  éti 
égorge. 

(I)  Que  D  =  U  densité  du  mèlauge  "  le  poidi  do  ■ 
la  subsiance  la  plus  dense  \  *  sa  densiié ,  /  le  poids  d'un  J 
volume  égaL  deau  et  «'^/  les  mèaies  élémens   de  la   1 

sobslaiice  la  oioîns  dense: «lors  D  =r -Jius  i'^xenu- 

ar 

pie  ci-dessus  n-tn'  =20,  eXHP  =  i3,3 ,    alors   D_ 


B  K     C  II  I  *  1  ï.  i55 

de  cet  air  produîsoît  de  la  chaleur  ■  il  y  à  lïcu  de 
le  croire/  raais  ce  n'est  pas  une  preuve  q-jéla 
condensation  sort  plus  grantie  que  celîe  trouvée 
par  le  calcul.  La  gravité  spécIBque  de  l'acide 
murîatiquc  le  plus  fort  qu'on  puisse  se  procurer 
et  conserver  aisément  ,  est  ijigG.  On  trouva 
par  le  calcul  que  cent  parties  de  cet  acide  ea 
I^Dtienncnt  environ  ^9  de  celui  dont  la  j;ravité 
ipécifîqae  est  de  t,5oo  ,  et  que  j'appelb  l'ctaloa 
de  l'acide  murialique.  L'erreur  provenant  de  1« 
condensation  excède  à  peine  1  oo  i,5  grain 
pour  cent.  Eu  mêlant  cet  acide  avec  différentes 
proportions  d'eau ,  j'ai  eu  tes  résultais  d'après 
lesquels  la  table  suivante  3  été  calculée. 

MaÎDlenant ,  pour  trouver  la  grawiic  spécifique  tlu  gaf  j 
acide  murialique  condensé  le  plus  dense,  nous  avons,*; 

m  +  m'—r  D  i       ■' 

d'après  l'équation  cMes^t»,  /=;  ~ ■ =:  ■ — ■* 

Il  1.1 

=  3,3,   et  ':=:  —  =  —  :=:  3,o3  ;  ce  qui  difleM 

/  3,î 

très-peu  du  résultat  do  mou  premier  ouvrage.  Mais  une 
erreur  de  pure  inadvertance  s'est  iiilroJuita  dan>  les 
calculs  subséquens;  i56£  ayant  été  écrit  pour  iSoz,  If 
résultat  que  je  prést;iilai  fut  de  122  au  lieu  de  62  Ainiï 
au  lieu  de  1^62  —•  1440  =  i2z,  on  doit  dire  iâo2  ^ 
1440  =^  62. 
Alors  «i-^   1440  /  =  — ' —  =  1175,51;  m  ^=6%i 

111  S 

fil 
/=  —  =  so  :  alors  D  ou  la  di^iiailé  du  milangô   = 


I 


l'ahle  de  la  tjuantUè  d'acide  étalon  dont  la 
densité  est  de  i,5(»o  contenue  dans  de  V  acide 
muTÎatKjUC  d'une  densité  inférieure. 


IJO 

100 

Pro- 

por- 

100 

rf«- 

psrlics. 

Islan 

punies. 

dr  IV- 

parties. 

àc  ri. 

7.1,/, 

49 

1,147 

37 

i,io;jft 

2r, 

1,191 

4» 

'■■14 

1  oyH4 

i5 

J,I«7 

47 

i,ii,S 

24 

i,.S3 

46 

1.1358 

M 

1  oyio 

45 

i.iSîî 

oJ 

I,r,Hfi8 

22 

1,175 

1,1 2«2 

Ja 

1,0«26 

21 

1,171 

4J 

;;;^a 

M 

1.07H4 

2u 

1.167 

4= 

1,0742 

'9 

i,i|-,3 

41 

i,u68 

39 

i,c63o 

16 

I,i59 

t 

1,1120 

28 

1,0345 

10 

I,i55 

1,107s 

27 

1.0169 

5 

I,i5i 

M 

.  Pour  trouver  les  fractions  eotre  deux  quan* 
fîtes  d'acide  étaloo,  tel  qu'il  est  indiqué  daos  la 
table  (1)}  à  une  décimale  près,  il  faut  prendre 


r:z:  ia56,  à-peu-prèscommedanimoiipremior 

ouvrage. 

(l)  Quoique  la  formalion  àe  cette  table  m'ail  cofllé 
plus  de  peine  que  les  sulvanres  ,  je  crains  qu'elle  soîl 
plug  imparfaile  ,  ma  balance  aynnt  clé  d^:raiigée  da'ii 
l'examen  successiF  des  demités  par  l'action  répén^sde 
U  Tapeur  de  l'acide. 


Il  D   B      C   U    I   H   l'i.  iSj 

différence  entre  les  densités  correspoodanles 
•ux  q^aIltités  Intégrales  de  l'étalon  et  diviser 
celte  différence  par  lo;  ce  qui  donne  ud  quo- 
tient, lequel  ajouté  successiveoieut  aux  densités 
Les  plus  foiblesy  ou  soustrait  des  plus  fortes, 
douoe  les  densités  correspondautesaux  quantités 
d'éuloQ  des  mélanges  iutermédiaires. 
De  l'acide  sixljurique. 
It  m'a  été  observé  >  il  y  a  quelques  années; 
par  le  Icès-babile  et  très-loyal  chimiste  M.  de 
Morveau ,  que  dans  tes  mâlaages  de  cet  acide 
■avec  l'eau  ,   l'augmentation   de    densité  qu'oa 
4fouve  au-delà  de  ce  qu'indique  le  calcul,  de-, 
voit  principalement  être  attribuée  à  la  conden-^ 
satiou  de  la  partie  aqueuse   plutôt  qu'à  celle 
de  la  partie  acide ,  comme  je  l'avois  dit.  Je 
sentis  la  justesse  de  cette  observation  qui  reo- 
Tersoit  les  conséquences  sur  lesquelles  j'avois  i 
fondé  mes  premiers  calculs  :  cependant  quelque  j 
convaiucu    que    je    fusse    que    c'étolt  de  leur] 
exactitude  que  dépeodoit  la  précision  dans  les  1 
analyses  chimiques ,  j'étois  très- embarrassé  pour! 
trouver  une  méthode  plus  exacte  de  les  former,  < 
jusqu'à  ce  que  j'eusse  entendu  la  lettre  inté- 
ressante de  M.  Poujet  dernièrement  lue  à  l'aca- 
démie   (  1  ).    Je    ne    pouvois    ni  faire   nî   me 

(t)   Et  tnainleuant  publiée  dans  lej  Traniaciioiis  da 


U 


»S8 


A   N    H    A    Z.   È    9 


I 


procurer  de  ]'acide  sulfnrîque  concentré  dont  It 
gravité  spécifique  fût  2,000  à  la  tempéralare  de 
60*'.  Cependant  dans  les  climats  froids  cet  acids 
a  été  fréquemment  prodait  ;  et  comme  c'est  le 
plus  fort,  ou  à-peu-près,  qui  puisse  être  obtenu 
par  l'art,  je  l'ai  pris  comme  éialoa  de  la  force 
de  tous  les  autres  acides  de  cette  espèce.  D'après 
la  multitude  d'expériences  que  j'ai  faite  avec  des 
acides  d'une  deofiité  inférieure  comme  i,fiS^6, 
i,86Ug  ,  i,âo43  ,  1,7^00  ,  j'ai  lieu  de  penser 
que  la  condensation  d'un  poids  égal  d'acide 
étalon  et  d'eau  s'élève  à  77  du  tout.  Alors  afH 
pliquant  les  formules  de  M.  Poujet  pour  dé- 
termmer  les  accroisse  mens  de  densité,  j'ai  trouvé 
^B  les  résultats  ci-après  : 


Nombro 

Nombre  de* 

Augmenlalioii 

des  pariies 

punies  de 

deau. 

l'acide  éial. 

densilé. 

5 

9S 

o,oi52 

10 

■?^ 

0,0679 

J5 

«a 

20 

So 

o,o«56 

25 

75 

c,o&j9 

3o 

70 

0.II19 

35 

o,.2.3 

4° 

60 

8,  ..79 

45 

55 

O.IJ19 

So 

O.I33,) 

Cq  ajoutant    ces   augmentations  aux   grayitégj 


D   E      G   B   I   M   I   E.  159 

■fiquei  Iroavées  par  le  calcul,  et  prenant 

(liutn  arilbmétique  pour  les  qoaQtite's  in- 

fédiaircs  de  l'e'taloo ,  j'ai  formé  les  cinquaole 

iers  Qombres  de  la  table  ci-après,  page 

Les  antres  l'ont  été  par  des  observations 

iliates  de  la  manière  soivante,  en  obser- 

que  les  gravités  spécifiques  étaient  ton- 

prises  entre  59,5'  et  60° ,  ou  au  plus  à 

du  ibermomètre  de  Fahreoeit. 

J'ai  trouve  par  la  partie  précédente  de 

le,  que  100  parties  d'acide  snlfurique  con- 

'é  dont  U  gravité  spécifique  est   1,8472, 

loit  88,5  parties  d'étalon  ,  et  conséquem- 

qae  4°^   grains    de  cet  acide  en   con- 

lent  534. 

'.  J'ai  pris  alors  six  portions  de  cet  acide 
lant  t-hacuoe  /fOO  grains,  et  j'y  ai  ajouté 
it  d'eau  qu'il  en  falloit  pour  qu'elles  COD- 
:»t  respectivement  4^,  4^,44»  4^ >  4^^^ 
grains  de  l'acide  étalon.  Pour  trouver  la 
quantité  d'eau  qui  devoit  être  ajoutée  à  chaque 
portion  d'acide  pour  qu'il  contint  la  propor- 
tion donnée  d'acide  étalon,  j'ai  employé  l'ana- 
logie suivante  :  soit  a:  la  quantité  d'eau  qu'il 
faut  ajouter  à  400  parties  de  l'aciile  pour  que 
le  mélange  contienne  48  pour  cent  de  l'actde 

iilors  400  ~    X  :  554  :  :   lOO   :   ^S;  Ce  q'î 


iGo  À   N   «  .A   t    E  s 

donne  igi^oo  -'-  ^8  x  =  SS^oo  ;  ou  4S  ar  =! 

55,400  —  i^fioo  =  10300/  et  par  consé({ueat 

*i  ' 

De  celte  manière  )'ai  trouvé  les  quaDlîtés 
d'exu  qu'il  faut  ajouter  pour  chacune  des  aulrei 
proporlioQS. 

Les  Diëlatiges  étant  faits^  ils  étoieot  mis  ji 
part  pËRdanI  quatre  jours  et  remués  tous  lei 
jours  avec  ua  tube  de  verre,  qui  restoit  dedans; 
ils  étoieot  soumis  à  l'expérience  le  cinquième 
jour  ;  après  quoi  on  en  retiroit  moitié ,  Ou  ajou' 
toit  autaut  d'eau  qu'on  avoit  ôté  de  liqueur, 
et  alors  ou  les  hissoit  reposer  trois  jours.  C'est 
ainsi  que  j'ai  déterminé  les  gravités  spéci" 
£ques  correspondantes  à  34,  sS,  22,  31  ,  30 
et  19  pour  cent  de  l'étalon,  flix  nouvelles  por* 
lions  de  4ûO  grains  cbacune,  de  l'acide  coa- 
ceulré  dont  la  gravité  spécifique  etoit  i>83g3, 
furent  prises  ,  et  la  proportion  convenable 
d'eau  fut  ajoutée  à  chacune;  et  après  trois  jour* 
de  repos  et  d'agitation  répétée,  Uurs  deosités 
à  la  lenipéralure  de  60°  furent  examinés  comoie 
ci-dessus  :  par  ce  moyen  oo  obtint  les  gravîtéi 
correspondantes  à  un  acide  qui  auroit  36j  34> 
52 ,  5o,  38  et  2G  pour  cent  de  l'étalon.  Moitié, 
de  ces  portions  mèléts  avec  moilié  eau  don* 
nèreot,  après  trois  jours  de  repos  et  d'agita- 
tion 


DB     Chimie.  161 

tion^  les  densités  correspondantes  à  18,  17 , 
16,  i9,   i4  et  i3  pour  cent  de  l'étalon ,  à  la 
température  ci-dessus.  La  balance  que  j'em- 
ployois  trébuchoit  &  ^  de  grain   chargée  de 
deux  onces  ,  et  le  solide  employé  étoit  un  petit 
ballon  de  verre  contenant  du  mercure  qui,  pesé . 
dans  l'eau  à  une  température  de  56  degrés  et 
suspendu  par  un  crin ,  perdoit  37,88  grains  de 
son  poids  ;  mais  lorsqu'il  plongeoit  dans  l'acide 
nitreux  ou  acide  marin  ^  il  étoit  alors  suspendu 
par  un  fil  d'or  fin  y  et  perdoit  27,78  grains  de 
son  poids  dans  l'eau. 

J'ai  examiné  et  rectifié  dans  diverses  occasions 
plusieurs  parties  des  cinquante  premiers  nombres 
de  la  table  de  la  même  manière  ;  mais  en  générai 
je  les  ai  trouvées  justes. 


Tome  Xir. 


lOl  A   N  K  A   L  E   8 

Table  Jts  quanath  d'acide  tulfuriqut  étalon  à  2O00  eoiiw 


s  Vaeidt  sulfuriqu 


d'uiu  pemntti 
68  Atfféi. 


•■  spiâfiqut 


~ 

— 

b 

loo 

■  ii 

100 

'Hi 

100 

pi 

parties. 

"^-ï 

parlitis. 

n 

parties. 

||3 

p. 

e- 

£ 

2  OOO 

100 

1.62,7 

& 

1.2847 

34 

.;,85, 

99 

1,6.22 

66 

1,2757 

33 

'.97'9 

98 

1,6027 

65 

1.2668 

3a 

'.9579 

97 

i.5o3a 
1,5640 

64 

1,2689 

3i 

i.94»9 

56 

63 

l,25lO 

3o 

1,9299 
1,9168 

95 

,,5748 

62 

i,a4i5 

:? 

94 

1,5656 

61 

1,2030 

,,,04, 

93 

1,5564 

60 

i,aaio 

"7 

,,89,4 

93 

1,5473 

il 

1,2101 

36 

,.8787 

9' 

1,5385 

58 

1,2009 

a5 

i,S66o 

1,52,2 

57 

1,1, iS 

M 

1,8543 

89 

.,5.02 

56 

1.1836 

a3 

,.8424 

88 

l,5l.2 

55 

,.1746 

ïa 

i,83o6 

87 

i,5oaa 

54 

1.1678 

3l 

,,8188 

86 

1,4933 

53 

1.16,4 

20 

1,8070 

85 

1,4844 

5a 

1,153, 

'9 

1.79^9 

84 

1,4755 

5. 

1.1398 

tS 

1.7849 

83 

1.4666 

5o 

1..30, 

'7 

1.7738 

82 

■.4'la7 

49 

1,1208 

.6 

1,7629 

81 

1.4.89 

48 

1.1129 

i5 

.,75.9 

80 

1.4099 

47 

ï4 

1,74.6 

II 

1,4010 

46 

i!o955 

t3 

.,73.2 

..3875 

45 

,,0896 

1% 

1,7208 

77 

■  ,374. 

"^ 

,,o«33 

11 

,.7104 

76 

j,3663 

43 

,  .0780 

10 

75 

1.3586 

4a 

,.0725 

9 

'•'Mm 

74 

■  .3473 

4. 

,.0666 

8 

1,6800 

73 

i,336o 

40 

1,06,0 

7 

1,6701 

7a 

1.3254 

39 

i,o555 

6 

1,660a 

7' 

i,3i49 

38 

1,0492 

5 

i,65o3 

7» 

,,3l02 

37 

i,ot5o 

4 

1,6407 

69 

.,3o56 

36 

1,03,0 

3 

.,63i2 

68 

..a,5. 

35 

,.0343 

^S^^ 

D   B      C   U    I   M    t   B  l6S 

■es  onze  derniers  nombres  n'ayant  été  dé- 

linés  que  par  analogie,  en  observant  les  , 

s  des  décroiss«mens  dons  les  quatre  den- 

I  précédentes,  on  ne  doit  les  regarder  que 

;  des  approximations. 

toiir  connoîlre  quelle  seroit  à  la  lempéra- 

e  de  60"  la  pesanleur  spéciljque  d'acides  sul-s 

hques  de  densités  données  à  tous  degrés  de 

npérature  enire  49°  et  70 ,  et  pouvoir  ainsi 

terminer  la  proportion  d'acide  étalon  qu'ils 

btiennent ,  j'ai  fait  les  expériences  suivantes  ; 


"  s 

Ctdïité 

ipéciBque  de  Tidde           (j 

u 

A 

B 

C 

" 

70 

i,»?oa 

1,6969 

..3a4.'i 

65 

..83.7 

1.6983 

.,3K66 

60 

1  .H3Û0 

1,7005 

i.jsas 

55 

i,83a3 

1 .70..7 

.  .:189s 

.      5q 

1 .8/p3 

,.7ob% 

49 

i,84oï 

i.3oi6 

I  On  voit  par  ce  tableau , 

f  1".  Qu'au  acide  sulfurique  dont  la  densité 
mire  49  et  70  degrés  se  trouve  approcher  de 
celle  exprimée  da  ns  la  colonne  A ,  gagne  ou 
Tcl  0,00116  de  sa  gravité  spécifique  par  cha- 
0  deux  degrés  entre  6°  et  70°  de  Farenheit , 
Lij 


i64 


Annales 


et  0,00086  par  chaque  deux  degrés  entre  4g 
et  60". 

2".  Qu'un  acide  sulfurique  ,  dont  la  densilé 
entre  5o  et  70"  approche  de  celle  exprimée 
dans  la  colonne  B,  gagne  ou  perd  o,ooii8  par 
chaque  deux  degrés  eulre  So  et  70°,  et  0,00017 
par  chaque  deux,  degrés  entre  5o  et  60*;  d'où 
r  il  suit  qu'un  acide  plus  fort  et  moins  altéré 
[■  Jiar  la  variation  de  température ,  qu'un  acide 
plus  foibte;  ce  qui  d'abord  ni'avoit  paru  être 
une  irrégularité  ;  mais  depuis  J'ai  jugé  que  cette 
circonstance  dépendoit  de  l'accroissement  de  la 
densité  qui  eetaugmentée,  lorsque  de  plus  gran- 
des proportions  d'eau  sont  mêlées  avec  un  acide 
plus  fort. 

3".  Qu'un  acide  sulfurique,  dont  la  densité 
entre  le  5o  et  le  70°  approche  de  celle  expri- 
mée au  même  degré  dans  la  colonne  C  ,  gagne 
ou  perd  0,00086  pour  chaque  deux  degrés 
entre  60  et  70°  inclusivement ,  0,00076  entre 
êo  et  60".  Je  n'ai  pu  appercevoir  de  différenca 
«nlre  45  et  5o  degrés. 

De  l'acide  nitrique. 

La  gravité  de  l'acide  nitrique  le  plus  con- 
centré que  j'aie  pu  obtenir  étoit  de  i,5543  â 
température  de  60°  ;  il  éloit  d'une  couleur 
rouge  jaunâtre  et  si  fortement  pldogistiqué  et 


bbChimie.  i63 

volatil  j  qu'il  étoit  Impossible  de  faire  aucune 
expérience  exacte  sur  lui,  lorsqu'il  n'éioit  mêlé 
qu'avec  une  petite  proportion  d'eau;  mais  lors^ 
qu'il  étoit  mêlé  avec  un  poids  égal ,  sa  densité 
augmentoit  d'environ  ^  du  poids  total.  D'après 
cette  donnée  je  formai  les  cinquante  premiers 
nombres  de  la  table  suivante  par  le  calcul^  en 
adoptant  les  formules  de  M.  Pou  jet.  J'ajoutai  les 
autres  d'après  des  expériences  faites  ainsi  que 
je  l'ai  dit  pour  l'adde  sulfurique.  C'étoit  com- 
munément à  la  température  de  Sg^S^  i  60^ ,  ra- 
rement à  60,5^  j  que  je  déterminois  les  densités* 
L'acide  que  j'ai  employé  étoit  l'acide  jaune  pâle 
dont  la  gravité  spécifique  étoit  i)4o9g$  mais  je 
considère  le  premier  comme  étalon. 


uj 


^B                   166                            A   X   V  A   L  E  s 

^^M                Table  de    la  quaaiiié  d'aeide    nîiriqae   étalon   dont   la 

^H                    dtnsiû  en  1.5543    conitnue    daat  les    aeides   nierê- 

^^M                       ^ucl   de   drmitls    inférieures ,     ta    température     étttlU 

^H                     de  60  de^és  au  thermomètre  de  Fareakiit. 

1        - 

1 

1     .1 

100 

■3       5 

100 

■f     ï 

100 

'i,î 

parties. 

'pi 

parties. 

ri 

parties. 

fi 

■  ,5543 

100 

1,40.8 

70 

.,2586 

44 

i.5»,5 

95 

.,3,75 

69 

,,2525 

43 

,.5.83 

94 

.,3925 

68 

.,2464 

42 

,.5070 

93 

.,3875 

62 

.,2419 

4- 

92 

r,3825 

66 

.,2374 

40 

.4844 

91 

..3775 

65 

1,229. 

!l 

.,473. 

.,37" 

64 

1,2209 

1,4919 

S9 

.,367, 

63 

,,2lS0 

3? 

'  1.4707 

88 

.,3621 

63 

.,2.52 

36 

..4695 

67 

..357. 

6. 

1.2033 

35 

1.4683 

86 

.,35ii 

60 

I,20l5 

34 

..467. 

85 

.,3468 

5, 

1.1,63 

33 

K 

1.4640 

84 

.,34.7 

58 

1,1911 

3j 

■ 

1,461. 

83 

1,3366 

57 

.,,845 

3i 

■ 

1,4582 

82 

1.33,5 

56 

1.1779 

3o 

■ 

1,4553 

81 

1,3264 

55 

.,.704 

39 

■ 

1,4524 

80 

1,3212 

54 

..,639 

:>8 

■ 

'.4471 

79 

i.3i6o 

53 

,,,58' 

«7 

f- 

1,^422 

78 

.,3.0» 

52 

i,i524 

2« 

1,4373 

77 

.,3o56 

5. 

,,,4«i 

25 

1,4324 

76 

.,3oo4 

5o 

,.,3.9 

24 

1.4275 

75 

1,2911 

49 

,.,284 

23 

1.4222 

74 

1,2812 

48 

.,1,4. 

22 

1.4171 

73 

1,2795 

47 

1.1165 

2, 

1.4120 

72 

1.2779 

46 

1.1, , , 

20 

, 

1.4069 

71 

.,2687       4S 

,.,040 

■9 

^^^^^^^^[^^^^^^^■^^^^^^^^^^H 

DE    C  n  I  M  I  c.  167 

Comme  la  gravilé  spécifique  de  l'acida  nî- 

ue  varie  considérablement  suivant  les  dif- 
irentes  températures  ,  j'ai  fait  les  expériences 
lirantes  pour  déterminer  le  rapport  de  sa  den- 

!  depuis!.^  degrés  du  thermomètre  jusqu'à 

,  avec  celle  même  densité  à  60  degrés,  et 
(ar  conséquent  pour  trouver  la  quantité  d'a- 

B  étulon  contenu  dans  cliaque  liqueur. 


ccmpL-ia- 

P«.n„„,  ,p=c 

fique  de  l'acide 

A 

B 

70 

■  .4,7a 

.,»3fiii 

65 

..4--.5 

,.,34. 

60 

'.4*79 

i,i363 

'jfi 

,,43o4 

,,.384 

6d 

.,431s 

i,î4o6 

!      ^^ 

,,4357 

,,747 

Cette  table  nous  fait 'voir, 

1".  Que  l'acide  nitrique  dont  la  densité  entre 
S  et  70°  inclusivement ,  est  semblable  aux 
ensilés  correspondanle»  aux  mêmes  lempé- 
alures  dans  la  colonne  A ,  gagne  ou  perd 
1,00107  par  chaque  degré  entre  60  et  70". 

0,000^7  par   chaque  degré  enti'C  4o  et  60°. 

Et  0,0004a  p  ar  chaque  degré  entre  45  et  5o". 

a**.  Que  l'acide  nitrique  dont  la  densité  entro 
Liv 


i68  Annales 

45  et  70°  est  semblable  aux  densîtés  correspoo- 
dantesi  ia  racme  température  dans  la  colonn© 
B,  gagne  ou  perd  o,ooo45  par  chaque  degré 
«Dtre  5oet7o°,  et  0,00033  par  chaque  degré 
entre  45  et  60". 

j  II. 

De  la  proportion  ffes  ingrédiens  gui  entrent 
dans  la  composition  des  seli  formés  par  l'a- 
cide muriatique  ordinaire. 

Ce  problême  renferme  toutes  les  difRcuIIé» 
des  précédens  et  eo  outre  quelques-unes  qui  lui 
sont  particulières;  car,  en  supposant  que  la  pro- 
jportion  d'acide  soit  donnée  ,  il  restepa  toujours 
à  en  déterminer  la  force  :  sans  cela  ce  mot  ne 
présente  aucune  si)>niIicationdérmic. Il  est  donc 
toujours  nécessaire  de  rapporter  l'acide  à  un 
étalon  connu.  Les  chimistes  dont  les  recherches 
ont  précédé  ou  accompagné  les  miennes ,  ont 
considéré  l'acide  que  les  sels  neutres  retenoïent 
lorsqu'ilsavoientétées  posés  à  une  chaleur  rouge, 
comme  le  plus  fort  possible.  Mais  à  moins  que 
tous  ces  sels  ne  pos.scdent  te  même  pouvoir  de 
letenir  les  acides  à  unerhaleur  rouge  ,  ce  terme 
doit  avoir  une  signiticalion  différente  suivant 
qu'on  l'applique  à  différens  sels,  et  conscquem-  < 
ment  il  ne  présente  pas  une  idée  déterminée. 

Maintenant  il  est  bien  connu  que  les  diBerens  ^ 


■ 


DE    Chimie.  1G9 

neutres  possèdent  ce  pouvoir  à  diOëren» 
degrés.  En  outre  le  terme  chaleur  rouge  est  un 
terme  d'une  grande  latitude  et  comprend  des 
es  de  chaleur  très  -  diffërens  les  uns  des 

■  On  retrouveroit  à-peu-près  les  mêmes  diffi- 
nltés,  si  on  s'allachoit  à  di?lerminer  la  pro- 
irlion  d'eau  contenue  dans  ces  sels,  en  suppo- 
nt  toutefois  qu'ils  en  contiennent  tous  quel- 
les portions.  On  a  généralement  supposé  que 
i  perte  de  poids  ^ue  les  sets  neutres  éprou- 
nt  toriqu'il.1  son!  exposés  à  une  chaleur  rouge, 
pcprîmoit  la  quantité  de  leur  eau  de  cristalli- 
tion;  mais  il  est  maintenant  reconnu  que  quel- 
I  uns  d'eux  perdent  aussi  une  portion  de 
■Dr  acide  à  cetle  chaleur  ,  sans  |>arler  de  la 
difficulté  d'employer  constamment  dans  lous  les 
cas  le  même  degré  de  chaleur ,  et  quand  même 
on  pourroit  y  parvenir,  de  supposer  qu'ils  pos- 
sèdent tous  le  même  pouvoir  de  conserver  la 
partie  aqueuse.  D'abord  l'ancienne  opinion  que 
1&  présence  de  l'eau  est  nécessaire  pour  la  cris- 
taJlisation,  et  qu'il  en  entre  dans  la  composi- 
tion des  cristaux  ,  est  dénuée  de  fondement , 
puixju'il  est  maintenant  reconnu  que  les  cris- 
taux peuvent  être  formés  par  la  voie  sèche.  De 
plus  ceux  qui  se  forment  par  la  voie  humide  , 
ccunaie  les  cristaux  pierreux ,  ne  retiennent  pas 


1^0  Annai.es 

la  plupart  une  quantité  sensible  du  liquide  dans 
lequel  ils  ont  été  formés. 

Déier miné  par  ces considéralioas,  j'ai  aban- 
donné en  grande  partie  l'ancienne  méthode,  -et 
j'y  ai  subslilué  la  suivanle.  D'abord  j'ai  satur6 
une  quanlilé  déterminée  d'alcali  ou  autre  baao 
avec  un  acide  dont  la  gravité  spécifique  n 
toit  connue  et  dans  lequel  je  pouvois  déter- 
miner par  mes  tables  la  quanlilé  d'acide  étalon- 
contenu.  J"ai  alor;!  pris  une  autre  solution  d'un» 
quantité  connue  de  sel  neutre  de  la  même  es- 
pèce que  (.elle  formée  par  saturation  ,  et  j'ai 
examiné  la  gravité  spécifique  des  deux  solutioTi» 
à  la  même  température  ,  ajoutant  de  l'eau  à  la 
plus  forte  des  deux,  jusqu'à  ce  que  leur  deo- 
«ilé  devînt  égale.  Concluant  alors  qu'il  existtâl 
une  égale  proportion  de  sel  dans  cliacune ,  et 
la  quantité  absolue  de  «el  contenue  dans  l'ons 
des  deux  étant  connue ,  il  m'ctoit  aisé  de  dé- 
terminer la  quantité  de  l'autre  par  le  poid«.' 
Cette  mctlioJe  cependant  est  sujelte  à  une  pe- 
tite inexactitude,  car  ou  ajoute  toujours  un  léger, 
excès  d'acide ,  de  peur  qu'il  n'y  ait  une  perta 
de  liqueur  dans  les  essais  de  saturation  avec  let 
couleurs  bleues  végétales,  et  cela  rend  la  densité 
de  la  solution  duseirégénéré  un  peu  plusgrandff- 
qu'elle  ne  devroit  être  d'aprcs  la  proporlioa 
de  sel  qu'elle  contient  j  outre  que  dans  plusieun 


i 


_    _.      C   H   I   M   I   E,  17» 

cas  la  proportion  de  l'eau  de  crifllallîsation  doit 
être  dûlerminée  par  l'exposition  à  la  chaleur. 

Du  tartre  vitrinlé  ou  sulfate  de  potasse. 

Mon  premier  soin  a  été  de  me  procurer  de 
l'alcali  végi^tal  frès-pur.  Danscelte  vue  j'ai  brûlé 
nne  quantilé  de  crêitie  de  tartre  doiis  un  creuset 
(l'argent,  et  après  la  dissolution ,  la  rdiralion 
etrévapoialion  à  siccîté  à  une  chaleur  rouge  , 
j'ai  trouvé  (jue  l'alcali  pesoit  iSaS^S  grains  :  je 
l'ai  fait  dlsHoudre  dans  de  l'eau  distillée,  et  le 
total  pesoil  alors 4^ 70 grains.  J'ai  pris  56o grains 
<]ut  contenoient  iso  grains  d'alcali  non  caus- 
tique ,  et  je  les  ai  saturés  avec  de  l'acide  sul- 
fiirique  soigneusement  purilié,  dont  la  gravité 
spécifique  étoit  i,5tj5,  et  qui,  d'apn's  ina  table, 
ttenoil  0)  pour  100  d'adde  étalon.  La  quan- 
|lé  employée  étoit  de  i-ïo  grains  qui  conte- 
>ienl79  d'étalon.  L'acide  carbonique  dégagé 
oit  de  54  grains,  et  par  conséquent  la  quan- 
elle  de  ralcali  éloit  120 — 3»='8fi  grains, 
j  eotulion  élan]  trouble,  ju  l'allongeai  avec 
I  l'eau.  Lorsque  j'en  rus  ajouté  SzSS  grains  y 
i  gravité  spécifique  éloit  i  ,0 1 3 ,  la  température 
BOt  60".  Le  piiids  total  étoit  56o-t^i3o-f- 
S6 — 34  =."(394  grains.  43  grains  de  tartre 
riolé  (sulfate de  polaese  }  diseous  dans  joif 
graîm  d'eau  distillée  ont  k  même  gravité  spéci- 


D  B      C  H    I    H   I   E.  173 

Ion  ou  82  à  -  peu  -  près  d'acide  sulfurî- 
que  le  plus  fort ,  et  produisent  183  du  tar- 
tre vitriolé  (  sulfate  de  potasse  )  dans  son 
État  ordinaire  cristallisé  sec.  Cette  dernitrre 
conclusion  est  la  plus  certaine  ,  étant  indépen- 
dante d'aucune  erreur  dans  les  calculs  de  la 
teble. 

Ainsi  100  parties  de  tartre  vitriolé  (  sulfate 
de  potasse  )  contiennent  63  de  pur  alcali  et  45 
de  l'acide  le  plus  fort,  équivalant  environ  à  5o,43 
d'étalon. 

11  n*y  a  pas  de  raison  de  supposer  d'après 
cela  que  ce  sel  contienne  aucune  partie  d'eau 
de  cristallisation  j  on  doit  plutôt  en  tirer  la  con- 
séquence contraire  :  car  à  une  chaleur  au-dessous 
d*  l'ignition  il  ne  perd  rien  de  son  poids,  el 
«xposé  à  une  chaleur  rouge  pendant  une  demi- 
heure  ,  il  tombe  en  poudre ,  et  100  grains  en 
|>erdent  à  peine  un  :  encore  celte  légère  diffé- 
rence peut-elle  dépendre  ou  d'un  peu  d'humidité 
accidentelle  oud'une  petite  portion  de  sel  perdue 
el  dissipée.  M.  Storr  a  remarqué  que  ce  sel  ne 
perd  pas  d'eau  de  cristallisation  à  aucun  degré 
Bchaleur  jusqu'à  5;|o  degrés. 

Nïur  comparer  les  résultuts  de  celle  méthode 
S  ceux  que  j'ai  obtenus  duQs^ies  anciennes 
lériences,  j'ai  évaporé  la  solution  saturée  à 
eiccilé,  employant  à  ta  fin  une  chaleur  de  36u 


ly*  A  N  N  A  L  8  • 

degrés.  liC  sel  ainsi  formé  pesoit  i58  grEÛns. 
Cette  augmentation  de  poids  pouvoit  être  due  à 
delà  pousait're  tombée  pendant  l'évaporation.J'aî 
fait  aussiquelques  expériences  pour  m'assurerde 
l'exaclitude  de  ma  table;  je  n'en   rapporterai 
qu'une  seulf.  A654,5 grains  d'une  solution  d'al-' 
cali  végétal  qui  contenoit  3iS,i6  d'alcali  non 
caussique  j'ai  ajouté  de  l'huile  de  vitriol  (  acide 
sulfuriqueJdonLiagravitéspécifiqueétoit  1,6045, 
et  qui  conséquemment  contenoit  .54  pour   100, 
d'étalon  :  j'ai  trouvé  que  ayo  grains  étoieal  né- 
cessaires pour  saturer  l'alcali  avecun  petit  excès 
d'acide  comme  d'ordinaire.  L'acide  carbonique  *t 
dégagé  montoitâ  61, S  grains;  conséquemment    1 
la  quantité  d'alcali  pur   étoit    i56  grains.  La    1 
quantité  d'étalon  dans  celle  de  l'huile  de  vi-   î 
[  triol  (acide  aulfurique  }  employé  étoit    i45,8    i 
grains;  or  si   i56  d'alcali  exigent,  pour  être^  | 
saturés ,  i45,S  de  l'étalon  aulfurique ,  100  graios   | 
de  l'alcali  doivent  employer  gî  de  ce  même    1 
étalon.  \ 

Comme  ce  sujet  est  inlimément  lié  avec  pln- 
sieurs  autres  de  grande  importance,  tels  qus. 
l'analyse  des  eaux  minérales  ,  la  théorie  de  la 
leinlure  ,  les  causes  de  la  cristallisation,  la  dé> 
iiqucscence  ,  les  pouvoirsréfrigérens  et  lasoIi> 
bilité  des  sels  neutres  dans  l'eau  et  dans  t'espritr 
de-vin,  je  joins  ici  les  dilTérens  résultats  ob-. 


DB     CHIXIE. 


1,5 


|D9  par  le  petit  nombre  de  cliimisles  qui  ont 
L-  sur  cet  objet ,  avec  quelques  remarques 
ipres  ù  fléterminer  le  jugement  du  lecteur, 
blon  M-  Jtergmann  loo  parties  de  tartre 
(.sulfate  lie  pelasse  )  sont  composées  de 
d'alrali  pur,  4o  d'acide  et  8  d'eau  :  d'après 
:  proportion  lOo  parties  d'alcaJi  végétal 
r  exigeroient ,  pour  i^lre  saturées ,  77  de  l'a- 
9  vUriolique  (  sulfurique  )  le  plus  fort  :  ce- 
Rldant  îl  dit  ailleurs  qu'elles  en  emploient  78,5. 
!  puis  deviner  comment  il  a  pu  conclure 
'il  esisloit  une  aufsi  grande  portion  d'eau  dans 
crislallisé.  M.  AVenzel  trouve  que  24o 
lins  de  ce  sel  en  perdent  à  peine  un  à  une 
r  rouge  :  de-l;i  100  pailies  d'alcali  végétal 
iduiruient  au-dessus  de  iga  de  tartre  vitriolé 
s  de  potasse  ). 
.  Wenzel  trouve  que  83,5  grains  de  pur 
i  végétai  sec  sont  exactement  saturés  par 
iy'jS  giaius  d'acide  ^ulfurtque  :  la  solution 
nt  évaporée,  elle  résidu  exposé  à  une  chaleur 
nge  lui  a  donné  i5i,5  grains  de  tartre  vi- 
triolé- il  infère  de-Ià  que  celle  quantité  con- 
tonoît  85,5  d'alcali  pur  et  G*)  de  l'acide  sulfo- 
rique  le  plus  fort  ;  d'où  l'on  est  en  droit  de 
conclure, 

.  Que  100  parties  d'alcali  végétal  pur  em- 
ieut  89,63  de  l'acide  sulfurique  le  plus  fort 


1^6  A   K   K   A   L   E   s 

et  produisent    i89,65    de  sulfate  de   potasso. 

3".  Que  100  parties  de  sulfate  de  potassa 
contiennent  54,75  d'alcali  pur  et  45,96  àâ 
l'acide  sulfurique  le  plus  fort.  Ces  deux  résul- 
tats s'accordent  aussi  près  qu'il  est  possible  arec 
les  miens;  et  comme  les  méthodes  employées 
sont  dififérentes,  cette  coïncidence  est  une  preiiTft 
assurée  que  les  erreurs ,  s'il  y  en  a  qiielqui 
unes  ,  sont  de  très  peu  d'importance. 

Du  résultat  de  cette  expérience  M.  Wenzd 
conclut  quelle  est  la  quantité  de  l'acide  le  plm 
fort  contenue  dans  une  demi-once  de  son  acîd6^ 
sulfurique;  car  puisque  318,75  grains  de  c^ 
acide  contiennent  69  de  l'acide  le  plus  fort^ 
34o  grains  en  doivent  contenir  76,75  (oa^ 
d'après  mes  expériences,  75,1 5),  qui  équivalndt 
à  environ  H^igig  de  mon  étalon,  et  100  graînli 
contiennent  38,4  de  mon  étalon  :  sa  grariti 
«pécilique  est  par  conséquent    i,3i8g. 

