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Full text of "Annales de la Société historique archéologique et littéraire de la ville d'Ypres et d l'ancienne West-Flandre"

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ANNAŁES 



SOCI£TE HISTORiaUE, ARCHEOLOfiIQVE 
ET LinERAIRE 

DB LA 

nUE DTPBES ET BE Ł'AICIEnE WEST-FŁUDBE. 

-' ■'' . 1801. — I..*ł8. ŁIT»A«OIW. 




YPRES. 



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SOOGTE HISTORIQVE, ARCHEOŁOGIDCE 
GT ŁITTERAIRE 



mu ITFBIS ET BE tUdEIIE WEST-rUIIBE. 




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ANNAŁES 

DB LA 

SOCIĆTĆ HISTORIQUE, ARCHĆOŁOGIQUE ET ŁITTĆRAIRE 

DB ŁA 

VILLE D'YPRES ET DE L'ANCIENNE WEST-PLANDRE. 



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Łc Presidcnt, 



Łc Secrelaire, 




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ANN ALEŚ 

DE LA ■ .* 

&0OGTE HISTORiaue, ARGBEOŁOGiaUE 
ET ŁITTERAIRB 

YUŁE DTPBES ET DE LUCIEIIE WIST-FUniBE. 

TOMa ł. ~ ISOl. 




yPRES. 



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AYANT-PROPOS. 




OM o 



CONSTITUTION 

DE LA 

SOCIĆTĆ HISTORIQUE, ARCHĆ0L0G1QUE ET LITTĆRAIRE 

DE LA YILLE D^YPRES ET DE UANCIENNE WEST-FLAMDRE. 



Depuis plus de dix annees, que1ques personnes habitant 
la ville et rarrondissement d'Ypres, afaient concu le projet 
de crćer une societe, dans le but d'etudier et de faire eon- 
naitre Thistoire de nolre Yille et de raneienne province 
de la Wesl-FIandre, 

Diverses circonstanees avaient jusqu'en i86i, motive Fa- 
journement dc la realisation de celte excelleiite idee. 

Quelques hommes, aprós ayolr consacró les yertes annćes 



deleur jeanesse^ rćtude de Tbistoire de leur pays, avaient 
etć lancćs dans la carriere politigue ou administratiye. 
Emportes dans le tourbillon des afTaires, ils s'occupaient 
plus de faire de Fhistoire modernę que d'etudier les annales 
des temps passes. 

D'autres, par suitę des exigences de leur posltion, ayaient 
quitte la yille. Enfin, la vivaciló des lultes ćlectorales avait 
dlyisć d'anciens amis et Feducatlon polilique des citoyens, 
exercant leurs droits constitutionnels , n^etait pas encore 
assez complete pour donner a tous la conyiction que Ton 
peut loyalement se combattre sur le terrain politique et 
rester unis pour explorer le champ pacifique de Fbistoire 
et de la science. 

Au commencement de Tannee 1861, le moment parut 
propice pour traduire en fait le projet concu depuls si 
longtemps. 

Plusieurs des causes que nous venons d'lndiquer avaient 
cessć d'exister; la restauration de nos monuments, la crea- 
tion du musee communal, le developpement de la biblio- 
tbeque publique et les progres de Tinstruction moyenne 
et superieure avaient propage le gout des etudes histor]ques; 
et plusieurs jeunes gens sortis a peine de nos universites ou 
qui ne les avaient pas meme quittćes encore , semblaient 
Youloir se llyrer ayec ardeur a ces etudes. 

On reprit donc le projet si longtemps ajourne. Ce projet 
fut accueilli ayec fayeur et plus de soixante-dix signatures 
furent, en peu de jours, inscrites sur la lisie proyisoire 
des membres fondateurs de la societć nouyelle. Ils recurent 
le 14 Fćrrier 18Gi une leltre circulaire ainsi concue : 



Ypres le 14 Fevrier 1861. 

Monsieur, 

Quelques personnes s'etant concertees dans Fintention de 
former une societć dc publication qui aura pour but Tetude 
de rhisloire de la ville d'Ypres et de Tan cień ne West- 
Flandrc, ont demande h Tautorite communale de pouYOir 
se reunir dans une des salles de riiótel de ville. 

Accedant ^ ce desir, radministration a mis proYJSoiremcnt 
a la disposition de la nouyelle socićtć la salle bicue de 
Fhótel de yille. 

Comme yous avez bien youIu donner Yotre adbćsion it 
la nouYelle associalion, j'ai Tbonneur de yous informer 
qu'une reunion de ses membres aura licu Dimanche pro- 
cbain^ 17 courant, & 11 heures du matin^ a la salle susditc. 

Je YOUS prie, Monsieur, de Youlolr bien yous rendre k 
cctte rćunion qui a pour but la discussion du reglement 
et la nomination du bureau et de la commission administratiYe. 

Le Bourgmeslre de la viUe d^YpreSj 
ALP. YAMDENPEEREBOOM. 

Unc autre circulaire fut adressee le móme jour a di- 
Yerses personnes bonorables babltant la Yille d'Ypres ou 
Ics localites qui ayaient fait partie de Fancienne proYince 
dc la Wcst-FIandre; cctte circulaire indiquait le bul de 
Fassociation it creer, Fordre du jour de la I*"* seance et 
inYitait ces personnes, si clles desiraient faire partie de la 
societe, h Youloir bien se trouYer le jour indlque a Fhótel 
de Yille d'Ypres. 



SĆANCE DO 17 Hmm 1861. 

A 11 heures, cent personnes enyiron sont reunies dans 
la salle bleue de Fhótel de vi Ile* 

Monsieur AlphonseYandenpeereboom, bourgmestre d'Ypres, 
declare la seance ouverte. II expose qu'uii certain nombre 
dHiabitaots notables de cette ville et de Tarrondissement 
dTpres se sont adresses a Fautoritć communale k Feffet 
d'obtenir rautorisation de se rćunir dans un des salons de 
rbótcl de ville, dans le but de constiluer une socletó 
historiąue et arcbćologiąue de la vllle dTpres et de Tan- 
cienne West-Flandre. M' le Bourgmestre ajouie que Tautorite 
communale, appreciant toute rutillle de la nouYelle asso- 
ciation, avait ćtć heureuse, en accueillant la demande faite, 
de pouvoir lui donner un premier tćmoignage de sympathie, 
en attendant que la Yille puisse fournir des preuves nou- 
Yelles de sa bienveillance. 

II expose en peu de mots le but de la soeićte et lnvite 
Tassemblee a nommer un bureau provisoire. 

Ł^assemblee prie M' le Bourgmestre de Youloir bien rem- 
plir les fonctions de Prćsident proyisoire et diriger les debats. 

L^ordre du jour appelle en premier lieu la discusslon 
des statuts de la societe. 

M' Diegerick, archiriste et bibliolbecaire de la yille, 
donnę lecture d'un projet de statuts. 

La discussion est ouyerte article par arlicle. 

A Farticle 1*^ un membre propose d^ajouter apres les 
mots Sociele historiyucy archeolog iquej Ic mot UUeraire. Cel 
amendement est deyeloppe et adopte. 



Plusieurs questions sont successivement posćcs, des ob- 
servations sont faites. L'auteur du projet dc statuts et 
M' le PresidcDt proYlsoire donnent les renseignemenis et 
explications demaodes. 

Un membre propose, par motion d'ordre, d'ajourncr la 
discussion des statuts & une proehaine seance et dc faire 
imprimer Ic projet afin qu'on puisse alors rexaQiiner en 
parfaite connaissance dc cause. 

D'autre8 membrcs combattent cette motion dont Tadoption 
aurait pour conseguence rajournement de rinstallation dc 
la socićtć et fcrait perdre ainsi un temps prścieux; ils 
font observer que les statuts en discussion sont caląues sur 
ceux d'autres societes savantes dont Torganisation ne laissc 
rien k desirer. 

Un membre propose do continuer Feiamen des statuts et 
de les adopter, s'il y a licu, sous la reserye ąuUls pour- 
ront ćtre modifićs, le cas ćcheant, dans la seance solennellc 
de Piąues. 

Cette proposition est admise, Tassemblee adopte ensuite 
tous les articles composant les statuts de la socićte. 

L'ordre du jour appellc en second licu la formation du 
bureau dćfinilif, conformement au titre 2 des statuts. 

mś 

Sont nommes par acciamation : 

Prćsident, H. Alphonse Yaudenpeereboom, membre dc la 
ohambre des reprćsentants^ bourgmestrc de la ville dTpres; 
Yice-Presidenty M. Picrre-Lóopold Boedt, conseiller communal; 
Secrćtaire-Generaly M. I. Diegerick, archiyistc et bibliothć- 
cairc de la ville; Sccrćtaire-Ad joint ^ H. Bossaert, ayocat. 



\ 



Tresorier, M. Ives Duval, commis-greflier ao trabnnal de 
i"" instance; Menibres du conseil d'Administratłon9 MM. Bekę, 
Joseph, avoeat, Bekę, Pierre, echevin de la viHe dTpres, 
Coppieters, docteur en medecine et Ł. Yanlieule, avocat. 

M. le President, en son nom et ao nom de ses nouveaiix 
collegues, remercie Fassemblee de la marqtie de haute 
confiance qii'elle a bien voiilu ieiir accorder et dćciare 
defiaitivement installee, la Sociele lii$tonque, arehćol(^ique 
et lilteraire d'ypres et de la Wesl-Flandre. 

La seance est levee a 12 beures 5/4. 



SĆANCE SOLENNELLE DU i AYRIl 1861. 
( PnćsiDENCE DE M'. Alp. Vandenpeeii£boom )• 

Ła seance est ouverte a 5 heures. 

Sont presents au Burcau MM. Pierre Boedt, vice-president; 
Diegerick, secrćtaire gćnćral; Tayocat Bossaert, secrelaire- 
adjoint ; Duval, trćsorler; Tayocat Bekc Joseph, Bekę Pierre, 
le docteur Coppieters et Tayocat Van Ileule, membres du 
Bureau. 

Cent cinqiiante personnes enyiron assistent a la seance; 
les fauteuils des premiers rangs sonl occupes par des dames, 
appartenant k Telile des familles Yproises; on remarque 
dans Tassemblee un grand nombre de jeunes gens en 
yacances, eleyes des Uniyersites, et qui, par leur presence, 
temoignent de leors syrapalhies jeunes et yiyaces pour 
les etudes historiques et lltteraires serieuses. 

H' le President prononce le discours d'oayerture. 



Apres avoir fait remargiicr qiie notre siecle est le siacie 
da positiYismc, que les intćrćts matćriels ćlouffent sourent 
les nobles aspiralions de rintelligence et les genereux elans 
du eccur, que les preoccupallons da present et les aspi- 
rations vers Tayenir font perdre de vue lo souvenir d'un 
passe glorieux, M*^ le Prćsident constate avec bonheur, que 
ie courant du siecle n'a pas encore envahi la ville dTpres 
et les localitćs de Tancienne West-FIandre. 11 rappele que 
la restauration des monaments se poursuit avec ardeur, 
que les ćcoles se multiplient, quc Ton crće des bibliothe- 
ques, des musees et que les populalions, loin de les bl^mer, 
applaudissent aax frais qui ont pour objet des depenses 
de celte naturę. 

Uempressement que le public a mis h encourager la 
societe historique (qui compte deja 118 membres aetifs ou 
associes), la prćsence de dames k la seance, fournit, dit 
Toraleur, la preuve que Tamour des lettres et des ćtudes 
historlquc$ est encore vivace et ardent dans notre West- 
Flandre. 

M. le President rappelle encore que la socićtć actuelle 
n'est, pour ainsi dire, que la filie des anciennes societćs 
de rćthorique dont, Tune surtout, celle connue sous le 
nom A' Alpha et Omiga^ a jetó, des les temps les plus 
recules, un si vlf ćclat sur la Tille dTpres. Enfin ii ter- 
mine son discours en faisant appel a la jeunesse studleuse 
et en placant la soclete naissante sous la protection des 
hommes d'elite de la West-Flandre. 

M. le Secrćtaire-gćneral donnę ensuite lecture d'un 
travail, fruit de longues etudes. II ćtabllt d'abord que les 
ćtudes lilteraires et historiqaes qui sęmblent si pćnibles 



et si arides, procurent ccpendant, k ceux qui s'y Iivrent, 
de douces et altachantcs jouissances. II cite les opinions 
de divers auteurs et rexemp]e d'Augustin Thierry qai, 
devenu aveugle, a T^ge de trentc ans, par suitę de ses 
travaux, a proclamć en tcrmes ćloguents qu']l troavait 
encore, dans Tćtude, la compensation k ses inaux et k ses 
malheurs. Quel bonheur, en effet, pour le savant, de de- 
couvrir un fait, un nom inconnus josqu'ici! de rectifier 
une erreur involontaire ou dietce par Tesprit de parti! 
Pour arriver k de pareils rćsultats, ii faut ćtudier Thistoire 
non pas dans les livres mais dans les archives mómes, 
ii faut secouer leur poussióre respectable et consulter les 
documents du temps! Cest alors que Ton dćcoavre les 
erreurs histonques que des auteurs repótent depuis des 
siecles. 

M. Diegerick en fournit une preuye ćclatante. Une ćmeute 
ou plutót une revolution eclata k Ypres contrę Louis de 
Małe, en 151)9, et dura deux annćes; le peuple appartenant 
au parti national connu sous le nom de Klauwaerts, se 
livra alors, dans sa haine contrę les Leliaerts, k des atro- 
citćs efTrayantes et commit d^lncroyables dćsordres. La re- 
Tolution fut maitrisće, en 1361 les coupables furent punis. 
Ł'oratcnr raconte, les documents ofliciels en main, tous les 
dćlails de ces tragiques ĆYÓnements; 11 tracę un tableau 
saisissant des moeurs et des usages de cette 6poque et fait 
passer sous les yeux de Fassemblće les chartes sur les- 
quelles ii a basć son trayail. 

Cet ćpisode si important pour Tbistoire de notre ville, 
avait ćtó complćtement dćnaturć par les historiens, les faits, 
les dates, les noms, la rćpression móme tout avait ćtć ra-« 
contć d'une manierę erronće! Les ćcriyains s'ótaient cpn^ 



tentćs de copier leurs devanciers, sans remonter aux sources 
mómes ! 

Plusieurs membres demandent que ce travail soit publió 
dans les annales de la Socićtć. 

M. le Prćsident rappelle ensuite k Tassemblće que les 
statuts de la Socićtć n'ónt ete approuvćs que provisoirement 
dans la seance da 17 F6vrier dernier, ii demande si des 
membres ont des propositions k faire dans le bat de mo- 
difier quelques dispositions de ces statuts* Aucune proposi- 
tlon n'etant faite, M. le Prćsident dćclare les statuts 
dćfinitivement adoples. 

La seance est levee k 6 '/s heures (1). 




(1) Au commencemenŁ et h la (i o de ceŁte seance la MusiquG du corps 
des Sapeurs-PooDpiers a exĆcuŁe di?ers morceaus d'harmome. 



^ 



STATBTS 



BE LA 

SOeiĆTt HISTOmOUE, ARCHĆOLOeiQUe ET LiTTĆRAIRE 

DE ŁA YIŁIE DYPRES 

ET DE I/JkJlCIEWB 1VES1!-FKAHDBE. 




TITRE 1'. 

ORGANISATION DE ŁA miM, 

Art. i. 
Une Socićtć est ćtablie k Ypres sous le titre de Sogićtć 

HISTORIQUe, ARCHĆOLOGIQUB ET ŁITTĆRAIRB DE LA YILŁE d'YpRES ET 

DE l'anciekne West-Flandre. — EUe a pour but Tćtude, la 
publication, la conservatioii des diplómesy chartes et autres 
pieces relatlyes k Thistoire de la West-FIandre en gćnćral 
et de la viUe d' Ypres en particnlier, et la description des 
ceuyres d'art, des monnments, etc, que posside V ancienne 
West-FIandre* 

EUe s'interdit toute discussion politigue* 



— w — 

Art. 2. 

ta Socićte se compose de loembres lionoraires, de membres 

nclifs, de membres associćs, et de membres correspondanfs. 

— Les membres bonoraires seront choisis parmi les savanls, 

^trangers ou nationaux, connus par leurs ćerits ou par leur 

science. — Les membres -actifs «t associes seront pris de 

prefćrence parmi les personncs habitant la circonscrlption 

de Tancienne West-FIandre; ils seront soumts les uns et les 

aulres a une cotisation anniielle de buit fr*. ; les membres 

actifs s'engageront en outre k fournir leur contingent de 

travail pour les publications de la sociele. — Les membres 

eorrespondants seront cboisis parmi les personnes domicilićes 

hors de Fancicnne West-Fłandre et s'occupant d'etudes his- 

loriques et arcbeologigues ou de beaux arts. — Le nombre 

<des membres de cbaque eategorie est illimitó. — Chaque 

membre, recoit nn diplóme, signć par le bureau et muni du 

sceau de la societć. 

Art. 5« 

La Soeićtć a des archlyes et une bibliotbeque ; elle dć^ 
posera au musće communal les módailles et objets d'anti- 
<iuitć qu'on Youdra bien lui adresser. — Elle publie des 
Annales. — Elle se mettra en rclation arec les socićtćs 
savantes de la Belgique, de la France, des Pays-bas, de 
TAllemagne, etc., et t^cbera d'obtenir de ces socieles un 
ćchange de publications. 

TITRE 2. 

AMINISTMTION. 

Art. 4. 

La Socićtć est administrće par un consell composć da Bureau 
et de ąuatre membres. 



i 



— III — 
Art. 5. 

Łe Bureau est formę des officiers de la Socićtć, aa nombre 
de cinq, sayoir: un Prćsident, un Yice-Prćsident, un Secrćtaire- 
GćNćRAL, UN Segrćtaire-ad JOINT ET UN Trćsorier. — Cos officiers 
sont nommes au scrutin pour trois ans; ils sont rećligibles« 

— Les quatre membres complćtant le conseil d'administration 
sont nonimós au scrulin, pour un an, et sont reeligibles. 

— II pourra ótre nommó un Prćsident et un Yice-Prćsident 
ti'honneur qui auront vo!x dćlib6rative guand ils assisteront 
aux reunions du eonseiI« 

Aat. 6. 

Les elections ont lieu k la sćance de P&ąues; tous les 
membres actifs et assocłćs seront conyogućs spćcialement 
pour cet objet. 

Art. 7. 

Łe Prćsident dirige les travaux de la Sociótć ; en cas d'ab- 
sence ii est remplacć par le Yice-Prśsident. — Łe Secrćtaire* 
generał redige les procćs-verbaux des sćances, et les signe 
avec le Prćsident; ii tient la correspondance et a la gardę 
du sceau, des archiyes et de la Bibliothóąue. Chague annće ii 
presente le compte-rendu des travaux de la Socićtć, de 
ses relations avec les socićtćs etrangóres, et des ouvrages 
gu'elle a recus. U est asslstó du Secrótaire adjoint gul 
le remplace en cas d'absence. — Łe trćsorier est cbargć 
des recettes et des dćpenses; ii n'eiFectue de paiement gue 
sur mandat ordonnance par le President et contresignć par 
le Secretaire; ii rend compte de sa gestion dans Iq courant 
du mois de JauYier de cbague annće. 



— IV — 

Art. 8. 

Łe Conseil d^administration est prćsidć par le PresidenI 
de la Socićle. II ne peut dćlibercr qu'au nombre de cinq 
membres. Ii est chargć de rćgler les dćpenses, de rece^oir 
les comptes du trćsorler, de dćsigner eeux des lravaux 
de la Socićtó qui seront livrćs k Fimpression, et de prendre 
les mesures qu'il juge utlle dans Fintćrćt de la Socićte. 

Art. 9. 

Apres le i^ Arrily nnl ne sera admis comme membre actif 
on associć, que sur la prósentation ćcrite et signóe par 
deux membres. L'admisslon est dćcidee par le conseil d'ad- 
ministration et k la majoritć absolae des suffrages. — Łes 
membres honoraires et correspondants sont ógalement nom-> 
mes par le conseil d'administration, sur presentation d'un 
de ses membres; le candidat devra obtenir les deax tiers des 
Yotes des membres prćsents. 

Art. iO. 

Łes recettes de la Socićtć se composent d' allocations h 
obtenir de Fetat, de la province et de la commune; de 
la cotisation annuelle de ses membres, actifs et associćs ; 
des dons pćcuniaires qui pourraient lui £tre faits, et du 
produit de la yente de ses publications. 

TITHE 3. 

s£an€es et publications. 

Art. 11. 

Łe conseil se róunira d' ordinaire une fois par mois ; 
toutefois le prćsident pourra le convoquer extraordjnaire* 
ment pour des questions urgentes. 



[ 



AnT. 42. 

II y aura par an deax sćances solennelles auxquelles 
seront inviles tous tes membres indlstinctement. Łcs person- 
nes ćtrangeres k la Societó pourront y assister sur la 
presentatlon d'uii membre. — Łes deus sćances solennelles 
auront lieu, la premióre k la fóte de Paques, la seconde k 
ia fóte communale. — On y fera la lecture des memoires 
dćsignćs k cette fin par la commission administratiye. 

A la seance annuelle de P^ąues , le Secrótaire-genćral 
presentera le tableau des travaux de la Socićte. 

Art. 15* 

Łes Annales que la Societć publiera, conformóment k Tart. 
5, paraltront par llyralsons , de trois en trois mois, el formę- 
ront par an un Yolume in-8*, avec cartes, plans et dessins. 
La Societć n'assume pas la responsabillte des ecrits de ses 
membres, ni pour le fond ni pour la formę. — Tous les 
articles seront signćs par leurs auteurs. La commission pourra 
assumer la responsabilitć de Farticle dont Tauteur deslre 
rester ineonnu. — Chaąue membre, actif ou associe, recoit 
un exemp1aire des publications de la socićtć; les membres 
actifs seuls recolvent un exemp1aire sur papier de cholx. 
— Łes auteurs des mćmoires imprimćs ont droit k vingt- 
clnq exemplaires, tires k part, de leurs articles, qui porteront 
sur le titre cette mention : Extrait des Annales de la 
sociiii Bistońąue^ Archiologigue et LitUrairede la ville d^Ypres et 
de Fancienne West-Flandre. lis sont, du reste, autorises k faire 
tirer, k leurs frais, un nombre indćtermine d'exemplaires. 

Art. 14. 

Si les finances de la Societe le permettent, le conseil 
fera publier, tous les ans, ua volume ou on demi yplumei 



— VI — 

d'ouyrages inedits, tels que: Ciironiques, Liyres dss Keures 
etc. Ces Yolumes seront distribućs k tous les menibres acUfs 
et associćs. 

TITHE 4. 

MODIFIGATIONS AU REGŁEMENT. 
DISSOŁUTION DE ŁA SOCIĆTĆ. 

Art. il$. 

Łe prćsent reglement ne pourra subir aiicune modification 
avant deux ans rćvolus. Toute proposition de changement 
au rćglement, ou de dissolution de la Societe, devra etre 
motWee, appuyee par quinze membres, actifs ou associes, 
et remise au bureaa qui nommera une commission speciale 
pour rexaminer. Cette commission fera son rapport dans 
le dćlai d'un mois. Si le rapporteur declare qae la propo- 
sition mćrite d'ótre prise en consldćration, le bureau coa* 
voquera estraordlnairement tous les membres de la Societći 
pour discuter la proposition, dont Tadoption ne pourra avoir 
licu qu'& la majoritć des deux tiers des membres presents. 

Art. 16. 

En cas de dissolution de la Socićtći tous les livres, cartes, 
archi ves, objets d'antiquitć, etc, deviendront propriete de 
la ville d'Ypres. Si la caisse laisse un boni, ii sera remis au 
bureau de bienfaisance de ladite ville« 

Arritć en siance gineraie le 4 AvrU 1861. 

Łb Prćsident, 
ALP. YANDENPEEBEBOOM. 

Łe SECRiTAIRB-GĆfCĆRAŁ, 

I. DIEGERICK. 



COIPOSITM DV BVREAU 



POUn VMiHtt IS0I. 




oX o 



V»ĆSIDS«T. 

H^ TANDERPEEREBOOM, ALPHONSF. 

▼XCS-VKńfllD8HT. 

H'. BOEDT, PIERRE-LĆOPOLD. 

SBCKĆTĄIllS-OlftHĆIlAŁ. 

H' DIEGERICK5 ISIDORE-ŁDCIEN-ANTOIRE. 

SSCBĆTAI&B-ABJOIHT. 

H^ BOSSAERT, HECTOR. 
r. DOVAL, lYES. 

KBKiaU n COWSBIK »'ABMIWISTaATIO«. 

HH". BEKB, JOSEPH. 
» BEKB, PIERRG. 
» COPPIETERS, IKNRI. 
» TAN HEDŁE, LOUIS. 



TABLEAU DES lEHBRES 



DB LA 



SOeiĆTĆ HISTORIQlI£, 

ARGIfiOŁOGIOllE & UTT&AIBE 

DE LA VILLC D*YPIIES ET DE L'AMCiEMME WEST-rLAMDRE. 




lo M* 



( Lcs MBS matęUt d^an atUrliąit (*) MnŁ cea« <łet nembret aeUb ). 

A. 

i. ANGIŁŁIS, * Louis- Jean, Phannacien, coUaborateur da 
joornal de pharmacie d'Anvers, membre de la 
Socićtó de pharmacie de la móme ville, de la 
Socićtć des Sciences Mathćmatiąues et Natorelles 
de Bruxelle8, da Cercie Pharmaceatiqae de la 
Flandre-Orientale et de celui da Hainaut^ k Ypres. 



2. BAYART, Ferd.-Aug., Notaire, Conseiller Provincial, 

Bourgmestre de Becelaere; k Becelaere. 

3. BEKĘ'*', Joseph, Avocat, Secrćtairc de la Chambre des 

Ayoućs; a Ypres, 



— IX — 

4. BEKĘ, * PiERRE, docteur en droit, Ćchevin de la viile dTpres, 
Conseiller Provineial, Prćsident de la Chambre 
de Commerce, Membre de la Commission Admi- 
nistratiye de rinsUtution Royale de Messines; 
i Ypres. 

b. BIEBUYCK, PiERBE-DoNATiEN , Prćsident du Tribunal 
d' Ypres, ancien Membre de la Chambre des 
Reprćsenlants, Chevalier de TOrdre de Lćopold; 
k Ypres. 

6. BOEDT, * PiERRB-ŁćopóLDy Avocat, Conseiller Communal, 

Conseiller Provipeial, Yice-Prćsident de la Com- 
mission Adminiś(rative des Prisons, Membre de 
la Commission de la Bibllothćque, du Musće 
Communal, et de FAcademie de Dessin, Chevalier 
de l^Ordire de Łóopold; k Ypres. 

7. fiOEDT, PoLYDORE, Membre du Bureau de Blenfaisance 

et de la Commission de TAcademle de Dessin; 
k Ypres. 

8. BOEDT, JuLEs, Membre de TAdministration des Hospices; 

k Ypres. 

9. BÓHH, * Francois, Artiste Peintre, Professeur au Col- 

lóge Communal, k FEcole Moyenne et k FAca- 
demie de Dessin; k Ypres. 

iO. BOHH, * Augustę, Artiste Peintre, Membre correspond^ 
de la Socićte Royale d'Encouragement des Beaux- 
Arts d'Anvers, Membre da Comilć de FAssociatieir 
des Artlstes PeintreSy Sculpteurs et Graveurs a 
Paris; k Paris. 

ii. BOHM, DćsiRć, Artisle Peintre, Professeur k TAcadćmie 
de Dessin; k Ypres. 

12. BOSET, Pierre-Antoifte, D' en Sciences, Prefet des 
Ćtudes au College Communal et Directeur de 
rćcole Moyenne; a Ypres. 

i 3. BOSSAERT, * Hector, Ayocat; k Ypres. 

i 4. BOUCKENAERE, Louis, Negoclant, Membre de la Chambre 
de Commerce; k Ypres. 



— X — 

15. BOURGOISi * PauŁi Capitaine Commd^ da Gćnie, en 
retraite, £chevin de la Yille d'Ypres, Membrc 
de la Commission locale de surveillance pour 
la restauralion des MonumentSi Ghevalier de 
rOrdre de Leopold; k Ypres. 

i6. BROGNIARD, Fbancois, Proprietaire, Membre du Conseil 
Municipal k Łillers, Dept. du Pas-de-Calais. 

17. BRUNFAUT, Augustę, Negociant, Ł' du Corps des Sapeurs 

PompierSi Membre du Conseil des Prud' hommes 
et de la Chambre de Commerce; k Ypres. 

18. BUCHER, Antoinb-Philippe-Edouard, Commissaire-Toyer 

de FArrondissement; k Ypres. 

c. 

49. GAPEŁLE, Jean, Notaire; k Watou. 

20. CARPENTIER, Jacques, Avocat, Conseiller ProvinciaI, 
Membre de la Commission Administratlve de 
rinstilution Royale de Messines^ et de la Com- 
mission des Prisons; k Ypres. 

Si CARTON, Henri, Ancien Bourgmeslre de la Yille d'Ypres, 
Receyeur des Hospices, Membre de la Commis- 
sion Administrative de FAcademie de Dessin, 
Cheva1ier de TOrde du Łion Neerlandais; k Ypres. 

S2. CARTON, HEiTRiy Commissaire de FArrondissement 
d'Ypres, President de FAssoeialion Agrlcole de 
FArrondissement, Cheyalier de Fordre de Leopolda 
a Ypres. 

25. CASTEŁAIN, Charles, Notaire; k Menin. 

24. COMYN,^ LtóONARD, Avocat; k Ypres. 

25. COMYN-YAN EECRE, Emile, Proprietaire ; k Zonnebeke. 

26. C0PP1ETERS, * Henri, D' en Medecine, Membre de la 

Commission de la Bibliotheque Publique, de la 
Societe des Auliguaires de laMorinie; k Ypres. 

27. CORDONNIER, Henri, Proprietaire, D' en Medecinc ; a 

Ypres. 



28. CORDONNIBRi Jułes, Proprielaire; k Tpres. 

29. CORNETTB. Theopuile, D' 6q Medecine; a Ypres. 

D. 
50. DAŁHOTTE, Kayier, D' en Hćdecine; k Ypres. 

31. DE BEAUCOCRT, Augustb, Ąyoc^t, Conseiller Comniunal; 
k Ypres. 

52. DEBEAUYAŁ, (F. Boucquel), Secretaire, de la Commis- 
sion Administratiye de Flnstitulion Royale de 
MessineSyOflieierderOrdre de Leopold; a Messines. 

55. DE BOUCK, Hugo, Substitut du Procureur-General, 

Chevalier de FOrdre de Leopold; k Gand. 

54. DE BREYNE, Pierbe, Boui^mestre de la ville de Dlxmude, 
Membre de la Gbambre des Represenlants, Ghe- 
valier de TOrdre de Leopold; k Dixinude. 

35. DE BROUCKERE, Charles, Notaire; k Roulers. 

56. DEBRUGK:,*AvA!fD, Artiste Peintre, Professeur k FAca- 

demie de Dessin; k Ypres. 

57. DE GODT, Gustayb, Proprletaire^ k Bruxelles. 

58. DE CODT, Jules, Secretaire communal de la yllle dTpres; 

k Ypres, 

39. DE FLORISOONE, Łćorr, Conseiller Communal de Brielen, 

Membre de la Chambre des Reprćsentants, Mem- 
bre de la Commission Administralive de FAcademie 
de Dessin; k Ypres. 

40. DEGHELCKE, Augustę, Conseiller Communal; k Ypres. 

41. DEGHELCKE, Charles, Juge de Paix; k Poperinghe. 

42. DE KERCKHOYE, * Oswald, Ćlere en Philosopbie k Funi- 

Tersitó de Gand; k Gand. 

43. DEŁAYELEYE, Jules, Proprićtaire ; k Ghelurelt. 

44. DEŁFORTRIE, Ives , Ecbeyin ; k Becelaere. 

45. DENECKER, Jules, Juge au Tribunal de 1'" Instance; 

k Furnes. 

46. DE NOYELLES,^ Albert, 1" Regent &FĆcoleMoyenne; i 

Ypres. 



— XII — 

47. DESIHPEŁ, ŁouiS| Ayocat; k Warneton. 

48. DE STUERSy * (le Chevalier Gustaye) Secretaire de Ićga- 

tion honoraire, Cheyalier de TOrdre de Leopold, 
Chevalier de 3" classe de FOrdre de FAigle 
Rouge de Prusse, Oflicier de FOrdre de Ja 
Branche Ernestine de Saxe; a Ypres. 

49. DESTUERS, (le Cboyalier Ferdina.td) Secrśtaire de Ić- 

gation, Cboyaller de FOrdre de FAigle Rouge 
de Prnsse et de FOrdre d'Isabelle la Gatiiolique 
d'Espagne; k Bruxelles. 

50. DE THIBAUŁT DE BOESFNGHE, P.-Ł. Ancien Bourgmestre 

de BoesinghOi Ghevalier de FOrdre de Leopold; 
a Boesinghe. 

51. DE TOLLENAERE, Aiić, Pharmacien; k Roasbragge. 

52. DIEGERIGK, * L-L.-A. Archiviste et Bibliotbćcaire de 

de la Yille d'Ypres, Membre de la Gommission 
proYinciale de Statistiąue poar la Flandre Ocet- 
dentale, Membre de plusiears societes sarantes 
de la Be]gique et de Fetranger; k Ypres. 

55. DIEGERIGK, * Alfred, Elóve en Philosophie k FUniyer- 
sitć de Gand; k Gand. 

54. DUHONTy Jean, D' en Pbilosophie et Lettres, Professeur 

k FAthenće Royal de Brages; k Bruges. 

55. DURUTTE, ( le Baron Eiilb ) Membre de FAdmInistration 

des Ilospices, et de Flnstltution Royale de Messines; 
a Ypres. 

56. DURAND, Pibrrb, Chef de Statlon; k Ypres. 

57. DUYAŁ, * IvES, Gommis Greffier au Tribunal de l'^' In- 

Stańce; k Ypres. 

F. 

58. FIERS, EoouARD, Statuaire; a Bruxelles. 

59. FONTEYNE, Henri, Proprletaire ; k Bruxelles. 

60. FORREST, Pierre, Notaire^ Membre duConseil Proyincial^ 

k Weryicq. 



L 



— XH1 — 



G. 



61. GEURTS, Marcel, Receveur des Contribuiions en retraite; 

h Ypres. 

H. 

62. HANSSENS, Jean, Conseryateur des Hypotbćques; k Ypres. 

63. HYNDERICK, (le Chevaller Augustę) Proprićtaire; a Via- 

mertinghe. 

I. 

64. IWEINS-FONTEYNE, HEwni, Juge au Tribunal de !'• 

Instance, Membre de la Commission Administra* 
tiye de TAcademie de Dessin, Trćsorier de la 
Societć des BeauX"Arts; k Ypres. 

65. IWElNSy * AnoLPiiB, Etud^ en droit, Membre de plusieurs 

Societćs sayantes; a Louvain» 

66. IWEINS, EuGĆNB, Particuller; a Zonnebeke. 

J. 

67. JOYE-GHYS, Paul, Commissaire de Tarrondissement de 

Furnes-Dixmude; k Farnes. 

68. KEINGIAERT DE GHEŁUYELT, Francois, Bourgmestre de 

GheluYelt; k Gbeluvelt. 

L. 

69. ŁAFAUT, Pierrb, l^"' Institutefir k TĆcole Moyenne; k 

Ypres. 

70. ŁAGRANGE, Edouard, Pcrcepteur de la Poste; k Ypres. 

71. ŁAGRANG£| Edmond, Ayouć; k Bruges. 

72. ŁAMBIN, Jean-B'% Notaire ; a Ypres. 

75. LAMEERE, Jules, Ayocat; a Bruxelles. 

74. ŁANNOY, Charles, D' en Hedecine, Conseiller Communal ; 
a Ypres. 

75r ŁANSENS, ThćophilE| Instituteur k FEcole Moyenne; i 
Ypres. 



— XIV — 



7G. MAERTENS, Eoouard, D' en Phriosophie et leltres, Pro- 
fesseur a TAthenee Royal d'AnverSf Membre de 
]'Acadćinie d' Archeologie de Belgiqae; k Anvers. 

77. MAIGNIN, Augdstb, Capitainelnslructeur i r£eoled'ćqai- 

tation; k Ypres. 

78. MAZEMAN DE GOUTHOYE, (1e Baron Jułes) Bourgmestre 

de ProyenySenateurde rArrondissemenf d'Ypres, 
Membre de la Socićtó d'£niulation de Bruges, 
Chevalier de TOrdre de la Branehe £rnestlne de 
Saxe; k Ypres. 

79. MERGIIELYNGK, Ernest, Membre de la deputation per- 

manente du Gonseil ProYincial de la Flandre 
Occidentale, President du Bureau de Bienfaisance, 
Membre du Bureau Administratif du Gollóge 
Gommunal et de FEcole Moyenne; k Ypres. 

80. HERGHELYŃGK, Paul, Conseiller Gommunal, Membre 

de la Gommission Administrative de rinstitution 
Royale de Messines; k Ypres. 

8i. HERGHELYŃGK, AnTHun, President de rAdministration 
des Hospices, Membre de la Gommission Ad- 
ministra tive de FAcadćmie de Dessin; k Ypres. 

82. MESSIAEN, Fćlix, Juge d'lnstruction au Tribunal de 

i'" Instance, Bfembjre de la Socićtć d'£mulation 
de Bruges; a Ypres. 

P. 

83. POUPART^ Antoine, D' en Mćdecine, Membre de la 

Gommission Mćdieale de la Province de la 
Flandre Occidentale; a Ypres. 

84. POUPART, Joseph-Benoit, Notaire, Bourgmestre; k Oosl- 

yleteren. 

85. RABAU, Louis, Brasseur, Membre de la Ghambre de 

Gommerce; k Ypres. 

86. RAMOEN, Piebre, Gapitaine du Gorps des Sapeurs-Pom<i 

piersy Ghevalier de TOrdre de Leopold; k Ypres* 



— XV — 

87. RITTER, Fn. Ingćnieur; k Roulers. 

88. RONSEy Ediond, Archiviste et Bibllothócaire, Membre de 

la Societe d^Emulation de Bruges; a Furnes. 

89. SOENEN, Augustę, Juge de Paix; k Ypres. 

90. SOENEN, FiDŚLE, Commis-Greffier; k Hooglede. 

91. STOCKMANS, Hekri, Ingćnieur des Ponts et Gbaussees; 

k Ypres. 

T. 

92. T^^MPELS, * PiERRB, Procureur du Roi; k Ypres. 

V. 

95. YALCRE, Jt)SEPH, Negociant, Łieut* du corps des Sapeurs^ 
Poinpicrs; a Ypres. 

94. YAN ALŁEYNNES, Louis, Conseiller Communal, Membre de 

la Chambre de Gommerce, Presldent du Gonseil 
des Prud'bommes, etc; k Ypres. 

95. YAN ALŁEYNNES, Gustave, Juge de Paix; a Passchendaele. 

96. YAN BIESBROUGR, Edouaro, Inspecteur Gantonal de FEn- 

seignement Primalre, Secretaire de FAssociation 
Agricole de Farrondissem' d'Ypres; k Langbemarcą. 

97. YANDAELE, Pierrb, Gapitaine en retraite; k Ypres. 

98. YANDE BROUGKE, Gharles, Gonseiller Gommunal, Juge 

de Paix, Membre de FAdministration des Hospices, 
Ghevalier de FOrdre de Leopold; k Ypres. 

99. YANDEN BOGAERDE , Thćodore, Gonseiller Gommunal, 

Greffierdu Tribunal de i'" instance, Membre de 
FAdministration des Hospices, de celle de FAca* 
dćmie de Dessin, et de la Gommission locale de 
suryeillance pour la restauration des monuments, 
Gbevalier de FOrdre de Leopold; k Ypres. 

100. YANDEN BOOGAERDE, Dćsirć, Notaire; k Poperinghe. 

iOi. YANDEN BUSSGHE, Augustę, Medecln; k Rousbrugghe. 

102. YANDEN BUSSGIIE, Eiilb, Employó k FAdministration 
des Postes; a Menin. 



— XVI — 

<05. YANDENPEEREBOOM , J.-B*«., ancien President de la 
Chambre de Commerce, Prćsident de la Societe 
des Beaux-Arts, IMembre de la Gommission Ad- 
ministratiYe de TAcadćmie de Dessin, Chevalier 
de rOrdre de Leopold et de TOrdre du Łion 
Nćerlandais, etc.; k Ypres. 

ł04. YANDENPEEREBOOM , * Alphorsb, Bourgmestre de la 
vllle d'Ypres, Membre de la Chambre des Reprć- 
sentantSy Prćsident de la Gommission Adminis- 
tratiye de Tlnstitution Royale de Messines, Membre 
de plusieurs Societćs Sayantes, Membre Gorres- 
pendant de la Gommission Royale des Monuments, 
Ghevalier de TOrdre de Leopold; a Ypres. 

105. YANDENPEEREBOOM, * Ernest, premier Vice-President 
de la Chambre des Reprćsentants, Ofiicler de 
rOrdre de Leopold ; h Ypres. 

lOG. YANDENPEEREBOOM , Fćlix, Agent de la Banque; k 
Ypres. 

107. YANDENPEEREBOOM , Adguste, Proprićtaire ; k Blen- 

decques pres de S' Omer, dćpartement du Pas* 
de-Galais. 

108. YANDE PUTTE, * Ferdinand, Doyen 4 Poperinghe, 

Ghanoine Honoraire de Bordeaux, Membre de plu- 
sieurs Soclćtes Savantes; k Poperinghe. 

109. YANDERMEERSCH, Dćsirć, Secretaire de la Societć des 

Beaux-Arts, Secretaire-Tresorier de la Gommission 
Administrative de la Bibliotheque Publiąue et du 
Bureau de Bienfaisance ; k Ypres. 

110. YANDERSTICIIELE DE MAUBUS, * Amćoće, Proprletaire, 

attachó k la Cour des Gomptes; k Bruxelles. 

111. YANDEYELDE, * Hyppolyte, Procureur du Roi, Membre 

de plusieurs Societes Sayantes; k Anvers. - 

112. YANDEYELDE, Dćsinć, Receveur de FEnregistrement; 

a Ypres. 

115. YANEEGKE, Gharles-Louis , Notaire, Prćsident de la 
Socićlć Dramatique de kunst is ons vermaek;kYpTes. 

114. YAN GRAYE, (le Baron Jt-B'"}, ancien Inspecteur des 
Eaux et Foróts; k Ypres. 



— XVII — 

i 15. VAN GRAYE, (le Baron Louis), Jagę de Paix; i Messioes. 

116. YANHEULE, * Louis, Ayocal, Conseiller Communal; 

k Ypres. 

117. YANPRAET, * Charles, Substitui du Procureur du Roi ; 

k Ypres. 

il8« YANRODE, (le Baron Cdarles-Joseph), Gćneral en re- 
traite, OiTicler de TOrdre de Leopold, Chevaller 
de rOrdre MilKaire de Goillaume; a Ypres. 

119. YANZUYLEN YAN NYEYELT, (le Baron Domiwioue) Bourg- 

mestre de Ylamertinghe; a YJamertinghe. 

120. YEREECKE, Jacques-Joseph-Jeaiv, Gardę Principal du 

Genie, Auteur de Thist. militaire d'Ypres, k Gand. 

121. YERLEZ, BnuNorr, Notaire, Bourgmestre et Conseiller 

Proyincial; k Moorslede. 

122. YERSCHAEYE, Martin, Recev6ur Communal, Secrćtaire- 

Tresorier du Bureau Administratif du Collóge 
communal et de TEcole Hoyenne; a Ypres. 

125. YERSCHAEYE, Alphonsb, Brasseur; k Ypres, 

124. YERSNAYEN, Charles, Secrótaire au Gouvernement 

ProYincial, Chef du Bureau des Beaux-Arts; k Bruges. 

w. 

125. WOLFCARIUS, Emile, Proprićtaire ; k Bruxelles. 




INTRODUGTION. 



I. 



NOTRE RAISON D'£tBE. 



K Les choses, dans leurs continuelles et fatales transfor- 

u mations, n'entrainent point avec elles toutes les intel- 

«( łigences; elles ne domptent point tous les caracteres 

u avec une egale facilite; elles ne prennent pas meme soin 

«ł de tous les interóts: c'est ce qu'il faut comprendre et 

«i pardonner quelque chose aux protestations qui s'elevent 

u eo faveur du passć. Quand une epoque est finie, le 

« moule est brise et ii sufEt k la Providence qu'il ne se 

« puisse refaire; mais des debrls, restes a terre^ ii en est 

u quelque fois de beaux a contempler. » 

1, 



— 2 — 

Ces paroles d'un des grands ecrivains modernes, (1) qa'une 
mort premataree et accidentelle a enleve aux leltres, exp1i- 
que parfaltement la raison d'ótre de la SocieU hisioriąue^ 
archeologigue et lilliraire de la viUe d'Ypres et de Vanc%enne 
West-Flandre. 

Depuis 18509 epoque de notre regenćration poIitique, les 
etudes histor]ques ont prls, en Belgique, un developpement 
reiuarquable. Partout on a vu surgir des socieles d' hisloire 
et d' archeologie 9 qui toutes, dans le cercie de leur cir*' 
conscription, ont pa rendre, et ont rendu a la science des 
seryices incontestables. Pourquoi notre bonne et ancicnne 
Tille d'Ypres, jadis chef-lieu d'un des quatre membres de 
Flandre, cheMieu de Tancienne West-Flandre, ne verrait- 
elle pas s'elever dans son sein une sociele de travailleurs 
qui prendraient k coeur d'arracher i Toubli du temps ses 
anciennes institutions, son passo si glorieux, ses sourenirs 
remarquables, son ancienne industrie, son histoire enfln ? 
Qae11e partie de la Flandre, du pays entier, est plus riche 
en souvenirs bistorlques? Quelle ville ofTre aux travail]eurs 
de Tintelligence plus de ressources, plus de documents 
authentiques? Yoyez ses arcbives qui remontent k Tan i 101 ; 
Toyez sa balie , ce monument unique en son genre, ce 
tempie majestueux elevć par nos ancótres au travai], a Tac* 
tivite, et qui apres six siecles, tćmoigne encore de cette 
cćlóbre Industrie qui fit jadis le bonheur et la rlchesse de 
notre antique citć. Yoyez ses monuments religieux, souye-* 
nir touchant de la pietę de nos póres. Rappelez-vous ses 
sidges mćmorables, ses emeutes, ses revoltes, et yoyez st 



(1 ) AiMAKD Camił. Histoire de la guerre de Catalojj^ne. 



— 5 — 

une autre ville offre plus de ressources pour la formation 
d'une Societe htetorique, et prćsente plus de garanties de 
succes? 

II faut bien le dire, de toute Tancienne Flandre, la partie 
connue sous le nom West-Flandre, est celle qui -a ćte . le 
moins ćxploree; et cependant elle est loin d'ótre la moins 
importante sous le rapport de ses institutions et de ses 
souvenirs historlques. Ses archives peuvent compter parmi 
Ics plus importantesf du pays entier; sa position góogra* 
phiąue en a fait en tout temps un boulevard arancó contrę 
la France, et ses luttes heroiques contrę cette puissance, 
au moyen-ige, ont plus d'une fols sauvó le reste du pays 
d'une ruinę complete; prise et reprise tour k tour, elle a 
constamment subi toutes les vicissitudes de la guerre et de 
la conqu£te; et, nous ne craignons pas de ravancer, nuUe 
partie de la Flandre n'est plus riche en ćpisodes dramati* 
ques, en souvenirs de gloire ou de deuil! 

Oui, toute cette partie de la Flandre est un terrain vierge 
pour rhistorien; le champ des decouyertes est Taste, im- 
mensę, et nuUe part les documents ne sont plus nombreux. 

Pćnćtrćes de ce qui precede, quelques personnes, amis 
de leur pays et de son histoire, se sont rćunies dans le 
but de creer une societe pour la publlcation de documents, 
notices et mćmoires concernant 1' ancienne West-Fiandre en 
generał et la yllle d'Ypres en particulier. Apres avoir jetó 
les bases de la nouvelle association, elles ont fait un appel i 
leurs concitoyens, et, nous sommes heureus de pouYoir le 
constater, le succes k dćpassć Fattente! 

Plus de guatre-Tingts personnes, de la Tille d' Tpres seufe^ 



_ 4 — 

se sont empressćes cCadhcrer au projet de la societe ; Tau- 
torite communale comprenant toute rutilitó d'une pareille 
institution, a bien youIu lui accorder son appui morał, et 
lę 17 Fevrier 1861 la nouyelle assoclation s'est constituee 
sous le titre de Socićtć historioue, archćologique £t litt£raire 
DE LA viLLE D'YpnEs ET DE l'ancienne West-Flandre, — Nolre 
aneienne cite compte une institution uŁile de plus. 



n. 



GE QUC MOUS MOUS PROPOSOMS. 



Au debut de notre publication ii est Juste de faire eon- 
naitre quelle est la circonseription du territoire que nons 
nous proposons de soumettre k nos iuTestigations et qnels 
sont les dlvers points sur lesquels nous fixerons particu- 
lićrement notre attentlon. 

Łe territoire que nous chercherons k eiplorer, c' est Tan-^ 
cienne West-FIandre, telle qu' elle ćtait constituee avant la 
rĆYOlution de 1789, et qui comprenait alors les cfaatellenies 
d'Ypres9 de Fumes, de Warneton, la yerge de Menin, la 
Genćralite des huit paroisses et la yille de Dixmude. (i). 



(1) Voir ci-aprłf un article spicial sur TancieDne West-Flandre. 



— 5 



Qaant aux divers points a traiter, nous donne!*on9 i 
notre cadre le plus d'extension possible: nous nous occu- 
perons de tout ce qui se rapporte , soit directemcnt, soit 
indirectement, a Thistoirc et aux institutions de la West- 
Flandre, et nous croyons pouYoir placer conime jalons les 
specialites suivantes: 

i**. L'AncHĆ0L0GiE proprement dite, ou Tetude, la descrip« 
tion, la conservalion des monuraents d'architeeture, de 
sculpture, de peinture, des meubles et ustensiles qui ap- 
partiennent soit k rantiguite, soit au moyen-^ge. 

2* La NiiMisHATiQUE, ou Tetude des monnaies, medailles et 
jetons frappes k Ypres ou dans la West-Flandre , ou qut 
intćressent Thistoire soit de la ville soit de la province(1). 

5*". La Palćographie, ou connaissance des inscriptions an- 
ciennes, au inoyen desquelles la critique historique fixe les 
dales incertaines, rectifie les falts douteux, ćclaircit leś 
passages obscurs. 

4*'. La DiPLOiiATiQUE, ou reefaerche et ćtude des diplómes» 
cbartes et titres aneiens sur parebemin et sur papier, les 
actes d'une ecriture gothique munis de sceaux en cire ou 
en plomb. 

5"*. La TopoGRAPHiB, qui procMe k la recherche et a la 
deseriptlon des Ileux celebres. 

6* L'HisT0iRE, quit k Taide de Fesprit de] crltique et d'une 
sagę ćrudition, discute les faits et les evónements. 



(1) Nous rappellerons ici que, sous les comtes de Flandre, Tpres et 
Dizmude possedaieut des ateliers monetaires> 



— 6 — 

7*. La BiOGRAPHiB, ou notices sur les personnages de la 
West-Flandre qui se sont fait un nom par leurs actions, 
par leurs ecrits^ par leurs vertus. 

8^. Ła Philologib appliquee k Fćtude des dialectes el des 
patois, k la diseussion des noms d'homiiies et de Iieux. 

9^. Ł'EthogbaphiE) ou rechercfaes des usages locauXy cou- 
tumes, pratigues spćeialeS| superstltions, bizarreries, croy- 
ances populaires, etc. 

10®. Ła BiBŁiOGRAPHiE, recherchos sur les productions lit* 
teraires du pays, tant imprimees que manuscrites, en s'at- 
tacfaant surtout aux anciens monuments de la langue, tels 
que siryentes, romances, Ićgendes rimees, mysteres, reprć- 
sentations thóatrales, sermons latins, flamands et franeais, 
ouYrages ascetlgues, ouvrages de jurlsprudence, de mćdecine 
et d'histoire naturelle qui meritent d'ótre mentionnes. — 
Introduction de Timprlmerie dans la West-Flandre, ses 
premiers imprimeurs; leurs productions, etc. etc. (i). 

Nous pouYons dlviser les temps ecoules en quatre periodes : 
1* Periode Celtique, 2*" Periode Romaine, 3" Periode du 
moyen-ltge, 4** Pćrlode modernę. 

Si la periode celtique n'a pas, que nous sachions, lalsse 
de traces dans la West*-Flandre, 11 n'en est pas de mćme 
de la pćriode romaine, et nous pouYons ciler Wervick, Tan- 
clenne station romaine Viroviacum dont ii est parle dans 
fitineraire d^Antonin; qui est deslgne dans la carte 
Theodosienne, dite de PeuHnger^ sous le nom corrompu de 



(1) Nous suivons ici la divisioD que 8* est proposće la SocićŁć histo* 
ricjue et litteraire de Toarnai. 



— 7 — 

Yiiwinum, et qui sous la doniination Franque donna son 
nom au canton ou Pcigus Viroviacensis. (1). 

Outre cette yille, nous pouYons menllonner encore Merkhem 
par ou, selon Malbrancq, passait jadis un chemin militaire 
partani de Cassel, el ou Ton a deterre, k plusieurs reprises, 
des mćdailles romaines; Poperinghe, Watou, Neuve-Eglise, 
Roulers, Rumbeke, etc. qui ont fourni plus d'une fois des 
medailles anciennes et des objets Gallo-Romains. 

Un des premiers travaux dont la Soeiete aura a s'occu* 
per, e'est la formalion d'une carte archeologiąue de Tan- 
cienne West-FJandre. 

Ła periode du moyen-&ge est pour nous une minę inepul- 
sable. Les archlves d'Ypres, de Poperinghe, de Furnes, de 
Dixmude, de Warneton, de Messines, etc. etc. renferment 
les documents les plus precieux sur les droits de ces localites, 
sur leur juridiclion et leurs possesslons, sur. Tinstltution des 
hospices , bopitaus , couvents , abbayes , sur Fancienne 
Industrie, sur le commerce, sur Fćtat des personnesi etc. 

Pour la periode modernę nous aurons k explorer les ar- 
cbives concernant le rógne glorienx, si Fon yeut, maisdes- 
potiąne de Charles-Quint, le regne ensanglantó de Pbilippe II, 
et le rćgne plus paisible d' Albert et d'Isabelle; concernant les 
Yicissitudes que la West-Flandre a eprouvees pendant Foc« 
cupation francaise sous Louis XIV, pendant la guerre de la 
succession, apres le traitć de la Barrióre, et pendant Foc- 
cupation sous Louis XV. Nous aurons k considerer la West^ 
Flandre comme pays retrocedć ou d'impositlon, prlvó de toute 



(1) ScHAKYs. Hes Pays-bas avant et duraoŁ la domination romaine. 



— 8 — 

reprćsentation jasqu' au moment ou ćclata la revo]ation 
brabanconne, ćpoqiie a laguelle nous voyons les Źtats de 
la West-Flandre se reconstiluer eux-mómes, et rentrer, comme 
corps dćliberant, aax Etats de Flandre, prerogative dont ils 
ayaient joui pendant une longue suitę de siecles, et dont 
une decision souveraine, mais injuste et arbitraire, les avait 
priyes depuis la retrocession. 

Voil& ce que nous nous proposons d'examiner, voiIa quel 
sera Tobjet de nos recherches et de nos travaux. Chercher 
a eclalrcir des points douteux de notre histoire, faire eon- 
naitre des faits ineonnus ou peu repandus , conserver le 
souyenir de nos aneiens usages, de nos anciennes coutu- 
mes, recueillir nos anciennes legendes, rappeler la memoire 
d'hommes remarquables par leur science, par leurs yertus, 
cfuiy sans avoir atteint la celebrlte, ne meritent pas moins 
d'ćtre connus, d'etre apprecles, et de vivre dans le souve- 
nir de la postćrite. 

Nous croirons avoir fait beaucoup si nous parvenons a 
inspirer , surtout k la jeunesse , le gout et I' amour de 
rhistoire locale; et nous croyons la chose facile; car, comme 
le dlt Ang. Thlerry, « Ł'histoire de la contree, de la pro- 
ce Yjnce, de la vllle natale, est la seule ou notre ^me s' attache 
« par un interót patriotique; les autres peuvent nous sem- 
« bler eurleuses, instructives, digne5d'admiration, mais elles 
«c ne touchent pas de cette manióre. » 

II cst dn reste incontestable qu'on s' attache a son pays, 
et surtout a sa ville natale, en raison directe des connais- 
sances qn'on possede de son histoire et de ses iństitutions. 



— 9 — 



in. 



CE QUE NOUS ESPER0M8. 



En inslituant la Societ^ historjque, archeologiąue «t lit- 
teraire de la viUe d'Ypres et de Taiicienne West Flandre, 
nous ne nous sonimes pas cache les difficultes inherentes 
a ces sortes d'in$titutlons, surtout k leur commencement; 
mais le coneoiirs enipresse que nos concitoyens ont bien 
Youlu nous accorder, les sympathies que notre projet a 
rencontrees, nous rassure completement sur Tayenir. Nous 
faisons appel a tous les membres de la Soeiete: qu'ils 
Yiennent tous deposer dans nos annales le tribut de lenrs 
investigatlons. A cbacun selon ses goiits, ses aptitudes, 
ses oceupations habituelles ! A vous Messieurs les medecins 
des rechercbes sur vos devanciers, et 11 y en a de eelebres: 
Yperman, nomme a juste titre le pere de la chirurgie 
flamande ; Palfyn qui, quoique ne a Courlrai, a cxerce sa 
science a Ypres pendant de longues annćes; et plusieurs 
autres. — Aux jurisconsultes nous rappellerons notre droit 
criminel au moyen-t\ge; les conflits d'autorite et de juri- 
diclion, les anciennes coutumes. — Aux poeles, aux lit* 
terateurs: Immeloot, Faber, Cabilliau, Becanus, Cras , 
Declerck et tant d' autres. — Aux artistes: nos peintres, 
nos graveurs, Kareł Van Yper, Thomas, Du Thielt, Taillebert, 
etc. — k d'autres, d'aulres objels: que tous, unis par un 
egal amour de Fetude et de la contree, meltent en commun 



— 10 — 

le frait de leur science, le resultat de lears recherches, 
de lears observations, et noiis ne tarderons pas a voir 
s'elever pour notre West-Flandre un faisceau de documents, 
de notices, de memoires qui seront d'une grandę et 
incontestable utilite k ceux qui plus tard youdront ecrire 
rhistoirc des viiles de cette partie si remarguable de notre 
belle Flandre. 

On a beau dire, malgre tout le positiyisme du siecle ou 
nous vivons, ii n'est pas moins yrai que les jouissances 
intellectuelles sont toujours les meilleares ! Ah ! Combien 
de personnes se creeraient des moments agreables, de douces 
jouissances, si elles daignaient consacrer aux etudes histo* 
riques quelques heures seulement des loisirs que leur 
laissent leurs occupations habituelles ! £t ce que nous avan- 
cons est tellement vrai, que jamais on n'a vu renoncer a 
ces etudes quiconque a essaye de boire a cette coupe 
enchanteresse. Si on veut bien nous le permettre nous 
citerons ici k Tappui de cette thóse quelques lignes ecrites 
par un des plus savants et des plus aimables ćcrlvains 
belges, que nous sommes beureux de pouvoir compter aa 
nombre de nos amis : « yieux manuscrlts , anciennes ar- 
chiyes ! » s' ecrie monsieur le Baron de S' Genois^ u a ces 
mots je ne sais quel doux souvenir se rćveille en moi. 
II me semble voir defiler devant mes veux ces collections 
d'ant]ques registres de toute naturę, ces chartes admirables 
d'execution ca11igraph]que , ces immenses livres terriers, 
ces parchemins de tout ^ge et de tout format, qui, pen- 
dant pres de dix ans ont saupoudre mes mains et mes 
yetcments de leur yenćrable poussićre ! Je crois palper 
encore ces eloquents debrls du passe, qui chaque jour de- 
couyraient a mes regards, ayides de penetrer dans Finli- 



- łł — 

mite des siecles deja loin de nous, un fait ignore, un 
detail plein d'Jnteret, un eóte oublie des petites iństoires 
de rhumanite. Pour comprendre tout lecharmequ appurtent 
avec elles ces oecupations si souveot dedaignees, parce- 
qu'on n'en eonnait pas les jouissaDces, ii faut avoir vecu 
dans cette atmosphere recueillie, dont le froissement du 
veiin et du papier trouble seul Teloguent silenee; ii faut 
avoir respire longtemps cette odeur pśnetrante des archives^ 
qui est presąue, pour le palćographe et le diplómatiste, 
ce que les tiedes parfums d'une malinee de printemps sont 
pour ramoureux, le poetę et Tamant de la naturę. Comme 
ces derniers, elle le remplit d'un doux eniyrement et Tinspire 
malgró lui (i) ! » 

Łe gout des ćtudes, des recherches historiques, non- 
seulement procure, k celui qnl s'y livre, d'agreables monients, 
d'iutimes jouissances, mais peut encore le soutenir dans 
Fadyersite, le consoler dans le malheur, le dedommager 
des pertes les plus sensibles. Nous en trouYons un exeniple 
frappant dans le celebrę Augustin Thierry que la mort a 
enleve trop fót k la science. Aprćs la restauration , ^ge* 
d'une yingtaine d annees k peine, ii se mit a ecrire dans 
les journaux, et, pour combaltre ou defendre ayec succes 
les questions politiques a Tordre du jour, ii s'adonna aux 
recherches historiques. Mais bientót, dit son biograpbCi ii 
se separa du monde et de la polilique, et, fermant Toreille 
aux bruit du dehors^ ii s'absorba ontierement dans Tetude 
des textes et dans la contemplation silencieuse du passe (2). 
11 ne tarda pas a se placer au rang des meilleurs histo* 



(1) Db St. Grnois; FeuiUets detachćs. p. 63. 

(2) Rathekt, Biographie de A. Tbierry. 



— 12 — 

rieD8:-iiiai8 i quel prix ! Sa vue, affalblie par de longues 
et penibles recherches, s'elcigniŁ touŁ a fait vers i 825. 11 
n'avaii alors que trenie ans ! Cette terrible epreuTe ne fit 
que redoubler son amour pour la science. 

« IŁ fit, comme 11 le dit lui-móme, amitie avec les 
tenebres >• et aidć par le devouement des personnes qui 
Tentouraient, et surtout de M' A. Thierry, ii poursuivit le 
cours de ses travaux historiques, fut charge de diriger la 
publicatioh d'un Recueil des monuments de fhistoire du 
tiers etat, et publia en outre les Becits des temps MerovingienSj 
les Nouvelles letlres sur Uhisloire de France^ etc. etc. Ii eut 
le chagrin de survivre k ses amis, compagnons de ses 
travaux, et, pour comble de malheurs, en 4844, 11 perdit 
sa femnie, sa femme qui lisait, qui ecrivait pour lui ! Et 
pourtant, son courage subiime n'a pas failli un instant. 
Frappe par toutes ces pertes douloureuses, II a ecrit ces 
belles, ces admlrabies paroles: u SI j'avais a recommencer 
ma route, je prendrais celle qui m'a condnit ou je suis. 
Ayeugle et souffrant| sans espoir et presque sans rel^che, 

■ 

je puis rendre ce temoignage qui, de ma part, ne sera 
pas suspect : 11 y a au monde que]que chose qui vaut 
mieux que les jouissances materielles, mieux que la fortunę^ 
mieux que la santć elle-móme, c'est le devouement a la 
science (4). » 

Ces deux citations sufTiront, pensons-nous, pour prouver 
combien d'agrements les etudes historiques peuvent procurer 



(1) Nnits empruntnns toiis ces clćUiils sur Augt. Thierry a un exce1- 
lent ti'avail intitulć : Les Aveu{;les et les Sounis-muets, par H. Alex: 
RcHlenbacb, avcu|;le lui-mćme et membre de la chambre des Reprćsea- 
taots. 



— 13 — 

a celui qui s'y livre. Nous ne pouvon8 assez engager les 
jeunes gens a y consacrer quelques heures de leurs loisirs, 
persuadćs que nous sommes qu'ils y troaveront un charme 
et un altrait qui les recompenseront amplement, et qui 
leur procureront les plus douces, les plus intimes jouis- 
sanees. 

En rćsumó : Notre raison d'ślre^ c'est Timportance de 
notre anelenne provinee, la riehesse de ses monuments, 
de ses arehives , de ses souyenirs lHstoriques. — Ce que 
nous nous proposons, c'est de recueillir tous les debris du 
passć, d'arracher a Foubli ce qui meriie d'ólre conserve 
ou ce qui offre un interćt quelconque pour Tfaistoire de 
la West-FIandre. — Ce que nous espirons, c'est d'obtenir 
le concours intelligent des membres de la Societe, c'est 
de rópandre d'avantage le gout et Tetude de Tliistoire 
locale ; c'est d' insplrer Tamour du sol natal par la con- 
naissance des faits et gestes de nos ancótres. 

Puissent ces tentatives ne pas ótre infructueuses , et 
nous pourrons dire que c'est une oeuvre patriotique que 
Finstitution de la Socićtć bistorique, arcoćologiqub et mttć- 

BAiaE DE LA YIŁLE d'YpRES ET DE l'aNCIENNE WeST-FlANDRE. 

I. DIEGERIGK. 



GiftSXSibD 



LA WEST-FŁANDRE. 




Le ricbe pays qui plus tard a reca le nom de Flandre 
ćtait couyert jadis d^immenses forćts, de p&turages feriiles 
et de terrains marecageux et inaceessibles , qui en ren- 
daient Tacces extrómement difficile et qai prćserverent 
ses habitants de la domination romaine longtemps apres 
que les autres peuples de ces contrćes etaient soumis aa 
joug des maitres du monde. 

Deux peuples, cćlebres dans rantiquitć, les Menapiens 
et les Morins, habitćrent ces pays, Les premiers occupaient, 
auparavant, les deux rives du Vahal;mais, cbasses de leurs 
demeures par les Tenchtres et les Usipćtes, ils furent re« 
foulćs vers TEscaut, qu'i]s franchirent, s'etendirent a 
Touest jusqu'& FOcćan et au sud jusqu'aux Morlns, et 
occuperent ainsi le territoire compris depuis dans le diocese 
de Tournai, qui constitue une grandę partie de Tan- 
cienne Flandre, savoir: Lille, Courtrai, Gand móme jus- 
qu'& Bruges et Audenaerde, le long de la riye gaucfae de 



— in — 

TEscaut veps Anveps, ainsi qiie les cóles jusqu'aux fron- 
tieres des Morins (i). 

Ceux-ci habitaient rextreinite occidentale du pays. — 
Cesi poup ce molif qiie Yirgile les appelle Extremi ho^ 
tnimim Morini; et Pomponius Mela, Ultimi gallicarum gen- 
tium Morini. On leur attribue une origine gauloise ou 
celtiąue, et on cxplique leur nom par le mot celtjque 
mor qui signifie mer, parcequ'lls etalent bornćs au nord 
et a Touest par FOcean; ou par le mot moeres marais 
pareeque leur pays en ćtait couvert. II existe encore des 
traces de ces marais dans ce qu'on appelle aujourd*hui la 
grandę et la petite Moere situees entre Dnnkerqne, Ber^ 
gues et Furnes. 

Quelle qne soit Torigine de la denomination de ce peuple, 

les Morins ont donnę leur nom au diocese considerable 

de r£vćque de Therouanne qui conserva le titre d'£v^que de la 

Morinie, Episcopus Morinorum, mćme apres que le siege de cet 

evśchó eut ete transferre k Boulogne, apres la deslruction 

de Therouanne en 1555. Quelques annees apres (1559) ce 

diocese fut divisć en trois evechćs, qui etaient Ypres, 

S* Omer et Boulogne. Ainsi les chatellenies d' Ypres, de 

Bailleul, de Cassel, de Bergues S^ Winoc, de Furnes et 

le doyenne de Dixmude, qui composaient le diocese d'Ypres, 

formajent avec ceux de S' Omer et de Boulogne la demeure 
des Morins. 

Les Morins, de m6me que les Menapiens, n' habitaient 



(1) Wabnkobnig, HiBtoire de la Flandre et de ses institutions cWilea 
et politiaoes, jusau' h Tannśe 1305, traduite de rAllemand, par £. 
Ghcldolf. 



— 16 — 

point de yiUes; ils occupaient des chaumieres ćparses sur 
des hauteurs inaccessibles par les marais qui les entouraient. 
Du tenips de Cesar leur pays etait divise en canlons que 
ce generał appelle Pagi, Ils se plaisaient k Tombre des 
forets, s' appliguaient surtout a la culture des arbres, et 
etaient parvenus a aeclimater dans leur sol 1e beau plą- 
tane d'Asie, arbre de luxe, qui ne servail ąu^k orner leur 
sejour et a leur procurer de Tombre, Les Romains etablirent 
une taxe sur cet arbre, dans le pays des Morins, qui payaient 
ainsi la jouissanee de Tombre (1). 

Les Morins , et surtout ceux qui babitalent la partie 
correspondant k notre Flandre, furent ceux des peuples belges 
qui resisterent le plus longtemps a Cesar, dófendus qu'ils 
ćtalent par les foróts et les marais dont leur pays etait 
couvert« Ils furent cependant souinls soit par Labienus 
soit par Sabinus et Cotta. 

Cest au V!l* siócle que fut, dit-on, ćrige reveche de la 
Morinie (605), qui continua k exister pendant neuf siecles 
et demi, jusqu'en 1559, epoque a ]aquelle ee diocese fut 
divi$ć en trois evćches conime nous yenons de le dire. 

Au moyen-^ge la Flandre fut divisśe en quatre parties ou 
MembreSf representes respectiyement par les villes de Gand, 
de Bruges, d'Ypres, et par le Prane, 

Le troisieme membre, qu'on appelait aussi le VVest-quartier 
et qui avait la yille d'Ypres pour chef-yille, se composait 
des chatellenies d'Ypres, de Furnes, de Warneton, de Bailleul, 



(1) Dbwbz, 



I 



< 



« 



— 47 — 

de Cassel, de Bergues, de Bourbourg: Ge territoire passa suc- 
cessiyement de la maison de Flandre, k celle de Bourgogne, 
puis ik celle d'£spagoe el ensuite k la maison d'Autriche« 

Łe troisieme membre de Flandre resta eonstituó comme 
nous yenons de le dire , jusqu'au rógne de Louis KW j 
ćpoque k laąuelle cette diyision subit bien des change- 
ments par les conquótes des Francais, changements - qui 
furent fixós par le traitó des Pyrenćes en 1659, par celui 
d'Aix-la-Chapelle en iG68, par eeux d'Utrecht et de Ratis- 
bonne en 4684, de Ryswyck en 1697, d'Utrecht en 1715, 
de la Barrićre en 1715, ainsi que par le traitć de Yienne 
i en 1738 et par celui d'Aix-la-Ghapelle en 1748 (1). 

Le rćsnitat de tous ces traitćs fut en definitive la con- 
I firmation des art. XI, XII et XIII du traitć d'Dtrecht de 

1715, pour ce qui concerne la partie de la Flandre appelóe 
i plus particulierement la West -Flandre: « Le roi trós-* 

chrćtien, dlt Fart. XI de ce traitć, códe aux Ćtats-gćnćraux 
en faveur de la maison d'Autriche, la vllle et la Terge de 
Menin, la ville et la citadelle de Tournai etc; » et Far- 
' ticle XII : « Le roi tres-chrćtien cćde aux Ćtats-gćnćraux 

en faveur de la maison d'Autriche, la ville de Fnrnes et 
le Furn-Ambacht y compris les Huit paroisses et le fort 
de la Knocke; les villes de Loo et de Dixmude avec leurs 
dćpendances; Ypres avec sa ch&tellenie, Roulers y com- 
pris, et avec les antres dependances qui seront desormais 
Poperinghe, Warneton, Commines et Weryick; ces trois 
dernićres pour autant qu'elles sont situćes du cótć de la 
Lys yers Ypres. Le roi trćs-cbrćtien fera remettre aussi 
tous les papiers et documents qui concernent les lieux 

(1) Ds Nknt, Ućmoires hisŁoriąues et politique8, etc. 



t 



7 



\ 
I 

I 

1 



— w — 

cedćs. » Art. Xirr : « Ła nayigation de la Łys depuis Tem- 
bouchure de la DeMe, en remontant, sera librę et ii ne 
s'etablira aueiin payage ni imposition* » 

Cest ainsi qae le territoire de 1' ancien troisi^me membre 
de Flandre fut et resta demembrć. Łes ebśtellenies de Bergues 
•S^Winoc, de Gassel, de Bailleul et de Bourbourg restćrent 
dćfinitivement a la France, et le restant prit particulióremeni 
le nom de dśparHment de la West-Flandbb. 

II se composait donc des parties suiyantes: 

1* La Yille dTpres. 

2* La salle et ch^tellenie d^Yprcs. 

5"* La ville et ch^tellenie de Furnes. 

4* La Yille et ch^teilenie de Warneton* 

S* La Yille et juridiction de Poperingbe. 
6* La Tllle et territoire de Weryick. 

7* La Yllle de Menin. 

8* La yerge de Henio. 

9* La gćnćralitć des Hait paroisses. 
iO"* Ła yille de Dixmude. 
ii* Ła yille et poorterye de Łoo. 
i 2* La yille de Roulers. 

Łes Śtats de Flandre se composaient anciennement des 
dćputćs de cbacnn des quatre membres, et des deputćs 
da clergś; mais en 1678 la yille dTpres ayant ćtć prise 
par Louis XIV, fut cćdee ayec sa cb^tellenie k la couronne 
de France par le traitó de Nymógue. II ne rcsta donc 
plus que guatre voix dans Tassemblće des ecclćsiastiąnes 
et membres de Flandre, et cet ćtat de cboses a eontinuć 



— 19 — 

d'exister, móme aprós la retrocession dTpres k la maison 
d'Autriche par les traites subsćqaents. (i) 

Nonobstant les rćciamalions rćiterees des intćressós, Tem- 
pereur Charles VI ne trouya pas k propos de rćunir le 
membre d'Ypres aux ćtats de Flandre, mais ii le tint 
comme pays d'imposition sur le móme pled qa'il Fayait ćtó 
sous la dominaUon francaise. C'est-&-dire que cette partie 
rćtroeódóe avait k payer une large part dans les impo- 
sitions diverses, sans jouir du dróit de reprćsentation ; ii 
contiauait ainsi k ótre traitó en pays conquls tout en 
restant assujetti, comme anciennement, k la juridiction 
du conseil de Flandre. 

Cet ćtat de choses continua jusqu'en 17S4, lorsque les 
Administrations subalterneSy c'est-&-dire les ch&tellenies, pajrs, 
metiers et distrlcts de la Flandre, qui jusqu'alors n'avaient 
eu que yoix consultatiye, adressórent k Fimpćratrice Marie- 
Theróse des supplications tendant k obtenir yoix delibćra* 
tiye, par formę d'interpretatlon ou d'ampliation du rćglement 
proyjslonnel d'Albert et d'Isabelle de Fan 1614. Pour 
appuyer leur demande les administrateurs subalternes 
offrirent de consentir k un subside de dix-huit mllle 
rations par jour, faisant par an la somme d'un million 
six-cents quarante-deux miile cinq-cents florins au subside 
pour Tentretien de la cour de son Altesse Royale pendant 
tout le temps que ce prince residerait dans le pays etc. (2) 

Ges proposltions ćtaient trop belles pour ne pas £tre 

(1) DkNbnt, Memoires hisloriąues et poliŁiques sur les Pays-Bas Ao« 
trichiens. 

(3) Db Nbnt. 



— 20 — 

acccptees par Marle-Thćrese, et, le 5 Juillet 1754, sa ma- 
jeste declara que: « Dorenavant toutes les villes, pays, 
« cli^tellenies et mćtiers qui etaient accoutnmes de se 
« trouver k Tassemblće generale de la province, auralent 
« voix delibćratiye et dćcisire dans toutes les affaires, 
«i soit qu'elles regardassent le service du souverain, les 
« besolns internes de la province ou autrement (1). » 

Le clerge et les trois membres firent des representations 
contrę ce changement de constitution ; mais envain. II 
resla decidó quc Tassemblće des Etats de Flandre deyait 
avoir desormais dix-sept voix, celle du clergó et celles 
de seize yilles, ch&tellenies, etc. savoir: les vilics de Gand, 
Bruges, Courtral, Andenarde, Ninove et Termonde; les 
cb^tellenies, districts ou mótiers du Franc-de-Bruges, Vieux- 
bonrg-de-Gand , Courtrai , Audenarde , Alost , Ternionde , 
Bornhem, Waes, Assenóde et Bouchaute. 

Comme on le yoit, toute la West-FIandre ou le troi- 
sióme membre fut encore ecarte et resta privć de toute 
representation, quoique les Administralions subalternes des 
autres membres eussent obtenu voix deeisive móme « dans 
les affaires concernant le service du souyerain. n 

Le gouvernement persista dans ce deni de justice jus- 
qu'en 1789. Van derNoot yenait de lancer le manifeste bra- 
bancon du 24 Octobre, et avait fait un appel k la Flandre 
entióre, mais surtout k la West-Flandre opprimće depuis 
si longtemps. Cet appel deyait y trouyer de Tćcho; le 
manifeste fut recu ayec entbousiasme , et le ministre, 
comte de Trauttmansdorff, yoyant le danger de la situation, 

(1) Db Nśmt. 



— 2i — 

crut pouYoir y remedier par des mesures vlolentes et 
des Intiiiiidations ; clles resterent sans effet. Le 27 Octobre ii 
adressa au magistrat d'Ypres la letlre suivante, qae nous 
donnoas textuellement : 



Messiears, 

u Je viens d'ótre informó que Tayocat YanderNool aurait 
eii Faudace d'adresser par lettres signćes de lui, i plusieurs 
administrations de la Flandre, une espóce de manifeste fait 
en Brabant le 24 de ce mois, par les Eccićsiastiąues, tiers- 
Etat et que]ques membres de TĆtat Noble da Brabant, 
dans le quel on les In vi te de se joindre k eux contrę 
Sa Majeste TEmpereur; je vous fais la prćsente pour vous 
dire que mon intention est qu'& la rćception de la presente, 
vou$ ecrlviez par Estaffette k toutes ies Administrations du 
Dćpartement de la West-Flandre, de me remettre direc- 
tement par la voie la plus prompte possible, cette Łettre 
et ce Manifeste avec la Rćsolution qu'ils y auroni prise. 

Je suis tris-parfaitement , Messieurs, yotre trós-humble 
et tres-obeissant serviteur» 

( Signć ) Trauttmansdorff. 
Bruselles le 27 Octobre 1789. 



Cet ordre fut transmis par le magistrat d'Ypres k toutes 
les administrations formant le Dćpartement de la West- 
Flandre: mais II etait deja trop tard. L'appel k la libertó 
avait ćte recu avec aviditó par toutes les autoritćs de cette 
contree, qui attendaient ayec la plus yiye impatience le 



— 22 — 

moment de reprendre, aux Etats de Flandre, le rang qa'elles 
y ayaient occupć pendant des siócles et dont une dćcision 
arbitraire- les ayait injustement privees. 

Łe lendemain, 28 Octobre, le mlnistre Trauttmansdorff 
adressa encore au magistrat d'Ypres les deax lettres sui- 
yantes, dans lesąuelles la colere et Temportement percenl 
de tous cdtćs. 

Nous citons testaellement : 

Messleurs, 

J^al ya Timprimó óommencant, Le peupte Brabaneon pnr 
forgańe etc. que Tayocat Yan der Noot a ea Taudace 
d'enyoyer aax Administrations formant la gónćralltć du 
Dćpartement de la West-FIandre , par lettre du 24 de 
ce moiS| pour les inyiter k se joindre aux soi-dlsants Pa* 
triotes Brabancons contrę Sa Majestó FEmperenr. 

Qaoiqne je sals bien persuadć qae Tlndignation qu'aaront 
ipronyóe toutes ces Administrations k la yoe de ces pi&ees 
scandaleusesy je ne yous fais pas moins la prśsente pour 
yous dire, que je leur dćfends de prendre quelque Resolu- 
tion, ou móme de Dćlibćrer sur aucune de ces pieces, et 
que je yeux qu'elles me remettent tous les Exemplaires 
qu'elles pourraient en ayolr recu sans en garder des Copies 
pour leqrs archiyes. 

Yous informerez de oet ordre par la yoie la plus prompte 
toutes ces administrations composant la Gćneralite du Dć- 
partement de la West-Flandre, en les prćyenant que j'al 
dćja. donnć mes ordres au Mlnistere public de faire lea^ 



— 23 — 

poursuites nćcessaires pour ąue des pióces aussi scanda* 
leuses et attentoires aux Droils de Souverainetć de Sa Ma- 
jeste TEmpereur, soieat laeerees et brulćes par le Mailre 
des hautes oeavres. 

Je suis trós-parfaitement, Hessieurs^ Yotre tr&-buiiible 
et trćs-obeissant senriteur. 

(Slgnó) Trautthahsdorff* 
Brttxelles le 28 Octobre 178&. 



MessieurSy 

Des complots abominables, tramćs par les soi-disant 
Patriotes Brabancons, ayant ćte deeouyerts, et son Excellence 
le General-CommaDdaDt ayant des notions d'aprćs lesquelles 
plusieurs Personnes du Dćpartemenf de la West-Flandre 
paraissent y ótre impliqućes, ii a cru ne pouYoir se- dis** 
penser de faire observer et mćme de faire enlever qaeU 
ques unes de ces personnes. 

Quoique ces dispositions n'ont eu lieu que par des raisons 
superieures d'Ćtat, et pour prevenir des dangers qui me- 
nacent les bons Sujets de sa Majestć, comme cependant 
11 pourrait en naitre des craintes sur Talteration des droits 
des Habitants du Departement de la West-Flandrci d'ćtre 
Gonstamment traltes tant au Civil qu'au Criminel par droit 
et sentence, je vous fals la presente pour vous dire que 
mon Intention est que yous ecrlvlez incessanunent en mon 



— 24 — 

nom k toutes les Administrations formant la Gćneralitó do 
Dćpartement de la West-Flandre, pour les tranquilllser sur 
ce point et les assurer. qa'il ne sera rien slatue k Tegard 
d'aacune de ces personnes^, que par droit et sentence 
pardevant le Juge competent. 

Je sois trós-parfaitement , Messieurs, votre tres-humble 
et trćs-obóissant serviteur. 

( Signć) Trauttmansdorfp. 

Braxenes le 28 Octobre 4789. 

Łe magistrat dTpres se contenta d'envoyer aux diverses 
administrations une copie cle ces deux dćpóches du ministre; 
mais, le 24 Noyembre, ii prit une rćsolution plus hardie, 
car, de Tayis de la Grandę commune, ii ócrivit k toutes 
les administrations suhaliemes de la West-Flandre pour les 
engager k envoyer k Ypres, au 27 du mois, des dćputes 
avec autorisation suffisante pour delibćrer sur Topportunite 
de s'unir avec le reste de la Flandre et avec le Brabant, 
et pour envoyer, dans FaflirmatiYe, des delćgućs aux Etats 
de Flandre. 

Cette premićre rćunion eut lieu le 27 Novembre dans 
la salle ćcheyinale de la ville d'Ypres; toutes les diverses 
administrations de la West-Flandre y ćtaient representees 
par deux, par trois ou par ąuatre deputćs: le clerge seul 
n'y ayait pas ćtć convoque. Pendant la seance, deux dćputes 
du comitó patriotique, qui 8'ćtait ćtabli a Ypres, yinrent 
demander audience; ils furent inlroduits: c'ćtaieDtMM. Char- 
Ics-Benoit Yan Hoye et Pierre Malou, ancien echeyin dTpres. 

D'apres la mission qu'ils ayaient recue du comitć pa- 
trioliquC| ils proposerent a Tassemblee d'admettre aux Ćtafs 



— 25 — 

de la Wcst-FIandre les deputes du clerge. Cette deurande 
leur fut accordee et inimediateinent furent introdiiits coinme 
depiitćs du clerge MM. Anloiiie-Pierre Walwein, Doycii, et 
Benoit- Yinccnt Samarcg, chanoine de la cathćdrale d'Ypres. 
Cette assemblóe provisoire aiiisi constituee , on asita la 
question de savoir si la geiieralite de la West-Flandre se 
joindrait aux Etats de la Flandre ( qu'on appelait alors 
Flandre Orientale ), pour la defense generale du pays ? 

Comme plusieurs des deputes n*etaient en possession «jue 
d'un mandat provisoire, 11 fut resolu de ne pas preudre 
immediatement une decision sur une guestion si grave, 
uiais de la remettre au Lundi 7 Decembre, afin de donner 
aux delćgues le temps de consulter leurs commettants : 
quelques aufres questions d'une moindre importanee furent 
ćgalement remises a la proehaine seance. 

Le 7 Decembre les nouveaux etats se reunirenl; trente-six 
delegues furent presents, et ii fut decide i Tunanimite des 
voix que la generalitć dc la West-Flandre se joindrait aux 
Etats de la Flandre Orientale, pour la defense de la patrie 
dans les circonstauces actuelles. 

Nous croyons qu'il ne sera pas inutile, de faire connaltre 
la composition de ces nouveaux Etats de la West-Flandre. 
Yoici le relevó des deputes: 

Pour le clerge: 

Alipius Struye, Prćlat de Tabbaye de Yoormezeele. 
Corneille Heddebault, Prelat dc Tabbaye de S^ Jean-au* 
Hont a Ypres. 
Fiacre-Jacques Strabant, ćcolatre de la calhedrale d' Ypres. 
Benoit- Yincent Samarcqy chanoine dc la móme cathćdrale. 



— 26 — 
Pour la Yille d*Ypres: 

Jacqaes-Ignace-Jean de Langhe de Scheurpitte, i^' ćcbeyin. 
Eugene-Francois de Ghelcke de Gracht, ćcheyin. 
Constant-Francols Yermersch, conseiller pensionnaire. 

Pour la salle et cb&tellenie d'Ypres: 

Joseph de Patin de Letuwe, ćcheyin. 

Henri de Codt Van den Broueke, id. 

Francois Yandermeersch^ conseiller pensionnaire. 

Pour la Yille et ch&tellenie de Fnrnes: 

Ferdinand de Moucheron de Wytschaete, Bourgmestre et 
landhouder de la commune. 
Ferdinand de Man de Yolkenswerye, ćcheyin et Keurheer. 
Norbert Harrannes conseiller pensionnaire. 

Pour la yille et ch&tellenie de Warneton: 

Francois-Joseph Segers, ayouć. 
Charles-Constant Splnnewyn, ćcheyin. 

Pour la yille et juridiction de Poperinghe: 

Francois de Soutter, Bourgmestre de la commune. 
Pierre-Guillaume Cadock, conseiller pensionnaire. 
Benoit Reypbins, du college des conselllers. 
Pierre-Joseph deYriere, du collćge des notables. 

Pour la yille et territoire de Weryick: 

Francois Fauyarcg, Bourgmestre. 
Jean*Francois Paret, ćcheyin. 



— 27 -^ 

Pour la ville de Menin: 

Jacques-Łouis-Antoine Angillis de ter Hoye, eclic\iir. 
Joseph-Yincent van den Bussche, greffier. 

Pour la yerge de Menin: 

Pierre Yan Rambeke, haut-bailly. 

Jacques Holyoet, ćchevin. 

Joseph Gesquiere, conseiller pensionnaire* 

Pour la gćnćralitć des Huit paroisses: 

Henri de Hey, bailli d'EIverdinghe. 
Jean-Francois PlUe, greffier de CoppernoUe. 

Pour la Yille de Dixmude: 

Francois de Breyne, premier ćchevitt. 
Pierre Rabaut, ćcheyin. 

Pour la vllle et poorterie de Loo : 

Jean-B'*. Ryon, premier Bourgmestre. 
Jean-Francois Ackenys, 2"* Bourgmestre. 

