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Full text of "Annales de la Société Historique et Archéologique du Gâtinais"

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ANNALES 



DE LA SOCIETE 



HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE 



GATINAIS 



TOME VINGTIEME 



FONTAINEBLEAU 

MAURICE BOURGES, IMPRIMEUR BREVETÉ 

Rue de l'Arbre-Sec, 32 
1902 



D,gH,zed.yGOOgIe 



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',.s.»-a6 

ANNALES 

DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE 

DU GATINAIS 



SEANCE DE LA SOCIETE 
Tenue a Fontainedleac, le 17 mars 1901, 



La réunion est ouverte à 2 heures 1/4, dans l'une des salles 
de l'Hôtel de Ville, sous la présidence de M. Féliï Herbet, 
vice-président, en Tabsence de M. le président empÉché. 
Étaient présents : MM. Thoison, Bourges, Reuss, Quesvers, 
Lioret, Lecomie, Deroy, Fleureau, abbé Estournet, Leiden- 
frost, Rigault, Gouvenin, Marquis, Guyou, Hugues, Charron, 
Goujat, le maire de Veneux-Nadon, et Stein, secrétaire; 
s'étaient fait excuser. M"' Sadler, MM. Pallain, Thomas, maire, 
Devaux, Dufour, Trudelle, Legrand, Richemond, abbé Jaros- 
say, Dupont, Forieau, Auvray. Quelques dames ont bien voulu 
en outre honorer la séance de leur présence. 

Il a été donné lecture d'un mémoire de M, G. Baguenault de 
Puchesse, le savant éditeur de la Correspondance de Catherine 
de Médicis, sur les conditions dans lesquelles fut signé le traité 
de Nemours en 1 585 et fut choisie cette ville au dernier moment 
parla reine-mère. 

M. Abel Rigault, attaché au Ministère des affaires étrangères, 
a vivement intéressé l'auditoire par la lecture partielle d'un 
mémoire étendu qu'il a composé sur le régime de la taille à 
Veneux et Nadon, depuis François I" à la Révolution, pour 



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— IV — 

montrer à quelles âuciuations d'impdts était soumis le petit 
hameau alors dépendant de la paroisse de Moret; et on peut 
citer ce travail comme un modèle de précision érudite. * 

M. Ad. Hugues, archiviste de Seine-et-Marne, a communiqué 
ses recherches sur une curieuse révolte des paysans du Gâti- 
nais, qui, dans toute la région située entre Puiseaux, Males- 
herbes, Beaumont et Château-Landon, suscitée en 1791 par la 
levée du droit de champart, prit des proportions inusitées et 
nécessita à plusieurs reprises l'intervention de la force armée; 
ce petit fait d'histoire locale, qui n'avait jamais été mis en 
lumière, méritait la monographie que M. Hugues lui a consa- 
crée avec beaucoup de talent. 

ËnBn M. Eugène Thoison a décrit la famille, la vie, les œu- 
vres d'un peintre d"un certain mérite, Guy-Louis Vernansal, 
originaire de Fontainebleau, dont à grand peine il a pu retrou- 
ver plus de cinquante tableaux et dessins, sans compter ceux 
qui ont disparu sans laisser de traces. 

Puis rapport du trésorier; — remerciements adressés au 
Ministre de l'Instruction publique pour la nouvelle subvention 
obtenue en vue de la continuation du Cartulaire de Saint- 
Benoit-sur-Loire ;— nàhésion et inscription de nouveaux mem- 
bres; — annonce de la mention honorable obtenue par la 
Société à l'Exposition Universelle pour les planches hors texte 
publiées dans les Annales, et exposées dans la classe III. 

M. Lioret, conseiller général, a été élu membre du bureau de 
la Société, en remplacement de M. J. Devaux, parvenu au 
terme de son mandat. 

Il est, en outre, décidé par l'Assemblée que désormais les 
publications de la Société pourront comprendre des travaux 
historiques postérieurs à la Révolution et jusqu'à l'année i8i5 
inclusivement. 



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EXCURSION DE LA SOCIÉTÉ 

Au CHATEAU DU MeZ-LE-MaRÉCHAL (LoIRET), LE 3o JUIN 19OI, 



Parmi les personnes qui ont pris part à cette excursion, 
on a remarqué M. G. Pallain, président de la Société, M. et 
M"' Thoison, M"^ F. Sadler. M. et M»- Loreau, MM. Riche- 
mond, Reuss, A. Rjgault, docteur Pasquet, Adrien Dupont, 
docteur Denizet, Montagnan, Saintoyant, Deroy, Nouguier, 
Stein, Charron, Narme, ainsi que de nombreuses personnes 
venues des environs. 

Les hontieurs du Mez ont été faits par l'un des propriétaires, 
M. Louvet. 

M. Henri Stein a exposé l'histoire du château en une brève 
conférence, passant successivement en revue ses difierents 
propriétaires, depuis les Clément — maréchaux de France hé- 
réditaires depuis Philippe-Auguste — auxquels on doit la con- 
struction de manoir féodal; puis il a raconté quelles furent ses 
vicissitudes pendant le moyen âge et jusqu'au moment où, au 
XVII' siècle, il tomba en ruines. 

La description et la visite archéologiques ont suivi la notice 
historique ; on a admiré l'enceinte, les tours d'angle et d'entrée, 
et le beau donjon intérieur qui constituent encore un ensemble 
imposant et séducteur. 

Le château du Mez-le- Maréchal est certainement une des 
plus belles ruines du Gâtinais. 



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SEANCE DE LA SOCIETE 
Tenue a Briare (Loiret), le 6 Octobre iqoi. 



La réunion de Briare, bien que contrariée par le temps, a été 
l'une des plus intéressantes parmi toutes celles auxquelles il 
nous a été donné d'assister. Il importe de dire en commen- 
çant d'ailleurs, que M, Loreau, maire de Briare, avait fait tout 
— et au delà — pour répondre le plus gracieusement du monde 
aux vœux de la Société du Gâtinais; celle-ci se félicite vive- 
ment d'avoir choisi Briare pour son centre de réunion en oc- 
tobre igoi, et se plaît à constater l'empressement des Briarois 
à répondre à son appel. 

Il y avait foule, en effet, à la mairie {ancienne demeure des 
seigneurs du Canal), lorsque les congressistes y sont arrivés; 
la musique municipale prêtait son agréable concours et a été 
fort applaudie. De nombreuses dames se pressaient aux pre- 
miers rangs de l'assistance, et au bureau avaient pris place : 
M. G. Pallain, gouverneur de la Banque de France, président 
de la Société; M. H. Stein, secrétaire; MM. Loreau, Bague- 
nault de Puchesse, C. Bloch et F. Raud. Dans la salle on re- 
marquait 1 MM. Richemond (de Fromonville), Martellière (de 
Pithiviers), Bourges (de Fontainebleau), Charron (de Montar- 
gis), Baffoy (de Château-Landon), comte de Lévis - Mirepoix 
{de Malesherbes), Royer-Collard, Chomereau-Lamotte, de 
Traz, de Couet, Yver, Gâtine, de Vilmorin, M. le curé de 
Briare, presque tous les membres du Conseil municipal, etc. 
S'étaient fait excuser : MM. comtfe d'Aboville, Lioret, Herbet, 
Quesvers, Devaux, Lecomte, Herluison, Huet, Rigault, Tru- 
delle, Gouvenin, Thoison, Dufour, Lefèvre-Pontalis, Alliot, 
d'Eichthal, Jarossay. 



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Après quelques paroles aimables de bienvenue adressées à 
la Société par M. Loreau, maire de Briare, la séance a été 
ouverte par une communication de M. G, Pallain sur le château 
de Sully-sur-Loire ; il a raconté de la façon la plus attrayante 
le rôle des Sully au moyen âge et les séjours de Voltaire dans 
cet esil où il savait s'égayer, soit aux dépens de l'abbé Courtin, 
soit en marivaudant. — Puis M. Bloch, archiviste du départe- 
ment du Loiret, a, d'une très intéressante manière, montré ce 
qu'était la justice du canal de Briare au xvm* siècle, exposant 
ses démêlés avec les justices voisines, les difficultés des sei- 
gneurs avec les ouvriers, la condition de ceux-ci et la situation 
économique de la ville avant la Révolution. Les assistants ont 
écouté très attentifs ces communications qu'ils ont applaudies. 
Ils n'ont pas ménagé non plus leurs compliments à M. F. Raud, 
dont le travail très étudié a montré péremptoirement que l'an- 
cien Brivodurum n'est point, comme on l'a voulu admettre, le 
Rocboir, mais bien Briare ; et ses dires s'appuient notamment 
sur la découverte d'un • chemin perré • (ancienne voie romaine) 
retrouvé par lui en plein Briare, grâce à un plan de 1664 assez 
récemment donné à la mairie de Briare. M. Raud a terminé 
en exposant l'origine véritable du nom de Brivodurum , qui 
est d'origine celtique et signifie Fort du pont. II y eut là en 
effet, de toute antiquité, un pont, et ce pont, au moment de 
la conquête romaine, était défendu par un point fortifié au 
nord. 

L'assemblée à pris fin à 3 heures 1/3, après quelques paroles 
de remerciements du président à l'adresse de M. Loreau, maire, 
et de la municipalité de Briare pour le gracieux accueil qui a 
été fait dans cette ville à la Société historique et archéologique 
du Gàtinais. 

Mais ce ne fut pas tout La séance terminée, ce n'était que 
la moitié du programme accompli, et on allait marcher de sur- 
prise en surprise. 



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— VIII — 



En effet, sur la grande place, un peu à l'ouest du monument 
Ëapterosses, M. Loreau avait fait pratiquer quelques fouilles à 
l'endroit où avaient autrefois été découverts des bains romains, 
et les membres de la Société du Gâtinais ont pu examiner à 
loisir le plan de cet établissement et la disposition des diifé- 
rentes pièces. 

Ensuite, on monte en voiture, et nous voilà sur la route 
d'Ouzouer-sur-Trézée, où pressés par le temps, les congres- 
sistes ne font que passer : à peine un court arrêt à l'église, 
beau monument du xu» siècle, de stye très homogène et non 
remanié, que domine un fort harmonieux clocher; seul le ré- 
table d'autel, de style italien, fait tache dans l'édifice. 

Bientôt on arrive à Pontchevron; nouvel arrêt, nouvelle sur- 
prise. A 200 mètres environ avant d'atteindre le beau château 
moderne de M. le comte Louis d'Harcourt, sur le bord môme 
de la route qui vient d'Ouzouer-sur-Trézée, des fouilles ont 
été également pratiquées par les soins de M. Loreau; elles 
ont permis de mettre à jour deux superbes mosaïques gallo- 
romaines, dont une avec médaillon central à figure de Jupiter 
ou de Neptune, tête nue et barbe frisée abondante; cette mo- 
saïque, de toute beauté et relativement bien conservée, est à 
environ o m, 5o au-dessous du pré, et forme le sol d'une pièce 
ayant 5 m. 60 sur 4 m, 20; l'autre, plus vaste, est composée 
de divers carrés où sont représentés les dessins linéaires les 
plus variés. Il y a évidemment eu là une villa gallo-romaine 
du iu« ou IV" siècle, et la conservation de ce qui en subsiste 
s'impose pour l'élude de notre archéologie nationale. 

Un peu plus loin, la visite des ruines d'Arrabloy complétait 
la journée. Ce fut une visite digne à tous points de vue de la 
curiosité des membres de la Société. Peu connu, ce château 
eut cependant un fondateur et des propriétaires illustres; no- 



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tamment un sénéchal de Philippe IV, un chancelier de Phi- 
lippe V, un cardinal contemporain du pape Jean XXII. M. H. 
SteÎQ, au milieu des ruines, a raconté à ses confrères l'iiistoire 
des seigneurs d'Arrabloy; de la femme de l'un d'eux, d'ailleurs, 
il existe encore, près de l'église du village, un fragment de 
pierre tombale. Ces ruines ont leur poésie, et les murs, assez 
solides encore pour défier le temps, permettent de reconstituer 
le château tel qu'il était il y a cinq cents ans. 



Après une journée aussi bien remplie, aussi pleine d'attrait 
et d'enseignement, il fallut se séparer; mais ce ne fut pas sans 
avoir adressé de sincères remerciements à M. Loreau, l'admi- 
rable organisateur de l'excursion, ainsi qu'à M°" Loreau qui 
avait tenu à faire elle-même, avec une exquise affabilité, les 
honneurs du magnifique château de Beauvoir et des ruines 
d'Arrabloy aux membres de la Société historique et archéolo- 
gique du Gâtinais, tous très touchés de cet accueil princier. 



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SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE DU GATINAIS 

(igt Année.) 



ÉTAT DES FINANCES DE LA SOCIÉTÉ 
au 3i mars 1903. 



Cotisation arriérée 

Cotisations de 190c 

Subveotion du Ministère. . . . 
Subvention du Conseil gËnéraJ. 
Vente de publications 



Impression des Annales (î" semestre 1900) . . 

Impression des Annales (année 1901) 

Impressions diverses {compte de M. Bourges). 

Débours divers de l'imprimeur (1900) 

Frais de gravure et de clicliage 

Frais de bureau et divers 

' Frais de quittances ci 
Frais de séances et étrennes. . 



766 10 

26 5o 
97 to 
159 • 
8930 
46 80 



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NOUVEAUX MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 
Inscrits en ti^oi. 



LoREAu (Alfred), à Briare (Loiret) ; 
YvËR (Paul), à Briare (Loiret). 

MM. : 
Balsan (A.), député, 8, ruede la Baume, à Paris; 
Creuzet (Em.), principal clerc de notaire, àCorbeil(S.-et-0.); 
Delore (M.), 41, rue de la Boétie, Paris; 
DoMESNY (l'abbé P.), curé doyen de Château-Landon (S.-et-M.); 
Farjat (P.), pasteur de l'Église réformée, à Fontainebleau ; 
Gatine (Alb.), inspecteur des finances, i, rue de Beaune, Paris; 
Naudl^ (D'), conseiller général, à Lorris (Loiret); 
RoTEE-CoLLARD, au château de Thou (Loiret) ; 
Traz (A. de), 9, rue Margueritte, Paris; 
YvER (Paul), à Briare (Loiret). 



BUREAU DE LA SOCIETE 
pour l'année 1902. 

Président : M. G. Pallain (C. ft), maire de Gondrevil!e-la-Franche, gou- 
verneur de la Banque de France. 

Secrétaire-Tréiorier : M. H. Stein (O. U),archivisteauï Archives nationales, 
membre résidant de la Société des Antiquaires de Fraace, à Paris. 

Archiviste-Bibliolhécaire : M. E. Thoison (O. M), correspondant du Minis- 
tÈre de l'Instructioa publique, à Larchant (Seine-et-Marne). 

Membres du Comité : M.M. G. Liorei, conseiller général à Moret-3ur- 
Loing; — F. Hcrbet (A. U), avocat, archiviste-paléographe, à Paris, 



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RECHERCHES 

SUR QUELQUES 

FONCTIONNAIRES ROYAUX 

DES XIH* ET XIV SIÈCLES 
ORIGINAIRES DU GATINAIS 



■e serait un résultat appréciable, et con- 
\ forme aux progrès réalisés de nos jours 
par la science historique, de parvenir à 
restituer aux personnages du moyen âge 
leur véritable nom fréquemment défiguré, et de pou- 
voir identifier les individus comme on identifie les lo- 
calités, en les replaçant dans leur milieu. Je ne serais 
pas surpris que des recherches bien conduites dans 
ce sens permissent de résoudre quelques problèmes 
encore obscurs de notre histoire; l'élude des grands 
officiers de la couronne comme des plus humbles 
serviteurs de la royauté sous les Capétiens directs est 
à peine ébauchée. 

Si la tâche est ingrate, il y aurait une certaine 
témérité à l'entreprendre d'une manière générale; 
mais, en se restreignant à la région ou à la période 
qu'il connaît le mieux, chacun peut espérer d'aboutir 
en partie. Qu'on nous permette de rappeler qu'en 1891 




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déjà nous avons rectifié' le nom fautif sous lequel 
était toujours connu Henri de Courances, maréchal 
de France, sénéchal de Périgord et Limousin sous 
Louis IX, glorieusement mort à la bataille de 
Tagliacozzo. Plus récemment*, M. E. Richemond à 
son tour a exercé sa sagacité sur la personnalité d'un 
certain Jean de Nanteuil, soi-disant chambrier de 
France, dont le véritable nom était Jean de Nanteau- 
sur-Lunain, et la véritable fonction, chambellan 
d'Alphonse de Poitiers. 

Nous tenterons de rendre le même service à quel- 
ques contemporains d'Henri de Courances et de 
Jean de Nanteau. 



Henri de Gandevilliers, 

bailli de Bourges, sénéchal d'Agenais et Quercy, bailli d'Auvergne. 

C'est pour la première fois dans le courant de 
l'année 1264 que paraît un chevalier, « Henricusde 
Gandovillari », comme bailli de Bourges et chargé 
en cette qualité d'une enquête au sujet des griefs 
d'un écuyer contre un chevalier'; il remplissait en- 
core le même office en 1266*, en février 1270 et en 



I. Annales de la Société du Gâtinais, IX (1891), p. 3o3. 
a. /ieiB, XIX (1901), p. I. 

3. Olim, I, fo 37 T".— La sentence rendue à la suite de l'enquête étant 
de la Cbandeleur 1265 (n. st.). il s'ensuit que l'enquête elle-même dut être 
faite dans les derniers mois de l'année préc.édente au plus tard. 

4. Recueil des Historiens de France, t. XXIT, p. 74B-74q. 



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- 3 - 

septembre 1271', lorsqu'il est chargé par le roi d'une 
mission à Toulouse. Dans l'intervalle (janvier-février 
1270), on le rencontre encore exerçant ces fonctions 
et, comme tel, réglant un accord entre le chapitre 
Saint-Just de Lyon et les habitants de cette ville, 
avec un autre chevalier, « Jean de Crânes »*; et ce 
texte français l'appelle « Henriz de Gandonviler ». 

On retrouve les deux mêmes officiers royaux en 
octobre 1271, à Cahors; de concert avec Nicolas 
de Verneuil, clerc du roi, ils y rendent une ordon- 
nance relative aux taxes, contributions, élections 
consulaires et séditions populaires en ladite ville de 
Cahors'. Il semble avoir été nommé sénéchal de 
Quercy etd'Agenais par Philippe III, et non, comme 
on l'a dit', par le comte de Toulouse. Il était encore 
en fonctions en février-mars 1273 : à cette date, il est 
à Sainte-Livrade et y reçoit les stipulations de 
Géraud, comte d'Armagnac, qui faisait amende hono- 
rable'; en juin suivant, il envoie à Moissac, pour y 
recevoir le serment de fidélité des consuls, son lieu- 
tenant qui agit de par « noble baron le seigneur 
Henri de Gaudonvillars, chevalier du très noble sei- 
gneur le roi de France, sénéchal d'Agenais et de 



I. Lafaille, Annales de Toulouse, I, pr., p. 4. 

a. Archives nationales, J. 26a, no 3. Lisez ; Jean d'Escrennes (voir 
plus loin). — Cf. Ménestrier, Histoire de Lyon, part. II, pr. p. 3-4, où Jeao 
■ de Crânes » est devenu Jean ■ de Traves .. 

3- Archives municipales de Cahors, Livre nouveau. H, p. 373; et re- 
gistre • Te igitur >, □' 401; cf. Bulletin de la Société des éludes du Lot, 
t. XH, p. 62.65. 

4. J. Momméja, Sênécliauz du Quercy {Recueil des travaux de la 
Sociiti d^agricullure, sciences et arts tfAgen, 3« série, XIII, 1B98, p. a53). 
— Cf. Olim, l, !o 74. 

£. Archives nationales, J. 3g3, □<>• i3 et i5. ' 



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— 4 — 
Quercy » *. Et dans une liste récemment publiée des 
sénéchaux du roi de France en Agenais ', il est appelé 
< Henri de Gaudouvilau •. 

Ce sénéchal ne tarda d'ailleurs pas à quitter 
l'Agenais et le Quercy pour l'Auvergne, où il rem- 
plissait les fonctions de bailli dès août 1276 et peut- 
être auparavant; par devant lui, à cette date du moins, 
fut passé un compromis entre le prieur de Saint- 
Pourçain et Guillaume de Bessay pour faire régler 
leurs contestations par un arbitrage'. Son sceau est 
appendu à une charte française de septembre 1277, 
où il est dénommé < Henri de Gaudonviller >, et il 
porte ses armoiries personnelles : un écu gironné 
de huit pièces au franc quartier d'hermines*. 



t. Lagrize-Poisat, Ètudet hUtoriques tur MoUtac, t. I, p. 334 ^t 45S. 
3. A. de Bellecombe et G. Tbolin, Aide-mémoire pour servir à Vhis- 
tiyire de VAgenaU (Agen, 1899, in-8), p. 5:3. 

3. Archives nationales, P. i373', n* 33B0. 

4. Archiva nalianalei, J. 780, n* 20G; — Dou£t d'Arcq, Catalogue des 
sceaux, n* 5090. Cf. A. Rivière, Histoire des institutions de PAuvergne, 
t. I, p. 473. — Voici ie texte intégral de cette pièce intireaaante : 

< Nos Marguerite, dame de Valeri, fesons asavoir à touz ceus qui ver- 
ront ces prÉBeDtes letres que nous avons eu et receu en prest de nostre 
cbierami Pierre de La Broce, seigneur de Langés, chamb[elIaD] ieroi,deus 
cenz livres de parisis en deners nombres, desquiex aoua noua tenons bien 
apaiëe et renonçODS a ce que nous ne puissons dire que cil deners ne 
noua aient esté nombre, et que aous ne les aiona euz et receuz, laquelle 
somme de denera nos sommes tenue et prometocs par nostre loial crËant 
et par noatre serement que nos en avons (et as saintea evvaDgiles à rendre 
audit Pierre ou à son commandement, portant ces letrea sanz autre pro- 
curation et sanz autre commandement dedeaz quinze jors après ce que 
nos en serons requise, en quelque Jeu que il nos en requière ou Tacc 
requerre. Et toz les coz, tes despens et les domagea que lidiz Pierres ou 
son commandement feroient ou encorroient par défaut doudit paiement, 
H prometona noua à rendre avec la dete principal, et volons que celui 
Pierre ou aoo commandement en soit creuz par sa aimpte parole sanz 
autre preuve et sanz serement et sanz taiement de juge ne d'autre. Et 
por ces choses tenir et acomplir, aos obligons audit Pierre moi et noz 
boira et touz noz biens muebles et non muebles, prtaens et à venir, ou 



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Toutefois Gandevilliers s'occupait encore parfois 
rétrospectivement des affaires du Quercy, et en dé- 
cembre 1 277 on le voit participer à une ordonnance 
de son successeur Simon de Melun, au sujet de la 
forte amende à laquelle les habitants de Cabors 
avaient été condamnés après le meurtre du consul 
de cette ville et de sa famille', et on retrouve sa trace 
dans un arrêt de l'année 1290*. 

En décembre 1278, on le voit encore chargé par 
le roi de payer à l'abbaye de Thiers un legs qui lui 
venait d'Alphonse de Poitiers'; et il n'était plus en 
fonctions en juillet i283'. 

Nous pouvons revendiquer cet officier royal comme 
originaire du Gâtinais, et il convient de le désigner 
désormais sous le nom de Henri de Gandevilliers. 
Outre que la forme de ce nom dérive exactement des 



que il soient, à prendra, à vendre et à esploitler de sa propre aactorité 
jusques i la valeur de la dete et des coz, des despens et des domages 
desQSdiz. Et volons et requérons que nostres sires li rois de France â 
ces choses nous coDlraigne ou foce contraindre tôt de plain et sanz autre 
conoissance que de veoir ces présentes letres. Et nous Ilenris de Gandon- 
viler, chevaliers, baillis d'Auvergne, nous estabtissona principal deteur et 
feseeur de toutes les cboses desus dites, sus obllgement de toz uoz biens 
muebies et non rouebles présens et à venir, en te! manière que se ladite 
madame Marguerite dame de Valeri en defaillolt, nos sonmes tenu et pro- 
metons à fere et â acomplir tout ce qui en defaudroit, soit dou principal, 
soit des couz, des domages ou des despens, dedenz quinze jors après ce 
que nos en serions requis de par ledit Pierra, en quelque leu que nos en 
soions requis. Et en tesmoinp de ces choses, nos Marguerite et Henri de- 
susdiz avons donné audit Pierre ces présentes letres seelées de nos seaus. 
Ce ru fet en l'an nostre Segnor mil deus cenz septante sept, ou mois de 
septembre. ■ 

I. Archives du Loi, F. 99 et 177. 

1. Ch.-V. Langlois, Nouveaux fragments du ■ Liber inquestanim • de 
Nicolas de Chartres (Bibliothèque de rÉcoie des CharUs, XLVI, i885, 
p. 4S6). 

3. Archivei nationales, P. i38i, n* 3356. 

4. Idem, P. 1401, n* 1019. 



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différentes formes anciennes connues, il n'y a aujour- 
d'hui en France qu'une seule localité appelée Gan- 
devilliers : c'est un hameau de la commune de Giron- 
ville, dans la vallée de l'Essonne, près de MiUy-en- 
Gâtinais (Seine-et-Oise). 

Une autre raison s'ajoute à celle-ci, et plus con- 
vaincante. Si Henri de Gandevilliers, bailli d'Auver- 
gne, ne peutêtre suivi au delà de 1380 environ, nous 
retrouvons un autre chevalier quelques années plus 
tard, répondant au nom de Robert de Gandevilliers 
et habitant la région gâtinaise. On est en droit de 
supposer qu'il est fils du précédent. Mentionné sur 
les tablettes de cire des années i285-i287,ilfitpartie 
de l'expédition d'Aragon (i285} et, comme son père, 
servit Philippe III fidèlement*. Philippe IV l'en 
récompensa en le nommant châtelain de Neuville- 
aux-Bois';c'estainsiqu'ilest désigné dans le compte 
des bailliages de France en 1299', puis en i3o6 
et i3iï*; et sans aucun doute c'est lui encore "qui en 
novembre 1817 reçoit du roi Philippe V des droits à 
Neuville-aux-Bois sa vie durant, en raison de la garde 
de la maison royale dudit lieu *. 

Le peu d'éloignement des deux localités, Gande- 
villiers et Neuville-aux-Bois, est un indice certain 
qu'il n'y a pas lieu de chercher ailleurs le pays d'où 



1 . Recueil des Historiens de France, XXH, p. 480, 491 et 7i5. 

2. Chef-lieu de canton, arrondissement d'Orléans (Loiret); s'appelait 
jadis NeuTille-auï- Loges, 

3. Bibliothèque nationale, ms, français io365, f" 13 : - Eïpensa. Bo- 
bertus de Gandovillari, castellanus ibi, l\ a. per diem >. 

4. Recueil des Hisloriens de France, XXII, p. 767 et SaS. 

5. • Robinua de Gandovillari, armiger, et Johanna uior ejus ■. 

6. ArclUves nationales, JJ. 58, a' 83. 



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- 7 - 
était originaire le fonctionnaire royai qui fut succes- 
sivement bailli de Bourges, sénéchal d'Agenais et 
Quercy, bailli d'Auvergne'. Sa famille n'a pas dis- 
paru, bien que sa trace ne puisse être suivie réguliè- 
rement; le chanoine Hubert ne l'a pas comprise 
dans ses Généalogies des familles de l'Orléanais. II 
nous faut descendre jusqu'en janvier i368, époque à 
laquelle Jean de Gandevilliers sert dans l'armée du 
roi de France en Auvergne et en Berri'; — à la même 
date, on juge aux assises du bailliage d'Orléans 
un certain Jean Le Sage, complice de l'assassinat 
de Guillaume de Gandevilliers*; — en i388 était dé- 
cédé Baudon de Gandevilliers, chevalier';— puis c'est 
encore un Jean de Gandevilliers, l'un des capitaines 
entretenus par le roi en Piémont, qui, leôavril i58o, 
donne quittance, en présence d'un notaire en la chà- 
tellenie de Jargeau, de 200 écus sol pour son état et 
entretien de capitaine pendant les années 1576-1577; 
il est encore qualifié de même en décembre i58o'. 
Le sceau de ce dernier personnage diffère peu 



1 . 11 est bien entendu que Henri de Gandevilliers et ■ Henri de Bon- 
devillar • Bigaalé par Lacabane (Archives du Lot, P. loo), et d'après lui 
par J. Momméja {of. cit., p. 247 et i£o), ne sont qu'un seul et même per- 
sonnage. Une fôute de lecture a été la cause unique de ce fâcheux dËdou- 
blement. 

1. Bibliothèque nationale. Titres scellés Clairambault, reg, £2, n» 3913. 

3. Archives du Loiret, A. 1977. 

4. Archives nationales, S. gS?, no 4. — Sa veuve, noble dame Liénor 
de La Broce, épousa en secondes noces noble bomme Guillaume d'Amillis, 
Écuyer; elle était fille de Huguet de La Broce, écuyer, seigneur de Voi- 
senon prÈs Melun (Id., n" 6). 

5. Bibliothèque nationale, mss. français 277 Sg et 37777 (vol. 1375 et 1293 
des Pièces originales), dossiers 28674 et 29131. On s'étonne de ne pas 
trouver classées sous un seul numéro deux pièces relatives à un même 
personnage. 



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d'ailleurs de celui qui a été décrit plus haut : écu 
gironné de neuf pièces au franc canton charge 
d'une croix ancrée*. 



Galeran d'Escrennes, 

bailli de Dourdan et du Gâtinais. 

Jean d'Escrennes, 

sénéchal de Biziera et Carcassonne, bailli de MàcOD, 
sénéchal de Querc;. 

Dans l'entourage du roi Louis IX vivait un cheva- 
lier, Gervais d'Escrennes, < Gervasius de Scran- 
nis >, qui fut l'un de ses plus intimes serviteurs, si 
l'on en juge par les quelques mentions de sa pré- 
sence auprès du roi que nous avons rencontrées'. Il 
paraît dès février-mars 1246*; quelques années plus 
tard, il part à la croisade avec son maître et reçoit de 
Louis IX, au camp devant Césarée (mars 1252), un 
don spécial de cinquante livres parisis de rente 
annuelle'; puis, de retour en France, il assiste à la 



1. G. Demay, Inventaire des sceaux de la collection Clairambaull, 
no3Q94. 

2. Joinville, parlant de lui, l'appelle taatâi ■ messires Gcrvaises le pan- 
» oetiers ■ (édit. N. de Wailly, p. 3S4), tantôt - monsignour Gervaise 
• d'Escrangnes qui lors estoit maistres queus de France • (id., p. 376). 
L'éditeur, dans ses éclaircissements (p. 485), n'a pas réussi à identilïer ce 
personnage, assez influent pour avoir réussi à réconcilier Thibaut de 
Navarre, le comte de Bourgog-ne et le comte de Chalon au nom du roi. 

3. Teulet. Layettes du trésor des Charles, II, p. 600 et 607. 

4. Archives nationales, J, 422, no i5 et JJ. 26, fo 353 vo {Layettes du 
Iritor des Charles, III, p. i5a). 



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signature' de deux actes diplomatiques signés entre 
la France et la Castille d'une part (à Paris, 20 août 
1255), entre la France et l'Aragon d'autre part {à 
Corbeil, 11 mai i258)*. Notre chevalier est encore 
chargé de faire uneenquête, en 1259, sur le droit de 
propriété de la haute justice sur une localité gâtinaise, 
que se disputaient Gautier de Nemours et le roi*; et 
lorsqu'un arrêt est rendu par le Parlement de Paris 
en février 1260 contre l'abbaye de Fleury-sur- Loire', 
il est présent avec un grand nombre de clercs et de 
chevaliers de la région, m* Eudes de Lorris, m* Guil- 
laume de Milly, Pierre Le Chambellan [de Ville- 
béon], Mathieu ou Macé de Beaune*, et le grand 
maître des arbalétriers. On ignore l'année de la mort 
deGervaisd'Escrennes; son anniversaire est marqué 
au 3 des calendes d'octobre {29 septembre) dans le 
martyrologe de l'abbaye de La Cour-Dieu*. 

A la même époque (i 246-1 249), le sénéchal royal 
de Béziers et Carcassonne se nomme Jean d'Escren- 
nes, « Johannes de Cranis » '. Il y a lieu de supposer 



I. Ud des autres ténoine est Guillaume de Centi gnon ville, d'origine 
orléanaise. On trouve ta I3q3 Jean de Centiguonville, archidiacre d'Or- 
léans, arbitre nommé par Philippe te Bel (La Roque, Histoire générale de 
la maison ifHarcourf, IV, p. usa). 

3. J. deLaborde, Layettes du trésor dei Chartes, HI, p. a56 et 408-409. 

3. Otifli, I, f* 14. — La localité dont il s'agit est Bardy, aujourd'hui 
hameau de la commuDe d'Aschëres-le-Marché, arrondiasement de Pithiriers 
(Loiret). 

4. Olim, I, P" 52. 

5. Dont la veuve Jeanne de Montboferan est enterrée dans l'église de 
Moatliart (Loiret). Le nom de aon mari a été mal lu par Edmond Michel 
(Monuments du Gâlinais, pi. XXXIV et p. 6î); il sera rétabli eiactemcut 
dans le tome IV des Inscriptions de l'ancien diocèse de Sens. 

6. L. Jairy, Histoire de l'abbaye de ta Cour-Dieu, p. a3i. 

7. Layettes du trésor des Chartes, III. p. 5, 9 et 46; — Table ckronolo- 



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qu'il est le frère de Gervais. Il est mentionné dans 
le Cartulaire de Saint-Euverte d'Orléans comme 
possédant en laSg une censîve à Escrennes'. 

On possède plusieurs mandements de Louis IX à 
son sénéchal Jean d'Escrennes à partir de juil- 
let 1246*, un entre autres pour assigner aux inquisi- 
teurs dans les villes de Béziers et de Carcassonne 
des lieux particuliers pour emprisonner les héréti- 
ques, auxquels le sénéchal fera donner le pain et 
l'eau*. On le voit successivement recevoir des pro- 
messes de fidélité au nom du roi ', requérir Raymond 
de Toulouse de retirer le salin établi hors de Carcas- 
sonne', assigner une place aux Jacobins de cette 
ville pour y bâtir leur couvent', et assister à la créa- 
tion de la ville basse de Carcassonne, qui date 
de 1247. En cette circonstance, plusieurs mande- 
ments royaux lui sont adressés : Louis IX lui permet 
de rappeler les proscrits moyennant le paiement 
d'une amende, de leur rendre leurs biens et de leur 
assigner une demeure dans le nouveau bourg de la 
ville basse, à condition qu'ils rebâtiront deux églises 
détruites; de restituer aux bourgeois soumis les terres 
et revenus mis aux mains du roi ; d'assigner une place 



gique des diplômes, VI, p. iio, 184 et i&3. — Son nom est étrangement 
dËfigarè par le Livre de Jean Mascaro, qui l'appelle < mossen Johan 
Eranha [lisez Cranha] > (Revue des Langues Romanes, 1890, p. 38). 

I. Bibliothèque Tiationale, ma. latin lOOSg, p. 374. 

a. Mahul, Cartulaire de Carcassonne, VI, p. 3o3-3o4, et V, p. 73. 

3. Idem, VI, p. 637. 

4. Idem, IV, p. 53î; — cf. Bréquigny, Table chronologique des diplâ- 
m«. VI, p. 1.0. 

5. Idem, VI, p. 33i. 

6. Idem, VI, p. 4S8. 



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à l'archevêque de Narbonne pour lui permettre de se 
construire une maison à Carcassonne; en ourre il est 
chargé de recommander la croisade à ses adminis- 
trés', d'apaiser une querelle entre le comte de Foix et 
le comte de Toulouse*, de faire payer à l'évêque de 
Carcassonne des dommages et intérêts pour une 
rébellion envers le roi*. Enfin,— et c'est son dernier 
acte connu comme sénéchal, — il reçoit avec ledit 
archevêque, le i6 janvier 1249, l'assurance d'un 
compromis entre le chapitre et les habitants de Car- 
cassonne*. Il exerça donc cette fonction pendant 
environ quatre années; on le qualifie encore en 1265 
d'ex-sénéchal de Carcassonne'. Il fut ensuite bailli 
de Mâcon en 1266* et chargé de plusieurs missions 
avec le bailli de Bourges, Henri de GandevilHers, 
en 1270 et 1271'; en cette dernière année, le 16 sep- 
tembre, il est encore chargé par Philippe III, con- 
jointement avec le sénéchal de Carcassonne, d'aller 
recevoir le serment des consuls de la ville de Tou- 
louse*. 

Peut-être Gervais et Jean étaient-ils fils de ce 
Galeran d'Escrennes, bailli de Dourdan, qui figure 
dans des comptes de 1326-1228', assiste aux assises 



1. Brèquigoy, Table chronologique des Diplômes, VI, pp. uS-iig. 
a. Idem, V[, p. 134. — Cf. Dom Devic et Dora VaisBÈte, passim. 

3. Idem, VI, p. i6a. 

4. Mahul, VI, p. 1-4. 

5. Otim, I, P" 144 V. 

6. Recueil des Historiens de France, XXII, p. 748 (note 3). Il ne l'élail 
•lus en 1372 {Olim, I, f° iqa v"). 

7. Voir ci-dessus. 

8. La Faille, Annales de Toulouse, I, pr., n» i et 4. 

9. Cb. Pe(it-Dutaillis, Étude sur la vie et le régne de Louis Vill, 



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de Metun en 1329, est qualifié de < chevalier et bailli 
du roi > en i23o', puis bailli du Gâtinais en 1232*; 
et petit-fils d'un certain Gervais de Pithiviers, qui, 
en 1196 tenait des fiefs dans les paroisses de Laas 
et d'Escrennes*. 

L'origine gâtinaise n'est pas douteuse*. Escrennes 
est aujourd'hui une commune du canton et de l'ar- 
rondissement de Pithiviers. 

On rencontre quelques années plus tard (i285) un 
certain Raimbaud d'Escrennes dont le nom paraît à 
propos de ventes de bois faites aux abbayes de 
Saint-Euverte d'Orléans et de Ferrières-en-Gâtinais'; 
— en 1299 Guillaume d'Escrennes', écuyer, appelle 
au Parlement de Paris d'un jugement du bailli 
d'Orléans, confirmatif d'un jugement du prévôt de 
Pithiviers qui avait mis en vente ses biens à la 
requête de ses créanciers, et il est débouté de sa 
demande'; — en i333 meurt Vincent d'Escrennes, 



p. 533-534; — Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, 
p. 68 et 73. 

I . Boutaric, Acles du Parlement de Paris, I, n* 14. 

3. • laquisitio de mandato regia per Galeranaum de Crannis, balllvum 
Gastineosem > ; texte cité par J. Dcvaui daos les Annales de la Sociélé 
du Gâtinais, XiV {1896), p. 3i6. d'après le maouscrit iatin 9776, f* 3îq v° 
de la Bibliothèque nationale. M. Devaux pense que le bailli du Gâtinais 
Était le successeur des baiilis de Ctiâteau-Landou. 

3. Archives nationales, LL. ii58 (Cartulaire de Saint-Denis). 

4. La table du tome III des Layettes du trésor des Chartes a tort de 
' l'identifier avec < Les Ecrennes >, près du Châtelet- en-Brie (Seine-et- 
Marne), 

5. Recueil des Historiens de France, XXII, p. 658 et 660. 

6. D'après les généalogies du clianoine Hubert, conservées manuscrites 
à la Bibliolliéque d'Orléans, Escrennes aurait appartenu successivement à 
Gervais, k Pierre son fils (cf. ms. fr. loofig, p. 340-344), à ce Guillaume, 
puis à Guy, que nous ne connaissons pas autrement. 

7. Olim, 1,^99. 



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- i3 - 

abbé du Jard, près Melun, qui peut bien appartenir 
à la même souche que les précédents ' ; — et le der- 
nier représentant que nous ayons rencontré de cette 
famille noble gâtinaise est Pierre d'Escrennes, 
écuyer, en 1488'. 

On possède le sceau de Jean d'Escrennes', qui 
porte ; écartelé de pleins, brisé d'un lambel de cinq 
pendants '. 



m. 

Guillaume de Pontchevron, 

sèaéchal de Nîmes et Beaucaire. 

Pontchevron est un hameau de la commune 
d'Ouzouer-sur-Trézée {arrondissement de Gien); le 
château actuel est moderne, mais il en a remplacé un 
plus ancien, et de tout temps il y eut là une petite 
terre féodale* qui a donné son nom, au xiir siècle, à 
une femille de seigneurs autochtones dont nous 
connaissons plusieurs représentants : Olivier de 



i . Bouchot, Inventaire des dessins de la collection Gaigniéres, I, n* 364'^. 

2. Archives du Loiret, A. 1168. — D'après le chanoine Hubert, la sei- 
gneurie d'Escrennes aurait été portée en dot yers i366 par Marguerite, 
sans doute fille de Guy, à son mari Robert Braque. On trouve encore au 
siècle suivant Marie Braque dame d'Escrennes {Annales de la Sociiti du 
Gàlinais, IV, p. 38). 

3. Avec cette légende : s, loiuNNis de ascrenib hilitis, que Douét 
d'Arcq a maladroitement traduit par • Jean de Crânes ■. 

4. Douet d'Arcq, Inventaire des sceaux, I, n- ii}5o. 

5. La chapelle de Pontchevron fut érigée en paroisse en 1664 {Archives 
de rVonne, G. 1662); mais en 1707 il n'y avait dans cette petite paroisse 
ni hbrique d1 curé {W., G. 1768J. 



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— 14 — 

Pontchevron, seigneur de Montbouy, qui est signalé' 
comme s'étant croisé à la suite de Louis IX' en 1248 
et comme fait prisonnier en i25oà la bataille deMan- 
sourah; — Geoffi-oy de Pontchevron, peut-être frère 
du précédent, archidiacre de Paris, qui en 1 25g plaide 
pour un droit de justice, à La Brière (commune de 
Montbouy)', est élevé au trône archiépiscopal de 
Bourges et meurt presque aussitôt (1374} sans avoir 
été sacré'; — messire Gibault de Pontchevron, pos- 
sesseur de divers bois aux enviroos de Gien, dont 
le nom figure dans les lettres d'octobre 1298 consti- 
tuant Gien en apanage'; — enfin Guillaume de 
Pontchevron, chevalier, sénéchal royal de Beaucaire 
et Nîmes, de 1280 à 1284, dont nous allons parler. 
En décembre 1280, on voit ce dernier tenir ses 
assises à Alais et à Uzès et s'occuper de l'affaire des 
péages de la Calmette, qui durait déjà depuis de lon- 
gues années. Il se rend à Viviers pour défendre les 
droits du roi, il y passe la montre des gens d'armes 
du pays, et l'évêque de Viviers, voyant là un empié- 
tement du sénéchal sur ses propres droits, le menace 
d'excommunication : Guillaume de Pontchevron n'en 
saisit pas moins tout le temporel de l'évêché. Il rédige 
une ordonnance, promulguée en des assises solen- 



I . Annales de la Société du GàlinaU, Xll, p. 263. J'Ignore la source de 
ce renseignement. 

3. A la eulte des Courteaay, des Clément (du Mez), des Nemours, tous 
de la région. 

3. OUm, I, f iS. 
1 4. RecueildesHisloriens deFraiKf,XX,p.5(i^. Cf. Gallia christiana, II, 
col. 71. 

S. Le Brasseur, Histoire civile el ecclésiastique du comté £Évreux 
(Paris, 1733, in-4';, preuves, p. 19. 



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- i5 - 

neiles le S avril 1281, pour la suppression des péages 
de troupeaux établis dans toute l'étendue de la séné- 
chaussée. Il soutient avec zèle et ténacité les droits 
de souveraineté du roi de France sur Montpellier, et 
veut contraindre notamment les notaires à intituler et 
dater leurs actes du règne de Philippe III (au lieu du 
roi de Majorque); ayant éprouvé un refus, il con- 
voque la noblesse du pays pour le mois de juin 1282 
à l'effet de parvenir à ses fins par la force, au besoin 
par la terreur'. La terreur gagna le roi de Majorque 
lui-même, et une entrevue eut lieu le 8 juillet à Mont- 
pellier'; son procureur protesta que les ordres du 
roi de France avaient été exécutés et demanda le 
licenciement immédiat de l'armée déjà concentrée à 
Sommières et à Nîmes; le 23 juillet, après avoir de 
nouveau et vivement insisté pour la remise de la ville 
de Montpellier entre ses mains, Guillaume de Pont- 
chevron se rendit dans cette ville et y promulgua 
une grande ordonnance* qui fut l'acheminement vers 
une prochaine réunion d'une partie du pays au do- 
maine royal. Et lorsque Philippe III vint lui-même 
en octobre i283 en Languedoc, son sénéchal de 
Nimes et Beaucaire l'accompagna partout, notam- 
ment au Puy-en-Velay où il reçut des mains des cha- 
noines de la cathédrale les clefs de la ville, pendant 
la vacance du siège épiscopal '. 

I . Cb.-V. Langlois, Philippe III le Hardi, p. lâi. ~ L'armée était sous 
la direction de Simon de Metun, grand maître des arbalétriers. 
3. Archives municipales de Montpellier, E IV, no ii. 

3. Idem, H. 3, n° 4. 

4. Nous avons résumé simplement ici tous les faits racontés par 
Ménard, HUtoire de Nismes, 1, p. 367-370. Cf. Cb.-V. Laoglois, op. cit., 
p. 40b-4og; et Archives ttalionales, P. 1397', ni 616. 



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— i6 — 

Le nom de Guillaume de Pontchevron comme 
sénéchal disparait vers le milieu de l'année 1284, et 
c'est Guéri n d'Amplepuis qui hérita de cette 
charge*; d'ailleurs Guillaume était certainement 
décédé en i285*. Et cette famille ne tarda pas à 
s'éteindre, car on n'en trouve plus aucune trace; 
dès i338, la seigneurie de Pontchevron appartenait 
à un écuyer nommé Nicolas Le Paumier*, qui en 
cette année-là donna quittance pour des droits de 
tréfons au bailliage d'Orléans*. 

A en juger par ses actes, Guillaume de Pontche- 
vron a dû laisser la réputation d'un administrateur 
énergique et hardi, habile et tenace, très zélé pour 
les afi^res du royaume et hostile à toute temporisa- 
tion. 



Philippe de Landreville, 

siaéchal de Quercj et d'Agenais. 

Pierre de Landreville, 

iéaéchiï de Rouergne et Albigeois et de Toulouse. 

Le nom de < Philippus de Andrevilla *, chevalier 
du bailliage d'Étampes, se rencontre pendant les 
années I3i5-i2i8 comme accolé au titre de sénéchal, 
que créa Simon de Montfort, comte de Toulouse, en 



. Ménard, Histoire de Nismes, I, p. 372. 

. Recueil des Historiens de France, XXII, p. 637 j. 

. Demay, Inventaire des sceaux de ta collection Clairambaull, u" 7016. 

. BittiolHègue natfonaU, Titres scellés de Clalrambault, reg. 64, u^ 659S. 



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~ 17 - 
Quercy et Agenais'; ce n'esl donc pas à proprement 
parler un officier royal, mais il mérite de figurer ici, 
tant en raison de l'identité des offices que des ser- 
vices rendus par d'autres membres de la famille à la. 
royauté française, après le règne de Louis IX. On a 
déjà signalé' son intervention à Montauban en octo- 
bre 1217, et le danger que lui firent courir les habi- 
tants de cette ville révoltés. Nous ne saurions rien 
ajouter à ce seul épisode connu de sa vie de fonc- 
tionnaire '. 

Il convient de l'appeler Philippe de LandreviUe; 
c'est sous ce nom qu'est connu son fils Pierre, dont 
nous allons parler. Et LandreviUe est un hameau de 
la commune d'Ormoy-la-Rivière, canton et arron- 
dissement d'Etampes*. 

Pierre de LandreviUe, chevalier, fils du précédent, 
fut sénéchal d'Alphonse de Poitiers en Rouergue et 
Albigeois de i253'à 1262', puis de Toulouse, d'oc- 
tobre 1262 à novembre 1268. époque à laquelle il 
mourut'. On le trouve successivement achetant des 



t. A. Moliaier, Catalogue des actes de Simon de Moatfort {Biblio- 
thèque de l'École des Chartes, XXXIV, p. 4B9); d'après Archives nationales, 
J. 890, no 34. 

a, J. Momméja, dans Recueil des travaux dt la Sociilé ^agriculture, 
sciences et arts d'Agen, 1' série, XIII (1898), p. î3S. 

3. Voir toutefois mention de lui en iai8 {Archives du Lot, F. i63). 

4. Et non pas (comme on l'a écrit) hameau de la commune de Bazo- 
ches-les-GalLerandes (Loiret), qui ne faisait pas partie du bailliage 
d'Étampca. 

5. D'après Gaujal, Études historiques sur le Rouergue, I (it(58), p. 5i3, 
11 ne l'aurait été qu'en 1356 (liste sommaire des sËnécbaux du Rouergue). 

6. A. Molinier, Correspondance administrative J'Al/onse de Poitiers 
(Collection des documents inédits). I, p. 343. 

7 . Les documents postérieura le qualifient de defunclus P. de L. guon- 
dam stnescallus (Uolinier, II, pp. 5^, 93 et io3). — On trouvera diverses 
mentions de lui dans VHisloIre générale de Languedoc. 

XX. 3 



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propriétés à Pont-de-Cirou ', prononçant une sen- 
tence contre des hérétiques', passant un accord avec 
Géraud d'Armagnac*, correspondant avec le comte 
.de Poitiers*; et l'un des derniers actes où, à notre 
connaissance, il parait, est celui du i o novembre 1 266, 
date à laquelle il est témoin à Narbonne avec son fils 
Barthélémy'. 

Barthélémy de Landreville est, dans ce document, 
€ lieutenant du sénéchal de Toulouse » son père; en 
novembre 1268 il est qualifié de chevalier et châtelain 
de Lavaur* dans des lettres d'Alphonse de Poitiers; 
et le Parlement de Paris rendit un arrêt en 1269, ad- 
mettant à l'hommage du roi pour son arrière-fief 
ledit Barthélémy, chevalier du bailliage d'Étampes'. 

Les seuls autres membres de cette famille que 
nous ayons rencontrés sont Robin de Landreville, 
dont le nom figure sur les tablettes de cire' de l'épo- 
que de Philippe 111, à côté de celui de Guillaume de 
Centignonville déjà nommé; — et Simonin de Lan- 



I. De Laborde, Layettes du trésor des Charles, III, p. 5i8''. 
a. Idem, III, p. tiZ'>: 

3. Archives nationales, J. 3i2, no lo. 

4. Idem, J. 307, no 55 (folio i). — Dans k même registre de correspon- 
dance d'Alpbonae de Poitiers avec ses sânècbaux, publié intégralement 
par M. A. Molinier, op. cit., tome II, on trouve mentionnés (f" R v) Henri 
de Couraoces, et (fo lo) Gerrais de. Pithiviers, en décembre Iîôî. 

5. Archives nationales, J. 3i3, n" iq. 

6. A. Molinier, Corresponiance administrative cTAlfonse de Poitiers, 
Il PP- S77-578. — Notons en passant qu'à la même époque figure comme 
gardien du cbAteau de Cinte^abelle en Languedoc (Id., p. 614), pour le 
comte de Toulouse, un certain Pierre de Gondreville qui paraît bien être 
aussi d'origine gâ tin aise. 

7. Olim, I, fo 170. 

8. Recueil des Historiens de France, XXII, p. S31. 



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- 19 - 

dreville, écuyer, qui servit en i3o2 dans l'armée de 
Flandre '. 

Pierre et Barthélémy de Landreville avaient tous 
deux un sceau armoyé à leurs armes : un écu à la 
croix vidée*. 

V. 
Arnoul de Coubfraud, 

bailli de Caen, sénéelial de Beaûcaire, paoetier du roi. 

Geoffroy de Courfraud, 

séoicbal de Beaûcaire. 

Si les deux personnages précédents ne sont pas à 
proprement parler des officiers royaux, puisqu'ils 
servirent des comtes de Toulouse et non des rois de 
France, voici venir deux nouveaux chevaliers du 
Gâtinais parfaitement attachés à la personne ou au 
service de Louis IX. 

Courfraud est un Heu dit' de la commune de 
Pouchy, près Châteaurenard, dans l'arrondissement 
de Montargis. 

Landry de Courfraud, le premier connu de cette 
famille, est cité dès 1 190, date à laquelle il est l'un 
des juges d'une contestation élevée entre Augalon 
de Seignelay et ses hommes de Cudot*. On le trouve 



I . Demay, Inventaire des sceaux de la collection Clairambaull, no 6043. 
3. DouËt d'Arcq, Inventaire des sceaux, II, no» 5i55 et SiSg. 

3. Appelé improprement aujourd'hui • Les CouOtauds •. — Bo latin : 
De Curi» Feraudi, 

4. Archives de l'Yonne, H. 65S(piâce publiée par Quantiu dans son Car- 
lulaire général de PYonne). 



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aussi témoin d'une charte de Pierre de Courtenay 
en faveur des religieuses desservant l'hospice 
d'Orléans'; et avec sa femme Élizabeth il donne' à 
l'abbaye des Echarlis, voisine de son fief, les deux 
tiers de la dîme de Montcorbon '. 

Baudouin de Courfraud, dont nous ignorons le lien 
exact de parenté avec Landry', a été inhumé dans le 
prieuré de Noyers, et en i233 fut confirmée la dona- 
tion* faite pour le repos de son âme par sa veuve et 
ses deux fils, Etienne* et Jean. 

On trouve encore, à une époque indéterminée 
du xnr siècle, Simon de Courfraud qui tient du roi 
plusieurs fiefs en la châtellenie de Saint-Florentin'; 
— et Guillaume de Courfraud, chevalier, un des 
pleiges d'Etienne Bernauz*dans son marché pour 
les fossés du château de Lachy en février 1247'. 
Nous connaîtrons tout à l'heure les enfants de ce 
Guillaume. 

Arnoul de Courfraud", chevalier, nous apparaît 



I. De Vauzulles, Ilisloire de U mgdeleine léz Orléans, p, aiB. — Il y 
est appelé i tort • de Corteraot >. 
ï. Archives de l'Yonne, H, 65i. 

3. Canton de CbÂteaurenard, arrondissefflent de Moatargis (Loiret). 

4. Peut-être son frère. 

5. QuantÎD, Recueil de pièces du ini» siiclt, n* 187 (d'après le Cartu- 
t aire de Molesmea). 

6. Celui-ci tigure comme témoin dans une charte, avec Frédéric de 
Cudot, pour le comte de Joigny, en janvier 1313 (Quantia, Recueil de 
pièces, a' ayS; Teulet, Layettes du trésor des Chartes, I, n" 1496). Alice de 
Courfraud est citée en n3i comme bienfaitrice du monastère des Ecbarlîs 
(Du Bouchet, Histoire de la maison de Courtenay, preuves, p. 3a). 

7. QuantJn, Recueil de pièces, n» 53j (à Vîlly et à Lignorelles). 

8. De Villefraacbe-Saint-Phai (Yonne). 

9. Quantio, Recueil de pièces, no &)9, d'après le ms. laUo 5993', p. 385, 
de la Bibliothèque nationale. 

10. A tort inscrit sous le nom d'- Amulptiusde Corpberant >. 



Dis-izpdnyGOOgle 



comme bailli de Caen dès le mois de janvier i252 ' et 
dans toutes les années postérieures jusqu'en 1263' 
au moins et sans doute jusqu'en 1264 : on a des en- 
quêtes qu'il fît, en cette qualité, pour des confisca- 
tions ou acquisitions de propriétés et pour la garde 
d'une église normande pendant la vacance du siège 
épiscopal. Bientôt (i" décembre 1264)', il fut trans- 
féré par le roi à Beaucaire, où on le trouve confir- 
mant une charte bientôt après*; en 1266, on restitue 
à l'évêque de Mende le droit de frapper monnaie 
dans cette ville, droit dont l'avait dépossédé Arnoul 
de Courfraud malgré une charte royale*. Il ne de- 
meura pas longtemps dans cette fonction, car un 
document de 1268 parle de lui comme ayant été sé- 
néchal à Beaucaire < il y a trois ans »', et nous savons 
pertinemment qu'il avait été remplacé en 1266 par 
Philippe de Saulx-Bernard. Mais Louis IX, loin de 
s'être séparé de ce fonctionnaire, l'avait conservé 
auprès de lui en qualité de panetier et chargé d'im- 
portantes missions. Nous connaissons une charte' 
où, avec G. « de Mora »*, il reconnaît avoir reçu une 



I. L. Delisle, Jug-ements de l'échiquier de Nonnandie {Notices et ex- 
traits des manuscrits de la Bibliolhique nationale, XX, a» partie, p. 417). 
1. Idem, p. 419-406; — et Olim, \, fc 17 vo, ai vo, et ag v. 

3. Gaillard de Guiran, Style ou formulaire des lettres qui se dépeschent 
« cours de Nismes (Nisraes, 1666, in-13), p. 33. 

4. Ménard, Histoire de Nismes, I, p, 384. 

5. Olim, I, (• 44. 

6. Idem, 1, f- S* v. 

- 7. Archives nationales, J. 473, Q" 17. 
8. Ce ■ G. de Mora . n'était pas de la région; il est qualifié de panetier 
du roi dans un acte de vente qui lui est faite, le i£ août 1369, de ta moitié 
du péage de Rozoy au diocèse de Noyon (Archives nationales, J. aag, 
no» ÎS-56). 



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somme de 21800 livres tournois et demande au roi 
ses ordres pour de nouvelles opérations financières; 
la charte étant donnée à Aigues-Mortes le i5 février 
1370, il s'agit évidemment des préparatifs de la 
croisade tunisienne, auxquels Arnoul de Courfraud 
semble avoir été intimement mêlé'. 

Nous pensons que c'est son frère, Geoffroi de 
Courfraud, chevalier, dont nous trouvons mention 
en 1358', et qui en 1260 est chevalier du guet à 
Paris'; presque aussitôt' il est envoyé comme repré- 
sentant du roi à Beaucaire, oîi son sénéchalat dure 
de 1260 à 1262; il y est remplacé* par Gui de 
Rochefort qui lui-même aura pour successeur Arnoul 
de Courfraud. C'est lui qui fît planter les bornes du 
territoire de Garons, près Nîmes, qui dépendait de 
la juridiction épiscopale; lui qui reçut la plainte des 
consuls de Nimes contre les péagers de la Calmette 
et ordonna une enquête à ce sujet'. 

Guillaume de Courfraud, dont il a été question 
plus haut, avait laissé deux fils : Jean, qui fut cha- 
noine de Reims, et Guiot, écuyer : tous les deux, 
en i3o7, donnent leur consentement à une charte en 
faveur des religieux de Vieupou', voisins de leur fief 
patrimonial '. Nous connaissons encore André 



I. Cf. Dom Devic e[ Dom Vaiasele, Histoire générale de Languedoc. 
nourelte édition, VI, p. 9i3, et VII, p. 5o6. 
a. Olim, I, fjg. 

3. Recueil des Historiens de France, XXH, p. 743. 

4. II y était tout nouvellement en septembre (Layettes du trésor des 
Charles, III, p. S41). 

5. Ménard, Histoire de Nismes, I, p. 334- 

7. Com'"deSaint-Maurice-Thisouaille, c°''d'Aillant-8ur-Tliolon (Yonne). 

8. Archives de l'Yonne. H. 837. 



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- 23 - 

de Courfraud, seigneur d'Appoigny' en i3i2'; et un 
siècle plus tard Jean de Courfraud qui rend acte de 
foi et hommage ' pour divers biens sis à I^ Seile-en- 
Hermois '. 

Les Courfraud portaient : écu à la bande de , 

accompagnée de deux calices de , à la bordure 

engrêlée '. 

Henri Stein. 

(Sera continué.) 



1. Canton et arroodiBsement d'Auxerre (Yonne). 

3. Olim, IV, t- îM. 

3. Archives du Loiret, A. îS^. 

4- Canton de Château-Renard, arrondiasement de Montargis (Loi. 

5. Douët d'Arcq, Inventaire des sceaux, I, n* 1933. 



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GONDREVILLE-LA-FRANCHE 

(Loiret) 



NOTES D'HISTOIRE LOCALE 
(S«ile el fin.) 

VII. — Henri de Conquérant. 

Nous sommes arrivés à une époque où les regis- 
tres paroissiaux de Gondreville, qui commencent 
en 1674, vont nous donner quelques renseignements 
sur les seigneurs du pays. C'est ainsi que nous trou- 
vons, en 1680, messire Henri de Conquérant', fils de 
Louis de Conquérant l'aîné, * chevalier, maréchal 
> de camp, brigadier de l'armée du roi, gouverneur 
» pour Sa Majesté de la ville et fort de Schlestadt 
» (Alsace) », seigneur de Gondreville, qui avait 
épousé Marie-Germaine de Birague, fille de mes- 
sire Louis de Birague, chevalier, seigneur de Lis- 
ledon, etc., premier valet de garde-robe du roi, et de 



I. Henri de Conquérant portait : d'argent à 
sable, tortillées de champ (Armoriai géDérai). 



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- 25 - 

dame Marie Lemaire. Marie-Germaine de Birague 
ne parait guère avoir vécu avec sdn mari; elle habi- 
tait Gondreville pendant que M. de Gondreville 
était lieutenant-colonel du régiment de La Fère, 
qu'il commanda en l'absence de son colonel de 1671 
à 1675, et avec lequel il fit les campagnes du Rhin, 
de Franche-Comté et de Senef, et ensuite lorsqu'il 
fut nommé gouverneur de Schlestadt où il termina 
ses jours, ne venant sans doute que rarement dans 
sa seigneurie. Son testament fut d'ailleurs rédigé à 
Schlestadt, le 3 août 1699*, et il mourut quelques 
jours après, dans un âge avancé : sa place de gou- 
verneur, devenue vacante, fut donnée le 3i août 
suivant au chevalier de La Fare '. 

Marie- Germaine de Birague était de la famille du 
cardinal et chancelier René de Birague [ou Birago], 
qui remonte au xv" siècle et est originaire de Milan. 
Les de Birague ont possédé les fiefs de Lisledon*, 
de Courcelies-Ie-Roi, de Beauregard, d'Armeville', 
des Fontaines, de Pourpry*, de la Chise', de la 
Couldraye, etc., et l'ancien château du Pont, à 
Saint-Hilaire-sur-Puiseaux. Leurs armes, selon le 
chanoine Hubert, étaient d'argent à trois fasces de 
gueules, bretessêes de cinq pièces et chargées cha- 
cune de cinq trèfles d'or''. 



1. Miautes Simon (communiqué par M. Eugène Thoison). 
3. Mémoires du marquis ds Sourches, VI, p. iSi. 

3. Ancien château de Villemandeur (Loiret). 

4. Près d'Outarville (Loiret). 

5. A Saint-Germain-des-Prés (Loiret). 

6. Ancien fief, près d'Amilly (Loiret). 

7. Ces armes diffërent de celles que l'dn voit dans l'ègUse de Mon- 
targis : ifaïur à quatre croix de gueules chargées clucune d'un trèfle d'or. 



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— 26 - 

Les registres paroissiaux de la commune font 
mention, à plusieurs reprises, en 1680, en 1700 et 
en 1706, de messire Charles- François de Birague, 
frère de Marie-Germaine, écuyer, sieur de l'Isledon, 
qui avait épousé Barbe Le Martrier. Une Marie 
de Birague fut inhumée dans l'église de Courcelles 
en 1716; il peut se faire que ce soit la femme d'Henri 
de Conquérant. 

Henri de Conquérant mourut sans enfants et sa 
famille parait être éteinte. Isabelle de Conquérant, 
sa parente, peut-être sa sœur, était marraine à Pau- 
court en i6i5. Une autre Isabelle de Conquérant 
avait épousé Aimé de Lalande, écuyer, dont elle eut 
un fils, René, baptisé à Corbeilles le 26 août 1684'. 

Là s'arrêtent nos renseignements, et, d'ailleurs, la 
seigneurie de Gondreville va passer en d'autres 
mains. Cependant, à la mort d'Henri de Conqué- 
rant, on rencontre encore à Gondreville sa nièce, 
la fille de Françoise de Conquérant et de Louis III 
de Harlault ' , Antoinette - Suzanne de Harlault 
de Beaulieu, qui se maria après le décès de ses 
parents à Gondreville même, le i" juillet 1713, 
après avoir obtenu dispense pour < alliance spiri- 
tuelle » de l'archevêque de Sens, avec Pierre Pingot, 
€ veuf en secondes noces », mort vers 1730, et dont 
les descendants existent encore dans la commune. 



I, Mm" Whelnall, Courtempierre. 

3. La famille de Harlauit, originaire de Montargis, selon le chanoine 
Hubert, portait d'azur au chevron d'or, accompagné de trois soleils de 
mime. Elle a possède les fiefs de la Motte, de Prèfoataioe, <Je Haute- 
Cloque et des Moineaux; et elle s'était alliée une première fois aui de 
Conquérant en ibi3 (Hubert). 



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VIII. — Le comte de Castillon-Saint-Victor. 

Marie-GermainedeBirague, veuve en 1700, épousa 
le 18 février 1701', en secondes noces, « haut et 
puissant seigneur messire » Georges-Joseph de Cas- 
tillon, chevalier, comte de Saint-Victor, lieutenant- 
colonel du régiment de cavalerie de La Feuillade, 
€ seigneur de Gondreville-la- Franche et autres 



I. Copie non sif^oée du contrat de mariage de • haut et puissant sei- 
gneur Messire Georges-Joseph de Castillon, chevalier, comte de Saint- 
Victor lieuteuaut-colooel au régiment de cavalerie de la Tournelle, fils de 
défunt haut et puissant seigneur messire Antoine-Hercule de Castillon, 
chevalier, marquis de Saint-Victor, au diocëse d'Uzès, et de dame Martine 
de Bardisy, le dit de Saint-Victor de présent en garnison en la ville de 
Dunkerque, et alors à Paris, rue de la SourdiËre, paroisse de Saint-Hocb, 
en présence de dame Catherine de Rougé, maréchale de Créquy, Messire 

François- Joseph marquis de Créquy, dame d'Aumont, sou épouse, 

dame Jacqueline de LogËre, comtesse douairière du Roux, Messire 
Cbarl es- Auguste de La Fare, capitaine des gardes du corps de S. A. R. M. 
le duc d'Orléans, Messire Joseph- Etienne de La Fare, clievalier de l'ordre 
de Saint-Jeaa-de-Jérusalem, commandant la galère réale de France, Mes- 
sire Charles- Auguste de La Fare d'Ablis, comte de La Fare, capitaine dans 
le régiment du Roi'Cavalerie, tous parents dudit futur époux, de Messire 
marquis de Romans, capitaine dans le régiment ds Champagne, gouver- 
neur de la ville de Bagnols en Languedoc, et d'Isnard de la Tour, de 
ladite ville de Bagnols, amis, accordé le iB février 170[ avec haute et 
puissante dame Marie- Germai ne de Birague, veuve de haut et puissant 
seigneur Messire Henri de Conquérant, chevalier, seigneur de Gondre- 
ville-la-Franche, etc., brigadier des armées du roi, gouverneur pour S. M. 
de la ville de Schlestadt, fille de Messire Louis de Birague, chevalier, 
seigneur de l'Isledon, etc., et de dame Marie Le Maire, demeurant ordi' 
nairement à GondreTille, de présent à Paris, hôtel de Tours, susdite rue 
de la Sourdière, en présence et de l'avis de demoiselle Geneviève de 
Birague de Pourpris, S!le majeure, sa cousjne paternelle; d'illustrissime et 
révérend issime Grégoire de La Forge, prêtre, docteur en théologie, con- 
seiller et aum6nicr du roi, général et grand ministre de tout l'ordre de la 
T. S. Trinité et Rédemption des captifs, et ministre particulier du couvent 
royal du dit ordre fondé au château de Pantainebleau; de Maistre Jean 
Bellaindier, seigneur de Prads, avocat au Parlement et Ës conseils du roi; 



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lieux » ', qui rendit foi et hommage au château de 
Montargis pour sa haute justice de GondreviUe*, 
le 20 février 1703, < à cause de dame Marie-Ger- 
maine de Birague >. La maison de Castillon, dont 
les armes sont : d'azur à la tour d'argent sur un 
rocher de même, surmonté d'un croissant aussi 
d'argent, et dont la devise est : Pro rege et fide, 
tire son nom de la seigneurie de Castillon et de 
Saint- Victor, près d'Uzès. Les archives du château 
de Saint-Victor constatent son existence depuis 1 304. 
La généalogie authentique et suivie commence à 
Firmin de Castillon, fils d'Antoine, seigneur de 
Castillon et de Bessèges, baron de Saint- Victor, qui 



et de Maistre Pierre Le Jay, procureur au Cti&telet, amis Le futur 

époux doue la future épouse de la somme de loooo livres de douaire 
prêfîi uae fois payés, dont il y aura seulement la somme de 6ooa livres 
dont 1c fonds demeurera propre aus enfants à naître du dit mariage, au 
défaut desquels ie fonds des dits 6000 livres appartiendra à la dite future 
Épouse en propriété, à prendre les 6000 livres seulement sur la légitime du 
dit futur épouK comme héritier de» défunts seigneur et dame, ses père et 
mère ; les quatre mille livres faisant le surplus du dit douaire de dix mille 
livres serout réversibles au profit des héritiers du dit futur époux. La dite 
future épouse lui fait donatiou, eu cas qu'il lui survive sans enfants de la 
terre et seigneurie de Gondreville, fief, cens, rentes et autres apparte- 
nances, ainsi qu'elle lui appartenait, tant à cause de la communauté de 
biens qui aurait été entre elle et le dit feu sieur de Conquérant, pendant 
laquelle la dite terre avait été acquise, qu'en conséquence des reprises à 
elles dues de partie de ses deniers dotaui, douaire, préciput et autres 
conventions résultant de leur contrat de mariage, à prendre sur la part et 
portion du dit feu sieur de Conquérant en la dite terre. Passé en la 
maison du dit de Bellaindier, rue des Prouvaires, paroisse Saint-Eustaclie, 
devant Desforges et Marchand le jeune, qui en a la minute, notaires à 
Paris, et insinué au bailliage de Nemours le 19 mars 170J. ~ Le sieur de 
Castillon fut tué â la bataille d'Hochstett, au mois d'août 1703; la demoi- 
selle de Birague mourut â Colmar le i5 décembre 1703 • (Biblioihèque na- 
tionaie, Pièces originales, vol. 617). 

I. Fils de feu Antoine-Hercule de Castillon, chevalier, marquis de 
Saint-Victor, et de dame Martine de Bardisy. 

3. Archives du Loiret, A. SsS. 



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- 29 - 

épousa Isabelle de Montaut', dont il eut : I. Fran- 
çois de Castillon et de Saint-Victor de Malcap, 
marié le 5 avril 1548 à Françoise de Blanzac qui 
lui donna : Pierre, qui suit, et trois filles. — 

II. Pierre de Castillon, baron de Saint-Victor, qui 
reçut, le 7 juin 1622, Louis XIII et Richelieu au châ- 
teau de Saint-Victor. 11 se maria, le 3 avril iSgs^ 
avec Françoise de Mezan-Pujal, dont il eut : 
Antoine, qui suit, quatre autres fils et trois filles. — 

III. Antoine de Castillon, baron de Saint-Victor, qui 
épousa, le i" juin 1623, Jeanne d'Audibert de 
Lussan, dent il eut Antoine-Hercule et deux filles. 
— IV. Antoine-Hercule de Castillon, baron de 
Saint- Victor, prit pour femme, le 3 novembre 1648, 
Martine de Baratier, dont il eut : 1° Antoine-Oli- 
vier; 1° Georges-Joseph; 3° Marie, mariée avec le 
baron de Gibertet.et pour seconde femme Elisabeth 
de Cleuster de Stucht, dont il eut : 4" Jeanne; 
5" Marie. Hercule est qualifié marquis dans l'acte de 
ratification de son second mariage; il fut maintenu 
dans sa noblesse par jugement souverain du 29 no- 
vembre 1668'. 

M°" de Castillon qui, dès son mariage, ajoute à 
sa signature ordinaire la qualification de < contesse 
de Saint- Victor », n'avait cependant point cru déro- 
ger en acceptant, l'année 1700, d'être bâtonnière de 
la confrérie de la Sainte- Vierge et de présider, en 
cette qualité, les humbles paysannes de sa seigneurie 



I. Marquis d'Aubais, UI, i68. 

3. Louis de la Roque, Armoriai de la noblesse de LangueJoc, t. I, 
pp. 197 ^ i^ (Montpellier, 1860), et Biblîothique nationale. Pièces origi- 
nales, vol. 617. 



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- 3o - 

de Gondreville. Nods n'avons pu découvrir sur son 
second mari d'autres renseignements que ceux que 
nous venons de donner plus haut '. 

M. de Castillon, seigneur de Gondreville, fut tué 
à la bataille d'Hochstedt, au mois d'août ijo3, et sa 
veuve mourut à Colmar le 25 décembre suivant. 

La famille de Castillon de Saint- Victor existe en- 
core de nos jours. 



IX. — La famille Bouvier de La Motte. 

Au comte de Castillon Saint- Victor et à sa femme 
succéda la famille Bouvier de La Motte. Cette 
famille, originaire du Gâtinais, portait, selon le cha- 
noine Hubert, d'azur au chevron d'or, accompagné 
de trois trèfles de même, deux en chef et un en 
pointe*. Sa devise est : Dum spiro spero. 

Le plus ancien membre connu de cette famille 
est ; \. Noble homme Jacques Bouvier, seigneur de 
La Saussaye, procureur au bailliage de Montargis'. 



I. Mae de Sévigné dans sa lettre à M. de Grigaan, du ^ décem- 
bre ]688. parle d'un nommé Saint- Victor, gentilhomine d'Avignon, que 

• l'on connaît, qui a beaucoup de courage et de mérite >, Ce Saint-Victor, 
emmené en i68S par le duc de Lauzun en Angleterre, l'aida à conduire en 
France, au milieu d'assez grandes difficultés, la Temme et le fils de Jac- 
ques II, roi d'Angleterre, détr6né en ,1688. • Après avoir mis la reine et 
> le prince en sûreté entre les mains de M. de Charost, M. de Lauzun 

• retourna en Angleterre avec Saint- Victor, pour courir la triste et cruelle 

• tOTtuDe du roi •. 11 se peut que ce Saint-Victor soit le futur seigneur 
de Goadreville. 

i. Les armes de Jean-Baptiste Bouvier de La Motte, seigneur de 
Gondreville, relevées sur sa pierre tombale, qui se trouve dans l'église de - 
Montargis, diffèrent de celles qui sont indiquées par Hubert, en ce que le 
cbaoïp est • de gueules >. 

3. Manuscrits do chanoine Hubert (Bibliothique d'Orléans). 



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-3i - 

Il eut pour fils : II. Noble homme messire Guil- 
laume Bouvier, écuyer, seigneur de La Saussaye 
(acte de 1524), également procureur au bailliage de 
Montargis, marié à Madeleine de Brieux, dont il 
eut : III. Michel Bouvier, écuyer, seigneur de 
La Saussaye et de La Motte-Bouron (acte de i563), 
qui épouse Barbe Pingot et mourut au service du roi, 
laissant : IV. Noble homme messire Guillaume Bou- 
vier, deuxième du nom, écuyer, seigneur de La Motte- 
Vergonville et de La Motte-Poirier, procureur au 
bailliage de Montargis, qui donna foi et aveu du fief 
de Vergonville, relevant de la seigneurie de Beaune- 
la-Rolande, à Christophe de Harlay, seigneur de 
cette terre, le ro juillet 1607, et épousa en janvier 
i583 Marguerite Le Prévost, veuve en 1618, fille de 
Barthélémy Le Prévost, seigneur de Chailly, lieute- 
nant générai de Montargis, et de Claude Lefaure. 
Un Guillaume Bouvier (peut-être le même}, était 
bailli d'Amilly en 1606'. Le seigneur de. La Motte- 
Vergonville eut deux enfants : Marie Bouvier, ma- 
riée au sieur Corneille de La Charmoye, écuyer, 
gentilhomme ordinaire du duc d'Orléans, et messire 
Claude Bouvier, écuyer, seigneur de La Motte-Ver- 
gonville et de La Motte- Poirier, Bourron, Marcault 
et autres lieux, procureur du roi au bailliage et siège 
présidial de Montargis, maître des requêtes d'Anne 
d'Autriche, qui épousa en premières noces à Mon- 
targis, le 6 février 1622, demoiselle Marie Ozon*, et 
en secondes noces, en janvier 1645, Jeanne Lemais- 



. Archive! muiiicifiales de Montargis, GG. i6. 
. Archives miinicipdlcs de Montargis, GG. iq. 