M.  Wiegleb  répéta  ces  expériences  exact»* 
ment  de  la  même  manière  que  M.  Bergmana' 
et  son  résultat  a  clé  cependant  trèw-différent 
car  il  a  trouvé  que  Ô2  grains  d'alcali  par  étoienl^ 
saturés  par  53  de  l'acide  sulfurique  le  plus  fort, 
et  que  le  sel  résultant  pesoit  io5  grains.  Comme 
l'exactitude  de  cet  excellent  chimiste  est  bieà 
connue,  11  y  a  lieu  de  présumer  que  les  car*' 


DE      CrIMIR. 


177 


fances  ont  ronrouru  pour  occasionner  iino 
nentntion  de  p>>iils  semblable  à  celle  que 
(  oblenue  daus  mon  expéiieuce. 

Du  riitre. 

J*ai  pris  5fio  grains  de  la  même  solitlîon  al- 

;  je  l'iii  allonj;r-e  par  iine  addilinn  an  6aa 

•  dVau,   If  tout  coiiVii'inl  ,  comme  aiipa- 

'81)1,    120  grains  d'alculi  vt^gelal  non   c^us- 

.  J'y  ai  ajiiul^  d?  l'ariil'-  nitrique  dont  la 

^Vité  sjiêi'îliiiiie  èluit  I,l-^i6<;  la  rjuiiiiiité  né- 

iire  pour  arriver  au  point  de  painralion  s'est 

Ipuvée  de  tTifi  grain.^  Cet  addc  •  ottlit-nlà  Irés- 

I  près,  suivant  ma  lubie,  33,t)  grairm  d'iicide 

bon  :  ain>i  la  ipianlilé  em|jloyt-e  pour  arrîvek* 

Lpoint  de  Kalura'ioii ,    tn  L-iinIi'n''ii  '94.  La 

fte  de  l'acide  carboniqi.e  étoii  de  H4gtain''; 

il  sitil  que  la  quantité  d'akali  pnretoilde 

Tgrainfl   Après  avnjr  laï-sé  repoHcr  la  ^olllrïoD 

ppildiinl  quatorze lleiires,  je  trouvai  «a  giavité 

Spèi'ifïiue  de  1,0449,  la  tempéra'ure  élNiit  *  ^' 

degrés;   le  poids  li-tal  <loit   i584  ^rain^. 

i''  pii«  alorM  7'to  crains  d'eau  diMil>ée,  et 
•jout.inl  du  nitn-  cri-talli-é  en  poiidrt  asj.ez  iin» 
M  aét'bé  p.11-  unP  largue  exposition  a  l'air,  jo 
trouvai 'pie  lorhfj itM  y  u voit  1  ittgiaîiiMdr  dissous, 
la  gracile  spénfiiue  'te  la.'oliCiun  étoil  ,0(49 
41a  même  température  que  ci-ilessus;  parcon- 
Tome  XIF.  M 


I7S  A   H   N   A   L   B   • 

séquent  la  proporrion  de  aitre  étoit  la  mêa 
dans  Je*  deux  liqueur» ,  c'est-à-dire  ,-^  —  paitw 
de  chacune.  Mainlenant  [  j;  — •  i86,32  :  c'é 
toit  donc  la  quantité  de  uitre  régénéié. 

Diiim  cette  exjiéiience  ,  comme  dans  la  pr{H 
mière ,  la  quiintité  d'akali  pur  éluit  Hb  grains ,  (■ 
quantité  d'étalon  10»  grtins,  la  somme  des  deuS 
igo  :  cependant  la  quantité  du  nilre  nes'eKt  t 
yée  que  de  iS6,3ff  grain^î  ;  ain'i  ÔGH  ont  élé  rej» 
tés  comme  eau  pure  :  or  ^i  ;o4  grains  dctatott 
perd*-nl  5,68,  100  punies  en  pt-rdi  oient  env 
S,.*),  et  de-là  l'acide  qui  entre  ddns  le nître  est  plini 
fort  que  l'acide  étalon  dans  la  proportion  dot 
]u3,5  à  100  à-peu-près ,  c'est  à-dire  que  lod 
parties  de  cet  acide  conl  équivalentes  à  io5,5 
à-peu-près  de  l'atidr  étalon  ,et  par  conséquent, 

1".  100  grains  d'alcali  vé)i;étal  pur  salure  a veo 
l'acide  nitrique  produisent  environ  Qiti  greiiH 
de  nilre  et  exigent ,  pour  être  saturés  ,  environ 
iiG  du  plus  fort  acide  nitrique  ,  équiralent  i 
120  de  l'étalon. 

2".  100  partiesde  nîtrecristalli-ié  contiennent 
46,i5  d'alcali  et  5?i,n5  d'acide  plus  fort  qiM 
l'éiainn  dans  la  proportion  ci  dessus  mentionné* 

Ayant  fait  évaporer  la  dissolution  snturée  et 
l'ayant  exposée  aune  chideur  de  36o  degrés, 
)'ai  trouvé  que  le  résidu  ne  peâoit  que  i  7g  graiiu|^ 


DB       CniMTE.  ITg 

llnsi  il  y  avoit  7  grains  dv  perdus.  Dans  lo 
^l'ancienne  mélhode  n'e-sl  ,  datiMuii^-nn  cas  , 

I  itélei^tueuse  que  lora(]nV|l«  cfcl  a|>[)lii|in;e  . 
Bnitre;  car  durant  l'évJipcraiinn  une  jiurtioii 
[vululiliHe  ,  comme  M.  Valleiius  i'a  remitr- 
îl  y  a  long  tems^.  De  plus  ,  lorsiiu'il  est  -s.- 
k  a  une  chaleur  rouge ,  une  partie  de  l'ai'tde 
■lifc>i|)e  ou  se  décompose  :  de-Ià  la  gmnde 
feren'-edan!'  le»  résulLits  que  j'ai  préiérlfin- 
nt  obtenus.  Q.iuiit  à  IVau  decrUi.illiNaiiun  ^ 
s  pouvons  u~8urfr  que  le  iiitre  n'en  con'ii-nt 
^nt.  M.Slorr,  quiaduuiié  une  àtlonlion  jiAr- 
idliéreàcel  objf tilfouvt* qu'il rttipiil  sa  foiiue 
letalline,  et  qu'il  peid  seulement  i^a  tians)>a'* 
tace  à  une  chaleur  de  5()o  degrés  ;  il  pt  nsa 
■*il  s'en  évapore  réellement  quelque  cIiuaq 
prsqu'il  est  fondu  ,  mais  nous  suviiris  à  pit-œnt 
■  c'est'  l'aride  qui  s'cchajïpe  ou  jjlutot  (^ui 
h  décomi>oRe. 

|La  propuition  (les  sub^anres  qui,  d'après 
,  Bergman,  composent  100  pariies  de  nitre 
Cristallisé,  sunt  4<(giàins  d'alcali.  33  d'acrde 
et  lit  d'eau.  Il  ne  paroit  pas  avoir  pris  gaide 
A  la  perte  occasionnée  par  l'évaporation  ,  et  da 
plus  à  celle  époque  on  ne  connoissoil  pan  la 
décomposition  de  l'acide  occasionnée  par  la 
«leur.  C«8  circonstances  on)  rendu  ses  résultuts 
•  1  corniue  l'ctoient  auoù  les  nnens  lors 
M  ii 


l^q  A  V  N  A   L  R  s 

de  ma  première  publicalion.  Il  a  probabl- 
alltibiié  Ifi  peite  oi-casionnée  par  culte 
pière  ciiçou-'lanfcâ  l't^vuporalîun  de  J'eau  ,  et 
ç'^ât  pn'ir  cela  qu'il  aMiii>iiii  unesi  {;raiiiie  pro-« 
popljon  de  ç^  piiitcipe  danit  la  cuf^ipoMlioa 
de  ce  sel.  D'apiès  lui  ipo  (laities  d'^lçali  pua 
çïifîpi'oif "I I  poiirèiie  saiuréts  ,  67,54  desTaudâ 
{]itf'ît|ue  le  plus  fort  et  pioduirui<-nt  S04  giaiotl 
de  uiirt:;  cepeudant  dans  un  autre  endroï(.j3? 
Bijïiireque  luo  parljesd'ulralîvé^clai  pur  absoff* 
bent  6igr»ins  d'adde  nilrii^ue  k  plus  fort.  ..f 
La  délernùofitipri  de  M.  Wt-aïe!  est  plus 
exacte  :5uivaiittuiS.),5grain  '  d'alcali  végHalipuç  ' 
sont!saturi*«|>arï26ti^ia!psdt:6('Dacidf  nitii^uE} 
\e  SL-I  ainsi  rniiué,aprè6  le  vapuralion  t-tJ'«spot 
jjliim  à  une  d'huée,  t^^ajiruir  rouge  ,  jiesoit  17^,4 
gr^ns.  Oflà  il  conclut  que  ,  i,75,5  yi  ajins  d«  iiilr4 
ç^^t;lié  à  un  *-oniu>i?ntefiient  de  chalpur-rouge, 
contiennent  8.'ï,5  d'ali-niî  pl  {)o  dp  i'atifiv.niiri* 
que  ltf  ptiik  l'iTt.  D'ap],c«  cela  100  parties  de 
Bi(r<r  coiitifnneiit  environ  4fi  d'al.culi.ol  5lt4i»r 
cide.  Ceièsullal  apprqcUi^  |tlus  piil'is  d&iahr^rilA 
que  celui  de^I.  BergQiun  :  pMiqnits^iJ  euigne 
\if}9  plus  giande  projKn  liuu  d'acide  ijue  d'aU 
cali,  cecjv^  proM'.v.eévi'ktniMQnt  luquanlitcd'aif 
digajjé  du  nilri4ue,  il  s'en  ^jtivruii.  que  ipo  par- 
tiet>d*alfali  ))ur v^i^bul, pour  êlt«;Katujt'iT«,  en-* 
\iroa  luS  parti^^^a  t'^ùdo  oitiii^uti  ie.plùsfbrl 


À 


)>  E     C  n  I  M  I  E.  iSâ 

■ride  le  plus  fori  :  dans  IVxpérience  de  M. 
^nzel ,  \l  n'en  a  élé  empliiyé  que  ^5,5.  Cette 
MiiliDn  pourniitbien  èlre  ullrihuéeà  lu  forts 
ialeurroujje  qu'il  a  employée ^  carbunseléloit 
Kiu. 

Que  nnu8  i»ouvons  es'iiner  la  force  de 
kide  muriulique  qu'il  a  employé  ;  car  puisque 
I  grains  conleuoienl  4f),.'»  de  Tucidr-  le  plu» 
't,  lGt>quels  équivalcns  à  96  île  l'êlalon,  loo 
îains  devaient  contenir  4-  gj.iins  Ae.  l'acide 
talon,  et  par  conséquent  sa  gtavilc  spécifique 
koil  d'environ  i,i8(ja(i). 

Il  est  très  probable  que  la  différenre  entre 
les  résultats  ci-dessun  et  ceux  île  W.  Wicgleb 
tiennent  à  la  grande  chaleur  |n'il  a  employée  ; 
car  il  trouve  que  loi  graim  de  sel  de  muriate 
de  potasse  en  eon'iennent  85  d'alcali  el  Beille- 
znenl  21  dr  IVcide  le  plus  fort. 

£)u  sel  de  glauher  ou  sulfate  de  Houde. 
Un  quantité  d'alcali  mJniTal  iristallieé  éva- 
poré à  siccité  et  écliaull'é  uu  rouge  dims  un  creu- 
set d*argent.  a  été  dissoute  duns  de  l'eau  pure 
dans  une  telle  proportion  ,  que  3(J7  grains  do 
celle  dtssolutiijn  cuntenoieoLâo^oâ  d'alcali  non 
Caiixlique  i-ec 

(  I  )  Son  résultat  ett  <]ue  340  graioi  de  l'adiJe  (]u  il  a 
tmpluyé  M  concienacni  54  de  l'acide  le  plus  foie. 


\M  Annales 

La  composition  (le  loo  parties  de  ce  srl  dmi- 
née  par  M.  Bergman  est  de  61  d'alcali,  3i 
d'aciiie  ei8  IVaii  D'a)jrès  lui  loofiarties  tl'aJcaJi 
végéial  pur  tlemaiiili'nr,pouiêtresHlurée8,^o,8a 
de  l'acide  itiuriatique  te  plus  fort  el  forment 
enviiKn   i64  grain«  (ti*  niuriatf  i!e  potasse. 

Lesvésu  tat>  (le  M.  Wenz'-l  diffère  ni  à  peine 
des  miens  :  il  trouve  que  8  ,5  grains  d'alcali 
pur  sont  saturés  pur  :^o3  de  son  acide  muria- 
tiqile,  et  i]\ie  le  résidu,  ajuès  l'evaporation  et 
après  avoir  élé  exposé  à  une  chaleur  loiige,  pèse 
139  grains  ,donl  8,)5  grains  sont  de  l'alcaU,  et 
4à,â   suni  de  l'ucide. 

D'où  il  .suit  première  ment  que  100  partie» 
d'alcaii  vé^é<al  pur  produisent  id4,.'>  de  iiiuriale 
de  potaii5e  combinés  avec  âj,6  de  l'acide  mu- 
riatique  le  plus  fjit. 

a".  Que  100  parties  de  ce  sel  conllennent 
6*,  13  grains  d'alcali ,  f  I  5.'i,58  d'acide.  Il  penss 
que  s4o  parljes  de  ce  sel,  quand  il  est  cristallisé, 
en  contienntnt  8  d'eau  qui  se  dissipe  à  une  chf^ 
leur  rouge;  mais  il  est  probable  que  cetle  pertB 
est  plutôt  occasionnée  par  la  dispersion  du  eeloil^ 
l'évaporatîon  d'une  partie  de  son  acide,  et  qu'au- 
cune portion  d'eau  n'est  esscntiellemenlnéceiisaU 
re  àsaconstî'uti-m.  Ctsl  ce  qui  paroît  (.onnrnti 
par  »on  expérience  même  :car  8.>,,'ï  paitieà  d'al- 
cali pur,  d'après  mes  calcuLi  .  absorPeat  ittiitS 


DU     CniMÏK.  187 

position  du  sel;  ou  que  et  le  sel  a  été  échouFTé  à 

«icàlé  ,  100  punies  en  conliennent  4i  d'aU'aliel 

6g  d'acide  élalon.  Il  est  vrai  que  si  ce  sel  crislal- 

li^è  e^t  éi'baufTé  davanlege,  il  perdra  une  plus 

forte  proportion  de  son  poid^*  ;  car  j'ai  trouvé 

oue  100  parties  en  perdoieat  5.i  lore  même  que 

hchftieur  n'égaloît  pas  celle  de  l'ignition  ;  mais 

a  venoit  en  paï-tie  de  la  perte  de  l'eau  inhé- 

We  à  l'acide  étalon  et  en  partie  à  la  perte  de 

pcidehii-mème,  car  lesvapeuiset  les  dernières 

puUes  roiigivsoieni les coidf-urs bleues  végétales. 

D'après  M.Bevgmcn  ,  loo  parties  de  ce  set 

en  contiennent  i5  dVIi^ali ,  37  de    l'acide    la 

■jtlus  fort    et   5S    d'eau.  Si   cela  est  ainsi  ,  mo 

Eirties  d'alcali  pur  devroient  en  absorber   180 

e  l'aiide  le  plus  fort  (  quoiqu'il  ail  dit  ailleurs 

iulemenf  177  ) ,  et  devroient  produire  6*J6  do 

Il  cristallisé  ou  ^80  de  celui  privé  de  son  ean 

!  cristal lisalinn. 

Il  y  a  une  méthode  pour  chercher  la  pro- 
brtion  des  élénien»  de  ce  sel  ,  que  j'ai  suivie 
Ireroisetquîm'a  donné  un  résultut  à  peu  près 
^reil  à  celui  de  M.  Bergman. 
J'iii  supposé  que  100  parties  d'alcali  minéral 
rislallisé ,  parfaitement  sec  en  apparence ,  sans 
^e  cependant  tombé  en  elîlorescence,  conte- 
Dient  16  parties  d'acide  carbonique,  3o  d'aï* 
kli  et  m  d'eau,  comme  M.  Bergman  l'avoit 


t88 


A   V  W   *   t  B  5 


annoncé  alors.  Cependant  cH le  proportion  A'a-t 
cMc  carboni'(t>e  dans  des  crblaiix  pat  rail«*tiicilt 
secs  ei  non  ellleuii-s  m'a  souvcni  cchapi)é  :  qneU 
I  étoil  de   i9  pour  loo. 


quefois  celte  pro^ioilion 
-qnflqiielbis  île  ih  *•(  raiemenl  île  i6  pour  too. 
IVldi^  comme  j'ai  imriginé<|utrlorsqne  ce  seléloït 
parfailemi-'iil  cri-itallisé,  ildevnifexisliT  une  pro- 
portion consl;inte  entre  l'aride  carbonique  et 
l'alcali,  que  lu  tliHtrt- nce que  j'uln^rvois  venait 
d'un  excèf!  dhutnidîtc  impeiceplible  qui  rom* 
plétoil  le  p"idâ  de  lOO  parties,  j'en  ai  runiJti 
que  toutes  les  fois  que  je  trouvois  moinp  d  a- 
cide  caibutiique  dan»  lOO  parlies  de  ce  b«1,  il' 
conleuoil  aussi  moins  d'alcali  danc  la  inênie  pro- 
portion; de  sorte  que  ni  il)  parlies  d'acide  car- 
bonique en  indiquent  3o  d'aloali ,  i3  d*4icîda 
carbonique  eiiindiiiueroient  i5  d'ale  ;Iî.  J'aiéU 
confirmé  d:Lnâ  celte  opinion  par  les  expériencM 
suivantes, 

]'ai  observé  que  loo  grains  d'alcali  minéral 
cristallisé,  qui.  conlenoimt  12  grains  d'actd9 
carbonique,  étoient  saturés  par  âa  {>rains  d'ao 
cide  siilfuiique  ,  mais  qu'une  autre  portion  . 
du  même  alcali  qui  donniût  j^  crains  d'acida 
carbonique,  en  demandoit  â6  du  même  acido'f 

pour  être  saturée.  Mr  -  ■  ^-  -  -  -'^  -  ^^ 

â-peu  près.  De  mèm 

lies  de  cet  alcali  qui  dounoient  lô  d'acide  car- 


nlenanl  1 9  :  /)3  :  :  i3  :  ^& 
vé  que  100  par- 


J 


P  V      G   R   I    H    I   E. 

Ionique  éloî«nl  «aturées  par  1:11  d'âcMe  nm- 
rialiqiie  ,  UikIIs  qii'iiiie  mitre  ))oition  rlii  riu'iue 
alcali  qui  nv  ronteiioil  que  i3,â  (l'udcle  rar- 
boniiue  n'iib»Ofboit  que  KiHdLi  iix^ine  acide: 
or  i5  :  i5,5:  :  lai  :  k»^  à  -  peu  -'prés,  !I  faut 
iTvniier  t[u«  ces  conclusions  parni.ssbnl  sulïisam- 
ment  probdbles,  et  dan";  cette  supposition  j'ai 
Jait  le^  expérienoes  suivantes. 

Ayant  dissous  100  grains  d'alcali  m  ln<?  rai  cris- 
tallisé ddns  730  g'iiins  d'eiiu  ,  j'iii  suturé  celte 
éolution  avec  de  l'acideEirlfuiique  dont  la  gra- 
vité spérifitiue  étoit  i,56n4.  la  perle  du  ga» 
acide  carbonique  a  été  de  douze  grains.  Dj  li 
J'ai  conclu  (|iie  la  qiianlilè  d'alcali  pur  émil  de 
Sa.  La  gravité  spécifique  de  la  solution  étoit 
de  l,ot5  par  une  Icmpérulure  deB*»",  el  son  ' 
pdids  <Ie  8(3o  grains.  L'acide  conlenoîl  61  pour 
lOo  de  l'ucide  étalon. 

J'«i  aussi  trouvé  que  la  gra^  ité  spéuGque d'une 
solti'ion  de  100  grains  de  sel  degbuber  ousiiUale 
de  sou'le  dans  8.>(j  d'eau  éluit  de  Ln*."!  à  !# 
inénte  température}  elconiuit;  cette  aoiulion  cun- 
lenoîl  —  de  »oa  poids  de  sel,  j'ai  eooda 
que  la  première  conlenoit  la  inêrue  prnporlion  ^ 
9t  C(»»soqu«in»i''iit  que  la  quaniité  d?  ce  .-••l 
élati.  -T^  ■—  91,88  grains  :  mais  ée  celte  quan< 


igo  Annales 

tîlû  1 5  grains  seulement  étoient  de  l'alcali ,  at 
Si, 73  (le  l'acide  étalon — '*6,7'!  j  par  consé- 
quent le  reste  étoil  l'eau  absorbée  par  la  cmial* 
lisalion  =  45,i6  grains.  Oe-Iàil  paruîlrotl^uiiTQ 
que  loo  grains  de  sulfate  de  soucie  cristallisé 
coiilienn>nt  1 6,32  d'alcali,  5-*,à-i  d'adde  claloOf 
et49,i.'id'eaude  cristallisation  ;  ce  qui  s'aceorda 
à  peu  près  avec  la  déteniiiiiaiion  de  M.  Berg' 
man  :  car  mon  élalcn  est  sans  doute  plusfoible 
que  ce  qu'il  appelle  son  acide  le  plus  furi }  et 
si  nous  altiibuons  seulement  7  grain»  à  l'ea^' 
contenue  dans  mon  atidtf  étalon ,  il  y  aura  iino 
très  petite  diSercn.e.  CeptudunI  je  crois  maîiH 
tenant  cette  déleruiinalion  l'rronée^  comme  ntt 
fi'accordani  pas  avec  le  résultat  du  la  premiers 
expériencequifstdirecte,  et  paicequ'une  |>tiili9 
de  l'acide  se  dissipe,  lorsqu'on  l't  xpose  a  vat- 
for lecba leur.  Dfspoi  tinns  d'uicaiï  uuuéral  cri*-' 
talli^é  qui  >'étoient  ellleuries  pur  une  t-xposilioS 
à  l'air  pendant  seize  mois,  se  stml  trou' 
contenir  difterenies  proportions  d'acide  carbo- 
nique. De  plus  nous  pouvons  souvent  èirO 
trompés,  si  noua  ne  faisons  pas  une  altentioiî. 
toute  particulière,  en  ce  que  l'alrali  eatum 
réabsorbe  fréquemment  une  puilion  de  l'acidt 
carbonique  qui  s'est  di^^-^jagé }  de  sorte  que  (S 
perte  de  poids  n'indique  |<as  In  lolatite  de  l'acidt 
carbonique  contenue  dans  i'aloali,  àiuoiosqul 


B  E      C  H   I   M   I   s.  191 

lliqueur  sufiû'amnient  «aturée  ne  soit  ezpOAéa 

uir  pendant  quelifuea  heures  (  1  ). 

AI.  Wi^iizel  ayant  saturé  iso  grains  d'alrali 

i^râl  nun  call^lil|ue  src  û\ec  son  acide  -«ul- 

|-ir]ue,u  (ludvéque  la  prite  orcasionnét-  pjrle 

klja^euieiit  du  guz  acide  cai  buniqiie  éloit  do  '18 

La  qnLinlitê    d'acide    eiupl'>yé  étoit  de 

^f-i.^  grains ,  le  sel  résultant ,  après  l'igiiiliun, 

^162  grains  ou  ptulôl  de  16),.') ,  allendti  cju'il 

t  déduire  un   demi  grain  de  U-rre  qui  c'est 

icipilée  de  l'alcali.  Ainsi  la  quantité  d'alcali 

Bur  éloit  71,5  ;  re  qui  ,  étant   déduit   deit)i,(i', 

[  «Ic-nne  90  grains  pour  la  quantité,  de  l'acide  te 

16  fort.  Ue-Ià  il  siiivroil 

[Jiie  100  parties  d'alcali  minéral  pur  exigent, 
|Bur  élre  saturées  ,   925,87  de  l'acide  le  plus 
t  el  produtscut  4^5,8^  de  nel  de  glauber  ou 
^fale  de  »oude  sec. 

Jl  i'ennarr[ue  d'ailleurs  que  94o  graînn  de  siil- 
pe  de  soude  crislallisé  peidunl  par  l'igtiitioti 
f-t  grains  d'eau;  [«r  conséquent  loG  (=  s4o  — 
de  sel  sec  absorbt^ni  ,  en  cristallisant , 
I    d'eau.  Alors    ibt,5    de  sel  séché 

a  dans    ces  sones    d'eipéricitces  une    cause 
i  païuit  avov(    ^chafpj  à  M.  Kiivad  j  c'esi 
Randc  quantité  d'eau  <]uc  l'acide  cjrbonicjue  csi  sui- 
E  de  dissoudre  et  qui  V^bh.jj'C  arec  lui,  (  Neie 
■  trtutudtur  ). 


19*  A    W    W   A    L    E    s 

en  abgorberoient  3o4,i6,  et  lu  somme  des  deux 
56.'),G6  ebi  ja  «juantilé  de  st- 1  criAlullUé  |)iu(luUe 
dans  l'expérience  oi-dessiis. 

Ainsi ,  preinic:r«m<^nt  luo  parties  de  l'alcafi 
minéral  pur  saturé  avec  l'andesulfurique  peu- 
venl  produire  environ  5ii  dcbulfule  de  souda 
criatallisé. 

a".  loo  parliesdecesfl  msiaiii-éronliennent' 
l(),58  d'alcali ,  34,6'i  de  l'acide  te  plus  l'orl,  «t 
àâ,8  d'eau. 

Le  défaut  principal  qu'on  pont:  reprocher  A' 
,ces  expéiiences ,  c'e.-)  que  M.  Weiizel  faisoit 
dessécher  son  alcali  par  la  fusion  dans  un  creus 
fief  de  terre  :or  l'ulcali  a  la  prupriélé  île  se  coi^ 
biner  avec  la  terre  argîlleuse  et  la  (t-rre  rîli* 
ceuse.  Celle  dernière  étoii  à  la  vérîlé  pr<^npilé« 
jiendaulla  saturalionavcc  l'acide  ;  maïs  iaterr*- 
a.rgilleiisp  ne  l'éloit  pas;  .m  cnnliaire  elle  ab^ 
sorbuit  plus  d'acide  que  l'alcali  :  d'où  i)  suïfi 
que  M.  Wenzel  a  dû  trouver  une  plus  petite 
proportion  d'alcali  que  le  sel  pur  n'en  cnnl^ 
nuit,  et  il  auroil  trouvé  an  contraire  une  plo» 
grande  quaniilé  d'acidt^ ,  !*'il  n'en  l'ûl  pan  chassé 
une  partie  parla  chaleur  du  l'igtiilimi  à  laquelll 
il  a  ensuite  exposé  le  .«el. 

Si  M.  Wenzel  n'ayoit  pus  ex  précisément  asfuiH 
qxi'il  avoit  procédé,  'u  fai-ant  celle  expA 
fiedce,  de  la  même  oianière  i^u'il  i'avoil  faîti 


*  D^    "Cn   ï    M   I  1.  ttjî 

pour  le  sulfate  de  polasse,  je  soupconneroia 
qu'il  n'a  fait  que  saturer  l'atcali,  et  tju'il  en  a 
conclu  la  proporlioa  tic  l'acide  le  plus  fort  con- 
teou  dans  le  sel  sec.  Or  la  quantité  de  cet  auiJe 
le  plus  fort  contenue  dans  l'a cidesul fur ique  qu'il 
a  employé,  est  exactement  dans  la  même  pro- 
portion qu'il  avoil  trouvée  ca  formant  le  sulfate 
de  potasse.  Dans  le  premier  cas  II  avait  reconnu 
que  3 1 8,75  grains  de  son  acîde  sulfurique  cou-, 
tdnoicnt  69  de  l'acide  le  plus  fort,  et  dans  le 
second  il  a  trouvé  qnc  aSj)55  grains  du  même 
acide  en  conlenoient  90  :  maintenatit  218,75  t 
69  :  :  3&5,33  :  go  :  or  cette  proportion  ne  pon- 
Toît  se  rencontrer  que  dans  un  seul  cas  ;  c'est 
celui  où  la  chaleur  rouge  anroit  clé  égale  dans 
les  deux  eipériences  ,  puisque  le  sulfate  de 
soude  perd  une  partie  de  son  acide  à  une  telle 
cbaleur. 

M.  Wiegleb  a  évité  cette  source  d'erreurs , 
et  il  a  approclié  ainsi  plus  prcs  de  la  vériléj  il 
trouve  que  100  i^raitis  d'alcali  minéral  sccdié  par 
une  chaleur  rouge  perdent  4*  grains  d'acide  car- 
bonique lorsqu'il  est  saturé  avec  l'acide  sulfu- 
rique ,  et  que  le  sel  rcsuUant  après  qu'il  a  été 
i'cliaiin'o  jusqu'à  l'iguition,  pèse  i5j  grains.  Ce  Sel 
consiste  en  conséquence  ,  suivant  lui,  en  58  grains 
d'atcaii  pur  et  73  de  l'acide  sulfurique  le  pins  fort- 
Ainsi  100  parties d'alcalipur seroïeut  nécessaires 
Tome  Xir.  N 


194  A    N    N    i.    L   E  f 

pour  saturer  i5o  de  l'acide  li;  plus  fori ,  el  pro- 
diiii-oienl  aSo  Je  s  ilfale  de  Eoude  sec.  Il  dil  ail- 
leurs que  loo  parlies  de  .stiirale  de  soude  per- 
dent 5o  crains  par  la  dcssîcalîon.  Alors  si  5o 
grains  de  st-l  sec  en  prenneiil  5o  d'eau  ,  i55  la 
prendront  i53  eL  formcfoni  266  de  sel  cris- 
laliisé  :  100  parlïes  de  ce  sel  coiitieiidroîcnt 
alors  31,8  d'alcali,  38,3  de  l'acide  le  plua  foit 
el  5o  (l'eau. 

Du  nitre  cubique  ou  riîtrnle  de  soude. 

J'ai  salure  S67  grains  de  la  niêmc  solulli 
d'alcali  infncial  non  causiique  avec  1^7  grain) 
d'acide  nilrique  dont  la  grnvilL-  spécifique  éloït 
1,3754,  cl  qui  cODleuoll  /|5.7  par  100  de  l'aciJa 
étalon.  La  quantité  d'acide  carbonique  perdoq 
a  été  de  14  grains.  Eu  ajoutant  939  d'eau 
gravite  spccilîquc  de  la  solution  à  la  tenip^' 
rature  de  58,5'^  s'est  trouvé;;  de  i^o^oi  ;  ce 
qui,  d'après  une  expérience  de  comparaîsou, 

répond  à Je  sel.  \\  y   avoil    un  excis 

d'acide  d'environ  3  grains;  le  poids  total  était 
de    14^9  grains  :  la  quanlilc  de  sel  étoît  pal 

conséquent ^  ^55  ,145  grain;  ;  la  quan- 

lité  d'alcali  pur  ctoil  5o,o5  —  i4  ^=  36,o5i  la 
quaulité  d'acide  étalon  étoit  66,7;  le  total  d« 


aioS 

loitl 

ciiJa  I 

•A 


DX     CuiBiix  xrp 

deux  =  102,75  :  maïs  Je  celle  quanlîlc'  8j,i42 
seulemeDt  enlroient  dansia  combinaison  du  sel; 
le  rcslant  27,608  cloit  la  quantité  d'eau  pure 
perdue  par  l'acide  élalon.  Or,  si  66,7  parties 
de  Tacide  c'iaîon  perdent  17,6  parties  dVau  par 
leur  combinaison  avec  Talcali  minerai,  100 
doivent  perdre  2G,58^  et  conséqucmment  7^,63 
parties  de  ce  fort  acide  sorU  equivalenfes  a  ico 
de  1  étalon  ,  ou  100  de  ce  fort  acide  à  1 35,8  do 
Tetalon  nitrique. 

De-là  56  parties  d*;\lcali  exigent  >  pour  cire 
satîirces  ,  /^q  grai.TS  de  l'.iclJc  le  plus  fort  ;  con- 
sequcmmenl  100  parlics  de  cet  alcah  eii.exigc- 
roient  i56  qui  c'qui\a!cnt  à  171  de  Tacide  ctalou 
et  produiroient  '^'ji  p:irtics  de  nitrate  de  soude 
cristallise'. 

2^  100  parties  de  nitrate  de  soude  contien- 
nent 42>55  d^alcali ,  et  57,64  de  l'acide  nilrîque 
le  plus  fort  cquivaljiit  a  peu-près  à  7''>,55  de 
Tacide  ctaloa. 

lia  dt!ler:nii}al!on  de  M.  Pjergmann  c«t  fort 
éloignée  des  rcsiillnts  des  ciiiniisios  qui  lui  ont 
succédé.  Par  soii  caîeul,  100  parlîes  de  nilra'e 
de  soude co?uienn. ni  ji  tjraiiis  d'alcali  ,  4^  d'a- 
cide et  25  d\:au.  D'jpros  ces  donirics ,  ickï 
parties  d'alcali  miajral  pur  ou  soude  absorbe* 
roient  i54,4  ^^  Tacide  nitrique  le.plus  fort,  ou 
i55,5,  comme  il  la  déterminé  ailleurs  (ce  qui 

N  a 


196  Annales 

ne  ilifTère  pas  beaucoup  de  mon  résultat),  et 

produiroient  5ia  de  nilre  cul)i(|ue. 

M  Wenzel  a  trouvé  que  71,5  grains  d'alcalt 
minéral  pur  sont  saturés  par  547  de  son  ac!de^ 
nîtri'iU!',  el  que  le  sel  résulianl  après  rîgiiitroqJ 
pesoit  190,75  grain».  Ainsi  celle  quantité  con»' 
tenoit  71,5  d'atcali ,  et  les  iig,a5  i;raiii5  res- 
lans  éloient  l'acide  le  plus  fort, 

De-là  ,  1°.  100  parties  d'alcali  pur  absoi Lest 
167  de  l'acide  te  plus  Tort  cl  produisent  367  de 
nitrate  de  soude. 

a°.  toc  parties  de  nitrate  de  soude  coatiea- 
ment  57,5  à-peu-près  d'alcali  et  6a,5  d'acide. 

Il  dit  ailleurs  que  3^0  grains  de  nitrate  ds 
soude  Cl  islalliséperdenlggrains  d'eau  par  l'igni- 
tion  ,  ce  qui  altère  la  proportion  dans  un  certaiû' 
rapport!  car  alors  loO  parties  de  ce  sel  crislallisé 
ne  coiitieiidroicnt  que  36  d'alcali ,  Go  d'acide  et 
4  d'eau.  L'erreur  de  ce  résultat  vifnl  évidei»< 
ment  de  la  même  cause  qui  avoît  trompé  Mi! 
■Wcnzel  dans  l'expérience  sur  le  sulfate  ds 
coude.  La  perle  qu'il  croyait  tenir  à  la  vapo 
risation  de  t'cau,  provcuoit  delà  volaliiisalii 
d'tino  partie  de  l'acide. 

Le    résultai    qu'a    obtenu    M.   "Wiegleb  < 
beaucoup  plus  )us:e.  Il  a  trouvé  qrie  i5">  grai 
de    nitrate   de   Roude    en   (-ontenoiijnt  64  d'if- 
cali  cl  69  de  l'acide  le  plus  fort  j  d'où  il  suilt< 


Ë 


O  B      C  11  I  M  I  S.  197 

1".  qae  100  parties  d'alcalî  cxi;;ctil  ,  pour  être 
saturt'cs,  i!^9  grains  de  l'acide'  le  plu&  loi  l ,  et 
produisent  3~ç)  gr.  de  iiitrale  de  soude;  2°  tjue 
loo  pu  lies  de  ce  sel  (.oiilictineiil  ^  i,85  d'a'catt 
et  5îi,t7  de  l'acide  le  pln^  l'orl.  It  eslreninr(]iiable 
qtie  noii-scdement  j  acide  nitri(]ue  cxi;<le  en 
plus  grande  r[uaiiMté  dans  lo  iillrale  de  soude 
4jtie  iluiiii  If  nitrate  de  potasse ,  mais  encore  qu'il 
I  y  tsl  beaucoup   pUis  coiier-iilre'. 

Du  sel  commun  on  i/irin'ate  de  snu'Je. 

ZGy  grains  de  la  inéiiie  solution  alcaline  con-> 

tctianl,   5o,o5  d'alcali   minerai    non    cauKiique , 

Lent  été  satures  par  istj  giains  d'aci  'e  muria- 

■Mae,  dont  la  gravité  spécinque  e'ioit   i,i555* 

l  pL-rle  occasionnée  par  le  dt-g  igenic'it  de  l'a- 

Be  carbonique  s'est  truivéei  an  bout  de  quel- 

Ks  heures,  de  ao  grains.  En  ajoutani  36  grains 

^  plus  d'eau   vl  4  de  sel   commun    pur,  la 

■vite  spécifique  de  la  solution   éloit    i,odi4 

Ba  lcmpé:uture  de   60  degrés  :    d'^iprès   une 

^érieace  de  comparaison  ,  elle  devoîl  coq« 

■îr de  sel.  Le  poîils  de  la  solutîoa  éloit 

i  grains,  et  conséquemmeol  la  quantité  de 
S06 

[  éloit =  60,74  grains  ;   mais    comme 

».n 
f  a  eu  quatre  grain»  de  sel  sjoulési  le  poids 
l  Sel  rég'iaért,'  éioit  seulement  de  5'i,-4-  L'a- 
[^  5 


t>   £      C   H   I   M   I   FJ  199 

accès  toutes  les  opérations  relatives  au  niu- 
i.a(e  lie  soude  ^  assure  que  91 1  grains  de  ce  sel 
7en  perdent  que  7,1  par  décrépilation.  M.  Slorr 

trouve  qu'il  ue  perd  rien  h  une  chaleur  au- 
lessous  de  590".  Comme  le  sel  commun  ou  mu« 
'iate  de  soude  ne  se  dissipe  a  aucun  degré  de 
rhaleur  pendant  Tévaporation  de  sa  solution,  et 
romme  il  relient  son  acide  à  la  plus  forte  c*.a- 
cur^  les  résultats  de  MM.  Wenzel  cl  TViegleb 
5t  particulièrement  ceux  du  dernier  s*accordont' 
fe  très  peu-pi^ès  avec  les  prccédcns,. 

