Google
This is a digital copy of a book that was prcscrvod for gcncrations on library shclvcs bcforc it was carcfully scannod by Google as part of a projcct
to make the world's books discoverablc onlinc.
It has survived long enough for the copyright to cxpirc and thc book to cntcr thc public domain. A public domain book is one that was never subjcct
to copyright or whose legał copyright term has expircd. Whcthcr a book is in thc public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, cultuie and knowledge that's often difficult to discovcr.
Marks, notations and other maiginalia present in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from thc
publishcr to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we have taken steps to
prevent abuse by commcrcial partics, including placing lechnical rcstrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use ofthefiles We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use these files for
person al, non-commercial purposes.
+ Refrainfinm automated ąuerying Do not send automated querics of any sort to Google's system: If you are conducting research on machinę
translation, optical character recognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for these purposes and may be able to help.
+ Maintain attributłonTht Goog^s "watermark" you see on each file is essential for in forming peopleabout thisproject and helping them lind
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it legał Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is legał. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any specific use of
any specific book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discoYcr the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the fuli icxi of this book on the web
at |http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ccci cst unc copie iiumśrique d'un ouvrage conservś depuis des gśnśrations dans les rayonnages d'unc bibliothi^uc avaiit d'£trc numćrisć avcc
prćcaution par Google dans le cadre d'un projet visant ii permettre aux intemautes de d&ouvrir l'enscmble du patrimoine littćraire mondial en
ligne.
Ce liwe śtant relativement ancien, ii n'est plus protógś par la loi sur les droits d'auteur et appartient ii prśsent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifle que le livre en question n'a jamais €l€ soumis aux droits d'auteur ou que ses droits lśgaux sont aiTivćs &
cxpiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombc dans le domaine public peuvent varier d'un pays ii Fautre. Les liwes libres de droit sont
autant de liens avec le passś. lis sont les tśmoins de la richcssc dc notrc histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difRcilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte prśsentes dans le volumc original sont rcpriscs dans ce flchier, comme un souvcnir
du long chcmin parcouru par Fouwage depuis la maison d'61ition en passant par la bibliothi^uc pour finalcmcnt se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google cst fler de travaillcr en paricnariat avcc des bibliothćqucs & la numćrisaiion des ouvrages apparicnani au domaine public cl de les rendre
ainsi accessibles h tous. Ces liwes sont en effet la ptopr\€t€ de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
D s'agit toutefois d'un projet coflteux. Par cons6juent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inśpuisables, nous avons pris les
dispositions nścessaires afin de prśvenir les ćventuels abus auxqucls pourraient se livrcr des sites marchands fiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux rcqu£tes automatisćcs.
Nous vous demandons śgalement de:
+ Ne pas utłlłser lesfichiers & des firn commerciales Nous avons concu le programme Google Recherche de Liwes ^ Fusage des particulicrs.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces flchiers ^ des flns personnelles. lis ne sauraient en effet £tre employśs dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procśder & des reąuites automatisees N'cnvoyez aucune requ£te automatisśe quelle qu'elle soit au syst^me Google. Si vous cffectucz
des recherches concemant les logiciels dc traduction, la reconnaissance optique de caractferes ou tout autre domaine nćcessitant dc disposer
d'importantes quantitśs de texte, n'hśsitez pas ^ nous contacter. Nous encourageons pour la rśalisation de ce type de travaux Futilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous £tre utile.
+ Ne pas supprimerrattributłon Le flligrane Google contenu dans chaque flchier est indispensable pour informer les intemautes dc notrc projet
et leur permettre d'acc61er h davantage de documents par 1'intermśdiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimcz en
aucun cas.
+ Resier dans la Ugalitś Quelle que soit Futilisation que vous comptez faire des flchiers, n'oubliez pas qu'il est de votrc responsabilitć de
veiller h respecter la loi. Si un ouwage appartient au domaine public amśricain, n'en dMuisez pas pour autant qu'il en va de m£mc dans
les autres pays. La dur& Iśgale des droits d'auteur d'un liwe varie d'un pays ^ Fautre. Nous ne sommes donc pas en mcsure dc rćpertorier
les ouwages dont Futilisation est autorisśe et ceux dont elle ne Fest pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afflcher un liwe sur Google
Recherche de Liwes signifle que celui-ci peut £tre utilisć de quelque facon que ce soit dans le monde entier. La condamnation h laquelle vous
Yous exposeriez en cas de yiolation des droits d'auteur peut £tre sćvćre.
A propos du service Google Recherche de Livres
En fayorisant la recherche et Facc^s ^ un nombre croissant de liwes disponibles dans de nombreuses langues, dont le frangais. Google souhaite
contribuer h promouvoir la diversitś culturelle gr§ce ^ Google Recherche de Liwes. En effet, le Programme Google Recherche dc Livrcs permet
aux intemautes de d&ouvrir le patrimoine littćraire mondial, tout en aidant les auteurs et les Miteurs ^ ślargir leur public. Yous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intśgral de cet ouwage ii l'adresse [http: //books .google . coinl
ANNAŁES
SOCI£TE HISTORiaUE, ARCHEOLOfiIQVE
ET LinERAIRE
DB LA
nUE DTPBES ET BE Ł'AICIEnE WEST-FŁUDBE.
-' ■'' . 1801. — I..*ł8. ŁIT»A«OIW.
YPRES.
tan III KII OB
I — 1
• FU
\
SOOGTE HISTORIQVE, ARCHEOŁOGIDCE
GT ŁITTERAIRE
mu ITFBIS ET BE tUdEIIE WEST-rUIIBE.
f. i
')
» t % «
r ^
ANNAŁES
DB LA
SOCIĆTĆ HISTORIQUE, ARCHĆOŁOGIQUE ET ŁITTĆRAIRE
DB ŁA
VILLE D'YPRES ET DE L'ANCIENNE WEST-PLANDRE.
Sxenw\cL%xc 3c Mo^
P^
Łc Presidcnt,
Łc Secrelaire,
{
i
# !
1
ANN ALEŚ
DE LA ■ .*
&0OGTE HISTORiaue, ARGBEOŁOGiaUE
ET ŁITTERAIRB
YUŁE DTPBES ET DE LUCIEIIE WIST-FUniBE.
TOMa ł. ~ ISOl.
yPRES.
m
• • • •
• • •
• •
AYANT-PROPOS.
OM o
CONSTITUTION
DE LA
SOCIĆTĆ HISTORIQUE, ARCHĆ0L0G1QUE ET LITTĆRAIRE
DE LA YILLE D^YPRES ET DE UANCIENNE WEST-FLAMDRE.
Depuis plus de dix annees, que1ques personnes habitant
la ville et rarrondissement d'Ypres, afaient concu le projet
de crćer une societe, dans le but d'etudier et de faire eon-
naitre Thistoire de nolre Yille et de raneienne province
de la Wesl-FIandre,
Diverses circonstanees avaient jusqu'en i86i, motive Fa-
journement dc la realisation de celte excelleiite idee.
Quelques hommes, aprós ayolr consacró les yertes annćes
deleur jeanesse^ rćtude de Tbistoire de leur pays, avaient
etć lancćs dans la carriere politigue ou administratiye.
Emportes dans le tourbillon des afTaires, ils s'occupaient
plus de faire de Fhistoire modernę que d'etudier les annales
des temps passes.
D'autres, par suitę des exigences de leur posltion, ayaient
quitte la yille. Enfin, la vivaciló des lultes ćlectorales avait
dlyisć d'anciens amis et Feducatlon polilique des citoyens,
exercant leurs droits constitutionnels , n^etait pas encore
assez complete pour donner a tous la conyiction que Ton
peut loyalement se combattre sur le terrain politique et
rester unis pour explorer le champ pacifique de Fbistoire
et de la science.
Au commencement de Tannee 1861, le moment parut
propice pour traduire en fait le projet concu depuls si
longtemps.
Plusieurs des causes que nous venons d'lndiquer avaient
cessć d'exister; la restauration de nos monuments, la crea-
tion du musee communal, le developpement de la biblio-
tbeque publique et les progres de Tinstruction moyenne
et superieure avaient propage le gout des etudes histor]ques;
et plusieurs jeunes gens sortis a peine de nos universites ou
qui ne les avaient pas meme quittćes encore , semblaient
Youloir se llyrer ayec ardeur a ces etudes.
On reprit donc le projet si longtemps ajourne. Ce projet
fut accueilli ayec fayeur et plus de soixante-dix signatures
furent, en peu de jours, inscrites sur la lisie proyisoire
des membres fondateurs de la societć nouyelle. Ils recurent
le 14 Fćrrier 18Gi une leltre circulaire ainsi concue :
Ypres le 14 Fevrier 1861.
Monsieur,
Quelques personnes s'etant concertees dans Fintention de
former une societć dc publication qui aura pour but Tetude
de rhisloire de la ville d'Ypres et de Tan cień ne West-
Flandrc, ont demande h Tautorite communale de pouYOir
se reunir dans une des salles de riiótel de ville.
Accedant ^ ce desir, radministration a mis proYJSoiremcnt
a la disposition de la nouyelle socićtć la salle bicue de
Fhótel de yille.
Comme yous avez bien youIu donner Yotre adbćsion it
la nouYelle associalion, j'ai Tbonneur de yous informer
qu'une reunion de ses membres aura licu Dimanche pro-
cbain^ 17 courant, & 11 heures du matin^ a la salle susditc.
Je YOUS prie, Monsieur, de Youlolr bien yous rendre k
cctte rćunion qui a pour but la discussion du reglement
et la nomination du bureau et de la commission administratiYe.
Le Bourgmeslre de la viUe d^YpreSj
ALP. YAMDENPEEREBOOM.
Unc autre circulaire fut adressee le móme jour a di-
Yerses personnes bonorables babltant la Yille d'Ypres ou
Ics localites qui ayaient fait partie de Fancienne proYince
dc la Wcst-FIandre; cctte circulaire indiquait le bul de
Fassociation it creer, Fordre du jour de la I*"* seance et
inYitait ces personnes, si clles desiraient faire partie de la
societe, h Youloir bien se trouYer le jour indlque a Fhótel
de Yille d'Ypres.
SĆANCE DO 17 Hmm 1861.
A 11 heures, cent personnes enyiron sont reunies dans
la salle bleue de Fhótel de vi Ile*
Monsieur AlphonseYandenpeereboom, bourgmestre d'Ypres,
declare la seance ouverte. II expose qu'uii certain nombre
dHiabitaots notables de cette ville et de Tarrondissement
dTpres se sont adresses a Fautoritć communale k Feffet
d'obtenir rautorisation de se rćunir dans un des salons de
rbótcl de ville, dans le but de constiluer une socletó
historiąue et arcbćologiąue de la vllle dTpres et de Tan-
cienne West-Flandre. M' le Bourgmestre ajouie que Tautorite
communale, appreciant toute rutillle de la nouYelle asso-
ciation, avait ćtć heureuse, en accueillant la demande faite,
de pouvoir lui donner un premier tćmoignage de sympathie,
en attendant que la Yille puisse fournir des preuves nou-
Yelles de sa bienveillance.
II expose en peu de mots le but de la soeićte et lnvite
Tassemblee a nommer un bureau provisoire.
Ł^assemblee prie M' le Bourgmestre de Youloir bien rem-
plir les fonctions de Prćsident proyisoire et diriger les debats.
L^ordre du jour appelle en premier lieu la discusslon
des statuts de la societe.
M' Diegerick, archiriste et bibliolbecaire de la yille,
donnę lecture d'un projet de statuts.
La discussion est ouyerte article par arlicle.
A Farticle 1*^ un membre propose d^ajouter apres les
mots Sociele historiyucy archeolog iquej Ic mot UUeraire. Cel
amendement est deyeloppe et adopte.
Plusieurs questions sont successivement posćcs, des ob-
servations sont faites. L'auteur du projet dc statuts et
M' le PresidcDt proYlsoire donnent les renseignemenis et
explications demaodes.
Un membre propose, par motion d'ordre, d'ajourncr la
discussion des statuts & une proehaine seance et dc faire
imprimer Ic projet afin qu'on puisse alors rexaQiiner en
parfaite connaissance dc cause.
D'autre8 membrcs combattent cette motion dont Tadoption
aurait pour conseguence rajournement de rinstallation dc
la socićtć et fcrait perdre ainsi un temps prścieux; ils
font observer que les statuts en discussion sont caląues sur
ceux d'autres societes savantes dont Torganisation ne laissc
rien k desirer.
Un membre propose do continuer Feiamen des statuts et
de les adopter, s'il y a licu, sous la reserye ąuUls pour-
ront ćtre modifićs, le cas ćcheant, dans la seance solennellc
de Piąues.
Cette proposition est admise, Tassemblee adopte ensuite
tous les articles composant les statuts de la socićte.
L'ordre du jour appellc en second licu la formation du
bureau dćfinilif, conformement au titre 2 des statuts.
mś
Sont nommes par acciamation :
Prćsident, H. Alphonse Yaudenpeereboom, membre dc la
ohambre des reprćsentants^ bourgmestrc de la ville dTpres;
Yice-Presidenty M. Picrre-Lóopold Boedt, conseiller communal;
Secrćtaire-Generaly M. I. Diegerick, archiyistc et bibliothć-
cairc de la ville; Sccrćtaire-Ad joint ^ H. Bossaert, ayocat.
\
Tresorier, M. Ives Duval, commis-greflier ao trabnnal de
i"" instance; Menibres du conseil d'Administratłon9 MM. Bekę,
Joseph, avoeat, Bekę, Pierre, echevin de la viHe dTpres,
Coppieters, docteur en medecine et Ł. Yanlieule, avocat.
M. le President, en son nom et ao nom de ses nouveaiix
collegues, remercie Fassemblee de la marqtie de haute
confiance qii'elle a bien voiilu ieiir accorder et dćciare
defiaitivement installee, la Sociele lii$tonque, arehćol(^ique
et lilteraire d'ypres et de la Wesl-Flandre.
La seance est levee a 12 beures 5/4.
SĆANCE SOLENNELLE DU i AYRIl 1861.
( PnćsiDENCE DE M'. Alp. Vandenpeeii£boom )•
Ła seance est ouverte a 5 heures.
Sont presents au Burcau MM. Pierre Boedt, vice-president;
Diegerick, secrćtaire gćnćral; Tayocat Bossaert, secrelaire-
adjoint ; Duval, trćsorler; Tayocat Bekc Joseph, Bekę Pierre,
le docteur Coppieters et Tayocat Van Ileule, membres du
Bureau.
Cent cinqiiante personnes enyiron assistent a la seance;
les fauteuils des premiers rangs sonl occupes par des dames,
appartenant k Telile des familles Yproises; on remarque
dans Tassemblee un grand nombre de jeunes gens en
yacances, eleyes des Uniyersites, et qui, par leur presence,
temoignent de leors syrapalhies jeunes et yiyaces pour
les etudes historiques et lltteraires serieuses.
H' le President prononce le discours d'oayerture.
Apres avoir fait remargiicr qiie notre siecle est le siacie
da positiYismc, que les intćrćts matćriels ćlouffent sourent
les nobles aspiralions de rintelligence et les genereux elans
du eccur, que les preoccupallons da present et les aspi-
rations vers Tayenir font perdre de vue lo souvenir d'un
passe glorieux, M*^ le Prćsident constate avec bonheur, que
ie courant du siecle n'a pas encore envahi la ville dTpres
et les localitćs de Tancienne West-FIandre. 11 rappele que
la restauration des monaments se poursuit avec ardeur,
que les ćcoles se multiplient, quc Ton crće des bibliothe-
ques, des musees et que les populalions, loin de les bl^mer,
applaudissent aax frais qui ont pour objet des depenses
de celte naturę.
Uempressement que le public a mis h encourager la
societe historique (qui compte deja 118 membres aetifs ou
associes), la prćsence de dames k la seance, fournit, dit
Toraleur, la preuve que Tamour des lettres et des ćtudes
historlquc$ est encore vivace et ardent dans notre West-
Flandre.
M. le President rappelle encore que la socićtć actuelle
n'est, pour ainsi dire, que la filie des anciennes societćs
de rćthorique dont, Tune surtout, celle connue sous le
nom A' Alpha et Omiga^ a jetó, des les temps les plus
recules, un si vlf ćclat sur la Tille dTpres. Enfin ii ter-
mine son discours en faisant appel a la jeunesse studleuse
et en placant la soclete naissante sous la protection des
hommes d'elite de la West-Flandre.
M. le Secrćtaire-gćneral donnę ensuite lecture d'un
travail, fruit de longues etudes. II ćtabllt d'abord que les
ćtudes lilteraires et historiqaes qui sęmblent si pćnibles
et si arides, procurent ccpendant, k ceux qui s'y Iivrent,
de douces et altachantcs jouissances. II cite les opinions
de divers auteurs et rexemp]e d'Augustin Thierry qai,
devenu aveugle, a T^ge de trentc ans, par suitę de ses
travaux, a proclamć en tcrmes ćloguents qu']l troavait
encore, dans Tćtude, la compensation k ses inaux et k ses
malheurs. Quel bonheur, en effet, pour le savant, de de-
couvrir un fait, un nom inconnus josqu'ici! de rectifier
une erreur involontaire ou dietce par Tesprit de parti!
Pour arriver k de pareils rćsultats, ii faut ćtudier Thistoire
non pas dans les livres mais dans les archives mómes,
ii faut secouer leur poussióre respectable et consulter les
documents du temps! Cest alors que Ton dćcoavre les
erreurs histonques que des auteurs repótent depuis des
siecles.
M. Diegerick en fournit une preuye ćclatante. Une ćmeute
ou plutót une revolution eclata k Ypres contrę Louis de
Małe, en 151)9, et dura deux annćes; le peuple appartenant
au parti national connu sous le nom de Klauwaerts, se
livra alors, dans sa haine contrę les Leliaerts, k des atro-
citćs efTrayantes et commit d^lncroyables dćsordres. La re-
Tolution fut maitrisće, en 1361 les coupables furent punis.
Ł'oratcnr raconte, les documents ofliciels en main, tous les
dćlails de ces tragiques ĆYÓnements; 11 tracę un tableau
saisissant des moeurs et des usages de cette 6poque et fait
passer sous les yeux de Fassemblće les chartes sur les-
quelles ii a basć son trayail.
Cet ćpisode si important pour Tbistoire de notre ville,
avait ćtó complćtement dćnaturć par les historiens, les faits,
les dates, les noms, la rćpression móme tout avait ćtć ra-«
contć d'une manierę erronće! Les ćcriyains s'ótaient cpn^
tentćs de copier leurs devanciers, sans remonter aux sources
mómes !
Plusieurs membres demandent que ce travail soit publió
dans les annales de la Socićtć.
M. le Prćsident rappelle ensuite k Tassemblće que les
statuts de la Socićtć n'ónt ete approuvćs que provisoirement
dans la seance da 17 F6vrier dernier, ii demande si des
membres ont des propositions k faire dans le bat de mo-
difier quelques dispositions de ces statuts* Aucune proposi-
tlon n'etant faite, M. le Prćsident dćclare les statuts
dćfinitivement adoples.
La seance est levee k 6 '/s heures (1).
(1) Au commencemenŁ et h la (i o de ceŁte seance la MusiquG du corps
des Sapeurs-PooDpiers a exĆcuŁe di?ers morceaus d'harmome.
^
STATBTS
BE LA
SOeiĆTt HISTOmOUE, ARCHĆOLOeiQUe ET LiTTĆRAIRE
DE ŁA YIŁIE DYPRES
ET DE I/JkJlCIEWB 1VES1!-FKAHDBE.
TITRE 1'.
ORGANISATION DE ŁA miM,
Art. i.
Une Socićtć est ćtablie k Ypres sous le titre de Sogićtć
HISTORIQUe, ARCHĆOLOGIQUB ET ŁITTĆRAIRB DE LA YILŁE d'YpRES ET
DE l'anciekne West-Flandre. — EUe a pour but Tćtude, la
publication, la conservatioii des diplómesy chartes et autres
pieces relatlyes k Thistoire de la West-FIandre en gćnćral
et de la viUe d' Ypres en particnlier, et la description des
ceuyres d'art, des monnments, etc, que posside V ancienne
West-FIandre*
EUe s'interdit toute discussion politigue*
— w —
Art. 2.
ta Socićte se compose de loembres lionoraires, de membres
nclifs, de membres associćs, et de membres correspondanfs.
— Les membres bonoraires seront choisis parmi les savanls,
^trangers ou nationaux, connus par leurs ćerits ou par leur
science. — Les membres -actifs «t associes seront pris de
prefćrence parmi les personncs habitant la circonscrlption
de Tancienne West-FIandre; ils seront soumts les uns et les
aulres a une cotisation anniielle de buit fr*. ; les membres
actifs s'engageront en outre k fournir leur contingent de
travail pour les publications de la sociele. — Les membres
eorrespondants seront cboisis parmi les personnes domicilićes
hors de Fancicnne West-Fłandre et s'occupant d'etudes his-
loriques et arcbeologigues ou de beaux arts. — Le nombre
<des membres de cbaque eategorie est illimitó. — Chaque
membre, recoit nn diplóme, signć par le bureau et muni du
sceau de la societć.
Art. 5«
La Soeićtć a des archlyes et une bibliotbeque ; elle dć^
posera au musće communal les módailles et objets d'anti-
<iuitć qu'on Youdra bien lui adresser. — Elle publie des
Annales. — Elle se mettra en rclation arec les socićtćs
savantes de la Belgique, de la France, des Pays-bas, de
TAllemagne, etc., et t^cbera d'obtenir de ces socieles un
ćchange de publications.
TITRE 2.
AMINISTMTION.
Art. 4.
La Socićtć est administrće par un consell composć da Bureau
et de ąuatre membres.
i
— III —
Art. 5.
Łe Bureau est formę des officiers de la Socićtć, aa nombre
de cinq, sayoir: un Prćsident, un Yice-Prćsident, un Secrćtaire-
GćNćRAL, UN Segrćtaire-ad JOINT ET UN Trćsorier. — Cos officiers
sont nommes au scrutin pour trois ans; ils sont rećligibles«
— Les quatre membres complćtant le conseil d'administration
sont nonimós au scrulin, pour un an, et sont reeligibles.
— II pourra ótre nommó un Prćsident et un Yice-Prćsident
ti'honneur qui auront vo!x dćlib6rative guand ils assisteront
aux reunions du eonseiI«
Aat. 6.
Les elections ont lieu k la sćance de P&ąues; tous les
membres actifs et assocłćs seront conyogućs spćcialement
pour cet objet.
Art. 7.
Łe Prćsident dirige les travaux de la Sociótć ; en cas d'ab-
sence ii est remplacć par le Yice-Prśsident. — Łe Secrćtaire*
generał redige les procćs-verbaux des sćances, et les signe
avec le Prćsident; ii tient la correspondance et a la gardę
du sceau, des archiyes et de la Bibliothóąue. Chague annće ii
presente le compte-rendu des travaux de la Socićtć, de
ses relations avec les socićtćs etrangóres, et des ouvrages
gu'elle a recus. U est asslstó du Secrótaire adjoint gul
le remplace en cas d'absence. — Łe trćsorier est cbargć
des recettes et des dćpenses; ii n'eiFectue de paiement gue
sur mandat ordonnance par le President et contresignć par
le Secretaire; ii rend compte de sa gestion dans Iq courant
du mois de JauYier de cbague annće.
— IV —
Art. 8.
Łe Conseil d^administration est prćsidć par le PresidenI
de la Socićle. II ne peut dćlibercr qu'au nombre de cinq
membres. Ii est chargć de rćgler les dćpenses, de rece^oir
les comptes du trćsorler, de dćsigner eeux des lravaux
de la Socićtó qui seront livrćs k Fimpression, et de prendre
les mesures qu'il juge utlle dans Fintćrćt de la Socićte.
Art. 9.
Apres le i^ Arrily nnl ne sera admis comme membre actif
on associć, que sur la prósentation ćcrite et signóe par
deux membres. L'admisslon est dćcidee par le conseil d'ad-
ministration et k la majoritć absolae des suffrages. — Łes
membres honoraires et correspondants sont ógalement nom->
mes par le conseil d'administration, sur presentation d'un
de ses membres; le candidat devra obtenir les deax tiers des
Yotes des membres prćsents.
Art. iO.
Łes recettes de la Socićtć se composent d' allocations h
obtenir de Fetat, de la province et de la commune; de
la cotisation annuelle de ses membres, actifs et associćs ;
des dons pćcuniaires qui pourraient lui £tre faits, et du
produit de la yente de ses publications.
TITHE 3.
s£an€es et publications.
Art. 11.
Łe conseil se róunira d' ordinaire une fois par mois ;
toutefois le prćsident pourra le convoquer extraordjnaire*
ment pour des questions urgentes.
[
AnT. 42.
II y aura par an deax sćances solennelles auxquelles
seront inviles tous tes membres indlstinctement. Łcs person-
nes ćtrangeres k la Societó pourront y assister sur la
presentatlon d'uii membre. — Łes deus sćances solennelles
auront lieu, la premióre k la fóte de Paques, la seconde k
ia fóte communale. — On y fera la lecture des memoires
dćsignćs k cette fin par la commission administratiye.
A la seance annuelle de P^ąues , le Secrótaire-genćral
presentera le tableau des travaux de la Socićte.
Art. 15*
Łes Annales que la Societć publiera, conformóment k Tart.
5, paraltront par llyralsons , de trois en trois mois, el formę-
ront par an un Yolume in-8*, avec cartes, plans et dessins.
La Societć n'assume pas la responsabillte des ecrits de ses
membres, ni pour le fond ni pour la formę. — Tous les
articles seront signćs par leurs auteurs. La commission pourra
assumer la responsabilitć de Farticle dont Tauteur deslre
rester ineonnu. — Chaąue membre, actif ou associe, recoit
un exemp1aire des publications de la socićtć; les membres
actifs seuls recolvent un exemp1aire sur papier de cholx.
— Łes auteurs des mćmoires imprimćs ont droit k vingt-
clnq exemplaires, tires k part, de leurs articles, qui porteront
sur le titre cette mention : Extrait des Annales de la
sociiii Bistońąue^ Archiologigue et LitUrairede la ville d^Ypres et
de Fancienne West-Flandre. lis sont, du reste, autorises k faire
tirer, k leurs frais, un nombre indćtermine d'exemplaires.
Art. 14.
Si les finances de la Societe le permettent, le conseil
fera publier, tous les ans, ua volume ou on demi yplumei
— VI —
d'ouyrages inedits, tels que: Ciironiques, Liyres dss Keures
etc. Ces Yolumes seront distribućs k tous les menibres acUfs
et associćs.
TITHE 4.
MODIFIGATIONS AU REGŁEMENT.
DISSOŁUTION DE ŁA SOCIĆTĆ.
Art. il$.
Łe prćsent reglement ne pourra subir aiicune modification
avant deux ans rćvolus. Toute proposition de changement
au rćglement, ou de dissolution de la Societe, devra etre
motWee, appuyee par quinze membres, actifs ou associes,
et remise au bureaa qui nommera une commission speciale
pour rexaminer. Cette commission fera son rapport dans
le dćlai d'un mois. Si le rapporteur declare qae la propo-
sition mćrite d'ótre prise en consldćration, le bureau coa*
voquera estraordlnairement tous les membres de la Societći
pour discuter la proposition, dont Tadoption ne pourra avoir
licu qu'& la majoritć des deux tiers des membres presents.
Art. 16.
En cas de dissolution de la Socićtći tous les livres, cartes,
archi ves, objets d'antiquitć, etc, deviendront propriete de
la ville d'Ypres. Si la caisse laisse un boni, ii sera remis au
bureau de bienfaisance de ladite ville«
Arritć en siance gineraie le 4 AvrU 1861.
Łb Prćsident,
ALP. YANDENPEEBEBOOM.
Łe SECRiTAIRB-GĆfCĆRAŁ,
I. DIEGERICK.
COIPOSITM DV BVREAU
POUn VMiHtt IS0I.
oX o
V»ĆSIDS«T.
H^ TANDERPEEREBOOM, ALPHONSF.
▼XCS-VKńfllD8HT.
H'. BOEDT, PIERRE-LĆOPOLD.
SBCKĆTĄIllS-OlftHĆIlAŁ.
H' DIEGERICK5 ISIDORE-ŁDCIEN-ANTOIRE.
SSCBĆTAI&B-ABJOIHT.
H^ BOSSAERT, HECTOR.
r. DOVAL, lYES.
KBKiaU n COWSBIK »'ABMIWISTaATIO«.
HH". BEKB, JOSEPH.
» BEKB, PIERRG.
» COPPIETERS, IKNRI.
» TAN HEDŁE, LOUIS.
TABLEAU DES lEHBRES
DB LA
SOeiĆTĆ HISTORIQlI£,
ARGIfiOŁOGIOllE & UTT&AIBE
DE LA VILLC D*YPIIES ET DE L'AMCiEMME WEST-rLAMDRE.
lo M*
( Lcs MBS matęUt d^an atUrliąit (*) MnŁ cea« <łet nembret aeUb ).
A.
i. ANGIŁŁIS, * Louis- Jean, Phannacien, coUaborateur da
joornal de pharmacie d'Anvers, membre de la
Socićtó de pharmacie de la móme ville, de la
Socićtć des Sciences Mathćmatiąues et Natorelles
de Bruxelle8, da Cercie Pharmaceatiqae de la
Flandre-Orientale et de celui da Hainaut^ k Ypres.
2. BAYART, Ferd.-Aug., Notaire, Conseiller Provincial,
Bourgmestre de Becelaere; k Becelaere.
3. BEKĘ'*', Joseph, Avocat, Secrćtairc de la Chambre des
Ayoućs; a Ypres,
— IX —
4. BEKĘ, * PiERRE, docteur en droit, Ćchevin de la viile dTpres,
Conseiller Provineial, Prćsident de la Chambre
de Commerce, Membre de la Commission Admi-
nistratiye de rinsUtution Royale de Messines;
i Ypres.
b. BIEBUYCK, PiERBE-DoNATiEN , Prćsident du Tribunal
d' Ypres, ancien Membre de la Chambre des
Reprćsenlants, Chevalier de TOrdre de Lćopold;
k Ypres.
6. BOEDT, * PiERRB-ŁćopóLDy Avocat, Conseiller Communal,
Conseiller Provipeial, Yice-Prćsident de la Com-
mission Adminiś(rative des Prisons, Membre de
la Commission de la Bibllothćque, du Musće
Communal, et de FAcademie de Dessin, Chevalier
de l^Ordire de Łóopold; k Ypres.
7. fiOEDT, PoLYDORE, Membre du Bureau de Blenfaisance
et de la Commission de TAcademle de Dessin;
k Ypres.
8. BOEDT, JuLEs, Membre de TAdministration des Hospices;
k Ypres.
9. BÓHH, * Francois, Artiste Peintre, Professeur au Col-
lóge Communal, k FEcole Moyenne et k FAca-
demie de Dessin; k Ypres.
iO. BOHH, * Augustę, Artiste Peintre, Membre correspond^
de la Socićte Royale d'Encouragement des Beaux-
Arts d'Anvers, Membre da Comilć de FAssociatieir
des Artlstes PeintreSy Sculpteurs et Graveurs a
Paris; k Paris.
ii. BOHM, DćsiRć, Artisle Peintre, Professeur k TAcadćmie
de Dessin; k Ypres.
12. BOSET, Pierre-Antoifte, D' en Sciences, Prefet des
Ćtudes au College Communal et Directeur de
rćcole Moyenne; a Ypres.
i 3. BOSSAERT, * Hector, Ayocat; k Ypres.
i 4. BOUCKENAERE, Louis, Negoclant, Membre de la Chambre
de Commerce; k Ypres.
— X —
15. BOURGOISi * PauŁi Capitaine Commd^ da Gćnie, en
retraite, £chevin de la Yille d'Ypres, Membrc
de la Commission locale de surveillance pour
la restauralion des MonumentSi Ghevalier de
rOrdre de Leopold; k Ypres.
i6. BROGNIARD, Fbancois, Proprietaire, Membre du Conseil
Municipal k Łillers, Dept. du Pas-de-Calais.
17. BRUNFAUT, Augustę, Negociant, Ł' du Corps des Sapeurs
PompierSi Membre du Conseil des Prud' hommes
et de la Chambre de Commerce; k Ypres.
18. BUCHER, Antoinb-Philippe-Edouard, Commissaire-Toyer
de FArrondissement; k Ypres.
c.
49. GAPEŁLE, Jean, Notaire; k Watou.
20. CARPENTIER, Jacques, Avocat, Conseiller ProvinciaI,
Membre de la Commission Administratlve de
rinstilution Royale de Messines^ et de la Com-
mission des Prisons; k Ypres.
Si CARTON, Henri, Ancien Bourgmeslre de la Yille d'Ypres,
Receyeur des Hospices, Membre de la Commis-
sion Administrative de FAcademie de Dessin,
Cheva1ier de TOrde du Łion Neerlandais; k Ypres.
S2. CARTON, HEiTRiy Commissaire de FArrondissement
d'Ypres, President de FAssoeialion Agrlcole de
FArrondissement, Cheyalier de Fordre de Leopolda
a Ypres.
25. CASTEŁAIN, Charles, Notaire; k Menin.
24. COMYN,^ LtóONARD, Avocat; k Ypres.
25. COMYN-YAN EECRE, Emile, Proprietaire ; k Zonnebeke.
26. C0PP1ETERS, * Henri, D' en Medecine, Membre de la
Commission de la Bibliotheque Publique, de la
Societe des Auliguaires de laMorinie; k Ypres.
27. CORDONNIER, Henri, Proprietaire, D' en Medecinc ; a
Ypres.
28. CORDONNIBRi Jułes, Proprielaire; k Tpres.
29. CORNETTB. Theopuile, D' 6q Medecine; a Ypres.
D.
50. DAŁHOTTE, Kayier, D' en Hćdecine; k Ypres.
31. DE BEAUCOCRT, Augustb, Ąyoc^t, Conseiller Comniunal;
k Ypres.
52. DEBEAUYAŁ, (F. Boucquel), Secretaire, de la Commis-
sion Administratiye de Flnstitulion Royale de
MessineSyOflieierderOrdre de Leopold; a Messines.
55. DE BOUCK, Hugo, Substitut du Procureur-General,
Chevalier de FOrdre de Leopold; k Gand.
54. DE BREYNE, Pierbe, Boui^mestre de la ville de Dlxmude,
Membre de la Gbambre des Represenlants, Ghe-
valier de TOrdre de Leopold; k Dixinude.
35. DE BROUCKERE, Charles, Notaire; k Roulers.
56. DEBRUGK:,*AvA!fD, Artiste Peintre, Professeur k FAca-
demie de Dessin; k Ypres.
57. DE GODT, Gustayb, Proprletaire^ k Bruxelles.
58. DE CODT, Jules, Secretaire communal de la yllle dTpres;
k Ypres,
39. DE FLORISOONE, Łćorr, Conseiller Communal de Brielen,
Membre de la Chambre des Reprćsentants, Mem-
bre de la Commission Administralive de FAcademie
de Dessin; k Ypres.
40. DEGHELCKE, Augustę, Conseiller Communal; k Ypres.
41. DEGHELCKE, Charles, Juge de Paix; k Poperinghe.
42. DE KERCKHOYE, * Oswald, Ćlere en Philosopbie k Funi-
Tersitó de Gand; k Gand.
43. DEŁAYELEYE, Jules, Proprićtaire ; k Ghelurelt.
44. DEŁFORTRIE, Ives , Ecbeyin ; k Becelaere.
45. DENECKER, Jules, Juge au Tribunal de 1'" Instance;
k Furnes.
46. DE NOYELLES,^ Albert, 1" Regent &FĆcoleMoyenne; i
Ypres.
— XII —
47. DESIHPEŁ, ŁouiS| Ayocat; k Warneton.
48. DE STUERSy * (le Chevalier Gustaye) Secretaire de Ićga-
tion honoraire, Cheyalier de TOrdre de Leopold,
Chevalier de 3" classe de FOrdre de FAigle
Rouge de Prusse, Oflicier de FOrdre de Ja
Branche Ernestine de Saxe; a Ypres.
49. DESTUERS, (le Cboyalier Ferdina.td) Secrśtaire de Ić-
gation, Cboyaller de FOrdre de FAigle Rouge
de Prnsse et de FOrdre d'Isabelle la Gatiiolique
d'Espagne; k Bruxelles.
50. DE THIBAUŁT DE BOESFNGHE, P.-Ł. Ancien Bourgmestre
de BoesinghOi Ghevalier de FOrdre de Leopold;
a Boesinghe.
51. DE TOLLENAERE, Aiić, Pharmacien; k Roasbragge.
52. DIEGERIGK, * L-L.-A. Archiviste et Bibliotbćcaire de
de la Yille d'Ypres, Membre de la Gommission
proYinciale de Statistiąue poar la Flandre Ocet-
dentale, Membre de plusiears societes sarantes
de la Be]gique et de Fetranger; k Ypres.
55. DIEGERIGK, * Alfred, Elóve en Philosophie k FUniyer-
sitć de Gand; k Gand.
54. DUHONTy Jean, D' en Pbilosophie et Lettres, Professeur
k FAthenće Royal de Brages; k Bruges.
55. DURUTTE, ( le Baron Eiilb ) Membre de FAdmInistration
des Ilospices, et de Flnstltution Royale de Messines;
a Ypres.
56. DURAND, Pibrrb, Chef de Statlon; k Ypres.
57. DUYAŁ, * IvES, Gommis Greffier au Tribunal de l'^' In-
Stańce; k Ypres.
F.
58. FIERS, EoouARD, Statuaire; a Bruxelles.
59. FONTEYNE, Henri, Proprletaire ; k Bruxelles.
60. FORREST, Pierre, Notaire^ Membre duConseil Proyincial^
k Weryicq.
L
— XH1 —
G.
61. GEURTS, Marcel, Receveur des Contribuiions en retraite;
h Ypres.
H.
62. HANSSENS, Jean, Conseryateur des Hypotbćques; k Ypres.
63. HYNDERICK, (le Chevaller Augustę) Proprićtaire; a Via-
mertinghe.
I.
64. IWEINS-FONTEYNE, HEwni, Juge au Tribunal de !'•
Instance, Membre de la Commission Administra*
tiye de TAcademie de Dessin, Trćsorier de la
Societć des BeauX"Arts; k Ypres.
65. IWElNSy * AnoLPiiB, Etud^ en droit, Membre de plusieurs
Societćs sayantes; a Louvain»
66. IWEINS, EuGĆNB, Particuller; a Zonnebeke.
J.
67. JOYE-GHYS, Paul, Commissaire de Tarrondissement de
Furnes-Dixmude; k Farnes.
68. KEINGIAERT DE GHEŁUYELT, Francois, Bourgmestre de
GheluYelt; k Gbeluvelt.
L.
69. ŁAFAUT, Pierrb, l^"' Institutefir k TĆcole Moyenne; k
Ypres.
70. ŁAGRANGE, Edouard, Pcrcepteur de la Poste; k Ypres.
71. ŁAGRANG£| Edmond, Ayouć; k Bruges.
72. ŁAMBIN, Jean-B'% Notaire ; a Ypres.
75. LAMEERE, Jules, Ayocat; a Bruxelles.
74. ŁANNOY, Charles, D' en Hedecine, Conseiller Communal ;
a Ypres.
75r ŁANSENS, ThćophilE| Instituteur k FEcole Moyenne; i
Ypres.
— XIV —
7G. MAERTENS, Eoouard, D' en Phriosophie et leltres, Pro-
fesseur a TAthenee Royal d'AnverSf Membre de
]'Acadćinie d' Archeologie de Belgiqae; k Anvers.
77. MAIGNIN, Augdstb, Capitainelnslructeur i r£eoled'ćqai-
tation; k Ypres.
78. MAZEMAN DE GOUTHOYE, (1e Baron Jułes) Bourgmestre
de ProyenySenateurde rArrondissemenf d'Ypres,
Membre de la Socićtó d'£niulation de Bruges,
Chevalier de TOrdre de la Branehe £rnestlne de
Saxe; k Ypres.
79. MERGIIELYNGK, Ernest, Membre de la deputation per-
manente du Gonseil ProYincial de la Flandre
Occidentale, President du Bureau de Bienfaisance,
Membre du Bureau Administratif du Gollóge
Gommunal et de FEcole Moyenne; k Ypres.
80. HERGHELYŃGK, Paul, Conseiller Gommunal, Membre
de la Gommission Administrative de rinstitution
Royale de Messines; k Ypres.
8i. HERGHELYŃGK, AnTHun, President de rAdministration
des Hospices, Membre de la Gommission Ad-
ministra tive de FAcadćmie de Dessin; k Ypres.
82. MESSIAEN, Fćlix, Juge d'lnstruction au Tribunal de
i'" Instance, Bfembjre de la Socićtć d'£mulation
de Bruges; a Ypres.
P.
83. POUPART^ Antoine, D' en Mćdecine, Membre de la
Gommission Mćdieale de la Province de la
Flandre Occidentale; a Ypres.
84. POUPART, Joseph-Benoit, Notaire, Bourgmestre; k Oosl-
yleteren.
85. RABAU, Louis, Brasseur, Membre de la Ghambre de
Gommerce; k Ypres.
86. RAMOEN, Piebre, Gapitaine du Gorps des Sapeurs-Pom<i
piersy Ghevalier de TOrdre de Leopold; k Ypres*
— XV —
87. RITTER, Fn. Ingćnieur; k Roulers.
88. RONSEy Ediond, Archiviste et Bibllothócaire, Membre de
la Societe d^Emulation de Bruges; a Furnes.
89. SOENEN, Augustę, Juge de Paix; k Ypres.
90. SOENEN, FiDŚLE, Commis-Greffier; k Hooglede.
91. STOCKMANS, Hekri, Ingćnieur des Ponts et Gbaussees;
k Ypres.
T.
92. T^^MPELS, * PiERRB, Procureur du Roi; k Ypres.
V.
95. YALCRE, Jt)SEPH, Negociant, Łieut* du corps des Sapeurs^
Poinpicrs; a Ypres.
94. YAN ALŁEYNNES, Louis, Conseiller Communal, Membre de
la Chambre de Gommerce, Presldent du Gonseil
des Prud'bommes, etc; k Ypres.
95. YAN ALŁEYNNES, Gustave, Juge de Paix; a Passchendaele.
96. YAN BIESBROUGR, Edouaro, Inspecteur Gantonal de FEn-
seignement Primalre, Secretaire de FAssociation
Agricole de Farrondissem' d'Ypres; k Langbemarcą.
97. YANDAELE, Pierrb, Gapitaine en retraite; k Ypres.
98. YANDE BROUGKE, Gharles, Gonseiller Gommunal, Juge
de Paix, Membre de FAdministration des Hospices,
Ghevalier de FOrdre de Leopold; k Ypres.
99. YANDEN BOGAERDE , Thćodore, Gonseiller Gommunal,
Greffierdu Tribunal de i'" instance, Membre de
FAdministration des Hospices, de celle de FAca*
dćmie de Dessin, et de la Gommission locale de
suryeillance pour la restauration des monuments,
Gbevalier de FOrdre de Leopold; k Ypres.
100. YANDEN BOOGAERDE, Dćsirć, Notaire; k Poperinghe.
iOi. YANDEN BUSSGHE, Augustę, Medecln; k Rousbrugghe.
102. YANDEN BUSSGIIE, Eiilb, Employó k FAdministration
des Postes; a Menin.
— XVI —
<05. YANDENPEEREBOOM , J.-B*«., ancien President de la
Chambre de Commerce, Prćsident de la Societe
des Beaux-Arts, IMembre de la Gommission Ad-
ministratiYe de TAcadćmie de Dessin, Chevalier
de rOrdre de Leopold et de TOrdre du Łion
Nćerlandais, etc.; k Ypres.
ł04. YANDENPEEREBOOM , * Alphorsb, Bourgmestre de la
vllle d'Ypres, Membre de la Chambre des Reprć-
sentantSy Prćsident de la Gommission Adminis-
tratiye de Tlnstitution Royale de Messines, Membre
de plusieurs Societćs Sayantes, Membre Gorres-
pendant de la Gommission Royale des Monuments,
Ghevalier de TOrdre de Leopold; a Ypres.
105. YANDENPEEREBOOM, * Ernest, premier Vice-President
de la Chambre des Reprćsentants, Ofiicler de
rOrdre de Leopold ; h Ypres.
lOG. YANDENPEEREBOOM , Fćlix, Agent de la Banque; k
Ypres.
107. YANDENPEEREBOOM , Adguste, Proprićtaire ; k Blen-
decques pres de S' Omer, dćpartement du Pas*
de-Galais.
108. YANDE PUTTE, * Ferdinand, Doyen 4 Poperinghe,
Ghanoine Honoraire de Bordeaux, Membre de plu-
sieurs Soclćtes Savantes; k Poperinghe.
109. YANDERMEERSCH, Dćsirć, Secretaire de la Societć des
Beaux-Arts, Secretaire-Tresorier de la Gommission
Administrative de la Bibliotheque Publiąue et du
Bureau de Bienfaisance ; k Ypres.
110. YANDERSTICIIELE DE MAUBUS, * Amćoće, Proprletaire,
attachó k la Cour des Gomptes; k Bruxelles.
111. YANDEYELDE, * Hyppolyte, Procureur du Roi, Membre
de plusieurs Societes Sayantes; k Anvers. -
112. YANDEYELDE, Dćsinć, Receveur de FEnregistrement;
a Ypres.
115. YANEEGKE, Gharles-Louis , Notaire, Prćsident de la
Socićlć Dramatique de kunst is ons vermaek;kYpTes.
114. YAN GRAYE, (le Baron Jt-B'"}, ancien Inspecteur des
Eaux et Foróts; k Ypres.
— XVII —
i 15. VAN GRAYE, (le Baron Louis), Jagę de Paix; i Messioes.
116. YANHEULE, * Louis, Ayocal, Conseiller Communal;
k Ypres.
117. YANPRAET, * Charles, Substitui du Procureur du Roi ;
k Ypres.
il8« YANRODE, (le Baron Cdarles-Joseph), Gćneral en re-
traite, OiTicler de TOrdre de Leopold, Chevaller
de rOrdre MilKaire de Goillaume; a Ypres.
119. YANZUYLEN YAN NYEYELT, (le Baron Domiwioue) Bourg-
mestre de Ylamertinghe; a YJamertinghe.
120. YEREECKE, Jacques-Joseph-Jeaiv, Gardę Principal du
Genie, Auteur de Thist. militaire d'Ypres, k Gand.
121. YERLEZ, BnuNorr, Notaire, Bourgmestre et Conseiller
Proyincial; k Moorslede.
122. YERSCHAEYE, Martin, Recev6ur Communal, Secrćtaire-
Tresorier du Bureau Administratif du Collóge
communal et de TEcole Hoyenne; a Ypres.
125. YERSCHAEYE, Alphonsb, Brasseur; k Ypres,
124. YERSNAYEN, Charles, Secrótaire au Gouvernement
ProYincial, Chef du Bureau des Beaux-Arts; k Bruges.
w.
125. WOLFCARIUS, Emile, Proprićtaire ; k Bruxelles.
INTRODUGTION.
I.
NOTRE RAISON D'£tBE.
K Les choses, dans leurs continuelles et fatales transfor-
u mations, n'entrainent point avec elles toutes les intel-
«( łigences; elles ne domptent point tous les caracteres
u avec une egale facilite; elles ne prennent pas meme soin
«ł de tous les interóts: c'est ce qu'il faut comprendre et
«i pardonner quelque chose aux protestations qui s'elevent
u eo faveur du passć. Quand une epoque est finie, le
« moule est brise et ii sufEt k la Providence qu'il ne se
« puisse refaire; mais des debrls, restes a terre^ ii en est
u quelque fois de beaux a contempler. »
1,
— 2 —
Ces paroles d'un des grands ecrivains modernes, (1) qa'une
mort premataree et accidentelle a enleve aux leltres, exp1i-
que parfaltement la raison d'ótre de la SocieU hisioriąue^
archeologigue et lilliraire de la viUe d'Ypres et de Vanc%enne
West-Flandre.
Depuis 18509 epoque de notre regenćration poIitique, les
etudes histor]ques ont prls, en Belgique, un developpement
reiuarquable. Partout on a vu surgir des socieles d' hisloire
et d' archeologie 9 qui toutes, dans le cercie de leur cir*'
conscription, ont pa rendre, et ont rendu a la science des
seryices incontestables. Pourquoi notre bonne et ancicnne
Tille d'Ypres, jadis chef-lieu d'un des quatre membres de
Flandre, cheMieu de Tancienne West-Flandre, ne verrait-
elle pas s'elever dans son sein une sociele de travailleurs
qui prendraient k coeur d'arracher i Toubli du temps ses
anciennes institutions, son passo si glorieux, ses sourenirs
remarquables, son ancienne industrie, son histoire enfln ?
Qae11e partie de la Flandre, du pays entier, est plus riche
en souvenirs bistorlques? Quelle ville ofTre aux travail]eurs
de Tintelligence plus de ressources, plus de documents
authentiques? Yoyez ses arcbives qui remontent k Tan i 101 ;
Toyez sa balie , ce monument unique en son genre, ce
tempie majestueux elevć par nos ancótres au travai], a Tac*
tivite, et qui apres six siecles, tćmoigne encore de cette
cćlóbre Industrie qui fit jadis le bonheur et la rlchesse de
notre antique citć. Yoyez ses monuments religieux, souye-*
nir touchant de la pietę de nos póres. Rappelez-vous ses
sidges mćmorables, ses emeutes, ses revoltes, et yoyez st
(1 ) AiMAKD Camił. Histoire de la guerre de Catalojj^ne.
— 5 —
une autre ville offre plus de ressources pour la formation
d'une Societe htetorique, et prćsente plus de garanties de
succes?
II faut bien le dire, de toute Tancienne Flandre, la partie
connue sous le nom West-Flandre, est celle qui -a ćte . le
moins ćxploree; et cependant elle est loin d'ótre la moins
importante sous le rapport de ses institutions et de ses
souvenirs historlques. Ses archives peuvent compter parmi
Ics plus importantesf du pays entier; sa position góogra*
phiąue en a fait en tout temps un boulevard arancó contrę
la France, et ses luttes heroiques contrę cette puissance,
au moyen-ige, ont plus d'une fols sauvó le reste du pays
d'une ruinę complete; prise et reprise tour k tour, elle a
constamment subi toutes les vicissitudes de la guerre et de
la conqu£te; et, nous ne craignons pas de ravancer, nuUe
partie de la Flandre n'est plus riche en ćpisodes dramati*
ques, en souvenirs de gloire ou de deuil!
Oui, toute cette partie de la Flandre est un terrain vierge
pour rhistorien; le champ des decouyertes est Taste, im-
mensę, et nuUe part les documents ne sont plus nombreux.
Pćnćtrćes de ce qui precede, quelques personnes, amis
de leur pays et de son histoire, se sont rćunies dans le
but de creer une societe pour la publlcation de documents,
notices et mćmoires concernant 1' ancienne West-Fiandre en
generał et la yllle d'Ypres en particulier. Apres avoir jetó
les bases de la nouvelle association, elles ont fait un appel i
leurs concitoyens, et, nous sommes heureus de pouYoir le
constater, le succes k dćpassć Fattente!
Plus de guatre-Tingts personnes, de la Tille d' Tpres seufe^
_ 4 —
se sont empressćes cCadhcrer au projet de la societe ; Tau-
torite communale comprenant toute rutilitó d'une pareille
institution, a bien youIu lui accorder son appui morał, et
lę 17 Fevrier 1861 la nouyelle assoclation s'est constituee
sous le titre de Socićtć historioue, archćologique £t litt£raire
DE LA viLLE D'YpnEs ET DE l'ancienne West-Flandre, — Nolre
aneienne cite compte une institution uŁile de plus.
n.
GE QUC MOUS MOUS PROPOSOMS.
Au debut de notre publication ii est Juste de faire eon-
naitre quelle est la circonseription du territoire que nons
nous proposons de soumettre k nos iuTestigations et qnels
sont les dlvers points sur lesquels nous fixerons particu-
lićrement notre attentlon.
Łe territoire que nous chercherons k eiplorer, c' est Tan-^
cienne West-FIandre, telle qu' elle ćtait constituee avant la
rĆYOlution de 1789, et qui comprenait alors les cfaatellenies
d'Ypres9 de Fumes, de Warneton, la yerge de Menin, la
Genćralite des huit paroisses et la yille de Dixmude. (i).
(1) Voir ci-aprłf un article spicial sur TancieDne West-Flandre.
— 5
Qaant aux divers points a traiter, nous donne!*on9 i
notre cadre le plus d'extension possible: nous nous occu-
perons de tout ce qui se rapporte , soit directemcnt, soit
indirectement, a Thistoirc et aux institutions de la West-
Flandre, et nous croyons pouYoir placer conime jalons les
specialites suivantes:
i**. L'AncHĆ0L0GiE proprement dite, ou Tetude, la descrip«
tion, la conservalion des monuraents d'architeeture, de
sculpture, de peinture, des meubles et ustensiles qui ap-
partiennent soit k rantiguite, soit au moyen-^ge.
2* La NiiMisHATiQUE, ou Tetude des monnaies, medailles et
jetons frappes k Ypres ou dans la West-Flandre , ou qut
intćressent Thistoire soit de la ville soit de la province(1).
5*". La Palćographie, ou connaissance des inscriptions an-
ciennes, au inoyen desquelles la critique historique fixe les
dales incertaines, rectifie les falts douteux, ćclaircit leś
passages obscurs.
4*'. La DiPLOiiATiQUE, ou reefaerche et ćtude des diplómes»
cbartes et titres aneiens sur parebemin et sur papier, les
actes d'une ecriture gothique munis de sceaux en cire ou
en plomb.
5"*. La TopoGRAPHiB, qui procMe k la recherche et a la
deseriptlon des Ileux celebres.
6* L'HisT0iRE, quit k Taide de Fesprit de] crltique et d'une
sagę ćrudition, discute les faits et les evónements.
(1) Nous rappellerons ici que, sous les comtes de Flandre, Tpres et
Dizmude possedaieut des ateliers monetaires>
— 6 —
7*. La BiOGRAPHiB, ou notices sur les personnages de la
West-Flandre qui se sont fait un nom par leurs actions,
par leurs ecrits^ par leurs vertus.
8^. Ła Philologib appliquee k Fćtude des dialectes el des
patois, k la diseussion des noms d'homiiies et de Iieux.
9^. Ł'EthogbaphiE) ou rechercfaes des usages locauXy cou-
tumes, pratigues spćeialeS| superstltions, bizarreries, croy-
ances populaires, etc.
10®. Ła BiBŁiOGRAPHiE, recherchos sur les productions lit*
teraires du pays, tant imprimees que manuscrites, en s'at-
tacfaant surtout aux anciens monuments de la langue, tels
que siryentes, romances, Ićgendes rimees, mysteres, reprć-
sentations thóatrales, sermons latins, flamands et franeais,
ouYrages ascetlgues, ouvrages de jurlsprudence, de mćdecine
et d'histoire naturelle qui meritent d'ótre mentionnes. —
Introduction de Timprlmerie dans la West-Flandre, ses
premiers imprimeurs; leurs productions, etc. etc. (i).
Nous pouYons dlviser les temps ecoules en quatre periodes :
1* Periode Celtique, 2*" Periode Romaine, 3" Periode du
moyen-ltge, 4** Pćrlode modernę.
Si la periode celtique n'a pas, que nous sachions, lalsse
de traces dans la West*-Flandre, 11 n'en est pas de mćme
de la pćriode romaine, et nous pouYons ciler Wervick, Tan-
clenne station romaine Viroviacum dont ii est parle dans
fitineraire d^Antonin; qui est deslgne dans la carte
Theodosienne, dite de PeuHnger^ sous le nom corrompu de
(1) Nous suivons ici la divisioD que 8* est proposće la SocićŁć histo*
ricjue et litteraire de Toarnai.
— 7 —
Yiiwinum, et qui sous la doniination Franque donna son
nom au canton ou Pcigus Viroviacensis. (1).
Outre cette yille, nous pouYons menllonner encore Merkhem
par ou, selon Malbrancq, passait jadis un chemin militaire
partani de Cassel, el ou Ton a deterre, k plusieurs reprises,
des mćdailles romaines; Poperinghe, Watou, Neuve-Eglise,
Roulers, Rumbeke, etc. qui ont fourni plus d'une fois des
medailles anciennes et des objets Gallo-Romains.
Un des premiers travaux dont la Soeiete aura a s'occu*
per, e'est la formalion d'une carte archeologiąue de Tan-
cienne West-FJandre.
Ła periode du moyen-&ge est pour nous une minę inepul-
sable. Les archlves d'Ypres, de Poperinghe, de Furnes, de
Dixmude, de Warneton, de Messines, etc. etc. renferment
les documents les plus precieux sur les droits de ces localites,
sur leur juridiclion et leurs possesslons, sur. Tinstltution des
hospices , bopitaus , couvents , abbayes , sur Fancienne
Industrie, sur le commerce, sur Fćtat des personnesi etc.
Pour la periode modernę nous aurons k explorer les ar-
cbives concernant le rógne glorienx, si Fon yeut, maisdes-
potiąne de Charles-Quint, le regne ensanglantó de Pbilippe II,
et le rćgne plus paisible d' Albert et d'Isabelle; concernant les
Yicissitudes que la West-Flandre a eprouvees pendant Foc«
cupation francaise sous Louis XIV, pendant la guerre de la
succession, apres le traitć de la Barrióre, et pendant Foc-
cupation sous Louis XV. Nous aurons k considerer la West^
Flandre comme pays retrocedć ou d'impositlon, prlvó de toute
(1) ScHAKYs. Hes Pays-bas avant et duraoŁ la domination romaine.
— 8 —
reprćsentation jasqu' au moment ou ćclata la revo]ation
brabanconne, ćpoqiie a laguelle nous voyons les Źtats de
la West-Flandre se reconstiluer eux-mómes, et rentrer, comme
corps dćliberant, aax Etats de Flandre, prerogative dont ils
ayaient joui pendant une longue suitę de siecles, et dont
une decision souveraine, mais injuste et arbitraire, les avait
priyes depuis la retrocession.
Voil& ce que nous nous proposons d'examiner, voiIa quel
sera Tobjet de nos recherches et de nos travaux. Chercher
a eclalrcir des points douteux de notre histoire, faire eon-
naitre des faits ineonnus ou peu repandus , conserver le
souyenir de nos aneiens usages, de nos anciennes coutu-
mes, recueillir nos anciennes legendes, rappeler la memoire
d'hommes remarquables par leur science, par leurs yertus,
cfuiy sans avoir atteint la celebrlte, ne meritent pas moins
d'ćtre connus, d'etre apprecles, et de vivre dans le souve-
nir de la postćrite.
Nous croirons avoir fait beaucoup si nous parvenons a
inspirer , surtout k la jeunesse , le gout et I' amour de
rhistoire locale; et nous croyons la chose facile; car, comme
le dlt Ang. Thlerry, « Ł'histoire de la contree, de la pro-
ce Yjnce, de la vllle natale, est la seule ou notre ^me s' attache
« par un interót patriotique; les autres peuvent nous sem-
« bler eurleuses, instructives, digne5d'admiration, mais elles
«c ne touchent pas de cette manióre. »
II cst dn reste incontestable qu'on s' attache a son pays,
et surtout a sa ville natale, en raison directe des connais-
sances qn'on possede de son histoire et de ses iństitutions.
— 9 —
in.
CE QUE NOUS ESPER0M8.
En inslituant la Societ^ historjque, archeologiąue «t lit-
teraire de la viUe d'Ypres et de Taiicienne West Flandre,
nous ne nous sonimes pas cache les difficultes inherentes
a ces sortes d'in$titutlons, surtout k leur commencement;
mais le coneoiirs enipresse que nos concitoyens ont bien
Youlu nous accorder, les sympathies que notre projet a
rencontrees, nous rassure completement sur Tayenir. Nous
faisons appel a tous les membres de la Soeiete: qu'ils
Yiennent tous deposer dans nos annales le tribut de lenrs
investigatlons. A cbacun selon ses goiits, ses aptitudes,
ses oceupations habituelles ! A vous Messieurs les medecins
des rechercbes sur vos devanciers, et 11 y en a de eelebres:
Yperman, nomme a juste titre le pere de la chirurgie
flamande ; Palfyn qui, quoique ne a Courlrai, a cxerce sa
science a Ypres pendant de longues annćes; et plusieurs
autres. — Aux jurisconsultes nous rappellerons notre droit
criminel au moyen-t\ge; les conflits d'autorite et de juri-
diclion, les anciennes coutumes. — Aux poeles, aux lit*
terateurs: Immeloot, Faber, Cabilliau, Becanus, Cras ,
Declerck et tant d' autres. — Aux artistes: nos peintres,
nos graveurs, Kareł Van Yper, Thomas, Du Thielt, Taillebert,
etc. — k d'autres, d'aulres objels: que tous, unis par un
egal amour de Fetude et de la contree, meltent en commun
— 10 —
le frait de leur science, le resultat de lears recherches,
de lears observations, et noiis ne tarderons pas a voir
s'elever pour notre West-Flandre un faisceau de documents,
de notices, de memoires qui seront d'une grandę et
incontestable utilite k ceux qui plus tard youdront ecrire
rhistoirc des viiles de cette partie si remarguable de notre
belle Flandre.
On a beau dire, malgre tout le positiyisme du siecle ou
nous vivons, ii n'est pas moins yrai que les jouissances
intellectuelles sont toujours les meilleares ! Ah ! Combien
de personnes se creeraient des moments agreables, de douces
jouissances, si elles daignaient consacrer aux etudes histo*
riques quelques heures seulement des loisirs que leur
laissent leurs occupations habituelles ! £t ce que nous avan-
cons est tellement vrai, que jamais on n'a vu renoncer a
ces etudes quiconque a essaye de boire a cette coupe
enchanteresse. Si on veut bien nous le permettre nous
citerons ici k Tappui de cette thóse quelques lignes ecrites
par un des plus savants et des plus aimables ćcrlvains
belges, que nous sommes beureux de pouvoir compter aa
nombre de nos amis : « yieux manuscrlts , anciennes ar-
chiyes ! » s' ecrie monsieur le Baron de S' Genois^ u a ces
mots je ne sais quel doux souvenir se rćveille en moi.
II me semble voir defiler devant mes veux ces collections
d'ant]ques registres de toute naturę, ces chartes admirables
d'execution ca11igraph]que , ces immenses livres terriers,
ces parchemins de tout ^ge et de tout format, qui, pen-
dant pres de dix ans ont saupoudre mes mains et mes
yetcments de leur yenćrable poussićre ! Je crois palper
encore ces eloquents debrls du passe, qui chaque jour de-
couyraient a mes regards, ayides de penetrer dans Finli-
- łł —
mite des siecles deja loin de nous, un fait ignore, un
detail plein d'Jnteret, un eóte oublie des petites iństoires
de rhumanite. Pour comprendre tout lecharmequ appurtent
avec elles ces oecupations si souveot dedaignees, parce-
qu'on n'en eonnait pas les jouissaDces, ii faut avoir vecu
dans cette atmosphere recueillie, dont le froissement du
veiin et du papier trouble seul Teloguent silenee; ii faut
avoir respire longtemps cette odeur pśnetrante des archives^
qui est presąue, pour le palćographe et le diplómatiste,
ce que les tiedes parfums d'une malinee de printemps sont
pour ramoureux, le poetę et Tamant de la naturę. Comme
ces derniers, elle le remplit d'un doux eniyrement et Tinspire
malgró lui (i) ! »
Łe gout des ćtudes, des recherches historiques, non-
seulement procure, k celui qnl s'y livre, d'agreables monients,
d'iutimes jouissances, mais peut encore le soutenir dans
Fadyersite, le consoler dans le malheur, le dedommager
des pertes les plus sensibles. Nous en trouYons un exeniple
frappant dans le celebrę Augustin Thierry que la mort a
enleve trop fót k la science. Aprćs la restauration , ^ge*
d'une yingtaine d annees k peine, ii se mit a ecrire dans
les journaux, et, pour combaltre ou defendre ayec succes
les questions politiques a Tordre du jour, ii s'adonna aux
recherches historiques. Mais bientót, dit son biograpbCi ii
se separa du monde et de la polilique, et, fermant Toreille
aux bruit du dehors^ ii s'absorba ontierement dans Tetude
des textes et dans la contemplation silencieuse du passe (2).
11 ne tarda pas a se placer au rang des meilleurs histo*
(1) Db St. Grnois; FeuiUets detachćs. p. 63.
(2) Rathekt, Biographie de A. Tbierry.
— 12 —
rieD8:-iiiai8 i quel prix ! Sa vue, affalblie par de longues
et penibles recherches, s'elcigniŁ touŁ a fait vers i 825. 11
n'avaii alors que trenie ans ! Cette terrible epreuTe ne fit
que redoubler son amour pour la science.
« IŁ fit, comme 11 le dit lui-móme, amitie avec les
tenebres >• et aidć par le devouement des personnes qui
Tentouraient, et surtout de M' A. Thierry, ii poursuivit le
cours de ses travaux historiques, fut charge de diriger la
publicatioh d'un Recueil des monuments de fhistoire du
tiers etat, et publia en outre les Becits des temps MerovingienSj
les Nouvelles letlres sur Uhisloire de France^ etc. etc. Ii eut
le chagrin de survivre k ses amis, compagnons de ses
travaux, et, pour comble de malheurs, en 4844, 11 perdit
sa femnie, sa femme qui lisait, qui ecrivait pour lui ! Et
pourtant, son courage subiime n'a pas failli un instant.
Frappe par toutes ces pertes douloureuses, II a ecrit ces
belles, ces admlrabies paroles: u SI j'avais a recommencer
ma route, je prendrais celle qui m'a condnit ou je suis.
Ayeugle et souffrant| sans espoir et presque sans rel^che,
■
je puis rendre ce temoignage qui, de ma part, ne sera
pas suspect : 11 y a au monde que]que chose qui vaut
mieux que les jouissances materielles, mieux que la fortunę^
mieux que la santć elle-móme, c'est le devouement a la
science (4). »
Ces deux citations sufTiront, pensons-nous, pour prouver
combien d'agrements les etudes historiques peuvent procurer
(1) Nnits empruntnns toiis ces clćUiils sur Augt. Thierry a un exce1-
lent ti'avail intitulć : Les Aveu{;les et les Sounis-muets, par H. Alex:
RcHlenbacb, avcu|;le lui-mćme et membre de la chambre des Reprćsea-
taots.
— 13 —
a celui qui s'y livre. Nous ne pouvon8 assez engager les
jeunes gens a y consacrer quelques heures de leurs loisirs,
persuadćs que nous sommes qu'ils y troaveront un charme
et un altrait qui les recompenseront amplement, et qui
leur procureront les plus douces, les plus intimes jouis-
sanees.
En rćsumó : Notre raison d'ślre^ c'est Timportance de
notre anelenne provinee, la riehesse de ses monuments,
de ses arehives , de ses souyenirs lHstoriques. — Ce que
nous nous proposons, c'est de recueillir tous les debris du
passć, d'arracher a Foubli ce qui meriie d'ólre conserve
ou ce qui offre un interćt quelconque pour Tfaistoire de
la West-FIandre. — Ce que nous espirons, c'est d'obtenir
le concours intelligent des membres de la Societe, c'est
de rópandre d'avantage le gout et Tetude de Tliistoire
locale ; c'est d' insplrer Tamour du sol natal par la con-
naissance des faits et gestes de nos ancótres.
Puissent ces tentatives ne pas ótre infructueuses , et
nous pourrons dire que c'est une oeuvre patriotique que
Finstitution de la Socićtć bistorique, arcoćologiqub et mttć-
BAiaE DE LA YIŁLE d'YpRES ET DE l'aNCIENNE WeST-FlANDRE.
I. DIEGERIGK.
GiftSXSibD
LA WEST-FŁANDRE.
Le ricbe pays qui plus tard a reca le nom de Flandre
ćtait couyert jadis d^immenses forćts, de p&turages feriiles
et de terrains marecageux et inaceessibles , qui en ren-
daient Tacces extrómement difficile et qai prćserverent
ses habitants de la domination romaine longtemps apres
que les autres peuples de ces contrćes etaient soumis aa
joug des maitres du monde.
Deux peuples, cćlebres dans rantiquitć, les Menapiens
et les Morins, habitćrent ces pays, Les premiers occupaient,
auparavant, les deux rives du Vahal;mais, cbasses de leurs
demeures par les Tenchtres et les Usipćtes, ils furent re«
foulćs vers TEscaut, qu'i]s franchirent, s'etendirent a
Touest jusqu'& FOcćan et au sud jusqu'aux Morlns, et
occuperent ainsi le territoire compris depuis dans le diocese
de Tournai, qui constitue une grandę partie de Tan-
cienne Flandre, savoir: Lille, Courtrai, Gand móme jus-
qu'& Bruges et Audenaerde, le long de la riye gaucfae de
— in —
TEscaut veps Anveps, ainsi qiie les cóles jusqu'aux fron-
tieres des Morins (i).
Ceux-ci habitaient rextreinite occidentale du pays. —
Cesi poup ce molif qiie Yirgile les appelle Extremi ho^
tnimim Morini; et Pomponius Mela, Ultimi gallicarum gen-
tium Morini. On leur attribue une origine gauloise ou
celtiąue, et on cxplique leur nom par le mot celtjque
mor qui signifie mer, parcequ'lls etalent bornćs au nord
et a Touest par FOcean; ou par le mot moeres marais
pareeque leur pays en ćtait couvert. II existe encore des
traces de ces marais dans ce qu'on appelle aujourd*hui la
grandę et la petite Moere situees entre Dnnkerqne, Ber^
gues et Furnes.
Quelle qne soit Torigine de la denomination de ce peuple,
les Morins ont donnę leur nom au diocese considerable
de r£vćque de Therouanne qui conserva le titre d'£v^que de la
Morinie, Episcopus Morinorum, mćme apres que le siege de cet
evśchó eut ete transferre k Boulogne, apres la deslruction
de Therouanne en 1555. Quelques annees apres (1559) ce
diocese fut divisć en trois evechćs, qui etaient Ypres,
S* Omer et Boulogne. Ainsi les chatellenies d' Ypres, de
Bailleul, de Cassel, de Bergues S^ Winoc, de Furnes et
le doyenne de Dixmude, qui composaient le diocese d'Ypres,
formajent avec ceux de S' Omer et de Boulogne la demeure
des Morins.
Les Morins, de m6me que les Menapiens, n' habitaient
(1) Wabnkobnig, HiBtoire de la Flandre et de ses institutions cWilea
et politiaoes, jusau' h Tannśe 1305, traduite de rAllemand, par £.
Ghcldolf.
— 16 —
point de yiUes; ils occupaient des chaumieres ćparses sur
des hauteurs inaccessibles par les marais qui les entouraient.
Du tenips de Cesar leur pays etait divise en canlons que
ce generał appelle Pagi, Ils se plaisaient k Tombre des
forets, s' appliguaient surtout a la culture des arbres, et
etaient parvenus a aeclimater dans leur sol 1e beau plą-
tane d'Asie, arbre de luxe, qui ne servail ąu^k orner leur
sejour et a leur procurer de Tombre, Les Romains etablirent
une taxe sur cet arbre, dans le pays des Morins, qui payaient
ainsi la jouissanee de Tombre (1).
Les Morins , et surtout ceux qui babitalent la partie
correspondant k notre Flandre, furent ceux des peuples belges
qui resisterent le plus longtemps a Cesar, dófendus qu'ils
ćtalent par les foróts et les marais dont leur pays etait
couvert« Ils furent cependant souinls soit par Labienus
soit par Sabinus et Cotta.
Cest au V!l* siócle que fut, dit-on, ćrige reveche de la
Morinie (605), qui continua k exister pendant neuf siecles
et demi, jusqu'en 1559, epoque a ]aquelle ee diocese fut
divi$ć en trois evćches conime nous yenons de le dire.
Au moyen-^ge la Flandre fut divisśe en quatre parties ou
MembreSf representes respectiyement par les villes de Gand,
de Bruges, d'Ypres, et par le Prane,
Le troisieme membre, qu'on appelait aussi le VVest-quartier
et qui avait la yille d'Ypres pour chef-yille, se composait
des chatellenies d'Ypres, de Furnes, de Warneton, de Bailleul,
(1) Dbwbz,
I
<
«
— 47 —
de Cassel, de Bergues, de Bourbourg: Ge territoire passa suc-
cessiyement de la maison de Flandre, k celle de Bourgogne,
puis ik celle d'£spagoe el ensuite k la maison d'Autriche«
Łe troisieme membre de Flandre resta eonstituó comme
nous yenons de le dire , jusqu'au rógne de Louis KW j
ćpoque k laąuelle cette diyision subit bien des change-
ments par les conquótes des Francais, changements - qui
furent fixós par le traitó des Pyrenćes en 1659, par celui
d'Aix-la-Chapelle en iG68, par eeux d'Utrecht et de Ratis-
bonne en 4684, de Ryswyck en 1697, d'Utrecht en 1715,
de la Barrićre en 1715, ainsi que par le traitć de Yienne
i en 1738 et par celui d'Aix-la-Ghapelle en 1748 (1).
Le rćsnitat de tous ces traitćs fut en definitive la con-
I firmation des art. XI, XII et XIII du traitć d'Dtrecht de
1715, pour ce qui concerne la partie de la Flandre appelóe
i plus particulierement la West -Flandre: « Le roi trós-*
chrćtien, dlt Fart. XI de ce traitć, códe aux Ćtats-gćnćraux
en faveur de la maison d'Autriche, la vllle et la Terge de
Menin, la ville et la citadelle de Tournai etc; » et Far-
' ticle XII : « Le roi tres-chrćtien cćde aux Ćtats-gćnćraux
en faveur de la maison d'Autriche, la ville de Fnrnes et
le Furn-Ambacht y compris les Huit paroisses et le fort
de la Knocke; les villes de Loo et de Dixmude avec leurs
dćpendances; Ypres avec sa ch&tellenie, Roulers y com-
pris, et avec les antres dependances qui seront desormais
Poperinghe, Warneton, Commines et Weryick; ces trois
dernićres pour autant qu'elles sont situćes du cótć de la
Lys yers Ypres. Le roi trćs-cbrćtien fera remettre aussi
tous les papiers et documents qui concernent les lieux
(1) Ds Nknt, Ućmoires hisŁoriąues et politique8, etc.
t
7
\
I
I
1
— w —
cedćs. » Art. Xirr : « Ła nayigation de la Łys depuis Tem-
bouchure de la DeMe, en remontant, sera librę et ii ne
s'etablira aueiin payage ni imposition* »
Cest ainsi qae le territoire de 1' ancien troisi^me membre
de Flandre fut et resta demembrć. Łes ebśtellenies de Bergues
•S^Winoc, de Gassel, de Bailleul et de Bourbourg restćrent
dćfinitivement a la France, et le restant prit particulióremeni
le nom de dśparHment de la West-Flandbb.
II se composait donc des parties suiyantes:
1* La Yille dTpres.
2* La salle et ch^tellenie d^Yprcs.
5"* La ville et ch^tellenie de Furnes.
4* La Yille et ch^teilenie de Warneton*
S* La Yille et juridiction de Poperingbe.
6* La Tllle et territoire de Weryick.
7* La Yllle de Menin.
8* La yerge de Henio.
9* La gćnćralitć des Hait paroisses.
iO"* Ła yille de Dixmude.
ii* Ła yille et poorterye de Łoo.
i 2* La yille de Roulers.
Łes Śtats de Flandre se composaient anciennement des
dćputćs de cbacnn des quatre membres, et des deputćs
da clergś; mais en 1678 la yille dTpres ayant ćtć prise
par Louis XIV, fut cćdee ayec sa cb^tellenie k la couronne
de France par le traitó de Nymógue. II ne rcsta donc
plus que guatre voix dans Tassemblće des ecclćsiastiąnes
et membres de Flandre, et cet ćtat de cboses a eontinuć
— 19 —
d'exister, móme aprós la retrocession dTpres k la maison
d'Autriche par les traites subsćqaents. (i)
Nonobstant les rćciamalions rćiterees des intćressós, Tem-
pereur Charles VI ne trouya pas k propos de rćunir le
membre d'Ypres aux ćtats de Flandre, mais ii le tint
comme pays d'imposition sur le móme pled qa'il Fayait ćtó
sous la dominaUon francaise. C'est-&-dire que cette partie
rćtroeódóe avait k payer une large part dans les impo-
sitions diverses, sans jouir du dróit de reprćsentation ; ii
contiauait ainsi k ótre traitó en pays conquls tout en
restant assujetti, comme anciennement, k la juridiction
du conseil de Flandre.
Cet ćtat de choses continua jusqu'en 17S4, lorsque les
Administrations subalterneSy c'est-&-dire les ch&tellenies, pajrs,
metiers et distrlcts de la Flandre, qui jusqu'alors n'avaient
eu que yoix consultatiye, adressórent k Fimpćratrice Marie-
Theróse des supplications tendant k obtenir yoix delibćra*
tiye, par formę d'interpretatlon ou d'ampliation du rćglement
proyjslonnel d'Albert et d'Isabelle de Fan 1614. Pour
appuyer leur demande les administrateurs subalternes
offrirent de consentir k un subside de dix-huit mllle
rations par jour, faisant par an la somme d'un million
six-cents quarante-deux miile cinq-cents florins au subside
pour Tentretien de la cour de son Altesse Royale pendant
tout le temps que ce prince residerait dans le pays etc. (2)
Ges proposltions ćtaient trop belles pour ne pas £tre
(1) DkNbnt, Memoires hisloriąues et poliŁiques sur les Pays-Bas Ao«
trichiens.
(3) Db Nbnt.
— 20 —
acccptees par Marle-Thćrese, et, le 5 Juillet 1754, sa ma-
jeste declara que: « Dorenavant toutes les villes, pays,
« cli^tellenies et mćtiers qui etaient accoutnmes de se
« trouver k Tassemblće generale de la province, auralent
« voix delibćratiye et dćcisire dans toutes les affaires,
«i soit qu'elles regardassent le service du souverain, les
« besolns internes de la province ou autrement (1). »
Le clerge et les trois membres firent des representations
contrę ce changement de constitution ; mais envain. II
resla decidó quc Tassemblće des Etats de Flandre deyait
avoir desormais dix-sept voix, celle du clergó et celles
de seize yilles, ch&tellenies, etc. savoir: les vilics de Gand,
Bruges, Courtral, Andenarde, Ninove et Termonde; les
cb^tellenies, districts ou mótiers du Franc-de-Bruges, Vieux-
bonrg-de-Gand , Courtrai , Audenarde , Alost , Ternionde ,
Bornhem, Waes, Assenóde et Bouchaute.
Comme on le yoit, toute la West-FIandre ou le troi-
sióme membre fut encore ecarte et resta privć de toute
representation, quoique les Administralions subalternes des
autres membres eussent obtenu voix deeisive móme « dans
les affaires concernant le service du souyerain. n
Le gouvernement persista dans ce deni de justice jus-
qu'en 1789. Van derNoot yenait de lancer le manifeste bra-
bancon du 24 Octobre, et avait fait un appel k la Flandre
entióre, mais surtout k la West-Flandre opprimće depuis
si longtemps. Cet appel deyait y trouyer de Tćcho; le
manifeste fut recu ayec entbousiasme , et le ministre,
comte de Trauttmansdorff, yoyant le danger de la situation,
(1) Db Nśmt.
— 2i —
crut pouYoir y remedier par des mesures vlolentes et
des Intiiiiidations ; clles resterent sans effet. Le 27 Octobre ii
adressa au magistrat d'Ypres la letlre suivante, qae nous
donnoas textuellement :
Messiears,
u Je viens d'ótre informó que Tayocat YanderNool aurait
eii Faudace d'adresser par lettres signćes de lui, i plusieurs
administrations de la Flandre, une espóce de manifeste fait
en Brabant le 24 de ce mois, par les Eccićsiastiąues, tiers-
Etat et que]ques membres de TĆtat Noble da Brabant,
dans le quel on les In vi te de se joindre k eux contrę
Sa Majeste TEmpereur; je vous fais la prćsente pour vous
dire que mon intention est qu'& la rćception de la presente,
vou$ ecrlviez par Estaffette k toutes ies Administrations du
Dćpartement de la West-Flandre, de me remettre direc-
tement par la voie la plus prompte possible, cette Łettre
et ce Manifeste avec la Rćsolution qu'ils y auroni prise.
Je suis tris-parfaitement , Messieurs, yotre trós-humble
et tres-obeissant serviteur»
( Signć ) Trauttmansdorff.
Bruselles le 27 Octobre 1789.
Cet ordre fut transmis par le magistrat d'Ypres k toutes
les administrations formant le Dćpartement de la West-
Flandre: mais II etait deja trop tard. L'appel k la libertó
avait ćte recu avec aviditó par toutes les autoritćs de cette
contree, qui attendaient ayec la plus yiye impatience le
— 22 —
moment de reprendre, aux Etats de Flandre, le rang qa'elles
y ayaient occupć pendant des siócles et dont une dćcision
arbitraire- les ayait injustement privees.
Łe lendemain, 28 Octobre, le mlnistre Trauttmansdorff
adressa encore au magistrat d'Ypres les deax lettres sui-
yantes, dans lesąuelles la colere et Temportement percenl
de tous cdtćs.
Nous citons testaellement :
Messleurs,
J^al ya Timprimó óommencant, Le peupte Brabaneon pnr
forgańe etc. que Tayocat Yan der Noot a ea Taudace
d'enyoyer aax Administrations formant la gónćralltć du
Dćpartement de la West-FIandre , par lettre du 24 de
ce moiS| pour les inyiter k se joindre aux soi-dlsants Pa*
triotes Brabancons contrę Sa Majestó FEmperenr.
Qaoiqne je sals bien persuadć qae Tlndignation qu'aaront
ipronyóe toutes ces Administrations k la yoe de ces pi&ees
scandaleusesy je ne yous fais pas moins la prśsente pour
yous dire, que je leur dćfends de prendre quelque Resolu-
tion, ou móme de Dćlibćrer sur aucune de ces pieces, et
que je yeux qu'elles me remettent tous les Exemplaires
qu'elles pourraient en ayolr recu sans en garder des Copies
pour leqrs archiyes.
Yous informerez de oet ordre par la yoie la plus prompte
toutes ces administrations composant la Gćneralite du Dć-
partement de la West-Flandre, en les prćyenant que j'al
dćja. donnć mes ordres au Mlnistere public de faire lea^
— 23 —
poursuites nćcessaires pour ąue des pióces aussi scanda*
leuses et attentoires aux Droils de Souverainetć de Sa Ma-
jeste TEmpereur, soieat laeerees et brulćes par le Mailre
des hautes oeavres.
Je suis trós-parfaitement, Hessieurs^ Yotre tr&-buiiible
et trćs-obeissant senriteur.
(Slgnó) Trautthahsdorff*
Brttxelles le 28 Octobre 178&.
MessieurSy
Des complots abominables, tramćs par les soi-disant
Patriotes Brabancons, ayant ćte deeouyerts, et son Excellence
le General-CommaDdaDt ayant des notions d'aprćs lesquelles
plusieurs Personnes du Dćpartemenf de la West-Flandre
paraissent y ótre impliqućes, ii a cru ne pouYoir se- dis**
penser de faire observer et mćme de faire enlever qaeU
ques unes de ces personnes.
Quoique ces dispositions n'ont eu lieu que par des raisons
superieures d'Ćtat, et pour prevenir des dangers qui me-
nacent les bons Sujets de sa Majestć, comme cependant
11 pourrait en naitre des craintes sur Talteration des droits
des Habitants du Departement de la West-Flandrci d'ćtre
Gonstamment traltes tant au Civil qu'au Criminel par droit
et sentence, je vous fals la presente pour vous dire que
mon Intention est que yous ecrlvlez incessanunent en mon
— 24 —
nom k toutes les Administrations formant la Gćneralitó do
Dćpartement de la West-Flandre, pour les tranquilllser sur
ce point et les assurer. qa'il ne sera rien slatue k Tegard
d'aacune de ces personnes^, que par droit et sentence
pardevant le Juge competent.
Je sois trós-parfaitement , Messieurs, votre tres-humble
et trćs-obóissant serviteur.
( Signć) Trauttmansdorfp.
Braxenes le 28 Octobre 4789.
Łe magistrat dTpres se contenta d'envoyer aux diverses
administrations une copie cle ces deux dćpóches du ministre;
mais, le 24 Noyembre, ii prit une rćsolution plus hardie,
car, de Tayis de la Grandę commune, ii ócrivit k toutes
les administrations suhaliemes de la West-Flandre pour les
engager k envoyer k Ypres, au 27 du mois, des dćputes
avec autorisation suffisante pour delibćrer sur Topportunite
de s'unir avec le reste de la Flandre et avec le Brabant,
et pour envoyer, dans FaflirmatiYe, des delćgućs aux Etats
de Flandre.
Cette premićre rćunion eut lieu le 27 Novembre dans
la salle ćcheyinale de la ville d'Ypres; toutes les diverses
administrations de la West-Flandre y ćtaient representees
par deux, par trois ou par ąuatre deputćs: le clerge seul
n'y ayait pas ćtć convoque. Pendant la seance, deux dćputes
du comitó patriotique, qui 8'ćtait ćtabli a Ypres, yinrent
demander audience; ils furent inlroduits: c'ćtaieDtMM. Char-
Ics-Benoit Yan Hoye et Pierre Malou, ancien echeyin dTpres.