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-32 - 

tre de La Maisonfort', inhumée à Montargis le 
19 juillet 1667*. Il demeurait au château de Montargis 
au moment de son premier mariage et il fut élu 
député du tiers aux Etats de Tours en 1649; il fut 
soumis, par arrêté du 4 août i65i, à une nouvelle 
élection dans laquelle L'Hoste l'emporta sur lui. 
Après de longues discussions, il fut cependant dé- 
cidé, par jugement du 2 septembre i65i, qu'ils vote- 
raient conjointement'. 

Claude Bouvier de La Motte, déjà conseiller du 
roi, devint maître des requêtes au conseil du roi 
en 1664*, puis procureur du roi de toutes les juri-' 
dictions à Montargis le 3 septembre 1674. Il eut, de 
son premier mariage : Marguerite Bouvier'; Claude 
Bouvier, qui se fit chartreux; Dominique Bouvier, 
provincial des Barnabites', qui reçut en 1647, P°"'' 
sa dotation, une maison sise à Montargis, rue des 
Moulins; et Michel Bouvier, prêtre, do(;teur en 



I. VeuTc d'Etienne Ravault, prévôt de Montarfïis, en 163? {Archive! 
municipales de Montargis, GG. 36). 

3. Archives municipales de Montargis, GG. 45. 

3. AatoîDC Boivio, Documents sur Montargis (Bibliothèque de Mon- 
targis). — Hureau de Livoy, dans sa Notice sur Montargis (ma.), cite un 
aieur La Motte d'Armanville, qui, pendant la Fronde, refusa, avec d'au- 
trea cbefs, en i65], de rendre le château de Mantargis asaiëgë par le 
prince de Condê, qui commandait les Frondeurs. Nons pensons qu'il y 
a U une erreur de nom, el qu'il faut lire La Motte Vergonville. 

4. 11 fut porté sur la liste des Dobles de l'électiou de Montargis en 1668 
(Annales de la Société du Gitinais, XII, p. 100). 

5. Baptisée â Montargis le 9 mars i63i, elle eut pour parrain Etiennâ 
Asselineau, sieur du Coudrean, prévôt principal des maréchaux de France 
à Montargis {Archives municipales de Montargis, GG. iS). 

6. L'ordre religieux des clercs ou chanoines réguliers de Saint-Paul ou 
des Barnabites, fondé à Milan en i53o, approuvé en i533 par le pape 
Clément VII, avait été appelé en France par Henri IV en 1606. Lea Bar- 
nabites dirigeaient le collège de Montargis depuis i6ao. 



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-33 - 

théologie, chanoine, aumônier de Louis XIV, prieur 
de Saint-Nicolas du Marie et curé de Saint-Saturnin 
de Tours, mort vers i563'. Ses enfants du deuxième 
lit sont : Messire Jacques Bouvier, mort vers 1723, 
chevalier, seigneur de La Motte-Vergonville', de 
La Motte- Bourron, Marcault, Thimory, Cepoy, 
Les Moulineaux, La Bruyère, Feins et autres lieux*, 
conseiller du roi, lieutenant général de police à Mon- 
targis, qui épousa le 6 novembre 1674' Jeanne Tour- 
tier de La Martinière, fille de Nicolas Tourtier, con- 
seiller du roi, seigneur de Malrausse, et de Marie 
Jaupitre;— et Jeanne-Marie Bouvier, née au château 
de Montargis le i3 mars 1648', mariée à Jacques 
Guyon de Montlivault, demeurant à Montargis, et 
devenue célèbre par sa beauté, ses théories reli- 
gieuses sur le fur amour et sa correspondance avec 
l'illustre Fénelon. 



X. — Les Bouvier de La Motte de Gondreville. 

Messire Jacques Bouvier eut quatre fils, dont : 
1° Jacques-Dominique Bouvier de La Motte, vicaire 
général des Barnabites, né vers i685; 2° Guillaume 
Bouvier de La Motte, baptisé le 8 mars 1686*, pre- 



1. Bibliothèque nationale, Piëccs originales, vo[. 483. 

2. Hameau de la commune de Beaune-la-Rolande (Loiret). 

3. Porte sur la lîate des nobles de l'élection de Montargis le 3 mai i66ç. 

4. Bibliothèque nationale, Pièces originales, vol. ifH. 

5. Les baptêmes de janvier à octobre 1648 manquent aui archives de 
Montargis. 

6. Archives municipales de Montargis. GG. 58. 

IX. 3 



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-34- 

mier marquis de Cepoy, seigneur de Vergonville, 
Préfontaine, Perche, Girolles et autres lieux, créé 
marquis de Cepoy par Louis XV, marié en 1741 à 
Anne de Beauharnais, fille de Jean-François de 
Beauharnais, seigneur de Moulon, et de Marie-Ma- 
deleine Penillon, mort en son château de Beauvais, 
paroisse de Cepoy, le i3 décembre 1759; 3° François 
Bouvier de La Motte, baptisé le 2 mai 1687', cha- 
noine de Sainte-Geneviève; et 4° Jean-Baptiste Bou- 
vier de La Motte, chevalier, seigneur de Gondre- 
ville, Thimory, La Bruyère, La Madeleine, Le 
Châtelet, Le Désert, Le Pin, du Grand et du Petit- 
Villon*, de Villorceau et autres lieux*, marié le 
22 juin 1709 à Catherine- Marguerite Lucot, qui fut 
la souche des Bouvier de Gondreville. 

Jean-Baptiste Bouvier de la Moite demeurait 
tantôt au château de Gondreville', tantôt dans sa 
maison de Montargis, rue de Loing; il mourut 
vers 1742 ; sa femme, née en 1687, mourut à l'âge de 
36 ans et fut inhumée dans l'église de Gondreville le 
6 juillet 1723, laissant cinq enfants : Jean-Baptiste, 
né en 1710, second du nom; Marie- Marguerite- 
Anne-Angélique, née vers 1714; Louise-Catherine, 
religieuse de Saint-Dominique, où elle fut inhumée 
le 2 février 1788'; Jacques-François*, et un autre 



1. Bibliothèque nationale, Pièces originales, vol. 483, 
a. Hameau de la commune de Girolles (Loiret). 

2. Minutes Pellard, notaire â Gondreville (communiqué par M. EngËae 
Thoison). 

4. Minutes Pellard. 

5. Annales de laSocmédu Gàtinais, XK, p. 118. 

6. Entra daus l'ancien ordre de saint Benoit et dfvint prieur de CepOf 



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Jean-Baptiste, seigneur de Préfontaine, chevalîei' de 
Saint-Louis, mort vers 1784. Jean-Baptiste Bouvier 
de La Motte rendit foi et hommage le 9 juillet 1715, 
et fit aveu et dénombrement le r5 novembre 1718, 
reçu le lendemain, des deux tiers des fiefs d'Égrefin, 
paroisse de Gondreville, et de La Grand'Côur du 
Pin, paroisse de Treilles, l'autre tiers appartenant 
au seigneur de Platteville, consistant en masure, 
bâtiment, cour, courtil, jardin, terres labourable et 
non labourable, bois, buissons, taillis et vignes assis 
en la paroisse de Gondreville et audit Pin, paroisse 
de Treilles, dépendant des fiefs de la Continence, 
de 62 arpents et demi possédés par différents parti- 
culiers à titre de cens et rentes, chacun an payables 
le jour de la Saint-Remi (i" octobre}, à Gondreville- 
la-Franche, montant à quatre livres dix sols en de- 
niers, qj^atre c pailles > et environ 42 boisseaux de 
grains de toute espèce. 

Jean-Baptiste Bouvier de La Motte avait sur ces 
domaines la prévôté, avec justice moyenne et basse, 
et il les tenait lui-même à cens et rentes du domaine 
de Montargis'. 

Bien que Gondreville ne rapportât alors, en 1716, 
que cinq cents livres', il faut croire que ce seigneur 
faisait des économies, puisqu'il avait prêté à rente à 
Son Altesse Royale le duc d'Orléans, le 5 jan- 
vier 1716, au moins 33oo livres qu'il transporta à 



et de Saint-Michel-les-Moustiers- le s-Maux faits. Il vivait encore en 1763, et 
on le voit, cette année là, présider un baptËme à Gondreville. 

I. Archives du Loiret, A. 353. 

1. Archives du Loiret, k. 12S9. 



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- 36- 

Marie-Anne de Lalande, veuve de messire Charles 
Séguier, seigneur de Courtempierre, par contrat 
passé devant M* Nicolas Hythier, notaire royal à Gon- 
dreville'. Le rigoureux hiver de 1709, survenu pré- 
cisément vers l'époque de son mariage, ne paraît pas 
avoir fait beaucoup de victimes dans sa seigneurie 
de Gondreville, puisque les registres paroissiaux ne 
mentionnent, du i" novembre 1709 au 3i mars 1710, que 
troisenterrements, parmi lesquelscelui d'un inconnu. 
Le fils aîné de Jean-Baptiste Bouvier de La Motte, 
€ noble homme messire » Jean-Baptiste Bouvier de 
La Motte, chevalier, seigneur de Gondreville, Ichy', 
Verteau' et autres lieux, devint officier du régiment 
de Montmorin - infanterie *, lieutenant de t nos 
seigneurs > les maréchaux de France, maître par- 
ticulier des eaux et forêts de Montargis' et con- 
seiller du roi et du duc d'Orléans. Il avait épousé 
en 1741 Marie-Angélique de Perthuis' de Verteau, 
fille de Pierre-Jacques-Joseph de Perthuis, cheva- 
lier, seigneur de Verteau, née à Chevrainvilliers 
le 23 janvier i/aS, et baptisée le i" février. Le 
mariage avait eu lieu dans la chapelle du château de 
Verteau et le contrat fut passé le même jour par 



I. Mnit Whettnall, Courtempierre. 

1. Commune de Seine-et-Marne, canton de Châleau-Landoa. 

3. Commune de Cbevrainvilliers (Seine-et-Marne). 

4. Minutes Pellard, notaire à Gondreville (communiqué par M. Eugène 
Thoiaon). 

5. La maîtrise particulière de Montargis dépendait de la grande maî- 
trise d'Orléans. • Messieurs ■ de ta maîtrise de Moatargis recevaient an- 
nuellement, le premier mai, du vib, des gâteaux et autres redevances. 

6. La famille de Perthuis, originaire de Provence, portait d'azur à la 
croix ancrée et déjointe d'argent. 



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-37- 

devant maître Chahuet, le 18 septembre 1741'. 
Marie-Angélique de Perthuis apportait en dot les 
terres d'Ichy et de Verteau qui, jointes aux cens et 
rentes acquis de M. d'Aldart, au fief de Montdru, 
acquis de M. Le Mestier; aux cens et rentes acquis 
de M. de Loury; au fief de La Magdeleine, acquis 
de M. de Conquérant; au fief du Grand- Villon, au 
fief et à la ferme du Petit-Villon de Girolles', et enfin 
à la terre de Gondreville et d'Égrefin, constituaient 
un domaine très important. — Jean-Baptiste Bouvier 
de La Motte demeurait en son château de Gondre- 
ville en octobre 1741. Il y eut plusieurs enfants, 
outre un fils né le 5 septembre 1742, qui fut ondoyé 
à la maison le même jour, avec la c permission de 
Mgr l'archevêque »,en présencede Catherine-Fran- 
çoise-Elisabcth de Prétevalde Panilleuse', religieuse 
de l'ordre de Saint-Dominique, du couvent de Mon- 
targis*. Sa fille, Marie-Louise-Françoîse, naquit à 
Gondreville le i5 octobre 1743, et y fut baptisée le 
lendemain 16 par M. de Fournoue, prieur-curé de 
Bellegarde. Son parrain fut son grand-père, repré- 
senté par Guillaume Bouvier de La Motte, sei- 
gneur de Cepoy, son grand-oncle, et sa marraine 
Louise-Françoise Bouvier de La Motte, sa tante 
paternelle *. Un second fils , frère jumeau de 



1. Communiqué par M. Eugène Tboisoa. 

3. Minutes Pellard, notaire à Gondreville (communiqué par M. Eugène 
Thoison). 

3. Village de l'Eure, canton d'Ecos. 

4. Elle avait pris l'babit le 19 mars 1733 (Annales de la SoeiéU du Gâ- 
Huais, XII, p. lu). 

5. Morte religieuse à Saiat-Dominique-lËS-MontarKÎs le 3 février 1787. 



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Marie-Louise-Françoise, Jean-Baptiste-Guillaume, 
fut baptisé à Gondreville le même jour par Dom Jac- 
ques-Dominique Bouvier de La Motte, son grand- 
oncle, et eut pour parrain messire Guillaume Bou- 
vier de La Motte, seigneur de Cepoy, et pour mar- 
raine Marie-Geneviève de Perthuis de Chevrain- 
villiers, probablement sa tante maternelle. Un troi- 
sième fils, Jacques -François, né à Gondreville 
le 4 novembre 1744, baptisé le 5, eut pour parrain 
messire Jacques-François Bouvier de La Motte', 
prieur et seigneur de Saint-Michel-les-Moutiers-les- 
Mauxfaits' et de Cepoy, son oncle paternel, repré- 
senté par Dom Jacques-Dominique Bouvier de 
La Motte, et pour marraine Marie-Hélène de Per- 
thuis de Verteau*, sans doute sa tante maternelle. 
L'acte est signé, en outre, « de La Mothe de Reuilly >', 
prêtre barnabite, et « de Platteville »'. Enfin, un 
quatrième et dernier fils, Jean-Baptiste-Joseph, fut 
baptisé à Montargis le 2 avril 1746', et devint cha- 
noine de Troyes. 

Deux ans avant la naissance de ce dernier fils, 
Jeen-Bapiiste Bouvier de La Motte, demeurant alors 
à Montargis, donne en échange par devant Pellard, 



I . Frère cadet de Jean -Baptiste II, était enlré dans Tancien ordre de 
Saint-Benoit. Il vivait encore en 1763, et on le voit, cette année-là, présent 
a un baptême à Gondreville. 

1. Chef-iieu de canton de ta Vendée. 

3. Fille de Pierre-Joacpli de Perthuis et d'Hélène Bertbier, inhumée à 
Montargis le 6 mai 1763, âgée de 46 ans. 

4. Le domaine et le château de Reuilly sont situés sur la commune de 
Breteau (Loiret). 

5. Louis-Uenri de Noyrat, chevalier, seigneur de Platteville et autres 
lieux, marié à Montargis en 1749, recevait des censives à Gondreville. 

6. Archives municipales de Montargis, GG. 107. 



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-39- 

notaire à Gondreville, le 27 septembre 1744, deux 
arpents de vieilles vignes situées à Gondreville, à 
Baptiste Pichot.curé de Gondreville, qui, en contre- 
échange, lui abandonne cinq quartiers de vieille vigne 
située aussi à Gondreville, mouvant en roture de la 
seigneurie de Gondreville et t vallant cent livres > '. 
Il mourut le 20 août 1766, âgé seulement de 46 ans, 
et fut inhumé dans l'église de Montargis,oii l'on voit 
sa pierre tombale indiquant qu'il était le neveu de 
M"' Guyon. Sa veuve, Madame de Gondreville, passa 
déclaration au terrier de Garentreville ' et assista à 
l'inhumation, dans le monastère des Dominicaines 
de Montargis, de sa fille âgée de 17 ans, Marie- 
Louise - Françoise Bouvier de La Motte , le 
16 août 1760, avec son beau-frère Jacques-François 
Bouvier de La Motte, et son fils Jean-Baptiste-Guil- 
laume Bouvier de La Motte, chevalier, seigneur de 
Gondreville et autres lieux, mousquetaire de la pre- 
mière compagnie de Sa Majesté'. 

Jean-Baptiste-Guillaume Bouvier de La Motte 
de Gondreville avait, comme son père, embrassé la 
carrière des armes. Seigneur de Gondreville, il 
mourut, sans laisser de postérité, dans la fieur de 
l'âge, à 35 ans, le 29 juillet 1779, en sa maison de 
Monlraversier, paroisse de Pannes, et il fut inhumé 



I. Commnoiqué par M. Eugène Tboison. 

3. Note de M. EagëaeThoiaon (Archives de Seine-et-Marne, B. 46, n°i). 

3. Elle fui marraine, en septembre 176^, de la première et grosse 
cloche de Montargis, nommée Guillaume-Angélique, dont le parrain fut 
messire Guillaume- Franco! s Bouvier de La Motte, marquis de Cepoy, 
grand bailli de Montai^is et de Cepoy, capitaioe des chasses et gouver- 
aeat des ville, château et capitainerie de Montargis, 



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- 40 - 
le lendemain à Gondreville, en présence de Jacques 
Bellenfant, notaire à Pannes. 

Vers la même époque, les registres paroissiaux de 
Gondreville font mention d'un curé de Pannes, 
appelé Bouvier de La Motte (1772), probablement de 
la même famille que Jean-Baptiste-Guillaume. 

XI. — Anselme- François d'Oultremont. 

La mort de Jean-Baptisle-Guillaume Bouvier de 
La Motte fut suivie de la vente, par contrat passé 
devant M' Fieffé et son confrère, notaires à Paris, 
le 26 mars 1780, de la terre, fief et seigneurie de 
Gondreville et ses dépendances, moyennant la somme 
considérable de looooo livres, par messire Jacques- 
François Bouvier de La Motte', chevalier de Ver- 
teau, demeurant à Monlargis; messire Jean-Bap- 
tiste-Louis Bouvier de La Motte, fils de Jean-Bap- 
tiste, prêtre licencié de la maison de Sorbonne, cha- 
noine de l'église métropolitaine de Sens'; et messire 
Jacques-François Bouvier de La Motte, chevalier, 
seigneur de Gondreville, lieutenant de mineurs en 
l'artillerie', fils de Jean-Baptiste, ancien officier du 
régiment de Conti; vente faite à messire Anselme- 
François d'Oultremont, chevalier, conseiller du roi 



1 . Jacques-François-Marie-Achille de La Motte, son fils, fut baptisé à 
Cbevrainvilliers le 18 décembre 1788, 

3. Tarbé, Almanach historique de la ville, bailliage et diocèse de Sens 
(1784). 

3. Minutes d'Outreleau, notaire à Nemours (communiqué par M. Eu- 
gène Tboison). 



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- 41 - 
et ancien avocat en sa cour de Parlement, secrétaire 
du cabinet du roi de Pologne et duc de Lorraine, 
seigneur de Mignères et autres lieux, demeurant à 
Paris', dont il est fait mention dans les registres 
paroissiaux de Mignères dès 1776. 

Anselme-François d'Oultremont, le dernier sei- 
gneur de Gondreville avant la Révolution , avait 
épousé Catherine Aubry et était l'un des administra- 
teurs de l'hôpital général des Enfants-Trouvés de 
Paris. Anne- Françoise d'Oultremont, leur fille, 
s'était mariée en 1762 avec Jean de Fou geret, ancien 
capitaine au régiment de La Rivière, receveur géné- 
ral des finances à Paris, écuyer, seigneur de 
La Motte-Château-Renard, gouverneur de cette ville, 
fils de Jean-Pierre de Fougeret, écuyer, seigneur de 
Château- Renard, La Selle-en-Hermois, Saint-Ger- 
main-des-Prés et autres lieux, mortà Château-Renard 
le ig avril 1756, et de dame Anne de Puzos. 

M"" de Fougeret d'Oultremont avait fondé à Châ- 
teau-Renard, en 1788, à l'exemple de la reine 
Marie- Antoinette, l'œuvre de < la Charité mater- 
nelle >. Son médaillon en plâtre, exécuté par 
M°" Dupont de Maussois, sa petite-fille, a été donné 
au Musée de Montargis. 

Le chevalier d'Oultremont, né vers 1720, mourut 
vers 1790. Son domaine de Gondreville, probable- 
ment échu à sa fille, fut sans doute compris dans la 
confiscation des biens de son gendre, M. de Fou- 
geret. Le nom de Gondreville continuait d'ailleurs 



I. Affiches 4e Montargis, 1780, n» 19. 



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— 42 - 
à être porté par Jacques-François Bouvier de 
La Motte de Gondreville, qui fut convoqué à l'assem- 
blée de la noblesse du bailliage de Montargis pour 
l'élection de 1789 et créé vicomte par Louis XVIIL 
Il laissa deux fils : Bouvier de La Motte de Gondre- 
ville, mort jeune, et Bouvier de La Motte de Villor- 
ceau, officier de marine, dont les descendants por- 
tent encore le même nom. 

Une autre famille noble, celle du Mousseau', 
paraît avoir vécu à Gondreville au moment de la 
Révolution. Dame Françoise du Mousseau avait 
épousé Vincent Toison et en eut un fils, Jean, bap- 
tisé à Gondreville, le 28 décembre 1789; la marraine 
fut Elisabeth du Mousseau. Deux climats, dans les 
bois de Gondreville, ont conservé les noms de 
« Parc à Toison » et de « La Chaume à Toison » '. 
Mais, à dater de 1790, il n'est plus question, dans 
les archives de la commune, des familles Toison et 
du Mousseau, non plus que de la famille Bouvier 
de La Motte, dont la branche aînée existe encore 
aujourd'hui à Montargis et dans les environs. 

XII. — Le CHATEAU DE GoNDREVlLLE 
DEPUIS LA RÉVOLUTION. 

La terre de Gondreville, selon toute apparence, 
passa de la famille d'Oultremont dans la famille sei- 



. Mousseau est un hameau de Boyoes. 

. Vioceot Toison, de Chenouteau, âgé de 85 ans, vivait à 



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-43- 

gneurialede Courtempierre,qui possédait le château 
de cette dernière commune depuis i585, époque à 
laquelle il avait été acquis par Jacques Arayot, 
l'évêque d'Auxerre et le savant traducteur de Piu- 
tarque'. Ce qui peut le faire supposer, c'est qu'à la 
fin du xvin' siècle le château de Gondreville, qui se 
composait d'un vaste rez-de-chaussée sans étage su- 
périeur, était habité par Jean-Hubert Bouail et sa 
femme, Françoise-Eustache- Alexis Amyot. M. Bouail 
mourut à Gondreville, le 14 messidor an VI, après 
avoir perdu sa femme. 

Adélaïde- Etienne Bergeret de Norinval succéda à ' 
M. Bouail. Il avait épousé Charlotte- Franco! se Flié- 
ger et en eut un fils, Charles-François, né au château 
le i3 germinal an XII, et décédé le 20 thermidor sui- 
vant. M™ de Norinval, devenue veuve, vivait encore 
à Montargis en 1B47, dans le quartier du Loing'. 

Après iM. de Norinval, le château fut successive- 
ment habité par le baron Jacques- Valère-Clément 
de La Roncière, ancien colonel d'infanterie, com- 
mandeur de l'ordre de la Légion d'honneur, cheva- 
lier de l'ordre royal et mihtaire de Saint-Louis; — 
Félix GodefFroy, qui installa un pressoir à l'huiledans 
les communs du château; — Louis-Philippe-Joseph 
Mandilény, conseiller de cour de Sa Majesté l'Em- 
pereur de Russie, Nicolas I", docteur en médecine 
de la Faculté de Paris, né à Fribourg (Suisse) 
en 1788, mort à Paris en 1860. Madame Mandilény 
vendit toutes les terres et fermes dépendant de la 



1. M-' Whettnall, Courtempiei 
î- Le Loing, année 1847. 



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- 44 - 
propriété dont elle héritait de son mari; elle aliéna 
le parc lui-même qui fut livré à une bande noire; elle 
ne conserva que le principal corps d'habitation et 
une partie du potager. 

La propriété ainsi réduite et morcelée appartient 
actuellement à M. Georges Pallain, président de la 
Société historique et archéologique du Gâtinais, qui 
la tient de son père, né à Gisors (Eure) en 1811, dé- 
cédé à Gondreville en 1879, tandis qu'il remplissait 
encore les fonctions de maire de la commune, dans 
lesquelles son fils lui a succédé. 



XIII. — Les guerres et les invasions 
A Gondreville. 

Gondreville, situé à douze kilomètres de Château- 
Landon et à neuf kilomètres de Montargis, dans une 
vaste plaine dépourvue de tout cours d'eau, est un 
endroit favorable aux batailles rangées. Cette com- 
mune, à proximité de trois voies romaines et tra- 
versée par la route de Lorris à Château-Landon, a 
dû être et a été en effet parcourue par les troupes 
en marche. Peut-être ses habitants ont-ils vu passer 
César dans sa marche sur Orléans, après s'être em 
paré de Château-Landon. N'oublions pas que Gon 
dreville n'est pas éloigné d'une ville romaine, Sceaux. 

Le pays a été en tout cas occupé, au xv* siècle, par 
les Anglais, et au xvi' siècle par les Calvinistes, qui 
pillèrent la contrée en i567 et en i568*, ainsi qu'au 

I. Le cbaatre Raoul de La Motte, âgé de quatre-vingts ans, fut alors 



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-45- 
moment de la bataille de Vimory (i587)etdeiaprise 
de Château-Landon par les Ligueurs'. 

Pendant les troubles de la Fronde, le lundi 
i5 avril r652, vingt-deux maisons de Gondreville et 
le château < des seigneur et dame du lieu » furent 
incendiés par les Allemands qui faisaient partie de 
l'armée des Princes, sous les ordres du lieutenant 
général baron de Clinchamps*. C'est peut-être à 
cette époque que Chaumout fut détruit. 

Gondreville, comme le reste de la nation, paya du 
sang de ses enfants les succès de la Patrie sous le 
premier Empire. Les trois frères, Mathurin, Alexan- 
dre et Pierre Pïngot, moururent vers 1806, < au ser- 
vice des armées françaises > ; un voltigeur, Julien 
Saligot, fut tué par l'ennemi à Ebersberg* le 
3 mai 1809; enfin François Gaillard mourut à 
Madrid, aussi en 1809. La mort glorieuse de ces 
enfants de Gondreville n'empêcha point malheureu- 
sement leurs familles de connaître les hontes et les 
douleurs de l'invasion étrangère. Les Cosaques occu- 
pèrent Gondreville en i8i4et les Prussiens entrèrent 
à Montargis le 11 juillet i8i5, bientôt suivis, le i3, 
par trente mille Bavarois qui se répandirent dans les 
environs*. 

Pendant la seconde invasion allemande (1870), la 



tralDÂ par uo cheval à la queue duquel les soldats calvinistes l'avaieut 
attaché et tut enfin empalé. De pauvres paysans recueillireol son cadavre 
et l'inhuniÈreiit à Chateau-Landon où on le considéra comme un martyr. 

I. Voir AnnaJes Je li Société du Gâlinais, XIX (1901), p. 37. 

î. De Girardot el Ballot, Documents relatifs à la ville de Montargis. 

3. Ebersberg ou Ebelsberg, village de la Haute- Au triche, où le maré- 
cbal Masséua battit les Autrichiens le 3 mai 18OQ. 

4. Boivin, Documents sur Montargis (Bibliothèque de Montargis). 



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-46- 

garde nationale sédentaire de Gondreville, bien que 
fort peu nombreuse, s'organisa sous la direction 
d'anciens soldats de Crimée et d'Italie, qui instrui- 
saient ses hommes. Elle monta la garde et forma 
des patrouilles, quelquefois à très peu de distance de 
l'ennemi, qui traversa souvent le village, ainsi que 
les troupes françaises. Le mardi matin, 32 novembre, 
six hulans se dirigeant sur Mignerette, passèrent à 
Gondreville et échangèrent sans résultat, près de la 
gare de Mignères, quelques coups de feu avec les 
éclaireurs français. Le lendemain, mercredi 23 no- 
vembre, les gens de Gondreville virent les Prussiens 
défiler sur la route de Pannes à Beaumont; une 
partie des troupes ennemies s'engagea sur la route 
de Villevoques, Moulon, etc.; l'autre partie continua 
sa marche sur Mignères et Mignerette. Le jeudi 
matin, 24 novembre, les Allemands qui étaient dans 
les environs de Gondreville, à Corquilleroy, Girolles, 
Cepoy, etc., passèrent à leur tour sur la même route 
de Pannes à Beaumont. Quelques coups de canoH, 
entendus à Gondreville dans la direction de Beaune* 
la-Rolande, les arrêtèrent pendant une demi-heure 
environ; cependant ils continuèrent ensuite à mar- 
cher sur Mignerette. Mais on entendit, dès neuf 
heures et demie, les Français, commandés par le 
général Crouzat, et embusqués dans les bois de 
Ladon et de Villemoutiers, qui assaillaient les sol- 
dats du prince Charles, sur la route d'Orléans, par 
des feux de peloton bien nourris. La fusillade se 
poursuivit jusqu'à deux heures. On se battit encore, 
le samedi 26 novembre, à Mézières, à Juranville, à 
Lorcy et à Corbeilles. Et le soir on vit à Gondreville 



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- 47 - 
les lueurs d'un incendie allumé par les Prussiens à 
Mignerette. Le matin du combat meurtrier de 
Bea une- la- Rolande, le lundi, 28 novembre, on enten- 
dit encore à Gondreville le canon et la fusillade. 
Pendant ce temps, les élèves de l'école du village 
faisaient de la charpie pour les blessés. 

Le petit village de Gondreville fut envahi à son 
tour, les 7 et 8 janvier 1871, par 1200 Allemands 
venus de Villevoques (une colonne d'infanterie, deux 
colonnes d'artillerie et six cents chevaux); mais, à la 
nouvelle que Bourbaki se rendait dans l'Est, ils quit- 
tèrent précipitamment la commune, se dirigeant sur 
CorquiUeroy. 

Pendant leur séjour, ils firent une réquisition 
d'avoine, qui fut mesurée sous les yeux de l'institu- 
teur, dans un pavillon du château. Cependant, il faut 
dire que, contraints de partir pour Joigny, ils laissè- 
rent, pour payer l'avoine réquisitionnée, entre les 
mains du maire, M. Piget, une somme de cent 
quatre-vingts thalers 'en billets de banque allemands. 
Us n'avaient d'ailleurs commis d'autre déprédation 
que le vol de quelques poules. Bien qu'il ait été pres- 
que toujours seul au milieu d'eux, ils n'ont point 
cessé de respecter l'instituteur qu'ils appelaient en 
riant : « Mossié Schulmeister > '. Après leur départ, 
Gondreville resta, comme auparavant, sans journaux 
et sans nouvelles. En revanche, des récits absurdes 
étaient colportés dans les campagnes et de feusses 



1. Le Uialcr valait à pen pets 3 fr. 70. 
a. • Monsieur te mattrc d'école >. 



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dépêches y parvenaient. Les réquisitions des vain- 
queurs s'élevèrent à 3755 francs. 



XIV. — Les agents féodaux, les notaires 

ET LES maires. 

Les seigneurs de Gondreville avaient droit de 
moyenne et basse justice sur leurs terres; Pierre 
Courtois, « procureur de Gondreville », assistait à la 
revision des coutumes de Lorris-Montargis en i53o; 
Alexandre Gemton' était procureur en la prévôté de 
Gondreville en 1690; il eut pour successeurs Charles 
Delacroix, juge en 1762,61 Edme-Louis Régnier, en 
même temps procureur fiscal, en 1770. M" Nicolas 
Hythier, successeur de Jacques Beauvais, notaire à 
Gondreville en 1680, cumulait avec ces fonctions 
celles de « maître chirurgien >,de procureur fiscal 
de la justice de Gondreville (1700) et de régisseur 
de la terre et seigneurie de Gondreville; on voit qu'il 
ne manquait pas d'occupations variées. Après lui 
vinrent Jean-Baptiste-Timothée Raige, en même 
temps prévôt (1770), qui eut pour greffier Fiacre 
Saligot, et enfin Louis-Étienne Régnier, probable- 
ment le dernier procureur de Gondreville, qui devint 
en 1790 greffier de la justice de paix de Lorris. 

Gondreville a eu ses notaires et nous pouvons en 
citer un certain nombre. Le 26 octobre i635, Pierre 
Simon et Jacques Beauvais prennent à bail les nota- 

Tirent au siège ou des suites du 



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-49 — 
riats de Gondreville et de Corquilleroy, dépendant 
de Château-Landon, pour neuf ans, à raison de 
trente-sept livres par an'. Le 6 juin 1643, le même 
Jacques Beauvais, t praticien > à Gondreville, con- 
tinue le bail pour cinq ans, moyennant quarante- 
trois livres'. Cependant, avant la fin du bail, en 1646, 
nous trouvons Georges Simon, probablementfils de 
Pierre, établi notaire royal à Gondreville* et greffier 
de la prévôté, qui prend à bail pour neuf ans, à 
partir de la Saint-Jean 1649, moyennant soixante 
livres et deux chapons par an, les notariats de Gon- 
dreville et de Corquilleroy (26 décembre 1648). 
Le 2 1 février i658, Pierre Simon consent un nouveau 
bail pour neuf ans, à raison de quatre-vingt dix 
livres par an et deux chapons, pour les notariats de 
Gondreville, Corquilleroy et Villevoques '. Pierre 
Simon eut pour successeur, au notariat de Gondre- 
ville seulement, Jacques Beauvais, qui conclut un 
bail de deux ans, à raison de vingt-cinq livres par 
an, le 16 mai 1670. Dans le siècle suivant, en dé- 
cembre 1728, nous trouvons Nicolas Hythier*. De 
1736 à 1742, il a pour successeur Pellard, • notaire 
royal > à Gondreville et y demeurant, dont les minu- 
tes, sauf celles de 1788, sont déposées aujourd'hui en 
l'étude de M' Périchon, notaire à Nemours. Nicolas 
Hythier, qui avait été régisseur de la terre et sei- 
gneurie de Gondreville, eut pour successeur Thomas 



I. Miaules Gobert, notaire à Nemours. 
3. Minutes Dâbonnaire, notaire à Nemours. 

3. Archives de Seine-et-Marne, Bérie B, non inventoriée. 

4. Minutes Débonnaire, notaire à Nemours. 

5. Minutes Dubesset, notaire à Nemours. 

XX. 



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- 5o - 

Pingot, qui prit à bail, le 17 janvier 1740, la « recette 
» générale de Gondreville et des fiefs en dépendant, 

> à la réserve du 6ef du Petit- Villon et du château 

> de Gondreville et de ses appartenances, moyen- 

> nant deux mille cent livres et dix journées à deux 
s chevaux pour voiturer le bois de la forêt de Mon- 
» targis à Gondreville et autres services > '. 

Les maires ou officiers publics succédèrent aux 
procureurs, mais, comme on le sait, sans en avoir 
toutes les attributions féodales. Nous en avons dressé 
la liste suivante : 

1790-1793. Guillaume Levasseur, curé constiiutionnel. 
1793-1800, Jean-Baptiste Saiîgot, probablement fils de Fia- 
cre, l'ancien greffier du prévôt- 
1800-7 juillet '8îi. Paul Beauvais. 

7 juillet 182 1-27 mars 1825, Le baron Clément de La Roncière. 
27 mars i835-i83i. Paul Beauvais. 
1831-1840. Julien Charpentier. 
1840-1847. Gemton. 
1848-1849. Pierre Piget. 
1849-1853. Gemton, 

1853-1857. Louis-Philippe-Joseph Mandilény. 
1857, Gemton, mort le 29 septembre de la même année. 
1857-1860. Mandilény. 
1860-1870. P. Piget. 
1870-octobre 1879. Noël-Désiré Pallain. 
1879-1903 . M. Georges Pallain, fils du précédent, maire actuel. 

Pendant la période révolutionnaire, en 1793, les 
habitants de ta commune de Gondreville eurent de 
la peine à payer leurs impôts et furent l'objet, ainsi 



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- 5i - 

que leurs voisins de CorquiUeroy, Treilles, Sceaux, 
Courtempierre et Préfontaine, d'une résolution du 
Comité révolutionnaire de Montargis, qui proposa 
de mettre des garnisaires chez les contribuables 
arriérés '. 

Le Conseil municipal de Gondreville, sur l'initia- 
tive de M. Georges Pallain, maire, à la date du i" no- 
vembre 1880, prit une délibération pour demander, 
comme l'avait fait le Conseil d'arrondissement de 
Montargis, également sur sa proposition, qu'une 
statue fût élevée à Mirabeau par le Gouvernement 
de ta République. Une délibération semblable fut 
prise dans toutes les communes du canton de Fer- 
rières, et on sait qu'à la suite de ce vœu la statue du 
grand orateur a été érigée sur une des places de 
Montargis en 1888, et sur la place du Bignon-Mîra- 
beau l'année suivante*. 

Gondreville-la-Franche qui a été, avant la Révo- 
lution, de la Généralité de Paris, fit partie (3 fé- 
vrier 1790) du district de Montargis. Il fut compris 
d'abord dans le canton de Corbeilles-les-Rouches, 
le cinquième du district (29 mars 1790), et, plus tard, 
dans celui de Ferrières où il est toujours demeuré 
depuis cette époque. 



I . Registre des détibéralioris du conseil municipal île Treilles {Archives 
communales). 

a. Od sait que Mirabeau esl dé au Bignon, canton de Ferrières -Giti- 
nais, le 9 mars 1749. Un décret, en date du i3 décembre 1881, rendu, le 
Conseil d'Etat entendu, porte que la commune du Bignon portera doré- 
navant le nom de • Le Bignon-Mirabeau ■. 



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- 52 



XV. L'ÉCOLE. Progrès accomplis. 

L'ancienne maison commune de Gondreville, trop 
étroite, oti se trouvaient l'école et les archives de la 
mairie, construite hors du bourg, a été vendue 
en 1873. L'école et la mairie actuelle sont situées 
près de la place publique. Gondreville, malgré sa 
faible population, a depuis longtemps des institu- 
teurs. Le premier que nous rencontrons, en décem- 
bre 1728, est Jean Pellard, € maître d'école », peut- 
être en même temps < notaire royal », ou tout au 
moins parent de celui-ci. En 1796, Saturnin Lioret, 
officier public à Treilles, vint s'installer à Gondre- 
ville et y tenir l'école '. 11 nous faut franchir un espace 
de plus de trente ans pour retrouver un nouveau 
maître, Pierre Piget, né à Gondreville, dont il a été 
maire, décédé en cette commune le 8 août 1878, à 
l'âge de soixante-quinze ans. Ses successeurs ont 
été : 

1849-1850. Léonor Pouliin, né à Neuvy-en-Su!liaa, ensuite 
instituteur à Ferrières et à Courtenay, officier de l'instruction 
publique, aujourd'hui en retraite à Montargis. 

i85o-i836. Auguste Rigault, né à Ladon, décédé instituteur 
à Ingré, le 7 novembre 1870. 

i856-i86o. Jules Vautier, de i'école normale de Châlons- 
sur-Mame, qui a été ensuite instituteur à Gy-ies-Nonains, à 
Treilles, à Presnoy, à Audeville, à Orville en 1878, et enfin à 
Rozoy-le- Vieil, actuellement en retraite à Ferrières. 

1860-21 septembre i8ô3. Émile-Isidore Guiot, ensuite à 

T. Registre des dHibérations (Archives coraraiinalcs de Treilles). 



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- 53 - 

MontcreBBon, à Paucourt, à Chevry, à Cbevannes, à Bonnée,à 
Thimory, admis à la retraite. 

21 septembre i863-a6 mars 187a. Alfred-Eusèbe Charron, 
né à Boësses, précédemment instituteur adjoint à Puiseaux, 
ensuite instituteur à Montbouy, puis professeur à l'école pro- 
fessionnelle de Montargis (1890), actuellement en retraite, ofQ- 
cier d'académie. 

36 mars 1872.... Louis Tranchant, né à Orléans, auparavant 
instituteur à Huêtre et à Montbouy, aujourd'hui horloger à 
Orléans. 

1872-18... Guillaud, né à Saint-Jean-de-Bournay (Isère), 
élève de l'école normale de Lyon, depuis instituteur à Jouy- 
le-Pothier et à Villorceau, enfin sorti de la carrière. 

18. .-i" octobre 1880. Barbadaux, ensuite à Auvilliers, décédé 
récemment. 

1880-1884. Avare, depuis à Bromeîlles, puis comptable à 
Paris et à Orléans. 

Octobre 1884-1893. Milan, né à Briare, actuellement à Saint- 
Martin-d'Abbat. 

1893-18... Godard, né à La Se!le-sur-Ie-Bied, ancien profes- 
seur au collège de Montargis et instituteur adjoint à Orléans. 

18. .-1901. Devernoy, sord de la carrière. 

1901. Moreau, instituteur actuel, auparavant à Saint-Firmin- 
des-Vignes. 

Une bibliothèque communale populaire a été 
fondée à l'école par une concession ministérielle, à 
la demande du Conseil municipal, sous l'administra- 
tion de M. Pallain père. 

Le territoire de Gondreviile produit surtout des 
céréales, il est très bien cultivé et de grands progrès 
agricoles s'y sont accomplis. Citons surtout l'exten- 
sion fort considérable des prairies artificielles et de 
la culture des racines fourragères, l'introduction des 
machines modernes, ainsi que l'emploi des engrais 



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-54- 

chimiques, rendu d'autant plus facile qu'ils sont 
aujourd'hui fabriqués sur place, dans une usine spé- 
ciale établie par M. Gaucher, de Gondreville. Ajou- 
tons, aux ressources procurées aux habitants par 
l'agriculture, celles que produisent la vente du gibier 
et la prise des alouettes, autorisée par M. Alfred 
Pereira, préfet du Loiret, en 1848 et en 1870. Mal- 
heureusement, d'un autre côté, le phylloxéra a 
presque achevé la destruction du vignoble, et les 
safranières, gelées à deux reprises, en 1879 et en 1891, 
sont encore à reconstituer. Cependant, plusieurs 
cultivateurs intelligents essayent d'acclimater les 
cépages américains. Sous le rapport vicinal, le pro- 
grès n'est pas moins remarquable; avant i836, les 
transports, à Gondreville, ne se faisaient qu'à bête 
de somme, témoin le nom de « chemin des Anes à 
Corquilleroy >, conservé à un chemin rural. Aujour- 
d'hui, le territoire est traversé par le chemin de fer (sta- 
tion) de Montargis à Paris par Corbeil, deux chemins 
vicinaux, un chemin de moyenne communication et 
un chemin de grande communication. La commune 
est reliée par une ligne télégraphique à la station de 
Mignères-Gondreville, ainsi que par une ligne télé- 
phonique établie le i5 août i8go. En outre, par arrêté 
du 4 juillet 1894, le ministre du Commerce y a auto- 
risé la création d'un établissement sédentaire de fac- 
teur-receveur des postes. 

Jean de Conquérant trouverait aujourd'hui le pays 
bien changé! 

Alf. Charron. 



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LES GRAVEURS DE L'ECOLE DE FONTAINEBLEAU 




V. 

LES EAUX-FORTES ANONYMES 



|E catalogue des estampes anonymes de 
l'École de Fontainebleau, donné par 
Bartsch, contient 143 numéros. De cette . 
liste il faut maintenant retirer les n"' 1,4, 
54, 55, 63, 96, loi, io3à iio, soit quinze pièces res- 
tituées à L. D.; les n" 22, 89, 48, 48, 5i, 67, 62, 67 
à 69, 81, 84, 85, 87 à 91, 93, 94, 98, 114, 123, 128, 
129, 140, 143, soit vingt-sept pièces, à Fantuzi; les 
n" 2, 3, 14, i5, 21, 23, 25, 29, 3'/, 88,41,42,44 à 47, 
52, 53, 58, 60, 72, 73, 99, 1 26, soit vingt-quatre pièces, 
à Mignon; les n"' 3-2, 33, 61, 74, 82, i35, soit six 
pièces, au Maître I ¥ V; les n"* 8, 9, 3i et 100, soit 
quatre pièces, à Geoffroy Dumoustier; les n" 83 
et 125, soit deux pièces, à Androuet Du Cerceau; les 
n°' 5 et 120, soit deux pièces, au maître G. R. Nous 
devons encore en retrancher les n"' 17 et 80, classés 
dans les eaux-fortes marquées; le n" 56, qui est un 
burin; le n" 71, qui est une eau-forte du xvii' siècle, 
de Ferdinand, et le n° 35 qui, de l'aveu de Bartsch 
lui-même, appartient à Battista del Moro, soit en 



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- 56- 

tout quatre-vingt-cinq pièces. Dans cette grande 
nébuleuse que formait cet amas d'anonymes, il reste 
donc cinquante-huit planches, pour le moment irré- 
ductibles. II est probable que plusieurs d'entre elles 
sont l'œuvre des maîtres dont j'ai donné les cata- 
logues, mais je n'ai pas pu ou pas osé pousser plus 
loin le travail d'attribution, soit parce que je n'ai pas 
vu les estampes, dont beaucoup manquent aux col- 
lections les plus riches, soit parce que je n'ai pas 
découvert, dans celles que j'ai connues, le caractère 
distinctif de tel ou tel maître. D'ailleurs, il en restera 
toujours un certain nombre dont les auteurs demeu- 
reront inconnus, perdus au milieu de la foule d'ar- 
tistes qui ont travaillé au château de Fontainebleau 
sous les ordres du Rosso, du Primatice, de Camillo 
deir Abbate ou de Rugieri. 

Mais Bartsch a négligé beaucoup d'eaux-fortes 
qu'il convient de faire entrer dans l'École de Fontai- 
nebleau; j'en ai retrouvé 72 non décrites, si bien que 
la classe des anonymes, telle qu'elle va être pré- 
sentée, comporte encore, malgré les retranchements, 
iSo numéros. 

Ce serait ici le lieu d'expliquer, à mon tour, ce 
que j'entends par École de Fontainebleau pour 
motiver les attributions à cette Ecole des planches 
nouvellement décrites. 

Mariette est, je pense, le premier, qui, dans ses 
catalogues manuscrits, ait parlé des maîtres qui tra- 
vaillaient à Fontainebleau comme auteurs anonymes 
des eaux-fortes qu'il décrivait. Je ne vois pas qu'il 
ait prononcé le mot d'École. Mais à quoi se recon- 
naît l'œuvre d'un maître de Fontainebleau? C'est 



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-57- 
Bartsch qui jugea à propos de réunir sous le titre 
d'École de Fontainebleau les estampes reproduisant 
les peintures à fresque qui ornaient le château 
au xvi' siècle, pourvu qu'elles fussent exécutées par 
des graveurs contemporains. Tel est son critérium, 
auquel il ajoute ce correctif : pour les graveurs 
connus par leur nom ou par leur marque, il donnera 
en outre les planches gravées par eux d'après d'au- 
tres maîtres; pour les anonymes, il recevra dans leur 
catalogue plusieurs pièces qui approchent du goût 
de l'École, quoiqu'il ne soit pas sûr qu'elles repro- 
duisent des peintures du château. Or, si l'on passe 
en revue les 148 numéros du catalogue de Bartsch, 
on en trouve tout au plus une vingtaine qui réponde 
à cette condition générale, de représenter une com- 
position peinte ou sculptée à Fontainebleau (et ce 
sont précisément pour la plupart les planches que 
nous avons restituées à L. D. et à Fantuzi). L'acces- 
soire est donc devenu le principal et, pour beaucoup 
d'estampes, les sujets religieux par exemple ou la 
suite des vues de Lucas Penni, il devait être évident, 
pour Bartsch lui-même, que jamais les murs du 
château n'avaient reçu tels ornements. 

Si nous cherchons dans Renouvier la définition 
de l'École de Fontainebleau, nous ne la trouvons pas 
nettement exprimée. Pour lui, c'est une École fran- 
çaise, avec les Italiens pour pères; l'inlïuence du 
milieu les a modifiés. Puis il analyse avec beaucoup 
de finesse les manières de plusieurs des graveurs de 
l'École et les différences qu'elles présentent, mais il 
ne s'occupe pas des eaux-fortes anonymes et des 
caractères généraux qu'elles peuvent offrir. 



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- 58 - 

Enfin M. Dimîer {Le Primalice, p. 119), s'est aussi 
posé la même question. II insiste sur la variété des 
éléments qui sont entrés dans l'École de Fontai- 
nebleau, sur les origines diverses des artistes qui la 
composent. « École si l'on veut, à condition de ne 
signifier rien de plus qu'un atelier, où des hommes 
d'éducation diverse, rassemblés par hasard, ont mêlé 
leurs travaux. » 

Que les artistes de Fontainebleau aient des ori- 
gines diverses, c'est l'évidence même. On y ren- 
contre des Italiens venus de Florence, de Bologne 
ou de Rome, des Flamands venus d'Anvers ou de 
Leyde, des Français accourus de Troyes, de Tours 
ou de Picardie. Chaque pays envoyait ses meilleurs 
élèves, assurés de trouver là une juste rémunération 
de leur travail. J\lais arrivés à Fontainebleau, tous 
ces hommes furent obligés de se plier à une disci- 
pline sévère : ils n'eurent d'autre fonction que d'exé- 
cuter les compositions des maîtres qui les faisaient 
vivre. Le travail en commun, dans un même atelier, 
sous une direction unique, est bien de nature à briser 
toute tentative d'originalité, et si les mieux doués 
ont pu, comme Dominique, échapper à l'uniformité 
du style, on peut bien croire que la plupart ont 
accepté, sans protester, les habitudes, les procédés, 
les formules qu'on leur demandait de prendre. Et 
comme leur travail consistait dans la décoration des 
murs du.château, l'atelier s'est trouvé être une École 
d'art décoratif qui, par la dispersion des artistes, a 
fait sentir son influence dans toutes les branches de 
l'industrie, dans ce qu'on a appelé les Arts Mineurs. 
Voici donc une première catégorie de planches, celles 



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-5q- 

qui contiennent des panneaux d'ornements, dans le 
style de l'École, faciles à classer. 

En second lieu, nous savons, par les pièces 
connues, que quatre maîtres ont surtout servi à ali- 
menter les graveurs de Fontainebleau : Rosso et 
le Primatice, les deux chefs qui, à l'origine, se sont 
partagé la décoration du château; Jules Romain, 
dont le Primatice avait apporté en France de nom- 
breux dessins; Luca Penni, d'abord simple auxiliaire 
des premiers, qui a voulu produire en dehors d'eux 
des œuvres originales. La circonstance qu'une 
estampe révèle l'esprit d'un de ces maîtres ou repro- 
duit une composition connue pour leur appartenir, 
est donc de nature à éveiller l'attention. Sans doute, 
ce critérium n'a rien d'absolu; car, d'une part, des 
graveurs italiens, comme Battista Franco, Battista 
del Moro, plus tard Ange Falcone, ont laissé des 
estampes d'après le Primatice. Il y a là une cause 
de confusion dans laquelle personne ne peut assurer 
qu'il ne tombera pas. Et, d'autre part, il est certain 
que, en dehors des quatre maîtres cités plus haut, 
d'autres ont eu quelquefois l'avantage d'être traduits 
par les graveurs de l'Ecole. Mais il est assez remar- 
quable que nos artistes, qui travaillaient d'ordinaire 
sur les dessins originaux, copiaient plutôt des gra- 
vures déjà exécutées, quand ils s'éloignaient de leurs 
maîtres ordinaires. 

Enfin, pour procéder au classement des estampes, 
le moyen le plus sûr et le plus délicat, est de s'en 
référer à la technique de l'art. Les graveurs ano- 
nymes de l'Ecole de Fontainebleau semblent avoir 
appris de Fantuzi à manier la pointe. Comme lui, 



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- 6o — 

ils s'en tiennent à l'eau-forte pure; pressés de livrer 
leurs planches, ils ne les retouchent pas; ils ne les 
finissent pas; des indications leur suffisent, en quel- 
ques traits ils ont su rendre l'esprit du modèle ; pour- 
quoi chercheraient-ils au delà? Le dessin est hardi, 
largement traité; les ombres sont négligées, gros- 
sièrement données par des lignes, par des hachures, 
par des points. C'est à tous ces caractères que se 
reconnaît ce que Bartsch appelle le goût de l'École, 
et qui est en effet très particulier. Plus tard, les 
planches ont été plus lourdement travaillées, la peine 
de l'artiste augmente sans que son œuvre en devienne 
meilleure. On serait tenté de les rejeter si elles n'ap- 
partenaient à l'École comme panneaux d'ornements. 
C'est donc à ce triple point de vue que les estampes 
peuvent être examinées et classées : style décoratif, 
origine du dessin, facture. 

De même que pour les eaux-fortes nommées, j'ai 
entendu me borner à l'époque du xvr siècle. Je suis 
convaincu qu'au xvi' siècle les graveurs travaillaient 
d'après les dessins ; plus tard, ils ont travaillé d'après 
les peintures, et ces peintures elles-mêmes, sans avoir 
subi la restauration ridicule que les peintres de Louis- 
Philippe ont fait subir à celles qui subsistent, avaient 
déjà été altérées par les artistes chargés de les 
entretenir. Si Ferdinand, Bonneione, se montrent 
adroits, que dire de Garnier et de Betou? On ne peut 
vraiment pas les réunir à leurs prédécesseurs. 

Depuis que j'ai commencé cette série d'études que 
clôt le présent article, il a été publié par M. Dimier 
un livre sur le Primatice qui contient sur les œuvres 
de ce grand artiste, et spécialement sur ses dessins, 



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- 6i — 

des renseignements absolument neufs. Si le Pri- 
matice n'est pas tout le Fontainebleau du xvi' siècle, 
ii s'en faut de peu. Le livre de M. Dimier m'afourni 
des rapprochements entre les dessins et les estampes 
que j'avais le devoir de relever. En faisant à cette 
occasion la revision de mes précédents catalogues,, 
j'ai pu ajouter quelques pièces qui m'avaient échappé. 
Mais qui peut, en cette matière, se flatter d'être 
complet? Je serai trop heureux si l'on estime que 
mes additions aux listes de Bartsch et de Passavant 
méritaient d'être données. 

Ancien Testament. 

I. Le déluge. On voit flotter l'arche dans le fond vers la 
gauche. A droite, groupe de femme et d'enfants avec un 
chien. D'après le Primatice, L. 276; H. 230. (B. N,, 
Le Primatice.) 

s. Moïse élevant le serpent d'airain. Le serpent s'élève vers la 
droite. A gauche, deux enfants. Dans le fond, le camp 
des Hébreux. L. 343; H. 265. (B-'-A.) 

3. David et Goliath. Goliath est à terre, la tête tranchée; 

David, à gauche, porte une fronde de la main gauche, 
on grand sabre de la main droite. Planche roude. D. 196. 
(B. N.} 

4. Samson emportant les colonnes d'un temple. A droite, un 

fleuve. H. 353; L. 2i5. {B. N., Le Primatice.) 

5. La sibylle Tiburtine et Auguste. Ils sont debout, au milieu, 

l'empereur adorant la vierge que la sibylle lui montre 
planant dans un nuage et couronnée d'anges, au haut 
delà droite. H.29o;L. 231. {R. D. i838,n'34,et 1862, 
n° 143.) Composition dans le goût da Parmesan, dit 
Robert Dumesnil. Peut-être est-ce le dessin du Rosso, 
trouvé chez lui après soo suicide, dont Vasari fait un si 
grand éloge. 



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■ 62 ■ 



Nouveau Testament. 



6. B. 6. LanaissancedelaVierge. Copie en contre-partie du 

n" 3 du maître G. R., avec quelques changements. 
H. 3oo; L. 43o. 

7. B. 7, La présentation de la S" Vierge. D'après Jules 

Romain? L. 38o; H. 349. 

8. B. II, La nativité. École du Primatice. H. 376; L. 220. 

9. La nativité. R. D, 1863, a" i38. Estampe gravée en largeur, 

10. B. 10. L'adoration des bergers.L'année 1544 (leadeux 4 

à rebours) est gravée sur les tronçons d'un fût de 
colonne. D'après le Rosso. H, 210; L. i8s. 
Peut être de Léonard Limosin. 

11. B. 13. L'adoration des bergers, avec S' Jean l'évangé- 

liste et S' LoDgin. D'après Jules Romain. H. 427; 
L.3o3. 

12. L'adoration des bergers. Même composition que celle de 

Bonasone. (B. 38), L, 4o5; H. 35o. {B. N.) 
i3. L'adoration des mages, neuf figures dont un homme monté 

sur un chameau. (R. D. 1854, n" 402.) 
14. B. i3. Sainte famille, dans un encadrement d'anges. 

D'après le Rosso. L. 344; H, 376. 
Peut être de Mignon. 
i5. B. 16. La Vierge chantant avec l'enfant Jésus et S* Jean. 

Dans une bordure d'ornement, qui manque en haut, et 

qui est beaucoup plus large en bas que sur les côtés. 

L'année 1644 (\es deux 4 à rebours) est gravée à la 

gauche du bas. D'après le Primatice? H. 340; L. igS. 
Du même auteur que le w 10. 

16. B. 18. La Vierge ayant près d'elle l'enfant Jésus adoré 

par S' Jean, derrière lequel sont deux anges. S' Joseph 
dans le fond. Au milieu d'en haut, l'année 1643 dans une 
tablette. D'après Jules Romain. H. 35o; L. 253. 

17. B. 19. Sainte famille. D'après le Rosso. L. 3c6; H. 333. 

18. La Vierge, assise, vue de face, ayant sur ses genoux 

t'enfant Jésus qu'elle soutient du bras gauche. H. 188; 
L. 116. (B.N.) 



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-63 - 

ig. La Vierge, assise, allaite l'enfant Jésus qui tient un oiseau 
de la main droite, adoré par S" Elisabeth et par S' Jean 
qui joint les mains. Au fond, une étable. H. 3i5;L. 25o. 
(B. N.) 

20. S" Famille. L'enfant Jésus, debout, embrasse sa mère, 
accroupie. Joseph est assis à gauche. H. 200; L. 180. 
(B. N.) 

31 . La Vierge et l'enfant Jésus adoré par S' Jean-Baptiste. A 

gauche, un panier de fruits. H. 365; L. 187. {B. N. 
Le Primatice.) 

32. L'enfant Jésus caressant sa mère et une sainte. H. 268; 

L. 235. (F. H.) Copie en contre-partie du maître I ? V 
(F. H. 18; B. 33 des Anonymes), et, dans le même sens, 
de Fantuzi. (F. H. 38.) 
s3. Jésus dans un berceau ornementé; à droite, S* Jean lui 
apporte des fruits dans sa robe; la Vierge est à genoux; 
S' Joseph, dans le fond, appuyé; en haut, deux anges 
jettent des 4eurs. H. 233; L. i63.{B.N.,Le Primatice.) 

24. B. 20. La résurrection du Lazare. École du Primatice. 

L. 382; H. ai6. 

25. B. 36. Les disciples déposant le corps de Jésus-Christ, 

d'après Luca Penni. Copie du n° 7 de Mignon. Dans 
une bordure ronde. Diam. 334. 
36. B. 27. La même composition, en contre-partie, avec 
quelques changements dans le paysage. H. 279; L. su. 

27. B. 34. Les disciples portant le corps de J.-C. dans le 

tombeau, d'après Luca Penni. H. 229; L. 189?. 

28. B. 28. Le corps mort de J.-C. sur les genoux de la 

Vierge, d'après le Rosso. H. 824; L. a36, 

29. La résurrection du Christ. J.-C. sort du tombeau, au 

milieu d'une gloire d'anges, tenant d'une main une ban^ 
nière, de l'autre, donnant sa bénédiction. Les soldats 
sont dans diverses attitudes; l'un d'eux est tu de dos, 
debout, à gauche. Pièce ovale. H. 5jS; L. 267. (R. D. 1863, 
n» 141, et B. N,, Le Primatice.) 

Le Primatice a peint deux fois la Résurrection : à la 
chapelle des Guise et à la chapelle de Beauregard. 



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-64- 

M. Dimier, à qui j'emprunte ce renseignement, n'a pas 

cru devoir identifier l'estampe ci-dessus avec l'une ou 

l'autre de ces compositions. 
3o. B. 36. La S" Vierge s'élevant au ciel. D'après Jules 

Romain. H. 432; L, 317, 
3i. B. 3o. LaMadeleineportéeauciel.D'après JulesRomain. . 

Planche ronde, Diam. 3oo. 
Copie en contre-partie de L. D. (F. H. 76,) 

32. B. 34. S' Jean l'évangéliste et S' Antoine. D'après Jules 

Romain. H. 353; L. 326. 

33. Le marine mystique de S" Catherine. Pièce gravée en 

largeur, dit Robert Dumesnil. (1862, n" 142.) 

Mariette, après avoir cité l'estampe de Georges Ghisl 
d'après le Primatice {B. 13} représentant ce sujet, et 
une copie éditée par Ant. Lafreri, ajoute : « Une autre 
estampe du même tableau faite peut-être par ce Luc 
Pennique Vasari dit avoir gravé plusieurs pièces d'après 
le Primatice. 11 parle entre autres des épousailles de 
S" Catherine >, mais voici les dimensions qu'il donne : 
H. 8" 8'; Tr. 6» 3'. La planche de Georges Ghisi est 
aussi en hauteur. 

Sujets historiques. 

34. B. 5o. Hector soutenant l'effort des Grecs. Sur une 

pierre, en bas, vers la droite, 1545. D'après Jules 
Romain. L. SçS; H. 378. 

35. Achille traînant le corps d'Hector. Il est sur son char, 

attelé de deux chevaux, se dirigeant vers la droite. A 
droite, un gros arbre coupé par la bordure. A gauche, 
un groupe de guerriers dont l'un se prépare à jeter une 
pierre. (D'après Jules Romain?) Pièce cintrée, Irré- 
gulière. L. 486; H. 260. (B--A.) 

36. B. 40. Romulus et Remus occupés à bâtir les murs de 

Rome. Dans la marge du bas, à droite, F. L. D. dartres 
excudit. Il est probable que les épreuves de premier 
état ne portent pas cette inscription, qui est le plus 



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- 65 - 

souvent rognée. L. 390; H. 345, marge du bas com- 
prise. 

Brulliot dit avoir trouvé cette estampe avec le nom de 
Ruggieri se. Voir ce que nous en pensons dans Domi- 
nique Florentin [Annales, XVII, p. 24). 

Mariette dît qu'elle est gravée dans la manière de Léon 
Daven par un anonyme qu'il croit être Fantuzi. Cette 
attribution nous a paru trop douteuse pour être retenue. 
Le même Mariette dit encore : » C'est un des tableaux 
du vestibule appelé la Porte Dorée », plus tard il a 
corrigé • c'est » par « c'éloit > et il a ajouté : et ce doit 
être la construction de Troye. En quoi 11 est repris par 
M. Dimier ; on connaît en effet tous les tableaux du vesti- 
bule de la Porte Dorée, et il n'y a pas place pour celui- 
ci. Cependant l'affirmation de Mariette est très nette. La 
composition n'aurait-elle pas été placée dans la chambre 
sur le portail, au-dessus du vestibule, sur la décoration 
de laquelle on ne sait rien? Sa forme carrée conviendrait, 
si l'hypothèse de M. Dimier sur l'emplacement d'un 
dessin de Mars et Vénus se trouvait vérifiée. Quand cette 
partie du château a été aménagée pour M»" de Main- 
tenon, l'ancienne décoration a été supprimée. Voilà sans 
doute pourquoi Mariette, qui connaissait par son père 
l'existence de ce tableau, a remplacé le présent par le 
passé quand il a appris sa destinée. 

37. B. 49. Clélie s'échappant du camp de Porsenna. D'après 

Jules Romain. L. 58o; H. 417. 

La même composition a été gravée par René Boyvin. 
(R. D. 19.) 

38. Cléopâtre apportant des présents à Antoine. A gauche, 

Antoine est assis sur un trône, tenant le sceptre de la 
main droite. A la droite du fond, des chameaux. On lit 
au milieu du bas : Cleopatra Ephesum appulsa ornatu 
regio ad M. Antonium imperatorem salutat eique 
JEgypto splendore digna munera offert. Un second état 
porte en outre le nom de l'éditeur : Pétri de nobilihus 
formis. L. 375; H. 352. (R. D. i858,n" 9, dans les Ano- 
XX. 5 



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- 66 - 

nymes goût de l'École vénitienne; B. N, dans les Ano- 
nymes de l'École de Fontainebleau. L'épreuve porte 
cette inscription manuscrite : vel potius regina Saba 
ante Salomonem.) 

Sujets mythologiques. 

39. B. 66. Pluton enlevant Proserpine. H. 3i5;L. 348'. 

40. B. 61. Vénus regardant Mars qui dort, d'après le Pri- 

matice? L. 277; H. 820, y compris 20" pour les marges 
du haut et du bas. 

41. B. 75. Vénus debout dans une conque, d'après le Rosso. 

H. 498; L. 346. Peut être de Fantuzi. 

C'est le médaillon en bas-relief de la galerie Fran- 
çois I", mutilé probablement au temps d'Anne d'Autriche, 
qui est placé sous le premier tableau, à droite, en entrant 
par le vestibule de la cour du Cheval-Blanc. 

42 . Vénus désarmant l'Amour? Catalogue de la vente de Lau- 

rencel, n» 1 15. Sujet en hauteur. 

43. B. 77. Vénus pleurant la mort d'Adonis. L. 644; H. 343. 

44. B. 64. Paris adjugeant à Vénus le prix de la beauté. 

L. 181; H. i3o! 

Copie en contre-partie d'une autre estampe anonyme. 
B. 7a, attribuée à Mignon, 

45. Apollon commandant le supplice de Marsyas. Marsyas, la 

tête en bas, à droite, est attaché à un arbre. Apollon, à 
gauche, tenant un arc, donne l'ordre d'écorcher le 



I . Le P. Daa indique parmi les tableaux de la salle de la Confâreace, 
l'une des pièces de l'appartement des Bains, un Ravissement de Proserpine. 
Mais le journal de Caasiano del Pozzo nous apprenant : i> Que Léonard 
de Viuci âtait l'auteur d'un tableau représentant ce sujet, conservé au 
Pavillon des Peintures du Château; 3° qu'autrefois la collection dont ce 
tableau faisait partie était exposée dans l'appartement des Bains; 3° que 
dans ce même appartement des copies avaient été substituées aux origi- 
naux, il s'ensuit qu'il n'y a aucun rapprocliement à faire entre l'estampe 
décrite et le tableau signalé par le P. Dan. Celui-ci est sans doute le n- 7g8 
de l'inventaire des esquisses, tableaus inconnus et copies dressé par Bailly 
(Engerand, p. 611). 



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-67- 

vaincu ; ordre exécuté par un jeune homme porteur d'un 
grand sabre. H. 173; L, 141. (B. N-, Le Primatice.) 

D'après le P. Dan, ce sujet était représenté dans la 
salle de la Conférence. Je ne saurais dire si l'estampe 
reproduit ce tableau. 

46. Apollon, couché, tenant une lyre de la main droite, le 

visage tourné vers la droite. L. 398; H. 230. {B. N.) 

47. Apollon, tenant une lyre, se dirige vers la droite, en tour- 

nant le visage vers la gauche. H. 245; L. i3o. {B. N.) 

48. Apollon poursuivant Daphné. Au milieu, Apollon, barbu, 

les vêtements âottants, est sur le point d'atteindre 
Daphné, dont les jambes et les bras sont déjà trans- 
formés. Dans le fond, un paysage où l'on remarque vers 
la droite une femme attachant un àne à une branche 
d'arbre. L. 280; H. 3o5. (F. H.) 

49. Vaste composition où des Génies aux ailes déployées tien- 

nent en main les chevaux du Soleil. Sur le devant, per- 
sonnages assis sur des nuages. Apollon, tenant sa lyre, 
à droite. L. 476; H. 336. (B. N.) 

50. Diane, tournée vers la gauche, décochant une flèche. 

H. 233, L. 117. (B. N., Le Primatice.) 

5i. B. 65. Hercule combattant de dessus le vaisseau des 
Argonautes. L. 340; H. a3o. 

C'est une copie en contre-partie de la planche de L. D. 
(F. H. 1.) Le sujet est peint au vestibule de la Porte 
Dorée, dans le sens de la présente estampe. 

Ss. Orphée dans un paysage. L. 2i3; H. 198. (F. H.) 

Le dessin est en contre-partie d'une estampe de 
L. D. (F. H. 181.) Ici Orphée tient son violon du bras 
gauche, comme il convient, et son archet de la main 
droite. Ce qui tend à prouver que L. D. a reproduit une 
peinture en contre-partie ; et le travail de son copiste 
s'est trouvé dans le même sens que la peinture, 

53. La chute de Phaéton. Trois nymphes lèvent leurs bras 
transformés en branches. Sur la droite, un fleuve. Pièce 
ronde. Diam. 388. (R. D. 1863.) 
Ce sujet était représenté dans la salle de la Confé- 



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-68 - 

reoce; je ne saurais dire si l'estampe reproduit préci- 
sément la composition peinte. 

54. B. 76, Les nymphes excitées par l'Amour. L'année 1643 

est marquée sur une tablette, au milieu du bas de 
l'estampe. D'après Jules Romain. L. 438 ; H. sgS. (B'-A.) 

55. B. 78. La mort de Procris. D'après Jules Romain. L. 554 ; 

H. 357. 

La même composition a été gravée par George Ghisî. 
(B. 61.) 

56. La mutilation du satyre. L. 2g5; H. 160. 

Copie en contre-partie de l'estampe de L. D. {F, H. 7.) 

57. B. 70. Nombre d'amours dans un bois. L. 438; H. agS. 

58. Le vieux Silène, d'après Luca Penni. {Catalogue de Lau- 

rencel, n» i36; R. D. iSôa, i5o.) 
C'est la copie de la gravure de René Boy vin. {R.D. aS.) 

59. Deux amours, armés chacun d'un trident, sur des chevaux 

marins. {R. D. 1862, i5i.) 

60. Bacchus enfant, monté sur une panthère qui mange des 

raisins;!! est accompagné de quatre autres enfants ; l'un 
porte un grand vase, à' droite; celui de gauche verse du 
vin dans l'écuelle que porte Bacchus. (R. D, 1862, 149; 
F. H.)L. 2i5;H. i33. 

61. Un génie appuyé sur un cube de maçonnerie; il est debout, 

sur la jambe droite, appuyé sur le coude droit et tourné 
vers la gauche. Sous son pied : Rous de Rous Floren. 
/«l'CM, Au milieu du bas : cum privilégia Régis. R. 2^0 ; 
L. i5o. (F. H. ) 

Le catalogue de la vente de Laurencel attribue cette 
pièce à Fantuzi. 
63. Satyre violentant une femme. Un jeune satyre tient les 
jambes de la femme. En haut, l'aigle plane, lançant la 
foudre. H. i8o; L. 120. (B. N., Le Primatice.) 

Sujets divers. . 

63. Scipion. Il est debout, vu de profil, tourné vers la droite. 
A gauche, en haut, Scipio ; à droite, en bas, sur la base 



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-69- 

d'uoe colonne renversée, l'année 1546. H. 300; L. 83. 
(F. H.) 

Cette composition, par ses dimensions, conviendrait 
aux armoires du cabinet du roi, et confirmerait l'hypo- 
thèse probable émise par M. Dimier, à savoir que le 
personnage qui accompagnait la Tempérance était un 
Scipion. Les travaux du cabinet du roi étaient terminés 
en 1S45. 

64. B. 102. La Charité. Deux états qui se distinguent par la 

taille des ombres, croisée dans le second état. H. 377; 
L. iSs. 

C'est probablement Je tableau d'André del Sarte, 
actuellement au Louvre, qui faisait partie de la col- 
lection de Fontainebleau. Mais je n'ai jamais vul'estampe, 
qui diffère, par les dimensions données par Bartsch, de 
celle qui est attribuée par Mariette au maitre I ? V. 
(F. H. 19.) 

65. B. 79. Deux soldats romains conduisant trois chevaux, 

d'après un bas-relief de la colonne trajane dessiné par 
Jules Romain. H. 154; L, 107. 

66. B. 86. Un soldat revêtant un homme d'un manteau, 

d'après Jules Romain. L. 344; H. 255. 

67. B. 92. Des hommes assemblés autour d'un chameau. 

L. 420; H. 3ia. 

Copie en contre-partie de l'estampe de L. D. 
{F. H. i5.) 

68. B. 95. Combatdeplusieursbommesnu8etchauves,pour 

la plupart, armés de massues. D'après Perin del Vaga. 
L. 448; H. 297. 

Le dessin original se trouve au Louvre sous le nom 
de Luca Penni. 

69. B. 97. Deux gladiateurs combattants. D'après un dessin 

attribué au Primatice. L. 439; H. 3og. 

70. Combat d'hommes à pied. On remarque, à droite, un 

drapeau, et dans le bas, du même côté, un bouclier orné 
d'une tête de Méduse; à gauche, un soldat armé d'une 



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- 70 - 

longue lance dont il menace son adversaire. L. 290; 
H. 245. (B. N., Le Primatice.) 

71. Le sacrifice au Dieu Priape. Son terme est au milieu; la 

vieille qui tient le bouquet et qui l'arrose est à droite; 
Tâne que l'on sacrifie a la tête tournée vers la droite. 
L. 451 ; H. 275, plus une marge restée blanche (F. H.). 
Contre-partie avec quelques changements de la gra- 
vure de Cock. 

72. Femme portant une couronne, marchant sur des trophées 

en se dirigeant vers la gauche. H. 340; L. 180. {B. N.) 

73. La femme {du lay d'Aristote) se regardant dans un miroir, 

assise sur le dos d'un "homme à genoux qui porte un 
bandeau sur les yeux. Les cheveux de la femme semblent 
former un visage. H. 32o; L. 320. {B. N.) 

74. Une femme sur le point de se baigner avec une autre. En 

arrière, à droite, un satyre lascif s'avance portant un 
grand vase sur ses épaules. L. 275; H. 199. (B. N.) 

75. Le triomphe d'une femme tenant un arc, dont le char traîné 

par des aigles écrase plusieurs hommes, pendant qu'un 
génie la couronne. L, 520; H. 345. (B. N.) 

76. LucrèceîFemme nue assise sur un lit, qu'un homme prend 

à la gorge de la main droite et menace d'un poignard de 
la main gauche. H. 370; L. 310. (B. N,, Luca Penni.) 
■^'^. Même sujet : ici la femme est vue de face et l'homme la 
tient par la nuque. {B. N., Luca Pennl.) 

78. Sous une tente, dans un paysage, une femme couchée 

joue avec trois enfants, dont l'un tient un oiseau de la 
main gauche. Au milieu du bas, pancarte restée blanche. 
L. 260; H. 300. {B- N., Le Primatice.) 

79. Femme nue, assise, portant la main droite sur son sein 

gauche. Rideau à gauche. H. 340; L. 140. (B. N.) 

80. Femme nue, tournée vers la droite, assise devant des 

rideaux. H. 3o5; L. i33. (Catalogue de Laurence!, 
n» 114; F. H.) 

81. Cinq lutteurs. (R. D. déc. 1854, 403.) 

82. Guerriers près d'une tente sur laquelle on lit ; à Fontai- 

nebleau. (R. D. déc. 1854, 403.) 



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83. Homme nu attaché à un arbre, en hauteur. (R. D. 1863, 

l53.) 

84. Études d'animaux. Hérisson; lapin pris par un chien; cerf 

poursuivi par deux chiens; sangliers et chiens. H. 318; 
L. 303. (B. N.) 
85- Études de pieds chaussés de cothurnes. Douze pieds posés 
dans diverses attitudes. L. 332; H. 188. {B. N.) 

86 . Deux tombeaux sur une seule planche. Celui du haut, ouvert, 

supporté aux angles par des satyres; celui du bas, à 
double étage, surmonté d'un gisant, supporté par des 
aigles. Au milieu, des rouleaux portent des inscriptions 
grecques, epoç, à rebours |j.yijî? La mort met fin à l'amour 
et à la haine. H. 296; L. 220. (B. N.) 

87. Une femme assise dans un bateau sur lequel monte un 

homme portant un enfant. L. 343; H. 180. (Francfort; 
F. H.) 

C'est la copie d'une planche de George Ghisi. {B, 65.) 
Passavant l'attribue à Battisladel Moro. (VI, p. i3q.) 

88. Statue d'homme portant un bâton de la main droite et une 

torche de la main gauche, dans une niche. H. 200; 
L. 134. (B. N., Le Primatice.) 
8g. Chapiteau, d'après l'arc de Constantin. (R. D. 1862, 



Paysages {non encadrés). 

<p. Ruines, où l'on remarque, à gauche, un homme monté sur 
un chameau ; au milieu, deux hommes causent et montrent 
un grand obéhsque placé sur le devant, à droite. L. 440; 
H, 3o5.'(B. N.) 