D'après  M.  Wenzel,  7^,5  d'alcali  minéral 
pur,  sont  saturés  par  2GG,5  d'acide  murialique. 
Le  résidu ,  après  qu*on  en  eut  séparé  un  graia 
de  terre  et  qu'il  eut  été  exposé  a  rii;nîlion  ,  pe- 
soit  i5i,5  grains.  Cette  quantité  par  conséquent 
conlenoit  71,5  j;rains  dalcali  et  Go  grains  de 
lacide  le  plus  fort.  De-là  100  grains  d'alcali 
minéral  pur  absorbcroienl  près  de  tf4  '^^  1  acide 
le  plus  fort  et  produiroient  1S4  de  sel  commuu 
ou  mnrîale  de  soude. 

a°.  too  parties  de  sol  commun  ou  muriat« 
de  soude  cotJliendroient  S/pSy  d  alcali  et  45,65 
de  Taciitc   le  pins  fort. 

D'après  M.  \Viei;leb,  io5  grains  de  muriate 
de  soude  conli(  nneut  5G  grains  d'alcali  et  49 
de  l'aci'îe  le  plus  fort.  Ainsi  100  parties  de. ce 
sel  coaliconeot  55  d'alcali  et  4^»^  d'acides  de- 

N  4 


300  A  H  V  A  L   E  I 

là  lOO  parties  d'alcali  pur  absorberoient  87J 
(le  l'acide  muriatique  le  plus  fort  et  produiroiel 
187,5  de  niuriate  de  soude;  ce  qui  approd 
Leaucoup  de  ma  coiiclusion. 

La  proporliou  doont-e  par  M.  BergmanodiC 
fcrc  si  ïorl  de  ces  résultats ,  qu'il  est  impossi 
d'y  donner  aucune  confiance.  11  attribue  à  1 
parties  de  ce  sel  4^  d'alcali,  53  d'acide  et  < 
d'eau. 

Des  sels  amnwniacaua: . 

Arant  de  procéilcr  à  l'analyse  des  sels  forint 
par  tes  acides  minéraux,  il  est  ncccssaire  d'ei* 
miner  la  composition  d^^  l'alcali  volatil  «ér 
(carbonate  d'ammoniaque)  que  j'ai  emplof 
dans  mes  espi'riences. 

La  proportion  qije  M  Bergmann  assigne  sa 
cicmens  qui  forment  ce  sel,  est  de  12  graiq 
d'eau,  45  d'air  Cxe  ou  acide  carbonique  et  4 
d'alcali  pur.  Il  ne  dit  nulle  part  comment  il 
reconnu  cette  proportion,  et  je  ne  conoo 
d'autre  mélliode  pour  la  délermiuer  avec  exaC 
titndc,  que  celle  du  docteur  Prïeslley,  i^o/woi 
Jl  de  sa  nouvelle  édition  (i). 

D'après  ses  expériences,  il  paroît  que  « 
mesures  d'air  alcalin  (gaz  ammoniaque)  soi 

(0  Pjge  3.19. 


n  K    C  u  I  H  I  t: 

Bnrtiâs  et  réduites  à  la  forme  concrel^par 
p^e  mcsme  d'aii-  fixe  ou  gaz  acide  carboiiirjue, 
■irL-5-|iC(i-pii.*s.  Maintenant  je  trouve  que  loo 
bvces  cubiques  de  gax  ammoniaque  pèsent 
6  grains,  el  que  lOO  pouces  cubiques  de 
acide  carbonique  pèsenl  4''>5.  Supposons 
bnc  qu'une  mesure  couliennent  loo  pouces  cu- 
ries ;  alors  deux  racsnrcs  de  gaz  ammoniaque 
KSeroiU  36,5i  grains  et  absorberont  4^)^  de 
Bz  acide  carbonique  ,  cL  le  sel  concret  ainsi 
farme  pèsera  d2,8a.  Mais  si  83,63  parties  de 
irboiiate  d'ammouiaque  concret  conlienneat 
5a  d'ammoniaque  pure,  autant  privés  d'caa 
'il  le  peut  être,  100  parties  de  sel  concret 
pnliendront  44  à-peu-près  d'ammuniaque  et 
9  d'acide  carbonique;  et  puisque  lus  quanlltés 
Bcesdeux  élcmcMS  doivent  toujours  ê're  pro- 
Ortionnelles,  le  gaz  ammoniaque  ne  pouvaut 
Hif  être  rétiuit  a  la  forme  concrète  sans  une 
""proportion  convenalile  de  gaz  acide  carboni- 
que) ni  Cl"  dcroler  sans  une  proporlion  conve- 
nable de  i^si2  ammoniaque,  il  en  résulte  que 
coonoissanl  la  quaulîtc  d'acide  carbonique  cou- 
tcuuedatis  un  poids  donne  de  sel  sec,  on  pourra 
loitjours  déterminer  par  la  proportion  ci-dessus 
la  quantité  d'ammoniaque  qu'il  contient.  Or^ 
cette  quantité  étant  trouvée,  la  quantité  d'eaa 
^uî  excède  celte  coaieuuc  dans  les  gaz  aramor 


Iliaque  et  acide  carbonique,  peat  être  égalf 
iiiciil  connue  »  puisqu'elle  ai  le  restaal  du  poî( 
«loiiué  du  sul. 

2^11  vitriol  ammoniacal. 

too  grains  d'alcali  volatil  concret  non  caoSi 
llqiie  (  carLonatc  d'amniOTiiaque)  formé  par  II 
sublimation  cl  (lisâous  dans  looo  grains  d*eati 
ont  (i'c  saturés  par  i53  grains  d'aciile  sulfarî 
que,  doul  la  ycavilé  spécifique  étoîl  de  i,5654 
cl  qui  conlciioicul  Qi  pour  loo  de  l'acide  et» 
Ion.  l*a  perle  occasionnée  par  le  dcgagemen 
de  1  acitlt:  carlioniquc  s'est  liouTécde4^  {'l'atns 
par  coiist-queiit  Is  quantité  d'alcali  pur  êtoî 
de  35,35  grains.  La  gravité  spéciBque  de 
sohaiou  à  la  température  de  Si)  degrés  étoj 
de  1,0627.  D'un  autre  cûle  la  gravilé  spéciGqB 
d'une  solution  du  100  gmins  de  sulfure  d'afii' 
nioniaqiii;  crisLallîsé,  dau5  831  grains  d'eau  i 
la  tcnipctralurc  de  69  digrés>étoiL  éL;alcnieo 
de  1,06^7.  '-"^  propoi  tiun  de  fcI  éioit  dune  1 
mcnie  duus  les  deux  solutions,  c'est-à-dire  a 

■  du  lou!.  Le  poids  de  la  solution  qui  coQ 

leuoil  le  sel  régénéré  étoil  de  r  187  grains  :  aii 

îa  quanlilc  de  B;;1  qu'elle  coiitenoit  étoîl  — 

s.'" 
c=  128,881  grains;  la  quaniïlc  d'ainmoniaqi 


ne    G  H  I  M  I  z.'  âoS 

*c  ctolt  55jS5  ;  la  quanlllé  d*acide  étaloa 
5t  de  8o>52  grains;  le  total  dés  deux  = 
ifSj.  Le  surplus,  pour  compléter  les  1^8,881 
L  forment  le  poids  du  sel ,  doit  être  Teau 
^Dlant  à  i3|0ii  grains. 
%îiisi^  i^.  100  parties  d'ammoniaque  pure 
lorbeiU  ^^^yj  grains  de  Tacide  sulfurique 
]on ,  et  au  moyen  de  Teau  qu'elles  conser- 
DI9  elles  donnent  3G4»6  de  sulfate  d'ammo* 
<}ue  cristallisé. 

a^.  100  parties  de  sulfate  d  ammoniaque  cHs- 
lisc  contiennent  27,4^  d'ammoniaque  pure, 
i47  d  acide  étalon  et  lo^ii  d'eau. 
La  niéihode  employée  par  M.  Wenzel  pour 
terminer  la  proportion  des  élémens  qui  com- 
scnt  le  sulfate  d'ammoniaque ,  est  très  ingé- 
;usc;  maïs  il  l'a  obscurément  rapportée,  et 
c  ne  nie  pa:oit  pas  avoir  obtenu  même  sa 
3pre  confiance. 

11  a  jeté  pcu-à-pcu  dans  une  demi-once  de 
i  acide  sulfurique  (i)  160  grains  de  carbo- 
le  d'ammoniaque  concret  et  sec;  il  a  trouvé 
c  la  perle  de  poids  étoit  d'environ  86  grains; 
3n  a  conclu  que  celte  quantité  d'alcali  con* 
toit  8G  grains  d'acide  carbonique.  Il  ny  a 

I)  Voyrz  une  estimalioa  de  sa  rurce  dans  Tarlicle, 
fatcde  pcla;fte« 


bii  ne  peut  pas  lui  accorder:  et  comme  ' 

pfcre  (]ue  te  n-siiu  des  i3(j  grains,  c'est- 
I  53,3()  grains,  sout  dt:  I  alcali  pur,  il  est 

qtic  sa  coiiclusloQ  u'est  pas  daiis  se» 
il  oâl  dune  inutile  (l'examiner  les 
ucncvs  qii'il  en  liic.  D'aprt;s  moa  calcul, 
nlité  du  bUlfule  d'an)inoniaf|ue  qui  résuN 

;  l'cxpéiiciice    de    M.  "Wenzil ,  stroit 

ns;  car  340  grains  de  sou  acide  sulfu- 
[coulicnnent  34)7^  ^^  mon  acide  elalon; 
jsque  63,4?  ^^  CB  même  acide  étalon 
1  dans  la  composition  de  too  parties  de 
:  d'ammoniaque,  S4>73  enlrcroient  daus 
Je  iSj  gcaiiiS  de  ce  sel  :  &ix  grains  out 
obaldcmenl  perdus  pendaul  l'evaporaliou 
lie  M.  WeQzelj  ou  VuUlîlisés  avecl'a- 
iÇarbouique. 

.  B^rginann,  □!  M.  AViegleb  u'ont  traité 
f 'sel  ;  mais  le  docteur  PrJeslIey  vient  en- 
icî'à  notre  secours  :    li   trouve  que  deux 

i  do  gaz  ammoniaque  sont  exactement 
les  par  une  de  t^az  aciiie  sulfureux;  d'où 
L  que  56,33  grains  d'ammoniaque  pura 
ibciit  7u,3ai5  de  l'acide  sulfureux  volatil 

fort,  et  conséquemment  100  parties 
taoïiiaque  rn  absorbent  iq3.  Le  gaz  acida 
!eux,-4)us'unissaut  à  l'ammouiaque,  dépose 
irtie  de  soa  soufre. 


20G  A    H    N    1.   L   E   s 

I}u  nitrate  d'ammoniaque. 

loo  grains  d'alcali  volilil  concret  non  caf 
tique  (carbonate  d'ammoniaque)  dissous  ( 
looo  pariies    d'eau  ,  ont   été  satures 
crains  d'acide  oitrique  ,  dont   la   gravité   1(1 
,i4iS    grains  cl  qui    contei 


cilîque   e 

34,8   d'acide  était 


La 


perle  occasionnée  i 


le  dégagement  du  gaz  acide  carbonique  s'd 
trouve'e  de  43  grains;  ce  qui  indique  55,< 
d'aicali  pur.  (1)  La  gravité  spécifique  de  U 
solution  éloit  i>o4oi  ;  ce  qui  ,  d'après  uk 
expérience    de     comparaison  ,     m'a     indi(]a« 

■  de  sel  cristallisé.  Le  poids  de  la  solulios 

•  ».r 

eloIt  i5o5  groins  :  ainsi  la  quaiitilc  de  sel  éloit 

=  140-4^7  graids,    ce    qui   est  un    pen 

moins  que  la  quantité  d'animoiiiaque  pure  el 
d'acide  élalon  employée;  car  la  quantité  d'am- 
moniaque est  55,'^  et  celle  de  l'acide  clalua 
conieiiue  dans  les  44^  grains  de  l'acide  DÏIriqae 
employé,  est  iio,Co'^,  el  la  somme  des  deux 
=  i44i4^'!j  cç  q"'  Q^  diffère  que  de 
de  la  quautité.  du  sel  formé.  Celle  quantité  di 


{i)  Il  semiilijEaiiiciy  avoir  uns  erreur  daDSletutWdi 
M.  Kinvao. 


n  E     C  il  I  M  I  r. 


;  Cflle  de  l'eau  ahandonnee  par  l'acide  élt' 
7  cl  si  I  lOjGofl  grains  d'elalon  pcrdeiU  "),q^ 
'  leur  union  avec  l'amninoiaqui;,  iGo  par- 
I  d'ctalôu  perdront  environ  5,5  ,  et  de-lk 
},5  parties  de  ce  furt  acid:;  sont  équivalentes 
lioo  de  l'étalon. 

lDi:-Ià,  il  suit  aussi  que  loo  partios  d'alca!i 
platil  ou  amiiioniaquepure  en  absorberont  5i6 
t  ce  fort  acide  iiilreux  ,  lesquelles  seronl  équi- 
liciiles  à  Zij,4  Ueialoti,  et  produiront  4iti  de 
Blrale  d'ammouiaque  cristallise. 
.  lOO  parties  de  nitrate  d'ammoniaque  contiens 
fetit  dune  a4  d'ammoniaque  et  76  de  l'acide  ni- 
■ique  le  plus  fort,  qui  équivalent  ii  78,75  d'a- 
ide  étalon. 

[  Ce[ici:dant  je  dois  observer  que  comme  le 
dtrale  d'ammoniaque  employé  dans  la  solution 
'euve  u'avoit  pas  été  purifié  par  une  seconde 
islallisalioij,  il  contenait  un  excès  d'acide;  ce 
i  doit  avoir  introduit  une  légère  iuexaclitude 
s  l'cxpérieiice;  mai^  je  ne  forme  aucun  dmile 
!  ce  sel  ne  contienne  nu-dcssus  de  70  parties 
!  l'acide  le  plus  fort  et  au  plus  sS  d'ammo- 
iaque. 

D'après  1\I.  Hergmaon  ,  100  parties  d'ammo- 

laque  pure  absorbent    iSi  de  l'acide  nitriqua 

^p'as  fort;  mais  ce  résultai  ronlredit  la  règle 

b'il  a  lui-même  posée,  que  les  bases  qui  onl 

•  plus  fuible  al'.racllon  pour  un  acide  quel- 


ao8 


A  ir  n  A  L  E  s 


I 


conque  absorbent  plus  de  cet  acide  que  n'ei 
absorberoit  une  quantité  é^ale  d'une  base  qui 
cxerceroil  une  attraction  plus  forie.  Or,d'.Tpiii 
les  propres  expériences  de  M.  Bergmano ,  io( 
parties  de  sonde  ou  d'alcali  mine'ral  pur  ab- 
sorbent i55,5  de  l'acide  nitrique  le  plus  fort 
joo  parties  d'ammoniaque  pure  devroient  donc 
en  absorber  beaucoup  plus.  U  est  donc  évideni 
qu'il  s'est  trompé  faute  d'avoir  pris  en  consîdé 
ration  la  proportion  d'eau  qui  entre  dans  la  cor 
position  du  carbonate  d'ammoniaque  concret, 

M.  AVenzel  donne  à  ce  sel  une  bcaucou] 
plus  grande  proporlion  d'acide,  quoique  celle 
qu'il  as:)igne  me  paroisse  encore  au-dessous  ds 
la  ré:ililé.  D'aprijs  sou  évaluation,  4^  partiel 
d'à  mmoaiuquc  pure  saturées  avec  l'acide  nitrique 
produisent  127  grains  de  nitrate  d'animouiaqofl 
eeclies  pendant  quatre  lieures  à  une  clialeur  At 
212  degrés  :  mais  il  faut  remarquer  que  la  d^ 
composition  de  ce  sel  commence  à  une  chalei 
beaucoup  plus  foible  ,  comme  l'a  observé  M. 
Coruetie ,  et  qu'il  se  sublime  à  la  chaleur  dt 
354"-  Cepeudaut  il  suit  de  celte  expérience  que 
100  parties  d'ammoniaque  pure  absorbent  ao5 
de  l'acide  nitrique  le  plus  fort  et  produisent  So£ 
de  nitrate  d'ammoniaque. 

J'ai  été  curieux  de  répéter  celte  expérii 
d'après  mon  ancienne  méthode ,  et  j'ai  obleal 


V  s    Chimie:  209  1 

^^snltat  suirant.  J'ai  saturé  3oo  grains  d'aU  j 
pi  Tûlalil  cuncr«t  non   caustique  (  carbonats  f 

ntnonlaqtie)  avec  de  l'acide  n inique  dont  la 
lavitt^gpûcînqueéloil  i,i63â  :  j'en  ai  employi! 
I  grains.  La  perte  occasionnée  par  le  dégage- 
nt du  g32  acide  caibonique  s'est  Ifonvée  de 
bo  grains.-  la  solution  évaporée  lonlement  à 
Bt  chaleur  de  70  degrés ,  ou  au  plus  de  do  ,  . 
'.produit  une  masse  saline   crisIslUsée  pour  1 
,  plus  grande  parlîe,  qui  peïoit  3g6  grains.  ■ 
Ëi  la  quantité  d'alcali  pur  ou  d'amnioniaque^J 
paprès  la  règle  de  proportion  posée  ci-dessus  ', 
ttoit  de  78,6  :  or ,  si  ico  parties  d'ammonîaqne 
ire  en  produisent  41G  de  nitrate  d'ammonia- 
ne  ,  comme  je  l'ai  déterminé  pus  liaut ,  yS,^  j 

oient  dû  produire  très-près  de  827  ;  cepen- 
lOt  je  n'en  ai  obtenu  que  396  :  par  conséquents 
|y  a  eu  3 1  grains  de  perdus  probablement  pen-  T 
■ut  l'évaporation. 

pa  muriale  d'ammoniaque  ou  sel  ammoniac  * 
ordinaire. 

LlQO  grains  d'alcali  volatil  aéré  (  carbonate 
ntntnoniaque  )  dissous  dans  joo  parties  d'eay  I 
t  demandé  pour  leur  saturation   3^6  graJn  * 
n  acide  muriatique  dont  ta  gravité  spécifit|iie 
)oit  de  i,t355>  et  qui  coutenoît  >  d'après  mu 
ble,34  grains  pour  cent  de  Tacide  éialott; 
Tome  XÏV.  O 


I 


SiO  A  K    H    A   Z.   E  S 

la  quantité  employée  conleneît  par  conséquCi 
t)3,64  d'acide  étalon.  La  perte  occnsionaée  pj 
le  dégagement  de  l'acide  carbonique  s'est  trot 
vée  de  43  grains  ;  par  conséquent  la  qiianlil 
d'alcali  ou  ammoniaque  pure  éloit  de  3; 
grains.  La  gravité  spécifique  de  la  solution 
lurée  éloit  de  1,0269,  ^^  '^  poids  total 
i3o3  grains. 

L'expérience  ordinaire  d'épreuve  n*indîquoît 
que  la  solution  conleaoit  — '-—  de  sel ,  et  con- 
séqitemment  que  la  totalité  de  la  EolutioD  ea 
contenoit — tt  =  I23, 118  grains. 

A  présent  la  somme   de  l'alcali    oa  ammo- 
niaque pure  el  de  l'acide  étalon  =;  11-7,44» 
dinérenceenlre  ces  deux  quantités,  c'est-â-dH 
4,67  ,  doit  être  l'eau  unie  à  l'acide  étalon. 

D'oii  il  suit,  lo.  qne    loo  parties  d'alcali  oq 
ammoniaque  pure  absorbent  347,  i  d'acide  él 
Ion ,  et  doivent  produire  3G  i  de  muriate  d'ai 
moniaque  cristallisé. 

a*.  Que  100  parties  de  raurialed'ammoniaqiia 
contiennent  27,62  d'ammoniaque,  68,49  '^'^ 
cide  étalon  et  3,89  d'eau.  Cependant  ,  Jorsqiii 
j'ai  fait  cette  expérience  d'après  l'ancienne  mift 
lliode,  j'ai  obtenu  une  beaucoup  plus  petitA  I 
proporlion  de  sel.    ■■  '  ' 


10- 

II 


r -Ayant dissous  3oogramsde  carbonate  d'am- 
tbODiaquc  dans  1800  grains  d'ean  ,  et  l'ayant 
«aturé  avec^e  même  acide  murialique  qui  de- 
uandoit  486  grains,  etayant  reconnu  que  la 
perte  de  poids  occasionnée  par  le  di^gagement 
de  l'acide  carbonique  ctoit  de  100  grains ,  j'ai 
faîl  évaporer  la  solution  ,  et  elle  ne  m'a  donné 
que  334  grains  de  mnriate  d'ammoniaque.  Main- 
tenant la  quantité  d'alcali  pur  étanti  d'après 
mon  évaluation  ,  de  78,6,  elle  auroit  dû  pro- 
duire, d'après  l'observation  ci-dessus,  384,6 
grains  de  niuriate  d'ammoniaque:  il  y  a  eu  pat 
cons^quent  une  perte  de  6o,5  grains. 

M.  Weasel  attribue  à  1 10  parties  de  murîate 
d'ammoniaque  i6  d'ammoniaqueelS4 d'acide; 
mais  il  est  clair  qu'il  s'est  trompé  tant  par  nn(>  - 
mauvaise  évaluation  de  la  quantité  réelle  d'am- 
raofliaque  contenue  dans  le  carbonate  d'aramo- 
niaqueque  par  la  volatilisation  d'une  partie  du 
'  durant  l'évaporaiion  de  la  solutiou  saturée. 

La  suite  dans  le  Numéro  prochain. 


899» 


L 


A    H   M    A   L   E   s 


E  X  T  A  I  T  S 

DU    S  UP  PLÉMENT 
AUX    ANNALES    DE  CHIMIE 
DE     C  R  E  L  L, 

Pour  1791  -, 
Par  J-  H.    Hassenpratz. 


]\X>  Kaps  de  Cornouaille  nous  apprend  que 
l'on  trouve  dans  la  Pyrotechnie  de  Vanuoc» 
Biringuccion  imprimée  à  Venise  en  i55o,  la 
description  suivante  des  procédés  de  l'amal- 
game ; 

Pulvérisea  el  broyez  dans  un  grand  mortier 
de  fer  les  morceaux  qui  contienneBl  de  l'or 
et  de  l'argent^  réduisez-les  en  limon  ;  lavez  et 
faites  sécher  ce  résnitat. 

Quand  on  veut  amalgamer  ^  on  humecte  le 
limou  avec  dn  vinaigre  ou  une  dlssolalion  de 
sublimé,  de  vert -de-gris  et  de  sel  commun,  | 
dans  l'eau  ;  on  le  met  dans  un  moule,  et  on 
agite  ensuite  ce  mélange  avec  assez  de  mer- 
cure, pour  qu'il  en  soit  entièrement  courerl. 


DE      C    H    t    M    I    r . 

lie  l'amalgame  est  fait  ,  on  lave  7e  mô- 
igfi  pour  en  emparer  les  parlies  terreuses,  et 
1  sépare  l'or ,  Targent ,  le  cuivre  du  mercure 
Ile  passant  à  travers  un  sac  de  peau. 
l   II. 

LM.  Kunsen  MuIIer  s'est  Assurd  par  Vcspé- 
«nce  ,  qu'un  régule  de  cobalt ,  puriBé  de  fer 
■tria  mélhode  de  M-  Harmbsladt,  est  aussi 
bu  susceptible  d'altra<;tion  que  le  sien. 


M.  "Weingartner  essaya  de  retirer  du  phos- 
phore des  v&  ,   en  combinant  de  l'acide  phos- 
prique  avec  du  zinc ,  et  en  séparant  le  phos- 
lore  par  la  distillation.  Voici  le  procéd:^  qu'il 
^uivi ,  et  qui  oe  lui  a  pas  réussi  : 
I  I)  a  brojé  six  livres  d*os  calcinés  et  réduits 
1  poudre  avec  six  livres  de  potasse  purei  il 
fait  calciner  ce  mélange,  et  il  a  lessivé  le 
pioduit  de  la  calcination  :  il  s'est  précipité 
(inq  livres  ii  onces  de  terre. 
La  lessive  a  été  saturée  avec  une  livre  huit 
■ces  d'acide  sulfurique  affoibli  par  quatre  fois 
Btant  d'eau ,  et  celle  saturation  a  été  mêlée  à 
I  sulfate  de  zinc.  Il  s'est  fait  dans  ce  mélange 
wn  précipité  pesant  trois  onces;,  et  la  disio- 
lolion  évaporée  a  donné  4  livres  4  onces  de  sul- 

te  potasse 
1 


3l4  A   H   N  A   L   s  > 

Les  f  rois  onces  '-  de  précipité  ont  été  broyai 
avec  c]e  fa  poudrede  charbon  el  mises  dans  un» 
c  irnue  àe  Hesse  qui  cotnmuniciuoit  dans  uor 
récipienr  pleiij  d'eau.  Cette  cornue  a  éprouvé, 
un  feu  violen'  pendant  cinq  heures  consécu- 
tives,  sans  qu'il  se  soit  dég.igé  de  phos|>huie. 

M.  Wciiigarlner  annonce  que  le  prr.cédi 
indiqué  par  Schéele  pour  retirer  l'acide  du 
treffle,  n'est  pas  bien  dispendieux  et  réussit 
très-bien  en  grand. 


EXTRAIT 

Du  premier  Supplément  ei  du  Cahier  i 
Mai  1791  ,  des  -Annales  de  Chimie  1 
CreH  ; 

•     Par  J.   H.   H  A  S  s  E  K  F  R  A  T  z. 


Uk  trouve  à  Arten  ,  dans  !e  Wcjfmar,  parmi  1 
du  charbon  bruo,  un  fossile  jaune  ,  mou  ,  écla-.J 
■  tant,  diaphane,  que  M.  Werner  a  nooiméj 
honigstetn  ,  pierre  de  miel.  Les  morceaux  or-^ 
dioairrs  sont  de  la  grosseur  d'un  pois;  ils  sont 
très-souvent  cristalliàés  et  forment  deux  pyra-J 
mides  opposées.  M.  Bruckmanq  a  iruuvé   qu 


D&    Chimie.  si5 

ces  cristaux  se  comportoient  au  feu  comme  le 
sulfate  de  chaux*  ils  y  brûlent  et  deviennent 
blancs,  tendus  et  feuilletés  :  ils  ne  produisent 
ni  odeur  ni  vapeur  pendant  la  combustion  de 
la  substance  colorante.. 

2.  1 1. 

M.  Fuscks  a  fait  de  l'étfaer  acéteux  en  ex- 
posant huit  oBces  d'acétite  de  plomb  à  un  feu 
doux  ,  )u^qu'à  cb  que  l'eâu'de  cristallisation  fût 
entièrement  évaporée  ;  il  mit  cet  acétite  dessé-^ 
ché  dans  une  cornue  avec  deux  onces  d-acide 
suTurique^  il  versa  dessus  trois  onces  d'alcool 
bien  rectifié,  et  obtint  deux  onces  Sept  gros 
d'une  liqueur  qui  lui  donna  une  once  d'éther. 
Il  obtint  du  résidu  deux  onees  dix  grains  d'une 
liqueur  anodine  végétale.  Ce  procédé  est  celui 
de  M.  de  la  Planche^  apothicaire  à  Paris. 
Voyez  Chimie  de Fourcroy,  page  385,  vol.  IV. 


Oiv 


A  W   N    A    t    B    s 


PRIX 

Proposé  par  V  Académie  des  Sciences  , 

Four  l'aonée  I7g4- 

jES  végétaux  puisent  dans  l'air  qui  les  environ- 
ne, dans  Teau  et  en  général  dans  le  règne  miné- 
ral,lesmalériaus  nécessaires  à  leur  organisalion. 

Les  animaux  se  nounissent  ou  de  Tégétaut 
ou  d'autres  animaux  qui  ont  été  eux-mêmeï 
nourri»  de  végétaux  ;  eu  sorte  que  les  matériau» 
dont  ils  sont  formés  sont  toujours^  en  dernier 
résultat,  tiré»  de  l'air  ou  du  régne  minéral. 

Enfin  la  fermentation,  la  putréfaction  et  la 
combustion  rendent  continuellement  à  l'air  d& 
l'atmosplitîre  et  au  rtgne  minéral ,  les  principes 
quelesvégétauïei  les  animaux  en  ontempruntés. 

Par  quels  procédés  la  nature  opère-t-ellc 
cette  circulation  entre  les  trois  règnes?  Com- 
ment parvient-elle  k  former  des  substances  fer- 
menlescibles,  combustibles  (i)  et  putrescibles  , 

(i)  H  esl  très-rem ari|u aille  que  les  sub>lant:es  minérales 
combustibles  se  trouvetil  1c  plu;  sauvE'nl  brâlé»,  uu  au 
luuins  engngées  dans  des  combina îso us  oïl  elles  sout  peu 
combustibles,  et  que  lei  végétaux  les  sf parent  cl  se  I«i 
npproorieiit  pour  «n  former  leurs  malîi'iies  îrfliinmi 


TE.  2Ï7  " 

^•des  matériaux  qui  d'avoienf  attcnne  de 
■opriétés. 

I  cause  et  le  mode  Jr  ces  phénomènes  ont 
Itoqii'a  présent  eavcloppés  d'un  votL'  pi-es- 
ppénëtrablc.  On  entrevoit  cepenrlant  que 
te  la  piitriïfïction  et  la  combustion  sont 
bbyeus  que  la  nature  eoiploie  pour  rendre 
gae  minéral  les  matériaux  qu'elle  en  a 
boUr  former  des  Tégétauxet  des  animaux, 
[étatton  et  l'animalisation  doirent  êtredès 
^tion»  inverses  de  la  comfjdstidn  et  de  li 
Bfacfion.  L'académie  a  pensé  qu"il  éiôh 
Me  fixer  l'altenlron  des  satans  sur  la  sttlu- 
fce  «fe  grand  problf  ni».  Tarid«  qu'âne  cëth- 
Bn  qu'elle  a  nommée  à  cet  effet  ,  s'occtt- 
lan»  relâche  dans  un  local  déjà  disposé 
cet  effet ,  des  phénomènes  de  la  végeta- 
D7elle  a  cru  deVoîr  s'aider  du  coneoufs  'des 
kavans  de  toute  l'Europe ,  pour  ce  qui  conce'rtifc 
la  nutrilioD  des  animaux. 

C'est  dans  tonte  retendue  du  canal  intesti- 
nal que  s'opère  le  premier  degré  de  l'animali- 
Ktion  on  la  conversion  des  matières  végétales 
ta  matières  animales-  Les  alimens  reçoivent 
bne  première  altération  dans  la  bouche  par  le 
mélange  avec  la  salive  ;  ils  en  rerfivent  utie 
l!e:7onde  dans  l'estomac  par  leur  mélange  avec 
le  suc  gastrique;  ili  en  reçoivent  une  troisième  1 


.Bi 


5l8  A   I*  H    A    L   E   * 

par  le  mélange  avec  la  bile  et  le  sue  pancT««* 
tique.  Convertis  ensuite  en  chile,  une  partît 
passe  dans  le  sang  ,  pour  réparer  les  pertes  qui 
s'opèrent  conlinuellemeot  par  la  respiration  e< 
la  transpiration  ;  enfin  la  nature  rejette  ,  sons  U 
forme  d'excréoiens  tous  les  matériaux  dout  ella 
n'a  pu  faire  emploi.  Une  circonstance  remar- 
quable ,  c'est  que  les  animaux  qui    sont  dans 
l'état  desaufé  ,  et  qui  ont  pris  toute  leur  croifr 
,  reviennent  constammentchaquî;  iour.â 
i  fin  de  la  digestion,  au  même  poids  qu'il» 
Favoient  la  veille  ,  dans  dea  circonstances  sem- 
rfalables  ;  en  sorte  qu'une  somme   de  matière 
régale:  à  ce  qui  est  reçu  dans  le  canal  iuLestinal 
[jBE  consume  et  se  dépense  ,  soit  par  la  transpii 
!ïatiou,  soit  par  la  respiration  >  soi  t  enfin  par  lei 
'^.différentes  excrétions. 

L'académie  ne  croit  pas  devoirpréseoterauX 

■Iconcurrens  tout  ce  plan  de  travail  sur  Paaima- 

[  Usation  ,  pour  le  sujet  d'un  seul  prix  ;  elle  sali 

[.qu'il exige  une  suite  immense  de  recberchesqui 

r.He  sont  peut-être  pas  susceptibles  d  élre  faite* 

par  uu  seul  homme,  et  sur-tout  dans  le  tems 

qu'elle  peut  fixer  peur  ce  concours;  elle  a  donc 

^ru  qu'elle  devoit  choisir  un  d«s    principaux 

Iraits  de  l'aoimalisation  ,  et  dans  l'intention  de 

1rs  parcourir   les  uns  après  les  autres  >  elle  8 

d'abord  fixé  son  atientiou  sur;  riûflueDce 

t'oie  el  de  la  bile. 


ce  «y 


D   E     G    H    I    M    ï    E.  5tg 

On  sait  (jue  le  fuie  occupe  une  grande  pbve  . 
îdaBS  le  corpâ  des  animaux  ;  qu'une  parliedii-^ 
sysiêine  vasculaïre  ubdomiaul  est  destinée  à  een 
.viscèie  ;  que  le  sang  y  est  disposé  d'une  ma- 
nière parliculière  ,     pour   la  sécrélion   de   Ia> 
bile;  que  l'écoulement  de  cette  humeur  doit 
se  faire  avec  constance  et  régulai-jtéj  pour  l'in- 
tégrité de  toutes  les  fonctions  ;    que    le    fuie 
existe  dans  I  uns  les  ordres  d'animaux,  ju^iqu'aux 
lectes  et  aux  vers  j  qu'il  est  on  accompagner 
p  destitue  de  vésicule  du  Hel,  suivant  lanalucsj 
Ip^ces  êtres;  qu'il  y  a  des  rapports  essentieUw^ 
pire  laralte,  le  pancréas  et  le  foie  :  Totlà  les 
semières  données  que  l'anatovriie  oITre  depuis 
png-tems  aux  spéculations  des  physiologistes; 
pais  elles  ont  clé  jusqu'à  présent  presque  slé- 
ftles  en  applications  :  on  s'est  presque  unique^! 
|kent  borné  à  coj)!>idércr  les  usages  de  la  bilq>  j 
^ns  la  digestion.   Cependant  des  déconvcrl^fti  1 
Rentes  sur  la  nature  de  celle  humeur  el  * 
i, partie  coloi'aute,  sur  les  concrétions,  sur  lâ^^ 
(irenchymedn  foie.sur  la composilicm  huileuse 
jfce  viscère,  appellent  toute  l'attentiun  des 
by  sicieus.  Il  est  facile  de  prévoir  qu'outre  Ja  sé- 
pjlion  de  la  bile  ,  on  plutôt,  qu'avee  Ja  sécré- 
ion  de  la  bile,  un  appareil  organique  aussi  im- 
porlaiit  par  sa  masse  ,  par  se^    connexions, 
dispositioa  va8culaire>  niiei  Vcst  celui  du 


I 


330  A   tt    N    A    L   E   9 

fue,  remplit  unsyslême  de  foDClionsdont  ta 
science  nV  point  encore  embrassé  l'ensem- 
ble. 

L'acadûmie,  en  proposant  ce  sujet ,  en  pres- 
sent toutes  lesdilficultés ,  elle  sait  qu'il  demande 
des  connoissances  anatomiques  étendues  et  sur- 
tout une  comparaison  soignée  de  la  structure 
du  foie  considéré  dans  les  divers  animaux;  elle 
saitqu'ilexige  des  recherches  chimiques  puisées 
sur-tout  dans  les  nouveaux  moyens  d'analjfse 
que  possède  aujourd'hui  Ja  chimie  ;  elle  sent  et 
elle  espère  que  ce  travail  obligera  ceux  qui  i'y 
livreront  k  déterminer  la  nature  du  sang  d#- 
la  veine  porte  ,  à  la  comparer  à  celle  du  sai 
artériel  et  veineux  des  autres  régions,  k  suivre 
cette  importante  comparaison  dans  le  fœtus  qui 
n'a  que  peu  respiré ,  dans  les  animaux  à  sang 
froid  j  chez  lesquels  le  foîe  très- volumineux 
paroitêlre  d'autantplus  huileux  qu'ils  respirent 
moins  ;  à  comparer  le  poids  et  la  pesanteur  Spi 
cifique  de  ce  viscère  dans  les  mêmes  individus^ 
à  faire  l'analyse  de  son  parenchyme,  ainsi  qi 
celle  de  la  bile,  dans  quelques  espèces  prii 
pales  de  chaque  ordre  d'animaux  ;  eu  un  mi 
elle  apprécie  l'étendue  de  ce  sujet  ;   mais  el 
rnnnoît  en  même-tems  le  succès  des  scieni 
mnderues-,  elle  counoît  le  zèle  de  ceux  qui 
cultivent,  et  qui  sont  deslÎDés  k  en  aggiao< 


ED  E      G    H    I    M   ï    E.  391 

domaine  ;  elle  est  persuadée  qu'il  est  tems 
border  les  questions  compliquées  que  prê- 
tent les  phéaomèDes  deJ'éconotnieaDimaley 
^r*  que  c'est  de  la  réunion  des  efforts  de  là  pliy- 
VÛ^ue  f  de  l'anatoinie  et  de  Ja  chimie  ,  qu'on 
C*cot  se  promettre  mainteuBiit  la  solution  de 
^ï^s  grandes  questions. 

£lle  attend  donc  des  concurrens  pour  ce  prixj  i 
'**.  un  exposé  comparé  et  succint  de  la  forme, 
^^u  volume,  du  poids  et  des  connexions  d^  I 
^^bie  et  de  la  vésicule  du  fiel  dans  les  diverserl 
^^lasses  des  animaux,  depuis  Thomme  jusqu'aux -I 
^Sosecies  (i). 

»     (tj  Oi  ne  demande  poini  une  description  nnalamiqaa'fl 
détaillé;  mais  une   simple  comparaison   génirale  de  Ia  ï^ 
■truciure,  (le  l'étendue  ,  data  connexion  du  foie.  Il  ne  sera 
"{MU  non  plu»  aécessaire  de  suivra  <«  travail  analomique  y 
non  plu«  r|ue  l'aoaljrAS  chimique,  dans  un  grand  Dombre 
d'espèces  d'animaux. 

L*acai!éaiie ,  en  suivant  à  cet  égard  le  même  plan  que 
pour  son  programme  îur  le  nerf  intercoslal ,  propose  aux 
cdiicurrens  de  choisir  dans  les  diverses  classes  d'animaux 
quelc(ues-unes  des  espèces  luivanies^  cousidérâet  par 
rapport  à  leurs  âîfTérences  analomiquei. 

L'iiamme  ,  lofaeius,  l'adulte,  le  vieillard. 

Parmi  les  quadrupèdes ,  le  singe ,  le  rat ,  le  lapin  ,  le 
chien  .le  cochon. 

Parmi  les  oiseaux ,  le  coq  d'Inde  ou  le  coq  ,  l'aii'e  ou 
b  buse .  It  corbeau  ,  la  cygogue  ou  le  hérgn  ,  l'oie  ou 
le  cvgne. 