D'apres la mission qu'ils ayaient recue du comitć pa-
trioliquC| ils proposerent a Tassemblee d'admettre aux Ćtafs
— 25 —
de la Wcst-FIandre les deputes du clerge. Cette deurande
leur fut accordee et inimediateinent furent introdiiits coinme
depiitćs du clerge MM. Anloiiie-Pierre Walwein, Doycii, et
Benoit- Yinccnt Samarcg, chanoine de la cathćdrale d'Ypres.
Cette assemblóe provisoire aiiisi constituee , on asita la
question de savoir si la geiieralite de la West-Flandre se
joindrait aux Etats de la Flandre ( qu'on appelait alors
Flandre Orientale ), pour la defense generale du pays ?
Comme plusieurs des deputes n*etaient en possession «jue
d'un mandat provisoire, 11 fut resolu de ne pas preudre
immediatement une decision sur une guestion si grave,
uiais de la remettre au Lundi 7 Decembre, afin de donner
aux delćgues le temps de consulter leurs commettants :
quelques aufres questions d'une moindre importanee furent
ćgalement remises a la proehaine seance.
Le 7 Decembre les nouveaux etats se reunirenl; trente-six
delegues furent presents, et ii fut decide i Tunanimite des
voix que la generalitć dc la West-Flandre se joindrait aux
Etats de la Flandre Orientale, pour la defense de la patrie
dans les circonstauces actuelles.
Nous croyons qu'il ne sera pas inutile, de faire connaltre
la composition de ces nouveaux Etats de la West-Flandre.
Yoici le relevó des deputes:
Pour le clerge:
Alipius Struye, Prćlat de Tabbaye de Yoormezeele.
Corneille Heddebault, Prelat dc Tabbaye de S^ Jean-au*
Hont a Ypres.
Fiacre-Jacques Strabant, ćcolatre de la calhedrale d' Ypres.
Benoit- Yincent Samarcqy chanoine dc la móme cathćdrale.
— 26 —
Pour la Yille d*Ypres:
Jacqaes-Ignace-Jean de Langhe de Scheurpitte, i^' ćcbeyin.
Eugene-Francois de Ghelcke de Gracht, ćcheyin.
Constant-Francols Yermersch, conseiller pensionnaire.
Pour la salle et cb&tellenie d'Ypres:
Joseph de Patin de Letuwe, ćcheyin.
Henri de Codt Van den Broueke, id.
Francois Yandermeersch^ conseiller pensionnaire.
Pour la Yille et ch&tellenie de Fnrnes:
Ferdinand de Moucheron de Wytschaete, Bourgmestre et
landhouder de la commune.
Ferdinand de Man de Yolkenswerye, ćcheyin et Keurheer.
Norbert Harrannes conseiller pensionnaire.
Pour la yille et ch&tellenie de Warneton:
Francois-Joseph Segers, ayouć.
Charles-Constant Splnnewyn, ćcheyin.
Pour la yille et juridiction de Poperinghe:
Francois de Soutter, Bourgmestre de la commune.
Pierre-Guillaume Cadock, conseiller pensionnaire.
Benoit Reypbins, du college des conselllers.
Pierre-Joseph deYriere, du collćge des notables.
Pour la yille et territoire de Weryick:
Francois Fauyarcg, Bourgmestre.
Jean*Francois Paret, ćcheyin.
— 27 -^
Pour la ville de Menin:
Jacques-Łouis-Antoine Angillis de ter Hoye, eclic\iir.
Joseph-Yincent van den Bussche, greffier.
Pour la yerge de Menin:
Pierre Yan Rambeke, haut-bailly.
Jacques Holyoet, ćchevin.
Joseph Gesquiere, conseiller pensionnaire*
Pour la gćnćralitć des Huit paroisses:
Henri de Hey, bailli d'EIverdinghe.
Jean-Francois PlUe, greffier de CoppernoUe.
Pour la Yille de Dixmude:
Francois de Breyne, premier ćchevitt.
Pierre Rabaut, ćcheyin.
Pour la vllle et poorterie de Loo :
Jean-B'*. Ryon, premier Bourgmestre.
Jean-Francois Ackenys, 2"* Bourgmestre.
Pour la Yille de Roulers:
Guillaume Roelens, premier 6chevin.
Pierre de Necker, ćcheyin.
Łe comitć patriotique d' Ypres fut reprćsentć pros des ćtats par :
Charles-Benolt yan Hoye.
Pierre Malou, ancien ecbeyin.
Dans la móme sćance on forma une dśputation permanente
ehargóe de traiter les affaires courantes; on decida que deus
membres de cette deputation assisteraient aux sćances du
— 28 —
comite patriotique, et que deux membres de ce comitć assiste-
raient aux seances de la deputation permanente. — On resolut
d'envoyer trois dćputes aux Etats de la Flandre Orientale et
au comite genćral des Pays-Bas a Gand, et od ehoisit pour
cette mission le Prćlat de S'. Jean-au-Hont , Jaegues-lgnace-
Jean de Langhe et Norbert Marannes. — On dócida de le-
ver dans les villes et dans les yillages, autant de troupes que
possible; — d'eD]ployer, pour le paiement des troupes et des
fonetionnaires civils, tous les deniers et revenus appartenant
k sa majestć; — de faire próter le serment de fidelite confor-
mement k Tordonnance du conseil de Flandre du 26 No-
Yembre d'; — de faire disparaitre toutes les insignes de
la souyerainetć quise trouvaient aux divers bureaux publics.
— Toutes ces mesures furent prises k Tunanimite des voix.
•
Aprós cette memorable seance, les Etats s'ajournerent au
23 Dćcembre suivant et le lendemain la deputation perma-
nente commenca ses travaux et nomma son acŁuarius ou
greffier, Monsieur Pierre-Jean-Antoine Hynderick, chevalier
hereditaire, conseiller penslonuaire de la yille d'Ypres (1).
(1) Pirbhb-Jban-Antoinr llrNDRRicK naquit h Tpres, le 18 Aoiit 1755.
II ćtait flis de Pierre-Jean-Fraiicois llynderick, ćclievin de la chatellenie
d^Ypres, et de damę Thćrłse-Susanne De Buus d^UoUebeke. U Gt ses
ćŁudes a ia celebrę ancienne universi(ć de Louvaiii, exerca dans sa ville
nataie la profession d'Avocat, et fiiŁ bientót nommć echevin de la chatel-
lenie d'Ypres. En 1784, &gć seulement de 28 ans, ii fut dćsif^nć, par
TEmpereur Joseph II, comme conseiller au tribuiial d^Ypres nouvelle-
ment instituć. Apr^s la supprrssion de ce ti^ibunal, Tassemblće connue
sous le nom de groole gemeenle le ehoisit comme conseiller pensionnaire
de la ville d*Ypres. II exercait ces fonctions lorsqu'il fut nomm^ actuaiws
ou {'reflier des Etats de la West-Flandre. Pendant la rćvolution francaise,
et surtout en 1794, M. le chevalier Hyndcrick rendit a la vilie d'Ypres des
8ervices signalćs. Rentrć dans la vie pnvće ii fut nommć successivemenŁ
Jui;e de Paix. Juge au tribunal seant a Ypres, et Prćsident de ce mćme
tribuual. — 11 mourut a Ypres le 28 Dćcembre 1842 k Tilge de auatre-
YŁDgt-sept ans et quatre mois.
— so-
li n'entre pas dans notre intention de suivre ici tous les
debats des Etats de la West-FIandre, dous mentionnerons
seulement le fait suivant, parce qu'il se rapporte k une modifi-
cation projetće du terrltoire de eette proyince. Au commen-
cement de Tan 1790, on soa1eva la guestion d'annexer la
West-F]andre a la Flandre-Orientale pour n'en former qu'une
seule proYince. Cette proposition devait nćcessairement dó-
plaire a des Ćtats qui Yenaient de se reconslituer eux-in$mes;
aussi fut-elle rejetee dans la seance du 3 Mars 4790. Yoici
comment les votes se repartirent:
Pour rannexion: La yllle de DUmude et la ville etpoor-*
terie de Loo.
Contrę rannexion: La ville d'YpreSy la cMtellenie d'YpreSt
la Yllle et ch^tellenie de Furnes, la ville et ch^tellenie de
Warneton, la yllle et territoire de Weryick, la yerge de
Menin, la gćneralile des huit paroisses.
S*abstinrent, ou plutót yótćrent ad differendum : le clergć,
la Yllle et juridiction de Poperinghe, la yllle de Menin et
la Yllle de Roulers.
Ainsi les Etats de la West-Flandre proelamerent leur in-
dependanee; mais, malgre ce Yote, rexistence des nouyeaux
Etats ne deyait pas ótre de longue duree. Bientót les eyene-
ments de 1795 renyersórent toutes les aneiennes institutlons;
la Belgiąue entlere deyint francaise, fut diyisće en departe-
ments et la West-Flandre fit partie de celui de la Lys. Sous
le royaume des Pays-bas elle fit partie de la proyince de
la Flandre-Occidentale, k laąuelle elle appartient encore. Cette
ancienne proyince formę aujourd*hui Tarrondissement d'Ypres,
celui de Furnes-Dixmude, une partie de celui de Courtrai
— 50 —
et de cclui de Thielt. (1).
Nous joignons a cet article une carte de rancienne West-
Flandre calquee sur la Notwelle carte de la Promnce de Flandre
publiee par Walseh en 1795 etcontenant toutesles anclennes
divisions et circonscriptions. Pour luf laisser tout son
caractóre d'authenticitó nous conservons Forthographe des
noms de ]ieux tels qu'ns y sont inscrits.
L'aneienne West-FIandre se diyisait alors en cinq parties
distinetes, savoir: I** La chdtellenie d'Ypres, qui contenait
outrc la ville d'Ypres, celles de Roulers, de Werviek, de
Comines, de Messines et beaucoup de paroisses ou commu-
nes imporlantes. Elle possćdait en outre plusieurs enclaves
dans Ic Franc-de-Bruges , aux environs d'Ardoye; et dans.
la generalite des Huit paroisses pres de Westoutre. Par
contrę elle renfermait quatre eiiclaves appartenant & Bruges;
trois pres de Staeden et une qualriśme entre Roulers et
Ardoye.
2* La chdlellenie ou comłe de Furnes^ qui contenait la vllle
de Furnes et un grand nombre de riches communes, la ville
de Loo, Rousbrugghe, Poperinghe et sa juridiction ; k cette
chdtellenie touchait la yille de Dixmude, avec ses appendan-
ces, distraite du Franc-de-Bruges,par la conqućte de Louis XIV
(1) Noas puisons tons les renseif^iements concernant la formatioD des
Etats de la West-FIandre, en 1789^ dans un ouvrage imprimć mais
anćpigraphe, contenant les proces-verbaux des sćances des Etats et de
celles dc la depatation perroanente de la West-Flandre. Ces procis-ver-
baux ont ćtć rćdif^ćs par 1'aciuańus Mr. le chevalier Ilynderick, dont
ii est fait mention plus baut. Cet ouTrage rare et curieux estactuellement
]a proprićtć du petit-fils de H. le clieTalier Dynderick, H. Alp. Yanden-
Keereboom, Bourgmestre de la ville d*Tpres, membre de la chambre des
eprćsentants, et PrćsidenŁ de la Socićtć historiąue, archćologique et
littćraire de la yiUe d*Ypre8 et de l^ancienne West-FIandre.
— Si-
ei adjoiDte k la West-Flandre, comme partie rctrocedee, par
rart. XII du traite d' Utrecht de 1715. Cette cMtellenie
renfermait une enclave appartenant aux /TtitY parot^ses, situóe
pr^s de Crombeke.
La yille de Nieuport, quoique se trouyant daos la ch&-
tellenie de Furnes, est restee constamment k la maison
d'Autriche; elle ii'a donc pa ótre rćtrocedee et n'a par
consćquent pas fait partie de la West-Flandre.
5^ La giniraliii des Huit paroisses se composait des pa-
roisses de Loere , Westoutre , Reninghelst , Ylamertinghe ,
Elverdinghe , Woesten , Noordschoote et Watou. Cette der-
niere commune ćtait sóparee des sept autres et se trouvait
isolee k rextrómitć sud-ouest de la chśitellenie de Furnes,
entre Poperlnghe et Steenvoorde. Cette giniralitś possćdait
une enclave dans la ch^tellenie de Furnes et en renfermait
une elle-m^me appartenant a Ypres, comme nous Tayons
dit plus haut.
4*" La chdtellenie de Wamełon , qui contenait la yille de
ce nom et les yillages de Neuf-ĆgUsei Dranoutre, Kemmel,
et Wulyerghem.
2j* La verge de Menin, qui se composait de la yille de ce
nom et des yillages de Gbeluwe , Dadizeele , Weyelgbem ,
Blsseghemi. Heule, Moorsecle, Gulleghem, Winkel St, Eloy,
Łendelede, Iseghem et Hemclghem. La yerg6 de Menin
possćdait une enclaye dans le Franc-de-BrugeS| pres de
Łichteryelde.
La West-Flandre ćtalt bornee au nord par la mer du nord
et par le Franc-de-Bruges ; k Fouest et au sud-ouest par
la Flandre francaise ou par les parties dćmembrćes de 1' an-
-- 32 —
cień 5" membre de Flandre; au sud-est par la Lys qui la
sćparait de la France; ik Fest par la ch^tellenle de Courtrai
et par le Franc-de-Bruges.
Telle ćtait notre ancienne West-Flandre habitće ancien-
nement par les Morins et par les Menapiens; — soumise, mais
tardivenient, & la domination roniaine; — faisant partie dc la
dot de Judilli filie de Cliarle$-le-chauve; — passant de la mai-
son de Flandre k celle de Bourgogne, de celle de Bourgognc a
celle d'Aiilriche; — dćmcmbree par Louis XIV ; — restituee ik
TAutriclie ;— incorporee par la France; — ajoutee, avecle resfe
du pays, an Royaume des Pays-Ras ; — faisant enfin, depnis
4830, partie d'une des plus belles provinces du Royaume
de Belgigue, et formant encore le coin le plus fertile de la
fertile Flandre.
I. DIEGERIGK.
QŁft£X2JbQ
DES GfllLDES.
ORIGIME. — ORGAMISATIOM. — TIRS, ETC.
6HILDE DE S^ SĆBASTIEM D'YPRE8.
Dans toutes les Yilles et dans prcsque toutes Ics com-
mnnes rurales de notre WesŁ-Flandre, existent, de nos
joiirs encore, des socieles ou confrerics d'archers. Le voyageur
qui a parcouru nos cainpagnes, le dimanehe, aura remargue
sans doute ces groupes d'hommes robustes reunis, apres
riicure de veprcs, dans une verte prairle, autour d'une
perehe elevće, au sommet de ]aqiielle sont symetriqiiement
places des simulacres d'oiseaux en bois, aux ailes immp-
biles.
Ces liommes, sont les descendants des anciens arehers
flamands, des membres de ces Ghildes cćlóbres qui jouerent
o.
— 34 —
cTabord un róIe si important dans Thistoire des villes et
des communes de notre West-Flandre, et qui plus tard
cueillirent des palmes pacifiques dans les concours et tirs
brillants dont nos annalistes ont soigneusement consignć
tous les dćtails dans leurs chroniąues.
Łetemps, les róYolutions, les lois, oni renverse presque
loutes les institutions ereees jadis par nos pćres, dans un
but d'uti]ite et móme d'agrement. Mais les Ghildes, et
surtout les confreries ou sociótćs d'arcbers, n'ont pu ótre
detrultes; elles ont resislć k toutes les crises et sont au*
jourd'hui encore florissanies en Flandre. Cette longćvitć
s'explique; ii n'est pas facile d'anćantir des institutions
seeulaires et toujours populaires; les Ghildes etaient si
profondóment entrees dans les moeurs et les usages de nos
póres, ełles rćpondaient si parfaitement aux instinets, aux
besoins, au caractćre des populations flamandes, qu'elles
ont suryćcu aux causes qui les ayaient fait naftre et grandir,
ainsi qu'aux lois qui ont prononee leur arrót de proscriplion.
Ł'bistoire des anciennes Ghildes flamandes, ou confrćries
de bourgeois armćs, offrirait le sujet d'un travail intćres-
sant et utile, car cette histoire se lie ćtroitement k celle
de nos communes de Flandre; mais nos etudes ne sont
pas encore assez compićtes pour qu'il nous soit possible
d'entreprendre aujourd'hui une pareille ORuyre. Nous nous
contenterons de prćsenter quelques considćrations sur Tori-
gine, Forganisation, les usages des anciennes Ghildes fla-
mandes en gónćral et de donner la relation d'une de ces
fótes dont le tir k Faro ćtait Fobjet et aux quelles nos
p&reS| ii y a un sitele k peine, prenaient part ayec autant
d'empressement que de bonheur.
— 35 —
Łes Ghildes militaires ou armees etaicnt, sous le rapport
des armes confićes k leurs membres, de quatre espóces
differenCeSy mais leur orlgine, leur bot et leur oi^anisation
iiiterieure ćtaient k peu pris les mómes.
Ypresy chef-lieu de la NYest-Flandre, possćdait quatre
Ghildes armćes. Les membres de la Ghilde de S* George
ayaient pour arme Tarbalćte; ceux de la Ghilde de S^ Sć-
bastien, Taro ; Tćpee ćtait Tarme des membres de la Ghilde
de S* Michel, et Farguebuse celle de la Ghilde de S' Barbe.
A dlrerses ćpoques toutefois, et surtout dans les temps
modernes, les membres de la confrerie de S* Sćbastien
furent autorisćs 4 s'armer de mousquets; jamais cependant
ils n'abandonndrent leurs armes historiąues et les tlrs k
Taro furent constamment leur esercice prćferć et presqu'ex-
clusif.
La Ghilde de S* Sćbastlen d'Ypres, la seule de nos guatre
confreries qui existe encore, peut ćtre considerće comme *
un typc de ces antiqucs associatlons; elle a conservć presque
toutes ses anciennes coutumes et a rćussi k rester en pos-
session de ses archives interessantes auxquelles nous aurons
plus d'une fois recours. (i).
(1) Ces archiYes se composent: lo de sept registres des comptes, depuis
l''an 1475 jusqa'a Tćpoąue actuelle. 2o de quatre registres des tirs (1812-
1860.) 3o de deiix registres des rćsolutions (1693 k 1860.) Ąo d'un
registre contenant descopies de pi^ces direrses de Tao 1474 et sui^antes;
les listesdes notables confrćres de 1500h 1503; les admissions des eon-
frires et consoeurs, nominałion des dignitaires etc. de 1507 h 186l«
frćrie; des leltres di^erses: des cartes de tir de diverses vilies: deft
piices de poćsie faites h roccasion de la nomination des cbefs; —
et enfin la cbarte origiaale de Charles-Quint dont-il sera fait mentioa
plu4 loia et que nous publions in extenso aux annesctf.
— 36 —
Si nous ne craignions qu'on ne nous accus^lit d'ćcrire une
phrase banale, nous dirions que Torigine des Ghildes (i) fla-
mandes, prises dans Tacception la plus large de ce uom^seperd
dans la nuit des temps. On a dit et repetę, ii esŁ yrai,
que les Ghildes naquirent presqu'en móme temps que les
communes de Flandre, nous eroyons, nous, qu'e11es en furent
le berceau.
Longtemps avant que des chartes diles de communes
fussent octroyćes par nos comtes aux habitants des centres
de populations, nos pćres, qui habitaient de yastes forćts,
ou qui placaient leurs demeures au milieu des marecages,
avaient senti la nćcessite de s'associer dans un but de defense
commune; descendants des peuplades saxonnes qui s'etaient
^tablles sur le rivage de la mer entre Boulogne et Tembouchure
de TEscaut, et qui ont longtemps donnę leur nom (litus
saxonicum) au pays conquis par eux, nos anc^tres ayaient
empruntć, aux peuples du nordy Tldee et les principes de
rassoeiation ; ils appliqućrent ces principes dans leur nouyelle
patrie ; chaque groupe d' babifants ayait une association
nomme Ghildej et ces communautes regies bientót par des
usages et des coutumes admis par tous les associćs ne tar-
derent pas k porter elles-mómes le nom de GIńlde.
« La Ghilde, dit un historien, portait assurance mutuelle
contrę tous les perils, les accidents de la yie, les yoies de fait,
les injures, Tincendie, les naufrages et aussi contrę les pour-
(1) Selon beanconp d*auteur8, rćtimologie du moŁ Ghilde provient de
GUd <m Ghield ar^eut] parceąue tous les confćderćs ćtaient tenus de
yerser, a» tresor commun, leur quote-part pour supporter les frais
de rassoeiation. Rilderdyk pense que le nom de Ghilde provicnt du
not HUde, affectio, cognaiio, Ge-hilde, rćunion par afiection lice par
une promesse par un serment. Le mot Ghilde se traduit en latin
^9T gUda^ gildonia^ conjuratio; de la le mot francais sermenU
— 37 —
suiles legałeś encourues poar des crimes ou des deHts
in^me averes. Chacune de ces associations etait misę sous
le patronage d'un Dieu, ou d'un heros, dont le nom servaŁt
i la designer. Chacune avait des chefs pris dans son sein,
un tresor commun alimente par des contributions annuelles,
et des statuts, obligatoires pour tous ses membres, ou le
princlpe de la fraternitó etait deyeloppć dans toute sa
Yigueur; la Ghilde ne connaissait pas de rangs sociaux,
elle se pratiquait entre le prlnce, le noble, le laboureur
et Fartisan, tous pouvaient ótre conjurćs, frćres du banquet. »
u Ges associations, basees sur Tegalite et sur la fraternite,
acquirent en Belgiąue un tres grand dćveloppement, et Ton
peut móme dire qu'elle donunent toute la civillsation
fielge (i). »
Ces lignes ne retracent elles pas le tableau vral de nos
communes du moyen dge, et les principes sur lesquels
etaient bases Ics Ghildes primitiyes, n'ont-ils pas dicte
plus tard les statuts de nos confreries plus modernes
d'archers et d'arbaletriers ? Łes Ghildes, comme les commu-
nes elles-m^mes, etalent-elles autre chose que des asso-
ciations fraternelles constitućes dans un but de dćfense et
dassistance mutuelles, ayant une bourse commune, des
statuts obligatoires pour tous les associes qui jouissaient
tous des mómes droits, et qui tous aussi, quel que fut leur
rang ou leur position sociale, etaient soumis aux mómes
devoirs.
Ce serait donc une erreur de croire que Tetablissement
de nos communes flamandes et de nos Ghildes fut une
(t) AOGOSTIN TłllBRRT.
- 58 —
creation due k la gćnórense initiatiye des comtes et des
seigneurs du pays, en yertu du droit rćgalien ou divin. Łes
Ghildes et les communautós existaient de fait, comme nons
venons de le dire, longtemps avant que des chartes et
des priyil^es leur fussent octroyćs.
Les libres insUtutions qui rćgissaient les commnnautćs
ou Ghildes, sous formę d'usages ou de coutumes, furent
une crćation de nos póres pour qui la liberte ćtait un
besoln, et qui conseryórent si longtemps leurs franchises
parcequ'ils surent longtemps les defendre avec courage et
ćnergie.
Ce n'est donc pas aux comtes que reyient Tbonneur
d'ayoir instituó les communes flamandes; s'ils interyinrent
plus tard| ce fut uniquement pour confirmer, en droit, une
organisation sociale, un ćtat de choses preesistant en fait,
et pour substituer k des usages admis, k des coutumes
en Ylgueur, des lois ćcrites et positiyes.
rTayions nous pas raison de dire que la Gbilde primi-
tiye fut le berceau de la commune Ićgalement constituće
plus tard?
Ayant de reconnaltre les commanautes ou Ghildes, les
chefs du pays, seigneurs par droit de conquóte, ayaient
cherchó k les anćantir. Ces associations fraternelles et
ćnergiques de serfs portaient ombrage aux conqućrants«
Ła puissance de ces Ghildes, basće sur Tassociation, ćtait
grandę et leur prćponderance ćtait d'autant plus decisiyei
que la force, k cette ćpoque reculće, remplacait presque
toujours le droit et mćme parfois, ayant Tintrodaction da
christianisme surtout, les principes de requitć naturelle.
— 59 —
Ne pouyant subjuguer par les armes nos pires confó-
derćs qui, retrancbes dans leurs foróts et leurs marścages,
rćsistaient avec courage et succ^s aux plus puissantes
armees, les conquerants eurent recours a d'autres armes<
ils proscriyirent les Ghildes et coinminóceiit des peines
terribles contrę les freres composant ces serments.
Cest k nos Ghildes de la West-Flandre surtout, que
s'adressait, en 779, le celebrę capitulaire de Charlemagne
portant poar titre De conjurationibus 8ervorum in flandrid
et in tnempiseo et cmteris mariłimts locis; mais les Ghildes
rćsisterent aux ćdits de proscription, conune elles avaient
resistć k la force des armes.
Envain le grand empereur frank chai^e-t-il ses enToyes,
Missi, de poursuivre les confedćrćs , de dćtruire leurs
alliances; les Ghildes ne peurent ótre dćtruites, car elles
ont leurs racines dans le caractere national et sont une
nćcessltć pour les serfs qui seront bientót ćmancipes (I).
Le christianisme en faisant la conąućte du Mempisąue
et du litus 8axonicum ne condamna pas les Ghildes. « La
fusion entre Tesprit de fraternitć chretienne et le mutua-
lisme germaniąue, dit J. Stecher (2), 8'općra sans grandes
secoussesi et Tśglise satisfaite de son triomphe sur Tido-
Idtrie ne se scandalisa point des Minna ou toast de com-
mćmoration que, par rćminiscence payenne, on portait aux
saints et aux martyrs. Ł'esprit de coalition ne fit que
changer de direction en se repandant en AUemagne, il
(1) J, Stbchib, introduction aax recherches historiąues sar les cos-
tiimes... des Ghildes par Felix de Vi{;ne, p. Xni et XIVy
Yoir anssi Kbrvyn. bisŁoire de Flandre.
(9) Ouyrage citć p, X.
— 40 —
dćborda sous les noms de frateniiteSj sodaliles, conjurations,
dans la jeune socićtć chrelicnne et Ton vit se liguer entre
eux les prótres d'un mćnic diocesc et les couvents d'un
nióme pays. »
Desesperant de vaincre ou de detruire les Ghildes de
serfs qui defendaient et formaient meme ies conimunautćs,
les comteS) dans un but purement poHlique, cbercherent
k attirer vers eux ces pubsantes associations et a faire
seryir, pour la dćfense de leurs interóts, ces forces popu-
laires qui, dirigees contrę eux, pouvaient offrir de sćrJeux
dangers. Les comtes reussirent jusqu'a un cerlain point
dans leurs desseins; ils reconnurent les eommunautes ou
Ghildes ex]Stantes, substituerent u leurs usages et coutuiues
des lois positives et des franchises ecrites dans des chartes,
et les Ghildes s'obligerent, presque toutes, a concourir k
la dćfense du comte et du pays et de plus encore a payer
au seigneur des subsldes dćtermines sur le tresor de la
communaute qui prit alors et conserva depuis en Flandre
le nom de commune.
Ł'octroi de lois et de franchises ecriles accordees aux com-
munes ne desarma pas completement les ancicnnes Ghildes
armees;ces associations continuerent a exister et foruiaient,
sans doute, la partie la plus nombreuse et la plus utile
du contingent que la commune, en execution de sa charte,
devait fournir au comte en temps de guerre,
Les Yillos payftient un salalre aux archers et arbaletriers
qui faisaient canipagne. Les Ghildes et les corps de metiers,
afin de maintenir Tunite, ćtaient places, en temps de guerre,
sous le commandement superieur d'un ćchevin. Chaque
Corporation etait commandee par un doyen ou hoofdtman
— 41 —
ćlu pour la circonstance , et qui avait sous ses ordres
des dizalniers {thiendemannen) ou chefs de dix combattants.
Ł'ordre dans lequel deyaient marcher les milices etait
rćgle. Ypres avait le troisieme rang, ses mćtiers et Ghildes
suiyaient celles de Gand et de Bruges. Ce rang lui ful
conteste lorsgue Philippe le Hardi crea un guatrieme
cercie, le Franc-de-firuges.
Pour faire cesser le conflit, Jean-sans-Peur decida (en 1411)
que les milices du Franc iraient en avant de celles d'Ypres
le premier jour qiril parlirait de son camp, et que les
dernićrcs avcc leurs bannieres, marcheraient deyant, le second
jour, et ainsi de suitę.
Mais cette dćcision transactionnelle ne satisfit pas nos
ancótres si jaloux de leurs prćrogatives. « Les avoues ćcbevins
et conseil de notre vllle d'Ypres (porte une cbarte de
1436 donnće par Philippe le Bon partant pour le siege de
Calais), ont dit et maintenu que toutes et quantes fois
que lesdits de notre pays de Flandre oot fait service
en armes a nos prćdecesseurs et a nous, ii leur compóte,
et appartient de droit aller en armes devant ceux de notre
terroir de Franc, comme le tiers membre de notre dit
pays du Flandre, et que de ce de toute anciennetó ils
oni ćte et sont en bonnc et paisible possession et saisine (1)« »
Le comte fit droit aux reclamations du Magistrat dTpres
et decida que « les dits du Franc auront et tiendront
lordre et lieu quilz ont et (iennent en toutes autres assem-
blees et affaires avccqucs les autres trois membres de nostre
dit pays de Flandreś, assavolr le quart lieu en ordre, »
(1) Cetle charte se trouFe en original aux archiyes d' Ypres. < '
— 42 —
accordant ainsi le troisićme rang k la milice Yproise (łj*
Du Xn au XV siócle nous retrouYons des archers, des
arbaletriers, des arguebusiers et des couleuyriniers rćunis en
Ghilde, sur tous les champs de bataiile; nous les rencon-
trons eneore au milieu des tumultes et des sćditions si
frćguents k cette ćpogue.
Łes archers et les arbalćtriers de nos Ghildes Yproises (2)
furent plus d'une fois appeles k defendre les passages de
la Łys contrę les ennemis du debors (5).
En 1502, nos arcbers assistórent & la bataille des Ćperons
d'or: douze cents Yprois obtinrent Tinsigne honneur de
tenir en respect la garnison francaise renfermee dans le
Cb^teau de Courtrai et commandće par le Cb^telain de Łens.
Par leur fermetć et leur courage ils refoulórent cette garnison
gul avait tentó une sortie afin de prendre Tarmee flamande
en flanc pendant le terrible duel du Groeningenveld!
En 1385, lors du cólebre sióge d'Ypres, c'est eneore k
rćnergigue concours que les guatre Ghildes prótórent k la
commune gue la yille dut son salut (4).
(1) Yoir TezceUent mćmoire couronnć jtir forganisation mililaire sous
Łes ducs de Bourgogne par Guillaiime (Hćmoires couronnćs pnblićs
par TAcadćmie, tome XXII, 1846 et 1847.)
(2) D^apr^s Grammatb, les Ghildes dTpres se tenaient pour les plus
anciennes de toute la Flandre.
(3) Archives d*Ypres. Yoir Tanneze A.
(4) Łes planches I ^ lY jointes h cette notice reprćsentent les costames
anciens de nos aiiatre Ghildes yproises. Ces dessins sont dus au crayoo
spirituel et habile de m* augustę bobh d'Tpres, Peiotre ^ Paris et
membre actif de notre sociśtć. Ces costumes sont copićs d'un tableau
tris-curieux reprćsentant le sićge et la delivrance d Ypres en 1383. II
appartient h TĆglise de St Martin de notre viUe et vient d'^re restaurć
avec beaucoup de soins par ir feawcuis bohh, p^re, Peintre h Tpres, et
ćgalement membre actit de notre socićtć. Ce tableau signć likbakrt
1057, paralŁ ćtre d'une ćpoque plus ancienne gue ne Tindigue le
millćsime: on pense gćnćralement qn'il a du ćtre fait pour le jubile
de 1483, et qa'il a ćtć restaurć ou repeint par łibbabrt en 1657«
- 43 -
Ces succes dans les conibats resserrórent plas etroUement
que jamais les liens de fraternitć qui depuis si longteinps
unissaient les membres des Ghildes armćes et contribuerent
puissamment sans doute k leur faire donner une existence
Ićgale. BientóŁ rorganisation des Ghildes subit en eifet une
modification analogue k celle que Torganisation des communes
elles-mómes avait, comme nous Tayons dit, subie quelques
temps auparavant. Les communes legalement constitućes
reconnurent la nćcessilć de placer leurs droits, leurs privil6ges
et leurs franchises sous la sauvegarde spćciale de la bourgeoisie;
dles semblent avoir compris aussi que pour resister,au besoio,
avec suecós k la chevalerie, ou Ghilde de la noblesse, qui
soutenait le Seigneur, les efforts indiyiduels des populations
seraient insuffisants et qu'une organisatlon militaire etait in-
dispensable pour atteindre ce rćsultat.
On ne peut pas perdre de vue du reste, qu'k cette ćpoque
dćj4 les idćes du droit avaient fait de rapides progres;
les associations armees comprirent, de leur cote, que leur
existence k Tćtat de Corporation Ićgale ne pouvait ótre ga-
rantie qu'& la condition d'ótre placce sous la sauyegarde
de lois ócrites dont la force ne pouvait ótre contestee.
Soit k la demande des Ghildes, soit spontanement, la com-
mune fit alors, et dans le móme but, pour les associations
armees, ce que les comtes avaient fait pour elie-móme. Elle
ne crća pas les. Ghildes, ces associations existaient de temps
immemorial, mais elle reconnut, en droit, leurs coutumes et
leurs usages, enfin, leur donna une existence legale et des lois
ecrites. La commune fit plus encore pour les Ghildes recon-*
nues; elle leur accorda des subsides annuels ou extraor-
dinaires, des etoffes destinees au yótement des confreres, des
— 44 —
exeiuptions de droits d'accises et rautorisation de pratiąuer
Fesercice du Hr^ but prlncipal de leur association (3).
Mais de mćme que la commune avait contractć des
obligations. k Tćgard da princei les Ghildes contraoterent
des obligations k Fćgard de la commune : elles s'engagerent
specialement k la servir et k la defendre en toute oceurrence.
Cest Ters la fin du XIV siecie que remonte Torigine
de rexistence Ugale de nos confrćries yproises de bourgeois
armćS| ou Ghildes militaires proprement dites.
Par dćcision du Magistrat dTpres du 31 Mars 1399, la
Ghilde de S' Sćbastien de cette ville fut reconnue comme
serment ou confrerie, Łe document qui contient cette de-
cision confirme^ sous tous les rapports, Fopinion que
nous yenons d'ćmettre sur la reconnaissance Ićgale des
ancienries Ghildes. II en resulte en effet que notre Ghilde
de S^ Sćbastien existait depuis de longues annćes; — que
les confróres s'obligent k servir la ville; — que le Ma-
gistrat reconnait la Ghilde, autorise Fexercice du tir et
accorde un subside ahnuel afin de mettre les archers k
móme de louer un terrain pour y ćtablir leurs buts; — enfin,
que le Magistrat confirme dans ses fonctions de chef-homme
messire Jean Belle, seigneur de fioesinghe, qui dćji ćtait
le chef de Fancienne Ghilde.
« Yoor u hard^weerde heeren Yooght ende sceipenen ran
der steide van Ypre » disent les archers dans leur sup-
plique, <( so toghen uwe arme ootmoedighe poorters de
scotters metten handboghe van der Ghilde van synte Bas-
(1) Yoir les anoeses B 1, 3, 5, 4, 6.
— 45 —
tiane, lioe ende in \^at manieren dat van łanghe tiden,...
tgheselsceip hem te gader gehouden heeft.» — « A vous dignes
seigneurs, avoue et eclievin de la Tille d'Ypres, exposent
vos pauvres et humbles bourgeois les archers de Tarc-a-
main de la Ghilde de S^ Sebastien, comment, depuis des
tcmps recules, la confrćrie s'esl maintenue. » — Et plus loin :
« ende omme dat myn heeren yan der wet overzaghen dat
tgheselsceip wel zittende was in de steide ende datter de
steide in nacommende ttden of gheseiepen was wel gediend
te zine wartoe zy hem alle presenteiren , consenteirden
ende daden de ghesellen yerchieren ende tekene jaerlyk
met haren capproenen.... » — « Les seigneurs de la loi eon-
siderant que la confrerie est bien ćtablie en cette yille,
et qu'elle pourra, dans Tayenir, lui rendre de grands
servicesy comme les membres se montrent tres-disposćs
a le faire.... consentent ^ accorder auxdlts archers tous les
ans leurs chaperons.... »
Łe Magistrat de son cóte decrete: u Gheordonneert ende
geconsenteerd was dat, van nu yoord meer, de handboghe-
scotters eene Ghilde yan synte Sebastianę houden zullen,
ende houden ende doen houden de poointen ende statulen
yoorseid ende dat de steide yan Ypre der yoorseide Ghilde
elcs jaers gheiyen zal een pond groten omme daer mede
te huerne een land waer op de Ghilde yoors: haere scot-
terye houden zal moghen . » — • Fut ordonne et consenti que,
dorenayant, les archers de Tarc-a-main formeront une Ghilde
de S^ Sebastien, et obseryeront les poihts et statuts prć-
citćs; que la yille d'Ypres accordera annuellement k la-
dite Ghilde une liyre de gros afin de la mettre & móme
de louer un terrain pour s'y liyrer k rexercice du tir(i). n
(1) Yoir FannejLe C.
— 46 —
Dója ayant 1399 la ghilde de St Georges dTpres avait
ćte reconnue comme confrórie ou serment par le Magistrat
de cette ville.
Łes Ghildes reconnues et patronnćes par les communes
dont elles ćtaient la milice d'ćlite| ne tardórent pas h ac-
querir une grandę importance; elles fixerent bientót Tat-
tention des comtes qui, en leur accordant des fayeurs, cher-
cherent k se rendre ces assoclations fayorables. Łes Ghildes
pouyaient en effet próter, k la guerre, un puissant concours
au chef du pays. Souvent elles avaient donnć, sur le
champ de bataille, des preuyes ćclatantes de courage,
L'organisation comme corporations Ićgales, la subordinatlon
aux ordres des chefs de la Ghilde, Tadresse de leurs mem-
bres a manier les armes qui leur etaient confiees et surtout
les sentiments de fraternite, qui formaient la base de ces
assoclations, leur donnerent une force, une cohćsion que Ton
ne pouyait pas trouyer dans les autres corps de mćtiers.
Łes comtes reconnurent donc k leur tour les Ghildes, confir-
m^rent leurs statuts dćj^ approuyes par la commune et leur
accordórent aussi des prlyileges et des franchlses. Ces Ghildes
furent autorisees en outre a porter des armoiries (i), et
(1) La planche V nous a ćgalemeDt M communiąuće par notre colligue
Xr Aiifit BOBM: elle reprćsente les armoiries des quatre Ghildes d'Ypres.
Ces armoiries sont, pensons nous, communes h. toutes les Ghildes de la
WesŁ-Flandre, mais on y ajoulait parfois, surtout sur les drapeaux, les
armoiries des comtes ou des ducs de Bourgogne, celles des communes
ou les Ghildes avaient leur sićge, celles des seigneurs des villages,
et m^me des dessins divers. — Par une charte datśe de Bruxelles, du 20
Juillet 1440, Philippe-le-Bon autorise les archers d'Ypres a porter sur
leurs robes, manteauz, chaperons elc, le symbole de Tordi-e de la Toison
d'Or, c^est a dire les briquets ou fusils, avec deux fl^ches sous la formę
de croix de S' Andrć. « Dat zy nu yoortan, also langhe alstons ghelieven
« zal. zullen moghen doen maken, bebben ende dra gen op heurlieden
« kerles, mantels ofle caproenen yoor de parure yan buerlieden voor-
— 47 —
kurs manbres a circuler, en armes et en uniforme, dans tout
le pays, mais la Ghilde etait tenue de servir le prince. La
charte donnće k Bruselles le 20 Juillet 1446 k la confrórie
de S^ Sebastien dTpres par Philippe-le-Bon| porte : «< Werden
geliouden hemlieden in onsen dienst en affairen te Youghene
ende employeren tallen tyden ais fnoodt werdt, en wyt an
hemlieden begheeren zuUen, (i) n — u Et que en nos aifaires
lis seront tenus d'eux employer en nostre service toutes fois
que les ferons requerir et Ik ou et ainsy qu'il appartiendra et
mestier sera (2). »
Maximilien d^Autriche, lei 2 Mars 1480, et Charles-Quint,
le 20 Juillet 1520 (3], eonfirmórent les priviićges accordes
antćrieurement k la Ghilde de S^ Sćbastien dTpres ; le
premier rappelle espressement dans ses lettres confirmatiyes
les obligations de la confrerie k Tegard du prince : « ende, »
dit-il, u omme t' onsen dienste bereedt te zyne tallen tyden
alst noodt wert, hebben by onze speciale gracie.... ge-
confirmeert, etc... (4) » — « Et pour.,.. estre pretz k
« seyde Ghilde onse deyise vaii den Tierslafche met twee schicliten daer
« doere in yormen yan den Sint Andries cruase. » — t Que de cy-en
« a?ant, tant qu*il noas plaira, ilz puissent faire faire,aToir et porter sur
« leurs cbaperons, nianŁeaux on rooes poar la parure de leur dite con-
« frćrie, nostre devise dufusil h. tous cleus flescoes parmis, en formę de
c la croiz S^ Andrieu . »
(1) Texte de la charte de Philippe-le-Bon.
(9) Tezte de la charte de Charles-QuinŁ.
(3) Cette charte qui rappelle, yise et confirme toutes celles de ses
firćdccesseurs , fut donnće, a Ypres, p»r Charle8-Quint, le ^0 Juillet
520, le Jour meme de sa jojreuse entrie dans nolre* honne ville^ a
la demande de Louis de Graeuwe, Marc de Sabbrys, Allardyn Cau-
dron, Giiles Trioen, Boudoin Tayspyl et Charles de Hantrauwere,
gouverneur8, assistći de Jean de Haeze, clerc de laehilde de S^ Sebastien,
Cette charte fut publice a la Halle le Samedt 4 Aodt 15S0, en prć<
sence de Georges van de Kerckhove, poortbailli, Pierre Cockeel et
Geerges Tan den nńesscbe, ćchevins. [Yoir annexe D.]
(4) Teste de la charte de Hazimfliec d'Autriche.
— 48 --
nons servir quand besoin sera... avons... confirme... de
grace especiale (i), n
Łes obligations imposees aux Ghildes et toujours expres«
sement rappeićes ne laissent aucun doute sur le caractere
niilifaire de ces associations, caractere qi]'el]es conservórent
longtenips et alors meme qne les modifications introduites
dans les institutions soclales rendirent leur intervention
armće moins elTicace et moins freąuente.
Ces statuts des Ghildes, leur organisation interieure,
leurs usages et coutumes ne portent pas, ii est vrai, le
cachet qni distingue les reglcments militaires de nos jours:
celte difference s'explique facllement par la difference
móine des mopurs et de Tetat militaire aax deux ćpoques.
D'ailleurs, la Ghilde elait une inilice bourgcoise, et les
reglemcnts modernes qui regissent la gardo civique, par
exeniple, s^occiipent bien plus aussi des details du service
en temps de paix, des exercices, du maintien de Fordrc
et de la diseipline, que des deyoir^ imposes en tenips
d'emeute ou de revolution.
Bien que plusieurs socieles d archers qui exislenl oncore
dans notre West Fiandre, aient conserve, en grandę partie,
Forganisation et les usages des anciennes Ghildes reconnus
jadis par les communcs et par les cointes, ii ne sera pas
sans interćt, pensons nous, de rappeler quelle etait Torga-
(1) Texte de la charte de Charles-Quint.
— 49 —
nisation intćrieure et les eoutumes de notre societć de
S^ Sebastian d'Ypres, organisation qiii etait la móme que
celle des autres anciennes confreries d'archers, d'arbale-
Iriers etc.
Les membres des Ghildes ou confreres (gezellen, eonfraters,
Ghilde-Broeders) contractaient, en generał, un engagement
a vie (ter leven en ter doodt). Plus tard cette rógle fut
moins absolae; les confreres furent autorises k guitter la
Ghilde, mais dans ce cas ils ćtaient tenus de payer k la
confrerie iine somme d'argent dont le montant yariait k
dWerses epoques; en 1599 le chiiTre de cette amende ćtait
łixće pour les confreres de S' Sebastien i XXniJ souspar:
vers la fin du dernier siócle k 50 fl. de Brabant, aujourd'bui
le droit de sortie s'eleve a iOO fr.
Les confreres s'engageaient, en outre, k pratiąuer Tesercice
de Farc [confrater te schooie). Certains esercices oa services
etaient obligatoires sous peine d'amende ; les confreres ćtalent
tenus d'y assisler en uniformede la Ghilde [zo wie die zyn
capproen van der Ghilde niet ne broclUe op den dag dat men
den gaey sciet, dat ware op de boete van U S. par.) (i 599).
Dans les temps anciens le tir horisontal aa berceau, ou
au but [tusschen de doelen) etait seul en usage.
Au moment de leur admission dans la confrerie, les nou*
veaux freres juraient d'obćir au)L cbefs, d'observer les
rćglements, usages et statuts, de servir fidelement la Ghilde,
de la defendre en toute circonstance et de \lvre en bonnes
et fraternelles relations avec tous les confróres.
Ł' admission d'un membre nouyeau avait liea arec une
solennitć qui rappelle les usages de la cbcyalerie. Cette
4.
— 50 —
ceremonie connne sods le nom de baptóme [doop) est cncore
en usage aujourd'hui dans notre Ghilde de S** Sćbastien.
Le confr^re, apres ayoir ć(ó admis par les membres de
la confrćrie, est introduit dans la grandę salle de Thotel
ou cour {!) de ła Ghłide {ter camere van het Ghildhof) par
deux oonfreres dont Tun iui sert de parrain, Tautre de
marraine (2). Le rócipiendaire se place devant une table
pecouverte d'un tapis aux armes de la Ghilde; son parrain
est a sa droite, sa marraine est k sa gauche; le drapeau
de la confrerle est ienue au dessus de sa t^e.
Le dignitaire qui procede k la ceremonie pose d'abord
au rćcipiendalre la question suirante: Voulez-vous servir
S^ SSbastien dans tous les poinls et arlicles mentionnćs
dans la charte (5) ? « WiU gy den Heiligen Scbasliaen dienen
in aUe zyn pointen tnde artikelen by de kaerte rermelt? »
Quand le rćcipiendaire a repondu oui, on liii pose la
question suivante: N'avez-Yous aucune ąuerelle avec aucun
membre de la Gbllde? « H^t gy gheen guesłie ofte ąue-
relle tegen iemand van de Ghilde- Br oeders. » Le rćcipien-
daire repond noii, puis le dignitaire qui procćde au baptćme
lit la formule de serment ainsi concue: « Gy zweert en
« beloft te wezen u leven lang geduerende, goeden ende ge-
tt trouwen Gbilde-Broeder van den Ileyligen Ridder Sćbastiaen,
«> -de Ghilde in alles te beschermen ende yoorcn staen, u w
« oflScleren onderdaenig te zyn, ende altydt gereed te z}*n
tt fhaerlieden gebode, daer zy u zuUen ontbieden, ofte doen
(I). te siige de la gbilde s*appelait Cour [ Hof]^ comroe la rćsidence
des comtes elle-mtoe. Le Zael'hoJ\ itait le chateau ou la cour habitu
a Tpres par les oomtea.
(9) II esŁprobableqaela marraine ćtait autrefois une soeur.
(3) Kaerte. — Charte. — Statut.
— si-
li ontbieden, alle goede costumen ende usantien te houden,
u daer af de Ghilde zoude mogen eere ende lof afkoinmen,
u gelyk ook in alle pointen te onderhouden de ordonnantien,
« regelen,endestatuttengeiiiaekt en door de Ghilde te maeken,
u Yoorts de Ghilde te wagten van schaede ofte schande, ende
«( Gouyerneurs en de Ghilde-Broeders getrouw te zyn in alle
« zaeken ; ende wist gy dat hemlieden ied miskommen zoude
u 't ze]ve te beletten en te verhoeden zoo yerre het u mogelyk
« wezen zal, immers in alles te doen dat eenen opregten
« Ghilde-Broeder sehuldig is yan te doen* » — « Vous jurez
« et promettez d'ótre Totre yie durante bon et fidóle confróre
« du Saint Chevaiier Sćbastien, de defendre et de favoriser la
u Ghilde en toute circonstance, d'obeir k tos officiers, d'ótre
« toujours prót k leur commandement, \k oA ils yous con-
« voqneront ou vous feront convo<iuer; de maintenir toutes
u les bonnes coatumes et usages qui pourraient contribuer
« & la gloire et k Thonneur de la Socićtć ; de maintenir en
• tons se& points les ordonnances, regles et statuts faits ou k
<c faire par la Ghlide ; de veiller k ee que la Ghilde n'ćprouve
u ni dommage ni dćsbonneur; d'ótre* en toutes choses ,
« fidóle aux gouyerneurs et aux confr^res; de prćyenir et
t( d'empócher| pour autant qu'il sera en yous, tout ee ąuiy
« k yotre connaissance, pourrait leur ćtre contraire; enfin
« de faire tout ce a quoi est tenu un yćritable confróre. »
Łe nouyeau confróre rćpond: Ik zwere dii, je le jurę, et
Tofficier president ajoute: Alzoo moogt u God helpen, en den
H'. Ridder Sebastiaen, en alle Godts lieve Heilighen. — « Ainsi
tt yous aide Dieu, le Saint Cheyalier Sćbastien et tous les
u Sainls aimes de Dieu. »
In^mćdiatement apres la prestation de ce serment, le di-i
gnitaire qui prćside, prononce trois fois la formule suiyante
— 52 —
ea laissant chaque fois tomber sur la main droite ćtendue
du nouYeau confrerci quelques gouttes d'eau de rosę.
«t (N....) Ik doope u ak eon frater dezer Ghiłde van den
H, Ridder SebMtiaen, te loote en te schoote, te voet en te peerd,
te leven en ter doodt. »
^ (N....) Je Yous baptise comme confrere de la Ghilde
du Saint Cheyalier Sebastien, au sort et au tir, i pied et
i clieyaly d la vle et k la mort. »
Une accolade fraternelle et gćnerale termine la cćremonie,
puis acte de Tadinission et du baptćme est dressć, seanee
tenante, par le greffier, sur les rćgistres de la confrćrie*
Łe nombre des confróres n'etaiŁ pas limite. Les femmes
pouyaient ćtre inscrites sur les registres de la Ghilde, elles
portaient le titre de soeurs(6A»fc/e-Zfi«/er«}; elles assistaient &
toutes les fćtes et accompagnaient parfois les confreres qui
allaient partieiper aux tirs offerts par les yilles ćtrangćres*
A certaines epoques le nombre des soeurs fut considerable :
les registres de la eonfrćrle de S*. Sćbastien constatent aussi
que les dames appartcnant aux familles les plus noble et les
plus riches de la yille, se faisaient un honneur de yoir
figurer leurs noms, & cotć de ceux de leurs frćres ou maris,
sur les liyres de la confrćrie.
Les dignitaires ou ofliciers de la Ghilde ćtaient datis
Fordre des prćsćances.
i** Łe Chef-homme.
S** Łe Yice-Chef-homme.
3** Łe Capitaine.
4* Ł*Alphćris (porte-drapean),
5* Le Greffier.
— 53 —
C" Les deux plus anciens Connetables,
7« Le Roi.
8° Le Sergent-Major.
9° Le Guidon.
lO"* Les Quartier-Mattres«
li° Le Doyen d^^ge {ouderling).
12* Le Gouverneur en exercice {den dienstdoendegourerneur).
Ges officiers composaient le grand serment {groołen eed)^
mais le chef-hoinine, le vlce-chef-homme, le capitaine, Tal-
pheris, le grellier, les deux plus anciens connetables et
parfois le roi, faisaient seuls partie du petit serment nommó
staenden eedl.
A certaines ćpogucs la Ghilde eut aussi un aumonier
(proo8t)j un capitaine d^armes, des sergents et des mar-
guilliers [autaer bewaerders),
Sauf le roi qui ne devait qu'& son adresse sa baute mais
passagere dignitó, et le gouverneur dont les fonctions etaient
temporaires, tous ces dignitafres, officiers etc. etaient elus
a vie par Tassemblee generale des confróres.
Le modę de Yotation, lors de Telection d'un officier,
etait des plus naifs et prouve quelle confiance avaicn.t les
confreres en la loyautó de leurs chefs. Tous les Ghilde--
Uroeders se placaient eu rang; les officiers, suivant les
regles des prćseances, occupaient la tóte, puis venaient
les confróres dans Tordre de leur anciennetć dans la
Ghilde, conformement au tableau suspendu dans la salle.
Chacun des membres presents s'approchait de Tofficier prć-
sidant Tassemblće gćnerale et prononcait k voix basse le
nom du confróre qu'il desirait voir elire; le greffier assis
a cote du prćsident prenait notę du vote et le resullaC
— 54 —
de ]'operation etait immediatement proclame, sans appel et
sans qu'un contróle ulterleur ful possible.
Łe Ghef-homme ayait la haute direction de la Ghilde,
ses pouYoirs n'avaieDt pour limites que les droits confćrćs
a Tassemblee gćnćrale; le serment mśme n^etait pour ainsi
dire qu'une commission consuUative; le chef-homme avait,
ąiiand ii le jageait bon, le droit d^adjeindre au serment
les plus anciens confreres et meme de ne pas conyoąner
tous les officiers.
Łe Viee-Chef-homme assistalt le chef-homme et le rem«
placait en cas d'absence; ii etait inyesti alors de tous les
pouYoirs du chef et agissait comme son delśguś. Łe chef-
homme et le Yice-chef-homme oecupaient toujours les pla-
ces d'honneur dans les corteges, solennites et fćtes.
Łe Capitaine commandait la Ghitde lorsqu'eIle ćtait en
actiyite, c'est-&-dire pendant les marches, les tirs et les exer-
cices; mais 11 ćtait autorise a remettre son commandemeot
au Capitaine d^armes, dans les circonstanees ordinaires.
Ł'Alphćris portait toujours le drapeau de la confrćrie et
marchait au centrę de la Ghilde.
Łe Greffier ćtait charge de tenir les procós-Tcrbaus
{relatie) des seances de Tassemblee generale et des reunions
des deux serments; ii minutait les comptes sur la dćcla-
ration du gouverneur; ii avait parfois un clerc qui Faidait
dans sa besogne.
Łes Connćtables etaient les officiers de la confrćrie; ils
commandalent les pelolons encadrćs par les sergents; les
plus jeunes connelables escortaient le drapeau. Ces officiers
remplacaient sans doute les thtendemannen des Ghlldes pri-*
mitives.
— l>5 —
Łe Roi, bien qH'iI nVut ąoA le septieme rang dans Torclre
des presćances, occupait toujours une place d'honneur: dam
ks corteges ii marcbait avec le chef et le Yice-chef-bomme ;
U portait alors les insignes de sa d^gnitó- consistant en nn
collier {schaikel) (1) appelće parfois aussi couronne {kroone) ou
elaient suspendues les medailles conqulses dans Ics tirs et
celles offertes assez freguenuneat^ ea memoire de leur rógne,
par les rois ses predecesseurs.
Le Sergent-Major assistait le g9uverneur dans certaines
circonstances estraordinaires, par exemp1e lors des grands
tirs offerts par la Ghilde, ou lorsąue celle-ci prenait part
i des concours dans les communes ćtrangćres. La crćatioa
de ces fonctions ne remonte pas k une epoque reculće.
Łe Guidon prćcedait, k cbeval, la Gbilde en marche^ et
portak une bannićre aux armes de la confrerie.
Les deux Quartier-Maitres, crćes le 5 Avril 1771, ćtaient
placćs a la droite de la Gbilde et portaient de petits dra-
peaux {kwartier vendetken$)f lorsąue la confrćrie en armes,
ou mćme des detacbements de celle-ci ćlaient en marcbe.
Le titre i'Quderling, Doyen d*Age, ćtait conferć au plus
ancien membre de la Gbilde.
Enfin les Gouverneurs, dont le nombre varia, mais fut
presąue toujours fixć a deux, ćtaient cbargćs, sous les ordres
du cbef-bomme, de loute radministration journali&re de la
confrćrie; ils yeillaient k Tentretien des immeublies et du
mobilier, soldaient les dćpenses et organisaient les fótes, tirs
(1) La confrćrie de S^. Sćbastien d*Ypre89 poss^e eocore son collier qui
est garni d\in nombre considćrable de mćdailles dont quielque8 unes
iont assez anciennes ( XVI* siłcle).
— liC —
et banguets. Ces lónctions etaieDt parfois tres-laborieuses ;
aussi eut-OD, a certaines epoques, beaucoup de peine k trou-
yer des confreres qui consentisscot a accepter eelte charge.
La Gbilde dćcida que le Łitulaire elu devaiŁ accepter ses
fonctions pour un an sous peine d'une forte amende.
Cbaąue annće la confrerie reunie en assemblee generale
nommait iin goaverneur nouveau (Gouverneur modernę) ^
qui entrait en fonctions un an apres sa nomination, et
remplacait en cas de maladie ou d'absence le gourerneur
en esercice (\).
Au nombre des seryiteurs de la Gbilde se trouyaient un
yalet {enape) et un personnage dćsigne sous le nom de
fou (zot of wysheid). Et pourquoi la Gbilde n'aurait-e]Ie
pas euj comme les seigneurs du temps, ce grotesgue ser-
Yiteur? Łe fou de la Gbilde babille de la facon la plus
bizarre, esćcutait, quand la confrerie ćtait en marcbe, des
tours de toutes especes; ii dansait, gambadait et lancait
aux spectateurs des ćpigrammes et des lazzi: etait-ce par-
cequ'il disait parfois de dures yerites sous une formę
burlesque, ou simplement par antiphrase, qu'on donnait au
fou le nom de wysheid? Quoiqu'i] en soit le fou (het zotje
van de Ghilde) ćtait un personnage dont la popularlte n'esl
pas encore totalement perdue.
Ayant d'entrer en fonctions les ofiiciers pretaient, en
assemblće gćnćrale, serment de remplir consciencieusement
leurs fonctions; de faire obseryer les róglements, etc. etc.
(1) Depuis auelaues annćes les attributions des gouYernenrs ont €i€
modifićes. La Ghilde n^a plus qu^in seiil goiiyerneur ćlu pour cincr
ans. Un des quartiers-inaitres est chargć de gćrer les finances de la
coiifrerie: ii porte le titre de trćsorier et a raog aprćs le grelBer.
— 57 —
Łes dignitaires qt]i composaient le petit serment (slaendon
eed) ćtaient baptises en leur qiia]ite nouvelIe. Ces cere-
monies s'aceoinplissaient a peu pres dans les menies foriues
qtie celles adoptees lors du baptóine des confreres. A cette
occasion des fótes spiendides etaient d*ordioaire offertes
aux nouveaux dignitaires qui, de leur cóte, inyitaient la
Gbilde a des repas et a des tirs briUants.
Yoici le serment que les cbefs-hommes prótaient avant
de receyoir le baptóme. Ce serment differe peu de ceux
prćtćs par les autres ollieiers au moment d*entrer en fonc-
tlons. « Dat zweert ende beloft gy te wezen Hooflman
i( in de Ghilde van den H. Ridder Sebastiaen binnen
« Ipre, de zelve altydt te sullen besebermen ende vooren-
« staen in alle zyne priviiegien, costumen, usantien, zoo
« ais by de kaerte verme1dt; alles te onderhouden ende
« doen onderhouden, de gonne contrarie doende te straffen,.
u en doen straffen, alle conditien gemaekt ende staende
u te maeeken altydt vooren te staon, tot lof ende eere van
« den Ileilighen Ridder Sebastiaen, ende voorders te doen
« ais eenen goeden ende getrouwen hooftman moet ende
« kan doen. » — « Yous jurez et promettez d'etre Chef-homme
« de la Gbilde du Saint Cbeyalier Sćbastien k Ypres ; de la
u defendre et maintenir dans tous ses privileges, coutumes
« et usages mentionnes dans sa charte; d'observer et de faire
u obseryer toutes les prescriptions; de punir et de faire punir
u les delinquants; de maintenir toujours toutes les conyen-
« tions faites et a faire, a Thonneur et a lagloire du Saint
« Cbeyalier Sebastien ; et enfin de faire comme ua bon cbef-
u bomme peut et doit faire. »
« Zoo moet u Godt belpen, met den H. Ridder Sebastiaen,
cc ende alle Godls lieye Heilighen. » — u Ainsi vous aide
— 58 —
«f DicUy le Saint CIievalier Sebastiea et tons les Saints aimes
<( de Dieu. »
Ł'assemblće gćnerale de la confrćrie [generale i;ergrae-
dering) avait ses prćrogatlves et ses droits. Elle nommait,
comme nous Tayons dit, tous ses dignitaires et officierS|
admettait les Douveaux eonfróres, rćglait les fótes et les tirsde
la confrerie, dćcidait si la Ghilde assisterait, ou noo^ aux eon-
cours ouverts par les confreries ćtrangóreś. Chaque fois ąue,
en vertu d'une resolution de Tassemblee gćnerale,. la Ghilde
assistait en corps k une fóte , k un repas ou k un tir , les
frais ćtaient supportes par la Ghilde; mais, par contrę, elle
restait proprietaire des prix obtenus et les sommes gagnees
etaient versees au trćsor commun. Ł'assemblóe gćnórale
examinait tous les ans les comptes de la confrerie, elle
se reunissait a cet effet, de plein droit, le lendemain de la
fóte de Noel; c'est dans cette rćunion aussi qu'elle procć-
dait k la nomination du nouveau gouverneur et decidait
quelles rejoulssances seraient organisees pour celćbrer la
fóte du patron, le noble Chevalier S* Sebastien {den edelen
Ridder Sinte Sebastiaen ]•
Le regime financier des Ghildes etait des plus simples, et
la comptabilite ćlait tenue d'apres les regles les plus pri-
mitiyes.
Łes recettes ćtaient peu considćrables; un droit d'entree
ćtait solde par les confreres et les socurs admis et par les
dignitaires et officiers le jour de leur installation. Le chiffre
de ce droit d'entree fut longtemps fixć a VI sous par:, plus
tard ii yaria suiyant la genćrosite ou la fortunę des reci-
piendaires qui en fixaient le montant k leur gre.
— 59 —
Au jour de leur baptćmei les confrćres et les ofliciers
faisaient k la Ghildc un legs, a payer a leur deees, par
leurs beritiprs (dooiischuld)', dans ks temps anciens, 11$
leguaient d'ordinairc un cierge {keersse) et xij sous par:>
leurs armes, leur uniforme (parure) et Tarmoire {laede) ou
ces objets etaient dćposes; plus tard, le legs consislait en
une ou plusieurs tonnes de bićre, independamment d'une
somme d'argent.
Outre ces recettes eventue11es, la Gbilde encaissait les sub«
sidcs accordes par la yllle et percevait le prjx de location
de la maison altenantc au ghildhof^ habilee par le concierge
qui y tenaJt cabaret. Cette maison se nomniait de cantine ou
de conchiergerie ; le concierge avait, en temps ordioaire, le
droit de debiter, k rexclusion de tous autres, les comestibles
et bolssons consommes au Ghildhof.
Ges recettes ćtaient toujours insuffisantes pour couyrir
les depenses assez considerables de la Gbilde : le gouverneur
ćtait tenu de payer pendant Tannće toutes les depenses
et d'en faire ravance sur ses propres fonds; le lendemain
de la fóte de Noel, ii soumettait le compte genćral de
Tannee a Tassemblće generale et rexcedant des depenses
etait diyisć et reparti, par parls egales, entre tous les
confreres: la part k payer, qui yariait chaqae annee, se
nommait ommestelling ou ghildegeld.
Le roi, le chef*bomme, le vice-cbef-homme^ le capitaine,
le greilier et Toudcrling, etaient exempts de payer leur
ommestelling ; les gouverneurs jouissaient de la mćme ex-
emption et parfois móme percevaient une retribution on
salaire, en consideration des peines qu'ils se donnaient et
des avances qu'ils ćtaient obllges de faire.
— 60 —
Łes tirs et les fótes etaient freąuents; a jours fixes> des prix
etaient donnćs soit par la Ghilde, soit par les officiers, soit
par les confreres móines, a (our de role ; ces prlx consis*
talent d'abord en une certaine quantltó de yln, pląs tard
en plats d'etain, enfin en objets de vaisselle en porcelaine.
Plusieurs foispar an,les confreres et les socurssereunissaient
en des repas de confrerie (1); les gouverneurs achetaient
les comestibles et les faisaient preparer k la conclergerie.
Łes boissons provenaient de la cave de la Ghilde — car la
Ghilde avait une cave i elle — parfols aassi elles ćtaient
fournies par le conchiergier. Un bal suivait le repas. Lorsgue
Fassemblee gćnćrale avait decidó que les repas ou les fetes
auraient lieu en Ghilde, c'est-a-dire en corps, les frais en
etaient portćs au compte annuel; dans les autres cas, les
confreres participants payaient seuls ces frais par parts
ćgales. 11 etait dćfendn, sous peine d'amende, de consommer
du Yin dans la ghildecamer, pendant les bals de confrćrle.
Le confrere qui transgressait cette dćfense ćtait tenu, apres
avoir paye Tamende, d^olfrir du vln k toutes les sceurs
presentes.
Les principales f(^tes ordinaires de la Ghilde etaient celles
donnees le i 9 Janyier, jour de Tanuiyersaire du patron
(patroondag)y et celles organlsees k Toccasion du tir pour
le roi (conynck8chiełing)j celles-ci mćritent^ pensons-nous, une
niention toute speciale.
Ces tirs avaient lieu d'abord k des ćpoąues indćterminees
et fixćes par resolution de la Ghilde, qui arrótait le pro-
granime de la solennitć et designait les prix a donner au
(1) Yoir le compte d'un de ces repas a Tannesc E.
— Cl —
nouyeau roi. Mais par arrangement ou concordat fait le
2 Dćcembre 1752, entre les chefs-hommes et ofGciers des
Ghildes de S'"* Barbe, de S' Sebastien et de S' Michel dTpres^
ii fut dćcidć ąu*k Tayenir chaeune d^elles tirerait au roi
tous les trois ans. A dater de cette epoque, et jusqu'a ce
jour, la duróe du regno du roi de la Ghilde de S^ Sebastien
fut triennale; mais ce souverain temporaire pouvait, par son
adresse, conserver sa couronne; 11 obtenait móme le titre
d'empereur & vie, si trois fois de suitę, c'est-a-dire de trois
en trois ans, 11 abattait Toiseau royal.
Le 28 Juin 1772, un confrere de S' Sebastien, nommć
PronSj eonquit cette dignite; ii avait etć roi d'abord le
O Juillet 1766, puis le 24 Juin 1769.
Pour celebrer dignement Tinauguration d'un nouyeau roi,
la Ghilde faisait proyision de yin et de biere; elle inyitait
les chefs et offieiers des autres Ghildes a assisfer au tir et
aux fótcs: le roi receyait un prlx de la confrerie; c'etait
d'ordinaire un objet d'argenterie pesant de 10 A 16 onces
en argent suiyant les ressources de la Ghilde.
Łe tir commencait yers 2 heures, Toiseau royal deyait ótre
abattu, sćance tenante; parfois le tir se prolongeait jusqu'ji
4 heures du matin, parceque, dit un satyrique chroniqueur,
Bacchus bien plus que S^ Sćbastien dirigeait les fleches.
Dans ces circonstances on placait de nombreuses chandelles
autour des buts, car les tirs au roi eurent longtemps lieu
au berceau.
D6s que Toiseau royal tombait, le nouyeau roi ćtait
acclamó, d'une yoix unanime, par tous les confróres ; le yin
d'honneur lui ćtait offert; les insignes de la royaute lui
ćtaient fralernellement remis par le roi dćchu et le nouyeau
— 62 —
dignitaire śtait reconduit solennclIemeDt a sa demeure, par
la Gbilde en corps qui marcliait drapeaux deployes, avec
S6S tainbours battanU et ses bruyaotes tiin1)a)€s« La yille
entióre ćtait en liesse; les autres Ghildes se rangeaient eń
ligne devant leurs hótels {ghildkwen)^ presentaient les
armes au cortege, et offraient le vin d'honneur.
Łe cortege, arr^te souyent dans sa marche par les babi-
tants riches qui tenaient aussi k presenter au roi nouyeau
le vin d'bonneur et des succades^ paradait plusieurs beures
dans les rues de la yllle, ayant d'arriyer k sa destination
dćfinUive, Des bals, des repas, des reunions (triendelyke
hyeenkomslen)^ ayaient lieu les joars sulyants et contribuaient
k resserrer de plus en plus les liens de la fraternitć.
Tout en songeant a leurs plaisirs, nos ancótres ne per*
daient pas de yue leurs sentiments et leurs usages reUgien f
le jour mćme du tir pour le roi •— n'oublions pas de
mentionner ce dćtail ^ une messę solennelle etalt cćlćbróe
k Fautel de la chapelle du patron et tous les confrefres
ćtalent tenus d\ assister. Les socurs de la Gbilde se rendaient
aussi k cette córćmonie religieuse et allaient a ToiTrande
aprós les confrires.
Ł^iutel de la confrćrie etait la proprietó de la Gbilde qui
le meublait et Fornait a ses frais. Łe chapelain ou Proost
y celebrait Toffice diyin, et tout ce qui coneernait la cba-*
pelle et Tautel rentrait dans les attributions des marguillers
(aulaer hewaerders)^ qui etaient autorlsćs k faire la quóte aa
profit do Tautel et en Tbonneur du S^ Patron {ter meerder
eere van dm Heyligen Patroon).
Cest encore a cet autel, que le cbapelain disait une messę
pour le repos de Tamę de chaque confróre ou soeur dćcćdee;
— 65 —
que łe jour de la fótc de S^ Sebastien, se cślebraient les
offices religleux, et que, le lendemain de ce jour, elait dite
la messa annuelle pour le repos des ames de tous les
fróres et soeurs defunts. Toas les confrćres ćtaient obligćs,
sous peine d'amende, d'^tfe prćsents łk ces services reli-
gieux. La Ghilde assistait en corps aux processions du
S* Sacrement et de N. D. de Thuyne (i). Les freres
nbsents encouraient une amende qui en 1399 ćtait de
II sous par:.
Les Ghildes jouissaient d^une personnification civile limltee;
elles pouvaient contracter en nom collectif, acquerir certains
immeubles et spćcialement leur Ghildhof et leur champ
d^exercice. Le 16 Mai 1497, Maximilien d'Autriche, aprćs
dYOir pris ravis du prćsident et des conseillers du conseil
de Flandre, alors risidant d YpreSj autorisa la Ghilde de
S' Sebastien de cette yille (t?an den edelen handboghe) k acąuerir
et a posseder en toute proprićtó un terrain de six mesures,
pour y placer des berceaux ou buts. Ce terrain situć hors la
porte de Courfrai, entre deux chcmins, etait probablcment
celni occupó aujourd^hui par le cimetióre, ou yiennent
finalement se reunir encore, et pour toujours, les confróres^
gul ne sont plus m^me sćpares par la mort (2).
Les Ghildes jouissaient aussi, comme nous Tayons fait
remarquer, de certains priyileges accordćs par la commune
ou par le souverain; le plus important de ces privilćges fut
(I) La dćvotion de N. D. de ThuyDe, patronne de la ▼ille, {Onze
Vrouwe in den Tkujn) rfinonte*a Tann^e 1583:^ a cette ćpoque,
aprte le cćlibre eiige, fut iostitiiće la confrćrie ou Ghilde des aveugle8,
ł>oiteux et pauvre8 geoe (I>e GhUde van den hlinden^ creuptlen ende
arme lieden)»
(9) Yoir la charte de Maximilien reproduite dans celle de Charles*
Qiuot, Aunex€ D.
— 64 —
•
octroyó pap la charle mentionnee ci-dessus. Ce docutnent
porte: « Ende indient gebeurde, dat God veerde, dat voop-
« seyde supplianten ofte hemlieden naercomraers int voop-
<c seyde hof ofte metten voorseyden handboghe scietende ,
« naer dien dat den roep ofte teekene, in zulke zaken ghe*
«i costumeert duechdeliek by hemlieden gedaen ofte ghegeveii
• ^vert, yemant by fortunę of niesschieten van hemlieden
« ghequest ofte ghe\\ondt ware, alwaert ooc totter dood,
« dat de ghone die de scote daer of zulcke qiiets of \\onde
«i quame by missehieten aiso yoorseyd es, geschotcn hadde,
<c onghehouden weert eeuich verandtwoorden daer af t*heb-
«( ben, ende men zal dicn facteur daer af ten versoucke
«t van partien niet moghen beroepen, vervolghen noch
« tuolesteren in lichaeme noch in goede by justicien noch
«t anderssins in gheender manieren... (i).» — Ceąui veutdire:
u Et s'il advenait, que Dieu ne Yeuille, que en tirant el
«( exercant par lesd** suppliants ou leurs successeurs led' jeu
i( de Tarć Ji main aud' jardin, et apres que le ery ou auUre
« signe en tel cas accoustome aura par eulx deuement este
<i faict et baillie, aucun fust par infortune et meschief blesehie
« ou navró de leur traict, pose ores que mort 8'en ensuyst,
« que celuy qui aura tire le cop dont telle bleschure ou
<i navrure s'ensuivra par meschief, eomme diet est, ne sera
<( tenu d'en respondre et ne pourra ce facteur pour ce
« estre reprlns, poursuy, molestó ne empesche en corps ni
«t en biens, a la requeste de la partie, par justice ni
• aultrement en manierę queIconque (2). n
Łes Gbildes pouvaient aussl ester en justice, y defendre
ea leur nom leurs interóts civils; eiles avaient en outre
(1) Teite de la charte de Haximilicn.
(9) Texte de la charte de Char]e9'Quiot.
— 65 —
le droit de punir les confróres pour contrayentions et delits
enyers la Ghilde. La sentcnee etait prononcee par le chef-
homme qui rćunissait presque toujours, dans ces circon-
stanees, la confrćrie entiere et parfois seulement les officiers
et les plus anciens confreres. Le prevenu etait cite k com-
paroir devant la Ghilde; les temoins etaient entendus, le
prevenu avait, a son tour, la parole pour expliquer sa con-
duite et se defendre. Les peines appUguees ćtaient d*ordi-
naire la rćprimande, la defense de frćquenter la confrerie
pour un eertain temps, Tamende au profit de la Ghilde,
mais le plus sonvent Fobligation de payer un cierge en cire
pesant d'une demie livre a trois livres. Ce cierge etait allume
devant Timage du patron les jours de tirs et surtout le
jour de la fóte patronale. Les querelles et rixes entre
confróres, et meme les injures, ćtaient toujours punics; les
delinquants devaient en outre se reconcilier en assemblće
gćnerale {pays maeken). « Wanneer dat eenich yan den
u Ghilde-Broeders d'een den andre hiete lieghen of schon-
i( fierlike toespraekc, dat zy dat zouden beiteren ten zegghene
(( yan den conynck, hoofd-man ende gouyerneur. » —
«c Si un confrere donnę un dćmenti k un autre confrSre ou
« lui adresse la parole d*une manierę inconyenante 11 sera
« tenu d'amender ce fait selon la decision du roi, da
u chef-homme et du gouyerneur. »
Telle fut, durant des siecles, Forganisation des anciennes
Ghildes flamandes; telle est encore aujourd'hui a pen pros
Forganisation de rantique confrerie de S^ Sćbastien dTpres.
Vers la fin du 15** siecle, et surtout au commencement
du i 6*, les Ghildes n'ayaient plus, au point de yue mili-
taire, leur imporlance sćculaire* La creation des bandes
5,
— M —
^'ordonnance sous les -ducs de Bourgogne, Torganisaticm
des armees permanentes, r^amoindrissement de Tinfluence
des communes, rappauvrissement de leurs bourgeols, toutes
ces causes avaient rendu le concours des Ghildes moins
utile et moins «fficace sur les cbamps de bataille et dans
les combats.
Ces assoclatlons se maintinrent pourtant, mais bientól
elles se transformerent et, changeant de caractere, d'insti-
tutions militarres qu'elles ćtaient, devinrent des socletes
d'agremeiTt. Plusieurs fois, depuis le i 6° siecle, nous re*
trouYons 11 est rrai les Ghildes daos nos rues et sur nos
plaees chargees de maintenir la tranquillilepublique, plusieurs
foiSy lorsąue la garnison fut absente, la gardę des portes
et etablissements militairesaYpres fut confiee aux Ghildes (1);
mais les armes qui leur etaient eonfićes servirent, a dater
de cette epoque, bien moins dans les combats que pour
conquerir des palmes pacifiques dans les concours ou tirs
SI brinants encore k la fin du demier ślecie.
Kous croyons ne pouYoir mieux terminer celte nolice
qu'en donnant la relation d'une de ces fótes si populaires
dans notre West-Flandre.
(1) Lorsaueles troopes Hollandaises giń occupaient Ypres en vefta da
traitć de la Barri&re ąuittćrent cette place, la gardę des postes militaires
iut coofiće ans Ghildes de S* Sćbastien, de Stc Barbe et de S* Micbel
jusąu^a rarrivće de la garnison autrichienne.
La confrćrie de S' S^astien semitencere a la disposition du magistrat
h. rćpoqiie de la rćvoIution brabanconne, et ofiriten 1814, aprćs le dćpart
des troupes francaiscs, de faire le 8ervice de garnison ; mais elle refusa
toujours de faire partie d*autres corps de gardes urbaines ou yolontaires :
«Ue fit le «er?ice comme Gbilde sous le commandcment de ses officiers.
•>
— 6T —
Le 13 Mai 1764, te cfaef-homme (1) de la confrćrie de S* Sć*
bastien d' Ypres avait convoque en assemblee gedćrate
etlraordinaire ses officiers et cojirróres. II avait fait connaitre
que les confrered de la Ghilde de S^ Sćbastien de Dix*
inude inyitaient par lettres (2) les confróres de la Ghilde
d'Ypres a prendre part au tir i la perche qui derait
avoir lieu en cette premićre yille, le 3 Juin 1764.
n fut donnć lecture des conditions de ce tir et , apres
examen et discussion , ii fut dćcidó , k la majoritó des
yolXy que la Ghilde n'assisterait pas en corps a ce con-
cours, mais que, si vingt yolontaires aa moins {libertine
Ghildebroeders)j formant ainsi trois pelotons, dćsiraient prendre
part k ce tir, k leurs frais, et sans qu'il en put resulter
aucune dćpense pour la confrćrie, ils seraient autorisćs k
disposer, en cette circonstance, da drapeaa et de Tćtendard
{slaendaert) de la Ghilde, de la couronne da Roi, des tam-
bours, trompettes, timbales et de tous les insignes de la
confrćrie*
Trente confreres s^ćtaient, en suitę de cette resolution.
<1) Le chef-homme ćŁait alors Jacoubs-Ciiaiłbs Gabton db WmiiBZBKŁB et
de TooBRŁŁBS, fils de Norbert et de Marie De Wilde. II ćŁait nć le 12 Jan-
▼ier 1718, ei fut baptisć, comme confr^re et chef-homme, le 11 Septembre
1753; de fprandes fites furent cćlćbrćes a roccasion de ce baptćme, le S7 du
merac roois. Jacqob8-Charłr8 Carton fut nomme avoućde la ville {t^oght)
et insŁallć en cette qualitć le 21 Juin 1776; de grands honneurs lui furent
rendus en cette circonstance par la Ghilde en corps. II ćpousa, le 22 Mars
1750, Marie Josćphine-Yictoire Herghelynck, et mourat le 29 Janvier
1782. La Ghilde en armes et avec tous ses insif;nes assista a renterrement.
Cbabc.es Cabton ćlait licencie en droit. Ce chef fut estrćmement populaire.
Son portrait se trouve encore dans la salle (Ghilde camer) de notre coa -.
frćrie Royale de S^ Sćbastien.
(2) Aatrefois^ lorsqu\ine Ghilde appelait d^autres confrćries h nn tir, elle
envoyait un messager qui adressaiŁ verbalement les inyitations et faisait
connaitre les conditions. Cet usage rappelle encore celui des cheyaliers
faisant proYoquer par leur ćcuyer ou herault d^armeSj Tadyersaire ąn^Us
dćsiraient rencootrer en champ cios.
I
— 68 —
engages par ecrit a prendre part a celle lulte.
A Dixmude, on faisait de grands preparatifs pour rece-
Toir dignement les confreres invitćs; la fóte promettail
d'ćtre brillante.
Ła confrćrie de S* Sebastien de Dixmude ćtait, non seu-
lement en 1764, comme elle Test encore aujourd'hui, une
des Ghildes les plus florissantes de notre Flandre, mais
elle eomptait alors dćja plusieurs sićcles d*existence (i).
Cette Ghilde avait une organisation rćguliere. M^ B.-Ł.
Tan Woumen etait son chef-homme et ce cbef, par son adresse,
avait conqu]S le titre de Roi (2); P.-G. van Berblock, prótre,
ćtait cbapelain on proost, J.-B. Parret, capitaine, J. Quentin,
alphćris, E.-J.-B. Crammer, doyen, et U. van Duyshuys, un
des Breekers (3).
Dćs le commencement de Fannee 1764, cette Gbilde ayait,
par requóte adressee au magistrat de Dixmude , soUicite
(1) D'exerceerendc Gjrlde van den H» Sehaslianus , alhier hinnen dezer
siede van Dixmude i' sidert differenŁe eeuwen bjr hunne dooriuchtighe
heeren ende -ufouwen dezer siede opgerecht, Ar€bives de la ville de
nixmude, Carton 51 , No !•
Ces arcbive8 renferment peu de documents anciens, mais les pi^ces
ąae cette viUe poss^de sont classćes avec soin, craces a Tin telli gente
administriation de Mr He Breyne-PecUaert, membre de la cbambre des
reprćsentants et BourgmesŁre de Dizmude depuis 1836.
(9) Depnis 1764 jn8qu'2i nos jours la dignitć de cbef-bomme de la confrćrie
de St Sćbastiende 1)ixniude a constamment ćtć confćrće h un membre
de la familie van Woumen. MrCn. tan Wodmbn, sćnateur de Belgiąue,
oocupe en ce moment cette place.
<S) Le doyen ćtait a nixmude charfęć de Tadministration journalićre de
la confrćrie; ii soldait les dćpenses et faisait les comples. Les Breekers
Taidaient dans ses fonctions; Breeker provient probablement par corrup-
tion de Byrekers ou Bjrrckenaren. Le Doyen et les Breekers oo Byreke^
naeren remplissaient ainsi, h Dizmude, les mćmes fonctions que les gou-
terneurs a Ypres.
— 69 —
rautorisation dc donner un grand tir aux prix, le i' Dimanche
de Juin de cette annee, et avait deinande un subslde, pour
couvrir en partie les dćpenses. A sa requete, elle ayait joint
une estimation de frais montant a 105 li vres de gros 40 esc.
argent de change (i). Le placement de la perclie, qui avait une
hauteur de cent trent-six pieds environ,devait couter 45 li^res;
les trois premiers prix auraient une valeur de 22 Uvres (2). II
devait ótre paye pour impression et ports de lettres L. 5-10-00.
Les musiciens etrangers [vremde speelieden)
deyaient receroir » 3-10-00.
II deyait ^tre payć a divers seryiteurs parmi les-
que]s les hallebardiers . » 3-10-00.
La proyision de biere, a consommer lors des reu-
nlons nombreuses de la Ghilde pour Torganisationde
la fóte, deyait couter . • » 9-00-00.
etc. etc.
La Ghilde , pour justifier sa demande de subside , ayait
represente que le tir procurerait des benefices incroyables
{onbegrypelyk profyt) aux habitants et au tresor de la yille:
« genomen, disait la requćte, datter sullen beyonden wor-
« den tot yyftigh en sestigh complotten (pelotons), de taire
u yan ider complot en can niet min genomen worden ais
u tot ses ponden grooten ider 3G0, — alle het welcLe
tt blyft in profite yan stads ingesetene. »
Independamment de la consommation extraordinaire de
biere a faire par les habitants, les pćtitionnaires estimaient
que les etrangers^ tireurs ou curieuxy consommeraient au
(1) Fr. 1332enviroD.
(3) Fr. 977 enTiron.
— 70 —
moins 225 lonnes et les droits d'accise etc. peręns au profit
de la viUe etant de o flarins par tonne, la commune de ee
eh^ seul, devait faire une recette de 675 fl. (fr. 4215), soit
i 12 liyres de gros de flandre, i O patards.
Ces eonsidćrations avaient sans doute paru cooclaantes,
car le 28 Fćyrier, le magistrat autorisa le tir et accorda un
subside montant k 22 livres de gros, argent de change. Ce
subside devait ćtre employe a Tachat de prix, savoir: i' Prix:
un fldLtd'SLTgen%{8ilvere8alveofsch%nktaiUiQor). — 12 Ł: g.