91. Ruines avec obélisque à gauche. Au milieu, un grand 
arbre. Personnages dans des barques, à gauche. A 
droite, une entrée monumentale. L. 427; H. 3o2.(B. N.) 

g2. Paysage maritime. La mer baigne la gauche et le bas de 
ce morceau qui offre au delà un continent habité par 
une foule de quadrupèdes, la plupart dirigés à gauche 
et regardant les habitants de la mer dont la tête sort des 



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-^2 — 

âots. Au haut de la g'aucbe : QuesH son le beslie dt 
terra et pesi de mar. L. 326; H. 2i5. (R. D. i838, 35.) 
ç3. La forêt (de Fontainebleau?). Dans une forêt, où le bgis 
n'est pas serré, on voit des cerfs, des biches, des 
chevreuils courir ou pâturer. A droite, un grand arbre, 
sur lequel s'enlace un lierre, porte sur sa première 
branche un hibou, et un autre oiseau sur la branche 
supérieure. L. 435; H. 3io. (F. H.) 

Ornements. 

94. B. III. Ovaleenlargeur, au miheu d'un montant orné de 

quatre cartouches, dont celui du haut présente Mercure, 
et de quatre tètes de lions aux quatre angles de la 
planche. Le sujet du milieu représente deus femmes, à 
droite, portant chacune un enfant, qui se dirigent vers 
un palais. Planche carrée; 175". 

95. B. 1/12. Rond vide, entouré d'une bordure ornée, vers le 

haut, de deux termes de faunes. En bas, deux sphinx 
ailés qui se tournent le dos, tenant chacun une sorte 
d'écusson armorié. H. 227; L. 164. 

96. B. ii3. Ovale en largeur dans un panneau d'ornements 

où l'on voit en haut deux termes de femmes, en bas 
deux termes d'hommes. Pièce mal dessinée, dit Bartsch. 
H. 23i;L. 189. 

Ces trois planches manquent à la B. N. Je ne les ai 
pas vues, 

97. B. ii5. Panneau d'ornements surmonté de deux génies 

ailés, couchés sur le dos, la tête dirigée vers un panier 
rempli de fruits. Un enfant nu est assis sur un rond que 
supporte une femme nue, en élevant les bras. Deux 
femmes et quatre enfants complètent la décoration. 
H. 334; L. 256. 

98. B. 116. Terme de femme dans un encadrement orné de 

mascarons et surmonté d'une tète de femme entre deux 
vases. H. 338; L. 840, avec les marges. 

99. B. 1 17. Ovale vide au milieu de deux termes de vieillards 



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-^o - 

et de deux génies ailés qui sonnent de la trompe, assis 
sur un coussin. L. 184? H. io3? 

100. B. 118. Paysage dans un ovale au milieu d'un montant 
d'ornements, où l'on remarque, à droite et à gauche, deux 
génies dont les ailes sontfaitesdefeuilles.L. i89?H.94? 

loi. B. 119. Huit enfants autour d'un encadrement ovale, 
renfermant la figure d'une femme nue entourée d'un 
nuage. L- 235; H. 162. 

lOï. B. 121. Paysage dans une fonne ovale entourée de plu- 
sieurs génies ailés, dont deux en haut soutiennent un F 
à rebours et contre laquelle s'appuient, à gauche, un 
homme, à droite, une femme, tenant chacun un bouclier. 
L. 238; H. 206. 

A rapprocher d'une planche de Schiavone (B. 16} et 
d'une planche de Ducerceau (i de la suite des Petits 
Cartouches). 

io3. b. 122. Cartouche carré au milieu de deux panneaux, 
dont celui de gauche est orné de deux ronds et celui de 
droite d'un seul. L. 349? H. i53. 

104. B. 124. Montant d'ornements où l'on voit vers la gauche 
une femme et vers la droite un homme, tous les deux 
assis et ayant une jambe appuyée sur un sphinx, L. 293 ; 
H. 175. 

io5. B. 127. Paysage dans un encadrement orné au miheu 
d'en haut d'une triple tête couronnée, et en bas de deux 
esclaves à genoux dos à dos. Deux satyres sont accroupis 
dans les angles du bas. L. 378; H. 365. 

106. B, i3o. Planche d'ornements composée, à gauche, d'un 

rond sur deux têtes de satyres, au milieu d'un carré 
long, à droite d'une décoration où l'on remarque une 
lampe suspendue par trois chaînes. L. 334 ; H. 339. 

107. B. i3i. Terme de satyre entre deux tableaux encadrés 

contenant des paysages. En bas, quatre génies sonnent 
de la trompe. En haut, enfants couchés sur des guir- 
landes de fruits. L. 353; H. 171. 

Ducerceau s'est inspiré deux fois de cette disposition, 
en laissant les cadres vides. 



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- 74 - 

io8. B. i33. Montant d'ornements divisé en trois compar- 
timents, présentant au milieu une femme romaine, à 
droite un guerrier, à gauche un homme à demi-nu s'ap- 
puyant sur un instrument que je ne peux déterminer, 
dans des cadres ronds. En bas, quatre figures. L. 35o; 
H. 218. 

Mêmes dispositions dans le n° i3 des Petits Car- 
touches de Ducerceau, arec des ornements accessoires 
diÉFérents. 

109. B. i33. Paysage dans une large bordure ornée d'un 
mascaron et d'enfants. En bas, de chaque côté, une 
femme chimérique sans bras se tient sur une jambe de 
griffon. L. 364; H. 243. 

iio. B. 134. Paysage dans un rond surmonté d'un demi- 
cercle où se trouvent deux enfants à mi-corps, dont l'un 
tient un flambeau. En bas, deux femmes nues couchées 
près d'une guiriande de fleurs, et, plus bas encore, deux 
satyreases assises, accompagnées d'un enfant. L. 356; 
H. 275. 

III. Contre-partie du numéro précédent. Premier état, les 
cadres ne sont pas ornés; les cages, qui font partie de 
la décoration, sont vides. Mômes dimensions. (B. N.) 

113. B. 136. Paysage où Ton remarque des bateaux amarrés 

et un arbre isolé, au premier plan, dans un montant 
d'ornements qui offre de chaque côté un satyre à longue 
barbe portant sur ses épaules des enfants avec des ailes 
de papillon. Au-dessus, un satyre étendant les bras. Au 
milieu du bas, deux chevaux ailés liés par un ruban. 
L. 385; H. 360, marges comprises. 
ii3. B, 137. Paysage maritime, dans une large bordure ornée 
de plusieurs enfants, dont deux soutiennent des festons 
de fruits et deux autres sonnent du cor. L. 383; H, 245. 
A rapprocher du n" 36 des Petits Cartouches de 
Ducerceau et d'une planche de Schiavone. (B. 20,) 

114. B. i38. Paysage dans un montant d'ornements, offrant 

en haut deux femmes accroupies qui versent, chacune, 
d'un vase, le liquide que recueillent dans des gobelets 



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-75- 

deux enfants placés au bas de l'estampe. L.SçS; H. 263, 
marges comprises. 

. B. 139. Paysage dans un carré, entre deux ronds, pré- 
sentant, celui de droite, Mutîus Scevola, celui de gauche, 
un homme et une femme, le tout dans une riche orne- 
mentation où l'on remarque, au milieu du haut, un sphtox 
double à une seule tète, entre deux groupes composés 
chacun d'un homme et d'une femme, aux jambes enla- 
cées, L. 409; H. 249. 

Les ornements se retrouvent chez Schiavone (B. 34) 
et chez Du Cerceau {6 des Petits Cartouches). 

. B. 141. Paysage, entre deux femmes termes, dans un 
montant d'ornements entremêlés d'amours, arrangeant 
ou portant des guirlandes de fruits. L'un d'eux, à 
gauche, en bas, montre le dos. L. 418; H. 290. 

. B. 142. Paysage maritime. Dans un montant d'or- 
nements où l'on remarque à gauche une femme vue de 
face, à droite un homme vu de dos, tous deux nus, assis, 
les bras levés pour porter les cuirs. L. 418; H. 3io. 

. Paysage dans un encadrement carré interrompu de chaque 
côté. Ornements entremêlés d'enfants et de guirlandes 
de fruits; on remarque aux angles du bas un homme et 
une femme chimériques, aux mamelles tombantes. 
L. 34o;H. 300.(B. N.) 

Les ornements semblables ont été employés par 
Schiavone (B. 21) et par Ducerceau (ig des Petits Car- 
touches). 

. Paysage dans un encadrement carré : de chaque côté, 
ornements où l'on remarque un taureau sellé. En haut, 
la Salamandre. L. 3oo; H. 212. (B. N.) 

. Paysage de ruines dans un ovale. De chaque côté, un 
médaillon représentant, à gauche, un homme s'enfuyant 
vers un satyre et une femme nus, à droite, un vieillard 
et des guerriers. Au-dessous de chaque médaillon, un 
personnage, la tête prise dans des cuirs; au milieu du 
bas, la Salamandre. L. 266; H. 170. {B. N.) 
Deux paysages carrés sur un soubassement, dominés par 



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— 76 - 

deux lucarnes vides. Au milieu et de chaque côté, satyres 
et satyresses formant caryatides avec deux satyres 
enfants à leurs pieds. L. 439; H. 25o. (B. N.) 
133. Cadre vide dans un ordre d'architecture. Au milieu du bas, 
la Salamandre sur un soubassement de marbre. Deux 
grands vases de chaque côté. H. 42Ô; L. 33o. (B. N.) 

123. Deux paysages carrés séparés par un ovale allongé en 

hauteur, au milieu duquel est un terme : au-dessous 
deux sphinx armés d'une sorte de casque. De chaque 
côté, un mur bas. Planche cintrée par en haut. L. 4S3; 
H. 237. (B. N.) 

124. Femme vue de face, portant sur sa tète un panier plein 

de fruits, qu'elle soutient du bras droit, dans un ovale 
en hauteur entouré d'un riche encadrement où l'on 
remarque des caryatides fantastiques, des enfants, etc. 
H. 342; L. 2i3. (B. N.) 
[Ornements plus flamands qu'italiens.) 

125. Petit cadre ovale entre deux femmes nues. Satyres ailés 

dont on ne voit que les bustes. L. 2g6; H. 23g. (B. N.) 

126. Paysage en hauteur, entre deux ronds vides, au-dessus 

desquels sont assis des enfants. En bas du cadre, un 
homme et une femme se pressant le sein, couchés. 
L. 395;H. 33i.(B. N.) 

137. Panneau d'ornements où l'on remarque dans des cuirs 

compliqués deux termes de satyres et plusieurs enfants. 
L'un d'eux, à gauche, monte sur le dos de son cama- 
rade; le milieu est occupé par un ovale dans un carré. 
Planche ovale. L. 38o; H. 3oo. (B. N.) 

138. Ovale dans un encadrement très chargé. En bas, cornes 

de béliers. De chaque côté, satyres caryatides avec des 
serpents enroulés autour de leurs bras. H. 23i ; L. t36. 
(B. N.) 

Le milieu de l'épreuve de la B. N. est découpé : ce 
qui ne permet pas de dire si l'ovale contenait un sujet. 
Style flamand. 

139. Panneau d'ornements avec le triomphe de Vénus. (R. D, 

déc. 1854,413.) 



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-11 - 

i3o. La grotte en gresserie. L. 400; H. agS. (F. H.) 

Copie de l'estampe de Fantuzi (F. H. 21), sauf que 
les côtés de la grotte sont restés blancs, que tontes les 
fenêtres sont grillagées et qu'il n'y a pas d'inscription. 
L'estampe de L. D. reproduit fidèlement la façade de la 
grotte du jardin des Pins, dont celle-ci s'est seulement 
inspirée. 

Appendice. 

Nous décrivons ici quelques estampes conservées à la Biblio- 
thèque Nationale sous le nom d'École de Fontainebleau ou du 
Priraatice, Elles ne rentrent pas dans notre cadre; mais il est 
peut-être intéressant de les connaître : 

I . Sainte Famille. Joseph tient l'enfant Jésus qui tend les bras 
à sa mère placée \ sa gauche. H. 193; L. i55. 

3. Le banquet. Des hommes et des femmes, tous nus, sont 
réunis autour d'une table. Un femme nue, portant un 
plat dans ses mains élevées, se dirige vers la droite, en 
tournant la tête, A droite, une vieille portant un vase. 
L. 44a; H. 323. 

Passavant décrit cette pièce sous le n" 63 des élèves 
anonymes de Marc-Antoine. D'après le Rosso? 

3. Hercule debout, la peau du lion de Némée est à gauche. 

H. 193; L. 136. 

4. Polyphème, d'après le Primatice, L. 406; H, 210. 

C'est le sujet principal du ix« tableau de la galerie 
d'Ulysse. 

5. Apollon tenant un masque et une plnme de la main gauche. 

L. 3oo; H. 220. C'est une pièce d'Ange Falcone. (B. 20.) 

6. Groupe de trois anges, plafonnant. H. 188 ; L. 173. D'après 

le Primatice. C'est une pièce de Battista Franco. {B. 61 .) 

7. Saturne dévorant un enfant. H. igS; L. 140. D'après le 

Primatice. C'est une pièce de Battista Franco. (B. 64.) 



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.78- 



Additions et corrections aux catalogues précédents. 



Catalogue de l'œuvre de L. D. 

1 . Le dessin original du Prïmatice est à la Collection Alber- 

tine, de Vienne. 

2. Le dessin original se trouve chez le duc de Devonshire, à 

Chataworth. _ 

3. Le dessin original est à la Collection Albertine, de Vienne. 

L'estampe en contre-partie, décrite par Bartsch aux Ano- 
nymes, est de Fantuzi. (F. H. 45.) 

4. Le dessin original est au Louvre. 

7. Le dessin original est à la Collection Albertine, de Vienne, 
et non au Louvre. 

10. La môme composition a été gravée par Fantuzi. (F. H. 5i.) 

i3. Le dessin original se trouve chez le duc de Devonshire, à 
Chatsworth. 

14. La composition gravée pai* L. D. est de Luca Penni. Celle 
qui était peinte sur la cheminée de la chambre du roi 
était du Primatice ; on la connaît par le dessin original, 
au Louvre, et par les gravures de F. G., d'Énée Vico et 
de Ferdinand. 

i5. Le dessin partiel de la composition gravée est au Musée 
des Offices, à Florence. La description du tableau de la 
chambre du roi donnée par Bailly : f Les enfants de 
Jacob devant leur frère Joseph qui le viennent visiter », 
doit faire rejeter l'identification proposée au texte. Il y 
a lieu de supprimer aussi la note relative aux armoires 
du cabinet, M. Dimier ayant retrouvé quelques-uns des 
sujets qui ont été peints sur ces armoires. (Le Prima- 
tice, p. 5oo.) 

16. Le dessin original est au Louvre. 

18. Le dessin original que possédait Mariette est maintenant 
an Louvre. 



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- 79- 

ig à 3o. De ces douze compositions, le Louvre conserve dix 
dessins originaux; il lui manque Eulerpe et Erato; le 
dessin d'Eulerpe se trouve chez M, fionnat. 

M. Dimier pense que ces compositions ornaient la 
Galerie Basse ou chambre du Conseil, au château de 
Fontainebleau. 

Les copies que nous avons signalées sont accom- 
pagnées d'un titre composé d'inscriptions latines et 
grecques dans un encadrement. (B'-A.) 

3i . Le dessin original est au Louvre. 

33. Le dessin original est au Musée de l'Ermitage, à Saint- 

Pétersbourg. 

34. Cette composition a été exécutée en émail par Pierre 

Reymond, sur une coupe aux armes du président 
de Mesmes. (Musée de Cluay, n" 4596.) 

35. L'anonyme qui a gravé le même dessin est Fantuzi. 

(F. H. 48.) 

36. Le dessin original est au Musée de Dresde. 

37. La description donnée par Bartsch est inexacte. M. Dimier 

a reconnu dans le sujet un des tableaux de la chambre 

d'Alexandre, Timodée. Cette estampe devait donc être 

classée après le n° i3. 
43. C'est la contre-partie d'une estampe d'Augustin Vénitien 

(Pass. 33), qui nous fait connaître le nom de l'auteur de 

la composition Bacio Fiorentino. 
Si. D'après Mariette, « le dessin est à n'en point douter du 

Primatice >. M. Dimier maintient qu'il est de Jules 



55. Le dessin original est au Louvre. 

87. Cette pièce est au burin. La copie par A. Quesnel est en 
contre-partie. 

96 à i56. Ces figures ont été reproduites sur faïence, au 
XVII* siècle, par des fabriques de Nevers. On en voit un 
spécimen au Musée céramique de Sèvres; c'est une plaque 
représentant la FilU Juifve d'Andrinople. 

169 a 188. Suite de la fable de Calisto. En citant à cette occa- 
sion le journal de Cassiano de] Pozzo, nous n'avons pas 



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- 8o - 

prétendu que les compositions décrites fussent préci- 
sément celles qui ornaient la salle des Bains, mais seu- 
lement que la fable de Calisto avait été très en faveur à 
Fontainebleau. M. Dimier a retrouvé les dessins de 
deux des sujets de Calislo qui avaient été exécutés dans 
cette salle, 

2i3. La marque L. D. est à droite, dans la marge du bas. 

234. Nous pouvons complétera description de cette planche, 
citée seulement d'après Robert Dumesoil. Michel-Ange 
est vu de profil, dirigé vers la droite, éclairé par la 
gauche. On lit sur une tablette une inscription en cinq 
lignes commençant par : Michel Angélus Buonarotus 
nobilis, etc. H. 234; L. 175. Reproduit dans la Gazette 
des Beaux-Arts, t. I., p. 267. 

327 et 328. Deux enfants nus, tenant chacun un aviron et ayant 
derrière un bout de vaisseau antique, en deux petites 
pièces gravées à l'eau-forte par L. D., quoiqu'on n'y 
trouve pas sa marque. D'après le Primatice (Mariette). 
H. 124; L. 68, {B. N.) 
Ferdinand a copié ces deux pièces en contre-partie. 



Catalogue de l'œuvre de Fantuzi. 

, Celte planche se trouve dans les Petits Ornements de Du- 
cerceau. Elle a servi aussi à Léonard Limosin pour 
décorer le portrait du connétable de Montmorency {au 
Louvre). Voir Gazette des Beaux-Arts, 1879, II, pp. g3 
et io3. 

, Une serrure au chiffre du connétable de Montmorency 
(Musée de Ciuny), est décorée des mêmes ornements. 
Elle a été reproduite dans la Gazette des Beaux-Arts, 
1879, I, p. Sig. 

ait. Ces planches se trouvent aussi dans la suite des Petits 
Ornements de Ducerceau. 

S . Cette estampe reproduit les stucs du pavillon de Pomone ; 



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-Bi- 
ll suftit, pour en être assuré, de la rapprocher de la 
planche décrite sous le n" S/; on retrouve la même dis- 
position des cartouches et des masques. C'est M. Dimîer 
qui s'est avisé de faire ce rapprochement. 

t5, 17, 19. Ces planches se retrouvent dans les Ornements 
de Ducerceau. 

37. Le dessin original se trouve à la Bibliothèque des Beaux- 
Arts, collection Gatteaux. 

33. La composition a été reproduite en émail par Pierre 
Reymond, sur un coffret de la collection Mannheim. 

37. Le dessin original est au Louvre, Collection Hisdela Salle, 
ainsi que celui de VÉducation d'Achille. 

45. Le dessin original est à la Collection Albertine , de 
Vienne. 

47. Supprimer ce qui est dit de la Salle de la Conférence, 
M. Dimier ayant fait observer que les figures de l'estampe 
de Fantuzi plafonnent, et que le P. Dan parle de pein- 
tures appliquées aux murailles. 

54. Le dessin original est au Louvre. 

59. Diana Sculptor a gravé le même composition. {B. 36.) 

62, Une copie au burin porte ce nom d'éditeur : Apresso 
Donato Bertelli. 

65, J'en possède le dessin, 

6g. La frise du Palais du T a été aussi gravée par Petro Sancti 
Bartoh, en 26 planches. 

84. Cette pièce est placée à la B. N. dans l'œuvre du Prima- 
tice; mais M. Dimier ne l'a pas retenue, Mariette dit 
qu'elle est de la manière de Jules Romain. 

106. La Fortune, ailée, assise sur une roue, présente à boire 
à un roi qui est debout devant elle. Marquée ' 1 ^ 
Pièce ronde. Diam. 226. ' /Ni ' 

Cette pièce, dit Mariette, est composée d'une manière 
assez froide et l'on ne peut trop déterminer qui en est 
l'inventeur. 



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-8s 



Dominique Florentin. 

, Le dessin origiDal est au Louvre, 
, Lire une lionne au lieu d'un homme. 
Une femme à demi-vôtue, vue de profil, mettant la main 
derrière le dos. Au burin. H. 196; L. 74. (B. N.) 

Cette pièce, dit Mariette, tout à fait dans la manière du 
Parmesan, est peut-être gravée par Dominique del Bar- 
bîere. 



Le MAITRE F. G. 

2, 5, Les dessins originaux sont au Louvre. 

Supprimer ce qui est dit de la Salle de la Conférence. 

Une déesse assise sur des nuées, ayant auprès d'elle un 
guerrier casqué, les deux figures vues en plafond, gravé 
au burin par un anonyme qui peut être Guido Ruggieri; 
elle est très bien dans la manière du Primatice et n'est 
pas commune (Mariette). H. 6" 10'; Tr. 12° 6*. Les 
dimensions exactes sont : L. 335; H. 210. (B. N.) 

La même composition se trouve gravée dans une suite 
ex CollecHone Frandsci Fabri Bonon. 



René Boyvin. 

R, D. 73. Jupiter sous les traits de Diane et Calisto. L. 284; 
H. 180. 

La composition était peinte dans la grande salle de 
l'appartement des Bains. Quoique le P. Dan l'attribue à 
Dupérac, il n'est pas douteux qu'elle soit du Primatice. 
(Dimier, op. cit., pp. 282, a83.) 

Le même dessin a été gravé au xvin* siècle par un 
anonyme, et il est assez curieux de voir comment il est 
alors devenu un sujet tout à fait galant. 



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83 - 



Marc Duval. 

Les quatre panneaux, représentaot les quatre Saisons, ont été 
copiés par un anonyme au xvip siède. (Vente Des- 
taillenr, 1896, n''4i6.) 

Burins anonymes. 

25. La naissance de la Vierge, avec cette inscription : Maria 

beatissima vtrgo perpétua ex radice Jesse et regia stirpe 
David duxit originem pâtre Joackim maireque Anna in 
Nazareth nata est. H. 173; L. 117. (B. N., Le Prima- 
tice.) 

26. L'adoration des Mages. La Vierge est assise à gauche, 

tenant l'enfant sur ses genoux, en avant d'une colonne 
dont la base est ornée d'un bas-relief. En haut, à droite, 
l'étoile. Nombreux personnages; chevaux; chameaux à 
l'arrière-plan. H. 355; L. îSo. (B. N-, Le Primatice.) 

27. Sainte Famille, dans les ruines. L'enfant Jésus, debout 

sur son berceau, caresse S' Jean que tient S" Elisabeth 
agenouillée. La Vierge, assise, maintientles deux enfants. 
Le fond est une construction. H. 327; L. 270. {F. H.) 
38. Jupiter avec l'aigle, et Junon avec le paon, assis. Au coin, 
à droite, NN exe. (Nie. Nelli, éditeur à Venise.) L. agi; 
H. 160. (B. N., Le Primatice.) • 

29. Les trois Parques âlant la vie des humains, d'après 

le Rosso. 

Copie très exacte du dessin de René Boyvin. (R. 
D. 3[.) 

30. Vulcain, assis, forgeant entre ses jambes. Vénus est der- 

rière lui. L'Amour fait chauffer les fers des flèches. En 
bas, la date 1549. L. 369; H. 170, (B. N.) 

3i . Adonis se mirant dans l'eau. L. i63 ; H. 103. 

33. Femme couchée, tournée vers la gauche, se regardant dans 
un miroir. L. i65; H. 100. Dans ces deux pièces, le 



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-84- 

sujet principal est dans un ovale encadré d'une bordure 
rectangulaire. (B. N.) 

33. Un homme nu est assis, à gauche, près d'une femme 

assise aussi, qui embrasse un enfant debout. L. 353; 
H. 334. (B. N.) 

34. Un homme, couronné par un génie, caressant un aigle de 

la main droite. H. 240; L. 144. (B. N.) 

George Ghisi. 

B. 13. Le mariage de S" Catherine, d'après le Primatice. 

H. 3i3;L. 353. 
B. 36. Une étude pour la composition de ce plafond se trouve 

dans les dessins du Louvre. 
B. 53. Le dessin original est à la Collection Albertine, de 

Vienne. 

Énée Vico. 

B. 26. La Léda de Michel-Ange a encore été gravée par C. 
Cort et par le maître I H S. 

Jean Chartier. 

R. D. 4. Le dessin original du Ballet de PersépoUs est au 
Louvre. 

Nicolas Beatrizet. 

R. D. roo. Lire : Louis XIV la déplaça (la statue du Tibre) 
et la fit transporter au bassin rond du Bréau. 

Cherubino Alberti a reproduit cette même statue du 
Tibre, avec les mutilations qu'elle a subies (B. 154). 

Etienne Del&une. 

R. D. 101. Le Nil. Le dessin original est au Louvre. La 
composition, comme nous l'avons dit, a été aussi gravée 
par Androuet Du Cerceau. 



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Philippe Galle. 

I . Ulysse perce Antinous. 40* tableau de la galerie d'Ulysse. 
(Dimier). 

Martini Pétri. 

1 . Ulysse endormi transponé dans son pays. Se tableau de la 

galerie d'Ulysse. Premier état : Bol in. (B. N.) Deuxième 
état : Martini Pétri excude in insigni aurei fontis 
prope novam bursam. (F . H.)L.3i5;H. aaS. 

2. Mars et Vénus surpris par Mercure, Fran Bol in. Martini 

Pétri excude. Ovale. L. 198; H. 148. {B. N.) 



Eaux-fortes nommées ou marquées. 

Androuet Du Cerceau. 

IX. 6. La même composition a été gravée sur bois. (B. N,, 
EdSg.) 

Jean Mignon. 

10. t,a même composition a été gravée sur bois, A Paris, par 
Nicolas Prévost, rue de Montorgueil, au chef S' Denis. 
(B. N., EdSg.) 

i3, 14. Les dessins originaux de Luca Penni sont au Louvre. 

i5. Le dessin original de Luca Penni figure dans les collec- 
tions du Louvre sous cette désignation : Le perfide 
Sinon introduit par les bergers dansie camp des Troyens. 

17, La planche qui possédait une petite marge a été ensuite 
rognée, ce qui constitue un deuxième état. 

19. Le dessin original de Luca Penni est au Musée Teyler, à 
Harlem. 



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20. La composition a été copiée par Franc. Erlînger dans un 

format plus petit. (B. N.) 

2 1 . La référence est B. 72 des Anonymes (et non B. 64), dont 

voici les dimensioDS : L. 426; H, 304. Le dessin origi- 
nal de Luca Penni est au Louvre. 

23 . Effacer ce qui est dit de la collection His de la Salle. Le 
dessin du Louvre, qui n'a pas été gravé, comme l'in- 
dique à tort le catalogue, offre une composition abso- 
lument différente de celle de l'estampe. 

25. Le dessin du Louvre est attribué par M. Dimier à un 
auxiliaire du Primatice, par exemple à Miniato. Il n'est 
sûrement pas du Rosso, comme le dit le catalogue. 

Le MAITRE I ? V. 

6. Le dessin original est au Louvre. 

7. Le dessin original est au Musée des Offices, à Florence. 

L'Albertine, à Vienne, en possède une copie. 
20. La Visitation de la Vierge (et non la présentation). B. 8 
des Anonymes. Retirer cette pièce de l'œuvre du maître, 
malgré l'autorité de Mariette. Elle âgure déjà dans 
l'oeuvre de Geoffroy Du Moustier. 

Le MAITRE G. R. 

I . La même composition est gravée ex Collectione Francisci 
Fabri Bonon. (B. N.) 

FÉLIX Herbet. 



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LE SAINT MICHEL 
DU MUSÉE DE MONTARGIS 

(deuxième moitié du XV' slècle) 




tête casquée du Musée archéologique 
I d'Orléans, qui a longtemps passé pour 
une Jeanne d'Arc et qui provient, paraît-il, 
I d'une statue de saint Maurice placée jadis 
au portail d'une église de la ville, est bien connue 
des amateurs et le moulage l'a même vulgarisée dans 
le grand public. Mais on ignore généralement qu'il 
existe au Musée de Montargis une statue complète 
et fort bien conservée qui, à en juger par son style, 
doit bien être sortie du même atelier, sinon de la 
même main '. 

Cette statue, qui représente un saint Michel, 
provient de l'abbaye de Ferrières, mais nous igno- 
rons malheureusement jusqu'ici l'emplacement exact 
qu'elle pouvait y occuper. L'archange est figuré, 
selon l'iconographie consacrée, et tel qu'on le voit 
par exemple dans les Jugements derniers de l'école 



I. Cette statue a pourtaot figuré en igoo à l'Exposition rétrospective 
du Petit-Palais. Mais elle y était assez mal placée et n'a guère été re- 
marquée. 



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flamande du xv* siècle, sous les traits d'un jeune 
homme imberbe, aux cheveux bouclés, revêtu d'une 
armure complète. Cette armure est très fidèlement 
copiée sur la réalité. L'exécution en est même d'une 



TÊTE CASQUÉE. 

(Musée archéologique d'Orléans.) 

finesse et d'une précision admirables. Tous les 
détails, toutes les articulations, tous lesclous en sont 
indiqués juste à leur place et dans leur forme. 

Le casque du saint Maurice d'Orléans était exé- 
cuté avec un soin et une vérité identiques, et la figure, 



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SAINT MICHEL 
StaluE piètre peiiile (Musée de Monlargîs}. 



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lorsqu'elle était complète, devait bien évidemment 
représenter le héros chrétien, non pas sous les espèces 
d'un guerrier romain, mais bien d'un chevalier 
du XV' siècle. C'est l'anachronisme ingénu tel qu'il 
avait été pratiqué par tout le moyen âge; c'est le 
même souci de réalisme précis et minutieux qu'avait 
apporté un Jacques de Baerz dans l'exécution de 
son saint Georges du retable des ducs à Dijon et 
que nous retrouverions encore plus de cent ans après 
chez Michel Colombe, héritier de nos vieux imagiers 
gothiques. Le saint Georges sculpté par ce dernier 
dans son retable de Gaillon (iSog), aujourd'hui au 
Musée du Louvre, porte encore l'équipement de 
bataille des chevaliers contemporains : la salade et 
la cotte de mailles, les cuissards et les solerets 
élargis. 

Par dessus l'armure, l'archange de Montargis. 
porte un grand manteau qui lui couvre les épaules et 
dont le pan de droite, ramené par devant, est main- 
tenu sous le bras gauche. La draperie en est assez 
souple, sans complications exagérées de plis entre- 
coupés comme les aimaient les Flamands de ce 
temps, sans la lourdeur accablante que recherchaient 
les continuateurs, un peu disséminés par toute la 
France à ce moment, de la grande et puissante école 
bourguignonne. La comparaison à ce propos est bien 
curieuse à faire entre notre statue et un petit saint 
Michel du Musée de Toulouse, dont l'origine bour- 
guignonne ne saurait faire de doute pour personne. 

Le geste de l'archange qui, de son épée levée, va 
pourfendre le dragon rampant à ses pieds, est aisé, 
vigoureux et pittoresque mais sans outrance drama- 



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— go- 
tique. Nous connaissons d'autres saints Michel où 
l'artiste est loin d'avoir su rencontrer cette aisance 
dans le mouvement, tel celui du Musée archéologique 
de Laval qui provient de Montsûrs. Ailleurs, le calme 
du tueur de monstres est vraiment par trop extra- 
ordinaire : ainsi, dans le saint Michel de l'église de 
Villeloin, en Touraine, près de Loches, qui trans- 
perce d'un geste discret et modéré un vilain petit 
démon vert à tête de lapin écorché. 

L'expression de la figure, calme et demi souriante, 
la forme du petit nez rond, le modelé ferme et précis 
de la bouche et des joues se retrouvent presque iden- 
tiques dans la figure du saint Michel de Montargis 
et dans la tête casquée d'Orléans. Il semble que l'on 
reconnaisse ici un peu plus de verdeur; moins de 
délicatesse et de fondu que dans certaines têtes 
juvéniles de l'Ensevelissement du Christ à So- 
lesmes, celles du saint Jean ou des angelots. Celles- 
ci, un peu postérieures sans doute (le groupe de 
Solesmes date des toutes dernières années du 
XV' siècle), seront encore cependant de la même 
famille. Les unes et les autres sont bien dans la tra- 
dition française et fort éloignées de ces modèles ita- 
liens qui commençaient à se répandre en France 
dans le dernier tiers du xV siècle, les figures d'un 
Laurana par exemple. Elles sont plus fermes, plus 
énergiques, de dessin plus écrit, et ce n'est que 
beaucoup plus tard, chez les successeurs de Michel 
Colombe, vers la fin du règne de Louis XII et le 
début de celui de François I", que commencera à 
s'introduire dans les œuvres de nos imagiers fran- 
çais quelque chose de cette grâce un peu molle et 



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- 91 - 
banale que nous apportaient les artistes d'outre- 
monts. 

Pendant toute la fin du xv* siècle, ce que l'on peut 
voir se développer, dans la plupart de nos écoles de 
sculpture française, avec un éclat beaucoup plus 
sensible qu'on ne le dit généralement, c'est juste- 
ment cette sorte de réalisme modéré et adouci que 
nous venons de rencontrer dans les deux œuvres 
de Montargis et d'Orléans; le style de nos ima- 
giers de ce temps s'éloigne de plus en plus des vio- 
lences et des exagérations de l'école bourguignonne, 
tout en gardant ses habitudes de précision et de 
conscience dans le détail. Ce style trouvera son 
expression la plus parfaite dans les œuvres de l'école 
de Tours et en particulier dans celles de Michel 
Colombe. 

Est-ce à dire qu'il faille rattacher les deux œuvres 
que nous venons d'étudier, et qui sont des plus signi- 
ficatives, à cette grande école? Nous ne saurions 
l'affirmer absolument. Elles sont en tous cas les 
produits du même esprit, des mêmes tendances dans 
une école voisine et parallèle. Peut-être ne sont-elles 
pas les seules, encore subsistantes, qui puissent 
servir à constituer une sorte de groupe Orléanais, 
dans la grande famille que nous avons désignée 
ailleurs sous le nom d'École de la Loire', et nous 
serions très heureux si, en remettant en lumière et 
en rapprochant ces deux œuvres charmantes de la 



i. Paul Vitiy, Michel Colombe el la sculpture française de s 
(Paris, Lib. centrale des BeauJt-Atls, 1901, in-So). 



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— 92 - 

deuxième moitié du xv siècle, nous avions facilité ou 
provoqué la réapparition dans l'histoire de notre art 
français de quelques documents ignorésouméconnus 
jusqu'ici. 

Paul Vitry, 

atUcbé au Musée du Louvre. 




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PASSAGE A ÉTAMPES 

D'UN DUC DE PARME 

EN i636 




|ES historiens locaux nous ont déjà ren- 

\ seigné sur le passage à Etampes deç 

I rois, reines, princes, princesses et autres 

personnes de marque. 

M. Eug. Thoison, dans son ouvrage général sur 

Les séjours des rots de France dans le Gâtinais, 

a signalé tous les séjours des rois à Étampes, du x' 

au XVIII' siècle*. 

On sait aussi qu'en 1721 eut Heu à Étampes le 
passage de Mademoiselle de Montpensier, depuis 
le récit qu'en a publié M. Maxime Legrand*. 

Les passages des ducs de Bourgogne dans la 
même ville ne sont bien connus que depuis l'an- 
née 1888, époque à laquelle on a publié les comptes 



I. Pages 38 à 3î et supplément pp. 169-170. 

3. Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais, iBoo, 
pp. 3i5-3i9. 



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- 94 — 
et dépenses de leur hôtel'. On y voit que Philippe 
le Hardi, duc de Bourgogne, y a < dîné, soupe ou 
glté » en i367, 1400 et 1402 ; que son fils Jean sans 
Peur a fait de même en 141 1 et 141", mais il n'y a 
aucun détail sur le séjour de ces deux seigneurs. 

A notre tour, nous donnerons quelques détails 
sur le passage d'un duc de Parme à Étampes, au 
XVII' siècle, grâce à une source encore peu utilisée 
pour l'histoire locale. 

Edouard Farnèse, duc de Parme, qui disposait 
d'une armée de douze mille hommes, venait d'entrer 
en i635 dans l'alliance de la France contre l'Es- 
pagne, lorsqu'il éprouva le désir d'aller rendre 
visite à Louis XIII', dans un but politique. 

Parti de Verceil (Piémont) le 38 janvier i636, 
accompagné de dix gentilshommes', * il fut reçu, 
dit Fr. Le Maire, historien d'Orléans, sous Pierre 
Le Berche, maire, par le comte de Brulon, accom- 
pagné des sieurs Parfait, contrôleur général, Strassy, 
maître d'hôtel des gentilshommes servants, et autres 
officiers de la maison du roi; et il fut harangué par 
tous les ordres de la ville, qui lui rendirent tous 
leurs autres devoirs selon le commandement qu'ils 
en avaient reçu de Sa Majesté' ». 

Dans la Gazette^ on lit dans le n° 3(, extraordï- 



t. Itinéraires de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (r 363- 1411)), 
par Erneai Petit (Paris, 1888, iii-4n). 
I. Mémoires de Richelieu. 

3. Mémoires de Richeiieu. D'après le récit, les geatilshommes étaient 
au nombre de douze. 

4. Le Maire. Histoire de la ville et duché d'Orléans {1648, in-fol.), t. I, 
p. 175. 



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-95- 
naire, du xxviii février i636 : « Ce qui s'est fasse 
à Orléans et Estampes à la réception du duc de 
Parme^ > : 

L'ii de ce mois. Son Altesse de Panne estant arrivée à un 
quart de lieue de la ville d'Orléans, dans les bateaux qu'il 
avoit pris à Briare, mit pied à terre auprès de l'église des 
Capucins, et y fut receu de la part du Roy par le comte de 
Brullon, Introducteur des Ambassadeurs, dans les carosses, 
de Sa Majesté où il monta, estant accompagné des Comtes 
Fabio Scoti père, et Ascanio Scoti fils, du Marquis de So- 
raigne, du S^ Gofredi Secrétaire de Son Altesse, des Comtes 
Prati, Tudesqui, Cavalque, Rive, Pol Scoti et du sieur Léo- 
nardi, du Comte Montaoult Page d'honneur, et du sieur 
Monquid : tous en un équipage qui tesmoignoit la magnifi- 
cence de ce Prince. Avec cette suite. Son Altesse de Parme 
fit son entrée dans la ville d'Orléans aux flambeaux, et fut 
mené dans rhostel d'Escures : ayant esté rencontré et harangué 
hors les portes de la ville par tous les corps : les rues par où 
il passa bordées de trois à quatre mille bourgeois rangez en 
haye, à droit et à gauche; dont les salves, jointes au bruit des 
canons et boëtes. rendoicnt une harmonie beaucoup plus 
aggréable à ce Prince belliqueux qu'aucune autre musique. 
Après qu'il fut descendu en son logis, le sieur de Tracy, Mais- 
tre d'Hostel du Roy, qui donne ordre à son traitement, le fut 
saluer; comme firent aussi les sieurs Parfait Controlleur 
général de la maison du Roy, du Puy et Chefdeville Gentils 
hommes servans. Le lendemain 12, avant son parlement, Son 
Altesse fut haranguée par le Clergé. Et arriva le i3 par 
Touri à Estampes, où six à sept cens bourgeois le receurent 
en armes cinq cens pas hors la ville : passant pour le meilleur 
soldat celui qui faisoit le plus de bruit. Les harangues ne 
furent pas oubliées à la porte, ni les escrevisses, le présent 
ordinaire du corps de ville, comme estant le lieu oi^ elles sont 



. A Paris, du Bureau de l'Adresse, 10-40 de 4 pages. 



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-96- 

estimées croîstre les plus belles et les meilleures do monde. 
De là il se rendit par Linas à Chllli, comme vous avez sceu, 
avec le reste des cérémonies observées à son entrée en cette 
ville. » 

D'Étampes, le duc de Parme se rendit donc à 
Linas puis à Chilly, où il resta deux jours à visiter 
cette belle résidence. II s'arrêta ensuite à Bourg-la- 
Reine où il fut reçu par les délégués envoyés de la 
part du roi. Il arriva à Paris le i8 février et il y eut 
une grande réception au Louvre. Le lendemain, il 
fut reçu dans le palais du cardinal de Richelieu. 

Le 23 février, le roi lui-même le fit assister à la 
revue d'un régiment dans le manège des Tuileries. 

Le 24 février, c'est Gaston d'Orléans, frère du 
roi, qui lui donne une fête aux Tuileries dans les 
appartements de Mademoiselle de Montpensier, sa 
fille; le lendemain, réception à Versailles*. 

On sait que ce duc de Parme, comme la plupart 
des membres de sa famille, était affligé d'un excessif 
embonpoint. Les mémoires du tempsajoutent « qu'il 
était tout plein d'esprit et de générosité >. 

Il partit de Paris le 18 mars, coucha le même 
jour à Villeroy et arriva le lendemain à Fontaine- 
bleau'. Il fut de retour en Italie au commencement 
d'avril, très satisfait de l'accueil du roi de France 
qui lui avait remis en cadeau une chaîne en diamants 
valant soixante mille écus'. 

LÉON Marquis. 



I. Gazette et Mémoires de Richelieu. 

3. Mercure de i636. 

3. Mémoires de Richelieu, cités. 



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LISTE ALPHABÉTIQUE 

DES 

PERSONNES INHUMÉES 

EN L'ÉGLISE SAINT-jEAN-BAPTISTE 

DE NEMOURS 
Aux XVII' et xviii' siècles. 



■n n'a pas à faire ici l'histoire des inhu- 
n mations dans les églises, mais à mon- 
trer quel peut être l'intérêt de la liste 
I que nous avons dressée, et que nous 
publions ci-après. 

La sépulture dans l'église, bien que, dans nombre 
de cas, accordée à des individus de peu d'impor- 
tance profitant de quelque circonstance particulière, 
était ordinairement réservée à une élite : ecclé- 
siastiques, seigneurs, magistrats, etc., etc. Notre 
liste fournira donc surtout des noms pouvant entrer 
dans des catalogues de curés, de vicaires, de titu- 
laires de fiefs, d'officiers de justice ou de finance, et, 
plus modestement, de marguilliers, de serviteurs de 
l'église, etc. II est à peine besoin d'insister sur les 
services qu'elle pourra rendre au point de vue bio- 
graphique ou généalogique; nous ferons seulement 
remarquer que l'on y trouvera la mention de person- 
nages de distinction n'habitant pas Nemours, mais 
que le hasard d'un passage ou d-un séjour y a fait 



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décéder : ainsi de Barrin de La Galissonnière et de 
plusieurs autres; mention que l'on n'aurait proba- 
blement pas l'idée de venir chercher dans les re|a;istres 
de cette ville. 

Il semble, et nous l'avons reconnu plus haut, qu'un 
certain nombre de noms auraient pu être éliminés 
sans grande perte pour l'histoire; nous ne nous 
sommes cependant pas cru le droit d'opérer de sup- 
pressions que rien ne nous garantissait ne pas être 
regrettables. Nous donnons donc tout ce que nous a 
fourni un dépouillement attentif des registres parois- 
siaux de Nemours, de 1628, époque où les inhuma- 
tions commencent à y être inscrites régulièrement, à 
la fin du xvm' siècle, où, après plusieurs ordon- 
nances du Parlement, on dut renoncer à cet usage si 
contraire à l'hygiène publique '. 

Notre liste comprend 476 noms classés alphabé- 
tiquement en vue de rendre les recherches plus 
faciles. Ce nombre relativement considérable ne ren- 
ferme pas ceux des personnes citées dans un article 
sans cependant reposer dans l'église; nous les inter- 
calons marqués d'une astérisque. 

Nousindiquons, toutes les fois que nous le connais- 
sons, le lieu précis de la sépulture, mais en nous en 
référant aux mentions anciennes et sans tenter l'iden- 
tification encore incertaine de plusieurs vocables. 

Enfin, il ne sera pas superflu de noter qu'à l'ex- 



.r. La dernière inhumation dans l'église est du io juillet 1773.— Dès T765, 
le Parlement avait promulgué une ordonnance • prohibant sévère^çnt--, 
pour cause de salubrité, les sépultures dans tes étrlises. Il y eut certaiue- 
raent des résistances, car une déclaration du Roi, du 10 mars 1776, dut 
renouveler la mÊrne défense. 



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ception de celle de Barrin, aucune épitaphe anté- 
rieure à 1790 n'existe plus dans l'église de Nemours. 
Si l'on y voit quelques pierres ou quelques frag- 
ments de pierres tombales, ils y ont été apportés lors 
de la démolition de la chapelle de l'abbaye de la Joie. 



Alexandre (François), sieur du Rousset; 79 ans. — 
20 avril 1710. 

* Alexandre (Jean-Bap liste). -^V. Frémont (Julie-Auguste de). 
Alexandre (Marie), veuve de Jean Marchand. — 2g juin lôSa, 
Alexandre (Marie-Catherine), [fille de François]; 3 jours. — 

9 février 1672. 

Alexandre (Mathurin), élu eo l'élection; 70 ans, — 27 sep- 
tembre 1657. 

Alexandre (N. . .), fils de François. — 24 août 167g. 

Alexandre (Pierre), élu en l'élection. — 3o mai i63i. ' 

Alexandre (Pierre), procureur du Roi au présidial de Melun ; 
48 ans. — 1" mai lôSg. 

• Allegrain (François), écuyer, — V. Charlot (Marie). 
Allegrain (Jeanne-Marie), femme de Louis Hédelin; 40 ans. 

— 25 février 1691. — Chapelle des Hédelin. 
Arman (Gabriel), lieutenant assesseur en la maréchaussée de 

Melun et Nemours. — 28 mars i663. 
Arman (Jeanne), veuve de Claude Lemaitre; 80 ans, — 

36 juin 1716. — Près de la chaire. 
Arman (N...), fils de Gabriel; 16 ans. — i3 septembre lôô?. 
Arquier (Claude), greffier de Nemours (sic); 62 ans. — 

33 juin 1698. — Près de la chapelle de la Vierge. 
AuDiGER (Anne), veuve de Louis Baudran. — 17 octobre 1730. 
AussiÈRE (Louis), vicaire; 33 ans. — 14 octobre 1751. — 

Dans le chœur. 



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— 100 — 
Babin (Pierre), sonneur et bedeau. — 17 mai i656. 
Barrage (Jean), élu en l'élection; 60 ans. — 33 mai 1680. 
Barrage (Marie), veuve de Guillaume Berthier; 73 ans. — 

17 octobre 1701. 

Barrage (N. ..), fille de,. . — i3 décembre i65i. 

Barrage (Pierre), ancien curé de Batiliy ; 87 ans.— sr août 1753. 

— Dans le chœur. 

Barrin (Roland-Michel), marquis de la Galissonnière, lieute- 
nant général des armées navales; 63 ans. — 27 octobre 1756. 

— Chapelle à présent sous le vocable de la Vierge. 
Bataille (Agathe -Elisabeth), femme de Charles -Jacques 

Hédelin; 3g ans et demi.— a mai 1767. — Chapelle Sainte- 
Barbe. 

Bataille (Charles), marchand; 46 ans. — 12 avril 1694. 

Bataille (Charles), élu en l'élection; 77 ans. — 7 avril 1766. 

Bataille (Claude), fille de Charles I ; i5 ans. — i" février 1700. 

— Près de la chapelle Saint-Nicolas. 
Bataille (Espérance); 22 ans. — 7 août 1673. 
Bataille (N...); « M. Bataille ».— 23 août i663. 
Bataille (N.. .}, t enfant à M. Bataille ». — 36 janvier 1663. 
Baudet (Nicolas), bedeau; 72 ans. — 37 octobre 1713. 
Baudouin (Marie-Catherine-Jacqueite), fille de Raphaël; 

18 mois. — 2 août 1718. 

* Baudoul-j (Raphaël), avocat en Parlement. — V. Baudouin 
(Marie- Catherine-Jacquette). 

* Baudran (Louis), ccuyer. — V. Audiger (Anne). 

Baudran (Pierre-Louis), écuyer, ancien lieutenant de cuiras- 
siers; 60 ans. ~ 14 juillet 1741. — Devant l'autel de 
Sàint-Sebastien. 

Baudby (Marie-Françoise), femme de Charles-Alexandre Thi- 
baut;' 46 ans. — 10 mars 1708. — Vis-à-vis de la chapelle 
Saint-Nicolas. 



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— lOI — 

Bai'dry (Simone), veuve de Louis Thibaut; 68 ans. — 
7 août 1731, 

Beaullier (Marie-Anne), veuve de Henri Lesage de Sainte- 
Fot; 74 ans, — 17 octobre 1735. 

BEAULi.iER{N...)t ■ I3 petite Baulier >;8mois. — Sojuin 1666. 

BÉGAUT (Michel), procureur du Roi au grenier à sel; 5o ans. 
6 août 1667. 

Belamt (Augustin), ancien curé de Villecerf ; 77 ans. — g fé- 
vrier 1770. — Dans le chœur. 

Belamy (Françoise), veuve de Thomas Roux; 82 ans. — 
3i janvier 1729. 

Belamy (Geneviève-Marguerite), femme de Robert Lefèvre; 
61 ans. — 7 septembre 1760. 

Belamy (Julien); 42 ans. — 21 septembre 1702. 

Belamy (Marie-Anne), femme de Jacques Prieur. — 8 avril 1705. 

Bénard (Louis), docteur en médecine; 3q ans. ~ i3 sep- 
tembre 1694. 

* Benoist (Claude). •— V. Cransson (Louise-Marguerite). 

Benoist (Hélène), veuve de Guillaume Berthier de Nibelle; 
7ï ans. — II mai 1731. 

Benoist (Hélène), veuve de Pierre-Charies Le Roy; 63 ans 

— 5 mars 1746. 

Benoist (Marguerite), femme de Jacques Dupaïs; 66 ans. — 

4 février 1749. — Chapelle Sainl-Yves. 
liENOiST (N...)i fille du suivant; 2 ans. — 11 août i65i, 
Benoist (N. , .), sieur du Chesne, ci-devant élu en l'élection, 

— 28 mars 1672. 

Benoist (Sébastien), tanneur, second marguillier; 40 ans. — 
27 janvier 170g, 

Bercher (Marie-Madeleine), femme de Victor-Etienne Ber- 
trand. — Il jauvicr 1762. — Chapelle Sainte-Barbe. 

Bercer de Villeparc (Bernard), écuyer; 28 ans,— 34 avril 171 1 

— Devant la chapelle de la Vierge. 



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Berger de Villeparc (Jeanne), fille de Bernard; 3 ans. — 
I" avril 171 1. — Devant la chapelle de la Vierge. 

Berthault (N...). fila àe < M. Berthaiill, de Paria ». — 
8 septembre lôSa, 

• Berthe (Honoré), négociant. — V. Imbert (Claudine). 
Berthelet (Françoise), fille de Marin; 5 ans. — 17 mai 1668. 
Bebthelet (Marin), lieutenant particulier. — V. Berthelet 

(Françoise). 
Berthelet (N. . .), fille de Marin; 9 ans. — 20 décembre i665. 
Berthelet {N. . .), fille de Marin. — 7 janvier 1704. — Prés 

de la chapelle Saint- Yves. 
Berthier (Antoine), fils de François. — 16 décembre i6q5. 
Berthier (Claire), « fille do procureur du Roi »; 2 ans, — 

29 juin i656. 

Berthier (François), procureur aux bailliage, prévôté et ma- 
réchaussée; 73 ans. — l'^mai 1716. 

Berthier (Geneviève), veuve de Nicolas Heaulmé de la 
Neuville; 72 ans. — 4 juillet 1731. 

Berthier (Ouillaume), fils du procureur du Roi au bailliage ; 

5 ans. — 2 juin lôSo. 

Berthier (Guillaume), sieur de Nibelle; 52 ans. — 2 dé- 
cembre 1667. 

* Berthier (Guillaume II), sieur de Nibelle. — V. Benoist 
(Hélène). 

Berthier (Guillaume III), fils de Guillaume II de Nibelle; 5 à 

6 ans. — 18 janvier 1701. 

Berthier (Jean), sieur de Nibelle, curé d'Ichy; 44 ans. — 

4 août 1Ô94. 
Berthier (Jean-François), sieur de Luzy; 35 -ans. — 

30 mars 1731. 

Berthier (Jérôme); 12 ans. — aS mars 1662. 
Berthier (Julien), élu en l'élection. — 14 octobre 1629. — 
« Devant l'auiel Notre-Dame. » 



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- io3 - 

Berthier (Julien), sieur d'Ichy, fils du précédent; 22 ans. — 

4 septembre lôSa. 
Berthier (Marie), fille de Guillaume II; 4 ans et 7 mois. — 

6 avril 1702, — Vis-â-vis de la chape/le Saint-Pierre. 
Berthier (N . . . ), fils de feu Thomas. — ag décembre lôSa. 
Berthier (N. . .), enfant du procureur du Roi. — 9 avril 1657. 
Berthier (N,. .), enfant du procureur du Roi. — 20 juillet 1657. 
Berthier {N. ..), « enfant de M. Berthier de Nibelle »; 5 ans. 

— 12 septembre 1657, 
Berthier (N...),» enfant de M. de Nibelle ».— I7févrieri66a. 
Berthier {N. . .), « enfant de M. de Vaulouis ». — 2 mai 1667. 

* Berthier (Pierre), sieur de Vaulouis. — V. Berthier (N...). 
1667. 

Berthier (Pierre), ancien curé d'Ichy; 53 ans. — 5 avril 1719. 
Berthier (René), sieur d'Escumiers (sic)'; 65 ans. — 
20 octobre 1667. 

* Berthier (Thomas). — V. Berthier (N. . .), i653, 
Bertrand (Anne), fille de N. . . Bertrand. — 10 octobre 1675. 
Bertrand (Etienne), conseiller du Roi au bailliage et pro- 
cureur du Roi aui eaui-et-forôls; 69 ans. — 14 juin 1736. 
— Chapelle Sainl-Ypes. 

Bertrand (François); 66 ans. — 28 juin 1703. — Vis-â-via de 

la chapelle Saint-Yves. 
Bertrand (François-Léon), fils d'Etienne; 9 à 10 ans. — 

a3 juin 1714. — Chapelle Saint-Yves. 
Bertrand (Jacques), ancien conseiller au bailliage; 79 ans. — 

4 mars 1718. — Chapelle Saint -Yves. 
Bertrand (Jacques- Etienne), fils d'Etienne; 2 ans. — 

12 mai 1705. — Chapelle Saint-Yves. 



. Cumiers, paroisse de Recloaes. 



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~ 104 - 

Bertrand (JeanDC-Françoise), lille d'ÉtieDne; u mois. — 
3o août 1714, — Chapelle Saint -Yves. 

Bertrand (Jeanne-Martine), fille d'Etienne; 33 ans. — 
10 août 1739. — Chapelle Saint-Yves. 

Bertrand (Louis-Étienne), fils d'Etienne. — 1 1 juillet 1711. — 
Chapelle Saint-Yves. 

Bertrand (Louise), fille de Jacqnes; 20 ans. — 16 août 1699. 
Chapelle Saint-Yves. 

Bertrand (Louise-Anne), fille de Jacques; 2 mois, — 24 sep- 
tembre 1668. 

Bertrand (Louise -Marie -Françoise), fille d'Etienne. — 
35 février 1704. — Chapelle Saint ■ Yves. 

Bertrand (Marie- Jeanne), femme de François Nioche. — 

6 février 1715. — Chapelle Saint-Yves. 

* Bertrand (N...), avocat en Parlement. — V. Bertrand 
(Anne). 

• Bertrand (Victor-Etienne), conseiller au bailliage, — 
V. Bercher (Marie-Madeleine), 

• Bertrand des Terriers (François), maire perpétuel. — 
V. Bertrand des Terriers (Jean). 

Bertrand des Terriers (Jean), fils de François; 10 mois, — 

7 août 1708. — Chapelle Saint-Yves. 

Bezoot (Louis), avocat au bailliage; 74 ans. — 11 janvier 17.59. 

Bezout (Pierre), procureur au bailliage; 84 ans. — 10 sep- 
tembre 1738. 

Bezout (Suzanne-Henriette), fille de Louis; 18 mois. — 
10 novembre 1718. 

Bigot (Catherine- Eu phrasie), fille de François-Robert ; 6 mois. 
— 10 mars 1739. 

* Bigot (François-Robert), sieur de Saint-Simon, mousque- 
taire du Roi. — V. Bigot (Catherine-Euphrasie). 

Bigot (Pierre -François), fils de François- Robert; 7 mois. — 
2$ septembre 1730. 



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— io5 — 

Blanchard (Isaac), prévôt de Nemours; 55 ans. — 24 dé- 
cembre i638. 

BoizEAU (Charles), bedeau; 48 ans. — 26 mars 1742. 

Bonhomme (Noël), garçon chirurgien; 22 ans. — 19 sep- 
tembre 1678. 

BouLAND (Etienne), prêtre habitué à l'église de Saint-Jean- 
Baptiste; 42 ans. — 28 août i635. 

Bourguignon (Étiennette), veuve de Jacques Cheval; 78 ans. 
— 29 janvier 1701. 

BoiiRSE(Robert); cent ans, — 3o octobre i65o. 

Breslé de Grand'Maison (Charles), régisseur des domaines 
du duché de Nemours; 46 ans. — 12 septembre 1734. 

Brugère (Marie), femme de Pierre Bezout, — 17 février 1719. 

Buisson (Jean), élu en l'élection; 5o ans. — i3 mars i63.}. — 
Nef de la Vierge. 

Cacou (Jean), porte-bannière à l'église; 72 ans. — 16 août 167g. 

Cadot (Nicolas), élu en l'élection ; 81 ans. — 7 juillet 1731 . 

Caviu-e (Louis-Antoine), marchand, marguillier en charge; 
45 ans. — 23 avril 1766. — Vis-à-vis du banc-d'œuvre. 

Chaffeau (Marie), femme de Nicolas Malet; 36 ans. — 
i3 juillet i638. 

Chambault (Françoise-Louise), veuve de N... Dcmoustier; 
74 ans. — 10 avril 1764. 

CiiAMBLÉ (N. ..), ■ petit enfant de M. Chamblé ». — 20 sep- 
tembre i665. 

Chantoisëau (Elisabeth), fille de Mathurin. — 24 avril 1696. — 
Près de la chapelle de la Vierge. 

Chantoisëau (Mathurin), élu en l'élection; 5i ans, — 
3 février 1704. — Devant la chapelle de la Vierge. ' 

Chappottin (Charles), — iq mars i658. — Devant l'autel de 
la Vierge. 

Chappottin (Louis). — 4 octobre 1607. — Devant l'autel de 
la Vierge. 



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— io6 — 

Charlot (Hélène), femme de François Berthier; Sa ans. — 

31 septembre 1710. 
Charlot (Marie), veuve : i" de François Allegrain; 2» de 

André Du Chesneau; y3 ans. — 24 novembre 1705. 
Charpentier (Claude), principal du collège; 70 ans. — 

19 avril 1702. 

* Chasteluer(N...). —V, JoNcoui (Geneviève -Tiiérèse de). 

* Chauveton (Pierre-Claude), chevalier, sieur de Saint-Léger, 
mousquetaire de la garde du roi. — V, Goderneaux (Fran- 
çoise-Claudine de). 

Chauvin (Alphonse), bedeau; 77 ans. — 12 avril 1748. — Près 
desfonts. 

Chéron (Marguerite), femme de Jean Fleurant; Sa ans. — 
ag juillet 1708, — Vis-à-vis de la chapelle Saint-Sébas- 
tien. 

Chéron (Pierre), marchand de grains, de Paris. — 17 jan- 
vier 1677. 

Cheval (Jacques), sieur de Bîchereau; 47 ans. — 29 jan- 
vier 1698. 

Cheval (Jacques II), fils de Jacques; 21 ans. — i3 mars 1699, 

— Devant la chapelle de la Vierge. 

Chevallier (Louis), sieur de Thivernon, gendarme du Roi; 

40 à 5o ans. — 3 novembre 1705. — Au bout de la nef. 
Chevetarte (Noël), prieur-curé de Nemours; 73 ans, — 

g avril i636. — Dans le chœur. 

* Claveau (Nicolas). — V. Mathieu (Claire). 

Clément (Robert), contrôleur au grenier à sel; 42 ans. — 

21 mars 1642. 
Clérambaut de Vendeuil (N. . .), mousquetaire de la seconde 

compagnie. — iSjuin 1731. 
Colin (Gilles), ancien curé de Châtenoy; 74ans. — 4 mai 1740. 

— Dans le chœur. 

* Colin (Gilles). — V. Huguet (Marie), 



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- 107 - 

* Colin (Jean), sieur de Montméry. — V. Lesage (Hélène). 
Colin (Jean), fils de Jean; i jour. — 7 octobre i663. 

Colin (Jean-Baptiste), avocat en Parlement, ci-devant élu en 
l'élection; 5q ans. — aS mai 1716. — Près de la chapelle de 
la Vierge. 

Colin (Louis- Alexandre), Sis de Nicolas; 4 mois. — 39 juil- 
let 1702. — Vis-à-vis de l'autel Saint-Joseph. 

Colin (Louis-Marcon), ancien curé de Tousson; 53 ans, — 
23 septembre 1765. — Dans le chœur. 

Colin (Marc), fils de Nicolas; 4 ans. — 8 février 1714. 

* Colin (Nicolas). — V. Colin (Louis-Alesandre). 

Colin (N. . .), « enfant de M. Colin, grenetier » au grenier à 

sel; 6 mois. — 12 novembre 1666. 
Colin (Pélagie), fille de Nicolas; 6 ans. — 37 avril 171 1. — 

Près de la chapelle de la Vierge. 
Colin (Pierre), ancien receveur des tailles; 65 ans. — 

3 mars 1729. 
Colin de Saint-Marc (Anne-Éliaabeth), fille de Marc-Hubert; 

7 mois. — 16 août 1746. 
Colin de Saint-Marc (Anne-Henriette-ÉIisabeth), fille de 

Marc-Hubert; 5 mois. — 31 avril 1732. 
Colin de Saint - Marc ( Henry }, fils de Marc-Hubert. — 

16 juin 1748, — Devantla chapelle de la Vierge. 

* Colin (Marc-Hubert), écuyer, sieur de Saint-Marc, secré- 
taire du Roi. — V. les précédents. 

Corby (Jean), prêtre, vicaire de l'église Saint-Jean-Baptiste; 

36 ans. — i5 septembre 1714. — Dans le chœur, « près des 

dernières chaises i. 
CoBNEiLLAT (N. ..}, « marchand •. — 20 août 1661. 
Corneillat (N.. .), huissier royal; 79 ans. — 14 juillet 1708. 
CoRNEiLLAT (Philippe), lieutenant des eaux et forêts du duché 

de Nemours; 74 ans. — 16 octobre 1668, 



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CoRNEiLLAT (PiciTe), avocat au bailliage de Nemours. — 
Ayant 5 juillet 1642. — Devant fautel de la Vierge. 

D'après le testament de CtauJe Yves, reçu par Débonnaire, notaire 
à Nemours. 

Corneille (Anne), fils de N... Corneille; 10 ans. — 

i3 février lÔSg. 
Corneille (François), avocat du Roi au bailliage ; 53 ans. — 

24 septembre i658. 

* Corneille (N. . .)• — V. Corneille (Anne). 

Corse (Jean de), sieur de Sainte-Croii, mousquetaire de la 
seconde compagnie; 22 ans, — 17 octobre 1707. 

* Cransson (Gilles), seigneur de Foucherolles. — V. Picault 
(Jeanne). 

Cransson (Louis), élu; 48 ans. — i5 janvier 1702. — Prés du 

Trésor. 
Cransson (Louise-Marguerite), femme de Claude Benoist; 

23 ans. — 3i mars 1707. — Près du Trésor. 
Cransson (Marie), veuve de François Alexandre; 75 ans. — 

12 mars 1713. 

* Cransson (Mathieu). — V. Le Rot (Jeanne). 

Creusot (Nicolas), religieux de Saint- Augustin attaché au 
prieuré; 53 ans. — 12 février 1703. — Près de la chapelle 
Saint-Nicolas. 

Dabonde de Vulaine (Charles-Ale.'iis). — 2 octobre 1730. 

* Daillery (Claude), curé de Bougligny. — V. Daillert 
(N...). 

Daillery (N. . .), sœur de Claude. — 2 mai lôSa. 

(Sera continué.) Eug. Thoison. 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE GATINAISE 



M. Fernand Engerand a publié (Paris, Leroux, 1899, in-8) 
l'Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 7709 et l'^iQ par 
Nicolas BaiUy, classé par écoles et par artistes dans chaque 
école : le nom de Fontainebleau y est souvent mentionné, car 
les châteaux royaux sont compris dans l'inventaire. 

Le même auteur a rédigé et publié VInvenlaire des tableaux 
commandés et achetés par la Direction des bâtiments du Roi 
de i-^o(f à 7792 (Paris, Leroux, 1900, in-8) qui apporte aussi, à 
l'aide de documents inédits, un contingent très appréciable de 
renseignements sur les richesses artistiques du château de 
Fontainebleau et la décoration (en partie conservée) de ses 
divers appartements; ces renseignements sur l'art officiel sont 
malheureusement dispersés puisque l'ordre alphabétique des 
noms de peintres a été également suivi dans ce second travail. 
A signaler aussi la commande faite à J.-B. Martin l'aîné, 
en 1722, d'un tableau représentant le château de Bellegarde, 
et vers la même époque de plusieurs vues du château de Fon- 
tainebleau par P.-D. Martin le jeune. 



h' Abeille de Fontainebleau &\vaçnméâias, ses colonnes, puis 
à part (Fontainebleau, M. Bourges, 1901; in-12 de xvi-475 p.)' 
la Chronologie des Fastes de Fontainebleau (tiSy-iSSo); ex- 
trait d'un manuscrit ^'Alexis Durand. Alexis Durand, né 
eo 1795, mort en i853, était menuisier et poète; ce n'était 
donc pas un historien de profession , mais un intelligent 

I. En vente à l'imprimerie Bourges {3 fr. 5û). 



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— IIO — 

curieux. Petite célébrité locble, doat le nom a été dooné à une 
voie de la ville en 1897, il a laissé ce manuscrit des < Fastes • 
qui appartient aujourd'hui à la bibliothèque municipale. Félici- 
tonâ-nous de la bonne pensée que l'on a eu de le sortir de 
l'oubli, bien que ce travail trop hâtif et souvent insuflisamment 
contrôlé n'ait pas de valeur documentaire. Ce n'est guère qu'un 
recueil analytique et chronologique de tous les événements, 
petits et grands, qui ont eu Fontainebleau pour théâtre et dont 
il a été possible à Alexis Durand de retrouver trace. Et il n'est 
certes pas exempt d'erreurs; mais c'est un vade mecum com- 
mode pour tous ceux qui ont des recherches k faire sur l'his- 
toire de la ville, en ayant soin de le consulter avec précaution. 
La très bonne table, due à M. Herbet, qui y est jointe, et oii 
les fautes les plus graves ont été corrigées', permettra de le 
consulter beaucoup plus aisément et sûrement. 



Une petite brochure de M"' F. Sadler est consacrée à une 
Promenade archéologique à Grez-sur-Loing (Fontainebleau, 
impr. Bourges, 1901 ; in-ia de Sg p.). On y retrouvera la lec- 
ture faite par notre aimable confrère à l'une de nos séances 
de 189Q. Ce n'est d'ailleurs qu'un travail précurseur d'une mo- 
nographie plus étendue que projette Mii'Sadleret pour laquelle 
elle ne négligera aucun moyen d'information. Cette localité, 
toute pleine encore de souvenirs précieux d'un autre âge, mé- 
rite en effet plus que beaucoup d'autres d'attirer du même 
coup la plume exercée de l'écrivain que nous pouvons déjà 
connaître, et le burin remarquable de l'ariiste qu'admirent les 
plus fins connaisseurs. 

M. EuQ. Thoison continue depuis 1898, dans la Semaine 
religieuse du diocèse de Meaux, la série de ses recherches his- 
toriques sur les anciens curés du diocèse actuel de Meaux, 



1. Le point .d'ioterrogation mis ù la suite du nom de Jean Hympe 
(p. 440) me semble inutile : des artistes de ce nom sont très conouB t 
Seas. 



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— [I! — 

dans les environs de Nemours (autrefois diocèse de Sens). 

Voici les localités parues jusqu'à présent, sans ordre d'ailleurs : 
Guercheville, Larchant, Fromont, Bagneaux-Glandelles, Châ- 
tenoy, Villiers-sous-Grez, Chevrainvitliers, Bougligny, AufTer- 
ville, Maisoncelles, La Chapelle-la-Reine, Fromonville, Soup- 
pes, La Genevraye, Nonville, Paley, Rumont; au total : di^- 
sept paroisses de l'arrondissement de Fontainebleau. 

M. Ardouin-Dumazet continue par la Basse-Bourgogne et 
le Sénonais la suite de son Voyage en France, aS' série (Paris, 
1901, in-i8). Ce nouveau volume s'étend sur le département de 
l'Yonne et sur parties de ceux de Seine-et-Marne et du Loiret, 
comprenant le Sénonais, la Puisaye et le Gâtinais oriental. 
Nous assistons au parcours un peu rapide de l'auteur à travers 
cette région; il contourne Toucy et Saint-Fargeau, s'arrête un 
moment à Châteaureuard, à Châtillon-CoHgny, à Bellegarde, à 
Saini-Benoit-sur-Loire ; Montargis, Souppes et Montereau 
sont les seules localités capables de le retenir un peu plus 
longtemps. Toute son érudition est assez superficielle, et nous 
regrettons d'y voir paraître Louis le Débonnaire à la bataille 
de Fontanet [Fontenoy] en 841, alors qu'il était déjà mort; d'y 
trouver le pont d'Yonne confondu avec le pont de Seine à 
Montereau'; de constater la présence d'une église Saint- 
Ugalde (I) à Château-Landon. L'auteur s'étonne qu'il y ait une 
rue Mac-Mahon à Châtillon-Coligny : il n'en a pas connu la 
raison. Il est vrai que c'est principalement le côté agricole et 
industriel du pays qui l'attire; mais comment n'a-t-il pas un 
mot de souvenir pour la papeterie de Buges, et comment n'a-t-îl 
pas reconnu dans tout le pays compris entre le Loing et l'Yonne, 
entre .Ferrières et Joigny, les restes d'une très ancienne exploi- 
tation du fer ? 

Le Bulletin de la Société archéologique de rOrléanais, XII, 
2* trim. 1901, p. 646, contient une courte et insignifiante notice 



I. M. Ardouin-Dumazet n'a pas manqué de nous parler de Montereau 
oùfaull l'YoDnel 



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sur l'Hôlel-Dieu de Bellegarde ' ; son auteur, fe D' E. Tartarin, 
a découvert l'existence de cet établissement pendant toute la 
durée du xviii" siècle. Sans se donner beaucoup de peine, et 
en consultant simplement notre « Fouillé de l'ancien diocèse 
de Sens », p. 145, on aurait pu acquérir la certitude que cet 
Hôtel-Dieu existait depuis fort longtemps. 

Grâce au même Bulletin, XII, p. 583, nous apprendrions, si 
nous ne le savions déjà, que le célèbre Mondor, ami deTabarin, 
était propriétaire d'une maison de campagne dans la paroisse 
de Chantecoq (arrondissement de Montargis); le rédacteur 
de cette note emprunte ses renseignements à un journal quo- 
tidien de Paris, VÉclatr; il eût été mieux inspiré en se référant 
aux documents eux-mêmes publiés dès 1884 et que nous avons 
signalés à leur apparition {Annales du Gâtinais, II, p. 265). 



Dans le Bulletin de la Société historique et archéologique 
de Corbeil, d'Étampes et du Hurepoix nous continuons à re- 
cueillir quelques documents et notices relatifs à nos études. 
Dans le tome VI {1900), relevons les communications de M. P. 
Pinson, Description de l'Hôtel-Dieu de la ville d'Etampes 
en i^SS, et Un épisode de la Terreur; le citoyen A. Clartan, 
maire d'Étampes, au tribunal révolutionnaire ; — de M. Cli. 
Forteau, Premier couronnement de la Rosière à Élampes 
en 1789, et Un baptême à Saint-Basile d'Étampes en 1^62; — 
de M. A. Dufour, Un condamné à mort au xvii* siècle [il s'agit 
de Jacques Bourgoin, t ià6i, capitaine au régiment de La 
Tour, dont le monument funéraire existe dans l'église Saint- 
Spire de Corbeil]. 

Henri Stein. 



1. On y a joinl la reproduction d'un portrait de MïJanic de Monicspan, 
provenant de cet H6tel-Dit:u et conserva encore aujourd'hui â Bellegarde. 



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LE DROIT DE CHAMPART 

EN 1790 

ET LA 

RÉVOLTE DES PAYSANS DU GATINAIS 




sr. 

|eu de questions ont provoqué autant de 
polémiques, de discussions parlemen- 
taires, de troubles dans les campagnes, 
I que l'application du décret, rendu dans 
la nuit mémorable du 4 août 1789, au sujet de la sup- 
pression des droits féodaux. 

Le législateur, visant l'abolition définitive, sans 
indemnité, des dîmes ainsi que des droits et rede- 
vances qui tenaient à la servitude personnelle, avait 
prononcé le maintien des droits utiles, légitimés, 
dans sa pensée, par la concession ancienne d'un 
fonds de terre à charge d'un cens annuel. Dans ce 
nombre figurait le champart, assimilé aux rentes 
foncières. 

Cette distinction entre la dîme et le champart, 
n'était-elle pas illogique et tes esprits simplistes des 
campagnes ne la considéreraient-ils pas comme inac- 
ceptable, d'autant plus qu'on semblait se trouver en 
présence d'un même droit perçu sous des rubriques 



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- 114 - 

différentes, malgré la commune origine> Si l'on 
remonte en effet à l'établissement du régime féodal, 
on reconnaît que la dîme, due en retour d'une con- 
cession gratuite de fonds, possédait bien toutes les 
qualités d'un droit utile. Il était contestable, dans 
ces conditions, de conserver le caractère d'utilité au 
seul champart qui, lui aussi, formait le prélèvement 
d'une partie des fruits de la terre destinés à la grange 
champarteresse du seigneur. 11 était difficile, en 
outre, d'en retrouver l'origine première sur le terri- 
toire d'une paroisse, en raison de la disparition du 
titre primitif et du silence des actes postérieurs de 
mutation de la propriété. Ne perdons pas de vue en 
outre la confusion fréquente survenue dans le cours 
des siècles, entre les deux redevances, désignées fré- 
quemment sous une dénomination unique en ces 
termes : droit de dîme et champart, tant de gerbes 
dues au seigneur. 

Le principe de la distinction des droits abolis et 
de ceux déclarés rachetables, proclamés en 1789, fut 
développé dans les décrets ultérieurs de 1790 
et 1791, rendus à la veille de la récolte des moissons 
et de la perception du champart. On pressentait de 
graves difficultés, à cause précisément de l'assimi- 
lation possible de ce droit à la dîme supprimée, et 
les mesures de précaution adoptées pour la percep- 
tion des reJevances semblaient devoir constituer 
le gage du maintien de la paix publique. Dans la 
plupart des provinces, cette opération. s'exécuta avec 
facilité, mais dans le Gâtinais, où la parole de 
Dupont de Nemours s'était élevée avec une si rare 
énergie contre les abus du régime féodal, les admi- 



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- n5 - 

nistrations locales étaient sur le point de se trouver 
aux prises avec les plus lourdes responsabilités. 11 
leur incombait de lutter contre le courant de l'opinion 
publique, favorable à une interprétation plus large 
des textes de la loi, en un mot contre la ligue puis- 
sante des intérêts menacés, substituant à la maxime : 
nulle terre sans seigneur, la devise plus moderne : 
nulle propriété sans titres. 

L'abolition des capitaineries, des droits de garenne 
et de colombiers, des banalités diverses, lourdes 
entraves de l'agriculture, constituait sans contredit 
un bienfait inappréciable, mais la plus lourde charge 
était conservée par le maintien du droit de cham- 
part, si l'on en considère la quotité s'élevant parfois à 
la huitième gerbe dans le Gâtinais et que plusieurs 
seigneurs revendiquaient dans une même paroisse. 
Le Tiers-État du bailliage de Nemours ne trouva pas 
de termes assez vifs, dans son cahier de doléances, 
pour décrire la situation faite à la population rurale 
par la perception de celle redevance et les consé- 
quences désastreuses de l'application fréquente du 
principe du droit d'enclave. La production du titre 
primitif, seul susceptible de donner au champart la 
valeur et le caractère respectables de la rente fon- 
cière, semblait au Tiers-État un minimum indispen- 
sable. 