Wv 


232  "    ANNALEii 

i".  L'analyse  comparée  de  la  bile  dans  ctt 

-  î^iRerens  animaux  ,  en  clûterininant  sur-tout  la 
propoftioH  et  la  nature  des  diverses  substancM 

-  qui  la  forment. 

S**.  Un  examen  également  comparatif  de  la 
nature  chimique  du  parenchyme  du  foie  dans 
les  mêmes  espèces. 
,:  '■^°'  Ce  travail  anatomique  et  chimique  suivi 
.dans  quelques  principales  espèces  d'animaux 
pris  à  dilTécenles  époques  de  leur  vie,  et  snr- 
■  tout  dans  celles  du  fœtus  et  de  l'adulte. 

S°-  Le  résultat  de  toutes  ces  recherches  re- 
lativement aux  fonctions  du  foie  et  aux  usages 

-  de  la  bile,  leurs  rapports  avec  les  autres  fonc- 
ttonsde  l'uconomie  animale;  unique  but  quese 
propose  d'atteindre  l'académie. 

6".  Sans  rien  exiger  de  posiiifet  de  suivi  sor 
l'état  pathologique  du  foie  et  de  la  bile  ,  les 
auteurs  pourront  étayer  leurs  idées  des  prin- 
cipales altérations  que  les  maladies  présentent 
dans  le  système  hépatique  et  biliaire,  chei 
Thomme  ,  les  quadrupèdes  et  les  oiseaux. 


L 


Parmi   les  quudrupèJet  ovipares  ,  la  salam 
tortue  ,  la  grenouille. 

Parmi  les  serpens  ,  la  coulfiiivre,  l'orvet,  la  vipènl 

Parmi  Us  poissons  ,  la  raye  ou  l'ange,  l'anguille, 
fier ,  le  brochet ,  la  carpe ,  elc, 

Qiicl<iiies  grosses  espèces  il'insrclcs  ou  de  t 


^^ 


Chimie.  3a3 

Quoique  l'académie  ait  cru  devoir  fixer  par- 
fîcnlièrement  l'attention  des  concurrens  sur  le» 
fonctions  du  foie  ,  elle  avertit  les  auteurs  que 
dans  le  cas  où  elle  n'auroit  pas  reçu  le  mémoire 
qui  remplit  le  but  qu'elle  se  propose  ,  elle  ac- 
cordera le  prix  à  celui  des  concurrens  ,  qui  , 
saus  embrasser  le  problême  dans  toute  soq  étea- 
dae,  lui  offrira  un  travail  intéressant  ou  des 
découvertes  importantes  sur  quelques-unes  des 
humeurs  principales  qui  concourent  à  la  diges- 
tion et  à  la  nutrition  ,  telles  que  la  salive,  le 
8nc  gastrique  ou  le  suc  pancréatique  >  ou  même 
sur  une  humeur  animale,  dont  la connoissance 
approfondie  pourroit  répandre  un  grand  joue 
sur  la  physique  des  animaux. 

Le  prix  sera  de  Sooo  liv. 

Les  savans  de  toutes  les  nalioDs  sont  invités 
à  travailler  sur  es  sujet,  et  même  les  associés 
étrangers  de  l'académie.  Elle  se  fait  une  loi  d'ex- 
clure les  académiciens  r^gnrcoles  de  prétendre 
à  ce  prix. 

Ceux  qui  composeront,  sont  invités  k  écrire 
en  français  ou  en  latin  ,  mais  sans  aucune  obl^f- 
tion:  ils  pourrout  écrire  en  telle  langue  qu'ils 
voudront  ;  l'académie  fera  traduire  leurs  mé- 
moires. 

On  les  priequo  leurs  écrits  soienttrès-Iisibie*. 

Ils  ne  mettront  pas  lenrs  noms  à  leurs  ou- 


lie  ,  ou  les  J 
S.  Dans  o^à 


^^^  Annales,  etc." 

vrageSj  mais  seuletupat  nue  seotenceoudevise; 
ils  pounoiit  ,  s'ils  veulent ,  attacher  à  leur  écrit 
un  billet  séparé  etcaclielû  par  eux  ,  uù  seront, 
arec  cette  ^lême  seutence ,  leur  uçin  ,  leurs 
qualités  et  leur  adresse;  et  «ç  bïHet  ne  sera 
ouvert  par  l'acadccQiç  ({n'en  casque  la  pièce 
ait  remporté  le  prix. 

Ceux  qui  travailleront  pour  le  prix  adresse- 
roDt  leurs  ouvrages  ,  francii  de  port ,  à  Paris , 
au  secrétaire  perpûtuel  de  l'académie  ,  ou  les 
li^i  feront  Fpmflttre  eulre  |pô  m^jne. 
second  caï  ,  le  secrétaire  en  doooera 
Xeoïs  son  récépissé,  ou  fera  niarquée  la  sen- 
tence de  l'ouvrage  et  son  nuniijro  ,  selon  l'ordro 
ou  le  tems  dans  lequel  il  aura  été  re^u. 

Les  ouvrages  ne  seront  reçus  que  jusqu'an 
preoiier  janvier  1794  exclusivemeat  :  ce  terme 
est  de  rigueur, 

L'^cadépitie,  M  son  gfisemblÂï.ptiblique  d'a- 
près P-4qiie>  de  U  .^jâine  année  >  proclamera  U 
pièce  qui  aura  remporté  le  prix  :  le  trésofief 
délivrera  les  Sqoo  livres  à  Cfil^i^uMili/appor- 
tera  ce  récépissé-  .    ,      .,.  .         ..j. 

S'il  n'y  a  pas  de  récépisâé  du  secréÉaii'e ,  II' 
trésorier  ne  détivreia  la  somme  qu'à  l'auteiir 
même  qui  se  sera  fait  connoîlre,  ou  an  porleW  1 
d'une  procuration  de  sa  part. 


ANNALES    DE    CHIMIE.  | 

SEP  T  E  M  B  R  E     1792.  X 

EXAMEN     CHIMIQUE 

la    sérosité  produite  par    les    remèdes 
vésicans  (  i  )  ; 

Par  M.  Margueron. 

Lu   à    l'académie  le  19  juin  1793. 

/h  sait  que  les  remèdes  vésicans  appliqua 
'  la  peau  y  produisent  de  la  ehaleui^,  dé 
nOammatioQ,  une  douleur  vive,  et  l'élération 
B  vessies  remplies  d'un  liquide  connu  sous  le 
Dmdesérosité.  En  sou  mettant  à  l'examen  celte 
queur,  mon  principal  objet  étoit  de  pouvoir 


I  (t)    Depuii  la  lecturr  de  ce  mémoire  ,  j'ai  rxaminé 

kjérosilé  que   proiUii^eur  les  synapismes,  les  hrûlurps  . 

[qùre  de  cerlains  iiispiles,  enfin  csite  husicrur  qui 

menue  dans  ks  pusUiles  des  mdndies  cutanées,  .f  e 

me  à   la  fin  de  ce  mémoire    l'extrait   de    Vaiialyia 

I  j'ai  faile  de  ces  diS'Ëreiis  fluidta. 

Tome  XIV.  P 


226  A  W   N   A  t  E  » 

faire -canaoître  la  nature  de  ce  ilaide  et  Je  dj- 
lerminer  à  quelle  e^p^e  d'humeurs  il  pouvott 
apparlenir. 

J'aianalysécelîquide  dans  plusieurs  circocs* 
tances  :  i".  lorsqu'il  a  clé  produit  par  des  sujela 
ail'ectés  de  maladie  putride;  2**.  lorsqu'il  m'i' 
été  Fourni  par  des  personnes  en  saïUé  ,  à  qui 
on  avoit  appliqué  des  vésicatoires  pour  det 
maladies  locale.^,  telles  que  des  ophtalmies,  det 
douleurs  rhumatismales ,  et  autres  maladies  oit 
les  humeurs  ne  sont  point  altérées. 

]J.  l.e  sujet  qui  m'a  fourui  la  sérosité  que  j'at 
d'abord  examioée ,  ëloil  jeune ,  d'une  foible 
constitution  et  attaqué  d'une  maladie  putride: 
une  emplâtre  vésicatoîre  appliquée  aux  jamiiet 
du  ;na1ade  produisit  bienli*>t  l'effet  ordinaire: 
lorsqu'au  bout  de  douze  heures  on  leva  l'ap- 
pareil,  on  appen^nt  une  vessie  cjui  ,  ayant  élé 
ouverte,  laissa  découler  une  liqueur  demi-irans- 
parente,  d'une  couleur  ambrée;  on  j  recoanut 
l'odeur  des  résines  et  des  cambarides  qui  en- 
trent dans  la  conipo>ition  des  vésicaloires  :  la 
pesanteur  spécifique  de  ce  fluide  étoit  plu» 
grande  que  celle  de  l'eau  distillée,  et  éloi^ 
ù  ce  derniej-  corarae  288  sont  à  3oo  :  ce  fini 
avoit  «ne  saveur  salée  el  verdissoîl  la  irintiMtJ 
des  violettes  :  quelque  leras  après  qu'il  ftlft' 
readu ,  il  s'y  forma  un  reseau  qui ,  se  retirai 


p^ 


D  ï      C    H    I    H    t    E.  227 

Vbojôiirs  sor  lui-même,  pioduisît  une  pellicule 
nui  se  précipita  an  fond  du  v;iBe. 

III.  Pour  connoître  ce  qui  pouvoit  donner 
lieu  à  cette  séparation,  j'em  recours  à  diverses 
expériences  :  dans  un  vase  chauffé  à  3o  de- 
grés, je  reçus  de  la  sérosité  :  dans  un  autre 
refroidi  à  10  degrés,  j'y  reçus  la  mêmfe  quan- 
tité de  ce  fluide;  la  formalion  de  la  pellicule 
a  eu  également  lieu  et  dans  le  même  espace 
de  lems. 

IV.  Quelle  que  soit  la  manière  dont  on  retire 
la  pellicule  que  fournît  la  sérosité,  voici  quelles 
soot  ses  propriétés  ;  elle  est  élastique ,  l'eau 
froide  ne  la  dissout  point,  mais  lorsqu'elle  est 
bouillante,  elle  la  crispe  et  lui  donne  de  la 
consistance  j  elle  est  soluble  dans  la  soude  et 
la  potasse  privées  de  leur  acide  carbonique: 
les  acides  acétique  /  muriatique  et  sulfuriquo' 
en  opèrent  aussi  la  dissolution  :  niîse  sur  lès 
charbons  ardens ,  elle  brûle  en  se  boursouiHant, 
et  répand  une  odeur  de  corne  brûlée. 

V.La  sérosité  dont  on  a  séparé  la  pellicule,  ] 
s'unit  k  Veau  froide  et  lui  communique  la  pro-_ 
priété  de  mousser  par  l'agitation  :  l'eau  bouil- 
lante lui  diinne  une  couleur  laiteuse  et  y  forme 
un  précipité  floiom-ux,  et  comme ie blanc d'œuf, 
elle  est  propre  à  la  clarification  du  sucre. 

.VI.  Si  on  expose  de  la  sérosité  à  l'action  du 

Pij 


I 


:>38  A  N  H  i.  I.  I  8 

calorique  ,  elle  perd  bientôt  sa  transparence 
prend  une  consistance  semblable  à  celle  dTine 
gelée  :  ce  coagutum  est  de  couleur  d'opale 
et  sans  conlinuité  :  desséché  au  bain-marîe,  il 
perd  entièrement  son  humidité  ,  devient  trans- 
parent et  cassant. 

yU.  Les  acides  ont  plus  ou  moins  d'actioa 
sur  cette  liqueur  ,  suivant  leur  étal  dp  concen- 
Iralion  :  l'acide  sulfurique  éleudu  d'eau  lui 
donne  une  couleur  laiteuse  due  à  la  su*:penion 
d 'un  précipité  très-divïsé  ;  mais  cet  acide  con- 
centré y  détermine  un  précipité  flocoueux  qiir 
se  dissout  dans  ta  liqueur  :  les  autres  acides 
agissent  de  même. 

Vlir.  Les  alcalis  n'opèrent  rien  de  remar- 
quable dans  la  sérosité  lorsqu'elle  est  récente; 
i!s  paroissent  seulement  en  augmenter  la  flui- 
dité ,  mais  ils  ont  la  propriété  de  dissoudre  par- 
faitement le  résidu  de  l'évaporatioo  de  la  séro- 
sité. 

IX.  L'acool  versé  dans  cette  liqueur  y  forme 
des  flocons  blancs  :  si  on  filtre  ensuite  la  li' 
queur  et  qu'on  l'évaporé,  on  obtient  tin  sel 
cristallisé  en  cube  et  un  autre  en  dendriles.  Le 
premier,  traité  par  l'acide  sulfurique  ,  a  donné 
diigazacidemurialiqiie;  il  eslres'é  après  l'action 
de  cet  acide,  du  sulfate  de  soude:  ce  sel  étott 
donc  du  muriale  de  soude.  Le  second,  tiailé 


J 


J 


D  ï     Chimie,'  239 

par  Te  même  acide  ,  a  donné  du  gaz  acide  car^ 
bonique;  il  est  ensuite  resté  du  suUale  de  soude: 
ce  dernier  sel  étoit  donc  du  carbonate  de  soude. 

-  X.  Sans  suivre  plus  loin  l'examen  de  ce  flnî- 
Ae,  les  dilTérentes  propriétés  qu'on  lui  a  recon- 
nues ,  telles  que  celles  de  niousseraveo  l'eau,  de 
se  coaguler  par  l'eau  bouillante,  l'alcool,  les 
acides  et  ia  chaleur,  et  les  diiférens  sels  qu'il 
conlenoit ,  ne  laissent  plus  de  doute  qu'il  peut 
élre  comparé  à  celte  partie  du  sang  connue- 
Sous  le  nom  de  sérum.  D'après    ces  considéra- 

.  tions  j'ai  cru  devoir  examiner  comparativement 
«es  deux  fluides. 

-  XI.  Comme  on  pouvoit  supposerque  les  pro- 
grès de  l'anitnalisation  font  naître  des  cliange- 
mens  dans  les  humeurs  animales,  soit  da  us  leur 
Bature  ,  soit  dans  les  proportions  de  leurs  prin-  , 
eipes,  je  me  suis  procuré  la  sérosité  des  vésica»-'  1 
toires,  et  le  sernmdxi  sang  de  sujets  du  même 
sexe,  du  même  âge  et  de  la  mème^coustitution, 

à  quelques  différences  près  qu'il  est  impossi- 
ble de  saisir  :  l'un  des  sujets  qui  a  produit  la- 
sérosité  des  vésicatoires  étoit  attaqué  d'une 
pleurésie;  le  sérum  du  sang  a  élé  produit  pan 
uu  sujet  où  aucun  symptùme  de  maladie  n'a  voit 
indiqué  la  saignée. 

'  Dans  l'examen  de  ces  deux  fluides  je  désî*. 
gnerai  par  sérosité  celui  qui  est  produit  par  le». 

p  iij 


a3o  A  ir  M  À  t  E  » 

Tisicatoires  ,  et  par  sérum  la  liqueur  qnl  se 
pare  après  la  coagulalioo  du  sang. 

Xll>  J'ai  reçu  le  sérum  et  la  sérosité  dansdei 
Ta<es  de  verre  de  méaie  forme  et  de  infme  ca- 
pacité :  en  examinant  ces  deux  liqueujrs,  leur 
odfur  ne  m'a  point  paru  £lre  la  même  :  celte 
du  serora  étoit  peu  seusible,  dans  celle  de  la 
sérosité  on  reconnoissoit  l'odeur  des  résines  et 
'deicantharides  que  l'on  fait  entrer  dans  la  com- 
position de  l'emplâtre  vé^icatoire.  On  remar^ 
quoit  au^û  une  grande  différence  dans  leoft, 
couleur  j  celle  du  serwn  éloit  d'un  jaune  vef-4 
diîlre  ,  celle  de  la  sérosité  étoit  ambrée  ;  leur 
transparence  étoit  la  même  :  la  fluidité  du  jf- 
rum  étoit  plus  visqueuse  que  celle  delà  sérosité: 
la  pesanteur spéciliquedu  serurnavec  la  sérosité 
étoit  comme  3o5sontâ  Soo.  Ces  deux  iluidcii 
avoîen  tune  saveur  salée  et  et  vei'disf  oient  la  leio- 
t-ure  de  violettes  :  \e  sérum  n'a  point  donné  celte 
pellicule  qu'a  fournie  la  sérosité.  On  voit  que 
parmi  les  propriétés  de  cas  deux  liqueurs  «  la 
sérosité  paruit  différer  du  sérum  par  soo  odeurj 
sa  couleur  ambrée ,  sa  pesanteur  ,  et  l'espèce  ds 
pellicule  qu'elle  donne  au  sortir  des  vessies. 

XIJI.  Les  expériencesque  je  citerai  dans  1%. 
courant  de  ce  mémoire,  sont  faites  d'apris 
celles  qu'a  faites  M.  Fourcroy  sur  diQ'éreniei 
Ijumeur»  aaim^les. 


C" a  r «rn 

;  sérum  et  la  stîrosité  sa  mêlent  avec  IVaot 

d«  .  et  lui  donnent  la  propriété  de  moiissec 

l'a^ilation  :  avec  l'eau    baiiîliante  ils  onb 

I  une  couleur  laiieuïe  et  oat  formé  un  pré- 

éHocooeux- J'ai  mis  dans  des  vaisseaux  de 

ne  fufiue  placés  dans  ii.-  bain  d'eau  bouîU 

E ,  uue  partie  de  ces  àewx  fluides  avec  d«ux 

Uie^    d'eau  distillée;  l'eau  qui  eontcnoît  le 

t  du  sang  fut  bicntût  recouverte  d'une  pcl- 

Uc  que  j'ealevai  facilement  ,  ainsi  (i,ue  cellea 

\  ont   paru   ensuite  :  la  sérns'ilé  des  vésica- 

i^es  exposée  au  même  baio  a  donné  plus  tard 

I  pellicules  qui  ont  été  en  moins  grande  quan- 

,  J'ai  retiré  les  deux  vases  lorsque  les  ji- 

kuxs  n'ont  plus  paru  fo»rnii:  de  pellicules  : 

[  avoient  une  saveur  salée ,  l'alcool  y  dé- 

piooit  un  précipité  lloconeux  :  ce  précipité  ^ 

|Ù  que  les  pellicules ,  étoit  de  l'albumine. 

tV.Les  deuxliqueursdontpai  séparé  l'albu- 


e par  l' dvâporation  et  l'alcool,  mi^es  à  évapo- 
Lont  donné  par  cristallisation  du  muriate  de 

âe  et  du  carbonate  de  soude.  Dans  cette  opé. 

|pa  j'ai  remarqué  que  les  pellicules  qu'a  don- 
I  te  sérum.  é\.ciïçn,i  blanches;  que  celles  de  Ia>  ' 
ûté  avoient  une  couleurd'opale.  Leur  pro- 
\  eu  poids  étoit  aussi  différent  :  du  rcito 
\  jouissoient  des  mêmes  propriétés. 

K.VI.  Si  on  eipose  ces  liqueurs  à  une  cha- 

ViV 


232 


.   H   N    A    L   E   S 


leur  inférieure  à  celle  de  l'eau  bouillante*  elli 
perdent  leur  transparence,  on  voil  des  filets  i 
former,  et  les  liqueurs  prenncut  aussi-tôt  und 
coaciélion  opaque:  celle  du  sérum  êtoJt  btancho 
et  avoit  beaucoup  de  consistance;  celle  de  itf 
sérosité  ^loit  ambrée  et  avoit  moins  de  solidit^- 
XVII.  En  distillantà  lacornueces  deux  flui- 
des,  on  obtient  les  mêmes  produits  qui  font  J 
l".  un  flegme  insipide,  3^.  une  eau  charge» 
d'ammoniaque,  3'.  de  l'huile empyreuraatïque,' 
4'i.  de  l'hydrogène  carboné,  5^.  du  carbonats 
d'ammoniaque  ,  6".  il  reste  des  charbons  qui 
lessivés  ,  ont  donné  du  muriate  de  soude  et  âé 
caibonate  de  soude. 

XVIII-  Les  charbons  lessivés,  raïs  dans  avi 
creuset  et  exposés  au  feu,  ont  laissé  descendre^ 
blanches  que  l'acide  nitrique  dissolvoït.  Cet 
dissolutions  s'étoient  précipitées  par  l'eau  mJ» 
chaux,  elles  formoientavec  l'acide  oxalique  un 
précipité  formé  par  l'acide  employé  etla  terre 
calcaire  ;lesliqueurâ  filtrées  et  rapprochées  par 
l'évaporalion  ont  laissé  un  résidu  qui ,  chauffa 
au  chalumeau,  formoitun  globuledout  la  dis- 
solution dans  l'eau  distillée  précipitoit  l'eau  de 
chaui  ;  ce  qui  prouve  que  ces  cendres  éloient 
composées  de  chaux  et  d'acide  phosphorique. 

XIX.  Les  acides  ont  une  action  plus  ou  moins 
sensible  sur  ces  tluides,  suivant  leur  état  deeoa- 


nlration;    l'acide  '  sulfurîqiie,    lorsqu'il    est 

Sendu  d'eau,  y  occasionne  un  sédimenl  floto- 

ux;iiiaiâ  lorsqu'il  est  conceDtré,  il  (Ijssout  le 

pité   qu'il  forme  :  les  acides  nitrique  et 

buriatique  agissent  de  mêrae. 

•  XX.  Les  alcalis  paroissent  augmenter  laflui- 

Itédu  sérum  et  de  la  sérosilé,  sur-tout  lors- 

■e  ces  setrisant  dépouillas   de  leur  acide  car- 

bniqoe-,  dans  cet  état  ils  dissolvent  aus-^I  lo' 

ïidu  de  l'cvapoialion  de  ces  deux  liqueurs. 

XXI.  L'alcool  mêlé  à  ces  daiix  Ihiides  y  dé- 

Ilermioe  un  précipilu  formé  par  l'albumine-  l'.o 

filtrant  ces  inèlanges,  et  les  rapprochant  par 

l^vaporalion,  on  obtient  du  muriate  de  soude 

\  du  carbonate  de  soude. 

'  XXIJ.  Ces  deux  liqueurs  à  quantité  égale  , 
Imposées  dans  des  \aisseaiix  de  même  Forme,  à 
^e même  température,  sedessèchcn tel  laissent 
k  résidu  ccailleux  oii  un  reconnoît  la  présence 
ps  sels  dont  j'ai  d«jà  parle  :  dans  cette  expé- 
jFncela  sérosité  a  plus  perdu  de  sou  poids  que 
B  sérum. 

rXXlIL  Fxposéesà  une  température  humide, 

met  perdent- leur  transparence.  Recouvrent 

pellicules  y  -donnent  une  odeur  analogue  à 

lie   du    poisson  qui    commence  à  se   pour- 

;  leur  couleur  devient  pins  foncée  ,  dans  cet 

■t  elles  ont  encore  la  pr^piû?!!-  dVire  coagu- 


334  A   H    N    A   L    E   s 

\é^s  par  le  feu ,  l'alcool  et  les  acîclos  :  les  alcalis, 
et  la  chaux  ea  di^gagent  de  l'ammuDiaque  ;  k 
cette  première  odeur  succède  une  odeur  fétide, 
et  enfin  il  se  forme  à  leur  surface  une  ]égèr« 
moissisure  :  si  on  change  ces  deux  Ihiîdes  d'at- 
mosphère ,  ils  se  dessè<.-heut  et  laissent  une  ma- 
tière molle  ,  d'une  couleur  très-ambrée. 

XXIV.  H  résulte  de  ces  expériences  que  1» 
sérum  du  sang  et  la  sérosité  des  vét^icatoirea 
conlienaent  chaaun  sur  200  parties , 

Sérum. 

in.  Albumine 40 

a*.  Muriate  de  soude 4 

3'^.  Carbonate  de  soude 3 

40.  Phosphate  de  chaux 9 

50.  Eau i5i 


Total 200 

Se'rosité^ 

10.  Albumine ' .  36 

30.  lluriate  de  soude '4 

3  '.  Carbonate  de  soude 3 

4".  Phosphate  de  chaux 3 

5».  Eau i56 


Total 300 

XXV.  Lee  expériences  qui  viennent  d'ètn^ 


ED^«      G   n    1    M  I   E. 
portées  ayant  fait  coiuoitre  nue  la  sérosité 
^lîlïîeroit  du  sérum  par  sa  cuiilenr  ambrée,  il 
HB'esloit  à  découvrir  si  celle  couleur  éloit  due 
^  la  maladie  dont  étoit  alieclé  Je  sujet  qui  avoit 
fourni  la  scrosiié.ou  bien  à  l'action  des  vésî- 
«ans.  Pour  m'en  assurer  ,  j'ai  cru  devoir  CajrQ; 
mne  analyse  comparative  ds  plusieurs  sérosités^ 
-Ses  unes  produites  de  sujets  aKectés  de  maladie 
putride,  les  autres  de  sujets  en  ^ajité  à  qui  on 
SToit  appliqué  des  vésicatoires    pour  des  oph- 
"talmies  et  autres  maladies  lucales.  Je  me  suis, 
procuré  cesliqueuis  daos  rinCrmerie  de  l'hôtel 
des  Invalides,  et  dans  l'examen  que  j'en  ai  fait  , 
j'ai  trouvé  dans  l'une  et  l'autre  les  mêmes  carac- 
lères  ;  ce  qui  prouve  que  c'est  à  1*  réaction, 
des  vésicans  sur  la  sérosité  qu'il  faut  attribuer 
cette  couleur  :  plusieurs  causes  semblent  y  coi 
courir:  la  chaleur,  l'inflammation  que  pr 
sent  ces  remèdes,   la  déviation  plus  ou  moins 
prumplede  la  sérosité,  qui  dépend  du  mouve- 
ment des  fluides  et  du  rapport  de  ces  derniers 
avec  les  vésicans  ,  paroissent  être  la  cause  de 
celte  couk'ur.  D'après  ces  expériences,  je  crois 
avoir  prouvé  que  la  sérosité  produite  par  les  re- 
mèdes vésicans  est  semblable  au  serumdiisaag 
dont  clleparoît  être  extraite. 


336 


Annales 


I 


Adbitjos  au  Mémoire  précédent. 

■«-''aÎn  A  L  o  G I E  que    i'avoîs    troavée  entre  Ta 
sérosité  des  vésîcaloires  et  le  sérum  du  sang  me 
fit  pré>umer  que  je  pourrois  )a  trouver  dans  la  , 
sérosité  que  produisent  les  synapismeSj  les  brû- 
lures ,  etc. 

Une  personne  fut  attaquée  à  la  poitrine  d'un 
accès  dégoutte  très-violeot  ;  on  appliqua  aussi- 
tôt à  un  des  pieds  du  malade  un  sinapisme  qui 
produisit  une  vessie  remplie  de  sérosité  -,  set 
propriélésphysiquesoDt  été  les  mêraesque  celle» 
du  sérum,  et  comme  ce  dernier,  elle  se  cua- 
guloit  par  la  chaleur  ,  les  acides  et  l'alcool. 

Une  personne  eut  une  jambe  brûlée  par  do 
Teau  bouillante  qui  produisît  l'élévation  de  plu- 
sieurs vessies  ;  j'en  perçai  plusieurs  pour  obte- 
nir la  liqueur  qu'elles  renferraoient  ;  cette  \i- 
queur  étoit  légèrement  ambrée  ,  avoit  une  pe- 
santeur spécifique  semblable  à  celle  de  l'eau 
dislillée;  elleverilissoît  la  teinture  des  violettes; 
l'eau  bouillante  y  occasionnoit  un  précipita 
floconneux  ;  enfin  la  chaleur,  les  acides  et  l'al- 
cool lacoaguloien  t.  J'a  vois  laisséplusieurs  vessie», 
sans  les  ouvrir  ,  afin  d'examiner  quelle  espèce 
d'altération  éprouveroit  celte  liqueur  ;  après 
quelques  jours  je  les  ouvris,  et  j'apperçus  dat» 


DE    Chimie.  3^7 

ni  Prieur  une  matière  d'une  transparence  opa- 
pe  et  d'une  conïislance  gélatineuse  ;  elle  se 
[ssoIvoLt  clans  l'eau  ,  et  celte  dissoluliou  avoîC 
B  propriétés  d'être  coagulée  par  les  moyens 
pnnus.  Il  paroît  que  cette  substance  ne  devoit 
bn  état  gélatineux  qu'à  t'évaporation  de  t'eaa 
i  la  sérosité. 

[Oa  sait  que  plusieurs  insectes,  lorsqu'on  les 
uche ,  ont  la  propriété  d'occasionner  sur  la 
i  deii  ampoules  remplies  ordinairement  de 
ïrosité:  effet  qu'ils  produisent,  soit  en  piquant 
la  partie  sur  laquelle  ils  posent,  ou  en  lançant 
Une  liqueur  qu'ils  ont  dans  un  réserroir  parti- 
culier. 

Un  enfant  s'éloit  amusé  à  ramasser  avec  ses 
doigts  de  grosses  fourmis  des  bois;  dans  l'espace 
de  deux  ou  trois  heures  il  se  produisit  des  am- 
poules aux  extrémités  de  ses  doigts:  en  perçant 
ces  vessies,  il  en  découloit  une  liqueur  un  peu 
ambrée ,  qui  avoit  entièrement  les  propriétés 
du  sérum. 

Dans  les  ^ôpîtaux  on  voit  assez  communé- 
ment des  sujets  attaqués  d'une  galle  dont  les 
pustules  sont  fort  grosses,  et  dont  on  peut  faire 
sortir  une  espèce  d'humeur.  Une  personne  at- 
taquée de  celte  maladie  a  bien  voulu  me  pro- 
curer de  celle  humeur,  à  laquelle  elle  d  jnnoït 
facilement  issue  en  pressant  ces  pustules  avec 


I 


538  A  W  N  A  t  E  s 

ses  ongles  sor  la  surface  d'un  plateau  tle  verrBÎ 
Cette  liqueur  est  d'un  blanc  sale  ,  quelquefoù 
opale  ,  elle  se  mêle  à  l'eau  froide,  elle  devient 
laiteuse  avec  l'eau  bouillante,  et  se  coagi 
par  le  feu  ,  l'alcool  et  les  acides. 

11  résullB  de  ces  expériences  comparatîr» 
que  les  différenies  sérosités  produites  par  les 
remèdesvésicans,  lessynapinmes,  les  brûlures, 
la  piqûre  âes  insectes,  enfin  Thumeur  des  ma- 
ladies cuiauées,  paroîsstnt  Èlre  extraites  dn 
semm  du  sang,  puisqu'elles  en  ont  toutes  lei 
mêmes  pioptiélils. 


Suite  du  Mémoire  sur  la  force  des  j4ade» 
et  sur  la  proposition  des  substances  ç»l 
composent  les  sels  neutres  ; 

Ouvfage  traduit  de  l'anglais  de  M.  Kinwitf 
par  Madame  L. 


Ds  la  rcialion  de  l'acide  iiiirique  et   de  la   terra 

rakaire. 

A  ^oo  grains  d*acïde  nitrique  dont  Ja  gravill 
spécifique  étoit  1,2754 ,  j'ai  ajouté  graduelle» 
ment ,  à  la  température  de  58  degrés,  du  marbr» 
italuaire  blanffréduit  eu  poudre  fine  ,  et  ào'at 
le  grain  dans  sa  cassure  ressenibloit  à  celui  dit 


DE    Chimie.  339 

■re  :  i36  grains  de  ce  marbre  ont  complet. 

■enl  saturé  l'acide  en  deux  jours.  La  perte 

Bstoooée  par  le  dégagement  de  l'acide  car^. 

bique  s'est  trouvée  de  61  grâim  ,  c'est-à-dir* 

près  de  45  pour  cent*  Cette  proportion  d'air 

ï  beaucoup  plus  grande  que  celle  que  j'avoi» 

nvée    quelques  années    auparavant;    mais 

irs  je  me  contentois  de  faire  dissoudre  le  mar- 

t  dans  l'acide  sulfurique  étendu  d'eau  ,  sans 

■ployer  la  chaleur  :  or  il  arrivoit  sans  doute 

Be  l'acide  ne  pénétroit  pas  toute  la  masse  | 

Ktteiidu  qu'il  se  forme,  dans  les  premiers  ins- 

|tans  de  la    dissolution,  une  croâie  de  sulfate 

I  chaux  qui  arrête  l'âCtion  de  l'acide  et  ea 

[rantit  une  porlîon  du  marbre. 

■I*'acide  qui  m'a  servi  dans  celle  expérience 

Éit'eDolt  4^>7  pour  centde  mon  acide  élalon; 

s  les4oo  grains  employés  contenoient  183,3 

■fies  de  ce  même  acide  étali)D  ;  et  puisque 

3,8   parties    d'étalon    absorbent    i36  de  ce 

nniarbre,  100  parties  d'étalon  en  absotberuient 

74,4- 

Celte  expérience  m'ofTroit  une  occasion  fa- 
vorable pour  comparer  avec  les  expériences  de 
M-Caweodish  le*  proportions  d'acide  nitrique 
réel  indiquées  par  ma  lable,  d'aprè<  le'*  diffé- 
rentes pesanteurs  spécifiques  indiquée»  par  moa 
acide  étalon. 


s^o  Annales 

Cet  exact  philosophe  trouve  que  l'acide  ni- 
trique donl  la  grasité  spécifique,  à  une  tem- 

péralure  de  58,  est   tie  i,4g33,    dissous 

de  son  poids  de  marbre;  d'où'îl  suit  que  loo 
parties  en  dissolveroient  70, 4^-  Maintenant , 
d'après  ma  table,  ïoo  parties  de  cet  acide 
contieanent  gij?  parties  d'acide  étalon  ;  et 
puisque  100  parties  d'élaloa  dissolvent  744  (^^ 
xnarbi'e,  91,7  parties  en  dissoudroient  68,33; 
c'est  de  cette  manière  que  j'ai  comparé  les 
autres  rcsuhats. 


de  loaparlltl 

p»M. 

MatUi^  dit»» 

•.X 

70,42 

5H^o 

53,00 

53,"o 

6«,2« 

52,45 

52,JO 

Les  difTércnces  que  présente  le  tableau  ci- 
dessnssnnt  très- pet  il  es  et  peuvent  venir  en  par- 
tie deii  imperfeclîuns  de  la  table  et  en  partie  c)e:T 
la  dilleience  des    marbres  employés.  On  voitj 
que  celui  qui  a  servi  à  M.  Cav^endish  étoil  t 
peu  différent  du  mien,  puisqu'il  ne  s'en  est  d4j 
gagé  (jue  40  7  pour  cent  d'acide  ca:  bunique. 

Il  est  dillicile  de  déleruiiuer  la  quantité  pr^^ 


C    R    t 

Ide  terre  calcaire  pure  ou  de  chaux  qui 
s  dans  la  composition  du  marbre  ou  de 
!  autre  pierre  calcaire ,  k  cause  de  la  quan- 

I  d'eau  qu'on  suppose  qu'elles  contiennent. 

barbreque  j'aî  examiné  contenoit  troii  pour 

t  d'un  mélange  d'argile  et  de  quelques  par- 
I  de  cristaux  ,  qui  rendoient  la  solution 
ble  lorsqu'elle  éloit  à  plus  de  moilié  satu- 
fj  mai  j'ai  formé  cette  proportion  d'après  une 
Solution  du  même  marbre  dans  l'acide  muriati- 
Itaae.  Si  le  marbre  ne  contenoit  pas  d'e.-iu,  il  seroit 
■telle  decooooîtrela  quaolilé  de  terre  ralcaire 
Hre  ou  de  chaux  qu'il  renferme:  car  puisque  la 
^quantité  d'acide  carbonique  qui  s'en  dégage  est 
de  45  grains,  celle  de  la  terre  seroit  de  55, 
et  dcduisant  3  pour  les  terres  étrangères,  la 
terre  calcaire  pure  seroit  53.  M.duCoudray  est 
la  seule  personne,  autant  que  je  me  le  rappelle, 
qui  ait  déterminé  la  quantité  d'eau  contenue 
dans  le  marbre  blanc  (i),  mais  son  expérience 
est  défectueuse.  Le  docteur  Wasion  (2}  n'en  a 
point  découvert  par  la  distillation,  même  da 
spath  calcaire.  Quanta  moi,  j'ai  distillé  une  so- 
lution de  marbre  dans  l'acide  nitrique  à  siccité; 

L  ai  chassé  tout  l'acide ,  car  la  terre  étoit 


.  Rozier  ,  page  280. 
\  i.  Wailoii ,  page  z5a. 

.  Tome  XI r. 


343  A,  ti  n.  A  I.  t  s 

convertie  en  chaux  ;  tuâïs  je  D*âî  pu  réussir  à  en 
clétermiaec  le  po(ds  ,  n'ayant  pu  rassembler  U 
lolalilé  ,  pAice  qu'une  parlie  renoit  attachée 
à  la  cornue.  Mais  M-  Darcet,  ayant  calcine  un 
raorceâu  de  marbre  blanc  de  Carrare  à  la  plus 
forte  chaleur  d'un  rourneau  de  porcelaine,  a 
reconnu  qu'il  ne  peidoit  que  --^  de  non  poids, 
quantité  exaclement  semblable  à  cellequisepeid 
dans  la  dji^sohilion  pai'  les  acides.  Ce  qui  me 
semble  prouver  décidéraent  que  le  marbre  ne 
contient  point  d'eau  (ï).  Alors  si  loo  partie/ 
de  ce  marbre  contiennent  S2  de  chaux  pure^ 
74  parties  en  contiendront  38,68,  et  cet|e<-ci 
absorberoot  loo  parties  d'acide  nitriqua  él 
Km }  et  pâC  con^téquent  loo  p.irtics  de  chaui 
ab:>orberont  3£3,5  du  mèiue  acide  étalon. 

M.  Lavoisier,  eu  discutant  la  cause  de  cetti 
mémorable  controverse  que  ses  eipériences  oui 
tcrmée'  pour  (oujoqrs  ,  a  dissnus  une  grauctg 
quantité  de  craie  dans  nu  ^ciàs  nitrique  duaj 
la  gravité  spéçitïque  cloJl;  1^,989  ;  il  a  Irou^y 
que  1 1 63  grains  ,  poids  de  Iroy  ,  de  craie  qi 
conienoient  6o6>47  'l'^  chaux,  demoudoiei 
3636  de  cet  esprit  de  niircponr  leur  solii|iau. 