2* et 3* Prix : deux Cuillieres k soupe [&oupe lepel) d' une
Taleur de 5 Ł: de gros chacune. De plus le magistrat accor-
dait une somme de 3 livres de gros, argent courant, pour
aehat d'une mćdaille d'or, qui devait ótre offerte k la Gbilde
qui ferait, le 5 Juin, Fentree la plus brillante et la plus
solennelle. Les armes de la yiHe deyaient ćtre grayees sur
tous ces objets, qui seraient confectionnes k Bruges: les
autres prix consistaient en objets d'etain, pesant chacun 50 Ii-
vres (50 ponden Brughs roosetin ider).
Ła perchó avait óte etablie au miiieu de la place de
Dixmude, parceąue « cette yille ótant entourće de juris-
u dictions etrangóres, rćtablissement de tentes sur ces ju-
• risdictionSy ou Ton pouyait yendre du yin, de la biere,
<c de la yiande et dn patn , aurait diminuó les benefices
« des babitants et nui aus recettes de la yille. »
Hais les flicbes en retombant sur la place auraient pu
se briser: On prćyint cet ineonyenient, en obligeant les
bótellers et cabaretierc {lavernierB)j qui deyaient retirer
le plus grand profit de la fcte, k gamir cette place d'une
quantitó de sable conyenable. Łes tayerniers au nombre
— 71 —
■
de seize consenlirent a faire cette depense ćvaluee par eux
i^ SO fl. 2 patards; mais ih demanderent qu'il fut intefdit
aux bourgeois qui n'etaient pas cabaretiers [niet zijnde on-
der de neirynghe).de poayoic loger des Ghildes ćtrangeres (1).
Ces grands preparatifs etalent connus a Ypres; la me-
4aille d'honneur exeitait avant tout la convoitise des
diyerses Ghildes; les archers de S^ Sćbastiead' Ypres youlaient
soutenir leur vieilie reputation: ils y reussirent.
Le 2 J^uin dans la soiree,. les tamboups de la Gbilde par-
coururent les- rues de la. vlUe dTpres, en batlant le rappel;
afin de rappeler aux confreres et aux sosurs la fóte da
leDdemain. Le 5 Juin, a 4 heures du matin, les ofTiciers
et confreres yolontaires etaient reunis au Ghildhof, chacun
des confreres etait muni de trois liyres de poudre, formant
60 cartouches. Bientót les yolontaires se rangerent en cor.
tege et se rendirent en armes, drapeaux deployes, trompettes
sonnantes et tambours battants a la catbedrale ou le Proost (2)
celebra la messę k Tautel de la confrerie ; tous les confróres
allćrent a Tolfrande et apres ayoir implore la bćnedictioo
de leur S' Patron, le noble Cheyalicr S' Sebastien, ils se
dirigerent, toujours en cortćge, yers la basse-yille. Un bateau
(bargie) payoisó aux couleurs de la Ghilde, orne de ban-
deroUes, de payiilons et de drapeaux, etait amarró au Quai
da canaL Ce bateau loue aa prix de 35 florins deyait
rester pendant deux jours k Tusage exclusif de la confrćrie.
(1) Arcbiyes de Dismude.
(9) Cetait Jran-Baptistb Yandarłb, pretre, fils de J.-B. et de Jeanne-
Claire Noyelle. Nć en 1717, ii mourut le 1ó Fevrier 1777. 11 avait ćte
admis cumme confirdre, baptisć et Domme Proost le 1(^ Septembre 1Z53,.
— 72 —
BientóŁ les voIontaires s' embargaerent avec armes et
bagage et le bateau, traine par trois vigoureux chevaux,
YOgaa joyeux et brillant vers Boesinghe. I
Un aatre convoi se mit en meme temps en route vers
Dixmude, par la Yoie de terre; ce conYoi etait compose
d'equipages, de chevaux de seile que des yalets conduisaient
a la main, et de Yoitures de transport. Les dames des ofli-
ciers de la Ghilde, et d'autres dames et des cavaliers yprois,
avaient pris place dans les riches carosses.
Ce convoi arriva au haiU pont de Dixmude en meme
temps que le bateau portant les confreres yolontaires.
Entoures d'une foule nombreuse, nos Yprois debarąuerent
bientót, aax cris mille fois rćpetes de vivat Ypre!
Un connetable prócćde par un courricr a cheval, alla
annoncer aa magistrat, k Thótel de yllle, et a la Ghilde
de Dixmude^ en son Ghildof ( i ), Farrlyće des confreres
d'Ypres.
Łe cortóge yprois se mit en marche dans i'ordre suiyant :
Un courrier k cheyal portant la liyree de la confrerie.
Ł'etendard de la Ghilde.
Łe sergent-major k cheyal, le sabre au clair.
Les timbaiiers, puis les trompettes en liyree.
Łe blason de la Ghilde porto par un ecuyer armć
{schildtdraeger in 't amas).
Ła Ghilde en armes, drapeaux deployes, suiyie par le roi (2)
( 1 ) Ce Gbildhof cŁait et est encore situe rue de yyoumen.
(3) PiRiKR WrcKikRKT ćUit Foi depiiis le 27 Juin 1763. — Łe tir au roi
(aa bcrceau) avaiŁ commence le 36 Juin a 3 heores apr^s-midi: ii avait
ćCecootinuć,8ai]8iiitcrrup(ion,ju8qu'aa Icodemainacin^heures du matin.
- 73 —
portant ses insignes et entoure par les officiers et par le
chapelain.
Une Yoiture ouverte, ou phaeton, trainć par six chevaux
richement empanaches. Dans cette premierę voiture avaient
pris płace la damę du chef-homme (hooftmannine) ( i ), et
d'autres dames et des personnes notables d'Ypres.
La damę da capitaine (2) accompagnee d'autres dames
dans un riche carrosse traine par quatre chevaux. Parmi les
laguais on remarguait un negre dont le teint d'ćbene
faisait paraitre plos blanc encore le teint de lys de
nos belles yproises.
Tous les cayaliers, toutes les dames portaient ainsi que
les personnages occupant la premierę voiture la eocarde aux
coulears de la Gbilde.
Le cbeval de selle du chef-homme; ce cheval capara-
conne de rouge aux armes de son maftre, ćtait conduit
a la maln par un yalet egalement k chevaL
Le cheval du vice-ctief-homme ( 3 ) eaparaconne de bleu
aax armes de cet officier, etait conduit comme celui du chef*
homme«
( 1 ) Nće MAkiK-JosBPHiiiR-YiCTOiiB Mrighrłtnck, elle avait €16 baptisee
comrae saeur par )e Proost Yantiaele le 24 SepŁembre 1753«. ElU donna
immćrJiatement {Łer Iwende) une guioće d*or et lej^ua deus guioees
{ier doodi) a la Gbilde.
(9) B.P.HAiiR-jRANiiRŁituwKBsćpousede Louis Wal wein. Elle fot baptisće
comme socur le 33 Septembre 1753 et donna aussi a la Gbilde ter ieuemie^
une guinee d''or et ier doodty deux guinees; eile mourul le 15 SepŁembre
1700.
( 3 ) PiRRRR VA!iftRR EftpT, licencić en droit^ fils de Pierre et de Dorotbee-
Jac^ueline Winne. II etait ne le 16 Octobre 1719, et mourot le 31 Octobre
1785,apresavoirćtećchevinde la ville de 1752a1776.il avaiŁ ćtć boptise
comme confróre et vice-€hcf-bomme le 18 Septembre 1753. Sod portrait 9t
trouye encore dans la saile de la cooTrerie.
— 74 —
Łe cfaeTal du capilaine ( i ), caparacoime aussi de bleu
aux armes de son maitre, etait conduit comme les cbevaax
qui le prćcedaient.
Łe cheval du rot.
Łe cheyal du plus ancien comietablef ce eheral ćtail
caparaconnć de vert aux armes de cet officier.
Łe cheyal du frere du chef-homme, messire Carton,
confrere [ter dood); ce cheyal etait caparaconnó de rouge
aux armes de la familie.
EnCn un chariot ou fourgon aux armes de la confrerie.
Dans ce fourgon tralne par trois cheyaux se trouyaient le»
arcs, ileches et bagages des confrćres.
Tous les yalets et móme les eheyaux portaient des
cocardes aux couleurs de la Ghilde.
Cest dans cet ordre que notre brillant cortege yprois
fit son entree solennelle dans la yille de Dixmudey le
3 Juin 1764. Ła Ghilde de cette yille sous les ordres de
son capitaine Parret, s'ćtait portće en eorps, musigue en
tóte, au deyant de nos confrćres qu'elie conduisit, comme
en triomphe, yers la place, apres que M' le chef-homme
et roi yan Woumen eut complimente les ofBciers et les
archers d'Ypres.
Ła grand' place de Dixmude ćtait, comme nous Tayons
dit, le champ cios ou les confrćres inyites deyaient de-
ployer leur adresse. Quand notre cortege yprois deboucfaa
( 1 ) Loois Wałwrin, Gis de Louis et de Marie-Kose Dewilde, etait n€ le
50 Octobre 1728. U epousa )e 19 Aout 175^ Hark-Jeance Łeuwen. Ił fut
baptisć comme Gonfróre, conneŁable et capitaine le 11 SepŁembre 175i, et
mourut le 18 Janvier 1777. Louis yyahvein ćtait licencie en droit et fut
echevin de la ville de 1769 a 1776. Son portrait fait partie de la galerie de
tableaus de la confrćrie de St, Sebastien d'Ypre3.
— 75 —
sur cette place, les cris de vivał Ypre reteittirent de toiite
part avec une enei^ie nmivelle»
Nos Yolontaires se rangerent autour de la perche qui
ćtait dejk dressee, executerent gueląues mancewres, puis
ouYrant les rangs, livrerent passage aux yoitures et chevaux.
Les acclamations unanioEies accueillirent /' hoofdtmannint
d'Ypres el les autres dames dant les carosses travers^enl
majestaeusement la place.
Dćs que les Yoitures et les chevaux furent k distance,
notre Ghilde se rangea en ordre de bataille et salua
ses hótes par trois decharges de mousgiietterie , aux
qaelles les canons de Dlxmude repondirent immediatement
par trois salves. Apres ees premiers exerc]ces, nos con-
freres conduisirent leurs ofliciers et les dames k Thótel de
yille, ou des logements etaient prepares; ils y deposerent
les drapeaux, les insignes et les armes, puis se rendirent
au haut ponL Un repas oiTert par le chef-homme ćtait
servi sur le bateau meme qui avait conduit nos Yprois k
Dixmude.
Mais une certaine agitatlon se produit dans la foule qni
se precipite vers Fhótel de ville. Biehtót on voit s'avancer
le bourgmestre de Dixmude ( i ) accompagne de deux eche-
Yins et d' un conseiller pensionnaire (2) ; deux messagers les
precedent portant , sur un plateau d'argent, une mćdaiiie d'or
pendante a un ruban de soie bleu et jaune , qui sont les
couleurs de la yille de Dixmude.
(1) Jacqdis Desprrz deCampseł; etaitalors Bourgmestre.
(9) Etaient en 1764 conseiller pensionnaire et Greffier de Dizmud*
HM. Okmułłrt et PiBAts Yan Yossui..
— 76 —
Cest la medaille d'honneur destinee a la Ghilde qai fait
Tentree la plus brillante et cette medaille est decernee a
nos archers yprols!
Introduil avec sa suitę dans la chambre ou les officiers
de notre Ghilde et nos dames etaient reunis, W. le Bourg-
mestre remit au chef-homme d'Ypres la medaille d'honneur,
apres que M^ le conselller pensionnaire eut adresse aux
ofllciers, aux dames et a la ghilde les plus gracieux eom-
pliments.
Les confreres accourent bientót, envahissent le salon et,
d'une voix unanime, prient leur digne chef d'accepter
cette medaille et de la conseryer toujours comme un
temoignage de leur dĆYouement!
Trente Ghildes formant soixante pelotons, environ 360 ar-
chers, avaient rćpondu a Tappel des confreres de Dixmude.
A une heure, loutes ces Ghildes se reunirent en un immen-
se cortóge qui se dirigea, tambours battants , musiąues en
tóte, drapeaux dćployćs, yers la grand' place. Les confreres
marchaient Tepee au clair. La foule etait immense; les bons
habitants du Furne-Ambacht ćtaient accourus de toute part.
Les toits des maisons etaient couyerts de curieux et plus
d'une fenótre fut louće pour cette apres-midi au prix d'une
couronne ( P\ 5, 82 ).
Autour de la perche etaient rangćs les yalets {cnaepen), et,
comme jadis les ecuyers remettaient, aux cheyaliers entrant
en lisse, leurs armes de combat, ces yalets remirent, au mo-
ment de commencer le tir, les arcs et les flóches k nos
confreres yprois.
Enfin la lutte commence.
— 77 —
D'apres le tirage au sort, qui avait eu lieu a 9 heures
du matin , en preseDce de deux commissaires de chague
confrerie, la Ghilde d'Ypres formait les pelotons N**" 11, 27
et 56. Le peloton N°. ii etait compose du chef-homme, du
roi, de deux oifieiers, du greflier et du plus ancien conne-
table. Łe chef-homme tira le premier et, aux applaudisse-
ments de tous, toucha un oiseau de cóte; le 27'' peloton
abattit un oiseau, et un areher du 56* blessa si fortement
Foiseau superieur qu'il n'en resta qu'un debris sur la
tige. Ce debris tomba des que le peloton suiyant, eut
touche la pyramide. Si le prix eut du ótre la recompense
de Tadresse, notre Ghilde eut incontestablement merite
la palmę!
Łe tir dura jusqu'a huit heures du soir, la Ghilde d'Ypres
ayait abattu un assez grand nombre d'oiseaux, vingt-hnit
ćtaient restes sur la perche et i'un d'eux echut encore, par
la voie du sort, a notre confrerie.
La nuit se passa en llesse, chacun vantait son adresse et
racontait ses exploits , en Yidant des broes de forte bićre
{groot bier)j dont les archers a toutes les epoques aimerent
a arroser leurs lauriers.
Łe lendemain du tir, les confreres d'Ypres se rendirent,
tambours battants, k Tóglise paroissiale de Dixmude, ou
le Proost celćbra la messę, & 9 heures; les confrćres ayant
leurs oflieiers en tćte allórent a FolTrande et furent suiyis
par les Ghildesusters que precedait Mevrouwe de Hoofdt-
mannine.
Enfin la Ghilde yproise yint se ranger deyant la maison
de yilie et, apres ayoir paradę sur la place, fit une dć-
charge gćnćrale de mousquetterie pour romercier le ma-
— 78 —
gistrat, la conMrie et les habitants de la ville de Dixmudey
ou elte avait recu un aecueil si brillant et si sympaChique«
Le 4 Juin 1764, vers 6 beures du soIfi nos archers
debarquerent ^ Ypres; les abords du bassin {de kom)
etaienl couverts de bourgeois et de peuple qui criaient k
pleins poumons vivat Ypre! vlval sinle SebasŁiaen!
ŁaGhildeformćeencortógedans Tordre adoptć pour Tenfrće
& Dismude, franchit bientót les portes de la place et fait,
dans la bonne yille d^Ypres, sa rentrće triomphale.
De nobles dames, <ie riehes bourgeoises, de belles
laesinnen garnissent les croisees des maisons situćes sur le
passage des vainqueurs et le cortege fend i peine la foule
immense et bruyanle qai Fentoure et la presse. Des nobles,
Tćpóe au cóte, des boargeois porlant leur costume de
Dimanche, arrćtent la Ghilde pour lui offrir le vin d*honneur
au moment ot elle passe devant leurs demeures.
Hais c^est Iorsque le cortege arrive sur la grand- place
qtte les dćmonstrations de joie ćclatent surtout avec une
indicible ćnergie. Łe ?ieux carillon de rantique beffroi fait
entendre Fair dTpres et la grand' gardę prend les armes !
En ce moment deux delegues de la ch^tellenie, prćcćdćs
par leurs messagers en costume, sortent de leur hotel pour
souhaiter la bien venue aux archers et leur offrir le vin
d'honneur.
*
Ces dćmonstrations se prolongerent, car ce fut a neuf
heures du soir seulement que la confrerie, portant avec
fiertć les prix remportćs par elle, rentra au Ghildhof! Ces
prix furent fraternellement partages par parts ćgales entre
tou8 les eonfrćres qui avaient assiste au tir. Łe chef-
— 79 —
bomme fit hommage k la Ghilde de la medailłe dlionireur
que durant deux jours ii avait porte sur sa poitrine. Cette
nedaille d'or aux arraes de la ville de Dlxmude, mais qui
B'a pas d'ayers, fait encere aujourd'hui partie de la nombreuse
coUectian de medailles attdchees au collier {schaekel) du roi
de notre coDfrćrie royale de S^ Sebastien. Ainsi, dit daDS
son recit le capitaine Walwein qui nous a conserTĆ le
souyenir des details de ce tir, ainsi finit cette fóte avec
plein bonneur et gloire pour les Tprois. ( « Alsoo met
rolcommen lof vn glorie vo9r de Yperlingen deze feest
geindight is getoeest » } (1).
Durant la seconde moitić du dernier siecle, les Ghildes,
et specialement celles d'arcbers, ćtaient dans Tetat le plus
florissant. Les confreries de S^ Michel, de S'" Barbe et de
S^ Sćba&tien d'Ypres, celles des villes de Poperinghe et de
Nieuport et móme les confrćries de la Flandre-Francaise
et de TArtois avaient adopte des uniformes briilants, sans
que les magistrats ou les intendanls de la West-Flandre
ou de la Fiandre retrocedee y eussent mis le moindre ob-
stacle; presque cbaque vlllage avait sa Ghilde dont les
immenses drapeaus de soie, presque tous aux armes de
Bourgogne (2), falsaient dans les cortóges un si pittoresque
(4) Ai>cliive8 <le la Ghilde de S« Sćbastien dTpres registre No 6 page
233 Ro et suiytct,
(3) Plusieurs de ces drapcauz ont pu etre saiivćs a Tćpogue de la
róvoluŁion; les Ghildcs de Zillebeeke et de Bccelaere entr* autres sont
enoore en possession de letirs vieux drapeaux. Le plus beau, le plus
curieus et le mieuz conserv6 est celui qui appartieoŁ h ceUe derni^re
Gbilde, ii a une auteur de^m. 57 une largeur de f*^. 45; la bampe irks
courte est garnie de plomb a sa parlie infćrieure ; lors des corUges, 1 alphć-
ris faisait tournoyer le drapeau, dans tous les sens^ ave€ une adresse
estreme.
Nous croyons deyoir publier un dessin de ce drapeau curieuz, dessin
— 80 —
effet. Plusieurs de ces Ghildes aTaient acąnis de petits
canons ordinairement traines par des jeanes gens d^ui-
ses en negres; la musiąae de ces confreries se composait
d'un tamboar et d'an fifre qQi non senlement ouYraient
la marche des corteges, les jours de tir, mais joaait encore
des airs de danse lorsąue, k Foccasion de la kermesse et de
la fóte du patron, les Ghildes organisaient des bals aux-
quels les conCreres et sceurs avaient seul le priTilege d'asslster.
Un decret du 5 Juin 1788 defendit « aux serments on eon-
freries de parailre en publie avec tauires margues distinclwes,
nommement militaires, que celles qu*elles sont habituis ^avoir
depuis leur insiiMionn.
Les confreries comprirent qae soas peine d'ótre ridicules,
elles ne pouvaient reprendre en 1788 les uniformes {parure)
et les cbaperons que leurs peres portaient aa 13* ou au
44* siecle.
Dós le 26 Juillet 1788, les trois confreries royales dTpres
(S^ Sebastien, S^ Michel et S'* Barbe) adresserent k Tem-
pereur Joseph II, par Tintcrmediaire du magistrat, one
reclamation contrę le decret du 5 Juin et solliciterent la
fayeur de pouyoir conserver leurs uniformes et leurs prly!^
leges ; elles motivaient leur demande sur les cbartes octroyees
que nous devoDS ^ Ifr Dr Bbuck , peintre en notre Tille et nembre
actif de notre Socićlć d*bisŁoire.
Iji Ghilde de St Sebastien de Beeelaere est iine des plus anciennes
de notre West-F]andre ; elle fut rpconnue a la demande de OŁfviia
DB LB WoBSTTRR, scigncur de Beeelaere, par une charte que lui octroya
a Bruges, Philippe-le-Bon, due de Bourgogne, le S Hai 1428.
Nous deTons ^ la eomplaisance de M'. Batabt , Bourgmestre de
Beeelaere, conseiller pro?incial et chef-homme de la confrćrie et de
Mr. Dbłbfobtbir, ćchevin, Tautorisation de publier le dessiii du drapeau
et la communication de la charte dlostitution qae nous publions auz
anneses mus la Ł«. F,
— 81 —
par les comtes de Flandre et sur les services rendus par
les Ghildes dans les temps anciens, et mćme modernes,
aux souverains du pays et k la yille d'Ypres (i).
fiien qu'appuyće par le Magistrat, la demande des Ghildes
ne fut pas accueillie: « le decret du 5 Juillet suwant, porte
la decision du 23 Mars 1789, ólant generał pour tous les
serments de la Flandre, ceux d'Ypre8 doivent s'y conformer
comme tous les archers »•
La reclamation de nos Ghildes n'eut d'autre consegueDce
que de les obligcr k payer au procureur generał du conseil
de Flandre, la sonime de 20 fi. six patards, montant de
Tetat de ses honoraires.
Rien que priyćs du droit de porter en public leurs uni-
formes et insignes, les Ghildes continuerent k se livrer k
leurs esercices. Mais bientót un arrót de mort fut prononcć
contrę toutes les confreries.
En enyahissant la Belgiąue, la republiąue francaise poussće
par des idćes, parfois exagćrćes, de rćaction contrę toutes les
institutions de Tancien regime, ne youlut pas laisser debout
des associations qui avalent leurs racines dans Torganisation
sociale du uioyen kge»
Un decret du gouvernement revolutionnaire abolit les
corporations, jurandes et maitrises; les confreries d' archers
et d'arbaletriers considóróes, par les rcformateurs, comme
des corporations privillgićes tomberent sous Tapplication de
ce dćcret, et les Ghildes formees jadis pour dćfendre les
libertćs du comtó et des communes, les Ghildes ou les no-
bies et les bourgeois ćtaient tous placćs sur la móme ligne
(t) Yoir aDDeze G,
6.
— 82 —
sans distlnction de rang, de iraissance on de condilions, les
Gliildes enfin, dont tous les membres s'tippdaieT)t et etaient
fróres {Ghildebroeders), furent frappćes de proscription , aa
nom de la libertó, de Tegalite et de la firateriiiie re^ubli*
caines !
Peu de 4emps apres la prise d^Y{u*es (i8 Jain 1794) les
hótels ou cours {Ghildeho^en)^ des confreries, leurs berceaux,
bu(s ou tirs, leurs jardins etc, Curent saisis comme pro-
prietes nationales4 les petils et innocents canons fureut
transferes dans les arscnaux de la rćpubliąue; les archiyes, les
meubles gue Fon ne put sauTcr furent coniisgues et les
drapeaux, fransporles a Paris, furent, d^apres les declara-
tions de temoins oculaires, suspendus aux Toutes de FEglise
des invalides comme trophees conguis sur Tennemi! Inno-
cents tropliees sans doute mais ^uxqiiels le Yaingueur ren-
dait, sans le savoir, Thommage du k d'anciennes bannieres
sous lesguelles nos ancótres ayaient si souyent raarchć pour
defendre Findępendance du pays et la Hberte des communes !
Les Ghildhoten des confrćries de S* Sebastien et de S'*
Barbe d^Ypres furent yendus a Bruges comme biens nationaux,
le premier, le 14 Mai; i80>5 lesecond, yers lameme epogue.
La confrerie 4e S' Michel de notre yille n'ayait pas
d*hótel, son siege etait dans les salles dc Tetage a la bou-
cherie ou Ton a etabli reccmment le musee communal.
A dater de oelte epoguc, les antigues Gbildes de S^* fiarbe
el de S^ Michel disparurent pour toujours. Mais toutes les
confreries ne pouyaient perir. La republigue avait cesse de
viyre, notre Ghilde de S' Sebastien se reorganisa bientót.
« Nonobslani toutes les tristes circonslances du temps
amenees par la rćyolutioDy malgre les grandes persecutions
/
— 83 —
que la Ghilde a subies, les confróres ont constamment
persiste i maintenir la Ghilde, pour ne pas laisser perir
celk-ci, aussi longtemps qu^uH seul confr^re serait en vte;
pour la maintenir, les confróres ont, tous les ans, le jour
de la fśte du noble Chevaller S^ Sćbastien, fait celćbrer
une messę en Thonneur de leur S' patron et le jour
suivant une autre messę pour les frćres et soeurs decedes;
puls lous les ans, ils se sont reunis pour se recrćer
ensemble. Les choses se sont ainsi passćes jusqu'en iSii,
ćpoque k laąuelle, le chef-homme Messire Charles Carton
de Wynnezeele (i), a trouvć bon d'user de tous les moyens
pour retablir notre cólebre Ghilde dans son antigue splen-
deur et a cet effet ii a fait conyoąuer le ii Juillet de
la móme annee tous les confróres en une rćunion estraor*
dinaire » (2).
En lisant ces lignes, ćcrites ii y a cinąuante ans k peine,
ne croirait-on pas avoir sous les yeux un vieux document
emane de nos ancótres, qui, dans les moments les plus
difficiles , juraient, malgre les capitulaires et les ćdits, de
(1) CoARŁiifi-ANToiNK Caitoh db Wynnsziklb, fils de Jacąues-Charles
(chef-horome) et cle Marie-YicŁoire Merghelynck, ćŁaiŁ iió le 30 Mars
17G8, ii ćpousa Mademoiselle /m Yołoen.
Gdaiłes-Antoini Cart09i' fut baptisó comme connćtable, h r&fj^e de
deux ans, le 21 Janvier 1771 et comme capitaine le 19 Juin 1770:
ii D^aTait aiors que diz ans. La Ghilde donna h son capitaine pour
tuteur, le Sr Aernout, qui fut nommć capitaine adjoint.
Chaiłes-Antoini Caiton, fot, en remplacement de son p^re dćcćdć,
baptisć comme chef-homme le 20 Jan?ier 1788. Le O Juillet 1820, ii fit son
jubilć solennel comme membre de la Ghilde depuis 50 ans, et mourut
le 26 Octobre 1830.
Son fils unique Ałfiid Caiton dk WrmfBZFRŁB, nć le 26 Mai 1806»
fut baptisć comme connćtable le 21 Janyier 1813, nommć chef-homme
le 27 Decem bre 1831, U fut baptisć en cette ąualitć le 7 Aodt 18dt. .
U mourut, cćlibataire, a son chikteau de la Hooghe le U AoOt 1849.
(2) Archiyes de la confrerie de S^ Sćbastien, registre no 9, fo. quinto^
— 84 —
maintenir leur Ghi}dey tant qiril resterait un confróre en
vie, et de dt3rendre lecrr fraternelle association contrę les
empercurs, les rols et les comtes ! Ne doit-on pas re-
connaltre une fois de plus que la Ghilde est sl profondenient
entróe dans Fesprit et dans les moeurs de nos populations
que rien ne peut faire perk ces antiąues associatlons.
Un grand nombre de confreries d'arcliers existent encore,
comme nons ravons dit, dans notre Flandre.
La confrerie royale de S* Sebastien dTpres est aujourd'hui
plus HorJssante que jamais, elle se compose de plus de
cent freres et «on Altesse Royale le Comte de Flandre, fils
de Leopold I"^, notre Roi bien-aime, a bien voulu lui donner,
le 14 Juin 1845, un magnifique drapeau, aprós avolr, comme
plusieurs comtes dont ii a herlte le nom glorieux, acceptćy
le 25 Juillet 1845, le titre de Prolecteur de la Ghilde Royale
de 5' Sebastien d'Ypre8,
Par un singulier revireraent des choses d^ici bas, ces Ghildes
d'arcbers se trouyent aujourd^hui exactement dans la position
legale faite jadis, pendant les IX et X siecle, aux Ghildes
primitives; elles ne sont pas reconnues par la loi, elles ne
sont point protógees par des privileges, elles n^ont aucun
droit special, elles ont perdu leur personnification civile, elles
existent de fait, et la libertó d'association, inscrite dans notre
constitution de 1851 , est la sauyegarde de leur existcnce.
Mais k tous les debrls du passe, ont survecu les sentiments
de fraternite qui toujours ont si etroitement uni les Ghilde-
Broeders. Puisscnt ces sentiments ne jamais s'affaiblir ! ils
feront dans Tayenir, comme ils Font fait dans le passć,
la force et Thonneur de nos antiques et fraternelles confreries.
— 85 —
En tracant ces lignes, nous crayons avair fait chose utile
non seulement au point de yue des ćtudes historląues, mais
encore dans Finterót des Ghildes qui existent; nous avons
rappele k nos confreres un passe g]orieux. Ce sont 1^ aussi
de beaux titres de noblesse ; et, pour la boiirgeoisie, commc
pour les classes qui portent blasan, qu'(>n ne Toublie pas:
Noblesse ohłige!
ALP. YANDENPEEREBOOM (1).
(1) Mr Ałphonsi Yandrnpkiiiboou, PresidentdenotreSocieIć historiąue,
est actuellement Chef-llomme de la confrćrie royale de Sh Sebastien
d^Ypres. II a ete baptisć en quali(ć de connćtable le 20 Juin 1849, de
^ice-chef-homme le 20 Mai 1850 et de cbef-homme le 25 Avril 1850.
(If ote de la rćdactłon.)
ANNEIES.
EXTIIAIT8 DES C0MPTE8 EN ROULEAUX DE LA V|LLE D'YPRE8,
DU PREMIER QUART DU XIV"' SlICLE.
4315
CO.
Chest chou qae on a paiet as arcbalestriers et as serjcns
qai gisent k le Lys pour garder le pais encontre les ane-
mis, par le tans Jaqueme Trouye et Lambert Belle, trózoriers,
Fan de grace MCCG et Wj puis le dimenche apres le jour
de Toassaint et enchat
(1) En 1315 le roi de Franee, Louis le Ilutin, aTait arr^tć nne guerre
d'cxterininaliQn contrę la Flandrc. II se dirigea ver8 Courtrai et avait
placćson camp entreLaucreeŁBelleghem. « 11avaitordonn< ]aconstruc-
« tiond*un poiitsurla Lya, dit MrKervyn deLcttenhore, maislesmetiers
tt flaniands(|ni se tenaient de rauti'e cÓtć de la rividre le detruisirent ».
Cest h cette defeuse de la Łys, peaaoas^notts, ąixe ae rapporte le prćsent
comple.
— »7 —
Łe Seniedi apres Ic joiirdeSt. Marliir en* y ver.
A XX arcbalestriers qui gisent ik Warneston ł. Sr o.
gardant le Lys cncontre Ics aneinis, pour U se-
maines, donl 11 ua est concstable (l)v 2&-i4-»
Le Semedi jour St* Łucie;
A XXX arcbalestriers qiii gisent a Gomine^
gardant le Lys encontre les anemis, dont li U
sont conestables> pour XI jours (2)» 34>-2 -»•
Itera, k VI yalles a cheval gisant a Comines
gardant le Lys encontre les anemis poup Xł'
jours (3). 29-16 -»-
Item, i U cartonS'(4) ąui menćrent la I>arnas (5^-
k Cómines. 24«-10»
Le Semedi apres le TbipBane*
A XXX arcbaFestriers qul gisent k Comines gar-
dant le Lys etc.
Item a UJ personnes que furent relaissiet dont
li un fut conestable et IIJ aultres mis en leur
lieu, sl que ks relaissiet dont 11 uafut conestable^
eurent pour la journće. »— 1:^»
Item pour I car (6) k UH chevaulx qui amena
quareaux, (7) targes (8) et harnas a Comines* »-ia-i>
(1) Cet artide ae repetę pendant doaze ąuinzainest
(3) Cet article se repetę pendant dix quinzaines.
(3) Se repetę pendant dis qainzaine5k
(4) Cartons — Ch&retiers.
(5) Harnas f harnais^ armure complete d*un homme d arnres.
(6) Car— Cb^riot.
(7) Qaar7*eaux, pluriel de ^uarre/y en francais modernę carreau fleebe,
d^arbalele dont te fer est k quatre pans.
(8) Targc^ sorte de boaclier ou d'ćcu d^armes.
— ss-
ie Semedi apres le jour des Brandons.
A XX personnes gisant k Warneston pour garder l. s. d.
le Lys etc.
Item, pour le sault (i) des XVI personnes des XX
dessusdits, de Tassault la ils furent a Yerlinghem (2)
encontre les anemis, d'an jour dont li un fust
conestable. »-35- »
Le Semedi devant, le Dimanche Demi-Quaresme.
A XX personnes gisant a Warneston etc.
Hem, pour mener saietes (3) k Warneston. » - 4 - »
Le Semedi devant Quasi-modo.
A XIX personnes gisant k Warneston etc.
Item, pourImjrequi waristlesnayresi un assault (4) »-iO - »
Item, pour III cars dont II allerent a Commines
et Taultre a Warneston pour les harnas des
saudoićs (5). 5 - G - n
Somme totale de ce brief 1009-8-10
(1) Saull^ esŁ employć ici dans le sens de participation h Tassatit. Le sens
de la phrase esŁ cfhii-ci: ^ seize personnes (des vinfrt qui se trouvaienŁ h
'Warneton) qui oni parlicipó ó 1'assauŁ de Ferlinghem,
(2) Yerlin^rhem, villa(ce entre Warneton et Lille, a peu de distance et hk
Ja droite du pavó qui relic atijoiird'hui ces deux Yilles.
(S) Saielie, sa/eUe, fliche, du latin sagiUa,
(4) Mirę (mćdecin) warist (gućrit) naures (blessćs).
(5) Saudoies, satdcfoies ^ceux ąm recoivent un salaire, unesolde, de 1^ to
moŁ modernę soldat qui a la m^cne signification.
— 89 —
1324 (')
Cest chou qae on a paiet as scerrewetters (2) et chou que
i afliert par le tans Lambert Belle et Jehan Biesebout, tre-
zoriers de le ville d'Ypre, en Fan de grace M.CCC. XXIIIJy
puis le Dimenche devant le jour St, Symon et St. Jude en
encha.
Le Semedi wytaine de le Candeleur.
Item, k C arcbalestriers presens au saiit (5) del ł. s. i>.
ville pour U semaines, dont les X sont conestables. 143-10 - »
Item, pour tourbes as dessusd*' arcbalestriers dou
tans quil jurórent sour le Wulf (4) ayant ce que
tous demoraient as portes. »-17-»
Item, pour candelles arses par lesd'* arcbales-
triers sour le Wulf pour X jours. n-Ji - 8
(1) Ce compte serapporte auxlroub1es de Flandre sous Zannequin. Les
magisŁrats, en fonctions a Tpres, etaient partisans du Lys, le Sei^;'. d*A8-
premoiiŁ prćposć par Louis de Never8 a ratiniinistralion de la Flandre,
excita parŁouŁ le raćcontentemenŁ le plus vif par scs exactions odieuses.
Gand, Bruges, Tpres et antres \illes cle la Flandre prirent les armes et
Louis de Mevers fut obligćde guitter la France pour tacher de retablir
Tordre et la tranquillile dans son comte.
(2) Les Scerrewelters ćtaient les agents de police on les gardes-vi]te de
cetle epoque. Ce mot dćrive, pensons-nous, des mots flamands beschermer
der weUerŁf qui surveille, qiii fait exćcuŁer les lois, les ordonnances drs
magistrats: de la, par abrĆYiation et par corruption Scerrewetler,
<3) Les mots sauU et assaulŁ sont employćs indistinctement pour signifier
rattaqueou la dćfense. Dans le conipŁe precćdent ils sont employ bilansie
premier sens; dans celui-ci ilsle Bonidanslesensde Łłę/hnse,§arde, luUion,
(4) Le tVulf (le Loup) ćtait un f^rand baliment situe au cdte nord du
roarchć. En 1502 la chlktelłenie d^Ypres en fit Tachal, pour j teuir ses
rćunions. Plus tard, sur le móme emplacement, elle fit construire )e bati-
ment qui existe encore dc nos jours et qui est conna sous le nom d* Hotel
de la Chdlellenie,
— 90 —
ICan, i ŁXXVU arcbalestriers presens aussi aa l. s. d.
fdot lid ?ille doot les VI/ fureoC ooiiestablesy
poor VI jouf»« — Item, i XI arcbalestriers dont
If Uli Tut eoneitable pour T jour$^ — Item, k XXI
arebaletfriert dont Ii U furent conestables, poor
DOg jour, dont ii iot faote entre tous ces person-
se« de VII personnes poar I jour. 60-1 S-10
Iteniy k ces arcbalestriers pour tonrbes. » • 9 « »
Hem, pour candelles as dessusd^ arcbalestriersr. » -9*8
Kem, k XIV personnes gisans en le tour don
Driel {i) k warder le contrę les anemis dont 11
ia I conestable pour IV jours. 5-t4 - »
Item, ponr caus, tourbes et pour candełles en
le tour. » - 9 - 4
Łe Semedi velle des brandons.
A C arcbalestriers gisant as portes del yille dont
les X sont conestables, pour U semaines. 145-10 -»
Item, poor tourbes, ars par lesd'* arcbalestriers
as portes. » -29- 4
Item, ikCXXI personnes arcbalestriers gisant sous
le Wulf au saut del ville, dont les XI sont cones-
tables, pour II semaines, dont ii ia faulte de XI
jours d'un homme. 172 - 3- •
Item k plusieurs arcbalestriers qui furent pr6*
sens k jurcit au saut de le ville, dont li aucuns
furent ostćs et aulcuns avoient faict serment et
estć au saut, ainsque lor conestable les conta
dont ii ia pour tous LXV joumees d'un homme. 6-10 -»
(1) La toar StV ancienne ćąlise de Notre-Dame-tenBriele. EHe se trouvait
tris rapprochec de la yille a l'eiidroU appelć autrefois la Basse- Yille.
— 91 —
Item, pour candelles, arses par les susd^' arc- ł. s. d.
balestriers au Wulf pour U semaines et au
Brochus. })-24-»
Item, pour tourbes, as dessusd^' arcbalestriers
pour U semaines. »-56-»
Le Semedi aprós le monstre d'Ypres IK"* jour de Mars.
A C arcbalestriers gisant as portes de le ville
dont les X sont conestables pour U semaines. i45-10-»
Item, k C arcbalestriers gisans sous le Wulf
au marciet) appareillćs, dont les XJ sont cones-
tables, pour U semaines. i71-17-»
Item, a X1IIJ personnes arcbalestriers et autres
gisant en le tour au Briel dont Ii un est cones-
table, pour U semaines. i9-f9«i»
Item, pour tourbe, ars en le tour et pouroile. n-14-4
Le Semedi velle dele triniteit.
A XXy personnes arcbalestriers qui furent
prćsens au saut de le ville, le Lundi aprćs
rassension,quant le commun commencba reve1eir;
pour X1IJ jours dont liz eurent led^ Lundi double
saut les personnes qui furent hors en le ba-
taille. — Item, ii U arcbalestriers pour I jour
desquels tous ii ia YIU conestables. 122- n-i
1379.
CXTRAIT DU REGI8TRE IMTITULĆ : FERIEN VAN 8W0NSCH-
DAG GNEDINGNE BEGINMENDE INT JAER DUT8T IIJ"" LXI.
Le merguedy jour de plait deyant le jour de saint Jehan
en my esteit, lan mil CCC LXXIX.
Comme Pierre le Medem euist refuse le jugement d'£s-
c1ievins, et ii soit yestus des draps que le ville donnę as
arcbalestriers, Eschevins ont pronongiet que le dit Pierre 11
ne tiennent pour bourgeois et qu'il osteche le coste quil
ait \estus des dis draps de le ville.
1406.
EXTRAIT D'UN REGISTRE INTITULĆ : DIYERSCNE MEMORIEN.
Int jaer MCCCG en zesse was gheordonneert dat van nu
Yoort meer, wat scolter van den yoetboghe vonden werd
van den heere gaende achter twyngcroen (i), niet an hebbende
zine pareure of tcaproen der of, ne zal niet bescot zyn
jeghens den heere met der yryheide van de scotterie van
(1) T" wjrngeroenf la cloche dc retraite ou du couyre-feu.
— 93 —
nachts gane« of ran zine wapenen. £n inghelike wat scot-
ter van den handboghe yonden werd van den heere gaende
achter twyngeroen niet aen hebbende tcaproen van der
gbilde, ne zal ooc niet bescot zyn jeghens den heere met
der yryheide van der scotterie van nachts gane en Tan
zine wapenen. Ende waert dat enich scotter van den voet-
boghe of van den handboghe leende zyn caproen yan der
scotterie, of zine pareure, iemen anders niet zynde van de
Yoetboghc of van de handboghe, ende het te kenesse came
van minen heere de voghd ende scepenen, dat ware op de
correctie van scepenen.
1422,
EXTRAITD'UN REGI8TRE INTITULĆ: DIYERSCNE MEMORIEN.
Int jaer KIIIJ^' XX1J den X1IIJ'' Mey, was gheconsenteirt
ter beide van mynen heere yan Boesinghe (1) te dien tyde
hoofman van der ghilde van S^* Sebastianę, den ghe-
selsceipe yan der yoorseide Ghilde die te twe jaren waer
gehad hebben omme hare caproenen te makene J. breed
laken, yoortmeer hebben telkren twe jaren U brede laken.
(1) Jean Belle, cheyalier^ seigr de Koesinghe, grand-bailli d*Tpre8. II
mourut le 1 1 Septembre 1430, et avait ćpousć Marie de Medonc, damę de
Beaiirewaerd, Teuye d'Eloi de Lichlervelde. Celle-ci mourut Je 17 Juin
1412. Ilsgisenta Thopitai de BeHe en cette yille. ( yoir fhistoire de
Boesinghe el de sa seigneune par H' l'abbć Yande Putte, actuellement
doyen a Poperinghe, et membre de Dotre socićlć historiąue ).
— 94 —
1454.
CXTIIAIT D^UM REGISTRC IHTITUU : REGYSTCR EMDE
MEMOAIAL VAM ALLE lAKEM AEMGAEMOE DEM WOEMS-
OACH OYMGHE OAGE ETC.
Ten zelven daghe (15 9*^ i 454) was den scoUers van
den grooten boghe gheconsenfeerd te gheyene LX sc. ten
helpene den costen die zy daden ais zy drie prysen wonnen
te Stavele.
1457.
EXTRAIT DU Ml^ME REGI8TIIE.
Den ii Aoast a" ŁYIJ (i 457), was gheadviseert te spre-
kene melten grooten Baden van der stede op tverzouc van
hoofscheden ghedaen bid handbooghe scotters die onlancx
zekere prys ghewonnen ende thuus ghebrocht hebben yan
Ghistele.
c.
1399.
Par decision du magistrat d'Ypres du 51 Mars 1599, lei
arehers de Si. Sehastien sont reconnus comme serment ou Ghildef
le dit magistrat approuve kurs staluts, leur accorde un sitbside
annuel d'une livre de gros, et nomme leur premier chef-homme
qui fut Jean Bellb seigneur de Boesinghe.
Up den laetsten dagh in Maerte M.GCC vicrwaerve
twintigh ende XIX, quamen in de raedcamer voor myn
heeren vooghd ende sceipene van Ypre, zeikere personen
poorters ende scotters van den handboghe van der steide
Yan Ypre, ende gaven over eene supplicatie en ghescriflen
die daer gheleizen was, ende die inhield tgoond dat hier
Yoighed : « Voor u , harde weerde beeren , Yooghd ende
Sceipene van der steide yan Ypre, so toghen uwe aerme
ootmoedighe poorters de scotters metten handboghe van der
ghilde yan synte Bastiane, hoe ende in >vat mauieren dat
zy yan langhe tiden, bider oordinancen yan mynen heere
BIr. Jhan Belłe, nu heere yan Boesinghe, tgheselsceip hem
te gader gehouden heeft, up zeikere oordenancen ende sta-
tuten, also hier naer yerclaerst staet. Ende omme dat myn
heeren yan der wet oyerzaghe dat tgeselsceip wel zittende
- 08 —
onsen vrouwen daghe in den thun, dat ware up de boete
van U S* par\
Item, M-anneer dat men den >vyn sciet, ende de gone
Dviens wyndagh dat het >vare daer niet ne quame ter tyd
alsoot behoren zal, dat >vare up de boete van U S' par*.
Item, nanneer dat eenich van den ghildebroeders deen
den andren hicte lieghen of sconfierlike toesprake, dat zy
dat zouden beitren ten zegghene van den eonyngh, hoofd-
man ende gouvernier.
Item, wanneer dat men den Gaey scieten zal ; dat elc
ghildebroeder zal betalen ter maeltyd alsoo ghecostumeird
is, weider dat by ter maeltyd comt of ne doet.
Item, zo wie die >zyn ciipproen van der gbilde niet ne
brochte, up den dacb dat men den gaey scict, sacrament
daghe, ende onse Yrou>ven daghe In den thun, dat Marę
up de boete Yan U S' par*.
Item, wanneer dalter yement storve yan de ghildebroe-
ders, zo zoude de ghilde hebben eene keersse, ten Heble
van der messę van der ghilde, zulke alser slaen zouden op de
slage, ende Yoord XIJ S' par* ten proufTite van der ghilde.
Item, wanneer dattcr yement utcr ghilde gaen zal, dat hy
der ghilde gheyen zal XX1IIJ S*. par. »
^a den leisene van derwelker supplicatie en die yan den
poointen yoorseid , raed ende advys der op ghehebt , ende
oyerghesien ende ghemerct dat men wel te doene mochte
bebben yan den dienste yan der yoors: supplianten, ende dat
oocmeide hare supplicatie ende-yoors: poointen reidenlyc ende
consenteirlyc zyn ende yan noden zoude tvoors;gheselscelpte
gader bliyen, was bi der ghemeenre camere yoorseid, ghe-
oordeneird ende gheconsenteird, dat, yan nu yoord meer, de
i
1
— 99 —
bandboghescotters eene ghilde van synte Sebastianę houden
zallen , ende houden ende doen houden de poointen ende statuten
Toorseid, ende dat de steide yan Ypre der Yoors: ghilde
elcs jaers gheiven zal een pond groten omme daer meide
te heurne een land, daer up de ghilde voors: hare scotte-
rye houden zal moghen.
Ende Yoord, was mynheere M^' Jhan Bełlb, here van
Boesinghe, ghemaect ende ghedeputeird, Tan myne heeren
Yooghd en sceipenen weighe, hoofdman van der yoorseider
ghilde, ende deide daer toe zinen eed diere toe diende
ende behoorde.
— fOf —
deSalinset deMalines. Atous ceulx gui ces prćseiHes lettres
▼erront, salut. De la part des Roy Ilooflmans Jurez et
aulres de la confrarie de Tarć k main qui se tient en
jire yille dTpre, naus a este expose el remonstró, comiiie
iceulx remonstrans ou leurs predecesseurs aienl par cy
devant obtenu de plus'* de iu>z predecesseurs, centes de
Flandres, lettres d'octroy et concessios confirmacioR et amr-
pliacion, touchant Tinstitution de leur confrarie et ce ąui
en dependy comme ii appert par lesd*" lettres et meismement
par icelles de feu monseigneur et pere le roy dom Phelippe
de Castille, conte de Flandres etc. esquelles les aultres
leltres precedentes sont inserees^desąuelles la teneur s'easuitt
Phelippe, par la grace de Dieu, archidsc d'^Austrice, doc
deBourg°% de Łothier, de Brabant, de Stiere, de Carinte,.
de Carniole, de Łembourg, de Lucembourg et de Gheldres;
conte de Ilabsbourg, de Flandres, de Tirol,^ d'Artois, de
fiourgoingne ; palatin de Haynnau ; lantgrave d^Elsate ;
niarquis de Burgauvs, et du Saint Empire^ de Hollande,
de Zeelande, de Ferrette, de Tiburg, de Namur et de
Zutphen conte; seigneur de Frise, sur la marche de Scla-
Yonie, de Portenauvs, dc Salins et de Mallnes; a tous
ceulx qui ces presentes lettres yerront, salut. Scavolr faisons
nous aYoir receu Tumbie supplication de doz bien amez
les Roy Ilooftmans Jurez et autres confreres de la confrarie
de larc a main qui se tient en nre yille dTpres, contenant
que feu nre tres chier S' et bisayeul, łe duc Philippe de
Bourgoingne, que Dieu absolye, par ses lettres patentes en
datę du XX' jour dc Jullet Tan mil quatre cens quarante
six, cust octroye et faict expedier auxd'* suppliants cer-
taines ses lettres patentes pour le fait de lad*"* confrarie,
desquelles lettres ensemble de tout le contenu en icelles ilz
IS20.
CHARTE DE L^MKREUII CHARŁES-QUIIIT
par la quelle ee monarque appraure ei confirm^ tou$ l€$
privileg€8 accordłs par $e9 predecesseurg^ comtes de Flandre,
d la Ghilde de rarc-d-main de ła viUe d^Ypres^ dite de
S^. Sebaslien.
Charles par la divine clemence elc. roj des Romains,
empereur toujours augustę, roy de CasliUe, de ŁeoD, de
Grenada, d'Arragoii, de Nayarre, des deus Cecilles^ de
Jhrlm^ de Yalence, de Maiorque, de Sardene, de Corsfce
etc. archiduc d'Austrice, duc de Bonrg"**, de Łothier, de
Brabant, de Stiere, de Carinte, de Comiole, de Łemboarg,
de Lucembourg et de Gheldres ; *conte de FJandres, de
Habsbourg, de Tirol, d'Artols, de Bourg"*, palalin de
Hayunau, lantgraire d'£lsate, prince de Zwave, marąuis de
Bo^auTS et do Saint Empire; de Hollande, de Zeelande,
de Fcrrette, de Tibourg, de Namur et de Zutphen conte.
Seigneur de Frise, des Marches de ScIavonie,. de PortenauYs,
— fOf —
de Sallns et de Malines. A (ous ceu1x gui ces prćseiHes lettres
verroDt, salut. De la part des Roy Ilooflmans- Jurez et
autres de la confrarie de Tarć 4 main qiii se tlent en
jire ville dTpre, naus a este expose et remonstre, comme
iceulx remoDstrans ou leurs predecesseur» aient par cy
devant obtenu de plus'* de noz predecesseurs, ceiites de
Flandres, lettres d^octroy et concessies confirmacion et amr-
pliaclon, touchant Tinstitution de leur confrarie et ce ąui
en dependy commeilappert par lesd*" lettres et meismement
par icelles de feu monseigneur et pere le roy dom Phelippe
de Castille^ conte de Flandres etc. esguelles les aultres
lettres prćcedentes sont inserees^de$quelles la teneur s'easuitt
Phelippe, par la grace de Dieu, archidsu; d'^Austrice, dac
deBourg"% de Łothier, de Brabant, de Stiere, de Carinte^
de Carnlole, de Lembourg, de Lucembourg et de Gheldres;
conte de Ilabsbourg, de Flandres, de Tirol,^ d^Aptois, de
Bourgoingne ; palatin de Haynnau ; lantgrave d^Elsate ;
niarquis de Burgauvs, et du Saint Empire^ de Hollande,
de ZeelandCi de Ferrette, de Tiburg, de Namur et de
Zutphen conte; seigneur de Frise, sur la marche de Scla-
Yonie, de Portenauvs, de Salins et de Malines; a tous
ceulx qul ces presentes lettres yerront, salut. Scavoir faisons
nous aYoir receu Tumbie supplication de noz bien amez
les Roy Ilooftmans Jurez et autres confreres de la confrarie
de larc a main qui se tient en nre yllle dTpres, contenant
que feu nre trós chier S' et bisayeul, łe duc Philippe de
Bourgoingne, que Dieu absolye, par ses lettres palentes en
datę du XX' jour dc Jullet Tan mil quatre cens quarante
six, eust octroyó et faict expedier auxd'* suppliants cer-
taines ses lettres patentes pour le fait de lad*"* confrarie,
desquelles lettres ensemble de tout le contenu en icelles ilz
- 98 —
onsen vrouwen daghe in den thun, dat ware up de boete
van U S' par\
Item, M-nnncer dat men den >v}m sciet, ende de gone
wiens wyndagh dat het >\are daer niet ne quame ter tyd
alsoot behoren za], dat ware up de boete van U S* par*.
Ilenii wanneer dat eenich van den ghildebroeders deen
den andren hiete lieghen of sconfierlike toesprake, dat zy
dat zouden beilren ten zegghene yan den conyngh, hoofd-
man ende gouyernier.
Item, wanneer dat men den Gaey scieten zal ; dat elc
ghildebroeder zal betalen ter maeltyd alsoo ghecostumeird
ts, weider dat hy ter maeltyd comt of ne doet.
Item, zo >vie die zyn csipproen van der ghilde niet ne
brochte, up den dach dat men den gaey sciet, sacrament
daghe, ende onse yrouwen daghe in den thun, dat ware
up de boete van U S* par*.
Item, wanneer dalter yement ^torye van de ghildebroe-
ders, zo zoude de ghilde hebben eene keersse, ten Hchfe
yan der messę yan der ghilde, zulke alser staen zouden op de
slage, ende yoord XIJ S' par* ten proufTite yan der ghilde.
Item, wanneer datter yement uter ghilde gaen zal, dat hy
der ghilde gheyen zal XXIIIJ S'. par. »
JVa den leisene yan derwelker supplicatie en die yan den
poointen yoorseid , raed ende advys der op ghehebt , ende
oyergheslen ende ghemerct dat men wel te doene mochte
hebben yan den dienste yan der yoors: supplianten, ende dat
oocmeide hare supplicatie ende>yoors: poointen reidenlyc ende
consenteirlyc zyn ende yan noden zoude tvoors ; gheselsceip te
gader bllyen, was bi der ghemeenre camere yoorseid, ghe-
oordeneird ende gheconsentelrdi dat, yan nu yoord meer, de
— ł05 —
de graee especialc par ces prćsentes, ąue de cy en avant tani
qu'il nous plaira ilz puisseni faire faire, avoir et porter
sur leurs chapperons, manteaux ou robes, pour la parure
de leurd*'' confrarie, nre divise du fusil a tous deux flesches
parmy, en formę de la croix S' Andrieu, et qpe k tous
esbatemens de Taro et auUrement en nre pays de Flandres,
es bonnes Yilles et debors, ilz puissent porter paisiblemeni
et sans mefaire leurs arcs trousses et autres armures et
babillemens loisibles, appartcnans k estat d'arehier, pourvea
que soubz ombre de ce lesd" supplians ne seront agresseurs ui
encommenebeurs d'aueunes rottes^ noises ou debats ; et que
en noz affaires ilz seront tcnuz d'eulx employer en nre ser-
nice toutes fois que les ferons requeriry et li ou et alnsy
qu'il appartiendra et mestier sera. Sy donnons en maa--
dement a noz amez et feaulx les president et gens de nre
chambre de conseil en Flandres^ k nre souyerain bailly de
Flandre, k noz bailly d'Ypre et de la salle il]ecqy et a
tous noz autres bailliz justiciers oOiciers gens de loy et
subgetz quelconques de nre diet pays de Flandres, leurs
lieux tenants, et k cbascun d'eulx en droit soy et sicome
a luy appartiendra, que de nre presente grace consente-
ment octroy congie et licence, ilz et cliascun d'eulx facent
souffrent et laissent lesd'* supplians ainsi et par la manierę
que dist est plainement et paisiblement joyr et user, sans
au contraire leur faire mectre ou dooner^ ne soufitrir eslre
faict miz ou donnę d'estourbier moleste ou empeschement,
car ainsi nous plaist 11 estre faict. En tesmoing de ce
nous avons faict mectre nre scel k ces prćsentes. Donnę en
nre ville de Bruxelles le XX'' jour de Jullet Tan de grace
milCCCCetsix(t).Ainsysignó, parMonseigMeDuc. G: de Buł.
(1) II y a en ceŁ endruit une erreiir inanifesŁe dnns Torij^inal. U porte la
datę de mil CCCC et six aa Ifieu de mil C€CC et ^iuarante-six^.
IS20.
CHARTE DE L^EMKREUII CHARŁES-QUIIIT
par la queUe ce monarqu€ appraure ei confirme lou9 le$
privileg€8 accordes par 8e$ frłdiettfeurSy eomtes de Flandre,
d la Ghilde de farc-d-fnatii de la viUe d'YpreSy dite de
S^, Sibaslien.
Charles par la diyine clemence etc. rcy des Romains,
empereur toujours augustę, roy de CasliUe, de ŁeoD, de
Grenada, d'Arragoii, de Navarre, des deus Cecilles^ de
Jhrlm, de Yalence, de Maiorgue, de Sardene, de Corsfce
etc. archiduc d'Austrice, duc de Bonrg'*^ de Łathier, de
Brabant, de Stiere, de Carinte, de Comiole, de Łemboarg,
de Lucembourg et de Gheldres ; *conte de Flandres, de
Habsbourg, de Tirol, d'Artois, de Bourg"*, palalin de
Haynnau, lantgra^e d'£lsate, prince de Zwave, xnarqu!s de
BorgauTS et do Saint Empire; de Hollande, de Zeelande,
de Fcrrette, de Tibourg, de Namur et de Zntphen conte.
Seigneur de Frise, des Marches de ScIavonie,. de PortenauYS,
• V «. *
— fOf —
de Salins et de Malines. A (ous ceu1x gui ces prćseiHes lettres
verront, salut. De la part des Roy Ilooftnftans Jurez et
autres de la confrarie de Tarć a main qiii se tient en
jire vllle dTpre, naus a este exposó et remonslró, comme
iceulx remonstrans ou leurs predecesseurs aient par cy
devant obtenu de plus'* de noz predecesseurs, coutes de
Flandres, lettres d^octroy et concessioB confirmaclon et amr-
pliacion, touchant Tinstitution de leur confrarie et ce ąui
en dependy comme ii appert par lesd*" lettres et meismement
par icelles de feu monseigneur et pćre le roy donk Phelippe
de Castille, conte de Flandres etc. esguelles les aultres
lettres precedentes sont inserees^de$quelles la teneur s'eBSU]tt
Phelippe, par la grace de Dieu, archiduc d'Austrice, doc
deBourg°% de Łothier, de Brabant, de Stiere, de Carinte^
de Carnioley de Lembourg, de Lucembourg et de Gheldres;
conte de Ilabsbourg, de Flandres, de Tirol^^d^Artois, de
Bourgoingne ; palatin de Haynnau ; lantgrave dTlsate ;
marqu]S de Burgauys, et du Saint Empire^ de llollandei
de ZeelandCi de Ferrette, de Tiburg, de Namur et de
Zutphen conte; seigneur de Frise, sur la marche de Scla-
Yonie, de Portenauvs, de Salins et de Malines; a tous
ceulx qui ces presentes lettres yerront, salut. Scaroir faisoos
nous avoir receu Tumbie supplication de doz bien amez
les Roy Ilooftmans Jurez et autres confreres de la confrarie
de larc a main qui se tient en nre ville dTpres, contenant
que feu nre tres chier S' et bisayeul, łe duc Philippe de
Bourgoingne, que Dieu absolye, par ses lettres palentes en
datę du XX' jour dc Jullet Tan mil quatre cens quarante
six, eust octroye et faict expedler auxd'* suppliants cer-
taines ses lettres patentes pour le fait de lad*' confrarie,
desquelles lettres ensemble de tout le contenu en icelles ilz
— 406 —
Yons de grace espeeial par ces presentcs, suyyant que lesd^
supplians en aient deuement joy et use, et de nre plus ample
grace avons ausd" supplians octroyó et accorde, octroyons
et accordons par cesd'* presentcs que du diet lieu par eux
acąuis et achete pour et au profit de lad** confrerie comme
diet est ilz puissent faire ung jardin, y falre eriger et
dresser les butes pour y tenir leurs traires et cxercer le
jeu et esbattement du diet arc-i-main joyeusement et sans
noise oii debat; et s'il advenait, que Dieu ne Teuille, que
en tirant et exercant par les d'* supplians ou leurs suc-
cesseurs led' jeu de rarc-i-main, aud* jardin, et aprćs que
le ery ou auUre signe en tcl cas acoustumó aura par eulx
deuement este faict et baillie, aucun fust par infortune et
meschief bleschie ou navrć de leur traiet, pose ores qne
mort s'en ensuyt, que celuy qui aura tire le cop dont telle
bleschure ou nayrure s'ensuivra par meschief come diet
cst, ne sera tenu d'en respondre et ne pourra le facteur
pour ce estre reprins, poursuy, moleste ni empesche en
corps ni en biens, a la requeste de la partie par justice
ni autrement en manierę quelconque, et k ceste fin avons
aud' cas affranchy et affranchissons led* jardins par cesd'^
presentes, pourveu toutcsfois que lesd^* suppliants seront tenus
des maintenant et avant qullz entrcnt en la joyssance de
la franchise d'iceluy jardin, de mectre telle provision en
leurd^ jardin , soit par y faire tendiz es lieux ou bcsoing
sera, ou autrement^ que les gens et besles passant et re-
passant par lesd^* deux chemins et rues publicqucs et qui
sont tcnans et contigues a icclhiy jardin d'un cosle et
d'autrc, comme entendons, ne soient par leur (raict bleschiez
ou domagiez, et tellement y ordonner et rcmedier quc
aucun dangier ou inconyenient n'en adyiengne. Sy donnons
— 107 —
en mandement a nosd^' president et gens de nre chambre
de conseil en ilandrcs, a nre bailly dud^ Ypre, et h toiis
nos autres justiciers, officiers et subjectes cui ce peut et
pourra toucher et regarder, et k chacun d'eux endroit soy
et sicóme k lui appartiendra, que de noz prósentes grace, con-
firmation et octroy, et de tout le contenu en cesd^* presentes
lettres et en celles dessus inserees selon par la formę et
manierę et soubs les condicions avantd^*', Hz facent, souf-
frent et laissent lesd^' suppliants et Icursd^ successeurs
confreres plainement et paisiblement joyr et user, sans
leur faire mectre ou donner ne soufifrir estre faict, mis ou
donnę aucun destoorbier ou empeschement au contraire,
car ainsl nous plaist-il. En tesmoing de ce nous avon$ faict
mectre nre scel k ces pntes. Donnć en nre \ille dc Brnges
le XVJ jour de May Tan de grace mil CCCC (|uatre-vingz
dix-sept, ainsi signó sur le ploy, par Monseign^ TArchiduc
k la relacion du conseil : Nuhan. Et ii soit que lesd^' remon-
strans pour plus grand scurte et coroboration de leur eon-
frarie et des dons octroyes et concessions a eulx faictes
pour rinstitution et entretinnement d'icelle nous ayant prć-
sentement insfamment requis que nre plaisir soit aussi
confirmer, ratiflier et approuver icelle confrarie, ensemble
tout le contenu es lellrcs cy dessus insćrees, et sur ce leur
faire expedier noz lettres patentes k ce pertinans, scavoir
faisons que, nous, ces choses considerćes, inclinans favo-
rablement k la requeste desd^' remonstrans, avons la con-
frarie de S^ Sćbasticn en nre d'* ville d'Ypres, ensemble
rinstitution, dons, octroy et concessions faicts k icculx par
noz prćdecesseurs, et tout le contenu es lettres dessus in-
serees et transcriptes louó, grec, confirme, ratiffió et approuve,
louons, gróons, conGiwnons, ratiffions et approuvons par
— 108 —
ces presentes, si et en tant qu']]s en ayent deuement joy et
use. Si donnons en mandement a noz ames et espćciaulx les
prćsident et gcns de nre chambre de conseil en Flandres,
Bailliz de Gand, de Bruges et du Franc, d'Ypre, de Courtray,
de Cassel, de Bailleul, et a tous nos autres justiciers et
ofliciers, et, en estre gardę, lenrs lleuxtenants, et a chascun
d'eulx en droict soy et sicome k luy appartiendra, que de
noz prćsente grace confirmacion ratifficalion et approbation et
de tout Ic contenu en cestes et es lettres dessus inseróes,
ilz facent souffrent et laissent lesd^ remonstrans plainement
et paisiblement joyr et user, sans leurs faire mectre ou
donner, ne sofifrir estre faict mis ou donnę aucun des-
tourbier ou empeschement au contraire, car ainsl nous
plaist-il. En tesmoing de ce nous avons faict mettre nostre
scel a ces prćsentes. Donnć en nostre yille dTpre le XX jour
de Juillet Tan de grace mil cincq cens et yingt, et de nos
regnes, assavoir de celuy des romains Ic second et de
Castille et autres etc. le V"».
( Signe sur le pli)
Par le Roy
en son conseil
IIANNETON.
SUR LE DOS SE TROUYE INSCRIT :
Dit is de yryheit cnde confirmacie van den scottershov6
ende Ghilde van S^ Sebasliaen onderhouden binncn der
stede van Ypre. Welke conGrmatie ghegheven was by grave
— 109 —
Karels Conync van Gaslillen ende ghecozen Keyzer van
den . Roomschen Rycke, t^zynder blyder incomste binnen der
stede van Ypre^ twelke ivas sdonderdaeghs XIX in hoy
maend XV* twintich. Welcke confirmatie gheimpetreert was
by Łodewyc de Graeuwe, Maercx DeSobbrys, Allardyn
Caudron, Gilles Tryoen, Bondem Tayspyl ende Kaerle de
Mantrauwerei gouverneirders, ende Jan de Haze, clerc Tan
Yoors: Ghilde. Ende was de zelve conGrmatie ghepubliceert
ende uulgheroupen ter halle fYper Saterdaeghs IIIJ in
Oogsl XV*' XX. Present Joris Vandenkerchove, poortbailliU|
Pieter Cockeel ende Joris Vandendriessclie9 scepenen yan
der Yoors stede van Ypre.
CXTRAIT8 DU REGI8TRC DES C0MPTE8 DC LA GHILDE DC
8^ 8ĆBA8TIEM D'YPRE8, DC 1472 A I5M.
1472.
Costen ghedaen anghaende de mallyt van den gaye-daghe
alzo hier naer voUecht4
Eerst Gay-avende ten teneele in tercosten u s. d.gr.
boven den ontfanghe van der Ghilde-broeders. n - 4 - i
IŁem, betaelt yan den Gaye. n - n - 6
Item, bet: Jan Paetin yan buene Yleessche(i). » - 22 - »
Item, betaelt de zeWen Jan Puetin yan VIJ
yerkens te XVnJ g' fstic. n - 10 - 6
Iteni| bet: yan VIJ gansen. » -. 5 - 2
Iteniy bet: yan brodę. n « 2 . 2
Item, bet: yan zoute daer mede tylesch ghe-
zouten was. » • » . 7
Item, bet: yan saussen, mostaert ende strieuse
ganze looc. n . 5 * 4
(1) BiuM yleessche, yiande de bceuf.
— lii —
L. S. D.GR.
Item, bet: yan vleesch(aertkins. » - » - 52
Item, bet: den coc met syn cnapen yan sael-
gen, potten ende bast. » . 3 . 8
Item, bet: van houte daer men mede de
spyze reede. n - » - 18
Item, bet: WlUem Ławsaem van eene tonne
keuyte (1). n - 5 - 6
Item, bet: van twaelf miten biere te Willems
Syreins. ,, - » - 4
Item, bet: Baerbele Maertins Yoor haere d wa-
leń ende flast yan der zelver. » - 4 - »
Item, bet: yan steene kannekins ende scher-
ven. n - „ - 7
Item, bet: de cnape yan der ghilde yan
nyen biezen yierlagen (?)• » - » - 10
Item, bet: den twee dienars. » - u - 10
Item, bet: yan s' keizers boedt. » - » . 12
Item, bet: yan bancken ende tafelen te
stellene. » - 2 - 6
Item, bet: den graye yoor synen sallarys. » - n - 12
Item, bet: de twee trompers. n - 3 - 4
Item, bet: den coninc naer de costume. » - 20 - »
Item, bet: den cnape yan der ghilde oyer
synen sallaris. » - 5 - »
Item, bet: yan XIJ kiekins ghepresenteert
den coninc sayens. » - 12 - 6
(1) Keujrtćj bi^re forte.
— H2 —
Item, bet: vaii viere kannen wins ghepre- ł, s. d.gr.
senteert den coninc savens. » - 2 - »
Item, bet: van winę ghehaelt ten zelven
daghe te Jan Coollaert, Xli stoopen beaune,
eene pin te mini te VJ gr: den stoop comt. » - C - 10
Item, noch int zelve ghehaelt YIIJ stoopen
ende een half petaut (1) te IIIJ gr: den stoop,
eomt » - 2 - iO
Item, noch int zelve ghehaelt XIJ stoop ende
een half vranseh te YIJ gr: den stoop, comt » - 5 - 2
Item, bet: van ^Yine ghehaelt te Clay Du-
thin V polten beaune te YIJ gr: den stoop,
comt » - 2-41
Item, noch int selve ghehaelt Y potten
Yransch te Y gr: den stoop, comt » - 2 - 1
1473.
Eerst, van costen ghedaen St. Bastiaens avend
over de yespre ghedaen voor mynen heere
St. Sebastiaen. » . » . g
Item, van costen ghedaen te Barbele Maer-
tins S^* Bastiaens avend ten teneele boven den
ontfaen. » - 3 - 2
Item, bet: yan costen ghedaen S^^Bastiaene
daghe te Barbele Maertins van al dat wy yan
haer hadden in brodę, in biere, in houte
ende van de spyze te reedene ende anders. » - 8 - 8
Item, bet: van yerssche yissche zes carpers. n - » - 16
(1) Petauty yia du Poitou (?).
— U3 —
L. S. D.Gn.
Item, bet: van zalme. m - » - 15
Item, bet: yan yiere snoucken. » - » . 9
Item, bet: noch yan zes carpers. » - » - 18
Item^bet: yan XIIIJ gheghoten couken Lot-
taert de Bolloenge (?). » - 2 - 4
IteiD, bet: van i^inen ghehaelt te Loy van
den Rive IIIJ potten beaune te YIIJ gr: den
stoop, comt » - 2 - 8
Item, noch int selve ghehaelt U potten
rlnsch te IX gr : comt » - » - 1 8
Hem, bet: noch int selve ghehaelt IIJ yieren-
deele beaune YIIJ gr: comt n - » - 12
Item, bet: yan XIIIJ fruicten. » - » - 14
Item, bet: yan U potten beaune ghehaelt
t' Sint Maerlins. m - » - 16
Item, ghehaelt int selye U potten rlnsch
te IX gr: comt » - » - 18
Item, bet: ten selyen daghe de trompers
met den claroen. » - 5-10
Item, bet: oyer den dienst yan der kercke
in de messę, dyaken, subdyaken, costers ende
acolyten de niclays bued: yan der gheruwe
camcr (?), yan beyardene, ende yan prekene,
comt tsamen » - 2 - 9
Somme » - 37 - G
8.
1428.
philippc-lc-bon doc dc bourgogme, a la demamdc
d*olivieii de la w0e8time, 8ei6' de becelaere, auto-
dise l'ćiiection d^une 6hilde d'archer8 dam8 gette
seigneubie:
Philippe dnc de Bourgoigne conte de Flandres, d^Artois
el de Bourgoigne, Palalin seigneur de Salins et Bfalines
ii ious ceux qui ces prćsenles lettres verront: Scavoir
faisons que de la partie de nostre bien ainie Oliyier de
la W^oestine Seigneur de Beselare escuier nous avoit hum-
blement estć exposś que come en sa dietę Seigneurie de
Beselare ait plusieurs compagnons habiles, suffisants et tres
espers au jeu de Tarć k main les quels sont uioult desirans
de servir nous et nos successeurs au temps avenir bien
et diligemment es Iieux et places ou ii nous plaira les
mener ou envoyer, et pour k ce tousiours estre presfs leur
soit de nćcessitć d'avoir une confrerie de certain nonibre
dVchers du serment dud* jeu, gens paisibles de bonne
renommće, ydoines et suflisans de maintenir Festat dud'
— H5 —
arc k main lesąoels soyent pounrens d'armares et harnois
pour el i la suretć de leurs personnes, laguelle confrćrle
ii n'oseraU faire ne mettre sus, pour doubte d'en estre
reprins, sans nostre congić et licence si quil dit-on nous
humblement supplie dMceulx. Pour ce est-il que nous sur
ce oy la relaeion d'aucuns de nos gens et officlers qui
nous ODt affirmó que par ce pourrons d'eux et de chascun
deulx miens et plus diligemment estre servis en temps k
Tenir, aud' 01ivier de la Wcestine inclinans k lad^ suppli-
cation en fareur, mesmement d'aucuns de nos gens ses
parens et amys qui nous en ont aussi supplić et requis
k grandę instance, et des services que led' OIivier^ nous
a faiet en aucuns de nos yoyages et armćes et esperans
qu'il fera en temps avenir, avons consenti et octroyć,
consentons et octroyons en lui donnant congić et licence
de grace espćciale par ces prćsentes que de ses snbgćs de
sad^* seigneurie de Beselare et autres gens paisibles de
bonne renommće et bien schacbant tirer de Tarć a main
ll pulst mestre sus et faire une confrórie d'archers ou qu'il
y ait un constable et quarante confróres les quels ensemble
et cbacun d'eulx k part soy, porront tant qu'il nous plaire
aller et porter leur harmure et harnois conyenable toutes
et quantes fois quils youdront paisiblement et sans mćfairfe
et ce par tout nostre pays de Flandre sans pour ce encou-
rir en aucune peine et amende, et porter avecq eulx deux
outrois (1) et autant de sayettes pour Festretenent du
diet arc k main tout seulement; et parmis ce seront tenus
iceulx connestables et confróres de faire le serment es mains
de nostre baiily d'Ypres, de la salle illec, ou de Gheluwe,
(1) Hot effacć et illidible.
leguel avons coniniis et dcpiite commectons et deputons par
cesdictes presenles h le recevoir d'eulx, de servir bien et
]ovaumeiit nous et nos sticcesseuis dessusdicis toutes et
quantes fois <iu'ils en seront reqiiis de par nous et eulx
par tous łienx et places ąifil nous plaira les mener ou faire
mener et conduire, dont ils seront contentes raisonnable-
ment, et aussy seront tenus d'y aller et estre bien armez
et habilles comrae k arcliiers appartient et doibt appartenir
c'est a scavoir cbascun desd^* arcbiers aura et sera tenu
d'avoir et porter deux arcx et quatre douzaines de flesebes
bonnes et souflisans, et ny seront aucuns retenus sils nc
scavent bien tirer dud' aro a main, avecq ce d'eu1x nionstrer
toutes les fois que requis en seront pardevant nos baillis
d'Ypre de la salle illecq et de Gheluwe ou dc l'un d eulx
et faire enregistrer leurs noms et surnoms. Et si aucuns ou
aucun d'eulx estoient trouvćs dćfaillants de faire et avoir
les eboses dessusdictes ii nous payerait pour cbascune fois
quil aviendra la somme de dix livres parisis monnaie de
nostre d' pays de FJandres; pourveu que lesd'* constables e t
confrćres ne pourront faire aucunes assemblees en dedicaces,
noces et ailleurs, si ce n'est pour donner pris les uns aux
aultres et que ce soit faict par le conge et lieence dc nous
ou de nos oiliciers dessus nonimes ou dc Tun d'eu1x. Si
donnons en mandement k nosdicts baillys d'Ypre de la
salle dlllec et de Gheluwe et k tous nos autrcs justiciers
et ofliciers de nostre d' pays de Flandres presents et avenir
leurs lieutenants et k chascun d*eulx si comnie a luy ap-
partiendra, que de nostre presente grace conge lieence et
octroy facent souffrent et laissent led^ Oliyicr dc la Wocstlnc
et les connestable et confróres de Tarć k main jusques au
nombre dessus dćclairó paisiblement et pleinement joTr et
— H7 —
user saiis leur fairc ou donner ni soulTrir eslre faicl ou
donnę aucun empeschenient ou destourbier aii contraire,
car ainsy nous plaist-ii estre faict, nonobstant quelconques
ordonnances mandemens ou defenses a ce contraires. Eu
tesmoing de ce nous avons faict mettre nostre scel de secret,
en Tabsence du grant, a ces presentes. Donnę en nostre
ville de Bruges le IIJ jour de May Tan de grace mil quatre
cens vlnt et kuict.
(D'apre8 une copie du XVI'' siecle apparlenant aux arthwes
de la Ghilde de S^ Sebastien de Becelaere. )
G.
1788.
MĆMOIRE
REMIS A ME88IEUR8 DU MAGISTRAT D*YPRE8, POUR LE8
TR0I8 C0MFRERIE8 R0YALE8, PAR M0M8IEUR MALOU-RIGA.
Hessieurs.
Ensuite des ordres qui vous ont ćtć enyoićs par le gou-
yernement gónćral touchant les uniformes de nos serments
respectifs, et qu'il voas a pla de nous commoniąuer, nous
avons pour margue de notre soumission et respect dćfendu
le port de tout uniformem jusqu'& disposition ultćrieare. Łe
memoire que nous avons Thonneur de vous remettre en
vous prouyant nos drolts et priyilćges, nous fait esperer
que yous youdrez bien £tre nos protecteurs prćs de notre
gracieus souyerain en lui attestant la yćritć des faits, rap-
pellós dans cet exposć que nous yous prions de lui faire
paryenir.
Si nous rćclamons les temps les plus rócules, nous trouyons
dans la gćnćalogic des Comtes de Flandre par Martynę et
— 119 —
Durand, tom. 5, dans Ics annales de FTandre par MeyeniS|
livre X, dans notre cronique de Flandre livre I page 422,
ainsi que dans beaucoup d^autres auteurs, qae fa yflle
d'Ypres, a fotrrni pour la dcfense de ses soaverain$, un
nombre considerable d'Iioniiues, qui en 1502* ont courbattu
h la balaille de Groeningue, pres de Courtrai, et eontribue
beaucoup a son succes, ces divers auteurs prouvent que
nous ćlions tous en uniformes rouges, ce qui rend pro-
babie que nous elions des lors octroieS| ou TaYons itó en
reconipcnse de ces beaux faits,
Quoique les conjectures sur retablissent" des sermenls
respectifs, ne soient etablies que sur des manuscrits peu
autcnliques et qo'il est par cette raison, fnulil de rcclamer
pulsque par negligence^ en ce qui est plus probable par
les solemnites des tenips, les preuves en sont perdues, loctrol
de notre gracieux souverain Cbarles V de glorieuse memoire,
en datę du 20 Juillet de Tan 1520, semble le prouyer en
cc qu'il ne nous autorise pas seulement, mais conCrme les
octrois des divers de ses predecesseurs qu11 rappele, et
ou ii nous dit entre autre: « et que d tous esbatemens de tarć
et aultrement en nostre pays de Ftandre es bonnes v\Ues et
dehors ils puissent porter paisiblement et sans mifaire leurs
arcs, trousses et autres armures et habillenients loisibks ap"-
partenans d estat d'archiers »•
C*est donc en yertu d'un oćtroi si clair et respectable,
que les serments de S^ Michel et S** Barbe ont prits depuis
25 ans Tuniforme qu'ils portent et que celui de S' Sebastien,
a fait nouvellement quelques changements au sień, qul
les egale non-seulentent a ceux de cette vine mais de Pope-
ringe, Nieuport et autres villes de cette province, et notam-
mant aux serments divers de la Flandre francoise et TArtois
— 120 —
qui en verto de pareiOes octrois, les ont pris sans opposition,
ni d'intendant ni de magistrat, mais auxque1$ se sont oppo-
ses souTent les ccHnmandants des places respecliyes, qui ont
constamment echottes, ces uniformes, n^ont d'autre bot
que d'emporter des prix dlionnear, qoe donnent presqae
toutes les villes aox sennents qui Yiennent a leur fótes avec
le plus d'apareii.
Jamais d'aatre motif n'a excitć cenx de cette ville qui se
sont toujours empresses d'etre utils aa souyerain et aa
magistrat ils en ont donnć des preuTes en fournissant les
gardes necessaires k la conservation des fortifications et ba-
timens Royaux et le maintien de la police a repoque ou
les Hollandais ont quitte les barrieres jasqu*aa moment que
Sa Majestć nous a accorde une garnison, nous avons donnć
une plus forte preave de notre devouement lorsque dans
les dernieres circonstances le gouvernement a juge necessaire
de retirer cette garnison, chargeant le magistrat d'emploier
tous les moiens conyenables au maintien du bon ordre,
nous nous sommes unanimement presentes, pour cette penible
autant que dćlicate tache, dont nous nous sommes acquitles
avec toute la yigilance et le zole qu'ex]goit les circonstances,
jusqu'au moment ou tous les citoiens les plus respeclables,
ont Youlu la partager; jamais aucun autre uniforme que
eelui des serments n'a ćtś adoptó ici et pour n'avoir aucune
dlstinction et ne point cesser d'etre util, autant en qualite
de citoien que de confrere, nous nous sommes empresses
de quitter les uniformes de nos serments, pour nous eon*
fondre avec les autre sans la moindre marque distinctive«
Temoins de la veritó de notrę assertion, nous tous reite-
rons,messicurs, notre inslante prićre d'en informer Sa Majestć,
dc Youloir bicn nous rccommander k sa bonte et Tassurer
— 121 —
neanmoins de notre soomission respectneuse a ses ordres,
la suppliant en notre nom, d'ob$erver9 que sl ces ordres
ne sont point generaux poiir ces proyinces, eombien 11 seroit
facheux pour nous, qui ayons un droit si autentigue et dont
la ccnduite toujours si soumise et si respectueiise envers
lui, autant que pour yous, ne merite que des eloges, que
disje, nous serions force k quitter des uniformes, qui n'ont
aucun rapport avec ceux que donnę sa majeste, a ses armees,
róforme qul d'ailleurs ne peut ólre que trós onereuse a
un nombre consldćrable de cltoiens honnótes mais peu
fortunes qui se trouvent parmi nous.
Ces motifs Messieurs, joints aux droits que nous avons a
Yotre bienyeillance, pour notre żele a Totre service dans
toutes les occasions quelconques, fondent notre espoir de
votre protection pour la conseryation intacte de nos privi-
l^es, qul Yous perpótuerait le de?ouement sincire autant
que respectueux avec lequel nous avons Thonneur d*ćtre.
Hessieurs.
Vos Iris humbles et tres obeissants serviteurs.
Etoient signó: Carton db Winnezeele, Chef de
S^ Sebastien. Małou-Riga, Yice-Chef. P.-J. Aer-
NOUDT, Capitaine. J. De Conincr, grefliiór. D. Van-
DERGHOTE, Alpherls. DbGełke db Zayełpute, Chef
de S^* Barbe. F.-G. Aeren, Alpheris. J.-F. Pille,
Greffier. DbGblgrb db Gragt, Vlce-Chef de S*
Michel.
Dc notre assemblec generale da 26 Juillel 1788.
— i22 —
DECREET VAN DE MAJESTEYT RAEKENDE DE UNIFORMEli.
Mynheereo.
Wy zenden kier nevens tot U.E. informatie ende directie
copie van de depeche van zyne Majesteyts koniiiglyken
raed yan het gouvernemenl generael der Nederlanden ge*
Yolgl den 23 Maerte lestJeden, op de vertooQinge vaQ den
23 Oust 1788, opzigtelyk tot het decreet van den 5 Jirily
daer te vooren, wanof fzynen tyde U.E. copie ook toe*
gezonden is geweest.
Yoorts wy zenden ook copie van het statjen honorairen
vań den heer raed procureur generael van Ylaenderen
over zyne rescriptie wegens de voorzeyde zaeke, bedragende
fsaemen een en twintig guldens ses stuyver$, ten fyne
U.E. het contaegent van hunne gilde zouden doen gewordea
aen den procureur Jacąuemyn.
Wy blyven
UE. toegenegen ende bereyde dienaeren
Yoogt, scheepen ende raed der stad Ypre.
(ende wa$ ond') C. YeRNEEnscB.
Uyt onze yergaderinge den 4 ApriI 1789.
i
^al
J.i
r
, ,
bp.
i
m
^-^^
1
hm
t
M'
jf^<^^'i
"\
s
ii
M
^
\
SC
^9
*^**v^
-^^
s
r
^'O
IM
:|
i
*^
^
i
»
•-J
^
r\
S
>
Łi
i \
Ta
J
>
1
i
i
!'i
i
Iś,
'-
^
tj
s
^
?■
a^
&a
«*
1=5
|iqi|
;|
1
Jw
-i
s
^
^ 1
^
J
J^f 1
^
i
s
S-
v'^fe
w
-^"
knn
-t
j^^'~^^
g
t,s
K
1%
^^»aS
-.^^"■" ^^
k
r
^^
^
3
'^
^
es
s
1
1
fci
i:
'N
'S&^i
Z
©A
V=
ai=
{■maj
*9
B
O
O)
o
•SI
di
I.
4
i;
3
/cv^*
I
DRAPEAUDE LACONFRERIE j
r
(fii:
Imiłp sur la jrafdełir dt r reriiinieirfs pur niffr
11:3 ARf.HEKS BE BE^EliAERE.
V
c/nprh U. Dra-peau oriainal, par P. j4.. JJtBrtitk. mentbre
f^U>\
— 123 —
L^EMPEREUR ET ROI.