Pour la Yille de Roulers: 

Guillaume Roelens, premier 6chevin. 
Pierre de Necker, ćcheyin. 

Łe comitć patriotique d' Ypres fut reprćsentć pros des ćtats par : 

Charles-Benolt yan Hoye. 
Pierre Malou, ancien ecbeyin. 

Dans la móme sćance on forma une dśputation permanente 
ehargóe de traiter les affaires courantes; on decida que deus 
membres de cette deputation assisteraient aux sćances du 



— 28 — 

comite patriotique, et que deux membres de ce comitć assiste- 
raient aux seances de la deputation permanente. — On resolut 
d'envoyer trois dćputes aux Etats de la Flandre Orientale et 
au comite genćral des Pays-Bas a Gand, et od ehoisit pour 
cette mission le Prćlat de S'. Jean-au-Hont , Jaegues-lgnace- 
Jean de Langhe et Norbert Marannes. — On dócida de le- 
ver dans les villes et dans les yillages, autant de troupes que 
possible; — d'eD]ployer, pour le paiement des troupes et des 
fonetionnaires civils, tous les deniers et revenus appartenant 
k sa majestć; — de faire próter le serment de fidelite confor- 
mement k Tordonnance du conseil de Flandre du 26 No- 
Yembre d'; — de faire disparaitre toutes les insignes de 
la souyerainetć quise trouvaient aux divers bureaux publics. 
— Toutes ces mesures furent prises k Tunanimite des voix. 

• 

Aprós cette memorable seance, les Etats s'ajournerent au 
23 Dćcembre suivant et le lendemain la deputation perma- 
nente commenca ses travaux et nomma son acŁuarius ou 
greffier, Monsieur Pierre-Jean-Antoine Hynderick, chevalier 
hereditaire, conseiller penslonuaire de la yille d'Ypres (1). 



(1) Pirbhb-Jban-Antoinr llrNDRRicK naquit h Tpres, le 18 Aoiit 1755. 
II ćtait flis de Pierre-Jean-Fraiicois llynderick, ćclievin de la chatellenie 
d^Ypres, et de damę Thćrłse-Susanne De Buus d^UoUebeke. U Gt ses 
ćŁudes a ia celebrę ancienne universi(ć de Louvaiii, exerca dans sa ville 
nataie la profession d'Avocat, et fiiŁ bientót nommć echevin de la chatel- 
lenie d'Ypres. En 1784, &gć seulement de 28 ans, ii fut dćsif^nć, par 
TEmpereur Joseph II, comme conseiller au tribuiial d^Ypres nouvelle- 
ment instituć. Apr^s la supprrssion de ce ti^ibunal, Tassemblće connue 
sous le nom de groole gemeenle le ehoisit comme conseiller pensionnaire 
de la ville d*Ypres. II exercait ces fonctions lorsqu'il fut nomm^ actuaiws 
ou {'reflier des Etats de la West-Flandre. Pendant la rćvolution francaise, 
et surtout en 1794, M. le chevalier Hyndcrick rendit a la vilie d'Ypres des 
8ervices signalćs. Rentrć dans la vie pnvće ii fut nommć successivemenŁ 
Jui;e de Paix. Juge au tribunal seant a Ypres, et Prćsident de ce mćme 
tribuual. — 11 mourut a Ypres le 28 Dćcembre 1842 k Tilge de auatre- 
YŁDgt-sept ans et quatre mois. 



— so- 
li n'entre pas dans notre intention de suivre ici tous les 
debats des Etats de la West-FIandre, dous mentionnerons 
seulement le fait suivant, parce qu'il se rapporte k une modifi- 
cation projetće du terrltoire de eette proyince. Au commen- 
cement de Tan 1790, on soa1eva la guestion d'annexer la 
West-F]andre a la Flandre-Orientale pour n'en former qu'une 
seule proYince. Cette proposition devait nćcessairement dó- 
plaire a des Ćtats qui Yenaient de se reconslituer eux-in$mes; 
aussi fut-elle rejetee dans la seance du 3 Mars 4790. Yoici 
comment les votes se repartirent: 

Pour rannexion: La yllle de DUmude et la ville etpoor-* 
terie de Loo. 

Contrę rannexion: La ville d'YpreSy la cMtellenie d'YpreSt 
la Yllle et ch^tellenie de Furnes, la ville et ch^tellenie de 
Warneton, la yllle et territoire de Weryick, la yerge de 
Menin, la gćneralile des huit paroisses. 

S*abstinrent, ou plutót yótćrent ad differendum : le clergć, 
la Yllle et juridiction de Poperinghe, la yllle de Menin et 
la Yllle de Roulers. 

Ainsi les Etats de la West-Flandre proelamerent leur in- 
dependanee; mais, malgre ce Yote, rexistence des nouyeaux 
Etats ne deyait pas ótre de longue duree. Bientót les eyene- 
ments de 1795 renyersórent toutes les aneiennes institutlons; 
la Belgiąue entlere deyint francaise, fut diyisće en departe- 
ments et la West-Flandre fit partie de celui de la Lys. Sous 
le royaume des Pays-bas elle fit partie de la proyince de 
la Flandre-Occidentale, k laąuelle elle appartient encore. Cette 
ancienne proyince formę aujourd*hui Tarrondissement d'Ypres, 
celui de Furnes-Dixmude, une partie de celui de Courtrai 



— 50 — 

et de cclui de Thielt. (1). 

Nous joignons a cet article une carte de rancienne West- 
Flandre calquee sur la Notwelle carte de la Promnce de Flandre 
publiee par Walseh en 1795 etcontenant toutesles anclennes 
divisions et circonscriptions. Pour luf laisser tout son 
caractóre d'authenticitó nous conservons Forthographe des 
noms de ]ieux tels qu'ns y sont inscrits. 

L'aneienne West-FIandre se diyisait alors en cinq parties 
distinetes, savoir: I** La chdtellenie d'Ypres, qui contenait 
outrc la ville d'Ypres, celles de Roulers, de Werviek, de 
Comines, de Messines et beaucoup de paroisses ou commu- 
nes imporlantes. Elle possćdait en outre plusieurs enclaves 
dans Ic Franc-de-Bruges , aux environs d'Ardoye; et dans. 
la generalite des Huit paroisses pres de Westoutre. Par 
contrę elle renfermait quatre eiiclaves appartenant & Bruges; 
trois pres de Staeden et une qualriśme entre Roulers et 
Ardoye. 

2* La chdlellenie ou comłe de Furnes^ qui contenait la vllle 
de Furnes et un grand nombre de riches communes, la ville 
de Loo, Rousbrugghe, Poperinghe et sa juridiction ; k cette 
chdtellenie touchait la yille de Dixmude, avec ses appendan- 
ces, distraite du Franc-de-Bruges,par la conqućte de Louis XIV 



(1) Noas puisons tons les renseif^iements concernant la formatioD des 
Etats de la West-FIandre, en 1789^ dans un ouvrage imprimć mais 
anćpigraphe, contenant les proces-verbaux des sćances des Etats et de 
celles dc la depatation perroanente de la West-Flandre. Ces procis-ver- 
baux ont ćtć rćdif^ćs par 1'aciuańus Mr. le chevalier Ilynderick, dont 
ii est fait mention plus baut. Cet ouTrage rare et curieux estactuellement 
]a proprićtć du petit-fils de H. le clieTalier Dynderick, H. Alp. Yanden- 

Keereboom, Bourgmestre de la ville d*Tpres, membre de la chambre des 
eprćsentants, et PrćsidenŁ de la Socićtć historiąue, archćologique et 
littćraire de la yiUe d*Ypre8 et de l^ancienne West-FIandre. 



— Si- 
ei adjoiDte k la West-Flandre, comme partie rctrocedee, par 
rart. XII du traite d' Utrecht de 1715. Cette cMtellenie 
renfermait une enclave appartenant aux /TtitY parot^ses, situóe 
pr^s de Crombeke. 

La yille de Nieuport, quoique se trouyant daos la ch&- 
tellenie de Furnes, est restee constamment k la maison 
d'Autriche; elle ii'a donc pa ótre rćtrocedee et n'a par 
consćquent pas fait partie de la West-Flandre. 

5^ La giniraliii des Huit paroisses se composait des pa- 
roisses de Loere , Westoutre , Reninghelst , Ylamertinghe , 
Elverdinghe , Woesten , Noordschoote et Watou. Cette der- 
niere commune ćtait sóparee des sept autres et se trouvait 
isolee k rextrómitć sud-ouest de la chśitellenie de Furnes, 
entre Poperlnghe et Steenvoorde. Cette giniralitś possćdait 
une enclave dans la ch^tellenie de Furnes et en renfermait 
une elle-m^me appartenant a Ypres, comme nous Tayons 
dit plus haut. 

4*" La chdtellenie de Wamełon , qui contenait la yille de 
ce nom et les yillages de Neuf-ĆgUsei Dranoutre, Kemmel, 
et Wulyerghem. 

2j* La verge de Menin, qui se composait de la yille de ce 
nom et des yillages de Gbeluwe , Dadizeele , Weyelgbem , 
Blsseghemi. Heule, Moorsecle, Gulleghem, Winkel St, Eloy, 
Łendelede, Iseghem et Hemclghem. La yerg6 de Menin 
possćdait une enclaye dans le Franc-de-BrugeS| pres de 
Łichteryelde. 

La West-Flandre ćtalt bornee au nord par la mer du nord 
et par le Franc-de-Bruges ; k Fouest et au sud-ouest par 
la Flandre francaise ou par les parties dćmembrćes de 1' an- 



-- 32 — 

cień 5" membre de Flandre; au sud-est par la Lys qui la 
sćparait de la France; ik Fest par la ch^tellenle de Courtrai 
et par le Franc-de-Bruges. 

Telle ćtait notre ancienne West-Flandre habitće ancien- 
nement par les Morins et par les Menapiens; — soumise, mais 
tardivenient, & la domination roniaine; — faisant partie dc la 
dot de Judilli filie de Cliarle$-le-chauve; — passant de la mai- 
son de Flandre k celle de Bourgogne, de celle de Bourgognc a 
celle d'Aiilriche; — dćmcmbree par Louis XIV ; — restituee ik 
TAutriclie ;— incorporee par la France; — ajoutee, avecle resfe 
du pays, an Royaume des Pays-Ras ; — faisant enfin, depnis 
4830, partie d'une des plus belles provinces du Royaume 
de Belgigue, et formant encore le coin le plus fertile de la 
fertile Flandre. 



I. DIEGERIGK. 



QŁft£X2JbQ 



DES GfllLDES. 



ORIGIME. — ORGAMISATIOM. — TIRS, ETC. 
6HILDE DE S^ SĆBASTIEM D'YPRE8. 

Dans toutes les Yilles et dans prcsque toutes Ics com- 
mnnes rurales de notre WesŁ-Flandre, existent, de nos 
joiirs encore, des socieles ou confrerics d'archers. Le voyageur 
qui a parcouru nos cainpagnes, le dimanehe, aura remargue 
sans doute ces groupes d'hommes robustes reunis, apres 
riicure de veprcs, dans une verte prairle, autour d'une 
perehe elevće, au sommet de ]aqiielle sont symetriqiiement 
places des simulacres d'oiseaux en bois, aux ailes immp- 
biles. 

Ces liommes, sont les descendants des anciens arehers 
flamands, des membres de ces Ghildes cćlóbres qui jouerent 

o. 



— 34 — 

cTabord un róIe si important dans Thistoire des villes et 
des communes de notre West-Flandre, et qui plus tard 
cueillirent des palmes pacifiques dans les concours et tirs 
brillants dont nos annalistes ont soigneusement consignć 
tous les dćtails dans leurs chroniąues. 

Łetemps, les róYolutions, les lois, oni renverse presque 
loutes les institutions ereees jadis par nos pćres, dans un 
but d'uti]ite et móme d'agrement. Mais les Ghildes, et 
surtout les confreries ou sociótćs d'arcbers, n'ont pu ótre 
detrultes; elles ont resislć k toutes les crises et sont au* 
jourd'hui encore florissanies en Flandre. Cette longćvitć 
s'explique; ii n'est pas facile d'anćantir des institutions 
seeulaires et toujours populaires; les Ghildes etaient si 
profondóment entrees dans les moeurs et les usages de nos 
póres, ełles rćpondaient si parfaitement aux instinets, aux 
besoins, au caractćre des populations flamandes, qu'elles 
ont suryćcu aux causes qui les ayaient fait naftre et grandir, 
ainsi qu'aux lois qui ont prononee leur arrót de proscriplion. 

Ł'bistoire des anciennes Ghildes flamandes, ou confrćries 
de bourgeois armćs, offrirait le sujet d'un travail intćres- 
sant et utile, car cette histoire se lie ćtroitement k celle 
de nos communes de Flandre; mais nos etudes ne sont 
pas encore assez compićtes pour qu'il nous soit possible 
d'entreprendre aujourd'hui une pareille ORuyre. Nous nous 
contenterons de prćsenter quelques considćrations sur Tori- 
gine, Forganisation, les usages des anciennes Ghildes fla- 
mandes en gónćral et de donner la relation d'une de ces 
fótes dont le tir k Faro ćtait Fobjet et aux quelles nos 
p&reS| ii y a un sitele k peine, prenaient part ayec autant 
d'empressement que de bonheur. 



— 35 — 

Łes Ghildes militaires ou armees etaicnt, sous le rapport 
des armes confićes k leurs membres, de quatre espóces 
differenCeSy mais leur orlgine, leur bot et leur oi^anisation 
iiiterieure ćtaient k peu pris les mómes. 

Ypresy chef-lieu de la NYest-Flandre, possćdait quatre 
Ghildes armćes. Les membres de la Ghilde de S* George 
ayaient pour arme Tarbalćte; ceux de la Ghilde de S^ Sć- 
bastien, Taro ; Tćpee ćtait Tarme des membres de la Ghilde 
de S* Michel, et Farguebuse celle de la Ghilde de S' Barbe. 
A dlrerses ćpoques toutefois, et surtout dans les temps 
modernes, les membres de la confrerie de S* Sćbastien 
furent autorisćs 4 s'armer de mousquets; jamais cependant 
ils n'abandonndrent leurs armes historiąues et les tlrs k 
Taro furent constamment leur esercice prćferć et presqu'ex- 
clusif. 

La Ghilde de S* Sćbastlen d'Ypres, la seule de nos guatre 
confreries qui existe encore, peut ćtre considerće comme * 
un typc de ces antiqucs associatlons; elle a conservć presque 
toutes ses anciennes coutumes et a rćussi k rester en pos- 
session de ses archives interessantes auxquelles nous aurons 
plus d'une fois recours. (i). 



(1) Ces archiYes se composent: lo de sept registres des comptes, depuis 
l''an 1475 jusqa'a Tćpoąue actuelle. 2o de quatre registres des tirs (1812- 
1860.) 3o de deiix registres des rćsolutions (1693 k 1860.) Ąo d'un 
registre contenant descopies de pi^ces direrses de Tao 1474 et sui^antes; 
les listesdes notables confrćres de 1500h 1503; les admissions des eon- 
frires et consoeurs, nominałion des dignitaires etc. de 1507 h 186l« 




frćrie; des leltres di^erses: des cartes de tir de diverses vilies: deft 
piices de poćsie faites h roccasion de la nomination des cbefs; — 
et enfin la cbarte origiaale de Charles-Quint dont-il sera fait mentioa 
plu4 loia et que nous publions in extenso aux annesctf. 



— 36 — 

Si nous ne craignions qu'on ne nous accus^lit d'ćcrire une 
phrase banale, nous dirions que Torigine des Ghildes (i) fla- 
mandes, prises dans Tacception la plus large de ce uom^seperd 
dans la nuit des temps. On a dit et repetę, ii esŁ yrai, 
que les Ghildes naquirent presqu'en móme temps que les 
communes de Flandre, nous eroyons, nous, qu'e11es en furent 
le berceau. 

Longtemps avant que des chartes diles de communes 
fussent octroyćes par nos comtes aux habitants des centres 
de populations, nos pćres, qui habitaient de yastes forćts, 
ou qui placaient leurs demeures au milieu des marecages, 
avaient senti la nćcessite de s'associer dans un but de defense 
commune; descendants des peuplades saxonnes qui s'etaient 
^tablles sur le rivage de la mer entre Boulogne et Tembouchure 
de TEscaut, et qui ont longtemps donnę leur nom (litus 
saxonicum) au pays conquis par eux, nos anc^tres ayaient 
empruntć, aux peuples du nordy Tldee et les principes de 
rassoeiation ; ils appliqućrent ces principes dans leur nouyelle 
patrie ; chaque groupe d' babifants ayait une association 
nomme Ghildej et ces communautes regies bientót par des 
usages et des coutumes admis par tous les associćs ne tar- 
derent pas k porter elles-mómes le nom de GIńlde. 

« La Ghilde, dit un historien, portait assurance mutuelle 
contrę tous les perils, les accidents de la yie, les yoies de fait, 
les injures, Tincendie, les naufrages et aussi contrę les pour- 



(1) Selon beanconp d*auteur8, rćtimologie du moŁ Ghilde provient de 
GUd <m Ghield ar^eut] parceąue tous les confćderćs ćtaient tenus de 
yerser, a» tresor commun, leur quote-part pour supporter les frais 
de rassoeiation. Rilderdyk pense que le nom de Ghilde provicnt du 
not HUde, affectio, cognaiio, Ge-hilde, rćunion par afiection lice par 
une promesse par un serment. Le mot Ghilde se traduit en latin 
^9T gUda^ gildonia^ conjuratio; de la le mot francais sermenU 



— 37 — 

suiles legałeś encourues poar des crimes ou des deHts 
in^me averes. Chacune de ces associations etait misę sous 
le patronage d'un Dieu, ou d'un heros, dont le nom servaŁt 
i la designer. Chacune avait des chefs pris dans son sein, 
un tresor commun alimente par des contributions annuelles, 
et des statuts, obligatoires pour tous ses membres, ou le 
princlpe de la fraternitó etait deyeloppć dans toute sa 
Yigueur; la Ghilde ne connaissait pas de rangs sociaux, 
elle se pratiquait entre le prlnce, le noble, le laboureur 
et Fartisan, tous pouvaient ótre conjurćs, frćres du banquet. » 

u Ges associations, basees sur Tegalite et sur la fraternite, 
acquirent en Belgiąue un tres grand dćveloppement, et Ton 
peut móme dire qu'elle donunent toute la civillsation 
fielge (i). » 

Ces lignes ne retracent elles pas le tableau vral de nos 
communes du moyen dge, et les principes sur lesquels 
etaient bases Ics Ghildes primitiyes, n'ont-ils pas dicte 
plus tard les statuts de nos confreries plus modernes 
d'archers et d'arbaletriers ? Łes Ghildes, comme les commu- 
nes elles-m^mes, etalent-elles autre chose que des asso- 
ciations fraternelles constitućes dans un but de dćfense et 
dassistance mutuelles, ayant une bourse commune, des 
statuts obligatoires pour tous les associes qui jouissaient 
tous des mómes droits, et qui tous aussi, quel que fut leur 
rang ou leur position sociale, etaient soumis aux mómes 
devoirs. 

Ce serait donc une erreur de croire que Tetablissement 
de nos communes flamandes et de nos Ghildes fut une 

(t) AOGOSTIN TłllBRRT. 



- 58 — 

creation due k la gćnórense initiatiye des comtes et des 
seigneurs du pays, en yertu du droit rćgalien ou divin. Łes 
Ghildes et les communautós existaient de fait, comme nons 
venons de le dire, longtemps avant que des chartes et 
des priyil^es leur fussent octroyćs. 

Les libres insUtutions qui rćgissaient les commnnautćs 
ou Ghildes, sous formę d'usages ou de coutumes, furent 
une crćation de nos póres pour qui la liberte ćtait un 
besoln, et qui conseryórent si longtemps leurs franchises 
parcequ'ils surent longtemps les defendre avec courage et 
ćnergie. 

Ce n'est donc pas aux comtes que reyient Tbonneur 
d'ayoir instituó les communes flamandes; s'ils interyinrent 
plus tard| ce fut uniquement pour confirmer, en droit, une 
organisation sociale, un ćtat de choses preesistant en fait, 
et pour substituer k des usages admis, k des coutumes 
en Ylgueur, des lois ćcrites et positiyes. 

rTayions nous pas raison de dire que la Gbilde primi- 
tiye fut le berceau de la commune Ićgalement constituće 
plus tard? 

Ayant de reconnaltre les commanautes ou Ghildes, les 
chefs du pays, seigneurs par droit de conquóte, ayaient 
cherchó k les anćantir. Ces associations fraternelles et 
ćnergiques de serfs portaient ombrage aux conqućrants« 
Ła puissance de ces Ghildes, basće sur Tassociation, ćtait 
grandę et leur prćponderance ćtait d'autant plus decisiyei 
que la force, k cette ćpoque reculće, remplacait presque 
toujours le droit et mćme parfois, ayant Tintrodaction da 
christianisme surtout, les principes de requitć naturelle. 



— 59 — 

Ne pouyant subjuguer par les armes nos pires confó- 
derćs qui, retrancbes dans leurs foróts et leurs marścages, 
rćsistaient avec courage et succ^s aux plus puissantes 
armees, les conquerants eurent recours a d'autres armes< 
ils proscriyirent les Ghildes et coinminóceiit des peines 
terribles contrę les freres composant ces serments. 

Cest k nos Ghildes de la West-Flandre surtout, que 
s'adressait, en 779, le celebrę capitulaire de Charlemagne 
portant poar titre De conjurationibus 8ervorum in flandrid 
et in tnempiseo et cmteris mariłimts locis; mais les Ghildes 
rćsisterent aux ćdits de proscription, conune elles avaient 
resistć k la force des armes. 

Envain le grand empereur frank chai^e-t-il ses enToyes, 
Missi, de poursuivre les confedćrćs , de dćtruire leurs 
alliances; les Ghildes ne peurent ótre dćtruites, car elles 
ont leurs racines dans le caractere national et sont une 
nćcessltć pour les serfs qui seront bientót ćmancipes (I). 

Le christianisme en faisant la conąućte du Mempisąue 
et du litus 8axonicum ne condamna pas les Ghildes. « La 
fusion entre Tesprit de fraternitć chretienne et le mutua- 
lisme germaniąue, dit J. Stecher (2), 8'općra sans grandes 
secoussesi et Tśglise satisfaite de son triomphe sur Tido- 
Idtrie ne se scandalisa point des Minna ou toast de com- 
mćmoration que, par rćminiscence payenne, on portait aux 
saints et aux martyrs. Ł'esprit de coalition ne fit que 
changer de direction en se repandant en AUemagne, il 



(1) J, Stbchib, introduction aax recherches historiąues sar les cos- 
tiimes... des Ghildes par Felix de Vi{;ne, p. Xni et XIVy 
Yoir anssi Kbrvyn. bisŁoire de Flandre. 

(9) Ouyrage citć p, X. 



— 40 — 

dćborda sous les noms de frateniiteSj sodaliles, conjurations, 
dans la jeune socićtć chrelicnne et Ton vit se liguer entre 
eux les prótres d'un mćnic diocesc et les couvents d'un 
nióme pays. » 

Desesperant de vaincre ou de detruire les Ghildes de 
serfs qui defendaient et formaient meme ies conimunautćs, 
les comteS) dans un but purement poHlique, cbercherent 
k attirer vers eux ces pubsantes associations et a faire 
seryir, pour la dćfense de leurs interóts, ces forces popu- 
laires qui, dirigees contrę eux, pouvaient offrir de sćrJeux 
dangers. Les comtes reussirent jusqu'a un cerlain point 
dans leurs desseins; ils reconnurent les eommunautes ou 
Ghildes ex]Stantes, substituerent u leurs usages et coutuiues 
des lois positives et des franchises ecrites dans des chartes, 
et les Ghildes s'obligerent, presque toutes, a concourir k 
la dćfense du comte et du pays et de plus encore a payer 
au seigneur des subsldes dćtermines sur le tresor de la 
communaute qui prit alors et conserva depuis en Flandre 
le nom de commune. 

Ł'octroi de lois et de franchises ecriles accordees aux com- 
munes ne desarma pas completement les ancicnnes Ghildes 
armees;ces associations continuerent a exister et foruiaient, 
sans doute, la partie la plus nombreuse et la plus utile 
du contingent que la commune, en execution de sa charte, 
devait fournir au comte en temps de guerre, 

Les Yillos payftient un salalre aux archers et arbaletriers 
qui faisaient canipagne. Les Ghildes et les corps de metiers, 
afin de maintenir Tunite, ćtaient places, en temps de guerre, 
sous le commandement superieur d'un ćchevin. Chaque 
Corporation etait commandee par un doyen ou hoofdtman 



— 41 — 

ćlu pour la circonstance , et qui avait sous ses ordres 
des dizalniers {thiendemannen) ou chefs de dix combattants. 

Ł'ordre dans lequel deyaient marcher les milices etait 
rćgle. Ypres avait le troisieme rang, ses mćtiers et Ghildes 
suiyaient celles de Gand et de Bruges. Ce rang lui ful 
conteste lorsgue Philippe le Hardi crea un guatrieme 
cercie, le Franc-de-firuges. 

Pour faire cesser le conflit, Jean-sans-Peur decida (en 1411) 
que les milices du Franc iraient en avant de celles d'Ypres 
le premier jour qiril parlirait de son camp, et que les 
dernićrcs avcc leurs bannieres, marcheraient deyant, le second 
jour, et ainsi de suitę. 

Mais cette dćcision transactionnelle ne satisfit pas nos 
ancótres si jaloux de leurs prćrogatives. « Les avoues ćcbevins 
et conseil de notre vllle d'Ypres (porte une cbarte de 
1436 donnće par Philippe le Bon partant pour le siege de 
Calais), ont dit et maintenu que toutes et quantes fois 
que lesdits de notre pays de Flandre oot fait service 
en armes a nos prćdecesseurs et a nous, ii leur compóte, 
et appartient de droit aller en armes devant ceux de notre 
terroir de Franc, comme le tiers membre de notre dit 
pays du Flandre, et que de ce de toute anciennetó ils 
oni ćte et sont en bonnc et paisible possession et saisine (1)« » 
Le comte fit droit aux reclamations du Magistrat dTpres 
et decida que « les dits du Franc auront et tiendront 
lordre et lieu quilz ont et (iennent en toutes autres assem- 
blees et affaires avccqucs les autres trois membres de nostre 
dit pays de Flandreś, assavolr le quart lieu en ordre, » 

(1) Cetle charte se trouFe en original aux archiyes d' Ypres. < ' 



— 42 — 

accordant ainsi le troisićme rang k la milice Yproise (łj* 

Du Xn au XV siócle nous retrouYons des archers, des 
arbaletriers, des arguebusiers et des couleuyriniers rćunis en 
Ghilde, sur tous les champs de bataiile; nous les rencon- 
trons eneore au milieu des tumultes et des sćditions si 
frćguents k cette ćpogue. 

Łes archers et les arbalćtriers de nos Ghildes Yproises (2) 
furent plus d'une fois appeles k defendre les passages de 
la Łys contrę les ennemis du debors (5). 

En 1502, nos arcbers assistórent & la bataille des Ćperons 
d'or: douze cents Yprois obtinrent Tinsigne honneur de 
tenir en respect la garnison francaise renfermee dans le 
Cb^teau de Courtrai et commandće par le Cb^telain de Łens. 
Par leur fermetć et leur courage ils refoulórent cette garnison 
gul avait tentó une sortie afin de prendre Tarmee flamande 
en flanc pendant le terrible duel du Groeningenveld! 

En 1385, lors du cólebre sióge d'Ypres, c'est eneore k 
rćnergigue concours que les guatre Ghildes prótórent k la 
commune gue la yille dut son salut (4). 

(1) Yoir TezceUent mćmoire couronnć jtir forganisation mililaire sous 
Łes ducs de Bourgogne par Guillaiime (Hćmoires couronnćs pnblićs 
par TAcadćmie, tome XXII, 1846 et 1847.) 

(2) D^apr^s Grammatb, les Ghildes dTpres se tenaient pour les plus 
anciennes de toute la Flandre. 

(3) Archives d*Ypres. Yoir Tanneze A. 

(4) Łes planches I ^ lY jointes h cette notice reprćsentent les costames 
anciens de nos aiiatre Ghildes yproises. Ces dessins sont dus au crayoo 
spirituel et habile de m* augustę bobh d'Tpres, Peiotre ^ Paris et 
membre actif de notre sociśtć. Ces costumes sont copićs d'un tableau 
tris-curieux reprćsentant le sićge et la delivrance d Ypres en 1383. II 
appartient h TĆglise de St Martin de notre viUe et vient d'^re restaurć 
avec beaucoup de soins par ir feawcuis bohh, p^re, Peintre h Tpres, et 
ćgalement membre actit de notre socićtć. Ce tableau signć likbakrt 
1057, paralŁ ćtre d'une ćpoque plus ancienne gue ne Tindigue le 
millćsime: on pense gćnćralement qn'il a du ćtre fait pour le jubile 
de 1483, et qa'il a ćtć restaurć ou repeint par łibbabrt en 1657« 



- 43 - 

Ces succes dans les conibats resserrórent plas etroUement 
que jamais les liens de fraternitć qui depuis si longteinps 
unissaient les membres des Ghildes armćes et contribuerent 
puissamment sans doute k leur faire donner une existence 
Ićgale. BientóŁ rorganisation des Ghildes subit en eifet une 
modification analogue k celle que Torganisation des communes 
elles-mómes avait, comme nous Tayons dit, subie quelques 
temps auparavant. Les communes legalement constitućes 
reconnurent la nćcessilć de placer leurs droits, leurs privil6ges 
et leurs franchises sous la sauvegarde spćciale de la bourgeoisie; 
dles semblent avoir compris aussi que pour resister,au besoio, 
avec suecós k la chevalerie, ou Ghilde de la noblesse, qui 
soutenait le Seigneur, les efforts indiyiduels des populations 
seraient insuffisants et qu'une organisatlon militaire etait in- 
dispensable pour atteindre ce rćsultat. 

On ne peut pas perdre de vue du reste, qu'k cette ćpoque 
dćj4 les idćes du droit avaient fait de rapides progres; 
les associations armees comprirent, de leur cote, que leur 
existence k Tćtat de Corporation Ićgale ne pouvait ótre ga- 
rantie qu'& la condition d'ótre placce sous la sauyegarde 
de lois ócrites dont la force ne pouvait ótre contestee. 

Soit k la demande des Ghildes, soit spontanement, la com- 
mune fit alors, et dans le móme but, pour les associations 
armees, ce que les comtes avaient fait pour elie-móme. Elle 
ne crća pas les. Ghildes, ces associations existaient de temps 
immemorial, mais elle reconnut, en droit, leurs coutumes et 
leurs usages, enfin, leur donna une existence legale et des lois 
ecrites. La commune fit plus encore pour les Ghildes recon-* 
nues; elle leur accorda des subsides annuels ou extraor- 
dinaires, des etoffes destinees au yótement des confreres, des 



— 44 — 

exeiuptions de droits d'accises et rautorisation de pratiąuer 
Fesercice du Hr^ but prlncipal de leur association (3). 

Mais de mćme que la commune avait contractć des 
obligations. k Tćgard da princei les Ghildes contraoterent 
des obligations k Fćgard de la commune : elles s'engagerent 
specialement k la servir et k la defendre en toute oceurrence. 

Cest Ters la fin du XIV siecie que remonte Torigine 
de rexistence Ugale de nos confrćries yproises de bourgeois 
armćS| ou Ghildes militaires proprement dites. 

Par dćcision du Magistrat dTpres du 31 Mars 1399, la 
Ghilde de S' Sćbastien de cette ville fut reconnue comme 
serment ou confrerie, Łe document qui contient cette de- 
cision confirme^ sous tous les rapports, Fopinion que 
nous yenons d'ćmettre sur la reconnaissance Ićgale des 
ancienries Ghildes. II en resulte en effet que notre Ghilde 
de S^ Sćbastien existait depuis de longues annćes; — que 
les confróres s'obligent k servir la ville; — que le Ma- 
gistrat reconnait la Ghilde, autorise Fexercice du tir et 
accorde un subside ahnuel afin de mettre les archers k 
móme de louer un terrain pour y ćtablir leurs buts; — enfin, 
que le Magistrat confirme dans ses fonctions de chef-homme 
messire Jean Belle, seigneur de fioesinghe, qui dćji ćtait 
le chef de Fancienne Ghilde. 

« Yoor u hard^weerde heeren Yooght ende sceipenen ran 
der steide van Ypre » disent les archers dans leur sup- 
plique, <( so toghen uwe arme ootmoedighe poorters de 
scotters metten handboghe van der Ghilde van synte Bas- 



(1) Yoir les anoeses B 1, 3, 5, 4, 6. 



— 45 — 

tiane, lioe ende in \^at manieren dat van łanghe tiden,... 
tgheselsceip hem te gader gehouden heeft.» — « A vous dignes 
seigneurs, avoue et eclievin de la Tille d'Ypres, exposent 
vos pauvres et humbles bourgeois les archers de Tarc-a- 
main de la Ghilde de S^ Sebastien, comment, depuis des 
tcmps recules, la confrćrie s'esl maintenue. » — Et plus loin : 
« ende omme dat myn heeren yan der wet overzaghen dat 
tgheselsceip wel zittende was in de steide ende datter de 
steide in nacommende ttden of gheseiepen was wel gediend 
te zine wartoe zy hem alle presenteiren , consenteirden 
ende daden de ghesellen yerchieren ende tekene jaerlyk 
met haren capproenen.... » — « Les seigneurs de la loi eon- 
siderant que la confrerie est bien ćtablie en cette yille, 
et qu'elle pourra, dans Tayenir, lui rendre de grands 
servicesy comme les membres se montrent tres-disposćs 
a le faire.... consentent ^ accorder auxdlts archers tous les 
ans leurs chaperons.... » 

Łe Magistrat de son cóte decrete: u Gheordonneert ende 
geconsenteerd was dat, van nu yoord meer, de handboghe- 
scotters eene Ghilde yan synte Sebastianę houden zullen, 
ende houden ende doen houden de poointen ende statulen 
yoorseid ende dat de steide yan Ypre der yoorseide Ghilde 
elcs jaers gheiyen zal een pond groten omme daer mede 
te huerne een land waer op de Ghilde yoors: haere scot- 
terye houden zal moghen . » — • Fut ordonne et consenti que, 
dorenayant, les archers de Tarc-a-main formeront une Ghilde 
de S^ Sebastien, et obseryeront les poihts et statuts prć- 
citćs; que la yille d'Ypres accordera annuellement k la- 
dite Ghilde une liyre de gros afin de la mettre & móme 
de louer un terrain pour s'y liyrer k rexercice du tir(i). n 



(1) Yoir FannejLe C. 



— 46 — 

Dója ayant 1399 la ghilde de St Georges dTpres avait 
ćte reconnue comme confrórie ou serment par le Magistrat 
de cette ville. 

Łes Ghildes reconnues et patronnćes par les communes 
dont elles ćtaient la milice d'ćlite| ne tardórent pas h ac- 
querir une grandę importance; elles fixerent bientót Tat- 
tention des comtes qui, en leur accordant des fayeurs, cher- 
cherent k se rendre ces assoclations fayorables. Łes Ghildes 
pouyaient en effet próter, k la guerre, un puissant concours 
au chef du pays. Souvent elles avaient donnć, sur le 
champ de bataille, des preuyes ćclatantes de courage, 

L'organisation comme corporations Ićgales, la subordinatlon 
aux ordres des chefs de la Ghilde, Tadresse de leurs mem- 
bres a manier les armes qui leur etaient confiees et surtout 
les sentiments de fraternite, qui formaient la base de ces 
assoclations, leur donnerent une force, une cohćsion que Ton 
ne pouyait pas trouyer dans les autres corps de mćtiers. 

Łes comtes reconnurent donc k leur tour les Ghildes, confir- 
m^rent leurs statuts dćj^ approuyes par la commune et leur 
accordórent aussi des prlyileges et des franchlses. Ces Ghildes 
furent autorisees en outre a porter des armoiries (i), et 



(1) La planche V nous a ćgalemeDt M communiąuće par notre colligue 
Xr Aiifit BOBM: elle reprćsente les armoiries des quatre Ghildes d'Ypres. 
Ces armoiries sont, pensons nous, communes h. toutes les Ghildes de la 
WesŁ-Flandre, mais on y ajoulait parfois, surtout sur les drapeaux, les 
armoiries des comtes ou des ducs de Bourgogne, celles des communes 
ou les Ghildes avaient leur sićge, celles des seigneurs des villages, 
et m^me des dessins divers. — Par une charte datśe de Bruxelles, du 20 
Juillet 1440, Philippe-le-Bon autorise les archers d'Ypres a porter sur 
leurs robes, manteauz, chaperons elc, le symbole de Tordi-e de la Toison 
d'Or, c^est a dire les briquets ou fusils, avec deux fl^ches sous la formę 
de croix de S' Andrć. « Dat zy nu yoortan, also langhe alstons ghelieven 
« zal. zullen moghen doen maken, bebben ende dra gen op heurlieden 
« kerles, mantels ofle caproenen yoor de parure yan buerlieden voor- 



— 47 — 

kurs manbres a circuler, en armes et en uniforme, dans tout 
le pays, mais la Ghilde etait tenue de servir le prince. La 
charte donnće k Bruselles le 20 Juillet 1446 k la confrórie 
de S^ Sebastien dTpres par Philippe-le-Bon| porte : «< Werden 
geliouden hemlieden in onsen dienst en affairen te Youghene 
ende employeren tallen tyden ais fnoodt werdt, en wyt an 
hemlieden begheeren zuUen, (i) n — u Et que en nos aifaires 
lis seront tenus d'eux employer en nostre service toutes fois 
que les ferons requerir et Ik ou et ainsy qu'il appartiendra et 
mestier sera (2). » 

Maximilien d^Autriche, lei 2 Mars 1480, et Charles-Quint, 
le 20 Juillet 1520 (3], eonfirmórent les priviićges accordes 
antćrieurement k la Ghilde de S^ Sćbastien dTpres ; le 
premier rappelle espressement dans ses lettres confirmatiyes 
les obligations de la confrerie k Tegard du prince : « ende, » 
dit-il, u omme t' onsen dienste bereedt te zyne tallen tyden 
alst noodt wert, hebben by onze speciale gracie.... ge- 
confirmeert, etc... (4) » — « Et pour.,.. estre pretz k 



« seyde Ghilde onse deyise vaii den Tierslafche met twee schicliten daer 
« doere in yormen yan den Sint Andries cruase. » — t Que de cy-en 
« a?ant, tant qu*il noas plaira, ilz puissent faire faire,aToir et porter sur 
« leurs cbaperons, nianŁeaux on rooes poar la parure de leur dite con- 
« frćrie, nostre devise dufusil h. tous cleus flescoes parmis, en formę de 
c la croiz S^ Andrieu . » 

(1) Texte de la charte de Philippe-le-Bon. 

(9) Tezte de la charte de Charles-QuinŁ. 

(3) Cette charte qui rappelle, yise et confirme toutes celles de ses 

firćdccesseurs , fut donnće, a Ypres, p»r Charle8-Quint, le ^0 Juillet 
520, le Jour meme de sa jojreuse entrie dans nolre* honne ville^ a 
la demande de Louis de Graeuwe, Marc de Sabbrys, Allardyn Cau- 
dron, Giiles Trioen, Boudoin Tayspyl et Charles de Hantrauwere, 
gouverneur8, assistći de Jean de Haeze, clerc de laehilde de S^ Sebastien, 
Cette charte fut publice a la Halle le Samedt 4 Aodt 15S0, en prć< 
sence de Georges van de Kerckhove, poortbailli, Pierre Cockeel et 
Geerges Tan den nńesscbe, ćchevins. [Yoir annexe D.] 

(4) Teste de la charte de Hazimfliec d'Autriche. 



— 48 -- 

nons servir quand besoin sera... avons... confirme... de 
grace especiale (i), n 

Łes obligations imposees aux Ghildes et toujours expres« 
sement rappeićes ne laissent aucun doute sur le caractere 
niilifaire de ces associations, caractere qi]'el]es conservórent 
longtenips et alors meme qne les modifications introduites 
dans les institutions soclales rendirent leur intervention 
armće moins elTicace et moins freąuente. 

Ces statuts des Ghildes, leur organisation interieure, 
leurs usages et coutumes ne portent pas, ii est vrai, le 
cachet qni distingue les reglcments militaires de nos jours: 
celte difference s'explique facllement par la difference 
móine des mopurs et de Tetat militaire aax deux ćpoques. 
D'ailleurs, la Ghilde elait une inilice bourgcoise, et les 
reglemcnts modernes qui regissent la gardo civique, par 
exeniple, s^occiipent bien plus aussi des details du service 
en temps de paix, des exercices, du maintien de Fordrc 
et de la diseipline, que des deyoir^ imposes en tenips 
d'emeute ou de revolution. 



Bien que plusieurs socieles d archers qui exislenl oncore 
dans notre West Fiandre, aient conserve, en grandę partie, 
Forganisation et les usages des anciennes Ghildes reconnus 
jadis par les communcs et par les cointes, ii ne sera pas 
sans interćt, pensons nous, de rappeler quelle etait Torga- 

(1) Texte de la charte de Charles-Quint. 



— 49 — 

nisation intćrieure et les eoutumes de notre societć de 
S^ Sebastian d'Ypres, organisation qiii etait la móme que 
celle des autres anciennes confreries d'archers, d'arbale- 
Iriers etc. 

Les membres des Ghildes ou confreres (gezellen, eonfraters, 
Ghilde-Broeders) contractaient, en generał, un engagement 
a vie (ter leven en ter doodt). Plus tard cette rógle fut 
moins absolae; les confreres furent autorises k guitter la 
Ghilde, mais dans ce cas ils ćtaient tenus de payer k la 
confrerie iine somme d'argent dont le montant yariait k 
dWerses epoques; en 1599 le chiiTre de cette amende ćtait 
łixće pour les confreres de S' Sebastien i XXniJ souspar: 
vers la fin du dernier siócle k 50 fl. de Brabant, aujourd'bui 
le droit de sortie s'eleve a iOO fr. 

Les confreres s'engageaient, en outre, k pratiąuer Tesercice 
de Farc [confrater te schooie). Certains esercices oa services 
etaient obligatoires sous peine d'amende ; les confreres ćtalent 
tenus d'y assisler en uniformede la Ghilde [zo wie die zyn 
capproen van der Ghilde niet ne broclUe op den dag dat men 
den gaey sciet, dat ware op de boete van U S. par.) (i 599). 

Dans les temps anciens le tir horisontal aa berceau, ou 
au but [tusschen de doelen) etait seul en usage. 

Au moment de leur admission dans la confrerie, les nou* 
veaux freres juraient d'obćir au)L cbefs, d'observer les 
rćglements, usages et statuts, de servir fidelement la Ghilde, 
de la defendre en toute circonstance et de \lvre en bonnes 
et fraternelles relations avec tous les confróres. 

Ł' admission d'un membre nouyeau avait liea arec une 
solennitć qui rappelle les usages de la cbcyalerie. Cette 

4. 



— 50 — 

ceremonie connne sods le nom de baptóme [doop) est cncore 
en usage aujourd'hui dans notre Ghilde de S** Sćbastien. 

Le confr^re, apres ayoir ć(ó admis par les membres de 
la confrćrie, est introduit dans la grandę salle de Thotel 
ou cour {!) de ła Ghłide {ter camere van het Ghildhof) par 
deux oonfreres dont Tun iui sert de parrain, Tautre de 
marraine (2). Le rócipiendaire se place devant une table 
pecouverte d'un tapis aux armes de la Ghilde; son parrain 
est a sa droite, sa marraine est k sa gauche; le drapeau 
de la confrerle est ienue au dessus de sa t^e. 

Le dignitaire qui procede k la ceremonie pose d'abord 
au rćcipiendalre la question suirante: Voulez-vous servir 
S^ SSbastien dans tous les poinls et arlicles mentionnćs 
dans la charte (5) ? « WiU gy den Heiligen Scbasliaen dienen 
in aUe zyn pointen tnde artikelen by de kaerte rermelt? » 
Quand le rćcipiendaire a repondu oui, on liii pose la 
question suivante: N'avez-Yous aucune ąuerelle avec aucun 
membre de la Gbllde? « H^t gy gheen guesłie ofte ąue- 
relle tegen iemand van de Ghilde- Br oeders. » Le rćcipien- 
daire repond noii, puis le dignitaire qui procćde au baptćme 
lit la formule de serment ainsi concue: « Gy zweert en 
« beloft te wezen u leven lang geduerende, goeden ende ge- 
tt trouwen Gbilde-Broeder van den Ileyligen Ridder Sćbastiaen, 
«> -de Ghilde in alles te beschermen ende yoorcn staen, u w 
« oflScleren onderdaenig te zyn, ende altydt gereed te z}*n 
tt fhaerlieden gebode, daer zy u zuUen ontbieden, ofte doen 

(I). te siige de la gbilde s*appelait Cour [ Hof]^ comroe la rćsidence 
des comtes elle-mtoe. Le Zael'hoJ\ itait le chateau ou la cour habitu 
a Tpres par les oomtea. 

(9) II esŁprobableqaela marraine ćtait autrefois une soeur. 

(3) Kaerte. — Charte. — Statut. 



— si- 
li ontbieden, alle goede costumen ende usantien te houden, 
u daer af de Ghilde zoude mogen eere ende lof afkoinmen, 
u gelyk ook in alle pointen te onderhouden de ordonnantien, 
« regelen,endestatuttengeiiiaekt en door de Ghilde te maeken, 
u Yoorts de Ghilde te wagten van schaede ofte schande, ende 
«( Gouyerneurs en de Ghilde-Broeders getrouw te zyn in alle 
« zaeken ; ende wist gy dat hemlieden ied miskommen zoude 
u 't ze]ve te beletten en te verhoeden zoo yerre het u mogelyk 
« wezen zal, immers in alles te doen dat eenen opregten 
« Ghilde-Broeder sehuldig is yan te doen* » — « Vous jurez 
« et promettez d'ótre Totre yie durante bon et fidóle confróre 
« du Saint Chevaiier Sćbastien, de defendre et de favoriser la 
u Ghilde en toute circonstance, d'obeir k tos officiers, d'ótre 
« toujours prót k leur commandement, \k oA ils yous con- 
« voqneront ou vous feront convo<iuer; de maintenir toutes 
u les bonnes coatumes et usages qui pourraient contribuer 
« & la gloire et k Thonneur de la Socićtć ; de maintenir en 
• tons se& points les ordonnances, regles et statuts faits ou k 
<c faire par la Ghlide ; de veiller k ee que la Ghilde n'ćprouve 
u ni dommage ni dćsbonneur; d'ótre* en toutes choses , 
« fidóle aux gouyerneurs et aux confr^res; de prćyenir et 
t( d'empócher| pour autant qu'il sera en yous, tout ee ąuiy 
« k yotre connaissance, pourrait leur ćtre contraire; enfin 
« de faire tout ce a quoi est tenu un yćritable confróre. » 
Łe nouyeau confróre rćpond: Ik zwere dii, je le jurę, et 
Tofficier president ajoute: Alzoo moogt u God helpen, en den 
H'. Ridder Sebastiaen, en alle Godts lieve Heilighen. — « Ainsi 
tt yous aide Dieu, le Saint Cheyalier Sćbastien et tous les 
u Sainls aimes de Dieu. » 

In^mćdiatement apres la prestation de ce serment, le di-i 
gnitaire qui prćside, prononce trois fois la formule suiyante 



— 52 — 

ea laissant chaque fois tomber sur la main droite ćtendue 
du nouYeau confrerci quelques gouttes d'eau de rosę. 

«t (N....) Ik doope u ak eon frater dezer Ghiłde van den 
H, Ridder SebMtiaen, te loote en te schoote, te voet en te peerd, 
te leven en ter doodt. » 

^ (N....) Je Yous baptise comme confrere de la Ghilde 
du Saint Cheyalier Sebastien, au sort et au tir, i pied et 
i clieyaly d la vle et k la mort. » 

Une accolade fraternelle et gćnerale termine la cćremonie, 
puis acte de Tadinission et du baptćme est dressć, seanee 
tenante, par le greffier, sur les rćgistres de la confrćrie* 

Łe nombre des confróres n'etaiŁ pas limite. Les femmes 
pouyaient ćtre inscrites sur les registres de la Ghilde, elles 
portaient le titre de soeurs(6A»fc/e-Zfi«/er«}; elles assistaient & 
toutes les fćtes et accompagnaient parfois les confreres qui 
allaient partieiper aux tirs offerts par les yilles ćtrangćres* 
A certaines epoques le nombre des soeurs fut considerable : 
les registres de la eonfrćrle de S*. Sćbastien constatent aussi 
que les dames appartcnant aux familles les plus noble et les 
plus riches de la yille, se faisaient un honneur de yoir 
figurer leurs noms, & cotć de ceux de leurs frćres ou maris, 
sur les liyres de la confrćrie. 

Les dignitaires ou ofliciers de la Ghilde ćtaient datis 
Fordre des prćsćances. 

i** Łe Chef-homme. 

S** Łe Yice-Chef-homme. 

3** Łe Capitaine. 

4* Ł*Alphćris (porte-drapean), 

5* Le Greffier. 



— 53 — 

C" Les deux plus anciens Connetables, 

7« Le Roi. 

8° Le Sergent-Major. 

9° Le Guidon. 
lO"* Les Quartier-Mattres« 
li° Le Doyen d^^ge {ouderling). 
12* Le Gouverneur en exercice {den dienstdoendegourerneur). 

Ges officiers composaient le grand serment {groołen eed)^ 
mais le chef-hoinine, le vlce-chef-homme, le capitaine, Tal- 
pheris, le grellier, les deux plus anciens connetables et 
parfois le roi, faisaient seuls partie du petit serment nommó 
staenden eedl. 

A certaines ćpogucs la Ghilde eut aussi un aumonier 
(proo8t)j un capitaine d^armes, des sergents et des mar- 
guilliers [autaer bewaerders), 

Sauf le roi qui ne devait qu'& son adresse sa baute mais 
passagere dignitó, et le gouverneur dont les fonctions etaient 
temporaires, tous ces dignitafres, officiers etc. etaient elus 
a vie par Tassemblee generale des confróres. 

Le modę de Yotation, lors de Telection d'un officier, 
etait des plus naifs et prouve quelle confiance avaicn.t les 
confreres en la loyautó de leurs chefs. Tous les Ghilde-- 
Uroeders se placaient eu rang; les officiers, suivant les 
regles des prćseances, occupaient la tóte, puis venaient 
les confróres dans Tordre de leur anciennetć dans la 
Ghilde, conformement au tableau suspendu dans la salle. 
Chacun des membres presents s'approchait de Tofficier prć- 
sidant Tassemblće gćnerale et prononcait k voix basse le 
nom du confróre qu'il desirait voir elire; le greffier assis 
a cote du prćsident prenait notę du vote et le resullaC 



— 54 — 

de ]'operation etait immediatement proclame, sans appel et 
sans qu'un contróle ulterleur ful possible. 

Łe Ghef-homme ayait la haute direction de la Ghilde, 
ses pouYoirs n'avaieDt pour limites que les droits confćrćs 
a Tassemblee gćnćrale; le serment mśme n^etait pour ainsi 
dire qu'une commission consuUative; le chef-homme avait, 
ąiiand ii le jageait bon, le droit d^adjeindre au serment 
les plus anciens confreres et meme de ne pas conyoąner 
tous les officiers. 

Łe Viee-Chef-homme assistalt le chef-homme et le rem« 
placait en cas d'absence; ii etait inyesti alors de tous les 
pouYoirs du chef et agissait comme son delśguś. Łe chef- 
homme et le Yice-chef-homme oecupaient toujours les pla- 
ces d'honneur dans les corteges, solennites et fćtes. 

Łe Capitaine commandait la Ghitde lorsqu'eIle ćtait en 
actiyite, c'est-&-dire pendant les marches, les tirs et les exer- 
cices; mais 11 ćtait autorise a remettre son commandemeot 
au Capitaine d^armes, dans les circonstanees ordinaires. 

Ł'Alphćris portait toujours le drapeau de la confrćrie et 
marchait au centrę de la Ghilde. 

Łe Greffier ćtait charge de tenir les procós-Tcrbaus 
{relatie) des seances de Tassemblee generale et des reunions 
des deux serments; ii minutait les comptes sur la dćcla- 
ration du gouverneur; ii avait parfois un clerc qui Faidait 
dans sa besogne. 

Łes Connćtables etaient les officiers de la confrćrie; ils 
commandalent les pelolons encadrćs par les sergents; les 
plus jeunes connelables escortaient le drapeau. Ces officiers 
remplacaient sans doute les thtendemannen des Ghlldes pri-* 
mitives. 



— l>5 — 

Łe Roi, bien qH'iI nVut ąoA le septieme rang dans Torclre 
des presćances, occupait toujours une place d'honneur: dam 
ks corteges ii marcbait avec le chef et le Yice-chef-bomme ; 
U portait alors les insignes de sa d^gnitó- consistant en nn 
collier {schaikel) (1) appelće parfois aussi couronne {kroone) ou 
elaient suspendues les medailles conqulses dans Ics tirs et 
celles offertes assez freguenuneat^ ea memoire de leur rógne, 
par les rois ses predecesseurs. 

Le Sergent-Major assistait le g9uverneur dans certaines 
circonstances estraordinaires, par exemp1e lors des grands 
tirs offerts par la Ghilde, ou lorsąue celle-ci prenait part 
i des concours dans les communes ćtrangćres. La crćatioa 
de ces fonctions ne remonte pas k une epoque reculće. 

Łe Guidon prćcedait, k cbeval, la Gbilde en marche^ et 
portak une bannićre aux armes de la confrerie. 

Les deux Quartier-Maitres, crćes le 5 Avril 1771, ćtaient 
placćs a la droite de la Gbilde et portaient de petits dra- 
peaux {kwartier vendetken$)f lorsąue la confrćrie en armes, 
ou mćme des detacbements de celle-ci ćlaient en marcbe. 

Le titre i'Quderling, Doyen d*Age, ćtait conferć au plus 
ancien membre de la Gbilde. 

Enfin les Gouverneurs, dont le nombre varia, mais fut 
presąue toujours fixć a deux, ćtaient cbargćs, sous les ordres 
du cbef-bomme, de loute radministration journali&re de la 
confrćrie; ils yeillaient k Tentretien des immeublies et du 
mobilier, soldaient les dćpenses et organisaient les fótes, tirs 



(1) La confrćrie de S^. Sćbastien d*Ypre89 poss^e eocore son collier qui 
est garni d\in nombre considćrable de mćdailles dont quielque8 unes 
iont assez anciennes ( XVI* siłcle). 



— liC — 

et banguets. Ces lónctions etaieDt parfois tres-laborieuses ; 
aussi eut-OD, a certaines epoques, beaucoup de peine k trou- 
yer des confreres qui consentisscot a accepter eelte charge. 
La Gbilde dćcida que le Łitulaire elu devaiŁ accepter ses 
fonctions pour un an sous peine d'une forte amende. 

Cbaąue annće la confrerie reunie en assemblee generale 
nommait iin goaverneur nouveau (Gouverneur modernę) ^ 
qui entrait en fonctions un an apres sa nomination, et 
remplacait en cas de maladie ou d'absence le gourerneur 
en esercice (\). 

Au nombre des seryiteurs de la Gbilde se trouyaient un 
yalet {enape) et un personnage dćsigne sous le nom de 
fou (zot of wysheid). Et pourquoi la Gbilde n'aurait-e]Ie 
pas euj comme les seigneurs du temps, ce grotesgue ser- 
Yiteur? Łe fou de la Gbilde babille de la facon la plus 
bizarre, esćcutait, quand la confrerie ćtait en marcbe, des 
tours de toutes especes; ii dansait, gambadait et lancait 
aux spectateurs des ćpigrammes et des lazzi: etait-ce par- 
cequ'il disait parfois de dures yerites sous une formę 
burlesque, ou simplement par antiphrase, qu'on donnait au 
fou le nom de wysheid? Quoiqu'i] en soit le fou (het zotje 
van de Ghilde) ćtait un personnage dont la popularlte n'esl 
pas encore totalement perdue. 

Ayant d'entrer en fonctions les ofiiciers pretaient, en 
assemblće gćnćrale, serment de remplir consciencieusement 
leurs fonctions; de faire obseryer les róglements, etc. etc. 



(1) Depuis auelaues annćes les attributions des gouYernenrs ont €i€ 
modifićes. La Ghilde n^a plus qu^in seiil goiiyerneur ćlu pour cincr 
ans. Un des quartiers-inaitres est chargć de gćrer les finances de la 
coiifrerie: ii porte le titre de trćsorier et a raog aprćs le grelBer. 



— 57 — 

Łes dignitaires qt]i composaient le petit serment (slaendon 
eed) ćtaient baptises en leur qiia]ite nouvelIe. Ces cere- 
monies s'aceoinplissaient a peu pres dans les menies foriues 
qtie celles adoptees lors du baptóine des confreres. A cette 
occasion des fótes spiendides etaient d*ordioaire offertes 
aux nouveaux dignitaires qui, de leur cóte, inyitaient la 
Gbilde a des repas et a des tirs briUants. 

Yoici le serment que les cbefs-hommes prótaient avant 
de receyoir le baptóme. Ce serment differe peu de ceux 
prćtćs par les autres ollieiers au moment d*entrer en fonc- 
tlons. « Dat zweert ende beloft gy te wezen Hooflman 
i( in de Ghilde van den H. Ridder Sebastiaen binnen 
« Ipre, de zelve altydt te sullen besebermen ende vooren- 
« staen in alle zyne priviiegien, costumen, usantien, zoo 
« ais by de kaerte verme1dt; alles te onderhouden ende 
« doen onderhouden, de gonne contrarie doende te straffen,. 
u en doen straffen, alle conditien gemaekt ende staende 
u te maeeken altydt vooren te staon, tot lof ende eere van 
« den Ileilighen Ridder Sebastiaen, ende voorders te doen 
« ais eenen goeden ende getrouwen hooftman moet ende 
« kan doen. » — « Yous jurez et promettez d'etre Chef-homme 
« de la Gbilde du Saint Cbeyalier Sćbastien k Ypres ; de la 
u defendre et maintenir dans tous ses privileges, coutumes 
« et usages mentionnes dans sa charte; d'observer et de faire 
u obseryer toutes les prescriptions; de punir et de faire punir 
u les delinquants; de maintenir toujours toutes les conyen- 
« tions faites et a faire, a Thonneur et a lagloire du Saint 
« Cbeyalier Sebastien ; et enfin de faire comme ua bon cbef- 
u bomme peut et doit faire. » 

« Zoo moet u Godt belpen, met den H. Ridder Sebastiaen, 
cc ende alle Godls lieye Heilighen. » — u Ainsi vous aide 



— 58 — 

«f DicUy le Saint CIievalier Sebastiea et tons les Saints aimes 
<( de Dieu. » 

Ł'assemblće gćnerale de la confrćrie [generale i;ergrae- 
dering) avait ses prćrogatlves et ses droits. Elle nommait, 
comme nous Tayons dit, tous ses dignitaires et officierS| 
admettait les Douveaux eonfróres, rćglait les fótes et les tirsde 
la confrerie, dćcidait si la Ghilde assisterait, ou noo^ aux eon- 
cours ouverts par les confreries ćtrangóreś. Chaque fois ąue, 
en vertu d'une resolution de Tassemblee gćnerale,. la Ghilde 
assistait en corps k une fóte , k un repas ou k un tir , les 
frais ćtaient supportes par la Ghilde; mais, par contrę, elle 
restait proprietaire des prix obtenus et les sommes gagnees 
etaient versees au trćsor commun. Ł'assemblóe gćnórale 
examinait tous les ans les comptes de la confrerie, elle 
se reunissait a cet effet, de plein droit, le lendemain de la 
fóte de Noel; c'est dans cette rćunion aussi qu'elle procć- 
dait k la nomination du nouveau gouverneur et decidait 
quelles rejoulssances seraient organisees pour celćbrer la 
fóte du patron, le noble Chevalier S* Sebastien {den edelen 
Ridder Sinte Sebastiaen ]• 

Le regime financier des Ghildes etait des plus simples, et 
la comptabilite ćlait tenue d'apres les regles les plus pri- 
mitiyes. 

Łes recettes ćtaient peu considćrables; un droit d'entree 
ćtait solde par les confreres et les socurs admis et par les 
dignitaires et officiers le jour de leur installation. Le chiffre 
de ce droit d'entree fut longtemps fixć a VI sous par:, plus 
tard ii yaria suiyant la genćrosite ou la fortunę des reci- 
piendaires qui en fixaient le montant k leur gre. 



— 59 — 

Au jour de leur baptćmei les confrćres et les ofliciers 
faisaient k la Ghildc un legs, a payer a leur deees, par 
leurs beritiprs (dooiischuld)', dans ks temps anciens, 11$ 
leguaient d'ordinairc un cierge {keersse) et xij sous par:> 
leurs armes, leur uniforme (parure) et Tarmoire {laede) ou 
ces objets etaient dćposes; plus tard, le legs consislait en 
une ou plusieurs tonnes de bićre, independamment d'une 
somme d'argent. 

Outre ces recettes eventue11es, la Gbilde encaissait les sub« 
sidcs accordes par la yllle et percevait le prjx de location 
de la maison altenantc au ghildhof^ habilee par le concierge 
qui y tenaJt cabaret. Cette maison se nomniait de cantine ou 
de conchiergerie ; le concierge avait, en temps ordioaire, le 
droit de debiter, k rexclusion de tous autres, les comestibles 
et bolssons consommes au Ghildhof. 

Ges recettes ćtaient toujours insuffisantes pour couyrir 
les depenses assez considerables de la Gbilde : le gouverneur 
ćtait tenu de payer pendant Tannće toutes les depenses 
et d'en faire ravance sur ses propres fonds; le lendemain 
de la fóte de Noel, ii soumettait le compte genćral de 
Tannee a Tassemblće generale et rexcedant des depenses 
etait diyisć et reparti, par parls egales, entre tous les 
confreres: la part k payer, qui yariait chaqae annee, se 
nommait ommestelling ou ghildegeld. 

Le roi, le chef*bomme, le vice-cbef-homme^ le capitaine, 
le greilier et Toudcrling, etaient exempts de payer leur 
ommestelling ; les gouverneurs jouissaient de la mćme ex- 
emption et parfois móme percevaient une retribution on 
salaire, en consideration des peines qu'ils se donnaient et 
des avances qu'ils ćtaient obllges de faire. 



— 60 — 

Łes tirs et les fótes etaient freąuents; a jours fixes> des prix 
etaient donnćs soit par la Ghilde, soit par les officiers, soit 
par les confreres móines, a (our de role ; ces prlx consis* 
talent d'abord en une certaine quantltó de yln, pląs tard 
en plats d'etain, enfin en objets de vaisselle en porcelaine. 

Plusieurs foispar an,les confreres et les socurssereunissaient 
en des repas de confrerie (1); les gouverneurs achetaient 
les comestibles et les faisaient preparer k la conclergerie. 
Łes boissons provenaient de la cave de la Ghilde — car la 
Ghilde avait une cave i elle — parfols aassi elles ćtaient 
fournies par le conchiergier. Un bal suivait le repas. Lorsgue 
Fassemblee gćnćrale avait decidó que les repas ou les fetes 
auraient lieu en Ghilde, c'est-a-dire en corps, les frais en 
etaient portćs au compte annuel; dans les autres cas, les 
confreres participants payaient seuls ces frais par parts 
ćgales. 11 etait dćfendn, sous peine d'amende, de consommer 
du Yin dans la ghildecamer, pendant les bals de confrćrle. 
Le confrere qui transgressait cette dćfense ćtait tenu, apres 
avoir paye Tamende, d^olfrir du vln k toutes les sceurs 
presentes. 

Les principales f(^tes ordinaires de la Ghilde etaient celles 
donnees le i 9 Janyier, jour de Tanuiyersaire du patron 
(patroondag)y et celles organlsees k Toccasion du tir pour 
le roi (conynck8chiełing)j celles-ci mćritent^ pensons-nous, une 
niention toute speciale. 

Ces tirs avaient lieu d'abord k des ćpoąues indćterminees 
et fixćes par resolution de la Ghilde, qui arrótait le pro- 
granime de la solennitć et designait les prix a donner au 



(1) Yoir le compte d'un de ces repas a Tannesc E. 



— Cl — 

nouyeau roi. Mais par arrangement ou concordat fait le 
2 Dćcembre 1752, entre les chefs-hommes et ofGciers des 
Ghildes de S'"* Barbe, de S' Sebastien et de S' Michel dTpres^ 
ii fut dćcidć ąu*k Tayenir chaeune d^elles tirerait au roi 
tous les trois ans. A dater de cette epoque, et jusqu'a ce 
jour, la duróe du regno du roi de la Ghilde de S^ Sebastien 
fut triennale; mais ce souverain temporaire pouvait, par son 
adresse, conserver sa couronne; 11 obtenait móme le titre 
d'empereur & vie, si trois fois de suitę, c'est-a-dire de trois 
en trois ans, 11 abattait Toiseau royal. 

Le 28 Juin 1772, un confrere de S' Sebastien, nommć 
PronSj eonquit cette dignite; ii avait etć roi d'abord le 
O Juillet 1766, puis le 24 Juin 1769. 

Pour celebrer dignement Tinauguration d'un nouyeau roi, 
la Ghilde faisait proyision de yin et de biere; elle inyitait 
les chefs et offieiers des autres Ghildes a assisfer au tir et 
aux fótcs: le roi receyait un prlx de la confrerie; c'etait 
d'ordinaire un objet d'argenterie pesant de 10 A 16 onces 
en argent suiyant les ressources de la Ghilde. 

Łe tir commencait yers 2 heures, Toiseau royal deyait ótre 
abattu, sćance tenante; parfois le tir se prolongeait jusqu'ji 
4 heures du matin, parceque, dit un satyrique chroniqueur, 
Bacchus bien plus que S^ Sćbastien dirigeait les fleches. 
Dans ces circonstances on placait de nombreuses chandelles 
autour des buts, car les tirs au roi eurent longtemps lieu 
au berceau. 

D6s que Toiseau royal tombait, le nouyeau roi ćtait 
acclamó, d'une yoix unanime, par tous les confróres ; le yin 
d'honneur lui ćtait offert; les insignes de la royaute lui 
ćtaient fralernellement remis par le roi dćchu et le nouyeau 



— 62 — 

dignitaire śtait reconduit solennclIemeDt a sa demeure, par 
la Gbilde en corps qui marcliait drapeaux deployes, avec 
S6S tainbours battanU et ses bruyaotes tiin1)a)€s« La yille 
entióre ćtait en liesse; les autres Ghildes se rangeaient eń 
ligne devant leurs hótels {ghildkwen)^ presentaient les 
armes au cortege, et offraient le vin d'honneur. 

Łe cortege, arr^te souyent dans sa marche par les babi- 
tants riches qui tenaient aussi k presenter au roi nouyeau 
le vin d'bonneur et des succades^ paradait plusieurs beures 
dans les rues de la yllle, ayant d'arriyer k sa destination 
dćfinUive, Des bals, des repas, des reunions (triendelyke 
hyeenkomslen)^ ayaient lieu les joars sulyants et contribuaient 
k resserrer de plus en plus les liens de la fraternitć. 

Tout en songeant a leurs plaisirs, nos ancótres ne per* 
daient pas de yue leurs sentiments et leurs usages reUgien f 
le jour mćme du tir pour le roi •— n'oublions pas de 
mentionner ce dćtail ^ une messę solennelle etalt cćlćbróe 
k Fautel de la chapelle du patron et tous les confrefres 
ćtalent tenus d\ assister. Les socurs de la Gbilde se rendaient 
aussi k cette córćmonie religieuse et allaient a ToiTrande 
aprós les confrires. 

Ł^iutel de la confrćrie etait la proprietó de la Gbilde qui 
le meublait et Fornait a ses frais. Łe chapelain ou Proost 
y celebrait Toffice diyin, et tout ce qui coneernait la cba-* 
pelle et Tautel rentrait dans les attributions des marguillers 
(aulaer hewaerders)^ qui etaient autorlsćs k faire la quóte aa 
profit do Tautel et en Tbonneur du S^ Patron {ter meerder 
eere van dm Heyligen Patroon). 

Cest encore a cet autel, que le cbapelain disait une messę 
pour le repos de Tamę de chaque confróre ou soeur dćcćdee; 



— 65 — 

que łe jour de la fótc de S^ Sebastien, se cślebraient les 
offices religleux, et que, le lendemain de ce jour, elait dite 
la messa annuelle pour le repos des ames de tous les 
fróres et soeurs defunts. Toas les confrćres ćtaient obligćs, 
sous peine d'amende, d'^tfe prćsents łk ces services reli- 
gieux. La Ghilde assistait en corps aux processions du 
S* Sacrement et de N. D. de Thuyne (i). Les freres 
nbsents encouraient une amende qui en 1399 ćtait de 
II sous par:. 

Les Ghildes jouissaient d^une personnification civile limltee; 
elles pouvaient contracter en nom collectif, acquerir certains 
immeubles et spćcialement leur Ghildhof et leur champ 
d^exercice. Le 16 Mai 1497, Maximilien d'Autriche, aprćs 
dYOir pris ravis du prćsident et des conseillers du conseil 
de Flandre, alors risidant d YpreSj autorisa la Ghilde de 
S' Sebastien de cette yille (t?an den edelen handboghe) k acąuerir 
et a posseder en toute proprićtó un terrain de six mesures, 
pour y placer des berceaux ou buts. Ce terrain situć hors la 
porte de Courfrai, entre deux chcmins, etait probablcment 
celni occupó aujourd^hui par le cimetióre, ou yiennent 
finalement se reunir encore, et pour toujours, les confróres^ 
gul ne sont plus m^me sćpares par la mort (2). 

Les Ghildes jouissaient aussi, comme nous Tayons fait 
remarquer, de certains priyileges accordćs par la commune 
ou par le souverain; le plus important de ces privilćges fut 



(I) La dćvotion de N. D. de ThuyDe, patronne de la ▼ille, {Onze 
Vrouwe in den Tkujn) rfinonte*a Tann^e 1583:^ a cette ćpoque, 
aprte le cćlibre eiige, fut iostitiiće la confrćrie ou Ghilde des aveugle8, 
ł>oiteux et pauvre8 geoe (I>e GhUde van den hlinden^ creuptlen ende 
arme lieden)» 

(9) Yoir la charte de Maximilien reproduite dans celle de Charles* 
Qiuot, Aunex€ D. 



— 64 — 

• 

octroyó pap la charle mentionnee ci-dessus. Ce docutnent 
porte: « Ende indient gebeurde, dat God veerde, dat voop- 
« seyde supplianten ofte hemlieden naercomraers int voop- 
<c seyde hof ofte metten voorseyden handboghe scietende , 
« naer dien dat den roep ofte teekene, in zulke zaken ghe* 
«i costumeert duechdeliek by hemlieden gedaen ofte ghegeveii 

• ^vert, yemant by fortunę of niesschieten van hemlieden 
« ghequest ofte ghe\\ondt ware, alwaert ooc totter dood, 
« dat de ghone die de scote daer of zulcke qiiets of \\onde 
«i quame by missehieten aiso yoorseyd es, geschotcn hadde, 
<c onghehouden weert eeuich verandtwoorden daer af t*heb- 
«( ben, ende men zal dicn facteur daer af ten versoucke 
«t van partien niet moghen beroepen, vervolghen noch 
« tuolesteren in lichaeme noch in goede by justicien noch 
«t anderssins in gheender manieren... (i).» — Ceąui veutdire: 
u Et s'il advenait, que Dieu ne Yeuille, que en tirant el 
«( exercant par lesd** suppliants ou leurs successeurs led' jeu 
i( de Tarć Ji main aud' jardin, et apres que le ery ou auUre 
« signe en tel cas accoustome aura par eulx deuement este 
<i faict et baillie, aucun fust par infortune et meschief blesehie 
« ou navró de leur traict, pose ores que mort 8'en ensuyst, 
« que celuy qui aura tire le cop dont telle bleschure ou 
<i navrure s'ensuivra par meschief, eomme diet est, ne sera 
<( tenu d'en respondre et ne pourra ce facteur pour ce 
« estre reprlns, poursuy, molestó ne empesche en corps ni 
«t en biens, a la requeste de la partie, par justice ni 

• aultrement en manierę queIconque (2). n 

Łes Gbildes pouvaient aussl ester en justice, y defendre 
ea leur nom leurs interóts civils; eiles avaient en outre 

(1) Teite de la charte de Haximilicn. 
(9) Texte de la charte de Char]e9'Quiot. 



— 65 — 

le droit de punir les confróres pour contrayentions et delits 
enyers la Ghilde. La sentcnee etait prononcee par le chef- 
homme qui rćunissait presque toujours, dans ces circon- 
stanees, la confrćrie entiere et parfois seulement les officiers 
et les plus anciens confreres. Le prevenu etait cite k com- 
paroir devant la Ghilde; les temoins etaient entendus, le 
prevenu avait, a son tour, la parole pour expliquer sa con- 
duite et se defendre. Les peines appUguees ćtaient d*ordi- 
naire la rćprimande, la defense de frćquenter la confrerie 
pour un eertain temps, Tamende au profit de la Ghilde, 
mais le plus sonvent Fobligation de payer un cierge en cire 
pesant d'une demie livre a trois livres. Ce cierge etait allume 
devant Timage du patron les jours de tirs et surtout le 
jour de la fóte patronale. Les querelles et rixes entre 
confróres, et meme les injures, ćtaient toujours punics; les 
delinquants devaient en outre se reconcilier en assemblće 
gćnerale {pays maeken). « Wanneer dat eenich yan den 
u Ghilde-Broeders d'een den andre hiete lieghen of schon- 
i( fierlike toespraekc, dat zy dat zouden beiteren ten zegghene 
(( yan den conynck, hoofd-man ende gouyerneur. » — 
«c Si un confrere donnę un dćmenti k un autre confrSre ou 
« lui adresse la parole d*une manierę inconyenante 11 sera 
« tenu d'amender ce fait selon la decision du roi, da 
u chef-homme et du gouyerneur. » 

Telle fut, durant des siecles, Forganisation des anciennes 
Ghildes flamandes; telle est encore aujourd'hui a pen pros 
Forganisation de rantique confrerie de S^ Sćbastien dTpres. 

Vers la fin du 15** siecle, et surtout au commencement 
du i 6*, les Ghildes n'ayaient plus, au point de yue mili- 
taire, leur imporlance sćculaire* La creation des bandes 

5, 



— M — 

^'ordonnance sous les -ducs de Bourgogne, Torganisaticm 
des armees permanentes, r^amoindrissement de Tinfluence 
des communes, rappauvrissement de leurs bourgeols, toutes 
ces causes avaient rendu le concours des Ghildes moins 
utile et moins «fficace sur les cbamps de bataille et dans 
les combats. 

Ces assoclatlons se maintinrent pourtant, mais bientól 
elles se transformerent et, changeant de caractere, d'insti- 
tutions militarres qu'elles ćtaient, devinrent des socletes 
d'agremeiTt. Plusieurs fois, depuis le i 6° siecle, nous re* 
trouYons 11 est rrai les Ghildes daos nos rues et sur nos 
plaees chargees de maintenir la tranquillilepublique, plusieurs 
foiSy lorsąue la garnison fut absente, la gardę des portes 
et etablissements militairesaYpres fut confiee aux Ghildes (1); 
mais les armes qui leur etaient eonfićes servirent, a dater 
de cette epoque, bien moins dans les combats que pour 
conquerir des palmes pacifiques dans les concours ou tirs 
SI brinants encore k la fin du demier ślecie. 



Kous croyons ne pouYoir mieux terminer celte nolice 
qu'en donnant la relation d'une de ces fótes si populaires 
dans notre West-Flandre. 



(1) Lorsaueles troopes Hollandaises giń occupaient Ypres en vefta da 
traitć de la Barri&re ąuittćrent cette place, la gardę des postes militaires 
iut coofiće ans Ghildes de S* Sćbastien, de Stc Barbe et de S* Micbel 
jusąu^a rarrivće de la garnison autrichienne. 

La confrćrie de S' S^astien semitencere a la disposition du magistrat 
h. rćpoqiie de la rćvoIution brabanconne, et ofiriten 1814, aprćs le dćpart 
des troupes francaiscs, de faire le 8ervice de garnison ; mais elle refusa 
toujours de faire partie d*autres corps de gardes urbaines ou yolontaires : 
«Ue fit le «er?ice comme Gbilde sous le commandcment de ses officiers. 



•> 



— 6T — 

Le 13 Mai 1764, te cfaef-homme (1) de la confrćrie de S* Sć* 
bastien d' Ypres avait convoque en assemblee gedćrate 
etlraordinaire ses officiers et cojirróres. II avait fait connaitre 
que les confrered de la Ghilde de S^ Sćbastien de Dix* 
inude inyitaient par lettres (2) les confróres de la Ghilde 
d'Ypres a prendre part au tir i la perche qui derait 
avoir lieu en cette premićre yille, le 3 Juin 1764. 

n fut donnć lecture des conditions de ce tir et , apres 
examen et discussion , ii fut dćcidó , k la majoritó des 
yolXy que la Ghilde n'assisterait pas en corps a ce con- 
cours, mais que, si vingt yolontaires aa moins {libertine 
Ghildebroeders)j formant ainsi trois pelotons, dćsiraient prendre 
part k ce tir, k leurs frais, et sans qu'il en put resulter 
aucune dćpense pour la confrćrie, ils seraient autorisćs k 
disposer, en cette circonstance, da drapeaa et de Tćtendard 
{slaendaert) de la Ghilde, de la couronne da Roi, des tam- 
bours, trompettes, timbales et de tous les insignes de la 
confrćrie* 

Trente confreres s^ćtaient, en suitę de cette resolution. 



<1) Le chef-homme ćŁait alors Jacoubs-Ciiaiłbs Gabton db WmiiBZBKŁB et 
de TooBRŁŁBS, fils de Norbert et de Marie De Wilde. II ćŁait nć le 12 Jan- 
▼ier 1718, ei fut baptisć, comme confr^re et chef-homme, le 11 Septembre 
1753; de fprandes fites furent cćlćbrćes a roccasion de ce baptćme, le S7 du 
merac roois. Jacqob8-Charłr8 Carton fut nomme avoućde la ville {t^oght) 
et insŁallć en cette qualitć le 21 Juin 1776; de grands honneurs lui furent 
rendus en cette circonstance par la Ghilde en corps. II ćpousa, le 22 Mars 
1750, Marie Josćphine-Yictoire Herghelynck, et mourat le 29 Janvier 
1782. La Ghilde en armes et avec tous ses insif;nes assista a renterrement. 
Cbabc.es Cabton ćlait licencie en droit. Ce chef fut estrćmement populaire. 
Son portrait se trouve encore dans la salle (Ghilde camer) de notre coa -. 
frćrie Royale de S^ Sćbastien. 

(2) Aatrefois^ lorsqu\ine Ghilde appelait d^autres confrćries h nn tir, elle 
envoyait un messager qui adressaiŁ verbalement les inyitations et faisait 
connaitre les conditions. Cet usage rappelle encore celui des cheyaliers 
faisant proYoquer par leur ćcuyer ou herault d^armeSj Tadyersaire ąn^Us 
dćsiraient rencootrer en champ cios. 



I 



— 68 — 

engages par ecrit a prendre part a celle lulte. 

A Dixmude, on faisait de grands preparatifs pour rece- 
Toir dignement les confreres invitćs; la fóte promettail 
d'ćtre brillante. 

Ła confrćrie de S* Sebastien de Dixmude ćtait, non seu- 
lement en 1764, comme elle Test encore aujourd'hui, une 
des Ghildes les plus florissantes de notre Flandre, mais 
elle eomptait alors dćja plusieurs sićcles d*existence (i). 

Cette Ghilde avait une organisation rćguliere. M^ B.-Ł. 
Tan Woumen etait son chef-homme et ce cbef, par son adresse, 
avait conqu]S le titre de Roi (2); P.-G. van Berblock, prótre, 
ćtait cbapelain on proost, J.-B. Parret, capitaine, J. Quentin, 
alphćris, E.-J.-B. Crammer, doyen, et U. van Duyshuys, un 
des Breekers (3). 

Dćs le commencement de Fannee 1764, cette Gbilde ayait, 
par requóte adressee au magistrat de Dixmude , soUicite 



(1) D'exerceerendc Gjrlde van den H» Sehaslianus , alhier hinnen dezer 
siede van Dixmude i' sidert differenŁe eeuwen bjr hunne dooriuchtighe 
heeren ende -ufouwen dezer siede opgerecht, Ar€bives de la ville de 
nixmude, Carton 51 , No !• 

Ces arcbive8 renferment peu de documents anciens, mais les pi^ces 
ąae cette viUe poss^de sont classćes avec soin, craces a Tin telli gente 
administriation de Mr He Breyne-PecUaert, membre de la cbambre des 
reprćsentants et BourgmesŁre de Dizmude depuis 1836. 

(9) Depnis 1764 jn8qu'2i nos jours la dignitć de cbef-bomme de la confrćrie 
de St Sćbastiende 1)ixniude a constamment ćtć confćrće h un membre 
de la familie van Woumen. MrCn. tan Wodmbn, sćnateur de Belgiąue, 
oocupe en ce moment cette place. 

<S) Le doyen ćtait a nixmude charfęć de Tadministration journalićre de 
la confrćrie; ii soldait les dćpenses et faisait les comples. Les Breekers 
Taidaient dans ses fonctions; Breeker provient probablement par corrup- 
tion de Byrekers ou Bjrrckenaren. Le Doyen et les Breekers oo Byreke^ 
naeren remplissaient ainsi, h Dizmude, les mćmes fonctions que les gou- 
terneurs a Ypres. 



— 69 — 

rautorisation dc donner un grand tir aux prix, le i' Dimanche 
de Juin de cette annee, et avait deinande un subslde, pour 
couvrir en partie les dćpenses. A sa requete, elle ayait joint 
une estimation de frais montant a 105 li vres de gros 40 esc. 
argent de change (i). Le placement de la perclie, qui avait une 
hauteur de cent trent-six pieds environ,devait couter 45 li^res; 
les trois premiers prix auraient une valeur de 22 Uvres (2). II 
devait ótre paye pour impression et ports de lettres L. 5-10-00. 

Les musiciens etrangers [vremde speelieden) 
deyaient receroir » 3-10-00. 

II deyait ^tre payć a divers seryiteurs parmi les- 
que]s les hallebardiers . » 3-10-00. 

La proyision de biere, a consommer lors des reu- 
nlons nombreuses de la Ghilde pour Torganisationde 

la fóte, deyait couter . • » 9-00-00. 

etc. etc. 

La Ghilde , pour justifier sa demande de subside , ayait 
represente que le tir procurerait des benefices incroyables 
{onbegrypelyk profyt) aux habitants et au tresor de la yille: 
« genomen, disait la requćte, datter sullen beyonden wor- 
« den tot yyftigh en sestigh complotten (pelotons), de taire 
u yan ider complot en can niet min genomen worden ais 

u tot ses ponden grooten ider 3G0, — alle het welcLe 

tt blyft in profite yan stads ingesetene. » 

Independamment de la consommation extraordinaire de 
biere a faire par les habitants, les pćtitionnaires estimaient 
que les etrangers^ tireurs ou curieuxy consommeraient au 



(1) Fr. 1332enviroD. 
(3) Fr. 977 enTiron. 



— 70 — 

moins 225 lonnes et les droits d'accise etc. peręns au profit 
de la viUe etant de o flarins par tonne, la commune de ee 
eh^ seul, devait faire une recette de 675 fl. (fr. 4215), soit 
i 12 liyres de gros de flandre, i O patards. 

Ces eonsidćrations avaient sans doute paru cooclaantes, 
car le 28 Fćyrier, le magistrat autorisa le tir et accorda un 
subside montant k 22 livres de gros, argent de change. Ce 
subside devait ćtre employe a Tachat de prix, savoir: i' Prix: 
un fldLtd'SLTgen%{8ilvere8alveofsch%nktaiUiQor). — 12 Ł: g. 
2* et 3* Prix : deux Cuillieres k soupe [&oupe lepel) d' une 
Taleur de 5 Ł: de gros chacune. De plus le magistrat accor- 
dait une somme de 3 livres de gros, argent courant, pour 
aehat d'une mćdaille d'or, qui devait ótre offerte k la Gbilde 
qui ferait, le 5 Juin, Fentree la plus brillante et la plus 
solennelle. Les armes de la yiHe deyaient ćtre grayees sur 
tous ces objets, qui seraient confectionnes k Bruges: les 
autres prix consistaient en objets d'etain, pesant chacun 50 Ii- 
vres (50 ponden Brughs roosetin ider). 

Ła perchó avait óte etablie au miiieu de la place de 
Dixmude, parceąue « cette yille ótant entourće de juris- 
u dictions etrangóres, rćtablissement de tentes sur ces ju- 
• risdictionSy ou Ton pouyait yendre du yin, de la biere, 
<c de la yiande et dn patn , aurait diminuó les benefices 
« des babitants et nui aus recettes de la yille. » 

Hais les flicbes en retombant sur la place auraient pu 
se briser: On prćyint cet ineonyenient, en obligeant les 
bótellers et cabaretierc {lavernierB)j qui deyaient retirer 
le plus grand profit de la fcte, k gamir cette place d'une 
quantitó de sable conyenable. Łes tayerniers au nombre 



— 71 — 

■ 

de seize consenlirent a faire cette depense ćvaluee par eux 
i^ SO fl. 2 patards; mais ih demanderent qu'il fut intefdit 
aux bourgeois qui n'etaient pas cabaretiers [niet zijnde on- 
der de neirynghe).de poayoic loger des Ghildes ćtrangeres (1). 

Ces grands preparatifs etalent connus a Ypres; la me- 
4aille d'honneur exeitait avant tout la convoitise des 
diyerses Ghildes; les archers de S^ Sćbastiead' Ypres youlaient 
soutenir leur vieilie reputation: ils y reussirent. 

Le 2 J^uin dans la soiree,. les tamboups de la Gbilde par- 
coururent les- rues de la. vlUe dTpres, en batlant le rappel; 
afin de rappeler aux confreres et aux sosurs la fóte da 
leDdemain. Le 5 Juin, a 4 heures du matin, les ofTiciers 
et confreres yolontaires etaient reunis au Ghildhof, chacun 
des confreres etait muni de trois liyres de poudre, formant 
60 cartouches. Bientót les yolontaires se rangerent en cor. 
tege et se rendirent en armes, drapeaux deployes, trompettes 
sonnantes et tambours battants a la catbedrale ou le Proost (2) 
celebra la messę k Tautel de la confrerie ; tous les confróres 
allćrent a Tolfrande et apres ayoir implore la bćnedictioo 
de leur S' Patron, le noble Cheyalicr S' Sebastien, ils se 
dirigerent, toujours en cortćge, yers la basse-yille. Un bateau 
(bargie) payoisó aux couleurs de la Ghilde, orne de ban- 
deroUes, de payiilons et de drapeaux, etait amarró au Quai 
da canaL Ce bateau loue aa prix de 35 florins deyait 
rester pendant deux jours k Tusage exclusif de la confrćrie. 



(1) Arcbiyes de Dismude. 

(9) Cetait Jran-Baptistb Yandarłb, pretre, fils de J.-B. et de Jeanne- 
Claire Noyelle. Nć en 1717, ii mourut le 1ó Fevrier 1777. 11 avait ćte 
admis cumme confirdre, baptisć et Domme Proost le 1(^ Septembre 1Z53,. 



— 72 — 

BientóŁ les voIontaires s' embargaerent avec armes et 
bagage et le bateau, traine par trois vigoureux chevaux, 
YOgaa joyeux et brillant vers Boesinghe. I 

Un aatre convoi se mit en meme temps en route vers 
Dixmude, par la Yoie de terre; ce conYoi etait compose 
d'equipages, de chevaux de seile que des yalets conduisaient 
a la main, et de Yoitures de transport. Les dames des ofli- 
ciers de la Ghilde, et d'autres dames et des cavaliers yprois, 
avaient pris place dans les riches carosses. 