Parmi ces doléances, plusieurs reçurent satisfac- 
tion, entre autres celle relative à la suppression du 
droit d'enclave ou faculté d'étendre le droit du cham- 
part à des terres comprises dans la limite de terri- 
toires soumis à cette redevance. Mais cette concession 
n'était-elle pas appelée à devenir te point de départ 



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- ii6 - 

de contestations sansfin au sujet de prétendues usur- 
pations accomplies du chef de l'enclave? La plupart 
des débiteurs n'élèveraient- ils pas la prétention d'être 
les victimes de cet abus? 

En prévision du règlement de ces difficultés éven- 
tuelles, la loi avait subordonné la reconnaissance des 
droits à la décision des coutumes locales, en d'autres 
termes, à la présentation des titres ou reconnais- 
sances. Ce dernier élément, le seul en général à la 
disposition du propriétaire de champarts, ne pré- 
sentait, de l'avis du tenancier, aucune valeur. Donnée 
durant chaque période de 40 ans, au moment de la 
rénovation du papier terrier de la seigneurie, la recon- 
naissance, loin de prouver la légitimité du droit, ne 
faisait que consacrer la perpétuité et le renouvel- 
lement d'une usurpation. A cet argument, le seigneur, 
fort des dires de la Coutume, répondait que la preuve 
de t'allodialité de son héritage s'imposait au tenan- 
cier. Tel apparaît le cercle vicieux où se débattent 
les deux adversaires et que décrets et lettres patentes 
sont impuissants à détruire. Deux intérêts contraires 
se trouvent en effet en présence et restent inconci- 
liables; de là aussi l'origine de troubles persistants, 
qui ne cesseront que lejouroù le législateur, donnant 
gain de cause aux doléances du Tiers-État du bail- 
liage de Nemours, imposera au propriétaire l'obli- 
gation de la présentation du titre primitif et, en fait, 
prononcera l'abolition du champart. 

Les populations rurales du Gâtinais, dont le sort 
parait digne d'un réelintérêt, disaient au roi en 1789 : 
t Si vous prenez ce qui nous reste de revenus, dis- 
pensez-nous de payer ce que nous fournissons au 



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— 117 — 

seigneur, car il faut bien que nous ayons quelque 
chose. > Elles avaient entrevu, à l'aube de la Révo- 
lution, l'abolition de toutes les charges féodales, 
mais exaspérées de voir borné au rachat facultatif de 
charges, dont elles nient la légitimité, l'allégement 
offert à leurs revendications, elles vont réclamer d'une 
voix unanime la production du titre confirmant leurs 
devoirs et organiser la résistance à la loi sous la di- 
rection des municipalités elles-mêmes. 



su. 

Le ministre Guignard, le 3 juillet 1790, informé 
de l'impuissance des propriétaires et des percepteurs 
à assurer l'exécution des jugements obtenus devant 
les tribunaux, invite les municipalités à prêter main- 
forte à toute réquisition'. L'envoi de cette circulaire 
indique de la part de son auteur et des autorités 
départementales, chargées de le renseigner, une igno- 
rance absolue de l'exacte situation et des dispositions 
des populations rurales. Non seulement l'appui 
réclamé des officiers municipaux leur manquera, 
mais on verra les maire et procureur- syndic prendre 
la tête du mouvement séditieux, ainsi que le fait 
survient à La Chapelle-la-Reine le lendemain de la 
réception de cette circulaire. 

Le signal de la révolte, en effet, est donné le 6 juil- 
let 1790 par cette paroisse : elle se déclare prête à 

1. Archives nationales, D ïxix, 43- 



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- ii8 - 

recevoir à coups de fusil les huissiers et les troupes 
chargées d'assurer la perception du droit exécré et 
n'hésite pas à s'insurger contre la maréchaussée de 
Fontainebleau qui protège la mission d'un huissier 
dans la signification d'un acte à divers réfrac- 
taires'. Les habitants accourent de leurs champs au 
son du tocsin, armés de pioches et de pelles, et 
menacent de faire un mauvais parti aux agents de la 
force pubUque, contraints aussitôt de disparaître 
sans avoir rempli leur mandat. A Achères, la multi- 
tude ne craint pas de se servir d'armes à feu pour 
défendre son territoire*. 

A la nouvelle de ces événements, le Directoire de 
Seine-et-Marne enjoint, le 7 juillet, au district de 
Nemours de déléguer deux commissaires dans les 
paroisses où se produisent des refus d'acquitter lés 
droits et de procéder à une enquête. L'exécution de 
cet ordre est éludée, en raison du danger réel d'en- 
voyer une délégation officielle dans ces villages, où 
l'agitation devient extrême. Le district ajoute qu'à 
Chevry-sous-le-Bignon une potence est dressée de- 
puis quinze jours, à destination de ceux qui oseront 
parler de payer le champart; il expose au Dépar- 
tement l'urgence de recourir « à des moyens plus 
sûrs et moins dangereux pour procurer l'entière exé- 
cution des décrets », et délègue en outre à Melun 
deux de ses membres, les citoyens Petit et Mauduyt, 
chargés d'insister sur la gravité de la situation. 

Sous l'impression de ce rapport, le Directoire 



. Archives nationales, D i: 
!. Ibidem. 



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- 119 - 

départemental écrit à l'Assemblée nationale , le 
10 juillet, la lettre suivante : 

€ Le temps nous a manqué pour réunir toutes les 
pièces capables de prouver le refus opiniâtre du 
champart et même de la diine de plus de 80 paroisses 
du district de Nemours. Dans les unes, on a repoussé 
à force ouverte les huissiers chargés seulement d'as- 
signer les refusants; dans d'autres, on a élevé des 
potences et porté la terreur au point d'arrêter le 
cours de la justice. Mais plusieurs paroisses recon- 
naissent la légitimité des droits de dime et champart 
et ne sont entraînées à suivre l'exemple que par la 
crainte d'être incendiées. 

» Partie des officiers municipaux ont refusé le 
paiement, non pas en corps municipal, mais indivi- 
duellement, pourleurs possessions grevées de dîmes 
et de champarts. En conséquence, il n'y a aucun 
fond à faire sur l'interposition de ces corps admi- 
nistratifs pour ramener les administrés à des senti- 
ments de justice et d'équité. Prendre des mesures 
partielles ne serait que compromettre l'autorité 
publique; pour prévenir une perte immense qui va 
retomber sur le Trésor, à l'occasion des biens natio- 
naux, il ne reste plus de ressource que dans une 
force imposante de troupes nationales et de troupes 
de ligne; alors les gardes nationales de Nemours, 
Ghâteau-Landon, Beaumont, Egreville et Moret 
leur prêteront assistance et protection '. » 

Le décret du i3 juillet pris en conséquence de cet 



ionaits. D rax, 43. 



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exposé par l'Assemblée nationale, d'accord avec le 
Comité des Rapports, déclare criminelle toute 
résistance à la loi et prévoit une information judi- 
ciaire contre les infracteurs et même contre les offi- 
ciers municipaux coupables de négligence. Tout 
débiteur de champart devait solder immédiatement 
ce droit, sauf faculté pour lui de se pourvoir, en 
cas de conflit, devant les juridictions ordinaires, à 
l'effet d'obtenir un jugement sur la légitimité de sa 
réclamation. Comme mesures coercitives, des troupes 
régulières devaient être mises à portée de seconder 
les gardes nationales sur la réquisition des munici- 
palités ou des directoires de département. 

Fait à noter, ce décret du i8 juin destiné, dans 
l'esprit du législateur, à calmer la surexcitation des 
esprits et à inspirer le respect des lettres patentes 
de mars 1790 sur la matière, au lieu d'exercer une 
heureuse influence, comme dans la plupart des pro- 
vinces, produisit un effet désastreux sur le Gâtinais. 
Origine des troubles actuels, selon la constatation 
du président du Comité des Rapports, de Broglie', 
il accrut l'effervescence par l'obligation qu'il impo- 
sait aux débiteurs de faire la preuve de la légitimité 
du refus d'acquitter leurs dettes. De toutes les parties 
de la région le mot d'ordre était donné de subor- 
donner le payement du champart à la justification 
des titres de propriété*. 

La rébellion se généralise et le département, per- 



1. Rapport du î3 juillet 1790. 

3. Délibération du Directoire du ai juillet 1790 {Archives département 
taies de Seine-et-Marne, âirie L). 



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sistant à attribuer le refus d'acquitter les droits à 
une fausse interprétation des textes législatifs, 
requiert l'assistance des troupes de ligne et des 
gardes nationales et les invite à se rendre à Nemours, 
Fontainebleau et Moret'. Il estime même urgent de 
réclamer le concours de la garde nationale pari- 
sienne. Rappelant aux citoyens actifs le serment 
prêté de conserver la propriété individuelle, il les 
prévient de sa ferme volonté de recourir aux voies de 
rigueur, si la nécessité s'en impose. En même temps, 
M. de Château -Thierry reçoit du ministre de la 
guerre, de La Tour du Pin, le titre de commandant 
en chef des troupes d'opération, mais avec obligation 
de prendre les ordres du Directoire départemental. 
Malgré le déploiement d'un vaste appareil mili- 
taire, composé des régiments de chasseurs de Lor- 
raine et du Royal- Bourgogne, ainsi que de cent 
hommes de la garde nationale parisienne, l'intensité 
de la rébellion augmente et la dernière décision du 
Directoire a pour conséquence des attentats plus 
nombreux et plus graves à la propriété. Le 3o juil- 
let, le commandant de Château-Thierry annonce 
que, dans une assemblée tenue à La Chapelle-la- 
Reine, le fermier du champart a dû, sous la menace 
de violences, signer un acte de renonciation à ce 
droit'. 11 ajoute que le centre de la rébellion réside à 
Pithiviers et à Puiseaux, où des potences sont dres- 
sées, mais qu'il lui est impossible de faire exécuter 
des ordres sur le territoire du Loiret ni de mouvoir 



I. Archives départementales de Seine-el-Marne, série L. 
1. Archives nationales, D xiix, £9. 



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les détachements de cavalerie stationnés à Milly et 
à Malesherbes. 

D'autre part, les habitants d'Égreville menacent 
d'incendier le château de leur ancien seigneur, de 
Rouault-Gamaches, et réclament la justification des 
titres du droit de champart, auquel on veut conti- 
nuer à les assujettir. C'est aussi la conclusion des 
habitants de Bransles assemblés pour entendre la 
lecture des décrets; M"" d'Égreville, d'après leurs 
dires, n'obtiendra le payement de ses droits sei- 
gneuriaux qu'après l'exhibition de ses titres '. 

En vue d'éteindre le foyer d'incendie du Loiret, 
qui déborde sur le district de Nemours, le comman- 
dant de Château -Thierry reçoit du département de 
Seine-et-Marne l'autorisation de faire une démonstra- 
tion vers la région de Pithiviers, inondée à ce moment 
d'un placard intitulé : Réponse des officiers muni- 
cipaux des campagnes du GâUnais aux admi- 
nistrateurs du Loiret. Le Directoire de ce dépar- 
tement, adressant le libelle au Comité des recher- 
ches, expose que l'objectif de cet écrit est d'exciter le 
peuple à ne payer aucun des droits « conservés par 
l'Assemblée nationale dans un intérêt purement per- 
sonnel », et à dresser des potences contre ceux qui 
le réclameront ou voudront l'acquitter. Ces conseils 
étaient suivis de point en point et à l'entrée de maint 
village, à Chevry-sous-le-Bignon et à Jouy notam- 
ment, se dressait le sinistre appareil. Le décret 
du 3 août 1790 enjoint aux municipalités de faire 



1. Délibération du 5 août [790. 



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- 123- 

Jisparaître toutes ces marques extérieures de sédi- 
tion et menace de la rigueur des lois les réfractaires 
aux décrets. 

A ce moment même où l'insurrection semblait 
atteindre son apogée, M. de Noailles visitait la région 
du Gâtinais, en qualité de délégué de l'Assemblée 
nationale, et procédait à une enquête personnelle en 
vue de se rendre compte de l'importance du mouve- 
ment. Dans quelles conditions la poursuivit-il? 11 est 
vraisemblable qu'il se borna à parcourir les localités 
voisines de La Chapelle-la-Relne et de Nemours, 
c'est-à-dire celles où la surveillance des troupes était 
le plus étroite. Si l'on considère en effet la situation 
géographique des villages visités, Ury, Recloses, 
Larchant, il est facile de constater, d'après les 
rapports officiels, qu'ils se trouvaient cernés par les 
détachements de Nemours, Malesherbes et Fontai- 
nebleau. Il est probable en outre que l'arrivée de ce 
personnage, animé des meilleures intentions conci- 
liatrices, eut comme conséquence immédiate de 
calmer les esprits dans tous les lieux de son pas- 
^sage et de lui faire envisager sous les couleurs les 
plus riantes une situation très grave. Comme con- 
clusion, en séance extraordinaire du Directoire, à 
Melun, il exprima un avis formellement favorable au 
retrait des troupes en garnison à Nemours, « attendu, 
disait-il, que les villages qui avaient d'abord refusé 
le payement, revenus de leur égarement, avaient 
presque tous transigé avec les propriétaires » '. 



I. Délibération du Directoire du 5 août 1T7.1 {Archives dip-irlcmcntales 
■fl Seine<t-Mame, série L). 



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— 124 - 

Responsable du maintien de l'ordre pubUc et 
appréciant plus sainement la réalité des choses, le 
Directoire ne partagea pas cet optimisme et décida 
de subordonner toute réduction de la force des 
troupes à la réception de l'avis du commandant 
de Château-Thierry. La réponse ne fit que confirmer 
ses appréhensions : 

< Le respect, dit le rapport, qu'imposent 800 hom- 
mes que l'on croit répandus dans le district par les 
moyens dont je me suis servi pour donner une plus 
grande apparence de forces, les fréquents déta- 
chements portés sur divers lieux pouvaient contenir 
pour l'instant l'effervescence, mais le relâchement, 
que l'absence de troupes semblerait annoncer, pour- 
rait faire renaître la fermentation. » 

En effet, le retrait des troupes de Nemours, base 
des opérations dirigées dans la direction du sud et 
de l'ouest, obligeait de dégarnir en même temps 
Château-Landon, et c'est de cette localité que les 
chasseurs de Lorraine surveillaient les villages de 
Néronville, Mondreville, Chenou et Maisoncelles; 
les patrouilles se portaient même sur Beaumont et 
sur Égreville, dont les habitants, au regret d'avoir 
signé un traité d'accord avec le fermier du champart, 
se disposaient à envoyer un délégué à Paris pour 
aviser aux moyens de se soustraire aux conséquences 
de leur acte de soumission. Le seigneur de cette 
localité, bien qu'ayant réintégré son domicile, vivait 
au milieu des angoisses les plus vives. La paroisse 
d'Amponville refusait nettement de se soumettre; 
Fromonville imitait cet exemple. Larchant n'ac- 
quittait, dit le rapport officiel, le champart ni à l'ab- 



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- 125 - 

baye de Villechasson, ni à la commanderie de Beau- 
vais, ni à Notre-Dame de Paris. Quant aux habi- 
tants du village d'Ichy, en raison de leur proximité 
de Puiseaux, c ils ne reconnaissaient que le droit 
Ju plus fort et étaient prêts à attenter aux propriétés 
particulières >. 

En résumé, le payement des droits de charapart 
semblait aussi problématique que jamais et la situa- 
tion restait aussi difficile qu'autrefois. Le moment 
était donc mal choisi pour affaiblir l'autorité d'un 
chef dont on ne saurait assez louer la sagesse des 
mesures militaires et l'attitude pleine de dignité qui 
lui permirent, dans des circonstances critiques, d'évi- 
ter une eflFusion de sang. En outre, l'on ne doit pas 
perdre de vue que le détachement de Malesherbes 
échappait à peu près à son action et que le contact 
de la garde nationale parisienne et des troupes de 
ligne lui suscitait des préoccupations continuelles'. 

Malgré les critiques formulées sur son admi- 
nistration par M. de Noaillesau sein de l'Assemblée 
Constituante, le DirectoiVe de Seine-et-Marne con- 
serva la ligne de conduite qu'il s'était tracée et main- 
tint, en dépit des charges en résultant pour les popu- 
lations, les forces militaires dans leurs stations res- 
pectives. Il n'en est pas moins vrai que le refus des 
paroisses de s'incliner devant les décrets de l'Assem- 
blée nationale était moins généralisé. L'habileté des 
mesures combinées entre les divers corps admi- 
nistratifs et la sagesse des conseils de persuasion, 



I. Rapport du commaudanl de Cliî te au- Thierry (6 août 17QOJ. 



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— 120 — 

donnés par M. de Noailles, avaient produit une cer- 
taine détente dans les agglomérations rurales. Plu- 
sieurs accords étaient intervenus entre les débiteurs 
et les fermiers, tel celui de La Chapelle-Ia-Reine 
du 3 août 1790, portant obligation pour les premiers 
d'acquitter la somme inscrite au bail consenti par 
iM. de Talmont, propriétaire, avec stipulation du 
droit de la municipalité d'exploiter le champart, s'il 
y avait lieu, en 1791. Les fermiers, en ce qui con- 
cernait l'indemnité pour la résiliation de leur bail, 
s'en rapportaient à la délicatesse de leurs conci- 
toyens et aussi à la décision de M. deNoailles'. 

L'influence favorable de M. de Noailles se mani- 
feste dans bien des cas et nous avons comme preuve 
l'accord intervenu à BougUgny, le 5 août 1790, entre 
les habitants et les cinq fermiers du champart : la 
signature de ce contrat est précédée de l'envoi d'une 
délégation à Nemours, avec mission de consulter 
M. de Noailles et le prier de les mettre sur la voie 
d'un arrangement à l'amiable, < pour la confiance 
que tous ont dans son patriotisme et dans sa justice ». 
Ils acceptent toutefois l'accord sous l'obligation soli- 
daire de toutes les parties redevables, « sans aucu- 
nement approuver lesdits droits, contre lesquels la 
commune se réserve toute vérification de titres et 
justification de propriété » '. 

Dans d'autres cas, c'est sous la pression de la 
force armée que les habitants se réunissent et accep- 
tent l'acte d'accord : la commune de Remauville, 



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— 127 — 

le 2 août, se déclare, dans ces conditions anormales, 
prête à acquitter le champart, mais réserve tous ses 
droits jusqu'à la justification des titres du seigneur, 
au moment du rachat. 

Ces actes d'accord portent engagement de désin- 
téresser les propriétaires ou fermiers des divers 
droits, soit par une évaluation en argent de leurs 
produits, soit par l'acquittement du prix des baux 
sous les formes les plus diverses, et, dans la 
plupart des cas, irrégulières et mêmes illégales, 
puisque le champart devait être payé en nature et 
non en argent. Mais, selon l'expression du procu- 
reur-syndic du district, ces actes constituaient le 
meilleur rapprochement de la loi, vu les cir- 
constances. En vue de parer aux difficultés, suscep- 
tibles de naître dans l'exécution de tels contrats, le 
district de Nemours décida de les transmettre par 
l'entremise du département à l'Assemblée natio- 
nale, seule capable d'autoriser la répartition des 
sommes sur les redevables en proportion du nombre 
des arpents et eu égard à la qualité du sol ainsi qu'à 
la valeur des diverses espèces de grains*. 

Quoi qu'il en soit, la multiplicité des actes de sou- 
mission, dans le district de Nemours, témoigne en 
faveurdu retour, sinon sincère, du moins momentané, 
au respect des prescriptions législatives; il était ha- 
sardeux de garantir la pacification réelle des esprits, 
en présence des forces militaires employées parfois 
pour inviter les villages à conclure des traités avec 



I. Archives nationales, D x 



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— (28 — 

leurs créanciers. La situation à Puiseaux et à Pithi- 
viers ne se modifiait pas; aucun acte d'accord n'in- 
tervenait dans cette région, et le procureur- syndic 
du district de Nemours n'hésitait pas à exprimer la 
crainte de voir les paroisses de son ressort, tracassées 
pour le champart, se mettre en instance pour se 
réunir à celles où l'on ne réclamait pas ces droits. 
Il insistait sur l'urgence de recourir à des moyens 
énergiques pour rappeler au devoir la région limi- 
trophe *. 

Les députés du Loiret ne se désintéressaient pas, 
pour leur part, des événements dont les environs de 
Pithiviers étaient le théâtre; leur démarche auprès 
du ministère eut pour résultat de provoquer l'envoi, 
le 12 août, d'une lettre au général de Lafayette, 
commandant des gardes nationales, pour l'inviter à 
donner l'ordre à de Château-Thierry de faire une sta- 
tion à Puiseaux après entente entre les deux dépar- 
tements intéressés'. 

C'était depuis longtemps le désir de cet officier, 
convaincu que le calme définitif ne serait obtenu 
qu'après la répression du mouvement dont le Loiret 
était le centre. 11 décide néanmoins, au préalable, 
de procéder à une démonstration dans trente -deux 
paroisses du district de Nemours où aucun arrange- 
ment n'est encore intervenu, dans ce nombre celles 
d'Ichy, de Lorrez, d'Ormesson, etc. < Ce travail^ 
disait-il, n'est pas l'ouvrage d'un seul jour, etj'aurai 
le temps de recevoir la réponse du Loiret, nécessaire 



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— 129 ~ 

pour me conformer à l'ordre de M. de Lafayette et 
consommer l'affaire des champarts. » Simultanément 
il demande le rappel du régiment de Royal-Bour- 
gogne de Melun dans l'intention de le porter sur 
Fontainebleau et appuyer un mouvement, non sans 
danger, au fur et à mesure qu'il approcherait de la 
zone.de Puiseaux. 

Le Directoire de Seine-et-Marne, durant les pré- 
paratifs de cette expédition, envoie à l'Assemblée 
nationale une délégation chargée d'exprimer sa sur- 
prise de l'attitude de M. de Noailles, qui ne s'était 
pas borné à demander le renvoi des troupes, mais 
avait annoncé solennellement la cessation de l'insur- 
rection et insisté sur l'exagération de son importance'. 
Confiant dans l'esprit de justice de l'Assemblée na- 
tionale, il sollicite un décret approuvant ses mesures 
pour assurer l'exécution des lois et émet l'espoir 
« qu'on ne le mettra pas dans l'obligation de donner 
lui-même au public sa justification en livrant à l'im- 
pression toutes les pièces de l'affeire, qui, en attes- 
tant la sagesse de ses délibérations, publiera le tort 
qu'on est en droit de reprocher à M. de Noailles 
pour avoir précipité la nouvelle d'une tranquillité 
qui est bien loin encore d'exister >'. 

Cette démarche fut couronnée de succès et le 
Comité des Rapports, par l'organe de son président, 
de Broglie, applaudit au zèle du département ainsi 
qu'à celui du commandant de Château-Thierry. Le 
ministre de la guerre de la Tour-du-Pin est invité 



. Archives de Seine-et-Marne, série L (Délibération du 17 août 1790). 
. Lettre â M. de Broglie (Archives nationales, D Xïix, fg). 



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— i3o — 

à ne dégarnir Seine-et-Marne d'aucunes troupes. 
Conseil des plus sages, et l'on ne peut que féliciter 
le Directoire d'avoir apprécié aussi justement la 
situation. Le mouvement insurrectionnel, enrayé 
dans la partie avoisinant Nemours, était en effet 
sur le point d'éclater avec plus de violence à l'ap- 
proche des forces militaires chargées d'assurer la 
perception du droit de champart dans la région limi- 
trophe du Loiret. A Aufferville, le i5 août 1790, le 
commandant de la garde nationale parisienne, trou- 
vant les habitants assemblés dans l'église, y pé- 
nètre, accompagné d'un officier d'état-major et s'en- 
quiertdela disposition de la commune à se soumettre 
aux décrets. Le maire et le procureur, peu émus de 
cette sommation, répondent que la commune s'incli- 
nera seulement devant la présentation des titres 
féodaux. L'un et l'autre, déclarés réfractaires sur-le- 
champ, sont mis en état d'arrestation et conduits 
dans les prisons de Nemours*. 

La rébellion, mieux organisée à Ichy, est fatale 
aux troupes. Le tocsin annonce leur arrivée et les 
habitants des villages voisins se concentrent en 
toute hâte dans cette commune et forcent à la re- 
traite le commandant de Château-Thierry, en grand 
danger d'être cerné par un adversaire supérieur en 
nombre. Une tentative sur Beaumont aboutit égale- 
ment à un échec'. 

Sous l'influence de ces nouvelles alarmantes, le 
procureur-syndic du district écrit au département, te 



1. Archives nationales, D xxiï, i8. 

2. Archives de Seine-et-Marne, série L (Lettre du 16 août 1790}. 



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- i3i - 

i6 août : € Vous voyez que voilà une tournure sé- 
rieuse que prennent les affaires des champarts ; nous 
ne pouvons assez réitérer la nécessité d'envoyer de 
la force armée en nombre très important dans le 
district de Pithiviers et surtout à Puiseaux. L'im- 
puissance scandaleuse, qui a eu lieu dans ces can- 
tons, est très fâcheuse pour les paroisses de notre 
district, qui ne cessent de nous reprocher une sévé- 
rité de principes et de conduite absolument con- 
traire à la doctrine prêchée et suivie dans les districts 
voisins ; si cette impunité durait encore quelque 
temps, il y aurait lieu de craindre les excès et les 
événements les plus fâcheux. > 

Le commandant de Château-Thierry, battant en 
retraite, ramenait sur ces entrefaites seize nouveaux 
prisonniers, capturés sur le territoire de Puiseaux, 
non loin d'Arville et de Gironville, ainsi que le maire 
et deux habitants de Préaux. Il devenait donc de 
toute évidence que les forces miUtaires, considérées 
par le député de Noailles comme un pesant fardeau 
pour les habitants, devenaient insuffisantes pour 
maintenir les communautés rebelles, d'autant plus 
qu'un groupement des paroisses se constituait avec 
engagement réciproque de se prêter un mutuel se- 
cours, dès que le tocsin annoncerait l'arrivée des dé- 
tachements'. 

Le président du département, Viénot, impuissant 
à accroître ses moyens de répression, se bornait à 
mettre sa responsabilité à couvert, en renouvelant au 



1, Archives natUmaks, D xiix, 18 (Lettre du dialrict de Nemours du 
H Hobt 1790). 



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- l32 - 

Comité féodal 8a menace de livrer à l'impression 
toutes les pièces de l'affaire et de rédiger une adresse 
à l'Assemblée nationale. Il décida, en désespoir de 
cause, de recourir surtout à la voie de la persuasion, 
par l'organe du Directoire du district, et d'obtenir 
ainsi des traités de gré à gré, ayant pour conséquence 
de retarder le payement des droits et de donner un 
délai assez long jusqu'à la mise en recouvrement des 
sommes inscrites au rôle communal. Parmi les com- 
munes qui conclurent des traités de ce genre figurent 
celles. d'Arville, Aufferville, Beaumont et Ichy. La 
solution des difficultés actuelles se trouvait donc 
reportée à une échéance ultérieure, puisque le cham- 
part n'était point soldé en nature cette année. Dans 
l'occurrence, d'ailleurs, la temporisation et les me- 
sures transactionnelles semblaient s'imposer; elles 
eurent pour conséquence de marquer l'arrêt momen- 
tané des troubles, et, le 2 septembre, le Directoire 
adopta un projet de lettre à insérer au Moniteur 
pour notifier la fin de l'agitation et distribuer des 
éloges à la valeur des troupes, à la prudence de 
leur commandant et à la surveillance soutenue des 
administrations du district'. 



S III. 

Les soumissions de 1790 seraient-elles exécutées 
en 1791, à un moment où les idées dans le pays de- 



1. Archives départemenlales de Seine-et-Marne, série L (Délibération 
du Directoire du lô août 1790). 



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- i33 - 

venaient plutôt favorables à l'abolition pure et simple, 
et sans exception, des droits féodaux non justifiés 
sur titres? N'étalt-il pas probable que les débiteurs 
éprouveraient une répugnance marquée à exécuter 
les engagements contractés vis-à-vis des fermiers? 
Une lettre du 27 juin du citoyen Antheaulme, pro- 
priétaire à ïchy, adressée à l'Assemblée nationale, 
fait pressentir que le foyer se rallume ; à l'approche 
de la moisson, des menaces sont proférées contre 
les fermiers et les huissiers qui s'aviseraient de con- 
stater le refus de payement. Il dénonce les faits à 
l'accusateur public*. 

A Arville notamment, l'exécution des termes de 
l'engagement du 17 août dernier, pris en faveur du 
fermier des religieux de Ferrières, soulève des diffi- 
cultés et un escadron, logé aux frais des habitants, 
facilite la mise en recouvrement du rôle de réparti- 
tion rendu exécutoire en vertu d'un arrêté du dépar- 
tement. Les garnisaires s'installent aussi à Recloses, 
dont les habitants venaient de briller en effigie le 
maire coupable de les avoir engagés à acquitter les 
droits arrêtés d'un commun accord'. 

A Ichy, où les troupes éprouvent de grandes dif- 
ficultés à se pourvoir de vivres, le receveur des 
champarts, craignant pour son existence, se réfugie 
dans la ville de Puiseaux'. L'administrateur du dis- 
trict, Charbonneau, se transporte dans cette localité 



1. Archiver nationales, D xxix, 42. 

î. Archives dépariemenlales de Seine-et-Marne (Délibération du Direc- 
toire du 20 juillet [791). 

3. Archives départementales de Seine-et-Marne, série L (Délibération du 
Directoire du i" août ]7gi). 



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- i34 - 

en vue de donner lecture des arrêtés du département 
et engager six citoyens à se rendre à Puiseaux pour 
ramener le receveur, seul capable de désigner les 
terres soumises au champart. Invitation déclinée en 
raison de l 'effervescence régnant dans la localité voi- 
sine. Le commissaire Charbonneau en est réduit à 
signaler au district les relations suspectes des habi- 
tants d'Ichy et de Puiseaux, » les conseils que les 
premiers sont allés prendre auprès de la municipalité 
voisine contre le droit de champart, enfin leur réso- 
lution d'envoyer quatre de leurs concitoyens à l'As- 
semblée nationale et de retirer tous les moissonneurs 
jusqu'au retour de cette députation'. » Un détache- 
ment supplémentaire du régiment de Hainaut, en 
garnison à iMelun, se dirige en toute hâte sur le 
district avec mission de donner main-forte aux offi- 
ciers ministériels employés par les divers proprié- 
taires pour la conservation de leurs droits'. 

Il devenait d'autant plus urgent d'agir avec promp- 
titude que le mouvement de révolte, jusqu'ici confiné 
dans le Gâtinais, gagnait peu à peu les villages de 
la Brie. La municipalité de Quiers, le i6 juillet 1791, 
rédige un mémoire où elle expose son droit de refu- 
ser le champart, à moins que l'on ne produise les 
titres de cette créance; elle déclare en outre que, t si 
ce champart continue d'être perçu sur son territoire, 
elle aura d'autant plus lieu de se plaindre de la Ré- 
volution, qu'elle sera accablée d'impôts sans dédom- 



i. Dèiibération du district de Nemours du 7 août 1791. 
3. Archives dipartenKiitales dt Seine-et-Marne (Délibération du Direc- 
toire du 7 août). 



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- i35 - 

magement'. > A Andrezel, une protestation identique 
se fait entendre avec persistance, malgré le rappel 
par le Directoire de plusieurs actes de 1664 et 
années suivantes, obligeant les tenanciers de cette 
paroisse à payer le droit contesté à l'abbé de Cham- 
peaux. Néanmoins, dans cette partie de Seine-et- 
Marne, l'opposition conservait un caractère modéré, 
tout différent de la révolte systématique et à main 
armée du district de Nemours. 

L'agitation, sans cesse renaissante et comprimée 
seulement par la force, devait fatalement appeler 
l'attention du Parlement, où grandissait chaque jour 
l'influence du parti favorable à l'assimilation du 
champart à une simple rente foncière, c'est-à-dire à 
une créance dont la légitimité devait s'établir par 
titres authentiques. La législature de 1792 estremar- 
quable par l'ampleur des débats provoqués par la 
volonté d'adopter un régime définitif pour les droits 
seigneuriaux*. Le Comité féodal, dont la majorité 
est acquise à l'abolition de tous les droits, conclut 
d'abord à la suppression sans indemnité des droits 
de mutation, connus sous le nom de quint, requint 
et lods et ventes. Le 9 juin 1792, le député Couthon 
combat la faculté donnée par la loi du i5 mars 1790 



I. Délibération du Directoire du département (Archives déparUmen- 
laies, série L). 

3. Le décret du 7 juin 1791 réduit à la moiUé la quotité du chainpart, 
8'il est cumulé avec la dtmc et en cas de silence des titres sur la valeur 
respective de chaque droit. 

Le i5 décembre i7gi, le département appuie une proposition du district 
de Nemours tendant à la conversion du champart en une redevance en 
graina, à fixer par arpents, à dire d'experts {Délibération du Directoire, 
série L). 



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- i36 - 

au propriétaire de suppléer aux titres de fondation 
par de simples reconnaissances attestant l'existence 
ancienne des titres primitifs'. 11 présente un projet 
aux termes duquel ne seront réputés conservés et 
susceptibles de rachat que ceux des droits établis 
par titres constitutifs suivis de prestations ou du 
moins par trois reconnaissances successives, égale- 
ment suivies de prestations et dont la plus ancienne 
rappellerait le titre de concession. Mais son collègue 
Mailhe, aggravant cette théorie, exprime l'avis qu'il 
est temps d'abolir définitivement les effets de la 
maxime : Nulle terre sans seigneur. Imbu de l'idée 
que la féodalité constituait une véritable usurpation, 
il essaie de faire prévaloir l'opinion favorable à l'obli- 
gation pour le propriétaire de montrer le titre authen- 
tique de ses droits, établissant la concession de fonds, 
qui devait être clairement énoncée dans l'acte pri- 
mordial d'inféodation, d'accensement ou de bail à 
cens. 

Deux partis se trouvaient alors en présence dans 
le Parlement, l'un partisan de l'assimilation des 
droits féodaux aux rentes foncières proprement 
dites; l'autre du maintien du principe posé par le 
législateur de 1790, c'est-à-dire faculté de présenter 
de simples déclarations énonçant le titre primitif. 
Le premier imposait la preuve du droit au proprié- 
taire ; pour le second la preuve de l'allodiaUté de la 
terre était à la charge du tenancier. Il estbien évident 
que, dans l'un et l'autre cas, satisfaire à une telle 
obligation constituait une véritable impossibilité. 

I. Archives parlementaires, t. XLI, p. 475. 



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- ,37 - 

L'édit de février 1657, relatif aux droits du clergé, 
reconnaissant la difficulté d'établir l'origine première 
des titres, avait indiqué tout un ensemble de moyens 
propres à suppléer à la disparition des documents 
des archives ecclésiastiques, parmi lesquels figu- 
raient les enquêtes, la consultation des comptes, etc*. 
C'est dire que déjà, au milieu du xvn* siècle, l'obliga- 
tion de présenter le titre primitif, et même d'énoncer 
la date de son apparition, était devenue impraticable 
pour la plupart des intéressés. Néanmoins l'Assem- 
blée législative, sans égard au déficit de près de 
5oo millions que la suppression des droits utiles 
devait occasionner pour l'Etat, créancier du chef des 
domaines nationaux, adopta l'avis de son Comité 
féodal et promulgua le décret du 25 août 1792, qui 
sanctionnait l'abolition, sans indemnité, de tous droits 
féodaux non justifiés par une concession primitive de 
fonds. 

La période des troubles était donc close d'une fa- 
çon définitive dans les districts du Gâtinais; les 
villages, occupés militairement depuis trois années, 
assistèrent sans regret au départ des troupes que 
des conjonctures plus graves appelaient vers la fron- 
tière envahie. 

Ad. Hugues, 

Archiviste de Seitte-et-Maroe. 



I. t)'kveoe\,> Histoire de la frofriélé, t. I, p, 33o. 



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REGISTRES PAROISSIAUX 
DE PUSSAY 

(CANTON DE MÉRÉVILLE) 



1694. — Le i3 apvril, Anne Charlotte Catherine', fille de 
messire René François d'Archambault, chevallier et grand 
bailli de Châtillon-sur-Indre, capitainne de cavalerie', et de 
dame Chariotte de Languedoue-Rivaulde, née de légitime 
mariage, le 3' jour du mois d'apvril, sur les 3 heures du matin, 
a esté baptisée par nous, prestre, curé de ce lieu soubsigné, et 
tenue sur les fonts par messire François de Languedoue- 
Rivaulde, chevalier, s' de Pussay, Rivaulde et autres lieux, 
son ayeuj, et par damoiselles Catherine et Anne Léctaallas, les- 
quelles luy ont imposé le nom. 

1696 (18 avril). — Françoise Hordesseaux, veuve de 
M'" Charles Sergent, vivant greffier de cette paroisse, 64 ans, 
a esté inhumée dans l'église, en présence de M"° Jacques 
Sergent, notaire royal et greffier. 

L'an 1696, le cinq' jour d'aoust, Jacques François, fils de 
René François d'Archambault, capitaine des chevaux légers, 



I. Citée en 1702, Une autre Slle, Louise-HÉlÈoe, était née à Paris, 
en i6gi. Voir plus loin. 

1. Capitaine de cbevau-iégers en i6g6; capitaine de cavalerie au régi- 
ment du Roy en 1699. 



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^rand bailly de Châtillon-sur-Indre et aultres lieux, né le a> jour 
du présent mois, sur les unze heures du soir, a esté baptisé 
par nous, p*" curé de ce lieu et tenu sur les fonts par messire 
Jacques d'Allonville, chevalier, s' de Louville ' et autres lieux, 
et par dame Anne de Brizay, veuve de messire Claude de La Vil- 
leDeufve', chevalier, seigneur d'Ouarville et d'autres lieux, 
laquelle luy a imposé le nom, et ont signé avec nous à la 
minutte. 

En marge de cet acte de baptême est écrit : 
« Voyez le registre de l'année 172 1, du 20 avril, il 
y a un acte portant foy et reconnaissance du nom de 
la mère dudit s' Jacques François d'Archambault. > 
Signé : * Darblay. » 
Cet acte rectificatif est ainsi conçu : 

L'an 1718,1e dimanche 20" jour d'avril, devant nous, Gabriel 
Darblay, sont comparus Marguerin Bourdeau, Jean Leprince, 
Pierre Bourdeau, François Cliaussier, Georges Bertrand et 
plusieurs autres faisant et représentant la plus saine partie des 
babiians de cette paroisse, lesquels, pour remédier à l'omission 
faite par mégarde par le s'' Hurel, cy-devant curé de ce lieu, du 
nom de la mère du s' Jacques François d'Archambault, dans 
l'acte de baptême fait le 5 d'aoust 1696, nous ont affirmé qu'il 
était fils de dame Charlotte de Languedoue de Pussay, vivante 
femme de feu le sieur René François d'Archambault, escuier, 
seigneur en partie de cette paroisse, et qu'ils en ont connais- 
sance assurée, demeurant alors audit Pussay, comme ils y 



I. Louville la Cheoard, au pays chartraîQ. Jacques d'Allonville, époux 
de Catherine de Moyencourt, était le père de Jacquea-Eugène, chevalier 
de Louville, né en [671, savant astronome, académicien, mort en 1733, 
dont Marmontel a fait l'éloge. Marmontel dit qu'il y avait au moins 3oo ans 
que ses ancêtres possédaient la terre et seigneurie de Louville. 

3. Claude de Languedoue succéda a ses frâres Henry et Alexandre en 
qualité de seigneur de La Villeneuve. Il était né à Dommerville en i633, 
et avait eu pour parrain Claude de Hallot, sieur de Mérouville et de 
MouCiers en Beauce. 



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- 140 - 

demeurent encore aujourd'huy; de qnoy noas avons dressé ce 
présent acte tant pour remédier à l'omission que pour suppléer 
au début d'un autre acte que nous avons fait en l'année 1710, 
pour remédier au même inconvénient, qui a été perdu ou é^aré. 

Jacques-François succéda à son père en qualité 
de seigneur en partie de Pussay. 

En 1697, c registre coté et paraphé par Jacques 
Nicole, escuier, conseiller du Roy, président, lieu- 
tenant-général du bailliage et siège présidial de 
Chartres. > 

Le 3* jour de janvier 1697, dame Hélène de Compans- 
Becquet,eBpouse de messire François de Languedoue-Rlvaulde, 
chevalier, seigneur de Pussay, Rivaulde et autres lieux, âgée 
de 63 ans ou environ, décédée en son château de Pussay le 
dernier jour du mois précédent, a esté inhumée dans l'esglise 
de ce lieu, par noua, prestre, curé de céans, et y ont esté 
pré&eus M' Louis Breton, précepteur des enfans de la paroisse, 
et Léon Séjourné, laboureur et marguillier de cette esglise. 

M. de Pussay ne tarda pas à suivre sa femme dans 
la tombe : 

Le 7' jour du mois de mars 1697, messire François de Lan- 
guedoue- Rivaulde, chevalier, seigneur de Pussay, Bouzy et 
autres lieux, aagé d'environ 60 et huit ans, décédé le 5' du 
présent mois, a été inhumé dans le chœur de cette esglise, par 
M" AsseUn, curé de Monnerville, du consentement de M. le 
curé de ce lieu, et y ont été présens M' Thomas Savary, 
prestre, curé de Congerville, et Gaspard Hurel, sieur de Bes- 
ville. 

(19 avril). — Parrain, messire Louis de Gaya, fils de messire 
Richard Corneille de Gaya, major de la ville de Compiègne; 
marraine, dame Charlotte de Languedoue, femme de M. d'Ar- 
chambault. 



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- 141 - 

D'après un document de la fin du xvn* siècle, qui 
concerne MonnervUIe, l'église de Pussay possédait 
à cette époque i5 mines 1/2 de terres dans cette 
paroisse '. 

1699. — Charles Alexandre, fils de M. d'ArchambauIt et de 
dame Charlotte de Languedoue, né le 21 janvier, est baptisé 
le 9 février. Parrain, messire Alexandre de S' Phal, chevalier, 
marquis de Coulanges, Villefranche et Francheville, roestre de 
camp, général de la cavalerie légère de France, oncle paternel 
à cause de dame Hélène Angélique d'ArchambauIt', son épouse ; 
marraine, pour au lieu et place de dame Louise de Compans, 
veuve de messire Nicolas Lefebvre, s' de Bournonville, et 
auparavant de messire Jean-François d'ArchambauIt, gentil- 
homme ordinaire de la Maison du Roy et grand Bailli de Châ- 
tillon-sur-Indre, aïeule paternelle. 

1699. — M" d'ArchambauIt est marraine, le 
22 mars, d'un fils de Jean Menault, € recepveur de 
la terre et seigneurie de Pussay >, assistée de Claude 
Menault, procureur es sièges royaux d'Étampes. 

1 700(16 février). — Mariage entre Simon Langlois, 
fils de feu M* Simon, notaire royal, et de Jeanne 
Jallière, et Simonne de ViUiers, fille de Sébastien, 
laboureur , et de Simonne Sergent , demeurant 
à Monnerville. 

1700 (19 septembre). — Parrain, honneste per- 
sonne François Langlois, fils de feu M* Simon, vivant 
nottaire royal ; et marraine Marie Magdeleine Ser- 



I. Un étal (Fai-fcnlage de la paroisse de Monnerville en I0ç8 {Réveil 
d'Étampes, 19 septembre 1896). 

a. Hélène-Angélique était la sœur de M. d'ArchambauIt; elle repré- 
sentait sa mère. 



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— 142 — 

gent, fille de Laurent, recepveur de la terre et sei- 
gneurie de Chastenay'. 

[700. — René-Nicolas, frère du précédent, né 
le 26 octobre, baptisé le 10 novembre, a pour parrain 
messire René Choppin, chevalier, seigneur d'Ar- 
nouville et autres lieux, et pour marraine dame 
Louise- Charlotte Lefebvre de Bournonville, sa tante, 
épouse de messire Éloy-André Martineau, che- 
valier, sieur de Saint -Hilaire, conseiller du roi, 
maître des comptes ordinaires de sa chambre. 

1701 (4 juillet). — Inhumation dans l'église d'une 
fille de Jean Menault, receveur de la terre et sei- 
gneurie de Pussay. 

1701 (samedis septembre}. — René Charpentier, 
huissier royal, est décédé, et le lendemain son corps 
a été inhumé au cimetière. 

Le 28 d'octobre i70i,a été baptisée Claude-Fran- 
çoise, née le 26 du présent mois, fille de messire 
Antoine de Vendeuil, écuyer, sieur de Pussay et 
de Courbevoie, écuyer du roi, et de dame Louise- 
Françoise de Languedoue, demeurant à l'Académie', 
rue des Canettes; le parrain, très haut et très puissant 
prince messire Claude Lamoral de Hornes, prince de 
Ligne et du Saint Empire. La marraine, demoiselle 
Françoise de Languedoue-Desmazure. Le présent 
extrait fait d'un acte reçu à Paris, par M. Lefèvre, 
vicaire de Salnt-Sulpice de Paris. 



1. Du canton d'Auneau (Eure-et-Loir), 

2. Le nom d'acadËmie était dooné autrefois aux endroits où !'< 
Hait l'équitatiOQ, l'escrime et autres exercices corporels. 



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— i4û — 

Le curé Hurel signe, pour la dernière fois, 
le 16 avril 1702, les actes paroissiaux. Messire J. 
Levesque lui succède. Il se qualifie • Jacques 
Levesque, prestre desservant la cure et bénéfice de 
Pussay >. 

Pierre Bourdeau, maître d'école (1702). 

1702. — 17' jour de juin', suivant la commission 
de M^"" l'Évêque de Chartres à nous donnée, après 
sa visite faite dans l'église de Pussay le 12' dudit 
mois, et en vertu d'une dispense par lui accordée au 
sujet du mariage d'entre Emery Baudisseau et Louise 
Rabaudry, qui était nul à cause d'un empeschement 
d'affinité au 4' degré qui s'est trouvé entre les parties, 
lesquelles cependant avaient consommé leur mariage 
de bonne foi, n'en ayant aucune connaissance, et 
ladite Rabaudry nous ayant déclaré qu'elle n'avait 
point été contrainte ni ravie par ledit Baudisseau, 
et que ce n'avait été qu'à cause de la bonne amitié 
qu'ils avaient l'un pour l'autre qu'ils avaient contracté 
leur mariage en face de notre mère la Sainte Église, 
en présence du sieur curé de Pussay, dont il est issu 
plusieurs enfans qu'ils reconnaissent aujourd'hui 
pour leurs légitimes et présomptifs héritiers, vu donc 
l'empêchement levé par ladite dispense accordée 
par mondit seigneur Evêque de Chartres, datée 
du 5' jour d'avril 1702, nous prêtre soussigné, des- 
servant ladite cure de Pussay, suivant et confor- 



. Une nouvelle consécration de mariage foite dans les mêmes termes 
:u au mois de juillet suivant, pour Jean Dupont et Jacquette (liay. 



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- M4 - 
mément à ladite dispense, les avons rehabilités et fait 
consentir tout à nouveau Émery Baudisseau et ladite 
Rabaudry à l'entretien de leur mariage. En présence 
de M' Antoine Lépreux, clerc tonsuré, et de Pierre 
Bourdeau, maître d'école dudit lieu dePussay, etc.... 
Signé : Levesque. 

1702 {i5 août). — Baptême de Jean, fils de messire 
René d'Archambault et de dame Charlotte de Lan- 
guedoue. Le parrain fut messire Jean Delpech, 
chevalier, baron, vicomte, haut châtelain de Méré- 
ville, conseiller au Parlement, et la marraine dame 
Catherine Le Vasseur, épouse de messire René 
Joseph de La Vaigne, conseiller du Roi en ses 
conseils, lieutenant général des Eaux et Forêts de 
France. 

1702 (3 septembre). — Parrain, Jacques-François, 
filsde M" Claude de Languedoue, chevalier, seigneur 
du Plessis, et de dame Anne Le Gros; marraine, 
demoiselle Archambault, fille de messire René- 
François d'Archambault, seigneur de Pussay, et de 
dame Charlotte de Languedoue. 

II septembre. — Inhumation dans l'église, à 
l'âge de 44 ans, de maître Jean Menault, receveur, 
en présence de André-Claude Menault, son neveu, 
bailli de Grandville, de messire Gabriel Darblay, curé 
de Monnerville, et de messire Etienne Leprince, 
prêtre, vicaire d'Angerville. 

24 septembre. — Inhumation dans l'église de 
Françoise Juteau, 18 à 19 ans, femme de Claude 
Boudon. 



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— 145 — 

i7o3. — Simon Langlois, syndic et receveur de la 
seigneurie de Pussay. 

23 janvier. — Inhumation dans l'église de Mar- 
guerite Bonnard, 87 ans, femme de Bertrand. 

1 1 février, 6 décembre. — Parrain, Jacques- Fran- 
çois d'Archambault (né en 1696). 

Messire Levesque cesse ses fonctions le 26 décem- 
bre. Il est remplacé, en janvier 1704, par l'ancien 
curé de < GranvilJe et Tianville', paroisses unies ►, 
Sébastien Sergeant. 

1704. — Claude Bidault, greffier de la prévôté de 
Pussay. 

Charlotte- Françoise d'Archambault est baptisée 
le i3 juillet 1704. Parrain, messire Jacques-Fran- 
çois d'Archambault, écuyer'; marraine, dame Char- 
lotte-Adrienne-Françoise Stoppa, fille de messire 
Jacques Stoppa, chevalier, sieur de Dommerville, 
Boinville et autres lieux, capitaine d'une compagnie 
franche de Suisses au régiment de Surbeck. 

1705. — Citation : • Dame Louise-Françoise 
de Languedoue, épouse de messire Antoine de Van- 
deuil, chevalier, sieur de Courbenaye et de Pussay 
en partie, écuyer ordinaire de la grande Écurie du 
Roy. > 

Jacques-François d'Archambault, parrain, i"août, 
8 octobre et i" novembre 1705. 



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— 146 — 

Michel Ruzé, bailli d'AngervilIe, Pussay et autres 
lieux. 

23 décembre. — Jean Solier, peintre, 60 ans ou 
environ, demeurant à Paris, rue Froidmanteau, 
paroisse Saint- Germain l'Auxerrois, est décédé 
en cette paroisse. M. d'Archambault signe l'acte 
d'inhumation. 

1706 (24 juin}. — Parrain, Jacques-François d'Ar- 
chambault, écuyer, seigneur d'Archambault, garçon 
de cette paroisse'; marraine, damoiselle Charlotte- 
Anne de Villereau. 

Le titre de Villeneuve-Languedoue était porté par 
la femille de Villereau. Le 17 avril it>5<), t messire 
Louis de Villereau, chevaUer, seigneur de Villeneuve- 
Languedoue, est parrain de Charlotte Marchand 
de Trancrainville*. Le même personnage est éga- 
lement parrain, en 1668, de Louis-Charles de Tilly, 
fils de messire Louis de Tilly, escuier, sieur de Vil- 
legast et de Mihardouin, et d'Anne de Fesnières. II 
est qualifié sieur de ViUeneufve' ». 

1706 (4 novembre). — Jean Baudon, laboureur, 
demeurant à la terre et seigneurie de Châtillon, a un 
fils dont le parrain est Valentin Durand', serru- 
rier, demeurant à Angerville, comme procureur pour 
cet effet de messire Jean Delpech, chevalier, comte 



I. Aussi It 14 décembre. 

3. Du canton de Jaaville (Eure' et- Loir). 

3. E. Lefèvre. Canton dejanvllle, I, ij, et II, 37. 

4. PÈre de Valentin Durand, mort curé de Cerny, d'abord vicaire de 
l'abbé Cassegrain, fondateur des filles de la Providence (Registres parois- 
siaux du canton de Méréville, p. 35). 



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- '47 - 
de Mérinville, Angerville-la-Gaste, Autruy, Estou- 
ches et autres lieux, conseiller du Roy en sa cour du 
Parlement; et pour marraine, Charlotte-Adrienne- 
Françoise Stoppa, fille de messire Jacques Stoppa, 
chevalier, seigneur de Dommerville, Boinville, Châ- 
tillon et autres lieux, capitaine suisse au régiment de 
Surbeck, et de dame Françoise de Mézières (la mar- 
raine était également représentée). 

1707 (i5 février). — Baptême de David, fils de 
René-François d'Archambault et de dame Charlotte 
de Languedoue, né le 24 décembre 1706. Il a pour 
parrain « Jacques- François d'Archambault, fils aîné, 
comme procureur de messire David de Saint-Fal, 
chevalier, marquis de Saint-Fal et Coulanges, mestre 
de camp d'un régiment de cavalerie, et pour mar- 
raine dame Marie d'Aligre, veuve de feu messire 
Henry-Guillaume de La Villeneufve, chevalier, mar- 
quis de HouarviUe (Ouarvllle), et cousin germain 
dudit enfant à cause de dame Angélique d'Archam- 
bault, sa mère' >. 

1707 (7 juin). — Parrain, Louis Boulet, receveur 
de la terre et seigneurie de Thionville. 

1708. — Jean Baudon, receveur de Châtillon. 
En 1709, « laboureur, demeurant à Châtillon, de cette 
paroisse ». 

Messire Sébastien Sergeant quitte Pussay, en sep- 
tembre 1708, pour prendre la cure de Guillerval. 



i. Ce dernier membre de phrase parait se rapporter au parrain, Angé- 
lique d'Archambault araut épousé Aieiandre de Saint-Phal. 



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- 148 ~ 

Leô* jour d'octobre 1708, est décédé David d'Ar- 
chambauli, fils de niessire René-François d'Archam- 
bault et de dame Charlotte de Languedoue; inhumé 
le 7, dans l'égiise, par le curé de Grandville, pen- 
dant la vacance de la cure de Pussay. 

Gabriel Darblay, ancien curé de Monnerville, 
nommé à Pussay, y signe son premier acte le 12 oc- 
tobre. 

Le 8 octobre 1708, est décédé maître Simon Lan- 
glois, receveur de la seigneurie de Pussay, époux de 
Simonne de Villiers. Inhumé au cimetière en pré- 
sence de messire René d'Archambault, seigneur de 
cette paroisse. 

1709. — < Le i3" de marsaété inhumé dans le cime- 
tière de cette paroisse le corps de Simon Hus, mar- 
chand de bled, demeurant à Ymonville, lequel a été 
trouvé mort de froid, hyer, dans le chemin de Pussay 
à Arnouville, sur le terroir de cette paroisse; les 
tesmoins ont déclaré que ledict Hus deffunct faisait 
profession de la religion catholique, apostolique et 
romaine ». 

L'hiver de 1709 a été l'un des plus terribles hivers 
de l'époque contemporaine. Le froid dépassa 33° à 
Paris. La plupart des arbres fruitiers furent détruits 
en France. La misère fut extrême et le blé manqua 
complètement. Le vin gela à Paris dans les tonneaux 
et des cloches cassèrent en sonnant'. 



I. Il y eut, à Pussay. 28 dÉcès, cbiffre bien au-dessus de la moyenne 
(voir 1776). 



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- 149 — 

Citation de Claude Bidault, greffier. 

Le i8 mars 1709 est décédé Sébastien de ViUiers, 
marchand, demeurant à Monnerville. Après la célé- 
bration de l'office fait en cette église pour le repos 
de son âme, son corps a été transporté le même jour 
dans celle de Monnerville. 

Le 21 septembre est décédée Simonne de Vil- 
liers, fille du précédent, âgée de 38 ans ou environ, 
veuve de Simon Langlois, et le lendemain son corps 
a été inhumé dans le cimetière en présence d'An- 
selme Dramard, Jean Langlois, Michel Baillard, 
Jacques Penot, ses beaux-frères. 

Dans un acte du 10 mai 1709, Jacques-François 
d'Archambault est qualifié t seigneur de cette 
paroisse » , bien que son père vécût encore. 

Le registre de l'année 1710 est paraphé à Dourdan. 

Suites de la misère des temps : inhumations de 
pauvres passants morts à Pussay pendant leur 
voyage (26 février, 2 et 20 avril 1710). 

Charlotte de Languedoue, marraine en 1697 
et 1699, que l'on voit à Dommerville assister à un 
mariage le 14 septembre 1706, meurt en 1710. 

Le 6 avril 1710 est décédée dame Charlotte de 
Languedoue, âgée de 42 ans ou environ, femme de 
messire René-François d'Archambault, seigneur en 
partie de cette paroisse, grand bailli de Châtillon- 
sur-lndre; et le lendemain son corps a été inhumé 
dans le chœur de cette église, en présence de Mes- 
sieurs les curés d'Angerville, Gommerville, Dom- 
merville, et du Père Peyroche, prédicateur et vicaire 
d'Angerville. 



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— i5o — 

Le 4* jour de mai 1710 est décédé, t avec les 
sentiments d'une piété vraiment cléricale, mcssire 
René DauvîHiers, clerc tonsuré de cette paroisse >. 
Inhumé au cimetière en présence de son père et de 
ses frères. 

« Le t" jour d'aoust 1 7 10 est décédé messire Antoine 
de Vendeuil, écuyer, vivant écuyer du roy, seigneur 
en partie de Pussay, Bouzy, Rivaulde et autres lieux ; 
et, le lendemain, son corps a été inhumé devant 
l'autel de Saint-Jean, vis-à-vis les piliers, en cette 
église [de Pussay], en présence de Messieurs les 
curés d'Angerville, Grandvîlle, M. le chapelain 
d'Oysonville, et de M. d'Archambault, son beau- 
frère' ». 

La mort frappait durement cette famille en l'an- 
née 1710. Le mois suivant, c'était ce dernier qui 
descendait au tombeau, suivi quelques jours après 
par sa fille aînée. 

< Le 38 septembre est décédé messire René-Fran- 
çois d'Archambault, écuyer, grand bailly de Chà- 
tillon-sur-lndre et seigneur de cette paroisse. Le 
même jour, au soir, son corps a été inhumé dans le 
chœur de cette église, en présence de messire Louis 
Boisseau, curé de Grandville, et messire Dorfeuille, 
prestre, qui ont signé. » 

< En ce mois de septembre fut refait le clocher de' 
Pussay tombé de l'hiver dernier, et ensemble la 
voûte qu'il avait crevée en tombant. Œuvre faite 
moyennant la somme de 649 livres qui fust tirée sur 



1 . Une plaque tumulaire est encore encastrée dans la buraille de la 
chapelle Saint-Jean. 



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- i5i - 

les propriétaires et habitans taillables et autres sans 
aucune exception, en vertu d'un arrest du Conseil 
que j'ay obtenu à Versailles, en date du ...'sep- 
tembre 1710. Ledit arrest est dans le trésor des 
papiers de l'église. Darblay, curé. > 

c LeS'jour d'octobre, je, Gabriel Darblay, prestre, 
curé de Pussay.ay administré les sacrées cérémonies 
du batême, au lit delà mort, à une fille née du. ..'de 
l'année . . .', du légitime mariage de feu messire René- 
François d'Archambault, écuyer, seigneur de cette 
paroisse, et de dame Charlotte de Languedoue, son 
épouse, laquelle avait été baptisée dansl'églisede...', 
par permission de Monseigneur l'archevêque de 
Paris ...', et a été nommée Louise-Hélène par dame 
Louise-Françoise de Languedoue et Marie Bourdeau 
qui l'ont présentée >. 

L'acte ne dit pas pourquoi le baptême a été renou- 
velé. 

« Le 6' octobre a été inhumé dans l'église le corps 
de damoiselle Louise-Hélène d'Archambault, âgée 
de dix-huit ans ou environ, décédée d'hyer, à laquelle 
inhumation ont assisté messieurs Jacques-François 
et Alexandre' d'Archambault, ses frères, et MM. les 
curés d'Angerville et de Grandville. » 

171 1. — Registre paraphé à Chartres. 
La dernière mention de Châtillon : » ferme de la 
dépendance de cette paroisse », dans les actes, est de 



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- l52 - 

cette année; cependant on a vu que cette ferme sub- 
sista jusqu'à la Révolution. 

1711, dimanche i5 février, a été inhumé dans cette 
église le corps de Noëlle Savouré, âgée de 35 ans, 
femme de François Dumet, demeurant à Qrandville, 
laquelle a été trouvée morte de froid sur le terroir de 
cette paroisse. 

16 mai. — Inhumation dans la nef de Françoise 
Bonnard, femme de Marguerin Bourdeau. 

1713. — Louis Boureau, laboureur à Chicheny, 
paroisse de Châlou-la-Reine. 

1714 (37 mai). — Marraine, Jeanne Courtois, fille 
de Pierre, maire d'Angerville-la-Gaste. 

Claude-Françoise de Vandeuil, désignée sous les 
prénoms de Claude-Hyacinthe-Françoise, est mar- 
raine à Pussayle 16 février 17 14 et le 23 février 1715. 

1716 (12 janvier), dimanche. — Inhumation, dans 
la nef de l'église, du corps de Louis Planson, 

1717. — Pierre Baillard l'aîné, receveur. 

7 janvier. — Parrain, messire Louis de Langue- 
doue de Gaya, major en survivance de la ville et 
château de Compiègne, chevalier, seigneur en partie 
de cette paroisse; la marraine, dame Louise-Fran- 
çoise de Languedoue, veuve de messire Antoine 
de Vandeuil, chevalier, seigneur de Stelfay, Pussay, 
Bouzy en partie, écuyer du roi. 

Cet acte nous montre qu'à cette époque il existait 
un troisième seigneur de Pussay, Louis de Gaya, 



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~ i53 — 

que nous avons déjà cité en 1697, fils de Corneille 
de Gaya et d'Hélène-Lucrèce, fille de François de 
Languedoue. 

Nous n'avons pas trouvé l'acte d'inhumation de 
M"' de Vandeuil. Les registres la citent encore le 
17 novembre 1716, < dame en partie de cette pa- 
roisse », et en 1717. 

1717 (17 octobre}. — Inhumation, dans la nef de 
l'église, dans l'aile du côté de l'autel de la Vierge, 
du corps de Jean ne -Catherine Robert, à l'âge de 
douze ans. 

En i7i7,un vol futcommisdans l'église de Pussay. 
Le curé Darblay nous en raconte tous les détails et 
fait suivre son récit d'un mandement de l'évèque de 
Chartres. 

La nuit du dimanche trente -unième d'octobre au lundy 
premier de novembre de la présente année, les voleurs entrè- 
rent dans l'église de Pussay par la principale porte qu'ils 
ouvrirent, ayant fait lever la bare de fer qui est derrière ladite 
porte; ils prirent environ cent sols dans le bureau de l'œuvre, 
le soleil ' et un petit ciboire d'argent qui, par malheur, avaient 
été laissés dans l'ormoire de la sacristie, une aube à dentelles 
de toile fine, une écharpe rouge garnie de dentelles d'argent, 
un voile de calice violet, quelques nappes de communion ou 
d'autel ; et ensuite ils faussèrent la porte du tabernacle d'où ils 
enlevèrent le grand ciboire en argent avec son petit pavillon, 
ayant laissé la S" Eucharistie sur le corporal étendu dans le 
Tabernacle. C'est ce vol qui a donné lieu au mandement cy 
dessous; Mgr l'évèque de Chartres m'en envoya douze pour 
convoquer M" les curez circonvoisins pour assister au service 



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— iS^ — 

Boleonel et à la procession du S' Sacrement qui fut faite le 
lundy i5 novembre suivant; et plusieurs paroisses vinrent en 
procession dans cette église en exécution dudit mandement 
que j'ay attaché au registre de la présente année pour servir 
d'avertissement à mes successeurs, pour leur épargner le 
chagrin de voir leur église pillée, s'ils y laissent à l'avenir 
quelques ornements précieux; nonobstant les recherches, 
publications, des affiches par billets faites à Paris, procez faits 
à plusieurs voleurs convaincus de plusieurs larcins et soup- 
çonnez de celui-ci, on n'a rien découvert; on a seulement 
retrouvé, dans des couvertures de femme, l'écharpe rouge et le 
voile violet dépouillez de leur dentelle d'argent. (Signé) : 
Darblay, curé. 

Mandement. — Charles François', par la grâce de Dieu et 
authorité du Saint Siège apostolique évêque de Chartres, 
Conseiller du Roy en tous ses Conseils, au clergé et au peuple 
de Piossay (sic) et lieux circonvoisins de notre diocèze, salut. 

Le crime qu'on vient de commettre dans l'église de Pussay 
est si énorme que nous aurions sujet de craindre la collère de 
Dieu sur vous-mêmes sy vous y étiez insensibles, nous n'avons 
pu l'apprendre sans en être saisi d'horreur. Nous sçavons l'in- 
dignation que Dieu ût éclatter contre les Donatisles à cause de 
leurs impiéiez. Saint Optât rapporte que des chiens enragez se 
tournèrent contre leurs maistres et les déchirèrent. Peut-il y 
avoir une impiété plus détestable que celle de dépouiller la 
maison de Dieu mesme, d'enlever les vases sacrez sur l'autel 
saint et dans nos tabernacles? Quel attentat horrible d'avoir 
auzé porter des mains sacrilèges sur Jésus Christ mesme, Dieu 
des Anges, dans le sacrement adorable de nos autels ! Oza qui, 
sans avoir purifié sa conscience, avoit eu la hardiesse de porter 
les mains sur l'arche d'alliance qui n'étoit qu'une Bgure de l'Eu- 
.charistie, fust puni de mort à l'instant, quoiqu'il n'eust pas 
toucher pour en rien prendre, mais seulement pour empêcher 
qu'elle ne tombast. Cet exemple ne devrait-il pas faire trembler 



I. Charles-François Des Moctiers, fils de Charles, seigneur de MÉréville, 
et de Marguerite de Gravé. 



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— i55 — 

les coupables d'un attentat impie et méditté cootre la personne 
sacrée de nostre souverain Seigneur et Maistre, et quelle sera 
la punition que Dieu fera esclatter au jour de sa vengeance 
contre les profanateurs du corps et du sang de nostre Sei- 
gneur? Travaillons, mes chers Frères, à réparer l'horrible 
crime que l'on vient de commettre parmy vous, et afin de ne 
rien omettre de ce quy est de nostre devoir pour esclairer et vous 
conduire dans cette sainte action, noua ordonnons qu'on fera, 
dans l'église de Pussey, un service solennel, avec procession 
où le S* Sacrement sera porté, et à laquelle les paroisses de ce 
diocèze, circon voisin es de Pussay, seront mandez de nostre 
part pour y assister, et que pendant les trois jours suivants et 
le Jour de l'octave, l'on dise une messe solennelle et que quel- 
ques paroisses voisines y fassent la procession à laquelle on 
chantera les sept Psaumes de la Pénitence; les curez et les 
autres prédicateurs exhorteront les peuples à assister à ces 
cérémonies et processions avec tout le respect qui est dû à 
nos saints raistères, et on les portera, le plus qu'il sera pos- 
sible, à approcher des sacrements de Pénitence et d'Eucha- 
ristie; nous commettons le s' curé de Pussay et le s' curé de 
Mérouville pour indiquer le jour de la cérémonie; convoquer, 
en nostre nom, les paroisses circonvoisines qui devront y 
assister; distribuer le présent mandement et régler avec leurs 
confrères, selon la distance et la commodité, les paroisses qui 
y viendront processionnellement, chanter la grand'messe les 
trois jours suivants et le jour de l'octave, et géciéralement ce 
qui sera nécessaire pour le bon ordre de la cérémonie pour 
l'exécution de nostre présent mandement. Donné à Chartres, 
le troisiesme novembre 1717, (Signé :) de Haneau, vie. g"; — 
par Monseigneur, Poluche. 

A partir de l'année 1718, les registres sont cotés 
et paraphés au bailliage d'Étampes. 

Jacques- François d'Archambault est qualifié dans 
un acte du 12 décembre 1717 « écuyer, seigneur en 
partie de cette paroisse >. 



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- i56 - 

1718. — Dans le mois de septembre dernier, fut démoli 
l'accieD autel et fut placé leuouTeau avec son rétable, le tableau 
de la Résurrection de N. S. Jéau8-Christ;lestrois sanctuaires 
levés d'un pied et posé la balustrade, par M. René Martin, 
menuisier à Étampes. 

La même année, on trouve Charles Filleul, maître 
d'école. 

1719(6 avril).— Inhumation dans lanefde l'église 
de Pussay d'un enfant en nourrice âgé de 7 mois, 
fils de Pierre Courtois, « marchand hôtellier à la 
Belle Image », à Angerville, et de Marie-Jeanne 
Desseaux. 

29 octobre. — Citation de Jean-Baptiste d'Ar- 
chambault. 

20 décembre. — Parrain, le sieur Henry-Julien 
de Vandeuil, mousquetaire du roy. 

1720 (12 janvier). — Un acte donne à Jacques- 
François Il d'Archambault, seigneur en partie de 
Pussay, le titre de grand bailli de Châtillon-sur-Indre 
que portaient son père et son grand-père. 

A partir de cette époque, les seigneurs résident de 
moins en moins à Pussay. Ils habitent Paris ou 
Chartres; aussi les registres paroissiaux en font-ils 
mention plus rarement. 

10 janvier. — Inhumation J'Eiienne Robert, âgé 
de 37 ans, en la nef de cette église, vis-à-vis la cloison 
de la Sainte Vierge, dans l'aile de la chapelle. 

172! {17 février). — Parrain, Louis- Charles- 
Alexandre d'Archambault, qui signe • le chevalier 



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- .57 - 
d'Archambault ». En 1723, il est qualifié t Louis- 
Chartes-Alexandre d'Archambault de Pussay » '. 

1732. —Mention de M* Michel Ruzé, « procureur 
au bailliage de Monnerville et en cette prévosté de 
Pussay », demeurant à Oysonville. 

L'intitulé du registre de 1723, précédé du timbre 
de 16 deniers, aux armes royales, de la généralité 
d'Orléans, donne quelques détails sur la tenue des 
registres à cette époque. Nous en reproduisons les 
termes : 

* Registre contenant six feuillets cotez et paraphez 
par premier et dernier par nous Louis Marin Leroy, 
écuyer, sieur de Gomberville, conseiller du Roy, 
président, lieutenant général civil et criminel, com" 
enq™' et exam'" des ville, baillage, duché, pairie et 
gouvernement d'Etampes, pour servir à inscrire les 
actes de batêmes, mariages et inhumations qui se 
feront dans le courant de l'année prochaine 1728 en 
la paroisse de Pussay, à commencer du i" janvier 
de lad" année jusques et compris le dernier décem- 
bre d'icelle inclusivement, sans y laisser aucun blanc 
interligne rature ou renvoy non aprouvez; et seront 
tenus les marguilliers et sindic de lad" paroisse, sous 
les peines portées par l'ordonnance de 1667, d'avoir 
un registre relié de grosseur convenable pour y in- 
scrire les susdicts actes de batêmes, mariages et 
sépultures qui se feront en l'année 1724 et de nous 
l'aporter cotter et parapher dans le mois de décembre 
de l'année prochaine 1723, et servira ledit registre 

I, Dans UD acte de baptême de Guillerval (lo mars). 



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— iS8 - 

jusqu'il sera remply, sans qu'il soit besoin de faire 
cotter et parapher un nouveau qu'il ne le soit tota- 
lement , le tout sans préjudice de la grosse ou 
double que le curé de chacune paroisse est tenu 
de mestre en nostre greffe dans les six premières 
semaines de chaque année en exécution de l'art. II 
du titre 20 de lad" ordonnance de 1667 ensuivant 
l'usage. Faict et donné par nous, juge susd', le 
3o décembre 1723. » 

1723 (17 juillet). — Inhumation dans la nef, au- 
dessous du bénitier, du corps de Pierre Le Sage, 
laboureur, mari d'Hélène Mavais, 39 ans. 

« Le dimanche 17* jour d'octobre 1733, nous, curé 
soussigné, Etienne Bourdeau, Jean-Baptiste Roul- 
leau et Etienne Plançon, marguilliers en charge, et 
plusieurs habitants de la paroisse de Pussay, dési- 
rant pourvoir à la bonne administration des biens 
temporels de ladite église, avons nommé et élu, à 
l'amiable, comme marguilliers de ladite église, 
Charles Bertrand, Germain Marcilie et Louis Tra- 
foureau, pour l'espace de deux années, à commencer 
du 18 du présent mois et an, et finir à pareil jour de 
l'année 1726, et rendre compte solidairement de leur 
gestion ». 

Le renouvellement des marguilliers avait lieu tous 
les deux ans. Sauf les noms, les procès-verbaux se 
ressemblent tous. 



1724. — Citation de M' Etienne Verdureau, rece- 
veur de la seigneurie de Grandvilie. 



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— ï5g — 

i3 juillet. — Parrain, Pierre Baillard l'alné, rece- 
veur d'un tiers de la seigneurie de Pussay'. 

Jacques Sergent, procureur Kscal de la seigneurie 
de Pussay, et notaire royal, demeurant à Ouarville. 

1725. — Citations : Marie Breton, maîtresse 
d'école de cette paroisse; — Charles Chaussier, aco- 
lyte de ce diocèse (curé de Grandvilleen i/So), —et, 
en 1726, de M* Noël Boivin, maître de poste à Mon- 
nerville. 

1726 (28 septembre). — Inhumation dans la nef, 
au bas de la chaire, du corps de Marguerin Bour- 
deau, laboureur, 70 ans. 

1727 {22 août). — < Est décédé Jean Séjourné, âgé 
de 60 ans, vivant mary de Julienne Sergent, et ce 
même jour, au soir, son corps a été inhumé dans la 
nef de cette église, vis-à-vis la chaire, en présence 
de sa ditte veuve, Baptiste, Vincent et Jacques 
Séjourné, ses fils, de maître Jacques Sergent, pro- 
cureur fiscal de cette seigneurie et notaire royal à 
Ouarville, y demeurant, son beau-frère, etc. 

9 novembre. — M° François Hoyau, notaire royal 
d'Ouarville. 

1728. — < L'onzième jour d'aoust est décédée Marie 
Bary, âgée de73 ans, veuve de deffunt Louis Planson, 
et le lendemain son corps a été inhumé dans cette 
églize devant le bénitier >. 



.9 seigaeurs étaient alors MM. d'ArctiambauU, 



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— i6o — 

1729. — Etienne Violette, maître d'école. 
Lettre du curé de Pussay au sujet de l'envoi du 

double des registres, qui est attaché à celui de l'an- 
née 1730. Elle est adressée à M. Genty, greffier du 
bailliage d'Etampes : 

• Monsieur, je vous envoie la mlnutte et la grosse 
ou copie que j'ai faite des actes de l'année 1731. 
Comme les quatre feuillets paraphés par M. le lieu- 
tenant général n'ont pu suffire pour transcrire tous 
les actes, j'ay été obligé d'y ajouter une feuille de 
papier timbré que vous aurez la bonté de faire para- 
pher, j'ay laissé la place suffisante pour y mettre le 
titre ou inscription et, à chaque feuillet, on y pourra 
mettre aussi aisément ledit paraphe. Je vous prie, 
Monsieur, de faire parapher les trois feuilles de papier 
timbré qui vous seront présentés pour faire la grosse 
de l'année 1782 et j'ay mieux aimé en mettre une 
feuille de trop que d'être obligé d'en ajouter. J'attends 
par Jacques Bourdeau, qui aura l'honneur de vous 
présenter ma lettre et les registres, le renvoi de la 
rainutte dont j'ai toujours besoin. Notre maître 
d'école avait écrit une partie de ces actes sur le dessus 
du papier de la grosse, mais j'ay cru nécessaire de 
les recopier parce que le dessus est du papier 
commun, non timbré et paraphé par le juge. > 

1730. — ■ A l'inhumation de Jérôme de Fuzée, sei- 
gneur de Burvtlle,Ie 24 septembre, est cité < Adrien 
Bernard de Languedoue ». {Registre de Boissy- 
la-Rivière.) 

1732. — Le samedi 10 mai est décédé un enfant 
de Toussaint Darblay, marchand à Angerville, et de 



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- i6i - 

Thérèse Chaude, et le lendemain son corps a été 
inhumé dans la nef de cette église près la balustrade 
de la chapelle de la Sainte Vierge. 

Le 6 juillet 1733 — et le 19 juin 1736 — des actes 
portent les signatures : t le chevalier d'Archambault, 
Archambault de Senantes >. 

Ce dernier titre ne pourrait-il s'expliquer par ce 
fait qu'une sœur de Charlotte de Châtillon, femme 
de Claude de Languedoue, seigneur de Pussay, 
en 1546, nommée Jeanne, avait épousé Louis de Ha- 
vard, s' de Senantes?'. 

1736. — Jean Bertault, maître d'école. 

1737. — Le 6 octobre, inhumation dans la nef de 
l'église, dans l'aile répondant à la chapelle de la 
Sainte Vierge, du corps de Marguerite Adrian, ayant 
86 ans accomplis, veuve de Toussaint Darblay', 
demeurant à Angerville-la-Gaste, en présence des 
curés des environs. 