Cbcrs et bien aimes. Rapport nous aiant e(e fait de la
represeniation que vous avez adressee le 25 du mois d'Aout
demier a Tegard de notre decret du 5 Juillet , par lequcl
noas avons defendu i tous les sermens ou confreries de
paroitre en public avec d'autres margues distinctives, no-
tamment militaires, que celles qui sont babitues d'avoir
depuis leur institution. Nous vous fesons les presentes i
la dćliberation de notre conseil Royal du gouvernement,
pour vous falre connaitre que ce decret du 3 Juillet der-
nier ćtant gćnćral pour tous les serments de la Flandre,
ceux d'Ypres doiyent s'y conformer comme les autres. Atant,
chers et bien aimćs, Dieu vous ait en sa sainte gardę. Do
Bruxelles, le 23 Mars 1789. (Paraphe.) G. V. (signć) Db
Łannoy.
Au bas et k la superscription etoit.
A nos chers et bien aimćs ceux du magistrat d'Ypres.
A Ypres* Seryice de S. M.
(etoit signe et collalione. ) C. YfiRjiEEAScu*
im LETTRE MYSTERIElISe.
Łe comte Bartbelemy, qui sous le regne dc Louis XVI
avait ete anibassadeur de France a Londres et puis a Zurich,
continua, apres la inort de ce malheureux roi, a occuper
des postes ćmincnts. En Tan VI de la republique ii fut
nommć mcmbre du pouvoir exćculif et cut pour collegues
les hommes Ics plus feroces de Tepoąue. Doue d'un caraclere
doux et bienvcillant ii vota constamment contrę les acles
tyranniflues de la majorite directoriale ; celte oppositlon
courageuse devait amener sa pertę, et Barras ne le lui
dissimula pas, ii le lui fit móme pressentir en plusicurs
circonstances. Ne pouvant conjurer Torage qui le menacait
de toutes parts, Barthelemy crut qu'il n*y avait plus d'autrc
salut pour lui que dans la fuile; ii confia en des mains surcs
et devouees tout ce qu'il avait de valeurs et d'objets impor-
tants, et etait k la veille dc quitter la France, lorsqu'il fut
arróle dans son lit, au milieu de la nuit et conduit dans la
prison d'ćlat, oii 11 fut gardć a vue pendant quclques jours,
pour aprćs ćtre transporle a Cayenne. L'on sait quc Barthe-
lemy paryint a s'echapper dc cettc tcrrc d' exil et dc mort,
— 125 —
qii'il se rendit en Ameriąue et de la en Angleterre d'oii ii
fut rappele, plus tard, par Bonaparte qui le nomma merobre
du senaty et on Ta vu en 1814 occuper le fauteuil de la
prćsidence de cette noble assemblće. Mais ii est, probable-
menti peu de personnes qui savent que Barthelemy, ayant
pris le parli de s'ćloigner de France, s'etait propose de
se rendre & Yprcs et qu'il y avaiŁ envoyć d'avance BonnevilIe|
son ami et son confident, a qui ii avait confió son argent|
ses bijoux et tous ses papiers de quclqu' impor tance. Cest ce
que nous apprend une Ictlre que nous avons sous les yeax :
elle est ecrite en entier de la main de Bonneville, et est
adressće k un habitant de la ville d'Ypres. Nous donnons ici
la copie litteralede cette curieuse leltre, non pastant pour
Tintćrćt que pcut offrir sa lecture pour Thistoire de la
ville d'Yprcs, que pour la singularite d'un fait qui s'e8t passe
dans nos murs au milieu des moments les plus critiques
de la tourmente reyolutionnaine du siecle dernier.
£n prenant lecture de cette lettre Ton est saisi d'effroi
en Yoyant a quels dangers etaient exposćs, dans ces mo-
ments de terreur, les hommes les plus eminents, les premiers
dignitaires de ce beau royaume de France; et d*autre part
Ton se croit ramene au temps de son en fance ou les grand*
mores cherchaient h faire accroire & leurs enfants que des
trćsors immcnses sont enfouis dans le sein de la terre.
Nous declarons d'avance k quiconque doulerait de Tau-
thenticite de la lettre dont nous donnons ici une copie
litterale, que Tauthograplie est depose au secretariat de la
Sociele Oli cbacun pourra en prendre communicalion.
• *
» - •
4
— 126 —
Leltre de Monsimr Bonn€vill€ a Monsienr J.B
a Ypres.
« Prison du Tempie 26 germinai Fan 6 (1).
c Honsieur,
« Je ne doate nullemeDl de la sorprise ąue yoiis caosera
la prćscDte; depois six mois.je soupire apres le moment
de Toos la iaire panrenir, heoreos si voos prenez qae]qoe
interćt k mon infortune; victime de la rĆYolution, donnez,
je T0U8 prie, fonie Tattention possible k la lecture d'icelle
en laąaelle renferme des choses importantes tant poar voas
qae pour moi.
« J'ćtais depais longiems Thomme de confiance de H' Bar«
thelemy, membre du Directoire esecutif. J'efais k la veille
de voir la fortone cooronner mes penibles travaux, lors*
qa'en la journće du 18 fructidor dernier, elle me fit sentir
tout le poids de son inconstance. A cette ćpoqne H' Bar-
tbelemy, m'ayant pris en partieulier, me parła en ces
termes : « Mon ami, me dit-il, si le projet que nous aYons
« concu vient k ćcbouer, ma pertę est inevifable. Quand
« j'interroge ma conscience, je ne me trouve point eoupable,
u puisque j'ai toujours pris k coeur les intćrćfs du peuple
u pendant la crise ou le vaisseau de l'ćtat a ćtć si tour-
« mentć par Tambition des honmies peryers. En cas d'acci-
tt dent, et pour nous mettre k couvert des premiers et
a indispensables besoins, Yoici une cassette que je tous eon-
ie fie, dans laquelle je dćpose, en Yotre prćsence, deux mille
« doubles Louis en or, un ćcrain garni de diamants et autres
(I) 15 A?ril 1798.
— 427 —
« bijons, ainsique des papiers de conseąacnce : fuyons, mon
« ami^ el qailtons le tourbillon de la revoIuUon. Prenei sur
« le champ la poste et rendez-Tous i Ypres, vous iii*y atten*
u drez le tems qu'ezige mon retard & Paris pour tcrminer
« des affaires imporlaotes; je compta sur \otre celćritc et
« exaclitade. »
« Je partis sur le champs en emportanl avec moi le dćpól
precieux qu'il m'avait confió.
« Deux jours aprćs mon arriYĆe k Ypres j*appris par la
nonveIle publiąue Tarrestation de M' Bartbólemy, el que
sa deportation aTait ćte dćcretće par les deox consuls.
Effraye de cette nou^elle, et craignant que sa trop grandę
confiance ne me rendit suspecf, je rćsolus d'enfouir le
depot. A cet effet je sortis de mon auberge vers la tombće
de la nuity je gagnai les dehors de la ville, je chercbai
un endroit favorable et remarquable. Aprós avoir observó
si je n*elais tu de personne je fis, avec un morceau de
fer, un trou assez profond, j'y dćposai mon petit coffre,
et j*eus soio de bien reboucber le trou de manióre & ce
qu'on n'eut pas lieu d'imaginer que la terre eut ćtć remuće
dans cet endroit.
« A mon logement je m'informai adroitement du nom de
que]que personne sur la probite de Iaquel]e on put compter
en toute assuranee. Yotre nom M' me fut ]ndiquć pour
jouir d'une reputation et du credit le micux mćriló, jo
m'y fixai en le prenant par ćcrit prćvoyant le besoin quo
j'en aurais un jour.
« Le lendemain dćs la pointę du jour, je fus reconnaltro
le lleu ou j'avais dćposó mou prócieux dćpót, j'cn pris tous
les renseigncments propices dc manićrc ^ ce qu'on nc pcut
se tromper.
— 128 —
« Je partis le m^me jour pour PariS| j^appris, aussilót en
arrivant, l'arrestalion de M' Bartlielemy et qu'll ćtalt móme
deporte avec les collegues compris dans la proscription du
i 8 fructidor dernier.
« Aussitót mon arrivće a Paris je fas arrófć, ayant compara
devant le Ministre de la Police je subis interrogatoire sur
les motifs qui araient precipile mon depart de Paris a
Fćpogue du i 5 au iG Fructidor. Trouv6 suspect par les
Ilaisons que j'avais eu avec M' Barthelemy, je fus retenu
au tempie. Celte disgrace et la pertę d'un protecteur comme
M' Barlbelemy me firent tomber dangereusement malade,
et sans le secours du cbirurgien de la maison j'aurais
mille fois expirć sous le poids de la misćre et de la douleur.
« Je Tous ouvre done mon cceur, persuadć que je me
confie k un galant homme, et compte sur vous pour le
recouvrement de mon objet d'apres les tćmoignages au-
tbeotiques qu'on m'a donnes de votre probitó ! Je n'ai pas
besoin, je pense, de vous recommander le plus grand
secret, pour un aussi grand servlce, je ne mettrai aucnnes
bornes a ma reconnaissance, je n'attends que votre prompte
reponse et vos intentions precises pour vous fairę passer
desuite tous les renseignements nćcessaires ayec lesquels
vous ne pourrez vous tromper.
« Je vous prie de me croire avec la plus grandę consi'^
deration, Monsieuri
u Yotre dĆYouć Serviteur,
« BONNEYILLE.
u P. S. Comme je suis toujours au secret et que je ne
puis communiquer avec qui que ce soit^ bors le gardien
— 129 —
qoi m'apporte mon nócessaire, k force de promesses jointes
k l'appas d'une recompense je Tai gagne poup me mettre
cette leltre i la poste en lui insinuant qu'elle etait poup
mes parents, et que je serais fachó qu'elle fut lue par le
coneierge; ii m'a rćpondu que je pouvais ćtre tranquille;
en consequence ne pouyant recevoir votre róponse en ce
qtfil occupe un logement dans la maison, ii m*a donno
Tadresse d'une personne de sa connaissanee oii je voiis
ppie de m'adresser la vótre, franche de port, pourqu'e]le
i)'ćprouve aucun retard ni aucun inconvćnient; elle me
sera exactement alors remise, vous mettrez sur la lettre
seulement pour le C*» Bonneville dćtenu au Tempie N" i,
et sur Tenyeloppe vous mettrez cette autre adresse:
«A la Citoyenne G... rue des Pr6treS| k Paris. »
II est hors de doute que Barthćlemy, une fois rentre
dans son pays, n'aura pas laisse ses immenses tresors dans
Toubli, mais Ton se demande pourquoi, en s'ćlolgnant de
Paris et de la France, ii Toulut se diriger sur Ypres,
pourquoi ii avait d'avance donnę k son ami Bonneville
Tordre de se rendre dans cette ville et de Fy attendre?
cette retraite lui parut-elle plus assnree que toute autre?
Fon se demande enfin quel motif a pu engager Bartbćlemy
k se refugier k Ypres? Songeait-il k passer en Allemagne
et k rejoindre les emigrćs ayec tout ce qu'il avait de plus
prćcieus? Cest ce que« nous ne sommes pas parrenus,
jusqu'4 prćsent, k dćconyrir, tout comme nous n'avons pa
savoir, si, ou de quelle manićrci BonnevilIe est parrenu
0.
J\
— 130 —
i sortir de la prlson du Tempie ou ii ćtait tenu au secret.
Quelle suitę a ćle donnee ik lalettre de M. Bonneyille? Łe
tresor a-t-il óte repris ou sc trouve-t-il encore cachó dans
le sein de la terre? Qul sait! Dans ce cas les cnyirons
d'Ypres, commc les provinces de Łiege et de Namur, pos-
sedent aussl leur gatte d'or.
JP^. BEKĘ.
©JŁSCSiLO
JEAN THOMAS,
PEINTRE YPR0I8.
Łe Musće de la Yille d'Ypres vient de s'enrichir d'un
tableau remarąuable du aa pinceau de Jean Thomas,
pelntre trop peu conna dans notre West-Flandre et móme
dans sa ville natale. Jean Thomas naquit a Ypresynon pas
en i 61 0, comme Tont ćcrlt ses blographes qui se sont
tous copićs, mais le 5 Fćvrier 1617 (1).
(1) « 5« Februani 1617. Sacro Jonie renaius in/ans Tousani Thoma
« €x uxore PetronilLa (des Carpentier)^ nominaius Joannes ; siucepe^
« runi Joannes DeSomere et D* Antonia DtŁSsignies, » Etatciyild^Tpres,
Registre A 4«, Page 18 (St MartiD).
Kotre peintre est inscrit soas le nom de Jean Thoma; c'est 1^ nne erreur
ćyidente, car non seulement tous ses biographes Font dćsignć sous le
nom de Thomas mais la signature de V artisŁe que V on retrouye sur
quelques uns de ses tableaux ne laisse aucun doute h cet ćgard.
L>rreur commise s'explique du reste fadlement: les registres des pa-
roisses ćtaient, ii y a deus a trois si^cles, tenus a^ec peu de soin ; les
dates sont en gćneral eiuictes, mais les noms de familie sont inscrits trćs-
irrćguli&rement et ii n*est pas rare de trouyer les noms de deus frdres
ćcriU d'une manierę diffćrente.
— 132 —
*
Jean ćtaiŁ Gis de Toussaint el de Petronille ( Pieternelle )
des Carpentier (i)« 11 eut pour parrain Jean Desomere el
pour marraine D"""* Antoinette Dassignies*
Les nonis de des Carpentier et de Desomere etaient
portćs par des familles qui a cette epoąue prirent souyenŁ
part a radrainistration de la Yille dTpres, et eelui de
Dassignies appartient a une familie noble; 11 est donc
permis de croire que notre peintre ćtait issu lui-móme
d*une bonne el honorabk; femille.
Jean Thomas se forma sous les auspices du grand Rubens ;
ii est consid^re comme un de ses meilleurs ćleves.
Jean, apres avoIr termine ses etudes arti$liques, Yoyagea
en Italie avec son ami Diepenbeke qui fnt aussi nn des
brillants ćleves de Rubens. Les deux artistes yisitaient les
principalcs Tilles de la patrie de Raphael et de Michel
Ange, ils etudiaient les chefs-d'(fiuvre des maitres italiens,
lorsquc rćvóque de Metz ayant eu connaissance du talent
de notre Yprois, Tappela en Lorraine et lui confia rexecu-
tion de plusieurs ouyrages importants. Jean Thomas fut
(1 ) Jean eiit c1«ux frftres qoi naguirent k Tpres, Fan, Adolplie, le 93 Mai
16]4,rautre Matliicu, le 18 Fevrier 1619. (£lat civil d'Ypres).
La vi11ed^Tpres poss^de dans ses archives 142 ref^istres d'6(at civil an-
tćrieursa 1796. Les plus anciens, ceax des maria^es, rcmonlent h rannee
1570; Geux des naissances, k 1571, et ceux des d^cis, a 1645.
Quc1que8 registres manąnent roalheuretisement. Des tables alph»bćŁi-
qiies de lous les registres anciens et modernes rendent les recherches
exlr£menient faciles, et les indications qite Ton y trouve dispenseot pres-
qiie toujours de recourtr aux registres m^oies. Le dćpouillcment des
143 re};istres anciens et la rćdaction des tables alphabćtiqups formant
94 vol. etaient lerminćs en 1846. Les tables des regislres moŃdernes sont
faitos et redif^ees conformćment aux instriictions donnćes par rautorilć
supćrieure. — L'ensenible de ce trarail, e&ćcutć dans peu de YiUes, est
de la plus grandę utilitć.
— ł55 —
accueilli avec bonheur par le prelat qui lui fit une bril-
lante liospitalite et le logoa dans son palais episcopal.
Thomas se livra ayec ardeur a ses travaux, bicniót sa
reputation grandit et son nom attira Tattention des riches
et puissants protecteurs des arts, moins rares vers le miiieu
du 17" siecle qu'^ Tópoąne actuelle.
En iG62, Tempereur Łćopold II nomma Jean Thomas
son premier peintre. Jean quil(a Metz pour se rendre a
Ylenne; Tempereur se montra bienveillant et genereiix, ii
combla d*honneurs le peintre Yprois et, en lui accordant
une pension considerable, le mtt ^ Fabri des preoceupalions
materielles de la vie. Thomas vćcut et trayaiila a Yienne
pendant ii annees; ii mourut dans cette capitale en 1673
a Tage de 56 ans.
Łes oeuvres de ce peintre sont peu connues dans notre
Belgiąue qu'il faabila au debut de sa carrióre seulement.
Une autre cause, fort honorable sans doute pour le talent
de notre yprois, mais regrettable au point de vue de sa
popularile et de sa gloire, semble avoir contribuć k rendre
plus rares encore les toiles qu'il a laissees. Jean Thomas
ayait si parfaitcment imitó la manićre, le faire, le coloris
de Rubens, qu'il ćtait parvenu & donner k ses propres
(Buvres le cachet de celles du mattre. Cette similitude
elait telle qu'un certain nombre de tableaux peints par
Jean Thomas ont ete et sont encore, dit-on, attribućs au
chef de Tecole flamande dont on substitue le nom k celui
de Tun de ses ćleves les plus dislingućs.
Łes faits que nous venons de rappeler parlent assez haut
pour que nous puissions nous dispenser de faire Feloge
de notre peintre yprois ; contentons-nous de dire avec un
— 134 —
antear modernę, qae < ses eompositioiiSy ani atlesteol oo
beaa gćaie, 5ont abondantes, toaelićes a^ee l^erete et
d'on bon coloiis. >
La toile acgaise poor 1e Hnsee d^pres a one hanteor
de i metre 20 et une lai^ear de i metre 70.
« Le brillant ćlłre de Rubens, eorit on honune fort
eompćtent, noos montre dans ce tableaa capital, Fenfant
Jćsas deboot sor on tertre, dans nn riche paysage,
sootenn par sa Uire et sniyi de S* Joseph, receTant les
hommages de qnelqne8 saints personnages accompa^es de
denx anges. »
Telle est la description, poor ainsi dlre materielle, de
ce cbef-d'cBnTre, faite par Fautenr do catalogne de la vente;
niais ce tableau a evideniment une signification mystiąne
qui ne peut ćcbapper k robservateor sćrieux, habitue i
Yoir dans les osuTres des anciens maitres autre cbose que
la reprćsentation qui frappe les yeux du Tulgaire.
Yoici rexplication qne nous devons a Moosieur Louis
Delbeke, artiste peintre, i Ypres, et qui a fait des tableanx
des anciens maitres Fobjet de ses etudes les plus speciales:
« Pour peu que Fon penetre Fintentlon de Fartiste, on
doit ćtre convaincu qu'un titre autre que celui porte an
catalogue convient h cette composition. Les saints de Can-
cień et eeux du nouveau testament prosternes devant Jesus,
le Sauveur du monde, tel serait, selon nous, le tItre qui
exprimerait la pensee intime de Fauteur de cette toile.
u Si le fils de Marie apparait ici sous Faspect d'un enfant,
ce n'c8t pas sous les traits de Fenfant de Bethleem (ii
n'aurait d'autrcs adorateurs que les mages ou les bergers);
— 135 —
Jesus qui se presente ici, c^est Jćsus victorieux qai a ac-
compli son ocuvre, en convertissant les peuples k ses doc-
trines, c'est-i-dire, a la loi nouvelle.
« C^est dans nn jardin mystique| entourć de roses odo-
rantes, que parait Jesus debout sur un tertre qui lui tient
lieu de trónOi ii tend les mains vers celle qui a suivi ses
traces, soit en fesant penitence soit en accomplissant des
oeuYres qui donnent droit aux biens laissćs par le Saureur
des bommes.
(( La religion juive aussi bien qne la religion cbrelienne
prescrivent la mortification, la compression dc la cbaiFi
c'est-a-dire, la penitence.
tt Le peintre a youIu exprimer cette idóe en rcpresentant
le roi David et Madeleine qui occupent le centrę du tableau.
« Le roi prophóte, qui ldeah'se dans ses psaumes la peni-
tence, est en effet le symbole de la penitence de Tancienne
egliso consideree comme moyen d'arrlver k Jćsus; et la
Madeleine, image des nations idolatres converties et repcn-
tantes, symbolise, de son cóte, les peuples modernes evan-
gelises, acceptant la pónitence qui ouvre la voie vers Jćsus^
la Ycrile parfaite.
« Qiiant aux deux autres personnages dont Tun dresse une
croix, ils representent S' Plerre et S^ Jean, qui non seulement
se sont convertis k la loi nourelle, mais qui ont cncore par
leurs travaux apostoliques, par la prćdication surtout, eon*
tribue a rćgćnórer le monde. Łeur tache a ćle rude et
pćnible, ils ont recu le bapteme du feu et du sang, ils ont
souffert les pcrseculions et subi le dernier supplice. Cclte
pensee est 5ymboliquement exprimee par la fiole renfermant
— 136 —
le fiel et le Tinaigre, par le flćaa de la discipline que porteni
deQx anges et surtout par la croix que dresse le prince des
apótres, en vue d'initier rbumanitć aux v]ves lumieres da
christianisme dont Jeanyle disciple bien aimći est rexpres-
Sion la plus haute et la plus admirable.
u Telle est en rćsumć rexplication du ebef-d'ocuYre creć par
un enfant d^Ypres, qui, par rćlevatlon de la pensee non
moins que par la perfeetion de la formę, a su coDquerir
un rang distinguć dans la glorieuse pbalange des grands
pelntres de notre brillante ćcole flamande.
• Ce tableau sera un modele prćcieux pour nos artistes
modemes qui ćtudient, d'apres nos grands maitres, les se-
crets de Fart et surtout les mystćres du coloris, mystere au
quel etait si eomplćtement initie notre peintre Yprois »•
L'ec]at et la beautć de cette graeieuse composition
assignent k ToeuTre du remarquable ćleve de Rubens une
place bonorable k cotć de la magnifique toile du Mattre,
toile qui est le bijou , le chef-d'(£uvre. de notre Musće.
II existe encore en notre YiUe trois tableaux de Jean Tbomas,
deux sont la proprietć de Tauteur de cette notę, le 5"* est
place au musee: mais ces toiles, qui reproduisent des episodes
de la parabole de Fenfant prodigue, sont malheureusement en
mauyais etat; elles ont ete retoucbćes par une main inhabile
et ne peuvent ćtre comparees k ToRuyre importante rćcem-
ment acquise.
ALP. YAMDEMPCCRCBOOM.
QUEŁQIIES ŁETTRES
DE PERSONNAGES RE1IARQUABLES DU XVI ET DU XVII Sl£CLE,
EXTRAITES DES ARCHIYES d'YpRES.
lO Mo
La Tille d'Ypres, aujourd'hui si modeste et si peu connue,
etait autrefois une des villes les plus populeuses et les
plus renommees du comtć de Flandre.
Tout y atteste encore son ancienne splendeur.
A YOir sa halle immense, monument gotliique du i 5' sieele;
Teglise de S' Martin, construite vers la móme ćpoque, on
est conyalncu que la rille d'Ypres devait se trouver dćs
lors k Fapogće de sa glolre et de sa grandeur.
Cette halle, surmontće de son fier beffroi| symbole de la
commune affranchiei est, en effet, le monument civil le
plus grandiose du eontinent; la collćgiale de S* Martin,
est citće parmi les ćdlfices religieux les plus splendides da
pays.
— 158 —
Us devaient ótre bien riches et bien pnissants ces eom-
muniers de Flandre, qui ćrigeaient de pareils temples k
Dieu et i la liberte !
lis s'eta!ent ćleyes sl haut par leur genie industriel et
par leur activite commerciale.
Ypres ćtalt devenu le centrę de la fabrication des draps.
Cette Industrie qui avait pris un developpement immense
et qui deversait ses produits dans tous les pays connus
arait rendu la ville d'Ypres si riche et si prospere qu'elle
entreprit de creuser k ses frais le canal dTpres a Nleuport,
pour Tćcoulement de ses draps vers les villes banseatiques.
Ce canal fut constrult en vertu d'une charte de Mar-
guerite de Constantinople, en datę du 1*' Juin 1251.
Yers le meme temps, Ic magistrat dTpres fit creuser
deux immenses etangs pour fournir de Teau potable aux
babitants de la ville ( 1295 et 1320).
Les institutions cbaritables repondaient egalement aos
glorieuses desUnees de la citć flamande.
Les bospices et les bópitaux, ricbement dotes, y abon-
dalent. La plupart existent encore.
Łes cbartes de fondation, datant toutes du moyen ^ge,
sont des preuves evidentes dc Topulence, ainsi que de
ringenieuse et ardente cbarile de nos peres.
En Yoyant ces monuments^ ces travaux d'utiljt6 publiqnc,
ces institutions cbaritables ćvidemment approprićs pour les
besoins d'une population nombreuse et florissante, on n'est
plus ćtonne de lirę dans une cbarte de i 247, que les ćchevins
d' Ypres s'adressórent au papę Innocent lY, pour le prier
— 439 —
d'augmenter le nombre des paroisses de ieur ville, qui con^
tenait environ 200,000 habitants (i).
Mais ce qui temolgne d'Qne nianićre irreciisable de
rimportance et de la splendeur de rancienne eapitale de la
West-FJandre^ ce sont les documents prćcieux, conseryćs
depuis des sieeles dans les archives conumunales d'Ypres.
Łorsqu'en conipulsant ce riche depót on renconlre, a
chaąue instant, les lettres des faonimes les plus puissants
et les plus jllustres des diverses epogues, adrcssees au
Magistrat d'Ypres, on doit necessairement en inferer que
cette ville deyait ćtre une des plus importantes de la
Fiandre et que les Magistrats jouissaient d'une baute eon-
sideratlon et d'une influence reconnue.
Les arcbives d'Ypres sont non seulement interessantes
pour le grand nombre de documents anciens qui s'y trou-
vent, mais encore, et snrtout, pour les lettres missives des
XV% XVI- et XVII- sieeles.
M' Gachard, archiyiste gónćral du royaume, dans son
introduction des Lettres ecrites par les souverains des
Pays-Basy declare que « les arcbives d'Ypres renfermcnt la
collection de lettres missives la plus riche peut-ćtre qu'il
y ait dans les depóts de nos provinces et de nos villes. »
Et en effet, nos arcbives ont fourni h ce sayant un
nombre considerable de lettres des XV'| XVI' et WU*" sieeles,
(1) ItfNOCRNTius... ex parte dilectoriim filiorom scsibinororum et uni-
versilatis villas Yprcnsis, fuit proposiliim coram nobis quOfl cum iu
illa villa insa, in qua fere ducenia millia hoiDinum commoranltir...
Dat. Liłgdini XI Kai. Junii, pontificatus nostri anno qiiarŁo. (Archiyes
d'Ypres).
— 140 —
qu'il a publiees dans Fouyrage precite; dans sa CorreS'
pondance du TacUurne; dans ses Letlres de MazimiUen,
duc d^Autrichej etc. etc.
M' Kerwn db Yolkaebsbeke a puise dans la mcme col-
lection la remarguable Correspondance de Francois de la
Noue, surnomme Brus^k-Fer.
Cesi ce dćpót qui a procure k cet ecrivain et a M' Die-
GERicKy la presque tolalite des lettres qu'ils out publiees
ensemble sous le tilre de Documents hislońąues inedils eon-
cernant les troubles des Pays-Bas (1574 a 4584), S^' vol. in 8".
Cest encore Ik que ce dernier a trouve la Correspon^
dances de Yalentin de Pardieu, seigneur de ta Moile^
gowerneur de Gravelines ( i voU in 8* ) ; celles du comte de
La Łaing, duniarquis de Renty et du comte de Rennebourg(l);
celles du comte de Boussu, du baron de Ilierges, de don Louis
de RequesenS| de Marnix de S'"" Aldegonde etc, (2).
Toutes ces correspondances concernant les affaires genć-
rales des Pays-Bas, ont ele exhumees et mises en lumiere
par rinfatlgable et savant arcbivjste d'Ypres, M' Diegerick.
Depuis longtemps elles ont altire la serieuse attention
des ecrivains qui se consacrent a letude de Thistoire de
la Be]gique; et grace a ces interessants documents, bien
des erreurs ont ete redressees et plusieurs questions d*his-
toire, restees indecises, ont ete elucidees.
Blais independamment de ces lettres, ii y en a un grand
(1) Publićfs dans le Bullełin de la Commission rojrale eTHistotre
tomcs VIII, IX et X, U* serie.
(9) Publićes dans le Codex diplomaticus Neerlandicus de la Socićtć
liistorique d*Utrecht, Tom IV*
— 141 —
nombre qui sc rapportent plus particulićrement i la vil1e
d'Ypres. Celles-ci n'ont pas encore ele livrćes a la piibli-
cite, et cependant ellcs mćritent certes d'^lre tirecs de
Toubli. Ces lettres, en effet, prćsentent iin vif intćrót, soit
par le sujet qu'elles traitent, soit par les noms des per-
sonnages dont elles ćmanent.
Elles demontrent ensuite la haute estiine dont le Magis-
trat d'Ypres a constamment joui, móme apres la dćcadence
de cette ville qui datę du iU"* siecle, ^poąue & laquelle
la Flandre epuisće par les desastres d'une longue guerre,
avait vu s'eJoigner, vers d'autres pays, Tindustrle qal fesait
sa gloire et sa prosperitę.
Cest pourquoi nous nous proposons de metlre sous les
yeux de nos lecteurs une sórle de ces documents encore
inćdils.
Ces lettres n' ćmanent pas toutes de tćtcs couronnees,
mais nous pouvons dire sans crainte d'ótre dementis, qu'elles
ont toutes ćtó ćcrites par des personnes qul comptaient
parmi les plus illustres de leur ćpoque.
Pour le prouyer nous n'avons qu'i citer les noms de
Louis XIF, roi de France; dc Tempereur Ma^imilien; du
fameus president Yiglius de Zuichem ; de Charlotte de
Bourbon, ćpousc duTaciturne; du duc de Sully, ministre
de Henr! IV; de Łćopold Guillaume, gouverneur generał
des Pays-Bas sous Pbilippe IV; d'Albert Rubens, le fils
ainć de notre celebrę peintre P.-P. Rubens et celebrę
lui-móme par ses travaux sur les antiquites; du marćchal
duc de Boufflers; du marćchal Maurice de Saxe et enfin
du marechal prince de Cobourg, oncle de nótre roi
Lćopold 1",
-- 142 —
Nous croyons fairc chosc utile en joignant k ces docu-
mcnts los fac simile des signatures des personnages dont
nous publions les leltres; fac simile prls sur les lettres
mómeS| car n'oubIions pas de le dire, tous ces documents
existent en originaux dans notre riche dćpót d'archive5*
LOUIS XII, ROI DC FRANCE.
1507-
Marie, unigue hćriti^re de Charles le Tćmćraire, aTait
ćpousó Tarchiduc Maximilien d'Autriche.
Elle mourut, le 29 Mars i482| laissant denx enfants,
Philippe et Margućrite, tgis de guatre et de deax ans.
Maximilien ayant rćclamó la tutelle de ses enfants, les
ćtats de llainauti de Brabant, de Namur, de Ilollande et
de Frise la lui accordórent, mais la Flandre refusa avec
obstinalion de reconnailre la Maimboarnie de rćpoux de
Marie de Boai|[<^ne.
Cette opposition ćtait basće sur rimpopularitć da prince
qai s'ćtait alićnó les esprits par rinsolence et les ezactions
de ses faToris Boai^uignons et AUemands.
Plus lard MaximiUen se fit rendre )a Maimboarnie; mais
one guerre ciTile ćpourantable ne tarda pas a soigir.
— 445 —
BrugeSy dans une revolte, s'empara de la pcrsonnc dc
rarchiduc et le tlnt prlsonnier pendant trois mois, dans
une maison de la Grand' Place, appelee le Cranenburg ;
nom sinistre qai rappclait les revers et les humiliations de
Louis de Małe.
Maximilien tira une terrible Tcngeance de cette rruelle
insuUe.
Les troupes impćriales accourues k son secours, rava-
górent le pays, et la Flandre ne commenca & respirer
qu'en 1494 lorsque rarchiduc monta sur le tróne impćrial.
Son fils Philippe, dit le Beau, avait alors 46 ans. II
ćpousa en 1496, Tinfante Jeanne, filie de Ferdinand le
Catholiąue et d'Isabelle de Castille.
Aprós la mort de cette derniere, en ^504, Pfailippefut
proclame roi de Castille et mourut k Burgos, le 25 Seplembre
4506y& Vkge de 28 ans, laissant de JeannCi surnommće la
Folie, six enfants dont Taine Don Carlos, connu dans Tbistoire
sous le nom celóbre de Charles-Quint, n'avait que 6 ans.
A la mort de Philippe le Beau, les Pays-Bas furent en
butte aux convoitises et aux attaques des puissances Yoisines*
Le duc de Gueldre, secondó par le roi de France, entra
dans la Campine et dans la Hesbaie qu'il llyra k la dć-
Tastation.
Dans ces circonstances les ćtats gćneraux s^assemblerent
et olTrirent k Maximilien la tutelle de son petit-fils et la
regence des Pays-Bas.
L'Empereur nomma pour gouyerner ces proyinces pendant
son absence, sa filie Hargućrite.
— 144 —
Mais le roi de France, protesta contrę les dócisions des
ćtals genćrauK et cbercha, par tous les moyens possibles^
k exciier contrę Masimilien les sujets de son petit-fils.
Louis Xn descendit jasqu'a enYoyer, non pas aux magis-
trats, mais aux gens d'eglise, nobles, bonrgeois, manants et
babltants de la ville d'Ypres, des Icttres signóes do sa main,
dans lesguelles 11 accuse TEmpereur de inensonge et de
diffamatlon; promet aux habitants d'Ypres de les soutenir
et de les defendre contrę Maximilien, s'i]s Teulent s'opposer
i la tutelle qui lui a ete deccrnee ; les menace au contraire
de sa yengeance s'ils prennent le parti de TEmpereur.
<c Et quant ii voas, ćcrit-il, ne procćderons pas senlement
u en ce cas contrę yous comme contrę noz ennemys, mais
« comme connlvents de lóze-majeste, rebelles et dćobeissants
tt sujets. »
Cette lettre ne produisit pas, sur Tesprit des Yprois,
Teffet qu'en attendait le roi de FrancCi ils se rappelaient
les scónes de 1488 et resterent fidóles aux principes qu'ils
ayaient suiyis a cette epoque.
Yoici la lettre ćcrlte par Louis XII aux habitants de la
yille dTpres:
LOUIS XII, ROI DR FRANCE, AIIX GENS D^ĆGLISE, NORLES, BOUR-
GEOIS, MANANTS ET HARITANTS DE LA V1LLE D'YPRE$.
{Lyon, fe 17 Juillet).
DC PAR LC ROY.
Cbers et bien amez. Combien que nous ayons tousiours
dćsirć sur toutes choses, comme encores faisons, de Yivre
— 145 —
en bonne pa{x, union et concorde avec le Roy des Romains
et tous autresprincesseigneuries et communauttez crestiennes,
et que ayons faict toutes choses a nous possibles pour a
ce parvenir, considćrans les grans biens, reppoz et trans-
qullite qu'ilz en ponrroient avenir h toute la cbrestiente,
nćantmoings, led' Roy des Romains sans avolr regard aux
choses dessusdites, en posposant icelles a tort contrę raison
et Yćrite, s'e$t de longtemps travaillć et travaille de tout
son poUYoir de nous youlolr nuyre et endommaigeri non
seulement par voie de guerre et hostillite (k quoy avons
tellement pourveu, la Dieu grace, que jusąues icy ii n'y a
rien gaignć ne emporte de nostre, comme aussi espćrons
qu'il ne fera pour Tad^enir, Dieu aidant) mais aussi par
parelles menssongieres lettres et libelles diffamatoires qu'il
a escript et enyoyć contrę toute TĆritó et honneur h plusieurs
princes, villes et citez de Tempire, et ailleursi k la grant
charge, foule, honte et deshonneur de nous et de toute la
nacion francaise ; et mesmement jusques k nous enyoyer def-
fier en la prćsence de nostre saint póre le papę et college
des cardinaulx. A quoy sommes blen delibćrez , et aussy
constraintz pour la raison et yeritć le bien et tuition de vous
et de notre couronne, pourvoier et rćsister par toutes Yoyes
a Tencontre d'iceluy Roy des Romains et de tous ceulx qnl
adberer luy vouIdront en telles faulces et dampnóes entre-
prlnses. De quoy vous ayons bien youlu adyertir, parce que
nous a cste rapourte qu'il prćtendayoir la Membournye des
personnes et pays de noz trćs chers et tres amez cousins
les enlTans de feu nostre tres cher et trćs amó frćre et cou-
sin, le Roy de CastlUe, desquelz nous youlons et desirons
le bien et prouffit comme le nostre propre, pouryeu qu'ilz
ne soient adherans et en lobeissance dicelluy Roi des Ro-
lo.
— 146 —
fliaiits ; car €ealx qai lui seront adberans oo en son obćissance,
soit soabz led*. tiltre de Membournye ou autre, noiis les
4iendrons et repaterons noz ennemys et contraires comme
iiwiens ses propres subjectz; et goant k yods qui estes sub-
jectz de nous et de la couronne en toot ressort et soutc-
rainete, ne procederlens pas seulement en ce cas contrę tous
comme contrę ooz ennemys, mais comme conniyenls de Ićze-
majeste, rebelles et desobeissans subjectz selon que pourrons
faire par raison; vous advertissans anssi que la oii vous
Touldrez garder vos loyaultez envers vous et vosd" cousins,
sans adberer ne obeyr aud'. Roy des Romains soubz tiltre
de la d'* Membournye et autremenii nous vous traicterons
comme noz bons et IoyauIx subgectz, et si led' Roy des
Romains, k oanse de ce, voos Youloit pourter aukun dom-
maige, Nous sommes bien dćliberez de vous pourter, secourir
et deffendre contrę lay comme yostre Roy et Seigneur sou-
yerain, moyennant Faide du benoist filz de Dieu, qui, trćs
cbers et bien amez, yous ait en sa sainte gardę.
Donnć a Lyon le XVIJ' jour de Jullet.
(^Signć) ŁoTS.
(Contresignć) Nobłet.
SVSG&mi0H :
A noz chers et bien amez les gens
deglise, nobles, bourgeois, manans
et babitans de la yille d'Ypre.
(Original aux archiyes d'Ypres).
n.
MAXIMILIEM, EMPERCUII D'AUTMCHE.
1507.
Łe roi de Francei n'ayant pu rćussir k exciter la Flandre
contrę la Haimbournie de Haximilien, ne cessa de lui
susciter des difficultćs.
U s'allia avec le duc de Goeldre; entra dans ce dncbć
pour s'opposer aux projets de TEmpereur et, aprćs avoir
ravag6 le Brabant et une partie de la Hesbaie, ii 8'empara
de la Tille de Tirlemont.
Łes etats de Flandre avaient faiblement soutenus leur
souyeraiu dans cette guerre; Maxinillien s'en plaignit amó-
rement, et attribua k la nćgligence que ces ćtats avaient
misę a fournir de Targent et des bommes, Tentree des
Francais dans le Brabant, les deprćdations qu'ils y avaient
commisesi ainsi qne la prise de la yille de Tirlemont.
Ł'Empereur se tronyait alors k Inspruck.
II supplia les ćtats de Flandre k renir au secours de
leur prince naturel, et leur avoua naivement que, si les
aides qu'ils ayaient accordćes antrefois, ont ćtó gaspillees^ ii
— 148 —
n^en sen pląs de mdme maintenant et qii^il n^a point Tin-
tention de faire son propre profit de ces deniers, mais de
les employer aniąnement aa profit da jeane Charles et
da pays.
Partoat dans cette lettre, fl semble faire allasion aax
troables qai ont eciate soas sa premierę Maimboumie en
1488.
« Montrez Toas salges, ecrit-il entr^aatres choses, sans
« Toas laisser decheproir, ains regardez aox tems passes
« qae lesd" pajs furent en TOje de perdicion a caase de
« raaalyaises opinions »•
Qooiqa'il en soit, les troopes imperiales qai ne se com-
posaient qae de sept k huit oents cbefaax et de cinq
miUe Camtassins, dont gainze oents allemands, foreerenl les
francais a ąaitter la Goeldre et k abandonner Rorenionde
poor se retirer a S*-Habert, d'oii ils farent chasses par la
gamison de Namar et mis en deroate arec de grandes
pertes.
Yoici la lettre de Maumilien aax etats de Fiandre, elle
est datóe d'Inspmck, le X\l^ joar d' Octobre Tan mil
€inq cent sept.
MDIRECB lAIOlIŁB!! ACI JTATS M FLUBBE.
{inspmck^ U 16 OdtAm 1507).
Oiiefs et feaols, chiers et bien ameiu Depais qae aroos
entenda la descoite des Franchois en Gbddres noos aTons
inooDtinent despeschez lettres, tant aa Dncq de Jalliers
qoe ii aolters prinoes de Fempire, tos Toisins, poor toos
— 149 —
faire ung bon et grand secours k la resistence desd** Fran-
chois et conseryation de nostre pays. Et cuydons bien que
a Yostre ayde pendant lad'* descente lesd'* Fransoys deas-
sent estre encloz aud^ pays de Gbeldre sans jamais en
pouYoir sortir, qu'estoit chose assez facile et aisee i faire,
comme avons eseript h nostre tres cbiere et trćs amće
filie, la Ducesse de Savoye, et au conseil de par deli, mais
le contraire est advenue; et comme sommes advertiz lesd**
Fransoys et Gbeldrois par negligence de non vous nous
Youloir aider de Yostre costć, et de non aYoir fait ayde et
assistence de gens et argent pour payer les gens d'armes,
ainsy que nous aYons faict proposer aux Esiats generaulx
par nostre filie, sont entrez au piat pays de Brabant et
Tont beaucoup endommagie, et ont pris la Yille de Tielle-
mont pour eulx fortifier dedens, et plus emplement en-
dommager les subjectz de nos joisnes enfants de par de\k;
de quoy aYons este terriblement marriz et desplaisans, car
avons fermę espoir qu6 en tel cas cbascun en son endroict
doibt faire auUre debYoir que n'a este faict, et que yous
nous dcussiez joindre tous ensambles et estre bien YiYement
actendus que en ce gist le bien et bonneur tant de Yostre
prince que de yous meismes ; et ne scavons cognoistre dont
icelle negligence ni faulte de cuer procćde, attendu que
YOUS aYons tousiours tenuz et reputez bons et loyaulx
subjectz, si ce nest quelque sćduction de peuple comme a
este faicte aultresfois. A quoy desirons bien pour Famour
et affection que aYons k vous et k tout le pays de par
delś, et pour la preserYation d'lceulx et aussy bon et bien
de nosd** petitz-enfans, obYier de tout nostre pooYoir, yous
aYertissant quc si noz affaires le poYoient porter, nous
Ylendrions par dela en personne pour pourYeoir k toutes
— 150 —
choses et obyier a lons daogiers et inconyeiiieiils. Hais
ii'est possible pour ceste beure; car noos sommes gr^inde-
ment occupez a Tassemblee de nostre armee et a donner
bon ordre pour noos ponvolr en brief mettre aux champs
pour accomplir nostre yoyaige, et aussy courir suz pour
vous sollaigier desd^ Fransoys, lequel sera pour abattre
rorgneil de nos communs ennemis et Tengier les oultrages
quilz nous et k tous ont faictz et font joumellement.
Et esperons bien brief donner tant daffaire auxd^ Fran-
choiS| que, non seulement seront constraintz de voqs laisser
en paix, mais rendront compte du passe et religua. Toutes
fois, puisque nous n'y ponyons Tenir personnellement, oultre
le secours dud^ Duo de Juliers et des aultres princes de
Tempire yoz Yoisins, nous enyoyons prestement ung de noz
principaulx capitaines que avons en Tempire, qui est le
conte de Sarre, homme de bonne conduite, eagie et bien
cxperimente qui a tousiours eu honneur de ses emprinses,
duquel vous tous pourrez bien aydier et avecq ung bon
nombre de gens d'armes tant k cheval que k piet. Et pour
ce, chiers et feaulx et ebiers et bien amez, tous prions nous
Youloir aussy aydier de Tostre coste et nous unir tous en-
semble et assister k nostred^^ filie, tant de gens que d'argent
et les obóir comme nous mesme pour obyier aux emprinses
desd^ Franchoys et pour le bien et bonneur de tous et de
Tostred' Prince, et ne Touloir prendre dangereuses ymagi-
nacions qui ne tendent k aultre chose, sinon de tous des-
joindre et separer, et k ceste cause detruire tous et TOStre
naturel prince, comme aussy rexperience demonstre par-
avant; et tous Teuillez monstrer k ceste beure que tous
estes loyaulx et bons comme tous aTons tousiours tenu; et
monstrez yous saiges sans tous laisser dechepToir ains re-
— 151 —
gardez aux tems passes que lesd^ pays furent en voye de
perdicion a cause de mauWaises opinions. Yous asseurant
que si les deniers des aydes que avez aceordez au Roy,
nostred' fils, ont este mai despenduz nous vous en ferons
meilleure gardę et proyision que ilz seront bien espenduz,
et pour ee asprement executer la guerre, et ne souffrirons
que ricns se perde et que nons n'en Youlons point faire
nostre prouffit, ains entendons quilz soyent employez au
bien et prouffit de vous et de vostre prince naturel, et en
oultre mectrons en brief tel ordre que chaseun cognolstra
que YOulons tenir bonne police, et que tous les pays de
par dela soient bien r^is et 'gouvernez, gardant nostre
Seigneur, qui, chiers et feaulx et chiers et bien amez, vous
ait en sa gardę.
Donnę en nostre ville d^Ymsbrouch le XVI* jour d'Oelobre
Tan mil cinq cens et sept.
(Signć) Per regem (I).
( Contresignć } Renier.
auscKiPTioa :
A noz amez et feaulx les gens des-
glise, nobles et aultres des Estatz de
nostre eonte de Flandre.
(Aux archiyes d*Ypres).
(1) Cette lettre ne porte pas la signalure de Haiiiinilien, mais les moŁs
Per Regent (pour le Roi)) sont ecrits de sa main. La signature de
TEropereur qut figurę sur la plancbe ci-joiote esi/ac^imUec d*apr5s iin
documeat des archiyes d' Yprcs.
rngr
;t
tle j^lłiiiiiBTtlL. Jjm a& <
j. .a lu.
te
t .;
A :
tri|
aiŁ
łf X
Vtt . i4UllK tli ^t
. tka ,n
fxt a*
TL .1
le :e ii)7. lo. .nsie <ie
.1
-^ ii
Ił
•iiitt itt .*0i
i7
. I
««ise le ^ IBS .i 'leioe* .^c ^Sane *iSa^
ML
«ii» Fraarr, liłle <ła B«>i Loois XII: obus (TC iM g ijgg avail eCe
niMpiu «nMBHK ileTaii Tetre aossi r!diii 3iTćte aTee la prin-
(\« <leiuui>iiii; projet dc mariage fiit (orteauBt ap^tniye
i
— 153 —
par les etats de Flandre, si on peut en juger par la lettre
qui suity et que les dlts etats enyoyerent au roi d'Angleterre.
II n'est peut-ótre pas inutile de donner quelques details
sur ces preliminaires de mariage.
La jeune princesse fut reprćsentće par son pere, Ilenri VII,
et le jeune Charles par son aieul, Tenipereur d'AIIeniagne, et
sa tante, Tillustre Marguerite d'Autriche.
Ł' execution du contrat fut garantie, da cóte du jeune
prince, par Charles de Croy, prince de Chimay; Ilenri, comte
deNassau, Seigneur de Brćda; Jean, comte d'Egniond; Frć-
deric d'Egmond, comte de Baren; le seigneur d' Isselstein ;
Jacques de Łaxembourg9 seigneur de Fiennes; Jean, seigneur
de Berg; Guillaume de Croy, seigneur de Chićyres; Jean
de Łuxemboarg, seigneur de Vi1e; Ferrier de Croy, seigneur
du Roeulx; Charles, baron de Lalaing; Henri de Withem,
seigneur de Bersel; Philibert, seigneur de la Yere, dit la
Mouche; Jean le Sauvage, cheva1ier de la Toison d'or, sei-
gneur de Scaubeke , president du conseil de Flandre \
Jeróme Łauwerin, chevalier de la Toison d'or, seigneur de
Watervliet, trćsorier-general, et Philippe Ilaneton , premier
secretaire-audiencier; ainsi que par les Bourgmestres, echevins
et communautes des villes de Braxel]es, Anvers, Bruges,
Ypres, Courlray, Nieuport, Dordrecht, Łeyde, Amsterdam,
Aliddclbourg, Ziericzee et Malines (1).
Tous ces seigneurs et ces villes, s'engagerent k payer aa
roi d'Angleterre on a ses bćritlers^ 50,000 couronnes d'or
si le mariage promis, n'ćtait pas contractć et celebrę reli-
gieusement quarante jours apres qne le jeune roi aurait atteint
(1) iDYentairedes archi?es d' Ypres, par H' Diegerick, tom V, NoMCCCCY*
— 154 —
sa ąnalonieflie anoće, cl si rerap^hement provenait da jeane
roi oo des raembres de sa familie. En garantie de cette promesse
ils eogagerent toas lears biens, presents et fotars, k pren-
dre par le roi d^Angleterre Ik ou ii poorrait les saisir.
IndependammenI de cette somme, FEuipereor, le jeane
Charles et Margnćrite s'etaient pareillement engages a payer,
aa roi d'Angleterre, en cas de ruptare, 250,000 ecos d^or.
Nonobstant ces promesses et ces engagements, le mariage
n'eat paii liea et Charles-Qaint epoosa, en 1526, Isabelle,
filie d'£manael, roi de Portagal, dont ii eat qaatre enfants.
LES tTATS DE FUHDRE i DEHBI Tli ROI D' iRGLETERRE.
{Gandy sans datę).
Tres baalt tres escellent et tres poissant prince, tres
grand et tres redoobte Slre, en la pląs grandę hnmilite
qae povons nous noas recommandons a vostre bonne grace;
k la qaelle plalse scavoir noos avoir, en toate hamilite et
reverence, rccae les bonnes gracieases et benignes lettres que
par Messire Jehan Wilcher, conterroleur de yoslre ville de
Calays, yostre servitcar et ambassadear, yoos a pleat noas
escripre et envoyer; lesquelles vos lettres noos avons com*
mun]qaees ensamble, et par icelles entendu comme en ensaile
es bonnes grandes aliances, amiliez, intelligeuces et confe-
derations perpetaelles, nagaires faictes et conclutes en yostre
dicte yille de Calays, a nostre grant joye et consolation,
entre les ambassadears desputez et commis de la Tres Sacree
Hajeste imperiale, cealx de nostre tres redoobte soaverain
seignear et prince natarel, le prince des Espaignes et les
yostres, entre nostre diet tres redoubtć seignear et prince
d'ane part, et trćs baalte et trćs paissante princesse ma-
— 155 ~
damę Marie, yostre tres chere fiłle, d'aaltre, vods esiez de
Yostre part entićrement delibere et fermement resoliiz de
porter et avoir k cuer les alferes de nostre tres redoubte
seigneaf et prlnce, yostre beau filz, comme les yostres, et de
bon et entier youloir et coorraige yous emploler, par elfect,
a le garder, preseryer, assister et dcifendre^ ensemble ses
pays et subjectz, enyers et contrę tons ceu1x quy les youl-
droient enyahir et grever et faire tort on injure; en nous
reqaerant et exortans qae ehascan de nous se yealle main-
tenir et entretenir en bonne nnion pacification et concorde,
sans noas laisser saborner et indaire a fere chose qay
poaroit estre aa prejudice de nostre diet trćs redoabte
seigneur, comme ces choses et aaltres Tosdictes lettres eon-
tiennent plus a plain.
Sar qaoy, trćs haalt, tres excellent et tres poissant prince,
tres grant et tres redoabte Sire, qaant aaxd**' alliances de
mariaige, amietiez, intelligences et confederations, noas en
ayons et sommes tant consolez, confortez et esjoyz, que plas
ne poarrions, sacbant et cognoissant qae poar le bien de
nostre iris redoabte seignear et prince et noas toas, Ton
n'en east sca ne scaarait traiclier meilleare, plas sceare,
propice et conyenable, esperant infailllblement qae ce sera
aassi lebien nniyersel de toate la chrestiennete. Et sitost
qae ayons este adyertiz, en ayons rendas graces et loaanges
a nostre createar, aactear et condactear de belles oeayres.
Noas sommes aassi fort joyeaIx de ce qae entendons et
cognaissons icelles alliances yoas estre tant aggreables, loaa«
bies et acceptableSi sacbant qae c'est le yray moyen poar
paryenir k Tentretenement et perfection d'icelles selon qae
ehascan de noas le desirc de toat son cuer.
— 136 —
Aa sarplas, Sire, nons yoos mercions en toate humilite
da soingy care et dilligence qu'il yods plaist prendre et
porter du sałat, sceorte et prospćritć de la personne et estat
de nostre diet Irhs redoubtó Seignear, ensemble da bon et
entier Toaloir qu' avez le garder, preserver et defifendre, en-
semble ses pays et sobjeets, vous sappllant, Sire, en toule
hamilit^, que de vostre grace ił vous plaise continuer et per-
sevćrer en icellay vostre bon et loaable propos, et de nostre
part sommes resoluz et deliberez de demoarer par ensem-
ble en bonne vraie et fermę onion, amictie et concorde,
soobz nostre diet iris redoubte seigneur, obeyr a 1' imperiale
majeste son grant pere, tateur et manboar, et a nostre tres
redoabtće Damę Madame la Dachesse de Savoye, comme
ayant le gouvemement es pays de parde ca, et entierement
le servir et assister comme bons, vrays et loyaalx subjectz
doibvent et sont tenaz de fere pour leur prince et seigneur
natarci, Diea nostre createur en ayde, aaąael prions, Sire,
voas donner, par sa grace, bonne vle et longae, avecq
Fentler aceomplissement de voz tres hamblez et yerlaeals
desirs. Escript k Gand.
Voz tres hambles servitears,
Les gcns des trois estatz de nostre
tres redoubte seigneur Tarchidac d'Aas-
tricc prince de Castille.
(Aux archives d'Ypres).
IV.
YIGLIUS AB AYTTA DE ZUICHEM,
iS63.
Yiglius ab Aytta de Zuichem , naquit le i9 Octobre 4507,
au ch^teau de Barrahuys, en Frise. II mourut h Bruxe11es,
le 8 Mai 1577, et recut, k 1'ćglise de S< fiavon, k Gand, la
sćpulture qu'il s'y ćtait fait próparer lui-móme et qui existe
eneore de nos jours.
Yiglius portait d'azur, k une gerbe d'or, liće de móme.
II avait pour devise: VUa mortalium vxgilia.
Ćlevć k rćminenie dignitó de Prćsident du conseil privći
Yiglius joua un role important dans le grand dramę dont
notre pays fut le thć^tre au XY1">* siścle.
U a ćlć dlyersement apprecie par les auteurs qui ont
retracć les faits de cette mćmorable ópoąue.
Son respect sans bornes du principe d'autorile, lui a
fait dćcerner d'ardents eloges de la part des eerivains qai
ont applaudi aux actes de Charles-Qulnt et de Philippe II.
Cest ainsi que lliistorien De Thou a prodame Yiglius :
« un homme digne de tous les eloges k cause de son ćquite
— 158 —
et de sa prudence extraordmaire ( Vir, ontni latide et propter
integritatem et summatn prudentiam, dignus].
Mai» cette appreciation a sobi de notre temps nne trans-
formation complóte.
Bakliuizen Yandenbrink, daiis sa noUce sur le dixieme denier
dit gu' on doU fUtrir comme traitre d la patrie, cet avare et
inirigant Yiglius (i).
H' Alp. Wauteurs, dans sa notice sar Yiglius, dit ćgale-
ment que la boone opinion esprimóe par le cóliibre De Thoa
doit recevoir de profondes modifications (2).
II fait connaitre Ylglius, comme avide de pouvoir, autant
qa'indeciS| flottant au grć des ćv6nements, tout en sachant
les faire tourner & son profit ; enfin, au milieu d'un peuple
aTide de liberte, inclinant vers la consolidation d'an pouyoir
despotigue.
H' Louis Hymans, dans son histoire populaire de la
Belgigue, dópeint le celebrę prćsident, comme nn juris-
consulte habile, le modóle et Tidćal de cettx qtti trouTent
une raison de droit pour justifier toutes les injustices.
Hais ii y a plus, ii rćsulte de documents irrócusables
qae Fćminent magistrat a ćtć flćtri comme un poliŁique
intrigant et avare, tombć dans le mepris de tous les partis.
On Taccusa surtout d'avolr ricbement pourvu d'ofIices et
de bónefices ses frdres, parents et amis de Frise; de ne
s'ćtre, k la fin de sa rie, fait prótre et bomme d'ćglise
(1) Hessager des scienoes historigues, annćc 1849.
encement d<
1S58.
(3) Mćmoires de Yiglius et d^Hopperus snr le commencemenŁ des troublcs
desPays*Bas, publiies par la socićtć de l^histoire de Belgiąue,
— 159 —
que pour happer la prćvófe de S* BaYon, quoiqae ses
lofirmUćs ne lui permissent pas de oćlebrer la messę, ni
móme de rester debout a Tautel. /
On, flćlrissait son avarice et on raccosait non senlement
d'avoir pille les bagues, joyaux, yaisselles, linges, Ilts,
tapisseries et autres meubles de S' Bavon et de les avoir
envoye$ en Frise, mais aussi de 8'ótre emparó de Fargent
comptanty laisse par le dernier abbe Louis Munich, et qui
s'^levait bien k 100,000 florins.
Quant k la justice, ii ayait rempli tous les conseils des
Pays-Bas, de ses neveax, cousins etallies; decette manićre
Tadministration de la justice ćtait k sa dispositlon; 11 en
avait fait de móme pour ce qui regarde la collation des
bćnćfices(i}.
Ces curieuses rĆYĆIations sur la cnpidite de Yiglius
sous sont foumies par des sources dignes de foi et nulle-
ment suspectes. Ge sont les lettres de la rćgente Margućrite
de Parmę k Philippe II et les rapports qni les acoompagnent.
Ces rapports sont foumis par rinquisiteur de Flandre
"?. Titelmans, par le fameux Fray Łorenco de Villavicencio,
par Alonso del Canto et par un ecclćsiastique et un lettró
dont la gouyernante ne dit pas les noms, mais dont elle
a reca la dóclaration sous serment.
Cette lettre róvelatrice de Margućrite de Parmę est datće
de BruselleSy le 8 Octobre 1564.
(1) Gachaib. Correspondance de Philippe II. Tom. 1^ pag, 318 h 321
etpag. 349 h 351.
— i60 —
II existeaux archives dTpres, une.letlre ćcrite par Yiglius,
le 22 Noveinbre 1563, adressee au Chapitre de Teglise cathe-
drale de St Martin de cette ville.
Ce document revótu de la signature du prćsident da
conseil-privć, prouve que Taccusation de nćpotisme n^etait
pas sans fondement.
A peine FóyócIió d'Ypres venait-il d'6tre crćć, que Yiglius
introduisit au cliapitre deux de ses ncvcux, Folcard et Hector,
quoique ce dernier, qui se trouvait k runiyersite de Doaai,
n'eut pas encore termlne ses ćtudes.
Cct(e letlre prouye aussi Tayarice et la cupidite du prć*
sident, car, en promettant aux cbanoines de s'óccuper de
Taffaire pour laquel1e ils lui ayaient ecrit, ii leur demande,
en guise de rćcompense, en fayeur de son neyeu, quelque
gracieuse absence pour k secours de ses ćtudes, ee qui ne
se peuU faire sans grandes despenses*
Nous donnons ici cette lettre telle qu'elle se trouye aax
archiyes d'Ypres,
ŁE PRĆSIDENT YIGŁIOS AIIX CHANOINES ET CHAPITRE DE Ł'£CIUSE
GATH£DRAŁE de S' MARTIN A YPRES.
(BruxeUes, łe \2 Novembre 1563).
Mess". Mons' le Penitencier Gerardi, y ostre confróre, m'a
deliyre yoz lettres du X1IJ* de ce mois en recommandation
de sa charge et poursuitte, pour Teffect de ]aquelle j'assis«
teray bien yolontiers en tant que bonnement et par raison
faIre porray.
— i61 —
Aultrepart Mess" comme j'entretiens mon nepreu Hector,
Yostre confrere aux estudes, en TuntYersitć de Douay, ce
qui ne se peult fairc sans grandę despense, afin qu'i1 puist
tant mieu1x continuer et k Tadyenir estre tant plus <iualifie
k faire seryice i Dieu et k vostre Eglise, je ne puls de-
laisser de yous prler luy youloir accorder que]que gracieuse
absence pour le secours de ses estudes, dont j'ay eseript
ci-deyant k Mons' le Reyerendissime y youloir tenir la
maiOi el confie qu'on ne luy octroye moins ąu*k mon aultre
nepyeu aussi yostre confrćre. Ce qui m'obligera tant plus
estroitement de yous faire plaisir et seryice tant en gćneral
que particuller.
A tant Mess""* je prie Dieu yous ayoir en sa sainte gardę,
me recommandant tres aifectueusement en yoz bonnes graces*
De Bruxelles le XX1J de Noyembre i 565.
Ł'entierement k yous faire seryice,
YlGLlUS DE ZUICHEH.
BUSCKIPTIOH :
A Mess", Mess" les channoines et
chapitre de Teglise cathćdrale de
St. Martin k Ypre, mes bons seig"
(Original aux archiyes d'Ypres).
11.
V.
CHARLOTTE DE lOURBOR.
1S79.
Charlotte de Bourbon, la troisieme femme de Guillanme
de Nassau, prince d'Orange, connu ^dans Thisloire sous le
nom k jamais cćlóbrc dii Taciturne, etait filie dc Louis de
Bourbon, duc de Montpensier, dit le bon, et de Jacqueline
de Longwy, eeratesse de fiar-sur-Seine.
la jcune Charlolte deyint abbcssc de Jonare ; mais avant
d'entrer au couvent, elle avait dejk embrasse les eroyanees
ćvaDgeliques, sa merę Tayant secretement elevee dans la
religion reformee.
En i 572, elle quitta ntiitamment «on couyent; so retira
chez Frćdćrlc II, comte palatin du Bbin, et deux ans aprćs,
le 40 Juin 1574, elle ćpousa a la Brielle^ le prince d^OrangOi
Guillaume de Nassau.
Elle niourut k Anvers, en 1582, des suitesde la frayeur
ąai Fayait saisie lorsquc le Taciturne fut grićrement blessć,
— i65 —
en sa presence, par Tassassin Jean Jaureguy, gul lui tira
un coup de pistolet k la tóte, le 18 Mars 1582, anniversaire
de sa naissance, et au moment ou le prince sortait de
table, avec sa familie et d'autres personnes*
Du marlage du prince d'Orange avec Charlotte de Bourbon-
Montpensier, naquirent slx filles, savoir:
i<* Julienne de Nassau, qui ćpousa Fredćric, comte palatin
et ćlecteur de Tempire.
2* Elisabeth de Nassau, seconde femme d'Henri de la
Tour, Yicomte de Turenne.
5** Catherine Belgigue de Nassau, mariće k Philippe comte
de Hannau.
4<* Charlotte Brabantine de Nassau, qui epousa Claude,
sire de la Trćmouille.
5® Charlotte Flandrlne de Nassau, dont ii est gaestion
dans la lettre ci-jointe. Elle embrassa le cathollcisme, devint
abbesse de S*<* Croix k Poitiers et mourut le iO Avril 1640.
6** Emilie de Nassau, qul ćpousa Frćdćric Casimir, comte
palatin du Rhin k Lensberg.
A la fin du mois de Septembre 1572, le prince d'Orange,
se tronvant k Gand, ayait engagó les dćputós des quatre
membres de Flandre k tenir sur les fonts baptismaux, sa
filie qui yenait de nailre au moment de son arrivće en
Flandre.
Le 9 Octobre le prince ecriyit aux quatre membres de
Flandre ponr leur annoncer que son intention avait ćte
de conduire sa jeune filie k Gand, pour la faire baptiser
dans la capitale du pays dont elle deyait porter le nom;
mais qu'elle ćtait deyenu malade et que le tems n'e(ait
guere propice pour se raettre en roule avec im en fant si
deiłc^t. 11 les priait donc de Youloir bien se rendre i
Anvers, poury lenirson enfantsur les fonts baptismaux (1).
Les qua(re inembres de Flandre s'enipresserent de se
rendre au dt>sir du prince et la ville d' Ypres, comme Iroisieoie
membre, fut represent«e au baplćrae par llector Yande
Woestyne, "seigneur de Bćcelaere, avouć dTpres, et par
les deput^ d« €rebova] et Loonis.
Les qnatre membres de Flandre firent k la jeune prin-
cesse un don de Irois mille florins dc rentę \iag^re annuelle,
atrdćnier seize, bypotheguee snr la Flandre, sous eondition
de retour si elle venait a mourir sans laisser des enfants.
Yoiei de ąuelle manićre nos deputós rendirent conipte du
bapteme, dans une lettre ^crite d^Anyers le 20 Octobre 1379.
<( Mynheere de Yoocht ende ^yy, ons met hem ende de
« ghedeputeerde van de andere drie leden Yoegbende,
K hebben ons Zondag lasllcden oratrent de Yier hucren
« naer de noene ais ghetuighen ende coropersscn over de
u Tier leden ghevonden in het doopen van de jonghe
u dochter van zyne £xcellentie. Ende is haer dc nanic ghe-
u ghcYcn Flandrinaj niet zonder groot bebaghen ende con-
<( tentenient ran zyne excellentie, dewelke naer het doopen
u van Yoors: dochter de leden hooghelyck hceft bedanckt
11 van dat zy hem lieden aldaer ten opziene ais Yooren ghe-
u Yonden hadden, presenterende t' zelve jeghcns hen te
u Ycrdicnen taller tyde dier Ycrzocht zynde. (2) »
(1) Letire cłu Prince d'0ran{;e8 aux quatre membres de Flandre, aux
Archiyes d'Ypres,
(9) Lettre des deputós de Grćboyal et Loonis aux roagistrats d'Ypres,
aux Arcbiyes d'Ypres.
— 165' —
A leur retour a Ypi^es, la princesse d'Orange cbargea nos
deputes de la leltre dc rcmerciments que nous publions
ei-apres, et sur laquelle elle ecrivit de sa propre inain et
d'une tres jolie ecriture: V a/fectionnee H bien bonne amye
Charlotte de Bourbon.
CHARLOTTE DE BOUBBON PRINCESSE D^ORANCB AUX HAGISTRATS
DE LA VILLE D YPRES.
{AnverSj 2i Oclobre i 379.)
Messieiirs. S'en retoarnans Mess'* voz deputez je n'ay
Yoiiiu faillir a yous remercier bien affectiannemenl du bien
et honneur qu'il vous a plue faire k Monseigneur le prince,
et a moy, faisant assister en vos(re nom au baptesuie de nostre
filie Fiandrine, dont nous estions assez contents et satisfaitz
de la fayeur qu'avons receu en cest endroit, sans que nous
eussions dćsire d*aceroistre les incommoditez que vous avez
en ce temps present; niais veu qu'il tous a pleu, sans y
avoir esgard, adjouster encore nonvelIe obligation par le don
qu'avez faict a nostre d*' fiiie ce nous est un si evident tes-
nioignage de vostre bonne Yolonte envers nous, que je ne le
puis, ce me scmble, assez estimer^ ni vous en remercier
selon le ressentiment qui nous en demeure, quy est tel pour
mon regard que je n'oublieray rlen de ce en quoy je me
pourray emploier pour Yostre contentement et repos ; ce que
je YOUS prie de croire, yous asseurant qu'aYec Faide de
Dieu je ferai nourir nostre chere filie en mesme Yolonle, et
que cependant je ferai tout debYoir pour elle d'aussy
bon cocur, qu'apres ayolr prćsente mes plus affectlonnees
— 166 —
reecNuiwdatioBs a tos bomies gnees je prie Dieo toos donner,
Messiears, en sante, heoreose et longue Tie. D'AnYers ce
XXI dX)ctolire 1579.
Y"* affectioDnee et bien bonne amye,
OUILOTTC DC B0CU0X.
A Ifcssienrs, M"* les Boorgmestre,
EscheTins et consdl de la Tille
dTprcs«
Receos le 1* de NoTonlMre lo79 et ienes
le lU dnd^ mois ao college en la pre-
sence da conseil.
(Original aiu archiTes dTpre^).
VI.
lilAXIMIUEN DK BĆTHUNE, OUC DE SULLY,
160^.
Ła lettre qai va suivre dmane de lMraxiiiiilieD de Belkune,
duc de Solly, d'abord compagnon d'armes et ensuite inten-
dant des finances du roi de France Ilenri IV. Get homme
celćbre est SHifisamment cennu pour que dous puissions
Bous abstenir d'entrer dans des delaiis biographiques a
son ćgard.
Mais pour rintelligence de la lettre que nous donnons
ci-dessous, nous croyons devoir fournir quelques donnćes
sur rorigise et les alliances de Tanclenne maison de Bćthune.
Gette lettre, en effet, qui n'a rien de commun arec
lliislotre polilique des Pays-Bas, ni m^me avec celle dTpres,
est adressće par Sully aux Magistratsdecette yllfe, pour les rc-
mercier d^i soin qu'ils ont apportć k fournir les renseignements
qu'il ayait demandćs concernant la gćnćalogie de ceux de
sa maison.
Quels sont ces renseignements fournis par les Echeyins
d'Ypres?
G'cst ce que nous n avons pu trouver»
— 168 —
Mais nous rappellerons ici qae rillastre ami et Ministre
de Henri le Grand descendait d'ane familie ancienne, alliee
aux comtes de Flandre et qai nous a donnę le Taillant
et infortune Robert de Bethane, 23"^ comte de Flandre.
La familie ou maison de Bćthune, tire son nom de la
Tllle de Bethune, dans FArtois.
Robert I, dit Faisseux, sieur de Bethune et de Richeboarg,
avouć d'Arras, vivait en i 001.
Un de ses descendants, Robert VII, ^alemcnt ayoue
d'Arras, et goi prend le titre de seignear de Bethune et
de Termonde, ent une filie nnique, Mahault de Bćthune,
qui ćpousa, en 1264, Gui de Dampierre comte de Flandre.
■
De ce mahage naqult Robert de Bethune, comte de
Flandre, mort k Ypres en 1322, a Tśge de 82 ans, et enterre
dans rćglise de St. Martin de la móme ville.
Maximlllen de Bethune, duc de Sully, descendait de
cette ancienne maison qui nous a donnć notre comte
Robert.
Robert de Bethune, rćsida k Ypres, pendant une grandę
partie de son regne.
U y mourut au chiteau des comtes, dit Zaelhof, le 17 Sep-
tembre 1322, i Ykge de 82 ans.
II fut enterre dans F^lise de S^ Martin, au milieu du
choeur, derant le grand autel.
A Tendroit ou son corps reposait, un superbe mausole en
— 169 --
pierre de toucbe, surmonte de la stdtue da coiiECe, en mar-
bre blanc, fut ćrige en sa memoire (1).
Ge monument existait depuis plus de deux sićcles el avait
ćchappe aux dćprćdatioDS des iconoclasles dei566,1orsqu'il fut
delruit en 1578 par des Gantois et d'autrcs bandes des
faclions d'Hembyse et de Ryhove qui pareoururent la Flandre
en pillant et ravageant les ćglises et les monastercs et qai
s'etant empares de la ville dTpres y commirent des actes
d'ane violence extróme.
Une modeste dalie en marbre blanc, posee & Tendrolt ou
se dressait le magnifiąue mausolć, rappelle aujourd'hui le
souyenir du comte de Flandre ; elle contient 1' inscription
suiyante :
Cy gist
noble et puissant prince
de bonne memoire
Monseigneur Robert
comte de Flandre
Qui trepassa V aą de grace
MCCGXXII
Le jour Saint Lambert.
Prie poor stm ame
A dieu.
On trouye encore dans une fenótre, du cótó gauche da
choeur, une peintureifresąue reprćsentant le comte agenouillć,
les mains jointes et armć de toutes pióces.
(1) SanderaSy ćdition de Cologne, tom. I, page 81.
— 170 —
Celte peintore est tres ancienne ; elle a deja subi płusieurs
restaoralioiis, et notammeDt en iŚŻS et 1857.
Yoici nnscription qai se fnmTe sar eetle fresąae.
Robertos
de BelhuDia
princeps Tirlole elaras,
aadas et bellicosns,
Flan comes 25,
Ipris obiit ii'' Sept. 1522, aet saas 92,
in bujas cbori medio
Sepultus jacet.
Restauratam 1628 item 1857.
Łes renseignements demandes par reminent Ministra sux
ćcbeyins de notre Yille se rapportaient-ils i Mahaalt de
Bethone, premierę femme du comte Gui de Dampierre et
a son fils Robert de Betbune? Cest ce qiie nous ne pou-
Yons affirmer, mais la supposilion n'est pas sans rraisemblance.
U DOC DE SULLY AUX NAGISTRITS D^TPRES.
{Paris, U 15 Mni 1608).
Messicurs. Ccste letlre serrina pour yous remercier du
soing que tous avez aporle en ce que je vous avais prie
touchanl la genealogie dc ceulx de nostrc maison, et vous
asseurer de mon amitye qui vous estant acquise dez long-
tcmps pour łes dlver$es occasions qui my conyient^ est
encores augnicntee par le moycn de voz bons oflices, dont
je YOUS asseiirc que je conscrvcray un ctcrncl souycnir.
Mons' Bonincaii, prćsent porteuri qui vous pourra de boucbe
confirmer ccste vćrite, vous priera aussy, dc ma part, de łuy
— 171 —
faire vcoir les originauIx des tillres dont vous in'avez cy
devant faicl donner 12( communication ; et comme j'espere
que vous adjousterez ce dernier plaisir aux precedens,
aussy vous promets-jc en touttes oceasions de vous rendre
des preuves de ma bonne volonte et de voas faire coo-
gnoistre par effectz combien je suys,
MessieurSy
Y'" plus affectionne amy k voas faire serylce
MAXIIIILlAIf DC BeTUUKE
Duo de Sully.
De Parls, ce i 3 May 1608,
8U8G&1VTI0H:
A Messienrs, Messieurs les eschevins
et oiBciers de la \ille d'Hypres.
(Original aux arciiiyes dTpres).
P. BEKĘ.
(U SBlte, alul qm U plaoche, 3i la prochaioe firraiMn).
GENEALOGIE
DES CHATCLAIN8 DC DIXMUDC ET DE LEURS DESCENDANTS,
CONNUS SOUS LC NOM DE FAMILLE DE DIXMUDE.
Nous avons consacrć dans nolre Histoire de Dixmude un
cbapitre k la successioa des cli^telains de cette ville. II y
a de cela dix-neuf ans. Depiiis lors nous avons recueilh
lant de docuiuents sur ces cliatelains, que nous croyons
devoir coniplćter notre travail et le rectlfier en plus d'un
cndroit.
La Seigneurie, ou chalellenie de Dixmude, elait un fief
de gucrre releyanl du comtc de Flandre. Sa jurisdiction
ne s^ćtendait pas au-dela des limites de la ville.
Au ch&telain appartcnait la justice hautCi moyenne et
basse, le droit de nommer des ćchevins, de batlre monnaie,
de lever des impóls, de crćer des chevaliers et d^auUres
prerogatiyes que Fon pourra lirę aux pieces juslificaliyes.
— i73 —
Darant plusieurs siecles les seigneurs de Dixmude pos-
sódćrent la seigneurie de Beyeren, au pays de Waes, sans
qiie ces deus seigneuries dćpendissent jamals Tune de Fautra.
Łe plus ancien chiktelain de Dismude dont Thistolre fasse
mentioDy fut Arnould, qui cćda aux chanoines de saint-
Donatien k Bruges les dimes de sa seigneurie.
Lorsqu' Arnonld-le-Vieux , comte de Flandre , partit pour
faire la guerre aux Lombards, 11 commit radministration
de la Flandre k Arnould , chfttelain de Dixmude , qul fut
assiege dans le cb^teau de Gand par les rois de France,
d'Angleterre et d'£cosse. II se dćfendit si vaillamment que
les assićgeants furent forces de lever le siege et de se retirer.
Arnould laissa la ch^tellenle de Dixmude a son filsThierri I,
dont le fils Tliierri II, seigneur de Beveren et de DIxmude,
partit pour la croisade, en 4096, ayec Robert II, dit de
Jerusalem.
Ce fut au temps d'un de ces deux Tbierrl que Teglise
de Dixmude fut demembree de celle d'£e$sen, en i045. La
populatiou de la ville s'etant accrue considćrablement, on
y b^tit une grandę eglise, qui fut consacrće par rćvóque
de Terouanne (1).
Thierri II parvint k un kge trós-avancć. Sa femme, Ade,
filie de Baudouin, dit le Gros, sire d'A1ost, donna k Tab-
baye des Dunes les dimes de Westfort. lis eurent deux
fils et une filie. Guillaume, Taine des deux, s'enroIa pour
la guerre sainte et se distingua tellement, qu'il oblint les
titres de prince de Galilee et de Connelable de Jerusalem.
(1) Małebbakco db Mobiziis, T. iii. P. 399.
— iii —
u mourut, en 1118, laissant an fils, Ilćlien ou Hćliand, qui
herita des titres de son pere (i) et fut tuć dans un com-
bat contrę les turcs.
Łe second fils de Tbierri II se nommait Thierri III. It
obtint la seigneurie de Dixmude en 1126, apres la.mort
de son pere et ćpousa la filie de Wautier de Sotteghem.
Ła filie de Thierri II, nommee Marle, ćpousa Baudouin IV,
\jcomte de Gand. Elle fut enterree a S'" Pbarailde & Gand.
Thierri IV se rendit, en 4126, k Briiges, avee d'autres
cheyalicrs, pour yengcr la mort de Gharles-le-Bon. II epousa
Adele, filie de Baudouin, comte d'AIost. Ce Thierri eut
plusieurs fróres, nommćment Wicman ou Wicmar, Arnould,
Baudouin, Reingot, qui furent ses cadets et Berthoud, son
alnć, qui deceda sans enfants en i 139 (2).
Thierri IV, paryint* k un grand ^ge. II mourut, au dire
de Malbrancq, qui lui donnę le nom de tres-illustre et
tres-pieux, en 1174. 11 dota Tabbaye des Dunes d'un revenu
de 6600 anguilles et fut enterrć dans cette abbaye. On y
decouvrit ses restes, en 1624, lors de la demolilion de cette
maison. Le comte d'Alost revint k Philippe d'Alsace aprćs
la mort de Thierry. Ge comte, faisant la guerre aux Hol-
landais, les chassa du pays de Waes, obligea Thierri,
seigneur de Beveren et de Dixmude, k prendre la fuite
et mit le feu au ch^tcau de Beveren (3). En 1168, lemćme
<1) nćlien ent unc filie, If«schine, princesse de Galilće, qui ćpoasa en
prcmićres iidces Wautier, ch&telaio de SŁ. Omer et en secondcs Ray-
mond dc Toniouse, comte de Tripoli, dont deus enfants Hiigues et Raoiil,
dont parle Meyer. Ad an : 1165 et 1 187,
(9) Annal. Heyri. lib. IV, p. 33.
(5) Ibid. lib. III; pp. 46 et 47.
— 475 —
oomte retablit \e seignour de Beveren <]ans ses anciennes
possessions*
Thierry, Y"" du non, epousa Adele de Coucy, filie de
Raoul de Coucy et d'Agnes fiile au comte de Iłainaut. Ea
1191 il exigea ąue le comte de Flandre^ Baudouin, lui
rcndit le comte d^Alost, soutenant que le comte Philippe
le lui avait pris contfe tout droit.
Les prćtentions du ch^telain de Dixmude ćtaient assez
ibndees k cause d'Ad«le «a merę, filie de Baadouin d'Alost
et tante de Thierri, sire d'AIost, mort sans enfants, en 1165,
qui institua pour son hćritier le comte de Flandre, son
cousin germain, « lequel, dit Butkens, ensuite de ce occapa
tout riieritage , sans contradiction , etant son pou.voir re-
double par ceux qul y pretendalcnt droit » ;ł).
Łe comte de Flandre, d'accord avec Thierri, renut TaiTaire
a Tarbitrage de Tempereur. Łe seigncur de Dixmude se
ligua entretemps avec le duc de Brabant, ennemi du comte
de Ftendrc, ot s'empara du chateau de Rupelmonde et de
quclques autres.places. Łe duc dc Ilainaut s'etait liguć ayec
les comtes de Namur, de Hollande et de Łimboui^ el le
comte de Flandre, qui n'etait pas rcstć oisif, ćtail eatri
dans le Brabant a la tóte d'une armće nombreuse. 11 avail
pousse ses conquótes jusqu'a Nive11es, lorsqu'on annonca Tar.
rivee de Tcmpcreur a Łiege^ on il demanda les deux com-
pćtiteurs. On conclut une treve d'une annće. A son expiration
les dćlegues dc Brabant et de Namur s'assemblerent arec
ceux du comte de Flandre, a Halle. Ła paix fut conclue.
Łe chatelain de Dixmude, qui s'elait revolte contrę son
(1) Tropb^es du Brabant, t. I; p. 152 et siiiy.
— 476 —
suzcrain, fut depouille de ses possessions, qa'on donna aa
comte de Flandre.
Par suitę de ce traite Thićrri fut forcć d'abandonner
Rapelmonde et apres avoir ćte banni quelqae temps, le
comte le recut en grkce (1). Tbierri V etait anssi seigneur
de Lilio et de Baesrode.
Avant de continuer notre genealogie, nous devons obseryer
pour ćviter toute diffusion que Thierri VI, qui suit, fut la
souche de trois branches, qui toutes furent nombreuses en
descendants.
Thierri YI, chMelain de Dixmade, souverain goaverneur
et grand bailll du comtć de Flandre, eponsa Beatrix de
Tricht, dont deux enfants: I. Beatrix et 3. Thierri YII,
seigneur dc Dismude ; ii epousa en premićres nóces Isabelle
de Wallers, dont le sceau est grave avec celui de son mari
dans les Annales de la Socióte d'Emulation de Bruges
(annćei842)y et en secondes nóces Marguerite de Brienne,
qui mourut religieuse k Flines, en 1275. Dans les Monu-
ments anciens de S^ Genois, page 46, se trouve le dessin
de la toiube de Marguerite de Brienne, ćpoosc de Thierri
de Beyeren et de Dixmude. Marguerite est reprćsentóe couchee,
les mains jointes. On lit sur les bords du monnment:
Chy gist Margriete femtne Mos!' Thiery de Bevrej filie Moś' De
Briine et sur le pourtonr de la plerre : Chy gist le damę
Marguerite^ filie du comte de Brienne extraitte des rois de
Chy pres.
Au haut de la pierre deux armoiries Brienne et Flandre.
Deox autres aa bas: Flandre et Dixmude.
(1) Oudegheerst, t. II, p. ]6 et 17.
— 177 —
A gaache: Yalery, Champagne et Brienne*
A droite: Chypre, Acre, Flandre et Haioaut.
Ł'inscription latine porte:
Hosc Margareta clemenSj discreta, ąuiela,
Bewensis Domina^ de Cipri regibus orla,
Optima catholica, bona relUgionis amica^
Yitam mortalem mutans in spiritualem,
Se docuii talem cum se dedit monialem^
Anno milleno bis centum septuageno
t^tftto. Sic numerum complens moriendo dierum
Christus solamen sit et, pta Yirgo levamen»
Tbierri eat de sa 2* femme huit enfants: i. Heori,
eh&telain de Dixmude, ćpousa Aone d'AntoiDg, filie de
Pierre; 2. Hugues, dominicain k Yalenciennes ; 3. Jean,
ćvćque de Potenza, en Calabre (1); 4. Isabelle, morte en
1308, epouse de Henii de Łouvain, seigneur de Gaesbeek;
5. Gilles, ćpoasa Hedwige DeGavre; 6. Philippotte, morte
en 1306, ćpouse de Jacques, seigneur de Werchin ; 7. Gćrard,
ćpousa la damę hćritióre de Han ; 8« Thierrl, ćpousa Agnćs
de Condes. .
PRCMifeRC BRANCHE.
Henri de Dixmude^ susnommó, continua la branche ainće
de la familie, qui resta en possession de la seigneurie de
Dixmude; ii eut guatre enfants:
1. Jean de Dismude continua la i^ branche (a)»
% Francois de Dlxmude, qui ayait ćpousó Marguerite
de Łigne et qui continua la 3" branche (b).
(1) Ponr JeaD, ćy^ue de Potenza^ yoir am pihces justificati^es.
13.
— 178 —
3. Jacgaes, epoax d'EIisabelh de Ghistflles.
4. Gaillaume, ćpoux d'Aniłe De la Haye, sans enfanls.
Gćrard de Dixinude, 7* enfaat de Tbierri VII, eut deax
fils:
4. Arnould, seignear de Zantherghe, Escon, Hau, epoHsa
Geyle ReyphinSy filie de Baudoain, dont: i"* Jeanne, dlte
de Zantberghe, epouse de Rogier de Dadlseele et 2"* Thierry
de Zantberghe, qui ćpousa Isabeau Tandenberghe, dont
4 o Gosuin de Dixmude, epoux de Jeanne de Beselaere,' sans
enfants, 2<* Thierri, mort k la gaerre et 3"* Marie, cbanoi-
nesse de Manbeage.