Slainlenant  loo  parties  du  «jet  esprit  de  niti 
coulienneal,  suivaul  ma  table,  49,6  d'acide  éti 


(O  ■■ 


r    P"S^ 


DE      G    B    1 

,  et  coDséquemment  la  quantité  ci-dessus 
i  contient  1406,16.  Or  si  606,47  gcaïns  de 
baux  absorbeot  1406,16  d'acide  étalon  ^  100 
krains  eu  absorberoïent  a^s  ;  ce  qui  paroît 
llférieur  à  mon  estimation.  Mais  il  (but  se  reg, 
jDUvenir  que  j'ni  déduit  trois  grains  pour  cent 
Bur  la  terre  élraogère  mêlée  avec  le  marbre  , 
I  il  est  certain  que  la  craie  est  plus  impure.  Si 
0UC  elle  conûent  moins  de  chaux,  elle  doit 
^jportionuelleraent  absorber  moins  d'acide 
kalou.  La  proportiou  de  terre  étrangère  peut 
mfimeêtre,  jusqu'à  un  certain  point,  déter- 
niin<fe  dans  eelte  expérience  ,  et  il  paroîiroit 
que  la  craie  employée  par  M.  Lavoisier  ne  con- 
tenoit  que  4^,5  pou/  cent  de  son  poids  de  terre 
calcaire  réelle  ou  de  chaux. 

Les  expériences  de  M.  Wcnzel  sur  1rs  terres 
*  calcaires  sont  tellement  influeucéee  par  sou  opi- 
^■îon  sur  la  présence  de  Xacidum  pingue  ou 
^^auslicum  ,  qu'on  ne  peut  eu  tirer  aucune  con- 
^Blusion  précise. 

I 


3^^^ 


L  De  la  relation  entre  l'acide  murialique 
et  les  terres  calcaires. 


]58  grains  de  marbre  en  poudre  ont  été  ab- 
sorbés et  saturée  pai^  ^ot^^ïaÀn^  d'acide  murïa- 
tique  dont  la  gravité  spécifique  éloit  i,i355. 
let  acide  contcaoit  o,34  de  son  poids  de  l'a- 
O  il 


344  Annales 

cide  étalon ,  et  conséquemment  la  quantité  to- 
tale employée  conlenoît  1 36,68  de  ce  mÈmo 
acide  étalon.  De-là  il  suit  que  loo  parties  de 
marbre  satuient  S6,5  de  l'acide  muriali(|ue 
étaloD.  Vers  la  fin  de  Topération  j'emplayoit 
une  chaleur  de  iCo  degrés,  pour  obtenir  une 
parfaite  solution. 

De  la  proportion  de  teri'e  calcaire  pure  ou  de 
chaux  ci-dessus  déleiminée,  il  résulte  que  i5$ 
grains  de  ce  marbre  ne  contieunent  que  83,26 
parties  de  cette  terre  pure  ou  de  chaux.  Aiosî 
Îi2,36  parties  de  chaux  absLirbent  dS,5  d'acide 
étalon  :  p<ir  conséquent  100  parties  de  chaux 
eu  abeorberoieot  104,72. 

D'après  JVl.W*nzel,  100  parties  de  cbaux 
absorbent  io3,6  de  l'acide  murialique  le  plus' 
fort  ;  mais  les  circonstances  étoient  très-diffe-i 
rentes  de  celles  dans  lesquelles  il  avoît  d'abord 
déterminé  son  degré  de  concentration. 

Se  la  sélénite  vitriolique  ou  sulfate  de  chaux. 
J'ai  ajouté  à  225  grains  d'acjde  sulfurique 
concentré  dont  lagravité  spécifique  étoiti,5(S54»: 
335  graiuï  d'eau.  J'ai  pris  de  ce  mélange  4^9 
grains  auxquels  j'ai  ajouté  graduellement  et  à 
différens  tems  i53  grains  de  marbre  blanc  ré~ 
duit  en  poudre  fine.  J'ai  exposé  celle  combi- 
naison à  une  douce  chaleur  de  bain  de  sable  ^ 


D    E      C  H 

'  ajoutant  de  lems  en  tems  de   Teau   pour 
inpidcer  celle  qui  s't^raporoit.  La  saturaliun 
xié  complette  au  bout  de  dix  Jours. 
■  La  quantité  d'acide  employée  conlenoît  i34 
lin»  de  l'acide  étalon.  Ainsi  loo  grains  d'a- 
1  absorbent  1 13,4  de  marbre  ,  et  loo 
Irties  de  marbre  demandent ,  pour  être  sotu- 
,  88^17  grains  de  l'aride  sutfurique  élalon. 
aaU  100  parties  de  ce  marbre  contiennent  Sa 
de  chaux  :  donc  100  parties  de  claux  absorbent 

(3Gg,56  d'acide  étalon  sulfurique. 
La  âéléniteou  sulfate  de  chaux  ainsi  obtenue, 
^tant  évaporée  à  siccilé  au  bain  de  ssbie,  à 
une  chaleur  qui  n'excédoït  pas  1 70**,  ctoït  d'une 
'■  consistance  compacte,  mais  peu  dure,  farineuse 
au  toucher  et  d'une  conleur  rouge  brunâtre  à 
la  surface;  elle  pesoit»4^»ï5  grains.  De  ce  poids 
79  grains  éloient  de  la  terre  calcaire  pure  ou 
cliaiix  ,  I  34  éloient  de  l'étalon  acide  sulfurique, 
•^  de  la  terre  étrangère,  et  le  reste  ,  c'est-à-dire, 
a4  giains,  éloient  de  L'eau.  Aitlsi  100  grains 
de  sulfate  de  chaux  dans  cet  élat  contiennent 
32  9  de  lerrâ  calcaire  pure  qu- chaux,  5i  d'a- 
cide étalon,  et  i2>ï  d'eau;  mais  cette  détermîs 
nation  n'est  pas  préci-ic  ,  l'argile  devant  avoir 
pris  une  partie  de  l'acide. 

M.  Cawendish.  ayant  dans  plujieut»  circons- 
tances cherché  la  relation  entre  la  gravité  s[vé- 
Qii). 


24^ 


A  N  N    A    L   K   s 


l'acide  sulfuriqne  concentré  t 
(]uaDlité  de  marbre  qu'il  peut  dissoudre  il  sera 
convenable  de  comparer  ses  résultat  avec  ma 
table  f  i;. 


loo  parties 

d'ïicide 
sulfurinup. 

loarbredissout 

par  M. 

CawPDdîsh. 

Marbre  di!=sous 

1,7800 

Il 

84,8 

93,6 

La  différence  dans  le  dernier  résultat  paroît 
considérable;  la  raison  en  est  que  M.  Cawendish 
a  fait  l'expérience  dont  il  insère  la  force  de  son 
acide  ,  avec  du  salTate  de  plonab,  quoiqu'il  ait 
exprimé  ce  rapport  par  la  quantité  de  marbre 
qu'il  a  estimé  qu'il  de  voit  dissoudre. 

-J'ai  aussi  essayé  de  déterminer  la  quantité 
d'acidssulfurique  étalon  dont  le  marbre  dissous' 
muriatique  ou  nitrique.  Pour  cet  elîel  j'ai  gra- 
duellement ajouté  i,i654  grains  C^J  d'acide 
aurait  besoin  pour  êlie  précipité  de  ses  solutions 
sulfiirique  afibibli  dans  une  dissulufion  de  i^S 
grains  de  marbre  dans  l'acide  muriatique  et- 


(i)   Traniju-tioiis  l'liiloij'jpliîc|ue: 
cl  1788 ,    page  181. 


786j  pflge  245, 
(z  )  Il  paroity  avoir  erreur  dans  le  texte  de  M.  ILirv*'»- 


C    II    1    M     I     E. 

ktt9  menlîonhc.  Crtte  opûrslion  esttrés-rn<- 
jreuse,  parce  que  le  sulfate  de  chniix  é\»nt 
grande  pari  icAolublc  dans  l'aciile  muriatîque 
Kau  inoias  dans  ie  muriale  de  cliaus  ,  il  faut 
I  tfapcralions  )rc«iuente.4  et  des  lavages  ré- 
■c.^.  Cependnut  ii  m'a  paru  que  363,5  grains 
P'I'.'icide-iufHsoieiit  pour  précipiter  la  totalité 
■(la  chaux  dissmite.  Ci-  353, â  grains  de  cet 
■de  coDtenolenl  i54f33  de  l'acide  ëlalon  : 
rconsf^quent  loo  graiiiddemarhre  deman<]ent 
pur  leur  précipilalion  ,  de  l'acide  miuialique, 
'  I03  grains  de  l'acide  sulfuricjiie  étabn  ,  ou  plu- 
tôt évaluant  que  le  marbre  contîeat  53  prnir 
cent  de  chaux  ,  ino  gratru  de  terre  calcaire 
pure  ou  de  chaux  di'mandent ,  puer  leur  prû- 
cîptlalion  ,  de  l'acide  inurialique  ,  i^/f^i^  d'c- 
,   -talon  snlfnriqne.  Peut-cire  la  différence  entre 

(nanti té  ^cmaudée  dans  ce  cas  et  celle  jugée 
fssaire  pour  la  combinaison  directe,  vicnl- 
Je  ce  que  la  terre  aigilleuae  re^te  îulacle 
\s  ce  cas ,  attendu  qu'on  n'ajoute  plus  d'a- 
e  lorsque  la  décont position  c«3«e  d'élre  vi- 
le, au  lieu  qu'on  en  ajoute  snftiïaiiinient  pour 
tiiiioudrc  et  la  galiirpr  dam  le  premier  cas. 
J'ai  ptnsé  qu'il  pouvoit  encore  être  intéres- 
sant de  précipiter  la  dissolution   niirciisc  de 
marbre  ci -deisUB  par  une  solution  de  sulfate  de 
po:a$se.  Cette  disioluiion  contenoit  i35  grainst 
Q  iv 


34S 


A  N  s  A  L  : 


de  marbre;  il  a  fallu  174  grains  de  sulfate  dt 
potasse  pour  opéier  la  précïpitatiou  :  or  lî 
grains  de  marbte  contieunent  70,3  de  ten 
calcaiie  pure  ou  chaux  ,  et  174  grains  de  su! 
fate  de  potasse  en  contiennent  87  d'acide  sul< 
furique  élalon  ;  d'où  il  suit  que  sî  70,3  graii 
en  demandent  87,  100  en  demanderont  i^S.gj 
à'peu-près  j  résultat  sembiable  à  celui  qu'ott 
obtient  lorsqu'on  enipluie  Kacide  non  conibiaé< 
Cette  expérience  est  par  conséquent  une  preuva 
de  l'exaclitude  d'une  partie  de  mes  premières 
déterminalions^ 

Le  sulfate  de  cbatix  ainsi  obtenu ,  étant  ausd; 
séché  qu'il  peut  l'être  sans  perdre  néanmoial 
son  brillant  soyeux  ,  pesoit  2o5,25 grains;  d'oi 
il  suit  que  100  parties  deyoient  contenir  ^4 
grains  de  chaux ,  43  d'acide  étalon  et  35  d'eau* 
Cette  détermination  qui  diffère  considérable- 
ment de  la  première,  paroît  être  plus  exacte, 
parce  qu'en  dissolvant  le  marbre  ,  une  partis 
de  l'acide  est  nécessairement  absorbée  pat  1*' 
terre  argilleuse  qu'il  contient ,  tandis  que  dan*: 
l'autre  cas  il  n'entre  en  compte  que  l'acide  com' 
biné  avec  la  terre  précipitée,  c'est-i-dire  avec 
la  cbaiix<  La  prcpurtion  d'eau  est  aussi  diffé* 
rente,  parce  que  la  dessication  n'apas  étépou»- 
■sée  assez  loin. 

Selon  M.  Bergman  ,   100  parties  de  gypsv- 


I  »  B    CTh  i  m  I  -e.  a^^ 

ou  siilfaie  de  chaux  contiennent  33  grains  de 
terro,46  d'acide  et  32  d'eau.  S'il  enlend  parler 
d'un  acide  de  la  mC-me  force  que  celui  cou- 
tenu  dans  lu  sulfale  de  polasse  (  ce  qu'on  doit 
Supposer ,. ou  l'expression  est  ambiguë),  il  s'est 
certainement  trompé;  car  alors  i  iSparriesdesuI- 
latede  potasse  CL.ntiendroient  la  même  quantité 
d'acide  que  loo  parties  de  gypse,  tandis  que  par 

B  dernière  expérience  ,  il  paroît  que  84  parlîea 
Jde  sulfate  di;  potasse  sont  dans  un  rapport  égal 

>'  100  parties  de  gypse  ou  sulfate  de  chaux. 

Du  seld'Epsom  ou  sulfate  de  magnésie. 

Il  est    généralement  reconnu  que    la   ma- 

nésie  aérée  ordinaire    ou  carbonate  de  ma- 

enésie  perd  au-delà  de  la  moitié  de  son  poids 

lar  la  calcination  à  une  chaleur  rouge,  en 

nïson    de    l'eau    et     de    l'acide    carbonique 

nui  lui  étoieut  jnhérens ,  et  qui  sont  chassas 
ar  le  feu.  Le  docteur  Black,  dont  les  re- 
herches    heureuses  concernant  la  nature  de 

Ketle  terre  ont  posé  les  fondemeus  de  la  plus 
prande  partie  des  découvertes  modernes  en 
ttïinie,  a  trouvé  qu'elle  perdoit  environ  5 1 
our  cent,  M.  Butini  de  Genève  Sg,  M. 
VeiYieï  58  ,  M.  Biihabar  65  ,  et  M.  Bergman 

h5*  Comme  le  carbonate  de  magnésie  perd 
lie  petite  partie  de  la  terre ,  lorstju'on  le  cal- 


aSo 


Annales 


I 


58 


oil  ^ 


cine  dans  un  Taisaeatl  ouvert,  ainsi  cj 
couveit  M.Tingry,  peut-éire convient-il  dcï'l 
rapporler  à  la  détermination  de  M.  -BergraaD   de 
comme   étant   à -peu -près    la  moyenne    enUl 
les  résultats  obtenus  par  les  autres  chimistef. 
Une  solution  de  loo  grains  de  sel  d'Epson 
cristallisé  (sulfate  de  magnésie)  dans  939  gi 
d'eau,  avoit  à  la  température  de  56f  unepesaP' 
teur  spécifique  de  1,0446;  le  poids  du  sfl  éloil 
par  conséquent — '-—  du  poids  total  de  la  di 
solution. 

J'étendis  alors  dans  699  grainsd'eau,5od'âciJ 
sulfurique  dont  la  gravité  fpéciEqueétoit  i  ,565 
et  qui,  d'après  la  table,  conlenoit  0,61  deS( 
poids  de  l'acide  étalon.  Je  saturai  cet  acideaîn 
(étendu  avec  35  grains  de  carbonate  de  magoén 
et  l'ayant  ramenéà  la  température  de56degl 
_^  et  à  la  pesanteur  spécifique  de  1,0448  par  m 
addition  de  378  grains  d'eau,  son  poids  to( 
s'est  frouvé  de  945  grains.  Alors   —  de  1 

p()ids:=92,4949  grains  étoit  du  sel  d'Kpsomi 
Siilfalede  magnésie  régénéré-Laquanlilé-lele! 
pureétoit  3,5  X  4,5=;  i5,75,  celle  de  l'ack 
L-lalonétoit3o,5,  et  le  rester;  53,75  deroitt^li 
de  l'eau. 

De-lâ,  i**.  100  parties  de  sulfatedemagoéi 


C  B  I  M  I 
lUé  contienoent  17  grains  de  tsrre,  3l,97 
le  étalon ,  ou ,  en  nombre  rond  ,  17  grains 
'rc  ,  33  d'acide  élaloa  ,  et  5o  d'eau. 
100  parties  de  magnésie  pure  absorbeut 
'acide  siilfarique  élaloQ  ,  et  produisent 
lo  sel  d'Ëpsom  ou  sulfate  àè  tnagoétie 
\\hé. 

i3fl.  Bergman  trouve  que  too  grain*  de  ce 
Ame  sel  sont  composés  de  19  parties  ôc  terre  , 
I  de  l'acide  le  plus  foit  et  4**  d'eau  ;  tl'oû  il 
livroît  que  100  parties  de  celteterre  devroient 
fcsorber  178  à-peii-prcs  de  l'acide  le  plus  Kirt, 
produire  536  parties  de  sel  d'Ëpsom  crïïtaU 
16  ou  sulfate  de  magnétiie. 
|ijci  la  différence  entre  nos  résultats  esl  en 
|)parence  tiès-petite,  puisqu'elle  nclombeque 
ar  la  terre  et  l'eau,  el  qu'elle  ne  va  qu'à  deut 
•rties  de  moins  de  l'une  et  de  l'outre  ;  mais 
Boique  noire  expression  rektivemeijt  à  la  pro- 
artionde  l'aride  soit  la  ixiênie,  cependant  Aolre 
piaion  est  Irès-diflerenle;  car  il  entend  que  ce 
ml  33  parties  d'uu  acide  de  la  même  force  qua 
îlui  qui  est  dans  le  sulfate  de  polas^  ,  tandis 
oe  j'entends  parler  de  l'acide snlfurïqueétaloa 
ni  est  beaucoup  plus  fuiblc;  et  en  effet  100 
arlies  de  sel  d'Kpsom  ou  sn)f:ite  de  magnésie 
latienoetit  que  39  parties  d'un  acide  du 
degré  de  concentrition  que  celui  irouté 


DE     Chimie. 

tqiia45.  Ce  phénomène  s'explique  plus  fa- 

neot  d'après  les  proportions  que  j'ai  don- 

t  des  parties  constituantes  du  sulfale  de  po- 

et  de  celui  de  magnésie  ;  car  loo  parties 

julfate  de  magnésie  contiennent  33  parties 

cide  sulfurique  «étalon  qui  sont  équivalentes 

^parties  d'un  acide  pareil  à  celui  qui  existo 

nie  sulfate  dépotasse.  Or  cette  quautîti:  d^a- 

B  ne  devroît  produire  que  64  parties  de  suU 

;  de  potasse,  lesquelles  ne  coutieunent  que 

parties  d'alcali  pur.  Far  conséquent  lopar- 

[d'alcali  restent  sans  être  combinées,  les- 

ilies  peuveatembarrasseï'  la  cristallisation  de 

[rains  de  sulfate  de  potasse  ;  en  supposant 

«fois  qu'il  y  en  ait  cette  quantité  de  plus 

formée ,  ce  qui  est  douteux,  45  parties  d'al- 

U  ne  peuvent  pas  fournir  un  excès  tel  qu'il 

)|Poit  nécessaire  pour  décomposer  les  dernières 

>rtioDS  de  sulfate  de  magnésie. 

Cette  expérience  me  paroît  une  preuve  con- 

kincanle  qu'il  j  a  inexactitude  dans  les  pro- 

ïrtions  déterminées  par  M.  Bergman,   des 

mies  constituantes  du  sulfate  de  potasse  et 

ft  celui  de  magnésie. 

M.  Wenzel  nous  apprend  que  ?4o  grains  de 
m  acide  sulfurique  ont  été  saturés  par  100 
raîns  de  magnésie  aérée  ou  carbonate  de  ma- 
aé^ie,  et  que  cette  dissolution  lui  a  donné  :;47 


a54  Annales 

p;rains  de  Bulfale  de  magnésie  crisfalliiê 
240  ^ains  de  magnésie  (|u'il  a  employa 
éprdiivé  une  perte  de  140  graius  à  one  cU 
looge  long-teras  conlinuée. 

13p-1ii  il  conclut  que  dans  une  derai- 
de  sulfate  de  magii^^ie  les  proportîaas  aol 
40,5  grains  de  terre  pure,  "3,6  de  l'acî 
plus  fort,  et  136  d'eau;  d'où  il  suivroîtqm 
parties  de  sulfate  de  magr.é.sie  coutiendr 
16,87  ^^  lerre  ,  3o,66  d'acide  et  S2  d'ean 
résultai  ne  diffère  pas  beaucoup  du  mîeii 
noiis  avons  déjà  vu  que  3i,5  du  fort  aci^ 
M.  Wenzelsont  équivatensà  35,3d'éialoiI 
fûbséquent  5o,66  éqiiivaudroient  à  34< 
mon  acide  étalon,  et  le  reste,  c'est-i 
5 1,1 5  seroit  de  Teau. 

JJe  la  relation   de  l'acide  nitrique  a» 
magnésie. 

Je  trouve  que  100  parties  de  magnésie  f 
en  absorbent  286  de  mon  acide  nitrique  i 
Ion. 

M.  AVeozel  Irouve  que  77  grains  de  1 
guérie  aéré  ou  carbonate  de  magnésie  i 
rent  140  grains  de  son  acide  nitrique  qui  «W* 
tcnoit  ÎS3,5  de  l'acide  le  plus  fort  ;  de-li '1 
conclut  que  comme  «a  lerre  ccwttent  0,417^ 
snn  poidn  de  Icne  pure,    ico  partie»  c 


tîe»  de  le^ 


Wff^^p 


'  D   ■ 

DTire  doivent  absorber  257  de  son  acide  le  plus 
Wkjtl  :  maU  si  nous  supposons  que  la  magnésie 
■».ërée  OH  carbonate  de  magnésie  contient  o,4S 
kS  «  son  poids  de  terre  pure,  alors  34,65  paities 
^bsorberoient  82,5  de  son  acide  le  plus  fort, 
^rt  100  en  absorberont  a38;  grains  qui  équiva- 
1-cnt  à  364  de  mon  acide  étalon. 

J}e  la  relation  de  l'acide  muriatique  avec 
la  magnésie. 

'  D'après  me;    expériences j   100  parties  de 
baguésie  pur  absorbeut    3i5  >8  de  mon  acide 
nuriatique  étalon.  Suivant  M.  Wenzel,  106 
rraios  de  magnésie  pure  aérée  ou  carbonate  de 
pagnésiesaturent  340  grains  de  son  acide  mu. 
iriatique  ,  lesquels  contiennent  54graiasdesoa 
pcide  le  plus  fort  équivalent  ù  112  de  l'étalon. 
Sais  si    iio  grains  de  sa  magnésie  ne  conte- 
ioiectque45  grains  de  terre  pure,  106  n'en  de- 
Iplentcontenirque  47,7  etdanscecas  100  par- 
ies de  magnésie  pureabsorberoient  234  grains 
I  mon  acide  étalon  muriatique. 

HeValun  ou  sulfate  d'alumine, 

\  J'ai  cberché  à  reconnoître  par  voie  de  iL-- 
nmposition  la  proportioudes  élémens  qui  coin- 
ipsent  ce  sel. 
I  1".  Pour  déterminer  la  proportion  di  la  icir* 


356  A  N  K  A  t   E   s 

j'ai  dissous  480  grains  de  ce  sel  dans  380  d'eanj 
et  i'ai  précipité  la  terie  à  chaud  par  une  solulïca 
d'alcali  volatil  non  caustique  (  carbonate  d'am- 
nioniai)ue*,  )  le  précipité,  après  l'édulcoratioDi 
a  été  chauffé  à  4^5  degrés,  il  pesoit  i6i  graioi. 
I>e-là  100  parties  d'alua  contienoent  39,37  A 
terre  dans  l'eau  de  sécheresse  que  la  cbalem 
tî  dessus  peut  produire. 

2**.  Pour  trouver  la  proportion  de  l'eau  de 
cristallisation  ,  j'ai  distillé  /^8o  graias  d'alun  i 
une  chaleur  de  465'^,  et  j'ai  obtenu  3oo grain* 
d'eau  par  l'ait  emeat  insipide.  De-Ià  il  suivroit 
que  100  parties  d'alun  contiennent  4 1.6G  d'eau 
de  cristallisation.  Mais  ayant  calciné  Soograisi 
d'alun  à  la  chaleur  du  bain  desable  où  l'évapo* 
ration  étoit  plus  libre,  je  trouvai  que  la  perte 
de  poids  étoit  0,5  ;  mais  alors  la  dernière 
goutte  étoit  acide.  Je  conclus  de-là  que  l'eau 
de  cristallisatioD  est  d'envirou  44  potir  cent. 

Le  surplus  des  100  parties  d'alun  crijlallii^) 
montant  à  26,63,  doit  être  par  conséquent  ou 
de  l'acide  pur,  ou  de  l'acide  retenant  enc( 
une  quantité  d'eau  qui  n'est  pas  séparable  à  ni 
chaleur  de  465'.  Pour  me  mettre  en  état 
prononcer  entre  ces  deux  opinions ,  j'ai  fait  nue 
solution  de  100  grains  d'alun  cristallisé  daDi 
1600  grains  d'eau  échauffée  à  200  degrés  ,  et 
l'y  ai  ajouté  graduellement  une  solution  o'al 


DB    Chimie.  357 

sali  yégélaX  non  caustique  (carbonate  de  potasse) 
gui  contenoit  — —  de  son  poids  d'alcali  pur  • 

s'est  le  même  que  j*ai  employé  pour  former  le 
inifate  de  potasse.  J'ai  ajouté  de  Talcali  tant 
ju*ily  a  eu  de  refTervescence^  en  faisant  bouillir 
te  mélange.  La  quantité  employée  et  nécessaire 
pour  saturer  l'acide  s'est  trouvée  de  90  grains^ 

C5'est-à-dîre — ^^=  ^^'^  grains  d'alcali  pur. 

Maintenant  nous  avons  vu  que  100  parties  d'al- 
sali  végétal  pur  absorbent  92  grains  de  Tétalon 
Bulfurique;  par  conséquent  2i,5  grains  d'alcali 
B'égétal  pur  absorberont  19^78  de  cet  étalon. 
C'est  donc  la  quantité  d'étalon  contenue  dans 
looparties  d^aluncristallisé.LesurpIus  des26^63 
parties  du  résidu  dont  nous  venons  de  parler^ 
c'e  t-à-dire  6^85  grains ,  sont  parconséqucnt  de 
l*eau  pure  retenue  par  l'acide  étalon. 

Ainsi  la  proportion  des  élémens  de  100  par- 
tie<(  d'alun  cristallisé  sont  • 

parties. 

Alumine ^9)^7 

Acide  étalon i9>7^ 

Eau  retenue  par  l'acide  étalon 6^85 

Eau  de  cristallisation 44 


1 00^00 
Tome  XIF.  R 


253  Annales 

ou  ,  en  d'autres  termes,  loo  parties  d'alan  COR- 

lienneiit  29,37  d'alumine,  26,63  d'acHe  dool 

la  gravîtL- spécifique  esl  1,7509  el  44  d'eau  dl 

crislallinalion. 

100  parties  d'alun  brûlé  ou  calciné  coatien- 

nent  environ  .S3,3  d'ahiraîoe,  35,^  d'acide  ëti- 

loD,  et  12,5  d'eau. 

D'après  M.  lîergman,  100  parties  d'alun  criï- 

lallisé  contiennent  18  parties  d'alumine^  SS 
d'acideet  44 d'eau.  11  est  probable  qu'il  écliauf- 
foit  raUimiae  obtenue  à  un  tjcs-  haut  degré, 
cardans  unechaleur  rouge  elle  gai-doit  lemC-me 
poids  qu'elle  avoit  à  460  degrés.  Quant  à  la 
quantité  d'acide,  elle  est  sûrement  inférieure 
à  celle  qu'il  assigne,  st  on  s'en  rapporte  ani 
déterminations  de  M.  Wcnzel  et  aux  miennes. 
M.  Wenzel  décomposa  4S0  grains  d'alun  par 
une  dissolution  de  nitrate  de  plorab  ,  el  par  une 
double  aflinité.  Le  précipité  qu'il  en  oblîatf 
ayant  été  bien  lavé  à  l'eau  chaude  et  desséché 
au  point  de  rougir  au  feu.  pesoit  1.^4  grain*; 
ce  qu'il  a  regardé  comme  tout  l'acide  conlcna 
dans  une  once  d'alun.  Mais  comme  il  avoit 
trouvé  par  une  expérience  précédente,  ijueajc 
grains  de  sulfate  de  plomb  contenoient  73,5' 
d'acide  sulfurique  concentré,  ce  qui  est  3o,:(3 
pour  cent ,  donc  r44  grains  de  ce  sel  de- 
vroieiit  contenir  43,54.  H  en  conclntpar  comc- 


J 


s>  E     Chimie. 


3% 


btque  c'étoit  la  quantité  qu'une  once  d'alun 
(eooit>  D'aprèâ'be  calcul,  loo  parties  d'alun 
œoDtenoit  que  9,07  d'acide  le  plus  fort, 
ftte  énorme  difl'érence  provient  sans  doute 
Ua  méthode  défectueuse  que  M.  Wenzel  a 
rie-,  car  ,  en  faisant  évaporer  la  dissolution 
un  à  siccité  ,  le  nitrate  d'alumine  reste  né- 
liretuent  mêlé  avec  le  sulfate  de  plom.b  > 
1  le  lavant ,  une  grande  partie  du  sulfate  de 
nbadû  être  enlevée.  S'il  n'eût  point  évaporé 
iccité ,  une  partie  du  sulfate  de  plomb  seroic 
testée  en  dissolution.  Mais  pour  trouver  une 
néthode  plus  sûre,  pour  faire  usage  de  ce  pré- 
llipitant  utile  dont  l'efTet  est  infiniment  plus 
npt  qu'aucune  dissolnlion  barytjque,  j'ai 
|été  la  même  expérience, 
tour  cet  effet,  je  fis  dissoudre  à  une  chaleur 
■0°  Sograinsdeplombdans  400  grains  d'acide 
rique,  1,1477  aBbiblis  par  3ûo  grains  d'eau, 
prains  se  trouvèrent  perdus  par  l'évapuration 
r  l'air;  les  628  grains  restant  contenoieat 
V  conséquent  3o  graini  de  plomb. 
Ensuite  je  fis  dissoudre  100  grains  d'alun 
âans  lôoograins  d'eau  pure  ;  j'ai  miscettediiso- 
lotion  sor  un  bain  de  sable ,  eu  y  ajoutant  suc- 
cessivement la  dissolution  de  plomb:  de  cette 
manière,  à  mesure  que  le  précipité  avoït  lien  , 
la  liqueur  coatinuoit  d'érapor«r.  Lorsque  le  tout 

nij 


26o 


Annales 


fnf'fetJiiit  à  la  quaotUt5  d'une  derai-cuiller^é' 
j'ai  trouvé  que  335  grains  de  la  dissolution  A 
plomb  avoient  été  employés  à  celle  exp^rîenc* 
le  résidu  conlenoit  évidemment  le  sulfate  d 
plomb,  d'aut,int  qu'il  paroissoït  une  pelticuli 
à  la  surface  de  la  tiquetir. 

Ain<%i,  puisque  6^3  grains  de  la  dIssolulîoaÀ 
plomh  contiennent 3o grains  de  plomb,  135  f^tî 
de  la  même  dissolution  doivent  avoir  conleuv 
II, 3i;  et  si  dans  le  sulfate  de  plomb,  yogr. 
de  plomb  indiquent  !a  présence  de  3o  grain* 
de  l'acide  'snlfnriqne  le  plus  concentré  (  quan- 
ti !ce  sur  laquelle  M  M.  Bergman  et  WenselsonI 
d'accord)  ;-'là  présence  de  ii,3i  grains  clé 
plomb  indique  naturellement  la  prtîscnce  df 
4,84  de  l'acide  le  plus  fort.  Nous  avons  obseri 
plus  haut  que  l'acide  sulfurique  !e  plus  coil- 
ccntré  est  à  l'acide  élalon  comme  82  à  9^  :  doiitf 
4,84  grains  de  cet  acide  sont  équivalans  à  5,4" 
d'étalon  ;  ce  qui  parbît  fîjrt  éloigné  de  lavé* 
rite. 

Quant  à  la  quantité  de  la  terre,  M.  Wedxel 
prétend  avoir  obtenu  140  graius  en  précipitant 
la  terre  contenue  dans  une  once  d'alun  pai* 
un  alcali  fixe,  lorsqu'elle'  éloit  bien  dcsséJ' 
chée  ;  ce  qui  donne  3o  pour  cent ,  quantité  qoî 
répond  également  avec  mon  expérience.  Maf 
celte  m^me  quantité  de  terre  ayant  éléexposérf 


BX       CUIMIE.  261 

^  UD€  forte  chaleur  pendant  Tespace  de  deux 
heures,  elle  s'est  trouvée  réduite  à  go  grains; 
par  conséquent  100  parties  d'alun  contiennent 
à  peu  près  ig  pour  cent  de  terre.  Ainsi  les 
3g>78  grains  qui  se  trouvoient  dans  l'état  de 
dessi  cation  où  je  les  a  vois  portés  ,  peuvent 
être  réduit  k  ig.  Car  140  —  go  :;  Sig^yS-  ig 
&  peu  près(i).. 

JDu  suJfaie  de  for. 

sSo  grains  de  sulfate  de  fer  cristallisé,  ex- 
posés à  un  degré  de  420^  de  chaleur  sur  um 
bain  de  sable,  devinrent  d'un  blanc  sale  ,  et 
perdirent  g8  grains  de  leur  poids  \  ce  qui  fait 
3g  pour  cent. 

480  grains  de  sulfate  de  fer  cristallisé,  dis- 
tillés sur  un  bain  de  sable  à  une  chaleur  de 
460^  ,  devinrent  gris  et  perdirent  igi  graine' 
d'eau  légèrement  acide;  ce  qui  fait  40  pour 
cent. 

J^estime  donc  que  100  parties  de  snlfalc  Je 
fer  contiennent  89  parties  d'eau  de  cristallisa* 
lion,  dont  l'acidité  peut  être  évaluée  à  i  grain 
d'acide. 


(i)  D'aprcs  ces  proportions  rigoureusement  détermi- 
nées  ,  il  résulte  que  qiL  Iqucs-unes  des  données  que  j\iî 
établies  danstiioii  dernier  tnéinoîresur  Tusage  des  alcalU 
lUns  le  blauchissag'! ,  nesoiit  point  exactes. 

R  ii) 


563  Annales 

Je  fis  alors  dissoudre  loo  graîns'dn  mêmes 
dans  3  onces  d'eau-,  j'ajoutai  successivement 
celle  dissolotino  le  même  alcali  dont  j'avois  fail 
usage  pour  la  décomposition  de  l'alun.  Dans  m» 
température  de  60°,  il  n'y  eut  aucune  effer- 
vescence, quoiqu'un  précipité  verdâtre  ait  ea 
lieu;  mais  en  ^chaufTant  la  dlssohilioa  jusqu'à 
une  chaleur  de  1 20^  ,  il  se  dégagea  une  légèrtf 
quantité  d'aic  qui  augmenta  à  mesure  que  li 
dissolulioDapprochoitderébullition, de  maniera 
que  dans  celte  expérience  il  se  forma  un  seï 
composé.  Dans  la  suite  ,  j'ai  toujours  maialeDtl 
cette  dissolution  enébullition  aussi  long-tems^ 
qu'il  se  forma  un  précipité ,  et  j'ai  trouvé  qa'ît 
falloit  1 33  grains  de  la  dissolution  alcaline,  qui 
correspondent  à  3 1,75  grains  d'alcaliréel,  pour 
précipiter  tout  le  fer;  cequi  indîquela  présence 
de  26,13  de  l'acide  le  plus  fort,  ou  29,3? 
d'acide  étalon. 

L'oxide  précipité,  édulcoré  etcliaufîcjusqu'â 
l'incandescence  pendant  (rois  quarts-d'heure  j 
pesoit  3o, 5  grains  ou  plutôt  3 1  (  cette  petite' 
perte  ayant  été  probablement  causée  par  l'é^. 
dulcoration  )  :  cet  oxide  étoit  d'un  rouge  foncé; 
et  comme  il  contenoit  à  peu  près  72  pour  cent 
de  fer,  les  3i  grains  en  question  équîvaioieot 
donc  à  23,3  de  fer  à  l'état  métallique. 

D  après   cette  expérience  ,   les    proporlioni 


îngrédieos  contenus  dans  loo  psrties  de 
Ifate  de  fer  cristallisée  sont  les  saivanles; 


Fer 23,33 

Acide  étalon ^0'^^ 

Kauconteniiedansracideétalon,  9^47 

Eau  de  cristalisalioa 3q,oo 

100,00 

|ll  faut  donc  i3o,85 d'acide  sulfuriquec-talun 
Ur  dissoudre  100  partie)  de  fer.  Selon  Berg- 
,  100  parties  de  sulfate  de  fer  contiennent 
I  de  fer,  89  acide  sulfurique,  33  eau  de 
ËstallisatioD. 

I^e  TL^utlat  se  rapproche  assez  de  celui  (jnc 

obtenu  ,  en  supposant  (  comme  cela  est  cer- 

Bnement  vrai)  que  ce  que  Bergman  nomme 

)  parues  d'acide  ,  n'est  pas  de  la  mcnie  force 

■e  celles  qu'il  d insigne  sous  le  mL-niR  nom  dans 

i  sulfate  de  potasse,  mais  qu'il  n'y  a  point 

Qpriit  l'eau   de  cristallisalioa  :  car  si  nous 

Buissons  les   9,47  parties  d'eau  qui  (^-toient 

lies  à  l'acide  étalon  avec  les  39,2  1  de  l'acide 

ïlon ,  nous  aurons  38,6S  d'un  acide  dont  lii- 

Bsanteur  spécifique  cA  de  1,'^i'jÔ. 

■M.  Wenzel  ce  nou:^  dit  rien  de  la  corn po- 

jtion  du  sulfate;  il  se  contente    simplement 

t  à'ue  que  sou  acide  sulfurique  ,  étendu  de 

R  iv 


364  Annales   ■ 

34.0  d'eau  y  a  dissous  55,^5  d'acier.  J*at  di^j 
fait  voir  ijue  240  grains  de  son  acide  sulfariq^ 
cotitenoient  84,19  de  nioc  âcide  étalon.  Il  i 
suUeroït  donc  de-lâ  que  pour  dissoudre  la 
parties  d'acier,  il  seroît  nécessaire  d'etnployef 
i53  d'acide  étalon.  La  différence  apparenta 
entre  le  travail  de  M.  Wente\  et  le  mîea  ,  dé 
pend  de  ce  qu'il  a  soumis  à  l'action  de  l'acid 
une  plus  grande  ijuanlité  de  fer  que  l'acide  n'ac 
pu  dissoudre,  et  que  les  parties  non  dissoutes 
retcnoieul  une  portion  de  l'acide  ,  dont  il  n'i 
pas  pu  déterminer  la  quantité. 

Pour  dissoudre  irès-proraptement  le  fer, 
quantité  d'eau  que  l'on  emploie  doit  être  re< 
Jativement  à  l'acide  étalon  comme  5  à  i.  Lors 
que  celle  prùportion  excède  celle  de   7  à    r 
la  dissoiLiliou  n'a  lieu  que  très-lentement. 

T)c  la  quaiuUJ  réelle  d'acide  dans  les  diffé 
rens  acides  élalons. 

S>.:us  la  dûnonmination  à'acide  réel ^  je  a'eB' 
tends  pas  un  acide  absolument  privé  d'eaa 
peiu-êlre  l'eau  est-elle  même  essentielle  aux 
propriétéâ  acides  de  tous  les  acides,  du  raoJtil 
l'cst-elio  pour  queiques-utips  de  leurs  proprié> 
tés  :  i'entend  sous  le  nom  d 'acide  effeclil' l'acid) 
Je  pins  iort  qui  existe,  soit  libre  ou  dans  ua 
état  de  combinaison,  comme,  par  exemple^ 


DE      C  II    I   :il   I   <■  2C5 

l'acide  sulfurique  tel  qu'il  se  trouve  dans  le 
sulfate  de  potasse.  l'~n  jellant  les  yeux  sur  les 
observations  que  j'ai  faïles  sur  ce  sel,  sur  le 
.  nitrate  de  soude  et  sur  le  miirialede  potasse, 
on  trouvera  les   proportions  suivantes; 

t       loo  parties  acide  sulfurique  éta- 
lon coctiennent 10,71  d'eau. 