Ce convoi arriva au haiU pont de Dixmude en meme 
temps que le bateau portant les confreres yolontaires. 
Entoures d'une foule nombreuse, nos Yprois debarąuerent 
bientót, aax cris mille fois rćpetes de vivat Ypre! 

Un connetable prócćde par un courricr a cheval, alla 
annoncer aa magistrat, k Thótel de yllle, et a la Ghilde 
de Dixmude^ en son Ghildof ( i ), Farrlyće des confreres 
d'Ypres. 

Łe cortóge yprois se mit en marche dans i'ordre suiyant : 

Un courrier k cheyal portant la liyree de la confrerie. 
Ł'etendard de la Ghilde. 
Łe sergent-major k cheyal, le sabre au clair. 
Les timbaiiers, puis les trompettes en liyree. 
Łe blason de la Ghilde porto par un ecuyer armć 
{schildtdraeger in 't amas). 
Ła Ghilde en armes, drapeaux deployes, suiyie par le roi (2) 



( 1 ) Ce Gbildhof cŁait et est encore situe rue de yyoumen. 

(3) PiRiKR WrcKikRKT ćUit Foi depiiis le 27 Juin 1763. — Łe tir au roi 
(aa bcrceau) avaiŁ commence le 36 Juin a 3 heores apr^s-midi: ii avait 
ćCecootinuć,8ai]8iiitcrrup(ion,ju8qu'aa Icodemainacin^heures du matin. 



- 73 — 

portant ses insignes et entoure par les officiers et par le 
chapelain. 

Une Yoiture ouverte, ou phaeton, trainć par six chevaux 
richement empanaches. Dans cette premierę voiture avaient 
pris płace la damę du chef-homme (hooftmannine) ( i ), et 
d'autres dames et des personnes notables d'Ypres. 

La damę da capitaine (2) accompagnee d'autres dames 
dans un riche carrosse traine par quatre chevaux. Parmi les 
laguais on remarguait un negre dont le teint d'ćbene 
faisait paraitre plos blanc encore le teint de lys de 
nos belles yproises. 

Tous les cayaliers, toutes les dames portaient ainsi que 
les personnages occupant la premierę voiture la eocarde aux 
coulears de la Gbilde. 

Le cbeval de selle du chef-homme; ce cheval capara- 
conne de rouge aux armes de son maftre, ćtait conduit 
a la maln par un yalet egalement k chevaL 

Le cheval du vice-ctief-homme ( 3 ) eaparaconne de bleu 
aax armes de cet officier, etait conduit comme celui du chef* 
homme« 



( 1 ) Nće MAkiK-JosBPHiiiR-YiCTOiiB Mrighrłtnck, elle avait €16 baptisee 
comrae saeur par )e Proost Yantiaele le 24 SepŁembre 1753«. ElU donna 
immćrJiatement {Łer Iwende) une guioće d*or et lej^ua deus guioees 
{ier doodi) a la Gbilde. 

(9) B.P.HAiiR-jRANiiRŁituwKBsćpousede Louis Wal wein. Elle fot baptisće 
comme socur le 33 Septembre 1753 et donna aussi a la Gbilde ter ieuemie^ 
une guinee d''or et ier doodty deux guinees; eile mourul le 15 SepŁembre 
1700. 

( 3 ) PiRRRR VA!iftRR EftpT, licencić en droit^ fils de Pierre et de Dorotbee- 
Jac^ueline Winne. II etait ne le 16 Octobre 1719, et mourot le 31 Octobre 
1785,apresavoirćtećchevinde la ville de 1752a1776.il avaiŁ ćtć boptise 
comme confróre et vice-€hcf-bomme le 18 Septembre 1753. Sod portrait 9t 
trouye encore dans la saile de la cooTrerie. 



— 74 — 

Łe cfaeTal du capilaine ( i ), caparacoime aussi de bleu 
aux armes de son maitre, etait conduit comme les cbevaax 
qui le prćcedaient. 

Łe cheval du rot. 

Łe cheyal du plus ancien comietablef ce eheral ćtail 

caparaconnć de vert aux armes de cet officier. 

Łe cheyal du frere du chef-homme, messire Carton, 
confrere [ter dood); ce cheyal etait caparaconnó de rouge 
aux armes de la familie. 

EnCn un chariot ou fourgon aux armes de la confrerie. 
Dans ce fourgon tralne par trois cheyaux se trouyaient le» 
arcs, ileches et bagages des confrćres. 

Tous les yalets et móme les eheyaux portaient des 
cocardes aux couleurs de la Ghilde. 

Cest dans cet ordre que notre brillant cortege yprois 
fit son entree solennelle dans la yille de Dixmudey le 
3 Juin 1764. Ła Ghilde de cette yille sous les ordres de 
son capitaine Parret, s'ćtait portće en eorps, musigue en 
tóte, au deyant de nos confrćres qu'elie conduisit, comme 
en triomphe, yers la place, apres que M' le chef-homme 
et roi yan Woumen eut complimente les ofBciers et les 
archers d'Ypres. 

Ła grand' place de Dixmude ćtait, comme nous Tayons 
dit, le champ cios ou les confrćres inyites deyaient de- 
ployer leur adresse. Quand notre cortege yprois deboucfaa 



( 1 ) Loois Wałwrin, Gis de Louis et de Marie-Kose Dewilde, etait n€ le 
50 Octobre 1728. U epousa )e 19 Aout 175^ Hark-Jeance Łeuwen. Ił fut 
baptisć comme Gonfróre, conneŁable et capitaine le 11 SepŁembre 175i, et 
mourut le 18 Janvier 1777. Louis yyahvein ćtait licencie en droit et fut 
echevin de la ville de 1769 a 1776. Son portrait fait partie de la galerie de 
tableaus de la confrćrie de St, Sebastien d'Ypre3. 



— 75 — 

sur cette place, les cris de vivał Ypre reteittirent de toiite 
part avec une enei^ie nmivelle» 

Nos Yolontaires se rangerent autour de la perche qui 
ćtait dejk dressee, executerent gueląues mancewres, puis 
ouYrant les rangs, livrerent passage aux yoitures et chevaux. 
Les acclamations unanioEies accueillirent /' hoofdtmannint 
d'Ypres el les autres dames dant les carosses travers^enl 
majestaeusement la place. 

Dćs que les Yoitures et les chevaux furent k distance, 
notre Ghilde se rangea en ordre de bataille et salua 
ses hótes par trois decharges de mousgiietterie , aux 
qaelles les canons de Dlxmude repondirent immediatement 
par trois salves. Apres ees premiers exerc]ces, nos con- 
freres conduisirent leurs ofliciers et les dames k Thótel de 
yille, ou des logements etaient prepares; ils y deposerent 
les drapeaux, les insignes et les armes, puis se rendirent 
au haut ponL Un repas oiTert par le chef-homme ćtait 
servi sur le bateau meme qui avait conduit nos Yprois k 
Dixmude. 

Mais une certaine agitatlon se produit dans la foule qni 
se precipite vers Fhótel de ville. Biehtót on voit s'avancer 
le bourgmestre de Dixmude ( i ) accompagne de deux eche- 
Yins et d' un conseiller pensionnaire (2) ; deux messagers les 
precedent portant , sur un plateau d'argent, une mćdaiiie d'or 
pendante a un ruban de soie bleu et jaune , qui sont les 
couleurs de la yille de Dixmude. 



(1) Jacqdis Desprrz deCampseł; etaitalors Bourgmestre. 

(9) Etaient en 1764 conseiller pensionnaire et Greffier de Dizmud* 
HM. Okmułłrt et PiBAts Yan Yossui.. 



— 76 — 

Cest la medaille d'honneur destinee a la Ghilde qai fait 
Tentree la plus brillante et cette medaille est decernee a 
nos archers yprols! 

Introduil avec sa suitę dans la chambre ou les officiers 
de notre Ghilde et nos dames etaient reunis, W. le Bourg- 
mestre remit au chef-homme d'Ypres la medaille d'honneur, 
apres que M^ le conselller pensionnaire eut adresse aux 
ofllciers, aux dames et a la ghilde les plus gracieux eom- 
pliments. 

Les confreres accourent bientót, envahissent le salon et, 
d'une voix unanime, prient leur digne chef d'accepter 
cette medaille et de la conseryer toujours comme un 
temoignage de leur dĆYouement! 

Trente Ghildes formant soixante pelotons, environ 360 ar- 
chers, avaient rćpondu a Tappel des confreres de Dixmude. 
A une heure, loutes ces Ghildes se reunirent en un immen- 
se cortóge qui se dirigea, tambours battants , musiąues en 
tóte, drapeaux dćployćs, yers la grand' place. Les confreres 
marchaient Tepee au clair. La foule etait immense; les bons 
habitants du Furne-Ambacht ćtaient accourus de toute part. 
Les toits des maisons etaient couyerts de curieux et plus 
d'une fenótre fut louće pour cette apres-midi au prix d'une 
couronne ( P\ 5, 82 ). 

Autour de la perche etaient rangćs les yalets {cnaepen), et, 
comme jadis les ecuyers remettaient, aux cheyaliers entrant 
en lisse, leurs armes de combat, ces yalets remirent, au mo- 
ment de commencer le tir, les arcs et les flóches k nos 
confreres yprois. 

Enfin la lutte commence. 



— 77 — 

D'apres le tirage au sort, qui avait eu lieu a 9 heures 
du matin , en preseDce de deux commissaires de chague 
confrerie, la Ghilde d'Ypres formait les pelotons N**" 11, 27 
et 56. Le peloton N°. ii etait compose du chef-homme, du 
roi, de deux oifieiers, du greflier et du plus ancien conne- 
table. Łe chef-homme tira le premier et, aux applaudisse- 
ments de tous, toucha un oiseau de cóte; le 27'' peloton 
abattit un oiseau, et un areher du 56* blessa si fortement 
Foiseau superieur qu'il n'en resta qu'un debris sur la 
tige. Ce debris tomba des que le peloton suiyant, eut 
touche la pyramide. Si le prix eut du ótre la recompense 
de Tadresse, notre Ghilde eut incontestablement merite 
la palmę! 

Łe tir dura jusqu'a huit heures du soir, la Ghilde d'Ypres 
ayait abattu un assez grand nombre d'oiseaux, vingt-hnit 
ćtaient restes sur la perche et i'un d'eux echut encore, par 
la voie du sort, a notre confrerie. 

La nuit se passa en llesse, chacun vantait son adresse et 
racontait ses exploits , en Yidant des broes de forte bićre 
{groot bier)j dont les archers a toutes les epoques aimerent 
a arroser leurs lauriers. 

Łe lendemain du tir, les confreres d'Ypres se rendirent, 
tambours battants, k Tóglise paroissiale de Dixmude, ou 
le Proost celćbra la messę, & 9 heures; les confrćres ayant 
leurs oflieiers en tćte allórent a FolTrande et furent suiyis 
par les Ghildesusters que precedait Mevrouwe de Hoofdt- 
mannine. 

Enfin la Ghilde yproise yint se ranger deyant la maison 
de yilie et, apres ayoir paradę sur la place, fit une dć- 
charge gćnćrale de mousquetterie pour romercier le ma- 



— 78 — 

gistrat, la conMrie et les habitants de la ville de Dixmudey 
ou elte avait recu un aecueil si brillant et si sympaChique« 

Le 4 Juin 1764, vers 6 beures du soIfi nos archers 
debarquerent ^ Ypres; les abords du bassin {de kom) 
etaienl couverts de bourgeois et de peuple qui criaient k 
pleins poumons vivat Ypre! vlval sinle SebasŁiaen! 

ŁaGhildeformćeencortógedans Tordre adoptć pour Tenfrće 
& Dismude, franchit bientót les portes de la place et fait, 
dans la bonne yille d^Ypres, sa rentrće triomphale. 

De nobles dames, <ie riehes bourgeoises, de belles 
laesinnen garnissent les croisees des maisons situćes sur le 
passage des vainqueurs et le cortege fend i peine la foule 
immense et bruyanle qai Fentoure et la presse. Des nobles, 
Tćpóe au cóte, des boargeois porlant leur costume de 
Dimanche, arrćtent la Ghilde pour lui offrir le vin d*honneur 
au moment ot elle passe devant leurs demeures. 

Hais c^est Iorsque le cortege arrive sur la grand- place 
qtte les dćmonstrations de joie ćclatent surtout avec une 
indicible ćnergie. Łe ?ieux carillon de rantique beffroi fait 
entendre Fair dTpres et la grand' gardę prend les armes ! 
En ce moment deux delegues de la ch^tellenie, prćcćdćs 
par leurs messagers en costume, sortent de leur hotel pour 
souhaiter la bien venue aux archers et leur offrir le vin 
d'honneur. 

* 

Ces dćmonstrations se prolongerent, car ce fut a neuf 
heures du soir seulement que la confrerie, portant avec 
fiertć les prix remportćs par elle, rentra au Ghildhof! Ces 
prix furent fraternellement partages par parts ćgales entre 
tou8 les eonfrćres qui avaient assiste au tir. Łe chef- 



— 79 — 

bomme fit hommage k la Ghilde de la medailłe dlionireur 
que durant deux jours ii avait porte sur sa poitrine. Cette 
nedaille d'or aux arraes de la ville de Dlxmude, mais qui 
B'a pas d'ayers, fait encere aujourd'hui partie de la nombreuse 
coUectian de medailles attdchees au collier {schaekel) du roi 
de notre coDfrćrie royale de S^ Sebastien. Ainsi, dit daDS 
son recit le capitaine Walwein qui nous a conserTĆ le 
souyenir des details de ce tir, ainsi finit cette fóte avec 
plein bonneur et gloire pour les Tprois. ( « Alsoo met 
rolcommen lof vn glorie vo9r de Yperlingen deze feest 
geindight is getoeest » } (1). 

Durant la seconde moitić du dernier siecle, les Ghildes, 
et specialement celles d'arcbers, ćtaient dans Tetat le plus 
florissant. Les confreries de S^ Michel, de S'" Barbe et de 
S^ Sćba&tien d'Ypres, celles des villes de Poperinghe et de 
Nieuport et móme les confrćries de la Flandre-Francaise 
et de TArtois avaient adopte des uniformes briilants, sans 
que les magistrats ou les intendanls de la West-Flandre 
ou de la Fiandre retrocedee y eussent mis le moindre ob- 
stacle; presque cbaque vlllage avait sa Ghilde dont les 
immenses drapeaus de soie, presque tous aux armes de 
Bourgogne (2), falsaient dans les cortóges un si pittoresque 



(4) Ai>cliive8 <le la Ghilde de S« Sćbastien dTpres registre No 6 page 
233 Ro et suiytct, 

(3) Plusieurs de ces drapcauz ont pu etre saiivćs a Tćpogue de la 
róvoluŁion; les Ghildcs de Zillebeeke et de Bccelaere entr* autres sont 
enoore en possession de letirs vieux drapeaux. Le plus beau, le plus 
curieus et le mieuz conserv6 est celui qui appartieoŁ h ceUe derni^re 
Gbilde, ii a une auteur de^m. 57 une largeur de f*^. 45; la bampe irks 
courte est garnie de plomb a sa parlie infćrieure ; lors des corUges, 1 alphć- 
ris faisait tournoyer le drapeau, dans tous les sens^ ave€ une adresse 
estreme. 

Nous croyons deyoir publier un dessin de ce drapeau curieuz, dessin 



— 80 — 

effet. Plusieurs de ces Ghildes aTaient acąnis de petits 
canons ordinairement traines par des jeanes gens d^ui- 
ses en negres; la musiąae de ces confreries se composait 
d'un tamboar et d'an fifre qQi non senlement ouYraient 
la marche des corteges, les jours de tir, mais joaait encore 
des airs de danse lorsąue, k Foccasion de la kermesse et de 
la fóte du patron, les Ghildes organisaient des bals aux- 
quels les conCreres et sceurs avaient seul le priTilege d'asslster. 

Un decret du 5 Juin 1788 defendit « aux serments on eon- 
freries de parailre en publie avec tauires margues distinclwes, 
nommement militaires, que celles qu*elles sont habituis ^avoir 
depuis leur insiiMionn. 

Les confreries comprirent qae soas peine d'ótre ridicules, 
elles ne pouvaient reprendre en 1788 les uniformes {parure) 
et les cbaperons que leurs peres portaient aa 13* ou au 
44* siecle. 

Dós le 26 Juillet 1788, les trois confreries royales dTpres 
(S^ Sebastien, S^ Michel et S'* Barbe) adresserent k Tem- 
pereur Joseph II, par Tintcrmediaire du magistrat, one 
reclamation contrę le decret du 5 Juin et solliciterent la 
fayeur de pouyoir conserver leurs uniformes et leurs prly!^ 
leges ; elles motivaient leur demande sur les cbartes octroyees 



que nous devoDS ^ Ifr Dr Bbuck , peintre en notre Tille et nembre 
actif de notre Socićlć d*bisŁoire. 

Iji Ghilde de St Sebastien de Beeelaere est iine des plus anciennes 
de notre West-F]andre ; elle fut rpconnue a la demande de OŁfviia 
DB LB WoBSTTRR, scigncur de Beeelaere, par une charte que lui octroya 
a Bruges, Philippe-le-Bon, due de Bourgogne, le S Hai 1428. 

Nous deTons ^ la eomplaisance de M'. Batabt , Bourgmestre de 
Beeelaere, conseiller pro?incial et chef-homme de la confrćrie et de 
Mr. Dbłbfobtbir, ćchevin, Tautorisation de publier le dessiii du drapeau 
et la communication de la charte dlostitution qae nous publions auz 
anneses mus la Ł«. F, 



— 81 — 

par les comtes de Flandre et sur les services rendus par 
les Ghildes dans les temps anciens, et mćme modernes, 
aux souverains du pays et k la yille d'Ypres (i). 

fiien qu'appuyće par le Magistrat, la demande des Ghildes 
ne fut pas accueillie: « le decret du 5 Juillet suwant, porte 
la decision du 23 Mars 1789, ólant generał pour tous les 
serments de la Flandre, ceux d'Ypre8 doivent s'y conformer 
comme tous les archers »• 

La reclamation de nos Ghildes n'eut d'autre consegueDce 
que de les obligcr k payer au procureur generał du conseil 
de Flandre, la sonime de 20 fi. six patards, montant de 
Tetat de ses honoraires. 

Rien que priyćs du droit de porter en public leurs uni- 
formes et insignes, les Ghildes continuerent k se livrer k 
leurs esercices. Mais bientót un arrót de mort fut prononcć 
contrę toutes les confreries. 

En enyahissant la Belgiąue, la republiąue francaise poussće 
par des idćes, parfois exagćrćes, de rćaction contrę toutes les 
institutions de Tancien regime, ne youlut pas laisser debout 
des associations qui avalent leurs racines dans Torganisation 
sociale du uioyen kge» 

Un decret du gouvernement revolutionnaire abolit les 
corporations, jurandes et maitrises; les confreries d' archers 
et d'arbaletriers considóróes, par les rcformateurs, comme 
des corporations privillgićes tomberent sous Tapplication de 
ce dćcret, et les Ghildes formees jadis pour dćfendre les 
libertćs du comtó et des communes, les Ghildes ou les no- 
bies et les bourgeois ćtaient tous placćs sur la móme ligne 

(t) Yoir aDDeze G, 

6. 



— 82 — 

sans distlnction de rang, de iraissance on de condilions, les 
Gliildes enfin, dont tous les membres s'tippdaieT)t et etaient 
fróres {Ghildebroeders), furent frappćes de proscription , aa 
nom de la libertó, de Tegalite et de la firateriiiie re^ubli* 
caines ! 

Peu de 4emps apres la prise d^Y{u*es (i8 Jain 1794) les 
hótels ou cours {Ghildeho^en)^ des confreries, leurs berceaux, 
bu(s ou tirs, leurs jardins etc, Curent saisis comme pro- 
prietes nationales4 les petils et innocents canons fureut 
transferes dans les arscnaux de la rćpubliąue; les archiyes, les 
meubles gue Fon ne put sauTcr furent coniisgues et les 
drapeaux, fransporles a Paris, furent, d^apres les declara- 
tions de temoins oculaires, suspendus aux Toutes de FEglise 
des invalides comme trophees conguis sur Tennemi! Inno- 
cents tropliees sans doute mais ^uxqiiels le Yaingueur ren- 
dait, sans le savoir, Thommage du k d'anciennes bannieres 
sous lesguelles nos ancótres ayaient si souyent raarchć pour 
defendre Findępendance du pays et la Hberte des communes ! 

Les Ghildhoten des confrćries de S* Sebastien et de S'* 
Barbe d^Ypres furent yendus a Bruges comme biens nationaux, 
le premier, le 14 Mai; i80>5 lesecond, yers lameme epogue. 

La confrerie 4e S' Michel de notre yille n'ayait pas 
d*hótel, son siege etait dans les salles dc Tetage a la bou- 
cherie ou Ton a etabli reccmment le musee communal. 

A dater de oelte epoguc, les antigues Gbildes de S^* fiarbe 
el de S^ Michel disparurent pour toujours. Mais toutes les 
confreries ne pouyaient perir. La republigue avait cesse de 
viyre, notre Ghilde de S' Sebastien se reorganisa bientót. 

« Nonobslani toutes les tristes circonslances du temps 
amenees par la rćyolutioDy malgre les grandes persecutions 



/ 



— 83 — 

que la Ghilde a subies, les confróres ont constamment 
persiste i maintenir la Ghilde, pour ne pas laisser perir 
celk-ci, aussi longtemps qu^uH seul confr^re serait en vte; 
pour la maintenir, les confróres ont, tous les ans, le jour 
de la fśte du noble Chevaller S^ Sćbastien, fait celćbrer 
une messę en Thonneur de leur S' patron et le jour 
suivant une autre messę pour les frćres et soeurs decedes; 
puls lous les ans, ils se sont reunis pour se recrćer 
ensemble. Les choses se sont ainsi passćes jusqu'en iSii, 
ćpoque k laąuelle, le chef-homme Messire Charles Carton 
de Wynnezeele (i), a trouvć bon d'user de tous les moyens 
pour retablir notre cólebre Ghilde dans son antigue splen- 
deur et a cet effet ii a fait conyoąuer le ii Juillet de 
la móme annee tous les confróres en une rćunion estraor* 
dinaire » (2). 

En lisant ces lignes, ćcrites ii y a cinąuante ans k peine, 
ne croirait-on pas avoir sous les yeux un vieux document 
emane de nos ancótres, qui, dans les moments les plus 
difficiles , juraient, malgre les capitulaires et les ćdits, de 



(1) CoARŁiifi-ANToiNK Caitoh db Wynnsziklb, fils de Jacąues-Charles 
(chef-horome) et cle Marie-YicŁoire Merghelynck, ćŁaiŁ iió le 30 Mars 
17G8, ii ćpousa Mademoiselle /m Yołoen. 

Gdaiłes-Antoini Cart09i' fut baptisó comme connćtable, h r&fj^e de 
deux ans, le 21 Janvier 1771 et comme capitaine le 19 Juin 1770: 
ii D^aTait aiors que diz ans. La Ghilde donna h son capitaine pour 
tuteur, le Sr Aernout, qui fut nommć capitaine adjoint. 

Chaiłes-Antoini Caiton, fot, en remplacement de son p^re dćcćdć, 
baptisć comme chef-homme le 20 Jan?ier 1788. Le O Juillet 1820, ii fit son 
jubilć solennel comme membre de la Ghilde depuis 50 ans, et mourut 
le 26 Octobre 1830. 

Son fils unique Ałfiid Caiton dk WrmfBZFRŁB, nć le 26 Mai 1806» 
fut baptisć comme connćtable le 21 Janyier 1813, nommć chef-homme 
le 27 Decem bre 1831, U fut baptisć en cette ąualitć le 7 Aodt 18dt. . 
U mourut, cćlibataire, a son chikteau de la Hooghe le U AoOt 1849. 

(2) Archiyes de la confrerie de S^ Sćbastien, registre no 9, fo. quinto^ 



— 84 — 

maintenir leur Ghi}dey tant qiril resterait un confróre en 
vie, et de dt3rendre lecrr fraternelle association contrę les 
empercurs, les rols et les comtes ! Ne doit-on pas re- 
connaltre une fois de plus que la Ghilde est sl profondenient 
entróe dans Fesprit et dans les moeurs de nos populations 
que rien ne peut faire perk ces antiąues associatlons. 

Un grand nombre de confreries d'arcliers existent encore, 
comme nons ravons dit, dans notre Flandre. 

La confrerie royale de S* Sebastien dTpres est aujourd'hui 
plus HorJssante que jamais, elle se compose de plus de 
cent freres et «on Altesse Royale le Comte de Flandre, fils 
de Leopold I"^, notre Roi bien-aime, a bien voulu lui donner, 
le 14 Juin 1845, un magnifique drapeau, aprós avolr, comme 
plusieurs comtes dont ii a herlte le nom glorieux, acceptćy 
le 25 Juillet 1845, le titre de Prolecteur de la Ghilde Royale 
de 5' Sebastien d'Ypre8, 

Par un singulier revireraent des choses d^ici bas, ces Ghildes 
d'arcbers se trouyent aujourd^hui exactement dans la position 
legale faite jadis, pendant les IX et X siecle, aux Ghildes 
primitives; elles ne sont pas reconnues par la loi, elles ne 
sont point protógees par des privileges, elles n^ont aucun 
droit special, elles ont perdu leur personnification civile, elles 
existent de fait, et la libertó d'association, inscrite dans notre 
constitution de 1851 , est la sauyegarde de leur existcnce. 

Mais k tous les debrls du passe, ont survecu les sentiments 
de fraternite qui toujours ont si etroitement uni les Ghilde- 
Broeders. Puisscnt ces sentiments ne jamais s'affaiblir ! ils 
feront dans Tayenir, comme ils Font fait dans le passć, 
la force et Thonneur de nos antiques et fraternelles confreries. 



— 85 — 

En tracant ces lignes, nous crayons avair fait chose utile 
non seulement au point de yue des ćtudes historląues, mais 
encore dans Finterót des Ghildes qui existent; nous avons 
rappele k nos confreres un passe g]orieux. Ce sont 1^ aussi 
de beaux titres de noblesse ; et, pour la boiirgeoisie, commc 
pour les classes qui portent blasan, qu'(>n ne Toublie pas: 
Noblesse ohłige! 

ALP. YANDENPEEREBOOM (1). 



(1) Mr Ałphonsi Yandrnpkiiiboou, PresidentdenotreSocieIć historiąue, 
est actuellement Chef-llomme de la confrćrie royale de Sh Sebastien 
d^Ypres. II a ete baptisć en quali(ć de connćtable le 20 Juin 1849, de 
^ice-chef-homme le 20 Mai 1850 et de cbef-homme le 25 Avril 1850. 



(If ote de la rćdactłon.) 



ANNEIES. 



EXTIIAIT8 DES C0MPTE8 EN ROULEAUX DE LA V|LLE D'YPRE8, 
DU PREMIER QUART DU XIV"' SlICLE. 



4315 



CO. 



Chest chou qae on a paiet as arcbalestriers et as serjcns 
qai gisent k le Lys pour garder le pais encontre les ane- 
mis, par le tans Jaqueme Trouye et Lambert Belle, trózoriers, 
Fan de grace MCCG et Wj puis le dimenche apres le jour 
de Toassaint et enchat 



(1) En 1315 le roi de Franee, Louis le Ilutin, aTait arr^tć nne guerre 
d'cxterininaliQn contrę la Flandrc. II se dirigea ver8 Courtrai et avait 
placćson camp entreLaucreeŁBelleghem. « 11avaitordonn< ]aconstruc- 
« tiond*un poiitsurla Lya, dit MrKervyn deLcttenhore, maislesmetiers 
tt flaniands(|ni se tenaient de rauti'e cÓtć de la rividre le detruisirent ». 
Cest h cette defeuse de la Łys, peaaoas^notts, ąixe ae rapporte le prćsent 
comple. 



— »7 — 

Łe Seniedi apres Ic joiirdeSt. Marliir en* y ver. 
A XX arcbalestriers qui gisent ik Warneston ł. Sr o. 
gardant le Lys cncontre Ics aneinis, pour U se- 
maines, donl 11 ua est concstable (l)v 2&-i4-» 

Le Semedi jour St* Łucie; 

A XXX arcbalestriers qiii gisent a Gomine^ 
gardant le Lys encontre les anemis, dont li U 
sont conestables> pour XI jours (2)» 34>-2 -»• 

Itera, k VI yalles a cheval gisant a Comines 
gardant le Lys encontre les anemis poup Xł' 
jours (3). 29-16 -»- 

Item, i U cartonS'(4) ąui menćrent la I>arnas (5^- 
k Cómines. 24«-10» 

Le Semedi apres le TbipBane* 

A XXX arcbaFestriers qul gisent k Comines gar- 
dant le Lys etc. 

Item a UJ personnes que furent relaissiet dont 
li un fut conestable et IIJ aultres mis en leur 
lieu, sl que ks relaissiet dont 11 uafut conestable^ 
eurent pour la journće. »— 1:^» 

Item pour I car (6) k UH chevaulx qui amena 
quareaux, (7) targes (8) et harnas a Comines* »-ia-i> 

(1) Cet artide ae repetę pendant doaze ąuinzainest 
(3) Cet article se repetę pendant dix quinzaines. 

(3) Se repetę pendant dis qainzaine5k 

(4) Cartons — Ch&retiers. 

(5) Harnas f harnais^ armure complete d*un homme d arnres. 

(6) Car— Cb^riot. 

(7) Qaar7*eaux, pluriel de ^uarre/y en francais modernę carreau fleebe, 
d^arbalele dont te fer est k quatre pans. 

(8) Targc^ sorte de boaclier ou d'ćcu d^armes. 



— ss- 
ie Semedi apres le jour des Brandons. 
A XX personnes gisant k Warneston pour garder l. s. d. 
le Lys etc. 

Item, pour le sault (i) des XVI personnes des XX 
dessusdits, de Tassault la ils furent a Yerlinghem (2) 
encontre les anemis, d'an jour dont li un fust 
conestable. »-35- » 

Le Semedi devant, le Dimanche Demi-Quaresme. 
A XX personnes gisant a Warneston etc. 
Hem, pour mener saietes (3) k Warneston. » - 4 - » 

Le Semedi devant Quasi-modo. 
A XIX personnes gisant k Warneston etc. 
Item, pourImjrequi waristlesnayresi un assault (4) »-iO - » 
Item, pour III cars dont II allerent a Commines 
et Taultre a Warneston pour les harnas des 
saudoićs (5). 5 - G - n 

Somme totale de ce brief 1009-8-10 



(1) Saull^ esŁ employć ici dans le sens de participation h Tassatit. Le sens 
de la phrase esŁ cfhii-ci: ^ seize personnes (des vinfrt qui se trouvaienŁ h 
'Warneton) qui oni parlicipó ó 1'assauŁ de Ferlinghem, 

(2) Yerlin^rhem, villa(ce entre Warneton et Lille, a peu de distance et hk 
Ja droite du pavó qui relic atijoiird'hui ces deux Yilles. 

(S) Saielie, sa/eUe, fliche, du latin sagiUa, 

(4) Mirę (mćdecin) warist (gućrit) naures (blessćs). 

(5) Saudoies, satdcfoies ^ceux ąm recoivent un salaire, unesolde, de 1^ to 
moŁ modernę soldat qui a la m^cne signification. 



— 89 — 



1324 (') 

Cest chou qae on a paiet as scerrewetters (2) et chou que 
i afliert par le tans Lambert Belle et Jehan Biesebout, tre- 
zoriers de le ville d'Ypre, en Fan de grace M.CCC. XXIIIJy 
puis le Dimenche devant le jour St, Symon et St. Jude en 
encha. 

Le Semedi wytaine de le Candeleur. 

Item, k C arcbalestriers presens au saiit (5) del ł. s. i>. 
ville pour U semaines, dont les X sont conestables. 143-10 - » 

Item, pour tourbes as dessusd*' arcbalestriers dou 
tans quil jurórent sour le Wulf (4) ayant ce que 
tous demoraient as portes. »-17-» 

Item, pour candelles arses par lesd'* arcbales- 
triers sour le Wulf pour X jours. n-Ji - 8 



(1) Ce compte serapporte auxlroub1es de Flandre sous Zannequin. Les 
magisŁrats, en fonctions a Tpres, etaient partisans du Lys, le Sei^;'. d*A8- 
premoiiŁ prćposć par Louis de Never8 a ratiniinistralion de la Flandre, 
excita parŁouŁ le raćcontentemenŁ le plus vif par scs exactions odieuses. 
Gand, Bruges, Tpres et antres \illes cle la Flandre prirent les armes et 
Louis de Mevers fut obligćde guitter la France pour tacher de retablir 
Tordre et la tranquillile dans son comte. 

(2) Les Scerrewelters ćtaient les agents de police on les gardes-vi]te de 
cetle epoque. Ce mot dćrive, pensons-nous, des mots flamands beschermer 
der weUerŁf qui surveille, qiii fait exćcuŁer les lois, les ordonnances drs 
magistrats: de la, par abrĆYiation et par corruption Scerrewetler, 

<3) Les mots sauU et assaulŁ sont employćs indistinctement pour signifier 
rattaqueou la dćfense. Dans le conipŁe precćdent ils sont employ bilansie 
premier sens; dans celui-ci ilsle Bonidanslesensde Łłę/hnse,§arde, luUion, 

(4) Le tVulf (le Loup) ćtait un f^rand baliment situe au cdte nord du 
roarchć. En 1502 la chlktelłenie d^Ypres en fit Tachal, pour j teuir ses 
rćunions. Plus tard, sur le móme emplacement, elle fit construire )e bati- 
ment qui existe encore dc nos jours et qui est conna sous le nom d* Hotel 
de la Chdlellenie, 



— 90 — 

ICan, i ŁXXVU arcbalestriers presens aussi aa l. s. d. 
fdot lid ?ille doot les VI/ fureoC ooiiestablesy 
poor VI jouf»« — Item, i XI arcbalestriers dont 
If Uli Tut eoneitable pour T jour$^ — Item, k XXI 
arebaletfriert dont Ii U furent conestables, poor 
DOg jour, dont ii iot faote entre tous ces person- 
se« de VII personnes poar I jour. 60-1 S-10 

Iteniy k ces arcbalestriers pour tonrbes. » • 9 « » 

Hem, pour candelles as dessusd^ arcbalestriersr. » -9*8 
Kem, k XIV personnes gisans en le tour don 
Driel {i) k warder le contrę les anemis dont 11 
ia I conestable pour IV jours. 5-t4 - » 

Item, ponr caus, tourbes et pour candełles en 
le tour. » - 9 - 4 

Łe Semedi velle des brandons. 

A C arcbalestriers gisant as portes del yille dont 
les X sont conestables, pour U semaines. 145-10 -» 

Item, poor tourbes, ars par lesd'* arcbalestriers 
as portes. » -29- 4 

Item, ikCXXI personnes arcbalestriers gisant sous 
le Wulf au saut del ville, dont les XI sont cones- 
tables, pour II semaines, dont ii ia faulte de XI 
jours d'un homme. 172 - 3- • 

Item k plusieurs arcbalestriers qui furent pr6* 
sens k jurcit au saut de le ville, dont li aucuns 
furent ostćs et aulcuns avoient faict serment et 
estć au saut, ainsque lor conestable les conta 
dont ii ia pour tous LXV joumees d'un homme. 6-10 -» 



(1) La toar StV ancienne ćąlise de Notre-Dame-tenBriele. EHe se trouvait 
tris rapprochec de la yille a l'eiidroU appelć autrefois la Basse- Yille. 



— 91 — 

Item, pour candelles, arses par les susd^' arc- ł. s. d. 
balestriers au Wulf pour U semaines et au 
Brochus. })-24-» 

Item, pour tourbes, as dessusd^' arcbalestriers 
pour U semaines. »-56-» 

Le Semedi aprós le monstre d'Ypres IK"* jour de Mars. 

A C arcbalestriers gisant as portes de le ville 
dont les X sont conestables pour U semaines. i45-10-» 

Item, k C arcbalestriers gisans sous le Wulf 
au marciet) appareillćs, dont les XJ sont cones- 
tables, pour U semaines. i71-17-» 

Item, a X1IIJ personnes arcbalestriers et autres 
gisant en le tour au Briel dont Ii un est cones- 
table, pour U semaines. i9-f9«i» 

Item, pour tourbe, ars en le tour et pouroile. n-14-4 

Le Semedi velle dele triniteit. 

A XXy personnes arcbalestriers qui furent 
prćsens au saut de le ville, le Lundi aprćs 
rassension,quant le commun commencba reve1eir; 
pour X1IJ jours dont liz eurent led^ Lundi double 
saut les personnes qui furent hors en le ba- 
taille. — Item, ii U arcbalestriers pour I jour 
desquels tous ii ia YIU conestables. 122- n-i 



1379. 



CXTRAIT DU REGI8TRE IMTITULĆ : FERIEN VAN 8W0NSCH- 
DAG GNEDINGNE BEGINMENDE INT JAER DUT8T IIJ"" LXI. 

Le merguedy jour de plait deyant le jour de saint Jehan 
en my esteit, lan mil CCC LXXIX. 

Comme Pierre le Medem euist refuse le jugement d'£s- 
c1ievins, et ii soit yestus des draps que le ville donnę as 
arcbalestriers, Eschevins ont pronongiet que le dit Pierre 11 
ne tiennent pour bourgeois et qu'il osteche le coste quil 
ait \estus des dis draps de le ville. 



1406. 

EXTRAIT D'UN REGISTRE INTITULĆ : DIYERSCNE MEMORIEN. 

Int jaer MCCCG en zesse was gheordonneert dat van nu 
Yoort meer, wat scolter van den yoetboghe vonden werd 
van den heere gaende achter twyngcroen (i), niet an hebbende 
zine pareure of tcaproen der of, ne zal niet bescot zyn 
jeghens den heere met der yryheide van de scotterie van 

(1) T" wjrngeroenf la cloche dc retraite ou du couyre-feu. 



— 93 — 

nachts gane« of ran zine wapenen. £n inghelike wat scot- 
ter van den handboghe yonden werd van den heere gaende 
achter twyngeroen niet aen hebbende tcaproen van der 
gbilde, ne zal ooc niet bescot zyn jeghens den heere met 
der yryheide van der scotterie van nachts gane en Tan 
zine wapenen. Ende waert dat enich scotter van den voet- 
boghe of van den handboghe leende zyn caproen yan der 
scotterie, of zine pareure, iemen anders niet zynde van de 
Yoetboghc of van de handboghe, ende het te kenesse came 
van minen heere de voghd ende scepenen, dat ware op de 
correctie van scepenen. 



1422, 

EXTRAITD'UN REGI8TRE INTITULĆ: DIYERSCNE MEMORIEN. 

Int jaer KIIIJ^' XX1J den X1IIJ'' Mey, was gheconsenteirt 
ter beide van mynen heere yan Boesinghe (1) te dien tyde 
hoofman van der ghilde van S^* Sebastianę, den ghe- 
selsceipe yan der yoorseide Ghilde die te twe jaren waer 
gehad hebben omme hare caproenen te makene J. breed 
laken, yoortmeer hebben telkren twe jaren U brede laken. 



(1) Jean Belle, cheyalier^ seigr de Koesinghe, grand-bailli d*Tpre8. II 
mourut le 1 1 Septembre 1430, et avait ćpousć Marie de Medonc, damę de 
Beaiirewaerd, Teuye d'Eloi de Lichlervelde. Celle-ci mourut Je 17 Juin 
1412. Ilsgisenta Thopitai de BeHe en cette yille. ( yoir fhistoire de 
Boesinghe el de sa seigneune par H' l'abbć Yande Putte, actuellement 
doyen a Poperinghe, et membre de Dotre socićlć historiąue ). 



— 94 — 

1454. 

CXTIIAIT D^UM REGISTRC IHTITUU : REGYSTCR EMDE 
MEMOAIAL VAM ALLE lAKEM AEMGAEMOE DEM WOEMS- 

OACH OYMGHE OAGE ETC. 

Ten zelven daghe (15 9*^ i 454) was den scoUers van 
den grooten boghe gheconsenfeerd te gheyene LX sc. ten 
helpene den costen die zy daden ais zy drie prysen wonnen 
te Stavele. 



1457. 

EXTRAIT DU Ml^ME REGI8TIIE. 

Den ii Aoast a" ŁYIJ (i 457), was gheadviseert te spre- 
kene melten grooten Baden van der stede op tverzouc van 
hoofscheden ghedaen bid handbooghe scotters die onlancx 
zekere prys ghewonnen ende thuus ghebrocht hebben yan 
Ghistele. 



c. 



1399. 

Par decision du magistrat d'Ypres du 51 Mars 1599, lei 
arehers de Si. Sehastien sont reconnus comme serment ou Ghildef 
le dit magistrat approuve kurs staluts, leur accorde un sitbside 
annuel d'une livre de gros, et nomme leur premier chef-homme 
qui fut Jean Bellb seigneur de Boesinghe. 

Up den laetsten dagh in Maerte M.GCC vicrwaerve 
twintigh ende XIX, quamen in de raedcamer voor myn 
heeren vooghd ende sceipene van Ypre, zeikere personen 
poorters ende scotters van den handboghe van der steide 
Yan Ypre, ende gaven over eene supplicatie en ghescriflen 
die daer gheleizen was, ende die inhield tgoond dat hier 
Yoighed : « Voor u , harde weerde beeren , Yooghd ende 
Sceipene van der steide yan Ypre, so toghen uwe aerme 
ootmoedighe poorters de scotters metten handboghe van der 
ghilde yan synte Bastiane, hoe ende in >vat mauieren dat 
zy yan langhe tiden, bider oordinancen yan mynen heere 
BIr. Jhan Belłe, nu heere yan Boesinghe, tgheselsceip hem 
te gader gehouden heeft, up zeikere oordenancen ende sta- 
tuten, also hier naer yerclaerst staet. Ende omme dat myn 
heeren yan der wet oyerzaghe dat tgeselsceip wel zittende 



- 08 — 

onsen vrouwen daghe in den thun, dat ware up de boete 
van U S* par\ 

Item, M-anneer dat men den >vyn sciet, ende de gone 
Dviens wyndagh dat het >vare daer niet ne quame ter tyd 
alsoot behoren zal, dat >vare up de boete van U S' par*. 

Item, nanneer dat eenich van den ghildebroeders deen 
den andren hicte lieghen of sconfierlike toesprake, dat zy 
dat zouden beitren ten zegghene van den eonyngh, hoofd- 
man ende gouvernier. 

Item, wanneer dat men den Gaey scieten zal ; dat elc 
ghildebroeder zal betalen ter maeltyd alsoo ghecostumeird 
is, weider dat by ter maeltyd comt of ne doet. 

Item, zo wie die >zyn ciipproen van der gbilde niet ne 
brochte, up den dacb dat men den gaey scict, sacrament 
daghe, ende onse Yrou>ven daghe In den thun, dat Marę 
up de boete Yan U S' par*. 

Item, wanneer dalter yement storve yan de ghildebroe- 
ders, zo zoude de ghilde hebben eene keersse, ten Heble 
van der messę van der ghilde, zulke alser slaen zouden op de 
slage, ende Yoord XIJ S' par* ten proufTite van der ghilde. 

Item, wanneer dattcr yement utcr ghilde gaen zal, dat hy 
der ghilde gheyen zal XX1IIJ S*. par. » 

^a den leisene van derwelker supplicatie en die yan den 
poointen yoorseid , raed ende advys der op ghehebt , ende 
oyerghesien ende ghemerct dat men wel te doene mochte 
bebben yan den dienste yan der yoors: supplianten, ende dat 
oocmeide hare supplicatie ende-yoors: poointen reidenlyc ende 
consenteirlyc zyn ende yan noden zoude tvoors;gheselscelpte 
gader bliyen, was bi der ghemeenre camere yoorseid, ghe- 
oordeneird ende gheconsenteird, dat, yan nu yoord meer, de 



i 
1 



— 99 — 

bandboghescotters eene ghilde van synte Sebastianę houden 
zallen , ende houden ende doen houden de poointen ende statuten 
Toorseid, ende dat de steide yan Ypre der Yoors: ghilde 
elcs jaers gheiven zal een pond groten omme daer meide 
te heurne een land, daer up de ghilde voors: hare scotte- 
rye houden zal moghen. 

Ende Yoord, was mynheere M^' Jhan Bełlb, here van 
Boesinghe, ghemaect ende ghedeputeird, Tan myne heeren 
Yooghd en sceipenen weighe, hoofdman van der yoorseider 
ghilde, ende deide daer toe zinen eed diere toe diende 
ende behoorde. 




— fOf — 



deSalinset deMalines. Atous ceulx gui ces prćseiHes lettres 
▼erront, salut. De la part des Roy Ilooflmans Jurez et 
aulres de la confrarie de Tarć k main qui se tient en 
jire yille dTpre, naus a este expose el remonstró, comiiie 
iceulx remonstrans ou leurs predecesseurs aienl par cy 
devant obtenu de plus'* de iu>z predecesseurs, centes de 
Flandres, lettres d'octroy et concessios confirmacioR et amr- 
pliacion, touchant Tinstitution de leur confrarie et ce ąui 
en dependy comme ii appert par lesd*" lettres et meismement 
par icelles de feu monseigneur et pere le roy dom Phelippe 
de Castille, conte de Flandres etc. esquelles les aultres 
leltres precedentes sont inserees^desąuelles la teneur s'easuitt 
Phelippe, par la grace de Dieu, archidsc d'^Austrice, doc 
deBourg°% de Łothier, de Brabant, de Stiere, de Carinte,. 
de Carniole, de Łembourg, de Lucembourg et de Gheldres; 
conte de Ilabsbourg, de Flandres, de Tirol,^ d'Artois, de 
fiourgoingne ; palatin de Haynnau ; lantgrave d^Elsate ; 
niarquis de Burgauvs, et du Saint Empire^ de Hollande, 
de Zeelande, de Ferrette, de Tiburg, de Namur et de 
Zutphen conte; seigneur de Frise, sur la marche de Scla- 
Yonie, de Portenauvs, dc Salins et de Mallnes; a tous 
ceulx qui ces presentes lettres yerront, salut. Scavolr faisons 
nous aYoir receu Tumbie supplication de doz bien amez 
les Roy Ilooftmans Jurez et autres confreres de la confrarie 
de larc a main qui se tient en nre yille dTpres, contenant 
que feu nre tres chier S' et bisayeul, łe duc Philippe de 
Bourgoingne, que Dieu absolye, par ses lettres patentes en 
datę du XX' jour dc Jullet Tan mil quatre cens quarante 
six, cust octroye et faict expedier auxd'* suppliants cer- 
taines ses lettres patentes pour le fait de lad*"* confrarie, 
desquelles lettres ensemble de tout le contenu en icelles ilz 



IS20. 

CHARTE DE L^MKREUII CHARŁES-QUIIIT 

par la quelle ee monarque appraure ei confirm^ tou$ l€$ 
privileg€8 accordłs par $e9 predecesseurg^ comtes de Flandre, 
d la Ghilde de rarc-d-main de ła viUe d^Ypres^ dite de 
S^. Sebaslien. 



Charles par la divine clemence elc. roj des Romains, 
empereur toujours augustę, roy de CasliUe, de ŁeoD, de 
Grenada, d'Arragoii, de Nayarre, des deus Cecilles^ de 
Jhrlm^ de Yalence, de Maiorque, de Sardene, de Corsfce 
etc. archiduc d'Austrice, duc de Bonrg"**, de Łothier, de 
Brabant, de Stiere, de Carinte, de Comiole, de Łemboarg, 
de Lucembourg et de Gheldres ; *conte de FJandres, de 
Habsbourg, de Tirol, d'Artols, de Bourg"*, palalin de 
Hayunau, lantgraire d'£lsate, prince de Zwave, marąuis de 
Bo^auTS et do Saint Empire; de Hollande, de Zeelande, 
de Fcrrette, de Tibourg, de Namur et de Zutphen conte. 
Seigneur de Frise, des Marches de ScIavonie,. de PortenauYs, 



— fOf — 

de Sallns et de Malines. A (ous ceu1x gui ces prćseiHes lettres 
verroDt, salut. De la part des Roy Ilooflmans- Jurez et 
autres de la confrarie de Tarć 4 main qiii se tlent en 
jire ville dTpre, naus a este expose et remonstre, comme 
iceulx remoDstrans ou leurs predecesseur» aient par cy 
devant obtenu de plus'* de noz predecesseurs, ceiites de 
Flandres, lettres d^octroy et concessies confirmacion et amr- 
pliaclon, touchant Tinstitution de leur confrarie et ce ąui 
en dependy commeilappert par lesd*" lettres et meismement 
par icelles de feu monseigneur et pere le roy dom Phelippe 
de Castille^ conte de Flandres etc. esguelles les aultres 
lettres prćcedentes sont inserees^de$quelles la teneur s'easuitt 
Phelippe, par la grace de Dieu, archidsu; d'^Austrice, dac 
deBourg"% de Łothier, de Brabant, de Stiere, de Carinte^ 
de Carnlole, de Lembourg, de Lucembourg et de Gheldres; 
conte de Ilabsbourg, de Flandres, de Tirol,^ d^Aptois, de 
Bourgoingne ; palatin de Haynnau ; lantgrave d^Elsate ; 
niarquis de Burgauvs, et du Saint Empire^ de Hollande, 
de ZeelandCi de Ferrette, de Tiburg, de Namur et de 
Zutphen conte; seigneur de Frise, sur la marche de Scla- 
Yonie, de Portenauvs, de Salins et de Malines; a tous 
ceulx qul ces presentes lettres yerront, salut. Scavoir faisons 
nous aYoir receu Tumbie supplication de noz bien amez 
les Roy Ilooftmans Jurez et autres confreres de la confrarie 
de larc a main qui se tient en nre yllle dTpres, contenant 
que feu nre trós chier S' et bisayeul, łe duc Philippe de 
Bourgoingne, que Dieu absolye, par ses lettres palentes en 
datę du XX' jour dc Jullet Tan mil quatre cens quarante 
six, eust octroyó et faict expedier auxd'* suppliants cer- 
taines ses lettres patentes pour le fait de lad*"* confrarie, 
desquelles lettres ensemble de tout le contenu en icelles ilz 



- 98 — 

onsen vrouwen daghe in den thun, dat ware up de boete 
van U S' par\ 

Item, M-nnncer dat men den >v}m sciet, ende de gone 
wiens wyndagh dat het >\are daer niet ne quame ter tyd 
alsoot behoren za], dat ware up de boete van U S* par*. 

Ilenii wanneer dat eenich van den ghildebroeders deen 
den andren hiete lieghen of sconfierlike toesprake, dat zy 
dat zouden beilren ten zegghene yan den conyngh, hoofd- 
man ende gouyernier. 

Item, wanneer dat men den Gaey scieten zal ; dat elc 
ghildebroeder zal betalen ter maeltyd alsoo ghecostumeird 
ts, weider dat hy ter maeltyd comt of ne doet. 

Item, zo >vie die zyn csipproen van der ghilde niet ne 
brochte, up den dach dat men den gaey sciet, sacrament 
daghe, ende onse yrouwen daghe in den thun, dat ware 
up de boete van U S* par*. 

Item, wanneer dalter yement ^torye van de ghildebroe- 
ders, zo zoude de ghilde hebben eene keersse, ten Hchfe 
yan der messę yan der ghilde, zulke alser staen zouden op de 
slage, ende yoord XIJ S' par* ten proufTite yan der ghilde. 

Item, wanneer datter yement uter ghilde gaen zal, dat hy 
der ghilde gheyen zal XXIIIJ S'. par. » 

JVa den leisene yan derwelker supplicatie en die yan den 
poointen yoorseid , raed ende advys der op ghehebt , ende 
oyergheslen ende ghemerct dat men wel te doene mochte 
hebben yan den dienste yan der yoors: supplianten, ende dat 
oocmeide hare supplicatie ende>yoors: poointen reidenlyc ende 
consenteirlyc zyn ende yan noden zoude tvoors ; gheselsceip te 
gader bllyen, was bi der ghemeenre camere yoorseid, ghe- 
oordeneird ende gheconsentelrdi dat, yan nu yoord meer, de 



— ł05 — 

de graee especialc par ces prćsentes, ąue de cy en avant tani 
qu'il nous plaira ilz puisseni faire faire, avoir et porter 
sur leurs chapperons, manteaux ou robes, pour la parure 
de leurd*'' confrarie, nre divise du fusil a tous deux flesches 
parmy, en formę de la croix S' Andrieu, et qpe k tous 
esbatemens de Taro et auUrement en nre pays de Flandres, 
es bonnes Yilles et debors, ilz puissent porter paisiblemeni 
et sans mefaire leurs arcs trousses et autres armures et 
babillemens loisibles, appartcnans k estat d'arehier, pourvea 
que soubz ombre de ce lesd" supplians ne seront agresseurs ui 
encommenebeurs d'aueunes rottes^ noises ou debats ; et que 
en noz affaires ilz seront tcnuz d'eulx employer en nre ser- 
nice toutes fois que les ferons requeriry et li ou et alnsy 
qu'il appartiendra et mestier sera. Sy donnons en maa-- 
dement a noz amez et feaulx les president et gens de nre 
chambre de conseil en Flandres^ k nre souyerain bailly de 
Flandre, k noz bailly d'Ypre et de la salle il]ecqy et a 
tous noz autres bailliz justiciers oOiciers gens de loy et 
subgetz quelconques de nre diet pays de Flandres, leurs 
lieux tenants, et k cbascun d'eulx en droit soy et sicome 
a luy appartiendra, que de nre presente grace consente- 
ment octroy congie et licence, ilz et cliascun d'eulx facent 
souffrent et laissent lesd'* supplians ainsi et par la manierę 
que dist est plainement et paisiblement joyr et user, sans 
au contraire leur faire mectre ou dooner^ ne soufitrir eslre 
faict miz ou donnę d'estourbier moleste ou empeschement, 
car ainsi nous plaist 11 estre faict. En tesmoing de ce 
nous avons faict mectre nre scel k ces prćsentes. Donnę en 
nre ville de Bruxelles le XX'' jour de Jullet Tan de grace 
milCCCCetsix(t).Ainsysignó, parMonseigMeDuc. G: de Buł. 

(1) II y a en ceŁ endruit une erreiir inanifesŁe dnns Torij^inal. U porte la 
datę de mil CCCC et six aa Ifieu de mil C€CC et ^iuarante-six^. 



IS20. 

CHARTE DE L^EMKREUII CHARŁES-QUIIIT 

par la queUe ce monarqu€ appraure ei confirme lou9 le$ 
privileg€8 accordes par 8e$ frłdiettfeurSy eomtes de Flandre, 
d la Ghilde de farc-d-fnatii de la viUe d'YpreSy dite de 
S^, Sibaslien. 



Charles par la diyine clemence etc. rcy des Romains, 
empereur toujours augustę, roy de CasliUe, de ŁeoD, de 
Grenada, d'Arragoii, de Navarre, des deus Cecilles^ de 
Jhrlm, de Yalence, de Maiorgue, de Sardene, de Corsfce 
etc. archiduc d'Austrice, duc de Bonrg'*^ de Łathier, de 
Brabant, de Stiere, de Carinte, de Comiole, de Łemboarg, 
de Lucembourg et de Gheldres ; *conte de Flandres, de 
Habsbourg, de Tirol, d'Artois, de Bourg"*, palalin de 
Haynnau, lantgra^e d'£lsate, prince de Zwave, xnarqu!s de 
BorgauTS et do Saint Empire; de Hollande, de Zeelande, 
de Fcrrette, de Tibourg, de Namur et de Zntphen conte. 
Seigneur de Frise, des Marches de ScIavonie,. de PortenauYS, 



• V «. * 



— fOf — 

de Salins et de Malines. A (ous ceu1x gui ces prćseiHes lettres 
verront, salut. De la part des Roy Ilooftnftans Jurez et 
autres de la confrarie de Tarć a main qiii se tient en 
jire vllle dTpre, naus a este exposó et remonslró, comme 
iceulx remonstrans ou leurs predecesseurs aient par cy 
devant obtenu de plus'* de noz predecesseurs, coutes de 
Flandres, lettres d^octroy et concessioB confirmaclon et amr- 
pliacion, touchant Tinstitution de leur confrarie et ce ąui 
en dependy comme ii appert par lesd*" lettres et meismement 
par icelles de feu monseigneur et pćre le roy donk Phelippe 
de Castille, conte de Flandres etc. esguelles les aultres 
lettres precedentes sont inserees^de$quelles la teneur s'eBSU]tt 
Phelippe, par la grace de Dieu, archiduc d'Austrice, doc 
deBourg°% de Łothier, de Brabant, de Stiere, de Carinte^ 
de Carnioley de Lembourg, de Lucembourg et de Gheldres; 
conte de Ilabsbourg, de Flandres, de Tirol^^d^Artois, de 
Bourgoingne ; palatin de Haynnau ; lantgrave dTlsate ; 
marqu]S de Burgauys, et du Saint Empire^ de llollandei 
de ZeelandCi de Ferrette, de Tiburg, de Namur et de 
Zutphen conte; seigneur de Frise, sur la marche de Scla- 
Yonie, de Portenauvs, de Salins et de Malines; a tous 
ceulx qui ces presentes lettres yerront, salut. Scaroir faisoos 
nous avoir receu Tumbie supplication de doz bien amez 
les Roy Ilooftmans Jurez et autres confreres de la confrarie 
de larc a main qui se tient en nre ville dTpres, contenant 
que feu nre tres chier S' et bisayeul, łe duc Philippe de 
Bourgoingne, que Dieu absolye, par ses lettres palentes en 
datę du XX' jour dc Jullet Tan mil quatre cens quarante 
six, eust octroye et faict expedler auxd'* suppliants cer- 
taines ses lettres patentes pour le fait de lad*' confrarie, 
desquelles lettres ensemble de tout le contenu en icelles ilz 



— 406 — 

Yons de grace espeeial par ces presentcs, suyyant que lesd^ 
supplians en aient deuement joy et use, et de nre plus ample 
grace avons ausd" supplians octroyó et accorde, octroyons 
et accordons par cesd'* presentcs que du diet lieu par eux 
acąuis et achete pour et au profit de lad** confrerie comme 
diet est ilz puissent faire ung jardin, y falre eriger et 
dresser les butes pour y tenir leurs traires et cxercer le 
jeu et esbattement du diet arc-i-main joyeusement et sans 
noise oii debat; et s'il advenait, que Dieu ne Teuille, que 
en tirant et exercant par les d'* supplians ou leurs suc- 
cesseurs led' jeu de rarc-i-main, aud* jardin, et aprćs que 
le ery ou auUre signe en tcl cas acoustumó aura par eulx 
deuement este faict et baillie, aucun fust par infortune et 
meschief bleschie ou navrć de leur traiet, pose ores qne 
mort s'en ensuyt, que celuy qui aura tire le cop dont telle 
bleschure ou nayrure s'ensuivra par meschief come diet 
cst, ne sera tenu d'en respondre et ne pourra le facteur 
pour ce estre reprins, poursuy, moleste ni empesche en 
corps ni en biens, a la requeste de la partie par justice 
ni autrement en manierę quelconque, et k ceste fin avons 
aud' cas affranchy et affranchissons led* jardins par cesd'^ 
presentes, pourveu toutcsfois que lesd^* suppliants seront tenus 
des maintenant et avant qullz entrcnt en la joyssance de 
la franchise d'iceluy jardin, de mectre telle provision en 
leurd^ jardin , soit par y faire tendiz es lieux ou bcsoing 
sera, ou autrement^ que les gens et besles passant et re- 
passant par lesd^* deux chemins et rues publicqucs et qui 
sont tcnans et contigues a icclhiy jardin d'un cosle et 
d'autrc, comme entendons, ne soient par leur (raict bleschiez 
ou domagiez, et tellement y ordonner et rcmedier quc 
aucun dangier ou inconyenient n'en adyiengne. Sy donnons 



— 107 — 

en mandement a nosd^' president et gens de nre chambre 
de conseil en ilandrcs, a nre bailly dud^ Ypre, et h toiis 
nos autres justiciers, officiers et subjectes cui ce peut et 
pourra toucher et regarder, et k chacun d'eux endroit soy 
et sicóme k lui appartiendra, que de noz prósentes grace, con- 
firmation et octroy, et de tout le contenu en cesd^* presentes 
lettres et en celles dessus inserees selon par la formę et 
manierę et soubs les condicions avantd^*', Hz facent, souf- 
frent et laissent lesd^' suppliants et Icursd^ successeurs 
confreres plainement et paisiblement joyr et user, sans 
leur faire mectre ou donner ne soufifrir estre faict, mis ou 
donnę aucun destoorbier ou empeschement au contraire, 
car ainsl nous plaist-il. En tesmoing de ce nous avon$ faict 
mectre nre scel k ces pntes. Donnć en nre \ille dc Brnges 
le XVJ jour de May Tan de grace mil CCCC (|uatre-vingz 
dix-sept, ainsi signó sur le ploy, par Monseign^ TArchiduc 
k la relacion du conseil : Nuhan. Et ii soit que lesd^' remon- 
strans pour plus grand scurte et coroboration de leur eon- 
frarie et des dons octroyes et concessions a eulx faictes 
pour rinstitution et entretinnement d'icelle nous ayant prć- 
sentement insfamment requis que nre plaisir soit aussi 
confirmer, ratiflier et approuver icelle confrarie, ensemble 
tout le contenu es lellrcs cy dessus insćrees, et sur ce leur 
faire expedier noz lettres patentes k ce pertinans, scavoir 
faisons que, nous, ces choses considerćes, inclinans favo- 
rablement k la requeste desd^' remonstrans, avons la con- 
frarie de S^ Sćbasticn en nre d'* ville d'Ypres, ensemble 
rinstitution, dons, octroy et concessions faicts k icculx par 
noz prćdecesseurs, et tout le contenu es lettres dessus in- 
serees et transcriptes louó, grec, confirme, ratiffió et approuve, 
louons, gróons, conGiwnons, ratiffions et approuvons par 



— 108 — 

ces presentes, si et en tant qu']]s en ayent deuement joy et 
use. Si donnons en mandement a noz ames et espćciaulx les 
prćsident et gcns de nre chambre de conseil en Flandres, 
Bailliz de Gand, de Bruges et du Franc, d'Ypre, de Courtray, 
de Cassel, de Bailleul, et a tous nos autres justiciers et 
ofliciers, et, en estre gardę, lenrs lleuxtenants, et a chascun 
d'eulx en droict soy et sicome k luy appartiendra, que de 
noz prćsente grace confirmacion ratifficalion et approbation et 
de tout Ic contenu en cestes et es lettres dessus inseróes, 
ilz facent souffrent et laissent lesd^ remonstrans plainement 
et paisiblement joyr et user, sans leurs faire mectre ou 
donner, ne sofifrir estre faict mis ou donnę aucun des- 
tourbier ou empeschement au contraire, car ainsl nous 
plaist-il. En tesmoing de ce nous avons faict mettre nostre 
scel a ces prćsentes. Donnć en nostre yille dTpre le XX jour 
de Juillet Tan de grace mil cincq cens et yingt, et de nos 
regnes, assavoir de celuy des romains Ic second et de 
Castille et autres etc. le V"». 

( Signe sur le pli) 

Par le Roy 

en son conseil 

IIANNETON. 



SUR LE DOS SE TROUYE INSCRIT : 

Dit is de yryheit cnde confirmacie van den scottershov6 
ende Ghilde van S^ Sebasliaen onderhouden binncn der 
stede van Ypre. Welke conGrmatie ghegheven was by grave 



— 109 — 

Karels Conync van Gaslillen ende ghecozen Keyzer van 
den . Roomschen Rycke, t^zynder blyder incomste binnen der 
stede van Ypre^ twelke ivas sdonderdaeghs XIX in hoy 
maend XV* twintich. Welcke confirmatie gheimpetreert was 
by Łodewyc de Graeuwe, Maercx DeSobbrys, Allardyn 
Caudron, Gilles Tryoen, Bondem Tayspyl ende Kaerle de 
Mantrauwerei gouverneirders, ende Jan de Haze, clerc Tan 
Yoors: Ghilde. Ende was de zelve conGrmatie ghepubliceert 
ende uulgheroupen ter halle fYper Saterdaeghs IIIJ in 
Oogsl XV*' XX. Present Joris Vandenkerchove, poortbailliU| 
Pieter Cockeel ende Joris Vandendriessclie9 scepenen yan 
der Yoors stede van Ypre. 



CXTRAIT8 DU REGI8TRC DES C0MPTE8 DC LA GHILDE DC 
8^ 8ĆBA8TIEM D'YPRE8, DC 1472 A I5M. 



1472. 

Costen ghedaen anghaende de mallyt van den gaye-daghe 

alzo hier naer voUecht4 

Eerst Gay-avende ten teneele in tercosten u s. d.gr. 

boven den ontfanghe van der Ghilde-broeders. n - 4 - i 

IŁem, betaelt yan den Gaye. n - n - 6 

Item, bet: Jan Paetin yan buene Yleessche(i). » - 22 - » 

Item, betaelt de zeWen Jan Puetin yan VIJ 

yerkens te XVnJ g' fstic. n - 10 - 6 

Iteni| bet: yan VIJ gansen. » -. 5 - 2 

Iteniy bet: yan brodę. n « 2 . 2 
Item, bet: yan zoute daer mede tylesch ghe- 

zouten was. » • » . 7 

Item, bet: yan saussen, mostaert ende strieuse 

ganze looc. n . 5 * 4 



(1) BiuM yleessche, yiande de bceuf. 



— lii — 

L. S. D.GR. 

Item, bet: yan vleesch(aertkins. » - » - 52 

Item, bet: den coc met syn cnapen yan sael- 
gen, potten ende bast. » . 3 . 8 

Item, bet: van houte daer men mede de 
spyze reede. n - » - 18 

Item, bet: WlUem Ławsaem van eene tonne 
keuyte (1). n - 5 - 6 

Item, bet: van twaelf miten biere te Willems 
Syreins. ,, - » - 4 

Item, bet: Baerbele Maertins Yoor haere d wa- 
leń ende flast yan der zelver. » - 4 - » 

Item, bet: yan steene kannekins ende scher- 
ven. n - „ - 7 

Item, bet: de cnape yan der ghilde yan 
nyen biezen yierlagen (?)• » - » - 10 

Item, bet: den twee dienars. » - u - 10 

Item, bet: yan s' keizers boedt. » - » . 12 

Item, bet: yan bancken ende tafelen te 

stellene. » - 2 - 6 

Item, bet: den graye yoor synen sallarys. » - n - 12 

Item, bet: de twee trompers. n - 3 - 4 

Item, bet: den coninc naer de costume. » - 20 - » 
Item, bet: den cnape yan der ghilde oyer 

synen sallaris. » - 5 - » 

Item, bet: yan XIJ kiekins ghepresenteert 
den coninc sayens. » - 12 - 6 



(1) Keujrtćj bi^re forte. 



— H2 — 

Item, bet: vaii viere kannen wins ghepre- ł, s. d.gr. 
senteert den coninc savens. » - 2 - » 

Item, bet: van winę ghehaelt ten zelven 
daghe te Jan Coollaert, Xli stoopen beaune, 
eene pin te mini te VJ gr: den stoop comt. » - C - 10 

Item, noch int zelve ghehaelt YIIJ stoopen 
ende een half petaut (1) te IIIJ gr: den stoop, 
eomt » - 2 - iO 

Item, noch int zelve ghehaelt XIJ stoop ende 
een half vranseh te YIJ gr: den stoop, comt » - 5 - 2 

Item, bet: van ^Yine ghehaelt te Clay Du- 
thin V polten beaune te YIJ gr: den stoop, 
comt » - 2-41 

Item, noch int selve ghehaelt Y potten 
Yransch te Y gr: den stoop, comt » - 2 - 1 



1473. 

Eerst, van costen ghedaen St. Bastiaens avend 
over de yespre ghedaen voor mynen heere 
St. Sebastiaen. » . » . g 

Item, van costen ghedaen te Barbele Maer- 
tins S^* Bastiaens avend ten teneele boven den 
ontfaen. » - 3 - 2 

Item, bet: yan costen ghedaen S^^Bastiaene 
daghe te Barbele Maertins van al dat wy yan 
haer hadden in brodę, in biere, in houte 
ende van de spyze te reedene ende anders. » - 8 - 8 

Item, bet: van yerssche yissche zes carpers. n - » - 16 

(1) Petauty yia du Poitou (?). 



— U3 — 

L. S. D.Gn. 

Item, bet: van zalme. m - » - 15 

Item, bet: yan yiere snoucken. » - » . 9 

Item, bet: noch yan zes carpers. » - » - 18 

Item^bet: yan XIIIJ gheghoten couken Lot- 
taert de Bolloenge (?). » - 2 - 4 

IteiD, bet: van i^inen ghehaelt te Loy van 
den Rive IIIJ potten beaune te YIIJ gr: den 
stoop, comt » - 2 - 8 

Item, noch int selve ghehaelt U potten 
rlnsch te IX gr : comt » - » - 1 8 

Hem, bet: noch int selve ghehaelt IIJ yieren- 
deele beaune YIIJ gr: comt n - » - 12 

Item, bet: yan XIIIJ fruicten. » - » - 14 

Item, bet: yan U potten beaune ghehaelt 
t' Sint Maerlins. m - » - 16 

Item, ghehaelt int selye U potten rlnsch 
te IX gr: comt » - » - 18 

Item, bet: ten selyen daghe de trompers 
met den claroen. » - 5-10 

Item, bet: oyer den dienst yan der kercke 
in de messę, dyaken, subdyaken, costers ende 
acolyten de niclays bued: yan der gheruwe 
camcr (?), yan beyardene, ende yan prekene, 
comt tsamen » - 2 - 9 



Somme » - 37 - G 



8. 



1428. 

philippc-lc-bon doc dc bourgogme, a la demamdc 
d*olivieii de la w0e8time, 8ei6' de becelaere, auto- 
dise l'ćiiection d^une 6hilde d'archer8 dam8 gette 
seigneubie: 



Philippe dnc de Bourgoigne conte de Flandres, d^Artois 
el de Bourgoigne, Palalin seigneur de Salins et Bfalines 
ii ious ceux qui ces prćsenles lettres verront: Scavoir 
faisons que de la partie de nostre bien ainie Oliyier de 
la W^oestine Seigneur de Beselare escuier nous avoit hum- 
blement estć exposś que come en sa dietę Seigneurie de 
Beselare ait plusieurs compagnons habiles, suffisants et tres 
espers au jeu de Tarć k main les quels sont uioult desirans 
de servir nous et nos successeurs au temps avenir bien 
et diligemment es Iieux et places ou ii nous plaira les 
mener ou envoyer, et pour k ce tousiours estre presfs leur 
soit de nćcessitć d'avoir une confrerie de certain nonibre 
dVchers du serment dud* jeu, gens paisibles de bonne 
renommće, ydoines et suflisans de maintenir Festat dud' 



— H5 — 

arc k main lesąoels soyent pounrens d'armares et harnois 
pour el i la suretć de leurs personnes, laguelle confrćrle 
ii n'oseraU faire ne mettre sus, pour doubte d'en estre 
reprins, sans nostre congić et licence si quil dit-on nous 
humblement supplie dMceulx. Pour ce est-il que nous sur 
ce oy la relaeion d'aucuns de nos gens et officlers qui 
nous ODt affirmó que par ce pourrons d'eux et de chascun 
deulx miens et plus diligemment estre servis en temps k 
Tenir, aud' 01ivier de la Wcestine inclinans k lad^ suppli- 
cation en fareur, mesmement d'aucuns de nos gens ses 
parens et amys qui nous en ont aussi supplić et requis 
k grandę instance, et des services que led' OIivier^ nous 
a faiet en aucuns de nos yoyages et armćes et esperans 
qu'il fera en temps avenir, avons consenti et octroyć, 
consentons et octroyons en lui donnant congić et licence 
de grace espćciale par ces prćsentes que de ses snbgćs de 
sad^* seigneurie de Beselare et autres gens paisibles de 
bonne renommće et bien schacbant tirer de Tarć a main 
ll pulst mestre sus et faire une confrórie d'archers ou qu'il 
y ait un constable et quarante confróres les quels ensemble 
et cbacun d'eulx k part soy, porront tant qu'il nous plaire 
aller et porter leur harmure et harnois conyenable toutes 
et quantes fois quils youdront paisiblement et sans mćfairfe 
et ce par tout nostre pays de Flandre sans pour ce encou- 
rir en aucune peine et amende, et porter avecq eulx deux 

outrois (1) et autant de sayettes pour Festretenent du 

diet arc k main tout seulement; et parmis ce seront tenus 
iceulx connestables et confróres de faire le serment es mains 
de nostre baiily d'Ypres, de la salle illec, ou de Gheluwe, 



(1) Hot effacć et illidible. 



leguel avons coniniis et dcpiite commectons et deputons par 
cesdictes presenles h le recevoir d'eulx, de servir bien et 
]ovaumeiit nous et nos sticcesseuis dessusdicis toutes et 
quantes fois <iu'ils en seront reqiiis de par nous et eulx 
par tous łienx et places ąifil nous plaira les mener ou faire 
mener et conduire, dont ils seront contentes raisonnable- 
ment, et aussy seront tenus d'y aller et estre bien armez 
et habilles comrae k arcliiers appartient et doibt appartenir 
c'est a scavoir cbascun desd^* arcbiers aura et sera tenu 
d'avoir et porter deux arcx et quatre douzaines de flesebes 
bonnes et souflisans, et ny seront aucuns retenus sils nc 
scavent bien tirer dud' aro a main, avecq ce d'eu1x nionstrer 
toutes les fois que requis en seront pardevant nos baillis 
d'Ypre de la salle illecq et de Gheluwe ou dc l'un d eulx 
et faire enregistrer leurs noms et surnoms. Et si aucuns ou 
aucun d'eulx estoient trouvćs dćfaillants de faire et avoir 
les eboses dessusdictes ii nous payerait pour cbascune fois 
quil aviendra la somme de dix livres parisis monnaie de 
nostre d' pays de FJandres; pourveu que lesd'* constables e t 
confrćres ne pourront faire aucunes assemblees en dedicaces, 
noces et ailleurs, si ce n'est pour donner pris les uns aux 
aultres et que ce soit faict par le conge et lieence dc nous 
ou de nos oiliciers dessus nonimes ou dc Tun d'eu1x. Si 
donnons en mandement k nosdicts baillys d'Ypre de la 
salle dlllec et de Gheluwe et k tous nos autrcs justiciers 
et ofliciers de nostre d' pays de Flandres presents et avenir 
leurs lieutenants et k chascun d*eulx si comnie a luy ap- 
partiendra, que de nostre presente grace conge lieence et 
octroy facent souffrent et laissent led^ Oliyicr dc la Wocstlnc 
et les connestable et confróres de Tarć k main jusques au 
nombre dessus dćclairó paisiblement et pleinement joTr et 




— H7 — 

user saiis leur fairc ou donner ni soulTrir eslre faicl ou 
donnę aucun empeschenient ou destourbier aii contraire, 
car ainsy nous plaist-ii estre faict, nonobstant quelconques 
ordonnances mandemens ou defenses a ce contraires. Eu 
tesmoing de ce nous avons faict mettre nostre scel de secret, 
en Tabsence du grant, a ces presentes. Donnę en nostre 
ville de Bruges le IIJ jour de May Tan de grace mil quatre 
cens vlnt et kuict. 

(D'apre8 une copie du XVI'' siecle apparlenant aux arthwes 
de la Ghilde de S^ Sebastien de Becelaere. ) 



G. 



1788. 

MĆMOIRE 
REMIS A ME88IEUR8 DU MAGISTRAT D*YPRE8, POUR LE8 
TR0I8 C0MFRERIE8 R0YALE8, PAR M0M8IEUR MALOU-RIGA. 

Hessieurs. 

Ensuite des ordres qui vous ont ćtć enyoićs par le gou- 
yernement gónćral touchant les uniformes de nos serments 
respectifs, et qu'il voas a pla de nous commoniąuer, nous 
avons pour margue de notre soumission et respect dćfendu 
le port de tout uniformem jusqu'& disposition ultćrieare. Łe 
memoire que nous avons Thonneur de vous remettre en 
vous prouyant nos drolts et priyilćges, nous fait esperer 
que yous youdrez bien £tre nos protecteurs prćs de notre 
gracieus souyerain en lui attestant la yćritć des faits, rap- 
pellós dans cet exposć que nous yous prions de lui faire 
paryenir. 

Si nous rćclamons les temps les plus rócules, nous trouyons 
dans la gćnćalogic des Comtes de Flandre par Martynę et 



— 119 — 

Durand, tom. 5, dans Ics annales de FTandre par MeyeniS| 
livre X, dans notre cronique de Flandre livre I page 422, 
ainsi que dans beaucoup d^autres auteurs, qae fa yflle 
d'Ypres, a fotrrni pour la dcfense de ses soaverain$, un 
nombre considerable d'Iioniiues, qui en 1502* ont courbattu 
h la balaille de Groeningue, pres de Courtrai, et eontribue 
beaucoup a son succes, ces divers auteurs prouvent que 
nous ćlions tous en uniformes rouges, ce qui rend pro- 
babie que nous elions des lors octroieS| ou TaYons itó en 
reconipcnse de ces beaux faits, 

Quoique les conjectures sur retablissent" des sermenls 
respectifs, ne soient etablies que sur des manuscrits peu 
autcnliques et qo'il est par cette raison, fnulil de rcclamer 
pulsque par negligence^ en ce qui est plus probable par 
les solemnites des tenips, les preuves en sont perdues, loctrol 
de notre gracieux souverain Cbarles V de glorieuse memoire, 
en datę du 20 Juillet de Tan 1520, semble le prouyer en 
cc qu'il ne nous autorise pas seulement, mais conCrme les 
octrois des divers de ses predecesseurs qu11 rappele, et 
ou ii nous dit entre autre: « et que d tous esbatemens de tarć 
et aultrement en nostre pays de Ftandre es bonnes v\Ues et 
dehors ils puissent porter paisiblement et sans mifaire leurs 
arcs, trousses et autres armures et habillenients loisibks ap"- 
partenans d estat d'archiers »• 

C*est donc en yertu d'un oćtroi si clair et respectable, 
que les serments de S^ Michel et S** Barbe ont prits depuis 
25 ans Tuniforme qu'ils portent et que celui de S' Sebastien, 
a fait nouvellement quelques changements au sień, qul 
les egale non-seulentent a ceux de cette vine mais de Pope- 
ringe, Nieuport et autres villes de cette province, et notam- 
mant aux serments divers de la Flandre francoise et TArtois 



— 120 — 

qui en verto de pareiOes octrois, les ont pris sans opposition, 
ni d'intendant ni de magistrat, mais auxque1$ se sont oppo- 
ses souTent les ccHnmandants des places respecliyes, qui ont 
constamment echottes, ces uniformes, n^ont d'autre bot 
que d'emporter des prix dlionnear, qoe donnent presqae 
toutes les villes aox sennents qui Yiennent a leur fótes avec 
le plus d'apareii. 

Jamais d'aatre motif n'a excitć cenx de cette ville qui se 
sont toujours empresses d'etre utils aa souyerain et aa 
magistrat ils en ont donnć des preuTes en fournissant les 
gardes necessaires k la conservation des fortifications et ba- 
timens Royaux et le maintien de la police a repoque ou 
les Hollandais ont quitte les barrieres jasqu*aa moment que 
Sa Majestć nous a accorde une garnison, nous avons donnć 
une plus forte preave de notre devouement lorsque dans 
les dernieres circonstances le gouvernement a juge necessaire 
de retirer cette garnison, chargeant le magistrat d'emploier 
tous les moiens conyenables au maintien du bon ordre, 
nous nous sommes unanimement presentes, pour cette penible 
autant que dćlicate tache, dont nous nous sommes acquitles 
avec toute la yigilance et le zole qu'ex]goit les circonstances, 
jusqu'au moment ou tous les citoiens les plus respeclables, 
ont Youlu la partager; jamais aucun autre uniforme que 
eelui des serments n'a ćtś adoptó ici et pour n'avoir aucune 
dlstinction et ne point cesser d'etre util, autant en qualite 
de citoien que de confrere, nous nous sommes empresses 
de quitter les uniformes de nos serments, pour nous eon* 
fondre avec les autre sans la moindre marque distinctive« 

Temoins de la veritó de notrę assertion, nous tous reite- 
rons,messicurs, notre inslante prićre d'en informer Sa Majestć, 
dc Youloir bicn nous rccommander k sa bonte et Tassurer 



— 121 — 

neanmoins de notre soomission respectneuse a ses ordres, 
la suppliant en notre nom, d'ob$erver9 que sl ces ordres 
ne sont point generaux poiir ces proyinces, eombien 11 seroit 
facheux pour nous, qui ayons un droit si autentigue et dont 
la ccnduite toujours si soumise et si respectueiise envers 
lui, autant que pour yous, ne merite que des eloges, que 
disje, nous serions force k quitter des uniformes, qui n'ont 
aucun rapport avec ceux que donnę sa majeste, a ses armees, 
róforme qul d'ailleurs ne peut ólre que trós onereuse a 
un nombre consldćrable de cltoiens honnótes mais peu 
fortunes qui se trouvent parmi nous. 

Ces motifs Messieurs, joints aux droits que nous avons a 
Yotre bienyeillance, pour notre żele a Totre service dans 
toutes les occasions quelconques, fondent notre espoir de 
votre protection pour la conseryation intacte de nos privi- 
l^es, qul Yous perpótuerait le de?ouement sincire autant 
que respectueux avec lequel nous avons Thonneur d*ćtre. 

Hessieurs. 

Vos Iris humbles et tres obeissants serviteurs. 

Etoient signó: Carton db Winnezeele, Chef de 
S^ Sebastien. Małou-Riga, Yice-Chef. P.-J. Aer- 
NOUDT, Capitaine. J. De Conincr, grefliiór. D. Van- 
DERGHOTE, Alpherls. DbGełke db Zayełpute, Chef 
de S^* Barbe. F.-G. Aeren, Alpheris. J.-F. Pille, 
Greffier. DbGblgrb db Gragt, Vlce-Chef de S* 
Michel. 

Dc notre assemblec generale da 26 Juillel 1788. 



— i22 — 



DECREET VAN DE MAJESTEYT RAEKENDE DE UNIFORMEli. 



Mynheereo. 

Wy zenden kier nevens tot U.E. informatie ende directie 
copie van de depeche van zyne Majesteyts koniiiglyken 
raed yan het gouvernemenl generael der Nederlanden ge* 
Yolgl den 23 Maerte lestJeden, op de vertooQinge vaQ den 
23 Oust 1788, opzigtelyk tot het decreet van den 5 Jirily 
daer te vooren, wanof fzynen tyde U.E. copie ook toe* 
gezonden is geweest. 

Yoorts wy zenden ook copie van het statjen honorairen 
vań den heer raed procureur generael van Ylaenderen 
over zyne rescriptie wegens de voorzeyde zaeke, bedragende 
fsaemen een en twintig guldens ses stuyver$, ten fyne 
U.E. het contaegent van hunne gilde zouden doen gewordea 
aen den procureur Jacąuemyn. 

Wy blyven 

UE. toegenegen ende bereyde dienaeren 
Yoogt, scheepen ende raed der stad Ypre. 
(ende wa$ ond') C. YeRNEEnscB. 

Uyt onze yergaderinge den 4 ApriI 1789. 



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11:3 ARf.HEKS BE BE^EliAERE. 













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c/nprh U. Dra-peau oriainal, par P. j4.. JJtBrtitk. mentbre 



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— 123 — 



L^EMPEREUR ET ROI. 



Cbcrs et bien aimes. Rapport nous aiant e(e fait de la 
represeniation que vous avez adressee le 25 du mois d'Aout 
demier a Tegard de notre decret du 5 Juillet , par lequcl 
noas avons defendu i tous les sermens ou confreries de 
paroitre en public avec d'autres margues distinctives, no- 
tamment militaires, que celles qui sont babitues d'avoir 
depuis leur institution. Nous vous fesons les presentes i 
la dćliberation de notre conseil Royal du gouvernement, 
pour vous falre connaitre que ce decret du 3 Juillet der- 
nier ćtant gćnćral pour tous les serments de la Flandre, 
ceux d'Ypres doiyent s'y conformer comme les autres. Atant, 
chers et bien aimćs, Dieu vous ait en sa sainte gardę. Do 
Bruxelles, le 23 Mars 1789. (Paraphe.) G. V. (signć) Db 
Łannoy. 

Au bas et k la superscription etoit. 

A nos chers et bien aimćs ceux du magistrat d'Ypres. 
A Ypres* Seryice de S. M. 

(etoit signe et collalione. ) C. YfiRjiEEAScu* 



im LETTRE MYSTERIElISe. 




Łe comte Bartbelemy, qui sous le regne dc Louis XVI 
avait ete anibassadeur de France a Londres et puis a Zurich, 
continua, apres la inort de ce malheureux roi, a occuper 
des postes ćmincnts. En Tan VI de la republique ii fut 
nommć mcmbre du pouvoir exćculif et cut pour collegues 
les hommes Ics plus feroces de Tepoąue. Doue d'un caraclere 
doux et bienvcillant ii vota constamment contrę les acles 
tyranniflues de la majorite directoriale ; celte oppositlon 
courageuse devait amener sa pertę, et Barras ne le lui 
dissimula pas, ii le lui fit móme pressentir en plusicurs 
circonstances. Ne pouvant conjurer Torage qui le menacait 
de toutes parts, Barthelemy crut qu'il n*y avait plus d'autrc 
salut pour lui que dans la fuile; ii confia en des mains surcs 
et devouees tout ce qu'il avait de valeurs et d'objets impor- 
tants, et etait k la veille dc quitter la France, lorsqu'il fut 
arróle dans son lit, au milieu de la nuit et conduit dans la 
prison d'ćlat, oii 11 fut gardć a vue pendant quclques jours, 
pour aprćs ćtre transporle a Cayenne. L'on sait quc Barthe- 
lemy paryint a s'echapper dc cettc tcrrc d' exil et dc mort, 



— 125 — 

qii'il se rendit en Ameriąue et de la en Angleterre d'oii ii 
fut rappele, plus tard, par Bonaparte qui le nomma merobre 
du senaty et on Ta vu en 1814 occuper le fauteuil de la 
prćsidence de cette noble assemblće. Mais ii est, probable- 
menti peu de personnes qui savent que Barthelemy, ayant 
pris le parli de s'ćloigner de France, s'etait propose de 
se rendre & Yprcs et qu'il y avaiŁ envoyć d'avance BonnevilIe| 
son ami et son confident, a qui ii avait confió son argent| 
ses bijoux et tous ses papiers de quclqu' impor tance. Cest ce 
que nous apprend une Ictlre que nous avons sous les yeax : 
elle est ecrite en entier de la main de Bonneville, et est 
adressće k un habitant de la ville d'Ypres. Nous donnons ici 
la copie litteralede cette curieuse leltre, non pastant pour 
Tintćrćt que pcut offrir sa lecture pour Thistoire de la 
ville d'Yprcs, que pour la singularite d'un fait qui s'e8t passe 
dans nos murs au milieu des moments les plus critiques 
de la tourmente reyolutionnaine du siecle dernier. 

£n prenant lecture de cette lettre Ton est saisi d'effroi 
en Yoyant a quels dangers etaient exposćs, dans ces mo- 
ments de terreur, les hommes les plus eminents, les premiers 
dignitaires de ce beau royaume de France; et d*autre part 
Ton se croit ramene au temps de son en fance ou les grand* 
mores cherchaient h faire accroire & leurs enfants que des 
trćsors immcnses sont enfouis dans le sein de la terre. 

Nous declarons d'avance k quiconque doulerait de Tau- 
thenticite de la lettre dont nous donnons ici une copie 
litterale, que Tauthograplie est depose au secretariat de la 
Sociele Oli cbacun pourra en prendre communicalion. 



• * 



» - • 






4 



— 126 — 

Leltre de Monsimr Bonn€vill€ a Monsienr J.B 

a Ypres. 

« Prison du Tempie 26 germinai Fan 6 (1). 

c Honsieur, 

« Je ne doate nullemeDl de la sorprise ąue yoiis caosera 
la prćscDte; depois six mois.je soupire apres le moment 
de Toos la iaire panrenir, heoreos si voos prenez qae]qoe 
interćt k mon infortune; victime de la rĆYolution, donnez, 
je T0U8 prie, fonie Tattention possible k la lecture d'icelle 
en laąaelle renferme des choses importantes tant poar voas 
qae pour moi. 