2. Tbierri, fils alnć de Gćrard de Dixmude, seigneur
deDixmude et de Gavre, ćponsa, en 1522, Alexandrine de
Hollain, dont Henri, cb^telain de Dixniude, baron de Boye-
linghem, gouverneur de Łuxembourg, conseiller et chambellan
de Louis de Małe. II mourut i Dixmude, en 1391, dans
la maison de Nicolas Gollart. II avait assiste, en 1384, aux
obsćąues de Louis de Małe. II ćpousa Marie de Picquigny,
damę de Granaples, filie de Jean de Grequy, dont ii eut
deux enfants:
4« Tbierri, chAtelain de Dixmude, gouyerneur de Luxem-
bourg, qui succeda k son póre dans les seigneuries de
Dixmude et de Watou. II epousa Marguerite de S^ Dlsier,
germaine au duc de Lorraine, dont quatre enfants, 1"* En-
geiram, qui fut Tatnó et ne laissa pas d'enfants de sa
femme Jacqueline de Haicourt. 2^ Philippe, seignear de
Dixmude, qui ćpousa Jeanne d'Halewyn, damę de la Yere,
sans enfants. S"* Henri, mort k marier (1). V Jeanne, qui
(1) 11 obtint de Jean-saos-Penr la permission deforti6er Diimude, comme
ii appert par les lettres scellćes dadit duc de Tan 1411, dans lesqueUes le
4uc nomme Henri son cousin.
— 179 —
succeda & son frere dans les seigneuries de Dismude et
de Walou. Elle ćpousa i"* Arnould de Beerst, qui ćtait du
lignage de Lichlervelde, dont une filie, Marguerite de fieerst,
laqaelle fonda les Cordeliers a Dixuiude, ou elle deceda le
2S Mars 1459 et fut enterree aux Cordeliers*
Apres la mort de son mari Jeanne de Dixniude epousa
en 2" nóces Daniel Allard, qui elait veuf et dont le fils,
Jean, dit de Perceval, epousa Marguerite de Bcerst. Łeurs
nóces furent celebrćes aux halles de la ville de Dixmude.
Jeanne de Dixmude fonda a Watou, ou elle mourut, les
heures du jour durant Toctaye du S* Sacrement.
A damę Jeanne succeda sa filie Marguerite de Beerst^
epouse de Daniel de Perceval dont elle eut un fils Rolland
Allard, seigneur de Dixmude, decede en 1451 et enterre a
Dixniude devant Tautel de la Yierge. Sa femme mdurut
en 14j4«
Rolland Allard succeda dans la seigneurie de Dixmude,
il epousa Glaire de Florence, qui etait deja deux fois veuve.
lis habiterent Tournai. Rolland mourut k Lille au Łion d'Or,
en 14G6. Sa femme vecut encore longtemps. £lle habita
Amiens et fut enterree k Tabbaye de St. Martin. lis n'eurent
pas d'enfants. 2. Jean de Dixmude9 qui ćpousa Isabelle,
damę de Jumelles dont: A. Jacques, cb^telain de Dixmudc
aprćs la mort de Rolland Allard. II ćpousa I*" Isabelle d'Ailly
et S"* Marie de la Yichte, sans descendants. B. Henri, sei-
gneur de Maloy, sans enfants, C. Marie, damę de Dixmude,
epouse de Renaud de Ifareskerke, seigneur de Bailleulval
etc, yeuf d'Isabeau de Jonglet, dont deux enfants: Archem-
baud de Haveskerke et Antoinette de Haveskerke femme
de Jean de Sacqnespće«
Jaoques d« Dix«iide, iils de Jean el dMsabelle de Juraelles,
succeda d Rolland Allard dans Ul seigneurie de Dixmude.
Ge Jacąues eponsa Isabeau d'AiIly, sans enfanls. 11 soutint
un long proces conlre Rolland Allard, son eousin, sous
pfe(e\le que la grand' utere de Rolland n'avait pas eii le
droit de recueillir la siicccssion des seigneurs de DixiBude
et do Watou, parceque, drsait-il, cllc elait Mtarde, etant
nće de Tliierri\ seigneur de Dixfiiude, son oncle, avant son
2^ inariage et du vivanŁ de sa premierę fenime. Jacąues
obtint par ce proces la jouissance de la seigneurie de
Watou (1). Jacąues mourut en 1470, en revenant des nóces de
sa niecę Antoinctte de Haveskerke, a laqnelle ii donna un
grand revenH annuel a percevoir sur tous ses biens. 11
laissa pour hćritiers son frere Ilenrl et sa socur Marie,
epouse de Renaud de IIaveskerke.
Ilenri etant mort sans enfants la premierę branche des
seigneurs ou chiktelains de Dixmude s'ćteignit en lui.
La seigneurie de Dixmude passa donc dans la familie
des IIaveskerke. Marie, heritiere de Dixmude, filie de Jean
de Dixmude, rencontra beaucoup de dillicultes pour entrer
en possession de son heritage. Son grand pere avait habite
la Champagne et n'avait jamais fait relever ses terres dc
D]xmude et de Watou. A defaut de relief M. D'Archies,
(I) L*ancienne seigneurie de Watoa, consistant en pląs de 400 mesnres
de terres, piUurcs et bois, plusieurs rcntes de bić et d^ayoine, dimes,
moulin a venl et cour fćodale, dont dćpendaient 80 arrićre-fiers, ap-
parleiiait au scif;ncur de Dismude, A la fia du seizićme sićcle la sei-
f;neurie de Watou fut partagće entre Ics ftimilles d'Oudenhove et de
Cortcwille. Charles d^Idef^liem, seigneur de Bousbeke, Wieże et Meire,
la possćda en entier par son mariage avec la filie du seif^neur d'Ouden-
liove. U ćtait fils de Marie de Cortewille. Le 18 Juiiil629, la seigneurie
de Watou fut ćrigće en sa fayeur en comtć.
— i8ł —
€apltainc->gćiieral en Flandre pour Chavles-le-Teiuefairc avait
śaisi toutes ces proprieles.
Marie fut remise ea possession par Tentremise ifAntoiue
de Halewyn, secretaire du duc Ciiarles, qui fit fairc niain
levee a Dixoiude, ea renouveIant les echevins et les aulres
ofliciers de la seigneurie de Dixiuude lo G Juiii 1472. Marie
mourut cette luóme annee a Dixiiuide et fut enterrec devaut
le maitre>autel de Teglise.
Avant de passer a la Genealogie de la deusiemc branche
des seigneurs de Dixinude nous coinpleterons la serie des
ch^telains de la vilie de Dixniude, issus de la maison (je
IIaveskerke, ou mis ea possessiou de cette seigneurie par
droit de succession.
Renaud de Haveskerke, chevalier, seigneur d'RstaireSy
Bailleul, Clery-sur-Somme, Humingheni, Steenbeek, Zuut-
berquin, epousa en prcmieres nóces Ałide de Mortagne,
dite d' Espierres, filie d' Hubert, seigneur d* Espierres et
d'Alide de Grequy et en 2"" nóces daine Marie de Dixuiude.
11 mourut au mois de Novembre H72 et git avec su 2"*
feuime a Haveskerke.
Łeurs enfants sont:
1. Jean de I!aveskerke, seigneur de Bailleul et do Bernay,
maitre d'h6tel de Philippe-le-IIardi, auquel ii servit de
page d'armes k la bataille de PoltlerS| epousa Reinette
d'Oisel, et mourut sans posterife.
2. Archenbauld de Ilayeskerke, seigneur de Dismude,
epousa Mahault de Barbancon, heritiere d'Erquellnes et de
Bievene, filie de Jean, seigneur desdits lleux et de Hahault
de Ruimont.
— 182 —
5. Renaudi 4. Hariei 5. HusUOi 6. Catherine, 7. Arnould.
Archenbauld eut trois enfants: i". Pierre, seigneur de
Dixmude, qai epousa Agnes de Fiandre dont un fils et
deux filles; 2^ Jeanne et 3". Catherine.
Pierre, seigneur de Dixmude, epousa en 2<" nóces Cathe-
rine de Rhodes, dont i"*. An toinę, seigneur de Dixmude,
2". Jacques, 3*. Annę, 4*. Walburge.
Antoine, seigneur de Dixmude, qui mourut k Montlhery
eut deux enfants: l^ Archenbauld, seigneur de Dixniude,
qui mourut sans enfants (i), et 2''. Antoinette, beritióre
de Dixmudc, Watou, Jumelles etc., par le dćces de son
frere. Elle epousa Jean de Sacquespee, seigneur d'£scout
en Artois.
Ła familie de Sacquespee est originaire d'Arras, ou elle
occupa durant plus de 250 ans les principaux emplois dans
la magistrature. Ła branche qui yint resider en Fiandre
donna des magistrats aux villes de Gravelines, Dunkcrque,
Bourbourg, Lille, Bergues-S'-Winoc, Ypres et au Franc-
de-Bruges (2).
Antoine de Sacquespće, seigneur d'£scout, succeda a son
oucie Archembauld dans les seigneuries de Dixmude, Watou
(1) Archembauld de Uayeskerke, servit sous Charles-le-tćmćraire. II
fut oolonel au siejje de Nuys. Apris la mort de son onde Henri de
Dixniijde, ii hćrita de ies terres de Champagne, qu*il vendit eosiiite,
a rexcrption de $>• Henehould et de Haliny, qu*il laissa aux enfants
de sa S(£ur Aiitoinette. Archembauld fut seigneur de Dismude de 1472
a 1 507. U fut eiłterre au milieu du clioeur de Dixmude , oo lisait
sur sa lombe, delruile en 1794: Hic jacet nohilis ei poUntissimus vir
jśrcembaŁdus de Ha^eskerke^ in suo tempore mUes et doniinus tempO'
ralii Dixmtuiensis^ ff^atou et JumeUeSy qui migravit ab hoc steculo
łjtwito kalendas Junii, anno 1507.
(2) ykŁŁSŁytiCK, Ł. II, p. 105.
1
— 183 —
et Jumelles, ii epouśa la filie de Paul de Basserat, mattirĆ
d'artillerie du roi de France, sans descendants. U laissa
par testament ses biens de Jumelles k Pierre de Sacąaes-
pće et mourut le 26 Octobre 4518. U fot enterró k Escout.
Son frere Guillaume, marie k Harguerite de Jonglet, filie
de Charles, hórita des terres de Dixmude et de Watou.
GuiUaume de Sacąuę^pće eut treize enfants. La plupart
naquirent a Escout. Sa filie Łouise, nee en 1516, epousa
k Dixmude le seigneur d^Espence. Elle dćcćda en 1542,
łaissant une filie, Madeleine, marlće k Joseph de Beauyeau,
baron de Rhćtel.
Guillanme de Sacąuespće, dont nons Tenons de parler,
fut seigneur de Dixmude de 1518 k 1548; ii mourut le
18 Dćcembre 1549.
An toinę, son fils aine, lui succćda dans les seigneuries
de Dixmude, Watou, etc. U epousa Jacqueline de Recour,
filie du seigneur de Recour et de Barbe de Horbeke, sans
enfants. II eut aussi un fils b&tard, nommć Antoine, marie
a Antoinette Łaureyns, dont une filie, Antoinette, fenune
d'Antolne d'Assignie8.
Antoine de Sacąuespće, bourgmestre du Franc en 1550,
succćda k son pćre et mourut le 11 Novend)re 1568,
łaissant les seigneuries de Dixmude et de Watou k sa
soeur Marie, baronne douairióre de Pamele k Audenarde (1),
laquelle decćda au mois de Septembre 1607, łaissant son
bćritage de Dismude, Watou etc., k sa nićce Hadelaine
(1) Elle ćtaiŁ veuTe de messire Jacąues Blondel, dit Joi^y deTamele,
beir de Flandre, baron de Pamele, fils uniąue de measire Jo6ie et de
la fiUe du feigoear de Haldeghem,
I
■li
— 184 —
d'Espence, filie de Łouise de Sacquespee, laąuelle accepU
cette suocessioa soas benefice d'inTentaire et echangea la
sęigneurie de Watou i messire Charles d'Ideghem, chevalier,
seigneur de Wiese, baron de Bousbeke, grand bailli de la
ville et ch&tellenie dTpres, qui avait epouse Marie de
Courtewille, fieerst etc., filie de messire Juste, chevaller,
seigneur de Courtewille, capitaine et grand bailli d'Aude-
narde et de Peteghem (i). *
En 4609, Frederie, comte de Bergh, acheta la sęigneurie
de Dixniude h Madelaine d'Espence et depuis lors elle resta
dans la familie De Bergh, jusqu'au iS"" sitele (2).
Łe dernier seigneur fóodal de Dixmude fut le prince
de Hohenzoliern-zing-maringen, gćneral au $ervice d'Autriche.
En i 61 2, Charles d'Ideghem et sa femme Marie de Cour-
tewille adherlterent en la terre et sęigneurie de Watou
leur fils et bćritier uniąue Jean dldeghem, ecuyer, baron
de Bousbeke, gentllhomme de la bouche de leurs Altesses
(1) II exiBte encore h Watou, au cdtć gaucbe du chceur, deus statues
sculptćes en marbre blanc, reprćsentant le seigneur d^Ideghem et sa
femme. L*ioscnption de ce riche monument a dispani. 11 serait a
souhaiter que la nouvelle commission des beaux-arts s^occupat de la
restauration de ce tombeau dćja trop mutilć.
(2) Registre du dćnombrement des fiefs du bourę de Bruges^ ausi
archives de la Proyince. Dans un HS de ma bibliothiąue , iiititule:
La Maison de BLondel^ on lit: llesstre Jacmies de Joigpy, ber de
Fiandres, diet sire d*Audenarde, baron de Pamele etc., niz uniąue
de messire Josse et de la filie du seigneur de Haldeghem , eust en
premićres nopces damę Franchoise de Monfmorency, filie aisnee du
seicr de Croiselles et d'une filie de Stavele, laquelle mourut sans
entans. En secondes nopces damę Marie de Sacquespće, damę de Dis-
mude. Łe diet Seigr. mourut sans enUanfs, qui fut cause que la dicte
baronnie de Pamele et les terres entre Marcq et Rosnę escheurent a
la filie unicque de Piiilippc, seig'. de Melseue, sa cousine germaine.
11 gist a Paiuole et portait comme son pdre. Sa premierę femme fust
Monimorency a uti losauge d'or au coeur de la croix. Sa derniere
femme Dixmude, qui est facć d*or et d^azur de huict picches au sau-
loir de gueules. Le dessin ci-joint represente une ancienne ?errićre
dc l'ćgli8e de Pamele.
_-«-
Sćrenissimes Albert et fsabelle. Ge Jean d'Ideghemy epousa,
le H Novembre 1612, Marie de la Vieville, filie de mes-
sire Eustachę, seignear de Steenvoorde.
Łe dernier seigneur de Dismude, du nom de Saeguespće,
fut enterró dans Tóglise de Dixmude soas une tombe de
marbre noir, qul existe encore et dont Tlnscription porte:
Ci-^ist noble homme messire %nthoine de Sacąuespee^ chevalierj
seygneur de Dixmude^ Walou^ EseoUj Baudemont et d son
trśpas, gouvemeur et eapitaine de la ville de Duynkerke pour
le Roy des Espaignes Philippe II leąuel seigneur fust le
dernier homme portant le nom et armes de Sacguespie, qui
trespassa le onsiesme jour de Novembre, lan guinze cents
soixante huit. Cy^ist noble damę Jacgueline de Recourt, damę
du petit Williervalf femme et epouse dudict seygneur de
Dixmudej filie de noble seygneur messire Franchois Becourtj
laguelle trespassa lan guinze cents Audessus de la tombe
figurent seize ąuartiers de noblessc: Sacguespee, Jonglet,
Haveskerke, S^ Amand, Lens, Rubenpró, Dixmude, Sains,
Recourt, Morbecque, Stayele, Hondercoutre, Fay Hullu,
Droncham, Lavieville et Wissoeg. Ces gaartiers different
guelgue peu d'un carton genealogigue k pen pros contem-
porain, que nous publions ici littćralement.
WALLOIS.
Damoisselle Jeanne de Wallols merę de Anthoine de
Saeguespee.
NOIRCARMES.
Damoiselle Isabelle de Noircarmes, merę de Damoiselle
Łeonore de Łens.
^ {86 -^
ŁENS.
Oamoiselle Łeonore de Łens, Gile de messire Jean de Łensy
iu6re de Jeaa de Sacąuespóe,
SACgUESPEE.
Jean c|o Sacgaesp^e, fils d'Antboine.
JUHEUES.
Madame Isabeao do Imaellesi móre de Madame Marie de
Dixmade.
HAŁ8WYN.
Madame Jeanne de llalewyn, m&re de Messire Regnaull
de Havesquerque.
DIXMUDE.
Madame Marie de Dixmade, filie de Messire Jean de Dix-
madę, móre de Damoiselle Anthoinette de Havesquerque.
HAVESQUERQUE.
Damoiselle Anthoinette de Havesquerque, filie de messire
Regnault.
CRESEGQUES.
Damoiselle Jeanne de Cresecqaes, móre de Jeanne de Jouglet.
BRISAUCOURT.
Brisaucourt, móre de Gaillemette de Rabemprć.
RUBEMPRE.
D"*"* Gulllemette de Rubemprć, filie d'Anthoine de Rubem-
pre, merę de Philippe de Jouglet.
JOUGLET.
Philippe de Jouglet, fils de Jean.
— 187 —
Ł&NTIERE.
D^"* Jeaane de Łentióre, merę de Madame Jeanne de Sains.
SAINT ŁEGER.
•• S^ Łeger, merę de Aubert de Saint-Amand.
SAINS.
Madame Jeaone de Sains, filie de messire Jean de Saias,
merę de Dam*""^ Anthoineite de S^ Amdnd.
S'. AMAND.
Damoiselle Anthoinette de S^ Amand, filie de Aubert.
OeUKltME BRAMCNE.
Henri de Dixmade, fils de Thierri VI et de Harguerite
de Brienne eut quatre enfants, dont Faine Jean (a) continua
la 2* branche de la familie*
U fut póre de deux enfants:
1. Jacques, qui fut plusieurs fois avoue d'Ypres et qui
epousa Marle de S' Yenant.
2. Isabelle, abbesse de Rousbrugge.
Jacques eut quatre enfants:
i» Denis, avoue d'Ypres en 1377. U epousa Catherine,
filie d'Andre Paeldinc. Denis, mourut le 20 Juin 4379.
2. George, qui epousa Annę de Joigny, sans enfants.
3. Jacques, qui maria Giaire Yondelinc, sans enfants.
Łes enfants de Denis de Dixmude sont (1):
i. Ghristophe, prevdt de S^ Martin, a Ypres, en 1384.
U vivait encore en 1394.
(1) Łes desceodants de Denis de Dizmude portirent nour armoiries
Diunude au canton de gueules arce un lion rampant a'argeot.
— 188 —
2. Pierre, epousa Catherine Godericx, filie de Wautier.
lis sont enterres a S' Martin a Ypres, ou lis oni donnę
les anciennes tapisseries.
5. Annę, qui epousa en 1'*' nóces Jean DeWitte et en
2"" Ancel Yilain, dit Marschalc.
4. Denis epoux de Jacgueline DeYroede.
5. Andre, epoux de Mathilde de Borlicke, dont Marie,
femnie de. Jean de Brievere.
Les enfants de Pierre de Dixniude, deuxieme fils de Jacques
de Dismude, sont:
1. Paul, seigneur de Schachtelwege, la Balge etc, avoue
d'Ypres, en i447, decede le 22 Mars 1472, enterre a Saint
Jacques a Ypres, avee sa femme Catherine Dewaele, filie
de Christophe et de Catherine Belle, morte le 27 Octobre i 475.
2. Annę, .epouse de George de Brievere.
3. Colard, doyen (1428) et puls prevót de Saint-Martin
a Ypres (1455).
4. Annę.... epouse de Godefroid DeSchoten.
5. 01ivier epousa Wilielmine Bride, filie de Josse, grand
bailli d' Ypres et dlolente Belle, dont plusieurs enfants,
dćnommes plus bas (E).
6. Łonise ćpousa Claire Paeldinc, filie de Louis et de
Christine Devos, morte en 1478. Dont cinq enfants, !<» Arthur,
2** Christophe, epoux de Marguerite Fageel, Yeuve de Louis
Colaert, dit YanBorre, S** Lambert, epoux d'Elisabeth Yan
Ghele <ie Grammont, 4* Marie, femme de Francois Yan-
derpoorten, fils do Jean, S"" Catherine epousa Henri Dewulf
de Steenwerck, git a S'. Jacques a Ypres.
Enfants de Paul de Dixmude, seigneur de Schachtelwege,
la Balge etc.:
1. Oliyier, mort a marier en 1455.
— iS9 —
2. Juste, decede en i 458, avait ete marie i"" a Catherine
de la Woestine, filie d'OIivier, 2*" a Josine Yanliole, filie
de Łievin et de Jeanne Reyphius, gisent a S* Nicolas k
Gand (i).
5. George epousa Antoinette d'Halewyn, filie de Perceval,
dont Jeanne, Roland, Gudule, Marc et Antoine.
4. Jean marla Marie Yandermeersch, de Wytschaete, damę
de Melaenen, git a S^ Jacques k Ypres. lis eurent un fils
Francois de Dixmude, seigneur de Melaenen, qui epousa Marie
Platevoet. Yoir leurs descendants plus bas (D).
Josse de Dlxmude, 2* fils de Paul, seigneur de Schach-
telwege eut de son premier mariage ayec Catherine de
la Woestine, Josse, ayouó dTpres en 1505, qui ćpousa
Catherine de Stavele, sans enfants, et de sa 2* femme Josine
Yanhole 1^ Jean, seigneur de Schachtelwege, qui epousa
Jacqueline Dullaert, filie de Giselbert et de Marie de Lesplne.
II mourut le 22 Feyrier 1552; elle le 6 Mai 1564. Gisent
k S^ Jacques a Gand (2). 2o Ghislalne, ćpouse de Maillard
Dubois, seigneur d'Utberges et d'Overmeere. 3' et 4** Annę
et Josine, religięuses. 5"* Josse, seigneur de la Balge.
Enfants de Jean de Dixmude, 1' fils de Jean et de Jac-
queline DuUaert.
1 . Jean, seigneur de Schachtelwege (a), mayeur hćrćditaire
de Boesingbe, epousa Martine Reynaert, filie de Nicolas et
de Marie De Rob, dont 5 fils et 3 filles.
2. Quintine, epouse de Barthelemi Bisschop.
3. Marguerite, ćpouse de Josse de Calonne, conseiller k
Gand.
(1) Yoir aax Pi^ces JusUficaŁives.
(3) Yoir aux Pi^ces Justićcatiyes.
— 190 —
4. Łievin, chanoine de S^ Bavon a Gand.
5. Philippe, chanoine a Termonde.
Enfants de Jean de Dixmnde {a) et de Martine Reynaert :
4. Jean, seigneur de Schachtelw^e, qui yendit Tammanie
de Boesinghe, epousa Annę Yaoden Broucke, filie de Josse.
Gisent a S^ Pierre ii Ypres. Yoir plus bas (A).
2. Catherine ćpoosa Francois Yandergracht.
3. Josse, seigneur de la Balge, mayeur de Yalenciennes,
epousa Annę DePrandt, a Breda. Yoir plus bas (B).
4. Marie ćpousa Josse Kynt.
5. Nicolas, epousa Francoise Becue (C).
Enfai)ts de Jean de Dixmude (A).
1. Jean, niort a marier en France.
2. Francois, chanoine de Tćrouanne k Ypres, en 4662*
5. Nicolas, mort a marier.
4. Annę epousa Charles dellondeghem, seigneur deCatsberg.
5. Nicolas, mort a marier.
Enfants de Josse de Dixmude (B).
4. Francois de Dixmude, seigneur de la Balge, ópousa
Marie Kyndt, filie de Jean et d'Adrienne DeKerckhove.
2........ capucin.
3 capitaine.
4. Elisabeth, csurmelite.
Nicolas de Dixmude (C) eut une filie, Martine, qui eponsa
Adrien Yanden BroucLe, fils de Josse, dont 1"* Jean-Baptiste
de Dixmude epousa Jacgueline Reyel et devint, aprós la
mort de sa femme, chanoine de Bruges, et 2"* Martine,
epouse de Robert d'ErcIe, fils de Francois, seigneur de
Rosićres.
— 19ł —
DescendaDts de Jean de Dixiuude. Voir plus haut (D)f
Jean eut un fils uniąue Francois, ehef-homme des Besan-
lers a Ypres; ii ćpousa Jacqaeline, filie de Josse Yanden
Broueke, dont:
i. Josse, mort & marier.
2. Francois, mort k marier.
3* Pierre, mort k marier a la guerre, gtt k Ruremonde*
4. Ghislain, seigneur de Helanen, epousa. d'Ercle9
filie de Francois, seigneur de Rosićres et de Marie DeTOOcht,
dont deax fils et sept fiUes.
5. Jacques.
6. Marie.
7. Renier.
Enfants d'OIi?ier de Dizmude. Voir plus haut E«
i. Pierre ćpousa Jeanne de fiailleul, filie de Corneilley
jseigneur de Douxl]eu, sans enfants.
2. Roland, orphelin en i4S8.
3. Calherine ćpousa 1® Jean de Henin et 2* Jean d'Halewyn*
4. Guillemette epousa Lamsin Swancaert i 459.
5. Guillemette, orpheline 1458, ćpousa i. Oliyier Croeselin
et 2. Jaegues de Ramecourt 1465.
Catherlne susnommóe eut de son premier mari Catherine
de Menin, qui epousa Jacques de S* Omer, seigneur de
Waelscapelle, grand bailli d^Ypres et de son second mariage
Colard de Halewyn, seigneur de Boesinghe, qui epousa
Jeanne de Stayele.
TROISllME BRANCHE.
Francois de Dixmude (Yoir la i'* branche B), fils de
Henri, epousa Marguerite de Łigne, dont:
i. Jean de Dixmude, qui epousa Marie de la Yicbte. II
mourut en 1312.
J
K
— 193 —
Icrydde, filie d^Ioi et de Marie de Hedone, morte en i4S2 (1).
2° Michel.
5** Denis, ćpoux d'Anne, filie de Jean de Flandre, en 140G.
4» Christine.
I)** Jean, epoux de Gatberine, filie de Nicolas DeBeer.
C* Marguerite ćpouse de Jean DeBeer, dont Marie de
Dixmude, morte le 2 Fevrler 1480, mariee h Nicolas ou
Wautier Delun, chevalier, fils de Jean. Elle mourut en
1480 sans enfants. Gtt k S^^ Gudule k Bruselles.
Enfants de Francois de Dixmude (G):
I"* Gomeille, seigneur de Beaurewaert| ćpousa Sybille de
Steelant, yenre de Josse De Łanghe, seignear dę Schier?elde.
2® Roland, ćpousa, le 26 Mai 1446, Łonise D'Halewyn,
filie de Josse.
5** Josine epousa Hogues de Foreeste.
4" Une autre Josine, morte le 28 Dćcembre 1478, ćponsa
Louis de Foreeste.
5'* Marie, ćpousa Pierre Torreel, seigneur de la Gour
de Nieukerke.
Enfants d'£loi de Dixmude et d'Anne Godericr (B) :
I"* Francoise, morte en 1457, git k SU Martin k Ypres,
2"* Wautier, mort le 1 Juillet 1443, ćpousa 1* Glaire
Minne et 2« Marle YanThorout, morte le 30 Avril 1461.
Git k St. Martin k Ypres.
Wautier de Dismude eut deus enfants:
1"* Enguerrand, mort le 26 Aoul 1442, ćpousa Marie
YanHove, filie de Nicaise, morte en 1488.
(1) Yoir auz Piioes JtutificatiTes.
15.
— IM —
2* Cbarks, qui ćpousa Marguerite Weys, filie de Martin
€t de Christine YandepUte. 11 aclieta la terre de la Basse-
Woestine.
II eat un garcon et tine filie, savoir:
1" Jean, selgnear de ła Basse-Woestine, qui epousa Annę
Yan Yolmerbeke, filie de Godschalck. et veuve d'Eloi Van-
denRhyne. U mourut en i ^5. Git aux Angustins k Ypres.
2"* Denise, epousa i"" Guillaume Belle, et S"" Ylctor, seigneur
de Yolmerbeke, fils de Godschalck et de Marle de Łichter-
yelde. Elle mourut le 8 Aout 1481.
Jean susnommć eut deux fils:
i"* Yictor, seigneur de Yolmerbeke; 11 ćpousa Eleonorę
de Grysperre, filie de Guillaume, seigneur d'Elseghem, et
d'Isabelle de Łien. II mourut le 2 Septembre 1511; git
& Hooglede.
i? Hector (E), epousa, le 2 Dćcembre 1407, Catherine
DeYroede, damę de Yroedenhove sous Elyerdinghe, filie
de Robert et de Catherine filie d'Omer Grane.
Yictor de Dixmude eut trois enfants:
i. Yictor, seigneur de Yolmerbeke, qui se maria trois
fois: A. Marguerite de la Woestine, filie de Francois de la
Bussche; B. Jeanne de Rockeghem, filie de Robert; C. Ma-
delaine Yan Daelem, dit YanDonghen, filie de Jean, seigneur
de Segherswalle pros de Gertruydenberg. U eut des enfants
de ces trois femmes, savoir:
Du 1' lit: Francois, seigneur de Yolmerbeke, qui ćpousa
Marie Yanden Berghe, filie de Jean. II mourut en 1599. Et
Marie, qui epousa le 5 Janvier 1571, Charles Yanden Rhyne,
seigneur de Nieuwenburg, bailll de la salle et ch&tellenie
dTpres.
— 495 —
Du 2<* lit: i"* Josse, seigneur de Yolmerbeke, giii ćpousa
Cornćlie YandenRhyne, soeur de Cbarles ci-dessus. Sans
enfants. 2"* Marie, epouse de Francois d'Amersfort, seigneur
de Scharenburg, dont Philippe, Jean, Łamoral. 3" Annę,
qui se mesallia k Andrć VanVivere.
Du 3* lit: Jean, qui ćpousa Annę DeGruutere et Philippe,
pląs einq enfants, morts en bas-^ge.
Enfants d'Heetor de Dixmude (E):
i. Jacques (F), seigneur de Vroedenhove, ćpousa le 8 Fć-
Trier 1945, k Tirlemont, Madelaine de Yledlngbe, filie de
Pierre.
2. Marie de Dixmude, ćpousa i. k Bruges, en 1527, Juste
de La Woestine, seigneur de Beselaere, 2. k Bruxelles, en
4547, Andre fiis de Jean YanHerpe et 3. Łieyin Yanden
Brande.
3. Annę, ćpousa k Helmont, le 30 Janyier 1543, Seghers
d'Amour, fils de Seghers de Diest.
4. Francois.
Enfants de Jacques de Dixmude (E) :
i. Yictor.
2. Hector, ćpousa, le 2 Juillet 1577, dans Tćglise de
Boesingbe, Catberine De Schildere, filie de Jacques (I), dont
une filie Catberine.
3f Jean.
4. Jacques, militaire.
5. Marie ćpousa 1. le 12 Juillet 1576, k Beselaere, Cor-
neille Łanderwyn, filie de Pierre; 2. Hector YanHamme,
dont le fils fut avocat au conseil de Flandre.
(1) Jacąues Slaper dans la Preface de ses Poemata, dit(jue JacqucsDe
Scbilder ćtait baUli de Boesioghe, ea l506b
PIE€ES JlISTIFI€ilTIVES.
PIERRES SĆPCŁGRAŁES DE U FAMILIE
DE DIXNUDE.
«Xo
A SAINT JACQUES A GAND.
Sepulture van edelen en M^aerdlghen heer Jo* Jan Dix-
mude F* M' Joos ruddere ende van yrouw Jossyne Van
Den Hole, sciltknape; heere van Scachtelweghe etc. Mits-
gaeders van weerde en discrete Joncv. Jaecquemyne Dullaert,
dochter van Ghyselbrecht ende Marie de FEspine, roors.
Joncker Joes lieve gheselnede die achtergelaten hebben
heer Łieven, canoninek yande cathedraele kercke van S'"
Baefe binnen deser stede. Philips .canoninek van Onse Łieve
Yrouw te Dendermonde, Jo* Jan ende JoncTr. Quintynne
getrouwd hebbende H' Bartholomeus De Bisschop, Jans zoone.
— ł97 —
huerlleder ghetrouwdc kinderen bebben doen meken deze
memorie voor die zyn Taerieden dezer werelt* Jo* Jan
van Dixmude van dottde vaa LXX jaren oyerleel den XX
sporkel Xy' LII ende jonv. Jacquelyne vaii de oude vaa
ŁXIIIJ jaren, overIeet den Xyil Meye i564. Wiens zieleń
ghenaedigh zy Godt almachtig.
Avec huit guartiers: Dixmtide, Waele, Van den Role,
Reyphins. — Dullaert, Heerkerck, de r£spine, De Caval.
II exista jadis dans la mćme eglise un tond)eau de Josse
YanCaloen, qui mouruŁ le iO Juillet 4549 et de sa femme
Damę Marie de Dixmude, filie de Josse, cheyalieri eon-
seiller de TEmpereur, morte le i7 Octobre 4550.
A SAINT-NICOŁAS A GAND.
Sepulture van den edelen en weerden Joos van Dixmude,
F* Pauwels, rudder der heylix graefs, die oyerleet den VI
yan OctoberXV'' VIM. Sepulture yan Jossyne Van den Hole
F* M' Łieven, ruddere en 's voors. Joos Gheselnede, overleedt
den XX van wedemaent XV* en XL
A SAINT-MARTIN A YPRES.
Cy gist Francois de Diquemut qui trepassa en łan mil
quatre cent vingt et trois, le jour de Feyrier. Cy gist
Damoiselle Marie de Łichteryelde feu femme de Francois
de Diquemut, jadis filie de Łoy de Łichteryelde qui trepassa
en lan mil quatre cent et nenf le IX jour de Decembre.
Dans un MS du i 7* siecle, appartenant i M' Deschietere
de Łophem a Bruges, ii est dit: derriere le Mattre autel
(a S^ Martin) sont des yitraux peints representant les ar-
moiries de la familie de Dixmude jointes a celles de Schoten,
— ł98 —
qui sont au chef d'or, au demi Ilon de sable et a celles
de Schattinck, qui sont de sable, a la erolx de vingt besans
d'or, de mśme qu'a celles de Waghenare^ qui sont k trois
roses d'azor allie de DIxmude.
Au cótć sud de Teglise se trouve une pierre sepulerale
bleue, couverte de cuiyre et ornee de deux figures. Cest
la sćpalture de Ylctor de Dixmude, fils de Jean, mort le
ii Janvier i 382 et de sa femme Adćle de Haveskerke,
filie de Philippe, morte en i 576. Łes armoiries sont Dixmude
i la bandę dentelee de gueules. Schattlnck : d'or a Feeusson
de gueules k la bandę componnee d'argent et d'azur sur le
tout et trois lions d'or couronnćs et Haveskerke: k trois
coqailles d'argent sur la face; une croix ancree d'ai^ent
Nevele et Heule.
Au cótć sud, sous une pierre blanche gisent Pierre de
Dixmude, fils de Denis et de Catherine, filie de Wautier
Godericx. Ses armoiries ćtaient un lion au premier canton
timbre couronnć d'or et ażur de huit pieces.
Au cóte nord de la chapelle dite Zuid-Kapel^ est une
pierre sepulerale bleue, surmontee de deux figures, avec
rinscription : Chy gist Franchois de Dixmude F* Jois, qui fust
filz de Francois. Obiit HM, le 3 Janyler, et Mademoiselle
Marle de Lichterrelde F* Eloy sa femme, obiit i 423.
Au cótć nord git, sous une pierre bleue, Denis de Dixmude,
decćdć le 20 Juin i 379. II portait huit faces or et ażur,
un lion au premier canton.
Sous une pierre blanche git damę Anna Godericx, filie
de Wautier, veuye d'Eloy de Dixmude et femme en secondes
nóces de Gilbert Yander Niepes, morte le 29 Juillet 1396
— 199 —
et demoiselle Francoise de Dlsmude, Clle de Louis, decedće
le 5 Septembre i 437.
Au cóte nord de Tautel de sainte Catherine^ sous une
pierre bleue, recouverte de lames de cuiyre, git messire
Jean de Dixmude, fils de Francois, decćdć le 22 Avril
i 359 le jour de Saint-Francols et damę Denise, filie de
Denis Schattinck, femme de Jean de Dixmude, morte le
12 Septembre i 383 et messire Eloi de Dixmude, fils de Jean,
qui posa la premierę pierre des murs d'Ypres, le 6 Avril
i 688, comme ecout^te de cette ylUe et deeóda le 8 Avril i 391.
Au cóte nord est une dalie inerustee de cuivre, sćpulture
de damę Annę de Dismude, filie de Jean et femme de
Jean Schoten, decedóe le i2 Decembre 1367.
Lh gtt aussi Denlse de DlKmude, filie de Charles, yeuye
de Yictor de DlKmude, seigneur de Yolmerbeke, morte
en 1481.
Au cótó snd est une grandę dalie bleue. Cest la sepul-
ture de Wautier de Dixmude, fils de Louis, decćde le
1 Juillet 1443 et de sa femme^ damę Marie, filie de Jean
YanThorout, morte le 30 Aoiit 1461.
AUX RĆCOŁLETS A YPRES.
Au cóte ouest de Tćglise se trouyait une grandę dalie
bleue, ornee d'armoiries. La git Ingelram de Dixmude, fils
de Wautier, decede le 26 Aout 1442 et damę Marie Van
Iloye, filie de Nicaise, morte en 1488.
Dans la móme eglise est enterre, sous une dalie bleue,
Francois de Dixmude, mort le 20 Janyier 1420 et damę
Claire Van Roosebeke, sa premierę femme, morte le 9 Mai
1414 et damę Marie Yan Boyenkerke sa deuxióme femme.
— 200 —
A Ł'HOPITAŁ DIT DE BELŁE.
Au cóte nord de F^lise se troQve Tepitaphe: Cy gist
Jehan Belle, P sire Nicolas, goi trespassa Fan 14... et ma-
dttnoiselle Denise de Dinnade, F* Jehan, sa femme, obiit
4479, le 10* joar de
AUX AUGUSTINS A TPRES.
Dans cette egUse etait enterre Jean de Dixmudc, ecuyer,
selgnenr de la Petite Woesline, fils de Charles « mort le
i 9 Septembre 1505 et damę Marie de Yolmerbeke, filie de
Godscalc et de damę Marie Paeldinc, morte le 12 Novembre
i506« lis enrent deax fils, Yictor et Heclor. Hector, qui
etait le cadet, ćponsa one demoiselle Sbroeden, dont ii eut
Jacąues, Marie et Annę. Yictor, fils de Yictor et de Łćonore
YanGryspeere ćpousa Marguerite Yande Woestine, filie de
Francois, seigneur de Beselaere, dont est issa Francois, mort
en 1559, qui epousa Marie Yandenberghe d'llandsaeme,
sans posterite.
Yictor epousa en secondes nóces Jeanne, filie de Robert
de Rokeghem, dont Josse, Marie et Annę. II ćpousa en troisie-
mes nóces Madelaine YanDalen, dit YanDonghen, filie de
Jean, seigneur de Łegerswalle, pres de Gertruidenberg, dont
ii eut Phllippe et Jean.
Jacques, fils de Hector de Dlxmude, ćpousa une demoi-
selle Yan Ylederinghe, dont un fils, Hector.
Marie de Dismude, filie d'Hector, eponsa, le 27 Octobre
i 527, Josse Yande Woestyne, seigneur de Beselaere, dont est
issu Hector, seigneur de Beselaere, qui epousa Claudine
de Rosimbos, laquelle lui procrea deux fils, Francois et
Haximilien. Josse, fils de Yictor, mourut sans posteritó.
— 201 —
Marie, filie de Yictor, epoasa Francois Van Oadenfort,
seigneur de Scharrenberg.
Annę de Dixmude fit une mesallianee.
Jean de Dkmude, fils de Michel, epousa Catherine De Beer,
filie de Nicolas, dont ii euŁ Marie de Dixmude, veuve de
Nicolas De Bu, chevalier.
A DIXMUDE.
Dans Feglise paroissiale existait dans la nef laterale une
pierre avec cette inscription: Cy gisŁ noble homme Jean
Allaert, diet Percheval, seigneur de Dixmude, obiit 1452,
le 19 de Dćcembre.
A BRUGES.
Dans Tancienne óglise de Saint Donatien etait une pierre
incrustee de cuiyre, avec Tinscription : Hier licht begraven
Bertolomeus DeYoocht, raedt shertogen van Bourgoingne,
graye yan Ylaenderen, die staerf 1459, den li** in Maerte,
ende joncyrouwe Anna, F* sheer Pieters yan Dixmude,
Bertolomeus wyf was, dewelcke staerf 1426, den 12 Maerte.
EXTRAITS DE CARTUŁAIRES ET D' INYENTAIRES.
1224. Łettres de Thierri, sire de Beveren, ch&telain de
Dixmude, par Iesquelles ii declare que pour terminer le$
difficultes qu'il y ayait entre lui et la comtesse de Flandre
et de Hainaut,'au sujet de la pócherie en la yille de Dix-
mude, ils ont nomme le ch^telain de Saint-Omer, messire
Robert de Bethune et messire Gilbert de Sotinghem pour
arbltres et ont promis de s'en tenir k leur ayis. i 224 k
Lille, le lundi de TAscension.
(Honum: anciens de St Genois P. S12.)
— 202 —
1225. Donatio facta k Theodorico, Domino de Bereren et
castellano de Dismnde et IsabellA de Dixmade, iixore sa^,
cnm sigillo.
(Inyentaire des Arch. Łotyns fr. 15 verso. MS}.
1235* Dans les lettres par lesąaelles la comtesse Jeanne
regle la manierę dont se renoavellera FeckeYinage de
Lille, Thierrl de Beveren^ chatelain de Dixmnde, figurę
comme temoin et prend le tltre de Bailli de toute la Flandre.
(Honoments anciens, P. 53G].
1258. Janirier. Isabelle, ch^telaine de Dismude, s'oblige
k faire ratifier par son fils, quand ii sera majenr, la yente
de la dlme d'Adendyk, faite k Tabbaye de St. Bavon k
Gand, par Gulllaume de BeTeren, qai s'etant croise, allait
partir poar la terre sainte. Ce fils dlsabelle n'avait ^lors
que i 4 ans; ii etait donc Jić en 4224.
(Cart. de St. Bavon, PP. 20S et 206).
i 238. Ce Gulllaume de Be^eren etait marić k Eye, damę
de Summalng. 11 yendit sa terre d'Adendyk aux moines
de St. Bayon ponr la somme de 700 llyres.
(Cart. de St. Bayon, P. 207).
<24i. Janyier. Thlerri de Dixmude confirma au eouyent
de 's Hemelsdael rexemption aecordee par son frźre Thierri
et sa mćre Elisabeth.
(Cart. de 's Hemelsdael MS).
i 244. Feyrier. Thierry, seigneur de Beyeren et de Dix-
mude et Marguerite sa femme acquittent du droit de tonlieu
k Dixmude Tabbessc et Tabbaye de 's Hemelsdael.
(Cart.de 's Hemelsdael MS).
— 203 —
i2S2. imn. Thierry dc Beveren, chfttelain de Dismude,
s'oblige k faire ratifier par le comte de Flandre la yente
de la dlme d'Adendyk.
i 252. Juillet. Łe mśme dóclare qu'il se tiendra i tout
ce qae les arbitres auront dćcidć relativement i la dime
d'Adendyk.
(Cart. de St. Bavon PP. 260 et 2G1).
1255. Avril. Thierry, seigneur de Beveren, donnę ąuittance
k Tabbaye de Saint-Bayon de tout ce qui lui reveDaU de
la dime d'Adendyk. U nomme dans cette charte Gaillaume
de Beyeren pairuus meuSj tandis qa'il le nomme dans la
charte de Juillet 4252, Patria nostri. U y a ici erreur de
coplste, qui aurait du ecrire Patrui nostri.
(Cart. de St. Bavon, P. 270).
1255. Confirmation par la comtesse Marguerite de la
donation faite par Thomas de Beyeren, chfttelain de Dix-
mude, de iOO sols de rentę, assignćs sur une terre neuve,
qu'il tenait en fief de la comtesse, k Dixmude, pour la
fondation d'une chapelle dans cette ville.
(2"Cart. deFlandre, &la chambre des comptes k Lille, piece 82).
i 257. Jordanus, ch4telain de Dismude, donnę k St. Martin
a Ypres sept llyres monnaie de Flandre.
(Łivre rouge de St. Martin, P. i02).
i 274. Septembre. Thierry, seigneur de Beveren, chjitelain
de Dixmude, prend Tengagement de payer aux Tournaisiens
560 liyres parisis, dont 200 liy. pour dommages causćs a
la yiile par Gautier de ŁaPlagne, i 20 liy. pour les dć-
— 204 —
penses des prisonniers faits a la Reseousse (i) de Jacąues de
Monchablon et 30 liv. pour deux hommes, dont Fun a eu
les dents emportćes et Fautre le nez coupe.
(Eph. Tournaislennes PP. 83-84.)
i282. Łettres par lesguelles Thierri, chevalier, sire de
BeYeren, eh^telain de Dixmude, declare que le consentement
donnę par Henri de fievcren, son frere, pour Agnes de
Conde, filie de Nicolas, femme dudit Thierri, jouisse apr&s
sa morty sans enfant, de la maison de Be^ren, qui est allea,
et de la cour, qui est entouree de fosses, avec le douaire
ordinaire, selon la contenance de Flandre, ne prejudiciera
point aux droits que le dit Henri peut avoir sur les alleux
de son frere.
Thierry declare avoir fait sceller ces łettres de son scel
par la damę de Rumigny, sa soeur, par ses cousins Monsei-
gneur Rlgaut dou Rues et Monseigneur Jean de Cayre, qui
sont charges de garder son scel par le commandement du
comte de Flandre. 1282, Aout.
(Monum. anc. Page 702.)
i 293. Łettres par lesquelles Erar, sire de Beveren et de
Wallers, chńtelain de Dixmude et dlsabelle de Wavraing
sa femme etc. etc.
Henri de Beveren, frere dudit Erar et son Merltler ap-
parent, confirme ces łettres. i 293, Janvier.
(3* cartulaire de Flandre k Lille, Plóce 103.)
i 294. Chartede transport de Fan i294, d'£rar, chevalier
sire de Beyeren et de Wallcrs, castelain de Dyckemue et
(1) BecouYrementi 1 acŁion de dćliyrer ud prisonnier qae reuDemi em-
mćne.
— 205 —
damę Isabeau de Wavrin, au profit d'ArnouI Branlin. Avec
seeau a chayal, Fepee battant et celui de la damę a la
reale.
(Inv. des areh. Łotyns, P. 3.)
4503. Łettres par lesąuelles Gai, comte de Flandre et
de Zćlande, fait connaltre que les debats s'ótant eleves
entre Isabeau, damę de Beverea et de Wallers, femme de
Monseigneur Erar, sire de Beveren, d'ane part et Philippe,
damę de Beveren et de Martigny et Monseigneur Jakemon
de Werchin, Sónćcbal de Hainaut, son bai^on et avouć,
d'autre part, au sujet de rhćritage {Fourmaurture) de feu
Erart, sire de Beyeren, les parties s'ea sont remises k la
dćcision des arbitres qui suiyent: Pour Isabeau: le dit
Gul, Jean, sire de Gavre et dTscomaix et Monseigneur
Guillaume de Neyele; pour Philippe et Jakemon, Monsei-
gneur Guillaume de Steenhuse et Monseigneur Sohier de
Łeyerghem. Ces arbitres n'ayant pu s'entendre, ils ont
promis d^obseryer le dit du comte, a qui lis ont remis le
prononcć du dlilćrend; ils ont en outre assuró qu'ils s'y
conformeraient en tous points, sous peine de payer 4000
liyres, a solder par la partie qui manquerait k ses engage-
ments. La decision du comte a ćtć la suiyante: i"* Isabeau,
damę de Beyeren et de Waliers, aura les meubles et cateux
de feu Erard, son mari {baron), k condition de payer toutes
ses dettes ; 2"* Elle paiera les frais de sa sćpulture ; S"" Elle
aura la moitie des acquets faits pendant leur mariage;
4"* Elle tiendra son douaire k Waliers, pour autant qu'elle
pourra prouyer qu'il lui a ćte assigne dans ce lieu ; 5** Elle
aura la moitie des terres de Beyeren, soit en fief, soit en
i
— 207 —
en 4598; 1' echeTin, en iiOO; i' eehevin, en i402;
S"* echeyin, en 1407; 2° ćchevin, en iiii.
Pierre de Dixmude, i5« echeyln, en 1401; 2« echevin,
en 4415; 3« ćcheyin, en 1417; 5« ćehevin, en 1456.
Francois de Dixniude, 6' eeheYin, en 1404; 3« echevin,
en 1411; 4« ćcheyln, en 1412; 4' ćchevin, en 1414; 2« ćche*
yin, en 1416; 2« ćcheyin, en 1418; 2« ćehevin, en 1420;
2« echeyin, en 1422.
Andrć de Dixmude, 6« echeyin, en 1418; 3« ćcheyin, en
1420; 5' echeyin, en 1422; 3« ćcheyin, en 1424; 4« ćche-
yin, en 1426; 2« echeyin, en 1429; 3« echeyin, en 1451,
1452 et 1434; 5« echeyin, en 1435 et 1437; 3<' ćcheyin,
en 1440.
Oliyier de Dixmude, 12* ćcheyin, en 1423; 3'' ćcheyin,
1425; 4' ćcheyin, en 1427; 1' ćcheyin, en 1436; 2* ćche«
yin, en 1438; 1' ćcheyin, en 1441; i^ ćcheyin, en 1443^
1' ćcheyin, en 1446 et 1450, et 2" ćcheyin, en 1458.
Corneille de Dixmude, 12* ćcheyin, en 1435.
Charles de Dixmude, 13' ćcheyin, en 1438; 6* ćcheyin,
en 1448 ;5« ćcheyin, en 1450 et 1452; 3<' ćcheyin, en 1460.
Louis de Dismude, 5"* ćcheyin, en 1442.
Paul de Dixmude, 5^ ćcheyin, en 1444, ćcoutćteen 1447;
4* ćcheyin, en 1452; 1' ćcheyin, en 1455 et 1457; ćcontćte,
en 1459 et 1462; 1' ćcheyin, en 1468 et 2« ćcheyin en 1470.
Łoonis de Dixmude, 1' ćcheyin, en 1447, 1449 et 1453;
^ ćcheyin, en 1451.
Charles de Dlxniude, 6* echeyin, en 1448; 5* ćcheyin |
en 1450 et 1452.
— 208 —
Josse de DiuDode, 6* ćche^in, en ii62; i' eche?iii, en
146$; econtóte, en 4472 et 1505; 4* echevin, en i 499;
2« echevin, en 1501 et 1503.
Jean de Dizmude, 6* Mievin, en i 476 et 1492; 4* eche->
Yiń, en 4486; 5" eche^in, en 4489 et 4548; 9« echeTin,
en 4512; 6« ćchevin, en 4544 et 4520.
Yictor de Diimode, 7« ćcheTin, en 4500; 8« echeyln, en
4504; ćcontMe, en 4502.
Hector de Dizmude, ćcoutete en 4543; 3« ćcheTin, en 4523.
Francois de Dlzmade, 44« ćchevin, en 4529; 8* et 9« eche-
Tin, en 4534 et 4536; 6« echeTin, en 4540 et 4546.
Jean de Diimude, 5* ćcheyin, en 4555 et 4595; 4* ćche-
Yin, en 4564, 4563, 4570 et 4597; 3« echerin, en 4567,
4574, 4601, 4602 et 4614; 40° ćche?in, en 4587 et 4589;
44« echeyin, en 4594 et 4607.
F. YAMDCPUTTC.
GJlSejbO
\
JEAN DE BEYEREN.
Tlłierri VII , seigneur de Dismude et de 6evereii , eut
łiuit cnTanls ; dont Tun Erard ou Gćrard, lui succćda dans la
seigneurie de BevereD et inourut sans enfants.
La succession d'Erard fut longlemps contestće et donna
lien ii one infinilć de difficultćs et de dćbats, qui se ler-
minirent en Uissant la seigneurie de Beveren aux mains de
Jean, fr^ra d'Erard de Beverea et jadis ćr^ne de Potenza
!Ba Calabre.
/ean de Ileveren ćlail, en 1279, ćcolier jk Paris. 11
ćcńvit le 30 Septembre de cette annee une lettre k son
trire Erard, seigneur de Wallers et 4 sa soenr la de-
moisełłe de Wallers, pour leur faire connatire qu'il a donnć,
pour tout le temps qu'il viTra et encore pour nn termę
de deux ans apres sa morl, le revenu de cent livrćes de
terre, qu'il avait k Wallers (1), k Henri, son fr^re. 11 les
prie de vouloir confirmer et approuver cette donation, d'eD
dćlivrer leurs letlres scellees et d'ajouter foi k cet ^ard
k Uadame de Hartigny sa sceur.
L'annće snirante Jean de Beveren est recu comme no-
TJce dans Tordre des frires prćcheurs et ii manifeste le
dćsir de ceder k son frere Henri, clerc et plus tard cha-
\'aleacivimUi — Voir TIdt
— 210 —
noine de S* Donatien ^ Broges, tous les biens qiril possódc.
Cct acte datę du 50 Septembre et le 2 Octobre suhant
il *de a ce frere toute la part qui hii appartient dans
les allefix de son pere (4).
II est prouvć par deux chartes, Tune de 1295, Tautre
de i 301 (2), que Jean de Beveren, etait encore fróre de Tordre
des PrócheuTS k ces ćpoqiies et qu'il toucbait une somoie
de i 00 livres parisls comme ex^cuieur testamentaire de son
frire Erard.
Aprós la mort d'Erard de Beveren il surgit des d^ats
entre Isabeau , damę de Beyeren et de Wallcrs , Teuve
d'£rard9 d'une part, et Phllippine de Beveren, femme de
2acques "de Wcrchin, sen^cbal de Hainaut| d'autre part,
au sujet de 1'bćritage. 11 fut dćeidć par les arbitres (3),
i* qu'lsabeau, aura les meubles et caleux de feu son mari,
ii condition de payer ses dettes; ^ qu'elle paiera les frais
de sćpultore; 5'*qu'elle aura la moitie des acqu6ls faits au
temps de son mariage; 4® qu'elle tiendra son douaire de
Wallers; 5* qu'ene aura la moitić des fiefs de Beyeren, soi t
en fief| soit en aUevx et la moitie du moeł de Beveren,
Ceci fut fait en i 303 et il n'est nullement question dans
cet acte I ni dans celui qui suit, dont la datę est du
17 Juillet 1306 (4), de Jean de Beyeren.
De nouyeaux dćbafs s'etant eleyćs entre la douairiere
d^Erard de Beyeren et Pbilippine damę de Martigny, femme
de Jacque8 de Werchin, Gui, comte de Flandre, dćcida
(1) Voir rinv. des arch. de Riipelmonde page 84,
(9) Arch. de Rupelmonde p. 327.
(8) Yoir pląs liauŁ, p. 36.
(4) Archiyes de Rupelmonde p. 325.
— 2H —
par conseil de preudommes i"* Qu'IsabeIIe tiendra la moitić
des hommageSy ćcheyinages, justices, seigneuries et hostes
de la terre de fieyeren ; ^ Qu'elle ćtablira baillis, sergents,
ćcoutóteSj comme yćritable seigneur, dans la moitie de la
terre de Beyeren, qu'elle possćde en douaire; 3'>Qu'elleaura
dans la moer de Beyeren sa tourbe i bri^ler ( fuille ) pour
Pttsage de son hotel et en outre les profits de la moitić
dudit moer, toutefois sans pouyoir empócher rexploi(ation
de la partie adyerse et son droit de couper du bols.
Qa'est deyenu le frere Prćcheur, Jean de Beyeren, durant
ces dćbats? II ćtait ćyćque de Potenza en Calabre; il ne
8'ćtait pas prćsentó comme hóritier de son fróre Erard,
itaiii oUigś fam aon. yoBu de panyretó k renoncer k toute
succession. Oeyena óyćąne il reyendTąos soa droit k cet
hćritage comme appartenant au clergó sóculier. II eiigea
donc de sa sceur, Madame de Hartigny, la part qui lui re-
venait de la terre de Beyeren, comme hćritier mkle. U cita
sa soeur derant la cour du comte de Flandre k Au-
denarde et la dite Damę de Martigny se defendoit de ce ke il
esłoU profee en religion et en teil estat^ ke il ne pooit ne devoii
estre en foiante dou dit fief ( i ). Madame de Martigny lut
atteinte de maladie ayant que le procis ne fut jugó en cour
d'Audenarde. Jean de Beyeren profita de cette maladie pour
faire juger le procćs en sa fayeur: il allćgua que sa soeur
ćtant malade dans le Hainaut, proyince releyant de Tern-
pire et alors en guerre ayec le roi de France, il ćtaitim-
possible de faire citer la partie adyerse. On s'en rćfera aa
comte de Flandre ayant le prononcó du jugement.
(1) Yoir il la fia de cet artide.
— 212 —
Entrelemps Madame de Marligny moanit, et sa filie, la
ducliesse de Lorraino, appela devanl Ic parlement de Paris,
conire le proces eniaine par Jean dc Bcvcrcn.
Daiis rexposć de celte affaire, que noiis publions plus loin
ii est dit qtie la Duchaise eut vn arre$t contrę ie Conte de
Flandres en le court de France sur VaHemplal faiij puis le
appeil par leąueil arreist Mesires de Flandres esl condempnees
d rendrt les levees failes de le terre de Bevere, puis V appeil
ki monfet a grant sumę et sieut on aussi en le cour de France
Monseigneur de Flandres de par le dite Duchaise daucunes
reukeries et prises faiies au chasleal de Berere par les amis
fr^ Jehans de Berere et par les gens Bfonseignenr de Flandres.
Jean de Beveren choisit pour dćfenseurs de la cause, de-
Tant le parlement de PariS| Jacqties de Braffe et Raoul
Grospermi, doyen d^Orleans. Le premier recut pour ses
gages 16 florins, va1ant chacun GG sols parisis et Tautre
20 florins. Łeurs ąuittances portent la datę du 2 Mai 1307 (i).
Par jugement du parlement de Paris, Robert, comte de
Flandre fut condamnć k payer k la ducliesse de Lorraine
la somme de Tingt mille llvres parisis pour les dommages
causćs par les baillis et gens du comte, lors de la prise
du ch&teau de Beyeren et mille lirres pour les outrages
et Yiolences faits k la ducbesse et a ses enfants.
Un exposć detaillć des Tiolences et oufragcs dont la
ducbesse de Lorraine, ses enfants et ses gens ont ćtć
r objet dans le cb^teau de Beyeren , de la part de Jean
de Beyeren et de ses adbćrents et de la conduite coupable
(1) Arcbiyes de Rupelmonde pa(;e 532.
— 215 —
tenuc a leur egard par Ic comte de Flandrc et scs ofll-
cierSi repose aux archives dc la Flandrc Orientale. Cet
e^posci ćcrit vers la fin de idiO, devait seriir a confirmer
la plainte portec par la duciiesse contrę Ic comle devant
le parlemcnt du roi a Paris; ii est curieux sous le rapport
du style et ii donnę des details interessants sur les mceurs
de cette epoąue et sur la manierę de s'einparer des chA-*
teaux-forts.
Yoici comment est racontee la prise du chńtoau de
Beveren: «c La vindrent le vendredi apres la Nativite Nostre
u Danie ou environ, qui est communement et yulgaircment
(( appcilee la Septembresche, qui fu en Tan M. CCC. et dis,
u frerc iehan de Bevere, de Tordre des prescheurs, messire
« Gerars de la Markę, messire Soliier de Gant le pere, mes-
<c sire Rasses Mulars, messire Ilues li Gavres, messire Wau-
u tiers Dehelle, clieyalier, hommes le conte ou demeurans
• en sa contee des qiłiex li plusieurs furent & faire le juge-
tt mcnt dont la dite duchaise appella. Item Gilcs Havars,.
t; adonc baillis le dit conte en la ville dc Rupelmonde, iaque-
41 mars Ifavars son frere, Anthonies Dumont, Giles Ilaglegans,.
« Jeban de le Dicht, Sobier Coilzonne, Sohcies son flis, Bru-
« genas, Lamber Dumont, Wautiers Zautart, les iiij enfants
u Jeban le Dicht, Jebans le Pins, Jebans Codoedrc, Jehao
u li Co3man, Pierres Pil, Pierres fil Guerart, Colars de la
II Prerre, Wautiers li Pans, Jebans li Ram, Rfartins Euvrars,
tt Henris 01iviers, Jebans li Yigrcs de Berło, Josse son filz,
u touz escbevins et bourgois du dit conte en la ville de.
tt Rippemonde. Item Jebans Raye, Jebans Racbemors, Jebans
«( de Ralemont, Jeban le Rien, Tierris Palmars, Henris Bine,
« Jaquemars du Dam, Sobiers de Łanguerode vallet mes-
« sire Gerart de la MarkCi Tierris cousins da dit mon-^
— 214 —
seignenr Gnenri^ le barbier da dit nonseigiiear Goenrt,
Yosseąniiis filz Bastart iwMise^eor Sohier de Gaat,
Colios TraTeillie Tallet firere Jehan de Berre, Mfles Ifan-
gaires, Josses et Thoames diz Maugaires ses fieres et
plosieors aotres dont la dite dochesse iie set pas ks
Dons, Tiolamnent et soadaineiBent a foree et a »mes et
a grant cheraucfaiee toiu iMmmes hostes et iusticaliles
da dit coote de Flandres et deoMNiniis ea sa terre et
en sa contee, et goi cneore y sont et ont esie toos
jonrs demonrans tooz oontinaebnent et brisierent la pre-
mierę pcHTte da dit ebastel de Berre, et la seomide an-
cois qae la dite dnehesse, no li dit Gardlan sen anpercnissent
de rien, ni ne seossent la dite force ne la dite yiolence
et malefacon.
« Item qae si tost comme aacans des Genz de la dite
• dachesse sapercarent de la dite violence et maleboon ii
« lererent le pont de la derreniere forteresse da dit chastel
¥ de Berre, la oa la dite dochesse, ses enfons et li dit
« Gardian da Roy et partie de la gent a la dite dochesse
« estoient.
• Item qae apres ce qoe les dites choses forent ainsi
« taitez comme dessos est dit et qoe le dit malfaileor
« sapercorent qae le dit pont estoit leve si come dit est;
Cl li dit malfaitoor coomrent et allerent par les maisons da
«i dit chastel dehors les mors de la derreniere forteresse
« dont ii ayoient les portes brisiees et rompirent et briserent
« les chambresy les huches et les forciers qoe 11 y trouverent
• qui estoient a la dite dochesse que elle y avoit fait
« apporter et plasieurs armeures qui estoient a sa Gent
• et navrerent plusieurs des serians et de la mesme de la
I
— 915 —
« dite duehesse qae ii y trouverent et pristrenti lęyerent
« et importerent et tournerent par deuers eus la on ii leur
« plut plusieurs biens meubles de la dite duchesse et de
« sa Gent, que ii y IrouYerent et qite ii y ayoient fatt
u apporter et pluseurs cheYaux que elle et sa Gent y ayoient
u aniene*
«c Item qae ił assaiłlirent la dite derreniere foteresce oa
« la dile duchesse, ses enfans et le dit Gardian estoient
K entralant et lancant a arbalestes carreaux si aigremeni et
u si cruelment que a poine poyient approcbies les Genz d^
«c ła dite duchesse iusąues a carreaiix pour sayoir qaels
« genz ce estoient, ne que ii queroient et le leur denianderent
u au plus tost que ii pourent faire le en bonne manierę.
« Item que ii leur fu respondu de par le dit frere Jehan
if et de par les diz malfeteurs que ii youloient ayoir tout
u le dit chastel et la dite forteresce et toute la terre et
u les appartenances du dit chastel qui appartenoient aa
« dit frere Jehan, si comme ii disoient et que se ii ne leur
u deliyroieut appartement qu'il prendroient asses tost le
• dit chastel par force et metroient touz ceus quil y
• trouyeroient a mort sans nulle merci.
« Item que ces paroles ainsi dites et rapportees a la
u dite duchesse, elle enyoia aa diz malfaitears le dit gar-
« dien ayec j sień cheyalier et ij, de ses yalleZ| liqael gar-
« dien leur dist et defendi de par nostre seigneur le Roy
<c que seur quanque ii se pooient meffaire en yers nostre
« seigneur le Roy qae ii ne mcffeissent a la dite damę, a
« sa gent, a son chastel, ne en sa terre, ne que ił ni
« feissent nus griez, nulle force, ne nulle injure, et ce que
« fet ayoient remeissent a estat deu, en euś disant et
— 222 —
les trois ans apr^ qu'il anra pris possessioii| k Tesception
de milłe liyres qu'il doit k la cour de Romę et que le
comte de Nevers ne devra payer que dans l'aniiće de ki
prise de possession; 2"* Łe comte de NeTors paiera i Jean
de Beyereo les depenses de sa care, jasqu'ji ce qaUl soit
mis en possession da ch&teau de Beveren; 5* II loi paiera
une pension yiagóre annuelle de 500 livreS| monnaie tonr-
nois; 4"* Les deux parties s'engagent i )aceompIir toutes
les obligations d'usage« Cet accord aiosi fail, le comte de
Nevcrs et le sire de Beyeren en ont ratifió toos les pointS|
de móme que les hommes de fief da comte de Flandre et
Jean de Beveren s'est dćsistć, avec les formalites youlaes,
de ses biens et en a adhćritć le comte de Neyers (i).
Łe paiement des cent mille liyres parisis fut fait le joar
móme da passage du contract de vente k Termonde, dans
la maison de Gilles de Beyeren, le 2 da mois d'Octobre.
Łe comte de Neyers et de Rhćtel, fils ainć da comte de
Flandre, dont la yie malheureuse a donnę sojet k tant
tfassertions historiqaes et mystćrleuses, deyint ainsi pro-
prićtaire de la seignearie de Beyeren et Jean de Beyeren (2),
1'ćy^ae de Potenza^se retira ensaite dans nn couyent de
son ordre* 11 parait móme, d'aprós une pióce adressee k
lui par Tofficial de la cour de Treyes, qa'il deyint proyin-
ciał (3). 11 figurę comme tćmoin dans une charte de Louis,
fils ainć du comte de Flandre, comte de Neyers et de Rhćtel,
signće k Gand dans le cboeur des frires Prócheurs, le 14 AyriI
{31 3. Jean de Beyeren, ancien ćyóqne de Potenza, signe
comme premier tćmoin.
(1) Chambre des eomptes h Lille, 8« cartulaire de Fiandreip, 103.
(3) Yoir Meyer 9 Annales Flandriao ad ann. 1317.
(S) Iny. des ai*ch. de Aupelmonde, pi^e 1248.
f
t .- - licr et
^e> ~it.T aler
r-M- -<i mesnie
^f [e y avoit
1^ cl sagenz
.1, los guelles
.is aulres mai-
k'renl par leur
^:irłler fcrmement
^^^^^^^p-joea dessus diles ainsi
^^^^^^ jjur doisus la dite damę
ot ouvrir l9 porte de
I lors łaatost li dii mal-
meiil.
furent enlrez ii firent tan-
i^scs dc tout ce quil avoient
it esl, cest assavoir qtie II
: iijinent et de^pileusemetil au
jFopres cnTans mcismcs qoi
iiiiij<'iirs et souK age et grand
I :ivL'i' li estoient et tcs mistrcnt
i.iiiiriDiiit, en laąuele ii Ics lindrent
stat (k^^us dii par lespace de viij se-
dit malfaitcar brisierenl les coffres de la
1 prislrcnt ses joyaus, scs robcs, et sa vajsse-
i'l robereni sa mcson de tout ce quił y trou-
luseurs iellrcs et cfaarlres et especialement les
— 2*8 -
« jugiez de la court nostre seigoemr ie Roy qui fesoieni
« mencion des esploiz que la dite duchesse auoit eu en la
«c court nostre selgneur le Rojr contrę le dit conte, frere
• Jeban et contrę ses diz hommes et iustisables et les
«t roDipirent et depecierent et emporterent.
« Item qae ii pristrent recurent et leverent les yssnes,
« les ]evee$ et les revenues de la terre a la dite damo
« et gasterent mout le terre et le pais par le temps de
« viij semaiaes et de pląs et ou temps que les revenue8
<c sont de plus grant yalue.
« Item que aveques ce ii mistrent j des enfans a la dite
« damę et j sień chevalier et ij de ses cousins en la fosse
• as larrons, les fers es piez et les tindrent en la dite
u fosse en lestat dessus dit tout continuelment par lespace
« de yiij jours et plus,
« Item que ii sefforcierent de prendre et de querre le
u dit gardien depute de par le Roy si comme dit est par
«( lui yilener outrageusement et mettre a mort se ii leossenl
« trouye mes ii fut salye par son fouir colement en la
i( jornee quil entrerent en la dite fortresce.
« Item que en fesant les injures les forces et les yio-
« lences dessus dites. Ii dit malfaiteur disoient que ce que
« 11 fesoient de lasjentement du commandement de la yo-
« lonte du dit conte de Flandres si comme ii disoient et
« que le dit conte ne se mcsloit de chose quil feissent
i( aincoir clorroit les yex aussi comme sil nen yoist ne ne
« sceust riens et puis la dite malefacon lont li dit malfaitear
tt dit et maintenu pluseurs foiz et presente la dite duchesse.
«( Item que les choses dessus dites apparent clerement
« par le rapport et la rescription du dit gardien.
— 219 —
« Item que assez tost apres qae les dites malefacoos,
« vioIences et roberies furent faites en la manierę qae dit
« esty la dite damę, ses enfans et sa gent estans en prison
« si comme dit est et grant temps apres ił fu fait savoir
« et monstre par gens dignes de foy et niesmement par
u aacuns des amis a la dite duchesse, au dit conte de
u Flandres toot lenare et la malefacon dessus dite, et qae
« la dite dachesse ses enfans et sa gent aroient este et
« estoient encore ainsi pris et tenns comme dit est ea
« prison fermee an dit chastel par son baillif et eskeTin
u de Rippemonde et de ses hommes, sa gent et toos ses
« iustisables et dedens sa contee dessus dite les qaiex li
u furent bien nommez et deselartiz et pendant la cause
« de Tappel meue en la court le Roy et qui encore y peut
« entre li dit conte et ses diz bommes et iustisables dune
« part et la dite duebesse dautre, pour cause du cbastel
« et de la terre dessus dite et bien li fu requis que ii y
« meist tel conseil et tel remede comme a lui et a son estat
u appartenoit a mettre en cel cas, 1equel nen donna ne
• ne vout onques donner response aincois enfu du tout
« defaillant. »
Le bailli de Yermandois, envoye par le roi de France
pour proteger la duebesse de Łorraine, ordonna au comte
de Flandre de faire cesser les exactions commises contrę
le cb&teau de Reyeren. Łe comte rćpondit que U feroU bien
ee que U devroU et rien nen fist.
Łe roi ezpćdia des lettres au comte pour le sommer k
faire emprisonner au cb^telet k Paris ceux qui s'ćtaient
rendus coupables desdites vexa(ions. Łe comte se contenta
d'enyoyer des deputes au roi pour excuser les coupables.
— 226 —
raporlerent la bantost por plaine siense ke li dactioise
nestoit a rechevoir al homage devanŁ che ke drois seroit
Tait rendus sor le debat dou devant dit son iujement, don
quil arrest et iugement ne fu pas apeleit delie partie le
dlte duchoise ainchois passa en chose iugie et la endroit en
continent furent li borne requis de dire droit, sor le debat
tlou somnijement devant dit, et fut borne a an des bomes
€on nomoit Jake don dam, łlqueil eut consenal a ses peirs
raporta por droit ke li soniujemens fais de par madame de
Martigni nestoit ne avoit este de valas et demanda siense
de ses peirs et si tost ke mes sires de Masmimes tant soele*
ment, li eut fait siense la partie le duchoise reguist, ke on
tenist coy, et apela de ce jugement comme de faus et de
malyais a le cours de France et regnist a estre misę en la
querele en le main le roy par un seriant, ke ille avait la
present, la dist le partie frere Jehan ke li apeals nestort
de nuUe Talue et ne devoit de riens emprechier le siense
et le sor plus a faire de chou ke commenchiee estoit, car
jugemens nestoit encore mie corrus ne parfais ąuant elle
ayait apelleit por tant ke 11 navoit siense ke de un suel
bome et ii conyenoit siense de ij bommes a tous le mains
a ebe ke jugement se fesist par li costume delie court si
ke li dis apeals estoit fais devans iugement corru, li quei)s
apeals ne Taut nient de droit et de costume, et reguist ke
on parfesist le siense des bomnes la guele parfaite maiement
mes sires de Flandres fu reguis de par le dit frere Jeban
ke ii coniura ses bomes sor le proffit dou deffaut ki estoit
attains contrę le dite ducboise et sa merę et ke li dis freres
Jebans fu iugies en le possession de la dite terre; la gueil
cbose fu raportee par droit selonc lusage de la court par
les bomes coniureis sur chou et en fu mis frere Jebans en
— 221 -^
Jean de Beveren fut reconnaissant pour les services que
lui rcndirent les elieyaliers flaniands dans Tassaut da cliateau
de Beveren. 11 donna en fief k Siger de Gand, pour le
recompenser de ceHains bons consells et services, une rentę
perpetuelle de 50 llvre8 parisis par an, assignće sur un
maraiSy situe k Kieldreeht et appartenant au domaine de
fieyeren. La charte de cette donation cst datće du ch^teau
de Beyeren le 7 Octobre i3i0, Elle est seellee du sceau
de revdque de Potenza, pendant a double queue de parchemin,
repr^senlant k la face une sorte de cbapelle, ou Fon Yoit
devant la Yierge un ćvóque agenouillć. La legendę porte:
5. Fratris Johannis olim episcopi Potentie^ Dni de Bevre
et au revers 1 ecusson de la familie de Beveren, avec la
legendę S. Secreti Domini Jo. de Bevre (i).
Jean de fieveren finit par se mettre d'aeeord avec sa
nićce, la duchesse de Łorraine. Un acte notarle, faisant
partie des anciennes archives de Rupelmonde (2), dćclare
que revdque de Potenza avait espćrć que Guy de Flandre,
fils au comte Guy, ćpouserait Marguerite, filie ainće du
duo de Łorraine et qu'il cederait tous les droits qui lui
appartenaient dans les terres de Beveren et de Wallers.
Cet acte passć par Gerard d'Ancoirre9 clerc, et notaire
public, fut passć au cbj^teau du comte k Małe, le 28 Avril
i51i. Ce marlage ne se realisa pas et Tannće suirante
revóque yendit sa seigneurie de Beyeren au comte de Neyers
et de Rbetel pour la somme de cent mille liyres parisis,
de forte monnaie, aux conditions suiyantes : i® Łe comte
de Neyers palera toutes les dettes de Jean de Beyeren, dans
(1) InTent. des Arch. de Rupelmonde, p. 350.
(9) Ibid. p. 553.
— 220 —
qui au nombre de treize gardaient encore la forleresse dc
Beyeren.
Cependant le comte envoya soo bailli de Gand et celui
des Quatre-Metiers ao cMteau de Beveren, et y lit arrófer,
plutót pour la forme et pour ayoir Fair d'executer les ordres
du roi, quelqucs uns des coupables et les fit emprisonoer
pendant quelques jours aa chateau de Gand.
Jean de Beveren fut obiige d'evaciier le cb^teau, dont ii
s'etait empare de force et de le laisser entre les mains
des deputćs du roi de France.
Une cbarte du 8 F6vrier 1509, donnće par Jean de Łouyain,
sire de Ilerstal, nous fait connaitre que son oncle, Messire
Jean de Beyeren, Ta ćtabli niainbour de sa terre de Bereren,
pour la gouYcrner d'apres son bon plaisir. Comme ii existe
un proces entre sa cousine, la duchesse de Łorraine et son
oncle susmentionnó, au sujet de la propriete de la terre
de Beveren, ii declare qu'il a proniis de le soutenir jus-
ąuk la fin et de payer les dettes de son oncle jusqu'a
concurrence de 4000 livres, bonne monnaie. En outre 11
s'est obligć a lui payer une pension viagere annuelle de
3000 livres, bonne monnaie, en bourse^ moyennant quoi le
sire de Bcyeren doit le meitre, k sa premierę rćquisi(ion,
en possession de sa terre de Wallers. II est bien enlendu
que les frais de ce proces, les deltes et la pension en
question ne doivent elre acquil(ćs que sur les revenus de
la terre de Beveren. Si, apres la mort de son onclei cette
terre lui ćcboit a titre d'beri(agc, 11 sera obligó de payer
tous les ans 4000 livrcs, monnaie courante de Flandre. —
11 proroet d'observer fidelement cet accord et d'en donner
a son oncle toutcs les suretes desirablcs (f).
(1) IoycdŁ. des ArcU, dc Rupdmonde, p. 341.
— 221 -^
Jean de BeTcren fut reconnaissant pour les services que
lui rendireDt les elieyaliers flaniands dans Tassaat du ch^teau
de Beveren. II donna en fief k Siger de Gand, pour le
rćcompenser dc ccHains bons conseils et services, une rentę
perpetuelle de 50 liyres parisis par an, assignee sur un
marais, situe k Kieldreebt et appartenant au domaine de
Beveren. La cbarte de cette donatlon est datće du ch^teau
de Beyeren le 7 Octobre i3iO* Elle est seellee du sceau
de revdque de Potenza, pendant k double queue de parchcmini
represenlant a la face une sorte de chapelle, ou Ton roit
devant la Yierge un ćvóque agenoulllć. La Ićgende porte:
5. Frairis Johannis olim episcopi Potentie^ Dni de Bevre
et au revers Tćcusson de la familie de Beveren, avec la
legendę S. Secreti Domini Jo. de Bevre (i).
Jean de Beveren finit par se mettre d'accord avec sa
nióce, la ducbesse de Lorralne. Un acte notarie, faisant
partie des anciennes arcbives de Rupelmonde (2), declare
que revóque de Potenza avait espere que Guy de FlandrCi
fils au comte Guy, ćpouserait Marguerite, filie ainće du
duc de Lorraine et qu'il cćderait tous les droits qui lui
appartenaient dans les terres de Beveren et de Wallers.
Cet acte passć par Gerard d^Ancoirre, clerc, et notaire
publiCy fut passć au chj^teau du comte k Małe, le 28 Ayril
i31i. Ce mariage ne se rćalisa pas et Tannóe suirante
rćvóque Ycndit sa seigneurle de Beyeren au comte de Nevers
et de Rbćtel pour la somme de cent mille liyres parisis,
de forte monnaie, aux conditions suiyantes : i® Le comte
de Neyers paiera toutes les dettes de Jean de Beyeren, dans
(1) InTent. des Arch. de Rupelmonde, p. 550.
(9) Ibid. p. 353.
— 250 —
ordonnanceSi poar combattrc et arrćter les progres toojoars
croissants de la Reformę (I).
M' Dlegerick, le secrćtaire-gćneral de notre Socieie, dans
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe-
torigue de la Flandre maritime (2), nous fait connaiŁre les
circonstances particulióres qu proYoquereiit le dlt placcard.
Volci comment s'exprime restimable auteur : « D6jk en t559,
a les idóes nouyelles avaient penelró dans ces chambres :
« & un concours ouvert a Gand par la Socićte la Fontaine^
« qui ayalt demandć un jeu de moralitet ou representation
« allćgorique sur cette guestion : QueUe est la plus grandę
« consolałion de Vhomme au lit de mori, d]x-neuf Societes
o repondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douze jours
« (i2 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La cbambre
u anyersoise De Yiolieren remporta le premier prix. Les
A Royaeris, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, con-
u slstant en trois cannes ou banaps en argent du poids de
« six marcs de Troie. Mais lorsque, ąueląues mois plus tard,
« la coUection de ces moralites fut imprimće et rćpandue
(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » lepart.
Ii7. Ir, rubr. Yllj Gand 1559. II porte pour titre « PlaccaeŁ, inhatidende
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpalie
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : niedp;aeders
a andere Ueresien ende Ketterien, haerlieder adherenten, niedeple};bers
a ende fauteurs. Cook niede dat niemand en zalmoghen onder bem bebben,
« vercoopen, gheven, draghen nochte lesen: preecken, instrueren, susti-
a neren ende defenderen, communiccren bfte dispu teren beymelicken ofte
« openbaerlicken van der leerijnghe, scbrifltueren ende boiicken die gbe-
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere
« diversche ghereprobeerde Authueren in tvervolgh van deseń verclaerst :
« met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende
« bruecken daer toe staende. Gegheven te Bruessel den xxij Septembris,
« intiaer M.CGCCG. XL ».
(^) CeŁŁe notice se trouve dans le vol. V des Annales du comite flamand
de France ; elle a elć tirće a part h Lille en 1860 : imprimerie de LefebYre-
Ducrocq.
<
— 251 —
« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s^aper-
u curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^
« cipes heretiąues; aussi n'eurent*ils rien de plus pressó
« que de denoncer le ]ivre a TEmpereur, qui en dćfendil
«( la Yente et la lecture .par un ćdit du mois de Sepiembre
« 1540 n.
Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excessive-
ment severes. Toute contrayention y est pnnie de la peine
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; potir les
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore qne les
delinquants ne s'opini4trent dans leurs erreurs : u Zo verde
zyłieden haerlieder dwalinghen niet susłineren ofłe defenderen
en willen n, Que s'ils ne s'amendent et persistent, ils sont
brildćs vifs et leurs biens confisąues: « ende indien zy in
hare dwalinghen ofie heresien persisleren, zo zuHen zy ghe^
executeerd werden by den v%eref ende in allen zaeken haer'
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte »•
Malgre la sćrćritć du texte qui defendait, en sus, k
toute personne quelle qu'ene fńt, sous peine d^ótre eon-
sidóree comme compllce des berćtiques et punie comme tel,
d'intercćder en fayeur des condamnćs (2), ii est permis de
(1) Ce terrible supplice, qui consistait h £tre enteirć ▼ivant, ne 8*applf«
quait qu*auK femmes seulea; lea hommes ćtaient pendus ou dćcapitćs.
(9) « Yerbieden ▼oorts eenen yefjhelicken, vaii wat state ode condicie hy zf*
a opte peyne te wesen ghehouden voor fauteur van de Heretijcken, ons od
« oDse Raden maght hebbepde gratie te gheven, reaueste te presenteren
« ▼oor de ▼oorschreyeti fugitiveii, ballinghcn oft herdoopers, noch andere
« besmet, ofte die besmet hebben gheweest ^an de yoorseyde gberepro-
« beerde secten om gracie te hebben van huerlieder mesusen, dwalingbea
« ende heresien, die welcke wy niet en wiUen gheaceordeert te wordene
« opte peyne te wesen eewelicken gbehouden inhabijl om te moghen houden
« oft exerceren oificie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi-
« tralic ghecorrigiert. Desgelijcke allen advocaten, procureurs, clercken,
• practicienei ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen
« sulke requeste op ghelijcke peyne. »
— 230 —
ordonnanceSi poar combattro et arróter les progres toojoars
croissants de la Reformę (I).
M' Diegerick, le seerćtaire-gćneral de notre Socićie, dans
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe-
torique de la Flandre maritime (2), nous fait connaitre les
circonstances particulióres qu provoquereiit le dlt placcard.
Volci comment s'exprime restimable auteur : « D6jk en t539,
« les idóes nouyelles avaient penćlró dans ces chambres :
« & un concours ouvert k Gand par la Socićtó la Fontainty
« qui ayalt demandó un jeu de moralitet ou representation
« allćgorique sur cette guestion : QueUe est la. plus grandę
« consolation de Vhomme au lit de moriy dix-Deuf Societes
« rćpondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douzejours
« (12 au 23 Juin ), et furent des plus brlllantes. La chambre
u anyersoise De Yiolieren remporla le premier prix. Les
A Royaeris, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, con-
u sistant en trois cannes ou banaps en argent du poids de
« six marcs de Troie. Mais lorsąue, quelques mois plus tard,
« la coUection de ces moralites fut imprimće et repandue
(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » lepart.
Ii7. Ir, rubr. Yllj Gand 1559. II porte pour titre u PlaccaeŁ, inhaudende
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpałie
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : raedj^aeders
a andere Ueresien ende Ketterien, liaerlicder adherenten, medeplet^hers
a ende fauteurs. Cook niede dat niemand en zal moghen onder hem bebben,
a vercoopen, gheven, draghen nochte lesen : preecken, instrueren, susti-
a neren endedefenderen, communiccren bflte dispu teren heymelick en ofte
« openbaerlicken yan der leerijnghe, schrifltueren ende boiicken die ghe-
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere
« diversche ghereprobecrde Authueren in tvervolgh van deaen verclaer8t :
a met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende
« bruecken daer toe staende. Gegbeven te Bruessel den xxij Septembris,
« intiaer M.CGCCG. XL ».
(^) Cette notice se trouve dans le vol. V des Annales du comite flamand
de France i elle a ćlć tirće a part a Lille en 1860 : imprimerie de LefebTre-
Ducroccj.