Un cadastre de l'élection de Dourdan, daté de 
1740, donne sur Pussay le renseignement suivant : 

€ Pussay. — Seigneurs, MM. de Vandeuil ' et 
d'Archambault; 90 feux; plaine fertile; quelques 
marchands bonnetiers occupent les habitants à filer, 
carder et apprêter la laine; tricot de laine; rapport 
3742 livres. » 



:. Père et mère du curé de Puasa;. 

I. Henry-Julien de Vaudeuil, seigneur de Pussay en partie, acte de 1740. 

'est pas pâtlé de M. de Qaya. 



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- l63 - 

La cloche de 166B était devenue hors d'usage ou 
avait été refondue; en 1740 a lieu la bénédiction 
d'une autre grosse cloche : 

c Le dimanche 4' d'après Pâques, i5' jour de 
may 1740, a été par nous, curé de Pussay, accom- 
pagné du sieur Georges Darblay, diacre de ce dio- 
cèse et bachelier en théologie', bénite la grosse 
cloche, issue de vespres, laquelle a été nommée Marie 
Joseph Calerinejpar messire Marie-Joseph de Van- 
deuil, fils de messire Antoinede Vandeuïl, chevalier, 
seigneur de cette paroisse, et de dame Geneviève 
de Vandeuil, ses père et mère*, et par damoiselle 
Marie-Caterine d'Archambault, fille de feu messire 
Jacques-François d'Archambault, chevalier, seigneur 
de cette paroisse, et de dame Anne-Caterine de Vau- 
vier, ses père et mère. Lesquels parrain et marraine 
ont été représentés par maistre Clément Blin, pro- 
cureur fiscal, et Marguerite Madais, veuve Pierre 
Le Sage, vivant receveurde cette seigneurie, > 

Jacques- François d'Archambault n'est pas mort à 
Pussay. Cet acte nous apprend qu'il était alors 
décédé, que sa femme s'appelait Anne- Catherine 
de Vauviers', et qu'il avait une fille nommée Marie- 
Catherine. Il avait également un fils portant les 
mêmes prénoms que lui et qui fut le dernier seigneur 
de Pussay avant la Révolution. 



I. Neveu du curé dtj Pussay et curé de Gallardon en 1743. 

3. M. de Vandeuil aurait donc épousé Mil° de Languedoue eo deuxième 
mariage. 

3. Bail à loyer de ta Terme du chfttcau de Pussay fait au sieur Nicolas 
Barbier, laboureur, par dame Catberinc de Vauviers. veuve de Jacques de 
I.anguedouc d'Archambault, seigneur de Pussay {Archives de Seine-el- 
Oise, E. 5i). 



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- i63 — 

1742. — Claude Barbier, receveur. 

20 avril. — Inhumation de Jeanne Legrand, pauvre 
femme que la misère avait fait sortir de Berchères- 
la-Mingot, sa paroisse, et qui avait fait ses pâques à 
Nogent-le-Fais '. 

20 juin. — Décès dans une grange du château, 
chez la veuve Nicolas Barbier, d'un pauvre homme, 
60 ans, qui avait demeuré dans la paroisse de Villeau ' 
et dans celle de Voves ou aux environs'. 

1743. — < Le 8 mars a esté inhumé par moy, sous- 
signé, curé de Guillerval', dans le sanctuaire, près 
la porte de la sacristie de l'église de céans, le corps 
de messire Gabriel Darblay, prêtre et curé de cette 
paroisse, laquelle il a régis pendant trente-quatre ans 
avec édification; lequel est décédé d'hyer. Cette 
inhumation faite en présence de Jean Bureau, curé 
de Gommerville; de Lubin Jutteau, curé de Challo- 
la-Reine; de Fr. Garçon, curé de Baudreville; de 
Phihppe Mineau, curé dé Dommerville; de Charles 
Courtois, prêtre et cousin du défunt; de Charles 
Chaussier, curé de Grandville; de M. Georges 
Darblay, neveu, curé de Gallardon; de Toussaint 
Darblay, son frère; de M. Pierre Courtois, ancien 
maire d'Angerville, son cousin germain; d'Antoine 
Courtois, aussy son cousin, etc. » 

Lubin Jutteau, curé de Chalou, cité ci-dessus, 
remplace M. Darblay dès le 3i mars. 



i. Nogent-le-Phaye, prés Cliartrea. 

3-3. Eure-et-Loir. 

4. Courtois, cousin du défuul. 



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— 164 — 

174^ (27 avril). — Baptême d'un enfant naturel de 
Marie-Françoise Dupont, < fille impudique et aban- 
donnée ». 

28 décembre. — Inhumation de Marie Breton, 
âgée de 52 ans, maîtresse d'école. 

1744. — Jean Duguet, receveur. 

1746. — < Le 10 décembre, a esté inhumé dans le 
chœur de cette égUse le corps de malstre Lubin 
Jutteau, prestre, curé de Pussay, âgé de 53 ans; la 
sépulture faite par moy, prieur- curé d'Ardelu', en 
présence de MM. les curés de Monnerville, Chalô- 
la-Reine, Guillerval; de Nicolas Jutteau, son frère; 
de M' Louis de La Selle, notaire, et de Prothais 
Sevestre, ses beaux-frères, ainsi que de plusieurs 
autres soussignés >. 

Son successeur, Jean-Jacques Chauvin, signe 
pour la première fois au registre le 21 décem- 
bre 1 746. 

1747. — Charles Séjourné, maître d'école. 

31 mai. — Inhumation dans l'église le corps de 
Marie-Louise Quinton, 49 ans, femme de Louis 
Bertrand, marchand. 

1748 (5 février). — Inhumation dans l'église de 
Louis Séjourné, laboureur, 78 ans, et, le 7 août, de 
sa veuve Catherine Sergent, < vis-à-vis le crucifix >. 



I. Les bâtiments du prieuré, contigus a 
une grosse ferme d'Ardelu (Eure-et-Loir). 



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— i65 — 

1749. — Louis Bertrand, syndic de la paroisse. 

1 1 février. — Publication au prône de l'édit de 
Henri II concernant les filles et veuves qui ne décla- 
rent pas leur grossesse. 

Le 5 avril, inhumation du corps de Jean Duguet, 
33 ans, receveur de M. d'Archambault. 

1750. — Marie-Marguerite Randouin, receveuse 
de M. d'Archambault, « l'un des seigneurs de cette 
paroisse », veuve de Jean Duguet. Elle épousa en- 
suite J. -François Delaporte, receveur en 1775 et 1785'. 

1752.— Citations : Boreau, juge civil et criminel et 
de police de la prévôté de Pussay; François- Robert 
Thirouin, receveur de Gommerville. 

1753. — Etienne Mauguin, receveur de M. de 
Gaya. 

Le 3 janvier, inhumation du corps de Clément 
Blin, ancien procureur fiscal de la seigneurie et rece- 
veur en partie, âgé de 84 ans. 

Extrait d'une lettre, du 22 janvier 1753, du curé 
d'Autruy au curé de Pussay, qui prouve que les 
communications n'étaient pas encore bien faciles : 

< Excusés moi, Monsieur, si je me sers du revers 
de votre papier pour vous certifier les trois publi- 
cations; il ne s'en est pas trouvé dans mon village, il 
auroit fallu envoyer à deux Ueues. > — Nicolas 
Mauger, curé d'Autruy. 



I. Bail de la moitié du château de Pussay fait à Jacques Delaporte, 
laboureur, par Jacques-François d'Archambault, seigneur de Pussay, grand 
bailly de Châtillon-sur-Iadre (Archives Se Seine-ei-Oise, E. 5il. 



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- i66 - 

J.-F. d'ArchambauIt est qualifié, dans un acte de 
Thionville du 19 juillet 1763, « chevalier, seigneur, 
mousquetaire de la 2' compagnie de la garde du 
Roy, chevalier des ordres du Mont-Carmel et de 
S' Lazare de Jérusalem ». 

23 août. — Inhumation dans l'église de Etienne 
Robert, marchand et laboureur, père de messire 
Etienne Robert, curé de la Madeleine à Paris. 

1754 (10 février). — Décès de Michel Moreau, 
pauvre mendiant, à la ferme occupée par la veuve 
Françoise BJin, âgé de 18 ans, de la paroisse de 
Loury, au diocèse d'Orléans. — Le r6 mars, décès 
dans la même maison « d'une femme mendiante de 
Boutigny, dans le Gastinois », et le 39 avril 1756 
d'un pauvre passant originaire de Berchères-la- 
Mingot. 

La veuve Blin était sans doute chargée, à défaut 
d'Hôtel-Dieu ou de maison de secours, de recevoir 
les malheureux, car le cas se reproduit assez souvent 
dans le même temps. Le 23 novembre 1765, ce sont 
deux enfants de mendiants, de la paroisse de Saint- 
Michel de Bonneval, un garçon de 5 ans 1/2, une 
fille de 16 mois. Le 16 janvier 1768, autre décès de 
mendiant dans l'étable de Françoise Blin, etc. 

Etienne Mauguin est receveur en partie de la sei- 
gneurie de Pussay. En 1756, Gabriel Allais, maître 
de poste à Mondésir, est parrain d'un de ses en- 
fants. 

1754 (17 février). — Inhumation dans l'église, du 
côté des fonts baptismaux , du corps de Jeanne 
Plançon, 66 ans, veuve de Denis Retté. 



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- i67- 

1756. — Jean- Jacques Billarand, maître des 
petites écoles, successeur de Pierre Billarand. 

Parmi les actes de l'année 1756 figure l'important 
document qui suit, relatif aux produits et aux 
charges de la cure et de la fabrique de Pussay. Ces 
pièces sont très rares dans les registres paroissiaux 
que nous avons compulsés : 

37 octobre 1756. — Cure, — Déclaration que donne au 
bureau diocésain de Chartres, en vertu de la délibération de 
Monseigneur l'évèque et de MM. les députés généraux de 
la Chambre ecclésistique dudit diocèse, tenue le 28 juin 1756, 
Jean Jacques Chauvin, prestre pourvu de l'année 1746 de la 
cure de Pussay, sous le titre de S' Vincent, martir, présenta- 
tion de M. le Grand Archidiacre, collateur Mgr l'Évoque, 
ainsi qu'il suit : 

i" Ledit curé déclare recevoir pour 3 muids' de terres 
labourables, moins un arpent, dépendances de la cure loués 
à moison* par bail passé le 19 novembre 17S3, par devant 
Louis Savouré, notaire royal à Gommerville relevant du bail- 
liage d'Estempes, à JeanQuinton, laboureur en ladite paroisse, 
moiennant 38 mines de bled, moitié froment et moitié mélail, 
mesure de Yanville',cequi fait, mesure d'Étampes, ii sacs 1/3; 
nota que le sac d'Étampes pèse 340 livres. 



I . Le tnuid était de 24 mines ; la mine représente aujourd'hui 30 ares à 
Pussay ; dans la commune limitrophe de GrandTille-Gaudreville, elie egt de 

3. Par le bail à moison, le fermier était tenu de livrer à son bailleur la 
moitié du profit des bestiaux et une quantité fisc et déterminée de graios. 

Il est fait mention du droit de moison dans une charte de Louis VIII 
de l'an 1324 (Traité pratique des droits seigneuriaux, J. Renauldon, 1765). 

3. La mine de Janville, mesure de contenance, était divisée en 1 minots 
et le minot en 2 Ixiisseaux; elle contenait près de 5o litres. Les mesures 
variaient d'une localité a une autre, pour ainsi dire : ainsi le muid 
d'Étampes valait 5q mines d'Orléans, celui de Janville 3? mines 1/3 et 
celui de Méréville 34 mines seulement. La mine d'Orléans, chef-lieu de 
généralité, pesait 5o Uvres et avait une contenance de 1670 pouces 
cubiques. 



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Les 5 sacs 1/2, 3 boisseaux de bled froment loial et marchand, 
évalué aaaée commune à 12 livres le sac, fait la somme 

de 69 1. .s. . d. 

Les 5 1/2, 3 boisseaux de bled métail 
évalué à 8 livres 10 sols le sac, fait la 

somme de 48 » 17 

4 sacs d'avoine évalués année courante 

4 livres, fait la somme de 16 > * 

Une voiture de vin à aller chercher à 
Orléans, une à Estampes, 2 chapons, le 

tout évalué à 20 ■ > 

3° Ledit curé déclare percevoir de la 
dixme, année commune, 36 sacs de bled, 
moitié froment, moitié métail, mesure 
d'Étarapes. Les 18 sacs de bled fromeut 
{nota que le bled froment de dixme n'est 
pas pur), évalué année commune à 
II livres le sac, fait la somme de . . . iq6 > > 

Les 18 sacs de bled métail (nota que 
le métail de dixme est très maigre), éva- 
lué année courante à 8 livres le sac', 

fait la somme de 144 > > 

Ledit curé déclare percevoir, année 
commune, 34 sacs d'avoine de dixme 
(nota qu'on paye en bled, suivant l'an- 
cien usage de la paroisse, 2 gerbes par 
septier et i gerbe seulement en mars', 
ce qui fait une différence de moitié), le 
sac, évalué année commune 4 livres, fait 

la somme de 96 • > 

3 sacs d'orge, évalué le sac à 5 livres, 
fait i5 » > 



A reporter. . . 604 1. » s. 17 d. 



I. C'est-à-dire en grains semés an printemps. — Le seller était de 
nines soit de /to ares environ. 



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— 169 — 

Report. . . 

Un sac de graini ronds évalué . . . 

Déclare percevoir du produit des 
feures', tant de bled, avoine et orge, 
5oo bottes, nota qu'en Beauce cette 
marchandise est à vil prix, le tout estimé 



604 1. » s, 17 d. 



5o 



45 



Déclare recevoir pour le droit des 
dixmes de troupeaux, la somme de. . . 

Déclare qu'il y a dans la paroisse 
280 communiants environ, que depuis 
dix ans, année commune, il se fait 4 ma- 
riages, 7 grandes inhumations et 8 d'en- 
fants, nota que chaque année il se trouve 
plusieurs personnes pauvres et insol- 
vables. Le tout évalué à la somme de 
40 livres 40 

Déclare recevoir chaque année pour 
l'acquit dès fondations de la fabrique 
qui consistent en 37 messes haultes avec 
vigiles à 3 leçons, laudes, un service à 
9 leçons, messe haulte, 19 messes 
baultes, 34 messes basses, un salut le 
jour de la fête du S' Patron et les re- 
commendaces les dimanches, la somme 
de 8g 

Somme totale*. ... 835 I 
Produit annuel de la Cure. 



I. Pailles battues. 

3. Comme on le voit, ce total n'est pas exacL 



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— 170 — 



Charges de la Cure : 

2 messes hautes à la décharge du curé pour dame Mariole • 
Roux, mademoiselle d'Escures'. 

Pour le presbytère et biens i I. lo s. ■ d. 

Pour les droits seigneuriaux i > » 

Pour les réparations des bâtiments, 
clôtures 24 » ■ 

Pour les décimes', suivant la quittance 
de 1755 80 6 3 

Pour la levée, frais de dixmes, faire 
conduire les grains à Estampes, marché 
voisin distant de 3 lieues, frais de do- 
maine 200 > > 

Lesquelles charges se montent 
à la somme de 3o6l. lôs. a d. 

Par le présent calcul cy après, il appert : 

Revenu 835 livres 2 sols 6 deniers. 

Charges 3o6 — 16 — a — 

Reste 428 livres 6 sols 4 deniers. 

Preuve 835 — 2—6 — 



Laquelle déclaratiou, nous, curé de Pussay, certifions et 
afSrmons véritable soua les peines de droit. Laquelle déclara- 
tion nous avons remise à M. le Sindic de la Chambre ecclé- 
siastique du diocèse de Chartres, déclarant, au surplus, que 
nous n'avons rien omis aucuns des biens dépendans dudit 
bénéfice et sous les mêmes peines; en foy de quoy nous 
avons signé le présent acte, à Pussay, le 37 octobre 1756. 
Signé : Chauvin. 



1. Noms inconnus à Pussay. 

7. Sommes que les bénéSciers payaient tous les a 



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Revenus et charges de la Fabrique : 

Déclaration que donnent au bureau diocésain en vertu de ia 
délibération de Mgr l'Évêque de Chartres et de MM. les 
Députés généraux de la Chambre ecclésiastique dudit diocèse, 
tenue le 28 juin 1756, Pierre Baillard, Antoine Roulleau, 
François Inger, conjointement avec M. le Curé, marguillîers 
en charge de l'Œuvre et Fabrique de la p™ de Pussay, de 
son revenu et de ses charges, ainsi qu'il suit : 

i" Les dits marguilliers déclarent recevoir annuellement 
pour 4 muids de terres labourables, dépendans de la Fabrique, 
loués à moison, par bail passé le 5 may 1754, par devant 
Louis Savouré, notaire royal à Gommerville, relevant du bail- 
liage d'Estempes, à François Robert, laboureur de ladite 
paroisse, moïennant 16 sacs de bled, moitié froment, moitié 
métail, mesure d'Estampes, nota que le sac pèse 240 livres. 

Les 8 sacs de bled froment, année commune, le sac évalué 
à 1 1 livres, pour la somme de 88 1. > s. > d. 

Les 8 sacs de bled métail évalués le 
sac à 8 livres, pour la somme de. . . . 64 • > 

Déclarent que les quêtes se montent 
par an à 20 » ■ 

Que l'offrande des gerbes de bled 
faite après la récolte va à la somme de . 12 > • 

Article des rentes foncières et ajkres ; 

Déclarent recevoir de Jean Quinton 
neuf livres par an, pour laquelle somme 
la Fabrique est chargée d'une messe 
haute avec vigiles à 3 leçons, pour Marie 
Rousseau, d'une messe haute avec vigiles 
à 3 leçons pour Louis Plançon .... 9 • ■ 

A reporter. . . 193 1. » s. » d. 



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- 172 - 

Report. . . 1931. 

De Jacques Bourdeau, trois livres de 
rente foncière et perpétuelle à prendre 
sur sa maison, suivant la déclaration de 
Jeanne Gallier, passée devant Resté . . 3 

Des héritiers de feu M. Chaussier, à 
cause du legs fait à la fabrique pour 
deux messes hautes avec vigiles à 
3 leçons et recommendation aux 4 fêtes 
solemnelles, par Jeanne Pommereau . . 5 

Les héritiers Pierre Faure, la somme 
de 4 

Des héritiers de Jeanne Friné, veuve 
de Charles Langlois, 2 livres en rente 
foncière, plus 2 livres de rente foncière 
léguée à la Fabrique par Simon Lan- 
glois et Simonne de Villiers, sa femme, 
par contrat passé devant Gudin, le 
3o mars 1704, ce qui f^it la somme 
de 4 

Plus d'une rente foncière fondée par 
Michel Caperon et Vincent Guiot, à la 
charge d'une messe basse 1 

Plus des héritiers de Clément Blin 
et Marie Percheron , sa femme , pour 
deux messes hautes fondées, la somme 
de 3 

Plus des héritiers de Nicolas Davoust 
une livre 5 sols à cause d'une mine de 
terre chargée de cette somme envers la 
fabrique pour 2 messes basses pour 
Marie Bruneau 2 



A reporter, . . 219 1. 7 s. 6 d.' 
. Le report du dernier article et le total sont jneiacts et tels dans le 



texte. 



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- .73- 

Report . . . 

Plus des héritiers d'Eloy Taphoureau, 
pour la somme de 600 livres receue d'un 
remboursement de fondation fait à la 
fabrique en 1 720, sur le pied du denier 5o 
en rente rachetable. ■ . ■ 

Plus de Jean Léger, pour le loyer 
d'une mine de terre 

Plus des héritiers Vincent Séjourné et 
sa femme, par contrat de constitution de 
rente rachetable au profit de la Fabri- 
que, pour la somme de 370 livres dont 
ils étoient redevables envers la Fabrique 
pour le loyer des terres qu'ils avoieot 
affermées, passé par devant Savouré, 
notaire à Gommerville, la rente de. . . 

Plus de Noël Vincent Séjourné, en 
vertu d'une sentence rendue par M" Bo- 
reau, juge civil et criminel et de police 
de la prévôté de Pussay,le 17 mars 1752 
pour la somme de 140 livres i5 sols, 
dont l'intérêt est de 

Ces deux rentes sont bien mal assurées 
parce que les biens étaient hypotéqués 
auparavant. Ledit Noël Vincent Séjourné 
avait passé marguilJier et s'est trouvé ne 
plus pouvoir payer. 

II y a, en outre, une rente foncière et 
perpétuelle de 8 livres pour une maison 
qui est tombée en masure, et une ouche 
chaînée d'avenage' qui absorbent le 
fonds de terre. 



Somme totale .... 253 1. 18 s. 6 d.' 



I. Droit qui se payait en avoine. 
3. Addition inexacte. 



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— 174 — 
Les dits mai^liîers payent à M. le Curé, pour l'acquit des 
fondations qui consistent en 87 messes hautes avec vigiles à 
3 leçons, uD service à 9 leçons, messe haute, ig messes hautes, 
34 messes basses, un salut le jour de la fête de S* Vincent, pre- 
mier patron, les recommendaces tous les dimanches de l'année 
et les 4 festes solemnelles la somme de . 89 1. 5 s. • d. 

Pour les décimes 6 17 9 

Pour le maistre d'école 18 • » 

Pour les bedeaux 21 10 » 

Pour les balets, huile et chandelles. . 19 • > 

Pour les cierges, encens 43 10 » 

Pour l'entretien de l'église, du clocher 
qui est dispendieux, clôtures, vitrages . 3o • > 

Pour le blanchissage, raccomodage du 

linge de l'église 34 > • 

Lesquelles charges montent à 

la somme de 252 1. î s. g d. 

Par le calcul fait, il apparoit cy après : 

Revenu 353 livres 18 sols 6 deniers. 

Charges îSs — 2 — 9 — 

Reste I livre i5 sols 9 deniers. 

Preuve 253 — 18 — 6 — 



Laquelle déclaration nous, Marguilliers susdits de l'Œuvre 
et Fabrique de la p"* de Pussay, certifions et affirmons véri- 
table sous les peines de droit, laquelle déclaration nous avons 
remise à M. le Sindic du diocèse de Chartres, déclarant au 
surplus que nous n'avons omis aucuns des biens dépendans 
de ladite Fabrique et sous les mêmes peines. En foy de quoy 
nous avons signé le présent acte au bureau de la tablette, 
après une assemblée convoquée suivant l'usage, le 14' novem- 
bre 1756. François Inger a déclaré ne savoir signer. 

En 1791, les biens des églises et des fabriques 
ayant été déclarés biens nationaux, on vendit ceux de 
Pussay au Directoire du district d'Étampes. 



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- .75- 

77 mines, affermées à Durand, furent vendues 
pour 571 livres, et un lot de terres, dont Eustache 
Langlois était locataire, pour 161 livres'. 

1758 {i5 octobre). — Inhumation d'Etienne Mau- 
guin, receveur en partie de la seigneurie de Pussay. 
36 ans, époux de Geneviève Arigant (citée comme 
receveuseen partie de Pussay en 1759}. 

1769 (12 décembre). — Inhumation du corps de 
Luc Molard, garçon, 28 ans, receveur en partie de 
la seigneurie de Pussay'. 

1760 (i4avril). — Inhumé dans l'église, au-dessous 
du comptoir du saint Sacrement, le corps de Jeanne 
Gibier, 84 ans, veuve de Charles Delavallée. 

1763. — « L'onze janvier a été inhumé dans 
l'église, près les fonts baptismaux, le corps de Si- 
mone Planson, veuve de Cantien Michaux, 77 ans. > 

En 1763, la P'abrique fit construire et placer des 
bancs dans l'église. 

Par une note ajoutée au registre, le curé Chauvin 
dit : € J'ay compté avec la veuve Louis Léger, pour 
les commendaces de trois personnes mises aux 
prières pendant onze ans; elle m'est redevable de la 
somme de 5o livres qu'elle me promet payer en deux 



1 . Les Registres paroissiaux du canton de Méréville, p. 49. 

2. Le curÉ de Pussay oublia d'envoyer au greffe le double des rêgistrcB 
de l'année 1759. Cette omiision donna lieu à des proc(;3- verbaux et sen- 
tences en dates des 10 juin, 31 août 1785 et 17 mars 1787; nous les repro- 
duisons plus loin en raison de l'intérêt qu'ils présentent sur l'observatiân 
des ordonnances royales concernant la tenue des registres. 



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— 176 — 

paiements. — Le 38 décembre 1766, elle me remet 
12 livres à compte sur la demi-année de messes et 
pour les commendaces de l'année. — J'ay receu des 
enfans de la veuve Léger la somme de soixante et 
cinq livres, et sont quittes avec moy le 11 octo- 
bre 1768. » 

1766 {i3 janvier). — Inhumation dans l'église, vis- 
à-vis du pilier de la chapelle du Rosaire, le corps de 
Catherine Beaudon, veuve de François Léger, 
84 ans. 

1767. — Mention de la ferme de M. de Brie (Bry), 
d'Étampes. 

8 octobre. — Dans les registres de ThionvîUe est 
citée une dame Henriette-Françoise d'Archambault, 
veuve de messire Corneille de Chambly, demeurant 
paroisse Saint-Sulpice à Paris. 

1769. — Maître André Delpech, « maître chirur- 
gien juré en cette paroisse », fils de feu Bertrand 
Delpech, aussi maître chirurgien. 

20 février. — Inhumé le corps de Jacques Bour- 
deau, 83 ans, ancien marchand et ayant la distri- 
bution du sel. 

< Le g mars 1769, une jeune femme de 37 ans 1/2 
meurt de la maladie du charbon. > Maladie com- 
mune dans la Beauce, même dans ces derniers temps; 
des mesures rigoureuses prises pour l'enfouissement 
des animaux morts dans les champs, que l'on aban- 
donnait sur le sol, ont seuls pu faire diminuer les 
cas. 



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- 177 - 

Le curé Chauvin s'en préoccupait; il a laissé, à la 
fin du registre de 1768, les recettes suivantes contre 
le terrible mal : 

• Manière de traiter les charbons. — Prennes un 
gros de sublimé corosif avec un demis gros de 
vitriol, le tout bien pulvérisé dans un mortier, mettre 
la poudre dans une bouteille bien fermée et en 
prendre la pesanteur de 3 grains appliqué sur la 
partie affligée pendant 4 heures, après l'avoir grattée 
et fait une petite incision en forme de croix, avec 
un petit emplâtre d'onguent dkiackilon gommé. 
On peut encore arrêter le charbon en se servant 
de la pierre à cotaire\ en prendre la grosseur d'une 
petite fève de may qu'on applique sur la partie 
malade'. > 

1769. — Le onze septembre est décédé Louis 
Bertrand, fils, marchand de bas, 49 ans, après une 
maladie de 10 mois qu'il a supportée avec beaucoup 
de patience et de résignation; et le lendemain son 
corps a été inhumé dans l'éghse, près des fonts. 

1770 (26 mai). — Inhumé dans l'église, près les 
fonts baptismaux, le corps de Louis Bertrand, mar- 
chand, 74 ans. Ce fut la dernière inhumation dans 
l'église de Pussay. 

1772 (21 juillet). — Mariage de François Duguet, 
fils de feu Jean, laboureur et receveur, et de Marie- 
Marguerite Randouin, avec Marie- Jeanne-Thérèse 



I . Ces recettes sont extraites d'un journal intitulé : Annonces, affiches 
et avis divers du pays chartrain; cites ont été livrées à la publicité par 
l'évËque de Chartres dans une circulaire à son clergé. 



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- .78 - 

Gris, tille de Pierre, laboureur et receveur pour les 
deux tiers de la terre et seigneurie de Pussay, et de 
Jeanne Molard; y assiste messire Jacques-François 
de Languedoue d'Archambauit, chevalier, seigneur 
en partie de Pussay, chevalier de l'ordre royal et 
militaire de Saint-Louis, grand bailly d'épéede Châ- 
tillon-sur-Indre, maréchal des logis des mousque- 
taires noirs de la garde du roi, mestre de camp de 
cavalerie, demeurant ordinairement à Chartres. 

1773 (21 janvier). — Inhumation de Pierre Lubin, 
ancien concierge et jardinier au château de Pussay, 
73 ans; — de sa femme, le 7 février suivant. 

3o janvier. — Inhumation de Vincent Buret, 70 ans, 
« fermier du four bannal de Pussay ». 

1776*. — Citation de Michel Bourgeois, géographe. 

€ Le 13 avril 1777, le four banal de Pussay a été 
reconstruit à neuf par Monsieur le compte de Wal- 
degrave [?}, lui présent, et a signé la présente, et le 
sieur Chauvin, curé dudit lieu. * 

1781. — Messire Pierre-Léon-François Danivet, 
chevalier, seigneur de Pontchevron, capitaine au 
régiment Auxerroi s- Infanterie, assiste à un mariage 
du mardi 3o janvier. 

Le curé Chauvin nommé, nous ne savons pour- 
quoi, à la cure bien moins importante de Conger- 
ville, cessa de rédiger les actes à Pussay le 



I. L'hiver de 1776 a Ét£ plus rude et le froid plus grand de 4 degrés 
qu'en l'annie 1709 (Note du registre de Boiasy-la-Rivière), 



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- 179 - 
i5 mars 1782 '. Il fut remplacé par François Hue. Il 
ne signa d'ailleurs aucun acte à Congerville et mourut 
le i3 mai de la même année. 

« Le i3mai 1783 estdécédémessire Jean-Jacques 
Chauvin, prestre, curé cy-devant de cette paroisse et 
depuis de Congerville; 70 ans. Le lendemain, son 
corps a été inhumé dans le cimetière de ce lieu 
(Pussay), par nous, curé de Grandville, en présence 
de maître François Hue, curé de cette paroisse; de 
M. le curé de Dommervllle et de M. le desservant 
de Gommerville; de M. Heurtault, chapelain de 
Denon ville, et de plusieurs habitants de cette 
paroisse. » 

1784. — Baptême d'un enfant de Pierre-François 
Paiileau, conducteur des ponts et chaussées, dont 
le parrain est le sieur Louis- Aimé Nancy, principal 
conducteur des ponts et chaussées du département 
de Dourdan. 

1785. — Extrait des minutes du Greffe du Bailliage roïal 
d'Étampes : 

« Du réquisitoire fait par M. le Procureur du Roi au bail- 
liage roïal d'Étampes, relativement au défaut de dépôt du 
double des registres de baptêmes, mariages et sépultures de la 
paroisse de Pussay, a été extrait entr'autres choses ce qui 
suit : 

» Requiert ledit Procureur du Roy qu'il soit ordonné que 
sous huitaine pour tout délai, à compter du jour de la signification 
de la sentence à yntervenir, les registres de baptêmes, mariages 



I. Un acte du a6 avril 1782 est rédigé par M. Perrot, desservant Vieille- 
Église, annexe de la paroisse du Perray, diocèse de Chartres, pendant la 
maladie et du consentement de M. le curé de Pussay. -~- Le 8 mai, premier 
acte du curé Hue. 



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— lOo — 

et sépultures de la paroisse de Pussay pour Taunée 17S9 seront 
apportés au greffe, à quoi faire tous dépositaires seront con- 
traints par toutes voies dues et raisonnables, quoi faisant bien 
et valablement quittes et déchargés, à l'effet par le greffier d'être 
fait expéditions desdits registres, lesquelles expéditions seront 
collationnées en présence du Procureur du roi susdit et sera 
do tout dressé procès- verbal, et seront ensuite lesdits registres 
remis au curé actuel de ladite p*", et l'expédition d'yceux ainsi 
que celle de la présente requête, du jugement à intervenir et du 
procès-verbal qui sera dressé, délivrés en tête de l'expédition 
desdits registres, restera déposées au greffe au nombre des 
minutes et y être délivré des extraits aux parties qui les requer- 
ront. Signé : Gabaille. 

» Par sentence rendue au Bailliage royal d'Étampes, le dix 
juin 1785, sur le réquisitoire de M. le Procureur du Roi audit 
bailliage, appert avoir été ordonné ce qui suit : 

» Tout considéré, nous ordonnons que dans huitaine pour 
tout délai, à compter du jour de la signification de notre présente 
sentence, les registres de baptêmes, mariages et sépultures de 
la p"* de Pussay, pour l'année 1759, seront apportés en notre 
greffe [le reste semblable à la fin du réquisitoire]. Ce qui sera 
exécuté suivant l'ord". Si mandons, etc. (sic). Fait et donné 
au BailUage royal d'Étampes par M. Louis Picart de Noir Épi- 
nay, lieutenant général dudit bailliage, le vendredi 10 juin 1785. 
» D'un procès-verbal fait en l'hôtei de M. le Lieutenant géné- 
ral au Bailliage royal d'Étampes le 17 mars 1787, à la réqui- 
sition de M» Périer, greffier en chef civil et criminel dudit bail- 
liage, a été extrait ce qui suit : 

» Sur quoi, nous, L' général et juge susdit, ouï sur ce le 
Procureur du Roi, avons donné acte audit M* Périer de ses 
comparution, représentation et réquisition, disant qu'il sera 
procédé à l'instant, tant en notre présence qu'en celle dudit 
procureur du Roi, à la collation et à la vérification des deux 
expéditions à nous présentées par ledit M= Périer sur les regis- 
tres de baptêmes, mariages et sépultures de la p"« de Pussay 
pour l'année 1769, étant en la possession du s^ curé actuel et à 
sa dite p"* et par lui apportés en notre greffe, suivant et pour 



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satisfaire à notre sentence du lo juin 1785; et le&dites deux 
expéditions aïant été collationnées et par nous trouvées con- 
formes auxdits deux registres, nous disons qu'elles seront et 
demeureront jointes aux doubles de ces registres qui n'ont 
point été déposés audit greffe pour l'année 1759, sur lesquelles 
expéditions autorisons notre greffier à délivrer des extraits aux 
parties qui en requerront, suivant et conformément à l'art. 19 
de la déclaration du Roy du 9 avril 1736. Fait et donné par 
nous juge susdit les jour et an que dessus. Signé : Gabaille, 
Picart de Noir Epinay. — Pour extrait, Périer, greffier. 

* D'un registre contenant 92 feuillets duëment cottes et 
paraphés le 24 décembre 1748, par M. Louis Mann Leroi, 
écuier, sieur de Gomberville, conseiller du Roi, Président, 
lieutenant général au bailliage roïal d'Ëtampes, pour inscrire 
les actes de baptêmes et de mariages ' qui se feroient en la p™ 
de Pussay pendant le courant de l'année 1749 et les suivantes 
jusqu'à ce qu'il eut été rempli, a été fait expédition sur ledit 
registre par nous, Jean Valleri Périer, avocat en Parlement, 
greffier en chef civil et criminel audit bailliage roïal d'Étampes, 
suivant et conformément au jugement étant de l'autre part de 
tous les actes de baptêmes -et de mariages ' faits en ladite 
paroisse de Pussay pendant l'année 1759, pour servir à rem- 
placer le double du registre des baptêmes et mariages ' de ladite 
année 1769 étant en déficit au greffe dudit bailliage roïal 
d'Étampes, à laquelle dite expédition foi sera ajoutée comme 
au double même dudit registre. Audit Étampes, en notre 
greffe, le i août 1785. 

» Signé : Périer'. » 

Suivent, de la main de ce dernier, les actes de 
baptême et de mariage de l'année 1759 et ensuite 



1. Et de sépultures. 

2. Le curé de La Brjche, M. Délibères, qui n'avait pas envoyé au greffe 
d'Etampes le double de ses registres de l'année 1738, fut_ condamné au 
bailliage en 10 livres d'aumône au profit de l'Hôtel-Dieu d'Étampes et »u& 



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ceux d'inhumations précédés des mêmes pièces. 
Chaque série étant tern^inée par cette déclaration : 

€ Collationné par nous, Jean Valleri Périer, avo- 
cat en Parlement, greffier en chef civil et criminel au 
bailliage roïal d'Étampes, sur la grosse du registre 
ci-dessus énoncé étant en la possession du sieur 
curé de la paroisse de Pussay et par nous à lui 
rendue, dont décharge audit Étampes en notre 
greffe, ce i^août 1785. — Périer. » 

1786. — Mention de Louis-Bertrand Gry, rece- 
veur du domaine de Pussay; et, en 1789, de Louis 
Gry, fils de Pierre, fermier au château de Pussay. 

Pierre-Philippe Pineau de Villeneuve, bailli, juge 
de la justice de Pussay, député de la paroisse aux 
États Généraux réunis à Étampes'. 

En 1789,1a seigneurie de Pussay était partagée 
entre Jacques- François d'Archambault, qui avait 
joint à son nom celui de Languedoue, et le marquis 
de Latanne. 

Nous n'avons aucun renseignement sur ce dernier 
et nous ne savons s'il avait acquis ce domaine de la 
famille de Vandeuil, ou s'il en était devenu possesseur 
par mariage. 

Messire François Hue, qui s'était feit représenter 



dépens de l'iDstance liquidés à 3 livres 14 sols, dod compris le coût de la 
seniencc (Minutes du greffe du bailliage royal d'Étampes). — La commune 
actuelle de Souzy-la-Briche comprenait alors les deux paroisses de Souzy 
et de La Briche. 

I . Les trois Étais du bailliage <f Étampes, MM. Majt Legrand et Léon 
Marquis. 



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— i83 - 

à Étampes par M. Pierre Butet, ancien curé de 
Rouvray-Saint-Denis, mourut en 1790. 

« Le lundi i8janvier i790,parnous, curéde Mon- 
nerville, le corps de maître François Hue, curé de 
cette paroisse, décédé d'avant-hier après-midi, âgé 
de 66 ans environ, a été inhumé au cimetière de sa 
paroisse, en présence de M. Nicolas Hue, prêtre, 
professeur au collège de Blois, son neveu; de Pierre 
Artus, maître serrurier de Châtcauneuf-en-Thyme- 
rais;de Pierre-Paul Dujoncquoy,marguilIier; Louis 
Chaude, sindic; de Jean-Louis Delanoue, tous mar- 
chands de bas et habitants de cette paroisse; de 
MM. les curés d'Angerville, Congerville, Gaudre- 
ville, Oysonville, Conie, Dommerville, Saint-Esco- 
bille et autres. — « On remarque, en outre, parmi 
les signatures, celles de « Le Guay, diacre, et 
Dorange, vicaire d'Angerville ». 

Maître Nicolas Hue fut chargé d'administrer la 
paroisse après la mort de son oncle, jusqu'à l'arrivée 
du nouveau titulaire. 

■ Jean Baptiste Joseph de Lubersac, par la grâce de Dieu 
et l'autorité du S' Siège Apostolique Évêque de Chartres, 
conseiller du Roi en tous ses conseils et premier aumônier de 
feue Madame Sophie de France, etc., à maître Nicolas Hue, 
prêtre du diocèse de Blois, salut. 

La cure de l'église de S' Vincent de Pugsay, en notre 
diocèse, étant destituée de pasteur et voulant pourvoir à ce 
que les habitants de ladite paroisse ne manquent pas des 
secours spirituels dont ils peuvent avoir besoin, nous vous 
commettons parles présentes, pourservin'n divinis ladite cure 
et faire toutes fonctions curiales jusqu'à ce qu'il y ait un pas- 
teur de nommé ou qu'il en ait été par nous autrement ordonné, 



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et sera notre préseAte commission lue et publiée au prône de 
l'église paroissiale dudit Pussay; inscrite sur les registres de 
ladite église et notifiée aux marguilliers et principaux habitants 
de ladite paroisse afin que les autres en soient, par eux, avertis. 
Donné à Chartres, sous le seing de notre grand vicaire, 
le 30 janvier 1790. Signé : David Descharroux, vie. g*", — et, 
par mandement, Joliet. > 

L'abbé Henry Gourdet, nommé en février, fut le 
dernier curé de Pussay avant la Terreur. Le 3o dé- 
cembre 1792,1! fît la remise des registres paroissiaux 
à la municipalité qui arrêta le dernier : 

« Arrêté ce présent registre par nous, maire et 
procureur de cette commune soussignés, en exé- 
cution et conformément à l'art, i du titre IV de la 
loy du 30 septembre dernier, au presbitaire dudit 
lieu où ce sont trouvés les registres. — Le trente dé- 
cembre 1792. » Signé, Peltier, maire; Filleau, pro- 
cureur de la commune; Bîllarand, greffier. 

M. Gourdet resta chargé de la rédaction des actes 
de l'état civil en qualité d'officier public, membre du 
conseil général de la commune pendant une partie 
de l'année 1793. Il quitta probablement Pussay à 
cette époque. 

Ch. Forteau. 



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DOCUMENTS INEDITS 

SUR LES 

PAROISSES DU GATINAIS 

(Suite.) 



Une Inscription disparue, à Ury. 

11 reste la partie inférieure de la tige de la croix de pierre 
(cassée de temps immémorial et nommée aujourd'hui vulgai- 
rement Croix du Petit Pinard) située à la pointe du chemin 
d'Ury' à Achères et Mun. Sur celte portion restante on a enté 
une croix de bois sur un pivot de fer scellé dans le restant 
de ladite tige de pierre sur laquelle se lit cette inscription en 
lettres majuscules et romaines : 

En l'année i55o 

Pierre Porcher et Jehanne 

sa fehhe ont fait faire 

ceste croix et asseoir 

Dictes pour eux 

Pater noster et Ave Maria 

On satisfaict ordinairement à cette dévotion lors de la 
procession que l'on fait à cette croix, l'un des dimanches 



'. Canton de La Chapelle-la-Beine (Seine-et-Marne). 



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d'après Pâques. On souhaite renouTclIer cette croix par une 
croix de fer. {Addition postérieure :) M. Delorrae, controlleur 

des poudres et salpaitre de l'arcenal de Paris, et dame 

sa femme, ont fait poser la croix de fer en Tanné 176a '. 
(Noie àlafindt Vannit /7J7, aux regiitrei paroissiaux.) 



Incendie à Boisminard. 

(juin 1613) 

Époque de l'incendie arrivée au hameau de Boisminard, 
paroisse de Nanteau-sur-Essonne', en l'année 1622, qui 
consomma i5 à 16 maisons par un feu imprévu, le jour de 
l'octave de la Feste-Dieu, sur les 7 à 8 heures du matin, sans 

que par l'ayde de la main des hommes on pu l'éteindre, sinon 
que par l'invocation du très S' Sacrement qui fut apporté 
audit Boisminard à la même heure, et aussitost par un effet 
miraculeux on vit à l'instant tomber et finir l'embrasement. 
Qu'en reconnoissance de ce prodige, par un zelle de piété, les 
habitans formèrent une communion à la bienveillance de 
M'' leur Curé, d'apporter tous les ans, à telle jour d'octave de 
Feste-Dieu, le très S' Sacrement processionnellement de Nan- 
teau audit Boisminard, lequel reposoit à moitié chemin ; de ce 
lieu on arrivoit audict lieu où étoient disposé deux rcposoirs. 
Cette procession fut érigée à pareil jour et heure, depuis ladite 
incendie sans dtscontinuation jusqu'en 1Ô9Ô, auquel mouru 
M. Brest, curé dudit Nanteau. Après lui lui succéda M. Demante, 
aussi curé, qui fit cesser cette cérémonie. 

(Livre de raison de la famille Vaury.) 



. Il D'en reste plus aucune trace. 
I. Canton de La Cbapelle- la-Reine. 



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- i87- 

LVI. 

Teneur, consistance, tenans et aboutissans de la halle 

et boucherye [de Fontainebleau]. 

(14 août 1654) 

. . . Une boucherie en forme de halle fermant à deux portes, 
à chascun des bouts d'icelle, seize dans le marché et carrefour 
dudit Fontainebleau.... avec caves dessoubs, un grenier au 
dessus, avec douze bouctiques autour d'icelle; le tout couvert 
de thuille..., tenant et aboutissant la totalité d'icelle boucherye 
de touttes parts à la grande rue, marché et carefour dudit 
Fontainebleau '. 

{Archives de Seine-et-Marne, B; Prévale de Samois, Fontaine- 
bleau et le lionceau; Minutes du greffe, iS.) 

LVII. 
Notaires, procureurs et huissiers du bailliage de Morel. 

(16M) 
Extrait de Testât des notaires et tabellions, procureurs 
postulana, huissiers et sergents que le Roy en son conseil a 
choisis et nommez pour eiercer et faire leurs fonctions es villes 
et lieux ci-après déclarez, en exécution de l'édict du mois d'avril 
mil six cent soixante et quatre et arrests dudict conseil donnez 
en conséquence; ledict estât aresté au Conseil Royal des 
finances, le dixiesme jour de Janvier mvi° soixante et cinq. 

Bailliage de Moret'. 
Notaires Royaux . . — Guillaume Lecoq. 
Henry Roussart. 
Nicolas Bouquot. 



I. Saisie sur les frères Nivellon, peintres, à la requête de Pierre Jouan ne, 
la ■ boucherie ■ fut adjugée, le 19 mars i655, moyennant 2450 livres, à 
Marguerite Tabouret, veuve de Robert Jamin (Archives de Seine-et-Marne, 
série B, Prévôté de Samois, etc.; Minutes du greffe, 16). 

3. Pour la partie gâtiuaise sculemeuL 



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— i«B — 

Procureurs poslulans. — Thibault Cadot. 

Chartes Descortilz. 

Pierre Charryer. 

Charles Cardon. 
Huissiers et Sergents. — Pierre Rozette, premier huissier. 

Pierre Lecoq, sergent royal. 

Jean Lestrot, — — 

Hierosme Voyer, — — 

Paroisses. 

Bourron — Jean Compoint, notaire et tabellion. 

Ville St-Jacgues. . . — Claude Moisant, — — 

Villecerf — EstienneEstienne',— — 

Noisy' — Pierre Hardy, — — 

Esmans — Guilleaume Barbe, — — 

Dormelles — Louis Guillot, — — 

Blaine' - Jean Gilles, — — 

Thomery — Claude Véron', — ~ 

Villemer — Estienne Compoint, — — 

St-Ange-ie-Viet'. , . — Germain Rathelîer, — — 

La Grande Paroisse*. — Jean Godes, — — 

Montmackou .... — Claude Riby, sergent royal. 

(Archives de Seine-el-Martte, série B-, Bailliage de Moret, i.) 

LVIII. 

Sur le maître d'école de Dannemois. 

(3 mai 1671) 

Il n'y a point de maistre d'école dans la paroisse. Les habi- 

tans ont dit qu'ils en avoient un bon, mais que M' le Curé l'a 

I. Mort à Villecerf, le 19 avril 1695, et inbumé le leadetiiaiD dans l'église 
(Registres paroissiaux). 

a. Noisy-le-Sec, caDlon de Lorrez-le- Bocage (Seine-et-Marne;. 

3. Blennes, canton de Lorrez-le- Bocage. 

4. Était mort avant décembre 1664 (Archives de Seine-et-Marne, B; 
Bailliage de Moret, 1). 

5. Y compris les seigneuries de Boisroui et La Borde (paroisse de Vil- 
lemaréchal). 

6. Y compris la terre de L'HospItau (paroisse de La Grande -Paroisse). 



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chassé. — M' le Curé a dit qu'il l'avoit chassé à cause qu'il ne 
s'acquittoit pas de sod devoir, et pour l'en avoir averty quantité 
de fois, et pour raison d'autres fautes notables qu'il a reconnu, 
mais qu'il ne peut pas découvrir publiquement sans lui faire 
tort et l'empescher de gagner sa vie ; mais que si l'on en veut 
prendre un autre qui ait les qualités requises, Il y consentira 
et luy donnera un logement, comme il a fait par le passé, mais 
encore qu'il contribuera de quelque chose pour sa subsistance, 
pourvu que les habitants veulent aussi de leur part se cotiser, 
attendu que l'église ne donne que dix écus au maistre d'école 
pour aider et assister au service, qai est une rétribution si 
modique que l'on n'aura point [chance] de rencontrer pour le 
prix un honnête homme. Les habitans ont dit que cela s'étoit 
fait autrefois, et n'avait pas voulu, attendu qu'il se rencontre 
toujours des habitans qui ne veulent rien payer, et qui débau- 
chent les autres de payer 

(ProcÈs-verbal de visite de la paroisse. Archives de FYonne, G. gi.) 



Restauration de l'église de Chailly-en-Bière . 

(1764-1765) 

1. — Les habitans de la Paroisse de Ckailty', hors d'état de 
subvenir par eux-mêmes aux dépenses qu'exigent ia Recon- 
struction du Clocher et les réparations très urgentes de la nef 
et des dépendances de leur Eglise, ont sollicité de la charité et 
de la piété du Roi les secours nécessaires pour cette 
reconstruction. 

D'après les dispositions favorables que Sa Majesté a 
témoigné à cet égard, il a été pris tes mesures les plus certaines 
pour constater l'objet de ces dépenses, et M. le Cardinal de 
Luynes chargé par le Roi de donner l'œil à celle de la 



I. CaatoD sud de Melun. 



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— IQO — 

Reconstruction du clocher, en a fait dresser un plan et un 
devis estimatif qui a été mis sous les yeux de sa Majesté avec 
les observations sur les changements dont il pouvoit estre 
susceptible. Le Roi, après l'avoir examiné, en a ordonné 
l'exécution, et a agréé la soumission du s'' Boulcier qui se 
charge de la Reconstruction de ce clocher moyennant la somme 
de 9000 liv. Quant aux Réparations de ta Nef et des dépen- 
dances de cette Église, elles ont été falttes par les soins de 
M. l'Intendant pour la somme de 3388 liv. Ces deux objets, 
ajoutés à quelques dépenses imprévues et aux hais d'un 
procès que les habitans ont soutenu contre le Chapitre de 
Melun pour raison de ces réparations, forment au total une 
somme de iSoooliv. dont on propose à Sa Majesté de faire 
don aux habitans de Chailly; mais pour ne point assigner en 
un seul payement cette somme qui ne peut être acquittée que 
par le Trésor Royal, et pour s'assurer d'ailleurs plus particu- 
lièrement de l'employ de ce secours et de l'exécution du plan 
que le Roy a aprouvé, on propose à Sa Majesté d'ordonner 
qu'elle sera payée à raison de 1000 liv. par mois, et remise ainsi 
de mois [en mois] à M. de Champeron dontle père est seigneur 
de Chailly, et qui, habitant cette terre une partie de l'année, 
sera à portée de veiller à l'employ qui en sera fait, et se 
chargera même d'en faire la distribution. On pourra à cet effet 
expédier, si Sa Majesté l'aprouve, une Ordonnance qui sera 
motivée par Don fait par le Roy à l'Église de Chailly. 

— Mémoire anonyme adressé, le 19 novembre 1764, à M. de 
Boullongne, ainsi qu'il résulte des premières lignes de la pièce 
suivante, qu'il est inutile de transcrire. Au bas du mémoire, et 
de la main d'un secrétaire du Roi, le mot : bon. 



II.— Il est ordonné au Garde de mon Trésor Royal, M. Joseph 
Micault d'Harvelay, de payer comptant entre les mains du sieur 
de Champeron la somme de quinze mille livres dont j'ay fait 
don à l'église de Chailly, et qui sera employée par ledit sieur 
de Champeron au payement des dépenses des Reconstructions 



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— IQI — 

du Clocher et de la Nef de ladite Église. Et raportaat la 
préseate endossée, ladite somme de iSooo liv. sera em* 
ployée, etc. 

Fait à Versailles, le i3 janvier 1765. 

— Copie non signée. — Au bas est cette mention : 

• payables en i5 payemens, à raison de 1000 lîv. par 

mois, à compter de janvier 1765, » 

{Bibliothèque nationale, ms. (r. 6795, h* 166 à 269.) 

Eue. Thoison. 




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iumÉ 



RECHERCHES 

SUR QUELQUES 

FONCTIONNAIRES ROYAUX 

DES XIII' ET XIV SIÈCLES 

ORIGINAIRES DU GATINAIS 

(Suite) 

VI. 
Baudouin de Dannemois, 

bailli du Cotentin. 

Le Cotentin fut donné en apanage par Louis VIII 
à son frère en i323, puis échangé contre une rente 
au mois de février suivant'. II paraît démontré que 
Baudouin de Dannemois fut bailli de cette province 
de 1 224 à 1 227, époque à laquelle il fut remplacé par 
Jean de Friscamps, précédemment bailli d'Amiens'. 
On le trouve en outre propriétaire d'un fief de Tour- 
nebut dans le Vexin Normand'. 

De famille noble, comme tous les précédents, 
Baudouin portait un écu chargé d'une bande de...., 
losangée de 3 pièces. 



I. Bnissel, Usage des fief i, p. 4^3. 

3. Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, p. 70; - 
Ch, Petit-Dutaillia, Études sur la vie et le règne de Louis VIII, p. 446; - 
L. Delisle, Mémoire sur les grands taillis du Cotentin, p. 72. 

3. Recueil des Historiens de France, XXHI, p. 7i3. 



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- ig3 — 

Il fit un don en décembre nSo à l'abbaye de 
Barbeau, et devait être le fils d'un Gui de Dan- 
nemois dont une fille prit le voile au monastère de 
Montmartre' en 1206, et qui figure dans la liste des 
possesseurs de fiefs au bailliage de Melun, en même 
temps qu'Aubert de Dannemois' ; et peut-être le père 
de ce Guillaume de Dannemois qui fit partie des 
troupes françaises opérant dans le royaume de 
Naples avec Charles d'Anjou aux environs de l'an- 
née 1269 et notamment encore en 1277. A la même 
date, Jean de Dannemois est homme d'armes à 
cheval dans les mêmes troupes'. 

C'est une fille de Baudouin de Dannemois vrai- 
semblablement, nommée Mahaut, qui épousa noble 
homme Gilles de Sully et est enterrée avec lui dans 
l'église d'Obsonville*. Les armoiries indiquées ci- 
dessus sont gravées sur la pierre tombale. 

Cette famille était, non pas probablement (comme 
on l'a dit), mais certainement originaire du diocèse 
de Sens; Dannemois est très voisin de Courances et 
de Milly-en-Gâtinais*. 

On rencontre, au siècle suivant, Robert de Dan- 
nemois, chevalier, qui appartient à la même lignée. 
En i3i6, le chapitre Notre-Dame de Corbeil fait l'ac- 
quisition d'un manoir dit de La Courtille, situé près 
de Corbeil et tenu enfief de ce seigneur'. En novem- 



I. L. Delisle, Cartulaire de Philippe-Auguste, p. aaa {no 970). 
a. Recueil des Historiens de France, XXIII, pp. 669*71 et 686. 

3. P. Durrieu, Les archives angevines de Naples, II {1887), p. 314. 

4. Paul Queavers et Henri Stein, Inscriptions de l'ancien diocèse de 
Sens. IV, p. 333. — Cf. ms. latin 17056, n- 1 15. 

£. Aujourd'hui canton de Milly, arrond> d'Étampea (Seine -et-Oise). 
6. Archives départementales de Seine-et-Oise, G. 1093. 
XX. i3 



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- 194 - 
bre i3i7, le même Robert de Danneraois reçoit du roi 
Philippe V une concession à vie de trois charretées 
de bois à prendre chaque semaine dans la forêt de 
Bière pour les besoins de sa maison de Dannemois*. 

VII. 

Jean de Chaintreaux, 

bailli de Mâcon. 

C'est uniquement dans le compte du Trésor du 
Louvre, dressé en novembre 1296 et publié par 
Julien Havet* pour la première fois, que nous avons 
rencontré le nom de Jean de Chaintreaux avec la 
qualification de bailli de Mâcon. Ce personnage 
parait déjà en 1285 comme témoin d'une charte où 
figurent Jean de Paley ' et Jean d'Ègreville, seigneurs 
voisins'; et cela seul suffirait à faire connaître son 
origine si nous ne possédions en outre, à Chaintreaux 
même ', non loin de Nemours et de L orrez- le- Bocage, 
une pierre tombale représentant un chevalier armé, 
en costume militaire de la fin du xiii" siècle, et autour 
de laquelle on distingue encore une grande partie 
de la légende débutant par ces mots : ici gist mon- 

SIGNEVR lEHAN DE CHAINTEEEAVX CHEVALIER. Ce paraît 

bien être la tombe de notre bailli même. L'inscrip- 
tion entière est publiée dans le tome IV des Inscrip- 



1. Archives ttafionaUs. JJ. 58, no 35. 

3. Bibliothèque de VÈcoie des Chartes, t. XLV, p. 253, et Œuvres, t 

3. Et non Jean de ■ Palus . comme il a étc imprimé. 
4- Rtvue historique et nobiliaire, 1877, p. ^59. 
5. Canton de Château-Landon (Seine-et-Marne). 



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— igS — 

lions de l'ancien diocèse de Sens\ où nous avons 
signalé les autres personnages de la même famille 
qu'il nous a été possible de retrouver, antérieurs ou 
postérieurs au règne de Philippe le Bel. Il convient 
d'y ajouter Guy de Chaintreaux', qui, vers i2o5, est 
cité' parmi les futurs chevaliers, les « valleti », du 
bailliage de Châteaulandon. 

VIIl. 
Robert de Châteaulandon, 

bailli de Troyes. 

Nous n'avons vu citer nulle part cet officier royal, 
dont le nom indique suffisamment l'origine. Nos ren- 
seignements sur son compte se bornent d'ailleurs à 
fort peu de chose. En janvier iSzç, il est grenetier 
pour le roi à Provins et commissaire chargé de faire 
payer les dettes envers le roi de Guichard, évêque de 
Troyes*. Peu de temps après, sans doute en récom- 
pense des services qu'il rendit en cette occurrence, il 
fut nommé bailli de Troyes, mais ne demeura pas 
longtemps en jouissance de cette fonction : le 9 dé- 
cembre i329*, il est qualifié déjà, dans un arrêt du 
Parlement de Paris, d'ex-bailli. 



1. Tome IV, p. 164-165. 

■2. Improprement imprimé • de Cheutriax >. 

3. Recueil des Historiens de France, XXHI, p. 6gi. 

4. Archives nationales, JJ. 65', f' 60. — A cette affaire est mûlé un 
cbaDOiDC de i'ëglise S' Etieane de Troyes, nommé GuiarC de Fontaine- 
bleau. Ce document est à ajouter à ceuï qu'a réunis M. Ahel Rigault dans 
son très intéressant livre : Le frocès de Guichard, évêque de Troyes, i3o8- 
i3i3 (Paris, 1896, tn-8). 

5. Archives nationales, X '* 6, f° 6g v° : • Super eo quod Tirtute cujus- 
dam commissiouis per dos fade Roberto de Castrolandonls, olim baillivo 
DOStro Trecensi. ■ 



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Nous ignorons si Robert de Châteaulandon décéda 
bientôt ou s'il continua à servir ailleurs le roi Phi- 
lippe VI. 

IX. 
Guillaume de Bagneaux, 

ambassadeur de Louis Vni. 

L'historien de Louis VIII, M. Ch. Petit-Dutaillis, 
parle d'un chevalier de l'entourage du roi qui, au mois 
de novembre 1224, se rendit à Catane avec Simon 
de Maisons pour négocier une alliance avec Fré- 
déric II', et l'appelle Guillaume de Bagneux'. Il fait 
remarquer qu'il n'était pas prêtre, comme l'avançait 
Huillard-Bréholles', maïs certainement que c'était un 
chevalier. N'aurait-il pas été aussi l'un de ces cent 
chevaliers partis pour débarquer en Angleterre avec 
Gauthier de Nemours', qui en 1216, commandait une 
des armées du prince Louis, futur héritier de la cou- 
ronne, et ne serait-ce pas cette confraternité d'armes 
qui l'aurait signalé à l'attention du futur roi, lequel 
se l'attacha comme conseiller et le désigna comme 
ambassadeur extraordinaire auprès du puissant 
empereur d'Allemagne et roi des Deux-Siciles ? 

Il semble bien que ce personnage soit également 
originaire du Gâtinais; dans ce cas, on devra désor- 
mais, si l'on accepte nos conclusions, l'appeler Guil- 



1. Dora Martène. Amplissima coUectio, I, p. iiM et iigS : ■ G. de Bal- 

2. Essai sur U règne de Louis VIU, p. làS et 339- 

3. Ilistoria diplomatica Frederici secundi, II, p. 462. 

4. Ch. Petit-Dutaillis, op. cit., p. 90. 



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- 197 - 

laume de Bagneaux; car il serait l'un des plus an- 
ciens seigneurs de Bagneaux, près Nemours. 

Rien ne s'oppose à ce que l'on identifie l'ambassa- 
deur de Louis VIII avec Guillaume de Bagneaux, 
chevalier, qui est en avril I2i3 cité comme témoin 
du don fait par le même Gauthier de Nemours de 
la dîme du vin de son clos de Bromeilles au chape- 
lain de son château Etienne', et qui a fait abandon 
lui-même en mars 1217, avec l'assentiment de sa 
femme Agnès et de ses fils', de tout ce qu'il pos- 
sédait à Trémainville au profit de l'Hôtel- Dieu de 
Nemours'. Enfin, en mai 1234, il figure dans un 
accord conclu entre Philippe de Nemours et l'ab- 
baye de Barbeau, et ratifié par Louis VIII*. 

Le rapprochement parait s'imposer, ainsi que la 
rectification du nom de ce chevalier du xni* siècle. 

Et je ne serais pas éloigné de croire, sans aucune 
certitude toutefois, qu'à la même famille appartien- 
nent ; Jean de Baigneaux, chevalier, dont on a une 
quittance datée de Lyon, i358'; Guillaume de Bai- 
gneaux, aussi chevalier, qui figure en i383 dans 
l'armée de Flandre'; et l'évêque Gontier de Ba- 
gneaux, dont j'ai en occasion de m'occuper précé- 
demment' : les deux chevaliers portaient un ecw/asce 
de huit pièces. 



I. Archives hospUalières de Nemours, B. 40 (copie vidimée du iv' siècle), 
î. Dont l'un doit être Jean, cité en 1146 dans nne des pièces du char- 
rier de Pootfraud (Archires de l'Yonne, H. 3404). 

3. Archives hospitalières de Nemours, A. 1 (orig. jadis scellé). 

4. Bibliothèque nationale, ms. latin log^S, f° 91. 

5. Demay, Collection Clairambault, I, n° 563. 

6. Idem, n" 56i-5fri. 

7. Annales de la Société, X (ifiga), p. 3iî. 



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X. 

Guillaume de Villethierry, 

châtelain et bailli de GIsors. 

Renaud de Villethierry, 

bailli de Caen-Bayeux-Avraocbes-Mortain. 

Non loin de Vallery s'étend le petit village de Vil- 
lethierry'; il a donné son nom à une famille autoch- 
tone d'où 8ont sortis ces deux personnages, sans 
doute frères, qui ont joué un rôle dès le règne de 
Philippe-Auguste. 

L'un, Guillaume de Villethierry, cité parmi les 
feudataires du roi Philippe-Auguste vers i3o5-i2io', 
fut châtelain et bailli de Gisors dès 1219', et con- 
serva cet office environ huit ans : il fut remplacé 
à la Chandeleur 1227 par Jean des Vignes, ancien 
prévôt de Paris'. 

L'autre, Renaud de Villethierry, cité par Béziers' 
comme premier bailli de Caen (sous le faux nom de : 
Renaud de Villeterre), régissait en même temps le 
Bessin, l'Avranchin, le pays de Mortain et de Dom- 
front dès 1209, peut-être même dès 1206*. Il tient 



1. Canton de PoDt-sur-Yonne, arrondissement de Sens (Yonne). 
3. Recueil des Historiens de France, XXIII, p. 66j. 

3. Archives nalionales, S. aSiB, n" 43. 

4. Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, p. 65; — 
Ch. Pelit-Du taillis, Éludes sur la vie el le régne de Louis VIII, p. 4 \t 
et 45B. 

5. Mémoire sur les baillis de Caen, p. 27. 

6. Borrelli de Serres, p. 70; cf. Recueil des Historiens de France, XXllI, 
pp. 613 et 633. 



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— '99 — 
ses assises à Bayeux, à Avranches en 1216', ailleurs 
encore, et paraît à l'Échiquier de Rouen, en I2i3; 
son nom est au milieu de tous les prélats et barons 
normands qui approuvent l'année suivante une sen- 
tence relative à la saisie d'une baronnie par Guil- 
laume Painel sur Foulque, son frère puîné'. Les 
actes de son administration furent nombreux puis- 
qu'il était encore en fonctions en 1227; et il subsiste 
dans une enquête des traces de plaintes formulées 
vingt-deux ans après contre son administration en 
Normandie*. 

Le nom sous lequel ces deux fonctionnaires royaux 
sont aujourd'hui connus et cités est exact. Et, si l'on 
en voulait une preuve évidente, on la trouverait dans 
cette mention de l'obituaire de l'abbaye de Preuilly 
(près Montereau},au 28 avril, qui mentionne à la fois 
Renaud de Villethierry, chevalier, sa femme Agnès, 
son père Renier, sa mère Pétronille, et maître Eudes, 
son fils'. 

Les Villethierry avaient pour armoiries un écu à 

I2 croix encercelée de , comme on le peut voir 

sur le sceau de Guillaume, qui est conservé aux Ar- 
chives nationales'. 



I. L. Delisle, Mémoire sur les grands baillis du Cotsntin (i85i), p. '. 
d'après te Cartulalre du Mont-Saint- Michel. 
1. Bézicrs, op. cit., p. 27. 

3. Archives nationales, ]. 7H3. f' 16 v (cf. Recueil des historiens de 
France, t. XXIV); — cf. L. Delisle, Catalogue des actes de Philip/^ Auguste, 
pp. 348, 447-448 et S21. 

4. La copie de l'obituaire de l'abbaye de Preuilly appartient à M. Hus- 
8on, propriétaire de Preuilly (cf. Maurice Lccorate, dans Le Moyen-Age, 
1899, p. 33i). — Cf. H. Bouchot, Catalogue des dessins du fonds Gaignières, 
I, p. 483. 

5. Archives nationales, S. î3i8, a- 42. ' 



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XI. 
Thibaut de Nangeville, 

sénéchal de Toulouse. 

AuBERT DE Nangeville, 

séaëcbal de Rouergue. 

Nangeville, ancienne terre du bailliage d'Etam- 
pes', est aujourd'hui une commune du Loiret'. 

On connaît plusieurs seigneurs de cette terre : 
le plus ancien à notre connaissance est Baudouin de 
Nangeville, contemporain de Philippe- Auguste, 
qui vers i2o5 est cité comme seigneur de fief dans 
la châtellenie de Châteaulandon"; un autre, Thibaut 
de Nangeville, chevalier, dont on trouve la trace 
dans une charte de septembre laSo relative aux 
possessions de l'abbaye de Saint-Victor de Paris 
en Gâtinàis', fut sénéchal de Toulouse en 1269 
pour Alphonse de Poitiers'; le troisième, Aubert 
de Nangeville, est cité dans la liste des sénéchaux de 
Rouergue sous Philippe IV, notamment en 1390'. 
Nous ne savons malheureusement rien de plus sur 
le compte de ces deux officiers royaux. 

Un fragment de généalogie, conservée dans ia col- 
lection des Pièces originales, mentionne quelques 
membres de la même famille à une époque ulté- 



1. Bibliothèque nationale, mi. français a8573 (Pièces originales, vol. ioUq). 
1. Canton de Malestierbes. arrondissenient de Pitbiviurs (Loiret). 

3. Recueil des Historiens de France, XXIIl, p. 664. 

4. Archives nationales, S. siSa, n° 6. 

5. Idem, J. 3oe, n» 70. 

6. Gaujal, Études historiques sur le Rouergue, I (i858), p. S|3. 



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— 301 ~ 



Heure : Pierre de Nangeville,écuyer(i347), seigneur 
de La Tour Ronde en la même paroisse; Thomas 
et Philippe de Nangeville, écuyers (i365); Simon (s. 
d.); Pierre, premier huissier d'armes du roi, demeu- 
rant à Nangeville (i38o), et marié à Nicole Filz 
de Roy qui mourut à Nangeville et dont la tombe se 
voyait autrefois dans l'église dudit lieu. On cite 
comme enfants de Pierre de Nangeville et de Nicole 
Filz de Roy : Robine,qui épousa Jaquet de Belloy, 
écuyer; Jeanne, femme de Robinot Le Maire, et 
Pierre, décédé avant 1462'. 

Dès lors, il n'y a plus aucune trace de cette famille 
gâtinaise, qui avait pour armoiries un écu de .... au 
liori rampant de ...., brisé d'un lambel de cinq 
pendants, à la bande de .... brochant sur le tout*. 



XIL 
Philippe de Corquilleboy, 

grand veneur de Cbarks V et de Charles VI. 

Sous des formes légèrement différentes (Courtquil- 
lerai, Corguilleray, Courguilleroy, etc.), on désigne 
des personnages appartenant à une famille d'écuyers 
et chevaliers du Gâtinais, qui tire son nom du vil- 
lage de Corquilleroy, voisin de Montargis, et dont 
les propriétés s'étendirent tant en Gâtinais qu'en 
Puisaye. Un certain nombre d'entre eux ont exercé 
des charges, publiques, et le plus connu de tous est 



1. Bibliothèque nationale, ma. français îBS73. 

a. DouËt d'Arcq, Collection de sceaux, U, n* SiSj. 



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assurément Philippe de Corquilleroy, grand veneur 
des rois de France. 

Il ne fut pas d'ailleurs seul de son nom à occuper 
des fonctions cynégétiques. Avant lui, Jean de Cor- 
quilleroy, écuyer, seigneur du Chesnoyenla paroisse 
de Saint-Fargeau, qui fit aveu pour ce fief le 
2 août i337 au comte de Bar', est qualifié de veneur 
du Dauphin duc de Normandie dès i356', maître 
enquêteur des eaux et forêts du même duc en iSôs', 
maître des déduits du roi ou de la vénerie royale 
en 1364', puis meurt l'année suivante'. — En même 
temps que lui, Guiot de Corquilleroy était maître 
forestier de la forêt de Bière en 1372*. — Un peu 
plus tard, Gilles de Corquilleroy est maître de la 
garde de Courcy en la forêt d'Orléans dès 1394', 
et Valentine d'Orléans lui confirme en 1408 cet 
office'qu'il tient encore en décembre i4io°;il meurt 
en 1413, et est inhumé dansl'église de Châteauneuf- 
sur-Loire le 5 novembre "; il avait épousé avant 1407 



I. Archives 4e l'Yonne, E. iSi. 

3. Bibliothèque nationale, ms. français 17340 (Pitcea originales, vol. 856), 
n«9-io. 

3. Idem, a- u. 

4. Idem, DO! i7-i3. — On le trouve à la guerre en 1347 â Arras et â 
Calais (Claîrarabault, vol, 36, n° îSto), et en i35S en Normandie, à la suite 
du Dauphin (Pièces originales, vol. 856, n° 5). 

5. Le P. Anselme, VIH, p. 6B7; L. Delisle, Jlfoniem. de Charles V, p. 35-36, 

6. Bibliothèque nationale, ms. latin 17058, n» 68. 

7. Catalogue des archives du baron de Joursanvautt, n° wjt; — Biblio- 
thèque nationale, ms. français 36o33, n» 3ioS et 3îo6. 

8. Bibliothèque nationale, ms. français î"3.iO, n° a5. 

g. idem, n« s8 et 38, et Catalogue des archives du baron de Joursan- 
vautt, 0' vpA- — Il porte dans d'autres documents les titres d'écuycr 
d'écurie du duc d'Orléans (ms. français 37340, n° 31} et de lieutenant gé- 
néral du souverain maître et enquêteur des forfits du duché {idem, n° î3); 
cf. Archives du collège hératdiquede France, V (Orléanais), n» 888. 

10. Bibliothèque nationatc, ms. noui'.aci|Uisilions françaises 3653, p. 2:8. 



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une certaine veuve, Isabeau, dont le nom de famille 
n'a pu être retrouvé'. — De même, Jean de Corquil- 
leroy, écuyer, est qualifié en décembre i3g6 de 
gruyer de la forêt de Livry-en-Launoy, près Paris'. 

Philippe de Corquilleroy, peut-être fils de Jean 
mort en i365, chevalier, maître de la vénerie du roi 
ou grand veneur, figure dès 1.378 avec ce titre dans 
la liste des pensions royales*; il l'est encore et sans 
interruption jusqu'en 1899 ', et c'est lui sans aucun 
doute qui fait aveu et dénombrement le 24 octo- 
bre 1403 pour les seigneuries de Chenevannes et de 
Chêne-Arnoult '. Les registres du Trésor des Chartes 
renferment des lettres de rémission, de juin i383, en 
faveur d'un page du grand veneur Philippe de Cor- 
quilleroy, demeurant avec lui en son château de 
Chêne-Arnoult, qui du commandement de son maître 
était allé avec d'autres valets chercher toutes sortes 
de vivres'aux environs pour la garnison du château, 
et qui en ce faisant avait contrevenu aux ordonnances 
royales'. 

On possède le compte des dépenses de la vénerie 
du roi Charles VI, faites par son grand veneur Phi- 



I. Archives du Loiret, A. 787. 

1. Bibliothèque nationale, collection Clairambault, vol. 36, p. 2693, Il 
était décédé en 1414, et ses deux sœurs avaient épousé Macéot d'Arrabloy 
et Jean Charnier {Trésor généalogique de Dom Villevieille, U, p. 217.) 

.^. H. Moranvillé, Extraits de journaux du trésor (1888), p. 83. 

4. Archives nationales, KK. i3, f" aa v et ijî v°;— Bibliothèque natio- 
nale, collection Clairambault, vol. 36, p. 2693, et ms. français 27340, n"t 14, 
iS et 17; — Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, 1895 (passim). 

5. Archives du Loiret, A. 236. — Chéne-Arnoult est du canton de 
Charny, arrondissement de Joigny (Yonne); Chenevannes, près de Tri- 
guères (Loiret). 

6. Blé, avoine, foin, bœufs, vaches, pain, poules, etc. 

7. Archives nationales, JJ. 133, n" 3Hi . 



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— 204 ~~ 

lippede Corquilleroy pendant les années i390-i3g4'. 

Mais si le plus influent des membres de cette 
famille gâtinaise a joué un rôle considérable dans 
l'entourage du roi pendant le dernier quart du 
XIV' siècle, on ne doit point méconnaître les services 
rendus, dans des situations plus humbles il est vrai, 
par quelques-uns de ses ancêtres et de ses arrières- 
neveux. 11 n'a pas été possible, faute de liens suffi- 
sants, d'établir une généalogie même fragmentaire 
de cette famille : il a fallu se contenter d'énumérer 
sèchement, et sans leur donner corps, les indications 
éparses qu'il a été en notre pouvoir de réunir. 

Guy de Corquilleroy est présent à Sens le 20 dé- 
cembre 1223, et se porte caution, avec GeofFroy 
de Sergines et Miles de Noyers, d'Érard de Brienne 
qui venait de vendre la forêt de Rageuse à l'arche- 
vêque de Sens'; c'est sans doute sa veuve, Adeline, qui 
quelques années après habitait la prévôté de Gien'. 
La terre patrimoniale et les fiefs qui en dépendaient, 
dans la châtellenie de Châteaulandon, durent revenir 
lors de sa majorité à un autre Guy, convoqué en 1 236 
pour remplir ses devoirs militaires', et qui en 1239 
figure comme fils du précédent dans les listes royales 
àcôtéd'HuguesdeMontliard et de Guillaume d'Ury'. 



I. Bibliothèque nationale, ms. franfais ii3<nà 11204. 
3. Archives de rVoniic, G, 464; — M. Quantin, Recueil de pièces du 
une siècle, p. i3S. — Cf. Petit- Du taillis, Louis VJJl, p. SiZ. 

3. Archives nationales, JJ. 6, f- 6. Cf. Recueil des Historiens de France, 
XXni, pp. ôSg et 6c>3. Dans le même volume paraît â deux reprises (pp. 660 
et 661) Renaud [Reo. de C] que les éditeurs appellent, on ae sait trop 
pourquoi, tantôt Renaldus, tant6t Renerus. 

4. Recueil des Historiens de France, XXIII, p. 65q et 7a5. 

5. Mem, XXn, p. =89 et fin. 



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— 2o5 — ■ 

Etienne de Corquilleroy, prêtre, chanoine de l'autel 
Saint-Pierre en la cathédrale de Sens, vivait au 
xiii° siècle, et son obit est marqué au 29 mars dans 
l'obituaire de cette église'. 

Jean de Corquilleroy, chevalier, est en septem- 
bre 1354, d'après un ancien rouleau de la Chambre 
des comptes, convoqué à Issoudun avec le comte 
de Sancerre, Eudes de Bourbon, Eudes et Henri 
de Sully, et beaucoup d'autres* : il est maintenu 
en 1278 dans ses droits d'usage en une forêt située 
au bailliage de Bourges'; il meurt le 5 octobre laBS 
et est enterré dans l'église paroissiale de Chêne- 
Arnoult où l'on peut voir encore sa magnifique pierre 
tombale *. 