« J'ćtais depais longiems Thomme de confiance de H' Bar« 
thelemy, membre du Directoire esecutif. J'efais k la veille 
de voir la fortone cooronner mes penibles travaux, lors* 
qa'en la journće du 18 fructidor dernier, elle me fit sentir 
tout le poids de son inconstance. A cette ćpoqne H' Bar- 
tbelemy, m'ayant pris en partieulier, me parła en ces 
termes : « Mon ami, me dit-il, si le projet que nous aYons 
« concu vient k ćcbouer, ma pertę est inevifable. Quand 
« j'interroge ma conscience, je ne me trouve point eoupable, 
u puisque j'ai toujours pris k coeur les intćrćfs du peuple 
u pendant la crise ou le vaisseau de l'ćtat a ćtć si tour- 
« mentć par Tambition des honmies peryers. En cas d'acci- 
tt dent, et pour nous mettre k couvert des premiers et 
a indispensables besoins, Yoici une cassette que je tous eon- 
ie fie, dans laquelle je dćpose, en Yotre prćsence, deux mille 
« doubles Louis en or, un ćcrain garni de diamants et autres 

(I) 15 A?ril 1798. 



— 427 — 

« bijons, ainsique des papiers de conseąacnce : fuyons, mon 
« ami^ el qailtons le tourbillon de la revoIuUon. Prenei sur 
« le champ la poste et rendez-Tous i Ypres, vous iii*y atten* 
u drez le tems qu'ezige mon retard & Paris pour tcrminer 
« des affaires imporlaotes; je compta sur \otre celćritc et 
« exaclitade. » 

« Je partis sur le champs en emportanl avec moi le dćpól 
precieux qu'il m'avait confió. 

« Deux jours aprćs mon arriYĆe k Ypres j*appris par la 
nonveIle publiąue Tarrestation de M' Bartbólemy, el que 
sa deportation aTait ćte dćcretće par les deox consuls. 
Effraye de cette nou^elle, et craignant que sa trop grandę 
confiance ne me rendit suspecf, je rćsolus d'enfouir le 
depot. A cet effet je sortis de mon auberge vers la tombće 
de la nuity je gagnai les dehors de la ville, je chercbai 
un endroit favorable et remarquable. Aprós avoir observó 
si je n*elais tu de personne je fis, avec un morceau de 
fer, un trou assez profond, j'y dćposai mon petit coffre, 
et j*eus soio de bien reboucber le trou de manióre & ce 
qu'on n'eut pas lieu d'imaginer que la terre eut ćtć remuće 
dans cet endroit. 

« A mon logement je m'informai adroitement du nom de 
que]que personne sur la probite de Iaquel]e on put compter 
en toute assuranee. Yotre nom M' me fut ]ndiquć pour 
jouir d'une reputation et du credit le micux mćriló, jo 
m'y fixai en le prenant par ćcrit prćvoyant le besoin quo 
j'en aurais un jour. 

« Le lendemain dćs la pointę du jour, je fus reconnaltro 
le lleu ou j'avais dćposó mou prócieux dćpót, j'cn pris tous 
les renseigncments propices dc manićrc ^ ce qu'on nc pcut 
se tromper. 



— 128 — 

« Je partis le m^me jour pour PariS| j^appris, aussilót en 
arrivant, l'arrestalion de M' Bartlielemy et qu'll ćtalt móme 
deporte avec les collegues compris dans la proscription du 
i 8 fructidor dernier. 

« Aussitót mon arrivće a Paris je fas arrófć, ayant compara 
devant le Ministre de la Police je subis interrogatoire sur 
les motifs qui araient precipile mon depart de Paris a 
Fćpogue du i 5 au iG Fructidor. Trouv6 suspect par les 
Ilaisons que j'avais eu avec M' Barthelemy, je fus retenu 
au tempie. Celte disgrace et la pertę d'un protecteur comme 
M' Barlbelemy me firent tomber dangereusement malade, 
et sans le secours du cbirurgien de la maison j'aurais 
mille fois expirć sous le poids de la misćre et de la douleur. 

« Je Tous ouvre done mon cceur, persuadć que je me 
confie k un galant homme, et compte sur vous pour le 
recouvrement de mon objet d'apres les tćmoignages au- 
tbeotiques qu'on m'a donnes de votre probitó ! Je n'ai pas 
besoin, je pense, de vous recommander le plus grand 
secret, pour un aussi grand servlce, je ne mettrai aucnnes 
bornes a ma reconnaissance, je n'attends que votre prompte 
reponse et vos intentions precises pour vous fairę passer 
desuite tous les renseignements nćcessaires ayec lesquels 
vous ne pourrez vous tromper. 

« Je vous prie de me croire avec la plus grandę consi'^ 
deration, Monsieuri 

u Yotre dĆYouć Serviteur, 

« BONNEYILLE. 

u P. S. Comme je suis toujours au secret et que je ne 
puis communiquer avec qui que ce soit^ bors le gardien 



— 129 — 

qoi m'apporte mon nócessaire, k force de promesses jointes 
k l'appas d'une recompense je Tai gagne poup me mettre 
cette leltre i la poste en lui insinuant qu'elle etait poup 
mes parents, et que je serais fachó qu'elle fut lue par le 
coneierge; ii m'a rćpondu que je pouvais ćtre tranquille; 
en consequence ne pouyant recevoir votre róponse en ce 
qtfil occupe un logement dans la maison, ii m*a donno 
Tadresse d'une personne de sa connaissanee oii je voiis 
ppie de m'adresser la vótre, franche de port, pourqu'e]le 
i)'ćprouve aucun retard ni aucun inconvćnient; elle me 
sera exactement alors remise, vous mettrez sur la lettre 
seulement pour le C*» Bonneville dćtenu au Tempie N" i, 
et sur Tenyeloppe vous mettrez cette autre adresse: 

«A la Citoyenne G... rue des Pr6treS| k Paris. » 



II est hors de doute que Barthćlemy, une fois rentre 
dans son pays, n'aura pas laisse ses immenses tresors dans 
Toubli, mais Ton se demande pourquoi, en s'ćlolgnant de 
Paris et de la France, ii Toulut se diriger sur Ypres, 
pourquoi ii avait d'avance donnę k son ami Bonneville 
Tordre de se rendre dans cette ville et de Fy attendre? 
cette retraite lui parut-elle plus assnree que toute autre? 
Fon se demande enfin quel motif a pu engager Bartbćlemy 
k se refugier k Ypres? Songeait-il k passer en Allemagne 
et k rejoindre les emigrćs ayec tout ce qu'il avait de plus 
prćcieus? Cest ce que« nous ne sommes pas parrenus, 
jusqu'4 prćsent, k dćconyrir, tout comme nous n'avons pa 
savoir, si, ou de quelle manićrci BonnevilIe est parrenu 

0. 



J\ 



— 130 — 

i sortir de la prlson du Tempie ou ii ćtait tenu au secret. 
Quelle suitę a ćle donnee ik lalettre de M. Bonneyille? Łe 
tresor a-t-il óte repris ou sc trouve-t-il encore cachó dans 
le sein de la terre? Qul sait! Dans ce cas les cnyirons 
d'Ypres, commc les provinces de Łiege et de Namur, pos- 
sedent aussl leur gatte d'or. 

JP^. BEKĘ. 



©JŁSCSiLO 



JEAN THOMAS, 



PEINTRE YPR0I8. 




Łe Musće de la Yille d'Ypres vient de s'enrichir d'un 
tableau remarąuable du aa pinceau de Jean Thomas, 
pelntre trop peu conna dans notre West-Flandre et móme 
dans sa ville natale. Jean Thomas naquit a Ypresynon pas 
en i 61 0, comme Tont ćcrlt ses blographes qui se sont 
tous copićs, mais le 5 Fćvrier 1617 (1). 



(1) « 5« Februani 1617. Sacro Jonie renaius in/ans Tousani Thoma 
« €x uxore PetronilLa (des Carpentier)^ nominaius Joannes ; siucepe^ 
« runi Joannes DeSomere et D* Antonia DtŁSsignies, » Etatciyild^Tpres, 
Registre A 4«, Page 18 (St MartiD). 

Kotre peintre est inscrit soas le nom de Jean Thoma; c'est 1^ nne erreur 
ćyidente, car non seulement tous ses biographes Font dćsignć sous le 
nom de Thomas mais la signature de V artisŁe que V on retrouye sur 
quelques uns de ses tableaux ne laisse aucun doute h cet ćgard. 

L>rreur commise s'explique du reste fadlement: les registres des pa- 
roisses ćtaient, ii y a deus a trois si^cles, tenus a^ec peu de soin ; les 
dates sont en gćneral eiuictes, mais les noms de familie sont inscrits trćs- 
irrćguli&rement et ii n*est pas rare de trouyer les noms de deus frdres 
ćcriU d'une manierę diffćrente. 



— 132 — 

* 

Jean ćtaiŁ Gis de Toussaint el de Petronille ( Pieternelle ) 
des Carpentier (i)« 11 eut pour parrain Jean Desomere el 
pour marraine D"""* Antoinette Dassignies* 

Les nonis de des Carpentier et de Desomere etaient 
portćs par des familles qui a cette epoąue prirent souyenŁ 
part a radrainistration de la Yille dTpres, et eelui de 
Dassignies appartient a une familie noble; 11 est donc 
permis de croire que notre peintre ćtait issu lui-móme 
d*une bonne el honorabk; femille. 

Jean Thomas se forma sous les auspices du grand Rubens ; 
ii est consid^re comme un de ses meilleurs ćleves. 

Jean, apres avoIr termine ses etudes arti$liques, Yoyagea 
en Italie avec son ami Diepenbeke qui fnt aussi nn des 
brillants ćleves de Rubens. Les deux artistes yisitaient les 
principalcs Tilles de la patrie de Raphael et de Michel 
Ange, ils etudiaient les chefs-d'(fiuvre des maitres italiens, 
lorsquc rćvóque de Metz ayant eu connaissance du talent 
de notre Yprois, Tappela en Lorraine et lui confia rexecu- 
tion de plusieurs ouyrages importants. Jean Thomas fut 



(1 ) Jean eiit c1«ux frftres qoi naguirent k Tpres, Fan, Adolplie, le 93 Mai 
16]4,rautre Matliicu, le 18 Fevrier 1619. (£lat civil d'Ypres). 

La vi11ed^Tpres poss^de dans ses archives 142 ref^istres d'6(at civil an- 
tćrieursa 1796. Les plus anciens, ceax des maria^es, rcmonlent h rannee 
1570; Geux des naissances, k 1571, et ceux des d^cis, a 1645. 

Quc1que8 registres manąnent roalheuretisement. Des tables alph»bćŁi- 
qiies de lous les registres anciens et modernes rendent les recherches 
exlr£menient faciles, et les indications qite Ton y trouve dispenseot pres- 
qiie toujours de recourtr aux registres m^oies. Le dćpouillcment des 
143 re};istres anciens et la rćdaction des tables alphabćtiqups formant 
94 vol. etaient lerminćs en 1846. Les tables des regislres moŃdernes sont 
faitos et redif^ees conformćment aux instriictions donnćes par rautorilć 
supćrieure. — L'ensenible de ce trarail, e&ćcutć dans peu de YiUes, est 
de la plus grandę utilitć. 



— ł55 — 

accueilli avec bonheur par le prelat qui lui fit une bril- 
lante liospitalite et le logoa dans son palais episcopal. 
Thomas se livra ayec ardeur a ses travaux, bicniót sa 
reputation grandit et son nom attira Tattention des riches 
et puissants protecteurs des arts, moins rares vers le miiieu 
du 17" siecle qu'^ Tópoąne actuelle. 

En iG62, Tempereur Łćopold II nomma Jean Thomas 
son premier peintre. Jean quil(a Metz pour se rendre a 
Ylenne; Tempereur se montra bienveillant et genereiix, ii 
combla d*honneurs le peintre Yprois et, en lui accordant 
une pension considerable, le mtt ^ Fabri des preoceupalions 
materielles de la vie. Thomas vćcut et trayaiila a Yienne 
pendant ii annees; ii mourut dans cette capitale en 1673 
a Tage de 56 ans. 

Łes oeuvres de ce peintre sont peu connues dans notre 
Belgiąue qu'il faabila au debut de sa carrióre seulement. 
Une autre cause, fort honorable sans doute pour le talent 
de notre yprois, mais regrettable au point de vue de sa 
popularile et de sa gloire, semble avoir contribuć k rendre 
plus rares encore les toiles qu'il a laissees. Jean Thomas 
ayait si parfaitcment imitó la manićre, le faire, le coloris 
de Rubens, qu'il ćtait parvenu & donner k ses propres 
(Buvres le cachet de celles du mattre. Cette similitude 
elait telle qu'un certain nombre de tableaux peints par 
Jean Thomas ont ete et sont encore, dit-on, attribućs au 
chef de Tecole flamande dont on substitue le nom k celui 
de Tun de ses ćleves les plus dislingućs. 

Łes faits que nous venons de rappeler parlent assez haut 
pour que nous puissions nous dispenser de faire Feloge 
de notre peintre yprois ; contentons-nous de dire avec un 



— 134 — 

antear modernę, qae < ses eompositioiiSy ani atlesteol oo 
beaa gćaie, 5ont abondantes, toaelićes a^ee l^erete et 
d'on bon coloiis. > 

La toile acgaise poor 1e Hnsee d^pres a one hanteor 
de i metre 20 et une lai^ear de i metre 70. 

« Le brillant ćlłre de Rubens, eorit on honune fort 
eompćtent, noos montre dans ce tableaa capital, Fenfant 
Jćsas deboot sor on tertre, dans nn riche paysage, 
sootenn par sa Uire et sniyi de S* Joseph, receTant les 
hommages de qnelqne8 saints personnages accompa^es de 
denx anges. » 

Telle est la description, poor ainsi dlre materielle, de 
ce cbef-d'cBnTre, faite par Fautenr do catalogne de la vente; 
niais ce tableau a evideniment une signification mystiąne 
qui ne peut ćcbapper k robservateor sćrieux, habitue i 
Yoir dans les osuTres des anciens maitres autre cbose que 
la reprćsentation qui frappe les yeux du Tulgaire. 

Yoici rexplication qne nous devons a Moosieur Louis 
Delbeke, artiste peintre, i Ypres, et qui a fait des tableanx 
des anciens maitres Fobjet de ses etudes les plus speciales: 

« Pour peu que Fon penetre Fintentlon de Fartiste, on 
doit ćtre convaincu qu'un titre autre que celui porte an 
catalogue convient h cette composition. Les saints de Can- 
cień et eeux du nouveau testament prosternes devant Jesus, 
le Sauveur du monde, tel serait, selon nous, le tItre qui 
exprimerait la pensee intime de Fauteur de cette toile. 

u Si le fils de Marie apparait ici sous Faspect d'un enfant, 
ce n'c8t pas sous les traits de Fenfant de Bethleem (ii 
n'aurait d'autrcs adorateurs que les mages ou les bergers); 



— 135 — 

Jesus qui se presente ici, c^est Jćsus victorieux qai a ac- 
compli son ocuvre, en convertissant les peuples k ses doc- 
trines, c'est-i-dire, a la loi nouvelle. 

« C^est dans nn jardin mystique| entourć de roses odo- 
rantes, que parait Jesus debout sur un tertre qui lui tient 
lieu de trónOi ii tend les mains vers celle qui a suivi ses 
traces, soit en fesant penitence soit en accomplissant des 
oeuYres qui donnent droit aux biens laissćs par le Saureur 
des bommes. 

(( La religion juive aussi bien qne la religion cbrelienne 
prescrivent la mortification, la compression dc la cbaiFi 
c'est-a-dire, la penitence. 

tt Le peintre a youIu exprimer cette idóe en rcpresentant 
le roi David et Madeleine qui occupent le centrę du tableau. 

« Le roi prophóte, qui ldeah'se dans ses psaumes la peni- 
tence, est en effet le symbole de la penitence de Tancienne 
egliso consideree comme moyen d'arrlver k Jćsus; et la 
Madeleine, image des nations idolatres converties et repcn- 
tantes, symbolise, de son cóte, les peuples modernes evan- 
gelises, acceptant la pónitence qui ouvre la voie vers Jćsus^ 
la Ycrile parfaite. 

« Qiiant aux deux autres personnages dont Tun dresse une 
croix, ils representent S' Plerre et S^ Jean, qui non seulement 
se sont convertis k la loi nourelle, mais qui ont cncore par 
leurs travaux apostoliques, par la prćdication surtout, eon* 
tribue a rćgćnórer le monde. Łeur tache a ćle rude et 
pćnible, ils ont recu le bapteme du feu et du sang, ils ont 
souffert les pcrseculions et subi le dernier supplice. Cclte 
pensee est 5ymboliquement exprimee par la fiole renfermant 



— 136 — 

le fiel et le Tinaigre, par le flćaa de la discipline que porteni 
deQx anges et surtout par la croix que dresse le prince des 
apótres, en vue d'initier rbumanitć aux v]ves lumieres da 
christianisme dont Jeanyle disciple bien aimći est rexpres- 
Sion la plus haute et la plus admirable. 

u Telle est en rćsumć rexplication du ebef-d'ocuYre creć par 
un enfant d^Ypres, qui, par rćlevatlon de la pensee non 
moins que par la perfeetion de la formę, a su coDquerir 
un rang distinguć dans la glorieuse pbalange des grands 
pelntres de notre brillante ćcole flamande. 

• Ce tableau sera un modele prćcieux pour nos artistes 
modemes qui ćtudient, d'apres nos grands maitres, les se- 
crets de Fart et surtout les mystćres du coloris, mystere au 
quel etait si eomplćtement initie notre peintre Yprois »• 

L'ec]at et la beautć de cette graeieuse composition 
assignent k ToeuTre du remarquable ćleve de Rubens une 
place bonorable k cotć de la magnifique toile du Mattre, 
toile qui est le bijou , le chef-d'(£uvre. de notre Musće. 

II existe encore en notre YiUe trois tableaux de Jean Tbomas, 
deux sont la proprietć de Tauteur de cette notę, le 5"* est 
place au musee: mais ces toiles, qui reproduisent des episodes 
de la parabole de Fenfant prodigue, sont malheureusement en 
mauyais etat; elles ont ete retoucbćes par une main inhabile 
et ne peuvent ćtre comparees k ToRuyre importante rćcem- 
ment acquise. 

ALP. YAMDEMPCCRCBOOM. 



QUEŁQIIES ŁETTRES 

DE PERSONNAGES RE1IARQUABLES DU XVI ET DU XVII Sl£CLE, 



EXTRAITES DES ARCHIYES d'YpRES. 




lO Mo 



La Tille d'Ypres, aujourd'hui si modeste et si peu connue, 
etait autrefois une des villes les plus populeuses et les 
plus renommees du comtć de Flandre. 

Tout y atteste encore son ancienne splendeur. 

A YOir sa halle immense, monument gotliique du i 5' sieele; 
Teglise de S' Martin, construite vers la móme ćpoque, on 
est conyalncu que la rille d'Ypres devait se trouver dćs 
lors k Fapogće de sa glolre et de sa grandeur. 

Cette halle, surmontće de son fier beffroi| symbole de la 
commune affranchiei est, en effet, le monument civil le 
plus grandiose du eontinent; la collćgiale de S* Martin, 
est citće parmi les ćdlfices religieux les plus splendides da 
pays. 



— 158 — 

Us devaient ótre bien riches et bien pnissants ces eom- 
muniers de Flandre, qui ćrigeaient de pareils temples k 
Dieu et i la liberte ! 

lis s'eta!ent ćleyes sl haut par leur genie industriel et 
par leur activite commerciale. 

Ypres ćtalt devenu le centrę de la fabrication des draps. 

Cette Industrie qui avait pris un developpement immense 
et qui deversait ses produits dans tous les pays connus 
arait rendu la ville d'Ypres si riche et si prospere qu'elle 
entreprit de creuser k ses frais le canal dTpres a Nleuport, 
pour Tćcoulement de ses draps vers les villes banseatiques. 

Ce canal fut constrult en vertu d'une charte de Mar- 
guerite de Constantinople, en datę du 1*' Juin 1251. 

Yers le meme temps, Ic magistrat dTpres fit creuser 
deux immenses etangs pour fournir de Teau potable aux 
babitants de la ville ( 1295 et 1320). 

Les institutions cbaritables repondaient egalement aos 
glorieuses desUnees de la citć flamande. 

Les bospices et les bópitaux, ricbement dotes, y abon- 
dalent. La plupart existent encore. 

Łes cbartes de fondation, datant toutes du moyen ^ge, 
sont des preuves evidentes dc Topulence, ainsi que de 
ringenieuse et ardente cbarile de nos peres. 

En Yoyant ces monuments^ ces travaux d'utiljt6 publiqnc, 
ces institutions cbaritables ćvidemment approprićs pour les 
besoins d'une population nombreuse et florissante, on n'est 
plus ćtonne de lirę dans une cbarte de i 247, que les ćchevins 
d' Ypres s'adressórent au papę Innocent lY, pour le prier 



— 439 — 

d'augmenter le nombre des paroisses de ieur ville, qui con^ 
tenait environ 200,000 habitants (i). 

Mais ce qui temolgne d'Qne nianićre irreciisable de 
rimportance et de la splendeur de rancienne eapitale de la 
West-FJandre^ ce sont les documents prćcieux, conseryćs 
depuis des sieeles dans les archives conumunales d'Ypres. 

Łorsqu'en conipulsant ce riche depót on renconlre, a 
chaąue instant, les lettres des faonimes les plus puissants 
et les plus jllustres des diverses epogues, adrcssees au 
Magistrat d'Ypres, on doit necessairement en inferer que 
cette ville deyait ćtre une des plus importantes de la 
Fiandre et que les Magistrats jouissaient d'une baute eon- 
sideratlon et d'une influence reconnue. 

Les arcbives d'Ypres sont non seulement interessantes 
pour le grand nombre de documents anciens qui s'y trou- 
vent, mais encore, et snrtout, pour les lettres missives des 
XV% XVI- et XVII- sieeles. 

M' Gachard, archiyiste gónćral du royaume, dans son 
introduction des Lettres ecrites par les souverains des 
Pays-Basy declare que « les arcbives d'Ypres renfermcnt la 
collection de lettres missives la plus riche peut-ćtre qu'il 
y ait dans les depóts de nos provinces et de nos villes. » 

Et en effet, nos arcbives ont fourni h ce sayant un 
nombre considerable de lettres des XV'| XVI' et WU*" sieeles, 



(1) ItfNOCRNTius... ex parte dilectoriim filiorom scsibinororum et uni- 
versilatis villas Yprcnsis, fuit proposiliim coram nobis quOfl cum iu 
illa villa insa, in qua fere ducenia millia hoiDinum commoranltir... 
Dat. Liłgdini XI Kai. Junii, pontificatus nostri anno qiiarŁo. (Archiyes 
d'Ypres). 



— 140 — 

qu'il a publiees dans Fouyrage precite; dans sa CorreS' 
pondance du TacUurne; dans ses Letlres de MazimiUen, 
duc d^Autrichej etc. etc. 

M' Kerwn db Yolkaebsbeke a puise dans la mcme col- 
lection la remarguable Correspondance de Francois de la 
Noue, surnomme Brus^k-Fer. 

Cesi ce dćpót qui a procure k cet ecrivain et a M' Die- 
GERicKy la presque tolalite des lettres qu'ils out publiees 
ensemble sous le tilre de Documents hislońąues inedils eon- 
cernant les troubles des Pays-Bas (1574 a 4584), S^' vol. in 8". 
Cest encore Ik que ce dernier a trouve la Correspon^ 
dances de Yalentin de Pardieu, seigneur de ta Moile^ 
gowerneur de Gravelines ( i voU in 8* ) ; celles du comte de 
La Łaing, duniarquis de Renty et du comte de Rennebourg(l); 
celles du comte de Boussu, du baron de Ilierges, de don Louis 
de RequesenS| de Marnix de S'"" Aldegonde etc, (2). 

Toutes ces correspondances concernant les affaires genć- 
rales des Pays-Bas, ont ele exhumees et mises en lumiere 
par rinfatlgable et savant arcbivjste d'Ypres, M' Diegerick. 

Depuis longtemps elles ont altire la serieuse attention 
des ecrivains qui se consacrent a letude de Thistoire de 
la Be]gique; et grace a ces interessants documents, bien 
des erreurs ont ete redressees et plusieurs questions d*his- 
toire, restees indecises, ont ete elucidees. 

Blais independamment de ces lettres, ii y en a un grand 



(1) Publićfs dans le Bullełin de la Commission rojrale eTHistotre 
tomcs VIII, IX et X, U* serie. 

(9) Publićes dans le Codex diplomaticus Neerlandicus de la Socićtć 
liistorique d*Utrecht, Tom IV* 



— 141 — 

nombre qui sc rapportent plus particulićrement i la vil1e 
d'Ypres. Celles-ci n'ont pas encore ele livrćes a la piibli- 
cite, et cependant ellcs mćritent certes d'^lre tirecs de 
Toubli. Ces lettres, en effet, prćsentent iin vif intćrót, soit 
par le sujet qu'elles traitent, soit par les noms des per- 
sonnages dont elles ćmanent. 

Elles demontrent ensuite la haute estiine dont le Magis- 
trat d'Ypres a constamment joui, móme apres la dćcadence 
de cette ville qui datę du iU"* siecle, ^poąue & laquelle 
la Flandre epuisće par les desastres d'une longue guerre, 
avait vu s'eJoigner, vers d'autres pays, Tindustrle qal fesait 
sa gloire et sa prosperitę. 

Cest pourquoi nous nous proposons de metlre sous les 
yeux de nos lecteurs une sórle de ces documents encore 
inćdils. 

Ces lettres n' ćmanent pas toutes de tćtcs couronnees, 
mais nous pouvons dire sans crainte d'ótre dementis, qu'elles 
ont toutes ćtó ćcrites par des personnes qul comptaient 
parmi les plus illustres de leur ćpoque. 

Pour le prouyer nous n'avons qu'i citer les noms de 
Louis XIF, roi de France; dc Tempereur Ma^imilien; du 
fameus president Yiglius de Zuichem ; de Charlotte de 
Bourbon, ćpousc duTaciturne; du duc de Sully, ministre 
de Henr! IV; de Łćopold Guillaume, gouverneur generał 
des Pays-Bas sous Pbilippe IV; d'Albert Rubens, le fils 
ainć de notre celebrę peintre P.-P. Rubens et celebrę 
lui-móme par ses travaux sur les antiquites; du marćchal 
duc de Boufflers; du marćchal Maurice de Saxe et enfin 
du marechal prince de Cobourg, oncle de nótre roi 
Lćopold 1", 



-- 142 — 

Nous croyons fairc chosc utile en joignant k ces docu- 
mcnts los fac simile des signatures des personnages dont 
nous publions les leltres; fac simile prls sur les lettres 
mómeS| car n'oubIions pas de le dire, tous ces documents 
existent en originaux dans notre riche dćpót d'archive5* 



LOUIS XII, ROI DC FRANCE. 



1507- 



Marie, unigue hćriti^re de Charles le Tćmćraire, aTait 
ćpousó Tarchiduc Maximilien d'Autriche. 

Elle mourut, le 29 Mars i482| laissant denx enfants, 
Philippe et Margućrite, tgis de guatre et de deax ans. 

Maximilien ayant rćclamó la tutelle de ses enfants, les 
ćtats de llainauti de Brabant, de Namur, de Ilollande et 
de Frise la lui accordórent, mais la Flandre refusa avec 
obstinalion de reconnailre la Maimboarnie de rćpoux de 
Marie de Boai|[<^ne. 

Cette opposition ćtait basće sur rimpopularitć da prince 
qai s'ćtait alićnó les esprits par rinsolence et les ezactions 
de ses faToris Boai^uignons et AUemands. 

Plus lard MaximiUen se fit rendre )a Maimboarnie; mais 
one guerre ciTile ćpourantable ne tarda pas a soigir. 



— 445 — 

BrugeSy dans une revolte, s'empara de la pcrsonnc dc 
rarchiduc et le tlnt prlsonnier pendant trois mois, dans 
une maison de la Grand' Place, appelee le Cranenburg ; 
nom sinistre qai rappclait les revers et les humiliations de 
Louis de Małe. 

Maximilien tira une terrible Tcngeance de cette rruelle 
insuUe. 

Les troupes impćriales accourues k son secours, rava- 
górent le pays, et la Flandre ne commenca & respirer 
qu'en 1494 lorsque rarchiduc monta sur le tróne impćrial. 

Son fils Philippe, dit le Beau, avait alors 46 ans. II 
ćpousa en 1496, Tinfante Jeanne, filie de Ferdinand le 
Catholiąue et d'Isabelle de Castille. 

Aprós la mort de cette derniere, en ^504, Pfailippefut 
proclame roi de Castille et mourut k Burgos, le 25 Seplembre 
4506y& Vkge de 28 ans, laissant de JeannCi surnommće la 
Folie, six enfants dont Taine Don Carlos, connu dans Tbistoire 
sous le nom celóbre de Charles-Quint, n'avait que 6 ans. 

A la mort de Philippe le Beau, les Pays-Bas furent en 
butte aux convoitises et aux attaques des puissances Yoisines* 

Le duc de Gueldre, secondó par le roi de France, entra 
dans la Campine et dans la Hesbaie qu'il llyra k la dć- 
Tastation. 

Dans ces circonstances les ćtats gćneraux s^assemblerent 
et olTrirent k Maximilien la tutelle de son petit-fils et la 
regence des Pays-Bas. 

L'Empereur nomma pour gouyerner ces proyinces pendant 
son absence, sa filie Hargućrite. 



— 144 — 

Mais le roi de France, protesta contrę les dócisions des 
ćtals genćrauK et cbercha, par tous les moyens possibles^ 
k exciier contrę Masimilien les sujets de son petit-fils. 

Louis Xn descendit jasqu'a enYoyer, non pas aux magis- 
trats, mais aux gens d'eglise, nobles, bonrgeois, manants et 
babltants de la ville d'Ypres, des Icttres signóes do sa main, 
dans lesguelles 11 accuse TEmpereur de inensonge et de 
diffamatlon; promet aux habitants d'Ypres de les soutenir 
et de les defendre contrę Maximilien, s'i]s Teulent s'opposer 
i la tutelle qui lui a ete deccrnee ; les menace au contraire 
de sa yengeance s'ils prennent le parti de TEmpereur. 

<c Et quant ii voas, ćcrit-il, ne procćderons pas senlement 
u en ce cas contrę yous comme contrę noz ennemys, mais 
« comme connlvents de lóze-majeste, rebelles et dćobeissants 
tt sujets. » 

Cette lettre ne produisit pas, sur Tesprit des Yprois, 
Teffet qu'en attendait le roi de FrancCi ils se rappelaient 
les scónes de 1488 et resterent fidóles aux principes qu'ils 
ayaient suiyis a cette epoque. 

Yoici la lettre ćcrlte par Louis XII aux habitants de la 
yille dTpres: 

LOUIS XII, ROI DR FRANCE, AIIX GENS D^ĆGLISE, NORLES, BOUR- 
GEOIS, MANANTS ET HARITANTS DE LA V1LLE D'YPRE$. 

{Lyon, fe 17 Juillet). 
DC PAR LC ROY. 

Cbers et bien amez. Combien que nous ayons tousiours 
dćsirć sur toutes choses, comme encores faisons, de Yivre 



— 145 — 

en bonne pa{x, union et concorde avec le Roy des Romains 
et tous autresprincesseigneuries et communauttez crestiennes, 
et que ayons faict toutes choses a nous possibles pour a 
ce parvenir, considćrans les grans biens, reppoz et trans- 
qullite qu'ilz en ponrroient avenir h toute la cbrestiente, 
nćantmoings, led' Roy des Romains sans avolr regard aux 
choses dessusdites, en posposant icelles a tort contrę raison 
et Yćrite, s'e$t de longtemps travaillć et travaille de tout 
son poUYoir de nous youlolr nuyre et endommaigeri non 
seulement par voie de guerre et hostillite (k quoy avons 
tellement pourveu, la Dieu grace, que jusąues icy ii n'y a 
rien gaignć ne emporte de nostre, comme aussi espćrons 
qu'il ne fera pour Tad^enir, Dieu aidant) mais aussi par 
parelles menssongieres lettres et libelles diffamatoires qu'il 
a escript et enyoyć contrę toute TĆritó et honneur h plusieurs 
princes, villes et citez de Tempire, et ailleursi k la grant 
charge, foule, honte et deshonneur de nous et de toute la 
nacion francaise ; et mesmement jusques k nous enyoyer def- 
fier en la prćsence de nostre saint póre le papę et college 
des cardinaulx. A quoy sommes blen delibćrez , et aussy 
constraintz pour la raison et yeritć le bien et tuition de vous 
et de notre couronne, pourvoier et rćsister par toutes Yoyes 
a Tencontre d'iceluy Roy des Romains et de tous ceulx qnl 
adberer luy vouIdront en telles faulces et dampnóes entre- 
prlnses. De quoy vous ayons bien youlu adyertir, parce que 
nous a cste rapourte qu'il prćtendayoir la Membournye des 
personnes et pays de noz trćs chers et tres amez cousins 
les enlTans de feu nostre tres cher et trćs amó frćre et cou- 
sin, le Roy de CastlUe, desquelz nous youlons et desirons 
le bien et prouffit comme le nostre propre, pouryeu qu'ilz 
ne soient adherans et en lobeissance dicelluy Roi des Ro- 
lo. 



— 146 — 

fliaiits ; car €ealx qai lui seront adberans oo en son obćissance, 
soit soabz led*. tiltre de Membournye ou autre, noiis les 
4iendrons et repaterons noz ennemys et contraires comme 
iiwiens ses propres subjectz; et goant k yods qui estes sub- 
jectz de nous et de la couronne en toot ressort et soutc- 
rainete, ne procederlens pas seulement en ce cas contrę tous 
comme contrę ooz ennemys, mais comme conniyenls de Ićze- 
majeste, rebelles et desobeissans subjectz selon que pourrons 
faire par raison; vous advertissans anssi que la oii vous 
Touldrez garder vos loyaultez envers vous et vosd" cousins, 
sans adberer ne obeyr aud'. Roy des Romains soubz tiltre 
de la d'* Membournye et autremenii nous vous traicterons 
comme noz bons et IoyauIx subgectz, et si led' Roy des 
Romains, k oanse de ce, voos Youloit pourter aukun dom- 
maige, Nous sommes bien dćliberez de vous pourter, secourir 
et deffendre contrę lay comme yostre Roy et Seigneur sou- 
yerain, moyennant Faide du benoist filz de Dieu, qui, trćs 
cbers et bien amez, yous ait en sa sainte gardę. 

Donnć a Lyon le XVIJ' jour de Jullet. 

(^Signć) ŁoTS. 

(Contresignć) Nobłet. 

SVSG&mi0H : 

A noz chers et bien amez les gens 
deglise, nobles, bourgeois, manans 
et babitans de la yille d'Ypre. 

(Original aux archiyes d'Ypres). 



n. 



MAXIMILIEM, EMPERCUII D'AUTMCHE. 



1507. 



Łe roi de Francei n'ayant pu rćussir k exciter la Flandre 
contrę la Haimbournie de Haximilien, ne cessa de lui 
susciter des difficultćs. 

U s'allia avec le duc de Goeldre; entra dans ce dncbć 
pour s'opposer aux projets de TEmpereur et, aprćs avoir 
ravag6 le Brabant et une partie de la Hesbaie, ii 8'empara 
de la Tille de Tirlemont. 

Łes etats de Flandre avaient faiblement soutenus leur 
souyeraiu dans cette guerre; Maxinillien s'en plaignit amó- 
rement, et attribua k la nćgligence que ces ćtats avaient 
misę a fournir de Targent et des bommes, Tentree des 
Francais dans le Brabant, les deprćdations qu'ils y avaient 
commisesi ainsi qne la prise de la yille de Tirlemont. 

Ł'Empereur se tronyait alors k Inspruck. 

II supplia les ćtats de Flandre k renir au secours de 
leur prince naturel, et leur avoua naivement que, si les 
aides qu'ils ayaient accordćes antrefois, ont ćtó gaspillees^ ii 



— 148 — 

n^en sen pląs de mdme maintenant et qii^il n^a point Tin- 
tention de faire son propre profit de ces deniers, mais de 
les employer aniąnement aa profit da jeane Charles et 
da pays. 

Partoat dans cette lettre, fl semble faire allasion aax 
troables qai ont eciate soas sa premierę Maimboumie en 
1488. 

« Montrez Toas salges, ecrit-il entr^aatres choses, sans 
« Toas laisser decheproir, ains regardez aox tems passes 
« qae lesd" pajs furent en TOje de perdicion a caase de 
« raaalyaises opinions »• 

Qooiqa'il en soit, les troopes imperiales qai ne se com- 
posaient qae de sept k huit oents cbefaax et de cinq 
miUe Camtassins, dont gainze oents allemands, foreerenl les 
francais a ąaitter la Goeldre et k abandonner Rorenionde 
poor se retirer a S*-Habert, d'oii ils farent chasses par la 
gamison de Namar et mis en deroate arec de grandes 
pertes. 

Yoici la lettre de Maumilien aax etats de Fiandre, elle 
est datóe d'Inspmck, le X\l^ joar d' Octobre Tan mil 
€inq cent sept. 

MDIRECB lAIOlIŁB!! ACI JTATS M FLUBBE. 
{inspmck^ U 16 OdtAm 1507). 



Oiiefs et feaols, chiers et bien ameiu Depais qae aroos 
entenda la descoite des Franchois en Gbddres noos aTons 
inooDtinent despeschez lettres, tant aa Dncq de Jalliers 
qoe ii aolters prinoes de Fempire, tos Toisins, poor toos 



— 149 — 

faire ung bon et grand secours k la resistence desd** Fran- 
chois et conseryation de nostre pays. Et cuydons bien que 
a Yostre ayde pendant lad'* descente lesd'* Fransoys deas- 
sent estre encloz aud^ pays de Gbeldre sans jamais en 
pouYoir sortir, qu'estoit chose assez facile et aisee i faire, 
comme avons eseript h nostre tres cbiere et trćs amće 
filie, la Ducesse de Savoye, et au conseil de par deli, mais 
le contraire est advenue; et comme sommes advertiz lesd** 
Fransoys et Gbeldrois par negligence de non vous nous 
Youloir aider de Yostre costć, et de non aYoir fait ayde et 
assistence de gens et argent pour payer les gens d'armes, 
ainsy que nous aYons faict proposer aux Esiats generaulx 
par nostre filie, sont entrez au piat pays de Brabant et 
Tont beaucoup endommagie, et ont pris la Yille de Tielle- 
mont pour eulx fortifier dedens, et plus emplement en- 
dommager les subjectz de nos joisnes enfants de par de\k; 
de quoy aYons este terriblement marriz et desplaisans, car 
avons fermę espoir qu6 en tel cas cbascun en son endroict 
doibt faire auUre debYoir que n'a este faict, et que yous 
nous dcussiez joindre tous ensambles et estre bien YiYement 
actendus que en ce gist le bien et bonneur tant de Yostre 
prince que de yous meismes ; et ne scavons cognoistre dont 
icelle negligence ni faulte de cuer procćde, attendu que 
YOUS aYons tousiours tenuz et reputez bons et loyaulx 
subjectz, si ce nest quelque sćduction de peuple comme a 
este faicte aultresfois. A quoy desirons bien pour Famour 
et affection que aYons k vous et k tout le pays de par 
delś, et pour la preserYation d'lceulx et aussy bon et bien 
de nosd** petitz-enfans, obYier de tout nostre pooYoir, yous 
aYertissant quc si noz affaires le poYoient porter, nous 
Ylendrions par dela en personne pour pourYeoir k toutes 



— 150 — 

choses et obyier a lons daogiers et inconyeiiieiils. Hais 
ii'est possible pour ceste beure; car noos sommes gr^inde- 
ment occupez a Tassemblee de nostre armee et a donner 
bon ordre pour noos ponvolr en brief mettre aux champs 
pour accomplir nostre yoyaige, et aussy courir suz pour 
vous sollaigier desd^ Fransoys, lequel sera pour abattre 
rorgneil de nos communs ennemis et Tengier les oultrages 
quilz nous et k tous ont faictz et font joumellement. 
Et esperons bien brief donner tant daffaire auxd^ Fran- 
choiS| que, non seulement seront constraintz de voqs laisser 
en paix, mais rendront compte du passe et religua. Toutes 
fois, puisque nous n'y ponyons Tenir personnellement, oultre 
le secours dud^ Duo de Juliers et des aultres princes de 
Tempire yoz Yoisins, nous enyoyons prestement ung de noz 
principaulx capitaines que avons en Tempire, qui est le 
conte de Sarre, homme de bonne conduite, eagie et bien 
cxperimente qui a tousiours eu honneur de ses emprinses, 
duquel vous tous pourrez bien aydier et avecq ung bon 
nombre de gens d'armes tant k cheval que k piet. Et pour 
ce, chiers et feaulx et ebiers et bien amez, tous prions nous 
Youloir aussy aydier de Tostre coste et nous unir tous en- 
semble et assister k nostred^^ filie, tant de gens que d'argent 
et les obóir comme nous mesme pour obyier aux emprinses 
desd^ Franchoys et pour le bien et bonneur de tous et de 
Tostred' Prince, et ne Touloir prendre dangereuses ymagi- 
nacions qui ne tendent k aultre chose, sinon de tous des- 
joindre et separer, et k ceste cause detruire tous et TOStre 
naturel prince, comme aussy rexperience demonstre par- 
avant; et tous Teuillez monstrer k ceste beure que tous 
estes loyaulx et bons comme tous aTons tousiours tenu; et 
monstrez yous saiges sans tous laisser dechepToir ains re- 



— 151 — 

gardez aux tems passes que lesd^ pays furent en voye de 
perdicion a cause de mauWaises opinions. Yous asseurant 
que si les deniers des aydes que avez aceordez au Roy, 
nostred' fils, ont este mai despenduz nous vous en ferons 
meilleure gardę et proyision que ilz seront bien espenduz, 
et pour ee asprement executer la guerre, et ne souffrirons 
que ricns se perde et que nons n'en Youlons point faire 
nostre prouffit, ains entendons quilz soyent employez au 
bien et prouffit de vous et de vostre prince naturel, et en 
oultre mectrons en brief tel ordre que chaseun cognolstra 
que YOulons tenir bonne police, et que tous les pays de 
par dela soient bien r^is et 'gouvernez, gardant nostre 
Seigneur, qui, chiers et feaulx et chiers et bien amez, vous 
ait en sa gardę. 

Donnę en nostre ville d^Ymsbrouch le XVI* jour d'Oelobre 
Tan mil cinq cens et sept. 

(Signć) Per regem (I). 

( Contresignć } Renier. 

auscKiPTioa : 

A noz amez et feaulx les gens des- 
glise, nobles et aultres des Estatz de 
nostre eonte de Flandre. 

(Aux archiyes d*Ypres). 



(1) Cette lettre ne porte pas la signalure de Haiiiinilien, mais les moŁs 
Per Regent (pour le Roi)) sont ecrits de sa main. La signature de 
TEropereur qut figurę sur la plancbe ci-joiote esi/ac^imUec d*apr5s iin 
documeat des archiyes d' Yprcs. 



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niMpiu «nMBHK ileTaii Tetre aossi r!diii 3iTćte aTee la prin- 

(\« <leiuui>iiii; projet dc mariage fiit (orteauBt ap^tniye 



i 



— 153 — 

par les etats de Flandre, si on peut en juger par la lettre 
qui suity et que les dlts etats enyoyerent au roi d'Angleterre. 

II n'est peut-ótre pas inutile de donner quelques details 
sur ces preliminaires de mariage. 

La jeune princesse fut reprćsentće par son pere, Ilenri VII, 
et le jeune Charles par son aieul, Tenipereur d'AIIeniagne, et 
sa tante, Tillustre Marguerite d'Autriche. 

Ł' execution du contrat fut garantie, da cóte du jeune 
prince, par Charles de Croy, prince de Chimay; Ilenri, comte 
deNassau, Seigneur de Brćda; Jean, comte d'Egniond; Frć- 
deric d'Egmond, comte de Baren; le seigneur d' Isselstein ; 
Jacques de Łaxembourg9 seigneur de Fiennes; Jean, seigneur 
de Berg; Guillaume de Croy, seigneur de Chićyres; Jean 
de Łuxemboarg, seigneur de Vi1e; Ferrier de Croy, seigneur 
du Roeulx; Charles, baron de Lalaing; Henri de Withem, 
seigneur de Bersel; Philibert, seigneur de la Yere, dit la 
Mouche; Jean le Sauvage, cheva1ier de la Toison d'or, sei- 
gneur de Scaubeke , president du conseil de Flandre \ 
Jeróme Łauwerin, chevalier de la Toison d'or, seigneur de 
Watervliet, trćsorier-general, et Philippe Ilaneton , premier 
secretaire-audiencier; ainsi que par les Bourgmestres, echevins 
et communautes des villes de Braxel]es, Anvers, Bruges, 
Ypres, Courlray, Nieuport, Dordrecht, Łeyde, Amsterdam, 
Aliddclbourg, Ziericzee et Malines (1). 

Tous ces seigneurs et ces villes, s'engagerent k payer aa 
roi d'Angleterre on a ses bćritlers^ 50,000 couronnes d'or 
si le mariage promis, n'ćtait pas contractć et celebrę reli- 
gieusement quarante jours apres qne le jeune roi aurait atteint 

(1) iDYentairedes archi?es d' Ypres, par H' Diegerick, tom V, NoMCCCCY* 



— 154 — 

sa ąnalonieflie anoće, cl si rerap^hement provenait da jeane 
roi oo des raembres de sa familie. En garantie de cette promesse 
ils eogagerent toas lears biens, presents et fotars, k pren- 
dre par le roi d^Angleterre Ik ou ii poorrait les saisir. 

IndependammenI de cette somme, FEuipereor, le jeane 
Charles et Margnćrite s'etaient pareillement engages a payer, 
aa roi d'Angleterre, en cas de ruptare, 250,000 ecos d^or. 

Nonobstant ces promesses et ces engagements, le mariage 
n'eat paii liea et Charles-Qaint epoosa, en 1526, Isabelle, 
filie d'£manael, roi de Portagal, dont ii eat qaatre enfants. 

LES tTATS DE FUHDRE i DEHBI Tli ROI D' iRGLETERRE. 

{Gandy sans datę). 

Tres baalt tres escellent et tres poissant prince, tres 
grand et tres redoobte Slre, en la pląs grandę hnmilite 
qae povons nous noas recommandons a vostre bonne grace; 
k la qaelle plalse scavoir noos avoir, en toate hamilite et 
reverence, rccae les bonnes gracieases et benignes lettres que 
par Messire Jehan Wilcher, conterroleur de yoslre ville de 
Calays, yostre servitcar et ambassadear, yoos a pleat noas 
escripre et envoyer; lesquelles vos lettres noos avons com* 
mun]qaees ensamble, et par icelles entendu comme en ensaile 
es bonnes grandes aliances, amiliez, intelligeuces et confe- 
derations perpetaelles, nagaires faictes et conclutes en yostre 
dicte yille de Calays, a nostre grant joye et consolation, 
entre les ambassadears desputez et commis de la Tres Sacree 
Hajeste imperiale, cealx de nostre tres redoobte soaverain 
seignear et prince natarel, le prince des Espaignes et les 
yostres, entre nostre diet tres redoubtć seignear et prince 
d'ane part, et trćs baalte et trćs paissante princesse ma- 



— 155 ~ 

damę Marie, yostre tres chere fiłle, d'aaltre, vods esiez de 
Yostre part entićrement delibere et fermement resoliiz de 
porter et avoir k cuer les alferes de nostre tres redoubte 
seigneaf et prlnce, yostre beau filz, comme les yostres, et de 
bon et entier youloir et coorraige yous emploler, par elfect, 
a le garder, preseryer, assister et dcifendre^ ensemble ses 
pays et subjectz, enyers et contrę tons ceu1x quy les youl- 
droient enyahir et grever et faire tort on injure; en nous 
reqaerant et exortans qae ehascan de nous se yealle main- 
tenir et entretenir en bonne nnion pacification et concorde, 
sans noas laisser saborner et indaire a fere chose qay 
poaroit estre aa prejudice de nostre diet trćs redoabte 
seigneur, comme ces choses et aaltres Tosdictes lettres eon- 
tiennent plus a plain. 

Sar qaoy, trćs haalt, tres excellent et tres poissant prince, 
tres grant et tres redoabte Sire, qaant aaxd**' alliances de 
mariaige, amietiez, intelligences et confederations, noas en 
ayons et sommes tant consolez, confortez et esjoyz, que plas 
ne poarrions, sacbant et cognoissant qae poar le bien de 
nostre iris redoabte seignear et prince et noas toas, Ton 
n'en east sca ne scaarait traiclier meilleare, plas sceare, 
propice et conyenable, esperant infailllblement qae ce sera 
aassi lebien nniyersel de toate la chrestiennete. Et sitost 
qae ayons este adyertiz, en ayons rendas graces et loaanges 
a nostre createar, aactear et condactear de belles oeayres. 
Noas sommes aassi fort joyeaIx de ce qae entendons et 
cognaissons icelles alliances yoas estre tant aggreables, loaa« 
bies et acceptableSi sacbant qae c'est le yray moyen poar 
paryenir k Tentretenement et perfection d'icelles selon qae 
ehascan de noas le desirc de toat son cuer. 



— 136 — 

Aa sarplas, Sire, nons yoos mercions en toate humilite 
da soingy care et dilligence qu'il yods plaist prendre et 
porter du sałat, sceorte et prospćritć de la personne et estat 
de nostre diet Irhs redoubtó Seignear, ensemble da bon et 
entier Toaloir qu' avez le garder, preserver et defifendre, en- 
semble ses pays et sobjeets, vous sappllant, Sire, en toule 
hamilit^, que de vostre grace ił vous plaise continuer et per- 
sevćrer en icellay vostre bon et loaable propos, et de nostre 
part sommes resoluz et deliberez de demoarer par ensem- 
ble en bonne vraie et fermę onion, amictie et concorde, 
soobz nostre diet iris redoubte seigneur, obeyr a 1' imperiale 
majeste son grant pere, tateur et manboar, et a nostre tres 
redoabtće Damę Madame la Dachesse de Savoye, comme 
ayant le gouvemement es pays de parde ca, et entierement 
le servir et assister comme bons, vrays et loyaalx subjectz 
doibvent et sont tenaz de fere pour leur prince et seigneur 
natarci, Diea nostre createur en ayde, aaąael prions, Sire, 
voas donner, par sa grace, bonne vle et longae, avecq 
Fentler aceomplissement de voz tres hamblez et yerlaeals 
desirs. Escript k Gand. 

Voz tres hambles servitears, 

Les gcns des trois estatz de nostre 
tres redoubte seigneur Tarchidac d'Aas- 
tricc prince de Castille. 

(Aux archives d'Ypres). 



IV. 

YIGLIUS AB AYTTA DE ZUICHEM, 



iS63. 



Yiglius ab Aytta de Zuichem , naquit le i9 Octobre 4507, 
au ch^teau de Barrahuys, en Frise. II mourut h Bruxe11es, 
le 8 Mai 1577, et recut, k 1'ćglise de S< fiavon, k Gand, la 
sćpulture qu'il s'y ćtait fait próparer lui-móme et qui existe 
eneore de nos jours. 

Yiglius portait d'azur, k une gerbe d'or, liće de móme. 
II avait pour devise: VUa mortalium vxgilia. 

Ćlevć k rćminenie dignitó de Prćsident du conseil privći 
Yiglius joua un role important dans le grand dramę dont 
notre pays fut le thć^tre au XY1">* siścle. 

U a ćlć dlyersement apprecie par les auteurs qui ont 
retracć les faits de cette mćmorable ópoąue. 

Son respect sans bornes du principe d'autorile, lui a 
fait dćcerner d'ardents eloges de la part des eerivains qai 
ont applaudi aux actes de Charles-Qulnt et de Philippe II. 

Cest ainsi que lliistorien De Thou a prodame Yiglius : 
« un homme digne de tous les eloges k cause de son ćquite 



— 158 — 

et de sa prudence extraordmaire ( Vir, ontni latide et propter 
integritatem et summatn prudentiam, dignus]. 

Mai» cette appreciation a sobi de notre temps nne trans- 
formation complóte. 

Bakliuizen Yandenbrink, daiis sa noUce sur le dixieme denier 
dit gu' on doU fUtrir comme traitre d la patrie, cet avare et 
inirigant Yiglius (i). 

H' Alp. Wauteurs, dans sa notice sar Yiglius, dit ćgale- 
ment que la boone opinion esprimóe par le cóliibre De Thoa 
doit recevoir de profondes modifications (2). 

II fait connaitre Ylglius, comme avide de pouvoir, autant 
qa'indeciS| flottant au grć des ćv6nements, tout en sachant 
les faire tourner & son profit ; enfin, au milieu d'un peuple 
aTide de liberte, inclinant vers la consolidation d'an pouyoir 
despotigue. 

H' Louis Hymans, dans son histoire populaire de la 
Belgigue, dópeint le celebrę prćsident, comme nn juris- 
consulte habile, le modóle et Tidćal de cettx qtti trouTent 
une raison de droit pour justifier toutes les injustices. 

Hais ii y a plus, ii rćsulte de documents irrócusables 
qae Fćminent magistrat a ćtć flćtri comme un poliŁique 
intrigant et avare, tombć dans le mepris de tous les partis. 
On Taccusa surtout d'avolr ricbement pourvu d'ofIices et 
de bónefices ses frdres, parents et amis de Frise; de ne 
s'ćtre, k la fin de sa rie, fait prótre et bomme d'ćglise 



(1) Hessager des scienoes historigues, annćc 1849. 

encement d< 

1S58. 



(3) Mćmoires de Yiglius et d^Hopperus snr le commencemenŁ des troublcs 
desPays*Bas, publiies par la socićtć de l^histoire de Belgiąue, 



— 159 — 

que pour happer la prćvófe de S* BaYon, quoiqae ses 
lofirmUćs ne lui permissent pas de oćlebrer la messę, ni 
móme de rester debout a Tautel. / 

On, flćlrissait son avarice et on raccosait non senlement 
d'avoir pille les bagues, joyaux, yaisselles, linges, Ilts, 
tapisseries et autres meubles de S' Bavon et de les avoir 
envoye$ en Frise, mais aussi de 8'ótre emparó de Fargent 
comptanty laisse par le dernier abbe Louis Munich, et qui 
s'^levait bien k 100,000 florins. 

Quant k la justice, ii ayait rempli tous les conseils des 
Pays-Bas, de ses neveax, cousins etallies; decette manićre 
Tadministration de la justice ćtait k sa dispositlon; 11 en 
avait fait de móme pour ce qui regarde la collation des 
bćnćfices(i}. 

Ces curieuses rĆYĆIations sur la cnpidite de Yiglius 
sous sont foumies par des sources dignes de foi et nulle- 
ment suspectes. Ge sont les lettres de la rćgente Margućrite 
de Parmę k Philippe II et les rapports qni les acoompagnent. 

Ces rapports sont foumis par rinquisiteur de Flandre 
"?. Titelmans, par le fameux Fray Łorenco de Villavicencio, 
par Alonso del Canto et par un ecclćsiastique et un lettró 
dont la gouyernante ne dit pas les noms, mais dont elle 
a reca la dóclaration sous serment. 

Cette lettre róvelatrice de Margućrite de Parmę est datće 
de BruselleSy le 8 Octobre 1564. 



(1) Gachaib. Correspondance de Philippe II. Tom. 1^ pag, 318 h 321 
etpag. 349 h 351. 



— i60 — 

II existeaux archives dTpres, une.letlre ćcrite par Yiglius, 
le 22 Noveinbre 1563, adressee au Chapitre de Teglise cathe- 
drale de St Martin de cette ville. 

Ce document revótu de la signature du prćsident da 
conseil-privć, prouve que Taccusation de nćpotisme n^etait 
pas sans fondement. 

A peine FóyócIió d'Ypres venait-il d'6tre crćć, que Yiglius 
introduisit au cliapitre deux de ses ncvcux, Folcard et Hector, 
quoique ce dernier, qui se trouvait k runiyersite de Doaai, 
n'eut pas encore termlne ses ćtudes. 

Cct(e letlre prouye aussi Tayarice et la cupidite du prć* 
sident, car, en promettant aux cbanoines de s'óccuper de 
Taffaire pour laquel1e ils lui ayaient ecrit, ii leur demande, 
en guise de rćcompense, en fayeur de son neyeu, quelque 
gracieuse absence pour k secours de ses ćtudes, ee qui ne 
se peuU faire sans grandes despenses* 

Nous donnons ici cette lettre telle qu'elle se trouye aax 
archiyes d'Ypres, 

ŁE PRĆSIDENT YIGŁIOS AIIX CHANOINES ET CHAPITRE DE Ł'£CIUSE 

GATH£DRAŁE de S' MARTIN A YPRES. 

(BruxeUes, łe \2 Novembre 1563). 

Mess". Mons' le Penitencier Gerardi, y ostre confróre, m'a 
deliyre yoz lettres du X1IJ* de ce mois en recommandation 
de sa charge et poursuitte, pour Teffect de ]aquelle j'assis« 
teray bien yolontiers en tant que bonnement et par raison 
faIre porray. 



— i61 — 

Aultrepart Mess" comme j'entretiens mon nepreu Hector, 
Yostre confrere aux estudes, en TuntYersitć de Douay, ce 
qui ne se peult fairc sans grandę despense, afin qu'i1 puist 
tant mieu1x continuer et k Tadyenir estre tant plus <iualifie 
k faire seryice i Dieu et k vostre Eglise, je ne puls de- 
laisser de yous prler luy youloir accorder que]que gracieuse 
absence pour le secours de ses estudes, dont j'ay eseript 
ci-deyant k Mons' le Reyerendissime y youloir tenir la 
maiOi el confie qu'on ne luy octroye moins ąu*k mon aultre 
nepyeu aussi yostre confrćre. Ce qui m'obligera tant plus 
estroitement de yous faire plaisir et seryice tant en gćneral 
que particuller. 

A tant Mess""* je prie Dieu yous ayoir en sa sainte gardę, 
me recommandant tres aifectueusement en yoz bonnes graces* 
De Bruxelles le XX1J de Noyembre i 565. 

Ł'entierement k yous faire seryice, 

YlGLlUS DE ZUICHEH. 
BUSCKIPTIOH : 

A Mess", Mess" les channoines et 
chapitre de Teglise cathćdrale de 
St. Martin k Ypre, mes bons seig" 

(Original aux archiyes d'Ypres). 



11. 



V. 



CHARLOTTE DE lOURBOR. 



1S79. 



Charlotte de Bourbon, la troisieme femme de Guillanme 
de Nassau, prince d'Orange, connu ^dans Thisloire sous le 
nom k jamais cćlóbrc dii Taciturne, etait filie dc Louis de 
Bourbon, duc de Montpensier, dit le bon, et de Jacqueline 
de Longwy, eeratesse de fiar-sur-Seine. 

la jcune Charlolte deyint abbcssc de Jonare ; mais avant 
d'entrer au couvent, elle avait dejk embrasse les eroyanees 
ćvaDgeliques, sa merę Tayant secretement elevee dans la 
religion reformee. 

En i 572, elle quitta ntiitamment «on couyent; so retira 
chez Frćdćrlc II, comte palatin du Bbin, et deux ans aprćs, 
le 40 Juin 1574, elle ćpousa a la Brielle^ le prince d^OrangOi 
Guillaume de Nassau. 

Elle niourut k Anvers, en 1582, des suitesde la frayeur 
ąai Fayait saisie lorsquc le Taciturne fut grićrement blessć, 



— i65 — 

en sa presence, par Tassassin Jean Jaureguy, gul lui tira 
un coup de pistolet k la tóte, le 18 Mars 1582, anniversaire 
de sa naissance, et au moment ou le prince sortait de 
table, avec sa familie et d'autres personnes* 

Du marlage du prince d'Orange avec Charlotte de Bourbon- 
Montpensier, naquirent slx filles, savoir: 

i<* Julienne de Nassau, qui ćpousa Fredćric, comte palatin 
et ćlecteur de Tempire. 

2* Elisabeth de Nassau, seconde femme d'Henri de la 
Tour, Yicomte de Turenne. 

5** Catherine Belgigue de Nassau, mariće k Philippe comte 
de Hannau. 

4<* Charlotte Brabantine de Nassau, qui epousa Claude, 
sire de la Trćmouille. 

5® Charlotte Flandrlne de Nassau, dont ii est gaestion 
dans la lettre ci-jointe. Elle embrassa le cathollcisme, devint 
abbesse de S*<* Croix k Poitiers et mourut le iO Avril 1640. 

6** Emilie de Nassau, qul ćpousa Frćdćric Casimir, comte 
palatin du Rhin k Lensberg. 

A la fin du mois de Septembre 1572, le prince d'Orange, 
se tronvant k Gand, ayait engagó les dćputós des quatre 
membres de Flandre k tenir sur les fonts baptismaux, sa 
filie qui yenait de nailre au moment de son arrivće en 
Flandre. 

Le 9 Octobre le prince ecriyit aux quatre membres de 
Flandre ponr leur annoncer que son intention avait ćte 
de conduire sa jeune filie k Gand, pour la faire baptiser 
dans la capitale du pays dont elle deyait porter le nom; 
mais qu'elle ćtait deyenu malade et que le tems n'e(ait 



guere propice pour se raettre en roule avec im en fant si 
deiłc^t. 11 les priait donc de Youloir bien se rendre i 
Anvers, poury lenirson enfantsur les fonts baptismaux (1). 

Les qua(re inembres de Flandre s'enipresserent de se 
rendre au dt>sir du prince et la ville d' Ypres, comme Iroisieoie 
membre, fut represent«e au baplćrae par llector Yande 
Woestyne, "seigneur de Bćcelaere, avouć dTpres, et par 
les deput^ d« €rebova] et Loonis. 

Les qnatre membres de Flandre firent k la jeune prin- 
cesse un don de Irois mille florins dc rentę \iag^re annuelle, 
atrdćnier seize, bypotheguee snr la Flandre, sous eondition 
de retour si elle venait a mourir sans laisser des enfants. 

Yoiei de ąuelle manićre nos deputós rendirent conipte du 
bapteme, dans une lettre ^crite d^Anyers le 20 Octobre 1379. 

<( Mynheere de Yoocht ende ^yy, ons met hem ende de 
« ghedeputeerde van de andere drie leden Yoegbende, 
K hebben ons Zondag lasllcden oratrent de Yier hucren 
« naer de noene ais ghetuighen ende coropersscn over de 
u Tier leden ghevonden in het doopen van de jonghe 
u dochter van zyne £xcellentie. Ende is haer dc nanic ghe- 
u ghcYcn Flandrinaj niet zonder groot bebaghen ende con- 
<( tentenient ran zyne excellentie, dewelke naer het doopen 
u van Yoors: dochter de leden hooghelyck hceft bedanckt 
11 van dat zy hem lieden aldaer ten opziene ais Yooren ghe- 
u Yonden hadden, presenterende t' zelve jeghcns hen te 
u Ycrdicnen taller tyde dier Ycrzocht zynde. (2) » 



(1) Letire cłu Prince d'0ran{;e8 aux quatre membres de Flandre, aux 
Archiyes d'Ypres, 

(9) Lettre des deputós de Grćboyal et Loonis aux roagistrats d'Ypres, 
aux Arcbiyes d'Ypres. 



— 165' — 

A leur retour a Ypi^es, la princesse d'Orange cbargea nos 
deputes de la leltre dc rcmerciments que nous publions 
ei-apres, et sur laquelle elle ecrivit de sa propre inain et 
d'une tres jolie ecriture: V a/fectionnee H bien bonne amye 
Charlotte de Bourbon. 

CHARLOTTE DE BOUBBON PRINCESSE D^ORANCB AUX HAGISTRATS 

DE LA VILLE D YPRES. 

{AnverSj 2i Oclobre i 379.) 

Messieiirs. S'en retoarnans Mess'* voz deputez je n'ay 
Yoiiiu faillir a yous remercier bien affectiannemenl du bien 
et honneur qu'il vous a plue faire k Monseigneur le prince, 
et a moy, faisant assister en vos(re nom au baptesuie de nostre 
filie Fiandrine, dont nous estions assez contents et satisfaitz 
de la fayeur qu'avons receu en cest endroit, sans que nous 
eussions dćsire d*aceroistre les incommoditez que vous avez 
en ce temps present; niais veu qu'il tous a pleu, sans y 
avoir esgard, adjouster encore nonvelIe obligation par le don 
qu'avez faict a nostre d*' fiiie ce nous est un si evident tes- 
nioignage de vostre bonne Yolonte envers nous, que je ne le 
puis, ce me scmble, assez estimer^ ni vous en remercier 
selon le ressentiment qui nous en demeure, quy est tel pour 
mon regard que je n'oublieray rlen de ce en quoy je me 
pourray emploier pour Yostre contentement et repos ; ce que 
je YOUS prie de croire, yous asseurant qu'aYec Faide de 
Dieu je ferai nourir nostre chere filie en mesme Yolonle, et 
que cependant je ferai tout debYoir pour elle d'aussy 
bon cocur, qu'apres ayolr prćsente mes plus affectlonnees 



— 166 — 

reecNuiwdatioBs a tos bomies gnees je prie Dieo toos donner, 

Messiears, en sante, heoreose et longue Tie. D'AnYers ce 
XXI dX)ctolire 1579. 

Y"* affectioDnee et bien bonne amye, 

OUILOTTC DC B0CU0X. 



A Ifcssienrs, M"* les Boorgmestre, 
EscheTins et consdl de la Tille 
dTprcs« 

Receos le 1* de NoTonlMre lo79 et ienes 
le lU dnd^ mois ao college en la pre- 
sence da conseil. 



(Original aiu archiTes dTpre^). 



VI. 

lilAXIMIUEN DK BĆTHUNE, OUC DE SULLY, 



160^. 



Ła lettre qai va suivre dmane de lMraxiiiiilieD de Belkune, 
duc de Solly, d'abord compagnon d'armes et ensuite inten- 
dant des finances du roi de France Ilenri IV. Get homme 
celćbre est SHifisamment cennu pour que dous puissions 
Bous abstenir d'entrer dans des delaiis biographiques a 
son ćgard. 

Mais pour rintelligence de la lettre que nous donnons 
ci-dessous, nous croyons devoir fournir quelques donnćes 
sur rorigise et les alliances de Tanclenne maison de Bćthune. 

Gette lettre, en effet, qui n'a rien de commun arec 
lliislotre polilique des Pays-Bas, ni m^me avec celle dTpres, 
est adressće par Sully aux Magistratsdecette yllfe, pour les rc- 
mercier d^i soin qu'ils ont apportć k fournir les renseignements 
qu'il ayait demandćs concernant la gćnćalogie de ceux de 
sa maison. 

Quels sont ces renseignements fournis par les Echeyins 
d'Ypres? 

G'cst ce que nous n avons pu trouver» 



— 168 — 

Mais nous rappellerons ici qae rillastre ami et Ministre 
de Henri le Grand descendait d'ane familie ancienne, alliee 
aux comtes de Flandre et qai nous a donnę le Taillant 
et infortune Robert de Bethane, 23"^ comte de Flandre. 

La familie ou maison de Bćthune, tire son nom de la 
Tllle de Bethune, dans FArtois. 

Robert I, dit Faisseux, sieur de Bethune et de Richeboarg, 
avouć d'Arras, vivait en i 001. 

Un de ses descendants, Robert VII, ^alemcnt ayoue 
d'Arras, et goi prend le titre de seignear de Bethune et 
de Termonde, ent une filie nnique, Mahault de Bćthune, 
qui ćpousa, en 1264, Gui de Dampierre comte de Flandre. 

■ 

De ce mahage naqult Robert de Bethune, comte de 
Flandre, mort k Ypres en 1322, a Tśge de 82 ans, et enterre 
dans rćglise de St. Martin de la móme ville. 

Maximlllen de Bethune, duc de Sully, descendait de 
cette ancienne maison qui nous a donnć notre comte 
Robert. 

Robert de Bethune, rćsida k Ypres, pendant une grandę 
partie de son regne. 

U y mourut au chiteau des comtes, dit Zaelhof, le 17 Sep- 
tembre 1322, i Ykge de 82 ans. 

II fut enterre dans F^lise de S^ Martin, au milieu du 
choeur, derant le grand autel. 

A Tendroit ou son corps reposait, un superbe mausole en 



— 169 -- 

pierre de toucbe, surmonte de la stdtue da coiiECe, en mar- 
bre blanc, fut ćrige en sa memoire (1). 

Ge monument existait depuis plus de deux sićcles el avait 
ćchappe aux dćprćdatioDS des iconoclasles dei566,1orsqu'il fut 
delruit en 1578 par des Gantois et d'autrcs bandes des 
faclions d'Hembyse et de Ryhove qui pareoururent la Flandre 
en pillant et ravageant les ćglises et les monastercs et qai 
s'etant empares de la ville dTpres y commirent des actes 
d'ane violence extróme. 

Une modeste dalie en marbre blanc, posee & Tendrolt ou 
se dressait le magnifiąue mausolć, rappelle aujourd'hui le 
souyenir du comte de Flandre ; elle contient 1' inscription 
suiyante : 

Cy gist 

noble et puissant prince 

de bonne memoire 

Monseigneur Robert 

comte de Flandre 

Qui trepassa V aą de grace 

MCCGXXII 

Le jour Saint Lambert. 

Prie poor stm ame 

A dieu. 

On trouye encore dans une fenótre, du cótó gauche da 
choeur, une peintureifresąue reprćsentant le comte agenouillć, 
les mains jointes et armć de toutes pióces. 



(1) SanderaSy ćdition de Cologne, tom. I, page 81. 



— 170 — 

Celte peintore est tres ancienne ; elle a deja subi płusieurs 
restaoralioiis, et notammeDt en iŚŻS et 1857. 

Yoici nnscription qai se fnmTe sar eetle fresąae. 

Robertos 
de BelhuDia 
princeps Tirlole elaras, 
aadas et bellicosns, 
Flan comes 25, 
Ipris obiit ii'' Sept. 1522, aet saas 92, 
in bujas cbori medio 
Sepultus jacet. 
Restauratam 1628 item 1857. 

Łes renseignements demandes par reminent Ministra sux 
ćcbeyins de notre Yille se rapportaient-ils i Mahaalt de 
Bethone, premierę femme du comte Gui de Dampierre et 
a son fils Robert de Betbune? Cest ce qiie nous ne pou- 
Yons affirmer, mais la supposilion n'est pas sans rraisemblance. 

U DOC DE SULLY AUX NAGISTRITS D^TPRES. 

{Paris, U 15 Mni 1608). 

Messicurs. Ccste letlre serrina pour yous remercier du 
soing que tous avez aporle en ce que je vous avais prie 
touchanl la genealogie dc ceulx de nostrc maison, et vous 
asseurer de mon amitye qui vous estant acquise dez long- 
tcmps pour łes dlver$es occasions qui my conyient^ est 
encores augnicntee par le moycn de voz bons oflices, dont 
je YOUS asseiirc que je conscrvcray un ctcrncl souycnir. 
Mons' Bonincaii, prćsent porteuri qui vous pourra de boucbe 
confirmer ccste vćrite, vous priera aussy, dc ma part, de łuy 



— 171 — 

faire vcoir les originauIx des tillres dont vous in'avez cy 
devant faicl donner 12( communication ; et comme j'espere 
que vous adjousterez ce dernier plaisir aux precedens, 
aussy vous promets-jc en touttes oceasions de vous rendre 
des preuves de ma bonne volonte et de voas faire coo- 
gnoistre par effectz combien je suys, 

MessieurSy 

Y'" plus affectionne amy k voas faire serylce 

MAXIIIILlAIf DC BeTUUKE 

Duo de Sully. 
De Parls, ce i 3 May 1608, 

8U8G&1VTI0H: 

A Messienrs, Messieurs les eschevins 
et oiBciers de la \ille d'Hypres. 

(Original aux arciiiyes dTpres). 



P. BEKĘ. 



(U SBlte, alul qm U plaoche, 3i la prochaioe firraiMn). 



GENEALOGIE 



DES CHATCLAIN8 DC DIXMUDC ET DE LEURS DESCENDANTS, 
CONNUS SOUS LC NOM DE FAMILLE DE DIXMUDE. 




Nous avons consacrć dans nolre Histoire de Dixmude un 
cbapitre k la successioa des cli^telains de cette ville. II y 
a de cela dix-neuf ans. Depiiis lors nous avons recueilh 
lant de docuiuents sur ces cliatelains, que nous croyons 
devoir coniplćter notre travail et le rectlfier en plus d'un 
cndroit. 

La Seigneurie, ou chalellenie de Dixmude, elait un fief 
de gucrre releyanl du comtc de Flandre. Sa jurisdiction 
ne s^ćtendait pas au-dela des limites de la ville. 

Au ch&telain appartcnait la justice hautCi moyenne et 
basse, le droit de nommer des ćchevins, de batlre monnaie, 
de lever des impóls, de crćer des chevaliers et d^auUres 
prerogatiyes que Fon pourra lirę aux pieces juslificaliyes. 






— i73 — 

Darant plusieurs siecles les seigneurs de Dixmude pos- 
sódćrent la seigneurie de Beyeren, au pays de Waes, sans 
qiie ces deus seigneuries dćpendissent jamals Tune de Fautra. 

Łe plus ancien chiktelain de Dismude dont Thistolre fasse 
mentioDy fut Arnould, qui cćda aux chanoines de saint- 
Donatien k Bruges les dimes de sa seigneurie. 

Lorsqu' Arnonld-le-Vieux , comte de Flandre , partit pour 
faire la guerre aux Lombards, 11 commit radministration 
de la Flandre k Arnould , chfttelain de Dixmude , qul fut 
assiege dans le cb^teau de Gand par les rois de France, 
d'Angleterre et d'£cosse. II se dćfendit si vaillamment que 
les assićgeants furent forces de lever le siege et de se retirer. 

Arnould laissa la ch^tellenle de Dixmude a son filsThierri I, 
dont le fils Tliierri II, seigneur de Beveren et de DIxmude, 
partit pour la croisade, en 4096, ayec Robert II, dit de 
Jerusalem. 

Ce fut au temps d'un de ces deux Tbierrl que Teglise 
de Dixmude fut demembree de celle d'£e$sen, en i045. La 
populatiou de la ville s'etant accrue considćrablement, on 
y b^tit une grandę eglise, qui fut consacrće par rćvóque 
de Terouanne (1). 

Thierri II parvint k un kge trós-avancć. Sa femme, Ade, 
filie de Baudouin, dit le Gros, sire d'A1ost, donna k Tab- 
baye des Dunes les dimes de Westfort. lis eurent deux 
fils et une filie. Guillaume, Taine des deux, s'enroIa pour 
la guerre sainte et se distingua tellement, qu'il oblint les 
titres de prince de Galilee et de Connelable de Jerusalem. 

(1) Małebbakco db Mobiziis, T. iii. P. 399. 



— iii — 

u mourut, en 1118, laissant an fils, Ilćlien ou Hćliand, qui 
herita des titres de son pere (i) et fut tuć dans un com- 
bat contrę les turcs. 

Łe second fils de Tbierri II se nommait Thierri III. It 
obtint la seigneurie de Dixmude en 1126, apres la.mort 
de son pere et ćpousa la filie de Wautier de Sotteghem. 

Ła filie de Thierri II, nommee Marle, ćpousa Baudouin IV, 
\jcomte de Gand. Elle fut enterree a S'" Pbarailde & Gand. 

Thierri IV se rendit, en 4126, k Briiges, avee d'autres 
cheyalicrs, pour yengcr la mort de Gharles-le-Bon. II epousa 
Adele, filie de Baudouin, comte d'AIost. Ce Thierri eut 
plusieurs fróres, nommćment Wicman ou Wicmar, Arnould, 
Baudouin, Reingot, qui furent ses cadets et Berthoud, son 
alnć, qui deceda sans enfants en i 139 (2). 

Thierri IV, paryint* k un grand ^ge. II mourut, au dire 
de Malbrancq, qui lui donnę le nom de tres-illustre et 
tres-pieux, en 1174. 11 dota Tabbaye des Dunes d'un revenu 
de 6600 anguilles et fut enterrć dans cette abbaye. On y 
decouvrit ses restes, en 1624, lors de la demolilion de cette 
maison. Le comte d'Alost revint k Philippe d'Alsace aprćs 
la mort de Thierry. Ge comte, faisant la guerre aux Hol- 
landais, les chassa du pays de Waes, obligea Thierri, 
seigneur de Beveren et de Dixmude, k prendre la fuite 
et mit le feu au ch^tcau de Beveren (3). En 1168, lemćme 



<1) nćlien ent unc filie, If«schine, princesse de Galilće, qui ćpoasa en 
prcmićres iidces Wautier, ch&telaio de SŁ. Omer et en secondcs Ray- 
mond dc Toniouse, comte de Tripoli, dont deus enfants Hiigues et Raoiil, 
dont parle Meyer. Ad an : 1165 et 1 187, 

(9) Annal. Heyri. lib. IV, p. 33. 

(5) Ibid. lib. III; pp. 46 et 47. 



— 475 — 

oomte retablit \e seignour de Beveren <]ans ses anciennes 
possessions* 

Thierry, Y"" du non, epousa Adele de Coucy, filie de 
Raoul de Coucy et d'Agnes fiile au comte de Iłainaut. Ea 
1191 il exigea ąue le comte de Flandre^ Baudouin, lui 
rcndit le comte d^Alost, soutenant que le comte Philippe 
le lui avait pris contfe tout droit. 

Les prćtentions du ch^telain de Dixmude ćtaient assez 
ibndees k cause d'Ad«le «a merę, filie de Baadouin d'Alost 
et tante de Thierri, sire d'AIost, mort sans enfants, en 1165, 
qui institua pour son hćritier le comte de Flandre, son 
cousin germain, « lequel, dit Butkens, ensuite de ce occapa 
tout riieritage , sans contradiction , etant son pou.voir re- 
double par ceux qul y pretendalcnt droit » ;ł). 

Łe comte de Flandre, d'accord avec Thierri, renut TaiTaire 
a Tarbitrage de Tempereur. Łe seigncur de Dixmude se 
ligua entretemps avec le duc de Brabant, ennemi du comte 
de Ftendrc, ot s'empara du chateau de Rupelmonde et de 
quclques autres.places. Łe duc dc Ilainaut s'etait liguć ayec 
les comtes de Namur, de Hollande et de Łimboui^ el le 
comte de Flandre, qui n'etait pas rcstć oisif, ćtail eatri 
dans le Brabant a la tóte d'une armće nombreuse. 11 avail 
pousse ses conquótes jusqu'a Nive11es, lorsqu'on annonca Tar. 
rivee de Tcmpcreur a Łiege^ on il demanda les deux com- 
pćtiteurs. On conclut une treve d'une annće. A son expiration 
les dćlegues dc Brabant et de Namur s'assemblerent arec 
ceux du comte de Flandre, a Halle. Ła paix fut conclue. 
Łe chatelain de Dixmude, qui s'elait revolte contrę son 



(1) Tropb^es du Brabant, t. I; p. 152 et siiiy. 



— 476 — 

suzcrain, fut depouille de ses possessions, qa'on donna aa 
comte de Flandre. 

Par suitę de ce traite Thićrri fut forcć d'abandonner 
Rapelmonde et apres avoir ćte banni quelqae temps, le 
comte le recut en grkce (1). Tbierri V etait anssi seigneur 
de Lilio et de Baesrode. 

Avant de continuer notre genealogie, nous devons obseryer 
pour ćviter toute diffusion que Thierri VI, qui suit, fut la 
souche de trois branches, qui toutes furent nombreuses en 
descendants. 

Thierri YI, chMelain de Dixmade, souverain goaverneur 
et grand bailll du comtć de Flandre, eponsa Beatrix de 
Tricht, dont deux enfants: I. Beatrix et 3. Thierri YII, 
seigneur dc Dismude ; ii epousa en premićres nóces Isabelle 
de Wallers, dont le sceau est grave avec celui de son mari 
dans les Annales de la Socióte d'Emulation de Bruges 
(annćei842)y et en secondes nóces Marguerite de Brienne, 
qui mourut religieuse k Flines, en 1275. Dans les Monu- 
ments anciens de S^ Genois, page 46, se trouve le dessin 
de la toiube de Marguerite de Brienne, ćpoosc de Thierri 
de Beyeren et de Dixmude. Marguerite est reprćsentóe couchee, 
les mains jointes. On lit sur les bords du monnment: 
Chy gist Margriete femtne Mos!' Thiery de Bevrej filie Moś' De 
Briine et sur le pourtonr de la plerre : Chy gist le damę 
Marguerite^ filie du comte de Brienne extraitte des rois de 
Chy pres. 

Au haut de la pierre deux armoiries Brienne et Flandre. 
Deox autres aa bas: Flandre et Dixmude. 

(1) Oudegheerst, t. II, p. ]6 et 17. 



— 177 — 

A gaache: Yalery, Champagne et Brienne* 
A droite: Chypre, Acre, Flandre et Haioaut. 

Ł'inscription latine porte: 

Hosc Margareta clemenSj discreta, ąuiela, 
Bewensis Domina^ de Cipri regibus orla, 
Optima catholica, bona relUgionis amica^ 
Yitam mortalem mutans in spiritualem, 
Se docuii talem cum se dedit monialem^ 
Anno milleno bis centum septuageno 
t^tftto. Sic numerum complens moriendo dierum 
Christus solamen sit et, pta Yirgo levamen» 

Tbierri eat de sa 2* femme huit enfants: i. Heori, 
eh&telain de Dixmude, ćpousa Aone d'AntoiDg, filie de 
Pierre; 2. Hugues, dominicain k Yalenciennes ; 3. Jean, 
ćvćque de Potenza, en Calabre (1); 4. Isabelle, morte en 
1308, epouse de Henii de Łouvain, seigneur de Gaesbeek; 
5. Gilles, ćpoasa Hedwige DeGavre; 6. Philippotte, morte 
en 1306, ćpouse de Jacques, seigneur de Werchin ; 7. Gćrard, 
ćpousa la damę hćritióre de Han ; 8« Thierrl, ćpousa Agnćs 
de Condes. . 

PRCMifeRC BRANCHE. 

Henri de Dixmude^ susnommó, continua la branche ainće 
de la familie, qui resta en possession de la seigneurie de 
Dixmude; ii eut guatre enfants: 

1. Jean de Dismude continua la i^ branche (a)» 
% Francois de Dlxmude, qui ayait ćpousó Marguerite 
de Łigne et qui continua la 3" branche (b). 

(1) Ponr JeaD, ćy^ue de Potenza^ yoir am pihces justificati^es. 

13. 



— 178 — 

3. Jacgaes, epoax d'EIisabelh de Ghistflles. 

4. Gaillaume, ćpoux d'Aniłe De la Haye, sans enfanls. 

Gćrard de Dixinude, 7* enfaat de Tbierri VII, eut deax 
fils: 

4. Arnould, seignear de Zantherghe, Escon, Hau, epoHsa 
Geyle ReyphinSy filie de Baudoain, dont: i"* Jeanne, dlte 
de Zantberghe, epouse de Rogier de Dadlseele et 2"* Thierry 
de Zantberghe, qui ćpousa Isabeau Tandenberghe, dont 
4 o Gosuin de Dixmude, epoux de Jeanne de Beselaere,' sans 
enfants, 2<* Thierri, mort k la gaerre et 3"* Marie, cbanoi- 
nesse de Manbeage. 

2. Tbierri, fils alnć de Gćrard de Dixmude, seigneur 
deDixmude et de Gavre, ćponsa, en 1522, Alexandrine de 
Hollain, dont Henri, cb^telain de Dixniude, baron de Boye- 
linghem, gouverneur de Łuxembourg, conseiller et chambellan 
de Louis de Małe. II mourut i Dixmude, en 1391, dans 
la maison de Nicolas Gollart. II avait assiste, en 1384, aux 
obsćąues de Louis de Małe. II ćpousa Marie de Picquigny, 
damę de Granaples, filie de Jean de Grequy, dont ii eut 
deux enfants: 

4« Tbierri, chAtelain de Dixmude, gouyerneur de Luxem- 
bourg, qui succeda k son póre dans les seigneuries de 
Dixmude et de Watou. II epousa Marguerite de S^ Dlsier, 
germaine au duc de Lorraine, dont quatre enfants, 1"* En- 
geiram, qui fut Tatnó et ne laissa pas d'enfants de sa 
femme Jacqueline de Haicourt. 2^ Philippe, seignear de 
Dixmude, qui ćpousa Jeanne d'Halewyn, damę de la Yere, 
sans enfants. S"* Henri, mort k marier (1). V Jeanne, qui 

(1) 11 obtint de Jean-saos-Penr la permission deforti6er Diimude, comme 
ii appert par les lettres scellćes dadit duc de Tan 1411, dans lesqueUes le 
4uc nomme Henri son cousin. 



— 179 — 

succeda & son frere dans les seigneuries de Dismude et 
de Walou. Elle ćpousa i"* Arnould de Beerst, qui ćtait du 
lignage de Lichlervelde, dont une filie, Marguerite de fieerst, 
laqaelle fonda les Cordeliers a Dixuiude, ou elle deceda le 
2S Mars 1459 et fut enterree aux Cordeliers* 

Apres la mort de son mari Jeanne de Dixniude epousa 
en 2" nóces Daniel Allard, qui elait veuf et dont le fils, 
Jean, dit de Perceval, epousa Marguerite de Bcerst. Łeurs 
nóces furent celebrćes aux halles de la ville de Dixmude. 

Jeanne de Dixmude fonda a Watou, ou elle mourut, les 
heures du jour durant Toctaye du S* Sacrement. 

A damę Jeanne succeda sa filie Marguerite de Beerst^ 
epouse de Daniel de Perceval dont elle eut un fils Rolland 
Allard, seigneur de Dixmude, decede en 1451 et enterre a 
Dixniude devant Tautel de la Yierge. Sa femme mdurut 
en 14j4« 

Rolland Allard succeda dans la seigneurie de Dixmude, 
il epousa Glaire de Florence, qui etait deja deux fois veuve. 
lis habiterent Tournai. Rolland mourut k Lille au Łion d'Or, 
en 14G6. Sa femme vecut encore longtemps. £lle habita 
Amiens et fut enterree k Tabbaye de St. Martin. lis n'eurent 
pas d'enfants. 2. Jean de Dixmude9 qui ćpousa Isabelle, 
damę de Jumelles dont: A. Jacques, cb^telain de Dixmudc 
aprćs la mort de Rolland Allard. II ćpousa I*" Isabelle d'Ailly 
et S"* Marie de la Yichte, sans descendants. B. Henri, sei- 
gneur de Maloy, sans enfants, C. Marie, damę de Dixmude, 
epouse de Renaud de Ifareskerke, seigneur de Bailleulval 
etc, yeuf d'Isabeau de Jonglet, dont deux enfants: Archem- 
baud de Haveskerke et Antoinette de Haveskerke femme 
de Jean de Sacqnespće« 



Jaoques d« Dix«iide, iils de Jean el dMsabelle de Juraelles, 
succeda d Rolland Allard dans Ul seigneurie de Dixmude. 
Ge Jacąues eponsa Isabeau d'AiIly, sans enfanls. 11 soutint 
un long proces conlre Rolland Allard, son eousin, sous 
pfe(e\le que la grand' utere de Rolland n'avait pas eii le 
droit de recueillir la siicccssion des seigneurs de DixiBude 
et do Watou, parceque, drsait-il, cllc elait Mtarde, etant 
nće de Tliierri\ seigneur de Dixfiiude, son oncle, avant son 
2^ inariage et du vivanŁ de sa premierę fenime. Jacąues 
obtint par ce proces la jouissance de la seigneurie de 
Watou (1). Jacąues mourut en 1470, en revenant des nóces de 
sa niecę Antoinctte de Haveskerke, a laqnelle ii donna un 
grand revenH annuel a percevoir sur tous ses biens. 11 
laissa pour hćritiers son frere Ilenrl et sa socur Marie, 
epouse de Renaud de IIaveskerke. 