100  parliesacidciiitriqueétalon.  26,46 
100  parties  acide  m urial  étalon.     4â,5 

I  Les  portions  d'eau  que  uoas  citons  ici  ne 
1^  sont  point  parties  intégrantes  de  ces  acides, 
qui,  comrae  nous  l'avons  fait  remarquer,  peu- 
vent très. bien  exister  sans  elles.  D'après  cela  , 
nous  retrouverons  la  quantité  elTcctîve  d'acide 
que  chaque  quaulitû  d'acide  étalon  conlienti 
par  exemple  dans  l'avide  sulfurique,  en  mul- 
tipliant la  quantité  d'acide  étalon  par  0,1071  ; 
dans  l'acide  nitrique  ,  en  la  multipliant  par 
036,46  ,  et  en  défalquant  ce  produit  de  la 
quantité  donnée  d'acide  étalon. 


366  Annales 

TABLE     I. 
De  la  proportion  des    acides   absorbe» 
par  différentes  bases. 


Afî^r 

Aeîdr 

laKur. 

ilston. 

Is.,. 

*T 

nS,l 

173-j 

T  AELE    I  I.  ! 

De   la  proportion  des  bases  atsorbe'et' 

par  les  âifférens  acides  étalons. 


,00  r.r.l«. 

FolMW 

Soud.. 

Abiuo. 

CIi«n». 

JUg-i. 

Acdr'  i>ilr. 
Acide  mur. 

»? 

61,4 

80.6 
v5>* 

4«^ 

TABLE     111. 

J5ff  /a  proportion  des  bases  absorbées 

par  les  différens  acides  effectifs. 


l«  pirlicf. 

Tu  II  lie 

Saodt.    Abuo. 

CtiQI. 

M.S^ 

AtMe  «Ifuf. 
AcUr  HJir. 
Acide  mur. 

7B,S 

7Î.S 

K 

1 

W                     D    E       C    n     I     M     1     E.                     2C7                         M 

Je  ne  donne  par  ce    calcul  coraine  r;gou- 

îusement  exact ,  n'ayant  point  tenu  compte 

5S  décimale»  ni    des  erreurs  qui  en  pareille 

latière  ne  peuvent  être  évitées  ;  mais  je  pensa 

ne  ces  approximations  seront  néanmoinsuliles. 

TABLE    IV. 

Des  proportions  âes  ingrédiens  contenus 
dans  dijférens  sels. 

ioo^.r</„. 

ii«i;. 

Ac:d„co. 

N.ttile  de 

Svlùle  d« 

Nilriin'dc 

■onde.  .  .  . 
Uuri>lcdc 

•oud<^.  .  .  . 

55, 
4J,3S 

s: 

*l.î 

,S      ti|ai»al.i5o,t9acid.«l»l. 

5:,fli 5S,7 

3S,S     7Î 

Si.,6S 78,33 

47        77.33 

d'imPd».  . 

>7.4> 

10,U 

ii,47  Jl^. 

d-^mico..  . 
d'ioiH^u.  . 

't. 

.,,6, 

3.8, 

7S      • 78 

fi8,49  Ma-. 

Soifitc  de 
ckout  .    . 

iulUtt  dt 
miz«iM .  . 

Sulfate 
«Tjilpininc.  . 

SdifKîd.' 

TER 

3* 

■7 

'»,3j 

B.ES 

So 

44 

ou     METAUX. 

16. 6S  coslcnml.  19, 7! 
:8.a .9,i. 

(i)  L'atide  doui  il  e>t  ciuesiion  ki ,  est  lanlôl  l'a 

J 

i 


368  Annale» 

En  observantdans  la  première  lable laquas 
titiîci(.'cliaqueespèced'acideefrectiFqucclia<|ii 
base  en  particulier  absorbe  ,  on  s'apercevi 
aisémenf  que  laiiuaiitité  énoncée  n'est  pasessQ 
temerit  conforme  an  prclendu  ordre  d'afKail 
entre  les  différentes  bases  et  les  acides,  telle  tjfl 
je  Pavois  fixée  dans  une  de  mes  disaertatîoa 
précédentes.  Il  est  vrai  que  ma  première  opï 
nion  étoit  fondée  sur  des  expériences  ,  mai 
dans  ces  dernières  il  s'étoit  glissé  (|uelqw 
inexactitudes  qni  n'avoient  été  soupçonnées  I 
par  moi  ni  par  d'autres  chimistes;  mes  exp 
riences  étoient  en  outre  accompagnées  d'un 
hipothèîe  sur  la  quantité  d'acîde  elTectif ,  don 
j'ai  reconnu  l'erreur  dans  mes  travaux  posté 
rieurs.  M.  Morveau  a  publié  dans  la  nouvell 
Encyclopédie  une  dissertation  1res  -  bien  faîl 
sur  les  aflinilés,  dans  laquelle  il  combat  avM 
raison  plusieurs  points  de  ma  théorie,  mais  : 
y  a  ajouté  plusieurs  autres  observations  qui  i 
me  paraissent  pas  trop  bien  fondées.  Coma] 
ma  réfutation  est  intimement  liée  avec  le  suji 
de  la  dissertation  présente  ,  et  que  cette  dei 
iiière  eu   peut    recevoir  plusieurs   éclairctss 


11'  pi  111  concentré  ,  luntôl  ua  acide  inlerméilinire  entra. 
\>\tis  furt  et  l'acide  ^.taloo  ;  sa  force  doit  toujours  itre 
connue  d'apréi  son  rapport  h  l'jcîde  éialou. 


D  •E    Chimie;  2B9 

melis,   j'espère  qu*on  me  permettra  d'en  faire 
.  ici  mention. 

^       i".  J'avoisdit  dans  une  autre  occasion  ,  que 
_  selon  l'opinion  do  M.  Bergman,  les  alcalis  ab- 
^  iorboient  plus  d'acïde  sulfurique   que  d'acide 
nitrique  ,  et  plus  de  ce  dernier  que  du  muria- 
<ique  ;  mais  que ,  selon  les  expériences  de  MM. 
"Wenzel  et  D.  Plummer,  cela  n'avoit  pas  lieu. 
^  M.  Morvcau  regarde  ces  observations  comme 
tna!  fondues.  La  table  suivante  metlra  les  lec- 
urs  à  port<!e  d'en  juger.  Comme  le  docteur 
^ummer  ne  connoissoit  point  le  gaz  acide  car- 
bonique ,  et  que  par  conséquent  il  n'y  a  point  eu 
^eard,  je  ne  parlerai  point  de  ses  expériences, 
tk  leur  place  je  rapporterai  celles  deM.  Wie- 
■eb  qui,  étant  au  courant  de  la  doctrine  de 
•rgman  et  de  la  manière  de  faire  ces  expécien- 
,  les  a  suivies  dans  les  vues  de  s'assurer  du 
lit  en  queslion. 


i 

F^pénViic'-ç  He 

d! 

Berg.    Wr... 

V\   It 

Hl 

zl. 

Klrli. 

HLioo  parties  /acide  Eijiru^ 

7»,5 

«2  6.1 

m  de  potiisse  )         riiiiitiuc 

î* 

64^6 

177 

i3S(i7 

.=.,,1 

i.li  i 

166.6 

r3. 

is5 

m  <)i 

«7.4 

On  voit  par  ce  tableau,  que  MM.  "Wen 


DE      C   H    1    M    I    I 

appuyer  ma  première  assertion ,  }*allé- 

lis  le  ces  Je  la  saluralîou    d'un  acide  que 

fc  regarde  avoir  eu  lieu  lorsqu'il  perd  la  fa- 

klé  de  changer  en  rouge  la  couleur  bleue  do 

lins  végélaux  ;  épreuve  qui  paroît  être  uni- 

jSlement  reçue,  pour  s'en  assurer. 

L  Morveau  prétend  que  cette  épreuve  n'est 

■ez  exacte;  car,  suivant  lui^ilexisteroit 

■mbioaisons  sans  saturations;  ce  qui  n'est 

Bfnissibled'aprësle»  principes  des  affinités 

ntraire  d'ailleurs  k  l'observation:  ainsi, 

Bi  <  il  y  a  un  terme  précis  pour  la  combî- 

bon  d'uu  acide  concret  avec  l'eau  et  d'un 

^e  concret  avec  un  acide  fluide ,  et  cepen. 

frdant   la  propriété  d'aQ'ecter  tes  couleurs  est 

1»   loin  d'être  détruite  ». 

i  Pans  le  premier  exemple,  je  ne  pense  pas 
qu'on  pui^tse  dire  qu'un  acîde  soit  saturé  avec 
l'eau  aussi  long-terasqu'il  conservela  propriété 
Je  changer  les  couleurs  bleues  végétales  en 
rouge  (  c'est  une  expression  réellement  de  trfes- 
peu  d'usage),  et  dans  le  second  cas  j'avone 
que  je  ne  connois  pas  les  effets  des  affinités  des 
acides  les  uns  par  rapport  aux  autres. 

<  On  ne  peut  pas  douter,   continue  M   de 
»  Morveau,  qu'il  n'y  ait  une  saturation  mu- 

>  tuelle entre lacrCme  détartre  (tartriieacidule 

>  de  potasse  )  et  les  autres  selt  ;  cependant  iU 


27a  A   W    N    A    L    E    s 

i>  affectent  encore  la  teinture  de  tournesol 
J'accorde  dans  ce  cas  que  les  sels  neutres  si 
réellement  saturés  et  snpersaturésavec  Tacii 
mais  je  suis  loin  de  penser  que  l'aride  sui 
IiondaHt  soit  saturé  avec  les  sels  neutres.  1 
sigiîe  certain  qu'il  ne  l'est  pas,  c'est  que  si 
lui  présente  une  nouvelle  quantité  du  mêi 
set  neutre  ,  il  sera  divisé  entr'eux. 

application  des  principes  précédcns  à  difet 
ses  expériences, 

La  délei'minalion  de  la  quantité  d'acide  éU 
Ion  ou  acide  r^el  contenu  dans  les  acides  raini 
raus  ,  et  celle  de  la  proportion  des  élémeos  dl 
sels  neutres  demandant  une  attention  scrupai 
leuse^  la  première  de  ces  déterminaisons  n'ajai 
avant  moi  été  entreprise  par  personne,  et  1 
seconde  seulement  par  un  petit  nombre  de  si 
vans  qui  mÊme  ne  s'accordent  pas  enlr'eus, 
doit  en  naître  de  la  défiance  jusqu'à  ce  qu 
Texactitudede  ces  résultats  se  trouve  confira]^ 
par  un  assentiment  général. 

Pour  dissiper  ces  doule>  et  prouver  qoe  mdl 
principes  s'accordent  avec  les  expériences  lel 
plus  exactes  faites  jusqu'à  présent ,  j'ai  déjà  cît^ 
celles  qui  ont  été  faite  par  M.  Cawendîsh , 
je  vais  rapportera  présent  le  peu  qui  ont  ità 
faitesparMM.  Beilhollet,Morveauet  Woolf* 

Ml 


.  Berthohct  (i)  prend  388  grains  de  niire 
1  du  èoufre  :  après  les  avoir  exposés  à  une 
ûeuv  sufCisaaie  ,  il  trouve  11  grains  de  soufre 
plimé  ,  et  ^daiis  la  coitiui^  zSii  grains  de  sui- 
de poiasse    II  avoii  déjà  prouve  dans  un 
ttcédeiil  mémoire  (a),  que  le  nilre  est  eiilîè-* 
nenl  décoinpuïé  par  itii  rjuart  île  son  poids  de 
^fre  qui  esl  la  proportion  timployée  ici  :  con- 
guemmenl  nous. sommes  en  droit  de  conclure 
fiaâS  crains  diMiilrje contiennent  autant  d'alcali 
I  aSS  de  su]  l'aie  de  pola^ee  et  p»s  davantage. 
[Apres  iiionéY^lv^tioii  i^SS  crains  de  tiilrecoa-< 
Kniient  i5a^rd^alcali  pur,  i:t  38S  4e  sulfate  de' 1 
btacse  en  confi^iiiient'  I35,4  :  si  bioB  que  si  jal 
B  suis  trompé, (;'tttoil!«n  allribugat -trop  et  non*  | 
jOp   peu  d'alc.ali  au  oîii'e ,  el  mon   erreur  est  ^ 
|ilemcul  7,6  «crains  sur  ï&j^raius  de  uilre», 
i  3,0  pour  cent. 
LD'après  rëva]uaii,QD  iie  M.  Ber^maa  j.  s3Si 
lias  de  nitre  coniieiment  i^lj'^  U'alcal) ,  etl 
I  grains  de  sulfate  de  pelasse  en  coulieunea^n 
nlcmeot   11 8,56;  si  bien  que  son  erriiir  «Slfl 
noviroQ  33,50  graius  sur  s^3  de  aitre  ou  d^l 

^  pour  ceoi. 
tJ<t, cherche  iqainleDaut  à  examiner  l'exacli^j 


t{ti) 'Mémoires  dé  V*r\s 
■^)  Mémolvpt  de  P-.nU 
IJome  X/r. 


— ■■■!    ■ 

1782,  pag»  6oi 
1781 ,  {ipge  x33. 


3^4  A   M  H  A   L  E  a 

ludc  de  nos  éraloaiions  respeetives  de  la  pi 
portion  des  acides  dans  ces  deux  sels  >  prenant 
tou'|ours  IfS  expériences  de  M.  Berlhollet  ponr 
règle. 

Dans  cette  expérience,  la  somme  des  ingié- 
diens  éioîl  aSît  --  j3  =  36o  grains  ;  mais  le  total 
des  produits  ne  s'est  trouvé  que  de  aSS  -'-  la 
=^  Q,\o  grains  :  par  conséquent,  loo  grains  ont 
été  perdus  uu  dissipés  en  gaz.  Dans  uoe  expê- 
rience  précédente,  M.  Berthollel  avoil  trouvé 
que  c'éiuit  du  gaz  nitreux  mêlé  avec  une  petite 
quantité  d'air  pur  qui  s'éloil  échappé. 

D  après  mon  évaluation  ,  a88  grains  de  aîire 
contiennent  i35,o3  d'acide  nitrique  :  or  il  est 
éviilent  que  c'est  cet  acide  qui  a  fourni  les  i3o 
grains  qui  se  sont  dissipés  en  gaz  ;  le  surplus, 
c'est-à-dire,  i55,oS  —  lao  =  55,o8,  ont  été 
employés  à  aciiufier  le  soufre  et  à  le  convenir 
en  ac  de  sulfurique.  Ainsi ,  60  grains  de  soufre 
-'-55,08  =  95,08  seroit  la  quaniilé  d'acideqiie 
sature  l'alcali  de  asS  grains  de  sulfate  de  pO" 
tasse;  mais  d'après  ma  propre  évaluatiob  ,  asS 
grains  de  sulfate  de  potasse  contiennent  103,6 
de  l'acide  le  plus  fort»  de  sorte  que  U  diffé- 
rence entre  iVxpérience  de  M.  Berthollel  cl 
le  résultat  produit  par  mon  évaluatioa ,  n'est 
que  de  7,63  grains  sur  36o  ,  c'«st-à-dir«  ,Beulir 
ment  3,09  pour  cent. 


ni    C  H  1  M  I  L'  976 

6oirant  l'évaluatioa  de  M.  BergmtD  ,   36S 

de  nitre  ne  contiendroient  que  95,04 

«cidenîtriqae;  ce  qui  esl  uaeerrear  palpable, 

ieqae  celte  quaiililé  ne  seroil  pas  même  é^ale 

0  grains  perdus  dans  l'expérience  de  M. 

irlhoMct.  D'aillt'urs  suS  grains  de  salfale  de 

liasse  contiennent ,  suivant  M.  Bergman  ,91,9 

icide  sulfurique.  Sur  cette  quantité  ,  le  souFr« 

fonrnit  Gû  grains  ;  et  le  surplus  ,  c'esl-à-dîre> 

2  grains ,  qui  sont  le  principe  aciiMnant ,  est 

lurni  par  l'acide  nitrique  ;  lout  le  reste  de  l'<- 

cîda  nitrique,    c'est  à-dire  ,   60   grains,  seroit 

perdu  ou  dissipé  :  la  perle  ne  seroit  donc  que 

de  60  grains,  lanilis  que  l'eipe'rience  la  ports 

à  laOjT  d'oii  il  suil  que  les  résultais  de  M.  Berg- 

rnan  sont  erronés  sous  Ions  les  points  de  vue. 

^L    D'après  cette  expérience,  il  paroll  que  60 

^Knios  de  soufre  sont  acidiBés  par  ^  ou  5G 

^B'sir  par  ou  osigène,oii  100  grains  de  soufre 

^Har  60  d'oxigène, et  qu'il  en  résulte  160  grains 

IJ^Vacide  sulfurique.  Ainsi  lOO  grains  de  cet  acide, 

dans  son  état  le  plus  fort,  contiendroient  3^,5 

de  principe  acidifianl ,  le  reste  étant  du  soufre. 

Mais  comme  le  soufre  est  susceptible  de  difTé- 

rens  degrés  d'acitlincations ,  les  limites  de  la 

quantité    d'oxigène  que  leo  grains   de  soufre 

peuvent  absorber ,  me  paroisseut  devoir  être 

fixées  «Qtre  âo  «l  60. 

Si) 


ajS  A   NN.A    LIS 

M.  ,£crllio1]et  a  essayé  de  trouver  la  com- 
position  de  l'acide  suU'urique  d'une  autre  ma- 
uière:  il  a  Tail  bouillir  a68  grains  de  soufre  daol' 
de  l'acide  nitrique  très-coDCtalré  :  199  grain» 
sont  reliés  inlaclsi  89  seulement  ont  été  acidifies. 
11  allong' a  le  tout  avec  de  l'eau,  et  versa  goutte 
à  goiitic  dans  la  liqueur  une  solution  de  muriale 
de  baryre,  et  il  obtiut  ainsi  un  prccipiié  pesant 
après  la  calciuatîon  930  grains.  Maintenaot,  d'a- 
près M,  Bergman,  ce  sel  contient  o,i5  de  son 
poids  lie  i'acide  sulfiirique  le  plus  fort  (1);  pif 
conséquent,  920  grains  eu  conticndroienl  ï5S. 
Ce  résultat  ne  dillère  pas  beaucoup  du  dernier; 
car  si  luo  grains  de  ïoufre  produisent,  lorsqu'il» 
Eonl  acidifiés  ,  160  grains  de  l'acide  le  plus  (orl 
81^  grains  de  soufre  en  dooneroieat  i^s;  l'acidi- 
iicalion  seroit  alors  un  peu  plus  forte. 

Cet  excellent  chimiste  ,  marchant  loujoars  en 
avant,  s'est  cÛ'orcé  de  trouver  la  quantité  de 
ce  fort  acide  contenu  dans  l'aciJe  sulfurique 
dont  la  gravité  ctoit  1,7881.  Dans  cette  vue,  il  a 
versé  sSS  graius  de  cet  acide  dans  une  solution 
de  nitrate  de  plomb  :  le  précipé  séché  exacte- 
tnetit  pesoîl  793  grains.  D'après  M.  Bergman 
le  sulfate  de  plomb  contient  0,35  de  son  poids 


(i)  Bergman ,  page  42  j. 


^M  D  K    G  n  ^  ir  I  K.  ijf- 

^w;itlesQlfuriquc;Iorsqu'llestcxaclemcnl8rc(0; 

Htr  conséquent,  dan^  ce  c^s,  793  conliendioient 

^■1.76  parlies  de  l'aride  le  pins  fort;  d'où  îl  suit 

^Kie  28S  grains  d'acide  sull'urique,  dont  la  gia- 

^■té  spécilique  est  i,78di  ,  conlienl  33 1,76  grains 

^K  l'acide  le  plas  fort,  c'est-à-diret  77   pour 

HEnt.  Je  ne  sais  à  quelle  tempéralure   la  gra- 

^Blé  spe'cifique  etoil  déicrminée  .  mais  je  la  snp- 

^■bserai  à  i5  degrés  de  Réaumur,  comme  c'est 

Basage  en  France,  c'est-à-dire,  65"  75  de  Fa- 

^tohncit.Sa  gravité  spécifique  seroit  alors  ly'jiji-jj. 

a  la  températnre  de  Go"  pour  lesquels  ma  table 

a  été  formée  ,  et  par  conséquent  cet  acide  con- 

liendroît  85,6  grains  de  l'acide  étalon.  Maiute- 

naat  77  grains  de  l'acide  le  plus  fort  sont  équi- 

vateos  à  S6>4  d'étalon  :   car  63,ga  :   :  77.86,^; 

d'où  il  suit  qne  la  difTérence  du  résultat  de  M. 

Bcrthotlet  et  de  celui  de  ma  table  est  seulement 

a,S  grains,' et  srla  probabilité  d'une  erreur  dans 

}cs  résultais  est'  é^ale  de  part  et  d'autre,  la  dif- 

fért-nce  ne  sera  que  de   1,4  grains. 

Je  oe  dois  pas  dissimuler  cependant  qo'il  y 
a  une  expérience  de  M.  Morveau'  qui  s'ctoigne 


r  (i)  Bergman  ,  page  io5.  Il  est  rraî  qu'il  a  dil  aîUfluri 
qu'il  coDienoîl  o,3de  ion  poids  d'acïdo  ,  maïs  e'i'si  c|u'a. 
Ittï  il  esi  séché  à  la  chaleur  de  ad.  Voyez  Bergman 
jpsge  3<}i  et  406. 


"» 


378  A   M   K   A   L  E  s 

totalement  de  ma  table  (1):  il  apris  5S  gratoS 
d'uu  acide  sulforlque  dont  la  gravité  spécifique^ 
à  la  température  de  8,5  de  Kéiumur  égale  à 
5i°>i3  de  Farehneit,  éloit  i,S4'  >  ''  '^^  3  versé» 
dans  une  solution  d'acétate  de  baryte  :  il  a  trouvé 
que  le  précipilé»  après  une  caicinaiion  à  one 
chaleur  rouge  peadani  une  demi-heure  ,  se  pe- 
eott  que  1 10,5  grains^  ce  qui ,  d'après  M.  Berg- 
man ,  indique  i654  de  l'acide  sulfurique  le  plus 
fort  dans  les  5S  gruins  de  l'aciiJe  sulfurique  em- 
ployé. Or  si  58  grains  ne  contenoient  que 
i6>54)'00  grains  de  ce  même  acii!e  ne  dévoient 
conlenir  que  38,5  de  l'acide  le  plus  fort  ou  Si 
de  l'acide  étalon. 

Cettî  expérience,  je  prends  la  Hberré  de  le 
dire,  est  captieuse i  car  l'acide  dont  la  dea- 
sité  à  Si"  éloit  1^841  1  auroit  donné  i,356  à 
Ja  température  de  60»,  et  lOO  grains  en  con- 
tieudroient  alors  87,5  de  l'acide  étalon  ou  77,99 
de  l'acide  le  plus  fort.  La  conclusion  de  celle 
expérience  ne  s'accorde  donc  ui  avec  me*  re- 
eultala  ,  ni  avec  ceux  de  M.  Berlttollet  ci-desGus 
rapportés.  Je  crois  que  la  cause  de  la  méprise 
lient  à  ce  que  M.  Morveau  a  versé  de  la  so- 
Julioo  d'acétate  de  baryte  dans  l'acide ,  aa 
lieu  de  verser  l'acide  tians  la  solution  >  comme 

(ij  Encyclopédie,  page  3^2. 


F  D  c     C  n  I  M  t  K.  37g 

JM.  Berltioltet  t'a  fait  en  prècipitanl  la  solulion 
de   ploinb  ,  ou   peut-èire  de  ce  qu'il   n'a  pas 
I  cmDloj'é    une    quantité   suflisaDte  d'acétate   de 
iaryle. 

La  prfDVe  la  plus  frappanle  que  je  puisse 
donner  de  1  accord  de  niirS  principes  avec  les  ex- 
périences les  plus  eaactes,  c'est  la  décomposioa 
da  s^  commun  opérée  avec  le  dernier  degré 
d'exaclilude  et  de  sagacité  par  le  plus  savant 
cbimisie  et  le  plus  habite  nianipuUteur  ,  M. 
Woulfe,  dans  les  Transactions  Piiilosopbîques 
pour  l'année  1767-  Dans  sa  troisième  expéiieuce. 
il  a  employé  14  livrts  (avoir  du  poids)  de 
sel  commun  ,  et  14  livres  d'acide  sulfurique 
concentré  qui  avoit  été  auparavaat  allonge  avec 
7  livres  d'eau-  Distillant  ensuite  le  mélange  à 
une  douce  chaleur  graduellement  augmentée  , 
il  a  obtenu  dans  le  récipient  intermédiaire  dé- 
signé dans  sa  planche  par  la  lettre  C,  1 1  liv. 
10  onces  d'acide  ranriatique  ,  et  ïa  dernière 
bouteille  contenant  de  l'eau  destinée  à  conden? 
ser  les  vapeurs  les  pins  volatiles,  étoit  aognien- 
lee  eo  poids  de  5  li  vres  1 0  onces  ;  enfin  ^  k  résida 
de  la  cornue  pesoîl  19  livres  4  onces,  poids  dé- 
ftigoé  sous  celui  d'avoir  du  poids. 


A    N    N     A    L    E    S 


""""■■  "  "    ■  " 

,.     W 

FraliiUfSuum 
Stprtt    de    srl    dim   U 

I^S  b«UI.'ll1c< 

tol.l 

tait 

Ltetwl 

ï  w 

'9     * 

HiU 

Tout .... 

....        7 
....     iî 

Il  est  clair  que  7  livres  d'eau  étoieiil  répar- 
ties entre  tous  les  produits. 

Poui*  corinoilre  la  f<irce  relalive  de  l'acide 
niuriatiquc  dans  les  diPféreiites  bouteilles,  M. 
M'outfe  a  fait  les  expériences  suivantes: 

m,  4  onces  d'acide  sulfurique  doQt  le  poids 
ëloit  à  celui  de  l'eau  comme  34  est  à  i5,  out 
élé  salure'es  par  i  livre  10  onces  7  dragmes  = 
ii5(''6  grains  d'une  solution  d'alcali  fixe  qui 
servoit  J'titaloh  ,  et  que  j'at  snppoatî  avoir  étt: 
forme'e  d'alcali  végétal. 

3'.  4  onces  d'acide  muiialique  dans  U  boa-f 
leillc  C  ont  salure  1 3,5  onces  de  cetFe  solution- 
alcaline. 

5".  4  onces  ^e  vapeur  cotidensce,  c'est-à-dire^ 
une  quantité  d'^au,  (|ui  les  conlenoit ,  ont  salur* 
58  ouccs  de  la,  ^Q'^ulion  alcaline. 

4'.  Pûur  connoilrc  la  proporlioo  d'acîd« 
sulfurique  entraîné  avec  l'acide  muiialitjue  dant 
les  dilTtreulcs    bouteilles,  il  a  saturé  \  oncej 


D%-i  i 


E  produit  t 


[  1  M  »•■. 

t  du  Uit  d«  clia 


,  ab- 


>n  dissoute  avec 
par  celte   met): 


liaux , 
inaigre 
distillé;  il  X  trouvé  par  cette  méthode  ,  que  4 
niDCcs  de  l'acide  rhuvialique  de  la  bouteille  C 
roduisoit  une  demi-once  et  a4  grains  de  sui- 
te (le  chaux  sec;  tnaîs  les  bouteilles  pins  éloï- 
îpiées  n'eu  donuoîent  point 

Calcul  de  l'expérience  de  M.  Woulfe. 

t'   Je  dois  prcTenir  d'abord  que  M,  Woulfe  n'a 
>înt  fait  mention  de  la  graVifé  spéciQque  de 
«nde  sulfurique  qu'il  a  employé  dans  la  dé- 
DpositloQ  du  sel  commun.  A  défaut  de  cette 
^minaiion  je  dois  supposer  que  cet  acide 
t  le  même  que  celui  employé  pour  saturer 
plution  alcaline  dont  le  poids  est  à  celui 
lau  comme  34  :  i5.Sa  gravité  spécKique 
fc  à  60**  éloit  1,8461  ;  ce  qui  indique,  d'après 
!able,88,5  pour  cent  de  l'acideétalon;  con- 
prament   les    4  onces   avoir   du    poids  ^= 
grains     dévoient   contenir    acide    éialoii 
bo,8â5  :^  i545;  et  puisque  100  parliesd'al- 
Irégélal  pur  absorbent  Q3  d'acide  snlfurique 
,1a  quantité  d'alcali  uécessaircpoiir  a bsor- 
b54^  d'acicle  s'ulfuriqtie  étalon  , 

Bîl  être  de.  . . . 1680  gr. 

Par  coiisïqHêôl  ÏÏStif»  de  la  solution  ■ 
•Icaline  saïUi'ée'  par  cet  acide  conte- 


I 


^89  A  W  K  À  I.  X  • 

noit  alcali  pur.  •  .  .  :  •  •••,,..  ;    i68a^ 

Eq  oulre,  4  onces  de  l'acide  miiria- 
tiq^^c  conleou  d»D6  la  bouteille  Cool 
produit  34)>7  grains  de  sulfate  d< 
cbaux;  et  puisque  loo  grains  de  sul- 
fate de  chaux  contibnnent  45  d'acide 
sulfurique  étalon  9  a4^>7  ^^  contien- 
nent. . .  • ;  T  *  •  •       1^4 

Par  conséquent  les  11  livres  lO 
onces  d'acide  muriatique  contenues 
dans  la  bouteile  C  =  186  opces  con- 
tenoient  acide  sulfurique  étalon.  •  •  •  -  4^t 

14  livres  dacide  sulfurique  coup* 
tiennent  14  27000 =98000 

Et  puisque  100  grains  de  cet  acide 
contiennent  88,5  d  étalon  ^gSoeo  gr. 
en  doivent  contenir 86554 

D*où  déduisant  pour  la  quantité 
diacide  étalon  qui  a  passé  dans  la  bou- 
teille C 4fi5> 

Il  a  dû  rester  dans  la  cornue 8i6.^a 

En  outre  ^  la  quanlilé  de  sel  commun  èla 
de  14  livre  égale 9^000  g 

Et  comme  100  grains  de  sel  con- 
tiennent 53  d  alcali  miner.  Talcali  dans 
celle  expérience  est  de  gaooooro^SS 
égal  à 51940 


S""' 


K  D   s      C   H   I    H   I    C. 

^H  ajoalaat  l'acide  sulfurlque 
^Reslé  dans  la  cornue,    nous 

R[i94ox8i6i{a ==  155621  = 

f  19  liv.  1,417  onces. 

B  qui  diffère  des  résulats  de  M.  Woulfe  d» 
5  onces  en  moins.  Celle  différence  peut 
r  de  ce  f|u"il  a  employé  un  acide  sulfu- 
t  plus  fort  que  je  ne  l'ai  suppose  ,  et  qui 
enoil  par  cODséqueut  moins  d'aciite  étalon  , 
le  ce  que  le  sel  mariu  uctait  pas  Lien  pur 
oolenoit  du  muriate  de  magnésie  ,  tandis 

mon  calcul  est  fondé  sar  la  supposition 
eur  parfaite  pureté.  Enfin  M.  Woulfe  na 
.  aucun  compte  des  fractions  de  poids  au- 
ous  d'uD*  once;  et  lorsque  l'on  considèrn 
raud  nombre  de  calculs ,  la  dilTircDce  de 
S  paroltca  peu  considérable. 
eplus,  puisque  loo  parties  d'alcali  minéral 
irbeut  t4^  grains  d'acide  sulfurîque  élalon  » 

\o  CD  absorberoient 74^74  g''- 

ednisant  ce  nombre  de  t^iôtia 
î  dans  la  cornue,  nous  trouvons 

îieès  de 

a  effet,  quoique  M.  Woulfe  ne 

rien  de  l'état  dn  résidu,  cepen- 

M.  Baume,  qui  a  employé  la 
le  proportion  d'ingrédiens ,  ob- 
ï  qa'il  y  a  toujours  aa  excèi 


DE      C   II   I   M    I   I?  »S5 

noient  4o4  ^T'ains  de  l'acide  rauria- 
tique  le  plus  fort  ;  mais  la  bouteille 
Cconteaoil  en  tout  ii  Ht.  io  ooces 
=^  186  onces  de  ce  tnéme  acide;  et 
puisque  4  onces  eti  coiucnoieDt  404 
graias  ,  186  dévoient  en  conlenir,   .     18786  gr. 

En  outre  ,  les  4  onces  de  vapeur 
condensée  ,  c'est-à-dire  autaot  de  ce 
qu'il  etoit  nécessaire  pour  coateair  4 
oaces  de  ces  vapeurs/  ODt  saturé  38 
onces  de  la  solution  alcaline.  Or  ces 
"38  onces  dévoient ,  d'après  ce  qui  a 

il  ci-dessus,  conlenir  alcali  pur.      34'4 

]Dt  puisque  100  graios  d'alcali  pur 

absorbent  39,5  de  l'acide  maria  le 

plus  fort,  3414  doivent  en  absorber      i65i 

Mais  la  quantité  totale  des  Tapeurs 

indenséesétoit  de  5S  onces,  et  puis- 

4  oncesconlenoicut  iG3i  grains 

«cide  pur,  5 'i  onces  de.voieat  en 

contenir 30649 

De-là  la  quantité  total  d'acide  réel 

éloit  187^0  jc  a5649  égal 4*434 

D'après  mon  évaluation ,  i4  livres 
de  sel  commun  =  g^ooo  grains  con- 
tiendront d'acide 46060 

Car  100  grains  en  contiennent  ^j, 
différence =3635 


a86  Annale* 

Alors  la  perle  esl  SCsG  graîosv 
mais,  d'après  M.  VVoutfe^  la  perte 
est  de  8  oaces = 

Différence  eolre  l'expe'fience  de 
M.  Wouife  et  mes  résultais = 


EXPERIENCES 

Sur  la  diminution  de  volume  et  la  rupture  det 
vaisseaux  tjiii  ont  lieu  pendant  la  crùtat' 
Usation  des  dissolutions  salines. 

Lues  à  l'académît!  des  icieiices  : 

Par  W.   Va  u  Q  u  E  L  I  K. 


J  e  pensois  ,  comme  m'y  portoîl  oatarellenieiU 
la  théorie  de  la  chaleur,  que  les  sels,    en» 
dissolvant  dans  l'eau ,  augmentoimt  de  Tolome 
en  raison  direcle  du  calorique  qu'ils  absorboieat 
(car  lous  en  absobeut  quaud  ils  sont  crisialli* 
'  ié$);  mais a^aot  euteodu  dire  à  M.  Monge  q4j 
I  quelques  matière*  satines  ,  au  lieu  d'angmenteiV 
diniiuuoient  de  Tolume  eu  se  dissolvant  danf" 
l'eau  ,  j'ai  répété  les  expériences  dans  lesquelles 
il    avoil    appeiçu   ce  phénomène,   et   je   les  ai 
muUipIiées  sur  d'autres  sels.  Je  me  sais  servi 


B  s    0  a  I  M  i  v: 

'  Tappareil  «jae  cet  acaOânicten  aroîT  eni- 
kojê  pour  cela  et  qu'il  m'a  coinmnniqué.  Il 
bnsîste  dans  deax  boules  de  rerre  placées  l'une 
f  i'aulreet  comraaniquanl  paruii  lubemojren. 
,  boule  snpérieure  est  terminée  par  un  autre 
^'be.  étroit  cavert  dans  l'alniosphcre  ,  et  sucep' 
|b(e  de  recevoir  un  boucfaoD  enfoncé  de  (' 

1  verse  par  le  tabe  dans    l'appareil  une  di^ 

blulion  satarée  à  chaud  d'un  sel  qnelconqu 

nsqu'â  ce  que  la  boule  inférieure  en  soit  reii 

lile  ;  ce  qoi  se  fait   aisément,  k  moins  que  le 

mhe  de  communication  ne  soit  trop  étroit.  Oa 

pisse  cristalliser  le  sel ,  et  lorsque  la  dtssotultoa 

fil  revenue  à  la  lempcralure  de  l'atmosphère  , 

;  que  par    l'agilalion  elle  ne  cristallise  plus  » 

1  remplît  d'eau  la  boule  supérieure,  ainsi  qu'une 

tie  du  tube  qui  doit  être  divisé  es  plusieurs 

rrties  ,   et  dont  la  capacité  doit   être  connue.' 

marque  l'endroit  ou   la  liqueur  est  arrêtée 

[ans   le   tube  ,  on  le  Louclie  ei  l'on   renverse 

l'appareil;   par  ce  moyen  ta  dissolution   de  sel 

qai  n'a  pas  cristallisé  cl  qui  est  plus  lonrde  que 

reao  pure  ,   tombe  nu  fond  ,  l'eau  monte  à  sa 

place  et  dissout  le  sel.  Lorsque  la  température 

de  la  ilissolnlion  est  on  équilibre  avec  celle  de 

l'elniosphèrc  ,   on  redresse  l'appareil  ,    et    eu 

examitiant  le  tube   Supérieur  ,    on    s'appprcoit 

si  la  liqueur  a  diminaé  ou  augmenté  de  volume. 


p«S 


Annales 


Expérienct'.lf._3'a\  râis  une  dissolu lioD-nq 
rée  à  chaud  de  nitrate  de  potasse  dans  l'ap 
que  l'on  vient  de  décrire  ;  j'ai  laisse  celte  disf 
lutioa  pendant  vingt-  quatrp  heures  au  inilî< 
de  l'atmosphère  ;  pendant  ce  lems  elle  a  dépoi 

ne  grande  quautîlé  du  sel  qu'elle  teooit 


dissolution.  Alo 


npli 


DtlOB    I 


rem] 
la  lioule  supérieure  d'eau  Uistillee ,  el  aprêJ 
aroir  noté  l'endroit  où  cette  eau  s'arrètoît  dans 
le  tube  qui  ta  lermine  y  j'ai  renversé  l'appareil , 
comme  il  a  été  dit  plus  haut.  L'équilibre  s'est 
établi  entre  les  deux  liquides,  et  l'eau  ,  eu  mon- 
tant à  la  place  de  la  dissolution  non  crîstalliséei 
a  dissous  )e  sel.  (j'équilibre  étant  rétabli  eotni 
lecatoriq'ie  de  l'atmosphère  et  celui  de  l'ap- 
pareil, j'ai  relevé  celui-ci  et  J'ai  observé  que 
la  liqueur  avoit  diminué  d'environ  •,ai.  Cette 
opération  faite  à  une  température  supérieureà 
celle  de  l'aïr  a  de  même  offert  une  dimioutiof 
très-sensible,  quoique  les  piolécules  de  disse 
lution  fussent  un  peu  écartées  par  celte  partie 
plus  considérable  de  carolique  interposé.  L'a [ 
pareil  ouvert  au  milieu  de  l'eau  n'a  cependai 
point  présenté  de  vuide  ,  il  s'en  est  au  coi 
traire  dégagé  plusieurs  bulles  d''air. 