Guillaume de Corquilleroy, chevalier, est men- 
tionné en décembre i3oi sur les tablettes de cire'. 
Et l'année suivante on voit trois frères qualifiés de 
1 valeti », trop jeunes par conséquent pour compter 
parmi les chevaliers : ce sont Philippe, Renaud et 
Robert, sans doute enfants de Guillaume*. 

Ce Robert de Corquilleroy, écuyer du bailliage 
d'Orléans, est à Saint-Quentin le 21 octobre iSSg et 
y donne quittance du montant de ses gages, comme 
participant à la guerre en Vermandois'. 



I, Bibliothèque de la ville de Sens, ms. 45. 

a. Recueil des Historiens de France, XXIII, p. 73o. 

3. Archives nationales, X'» a, f 3? {Boutaric, Actes du Parlement de 
Paris, ï, n» 2101). 

4. Elle sera publiée dans le tome V des Inscriptions de l'ancien diocèse 
de Sens. 

5. Recueil des Historiens de France, XXll, p. 5:8. 

6. Idem, p. 5v). 

7. Bibliothèque nationale, collection Clairambaull, vol. 36, û» 38i3. 



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Guiot de Corquilleroy, frère de Jean, le maître de 
la vénerie ci-dessus nommé, et cousin de Robert', 
duquel il tient en fief des propriétés sises en la 
paroisse de Champcevrais (chàtellenle de Châtillon- 
sur-Loing}, paraît dès iSS'j; écuyer, il est en même 
temps que Robert à Saint-Quentin en iSSg', puis 
on le trouve passant une montre de sa compagnie à 
Rouen le 24 juillet i355'. 

On rencontre ensuite Gaucherde Corquilleroy qui 
en i36o vend une vigne à l'hôpital de Joigny*; ce 
doit être le même qui est désigné fautivement sous le 
nom de Galehot de Corquilleroy, écuyer, capitaine 
de gens d'armes du diocèse d'Auxerreen 1364'; puis 
c'est Jean, siégeant comme juge aux assises de Châ- 
teaurenard en i368'; Denis, mentionné en 1379'; et 
Adam, l'un des écuyers de la compagnie de Guillaume 
des Bordes', porte - oriflamme de France, qui fut 
passée en revue au mois de septembre i388 à Châ- 
lons-sur-Marne'. 

Agnès de Corquilleroy, veuve de Jean Douart'*, 



1. Archives de l'Yonne, E. iBa. 

2. Bibliothèque nationale, collection Clairambault, vol. 36, n° 2808. 

3. Idem, ms. français 37340. nu 3-4. — Est-ce le même que l'on a vu ci- 
dessus forestier de la forËt de Bière eo 1372? 

4. Archives de l'Yonne, F. 4. 

5. Le P, Anselme, Histoire généalogique, VIU, p. 687. 

6. Archives du Loiret, A, 1977. 

7. Bibliothèque mtionale, ms. français 37340, n° 55. 

B. Par lettres du 30 décembre 1370, Guillaume des Bordes avait été 
établi capitaine de Montereau-fault-Yonne (Le P. Anselme, VIII, p. 306). 

g. Le P. Anselme, op. cil., VIH, p. 687. On retrouve cet Adam qualifié 
de seigneur de Rumont en 1410 {Archives de Seine-et-Marne, H. 987, 
liasse XII, n» t6). 

10. On trouve un autre Jean Douart, son fils sans doute, maître de la 
garde de Vitry-auï-Loges en 1399, et Pierre Douart, garde de la forêt de 
Paucourt en 1406 {Bibliothèque nationale, Pièces originales, vol. 1018). 



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écuyer, tutrice de ses enfants, rendit aveu et dénom- 
brement le 28 novembre i389 au roi, à cause de son 
château de Châteaurenard, pour des fiefs et arrière- 
fiefs sis dans les paroisses de Douchy et de Mont- 
corbon '. 

Le 28 juillet 1406, Denis de Corquilleroy reçoit 
plusieurs hommages en raison de son fief de Châtre', 
en la châtellenie de Châtillon-sur-Loing'; il descend 
donc de Guiot ci-dessus nommé. 

Pierre de Corquilleroy, écuyer, valet tranchant du 
roi dès 1448, reçoit en cette année dix livres pour 
avoir été de Tours en Vendômois et en Dunois et y 
avoir assemblé des arbalétriers destinés au siège du 
Mans';il touche 240 livres de gages par an pourson 
office jusqu'à la mort de Charles Vil ', puis est atta- 
ché comme écuyer tranchant au service de Charles, 
duc de Berri", jusqu'à sa mort, aux appointements 
de. 20 livres tournois par mois', puis il reparaît en 
juillet 1472 comme maître d'hôtel de Louis XI'. 

Gaucher de Corquilleroy, écuyer dès [441 ', vend 
le I" juin 1444 à Pierre de Longueil, doyen du 



I. Archives du Loiret, A. 53o. 

1. Comniuae de Champcevrais, canton de Bléneau, arrondissement de 
Joigny (Yonne). 

3. Archives du collège héraldique. V (Orléanais), o° iii3. 

4. Bibliothèque nationale, ms. français 32Sir, f ia8 v». 

5. Idem, f"> 144, !55, 16S, 178 v°, 186 v et 3o5; — cf. Chronique de Ma- 
thieu d'Eseouchy (édition de Bcaucourt), ni, p. 378. 

6. Bibliothèque nationale, œs. français 21477, f™ 33 et 45. 

7. Bibliothèque nationale, ms. français 27340, n" 40. 

8. Le P. Anselme, op. cit., p. 687; — Bibliothèque nationale, œs. fran- 
çais 37.I40, n° 18. 

g. Abbé de Marollea, Inventaire des litres de Nevers, col. 744. 



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— 208 — 

chapitre cathédral d'Auxerre', une partie du minage 
d'Auxerre, avec le consentement de Marguerite 
de Moulon sa femme'; l'année suivante, il fait aveu 
et dénombrement, à cause de sadite femme, de cens 
situés au Heu de Repost en la paroisse d'Ichy ', et un 
autre aveu au roi pour une maison sise à Monlargis'. 
Thomas de Corquilleroy, fils de Gaucher et de 
Marguerite de Moulon '.écuyer, fut nommé parl'évê- 
que Pierre de Longueii, le 29 août 1449, capitaine- 
gouverneur de la ville de Cosne* et confirmé dans 
cet office par lettres de Louis XI du 3o mars 1474'; 
on le retrouve en 1474 écuyer-panetier du roi servant 
en la compagnie de Jean d'Estouteville' etautorisé 
à faire exercer par un autre son office de garde des 
halles de Caen';puis, en récompense des services 
qu'il rendit dans sa jeunesse à Charles Vil, au siège 
de Pontoise, et aussi en considération de ce que ses 
frères et son neveu ont été tués dans la guerre bour- 
guignonne, il est nommé par lettres de Louis XI, 
données à Arras le 28 mai 1478, élu extraordinaire 
en l'élection d'Auxerre'". 



I. Lequel était parent des Corquilleroy, puisque Guillemette de Cor- 
quilleroy, mariée le 9 juin i45r, était sa nièce. 

a. Ch. Deinay, dans Bulletin de la Sociélé des sciences de l'Yonne, 1886, 
p. 3)7- Marguerite était filJe de Teu Jean de Moulon, écuyer d'écurie du 
duc Jean de Béni. 

3. Archives du château de MonlUard (Loiret); orig. parcliemin. 

4. Archives du Loiret, A. 399. 

5. Idem. 

6. Archives de V Yonne, G. 1689. 

8. Le P. Anselme, of. cit., p. 667. 

9. Bibliothèque nationale, ms. français 37340, n* 19. 

10. Archives de ta Côte-d'or, B. 3584, f* 28. 



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— 209 — 

Adam de Corquilleroy, autre frère de Thomas, est 
prêtre, il passe le i" septembre 1477 un bail du lieu de 
La Malardière en la paroisse de Châtillon-sur-Loing'. 

Christophe de Corquilleroy, serviteur de t'évêque 
de Langres, reçoit du roi un don de 6 livres 17 sous, 
en 1467, pour s'en retourner vers son maître'. 

Raymond de Corquilleroy, écuyer', se désiste 
en 1457 au profit de Jean Laurent, marchand à 
Joigny, des droits qu'il prétendait posséder sur cer- 
tains biens à Longueron, près Joigny'; seigneur de 
Champlay, des Barres près Saint-Laurent-en-Pui- 
saye, et de Neuvy-sur- Loire, il transigea le i3 octo- 
bre 1473 avec l'abbaye des Roches (près Cosne} au 
sujet d'une rente de douze livres tournois sur la terre 
et seigneurie des Barres, rente donnée à ladite 
abbaye par feue Marguerite de Rochechouart, dame 
dudit lieu; la terre des Barres lui venait de l'héritage 
de son frère Guillaume, écuyer, dont il était l'unique 
héritier, et il en fit don ultérieurement à sa fille 
Agnès, mariée à Guiol du Chesnay', conseiller et 
maître d'hôtel de Charles, duc de Berrl', puis de 
Louis XI et de Charles VIII, et dont elle était veuve 
en 1493'. 

Guillaume, frère du précédent, écuyer, étjit capi- 



1. Bibliothèque nationale, ms. français 27840, n™ 41-43. 
a. Bibliothèque nationale, ms. français SaSii, f^ î6i v. 

3. Bibliothèque nationale, ms. français 11876, p. i528. 

4. Archives de l'Yonne, F. 4. 

5. Archives de la Nièvre, H. iSi. Ce document m'a été obligeamment 
communiqué, avec d'autres indications d'arcliives privées que j'utilise ici, 
par mou très aimable confrère M. H. de Flamare. 

6. Sur Guiot du Chesaay, voir les Inscriptions de Vancien diocèse de 
Sens, t. m (igoi), p. 2I-ï3. 

7. Archives du château de Guerchy (Yonne) ; orlg. parchemin. 



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taine de la ville de Saint-Dizier dès 1449' et le fut 
sans interruption jusqu'en 1468', époque à laquelle 
il fut nommé en la même qualité à Châlons-sur- 
Marne'; il est encore cité dans une lettre du con- 
nétable de Sainl-Pol du i5 mai 1470*, et meurt 
avant le mois d'octobre 1478, sans aucun doute céli- 
bataire. Il avait fait hommage au comte de Nevers 
en 1460 pour la terre des Barres en Puisaye*. 

Jean de CorquîHeroy*, prêtre, assista au sacre du 
roi à Reims le i5 août 1461; fut, grâce à laprotection 
de Louis XI, élu évêque de Lodève le 26 avril 1462 ; 
chargé de plusieurs missions politiques pendant la 
guerre du Bien Public, il mourut vieux en 1488 et 
fut inhumé dans la cathédrale de Lodève, près du 
tombeau de saint Fulcran qu'il avait fait restaurer'. 

Guillaume de Corquilleroy, fils de Guillaume et 
probablement frère du précédent, chevalier, seigneur 
de Ccrquilleroy, Tracy (Nièvre), Chancenay (Haute- 
Marne) depuis 1461 ', et autres lieux, fut aussi un 
des serviteurs favoris de Louis XI, qui l'emmène 
dans son voyage de Bourbonnais en 1470", et le 



I. Bibliothèque nationale, ms. français Z^Sii, (•> i33 v°. 
3. Idem, f« 110 V, n)4, a33 v, 141 v, a86 et 190 y. 

3. Ed.*de Barthélémy, Variétés historiques sur le Chàlonnais et le 
Rémois, 3" série, p. 54. 

4. Heari Stein, Lettres missives des iv* el ïvi* siècles conservées aux 
archives municipales de la ville de Troyes (1889). p. 3 (eitr. de VAnnuaire- 
Bullelin Je la Société de rhistoire de France, t. XXV). 

5. Archives du château de Guerchy (Yonne); orig. parchemin. 

6. Appclù par un ancien historien • Jean de Horguellerecs ■. 

7. Qallia christiana, VI, p. S6a; — Bibliothèque nationale, ms. français 
208K), n* 113 (orig. parchemin). 

8. Alph, Roserot, Catalogue des actes royaux conservés dans iesarchives 
de la Haute-Marne, n" 241 et 335 {Le Bibliographe moderne, 1901). 

9. Archives nationales,]]. [g5, n° 527.— Il était alors capitaine de Saint- 
Léger [-des-Vignes], près Decize (Nièvre), 



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nomme maître de son hôtel, puis prévôt des ma- 
réchaux (il prêta serment comme tel le 3 jan- 
vier 1477) à la place du fameux Tristan Lhermite'. 
11 avait reçu un don spécial du roi à l'occasion de 
son mariage avec Marguerite de Prunelé en 1466,61 
rendu d'appréciables services dans la lutte contre 
Charles le Téméraire, tant sur les frontières du 
Luxembourg qu'en Picardie ; en considération de ces 
services et pour le dédommager de l'obstacle qu'avait 
mis Louis XI à la réédification de la place forte de 
Corquilleroy, située non loin du lieu de La Curée 
en Gâtinais*, < afin que par ce moien les bestes sau- 
vaiges ne s'esloignent ne estrangent dudît pais où 
alons souvent nous esbatre et chasser », le roi lui fit 
don en juin 1476 des seigneuries des terres et sei- 
gneuries de Charmont, Charmontel, Contault et 
Bignicourt-sur-Saulx en Champagne'. Il conserva 
les fonctions dont il était investi sous le règne de 
Charles VIII, qui le chargea de différentes missions* 
et le confirma dans la possession de la justice de 
Tracy en décembre i486'. Il fut capitaine de Châ- 
lons-sur-Marne après son père et jusqu'en 1496', et 



I. Archiva nationalti, JJ. ao6, n* looo; — Bibliothique nationale, ms. 
français 30430, f Si; ms. français ^7340, d°" 44-48; — Archives 'de la Marne, 
G. 157, t° i55; — De Marolles, Inventaire des titres de Nevers, col. 394. 

3. Aujourd'hui Pil vc m ier-1 a-Corée, commune de Mondreville, canton 
de Châtcaulandon {Seine-et-Mame1. L'éditeur des Lettres de Louis XI, 
M. Vaesea, qui cite ce passage, t. IV, p. 260, ne l'a pas compris. Cf. Biblio- 
thèque nationale, ms. français 335[i, f° 176 t°. 

3. Archives nationales, X'» SÉ07, f" 34. 

4. Procès-verbaux du conseil de régence de Charles VIII, publiés par 
A. Bernier {i835), 3* partie, p. 166; — Henri Steîn, Lettres missives, p. 34 
(où à tort il a été confondu avec le précédent Guillaume). 

5. Archives nationales, JJ. 3i8, d* 174. 

6. Archives de la Marae, G. i56, t'ii; — Ed. Barthélémy, ioc. ci(., p. SS. 



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mourut le 6 juillet 1604, ayant eu trois enfants : 
Louis, dont il sera question plus loin; Marguerite, 
mariée à François Palourde, d'une vieille souche 
berrichonne; et Claude, qui épousa Jacques de 
Brouille, seigneur de Livry-sur-Vesle en Cham- 
pagne. 

Hélène ou Éléonore de Corquilleroy' est citée 
comme prieure de la Madeleine de Trainel (Aube) 
en 1493-1496'. 

Thomas de Corquilleroy, écuyer, était sans doute 
fils de Thomas, car il rend foi et hommage pour le 
même hôtel de Montargis d'abord à Louis XI, dont 
il était panelier', puis à Charles VIII '. Seigneur de 
Branches, de Lisledon, de Neuvy-sur-Loire, il avait 
épousé Marie de Marcilly qui déposa en septem- 
bre 1498' dans le procès du divorce de Louis XII', 
et fut autorisé par Charles VIII à faire fortifier sa 
€ grande et belle maison » de Neuvy'. 

Louis de Corquilleroy, fils aîné de Guillaume, 
écuyer, seigneur de Tracy, déclara vers i5oo tenir 
en fief du comte de Sancerre sa maison de Tracy avec 
le domaine et la justice en dépendant*. Capitaine de 

I. On en a fait deux personnes différentes; c'est cependant bien la 

3. Abbé Defer, Histoire de Trainel (Mémoires de la Société acadé- 
mique de l'Aube, 3- série, XXt, 18(M, p. 256); cf. le nécrologe du Paraclet 
(ms. de la Bibliothèque de Trbyes>. 

3. Archives mUionnUs, P. lo, n° I75; — Archives du Loiret, A. «fi. 

4. Archives nationales, P. 10, n» 1H6; — Archives du Loiret, A. 299, 

5. Elle Était alors âgée de quarante-cinq ans. 

6. R, de Maulde, Procédures poittiques du règne de Louis XII {Paria, 
i885, ia-4), p. 971. 

7. Lettres patentes données à Bois-Mal esherbes en octobre i486 {Ar- 
chives nationales, JJ, 3i8, n° 235). 

8. Archives du Cher, C. 81S, p. as?- 



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— 2l3 — 

Châlons-sur-Marne dès 1492' avec son père, puis 
seul de 1496 à i5o4, il résigna alors cette fonction 
en faveur de Jacques de Brouille son beau-frère'. 

Il eut pour fils Pierre de Corquilleroy, seigneur de 
Tracy, qui épousa Gilbertede Montjournal, et eutde 
nombreux démêlés avec la justice. Nous avons ren- 
contré en effet dès le 12 juillet 1629 un défaut pro- 
noncé contre lui par le Parlement de Paris*; on le 
poursuit pour pillages et dégâts causés par lui ou ses 
gens et on le trouve en contestation pour la propriété 
de la terre de Lain, près Courson-sur-Yonne, le 29 dé- 
cembre 1.537'; ^ '^ requête de Hugues de Gros- 
souvre, chevalier, seigneur de Montgoublin, agissant 
pour le compte de sa femme, il est ordonné de prise 
de corps contre lui'; accusé de vols et de pillages 
commis avec une bande de serviteurs dont l'un a été 
condamné pour homicide et décapité, il laisse passer 
les défauts, et, tous moyens de défense épuisés, il se 
voit condamné, le 27 avril 1642, à 4000 livres 
d'amende envers le roi et à 800 livres envers Hugues 
de GrOssouvre auquel il devra rendre tous les biens 
et meubles saisis sur les domaines de son beau- 
père'; enfin, comme sans doute il était resté aux 
sourds à toutes les injonctions de la justice, le Par- 
lement de Paris lance contre lui, le 23 octobre 1546, 
un ordre de comparution à bref délai sous peine de 



1. Ed. de Barthélémy, loc. cit., p. 55. 

î. Archives nationales, X'' 79. 

3. Idem, X*» 87. 

^. Idem, X** 89 (au aS octobre 1540) et 

S. Idem, X'sgi. 



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— 214 — 

bannissement*. Nous ignorons ce qu'il en advint. 

Philippe de Corquilleroy, seigneur du Pont*, était 
un bâtard de la famille'; il épousa Marie, fille de 
Pierre Néel*. On voit en avril 1604 le trésorier de 
l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre donner à Phi- 
lippe et à son beau-père quittance de la ferme de la 
seigneurie de Sommecaise dont ils étaient usufrui- 
tiers'; en i5o5 et ultérieurement. Feins, Salnte- 
Berthe près Adon, et Ouzouer-sur-Trézée figurent 
parmi les terres amodiées '. 

Philippe était mort en décembre iSaô', laissant 
deux fils, Philippe et Jean, tous deux qualifiés de 
seigneurs usufruitiers de Sommecaise et autres lieux 
dans différents actes de procédures et transactions 
passées avec l'abbaye des Echarlis, l'abbaye de 
Saint-Germain d'Auxerre, ou avec le seigneur de 
Feins*. Philippe épousa Marguerite de Machault, et 
avec elle vendit le 28 juin 1548 la moitié du bail 
emphytéotique de la seigneurie de Sommecaise aux 
frères François et Loup de Courtenay'; il se con- 
vertit à la religion protestante et conduisit une expé- 



1. Archives natioiuxUs, X"* loo. 

3. Commune de Saint-Hilaire-sur-Puiseaus, canton de Lorria, arron- 
dissement de Montargis (Loiret). 

3. Bibliothèque nationute. Pièces originales, vol. 897, dossier 200^4^ 
n°8S3. 

4. Il mourut en i5i8; c'était un ancien receveur de l'abbaye de Saint- 
Germain d'Auxerre â Diges, 

5. Archives du château de Bontin (Yonne). — La maison seigneuriale 
de Sommecaise attenaiC à l'église. 

8. Idem. 

9. Idem. 



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- 2l5 - 

dition au Brésil pour y rejoindre le célèbre Ville- 
gagnon. 

Son frère Jean, écuyer, seigneur du Pont, de 
Sommecaise en partie et de Saint-Georges-sur- Arnon 
en Berri', épouse Marguerite de Montigny; il passe 
un accord en novembre i556 avec François et Loup 
de Courtenayau sujet de droits d'usage dans des.bois 
voisins de Sommecaise', et un autre en août iSSH 
avec les habitants de ce village'. Lors de sa mort 
(mai i566), François de Courtenay fit opposition à 
l'inhumation de son corps dans le chœur de l'église 
de Sommecaise, attendu que cette église était du 
domaine des Courtenay de Boniin, et que les pré- 
décesseurs de Jean de Corquilleroy étaient enterrés 
dans la chapelle du Pont, autrement dite la chapelle 
Notre-Dame, à Sommecaise*. Sa fille Étiennette 
avait épousé par contrat du lo juin iSSg Charles 
de Mullot, fils aîné d'Alain de MuUot, écuyer, sei- 
gneur du Colombier et de La Motte-Parnardin près 
Étais'. 

Christophe de Corquilleroy, écuyer, demeurant à 
La Rivière, paroisse d'Ardon, était en 1673 homme 
d'armes de la compagnie de M. le grand prieur de 
Champagne'. 

Gilberte et Jeanne de Corquilleroy sont mention- 



1. Archives du Cher, E, i&}8. 

2. Archives du château Je Bontin. 

4. Idem. — Celte chapelle n'a pas été mentionnée dans notre Fouillé d, 
ancien diocèse de Setis. 

5. Archives de M. de Multol de Villenaul. au Colotnbier (Yonne). 

6. Bibliothèque nationale., ms. français 17340, n" 5i. 



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-^ 2l6 — 

nées en i58o et en iSgô dans les registres parois- 
siaux de Leugny (Yonne}*. 

Le 4 mai iSôg, Jean de Corquilleroy, sieur de La 
BouUenerye, est maréchal des logis d'une compagnie 
de trente hommes d'armes des ordonnances du roi 
sous la conduite de M. de Sainte-Maure, comte de 
Joigny et marquis de Nesie'. C'est peut-être le même 
dont on trouve la trace dans le contrat de mariage 
de Jeanne de Corquilleroy, fille de Jean décédé et 
d'Anne Louzeau, qui fut mariée le 20 novembre i583 
à Claude de La Rivière, écuyer, seigneur de La 
Borde'. 

François de Corquilleroy était sans doute fils de 
Jean, seigneur de Sommecaise, car il est qualifié 
seigneur du Pont, de Sommecaise en partie et de 
La Motte de Naples'.y demeurant, dans un échange 
de biens conclu le 12 mai 1614'; il était mort 
en 1623*. 

Jean, fils du précédent, porte les mêmes titres dans 
deux documents' des 5 juillet 1622 et 5 février 1623 ; 
à cette dernière date, il est héritier de son père; dé- 
cédé lui-même avant le 23 février 1643, il laisse pour 



I. Inventaire des archives déparlemenlales de VYonne, I, p. 133 {série E 
supplément). 

1, Bibliothèque nationale, ms. français 27340, 11° 5o. 

3. Archives du château de Guerchy fVonne/. 

4. Commune des Ormes, canton d'Aillant-sur-Tbolon, arrondissemcat 
de Joignf (Yonne). 

5. Archives da château de Bontin. 

6. Convient-il d'/ rattacher Edmée de Corquilleroy qui, le 5 février 1634, 
Épouse à GreZ'Sur-Loia^ François Doubleau, et qui est n 
même paroisse le 16 mai [635> 

7. Archives du château de Bontin, 



■izPdnyGOOgle 



- 217 - 
veuve Edmée de La Forest avec plusieurs enfants', 
parmi lesquels il faut sans doute compter Jean, que 
l'on trouve en mai 1667 capitaine d'une compagnie 
d'infanterie au régiment d'Harcourt', et Madeleine, 
qui en 1672 était veuve de Pierre de Giraut, seigneur 
de Boisrobert; il semble que la fortune avait peu à 
peu abandonné cette vieille et noble famille, puis- 
qu'une adjudication par décret aux Requêtes du 
Palais', en date du 16 janvier 1672, fut faite après 
saisie du fief de La Motte de Naples, consistant en 
une maison avec pont-levis et entourée d'eau, en la 
paroisse de Sommecaise, où résidait Madeleine 
de Corquilleroy; Michel de Sallonne, chevalier, sei- 
gneur de Frauville, fut déclaré adjudicataire. 

Dès lors c'est le silence complet sur les descen- 
dants du grand veneur Philippe de Corquilleroy et 
des favoris des rois Louis XI et Charles VIIL 

Henri Stein. 
(Sera continué.) 



I. Archives du château de Bonlin. 

■>. Bibliothéqut nationale, ms. français 37340, n° Sa. — A ta fin des re- 
montrances reniises par les nobles des bailliages de Nemours et de Châ- 
teaulandon aux députés convoqués aui Etats Généraoi de Tours en 16S1, 
on lit parmi les noms des signataires celui de • Corquilleroy ■ {Biblio- 
théqne nationale, ms. français 32936, r° 54). L'absence de prénom ne nous 
permet pas de TidentiSer. 

3. Archives du château de Bontin, 



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LA 

DÉCORATION DES TRUMEAUX 

CHAPELLE DE LA SAINTE-TRINITÉ 

AU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU 



.NS un intéressant article des Annales de 
la Société du Gâtinais*, M. Henri Stein 
a révélé le nom de deux des sculpteurs, 
jusqu'ici inconnus, employés à la déco- 
ration de la chapelle de la Sainte-Trinité. 

Les travaux, confiés le 7 octobre i6i3 à Barthélémy 
Tremblay, continués à partir de 1629 par son gendre 
Germain Gissey, ont dû subsister plus ou moins 
endommagés jusque vers le commencement du siècle 
dernier, et peut-être à l'heure actuelle en demeure-t-il 
encore quelques débris. Ces ouvrages ne se rappor- 
taient pas, comme le suppose M. Henri Stein, à la 
partie basse de la chapelle, qui dès l'origine a été re- 
vêtue du lambris de bois sculpté et doré toujours 
existant. Ce lambris ne figurait pas d'ailleurs dans 
le projet primitif de Fréminet, qui avait rêvé pour la 
place qu'il occupe un fastueux revêtement de marbre 

i. Tome XIX (1901)1 P- 233-240. 



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— 219 ~ 

analogue à l'ornementation du maître autel; projet 
adopté par Henri IV, mais devant lequel recula la 
régente MariedeMédicis,au dire de l'abbé Guilbert. 

Les travaux commandés à Tremblay s'appliquaient 
à la partie intermédiaire de l'édifice, aux trumeaux 
de fenêtres si nus et si vides aujourd'hui entre les 
somptuosités de la voûte et les élégances du lambris 
inférieur. Comme le conjecturait avec beaucoup de 
sagacité M. Henri Stein, l'auteur du plan primitif 
avait dû nécessairement prévoir la décoration de ce 
premier étage. C'est cette décoration, composée de 
quatorze médaillons ovales, peints par Fréminet, 
que Tremblay et Gissey ont complétée à l'aide des 
ornements sculptés dont la description nous est 
minutieusement donnée au devis publié dans les 
Annales, et plus sommairement, mais encore très 
complètement indiquée par le P. Dan. 

Le devis mentionne tout d'abord que le sculpteur 
aura à faire la décoration de seize piles formant les 
côtés de la chapelle. La décoration n'a été en réalité 
maintenue que sur quatorze, par suite de la construc- 
tion de la tribune qui occupa la dernière travée. Elle 
comprenait pour chaque pile trois parties distinctes : 
au centre un cadre ovale orné de moulures et de 
cartouches; en bas du trumeau, un groupe d'en- 
fants porteurs d'attributs; en haut, une tête de ché- 
rubin accompagnée de festons ou guirlandes. 

Aucun doute sur ces points, en présence des 
termes du devis qui prévoit « une ovale avecq plu- 

> sieurs moullures convenables, qui aura de hault 

> sept piedz, de large quatre piedz et demy... 

» Plus sera posé au bas de ladicte pille deux roul- 



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» leaux, sur lesquelz sera posé deux petits enfans 
j> tenans en leur main une couronne et un chiffres et 
» des autres mains deux sceptres. 

> Plus sera posé une teste de chérubin ornée de 
» rouUeaux et d'un grand feston pendant avec deux 
» autres petits des deux costez de ladicte tête qui se 
» pose entre les croisées, et te tout par la face de 

> devant. » 

Le P. Dan résume très exactement cet ensemble 
et le situe clairement dans la description suivante' : 
« Sur la grande corniche de ce lambry, au bas de 
» tremeaux des fenestres, sont posez vingt huit anges 

> de relief, qui tiennent d'vne main vn sceptre et de 
» l'autre les chiffres de leurs maïestez. 

> Et entre tes tremeaux au-dessus de ces anges, 
sont quatorze ouales, sept de chaque costé, toutes 
remplies de tableaux, auec seize testes de chérubins 
au dessus accompagnez de festons. » 

C'est bien évidemment aux stucs de Tremblay et 
de Gissey que s'appliquent ces lignes du P. Dan. 

Après avoir longuement décrit les sujets des pein- 
tures delà voûte, il revient quelques pages plus loin' 
aux peintures des trumeaux sur lesquelles il s'ex- 
prime ainsi : 

> Il y a quatorze tableaux outre les précédens, 
sept de part et d'autre, entre l'arrachement et grande 
corniche de la voûte et du lambry, tous en Ouale, 
ornez de leurs bordures de stuc bien dorées : dans 
lesquels Tableaux Ouales sont représentez les mer- 



. Page 65. 
;. Page 6g. 



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ueilles et principaux mystères de la Vie de nostre 
Seigneur Jesus-Christ; œuure considérable où ledit 
sieur Freminet a fait paroistre, comme en tout le 
reste de ses ouurages, combien il excelloit en 
son Art, et qu'il y étoit aussi scauant que iudi- 
cieux. > 

Ces quatorze tableaux', dont Freminet avait em- 
prunté les sujets au Nouveau Testament, après s'être 
inspiré de l'Ancien pour les peintures de la voûte, 
devaient, avec leur entourage de stuc doré et de 
figures en relief, compléter de la façon la plus heu- 
reuse la décoration de ce que tout le monde appe- 
lait alors « la belle chapelle ». 

De cette riche décoration peinte et sculptée, dont 
il ne paraît exister aucune représentation complète, 
rien ou assurément presque rien ne demeure. 

Comment et quand a-t-elle disparu? 

Dans une estampe de Brissart ayant pour sujet le 
mariage de Louis XV et de Marie Leczinska, célé- 



I. Voici, d'après le P. Dan, les sujeta et l'emplacement des quatorze 
tRbleaui de Freminet, aujourd'hui disparus : Le premier, en partant du 
mailre-autel, du côté du jardin de la reine, représentait ■ la Sybille Cumée, 
» avec l'empereur Auguste-César, auquel elle Tait voir et montre une Vierge 
■ tenant un enfant entre ses bras, qu'elle prédit devoir un jour oaiatre 
• pour le salut du monde. • — Le second à la suite : Apparition de l'ange 
à saint Joseph. — Le troisième : Présentation de Jésus au Temple. — Le 
quatrième : Jésus au milieu des Docteurs. — Le cinquième ; Le baptême 
de Jésus. — Le sixième : Les noces de Cana. — Le septième ; Tentation 
de Jésus dans le désert. — Le huitième, placé du côté de la cour du ChevaJ- 
Biàoc, en partant de la tribune, représentait Jésus et la Samaritaine. — 
Le neuvième à la suite : Jésus el la femme adultère. — Le diïième : La 
Transfiguration. — Le onzième : La guérison du Paralytique. — Le dou- 
zième : Jésus chassant les marchands du Temple. — Le treieièœe : Jésus 
ordonnant de payer le tribut à César. — Le quatorzième : Jésus et la 
Madeleine chez Simon le Lépreux. 



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bré à Fontainebleau le 5 septembre 1725, la chapelle 
semble représentée avec un assez rare souci d'exac- 
titude; l'autel y est figuré tel que nous le connaissons 
et l'on y peut voir assez soigneusement indiqués les 
cadres ovales des trumeaux avec leurs ornements en 
relief et les peintures qu'ils renfermaient. 

Mais la partie la plus gracieuse de l'œuvre de 
Tfemblay, les vingt-huit enfants tenant les insignes 
ou les chifîres royaux, n'existe déjà plus. 

Cinquante ans après, les peintures de Fréminet 
appliquées sur des murs de gresserie avaient dû 
souffrir de l'humidité plus que celles de la voûte 
peintes sur plâtre. Elles étaient si détériorées que 
Louis XVI, le 6 janvier 1775, en ordonna le rempla- 
cement. Le comte d'Angiviller, directeur des Bâti- 
ments, commanda aux peintres Taraval, Robin, 
Jollain, Lagrenée le jeune, Renou, Du Rameau, 
Amédée Vanloo et Bardln, quatorze tableaux ovales 
de 7 pieds 4 pouces de haut sur 4 pieds 6 pouces de 
large destinés à succéder aux peintures de Fréminet. 
Les sujets imposés aux artistes étaient, sauf deux 
exceptions, les mêmes que ceux qu'avait traités le 
vieux maître. Les dimensions indiquées correspon- 
daient également avec celles données par le devis 
de i6i3 pour les ovales. On en peut induire, sans 
trop de témérité, que les cadres sculptés par Trem- 
blay et son gendre subsistaient encore. 

Les peintures nouvelles furent exposées collecti- 
tivementau Salon de l'année 1781, dont elles portent 
presque toutes la date. Prirent-elles alors la place 
qui leur était assignée? Rien n'est moins sûr; en 
tous cas, si elles l'occupèrent, ce ne fut pas pour 



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I 



— 323 — 

longtemps. Aucunedesdescriptionsde Fontainebleau 
publiées dans la première moitié du siècle dernier, 
ni Remard en 1820, ni Jamin en 1834 et i838, ni 
Vatout en 1840, ne les mentionnent. 

Une lithographie de Benoist, éditée vers i85o, re- 
présente l'intérieur de la chapelle avec ses trumeaux 
vides, ornés simplement de quelques moulures et de 
têtes de chérubins, accompagnées d'un feston : der- 
nier débris, semble-t-il, des ouvrages de Tremblay. 
Mais il n'y a plus de trace de tableaux ni même de 
cadres ovales. 

Cependant) lorsqu'en 1854 la restauration des 
peintures de Fréminet fut confiée à M. Lejeune, on 
songea à replacer dans les trumeaux les peintures 
du XVIII' siècle qui existaient encore en partie dans 
les magasins. Sur les quatorze, deux exécutées par 
Du Rameau, une par JoUain, étaient trop détériorées 
pour être employées. Ce nombre, d'ailleurs, n'était 
plus nécessaire par suite de l'agrandissement de la 
tribune qui occupait deux travées au lieu d'une. On 
commanda au peintre Lazerges un tableau peint 
en i855, destiné, avec les onze anciens conservés, à 
compléter cette décoration. Mais l'effet des peintures 
provisoirement replacées ne parut pas heureux. Le 
style de la fin du xviii" siècle n'était nullement en' 
harmonie avec celui des compositions de Fréminet, 
auxquelles le restaurateur venait de rendre tout leur 
éclat. Les critiques d'art s'émurent : malgré l'invi- 
tation du ministre qui insistait en octobre 1867 pour 
le replacement immédiat des douze tableaux dans les 
trumeaux, ils ont été définitivement relégués dans 
les deux pièces servant de sacristie où l'obligeance 



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— 234 — 

de M. l'architecte-inspecteur nous a permis de les 
retrouver'. 

De toute la décoration imaginée par Fréminetpour 
le premier étage de la chapelle, afin de compléter 
celle de ta voûte, rien ne subsiste donc plus aujour- 
d'hui, sauf peut-être, comme nous l'avons dit, quel- 
ques tètes d'anges et de chérubins, dernier débris ou 
dernier souvenir de l'œuvre de ses collaborateurs 
Tremblay et Gissey. 

Espérons qu'une heureuse fortune permettra à 
M. Henri Stein d'ajouter à ces deux noms ceux des 
auteurs des sculptures beaucoup plus remarquables 
de la voûte et de l'autel, toujours subsistantes et 
dignes de ce que l'on peut encore appeler la « belle 
chapelle ». 

Léon Deroy. 



1. Les douze tableaux coaseirés sont : La SyMlie de Cumes et la Natl- 
WW, parTarava!;— /^îttiau milieu des Docteurs, ps.r JoUain; — Le bapléme 
de Jésus et les Noces de Cana, par Lagrenée le jeune; — L'Adoration des 
Mages, par Bardin; — La Samaritaine et la Femme adultère, par Rcnou; 
— La Transfiguralion, par Robin; — Le denier de César et Madeleine 
ckez Simon le Lépreux, par Amédée Vanloo (ces ii tableaux de i"8i)i — 
et enfin Jisus au Temple, par Lazerges (i855). 

Les trois tableaux disparus représentaient : La Guérison du Paralytique 
les marchands châssis du Temple, par Du Rameau, — et Jésus au Temple, 
par JoUain (remplacé par le tableau de Lazerges). 



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LISTE ALPHABÉTIQUE 

PERSONNES INHUMÉES 

EN L'ÉGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE 

DE NEMOURS 

Aux XVII* et xviii* siècles. 

iSuile.) 



Danjocant (Denis- Laurent), curé de Bagneaux; 3o ans. — 

3 octobre 1754. — Chœur. 
Dantan (Mathurin), sieur du Clos; 63 ans. — ao décembre 1730, 
Davisson (Alexandrine-Charlotte-Louise), fille de Charles- 
Marie; 6 mois, — 33 octobre 1739. — Près de la chapelle 
Saint-Sébastien. 

* Davisson (Charles-Marie), chevalier, seigneur de Nonville. 

— V. Davisson (AJejandriûe-Charlotte). 

Débonnaire (Charles), greffier en chef de l'élection ; 63 à 64 ans. 

— 16 août 1701. 

Débonnaire (Françoise-Madeleine), femme de Pierre-Valentin 

Heaul^é de la Neuvilxe; Sg ans. — 1 1 mars 1733. 
Débonnaire (Jean), élu en l'élection,— V". Jérôme (Françoise). 

* Débonnaire (Jean), contrôleur au grenier à sel. — V. Débon- 
naire (Louis-François). 

Débonnaire (Jean -François), contrôleur au grenier à sel; 
46 ans. — 8 mars 1746. 

Débonnaire (Louis-François), fils de Jean ; g jours. — 28 jan- 
vier 1696. — Vis-à-vis de la chapelle Satnl-Joseph. 

Débonnaire (Madeleine), fille. — 5 janvier 1702. - Vis-à ris 
de l'autel Saint-Joseph. 
XX. i5 



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— 226 — 

Débonnaire (Marf^uerite), fille de Mathurin; aS ans. — 
g août 1709, — Fis à-vis de la chapelle Saint-Joseph. 

Débonnaire (Marie), femme de N... Pérault; 47 ans. — 
10 novembre 1709. 

Débonnaire (Marie-Anne), fille de Jean, — 18 juin 1795. — 
Près de la chapelle Saint-Joseph. 

Débonnaire (Marie-Anne), veuve de Pierre Moreau; 66 ans. 

— 14 aoûl 1749. 

Débonnaire (Marie-Hélène), fille de Jean. — 21 octobre 1697, 
Débonnaire (Marie-Urbine), fille de Charles; 24 ans. — 

34 mars 1705. 
Débonnaire (Mathurin), greffier en chef de l'élection; 70 ans. 

— aS janvier 1684, 

Débonnaire (Mathurin), bourgeois; 76 ans. — igjanvier 1714. 

— Devant l'autel Saint-Joseph. 

Débonnaire (N.. .), fils de Jean. — 19 juin 1710. — Vis-àvis 
de la chapelle Saint-Joseph. 

* Débonnaire de Saint-Remy (Anne), commissaire aux revues 
des maréchaussées de Melun et Nemours. — V, Perault 
(Anne). 

Delahue du Candeau (Anne-Louise), femme de J.-B.-A. 

Dl-bourg; 25 ans. — aS août 1737. 
Delon (Etienne). — 18 novembre i658. 

* Delon (Guillaume), — Voir N. . . n" 5. 
Delon (Jean), tanneur. — 9 janvier i65o. 
Delon (Jean), tanneur. — 19 janvier i65a. 
Delon (Jean); 70 ans, — 12 mai 1660. 
Delon Qe^a); 54 ans. — is octobre i683. 

Delon (Jean), officier du prince de Condé; 79 ans. — 
14 avril 1735. 

Delon (Jeanne), veuve de Charles Lefebvre; 85 ans. — 3 jan- 
vier 1696. 

Delon (Marie), veuve de Claude Leqruet ; 70308.-22 juin 1700. 



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— 227- — 
Delon (Nicolas), tanneur; 72 ans, — 17 juin 1642. 
Delon (Philippe), échevin; 56 ans. — 19 mars 1765. 

* Delon (Pierre), contrôleur au grenier à sel. — V. Pan (Claire). 
Delon (N. ..)i ■ enfant de la veuve Delon, fille de l'organiste ». 

— 6 octobre 1666. 

Delon (N . . . ), veuve de Pierre Gavant. — i" décembre 1703. 
Desdordes (Anne-Charlotte), femme de Michel Lhotellier 

Desnaudières ; 35 ans. — 23 avril 1762. 
Desrochës (Anne), veuve de Julien Belamï; 47 ans. — 

2 août 1713. 

* DuBOuRG (Jean-Baptiste-Alexandre), directeur des aides en 
l'élection. — V. Delarue du Candeau (Anne-Louise). 

" DucHESNE (Jacques). — V. Duchesne (Jean). 
DucHESNE (Jean), fils de Jacques; i3 ans. — i"févrie'r 1741, 
Du Chesné (N, . .), 25 avril 1657. 
" Du Chesneau (André). — V. Charlot (Marie), 
DuFRESNE (N. . .), veuve de Guillaume Delon- — 3i août i663. 
Dumoulin de Lantilly (Jean), mousquetaire de la seconde 
compagnie; 18 ans. — 12 novembre 1733. 

* DtiMousTiER (N...), marchand à Laval. — V. Chambault 
(Françoise-Louise). 

DuPAYS (Jacques), élu en l'élection; 74 ans. — 6 août 1757. — 
Chapelle Saint-Yves. 

DuPAYs (Jean-Marie), substitut du procureur du Roi au bail- 
liage; 44 ans, — 14 octobre 1701. 

Dupuis (Barbe), femme de Guillaume Garnier.— 6 février 1670. 

* Du Quesnay (François), sieur d'Agrier. — V. Du Quesnay 
(Marie- Anne). 

Du Quesnay (Geneviève-Auguste); 4 mois. — 3o juillet i683. 
Du Quesnay (Marie-Anne), fille de François; 2 ans et 2 mois. 

— 10 février 1730. 

Du Quesnay (N. ..), dame de Varennes. — 6 septembre 1703. 



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- 228 - 

DuTAL (Agathe), fille de feu Guillaume Duval ; 5 ans. — 
5 février 1758. 

* Dl'val (Guillaume), directeur des aides à Sens. — V. Dcval 
(Agathe). 

Etienne (Jean-Joseph), chaDoine de la Congrégation de 

France, prieur de Nemours; 79 ans. — 9 décembre 1767. — 

Chapelle Saint-Nicolas. 
Faultrier (Jeanne), veuve de Edme Fermante; 42 ans. — 

i3juin 1676. 
Favier (Marie), femme de Marin Berthelet; 35 ans. — 

3o juillet 1670. 

* Fermante (Edme). — V, Faultrier (Jeanne). 

* Ferrières (Jacques de). — V. Ferrières (Madeleine de). 
Ferrières (Madeleine de), fille de Jacques ; 8 jours. — 

3 mars 1640. — Chœur. 

Festeau (Louis) ; 34 ans. — 8 mai 1639, 

Festeau (Louis); 55 ans. — [5 juillet lôSa. 

Fils (Marie), femme de Charles Bataille; 34 ans. — 23 sep- 
tembre i683. 

* FiLz (Claude), receveur du taiHon. — V. Filz (N. . .). 

FiLz (N. . .), « enfant de M. Claude Filz »; 1 mois. — 18 no- 
vembre 1666. 

* Filz (Geoffroy), avocat, — V, Joyau (Espérance). 
Fleurant (Jean), notaire royal. — 29 novembre 1715. — Près 

de la chapelle Saint-Sébastien. 
FoACiER (Anne-Marie), fille de N... Foacier; 9 mois. — 
17 août 1731. 

* FoACiËR (N . . . ), — V. Foacier (Anne-Marie). 

FoiREAU (Marie), femme de Pierre Marchand; 64 ans, — 

i5 mai 1702. 
Fontenois (Marie -Charlotte), femme de [Jacques] Prieur de 

LA Comble; 55 ans. — 7 décembre 173g. 
F0NTENOY (Jean-René), élu; 64 ans. — 39 septembre 1703. 



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— 2 29 — 

FosNiAL (N. . .)) ■ enfant àM. Fornial»; sans. — sôfévrienôS/. 

FouRNiER (Nicolas), curé de Flagy;62 ans, — i3 août i65i,— 
Chœur. 

Fourré (Etienne), avocat du Roi en l'élection, ^5 ans. — 
26 novembre 1664. 

Fourré (Etienne); 38 ans. — 18 juillet 1667. 

Fourré (Pierre); 33 ans. — 3 août 1667. 

François (Anne-Nicolas), fils de Cosme; 3 mois. — 7 décem- 
bre 1745. 

* François (Cosme), sieur du Tartre, avocat en Parlement.— 
V. François (Anne-Nicolas), 

François (Joseph), recteur des petites ccoles et chantre ; 

39 ans. —9 janvier 1756. 
Fraïer (Nicolas), vicaire de l'église Saint-Jean-Baptiste. — 

9 mars 1667, — Chœur. 

* Frémont (Antoine-Robert de), sieur de Gressy. — V. Ra- 
cault (Marguerite-Constance de). 

Frémont (Auguste-Marie-Jeanne de), fille de Antoine-Robert 
de Frémont; 3 ans. — 24 avril l'^SZ.— Chapelle des Hédelin. 

* Frémont (Jean de), sieur de Moulignon. — V. Frémont 
(Jeanne-Françoise de), -, 

Frémont (Jean de), chevalier, sieur de Gressy; 74 ans, — 
16 décembre 1742. — Devant la chapelle des Hédelin. 

Frémont (Jean-Laurent de), fils de Jean; i3 mois. — 17 sep- 
tembre 170R, — Chapelle des Hédelin. 

Frémont (Jean-Nicolas de), fils de Nicolas; 14 mois. — 
18 avril 1729, — Chapelle des Hédelin} 

Frémont (Jeanne-Florence de), fille de Nicolas; 14 mois 1/2. 
— 10 juillet 1731. — Chapelle des Hédelin. 

Frémont (Jeanne-Françoise de), fille de Jean; 3 mois. — 
31 septembre 1699. — Chapelle des Hédelin. 

Frémont (Julie-Auguste de), veuve : i» de Pierre-Nicolas- 
Hyacinlbe Guillemau ; 2" de Jean-Baplisle Alexandre; 
74 ans 1/3. — 30 juillet 1773. — Chapelle des Hédelin. 



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— 33o — 

Frémont (Louis-Michel de), fils de Nicolas; 6 mois. ~ 6 sep- 
tembre 1739. — Chapelle des Hédelin. 

Frémont (Marie-Louise de). — 24 janvier 1702. — Chapelle 
des Hédelin. 

Frémont {Marthe de), fille de Jean de Frémont de Gressï; 
28 jours. — 20 janvier 1709. — Chapelle des Hédelin. 

Frémont (Nicolas de), sieur de Gressy. — 28 août lySô. — 
Chapelle des Hédelin. 

Frémont (N. . . de), fille ondoyée seulement de Nicolas de 
Frémont. — 7 octobre 1731. — Chapelle des Hédelin. 

* Galimard de Fouchy (Michel- François), lieutenant en l'élec- 
tion, — V. Gallocher (Jeanne-Françoise). 

Gallochër (Claude), élu en l'élection de Montéreau; 70 ans. 

— 14 juin 1751. 
Gallocher (Jeanne-Françoise), veuve de Michel -François 

Galimard de Fouchy; 76 ans et 10 mois. — 36 décembre 1759. 
Gallocher (Martin), ancien lieutenant de la maréchaussée de 

Melun et Nemours; go ans. — 29 mars 1747. 

* Garnier (Guillaume), offlcier de gobelet de la Reine. — 
V. Dupuis (Barbe), 

Gayant (Gabnelle-Françoise), veuve de Lours de MonLiart; 

65 ans. — 33 janvier 1768. 
Gayant (Madeleine), femme de Louis de Bienvenu; 88 ans. — 

7 mars 1752. 
Gayant (Marie), fille; 78 ans. - 29 juillet 1738. 
Gayant (Pierre), procureur du Roi en l'élection; 35 ans. — 

16 mai 1667, 

* Gayant (Pierre), contrôleur au grenier à sel. — V. Delon 
(N...). 

* Gayant d'Ormesson (François-Auguste). — V. Gayant d'Or- 
MESSON (Pierre-Henri- François-Charles). 

Gayant d'Ormesson (Pierre-Henri-François-Charles), fils de 
François- Auguste ; 17 ans. — i5 septembre 1766. — Vis-à- 
vis de la chapelle de la Vierge. 



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- 23. - 

GiTTON {Émery), avocat du Roi en l'élection; 63 ans. — 

17 août 1663, 

GiTTON (Jacques), dit de Puiseal'x, lieutenant ancien en l'élec- 
tion ; 60 ans. — 9 février i63.3. 

GiTTON (Marie), veuve de N... Martin; 68 ans.— 11 mai 1710. 

— Devant la chapelle de la Vierge. 

GiTTON (Pierre), fils de Émery; 4 mois. — 13 août i636, 

Glapion(N... de), mousquetaire de la seconde compagnie; 
22 ans. — 7 octobre 1714. — Vis-à-vis de la chapelle Saint- 
Sébastien. 

GoDERNEAux (Françoise-Claudinc de), femme de Pierre-Claude 
Chauveton; 33 ans et 2 mois. — 1 1 juillet 1768. 

Grouet (N. ..), ■ enfant de M. Grouet ».— 17 novembre 1661. 

* GuiLLEMAU (Pierre-Nicolas-Hyacinlhe), écuyer, seigneur de 
Ciiâteaucourt. — V. Frémont (Julie-Auguste de).- 

GoiLLiONET (Antoine), porte-croix à l'église; 72 ans. — 6maii652. 

Gdillot (Pierre-Gatien), officier du duc d'Orléans; 6g ans. — 
24 septembre 1768. 

GuYOT (Antoine-Léonard), marquis de Saint-Amand, lieute- 
nant général au gouvernement de Nivernais et Donziois, de- 
meurant à Paris; 38 ans. — 24 octobre 1771.— Chapelle des 
Hédelin. , 

GtîYOT (Catlierine), femme de François Hédelin; 44 ans. — 
4 mai 1715. — Chapelle des Hédelin. 

Haie de Barlemont (Jean-Gaston de), mousquetaire du Roi 
dans sa seconde compagnie ; 23 à 24 ans.— 33 septembre 1699. 

— Devant le banc d'œuvre. 

Hautin (Etienne) ; 47 ans. — 13 septembre 1699. — A ta porte 
de la chapelle Saint-Nicolas. 

* Heaulmé de la Neuville (Nicolas). — V. Berthier (Gene- 
viève), 

' Heaulmé DE LA Neuville (Pierre-Valentin). —V. Débonnaire 

(Françoise-Madeleine). 
Hédelin (Agatlie-Aglaé), fille de Charles- Jacques Hédeun; 

7 ans 1/2, — 33 octobre 1766. 



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— 333 — 

HÉDELiN (Anne), sieur de Chauffeur, etc., lieutenant g<;néra[; 
8i ans. — 14 février 1692. — Chapelle des Hédeliti. 

* HÉDELIN (Charies-Jacques), écuyer, sieur de Tancarville. — 
V. Bataille (Agathe-Elisabeth). 

HÉDELIN (Charles-Jacques), fils de Charles- Jacques ; i an. — 

16 mai 1758. ~ Chapelle des Hédeltn. 

HtDELiN (Charlotte), fille de Louis Hédelin; 86 ans et demi.— 
8 juin 1756. — Chapelle des Hédelin. 

HÉDELIN (Claude), lieutenant général au bailliage; 64 ans. — 
19 avril i638. — Chapelle Saint-Pierre (plus tard des Hé- 
delin). 

HÉDELIN (François), abbé d' Aubignac ; 72 ans, — 26 juillet 1676. 

— Chapelle des Hédelin. 

HÉDELIN (François), lieutenant général au bailliage ; 69 ans. — 

2 octobre 1742. — Chapelle des Hédelin. 
HÉDELIN (Françoise-Auguste), fille de François.— i" juin 1709. 

— Chapelle des Hédelin. 

* HÉDELIN (Jacques), écuyer, sieur du Tertre. — V. Hédelin 
(Jean- Baptiste-Stanislas). 

HÉDELIN (Jean-Bapiisle-Sianislas), fils de Jacques; 18 mois. — 

17 septembre 1733. — Chapelle des Hédelin. 

HÉDELIN (Jeanne-Marie), fiile de Louis; 82 ans, — 11 juin 1758. 

— Chapelle des Hédelin. 

HÉDELIN (Louis), écuyer, sieur du Martroy, lieutenant général ; 
60 ans. — 22 janvier 1706,— Chapelle des Hédelin. 

Hédelin (Marc-Antoine), fils de Jacques; 5 mois. — 28 novem- 
bre 1729. — Devant la chapelle des Hédelin. 

HÉDELIN (Marguerite-Auguste), veuve de Jean de Frémont de 
Gressy; 3o ans. — 2 décembre 1750. — Chapelle des Hédelin. 

Hédelin (Maria), fille de Anne; 4 ans. — i" octobre i652. 

HÉDELIN (Marie-Anne), fille de Louis; 8 mois. — 8 juin 1672. 

HÉDELIN (Michelle), veuve de Louis Chappottin; 55 ans. — 
25 août 1659. 

HÉDEUN (N...). fils de Anne; 7 mois. — 20 mars i653. 



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— 233 — 

HÉDELiPi{N...). fils ondoyé seulement de Louis.— 13 juin i685. 

— Chapelle des Hédelin. 
HÉDELiN (Pierre), prêtre; 43 ans. — 10 février i6q5. — Cha- 
pelle des Hédelin. 
Hue (Claude), veuve de Charles Bataille; 70 ans. — i5 sep- 
tembre 1734. 
Hue (Sébastien), ancien curé de Bagneaux; 73 ans. — 4 sep- 
tembre 1743. — Chœur. 
HuouET (Marie), femme de Gilles Colin. — 19 octobre 1693. 
HuTTEPiN (Marc), premier bedeau de l'église ; 63 ans. — 

2Q juillet i633. 
Imbert (Claudine), veuve de Honoré Berthe ; 75 ans. — 27 fé- 
vrier 1771. — Chapelle des prieurs. 
* Inverneau (Georges), dit Saint-Amour, < opérateur de 

M. de Longueville », — V. Inverneau (Nicolas). 
Inverneau (Nicolas), fils de Georges; 22 ans. — 3janvier i665. 
■ÉRÔ.ME (Françoise), veuve de Jean Débonnaire, — 7 octo- 
bre 175.'!. 
OLLivET (Elisabeth), fille de « M. Jollivet •; 8 ans, — i3 no- 
vembre i65o. 
[oNCOUX (Geneviève-Thérèse de), femme de N... Chastel- 
lier; 27 ans. — 26 septembre 1694. 

OYAU (Charlotte), fille de Louis; 37 ans. — 8 septembre 1639, 
OTAU (Espérance), veuve de [Geoffroy] FiLZ, — 4 avril 16.S0. 
OYAU (Espérance), femme Roux; 34 ans, — 3 novembre 1660. 
Joyau (Louis), archer des gardes du corps du Roi- — 
V. Joyau (Charlotte). 
loYAU (Louis), curé de Fay; 53 ans. — 12 août i652. 
OYAU (Louis). — ? 

Minutes de Débonnaire, Testament d'Espérance Joïau, sa fille, 
35 février 1644. 

OYAU (Marie), femme de Charles Lefebvre le jeune. — 

17 juin i65i. 
(oTAU (N...). — Voir aux anonymes (N...) « M-^ Joyau ». 



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— 234 '- 

Labbé (Claude), ci-devant marchand à Paris; 80 ans. — 
5 mars 1708. — Entre la chapelle de la Vierge et celle de 
Saint-Joseph . 

Lamothe (Marin de), prêtre, sacristain de l'église Saint-Jean- 
Baptiste; 45 ans. — 3o novembre 1701, — Prés des marches 
du sanctuaire. 

Lamotte (Thomas), garde marteau des eaux et forêts, et gre- 
netier au grenier à se!; 58 ans. — 39 mai 1767. — Vis-à-vis 
de la chapelle des Hédelin. 

Lanqlois (François), prêtre. — 14 juillet i658. — Chceur. 

Langlois (Guillaume), liculenant en l'élection; 64 ans, — 

5 août 1653. — [Devant l" autel de la Vierge]. 

Au désir de 90Q teslamept, du 8 juillet i65i, reçu par Débonnaire, 

* Langlois (Guillaume), grenetier au grenier à sel, — V. Lan- 
glois (N,..)- 

Lanqlois (N. . .), enfant ondoyé seulement de Guillaume Lan- 
glois. — 3 octobre i63i. 

* La Palue (Claude de), écuyer, sieur de la Cloustière, — 
V. La Palue (Madeleine de). 

La Palue (Madeleine de), fille de Claude; 19 ans. — 17 avril i638. 

Laumônier (Alexandre); 36 ans. — 24 août i6g3, 

Lecontë (Charles-François), » ancien > seigneur de Lorrez, 

demeurant à Nemours ; 65 ans. — i5 janvier 1738. 
Le Coustellier (N.. .); 14 mois. — 9 février 1672. 
Ledoyen (Jean). — Avant le 14 juin 1577. 

D'après [e testament de sa veuve reçu par Berirand, notaire à 

Nemours. 

Lefebvre (Agathe), femme de Chades Bataille; 54 ans. — 

24 avril 1763. 
Lefebvre (Anne), veuve de Jean-Sébastien Leroy; 57 ans. — 

6 octobre 1770. 

(Sera continué.) Eug. Thoisos, 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE GATINÂISE 



MM. Paul Quesvers et Henri Stein viennent d'ajouter une 
assise de plus au monument qu'ils édifient pour la plus grande 
gloire de leur érudition et !e plus grand profit des historiens 
à venir. Il s'agit du tome III des Inscriptions de l'ancien dio- 
cèse de Sens (Paris, Picard et 6Is, igoa; in-4'' de iv-7g3 p.), 
venant après les deux volumes parus en 1897 et 1900, ot ainsi 
se poursuit avec une admirable persévérance cette œuvre qui 
laissera loin derrière elle, pour l'ampleur du commentaire et 
l'étendue du plan, les Inscriptions du diocèse de Paris de feu 
de Guilhermy. 

Ce tome III est un beau volume orné de 5 planches et 
donnant le texte de 275 inscriptions relevées dans gi paroisses 
des doyennés de Courtenay et de Marolles-sur-Seine; nous 
retrouvons la même érudition précise, la même exactitude 
scrupuleuse dans la relation des textes épigraphiques, la même 
abondance et précision de renseignements héraldiques et 
généalogiques destinés à éclaîrcir ou compléter ces textes 
toujours laconiques. Une aussi excellente publication pourra 
sans doute atténuer le regret que nous inspire souvent la des- 
truction, malheureusement encore fréquente, de ces véritables 
documents que sont les pierres tombales. 

Nos églises sont en vérité des musées lapidaires où mille 
souvenirs du moyen âge sont pour ainsi dire palpables. On y 
rencontre les documents authentiques des croyances, des 
mœurs, du costume des populations de la France d'autrefois, 
beaucoup de la vie morale et sociale d'antan. Il faut savoir gré 
et reconnaissance aux deux érudits qui ne ménagent ni leur 



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— 236 — 

temps ni leur peine pour sauver, dans une large mesure, tant 
de matériaux historiques. 

La relation des textes épigraphiques recueillis dans chacune 
de ces paroisses donne occasion, aux vaillants auteurs du 
recueil des Inscriptions, de rassembler et présenter, sous 
forme de généalogie, une foule de renseignements biogra- 
phiques et historiques sur les familles que rappellent les dalles 
funéraires. 

Au sujet de Barbey, ce sont les de Venderets; au sujet de 
Diant, les de Toulongeon; puis avec Esmans, le fameux Guil- 
laume Briçonnet, évËque de Meaux, et sa famille; avec La 
Brosse-Montceaux, les de Paris, de Trudaine, de Montorcier, 
de Poisieux; avec La Tombe, les de Boissy; avec Marolles- 
8ur-Seine, les de La Barde el de Brion ; avec Saint-Aubin-Châ- 
teauneuf, les d'Assigny; à Fleury, les de Gentils; à Perreux, 
les de Montigny; à Maiîcorne, les Texier d'Hautefeuille ; à La 
Villotte, les de Violaines; à La Mothe-aux-Aulnais, les de Crè- 
vecceur; à Guerchy, les Régnier; à Chaumot, les Delpech; à 
Champlay, les de Bérenger; à Gron, les de Polangis : toutes 
familles très notables et dont des membres ont occupé des si- 
tuations dans l'histoire de la France. Mais il faut noter parti- 
culièrement, au sujet de Brannay {Yonne), la généalogie très 
importante et remarquable de la famille des Barres : famille 
illustre et considérable qui, dès ii5o et dans les siècles sui- 
vants, a rempli de son nom les annales de la Brie, du Gâtinais, 
du Sénonais, du Nivernais, du Berri, du Bourbonnais et de 
la Bourgogne, et qu'ont illustrée surtout quatre personnages 
influents de la monarchie, l'un, Guillaume, sous Philippe-Au- 
guste, l'autre sous saint Louis et les derniers à l'époque de 
Charles VI et de François I". 

MM. Quesvers et Stein ont modestement intitulé le tirage 
à part (10-4" de 46 p.) de cette généalogie : Essai de généa- 
logie. Les principaux faits d'ordre public et d'ordre privé, qui 
se rattachent à la biographie de ces grands seigneurs féodaux, 
sont exposés avec une grande précision et une étonnante docu- 
mentation i c'était chose fort complexe, en raison de la diver- 
sité des branches et de la synonymie des noms. 



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-237- 

Avec le tome IV dont les premières feuilles s'impriment, et 
le doyenné de Milly, nos auteurs pénètrent franchement dans 
le Gâtînais, dont ils ont effleuré les frontières. C'est main- 
tenant que nos confrères et nous-mëme allons faire une ample 
moisson de renseignements nouveaux, et que nos travaux vont 
se trouver désormais facilités grâce au dévouement de nos 
vaillants érudits. Qu'ils sachent mener à bonne an la lourde 
tâche par eux assumée, cela ne fait doute pour personne; nous 
en avons à présent plus que l'espérance. 

Un mot encore : après l'éloge des auteurs, l'éloge de leur 
imprimeur et ami : l'exécution typographique est parfaite et de 
pFemier ordre. 

Maurice Lecomte. 



M. Jacques Madeleine poursuit ses études sur quelque» 
poètes français des xvi° et XV!!" siècles, et après nous avoir si 
agréablement présenté ceux de ces littérateurs qui s'honorèrent 
en parlant de Fontainebleau, il nous initie aux essais poétiques 
d'un certain Denys Feret, advacat à Moretprès Fontainebleau 
(Fontainebleau, impr. Bourges, iQoi ; in-12 de viii-147- 
VII p.)', aujourd'hui ignoré, mais auquel Colletet et Goujet 
ont jadis consacré une courte notice. Les Primices, éditées 
en 1614, et le Recueil des différentes pièces de poésies, dont il 
a été retrouvé un exemplaire â la bibliothèque de l'Arsenal et un 
autre à la bibliothèque Mazarine, n'ont à la vérité rien de bien 
attirant; mais on peut y glaner quelques renseignements his- 
toriques, littéraires, anecdotiques : pourquoi les négliger? 
M. Jacques Madeleine n'a eu garde d'omettre aucun détail, et a 
recueilli sur Denis Feret, sur sa famille et sur Moretà l'époque 
de Louis Xill, d'intéressantes minuties, présentées agréable- 
ment. Ilparait [c'est M. Thoisonquinous l'apprend) que l'avocat- 
poète fut en août i632 candidat aux fonctions de prévôt du 
chapitre de Notre-Dame à Larchant; on fit une enquête à son 



1. A paru d'abord dans l'Abeille de Fontainebleau; < 
un franc aux bureaux du journal. 



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- 238 - 

sujet, mais l'affaire en dat rester là, car on ne le trouve pas 
parmi les titulaires de l'ofïïce. Ce n'est pas à dire pour cela 
que l'enquête lui fut défavorable. ]1 vécut pauvre et chargé de 
famille, après avoir inutilement tenté de faire fortune à Paris, et 
mourut à l'âge de soixante-six ans, en i63g. 



De ci delà, quelques indications bibliographiques puisées à 
des sources très variées : 

Le libraire Cheronnet à Paris a mis récemment (J902, no 55So) 
en vente un opuscule de Ch. Faulques, curé de Chevry-sous- 
le-Bignon (Loiret) : Oraison funèbre de Madame la marquise 
de Torcy, prononcée dans Vé^lise paroissiale de Chevry-sous- 
Esgreville le ^février i6ç5 (Paris, i6g5, in-4) ; cette plaquette 
rare est entrée dans la collection de notre confrère M. Adrien 
Dupont. 

Le libraire Ern, Dumont a, de son côté, mis en vente 
(1903, catalogue isi), un plan manuscrit teinté de la paroisse 
de Gollainville {en l'élection de Nemours), dressé par le sieur 
Lejeune en 1782, double in-folio : ce document fait désormais 
partie du département des cartes et plans à la Bibliothèque 
nationale. 

Dans un catalogue de tableaux et dessins anciens appartenant 
à M. L. C. (vente à Paris, hôtel Drouot, 12-14 décembre 1901), 
recueilli la mention (d° 16) d'un « Portrait d'Etienne Bezout • 
par J. Ducreux : toile dans un cadre ancien en bois sculpté et 
doré de l'époque Louis XV; l'acquéreur m'est inconnu. 



Dans la brochure de M»' Alex, de Ciiahbrier : Naturali- 
sation des réfugiés français à Ncuchatel, i685-i'^g4 (Neu- 
châtel, 1900, iQ-8), il est question de l'acte de naturalisation 
accordé à François Duplessis-Bauderot, ministre protestant 
né à Paris, mais originaire de Montargis, fils d'Etienne 
Duplessis, sieur de La Barodière et autres lieux, et d'Anne 
Genêts, d'Orléans {1708). 



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— aSg — 

Une enquête que publie le Bulletin de la Société nivernaise, 
XVIII, p. 4o5 et sa., sur les droits de l'abbaye de Cluni à La 
Charité-sur-Loire, aux environs de l'année iai2,fouriiiti cette 
date les noms suivants : Etienne de Blanchefort, prieur de 
MoDtbouy; Geoffroi Chainel, prieur de Châteaurenard ; J-, 
prieur de Montargis; Régnier, prêtre de Saint- Fi rmln-des- 
Bois;Robert, prêtre de Montcorbon; Arnoul, prêtre de Chan- 
tecoq (aux environs de Châteaurenard). 

L'intéressante collection de textes que publie M. E. Drot 
dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et natu- 
relles de /'yowne.etàpart (iQoo-i90[)soiisle titre de : Recueil 
de documents tirés des anciennes minutes de notaires déposées 
aux archives départementales de l'Yonne, contient entre autres : 
(p. 378), une donation entre vifs passée par Jean de Chuyn, 
curé de Feins (près Briare), à Guillaume de Chuyn, écuyer, 
son frère, en 1541 ; — (p. 385), le testament de Jacques Fortin, 
dit Dampierre, l'un des cent gentilshommes de la maison du 
roi et son ambassadeur en Italie et Turquie (r564), qui demande 
à être enterré au cimetière de Lorris d'où il est originaire, et 
fait diverses donations intéressant cette localité ; — (p. 405), le 
contrat d'apprentissage de libraire passé par Jean Rapy, né 
à Amilly près Montargis, avec Jean Galy, libraire à Auxerre, en 
décembre i5o4; — (p. 463), une donation de Jean Marchant, 
drapier à Montargis, à Louis Chrestien, greffier de l'officialité 
d'Auxerre, du moulin de Trucy-sur-Vonnc, en iSSg. 

Dans sa notice sur La patrie d'Eustache Deschamps 
(Paris, 1901, in-8; extrait de ]a Revue des études historiques), 
M. Ch. Prieur cite des lettres de Charles VI données à Milly 
en Gâtinais le 10 mars r388, d'où il ressort qu'un valet de la 
chancellerie royale, allant en pèlerinage à Chartres avec le roi, 
avait perdu une boîte ronde contenant des titres originaux 
entre Moret et Milly; et on ne les rapporta point. 

M. G. SCHYBERGSON a éctit quelques pages dans une revue 
finlandaise Sur les mémoires de Jean de Bouffard-Madiahe ' 



I. Publiés à Albi, < 



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— 240 — 

(Helsingfors, 1901, in-8), et montre quels renseignements nou- 
veaux l'historien peut en tirer; il y a dans ces mémoires des 
pages curieuses sur les négociations entamées à Fontainebleau 
en juillet lôaS par le huguenot Madiane avec les représentants 
du roi au sujet des affaires de la religion réformée. 

Un mémoire de M. A. Vidier, dans les Mémoires de la Société 
del'kisloire de Paris et de rile-de-France,XXYUl(i<pi),doane 
quelques détails (p. 333) sur les biens possédés par la Sainte- 
Chapelle de Paris à Souppes et à Cully [Cugny?] en Gâtinais. 

M. Ad. Hugues a publié dans Le Briard, almanach de 
Seine-et-Marne, 1900, p. i34, le cahier de doléances de la 
paroisse de Soisy-sur-Ecole aux Etats-Généraux de 16^9. 



MM. A. DE Baudot et Perrault-Dabot publient 60US les aus- 
pices du ministère des Beaux-Arts un grand ouvrage in-folio 
intitulé : Archives de la Commission des Monuments histo- 
riques. C'est un simple recueil de planches, non accompagnées 
de texte, dessinées par des architectes diiférents en vue de la 
restauration de monuments classés par l'État comme histo- 
riques. Nous le signalons ici parce que l'on y trouvera des 
planches des églises de Melun (Notre-Dame) et de La Ferté- 
Alais, ainsi que les projets {exposés au Salon de 1890) de res- 
tauration du château de Nemours, par M. Moyneau, en faisant 
cette réserve toutefois pour ce dernier qu'il n'est plus monu- 
ment historique depuis dix ans; ce que les auteurs de la publi- 
cation ont négligé de dire. 



M. Paul Quesvers vient de publier la 2' édition, revue et 
augmentée, des Usages locaux du canton de Montereau-fault- 
Yonne, avec deux avertissements et des notes (Montereau, 
G. Zanote, 1901); il importe de la signaler pour son grand in- 
térêt et le soin minutieux avec lequel ces usages ont été codifiés. 

Henri S te en. 



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LA JUSTICE DU CANAL DE BRIARE 



AU XVUI* SIECLE 




lES lettres-patentes de septembre i638 ac- 
~ cordaient, comme on sait, la propriété 
du canal de Briare aux sieurs Guillaume 
Bouteroue et Jacques Guyon, receveurs 
des aides et tailles des élections de Beaugency et 
de Montargis. Elles leur concédaient toute haute, 
moyenne et basse justice sur l'étendue du canal. Par 
les documents conservés aux archives du Loiret, on 
peut se faire une idée de l'exercice de cette justice, 
de ses attributions et de son caractère. Ces docu- 
ments sont vingt et un registres des causes, allant 
du 10 juin 1714 au i3 juin 1787'. On essaiera de 
montrer d'après eux le fonctionnement d'une justice 
seigneuriale, offrant une certaine originalité par la 
nature de ses justiciables et de sa compétence'. 

Comme tout siège de haute justice, et conformé- 
ment à la teneur expresse des lettres de i638, celui 



i. Quelques lacunes ; février 1722 à février 1733; juin 1733 a janvier 1734; 
noYembre 1724 à avril 173S; juin 173B à février 1789; mai 1753 â septem- 
bre 178Ï. 

3. Le canal de Provins avait aussi sa juridiction propre. Voir Archives 
de Seine-et-Marne, B. supplément, B. 770 à 775. 

zz. 16 



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— 242 — 

du canal, qui tient ses audiences ordinairement dans 
la chambre du pont de Briare, est composé d'un 
bailli, d'un procureur fiscal, d'un greffier, et natu- 
rellement il a ses sergents et ses prisons. Le bailli 
oujuge conservateur du canal ne réside pas à Briare, 
mais à Montargis. C'est d'ordinaire un magistrat ou 
un ancien magistrat du présidial de cette ville. D'ail- 
leurs, il siège rarement; il se fait suppléer par son 
lieutenant qui est lui-même un magistrat de Mon- 
targis et devient le plus souvent à son tour bailli '. 

Le siège du canal de Briare est compétent tant en 
matière civile et criminelle que mixte. 

De la lecture des procédures parvenues jusqu'à 
nous, il résulte que l'autorité de ce siège s'exerçait 
dans une circonscription géographique déterminée 
par l'étendue du canal et comprenant outre son lit, 
ses bords, ses levées, deux perches terre de chaque 
côté, les maisons, étangs, ruisseaux, lieux à faire 
magasins et autres héritages en dépendant. La ré- 
glementation de la navigation sur le canal et ses 
trente-trois écluses de Briare à Montargis par Châ- 
tillon appartenait au siège de la justice, qui avait 
donc en définitive toute la police du canal et de ses 
bords. 



1. Ainsi, en 1734, Pierre Durzy, avocat eo Parlement et au prÉ^dial de 
Montargis, est lieutenant juge ordinaire civil et criminel de la juatice du 
canal de Briare. Thomas-Dominique Foucher, dont les lettres de provision 
de [ÎËUtenant datent du 7 mars 1747, est désigné en 1783 (audience du 
4 juillet) sous les titres d'avocat du roi vétéran et conseiller honoraire au 
présidial de Montargis, bailli Juge conservateur du canal. Louis-Baraabé 
Cotelle, avocat, est lieutenant depuis 1781 et, le 4 janvier 1766, il s'intitule 
bailli juge conservateur. U va de soi que le procureur Qscal, Pierre-Claude 
Anselme en 1720, Jean Letèvre eu 1745, Antoine Rame en 178a est égale- 
ment un homme de loi. 



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— 2^Ù — 

Quant aux justiciables, c'étaient en premier Heu 
les fonctionnaires el agents chargés de la surveillance 
et de l'exploitation du canal, notamment les éclu- 
siers, les facteurs, haleurs, etc.; ensuite, tous ceux 
qui utilisaient cette voie d'eau, mariniers et compa- 
gnons mariniers. 

L'appel des causes était porté à l'hôtel de ville 
de Paris. 

En examinant la nature des affaires que le siège 
eut à juger, on voit que ce fut à la fois un tribunal 
ordinaire civil et un tribu^ial administratif. 

Voyons d'abord ce qui concerne les mariniers. La 
justice du canal est chargée de veiller à l'exécution 
des contrats intervenus entre les compagnons mari- 
niers et les entrepreneurs de transports, qu'on appe- 
lait communément les voituriers par eau. Les litiges 
sont fréquents; les circonstances sont généralement 
semblables ou très analogues. Les compagnons sont 
partis d'un point quelconque de la Haute-Loire 
(Maringues, Puy-Guillaume, etc.), et doivent mener 
dans un laps de temps fixé les marchandises à Paris 
par le canal de Briare. Mais la navigation du canal 
se trouve interrompue soit à cause de travaux ou de 
réparations soit que les trains qui leur ont été confiés 
ne sont plus en état de flotter et naviguer. Us récla- 
ment des indemnités pour retard, leur entretien sur 
le canal pendant la durée de ce retard, ou le règle- 
ment d'une partie du marché avec leur congé. 
En 1714 (8 novembre), des compagnons doivent 
conduire des trains de bois de Puy-Guillaume à Pa- 
ris. Vu l'interruption de la navigation à Briare, leiir 
loueur est autorisé à les congédier avec la moitié de 



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— 244 - 
la somme promise lors-de l'engagement. Le 5 jan- 
vier 1715, Jean Barnassier, voiturier par eau, est 
condamné à payer les deux tiers de leur voyage à 
deux compagnons qui vont pour son compte des 
ports de Touillon et Tarrault à Paris, parce que ses 
bateaux sont en mauvais état. En 1714, des compa- 
gnons qui conduisent du charbon de Briare à Mon- 
targis, arrêtés par le manque d'eau, réclament du 
marchand des vivres et, tant que le canal sera inac- 
cessible, une indemnité de vingt sous par jour. 