Ilenri etant mort sans enfants la premierę branche des 
seigneurs ou chiktelains de Dixmude s'ćteignit en lui. 

La seigneurie de Dixmude passa donc dans la familie 
des IIaveskerke. Marie, heritiere de Dixmude, filie de Jean 
de Dixmude, rencontra beaucoup de dillicultes pour entrer 
en possession de son heritage. Son grand pere avait habite 
la Champagne et n'avait jamais fait relever ses terres dc 
D]xmude et de Watou. A defaut de relief M. D'Archies, 



(I) L*ancienne seigneurie de Watoa, consistant en pląs de 400 mesnres 
de terres, piUurcs et bois, plusieurs rcntes de bić et d^ayoine, dimes, 
moulin a venl et cour fćodale, dont dćpendaient 80 arrićre-fiers, ap- 
parleiiait au scif;ncur de Dismude, A la fia du seizićme sićcle la sei- 
f;neurie de Watou fut partagće entre Ics ftimilles d'Oudenhove et de 
Cortcwille. Charles d^Idef^liem, seigneur de Bousbeke, Wieże et Meire, 
la possćda en entier par son mariage avec la filie du seif^neur d'Ouden- 
liove. U ćtait fils de Marie de Cortewille. Le 18 Juiiil629, la seigneurie 
de Watou fut ćrigće en sa fayeur en comtć. 



— i8ł — 

€apltainc->gćiieral en Flandre pour Chavles-le-Teiuefairc avait 
śaisi toutes ces proprieles. 

Marie fut remise ea possession par Tentremise ifAntoiue 
de Halewyn, secretaire du duc Ciiarles, qui fit fairc niain 
levee a Dixoiude, ea renouveIant les echevins et les aulres 
ofliciers de la seigneurie de Dixiuude lo G Juiii 1472. Marie 
mourut cette luóme annee a Dixiiuide et fut enterrec devaut 
le maitre>autel de Teglise. 

Avant de passer a la Genealogie de la deusiemc branche 
des seigneurs de Dixinude nous coinpleterons la serie des 
ch^telains de la vilie de Dixniude, issus de la maison (je 
IIaveskerke, ou mis ea possessiou de cette seigneurie par 
droit de succession. 

Renaud de Haveskerke, chevalier, seigneur d'RstaireSy 
Bailleul, Clery-sur-Somme, Humingheni, Steenbeek, Zuut- 
berquin, epousa en prcmieres nóces Ałide de Mortagne, 
dite d' Espierres, filie d' Hubert, seigneur d* Espierres et 
d'Alide de Grequy et en 2"" nóces daine Marie de Dixuiude. 
11 mourut au mois de Novembre H72 et git avec su 2"* 
feuime a Haveskerke. 

Łeurs enfants sont: 

1. Jean de I!aveskerke, seigneur de Bailleul et do Bernay, 
maitre d'h6tel de Philippe-le-IIardi, auquel ii servit de 
page d'armes k la bataille de PoltlerS| epousa Reinette 
d'Oisel, et mourut sans posterife. 

2. Archenbauld de Ilayeskerke, seigneur de Dismude, 
epousa Mahault de Barbancon, heritiere d'Erquellnes et de 
Bievene, filie de Jean, seigneur desdits lleux et de Hahault 
de Ruimont. 



— 182 — 

5. Renaudi 4. Hariei 5. HusUOi 6. Catherine, 7. Arnould. 

Archenbauld eut trois enfants: i". Pierre, seigneur de 
Dixmude, qai epousa Agnes de Fiandre dont un fils et 
deux filles; 2^ Jeanne et 3". Catherine. 

Pierre, seigneur de Dixmude, epousa en 2<" nóces Cathe- 
rine de Rhodes, dont i"*. An toinę, seigneur de Dixmude, 
2". Jacques, 3*. Annę, 4*. Walburge. 

Antoine, seigneur de Dixmude, qui mourut k Montlhery 
eut deux enfants: l^ Archenbauld, seigneur de Dixniude, 
qui mourut sans enfants (i), et 2''. Antoinette, beritióre 
de Dixmudc, Watou, Jumelles etc., par le dćces de son 
frere. Elle epousa Jean de Sacquespee, seigneur d'£scout 
en Artois. 

Ła familie de Sacquespee est originaire d'Arras, ou elle 
occupa durant plus de 250 ans les principaux emplois dans 
la magistrature. Ła branche qui yint resider en Fiandre 
donna des magistrats aux villes de Gravelines, Dunkcrque, 
Bourbourg, Lille, Bergues-S'-Winoc, Ypres et au Franc- 
de-Bruges (2). 

Antoine de Sacquespće, seigneur d'£scout, succeda a son 
oucie Archembauld dans les seigneuries de Dixmude, Watou 



(1) Archembauld de Uayeskerke, servit sous Charles-le-tćmćraire. II 
fut oolonel au siejje de Nuys. Apris la mort de son onde Henri de 
Dixniijde, ii hćrita de ies terres de Champagne, qu*il vendit eosiiite, 
a rexcrption de $>• Henehould et de Haliny, qu*il laissa aux enfants 
de sa S(£ur Aiitoinette. Archembauld fut seigneur de Dismude de 1472 
a 1 507. U fut eiłterre au milieu du clioeur de Dixmude , oo lisait 
sur sa lombe, delruile en 1794: Hic jacet nohilis ei poUntissimus vir 
jśrcembaŁdus de Ha^eskerke^ in suo tempore mUes et doniinus tempO' 
ralii Dixmtuiensis^ ff^atou et JumeUeSy qui migravit ab hoc steculo 
łjtwito kalendas Junii, anno 1507. 

(2) ykŁŁSŁytiCK, Ł. II, p. 105. 



1 



— 183 — 

et Jumelles, ii epouśa la filie de Paul de Basserat, mattirĆ 
d'artillerie du roi de France, sans descendants. U laissa 
par testament ses biens de Jumelles k Pierre de Sacąaes- 
pće et mourut le 26 Octobre 4518. U fot enterró k Escout. 
Son frere Guillaume, marie k Harguerite de Jonglet, filie 
de Charles, hórita des terres de Dixmude et de Watou. 

GuiUaume de Sacąuę^pće eut treize enfants. La plupart 
naquirent a Escout. Sa filie Łouise, nee en 1516, epousa 
k Dixmude le seigneur d^Espence. Elle dćcćda en 1542, 
łaissant une filie, Madeleine, marlće k Joseph de Beauyeau, 
baron de Rhćtel. 

Guillanme de Sacąuespće, dont nons Tenons de parler, 
fut seigneur de Dixmude de 1518 k 1548; ii mourut le 
18 Dćcembre 1549. 

An toinę, son fils aine, lui succćda dans les seigneuries 
de Dixmude, Watou, etc. U epousa Jacqueline de Recour, 
filie du seigneur de Recour et de Barbe de Horbeke, sans 
enfants. II eut aussi un fils b&tard, nommć Antoine, marie 
a Antoinette Łaureyns, dont une filie, Antoinette, fenune 
d'Antolne d'Assignie8. 

Antoine de Sacąuespće, bourgmestre du Franc en 1550, 
succćda k son pćre et mourut le 11 Novend)re 1568, 
łaissant les seigneuries de Dixmude et de Watou k sa 
soeur Marie, baronne douairióre de Pamele k Audenarde (1), 
laquelle decćda au mois de Septembre 1607, łaissant son 
bćritage de Dismude, Watou etc., k sa nićce Hadelaine 



(1) Elle ćtaiŁ veuTe de messire Jacąues Blondel, dit Joi^y deTamele, 
beir de Flandre, baron de Pamele, fils uniąue de measire Jo6ie et de 
la fiUe du feigoear de Haldeghem, 



I 

■li 



— 184 — 

d'Espence, filie de Łouise de Sacquespee, laąuelle accepU 
cette suocessioa soas benefice d'inTentaire et echangea la 
sęigneurie de Watou i messire Charles d'Ideghem, chevalier, 
seigneur de Wiese, baron de Bousbeke, grand bailli de la 
ville et ch&tellenie dTpres, qui avait epouse Marie de 
Courtewille, fieerst etc., filie de messire Juste, chevaller, 
seigneur de Courtewille, capitaine et grand bailli d'Aude- 
narde et de Peteghem (i). * 

En 4609, Frederie, comte de Bergh, acheta la sęigneurie 
de Dixniude h Madelaine d'Espence et depuis lors elle resta 
dans la familie De Bergh, jusqu'au iS"" sitele (2). 

Łe dernier seigneur fóodal de Dixmude fut le prince 
de Hohenzoliern-zing-maringen, gćneral au $ervice d'Autriche. 

En i 61 2, Charles d'Ideghem et sa femme Marie de Cour- 
tewille adherlterent en la terre et sęigneurie de Watou 
leur fils et bćritier uniąue Jean dldeghem, ecuyer, baron 
de Bousbeke, gentllhomme de la bouche de leurs Altesses 



(1) II exiBte encore h Watou, au cdtć gaucbe du chceur, deus statues 
sculptćes en marbre blanc, reprćsentant le seigneur d^Ideghem et sa 
femme. L*ioscnption de ce riche monument a dispani. 11 serait a 
souhaiter que la nouvelle commission des beaux-arts s^occupat de la 
restauration de ce tombeau dćja trop mutilć. 

(2) Registre du dćnombrement des fiefs du bourę de Bruges^ ausi 
archives de la Proyince. Dans un HS de ma bibliothiąue , iiititule: 
La Maison de BLondel^ on lit: llesstre Jacmies de Joigpy, ber de 
Fiandres, diet sire d*Audenarde, baron de Pamele etc., niz uniąue 
de messire Josse et de la filie du seigneur de Haldeghem , eust en 
premićres nopces damę Franchoise de Monfmorency, filie aisnee du 
seicr de Croiselles et d'une filie de Stavele, laquelle mourut sans 
entans. En secondes nopces damę Marie de Sacquespće, damę de Dis- 
mude. Łe diet Seigr. mourut sans enUanfs, qui fut cause que la dicte 
baronnie de Pamele et les terres entre Marcq et Rosnę escheurent a 
la filie unicque de Piiilippc, seig'. de Melseue, sa cousine germaine. 
11 gist a Paiuole et portait comme son pdre. Sa premierę femme fust 
Monimorency a uti losauge d'or au coeur de la croix. Sa derniere 
femme Dixmude, qui est facć d*or et d^azur de huict picches au sau- 
loir de gueules. Le dessin ci-joint represente une ancienne ?errićre 
dc l'ćgli8e de Pamele. 



_-«- 



Sćrenissimes Albert et fsabelle. Ge Jean d'Ideghemy epousa, 
le H Novembre 1612, Marie de la Vieville, filie de mes- 
sire Eustachę, seignear de Steenvoorde. 

Łe dernier seigneur de Dismude, du nom de Saeguespće, 
fut enterró dans Tóglise de Dixmude soas une tombe de 
marbre noir, qul existe encore et dont Tlnscription porte: 
Ci-^ist noble homme messire %nthoine de Sacąuespee^ chevalierj 
seygneur de Dixmude^ Walou^ EseoUj Baudemont et d son 
trśpas, gouvemeur et eapitaine de la ville de Duynkerke pour 
le Roy des Espaignes Philippe II leąuel seigneur fust le 
dernier homme portant le nom et armes de Sacguespie, qui 
trespassa le onsiesme jour de Novembre, lan guinze cents 
soixante huit. Cy^ist noble damę Jacgueline de Recourt, damę 
du petit Williervalf femme et epouse dudict seygneur de 
Dixmudej filie de noble seygneur messire Franchois Becourtj 

laguelle trespassa lan guinze cents Audessus de la tombe 

figurent seize ąuartiers de noblessc: Sacguespee, Jonglet, 
Haveskerke, S^ Amand, Lens, Rubenpró, Dixmude, Sains, 
Recourt, Morbecque, Stayele, Hondercoutre, Fay Hullu, 
Droncham, Lavieville et Wissoeg. Ces gaartiers different 
guelgue peu d'un carton genealogigue k pen pros contem- 
porain, que nous publions ici littćralement. 

WALLOIS. 

Damoisselle Jeanne de Wallols merę de Anthoine de 
Saeguespee. 

NOIRCARMES. 

Damoiselle Isabelle de Noircarmes, merę de Damoiselle 
Łeonore de Łens. 



^ {86 -^ 

ŁENS. 

Oamoiselle Łeonore de Łens, Gile de messire Jean de Łensy 
iu6re de Jeaa de Sacąuespóe, 

SACgUESPEE. 

Jean c|o Sacgaesp^e, fils d'Antboine. 

JUHEUES. 

Madame Isabeao do Imaellesi móre de Madame Marie de 
Dixmade. 

HAŁ8WYN. 

Madame Jeanne de llalewyn, m&re de Messire Regnaull 
de Havesquerque. 

DIXMUDE. 

Madame Marie de Dixmade, filie de Messire Jean de Dix- 
madę, móre de Damoiselle Anthoinette de Havesquerque. 

HAVESQUERQUE. 

Damoiselle Anthoinette de Havesquerque, filie de messire 
Regnault. 



CRESEGQUES. 
Damoiselle Jeanne de Cresecqaes, móre de Jeanne de Jouglet. 

BRISAUCOURT. 

Brisaucourt, móre de Gaillemette de Rabemprć. 

RUBEMPRE. 

D"*"* Gulllemette de Rubemprć, filie d'Anthoine de Rubem- 
pre, merę de Philippe de Jouglet. 

JOUGLET. 
Philippe de Jouglet, fils de Jean. 



— 187 — 

Ł&NTIERE. 

D^"* Jeaane de Łentióre, merę de Madame Jeanne de Sains. 

SAINT ŁEGER. 

•• S^ Łeger, merę de Aubert de Saint-Amand. 

SAINS. 

Madame Jeaone de Sains, filie de messire Jean de Saias, 
merę de Dam*""^ Anthoineite de S^ Amdnd. 

S'. AMAND. 

Damoiselle Anthoinette de S^ Amand, filie de Aubert. 

OeUKltME BRAMCNE. 

Henri de Dixmade, fils de Thierri VI et de Harguerite 
de Brienne eut quatre enfants, dont Faine Jean (a) continua 
la 2* branche de la familie* 

U fut póre de deux enfants: 

1. Jacques, qui fut plusieurs fois avoue d'Ypres et qui 
epousa Marle de S' Yenant. 

2. Isabelle, abbesse de Rousbrugge. 

Jacques eut quatre enfants: 

i» Denis, avoue d'Ypres en 1377. U epousa Catherine, 
filie d'Andre Paeldinc. Denis, mourut le 20 Juin 4379. 

2. George, qui epousa Annę de Joigny, sans enfants. 

3. Jacques, qui maria Giaire Yondelinc, sans enfants. 

Łes enfants de Denis de Dixmude sont (1): 

i. Ghristophe, prevdt de S^ Martin, a Ypres, en 1384. 
U vivait encore en 1394. 



(1) Łes desceodants de Denis de Dizmude portirent nour armoiries 
Diunude au canton de gueules arce un lion rampant a'argeot. 



— 188 — 

2. Pierre, epousa Catherine Godericx, filie de Wautier. 
lis sont enterres a S' Martin a Ypres, ou lis oni donnę 
les anciennes tapisseries. 

5. Annę, qui epousa en 1'*' nóces Jean DeWitte et en 
2"" Ancel Yilain, dit Marschalc. 

4. Denis epoux de Jacgueline DeYroede. 

5. Andre, epoux de Mathilde de Borlicke, dont Marie, 
femnie de. Jean de Brievere. 

Les enfants de Pierre de Dixniude, deuxieme fils de Jacques 
de Dismude, sont: 

1. Paul, seigneur de Schachtelwege, la Balge etc, avoue 
d'Ypres, en i447, decede le 22 Mars 1472, enterre a Saint 
Jacques a Ypres, avee sa femme Catherine Dewaele, filie 
de Christophe et de Catherine Belle, morte le 27 Octobre i 475. 

2. Annę, .epouse de George de Brievere. 

3. Colard, doyen (1428) et puls prevót de Saint-Martin 
a Ypres (1455). 

4. Annę.... epouse de Godefroid DeSchoten. 

5. 01ivier epousa Wilielmine Bride, filie de Josse, grand 
bailli d' Ypres et dlolente Belle, dont plusieurs enfants, 
dćnommes plus bas (E). 

6. Łonise ćpousa Claire Paeldinc, filie de Louis et de 
Christine Devos, morte en 1478. Dont cinq enfants, !<» Arthur, 
2** Christophe, epoux de Marguerite Fageel, Yeuve de Louis 
Colaert, dit YanBorre, S** Lambert, epoux d'Elisabeth Yan 
Ghele <ie Grammont, 4* Marie, femme de Francois Yan- 
derpoorten, fils do Jean, S"" Catherine epousa Henri Dewulf 
de Steenwerck, git a S'. Jacques a Ypres. 

Enfants de Paul de Dixmude, seigneur de Schachtelwege, 
la Balge etc.: 
1. Oliyier, mort a marier en 1455. 



— iS9 — 

2. Juste, decede en i 458, avait ete marie i"" a Catherine 
de la Woestine, filie d'OIivier, 2*" a Josine Yanliole, filie 
de Łievin et de Jeanne Reyphius, gisent a S* Nicolas k 
Gand (i). 

5. George epousa Antoinette d'Halewyn, filie de Perceval, 
dont Jeanne, Roland, Gudule, Marc et Antoine. 

4. Jean marla Marie Yandermeersch, de Wytschaete, damę 
de Melaenen, git a S^ Jacques k Ypres. lis eurent un fils 
Francois de Dixmude, seigneur de Melaenen, qui epousa Marie 
Platevoet. Yoir leurs descendants plus bas (D). 

Josse de Dlxmude, 2* fils de Paul, seigneur de Schach- 
telwege eut de son premier mariage ayec Catherine de 
la Woestine, Josse, ayouó dTpres en 1505, qui ćpousa 
Catherine de Stavele, sans enfants, et de sa 2* femme Josine 
Yanhole 1^ Jean, seigneur de Schachtelwege, qui epousa 
Jacqueline Dullaert, filie de Giselbert et de Marie de Lesplne. 
II mourut le 22 Feyrier 1552; elle le 6 Mai 1564. Gisent 
k S^ Jacques a Gand (2). 2o Ghislalne, ćpouse de Maillard 
Dubois, seigneur d'Utberges et d'Overmeere. 3' et 4** Annę 
et Josine, religięuses. 5"* Josse, seigneur de la Balge. 

Enfants de Jean de Dixmude, 1' fils de Jean et de Jac- 
queline DuUaert. 

1 . Jean, seigneur de Schachtelwege (a), mayeur hćrćditaire 
de Boesingbe, epousa Martine Reynaert, filie de Nicolas et 
de Marie De Rob, dont 5 fils et 3 filles. 

2. Quintine, epouse de Barthelemi Bisschop. 

3. Marguerite, ćpouse de Josse de Calonne, conseiller k 
Gand. 

(1) Yoir aax Pi^ces JusUficaŁives. 
(3) Yoir aux Pi^ces Justićcatiyes. 



— 190 — 

4. Łievin, chanoine de S^ Bavon a Gand. 

5. Philippe, chanoine a Termonde. 

Enfants de Jean de Dixmnde {a) et de Martine Reynaert : 

4. Jean, seigneur de Schachtelw^e, qui yendit Tammanie 
de Boesinghe, epousa Annę Yaoden Broucke, filie de Josse. 
Gisent a S^ Pierre ii Ypres. Yoir plus bas (A). 

2. Catherine ćpoosa Francois Yandergracht. 

3. Josse, seigneur de la Balge, mayeur de Yalenciennes, 
epousa Annę DePrandt, a Breda. Yoir plus bas (B). 

4. Marie ćpousa Josse Kynt. 

5. Nicolas, epousa Francoise Becue (C). 

Enfai)ts de Jean de Dixmude (A). 

1. Jean, niort a marier en France. 

2. Francois, chanoine de Tćrouanne k Ypres, en 4662* 
5. Nicolas, mort a marier. 

4. Annę epousa Charles dellondeghem, seigneur deCatsberg. 

5. Nicolas, mort a marier. 

Enfants de Josse de Dixmude (B). 

4. Francois de Dixmude, seigneur de la Balge, ópousa 
Marie Kyndt, filie de Jean et d'Adrienne DeKerckhove. 
2........ capucin. 

3 capitaine. 

4. Elisabeth, csurmelite. 

Nicolas de Dixmude (C) eut une filie, Martine, qui eponsa 
Adrien Yanden BroucLe, fils de Josse, dont 1"* Jean-Baptiste 
de Dixmude epousa Jacgueline Reyel et devint, aprós la 
mort de sa femme, chanoine de Bruges, et 2"* Martine, 
epouse de Robert d'ErcIe, fils de Francois, seigneur de 
Rosićres. 



— 19ł — 

DescendaDts de Jean de Dixiuude. Voir plus haut (D)f 

Jean eut un fils uniąue Francois, ehef-homme des Besan- 
lers a Ypres; ii ćpousa Jacqaeline, filie de Josse Yanden 
Broueke, dont: 

i. Josse, mort & marier. 

2. Francois, mort k marier. 

3* Pierre, mort k marier a la guerre, gtt k Ruremonde* 

4. Ghislain, seigneur de Helanen, epousa. d'Ercle9 

filie de Francois, seigneur de Rosićres et de Marie DeTOOcht, 
dont deax fils et sept fiUes. 

5. Jacques. 

6. Marie. 

7. Renier. 

Enfants d'OIi?ier de Dizmude. Voir plus haut E« 

i. Pierre ćpousa Jeanne de fiailleul, filie de Corneilley 
jseigneur de Douxl]eu, sans enfants. 

2. Roland, orphelin en i4S8. 

3. Calherine ćpousa 1® Jean de Henin et 2* Jean d'Halewyn* 

4. Guillemette epousa Lamsin Swancaert i 459. 

5. Guillemette, orpheline 1458, ćpousa i. Oliyier Croeselin 
et 2. Jaegues de Ramecourt 1465. 

Catherlne susnommóe eut de son premier mari Catherine 
de Menin, qui epousa Jacques de S* Omer, seigneur de 
Waelscapelle, grand bailli d^Ypres et de son second mariage 
Colard de Halewyn, seigneur de Boesinghe, qui epousa 
Jeanne de Stayele. 

TROISllME BRANCHE. 

Francois de Dixmude (Yoir la i'* branche B), fils de 
Henri, epousa Marguerite de Łigne, dont: 

i. Jean de Dixmude, qui epousa Marie de la Yicbte. II 
mourut en 1312. 



J 



K 



— 193 — 

Icrydde, filie d^Ioi et de Marie de Hedone, morte en i4S2 (1). 

2° Michel. 

5** Denis, ćpoux d'Anne, filie de Jean de Flandre, en 140G. 

4» Christine. 

I)** Jean, epoux de Gatberine, filie de Nicolas DeBeer. 

C* Marguerite ćpouse de Jean DeBeer, dont Marie de 
Dixmude, morte le 2 Fevrler 1480, mariee h Nicolas ou 
Wautier Delun, chevalier, fils de Jean. Elle mourut en 
1480 sans enfants. Gtt k S^^ Gudule k Bruselles. 

Enfants de Francois de Dixmude (G): 

I"* Gomeille, seigneur de Beaurewaert| ćpousa Sybille de 
Steelant, yenre de Josse De Łanghe, seignear dę Schier?elde. 

2® Roland, ćpousa, le 26 Mai 1446, Łonise D'Halewyn, 
filie de Josse. 

5** Josine epousa Hogues de Foreeste. 

4" Une autre Josine, morte le 28 Dćcembre 1478, ćponsa 
Louis de Foreeste. 

5'* Marie, ćpousa Pierre Torreel, seigneur de la Gour 
de Nieukerke. 

Enfants d'£loi de Dixmude et d'Anne Godericr (B) : 

I"* Francoise, morte en 1457, git k SU Martin k Ypres, 
2"* Wautier, mort le 1 Juillet 1443, ćpousa 1* Glaire 

Minne et 2« Marle YanThorout, morte le 30 Avril 1461. 

Git k St. Martin k Ypres. 

Wautier de Dismude eut deus enfants: 

1"* Enguerrand, mort le 26 Aoul 1442, ćpousa Marie 
YanHove, filie de Nicaise, morte en 1488. 



(1) Yoir auz Piioes JtutificatiTes. 

15. 



— IM — 

2* Cbarks, qui ćpousa Marguerite Weys, filie de Martin 
€t de Christine YandepUte. 11 aclieta la terre de la Basse- 
Woestine. 

II eat un garcon et tine filie, savoir: 

1" Jean, selgnear de ła Basse-Woestine, qui epousa Annę 
Yan Yolmerbeke, filie de Godschalck. et veuve d'Eloi Van- 
denRhyne. U mourut en i ^5. Git aux Angustins k Ypres. 

2"* Denise, epousa i"" Guillaume Belle, et S"" Ylctor, seigneur 
de Yolmerbeke, fils de Godschalck et de Marle de Łichter- 
yelde. Elle mourut le 8 Aout 1481. 

Jean susnommć eut deux fils: 

i"* Yictor, seigneur de Yolmerbeke; 11 ćpousa Eleonorę 
de Grysperre, filie de Guillaume, seigneur d'Elseghem, et 
d'Isabelle de Łien. II mourut le 2 Septembre 1511; git 
& Hooglede. 

i? Hector (E), epousa, le 2 Dćcembre 1407, Catherine 
DeYroede, damę de Yroedenhove sous Elyerdinghe, filie 
de Robert et de Catherine filie d'Omer Grane. 

Yictor de Dixmude eut trois enfants: 

i. Yictor, seigneur de Yolmerbeke, qui se maria trois 
fois: A. Marguerite de la Woestine, filie de Francois de la 
Bussche; B. Jeanne de Rockeghem, filie de Robert; C. Ma- 
delaine Yan Daelem, dit YanDonghen, filie de Jean, seigneur 
de Segherswalle pros de Gertruydenberg. U eut des enfants 
de ces trois femmes, savoir: 

Du 1' lit: Francois, seigneur de Yolmerbeke, qui ćpousa 
Marie Yanden Berghe, filie de Jean. II mourut en 1599. Et 
Marie, qui epousa le 5 Janvier 1571, Charles Yanden Rhyne, 
seigneur de Nieuwenburg, bailll de la salle et ch&tellenie 
dTpres. 



— 495 — 

Du 2<* lit: i"* Josse, seigneur de Yolmerbeke, giii ćpousa 
Cornćlie YandenRhyne, soeur de Cbarles ci-dessus. Sans 
enfants. 2"* Marie, epouse de Francois d'Amersfort, seigneur 
de Scharenburg, dont Philippe, Jean, Łamoral. 3" Annę, 
qui se mesallia k Andrć VanVivere. 

Du 3* lit: Jean, qui ćpousa Annę DeGruutere et Philippe, 
pląs einq enfants, morts en bas-^ge. 

Enfants d'Heetor de Dixmude (E): 

i. Jacques (F), seigneur de Vroedenhove, ćpousa le 8 Fć- 
Trier 1945, k Tirlemont, Madelaine de Yledlngbe, filie de 
Pierre. 

2. Marie de Dixmude, ćpousa i. k Bruges, en 1527, Juste 
de La Woestine, seigneur de Beselaere, 2. k Bruxelles, en 
4547, Andre fiis de Jean YanHerpe et 3. Łieyin Yanden 
Brande. 

3. Annę, ćpousa k Helmont, le 30 Janyier 1543, Seghers 
d'Amour, fils de Seghers de Diest. 

4. Francois. 

Enfants de Jacques de Dixmude (E) : 

i. Yictor. 

2. Hector, ćpousa, le 2 Juillet 1577, dans Tćglise de 
Boesingbe, Catberine De Schildere, filie de Jacques (I), dont 
une filie Catberine. 

3f Jean. 

4. Jacques, militaire. 

5. Marie ćpousa 1. le 12 Juillet 1576, k Beselaere, Cor- 
neille Łanderwyn, filie de Pierre; 2. Hector YanHamme, 
dont le fils fut avocat au conseil de Flandre. 



(1) Jacąues Slaper dans la Preface de ses Poemata, dit(jue JacqucsDe 
Scbilder ćtait baUli de Boesioghe, ea l506b 



PIE€ES JlISTIFI€ilTIVES. 

PIERRES SĆPCŁGRAŁES DE U FAMILIE 

DE DIXNUDE. 




«Xo 



A SAINT JACQUES A GAND. 

Sepulture van edelen en M^aerdlghen heer Jo* Jan Dix- 
mude F* M' Joos ruddere ende van yrouw Jossyne Van 
Den Hole, sciltknape; heere van Scachtelweghe etc. Mits- 
gaeders van weerde en discrete Joncv. Jaecquemyne Dullaert, 
dochter van Ghyselbrecht ende Marie de FEspine, roors. 
Joncker Joes lieve gheselnede die achtergelaten hebben 
heer Łieven, canoninek yande cathedraele kercke van S'" 
Baefe binnen deser stede. Philips .canoninek van Onse Łieve 
Yrouw te Dendermonde, Jo* Jan ende JoncTr. Quintynne 
getrouwd hebbende H' Bartholomeus De Bisschop, Jans zoone. 



— ł97 — 

huerlleder ghetrouwdc kinderen bebben doen meken deze 
memorie voor die zyn Taerieden dezer werelt* Jo* Jan 
van Dixmude van dottde vaa LXX jaren oyerleel den XX 
sporkel Xy' LII ende jonv. Jacquelyne vaii de oude vaa 
ŁXIIIJ jaren, overIeet den Xyil Meye i564. Wiens zieleń 
ghenaedigh zy Godt almachtig. 

Avec huit guartiers: Dixmtide, Waele, Van den Role, 
Reyphins. — Dullaert, Heerkerck, de r£spine, De Caval. 

II exista jadis dans la mćme eglise un tond)eau de Josse 
YanCaloen, qui mouruŁ le iO Juillet 4549 et de sa femme 
Damę Marie de Dixmude, filie de Josse, cheyalieri eon- 
seiller de TEmpereur, morte le i7 Octobre 4550. 

A SAINT-NICOŁAS A GAND. 

Sepulture van den edelen en weerden Joos van Dixmude, 
F* Pauwels, rudder der heylix graefs, die oyerleet den VI 
yan OctoberXV'' VIM. Sepulture yan Jossyne Van den Hole 
F* M' Łieven, ruddere en 's voors. Joos Gheselnede, overleedt 
den XX van wedemaent XV* en XL 

A SAINT-MARTIN A YPRES. 

Cy gist Francois de Diquemut qui trepassa en łan mil 
quatre cent vingt et trois, le jour de Feyrier. Cy gist 
Damoiselle Marie de Łichteryelde feu femme de Francois 
de Diquemut, jadis filie de Łoy de Łichteryelde qui trepassa 
en lan mil quatre cent et nenf le IX jour de Decembre. 

Dans un MS du i 7* siecle, appartenant i M' Deschietere 
de Łophem a Bruges, ii est dit: derriere le Mattre autel 
(a S^ Martin) sont des yitraux peints representant les ar- 
moiries de la familie de Dixmude jointes a celles de Schoten, 



— ł98 — 

qui sont au chef d'or, au demi Ilon de sable et a celles 
de Schattinck, qui sont de sable, a la erolx de vingt besans 
d'or, de mśme qu'a celles de Waghenare^ qui sont k trois 
roses d'azor allie de DIxmude. 

Au cótć sud de Teglise se trouve une pierre sepulerale 
bleue, couverte de cuiyre et ornee de deux figures. Cest 
la sćpalture de Ylctor de Dixmude, fils de Jean, mort le 
ii Janvier i 382 et de sa femme Adćle de Haveskerke, 
filie de Philippe, morte en i 576. Łes armoiries sont Dixmude 
i la bandę dentelee de gueules. Schattlnck : d'or a Feeusson 
de gueules k la bandę componnee d'argent et d'azur sur le 
tout et trois lions d'or couronnćs et Haveskerke: k trois 
coqailles d'argent sur la face; une croix ancree d'ai^ent 
Nevele et Heule. 

Au cótć sud, sous une pierre blanche gisent Pierre de 
Dixmude, fils de Denis et de Catherine, filie de Wautier 
Godericx. Ses armoiries ćtaient un lion au premier canton 
timbre couronnć d'or et ażur de huit pieces. 

Au cóte nord de la chapelle dite Zuid-Kapel^ est une 
pierre sepulerale bleue, surmontee de deux figures, avec 
rinscription : Chy gist Franchois de Dixmude F* Jois, qui fust 
filz de Francois. Obiit HM, le 3 Janyler, et Mademoiselle 
Marle de Lichterrelde F* Eloy sa femme, obiit i 423. 

Au cótć nord git, sous une pierre bleue, Denis de Dixmude, 
decćdć le 20 Juin i 379. II portait huit faces or et ażur, 
un lion au premier canton. 

Sous une pierre blanche git damę Anna Godericx, filie 
de Wautier, veuye d'Eloy de Dixmude et femme en secondes 
nóces de Gilbert Yander Niepes, morte le 29 Juillet 1396 



— 199 — 

et demoiselle Francoise de Dlsmude, Clle de Louis, decedće 
le 5 Septembre i 437. 

Au cóte nord de Tautel de sainte Catherine^ sous une 
pierre bleue, recouverte de lames de cuiyre, git messire 
Jean de Dixmude, fils de Francois, decćdć le 22 Avril 
i 359 le jour de Saint-Francols et damę Denise, filie de 
Denis Schattinck, femme de Jean de Dixmude, morte le 
12 Septembre i 383 et messire Eloi de Dixmude, fils de Jean, 
qui posa la premierę pierre des murs d'Ypres, le 6 Avril 
i 688, comme ecout^te de cette ylUe et deeóda le 8 Avril i 391. 

Au cóte nord est une dalie inerustee de cuivre, sćpulture 
de damę Annę de Dismude, filie de Jean et femme de 
Jean Schoten, decedóe le i2 Decembre 1367. 

Lh gtt aussi Denlse de DlKmude, filie de Charles, yeuye 
de Yictor de DlKmude, seigneur de Yolmerbeke, morte 
en 1481. 

Au cótó snd est une grandę dalie bleue. Cest la sepul- 
ture de Wautier de Dixmude, fils de Louis, decćde le 
1 Juillet 1443 et de sa femme^ damę Marie, filie de Jean 
YanThorout, morte le 30 Aoiit 1461. 

AUX RĆCOŁLETS A YPRES. 

Au cóte ouest de Tćglise se trouyait une grandę dalie 
bleue, ornee d'armoiries. La git Ingelram de Dixmude, fils 
de Wautier, decede le 26 Aout 1442 et damę Marie Van 
Iloye, filie de Nicaise, morte en 1488. 

Dans la móme eglise est enterre, sous une dalie bleue, 
Francois de Dixmude, mort le 20 Janyier 1420 et damę 
Claire Van Roosebeke, sa premierę femme, morte le 9 Mai 
1414 et damę Marie Yan Boyenkerke sa deuxióme femme. 



— 200 — 

A Ł'HOPITAŁ DIT DE BELŁE. 

Au cóte nord de F^lise se troQve Tepitaphe: Cy gist 
Jehan Belle, P sire Nicolas, goi trespassa Fan 14... et ma- 
dttnoiselle Denise de Dinnade, F* Jehan, sa femme, obiit 
4479, le 10* joar de 

AUX AUGUSTINS A TPRES. 

Dans cette egUse etait enterre Jean de Dixmudc, ecuyer, 
selgnenr de la Petite Woesline, fils de Charles « mort le 
i 9 Septembre 1505 et damę Marie de Yolmerbeke, filie de 
Godscalc et de damę Marie Paeldinc, morte le 12 Novembre 
i506« lis enrent deax fils, Yictor et Heclor. Hector, qui 
etait le cadet, ćponsa one demoiselle Sbroeden, dont ii eut 
Jacąues, Marie et Annę. Yictor, fils de Yictor et de Łćonore 
YanGryspeere ćpousa Marguerite Yande Woestine, filie de 
Francois, seigneur de Beselaere, dont est issa Francois, mort 
en 1559, qui epousa Marie Yandenberghe d'llandsaeme, 
sans posterite. 

Yictor epousa en secondes nóces Jeanne, filie de Robert 
de Rokeghem, dont Josse, Marie et Annę. II ćpousa en troisie- 
mes nóces Madelaine YanDalen, dit YanDonghen, filie de 
Jean, seigneur de Łegerswalle, pres de Gertruidenberg, dont 
ii eut Phllippe et Jean. 

Jacques, fils de Hector de Dlxmude, ćpousa une demoi- 
selle Yan Ylederinghe, dont un fils, Hector. 

Marie de Dismude, filie d'Hector, eponsa, le 27 Octobre 
i 527, Josse Yande Woestyne, seigneur de Beselaere, dont est 
issu Hector, seigneur de Beselaere, qui epousa Claudine 
de Rosimbos, laquelle lui procrea deux fils, Francois et 
Haximilien. Josse, fils de Yictor, mourut sans posteritó. 



— 201 — 

Marie, filie de Yictor, epoasa Francois Van Oadenfort, 
seigneur de Scharrenberg. 

Annę de Dixmude fit une mesallianee. 

Jean de Dkmude, fils de Michel, epousa Catherine De Beer, 
filie de Nicolas, dont ii euŁ Marie de Dixmude, veuve de 
Nicolas De Bu, chevalier. 

A DIXMUDE. 

Dans Feglise paroissiale existait dans la nef laterale une 
pierre avec cette inscription: Cy gisŁ noble homme Jean 
Allaert, diet Percheval, seigneur de Dixmude, obiit 1452, 
le 19 de Dćcembre. 

A BRUGES. 

Dans Tancienne óglise de Saint Donatien etait une pierre 
incrustee de cuiyre, avec Tinscription : Hier licht begraven 
Bertolomeus DeYoocht, raedt shertogen van Bourgoingne, 
graye yan Ylaenderen, die staerf 1459, den li** in Maerte, 
ende joncyrouwe Anna, F* sheer Pieters yan Dixmude, 
Bertolomeus wyf was, dewelcke staerf 1426, den 12 Maerte. 

EXTRAITS DE CARTUŁAIRES ET D' INYENTAIRES. 

1224. Łettres de Thierri, sire de Beveren, ch&telain de 
Dixmude, par Iesquelles ii declare que pour terminer le$ 
difficultes qu'il y ayait entre lui et la comtesse de Flandre 
et de Hainaut,'au sujet de la pócherie en la yille de Dix- 
mude, ils ont nomme le ch^telain de Saint-Omer, messire 
Robert de Bethune et messire Gilbert de Sotinghem pour 
arbltres et ont promis de s'en tenir k leur ayis. i 224 k 
Lille, le lundi de TAscension. 

(Honum: anciens de St Genois P. S12.) 



— 202 — 

1225. Donatio facta k Theodorico, Domino de Bereren et 
castellano de Dismnde et IsabellA de Dixmade, iixore sa^, 
cnm sigillo. 

(Inyentaire des Arch. Łotyns fr. 15 verso. MS}. 

1235* Dans les lettres par lesąaelles la comtesse Jeanne 
regle la manierę dont se renoavellera FeckeYinage de 
Lille, Thierrl de Beveren^ chatelain de Dixmnde, figurę 
comme temoin et prend le tltre de Bailli de toute la Flandre. 

(Honoments anciens, P. 53G]. 

1258. Janirier. Isabelle, ch^telaine de Dismude, s'oblige 
k faire ratifier par son fils, quand ii sera majenr, la yente 
de la dlme d'Adendyk, faite k Tabbaye de St. Bavon k 
Gand, par Gulllaume de BeTeren, qai s'etant croise, allait 
partir poar la terre sainte. Ce fils dlsabelle n'avait ^lors 
que i 4 ans; ii etait donc Jić en 4224. 

(Cart. de St. Bavon, PP. 20S et 206). 

i 238. Ce Gulllaume de Be^eren etait marić k Eye, damę 
de Summalng. 11 yendit sa terre d'Adendyk aux moines 
de St. Bayon ponr la somme de 700 llyres. 

(Cart. de St. Bayon, P. 207). 

<24i. Janyier. Thlerri de Dixmude confirma au eouyent 
de 's Hemelsdael rexemption aecordee par son frźre Thierri 
et sa mćre Elisabeth. 

(Cart. de 's Hemelsdael MS). 

i 244. Feyrier. Thierry, seigneur de Beyeren et de Dix- 
mude et Marguerite sa femme acquittent du droit de tonlieu 
k Dixmude Tabbessc et Tabbaye de 's Hemelsdael. 

(Cart.de 's Hemelsdael MS). 



— 203 — 

i2S2. imn. Thierry dc Beveren, chfttelain de Dismude, 
s'oblige k faire ratifier par le comte de Flandre la yente 
de la dlme d'Adendyk. 

i 252. Juillet. Łe mśme dóclare qu'il se tiendra i tout 
ce qae les arbitres auront dćcidć relativement i la dime 
d'Adendyk. 

(Cart. de St. Bavon PP. 260 et 2G1). 

1255. Avril. Thierry, seigneur de Beveren, donnę ąuittance 
k Tabbaye de Saint-Bayon de tout ce qui lui reveDaU de 
la dime d'Adendyk. U nomme dans cette charte Gaillaume 
de Beyeren pairuus meuSj tandis qa'il le nomme dans la 
charte de Juillet 4252, Patria nostri. U y a ici erreur de 
coplste, qui aurait du ecrire Patrui nostri. 

(Cart. de St. Bavon, P. 270). 

1255. Confirmation par la comtesse Marguerite de la 
donation faite par Thomas de Beyeren, chfttelain de Dix- 
mude, de iOO sols de rentę, assignćs sur une terre neuve, 
qu'il tenait en fief de la comtesse, k Dixmude, pour la 
fondation d'une chapelle dans cette ville. 

(2"Cart. deFlandre, &la chambre des comptes k Lille, piece 82). 

i 257. Jordanus, ch4telain de Dismude, donnę k St. Martin 
a Ypres sept llyres monnaie de Flandre. 

(Łivre rouge de St. Martin, P. i02). 

i 274. Septembre. Thierry, seigneur de Beveren, chjitelain 
de Dixmude, prend Tengagement de payer aux Tournaisiens 
560 liyres parisis, dont 200 liy. pour dommages causćs a 
la yiile par Gautier de ŁaPlagne, i 20 liy. pour les dć- 



— 204 — 

penses des prisonniers faits a la Reseousse (i) de Jacąues de 
Monchablon et 30 liv. pour deux hommes, dont Fun a eu 
les dents emportćes et Fautre le nez coupe. 

(Eph. Tournaislennes PP. 83-84.) 

i282. Łettres par lesguelles Thierri, chevalier, sire de 
BeYeren, eh^telain de Dixmude, declare que le consentement 
donnę par Henri de fievcren, son frere, pour Agnes de 
Conde, filie de Nicolas, femme dudit Thierri, jouisse apr&s 
sa morty sans enfant, de la maison de Be^ren, qui est allea, 
et de la cour, qui est entouree de fosses, avec le douaire 
ordinaire, selon la contenance de Flandre, ne prejudiciera 
point aux droits que le dit Henri peut avoir sur les alleux 
de son frere. 

Thierry declare avoir fait sceller ces łettres de son scel 
par la damę de Rumigny, sa soeur, par ses cousins Monsei- 
gneur Rlgaut dou Rues et Monseigneur Jean de Cayre, qui 
sont charges de garder son scel par le commandement du 
comte de Flandre. 1282, Aout. 

(Monum. anc. Page 702.) 

i 293. Łettres par lesquelles Erar, sire de Beveren et de 
Wallers, chńtelain de Dixmude et dlsabelle de Wavraing 
sa femme etc. etc. 

Henri de Beveren, frere dudit Erar et son Merltler ap- 
parent, confirme ces łettres. i 293, Janvier. 

(3* cartulaire de Flandre k Lille, Plóce 103.) 

i 294. Chartede transport de Fan i294, d'£rar, chevalier 
sire de Beyeren et de Wallcrs, castelain de Dyckemue et 



(1) BecouYrementi 1 acŁion de dćliyrer ud prisonnier qae reuDemi em- 
mćne. 



— 205 — 

damę Isabeau de Wavrin, au profit d'ArnouI Branlin. Avec 
seeau a chayal, Fepee battant et celui de la damę a la 
reale. 

(Inv. des areh. Łotyns, P. 3.) 

4503. Łettres par lesąuelles Gai, comte de Flandre et 
de Zćlande, fait connaltre que les debats s'ótant eleves 
entre Isabeau, damę de Beverea et de Wallers, femme de 
Monseigneur Erar, sire de Beveren, d'ane part et Philippe, 
damę de Beveren et de Martigny et Monseigneur Jakemon 
de Werchin, Sónćcbal de Hainaut, son bai^on et avouć, 
d'autre part, au sujet de rhćritage {Fourmaurture) de feu 
Erart, sire de Beyeren, les parties s'ea sont remises k la 
dćcision des arbitres qui suiyent: Pour Isabeau: le dit 
Gul, Jean, sire de Gavre et dTscomaix et Monseigneur 
Guillaume de Neyele; pour Philippe et Jakemon, Monsei- 
gneur Guillaume de Steenhuse et Monseigneur Sohier de 
Łeyerghem. Ces arbitres n'ayant pu s'entendre, ils ont 
promis d^obseryer le dit du comte, a qui lis ont remis le 
prononcć du dlilćrend; ils ont en outre assuró qu'ils s'y 
conformeraient en tous points, sous peine de payer 4000 
liyres, a solder par la partie qui manquerait k ses engage- 
ments. La decision du comte a ćtć la suiyante: i"* Isabeau, 
damę de Beyeren et de Waliers, aura les meubles et cateux 
de feu Erard, son mari {baron), k condition de payer toutes 
ses dettes ; 2"* Elle paiera les frais de sa sćpulture ; S"" Elle 
aura la moitie des acquets faits pendant leur mariage; 
4"* Elle tiendra son douaire k Waliers, pour autant qu'elle 
pourra prouyer qu'il lui a ćte assigne dans ce lieu ; 5** Elle 
aura la moitie des terres de Beyeren, soit en fief, soit en 



i 



— 207 — 

en 4598; 1' echeTin, en iiOO; i' eehevin, en i402; 
S"* echeyin, en 1407; 2° ćchevin, en iiii. 

Pierre de Dixmude, i5« echeyln, en 1401; 2« echevin, 
en 4415; 3« ćcheyin, en 1417; 5« ćehevin, en 1456. 

Francois de Dixniude, 6' eeheYin, en 1404; 3« echevin, 
en 1411; 4« ćcheyln, en 1412; 4' ćchevin, en 1414; 2« ćche* 
yin, en 1416; 2« ćcheyin, en 1418; 2« ćehevin, en 1420; 
2« echeyin, en 1422. 

Andrć de Dixmude, 6« echeyin, en 1418; 3« ćcheyin, en 
1420; 5' echeyin, en 1422; 3« ćcheyin, en 1424; 4« ćche- 
yin, en 1426; 2« echeyin, en 1429; 3« echeyin, en 1451, 
1452 et 1434; 5« echeyin, en 1435 et 1437; 3<' ćcheyin, 
en 1440. 

Oliyier de Dixmude, 12* ćcheyin, en 1423; 3'' ćcheyin, 
1425; 4' ćcheyin, en 1427; 1' ćcheyin, en 1436; 2* ćche« 
yin, en 1438; 1' ćcheyin, en 1441; i^ ćcheyin, en 1443^ 
1' ćcheyin, en 1446 et 1450, et 2" ćcheyin, en 1458. 

Corneille de Dixmude, 12* ćcheyin, en 1435. 

Charles de Dixmude, 13' ćcheyin, en 1438; 6* ćcheyin, 
en 1448 ;5« ćcheyin, en 1450 et 1452; 3<' ćcheyin, en 1460. 

Louis de Dismude, 5"* ćcheyin, en 1442. 

Paul de Dixmude, 5^ ćcheyin, en 1444, ćcoutćteen 1447; 
4* ćcheyin, en 1452; 1' ćcheyin, en 1455 et 1457; ćcontćte, 
en 1459 et 1462; 1' ćcheyin, en 1468 et 2« ćcheyin en 1470. 

Łoonis de Dixmude, 1' ćcheyin, en 1447, 1449 et 1453; 
^ ćcheyin, en 1451. 

Charles de Dlxniude, 6* echeyin, en 1448; 5* ćcheyin | 
en 1450 et 1452. 



— 208 — 

Josse de DiuDode, 6* ćche^in, en ii62; i' eche?iii, en 
146$; econtóte, en 4472 et 1505; 4* echevin, en i 499; 
2« echevin, en 1501 et 1503. 

Jean de Dizmude, 6* Mievin, en i 476 et 1492; 4* eche-> 
Yiń, en 4486; 5" eche^in, en 4489 et 4548; 9« echeTin, 
en 4512; 6« ćchevin, en 4544 et 4520. 

Yictor de Diimode, 7« ćcheTin, en 4500; 8« echeyln, en 
4504; ćcontMe, en 4502. 

Hector de Dizmude, ćcoutete en 4543; 3« ćcheTin, en 4523. 

Francois de Dlzmade, 44« ćchevin, en 4529; 8* et 9« eche- 
Tin, en 4534 et 4536; 6« echeTin, en 4540 et 4546. 

Jean de Diimude, 5* ćcheyin, en 4555 et 4595; 4* ćche- 
Yin, en 4564, 4563, 4570 et 4597; 3« echerin, en 4567, 
4574, 4601, 4602 et 4614; 40° ćche?in, en 4587 et 4589; 
44« echeyin, en 4594 et 4607. 



F. YAMDCPUTTC. 



GJlSejbO 



\ 




JEAN DE BEYEREN. 



Tlłierri VII , seigneur de Dismude et de 6evereii , eut 
łiuit cnTanls ; dont Tun Erard ou Gćrard, lui succćda dans la 
seigneurie de BevereD et inourut sans enfants. 

La succession d'Erard fut longlemps contestće et donna 
lien ii one infinilć de difficultćs et de dćbats, qui se ler- 
minirent en Uissant la seigneurie de Beveren aux mains de 
Jean, fr^ra d'Erard de Beverea et jadis ćr^ne de Potenza 
!Ba Calabre. 

/ean de Ileveren ćlail, en 1279, ćcolier jk Paris. 11 
ćcńvit le 30 Septembre de cette annee une lettre k son 
trire Erard, seigneur de Wallers et 4 sa soenr la de- 
moisełłe de Wallers, pour leur faire connatire qu'il a donnć, 
pour tout le temps qu'il viTra et encore pour nn termę 
de deux ans apres sa morl, le revenu de cent livrćes de 
terre, qu'il avait k Wallers (1), k Henri, son fr^re. 11 les 
prie de vouloir confirmer et approuver cette donation, d'eD 
dćlivrer leurs letlres scellees et d'ajouter foi k cet ^ard 
k Uadame de Hartigny sa sceur. 

L'annće snirante Jean de Beveren est recu comme no- 
TJce dans Tordre des frires prćcheurs et ii manifeste le 
dćsir de ceder k son frere Henri, clerc et plus tard cha- 



\'aleacivimUi — Voir TIdt 



— 210 — 

noine de S* Donatien ^ Broges, tous les biens qiril possódc. 
Cct acte datę du 50 Septembre et le 2 Octobre suhant 
il *de a ce frere toute la part qui hii appartient dans 
les allefix de son pere (4). 

II est prouvć par deux chartes, Tune de 1295, Tautre 
de i 301 (2), que Jean de Beveren, etait encore fróre de Tordre 
des PrócheuTS k ces ćpoqiies et qu'il toucbait une somoie 
de i 00 livres parisls comme ex^cuieur testamentaire de son 
frire Erard. 

Aprós la mort d'Erard de Beveren il surgit des d^ats 
entre Isabeau , damę de Beyeren et de Wallcrs , Teuve 
d'£rard9 d'une part, et Phllippine de Beveren, femme de 
2acques "de Wcrchin, sen^cbal de Hainaut| d'autre part, 
au sujet de 1'bćritage. 11 fut dćeidć par les arbitres (3), 
i* qu'lsabeau, aura les meubles et caleux de feu son mari, 
ii condition de payer ses dettes; ^ qu'elle paiera les frais 
de sćpultore; 5'*qu'elle aura la moitie des acqu6ls faits au 
temps de son mariage; 4® qu'elle tiendra son douaire de 
Wallers; 5* qu'ene aura la moitić des fiefs de Beyeren, soi t 
en fief| soit en aUevx et la moitie du moeł de Beveren, 
Ceci fut fait en i 303 et il n'est nullement question dans 
cet acte I ni dans celui qui suit, dont la datę est du 
17 Juillet 1306 (4), de Jean de Beyeren. 

De nouyeaux dćbafs s'etant eleyćs entre la douairiere 
d^Erard de Beyeren et Pbilippine damę de Martigny, femme 
de Jacque8 de Werchin, Gui, comte de Flandre, dćcida 



(1) Voir rinv. des arch. de Riipelmonde page 84, 

(9) Arch. de Rupelmonde p. 327. 

(8) Yoir pląs liauŁ, p. 36. 

(4) Archiyes de Rupelmonde p. 325. 



— 2H — 

par conseil de preudommes i"* Qu'IsabeIIe tiendra la moitić 
des hommageSy ćcheyinages, justices, seigneuries et hostes 
de la terre de fieyeren ; ^ Qu'elle ćtablira baillis, sergents, 
ćcoutóteSj comme yćritable seigneur, dans la moitie de la 
terre de Beyeren, qu'elle possćde en douaire; 3'>Qu'elleaura 
dans la moer de Beyeren sa tourbe i bri^ler ( fuille ) pour 
Pttsage de son hotel et en outre les profits de la moitić 
dudit moer, toutefois sans pouyoir empócher rexploi(ation 
de la partie adyerse et son droit de couper du bols. 

Qa'est deyenu le frere Prćcheur, Jean de Beyeren, durant 
ces dćbats? II ćtait ćyćque de Potenza en Calabre; il ne 
8'ćtait pas prćsentó comme hóritier de son fróre Erard, 
itaiii oUigś fam aon. yoBu de panyretó k renoncer k toute 
succession. Oeyena óyćąne il reyendTąos soa droit k cet 
hćritage comme appartenant au clergó sóculier. II eiigea 
donc de sa sceur, Madame de Hartigny, la part qui lui re- 
venait de la terre de Beyeren, comme hćritier mkle. U cita 
sa soeur derant la cour du comte de Flandre k Au- 
denarde et la dite Damę de Martigny se defendoit de ce ke il 
esłoU profee en religion et en teil estat^ ke il ne pooit ne devoii 
estre en foiante dou dit fief ( i ). Madame de Martigny lut 
atteinte de maladie ayant que le procis ne fut jugó en cour 
d'Audenarde. Jean de Beyeren profita de cette maladie pour 
faire juger le procćs en sa fayeur: il allćgua que sa soeur 
ćtant malade dans le Hainaut, proyince releyant de Tern- 
pire et alors en guerre ayec le roi de France, il ćtaitim- 
possible de faire citer la partie adyerse. On s'en rćfera aa 
comte de Flandre ayant le prononcó du jugement. 



(1) Yoir il la fia de cet artide. 




— 212 — 

Entrelemps Madame de Marligny moanit, et sa filie, la 
ducliesse de Lorraino, appela devanl Ic parlement de Paris, 
conire le proces eniaine par Jean dc Bcvcrcn. 

Daiis rexposć de celte affaire, que noiis publions plus loin 
ii est dit qtie la Duchaise eut vn arre$t contrę ie Conte de 
Flandres en le court de France sur VaHemplal faiij puis le 
appeil par leąueil arreist Mesires de Flandres esl condempnees 
d rendrt les levees failes de le terre de Bevere, puis V appeil 
ki monfet a grant sumę et sieut on aussi en le cour de France 
Monseigneur de Flandres de par le dite Duchaise daucunes 
reukeries et prises faiies au chasleal de Berere par les amis 
fr^ Jehans de Berere et par les gens Bfonseignenr de Flandres. 

Jean de Beveren choisit pour dćfenseurs de la cause, de- 
Tant le parlement de PariS| Jacqties de Braffe et Raoul 
Grospermi, doyen d^Orleans. Le premier recut pour ses 
gages 16 florins, va1ant chacun GG sols parisis et Tautre 
20 florins. Łeurs ąuittances portent la datę du 2 Mai 1307 (i). 

Par jugement du parlement de Paris, Robert, comte de 
Flandre fut condamnć k payer k la ducliesse de Lorraine 
la somme de Tingt mille llvres parisis pour les dommages 
causćs par les baillis et gens du comte, lors de la prise 
du ch&teau de Beyeren et mille lirres pour les outrages 
et Yiolences faits k la ducbesse et a ses enfants. 

Un exposć detaillć des Tiolences et oufragcs dont la 
ducbesse de Lorraine, ses enfants et ses gens ont ćtć 
r objet dans le cb^teau de Beyeren , de la part de Jean 
de Beyeren et de ses adbćrents et de la conduite coupable 

(1) Arcbiyes de Rupelmonde pa(;e 532. 



— 215 — 

tenuc a leur egard par Ic comte de Flandrc et scs ofll- 
cierSi repose aux archives dc la Flandrc Orientale. Cet 
e^posci ćcrit vers la fin de idiO, devait seriir a confirmer 
la plainte portec par la duciiesse contrę Ic comle devant 
le parlemcnt du roi a Paris; ii est curieux sous le rapport 
du style et ii donnę des details interessants sur les mceurs 
de cette epoąue et sur la manierę de s'einparer des chA-* 
teaux-forts. 

Yoici comment est racontee la prise du chńtoau de 
Beveren: «c La vindrent le vendredi apres la Nativite Nostre 
u Danie ou environ, qui est communement et yulgaircment 
(( appcilee la Septembresche, qui fu en Tan M. CCC. et dis, 
u frerc iehan de Bevere, de Tordre des prescheurs, messire 
« Gerars de la Markę, messire Soliier de Gant le pere, mes- 
<c sire Rasses Mulars, messire Ilues li Gavres, messire Wau- 
u tiers Dehelle, clieyalier, hommes le conte ou demeurans 
• en sa contee des qiłiex li plusieurs furent & faire le juge- 
tt mcnt dont la dite duchaise appella. Item Gilcs Havars,. 
t; adonc baillis le dit conte en la ville dc Rupelmonde, iaque- 
41 mars Ifavars son frere, Anthonies Dumont, Giles Ilaglegans,. 
« Jeban de le Dicht, Sobier Coilzonne, Sohcies son flis, Bru- 
« genas, Lamber Dumont, Wautiers Zautart, les iiij enfants 
u Jeban le Dicht, Jebans le Pins, Jebans Codoedrc, Jehao 
u li Co3man, Pierres Pil, Pierres fil Guerart, Colars de la 
II Prerre, Wautiers li Pans, Jebans li Ram, Rfartins Euvrars, 
tt Henris 01iviers, Jebans li Yigrcs de Berło, Josse son filz, 
u touz escbevins et bourgois du dit conte en la ville de. 
tt Rippemonde. Item Jebans Raye, Jebans Racbemors, Jebans 
«( de Ralemont, Jeban le Rien, Tierris Palmars, Henris Bine, 
« Jaquemars du Dam, Sobiers de Łanguerode vallet mes- 
« sire Gerart de la MarkCi Tierris cousins da dit mon-^ 



— 214 — 

seignenr Gnenri^ le barbier da dit nonseigiiear Goenrt, 
Yosseąniiis filz Bastart iwMise^eor Sohier de Gaat, 
Colios TraTeillie Tallet firere Jehan de Berre, Mfles Ifan- 
gaires, Josses et Thoames diz Maugaires ses fieres et 
plosieors aotres dont la dite dochesse iie set pas ks 
Dons, Tiolamnent et soadaineiBent a foree et a »mes et 
a grant cheraucfaiee toiu iMmmes hostes et iusticaliles 
da dit coote de Flandres et deoMNiniis ea sa terre et 
en sa contee, et goi cneore y sont et ont esie toos 
jonrs demonrans tooz oontinaebnent et brisierent la pre- 
mierę pcHTte da dit ebastel de Berre, et la seomide an- 
cois qae la dite dnehesse, no li dit Gardlan sen anpercnissent 
de rien, ni ne seossent la dite force ne la dite yiolence 
et malefacon. 

« Item qae si tost comme aacans des Genz de la dite 

• dachesse sapercarent de la dite violence et maleboon ii 
« lererent le pont de la derreniere forteresse da dit chastel 
¥ de Berre, la oa la dite dochesse, ses enfons et li dit 
« Gardian da Roy et partie de la gent a la dite dochesse 
« estoient. 

• Item qae apres ce qoe les dites choses forent ainsi 
« taitez comme dessos est dit et qoe le dit malfaileor 
« sapercorent qae le dit pont estoit leve si come dit est; 
Cl li dit malfaitoor coomrent et allerent par les maisons da 
«i dit chastel dehors les mors de la derreniere forteresse 
« dont ii ayoient les portes brisiees et rompirent et briserent 
« les chambresy les huches et les forciers qoe 11 y trouverent 

• qui estoient a la dite dochesse que elle y avoit fait 
« apporter et plasieurs armeures qui estoient a sa Gent 

• et navrerent plusieurs des serians et de la mesme de la 



I 



— 915 — 

« dite duehesse qae ii y trouverent et pristrenti lęyerent 
« et importerent et tournerent par deuers eus la on ii leur 
« plut plusieurs biens meubles de la dite duchesse et de 
« sa Gent, que ii y IrouYerent et qite ii y ayoient fatt 
u apporter et pluseurs cheYaux que elle et sa Gent y ayoient 
u aniene* 

«c Item qae ił assaiłlirent la dite derreniere foteresce oa 
« la dile duchesse, ses enfans et le dit Gardian estoient 
K entralant et lancant a arbalestes carreaux si aigremeni et 
u si cruelment que a poine poyient approcbies les Genz d^ 
«c ła dite duchesse iusąues a carreaiix pour sayoir qaels 
« genz ce estoient, ne que ii queroient et le leur denianderent 
u au plus tost que ii pourent faire le en bonne manierę. 

« Item que ii leur fu respondu de par le dit frere Jehan 
if et de par les diz malfeteurs que ii youloient ayoir tout 
u le dit chastel et la dite forteresce et toute la terre et 
u les appartenances du dit chastel qui appartenoient aa 
« dit frere Jehan, si comme ii disoient et que se ii ne leur 
u deliyroieut appartement qu'il prendroient asses tost le 

• dit chastel par force et metroient touz ceus quil y 

• trouyeroient a mort sans nulle merci. 

« Item que ces paroles ainsi dites et rapportees a la 
u dite duchesse, elle enyoia aa diz malfaitears le dit gar- 
« dien ayec j sień cheyalier et ij, de ses yalleZ| liqael gar- 
« dien leur dist et defendi de par nostre seigneur le Roy 
<c que seur quanque ii se pooient meffaire en yers nostre 
« seigneur le Roy qae ii ne mcffeissent a la dite damę, a 
« sa gent, a son chastel, ne en sa terre, ne que ił ni 
« feissent nus griez, nulle force, ne nulle injure, et ce que 
« fet ayoient remeissent a estat deu, en euś disant et 



— 222 — 

les trois ans apr^ qu'il anra pris possessioii| k Tesception 
de milłe liyres qu'il doit k la cour de Romę et que le 
comte de Nevers ne devra payer que dans l'aniiće de ki 
prise de possession; 2"* Łe comte de NeTors paiera i Jean 
de Beyereo les depenses de sa care, jasqu'ji ce qaUl soit 
mis en possession da ch&teau de Beveren; 5* II loi paiera 
une pension yiagóre annuelle de 500 livreS| monnaie tonr- 
nois; 4"* Les deux parties s'engagent i )aceompIir toutes 
les obligations d'usage« Cet accord aiosi fail, le comte de 
Nevcrs et le sire de Beyeren en ont ratifió toos les pointS| 
de móme que les hommes de fief da comte de Flandre et 
Jean de Beveren s'est dćsistć, avec les formalites youlaes, 
de ses biens et en a adhćritć le comte de Neyers (i). 
Łe paiement des cent mille liyres parisis fut fait le joar 
móme da passage du contract de vente k Termonde, dans 
la maison de Gilles de Beyeren, le 2 da mois d'Octobre. 

Łe comte de Neyers et de Rhćtel, fils ainć da comte de 
Flandre, dont la yie malheureuse a donnę sojet k tant 
tfassertions historiqaes et mystćrleuses, deyint ainsi pro- 
prićtaire de la seignearie de Beyeren et Jean de Beyeren (2), 
1'ćy^ae de Potenza^se retira ensaite dans nn couyent de 
son ordre* 11 parait móme, d'aprós une pióce adressee k 
lui par Tofficial de la cour de Treyes, qa'il deyint proyin- 
ciał (3). 11 figurę comme tćmoin dans une charte de Louis, 
fils ainć du comte de Flandre, comte de Neyers et de Rhćtel, 
signće k Gand dans le cboeur des frires Prócheurs, le 14 AyriI 
{31 3. Jean de Beyeren, ancien ćyóqne de Potenza, signe 
comme premier tćmoin. 

(1) Chambre des eomptes h Lille, 8« cartulaire de Fiandreip, 103. 
(3) Yoir Meyer 9 Annales Flandriao ad ann. 1317. 
(S) Iny. des ai*ch. de Aupelmonde, pi^e 1248. 



f 



t .- - licr et 

^e> ~it.T aler 

r-M- -<i mesnie 

^f [e y avoit 

1^ cl sagenz 

.1, los guelles 

.is aulres mai- 

k'renl par leur 

^:irłler fcrmement 

^^^^^^^p-joea dessus diles ainsi 

^^^^^^ jjur doisus la dite damę 

ot ouvrir l9 porte de 

I lors łaatost li dii mal- 

meiil. 

furent enlrez ii firent tan- 

i^scs dc tout ce quil avoient 

it esl, cest assavoir qtie II 

: iijinent et de^pileusemetil au 

jFopres cnTans mcismcs qoi 

iiiiij<'iirs et souK age et grand 

I :ivL'i' li estoient et tcs mistrcnt 

i.iiiiriDiiit, en laąuele ii Ics lindrent 

stat (k^^us dii par lespace de viij se- 



dit malfaitcar brisierenl les coffres de la 

1 prislrcnt ses joyaus, scs robcs, et sa vajsse- 

i'l robereni sa mcson de tout ce quił y trou- 

luseurs iellrcs et cfaarlres et especialement les 



— 2*8 - 

« jugiez de la court nostre seigoemr ie Roy qui fesoieni 
« mencion des esploiz que la dite duchesse auoit eu en la 
«c court nostre selgneur le Rojr contrę le dit conte, frere 

• Jeban et contrę ses diz hommes et iustisables et les 
«t roDipirent et depecierent et emporterent. 

« Item qae ii pristrent recurent et leverent les yssnes, 
« les ]evee$ et les revenues de la terre a la dite damo 
« et gasterent mout le terre et le pais par le temps de 
« viij semaiaes et de pląs et ou temps que les revenue8 
<c sont de plus grant yalue. 

« Item que aveques ce ii mistrent j des enfans a la dite 
« damę et j sień chevalier et ij de ses cousins en la fosse 

• as larrons, les fers es piez et les tindrent en la dite 
u fosse en lestat dessus dit tout continuelment par lespace 
« de yiij jours et plus, 

« Item que ii sefforcierent de prendre et de querre le 
u dit gardien depute de par le Roy si comme dit est par 
«( lui yilener outrageusement et mettre a mort se ii leossenl 
« trouye mes ii fut salye par son fouir colement en la 
i( jornee quil entrerent en la dite fortresce. 

« Item que en fesant les injures les forces et les yio- 
« lences dessus dites. Ii dit malfaiteur disoient que ce que 
« 11 fesoient de lasjentement du commandement de la yo- 
« lonte du dit conte de Flandres si comme ii disoient et 
« que le dit conte ne se mcsloit de chose quil feissent 
i( aincoir clorroit les yex aussi comme sil nen yoist ne ne 
« sceust riens et puis la dite malefacon lont li dit malfaitear 
tt dit et maintenu pluseurs foiz et presente la dite duchesse. 

«( Item que les choses dessus dites apparent clerement 
« par le rapport et la rescription du dit gardien. 



— 219 — 

« Item que assez tost apres qae les dites malefacoos, 
« vioIences et roberies furent faites en la manierę qae dit 
« esty la dite damę, ses enfans et sa gent estans en prison 
« si comme dit est et grant temps apres ił fu fait savoir 
« et monstre par gens dignes de foy et niesmement par 
u aacuns des amis a la dite duchesse, au dit conte de 
u Flandres toot lenare et la malefacon dessus dite, et qae 
« la dite dachesse ses enfans et sa gent aroient este et 
« estoient encore ainsi pris et tenns comme dit est ea 
« prison fermee an dit chastel par son baillif et eskeTin 
u de Rippemonde et de ses hommes, sa gent et toos ses 
« iustisables et dedens sa contee dessus dite les qaiex li 
u furent bien nommez et deselartiz et pendant la cause 
« de Tappel meue en la court le Roy et qui encore y peut 
« entre li dit conte et ses diz bommes et iustisables dune 
« part et la dite duebesse dautre, pour cause du cbastel 
« et de la terre dessus dite et bien li fu requis que ii y 
« meist tel conseil et tel remede comme a lui et a son estat 
u appartenoit a mettre en cel cas, 1equel nen donna ne 
• ne vout onques donner response aincois enfu du tout 
« defaillant. » 

Le bailli de Yermandois, envoye par le roi de France 
pour proteger la duebesse de Łorraine, ordonna au comte 
de Flandre de faire cesser les exactions commises contrę 
le cb&teau de Reyeren. Łe comte rćpondit que U feroU bien 
ee que U devroU et rien nen fist. 

Łe roi ezpćdia des lettres au comte pour le sommer k 
faire emprisonner au cb^telet k Paris ceux qui s'ćtaient 
rendus coupables desdites vexa(ions. Łe comte se contenta 
d'enyoyer des deputes au roi pour excuser les coupables. 



— 226 — 

raporlerent la bantost por plaine siense ke li dactioise 
nestoit a rechevoir al homage devanŁ che ke drois seroit 
Tait rendus sor le debat dou devant dit son iujement, don 
quil arrest et iugement ne fu pas apeleit delie partie le 
dlte duchoise ainchois passa en chose iugie et la endroit en 
continent furent li borne requis de dire droit, sor le debat 
tlou somnijement devant dit, et fut borne a an des bomes 
€on nomoit Jake don dam, łlqueil eut consenal a ses peirs 
raporta por droit ke li soniujemens fais de par madame de 
Martigni nestoit ne avoit este de valas et demanda siense 
de ses peirs et si tost ke mes sires de Masmimes tant soele* 
ment, li eut fait siense la partie le duchoise reguist, ke on 
tenist coy, et apela de ce jugement comme de faus et de 
malyais a le cours de France et regnist a estre misę en la 
querele en le main le roy par un seriant, ke ille avait la 
present, la dist le partie frere Jehan ke li apeals nestort 
de nuUe Talue et ne devoit de riens emprechier le siense 
et le sor plus a faire de chou ke commenchiee estoit, car 
jugemens nestoit encore mie corrus ne parfais ąuant elle 
ayait apelleit por tant ke 11 navoit siense ke de un suel 
bome et ii conyenoit siense de ij bommes a tous le mains 
a ebe ke jugement se fesist par li costume delie court si 
ke li dis apeals estoit fais devans iugement corru, li quei)s 
apeals ne Taut nient de droit et de costume, et reguist ke 
on parfesist le siense des bomnes la guele parfaite maiement 
mes sires de Flandres fu reguis de par le dit frere Jeban 
ke ii coniura ses bomes sor le proffit dou deffaut ki estoit 
attains contrę le dite ducboise et sa merę et ke li dis freres 
Jebans fu iugies en le possession de la dite terre; la gueil 
cbose fu raportee par droit selonc lusage de la court par 
les bomes coniureis sur chou et en fu mis frere Jebans en 



— 221 -^ 

Jean de Beveren fut reconnaissant pour les services que 
lui rcndirent les elieyaliers flaniands dans Tassaut da cliateau 
de Beveren. 11 donna en fief k Siger de Gand, pour le 
recompenser de ceHains bons consells et services, une rentę 
perpetuelle de 50 llvre8 parisis par an, assignće sur un 
maraiSy situe k Kieldreeht et appartenant au domaine de 
fieyeren. La charte de cette donation cst datće du ch^teau 
de Beyeren le 7 Octobre i3i0, Elle est seellee du sceau 
de revdque de Potenza, pendant a double queue de parchemin, 
repr^senlant k la face une sorte de cbapelle, ou Fon Yoit 
devant la Yierge un ćvóque agenouillć. La legendę porte: 
5. Fratris Johannis olim episcopi Potentie^ Dni de Bevre 
et au revers 1 ecusson de la familie de Beveren, avec la 
legendę S. Secreti Domini Jo. de Bevre (i). 

Jean de fieveren finit par se mettre d'aeeord avec sa 
nićce, la duchesse de Łorraine. Un acte notarle, faisant 
partie des anciennes archives de Rupelmonde (2), dćclare 
que revdque de Potenza avait espćrć que Guy de Flandre, 
fils au comte Guy, ćpouserait Marguerite, filie ainće du 
duo de Łorraine et qu'il cederait tous les droits qui lui 
appartenaient dans les terres de Beveren et de Wallers. 
Cet acte passć par Gerard d'Ancoirre9 clerc, et notaire 
public, fut passć au cbj^teau du comte k Małe, le 28 Avril 
i51i. Ce marlage ne se realisa pas et Tannće suirante 
revóque yendit sa seigneurie de Beyeren au comte de Neyers 
et de Rbetel pour la somme de cent mille liyres parisis, 
de forte monnaie, aux conditions suiyantes : i® Łe comte 
de Neyers palera toutes les dettes de Jean de Beyeren, dans 



(1) InTent. des Arch. de Rupelmonde, p. 350. 
(9) Ibid. p. 553. 



— 220 — 

qui au nombre de treize gardaient encore la forleresse dc 
Beyeren. 

Cependant le comte envoya soo bailli de Gand et celui 
des Quatre-Metiers ao cMteau de Beveren, et y lit arrófer, 
plutót pour la forme et pour ayoir Fair d'executer les ordres 
du roi, quelqucs uns des coupables et les fit emprisonoer 
pendant quelques jours aa chateau de Gand. 

Jean de Beveren fut obiige d'evaciier le cb^teau, dont ii 
s'etait empare de force et de le laisser entre les mains 
des deputćs du roi de France. 

Une cbarte du 8 F6vrier 1509, donnće par Jean de Łouyain, 
sire de Ilerstal, nous fait connaitre que son oncle, Messire 
Jean de Beyeren, Ta ćtabli niainbour de sa terre de Bereren, 
pour la gouYcrner d'apres son bon plaisir. Comme ii existe 
un proces entre sa cousine, la duchesse de Łorraine et son 
oncle susmentionnó, au sujet de la propriete de la terre 
de Beveren, ii declare qu'il a proniis de le soutenir jus- 
ąuk la fin et de payer les dettes de son oncle jusqu'a 
concurrence de 4000 livres, bonne monnaie. En outre 11 
s'est obligć a lui payer une pension viagere annuelle de 
3000 livres, bonne monnaie, en bourse^ moyennant quoi le 
sire de Bcyeren doit le meitre, k sa premierę rćquisi(ion, 
en possession de sa terre de Wallers. II est bien enlendu 
que les frais de ce proces, les deltes et la pension en 
question ne doivent elre acquil(ćs que sur les revenus de 
la terre de Beveren. Si, apres la mort de son onclei cette 
terre lui ćcboit a titre d'beri(agc, 11 sera obligó de payer 
tous les ans 4000 livrcs, monnaie courante de Flandre. — 
11 proroet d'observer fidelement cet accord et d'en donner 
a son oncle toutcs les suretes desirablcs (f). 



(1) IoycdŁ. des ArcU, dc Rupdmonde, p. 341. 



— 221 -^ 

Jean de BeTcren fut reconnaissant pour les services que 
lui rendireDt les elieyaliers flaniands dans Tassaat du ch^teau 
de Beveren. II donna en fief k Siger de Gand, pour le 
rćcompenser dc ccHains bons conseils et services, une rentę 
perpetuelle de 50 liyres parisis par an, assignee sur un 
marais, situe k Kieldreebt et appartenant au domaine de 
Beveren. La cbarte de cette donatlon est datće du ch^teau 
de Beyeren le 7 Octobre i3iO* Elle est seellee du sceau 
de revdque de Potenza, pendant k double queue de parchcmini 
represenlant a la face une sorte de chapelle, ou Ton roit 
devant la Yierge un ćvóque agenoulllć. La Ićgende porte: 
5. Frairis Johannis olim episcopi Potentie^ Dni de Bevre 
et au revers Tćcusson de la familie de Beveren, avec la 
legendę S. Secreti Domini Jo. de Bevre (i). 

Jean de Beveren finit par se mettre d'accord avec sa 
nióce, la ducbesse de Lorralne. Un acte notarie, faisant 
partie des anciennes arcbives de Rupelmonde (2), declare 
que revóque de Potenza avait espere que Guy de FlandrCi 
fils au comte Guy, ćpouserait Marguerite, filie ainće du 
duc de Lorraine et qu'il cćderait tous les droits qui lui 
appartenaient dans les terres de Beveren et de Wallers. 
Cet acte passć par Gerard d^Ancoirre, clerc, et notaire 
publiCy fut passć au chj^teau du comte k Małe, le 28 Ayril 
i31i. Ce mariage ne se rćalisa pas et Tannóe suirante 
rćvóque Ycndit sa seigneurle de Beyeren au comte de Nevers 
et de Rbćtel pour la somme de cent mille liyres parisis, 
de forte monnaie, aux conditions suiyantes : i® Le comte 
de Neyers paiera toutes les dettes de Jean de Beyeren, dans 



(1) InTent. des Arch. de Rupelmonde, p. 550. 
(9) Ibid. p. 353. 



— 250 — 

ordonnanceSi poar combattrc et arrćter les progres toojoars 
croissants de la Reformę (I). 

M' Dlegerick, le secrćtaire-gćneral de notre Socieie, dans 
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe- 
torigue de la Flandre maritime (2), nous fait connaiŁre les 
circonstances particulióres qu proYoquereiit le dlt placcard. 
Volci comment s'exprime restimable auteur : « D6jk en t559, 
a les idóes nouyelles avaient penelró dans ces chambres : 
« & un concours ouvert a Gand par la Socićte la Fontaine^ 
« qui ayalt demandć un jeu de moralitet ou representation 
« allćgorique sur cette guestion : QueUe est la plus grandę 
« consolałion de Vhomme au lit de mori, d]x-neuf Societes 
o repondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douze jours 
« (i2 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La cbambre 
u anyersoise De Yiolieren remporta le premier prix. Les 
A Royaeris, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, con- 
u slstant en trois cannes ou banaps en argent du poids de 
« six marcs de Troie. Mais lorsque, ąueląues mois plus tard, 
« la coUection de ces moralites fut imprimće et rćpandue 



(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » lepart. 
Ii7. Ir, rubr. Yllj Gand 1559. II porte pour titre « PlaccaeŁ, inhatidende 
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpalie 
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : niedp;aeders 
a andere Ueresien ende Ketterien, haerlieder adherenten, niedeple};bers 
a ende fauteurs. Cook niede dat niemand en zalmoghen onder bem bebben, 
« vercoopen, gheven, draghen nochte lesen: preecken, instrueren, susti- 
a neren ende defenderen, communiccren bfte dispu teren beymelicken ofte 
« openbaerlicken van der leerijnghe, scbrifltueren ende boiicken die gbe- 
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere 
« diversche ghereprobeerde Authueren in tvervolgh van deseń verclaerst : 
« met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende 
« bruecken daer toe staende. Gegheven te Bruessel den xxij Septembris, 
« intiaer M.CGCCG. XL ». 

(^) CeŁŁe notice se trouve dans le vol. V des Annales du comite flamand 
de France ; elle a elć tirće a part h Lille en 1860 : imprimerie de LefebYre- 
Ducrocq. 



< 



— 251 — 

« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s^aper- 
u curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^ 
« cipes heretiąues; aussi n'eurent*ils rien de plus pressó 
« que de denoncer le ]ivre a TEmpereur, qui en dćfendil 
«( la Yente et la lecture .par un ćdit du mois de Sepiembre 
« 1540 n. 

Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excessive- 
ment severes. Toute contrayention y est pnnie de la peine 
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; potir les 
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore qne les 
delinquants ne s'opini4trent dans leurs erreurs : u Zo verde 
zyłieden haerlieder dwalinghen niet susłineren ofłe defenderen 
en willen n, Que s'ils ne s'amendent et persistent, ils sont 
brildćs vifs et leurs biens confisąues: « ende indien zy in 
hare dwalinghen ofie heresien persisleren, zo zuHen zy ghe^ 
executeerd werden by den v%eref ende in allen zaeken haer' 
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte »• 

Malgre la sćrćritć du texte qui defendait, en sus, k 
toute personne quelle qu'ene fńt, sous peine d^ótre eon- 
sidóree comme compllce des berćtiques et punie comme tel, 
d'intercćder en fayeur des condamnćs (2), ii est permis de 



(1) Ce terrible supplice, qui consistait h £tre enteirć ▼ivant, ne 8*applf« 
quait qu*auK femmes seulea; lea hommes ćtaient pendus ou dćcapitćs. 

(9) « Yerbieden ▼oorts eenen yefjhelicken, vaii wat state ode condicie hy zf* 
a opte peyne te wesen ghehouden voor fauteur van de Heretijcken, ons od 
« oDse Raden maght hebbepde gratie te gheven, reaueste te presenteren 
« ▼oor de ▼oorschreyeti fugitiveii, ballinghcn oft herdoopers, noch andere 
« besmet, ofte die besmet hebben gheweest ^an de yoorseyde gberepro- 
« beerde secten om gracie te hebben van huerlieder mesusen, dwalingbea 
« ende heresien, die welcke wy niet en wiUen gheaceordeert te wordene 
« opte peyne te wesen eewelicken gbehouden inhabijl om te moghen houden 
« oft exerceren oificie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi- 
« tralic ghecorrigiert. Desgelijcke allen advocaten, procureurs, clercken, 
• practicienei ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen 
« sulke requeste op ghelijcke peyne. » 



— 230 — 

ordonnanceSi poar combattro et arróter les progres toojoars 
croissants de la Reformę (I). 

M' Diegerick, le seerćtaire-gćneral de notre Socićie, dans 
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe- 
torique de la Flandre maritime (2), nous fait connaitre les 
circonstances particulióres qu provoquereiit le dlt placcard. 
Volci comment s'exprime restimable auteur : « D6jk en t539, 
« les idóes nouyelles avaient penćlró dans ces chambres : 
« & un concours ouvert k Gand par la Socićtó la Fontainty 
« qui ayalt demandó un jeu de moralitet ou representation 
« allćgorique sur cette guestion : QueUe est la. plus grandę 
« consolation de Vhomme au lit de moriy dix-Deuf Societes 
« rćpondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douzejours 
« (12 au 23 Juin ), et furent des plus brlllantes. La chambre 
u anyersoise De Yiolieren remporla le premier prix. Les 
A Royaeris, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, con- 
u sistant en trois cannes ou banaps en argent du poids de 
« six marcs de Troie. Mais lorsąue, quelques mois plus tard, 
« la coUection de ces moralites fut imprimće et repandue 



(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » lepart. 
Ii7. Ir, rubr. Yllj Gand 1559. II porte pour titre u PlaccaeŁ, inhaudende 
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpałie 
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : raedj^aeders 
a andere Ueresien ende Ketterien, liaerlicder adherenten, medeplet^hers 
a ende fauteurs. Cook niede dat niemand en zal moghen onder hem bebben, 
a vercoopen, gheven, draghen nochte lesen : preecken, instrueren, susti- 
a neren endedefenderen, communiccren bflte dispu teren heymelick en ofte 
« openbaerlicken yan der leerijnghe, schrifltueren ende boiicken die ghe- 
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere 
« diversche ghereprobecrde Authueren in tvervolgh van deaen verclaer8t : 
a met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende 
« bruecken daer toe staende. Gegbeven te Bruessel den xxij Septembris, 
« intiaer M.CGCCG. XL ». 

(^) Cette notice se trouve dans le vol. V des Annales du comite flamand 
de France i elle a ćlć tirće a part a Lille en 1860 : imprimerie de LefebTre- 
Ducroccj. 



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— 251 — 

« dans loute la Flandre, les inqui»iteurs de la foi s^aper- 
« curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^ 
« cipes heretiąues; aussi n'eurent*i]s rien de plus pressó 
u que de denoncer le Iivre k TEmpereur, qui en dćfendii 
«c la vente et la lectare .par un ćdit du mois de Septembre 
« 1540 ». 

Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excesslve- 
ment sevćres. Toute contrayention y est punie de la peine 
capltale a subir, pour les hommes, par le fer; potir les 
femmes, par la fosse (1); et ce pour a u tan t encore que les 
delinquants ne s'opiniatrent dans leurs erreurs : u Zo verde 
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderm 
en willen ». Que s'ils ne s'aniendent et persistent, ils sont 
brilllós vifs et leurs biens confisques: « ende indien zy in 
hare dwalinghen ofte heresien persisteren, zo zullen zy ghe^ 
executeerd toerden by den vieref ende in allen zaeken haer^ 
Ueder goeden verclaerd gheconfisquierd tol onsen profyte »• 

Malgre la sćróritć du texte qui defendait, en sus, k 
toute personne quelle qu'ene fiity sous peine d^ótre eon- 
sideree comme compllce des berćtiques et punie comme tel, 
d'intercćder en fayeur des condamnćs (2), ii est permis de 



(1) Ce terrible supplice, qui consistait h £tre enterrć ▼i?aDŁ, ne B^appli- 
quait qu^auK femmes seules; les hommes ćtaient pendus ou dćcapitćs. 

(9) « Yerbieden ▼oorta eenen yeffhelicken, vaii wat state ode condicie hy zy, 
a opte peyne te weaen ghebouden voor fauteur van de Heretijcken, ons ofl 
« oDse Raden maght hebbende gratie te ghevea, reaueste te presenteren 
« yoor de voorschreTeii fugitiven, ballinghcn oft herdoopers. noch andere 
« besmet, ofte die besmet hebben gheweesŁ ^an de yoorseyde gherepro* 
« beerde secten om gracie te hebben van huerlieder mesusen, dwalingbea 
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaceordeert te wordene 
« opte peyne te wesen eewelieken gbehouden inhabijl om te moghen houden 
« oft exerceren oificie in onse Toorseyde landen, ende daerenboren arbi- 
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen advocaten, procureurB, clercken, 
• practicienei ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen 
« sulke reqoeste op ghelijcke peyne. » 



— 230 — 

ordonnanceS| poar combAttro et arróter les progres toojoars 
croissants de la Reformę (I). 

M' Diegerick, le secrćtaire-gćneral de notre Socićie, dans 
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe- 
torlque de la Flandre maritime (2), nous fait connaitre les 
circonstances particullóres qu proyoquereiit le dlt placcard. 
Volci comment s'exprime Festimable auteur : u D^ji^ en t539, 
a les idśes nouyelles avaient pćnelró dans ces chambres : 
« i un concours ouvert k Gand par la Socićtó la Fontaine, 
«c qui ayalt demandć un jeu de moralitet ou representation 
« allćgoriąue sur cette ąuestion : QueUe est la. plus grandę 
« consolaHon de Vhomme au lit de mort, dix-neuf Societes 
« rćpondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douze jours 
« (i2 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La chambre 
u anyersoise De Yiolieren remporla Ic premier prix. Les 
A Royaeris, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, eon- 
ie sistant en trols cannes ou banaps en argent du poids de 
« six marcs de Troie. Mais lorsąue, quelques mois plus tard, 
« la collection de ces moralites fut imprimóe et repandue 



(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Tlaenderen » 1«part. 
Ii7. Ir, rubr. V1I| Gand 1559. II porte pour titre « Placcaet, inhaudende 
« zeker ordonnatitien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpałie 
« ende abolitie van der aecte der Lulherianen ende Herdoopers : nied(;aeders 
tt andere Ueresien ende Ketterien, haerlieder adhcrenten, medeple^^hers 
a eode fauteurs. Oock niede dat niemand en zalmoghen onder hem hebben, 
« vercoopen, gheren, draghen nochte lesen: preecken, instrueren, susti- 
« neren endedefenderen, coromuniccren ofte disputeren heymelicken ofte 
« openbaerlicken yan der leerijnghe, schrifltueren ende buiicken die ghe- 
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere 
« diversche gliereprobeerde Authneren in tvervolgh van deseń verclaer8t : 
a met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende 
« bruecken daer toe staende. Gegheyen te Bruessel den xxij Septembris, 
« intiaer M.CGCCG. XL a. 