\
— 251 —
« dans loute la Flandre, les inqui»iteurs de la foi s^aper-
« curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^
« cipes heretiąues; aussi n'eurent*i]s rien de plus pressó
u que de denoncer le Iivre k TEmpereur, qui en dćfendii
«c la vente et la lectare .par un ćdit du mois de Septembre
« 1540 ».
Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excesslve-
ment sevćres. Toute contrayention y est punie de la peine
capltale a subir, pour les hommes, par le fer; potir les
femmes, par la fosse (1); et ce pour a u tan t encore que les
delinquants ne s'opiniatrent dans leurs erreurs : u Zo verde
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderm
en willen ». Que s'ils ne s'aniendent et persistent, ils sont
brilllós vifs et leurs biens confisques: « ende indien zy in
hare dwalinghen ofte heresien persisteren, zo zullen zy ghe^
executeerd toerden by den vieref ende in allen zaeken haer^
Ueder goeden verclaerd gheconfisquierd tol onsen profyte »•
Malgre la sćróritć du texte qui defendait, en sus, k
toute personne quelle qu'ene fiity sous peine d^ótre eon-
sideree comme compllce des berćtiques et punie comme tel,
d'intercćder en fayeur des condamnćs (2), ii est permis de
(1) Ce terrible supplice, qui consistait h £tre enterrć ▼i?aDŁ, ne B^appli-
quait qu^auK femmes seules; les hommes ćtaient pendus ou dćcapitćs.
(9) « Yerbieden ▼oorta eenen yeffhelicken, vaii wat state ode condicie hy zy,
a opte peyne te weaen ghebouden voor fauteur van de Heretijcken, ons ofl
« oDse Raden maght hebbende gratie te ghevea, reaueste te presenteren
« yoor de voorschreTeii fugitiven, ballinghcn oft herdoopers. noch andere
« besmet, ofte die besmet hebben gheweesŁ ^an de yoorseyde gherepro*
« beerde secten om gracie te hebben van huerlieder mesusen, dwalingbea
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaceordeert te wordene
« opte peyne te wesen eewelieken gbehouden inhabijl om te moghen houden
« oft exerceren oificie in onse Toorseyde landen, ende daerenboren arbi-
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen advocaten, procureurB, clercken,
• practicienei ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen
« sulke reqoeste op ghelijcke peyne. »
— 230 —
ordonnanceS| poar combAttro et arróter les progres toojoars
croissants de la Reformę (I).
M' Diegerick, le secrćtaire-gćneral de notre Socićie, dans
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe-
torlque de la Flandre maritime (2), nous fait connaitre les
circonstances particullóres qu proyoquereiit le dlt placcard.
Volci comment s'exprime Festimable auteur : u D^ji^ en t539,
a les idśes nouyelles avaient pćnelró dans ces chambres :
« i un concours ouvert k Gand par la Socićtó la Fontaine,
«c qui ayalt demandć un jeu de moralitet ou representation
« allćgoriąue sur cette ąuestion : QueUe est la. plus grandę
« consolaHon de Vhomme au lit de mort, dix-neuf Societes
« rćpondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douze jours
« (i2 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La chambre
u anyersoise De Yiolieren remporla Ic premier prix. Les
A Royaeris, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, eon-
ie sistant en trols cannes ou banaps en argent du poids de
« six marcs de Troie. Mais lorsąue, quelques mois plus tard,
« la collection de ces moralites fut imprimóe et repandue
(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Tlaenderen » 1«part.
Ii7. Ir, rubr. V1I| Gand 1559. II porte pour titre « Placcaet, inhaudende
« zeker ordonnatitien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpałie
« ende abolitie van der aecte der Lulherianen ende Herdoopers : nied(;aeders
tt andere Ueresien ende Ketterien, haerlieder adhcrenten, medeple^^hers
a eode fauteurs. Oock niede dat niemand en zalmoghen onder hem hebben,
« vercoopen, gheren, draghen nochte lesen: preecken, instrueren, susti-
« neren endedefenderen, coromuniccren ofte disputeren heymelicken ofte
« openbaerlicken yan der leerijnghe, schrifltueren ende buiicken die ghe-
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere
« diversche gliereprobeerde Authneren in tvervolgh van deseń verclaer8t :
a met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende
« bruecken daer toe staende. Gegheyen te Bruessel den xxij Septembris,
« intiaer M.CGCCG. XL a.
(9) Cette nolice se trouTe dans le toI. V des Annales du comitć flamand
de France ; elle a elć tirće a part k Lille en 1860 : imprimerie de Lefebyre-
Ducroccj.
i
— 251 —
« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s^aper-
« curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^
« cipes herćtiąues; aussi ii'eurent*ils rien de plus pressó
« que de denoncer le IWre k TEmpereur, qui en dćfendii
« la vente et la lectare .par un ćdit du mois de Septembre
« 1540 n.
Les dispositions de cet ćdit on placcard sont exces8ive-
ment sevóres. Toute contravention y est pnnie de la peine
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; pour les
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore que les
delinquants ne s'opiniatrent dans leurs erreurs : « Zo verde
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderen
tn willen >». Que sUls nes'amendent et persistent, ils sont
brildćs vifs et leurs biens confisques: « ende indien zy in
hare dwalinghen ofte heresien per$i$teren, zo zullen zy ghe-^
executeerd werden by den rteri?, ende in alien zaeken haer-
Ueder goeden verclaerd gheconfisquierd M onsen profyte »•
Malgre la sćvćritć du texte qui dćfendait, en sus, k
toute personne quelle qu'elle fiit, sous peine d^śtre eon-
sidćrće comme complice des ber6tiques et punie comme tel,
d*interceder en fayeur des condamnćs (2), ii est permls de
(1) Ce terrible snpplice, qai consistait h £tre enterrć ▼i^ant, ne B^appli-
quaiŁ qu*auK femmes seules; les hommes ćtaient pendus ou dćcapitćs.
(3) tt Yerbieden ▼oorts eenen yefchelicken, van wat state ofle coDdicie hy z]r«
« opte peyne te wesen gbehouden voor fauteur van de Heretijcken, ons ofl
« oDse Raden maght hebbende gratie te gheven, reaueste te presenteren
« yoor de voor8chreTeti rugitiven, ballinghcn oft herdoopers, noch andere
« besmet, ofie die besmet hebben gheweesŁ ^an de voorseyde gberepro-
« beerde secten om gracie te hebben van huerlieder mesusen, dwalinghea
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaccordeert te wordene
« opte peyne te wesen eewelicken ghehouden inhabijl om te moghen houden
« oft exerceren oifieie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi-
« tralic ghecorrigiert. Desgelijcke allen advocaten, procureurs, clcrcken,
• practicienei ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen
« sulke requeste op ghelijcke peyne. »
— 230 —
ordonnanceSi poar combattro et arróter les progrćs toojoars
croissants de la Reformę (!]•
M' Diegericky le secrćtaire-gćneral de notre Socićlć, dans
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe-
torique de la Flandre maritime (2), nous fait connalŁre les
circonstances particulieres qu proyoquereiit le dii placcard.
Voici comment s'exprime Festimable auteur : « D^jk en 1539,
« les idóes nouyelles avaient pćnćlró dans ces chambres :
« i un concours oavert k Gand par la Socićtś la Fontainey
«c qui ayaU demande un jeu de moralitet ou representation
« alIćgorique sur cette guestion : QueUe est la plus grandę
« consolałion de Vhomme au lit de moriy d]x-neuf Societes
« rćpondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douze jours
u (12 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La chambre
u anyersoise De Yiolieren remporla Ic premier prix. Les
A Royaerls, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, eon-
ie sistant en trois eatknes ou banaps en argent du poids de
« six marcs de Troie. Mais lorsque, ąueląues mois plus tard,
« la collection de ces moralites fut imprimće et rćpandue
(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » lepart.
Ii7. 1% rubr. Yllj Gand 1559. II porte pour titre a PlaccaeŁ, inhaudende
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpalie
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : medf^aeders
tt andere Ueresien ende Ketterien, haerlieder adhcrenten, mecieple^^hers
a ende fauteurs. Cook mede dat niemand en zalmoghen onder hem hebben,
a vercoopen, gheven, draghen nochle lesen : preecken, instrueren, susti-
o neien ende defenderen, communiccren bfte dispu teren heymelicken ofle
« openbaerlicken yan der leerijnghe, schriftueren ende buiicken die ghe-
« maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere
« di?ersche ghereprobeerde Authneren in tvervolgh van deseń verclaer8t :
tt met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende
tt bruecken daer toe staende. Gegheven te Bruessel den xxij Septembris,
« intiaer M.CGCCG. XL ».
(^) Cette notice se trouve dans le toI. V des Annales dti comitć flamand
de France 3 elle a ćlć tirće a part a Lille en 1860 : imprimerie de LefebTre-
Ducrocq.
^
— 251 —
« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s'apeF-
« curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^
« Gipes heretiąues; aussi n'eurent*ils rien de plus pressó
« que de denoncer le IWre k TEmpereur, qui en defendii
« la vente et la lectare .par un ćdit du mois de Septembre
« 1540 ».
Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excesslve-
ment sćvóres. Toute contravention y est punie de la peine
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; pour les
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore que les
delinquants ne s'opini4trent dans leurs erreurs : « Zo verde
zylieden haerlieder dwalinghen ntet sustineren ofu defenderen
en willen ». Que s'lls ne s'amendent et persistent, ils sont
brulćs vifs et leurs biens confisqućs : u ende indien zy in
hare dwalinghen ofte heresien persisteren, zo zullen zy ghe*
executeerd werden by den vieref ende in allen zaeken haet'
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte »•
Malgró la sćvćrite du texte qui defendait, en sus, k
toute personne quelle qu'elle fót, sous peine d'ótre eon-
siderće comme complice des berćtiques et punie comme tel,
d'intercćder en fayeur des condamnós (2), ii est permis de
(1) Ce terrible snpplice, qai consistait h £tre enterrć ▼iyaDt, ne 8*applf«
quait qu^auK femmes aeules; les bommes ćtaient pendus ou dćcapitćs.
(3) « Yerbieden ▼oorts eenen yefjbelicken, van wat state ofle coDdicie by tją
« opte peyne te wesen gbebouden voor faiiteur van de Heretijcken, ons ofl
« oDse Raden magbt hebbende gratie te gheven, reaueste te presenterea
« Toor de voorschreveii fugiŁiven, ballingbcn oft berdoopers, nocb andere
« besmet, ofie die besmet hebben gheweest ^an de voorseyde gberepro-
« beerde secten om gracie te bebben van buerlieder meauBen, dwalingbea
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaccordeert te wordene
« opte peyne te wesen eewelicken gbehoaden inhabijl om te moghen bouden
« oft exerceren oiHcie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi-
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen advocaten, procureurs, clercken,
« practiciene, ende solliciteerders 9 te makeO| scryTe ofte presentecen
« sulke requeste op ghelijcke peyne. »
— 250 —
ordonnanceSi poar combattro et arrćter les progres toojoars
croissants de la Reformę (I).
M' Diegerick, le secrćtaire-gćneral de notre Socićlć, dans
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe-
torique de la Flandre maritime (2), nous fait connalŁre les
circonstances particullóres qu provoquereiit le dlt placcard.
Voici commeni s'exprime Festimable auteur : u Dćji^ en 1539,
a les Idóes nouyelles avaient penelrć dans ces chambres :
u & un concours ouvert k Gand par la Socićlś la Fontaine,
u qui avai( demande un jeu de moralitet ou representation
« alIćgorique sur cette guestion : QueUe est la plus grandę
« consolałion de Vhomme au lit de mort, d]x-neuf Societes
o repondirent k Tappel. Les fótes durerent pendant douzejours
« (12 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La chambre
u anyersoise De Yiołieren remporta le premier prix. Les
A Royaerls, de Bergues-St-Wlnoc, obtinrent le second, con-
« sistant en trois eannes ou banaps en argent du poids de
« six marcs deTroie. Mais lorsqae, quelques mois plus tard,
« la collection de ces moralites fut imprimće et repandue
(1) Yoir €6 placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » 1«part.
li 7. Ir, rubr. VII j Gand 1559. II porte pour titre « PlaccaeŁ, inhaudende
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdict op de estirpalie
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : raed);aeders
a andere Ueresien ende Ketterien, liaerlieder adherenlen, medeple^^hers
a ende fauteurs. Oock niede dat niemand en zalmoghen onder hem hebben,
a vercoopen, gheven, draghen nochte lesen : preecken, instrueren, susti-
a neren ende defenderen, communiccren ófte dispu teren heymelicken oite
« openbaerlicken van der leerijnghe, schrifltueren ende buiicken die ghe-
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere
« diversche ghereprobeerde Authueren in tvervolgh van deseń verclaerst :
a met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende
« bruecken daer toe staende. Gegheven te Bruessel den xxij Septembris,
« intiaer M.CGCCC. XL ».
(^) CeŁŁe notice se trouTe dans le vol. V des Annales du comitć flamand
de France ; eUe a ćlć tirće a part a Lille en 1860 : imprimerie de LefebTre*
Ducrocq.
i
— 251 —
« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s'apeF-
« curent avec effroi que ces moralttśs fourmillaient de prln^
« cipes heretigues; aussi ii'eurent*ils rien de plus pressó
« que de denoncer le ]ivre k TEmpereur, qui en dćfendii
« la vente et la leciure .par un ćdit du mois de Septembre
u 1540 ».
Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excessive-
ment sevóres. Toute contrayention y est pnnie de la peine
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; pour les
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore que les
dćlinquants ne s'opini4trent dans leurs erreurs : u Zo verde
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderm
en willen >i. Que s'ils ne s'amendent et persistent, ils sont
brildćs \ifs et leurs biens confisques : « ende indien zy in
hare dwalinghen ofte heresien persisteren, zo zullen zy ghe^
executeerd toerden by den tiere, ende in allen zaeken haer'
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte n.
Malgre la sćvćritć du texte qui dćfendait, en sus, k
toute personne quelle qu'elle f6t, sous peine d'ótre eon-
sidóree comme complice des herćtiques et punie comme tel,
d'intercćder en fayeur des condamnćs (2), ii est permis de
(1) Ce terrible snpplice, qai consistait h etre enterrć ▼ivant, ne s^applT-
quait qu*auK femmes seules^ les bommes ćtaient pendus ou dćcapitćs.
(3) tt Yerbieden YGorts eenen yegbelicken, van wat state ofle condicie by zf*
« opte peyne te wesen ghebouden voor fauteur van de Heretijcken, ons offc
« ODse Raden maght bebbende gratie te gheven, reaueate te presenterea
« Toor de YOorschreTen fugitiven, ballinghcn oft berdoopers, nocb andere
« besmet, ofte die besmet bebben gheweest ^an de yoorseyde gberepro*
« beerde secten om gracie te bebben van buerlieder mesusen, dwalingbea
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaecordeert te wordene
« orte peyne te wesen eewelicken gbebouden inhabijl om te moghen bouden
« oft exerceren oilicie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi-
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen advocaten, procurears, clcrcken,
• practiciene, ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen
• zulkereqoeste op ghelijcke peyne. »
— 258 —
croire qu'& rćpoqne k laąuelle notre jugement se rćfóre on en
ćtail yenu, dans la pratique, k une application plus bó-
Digne de rćdlt. En effet, le jugement en question, ainsi
qu'on le verra, ne prononce pas la peine de mort, bien
que de fait elle fń% encourue par Taccusó. Peut-ótre aussi,
la culpabllitó morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant
constant, crurent ne pouyoir ni appliquer la peine capitale,
ni acquitter complótement, et ne yirent mieux qtte de re-
courir k rexpćdient d'une condamnation mitigće pour tout
concilier et maintenir rexemple«
Quoi qu'il en puisse Atre, voici ce jugement:
Yierschaere gebannen den XXVnJ dagh
van XV". ŁV. ten yersoucke yan
joncheer Jan de la Porte boogbailliu,
Gillis yan de Sweerde scbouttheeten.
cc Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri-
<t mineel yoor hemlieden beleet in yierschaere tusschen Jonc-
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbailleu deser
<( stede heesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt
«( Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat
« den selyen h'" dede togen ende segghen dat naer de
« placcaeten door H« H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (I )
«t eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of
« conditie by waere eenige boucken geschreyen ofte geprent
u onder hem te hebben of behouden suspect yan eenige
(t heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inhouden yan
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh
(1) 11 ćtait ordonne auz autoritćs, sous cerUines peines en cas d^oiiU5sioD|
de publier Tćdit de $ix mois en 8ix mois.
— 255 —
« wesende dat den V in Yilipendentie ende verachtynge
u yanden selven placcaete hem yeryoordert hadde eenen
« pampieren geschreven bouck met synder eyghen handt,
« binnen synen huyse te hebben ende te houdene reel
« spelen van Syne refereinen ende balladen inde welcke
« diversche passagen stonden veel dwaelyngen ende here-
« sień merckelick een spel yan synne by den selven plac-
« caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg-
« gende ende sustlnerende midts dien den yoornoemden
u h'* den y'* daermede yerbeurt hebbende syn leyende lyf
« t selye callengieerende ten welcken den yoornoemden ge*
« yangen y'* hadde gedaen seggen hoe dat waerachtigh
u was den yoornoemden bonck bin synen huyse beyonden
« hadde geweest, nemaer dat hy daer geleghen hadde op
« een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se«-
« dert der tydt hy geyangen jonck geselle wesende ende
u leerende lesen ende sehryyen onder Joannes de Repere-
«c schoolm'". den selyen bouck met synder handt geschreyen
tt hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer
« eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn
u of yet staen weerdigh yan reprehensie of yote yerclaer-
«t sende yoort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt-
«( gesproken soude hebben noch yegenwoordelick oock en
(I geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten
« gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat
(1) CćŁait le jeu de moralitć mentioDnć. Yoici encore le texte du plae-
€ard : « ende de spelen die corUUJnghe gespeeld zijn geweest in onZ9
stad uan Ghend hy de negheniien cameren^ op het rejtrejn^ weick den
mensche steruende den meesien troost es » .
Le recueil de ces XIX jeux, deveDU trłs-rare, parut 3i Gand en 1559.
11 se trouye ii la bibliothique cle notre vilie ud exemplaire d*une ćdition
•ubfl^cnte du mois de Mai 1564.
— 2S8 —
croire qu'& l'ćpoqQe k laąuelle notre jugement se rćfóre on en
ćtail yenu, dans la pratiąue, k une application plus bó-
Digne de Tćdit. En effet, le jagement en ąuestion, ainsf
qu'on le verra, ne prononce pas la pełne de mort, bien
que de fait elle fiit enconrue par Faccusć. Peat-ćtre aussi,
la cnlpabilitó morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-
sanuneni ćŁablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant
constant, crurent ne ponyoir ni appliquer la peine capltale,
ni acquitter complitement, et ne virent mieux qae de re-
courir k Fespćdient d^une condamnation mitigće pour lout
concilier et maintenir rexemple«
Qaoi qu*il en puisse Atre, yoici ce jugement:
Yierscbaere gebannen den XXV1IJ dagh
van XV*. ŁV. ten yersoucke van
joncheer Jan de la Porte boogbailliu,
Gillis yan de Sweerde schouttheeten.
cc Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri-
n mineel yoor hemlieden beleet in yierscbaere tusschen Jonc-
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbaineu deser
« stede beesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt
» Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat
« den selyen h'* dede togen ende seggben dat naer de
« placcaeten door IL H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (i )
<c eenen yegelieken yerboden stondt van wat qualiteyt of
« conditie by waere eenige boucken gescbreyen ofte geprent
« onder hem te hebben of behoaden suspect yan eenige
u heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inbouden yan
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh
(1) 11 ćtait ordonnć auz autoritćs, sous certaines peines en cas d^omissioDi
de publier Tćdit de 8ix mois en 8ix mois.
— 255 —
« wesende dat den V in vilipendentie ende verachtynge
u yanden selven placcaete hem yeiroordert hadde eenen
«c pampleren geschreven bouck met synder eyghen handt,
« binnen synen huyse te hebben ende te boudene reel
u spelen van Syne refereinen ende balladen inde welcke
« diversche passagen stonden veel dwaelyngen ende here-
« sień merckelick een spel van synne by den selven plac-
« caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg-
« gende ende sustlnerende midts dien den Yoornoemden
K h'* den v'* daermede verbeurt hebbende syn levende lyf
« t selve callengieerende ten welcken den voornoemden ge*
« yangen \'' hadde gedaen seggen hoe dat ^aerachtigh
u was den Toornoemden bonck bin synen huyse bevonden
<c hadde geweest, nemaer dat hy daer geleghen hadde op
<c een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se-
« dert der tydt hy gevangen jonck geselle wesende ende
« leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere-
«c schoolm'". den selven bouck met synder handt geschreven
« hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer
«( eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn
t( of yet staen weerdigh van reprehensie of vote yerclaer-
«( sende voort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt-
u gesproken soude hebben noch yegenwoordelick oock en
u geyoelt dat wesen soude contrarle den heylighen kersten
u gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat
(1) CĆŁait le jeu de moralitć menlionnć. yoici encore le texte du plae-
€ard : « ende de spelen die coHeŁiJnghe gespeeld zijn geweett in onZ9
stad uan Ghend hy de neghentien cameren^ op het rejtrejn^ weick den
mensche stewende den meesten troost es » .
Le recueil de ces XIX jeux, devenu trłs-rare, parut 3i Gand en 1559.
11 se trouye ii la bibliothique de notre vilie un exemplaire d^une ćdition
•ubtfćąucnte du mois de Mai 1564.
— 2S9 —
croire qu'& rćpoqne k laąuelle notre jugement se rćfóre on en
ćtail yenu, dans la pratigue, k une application plus bó-
Digne de Tćdit. En effet, le jugement en question, ainsi
qu'on le verra, ne prononce pas la peine de mort, bien
que de fait elle fiit encourue par Taccusó. Peut-ćtre aussi,
la culpabilite morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait matćriel ćtant
constant, crurent ne pouYoir ni appliquer la peine capitalOi
ni acquitter complitement, et ne yirent mieux que de re-
courir k rexpćdlent d'une condamnation mitigće pour lout
concilier et malntenir rexemple«
Quoi qu'il en puisse Atre/voici ce jugement:
Yierschaere gebannen den XXV1IJ dagh
van XV«. ŁV. ten yersoucke van
joncheer Jan de la Porte hoogbailliU|
Glllis van de Sweerde schouttheeten.
cc Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri-
« mineel Yoor hemlieden beleet in vierscbaere tusschen Jonc-
« heer van de La porte heere van Morslede hooghbailleu deser
« stede beesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt
<( Bruuq gevangen ter andere spruytende uit causen dat
« den selven h'® dede togen ende seggben dat naer de
« placcaeten door H. H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (I )
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of
« conditie by waere eenige boucken geschreven ofte geprent
« onder bem te bebben of behouden suspect van eenige
« beresie ofte quaede lerynge ende dat op peine van dannof
u ]yvelicb gepuniert te werden yolgens den inhouden van
» den selyen placcaete. t selve seyde voort waerachtigh
(1) u ćtait ordonnć aax autoritćs, sous cerUines peines en cas d^omissioDi
de publier Tćdit de 8i& mois en 8ix mois*
— 255 —
« wesende dat den V in Yilipendentie ende verachtynge
«< yanden selven placcaete hem vervoordert hadde eenen
tt pampieren geschreven bouck mel synder eyghen bandi,
«c binnen synen huyse te bebben ende te houdene reel
« spelen van Syne refereinen ende balladen inde ive)cke
« diver$che passagen stonden veel dwaelyngen ende here-
« sień merckelick een spel van synne by den selven plac-
• caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg-
« gende ende sustlnerende midts dien den yoornoemden
tt h'* den v'* daermede yerbeurt hebbende syn levende lyf
« t selve callengieerende ten ^elcken den yoornoemden ge-
tt yangen y* badde gedaen seggen boe dat ^aerachtigh
u was den yoornoemden bonck bin synen hoyse bevonden
u hadde geweest, nemaer dat hy daer geleghen hadde op
«( een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se-
it dert der tydt hy geyangen jonck geselle wesende ende
« leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere-
«c scboolm'*** den selyen bouck met synder handt geschreyen
u hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer
it eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn
«t of yet staen weerdigh yan reprehensie of yote yerciaer-
« sende yoort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt-
« gesproken soude bebben noch yegenwoordelick oock en
tt geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten
tt geloove of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat
(1) Cćtait le jeu de moralitć menŁionnć. yoici enoorele texte du plae-
card : « ende de spelen die corlelijnghe gespeeld zijn geweest in onz&
siad van Ghend hjr de negkentien cameren^ op het rejereyn^ weUk den
mensche stefuende den meeslen troost es » .
Le recueil de ces XIX jeus, devenu tr^s-rare, paroŁ h. Gand en 1559.
11 se trouve hi la biblioth^ue de notre vilie uo exeoiplaire d*aiio łdilion
f ubsćqucnle du mois de Kai 1564.
— 252 —
croire qu'i Fćpogne k laguelle notre jugement se rćfóre on en
ćtail veno, dans la pratigue, k une application plus bó-
nigne de TMlt. En effet, le jugement en quesUon, ainsi
qu'on le verra, ne prononce pas la peine de mort, bien
que de fait elle fAl encourue par Faccusć. Peut-ćtre aussi,
la culpabllitó morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-*
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait matćriel etant
constanty crurent ne pouyoir ni appliquer la peine capitale,
ni acquitter complótement, et ne virent mieux que de re-
courir k Teipćdlent d'une condamnation mitigće pour tout
concilier et maintenir rexemple«
Quoi qu'il en puisse 6tre/voici ce jugement:
Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh
Tan* KY**. LV. ten Tersoucke van
joncheer Jan de la Porte hoogbailliu,
Gillis van de Sweerde schouttheeten.
« Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri-
« mineel yoor hemlleden beleet in vierscbaere tusschen Jono-
« heer van de La porte heere van Morslede hoogbbailleu deser
«c stede beesschere ter eender ende Jaeob Wattel geseyt
« Bruuq gevangen ter andere spruytende uit causen dat
«( den selven h'* dede togen ende seggben dat naer de
u placcaeten door H. H. onlancx gepubliciert ende vernieuwt (i)
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of
« conditie by waere eenige boucken gescbreven ofte geprent
«i onder hem te hebben of behoaden suspect yan eenige
«c beresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inhouden yan
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh
(1) U ćtait ordonne auz autoritćs, sous certaines peines en cas d^omissioDi
de publier l'ćdit de six mois en six mois*
— 255 —
« wesende dat den V in Yilipendentie ende verachtynge
« yanden selven placcaete hem vervoordert badde eenen
« pampieren geschreven bouck mel synder eyghen bandt,
« binnen synen huyse te bebben ende te boudene reel
u spelen van Syne refereinen ende balladen inde ive)cke
« diversche passagen stonden veel dwaelyngen ende here-
« sień merckelick een spel van synne by den selven plae-
• caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg-
c gende ende sustinerende midts dien den Yoornoemden
u b'* den v'* daermede verbeurt bebbende syn levende lyf
« t selve callengieerende ten ^elcken den yoornoemden ge-
tt yangen y* badde gedaen seggen boe dat ^aeracbtigh
u was den yoornoemden bonck bin synen boyse bevonden
u badde geweest, nemaer dat by daer geleghen badde op
<t een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se-
it dert der tydt by geyangen jonck geselle wesende ende
« leerende lesen ende scbryyen onder Joannes de Repere-
« scboolm''** den selyen bouck met synder bandt gesebreyen
u badde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer
«( eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn
u of yet staen weerdigh yan reprebensie of yote yerclaer-
« sende yoort dat by noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt-
u gesproken soude bebben noch yegenwoordelick oock en
u geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten
« gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat
(1) Cćtait le jeu de moralitć menŁionnć. yoici enoorele texte du plae-
card : « ende de spelen die cortelijnghe gespeeld zijn geweest in onz&
Mtad van Ghend hjr de negkentien cameren^ op het rejereyn^ weUk den
mentche steruende den meesten troosŁ es » .
Le recueil de ees XIX jeus, devenu tr^s-rare, paroŁ h. Gand en 1559.
11 se trouve ii la biblioth^ue de notre vilie uo exeoiplaire d*aiie ćdition
f ubs^cnte du mois de Kai 1564.
— 252 —
croire qu'i Fćpogne k laguelle notre jugement se rćfóre on en
ćtail veno, dans la pratiąue, k une application plus bó-
nigne de TMlt. En effet, le jugement en question, ainsi
qu'on le yerra, ne prononee pas la peine de mort, bien
que de fait elle fiit encourue par Taccusć. Peut-ćtre aussi,
la culpabilltó morale de celui-ci ne parut-elle pas sufii-
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant
constanty crurent ne pouyoir ni appliquer la peine capitale,
ni acquitter complótement, et ne virent mieux que de re-
courir k Tezpćdient d'une eondamnation mitigće pour tout
conciller et maintenir rexemple«
Quoi qu'il en pulsse 6tre, voici ce jugement:
Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh
Tan* XV*. LV. ten versoucke van
joncheer Jan de la Porte hoogbailliu,
Gillls van de Sweerde schouttheeten.
« Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri-
u mineel yoor hemlieden beleet in yierschaere tusschen Jonc-
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbailleu deser
n stede heesschere ter eender ende Jaeob Wattel geseyt
« Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat
« den selven h'* dede togen ende segghen dat naer de
« pIaceaetendoorH.H. onlancxgepubliciertendeyernieuwt(i)
u eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of
« conditie by waere eenige boucken geschreyen ofte geprent
« onder hem te hebben of behouden suspect yan eenige
u beresie ofte quaede ler}mge ende dat op peine yan dannof
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inhouden yan
u den selyen placcaete. t selve seyde yoort waerachtlgh
(1) 11 ćtait ordonne auz autorttes, sous certaines peines ea cas d^omissioDf
de publicr i'ćdit de tAx mois en six mois.
— 251 —
« dans loute la Flandre, les inqui&iteurs de la foi s^apeF-
u curent ayec effroi que ces moraliUs fourmillaient de prin-
«t cipes beretiąues; aussi n'eurent*ils rien de plus pressó
« que de dćnoncer le ]ivre i TEmpereur, qui en dófendit
u la vente et la lecture .par un ćdlt du mois de Septembre
a 1540 ».
Les dispositions de cet ćdlt on placcard sont escessiye-
ment severes. Toute contravention y est pnnie de la peine
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; potir les
femmes, par la fosse (1); et ce pour a u tan t encore que les
delinquants ne s'opini^trent dans leurs erreurs : « Zo verde
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderen
en wiilen ». Que s'ils nes'amendent et persistent, ils sont
briklćs vlfs et leurs biens confisques: u ende indien zy in
hare dwalinghen ofte heresien persisleren, zo zullen zy ghe^
executeerd werden by den vieref ende in allen zaeken haer-
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte »•
Malgre la sćyćritć du texte qui defendait, en sus, k
toute personne quelle qu'elle f6t, sous peine d'ótre eon-
sideree comme complice des berćtiques et punie comme teł,
d'interceder en faveur des condamnćs (2), ii est perntls de
(1) Ge terrible snpplice, qai consistaiŁ II itre eDterrć TiyaDt, ne s^appli-
quaiŁ qu^aux femmes seules j les bommes ćtaient pendus on dćcapitćs.
(9) tt Yerbieden Toorts eenen ye(;helicken, van wat state ofte condicie by zy ,
« opte peyne te wesen ghehouden voor faiiteur van de Heretijeken, ods ofl
« oDse Raden maght bebbende gratie te gbeven, reaueste te presenterea
« Toor de voorschreveii fugiti?eD, ballinghcn oft berdoopers, noch andere
« besraet, ofte die besmet bebben gheweest Yan de Yoorseyde gherepro*
« beerde secien om gracie te bebben van huerlieder raesusen, dwalingbea
« ende beresien, die welcke wy niet en wiilen gheaceordeert te wordene
« opte peyne te wesen eewelicken gbehouden inhabijl om te moghen boudea
« otl ex.erceren oflicie in onse voorse?de landen, ende daerenboven arbi*
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen adyocaten, procureurs, clcrcken,
« practiciene, ende solliciteerders , te makeD| 8Cry?e ofte preseotecen
« zulke reqaeste op ghelijcke peyoe. >
— 252 —
croire qu'& Tćpogne k laguelle notre jugement se rófóre on en
ćtatt venu, dans la pratique, k une application plus bć-
nigne de Tćdit. En effet , le jugement en quesŁion , ainsi
qu'on le verra| ne prononce pas la peine de mort, bien
que de fait elle fńt enconrue par Faceusć. Peut-ćtre aussf,
la culpabilltć morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-*
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait matćriel ćtant
constanty crurent ne pouYOir ni appliquer la peine capitale,
ni acquitter complótement, et ne virent mieux qae de re-
conrir k Tezpćdlent d'une condamnation mitigće pour tout
concilier et maintenir Teiemple.
Quoi qu'il en puisse 6tre, voicl ce jugement:
Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh
Tan* XV*. LV. ten versoucke van
joncheer Jan de la Porte hoogbailliu,
Gillis yan de Sweerde schouttheeten.
« Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri-
«( mineel yoor hemlieden beleet In yierschaere tusschen Jonc-
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbailleu deser
« stede heesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt
c( Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat
« den selyen h'* dede togen ende segghen dat naer de
« placeaeten door H. H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (i)
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of
« conditie hy waere eenige boucken geschreyen ofte geprent
<c onder hem te hebben of behouden suspect yan eenige
u heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den Inhouden yan
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh
(1) 11 ćtait ordonne aax autoritćs, sous certaiDes peines ea cas d^omissioiiy
de publier l^ćdit de 8i& mois en sii mois*
— 255 —
« wesende dat den V'* in vilipendentie ende verachtynge
fc yanden 8elven placcaete hem vervoordert badde eenen
« pampieren geschreven bouck met synder eyghen bandt,
« binnen synen huyse te bebben ende te boudene reel
u spelen van Syne refereinen ende balladen inde ive)cke
« diver$che passagen stonden veel dwaelyngen ende here-
« sień merckelick een spel van synne by den selven plac-
• caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg^-
« gende ende sustinerende midts dien den roornoernden
u b'* den v'* daermede verbeurt bebbende syn levende lyf
« t selve callengieerende ten ^elcken den yoornoemden ge-
tt yangen v'* badde gedaen seggen boe dat \raeracbtigh
« was den Toornoemden bonck b!n synen boyse bevonden
u badde geweest, nemaer dat by daer gelegben badde op
«c een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se-
«c dert der tydt by geyangen jonck geselle wesende ende
u leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere-
«c scboolm'^* den selyen bouck met synder bandt geschreyen
« badde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer
ic eenigh argh soude mogen inne staen of gelegben syn
u of yet staen weerdigh yan reprebensie of yote yerclaer-
«{ sende yoort dat by noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt-
«( gesproken soude bebben nocb yegenwoordelick oock en
«t geyoelt dat wesen soude contrarie den beylighen kersten
tt gelooye of ordonnantie der beyligbe kercke, toedien dat
(1) CćtaiŁ le jeu de moralitć mentioDnć. yoici encorele textedu plae-
card : « ende de spelen die corielijnghe gespeeld zijn geweest in onz&
stad van Ghend hjr de neghenlien cameren^ op het rejerejn^ weUk den
mensche stewenJe den meesŁen ŁrootŁ et » .
Le recueil de ees XIX jeus, devenu tr^srare, parot a Gand en 1559.
11 se trouve ii la bibliotbique de notre ville uo exeoiplair€ d*aiie ćdition
f ubsćqu€nle du mois de Kai 1564.
— 254 —
« hy noyt geweten hadde yaaden jnbouden noch oock
« yander publicatie Tanden selyen placcaete biddende niet
u min oodtmoedelick dies hy by Ł houden yanden selveii
« boucke onder hem zoude mogen misdaen hebben om
<i jgratie concluderende yoorts den h'** niet oofangelick
« t' synen heesscbe fynen ende condusien inder vorme ende
<( manierę soo hy die genomen hadde, nemaer dat by ge-
tt ordonneert soude wesen te alternerene ende voort recht,
u naerdien by myne heeren schepenen de merite van den
(( processe overgesi60 de selve bcer hooghbaillia geordon-
u neert badde geweest te alterneren ende danvolgende de
u selve alternatiye conclasie gehoort midtsgaders dandt-
« woorde ende-deifentien yan partien employerende te dien
« elck in t' syne beurlieder yoorgaende beleedt ende pro-
« ductie gesien de requeste lettragen ende munimenten Aiiic*
«t inde in desę saecke gedient midtsgaders dacten yan den
« processe sonderlynge yan de conclasie int recbto op al
<i gelet met rypheyt ende deliberatie van raede, alYooren
V gebadt hebbende advys ende hof lastynge op de inter-
<( pretatie ende moderatie yanden placcaete yooren geroert
u Tan myne heeren yanden Raede skeysers ons geduchten
u heere geordonneert in Ylaenderen (i), myne yoornoemde
K heeren schepenen regnard nemende op de lange detentle
«( en stricter vangenisse yanden selven Jacob geyangenen (2)
«( hebben den selyen gecondemncert ende condemneren by
« deseń alhier in yierschaere knielende op beyde syn knien
^1 met eenen tortse yan drie ponden was ongebrandt te
(1) La cbambre des echeyins neut certfs pas osć modćrer les peoalites de
Teditsaos ravis et rauŁorisatioD prealables du Grand Conseil.
(9) La detcntioo prćyentive datę de loin comme on Toit.
— 235 —
« bidden vergevenisse gode van hemeiryck ende myne heeren
« yander justitie yerclaerende ende belydende syne misdaedeo
<i leetwesende ende daernaer geleet te worden op een schavot
«t gereebt by den peUoryne (i), ende by den officier cri-
« mineel gebonden aen eenen staecke een half ure aldaer
« te staen ten einde vander welcken synen bouck yander
« spelen ende refereynen yoornomt yerbrandt te Morden in
« syn prescntie ende boyen deseń noch ter naester pro*
« cessie generaele te gaene yoor processie ten uufgaende
<( t' sinte maertens blootshoofts in syn lynnaet met een
u tortse van drie ponden was ongebrandt ende ten incommen
« yander selyer yoor den hooghen aultaer op beede syn
« knien te bidden anderwerf yergiffenisse gode yan hemel-
« ryck myn beere den hoofhbaillie uutter naeme yan de
« k. m. myn beeren yooght ende scbepenen oyer de jus*
« titie, belydende hooge ende oyerluyt de contraventie yan
tt den 8elven placcaete ende andere syne misdaeden bem
« bertellck leet wesende ende dat by's bem roort, wacbten
« sal, ende yoort reguart nemende toedesen dissolut ende
^ jnsolat leyen bebben den selven gevangen gejnterdiceert
(1) Ce pilori se tronvaiŁ en face du Nieuwerk^ devanŁ la maison portant
ponr enseifcne La Ti'ompelte et servait d^endroit (rexćcation poiir cer-
taines pHiies. Sa coiistruclion, oii pliitdt sa reconstrnclion, reinontait
Ters 1400. On lit, en effVt, dnnsun ref;istre dćposć aiix archi ves de cetle
TiUe^ et sous la datę du 15 Xbre 1450, ce qni suit: Jan Diederic f^heseit
yanderleye Smet, was ghewysl te f^heyene de some vau twaelf ponden
Earis oihe die f;heleiŁ te zine in den iianden van Joos Yrylof en die
ekeirt te zine in yserin wercke an den Pilloryn die men binnen corten
tyden maken en stellen zal op de Maerct yan Tpre, ome dat by onder-
bleven es van zynder oorcondscepe die by yoort gbesŁelt badde iep en
jeghen Clais Seybaert.
( Rfg- van Swoendaechs ehedinghe beginnende
34 Lauwe 1452 en ernaigende den 8 Maerte
1468.
Ce pilori fut dćmoli a Tćpogne de la re?olution francaise. 0'apr^
Da Cange, ie pilori ćiait, uo indice de baute juridictioo.
— 236 —
« endc jnterdiceren den selyen gevangen binnen eenea
«: halfden jaere in geen taverne te gaene geen waepenen
« offensive binnen deseń tydt te dragen geen oorconden
« jeghenshem beleet teinjurieren faictelick noch met woorden
« ende dat al ep breeder correctien ter eerster processie
« generaele beeft deseń gevangen syne reparatie gedaen.
Pour ceux de nos lecteurs qui ne comprennent pas Ic
flaniand, voici, en substance, le dispositif du jugement :
le S' Jacgues Wattel, dit Brucą, est condamnć, en ćgard
i. sa longae et rigoureuse detention pr6vcntive, k devoir,
en audience de la cbambre, agenouille sur ses deux genoux
et tenant en main un cierge non-allume pesant trois liyres,
demander pardon i. Dieu et k Messieurs de la Justice ,
confessant ses mćfaits et dćclarant s'en repentir; pals, k
dlre conduit de \k sur un ćehafaud dressć deyant le pilori (i),
y ćtre lić, par Toffieier criminel, k un poteau, et s'y tenir
durant une demi-heure aprćs laquelle le livre inerimine
sera briiló en sa prćsence; k doTOir, en sus, lors de la
prochaine procession gćnćrale de la paroisse de S* Martini
mareher en tóte de cette procession, tćte nue, en chemise
et portant en main un cierge non-allumó de trois livres;
puis, aprśs la rentrće k rćglise, aller s'agenouiller sur ses
deux genoux devant le maitre-autel, et demander de rechef
pardon k Dieu, k M' le Haut-Bailli et k Messieurs de
la Justice, confessant encore k haute et iutelligible Yoix-la
contravention au placcard et ses autres mćfaits, dćclarant
s'en repentir sincórement, et promettant de s'en garder k
ravenir; Enfin, yu la vie dissolue du condamne, le juge-
(1) Voir la notę qui ^rickię*
- 237 —
ment ajoute defense de frćguenter les tavernes et de porter
des armes une demi-annće durant, comme aussi de molester
aucun tómoin soit par fait, soit par paroles, le tout sous
peine de plus forte correction. Łe texte mentionne in fine
qu'& la premićre procession gćnćrale le condamać a fait
son amende honorable (I).
En terminant notre artlcle nous ómettrons, pour demier
commentaire, cette simple rćflexion: qu'il rćsulte des details
qui prćcMent, comme de beaucoup d^autres, que le monde
a bien marche depuis trois siócles , et que notre epoque
vaut incontestablement mieux que ce qu'on a souvent en-
core coutume d'appeler « le bon vieux iemps »•
H. BOSSACRT.
GRfcX5^FQ
(1) Toutes ces pćnalit^ ćtalent arbitraire»»
GESCHIED- m TAALKUNDIGE
AANTEEKENINGEN.
IMLEIOING.
Gaarno soude ik de Geschiedkande, de Yleogelen
der Taalkuode heeten , gelijk men de Tiidreken- en
de Aardrijkskaode de Oogen der GeschieiieDis noemt.
J. A. J. HiTŁIHK.
AUes ^at in het oord dat wij bewoonen, vóór de in-
rukklng der Romeinen bestond, ligt in de kolk der eeuwen
gedolyeiiy en de onversaaglijkste navorscher kan, met de
diepste taal-, oudheid- en mijthische kennis, er niets van
opsporen^ want het is de inrukking dezer wereIdover-
winnaren, die de eerste historlsche lichtstralen over onse
landen schiet.
De gesehiedenis onzes geliefden Yaderlands toont ons
immers aan dat de Romeinen de yrijheid— het waardigste
regt der menschen — , aan de \olkerschappen benamen, welke
zij onder hun beheer kregen. De yolken van germaanschen
— 239 —
8tam, van dit zoete genot beroofd, dat zij ais hun element
aanzagen, om zich onder Romes zwaardragend bestuur
te plooijen, staken steeds het hoofd in de hoogte en reik-
balsden naar de gelegenheid om dien onweerdeerbaren
schat te herwinnen, en daartoe des noods stroomen van
bloed te gieten op den bodem, waar zij eerlijds de teugen
der \rijheid in yolle maat verzwolgen.
De Friezen, die yolgens het beste geyoelen, van dc Saksers
en andere noordsche yolken zijn afgekomen, warcn de
eerste die het romeinsche gezag hier durfden trotseren.
Aan den Neder-Donauw sloten zij met versebeidene volks-
takken een verbond om de Romeinen uit Dacie te yerjagen ;
dit bond droeg den naam yan Gotthen (i), naar bet aan-
zienlijkste der sa^myerbondene yolkerschappen. De eerste
en bijzonderste oorzaak yan den oproer der Gotthen tegen
de Romeinen, was de onyerzadelijke heerschzucht der laatste
oyer alle yolken der wereld.
Aan den Midden-Donauw yereenigden zich de Markomannen,
de Simnomen, de Kwaden en andere yolken, onder de
benaming yan Allemannen*
De nederduitsche yolksstammen welke aan de oeyers
des Rhijns, der Maas en der Schelde woonden, stelden zich
onder eenen bertog, en yolgden betzelfde yaandel, onder
de benaming yan Franken.
Het doel yan deze yerbonden was de inrukking der Romei-
nen tegen te houden, en de inyallen der .Saksers en andere
noordsche yolkerschappen af te weren.
(1) Dit Tolk, bij Plioios CuUones genaamd, is herkomstig uit Deoc-
marken.
— 240 —
De Saksers, een Tolk van de Scijten afkomstig, uit AsiS
Tertroiken, hebben zich omtrent Slade, in Dtutscbland,
en ID omliggende gewesten ter neder geset. De Torige
Dum van dit (rotsch en slrijdbaar volk was Saae of Saei.
ZcHider twijfel zijo zij herwaarts gekomen nit het Oosten
en Noordoosten, en hebben zich westwaart3 wijd in 't ronde
tot aan dc zee Yerspreid en de ledige plaatsen des landa
ingenomeD (1).
Deze Yolkerschappen, door de fraokische gonwen van
het romeinscbe rijk gcscheiden, waagden langs de lee
aaavallen op de gailische en britiische kasten, die zij ionamen
en hun gezag diar deden eerbiedigen en TolkspUotingen
aanlegden; weshaWe werd de kust, tnsscben de Schelde-
monden en Kales gelegea, Tan in het b^in der V* eeuw>
Lillus SoTonicum genaamd.
Bome moest deze inpalmingen, op zija rijk gedaan, ge-
doogen i dit deed aen de stamforoeders dezer Tolksplanters die
in bet moederlaod gebleyen en daar door veelheid va&
bewooners geprangd waren, de b^eerte ontsŁaan om nietiwe
inrukkiDgeo ia deze landen en in Britanje te doen. Doch,
deRomeioen en het Trankische bond, hielden deze herhaalde
pt^ingen nog eenigen tijd tegen,
Romę verzwakte steeds en Terscbeidene duitscbe Tolken
namcn het franken hond aan. Pharamund Terbrak aU«
Trietidschap nitl lloiiie en ruktc met zijnc gedi^fitos^'"'-'^*''^
in Gallie. De vcrschillige Yolkerschappen var
bond rekten de grenspalcn Yan bet L
>
— 241 —
zuid-en westwaarts uit, en de overwinnaars Testigden sich
met der woon in de landen, die zij op de Romeinen ge*
wonnen hadden (409).
■
Na waren de banden verbroken die de inrukLingen
der noordsche uitwijkelingen tegenhielden. Alle hinderpalen
aldus weggenomen zynde, stelden waaghalzen, uil Dene-
marken, Zweden en andere koude gewesten, zich aan het
hoofd van een deel hunner beploegers, om in eene zachtere
luchfgesteltenis een aangenamer en tevens gunstiger verblijf
te gaan zoeken, en overstroomden weldra met geweld onze
gev\esten.
ScandinaYie telde eene bevolking welke het niet Toeden
kon. Daaruit onlstond de nood^akelijkheid voor dit kloek
gespierd volk ten nadeele zijner naburen te leven.
Zoodra de \iarme zonnestralen de ijsschollen yloeibaar
maakten, vierde het een algemeen feest, en droeg den
goden offers op. Daarna gingen een deel jeugdige en kloeke
knapen te scheep, yerHeten het land .en leefden yan zee-
rooYerij of trachtten land in te nemen om rolkenplanting
aan te leggen. Men yerhaalt dat er bij deze yolken eene
yfvei bestond, krachtens dewelke de jonge lieden het lot
moesten trekken, en alzoo degene aangewezen werden die
in vreemde landen fortain moesten gaan zoeken. Men yoegt
er bij dat de yader de gewoonte had zijne zonen, die de
wapens konden hanteren, weg te jagen, uitgenomen ćenen
enkelen die bestemd was om zijne nalatenschap te eryen (I).
(1) Ziehistoire de la Suide, par Erik-Guslave Geijer, cli. I. $siqm des mi-
gratłODS des peuples du nord. (Norduka wandrings tagor),
16.
— 240 —
De Saksers, een volk van de Scijten afkomstig^ uit Asid
Tertrokken, hebben zich omtrent Stade, in Daitschland,
en in omliggende gewesten ter neder geiet. De vorige
naam van dit trotsch en strijdbaar voIk was SaM of Saci.
Zonder twijfel zijn zij herwaarts gekomen uit het Oosten
en Noordoosten, en hebben zich westwaarts wijd in 't ronde
tot aan de zee rerspreid en de ledige plaatsen des lands
ingenomen (i).
Deze Yolkerschappen, door de frankische gon wen vatt
bet romeinsche rijk gescheiden, waagden langs de zee
aanvallen op de galllsche en brittische kusten^die zijinnamen
en hun gezag daar deden eerbiedigen en yolksplantingen
aanlegden; weshalye werd de kust, tusschen de Schelde-
monden en Kales gelegen, van in het begin der V* eeuw^^
Littus Saxonicum genaamd.
Romę moest deze iupalmingen, op zijn rijk gedaan, ge-
doogen ; dit deed aen de stambroeders dezer Yolksplanters die
in het moederland gebleven en diar door veelheid van
bewooners geprangd waren, de begeerte ontstaan om nieuwe
inrukkingen in deze landen en in Britunje te doen. Doeh,
de Romeinen en het frankische bond, hielden deze herhaalde
pogingen nog eenigen tijd tegen.
Romę yerzwakte steeds en yerscheidene duitsche Tolken
namen het franken hond aan. Pharamund yerbrak alle
yriendschap met Romę en rukte met zijne gedachte krijgers
in Gallie. De verschillige volkerschappen van het Saksische
bond rekten de grenspalen yan het Litlua Saxonicum
i\) Zie jintiauilaŁes Belgiete of Nederlandsche oadtbeden: AoMt^am.
1715. -^ o
— 241 —
zttid-en westwaarts uit, en de overwinnaars vestigdeii zich
met der woon in de landen, die zij op de Romeinea ge*
wonnen hadden (409).
•
Nu ^aren de banden verbroken die de inrukkingen
der noordsche uitwijkelingen tegenhielden. Alle hinderpalen
aldus weggenomen zynde, stelden waaghalzen, uit Dene-
marken, Zweden en andere koude gewesten, zich aan het
hoofd van een deel hunner beploegers, om in eene zachtere
luchtgesteltenis een aangenamer en tevens gunstiger verblijf
te gaan zoeken, en overstroomden weldra met geweld onze
ge\^ esten.
Scandinavie telde eene bevolking welke hel niet Yoeden
kon. Daartiit ontstond de noodzakelijkheid voor dit kloek
gespierd volk ten nadeele zij ner naburen te leven.
Zoodra de ^arme zonnestralen de ijsschollen yloeibaar
maakten, vierde het een algemeen feest, en droeg den
goden ofifers op. Daarna gingen een deel jeugdige en kloeke
knapen te scheep, yerlleten het land .en leefden van zee-
rooyerij of trachtten land In te nemen om rolkenplanting
aan te leggen. Men verhaalt dat er bij deze volken eene
wet bestond, krach tens dewelke de jonge lieden het lot
moesten trekken, en alzoo degene aangewezen werden die
in yreemde landen fortuin moesten gaan zoeken. Men yoegt
er bij dat de yader de gewoonte had zijne zonen, die de
wapens konden hanteren, weg te jagen, uitgenomen eenen
enkelen die bestemd was om zijne nalatenschap te eryen (i).
(1) Ziehistoire de la Suede, par Erik-Gu8tave Geijer, eh. I. Sagat des mi'
gratioDS des penples du nord. (Nordiska w^andrings sagory,
16.
— 252 —
croire qu'a Tśpogue k laguelle notre jagement se rćfóre on en
ćtait venu, dans la pratiąue, i une application plus bć-
nigne de Tódit. En effet, le jugement en guestion, ainsi
qu'on le yerra, ne prononce pas la peine de mort, bien
que de fait elle ttl encourue par Taccusó. Peut-ótre aussi,
la culpabillte morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant
constant, crurent ne pouvoir ni appllquer la peine capitale,
ni acquitter complótement, et ne virent mieux qae de re-
courir k rexpćdient d'une condamnation mitigće ponr tout
concilier et maintenir rexeniple«
Quoi qu'il en pulsse dtre, voici ce jugement:
Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh
van. XV*. ŁV. ten versouckevan
joncheer Jan de la Porte hoogbailliu,
Gillls van de Sweerde schouttheeten.
tt Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri-
<t mineel voor hemlieden beleet in vierschaere tussehen Jonc-
« heer van de La porte heere van Horslede hoc^hbailleu deser
« stede heesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt
<( Bruuq gevangen ter andere spruytende uit causen dat
« den selven h'* dede togen ende segghen dat naer de
« placcaeten door H. M. onlancx gepubliciert ende vernieuw t (i )
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of
« conditie hy waere eenige boucken geschreven ofte geprent
«( onder hem te hebben of behouden suspect van eenige
« heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof
« lyvelich gepuniert te werden yolgens den Inhouden van
u den selven placcaete. t selve seyde yoort waerachtigh
(1) 11 ćtail ordonnć aux autoritćs, sous certaines peines en cas d^omissioDy
de publicr Tćdit de bul mois en ń\ mois.
— 255 —
« wesende dat den V in Yllipendentle ende verachtynge
« vanden selveii placcaete hem Yervoordert hadde eenen
« pampieren geschreyen bouck met synder eyghen handt,
« binnen synen huyse te hebben ende te houdene reel
« spelen van Syne referelnen ende balladen inde lyelcke
« diYersche passagen stonden yeel dwaelyngen ende here-
« sień merckelick een spel yan synne by den selven plac-
• caete by expressen yerboden ende gelnterdiceert (i) seg^-
« gende ende sustinerende midts dlen den yoornoemden
u h'* den y'* daermede yerbeurt hebbende syn leyende lyf
« t selye callengieerende ten iiyelcken den yoornoemden ge-
tt yangen y* hadde gedaen seggen hoe dat Maerachtigh
u >vas den yoornoemden bonck bin synen hoyse beyondea
« hadde geweest, nemaer dat by daer geleghen hadde op
« een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se-
tc dert der tydt hy geyangen jonck geselle wesende ende
« leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere-
« schoolm'"* den selyen bouck met synder handt geschreyen
« hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer
4c eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn
«t of yet staen weerdigh yan reprehensie of yote yerclaer-
«c sende yoort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt-
c( gesproken soude hebben noch yegenwoordelick oock en
u geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten
u gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat
(1) C*ćŁait le jeu de moralitć mentionnć. Yoici encore le texte du plae-
card : « ende de spelen die cortelijnghe gespeeld zijn geweesŁ in onze
stad uan Ghend W de neghenlien eameren^ op het referejn^ welck den
mensche steruende den meesten Iroost es 9 .
Le recueil de ces XIX jeus, deveDu tris-rare, paroŁ h Gand en 1530.
11 se trouve ii la bibliothique de notre yille un eremplairc d^unc ćdition
sobs^cnte du mois de Kai 1564.
— 2U —
tmg deed ondergaan vonnden onze ▼ooronders langzamer*
band nil al die spraakelementen eene gemeene taal, die
wij ylaamsche taal noemen, omdat Ylaanderen in de middel-
eeuwen den grootstea inyloed op de stambroeders yan bet
aloude saksische bond uitoefende. Nogtans, boe zeer die
Ual sedert dien ook bloeide, kan de tongval van de gemeene
volksverkeering der yerschiilige plaatselijkbeden ons bet
moederland der eerste beyolkers nog eensdeels leeren
kennen«
Daartoe znllen wij de gemeente Booglede ten yoorbeelde
neraen, en later, ais enze boofdbezigbeden bet toelaten,
insgelijks opsporingen doen ointrent andere plaatselijkbeden,
die yroeger aan den alouden bestuurkring — de kastelnij
yan Tperen — toebehoorden.
n.
•MDRAGC BCTRCimCUJIl HOOGLCDC.
Yooral zullen wij door de yerklaring van den naam
dezer plaatselijkheid iets kunnen ontdekken.
Yolgens den geleerden J.-F. Willems (4) gayen de yolk
planters eigenaardige namen aan banne bofsteden (yillaD),
die yeelal de kiem onzer gemeenten geweest zijn, en men
zon moeijelijk in Ylaanderen, en bijzonderlijk in de kastelnij
yan Yperen, namen yan plaatselijkbeden aantreffen, welke
geen teutoniscbe wortels bebben. Onze yoorouders gayen
(1) Zie mćmoire fur les noms des oommancs de la proyiiiee de la Flandre-
OrioDtaie, par J.-P. Wiilesu.
— 245 —
der zaken eenen eigenaardigen en zeer rerstaanbaren naam.
Ten anderen ^anneer men nagaat boe de Engelscheny
Duitschers en Spanjaarden thans In Amerika, en de Hol-
landers in Java, aangaande den naam der steden en dorpen te
werk gaan, kunnen wij niet geneigd zijn te yeronderstellen,
dat de oude Belgen, van germaanscben oorsprong, In deze
landen komendę, er de namen bebielden yan een volk
dal zij Yerjoegen en wiens zedea en gewoonten zij
Terfoeiden.
De benaming der plaatselijkbeden bebooren dan, ten
grootsten deele, der germaansche taal (i) toe, gelijk overigen9
de Yormen ten volle bewijzen; docb, welke yerandering
hebben dle niet ondergaan door ineensmelting, yerscbeiden-
beid en letteryerkorting der uitspraak, en meer andere
oorzaken. Nogtans, Indien de eigen namen yol beteeke-
nis waren, moet men besluiten dat de beste benaming
degene Is welke in yerband staat met de natuurlijke ge-
steltehis yan het oord; zoo dat yele namen aan eenen
berg, een boscb, eene riyier, eenen weg, enz. ontleend zijn.
Zoo is het ook ten opzigte yan Hoogledet Deze naam
is samengestełd uit twee wortels der algemeene duitsche
taal ontleend, namelijk: Hoog en Ledę. Alwie Ylaming is
kent de beduidenis des eersten wortellids, dat in de aloude
(1 )Aan8erien Tacitns getuigŁ dat Germanin zich zeer wijd en verre uitstrekte,
kan net niet anders zijn of de noordsche landen moeten Toor een deel van
GennaniC jcerekend worden. En schoon allc hunne talfn nu onderscheidea
sijn, gelijk de hoogduitsche, oostlandsche en nederduitsche verschillen,
hebben sii nogtans alle dezelfde oorspronkelijkbeidfrełiail, welke de aud*
teutonUene taal geweeat is, die hedendaagsch nergens meer gesproken
wordt, maar Terspreid en Teranderd ligt onder alle talcn die van deze
ccnte oade en regt duitsche taal afstanimen ; te weten , onder da
hoog- en nederduitsche, oostlandsche, deenMhe^ noorwcegschc^ zweed-
0cke, engelschc en scbotsche talen.
— 246 —
scandinaafscbe spraak dezelfde beteekeDis heeft, en Lede^
lee, Icj yolgens de taalkundige Lambert ten Kate en Ł.
Meyer, beteekent tred^ gang^ trap of leiding ; dus, te samen-
getrokken: hooge trapweg^ Deze benaming kamt zeer wel
overeen met de ligging en de wegen waardoor men in
het dorp Hooglede komt, dat op eenen berg gebouwd is«
Tot sterkere berestiging zullen ^ij den naam van Sladen
daerbij yoegen. Dit woord beteekent in het aloude zweedsch,
bofstede, viUa of manoir*
De aloude taal van \«'aar deze twee benamlngen yan
daan komen, moet loch iets afdoen, doch deze aanwijzing
is nog urat algemeen, en doet den weetgierige naar eene
jaistere bepaling omzien. Deze kan in den tongyal yan de
bewooners der gemeenten Hooglede^ Sladen en in dien der
aangrenzende geyonden worden*
Daartoe zullen wij eenige yerzen afschrijyen nit het
oud noordsch gedicht, yoor titel yoerende: Biarkamal (i)
SEM ORTB Ragnar Łodbrog (2), {Biafkgezang U welk song
Reyner Lodbrog).
8»»« yers der 8«« strofę.
^itnr (t^ $ia(m(i tnpfe-
Beschilderingen in der helmen byeenkomsL
(\) Biarka was een oud poł^et, en yinder yan dit soort yan truurgedichteoi
(3) Deze deensclie yorst stierf in 857; hij was te gelijk een kloek krijf^sman
en een Termaard poł^et. Na Tele jaren de wapens met |;root ontzae in
verre landen gevoerd te hebben, werd hij, door den ierschen en schot-
schen konina Elle fceyangen genomen, en levendi{r den slangen ten roof
gegeYen. Ueze yorst vf reeuwigde sijne geYangenis meteen kiinslig gedichi
Jn d<>ensche of kimbrische spraak opgesteld, waarin hij zijne daden en
kloekhertił;heid tegcn den dood in heldentaal manhaftig en schilderacbtig
uitbromt. {Lambert ten Kale.^ Aanleiding lot de kennisse pan het
verheyene decl der nederduiUche sprake, eerile deel, Uadz. 79),
_ 247 —
8''* vers der I3* strofę*
<%ia(m stifma^ (i) ann ^ofnii (^).
De hełm der heUen (2) tcaren ver8lelen (f).
8»»« Ycrs der 14* strofę.
Op de helmttiinen de sehermhouwera (2) toe6e(en (ł)«
8*** vers der i7« strofę.
&iianhnn $a( (j^fe*
Dten omerschrokken held berooft van 'tleven.
8*'« vers der 25**» strofę.
Dat wa8 des kheken adeldom van overlang,
Zonder uit de oude zweedsche taal meer Yoorbeelden aaii
te halen, kan men bij de opgegeyene yerzen bemerken,
dat, over het algemeen, de A vóór L gebezigd wordt.
Łater werd, bij de insmelting van andere taal- en spelling-
Yormen, in de geschreyene taal, de A tegen E yerwisseld.
Maar de afstammelingen Yan zweedsche Yolkplanters hebben,
in hun dagelijksch Yerkeer, deze letteryerandertng bij de
uitspraak niet aangenomen, zoo moeijelijk is het aan den
oorspronkelijken tongvaI te yerzaken. Zoojkomt het Yoor
dat men te Hooglede, Staden en omstreken, gedurig maik,
halftj galdj alk, alf^ in plaats Yan melk, helpj geld, ęlk,
e{/*uitspreekt, en de oud zweedsche tongyal hoort doorstralen.
De aanleiders yan de noordsche uitwijkellngen dle zich
binnen den kring der gemeente Hooglede geplaatst hebben,
zullen met tweeen geweest zijn. De eene zal zich nećrgezet
— 348 —
hebben waar oudtijds het kasteel — de słerkie — stond, en
de andere ter plaats waar nog het Yolmerbeke kasteel staat.
Deze Yoordragt komt zeer wel overeen met de TalksoYer-
]evering die zegt dat de grondzuilon van dit manoir ouder
zijn dan die der kerk.
Dit Terstaat men gemakkelijk: de heilige Amandus, (1)
de beschermheilige der kerk yan Hooglede , kwam
eersti omtrent 640, ia Ylaanderen het geloof prediken.
Eerst hield bij zich te Gent, ten dien tijde een klein ylek,
op , en bezat een ediet Tan koning Dagobert , wlens
gunsteUug bij was, bevattende dat alwle weigerde zich te
laten doopen, door den koning daartoe zou gepraamd
worden (2), Daaruit moet men opmaken dat de kerk van
Hooglede maar in de laatste helft van de YIl" , of in het
begin der YIII*, eeuw gebouwd werd.
Ten anderen moet het Yolmerbeke slot reeds in die tijden
bestaan hebben toen de eenvoudige lieden allerlei sagas
weefden. Ten bewijze zuUen wij, onder andere, de saga
van Klop 61 aanhalen.
Klop ól yan Yolmerbeke (S).
« Op het Slot yan Yolmerbeke, thans een hoeve, hield
eenen nachtgeest, de schim van eenen leenheer, die over
(1) De heilige Amandus werd te Herbauges, bij Nantes, omtrent het jaar
594, van zeer edele en rijke ouders^ neboren. Ilij werd rond 6^8 bisschop
gewijd, dnch hij wilde in langen tijd geen bisdom aanneroen en verkoos
ais apostel het geloof te gaan verkondigen. Die heilige, apostel Tan
Tlaanderen en Braband genaamd, bragt zijne laatste dagen door in hel
klooster van Einon, waar hii, na zijnen dood (684) begraven werd. De
stad Si. jśmandy laler bij ElnoDS klooster gebouwd, ontleent vaQ hem
haren naam.
(%) llet is Baudemundus, discipel des heiligen Amandus, die dit yerhaalt*
(3) Kunst- en Lellerblad, bladz. 84 des yierden jaargaogs (1843);
— 249 —
raim negen eeuwen gestorven is, toŁ op het eindte der
achttiende eeuw zijn bestendig yerblijf, en zou tot die
straf gedoemd geweest zijn, om dat hij er, vóór zijn af-
^terven, ergens eene groote som geld en kostelijke klee-
nooden verborgen had. Deze nachtgeest rustte weinig^ en
klopte dikwijls onitrent middernacht op de dureń en yen*^
sters van het kasteel, roepende : Slaap -je (H? Slaap - j«
Ot? Wanneer hij dacht dat niemand mcer wakker Mas,
sloop hij door de goot in den . huize en yerbrijzelde met
groot gedruis den huisraad, maar des morgens werd alles
>vederom ongebroken op het jaiste plaatsjen terug ge*
Yonden. »
te Dat spook schullde bij dagę onder eenen der twee van
hoogen ouderdom grijze eiken, die bij den vijver des kas*
teels stonden. Niet wetende onder welken der twee eiken
de waargeest zijn donker yerblijf hield^ heeft men eeuwen
lang geenen van beiden duryen yellen, uit yrees yan door
hem den nek gekraakt te worden. Echter wat meer
onyersaagd geworden zijnde, heeft men zich yerstout op
de wortels dezer boomen, oyer eenigę jaren, de bijl te zetten,
en die oude telgen der aarde te doen nederstorten , zon-
der eenen geest gewaar te worden of iets yan hem te moeten
lijden »•
« De geburen dezer aloude heerenwooning en bijzonderlijk
de grootmoeders, yertellen nog gaarne den kleinen kinde-
ren deze saga, met yeel bij komendę varianłenj oyer de da-
den yan Klop ó/, om de lange winter ayondstonden zonder
yerdriet te slijten. Ook zijn er weinig ouderlingen in den
omtrek, die dezen nachtgeest onder de eene of andere ge«
daante niet meenen gezien te hebben »•
— 280 —
. Łater lullen wij tracbten de vruchten onzer nieawere
op$poringen omtrent het een of ander oaderwerp, de kastelnij
vaD Yperen betreffende , «oo duidelijk mogelijk. , voor te
dragen, en intusschentijd, geachte en geleerde lezer der
Annalen de la SocUte hisloriąue^ areheologigue et liltóraire
de la v%lle if Ypres et dę 1'aneienne West-Flandre, nemen
wij de yrijheld Ued. nog deze woorden toe te yoegen :
Connais tes intirśts, pżse les et choms;
Et en Ami, pardanne mes icarts.
THCOPHICL LAM8CM8.
G^JlSSibO
(Saite de Ctul^ttn Ułirm d§ fł9&mnag— r»marquabhi du XVh ęt du XF^^ m«c/«].
Yoir p«ge 137.
vn.
ADRiCM VAN SCRICCIl OU SCRICCKiUS.
1616.
Quiconque s'est occupe de Thistoire et des antiquitćs de
la Flandre connatt Touyrage d'Adrien Van Scrieck, ćcrit en
Flamand et poHant un double titre, Tun en latin: Adriani
Scrieckii Rodomi, originum rerumque CeUicarum et Belgicarum
libri XXIII; et Tautre en flamand: Van 't begin der eerst$
volcken van Europen, in sonderheyt win den aorspronck en
de Saecken der Nederlanden XXIII boeken.
Cet ouyrage ćrudit, mais bizarrei tend k pronver que les
Flamands, arrlvćs de la Palestine dans les pays humidee,
en flamand Keltigcj d'ou Kelten ou Celłes, sont bien plus
anciens que les Grees et les RomainS) et que leur langue,
qu'il appelle Saphełtgue, Teutonigue, Cymbrigue, Scythiqu$
et Celligue, dćrive de la langue primitive oa hćbraique9
dont ello n'est qu'un dialecte.
A Tappai de sa thćse , Serieckius fait suivre son oavrage
de deux indes dans lesqaels ii s'attache k dćmontrer que
— 2S2 -
les liaots chaldćens, grecs et latins tirent leur ćtymologie
de la langue flamande.
Afin de donner une idee de sa manierę de procćder pour
arriver k cette dćmonstratioDi nous donnons ici quelques
estraits de ces deux iodex dont Tun est intituló Index
geographicus et Tautre Index II Miscellus.
Du premier nous extrayons au hasard les mots snivants :
iEGYPTUS ou AEGUPTOS, yient, selon l'aateur, des mots
scylhes oa celtiques HAEG-OP-T' HO , qu'll tradult en
francais par Pays d bois sur les hauUeurs.
JSTHIOPIA, dćrive des mots celtiqaes EETE-OPPEN^ qai
signifient ceux des chaleurs sufirieures.
JBTNA est formo des mots celtiques EET-NA, en francais
Tardent voisinage.
Łe second index contient des etymologies non moins
inattendues.
Ainsi d'apris Scrieckius le nom de DEMOSTHĆNES pro-
Yient des mots celtiques DEM-HOHSTEN-EN, qui Tenlent
dire des plus hauies eauxl
DELPHI est tire des mots scythes oa celtiqaes D'HEŁ-PT
ou D'HEŁ-BY, qu'il traduit par pris de tenfer !
Cet ouYrage rcmarquable par sa nouyeautć et sa singn*
larite a rencontró un grand nombre de contradicteurs.
Scrieckius pour confirmer son paradoxe et pour rófuter
ses nombreux adversaires a successiyement ecrit les lirres
suivants: Monita secunda^ sivi Europam redmvani libri Yf
ensuite Adversariorum libri IV.
— 283 —
Ces divers oavrages oni ćtć editćs k Tpres par Francois
Bełlet, le premier en 1615 le second en iG20.
Mais si Scrieckius reneontrait beaucoup de contradicteurs,
ii ayait aassi d'ardents admirateurs et des protecteurs
pnissants.
Łes sayants Janus ŁernutiuSi Justus Ryckius, Justus Van-
den firoucke et Łucius Wingardus lui adressćrent des ćloges
pompeux en yers latins et grecs; Ericius Puteanus osa
móme Tappeler le^Phre de la Patrie; dans les yers suiyants?
.Serieckius seterno patriam molimine linguam
Condens, se patriw condidit ipse pairem.
Łes archidues Albert et Isabelle lui firent deliyrer des
lettres patentes par lesąuelles toutes łes yllles et eh^tellenies
de la Flandre furent antorisóes k prendre pour et au nom
de leurs collćges et serments, un exemplaire des ouyrages
de Serieckius et d'en porter le paiement k leurs comptes
respectifs.
Ce moyen ingćnieux d'eneourager łes lettres aux frais
des ch&tellenies et des communes nous est rćyele par la
lettre suiyante que notre auteur adressa, sous formę de
circulaire, k toutes les yilles et ch&tellenies de la Flandre.
Łes biographes ont donnę peu de details sur ce per-
sonnage qui nous intćresse k plus d'un titre ; car ii a passe
la plus grandę partie de sa yie dans la yille dTpres oii ii
ftit eonseiller et ou ii termina sa laborieuse carrióre.
« Adrien Yan Scrieck, Seigneur de Rodorne, dit Paquot,
a naguit k Bruges, le S6 Dćcembre 4559; ii fit ses pre--
— 254 —
V iBićres śtudes dans sa patrie et se rendit ensnile a
« PariSy Oli ił ćtadia la philosophie et le droit. »
11 y fut lió avec les hommes les plus instraits et les
plus distingaćs, teb gne Henri de Nesmes, conseiłler d'ćUt,
CuiUaame Fournier, les frćres Pithou et d'aatres.
RevenB en Flandre ii se fit blentót remarqaer par les
comtes Gerard de Homes et Nicolas de Montmorency doat
ii sat s'attiref la bie&yeillaBce et ramitić.
lis lui confierent les postes les plus honorables tels qae
les bailUages de Cassel, d'EstaireSy de la Bassće et de Łocre.
Scrieckitts deviot ensaite conseiłler des Archiducs Albert
et Isabelle, et finalement conseiłler pensionnaire de la irille
d^Ypres; fonctlons qu'il occopa pendant les annees 4606,
imSy 1610, 1612, 1614, 1616 et 1619.
Depuis 1606 jusqu^& rćpoque de sa mort, ii fut tr^
souyent dćputć par la yille d'Ypres aux Etats de Flandre
et aux Etats generaux«
Nous trouYons dans nos archives la correspondance qae
cet homme sayant et laborieux eotretenait ayec le magistrat
d^Ypres lorsqu'll remplissait les dites missions.
Scrieckius mourut i Ypres le 26 Decembre 1621, d'uQ
coup d'apoplexie k Ykge de 62 ans (1).
« II ótait fort yersć (dit Paquot) dans les langues sa*
« yantes et dans rantiquite tant sacree que profane, mais 11
« manqualt de jugement pour profiter de ses connąissances ».
(1) Yoir Paqdot, Mćmoires poar 8ervir h Phistoire liUćraire desiyil pro-
viuces des Pays-Basj Foppuis, Bibliotheca belgica et Abcbiyss de la
viMe d'Tpres.
'--^
— 288 —
Łes ceuYrcs laissćes par Adrien Van Scrieck sont assez
nombreuses. Łes titres en sont tres curieuz, rediges dans
un style emphatiąue, ils ont aa moins le mćrite d'indiquer
d^une manićre claire et nelte ce que Tauteur se propose
de dćmontrer. Cest pourquoi nous les reproduirons id
textuellement*
i* Den oorspronck ende cause van de jaereliexsche Feeste
der stede yan Ypre, ghenaemt den Thuyndagh, met de
geschiedenissen in Ylaendren in de jaeren 4582, 1585 ende
daer onlrent. — Ypre. Franciscus Bellet, 1610 in 12^
Cet opuscule eut trois ćditions la 2* est iniprimće k
Tpres chez Pierre Aernout 1686; et la 5™" ćgalement k
Ypres chez Pierre DeRave 1755. Cette derniere ćdition fat
faite auz frais de la yille k Foccasion du septićme jubile
de cette fóte ótablie en 1585.
2* Adriani Scrieckii Rodornii originum reromgue celti-
carum et Belgicarum libri XXIIL — Yan t' beghin der eerster
Yolcken iran Europen, in sonderheyt yan den oorspronck
ende Saecken der Neder-landren, XXIII boecken met betoon
yan de dwallnghen der GRIECKEN ende ŁATINEN op t' selve
Beghin ende den ghemeynen oorspronck. Ende dat de
NEDER-LANDREN metten GA-HALEN endeTUYTSCHENfsamen
in d'eerste tyden ghenaemt RELTEN, ghecommen uuten
HEBRĆEN op fNorden ofte den Kelteghen cant des weerelts,
ghelyck de CALDEEN op fOosten, ende andere na t' HEET-
OP der Sonnen; yerre te boyen gaen den GRIECKEN ende
ROMAINEN in ouderdom ende spraecke. Af-beleet yan den
Beghinne, totten tyd yan CAROLUS MAGNUS ; ende besluy-
lende oyer de 4900 jaeren. Beschreyen door ADRIAEN
YAN SCRIECK HEERB YAN RODORNE.— T Ypre, by Francois
Bellet, boeck-drukker. Anno cb lo gxiv. - met priyilegie.* in f*.
— 25« —
Ce Tolmie contlent: f* Tiire, preface, dedicace et intro-
doctioD, 40 pages mim chifirees. 3* Łe corps de Foo^ra^e,
560 pagcs. 3* Limiitx gtognpkiems, 190 pages non chiffrees.
4* Vmd€x mheeUmSj arec les t»s en rhonnenr de ScrieUos,
120 pages non ehilrees. Tolal 910 pages in-1^.
5* Adrian! Scricckii Rodomi monflornm secandoram
libri Y. Onibus OriginoM rennnąne Celticamm el Belgicarom
OPUS snnm nnper editum, altins el anctios e foniibas
Hebraicis, ipsaąne Rerom Ori^ne dedncity probat, firmaf qae«
Ad Tentones, Belgas, Gallos, Italos, Iberos, Britannos, Danos,
el Aąnilonares. — Adminmds celtamm Antiąnitatis et Hac-
tenns inandits et inanimadTerss Obserrationis de Yera
et falsa origine monimenlnm, sive Europa redWira. — Ypris
Flandromm. Ex offidna tjpographica Francisci Belletli.
MDCXY. Cum priTU^io. — in ^.
Ce Tolume contient i* Łe titre, dedicace, prefaceet Ters
dlTers, 24 pages non cbiiirees. 2* Łe corps de rooTragen
€4 ps^es. 5* ViMdex iertiuSj et quelques pieces de Ters,
60 ps^es non cbiiirees. Total 148 pa^es in-1^.
4* Adriani Scrieckii Rodomii serenissimis belgamm Princi-
pibus a consiliis, adTersariorum llbri Uli, bis ai^mentis:
Łinguam Hebraicam esse dirinam et prim(^[eniam»
Łinguam Teutonicam esse secondam et dialecto tantum
ab Hebraea dislare.
Apologia pro Divo Hieronymo.
Metrum Hebraicum^ post D. Hieronymum ignoratum nunc
repertom*
— 287 —
De Yalgaribus Hebraizantium, Historicorum, Geograpbo-
rum et Criticorum, circa origine, erroribus.
— Ipris Flandrorum, ex oilicina typographica Francisci Bel-
letti MDCXX. Cum gratia et privilegio. — iu f*.
Ce Yolume contlent: I"* Titre, dedicace, vers et preface
16 p: non chifTrees. 2** Corps de Touyrage ii2p: 5"* Index
8 pages non chifTrćes. Total 156 pages; et pour les trois
ouvrages reunis 1195 pages in folio pour prouver que le
flamand n'est qu'un dialecte de FHebreu!!!
Scrickius portait d'argent d irois fasces ondees d'azur, au
chef de sahle charge d'une etoile d six rais d'argent. II avait
pour devise: UNDJE OMNIA.
ADRIEN VAN SCRIECK ADX HAGISTRATS D^YPRES.
{ Ypres, le 15 Fevrier 1616).
Myne beeren. Hebbende syne Hoocheyt ende die yan den
Rade anderwerf goet gheyonden bet tweede uytgbeven van
myne beschryyingben aengaende den Oorspronc yan de
Saken yan Europen ende des Nederlanden, ende daer beneyen
de byyoeginge yan t'nieuwe deel, dienende tot bet yoorder
betooch ende beyestingbe yan bet booftstuc der selyer Saken:
insonderbeyt dat onsen rechten aileyt is uyten oudsten
Hebreen, ende dat desę onse nederduytscbe tale, die wy
spreken ende ghebruycken, de naerste is, die boyen d'andere
des weerelts oyer een comt in gront, luyt ende bediedenisse
met de eerste ende alderoudste hebreeuscbe; ja self dat die
jnet de desę yan ouds maer een en is, yerstaen zynde soo~
die beboort: daeruyt den oorspronck ende de bistorie der
17.
— 258 —
eerste 4yden daerlic wort heryonden ende gliesien : ter^yle
die nu soo vee1e eeuwen gheleghen heefl in eene onbekeade
ende \ionderlicke duysternisse : 6vermidts alle dc gene, die
tot noch toe Jiebben geschrevea, l'zy Chaldien, t'zy Griec-
ken, V zy Latinen, ende alle die hun hebben gherolcht,
niet en hebben roor grond ghehadt dan hare beaselen ende
versieringhen, ghelyc ooc niemant van d^onse noyt yet en
heeft ghetreft, maer met de ghemeene dwaelende menichte,
gheloeft dat Ylaendren ende de Nederlanden met hare sprake
luttel ofte niet gheweest en hebben oyer de acht ofte neghen
hondert jaren : daer dat wy claerlic ende seeckerlic zyn
van den outsten staet des weerelts, in soo goeden trap ais
«enighe yan Europen, ende ouder dan de Grieken ende
Romainen selve. Boven dien dat ooc de selve onse tale i$
\an sulcken ghestaltenisse, dat de ghemeene saken der na-
turen, den oorspronc selve, ende den gront der historien
niet yerstaen en connen worden sonder de selve sprake,
bet welc wel in den eersten roer, by den traghen schynt
te I)oven te gaen het ghemeene begryp, maer het welc
sochtans betoont ende bewesen wort metten aenschauw ende
de redene. Syne Hoocheyt Prince uyt deseń oorspronc
hieraf boven dien yerwachtende de Latynsche beschryyinghe,
tot onse tyden toe, voor den ghenen die den nederlantschea
gront niet en yerstaen: ende inghesien hebbende de groote
costen ende den oneyndelicken aerbeyt, die ic t'mynen
eyghen ende bysonderen laste, daer inne ghewillichlic hebbe
ghedraghen ende noch draghe, ter wyle ic met der daet
hebbe yoldaen, eer ic yet hebbe belooft, sonder den Prince ofte
yemant daertoe te moeyen: heeft goet gheyonden het ghene
by t' order yan myne heeren de Hoofden, Tresorier-general
ende ghecommiteerde der finantien hierby gheyoecht wert
— 259 —
ghedraghen (1): namelic dat alle de ghene wesende yan
den eedt yan de collegen yan Ylaendren suUen moghen
hebben ende behouden yoor bun selven een sluc onser be*
scbryyinghe, met de leste bebreeascbe oyer-een-^commingbe,
mids my tselye bekennende, ghelyc by der acte is yerbaelt,
ten ghemeene coste yan de steden, Casselrien ende gbe-
meenten: ende dat by de beeren Commissarissen ten yer-
nieuwen yan de wetten solcke gheleden zal worden in
reeckeninghe. Tselye is tot eenich onderstant alleenlic yan
deel yan myn yerschoten costen, al boyen den yoorseyden
aerbeyt, die ic ter algbemeener eere ende dienst bebbe
gbedaen, daer af alle rechtsinnighe ende welyerstandigbe
wel connen oordeelen. Want aengaende degbene die eenighe
bekentenissen hier te yooren bebben gbepoocbt te yeracb*
teren, die bebben licbtelic gbetoont haerseWen. Maer op
dat niemant en dencke dat dit zy eene gbesocbte saecke,
ic en sal niet meer stucken seynden dan U. E. my sal
laeten weten te begbeeren. Selfs indien den hebreeuschea
aenhanCy die in Latyne bescbreyen zynde gbenaemt wort
Monita secunda; swe, de vera et falsa origine, vel Europa
rediviva, by eenyegbelic niet yerstaen en wordt ofte begbeert,
mids de hebreeuscbe, grieckscbe, ende andere noodighe
mingbellnghen (boewel noebtans sy daeraf souden moghen
deelachtich maecken de gbeestelicke collegien ofte perseonen^
ende de gheleerde ende studieuse, in wetten niet zjmde)
my t' selye ooc latende weten, sal my daer naer ghedragben«
Biddende om corte antwoorde ende wederschryyen, mids
eenighe uytlanders fgheheele soecken te lichten, teghens
de aenstaende merct yan Franefort, ende dat ick nu yoorder
(1) yoyez ci-apr&s, sous le lettre A, cette Dicision du conseil des
Finances datće du 23 Dćcembre 10i5,
— 260 —
peynsende ten dienste van de Princcn ende den lande,
sulcke ghetuyghenisse daerof nioet draghen alst behoort.
Tot noch toe zyn goetghedaen by de boeckvercoopers ses
gulden yoor fstuc, ende doen nu noch goet voor eenen
gulden Yoor t' byghevoechde, niaeckende t' samen scven gul-
den. Dit dan gedaen wordende ten ghemeenen dienste van
den lande, ende yan allen den ghenen die d'eere haers
Taderlants beminnen, ende insien de schande derghenen,
die hun selven ende haere vaderlicke saecken yerachten,
ghelye yele yerghetene ende onwetende menschen tot noch
toe hebben ghedaen. Ende wesende ooc het ghene yoor-
schreven, meer tot welbeyallen yan de Overheden ende
ghemeenten, dan tot eenich eyghen yoordeel, >vant ic we-
derom uytleggbe totten selven ghemeenen dienste, t' ghene
hieraf mach yoorcommen, daerom de saecke meer ghemeene
is dan eyghen. Myn yertrouwen wert. dat U. Ed. in recht-
sinnicheyt dit alles ten besten afnemen, ende yoorts yer-
wachten hetghene inden toecommeoden tyt wy verhopen
yan de goetheyt Gode Almachtich, dien ic bidde het lant
yan Ylaendren met U. Ed.