Souvent le tribunal tranche le différend au profil 
des maîtres et non des employés. C'est ce que ceux- 
ci ne semblent pas toujours avoir des intentions 
droites. Plus d'une fois l'état de la navigation n'est 
qu'un prétexte; c'est la paresse, Je caprice, la mau- 
vaise volonté qui les arrête. Le voyage de Paris est 
long; or, ils savent bien que le marinier qui les em- 
ploie a besoin de faire effectuer complètement le 
transport dont il s'est chargé et qu'il leur a confié. 
Ils exploitent la nécessité. En 1716 (20 mars), deux 
compagnons d'Auvergne se plaignent que leur patron 
n'ait pas exécuté les conditions du contrat, en parti- 
culier qu'il ne leur donne pour aliments que < de 
très petite boisson > et des pois, ce qui est insuffi- 
sant. Mais il est établi que leurs plaintes ne sont pas 
fondées, qu'ils veulent simplement retourner chez 
eux. Ils sont condamnés à achever le voyage jusqu'à 
Paris. Le 7 juin 1720, nous voyons aux prises avec 
Cusson, voiturier au Puy-Guillaume, deux compa- 
gnons auvergnats qui conduisent à Paris douze 
trains de bois. Arrivés à Briare, ils réclament la 
moitié de leur voyage et leur congé. Ils sont con- 



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— 245 — 

damnés à aller jusqu'à Paris; toutefois leur patron 
doit leur donner une somme de six livres pour leurs 
dépenses extraordinaires. 

Les procès entre compagnons et mariniers devant 
la justice de Briare fournissent d'intéressants détails 
sur les conditions des contrats de louage. En 1716, 
un voyage d'Auvergne à Paris est réglé de la manière 
suivante. Les compagnons ont droit à la nourriture, 
au couchage, à la paille tous les huit jours, à des 
couvertures ou garreaux, plus une certaine somme. 
Elle est fixée en 1720 pour la conduite de cinq ba- 
teaux de terre et fer à 44 livres. Elle est ordinaire- 
ment payable en plusieurs fois. Par exemple, pour 
un transport de Saint-Loup en Bourbonnais à Paris 
par l'Allier, la Loire et le canal, il est payé un tiers 
au départ, un tiers à Briare, un tiers à Paris. L'usage 
de payer par tiers est à peu près universel. 

Entre eux, les compagnons se querellent, s'inju- 
rient, se battent. C'est la justice du canal qui connaît 
de leurs disputes et rixes. Il faut même, pour les 
empêcher, prendre des mesures spéciales, comme 
celles qui furent édictées le 16 février 1785, à propos 
de troubles provoqués par des compagnons. Le juge 
fait « défense à tous maîtres et facteurs de s'absenter 
de leur équipe sans se faire remplacer par une per- 
sonne de confiance, à peine de répondre de tous tes 
délits des mariniers et compagnons dans le cours de la 
navigation >. C'est surtout à propos des entreprises 
d'ouvrages que les compagnons viennent aux prises 
les uns avec les autres. Ils cherchent à se les enlever 
réciproquement, à en exclure leurs camarades. Le 
10 juillet 1784, Matrou et consorts, compagnons de 



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— 2^6 — 

rivière demeurant à Briare, sont condamnés pour 
avoir essayé d'exclure d'ouvrages à faire les nommés 
Pinon et Doroux. Le tribunal estime même qu'il y a 
lieu de parer pour l'avenir aux nombreux conflits de 
ce genre qui lui sont déférés et rend une ordonnance 

générale, t Au surplus, faisons défenses à qui 

que ce soit de prétendre exclure personne et de 

chasser personne par force ou menaces. Défendons 
aux mariniers, manœuvres, haleurs et tous autres de 
se mêler sur les ports et dans la navigation aux ou- 
vrages qui auront été entrepris et devront être faits 
par d'autres par convention faite avec le marchand 
ou voiturier, si ce n'est que le marchand ou voiturier 
aux conditions qui seront justes et raisonnables 
veuille pour accélérer, augmenter ce nombre des 
ouvriers, à peine de déchéance de salaire et de 20 li- 
vres d'amende payable par corps contre les non do- 
miciliés, et même, en cas de violence, d'être pour- 
suivis comme ci-dessus. Les marchands voituriers et 
leurs facteurs devront établir un surveillant des ma- 
riniers et des compagnons dans leurs bateaux pour 
faire respecter tous les règlements. En cas de con- 
travention aux règlements, les marchands voituriers 
et facteurs doivent dénoncer les compagnons et re- 
tenir leurs salaires, sans pouvoir alléguer qu'ils aient 
payé d'avance plus du tiers, puisque cela est l'usage 
et que le paiement n'a lieu qu'à la fin du voyage ». 

En ce qui concerne les mœurs des ouvriers et 
celles des agents du canal, il faut signaler certaines 
pratiques de corruption qui sont révélées par une 
ordonnance du 22 décembre 1739. Elle a pour but 
d'interdire à tous commis et employés sur le canal 



■izPdnyGOOgte 



— 347 - 

d'exiger ou recevoir des facteurs, mariniers, com- 
pagnons, conduisant vin, poisson, fruits ou denrées, 
aucune desdites choses sous quelque cause ou pré- 
texte que ce soit, à peine d'exaction et de poursuite 
extraordinaire; aux facteurs, etc., et aux boulangers, 
bouchers et autres, qui vendent aux facteurs, de 
donner ou recevoir aucune denrée. 

Recherchons maintenant dans les registres de la 
justice du canal de Briare ce qui concerne la police 
générale de la navigation. Elle était réglée par les 
lettres patentcsde septembre i638 et décembre 1642 
(date où le canal fut ouvert à la circulation), les arrêts 
du Conseil des 10 juin 1660 et 17 mars 1661, l'or- 
donnance de 1667, les arrêts des 28 janvier 1710, 
19 mars 1716, 2 juin 1729. On ne peut entrer dans 
l'analyse de cette réglementation minutieuse. Pour 
montrer la variété de ses détails, on se bornera à citer 
l'art. 14 d'un règlement de 1783 qui sera analysé plus 
loin et qui confirme par provision dans tous les cas 
urgents « toutes les ordonnances et sentences con- 
cernant l'ouverture, la fermeture, la distribution des 
eaux, la navigation du canal, les dégradations, abus 
et malversations qui peuvent s'y commettre par quel- 
ques personnes que ce soit, les réparations tant 
ordinaires qu'extraordinaires et l'exécution des 
marchés y relatifs, ensemble la juridiction générale 
et exclusive à nous appartenante dans toute l'étendue 
duditcanal depuis son embouchure en Loirejusqu'à 
sa décharge dans le canal du Loing, sur ses bords, 
levées, chaussées, deux perches au delà desdits 
bords, levées et chaussées, des écluses, étangs, rigo- 
les, ruisseaux, niveaux, ponts, aqueducs, ports et 



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— 248 — 

magasins, maisons, bâtiments et personnes des éclu- 
siers, gardes-ports, gardesdu canal et autres, demeu- 
rant dans ladite étendue, comme aussi sur tous les 
bateaux, bascules et trains chargés de marchandises 
destinées pour la provision de Paris, sur tous les 
marchands, facteurs, maîtres d'équipes, voituriers, 
compagnons, mariniers, haleurs, manœuvres et 
autres ouvriers employés aux chargements, déchar- 
gements et conduite des bateaux, bascules et trains 
dans les ports et pendant tout le cours de la navi- 
gation, sur les divertissements et ventes qui peuvent 
se faire pendant ladite navigation de tout ou partie 
desdites marchandises des tinées pour la provision de 
Paris, le rétablissement d'icelles avec établissement 
de commissaire sur les bateaux jusqu'à leur arrivée 
à ladite ville pour la conservation de leur destination, 
la perception et le paiement des droits de canal 
suivant les tarifs duement autorisés et relatifs, soit à la 
nature des marchandises, soit à leurs quantités, en- 
semble les saisies desdites marchandises à défaut ou 
en cas de refus de paiement desdits droits, l'établis- 
sement des commissaires sur tes bateaux, bascules et 
trains jusqu'à Paris et la vente à l'arrivée en ladite 
ville jusqu'à concurrence du montant desdits droits et 
généralement tout ce dont nous sommes en droit et 
possession de connaître en toutes matières réelles, 
personnelles, possessoires, mixtes, civiles et crimi- 
nelles, conformément aux lettres patentes de S. M. 
des mois de septembre i638 et décembre 1642, con- 
tinueront d'être et seront exécutés par provision 
suivant l'ordonnance dans tous les cas qui par leur 
nature sont susceptibles comme requérant célérité 



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- 249 - 
tant pour la police et administration dudit canal que 
pour la nécessité et qualité de l'approvisionnement 
de la ville de Paris ». 

Dans les procédures relatives à la navigation, il 
faut distinguer plusieurs catégories d'affaires : 

r Celles qui concernent l'ouverture et la ferme- 
ture du canal. Le tribunal rend à ce propos, et confor- 
mément aux règlements généraux précités, desordon- 
nances d'ordre purement administratif. D'ordinaire, 
le canal se ferme en été, pendant quelques semaines, 
pour réparations et curage. {Ordonnances du siège 
rendues à la requête du procureur fiscal, 6août 1740, 
4 juillet 1783. Celle-ci porte que le canal sera 
fermé en vue de réparations urgentes à Rivolte 
le 23, à Rogny le 24 et à Montargis le 27. Ordon- 
nance du 2 juin 1784 annonçant la fermeture pour les 
premiers jours de juillet.) 

Le 14 janvier [740, nous voyons te juge demander 
aux propriétaires du canal de lui communiquer l'en- 
registrement, de l'arrêt de création des divers coches 
entre Paris et Montargis, et aux fermiers des coches, 
leurs baux. C'est que les conditions de l'exploitation 
du service, notamment du coche de Briare, inté- 
ressaient la police de la navigation. Les fermiers 
jouissaient de privilèges et, comme tous les privi- 
légiés, avaient tendance à en abuser. En particulier, 
ils se faisaient ouvrir les écluses la nuit, malgré les 
règlements. D'où nécessité en avril 1746 pour le tri- 
bunal de rendre une ordonnance rappelant et renou- 
velant les interdictions d'ouvrir les écluses avant 
soleil levé et après soleil couché, d y pénétrer ou 
d'en sortir avant qu'elles ne soient remplies. Pour 



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— aSo — 

plus de garantie, le nouveau règlement oblige les 
éclusiers à faire en personne leur service et leur 
défend de le confier à leurs femmes, enfants ou 
domestiques. Sont toutefois exemptés de l'interdic- 
tion les garçons de vingt ans, après une année d'ap- 



2" Afiaires concernant la navigation intérieure. Il 
faut d'abord noter celles qui sont relatives à la tenue 
ou au tirant d'eau. Par arrêtdu Conseil du a juin 1739, 
ta tenue autorisée était de 32 pouces entre avril et 
octobre et de 24 entre octobre et avril. Mais on pra- 
tiquait d'une manière courante des chargements 
excessifs qui allaient jusqu'à Z% pouces de tenue. 
C'est du moins ce qu'affirme le règlement du 
18 mai 1752. En 1739 déjà (2 juin), des plaintes 
avaient été portées devant le siège de justice au 
sujet de bateaux chargés de boisayant28à3o pouces 
de tenue, qui retardaient la marche des autres. Le 
juge ordonna que désormais il serait payé 10 livres 
d'augmentation de droits par pouce pour toute l'éten- 
due du canal et à proportion. 11 sera payé par bateau 
vide remontant de Montargis, les sept écluses, 10 li- 
vres; le port de Rogny, 8 livres; celui de Châtillon, 
6 livres; le grand bied et port de Montcresson, 
5 livres; les autres endroits en dessous, en propor- 
tion. 

Du reste, l'arrêt du Conseil du 19 mars 1715 inter- 
disait à tout voiturier, quelque marchandise qu'il 
transportât, de barrer et empêcher la navigation. 
. Mais cet arrêt fut fréquemment violé, peu de temps 
même après sa publication. Dès le mois d'octo- 
bre I7i6,des cas de transgression sont portés devant 



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— 25l — 

le juge : le plus fréquent est celui qui consiste à 
doubler les trains. 

L'entrée, le passage et la marche des trains 
n'étaient pas réglés d'une manière uniforme. Ils y 
avaient accès et mouvement plus ou moins rapides, 
suivant la nature des marchandises qu'ils portaient. 
Certaines marchandises, dites privilégiées, devaient 
en toute circonstance passer avant les autres. 
C'étaient naturellement les objets de première néces- 
sité destinés à l'ahmentation de Paris, but de tout le 
trafic du canal. Les démêlés entre mariniers au sujet 
du passage des marchandises privilégiées sont nom- 
breux. Le 3 novembre 1714, Dubois, voîturier par 
eau à La Charité-sur-Loire, est condamné à livrer 
passage à deux autres voituriers : il avait trois bateaux 
de fer; les autres conduisaient un bateau de fruits et 
trois de vin, marchandises privilégiées au bois, au 
charbon' et au fer, lesquels sont les catégories 
d'objets les plus usuellement transportés par le canal. 
Toutefois, il arriva un moment où la consommation 
de Paris en charbon augmenta, les besoins de la 
capitale s'étant accrus. 11 fallut donc se décider à to- 
lérer les infractions aux règlements. C'est ce qui se 
produisit en novembre et décembre 1785. A cette 
date, en effet, le juge rend deux ordonnances auto- 
risant le passage des bateaux de charbon de terre 
conduits d'urgence à Paris, nonobstant le privilège 
des vins et des fruits. 

3° Affaires de police. Le siège de la justice du 
canal de Briare avait des attributions de police qu'il 



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— 252 — 

exerçait sur les bords comme sur le lit du canal. 
Ainsi, le i5 septembre 1786, Catherine Cagnat, bou- 
langère à Briare, est punie d'une amende pour avoir 
lavé du linge dans le bied de Rivolte et ainsi fait 
tomber dans le lit du canal de la terre et des pierres, 
ce qui préjudicie à la navigation. En septembre et 
octobre 1726, plusieurs particuliers sont punis pour 
avoir fait paître leurs bestiaux sur les levées, fait 
rouir du chanvre dans le lit du canal et l'avoir chargé 
de pierres et de poids, « ce qui cause un limon et 
des immondices et fait mourir le poisson >. En 1734, 
poursuites contre les tenanciers des levées du cana' 
accusés d'empiéter, anticiper, labourer, planter sur 
les deux perches de chaque côté. Le 12 octobre 1750, 
poursuites contre un laboureur dont les vaches ont 
été trouvées pacageant à garde faite sur les levées du 
canal au-dessous de Rogny. Entre 1782 et 1787, 
nombreuses poursuites contre des riverains qui ont 
coupé des arbres sur la levée de la rigole de Breteau 
dépendant du canal. 

L'application de règlements et arrêts si minutieux 
soulevait beaucoup de difficultés. Il fallait les renou- 
veler souvent, du moins par des ordonnances de dé- 
tail, comme quelques-unes de celles qui ont été ci- 
dessus résumées. Mais, en 1783, le besoin se fit 
sentir d'une confirmation plus générale et solen- 
nelle. C'est l'objet du règlement du 5 septembre sur 
la navigation. Une analyse sommaire permettra de 
se représenter à la fois toute la l'activité judiciaire 
du siège et toute l'activité économique de l'ancien 
canal de Briare. 

Le préambule du règlement résume le réquisitoire 



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- 253 - 

du procureur fiscal, qui signale les abus nombreux 
et constate la nécessité d'une t réforme intéressante 
par sa relation essentielle avec l'approvisionnement 
de la ville de Paris, premier et principal objet de 
l'utile établissement dudit canal ». Le règlement 
nouveau, qui sera soumis à l'homologation du Par- 
lement, doit embrasser * tant ce qui concerne la na- 
vigation dans tout son cours que la distribution des 
eaux et notamment la police pour l'entrée et le pas- 
sage dudit canal depuis son embouchure jusqu'à 
Paris par le canal de la rivière de Loing, le service 
des écluses dans tout son cours, les règles à prescrire 
aux marchands, voituriers, mariniers, hâleurs, ou- 
vriers sur les ports, les marchés avec les dits ouvriers 
dont plusieurs gênent et contraignent la liberté natu- 
relle des conventions, la distribution des eaux sou- 
mises aux circonstances de leur abondance ou de 
leur disette, la prise ou tenue d'eau des bateaux, 
l'ordre de leur passage dans les écluses, les fonc- 
tions et obligations des éclusiers et gardes des ports, 
magasins et rigoles et tout ce qui concerne l'exécu- 
tion de nos ordonnances et sentences tant pour la 
conservation dudit canal que pour le bien et utilité 
de l'approvisionnement de Paris ». 

L'ordonnance de 1783 rappelle les anciennes inter- 
dictions faites aux éclusiers d'ouvrir les écluses pen- 
dant la nuit (art. 2), fixe à 26 pouces la tenue d'eau 
ordinaire (art. 10), règle comme suit l'ordre de pas- 
sage des bateaux : i" le coche de Briare; 2° les bas- 
cules de poisson; 3° les bateaux de fruits; 4° ceux 
d'épiceries; 5° ceux de vins; dans le cas d'accident, 
le bateau avarié doit laisser le passage libre; les ba- 



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— 354 — 

teaux garnis d'autres denrées ou marchandises que 
les précédentes se succèdent dans l'ordre de leur en- 
trée dans les écluses (art. 1 1). En vertu de l'article i", 
on ne pourra entrer dans la première écluse dite de 
Rivolte que suivant l'ordre d'arrivée des bateaux à 
l'embouchure de la Loire. 

Les articles 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 concernent les ou- 
vriers qui travaillent sur le canal. Les conditions 
auxquels ils sont soumis méritent d'être relevées ici : 
ainsi se complétera ce qui a été dit à ce propos dans 
la première partie de cette élude. L'article 3 impose 
à quiconque veut être employé sur le canal l'obliga- 
tion de se faire délivrer un certificat par la Justice de 
Briare, sous peine de prison et d'exclusion, et, en 
cas de récidive, de poursuite extraordinaire comme 
rebelle. Cette condition rigoureuse doit être rappro- 
chée de l'obligation du certificat et ensuite du livret 
imposée dès le xvni* siècle à tout travailleur manuel 
qui veut s'employer. — Les ouvriers ne peuvent en- 
trer dans les bateaux, bascules et trains sans le con- 
sentement des maîtres; ils ne doivent jamais y entrer 
de nuit ni d'ailleurs rôder à ce moment dans les ports 
(art. 4 et 5}. 

Vient ensuite la réglementation des marchés ou 
contrats passés par les ouvriers avec les patrons soit 
pour le chargement et déchargement, soit pour la 
navigation. Il s'agit d'en assurer la liberté. L'article6 
dit qu'ils seront faits de gré à gré, < sans que, par 
quelque voie que ce soit, directe ou indirecte, lesdits 
mariniers, haleurs, manœuvres et ouvriers, notam- 
ment ceux domiciliés à Briare, puissent prétendre 
s'exclure les uns les autres ni forcer la préférence en 



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- 255 - 

leur faveur et gêner la liberté des maîtres de bateaux 
soit pour le choix, soit pour les conditions, soit pour 
le prix desdits marchés et entreprises ». Pour éviter 
les fraudes, les marchés ne pourront être faits en 
vins et en marchandises pris dans les approvision- 
nements des bateaux (art. 7). L'article 8 règle ie 
mode des paiements : ils seront faits directement à 
chaque ouvrier par portions égales pour les sujets 
de plus de i5 ans, par portions moindres de moitié 
pour les sujets âgés de moins de i5 ans. Lesouvriers 
en état d'ivresse seront chassés des chantiers. 

Quelques mesures d'administration intérieure ter- 
minent l'ordonnance de 1783. 

Les gardes-ports et magasins tiennent des regis- 
tres d'entrées et de sorties. 

Le garde-chef et les douze gardes du canal font 
leur service avec leurs bandoulières aux armes des 
seigneurs du canal. Ils doivent veiller notamment 
sur les comblements occasionnés lors des charge- 
ments des bois et charbons soit par les bois, canars 
et foudriers qu'ils laissent tomber dans les bieds 
dudit canal, soit par les pierres qu'ils séparent des 
charbons, soit par toute autre cause. 

Pour que cette étude soit complète, il faut signaler 
les conflits de compétence que la justice du canal de 
Briare eut à soutenir contre les justices voisines. Les 
faits de ce genre étaient fréquents, dans la confu-. 
sion et l'enchevêtrement des justices royales et sei- 
gneuriales de l'ancienne France. 

Le 5 mai 1733, un procès s'éleva entre les sei- 
gneurs du canal et deux pierriers pour exécution 
d'un marché d'ouvrages et de réparations. Être 



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— 256 — 

jugés par le juge des seigneurs mêmes n'offrait aux 
deux pierriers qu'une insuffisante garantie d'impar- 
tialité. Ils prétendirent être justiciables de la prévôté 
de Briare, non de la justice du canal. Ils obtinrent 
satisfaction, mais une satisfaction douteuse. La cause 
resta portée devant Jean Léger, mais comme juge 
de ia prévôté de Briare et non comme lieutenant en 
la justice du canal; il cumulait les deux fonctions. 

Il fut moins aisé de régler le conflit entre le bailli 
du canal de Briare et celui deChâtillon (iSjuin 1747). 

Garnier, éclusier du moulin Brûlé {paroisse de 
Dammarie), cité devant le bailliage de Châtillon, de- 
mande son renvoi commejusliciable devant le bailli 
ducanal, — ce qui lui est refusé, parce que < la maison 
où il demeure n'est pas située dans l'étendue de notre 
juridiction >. 

< Comme si les officiers du bailliage de Châtillon 
pouvaient ignorer que M. le duc de Châtillon jouit 
d'une part dans ce canal pour lui tenir lieu de dé- 
dommagements de tous les héritages, droits de cen- 
sive et particulièrement de justice sur ledit canal qui 
traverse ledit duché, et que par les lettres patentes 
accordées par le Roi au mois de septembre i638, 
registrées au Parlement le i5 avril i63g, qui sont de 
notoriété publique surtout dans le bailliage de Châ- 
tillon, le Roi n'avoit point accordé aux seigneurs du 
canal toute haute justice, moyenne et basse sur toute 
l'étendue d'icelui, bords, levées, deux perches de 
terre de chacun côté d'icelui, en toute sa longueur 
et étendue, maisons, étangs, ruisseaux, lieux à faire 
magasins et autres héritages dépendants dudit canal, 
en sorte que tout ce qui dépend dudit canal, comme 



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-.57- 

nécessairement la maison d'un éclusier, les étangs, 
ruisseaux et rigoles, à quelque distance qu'ils soient 
situés du lit dudit canal, font incontestablement 
partie de la justice d'icelui, surtout lorsqu'ils appar- 
tiennent en propriété aux seigneurs d'icelui ». 

Le juge interdit toutes poursuites contre Garnier 
devant le tribunal de Châtillon. 

La même année (21 septembre 1747), autre conflit 
avec la maîtrise des eaux et forêts de Montargis. 

Dubois, receveur du canal, a fait pêcher dans le 
bied entre les écluses de la IVlarolle et de la Reunette 
où passe le Loing par Antoine Follet; celui-ci a été 
assigné par le fermier de la rivière de la Marelle 
appartenant au duc d'Orléans devant la maîtrise des 
eaux et forêts de Montargis. 

• Comme si cette partie de la rivière qu'on baptise 
sous le nom de la rivière de Marelle, qui est propre- 
ment celle de Loing, n'appartenait pas à Messieurs, 
ainsi que dans toutes les autres parties où elle fait 
lit avec leur canal, conformément aux lettres patentes 
de i638, en conséquence de quoi ils entretiennent à 
leurs frais et dépens le pont de bois mentionné audit 
exploit, qui est sur ladite rivière, font de même le 
cureraent du bied de ladite rivière qui est entre les- 
dites deux écluses de la Marolle et de la Reunette et 
en entretiennent la levée tant pour la sûreté de la 
navigation que pour fournir de l'eau, comme ils en 
sont tenus, aux moulins de la ville et au moulin à tan, 
que ledit Clérence lui-même {le fermier) ayant entre- 
pris de pêcher dans ladite rivière à bied entre les- 
dites écluses de la Marolle et de la Reunette le 
27 octobre 1740, il en fut informé par devant nous. » 

XX. 17 



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— 258 - 

Follet est déchargé de l'assignation à la maîtrise. 

De l'analyse des registres de l'ancienne justice du 
canal de Briare, il n'y a pas, comme on le pense 
bien, de conclusion générale à tirer. Elle se caracté- 
rise surtout par des attributions de police adminis- 
trative; à cet égard, elle présente une certaine origi- 
nalité. Par l'objet des aflfeires qu'elle eut à trancher, 
par la nature de ses justiciables, par les renseigne- 
ments de détail que fournit l'examen de ses procé- 
dures, il a été possiblede reconstituer quelques traits 
pittoresques de la vie économique du canal de 
Briare, autrefois. Notamment, nous avons trouvé 
d'utiles renseignements sur les mœurs et sur la con- 
dition des ouvriers employés sur le canal. Ainsi 
s'éclaire partiellement le régime sous lequel vivait 
une catégorie de travailleurs dont l'étal est générale- 
ment mal connu et qui pourrait faire l'objet, si l'on 
en recueillait les éléments, d'une comparaison inté- 
ressante avec les compagnons mariniers employés 
sur la Loire. 

Camille Bloch, 

Archiviste du Loiret. 




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HISTOIRE DE MÉRÉVILLE 



III. — Famille de Laborde. 
Jean-Joseph de Laborde (1784-1794). 

Quand le château de Méréville devint, en 1784,1a 
propriété deM.de Laborde, c'était un bâtiment sans 
caractère qu'on eût pu appeler les Quatre-Tours, à 
cause des tourelles construites aux quatre angles, les 
deux tours du levant formant des avant-corps très 
saillants. 11 fut vendu, en 1784, par M. Philippe- 
Gabriel de La Tour du Pin à M. de Laborde, riche 
banquier de la cour, qui le fit entièrement restaurer 
et créa dans son canton un parc magnifique. 

Jean-Joseph de La Borde, vidame de Chartres, 
seigneur de la Ferté-Vidame et de Méréville, fut un 
de ces hommes rares dont la probité et la bonne ré- 
putation augmentent en proportion de leurs ri- 
chesses. Son nom patronymique était « Dort, de 
Bielle », chef-lieu de la vallée d'Ossau en Béarn. 
Dès le xiv* siècle, les Dort exerçaient une notable 
influence dans le pays. On trouve parmi les anciens 



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— 200 — 

titres d'Ossau la preuve de leur participation active 
aux intérêts de cette commune et à ses fréquents 
démêlés avec les vallées environnantes. Ils occu- 
pèrent les principales charges électives; mais, au 
XVI* siècle, la maison Dort n'étant plus représentée 
que par une seule héritière du nom, la branche 
cadette de cette famille vint s'établir à Bielle et 
s'appela désormais Dort de Laborde. A la fin du 
xvu' siècle, un cadet de cette branche alla se fixer en 
Aragon, et s'y maria avec Marguerite Alleman, fille 
d'un Alleman de la vallée d'Aspe. Joseph de La- 
borde naquit de cette union en 1724. A l'âge de 
dix ans, il rentra en France et commença sa carrière 
commerciale à Bayonne, sous la direction de son 
oncle, Joseph de Laborde. Les relations de cette 
importante maison étaient fort étendues en Espagne. 
Il eut de bonne heure l'occasion de manifester ses 
goûts et son aptitude pour le grand commerce. En 
1739, n'ayant pas encore quinze ans, il fut chargé 
de négocier une affaire considérable avec le comman- 
dant de la flotte espagnole; et, au milieu d'un pays 
étranger, en butte aux tracasseries des douanes et 
aux rivalités des commerçants indigènes, il montra 
une habileté et une présence d'esprit qui décélèrent 
sa véritable vocation. En 1746, son cousin mourut 
et le laissa seul k la tête de sa maison de commerce, 
qu'il faisait prospérer. Ses opérations l'obligèrent 
à faire des voyages qui le mirent en rapport person- 
nel avec les gens d'affaires comme avec les hommes 
d'Etat d'Espagne. En 1761 , il conclut avec la com- 
pagnie des Indes une affaire de dix millions de 
piastres, dont elle se trouvait assez bien pour lui 



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- 301 - 

offrir, l'année suivante, la fourniture de 3od mille 
marcs (environ i5 millions). Depuis cette époque, 
ses affaires prirent une telle extension et sa fortune 
s'accrut dans de si énormes proportions qu'il prêtait 
chaque année plusieurs millions aux différents ser- 
vices de l'État, et qu'il pouvait, en 1757, malgré 
l'invitation pressante de Louis XV, renoncer à venir 
s'établir à Paris dont le séjour ne convenait ni à sa 
santé ni à ses goûts. 

Ce besoin d'indépendance et de repos lui fit éga- 
lement repousser les propositions de M. de Boul- 
longne, alors contrôleur général et son ami, qui lui 
offrait une place de receveur général ou de fermier 
général, à son choix. 

Il se retira dans sa chère vallée d'Ossau, et il y 
jouissait d'une tranquillité devenue nécessaire après 
tant de travaux, lorsque le comte de Bernis eut 
recours à lui pour renouer une négociation financière 
qui venait d'échouer par les voies, diplomatiques. 
Louis XV, engagé dans la guerre de Sept ans, et 
combattant la détresse de ses finances, un ennemi 
plus redoutable que le roi de Prusse, avait sollicité 
du roi d'Espagne un prêt de 3o millions de livres. 
Son ambassadeur lui annonça un refus. Mais les 
rapports de Joseph de Laborde avec le roi d'Espagne, 
les liens d'amitié qui l'unissaient aux principaux 
hommes d'État de ce royaume, firent espérer de son 
intervention une issue plus heureuse; et il reçut du 
roi, le 34 juillet 1758, l'ordre de se rendre à Madrid. 
En trois jours, il avait fait le voyage, célérité qu'on 
trouva extraordinaire à cette époque, et il ne lui 
fallut pas beaucoup plus de temps pour recevoir du 



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— 202 — 

premier ministre de Ferdinand VI cette réponse si 
flatteuse : c Nous ne prêterons rien à Sa Majesté 
très chrétienne, mais je consens à prêter à vous dix 
millions. • 

Joseph de Laborde mettait autant de franchise que 
de noblesse dans la manière de traiter les affaires. 
C'était là ce qui lui valut l'estime des ministres du 
roi d'Espagne, et ce qui lui gagna l'amitié des 
hommes les plus considérables '. 

Il reçut de tous des marques d'affection et de dé- 
vouement. Nous citerons, à ce sujet, un passage de 
ses Mémoires inédits : « De mes amis de Madrid, 
le moins affectueux n'était pas le marquis d'Ytur- 
bieta; je logeais toujours chez lui; j'étais regardé 
comme l'enfant de la maison. Sa fortune était 
immense, et je n'ai jamais demeuré chez lui sans 
voir, dans une chambre de son appartement, quatre 
ou cinq millions de livres en or, rangés sur des ta- 
blettes, dans des sacs de dix mille pistoles'd'or 
chacun. Il avait du plaisir à me faire voir cette bi- 
bliothèque, me disant très obligeamment : « Tout 
s> ce trésor est à votre service et vous pouvez en user 
» librement; vous êtes l'unique personne à qui je 
» l'offre sans bornes. > 

Il était impossible que cette grande considération 
personnelle, cet immense crédit sur toutes les places 



1, On peut ajouter aussi la faveur du roi d'Espagne. Ce prince de- 
manda un service personnel au banquier de la cour de France, service 
que celui-ci s'empressa de lui rendre; mais quand le roi olTrit des titres 
et des décorations, il éprouva un refus. M. de Laborde accepta cependant, 
comme marque de la gratitude royale, un singulier cadeau ; tous les ans, 
rambassadeur d'Espagne lui envoyait une boite de quinquina de la pro- 
vince particulière de Sa Majesté catholique. 



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— 263 — 

de l'Europe, ne fussent pas mis à profit par le gou- 
vernement français. Le comte de Bernis appela 
auprès de lui Joseph de Laborde et le chargea du 
service de la guerre, qui s'élevait à 5o millions. Il 
avait à peine assuré ce service en le plaçant dans de 
si bonnes mains qu'il quitta le ministère. 

M. de Choiseul, qui lui succédait, non seulement 
confirma le choix de son prédécesseur, mais encore 
employa toutes les séductions imaginables pour que 
de Laborde consentît aussi à se charger du service 
des finances politiques, lequel se montait à aS mil- 
lions, et comprenait le budget des Affaires étran- 
gères et des subsides à l'étranger; en outre, il lui 
fit accepter le titre de banquier de la Cour, à la place 
de M. Paris de Montmartel qui occupait cette posi- 
tion depuis de longues années et s'y était créé de 
puissants appuis. 

Laissons J. de Laborde expliquer lui-même com- 
ment il entre en fonctions : < Et remarquez, mon 
■> cher fils, » dit-il dans ses Mémoires, « que c'est 
» un homme qui vient de Bayonne, établi à deux 
» cents lieues de la capitale, qui, huit jours après 
^ son arrivée à Paris, se charge d'un service de 
B 75 millions, ayant contre lui la cour qui ne le con- 
" naît pas, la finance et la banque qui regardent le 
» commencement de son entreprise comme l'époque 
» de sa chute; aucune bourse à sa disposition, un 
D ministre qui lui promet 4 millions de fonds, qu'il 
» n'est pas en état de lui fournir, et 2 millions par 
> mois qu'oi) ne lui a jamais donnés. Cependant je 
B fais mes dispositions, j'écris à tous mes corres- 
* pondants; les piastres affluent dans mes caves, je 



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— 364 — 

» bats monnaie à Bayonne, à Pau, à Strasbourg, et 
» mon service se fait exactement. > 

Depuis la création de la Banque de France, et en 
présence de l'organisation financière actuelle, qui a 
constitué régulièrement tous les services adminis- 
tratifs, on se représente le banquier de la cour de 
Louis XV comme un financier complaisant chargé 
de subvenir uniquement aux dépenses du château 
de Versailles! Les attributions du banquier de la 
cour avaient un tout autre caractère. 

Louis XV et ses ministres se félicitèrent souvent 
d'avoir confié ces importantes fonctions à J. de La- 
borde, et la monarchie, minée par une politique 
inconstante, dut peut-être à cet honnête homme de 
reculer de trente années la catastrophe qui la me- 
naçait. Leduc de Choiseul, appréciant les talents de 
M. de Laborde, ne se contenta pas de le défendre 
contre les intrigues de la cour, il le prit en amitié. 
Aussi, J, de Laborde écrit-il dans ses Mémoires 
destinés à son fils : * Vous n'avez de reconnaissance 
j> à conserver de cette malheureuse époque que 
•> pour M. !e duc de Choiseul. Vous lui en devez 
» également pour la place de lieutenant de police 
i> qu'il demanda au roi pour M. de Sartine, à ma 
9 sollicitation. Il ne le connaissait point, ne l'ayant 
9 jamais vu, Il mit à cette affaire toutes les grâces 
K de l'amitié. • Ce fut donc le banquier de la cour 
qui eut l'honneur de désigner au ministre cet habile 
administrateur. 

J. de Laborde ajoute un peu plus loin : « Le 
» contrôleur général, M. de Silhouette, me força, 
» dans le mois de juin lySç/à prendre une place 



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- 265 - 

» de fermier général, que j'avais refusée à M. de 
» Boullongne. Il prit le bon du roi, fît expédier tout 
» avant de me prévenir, et la chose était si avancée, 
» quand il m'en parla, qu'il n'y avait plus moyen de 

> s'en défendre. J'ai été élevé dans le commerce, j'y 
» avais fait une fortune, et ma répugnance était 
» extrême pour aucune des places des finances... 
1- Un négociant qui opère en grand fait mouvoir 
» tous les différents ordres de l'État, en leur faisant 
B recueillir le fruit de son travail : l'agriculture, les 
» manufactures, les artistes, les ouvriers en tout 
» genre, tout se ressent des opérations d'un négo- 
» ciant. J'ai eu jusqu'à vingt navires à la pêche en 
* Amérique, aux Indes orientales, aux Indes occi- 
i dentales et en Guinée. Combien de personnes 

> occupées! combien d'argent répandu qui soulage 
B le peuple et le gentilhomme, en leur procurant un 
» débouché avantageux de leurs produits! » 

Le grand négociant avait ajouté au talent de faire 
sa fortune le moyen de la bien dépenser. Un pen- 
chant exquis pour la magnificence, un goût prononcé 
des arts, trouvèrent dans sa caisse des ressources 
inépuisables. Il avait par dessus tout la passion de 
bâtir. A Bayonne et à Bielle, on voit encore plusieurs 
demeures élégantes qu'il fit construire avant de 
s'établir à Paris; mais, une fois sur ce théâtre plus 
vaste, ses entreprises furent gigantesques, comme le 
témoignent encore les châteaux de La Ferté-Vidame, 
de La Borde, de Méréville, ainsi que trois grands 
hôtels de la rue Laffitte, alors rue d'Artois. Il ne fit 
pas toutes ces constructions à la fois, mais elles se 
suivirent de près. 



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- 366 — 

11 acquit en 1764 le domaine de la Ferté-Vidame, 
et quinze ans après il en avait décuplé l'étendue, 
construifle château et entouré le parc de murs. 11 s'y 
installa avec magnificence, et en 1781 il y reçut 
royalement l'empereur Joseph II, qui visitait la 
France pour la seconde fois. 

Malheureusement pour Laborde, le duc de Bour- 
bon entendit parler de cette résidence princière, 
voulut la voir, s'en éprit et proposa de l'acheter. 
Laborde refusa; mais Louis XVI et Marie-Antoi- 
nette intervinrent, et il céda, sans que le prix de 
55ooooo livres, payées comptant, l'indemnisât de 
ses dépenses et sans que la terre de La Borde, érigée 
en marquisat, fût pour lui une compensation. Il se 
consola pour une raison qui pour tout autre eût été 
une occasion de regrets. 

Tout était fait à La Ferté-Vidame, tout était à 
faire à Méréville. Ce fut, en effet, sur la vallée de la 
Juine qu'il porta désormais ses vues. Elle lui offrait 
en abondance une eau courante, toujours limpide, la 
seule chose, il en convenait, qu'avec sa fortune et 
son bon goût il lui eût été impossible de créer. 

De 1784 à 1794, il engloutit à Méréville seize 
millions. Quels travaux il a fallu faire pour dépenser 
une pareille somme, à une époque où la main- 
d'œuvre et les matériaux coûtaient relativement peu, 
en comparaison des prix actuels ! 

Pour bien se rendre compte, dit Girault de Saint- 
Fargeau, de la difficulté du plan et de l'entreprise 
exécutés par M. de Laborde, il faut se représenter 
un vaste marais, une tourbière environnée de col- 
lines élevées, mais traversée par la rivière d'Etampes, 



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— 267 — 
dont les eaux claires, abondantes et poissonneuses 
produisaient les plus grands effets. Pour donner à 
ce fond boueux une solidité nécessaire, il a fallu 
employer 400 ouvriers à fouiller la montagne, à 
l'aplanir, pour en étendre les déblais dans le marais, 



Château de Méré ville 
(d'après une ancicnnË litographie.) 

après en avoir enlevé la première couche de vase. 
Ensuite on a replacé ce terrain marécageux sur la 
couche plane de la montagne, qui avait disparu; on 
a amalgamé ces deux sols si différents, et il en est 
résulté un terrain également propre à la plantation. 
La troisième opération consistait à donner à la ri- 
vière, non point une marche en ligne droite, mais 
un cours tortueux, que l'Osil aime à considérer, et 
qui est d'ailleurs imité de la nature. La rivière de la 



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- 268 - 

Juine circule donc en tout sens, à gauche et à droite 
dans la plaine de Méréville. En considérant ce jardin 
délicieux, dont les masses sont imposantes et les 
détails charmants, où règne la variété, où l'art se 
cache si bien sous les traits de la nature, qu'on le 
prendrait pour elle-même, on se rappelle l'Elysée 
dont Virgile a fait de si belles descriptions'. 

Avant de visiter le parc, le voyageur remarque, 
sur la pelouse, devant le château, une jolie volière 
à six angles, une basse-cour suisse, avec un élégant 
colombier, construit au bas d'un noir rideau de sa- 
pins, mais qui n'en est point écrasé. Si vous portez 



I. On lira avec plaisir la courte mais enthousiaste description qu'en 
donne dans ses Mémoires (t. lit, p. 33i), écrits vers 1820, Mme Vigée Le 
Brun : ■ Nulle part on ne peut voir des sites plus variés, de plus beauï 
arbres, une végétation plus abondante, et nulle part l'art n'est venu 
ajouter aux beautés de ta nature avec un goût mieux entendu. Les fabri- 
ques multipliées sont semées sur le terrain sans aucune eon^sion. Les 
rochers qui sont immenses et qui ont dû coûter des trésors, les cascades, 
les temples, les pavillons, tout est à sa place et concourt an charme du 
coup d'œil. Sur un des points les plus élevés du parc est une colonne dont 
la bauteur égale celle de la place Vendôme. Du sommet de cette colonne 
la vue s'étend sur l'ensemble du parc et sur une campagne magnifique 
dont J'horizon est i. vingt lieues de vous. Un des temples, appelé le temple 
de la Sibylle, est la copie exacte de celui de Tivoli, mais restauré dans 
son entier avec un soin et un goût parfaits. D'un autre c6té, appuyé â l'un 
des bras de la rivière, est un moulin et plusieurs petites habitations qui 
rappellent les jolies maisons suisses. Prés du château on voit un pont 
élevé sur des rochers, que le temps et la nature ont pris soin d'embellir 
en le couronnant de lianes qui tombent en guirlandes dans l'eau bouillon- 
nante. Enfin 11 serait trop long d'énumérer tout ce qui fait du parc de 
Méréville un lieu de délices, qui surpasse selon moi tout ce qu'on peut 
voir en Angleterre dans ce genre. Ce parc a été composé en grande partie 
par Robert, le peintre en paysage; aussi pourrait-il fournir les modèles 
des plus délicieux tableaux. Le château, flanqué de quatre tourelles gothi- 
ques qui lui donnent l'aspect d'un manoir seigneurial, est meublé avec une 
riche élégance. La salle a manger et le billard sont surtout admirablement 
décorés, et le superbe plain pied de ce rez-de-chaussée où les marbres, les 
bronzes, les bois précieux, les statues, les tableaux, sont prodigués, fait 
de cette demeure une habitation royale. ■ 



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— 269 — 

votre vue à gauche, sur la pente d'un coteau, vous 
découvrez le temple de Bacchus, qui se détache à 
merveille des arbres touffus qui l'environnent. Du 
côté du levant, le château a un large perron droit 
de onze marches, sans rampes, conduisant à une 
terrasse qui règne le long de la maison. De là, une 
perspective magnifique nous étonne et nous enchante, 
dont l'effet magique ne peut être rendu. A droite, 
dans un enfoncement obscurci par les branches 
entrelacées d'arbres très hauts, on voit le pont des 
roches couvert de lierres qui descendent en longues 
draperies jusque dans les eaux. En tombant dans 
un bassin, qu'elle remplit d'une écume aussi blanche 
que la neige, la rivière forme une magnifique cascade, 
qu'on aperçoit à la droite du pont. Le bruit qu'elle 
fait produit un murmure lointain qui frappe agréa- 
blement les oreilles. Une colonne rostrale est élevée 
au milieu d'une île, dans le grand lac. 

« Ce monument •, dit l'Histoire des jardins de la 
France, « est dédié à deux frères qui périrent vie- 
il times de leur courage et de leur générosité. Ils 
» avaient appris de bonne heure que la fortune, 
» acquise par le mérite, honore assez celui qui la 
» possède, mais qu'il faut la mériter de nouveau 
» lorsqu'elle n'est plus qu'un héritage. Us la cher- 
» chèrent donc dans la carrière la plus pénible et la 
ï plus dangereuse; et, dans cette carrière, ils choi- 
B sirent les entreprises les plus hasardeuses. Leurs 
> noms se lisent sur la colonne ; 

Ed" J.-J. de Laborde de Marchain ville, né à Paris le 
25 juin 1763, lieutenant de vaisseau aux ordres de M. de La 
Peyrouse, a péri le i3 juillet ijHf) aux côtes de la Californie, 



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— 2/0 — 

Anf;.-Aug.-Joseph de Laborde de Boutervilliers, né à Paris 
te 7 juin 1766, lieutenant de vaissseau aux ordres de M. de La 
Peyrouse, a péri le i3 juillet 1786 aux côtes de la Californie. 

« Le verset suivant de l'Écriture Sainte se lit au- 
> dessous : 

Saul et Jonattaas, amabiles et decori in vita sua, in morte 
quoque non sunt divisi. Reg. lib. 11, chap. I, % 2Z. [Saiil et 
Jonathas, aimables tous deux et distingués pendant leur vie, 
n'ont point été séparés par la mort.] 

La rivière sortant du lac vient, par un long 
détour, former la petite cascade du pont des rochers 
et rile Nathalie. Dans une grande prairie, riche et 
animée, croissent en abondance des arbres exotiques 
et indigènes, dont on a ménagé avec soin les masses, 
la hauteur et la verJure. 

Dans un lieu retiré et solitaire est élevé, en l'hon- 
neur de Cook, le plus hardi des aventuriers et le plus 
doux des hommes, un monument en marbre blanc, 
en parfait état de conservation. 

Nous avons dit un mot du temple de Bacchus. 
Pour y arriver, on gravit la pente, après avoir 
passé sous le pont des ruines ou le pont du diable. 
■ Toutes les pierres, dit l'historien A. de Laborde, 
» ont été taillées à Paris, dans les meilleurs ateliers, 
» et numérotées pièce par pièce. Ce temple est la 
» copie exacte de celui de la Sybille, à Tivoli. ■ Il 
est rond et se termine par une coupole, soutenue 
par dix-huft colonnes d'ordre corinthien de huit 
mètres d'élévation. On remarque, dans la corniche, 
la face et l'ove au-dessous, l'astragale, les denticules 



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— 271 — 

refendues, les raodillons et les rosaces. Il est, à l'in- 
térieur, pavé en dalles de marbre blanc avec des 
veines bleues; les lambris sont en stuc jaune ancien. 
Un chemin, au nord du temple, conduit à une 
longue terrasse qui domine le potager et la vallée. 



Le Temple du Parc de Më ré ville 
(d'aprËs une photographie). 

Cet édifice fut construit deux fois : la première, 
dans le bas du jardin; il s'écroula, dit-on. Une lé- 
gende existe, à cet égard, dans le pays. On rapporte 
que le jour où le travail était presque terminé, les 
ouvriers, en arrivant, après leur repas, sur le terrain, 
n'aperçurent plus leur œuvre. En moins d'une heure, 
pâraît-il, elle s'était engloutie, et, du monument, 
élevé à grands frais et beaucoup plus grand que la 
construction actuelle, on ne voyait plus que le faîte 
qui tout doucement disparaissait, dit la chronique 



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— 272 — 

locale. On comprend l'impression que cette dispari- 
tion subite produisit sur l'esprit d'une population 
encore imbue des idées superstitieuses de l'époque. 
On a pu voir ià un événement surnaturel, quand il 
n'y avait, en réalité, qu'un phénomène géologique 
facile à expliquer. Le terrain sur lequel le bâtiment 
avait été établi reposait sur un fond épais de tourbe 
et mouvant, qui, n'ayant pu supporter le poids dont 
on le chargeait, s'est affaissé et a désagrégé le temple 
et l'a englouti en partie. 

La seconde fols, le temple fut construit sur l'élé- 
vation où il se trouve maintenant; il est entouré de 
beaux arbres et domine une rivière qui ne le cède 
pas au Téverone. 

C'est sans doute la beauté du monument qui a 
inspiré à un touriste les vers suivants tracés dans 
l'intérieur du temple : 

Ici Laborde, au fruit de ses utiles veilles 

Doaaant un emploi généreux. 
Par bienfaisance y créait des meiveilles 
. Et par goût pour les arts y faisait des heureui. 

Le château, aujourd'hui véritable résidence prin- 
cière, est construit à mi-côte. Aux quatre tours go- 
thiques, M. de Laborde a ajouté deux ailes remar- 
quables par leur harmonie et leur caractère. 
L'épaisseur des murs entés sur les anciennes sub- 
structions annonce une construction de la fin du 
xiv siècle. Il remonte, comme nous l'avons déjà dît, 
à 1460 ou 1470. 11 nous est impossible d'entrer dans 
les détails de l'énumération des innovations. Disons 
seulement que l'architecte Bellanger, le sculpteur 



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— 2fS — 

Pajou, les peintres Joseph Vernet, Hubert Robert 
et Greuze associèrent avec bonheur, sous la direc- 
tion intelligente du propriétaire, les créations de 
l'art aux beautés de la nature. Joseph Vernet peignit, 
dans le grand salon, les douze heures du jour. Ces 
tableaux passèrentà Saint-Cloud*. H. Robert peignit 
quatre grandes vues du parc, tableaux qui appar- 
tiennent toujours à la famille, et quatre tableaux de 
ruines qui font partie du salon de Méréville. Greuze 
fit tous les portraits de la famille, de grandeur na- 
turelle, et il composa, avec eux, le tableau connu 
sous le nom de la Bonne-Mère, lequel est resté la 
propriété de M. le comte de Laborde. 

Pendant que Laborde construisait aux champs, il 
construisait aussi à la ville. Le génie des affaires est 
dans la prévision. 11 envisageait, en 1760, la marche 
qu'allait suivre l'agrandissement de la ville de Paris; 
et, franchissant avec elle le rempart, il achetait de 
C.-J. Lenormand, de Grimod de la Reynière et de 
M. de Choiseul, leurs beaux hôtels, les parcs y atte- 
nant et les terrains maraîchers compris entre le 
boulevard actuel des Italiens, les rues Grange-Ba- 
telière, Chantereine et de la Chaussée-d'Antin. Sur 
ces terrains, il ouvrit en 1770 les rues d'Artois et de 
Provence, agrandit les rues Le Peletier, Pinon, 
Chantereine, Chauchat, etc. ; et revendant à perte 
les portions qui pouvaient tenter les propriétaires et 
les entrepreneurs, bâtissant lui-même petites mai- 
sons et grands hôtels, il mettait en valeur ce nou- 
veau quartier. 

1. Revut universelle des arts, année i85S (Léon Lagraoge). 



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- 274 - 

Les immense3 travaux qu'il n'avait cessé d'ordon- 
ner avaient aussi attiré à Méréville de nombreuses 
familles. Il leur faisait construire de nouvelles de- 
meures et leur donnait de l'ouvrage. La grande rue 
de la cité qui porte aujourd'hui son nom, ainsi que 
l'ancienne maison communale, ont été créées à ses 
frais. Il fit aussi combler les anciens fossés pour les 
convertir en promenade, afin que les habitants de la 
paroisse pussent, le dimanche après les vêpres, 
y prendre un agréable et facile divertissement. 

La Révolution renversa tous ses projets, ruina sa 
grande fortune et envoya à l'échafaud le vertueux 
citoyen. Laborde était, à Méréville, entouré de sa 
famille et protégé par l'affection de tous; il pouvait 
croire, au printemps de 1794, que le bourreau l'ou- 
bliait, lorsqu'il fut mandé à Paris. On sait, et on 
savait alors, ce que ce mandat signifiait. On est 
étonné que, lors de son arrestation, les réclamations 
de la commune et du canton de Méréville, dictées 
par un sentiment de reconnaissance pour les bienfaits 
répandus dans le pays, n'aient pu l'arracher à la 
guillotine. Il refusa toute garde et toute défense, et 
voulut aller lui-même plaider sa cause devant le tri- 
bunal révolutionnaire : il comptait sur sa vie passée 
pour répondre aux accusations qui ne semblaient pas 
pouvoir l'atteindre. Il fut exécuté, le 18 avril 1794, 
avec une fournéed'autres financiers, trois mois avant 
que Robespierre lui-même ne fût guillotiné (9 ther- 
midor, 29 juillet 1794). 

11 faut que la condamnation de cet honnête homme 
eût produit une grande consternation dans Paris, 
pour que Fouquier-Tinville craignît de voir se ma- 



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-275- 

nifesler une vive indignation au pied de l'échafaud. 
Nous avons copié la lettre suivante : « L'accusateur 
» public près le tribunal révolutionnaire, au citoyen 
» Henriot, commandant générât de la garde pari- 
» sienne : Citoyen, je te donne avis qu'il y aura 

> ce soir, cinq heures et demie, une exécution qui 

> exigerait une force armée plus importante que 
» dans les exécutions habituelles. Je t'invite àpren- 

> dre les mesures nécessaires. Salut et fraternité. 
» (Signé :) A. Q. Fouquier. En tout dix-neuf con- 
» damnés. * 

Sa magnificence et sa générosité sont restées dans 
les souvenirs du peuple, et elles ont déjà pris, dans 
les campagnes, une tournure légendaire empreinte 
d'exagération. Ainsi, on raconte, à La Ferté-Vidame, 
que Laborde avait fait paver la salle à manger en 
écus de six livres, et que Louis XV ayant dit qu'il 
n'aimait pas qu'on lui marchât sur la figure, il lui au- 
rait répondu : ■ Ne craignez rien, Sire, les écus sont 
placés de champ. > C'est un conte populaire qui 
donne une idée de la fortune colossale du banquier. 

Joseph de Laborde avait épousé, le g novembre 
1760, Rosalie-Claire de Nettine, fille de X. de Net- 
tine, banquier de la cour autrichienne à Bruxelles. 
Il en eut quatre fils et deux filles. 

L'aînée, Pauline, épousa le baron {depuis duc) 
d'Escars, en 1785, et mourut en 1793, laissant une 
fille qui la suivit au tombeau le 16 juin 1793; la 
cadette, Nathalie, fut mariée en 1790 à Arthur- 
Tristan-Charles Languedoc, comte de Noailles, plus 
tard duc de Mouchy; elle n'eut qu'une fille, qui 
épousa son cousin le vicomte Alfred de Noailles. 



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- 276 - 

Ses quatre fils marquèrent dans la vie publique; 
on les distinguait par les noms des fiefs que leur père 
avait créés pour eux. 

Laborde de Méréville, destiné à jouir d'une im- 
mense fortune, fut élevé pourles affaires. Les lettres 
et les arts s'associèrent, dans son éducation, à 
l'étude plus aride des chiffres : Le sS mars 1777, son 
père acheta pour lui, quoiqu'il fût encore mineur, 
l'office de garde ancien du trésor, occupé par 
M. Micault d'Harvelay, son beau-frère. 

Le prix de cette charge était d'un million 600000 li- 
vres. Au lieu d'entrer immédiatement en fonctions, 
le jeune homme suivit le courant qui portait la no- 
blesse française en Amérique, et il alla guerroyer 
pour 4'indépendance. Il rapporta de cette expédition 
des opinions trop libérales et des goûts parlemen- 
taires qui indiquaient sa place aux États-Généraux. 
En effet, tout d'abord, il accepta le mandat de la 
commune de Grandville en Beauce, dont il était 
seigneur; et le 9 mars 1789, il fit défaut à l'assemblée 
de l'ordre de la noblesse du bailliage d'Etampes. 
Envoyé par le Tiers-État, il prêta serment au Jeu 
de Paume et siégea au côté gauche de l'Assemblée 
nationale. 

Il acquit fecilement, parmi ses collègues, une sé- 
rieuse autorité en matière de finances et fut écouté 
toutes les fois qu'il prit la parole sur ce sujet. Le 
5 décembre 1789, il s'éleva fortement contre le pa- 
pier-monnaie à cours forcé proposé par Necker, et 
il demanda qu'on remplaçât ce remède empirique 
par la création d'une banque publique. L'assemblée 
ordonna l'impression de son discours. A la fin de 



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- 277 - 

179I1 i' quitta la vie politique. Déjà, le 28 mai 1789, 
il avait vendu sa charge du Trésor à M. Joseph 
Durvey et n'avait plus désormais qu'à jouir paisible- 
ment d'une grande existence et à cultiver les arts et 
les lettres, dont le goût était héréditaire dans sa 
famille. 

Lorsque le duc d'Orléans annonça, en 1792, son 
projet de vendre sa galerie de tableaux, le cœur lui 
saigna, car il craignait que, dans la détresse géné- 
rale, les étrangers pussent se faire les acquéreurs de 
cette magnifique collection de chefs-d'œuvre des 
écoles française et italienne. Laborde les acheta au 
prix de 900000 francs. Il espérait faire de cette col- 
lection l'ornement de ses habitations de ville et de 
campagne. Vain espoir ; son père fut guillotiné ; on 
conBqua ses biens, et il s'enfuit en Angleterre. Dé- 
nué de ressources, il fut forcé de vendre ses chefs- 
d'œuvre au banquier Jérémie Harman, qui les reven- 
dit lui-même à trois seigneurs anglais, en 1 798, pour 
la modique somme de ^Sooo livres sterling. Il ne 
rentra pas en France et mourut à Londres en 1801. 

Laborde de Marcheville, second fîlsde Jean-Joseph 
de Laborde, avait pris ce nom du fief de Marcheville 
ou Marchainville, créé par son père dans le voisi- 
nage de la Ferté-Vidame. 

Laborde de Boutervilliers, troisième fils du même, 
était seigneur de Boutervilliers, dépendant du duché 
d'Étampes. lis suivirent tous deux la carrière de 
marin, et portèrent l'épaulette d'enseigne de vaisseau, 
lorsqu'ils apprirent que Louis XVI chargeait La. 
Pérouse d'un grand voyage autour du monde. Ils 
demandèrent à la reine la permission de faire partie 



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— 278 — 

de cette expédition, et ■ tous deux &rent, quelques 

> jours après, nommés enseignes, I'ud sur la Bous- 
• sole, l'autre sur VAstrolahe, ne devant jamais 

> naviguer ensemble ». Le sort voulut faire mentir 
toutes les sollicitudes de la reine et de leur mère. 
Arrivée au mois de mai 1786, sur la côte nord-ouest 
de l'Amérique, l'expédition découvrit un port que le 
capitaine Cook n'avait pas reconnu. On mit trois 
embarcations à la mer pour en sonder le fond, et les 
deux frères n'eurent rien de plus pressé que de 
se réunir sur le même canot pour s'embrasser et 
passer ces courts instants ensemble. L'embarcation 
montée par M. de Lescure, commandant cette petite 
expédition, arriva à l'entrée du port, au moment où 
la marée produisait un courant qu'aucune force 
n'aurait jamais pu dompter. MM.de Laborde étaient 
loin du danger, mais ils s'y précipitèrent pour porter 
secours à leurs camarades, et ils périrent avec eux 
sur les mêmes brisants, tandis que la troisième em- 
barcation gagnait prudemment le large et ralliait la 
flotte. Cette scène tragique a été peinte par P. Cré- 
pin en 1806, et son tableau est devenu populaire par 
la gravure. 

Trop généreux Laborde! Frères dont la mémoire 
Vit avec La Pérouse et partage la gloire ; 
D'Ëscure vous appelle! Ils ont volé tous deux. 
Le goufre dévorant s'est refermé sur eux. 

(Roux de Rochelle, Voyage et mort de La Pérouse). 

Joseph- Alexandre de Laborde, né à Paris le 
17 septembre 1773, s'engagea de bonne heure, par 
instinct naturel, dans la glorieuse phalange des La- 



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- 279 - 
Fayette, des Liancourt et des Lameth, c'est-à-dire 
dans ce généreux parti de la noblesse que les idées 
de 17B9 avaient enivré. A la fin de cette même an- 
née 1789, il prit du service dans l'armée autrichienne, 
ne rentra en France qu'après le traité de Campo- 
Formio (1797), et fut attaché, quelque temps après, 
à l'ambassade de Lucien Bonaparte en Espagne. Il 
visita ce pays en artiste, et commença en 1807 la 
publication d'un voyage pittoresque et artistique en 
Espagne. 

De retour dans sa patrie, après la Révolution, il 
avait trouvé les restes d'une fortune, sauvés et re- 
cueillis avec piété par sa respectable mère. Autour 
d'elle étaient rassemblés les débris de cette brillante 
famille que la mort avait décimée sans pitié : c'étaient 
la comtesse de Noailles, qui unissait à toutes les 
séductions de la grâce les séductions du talent; 
les Lalive, les Fezensac, les Vintimille, les Lusi- 
gnan, qui se groupaient autour de M"' de La- 
borde, les uns à titre de parents, les autres attachés 
à elle par le souvenir des bienfaits de son mari, tous 
réunis par le charme de cet intérieur aristocratique 
et y attirant leurs amis, des littérateurs, des artistes, 
des hommes d'Etat, qui débutaient dans la carrière 
dfiJeurs célébrités, par les agréments de l'esprit et 
l'entrain de la jeunesse. On pourrait citer Chateau- 
briand, Gérard, Pasquîer, Mole et tant d'autres. Ce 
bien-être et cet entourage d'élite décidèrent de la 
vocation d'Alexandre de Laborde. Il se consacra 
exclusivement aux leitres et aux arts, qui avaient été 
les consolations de son exil volontaire, loin de sa 
patrie. Il se fit d'abord connaître par l'impottanle 



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— 280 — 

publication dont nous venons de parler. Au milieu 
de cette belle résidence de Méréville, il esquissa une 
suite des vues de Méréville, de Chambeaudoîn, de 
la Porte et de quelques campagnes environnantes. 
C'en fut assez pour donner à Laborde l'idée de la 
description des nouveaux jardins de la France et de 
ses anciens châteaux. 

Les travaux littéraires ne rendaient pas Alexandre 
de Laborde étranger aux affaires publiques. Nommé 
auditeur au Conseil d'État en 1808, il accompagna 
l'Empereur en Espagne pour lui servir en quelque 
sorte de cicérone officieux dans un pays qu'il avait 
si bien étudié et que l'on connaissait si mal. Il 
revint de Madrid avec Napoléon, et ille suivit encore 
en Autriche où la guerre s'alluma en 1809. Étant, 
au quartier général, dans la confidence de toutes les 
opérations militaires, il écrivit le récit de cette glo- 
rieuse campagne, et l'Empereur, pour le récompenser 
de ses services, le nomma Comte de l'Empire le 
3 décembre 1809. En 1810, il fit partie de l'ambas- 
sade de Berthier, chargé de demander officiellement 
à Vienne la main de l'archiduchesse Marie-Louise. 
Maître des requêtes, chargé du service des ponts et 
chaussées en 1811, il trouva encore le temps de 
publier les Embellissements de Paris. Adjudant- 
major de la garde nationale de Paris en 1814, il 
traita, en cette qualité, avec les alliés, des conditions 
de la capitulation au nom de cette garde. Après la 
Restauration, il fut destitué de sa place de directeur 
des ponts et chaussées, pour cause dé libéralisme. 
Nommé en 1822 député de la ville de Paris, il com- 
battit, l'année 'suivante, l'intervention de la France 



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— 28l - 

en Espagne. Ayant succombé aux élections de 1825, 
il se résigna à faire l'éducation de son fils, lui fit faire 
plusieurs voyages en Italie, en Grèce, en Orient, 
afin qu'il fût plus tard le digne continuateur de ses 
travaux et le noble représentant des Laborde. 

La Révolution de Juillet le surprit sans le décon- 
certer. Le 3o, il fut nommé préfet provisoire du 
département de la Seine, devint bientôt aide-de-camp 
du roi Louis-Philippe et questeur des députés. 

Les lettres et les arts vinrent, une dernière fois 
en i835, faire diversion à sa vie parlementaire, en 
lui inspirant !e plus charmant de ses ouvrages. Le 
roi se proposait de consacrer le château de Versailles 
à un musée historique dédié à toutes les gloires de 
la France. 

Alexandre de Laborde reçut, le premier, la confi- 
dence, et il fallut toutes les ressources de son imagi- 
nation, la grâce de son esprit et son goût exquis, 
pour composer ce beau livre, qui parut en i84r, sous 
le titre de Versailles ancien et moderne. 

Il mourut le 20 octobre de la même année, au 
milieu de sa famille, au retour d'un voyage fait en 
Italie et en Grèce, où il avait retrouvé avec joie les 
sujets d'étude qui avaient passionné sa jeunesse. 

De cette existence trop résumée et si bien remplie, 
le biographe ne peut en écrire qu'une partie. Alexan- 
dre de Laborde eut les qualités de ses défauts : un 
esprit trop facile, une confiance trop aveugle, une 
générosité trop prodigue, qualités et défauts char- 
mants qui ne lui ont créé que des amis, des ingrats 
et des envieux. 

Il avait épousé M"* Thérèse de Cabre, veuve du 



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— a82 — 

marquis de GiUier, fille de M. de Cabre, ministre de 
Louis XVI à Saint-Pétersbourg, et nièce de l'abbé 
Sabatier de Cabre. II eut de ce mariage trois filles, 
qui épousèrent : l'aînée, M. Gabriel Delessert, préfet 
de police sous le gouvernement de Juillet; la se- 
conde, M. Edouard Bocher, préfet du Calvados à 
la même époque; et la troisième, M. Edouard Odier, 
qui s'est fait un nom dans les arts. Il eut aussi un 
fils, M. le comte de Laborde, qui fut directeur des 
Archives nationales, membre de l'Académie des 
Inscriptions, un de nos archéologues les plus énii- 
nents, l'auteur de tant de livres savants et ingé- 
nieux sur l'histoire des arts à toutes les époques et 
dans tous les pays. 

Les armes de la famille sont : d'azur au chevron 
d'or accompagné en chef de deux roses et en pointe 
d'une gerbe de blé, le tout de même. 

Voici les titres que prenait, dans les actes publics, 
l'ancien seigneur de Méréville : Jean-Jacques La- 
borde, vidame de Chartres, marquis de Laborde, 
haut châtelain de iMérévilIe, seigneur du bourg de 
Saint-Père, Glaire, Montereau, Villeneuve-le-Bœuf, 
Grandville et autres lieux, gouverneur pour le roi de 
sa ville de Cas&eneuil, conseiller général de Sa 
Majesté, maison, couronne de France et finances'. 

D'après la coutume d'Etampes, le seigneur de 
Méréville avait droit de haute justice, poids et me- 
sures, désignation des tuteurs ou curateurs, émanci- 
pation de mineurs, apposition de scellés et rédaction 
d'inventaires; mais c'est surtout en matière crimi- 

I. Minutes notariËes. 



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- 383 - 

nelle que cette compétence était étendue. Il avait 
quatre piliers justiciables. On voit encore sur le 
territoire, au Heu dit t la Justice >, des pierres tail- 
lées qui proviennent certainement des démolitions 
de ces piliers. C'est sur la place du Martroi qu'avaient 
lieu les diverses corrections corporelles. Toutefois, 
le châtelain ne rendait pas la justice par lui-même; 
il confiait cette chargea un bailli, magistrat suprême, 
remplacé plus tard par un lieutenant au bailliage. 
En cas d'empêchements, ils avaient l'un et l'autre un 
procureur fiscal. Il avait en outre le droit de foires. 
Ce droit, concédé pour la première fois à Bertrand 
de Reilhac en i5ii, fut renouvelé par une déclara- 
lion royale du 2 mars 1696. Les droits de péage, de 
minage, de tonlieu, de hallage, de tabellionnage, 
appartenaient encore au seigneur de Méréville, 
ainsi que les droits de pêche, chasse, banalité, bou- 
cherie. 

Méréville était alors de la généralité de Paris, 
élection et grenier à sel d'Étampes, dont l'étendue 
surpassait de beaucoup celle du bailliage et de la 
sénéchaussée. L'élection s'étendait, du côté de Paris, 
jusqu'à la fontaine qui est dans le bourg de Linas; 
du côté de Pithiviers, jusqu'à Bondaroy ; vers 
Orléans, jusqu'à Gommerville; du côté de Nemours, 
jusqu'à Coudray, Maisoncelles et Gi ron ville -sous- 
Buno; et au nord jusqu'à Rochefort-en -Yveline, au 
delà de Dourdan. C'était le procureur fiscal qui 
faisait l'office de la gabelle'. 

Parmi les grandes œuvres de M. de Laborde, on 

1. Dom Fleiireau, Antiquilez eCElampes. — Minutes notariées. 



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— 284 — 

doit remarquer celle que son âme compatissante 
éleva en faveur dea malheureux : c'est l'Hôtel-Dieu, 
qu'il a fait rebâtir près de l'église Saint-Père, 
en ajoutant pour condition expresse, dans l'acte de 
donation, qu'il serait desservi à perpétuité par des 
religieuses chargées du soin des malades et des 
écoles; et dans le cas où les susdites religieuses 
quitteraient cette maison, celle-ci retournerait à la 
famille. Cet hôpital remdnte à l'origine de la lépro- 
serie, dont il ne restait plus que le nom. A différentes 
époques, divers bienfaiteurs lui avaient assuré des 
rentes. En 1786, M"'deLaborde lui donna Soooliv.'. 

Pendant la Révolution, cette fondation, la plus 
précieuse que Méréville eût reçue de ses seigneurs, 
fut entièrement détruite. L'habileté des administra- 
teurs ne put la soustraire à la cupidité du district 
d'Etampes, qui alléguait toujours que cet hospice, 
dépourvu de malades, n'avait plus le droit d'exister'. 

Méréville se trouvait au svni' siècle dans l'état le 
plus brillant et le plus heureux où il se fût jamais 
vu. L'éminente protection de son seigneur lui don- 
nait une sorte de supériorité sur les villes du voisi- 
nage. M. de Laborde l'avait choisie pour sa demeure ; 
il en était l'âme, et comme il aimait la magnificence, 
il y versait l'argent à pleines mains. Sa suite nom- 
breuse, les seigneurs étrangers, ses amis, les riches 
seigneurs des environs, offraient le tableau d'une 
véritable petite cour. 



. Minutes notariéee. 

I. Archives diparttmentales de Seine-el-Oise. 



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285 ■ 



CHAPITRE Vil. 

MÉRÉVILLE ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 
(1789-1815). 

L'architecture médiévale avait laissé à Méréville 
de nombreuses traces aujourd'hui presque toutes 
disparues. Elles se réduisent à l'habitation du prieur 
située à Saint-Père. Cette demeure conserve, à quel- 
ques modifications près, le même aspect qu'au mo- 
ment de la Renaissance. Dans un mur plein qui 
donne au midi sont percées plusieurs croisées à 
ouverture rectangulaire; l'entrée principale est sur- 
montée d'un chambranle décoré lui-même d'un 
écusson que la Révolution a mutilé. 

Avant 1789, on remarquait encore dans la ville des 
maisons à l'enseigne de Sainte-Barbe, de Sainte- 
Apolline, de Saint-Marcou, de Saint-Loup; l'au- 
berge de Saint-Pierre, celle de la Croix-Blanche; les 
chapelles Saint-Lubin, Saint-Nicolas, de la Trinité, 
la Madeleine, Sainte- Geneviève et Saint-Aignan. 

Le cimetière, situé à l'est de l'église, dans un 
enclos du prieuré, a été transporté vers 1880 à 
3oo mètres environ à l'ouest de la ville. Longtemps, 
comme le cimetière dépendait de la cure, le curé 
seul en avait lajuridiction. Aux xvii' et xvni' siècles, 
les proviseurs et les marguilliers en devinrent les 
administrateurs. Lorsqu'on a fait les exhumations, 
on a trouvé des puits remplis de cendres, d'ossements 
d'hommes et aussi d'animaux, de pièces de monnaie. 



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— 286 - 

A l'heure qu'il est, le cimetière est au pouvoir de la 
municipalité, et sur l'emplacement de l'ancien on a 
bâti les écoles primaires communales. 

Tant qu'il y eut des seigneurs à Méréville, l'his- 
toire de la ville s'est identifiée avec celle du château. 
La Révolution a changé naturellement cet état de 
choses. 

Nous énuraérerons désormais les faits les plus 
importants qui se rapportent à l'histoire de notre lo- 
calité : 

Aujourd'huy lundy deux mars mil sept ceot quatre-vingt- 
Deuf, en l'assemblée convoquée au son de la cloche, en la 
manière accoutumée, sont comparus en l'auditoire de ce lieu, 
pardevant nous Pierre Philippe Pineau de Villeneuve, lieute- 
nant juge civil et criminel et de police du bailliage et haute 
chastellenie des baronnie et vicomte de Méréville et deppen- 
dances : les sieurs Jacques Renault, syndic de la paroisse, 
Jean Boudet, Antoine Barillier, André Bourdeau, Jean Pierre 
Grenet, Etienne Godonville, Louis Etienne Châtellain, Louis 
Brimbeuf, Armand Bourdeau, Jean Baptiste Lenoir, Jean 
Chaumette, Liphard Inger, Pierre Ménager, Jacques Percheron, 
Louis Petit le jeune, Jacques Bertrand, François Pichon, 
Antoine Percheron, Jean Loyau l'alné, Paul Cbaussard, Etienne 
Lesage, Pierre Dupont, Antoine Fillon, Pierre Roty, Jean 
Chausson, Antoine Pierre Corpachot, Pierre Girard, Jean 
Baptiste Andrieux, Jacques Sallier, Etienne Lenoir le jeune, 
Jean Baptiste Hordesseaux, Antoine Petit, Jean Baptiste 
Lenoir l'aîné, Pierre Ruzé, Etienne Pavard, Jean Delanoue, 
Louis Percheron, Paul Andrieux, Antoine Veillard, Paul 
Billard, Joseph Boudier, Pierre Petit, Jean Baptiste Fagueret, 
Jean Baptiste Couturier, Charles Babault, Antoine Billard, 
Jean Barrelier, Louis Petit l'ainé, François Ruzé, Jacques 
Liénard, J. Pierre Boreau, Jean Thibault, Antoine Thomas 
Co|let, Paul Barïlher, Pierre RouUeau, Noël Delaunay, Georges 
Huet, Jean Hubert, Pierre Larteau, André Thomas, Pierre 



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— 2B7 — 

Laumosnier, Jean Coulon, Thibault neveu, Jean Louis Pithois, 
EiJtrope Denizet, Robert Rousseau, Élie Dubois, Antoine 
Tessier, tous laboureurs, cultivateurs, propriétaires, bourgeois, 

manouvriers et artisans 

Tous nés français ou naturalisés, âgés de vingt-cinq ans, 
compris dans les rAles des impositions, habitans de la paroisse 
de Méréville, composée de trois cent cinquante feux; lesquels, 
pour obéir aux ordres de Sa Majesté portés par ses lettres 
patentes données à Versailles le vingt quatre janvier 1789, 
pour la convocation et tenue des États-Généraux de ce 
royaume, et satisfaire aux dispositions du règlement y annexé, 
ainsy qu'à l'ordonnance de M. le bailly d'Estampes ou M. son 
lieutenant-général du treize février 1789, dont ils nous ont 
déclaré avoir une parfaite connoissance, tant par la lecture qui 
vient de leur en être faite que par la lecture et publications 
et affiches pareillement faites le même jour à l'issue de la messe 
de paroisse au devant de la porte principale de l'église, nous 
ont déclaré qu'ils alloient d'abord s'occuper de leurs cahiers 
de doléances, plaintes et remontrances, et en effet y ayant 
vacqué ils noua ont représenté ledit cahier qui a été signé par 
ceux des dits habitants qui savent signer et par nous, après 
l'avoir cotté par première et dernière page et paraphé ne va- 
rietur au bas d'icelles. 

Et de suite les dits habitans, après avoir mûrement délibéré 
sur le cahier des députés qu'ils sont tenus de nommer en con- 
formité des dites lettres du roi et règlement y annexé, et les voix 
ayant été par nous recueillies en la manière accoutumée, la plu- 
ralité des suflrages s'est réunie en faveur des sieurs Jean Pierre 
Boreau, procureur fiscal, Pierre Roulleau, laboureur, Anthoine 
Thomas Collet, laboureur et marchand, et Anthoine Barellier, 
laboureur et cabaretier. . . , qui ont accepté la dite commission 
et promis de s'en acquitter fidellement. 