(9) Cette nolice se trouTe dans le toI. V des Annales du comitć flamand 
de France ; elle a elć tirće a part k Lille en 1860 : imprimerie de Lefebyre- 
Ducroccj. 



i 



— 251 — 

« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s^aper- 
« curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^ 
« cipes herćtiąues; aussi ii'eurent*ils rien de plus pressó 
« que de denoncer le IWre k TEmpereur, qui en dćfendii 
« la vente et la lectare .par un ćdit du mois de Septembre 
« 1540 n. 

Les dispositions de cet ćdit on placcard sont exces8ive- 
ment sevóres. Toute contravention y est pnnie de la peine 
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; pour les 
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore que les 
delinquants ne s'opiniatrent dans leurs erreurs : « Zo verde 
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderen 
tn willen >». Que sUls nes'amendent et persistent, ils sont 
brildćs vifs et leurs biens confisques: « ende indien zy in 
hare dwalinghen ofte heresien per$i$teren, zo zullen zy ghe-^ 
executeerd werden by den rteri?, ende in alien zaeken haer- 
Ueder goeden verclaerd gheconfisquierd M onsen profyte »• 

Malgre la sćvćritć du texte qui dćfendait, en sus, k 
toute personne quelle qu'elle fiit, sous peine d^śtre eon- 
sidćrće comme complice des ber6tiques et punie comme tel, 
d*interceder en fayeur des condamnćs (2), ii est permls de 



(1) Ce terrible snpplice, qai consistait h £tre enterrć ▼i^ant, ne B^appli- 
quaiŁ qu*auK femmes seules; les hommes ćtaient pendus ou dćcapitćs. 

(3) tt Yerbieden ▼oorts eenen yefchelicken, van wat state ofle coDdicie hy z]r« 
« opte peyne te wesen gbehouden voor fauteur van de Heretijcken, ons ofl 
« oDse Raden maght hebbende gratie te gheven, reaueste te presenteren 
« yoor de voor8chreTeti rugitiven, ballinghcn oft herdoopers, noch andere 
« besmet, ofie die besmet hebben gheweesŁ ^an de voorseyde gberepro- 
« beerde secten om gracie te hebben van huerlieder mesusen, dwalinghea 
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaccordeert te wordene 
« opte peyne te wesen eewelicken ghehouden inhabijl om te moghen houden 
« oft exerceren oifieie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi- 
« tralic ghecorrigiert. Desgelijcke allen advocaten, procureurs, clcrcken, 
• practicienei ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen 
« sulke requeste op ghelijcke peyne. » 



— 230 — 

ordonnanceSi poar combattro et arróter les progrćs toojoars 
croissants de la Reformę (!]• 

M' Diegericky le secrćtaire-gćneral de notre Socićlć, dans 
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe- 
torique de la Flandre maritime (2), nous fait connalŁre les 
circonstances particulieres qu proyoquereiit le dii placcard. 
Voici comment s'exprime Festimable auteur : « D^jk en 1539, 
« les idóes nouyelles avaient pćnćlró dans ces chambres : 
« i un concours oavert k Gand par la Socićtś la Fontainey 
«c qui ayaU demande un jeu de moralitet ou representation 
« alIćgorique sur cette guestion : QueUe est la plus grandę 
« consolałion de Vhomme au lit de moriy d]x-neuf Societes 
« rćpondirent k Tappel. Les fóles durerent pendant douze jours 
u (12 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La chambre 
u anyersoise De Yiolieren remporla Ic premier prix. Les 
A Royaerls, de Bergues-St-Winoc, obtinrent le second, eon- 
ie sistant en trois eatknes ou banaps en argent du poids de 
« six marcs de Troie. Mais lorsque, ąueląues mois plus tard, 
« la collection de ces moralites fut imprimće et rćpandue 



(1) Yoir ce placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » lepart. 
Ii7. 1% rubr. Yllj Gand 1559. II porte pour titre a PlaccaeŁ, inhaudende 
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdiet op de estirpalie 
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : medf^aeders 
tt andere Ueresien ende Ketterien, haerlieder adhcrenten, mecieple^^hers 
a ende fauteurs. Cook mede dat niemand en zalmoghen onder hem hebben, 
a vercoopen, gheven, draghen nochle lesen : preecken, instrueren, susti- 
o neien ende defenderen, communiccren bfte dispu teren heymelicken ofle 
« openbaerlicken yan der leerijnghe, schriftueren ende buiicken die ghe- 
« maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere 
« di?ersche ghereprobeerde Authneren in tvervolgh van deseń verclaer8t : 
tt met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende 
tt bruecken daer toe staende. Gegheven te Bruessel den xxij Septembris, 
« intiaer M.CGCCG. XL ». 

(^) Cette notice se trouve dans le toI. V des Annales dti comitć flamand 
de France 3 elle a ćlć tirće a part a Lille en 1860 : imprimerie de LefebTre- 
Ducrocq. 



^ 



— 251 — 

« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s'apeF- 
« curent avec effroi que ces moralites fourmillaient de prin^ 
« Gipes heretiąues; aussi n'eurent*ils rien de plus pressó 
« que de denoncer le IWre k TEmpereur, qui en defendii 
« la vente et la lectare .par un ćdit du mois de Septembre 
« 1540 ». 

Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excesslve- 
ment sćvóres. Toute contravention y est punie de la peine 
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; pour les 
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore que les 
delinquants ne s'opini4trent dans leurs erreurs : « Zo verde 
zylieden haerlieder dwalinghen ntet sustineren ofu defenderen 
en willen ». Que s'lls ne s'amendent et persistent, ils sont 
brulćs vifs et leurs biens confisqućs : u ende indien zy in 
hare dwalinghen ofte heresien persisteren, zo zullen zy ghe* 
executeerd werden by den vieref ende in allen zaeken haet' 
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte »• 

Malgró la sćvćrite du texte qui defendait, en sus, k 
toute personne quelle qu'elle fót, sous peine d'ótre eon- 
siderće comme complice des berćtiques et punie comme tel, 
d'intercćder en fayeur des condamnós (2), ii est permis de 



(1) Ce terrible snpplice, qai consistait h £tre enterrć ▼iyaDt, ne 8*applf« 
quait qu^auK femmes aeules; les bommes ćtaient pendus ou dćcapitćs. 

(3) « Yerbieden ▼oorts eenen yefjbelicken, van wat state ofle coDdicie by tją 
« opte peyne te wesen gbebouden voor faiiteur van de Heretijcken, ons ofl 
« oDse Raden magbt hebbende gratie te gheven, reaueste te presenterea 
« Toor de voorschreveii fugiŁiven, ballingbcn oft berdoopers, nocb andere 
« besmet, ofie die besmet hebben gheweest ^an de voorseyde gberepro- 
« beerde secten om gracie te bebben van buerlieder meauBen, dwalingbea 
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaccordeert te wordene 
« opte peyne te wesen eewelicken gbehoaden inhabijl om te moghen bouden 
« oft exerceren oiHcie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi- 
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen advocaten, procureurs, clercken, 
« practiciene, ende solliciteerders 9 te makeO| scryTe ofte presentecen 
« sulke requeste op ghelijcke peyne. » 



— 250 — 

ordonnanceSi poar combattro et arrćter les progres toojoars 
croissants de la Reformę (I). 

M' Diegerick, le secrćtaire-gćneral de notre Socićlć, dans 
une intćressante notice sur les anciennes chambres de rhe- 
torique de la Flandre maritime (2), nous fait connalŁre les 
circonstances particullóres qu provoquereiit le dlt placcard. 
Voici commeni s'exprime Festimable auteur : u Dćji^ en 1539, 
a les Idóes nouyelles avaient penelrć dans ces chambres : 
u & un concours ouvert k Gand par la Socićlś la Fontaine, 
u qui avai( demande un jeu de moralitet ou representation 
« alIćgorique sur cette guestion : QueUe est la plus grandę 
« consolałion de Vhomme au lit de mort, d]x-neuf Societes 
o repondirent k Tappel. Les fótes durerent pendant douzejours 
« (12 au 23 Juin ), et furent des plus brillantes. La chambre 
u anyersoise De Yiołieren remporta le premier prix. Les 
A Royaerls, de Bergues-St-Wlnoc, obtinrent le second, con- 
« sistant en trois eannes ou banaps en argent du poids de 
« six marcs deTroie. Mais lorsqae, quelques mois plus tard, 
« la collection de ces moralites fut imprimće et repandue 



(1) Yoir €6 placcard dans le « Placcaetenbouck van Ylaenderen » 1«part. 
li 7. Ir, rubr. VII j Gand 1559. II porte pour titre « PlaccaeŁ, inhaudende 
« zeker ordonnantien, statuut, verbod ende eeuwigh cdict op de estirpalie 
« ende abolitie van der secte der Lulherianen ende Herdoopers : raed);aeders 
a andere Ueresien ende Ketterien, liaerlieder adherenlen, medeple^^hers 
a ende fauteurs. Oock niede dat niemand en zalmoghen onder hem hebben, 
a vercoopen, gheven, draghen nochte lesen : preecken, instrueren, susti- 
a neren ende defenderen, communiccren ófte dispu teren heymelicken oite 
« openbaerlicken van der leerijnghe, schrifltueren ende buiicken die ghe- 
a maeckt hebben ofte zouden moghen maeken Marten Luther ende andere 
« diversche ghereprobeerde Authueren in tvervolgh van deseń verclaerst : 
a met meer ander zaeken dien angaende, op zeker groote peynen ende 
« bruecken daer toe staende. Gegheven te Bruessel den xxij Septembris, 
« intiaer M.CGCCC. XL ». 

(^) CeŁŁe notice se trouTe dans le vol. V des Annales du comitć flamand 
de France ; eUe a ćlć tirće a part a Lille en 1860 : imprimerie de LefebTre* 
Ducrocq. 



i 



— 251 — 

« dans loute la Flandre, les inąuisiteurs de la foi s'apeF- 
« curent avec effroi que ces moralttśs fourmillaient de prln^ 
« cipes heretigues; aussi ii'eurent*ils rien de plus pressó 
« que de denoncer le ]ivre k TEmpereur, qui en dćfendii 
« la vente et la leciure .par un ćdit du mois de Septembre 
u 1540 ». 

Les dispositions de cet ćdit on placcard sont excessive- 
ment sevóres. Toute contrayention y est pnnie de la peine 
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; pour les 
femmes, par la fosse (1); et ce pour autant encore que les 
dćlinquants ne s'opini4trent dans leurs erreurs : u Zo verde 
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderm 
en willen >i. Que s'ils ne s'amendent et persistent, ils sont 
brildćs \ifs et leurs biens confisques : « ende indien zy in 
hare dwalinghen ofte heresien persisteren, zo zullen zy ghe^ 
executeerd toerden by den tiere, ende in allen zaeken haer' 
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte n. 

Malgre la sćvćritć du texte qui dćfendait, en sus, k 
toute personne quelle qu'elle f6t, sous peine d'ótre eon- 
sidóree comme complice des herćtiques et punie comme tel, 
d'intercćder en fayeur des condamnćs (2), ii est permis de 



(1) Ce terrible snpplice, qai consistait h etre enterrć ▼ivant, ne s^applT- 
quait qu*auK femmes seules^ les bommes ćtaient pendus ou dćcapitćs. 

(3) tt Yerbieden YGorts eenen yegbelicken, van wat state ofle condicie by zf* 
« opte peyne te wesen ghebouden voor fauteur van de Heretijcken, ons offc 
« ODse Raden maght bebbende gratie te gheven, reaueate te presenterea 
« Toor de YOorschreTen fugitiven, ballinghcn oft berdoopers, nocb andere 
« besmet, ofte die besmet bebben gheweest ^an de yoorseyde gberepro* 
« beerde secten om gracie te bebben van buerlieder mesusen, dwalingbea 
« ende heresien, die welcke wy niet en willen gheaecordeert te wordene 
« orte peyne te wesen eewelicken gbebouden inhabijl om te moghen bouden 
« oft exerceren oilicie in onse Toorseyde landen, ende daerenboven arbi- 
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen advocaten, procurears, clcrcken, 

• practiciene, ende solliciteerders , te makeD| scryTe ofte presentecen 

• zulkereqoeste op ghelijcke peyne. » 



— 258 — 

croire qu'& rćpoqne k laąuelle notre jugement se rćfóre on en 
ćtail yenu, dans la pratique, k une application plus bó- 
Digne de rćdlt. En effet, le jugement en question, ainsi 
qu'on le verra, ne prononce pas la peine de mort, bien 
que de fait elle fń% encourue par Taccusó. Peut-ótre aussi, 
la culpabllitó morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi- 
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant 
constant, crurent ne pouyoir ni appliquer la peine capitale, 
ni acquitter complótement, et ne yirent mieux qtte de re- 
courir k rexpćdient d'une condamnation mitigće pour tout 
concilier et maintenir rexemple« 

Quoi qu'il en puisse Atre, voici ce jugement: 

Yierschaere gebannen den XXVnJ dagh 

van XV". ŁV. ten yersoucke yan 

joncheer Jan de la Porte boogbailliu, 
Gillis yan de Sweerde scbouttheeten. 

cc Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri- 
<t mineel yoor hemlieden beleet in yierschaere tusschen Jonc- 
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbailleu deser 
<( stede heesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt 
«( Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat 
« den selyen h'" dede togen ende segghen dat naer de 
« placcaeten door H« H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (I ) 
«t eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of 
« conditie by waere eenige boucken geschreyen ofte geprent 
u onder hem te hebben of behouden suspect yan eenige 
(t heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof 
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inhouden yan 
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh 

(1) 11 ćtait ordonne auz autoritćs, sous cerUines peines en cas d^oiiU5sioD| 
de publier Tćdit de $ix mois en 8ix mois. 



— 255 — 

« wesende dat den V in Yilipendentie ende verachtynge 
u yanden selven placcaete hem yeryoordert hadde eenen 
« pampieren geschreven bouck met synder eyghen handt, 
« binnen synen huyse te hebben ende te houdene reel 
« spelen van Syne refereinen ende balladen inde welcke 
« diversche passagen stonden veel dwaelyngen ende here- 
« sień merckelick een spel yan synne by den selven plac- 
« caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg- 
« gende ende sustlnerende midts dien den yoornoemden 
u h'* den y'* daermede yerbeurt hebbende syn leyende lyf 
« t selye callengieerende ten welcken den yoornoemden ge* 
« yangen y'* hadde gedaen seggen hoe dat waerachtigh 
u was den yoornoemden bonck bin synen huyse beyonden 
« hadde geweest, nemaer dat hy daer geleghen hadde op 
« een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se«- 
« dert der tydt hy geyangen jonck geselle wesende ende 
u leerende lesen ende sehryyen onder Joannes de Repere- 
«c schoolm'". den selyen bouck met synder handt geschreyen 
tt hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer 
« eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn 
u of yet staen weerdigh yan reprehensie of yote yerclaer- 
«t sende yoort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt- 
«( gesproken soude hebben noch yegenwoordelick oock en 
(I geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten 
« gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat 



(1) CćŁait le jeu de moralitć mentioDnć. Yoici encore le texte du plae- 
€ard : « ende de spelen die corUUJnghe gespeeld zijn geweest in onZ9 
stad uan Ghend hy de negheniien cameren^ op het rejtrejn^ weick den 
mensche steruende den meesien troost es » . 

Le recueil de ces XIX jeux, deveDU trłs-rare, parut 3i Gand en 1559. 
11 se trouye ii la bibliothique cle notre vilie ud exemplaire d*une ćdition 
•ubfl^cnte du mois de Mai 1564. 



— 2S8 — 

croire qu'& l'ćpoqQe k laąuelle notre jugement se rćfóre on en 
ćtail yenu, dans la pratiąue, k une application plus bó- 
Digne de Tćdit. En effet, le jagement en ąuestion, ainsf 
qu'on le verra, ne prononce pas la pełne de mort, bien 
que de fait elle fiit enconrue par Faccusć. Peat-ćtre aussi, 
la cnlpabilitó morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi- 
sanuneni ćŁablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant 
constant, crurent ne ponyoir ni appliquer la peine capltale, 
ni acquitter complitement, et ne virent mieux qae de re- 
courir k Fespćdient d^une condamnation mitigće pour lout 
concilier et maintenir rexemple« 

Qaoi qu*il en puisse Atre, yoici ce jugement: 

Yierscbaere gebannen den XXV1IJ dagh 

van XV*. ŁV. ten yersoucke van 

joncheer Jan de la Porte boogbailliu, 
Gillis yan de Sweerde schouttheeten. 

cc Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri- 
n mineel yoor hemlieden beleet in yierscbaere tusschen Jonc- 
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbaineu deser 
« stede beesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt 
» Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat 
« den selyen h'* dede togen ende seggben dat naer de 
« placcaeten door IL H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (i ) 
<c eenen yegelieken yerboden stondt van wat qualiteyt of 
« conditie by waere eenige boucken gescbreyen ofte geprent 
« onder hem te hebben of behoaden suspect yan eenige 
u heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof 
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inbouden yan 
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh 

(1) 11 ćtait ordonnć auz autoritćs, sous certaines peines en cas d^omissioDi 
de publier Tćdit de 8ix mois en 8ix mois. 



— 255 — 

« wesende dat den V in vilipendentie ende verachtynge 
u yanden selven placcaete hem yeiroordert hadde eenen 
«c pampleren geschreven bouck met synder eyghen handt, 
« binnen synen huyse te hebben ende te boudene reel 
u spelen van Syne refereinen ende balladen inde welcke 
« diversche passagen stonden veel dwaelyngen ende here- 
« sień merckelick een spel van synne by den selven plac- 
« caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg- 
« gende ende sustlnerende midts dien den Yoornoemden 
K h'* den v'* daermede verbeurt hebbende syn levende lyf 
« t selve callengieerende ten welcken den voornoemden ge* 
« yangen \'' hadde gedaen seggen hoe dat ^aerachtigh 
u was den Toornoemden bonck bin synen huyse bevonden 
<c hadde geweest, nemaer dat hy daer geleghen hadde op 
<c een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se- 
« dert der tydt hy gevangen jonck geselle wesende ende 
« leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere- 
«c schoolm'". den selven bouck met synder handt geschreven 
« hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer 
«( eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn 
t( of yet staen weerdigh van reprehensie of vote yerclaer- 
«( sende voort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt- 
u gesproken soude hebben noch yegenwoordelick oock en 
u geyoelt dat wesen soude contrarle den heylighen kersten 
u gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat 



(1) CĆŁait le jeu de moralitć menlionnć. yoici encore le texte du plae- 
€ard : « ende de spelen die coHeŁiJnghe gespeeld zijn geweett in onZ9 
stad uan Ghend hy de neghentien cameren^ op het rejtrejn^ weick den 
mensche stewende den meesten troost es » . 

Le recueil de ces XIX jeux, devenu trłs-rare, parut 3i Gand en 1559. 
11 se trouye ii la bibliothique de notre vilie un exemplaire d^une ćdition 
•ubtfćąucnte du mois de Mai 1564. 



— 2S9 — 

croire qu'& rćpoqne k laąuelle notre jugement se rćfóre on en 
ćtail yenu, dans la pratigue, k une application plus bó- 
Digne de Tćdit. En effet, le jugement en question, ainsi 
qu'on le verra, ne prononce pas la peine de mort, bien 
que de fait elle fiit encourue par Taccusó. Peut-ćtre aussi, 
la culpabilite morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi- 
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait matćriel ćtant 
constant, crurent ne pouYoir ni appliquer la peine capitalOi 
ni acquitter complitement, et ne yirent mieux que de re- 
courir k rexpćdlent d'une condamnation mitigće pour lout 
concilier et malntenir rexemple« 

Quoi qu'il en puisse Atre/voici ce jugement: 

Yierschaere gebannen den XXV1IJ dagh 

van XV«. ŁV. ten yersoucke van 

joncheer Jan de la Porte hoogbailliU| 
Glllis van de Sweerde schouttheeten. 

cc Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri- 
« mineel Yoor hemlieden beleet in vierscbaere tusschen Jonc- 
« heer van de La porte heere van Morslede hooghbailleu deser 
« stede beesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt 
<( Bruuq gevangen ter andere spruytende uit causen dat 
« den selven h'® dede togen ende seggben dat naer de 
« placcaeten door H. H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (I ) 
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of 
« conditie by waere eenige boucken geschreven ofte geprent 
« onder bem te bebben of behouden suspect van eenige 
« beresie ofte quaede lerynge ende dat op peine van dannof 
u ]yvelicb gepuniert te werden yolgens den inhouden van 
» den selyen placcaete. t selve seyde voort waerachtigh 



(1) u ćtait ordonnć aax autoritćs, sous cerUines peines en cas d^omissioDi 
de publier Tćdit de 8i& mois en 8ix mois* 



— 255 — 

« wesende dat den V in Yilipendentie ende verachtynge 
«< yanden selven placcaete hem vervoordert hadde eenen 
tt pampieren geschreven bouck mel synder eyghen bandi, 
«c binnen synen huyse te bebben ende te houdene reel 
« spelen van Syne refereinen ende balladen inde ive)cke 
« diver$che passagen stonden veel dwaelyngen ende here- 
« sień merckelick een spel van synne by den selven plac- 
• caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg- 
« gende ende sustlnerende midts dien den yoornoemden 
tt h'* den v'* daermede yerbeurt hebbende syn levende lyf 
« t selve callengieerende ten ^elcken den yoornoemden ge- 
tt yangen y* badde gedaen seggen boe dat ^aerachtigh 
u was den yoornoemden bonck bin synen hoyse bevonden 
u hadde geweest, nemaer dat hy daer geleghen hadde op 
«( een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se- 
it dert der tydt hy geyangen jonck geselle wesende ende 
« leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere- 
«c scboolm'*** den selyen bouck met synder handt geschreyen 
u hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer 
it eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn 
«t of yet staen weerdigh yan reprehensie of yote yerciaer- 
« sende yoort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt- 
« gesproken soude bebben noch yegenwoordelick oock en 
tt geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten 
tt geloove of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat 



(1) Cćtait le jeu de moralitć menŁionnć. yoici enoorele texte du plae- 
card : « ende de spelen die corlelijnghe gespeeld zijn geweest in onz& 
siad van Ghend hjr de negkentien cameren^ op het rejereyn^ weUk den 
mensche stefuende den meeslen troost es » . 

Le recueil de ces XIX jeus, devenu tr^s-rare, paroŁ h. Gand en 1559. 
11 se trouve hi la biblioth^ue de notre vilie uo exeoiplaire d*aiio łdilion 
f ubsćqucnle du mois de Kai 1564. 



— 252 — 

croire qu'i Fćpogne k laguelle notre jugement se rćfóre on en 
ćtail veno, dans la pratigue, k une application plus bó- 
nigne de TMlt. En effet, le jugement en quesUon, ainsi 
qu'on le verra, ne prononce pas la peine de mort, bien 
que de fait elle fAl encourue par Faccusć. Peut-ćtre aussi, 
la culpabllitó morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-* 
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait matćriel etant 
constanty crurent ne pouyoir ni appliquer la peine capitale, 
ni acquitter complótement, et ne virent mieux que de re- 
courir k Teipćdlent d'une condamnation mitigće pour tout 
concilier et maintenir rexemple« 

Quoi qu'il en puisse 6tre/voici ce jugement: 

Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh 

Tan* KY**. LV. ten Tersoucke van 

joncheer Jan de la Porte hoogbailliu, 
Gillis van de Sweerde schouttheeten. 

« Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri- 
« mineel yoor hemlleden beleet in vierscbaere tusschen Jono- 
« heer van de La porte heere van Morslede hoogbbailleu deser 
«c stede beesschere ter eender ende Jaeob Wattel geseyt 
« Bruuq gevangen ter andere spruytende uit causen dat 
«( den selven h'* dede togen ende seggben dat naer de 
u placcaeten door H. H. onlancx gepubliciert ende vernieuwt (i) 
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of 
« conditie by waere eenige boucken gescbreven ofte geprent 
«i onder hem te hebben of behoaden suspect yan eenige 
«c beresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof 
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inhouden yan 
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh 

(1) U ćtait ordonne auz autoritćs, sous certaines peines en cas d^omissioDi 
de publier l'ćdit de six mois en six mois* 



— 255 — 

« wesende dat den V in Yilipendentie ende verachtynge 
« yanden selven placcaete hem vervoordert badde eenen 
« pampieren geschreven bouck mel synder eyghen bandt, 
« binnen synen huyse te bebben ende te boudene reel 
u spelen van Syne refereinen ende balladen inde ive)cke 
« diversche passagen stonden veel dwaelyngen ende here- 
« sień merckelick een spel van synne by den selven plae- 
• caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg- 
c gende ende sustinerende midts dien den Yoornoemden 
u b'* den v'* daermede verbeurt bebbende syn levende lyf 
« t selve callengieerende ten ^elcken den yoornoemden ge- 
tt yangen y* badde gedaen seggen boe dat ^aeracbtigh 
u was den yoornoemden bonck bin synen boyse bevonden 
u badde geweest, nemaer dat by daer geleghen badde op 
<t een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se- 
it dert der tydt by geyangen jonck geselle wesende ende 
« leerende lesen ende scbryyen onder Joannes de Repere- 
« scboolm''** den selyen bouck met synder bandt gesebreyen 
u badde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer 
«( eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn 
u of yet staen weerdigh yan reprebensie of yote yerclaer- 
« sende yoort dat by noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt- 
u gesproken soude bebben noch yegenwoordelick oock en 
u geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten 
« gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat 



(1) Cćtait le jeu de moralitć menŁionnć. yoici enoorele texte du plae- 
card : « ende de spelen die cortelijnghe gespeeld zijn geweest in onz& 
Mtad van Ghend hjr de negkentien cameren^ op het rejereyn^ weUk den 
mentche steruende den meesten troosŁ es » . 

Le recueil de ees XIX jeus, devenu tr^s-rare, paroŁ h. Gand en 1559. 
11 se trouve ii la biblioth^ue de notre vilie uo exeoiplaire d*aiie ćdition 
f ubs^cnte du mois de Kai 1564. 



— 252 — 

croire qu'i Fćpogne k laguelle notre jugement se rćfóre on en 
ćtail veno, dans la pratiąue, k une application plus bó- 
nigne de TMlt. En effet, le jugement en question, ainsi 
qu'on le yerra, ne prononee pas la peine de mort, bien 
que de fait elle fiit encourue par Taccusć. Peut-ćtre aussi, 
la culpabilltó morale de celui-ci ne parut-elle pas sufii- 
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant 
constanty crurent ne pouyoir ni appliquer la peine capitale, 
ni acquitter complótement, et ne virent mieux que de re- 
courir k Tezpćdient d'une eondamnation mitigće pour tout 
conciller et maintenir rexemple« 

Quoi qu'il en pulsse 6tre, voici ce jugement: 

Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh 

Tan* XV*. LV. ten versoucke van 

joncheer Jan de la Porte hoogbailliu, 
Gillls van de Sweerde schouttheeten. 

« Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri- 
u mineel yoor hemlieden beleet in yierschaere tusschen Jonc- 
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbailleu deser 
n stede heesschere ter eender ende Jaeob Wattel geseyt 
« Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat 
« den selven h'* dede togen ende segghen dat naer de 
« pIaceaetendoorH.H. onlancxgepubliciertendeyernieuwt(i) 
u eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of 
« conditie by waere eenige boucken geschreyen ofte geprent 
« onder hem te hebben of behouden suspect yan eenige 
u beresie ofte quaede ler}mge ende dat op peine yan dannof 
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den inhouden yan 
u den selyen placcaete. t selve seyde yoort waerachtlgh 



(1) 11 ćtait ordonne auz autorttes, sous certaines peines ea cas d^omissioDf 
de publicr i'ćdit de tAx mois en six mois. 



— 251 — 

« dans loute la Flandre, les inqui&iteurs de la foi s^apeF- 
u curent ayec effroi que ces moraliUs fourmillaient de prin- 
«t cipes beretiąues; aussi n'eurent*ils rien de plus pressó 
« que de dćnoncer le ]ivre i TEmpereur, qui en dófendit 
u la vente et la lecture .par un ćdlt du mois de Septembre 
a 1540 ». 

Les dispositions de cet ćdlt on placcard sont escessiye- 
ment severes. Toute contravention y est pnnie de la peine 
capitale k subir, pour les hommes, par le fer; potir les 
femmes, par la fosse (1); et ce pour a u tan t encore que les 
delinquants ne s'opini^trent dans leurs erreurs : « Zo verde 
zylieden haerlieder dwalinghen niet sustineren ofte defenderen 
en wiilen ». Que s'ils nes'amendent et persistent, ils sont 
briklćs vlfs et leurs biens confisques: u ende indien zy in 
hare dwalinghen ofte heresien persisleren, zo zullen zy ghe^ 
executeerd werden by den vieref ende in allen zaeken haer- 
Ueder goeden verclaerd gheconfisguierd tol onsen profyte »• 

Malgre la sćyćritć du texte qui defendait, en sus, k 
toute personne quelle qu'elle f6t, sous peine d'ótre eon- 
sideree comme complice des berćtiques et punie comme teł, 
d'interceder en faveur des condamnćs (2), ii est perntls de 



(1) Ge terrible snpplice, qai consistaiŁ II itre eDterrć TiyaDt, ne s^appli- 
quaiŁ qu^aux femmes seules j les bommes ćtaient pendus on dćcapitćs. 

(9) tt Yerbieden Toorts eenen ye(;helicken, van wat state ofte condicie by zy , 
« opte peyne te wesen ghehouden voor faiiteur van de Heretijeken, ods ofl 
« oDse Raden maght bebbende gratie te gbeven, reaueste te presenterea 
« Toor de voorschreveii fugiti?eD, ballinghcn oft berdoopers, noch andere 
« besraet, ofte die besmet bebben gheweest Yan de Yoorseyde gherepro* 
« beerde secien om gracie te bebben van huerlieder raesusen, dwalingbea 
« ende beresien, die welcke wy niet en wiilen gheaceordeert te wordene 
« opte peyne te wesen eewelicken gbehouden inhabijl om te moghen boudea 
« otl ex.erceren oflicie in onse voorse?de landen, ende daerenboven arbi* 
« tralic ghecorrigiert. Desęelijcke allen adyocaten, procureurs, clcrcken, 
« practiciene, ende solliciteerders , te makeD| 8Cry?e ofte preseotecen 
« zulke reqaeste op ghelijcke peyoe. > 



— 252 — 

croire qu'& Tćpogne k laguelle notre jugement se rófóre on en 
ćtatt venu, dans la pratique, k une application plus bć- 
nigne de Tćdit. En effet , le jugement en quesŁion , ainsi 
qu'on le verra| ne prononce pas la peine de mort, bien 
que de fait elle fńt enconrue par Faceusć. Peut-ćtre aussf, 
la culpabilltć morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi-* 
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait matćriel ćtant 
constanty crurent ne pouYOir ni appliquer la peine capitale, 
ni acquitter complótement, et ne virent mieux qae de re- 
conrir k Tezpćdlent d'une condamnation mitigće pour tout 
concilier et maintenir Teiemple. 

Quoi qu'il en puisse 6tre, voicl ce jugement: 

Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh 

Tan* XV*. LV. ten versoucke van 

joncheer Jan de la Porte hoogbailliu, 
Gillis yan de Sweerde schouttheeten. 

« Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri- 
«( mineel yoor hemlieden beleet In yierschaere tusschen Jonc- 
« heer yan de La porte heere yan Morslede hooghbailleu deser 
« stede heesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt 
c( Bruuq geyangen ter andere spruytende uit causen dat 
« den selyen h'* dede togen ende segghen dat naer de 
« placeaeten door H. H. onlancx gepubliciert ende yernieuwt (i) 
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of 
« conditie hy waere eenige boucken geschreyen ofte geprent 
<c onder hem te hebben of behouden suspect yan eenige 
u heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof 
« lyyelich gepuniert te werden yolgens den Inhouden yan 
u den selyen placcaete. t selye seyde yoort waerachtigh 

(1) 11 ćtait ordonne aax autoritćs, sous certaiDes peines ea cas d^omissioiiy 
de publier l^ćdit de 8i& mois en sii mois* 



— 255 — 

« wesende dat den V'* in vilipendentie ende verachtynge 
fc yanden 8elven placcaete hem vervoordert badde eenen 
« pampieren geschreven bouck met synder eyghen bandt, 
« binnen synen huyse te bebben ende te boudene reel 
u spelen van Syne refereinen ende balladen inde ive)cke 
« diver$che passagen stonden veel dwaelyngen ende here- 
« sień merckelick een spel van synne by den selven plac- 
• caete by ezpressen yerboden ende geinterdiceert (i) seg^- 
« gende ende sustinerende midts dien den roornoernden 
u b'* den v'* daermede verbeurt bebbende syn levende lyf 
« t selve callengieerende ten ^elcken den yoornoemden ge- 
tt yangen v'* badde gedaen seggen boe dat \raeracbtigh 
« was den Toornoemden bonck b!n synen boyse bevonden 
u badde geweest, nemaer dat by daer gelegben badde op 
«c een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se- 
«c dert der tydt by geyangen jonck geselle wesende ende 
u leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere- 
«c scboolm'^* den selyen bouck met synder bandt geschreyen 
« badde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer 
ic eenigh argh soude mogen inne staen of gelegben syn 
u of yet staen weerdigh yan reprebensie of yote yerclaer- 
«{ sende yoort dat by noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt- 
«( gesproken soude bebben nocb yegenwoordelick oock en 
«t geyoelt dat wesen soude contrarie den beylighen kersten 
tt gelooye of ordonnantie der beyligbe kercke, toedien dat 



(1) CćtaiŁ le jeu de moralitć mentioDnć. yoici encorele textedu plae- 
card : « ende de spelen die corielijnghe gespeeld zijn geweest in onz& 
stad van Ghend hjr de neghenlien cameren^ op het rejerejn^ weUk den 
mensche stewenJe den meesŁen ŁrootŁ et » . 

Le recueil de ees XIX jeus, devenu tr^srare, parot a Gand en 1559. 
11 se trouve ii la bibliotbique de notre ville uo exeoiplair€ d*aiie ćdition 
f ubsćqu€nle du mois de Kai 1564. 



— 254 — 

« hy noyt geweten hadde yaaden jnbouden noch oock 
« yander publicatie Tanden selyen placcaete biddende niet 
u min oodtmoedelick dies hy by Ł houden yanden selveii 
« boucke onder hem zoude mogen misdaen hebben om 
<i jgratie concluderende yoorts den h'** niet oofangelick 
« t' synen heesscbe fynen ende condusien inder vorme ende 
<( manierę soo hy die genomen hadde, nemaer dat by ge- 
tt ordonneert soude wesen te alternerene ende voort recht, 
u naerdien by myne heeren schepenen de merite van den 
(( processe overgesi60 de selve bcer hooghbaillia geordon- 
u neert badde geweest te alterneren ende danvolgende de 
u selve alternatiye conclasie gehoort midtsgaders dandt- 
« woorde ende-deifentien yan partien employerende te dien 
« elck in t' syne beurlieder yoorgaende beleedt ende pro- 
« ductie gesien de requeste lettragen ende munimenten Aiiic* 
«t inde in desę saecke gedient midtsgaders dacten yan den 
« processe sonderlynge yan de conclasie int recbto op al 
<i gelet met rypheyt ende deliberatie van raede, alYooren 
V gebadt hebbende advys ende hof lastynge op de inter- 
<( pretatie ende moderatie yanden placcaete yooren geroert 
u Tan myne heeren yanden Raede skeysers ons geduchten 
u heere geordonneert in Ylaenderen (i), myne yoornoemde 
K heeren schepenen regnard nemende op de lange detentle 
«( en stricter vangenisse yanden selven Jacob geyangenen (2) 
«( hebben den selyen gecondemncert ende condemneren by 
« deseń alhier in yierschaere knielende op beyde syn knien 
^1 met eenen tortse yan drie ponden was ongebrandt te 



(1) La cbambre des echeyins neut certfs pas osć modćrer les peoalites de 
Teditsaos ravis et rauŁorisatioD prealables du Grand Conseil. 

(9) La detcntioo prćyentive datę de loin comme on Toit. 



— 235 — 

« bidden vergevenisse gode van hemeiryck ende myne heeren 
« yander justitie yerclaerende ende belydende syne misdaedeo 
<i leetwesende ende daernaer geleet te worden op een schavot 
«t gereebt by den peUoryne (i), ende by den officier cri- 
« mineel gebonden aen eenen staecke een half ure aldaer 
« te staen ten einde vander welcken synen bouck yander 
« spelen ende refereynen yoornomt yerbrandt te Morden in 
« syn prescntie ende boyen deseń noch ter naester pro* 
« cessie generaele te gaene yoor processie ten uufgaende 
<( t' sinte maertens blootshoofts in syn lynnaet met een 
u tortse van drie ponden was ongebrandt ende ten incommen 
« yander selyer yoor den hooghen aultaer op beede syn 
« knien te bidden anderwerf yergiffenisse gode yan hemel- 
« ryck myn beere den hoofhbaillie uutter naeme yan de 
« k. m. myn beeren yooght ende scbepenen oyer de jus* 
« titie, belydende hooge ende oyerluyt de contraventie yan 
tt den 8elven placcaete ende andere syne misdaeden bem 
« bertellck leet wesende ende dat by's bem roort, wacbten 
« sal, ende yoort reguart nemende toedesen dissolut ende 
^ jnsolat leyen bebben den selven gevangen gejnterdiceert 



(1) Ce pilori se tronvaiŁ en face du Nieuwerk^ devanŁ la maison portant 
ponr enseifcne La Ti'ompelte et servait d^endroit (rexćcation poiir cer- 
taines pHiies. Sa coiistruclion, oii pliitdt sa reconstrnclion, reinontait 
Ters 1400. On lit, en effVt, dnnsun ref;istre dćposć aiix archi ves de cetle 
TiUe^ et sous la datę du 15 Xbre 1450, ce qni suit: Jan Diederic f^heseit 
yanderleye Smet, was ghewysl te f^heyene de some vau twaelf ponden 

Earis oihe die f;heleiŁ te zine in den iianden van Joos Yrylof en die 
ekeirt te zine in yserin wercke an den Pilloryn die men binnen corten 
tyden maken en stellen zal op de Maerct yan Tpre, ome dat by onder- 
bleven es van zynder oorcondscepe die by yoort gbesŁelt badde iep en 
jeghen Clais Seybaert. 

( Rfg- van Swoendaechs ehedinghe beginnende 
34 Lauwe 1452 en ernaigende den 8 Maerte 
1468. 

Ce pilori fut dćmoli a Tćpogne de la re?olution francaise. 0'apr^ 
Da Cange, ie pilori ćiait, uo indice de baute juridictioo. 



— 236 — 

« endc jnterdiceren den selyen gevangen binnen eenea 
«: halfden jaere in geen taverne te gaene geen waepenen 
« offensive binnen deseń tydt te dragen geen oorconden 
« jeghenshem beleet teinjurieren faictelick noch met woorden 
« ende dat al ep breeder correctien ter eerster processie 
« generaele beeft deseń gevangen syne reparatie gedaen. 

Pour ceux de nos lecteurs qui ne comprennent pas Ic 
flaniand, voici, en substance, le dispositif du jugement : 
le S' Jacgues Wattel, dit Brucą, est condamnć, en ćgard 
i. sa longae et rigoureuse detention pr6vcntive, k devoir, 
en audience de la cbambre, agenouille sur ses deux genoux 
et tenant en main un cierge non-allume pesant trois liyres, 
demander pardon i. Dieu et k Messieurs de la Justice , 
confessant ses mćfaits et dćclarant s'en repentir; pals, k 
dlre conduit de \k sur un ćehafaud dressć deyant le pilori (i), 
y ćtre lić, par Toffieier criminel, k un poteau, et s'y tenir 
durant une demi-heure aprćs laquelle le livre inerimine 
sera briiló en sa prćsence; k doTOir, en sus, lors de la 
prochaine procession gćnćrale de la paroisse de S* Martini 
mareher en tóte de cette procession, tćte nue, en chemise 
et portant en main un cierge non-allumó de trois livres; 
puis, aprśs la rentrće k rćglise, aller s'agenouiller sur ses 
deux genoux devant le maitre-autel, et demander de rechef 
pardon k Dieu, k M' le Haut-Bailli et k Messieurs de 
la Justice, confessant encore k haute et iutelligible Yoix-la 
contravention au placcard et ses autres mćfaits, dćclarant 
s'en repentir sincórement, et promettant de s'en garder k 
ravenir; Enfin, yu la vie dissolue du condamne, le juge- 



(1) Voir la notę qui ^rickię* 



- 237 — 

ment ajoute defense de frćguenter les tavernes et de porter 
des armes une demi-annće durant, comme aussi de molester 
aucun tómoin soit par fait, soit par paroles, le tout sous 
peine de plus forte correction. Łe texte mentionne in fine 
qu'& la premićre procession gćnćrale le condamać a fait 
son amende honorable (I). 

En terminant notre artlcle nous ómettrons, pour demier 
commentaire, cette simple rćflexion: qu'il rćsulte des details 
qui prćcMent, comme de beaucoup d^autres, que le monde 
a bien marche depuis trois siócles , et que notre epoque 
vaut incontestablement mieux que ce qu'on a souvent en- 
core coutume d'appeler « le bon vieux iemps »• 

H. BOSSACRT. 



GRfcX5^FQ 



(1) Toutes ces pćnalit^ ćtalent arbitraire»» 



GESCHIED- m TAALKUNDIGE 
AANTEEKENINGEN. 



IMLEIOING. 



Gaarno soude ik de Geschiedkande, de Yleogelen 
der Taalkuode heeten , gelijk men de Tiidreken- en 
de Aardrijkskaode de Oogen der GeschieiieDis noemt. 

J. A. J. HiTŁIHK. 



AUes ^at in het oord dat wij bewoonen, vóór de in- 
rukklng der Romeinen bestond, ligt in de kolk der eeuwen 
gedolyeiiy en de onversaaglijkste navorscher kan, met de 
diepste taal-, oudheid- en mijthische kennis, er niets van 
opsporen^ want het is de inrukking dezer wereIdover- 
winnaren, die de eerste historlsche lichtstralen over onse 
landen schiet. 

De gesehiedenis onzes geliefden Yaderlands toont ons 
immers aan dat de Romeinen de yrijheid— het waardigste 
regt der menschen — , aan de \olkerschappen benamen, welke 
zij onder hun beheer kregen. De yolken van germaanschen 



— 239 — 

8tam, van dit zoete genot beroofd, dat zij ais hun element 
aanzagen, om zich onder Romes zwaardragend bestuur 
te plooijen, staken steeds het hoofd in de hoogte en reik- 
balsden naar de gelegenheid om dien onweerdeerbaren 
schat te herwinnen, en daartoe des noods stroomen van 
bloed te gieten op den bodem, waar zij eerlijds de teugen 
der \rijheid in yolle maat verzwolgen. 

De Friezen, die yolgens het beste geyoelen, van dc Saksers 
en andere noordsche yolken zijn afgekomen, warcn de 
eerste die het romeinsche gezag hier durfden trotseren. 
Aan den Neder-Donauw sloten zij met versebeidene volks- 
takken een verbond om de Romeinen uit Dacie te yerjagen ; 
dit bond droeg den naam yan Gotthen (i), naar bet aan- 
zienlijkste der sa^myerbondene yolkerschappen. De eerste 
en bijzonderste oorzaak yan den oproer der Gotthen tegen 
de Romeinen, was de onyerzadelijke heerschzucht der laatste 
oyer alle yolken der wereld. 

Aan den Midden-Donauw yereenigden zich de Markomannen, 
de Simnomen, de Kwaden en andere yolken, onder de 
benaming yan Allemannen* 

De nederduitsche yolksstammen welke aan de oeyers 
des Rhijns, der Maas en der Schelde woonden, stelden zich 
onder eenen bertog, en yolgden betzelfde yaandel, onder 
de benaming yan Franken. 

Het doel yan deze yerbonden was de inrukking der Romei- 
nen tegen te houden, en de inyallen der .Saksers en andere 
noordsche yolkerschappen af te weren. 



(1) Dit Tolk, bij Plioios CuUones genaamd, is herkomstig uit Deoc- 
marken. 



— 240 — 

De Saksers, een Tolk van de Scijten afkomstig, uit AsiS 
Tertroiken, hebben zich omtrent Slade, in Dtutscbland, 
en ID omliggende gewesten ter neder geset. De Torige 
Dum van dit (rotsch en slrijdbaar volk was Saae of Saei. 
ZcHider twijfel zijo zij herwaarts gekomen nit het Oosten 
en Noordoosten, en hebben zich westwaart3 wijd in 't ronde 
tot aan dc zee Yerspreid en de ledige plaatsen des landa 
ingenomeD (1). 

Deze Yolkerschappen, door de fraokische gonwen van 
het romeinscbe rijk gcscheiden, waagden langs de lee 
aaavallen op de gailische en britiische kasten, die zij ionamen 
en hun gezag diar deden eerbiedigen en TolkspUotingen 
aanlegden; weshaWe werd de kust, tnsscben de Schelde- 
monden en Kales gelegea, Tan in het b^in der V* eeuw> 
Lillus SoTonicum genaamd. 

Bome moest deze inpalmingen, op zija rijk gedaan, ge- 
doogen i dit deed aen de stamforoeders dezer Tolksplanters die 
in bet moederlaod gebleyen en daar door veelheid va& 
bewooners geprangd waren, de b^eerte ontsŁaan om nietiwe 
inrukkiDgeo ia deze landen en in Britanje te doen. Doch, 
deRomeioen en het Trankische bond, hielden deze herhaalde 
pt^ingen nog eenigen tijd tegen, 

Romę verzwakte steeds en Terscbeidene duitscbe Tolken 
namcn het franken hond aan. Pharamund Terbrak aU« 
Trietidschap nitl lloiiie en ruktc met zijnc gedi^fitos^'"'-'^*''^ 
in Gallie. De vcrschillige Yolkerschappen var 
bond rekten de grenspalcn Yan bet L 




> 



— 241 — 

zuid-en westwaarts uit, en de overwinnaars Testigden sich 
met der woon in de landen, die zij op de Romeinen ge* 
wonnen hadden (409). 

■ 

Na waren de banden verbroken die de inrukLingen 
der noordsche uitwijkelingen tegenhielden. Alle hinderpalen 
aldus weggenomen zynde, stelden waaghalzen, uil Dene- 
marken, Zweden en andere koude gewesten, zich aan het 
hoofd van een deel hunner beploegers, om in eene zachtere 
luchfgesteltenis een aangenamer en tevens gunstiger verblijf 
te gaan zoeken, en overstroomden weldra met geweld onze 
gev\esten. 

ScandinaYie telde eene bevolking welke het niet Toeden 
kon. Daaruit onlstond de nood^akelijkheid voor dit kloek 
gespierd volk ten nadeele zijner naburen te leven. 

Zoodra de \iarme zonnestralen de ijsschollen yloeibaar 
maakten, vierde het een algemeen feest, en droeg den 
goden offers op. Daarna gingen een deel jeugdige en kloeke 
knapen te scheep, yerHeten het land .en leefden yan zee- 
rooYerij of trachtten land in te nemen om rolkenplanting 
aan te leggen. Men yerhaalt dat er bij deze yolken eene 
yfvei bestond, krachtens dewelke de jonge lieden het lot 
moesten trekken, en alzoo degene aangewezen werden die 
in vreemde landen fortain moesten gaan zoeken. Men yoegt 
er bij dat de yader de gewoonte had zijne zonen, die de 
wapens konden hanteren, weg te jagen, uitgenomen ćenen 
enkelen die bestemd was om zijne nalatenschap te eryen (I). 



(1) Ziehistoire de la Suide, par Erik-Guslave Geijer, cli. I. $siqm des mi- 
gratłODS des peuples du nord. (Norduka wandrings tagor), 

16. 



— 240 — 

De Saksers, een volk van de Scijten afkomstig^ uit Asid 
Tertrokken, hebben zich omtrent Stade, in Daitschland, 
en in omliggende gewesten ter neder geiet. De vorige 
naam van dit trotsch en strijdbaar voIk was SaM of Saci. 
Zonder twijfel zijn zij herwaarts gekomen uit het Oosten 
en Noordoosten, en hebben zich westwaarts wijd in 't ronde 
tot aan de zee rerspreid en de ledige plaatsen des lands 
ingenomen (i). 

Deze Yolkerschappen, door de frankische gon wen vatt 
bet romeinsche rijk gescheiden, waagden langs de zee 
aanvallen op de galllsche en brittische kusten^die zijinnamen 
en hun gezag daar deden eerbiedigen en yolksplantingen 
aanlegden; weshalye werd de kust, tusschen de Schelde- 
monden en Kales gelegen, van in het begin der V* eeuw^^ 
Littus Saxonicum genaamd. 

Romę moest deze iupalmingen, op zijn rijk gedaan, ge- 
doogen ; dit deed aen de stambroeders dezer Yolksplanters die 
in het moederland gebleven en diar door veelheid van 
bewooners geprangd waren, de begeerte ontstaan om nieuwe 
inrukkingen in deze landen en in Britunje te doen. Doeh, 
de Romeinen en het frankische bond, hielden deze herhaalde 
pogingen nog eenigen tijd tegen. 

Romę yerzwakte steeds en yerscheidene duitsche Tolken 
namen het franken hond aan. Pharamund yerbrak alle 
yriendschap met Romę en rukte met zijne gedachte krijgers 
in Gallie. De verschillige volkerschappen van het Saksische 
bond rekten de grenspalen yan het Litlua Saxonicum 



i\) Zie jintiauilaŁes Belgiete of Nederlandsche oadtbeden: AoMt^am. 
1715. -^ o 



— 241 — 

zttid-en westwaarts uit, en de overwinnaars vestigdeii zich 
met der woon in de landen, die zij op de Romeinea ge* 
wonnen hadden (409). 

• 

Nu ^aren de banden verbroken die de inrukkingen 
der noordsche uitwijkelingen tegenhielden. Alle hinderpalen 
aldus weggenomen zynde, stelden waaghalzen, uit Dene- 
marken, Zweden en andere koude gewesten, zich aan het 
hoofd van een deel hunner beploegers, om in eene zachtere 
luchtgesteltenis een aangenamer en tevens gunstiger verblijf 
te gaan zoeken, en overstroomden weldra met geweld onze 
ge\^ esten. 

Scandinavie telde eene bevolking welke hel niet Yoeden 
kon. Daartiit ontstond de noodzakelijkheid voor dit kloek 
gespierd volk ten nadeele zij ner naburen te leven. 

Zoodra de ^arme zonnestralen de ijsschollen yloeibaar 
maakten, vierde het een algemeen feest, en droeg den 
goden ofifers op. Daarna gingen een deel jeugdige en kloeke 
knapen te scheep, yerlleten het land .en leefden van zee- 
rooyerij of trachtten land In te nemen om rolkenplanting 
aan te leggen. Men verhaalt dat er bij deze volken eene 
wet bestond, krach tens dewelke de jonge lieden het lot 
moesten trekken, en alzoo degene aangewezen werden die 
in yreemde landen fortuin moesten gaan zoeken. Men yoegt 
er bij dat de yader de gewoonte had zijne zonen, die de 
wapens konden hanteren, weg te jagen, uitgenomen eenen 
enkelen die bestemd was om zijne nalatenschap te eryen (i). 



(1) Ziehistoire de la Suede, par Erik-Gu8tave Geijer, eh. I. Sagat des mi' 
gratioDS des penples du nord. (Nordiska w^andrings sagory, 

16. 



— 252 — 

croire qu'a Tśpogue k laguelle notre jagement se rćfóre on en 
ćtait venu, dans la pratiąue, i une application plus bć- 
nigne de Tódit. En effet, le jugement en guestion, ainsi 
qu'on le yerra, ne prononce pas la peine de mort, bien 
que de fait elle ttl encourue par Taccusó. Peut-ótre aussi, 
la culpabillte morale de celui-ci ne parut-elle pas suffi- 
samment ćtablie aux yeux des juges, qui, le fait materiel ćtant 
constant, crurent ne pouvoir ni appllquer la peine capitale, 
ni acquitter complótement, et ne virent mieux qae de re- 
courir k rexpćdient d'une condamnation mitigće ponr tout 
concilier et maintenir rexeniple« 

Quoi qu'il en pulsse dtre, voici ce jugement: 

Yierschaere gebannen den XXVIIJ dagh 

van. XV*. ŁV. ten versouckevan 

joncheer Jan de la Porte hoogbailliu, 
Gillls van de Sweerde schouttheeten. 

tt Gesien by myne heeren Schepenen dezer stede tproces cri- 
<t mineel voor hemlieden beleet in vierschaere tussehen Jonc- 
« heer van de La porte heere van Horslede hoc^hbailleu deser 
« stede heesschere ter eender ende Jacob Wattel geseyt 
<( Bruuq gevangen ter andere spruytende uit causen dat 
« den selven h'* dede togen ende segghen dat naer de 
« placcaeten door H. M. onlancx gepubliciert ende vernieuw t (i ) 
« eenen yegelicken yerboden stondt van wat qualiteyt of 
« conditie hy waere eenige boucken geschreven ofte geprent 
«( onder hem te hebben of behouden suspect van eenige 
« heresie ofte quaede lerynge ende dat op peine yan dannof 
« lyvelich gepuniert te werden yolgens den Inhouden van 
u den selven placcaete. t selve seyde yoort waerachtigh 

(1) 11 ćtail ordonnć aux autoritćs, sous certaines peines en cas d^omissioDy 
de publicr Tćdit de bul mois en ń\ mois. 



— 255 — 

« wesende dat den V in Yllipendentle ende verachtynge 
« vanden selveii placcaete hem Yervoordert hadde eenen 
« pampieren geschreyen bouck met synder eyghen handt, 
« binnen synen huyse te hebben ende te houdene reel 
« spelen van Syne referelnen ende balladen inde lyelcke 
« diYersche passagen stonden yeel dwaelyngen ende here- 
« sień merckelick een spel yan synne by den selven plac- 
• caete by expressen yerboden ende gelnterdiceert (i) seg^- 
« gende ende sustinerende midts dlen den yoornoemden 
u h'* den y'* daermede yerbeurt hebbende syn leyende lyf 
« t selye callengieerende ten iiyelcken den yoornoemden ge- 
tt yangen y* hadde gedaen seggen hoe dat Maerachtigh 
u >vas den yoornoemden bonck bin synen hoyse beyondea 
« hadde geweest, nemaer dat by daer geleghen hadde op 
« een tresoor wel x soo xij jaeren sonder yerroeren t se- 
tc dert der tydt hy geyangen jonck geselle wesende ende 
« leerende lesen ende schryyen onder Joannes de Repere- 
« schoolm'"* den selyen bouck met synder handt geschreyen 
« hadde uit eenen anderen bouck niet wetende dat daer 
4c eenigh argh soude mogen inne staen of geleghen syn 
«t of yet staen weerdigh yan reprehensie of yote yerclaer- 
«c sende yoort dat hy noyt niet geyoelt geseyt ofte uyt- 
c( gesproken soude hebben noch yegenwoordelick oock en 
u geyoelt dat wesen soude contrarie den heylighen kersten 
u gelooye of ordonnantie der heylighe kercke, toedien dat 



(1) C*ćŁait le jeu de moralitć mentionnć. Yoici encore le texte du plae- 
card : « ende de spelen die cortelijnghe gespeeld zijn geweesŁ in onze 
stad uan Ghend W de neghenlien eameren^ op het referejn^ welck den 
mensche steruende den meesten Iroost es 9 . 

Le recueil de ces XIX jeus, deveDu tris-rare, paroŁ h Gand en 1530. 
11 se trouve ii la bibliothique de notre yille un eremplairc d^unc ćdition 
sobs^cnte du mois de Kai 1564. 



— 2U — 

tmg deed ondergaan vonnden onze ▼ooronders langzamer* 
band nil al die spraakelementen eene gemeene taal, die 
wij ylaamsche taal noemen, omdat Ylaanderen in de middel- 
eeuwen den grootstea inyloed op de stambroeders yan bet 
aloude saksische bond uitoefende. Nogtans, boe zeer die 
Ual sedert dien ook bloeide, kan de tongval van de gemeene 
volksverkeering der yerschiilige plaatselijkbeden ons bet 
moederland der eerste beyolkers nog eensdeels leeren 
kennen« 

Daartoe znllen wij de gemeente Booglede ten yoorbeelde 
neraen, en later, ais enze boofdbezigbeden bet toelaten, 
insgelijks opsporingen doen ointrent andere plaatselijkbeden, 
die yroeger aan den alouden bestuurkring — de kastelnij 
yan Tperen — toebehoorden. 



n. 



•MDRAGC BCTRCimCUJIl HOOGLCDC. 

Yooral zullen wij door de yerklaring van den naam 
dezer plaatselijkheid iets kunnen ontdekken. 

Yolgens den geleerden J.-F. Willems (4) gayen de yolk 
planters eigenaardige namen aan banne bofsteden (yillaD), 
die yeelal de kiem onzer gemeenten geweest zijn, en men 
zon moeijelijk in Ylaanderen, en bijzonderlijk in de kastelnij 
yan Yperen, namen yan plaatselijkbeden aantreffen, welke 
geen teutoniscbe wortels bebben. Onze yoorouders gayen 



(1) Zie mćmoire fur les noms des oommancs de la proyiiiee de la Flandre- 
OrioDtaie, par J.-P. Wiilesu. 



— 245 — 

der zaken eenen eigenaardigen en zeer rerstaanbaren naam. 
Ten anderen ^anneer men nagaat boe de Engelscheny 
Duitschers en Spanjaarden thans In Amerika, en de Hol- 
landers in Java, aangaande den naam der steden en dorpen te 
werk gaan, kunnen wij niet geneigd zijn te yeronderstellen, 
dat de oude Belgen, van germaanscben oorsprong, In deze 
landen komendę, er de namen bebielden yan een volk 
dal zij Yerjoegen en wiens zedea en gewoonten zij 
Terfoeiden. 

De benaming der plaatselijkbeden bebooren dan, ten 
grootsten deele, der germaansche taal (i) toe, gelijk overigen9 
de Yormen ten volle bewijzen; docb, welke yerandering 
hebben dle niet ondergaan door ineensmelting, yerscbeiden- 
beid en letteryerkorting der uitspraak, en meer andere 
oorzaken. Nogtans, Indien de eigen namen yol beteeke- 
nis waren, moet men besluiten dat de beste benaming 
degene Is welke in yerband staat met de natuurlijke ge- 
steltehis yan het oord; zoo dat yele namen aan eenen 
berg, een boscb, eene riyier, eenen weg, enz. ontleend zijn. 

Zoo is het ook ten opzigte yan Hoogledet Deze naam 
is samengestełd uit twee wortels der algemeene duitsche 
taal ontleend, namelijk: Hoog en Ledę. Alwie Ylaming is 
kent de beduidenis des eersten wortellids, dat in de aloude 



(1 )Aan8erien Tacitns getuigŁ dat Germanin zich zeer wijd en verre uitstrekte, 
kan net niet anders zijn of de noordsche landen moeten Toor een deel van 
GennaniC jcerekend worden. En schoon allc hunne talfn nu onderscheidea 
sijn, gelijk de hoogduitsche, oostlandsche en nederduitsche verschillen, 
hebben sii nogtans alle dezelfde oorspronkelijkbeidfrełiail, welke de aud* 
teutonUene taal geweeat is, die hedendaagsch nergens meer gesproken 
wordt, maar Terspreid en Teranderd ligt onder alle talcn die van deze 
ccnte oade en regt duitsche taal afstanimen ; te weten , onder da 
hoog- en nederduitsche, oostlandsche, deenMhe^ noorwcegschc^ zweed- 
0cke, engelschc en scbotsche talen. 



— 246 — 

scandinaafscbe spraak dezelfde beteekeDis heeft, en Lede^ 
lee, Icj yolgens de taalkundige Lambert ten Kate en Ł. 
Meyer, beteekent tred^ gang^ trap of leiding ; dus, te samen- 
getrokken: hooge trapweg^ Deze benaming kamt zeer wel 
overeen met de ligging en de wegen waardoor men in 
het dorp Hooglede komt, dat op eenen berg gebouwd is« 
Tot sterkere berestiging zullen ^ij den naam van Sladen 
daerbij yoegen. Dit woord beteekent in het aloude zweedsch, 
bofstede, viUa of manoir* 

De aloude taal van \«'aar deze twee benamlngen yan 
daan komen, moet loch iets afdoen, doch deze aanwijzing 
is nog urat algemeen, en doet den weetgierige naar eene 
jaistere bepaling omzien. Deze kan in den tongyal yan de 
bewooners der gemeenten Hooglede^ Sladen en in dien der 
aangrenzende geyonden worden* 

Daartoe zullen wij eenige yerzen afschrijyen nit het 
oud noordsch gedicht, yoor titel yoerende: Biarkamal (i) 
SEM ORTB Ragnar Łodbrog (2), {Biafkgezang U welk song 
Reyner Lodbrog). 

8»»« yers der 8«« strofę. 

^itnr (t^ $ia(m(i tnpfe- 
Beschilderingen in der helmen byeenkomsL 



(\) Biarka was een oud poł^et, en yinder yan dit soort yan truurgedichteoi 

(3) Deze deensclie yorst stierf in 857; hij was te gelijk een kloek krijf^sman 
en een Termaard poł^et. Na Tele jaren de wapens met |;root ontzae in 
verre landen gevoerd te hebben, werd hij, door den ierschen en schot- 
schen konina Elle fceyangen genomen, en levendi{r den slangen ten roof 
gegeYen. Ueze yorst vf reeuwigde sijne geYangenis meteen kiinslig gedichi 
Jn d<>ensche of kimbrische spraak opgesteld, waarin hij zijne daden en 
kloekhertił;heid tegcn den dood in heldentaal manhaftig en schilderacbtig 
uitbromt. {Lambert ten Kale.^ Aanleiding lot de kennisse pan het 
verheyene decl der nederduiUche sprake, eerile deel, Uadz. 79), 



_ 247 — 

8''* vers der I3* strofę* 

<%ia(m stifma^ (i) ann ^ofnii (^). 
De hełm der heUen (2) tcaren ver8lelen (f). 

8»»« Ycrs der 14* strofę. 

Op de helmttiinen de sehermhouwera (2) toe6e(en (ł)« 

8*** vers der i7« strofę. 

&iianhnn $a( (j^fe* 

Dten omerschrokken held berooft van 'tleven. 

8*'« vers der 25**» strofę. 

Dat wa8 des kheken adeldom van overlang, 

Zonder uit de oude zweedsche taal meer Yoorbeelden aaii 
te halen, kan men bij de opgegeyene yerzen bemerken, 
dat, over het algemeen, de A vóór L gebezigd wordt. 
Łater werd, bij de insmelting van andere taal- en spelling- 
Yormen, in de geschreyene taal, de A tegen E yerwisseld. 
Maar de afstammelingen Yan zweedsche Yolkplanters hebben, 
in hun dagelijksch Yerkeer, deze letteryerandertng bij de 
uitspraak niet aangenomen, zoo moeijelijk is het aan den 
oorspronkelijken tongvaI te yerzaken. Zoojkomt het Yoor 
dat men te Hooglede, Staden en omstreken, gedurig maik, 
halftj galdj alk, alf^ in plaats Yan melk, helpj geld, ęlk, 
e{/*uitspreekt, en de oud zweedsche tongyal hoort doorstralen. 

De aanleiders yan de noordsche uitwijkellngen dle zich 
binnen den kring der gemeente Hooglede geplaatst hebben, 
zullen met tweeen geweest zijn. De eene zal zich nećrgezet 



— 348 — 

hebben waar oudtijds het kasteel — de słerkie — stond, en 
de andere ter plaats waar nog het Yolmerbeke kasteel staat. 
Deze Yoordragt komt zeer wel overeen met de TalksoYer- 
]evering die zegt dat de grondzuilon van dit manoir ouder 
zijn dan die der kerk. 

Dit Terstaat men gemakkelijk: de heilige Amandus, (1) 
de beschermheilige der kerk yan Hooglede , kwam 
eersti omtrent 640, ia Ylaanderen het geloof prediken. 
Eerst hield bij zich te Gent, ten dien tijde een klein ylek, 
op , en bezat een ediet Tan koning Dagobert , wlens 
gunsteUug bij was, bevattende dat alwle weigerde zich te 
laten doopen, door den koning daartoe zou gepraamd 
worden (2), Daaruit moet men opmaken dat de kerk van 
Hooglede maar in de laatste helft van de YIl" , of in het 
begin der YIII*, eeuw gebouwd werd. 

Ten anderen moet het Yolmerbeke slot reeds in die tijden 
bestaan hebben toen de eenvoudige lieden allerlei sagas 
weefden. Ten bewijze zuUen wij, onder andere, de saga 
van Klop 61 aanhalen. 

Klop ól yan Yolmerbeke (S). 

« Op het Slot yan Yolmerbeke, thans een hoeve, hield 
eenen nachtgeest, de schim van eenen leenheer, die over 

(1) De heilige Amandus werd te Herbauges, bij Nantes, omtrent het jaar 
594, van zeer edele en rijke ouders^ neboren. Ilij werd rond 6^8 bisschop 
gewijd, dnch hij wilde in langen tijd geen bisdom aanneroen en verkoos 
ais apostel het geloof te gaan verkondigen. Die heilige, apostel Tan 
Tlaanderen en Braband genaamd, bragt zijne laatste dagen door in hel 
klooster van Einon, waar hii, na zijnen dood (684) begraven werd. De 
stad Si. jśmandy laler bij ElnoDS klooster gebouwd, ontleent vaQ hem 
haren naam. 

(%) llet is Baudemundus, discipel des heiligen Amandus, die dit yerhaalt* 

(3) Kunst- en Lellerblad, bladz. 84 des yierden jaargaogs (1843); 



— 249 — 

raim negen eeuwen gestorven is, toŁ op het eindte der 
achttiende eeuw zijn bestendig yerblijf, en zou tot die 
straf gedoemd geweest zijn, om dat hij er, vóór zijn af- 
^terven, ergens eene groote som geld en kostelijke klee- 
nooden verborgen had. Deze nachtgeest rustte weinig^ en 
klopte dikwijls onitrent middernacht op de dureń en yen*^ 
sters van het kasteel, roepende : Slaap -je (H? Slaap - j« 
Ot? Wanneer hij dacht dat niemand mcer wakker Mas, 
sloop hij door de goot in den . huize en yerbrijzelde met 
groot gedruis den huisraad, maar des morgens werd alles 
>vederom ongebroken op het jaiste plaatsjen terug ge* 
Yonden. » 

te Dat spook schullde bij dagę onder eenen der twee van 
hoogen ouderdom grijze eiken, die bij den vijver des kas* 
teels stonden. Niet wetende onder welken der twee eiken 
de waargeest zijn donker yerblijf hield^ heeft men eeuwen 
lang geenen van beiden duryen yellen, uit yrees yan door 
hem den nek gekraakt te worden. Echter wat meer 
onyersaagd geworden zijnde, heeft men zich yerstout op 
de wortels dezer boomen, oyer eenigę jaren, de bijl te zetten, 
en die oude telgen der aarde te doen nederstorten , zon- 
der eenen geest gewaar te worden of iets yan hem te moeten 
lijden »• 

« De geburen dezer aloude heerenwooning en bijzonderlijk 
de grootmoeders, yertellen nog gaarne den kleinen kinde- 
ren deze saga, met yeel bij komendę varianłenj oyer de da- 
den yan Klop ó/, om de lange winter ayondstonden zonder 
yerdriet te slijten. Ook zijn er weinig ouderlingen in den 
omtrek, die dezen nachtgeest onder de eene of andere ge« 
daante niet meenen gezien te hebben »• 



— 280 — 

. Łater lullen wij tracbten de vruchten onzer nieawere 
op$poringen omtrent het een of ander oaderwerp, de kastelnij 
vaD Yperen betreffende , «oo duidelijk mogelijk. , voor te 
dragen, en intusschentijd, geachte en geleerde lezer der 
Annalen de la SocUte hisloriąue^ areheologigue et liltóraire 
de la v%lle if Ypres et dę 1'aneienne West-Flandre, nemen 
wij de yrijheld Ued. nog deze woorden toe te yoegen : 

Connais tes intirśts, pżse les et choms; 
Et en Ami, pardanne mes icarts. 



THCOPHICL LAM8CM8. 



G^JlSSibO 



(Saite de Ctul^ttn Ułirm d§ fł9&mnag— r»marquabhi du XVh ęt du XF^^ m«c/«]. 

Yoir p«ge 137. 



vn. 



ADRiCM VAN SCRICCIl OU SCRICCKiUS. 



1616. 



Quiconque s'est occupe de Thistoire et des antiquitćs de 
la Flandre connatt Touyrage d'Adrien Van Scrieck, ćcrit en 
Flamand et poHant un double titre, Tun en latin: Adriani 
Scrieckii Rodomi, originum rerumque CeUicarum et Belgicarum 
libri XXIII; et Tautre en flamand: Van 't begin der eerst$ 
volcken van Europen, in sonderheyt win den aorspronck en 
de Saecken der Nederlanden XXIII boeken. 

Cet ouyrage ćrudit, mais bizarrei tend k pronver que les 

Flamands, arrlvćs de la Palestine dans les pays humidee, 

en flamand Keltigcj d'ou Kelten ou Celłes, sont bien plus 

anciens que les Grees et les RomainS) et que leur langue, 

qu'il appelle Saphełtgue, Teutonigue, Cymbrigue, Scythiqu$ 

et Celligue, dćrive de la langue primitive oa hćbraique9 
dont ello n'est qu'un dialecte. 

A Tappai de sa thćse , Serieckius fait suivre son oavrage 
de deux indes dans lesqaels ii s'attache k dćmontrer que 



— 2S2 - 

les liaots chaldćens, grecs et latins tirent leur ćtymologie 
de la langue flamande. 

Afin de donner une idee de sa manierę de procćder pour 
arriver k cette dćmonstratioDi nous donnons ici quelques 
estraits de ces deux iodex dont Tun est intituló Index 
geographicus et Tautre Index II Miscellus. 

Du premier nous extrayons au hasard les mots snivants : 
iEGYPTUS ou AEGUPTOS, yient, selon l'aateur, des mots 
scylhes oa celtiques HAEG-OP-T' HO , qu'll tradult en 
francais par Pays d bois sur les hauUeurs. 

JSTHIOPIA, dćrive des mots celtiqaes EETE-OPPEN^ qai 
signifient ceux des chaleurs sufirieures. 

JBTNA est formo des mots celtiques EET-NA, en francais 
Tardent voisinage. 

Łe second index contient des etymologies non moins 
inattendues. 

Ainsi d'apris Scrieckius le nom de DEMOSTHĆNES pro- 
Yient des mots celtiques DEM-HOHSTEN-EN, qui Tenlent 
dire des plus hauies eauxl 

DELPHI est tire des mots scythes oa celtiqaes D'HEŁ-PT 
ou D'HEŁ-BY, qu'il traduit par pris de tenfer ! 

Cet ouYrage rcmarquable par sa nouyeautć et sa singn* 
larite a rencontró un grand nombre de contradicteurs. 
Scrieckius pour confirmer son paradoxe et pour rófuter 
ses nombreux adversaires a successiyement ecrit les lirres 
suivants: Monita secunda^ sivi Europam redmvani libri Yf 
ensuite Adversariorum libri IV. 



— 283 — 

Ces divers oavrages oni ćtć editćs k Tpres par Francois 
Bełlet, le premier en 1615 le second en iG20. 

Mais si Scrieckius reneontrait beaucoup de contradicteurs, 
ii ayait aassi d'ardents admirateurs et des protecteurs 
pnissants. 

Łes sayants Janus ŁernutiuSi Justus Ryckius, Justus Van- 
den firoucke et Łucius Wingardus lui adressćrent des ćloges 
pompeux en yers latins et grecs; Ericius Puteanus osa 
móme Tappeler le^Phre de la Patrie; dans les yers suiyants? 

.Serieckius seterno patriam molimine linguam 
Condens, se patriw condidit ipse pairem. 

Łes archidues Albert et Isabelle lui firent deliyrer des 
lettres patentes par lesąuelles toutes łes yllles et eh^tellenies 
de la Flandre furent antorisóes k prendre pour et au nom 
de leurs collćges et serments, un exemplaire des ouyrages 
de Serieckius et d'en porter le paiement k leurs comptes 
respectifs. 

Ce moyen ingćnieux d'eneourager łes lettres aux frais 
des ch&tellenies et des communes nous est rćyele par la 
lettre suiyante que notre auteur adressa, sous formę de 
circulaire, k toutes les yilles et ch&tellenies de la Flandre. 

Łes biographes ont donnę peu de details sur ce per- 
sonnage qui nous intćresse k plus d'un titre ; car ii a passe 
la plus grandę partie de sa yie dans la yille dTpres oii ii 
ftit eonseiller et ou ii termina sa laborieuse carrióre. 

« Adrien Yan Scrieck, Seigneur de Rodorne, dit Paquot, 
a naguit k Bruges, le S6 Dćcembre 4559; ii fit ses pre-- 



— 254 — 

V iBićres śtudes dans sa patrie et se rendit ensnile a 
« PariSy Oli ił ćtadia la philosophie et le droit. » 

11 y fut lió avec les hommes les plus instraits et les 
plus distingaćs, teb gne Henri de Nesmes, conseiłler d'ćUt, 
CuiUaame Fournier, les frćres Pithou et d'aatres. 

RevenB en Flandre ii se fit blentót remarqaer par les 
comtes Gerard de Homes et Nicolas de Montmorency doat 
ii sat s'attiref la bie&yeillaBce et ramitić. 

lis lui confierent les postes les plus honorables tels qae 
les bailUages de Cassel, d'EstaireSy de la Bassće et de Łocre. 

Scrieckitts deviot ensaite conseiłler des Archiducs Albert 
et Isabelle, et finalement conseiłler pensionnaire de la irille 
d^Ypres; fonctlons qu'il occopa pendant les annees 4606, 
imSy 1610, 1612, 1614, 1616 et 1619. 

Depuis 1606 jusqu^& rćpoque de sa mort, ii fut tr^ 
souyent dćputć par la yille d'Ypres aux Etats de Flandre 
et aux Etats generaux« 

Nous trouYons dans nos archives la correspondance qae 
cet homme sayant et laborieux eotretenait ayec le magistrat 
d^Ypres lorsqu'll remplissait les dites missions. 

Scrieckius mourut i Ypres le 26 Decembre 1621, d'uQ 
coup d'apoplexie k Ykge de 62 ans (1). 

« II ótait fort yersć (dit Paquot) dans les langues sa* 
« yantes et dans rantiquite tant sacree que profane, mais 11 
« manqualt de jugement pour profiter de ses connąissances ». 



(1) Yoir Paqdot, Mćmoires poar 8ervir h Phistoire liUćraire desiyil pro- 
viuces des Pays-Basj Foppuis, Bibliotheca belgica et Abcbiyss de la 
viMe d'Tpres. 



'--^ 



— 288 — 

Łes ceuYrcs laissćes par Adrien Van Scrieck sont assez 
nombreuses. Łes titres en sont tres curieuz, rediges dans 
un style emphatiąue, ils ont aa moins le mćrite d'indiquer 
d^une manićre claire et nelte ce que Tauteur se propose 
de dćmontrer. Cest pourquoi nous les reproduirons id 
textuellement* 

i* Den oorspronck ende cause van de jaereliexsche Feeste 
der stede yan Ypre, ghenaemt den Thuyndagh, met de 
geschiedenissen in Ylaendren in de jaeren 4582, 1585 ende 
daer onlrent. — Ypre. Franciscus Bellet, 1610 in 12^ 

Cet opuscule eut trois ćditions la 2* est iniprimće k 
Tpres chez Pierre Aernout 1686; et la 5™" ćgalement k 
Ypres chez Pierre DeRave 1755. Cette derniere ćdition fat 
faite auz frais de la yille k Foccasion du septićme jubile 
de cette fóte ótablie en 1585. 

2* Adriani Scrieckii Rodornii originum reromgue celti- 
carum et Belgicarum libri XXIIL — Yan t' beghin der eerster 
Yolcken iran Europen, in sonderheyt yan den oorspronck 
ende Saecken der Neder-landren, XXIII boecken met betoon 
yan de dwallnghen der GRIECKEN ende ŁATINEN op t' selve 
Beghin ende den ghemeynen oorspronck. Ende dat de 
NEDER-LANDREN metten GA-HALEN endeTUYTSCHENfsamen 
in d'eerste tyden ghenaemt RELTEN, ghecommen uuten 
HEBRĆEN op fNorden ofte den Kelteghen cant des weerelts, 
ghelyck de CALDEEN op fOosten, ende andere na t' HEET- 
OP der Sonnen; yerre te boyen gaen den GRIECKEN ende 
ROMAINEN in ouderdom ende spraecke. Af-beleet yan den 
Beghinne, totten tyd yan CAROLUS MAGNUS ; ende besluy- 
lende oyer de 4900 jaeren. Beschreyen door ADRIAEN 
YAN SCRIECK HEERB YAN RODORNE.— T Ypre, by Francois 
Bellet, boeck-drukker. Anno cb lo gxiv. - met priyilegie.* in f*. 



— 25« — 

Ce Tolmie contlent: f* Tiire, preface, dedicace et intro- 
doctioD, 40 pages mim chifirees. 3* Łe corps de Foo^ra^e, 
560 pagcs. 3* Limiitx gtognpkiems, 190 pages non chiffrees. 
4* Vmd€x mheeUmSj arec les t»s en rhonnenr de ScrieUos, 
120 pages non ehilrees. Tolal 910 pages in-1^. 

5* Adrian! Scricckii Rodomi monflornm secandoram 
libri Y. Onibus OriginoM rennnąne Celticamm el Belgicarom 
OPUS snnm nnper editum, altins el anctios e foniibas 
Hebraicis, ipsaąne Rerom Ori^ne dedncity probat, firmaf qae« 
Ad Tentones, Belgas, Gallos, Italos, Iberos, Britannos, Danos, 
el Aąnilonares. — Adminmds celtamm Antiąnitatis et Hac- 
tenns inandits et inanimadTerss Obserrationis de Yera 
et falsa origine monimenlnm, sive Europa redWira. — Ypris 
Flandromm. Ex offidna tjpographica Francisci Belletli. 
MDCXY. Cum priTU^io. — in ^. 

Ce Tolume contient i* Łe titre, dedicace, prefaceet Ters 
dlTers, 24 pages non cbiiirees. 2* Łe corps de rooTragen 
€4 ps^es. 5* ViMdex iertiuSj et quelques pieces de Ters, 
60 ps^es non cbiiirees. Total 148 pa^es in-1^. 

4* Adriani Scrieckii Rodomii serenissimis belgamm Princi- 
pibus a consiliis, adTersariorum llbri Uli, bis ai^mentis: 

Łinguam Hebraicam esse dirinam et prim(^[eniam» 

Łinguam Teutonicam esse secondam et dialecto tantum 
ab Hebraea dislare. 

Apologia pro Divo Hieronymo. 

Metrum Hebraicum^ post D. Hieronymum ignoratum nunc 
repertom* 



— 287 — 

De Yalgaribus Hebraizantium, Historicorum, Geograpbo- 
rum et Criticorum, circa origine, erroribus. 

— Ipris Flandrorum, ex oilicina typographica Francisci Bel- 
letti MDCXX. Cum gratia et privilegio. — iu f*. 

Ce Yolume contlent: I"* Titre, dedicace, vers et preface 
16 p: non chifTrees. 2** Corps de Touyrage ii2p: 5"* Index 
8 pages non chifTrćes. Total 156 pages; et pour les trois 
ouvrages reunis 1195 pages in folio pour prouver que le 
flamand n'est qu'un dialecte de FHebreu!!! 

Scrickius portait d'argent d irois fasces ondees d'azur, au 
chef de sahle charge d'une etoile d six rais d'argent. II avait 
pour devise: UNDJE OMNIA. 

ADRIEN VAN SCRIECK ADX HAGISTRATS D^YPRES. 

{ Ypres, le 15 Fevrier 1616). 

Myne beeren. Hebbende syne Hoocheyt ende die yan den 
Rade anderwerf goet gheyonden bet tweede uytgbeven van 
myne beschryyingben aengaende den Oorspronc yan de 
Saken yan Europen ende des Nederlanden, ende daer beneyen 
de byyoeginge yan t'nieuwe deel, dienende tot bet yoorder 
betooch ende beyestingbe yan bet booftstuc der selyer Saken: 
insonderbeyt dat onsen rechten aileyt is uyten oudsten 
Hebreen, ende dat desę onse nederduytscbe tale, die wy 
spreken ende ghebruycken, de naerste is, die boyen d'andere 
des weerelts oyer een comt in gront, luyt ende bediedenisse 
met de eerste ende alderoudste hebreeuscbe; ja self dat die 
jnet de desę yan ouds maer een en is, yerstaen zynde soo~ 
die beboort: daeruyt den oorspronck ende de bistorie der 

17. 



— 258 — 

eerste 4yden daerlic wort heryonden ende gliesien : ter^yle 
die nu soo vee1e eeuwen gheleghen heefl in eene onbekeade 
ende \ionderlicke duysternisse : 6vermidts alle dc gene, die 
tot noch toe Jiebben geschrevea, l'zy Chaldien, t'zy Griec- 
ken, V zy Latinen, ende alle die hun hebben gherolcht, 
niet en hebben roor grond ghehadt dan hare beaselen ende 
versieringhen, ghelyc ooc niemant van d^onse noyt yet en 
heeft ghetreft, maer met de ghemeene dwaelende menichte, 
gheloeft dat Ylaendren ende de Nederlanden met hare sprake 
luttel ofte niet gheweest en hebben oyer de acht ofte neghen 
hondert jaren : daer dat wy claerlic ende seeckerlic zyn 
van den outsten staet des weerelts, in soo goeden trap ais 
«enighe yan Europen, ende ouder dan de Grieken ende 
Romainen selve. Boven dien dat ooc de selve onse tale i$ 
\an sulcken ghestaltenisse, dat de ghemeene saken der na- 
turen, den oorspronc selve, ende den gront der historien 
niet yerstaen en connen worden sonder de selve sprake, 
bet welc wel in den eersten roer, by den traghen schynt 
te I)oven te gaen het ghemeene begryp, maer het welc 
sochtans betoont ende bewesen wort metten aenschauw ende 
de redene. Syne Hoocheyt Prince uyt deseń oorspronc 
hieraf boven dien yerwachtende de Latynsche beschryyinghe, 
tot onse tyden toe, voor den ghenen die den nederlantschea 
gront niet en yerstaen: ende inghesien hebbende de groote 
costen ende den oneyndelicken aerbeyt, die ic t'mynen 
eyghen ende bysonderen laste, daer inne ghewillichlic hebbe 
ghedraghen ende noch draghe, ter wyle ic met der daet 
hebbe yoldaen, eer ic yet hebbe belooft, sonder den Prince ofte 
yemant daertoe te moeyen: heeft goet gheyonden het ghene 
by t' order yan myne heeren de Hoofden, Tresorier-general 
ende ghecommiteerde der finantien hierby gheyoecht wert 



— 259 — 

ghedraghen (1): namelic dat alle de ghene wesende yan 
den eedt yan de collegen yan Ylaendren suUen moghen 

hebben ende behouden yoor bun selven een sluc onser be* 
scbryyinghe, met de leste bebreeascbe oyer-een-^commingbe, 
mids my tselye bekennende, ghelyc by der acte is yerbaelt, 
ten ghemeene coste yan de steden, Casselrien ende gbe- 
meenten: ende dat by de beeren Commissarissen ten yer- 
nieuwen yan de wetten solcke gheleden zal worden in 
reeckeninghe. Tselye is tot eenich onderstant alleenlic yan 
deel yan myn yerschoten costen, al boyen den yoorseyden 
aerbeyt, die ic ter algbemeener eere ende dienst bebbe 
gbedaen, daer af alle rechtsinnighe ende welyerstandigbe 
wel connen oordeelen. Want aengaende degbene die eenighe 
bekentenissen hier te yooren bebben gbepoocbt te yeracb* 
teren, die bebben licbtelic gbetoont haerseWen. Maer op 
dat niemant en dencke dat dit zy eene gbesocbte saecke, 
ic en sal niet meer stucken seynden dan U. E. my sal 
laeten weten te begbeeren. Selfs indien den hebreeuschea 
aenhanCy die in Latyne bescbreyen zynde gbenaemt wort 
Monita secunda; swe, de vera et falsa origine, vel Europa 
rediviva, by eenyegbelic niet yerstaen en wordt ofte begbeert, 
mids de hebreeuscbe, grieckscbe, ende andere noodighe 
mingbellnghen (boewel noebtans sy daeraf souden moghen 
deelachtich maecken de gbeestelicke collegien ofte perseonen^ 
ende de gheleerde ende studieuse, in wetten niet zjmde) 
my t' selye ooc latende weten, sal my daer naer ghedragben« 
Biddende om corte antwoorde ende wederschryyen, mids 
eenighe uytlanders fgheheele soecken te lichten, teghens 
de aenstaende merct yan Franefort, ende dat ick nu yoorder 

(1) yoyez ci-apr&s, sous le lettre A, cette Dicision du conseil des 
Finances datće du 23 Dćcembre 10i5, 



— 260 — 

peynsende ten dienste van de Princcn ende den lande, 
sulcke ghetuyghenisse daerof nioet draghen alst behoort. 
Tot noch toe zyn goetghedaen by de boeckvercoopers ses 
gulden yoor fstuc, ende doen nu noch goet voor eenen 
gulden Yoor t' byghevoechde, niaeckende t' samen scven gul- 
den. Dit dan gedaen wordende ten ghemeenen dienste van 
den lande, ende yan allen den ghenen die d'eere haers 
Taderlants beminnen, ende insien de schande derghenen, 
die hun selven ende haere vaderlicke saecken yerachten, 
ghelye yele yerghetene ende onwetende menschen tot noch 
toe hebben ghedaen. Ende wesende ooc het ghene yoor- 
schreven, meer tot welbeyallen yan de Overheden ende 
ghemeenten, dan tot eenich eyghen yoordeel, >vant ic we- 
derom uytleggbe totten selven ghemeenen dienste, t' ghene 
hieraf mach yoorcommen, daerom de saecke meer ghemeene 
is dan eyghen. Myn yertrouwen wert. dat U. Ed. in recht- 
sinnicheyt dit alles ten besten afnemen, ende yoorts yer- 
wachten hetghene inden toecommeoden tyt wy verhopen 
yan de goetheyt Gode Almachtich, dien ic bidde het lant 
yan Ylaendren met U. Ed. 

Myne Heeren, 
te houden in syne gratie, my dienstelic gbebiedende inde 
ghene yan U. £• 
Tot Ipren deseń XV" February 1616. 

P. D. Myne Heeren. Hierby wort noch gheyoucht fyer- 
claer der hooftstucken yan desę yermeerderinghe op dat 
daer duere ghesien zy fgheheele begryp (i). 

T' UE. dienste bereet. 

Adriaen Van Scrieck. 



(1) A lasiiite de la Dicision du conseil des Finances, nous publioDS sous la 
lettre fi^lndeclaration dont parle ici Scriekius. Le lecteur aura ainsi une 
idće complćŁe de ce ąu^ćtait un Prospectus ii y a deux si^des et demi. 



— 261 — 



A. 



DfiCiSION DD COKSKIL DES FINANCKS CONCERNANT LES OWRAGBS 

DE SCRIERIUS. 