Expérience  II.  Dans  le  même  appareil  j'a 

mis  une  dissolution  de  quatre  onces  de  sulfai 

^efioude. dis^biis.daps ?ulam d'eau ,  je  l'ai lai>5j 

refroidie 


DE      C   U  t4 

oidir   et  crisralliser  comme  le  nîlrate   de 

:  dans  l'expcri«rice  précédeiile  ;  j'ai   mis 

■uite  d«  l'eau  ,  n  la  diminution  observée  dans 

■périence  première  s'est  également  pt-ésentée 

Mf  mais  elle  a  paru  un  peu  moins  grande;  ce 

s'accorde  irès-bieu  avec  la  dissulubilité  de 

1  deux  sels  dans  IVau  froide.  Le  nitrate    de 

lasse  élaat  plus  dissotuble:  il  doit  diotiauer 

'antage  le  volume  de  l'eau. 

(  expériences  ne  me  satisfaisaot  pas  plci-> 

iemeut  sur  les  résultais  que  je  clterchois  ,  je 

I  ai  répétées   d'une    manière    plus  propre  à 

Kter  du  jour  sur  ces  faits  douteux  encore  pour 

uelques    pliysicieus.  Pour  cela  j'ai    mis  dani 

!  clociie  au-dessus  du  mercure  quatre  onces 

nitrate  de  potasse  dissous  dans  autant  d'eau; 

rsque  cette  dissolution  eut  dcposé  un:;  partie 

B  son  sel  par  le  refroidissement  y  j'introduis  s 

IftDS  la  cloche  quatre  onces  d'eau  distillée  >  et 

wrqBant  le  niveau  où  s'élevoit  le  mercure  f 

n'assurai  du  volume  qu'occupoit  ce  mélange. 

L  mesure  que  la  dissolutiou  du  sel  dan»  l'<;9u 

■opéroit ,  ou  remarquoît  que  beaucoup  de  l  u   >  s 

|fftiri  qui  sembloient  sortir  du  sel  oiêtne,  s  t- 

Yoieitt  à  la  partie  supérieure  de  la  liq'iCf; 

Heu  d'avoir  ici  de   la  dimiimlton  comme 

s  les  autres  expériences  avec  les  autres   ap- 

•eils>OD  a  eu  au,  coalrairc  de  J'augmenla- 

Tome  XIK  X 


sQO  Annales 

tioo  ({ne  {'ai  eTaloée  à  environ  o,oa  de  la  taisst 

totale. 

Celle  expérience  répétée  snr  le   salfate 
toude  ,  le  niuriate  d'ammoniaque  et  plustet 
autres  sets,  a  ufiert  le  même  résultat  générat>f| 
je  n'ai  apperçu  de  diflérence  que  dans  la  qu«i< 
tiié  d'air  dégagé  et  dans  l'augmentation  du  vM 
lume  de  U  liqueur  ;  ce  qui  lient  à   la  dissolq 
bililé   de  chaque    sel    en  particulier,    et  à    U~ 
quantité   de    calorique  qu'il  absorbe    pendant 
cette  combinaison. 

U  est  donc  prouvé  maiutenant  par  ces  ex- 
périences que  les  sels  ne  diminuent  point  de 
volume  eu  passant  de  l'ulat  solide  à  l'étal  lïfiJ 
quide,que  le  calorique  ne  fait  point  ici  d'ei*  ] 
ceptioQ  à  la  règle  générale  qu'il  suit  dans  toDtes 
■es  combinaisons,  et  que  la  dirainutiou  de  vo- 
lume   d'une  dissolution  dépend  d'une  portion 
d'air  qui  se  dégage  ou  que  le  sel  cbussc  de  l'eau 
en  s'y  dissolvant.  Cet  air  occupant  dans  l'eau 
une  espace  plus  considérable  que  celui  que  le 
calorique  occupe  dans  le  sel  ,  il  est  clair  que 
toutes  les  fois  que  l'air  ne  sera  pas  retenu  >  il  ■ 
y  aura  diminution  de  volume  pendant  la  diaafl 
fioluiion  d'uu  sel  avec  l'eau.  i 

L'on  pourra  faire  ici  une  objection  en  disant 
que  c'est  à  l'air  seul  qui  passe  de  l'état  solide 
a  celui   de  fluide  élastique,   qu'est  due  toule 


J 


DE      C   U   I    M   1   K.  391 

bgmentatioti  de  volante  ;  mais  je  crois  pou- 
Hr  prouver  quelques  jours  que  la  q-:antltc  d'air 
[se  dégage  de  l'eau  peadaul  ces  expériences 
Korbc  pas  assez  de  calorique  pour  faire  k 
iseul  l'augmentation, 
'endanl  le  cours  de  ces  expériences  y  il  s'est 
{sente  quelques  phénomènes  ioléressans  qne 
i  crois  devoir  reunir  aux  précédens ,  parce  qu'ils 
les  accompagnent  constamment.  Je  m'éroîs  d'a- 
bord servi  de  boules  de  verre  soufflées  à  ta 
lampe  d'émailleur  y  mais  les  dissolutions  de  sel 
que  j'y  roettoislesbrtsoieut  constamment  en  cris- 
tBllisaot,  quoiqu'il  restât  toujours  une  portioa 
ëe  la  liqueur  à  la  partie  supérieure  non  cristal- 
lisée y  et  que  l'appareil  fût  ourerl.  Dans  une 
de  ces  expériences,  sur-tout  où  l'appareil  éloît 
suspendu  au  milieu  d'une  cbanibre,  je  fus  trcs- 
surpris  de  voir  la  boule  inférieure  se  briser  ea 
pièces  qui  furent  lancées  avec  bruit  a  plusieurs 
pieits  de  distance  :  cependant  l'appareil  avoit 
Vue  ouverture  libre  dans  l'air  atmosphérique»  ' 
el  les  parois  uc  devoieut  pas  être  plus  presséel  ' 
d'un  côté  que  de  l'autre.  Quelle  est  donc  la  cause 
de  ce  pliéuomène  singulier  ?  Ce  ne  peut  pas 
être  l'air ,  comme  on  a  cru  que  cela  arrîvoit 
dans  certaines  liqueurs  lorsqu'elles  se  geloieut , 
puisque  cet  air  est  chassé  de  l'eau  par  les  sels 
qui  s'y  dissolveul  f  même  à  froid,  et  à  plus 


agi 
forte  r 


Annales 


i  dans  I 


le: 


ieli 


I 


.  cette  experic 
ont  été  dissous  à  cliaud. 

La  seule  niaiiièrc  qui  reste  d'expliquer  ce 
fait,  c'est  d'avoir  recours  à  leaergie  de  l'at- 
traciioD  qui  porte  les  molécules  salîiies  les  unes 
vers  les  autres,  et  qui  l<;s  dlii^e  dans  bd  sens 
plutôt  que  dans  unaatrc,  pourdouoer  naissance 
à  des  corps  réguliers.  Aussi  doit-on  coosidérer 
dans  celle  bypolbèse  tous  les  cristaux  cooanu 
autant  d'arcs-boutaus  dout  les  extrémités,  ea 
s'accroissant  de  plus  en  plus  ,  font  efl'ort  en  sens 
contraire  conlre  les  parois  du  vase,  et  finissent 
par  le  briser  lorsque  la  force  rassemblée  de  ces 
crilaux  salins  surpasse  celle  qui  en  tient  le» parois 

D'après  ces  considérations,  )c  pensai  que  la 
fracture  des  vases  dans  lesquels  l'eau  gèle  poor- 
roit  bien  dépendre  de  la  même   cause.  Fouc 
appujer   cette  opinion  sur  quelques  probabî- 
lités,   l'ai  exposé  de  J'eau  dans  di fier ens   états 
à  un  froid  capable  de  la   faire  geler  (  oa  S3i| 
que  nous  entendons  par  froid  l'absence  d'ui 
portion   de  calorique  ).  Dans   une  cxpëriencttj 
j'ai  employé  de  l'eau  de  rivière  odioaire  coi 
tenue  dans  un  flacon  qu'elle  remptissoil  eut! 
rement,  el  qui  étoil  exactement  fermé.  L>c  flar 
con  ayant  été  plongé  dans  un  D^clange  de  s^ 
et  de  glace  ,  le  flacon  cassa  au  bout  de  quinse 


k 


B'ï      C  <fl  1   H   f   t.  S^ 

pnles.  Dans  une  auUe  expérience  >  j'i>  e"? 
|vé    (le    l'eau    de    rivicre    ïjue    j'avois    fait- 
buillir    pendant  dix   minulcs  »  le    flacon   quî 
Ijvtiil  servir  à  l'cxpiirience  el  que  je  bouchai 
iiUnt  l'ebullilion  de  Tean  ,  fui  rempli  avec 
sulie  eau  bouillante  à  mesure  que   la  pru- 
■îère  sevaporoit  :  le  ilacoti   se  cas5a  au    bout 
I  vingl-qoatrc  minutes.  Dans  uoe   troisième 
Itpérietice  )'ai  pris  de  l'eau  sorlaot  de  l'alain- 
Soù  l'on  ea  dîstîUoil  depuis  plusieurs licitrcs, 
où  couséquemment  elle  avoit  pris  ie  degré 
ï  chaleur  capable  d'en  faire  sortir  tout  )'aic  : 
I  flacon  fui  brisé  comme  les  précédeos.  J'ai 
,  chaque  fois  que  la  fracture  des  flacons  avoit 
1,  le  mélange  refroidissant  recevoirun  mou- 
ntuent  qui  le  porloit  du  cenlre  à  la  circoofé- 
ItDce  ,  et  chaque  fois  aussi  on  bruil  5GmËlabl%'| 
pane  délOQua lion  se  faisoil  enleud're. 
KCcs  expériences  ne  semblent-elles  pas  pron- ï 
Vf  qu'il  y  a  dans  l'eau  qui  se  gèle  une  atitrdi 
htssance  que  la  présence  de  l'air  ,  pour  pro-    ' 
faire  la  rupture  des  vases  où  clic  est  continnc 
brsqu'elle  éprouve  ce  ehaiigemenl  d'étal.  Je 
fense  que  dans  ces  eicpértences  sur  la  congé' 
ptîoD  artificielle  de  l'eau  dans  des  vases  fer- 
lés ,  comme  dans  là  cristallisation  des  sels ,  la 
brceavec  laquelleles  molécules  cristallines  Icn- 
ICDtà  former  des  solides  allongés,  esl  ta.  vé- 


394 


A  M  K  A  L  K  s 


ritable  canse  de  la  rupture  des  vaisscanTOÎiefîM 
oDi  lieu,  et  que  ce  n'est  point  au  dégagement 
de  l*uii'  que  cette  rupture  est  due. 


I 


EXTRAIT 

D'UN     MÉMOIRE 

Sur  la  nature  des  Sulfures  alcalins  ou  foie» 
de  soufre  ; 

Par  MM,  DiiMAN  ,  Paei.j-  tan  -THOOswvt, 

KlEUWLAND    et    BONnT   (l). 

Xjes  savaas  aateurs  de  ce  mémoire  annoncent 
qu'ils  ODt  entrepris  une  suite  d'expériences  pkj- 
sico-chiniiqucs,  et  ils  le  présentent  comme  ua 
premier  résultat  tie  leurs  travaux.  Nous  nous 
empresserons  de  recueillir  leurs  recherches  dans 
les  AoualeSj  et  si  nous  y  ajoutons  quelques 
observations  >  nous  iie  craignons  pas  (jue  l'on 
se  trompe  sur  nos  iatentions. 

I. 

La  combinaison  du  soufre  avec  les  alcalis  et 
avec  la  chaux  a    la  propriété  de  décomposer 

<ij  Journal  de  Fhy3><{ae,  juin  1791. 


i 

i 


pr  de  ralmospbère  ;  mais  dans  les  expérenccs 
w'on  a  faites  sur  cet  objet,  on  a  presque  tou- 
joars  employé  des  sulfures  liquides  ,  ou  plut 
Ou  moins  humectés,  ou  eoGn  places  dans  des 
circonslauces  où  ils  pouvoieni  attirer  de  l'eau. 
C^lle  circouslance  pouvoït  influer  sur  les  phé- 
somcses  qui  ont  été  observés. 

Les  auteurs  ont  pris  deux  quonliCés  égales 
àe  snlfure  de  potasse  au  moment  où  il  venoit 
d'élre  fait,-  ils  les  ont  enfermées  dans  des  vo- 
lumes égaux  d'air  atmosphérique ,  l'une  sur  da 
tnercure,  l'autre  sur  de  l'eau.  Ils  n'out  obscrTé 
<  aucune  dimÎDation  dans  la  première  ,-  dans  la  se- 
conde celte  dimiaution  s'est  déjà  fait  remarquer 
le  jour  suivant.  Dans  une  autre  expérience,  la 
température  étant  plus  froide,  le  sulfure  enfer- 
mé sur  l'eau  n'a  pas  exercé  d'action  sur  l'air; 
nais  l'ayant  un  peu  humecté  d'eau  ,  il  1  dimiuué 
le  Toluiue  de  l'air  à  la  manière  ordinaire. 

Le  sulfure  de  baryte  a  présenté  des  pbêao* 
mènes  analogues. 

Un  sulfure  qui  n'avoît  produit  aucune  dimi- 
nulioD  dans  l'air  avec  lequel  il  avoit  été  eo  con- 
tact pendant  dix  jours,  étant  humecté  d'eau, 
l'a  privé  si  compleLtement  d«  sou  oxigène  dans 
l-'espace  de  deux  jours  ,  que  le  reste  n'étoit  plus 
susceptible  d'mcune  diminution,  de  sorte  que 
VoD  ne  peut  douler  que  l'attraction  de  l'oxi^ 
T  iv 


I 


39^  A  rr  N  A  I.  E  • 

gèoe  ne  se  fasse  par  le  moyen  de  l'eaâ 
Lessuifures  secs  n'excrceul  également  aacaoB 
acliou  seusible  sur  le  ^sz  uilreux  ;  mais  ce 
est  décomposé  dès  qu'un  ajoute  de  l'eau  ar 
sulfure,  et  le  résidu  est  du  gaz  azote. 


Du  soufre  ayant  été  mêlé  avec  ud  peu  de 
carbonate  de  potasse  dans  un  tube  par  leqnd 
on  a  fait  passer  de  l'eau  en  vapeur,  et  quct'oa 
a  tenu  sur  dts  ci^arbons  ardensj  il  s'est  dégage 
d'abord  de  l'acide  carbonique ,  puis  du  gai 
hydrogène  sulfuré  qui  s'est  combiné  en  partie 
avec  l'eau  dont  éloit  rempli  le  récipient.  Le 
m  ù  la  {je  qui  était  daos  le  tube  s'est  trouvé  du 
sulfure  de  polassu  dans  l'état  de  dessicatioQ.  Cf. 
snlfure  dissous  dans  l'eau  ,  puis  décomposé  piT 
l'acide  muriatique  pur  et  ûltré,  a  formé  un  pri 
cipité  avec  le  niur:at<;  de  baryte  ,  de  sorle  qu 
coateuoit  de  l'acide  sulfuiiquc.  Coinroeoaaroifc 
quelques  soupçons  sur  la  pureté  de  la  potassa 
ou  a  répété  l'expérience  avec  une  soude  dool 
la  pureté  a  été  constatée ,  et  l'on  a  formé  W 
sulfure  par  la  voie  bumide  :  le  résultat  a  éli 
le  même.  Le  sulfure  de  cliaux  a  présenté  lef 
mêmes  phénomènes ,  mais  le  soufre  et  la  cbaïuE 
traités  séparément  n'ont  point  donné  de  gaz. 


Les  expériences  précédentes  prouvent  donc 
^aeToxigèDe  de  l'eau  ,  Aeportaul  sur  le  soufre, 
forme  uu  sulfale  avec  la  base  du  soufre,  pen- 
dant (](ie  son  hvdrogèiie  se  combine  avec  du 
soufre  pour  formiir  le  gaz  b^droj^cne  .sulfuré. 

AyanI  fait  passer  Irès-lenlemenl  du  gaz  hydro- 
gène pat-  un  tube  de  Terre  rougi  contenant  dti 
«oufre  bouillant  et  réduit  en  vapeur,  ce  gax 
a'a  pris  aucune  propriété  du  gaz  hydrogène 
sulfuré  ;  il  ne  s'est  manifesté ,  en  le  brûlant  qu'une 
odeur  semblable  à  celle  du  soufre  fondu.  M. 
Geagenibre  a  eu  un  autre  résultat  en  fondant 
du  Soufre  sous  une  cloche  pleine  de  gaz  hyiiro- 
gène  par  les  ravons  du  soleil  rassemblés  au  foyer 
d'une  lentille.  La  dinërcnce  dépend  peut-être 
du  plus  grand  degré  de  cbaletir  qu'il  a  pu  ob- 
tenir de  cette  manière.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'ex- 
périencc  précédente  paroît  prouver  que  c'est 
une  circonstance,  sinon  nécessaire,  du  moins 
très-Cavorable  à  la  formation  du  gaz  hydrogène 
«vilfuré,  que  le  soufre  soit  présenté  à  l'îiydro- 
gène  au  moment  où  celui-ci  devient  libre. 

I  V. 

Les  auteurs  avoient  éprouvé  qu'à  une  cha- 
leur rouge  ce  gaz  hydrogène  sulfuré  se  du;;age. 


I 


I 

I 


398  Annales 

quaod  on  fait  passer  sur  les  sulfures  la  Tapenr 
de  l'eau  bouillante  :  ils  pensent  que  les  sulfure» 
humeclés  et  liquides  reoferraent  l'hytlrogène 
sulfure }  et  ils  ont  examine  les  circoQstaDCC# 
sous  lesquelles  il  s'en  dégage  en  gaz.  Ils  ont 
fait  bouillir  avec  de  l'eau  les  sulfures  alcalins 
caustiques,  ceux  de  cbaux  ,  de  bar^'te  et  de 
magncsii-;  mais  la  chaleur  de  l'eau  bouillante 
ne  suflit  pas  pour  dégager  la  moindre  bulle- 
de  gaz;  les  sulfures  de  carbonates  de  polassff 
et  de  soude,  traités  de  la  même  manière,  eik 
ont  donné  qui  éloit  mêlé  à  du  gaz  acide  car- 
bonique j  mais  on  parlera  de  ces  sulfures  dans' 
la  suite. 

Ed  versant  un  acide  sur  les  sulfures  caiis- 
tiques»  le  dégagement  du  gaz  eut  lien  d'abord  P^ 
il  fut  beaucoup  favorisé  par  la  cbaleur.  On  sak' 
qu'il  convient  pour  cet  effet  d'employer  an' 
acide  qui  ne  cède  pas  facilement  son  oxigène. 

Pour  avoir  du  gaz  hydrogène  sulfuré  parfit-* 
lemeat  pur  et  avec  facilité,  on  a  rempli  dé 
mercure  ud«  petite  cloche ,  on  y  a  fait  passe/ 
un  peu  de  sulfure  d'ammoniaque  obtenu  A^ 
deux  parues  de  chaux  vive ,  de  deux  de  mu-' 
riale  d'ammoniaque  et  d'une  de  soufre;  00  y 
a  ajouté  ensuite  le  double  d'acide  sulfuriqoe 
étendu  dans  trois  parties  d'eau  ;  à  l'inslaatf  iL 
p'cst  dégagé  beaucoup  de  calorique,  et  il  y  A 


o  ■    C  H  I  ■  t  s  aç)9 

«n  une  prodoction  coDsidérable  de  gaz  qni  éioit 
très-pur.  Ou  peut  opérer  de  la  même  maoière 
sur  lesaalrcs  sulfures  alcalios  et  terreux;  mais 
dans  quelques  cas  îl  faut  emploj'er  ud  peu  de 
chaleur. 

V. 


Les  acides  coq  tribu  en  t>ils  à  U  formation  ds 
gaz  h^Urogèae  sulfuré,  ou  bien  servent-ils  f.eii' 
lemeut  à  le  développer  ?  Le  gaz  Ij^drogène 
Stilfuré  se  dissout,  à  la  vérité,  dans  l'eau;  mais 
il  s'y  di.ssoul  en  trop  petile  quautité  pour  pou- 
rvoir supposer  qu'il  existe  tout  formé  dans  l'eaa 
qui  se  trouve  dans  les  sulfures. 

Pour  décider  cette  question  ^  on  a  éprouva 
quelle  éloit  l'acllau  de  l'ai cali  sur  ce  gaz.  Fai- 
sant donc  passer  dans  le  gaz  hydrogène  sulfuré 
renfermé  sur  du  mercure,  de  rammoaiaque, 
de  la  potasse  et  de  la  soude  caustiques  et  li- 
quides, le  volume  du  gaz  a  été  diminué  à  l'ins- 
tant, et  il  a  été  bientùt  absorbé  entièrement. 
Ij'eau  de  cbaux  l'a  absorbé  également,  mais 
avec  moins  de  rapidité  et  en  moindre  quan- 
tité. 

Si  l'on  verse  un  acide  dans  la  liqacnr  alca- 
line qui  tient  le  gaz  sulfuré  en  dissolution,  on 
oblient  à  l'instant  le  même  volume  de  gaz  bydro- 
gêuc  sulfuré  quiavait  été  absorbé,-  ce  qui  prouve 


I 


alcalis  qui  le  dissolvent. 

La  dissulubiliié  du  gaz  liydro^èue  salfuré  par 
lesalcalis.découverle  par  les  auteurs,  démoolr^ 
selon  l'ux ,  que  les  acides  par  leur  plus  grands 
aflinité  avec  les  alcalis  et  les  bases  terreuses  d» 
sulfures,  ne  font  ao Ire  chose  que  déplacer  ce  gai 
de  la  combinaison  où  il  se  trouve  fixé. 

V  I. 

L'oQ  avoit  employé  dans  les  expériences  pré- 
cédentes les  alcalis  caustiques  :  le  gaz  est  éga- 
lement absorbé  par  la  solution  des  carbonate! 
dans  l'eau ,  sans  doute  eu  raison  de  l'aJcali  par 
que  ces  carbonates  couliennent  toujours  plas 
ou  moins. 

L'eau  favorise  cependant  cette  dissolution.-  ca 
effet,  ayant  renfermé  quelques  parcelles  desoude 
caustique  sèche  dans  du  gaz  hydrogiiue  sulfuré 
pendant  plusieurs  jours  y  on  u'observera  nucoaç 
diminution  de  volume  :  mais  y  ayant  fait  passer 
un  peu  d'eau,  l'absorption  eut  lieu  dans  l'ioa- 
tant.  De  incmc  ayant  fait  passer  d'abord  an  petl; 
d'eau  dans  du  gaz  hydrogène  sulfuré  renfortni 
sur  du  mcrctire  ,  il  n'y  avoit  qu'uue  IrèS'pelitfl 
absorpliou  du  gazj  mais  en  y  faisant  monter 
ensuite  un  pelit  morceau  de  soude,  le  gaz  ft 
été  absorbé  complellemeot.  Dans  l'un  et  l'autre 


D  *    C  lï  I  M  1  r; 

k  le  ^az  a  reparu  à  t'iostant,  dès  qu'on  a  ajouté 
lelqu'acide.  Cette  nécessité  d'ajonler  de  l'caa 
t  alcalis,  pour  les  mettre  ea  état  de  dissoudre 
,  explique  pourquoi  dans  une  expérience 
%dente  l'on  a  obtenu  ce  gaz  eu  faisant  passer 
I'  vapeur  de  l'eau  sur  le  sulfure  tenu  à  une 
blcur  rouge.  L'alcali  du  sulfure  éloît  resté  sec 
î  cette  expe'rience,et  n'avoil  pu  par  cousé- 
lient  cibïorlier  aucun  gaz. 

xpériences  fournissent  un  moyen  de  re- 
ihnoUre  le  gaz  hydrogène  sulfuré,  et  de  le 
htinguer  des  autres  espèces  de  gaz  inflam- 
inables ,  telles  que  le  gaz  hydrogène  carboné 
fet  le  phosphore  qui  ne  sont  pas  absorbés  par 
I  alcalis,  et  sur-luot  de  le  séparer  lorsqu'il  ss 
buve  mêlé  à  quelqu'autre  espèce  de  gaz, 

V  I  I. 

Jl  étoil  intéressant  de  connoitre  les  pliéno-* 
lènesqueprésenteroit  le  mélange  du  gaz  bydro-  " 
ne  sulfuré  et  du  gaz  ammoniaque. 

b'Lorsqu'on  a  mêlé  volumes  égaux  de  ces  deux 
,  il  s'est  fait  une  diminution  considérable, 

I  s'est  formé  une  vapeur  blanche  semblable  à 
Hle   qu'exhale  le    sulfure   d'ammoniaque,    et 

bn  a  observé  un  dépôt  de  poudre  noirâtre 
'  la  surface  du  mercure  :  le  résidu  gazeux 

|ftrme  à-p«u-près  le  quart  du  total ,  si  le  ra6- 


3o4  -Annales 

On  ne  peut  séparer  par  l'eau  de  chaux  oO 
par  l'ammoniaque  le  gaz  acide  carbonique  (la 
gaz  liydrogène  sulfuré  qui  se  trouve  mêlé  avec 
lui;  car  si  l'on  fait  un   mélange   de  ces  di 
gas  à  parties  égales  y  et  si  l'on  en  absorbe  bit 
au-delà  de  la  moitié,  le  résidu  éteî^at  encore  Jt 
lumière  11  faut  avoir  recours  à  un  autre  tnojren 
pour  faire  cette  séparation.  Ce  moyen  est  li 
décomposition  du  gar  liydrogène  sulfuré  par 
l'acide  nitrique.  Ayant  plongé  dans  l'acide  ni- 
trique  l'ouverture   d'une  clorlie  qui  cODleD0it<j 
un  mélange  des  deux  gaz,  il  y  a  eu  à  l'instai 
diminuiion  de  volume  et  formation  de  dépât 
de  soufte  :  le  résidu  s'est  trouvé  élre  du  gaa 
Bcide  carbonique. 

L'on  voit  donc  qu'il  y  a  une  difTcrence  entre 
les  sulfures  caustiques  et  les  non  caustiques  re- 
lalivement  à  la  production  du  gaz  hydrogcoe 
sulfuré.  L'acide  carbonique  élant  combiné  avec 
ta  potasse  ou  avec  la  soude  ,  affoiblit  TafCnité 
de  «elles-c!  pour  le  gaz  hydrogène  sulfuré  ,  et 
sou  action  à  cet  égard  >  quoique  très- foible,  n'en 
est  pas  moins  analogue  a  celle  des  acides  eu 
général,  qui,  en  s'emparanl  de  l'alcali  des  sul- 
fures, ctéirutisenlleur  affînilé  pour  le  gaz  hydro- 
gène sulfuré.  Un  acide  plus  fort ,  eu  chassant 
le  gaz  acide  carbonique ,  dégage  aussi  te  gai 
hydrogène  sulfuré  :  la  chaleur  seule  les  déve- 
lopi^c 


D   C      G    U    1    H   1   E,  5o5 

bppe  tous  les  deux  en  méme'tems  ;  mais  il  ae 
fensuit  pas  que  le  même  effet  aura  lieu  pour 
les  sulfures  caustiques  auxquels  le  gaz  liydro- 
gène  sulfuré  lient  avec  plus  de  force. 

I  X. 

LLorsque  le  ^az  oxigène  est  absorbé  par  les 

plfures  buroides,  les  auleuis  pensent  que  l'eau 

t  décomposée  ,  que  son  oxigène  se  porte  sur 

^  soufre  du  sulfure ,  et  que  son  h^drogèue  uni 

[  un  peu  de  soufre  reste   dissous  dans  l'alcali 

t  sulfure  dont  il  e.st  dégage  par  les  acidfs.  L'oa 

llît  q  le  le  soufre  et  l'alcali  n'out  ,  ai  seuls ,  o^à 

Ombinés  daus  l'état  de  sulfure  sec  ou  de  sul'^  « 

late,  la  propriété  d'attirer  l'oiigèoe,  soit  pur, 

[•«oit  de  l'air  atraospliérique.  11  est  coduu  ,  diseot- 

'  ils,  et  leurs  expériences  l'ont  coutirmé)  que  le 

gax  Ijydrogèue  sulfuré  et  le  gaz  oxtg'>De,  élaat  J 

mêlés  ensemble  dans  une  certaine  proportion ,] 

quittent  l'un  et  l'autre  l'état  gazeux,  de  sorte  ^ 

que  tout  le  gaz  oxigène  se  trouve  détruii  ;  4.j 

£alloît  examiner   si    le  gaz    bjrdrogène   S'ilfur^  4 

coaservoit  celte  propriété,  lorsqu'il  est  uibsou^j 

par  l'alcali. 

Ou  a  saturé  un  peu  de  potasse  liquide  d^^ 
gaz  hydrogène  sulfuré,  ei  on  a  t^uft-rmé  cetlA  ' 
lii{ueur  dans  l'air  atmospliértque  sur  du  mer- 
cure; il  s'est  manifesté  uue  dtmioutioa  daos  Iq, 
Tome  Xiy.  \ 


I 


!^ti6  A  iT  Tt   A  l;  E  s 

^bltlmé  âùgilÉ  ijtiî  s'est  Ifofjtéath-ès  qtielt|â) 
îofirft  aTdir  perdtl  loîit  SOh  bslgèné  et  n'èli 
plus  que  dti  gaz  atote. 

Oa  a  obtenu  le  même  résultât  ea  t-enfermàj 
la   liqueur  alcaline   saturée  de  gaz    hytlrogèu* 
sulfuré  dans   du  gaz   oxigène   pur:  dans   deu: 
jours  J'absorplioo  de  ce  gaz  a  été  compielte. 

X. 

Conclusions  générales. 

I.  Le  soufre  s'unissanlauz  alcalis,  à  la  cluut; 
à  la  baryte  et  à  la  maguésie,  forme  arec  <M 
substances  des  combinaisoDs  cbimiqucs  qui  otlt^ 
clés  propriétés  et  des  lois  d'afSuité  diû^teatCS 
de  celles  de  leurs  composaos, 

a.  tJne  des  propriétés  les  plus  retnarqaafalfef 
que  le  souFre  acquiert  dans  cet  élat,  c'est  l'ïd4 
Icnsité  de  la  faculté  d'attirer  l'osigène. 

La  raisûil  de  celte  attrsclioD  plus  actîVeseï 
Lie  être  queValcalI  préseuteà  la  combinaison  dM 
soufre  et  dél'oxigèbcà  mesure  qu'elle  se  formé, 
une  base  t  laquelle  cette  combinaison  se  joitlt 
avec  la  plus  grande  activité  pour  coustiliiet'  ati 
Sulfate.  La  formation  du  sulfate  sera  doue 
dans  ce  Cas  l'eflet  de  deux  aflinilés,  de  celW 
qtie  le  soufre  a  par  Ini-méme  pour  l'oxigèoeV 
mais  qu'il  n'exerce  qu'à  uue  température  très' 


DE     Chimie  Sot 

levéei  et  de  celle  que  la  base  alcaline  a  pour 
I  combioaisou  du  soufre  et  de  l'oxigêne ,  c  est- 
l-dire  pour  l'acide  sulfurique,  de  sorte  que  la 
leraiêre  donne  à  la  première  un  plus  grand 
Irgré  d  intensilë. 

^  3-  Toutefois  celle  faculté  d'adirer  l'oxigèue 
fest  pas  augmentée  dans  le  louFre  par  sa  com- 
ilinaisou  avec  lt;s  alcalis  jusqu'au  point  de  pou- 
Iroir  faire  quitter  à  l'oxigèue  l'état  ^a2eux  ,  pas 
lime  quaud  il  se  trouve  combiné  avec  le  gaz 
izoïe  dans  létal  de  gaz  uitrcux.  Ces  sulfures 
jlïxercent  leur  aitracliou  pour  l'oxigène  eu  dé- 
F  composant  l'eau. 

Il  parolt  que  l'oxigcne  de  l'eau  est  ittîré  dans 

gaz  par  préférence  à   celui  qui  se  trouve 

^Ds  l'état  gazeux,  parce  que  dans  ce  deniîelr 

i  il  se  trouve  uuî  à  beaucoup  de  calorique. 

1  reste  c'est  le  même  phénomène  qu'on   ob- 

vve,  par  exemple,  dansje  fer  qui  ne  s'altère 

B  sensiblement ,  soit  dans  l'atmosphère,  soit 

l^me  dans  le  gaz  oxigène  pir  ,   taudis  qa'il 

Hire  avidement  l'oxigcne  de  l'ean. 

l  4-  ^"  examinant  dbnc   un  sulfure  humecta 

l'eau  ou  préparé  par  la  voie  humide  ,  un  trouve 

que  l'oxigènedel't^au  uni  à  une  partie  de  soufre 

est  convertie  Cil  acide  sulfurique,  et  que  cet  acide 

a  formé  avec  la  base  du  sulfure  un  sultale. 

5.  L'b^drogèac  de  l'eau ,  dès  qu'il  devient 

Vij 


I 


5o8  A  R  N  A  L  E  s 

libre  ,  s'unit  de  son  c6le  avec  une  parlie  du 
soufre  el  coDslilue  la  combiiiaisou  connue  souf 
le  nom  de  gaz  hydrogène  sulfuré  ou  tiépatiqi 

Pour  que  celle  uiiioudu  soufre  el  de  1  hydro* 

'gène  se  fasse,  il  convient  que  ces  deux  subs' 

lances  se  rencontrent  au  moment   où  rii)'dro- 

gène  devient  libre,  et  avant  qu'il  ait  pris  la 

forme  de  gaz. 

6.  Le  gaz,  après  avoir  élé  formé,  oequîtltt. 
pas  la  solution  des  sulfures,  mais  y  reste  com- 
bine à  !a  base  alcaline  ou  terreuse  ,  pourvu  qaa 
celle  base  soit  dissoute  dans  l'eau  qui  favorisa- 
celle  solution  comme  plusieurs  autres. 

Comme  le  gaz  hydrogène  pur  n'est  pas  so- 
luble  dâDS  les  alcalis,  l'affinile  de  ceux-ci  pour 
le  gaz  hydrogène  sulfuré  paroît  dépendre  d^ 
leur  affinité  pour  le  soufre. 

7.  Le  gaz  hydrogène  sulfuré  dissous  dans  II 
alcalis  y  est  atsez  fixé  pour  résister  à  la  chalei 
de  l'eau  bouiltaole  ,  sans  les  quitter:  il  fauf! 
pour  cet  eiïet  un  acide  qui ,  par  une  plus  grandi 
aflîuilé,  s'empare  de  l'alcali,  le  sature  cl  ci 
dégage  ainsi  te  gaz. 

Il  faut  employer  pour  cel  effet  des  aciilei 
qui  ne  ce J en t  pas  facilement  leuroxîgène,  poitf 
qu'ils  ne  soient  pas  décomposés  eux-mêmes  pai 
le  gaz  hydrogèue  sulfuré  qui  s'erapareroit  di 
leur  oxîgène.On  peut  quelquefois  pré  venir  celle' 


Ék 


D  r-�iim 

icomposilioQ  des  acides  et  du  gaz  j  en  les 
teotlant  d'eau. 

^8.  Ce  gaz  enfin  relient  dans  la  dissolution 
Ifealirii-  ses  propriétés  et  sur-tout  celle  d'attirer 
Igaz  oxigèoe,  et  de  former  avec  lui  de  l'eau 

abandoonant  te  soufre. 
'  g.  Un  sulfuie  alcalin  dissous  dans  l'vau  con- 
nt  donc,  i".  le  sulfure  proprement  dit  ou 
i  L'omLinaison  du  soufre  avec  l'alcali  ,*  3".  le 
flfale  qui  s'est  formé  par  la  dccompositron  de 
,  dont  î'oxigène  s'est  uni  à  une  portion 
B  soufre,  et  5*.  le  gaz  hydrogène  sulfurcdissous 
dans  ta  base  alcaline  du  sulfure. 

Eu  réunissant  ces  fa»ls ,  la  manière  dont  les 
sulfures  agissent  en  dt-composast  l'air  atmos- 
phérique et  en  absorbant  le  gaz  oxij;êne  ,  dc- 
vieodra  évidente.  Les  sulfures  se«s  n'ont  aucune 
aciioo  sur  le  gaz  oxigène  :  or  dans  les  sulfures 
liquides  on  a  ,  outre  le  sulfure  dissous  dans  l'eau, 
le  ssifatc  qui  s'est  formé;  mais  celui-ci  n'exerce 
nuu  plus  aucuae  attraction  sur  l'oiiigène;  il  an 
reste  donc  que  le  gaz  hydrogène  sulfuré  dissous 
dans  l'alcali;  et  en  cflet  c'est  à  celte  deruièie 
portion  du  sulfure  liquide  seule  qu'il  faulaltri- 
boer  l'absorption  du  gaz  oxigène. 

Eu  dissolvant  un  sulfure  alcalin  dans  l'eau, 
la  décomposition  de  l'eau  [*  pourvu  qae   l'opé- 
r&lioQ  se  fasse  dans  des  vaisseaux  bico  bouchés) 
V  iii. 


r 


5io  A  iT  ir  A  L  E  s 

coolÎDucra  jusqu'à  ce  que  la  base  alcalioe  aoifl 
saliiree  île  gaz  h^drogèue  sulfuré;  ce  lerm^ 
passé,  il  y  aura  équilibre,  et  l'eau  ne  Sera  plat 
décomposée.  Aussi  c'est  une  circonstance  biei 
connue  que  les  sulfures  se  cODservent  très-bien  i' 
c'est  à- dire  ce  se  changenl  pas  enlièrement  en- 
sulfates,  quand  on  les  conserve  dans  des  boa- 
leilles  cxaciemen;  bouchétsid'où  il  paroU  résul-l' 
ter  encore  que  la  déconiposllion  de  l'eau  par  let^ 
sulfures,  causée  rn  partie  par  l'attraction  de  l'ali'^ 
•  calisuf- la  combinaison  de  l'une  des  parties  cons- 
tituantes de  l'eau  avec  le  soufra,  c'esl-à-dlresuP' 
l'acide  sulfuriqiio  ,  est  favorisée  en  mcme-temif 
par  l'attraction  de  ce  ruème  aicali  sur  la  combU 
naison  du  soufre  avec  l'autre  partie  couslîloaut»' 
de  l'eau,  c'esl<i-dire  surlegaz  liydrogène  sulfuré.^ 
C'est  encore  une  des  raisons  peut-être  pourâvoil 
le  sulfure  décompose  l'eau  plutôt  qae  l'air  st^ 
mospLérique. 