Myne Heeren,
te houden in syne gratie, my dienstelic gbebiedende inde
ghene yan U. £•
Tot Ipren deseń XV" February 1616.
P. D. Myne Heeren. Hierby wort noch gheyoucht fyer-
claer der hooftstucken yan desę yermeerderinghe op dat
daer duere ghesien zy fgheheele begryp (i).
T' UE. dienste bereet.
Adriaen Van Scrieck.
(1) A lasiiite de la Dicision du conseil des Finances, nous publioDS sous la
lettre fi^lndeclaration dont parle ici Scriekius. Le lecteur aura ainsi une
idće complćŁe de ce ąu^ćtait un Prospectus ii y a deux si^des et demi.
— 261 —
A.
DfiCiSION DD COKSKIL DES FINANCKS CONCERNANT LES OWRAGBS
DE SCRIERIUS.
Ayans a leurs Altezes este dódiez les oeuyres premiers et
seconds d'Adrien van Scrieck, licencie es loix, S' de Rodorne,
conseiller aux honneurs du Conseil Provincial en Flandres,
contenans les Origines et rilistoire ancienne tant de ces
pays que de TRurope, par une manierę d'escrire et decou-
verture nouvel]e et admirable, de Tantiguitó fie]gicque,
ignoree aux siecles passez; au singulier honneur et utilitó
de ces provinces, et notamment de Flandres: et meritant
Faucteur tout śupport en ses emprinses, ausquelles ii a
payć grandę somme de deniers, sans quil demande autre
recompense pour les travaux extrćmes quil y a mis, que
d'estre en partie subvenu par qde]que refusion de ses des-
bours, pour remployer le mesme k pareille fin, et tirer
rhistoire ancienne jusques et comprins le temps prćsent et
en diverses langues. Les Chiefs-Tresorier generał et Commis
des finances, ce que dessus considere, consentent qae faisant
— 262 — '
part led' Van Scrieck aux yillęs et chastellenies de Flandres
de ses yolumes, avec la nouyelle editlon de la coDcordance
de rOrigine Belgicque ayec THebraigue, ilz lacceptent et
qae chacun de leur college et serment en pourra avoir ung
exemplaire pour soy, si avant qu'il ne Tait eu Tannee passee,
pour estre chose digne de la cognaissance dung chascuoi et
luy falre payer da publicq la yaleur des exemplaires, ad-
joustant telle courtoisie que bon leur semble. Łaque]le
valeur et courtoisie les Commissaires au renouvellement de
Łoix et audition des comptes de Flandres auront k passer
et allouer, la et ainsi qa'il appartiendra sans difliculte.
Faict k Bruxelles au Boreau des FInances le XIIJ* de De-
cembre, seize cens qainze.
( Signe ]. N. Db Montmorency.
A* Dbnoyelle-Marles. B. de Robiano,
et J. Dennetieres.
ON Ol
— 263? —
TYP0GRAPHU8 AO LECTOREMT.
•
En tlbi, quisqui8 es, candide Łector, admirandi operis
editionem auctam. AdmiranduiD, inguam, rerum latentium
opus. Tale, ut est, pronuntiavit Belgarum Princeps. Tale
omnes yiri ubique Ciarissimi et rerum peritissimi.
1. Nam primk parte Belgie^ f raster \ linguos mysłeria,
ait doctiss. Erycius Puteanus, Sereniss* Belgarum Princi*
pibus a-Consiliis, nostram nobis Historiam incomparabUi
tndustria et exacta narratione explicat auetor; facemą.
prcefert scriptoribus omnibus vetu8tis. Mirae ąuoq. obser-
vationis est prior ad Belgarum populos Introductio. Ipsa
autem deductio fit ab Origine rerum usque ad Caroli
Magni exltum»
U. Seąuitur Index primus Geographieus : In quo Regio-
Dum, Populonim, Urbium, Opidorum, Montium, Collium,
Silvarum, Insularum, Oceani, Marium, Fretorum, Por-
tuum, Footium, Fluviorum, Paludumq. nGmina,. per
Teutonicam, Hetruscam, Celticam, Belgicamq. linguam,
quae primis sasculis EYROPJB fuit umversalis, et falso
periisse est credita ; contra Chald^os, Graecos et Łatiaos
ezplicantur, et e profundissimi fabularum nocte eruuntur.
— 264 —
III. Tertio loco, est Index secundus Miscellus, in quo tum
Nominum proprietates eodem aotiguissimo Idiomate Eu-
ropaeo, contra eosdem Chaldaeos, Graecos, et Łatinos ex-
ponuntur, tum loci Rerum Historicarum, qu9e hoc operę
continentur, ordine demo ostran tur.
IIII. Quarto nunc loco adjiciuntur Monitorum libri quin-
que. Quibus Originum Rerumque Celticarum et Belgicarum
opus praecedenSy altius et auctius e fontibus IlebraiciSy
ipsaque Rerum Origine deducit, probat, firmatque idem
Auctor: ad Teutones, Belgas, Gallos, Italos, Iberos,
BritannoSy Danos, et Aquiionares. Meritoque inscribitur
Admirandse Celtarum antiquitatis, et hactenus inauditae
et inanimadversse obseryationis de Yera et Falsa Origine
Monimentum siue Kyropa REDiyivA.
y. Accedit et Tertius Index, Qui ut primus Geographiam,
Secundus Yirorum, et Rerum miscellarum nomina reduxit
adOriginem; sic idem hic Tertius ntrumque non tantum
constare ex radicibus Hebraicis ostendit, sed et univer-
sam lingua; Celticae, Teutonicse, sive Belp:ica; cum He-
braica consonantiam, ab ipsa mundi Origine per hsec
Monita demonstrat. Adeoque ab Hebraica ipsam Teutoni-
cam dialecto sola distare, et Teutones, Belgasq. laphetl
genus, Chaldseis, Groecis et Łatinis tam lingua (qu9e
sola, unica et certissima est Originum Index et Iudex )
quam omnibus antiquitatis modis, potiores esse, indigitat;
contra errores hactenus yulgares.
De his Monitorum libris exstat eiusdem CL. Puteani
praeclarum hoc iudicium.
— 265 —
EYROPAM REDIV1VAM
ADUIIIABILI IFfGENII FELICITATE
PnOOYCIT SCniECKlYS,
ET OMNIYM TEHPORYM SPECYLYH EXHIBET,
OMNIYN RERYM THESAYRYM DONAT ;
IN QYO YIOEANT, ET HABEANT MORTALES OMNI A.
PRIUA LINGYARYM DISTINGYIT DIYORTIA,
ET A FONTB HACTENYS IGNOTO OSTENOIT
AN MIRYM FANDI SCATYRIGINEM LATYISSE?
NILI QYOQYE ORIGO INCSRTA FYIT,
ET IN FAHILIARISSIHIS AOHYC NATYRA QYAERITYR.
QYOD NEHO IGITYR YIOIT, HIC YNYS YIDIT,
VNVSQYE 0M:!}IBYS PAR SAECYLIS FYIT ;
TT SB I.OQYI TANDEM YERE pUNES SCIRENT.
SYSTYLIT DIALECTYM, YT CELTAE HEBRABI FIERENT,
ET HEBRAEI CELTAE.
QYID AHPLIYS ? COEGIT AD CAPYT REDIRB FLWINA ,
ET FONTEM MARĘ FECIT.
QYAM QYI8QYE DISCET LINGYAM IN SYA INYENIET,
TANTYM INGENIO SCRIECKIYS POTYIT.
Certe Yt lingua Hebraea et Teutonica siue Belgica yna est,
sic nunc et Graeca et Latina prse ista Barbara est, mane«
bitąue omnibus intelligentibus, et non intelligentibus,
ALDOR DOR AŁDORHET
Omne per sceculum et sceculum,
vel si maYis ad Łitteram,
Omnem per duranlem durantiam.
VIII.
ALBERT RUBEMSj
1651.
Nous donnons ci-apres une lettre precieuse emanant dii
fils aine de noŁre iliustre peintre Pierre-Paul Rubens.
En i62SJ le grand artiste avait achete de lavi]le d'Ypres
des rentes hereditaires au denier seize, pour uoe somme
de trente deux miile florlnS| somnie tres-considerable pour
rćpoąue.
Ces rentes furent payees rćgullerement jasqu'en 1646,
mais depuis lors, les gucrres ruineuses dont la Flandre
fut le theatre empóchćrent la ville dTpres de salisfaire a
ses engagements et le paiement des dites rentes fut mo-
mentanement suspendu.
La lettre que nous reproduisons n'est qu'une reclama-
tion pour demander les paiements arrierćs; mais outre le
— 267 —
fait móme de ee pręt de 52,000 fi, elle nous apprend
que]ques details de familie qui ne soDt pas sans interet;
et d'abord elle confirme rassertion de M. Van Hasselt (1)
que Rubens n'eut de son premier mariage que deux en-
fants : Albert, Tauteur de cette lettre et Nicolas, Seigneur
de Rammeyen,
Elle nous apprend eneore qu'Albert, le fils aine de PP.
Rubens, ćtait le tuteur de ses frćres et soeurs du second
lit, et que par accord fait entre les enfants, un quart de
ce prót, soit huit mille francs etait laissó i Hólene Four-
ment, la seeonde femme de Rubens, qui, comme le dit
' tres-bien M. Yan Hasselt « commit la faiblesse d'echanger
le beau nom qu'elle portait contrę celul de comtesse de
Bergeyck. . »
Albert Rubens etait le fils aine du ci\ihve peintre el
d'Isabelle Brandt, filie du secretaire de la yille d'Anvers.
II naquit le 5 Juin 1614 et fut tenu sur les fonds baptis-
maux par FArchiduc Albert qui lui donna son nom.
Son pere Taimait avec une extrćme tendresse ; avant
son dćpart pour TEspagne 11 avait confió le jeune Albert
aux soins de son ami Gevaerts, et dans les lettres qu'il
adressa d'Espagne, a celui-ci, se revćle la plus touchante
solllcitude pour son fils.
<c Albertulum meum, ćcrit-il k Gevaerts, ut imaginem meum
• non in saerario vel in lazarioy sed in museo tuo ha*
« beas rogo. Amo puerum et serio tibi amicorum principiet
« musarum artisii eommendo^ ut curam ęjus, vivo me vel
« mortuo,juxta cum soeero et fratre Brantiis suseipias.n —
(1) Var Hasselt. Histuire de la yie et des oaFrages de P.P. Rubens,
page 9U
— 268 —
« Je vous priede garder mon petit Albert eomme 1' image
« de moi-móme, non dans votre oratoire ni dans votre
«( chambre de malade, mais dans votre musee. J'aime cet
« enfant, et je vous recommande, comme aii meilleur de
tt mes amis et au prótre des muses, de yeiller sur lui' ayec
« mon beau pere et mon beau frere Brant , pendant ma
« vie ou apres ma mort (I). »
Le jeune Albert profita des soins et des leeons qui lui
furent prodigues et k T^ge dc seize ans, le 15 Juin 1650,
ii fut nommć secretaire du conseil prjve de Sa Majeste a
Bruxelles (2).
Le 5 JanYier 1640, ii epousa Claire Delm, dont ii eut
ąuatre enfants et mourut le 1 Octobre 1657.
Fils d'un pere illustre , Albert a acguis egalement quel-
que eelebritć par son savoir. II se passionna de bonne heure
pour Fantiąuite et fit des progres rapides dans les langues,
rbistoire et la numismatiąue.
II a ócrit, en latin, plusieurs traites sur les antiquites
romaines qu], pour la plupart, ont ete reunis dans le Ihe-
saurus antiquitatum romanarum de Grocyius.
Rubens a laisse encore d'autres productions, savoir :
1* Regum et Imperatorum romanarum numismata.
V De re ve8iiaria veterum, prascipui de lato clavOj libri duo.
5" Dissertalio de gemma Tiberiana et Augustaea*
4* De urbibus Neocoris.
5^ DUsertalio de nummo Augusti cujus epigraphe asia recepta.
(1) Yan Hassbłt. OuYrage cite.
(3) YRaACUTsa. Gćaćalogie de P.P. Rubeos et de sa familie. .
— 209 —
6* Dissertatto de nalali die Caesaris Augusti etc,
imprimós a Anvers chez Plantin en 1654 et 1655,
ALBERT RDBENS AUX MA6ISTRATS DYPRE8.
(Bruxelle8 le 28 Mars 1651.)
EdELE, WEERDE^ EIYDE YOORZINIYIGE HbBREN.
Mynheeren. Uwe Ed. Yoorsaeten in wette hebben in den
jaere i6i5 van myn yaeder salig, opgenomen twee en der-
tich duysent guldens, ende daer voren fsynen profyte ver-
kent eene rentę van twee duysent guldens s'jaers, den
penninck sesthiene, uit crachte ran octroy geenianeerd uit
den raedt yan de finaneien den xv Mey int Yoorseyd jaer
4625, met consent van grooten gemeynen raedt gehouden
den xxij dier selver maendt ende verbant yan uwe Edel.
ende gehcei het lichaem ende inkomen yan 't stadt, elch
yoor andere, ende eene yoor al, ter heerelycke executie
ende tot breeder yerseecherheyt der selve rentę in naer-
pand gegeyen al sulek recht cause ende actie ais hemlie-
den competeert uit crachte van de yoorseyde brieyen yan
octroy aen de domeinen yan Audt-Hulst ende Nieuhoyen fhar-
lieder indemniteyt in handen gestelt, alles naer uutwysen
yan de brieyen yan constitutie gepaseert in den grooten
raede onder yolontaire condemnatie, den xvj Junii 1626. In
conformiteyt yan de welcke de selye rentę altyd betaeld is
geweest by uwe Ed. orde, assignatie of bewys by den
ontfanger generael yan Westylaenderen tot en met den
jaere 1646, synde alsnu yerachtert den elfsten Juny 1647,
1648, 1649 ende 1650. Ende aisoo na het oyerlyden van
mynen heer yader de helft yan de selye rentę competeert
— Ź70 —
aen my ende mynen broeder Niclaes Rubens, Heer van
Rammeyen, kinders yan het eerste hoawelych (staende het-
welck, deselye rente is gecreeert] ende het derde irierendeel
aen ons ende de kinderen van het tweede houwelyck (daer
ich mambour of ben) in het gemeyn, synde den tocht yan
het resterende yierendeel, door aceord tusschen ons gemaect,
gebleyen aen Yrouwe Helenę Fourmenl yrouwe yan het
tweede bedde nu tegenwoordelyeh getrout met Jonch' Jean
Baptiste Yan Broeckhoyen, Heer yan Bergeych; soo hebbe
ich niet willen laeten, oyermits wy door geenen anderen
middel betaelinge konnen crygen, U. Ed. ten uttersten te
recommanderen ons de selye betaelinge yan de dry yieren*
deelen yan de yoorscrcyen rente te doen yolgen, fsydoor
hunnen Thrćsorier, ofte wel yan den tegenwoordighe ont*
fangere generael yan West-YIaenderen, ten welcken eynde
ich hebbe in consideratie yan den quaeden tyt gediffereerl
U. Ed. daer mede moeyelyck te yallen, ende twyffele niet
dat sy de selve te wercke stellendci sullen daer toe geyen
d'ordre dat behoort, ende yerobligeeren,
Edele, weerde, ende yoorsinnige Heeren
Uwe Ed:
Ootmoedigh dienaer,
Albert Rctbefis.
Brussel 28 Hartii i65i.
( Ł« snlte k la prochaloe llvralMn ).
i
P. tEKE.
PIERRES TOHBAŁES BE FĆGŁISE DE CROMBEKE.
€rombeke, use des plus anciennes communes de la Flandre,
dont le nom figurę dans nos annales depuis le ne\ivieme
siecle, a une des plus jolies ćglises de la West-Flandre,
une ćglise de style gothique terliaire tres-pur.
A rinterieur de cet ediiice religieux glsent trois pierres
tombales, dont la plus ancienne datę du milieu du XVI*
sieele et les deux autres d'un sićele plus tard.
La seigneurie de Crombeke a appartenu k beaucoup de
famllles nobles et les vestiges de Tancien chdteau, que Ton
Yoit encore, prouvent que cet antiąue manoir etait fortifie.
Łes Seigneurs dont les noms figurent sur les pierres tom-
bales, dont nous nous occupons, ont ete en possession de
cette seigneurie.
La premierę plerre tombale represente un ange tenant
un ecusson ćcarteló de Bampoele et de Ghistelles aux mo-
lett«s. Au haut de la plerre , qui est de granit tres-use ,
est une' plaąue de cuivre incrustee aux armes de Bampoele,
et sur les cótes se trouyent huit ąuartiers indiąuant les
ascendants de Guillaume de le Bampoele et de sa femnie
Eleonorę de Ghistelles.
Oa fil imr Mue pbif oe en cniTre aa bas da momnmakl :
U ftoMT jdsr >/ ^d^Rsm €% U% IT' ŁCL ^ ^
^s \^%t% u m jd«r ^% »ots i»€ 3re(9rifr «ii^ct €% LIK
#i^ii( rsfrt conjoinci LII ans. ^nr^ ^i^ fosr itmrs «mes.
Deax pierres tombales eo maiiire blaoc , aax armoiries
de Mofitmorency, Ballon, Yaoden Ciicthove, De Łe Bam-
poele , Ghistelles et Hearleboat , portent pour inscription :
Sficfnftwrr Mn ^6r. 'Sooris ®e ^onfmorrncij f*. ^o*.
<8t4ns wtjCmt f«J>J)rr %ttt Sanier5)rfft, i^amfirrn^sse, rfc,
ftnrc^m*' txAt ^^an^t^oti^er 2>er stebe enbc casseCrie iMtn Slearne
f>r4ii 4^4C(jnrf.ijn f §}o3. ®ornrfU ^Senrfrfonf 5^err Mn
S^fiiftnr^ Mn 'Sos. "SS^rtr^^-^i^nna ^^ ^ocCCer Mtt ^Cer*
^oris {>e "iiiottfmor^ttcjj tnt)i)^r C^^r^ Mn SS^rfff rfc. <tĄt^
Ift^ttml i^ prań ^nna SSan ćSflc^t^ODe {>ewJC ouCeJf ^rn
\UU <8!ttr^ 1^3^, onbf eff jaren* ^ii)f do^ Mor {>^ utiu
Sous la tour est appendu un blason, d'uD des derniers
scigneurs de CrombeLe avcc la datę du 6 Juin i 767.
F. V.
rOBITUAIRE
00 LE ŁIYRE DES FONDATIONS DE L^ ĆGŁISE DE S'. PIERRE D' YPRES.
CoUigite qus superaTerunt fragmenta,
ne pereant.
( St. Jkah Er. YI. 13. )
On sait quel triste sort subirent, k rancienne reyolution
francaise, les depóts d'archives des irilles, des eglises, des
corporations et des communautes, surtout dans les pays
conquis. Que d' anelennes chartes , que de documents sar
parchemin servlreDt i faire des gargousses! qae de trćsors
]iistoriques perdus k jamais !
Ła irille d*Ypres, k cette ćpoqae, eut k subir le sort commun:
Si les chartes communales, les cartulaires, les comptes, les
documents les plus precieux furent saaves, ce fut grace aa
dĆYOuement de M*. le Chevalier C. J. A« Hynderick, le dernier
conseiller pensionnaire de cette yille, qai, pendant la nuit,
assiste d'un domestique fidćle, transporta chez Inilesdocu*
18.
— 274 —
ments les plus preclem, poar les soustraire 4 b rapadte
des commissaires dc la republique francaise!
Et en effet , la loi du 24 Juin i 792 ordonnait dc bniler
tous les papiers qui faisaient mention de titres de noblesse,
et en FcYrier 1795, le citoyen Garat, ministre de rintórieinr
par interim, ecrlvit au gardę des archives de Lille, ces mots
dignes du calife Omar: « Tous les papiers anciens et d'ecri-
it turę gothique, ne doiirent la ( k Lille ) , comme ailleurs,
u dtre que des titres de feodalite, d'assujetissement du faiblc
« au fort et des reglements poHtiques heurtant presque
• toujours la raison , l^umanile et la justice. Je pense
« qu'il vaut mieux substltuer a ces ridicules paperasses
M la Dćclaration de^ droits de Thomme: c'est le meilleur
« titre qu' on puisse avoir ( i )• »
Honsieur le chevalier Hynderick n'etait pas de rayisdn
citoyen ministre ; et son dĆYouement qui , a cette epoque ,
eut pu lui co&ter la tóte^ fut courronne d'un pleln succćs.
Aussitót que Tordre et latranquillitefurentretab!is, ii s'eni-
pressa de restituer son dćpót , et gri^ce k lui , nous pou-
YODs dire que nos arcbi?es communales soot, pour ainsi dire^
restćes intactes.
Mais ii n'en a pas ćtć de mćme pour d'autres depóts de
cette Yille : r ćglise de St. Pierre, entr* autres, perdit tous
(1) natons-pooąd^ajouter qoe1« f^arcle des archives de la Cbambre det
comptes le citoyen Koprą, tint tete au ministre GaraŁ et par?int ii 8auver
aurinoins une grandę partie du prćcieax dćp(^t de hiMe ; ce qui
n* emp^cha pas airon vendit a Tencan pour 80,000 francs de par*
chemins et que Von euvoya a l'arsenal, pnnr le service miłitatrey
500 Yoitures dc papiers < voyez pour ces dćtails: le Notweau minwire
sur les archiues dipariementales du Nord, par le savant Mr La Głat,
i«rchivi8te du departement du Nord, et Membre lionoraire de la Socićte
lł]storique et arciićologique Uc la ville d^Ypre^ et de raodeniia MTcit-
FJandre).
— 275 —
ses andens documente, . ąui furent disperste, yendas, dćtniits
ou transportćs ailleurs.
De temps en temps quelqaes dćbris de parchemin reyien-
nent au joar, grace k Tempressement que mettent plusienrs
sayants k saover de Foubli et k recueillir toot ce qui se
rapporte k Tbistoire. Cest ainsi que rćcemment ua de nos
amis, M*. Bonvarlet de Dnnkerguei conna par son dĆYOue-
ment k la science historigue et par des publlcations intć-
ressantes, a acbetó dans nne vente publigue, k Bei|[ue&-
S'-WinoC| parmi d*autres papiers, cinq feoillets de parehe*
min , proYenant de Pmieien trfrituaire on dn rśgistre des
fondations de 1' ćglise de St. Pierre de notre yille. Ces feuillets
formaient les sixiioie, septióme, bniliime et neuyiime dudit
registre, ainsi qtte la table en entier,
Ł' inspection de ces feuillets accnse nne ecriture de la pre-
mierę moitie da dix-septi£me siicle : et en eflfet, nous yoyons
que la fondation la plus rćcente qni y figurę est de 1655;
ce qui ne yeut pas direqa'ellessont toutes de cettećpoque:
loin de lik, car nous y trouYons la fondation faite par Ritboyius
l*'Ćvdque d*Ypres,mort en 1985, ainsi qae celle de Pierre Łan-
saem (f 1489 ) et de son ćpouse EUsabeth Pauwelins (f 1480),
enterres dans la cbapelle de Thópital Notre-Dame, ou V on yoil
encore leur pierre sćpulcrale, ayec des ornements en cniyre,
et le texte de la fondation m£me sur nne grandę plagne
en cuiyre ciseló et en relief (1). .
Ł* inspection de la table nous fiodt yoir que Fobituaire se
composait de douze fenillets dont quatre ont ćtó retrouy^
*
(1) yoir poor P. tansaem rappendiz !.»• Ai
— 276 —
te nombre des fondations y mentionnees est de vingt quatre;
elles He repartissent de la manierę suivante:
Trols pour le mois de Janvier.
Une pour le mois de Fćrrier.
Trois pour le mois de Mars.
Deux pour le mois d'AvriL
Uno pour le mois de Mai.
I)eux pour le mois de Jain.
Une pour le mois de Juillet.
Trois pour le mois d'Aoiit.
Trois pour le mois de Septembre.
Trois pour łe mois d'Octobre.
Une pour le mois de Novembre.
Vne pour le mois de Dćcembre.
On voit que tous ces fenillets ont etć coupós, sans soin,
du registre dont ils faisaient partie; ils etaient probable-
ment destinós k servir de couverture a des livres classiques ;
car c*ótait gónćralement Tusagc, ii y a un demi siócie, de
relier en vieux parchemin les Iivres destines k Tusage de
la jeunesse des coU^es.
Que sont deveiia toutes ces fondations ?...•
Elles sonl complótemeni ignorćes; et, quoiqne fondees a
perp^tuiló, tw ttuwickeid^ ii n>ii reste peut-^tre plus d' aatre
tracę que les quelques feuillets de parchemin qae M'. Bon-
varlet a eu TobUgeance de nous enToyer.
Mous croyons rendre $ervice aax amaleors de noire hi5-
toire iocale en lear commQniquant ces cinq fenillets de
parchemin, el en sniirant le prćcepte de 1* ĆTai^^elisle St. Jean:
« ColUgUt qum superarenml fragmtnta m pcrennf. >
— 277 —
F«. 6 R*.
MEMOORIE.
Den aermen vaQ S'^ Pieters prochie haelt atle jaere uut
de provens die ghedeelt syn tot S'*. Maertens int jaerghetyde
van den eerweerdighen heere Martinus Ritorius, wyllent
bosschop van Ypre, LXXV prorens.
Te wetene, S'*. Maertens avontin de Yespers XXV provens
van IIIJ sŁ. par. een stuvere in broat en een stuvere in ghelde.
Item, op S''. Maertens dach in de hoochmesse ghelycke
Xxv provens van VI st« par. een sturere in brooŁ ende
in ghelde twee stuyers.
Item, sachternoens op den Yoornoemden dach In de ves-
pers ghelycke XXV provens van IIIJ st. par. een stuvere
in broot ende een stuvere in ghelde.
Den 1" Mey
Over de ziele yan Jacob Heneman syn de discbmeesters
ghehouden te doen doen een messę ran reqniem ende
daer vooren te belaelen den pastoor ofle een ander priestere
by hem gliesteld XII st. par» ende te deelen naer de messę
XŁ provens van IIIJ st. te ^eten een stuiver In broot ende
III st. in ghelde.
Van welcke proTens siillen de twee naerste Tryenden
hebben elck cen proyc; men moet de yryenden bidden ter
messę Guillaumes Clays ende Symoen Looghe.
Den cnape yan den aermen Toor t* yermaenen yąn de
yryenden, een proyen.
De reste wesende XXXVII voor den aermen yan de prochie
weick jaei^hetyde ghedaert inder eeuwicheyt. H"^
.— 278 —
F^ 6 V.
HEHOORIE.
Dat de Tier dischmeesters yan S^ Piel^^ prochie bumen
Tpre nebben alle jaere om te deelen daert hemlieden bdieft
utte proyens dyemen deelt op den vette sondach in mse
gastbaus op de marcl, ten jaefghetyde van de Lansaems, ekk
twee witte brooden Yan....grooltgens ende Tier drooghe ende
Tiernatte haerynghen,
Tjaerghetyde van Joos Yanden Belckei JoBcvronwe Djonise
Yande Pitte syne haysrroawe, ende joncyrouwe Marie Yan*
den fielcke, haerlieder dochtere, oTerleden baasvrouwe vaa
Christoffel De Kerle de jonghe, fwelck alle jaere by dedisch*
meesters yan S** Pieters prochie ghedaen sal wesen op den
XXIIJ* September met diaecken ende subdiaecken ende sal
eick hebben soo bier naer Tolcht:
Den pastoor ofte den ghonnen die desełve
messę doen sal XXllIJSt,Par.
Diaecken ende snbdiaecken elck. • • • XVI St. Par»
Item Tyf zanghers elck, .••... XII SI. Par.
De yier oordens elck doende een messę elck XX St. Par.
Sullen moeten leveren op den antaer twee balf«>p<u)l
keersen ende ghelycke twee half pont keersen ten gcaere (1),
metsgbaeders een pont offer was, blyyende I' Jdve was naer
den dlenst ten proffyte yan de kereke. Y Ł. 8 St. Par.
De clockluuders yan tluiden ende cloppen s* daecbs te
Yooren een balf unre ende op den dach een half unre
(1) Ten graeve^ aa tombcaUi SOUS le calTairc qQi eiiste enoore k l*i
de i*ćgli8e de S> Pieire.
enirte
'3
— 279 —
F«. 7 R\
met l' groote gheluut ende t' bidden van de vryenden
I P-*. VI SI. Par.
SuUen uut deelen i^KL prorens elck iran YlSt. Par. te
weten II U St. ia broot ende II St. in ghelde van welcke
hebben suUen
Daerme Claeren • X proyens.
Capucynen •X provens.
Nasaret broeders. ••••••••• X provens.
Aerme kuechten scliole X prorens.
Aerme meyskens schole X provens.
Graeuwe susters ••••••.••• II proYens*
Swoorte susters II provens.
Den Cnape van den aermen boven syn ordinaire I prove.
De reste wesende IllJ^^Y provens voor daerme lyeden
van de voornoemde prochie beloopende t'saemcn in ghelde
V P. Grooten.
Tot Yolcommen van weick jaerghetyde Jan Yanderelst,
ghetraiiwet hebbende jonckvrou)^e DioniseYandePitteW^ van
den Yoornoemden Belcke, ande disekmeesters ghefumiert
heeft de somme van iriermael twyntich ponden grooten die
daer mede ghecocht hebben eene erfvelyke rentę van vyf
ponden grooten by jaere beset op een huus ende erfve
wesende cenę brauwerie ghenaemt V gouden lam ghestaen
ende ghelegben ande zuutsyde Tan de beestemaert toebe-
hoorende Jan Yalcke.
Desę rentę is ghelost by Jan Yalcke ende is nu mette $elve
pennynghen ghecocht eene ghelycke rentę van yyf ponden
grooten by jaere ten laste yan Gillis Blanckaerti beset met on tren t
— Ź70 —
aen my ende mynen broeder Niclaes Rubens, Heer yan
Rammeyen, kinders yan het eerste hoawelych (staende het-
welck, deselye rente is gecreeert] ende het derde yierendeel
aen ons ende de kinderen yan het tweede houwelyck (daer
ich mambour of ben) in het gemeyn, synde den tocht yan
het resterende yierendeel, door accord tusschen ons gemaect,
gebleyen aen Yrouwe Helenę Fourmenl yrouwe yan het
tweede bedde nu tegenwoordelyeh getrout met Jonch' Jean
Baptiste Yan Broeckhoyen, Heer yan Bergeych; soo hebbe
ich niet willen laeten, oyermits wy door geenen anderen
middel betaelinge konnen crygen, U. Ed. ten uttersten te
recommanderen ons de selye betaelinge yan de dry vieren«
deelen yan de yoorscrcyen rente te doen yolgen, t' sy door
hunnen Thrćsorier, ofte wel yan den tegenwoordighe ont*
fangere generael yan West-YIaenderen, ten welcken eynde
ich hebbe in consideratie yan den quaeden tyt gediffereerl
U. Ed. daer mede moeyelyck te yallen, ende twyffele niet
dat sy de selve te wercke stellende, sullen daer toe geyen
d'ordre dat behoort, ende yerobligeeren,
Edele, weerde, ende yoorsinnige Heeren
Uwe Ed:
Ootmoedigh dienaer,
Albert Rdbbfis.
Brussel 28 Hartii i65i.
( Ł« raite k la prochaioe llvralMn ).
P. tEKE.
•Ifol
PIERRES TOHBAŁES BE FĆGŁISE DE GROMBEKE.
€rombeke, use des plus anciennes communes de la Flandre,
dont le nom figurę dans nos annales depuis le nevvieme
ślecie, a une des plus jolies egiises de la West-Flandre,
une eglise de style gothigue terliaire tres-pur.
A rJnterieur de cet edifice religieuK gisent trois pierres
tombales, dont la plus ancienne datę du milieu du XVI*
sieele et les deux autres d'un siecle plus tard.
La seigneurie de Crombeke a appartenu k beaucoup de
familles nobles et les vestiges de Tancien cbdteau, gueTon
Yoit encore, prouvent que cet antiąue manoir etait fortifió.
Łes Seigneurs dont les noms figurent sur les pierres tom-
bales, dont nous nous occupons, ont ćte en possession de
cette seigneurie.
La premierę pierre tombale represente un ange tenant
un ecusson ecarteló de Bampoele et de Ghistelles aux mo«
lettes. Au haut de la pierre , qui est de granit tres-usć ,
est une' plaque de cuivre incrustee aux armes de Bampoele,
et sur les cótes se trouyent hult ąuartiers indiąuant les
ascendants de Guillaume de le Bampoele et de sa femnie
Eleonorę de Ghistelles.
— 282 —
F-^ 8 V^
Noch ande paters recoUetten, paters carmelylen, aerme*
claereo, s warte susters ende graeuwe susters, ende wedewaers
m ghetaele YI ........ X P. YIIJ Si. Par.
An de paters augustynen, predicheeren, eick twee proveQ
midts dat sy syn lesende elck een messę van requieiii bin-
nen den dienst van t' jaerghetyde, comt • XXXIJ SU Par.
Noch an de aennemevskens ende an de aerme knechten
schole elck twee proven, comt • • . • XXXU St. Par.
Comt al t' saemen in gbelde de somme van XXXVJ P. Par.
Welcke provens sullen uutghedeelt wesen an den aermefi
in wittebroot, ter discretie van de yryenden; welcke Tryenden
sullen al moeten vermaent wesen by den clockluudere tot
V Toornoemde jaergbetyde welck men doen sal alie jaere
den XX" Juny.
Aldus gbedaen ende ghesloten by de eerweerde heeren
executeurs ende uuttersten wille van overleden pastoor. Mrie.
MEMOORIE.
Dat Jan Oatters heeft ghefondeert an den disch van S**
Pieters alle sondaeghe YJ brooden van IIIJ St. Par: eld^,
waer af dat de huusvrouwe yan Ysaq Cantillon moet alle
sondaeghe een hebben ; Jaquemyncken Boonaert wedawe Tan
Jan Outters die t' seWe na i$ gbeyende om redene dal noch
nyet beset en is. Dus memoorie.
P. 9 R%
Heaieorie dal de discbmeeaters iran S** Pielers ghebouden
werden alle jaere tot inder eeuwicheyt le doen lesen een
messę van requiera over de ziele van wyllent Haeyken
Permenliers, weduwe Tao Pieter Straetseele, tetckens XX*
Juny, s' morgbens ten acbt buereD, ende le deelen len
disscbe Ł brooden vaQ Iwee 8luuvers elck, de cnape, voor
bel yermaenen eode bidden van de vryenden, sal profiteren
Ił proYen ; daer eia boveo syo de discbmeeslers gebouden
le besoorgben len dy^ensle van de messę een yierendeel
offer i!vaS| ende den priesler te yermaenen yan de profondis
te lesen oyer haer graf.
Inscbelycx syn de yoornoemde discbmeeslers gbebonden
jaerlycx lol eeuwicbeyl le doen lesen een messę yan re-
.quiem oyer de siele yan Heleena Cabools, wylleni buisyrouwe
yan Franchois Straelseele, doude, ende oock nul le deelen
bonderl proven yan Iwee stuuvers elck, waer af de cnape
yan den aermen sal profiteren drye proyen yoor syn yer-
maenen ende bidden yan de yryenden ende gbebueren
ende synen dlenst, welck gescbieden sal den XV1IJ Oogsl;
welcke messę gbedaen moel syn an S** Annę oulaer, welck
jaergbetyde gbeordineerl beefl Francbois SIraelseele, doude,
ende beyesticbl mel een erfyelycke losrenle yan drye
ponden groolen by jaere, den pennynck Iwyniicb, besel
op syn buus ende erfye slaende ende liggbende binnen
deser slede lusscben den buuse yan Clays Babynga «nde
Jaąues Yan Coslenoble.
T' jaergbetyde yan Maerlen
de Buckere, F' Pielers,
dat men doet alle jaere dyssendaecbs naer beloken
Paesscben in de manierę naeryolgbende Te wełen:
*- 28ł —
F». 9 V-.
den priester die de messę sal doen van requieni over de
siele yan den overledcn XX St. Par.
Den disch voor t' besoorgen van t' jaerghetydc sal hebben
jaerlycx X P». VIIJ SI. Par.
De kercke voor broot, wyn ende was omme fofferen.
Item moeten de dischmeesters deelen viehtieh brooden
van V1IJ St. Par. elck.
Waer van knechtkens ende aerine meyskens scholen sal-
len bebben elck een proven, behoudens boorende den dyenst
ende biddende voor cle siele van den oyerleden ende syna
Toorders.
filyvende de reste, wesende XXXXVIIJ provens, den aermen
lleden van de prochie, somme t' samen . XXIIIJ P". Par,
Waer yooren beset iseen renie van XXinj P". par. $'jaers
op fbuus van Cornelis Yerhaeghe, staende an de suutsyde
van de Yulderstraete, tiisschen fhuus van de weduwe Jan Yan-
Peene, west, ende t'gbonnq yan Maillaert-Amaere ende Guil-
laume Reybusch, oost, yolghens de brleyen yan constitutie
ghepasseert yoor sehepenen yan Ypre, in daeten yan den
30"" OugsŁ i 636.
T' jaerghetyde yan Sebastiaen yan Meenen (1) ende yan
joncvrouwe Elisabette Lansaem, doet men up den XX*"
Łauwe soo hier naer yolcht.
Den pastoor, yysyteerders, derde yoet ende beede de
coslers oyer het synghen yan yygelien met* • • • « •
(1) Voir, pour Sćbasti$n Yan Heenen, TaDoejLe B«
— 285 —
FkUILLET DE LA TaBLE, R%
JANUARIUS.
Op den !**■,• de ppovens van Waestene . • Folio IIU.
Den Soetcn naeme Jesus-dach, Joncvroawe Marie Yan
Dryesscbe, huusvrouwe van Jo' Jaques Hix. • Folio YIJ.
Den XX", Sebastiaen yan Meenen ende Joncvrouwe Elisa-
bette Lansaem. . • • • Folio IX.
FEBRUARIUS.
Op den vette sondach, in t'gasthuus op de mart. Folio VJ«
MAERTE.
Den XI'>, van d'heer Jan Bosuut Folio I.
Den IJ% Pieter Loot Folio XJ.
Den I**, t' jaerghetyde van de dootshoofden t' Ste Maertens
Folio XIJ.
APRIL.
Haerten de Buckere, dyssendaechs naer beloken Paesschen
Folio IX.
Den IX% Jaqoes Yan Costenoble • • . • Folio XIJ.
MEY.
Den I"", Jacob Heneman Folio YJ.
JONY.
Den XX'', heer ende meester Jan Rebaut, pasteur van Ste
Pieters Folio YIIJ.
Den XX', Haeyken Permentiers weduwe van Pieter
Straetseele Folio IX.
JULY,
Den XXIJ*, Ste Maertens oyer de siele van Hinderyck
Yan Duste Folio Y.
— 286 —
Feuillet de la Table^ V*.
ODGST.
Den I", Jan Deroo • » PoOo V*
Den XVIIJ, Helena Caboots ....... Folie IX.
Marie Caillau wed* van Cornelis Yerscboore, s* Yiydaeelift
naer i' huundach. ••••.••••• Fofio XU.
SEPTEMBER.
Den I", t' jaerghetyde van de doolshoofden • Folio XII.
Den IX*, heer ende meester Joohs DegriieYe. Folio V.
Den XXIIJ, Joos Yan den Bilcke ende joncvroDwe Dionise
Yan de Pitte Folio VJ.
OCTOBER.
Den XJ", eerweerden' heer ende Meester Pieter Wyts,
canonynck ••• Folio YIIJ.
Den XXIJ", Joos Renbrecht • Folio XJ.
Den XXY", Joncker Christiaen Samelen • • Fdio XJ.
NOYEMBER.
Ste Maertens avont, tot Ste llaertens, van den eerweerdl<*
ghen heer Martinus Rytovius busschop ran Ypre^ Folio YJ.
DECEMBER.
Den XXY-, Pieter Moenewe( Folio Yll.
• x»
AMEXES.
A.
PIERRE LAMSAEM.
En parcoarant les dictionnaires historiques et biographi-
ques, 00 y renćontre un nombre considerable de noms de
persoooes qui se sont dlstinjjućes plus ou moins par lear
science, par leur bravoure, voire móme par leurs yices et
par leur cruautć ; mais ce qui frappe surŁout, c' est, comme
Font fait remarquer avec bcaucoup de justesse, denx de
nos honorableset sayantsconfrćres (i), (tc'est Tomission des
« noms de ces personnes charitables, de ces 4mes bienfai-
« santes , qni ont employć leur fortunę et leur santó au
a bien-ćtre de leur prochain.
(1) HM. Lcs chaooines Caitoii et YiNraPoTTs, h la fin du auatriłnie
Tolune de la Biographte des kommts remarquMes de la f*tandre^
OccidentttUt
— 288 —
« La plupart, ii est vrai, ajoutent les mómes ćcriyains,
« ont cherchó a rester inconnus, se contentant de lajoois-
<i sance que procure un bienfait accompli en secret. Łes
« autres n'ont jamais cherchć a briller dans Thistoire poar
<c raccomplissement de ce qu'ils consideraient comme un
«c devoir; mais Thumanlte des uns et rindiffórence des au-
(c tres, ne peiiyent nous dispenser de remplir un devoir
« social, en proposanŁ leurs noms k radmiration de la pos-
<( tćritć, et leurs actions k Timitation de notre ślecie ».
La Yille d'Ypres peut se glorifier d'avo]r produit un
nombre considerable de ces hommes bienfaisants et pieox : ii
suflit deciter les noms de Baerdonck, Broederlam, Belle, Yoet,
Croeselin, Paelding, Rhuginvoet, Van Meenen. Wyts, etc. etc;
mais celul qui marche k la tóte de cette foule de bien-
faiteurs de Thumanitó souffrante, c'esty sans contredit,
Pierre Lansaem^ surnomme le vleux, dont ii est fait men-
tion aa Y". du f*. 6 de Tobituaire, qui fait le sujet de
Tarticle precedent*
II n'entre pas dans notre intention d'ćnamćrer ici lesdi-
yerses fondajlions charitables etablies par cet homme de bien ;
cela nous mónerait trop loln: nous dirons seulement qu'ił
n'y a pas un seul des nombreux etablissements de bien-
faisance de notre yille qui n'ait ressenti les effets de son
inćpuisable cbaritó. II est surtout le bienfaiteur principal
de rflópilal Notre-Dame.
Et cependant le nom de cet homme dont les bienfaits ser-
Tent encore aujourd'hui au soulagement de ses concitoyens
malheureux , est moins connu que celui du dernier rimail-
leur, du dernier barbouilleur de toile, qui jamais ait yu le
jour dans cette yille !
— 289 —
Voici tont ce qae nons avoiis pa recueillir sar cet hdmme
charitable.
Pierre Łansaem vivait dans la deuxićme moitić du XV* sia-
cie, li appartenait i ane des familles les plus opulentes et
les plus distingućes de notre ville. Ses largesses seules suf-
fisent pour prouver qu'il jouissait d'une rlchesse eonside-
rable, mais yoici des chiffres qui prouvent mieux que toute
autre chose , comblen, par sa fortunę, ii ćtait au dessus
de ses concitoyens.
Apres rćmeute de i477 (1), le magistrat jugea nócessaire,
afin depouFYoir a la dćfense de la ville, d'imposer extraor-
dinairement les habitants d'apr6s leurs ressources, etnomma
a cet effet une commisslon composee de dix personnes
chargees de fixer la quote-part de chacuu.
Les contribuables au nombre de 1071 , pour fournir ane
sońime ds 265 livres de gros, furent diyisćs en huit cate-
gories, d' apres leur fortunę: celui qui fut taxe le plus
dans la premierę categorie, fut Pierre Łansaem, dont la quote-
part fut fixee a dix livres de gros, tandis que les autres
contribuants de la móme categorie ne furent taxes qu' a
quatre, cinq, S]x, et fort peu k huit liyres de gros. Un seul
dut payer autant que Łansaem: cefut Sebastien Van Meenen,
beau-frere ou beau-fils de notre Pierre, et qui se distingua
comme lui par sa charite envers ses concitoyens malheu-
reux. Nous en parlerons plus loin.
Nous croyons pouyoir dćduire de ce qui prćcćde qae Pierre
Łansaem etait Thomme le plus opulent de la yille d'Ypres.
(I) Yoir notre Źpi9ode de thistoire d^Ypres, sous U rigne de Marie
de Bourgogne, publić dans les Annales de la SocićŁć d emulation de
Bruget.
19.
— 290 —
f] en ćtait aussi le plus considere; et nous ne pouvonx
donner de meilleure preuve de V estime qiic lui portaient
ses concitoyens, qu'en rappelant que pendant trente-neiif
ans, il a continueliement parlicipe a la gestion des afTaircs
de la comniune, et qu'a deux reprises dilTerentes, noiis le
Yoyons revćlu des fonctions les plus elevees, celles d'avoue
de la \ille, et celles d'avoue des orphelins {roogd ra;t
weezen )•
Ainsi nos fastes consulaires nous le montrent comme
echeyin en iU2, i445, 1447, 1449, 1451, 1453, 1455, 1457,
1461, 1465, 1474, 1475 et 1476.
n figurę parmi les conseillers en 1446, 1448, 1450, 1452,
1456, 1458, 1462, 1464, 1465, 1470, 1471, 1472, 1476 el
1479.
Les Notable poorters le dćsignent comme leur representant
en 1475, 1478 et 1480.
II remplit les fonctions de premier echeyin en 1459, 1469
et 1481.
Est nommć avoue de la yille en 1466.
Et ayooć des Orphelins en 1479.
Pierre Lansaem ayait ćpousć liisebette Panwelins , qoi
mourut le 8 Mars 1480, et lui-meme rendit sa belle hme
k son crćateur, le 51 Moyembre 1489.
Ds fnrent enterrćs tous deux dans la chapelle de Fhó*
pital de Notre-Dame qa' ils ayaient comble de leurs bienfaits.
On y yoit encore leur pierre tombale incrustee de cuiyre
J
~ 29ł —
ou de laiton, remarguable par la gravure des ornements
qui la dćcorent. On y lit cette inscriplion : ^Mt iic^t
B^^taptn ^leUt &an$am, bie statf inf jaer H CCCG LXXX IX
UtsUn ^ac5 van ^oi>ixnUt. <®.ler iic^t JegraDm
<SisefrfU <?attwe(itts, f ^ardn, ^^Icfcr (fiansa^m^s roas iu
sUtf inf jm H CCCC LXXX Of Un VIII hc^ \n ^atle.
Grace aux soins de la commission des hospices civils de
cette ville, cette belle dalie sepulcrale, qoi depuis de lon«
gues annees se trouvait cachee en partie sous le banc de
communion, rient d'ótre fixee dans le mur du cótć gauche
de la chapelle, en face d' une autre p1aque en cuivre cisele
portant le texte d'une des nombreuses fondatlons faites par
Pierre Lansacm et par sa femme ( Nous en donnons le texte
ci-apres ).
Pierre Lansaem ent de sa femme Lysbette Pauwellns plu-
sieurs enfants dont un fils, nommó Josse, ćpousa Marie
Gabriels, fut ćchevin en 1497 et continua, pendant de lon-
gues annees, a faire partie da magistrat.
Vers cette meme epoąue (1470 k 1500), nous trouYons
plusieurs autres Lansaem parmi les echeyins, les conseillers
etc. notamment Joos Lansaem, Jean Lansaem, Pierre Lansaem
le jeune, et Jacgues Lansaem.
La familie Lansaem peat-ótre, k juste titre, considerće
comme une des familles patriciennes les plus importantes
de la yille dTpres, car nous la trouYons parmi les magis-
trats de cette vllle pendant un espace de plus de. deux
siecles, de 1442 k 1646. A deux epogues -cependant nous
— 292 —
la Yoyons s^ehiigner des affaires: pendant les troubles^de la
reformę de 4564 k i568; et pendant roceupation de la ville
par les gantois, de 1579 k 4584. Ces deux tristcs epoqnes
de notre histoire loeale sont connues sous le nom dii pre-
mier et du seeond brisement des iniages {dCeersle brake en
de tweede brake); mais nous Yoyons reyenir cette familie
aux affaires apres rarrivee du Duc d'Albe, en i 569, et apres
la soumission de la Yille par Alexandre Farnese, en 1584.
La familie Łansaem portait de gueules au chevron d^ar--
gent, au chef d' ażur d une fleur de lys d dextre^ ei a $e-
nestre d une itoile d' or, soutenu d*or; pour support un
griffon.
La familie Lansaem ćtait alliee aux familles les plus eon-
sidćrees du pays. Une descendante de cette familie, Cathe-
rine Lansaem, ćpousa Nicolas Kyndt, conseiller pensionnaire
de la yille dTpres et deputć aux Etats Góneraux pendant
les troubles du XVI* siacie. Elle mourut en 4574 et fut
enterree, ainsi que son mari, dans Fćglise de S' Martin.
On y yoyait anciennement leur pierre sepulcrale portant
en tćte les armoiries de Kyndt et de Lansaem. Au dessous
86 trouyait cette inscription:
Res parya Concordia crescit.
M' Nicolans Kyndt
P Michaelis
J. U. Ł. Hyperiae pensionarius
Ejusdemgue reipublicse a consiliis,
Pietatis causa, resurectionis omnium memor,
Sibi uxori charissimae,
Catharinae Lansaem,
— 2d5 —
Sttis liberid parentibus ac posteris amoris et obsepyafriz
Symbolum perpetuse memorise ergo sacram marmor
posteritati dedicavit ac proposuit.
Ule A-
Hac A* 1574 die ?• a . . • .
Hier licht begrayen Ryndt F' Michaelis (f).
Chose triste k dire, ce Symbolum perpetucs memoriiB sacrum
ntarmor, cette pierre sepulcrale qui couyralt les restes d'uiie
descendante de Pierre Lansaent, fut, plus tard, arrachee
de Teglise de S< Martin, peut-ótre par eeux-]& m^mes qui
etaient soutenus par les fondations de ses ancdtres, et en
180! elle servit de margelle k un puit, devant one maison
nommee La fuite en Śgypłe, situće au cóte sud et k Ten-
trće de la rue au Beurre!!! Qu'est elle derenue depuis?
Heureusemenf, grace k la sollicitude de la commission
des liospices, la pierre tombale de Pierre Lansaem est misa
dćsormais non seulement a Fabri de toute profanatlon,
mais encore k Fabri de toute usure, et le cbef-d'(Buvre de
gravure sur cuivre qui Tentoure pourra desormals ótre
admire, comme ii le mćrite, par tous les amateurs de nos
richesses artistiąues.
Yolci le texte de la fondation qui se trouye sur la pla-
que en cuiyre, dans le mur de droite, en face de la pierre
sepulcrale de Pierre Lansaem.
Int jaer M . IIU* LXVIJ ende der naer, so hebben hem*
lieden yerbonden de regierers yan deisen gasthuuse, yaii
(1) Kous prenoDi cette inscńption dana le reciieil d^ćpitfpfaei fait par
leu ]|r. Lambin, et doos la transcriyoDS littćralemciit.
— 294 —
den godthuuse des heilichs gheests ende andere kercmeeslers
ende dlschmeesters blnnen der stede ende der neffens, te
doene ofte doen doene over her Pieter Łansaem, doude,
ende joncfrauwe Łyssebette Pauwe]yns zynen wyve, tot
ewegher memorien in dit gastfauus ende eldere tghind dat
hier naer yoighet: Eefst de regieres van deseń hause alle sa-
terdagheden yan jare te doen leisene eene messę ten deisen
hooft-outareden priester.nemende te hueren gheliefte, de welc-
ke priester tleiyen lanc van hem ber Pieter hem orameekeren
zal to£ferande yan elken messę ende daer zegghen oyerluud :
Bid oyer her Pieter Lansaem ende joncfrauwe Łyssebette
Pauwelyns zynen wyye , leisende een deprofondis , een
pater noster, een aye maria metten collecten, ende naer
t' yoorseits her Pieters dood de zelye manierę houden
thenden messę ter sepulture yan hem beede yoorseit ende
aldaer spaers gheiyen elker joncfrauwe up onsen yrauwen
dach in Maerte U sch: p: ter lustkiste YIIJ sch: par: tot
eender recreacie den joncfrauwen ende der aermen ten
costen yan deisen hunse. Item de heilichgeest meesters zyn
ghehouden tsaterdaechs yoor papeyastenayend in eick jaer
te doen clynckene tjaerghetyde yan hem beeden yooren-
ghenamt, te Tier prochien duere, by den belle clynckere
yan wyleń tsint Andrleskercke na gheseit tsente Maertyns^
ende te doen luudene in dit huus metten gheluude, be«
taelende de clynckere VJ Sc: par: ende de luudere 11 J Sc:
par:. De kercmeesters yander yoors: kercke yan tsente
Martyns, Sente Pieters, Ste. Jacobs, Ste. Niclaeus, ten Brielen
ende tsente Jans werden ghehouden in ghelycken te doen
luudene metten grooten luude yan elcker kercke, zonder*
lynghe up den yoors: saterdach, eene goede halye huere
begonnende ter clocke yyye ende sanderdachs ter clocke YIl,
— 205 —
ende ter ofiferande naer costume, eirde emmer begnuren
ende heoden naer den Inude van delsen huuse. Betvoort
20 zyn de ze]ve kercmeesters van Sente Pieters , Sen-
te Niclaeus, ten Drielen, tsente Jans ende tsenie Jacobs^
ghehouden, stappans tluuden ghehent zynde, te doen doene
eene leisende messę van regulem, tsente Pieters in Siole
Pieters capelle, tsente Niclaeus in Chory ns capelle, ten
Brielen Tan de cleine Moeder Gods , tsente Jans in sinte
Jans capelle, tsente Jacobs in Jherusalems capelle, de
prieslers ghehouden tot elcker messę te z^ghen ter offe-
rande overiuud: Bid ovcr her Pieter Łansaem doude ende
joncfrauwe Lysebette Pauwelyns zynen wyve, leisende een
de profundis, een pater noster ende een ave mana metten
collecten, al ten costen van den yoorseiden kercken. De
regierders van den aermen wedewaer& zyn ghehouden up*
deselve tyd een glłelyeke messę te doen doene voer onser
Yrouwe tsente Maertyns, ende twee wedewaers ter veorseide
messę, ten costen van den selven huuse , ende ooe twee
wedewaers zyn ghehouden te weisene ter messę vooren
tsente Pieters. Item de gouyerneurs van den heilighen gbeest
zuKen voort betalen : Eerst de joncwyyen \stn deisen gast-
huuse over dat zy de sepulture wassehen ende scoone
maeken zullen ende bestroyen IIJSc:p:. Item Yoor Yier
coperen candelaers ende Yiere obytkersen die de dinare
yan der kercke yan Sinte Maertyns sculdicfa es te leirerne
np de Yoors: sepulture, X grooten ; voor onderhalf pont
offerwas XSc:p:, yoer wyn ende broot ter offerande UJ
grooten, te offermiten en een becxkin, twee grooten. Item
te doen doene by den proehie papę, capellaen ende de
costers fan deisen huus ende yoort by tlen ghtlde broeders
yan Sinte Niclaeus ghilde eene yigelie met oegben lessen
— 296 —
metten commendacien, eene zynghende messę mel dyak«
ende sabdiake .ende twee coristen elke IIlJSc:pa: de pro-
chipape YJ st: p: de capellaen IIJ Sc: pa: ende boYendien
deselre capelaen XIJ den: op dat by de messę doet yaa
den buus binnen den dienste, der neen niet. Ende den
zes andere ghildebroeders elken IIJ Sc: pa:, de coster U
Sc: pa: ten Yoors: dienste weisende van begbinsele totten
hende, up de yerbuerte van den loone. Item de YJ jonc-
frauwen van den buus tot eender recreacieXYIIJ Sc: pa:
4ies 80 syn sy gbebouden te offerne brood ende wyn. Item
de lustkiste XIIJ Sc: par:. Item de cnape van den buus U
Sc: par: over dat by metten poortier ende metten Tagher
van der maerc de tafelen, de scraghen ende bancken zal
belpen stellen ende węch doen, omme de proTcnden up te
leggben. Item U* ŁX provenden, elke provende werdt III
grooten te weitene een wit brood ende een gberegierd brood,
ende elc yan YJ den: par: tstlc; eenen grooten an witten
haryngbe ende eenen grooten an droghen harynghe, omme
ghedeelt te zyne den dienst ghehent in deeser manierę:
Eerst den tween Yoocbden ende den yier gouverneirs des
beilichs gheests elken eene, den ontfanghere U, den tween
dienaers yan den zelven buus elken tweeproyen den, compt
XI J proyenden, de ontfanghere ende de yoors: dienaers
werden ghehouden de proyenden te deelen, broodweeghers
ende waerdiers te yermanene. De broodweighers IIJ, de
wardeers yan den yisscbemaerct drie, oyer dat sy ghehouden
werden te beziene of de aerme thuerę hebben by hueren
heede in broode ende in haryngbe, commende ten selyen
jaerghetyde in tyden, up te yerbnrene huere proyenden;
den yker yan der steide yan tlood te ykene yan den broodea
J proyende, den LXXIJ proyengiers Tan den huus elken
— 297 —
eene, compt ŁXXIJ provenden. Item de ontfanghere van
deisen gasthuuse U, de clocluudeghe eene, de poortier eene,
de marcvagher U, de grave van den rebaaden commende
4ea jaerghetyde zyn oflicie doende JJ. Item de caape vaa
den grave yan den rebauden J provende> maer dies zo werd
by ghehouden dofiferande ghedaen zynde te gliaene tallen
zes prochiekercken ende besien offer iement in ghebreike
es van loudenen of de messę te doene naer de belofte. Den
budel van Sinte Niclaeus ghilde twee, lastbebbende den
boyenghenamden priesteriicken staet te yermaene. D6n IIII
ordenen elken XIIIJ, te wcitene den priesters X, den kyn-
deren IIIJ, compt ŁVJ provenden, te deser condiciedat huut
elker ordene werden ghehouden te commene twee broeders
ende een kynt, ende ten dienste te weisen van beghin-
sele toten hende, de kynderen te laten ghebrouken yuI-
commelycke thuere. Ende Yoort zo werden ghehouden onse
yrauwe ' broeders te doen doene in dit voorseide gasthnus
up den assche wonsdach in elc jaer eene passie messe^
de freremineuren sdonderdaechs der naer, de predicaren
svrindaechs ende de augustynen tsaterdaechs up tghindt
dat Yoorscit es. Item den XIIJ wedewaers ende huer jono-
wyf ele eene provende, compt XI1IJ provenden, dies zo
werden zy ghehouden ten Yoorseiden jaerghetyde te wei-
sene zes wedewaers den dienst gheduerende. Ende up den
zondach der naer groot vastenaTend weisende te doen
doene eene messę yan requiem in huerer alier bnus te
Nasereth ewelyc gheduerende. Item de broeders yan den
witten ylieghers VJ proyenden, dies zo w^den ghehouden
ten yoors: jaerghetxde te zyne VJ broeders ais boyen.
De grauwe zusters YJ, de zwarte zusters IIIJ, de granwe
broeders UJ, de beghynen int achter coyent U; dies moetea
— 298 —
cómmen vier grauwe zusters, twee zwarte zusters, twee
b^hynen, twee broeders. Den gheranghenen ter maret U,
de cluuseghen St Loys U, de kerckwaerdere ten Brielen
bewaerende de capelle van den cruuce U, deghone die be-
waeren thof ghenaemt St Quintens ter uterste veste U, die
bewonen zbllen thuus ghenaemt munte staende ande nord
zyde van der maert VJ, die bewonen zullen thuus der naest
ghenaemt ghulden leeuwen U. Omme die te deelene te
hueren gheliefte die den aermen omme gaen St Pieters, St
Nlclaeus, St Jacobs elken V provenden, de dischmeesters
St Pleters X, St Jacobs V, St Niclaeus V, ende tonser
Yrauwen ten Brielen VJ, ende St Jans Y, omme te deelne
te huerer alle discrecie; de lichtwaerdeghe St Maertyns of
deghone die last draghen sal yan den lichte te doen bernene
ende huute te doene voor Maria ende den ynghel Gabrieel
in de yoorkercke J proyende* Thuus yan Joos de Brieyere
staende up den noordhouc yan den mane stratkyne U,- thuus
ghenaemt perdekyn in de mondstrate, nu Andries Ilolloys
U proyenden ; wel behoudens dat alle die ghone die pro-
yenden hier inne gheoordenert staen daer omme commen
of zenden in tyde ende ende in wyleń ende ooc doen ende
yulcommen tghindt dat yoorseit es uf ander zyde, up datter
eenighe yeranderynghe quame int huus des heilichs gheests
ofte in de andere boyenghenoemde plecken ende by den
myncke yan persoonen gheworde yan den ghetale yoor-
screiyen dat de yoorn: gouyerneurs met den oudsten horie
weisende ten jaerghetyde de proyenden metgaders de falanten
zullen moghen deelen te huerlieder discrecie den aermen.
SĆBA8TIEM YAMMEEMEM.
G^Jl£XSiba
Sebastien Van Meenen, dont ii est fait mention aa V® da
feuillet 9 de notre obituaire , ćpousa Elisabet Łansaeoi ,
probablement la filie de notre Pierre Łansacnii si Ton peut
en juger d'aprćs le prenom, correspondant k celui de la
femme de celui-ci, Łisebette Pauwelins.
Ce Sćbastien Yan Meenen ćtait ćgalement an homme bien-
faisant, opulent et considere.
A Fesemple de Pierre Łansaem, ii se plńt k yenir aa se«
cours de ses concitoyens malheureux, comme le prouyent
les nombreuses fondations charltables faltes par lui et
par sa femme. II ćtait d'une richesse considćrable , car
11 figurę sur Tetat d'lmpo$ition de 1477, pour la m£me
somme que Pierre Łansaem (dix liyres de gros). A plusieurs
repriseSi 11 remplit les fonctions de tresorier de la ylUe
— 300 —
d^Ypres, fit partie da consell des Tingt-sept en H75, 1476,
1478, 1481, 1482 et 1485; figurę parmi les magistrsits com-
me chef-homme de la draperie, en i 479 et 1480 et comme
chef-homme des communs metiers en 1478.
Cette familie Yan Heenen , fat ćgalement alliee aux pre-
mieres familles de ce pays. Une filie de ce Sebaslien eponsa
en 1492, Henri deVicq, Seigneur de Bertolf, Potterie, Oost-
faoTe, Wainave etc. Elle mourut le 50 Novembre 1498 et
fot enterróe i St. Pierre dans le choeur de Notre-Dame; son
mari mourut en 1527 et fut enterrć k Nieppe.
Une Christine Yan Meenen ( peut-ćtre aussi la filie de
Sćbastien), ćpousa Jacgues de St. Omer, Seign\ de Wal-
loncapelle, Rheninghe, Elincourt, etc. baut-bailli de la viUe
d'Ypres. Elle eut pour filie Louise de St. Omer, damę de Wal*
loncapelle, qui ćpousa Pierre, Seign'. d'Houtte, Houtcamp, etc.
Louise de St. Omer mourut en 1545 et son mari en l93o«
lis furent enterrćs dans T^lise des RćcoIIets d'Ypres.
G.
1542.
FONDATION DD SALUT DO SAINT SA€REMENT, BN L'£GŁIgE
DE St. PiERRE.
Puisqae nous en sommes k Teglise de St. Pierre, on nous
permellra de mentionner une autre espece de fondation
qui n'est nuUement au profit des pauvres ou des necesslteax,
mais uniguement k ravantage du personuel de Tćgllse. Cest
la fondation du salut du S^ Sacrement , faite par Jeanne
S'yos , yeuye de Jćrdnie Hanneron, et epouse en secondes
noces de Jacques Quaetjonc. Cette fondation ne figurę pas
dans notre obituaire, parcequ'elle ne eonfćre pas de dlstri-
bution pour les pauvres, mais nous croyons la piece assez
interessante pour ótre communiguee a nos lecteurs, parce-
qu'elle nous donnę des dćtails curieux, sur les cćrćmonies
religieuses de repoque et sur le salaire des employes de
Teglise. L'originaI de cette fondation se trouve aux archiyes
de la yille :
— 302 —
M Wy seepeneo yander stede vaii Ypre, doen te wetęne
allen lieden, dat uatedien dat by wylen Jeronimus Hanneron
ende na joncvrouwe Jehane \S yos, weduwe was van den yoor-
nomde wylen JeronimuSy alsnu ghezelnede yan JacobQaaetjonc,
len secourse ende lavenesse yan huerlieder zieleń ende alla
zal^hc zieleń, ter eere ende werdicheidt yan Godtalmach-
lich ende den belegen Sacramente des Autaers, dat by ons
acbtergelaeten belft in memorien yan zynen gbebenediden
liebame ende precieusen bloede, bebben buerlieder yryen
dancx ende willen gbegheyen unt purer cbaritaten ende de-
totien den kerckmeesters ende ontfangbere yander kercke
yan sinte Pieters binnen de stede van Ypre, in gbereeden
gbelde, de somme yan tzesticb ponden grooten ylaemscber
munten. So eist dat Pauwels yanden Pitte, Willem Beyels,
Jooris yanden Driesscbe ende Jacob yanden Brandt, nu ten
tyden kerckmeesters, oyer buerlieder yoorsaten by den eon-
senie ende octroye yan mynen beeren yoocbt ende scepenen
der yoirn. stede, ende ooc by den aecorde yanden notable
yander proebie yan Sinte Pieters , in remuneratien ende
wederdoene yan dien, bemlieden yerbonden bebben ende
yerbynden by deseń jaerlicx te betalene den gouyerneurs
ende regierders yan den belegben Sacramente binnen der
yoirs. kercke, de somme yan sessenderlich ponden parisls
ylaemscber munten eryelicke rentę t*siaers, te gheldene ende
betalene de yoirn. regierders ende gouyerneurs yan den yoirn,
Sacramente, telcken laetsten dagbe yan Noyember, eeuyrelic
ende erfyelic gbedurende; dies werden zy gbehouden ende
yerbonden te doene ende te doen doene binnen der yoom.
kercke den dienst die men doet alle donderdagbe yander
weke fsachternoens, metgader3 de octaye yanden belegben
Saeramente ter eere ende weerdichede yanden yoors: bele-
— 503 —
•
ghen Sacramente metter orsbele cnde metten zanghe binnen
der Yoorn. kercke van sinte Pieters, ten hooghen outare,
eeuwelicke ende eryelicker gheduerende inder yormen ende
manieren hier onder yerciaerst , te wetene, dat de yoorn,
sacramcnimeesters, of heurlieder naercommers in offieien, wer.
den ghehouden alle donderdaghe yanden jare, metsgaders
ooc d'octaye gheduerende alle daglie^ te doen liiyden metten
grooten ghciuyde, een goede poyse yoor de clocke yiere yan
fiamesse tot yastenayont, ende yan yastenayonde yoorts tot
Paesschen yoor den yyyen , ende yanden yoorn. Paesschen
tot Baefmesse ten yyyen en half, daer yoren zy sacrament-
meesters betalen zullen, den clockindere twee scell. parisis,
dies wert hy ghehouden te blasen ; den prochiepape zal
onthalen dat M^eerdlch helich Sacrament metter clboire ,
t' selye stellende ten yoolrs. hooghen oultare in den hoofcoor,
binnen wclcken tyde men zynghen zal een anthefone ende
daernaer met orghele ende simple zanghe een schoon hym-
ne ende andere dienst ghecostameert, tyersekin by den
kinderen ende by den presbyter een collecte, daernaer den
orghelaere zal spelen ende daer naer zynghen, by den
lyelcken den presbyter upnemende fhelich Sacrament enda
gheyende den yoleke de benedictie. zal fzelye wederdraghen
ende stellen in zyn plaetse. Dit ghedaen, zoo werdt den
prochiepape, yisiteirder of zynen stedehondere, by den
spaiswateryate (i) ghehouden te lezene Deprofundis metten
oralien ende coUecten dacrtoe dienende, spaiswater ghe-
yende den yoleke alzoot behoort, ende dat oyer de zieleń
yanden yoorn. fondateurs, yoor welcken goddellcken dienst
(1) Spaiswater pour paiswaUr^ eau de pa ix, eau benite spaiswatervate
bćDitier.
~ S04 —
de Toorn. goaTeroears Tanden sacramenŁe ghehooden werden
te betalen de loon ende sallaris inder manieren hiernaer
▼olghende. Te wetene den Toorn. pasleor yisiterder of
stedebooder Tercieedt ais boven zal hebben Tan helpen
zynghene tVoom. lof, zes penoynghen; Toor l^aathalea
ende instellen vanden Toom. beleghen Sacramente zes pen*
nynghen parisis; ende wie lezen zal De profundis ten
8paisvate metten oratien ende coUecten daertoe dienende,
spaiswater gbevende alzoot beboort, zal bebben zes pennyn-
ghen; den Yisiterder ende noch tbien andere presbyters
oft ghezellen vander kercke die t'vornoin. lof zingben zallen
elcken zes pennyngben, den drien kindcren Tan gberawene
elcken vier pen. parisis. Den orghelaere twee scbell.. Wel
Terstaende dat de gbone die niet eo commen ter Torn.
dienste noch hemlieden daertoe employeren, dat die niet
entfangben en zullen. Ende omme deuchdelicke te boudene
ende onderhoudene ende ▼ulcommen teeuwegben dagbe al
tguendt dat voors. es^ ende elck point zonderlinghe, negbeen
ghezondert noch uateghesteken, de voorn. kerckmeesters
oyer hemlieden ende huerlieder naercommers in ofiicien
ende regiraente yander voorn. kercke van sinte Pieters
hebben hier inne yerbonden ende yerbynden by dezen al
fgoedt, buusen, erfve, renten, cateile, ende juweelen,
yander yoorn. kercke yoor ooghen ende toecommende, waer
dat ghestaen of gheleghen zy of onder wat jurisdiclie dat
beyonden zoude mogen worden, omme fghebreck daer up
te moghen yerbalen ende yerreckene ghelyc yoor scuU yan
dagbe yerleden ende onyergoiden. Ende de yoorn. poinc-
ten ende elck byzondere gheheelick ende al met dien te
doen yulcommen. Hier af z}n ghemaect drie briefyen yan
eenser yorme ende inhoudene, wanof den eenen rust onder
— sos —
Jacob Quaetjonc, den anderen onder de kerckmeesters
ende den derden onder den oultaermeester, in de welcke
ghediflckenisse ende yerzekerthede wy deseń chartre hebben
ghedaen zeghelen metten erfachteghen zeghele der yoorni
stede van Ypre. In oorcondscepe van deseń, scepenen Ni-
colas Uutenhove, Jan yander Camere, Colaert Trauwaert,
Hichiel Snick ende Jan Yander Meersch. Dlt was ghedaen
int jaer yichlien hondert ende twee-en-veerUch.
(Signe sur le pli) J. Cahbre«
Nous reviendrons un antre jour k Tćglise de S^ Pierre,
qni peuŁ ótre considćree comme le plus ancien monument
de notre yille et qui, quoique modernisće d^une manióre
regrettable, conserye encore, notamment dans la tour, des
traces ćyidentes de son ancienne architecture de plein ceintre.
I. DIEGERICK.
20.
DE KATTEN EN HET IJPERS€HE KATTENFEEST.
I.
Het h nit de noordsehe godenleer bekend, dat de Katłen
oodtijds eene Toorname roi speelden: zij waren aan den
wagen gespannen, waarmede Freija^ zuster vari den ge*
dachten Wodan, haren goddelijken broeder ten oorlog ver-
gezelde. Weleens werden deze huisdieren zelfs Yoor eene
afbeelding dezer godin genonlen. De eerbied Toor deze
tnijstieke dieren bad hier met Wodans leer diepe wortels
geschoten. De Solmonath (Februarins) werd gebouden Yoor
het tijdstip, waarop de katten de roortteeling Tan haar
geslacbt het meest bewrocbten; iivesbalve deze maand,
heden ten dagę, bij relen nog kattenmaand genoemd wordt.
Daarom werden er in sommige streken yreugde bedrijven,
ten eere van Fret}a< lievelingcn gebouden (1). Men geloofde
ook, dat de vermenigyuldiging dezer balf goddelijke dieren,
zonder bijkomst eens mannelijken wezens kon geschieden.
Bij dezes ontbeering, zegt Roguet (2), moest men eene
katlin met Napeia (zeker kraid) wrijven. Deze bevoorregte
huisdieren genoten, door hunne nauwe betrekking met dc
Yoornaamste der godinnen, onder de menschen zalke groote
Trijheden, dat zij in eenige streken van German jt^ onder
(1) Zif daaromtrent Bodi!is Demonomanie de jorcierf,
(9) Zie RoGoiTB Discours des sorciersy eh. 14.
— 507 —
de bemming Tan Esse^ yoor het zianebceld der vrijheid
doorgingcn.
Zie daar, in het kort, de hoogachting, waarin de Katlen
bij onze heidensche vooroaders stonden. Deze eerbied en
de goddelljke yereeriDg van Tijbaarłs geslacht yerminderde,
naar maie '» Heilands leer yeld won ; want alles wat aan
het heidendom toebehoorde moest, door de stralen yan het
Evangelie beschenen, yallen of gewijzigd worden* Om de
oade leer begrippen den nieuw bekeerden hatelijk te maken,
deed men dezelve yoor uityindingen of ingevingen yan den
hoozen geest doorgaan. Zaiks had ook ten opzigte der
Łatten plaats.
n.
Kiet tegenstaande de sielenherders aUe poogingen aan-
wendden om de nieuwbekeerden de afgodische dertele
feesten niet te laten yemienwen, en ze door hnnne preók
yan de zotte sijmbolische mommerijettj die bijzonderlijk in
Februarius plaats hadden, af te trekken, keerden dezen
toch yaak tot hunne alonde gebruiken weder; omdat zij
daarin hunne liefste dierlijke yoldoening yonden. Yermits
de godsdienst en de gezonde redę niet magtig geno^
waren, om ze daaryan af te trekken, trachtte men daar-
aan eenen christenlijken plooi te geyen, zegt Fleury, AIzoo
zijn er bij ons nog yerscheidene gebruiken in zwang, die
aan het heidendom herinneren. Yan deze soort is het Yper^
9che KattenfeesU Maar de aloude geest daarvan is thans
omgekeerd ; in plaats yan dit feest tot eere yan der katfen
yoortteeling te yieren, wordt het ter yerzaking daaryan
behonden, zonder dat het yolk in de bedoeling der «t;m«i
holiBchi werking driuge. Om deze zinnebeeldige yerzaking
— 308 —
der afgoderij te doen, werpt meo, onder het luiden der
klokken, verscheidene katten yan het hoogste des torens.
Peze handeling is vol beduidenis: door de katten^ Freijas
lieyelingen, yerstond men het heidendom , en 't breken
alsmede 't megwerpen, Yi^as het sijmbolische teeken van zich
van iets te ontmaken, of daaraan te verzaken.
Alhoewel de geest yan dit feest onigekeerd was, moest
het ten naaste bij op den zelfden tljd des jaars^ het is te
ceggen, in de Kaifenmaand, gegeyen ^orden, omdat het
yolk gaarne op den zelfden tijd tot de zelfde yerlusligingen
"wederkeert. Men koos yoor Iiet Kattenfeesi den Yasten,
om alzoo door den geest der boetvaardigheid, dię alsdań
heerscht, de groote losbandigheid der heidensche feesten
in te toomen.
Het Kattenfeesi echter kon op ded eersten zondag yan
den Yasten niet geyierd ^orden: er was nog een belang-
rljker feest, dat niet mogt yerzuimd worden, namelijk het
sóllen feest, waarvan de maand, die de Romeinen in hunnen
tijdwijzer met den naam yan Februarius bestempeld hebben,
hare benaming gekr^en had. Dit feest beslond in het uit?
deelen yan eene soort yan Koeken, in de taal onzer be*>.
yolking sollen geheeten. De yrienden en kennissen gingea
ełkańder bezoekeni aten en smulden, en leyerden zich aan
yreugdebedrijyen over. De Yperlingen tot den ehristenen
godsdienst bekeerd, zagen zoo gauw yan dit feest niet af;.
21J bleyen sollen bakken en hunne goede kennissen uit^
noodigen, om deel aan hunnen disch te nemen. Doch, deze
bijeenkomsten werden niet meer ter eere der heidensche
goden gehouden; maar, men deed deze sollen, onder den
naam yan Kraker, sijmbolisch op het H« Sacrament des
Altaars doelen. Zie daar den oorsprong iran KmkerZondcyn
— S09 —
Het Kattenfeest werd dan op den tweedeu zpndag Tan
den Yasten gevierd, diende en dient nog om de foire te
sluiten. Om de forreins vermaak aan te doen, gaf men
oudtijds aan dit feest yeel toestel, waardoor er eene groote
menigte buitenlieden naar stad getrokken werden. Van
daar is het, dat dit heidensche Kattenfeest^ in weórwil der
bescbaYing, tot op onze dagen staande gebleven is.
In de scandinaafsche godenleer waren de wetekeijen of
waarzeggers groot in gezag; omdat hunne bediening met
degene der. priesteren in naaw verband stond. In alle
netelachtige omstandigheden werden deze bedriegers geraad-
pleegd. Zij yerrichteden vele hunner gewaande tooyerijen
met KattenveUen, en de hersenen dezer dieren hielden
zij Yoor een krachtig yergift. Het is waarschijnlijk yan
daar, dat men den kinderen doet gelooyen, dat het in-
zwelgen yan Kattenluiar han den dood kan yeroorzaken.
Het bijgeloof aan tooyeraars en katten is bij de eenyoadige
lieden nog niet omyerre geworpen. Zij gelooyen immers
nog, dat de tooyeraars en de tooyerheksen, door Satans
magt, de gedaante yan Katten aannemen, zich 's nachts op
kruisstraten yereenigen, en daar* door den boozen geest
yoorgezeten, op eene dartele wijze zich yermaken, en het
kuaad beramen, dat ieder hunner bijzonder uitwerken
moet.
Omtrent de heksenyergaderingen en de grappen die zij
in kattengedaante uitgeyoerd hebben, bestaan er een oyer«
groot gelal Sagen, die den eeuyoudigen schrik aanjagen (I).
i
THCOPHIEL LAM8EMS.
«
(1) Zie Heksenprocessen van Sckeltema*
IBS DĆSOŁATIONS. RUINES ET CAŁAMlTfó
ARRITĆES A ŁA VIUB D'YPRES.
OlfOl
n esiste ans archives dont la gardę nous est confić^ aa
cahier composó de quelques feuillets de papier, qui semble
avoir ćtó prćparć pour faire partie d'an ouyrage pląs ćŁenda
BUT la Tille dTpres. Yoicl quel est son titre.
CHAPITRE )»
Touchant les disolatums^ ruines et calamiUes arrwies d la
ville d^Ypres par les prises, reprises et foriifficaiiom de la
dite ville, ensemble par la famine^ peste et aułrement*
Ł'ecriture est de la fin du KYH"*** on da commencement
du XV11I°*' siócle; et en effet, la derniere annotation qai
s'y trouye est de Tannóe 1694*
Celte petitc chron{que contient en pen de lignes les prin*
cipaux evenćmen(s calamiteus qul ont afiligć notre ville;
— 5ii —
en la parconrant on voiŁ que la guerre, le feu, la famine
et la peste n^ont que trop souyent frappe notre cite; et
qnand on suppute les pertes que la peste lui a fait ćprouver,
on ne s'etoDne plus de Tancien dicton : De dood van Ypre^
Ł'autear de ce petit ćcrit s'est contente de commencer k
Fannee 605. Quoiqu'il y ait probablement encore deux bons
sićcles k retrancher de ses anaotations, ii s'est montre plus
modeste que beaucoup d'autres chroniquettrs Yprois qui font re*
monter Torigine denolre viHe k Tan du monde 5504, ou 500 ans
avant Jesus-Christ, et altribuent sa fondation au noble et
puissant prinee Hyperborus, troyen de naissance et envoye
expressenient par le Roi de Belgis^ ayec sept cents ouvriers
bien armćs, pour jeter la toute premitre fondation de la
celebrę et illustre ville d^Ypres, [de aldereerste fondatie van
de vermaerde ende doorłuchtighe stad van Ypre), lis yont
mśme jusqu'ji donner la description architeclonlque da
ch4teau d'Hyperborus, du tempie de Mars, de Tencelnte de
la yille qui ayait sept portes dćdiees aux sept planetes,
Saturnb, Jupiter, Mars^ Soł, Ybnus, Mercurius et Lina. Ces
portes, disent-ils, ćtaient ornćes de bnstes reprćsentant ces
planetes, et k Tappui de leur assertion ils affirment qne
ces młmes bustes ornent encore aujourdliui la facade de
i-hdtel de la ch4tellenie!! On le yoit, les antiquiŁćs de
Pompei, d'Herculanum etc. ne sont que des jouets d'enfants
en comparaison de celles que renferme notre bonne yille
d'Ypres, car k peine Brutus et CoIIatin ayaient-ils chassć
Tarquin-le-Superbe, que dejk notre yille yoyait ses sept
portes omees des bustes qui dćcorent aujourd'hui Fhótel
de la ch&tellenie!
Et Hyperborusi le Nobk et Puissant Seigneufy apres ayoir
j
— aa —
legne peadaat Irenle-knt ns dam la TiDe doat a ćlait le
foodatair, y Monnit paisiblement et fint iahuae an auliea
de la grandę plaee^ daiis im eeraicO d^airain, eammit fl es.
arait teaoigBe le desir a son IH de sort ! Yons sooria^
ami lecteor? Ce ]i'esl pas loat; Toid le cćrÓMBial de son
eoteneBent: Sm eoips fot depose sur im diar de triomphe
tire par eeDt jemes Tierges liabillees ml-parti de Doir et
de blanCy noir ao-dessos, Manc oi-dessoos; le eercoeil
d^airain ^grant ele eonme doos tcdoiis de le dire, entcrre
an miliea de la grandę place, on y elera nn lombeau eon-
sistant en on grand piedestał de marbre et sor le piedestał
on placa la statoe da dćfont; et de crainte gae, dans la
soite, on ne la eonfondit aTec celles d'aatres personn^jes^
on ent soin de gra^er sar le piedestał Us armoiruM dn nobie
Seigneur, et on y ajenta nne inscription en lettres dVir, et
en caractires grecs, qai ne contenait pas moins de Yingt
lignes! Łes snsdits chroniguenrs noos en ont fidelement
C0Dserv6 le texte, qai finissait par ces mots: Som eorps re*
pou dans u Umbeau, son dme e$t au miUeu des Dkux!
Comme on le Toit łes r£veries de Jacgnes de Guise et
consors ne sont rien en comparaison de Fimagination desor-
donnće de nos chronląnenrs Tprois.
Mais reyenons k notre petite chroniqne« Ł*aatenr, ou
plutdt le compUatenr, a en soin d'elaguer toate, on k pea
prćs tonte la partie fabuleose de nos annales, et nous prćsente
en quatre pages łes ćyćnements łes pląs małlieareax qai
ont frappć notre yille depoissa fondation jusqa'en 1694. —
A ce titre nous croyons qae ce chapitre n'est pas tout-&-fait
indigne d'ćtrc commaniquć k nos lecteurst Łe yoici textael-
Jement ;
— 313 —
ĆHAPITRE
ToocHiirr łbs dcsoutiors, aoiRBS, bt ca*
LAMITĆBS ARRiyĆBS A LA TIŁŁB p'IPftB PAR LBS
PRISES, REPRISBS, £T FORTIFFICATIOIIS DB Lk
DITB TILLB, BNSBMBŁB PAR ŁA FAHINB, PBSTt
BT AUTRBHBNT,
605 Cette V)lle a este premierement prise par Thćodoric,
Roy d^^Orleans, pendant la guerre qu'il avait contrę
Glotaire, second Roy de France.
630 Ruinee par Bertovas, chef des Anglais.
704 Pillee et dćsolće par les Góths.
753 Attaquee et brusiće par Charles MarteL
785 Łaqaelle fut apres cela nóh śeulement rebastie plaś
grandę ąuelle n'ayait este par les sbins de Charle-
inaigne, 'i.
802 Mals aussi pounrneue d'un iris grand nombre de
Saxons pour Thabiter et peupler.
837 Elle a du depuis encore estó renversće par les Danois^
840 Et puis estó restaurće par Engeiram sixienie forestier
de la Flandre.
846 Eile a aussy estó bmslóe par les Normans.
853 Puis restanróe par Charles Chaaves, Roy de France,
879 Et fortiffiće par Baudouin le Chauves, comte de Flandre.
880 La dite ville d'Ipre a derechef estó bruslee par les
Normans,
888 Et dans cette annee pour la troisióme fois par les
mesmes.
890 EUe a estó restauree par ledit Baudouin ,
903 Et fortiffiee par le mesme avec des pórtes el grandś
fossez..
— 3«4 —
922 Łaqaelle fut aggrandie par Arnoald le grand,
9.!i8 El pais embellie par Baadoain le jensne.
969 EUe a este prise et broslee par le Roy ŁoUiaire.
989 ForUffiee el a^^randie par Baadouin le Barba.
990 EUe a este attagoee et gaignee par Hogaes Capel.
1006 Frise el roinee par Temperenr Henry second,
1037 Et puis restablie par Bandonin de Łflle,
1053. Qni Ta aossy fortiffiee et rerestue de mnraOles.
1056 Elle a encore one fois este prise et minee par rem-
perenr Henry quattre.