Ayans a leurs Altezes este dódiez les oeuyres premiers et 
seconds d'Adrien van Scrieck, licencie es loix, S' de Rodorne, 
conseiller aux honneurs du Conseil Provincial en Flandres, 
contenans les Origines et rilistoire ancienne tant de ces 
pays que de TRurope, par une manierę d'escrire et decou- 
verture nouvel]e et admirable, de Tantiguitó fie]gicque, 
ignoree aux siecles passez; au singulier honneur et utilitó 
de ces provinces, et notamment de Flandres: et meritant 
Faucteur tout śupport en ses emprinses, ausquelles ii a 
payć grandę somme de deniers, sans quil demande autre 
recompense pour les travaux extrćmes quil y a mis, que 
d'estre en partie subvenu par qde]que refusion de ses des- 
bours, pour remployer le mesme k pareille fin, et tirer 
rhistoire ancienne jusques et comprins le temps prćsent et 
en diverses langues. Les Chiefs-Tresorier generał et Commis 
des finances, ce que dessus considere, consentent qae faisant 



— 262 — ' 

part led' Van Scrieck aux yillęs et chastellenies de Flandres 
de ses yolumes, avec la nouyelle editlon de la coDcordance 
de rOrigine Belgicque ayec THebraigue, ilz lacceptent et 
qae chacun de leur college et serment en pourra avoir ung 
exemplaire pour soy, si avant qu'il ne Tait eu Tannee passee, 
pour estre chose digne de la cognaissance dung chascuoi et 
luy falre payer da publicq la yaleur des exemplaires, ad- 
joustant telle courtoisie que bon leur semble. Łaque]le 
valeur et courtoisie les Commissaires au renouvellement de 
Łoix et audition des comptes de Flandres auront k passer 
et allouer, la et ainsi qa'il appartiendra sans difliculte. 

Faict k Bruxelles au Boreau des FInances le XIIJ* de De- 
cembre, seize cens qainze. 

( Signe ]. N. Db Montmorency. 
A* Dbnoyelle-Marles. B. de Robiano, 
et J. Dennetieres. 




ON Ol 



— 263? — 



TYP0GRAPHU8 AO LECTOREMT. 

• 

En tlbi, quisqui8 es, candide Łector, admirandi operis 
editionem auctam. AdmiranduiD, inguam, rerum latentium 
opus. Tale, ut est, pronuntiavit Belgarum Princeps. Tale 
omnes yiri ubique Ciarissimi et rerum peritissimi. 

1. Nam primk parte Belgie^ f raster \ linguos mysłeria, 
ait doctiss. Erycius Puteanus, Sereniss* Belgarum Princi* 
pibus a-Consiliis, nostram nobis Historiam incomparabUi 
tndustria et exacta narratione explicat auetor; facemą. 
prcefert scriptoribus omnibus vetu8tis. Mirae ąuoq. obser- 
vationis est prior ad Belgarum populos Introductio. Ipsa 
autem deductio fit ab Origine rerum usque ad Caroli 
Magni exltum» 

U. Seąuitur Index primus Geographieus : In quo Regio- 
Dum, Populonim, Urbium, Opidorum, Montium, Collium, 
Silvarum, Insularum, Oceani, Marium, Fretorum, Por- 
tuum, Footium, Fluviorum, Paludumq. nGmina,. per 
Teutonicam, Hetruscam, Celticam, Belgicamq. linguam, 
quae primis sasculis EYROPJB fuit umversalis, et falso 
periisse est credita ; contra Chald^os, Graecos et Łatiaos 
ezplicantur, et e profundissimi fabularum nocte eruuntur. 



— 264 — 

III. Tertio loco, est Index secundus Miscellus, in quo tum 
Nominum proprietates eodem aotiguissimo Idiomate Eu- 
ropaeo, contra eosdem Chaldaeos, Graecos, et Łatinos ex- 
ponuntur, tum loci Rerum Historicarum, qu9e hoc operę 
continentur, ordine demo ostran tur. 

IIII. Quarto nunc loco adjiciuntur Monitorum libri quin- 
que. Quibus Originum Rerumque Celticarum et Belgicarum 
opus praecedenSy altius et auctius e fontibus IlebraiciSy 
ipsaque Rerum Origine deducit, probat, firmatque idem 
Auctor: ad Teutones, Belgas, Gallos, Italos, Iberos, 
BritannoSy Danos, et Aquiionares. Meritoque inscribitur 
Admirandse Celtarum antiquitatis, et hactenus inauditae 
et inanimadversse obseryationis de Yera et Falsa Origine 
Monimentum siue Kyropa REDiyivA. 

y. Accedit et Tertius Index, Qui ut primus Geographiam, 
Secundus Yirorum, et Rerum miscellarum nomina reduxit 
adOriginem; sic idem hic Tertius ntrumque non tantum 
constare ex radicibus Hebraicis ostendit, sed et univer- 
sam lingua; Celticae, Teutonicse, sive Belp:ica; cum He- 
braica consonantiam, ab ipsa mundi Origine per hsec 
Monita demonstrat. Adeoque ab Hebraica ipsam Teutoni- 
cam dialecto sola distare, et Teutones, Belgasq. laphetl 
genus, Chaldseis, Groecis et Łatinis tam lingua (qu9e 
sola, unica et certissima est Originum Index et Iudex ) 
quam omnibus antiquitatis modis, potiores esse, indigitat; 
contra errores hactenus yulgares. 

De his Monitorum libris exstat eiusdem CL. Puteani 
praeclarum hoc iudicium. 



— 265 — 
EYROPAM REDIV1VAM 

ADUIIIABILI IFfGENII FELICITATE 

PnOOYCIT SCniECKlYS, 

ET OMNIYM TEHPORYM SPECYLYH EXHIBET, 

OMNIYN RERYM THESAYRYM DONAT ; 

IN QYO YIOEANT, ET HABEANT MORTALES OMNI A. 

PRIUA LINGYARYM DISTINGYIT DIYORTIA, 

ET A FONTB HACTENYS IGNOTO OSTENOIT 

AN MIRYM FANDI SCATYRIGINEM LATYISSE? 

NILI QYOQYE ORIGO INCSRTA FYIT, 

ET IN FAHILIARISSIHIS AOHYC NATYRA QYAERITYR. 

QYOD NEHO IGITYR YIOIT, HIC YNYS YIDIT, 

VNVSQYE 0M:!}IBYS PAR SAECYLIS FYIT ; 

TT SB I.OQYI TANDEM YERE pUNES SCIRENT. 

SYSTYLIT DIALECTYM, YT CELTAE HEBRABI FIERENT, 

ET HEBRAEI CELTAE. 
QYID AHPLIYS ? COEGIT AD CAPYT REDIRB FLWINA , 

ET FONTEM MARĘ FECIT. 

QYAM QYI8QYE DISCET LINGYAM IN SYA INYENIET, 

TANTYM INGENIO SCRIECKIYS POTYIT. 

Certe Yt lingua Hebraea et Teutonica siue Belgica yna est, 
sic nunc et Graeca et Latina prse ista Barbara est, mane« 
bitąue omnibus intelligentibus, et non intelligentibus, 

ALDOR DOR AŁDORHET 

Omne per sceculum et sceculum, 

vel si maYis ad Łitteram, 

Omnem per duranlem durantiam. 



VIII. 



ALBERT RUBEMSj 



1651. 



Nous donnons ci-apres une lettre precieuse emanant dii 
fils aine de noŁre iliustre peintre Pierre-Paul Rubens. 

En i62SJ le grand artiste avait achete de lavi]le d'Ypres 
des rentes hereditaires au denier seize, pour uoe somme 
de trente deux miile florlnS| somnie tres-considerable pour 
rćpoąue. 

Ces rentes furent payees rćgullerement jasqu'en 1646, 
mais depuis lors, les gucrres ruineuses dont la Flandre 
fut le theatre empóchćrent la ville dTpres de salisfaire a 
ses engagements et le paiement des dites rentes fut mo- 
mentanement suspendu. 

La lettre que nous reproduisons n'est qu'une reclama- 
tion pour demander les paiements arrierćs; mais outre le 



— 267 — 

fait móme de ee pręt de 52,000 fi, elle nous apprend 
que]ques details de familie qui ne soDt pas sans interet; 
et d'abord elle confirme rassertion de M. Van Hasselt (1) 
que Rubens n'eut de son premier mariage que deux en- 
fants : Albert, Tauteur de cette lettre et Nicolas, Seigneur 
de Rammeyen, 

Elle nous apprend eneore qu'Albert, le fils aine de PP. 
Rubens, ćtait le tuteur de ses frćres et soeurs du second 
lit, et que par accord fait entre les enfants, un quart de 
ce prót, soit huit mille francs etait laissó i Hólene Four- 
ment, la seeonde femme de Rubens, qui, comme le dit 
' tres-bien M. Yan Hasselt « commit la faiblesse d'echanger 
le beau nom qu'elle portait contrę celul de comtesse de 
Bergeyck. . » 

Albert Rubens etait le fils aine du ci\ihve peintre el 
d'Isabelle Brandt, filie du secretaire de la yille d'Anvers. 
II naquit le 5 Juin 1614 et fut tenu sur les fonds baptis- 
maux par FArchiduc Albert qui lui donna son nom. 

Son pere Taimait avec une extrćme tendresse ; avant 
son dćpart pour TEspagne 11 avait confió le jeune Albert 
aux soins de son ami Gevaerts, et dans les lettres qu'il 
adressa d'Espagne, a celui-ci, se revćle la plus touchante 
solllcitude pour son fils. 

<c Albertulum meum, ćcrit-il k Gevaerts, ut imaginem meum 
• non in saerario vel in lazarioy sed in museo tuo ha* 
« beas rogo. Amo puerum et serio tibi amicorum principiet 
« musarum artisii eommendo^ ut curam ęjus, vivo me vel 
« mortuo,juxta cum soeero et fratre Brantiis suseipias.n — 

(1) Var Hasselt. Histuire de la yie et des oaFrages de P.P. Rubens, 
page 9U 



— 268 — 

« Je vous priede garder mon petit Albert eomme 1' image 
« de moi-móme, non dans votre oratoire ni dans votre 
«( chambre de malade, mais dans votre musee. J'aime cet 
« enfant, et je vous recommande, comme aii meilleur de 
tt mes amis et au prótre des muses, de yeiller sur lui' ayec 
« mon beau pere et mon beau frere Brant , pendant ma 
« vie ou apres ma mort (I). » 

Le jeune Albert profita des soins et des leeons qui lui 
furent prodigues et k T^ge dc seize ans, le 15 Juin 1650, 
ii fut nommć secretaire du conseil prjve de Sa Majeste a 
Bruxelles (2). 

Le 5 JanYier 1640, ii epousa Claire Delm, dont ii eut 
ąuatre enfants et mourut le 1 Octobre 1657. 

Fils d'un pere illustre , Albert a acguis egalement quel- 
que eelebritć par son savoir. II se passionna de bonne heure 
pour Fantiąuite et fit des progres rapides dans les langues, 
rbistoire et la numismatiąue. 

II a ócrit, en latin, plusieurs traites sur les antiquites 
romaines qu], pour la plupart, ont ete reunis dans le Ihe- 
saurus antiquitatum romanarum de Grocyius. 

Rubens a laisse encore d'autres productions, savoir : 
1* Regum et Imperatorum romanarum numismata. 
V De re ve8iiaria veterum, prascipui de lato clavOj libri duo. 
5" Dissertalio de gemma Tiberiana et Augustaea* 
4* De urbibus Neocoris. 
5^ DUsertalio de nummo Augusti cujus epigraphe asia recepta. 



(1) Yan Hassbłt. OuYrage cite. 

(3) YRaACUTsa. Gćaćalogie de P.P. Rubeos et de sa familie. . 



— 209 — 

6* Dissertatto de nalali die Caesaris Augusti etc, 
imprimós a Anvers chez Plantin en 1654 et 1655, 

ALBERT RDBENS AUX MA6ISTRATS DYPRE8. 
(Bruxelle8 le 28 Mars 1651.) 

EdELE, WEERDE^ EIYDE YOORZINIYIGE HbBREN. 

Mynheeren. Uwe Ed. Yoorsaeten in wette hebben in den 
jaere i6i5 van myn yaeder salig, opgenomen twee en der- 
tich duysent guldens, ende daer voren fsynen profyte ver- 
kent eene rentę van twee duysent guldens s'jaers, den 
penninck sesthiene, uit crachte ran octroy geenianeerd uit 
den raedt yan de finaneien den xv Mey int Yoorseyd jaer 
4625, met consent van grooten gemeynen raedt gehouden 
den xxij dier selver maendt ende verbant yan uwe Edel. 
ende gehcei het lichaem ende inkomen yan 't stadt, elch 
yoor andere, ende eene yoor al, ter heerelycke executie 
ende tot breeder yerseecherheyt der selve rentę in naer- 
pand gegeyen al sulek recht cause ende actie ais hemlie- 
den competeert uit crachte van de yoorseyde brieyen yan 
octroy aen de domeinen yan Audt-Hulst ende Nieuhoyen fhar- 
lieder indemniteyt in handen gestelt, alles naer uutwysen 
yan de brieyen yan constitutie gepaseert in den grooten 
raede onder yolontaire condemnatie, den xvj Junii 1626. In 
conformiteyt yan de welcke de selye rentę altyd betaeld is 
geweest by uwe Ed. orde, assignatie of bewys by den 
ontfanger generael yan Westylaenderen tot en met den 
jaere 1646, synde alsnu yerachtert den elfsten Juny 1647, 
1648, 1649 ende 1650. Ende aisoo na het oyerlyden van 
mynen heer yader de helft yan de selye rentę competeert 



— Ź70 — 

aen my ende mynen broeder Niclaes Rubens, Heer van 
Rammeyen, kinders yan het eerste hoawelych (staende het- 
welck, deselye rente is gecreeert] ende het derde irierendeel 
aen ons ende de kinderen van het tweede houwelyck (daer 
ich mambour of ben) in het gemeyn, synde den tocht yan 
het resterende yierendeel, door aceord tusschen ons gemaect, 
gebleyen aen Yrouwe Helenę Fourmenl yrouwe yan het 
tweede bedde nu tegenwoordelyeh getrout met Jonch' Jean 
Baptiste Yan Broeckhoyen, Heer yan Bergeych; soo hebbe 
ich niet willen laeten, oyermits wy door geenen anderen 
middel betaelinge konnen crygen, U. Ed. ten uttersten te 
recommanderen ons de selye betaelinge yan de dry yieren* 
deelen yan de yoorscrcyen rente te doen yolgen, fsydoor 
hunnen Thrćsorier, ofte wel yan den tegenwoordighe ont* 
fangere generael yan West-YIaenderen, ten welcken eynde 
ich hebbe in consideratie yan den quaeden tyt gediffereerl 
U. Ed. daer mede moeyelyck te yallen, ende twyffele niet 
dat sy de selve te wercke stellendci sullen daer toe geyen 
d'ordre dat behoort, ende yerobligeeren, 

Edele, weerde, ende yoorsinnige Heeren 



Uwe Ed: 



Ootmoedigh dienaer, 
Albert Rctbefis. 



Brussel 28 Hartii i65i. 



( Ł« snlte k la prochaloe llvralMn ). 

i 

P. tEKE. 




PIERRES TOHBAŁES BE FĆGŁISE DE CROMBEKE. 




€rombeke, use des plus anciennes communes de la Flandre, 
dont le nom figurę dans nos annales depuis le ne\ivieme 
siecle, a une des plus jolies ćglises de la West-Flandre, 
une ćglise de style gothique terliaire tres-pur. 

A rinterieur de cet ediiice religieux glsent trois pierres 
tombales, dont la plus ancienne datę du milieu du XVI* 
sieele et les deux autres d'un sićele plus tard. 

La seigneurie de Crombeke a appartenu k beaucoup de 
famllles nobles et les vestiges de Tancien chdteau, que Ton 
Yoit encore, prouvent que cet antiąue manoir etait fortifie. 
Łes Seigneurs dont les noms figurent sur les pierres tom- 
bales, dont nous nous occupons, ont ete en possession de 
cette seigneurie. 

La premierę plerre tombale represente un ange tenant 
un ecusson ćcarteló de Bampoele et de Ghistelles aux mo- 
lett«s. Au haut de la plerre , qui est de granit tres-use , 
est une' plaąue de cuivre incrustee aux armes de Bampoele, 
et sur les cótes se trouyent huit ąuartiers indiąuant les 
ascendants de Guillaume de le Bampoele et de sa femnie 
Eleonorę de Ghistelles. 



Oa fil imr Mue pbif oe en cniTre aa bas da momnmakl : 

U ftoMT jdsr >/ ^d^Rsm €% U% IT' ŁCL ^ ^ 

^s \^%t% u m jd«r ^% »ots i»€ 3re(9rifr «ii^ct €% LIK 
#i^ii( rsfrt conjoinci LII ans. ^nr^ ^i^ fosr itmrs «mes. 

Deax pierres tombales eo maiiire blaoc , aax armoiries 
de Mofitmorency, Ballon, Yaoden Ciicthove, De Łe Bam- 
poele , Ghistelles et Hearleboat , portent pour inscription : 

Sficfnftwrr Mn ^6r. 'Sooris ®e ^onfmorrncij f*. ^o*. 
<8t4ns wtjCmt f«J>J)rr %ttt Sanier5)rfft, i^amfirrn^sse, rfc, 
ftnrc^m*' txAt ^^an^t^oti^er 2>er stebe enbc casseCrie iMtn Slearne 

f>r4ii 4^4C(jnrf.ijn f §}o3. ®ornrfU ^Senrfrfonf 5^err Mn 

S^fiiftnr^ Mn 'Sos. "SS^rtr^^-^i^nna ^^ ^ocCCer Mtt ^Cer* 
^oris {>e "iiiottfmor^ttcjj tnt)i)^r C^^r^ Mn SS^rfff rfc. <tĄt^ 
Ift^ttml i^ prań ^nna SSan ćSflc^t^ODe {>ewJC ouCeJf ^rn 
\UU <8!ttr^ 1^3^, onbf eff jaren* ^ii)f do^ Mor {>^ utiu 

Sous la tour est appendu un blason, d'uD des derniers 
scigneurs de CrombeLe avcc la datę du 6 Juin i 767. 



F. V. 



rOBITUAIRE 



00 LE ŁIYRE DES FONDATIONS DE L^ ĆGŁISE DE S'. PIERRE D' YPRES. 




CoUigite qus superaTerunt fragmenta, 
ne pereant. 

( St. Jkah Er. YI. 13. ) 



On sait quel triste sort subirent, k rancienne reyolution 
francaise, les depóts d'archives des irilles, des eglises, des 
corporations et des communautes, surtout dans les pays 
conquis. Que d' anelennes chartes , que de documents sar 
parchemin servlreDt i faire des gargousses! qae de trćsors 
]iistoriques perdus k jamais ! 

Ła irille d*Ypres, k cette ćpoqae, eut k subir le sort commun: 
Si les chartes communales, les cartulaires, les comptes, les 
documents les plus precieux furent saaves, ce fut grace aa 
dĆYOuement de M*. le Chevalier C. J. A« Hynderick, le dernier 
conseiller pensionnaire de cette yille, qai, pendant la nuit, 
assiste d'un domestique fidćle, transporta chez Inilesdocu* 

18. 



— 274 — 

ments les plus preclem, poar les soustraire 4 b rapadte 
des commissaires dc la republique francaise! 

Et en effet , la loi du 24 Juin i 792 ordonnait dc bniler 
tous les papiers qui faisaient mention de titres de noblesse, 
et en FcYrier 1795, le citoyen Garat, ministre de rintórieinr 
par interim, ecrlvit au gardę des archives de Lille, ces mots 
dignes du calife Omar: « Tous les papiers anciens et d'ecri- 
it turę gothique, ne doiirent la ( k Lille ) , comme ailleurs, 
u dtre que des titres de feodalite, d'assujetissement du faiblc 
« au fort et des reglements poHtiques heurtant presque 
• toujours la raison , l^umanile et la justice. Je pense 
« qu'il vaut mieux substltuer a ces ridicules paperasses 
M la Dćclaration de^ droits de Thomme: c'est le meilleur 
« titre qu' on puisse avoir ( i )• » 

Honsieur le chevalier Hynderick n'etait pas de rayisdn 
citoyen ministre ; et son dĆYouement qui , a cette epoque , 
eut pu lui co&ter la tóte^ fut courronne d'un pleln succćs. 
Aussitót que Tordre et latranquillitefurentretab!is, ii s'eni- 
pressa de restituer son dćpót , et gri^ce k lui , nous pou- 
YODs dire que nos arcbi?es communales soot, pour ainsi dire^ 
restćes intactes. 

Mais ii n'en a pas ćtć de mćme pour d'autres depóts de 
cette Yille : r ćglise de St. Pierre, entr* autres, perdit tous 



(1) natons-pooąd^ajouter qoe1« f^arcle des archives de la Cbambre det 
comptes le citoyen Koprą, tint tete au ministre GaraŁ et par?int ii 8auver 
aurinoins une grandę partie du prćcieax dćp(^t de hiMe ; ce qui 
n* emp^cha pas airon vendit a Tencan pour 80,000 francs de par* 
chemins et que Von euvoya a l'arsenal, pnnr le service miłitatrey 
500 Yoitures dc papiers < voyez pour ces dćtails: le Notweau minwire 
sur les archiues dipariementales du Nord, par le savant Mr La Głat, 
i«rchivi8te du departement du Nord, et Membre lionoraire de la Socićte 
lł]storique et arciićologique Uc la ville d^Ypre^ et de raodeniia MTcit- 
FJandre). 



— 275 — 

ses andens documente, . ąui furent disperste, yendas, dćtniits 
ou transportćs ailleurs. 

De temps en temps quelqaes dćbris de parchemin reyien- 
nent au joar, grace k Tempressement que mettent plusienrs 
sayants k saover de Foubli et k recueillir toot ce qui se 
rapporte k Tbistoire. Cest ainsi que rćcemment ua de nos 
amis, M*. Bonvarlet de Dnnkerguei conna par son dĆYOue- 
ment k la science historigue et par des publlcations intć- 
ressantes, a acbetó dans nne vente publigue, k Bei|[ue&- 
S'-WinoC| parmi d*autres papiers, cinq feoillets de parehe* 
min , proYenant de Pmieien trfrituaire on dn rśgistre des 
fondations de 1' ćglise de St. Pierre de notre yille. Ces feuillets 
formaient les sixiioie, septióme, bniliime et neuyiime dudit 
registre, ainsi qtte la table en entier, 

Ł' inspection de ces feuillets accnse nne ecriture de la pre- 
mierę moitie da dix-septi£me siicle : et en eflfet, nous yoyons 
que la fondation la plus rćcente qni y figurę est de 1655; 
ce qui ne yeut pas direqa'ellessont toutes de cettećpoque: 
loin de lik, car nous y trouYons la fondation faite par Ritboyius 
l*'Ćvdque d*Ypres,mort en 1985, ainsi qae celle de Pierre Łan- 
saem (f 1489 ) et de son ćpouse EUsabeth Pauwelins (f 1480), 
enterres dans la cbapelle de Thópital Notre-Dame, ou V on yoil 
encore leur pierre sćpulcrale, ayec des ornements en cniyre, 
et le texte de la fondation m£me sur nne grandę plagne 
en cuiyre ciseló et en relief (1). . 

Ł* inspection de la table nous fiodt yoir que Fobituaire se 
composait de douze fenillets dont quatre ont ćtó retrouy^ 



* 



(1) yoir poor P. tansaem rappendiz !.»• Ai 



— 276 — 



te nombre des fondations y mentionnees est de vingt quatre; 
elles He repartissent de la manierę suivante: 

Trols pour le mois de Janvier. 
Une pour le mois de Fćrrier. 
Trois pour le mois de Mars. 
Deux pour le mois d'AvriL 
Uno pour le mois de Mai. 
I)eux pour le mois de Jain. 
Une pour le mois de Juillet. 
Trois pour le mois d'Aoiit. 
Trois pour le mois de Septembre. 
Trois pour łe mois d'Octobre. 
Une pour le mois de Novembre. 
Vne pour le mois de Dćcembre. 

On voit que tous ces fenillets ont etć coupós, sans soin, 
du registre dont ils faisaient partie; ils etaient probable- 
ment destinós k servir de couverture a des livres classiques ; 
car c*ótait gónćralement Tusagc, ii y a un demi siócie, de 
relier en vieux parchemin les Iivres destines k Tusage de 
la jeunesse des coU^es. 

Que sont deveiia toutes ces fondations ?...• 

Elles sonl complótemeni ignorćes; et, quoiqne fondees a 
perp^tuiló, tw ttuwickeid^ ii n>ii reste peut-^tre plus d' aatre 
tracę que les quelques feuillets de parchemin qae M'. Bon- 
varlet a eu TobUgeance de nous enToyer. 

Mous croyons rendre $ervice aax amaleors de noire hi5- 
toire iocale en lear commQniquant ces cinq fenillets de 
parchemin, el en sniirant le prćcepte de 1* ĆTai^^elisle St. Jean: 
« ColUgUt qum superarenml fragmtnta m pcrennf. > 



— 277 — 

F«. 6 R*. 

MEMOORIE. 

Den aermen vaQ S'^ Pieters prochie haelt atle jaere uut 
de provens die ghedeelt syn tot S'*. Maertens int jaerghetyde 
van den eerweerdighen heere Martinus Ritorius, wyllent 
bosschop van Ypre, LXXV prorens. 

Te wetene, S'*. Maertens avontin de Yespers XXV provens 
van IIIJ sŁ. par. een stuvere in broat en een stuvere in ghelde. 

Item, op S''. Maertens dach in de hoochmesse ghelycke 
Xxv provens van VI st« par. een sturere in brooŁ ende 
in ghelde twee stuyers. 

Item, sachternoens op den Yoornoemden dach In de ves- 
pers ghelycke XXV provens van IIIJ st. par. een stuvere 
in broot ende een stuvere in ghelde. 

Den 1" Mey 

Over de ziele yan Jacob Heneman syn de discbmeesters 
ghehouden te doen doen een messę ran reqniem ende 
daer vooren te belaelen den pastoor ofle een ander priestere 
by hem gliesteld XII st. par» ende te deelen naer de messę 
XŁ provens van IIIJ st. te ^eten een stuiver In broot ende 
III st. in ghelde. 

Van welcke proTens siillen de twee naerste Tryenden 
hebben elck cen proyc; men moet de yryenden bidden ter 
messę Guillaumes Clays ende Symoen Looghe. 

Den cnape yan den aermen Toor t* yermaenen yąn de 
yryenden, een proyen. 

De reste wesende XXXVII voor den aermen yan de prochie 
weick jaei^hetyde ghedaert inder eeuwicheyt. H"^ 



.— 278 — 

F^ 6 V. 

HEHOORIE. 

Dat de Tier dischmeesters yan S^ Piel^^ prochie bumen 
Tpre nebben alle jaere om te deelen daert hemlieden bdieft 
utte proyens dyemen deelt op den vette sondach in mse 
gastbaus op de marcl, ten jaefghetyde van de Lansaems, ekk 
twee witte brooden Yan....grooltgens ende Tier drooghe ende 
Tiernatte haerynghen, 

Tjaerghetyde van Joos Yanden Belckei JoBcvronwe Djonise 
Yande Pitte syne haysrroawe, ende joncyrouwe Marie Yan* 
den fielcke, haerlieder dochtere, oTerleden baasvrouwe vaa 
Christoffel De Kerle de jonghe, fwelck alle jaere by dedisch* 
meesters yan S** Pieters prochie ghedaen sal wesen op den 
XXIIJ* September met diaecken ende subdiaecken ende sal 
eick hebben soo bier naer Tolcht: 

Den pastoor ofte den ghonnen die desełve 

messę doen sal XXllIJSt,Par. 

Diaecken ende snbdiaecken elck. • • • XVI St. Par» 
Item Tyf zanghers elck, .••... XII SI. Par. 
De yier oordens elck doende een messę elck XX St. Par. 

Sullen moeten leveren op den antaer twee balf«>p<u)l 
keersen ende ghelycke twee half pont keersen ten gcaere (1), 
metsgbaeders een pont offer was, blyyende I' Jdve was naer 
den dlenst ten proffyte yan de kereke. Y Ł. 8 St. Par. 

De clockluuders yan tluiden ende cloppen s* daecbs te 
Yooren een balf unre ende op den dach een half unre 



(1) Ten graeve^ aa tombcaUi SOUS le calTairc qQi eiiste enoore k l*i 
de i*ćgli8e de S> Pieire. 



enirte 



'3 



— 279 — 

F«. 7 R\ 

met l' groote gheluut ende t' bidden van de vryenden 
I P-*. VI SI. Par. 

SuUen uut deelen i^KL prorens elck iran YlSt. Par. te 
weten II U St. ia broot ende II St. in ghelde van welcke 
hebben suUen 

Daerme Claeren • X proyens. 

Capucynen •X provens. 

Nasaret broeders. ••••••••• X provens. 

Aerme kuechten scliole X prorens. 

Aerme meyskens schole X provens. 

Graeuwe susters ••••••.••• II proYens* 

Swoorte susters II provens. 

Den Cnape van den aermen boven syn ordinaire I prove. 

De reste wesende IllJ^^Y provens voor daerme lyeden 
van de voornoemde prochie beloopende t'saemcn in ghelde 
V P. Grooten. 

Tot Yolcommen van weick jaerghetyde Jan Yanderelst, 
ghetraiiwet hebbende jonckvrou)^e DioniseYandePitteW^ van 
den Yoornoemden Belcke, ande disekmeesters ghefumiert 
heeft de somme van iriermael twyntich ponden grooten die 
daer mede ghecocht hebben eene erfvelyke rentę van vyf 
ponden grooten by jaere beset op een huus ende erfve 
wesende cenę brauwerie ghenaemt V gouden lam ghestaen 
ende ghelegben ande zuutsyde Tan de beestemaert toebe- 
hoorende Jan Yalcke. 

Desę rentę is ghelost by Jan Yalcke ende is nu mette $elve 
pennynghen ghecocht eene ghelycke rentę van yyf ponden 
grooten by jaere ten laste yan Gillis Blanckaerti beset met on tren t 



— Ź70 — 

aen my ende mynen broeder Niclaes Rubens, Heer yan 
Rammeyen, kinders yan het eerste hoawelych (staende het- 
welck, deselye rente is gecreeert] ende het derde yierendeel 
aen ons ende de kinderen yan het tweede houwelyck (daer 
ich mambour of ben) in het gemeyn, synde den tocht yan 
het resterende yierendeel, door accord tusschen ons gemaect, 
gebleyen aen Yrouwe Helenę Fourmenl yrouwe yan het 
tweede bedde nu tegenwoordelyeh getrout met Jonch' Jean 
Baptiste Yan Broeckhoyen, Heer yan Bergeych; soo hebbe 
ich niet willen laeten, oyermits wy door geenen anderen 
middel betaelinge konnen crygen, U. Ed. ten uttersten te 
recommanderen ons de selye betaelinge yan de dry vieren« 
deelen yan de yoorscrcyen rente te doen yolgen, t' sy door 
hunnen Thrćsorier, ofte wel yan den tegenwoordighe ont* 
fangere generael yan West-YIaenderen, ten welcken eynde 
ich hebbe in consideratie yan den quaeden tyt gediffereerl 
U. Ed. daer mede moeyelyck te yallen, ende twyffele niet 
dat sy de selve te wercke stellende, sullen daer toe geyen 
d'ordre dat behoort, ende yerobligeeren, 

Edele, weerde, ende yoorsinnige Heeren 
Uwe Ed: 

Ootmoedigh dienaer, 
Albert Rdbbfis. 

Brussel 28 Hartii i65i. 

( Ł« raite k la prochaioe llvralMn ). 

P. tEKE. 




•Ifol 



PIERRES TOHBAŁES BE FĆGŁISE DE GROMBEKE. 




€rombeke, use des plus anciennes communes de la Flandre, 
dont le nom figurę dans nos annales depuis le nevvieme 
ślecie, a une des plus jolies egiises de la West-Flandre, 
une eglise de style gothigue terliaire tres-pur. 

A rJnterieur de cet edifice religieuK gisent trois pierres 
tombales, dont la plus ancienne datę du milieu du XVI* 
sieele et les deux autres d'un siecle plus tard. 

La seigneurie de Crombeke a appartenu k beaucoup de 
familles nobles et les vestiges de Tancien cbdteau, gueTon 
Yoit encore, prouvent que cet antiąue manoir etait fortifió. 
Łes Seigneurs dont les noms figurent sur les pierres tom- 
bales, dont nous nous occupons, ont ćte en possession de 
cette seigneurie. 

La premierę pierre tombale represente un ange tenant 
un ecusson ecarteló de Bampoele et de Ghistelles aux mo« 
lettes. Au haut de la pierre , qui est de granit tres-usć , 
est une' plaque de cuivre incrustee aux armes de Bampoele, 
et sur les cótes se trouyent hult ąuartiers indiąuant les 
ascendants de Guillaume de le Bampoele et de sa femnie 
Eleonorę de Ghistelles. 



— 282 — 

F-^ 8 V^ 

Noch ande paters recoUetten, paters carmelylen, aerme* 
claereo, s warte susters ende graeuwe susters, ende wedewaers 
m ghetaele YI ........ X P. YIIJ Si. Par. 

An de paters augustynen, predicheeren, eick twee proveQ 
midts dat sy syn lesende elck een messę van requieiii bin- 
nen den dienst van t' jaerghetyde, comt • XXXIJ SU Par. 

Noch an de aennemevskens ende an de aerme knechten 
schole elck twee proven, comt • • . • XXXU St. Par. 

Comt al t' saemen in gbelde de somme van XXXVJ P. Par. 

Welcke provens sullen uutghedeelt wesen an den aermefi 
in wittebroot, ter discretie van de yryenden; welcke Tryenden 
sullen al moeten vermaent wesen by den clockluudere tot 
V Toornoemde jaergbetyde welck men doen sal alie jaere 
den XX" Juny. 

Aldus gbedaen ende ghesloten by de eerweerde heeren 
executeurs ende uuttersten wille van overleden pastoor. Mrie. 

MEMOORIE. 

Dat Jan Oatters heeft ghefondeert an den disch van S** 
Pieters alle sondaeghe YJ brooden van IIIJ St. Par: eld^, 
waer af dat de huusvrouwe yan Ysaq Cantillon moet alle 
sondaeghe een hebben ; Jaquemyncken Boonaert wedawe Tan 
Jan Outters die t' seWe na i$ gbeyende om redene dal noch 
nyet beset en is. Dus memoorie. 



P. 9 R% 

Heaieorie dal de discbmeeaters iran S** Pielers ghebouden 
werden alle jaere tot inder eeuwicheyt le doen lesen een 
messę van requiera over de ziele van wyllent Haeyken 
Permenliers, weduwe Tao Pieter Straetseele, tetckens XX* 
Juny, s' morgbens ten acbt buereD, ende le deelen len 
disscbe Ł brooden vaQ Iwee 8luuvers elck, de cnape, voor 
bel yermaenen eode bidden van de vryenden, sal profiteren 
Ił proYen ; daer eia boveo syo de discbmeeslers gebouden 
le besoorgben len dy^ensle van de messę een yierendeel 
offer i!vaS| ende den priesler te yermaenen yan de profondis 
te lesen oyer haer graf. 

Inscbelycx syn de yoornoemde discbmeeslers gbebonden 
jaerlycx lol eeuwicbeyl le doen lesen een messę yan re- 
.quiem oyer de siele yan Heleena Cabools, wylleni buisyrouwe 
yan Franchois Straelseele, doude, ende oock nul le deelen 
bonderl proven yan Iwee stuuvers elck, waer af de cnape 
yan den aermen sal profiteren drye proyen yoor syn yer- 
maenen ende bidden yan de yryenden ende gbebueren 
ende synen dlenst, welck gescbieden sal den XV1IJ Oogsl; 
welcke messę gbedaen moel syn an S** Annę oulaer, welck 
jaergbetyde gbeordineerl beefl Francbois SIraelseele, doude, 
ende beyesticbl mel een erfyelycke losrenle yan drye 
ponden groolen by jaere, den pennynck Iwyniicb, besel 
op syn buus ende erfye slaende ende liggbende binnen 
deser slede lusscben den buuse yan Clays Babynga «nde 
Jaąues Yan Coslenoble. 

T' jaergbetyde yan Maerlen 
de Buckere, F' Pielers, 

dat men doet alle jaere dyssendaecbs naer beloken 

Paesscben in de manierę naeryolgbende Te wełen: 



*- 28ł — 

F». 9 V-. 

den priester die de messę sal doen van requieni over de 
siele yan den overledcn XX St. Par. 

Den disch voor t' besoorgen van t' jaerghetydc sal hebben 
jaerlycx X P». VIIJ SI. Par. 

De kercke voor broot, wyn ende was omme fofferen. 

Item moeten de dischmeesters deelen viehtieh brooden 
van V1IJ St. Par. elck. 

Waer van knechtkens ende aerine meyskens scholen sal- 
len bebben elck een proven, behoudens boorende den dyenst 
ende biddende voor cle siele van den oyerleden ende syna 
Toorders. 

filyvende de reste, wesende XXXXVIIJ provens, den aermen 
lleden van de prochie, somme t' samen . XXIIIJ P". Par, 

Waer yooren beset iseen renie van XXinj P". par. $'jaers 
op fbuus van Cornelis Yerhaeghe, staende an de suutsyde 
van de Yulderstraete, tiisschen fhuus van de weduwe Jan Yan- 
Peene, west, ende t'gbonnq yan Maillaert-Amaere ende Guil- 
laume Reybusch, oost, yolghens de brleyen yan constitutie 
ghepasseert yoor sehepenen yan Ypre, in daeten yan den 
30"" OugsŁ i 636. 

T' jaerghetyde yan Sebastiaen yan Meenen (1) ende yan 
joncvrouwe Elisabette Lansaem, doet men up den XX*" 
Łauwe soo hier naer yolcht. 

Den pastoor, yysyteerders, derde yoet ende beede de 
coslers oyer het synghen yan yygelien met* • • • « • 

(1) Voir, pour Sćbasti$n Yan Heenen, TaDoejLe B« 



— 285 — 

FkUILLET DE LA TaBLE, R% 

JANUARIUS. 

Op den !**■,• de ppovens van Waestene . • Folio IIU. 

Den Soetcn naeme Jesus-dach, Joncvroawe Marie Yan 
Dryesscbe, huusvrouwe van Jo' Jaques Hix. • Folio YIJ. 

Den XX", Sebastiaen yan Meenen ende Joncvrouwe Elisa- 
bette Lansaem. . • • • Folio IX. 

FEBRUARIUS. 

Op den vette sondach, in t'gasthuus op de mart. Folio VJ« 

MAERTE. 

Den XI'>, van d'heer Jan Bosuut Folio I. 

Den IJ% Pieter Loot Folio XJ. 

Den I**, t' jaerghetyde van de dootshoofden t' Ste Maertens 
Folio XIJ. 

APRIL. 

Haerten de Buckere, dyssendaechs naer beloken Paesschen 

Folio IX. 

Den IX% Jaqoes Yan Costenoble • • . • Folio XIJ. 

MEY. 

Den I"", Jacob Heneman Folio YJ. 

JONY. 

Den XX'', heer ende meester Jan Rebaut, pasteur van Ste 
Pieters Folio YIIJ. 

Den XX', Haeyken Permentiers weduwe van Pieter 

Straetseele Folio IX. 

JULY, 

Den XXIJ*, Ste Maertens oyer de siele van Hinderyck 
Yan Duste Folio Y. 



— 286 — 

Feuillet de la Table^ V*. 

ODGST. 

Den I", Jan Deroo • » PoOo V* 

Den XVIIJ, Helena Caboots ....... Folie IX. 

Marie Caillau wed* van Cornelis Yerscboore, s* Yiydaeelift 
naer i' huundach. ••••.••••• Fofio XU. 

SEPTEMBER. 

Den I", t' jaerghetyde van de doolshoofden • Folio XII. 

Den IX*, heer ende meester Joohs DegriieYe. Folio V. 

Den XXIIJ, Joos Yan den Bilcke ende joncvroDwe Dionise 

Yan de Pitte Folio VJ. 

OCTOBER. 

Den XJ", eerweerden' heer ende Meester Pieter Wyts, 

canonynck ••• Folio YIIJ. 

Den XXIJ", Joos Renbrecht • Folio XJ. 

Den XXY", Joncker Christiaen Samelen • • Fdio XJ. 

NOYEMBER. 

Ste Maertens avont, tot Ste llaertens, van den eerweerdl<* 
ghen heer Martinus Rytovius busschop ran Ypre^ Folio YJ. 

DECEMBER. 
Den XXY-, Pieter Moenewe( Folio Yll. 




• x» 



AMEXES. 



A. 



PIERRE LAMSAEM. 



En parcoarant les dictionnaires historiques et biographi- 
ques, 00 y renćontre un nombre considerable de noms de 
persoooes qui se sont dlstinjjućes plus ou moins par lear 
science, par leur bravoure, voire móme par leurs yices et 
par leur cruautć ; mais ce qui frappe surŁout, c' est, comme 
Font fait remarquer avec bcaucoup de justesse, denx de 
nos honorableset sayantsconfrćres (i), (tc'est Tomission des 
« noms de ces personnes charitables, de ces 4mes bienfai- 
« santes , qni ont employć leur fortunę et leur santó au 
a bien-ćtre de leur prochain. 



(1) HM. Lcs chaooines Caitoii et YiNraPoTTs, h la fin du auatriłnie 
Tolune de la Biographte des kommts remarquMes de la f*tandre^ 
OccidentttUt 



— 288 — 

« La plupart, ii est vrai, ajoutent les mómes ćcriyains, 
« ont cherchó a rester inconnus, se contentant de lajoois- 
<i sance que procure un bienfait accompli en secret. Łes 
« autres n'ont jamais cherchć a briller dans Thistoire poar 
<c raccomplissement de ce qu'ils consideraient comme un 
«c devoir; mais Thumanlte des uns et rindiffórence des au- 
(c tres, ne peiiyent nous dispenser de remplir un devoir 
« social, en proposanŁ leurs noms k radmiration de la pos- 
<( tćritć, et leurs actions k Timitation de notre ślecie ». 

La Yille d'Ypres peut se glorifier d'avo]r produit un 
nombre considerable de ces hommes bienfaisants et pieox : ii 
suflit deciter les noms de Baerdonck, Broederlam, Belle, Yoet, 
Croeselin, Paelding, Rhuginvoet, Van Meenen. Wyts, etc. etc; 
mais celul qui marche k la tóte de cette foule de bien- 
faiteurs de Thumanitó souffrante, c'esty sans contredit, 
Pierre Lansaem^ surnomme le vleux, dont ii est fait men- 
tion aa Y". du f*. 6 de Tobituaire, qui fait le sujet de 
Tarticle precedent* 

II n'entre pas dans notre intention d'ćnamćrer ici lesdi- 
yerses fondajlions charitables etablies par cet homme de bien ; 
cela nous mónerait trop loln: nous dirons seulement qu'ił 
n'y a pas un seul des nombreux etablissements de bien- 
faisance de notre yille qui n'ait ressenti les effets de son 
inćpuisable cbaritó. II est surtout le bienfaiteur principal 
de rflópilal Notre-Dame. 

Et cependant le nom de cet homme dont les bienfaits ser- 
Tent encore aujourd'hui au soulagement de ses concitoyens 
malheureux , est moins connu que celui du dernier rimail- 
leur, du dernier barbouilleur de toile, qui jamais ait yu le 
jour dans cette yille ! 



— 289 — 

Voici tont ce qae nons avoiis pa recueillir sar cet hdmme 
charitable. 

Pierre Łansaem vivait dans la deuxićme moitić du XV* sia- 
cie, li appartenait i ane des familles les plus opulentes et 
les plus distingućes de notre ville. Ses largesses seules suf- 
fisent pour prouver qu'il jouissait d'une rlchesse eonside- 
rable, mais yoici des chiffres qui prouvent mieux que toute 
autre chose , comblen, par sa fortunę, ii ćtait au dessus 
de ses concitoyens. 

Apres rćmeute de i477 (1), le magistrat jugea nócessaire, 
afin depouFYoir a la dćfense de la ville, d'imposer extraor- 
dinairement les habitants d'apr6s leurs ressources, etnomma 
a cet effet une commisslon composee de dix personnes 
chargees de fixer la quote-part de chacuu. 

Les contribuables au nombre de 1071 , pour fournir ane 
sońime ds 265 livres de gros, furent diyisćs en huit cate- 
gories, d' apres leur fortunę: celui qui fut taxe le plus 
dans la premierę categorie, fut Pierre Łansaem, dont la quote- 
part fut fixee a dix livres de gros, tandis que les autres 
contribuants de la móme categorie ne furent taxes qu' a 
quatre, cinq, S]x, et fort peu k huit liyres de gros. Un seul 
dut payer autant que Łansaem: cefut Sebastien Van Meenen, 
beau-frere ou beau-fils de notre Pierre, et qui se distingua 
comme lui par sa charite envers ses concitoyens malheu- 
reux. Nous en parlerons plus loin. 

Nous croyons pouyoir dćduire de ce qui prćcćde qae Pierre 
Łansaem etait Thomme le plus opulent de la yille d'Ypres. 

(I) Yoir notre Źpi9ode de thistoire d^Ypres, sous U rigne de Marie 
de Bourgogne, publić dans les Annales de la SocićŁć d emulation de 
Bruget. 

19. 



— 290 — 

f] en ćtait aussi le plus considere; et nous ne pouvonx 
donner de meilleure preuve de V estime qiic lui portaient 
ses concitoyens, qu'en rappelant que pendant trente-neiif 
ans, il a continueliement parlicipe a la gestion des afTaircs 
de la comniune, et qu'a deux reprises dilTerentes, noiis le 
Yoyons revćlu des fonctions les plus elevees, celles d'avoue 
de la \ille, et celles d'avoue des orphelins {roogd ra;t 
weezen )• 

Ainsi nos fastes consulaires nous le montrent comme 
echeyin en iU2, i445, 1447, 1449, 1451, 1453, 1455, 1457, 
1461, 1465, 1474, 1475 et 1476. 

n figurę parmi les conseillers en 1446, 1448, 1450, 1452, 
1456, 1458, 1462, 1464, 1465, 1470, 1471, 1472, 1476 el 
1479. 

Les Notable poorters le dćsignent comme leur representant 
en 1475, 1478 et 1480. 

II remplit les fonctions de premier echeyin en 1459, 1469 
et 1481. 

Est nommć avoue de la yille en 1466. 

Et ayooć des Orphelins en 1479. 

Pierre Lansaem ayait ćpousć liisebette Panwelins , qoi 
mourut le 8 Mars 1480, et lui-meme rendit sa belle hme 
k son crćateur, le 51 Moyembre 1489. 

Ds fnrent enterrćs tous deux dans la chapelle de Fhó* 
pital de Notre-Dame qa' ils ayaient comble de leurs bienfaits. 
On y yoit encore leur pierre tombale incrustee de cuiyre 



J 



~ 29ł — 

ou de laiton, remarguable par la gravure des ornements 
qui la dćcorent. On y lit cette inscriplion : ^Mt iic^t 
B^^taptn ^leUt &an$am, bie statf inf jaer H CCCG LXXX IX 

UtsUn ^ac5 van ^oi>ixnUt. <®.ler iic^t JegraDm 

<SisefrfU <?attwe(itts, f ^ardn, ^^Icfcr (fiansa^m^s roas iu 
sUtf inf jm H CCCC LXXX Of Un VIII hc^ \n ^atle. 

Grace aux soins de la commission des hospices civils de 
cette ville, cette belle dalie sepulcrale, qoi depuis de lon« 
gues annees se trouvait cachee en partie sous le banc de 
communion, rient d'ótre fixee dans le mur du cótć gauche 
de la chapelle, en face d' une autre p1aque en cuivre cisele 
portant le texte d'une des nombreuses fondatlons faites par 
Pierre Lansacm et par sa femme ( Nous en donnons le texte 
ci-apres ). 

Pierre Lansaem ent de sa femme Lysbette Pauwellns plu- 
sieurs enfants dont un fils, nommó Josse, ćpousa Marie 
Gabriels, fut ćchevin en 1497 et continua, pendant de lon- 
gues annees, a faire partie da magistrat. 

Vers cette meme epoąue (1470 k 1500), nous trouYons 
plusieurs autres Lansaem parmi les echeyins, les conseillers 
etc. notamment Joos Lansaem, Jean Lansaem, Pierre Lansaem 
le jeune, et Jacgues Lansaem. 

La familie Lansaem peat-ótre, k juste titre, considerće 
comme une des familles patriciennes les plus importantes 
de la yille dTpres, car nous la trouYons parmi les magis- 
trats de cette vllle pendant un espace de plus de. deux 
siecles, de 1442 k 1646. A deux epogues -cependant nous 



— 292 — 

la Yoyons s^ehiigner des affaires: pendant les troubles^de la 
reformę de 4564 k i568; et pendant roceupation de la ville 
par les gantois, de 1579 k 4584. Ces deux tristcs epoqnes 
de notre histoire loeale sont connues sous le nom dii pre- 
mier et du seeond brisement des iniages {dCeersle brake en 
de tweede brake); mais nous Yoyons reyenir cette familie 
aux affaires apres rarrivee du Duc d'Albe, en i 569, et apres 
la soumission de la Yille par Alexandre Farnese, en 1584. 

La familie Łansaem portait de gueules au chevron d^ar-- 
gent, au chef d' ażur d une fleur de lys d dextre^ ei a $e- 
nestre d une itoile d' or, soutenu d*or; pour support un 
griffon. 

La familie Lansaem ćtait alliee aux familles les plus eon- 
sidćrees du pays. Une descendante de cette familie, Cathe- 
rine Lansaem, ćpousa Nicolas Kyndt, conseiller pensionnaire 
de la yille dTpres et deputć aux Etats Góneraux pendant 
les troubles du XVI* siacie. Elle mourut en 4574 et fut 
enterree, ainsi que son mari, dans Fćglise de S' Martin. 
On y yoyait anciennement leur pierre sepulcrale portant 
en tćte les armoiries de Kyndt et de Lansaem. Au dessous 
86 trouyait cette inscription: 

Res parya Concordia crescit. 

M' Nicolans Kyndt 

P Michaelis 

J. U. Ł. Hyperiae pensionarius 

Ejusdemgue reipublicse a consiliis, 

Pietatis causa, resurectionis omnium memor, 

Sibi uxori charissimae, 

Catharinae Lansaem, 



— 2d5 — 

Sttis liberid parentibus ac posteris amoris et obsepyafriz 

Symbolum perpetuse memorise ergo sacram marmor 

posteritati dedicavit ac proposuit. 

Ule A- 

Hac A* 1574 die ?• a . . • . 

Hier licht begrayen Ryndt F' Michaelis (f). 

Chose triste k dire, ce Symbolum perpetucs memoriiB sacrum 
ntarmor, cette pierre sepulcrale qui couyralt les restes d'uiie 
descendante de Pierre Lansaent, fut, plus tard, arrachee 
de Teglise de S< Martin, peut-ótre par eeux-]& m^mes qui 
etaient soutenus par les fondations de ses ancdtres, et en 
180! elle servit de margelle k un puit, devant one maison 
nommee La fuite en Śgypłe, situće au cóte sud et k Ten- 
trće de la rue au Beurre!!! Qu'est elle derenue depuis? 

Heureusemenf, grace k la sollicitude de la commission 
des liospices, la pierre tombale de Pierre Lansaem est misa 
dćsormais non seulement a Fabri de toute profanatlon, 
mais encore k Fabri de toute usure, et le cbef-d'(Buvre de 
gravure sur cuivre qui Tentoure pourra desormals ótre 

admire, comme ii le mćrite, par tous les amateurs de nos 
richesses artistiąues. 

Yolci le texte de la fondation qui se trouye sur la pla- 
que en cuiyre, dans le mur de droite, en face de la pierre 
sepulcrale de Pierre Lansaem. 

Int jaer M . IIU* LXVIJ ende der naer, so hebben hem* 
lieden yerbonden de regierers yan deisen gasthuuse, yaii 



(1) Kous prenoDi cette inscńption dana le reciieil d^ćpitfpfaei fait par 
leu ]|r. Lambin, et doos la transcriyoDS littćralemciit. 



— 294 — 

den godthuuse des heilichs gheests ende andere kercmeeslers 
ende dlschmeesters blnnen der stede ende der neffens, te 
doene ofte doen doene over her Pieter Łansaem, doude, 
ende joncfrauwe Łyssebette Pauwe]yns zynen wyve, tot 
ewegher memorien in dit gastfauus ende eldere tghind dat 
hier naer yoighet: Eefst de regieres van deseń hause alle sa- 
terdagheden yan jare te doen leisene eene messę ten deisen 
hooft-outareden priester.nemende te hueren gheliefte, de welc- 
ke priester tleiyen lanc van hem ber Pieter hem orameekeren 
zal to£ferande yan elken messę ende daer zegghen oyerluud : 
Bid oyer her Pieter Lansaem ende joncfrauwe Łyssebette 
Pauwelyns zynen wyye , leisende een deprofondis , een 
pater noster, een aye maria metten collecten, ende naer 
t' yoorseits her Pieters dood de zelye manierę houden 
thenden messę ter sepulture yan hem beede yoorseit ende 
aldaer spaers gheiyen elker joncfrauwe up onsen yrauwen 
dach in Maerte U sch: p: ter lustkiste YIIJ sch: par: tot 
eender recreacie den joncfrauwen ende der aermen ten 
costen yan deisen hunse. Item de heilichgeest meesters zyn 
ghehouden tsaterdaechs yoor papeyastenayend in eick jaer 
te doen clynckene tjaerghetyde yan hem beeden yooren- 
ghenamt, te Tier prochien duere, by den belle clynckere 
yan wyleń tsint Andrleskercke na gheseit tsente Maertyns^ 
ende te doen luudene in dit huus metten gheluude, be« 

taelende de clynckere VJ Sc: par: ende de luudere 11 J Sc: 
par:. De kercmeesters yander yoors: kercke yan tsente 
Martyns, Sente Pieters, Ste. Jacobs, Ste. Niclaeus, ten Brielen 
ende tsente Jans werden ghehouden in ghelycken te doen 
luudene metten grooten luude yan elcker kercke, zonder* 
lynghe up den yoors: saterdach, eene goede halye huere 
begonnende ter clocke yyye ende sanderdachs ter clocke YIl, 



— 205 — 

ende ter ofiferande naer costume, eirde emmer begnuren 
ende heoden naer den Inude van delsen huuse. Betvoort 
20 zyn de ze]ve kercmeesters van Sente Pieters , Sen- 
te Niclaeus, ten Drielen, tsente Jans ende tsenie Jacobs^ 
ghehouden, stappans tluuden ghehent zynde, te doen doene 
eene leisende messę van regulem, tsente Pieters in Siole 
Pieters capelle, tsente Niclaeus in Chory ns capelle, ten 
Brielen Tan de cleine Moeder Gods , tsente Jans in sinte 
Jans capelle, tsente Jacobs in Jherusalems capelle, de 
prieslers ghehouden tot elcker messę te z^ghen ter offe- 
rande overiuud: Bid ovcr her Pieter Łansaem doude ende 
joncfrauwe Lysebette Pauwelyns zynen wyve, leisende een 
de profundis, een pater noster ende een ave mana metten 
collecten, al ten costen van den yoorseiden kercken. De 
regierders van den aermen wedewaer& zyn ghehouden up* 
deselve tyd een glłelyeke messę te doen doene voer onser 
Yrouwe tsente Maertyns, ende twee wedewaers ter veorseide 
messę, ten costen van den selven huuse , ende ooe twee 
wedewaers zyn ghehouden te weisene ter messę vooren 
tsente Pieters. Item de gouyerneurs van den heilighen gbeest 
zuKen voort betalen : Eerst de joncwyyen \stn deisen gast- 
huuse over dat zy de sepulture wassehen ende scoone 
maeken zullen ende bestroyen IIJSc:p:. Item Yoor Yier 
coperen candelaers ende Yiere obytkersen die de dinare 
yan der kercke yan Sinte Maertyns sculdicfa es te leirerne 
np de Yoors: sepulture, X grooten ; voor onderhalf pont 
offerwas XSc:p:, yoer wyn ende broot ter offerande UJ 
grooten, te offermiten en een becxkin, twee grooten. Item 
te doen doene by den proehie papę, capellaen ende de 
costers fan deisen huus ende yoort by tlen ghtlde broeders 
yan Sinte Niclaeus ghilde eene yigelie met oegben lessen 



— 296 — 

metten commendacien, eene zynghende messę mel dyak« 
ende sabdiake .ende twee coristen elke IIlJSc:pa: de pro- 
chipape YJ st: p: de capellaen IIJ Sc: pa: ende boYendien 
deselre capelaen XIJ den: op dat by de messę doet yaa 
den buus binnen den dienste, der neen niet. Ende den 
zes andere ghildebroeders elken IIJ Sc: pa:, de coster U 
Sc: pa: ten Yoors: dienste weisende van begbinsele totten 
hende, up de yerbuerte van den loone. Item de YJ jonc- 
frauwen van den buus tot eender recreacieXYIIJ Sc: pa: 
4ies 80 syn sy gbebouden te offerne brood ende wyn. Item 
de lustkiste XIIJ Sc: par:. Item de cnape van den buus U 
Sc: par: over dat by metten poortier ende metten Tagher 
van der maerc de tafelen, de scraghen ende bancken zal 
belpen stellen ende węch doen, omme de proTcnden up te 
leggben. Item U* ŁX provenden, elke provende werdt III 
grooten te weitene een wit brood ende een gberegierd brood, 
ende elc yan YJ den: par: tstlc; eenen grooten an witten 
haryngbe ende eenen grooten an droghen harynghe, omme 
ghedeelt te zyne den dienst ghehent in deeser manierę: 
Eerst den tween Yoocbden ende den yier gouverneirs des 
beilichs gheests elken eene, den ontfanghere U, den tween 
dienaers yan den zelven buus elken tweeproyen den, compt 
XI J proyenden, de ontfanghere ende de yoors: dienaers 
werden ghehouden de proyenden te deelen, broodweeghers 
ende waerdiers te yermanene. De broodweighers IIJ, de 
wardeers yan den yisscbemaerct drie, oyer dat sy ghehouden 
werden te beziene of de aerme thuerę hebben by hueren 
heede in broode ende in haryngbe, commende ten selyen 
jaerghetyde in tyden, up te yerbnrene huere proyenden; 
den yker yan der steide yan tlood te ykene yan den broodea 
J proyende, den LXXIJ proyengiers Tan den huus elken 



— 297 — 

eene, compt ŁXXIJ provenden. Item de ontfanghere van 
deisen gasthuuse U, de clocluudeghe eene, de poortier eene, 
de marcvagher U, de grave van den rebaaden commende 
4ea jaerghetyde zyn oflicie doende JJ. Item de caape vaa 
den grave yan den rebauden J provende> maer dies zo werd 
by ghehouden dofiferande ghedaen zynde te gliaene tallen 
zes prochiekercken ende besien offer iement in ghebreike 
es van loudenen of de messę te doene naer de belofte. Den 
budel van Sinte Niclaeus ghilde twee, lastbebbende den 
boyenghenamden priesteriicken staet te yermaene. D6n IIII 
ordenen elken XIIIJ, te wcitene den priesters X, den kyn- 
deren IIIJ, compt ŁVJ provenden, te deser condiciedat huut 
elker ordene werden ghehouden te commene twee broeders 
ende een kynt, ende ten dienste te weisen van beghin- 
sele toten hende, de kynderen te laten ghebrouken yuI- 
commelycke thuere. Ende Yoort zo werden ghehouden onse 
yrauwe ' broeders te doen doene in dit voorseide gasthnus 
up den assche wonsdach in elc jaer eene passie messe^ 
de freremineuren sdonderdaechs der naer, de predicaren 
svrindaechs ende de augustynen tsaterdaechs up tghindt 
dat Yoorscit es. Item den XIIJ wedewaers ende huer jono- 
wyf ele eene provende, compt XI1IJ provenden, dies zo 
werden zy ghehouden ten Yoorseiden jaerghetyde te wei- 
sene zes wedewaers den dienst gheduerende. Ende up den 
zondach der naer groot vastenaTend weisende te doen 
doene eene messę yan requiem in huerer alier bnus te 
Nasereth ewelyc gheduerende. Item de broeders yan den 
witten ylieghers VJ proyenden, dies zo w^den ghehouden 
ten yoors: jaerghetxde te zyne VJ broeders ais boyen. 
De grauwe zusters YJ, de zwarte zusters IIIJ, de granwe 
broeders UJ, de beghynen int achter coyent U; dies moetea 



— 298 — 

cómmen vier grauwe zusters, twee zwarte zusters, twee 
b^hynen, twee broeders. Den gheranghenen ter maret U, 
de cluuseghen St Loys U, de kerckwaerdere ten Brielen 
bewaerende de capelle van den cruuce U, deghone die be- 
waeren thof ghenaemt St Quintens ter uterste veste U, die 
bewonen zbllen thuus ghenaemt munte staende ande nord 
zyde van der maert VJ, die bewonen zullen thuus der naest 
ghenaemt ghulden leeuwen U. Omme die te deelene te 
hueren gheliefte die den aermen omme gaen St Pieters, St 
Nlclaeus, St Jacobs elken V provenden, de dischmeesters 
St Pleters X, St Jacobs V, St Niclaeus V, ende tonser 
Yrauwen ten Brielen VJ, ende St Jans Y, omme te deelne 
te huerer alle discrecie; de lichtwaerdeghe St Maertyns of 
deghone die last draghen sal yan den lichte te doen bernene 
ende huute te doene voor Maria ende den ynghel Gabrieel 
in de yoorkercke J proyende* Thuus yan Joos de Brieyere 
staende up den noordhouc yan den mane stratkyne U,- thuus 
ghenaemt perdekyn in de mondstrate, nu Andries Ilolloys 
U proyenden ; wel behoudens dat alle die ghone die pro- 
yenden hier inne gheoordenert staen daer omme commen 
of zenden in tyde ende ende in wyleń ende ooc doen ende 
yulcommen tghindt dat yoorseit es uf ander zyde, up datter 
eenighe yeranderynghe quame int huus des heilichs gheests 
ofte in de andere boyenghenoemde plecken ende by den 
myncke yan persoonen gheworde yan den ghetale yoor- 
screiyen dat de yoorn: gouyerneurs met den oudsten horie 
weisende ten jaerghetyde de proyenden metgaders de falanten 
zullen moghen deelen te huerlieder discrecie den aermen. 



SĆBA8TIEM YAMMEEMEM. 



G^Jl£XSiba 



Sebastien Van Meenen, dont ii est fait mention aa V® da 
feuillet 9 de notre obituaire , ćpousa Elisabet Łansaeoi , 
probablement la filie de notre Pierre Łansacnii si Ton peut 
en juger d'aprćs le prenom, correspondant k celui de la 
femme de celui-ci, Łisebette Pauwelins. 

Ce Sćbastien Yan Meenen ćtait ćgalement an homme bien- 
faisant, opulent et considere. 

A Fesemple de Pierre Łansaem, ii se plńt k yenir aa se« 
cours de ses concitoyens malheureux, comme le prouyent 
les nombreuses fondations charltables faltes par lui et 
par sa femme. II ćtait d'une richesse considćrable , car 
11 figurę sur Tetat d'lmpo$ition de 1477, pour la m£me 
somme que Pierre Łansaem (dix liyres de gros). A plusieurs 
repriseSi 11 remplit les fonctions de tresorier de la ylUe 



— 300 — 

d^Ypres, fit partie da consell des Tingt-sept en H75, 1476, 
1478, 1481, 1482 et 1485; figurę parmi les magistrsits com- 
me chef-homme de la draperie, en i 479 et 1480 et comme 
chef-homme des communs metiers en 1478. 

Cette familie Yan Heenen , fat ćgalement alliee aux pre- 
mieres familles de ce pays. Une filie de ce Sebaslien eponsa 
en 1492, Henri deVicq, Seigneur de Bertolf, Potterie, Oost- 
faoTe, Wainave etc. Elle mourut le 50 Novembre 1498 et 
fot enterróe i St. Pierre dans le choeur de Notre-Dame; son 
mari mourut en 1527 et fut enterrć k Nieppe. 

Une Christine Yan Meenen ( peut-ćtre aussi la filie de 
Sćbastien), ćpousa Jacgues de St. Omer, Seign\ de Wal- 
loncapelle, Rheninghe, Elincourt, etc. baut-bailli de la viUe 
d'Ypres. Elle eut pour filie Louise de St. Omer, damę de Wal* 
loncapelle, qui ćpousa Pierre, Seign'. d'Houtte, Houtcamp, etc. 
Louise de St. Omer mourut en 1545 et son mari en l93o« 
lis furent enterrćs dans T^lise des RćcoIIets d'Ypres. 



G. 



1542. 

FONDATION DD SALUT DO SAINT SA€REMENT, BN L'£GŁIgE 

DE St. PiERRE. 

Puisqae nous en sommes k Teglise de St. Pierre, on nous 
permellra de mentionner une autre espece de fondation 
qui n'est nuUement au profit des pauvres ou des necesslteax, 
mais uniguement k ravantage du personuel de Tćgllse. Cest 
la fondation du salut du S^ Sacrement , faite par Jeanne 
S'yos , yeuye de Jćrdnie Hanneron, et epouse en secondes 
noces de Jacques Quaetjonc. Cette fondation ne figurę pas 
dans notre obituaire, parcequ'elle ne eonfćre pas de dlstri- 
bution pour les pauvres, mais nous croyons la piece assez 
interessante pour ótre communiguee a nos lecteurs, parce- 
qu'elle nous donnę des dćtails curieux, sur les cćrćmonies 
religieuses de repoque et sur le salaire des employes de 
Teglise. L'originaI de cette fondation se trouve aux archiyes 
de la yille : 



— 302 — 

M Wy seepeneo yander stede vaii Ypre, doen te wetęne 
allen lieden, dat uatedien dat by wylen Jeronimus Hanneron 
ende na joncvrouwe Jehane \S yos, weduwe was van den yoor- 
nomde wylen JeronimuSy alsnu ghezelnede yan JacobQaaetjonc, 
len secourse ende lavenesse yan huerlieder zieleń ende alla 
zal^hc zieleń, ter eere ende werdicheidt yan Godtalmach- 
lich ende den belegen Sacramente des Autaers, dat by ons 
acbtergelaeten belft in memorien yan zynen gbebenediden 
liebame ende precieusen bloede, bebben buerlieder yryen 
dancx ende willen gbegheyen unt purer cbaritaten ende de- 
totien den kerckmeesters ende ontfangbere yander kercke 
yan sinte Pieters binnen de stede van Ypre, in gbereeden 
gbelde, de somme yan tzesticb ponden grooten ylaemscber 
munten. So eist dat Pauwels yanden Pitte, Willem Beyels, 
Jooris yanden Driesscbe ende Jacob yanden Brandt, nu ten 
tyden kerckmeesters, oyer buerlieder yoorsaten by den eon- 
senie ende octroye yan mynen beeren yoocbt ende scepenen 
der yoirn. stede, ende ooc by den aecorde yanden notable 
yander proebie yan Sinte Pieters , in remuneratien ende 
wederdoene yan dien, bemlieden yerbonden bebben ende 
yerbynden by deseń jaerlicx te betalene den gouyerneurs 
ende regierders yan den belegben Sacramente binnen der 
yoirs. kercke, de somme yan sessenderlich ponden parisls 
ylaemscber munten eryelicke rentę t*siaers, te gheldene ende 
betalene de yoirn. regierders ende gouyerneurs yan den yoirn, 
Sacramente, telcken laetsten dagbe yan Noyember, eeuyrelic 
ende erfyelic gbedurende; dies werden zy gbehouden ende 
yerbonden te doene ende te doen doene binnen der yoom. 
kercke den dienst die men doet alle donderdagbe yander 
weke fsachternoens, metgader3 de octaye yanden belegben 
Saeramente ter eere ende weerdichede yanden yoors: bele- 



— 503 — 

• 

ghen Sacramente metter orsbele cnde metten zanghe binnen 
der Yoorn. kercke van sinte Pieters, ten hooghen outare, 
eeuwelicke ende eryelicker gheduerende inder yormen ende 
manieren hier onder yerciaerst , te wetene, dat de yoorn, 
sacramcnimeesters, of heurlieder naercommers in offieien, wer. 
den ghehouden alle donderdaghe yanden jare, metsgaders 
ooc d'octaye gheduerende alle daglie^ te doen liiyden metten 
grooten ghciuyde, een goede poyse yoor de clocke yiere yan 
fiamesse tot yastenayont, ende yan yastenayonde yoorts tot 
Paesschen yoor den yyyen , ende yanden yoorn. Paesschen 
tot Baefmesse ten yyyen en half, daer yoren zy sacrament- 
meesters betalen zullen, den clockindere twee scell. parisis, 
dies wert hy ghehouden te blasen ; den prochiepape zal 
onthalen dat M^eerdlch helich Sacrament metter clboire , 
t' selye stellende ten yoolrs. hooghen oultare in den hoofcoor, 
binnen wclcken tyde men zynghen zal een anthefone ende 
daernaer met orghele ende simple zanghe een schoon hym- 
ne ende andere dienst ghecostameert, tyersekin by den 
kinderen ende by den presbyter een collecte, daernaer den 
orghelaere zal spelen ende daer naer zynghen, by den 
lyelcken den presbyter upnemende fhelich Sacrament enda 
gheyende den yoleke de benedictie. zal fzelye wederdraghen 
ende stellen in zyn plaetse. Dit ghedaen, zoo werdt den 
prochiepape, yisiteirder of zynen stedehondere, by den 
spaiswateryate (i) ghehouden te lezene Deprofundis metten 
oralien ende coUecten dacrtoe dienende, spaiswater ghe- 
yende den yoleke alzoot behoort, ende dat oyer de zieleń 
yanden yoorn. fondateurs, yoor welcken goddellcken dienst 



(1) Spaiswater pour paiswaUr^ eau de pa ix, eau benite spaiswatervate 
bćDitier. 



~ S04 — 

de Toorn. goaTeroears Tanden sacramenŁe ghehooden werden 
te betalen de loon ende sallaris inder manieren hiernaer 
▼olghende. Te wetene den Toorn. pasleor yisiterder of 
stedebooder Tercieedt ais boven zal hebben Tan helpen 
zynghene tVoom. lof, zes penoynghen; Toor l^aathalea 
ende instellen vanden Toom. beleghen Sacramente zes pen* 
nynghen parisis; ende wie lezen zal De profundis ten 
8paisvate metten oratien ende coUecten daertoe dienende, 
spaiswater gbevende alzoot beboort, zal bebben zes pennyn- 
ghen; den Yisiterder ende noch tbien andere presbyters 
oft ghezellen vander kercke die t'vornoin. lof zingben zallen 
elcken zes pennyngben, den drien kindcren Tan gberawene 
elcken vier pen. parisis. Den orghelaere twee scbell.. Wel 
Terstaende dat de gbone die niet eo commen ter Torn. 
dienste noch hemlieden daertoe employeren, dat die niet 
entfangben en zullen. Ende omme deuchdelicke te boudene 
ende onderhoudene ende ▼ulcommen teeuwegben dagbe al 
tguendt dat voors. es^ ende elck point zonderlinghe, negbeen 
ghezondert noch uateghesteken, de voorn. kerckmeesters 
oyer hemlieden ende huerlieder naercommers in ofiicien 
ende regiraente yander voorn. kercke van sinte Pieters 
hebben hier inne yerbonden ende yerbynden by dezen al 
fgoedt, buusen, erfve, renten, cateile, ende juweelen, 
yander yoorn. kercke yoor ooghen ende toecommende, waer 
dat ghestaen of gheleghen zy of onder wat jurisdiclie dat 
beyonden zoude mogen worden, omme fghebreck daer up 
te moghen yerbalen ende yerreckene ghelyc yoor scuU yan 
dagbe yerleden ende onyergoiden. Ende de yoorn. poinc- 
ten ende elck byzondere gheheelick ende al met dien te 
doen yulcommen. Hier af z}n ghemaect drie briefyen yan 
eenser yorme ende inhoudene, wanof den eenen rust onder 



— sos — 

Jacob Quaetjonc, den anderen onder de kerckmeesters 
ende den derden onder den oultaermeester, in de welcke 
ghediflckenisse ende yerzekerthede wy deseń chartre hebben 
ghedaen zeghelen metten erfachteghen zeghele der yoorni 
stede van Ypre. In oorcondscepe van deseń, scepenen Ni- 
colas Uutenhove, Jan yander Camere, Colaert Trauwaert, 
Hichiel Snick ende Jan Yander Meersch. Dlt was ghedaen 
int jaer yichlien hondert ende twee-en-veerUch. 

(Signe sur le pli) J. Cahbre« 



Nous reviendrons un antre jour k Tćglise de S^ Pierre, 
qni peuŁ ótre considćree comme le plus ancien monument 
de notre yille et qui, quoique modernisće d^une manióre 
regrettable, conserye encore, notamment dans la tour, des 
traces ćyidentes de son ancienne architecture de plein ceintre. 



I. DIEGERICK. 




20. 



DE KATTEN EN HET IJPERS€HE KATTENFEEST. 

I. 

Het h nit de noordsehe godenleer bekend, dat de Katłen 
oodtijds eene Toorname roi speelden: zij waren aan den 
wagen gespannen, waarmede Freija^ zuster vari den ge* 
dachten Wodan, haren goddelijken broeder ten oorlog ver- 
gezelde. Weleens werden deze huisdieren zelfs Yoor eene 
afbeelding dezer godin genonlen. De eerbied Toor deze 
tnijstieke dieren bad hier met Wodans leer diepe wortels 
geschoten. De Solmonath (Februarins) werd gebouden Yoor 
het tijdstip, waarop de katten de roortteeling Tan haar 
geslacbt het meest bewrocbten; iivesbalve deze maand, 
heden ten dagę, bij relen nog kattenmaand genoemd wordt. 
Daarom werden er in sommige streken yreugde bedrijven, 
ten eere van Fret}a< lievelingcn gebouden (1). Men geloofde 
ook, dat de vermenigyuldiging dezer balf goddelijke dieren, 
zonder bijkomst eens mannelijken wezens kon geschieden. 
Bij dezes ontbeering, zegt Roguet (2), moest men eene 
katlin met Napeia (zeker kraid) wrijven. Deze bevoorregte 
huisdieren genoten, door hunne nauwe betrekking met dc 
Yoornaamste der godinnen, onder de menschen zalke groote 
Trijheden, dat zij in eenige streken van German jt^ onder 



(1) Zif daaromtrent Bodi!is Demonomanie de jorcierf, 
(9) Zie RoGoiTB Discours des sorciersy eh. 14. 



— 507 — 

de bemming Tan Esse^ yoor het zianebceld der vrijheid 
doorgingcn. 

Zie daar, in het kort, de hoogachting, waarin de Katlen 
bij onze heidensche vooroaders stonden. Deze eerbied en 
de goddelljke yereeriDg van Tijbaarłs geslacht yerminderde, 
naar maie '» Heilands leer yeld won ; want alles wat aan 
het heidendom toebehoorde moest, door de stralen yan het 
Evangelie beschenen, yallen of gewijzigd worden* Om de 
oade leer begrippen den nieuw bekeerden hatelijk te maken, 
deed men dezelve yoor uityindingen of ingevingen yan den 
hoozen geest doorgaan. Zaiks had ook ten opzigte der 
Łatten plaats. 

n. 

Kiet tegenstaande de sielenherders aUe poogingen aan- 
wendden om de nieuwbekeerden de afgodische dertele 
feesten niet te laten yemienwen, en ze door hnnne preók 
yan de zotte sijmbolische mommerijettj die bijzonderlijk in 
Februarius plaats hadden, af te trekken, keerden dezen 
toch yaak tot hunne alonde gebruiken weder; omdat zij 
daarin hunne liefste dierlijke yoldoening yonden. Yermits 
de godsdienst en de gezonde redę niet magtig geno^ 
waren, om ze daaryan af te trekken, trachtte men daar- 
aan eenen christenlijken plooi te geyen, zegt Fleury, AIzoo 
zijn er bij ons nog yerscheidene gebruiken in zwang, die 
aan het heidendom herinneren. Yan deze soort is het Yper^ 
9che KattenfeesU Maar de aloude geest daarvan is thans 
omgekeerd ; in plaats yan dit feest tot eere yan der katfen 
yoortteeling te yieren, wordt het ter yerzaking daaryan 
behonden, zonder dat het yolk in de bedoeling der «t;m«i 
holiBchi werking driuge. Om deze zinnebeeldige yerzaking 



— 308 — 

der afgoderij te doen, werpt meo, onder het luiden der 
klokken, verscheidene katten yan het hoogste des torens. 
Peze handeling is vol beduidenis: door de katten^ Freijas 
lieyelingen, yerstond men het heidendom , en 't breken 
alsmede 't megwerpen, Yi^as het sijmbolische teeken van zich 
van iets te ontmaken, of daaraan te verzaken. 

Alhoewel de geest yan dit feest onigekeerd was, moest 
het ten naaste bij op den zelfden tljd des jaars^ het is te 
ceggen, in de Kaifenmaand, gegeyen ^orden, omdat het 
yolk gaarne op den zelfden tijd tot de zelfde yerlusligingen 
"wederkeert. Men koos yoor Iiet Kattenfeesi den Yasten, 
om alzoo door den geest der boetvaardigheid, dię alsdań 
heerscht, de groote losbandigheid der heidensche feesten 
in te toomen. 

Het Kattenfeesi echter kon op ded eersten zondag yan 
den Yasten niet geyierd ^orden: er was nog een belang- 
rljker feest, dat niet mogt yerzuimd worden, namelijk het 
sóllen feest, waarvan de maand, die de Romeinen in hunnen 
tijdwijzer met den naam yan Februarius bestempeld hebben, 
hare benaming gekr^en had. Dit feest beslond in het uit? 
deelen yan eene soort yan Koeken, in de taal onzer be*>. 
yolking sollen geheeten. De yrienden en kennissen gingea 
ełkańder bezoekeni aten en smulden, en leyerden zich aan 
yreugdebedrijyen over. De Yperlingen tot den ehristenen 
godsdienst bekeerd, zagen zoo gauw yan dit feest niet af;. 
21J bleyen sollen bakken en hunne goede kennissen uit^ 
noodigen, om deel aan hunnen disch te nemen. Doch, deze 
bijeenkomsten werden niet meer ter eere der heidensche 
goden gehouden; maar, men deed deze sollen, onder den 
naam yan Kraker, sijmbolisch op het H« Sacrament des 
Altaars doelen. Zie daar den oorsprong iran KmkerZondcyn 



— S09 — 

Het Kattenfeest werd dan op den tweedeu zpndag Tan 
den Yasten gevierd, diende en dient nog om de foire te 
sluiten. Om de forreins vermaak aan te doen, gaf men 
oudtijds aan dit feest yeel toestel, waardoor er eene groote 
menigte buitenlieden naar stad getrokken werden. Van 
daar is het, dat dit heidensche Kattenfeest^ in weórwil der 
bescbaYing, tot op onze dagen staande gebleven is. 

In de scandinaafsche godenleer waren de wetekeijen of 
waarzeggers groot in gezag; omdat hunne bediening met 
degene der. priesteren in naaw verband stond. In alle 
netelachtige omstandigheden werden deze bedriegers geraad- 
pleegd. Zij yerrichteden vele hunner gewaande tooyerijen 
met KattenveUen, en de hersenen dezer dieren hielden 
zij Yoor een krachtig yergift. Het is waarschijnlijk yan 
daar, dat men den kinderen doet gelooyen, dat het in- 
zwelgen yan Kattenluiar han den dood kan yeroorzaken. 

Het bijgeloof aan tooyeraars en katten is bij de eenyoadige 
lieden nog niet omyerre geworpen. Zij gelooyen immers 
nog, dat de tooyeraars en de tooyerheksen, door Satans 
magt, de gedaante yan Katten aannemen, zich 's nachts op 
kruisstraten yereenigen, en daar* door den boozen geest 
yoorgezeten, op eene dartele wijze zich yermaken, en het 
kuaad beramen, dat ieder hunner bijzonder uitwerken 
moet. 

Omtrent de heksenyergaderingen en de grappen die zij 
in kattengedaante uitgeyoerd hebben, bestaan er een oyer« 
groot gelal Sagen, die den eeuyoudigen schrik aanjagen (I). 

i 

THCOPHIEL LAM8EMS. 

« 

(1) Zie Heksenprocessen van Sckeltema* 



IBS DĆSOŁATIONS. RUINES ET CAŁAMlTfó 
ARRITĆES A ŁA VIUB D'YPRES. 




OlfOl 



n esiste ans archives dont la gardę nous est confić^ aa 
cahier composó de quelques feuillets de papier, qui semble 
avoir ćtó prćparć pour faire partie d'an ouyrage pląs ćŁenda 
BUT la Tille dTpres. Yoicl quel est son titre. 

CHAPITRE )» 

Touchant les disolatums^ ruines et calamiUes arrwies d la 
ville d^Ypres par les prises, reprises et foriifficaiiom de la 
dite ville, ensemble par la famine^ peste et aułrement* 

Ł'ecriture est de la fin du KYH"*** on da commencement 
du XV11I°*' siócle; et en effet, la derniere annotation qai 
s'y trouye est de Tannóe 1694* 

Celte petitc chron{que contient en pen de lignes les prin* 
cipaux evenćmen(s calamiteus qul ont afiligć notre ville; 



— 5ii — 

en la parconrant on voiŁ que la guerre, le feu, la famine 
et la peste n^ont que trop souyent frappe notre cite; et 
qnand on suppute les pertes que la peste lui a fait ćprouver, 
on ne s'etoDne plus de Tancien dicton : De dood van Ypre^ 

Ł'autear de ce petit ćcrit s'est contente de commencer k 
Fannee 605. Quoiqu'il y ait probablement encore deux bons 
sićcles k retrancher de ses anaotations, ii s'est montre plus 
modeste que beaucoup d'autres chroniquettrs Yprois qui font re* 
monter Torigine denolre viHe k Tan du monde 5504, ou 500 ans 
avant Jesus-Christ, et altribuent sa fondation au noble et 
puissant prinee Hyperborus, troyen de naissance et envoye 
expressenient par le Roi de Belgis^ ayec sept cents ouvriers 
bien armćs, pour jeter la toute premitre fondation de la 
celebrę et illustre ville d^Ypres, [de aldereerste fondatie van 
de vermaerde ende doorłuchtighe stad van Ypre), lis yont 
mśme jusqu'ji donner la description architeclonlque da 
ch4teau d'Hyperborus, du tempie de Mars, de Tencelnte de 
la yille qui ayait sept portes dćdiees aux sept planetes, 
Saturnb, Jupiter, Mars^ Soł, Ybnus, Mercurius et Lina. Ces 
portes, disent-ils, ćtaient ornćes de bnstes reprćsentant ces 
planetes, et k Tappui de leur assertion ils affirment qne 
ces młmes bustes ornent encore aujourdliui la facade de 
i-hdtel de la ch4tellenie!! On le yoit, les antiquiŁćs de 
Pompei, d'Herculanum etc. ne sont que des jouets d'enfants 
en comparaison de celles que renferme notre bonne yille 
d'Ypres, car k peine Brutus et CoIIatin ayaient-ils chassć 
Tarquin-le-Superbe, que dejk notre yille yoyait ses sept 
portes omees des bustes qui dćcorent aujourd'hui Fhótel 
de la ch&tellenie! 

Et Hyperborusi le Nobk et Puissant Seigneufy apres ayoir 



j 



— aa — 

legne peadaat Irenle-knt ns dam la TiDe doat a ćlait le 
foodatair, y Monnit paisiblement et fint iahuae an auliea 
de la grandę plaee^ daiis im eeraicO d^airain, eammit fl es. 
arait teaoigBe le desir a son IH de sort ! Yons sooria^ 
ami lecteor? Ce ]i'esl pas loat; Toid le cćrÓMBial de son 
eoteneBent: Sm eoips fot depose sur im diar de triomphe 
tire par eeDt jemes Tierges liabillees ml-parti de Doir et 
de blanCy noir ao-dessos, Manc oi-dessoos; le eercoeil 
d^airain ^grant ele eonme doos tcdoiis de le dire, entcrre 
an miliea de la grandę place, on y elera nn lombeau eon- 
sistant en on grand piedestał de marbre et sor le piedestał 
on placa la statoe da dćfont; et de crainte gae, dans la 
soite, on ne la eonfondit aTec celles d'aatres personn^jes^ 
on ent soin de gra^er sar le piedestał Us armoiruM dn nobie 
Seigneur, et on y ajenta nne inscription en lettres dVir, et 
en caractires grecs, qai ne contenait pas moins de Yingt 
lignes! Łes snsdits chroniguenrs noos en ont fidelement 
C0Dserv6 le texte, qai finissait par ces mots: Som eorps re* 
pou dans u Umbeau, son dme e$t au miUeu des Dkux! 

Comme on le Toit łes r£veries de Jacgnes de Guise et 
consors ne sont rien en comparaison de Fimagination desor- 
donnće de nos chronląnenrs Tprois. 

Mais reyenons k notre petite chroniqne« Ł*aatenr, ou 
plutdt le compUatenr, a en soin d'elaguer toate, on k pea 
prćs tonte la partie fabuleose de nos annales, et nous prćsente 
en quatre pages łes ćyćnements łes pląs małlieareax qai 
ont frappć notre yille depoissa fondation jusqa'en 1694. — 
A ce titre nous croyons qae ce chapitre n'est pas tout-&-fait 
indigne d'ćtrc commaniquć k nos lecteurst Łe yoici textael- 
Jement ; 



— 313 — 

ĆHAPITRE 
ToocHiirr łbs dcsoutiors, aoiRBS, bt ca* 

LAMITĆBS ARRiyĆBS A LA TIŁŁB p'IPftB PAR LBS 
PRISES, REPRISBS, £T FORTIFFICATIOIIS DB Lk 
DITB TILLB, BNSBMBŁB PAR ŁA FAHINB, PBSTt 
BT AUTRBHBNT, 

605 Cette V)lle a este premierement prise par Thćodoric, 
Roy d^^Orleans, pendant la guerre qu'il avait contrę 
Glotaire, second Roy de France. 

630 Ruinee par Bertovas, chef des Anglais. 

704 Pillee et dćsolće par les Góths. 

753 Attaquee et brusiće par Charles MarteL 

785 Łaqaelle fut apres cela nóh śeulement rebastie plaś 
grandę ąuelle n'ayait este par les sbins de Charle- 
inaigne, 'i. 

802 Mals aussi pounrneue d'un iris grand nombre de 
Saxons pour Thabiter et peupler. 

837 Elle a du depuis encore estó renversće par les Danois^ 

840 Et puis estó restaurće par Engeiram sixienie forestier 
de la Flandre. 

846 Eile a aussy estó bmslóe par les Normans. 

853 Puis restanróe par Charles Chaaves, Roy de France, 

879 Et fortiffiće par Baudouin le Chauves, comte de Flandre. 

880 La dite ville d'Ipre a derechef estó bruslee par les 
Normans, 

888 Et dans cette annee pour la troisióme fois par les 

mesmes. 
890 EUe a estó restauree par ledit Baudouin , 
903 Et fortiffiee par le mesme avec des pórtes el grandś 

fossez.. 



— 3«4 — 



922 Łaqaelle fut aggrandie par Arnoald le grand, 

9.!i8 El pais embellie par Baadoain le jensne. 

969 EUe a este prise et broslee par le Roy ŁoUiaire. 

989 ForUffiee el a^^randie par Baadouin le Barba. 

990 EUe a este attagoee et gaignee par Hogaes Capel. 
1006 Frise el roinee par Temperenr Henry second, 
1037 Et puis restablie par Bandonin de Łflle, 

1053. Qni Ta aossy fortiffiee et rerestue de mnraOles. 
1056 Elle a encore one fois este prise et minee par rem- 

perenr Henry quattre. 
1067 Rebastie et aggrandie par Bandnin de Mons, 
1073 Comme aussi par Rd>ert de Frison, qni Ta anssy 

embellye. 
1088 Ceste annće ii y a en trois miHe inbabitans qni sont 

morts de la peste. 
1118 EUe en a encore perdn de mesme qnattre nuHe. 