Au  contraire,  si  on  bisse  âxfiosé  à  l'air  ■(■«' 
mospliéritjue  un  sulfi*re  liquide  ,  Ihydrogôoei 
clrerchi;  à  reprendre  son  oxîgène  cl  l'eau  est' 
reproduite,  tandis  que  le  soufre  qui  avoil  élé' 
uriià  rjjydrogène,  reste  dissous  dans  t'adcsIi/S 
mais  cclti;  eau  est  eiitarc  décomposée  à  son  loor' 
et  reproduite  de  nouveau  ,  et  ces  opérai  ioDS 
conlinucm  aUeruativtmciU  ,  jusqu'à  ce  qu'eDÛrp 
tout  le  sulfnrc, particule  a  partictile,  soîlcLaugé 
eu  sulfate. 


k. 


c 


Il    1    :>[    1    K. 


J$ou«a}Io4â  exposer  t'upiuio^  que  npf^ssvottf 
-  a^opice  sur  l'aclio^  que  les  sulfures  exci 
E    stirlQiij^ctje  ilaus.di)re»çii).ts  cJrço"SU.iJ,cps,  $911^ 
eolrer  «l^n?  les  d^yelvjïpeïnppï  qa'çl|e  poprrpjt, 
exiger. 

Les  sulfures  atùrfnl  rQ:ifigt;ae  avec  lequel  ils 
8c  Ir.ouveut  encoDl,ac^;  ils  o'out  le  pouvoir  de 
décomposer  l'eau  qu'il  une  tenipéralurc  très* 
éievécy  ou  lorsqu'un  acide  se  combine  aTecl'fl- 
cali  du  ^uifure  fans  pouvçir  donner  par  l^V^* 
même  de  J'osigciie  a\/,  soufre-  Dans  ce  demi^^ 
CAS  la  des omposilion  de  l'eau  est  prouvée  (  et 
c*est  un  l'ait  connu)  par  une  portion  de  sulfate 
qai#'csli'urraée»etquia'exisloitp;i$^TajiiracliQn 
4â  raL-iJp. 

.Celle  dçrDÎère  (Iticooipos^ion  de  l'esu  est  due^ 
à  apcaii^'Ou,rsql'aiM:iit,iisda^sleqAiel  il  faut  faire 
enUer  raf&uité  du  çaljg^ijîqive  qui  passe  de  l'acide 
au_ga7.  hydrogène.  Elle  ^L^alogue  a  celle  qui 
est  produite  par  l'action  des  actdfît  sur  quelques 
mclaux  ,  tandis  que  dans  d'autres  circonstances, 
ces  métaux  attirent  t'oxi^cne  de  lalniasphèrc. 

Ijesatitetirs  u'adméneDt  pas  tctte distinction  ; 
seloD  eux,  l'eau  est  décomposée  dans  tous  les 
eas^  mais  ils  ne  rendeut  pas  raison  d'une  dif- 
férence inijiorlante  entre  les  phénomènes. I^ors- 
que  c'est  la  chaleur  ou  l'action  d'un  acide  qui 
«Dt  dclermiaé  la  décomposition  de  l'eau  ,  il  se 
V  iT 


I 
I 


5ii  A  u  tf  A.  T.  X  s 

dégage  du  gaz  hydrogène  sulfuré  ;  roais  lorsqoe 
le  sulfure  est  m>s  eu  contact  avec  l'oxigèue,  il 
se  fait  une  absorpiion  lie  ce  principe  sans  au- 
cun dégagemeDl.  Lee  auteurs  supposent  qu'alors 
l'eau  se  forme  de  nouveau.  Ils  veulent  donc 
que  l'eau  ce  décompose  et  qu'elle  se  repro- 
duise simuliaiiément  et  dans  les  mêmes  cir- 
coustsnces. 

Nous  ne  pensons  pas  que  le  par  oxigèoe  el  le 
gaz  hydrogène  se  combinent  ensemble  par  te 
simple  conlact ,  comme  les  auteurs  l'avaDceat 
§.  IX ,  à  moins  que  la  température  oe  soit  fort' 
élevée. 

Quant  à  la  nécessite  de  l'eau  pour  qu'un  buI-^' 
fure  puisse  agir  sur  l'oxigène,  on  observe  h' 
même  chose  dans  plusieurs  circonstances  et  no- 
lamiuent  avec  la  magnésie  ou  la  cbaux  ,  qui' 
ne  se  combinent  pas  avec  l'acide  carbooiqai 
sans  i'inlermède  di;  l'eau. 


C  n 


[ECONDE    LETTRE 

J  J)  E     M.     VA  Ti-M  ARUM 

M.  BERTHOLLET, 

UonlenantliiAescription  d!un  G azomètre très- 
simple ,  et  d'un  appareil  pour  fai re  à  très- 
peu  de  frais  l'expérience  de  la  composition 
de  l'eau  par  combustion  continuelle,  i 

MOWSIEUR, 

J-^EPUis  Dia  dernière  lettre  conlenant  la  des- 
vriplioa  d'un  gazomètre  faydrosiallque,  il  m'a 
paru  qu'on  pcdt  avoir-  un  gazomètre  beaucoup 
plus  simple  el  aussi  exact  que  le  premier^  pour- 
vu qu'où  se  donne  la  peine  d'observer  ,  pen- 
dant qu'où  s'en  sert,  si  ia  pression  qui  en  fait  sortir 
l'air  se  soutient  au  même  dègrc ,  et  qu'on  la 
reclitîe  de  tems  en  tems ,-  ce  qu'on  peut  très- 
lacilement  faire  ^  en  se  servant  de  l'appareil  que 
je  m  en  vais  vous  décrire. 

Deux  recipietis  d'air  dont  je  me  suis  servi 
pour  remplir  lesgazoraètres  que  j'ai  décrits  dans 
ma  lettre  piécedeute  {^Annales  de  Chimie. Jé- 
^Ttrr  1793,)  lue  servent  actuelletiiot  de  gazo- 
uiûtres  mêmes  ,  après  y  avoir  ajouté  quelques 


^^^  DE     Chimie. 

iSèns  la  partie  c  dti  Inyau  c  6  ;  ce  (jm  faïl  que 
Bb  luyaii  rf epeut  aToir  la  même  largeur  que  les 
^nyaox  aa  et  bc.  Le  syptioa  aabcde  doit 
iMIffoil  por-tont  la  largeitr  d'cDviron  -^  pouce,  et 
Je  robinel/dotl  a^ïoir  aussi  k-peu-près  la  même 
oaverliii'G  de  '-  ponce,  aiio  que  le  gazomêlte 
paisse  cire  rempli  et  vui^é  en  peu  de  tems. 

Ces  gazomclrcs  ne    sont    point   pourvus   de 

thermomètres  ,  parce  que  j'ai  observe  dans  mes 

«ipériencus  f:iitcs  avec  les  gazomètres  précé- 

doof ,  que  la  It-mperaluve  de  l'air  content)  dans 

un  gazomètre  s'accorde  ordinairrment  Irès-bien" 

aveccsi'edtt  l'air  «nvîromiant,  qn'oo  peut  fa*' 

âlcmoit  obeerver  par  un  tliermomètre  ordî-' 

Baire  place  à  peu  de  dislance  du  gazomètre. 

Four  verser  de  l'eau  dans  le  gazomètre  >  j'ai' 

•    flil  Tisser  sur   le  robinet  ^%Q  errloiiooir  dont 

r  on  v*ti  II  coupe  ropreseulee  par  ïts  lignes  tiu, 

(Après  avoir   rempli  le    gazomètre,   ccleatoii-' 

DOir  sert  aussi  pour  pouvoir  adapler  commo- 

demeiil  le  syphou  è  c  sur  le  robiociy",i!iaris  que 

l'aîrtle  l'atmosphère  y  puisse  entrer  pendant  la 

[  maaipulaliun  Pour  cet  elTel  on   verse  de  l'eau 

rdans  cet  enlonnoir,  après  avoir  fermé  le  robinet 

/Pnift  le  cylindre  gg.  ëtaot  rempli  d'eau  qui 

•e  trouve  doue  aussi   à  la  même  baulcnr   dnns 

le  tuyan  c  d  t ,  on  tire  l'eau  dans  le  tuyau  cb , 

m  l'aspiraiil  par  la  bouttie  à  l'exlrémité  b^  jus- 


SiG  A    W   K    A    I.   E   s 

qu'à  ce  qne  Veau  dccotile  par  l'oaverlnre  J 
Oa  ferme  alors  celle  ouverture  avec  le  doigt| 
et  on  le  met  sur  le  robinet/,  a^'anl  soin  <1» 
tenir  l'ouvertare  bicu  feriuee  jusrju'à  ce  qa'ellt 
se  Iruure  dessous  la  surface  de  l'eau  dans  l'en- 
toniioir  tiu. 

La  manière  de  faire  enlrer  l'air  dans  ces  gazft- 
mètres  et  de  l'en  faire  sortir,  est  dëcrîle  dafli, 
ma  k- lire  prêccdenlc.  Far  le  moyen  de  lechellâ 
que  j'y  ai  fait  adapler  ,  j'observe  les  quauliléft 
d'air  employé  avec  la  même  exactitude  que  dau> 
II*  gazomnlre  précédent  ;  mais  le  moyen  de  son-» 
leuir  la  pression  n'csL  pas  toul-à-fail  si  facile.  Lt 
roliinct  y  vient  du  réservoir  du  laburaioire  ; 
comme  l'eau  descend  daes  ce  réservoir  à  mesun 
que  ce  robinet  fournil  de  l'eau ,  la  pression  qui 
fait  sortir  l'eau  dit^ioue,  et  par  conséquent  m 
quaulité  d'eau  que  le  robinet  y  fournît,  dirni* 
nue  vn  propoition.  11  f;iut  donc  ouvrir  ce  r»4 
Ilinet  <1e  plus  eu  p'us,  à  mesure  que  la  pression 
diminue,  afin  d'avoir  uu  étxuiement  é^al  ,  pou^ 
soutenir  au  même  degré  la  pression  qui  fait  sortie 
l'air  du  gazomètre.  L'expérience  m'a  appris  ce- 
pendant  que  celle  correction  de  l'ouverture  li 
robinet  q  pour  soutenir  la  |>ressiuH  danslegatt 
II. être  au  même  degié,  ne  demande  pas  beaii< 
coup  d'altunliou,  et  qu'on  trouve  facllemei 
uQOUvrici'  qui  peut  très-bieu  régler  l'écoulfe 


■^^Koeal  d'eau  par  les  deux  roltioels  ^ç*,  cq  em- 
.pioviiut  les  deux  gazomètres  en  même  (ems. 

Ou  observe  les  preiisious  qui  fool  sortir  l'air 

au  gazomètre,  par  le  moyen  d'uue  mesure  de 

,  bois  de  buis  divisée  en  pouces  el  lignes,  qui 

e»t   placée  entre  le  récipient  du   gazomètre  et 

ton  cylindre  gg. 

L'usage  de  ces  gazomètres  est  Irès-facile,  et 
ou  peut  réj^ler  les  pressions  assez  exactement 
pour  presque  toules  les  expériences  gazomc- 
triques.  Comme  on  peut  mesurer  les  quantités 
<l'air  employé  par  ces  gazomètres  ,  aussi  exac- 
tement que  par  les  autres,  on  peut  donc  s'ea 
servir  au  lieu  des  gazomètres  que  j'ai  décrits 
«Uns  ma  lettre  précédenle,  pourvu  qu'on  em- 
ployé  un  assistant  qui  règle  l'écoulement  de 
l'eau  par  les  robinets  9  y.  Ce  besoin  de  régler 
cet  écoulement  est  le  seul  point  principal  qui 
rend  ces  gazomètres  inférieurs  aux  précédens» 
doQtt'js  pressions  une  fois  réglées  se  soutienoeut 
«galfs. 

AprèsavoirsimpliGé  de  celte  manière  le  gazo- 
mètre, aBn  que  ceux  qui  s'occupent  des  expé- 
riences de  la  chimie  moderne  ,  puissent  se  le 
procurer  plus  facilement,  j'ai  aussi  cherclié  dit 
trouver  uue  mélliode  plus  simple,  pour  répéter 
facilement  et  à  peu  de  frais  l'expérience  de  la 
composition  de  l'eau  par  combustion  continuelle. 
Voici  comment  je  m'y  prends: 


I 


Sae  Annales 

'vilal  au  baUon  ,  qu'après  avoir  vu  que  le  to- 
lume  d'air  vital  e&t  diaiiDuéy  ce  qu'on  peut  &- 
ciieinenl  observer  par  l'èlévalion  du  mercaie 
dans  le  col. 

Je  fais  entrer  l'air  vital  dans  le  ballon  par 
une  pression  di'  deux  lignes,  el  le  gaz  lij'dro- 
gène  par  une  pression  de  deux  pouces  ,  comme 
dans  mes  expériences  précédentes. 

Par  cet  appareil  simple  et  fort  facile  à  manier, 
j'ai  réusïii  a  faire  de  l'eau  ,  qui  ne  conlenoît  ab- 
soulumenl  pas  d'acide,  et  qui  étoil  presqu'insi* 
pide.  Il  est  vrai  qu'on  ne  peut  pas  pousser  l'ex- 
périence plus  loin  que  jusqu'à  ce  que  tout  le 
contenu  du  gazomètre  qui  fournit  le  gaz  hvdro- 
géne ,  suit  consumé  /  niais  iQoo  pouces  cubiques 
d'air  qui  fout  le  contenu  de  ce  gazomèlre  i 
suffisent  sûrement  pour  faire  d'une  manière  satis- 
faisante l'expérience  concernant  la  productioc 
de  l'eau  par  la  corabusiiun  de  deux  gaz.  Si  o^ 
désire  cependant  faire  usage  de  plus  grandi 
volumes  d'air  sans  interruption  ,  on  peut  le  fa'irt 
en  emplo^'ant  deux  de  ces  gazomètres  au  lîei 
d'un  ,  et  en  les  combinant  par  une  pièce  à  deu] 
robinets  que  j'ai  décrite  dans  ma  lettre  précél 
deuie,  pnge  187  ,  pi.  il,  fig  4  J'ai  fait  fair^ 
dernièrement,  pour  l'expérience  de  la  conipQi 
sitioQ  de  l'eau  ,  deux  île  ces  pièces  à  deux  ro^ 
l)ine(s  XX  que  j'ai  placée^  sur  deux  coloDoes  di^ 

btfii 


D  B     G  H  I  H  I  E>  3a  I  ^ 

lie  yy  >  fixées  sur  la  tablette  à  chaque  côtâ 

I  balloD,  covaxœ  Jig.  2  représente.  L'empla- 

nent  de  ces  pièces  ne  permet  pas  d'y  voir 

s  d'un  robinet  siir  cbacuae  d'elles.  La  com- 

voication  entre  les  deux  robinets  de  chaqu« 

î  et  ie  tuyau  de  verre  j  v  qui  conduit  l'aie 

\  le  ballon,  est  faite  comme  jî^g-.  3   la  re- 

■éseate.  Le  tuyau  «  p  est  mastiqué  dans  une 

lïte  virole  qu'on  visse  dans  le  trou  w.  Pour 

abioer  ces  robinets  avec  les  gazomètres,  je 

B  sers  de  tuyaux  flexibles   (  faits  de  gomma 

tftïque  pour  servir  comme  cathéters  dans  les 

diesdela  vessie),  dont  je  Bxe  les  extrê- 

)  sur  des  tuyaux  de  cuivre  qui  sont  vissés 

ries  robinets. 

;  ne  me  suis  pas  servi  jusqu'ici  de  cet  ap- 

■eil  pour  faire  une  expérience  exacte  ,  en 

emparant  le  poids  de  l'eau  produit  avec  le 

s  des  airs  consumés.  Vous  voyez  pourtant 

âlement.  Monsieur^  que  cet  appareil  simple 

[  pas  de  beaucoup  inférieur  à  l'autre  à  cet 

ird,  puisque  les  échelles  de  ces  gazomètres 

t  faites  de  la  même  manière  que  celles  des 

iKOtuèlres  précédeus,  leur  indication  doit  être 

\n\  exacte  que  celle  des  autres.  La  seule  dif- 

^encequi  peut  influer  sur  la  comparaison  des 

nids  susdits,  consiste  eu  ce  que  le  ballon  est 

Iveri  pendant  six  à  huit  secondes,  ente  mettant 

1  Tome  KIV'  -     X 


I 


332  Annales 

à  sa  place  et  en  l'ôtant ,  et  qu'on  perd  aussi  un  peu 
de  gaz  hydrogène  par  rinflanimalioa  ,  avant  que 
la.  flamme  soit  enfermée  dans  le  ballon.  Je  ne 
doute  cependant  pas  que  vous  ra'arcorderei 
que  l'erreur  que  ces  deux  circonstaocM  pour- 
ront causer,  sera  peu  considérable. 

Pour  savoir  exactement  le  poids  de  l'eau 
produit,  je  pèse,  avant  et  après  l'expérience, 
le  ballon  et  la  jatie  avec  le  mercure  sur  lequel 
toute  l'eau  produite  se  trouve,  excepté  ce  quî 
s'attache  à  la  surface  intérieure  du  ballon  ;  pais 
je  sépare  l'eau  du  mercure,  en  les  versant  eii«'| 
semble  dans  un  entonnoir  de  verre  ,  dont 
tuyau  a  uneouvertureëlroite  qu'on  peut  fen 
avec  le  doigt ,  et  par  laquelle  on  peut  laisse 
écouler  le  mercure. 

Quand  on  vent  examiner  la  qualité  de  l'air 
qui  reste  dans  le  ballon  après  l'expéiience,  oa^ 
le  ferme  avant  de  le  peser,  en  employant 
boucbon  dont   le  poids  est  connu.  Ponr  ex», 
miner  la  qualité  de  cet  air ,  on  met  le  battorf 
sur  la  platine  et  le  robluet  qui  a  servi  potJ) 
le  vnider;  puis  on  visse  ce  robinet  sur  un  i 
eipient  cylindrique  fermé  par  un  robinet  i 
fer  et  vuidé.  On  fait  passer  alors  une  partM 
de  l'air  du  ballon  dans  ce  récipient,  en  ouvraill 
les  deux  robinets;  ensuite  on  verse  l'air  de  c 
récipient  dans  un  récipient  ordinaire  ,   par  Is  ] 


D  B    Chimie*  3^3' 

yen  de  l'appareil  pneupmato- chimique  au 

lefcure»  pour  l'examiner  après  comme  il  faut. 

avoisicr.  Traite  de  Chitme,  Tome  Iî;pages 

S  et  365.) 

I  J'espère  que  l'appareil  simple  et  peu  coûteux 
B  je  viens  Je  vous  décrire,  et  la  manière  facile 
I  s'en  aeivir,  sutistera   en  quelque  manière 
ux  qui  peuvent  avoir  jugé  que  le.-<  gazomètres 
tcrits  dans  ma  lettre  précédente  sont  encore 
np  composés  pour    se  les  procurer  ou   a'ea 
irvir  facilement.  Ceux  qui  ne  désirent  pan  de 
Taire  des  expériences  gazomé,  riques  avec  la  der- 
nière exaclilude  (pour  laquelle  l'autre  conslruc 
tîoD  est  préfi'rahle)  ,  pourront  sûrement  avoir, 
les  deux   gazomètres'  avec   l'appareil   pour  la 
composilioti  de  l'eau  à  un  plus  bas  prix  qu'an 
seul  gazomètre  demande  >   suivant  la  cunsiruc- 
lionque  j'ai  décrite  dans  ma  lettre  prt^cédente, 
puisqu'un  gazomètre  ,  suivant  la  construction 
que  je  viens  de  décrire  ,  ne  coûte  pas  au-delà 
de  dix  ducats  d'Hollande  ;  au  moins   oo  peut 
les  avoir  faits  pour  ce  prix   chez  les  faiseurs 
d'iasirumens  de  physique  tf-'aa-ff'yk  et  Groe- 
nendaal,  qui  se  sont  établis  ici. 
J*ai  rhonueur  d'être ,  etc. 


3H 


A    N   K   A   L    E  « 


I 


EXTRAIT  I 

Du  premier  Supplément  et  du  Cahier  de 
Mai  1791 ,  des  Annales  de  Chimie  de 
Crell; 

Par  J.  H.  HAssEnFRATz. 

§.  I. 

IVX.  Bruel  Zellerfelu  aDDoncs^ 
qu'un  a  trouvé  dans  la  montagoe  de  Zevier,  h, 
J'AutbentoI>  dans  le  Hariz  ,  une  mine  dv 
sulfure  de  zinc  si  abondanle ,  que  l'on  pourroit^ 
en  exploitei  plusieurs  milliers  sans  mêlangt, 
d'auoune  autre  mine.  Cette  mine,  dit  M.  Bruel, 
procureroituii  zinc  beaucoup  plus  pur  que  celui 
de  Goslard  ,  et  00  auroit  bieutût  un  graod  dét)it 
de  ce  zinc,  parce  qu'étant;  très-pur,  il  serait, 
plus  propre  aux  combina isous  laétaUîques. 

§■  II. 

M.  Bîndheim  propose  de  faire  des  couver-'- 
tures  en  brique  dans  les  pays  où  Je  bois  est 
trop  cher  pour  construire  des  loîts  en  char- 
pente, ou  dans  les  endroits  où  l'on  veut  avoir 
une  terrasse. 


DB     Chimie.  3%S 

Le  choix  des  briquesn'eittpasindiffiîrent  dans 
la  construclion  de  ces  terrasses  :  il  est  nécessaire 
qu'elles  soient  très-dures  et  imperméables  i 
l'eau. 

Pour  faire  des  briques  imperméables  àl'eaii, 
M.  Bindheim  croit  que  l'argile  qui  doit  servir 
à  leur  construclioD  ,  ae  doit  contenir  ni  chauv  ] 
ni  seU;  eu  consfSquence  il  indique  de  rejeller 
toutes  argiles  qui  feroient  effervescence  aveo 
Jes  acide!;.  Il  voudrnit  que  l'argile  fût  retiriSe 
long-tems  avant  d'élre  employée,  qu'elle  fût 
déposée  et  délayée  dans  de  grandes  cuves  de 
boi&  ,  qu'elle  fût  bien  marchée  ,  et  qu'elle  ne 
fût  employée  qu'après  avoir  été  travaillée  de 
manièie  à  donner  une  pâte  homogèue  et  dé- 
gagée de  lous  les  corps  étrangers. 

Lorsque  les  couvertures  ou  terrgsses  sont 
c^iDslruiles  en  briques  liées  entr  elles  par  un 
bon  ciment ,  M.  Bindheim  fait  metire  d'abord 
une  Couche  de  goudron  sur  la  couverture,  <t 
il  fait  répandre  sur  ce  goudron,  avant  qu'il 
soit  sec,  du  sable  très-fin;  il  préférerait  même 
que  ce  sable  fût  broyé  d'abord. 

Par-dessus  la  couche  de  goudron  el  de  sable 
il  fait  mettre  une  couche  de  quatre  lignes  d'é- 
paisseur, d'un  ciment  composé  de  vîngt-quatie 
parties  de  chaux  anciennement  éteinte,  vingt- 
quatrepartiesdesangdebœufjunepartied'argile 
X  ii) 


I 

l 


336  A   N    N    A    L    C   I 

déirempée  dans  de  l'eau  collée,  une  partie  de 
gyps  pulvérisé,  deux  parties  de  sable  fin  ,quntr0 
parties  de  poussière  de  brique  ,  trois  parties  dc 
mâche-fer  ,  quatrs  parties  de  poils  d'auimaux 
bien  hachés.  Si  ce  mélange  étoit  trop  épais  pour 
être  enduit  avec  un  pinceau,  on  y  ajouleroît 
un  peu  de  sang  de  bœuf;  s'il  étoit  trop  clair, 
on  le  laisseroit  reposer  jusqu'à  cequ'il  eût  acqoîs  i 
la  consistance  cpnvenable. 

Il  fait  répandra  sur  cette  couche  encore  hn- 
mide,  du  sable  très^fin  ,  et  it  fait  bien  unir  la 
surface  avec  une  brique.  Par-dessus  cette  pre- 
mière couche,  lorsqu'elle  est  sèche,  M.  Bin- 
dheim  fait  mettre  une  secoude  couche  d'un 
ciment  composé  d'une  partie  de  chaux  et  deux 
parties  de  sable,  desangde  bœuf  et  demâche-fer. 
31  fait  bien  étendre  cette  couche  de  l'épaisseur 
de  deux  lignes,  et  la  laisse  sécher ,  puis  fait 
passer  par^dessus  une  couche  de  chaux  avec  ua 
pinceau. 

M.  Bindheimassureque  cet  te  préparation  est 
impénétrable  à  l'eau  et  au  feu  le  plus  violent, 
et  qu'elle  résiste  même  aux  coups  de  marteau 
les  plus  violens;  qu'en  conséquence  elle  est  non- 
seiitemeat.propre  aux  couvertures  de  maisons  , 
mais  que  l'on  pourroit  encore  l'employfr  avec 
avantage  dans  la  constiuctîon  des  fourneaux  dfl 
laboratoire  et  autres. 


B  »X^  H    I    M   1  E. 

S-    I  I  T. 

^Plusieurs  miot^ralogiâtes  ont  arancé  que  les 
létaux  étoieat  à  l'état  d'oziUedani;  leurs  mJncs. 
.  Bruël  qui  a  exatnioé  cette  queslfon  par  l'a- 
naljse,  a  trouvé  que  dans  beaucoup  de  raines 
et  particulièrement  les  su!  fuies ,  les  métaux  n'i^- 
loien;  point  oxîdés.  Pour  citer  un  exemple  des 
expériences  qu'il  a  failes  pour  prouver  ce  fait, 
il  a  fondu  ensemble  du  sulfure  de  plomb  du 
Hartz  et  del'alkali  j  ii  a  obtenu  du  sulfure  al- 
calin et  du  plomb  pur. 

M.  BrucI  observe  que  si  l'on  expose  du  soufre 
et  un  mu'lal  à  l'action  d'uu  feuouvert,  le  mêlai 
s'oxide  dans  cette  opération,  tandis  que  du 
soufre  mêlé  avec  uu  oxide  métallique  et  fondu 
dnns  un  creuset  bouché  ,  le  soufre  déagxide  le 
métal. 

s-  IV. 

M-  Lowita  a  répété  les  essais  sur  la  décolo- 
ration des  substances  parla  poudre  de  charbon, 
el  il  annonce  les  résultats  suivans  : 

t".  La  poussière  de  charbon  n'a  décoloré  la 
gomme  arabique  qu'après  l'avoir  détruite. 

3**.  La  colle  d'animaux  ne  fut  décolorée  par 
le  charbon  qu'après  avoirélé  décomposée,ainsi 
.  qye  la  bierre,  le  lait,  le  citron. 

,  poudre,  de  charbon  n'a  point  d'in- 

xiv 


338 


Annales 


fluence  sur  l'eau-de-Tie;  elle  ne  dtcolore  point  J 
l'acide  formjque ,  et  n'a  point  d'effet   sur  )eft  1 


■  4'».  La  poudre  de  charbon  décompose  l'acide 
inaliijue  ,  le  via  rouge  et  blanc. 

5  •  La  poudre  de  charbon  fait  disparoître 
l'odeur  du  bîl  11  me  putiéfié^  du  baume  desoufre» 
du  sel  de  âuccia,  des  fleurs  de  benjoin,  des 
punaises,  des  huiles  empyreumaticjues,  des  in- 
fusions de  valérianne,  de  l'essence  d'absinthe, 
de  l'oignon  ,  elc.  etc. 

6  .  En  rinçant  avec  de  la  poussière  de  char- 
bon  des  vases  qui  contiennent  ces  odeurSj  on 
les  fait  disparoître  enlièrement. 

7'.  Elle  n'a  aucune  action  sur  l'odeiir  du 
camphre  ,  de  l'éllier  sulfurique  ,  des  essences, 
des  baumes  et  gommes  natifs,  des  huiles  éthé- 
rées  ,  de  l'essence  d'écoice  d'orange. 

8'.  La  poussière  de  charbon  décolore  le  vi- 
naigre, le  canbonate  ammonical,  l'acide  tar- 
tareur  ,  l'eau -de -vie  degiaiiiset  autres,  l'huile 
eiupyreumatique  de  corne  de  cerf,  le»  gouttes 
d'Hoffmann,  la  crème  de  tartre,  i'acîdeobleou 
de  l'huile  de  ga^ac  ,  la  teinture  de  jalap  ,  la 
c.>Inphane ,  la  teinture  de  bois  de  santal  ^  d« 
cof-henille,  de  gamme  lacque. 

9".  On  aËfoiblit  l'haleine  forte  et  dtmÎDue  " 
les  alTeciions  scorbutiques,  en  se  rinçant  son- 


J 


bE     Cbiui£.  33g 

nt  la  bouche  avec  de  lia  poussière  de  char. 

li;elle  sert  aussi  de  moyen  elHcace    pour 

liir  les  dents  (i). 

^  10*.  Elle  erapêche  l'eau  de  se  corrompre  et 

Bse  troubler:  cinq  livres  de  charbon  concassé 

par  futailles  suffisent  pour  conseryer  Teau  pore 

en  mer. 

s-  V. 

On  trouve  daos  le  Hart  nue  pierre  grise- 
noirâtre  pénétrée  de  pointes  d'antimoine  ,ta- 
cheléfc  exlérieuretnent  de  points  d'un  gris  de 
fumée  et  d'une  grande  pesanteur. 

Cetle  pierre  ne  raye  point  le  verre,  ne  donne 
point  d'étincelles  ,  n'est  point  électrique  par  le 
frotteineut ,  ne  dt-crépite  point  au  feu,  elle  se 
laisse  facilement  broyer  par  le  marteau,  et  sa 
cassure  est  terreuse. 

M.  Meyer  qui  a  fait  l'analyse  de  celle  pierre, 
l'a  trouvée  composée  desulfate  bftrylique,  de 
pl.imb,  de  cuivre,  d'antimoine  et  d'acide  car- 
bonique :  il  l'appelle  spalk  pesant  grîs. 

s-    VI. 

Une  des  montagnes  d'Urolt,  formée  de  granit 
corné  est  coupée  par  un  B Ion  formé  de  fcid-spatb 

(i)  M.TouuainlSareJy  a  (.ropite,  il  y  «uaedou;!  î  le 
à*annéei.  lapoulre  de  chArbon ,  cgmnie  un  des  meilleurs 
(iciil-illjili;uej. 


33o  Annale) 

rougeâtre,  de  quariz,  de  schotl  noîret  de  Mîck 
daos  quelques  brisures  de  ce  filon  on  trou 
des  cristaux  isolés  ou  groupés  qui  ont  la  formv' 
de  schori  ordinaire ,  et  dont  la  couleur  est  rouj 
sombre  ou  graine  d'écarlate.  Ces  cristaux  sont 
tellement  rayés  daus  leur  longueur  ,  que  l*oi 
ne  peut  distinguer  la  forme  de  leurs  cristaul.1 
Quelques-uns  de  ces  cristaux  paroîsseut  aroiC 
une  cristallisation  analoge  à  la  aéolite.  M.  Her< 
mann  de  Galharinenberg  appelle  celle  subs' 
tance  schori  de  couleur  rubis,  parce  que  ro^ 
gardés  au  jour  ,  il  ont  un  rouge  rubis. 

§.    VII. 

M.  Hermann  annonce  que  le  pechsteia  qu^îï 
a  Uouvé  dans  les  montagnes  d'Urolt^est  brna 
et  brua-jannâlre  >  et  qu'il  a  quelque  rapport 
avec  celui  de  Hongrie. 

§.    VIII. 


On  trouve  dans  la  partie  inférieure  des 
lagnes  de  la  Taurique  une  substance  que  M; 
Bose  a  nommée  lopase  de  Sibérie  ,  et  que  l'oif 
appelle  en  Russie  schwer  weictiges  stin^piern 
très  pesante,  parce  qu'elle  est  d'un  poidii  beau- 
coup plus  cimoidéiahle  que  les  amélisles  ,  [let 
criïlaux  de  roche ,  les  aigues-marines,  les  cry. 
solilea  ,  les  schuris  couleur  de  ti^pase  ,  etc.  qtiQ 
l'on  trouve  dans  les  mêmes  mostagoe?. 


DE      C   R    Y    M    I    E.  33l 

SIX. 
ff.  Dubb  se  propose  d'établir  à  Goltenberg 
fabritjue  de  muriate   d'ammoniaque,   ea 
nbinaat  ensemble  du  sulfate  de  soude  et  le 
'nsgrums  que  l'eu  jelle  dans  la  mer  après  la 
'  -cuissondu/ran^t 

§.    X. 

M.  Gadolin  a  lu  à  l'acadimie  de  Stockloin 
un  long  mémoire  sur  l'elTet  de  la  chaleur  rela- 
tivemenlà  ratlractiouchimiquedes  corps,  dans 
lequel  il  annonce  que  la  rbaleur  ï&\l  varier  les 
afiioîléâ  deii  corps  les  uns  pour  les  autres.  Celte 
varialion  est  confirmée  par  un  grand  nombre  de 
faits  connus  cités  par  M.  Gadolin. 

M.  Gadolin  considère  dans  tout  ce  mémoire, 
avecun  grand  nombre  desavans, Black,  Monge, 
Crawforl ,  Lavoisier  ,  Berthollet ,  etc.  la  cha- 
leur comme  une  substance  particulière  qui  a 
une  grande  alKoitf^  pour  les  corps  ,  qui  es[  alfi- 
r^e  par  tous,  et  qui  se  combine  plus  ou  moins 
intimement  aveoeui. 

Il  considère  aus.->t  la  lumière,  la  flamme  , 
comme  une  substance  distincte  de  la  clialeur. 


Fin  du    Tome  qualorzième. 


K  TABLE  I 

^^^        DES     ARTICLES         } 

^^^^^^t  Contenus  DANS  CE  VoLUHK. 

^B  Jr  BOCïDÉ  employé  dans  la  S  ou  abe  pour  faire 

^1  îe  sel  d'oseille ,  par  M-TSayen.           Page    5, 

^K  Obsenations  sur  la  décomposition  tfu  muriate 

^P  fie  soude,  parM.  Curaudau  ,                        i5 

H  Jiapport  fait  au  Bureau  de  Consultation  y  sur 

H  les  moyens  proposés  par  M.  Jeanety  pour 

H  travailler  leplaline  ,  par  MM.  Berlfaollet  el 

^P  Pelletier.                                                           an 
Mémoire  sur  les  phénomènes  que  présente 
l'ammoniaque  avec  le  nitrate  et  le  muriate 

H  de  mercure,  et  sur  les  sels  triples  quirésui 

H  tent  de  ces  combinaisons,  par  M.  Fourcroy 

^B  Sur  la  nutrition  des  régétaux  t  troisième 

^H  moire.  ;;ar  J.  H.  HastenfraU. 

^B  Expériences  et  observations  sur  les  ferment 

^H  sur  la  fermentation  et  sur  les  mojens  de  lex^ 

^H  citer  dans  la  dréche  sans  le  secours  de  l^ 

^V  levure  ,  aveo  l'essai  dune  nouvelle  the'ori^, 

^H  de  ce  procédé  ;  adressées  à  la  société  Utté-' 

^K.  raire  et  philosophique  de  Manchester  eff 

^K  "785,  par  M.  Thomas  Henry.                    64 


_ 

^H  Dit      ARTICLIS; 

Wttrait  d'un  mémoire  sur  la   structure  des 

'  Cristaux  de  nitrate  de  potasse  ,  par  M. 
Hauy.  Page    85 

Extraits  des  Annales  de  Chimie  de  Creli,  par 
J.  H.  Hassenfratz.  gj 

Extraits  du  Supplément  aux  Annales  de  Chi- 
mie de  Crell,  pour  1791  ,  par  J.  H.  HasscQ- 
fralE.  99 

Errata  de  la  traduction  des  Annales  de  Chi- 
mie de  Crell.  io4 

JUémoire  sur  les  préparations  des  Acides 
phospfaorique  et  phosphoreux  ,  afec  des  ob- 
servations sur  le  phosphate  de  soude  ,  par 
B.  Pelletier.  1 15 

Examen  chimique  de  la  Synovie j  par  M.  Mar- 
gueron.  isS 

JHémoire  sur  les  Argiles  ^  sur  leur  emploi  dans 
les  -verreries,  dans  les/abriçues  defajance 
àpdle  blanche,  dite  anglaise  ,  etc.  par  J.  H. 
Hassenfratz.  i5i 

Rapport  fait  il  l'académie  sur  diverses  cristal- 
lisations salines,  qui  lui  ont  été  présentées, 
par  M.  le  Blanc.  1^7 

De  la  force  des  Acides  ,  et  de  la  proportion 
des  substances  qui  composent  les  sels  neu- 
tres , par  M.  Kirwan.  i5a 
Extraits  du  Supplément  aux  Annales  de 
Chimie  de  Crell,  pour  1791  ,pari.  H. Has- 
senfratz.                                                     '■  J 


I 


S34  T  A  it  L  I 

Extrait  au  premier  Supplément  et  du  Cahi 
de  mai  1791  ,  des  Anna/es  de  Chimie 
Crell,  par  3.  H.  Hassenfralz.  aif 

Prix  propose'  par  l'académie  des  scieneesî. 
pouj  l'année  i'ji^4- 

Examen  chimique  de  la  sérosité  produite  par 
les  remèdes :'esicans, par M-Margueron.  aaS 

Suite  du  mémoire  sur  la  force  des  décides  i 

et  sur  la  proportion  des  substances  qui  com^ 

posent  les  sels  neutres ,  par  M.  Kirwao. 

aSS 

Expériences  sur  la  diminution  de  volume  et 
la  rupture  des  vaisseaux  qui  ont  lieu  pen» 
dont  la  cristallisation  des  dissoluiions  sa' 
Unes  ,  par  N.  VauqutHa.  atlS 

Extrait  d'un  mémoire  sur  la  nature  des  sul- 
fures alcalins  ou  foies  de  soufre ,  pai^ 
MM.  Deiiiian  ,  Paest-Vaa-Troowjk,  Wieo- 
wUnd  et  Boudl.  sgf 

Seconde  lettre  de  M:  Van-Marum  à  M  Bep» 
tliollct ,  contenant  la  description  d'un  ^ 
zomttre  très-simple  ,  tt  d'un  appareil  pour, 
faire  k  très  peu  de  frais  l'expérience  de  W 
composition  de  Feau  par  combustion  conti- 
nuelle. 5l5 


BE8      ÀBTICLE5.  «  335 

Extrait  du  premier  Supplément  eê  du  Cahier 
de  Mai  1791  »  des  Annales  de  Chimie  de 
Crell  y  par  J.  H.  Hassenfratz*  S14 


s.     •* 


•■■5 

.   *■ 


•m 
f    ■   . 


V  ■ 

W 

•^    i  - 


^1! 


r  ■ 


Fia  de  U  Table.