1067 Rebastie et aggrandie par Bandnin de Mons,
1073 Comme aussi par Rd>ert de Frison, qni Ta anssy
embellye.
1088 Ceste annće ii y a en trois miHe inbabitans qni sont
morts de la peste.
1118 EUe en a encore perdn de mesme qnattre nuHe.
1125 Gnillanme yicomte dlpre Fa aussy aggrandie et for-
liifiee, y aiant fait faire trois fossez ; Gnillaume le
Norman, Fayant attaąnć et prise pendant la mesme
annće y a fait raser le chasteau, et brnsler plus
qne la moitie de la yille*
1126 Ła famine y a estć si grandę et si emaile qn'nn trćs
grand nombre de personnes y monrat de faim ; Charles
Bon, comte de Flandres, a lors apporte k la dite
yille un tres gros secoars d'autant qn'il y a distribne
sur un seul jour 7800 pains aux pauvres, par dessos
les babits et Fai^ent quil leur avait encore ;donnć.
1128 Ł^autre moitie de la dite yille a este pilice et brus*
lee par Louis six tenant le party dodit Norman,
ii 36 Łaquelle Thierry, comte de Flandres, a restablie.
i i 45 Sibille d'AnjoU| espouse dudit Thierry^ Fa fortifliće.
— 318 •-
li 71 Pbilippes d'Alsace a fait de mesme; legiiel y fit wmf
bastir le chasteau servant aujoord'hui ii la 8idie M
chastellenie d'Ipres de cour fóodale, pfi90ii et «ii9qr
de demeure pour lear Bailly.
4191 EUe a este gaignće par Philippes Ai^8te«
4204 FortiiBće par les inhabitaas.
1213 EUe a estć derechef attaquóe et ga^óe par PhiUppe$-
Augustę*
4214 Reprise par F^ uinand, comte de Flandres (1) qui Ta en^
suitte fort*aić de grands fossez, tours et aotrement*
4240 La nuM^ie de la dite ville fut bruslóe ąvec ufie
partie du cloistre et de Teglise de Saint Hartlfiy
par accident.
4297 Tous les fauxbourgs furent aussy brusla^^
4301 Elle a estć attaquće et prise par Charles de Val|af0|
frere de Pbilippes le BeL
4302 Elle a este reprise par Jean comte de Namur»
4303 Prise derechef par Pbilippes le Bel^ qui en fit raser
toutes les fortifBcations*
4313 Aestauree et fortiffiee par Robert trois, dit de Betbunes.
4323 Comme fit pareillement Louis deux dit de Creci.
4323 Tout le corps de la place fut reyesta de terre et
les fauxbourgs restaurćs ayec de& nourelles portes^
4330 La yille fut encore plus fortiffiee par ledit Robert
de Betbune.
4349 II y a eu le tiers des inhabitans de lad. yille qui ont
mourus de la peste.
4359 Quattre mille en sont encore morts.
4365 Sept mille en sont pareillement morts.
(1) Voir les notes aprćs la chroiuque»
— 517 —
M"* Et elle a anssi beaucoup perdu de son peuple par la
famine.
4649 Uarchiduc Leopold Ta reprise (3).
4658 Elle a estć assi^će et prise par M'. de Turenne (4).
4660 Restilnće k FEspagne par le traittć des Pirennćes.
1668
et Perda beaucoup par la peste pendant ces deux annćes.
1669
1673 La basse ville demolie et ujie citadelle ćleyće a la
• •• » ,
porte d'Anvers.
1678 Attaguee par le Roy en personnes et reduite sous
son obćissance (5).
M" Cćdee a Sa M*« par le traitć de Nimweghe.
1679 La cltadelle demolie, la basse vllle restauree et la
et
1680 ville embellie par des nouyelles fortiflications.
1693 Pendant ces deux annćes un tres grand nombre des
et habitans se sont retire hors de la domination de sa
1694 majeste et morts de faim.
>
' - ■# ' . .- • / .» ._' i
NOTES.
(1) En 1214 Ferrand de Portugal, comte deFfauidre, aa-
torltft les magistrats dTpres i prendre le terrain neeessaire
poof foiiifiar la Tille et se porta lear garant eoTers et
contrę toiu* Łe comte se troaTait alors a YaleDciennes.
Qtfelqaes jours aprte ii arriva k Tpres et promit aox ma-
glitrats de ne lear demander aocnne satisfaction s^lls TenaienI
Ii Mre esconunonićs pour le falt des fortifications.
n ie trouYO aax arcbiyes dTpres deax chartes de Fer-
tand ąni coDtiennent ces particalarites; les yoici textaellement.
EgOf F. Flaodrue et Hanoniae comes, dilectis suis scabinis
et burgensibus de Ypra, salutem et dilectionem. Mando
Tobis et dlligentius percipio guatious nullo modo dimittatis
qaam villam Dostram de Ypra festinantias firmetis, et tam
terram meam qaam alioram ad firmandam yillam nostram
capiatis, et ego yos inde warantisabo contra omnes.
Datum Yalenc: in diebas Passchae anno Domini H* CC
XllU.
Ego, F. Flandrise et Hanoniae comes, notam facio omni-
bus praesentes lltteras inspecturls, quod dilectis ac fidelibus
meis scabinis et burgensibus de Ypra auctoritate presen*
tłum conoeaai qttod 3i eos excommunicari contingerit occasione
— 519 —
firmationis villae Iprensis nullum ab eis inde reguiram rei
esigam foris factum. Datum Ypra feria quinta post quasi<»
modo genit: Anno Domini M*" CC XIIIJ.
(2) Louis de Bourbon, prlnce de Conde. — Le 15 Mai i648|
h 2 heures du matin, le priuce de Condć arriva devant
Ypres. Quelques heures plus tard 11 fut rejoint par le ma-
rćchal de Rantzau arriyant de Donkerąue avec une partie
de la garnison, par le comte de Palluau avec une partie
de celle de Courtrai et par le marechal de Grammont. Ła
place se trouva investie le mdme jour. Łes lignes de cir-
conyallation embrasserent une etendue de pres de sixlieues;
les yillages de Łanghemarck, Zillebeke, Yormezeele, Dicke-
busch, Ylamertinghe, Elverdinghe et Boesinghe se trouyaient
& rinterieur de cette llgne, et en moins de six jours cet
immense ouvrage se trouya en ćtat de defense. — Ła yille
ćtait defendue par le comte de la Motterie et par une gar-
nisoo de 3,000 hommes.
Łe SI Mai, yers 5 heures dn matin, les Francais com-
mencerent le feu. Le 27, ąueląues membres du clerge, le
lieutenant-colonel de la garnison, Tayouó de la yille An toinę
de la Tour, seig' d'Hooghenhove, et le greffier Pierre de
Schilder se rendirent au camp de Conde pour capituler.
Łe 28, le comte de la Motterie k la tóte de la garnison,
reduite k 1500 bommes, ąuitta la yille tambour battant,
drapeau deployć, ayec armes et bagages, deux pićces de
canon et un mortier: a 2 heures les Francais entrerent
en yille par la porte de Thourout. Łe prlnce de Condć,
accompagne de deux marćchaux de France, des officiers
genćraux et d'un brillant etat-major, śe rendit h I'ćgllse
de S^ Martin ou Ton chanta le Te Deum,
— 320 —
(3) Łes Francisite ne restórent pas longtemps maitm de la
rille: le ł2 A.vril I64t), rarmee espi^ole, forte de 20^000
hofnnies, aiTiva devaiit Ypres et le 15 on commenea le feu des
batlerieffy en attaqnant la yille de qoatre cóles a la fins,
prós de Ul porte de Boesingfae, pr^ de cdle d'ElTerdingbe,
prłs de la porte au Benrre ei pres de la porte de Menin.
Bntretemps les Espagnols s^emparerent, le 22 Avril, dn fort
de la Knocke sar Flser. Łe 8 Mai, au soir, les Francais
envoyórent des parlementaires aa cainp de FArchidaCy ei
ils obtinrent de poavoir sortir de la ¥ille anx conditions
accordees anx Espagnols, Fannee precedente par le prince
de Condć. Łe 10 Mai le gouTemenr francais ąuitta la yille
ayec toote sa garaison composee de 5000 honunes d'inCut-
ferie et pios de i 000 caTaliers*
(4) Uannće francaise, soas les ordres de Tnrenne, arriya
derant la Wlle le 23 Septembre 1658/ Ters midi. Łe fea
des batleries conunenca le 20 et eontinna jasqa'aa 25. Ce
mime joor, Favoae, Josse Botteel, seig' de Bmnaiit, le
premier ćcberin, Jean Yander Haegbe, le grefSer, Nicolas
Grieteas, qaelqaes membres da elerge et les ebefe de Fannee
Espagnole se rendirent aa camp de Torenne poar traiter
de la reddition de la place. Łe 26, i iO beares da matin,
la gamison espagnole, forte encore de 4865 bommes sortit
de la ville par la porte de Tbouroot, tamboar battant,
drapeaa aa yent, a^ec armes et bagages, deax pićces de
eanon et deax mortiers. Deox beares apres la retraitę des
Espagnols, les Francais entrćrent par la m&ne porte e|
prlrent possession de la yille.
(5) Ł'armće francaise arriya deyant Ypres le 13 Mars 1678,
— 32! —
Yfrs dix lieures du matin. Louis XIV rejoignit son armee
le surlendemaiu, el alla se loger au Wielkenj chez un
liraKseiir. — Le feu commenca le2ł| i 6 heures du matin.
Lo S5 au malin on convinl d'uQe suspension d'armes de
six lieures. A 9 łieSires, une dćputation se rendii au camp
du Roi pour capitut^. Celte dćputation etait composóe de
TaYOue Jacgues Wynckelman, Seig' de Hoogewalle; de
rćchevin Letten, du greffier DeYos, du pensionnaire Rys-
selynck, de Cbarles Van Lille, capitaine des gardes bour-
geoises, et de quelques membres du clei^ó parmi lesguels
se lrouvait Nicaise Meulebeke, chanoine de S* Martin. La
garntson fut reprćsentee par le comte de Grimberge et
le culonel du Feys.
Le 25y i 11 benres da matin, la garnison Espagnole quitta
la yille avec les honneurs de la guerre, tambour baltant,
drapeaux deployes, denx pieces de canon, un mortier,
armes et bagages, et se dirigea yers Bruges. A 3 heures
les Francais prirent possession de la citadelle et de la
ville. Louis XIV fit son entrće dans la citadelle, monte
sur un cbeval blanc. Le premier rógiment francais qui
entra en ville fut celui da marquis d'Humi6res.
91.
ANNEIES.
LA PE8TE A YPRE8.
V
(f9f6 ET iilT).
n est effrayant de compter dans le document qui precede
les innombrables yktimes que la peste a faites jadis dans
notre vllle et notaminent pendant Ics annees 1088, ili8,
1349, i559, 1305, 4399, 1489, 1490, i543, 1552, 1553,
1558, 1568 et 15G9! Et cependant ces assertions ne sont
pas ćronnees, k part peut-ótre un peu d'exagćration dans
les cbiffres. A ces annees calamiteuses nous pourrions en
ajouter plusieurs autres dont Tauteur n'a pas fait mention et
pendant lesguelles cette terrible maladie a exerce des ravages
incroyables. U est vral que, a certaine epoąue, toutes les
maladies contagieuses etaient considerees comme pestes;
mais, quel que fut leur nom reel, ii n'est pas moms vrai
que notre ville en a ete frappee tres souvent, trop souveni
móme, d'une manićre blen extraordinaire.
— 525 —
Nous ayonś sóas les yeuxdeux dóouments Tan de 1516^,
FaHtre de 1317. Ce sont deux rouleaus de parchemin for*
mant des eomptes de ces annćes. Łe premier porte cette
inscription fonćbre* Cest k brief des mors enfouis d U
Maselaine et d Sainte ^ Crois ; Tautre a poar entóte: Cest
ehou que Jehans de Lo et Nicholas Scorbootj tresorien^ oni
paiet pour enfouir les cors des powes mors^ puis U diemence
de U tous-sains en cha fan. M CCC et XVJ.
D'aprćs ces docaments, dont certes Tauthenticitó ae peut
ćtre rócusće, la peste commenca k 8Ćvir k Ypres ayant le
mois de Mai de Fan i5i6, et continua k exercer ses ra*
vages jusqu'& la Toussaint 13i7, c^est k dire pendant nń
an et demi. Bientót son intensitó fut telle que les paayres
gens mouraient au milleu des mes, et que les magistrats
durent prendre des mesures pour faire enlever de la voie
publigue les cadavres des pestiferćs. — Łes deux eomptes
dont nous yenons de parler sont les eomptes particuliers
de ce qui a ćtć paye pour porter tous cheaux qui morront
aotir le rue et fouir d le Maselaine et d Sainte-Crois, c'est-
&-dire pour enlever les cadavres des pestiferćs trouYĆs
dans les rnes et pour les enterrer (enfouir) aux cimetióres
de la Madelaine et de S^* Croix.
Des la premierę semaine de Mai, trois indiyidus furent
charges d'eulever les cadayres dans les rues et de les en-
terrer aux cimetidres indiąućs. Guillaume le ColterOi sonneur
de cloches de S' Jean et Jean Delebeke furent charges da
clmetiere de la Madelaine, et un nomme Thieribus le
fut de celui de S^'. Croix. On leur payait trois deniers
par cadayre. Dans cetle premióre semaine ils en ramasserent
lrente-six. Ła be3ogiie ćtait trop rude pour ces trois bommes ;
— 524 —
dte la semaine saivante le magistrat prit d'autres mesnres:
les trois compagnons de tantót fareni sealement cbargćs de
l*enfouii9ement et restćrent k leorscimetićres respectits, tandis
qa^un religieux de rbopital Notre-Dame, du nom de frire
Jacgues, fut cbargó de faire ramasser les cadarres le long
des rues et de les enyoyer & leor derni6re demeure.
Les paiements, & cette ćpoąoei se faisaient par semaine,
et chaque semaine nons retrouTons inyariablement cette
formule :
A frire Jake de Foipital Nostre-Dame pour faire porter
et recueiUir les mors aval les rues jusque d .... mors eeste
semaine.
Yoici le releyó de ce compte que nous donnons par abrć«
Tiation poar ne pas rćpćter constamment la móme formule :
Łe Semedi jour de May trente-six cadayres
dans les rues pendant cette semaine.
Łe Semedi aprós le jour de May, yeille de St
U
Łe Semedi deyant FAscension • ... 154
Łe Semedi aprćs le jour de TAscenslon • i 74
Łe Semedi yelle de le Pentecoste. . . i46
Łe Semedi yelle de le Triniteit. • • • i 08
Łe Semedi apris le St. Barnabo. • • • i 07
Łe Semedi deyant le jour St Jehan-Baptiste i 57
Łe Semedi aprte le St Jeban • . • . 149
Łe Semedi yelle St Martin le yaillant. • i 55
Łe Semedi aprós le jour St Martin le yaillant 167
Łe Semedi ayant le Maseleine • • • • 158
Łe Semedi aprto le Blaseleine • • • • 172
ramassćs
Nicholay
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres*
cadayres.
— 52$ —
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
Septembre.
Łe Sem^d
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
Łe Semed
velle St Pierre entrant Aoust.
deyant St Łaurent • • • •
Telle Nostre Damę en mi-aoust.
devant le St Bietremtea • .
aprćs le St Bietremieu • • •
devant le Nostre Damę en
190
19i
130
140
148
158
cadavres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
cadayres.
apres le Nostre Damę en Septembre 124 cadayres.
apres le St Crois . . • •
deyant le St Remi • . •
apres le jour St Remi. •
jour de St Denis. . • •
apres le joar St Łuc. • •
deyant le jour de Toussains
115 cadayres.
37 cadayres.
37 cadayres.
15 cadayres.
8 cadayres.
13 cadayres.
lei se termine le premier compte. Ajoutons que dans
ces deus dernióres semaines le nom de frere Jacques ne
figurę plus. Łe pauyre religieux a-t-il succombó yictime de
son deyouement, ou la dlminution de la maladie a-t-elle
rendu ses seryices inutiles? Cest ce qu'il nous est impos-
sible de dire.
Łe deusiime compte commence le dimence veiUe de le
Toussains en cha Van M-CCC^XVJ et se termine le Semedi
devant le Toussains M-CCC-XVIJ et comprend par consó-
quent une annće entióre. Pendant toute la duróe de cette
ąnnće le nombre des morts, ramassćs dans les rues, yarie
de 8 ii 30 par semaine et ne dópasse ce chiifre qu'une seule
fois, c'est pendant la troisiime semaine de Janyier 1317
ou ii s'ćlóye jusqu'4 31.
Ces comptesi comme nous Tayons dit, ne portent exclu-
siyement qae ce qui a etć payć pour transporter et enterrer
— 3S6 —
łes fuHferii trouvis dans Us rues .* un seul antre iurticle
s'y trouYe, c^est sous la datę da Setnedi apres le St Martin
le vaiUanL Oik on lit: ii /u», paur enfouir deus poureiaus
ki furmi {girent) kors U patie dou bure et qui puaient du-
remtiU • XIJ deniers.
Ainsi on a payó pour ces poorceaax le double de ce qu'oo
payait pour les hommes; mais ii est vrai qii'ils pumeni
duretnentm
Ce reley6 esi rćettement effrayant! En ne considerant
qae le premier de ces deux comptes, nous trouvon$ que
pendant six móis/ da 1* Mai aa 31 Octobre 13i6, trou
fiif?/e treize pauires oht ćtć troayes morts dans les rues et
enterrćs aax friusde la eommnne. Ajoutons 4 ce nmnbre
dója si considćrable celni des personnes de toote conditioa
qai sont mertes chez dles et nous anrons one idee da
nombre prodigieus des Tictimes qae frappait ce terrible
flćaa qa'on appelait LA PESTE!
Reniarquons en passant que les annees 1316 et 1317 ne
sont pas mentionnćes dans la listę des calamitćs qui precóde.
LK MI8ĆRE A^ YPRE8.
(fSiS).
* <
Dans le tableau des calamitćs ąui ont aflUge notre ville,
ii en est une doot le chroniąueur n'a pas fait mention:
c' est la misere. Et cependaDt cette autre Ićpre de V bumanite
a fait sentir, k plusieurs reprises, ses terribles ótreintes
h nos concitoyens. Nous n'en citerons qu'an seol ezemple,
€'est celui de Tan il>4S.
Si la draperie a fait autrefois la ricfaesse et la sptendear
de la Tille d'Ypres, la cfante de cette indastrie, par con-
trę, a amenć de terribles deceptions. On salt que c'est de
Tepogue du sićge de i 385, gue datę le commencement de
la decadence de cette source de richesse.
Ł' Angleterre cessa de nons envoyer en abondance ses lai-
nes si recbercbćes et commenca*, vers cette śpogue, it fabri*
quer elle-móme. II en rćsulta, pour la draperie de la Flandre,
manqne de matiere premierę d'abord) dinrinution de dćbou^
chćs ensuite, et concurrence redontable. Presgue toute notre
popalation viTait de la draperie. « D'anciennetć » disent
les docomepts ancieos, « la vme a estć totalement fondćQ
— 528 —
• et entreienue da faict, exercice et nógocialion de la dra*
« perie et de ce qui en depend, de sorte qae les deax
« parts des manans et faabitans doivent vivrc et gaigner
m lenrs dćpans pour enlx et leur poyre mesnaige de ladite
« nćgociatlon »•
Łes laines anglaises Tenant a manguer, on eiit recours
aux laines d'Espagne, qui ćtaient de ąiialite infórieure.
De \k dćpreciation des produits yprois.
Łes ouYriers, surtout les meilleursi guitterent la yille pour
s'etablir en Hollande et principalement en Anglelerre , ou
ils ćtaient recus k bras ouyerts. Enfin tout conspirait pour
faire tomber une industrie qui, pendant des siecles, avait
fait la gloire et la richesse de notre ville. Les magistrats,
de ieur eóte, luttórent contrę ce ma!, avec un couragc et
une energie dignes d'un meilleur succes: roalheureuseinent
c'ćtait par les privilćges et la protection qu'ns Youlaient
faire revivre une fabrlcation frappee dans son essence móme.-^
Celte Intte dćsespćrće, cette longue agonie de la draperle
yproise dura un siócle et demi et on se yit enfin redult a
la fabrication d'une espóce d'ćtoffe de laine tres-legere, eon-
nue sous le nom de Baeyen,
On comprend facilement quelle perturbation cet etat de
choses d&t jeter dans une yille quł yiyait pour ainsi dire
exclusiyement de la draperle* Łe moindre retard dans Tar-
riyee des laines d*£spagne rćduisit k la plus cruelle misi*
re des milliers de pauyres ouyricrs. II ardya, vers i 540,
que la flotte, qui deyait ameuer les laines de ce royaume,
tarda plus longtemps que d'ordlnaire: ii en rćsulta une
stagnation complete du trayail, et une misere si affreuse
pour les ouYriers (t^rgrciite pwireii el famine) que les ma*
— 529 —
gistrafs poiir les «mp£cher de monrir hlm , ne trottverenl
d'autre moyen que de les faire travailler aux fbrtificationa
et porter la botte, bottunes , femmes et enfants, i certain
taux par jour , jasqa'au iMment de Y arriyće de la flotte.
Mais rieD'n'est comparable k f6tat de dótresse de i54K :
toutes les ressoarces de la rille se troutMent epaisćes ; ses for-
tificalions tombaient en ruines , faute d'eDttelien ; TEmpereur
Cbarles-Quint demandait des aides et des subsides considó-
rables; on avait du faire emprunt sur emprunt et vendre
une graode partie des proprietćs de la yille. La draperie
ćtait tombće & rien: des quatre mille inćtiers qu'elle em-
ploiait jadis, le nombre se trouvait reduit en i 544 a sik
cents, et Tannće suivaote (1545) 11 n'en existait plas que
cent! La plupart des tisserands et des foulons ćtaient reduils
k la derniere misere et trois mille individas, le cinquióme
de la population, etaient entretenus par la bourse commune
des pauvres. L'biver de 1544 k i54K avait ćlć d'une ri-
gueur inouTe ; la misćre avait amend des maladies, et les
magistra ts s'etaieut \us forcćs de faire des distributions
extraordinaires. Depuis le ii Janvier jusqu*au 17 Fevrier,
on avait, trois fois par semaine, distribuć dix-buit cents pains
cbaque fois, a ceux qai ordinairement ne vivaient ni d'au-*
mónes, ni de la bourse commune des pauvres, c'est-a-d]re
aux ouvriers sans ouvrege. — Toutes les ressources de la
cbarite ćtant ćpuisćes, ii fallait aviser k un moyen quel-
conque« A c€t effet les ćcbevins convoquirent le prćlat de
S\ Martin, les six curós des ćglises parolssiales, les prleurs
et gardiens des quatre ordres , et tous les notables de la
Tille, afin de constater oflBciellement toute la profondeur de
la misćre, et d'en rendre compte k TEmpereur. On rćsolut
dą faire eneore une distribatioa estraordinaire de pains ąt
_ 330 —
on laissa <entrer en la salle echerieale, Tan apres rautre, tous
€eax ąoi Toulaient y venir. Le nombre de ces n6cessiteax
■
^tait de deux mille trois cents, qai toas recorenl nn pain;
l66 femmes enoeintes en recurent deut. Ła plapart de ces
,BĆocMMiteax ótaient des gens Tiyant de la draperie et de ce
qui en dćpend, qui n' avaieDt jamals mendle , et dont nn
Krand nombre a?alent, deax ou trois ans anparayant^ itó cbefs
d'ateiier89 maltres ćtablis ; avaient eax-m6mes nonrri et fait
.IrayaiUer beauoonp de pauvres gens, et contribaó par lenrs
.wmtees i Tentretien des paavres! mais la rnine de la
draperie ( dlt le docament qae nous pobllons ci*apres) « les
• arall contraints de Tenir k lenr toar avec leurs femmes
« et petits enfants, par nrgente necesslte et extrdme indi*
« gence, k grandę bon te, pleors et larmes,* pytoyablement
« en U prćsence de la di te spiritualite et temporalitć, de*
M oanvrlr lenr pauvretć et demander ung pain; dotU les
« auleuM par honte onł couverŁ Uur face de leurs banneis
m Si chappeauhj non osani e$lever les yeux! »
■
Et notons bien qne ces deux mUle trois cents malheureuz
il*itaient pas des pauyres ordinaires, mais des oavrierSy
. dea maltres rulnes, des panvres bonteux enfin, que la faim
forcail k tendre la main, tont en se convrant la figurę par
bonte el par dćsespoir.
On le Yoit; si notre bonne ▼flle d'Ypres a en ses mo-
ments de gloire , de prospćritó, de richesses, elle a anssi
iti dnrement epronyóe par la guerrci la peste et ia mt*
. 8&re, ces trois grands flćanx de V hnmanitć»
Nos magistrats auraient pn inscrire sur la facade de nos
Halles, comme le firent cenx de Bruxelles sor le frontispiee
de la Maison da roi {Broodhuis): A PESTB, FAMĘ ET BEŁŁO
UBERA NOSMARU PACIS.
-— 351 —
Voici le document qai contient las dćtails ąpi prócódeni
et qui formę en quelque sorte le rapport d'uiie wqu£ie
isar.la misóre k Ypres en iS4K* '
Malheureux elal de la vUl€ d' Ypres constate ę(
cerłifie par le haut clergi de la viUę.
* Łes vicaires-g6nćranx tant en apiritoąłitó qae tempo*
ralitó de Teyeschć de Thćronenne, par raadoritć aposio-
Iique commis et rćsidens en la vilłe d*Tpre, et nous Jehas^
par la pennission divlne, prĆYOSt da monast&re de Saint*
Martin k Ypre; Jehan, prćTost dn monast&re de Notre-
Bame de Formiselles, et Jehan, atiM dn monastire de
TCotre-Dame en la paroisse de Zonnebeke, de Ferdre de
eaint Augostin, dyoećse de Tberouenne, k tous cenlx qQi
ces prćsentes lettres yerront et orront, sałat et dUection.
Parceqae raison veult et droit et iąaiti reqniert de tes-
moigner et certifier cboses TÓiitables^ mesmement qttaed
Fon en esi requis^ sy est ii qve nons, trts instanunent
TeqQi8 de par les adyooć, esciierias et eonseił de la yiUe
'd*Ypre, tant peor enlx qae ponr et au nom de la commu*
nantć dlcelle, Toloir porter tesmoignage sur le eontena
de certains pointz et articles par euU k nous exbibez,
tprós qae nous nous sommes bien et deament informćs
de plusieurs de diyerses personnes notables et dignes de
foy, aprós ayoir aussy yeu et yisitó diyers comptes, regis*
gistresy et lettres auctentlcqttes faisans mention dn conten«
desdils articles, assenrons, attestons et certifions estre yć-
ritable qae ladite yille dTpre est une trte-<M)astable yil}»^
k rentretenir de reparations et refections, k cause qn'dle
est sitaóe sur nn fonds limeux, mol et terre bonllante et
trcmblante, aomoyen de qaoy ladite yille siipporte granda
— 352 —
et insupportables firaiU d'eiitretenir les chaussees de pave-
mens tani dedans qae dehors ladite ville, lesąads s'exteii-
dent ea aulcuos lieux et endroictz deux grosses lieoes, en
aultres une longue lieue et ea aatres demy lieue hors des
portes, d'eDtretenir aossy les condaitz et bases de plomb
dessous la terre poar rendre et faire courir ou dóriTer Teaue
douche des fossez de ladite ville partoos les puitz d'icelle,
qai sont aa oombre de ris^ a viij« k la charge d'icelle yille,
samblablemeot de ryoles pour faire escoaler et coarrir les
ordares et immondices de la viUe aa graad canal appele en
tbiois d'Yperleedty lesąuelles ryoles soot machonneez de
pierres de grez et bricqaes dessouz la terre, de sorte qae
ladite ville supporte prez aultant de despens oo plus de ce
qu'est dessoubz la terre qae par ' dessus* Aussy sont les
murailies de ladite ville d'Ypres fort caducqaes, viealx et
pourriz, comme aussy .sont les douyes des remparts lesqaelz
vont totalement a ruyne, et mesmement en la fin de Tyyer
passć s'est eafondrć dedans les fossez une des fortes toars
et bresses de terre qQi sont en ladite viUe avecq ung pan
de mar bien de deuls cens pieds de long, qui coustera
grosses sommes de deniers avant qu'il soit reparó et rćedifió.
Et se remplit aussy ledit grand canal nomme d'Yperleedt
8'extendant depuis Ypre jusqa'en la ville de Bruges, qui
s'entretient aux grands coustz et despens de ladite Tille;
lesquelles choses par succession de temps, voire de brief,
causeront dommage et interestz inestimables k icelle yille
et k la Hajestć impćriale et subjectz tant d'icelle ville qoe
du plat-pays, et en sera icelle ville tellement debilltee que
Sa Hajestć en cas de orgente necessitó ne s'en poira aidier
contrę ses ennemis. Est aussy ladite viUe chargee de qaatre
ordres mendiansy lesqaelz sont en grand et eicessif nombre^
— 533 —
oaltre ce des freres da tyers ordre saint Franchóis, de
noires et grises soeurs, de collóges de povres vefve$ tant
hommes que femmes, de treize enfants orbz de póre et mćrei
que Ton appelle en thyois de dertkien aerme kinderen, et de
8ix óglises parochiales avecq plusieurs prestres et chapel-
lains la plupart improveuz et indotez, lesąuelz s'entretieil«
nent tous aux grandz coustz, cbarges et despens des manaos
et babitans de ladite ville. Et sy est ieelle viHe limitrophe
et frontióre de Franche et d^ADgleterre^ estant en temps
de guerre la deffense et refuge des babitans et manans da
Westąuartier de Flandre, comme avons veu oculaireraent
en Tan xv<: trente-sept, ąuand Tarmee da roi de France
vint a St-Venant, et aussy es dernióres guerres, ąuand le
seigneur de Yendosmes se yint trouTer au bord de la ri-
Tićre auprćs de Watenes, que lors grandę maltitade de
genz, cbariotz cbarges d'hommes, femmes et enfants et
meubles dudit Westąuartier, prindrent leur refuge en ladite
ville. Et sy est que d'ancbiennete ladite ville a estć tota-
lement fondee et entretenue du faict, exercice et nćgociation
de la draperie et de ce qui en depend, de sorte que les
deux parts des manans et babitans doivent vivre et gaigner
leurs despens poUr eulx et leur povre mesnaige de ladite
nćgociation, Comme ii a puisnagućres estć trouvć par ex«
perience, quand la flotę des laines d^Espaigne tarda plus
longtemps qu'elle n'estoit accoustumee, et que, au moyen
de ce, rexercice, uz et style de la draperie. avoit cessó
quelque temps au prejudice des manouvriers dudit stil et
mestier, qui lors a estć cause si urgente de povrete et fa-
mine qu*il a estć nćcessitć, ponr ćviter griefe et inco&v&-
nienZ| trouver quelque moyen et expedient convenable de
feire gaigner les despens an povre comuan ; el poor ca
— 554 —
fidre, lesdits' adróó, dscheyins et oónseil adyisćreni et or«^
doanórent ponr la fortification de ladite Yille, et aux grandx
fraitz et despens d'icelle, de faire porter la hote k certain
taux par jour, durant le teinps de retardement de ladite
flotte, ce que fust tris-grand secours et soulaigemeot des*
dłts manatits, et grand nombre tant d'homnies, femmes
qae enfants en gaiognerent leur vie et despens. Łagoelle
nćgociatioo est ' tellement diclinóe et diminuóe depuis le
dernier transport de Flandre, que oA ii solait lors avoir
VI* hostils besoingpans' et ouvrans, en Tannee passóe, aa
temps de la presentation de la regueste de ceuk dTpres
pour obtenir not)vel octroy, n'y avoit que cent (lostilz oa
envtron. Est aussy icelle yillepour le prfeent chargiće en
djx miłle cincq cens soixante quatorze livres, douze sola
parisis de rentcs hćntióres et viagi6res par an, et eocoirea
a ^tć besoing depais ledit transport chargier icelle ville
pour sa fortification et reparation et pour payer les aydea
et subsides de Sa Majestć et aultrement par yendilon de
fentes ju8ques k la somme de zly mille livres parisis et
tfadYantaige en capital, et de yendre et aliener heritable-
nient et k tousiours le fondz de trois cens mesures eo
envifon de bois croissantz et aussy certafnes naisons gi*
aantz en la dite vllle et aultres beaulx hdrltages, grasses,
pastures et prairies aboutans aux fosses el barrióres d'icelle
yille et i^ elle appartenaot, montant blen ladite yendition
d'bćritaigea a dix-sept mil llvres et d'advaDtąge. Est plus,
icelle ville oultre son transport qui est grand, exce6sif et
quaist importable par dessns les impostz noayeaulx teUe«
ment charg^e pour Tentretenir, fortifier et reparer, d^assises,
keuiilottes et maltotes, tant sur le Tin, serYoises, cbairs^
boiS) drąps, bestes k comesj qae aultrement. Car les maN
i
— 555 —
tbtes des vin$ sont (sous les nouveauIx imports) rehaulchez
de la jnste moictie et touttesfois icelles maletotes pour la
declination de la vllle et dimiDution da peuple ii'ont sceu
estre baille k fermę au plus hault oiirant fors k teł prix
qa'enes se baillerent les deux precedentes annees, combien'
que Timpost fust double comme diet est obstant la dćcli-
nation de la dite ville et -diminutipn du peuple. Łaąuełle^
ville ajant este fort peuplee, depuis guarante, trente et
vingt ans eocha, est fort dćclinee et decline encoires jour-:
nellement k veue d'(£uil, faulte de rexercice et negociation
de ladlte draperie et qu*en despend, ad cause que les
villaiges et bourgz situes en grand nombre au clrcuit d'icelle
TillOy ont trouve et se sont entretenu de faire leurz drapz
en longueur, largenr et taincture sy samblables aux drapz
de ladite yjlle d'Ypre, qu'lls ont totalement adnichiie la
vente d'aulcunes sortes de draps que Fon soloit draper en
ladite yille, comme les draps scellez d'ung lyon, d'une
double croix et d'un Y, dont Icsdits drapiers d'Ypre soloyent
avoir tres-bonne issue, de sorte que en la paroisse de*
Noefcsglise, Messines, Warneton, Commines et aultres lienx
circumYoisins, les manans et babitans font les aulcuns*
d'eulx mestier de bourgeois, en thyois paarters nerrynghen^^
les aultres trois, voires qnatre ou eincq, dont en ladite'
ville d'Ypre vivroient quatre ou cincq mesnaiges qui nó
savent presentement a quoy gaigner leur povre vie* Pour'
lesquelz aulcunement sccourir et assister les gouverneurs,'
administrateurs et commis sur le faict des povres de ladite
ville, depuis Tan xv* vingt-ciocq se seroient advisez de
trouver moiens et expedients pour secourir lesdits povres;
et mesmement ceulx qui se soloient entremesler de ladite
draperie, at en premier lieu este insUtać une bourse des'
— 336 —
esmiDuns povres esiant lors en nombre de trois mille^ fai«
saot bien la €inquiesme partie de ladite Tille* de laąaelle
bourse aulcons notables personoaiges et de bonne conscience
ODt emprins radministration ; jusques h ores ladite adminis*
tratioa a este et est encoires en yigueur, gardće et observee,
cr&indantz toutesfois lesdits gouYerneurs et commis qae leur
sera impossible icelle plus avant continuer, obstant la
moltitude et nombre desdits poTres qui est sy fort aug-
mentć ad eause de la' dćclination d^icelle draperie qu'il
» estó trouvó|. par compte faitz en la chambre eschevinalle
de ladite yille, que depuis Fonziesme jour dc janvier de
Tan xLiii jusque8 au x\vii jour de febvrier en suivaot,
avoir este distribue trois fois la semaine cbacune fois xviije
pains d'un gros ehascan pain, a tous ceuU qui les ont
volu deuiander, non mendians publiqueu]ent ne vlvans des
communes aulmosnes; au moyen duquel grand nombre de
povres et qui joarnellement par faulte de ladite draperie
s^augmentoit, lesdits gouverneurs et commis, durant la grandę
gelće en Tan passe x\^ quarante-qnatre, que lors y a eon*
yenu doubler les aulmosnes, eulx trouyans fort k Tarrióre
et eon ayans espoir d'y mectre ordre, auriont donnę k
cognoistre la grandę indigence et necessitó k ceulx de la
loy d'Ypre, par Iesque1z fust adyisó de conyocquer toal
Pestat tant ecclśsiastique qoe temporel de ladite yille en
la chambre escheyinalle et de remonster, tant de bouche
qne par experience, la grandę et extrśme necessite desdits
poyres et du commun de ladite yille et signamment de
cealx qui se mesloient de la draperie et ce qui en des-
pend; et de fait eulx estans tous assemblez, asscayoir ledit
prćlat de St-Martin et les siz curćs des eglises parochiales
et les prieors et gardian de Tordre des mendlantz, ensemble
~ 537 —
tous lous les.notables de la ville et eommis au gouverne-
ment avaA4dit^ ont este laissć entrer en ladite cbambre
esclieyinalle, Tung aprćs Faultre, tous les povres gens
mesoaigiers qui y ont Yolu venir, et en ont estó trouvez
Yingt-trois cens testes, et k chascnn fust de rechief donnę
ung pain et aux femmes enceintes deulx, dont les deux
pars estoient gens vivans de la draperie et ce que en depend
si conime foulons, tisserans, filleresses, tondenrs, tainc-
turiers, entre lesquelz la plus* grandę partie estoient gens
quy oncques ny mendierent, yoires beaucoop d'eulx qui
deyx ou trois ans par avant avoient tenns mesnaige et
bouticle et estez maistres ouvriers foulons ou tisserantz,
et nourry et donnć k ouvrer k beaucoup de poyres gens
voire aide k soutenir les povres par diyerses aulmosnes,
Iesqnelz par faułte de nćgociation de la draperie ont estez
cons(raintz de venir ayec leurs femmes et petits enfantz
par orgente ndcessitó et extrćme Indigence, k grandę honte
pleurs et larmes, pytoyablement, en la prćsence de ladite
spirltualitć et temporaiitó, descouyrir leur povrete et de-
mander ung pain ; dont les aulcuns par bonte ont couyert
leur face de leurs bonnetz et cbappeaulx, non osans es-
łeyer le yisage. Et ce faict ont aussy estez laissez dedans
les poyres enrolłez et yiyant de Tordinaire distribution,
lesquels estoient au^sy en grand nombre, et apres fut pi-
teusement requiz par lesdits gouyerneurs des poyres k
eeulx de la spiritualite et temporalitó de leur faire quelque
aide et assistence pour Tentretinnement de si grandę mul-
litude de poyres^ et de trouyer moyen et expedient de
les faire ouvrer et gaigner leur yie; k quoy par ceulx
de la spiritualitó fust respondu qu'ils s*en emploieroient
tres-yolontiers en ce, et ceulx de la temporalite ont par
2».
ble m ilwents coommicalioiis |KNir obWer a Ide
anltitade de po^res el poorreoir a ta ressoorce de la ne>
goeialioa de la draperie, et enliii odŁ trooTe par le conseil
el fiaale racrtolioa qall estoit iaponible de ee fiiire. Ten
qiie eealK de» Tilla^es et boorgaiges aa circait d^iedle ¥ille
CBiprewneat el nsnrpmeiil le faud de la draperie ąąi sdeit
esire eo vigiievr en la Tille dTpreai, se fost en y remediaiil;
el poor 7 olmer obI cste d^adm de presenter teąaeste a
Sa Majesli, afin de a^dre ordre el regle polilicąoe sur le
laki de la draperie es places, Tillaiges el beni^ a FeiiTiroii
de ladite Tille, el q«e n Fon sooffiroil de drapper esdits
Tillaiges eoauae ilz oni laicl par le passe, el qae par Fan-
toritó souTeraine de Sa Majeste n'y fosl poonreo de remede
cent enable, O esi i cralndre qoe la Tille dTpre perdroil
le lotal stil el n^oeialion de ladite drapperie. Toales
lesąnelles ebeses el cbascnne d'iceOes cerliffions d'estre Te^
rilables el qfn'il nons en esi appam par bonne informatioa,
tisilalion el leelore des regisires el lettraiges en foisani
niention el anUrenenl denbemenl el soaflteammenl. En les-
nolng de tćritć de ce qiie dessos, aTons faid mettre ks
sceans dn Tiearial dndil ćvescbi el de nos prelatares a ees
prćsenles qni foreni faictes en ladite ville dTpre le
tiogl-baytiesme jonr da mois de septemlnre, an mil cincą
cens qoaranle el cineq.
Par le commandemeni de Mess** les
ticalres el prćlats sasdits,
(Signć) U. Canis.
L DICGCIICK.
UN PROGĆS A PROPOS DB BOTTES.
oYo
Łes moBurs et les usages des^ temps qai nous ont prć*
tćdes, sont dćji si profondćment oublies que Ton croirait
A peine aujoitrd'hui qae, dans notre bon pays de Flandre,
radministratlon ćtait jadis cbargće d'babiller ses magistrats,
de lear fournir du drap poar leur costume, de lenr livrer
des bottes pour faire les ehevaaehćes. Łe procćs qae nous pu-
blions ne sera donc pas dćpounra d'intćr£t: des Lanthouder
et Curiers de la ch&tellenie de Farnes avaient procede k
llnspection des chemins en verŁu de leurs fonctions et
exigeaient, de ce chef, da bailli de FurneS| une paire de
bottes poar cbacun. Łe bailli soatenait que les magistrats
avaient ćtć spćcialement payćs poar ces devoirs et qu'ils
n'avaient rien audeli k pretendre; son refas fut saivi
d'ane action en jastice. Cest le bailli qai perdit son pro-
cto } noas faisons sairre one copie textaelle de la sentence.
1.
— 341 —
łdden, ais hemL de belofte van betalinghe ghedaen heb-
.>nde, ghelast te Yanghene, daeraf hy gheappelleert hadde,
cic appel ghemueert zynde in oppositien en hadde ghesus-
ineerd ooghebouden zynde de voors. leersen te betalene; ter
-ausen vanden welcken zy in ąuestien ghecomen zyn hier
int hof daer de heess'jhers by den reden voorsehreven beb-
ben doen tederen ten fine dat de voors* verwerere alzo by
procedeert verclacrt worde niet ontvangbelic ende emmer
quade cause hebbende tzyne oppositie en gbecondempneert
te betalene trecht vanden Yoors. leersen ter cause vander
Yoors. straetschouwinghe ghedaen ende voort van ghelycken
te doene telcken ais zi tzenen yersoucke meer straetschau-
winghe doen zallen, dewelke lin hemL behoort anneghewyst
te zine alzo de beerscbers mainteneren*
Den Yoorn. bailliu sustinerende dat anneghesien dat de
heesschers gheenen justen titele en beloghen van bueren
ghepretendeerden rechte, ooc dat zi daer of gheene continuele
possessie en hebben, zo en zyn zy thuere beesscbe ende
conclusien boven verclaert niet onvanghelic ende emmer
bebben die ghemaect ende ghenomcn met gaader cause,
zouden de zelve heesschers daerof vervallen ende de ver-
werere daerof gheabsalyeert zyn ende ghewyst los ledig
ende quóte.
Elcke van partien by den redenen begrepen in huere schrif-
tueren persevererende in huere finen endemakende heesch
Yan kosten ghesien ooc de adjousten vaa den Yerwerere
metten minumenten ende bewysstakken oYci^beleit de acten
Yan den boYe ende al dat behoort oYerghesien te zyne«
Wy uuttende ons adyys hebben ghewyst ende wysen by
deseń onsen letteren den YoorschroYen yerwerere alzo hy
— 342 —
IM'eteDdeert ter Toors. oppositie niet onlfanghelie ende oon-
dempneren den zdTcn Terwerere te betalene den Toornoem-
den heesschers de leersen by faemlieden gheheest ter caasen
Tander stnetschauwingbe by bemlieden ghedaen indemuH
nieren boren yerciaert, ende van gheheken te doen ko
wanneer sy meer eenighe straetscbauwinghe doen zullen
tzinen Teraoncke ende Toorts op te leggbene den zelven
beesflcben de costen Tan deseń ghedinghe tonser tauxatie.
In Łennessen Tan deseń zo hebben wy den seghele Tan
der eamere Tan den rade in Ylaenderen hier aen doen han-
ghen. GbegheTen te Gbendt den Tyfsten dagh Tan October
in tjaer 4507,
OnderscreTen op den ploy by mynen beere Tan den rade
gheordonneert en gheteekent Yaernewyc.
(Extrait do eartulaire dit Wittenboock).
H. yah de ycloe.
e^JJeX5^F©
LES PKtl»
BES ECDEYINS D'YPRE$
ET
LES BUOUX DES GOITES DE FŁANDRE.
(1319 — 1587 }•
Łe devouement des yprois k leurs princes, les comtes de
Flandre, est connu de tous et constatć par Thistoire. La
traditioa rapporte ąue le nom d^Enfants (T Ypres ( Kinder$
van Yperen ) a ćtć donnć k nos ancćtres par Hai^ućrite
de Constantlnople, comme temoignage de sa satisfaction pour
les sonimes considćrables que les yprois lui avaieQt accor-
dees pour le raehat de son marif Guillaume de Dampierre^
prisonnier, en Egypte, avec le roi de France S^ Louis.
« En 1250, racontent nos chroniąueurs, arriTa k Ypres
» la comtesse de Flandre, Marguerite de Constantinople, ap-
« portant la triste nouyelte que son tnari Guillaume de
« Dampierre et Guy son fils, ainsi que le roi de France,
u St. Louis, araient ćte faits prisonniers par le sułtan de
« Babylonei au siege de DamiettOi et que le sułtan ae eon-
— 344 —
« sentatt k les meltre en libertć que moyennant une rancon
« de huit mille besants sarrasins. La comtcsse, par sa beauti
ti et par son eloguence (sic) ćmut tellement les yprols, qu*il8
« consentirent k payer toute la somme : Marguerite promit
« de la leur rendre, en ajoutant, qu'e]le les dófendrait
u et les protegerait toujours comme ses propres enfants. —
« Łe 30 Noyembre suWant, le comte Guillaunie de Dampierre
« arriya k Ypres. II ćtait accompagnć de ses deux fils et
tt de plusieurs autres Seigneurs, qui tous avaient pit revenir
« de la terre sainte,gr&ce k la liberalite des bourgeoisdTprcs.
« Un splendide banquet reuoit 1' ćlite de la ville , et aa
« milieu du repas le comte demanda d sa femme et d sa
« comtesse (sic), ou elle s'ćtait procurć une somme si eon*
« siderable, pour pouvoir payer la rancon ? Alors la com-
u tesse repondit k baute et intelligible Yoix : ce sont mes
« CHEns ENFANTS D'YpRESy qui me Font procuróe ! »
Nous regrettons de devoir rejeter completement cette
anecdote quelque gentille qu'elle soit; le lecteur aura
dćja remarque que le recit qui prócóde contient autani
d'erreurs que de mots. N'en deplaise k notre chroniqueur,
nous ferons remarqaer que Guillaume de Dampierre ^ le mari
de Hargućrite, n' a jamais ćte ni comte de Flandre ni prison-
nier dans la terre sainte; qu'il mourut le 3 Septembre 1241,
et qae par consequent ił n'a pas pu jouer en 1250, la petite
scćne qu*on lui attribue; enfin, qu'& aucune ćpoque, ii n'a
pu faire d sa femme et d sa comtesse , ta demande qu' on
lui prete, attendu qu'il mourut quatre ans.ayant que sa
femme Marguerite ne succed^t k sa soeur JeannCi comme
comtesse de Flandre.
4
Ce ne fut pas Ic marij mais bien Guillaume de Dampierre,
— 345 —
le fih de Marguerite, qui ful fait prisonnier en Egypte avec
St. Louis. Appliqu6e a ce personnage rhislorielffe de notre
chronigueur n'en est pas moias impossible: ea effet, Guillaume
de Daiupierre, le fils de Marguerite, ii'a pas pu arriTer en
12S0, k Ypres, accompagne de <e« deux fils, altenda que
ce comte, qiii ayait ćpouse Beatris filie de Henri , duo de
Brabanty n'a jamals ea d'enfants, et que par suitę le comte
de Flandire est passć k son fróre Guy de Dampierre. On
sait qae Guillaume mourut peu de temps aprós son retour
de la terre sainte. S'etant rendu an tournois de Trazegnies
dans le Hainaut, ii y fut assassinó et foulć aux pteds des
chevaux. Łes ćcrivains attrlbuent ce meurtre k la vengeance
des d'Avesnes.
Que reste-t-il donc de notre historiette? absolmnent rien.
Elle prouve de nouveaa , et surabondamment, combien ii
faut se mefier de ces compilations indigestes ' et absurdes
faites k la fin du siecle passe, et connues sous le nom de
chronique ou description de la ville d'Ypres.
Faut-il conclure de tout ceci qae les yprois n'ont pas
contribue k la rancon de leur comte, Guiilaume de Dam-
pierre? Nullement* — II n'y a pas le moindre doute qu'ils
n'aient, avec les autres viiles de Flandre, contribuć dans
cette raocon, comme c'ćtait leur devoir, et comme ils Font
fait egalement, lorsque Jean de Nevers, (plus tard Jean
sans peur, duc de Bourgogne) fut fait prisonnier k la ba-
taille de Nicopolls an 1396. Ła rancon du prince Jean fut
fixee k deux cents mille ducats que les yilles de Flandre
payerent en grandę partie^ et la qaote-part de la yille
-. 346 —
d'Ypres, fut portee k neuf mille livres parisis monnaie de
Fiandre (i).
SI nos arcfaiv68 ne eontiennent aacnii renseignement sur
eMe fameuse rancon de Guillaume de Dampierre, par contrę,
^lles en eontiennent un grand nombre sur des avances d'ar-
genty sur des próts faits par nos óchevins aux comtes de
Fiandre, pour leur venir en aide dans des mpments dedć*-
Iresse*
Ainsi une charte de Guy de Dampierre , du Diemence
aprh le jour saint Marc euvangeli8tej i28i, nous apprend
que 868 boens ami8 les e8ehevin8 de sa ville d'Yppre lui ont
próte d son grant besoing^ une somme de einq mille trois
cent soixante*buit livres et dix sols, monnaie de Fiandre,
qu'il promet de leur rendre k la Toussaint a venir (2).
Sur un etat des creances de la viUe, de 1288, on voii
iGgurer le mćme comte de Fiandre, Guy de Dampierre, pour
une somme de ąuatre mille trois cents Iivres que les ćcherins
d'Ypres avaient payee pour lui aux banquiers Roberta et
Baude Crespin, d' Arras, les Rotfaschilt de rćpoque. Sorle
móme etat figurę Baudouin d' Avesnes ( 3 ) comme devant k
la ville la somme de cinq cents livres, ei le roi de France,
Pbilippe le Bel lui-móme, comme debiteur de cinq mille livres;
le tout pour argent prótó (4).
Le malbeureuK comte, Guy de Dampierre, se trouyait
souvent dans des embarras financiers: ii eut alors recours
(1) Vovez nos AnalecŁes yprois^ pages 38 h. 40 et 63-54.
fi) Voir notre Inveniaire des archiues </' YpruM^ Tome 1'. fto CXLI«
(S) Ce Baudouin cl^Ayesnes, sire de Beaumont, avait vendu h Guy A%.
Dampierre, pour une pension yiagere , les villes de Dunkenpie cl de
Warne ton.
(4) Yoir Dotre liweiUaire dos archiues d^Yprts, No CLII.
— 547 —
aux Grespin d' Arras, et comme ii lui arrivait pdrfais de ne
pouYoir lenir ses engagements, ii s'adressait, dans ces cas^
pour se tirer d'embarras -, k ses boen* amisj les echeviiis
d'Ypres. Ainsi, en 1296, ceux-ci payerent pour le comte^
auxdU8 Crespin, la somme de cinq milie livres d'artols,
qu' 11 <ievait a ces banguiers, et ils fournirent cette somme
par aniieipatioiii comme deraier paiement d'uDe somme de
vingt mtlle livre8 d^artois qtt'ils lui avaieiil accordee m
tourtoUU ( 1 }.
Pendant la malheorense annóe 1296, Gny, par snite des
nćgeclations pour le mariage de sa filie avec le fils du roi
d^Angleterre, ótait parveau ii faire coosentlr celai-ci k payer,
am echevins d^Ypres, les sommes qu'lls lui avaient pr^
tees, montant alors k dix mille livres monnaie de Flandre;
mais comme ce paiement derait s^effectuer en Angleterre
m^me, soit en argent, soit en marchandises, le comte te
dćclara responsable de tont jusqu'i ce qiie marchaiidises
on ai^ent fnssent arriTees A Ypres smis eneombre (2).
Le malhenreux comte, comme on le salt, mourut en
prison, k Ponioiae, en 1504, k Ykge de quatre vingts ans !
Pendant les gnerres des dernióres annees , les fils da
comte Guy ayaient eu egalement recours au dóvouement
des yprois ; ainsi, en 1502, Jean de Fiaodre, comte de Namur,
fils aine do second lit, reconnalt etre redevable a ses chien
et amis les e8ehevin8 d' YprCf la somme de quatre cent trente
livres parisis, qa'ils se soot engages i payer pour lui, k
Jacqaes Fiere, Lambert BelJe et Lambert Morin, pour trois
chevaux qu'il leur a achetós (5).
(1) Yoir notre Inuentaire des archwes cTYpresy Tome 1'. No CL1XY«
(9) id. id. id. id. No CLXXVI1I.
<8) id. id. id. id. NoCCUY.
— 548 —
Robert de Betbone ayant saccede k son pere aa oomte
de Flandres, eut, comme loi, maintes fois reooars a la
boarse des ecbeviDs de notre ville; ceax-ci ne se coa-
tentent plus d'ane simple promesse de paiemeat, *mais
ils esigent des garanties poor le remboorsemeDt de lears
ayaaces. Ainsi, au mois de Mars 1316 (1317 N*" S^) Robert
reconnatt qae les ćebevins d'Tpres lai oot payó en diTer-
ses fois: i* qaatre cents livres de faible monnaie; 2* Sul
cent Yingt livres parisis forte monnaie; 3* einąoante deax
deniers d*or; 4* Deux mille UTres parisis, forte monnaie;
et 5* Seize cents liTres parisis , forte monnaie , lesquelles
sommes, dit-il, iU nous ont prestó en bons. deniers contans
d noire firihre el reąueste et pour nostre grant besoing et ne-
cessili. ^^ 11 promet de rembourser ces sommes a des epoqoes
fixćes et leur engage, en garantie, les revenus de ses bois
et de sa terre de Nieppe ( 1 ). Cet arrangement fait , les
ćcbcTins loi rendirent ses joyauz d*ar et d'argent et aor-
nemens de capele, qu'il leur avait donnćs anterienrement
en garantie des sommes prótćes (2).
Denx ans s'ćtaient k peine ćcoulćs qae de nouTcans
embarras financiers forcćrent le comte Robert k avoir de
rechef recours k ses ames le avoi et les eschevins d^Ypres.
Ceax-ci lui prćtórent, en 1319, une somme de quioze cent
quatre-vingt livres parisis poar lesque]les ii leur donna,
une deuxieme fois, en gage, ses joyaux et les ornements
de sa chapelle. Ła charte par laquelle ii reconnait cette
dette est des plus curieuses et des plus interessantes, en
ce qtt'elle contient tout au long la listę des divers joyaux
(1) Toir notre Itwentatre des archt^es d* ypres, Tome |rNoCCCXXV.
(9) id. id. id. id. Tome U N« CCCUYUt
deposćs par lui entre les ^ains des ecbeTins* La voici
textaellement.
Joyaux de Robert de Bethune, diposes par lui
en gage a Ypres.
« Nous Robers coens de Flandres faisons saToir & tous qae
nous avons bailliet en wages k nos ames les avoe et les es-
chevins de no ville dTpres pour quinze cents et quatre
tins llbvres de parisis, lesąuels ii nous ont prestes i no
grant besoing en ses deniers comptants ensi qu'il est plus
plainemet contenu en une lettre de obligation que ii ont de
nous, les joiaux et ornemens dont les parchons et parties
sen suivent.
K Premiers, un grant angele dargent dorć, tenant une cou-
ronne en se malui Ik ou ii i a une espine de la courone
nostre Signi%
« Item, un autre angele dargent dorć tenant une taulete de
reliques en sa main.
«c Item, une grandę crois doree k tout un grant piet ]k ou
on le met, et deus imagines qtti sont dalós le crusifis luna
k lun les et laultre k laullre.
« Itenii une fierlre dargent dorć k un clokereul en miliea
que quatre evecques soustienent.
« Item, une grandę taule dargent doree plaine de reliques
a tout un couyercle coulant k mont et k val.
*« Item, une autre taule doree plaine de reliques ouvransi
deus buissieres.
« Item, une crois doree plaine de pieres pretieuses, wide
dedens k tout un piet dargent dorć pour oster et remetre.
— 5S0 —
« ItenU) lin eochensier dargeni dorć dont les kaynettes ne
soDt point dorćes.
«c Item, une auUre enchensier simple dargent.
« hem, une biele taulete dargent doreć k un crucifix dedans
et une manuele dehors pour donner pais.
<i Iteni| deus baus candelers dargent cascun k trois pinniaus
dores.
« Item, deus aultres candelers dargent bas.
u Item, un bel calice dor i tout une platine dor qui j
appartient.
« Item, un bel hanap k piet haut tout dor et a couTerde
dor qui y appartient, dont li couvercles au fons est esmail-*
lićs des armes de Flandre et li bacbins dou banap des
armes de Łuxenibourgh.
«c Iteniy un bel banap dargent k piet et k conrerde tous
dorós dont 11 eouvercle a un glan de kaisne sus.
« Item, un autre banap dargent k piet tout dorć, de yiese
osuTrei dont li piet est brisićs par desous.
« Item, un tres Tiel pesant dragoir k piet esmailliet de Tiele
esmaillure.
« Item, une crois de jaspie double*
« Item, deus capes de cner de dras dor fonrrćes decandal
noir.
« Item, trois orillons dautel. ^
« Rem, une casule, na wardecors , un toumikiel et nne
cape de cner; siis fenlles, trois manicles, deus estoles,8ils
parures de raanchesy Ut>is parures damitSi et tout de bron* '
dure k ymagines.
« Item, deus pendans dautel ouTrćs k ymagines de broa<*
dare toor sanil yenneU
— SSł —
« Item, une napę dautel a un riche orfroy de perles.
« Item, une aube dont les parures sont escriptes chi dessus.
« Hem, une casule, wardecors, tournikiel et deus capes de
blanc samil.
« Itenii une casule, wardecors, tournikiel et deus capes de
verde soie semćes de rosetes blankes rouges et gaunes.
«c Item, deus capes de vert samit fourćes de candal gaune.
«( Item, sis parures daubes de samit vermel ouirrćes a lions
et k fleurs de lis dor et k aigles dargent.
« Hem, une parure damit et deus parures de mancheś de
ce meismes.
« Item, une casule, wardecors, tournikiel et deus capes^de
samit bleu.
«c Item, une casule, wardeeors et tournikiel et deus capes
de samit changeant*
« Item, un wardeeors, tournikiel de drap vermel k rosetes
semćes dor fourrćes de candal gaune.
« Item, une casule, wardeeors, tournikeil et deus capes de
noir candal fourrćes de candal yermel.
te Item, un drap de noir candal pour pendre deyant lautel
et une estole et son maniple de ce meisme.
« Item, deus dras dautel dor k lions noirs.
« Item, une cape de cuer et deus dras dautel entirs dun blanc
dyaprć.
« Item, une casule vermelle fourće de candal gaune.
u Item, deus courtines de soie roiić*
« Item, deus aulrcs courtines d'atttel#
tt Item, une toaille dautel parce.
« Item, un vie3 drap dor ontir pour lauteh
— 552 —
« Item, deus paremens daube, un damit et un poignet se-
mees des armes de Flandre entre autres armures.
«c Item, pluseurs autres menues cosetes apartcnans k laotel,
scell^s dou scel signeur Jehan de Ghisnes no capelain.
En tesmoignage de la quelle cose nous avons sceló ces
preseutes lettres de no scel, lesquelles furent faites et
donnćes a Donze lan de grace mil trois cens diis et noef,
le lundl apres le feste del exaltation sainte crois. »
(Original. Le scel, qui pendait ii simple queue de parchemin, a ete arrach6)
Daiis le courant de la móme annće (lendemain Satnci
Nicolay en hiver) , poar un motif que nous n'avons pu
decouvrir, les echevins rendirent au comte tous ses joyauz,
qo'il recut par rintermćdiaire de son chapelain Jehan de
Ghisnes et de Guyot Camberleoc; ils lui prótórent en outre
une nouvelle somme de mille quatre cent vingt liyres,
qui, avec les quinze cent quatre-vingt qu'll devait dóji,
portaient la crćance a trois mille livres parisis, laguelle somme,
dit le comte dans sa charte^ nous ont donni ores fiotive//e-
ment d no prijere el reąuesle pour nous secourre et reletier
des grans kerkes et deptes en coy notis estions tenuz (<]•
II est probable que Robert de Bethune ne put, de son
Tivant, rembourser ]es próts que lui ayaient faits les ćche-
vins dTpres, car sur un ćtat des creances de la ville,
du Yendredi aprks les Brandons 1521 (1522 N«" S')c'est-&-
dire Tannće móme de la mort du comte, nous le Yoyons
figurer comme dćbiteur d'une somme de mille livres parisis,
restant de Tancienne dette, et le móme etat nous apprend
qu'il avait fait, aux ćchevins d'Ypres, un nouvel emprunt
(1) Yoir notre ItwenUdre du archu^es Wypres, Tome Ir No CCCXXXVIII*
— 383 —
de douze cents liyres parisis pour lesguelles ii avait, pour
la troisióme fois, donno ses joyaux en gage. Sur le móme
etat figurę le comte de Namur, dont nous avons parle
ci-derant, comme dóbitenr de trois cents deniers d'or, et
Guy de Flandre, comte de Zćlande, comme d^.biteur de
ooze cents livres (1).
Robert de Bethune moarut k Ypres, le i7 Septembre
de la móme annee, et fut enterre k S^ Martin.
Plus de cinq ans aprćs, les joyaux de Robert se trou-
TÓrent encore dćposós dans la tour des halles {au biele-
Le Semedi aprżs la Typhane Fan de grace M CCC vint
et8iepł{io2S N*" S*), Tayouć, quelques ćcbevins et ąueląaes
conseillers, en prćsence de Messire Jekan Crabbe, chapelain
de feu le comte Robert, dresserent rinventaire de tous ces
objets et firent un chyrographe ou charte-partie dont Tune
moitie fut delivree au chapelain et dont Tautre resta entre
les mains des ćchevins. Ge document curicux existe encore
et nous le publions ici en entier afin de donner k nos
lecteurs une idee de ce que c'etaient que les Joyaux d'un
GOMTB DB FłANDRE.
Au dos de ce document se trouye Tinscrlption suivante:
Copie des reliąues^ ornementz de capelte et autree coses el
juiaus qui jadis furent le eonte Robert de Flandres.
CHYROGRAPHE.
« Inventaire fait par TadYoe et aucuns des escheyins et
du conseil de le yille dTpres dune part, et mesire Jehan
(\] \oir notit Jnyentaire des archwes (Typrcs Tome 1' lf» CCLCy«
33.
Crabbe, capdaiB a momsigar Robert de Ftandfe, d^aotre, a«
bielefiroj de le TAle, le Scmedi apres le TjiAaiie lan de
grace M . CCC. rinl et siept, des rdiąoes, ommentz de
capielle et aotres coses qoe jadis fnrent le coote Robert
de Flandres doat dios ait limę, troarees en deos hoges
aa dit bdeCraj.
« Premiers, one crob dargent dore a piet dargent gran-
dorćy la oii n soloit aToir une grandę piecbe de le Traye
cmsj se trottYa on le pieche de le rraye crois ostee.
« Iteniy im angndet dargent dore k rdiqaes de la chemise
nostre damę, da S^ Sepalcre et plossiears aatres reUques»
« Item, an angnelet dargent dore tenant en ses mains nne
coronne a pierres prćdeases, en leqadle ii y a ane espine
de le ooronne nostre Sign'.
« Item, nne petite fiertre d*argent misę sar qaatre ymagines
d^eresąae dargent.
« Item, nne table dargent, la oii O a nns crncifis dargent
dorć poor donner paes.
« Item, nne table 4 trois fenlles djurgent dorć 4 tont plain
de reliąnes.
« Item, nne antre table d'argent, i toos le coarercle dar^
gent dore k toat plain de reliqaes.
■ Item, nne ooappe d^Nr a cooTerde d'or, si a aa fons nn
escnchon des armes de Łaxeniboarcb.
1 Item, nn calice d'or 4 platine d'or, si a nns crncifis aa
piet k deas floarchiles de tramblines.
« Item, nn enchensier dargent dorć 4 tonrreles.
« Item, dens candeliers baas dargent.
« Item, nne conppe dargent dorć 4 escnchons des armes de
le Markę, et le conyerde da meisme.
— 335 —
«t Iteoi, un banap dargent dorć a piet brisie.
u Item, un encbensier dargent simple.
« Item, une crois dargent dorć i piet dargent, k pierres,
et en est li bois de le vraye crols ostć.
4c Item, deus petitz candeliers bas dargent pour autel.
» Hem, un banap dargent dorć a couvercle et i piet dargent
doró espincele.
« Item, omementz de capielle.
« Premiers, une casule, une domatike, un tunikel, deus
capes de cuure de sarrasin vermails ouvre k or.
<c Item, wyt achementz pour amit et pour aube de rouge
soye ouvre k or.
« Item, un coleit de caseule de ce meisme.
« Item, deus capes de cuure de sarrasin vermals.
« Item, deus plauroirs de soye parćes de par deseurre.
« Item, un draep de soye noire.
<c Item, un draep d'or des armes de Flandres.
« Item, trois capes de blanc samyt fourćes de rouge chindal,
une domatikel et un tanikel de meisme.
« Item, une casule, une domatike un tunikel et deus capes
de noir chindal foureit de rouge chindal.
Cl Item, deus capes, une casule, une domatike, un tunikel
de Tcrde soye estinceló dor.
« Item, une casule, une domatike, un tunikel, deus capes
de soye d'inde foureit de gaune chendal.
« Item, deus capes de Tert chendal, foureit de gaune chendaL
« Item, une domatike, un tunikel vies de soye de floursil
rozetes dor foorćes de gaune chendal.
— 3S6 —
« Item, une casule, une domatike, un tunikel de soye
d'inde foureit de gaune chendaK
«c Item, une rouge casule paree des armes de Flandre,
fourće de gaune chendal.
« Item^ deus capes de draep dor fourees de noir chendal.
« Hem, deus pentals de soye royćs bleus parćes.
« Item, deus capes parćes de soye d'inde senglćs.
n Item, un drap dor d'autel parei des armes de Flandres.
«( Item, deus pentals d'autel petitz de rouge soye pareis et
ouvrees dor.
•< Item, chulnc estocles de soye de ilours ouvrees dor parćes.
« Item, un coleit k casule et un damit du melsme.
« Item, une napę dautel ouvree.
«( Item, une aube parce de soye de flours ouvree dor.
«c Item, une estoile, une maniple et un coleit k casule et
un damit tout de noire soye.
« Item, chuine coleits k casule et amit de soye de flour
ouYrć dor.
« Item, deus coleits damit quanteles de blanche soye et
de verde.
« Item, un parement daube de soye d'inde ouvre dor.
« Item, trois parements losengietz de blanc et les armes
de Flandres semees ens ces deus, et en lautre a fleur de
lis dor.
<c Item, un amit de soye d'inde parć, ouvrć dor.
« Item, un parement devant lautel de perles et des armes
de Flandres.
« Item, trois oreilliers de soye.
« Item, une crois double de yaspre rermeil k un crucifis
dargent.
■■
— 357 —
« Item, deus draeps d'autel de blanche soye.
« Item, un vies draep d'autel dor k pareir.
« Itemy deus pentals dautel quanteles de blanc^ de vermeit
de gaune, et de bleu de soye.
<c Item, deus draeps de outremeir pour meUre deyant
Tautel dessous les pietz.
« A ehe furent present Jehans de le Clite, advoó; Jehans
de Morslede le pere, Michiel Henin, Ivens Zeideman^ Pas-
quiers Yaghelin, Henris li Rikes, Jasquines Willay, Franchois
Zoetin, Jehans 11 Mauvais, Jehans zonne, Jehans de Furnes,
Jehans de Fourmezeles, Jakes Roelant et Pleres Gomar. »
Ces joyauz ont-ils ćtć restituós k Louis de Grecy j petit
fils et successeur de Robert de fiethune? Les ćchevins ont-
ils ćtó rembourses des próts qu'ils avaient faits k leur comte?
Nous rignorons* — Faisons remarquer cependant que ledo-
cument ci-dessus ne fait aucune mention d'une remise
quelconque, et, ajoutons que dans la suitę de nos chartes
ii ne se trouve aucun indice de restitution de joyanx ni
de remboursement de prćt.
1. DIEGCmCK.
LIPLOME
Bom diftribMM i M§ eoIUgiies, arec les 5* et 4* &
eonpićUai le 1^ Tofame de ms anoales , le dipidaw de
soCfe sodćić.
A pronUre me FensemHe de ee dipitee poom sembler
ttofatkif hiiarre mtme^ mais IkniU on Ini recoonailra
one rigaiBaAicn sMeuse et Ten ne poom hd refoser le
mMte d^afcir tm eachet loeal et one certaine originalite.
Ifoui aroDS eberchć, en effet, i sortir de la yoie battae;
noo» aroDS pensć qne le dipldme de la SocUU kisiorigue,
arehiologupte et lUUraire de la viUe tYpres ef ie raneieime
WeetrFlandref derait rappeler nne ćpoąne, des monumenlSy
den coolome* et des usages aneiens; enfin , nons croyons
avoir rćalisó une bonne pensće en mettant les illastrations
— 389 —
de sotre dipIAme en harmonie avec nos statuts qui resnment
le but de la Societć el indiąuent les moyens adoptćs pour
ratteindre.
Notre Socićte k son sióge k Ypres; c'est pour Ypres et
Fancienne West-Flandre qu'elle est crćće; c^est par le
concours des habitants de cette ancienne province qu'elle
peut Yivre et prosperer. Cest donc k Ypres, autrefois chef-
lieu de la West-Flandre , que nous devons trouver les
moyens de materiallser pour ainsi dire notre pensće, et
c'est a Ypres encore que nous deyions chereber des souyenirs
dignes d'ćtre retracćs sur notre diplóme, comme ils seront
transcrlts dans nos annales.
Avons*nous rćussi? nous os<ms Fespćrer.
»
En efifet, les dessins, les vignettes, les arabesques, les
lettres majuscnies, les figurines^ tout enfin dans notre di-
plóme est religieusement copie d'apres un prćcieux manus*
crit sur yelin, qui repose aux archives d'Ypres. Ce manus-
crit qui a pour titre: le Urre des Reures de la draperie
de la ville d' Ypres (i), porte la datę respectable de 1565.
Un artlste d' Ypres , membre efifectif de netre socićtć ,
M'. Francois Bohm, a disposć et groupe, a^ec ee geiit et ce
tact qui caracterisent ses oeuYres, tous les details naifs et
eurleux traces, ii y a cinq sićcles, dans notre manuserit par un
autre artiste, k qui Ypres, 11 est permis de le croire, avail
aussi donnę le jour!
(1) Dii fs de kuerhouc vander sŁede van Ypre ghecopideerd ^ ghere/br-
meert ende vergaderŁ van allen den ouden kueren die ghemaecŁ heb-
hen ghesjrn uander eersŁe Jbndaiie vander siede, toŁe den jare daŁ men
screef M. CCC* LXI U* Ende eerst vander draperie uander seluer
stede.
— S60 —
AiDsi, dans notre diplóme, sauf le trayail materiel (I), toot
est fait k Ypres, pour Ypres et par Ypres; et les souTenirs
qu'il rappelle, sont eneore des soavenirs de Thistoire de
notre vieille cite, de la draperie d' Ypres.
Ł'indastrie de la draperie d' Ypres, nal ne Tignore, fut,
au moyen-śge, la soaree de la prosperitć a peine croyable
de notre aneienne West-Flandre, et surtout de sa capitale.
Cette industrle permit a nos ancetres d'accomplir les
grandes ehoses qai lear assignent un role si glorieux dans
riiistoire.
Les tisserands, les foalons, les drapiers reunis en ghildes,
tantót plantaient leurs bannieres sur la place publique pour
contraindre les comtes a lear octroyer des ehartes de fran-
chise ou des prWileges, et tantót, couraient en bandes re-
doutables et entbousiastes, yers la Lys, pour repousser Tenne-
mi du dehors et defendre le sol sacre de la patrie flamande,
contrę les armees d'un pulssant Toisin.
Les rlchesses immenses qne la draperie distribuait dans
tous les rangs de la population yproise permirent aussi i
nosancćtres de construire, a leurs frals, pour abriter leurs
tresors et leur independance, ces murailles epaisses, dont,
ii y a quelques annćes, nous avons vu demolir i grandę
peine, les derniers vestiges. Cest a ces ricbesscs que Ton
doit ces magnifiques edifices religieux que Fon admire
cncorc dans les \illes et dans les campagnes delaWest-Flandre;
c'est la draperie puissante enfin qui construisit seule, de
ses deniers, notre Halle grandiose et admirable, palais de
(1) Le (liplóme a elć gra?e et cićcutć daos les ateliers de M^. Siinoneani
a Bruxciles«
— 361 —
Findastrie, plus vaste, plus majestueuK gnę les palais des
princes, des rois et des empereurs !
La draperie yproise du moyen-&ge avait donc des tiires
inconteslables k Yoir retracer dans notre diplóme les dć-
tails de son histoire pour ainsi dire intime et pratigue, et
le souYenir de ses coutumes et de ses usages anciens et
móme primitifs. Une courte analyse explicative des dessins
du diplóme permettra, nous respćrons, de reconnaitre que
notre artiste a serleusement rendu cette pensćc.
Au haut du diplóme^ i droite, appuyee contrę la grandę
Halle, voici la petite Halle dorće, [gulden Halleken) si sou-
vent citee dans nos ehroniąues et nos chartes. Ce Mtiment
qui etait en bois, semble avoir existe jusgues yers 1620:
i cette ćpoque le magistrat fit construirei k la móme place,
un nouvel ćdifice qui , bien que vieux et dćtćrioró au-»
jourd'bui — H sera restaurć en 1862 et 1863 — a conserv6
depuis plus de deux sićcles, le nom de Nieuwerck (nouvel
ouvrage). A la Bretesąue du Gulden Halleken sont gra-
vement assis deux ćcheyins de la ville, chargćs d'assister
aux publications des actes emanćs de Tautorltć. Łe bailli
a la Ycrgeblancbe reprśsente le pouYoir; au centrę, un clerc
ou grefiler publie une cbarte dont le scel en cire yerte
garantit Tauthenticitć.
Quelle efait cette cbarte? n'est-il pas permis de suppo-
ser que c'est la cbarte de la draperie transcrite k la page
móme du manuscrit ou notre dessin est place?
Au pied de la Bretesgue , le peuple , les drapiers sans
doute, se pressent en grand nombre. Les anciens, les bommes
serieux prótent k la publicatlon une oreille attentive; les
jeunes gens badlnent et les gamins — au Xiy* siócle ii y
— 362 —
aTSut donc aussi des gamins — les gamins se chamailleat
et se battent!
Mais quel est ce joli petit edifice gothique, entouró d*un
mur crenelć et llanque de tourelles? e'est la chapelle des
drapiers, dlte chapelle du S'. Esprit. Ce petit Mtiment re-
ligieux se trouvait sur la place, vaste aujourd'hul , mais
fort etroite jadis, qui s'etend de 1' hotel de yllle jusqu'a
Teglise S^ Martin. Cest la que la qualite des laines etait,
k leur arriyee d' Angleterre, verifiee avec soin : nons royons,
devaot la chapelle, des experts {warendeerders) qui, enpre-
sence du doyen ou chef-homme de la corporatioa, tout
de noir habille, s'acquittent de leurs dćlicates fonctions.
Mais la yćrification est terminee, le chef-homme a fait fer-
per les ballots de laine et apposer les plombs {Loyen)^
garantie de la sincere et loyale qualite de la matiere pre-
mićre; des porte-faix {Pynders, lastdraghers), portent sur
leurs robustes epaules , les balles yers le lieu ou se fait
la vente publique des laines. Le publicateur, sonneur pu-
bile, [Uyl-klynker) annonce Tbeure de cette yente i coups
redoublćs de ses deux clochettes. L'office de publicateur
etait-il en 1565 devolu k un person nage bizarre, k un
de ces types populaires et que Ton retrouye k toutes
les epoques? notre artiste ayait-il a se yenger de ce ser-
yiteur de la Corporation des drapiers ? quoiqu' ii en soit ,
le publicateur est represente sous la formę d'un singe! la
caricature et la charge ne sont pas, on le yoit , des in-
yentions modernes, et rantiquaire peut constater encore id,
ayec joie, qu'il n'y a rlen de nouyeau sous le soleil!
.Notre dessinateur du X1V^ siecle semble avoir eprouye
une grandę predllection pour les singes, car yoici encore
— 565 —
une de ces intelligentes bótes grayement occupee a former des
echeveaux de fils de laine. Cette figurine a-t-elle anssi une
signification sareastigue?
Mais passons du plaisant aa serieux, de la charge au
portrait: voici le tableaa d' une familie de drapiers au
moyen-śge. Chacun a sa besogne^ sans quitter la maison
paternelle; tandis que la filie du drapier, debout prós d'une
machinę simple et prlmitive, formę des fuseaux (fortes
bobines) son jeune frere le devideur, le Spoelder de nos
jours, assis pres d'un devidoir, se livre d'un air ennuye et
maussade k Toperation peu recrćative du bobinage , et le
drapier, le chef de la familley seconde par sa compagne
fidele, est assis a son mćtier lourd et grossier, qui cependant,
11 faut hien le reconnaitre, est, de nos jours encore, au moins
dans son ensemble, en usage dans nos contrees. Tel est le
tableau naif des coutumes» des moeurs intimes d« nos dra-
piers au XIII* et au XIV* sićcle.
Mais notre vieux dessinateur avait le caractćre humoris-
tiąue, son pinceau affectionne la charge et Tepigramme*
Quel]e est donc cette figurine accolee k ¥ arabesąue qui
^ncadre le tableau? Cest une grandę damę au long cou,
encaissee dans un balcon impossible; elle file — la reine
Bertę filait aussi — et de nos jours encore, n'avons nous
pas vu plus d'une fois de blanches mains, des doigts aris-
tocratiquement effiles, faire mouvoir des fuseaux (bauijes)^
sur un carreau a dentelles recouvert de soie et de velours?
Que signifie cette charge? Le dessinateur a-t-il youIu dire:
k chacun son metier, la grandę damę, malgró son air
pretentieux ne pourra jamais ćgaler Findustrieuse et intel<
ligente actiyitć de la filia du peuple ?
— 364 —
Mais la tache de la familie est terminee, la piece de
Schaerlaeken est achevee; Dieu soit beni, elle est de gualite
bonne et marchande : les warendeerders y ont apposć le plomb
commuDal ( i ) ; ii faut la yendre ; des porte-faix {pynders^
lastdraghers) portent la marchandlse k la Halle aux draps;
elle est deposće dans Timmense salle qui occupe tout
Fetage du moDument; elle sera yendue k la foire de Tas-
eension [asceneioens feest ), et bientót les musiciens aux gages
de la commaDe, annoncent, da haut de la galerie de la
Halle, au sod bruyant de leurs longues trompettes, que la
francbe foire commence, eomme ils annoncent parfois aassi
Famyće du comte ou quelqae autre ćvśnement important!
et les marchands de Hambourg, d'Angleterre et de Yenise
sont arrives k Ypres, sans erainte, comme sans pśrils, car
lis ont Yoyagć a Fabri des lettres de sauf-condait delivrees par
la commune et garanties par le comte. Le drapier et sa familie
recoivent la rćmunćratlon de leurs penibleslabeurs, car tous les
draps sont vendus et le magistrat fait lancer solennellement da
baut de la tour les chats temporairement inutiles pour dćfendre
contrę leurs eternels ennemis les produits de la draperie
yproise (2).
Nous avons cru utile de donner Fexplication et de faire
la description du diplóme de la Societe historigue, archeo-
logique et litteraire de la vUle d' Ypres et de tancienne
(1) Les usteosiles qui seryaient a plomber a Ypres les draps de diverses
aualitćs font partie des coUections de noŁre musće communal.
(2) II eiistaifc ^ Tpres un ancien usaffe qui n^a ele aboli (ju^au com-
mencement de ce siecle: chaque antiće, lorsąue la foire elait close, oa
jetait du haut da beffroi, un chat ornć de bandelettes et de fleurs.
Une rćcompense pćcuniaire ćtait accordće & cehii qui rapportaic le
pauvre animal. On assigoe a ceŁ usa|;e anliąue et sinf;ulier direrses
urieines: celle que nous avons indic^uće sembie ctre la plus vraisem-
blable. La f(gte du Kalle smjrUng aUiruit le jour du Kalle dag une foule
considćrable a Ypres.
— 365 —
Wesł^Flandre. En y reprodaisant Fimage fidele des metiers
employćs par nos ancótres, de leurs costumes et des monu-
ments (I) splendides qu'ils construisirent, nous avons voulu
rendre bommage k une industrie qui fut, pour la Flandre,
une source abondante de ricbesses et de prospśritć; noas
avons cberche aussi k donner a ce diplóme un cacbet ori-
ginal et local et k le mettre en móme temps en barmonie
avec le but que notre jeane socićtó cherebe k atteindre*
AYons nous reussi? c'est a nos collćgues k rćpondre k
cette ąuestion.
ALP. YAMDEMPEEREBOOM.
Bruxelles 4 Mars 1862.
(1) Le dessin de la Halle, copie d*apres un manuscrit qui datę de
Tan 1363, semble resoudre une question qui fuŁ longtems controversće
et sur laąuelle les archćologues ne semblaieut pas d'accord. En 1849
r admioistratioR communale, fit, d^accord avec la Commission royaledes
monuments , deinolir le grand pscalier aecolć alors h la tour du beffroy,
au centrę de la Halle; un grand nombre de personnes crierent au van-
dalisme, prćtendant qu* un double escalier estćrieur avait existć de tout
temps et dćs rćpoqiie de la construclion de la Halle ! le dessin de 1363 que
nous publions, dómontre que cette opinion n'etait pas fondće, et qae Tad-
ministration a eu mille fois raison dc faire disparaitre uo accessoire sana
caracŁćre et oontraire aiu r^gles da style prunitif du monument.
TABŁE DES HATIĆRES.
(B^SSOJi^
m
A^ant-propos %••
SUtuU !•
Composition da Burean pour Faniiće 1861. . • • VII.
Tableau des membres de la Socićtć YIII.
Inlroduction. Par I. Diegerlck.
I. Noire raison d'ótre !•
II. Ce qae nous noas proposons 4.
III. Ce que nous espćrons 9,
Ła Wesl-FIandre (ayec une carte). Par I. Diegerick. • 14*
Des Ghildes (ayec six pi.). Par Alp. Yandenpeereboom. 53.
Annexes 86.
Une leUre mysterieuse. Par J. Bekę 424.
Jean Thomas, peintre yprois. Par Alp. Yandenpee-
reboom f31«
QoeIqaes lellres de personnages remarąuables du XYI*
el da XYII* sićcle, extraites des archives d'Ypres.
Par P. Bekę 137.
I. Loois Xn, roi de France (IS07) • » • . • 442.
II, Maximilien| emperear d'Aatriche (1!K)7). • • 447.
— 367 —
III. Łes ćtats de Flandre (1507) i 52.
IV. Yiglius ab Aytta de Zuicbem (1565). . . . 157.
V. Charlotte de Bourbon (1579] 162.
VI. Masimilien de Bethune, duc de Sully (1608) • 167.
Genćalogie des Cb^telains de Dixmude et de leurs
descendants connus sous le nom de Familie da
Dismude. Par F. Yan de Putte. ( avec une plaDche ]• 172.
Jean de Beveren (suitę de Farticle prćcćdent) par le
móme 209.
Annexe. • . • 224.
Un Jugement en 1555, par H. Bossaert 229.
Gescbied- en taalkundige aanteekeningen door
Tb. Lansens 238.
Suitę de que]ques lettres de personnages remarquables
du XVP et du XVII' siecle, extraites des arcbives
d'Ypres, par P. Bekę.
VII. Adrien Yan Scrieck ou Serieckius (1616). • 251.
VIII. Albert Rubens (1661) . 266.
Pierres tombales de Tćgise de Crombeke, par F. Yan
de Putte 271.
Ł'obituaire ou le llvre des fondations de Tćglise de
S\ Pierre d^Ypres, par I. Diegerick 273.
Annexes :
A. Pierre Łansaem 287.
B. Sebastien Yan Meenen 299.
C. Fondation du salut du St, Sacrćment en 1' eglise
de St. Pierre 501.
De Katten en het Tpersche Kattenfeest, door
Tbt Łansens ••'•••• 306«