1125 Gnillanme yicomte dlpre Fa aussy aggrandie et for- 
liifiee, y aiant fait faire trois fossez ; Gnillaume le 
Norman, Fayant attaąnć et prise pendant la mesme 
annće y a fait raser le chasteau, et brnsler plus 
qne la moitie de la yille* 

1126 Ła famine y a estć si grandę et si emaile qn'nn trćs 
grand nombre de personnes y monrat de faim ; Charles 
Bon, comte de Flandres, a lors apporte k la dite 
yille un tres gros secoars d'autant qn'il y a distribne 
sur un seul jour 7800 pains aux pauvres, par dessos 
les babits et Fai^ent quil leur avait encore ;donnć. 

1128 Ł^autre moitie de la dite yille a este pilice et brus* 

lee par Louis six tenant le party dodit Norman, 
ii 36 Łaquelle Thierry, comte de Flandres, a restablie. 
i i 45 Sibille d'AnjoU| espouse dudit Thierry^ Fa fortifliće. 



— 318 •- 

li 71 Pbilippes d'Alsace a fait de mesme; legiiel y fit wmf 

bastir le chasteau servant aujoord'hui ii la 8idie M 

chastellenie d'Ipres de cour fóodale, pfi90ii et «ii9qr 

de demeure pour lear Bailly. 
4191 EUe a este gaignće par Philippes Ai^8te« 
4204 FortiiBće par les inhabitaas. 
1213 EUe a estć derechef attaquóe et ga^óe par PhiUppe$- 

Augustę* 
4214 Reprise par F^ uinand, comte de Flandres (1) qui Ta en^ 

suitte fort*aić de grands fossez, tours et aotrement* 
4240 La nuM^ie de la dite ville fut bruslóe ąvec ufie 

partie du cloistre et de Teglise de Saint Hartlfiy 

par accident. 
4297 Tous les fauxbourgs furent aussy brusla^^ 

4301 Elle a estć attaquće et prise par Charles de Val|af0| 
frere de Pbilippes le BeL 

4302 Elle a este reprise par Jean comte de Namur» 

4303 Prise derechef par Pbilippes le Bel^ qui en fit raser 
toutes les fortifBcations* 

4313 Aestauree et fortiffiee par Robert trois, dit de Betbunes. 
4323 Comme fit pareillement Louis deux dit de Creci. 
4323 Tout le corps de la place fut reyesta de terre et 

les fauxbourgs restaurćs ayec de& nourelles portes^ 
4330 La yille fut encore plus fortiffiee par ledit Robert 

de Betbune. 
4349 II y a eu le tiers des inhabitans de lad. yille qui ont 

mourus de la peste. 
4359 Quattre mille en sont encore morts. 
4365 Sept mille en sont pareillement morts. 

(1) Voir les notes aprćs la chroiuque» 



— 517 — 

M"* Et elle a anssi beaucoup perdu de son peuple par la 

famine. 

4649 Uarchiduc Leopold Ta reprise (3). 

4658 Elle a estć assi^će et prise par M'. de Turenne (4). 

4660 Restilnće k FEspagne par le traittć des Pirennćes. 

1668 

et Perda beaucoup par la peste pendant ces deux annćes. 
1669 

1673 La basse ville demolie et ujie citadelle ćleyće a la 

• •• » , 

porte d'Anvers. 

1678 Attaguee par le Roy en personnes et reduite sous 
son obćissance (5). 

M" Cćdee a Sa M*« par le traitć de Nimweghe. 

1679 La cltadelle demolie, la basse vllle restauree et la 
et 

1680 ville embellie par des nouyelles fortiflications. 

1693 Pendant ces deux annćes un tres grand nombre des 
et habitans se sont retire hors de la domination de sa 

1694 majeste et morts de faim. 

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NOTES. 

(1) En 1214 Ferrand de Portugal, comte deFfauidre, aa- 
torltft les magistrats dTpres i prendre le terrain neeessaire 
poof foiiifiar la Tille et se porta lear garant eoTers et 
contrę toiu* Łe comte se troaTait alors a YaleDciennes. 
Qtfelqaes jours aprte ii arriva k Tpres et promit aox ma- 
glitrats de ne lear demander aocnne satisfaction s^lls TenaienI 
Ii Mre esconunonićs pour le falt des fortifications. 

n ie trouYO aax arcbiyes dTpres deax chartes de Fer- 
tand ąni coDtiennent ces particalarites; les yoici textaellement. 

EgOf F. Flaodrue et Hanoniae comes, dilectis suis scabinis 
et burgensibus de Ypra, salutem et dilectionem. Mando 
Tobis et dlligentius percipio guatious nullo modo dimittatis 
qaam villam Dostram de Ypra festinantias firmetis, et tam 
terram meam qaam alioram ad firmandam yillam nostram 
capiatis, et ego yos inde warantisabo contra omnes. 

Datum Yalenc: in diebas Passchae anno Domini H* CC 
XllU. 



Ego, F. Flandrise et Hanoniae comes, notam facio omni- 
bus praesentes lltteras inspecturls, quod dilectis ac fidelibus 
meis scabinis et burgensibus de Ypra auctoritate presen* 
tłum conoeaai qttod 3i eos excommunicari contingerit occasione 



— 519 — 

firmationis villae Iprensis nullum ab eis inde reguiram rei 
esigam foris factum. Datum Ypra feria quinta post quasi<» 
modo genit: Anno Domini M*" CC XIIIJ. 

(2) Louis de Bourbon, prlnce de Conde. — Le 15 Mai i648| 
h 2 heures du matin, le priuce de Condć arriva devant 
Ypres. Quelques heures plus tard 11 fut rejoint par le ma- 
rćchal de Rantzau arriyant de Donkerąue avec une partie 
de la garnison, par le comte de Palluau avec une partie 
de celle de Courtrai et par le marechal de Grammont. Ła 
place se trouva investie le mdme jour. Łes lignes de cir- 
conyallation embrasserent une etendue de pres de sixlieues; 
les yillages de Łanghemarck, Zillebeke, Yormezeele, Dicke- 
busch, Ylamertinghe, Elverdinghe et Boesinghe se trouyaient 
& rinterieur de cette llgne, et en moins de six jours cet 
immense ouvrage se trouya en ćtat de defense. — Ła yille 
ćtait defendue par le comte de la Motterie et par une gar- 
nisoo de 3,000 hommes. 

Łe SI Mai, yers 5 heures dn matin, les Francais com- 
mencerent le feu. Le 27, ąueląues membres du clerge, le 
lieutenant-colonel de la garnison, Tayouó de la yille An toinę 
de la Tour, seig' d'Hooghenhove, et le greffier Pierre de 
Schilder se rendirent au camp de Conde pour capituler. 
Łe 28, le comte de la Motterie k la tóte de la garnison, 
reduite k 1500 bommes, ąuitta la yille tambour battant, 
drapeau deployć, ayec armes et bagages, deux pićces de 
canon et un mortier: a 2 heures les Francais entrerent 
en yille par la porte de Thourout. Łe prlnce de Condć, 
accompagne de deux marćchaux de France, des officiers 
genćraux et d'un brillant etat-major, śe rendit h I'ćgllse 
de S^ Martin ou Ton chanta le Te Deum, 



— 320 — 

(3) Łes Francisite ne restórent pas longtemps maitm de la 
rille: le ł2 A.vril I64t), rarmee espi^ole, forte de 20^000 
hofnnies, aiTiva devaiit Ypres et le 15 on commenea le feu des 
batlerieffy en attaqnant la yille de qoatre cóles a la fins, 
prós de Ul porte de Boesingfae, pr^ de cdle d'ElTerdingbe, 
prłs de la porte au Benrre ei pres de la porte de Menin. 
Bntretemps les Espagnols s^emparerent, le 22 Avril, dn fort 
de la Knocke sar Flser. Łe 8 Mai, au soir, les Francais 
envoyórent des parlementaires aa cainp de FArchidaCy ei 
ils obtinrent de poavoir sortir de la ¥ille anx conditions 
accordees anx Espagnols, Fannee precedente par le prince 
de Condć. Łe 10 Mai le gouTemenr francais ąuitta la yille 
ayec toote sa garaison composee de 5000 honunes d'inCut- 
ferie et pios de i 000 caTaliers* 



(4) Uannće francaise, soas les ordres de Tnrenne, arriya 
derant la Wlle le 23 Septembre 1658/ Ters midi. Łe fea 
des batleries conunenca le 20 et eontinna jasqa'aa 25. Ce 
mime joor, Favoae, Josse Botteel, seig' de Bmnaiit, le 
premier ćcberin, Jean Yander Haegbe, le grefSer, Nicolas 
Grieteas, qaelqaes membres da elerge et les ebefe de Fannee 
Espagnole se rendirent aa camp de Torenne poar traiter 
de la reddition de la place. Łe 26, i iO beares da matin, 
la gamison espagnole, forte encore de 4865 bommes sortit 
de la ville par la porte de Tbouroot, tamboar battant, 
drapeaa aa yent, a^ec armes et bagages, deax pićces de 
eanon et deax mortiers. Deox beares apres la retraitę des 
Espagnols, les Francais entrćrent par la m&ne porte e| 
prlrent possession de la yille. 

(5) Ł'armće francaise arriya deyant Ypres le 13 Mars 1678, 



— 32! — 

Yfrs dix lieures du matin. Louis XIV rejoignit son armee 
le surlendemaiu, el alla se loger au Wielkenj chez un 
liraKseiir. — Le feu commenca le2ł| i 6 heures du matin. 
Lo S5 au malin on convinl d'uQe suspension d'armes de 
six lieures. A 9 łieSires, une dćputation se rendii au camp 
du Roi pour capitut^. Celte dćputation etait composóe de 
TaYOue Jacgues Wynckelman, Seig' de Hoogewalle; de 
rćchevin Letten, du greffier DeYos, du pensionnaire Rys- 
selynck, de Cbarles Van Lille, capitaine des gardes bour- 
geoises, et de quelques membres du clei^ó parmi lesguels 
se lrouvait Nicaise Meulebeke, chanoine de S* Martin. La 
garntson fut reprćsentee par le comte de Grimberge et 
le culonel du Feys. 

Le 25y i 11 benres da matin, la garnison Espagnole quitta 
la yille avec les honneurs de la guerre, tambour baltant, 
drapeaux deployes, denx pieces de canon, un mortier, 
armes et bagages, et se dirigea yers Bruges. A 3 heures 
les Francais prirent possession de la citadelle et de la 
ville. Louis XIV fit son entrće dans la citadelle, monte 
sur un cbeval blanc. Le premier rógiment francais qui 
entra en ville fut celui da marquis d'Humi6res. 




91. 



ANNEIES. 



LA PE8TE A YPRE8. 

V 

(f9f6 ET iilT). 

n est effrayant de compter dans le document qui precede 
les innombrables yktimes que la peste a faites jadis dans 
notre vllle et notaminent pendant Ics annees 1088, ili8, 
1349, i559, 1305, 4399, 1489, 1490, i543, 1552, 1553, 
1558, 1568 et 15G9! Et cependant ces assertions ne sont 
pas ćronnees, k part peut-ótre un peu d'exagćration dans 
les cbiffres. A ces annees calamiteuses nous pourrions en 
ajouter plusieurs autres dont Tauteur n'a pas fait mention et 
pendant lesguelles cette terrible maladie a exerce des ravages 
incroyables. U est vral que, a certaine epoąue, toutes les 
maladies contagieuses etaient considerees comme pestes; 
mais, quel que fut leur nom reel, ii n'est pas moms vrai 
que notre ville en a ete frappee tres souvent, trop souveni 
móme, d'une manićre blen extraordinaire. 



— 525 — 

Nous ayonś sóas les yeuxdeux dóouments Tan de 1516^, 
FaHtre de 1317. Ce sont deux rouleaus de parchemin for* 
mant des eomptes de ces annćes. Łe premier porte cette 
inscription fonćbre* Cest k brief des mors enfouis d U 
Maselaine et d Sainte ^ Crois ; Tautre a poar entóte: Cest 
ehou que Jehans de Lo et Nicholas Scorbootj tresorien^ oni 
paiet pour enfouir les cors des powes mors^ puis U diemence 
de U tous-sains en cha fan. M CCC et XVJ. 

D'aprćs ces docaments, dont certes Tauthenticitó ae peut 
ćtre rócusće, la peste commenca k 8Ćvir k Ypres ayant le 
mois de Mai de Fan i5i6, et continua k exercer ses ra* 
vages jusqu'& la Toussaint 13i7, c^est k dire pendant nń 
an et demi. Bientót son intensitó fut telle que les paayres 
gens mouraient au milleu des mes, et que les magistrats 
durent prendre des mesures pour faire enlever de la voie 
publigue les cadavres des pestiferćs. — Łes deux eomptes 
dont nous yenons de parler sont les eomptes particuliers 
de ce qui a ćtć paye pour porter tous cheaux qui morront 
aotir le rue et fouir d le Maselaine et d Sainte-Crois, c'est- 
&-dire pour enlever les cadavres des pestiferćs trouYĆs 
dans les rnes et pour les enterrer (enfouir) aux cimetióres 
de la Madelaine et de S^* Croix. 

Des la premierę semaine de Mai, trois indiyidus furent 
charges d'eulever les cadayres dans les rues et de les en- 
terrer aux cimetidres indiąućs. Guillaume le ColterOi sonneur 
de cloches de S' Jean et Jean Delebeke furent charges da 
clmetiere de la Madelaine, et un nomme Thieribus le 
fut de celui de S^'. Croix. On leur payait trois deniers 
par cadayre. Dans cetle premióre semaine ils en ramasserent 
lrente-six. Ła be3ogiie ćtait trop rude pour ces trois bommes ; 



— 524 — 



dte la semaine saivante le magistrat prit d'autres mesnres: 
les trois compagnons de tantót fareni sealement cbargćs de 
l*enfouii9ement et restćrent k leorscimetićres respectits, tandis 
qa^un religieux de rbopital Notre-Dame, du nom de frire 
Jacgues, fut cbargó de faire ramasser les cadarres le long 
des rues et de les enyoyer & leor derni6re demeure. 

Les paiements, & cette ćpoąoei se faisaient par semaine, 
et chaque semaine nons retrouTons inyariablement cette 
formule : 

A frire Jake de Foipital Nostre-Dame pour faire porter 
et recueiUir les mors aval les rues jusque d .... mors eeste 
semaine. 

Yoici le releyó de ce compte que nous donnons par abrć« 
Tiation poar ne pas rćpćter constamment la móme formule : 



Łe Semedi jour de May trente-six cadayres 

dans les rues pendant cette semaine. 

Łe Semedi aprós le jour de May, yeille de St 

U 

Łe Semedi deyant FAscension • ... 154 
Łe Semedi aprćs le jour de TAscenslon • i 74 
Łe Semedi yelle de le Pentecoste. . . i46 
Łe Semedi yelle de le Triniteit. • • • i 08 
Łe Semedi apris le St. Barnabo. • • • i 07 
Łe Semedi deyant le jour St Jehan-Baptiste i 57 
Łe Semedi aprte le St Jeban • . • . 149 
Łe Semedi yelle St Martin le yaillant. • i 55 
Łe Semedi aprós le jour St Martin le yaillant 167 
Łe Semedi ayant le Maseleine • • • • 158 
Łe Semedi aprto le Blaseleine • • • • 172 



ramassćs 

Nicholay 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres* 
cadayres. 



— 52$ — 



Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 
Septembre. 
Łe Sem^d 
Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 
Łe Semed 



velle St Pierre entrant Aoust. 
deyant St Łaurent • • • • 
Telle Nostre Damę en mi-aoust. 
devant le St Bietremtea • . 
aprćs le St Bietremieu • • • 
devant le Nostre Damę en 



190 
19i 
130 
140 
148 

158 



cadavres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 
cadayres. 



cadayres. 
apres le Nostre Damę en Septembre 124 cadayres. 



apres le St Crois . . • • 
deyant le St Remi • . • 
apres le jour St Remi. • 
jour de St Denis. . • • 
apres le joar St Łuc. • • 
deyant le jour de Toussains 



115 cadayres. 
37 cadayres. 
37 cadayres. 
15 cadayres. 
8 cadayres. 
13 cadayres. 



lei se termine le premier compte. Ajoutons que dans 
ces deus dernióres semaines le nom de frere Jacques ne 
figurę plus. Łe pauyre religieux a-t-il succombó yictime de 
son deyouement, ou la dlminution de la maladie a-t-elle 
rendu ses seryices inutiles? Cest ce qu'il nous est impos- 
sible de dire. 

Łe deusiime compte commence le dimence veiUe de le 
Toussains en cha Van M-CCC^XVJ et se termine le Semedi 
devant le Toussains M-CCC-XVIJ et comprend par consó- 
quent une annće entióre. Pendant toute la duróe de cette 
ąnnće le nombre des morts, ramassćs dans les rues, yarie 
de 8 ii 30 par semaine et ne dópasse ce chiifre qu'une seule 
fois, c'est pendant la troisiime semaine de Janyier 1317 
ou ii s'ćlóye jusqu'4 31. 

Ces comptesi comme nous Tayons dit, ne portent exclu- 
siyement qae ce qui a etć payć pour transporter et enterrer 



— 3S6 — 

łes fuHferii trouvis dans Us rues .* un seul antre iurticle 
s'y trouYe, c^est sous la datę da Setnedi apres le St Martin 
le vaiUanL Oik on lit: ii /u», paur enfouir deus poureiaus 
ki furmi {girent) kors U patie dou bure et qui puaient du- 

remtiU • XIJ deniers. 

Ainsi on a payó pour ces poorceaax le double de ce qu'oo 
payait pour les hommes; mais ii est vrai qii'ils pumeni 
duretnentm 

Ce reley6 esi rćettement effrayant! En ne considerant 
qae le premier de ces deux comptes, nous trouvon$ que 
pendant six móis/ da 1* Mai aa 31 Octobre 13i6, trou 
fiif?/e treize pauires oht ćtć troayes morts dans les rues et 
enterrćs aax friusde la eommnne. Ajoutons 4 ce nmnbre 
dója si considćrable celni des personnes de toote conditioa 
qai sont mertes chez dles et nous anrons one idee da 
nombre prodigieus des Tictimes qae frappait ce terrible 
flćaa qa'on appelait LA PESTE! 

Reniarquons en passant que les annees 1316 et 1317 ne 
sont pas mentionnćes dans la listę des calamitćs qui precóde. 



LK MI8ĆRE A^ YPRE8. 

(fSiS). 

* < 

Dans le tableau des calamitćs ąui ont aflUge notre ville, 
ii en est une doot le chroniąueur n'a pas fait mention: 
c' est la misere. Et cependaDt cette autre Ićpre de V bumanite 
a fait sentir, k plusieurs reprises, ses terribles ótreintes 
h nos concitoyens. Nous n'en citerons qu'an seol ezemple, 
€'est celui de Tan il>4S. 

Si la draperie a fait autrefois la ricfaesse et la sptendear 
de la Tille d'Ypres, la cfante de cette indastrie, par con- 
trę, a amenć de terribles deceptions. On salt que c'est de 
Tepogue du sićge de i 385, gue datę le commencement de 
la decadence de cette source de richesse. 

Ł' Angleterre cessa de nons envoyer en abondance ses lai- 
nes si recbercbćes et commenca*, vers cette śpogue, it fabri* 
quer elle-móme. II en rćsulta, pour la draperie de la Flandre, 
manqne de matiere premierę d'abord) dinrinution de dćbou^ 
chćs ensuite, et concurrence redontable. Presgue toute notre 
popalation viTait de la draperie. « D'anciennetć » disent 
les docomepts ancieos, « la vme a estć totalement fondćQ 



— 528 — 

• et entreienue da faict, exercice et nógocialion de la dra* 
« perie et de ce qui en depend, de sorte qae les deax 
« parts des manans et faabitans doivent vivrc et gaigner 
m lenrs dćpans pour enlx et leur poyre mesnaige de ladite 
« nćgociatlon »• 

Łes laines anglaises Tenant a manguer, on eiit recours 
aux laines d'Espagne, qui ćtaient de ąiialite infórieure. 
De \k dćpreciation des produits yprois. 

Łes ouYriers, surtout les meilleursi guitterent la yille pour 
s'etablir en Hollande et principalement en Anglelerre , ou 
ils ćtaient recus k bras ouyerts. Enfin tout conspirait pour 
faire tomber une industrie qui, pendant des siecles, avait 
fait la gloire et la richesse de notre ville. Les magistrats, 
de ieur eóte, luttórent contrę ce ma!, avec un couragc et 
une energie dignes d'un meilleur succes: roalheureuseinent 
c'ćtait par les privilćges et la protection qu'ns Youlaient 
faire revivre une fabrlcation frappee dans son essence móme.-^ 
Celte Intte dćsespćrće, cette longue agonie de la draperle 
yproise dura un siócle et demi et on se yit enfin redult a 
la fabrication d'une espóce d'ćtoffe de laine tres-legere, eon- 
nue sous le nom de Baeyen, 

On comprend facilement quelle perturbation cet etat de 
choses d&t jeter dans une yille quł yiyait pour ainsi dire 
exclusiyement de la draperle* Łe moindre retard dans Tar- 
riyee des laines d*£spagne rćduisit k la plus cruelle misi* 
re des milliers de pauyres ouyricrs. II ardya, vers i 540, 
que la flotte, qui deyait ameuer les laines de ce royaume, 
tarda plus longtemps que d'ordlnaire: ii en rćsulta une 
stagnation complete du trayail, et une misere si affreuse 
pour les ouYriers (t^rgrciite pwireii el famine) que les ma* 



— 529 — 

gistrafs poiir les «mp£cher de monrir hlm , ne trottverenl 
d'autre moyen que de les faire travailler aux fbrtificationa 
et porter la botte, bottunes , femmes et enfants, i certain 
taux par jour , jasqa'au iMment de Y arriyće de la flotte. 

Mais rieD'n'est comparable k f6tat de dótresse de i54K : 
toutes les ressoarces de la rille se troutMent epaisćes ; ses for- 
tificalions tombaient en ruines , faute d'eDttelien ; TEmpereur 
Cbarles-Quint demandait des aides et des subsides considó- 
rables; on avait du faire emprunt sur emprunt et vendre 
une graode partie des proprietćs de la yille. La draperie 
ćtait tombće & rien: des quatre mille inćtiers qu'elle em- 
ploiait jadis, le nombre se trouvait reduit en i 544 a sik 
cents, et Tannće suivaote (1545) 11 n'en existait plas que 
cent! La plupart des tisserands et des foulons ćtaient reduils 
k la derniere misere et trois mille individas, le cinquióme 
de la population, etaient entretenus par la bourse commune 
des pauvres. L'biver de 1544 k i54K avait ćlć d'une ri- 
gueur inouTe ; la misćre avait amend des maladies, et les 
magistra ts s'etaieut \us forcćs de faire des distributions 
extraordinaires. Depuis le ii Janvier jusqu*au 17 Fevrier, 
on avait, trois fois par semaine, distribuć dix-buit cents pains 
cbaque fois, a ceux qai ordinairement ne vivaient ni d'au-* 
mónes, ni de la bourse commune des pauvres, c'est-a-d]re 
aux ouvriers sans ouvrege. — Toutes les ressources de la 
cbarite ćtant ćpuisćes, ii fallait aviser k un moyen quel- 
conque« A c€t effet les ćcbevins convoquirent le prćlat de 
S\ Martin, les six curós des ćglises parolssiales, les prleurs 
et gardiens des quatre ordres , et tous les notables de la 
Tille, afin de constater oflBciellement toute la profondeur de 
la misćre, et d'en rendre compte k TEmpereur. On rćsolut 
dą faire eneore une distribatioa estraordinaire de pains ąt 



_ 330 — 

on laissa <entrer en la salle echerieale, Tan apres rautre, tous 
€eax ąoi Toulaient y venir. Le nombre de ces n6cessiteax 

■ 

^tait de deux mille trois cents, qai toas recorenl nn pain; 

l66 femmes enoeintes en recurent deut. Ła plapart de ces 

,BĆocMMiteax ótaient des gens Tiyant de la draperie et de ce 

qui en dćpend, qui n' avaieDt jamals mendle , et dont nn 

Krand nombre a?alent, deax ou trois ans anparayant^ itó cbefs 

d'ateiier89 maltres ćtablis ; avaient eax-m6mes nonrri et fait 

.IrayaiUer beauoonp de pauvres gens, et contribaó par lenrs 

.wmtees i Tentretien des paavres! mais la rnine de la 

draperie ( dlt le docament qae nous pobllons ci*apres) « les 

• arall contraints de Tenir k lenr toar avec leurs femmes 

« et petits enfants, par nrgente necesslte et extrdme indi* 

« gence, k grandę bon te, pleors et larmes,* pytoyablement 

« en U prćsence de la di te spiritualite et temporalitć, de* 

M oanvrlr lenr pauvretć et demander ung pain; dotU les 

« auleuM par honte onł couverŁ Uur face de leurs banneis 

m Si chappeauhj non osani e$lever les yeux! » 

■ 

Et notons bien qne ces deux mUle trois cents malheureuz 
il*itaient pas des pauyres ordinaires, mais des oavrierSy 
. dea maltres rulnes, des panvres bonteux enfin, que la faim 
forcail k tendre la main, tont en se convrant la figurę par 
bonte el par dćsespoir. 

On le Yoit; si notre bonne ▼flle d'Ypres a en ses mo- 
ments de gloire , de prospćritó, de richesses, elle a anssi 
iti dnrement epronyóe par la guerrci la peste et ia mt* 
. 8&re, ces trois grands flćanx de V hnmanitć» 

Nos magistrats auraient pn inscrire sur la facade de nos 
Halles, comme le firent cenx de Bruxelles sor le frontispiee 
de la Maison da roi {Broodhuis): A PESTB, FAMĘ ET BEŁŁO 
UBERA NOSMARU PACIS. 



-— 351 — 

Voici le document qai contient las dćtails ąpi prócódeni 
et qui formę en quelque sorte le rapport d'uiie wqu£ie 
isar.la misóre k Ypres en iS4K* ' 

Malheureux elal de la vUl€ d' Ypres constate ę( 
cerłifie par le haut clergi de la viUę. 

* Łes vicaires-g6nćranx tant en apiritoąłitó qae tempo* 
ralitó de Teyeschć de Thćronenne, par raadoritć aposio- 
Iique commis et rćsidens en la vilłe d*Tpre, et nous Jehas^ 
par la pennission divlne, prĆYOSt da monast&re de Saint* 
Martin k Ypre; Jehan, prćTost dn monast&re de Notre- 
Bame de Formiselles, et Jehan, atiM dn monastire de 
TCotre-Dame en la paroisse de Zonnebeke, de Ferdre de 
eaint Augostin, dyoećse de Tberouenne, k tous cenlx qQi 
ces prćsentes lettres yerront et orront, sałat et dUection. 
Parceqae raison veult et droit et iąaiti reqniert de tes- 
moigner et certifier cboses TÓiitables^ mesmement qttaed 
Fon en esi requis^ sy est ii qve nons, trts instanunent 
TeqQi8 de par les adyooć, esciierias et eonseił de la yiUe 
'd*Ypre, tant peor enlx qae ponr et au nom de la commu* 
nantć dlcelle, Toloir porter tesmoignage sur le eontena 
de certains pointz et articles par euU k nous exbibez, 
tprós qae nous nous sommes bien et deament informćs 
de plusieurs de diyerses personnes notables et dignes de 
foy, aprós ayoir aussy yeu et yisitó diyers comptes, regis* 
gistresy et lettres auctentlcqttes faisans mention dn conten« 
desdils articles, assenrons, attestons et certifions estre yć- 
ritable qae ladite yille dTpre est une trte-<M)astable yil}»^ 
k rentretenir de reparations et refections, k cause qn'dle 
est sitaóe sur nn fonds limeux, mol et terre bonllante et 
trcmblante, aomoyen de qaoy ladite yille siipporte granda 



— 352 — 

et insupportables firaiU d'eiitretenir les chaussees de pave- 
mens tani dedans qae dehors ladite ville, lesąads s'exteii- 
dent ea aulcuos lieux et endroictz deux grosses lieoes, en 
aultres une longue lieue et ea aatres demy lieue hors des 
portes, d'eDtretenir aossy les condaitz et bases de plomb 
dessous la terre poar rendre et faire courir ou dóriTer Teaue 
douche des fossez de ladite ville partoos les puitz d'icelle, 
qai sont aa oombre de ris^ a viij« k la charge d'icelle yille, 
samblablemeot de ryoles pour faire escoaler et coarrir les 
ordares et immondices de la viUe aa graad canal appele en 
tbiois d'Yperleedty lesąuelles ryoles soot machonneez de 
pierres de grez et bricqaes dessouz la terre, de sorte qae 
ladite ville supporte prez aultant de despens oo plus de ce 
qu'est dessoubz la terre qae par ' dessus* Aussy sont les 
murailies de ladite ville d'Ypres fort caducqaes, viealx et 
pourriz, comme aussy .sont les douyes des remparts lesqaelz 
vont totalement a ruyne, et mesmement en la fin de Tyyer 
passć s'est eafondrć dedans les fossez une des fortes toars 
et bresses de terre qQi sont en ladite viUe avecq ung pan 
de mar bien de deuls cens pieds de long, qui coustera 
grosses sommes de deniers avant qu'il soit reparó et rćedifió. 
Et se remplit aussy ledit grand canal nomme d'Yperleedt 
8'extendant depuis Ypre jusqa'en la ville de Bruges, qui 
s'entretient aux grands coustz et despens de ladite Tille; 
lesquelles choses par succession de temps, voire de brief, 
causeront dommage et interestz inestimables k icelle yille 
et k la Hajestć impćriale et subjectz tant d'icelle ville qoe 
du plat-pays, et en sera icelle ville tellement debilltee que 
Sa Hajestć en cas de orgente necessitó ne s'en poira aidier 
contrę ses ennemis. Est aussy ladite viUe chargee de qaatre 
ordres mendiansy lesqaelz sont en grand et eicessif nombre^ 






— 533 — 

oaltre ce des freres da tyers ordre saint Franchóis, de 
noires et grises soeurs, de collóges de povres vefve$ tant 
hommes que femmes, de treize enfants orbz de póre et mćrei 
que Ton appelle en thyois de dertkien aerme kinderen, et de 
8ix óglises parochiales avecq plusieurs prestres et chapel- 
lains la plupart improveuz et indotez, lesąuelz s'entretieil« 
nent tous aux grandz coustz, cbarges et despens des manaos 
et babitans de ladite ville. Et sy est ieelle viHe limitrophe 
et frontióre de Franche et d^ADgleterre^ estant en temps 
de guerre la deffense et refuge des babitans et manans da 
Westąuartier de Flandre, comme avons veu oculaireraent 
en Tan xv<: trente-sept, ąuand Tarmee da roi de France 
vint a St-Venant, et aussy es dernióres guerres, ąuand le 
seigneur de Yendosmes se yint trouTer au bord de la ri- 
Tićre auprćs de Watenes, que lors grandę maltitade de 
genz, cbariotz cbarges d'hommes, femmes et enfants et 
meubles dudit Westąuartier, prindrent leur refuge en ladite 
ville. Et sy est que d'ancbiennete ladite ville a estć tota- 
lement fondee et entretenue du faict, exercice et nćgociation 
de la draperie et de ce qui en depend, de sorte que les 
deux parts des manans et babitans doivent vivre et gaigner 
leurs despens poUr eulx et leur povre mesnaige de ladite 
nćgociation, Comme ii a puisnagućres estć trouvć par ex« 
perience, quand la flotę des laines d^Espaigne tarda plus 
longtemps qu'elle n'estoit accoustumee, et que, au moyen 
de ce, rexercice, uz et style de la draperie. avoit cessó 
quelque temps au prejudice des manouvriers dudit stil et 
mestier, qui lors a estć cause si urgente de povrete et fa- 
mine qu*il a estć nćcessitć, ponr ćviter griefe et inco&v&- 
nienZ| trouver quelque moyen et expedient convenable de 
feire gaigner les despens an povre comuan ; el poor ca 



— 554 — 

fidre, lesdits' adróó, dscheyins et oónseil adyisćreni et or«^ 
doanórent ponr la fortification de ladite Yille, et aux grandx 
fraitz et despens d'icelle, de faire porter la hote k certain 
taux par jour, durant le teinps de retardement de ladite 
flotte, ce que fust tris-grand secours et soulaigemeot des* 
dłts manatits, et grand nombre tant d'homnies, femmes 
qae enfants en gaiognerent leur vie et despens. Łagoelle 
nćgociatioo est ' tellement diclinóe et diminuóe depuis le 
dernier transport de Flandre, que oA ii solait lors avoir 
VI* hostils besoingpans' et ouvrans, en Tannee passóe, aa 
temps de la presentation de la regueste de ceuk dTpres 
pour obtenir not)vel octroy, n'y avoit que cent (lostilz oa 
envtron. Est aussy icelle yillepour le prfeent chargiće en 
djx miłle cincq cens soixante quatorze livres, douze sola 
parisis de rentcs hćntióres et viagi6res par an, et eocoirea 
a ^tć besoing depais ledit transport chargier icelle ville 
pour sa fortification et reparation et pour payer les aydea 
et subsides de Sa Majestć et aultrement par yendilon de 
fentes ju8ques k la somme de zly mille livres parisis et 
tfadYantaige en capital, et de yendre et aliener heritable- 
nient et k tousiours le fondz de trois cens mesures eo 
envifon de bois croissantz et aussy certafnes naisons gi* 
aantz en la dite vllle et aultres beaulx hdrltages, grasses, 
pastures et prairies aboutans aux fosses el barrióres d'icelle 
yille et i^ elle appartenaot, montant blen ladite yendition 
d'bćritaigea a dix-sept mil llvres et d'advaDtąge. Est plus, 
icelle ville oultre son transport qui est grand, exce6sif et 
quaist importable par dessns les impostz noayeaulx teUe« 
ment charg^e pour Tentretenir, fortifier et reparer, d^assises, 
keuiilottes et maltotes, tant sur le Tin, serYoises, cbairs^ 
boiS) drąps, bestes k comesj qae aultrement. Car les maN 



i 



— 555 — 

tbtes des vin$ sont (sous les nouveauIx imports) rehaulchez 
de la jnste moictie et touttesfois icelles maletotes pour la 
declination de la vllle et dimiDution da peuple ii'ont sceu 
estre baille k fermę au plus hault oiirant fors k teł prix 
qa'enes se baillerent les deux precedentes annees, combien' 
que Timpost fust double comme diet est obstant la dćcli- 
nation de la dite ville et -diminutipn du peuple. Łaąuełle^ 
ville ajant este fort peuplee, depuis guarante, trente et 
vingt ans eocha, est fort dćclinee et decline encoires jour-: 
nellement k veue d'(£uil, faulte de rexercice et negociation 
de ladlte draperie et qu*en despend, ad cause que les 
villaiges et bourgz situes en grand nombre au clrcuit d'icelle 
TillOy ont trouve et se sont entretenu de faire leurz drapz 
en longueur, largenr et taincture sy samblables aux drapz 
de ladite yjlle d'Ypre, qu'lls ont totalement adnichiie la 
vente d'aulcunes sortes de draps que Fon soloit draper en 
ladite yille, comme les draps scellez d'ung lyon, d'une 
double croix et d'un Y, dont Icsdits drapiers d'Ypre soloyent 
avoir tres-bonne issue, de sorte que en la paroisse de* 
Noefcsglise, Messines, Warneton, Commines et aultres lienx 
circumYoisins, les manans et babitans font les aulcuns* 
d'eulx mestier de bourgeois, en thyois paarters nerrynghen^^ 
les aultres trois, voires qnatre ou eincq, dont en ladite' 
ville d'Ypre vivroient quatre ou cincq mesnaiges qui nó 
savent presentement a quoy gaigner leur povre vie* Pour' 
lesquelz aulcunement sccourir et assister les gouverneurs,' 
administrateurs et commis sur le faict des povres de ladite 
ville, depuis Tan xv* vingt-ciocq se seroient advisez de 
trouver moiens et expedients pour secourir lesdits povres; 
et mesmement ceulx qui se soloient entremesler de ladite 
draperie, at en premier lieu este insUtać une bourse des' 



— 336 — 

esmiDuns povres esiant lors en nombre de trois mille^ fai« 
saot bien la €inquiesme partie de ladite Tille* de laąaelle 
bourse aulcons notables personoaiges et de bonne conscience 
ODt emprins radministration ; jusques h ores ladite adminis* 
tratioa a este et est encoires en yigueur, gardće et observee, 
cr&indantz toutesfois lesdits gouYerneurs et commis qae leur 
sera impossible icelle plus avant continuer, obstant la 
moltitude et nombre desdits poTres qui est sy fort aug- 
mentć ad eause de la' dćclination d^icelle draperie qu'il 
» estó trouvó|. par compte faitz en la chambre eschevinalle 
de ladite yille, que depuis Fonziesme jour dc janvier de 
Tan xLiii jusque8 au x\vii jour de febvrier en suivaot, 
avoir este distribue trois fois la semaine cbacune fois xviije 
pains d'un gros ehascan pain, a tous ceuU qui les ont 
volu deuiander, non mendians publiqueu]ent ne vlvans des 
communes aulmosnes; au moyen duquel grand nombre de 
povres et qui joarnellement par faulte de ladite draperie 
s^augmentoit, lesdits gouverneurs et commis, durant la grandę 
gelće en Tan passe x\^ quarante-qnatre, que lors y a eon* 
yenu doubler les aulmosnes, eulx trouyans fort k Tarrióre 
et eon ayans espoir d'y mectre ordre, auriont donnę k 
cognoistre la grandę indigence et necessitó k ceulx de la 
loy d'Ypre, par Iesque1z fust adyisó de conyocquer toal 
Pestat tant ecclśsiastique qoe temporel de ladite yille en 
la chambre escheyinalle et de remonster, tant de bouche 
qne par experience, la grandę et extrśme necessite desdits 
poyres et du commun de ladite yille et signamment de 
cealx qui se mesloient de la draperie et ce qui en des- 
pend; et de fait eulx estans tous assemblez, asscayoir ledit 
prćlat de St-Martin et les siz curćs des eglises parochiales 
et les prieors et gardian de Tordre des mendlantz, ensemble 



~ 537 — 

tous lous les.notables de la ville et eommis au gouverne- 
ment avaA4dit^ ont este laissć entrer en ladite cbambre 
esclieyinalle, Tung aprćs Faultre, tous les povres gens 
mesoaigiers qui y ont Yolu venir, et en ont estó trouvez 
Yingt-trois cens testes, et k chascnn fust de rechief donnę 
ung pain et aux femmes enceintes deulx, dont les deux 
pars estoient gens vivans de la draperie et ce que en depend 
si conime foulons, tisserans, filleresses, tondenrs, tainc- 
turiers, entre lesquelz la plus* grandę partie estoient gens 
quy oncques ny mendierent, yoires beaucoop d'eulx qui 
deyx ou trois ans par avant avoient tenns mesnaige et 
bouticle et estez maistres ouvriers foulons ou tisserantz, 
et nourry et donnć k ouvrer k beaucoup de poyres gens 
voire aide k soutenir les povres par diyerses aulmosnes, 
Iesqnelz par faułte de nćgociation de la draperie ont estez 
cons(raintz de venir ayec leurs femmes et petits enfantz 
par orgente ndcessitó et extrćme Indigence, k grandę honte 
pleurs et larmes, pytoyablement, en la prćsence de ladite 
spirltualitć et temporaiitó, descouyrir leur povrete et de- 
mander ung pain ; dont les aulcuns par bonte ont couyert 
leur face de leurs bonnetz et cbappeaulx, non osans es- 
łeyer le yisage. Et ce faict ont aussy estez laissez dedans 
les poyres enrolłez et yiyant de Tordinaire distribution, 
lesquels estoient au^sy en grand nombre, et apres fut pi- 
teusement requiz par lesdits gouyerneurs des poyres k 
eeulx de la spiritualite et temporalitó de leur faire quelque 
aide et assistence pour Tentretinnement de si grandę mul- 
litude de poyres^ et de trouyer moyen et expedient de 
les faire ouvrer et gaigner leur yie; k quoy par ceulx 
de la spiritualitó fust respondu qu'ils s*en emploieroient 
tres-yolontiers en ce, et ceulx de la temporalite ont par 

2». 



ble m ilwents coommicalioiis |KNir obWer a Ide 
anltitade de po^res el poorreoir a ta ressoorce de la ne> 
goeialioa de la draperie, et enliii odŁ trooTe par le conseil 
el fiaale racrtolioa qall estoit iaponible de ee fiiire. Ten 
qiie eealK de» Tilla^es et boorgaiges aa circait d^iedle ¥ille 
CBiprewneat el nsnrpmeiil le faud de la draperie ąąi sdeit 
esire eo vigiievr en la Tille dTpreai, se fost en y remediaiil; 
el poor 7 olmer obI cste d^adm de presenter teąaeste a 
Sa Majesli, afin de a^dre ordre el regle polilicąoe sur le 
laki de la draperie es places, Tillaiges el beni^ a FeiiTiroii 
de ladite Tille, el q«e n Fon sooffiroil de drapper esdits 
Tillaiges eoauae ilz oni laicl par le passe, el qae par Fan- 
toritó souTeraine de Sa Majeste n'y fosl poonreo de remede 
cent enable, O esi i cralndre qoe la Tille dTpre perdroil 
le lotal stil el n^oeialion de ladite drapperie. Toales 
lesąnelles ebeses el cbascnne d'iceOes cerliffions d'estre Te^ 
rilables el qfn'il nons en esi appam par bonne informatioa, 
tisilalion el leelore des regisires el lettraiges en foisani 
niention el anUrenenl denbemenl el soaflteammenl. En les- 
nolng de tćritć de ce qiie dessos, aTons faid mettre ks 
sceans dn Tiearial dndil ćvescbi el de nos prelatares a ees 
prćsenles qni foreni faictes en ladite ville dTpre le 
tiogl-baytiesme jonr da mois de septemlnre, an mil cincą 
cens qoaranle el cineq. 

Par le commandemeni de Mess** les 
ticalres el prćlats sasdits, 

(Signć) U. Canis. 

L DICGCIICK. 



UN PROGĆS A PROPOS DB BOTTES. 




oYo 



Łes moBurs et les usages des^ temps qai nous ont prć* 
tćdes, sont dćji si profondćment oublies que Ton croirait 
A peine aujoitrd'hui qae, dans notre bon pays de Flandre, 
radministratlon ćtait jadis cbargće d'babiller ses magistrats, 
de lear fournir du drap poar leur costume, de lenr livrer 
des bottes pour faire les ehevaaehćes. Łe procćs qae nous pu- 
blions ne sera donc pas dćpounra d'intćr£t: des Lanthouder 
et Curiers de la ch&tellenie de Farnes avaient procede k 
llnspection des chemins en verŁu de leurs fonctions et 
exigeaient, de ce chef, da bailli de FurneS| une paire de 
bottes poar cbacun. Łe bailli soatenait que les magistrats 
avaient ćtć spćcialement payćs poar ces devoirs et qu'ils 
n'avaient rien audeli k pretendre; son refas fut saivi 
d'ane action en jastice. Cest le bailli qai perdit son pro- 
cto } noas faisons sairre one copie textaelle de la sentence. 



1. 




— 341 — 

łdden, ais hemL de belofte van betalinghe ghedaen heb- 

.>nde, ghelast te Yanghene, daeraf hy gheappelleert hadde, 

cic appel ghemueert zynde in oppositien en hadde ghesus- 

ineerd ooghebouden zynde de voors. leersen te betalene; ter 

-ausen vanden welcken zy in ąuestien ghecomen zyn hier 

int hof daer de heess'jhers by den reden voorsehreven beb- 

ben doen tederen ten fine dat de voors* verwerere alzo by 

procedeert verclacrt worde niet ontvangbelic ende emmer 

quade cause hebbende tzyne oppositie en gbecondempneert 

te betalene trecht vanden Yoors. leersen ter cause vander 

Yoors. straetschouwinghe ghedaen ende voort van ghelycken 

te doene telcken ais zi tzenen yersoucke meer straetschau- 

winghe doen zallen, dewelke lin hemL behoort anneghewyst 

te zine alzo de beerscbers mainteneren* 

Den Yoorn. bailliu sustinerende dat anneghesien dat de 
heesschers gheenen justen titele en beloghen van bueren 
ghepretendeerden rechte, ooc dat zi daer of gheene continuele 
possessie en hebben, zo en zyn zy thuere beesscbe ende 
conclusien boven verclaert niet onvanghelic ende emmer 
bebben die ghemaect ende ghenomcn met gaader cause, 
zouden de zelve heesschers daerof vervallen ende de ver- 
werere daerof gheabsalyeert zyn ende ghewyst los ledig 
ende quóte. 

Elcke van partien by den redenen begrepen in huere schrif- 
tueren persevererende in huere finen endemakende heesch 
Yan kosten ghesien ooc de adjousten vaa den Yerwerere 
metten minumenten ende bewysstakken oYci^beleit de acten 
Yan den boYe ende al dat behoort oYerghesien te zyne« 

Wy uuttende ons adyys hebben ghewyst ende wysen by 
deseń onsen letteren den YoorschroYen yerwerere alzo hy 



— 342 — 

IM'eteDdeert ter Toors. oppositie niet onlfanghelie ende oon- 
dempneren den zdTcn Terwerere te betalene den Toornoem- 
den heesschers de leersen by faemlieden gheheest ter caasen 
Tander stnetschauwingbe by bemlieden ghedaen indemuH 
nieren boren yerciaert, ende van gheheken te doen ko 
wanneer sy meer eenighe straetscbauwinghe doen zullen 
tzinen Teraoncke ende Toorts op te leggbene den zelven 
beesflcben de costen Tan deseń ghedinghe tonser tauxatie. 

In Łennessen Tan deseń zo hebben wy den seghele Tan 
der eamere Tan den rade in Ylaenderen hier aen doen han- 
ghen. GbegheTen te Gbendt den Tyfsten dagh Tan October 
in tjaer 4507, 

OnderscreTen op den ploy by mynen beere Tan den rade 
gheordonneert en gheteekent Yaernewyc. 

(Extrait do eartulaire dit Wittenboock). 



H. yah de ycloe. 



e^JJeX5^F© 



LES PKtl» 

BES ECDEYINS D'YPRE$ 

ET 

LES BUOUX DES GOITES DE FŁANDRE. 
(1319 — 1587 }• 



Łe devouement des yprois k leurs princes, les comtes de 
Flandre, est connu de tous et constatć par Thistoire. La 
traditioa rapporte ąue le nom d^Enfants (T Ypres ( Kinder$ 
van Yperen ) a ćtć donnć k nos ancćtres par Hai^ućrite 
de Constantlnople, comme temoignage de sa satisfaction pour 
les sonimes considćrables que les yprois lui avaieQt accor- 
dees pour le raehat de son marif Guillaume de Dampierre^ 
prisonnier, en Egypte, avec le roi de France S^ Louis. 

« En 1250, racontent nos chroniąueurs, arriTa k Ypres 
» la comtesse de Flandre, Marguerite de Constantinople, ap- 
« portant la triste nouyelte que son tnari Guillaume de 
« Dampierre et Guy son fils, ainsi que le roi de France, 
u St. Louis, araient ćte faits prisonniers par le sułtan de 
« Babylonei au siege de DamiettOi et que le sułtan ae eon- 



— 344 — 

« sentatt k les meltre en libertć que moyennant une rancon 
« de huit mille besants sarrasins. La comtcsse, par sa beauti 
ti et par son eloguence (sic) ćmut tellement les yprols, qu*il8 
« consentirent k payer toute la somme : Marguerite promit 
« de la leur rendre, en ajoutant, qu'e]le les dófendrait 
u et les protegerait toujours comme ses propres enfants. — 
« Łe 30 Noyembre suWant, le comte Guillaunie de Dampierre 
« arriya k Ypres. II ćtait accompagnć de ses deux fils et 
tt de plusieurs autres Seigneurs, qui tous avaient pit revenir 
« de la terre sainte,gr&ce k la liberalite des bourgeoisdTprcs. 
« Un splendide banquet reuoit 1' ćlite de la ville , et aa 
« milieu du repas le comte demanda d sa femme et d sa 
« comtesse (sic), ou elle s'ćtait procurć une somme si eon* 
« siderable, pour pouvoir payer la rancon ? Alors la com- 
u tesse repondit k baute et intelligible Yoix : ce sont mes 
« CHEns ENFANTS D'YpRESy qui me Font procuróe ! » 

Nous regrettons de devoir rejeter completement cette 
anecdote quelque gentille qu'elle soit; le lecteur aura 
dćja remarque que le recit qui prócóde contient autani 
d'erreurs que de mots. N'en deplaise k notre chroniqueur, 
nous ferons remarqaer que Guillaume de Dampierre ^ le mari 
de Hargućrite, n' a jamais ćte ni comte de Flandre ni prison- 
nier dans la terre sainte; qu'il mourut le 3 Septembre 1241, 
et qae par consequent ił n'a pas pu jouer en 1250, la petite 
scćne qu*on lui attribue; enfin, qu'& aucune ćpoque, ii n'a 
pu faire d sa femme et d sa comtesse , ta demande qu' on 
lui prete, attendu qu'il mourut quatre ans.ayant que sa 
femme Marguerite ne succed^t k sa soeur JeannCi comme 
comtesse de Flandre. 

4 

Ce ne fut pas Ic marij mais bien Guillaume de Dampierre, 



— 345 — 

le fih de Marguerite, qui ful fait prisonnier en Egypte avec 
St. Louis. Appliqu6e a ce personnage rhislorielffe de notre 
chronigueur n'en est pas moias impossible: ea effet, Guillaume 
de Daiupierre, le fils de Marguerite, ii'a pas pu arriTer en 
12S0, k Ypres, accompagne de <e« deux fils, altenda que 
ce comte, qiii ayait ćpouse Beatris filie de Henri , duo de 
Brabanty n'a jamals ea d'enfants, et que par suitę le comte 
de Flandire est passć k son fróre Guy de Dampierre. On 
sait qae Guillaume mourut peu de temps aprós son retour 
de la terre sainte. S'etant rendu an tournois de Trazegnies 
dans le Hainaut, ii y fut assassinó et foulć aux pteds des 
chevaux. Łes ćcrivains attrlbuent ce meurtre k la vengeance 
des d'Avesnes. 

Que reste-t-il donc de notre historiette? absolmnent rien. 
Elle prouve de nouveaa , et surabondamment, combien ii 
faut se mefier de ces compilations indigestes ' et absurdes 
faites k la fin du siecle passe, et connues sous le nom de 
chronique ou description de la ville d'Ypres. 

Faut-il conclure de tout ceci qae les yprois n'ont pas 
contribue k la rancon de leur comte, Guiilaume de Dam- 
pierre? Nullement* — II n'y a pas le moindre doute qu'ils 
n'aient, avec les autres viiles de Flandre, contribuć dans 
cette raocon, comme c'ćtait leur devoir, et comme ils Font 
fait egalement, lorsque Jean de Nevers, (plus tard Jean 
sans peur, duc de Bourgogne) fut fait prisonnier k la ba- 
taille de Nicopolls an 1396. Ła rancon du prince Jean fut 
fixee k deux cents mille ducats que les yilles de Flandre 
payerent en grandę partie^ et la qaote-part de la yille 



-. 346 — 

d'Ypres, fut portee k neuf mille livres parisis monnaie de 
Fiandre (i). 

SI nos arcfaiv68 ne eontiennent aacnii renseignement sur 
eMe fameuse rancon de Guillaume de Dampierre, par contrę, 
^lles en eontiennent un grand nombre sur des avances d'ar- 
genty sur des próts faits par nos óchevins aux comtes de 
Fiandre, pour leur venir en aide dans des mpments dedć*- 
Iresse* 

Ainsi une charte de Guy de Dampierre , du Diemence 
aprh le jour saint Marc euvangeli8tej i28i, nous apprend 
que 868 boens ami8 les e8ehevin8 de sa ville d'Yppre lui ont 
próte d son grant besoing^ une somme de einq mille trois 
cent soixante*buit livres et dix sols, monnaie de Fiandre, 
qu'il promet de leur rendre k la Toussaint a venir (2). 

Sur un etat des creances de la viUe, de 1288, on voii 
iGgurer le mćme comte de Fiandre, Guy de Dampierre, pour 
une somme de ąuatre mille trois cents Iivres que les ćcherins 
d'Ypres avaient payee pour lui aux banquiers Roberta et 
Baude Crespin, d' Arras, les Rotfaschilt de rćpoque. Sorle 
móme etat figurę Baudouin d' Avesnes ( 3 ) comme devant k 
la ville la somme de cinq cents livres, ei le roi de France, 
Pbilippe le Bel lui-móme, comme debiteur de cinq mille livres; 
le tout pour argent prótó (4). 

Le malbeureuK comte, Guy de Dampierre, se trouyait 
souvent dans des embarras financiers: ii eut alors recours 



(1) Vovez nos AnalecŁes yprois^ pages 38 h. 40 et 63-54. 

fi) Voir notre Inveniaire des archiues </' YpruM^ Tome 1'. fto CXLI« 

(S) Ce Baudouin cl^Ayesnes, sire de Beaumont, avait vendu h Guy A%. 

Dampierre, pour une pension yiagere , les villes de Dunkenpie cl de 

Warne ton. 

(4) Yoir Dotre liweiUaire dos archiues d^Yprts, No CLII. 



— 547 — 

aux Grespin d' Arras, et comme ii lui arrivait pdrfais de ne 
pouYoir lenir ses engagements, ii s'adressait, dans ces cas^ 
pour se tirer d'embarras -, k ses boen* amisj les echeviiis 
d'Ypres. Ainsi, en 1296, ceux-ci payerent pour le comte^ 
auxdU8 Crespin, la somme de cinq milie livres d'artols, 
qu' 11 <ievait a ces banguiers, et ils fournirent cette somme 
par aniieipatioiii comme deraier paiement d'uDe somme de 
vingt mtlle livre8 d^artois qtt'ils lui avaieiil accordee m 
tourtoUU ( 1 }. 

Pendant la malheorense annóe 1296, Gny, par snite des 
nćgeclations pour le mariage de sa filie avec le fils du roi 
d^Angleterre, ótait parveau ii faire coosentlr celai-ci k payer, 
am echevins d^Ypres, les sommes qu'lls lui avaient pr^ 
tees, montant alors k dix mille livres monnaie de Flandre; 
mais comme ce paiement derait s^effectuer en Angleterre 
m^me, soit en argent, soit en marchandises, le comte te 
dćclara responsable de tont jusqu'i ce qiie marchaiidises 
on ai^ent fnssent arriTees A Ypres smis eneombre (2). 

Le malhenreux comte, comme on le salt, mourut en 
prison, k Ponioiae, en 1504, k Ykge de quatre vingts ans ! 

Pendant les gnerres des dernióres annees , les fils da 
comte Guy ayaient eu egalement recours au dóvouement 
des yprois ; ainsi, en 1502, Jean de Fiaodre, comte de Namur, 
fils aine do second lit, reconnalt etre redevable a ses chien 
et amis les e8ehevin8 d' YprCf la somme de quatre cent trente 
livres parisis, qa'ils se soot engages i payer pour lui, k 
Jacqaes Fiere, Lambert BelJe et Lambert Morin, pour trois 
chevaux qu'il leur a achetós (5). 



(1) Yoir notre Inuentaire des archwes cTYpresy Tome 1'. No CL1XY« 
(9) id. id. id. id. No CLXXVI1I. 

<8) id. id. id. id. NoCCUY. 



— 548 — 

Robert de Betbone ayant saccede k son pere aa oomte 
de Flandres, eut, comme loi, maintes fois reooars a la 
boarse des ecbeviDs de notre ville; ceax-ci ne se coa- 
tentent plus d'ane simple promesse de paiemeat, *mais 
ils esigent des garanties poor le remboorsemeDt de lears 
ayaaces. Ainsi, au mois de Mars 1316 (1317 N*" S^) Robert 
reconnatt qae les ćebevins d'Tpres lai oot payó en diTer- 
ses fois: i* qaatre cents livres de faible monnaie; 2* Sul 
cent Yingt livres parisis forte monnaie; 3* einąoante deax 
deniers d*or; 4* Deux mille UTres parisis, forte monnaie; 
et 5* Seize cents liTres parisis , forte monnaie , lesquelles 
sommes, dit-il, iU nous ont prestó en bons. deniers contans 
d noire firihre el reąueste et pour nostre grant besoing et ne- 
cessili. ^^ 11 promet de rembourser ces sommes a des epoqoes 
fixćes et leur engage, en garantie, les revenus de ses bois 
et de sa terre de Nieppe ( 1 ). Cet arrangement fait , les 
ćcbcTins loi rendirent ses joyauz d*ar et d'argent et aor- 
nemens de capele, qu'il leur avait donnćs anterienrement 
en garantie des sommes prótćes (2). 

Denx ans s'ćtaient k peine ćcoulćs qae de nouTcans 
embarras financiers forcćrent le comte Robert k avoir de 
rechef recours k ses ames le avoi et les eschevins d^Ypres. 
Ceax-ci lui prćtórent, en 1319, une somme de quioze cent 
quatre-vingt livres parisis poar lesque]les ii leur donna, 
une deuxieme fois, en gage, ses joyaux et les ornements 
de sa chapelle. Ła charte par laquelle ii reconnait cette 
dette est des plus curieuses et des plus interessantes, en 
ce qtt'elle contient tout au long la listę des divers joyaux 



(1) Toir notre Itwentatre des archt^es d* ypres, Tome |rNoCCCXXV. 
(9) id. id. id. id. Tome U N« CCCUYUt 



deposćs par lui entre les ^ains des ecbeTins* La voici 
textaellement. 

Joyaux de Robert de Bethune, diposes par lui 
en gage a Ypres. 



« Nous Robers coens de Flandres faisons saToir & tous qae 
nous avons bailliet en wages k nos ames les avoe et les es- 
chevins de no ville dTpres pour quinze cents et quatre 
tins llbvres de parisis, lesąuels ii nous ont prestes i no 
grant besoing en ses deniers comptants ensi qu'il est plus 
plainemet contenu en une lettre de obligation que ii ont de 
nous, les joiaux et ornemens dont les parchons et parties 
sen suivent. 

K Premiers, un grant angele dargent dorć, tenant une cou- 
ronne en se malui Ik ou ii i a une espine de la courone 
nostre Signi% 

« Item, un autre angele dargent dorć tenant une taulete de 
reliques en sa main. 

«c Item, une grandę crois doree k tout un grant piet ]k ou 
on le met, et deus imagines qtti sont dalós le crusifis luna 
k lun les et laultre k laullre. 

« Itenii une fierlre dargent dorć k un clokereul en miliea 
que quatre evecques soustienent. 

« Item, une grandę taule dargent doree plaine de reliques 
a tout un couyercle coulant k mont et k val. 

*« Item, une autre taule doree plaine de reliques ouvransi 
deus buissieres. 

« Item, une crois doree plaine de pieres pretieuses, wide 
dedens k tout un piet dargent dorć pour oster et remetre. 



— 5S0 — 

« ItenU) lin eochensier dargeni dorć dont les kaynettes ne 
soDt point dorćes. 

«c Item, une auUre enchensier simple dargent. 

« hem, une biele taulete dargent doreć k un crucifix dedans 
et une manuele dehors pour donner pais. 

<i Iteni| deus baus candelers dargent cascun k trois pinniaus 

dores. 

« Item, deus aultres candelers dargent bas. 

u Item, un bel calice dor i tout une platine dor qui j 
appartient. 

« Item, un bel hanap k piet haut tout dor et a couTerde 

dor qui y appartient, dont li couvercles au fons est esmail-* 

lićs des armes de Flandre et li bacbins dou banap des 

armes de Łuxenibourgh. 

«c Iteniy un bel banap dargent k piet et k conrerde tous 

dorós dont 11 eouvercle a un glan de kaisne sus. 

« Item, un autre banap dargent k piet tout dorć, de yiese 

osuTrei dont li piet est brisićs par desous. 

« Item, un tres Tiel pesant dragoir k piet esmailliet de Tiele 

esmaillure. 

« Item, une crois de jaspie double* 

« Item, deus capes de cner de dras dor fonrrćes decandal 

noir. 

« Item, trois orillons dautel. ^ 

« Rem, une casule, na wardecors , un toumikiel et nne 
cape de cner; siis fenlles, trois manicles, deus estoles,8ils 
parures de raanchesy Ut>is parures damitSi et tout de bron* ' 
dure k ymagines. 

« Item, deus pendans dautel ouTrćs k ymagines de broa<* 
dare toor sanil yenneU 



— SSł — 

« Item, une napę dautel a un riche orfroy de perles. 

« Item, une aube dont les parures sont escriptes chi dessus. 

« Hem, une casule, wardecors, tournikiel et deus capes de 
blanc samil. 

« Itenii une casule, wardecors, tournikiel et deus capes de 
verde soie semćes de rosetes blankes rouges et gaunes. 

«c Item, deus capes de vert samit fourćes de candal gaune. 
«( Item, sis parures daubes de samit vermel ouirrćes a lions 
et k fleurs de lis dor et k aigles dargent. 

« Hem, une parure damit et deus parures de mancheś de 
ce meismes. 

« Item, une casule, wardecors, tournikiel et deus capes^de 
samit bleu. 

«c Item, une casule, wardeeors et tournikiel et deus capes 
de samit changeant* 

« Item, un wardeeors, tournikiel de drap vermel k rosetes 
semćes dor fourrćes de candal gaune. 

« Item, une casule, wardeeors, tournikeil et deus capes de 
noir candal fourrćes de candal yermel. 

te Item, un drap de noir candal pour pendre deyant lautel 
et une estole et son maniple de ce meisme. 

« Item, deus dras dautel dor k lions noirs. 

« Item, une cape de cuer et deus dras dautel entirs dun blanc 
dyaprć. 

« Item, une casule vermelle fourće de candal gaune. 

u Item, deus courtines de soie roiić* 

« Item, deus aulrcs courtines d'atttel# 

tt Item, une toaille dautel parce. 

« Item, un vie3 drap dor ontir pour lauteh 



— 552 — 

« Item, deus paremens daube, un damit et un poignet se- 
mees des armes de Flandre entre autres armures. 
«c Item, pluseurs autres menues cosetes apartcnans k laotel, 
scell^s dou scel signeur Jehan de Ghisnes no capelain. 

En tesmoignage de la quelle cose nous avons sceló ces 
preseutes lettres de no scel, lesquelles furent faites et 
donnćes a Donze lan de grace mil trois cens diis et noef, 
le lundl apres le feste del exaltation sainte crois. » 

(Original. Le scel, qui pendait ii simple queue de parchemin, a ete arrach6) 

Daiis le courant de la móme annće (lendemain Satnci 
Nicolay en hiver) , poar un motif que nous n'avons pu 
decouvrir, les echevins rendirent au comte tous ses joyauz, 
qo'il recut par rintermćdiaire de son chapelain Jehan de 
Ghisnes et de Guyot Camberleoc; ils lui prótórent en outre 
une nouvelle somme de mille quatre cent vingt liyres, 
qui, avec les quinze cent quatre-vingt qu'll devait dóji, 
portaient la crćance a trois mille livres parisis, laguelle somme, 
dit le comte dans sa charte^ nous ont donni ores fiotive//e- 
ment d no prijere el reąuesle pour nous secourre et reletier 
des grans kerkes et deptes en coy notis estions tenuz (<]• 

II est probable que Robert de Bethune ne put, de son 
Tivant, rembourser ]es próts que lui ayaient faits les ćche- 
vins dTpres, car sur un ćtat des creances de la ville, 
du Yendredi aprks les Brandons 1521 (1522 N«" S')c'est-&- 
dire Tannće móme de la mort du comte, nous le Yoyons 
figurer comme dćbiteur d'une somme de mille livres parisis, 
restant de Tancienne dette, et le móme etat nous apprend 
qu'il avait fait, aux ćchevins d'Ypres, un nouvel emprunt 

(1) Yoir notre ItwenUdre du archu^es Wypres, Tome Ir No CCCXXXVIII* 



— 383 — 

de douze cents liyres parisis pour lesguelles ii avait, pour 
la troisióme fois, donno ses joyaux en gage. Sur le móme 
etat figurę le comte de Namur, dont nous avons parle 
ci-derant, comme dóbitenr de trois cents deniers d'or, et 
Guy de Flandre, comte de Zćlande, comme d^.biteur de 
ooze cents livres (1). 

Robert de Bethune moarut k Ypres, le i7 Septembre 
de la móme annee, et fut enterre k S^ Martin. 

Plus de cinq ans aprćs, les joyaux de Robert se trou- 
TÓrent encore dćposós dans la tour des halles {au biele- 

Le Semedi aprżs la Typhane Fan de grace M CCC vint 
et8iepł{io2S N*" S*), Tayouć, quelques ćcbevins et ąueląaes 
conseillers, en prćsence de Messire Jekan Crabbe, chapelain 
de feu le comte Robert, dresserent rinventaire de tous ces 
objets et firent un chyrographe ou charte-partie dont Tune 
moitie fut delivree au chapelain et dont Tautre resta entre 
les mains des ćchevins. Ge document curicux existe encore 
et nous le publions ici en entier afin de donner k nos 
lecteurs une idee de ce que c'etaient que les Joyaux d'un 

GOMTB DB FłANDRE. 

Au dos de ce document se trouye Tinscrlption suivante: 
Copie des reliąues^ ornementz de capelte et autree coses el 
juiaus qui jadis furent le eonte Robert de Flandres. 

CHYROGRAPHE. 

« Inventaire fait par TadYoe et aucuns des escheyins et 
du conseil de le yille dTpres dune part, et mesire Jehan 



(\] \oir notit Jnyentaire des archwes (Typrcs Tome 1' lf» CCLCy« 

33. 



Crabbe, capdaiB a momsigar Robert de Ftandfe, d^aotre, a« 
bielefiroj de le TAle, le Scmedi apres le TjiAaiie lan de 
grace M . CCC. rinl et siept, des rdiąoes, ommentz de 
capielle et aotres coses qoe jadis fnrent le coote Robert 
de Flandres doat dios ait limę, troarees en deos hoges 
aa dit bdeCraj. 

« Premiers, one crob dargent dore a piet dargent gran- 
dorćy la oii n soloit aToir une grandę piecbe de le Traye 
cmsj se trottYa on le pieche de le rraye crois ostee. 

« Iteniy im angndet dargent dore k rdiqaes de la chemise 
nostre damę, da S^ Sepalcre et plossiears aatres reUques» 

« Item, an angnelet dargent dore tenant en ses mains nne 
coronne a pierres prćdeases, en leqadle ii y a ane espine 
de le ooronne nostre Sign'. 

« Item, nne petite fiertre d*argent misę sar qaatre ymagines 
d^eresąae dargent. 

« Item, nne table dargent, la oii O a nns crncifis dargent 
dorć poor donner paes. 

« Item, nne table 4 trois fenlles djurgent dorć 4 tont plain 

de reliąnes. 

« Item, nne antre table d'argent, i toos le coarercle dar^ 

gent dore k toat plain de reliqaes. 

■ Item, nne ooappe d^Nr a cooTerde d'or, si a aa fons nn 

escnchon des armes de Łaxeniboarcb. 

1 Item, nn calice d'or 4 platine d'or, si a nns crncifis aa 

piet k deas floarchiles de tramblines. 

« Item, nn enchensier dargent dorć 4 tonrreles. 

« Item, dens candeliers baas dargent. 

« Item, nne conppe dargent dorć 4 escnchons des armes de 

le Markę, et le conyerde da meisme. 



— 335 — 

«t Iteoi, un banap dargent dorć a piet brisie. 

u Item, un encbensier dargent simple. 

« Item, une crois dargent dorć i piet dargent, k pierres, 
et en est li bois de le vraye crols ostć. 

4c Item, deus petitz candeliers bas dargent pour autel. 

» Hem, un banap dargent dorć a couvercle et i piet dargent 
doró espincele. 

« Item, omementz de capielle. 

« Premiers, une casule, une domatike, un tunikel, deus 
capes de cuure de sarrasin vermails ouvre k or. 

<c Item, wyt achementz pour amit et pour aube de rouge 
soye ouvre k or. 

« Item, un coleit de caseule de ce meisme. 

« Item, deus capes de cuure de sarrasin vermals. 

« Item, deus plauroirs de soye parćes de par deseurre. 

« Item, un draep de soye noire. 

<c Item, un draep d'or des armes de Flandres. 

« Item, trois capes de blanc samyt fourćes de rouge chindal, 
une domatikel et un tanikel de meisme. 

« Item, une casule, une domatike un tunikel et deus capes 
de noir chindal foureit de rouge chindal. 

Cl Item, deus capes, une casule, une domatike, un tunikel 
de Tcrde soye estinceló dor. 

« Item, une casule, une domatike, un tunikel, deus capes 
de soye d'inde foureit de gaune chendal. 

« Item, deus capes de Tert chendal, foureit de gaune chendaL 

« Item, une domatike, un tunikel vies de soye de floursil 
rozetes dor foorćes de gaune chendal. 



— 3S6 — 

« Item, une casule, une domatike, un tunikel de soye 

d'inde foureit de gaune chendaK 

«c Item, une rouge casule paree des armes de Flandre, 
fourće de gaune chendal. 

« Item^ deus capes de draep dor fourees de noir chendal. 

« Hem, deus pentals de soye royćs bleus parćes. 

« Item, deus capes parćes de soye d'inde senglćs. 

n Item, un drap dor d'autel parei des armes de Flandres. 

«( Item, deus pentals d'autel petitz de rouge soye pareis et 

ouvrees dor. 

•< Item, chulnc estocles de soye de ilours ouvrees dor parćes. 

« Item, un coleit k casule et un damit du melsme. 

« Item, une napę dautel ouvree. 

«( Item, une aube parce de soye de flours ouvree dor. 

«c Item, une estoile, une maniple et un coleit k casule et 

un damit tout de noire soye. 

« Item, chuine coleits k casule et amit de soye de flour 

ouYrć dor. 

« Item, deus coleits damit quanteles de blanche soye et 

de verde. 

« Item, un parement daube de soye d'inde ouvre dor. 

« Item, trois parements losengietz de blanc et les armes 

de Flandres semees ens ces deus, et en lautre a fleur de 

lis dor. 

<c Item, un amit de soye d'inde parć, ouvrć dor. 

« Item, un parement devant lautel de perles et des armes 
de Flandres. 

« Item, trois oreilliers de soye. 

« Item, une crois double de yaspre rermeil k un crucifis 

dargent. 



■■ 



— 357 — 

« Item, deus draeps d'autel de blanche soye. 

« Item, un vies draep d'autel dor k pareir. 

« Itemy deus pentals dautel quanteles de blanc^ de vermeit 

de gaune, et de bleu de soye. 

<c Item, deus draeps de outremeir pour meUre deyant 

Tautel dessous les pietz. 

« A ehe furent present Jehans de le Clite, advoó; Jehans 
de Morslede le pere, Michiel Henin, Ivens Zeideman^ Pas- 
quiers Yaghelin, Henris li Rikes, Jasquines Willay, Franchois 
Zoetin, Jehans 11 Mauvais, Jehans zonne, Jehans de Furnes, 
Jehans de Fourmezeles, Jakes Roelant et Pleres Gomar. » 

Ces joyauz ont-ils ćtć restituós k Louis de Grecy j petit 
fils et successeur de Robert de fiethune? Les ćchevins ont- 
ils ćtó rembourses des próts qu'ils avaient faits k leur comte? 
Nous rignorons* — Faisons remarquer cependant que ledo- 
cument ci-dessus ne fait aucune mention d'une remise 
quelconque, et, ajoutons que dans la suitę de nos chartes 
ii ne se trouve aucun indice de restitution de joyanx ni 
de remboursement de prćt. 

1. DIEGCmCK. 




LIPLOME 






Bom diftribMM i M§ eoIUgiies, arec les 5* et 4* & 
eonpićUai le 1^ Tofame de ms anoales , le dipidaw de 
soCfe sodćić. 

A pronUre me FensemHe de ee dipitee poom sembler 
ttofatkif hiiarre mtme^ mais IkniU on Ini recoonailra 
one rigaiBaAicn sMeuse et Ten ne poom hd refoser le 
mMte d^afcir tm eachet loeal et one certaine originalite. 

Ifoui aroDS eberchć, en effet, i sortir de la yoie battae; 
noo» aroDS pensć qne le dipldme de la SocUU kisiorigue, 
arehiologupte et lUUraire de la viUe tYpres ef ie raneieime 
WeetrFlandref derait rappeler nne ćpoąne, des monumenlSy 
den coolome* et des usages aneiens; enfin , nons croyons 
avoir rćalisó une bonne pensće en mettant les illastrations 



— 389 — 

de sotre dipIAme en harmonie avec nos statuts qui resnment 
le but de la Societć el indiąuent les moyens adoptćs pour 
ratteindre. 

Notre Socićte k son sióge k Ypres; c'est pour Ypres et 
Fancienne West-Flandre qu'elle est crćće; c^est par le 
concours des habitants de cette ancienne province qu'elle 
peut Yivre et prosperer. Cest donc k Ypres, autrefois chef- 
lieu de la West-Flandre , que nous devons trouver les 
moyens de materiallser pour ainsi dire notre pensće, et 
c'est a Ypres encore que nous deyions chereber des souyenirs 
dignes d'ćtre retracćs sur notre diplóme, comme ils seront 
transcrlts dans nos annales. 

Avons*nous rćussi? nous os<ms Fespćrer. 

» 

En efifet, les dessins, les vignettes, les arabesques, les 
lettres majuscnies, les figurines^ tout enfin dans notre di- 
plóme est religieusement copie d'apres un prćcieux manus* 
crit sur yelin, qui repose aux archives d'Ypres. Ce manus- 
crit qui a pour titre: le Urre des Reures de la draperie 
de la ville d' Ypres (i), porte la datę respectable de 1565. 
Un artlste d' Ypres , membre efifectif de netre socićtć , 
M'. Francois Bohm, a disposć et groupe, a^ec ee geiit et ce 
tact qui caracterisent ses oeuYres, tous les details naifs et 
eurleux traces, ii y a cinq sićcles, dans notre manuserit par un 
autre artiste, k qui Ypres, 11 est permis de le croire, avail 
aussi donnę le jour! 



(1) Dii fs de kuerhouc vander sŁede van Ypre ghecopideerd ^ ghere/br- 
meert ende vergaderŁ van allen den ouden kueren die ghemaecŁ heb- 
hen ghesjrn uander eersŁe Jbndaiie vander siede, toŁe den jare daŁ men 
screef M. CCC* LXI U* Ende eerst vander draperie uander seluer 
stede. 



— S60 — 

AiDsi, dans notre diplóme, sauf le trayail materiel (I), toot 
est fait k Ypres, pour Ypres et par Ypres; et les souTenirs 
qu'il rappelle, sont eneore des soavenirs de Thistoire de 
notre vieille cite, de la draperie d' Ypres. 

Ł'indastrie de la draperie d' Ypres, nal ne Tignore, fut, 
au moyen-śge, la soaree de la prosperitć a peine croyable 
de notre aneienne West-Flandre, et surtout de sa capitale. 

Cette industrle permit a nos ancetres d'accomplir les 
grandes ehoses qai lear assignent un role si glorieux dans 
riiistoire. 

Les tisserands, les foalons, les drapiers reunis en ghildes, 
tantót plantaient leurs bannieres sur la place publique pour 
contraindre les comtes a lear octroyer des ehartes de fran- 
chise ou des prWileges, et tantót, couraient en bandes re- 
doutables et entbousiastes, yers la Lys, pour repousser Tenne- 
mi du dehors et defendre le sol sacre de la patrie flamande, 
contrę les armees d'un pulssant Toisin. 

Les rlchesses immenses qne la draperie distribuait dans 
tous les rangs de la population yproise permirent aussi i 
nosancćtres de construire, a leurs frals, pour abriter leurs 
tresors et leur independance, ces murailles epaisses, dont, 
ii y a quelques annćes, nous avons vu demolir i grandę 
peine, les derniers vestiges. Cest a ces ricbesscs que Ton 
doit ces magnifiques edifices religieux que Fon admire 
cncorc dans les \illes et dans les campagnes delaWest-Flandre; 
c'est la draperie puissante enfin qui construisit seule, de 
ses deniers, notre Halle grandiose et admirable, palais de 



(1) Le (liplóme a elć gra?e et cićcutć daos les ateliers de M^. Siinoneani 
a Bruxciles« 



— 361 — 

Findastrie, plus vaste, plus majestueuK gnę les palais des 
princes, des rois et des empereurs ! 

La draperie yproise du moyen-&ge avait donc des tiires 
inconteslables k Yoir retracer dans notre diplóme les dć- 
tails de son histoire pour ainsi dire intime et pratigue, et 
le souYenir de ses coutumes et de ses usages anciens et 
móme primitifs. Une courte analyse explicative des dessins 
du diplóme permettra, nous respćrons, de reconnaitre que 
notre artiste a serleusement rendu cette pensćc. 

Au haut du diplóme^ i droite, appuyee contrę la grandę 
Halle, voici la petite Halle dorće, [gulden Halleken) si sou- 
vent citee dans nos ehroniąues et nos chartes. Ce Mtiment 
qui etait en bois, semble avoir existe jusgues yers 1620: 
i cette ćpoque le magistrat fit construirei k la móme place, 
un nouvel ćdifice qui , bien que vieux et dćtćrioró au-» 
jourd'bui — H sera restaurć en 1862 et 1863 — a conserv6 
depuis plus de deux sićcles, le nom de Nieuwerck (nouvel 
ouvrage). A la Bretesąue du Gulden Halleken sont gra- 
vement assis deux ćcheyins de la ville, chargćs d'assister 
aux publications des actes emanćs de Tautorltć. Łe bailli 
a la Ycrgeblancbe reprśsente le pouYoir; au centrę, un clerc 
ou grefiler publie une cbarte dont le scel en cire yerte 
garantit Tauthenticitć. 

Quelle efait cette cbarte? n'est-il pas permis de suppo- 
ser que c'est la cbarte de la draperie transcrite k la page 
móme du manuscrit ou notre dessin est place? 

Au pied de la Bretesgue , le peuple , les drapiers sans 
doute, se pressent en grand nombre. Les anciens, les bommes 
serieux prótent k la publicatlon une oreille attentive; les 
jeunes gens badlnent et les gamins — au Xiy* siócle ii y 



— 362 — 



aTSut donc aussi des gamins — les gamins se chamailleat 



et se battent! 



Mais quel est ce joli petit edifice gothique, entouró d*un 
mur crenelć et llanque de tourelles? e'est la chapelle des 
drapiers, dlte chapelle du S'. Esprit. Ce petit Mtiment re- 
ligieux se trouvait sur la place, vaste aujourd'hul , mais 
fort etroite jadis, qui s'etend de 1' hotel de yllle jusqu'a 
Teglise S^ Martin. Cest la que la qualite des laines etait, 
k leur arriyee d' Angleterre, verifiee avec soin : nons royons, 
devaot la chapelle, des experts {warendeerders) qui, enpre- 
sence du doyen ou chef-homme de la corporatioa, tout 
de noir habille, s'acquittent de leurs dćlicates fonctions. 
Mais la yćrification est terminee, le chef-homme a fait fer- 
per les ballots de laine et apposer les plombs {Loyen)^ 
garantie de la sincere et loyale qualite de la matiere pre- 
mićre; des porte-faix {Pynders, lastdraghers), portent sur 
leurs robustes epaules , les balles yers le lieu ou se fait 
la vente publique des laines. Le publicateur, sonneur pu- 
bile, [Uyl-klynker) annonce Tbeure de cette yente i coups 
redoublćs de ses deux clochettes. L'office de publicateur 
etait-il en 1565 devolu k un person nage bizarre, k un 
de ces types populaires et que Ton retrouye k toutes 
les epoques? notre artiste ayait-il a se yenger de ce ser- 
yiteur de la Corporation des drapiers ? quoiqu' ii en soit , 
le publicateur est represente sous la formę d'un singe! la 
caricature et la charge ne sont pas, on le yoit , des in- 
yentions modernes, et rantiquaire peut constater encore id, 
ayec joie, qu'il n'y a rlen de nouyeau sous le soleil! 

.Notre dessinateur du X1V^ siecle semble avoir eprouye 
une grandę predllection pour les singes, car yoici encore 



— 565 — 

une de ces intelligentes bótes grayement occupee a former des 
echeveaux de fils de laine. Cette figurine a-t-elle anssi une 
signification sareastigue? 

Mais passons du plaisant aa serieux, de la charge au 
portrait: voici le tableaa d' une familie de drapiers au 
moyen-śge. Chacun a sa besogne^ sans quitter la maison 
paternelle; tandis que la filie du drapier, debout prós d'une 
machinę simple et prlmitive, formę des fuseaux (fortes 
bobines) son jeune frere le devideur, le Spoelder de nos 
jours, assis pres d'un devidoir, se livre d'un air ennuye et 
maussade k Toperation peu recrćative du bobinage , et le 
drapier, le chef de la familley seconde par sa compagne 
fidele, est assis a son mćtier lourd et grossier, qui cependant, 
11 faut hien le reconnaitre, est, de nos jours encore, au moins 
dans son ensemble, en usage dans nos contrees. Tel est le 
tableau naif des coutumes» des moeurs intimes d« nos dra- 
piers au XIII* et au XIV* sićcle. 

Mais notre vieux dessinateur avait le caractćre humoris- 
tiąue, son pinceau affectionne la charge et Tepigramme* 
Quel]e est donc cette figurine accolee k ¥ arabesąue qui 
^ncadre le tableau? Cest une grandę damę au long cou, 
encaissee dans un balcon impossible; elle file — la reine 
Bertę filait aussi — et de nos jours encore, n'avons nous 
pas vu plus d'une fois de blanches mains, des doigts aris- 
tocratiquement effiles, faire mouvoir des fuseaux (bauijes)^ 
sur un carreau a dentelles recouvert de soie et de velours? 
Que signifie cette charge? Le dessinateur a-t-il youIu dire: 
k chacun son metier, la grandę damę, malgró son air 
pretentieux ne pourra jamais ćgaler Findustrieuse et intel< 
ligente actiyitć de la filia du peuple ? 



— 364 — 

Mais la tache de la familie est terminee, la piece de 
Schaerlaeken est achevee; Dieu soit beni, elle est de gualite 
bonne et marchande : les warendeerders y ont apposć le plomb 
commuDal ( i ) ; ii faut la yendre ; des porte-faix {pynders^ 
lastdraghers) portent la marchandlse k la Halle aux draps; 
elle est deposće dans Timmense salle qui occupe tout 
Fetage du moDument; elle sera yendue k la foire de Tas- 
eension [asceneioens feest ), et bientót les musiciens aux gages 
de la commaDe, annoncent, da haut de la galerie de la 
Halle, au sod bruyant de leurs longues trompettes, que la 
francbe foire commence, eomme ils annoncent parfois aassi 
Famyće du comte ou quelqae autre ćvśnement important! 
et les marchands de Hambourg, d'Angleterre et de Yenise 
sont arrives k Ypres, sans erainte, comme sans pśrils, car 
lis ont Yoyagć a Fabri des lettres de sauf-condait delivrees par 
la commune et garanties par le comte. Le drapier et sa familie 
recoivent la rćmunćratlon de leurs penibleslabeurs, car tous les 
draps sont vendus et le magistrat fait lancer solennellement da 
baut de la tour les chats temporairement inutiles pour dćfendre 
contrę leurs eternels ennemis les produits de la draperie 
yproise (2). 

Nous avons cru utile de donner Fexplication et de faire 
la description du diplóme de la Societe historigue, archeo- 
logique et litteraire de la vUle d' Ypres et de tancienne 

(1) Les usteosiles qui seryaient a plomber a Ypres les draps de diverses 
aualitćs font partie des coUections de noŁre musće communal. 

(2) II eiistaifc ^ Tpres un ancien usaffe qui n^a ele aboli (ju^au com- 
mencement de ce siecle: chaque antiće, lorsąue la foire elait close, oa 
jetait du haut da beffroi, un chat ornć de bandelettes et de fleurs. 
Une rćcompense pćcuniaire ćtait accordće & cehii qui rapportaic le 
pauvre animal. On assigoe a ceŁ usa|;e anliąue et sinf;ulier direrses 
urieines: celle que nous avons indic^uće sembie ctre la plus vraisem- 
blable. La f(gte du Kalle smjrUng aUiruit le jour du Kalle dag une foule 
considćrable a Ypres. 



— 365 — 

Wesł^Flandre. En y reprodaisant Fimage fidele des metiers 
employćs par nos ancótres, de leurs costumes et des monu- 
ments (I) splendides qu'ils construisirent, nous avons voulu 
rendre bommage k une industrie qui fut, pour la Flandre, 
une source abondante de ricbesses et de prospśritć; noas 
avons cberche aussi k donner a ce diplóme un cacbet ori- 
ginal et local et k le mettre en móme temps en barmonie 
avec le but que notre jeane socićtó cherebe k atteindre* 

AYons nous reussi? c'est a nos collćgues k rćpondre k 
cette ąuestion. 

ALP. YAMDEMPEEREBOOM. 

Bruxelles 4 Mars 1862. 



(1) Le dessin de la Halle, copie d*apres un manuscrit qui datę de 
Tan 1363, semble resoudre une question qui fuŁ longtems controversće 
et sur laąuelle les archćologues ne semblaieut pas d'accord. En 1849 
r admioistratioR communale, fit, d^accord avec la Commission royaledes 
monuments , deinolir le grand pscalier aecolć alors h la tour du beffroy, 
au centrę de la Halle; un grand nombre de personnes crierent au van- 
dalisme, prćtendant qu* un double escalier estćrieur avait existć de tout 
temps et dćs rćpoqiie de la construclion de la Halle ! le dessin de 1363 que 
nous publions, dómontre que cette opinion n'etait pas fondće, et qae Tad- 
ministration a eu mille fois raison dc faire disparaitre uo accessoire sana 
caracŁćre et oontraire aiu r^gles da style prunitif du monument. 



TABŁE DES HATIĆRES. 



(B^SSOJi^ 



m 



A^ant-propos %•• 

SUtuU !• 

Composition da Burean pour Faniiće 1861. . • • VII. 

Tableau des membres de la Socićtć YIII. 

Inlroduction. Par I. Diegerlck. 

I. Noire raison d'ótre !• 

II. Ce qae nous noas proposons 4. 

III. Ce que nous espćrons 9, 

Ła Wesl-FIandre (ayec une carte). Par I. Diegerick. • 14* 

Des Ghildes (ayec six pi.). Par Alp. Yandenpeereboom. 53. 

Annexes 86. 

Une leUre mysterieuse. Par J. Bekę 424. 

Jean Thomas, peintre yprois. Par Alp. Yandenpee- 
reboom f31« 

QoeIqaes lellres de personnages remarąuables du XYI* 
el da XYII* sićcle, extraites des archives d'Ypres. 

Par P. Bekę 137. 

I. Loois Xn, roi de France (IS07) • » • . • 442. 

II, Maximilien| emperear d'Aatriche (1!K)7). • • 447. 



— 367 — 

III. Łes ćtats de Flandre (1507) i 52. 

IV. Yiglius ab Aytta de Zuicbem (1565). . . . 157. 

V. Charlotte de Bourbon (1579] 162. 

VI. Masimilien de Bethune, duc de Sully (1608) • 167. 

Genćalogie des Cb^telains de Dixmude et de leurs 
descendants connus sous le nom de Familie da 
Dismude. Par F. Yan de Putte. ( avec une plaDche ]• 172. 

Jean de Beveren (suitę de Farticle prćcćdent) par le 
móme 209. 

Annexe. • . • 224. 

Un Jugement en 1555, par H. Bossaert 229. 

Gescbied- en taalkundige aanteekeningen door 
Tb. Lansens 238. 

Suitę de que]ques lettres de personnages remarquables 
du XVP et du XVII' siecle, extraites des arcbives 
d'Ypres, par P. Bekę. 

VII. Adrien Yan Scrieck ou Serieckius (1616). • 251. 

VIII. Albert Rubens (1661) . 266. 

Pierres tombales de Tćgise de Crombeke, par F. Yan 
de Putte 271. 

Ł'obituaire ou le llvre des fondations de Tćglise de 
S\ Pierre d^Ypres, par I. Diegerick 273. 

Annexes : 

A. Pierre Łansaem 287. 

B. Sebastien Yan Meenen 299. 

C. Fondation du salut du St, Sacrćment en 1' eglise 

de St. Pierre 501. 

De Katten en het Tpersche Kattenfeest, door 
Tbt Łansens ••'•••• 306«