La dite nomination des députés ainsy faite, les dits habitans 
ont en notre présence remis aux sieurs Boreau, Roulleau, 
Collet, Barellier, leurs députés, le cahier, afin de le porter à 
l'assemblée qui se tiendra le 9 mars 178g devant M. le bailly 
d'Estampes ou son lieutenant, et leur ont donné leurs pouvoirs 



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— 288 — 

requis et nécessaires à l'effet de les représenter en la dite 
assemblée par toutes les opérations présentées par l'ordonnance 
susdite de mon dit sieur le bailly d'Estampes : comme aussy 
de donner pouvoirs généraux et sufSsans de remontrer, pro- 
poser, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les be- 
soins de l'État, la réforme des abus, l'établissement d'un ordre 
fixe et durable dans toutes les parties de l'administration, la 
prospérité générale du royaume et le bien de tous et chacun 
des sujets de Sa Majesté. 

Et de leur part, les dits députés se sont présentement 
chargés du cahier des doléances et ont promis de le porter à 
la dite assemblée et de se conformer à tout ce qui est prescrit 
et ordonné par les dites lettres du roi, règlement y annexé et 
ordonnance susdatée. Desquelles nomination de députés, 
remise de cahiers, pouvoirs et déclarations, nous avons à tous 
les dits comparans donné acte et avons signé avec ceux des 
dits habitans qui savent signer et avec les dits députés notre 
présent procès-verbal, ainsy que le duplicata que nous avons 
présentement remis aux dits députés pour constater leurs pou- 
voirs, et le présent sera déposé aux archives ou secrétariat de 
la dite communauté les dits jouret an. 

(Suivent les signatures). 

Quelques jours après, ces mêmes députés formu- 
laient leurs doléances'. Nous renvoyons pour de 
plus amples détails à l'excellent travail de M. Ch. 
Forteau *. 

M. de Laborde fut élu, en 1789, député aux États- 
Généraux. Il ne siégea pas avec son ordre, mais il 
fut, avec Choiseau de Gravelles, un des principaux 
représentants du Tiers-État. Il applaudit d'abord 



I, Elles ont été publiées dans leur iatégrité par MM. Max. Leftraod et 
LéoQ Marquis, Les trois États du bailliage d'Ètampes aux États-Généraux 
de 178c, t. II (1898), pp. 339-345. 

3. MérMlU sous la Révolution (Étampeg, 1899, in-ia). 



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au mouvement national, se rangea du côté de La- 
fayette avec son cousin Julien, lui fournit des fonds 
secrets afin de lui assurer une police destinée à gar- 
der son pouvoir chancelant. C'est ce qu'on a appelé 
le Comité des recherches; mais, en 1790, ne se fai- 
sant plus d'illusion sur les menées qui avaient pour 
but d'exciter le peuple contre le pouvoir royal, il se 
retira à MérévïUe. 

Pendant le cours de cette année, le grenier à sel 
fut supprimé, et les anciens bailliages le furent éga- 
lement. On créa, à la place de ces derniers, des 
tribunaux dans les villes, et des justices de paix dans 
les cantons. 

Ainsi, Étampes eut son tribunal, etMéréville vit 
échanger son bailliage, dont le juge rendait des 
arrêts qui ressortlssaient immédiatement au Parle- 
ment de Paris, pour une simple justice de paix, 
composée d'un juge, d'un greffier et d'un huis- 
sier. 

En 1790, le curé et son vicaire prêtèrent serment 
à la Constitution. 

En 1791, l'hospice fut supprimé. Ses biens, ainsi 
que ceux de la cure, de la fabrique et du prieuré, fu- 
rent vendus sous la dénomination nouvelle de biens 
nationaux. L'église devint un lieu dé réunion publi- 
que, oîi l'on procédait à tous les actes de la munici- 
palité. L'année suivante, le culte cessa, les cloches 
furent descendues du clocher pour être transportées 
à la monnaie, et on n'en conserva qu'une, appelée 
« civique », destinée à annoncer l'heure des assem- 
blées patriotiques. 

Méréville reçut, au commencement de 1794, la 

XX. 19 



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— 290 — 

visite de l'agent national d'Étampes, comme l'indi- 
que le procès-verbal suivant : 

Liberté, Égalité. 

Quintidy t5 nivdse l'an deux de la république une et indivi- 
sible. Moi, BaroD Delisle, agent national près le district 
d'Ëtampes, voulant m'assurer si dans le canton de Méréville 
les lois sont exécutées avec exactitude, je me suie transporté 
au dit lieu, où j'ai convoqué la municipalité et le comité de 
surveillance. J'ai vu que les lois, surtout celle établie sur l'em- 
prunt forcé, s'exécutaient; j'ai aussi entendu les réclamations 
de la municipalité, qui avait nommé buit commissaires vérifica- 
teurs. 

J'ai demandé au commissaire de surveillance comment il se 
faisait que quelques vieilles femmes s'occupaient encore de 
marmoter du latin devant la ci-devant église, pendant que les 
autres citoyens avaient renoncé à l'exercice public du culte. Il 
m'a dit qu'il y avait employé tous les moyens pour arrêter les 
préjugés, et que cela devait finir bientôt. J'ai fait remarquer 
à ces gens faibles qu'on pouvait bien adorer chez soi l'Être 
suprême, sans se faire remarquer par de semblables mômeries ; 
ils m'ont promis de ne plus recommencer'. 

Collet d'Herbois et Laplanche soufflent encore 
l'esprit révolutionnaire à Méréville. Les tombes 
seigneuriales sont profanées, des femmes, chantant 
la Carmagnole, dansent dans le sanctuaire et brisent 
les croix et les statues. Un fougueux démagogue, 
voulant enlever de son piédestal la statue de saint 
Pierre, est lui-même renversé par sa masse et tombe 
en se fendant le crâne sur le pavé de l'église. 

Le château est ensuite pillé et mis en vente ; mais 
il ne se présente pas d'acquéreur, à cause de la dé- 

I. Archives départementales de Seine-et-Oise. 



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- 291 - 

prédation du papier monnaie. Les magnifiques ta- 
bleaux de Robert Hubert et de Watteau sont arra- 
chés de leurs places; les emblèmes féodaux ou reli- 
gieux disparaissent, et cependant on ne parle plus 
que de liberté. 

En 1794, la commune doit, en vertu d'un arrêté 
du comité du salut public d'Etampes, faire des ré- 
quisitions en blé et en avoine et fournir i5 hommes 
pour défendre la patrie envahie'. 

Puis vient le règne des brigands de la bande 
d'Orgères; ils incendient les fermes isolées, assas- 
sinent avec brutalité les pauvres habitants des cam- 
pagnes. Le théâtre des exploits de ce ramassis de 
déserteurs, d'escrocs, de galériens évadés du bagne, 
s'étend dans les départements de Seine-et-Oise, 
d'Eure-et-Loir, de Loir-et-Cher et du Loiret. Le 
rendez-vous de la bande est fixé dans les bois de la 
Muette, dans une cabane appelée l'Ermitage, de la 
commune d'Autruy. De là, ils se répandent dans les 
fermes de la Muette, de la Porte, de Chambeau- 
doin, etc. D'autres fermes leur servent encore de 
résidences, telles que Liffermeau d'Oison, Menes- 
sard de Méréville, Villiers d'Arrancourt, etc. 

Les paysans dévergondés, jaloux, voleurs, vivant 
dans l'espérance de partager le butin, leur indiquent 
les coups à faire. Il s'en rencontre à peu près dans 
toutes les campagnes, à Méréville, à Pussay, à Saint- 
Escobille, à Boisseaux, à Autruy, à Erceville, et 
surtout à Bazoches-les-Gallerandes et à Aschères- 
le- Marché. 

I. Archives locales. 



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— 2g2 — 

Nous ne nous étendrons pas sur ce sujet, bien 
connu d'ailleurs*. Les principaux crimes commis 
dans la contrée s'énumèrent ainsi : l'assassinat 
d'Apilly, commune de Trinay, — de Montgon, 
commune d'Aschères, — de Dommerville, de Ja- 
vercy, de Pithiviers-le- Vieil, — d'Argant, marchand 
de chevaux à Montereau, commune de Méréville. 
Enfin, la veille du jour où le général Fin-Fin (c'était 
le surnom du beau François) s'apprêtait, après les 
orgies du bois de la Muette, à faire l'escalade du 
château de Méréville, toujours grâce aux indications 
des € francs •, il fut surpris avec sa bande par le 
brigadier Vasseur, et incarcéré dans les prisons de 
Chartres. Ainsi le pays fut purgé de cette lie et rendu 
à la paix. 

Évidemment tout ce qu'Élie Berthet a dit dans ses 
Chauffeurs au sujet de M°" de Laborde n'est qu'un 
pur roman de fantaisie, et c'est montrer des senti- 
ments bien peu élevés et bien peu délicats que de 
considérer, dans cette noble veuve, un personnage 
d'intrigue d'une tragédie aussi sanglante et aussi 
barbare. 

Émigrée au moment de la Terreur, elle rentra en 
France vers 1800. Le conquérant d'alors la reçut 
avec bonté et rendit à ses enfants tous ceux de 
leurs biens qui n'avaient pas été vendus. Elle se 
retira à Paris, où elle mourut dans un âge très 
avancé. 

Mais continuons notre journal : 



I. Voir l'ouvrage de M. Coudray-Maunier ; Histoire de la bande d'Or- 
gires (Chartres, i86S, ia-i6). 



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— 293 — 

i8o9- Une dyasenterie enlève plus de vingt per- 
sonnes à Méréville en six semaines. 

i8i I . Mauvaise récolte, disette générale, mais bon 
vin pour ceux qui n'avaient pas arraché leurs vignes 
en 1806. Il nous faut bien remarquer que les ancêtres 
de nos cultivateurs actuels étaient la plupart vigne- 
gnerons et s'appliquaient avec ardeur à ce genre de 
culture presque inconnu de la génération actuelle. 

i8i5. Pendant presque tout le mois d'avril, les 
troupes étrangères séjournent à Méréville. Un im- 
portant détachement de cosaques occupe toutes les 
fermes du pays. Les habitants ont beaucoup à 
souffrir des persécutions souvent arbitraires et des 
réquisitions exagérées que leur font endurer les 
ennemis. 

Depuis cette date jusqu'à nos jours, il est impos- 
sible de suivre, année par année, l'histoire de notre 
commune; nous n'avons plus, pour cela, l'excuse 
des difficultés et des, manques de ressources; mais 
les faits que nous pouvons recueillir, en compulsant 
les archives municipales, offrent bien peu d'intérêt. 
Ce sont ceux de l'administration, qui se reproduisent 
identiquement chaque année, avec une monotonie 
désespérante et que consignent, avec leur sécheresse 
habituelle, les procès-verbaux du Conseil. L'établis- 
sement du budget des recettes et des dépenses 
ordinaires et extraordinaires, la reddition des comptes 
faite par le maire, les nominations de gardes cham- 
pêtres; les votes de réparations à faire aux bâtiments 
communaux, à l'église, aux écoles, à la mairie, à la 
halle; le vote de leur reconstruction, le vote des 
contributions, leur répartition entre l'État, le dépar- 



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- 294 - 
tement et la commune; l'interdiction aux herbières 
d'aller, au mois de juin, cueillir de l'herbe dans les 
blés et les autres céréales, ou de mener à une autre 
saison leurs vaches dans les bois ou dans les prai- 
ries de la commune : voilà ce qu'on relit tous les 
ans, d'une manière monotone et inévitable. 

Cependant le conseil municipal sort quelquefois 
de cette vulgaire généralité. En i83i, il demande 
un service funèbre pour les braves tombés dans les 
journées des 27-29 juillet i83o. Plus tard, d'accord 
avec le gouvernement, il décide la reconstruction de 
l'église. Malheureusement la nouvelle construction, 
sans style artistique, forme un contraste frappant 
avec le beau clocher du xir siècle. 

Pendant la guerre de 1870-1871, les Bavarois et 
les Prussiens occupèrent militairement la commune, 
depuis les derniers jours de septembre jusqu'au 
mois de mars suivant, rançonnèrent le pays et firent 
des réquisitions de bestiaux, de grains et de four- 
rages. 

Que devint alors le château pendant cette pé- 
riode? En 1819, il fut acquis par MM. Ters et 
d'Espagnat, qui se proposèrent de le morceler et de 
le vendre au détail. Heureusement le projet ne se 
réalisa pas, et cette oeuvre splendide fut conservée. 

En 1824. le domaine devint la propriété de 
M. Jacques de Serre, comte de Saint-Roman, pair 
de France, qui l'habita jusqu'à sa mort, survenue 
en 1843. Méréville vit encore reluire une longue suite 
de jours heureux. M. de Saint-Roman s'acquitta 
avec grand soin de l'entretien de sa propriété et fit 
de nombreuses acquisitions de terres pour agrandir 



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— 29S — 

ses fermes. Il laissa trois filles de son mariage con- 
tracté avec Mélanie Le Rebours de Chaussy : la 
première fut mariée à Raymond de Serre, dont deux 
fils; la deuxième, au marquis de Barbançois, descen- 
dant des anciens seigneurs de Villegongis et Cour- 
celles-Ie-Roi ; la troisième, nommée Sidonie-Suzanne, 
épousa en 1820 Anatole-Joseph-Philippe, comte de 
Reilhac. 

De ce dernier mariage naquit, en 1822, une fille 
unique nommée Gabrielle-Jacqueline de Reilhac qui 
hérita de Méréville après la mort de son grand-père 
(1843). Elle épousa, la même année, son oncle 
Jacques Raymond de Serre, comte de Saint-Roman. 
Us ont habité ensemble Méréville jusqu'en 1867, et 
y ont laissé les meilleurs souvenirs. 

Elle mourut en 1878, après avoir eu, de son ma- 
riage, quatre fils et une fille. 

Anatole-Joseph-Philippe, comte de Reilhac, se 
maria en secondes noces à Madeleine- Henriette du 
Ijgondès qui lui donna un fils, Albert-Alphonse- 
Marie-Joseph de Reilhac, le représentant actuel de 
la famille. Il mourut lui-même le 14 juin 1876, âgé de 
quatre-vingts ans, étant né le 26 septembre 1794, 
et fut inhumé à Montry (Seine-et-Marne). 

De la famille de Saint-Roman, Méréville passa à 
M. le duc de Sessa.qui le garda à peine un an {1868). 
Depuis, le domaine a changé plusieurs fois de pro- 
priétaire. Acquis à cette époque par un juif nommé 
Belleys, il fut revendu en 1876 à M. Charles- 
William Maxwel Heddie de Sierra Leone, ancien 
capitaine de vaisseau écossais. Ce dernier mit lui- 
même la propriété en vente et la fit adjuger, le 6 jan- 



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— 296 — 

vier 1889, à M. Pascal; depuis cette époque il y a 
eu différents propriétaires, jusqu'à M. Chauvot qui 
en jouit actuellement. 

Telle est actuellement la situation de Méréville : 

I. Château meublé, avec tableaux et pan- 

neaux, et parc d'une contenance de. . 58 h. 86 a. 63 

II. Petit parc d'une contenance de 12 h. 86 a. 65 

m. Bois de Boulogne 24 h. aS a. 20 

IV. Fermes de Semainville, de Glaire, du 

Moulin, bois, garennes 180 h. 37 a, 57 

V. Ferme du Grand-Villiers 376 h. 74 a. 65 

Total. ... 653 h. 10 a. 70' 

Revenus. 

I. Château, grand et petit parc, valeur locative . 24000 fr. 

II. Bois de Boulogne, coupe de bois 1200 • 

III. Location de Grand-Villiers *. i5ooo » 

IV. Locations diverses 4275 » 

V. Ferme de Semainville 4000 » 

VI. Moulin du Pont, susceptible d'une location de. i5oo • 



Total. . . 49975 fr. 



La mise à prix du château était, au 6 janvier i88q, par le 
ministère de M' Trempé, notaire à Méréville : 



ï. Du château et des fermes 700000 fr. 

II. Du Grand-Villiera 35oooo . 



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397 - 



CHAPITRE VllI. 

CURÉS, BAILLIS, PRÉVÔTS ET NOTAIRES. 

Curés de Saint-Père-lès-Méréville. 

Les premiers curés de la paroisse furent d'abord 
les prieurs de Saint-Père, qui cessèrent d'exercer 
leur ministère au moment où le second concile de 
Latran défendit aux religieux bénédictins de s'occu- 
per des campagnes. 

i5oo. — Ambroise Rabureau. Il est cité dans les 
archives de La Porte, comme procureur de M°" de 
Ballue, veuve d'Etienne de Prunelé; il était maître 
es arts*. 

Les minutes des notaires et les registres parois- 
siaux, si incomplets qu'ils soient, vont nous fournir 
désormais, avec des lacunes, la suite des curés de 
Saint- Père jusqu'à 1789. 

i536. — Eiienne Bardin, curé; Pierre Lesage, 
vicaire*. 

1541. — Jean Dumont, curé; Boniface Barellier, 
vicaire. Ce dernier vend à Noël Mercier une pièce 
de terre et de vigne, située au Champ-du-Puits- 
Plin, pour la somme de 7 livres 14 sous tournois*. 



I. Archives de La Porte, < 
a. Minutes notariies. 
3. Idem. 



■izPdnyGOOgle 



i54i. — Jean Petit, curé; il assiste à la réforma- 
tion des coutumes d'Étampes, en r556'. 

iS^o. — De Mezaiges, curé. 

iSçS. — Cantien Le Tonnellier. 11 est cité dans 
un bail conclu, entre lui et Guillaume Michot, de six 
mines de terre dépendant de la cure, aboutissant aux 
terres de Menessard et aux Grands-Ctoux'. 

1604. — Nicolas Fiquot, curé'. 

1616. — Pierre Robelot, curé; Allain Lefèvre, 
vicaire*. 

1627-1633. — Julyenne, venu d'Autruy à Méré- 
ville'. 

i633. — Esme de Bièvre, docteur es droits civil et 
canon. Il a pour vicaire un irlandais nommé Guil- 
laume Duroïk, licencié es droits civil etcanon devant 
la Faculté de Paris ( i635) ; en 1 687, le vicaire se nom- 
mait Paul Roussel'. 

1642. — Jean Bothereau résigne la cure le 
25 juin 1642, en faveur de Marin Le Tonnellier, 
prêtre du diocèse du Mans'. 

1642-1668. — Marin Le Tonnellier. 



I. Réforme de la Coutume {Grand Coulur. 
ï. Minutes notariées. 
3. Idtm. 

5. Archives d'Autruy. 

6. Minutes notariées, prise de possessioa. 



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- 299 - 

1668-1676. — Lecomte, curé; Boullage, vicaire. 

1676-1681. — Jacques-Édouard-SimonHerbolin, 
vicaire. 

]68i-i683. — Isandra, curé; François Gentil, 
vicaire. 

i683-i688. — Guillaume Hubert, curé ; Fran- 
çois Rouilly, vicaire. 

1688-1700. — Genest, curé; Jacques Lecomte, 
vicaire. 

1700-1719. — Etienne Lesage, curé; François 
Champion, vicaire en 1718. 

17191742. — Jean-Jacques Davoust; il est dé- 
cédé le 16 août 1742 et est inhumé dans le sanc- 
tuaire de l'église. Les vicaires furent : 1729-1721, 
Piétri; — 1721-1726, Thénard; — 1726-1729, Bon- 
net; — 1729-1731, Lesage; — 1731-1737, Dorvet; 
— 1740- 1745, Méry. 

1742-1750. — Hutteau, curé; Anzin, Dif, Chazot- 
tier, vicaires. 

1750-1783. — Savouret, curé; Hutteau, Sehan, 
décédé curé d'Autruy; — Charles Viot, Alexis 
Gandon, Poirier, Gazan, vicaires. 

1783-1786. — Chevialle, curé. 

1786-1787. — Doches. 

1787-1793. — Delanoue'; a apostasie en 1793 et 
s'est retiré à Etampes. 

1. Minutes notariées de Méréviile, 



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- 3oo 


i8oi-i8i5 


— Barellier. 


1816. 


— Cheret. 


1816-1818 


— Hervieu. 


1818-1820 


— FrançoD. 


1820-1826 


- Thuilier. 


1826-1837 


— Mourot. 


1837-1849 


— Salmon. 


1849-1876 


- Jollet. 


1876-1877 


- Chartier. 


1877-1890 


— Péchard. 


1890-1902 


— Genêt. 



Baillis. 

1540. — Robert Buchon'. 
i55o. — Barthélémy Martial'. 
i56o. — Antoine Langlois'. 
i5go. — Martin d'Artacoulx*. 
1590-1620. — Pierre Donis'. 
1620-1637. — Léon David'. 
1637-1659. — Philibert Simon'. 



I. Miaules notariées dt Mériville. 

3. RÉdactiOD de la Coutume d'Élampes. 

3. Idem. 

4. Archives de Reilhac. 

5. Archives de Mériville, tonds des Monstiers. 

6. Idem, bauK DOtariéB. 
7- Won. 



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— 3oi — 
1703. — Marcel, bailli et syndic perpétuel'. 
1717. — Jean-Jacques Manet, bailli du marquî- 
at'. 

Prévôts seigneuriaux. 



1144 


1186. — Raoul'. 


1376 


— Philippot Grignon'. 


1460 


— Oudart de la Motte". 


1476 


— Jean Gilles'. 


1478 


— Guillaume Audran\ 


i5oo 


— Etienne Charpentier'. 


1646 


— François Marsault'. 




Notaires. 



1378. — Chetté"*. 
1478. ~ Etienne Daudau. 
1482. — Girard". Acte passé devant Girard, no- 
taire à Méréville. 



. Archives de Méréville, baux Dotariés (i7o3|. 
. /d<ni(i7i7), 

>. Bitliothéque ^Orléans, ms. de ûom VerniDac. 
.. Aveu de Glaire (Archives du Loiret, A. 1173). 
:. Archives de Reilhac. 

'. Archives du Loiret. 

l. Archives de La Porte. 

). Minutes notariées. 

0. cr. mss: Hubert (famille de Pninelé). 

:i. Idem. 



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— 302 — 

1494. — Léris. Acte d'abandon de biens fait par 
Guillaume de Gaudart, le 12 juin 1494. 

i5oo. — Etienne Charpentier. 

iSSg. — Jean Gilles, tabellion à Méréville. 

1540. — Robert Buchon, notaire royal garde de 
la prévôté. 

1640. — Michel Gilles, clerc tabellion et procu- 
reur fiscal, licencié en droit. 

i556. — François Girard; Jean-Michel Gilles, 
clerc tabellion et procureur fiscal, licencié en droit. 

iSSa-iSgS. — Jean Colas, notaire; — François 
Simon, tabellion. 

1596. — Toussaint Happart. 

1604. — François Lointier. 

1612. — Jean Hordesseaulx. 

1640. — Jean Hordesseaulx, Mathurin Hordes- 
seaulx, Fauvet. 

1657-1668. — Mathurin Colas. 



1703-1714 
1720-1729, 
1 737-1 781 
1789-1790. 



- Laquo. 

■ Jean Geoffroy. 

- Jean-Pierre Boreau. 

■ Serreau*. 



s renseigaeraents si 



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CHAPITRE IX. 

ESSAI SUR QUELQUES FIEFS RELEVANT DE MÉRÉVILLE. 



Montereau. 

Au XV* siècle, ce village appartenait à la vieille 
famille du Lac. 

Seigneurs de ChameroUes, de Chilleurs, de Tré- 
fontaine, de Santeau, de Primbert, de Domville, de 
Montereau, de La Jonchère, de La Vallée, de Mon- 
lizambert, de Marcilly, de La Coudraye, de Crottes, 
de Rougemont-lès-Aschères ', ils parurent avec avan- 
tage à la grande réformation de la noblesse en 1666'. 
Ils y établirent leur filiation depuis Bertrand du Lac, 
qui servit dans l'armée de Philippe le Hardi, ayant 
sous ses ordres deux chevaliers et deux écuyers. Par 
la suite, les du Lac ont toujours brillé aux premiers 
rangs de la noblesse orléanaise ; Bérault du Lac, en 
1405, guerroyait aux côtés du maréchal Boucicaut, 
le vaillant lieutenant de Charles VI; Bertrand du 
Lac, après avoir paru avec éclat dans les camps, se 
retira à la Cour-Dieu; Lancelot se couvrait de gloire 



I. ChameroJJes, Trérontaine, Primbert, hameaux de la paroUae de 
Chilteurs; — Domville. paroisse de Baiochea-les-Gallerandes ; — les autres 
localités également dans le Loiret. 

3. Archiva du Loiret; — La Chenaye-des-Bois, t. 11, 8q8; — Sympbo- 
rien Quyon, tome II. 



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— 3o4 — 

dans les guerres du règne de Charles Vil; Lancelot II 
et Claude du Lac méritaient la confiance des rois 
Louis XII et François I" et devinrent gouverneurs 
d'Orléans; Henri III nommait Adrien du Lac gou- 
verneur de Sully et de Jargeau; Jacques du Lac, 
chanoine de Sainte-Croix et de Saint-Aignan, doc- 
teur en droit, conseiller au Grand-Conseil, brillait 
par sa science à l'Université d'Orléans dont il était 
l'un des plus éminents professeurs; Louis-Laurent 
du Lac, vaillant soldat, fut l'un des chefs les plus 
valeureux des armées de Charles de Lorraine, feld- 
maréchal des troupes de la reine Marie-Thérèse. 

En 1442, Raymonnet du Lac vend à son frère 
Jean la terre de ChUleurs et achète celle de Mon- 
tereau, Il était fils de Bertrand du Lac, écuyer, sei- 
gneur de Domville, de Chamerolles, de Chilleurs et 
de Tréfontaine, et de dame de Mornay '. Dans l'aveu 
de 1482, vassal du seigneur de Méréville, il rend foi 
et hommage à Pierre de Reilhac, à cause « de la 
* garenne de Méréville, qui se comporte en long et 

> en large avec le tréfond des vignes'. . ., et de qua- 
» rante deux mines de terre assises au terroir de 
» Montereau et des environs en plusieurs pièces; la 
» première contenant vingt mines, tenant d'une part 

> à Jean Le Vannier, escuier, et d'autre partà Fran- 
» çois Chartier d'Intreville; la deuxième contenant 
» cinq mines, assise sur la voye du bois aboutissant 
» au chemin d'Angerville; la tierce pièce, contenant 
» cinq mines, tenant d'une part Jeanne de Vereins, 



. Huberl (ms. de la Bibliothèque d'Orlians). 

. Aveu de Pierre de Reilhac en i^8î {Arc/i. nationales). 



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- 3o5 - 

B veuve de Jehan Morin, escuier, et d'autre aux 
» hoirs de Jean Portehors; la quarte et dernière 
» pièce contenant douze mines' ». 

Raymonnet fut aussi vassal de Michel de Ma- 
roileSj seigneur de Glaire', à cause de l'hôtel de la 
Bonne-Dame et du manoir du Houssy. Il épousa 
Marguerite Bruande, d'une famille tourangelle, de 
laquelle il eut : 

1° Jean du Lac, écuyer, seigneur de Primbert; 

2° Louis du Lac, seigneur de Domville, allié à 
Jeanne Brosset d'Arconville; 

3° Lancelot du Lac, écuyer, seigneur de Monle- 
reau, qui suit; 

4° Hugues du Lac, aussi seigneur de Montereau; 

5° Guillelmine du Lac, mariée à Guillaume Ron- 
deleisne ; 

6" Jeanne du Lac, épouse de Guillaume Poc- 
quaire', seigneur de Boynes. 

Le 17 mars 1483, Jean du Lac, seigneur de Prim- 
bert, passa une obligation à Guillaume Pocquaire le 
jeune et à Jeanne du Lac, sa femme, pour la somme 
de 400 livres en terres sises à Montereau, devant Gi- 
rard, notaire à Montizarabert*. 

Après Raymonnet du Lac, son troisième fils Lan- 
celot fut seigneur de Montereau. Il ne fit que passer 
et mourut sans postérité. 

Hugues, qui lui succéda, fut seigneur de Monte- 
reau entre les années i5o4 et i53o. Le 28 juin i526, 



I. Aveu de Pierre de Reilhac en [482 (ArcH. nationales). 

3. RiibeH, mss., tome HI, P 180. 

4. Msfi. Hubert. 

XX. 



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— 3o6 - 

il rendit aveu à Michel de MaroUes, seigneur de 
Glaire. Le a juillet de la même année, il épousait 
Radegonde de Bléré, fille de noble homme Louis de 
Bléré, seigneur de Sortaige. Il mourut en i53o, 
puisqu'on donne à cette époque souffrance à sa 
veuve, comme ayant la garde noble de Louis du 
Lac, son fils, pour la justice de Montereau'. 

Louis I" du Lac avait alors trois ans, quand il 
succéda à son père. Il fournit aveu au roi le 2$ avril 
r547, à cause de la grosse tour d'Étarapes '. Il épousa 
Anne de Moncelart, fille d'Esme de Moncelart, 
écuyer, seigneur de la Planchette, et en eut : 

Louis II du Lac, écuyer, marié le 39 janvier r586 
à Marie de Chambon, fille de noble homme Pierre 
de Chambon, seigneur de Godinville, et de Mar- 
guerite de Cosne*. 

Ils eurent : Lancelot du Lac, écuyer, seigneur de 
Montereau; Antoinette; Elisabeth et Françoise. Ces 
enfants procédèrent au partage des biens le 1" avril 
162 1. Ils rendirent le même jour aveu au duc 
d'Étampes pour la terre de Montereau. 

Lancelot du Lac épousa Claude de Fauville, dont : 

r Elisabeth, baptisée en août 1627, et eut pour 
parrain François de Chambon, seigneur de Regny, 
et pour marraine Isabelle de Fauville; 

2° Charlotte, dont la marraine fut Anne du Mesnil ; 

3° Marie du Lac ; 

4° Augustin, dont on ignore l'alliance; 



I. Arch. dép. du Loiret, A. Ii38. 

3. Idtm. 

3. La Cbeoaye-Desbois, t. XIX, col. toSj — Hubert (Bibl. d'OrléaasJ. 



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— 3o7 — 

5° Claude, seigneur de Montereau. 

Obligé de se retirer à Nancy, Claude laissa sa 
terre à Augustin du Lac, son frère aîné, qui la vendit 
à Jean Delpech, seigneur de Méréville, conseiller au 
Parlement de Paris, sous la réserve d'une pension 
viagère dont il jouit jusqu'à l'âge de quatre-vingt- 
dix-sept ans, époque où il mourut au château de La 
Forêt-le-Roi'. 

Claude avait épousé Claude Pichart en 1646, et 
eut pour fils Laurent-Marie du Lac, qui lui succéda. 
Ce dernier épousa, par contrat du 5 février 1688, 
Louise- Françoise Michelet, dont : 

Louis du Lac, seigneur de Montereau, mort au 
service de la reine de Hongrie, commandant le régi- 
ment du prince de Lorraine. Il eut d'Anne de Mou- 
lins : 

Jean-Baptiste-François du Lac, capitaine au ré- 
giment de la Reine vers 1728, et Paul, établi en 
Hongrie. 

Des deux fils de Jean Baptiste, Nicolas n'eut pas 
de postérité de son mariage avec Élizabeth Beau- 
doin. Il mourut à Metz vers 1790. 

Pierre-Charles du Lac s'établit en Italie, où il 
épousa à Capoue Marie-Angèle Ambriani, dont il 
n'eut qu'une fille unique. 

Armes des du Lac : d'azur au chevron d'or, accom- 
pagné en chef de deux roses d'argent et en pointe 
d'une fleur de lys d'or aupied nourri de même*. 



. La Cbenaye-Desbois, t. VIIl, j 
I. Idem. 



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- 3o8 - 

. Jean du Bellay possédait aussi au xvii' siècle un 
manoir à Montereau, qui relevait en plein-fief de 
Glaire et en arrière-fief de Méréville '. 

II. 
Les Marteaux. 

La maison de Gaudart, que de nombreux actes 
orthographient indistinctement Gaudart, Gaudard, 
Godard et Godart, semble avoir pris naissance en 
Puisaye, aux confins du duché de Bourgogne. 

Les Marteaux, qui dépendaient de Montereau et 
de Méréville, étaient possédés au xr siècle par des 
membres de cette famille. Le premier connu est 
Guillaume de Gaudart, écuyer, seigneur de Cam- 
bray et du Bois- Villi ers, paroisse d'Arrancourt, de 
La Chaise, de La Motte-Grenouille, de Cercottes en 
Beauce, de Lion-d'Aulneux, en la paroisse de Lion 
en Beauce; de Montereau avec ses fiefs francs des 
Marteaux, Angerville, Retreville et de Challemelle 
en la paroisse de Vienneen Val (aveu de i486). 

Il avait épousé Isabeau de Lavouyère, fille de 
Jean, écuyer, seigneur de Lavouyère, et eh avait eu 
deux enfants, comme il appert d'un acte d'abandon 
qu'il fit de tous ses biens en faveur .d'Etienne et de 
Jean de Gaudart, le 12 juin 1494, devant Jean 
Léris, notaire à Méréville ; de cet acte il ressort que 
ledit Guillaume était veuf et âgé de quatre-vingts 
ans'. 



I. Aveu de 1482. 

a. IfSosier; — Hubert (mis. de la blbliotbèque d'Orléacs). 



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— 3o9 — 

It eut comme postérité : 

i" Etienne de Gaudart, écuyer, âgé de trente-deux 
ans à l'époque de l'abandon précité et du partage 
avec son frère Jean des biens de la succession de sa 
mère et de son père, fait le 23 juin 1494, devant Jean 
Daniel, bailli du fief du Puîset, pour la part de 
Louis de Simon, écuyer, seigneur en partie du Pui- 
set, à cause de sa femme Charlotte de Gaillon; 

2° Jean de Gaudart. Il eut en partage les seigneu- 
ries de Montereau, des Marteaux, d'Angerville et 
de Retreville, et les dîmes, rentes, champarts, fiefs 
et arrière-fiefs du dit Montereau, sauf une rente de 
40 sols parisis que son frère aîné se réservait, et pour 
laquelle il lui reconnut devoir la foi et hommage à 
cause du fief de Bois-Villiers, échu audit Etienne 
de Gaudart, ainsi que de ceux de La Chaise, de La 
Motte-Grenouille et de Lion-d'Aulneux. Jean de 
Gaudart eut encore la seigneurie de Challemelle ef 
est dit, dans l'abandon du 12 juin 1494, âgé de vingt- 
sept ans. 11 épousa, par contrat du 26 octobre 1494, 
Anne de Champgirault, fille de Jean de Champgi- 
rault, écuyer, seigneur de Germonville, et de Hu- 
guette de la Ravaillier'. De son mariage vinrent 
cinq enfants, qui tous signentà l'inventaire fait après 
son décès et celui de sa femme, par acte du 27 juin 
1537, devant Michel Gilles, notaire à Méréville. Ces 
enfants sont : 

1°, Richard de Gaudart, écuyer, seigneur de Mon- 
tereau et de Challemelle, qui comparaît au contrat 



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- 3io - 

de mariage de son frère Claude, le 9 novembre i534; 

2" Claude, qui va suivre ; 

3" René, écuyer, religieux de l'abbaye de Saint- 
Benoît, lequel signe à l'inventaire du 37 juin i537; 

4° Antoine, écuyer, lequel signe à la ratification de 
l'inventaire, le 10 juillet i545; il fut seigneur du Bois- 
Villiers et est l'auteur d'une branche distincte; 

5° Renée, mariée par traité du 3o janvier iSaa, 
passé devant Jean Gilles, notaire à Méréville, à Jean 
du Rousset, écuyer, seigneur d'Ardennes; lequel 
Jean du Rousset signe à l'inventaire du 27 juin 1537. 

Nous avons trouvé d'autres enfants en compulsant 
les minutes notariées de Méréville; Louis, seigneur 
de ta Tour-Carrée en la paroisse d'Estouches', et 
Michelle, religieuse au couvent de Saint-Loup 
d'Orléans. 

Dans la maintenue du 5 décembre 1667, faite par 
M. de Machault, conseiller du roi en ses Conseils, 
maître des requêtes ordinaire de son hôtel, Claude 
de Gaudart est qualifié écuyer, seigneur de Challe- 
melle, de Montereau et de Romainville en partie; il 
fut marié, par contrat du g novembre i534, à Hélène 
de la Beschière ou de la Boschère, fille de Jean de la 
Beschière, chevalier, et de Jacqueline de Maillé. Le 
20 septembre 1546, représentant de son frère Louis, 
il rendit hommage au duc de Vendôme pour une 
terre de haut lignage provenant d'Antoine Duhault, 
seigneur de Pannecières et de Pierre-Sèche'. Il ren- 
. dit un autre aveu à Jean de Sabrevois, chevalier, 



1. Annales du Gâtinais, Xïl (18Q4), p. 34. 
3. Minutes notariées de Méréville. 



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- 3ii - 

seigneur de Saulx et de Richebourg, à cause de son 
fief du Marteau, relevant en foi, hommage, rachat, 
quint et requint d'un cheval de guerre et autres 
droits de la seigneurie de Villeneuve-le-Bœuf, par 
acte passé le i5 juillet i55o devant François Girard, 
notaire à Mérévllle. En 1644, il fit partie du ban et 
de l'arrière-ban d'Ètampes*. De ce mariage vinrent : 

1° Espérant de Gaudart; 

2° Anne, épouse de Jean de Sainxe, écuyer, sei- 
gneur de Nainvilliers, de Boissy et des Cresneaux*. 

Espérant reçut comme fils aîné le fief des Mar- 
teaux par son contrat de mariage avec demoiselle 
Crespine de Vaucouleurs, sœur de Marguerite de 
Vaucouleurs, mariée le 28 août iSôç à Jacques du 
Coudray, seigneur de Férolles, fille de Charles de 
Vaucouleurs, écuyer, seigneur du Nant et de Vau- 
couleurs en partie', et de Marie de Bléré. Il fit le 
14 juillet 1574 offre de foi et hommage à demoiselle 
Françoise de Vipart, épouse de Jean de Sabrevois, 
chevalier, seigneur de Saulx et Richebourg, à cause 
de la seigneurie de Villeneuve-le-Bœuf, de laquelle 
relevait le fief des Marteaux. II rendit aveu et dé- 
nombrement au sieur de Richebourg le 7 juillet 1671 , 
par devant François Thibault, notaire à Angerville- 
la-Gâte. Sa femme Crespine de Vaucouleurs laissa 
plusieurs enfants : 



I. Annales du Gàtinais, XU, p. 3. 

3. Hubert, tome IV, p. ]33. — Armes des Sainxe : d'argent à deux 
fasces de gueules. 

3. Annes des Vaucouleurs : d'azur à la fasce d'or, accamfagnee de trois 
Utnnes ou couleuvres de même; — Armes des Bldri : d'argent à trois mer- 
leltes de saule. 



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ï" René de Qaudart, âgé de quinze ans le 28 dé- 
cembre r587, suivant la déclaration de sa mère; 

2° Charles, âgé de douze ans au même temps; 

3° Jean, qui suit : 

Jean fut seigneur des Marteaux, de iMontereau, 
d'Arcy de son chef, de Bourget et partie de Vau- 
couleurs du chef de sa mère, et de Maurepart du 
chef de sa femme. Il était âgé de quatre ans le 28 dé- 
cembre 1587. Il épousa par acte du i3 mars i6o5, 
passé devant Altin Lecoq, notaire à Orléans, Mar- 
guerite de Calvy', fille de Jean de Calvy, écuyer, 
seigneur des Loges et de Goulu, et d'Anne d'Allon- 
ville. Il servit au ban et arrière-ban du bailliage 
d'Étampes, suivant un extrait du rôle des. taxes et 
contrainte dudit ban et arrière-ban à lui signifié en 
juin i636. Il obtint, conjointement avec son fils 
Pierre, une exemption de service le 5 juillet de la 
même année, du bailli d'Étampes. 11 appert par cet 
acte qu'il avait donné le fief des Marteaux à son fils 
Pierre. Il fit offre de foi et hommage à Timoléon de 
Fauville, sieur des Caves et de Glaire, devant Quen- 
tin Fauvet, notaire à Méréville, le sS juin 1604. 

Il avait épousé en secondes noces, par contrat du 
16 octobre 1616, Hélène de Havart, dame de Thuil- 
lay, fille de feu Adrien de Havart, écuyer, seigneur 
de Senantes, et de Jeanne de Crépainville*. Il laissa 



1. Armes des Calvy : i'or à trois roses de gueules posées 2 et i, 
accompagnées en chef (Ttitt croissant de même; — Annes d'Alionville : 
^argent à deux fasces de sable. 

2. Armes des Havart : de gueules à la bande d'or fretlée de sable, 
accompagnée de six coquilles d'argent, posées en orle, 3 en chef et 3 en 
pointe; — Armes des Crépainville : dfazur à un besant d'or, au chef d'or 
chargé de deux besants d'azur. 



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- 3i3 - 

de sa première femme deux enfants : Jean et Pierre, 
et de sa seconde femme : Marie, Jacques et Nicolas, 

i" Jean de Gaudart, écuyer, seigneur de Maure^ 
part, fut maintenu en noblesse avec son fils Mar^ 
guery de Gaudart, seigneur des champarts d'Aï 
laines le 5 décembre 1667; 

2° Pierre, écuyer, seigneur des Marteaux, reçut 
du duc de La Valette, lieutenant-général pour le roi 
au gouvernement de Guyenne, commission pour 
se rendre dans cette province au service du roi. U 
obtint du bailli d'Étampes exemption du ban et de 
l'arrière-ban du dit bailliage le 5 juillet i636; il 
appert de cette exemption qu'il servait déjà et était 
marié avec Élizabeth Bordel, fille de Philippe, sei- 
gneur de Domecy en partie, et de Louise de La 
Motte'. 

De ce mariage vinrent : a. Anne de Gaudart, 
dame des Marteaux, mariée le 26 janvier i655 à 
Charles Lamy, écuyer, seigneur de Bougy*; 

b. Pierre, né le 5 mai 1641 à Bougy; 

c. N..., écuyer, né à Bougy le 3 juillet 1643. 

3° Marie, alliée à Pierre Jabin, seigneur de Jan- 
vry; 

4" Jacques, écuyer, seigneur du Nant et de Vau- 
couleurs en partie; 

5° Nicolas, écuyer, seigneur d'Arcy, demeurant à 
Bouville, maintenuen noblesse le 16 décembre 1667; 
il épousa en premières noces Charlotte Petit, fille 
de Pierre, écuyer, seigneur de la Montagne, et de 



. Armes des Bordel : <for au pal fuselé de sable. 

.. Armea des Lamy : d'azur â une harpie à tite humaine et le corps Sor. 



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— 3i4 — 

Marie Garrault'; en deuxièmes noces, Débora de 
Drummard, fille de Jean, seigneur de Chomeraye, et 
de Débora Piédault. 

Les armes des Gaudart sont : De gueules au lion 
d'or couronné de même, la queue nouée, fourchée 
et passée en double sautoir, accompagné de cinq 
fleurs de lis d'or posées deux aux flancs dextre et 
senestre, deux aux côté droit et côté gauche de la 
pointe et une en pointe. 

Jean et Pierre de Gaudart vendirent leur propriété 
des Marteaux à Lancelot du Lac le 17 septembre 
i658 pour la somme de 7800 livres'. 



IIL 

Port au. 

Autrefois, cette seigneurie de la paroisse d'Autruy 
était en la possession de la famille Piédefer, dont les 
membres possédaient encore Guyencourt et Aul- 
nay-Ia-Rivière. 

Le premier seigneur connu est Robert, qui épousa 
Jeanne d'Esly, et eut Michel, avocat au Châtelet de 
Paris; celui-ci laissa de Denise Chanteprime un fils 
Robert, avocat au Châtelet, et un autre fils Jean, 
chevalier de Saint-Jean de Jérusalem (i5io). 



1. Armes des Petit : de gueules au dragon ailé à trois létei d'argent; 
— Armes des Garrault : dfazur semé iHétoiles iPor au lion du même bro- 
chant sur le tout. 

2. Archives du Fraisse. tome 11, p. ^. 



■izPdnyGOOgle 



- 3i5 - 

Robert, l'aîné, épousa Perrette Braque, fille de 
Germain Braque, seigneur de Guyencourt, et de 
Catherine des Landes; il parait dans des actes de foi 
et hommage des années i486, 1496, i5o3, et eut pour 
enfants : 

1° Robert de Piédefer, seigneur de Guyencourt; 

2° Jacques, sieur de Saint-Mars. 

Robert III eut de Madeleine Simon : Robert, 
Michel et Jean. 

Robert IV épousa Jeanne Briçonnet, fille de Guil- 
laume Briçonnet et de Claude de Léveville, dont : 

Robert V, époux de Lucrèce de Prunelé, fille de 
Gilles dé Prunelé, seigneur de La Porte, de Saint- 
Germain et de Gaudreville, et de Renée de Mazange. 
On voit encore sa tombe dans l'église d'Autruy. Ils 
eurent : 

Robert VI, seigneur de Guyencourt, du Portau et 
de Prévelcourt, uni à Louise de Bérulle, d'où naqui- 
rent Charles, Jérôme et Marie. Ils cédèrent en i636 
leurs terres de Prévelcourt à Robert de BarviUe, 
écuyer, seigneur de Coudray et de Maisoncelles, leur 
cousin. Jeanne vendit le Portau à Barthélémy de 
Beauregard en 1613. Elle avait épousé en premières 
noces Robert de Barville, et en deuxièmes Jacques 
de Damas. 



IV. 

Trémeville et Champbeaudoin. 

Trémeville, ferme de la paroisse d'Autruy, rele- 
vait de Méréville et était possédée aux xV et 



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— 3i6 - 

XVI* siècles par la famille Groslot. Ce nom, porté par 
deux baillis d'Orléans au xvi* siècle, appartenait à un 
marchant tanneur de la paroisse de Saint-Pierre-le- 
Puellier, Etienne Groalot, le premier membre de 
cette famille qui nous soit connu. 11 avait un frère 
nommé Jean, marié à Marion Bourdon. Lui-même 
eut de Jacqueline Mignot un fils aussi appelé Jean, 
qui, le jour de son mariage avec Françoise Coussi- 
quault, reçut en dot de son parrain • le lieu, manoir, 

> mestairie et appartenance de l'Isle aux Bour- 
» dons, autrement le Buisson-Baudry; le lieu, mes- 

> tairie, fiefs, vassorts et appartenances de Champ- 
» beaudoyn', assis en la paroisse de Harcevillc 
» en Beausse; les lieux, mestairies, fiefs, vassorts, cen- 

> sives et appartenances de Fromonville (Fromon- 

> villiers} assis en la paroisse d'Octroy en Beausse; 

> une mestairie avec fiefs et vassorts séant en la 
• paroisse d'Oison en Beausse, et beaucoup d'autres 
» immeubles situés à Orléans ou dans les environs ». 

Jean eut de son mariage avec Françoise Cous- 
siquault les enfants qui suivent : 

1° Jacques, seigneur de Champbeaudoln; 

2" Étienne,mariéàFrançoisedeChampeaux(i547); 

3" Jacquette, alliée à AIgnan Tessier, avocat à la 
Cour d'Orléans'. 

Jacques dédaigna le commerce et entra dans la 
magistrature. Grâce à son travail, à son intelligence 
et surtout aux faveurs spéciales dont 11 fut entouré, il 
remplit les fonctions de lieutenant-général au bail- 



I. Qui avait été précèdemmeat posBÊdé par la (amille Valletard. 
1. Hubert, mSH. (Bibliothèque d'Orléans). 



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-3.7- 

liage, à un âge où les autres débutent à peine dans 
la carrière, et fut appelé, à 40 ans, aux fonctions de 
bailli d'Orléans. Au titre de chancelier des ducs 
d'Alençon et de Berri, il réunit ceux de maître des 
requêtes du roi et de la reine de Navarre, et de con- 
seiller ordinaire du roi en son grand Conseil'. 
Vers i55o, il ajouta Trémeville à Champbeaudoin. 
11 mourut le 12 Juin i552, à l'âge de 60 ans, et laissa 
de Jeanne Garrault, fille de Thibault Garrault, mar- 
chand à Orléans, les enfants dont les noms suivent : 

i" Jérôme, né à Orléans en iSao, seigneur de 
l'Isle; 

2" Henri, qui eut Chambeaudoin et Trémeville. Il 
renditaveu au roi Charles IX en 1664 pour ces deux 
propriétés, acquit la même année la Muette, les 
Caves de Prévelcouft et une partie du droit de pêche 
dans la Juine'. Cet homme qui avait, il faut l'avouer, 
des penchants peu monastiques, fut à la fois pourvu 
de deux bénéfices : du couvent de la Pelice*et de 
celui de Flotin*. Il succédait, dans la première 
charge, à son oncle Christophe Garrault', et dans la 
seconde, à Chambolin'. Anne de Lauthiers, son 
épouse, était veuve en 1679, car elle renouvela, 



i. Hubert, mss. Cf. Emm. Je Torquat, Mémoirei de la Société archéo- 
logique de l'Orléanais, année |S53. 

3. Archives notariées de Méréville; Arch. dép. du Loiret, A. 981. 

3. La Pelice, abbaye de bénédictins non réformés, fondée vers lïoo 
par Bernard de La Perte, près de La Perte-Bernard, dans le Maine, et 
dotée d'assez maigres revenus. 

4. Mémoires de la Société ifagriculture d'Orléans, 1S69, p. 134 (René 
de Maulde). 

5. Galtia ehrisliana, t. XIV. 

6. im. 



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- 3i8 - 

le 4 décembre de cette même année, l'aveu pour 
Champbeaudoin et Trémeville, et ne survécut que 
d'un an à son mari'. 

Lancelot mourut dans un âge relativement jeune. 
Le domaine échut alors à Jacques-Gaspard Groslot 
et à Diane Groslot, les deux derniers enfants de Jé- 
rôme, seigneur de l'isle, et de Pernette Hatte, sui- 
vant les aveux de 1579 et i58o'. 

Jacques se rendit encore possesseur de Giron- 
ville'par l'acquisition qu'il en fit en i587 de Noblet, 
seigneur de FréviUe'. Il mourut en 1622, laissant de 
son épouse Anne Testus, fille de Charles Testus, 
président au Conseil de Bretagne, et de Michelle 
Galmet ' : 

Henriette, dame de Vrigny, et Marie, qui fut 
dame de Trémeville, de Champbeaudoin etde Giron- 
ville*, conjointement avec son mari Etienne Bardin, 
procureur de l'abbaye de Sainte-Croix de Leufroy 
au diocèse d'Évreux; elle posséda cette dernière 
dépendance jusqu'en l'année i683, époque où ce fief 
fut acquis par les membres de la famille de Martel 
de Renac, propriétaires de la Porte d'Autruy'. 



I. Archives du Loiret, A. 985. 
1. Idem, A. 963. 

3. Gironville, autrefois paroisse, actuellement hameau de I. 
de Channont (Loiret). 

4. Archives de la Porte, Vil, 3. 

5. Ibid. (Actes de tutelle, i5q3). 

6. Ibid. 

7. Ibid.— Armée des Groslot : d'argent à ta croix engresiée de gueules, 
cantonnée de quatre alirions de sable, chargée en cœur tffun écusson d'azur 
à un lion Sor. — Voir le travail que nous avoos coosacré aux seigneurs 
d'Autruy dans les Annales de la Société du Gâlinais, t. X, p. 375. 



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— 3i9 — 

Après Marie Groslot, Champbeaudoin et Tréme- 
ville passèrent dans la famille de Boullard'. 

En i632, Antoine de Boullard, écuyer, seigneur 
de La Selle, conseiller du roi et receveur général des 
finances, rendit à son suzerain Jean des Monstiers 
foi et hommage pour ses nouvelles propriétés. 

Louis, son fils, vivait en 1672. 

Charles, son successeur, acquit Allainvïlle de la 
famille Chartier, et une partie de Fromonvilliers du 
prévôt d'Auvers'. 

Aux xviu' et XIX* siècles apparaissent les Rolland 
et les Poilloue de Saint-Mars. Le président Rolland 
fit restaurer son château de Champbeaudoin et en fît 
une habitation presque princière. Arraché de son 
domaine en 1794 par les ordres du trop fameux 
Laplanche, il périt sur l'échafaud. Deux de ses fils 
lui survécurent : l'un fut préfet de l'Eure sous l'Em- 
pire et l'autre député sous la Restauration'. 

A l'heure oîi nous écrivons ces lignes, la famille 
de Poilloue est encore représentée par le marquis 
de Saint-Mars, le dernier propriétaire de Champ- 
beaudoin, héritier par sa mère des Rolland d'Erce- 
ville. Il fut pendant de longues années conseiller 
général du canton d'Outarvilie*. 



I. Cf. Hubert, mss. (aveui précités). 

3. Archives de la Porte (minutes de Méréville). 

3. Archives du Loiret. A. 98]'<)63. -^ Armea de la famille Roland : tTur- 
gettl à la croix dentelée de gueules cantonnée, à quatre aigleltes à Vécu 
d'azur chargé d'un lion ifor en abîme. 

4. Armea des Poilloue : d'argent à trois chevrons, parti 4e sinopie et 
de tahle. 



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— 320 ■ 



V. 
Glaire et La Grenouillère. 

On remarque encore à Glaire ses vastes fossés, la 
base de ses murs, demeurés comme des témoins 
irrécusables d'un passé qui l'honore. Cette pitto- 
resque résidence est située sur la Juine, à un kilo- 
mètre au sud de Saint-Père et de Mérévitle, bâtie 
sur des substructions gallo-romaines. L'origine de 
ce fief dépendant de la vicomte de Mérévîlle semble 
remonter au xii' siècle. Deux seigneurs de Glaire, 
Eudes et Rahier, sont mentionnés dans le chartrier 
de Bonneval comme témoins d'une donation faite à 
l'église de cette paroisse'. 

Cette ferme était, en 1389, possédée par Jean 
d'Autry, seigneur des Landes* et du Petit-Pui- 
seaux*, fils de Gibault d'Autry, écuyer et chef de la 
famille*. Jean d'Autry laissa pour héritiers deux fils : 

i" Jean, qui fut après lui seigneur des Landes et 
de Glaire; 

2* Guy, seigneur de Coûtant, qui figure parmi les 
chambellans du roi, de 1401 à I4o7^ 



I. Dom Veroinac, mss. {Bitl. d^Orléans). 

t. Laades, bameau de Bonay-sur-Loire (Loiret). 

3. Petit-Puiaeaux, ferme de Neuville-aux-Bois (Loiret), possédée autre- 
fois par les /amilles de Cbardon, de CarmeDaux, de Billy. 

4. Hubert, mss., t. I, p. 33. Armes ; d^argent à trois losanges de gueules 
en écharpe. 

5. Armes : au chef à trois billetlet brisées. II épousa Jeanne de Mont- 
roQgDOD, veuve en 1404. 



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— $21 -- 

La dame de Glaire, veuve en iSçô', prend, on ne 
sait comment, le titre de vicomtesse' dans un aveu 
qu'elle rend au comte d'Etampes. Elle va nous dire 
elle-même ses titres et ses propriétés : 

A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Philippot 
Grignon, prévôt de Méréville, salut. Sachent tout que par- 
devant nous vingt en sa personne noble dame Madame la 
vicomtesse dame de Glaire, veuve de Messire Jean de la 
Fauconnière, jadis chevalier, là qu'elle dit et affirme parde- 
vant nous qu"ele tient et advoue tenir en fief à une foy et 
hommage à rachapt et quint deniers, et cheval de service, 
quant le cas y eschet, de très noble hault et puissant prince 
Monseigneur le Comte d'Estampes, à cause de son chastel 
d'Estampes, une pièce de terre contenant vingt septiers 
séans qu terrouer de Lhumery ou chantier de Fraicul, si 
comme la dite dame dit et affirma et confessa pardevant 
nous. En tesmoing de ce, nous avons fait sceller ces lettres 
du scel de la dite prévosté de Méréville. Donné l'an de 
grâce mil trois cens quatre vingt et seize, le samedy vingt 
deuiiesme jour du mois de juillet. (Signé ;} Guignard". 

En 1482, Michel de Marolles' tenait de Pierre 
de Reilhac les fiefs de Glaire et de la Grenouillère. 
Il avait alors pour vassaux : Raymonnet du Lac, 
Jean du Bellay, Jeanne de Verines, la dame de Pru- 
nelé, veuve de Perceval Lebouis, Guillaume Lamy, 
Etienne Ladmirault, Claude d'Arbouville, Huguet 
de Prunelé'. 



1. Arch. dép, du Loiret, A. 1170, 
7. 11 est probable qu'en l'absence de la véritable c 
tait guëre Mérévilie), la dame de Glaire prenait ce titi 

3. Arck. du Loiret. A. 1170. 

4. Aveu de \^î. — Marolles est une ferme de la 
Laurent-des-Boia, canton de Marchenoir (Loir-et-Cher). 

5. Aveu du 13 juin 1463. 

XX. 



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— 332 — 

Il déposa en i53o en faveur d'Abel de Buz dont on 
recherchait le titre de noblesse dans la riche succes- 
sion de son oncle Jean de Reilhac,évêque de Sarlat. 
Il mourut en i536 à l'âge de quatre-vingt douze 
ans'. Ses enfants furent : 

1° René de Marolles, marié à Michelle de Char- 
tres; 

2" Guillaume, marié à Jacquette de Montgilbert, 
décédé vers i54i ; 

3° Marguerite, épouse de Guillaume du Monceau, 
seigneur de la Brosse, veuve en i53o; 

4" Marie, épouse de Richard de Saint-Martin ; 

5° Denise, mariéeà Michel de Chintreaux, seigneur 
de Bourron'. 

A la mort de son père, René fut seigneur de Glaire 
et de La Grenouillère. Il eut en outre les terres des 
Granges et de l'Alun, situées en Sologne, et de 
Reuilly dans le Berry. Il était lieutenant de cent 
gardes suisses de la reine. Il laissa de Michelle 
de Chartres : 

I" Isabelle ou Élizabeth, épouse en premières 
noces de Tristan de Thiville, fils de Robert de Thi- 
ville et de Jeanne de La Rable ; en secondes noces de 
Marc de la Tranchée.écuyer, seigneur de I^ Barre et 
du Buisson ; elle fut dame de Glaire et veuve en i 5q8, 
n'ayant qu'une fille issue de son second mariage, 
nommée Marie*; 

2" Claude; 



I. Minutes notartiet de Uéréville. 
1. Ibid. 
3. Ibid. 



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- 323 - 

3° Pierre de Marolles, écuyer; 

4° Lazare, écuyer, seigneur d'OutrevilIe. 

Marie de La Tranchée épousa le lo septembre iSgb 
Timoléon de FoviUe, fils de Jacques de Foville, 
écuyer, seigneur de Cedesnay, et d'Élizabeth de 
Beaurin'. Elle eut de ce mariage les enfants qui 
suivent : 

1° Auguste de Foville, seigneur de Villechaumont, 
des Caves et de Glaire*; 

2" Timoléon II; 

3" Claude, mariée à Lancelot du Lac, seigneur 
de Montereau; 

4° Élizabeth. 

Après eux, Glaire fut acheté par les seigneurs de 
Méréville et resta en leur possession jusqu'à la Révo- 
lution. 

La Grenouillère, située à trois cents mètres de 
Glaire, près de Semainville, était en i538 la pro- 
priété de Marie de Garlande '. Quelques années plus 
tard, en 1541, nous trouvons Marguerite de Choisy 
et Marie de Choisy, filles de Jean de Choisy et 
d'Antoinette de Pautre, en possession de cet ancien 
manoir. Marguerite épousa René de Fleury, fils 
d'Eusèbe de Fleury, et Marie épousa Gilbert de 
Fleury. Voilà comment nous voyons en 1542 la 
famille de Fleury résider à Méréville, à La Grenouil- 
lère'. 



I. Miaules notariées de Beaugency (étude Blondcl). 
n. Villechaumont, hameau de Crarant (Loiret); — Les Caves, hameau 
de Ta vers (Loiret). 

3. Minutes notariées (i538). 



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— 324 ■" 

R^né de Fleury eut pour enfants : 

r Anne, épouse en premières noces de Daniel 
de Pocquaire, seigneur de La Plissonnïère, qui en 
eut Perrette, mariée à Louis de Gaudart, du Bois- 
Villiers'; 

2° Michel; 

3" Nicolas, époux d'Anne de Reviers de Mauny; 

4° Françoise, mariée à Christophe de La Chaus- 
sée, seigneur de Berchères-Ia-Maingot*; 

5° Hélène, alliée en premières noces à Hector de 
Raimbot, seigneur de Montretaume,et en deuxièmes 
à François de Semesson, sieur de Renneville'. 

En 1598, Marie de Boigny, veuve de Gilbert de 
Fleury, laissant deux enfants {Jean et Jacques), 
épousa en secondes noces Claude Le Boucher, sei- 
gneur du Breuil et de Sennely en Sologne; elle 
racheta la part indivise de ses neveux et nièces et se 
trouva en 1601 seule et unique propriétaire de La 
Grenouillère*. Elle eut Anne et Jeanne Le Boucher. 
Depuis, La Grenouillère fut rattachée à la maison 
suzeraine jusqu'en 1789. 

VI. 
Sainl-Lubin, Vau-h-Chaiie, Les Chastelliers. 

Sainl-Lubin., petit hameau situé au milieu de la 
plaine, à une égale distance de Méréville et d'An- 



1. Minutes no/. — Boîs-ViUiers, hameau d'Esloucbcs (.Sel De-et- Oise). 

2. Berchéres, canton de Voves (Eure-et-Loir), 

3. Montretaume, commune de Crottes (Loiret); ~ Renneville, hameau 
dTëvre-la-Ville (Loiret). 

4. Minutes notariées de Méréville. 



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- 325 - ■ 

gerville, prit à une époque très reculée et inconnue 
le nom du saint évêque de Chartres en souvenir de 
son passage dans cette région. Pendant plus de 
douze cents ans, ce sanctuaire attira un nombre con- 
sidérable de fidèles, qui en firent un lieu de pèleri- 
nage dans le but d'obtenir la guérison des fièvres. 
La chapelle, conservée jusqu'à la Révolution, 
devint le lieu de sépulture des seigneurs de Mon- 
tereau, des Marteaux et de Saint-Lubin; elle fut en 
quelque sorte pendantde longues annéesun démem- 
brement de la paroisse de MéréviUe. La collation en 
appartint simultanément au seigneur de Montereau, 
puis de Glaire, et à l'archevêque de Sens. Dans une 
visite de l'archidiacre d'Étampes, en 1698, on voit 
que la chapelle de Saint-Lubin est propre et mal 
ornée, qu'un chapelain y dit la messe quatre fois par 
an, moyennant une rétribution de huit livres'. 
Lorsque les habitants de la campagne y venaient en 
pèlerinage, ils déposaient, comme ailleurs, leur 
offrande sur l'autel. La fête patronale avait lieu 
le 14 mars. Les curés de Méréville, voulant l'abolir 
à cause des danses et autres abus, cessèrent d'y dire 
la messe au commencement du xix' siècle. Les répa- 
rations de l'édifice sacré furent ensuite négligées, la 
chapelle tomba en ruines, fut démolie, et il ne reStc 
plus, dans une niche, que deux statues, celle de saint 
Lubin et celle de saint Maur, œuvres grossières 
du xvi' siècle. Depuis i83o, messe, concours, pèle- 
rinage, tout a cessé. Autour de l'oratoire et sur son 



. Archives locales (i6q8). 



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- 326 — 

emplacement, le laboureur découvre, chaque jour, 
de nouveaux squelettes. Les tombeaux trouvés dans 
le village sont plus nombreux que partout ailleurs et 
leur existence est en même temps plus difficile à con- 
cilier avec l'histoire. Vers 1740, un habitant arra- 
chant un tronc d'arbre trouva un sépulcre mono- 
lithe; tout le voisinage accourut pour être témoin de 
cette merveille; d'autres tombeaux, que cette fouille 
mit à découvert, furent dégagés de la terre avec 
empressement; mais, comme en fouillant, on ne 
trouva rien qui put intéresser la cupidité, on n'alla 
pas plus loin'. Ces tombeaux servirent pendant 
longtemps d'auges ou d'abreuvoirs pour les bestiaux. 
Une de ces auges, complètement dégagée en 1860, 
renfermant un corps d'une grandeur prodigieuse, est 
encore conservée dans une maison du hameau. Affec- 
tant la forme d'un trapèze plutôt que celle d'un paral- 
lélogramme, elle mesure 2 ■" 10 de longueur sur une 
largeur de " 65 à o " 70 du côté de la tête, et o " 40 
du côté des pieds. L'épaisseur des parois est d'en- 
viron o°o3. Elle est d'une seule pièce, artistement 
taillée. Sur les parois extérieures sont dessinées des 
arêtes écartées les unes des autres. Quand on décou- 
vrit ce cercueil, il était intact; on a, depuis, brisé le 
couvercle et fait disparaître les ossements. L'espace 
que ces tombeaux occupaient est assez étendu et 
paraît en renfermer beaucoup d'autres. 

Saint- Lubin dépendait , suivant un aveu du 
18 mai 1467, de Vil!eneuve-le-Bceuf. Le seigneur 



. Manuscrit de Mercier, i 



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— 327 — 

s'appelait alors Guillaume; son fîls Gabriel possé- 
dait aussi un manoir à Ouestreville '. 

En i586, Alexandre Le Coustellier, écuyer,'bailla 
une pièce de terre à Jean Le Breton, meunier aux 
Chastelliers'. 

Vau-la-Chatte, sur la paroisse d'Autruy, possédé 
au xviv siècle par Jean Escoréol, seigneur de Faron- 
ville, ne tarda pas à être dominé par le fief de La 
Porte d'Autruy'. 

La ferme des ChaslelUers, située sur la rive droite 
de la rivière, près du chemin de Méréville à Saclas, 
appartenait en 1606 à Abel de Poilloue, puis passa 
à ses enfants Paul et Louis, et dépendit définiti- 
vement de Méréville sous Jean des Monstiers 
en 1616'. 

VIL 
Trapeaux. — Satnt-Aignan. 

En 1434, Guy de Prunelé, fils de Guillaume V et 
de Jeanne Lange, seigneurs de La Porte, possédait 
Trapeaux'. En 1460, Hugues, leur fils, également 
seigneur de La Porte, leur succéda'. En 1485, Marie, 
fille de Hugues, femme de Jean Bonart, seigneur de 

1. Uinutes notariées. 

2. Ibid. 

3. Aulruy et tes seigneuries qui en dépendent, par l'abbé Bernois (^n- 
nales de la Société du Gdltitais, t. X (1893), p. 1^. 

4. Minutes uotariées. 

5. Ibid.; — Trapeaux, commune de Guillerval (Seine-et-Oiae). 

6. Autruy, par l'abbé Bernois {Idem, p. 47), 



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- 328 - 

Rochefort, se dit dame des cens d'Angerville et de 
Trapeaux'. En 1496, Etieune, frère de Marie, avait 
sur ces lieux justice moyenne et basse'. En i537, 
Claude de Villezan, fils de René de Villezan et de 
Marie de Prunelé, de la famille de Guillerval, pos- 
sédait Trapeaux; en i555, au moment de la réforma- 
tion de la Coutume d'Ètampes, Claude de Bénard est 
assigné pour ce petit fief*. En iSgB apparaît René 
de Tascher, aussi seigneur de Beaulieu'. Après lui 
viennent les serviteurs de la famille Des Monstiers. 
Enfin en 1700, Hélion de Filhioux, sieur des Sablons, 
chevau-léger de la garde du roi, huissier ordinaire 
de sa chambre', vendit ce domaine à la famille 
Delpech. 

Saint-Aignan, dont il ne reste plus que le nom, 
était possédé en 1378 par Jeanne Lange, fille 
d'Edouard Lange, vicomte de Troyes, seigneur de 
Thiercelieu en Brie'. Elle porta cette terre dans la 
famille de Prunelé par son mariage avec Guillaume V, 
seigneur de La Porte. Après elle, vint en i58o 
Alexandre de Languedoue, fils de Claude II de Lan- 
guedoue, seigneur de Pussay, et de Jacqueline 
de Prunelé'. 



1. Aulruy (op. cit.). 

3. Arch. dip. du Loiret, A. iî37 (copie du ïviii* siècle), pp. 27 et ss. 

3. Réformation de la Coulurae d'Étarapes. 

4. Miaules notariées de Méréville. — Armes Je la famille Tascher : cear- 
gent au chef cousu de même, à trois fasces d'azur, chargées chacune de 
trois sautoirs d'argent, le chej chargé de trois soleils de gueules. 

5. Archives locales (1680). 

6. Aulruy (op. cit.). t. X, p. ïo. 

7. Hubert, mss. {Bibl. d'Orléans). 



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— 32g — 
CHAPITRE X. 

PRIEURÉ DE SAINT-PÈRE. 

L'origine du prieuré semble remonter au com- 
mencement du XII' siècle, époque à laquelle Louis VI 
confirma, à la demande de l'abbé Bernier, les biens 
et les franchises de B on neval, abbaye située dans un 
pays riche et fertile, au milieu d'une lie formée par 
le Loir, entre Illiers et Châteaudun. 

Au prieuré de Saint-Père, Guy de Méréville donna 
le terrain, Bonneval fournit ses hommes, et, comme 
le prouvent les donations énumérées dans le cartu- 
laire, les seigneurs et les habitants de la contrée 
s'unirent ensemble pour mener à bien l'entreprise. 

Cette demeure, bâtie sur la colline de Saint-Père, 
dessinait un quadrilatère d'environ i6o mètres de 
côté. Elle dominait la vallée de la Juine, les bois et 
la campagne. Elle perdit au xvii' siècle son carac- 
tère féodal pourdevenirla résidence trop somptueuse 
des prieurs commendataires, qui ne paraissaient que 
pour percevoir leurs dîmes et leurs revenus. Aujour- 
d'hui, les ruines même ont disparu, le nom de Saint- 
Père est presque enseveli dans l'oubli. 

La donation de ce domaine, faite par le baron 
de Méréville à l'abbaye de Bonneval dans cette partie 
de la châtellenie que nous venons d'indiquer, avec 
des terres, des bois, des moulins, fut confirmée, 
le 14 septembre iiio, par Louis VI en présence de 
Thibaud, comte de Blois; d'Etienne, son frère; 



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- 33o - 

de Hugues, vicomte de Châteaudun; de Geoffroi, 
son fils; d'Anseau de Garlande, de Guy de Méré- 
ville, de Robert Clément, d'Ourson, d'Aubry de 
Montbarrois, de Payen de Dunois'. 

Ce qui décida Guy à fonder ce prieuré dans ses 
terres et à le confier aux moines de Bonneval, c'est 
qu'il était lié par le sang et l'amitié avec Arnoul, 
chargé d'administrer le nouvel établissement. 

Plus tard, par une charte de 1 133, à la prière du 
même Arnoul, devenu abbé de Bonneval, et aux sol- 
licitations des religieux, l'archevêque de Sens, Henri 
le Sanglier, accorda aux moines de ce couvent < pour 
» être possédées par eux librement et à perpétuité, 
> les églises de Lorrez-le- Bocage et de Méréville, 
» dont la direction n'avait été confiée à l'abbé que 
» temporairement et à titre personnel' ». 

Une petite chapelle avait sans doute suffi au besoin 
général depuis l'époque de la fondation jusqu'à cette 
donation faite par l'archevêque de Sens. Ce fut alors 
vraisemblablement que l'on se mit à l'œuvre pour 
remplacer le modeste oratoire par une véritable église 
abbatiale. La présentation de cette église, unie dans 
le principe au prieuré, demeura réservée à l'abbé de 
Bonneval jusqu'à la Révolution ; mais, depuis le 
concile de Latran (1179), les Bénédictins furent 
déchargés de toute espèce de ministère pastoral, et 
les deux titres restèrent toujours distincts. 

Jean de Méréville, neveu d'Herbert, abbé de Bon- 



1. Docteur Bigot, Abbaxe cU Bonneval, p. 60; — A. Luchaire, Louis VI 
le Gros, p. 55. 

3. Gall. christ., XII, p. 45o, inslr. 



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- 33i - 

neval, parent de Guy et de Hugues, seigneurs de 
Méréville, administra le prieuré probablement entre 
les années 1178 et 1186. Il fut témoin d'un accord 
conclu, en 1178, etitre Ébrard, seigneur du Puiset, 
et l'abbé de Marmoutier'. 

La fortune de Saint-Père ne cessa de s'accroître 
aux siècles suivants. En 1272, le pape Grégoire X 
accorda aux religieux une bulle par laquelle il con- 
firma et mit sous la protection du Saint Siège tous 
les biens et droits de l'abbaye, présents et à venir; 
parmi eux sont énumérés les prieurés-cures de Ser- 
gines, de Patay et de Méréville. En même temps 
s'augmentait le nombre des frères. Des moines de 
Morigny vinrent chercherau prieuré un genre de vie 
plus sévère et plus régulier. D'autres élevèrent cer- 
taines prétentions qui furent habilement arrêtées par 
l'archevêque de Sens. Dorénavant, par cette paci- 
fique intervention, l'abbé se réserva l'élection du 
prieur et une certaine redevance pécuniaire, qui 
semble disparaître au commencement du xV siècle. 
Livré à lui-même, le prieuré achète, reçoit, échange, 
groupe autour de lui ses possessions territoriales et 
étend ses droits féodaux sur plusieurs paroisses 
environnantes. Il avait, à lui, les moulins du Tronchot, 
de la Pierre d'Autruy, Courcheval, Menessard, La 
Celle; cinq maisons à Saint-Père; les moulins de 
Courcelles; plusieurs maisons à Montereau, etc. 
Ainsi, jusqa'au xiv° siècle, tout était favorable à ce 
couvent; l'élan était donné et un essor aussi rapide 



I. BitliolH. nat., m», latin 10102 (Carlulaire de Josaphat, f" 26). Cf. 
Luchaire, Louis VU, n* 17. 



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— 332 - 

ne tendait qu'à se développer. Mais, avec les guerres 
et les calamités, une ère lugubre apparut à l'ho- 
rizon. Les guerres anglaises désolèrent le pays. 

En 1482, Jean de Reilhac, qui avait pris ses grades 
à l'Université de Paris, fut nommé prieur de Saint- 
Père'. L'évêque de Chartres, Milon d'Illiers, alors 
malade, fut remplacé pour la cérémonie de la col- 
lation par Robert Tailland. 

Jean du Faur, le premier prieur séculier, érigea 
vers i53o, à Saint-Père, le fameux régime commen- 
dataire en même temps que Charles de La Chambre 
l'inaugurait à Bonneval. II appartenait sans doute à 
la célèbre famille des Dufaur (de Toulouse), dont 
plusieurs branches vinrent se fixer dans l'Orléanais, 
la Beauce et le Gâtinais, notamment à Langesse, 
à Courcelles-Ie-Roi (près de Beau lieu -sur- Loire), à 
Saint-Firmin,àLa Bussière,àArconville età Outar- 
ville*. Le 5 septembre i536, il loue la sonnerie des 
trois cloches < qui estoient à ses frais et à ceuls de 
» l'esglise pour la somme de quatre vingt livres, et 
» installe Robert Beaufils pour montrer l'école aux 
> enfants pauvres de la ville > '. 

Jean du Faur fut remplacé par Antoine de Fleur}'. 
Ce dernier était fils aîné de René de Fleury, écuyer, 
seigneur de La Grenouillère, et de Marguerite 
de Choisy*. Il fut à la tète du prieuré jusqu'en 1546, 



1. Bibliothèque natioitale, latin ■i\ii\, f" 4R. 

3. Armes des Uu Faur : d'azur a deux Jasces tfor, accomfagnies de 
six besanis d'argent, trois en chef et trois en pointe, 3, 1 et i. 

3. Biux notariés, commuDiqués, 

4. Idem (année i536).— Annes de la famille Fleury : SargenI à lafasce 
ifazur, chargée de trois coquilles tPor el accompagnée de trois merletles de 



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- 333 - 

époque à laquelle il obtint la cure de La Ferté-Alais 
et fut aidé dans son ministère par un sous-prieur 
nommé Jean Tenard, vicaire d'Andonville. Il s'oc- 
cupa beaucoup des réparations et des embellis- 
sements de l'église. Son chiffre se voyait au-dessus 
d'un portail de la maison du prieur et de la grange 
dîmeresse. Ses soucis ne se bornèrent pas seulement 
au prieuré; les fermes, bâties à ses frais, témoignent 
encore de son désintéressement et de son zèle. Il 
acheta des terres, des maisons et des bois, et donna 
une certaine importance à des villages tels que 
Renonveau et Courcelles. Il mourut en 1546 et fut 
inhumé dans le chœur de l'église, ainsi que le constate 
l'inscription suivante autrefois gravée sur une grande 
pierre de granit et recueillie dans plusieurs manus- 
crits : 

Hic JACET Ptm HEHORIffi AnTHONIUS DE FlEURT, HCJUS PRIO- 

RATUS Sancti Pétri de Merevilla prior, qui obiit anno Do- 

HINI MDXLYI, DIE VUESmiA MAII, ANNOS NOVEM ET QUADRA- 
GKJTA NATD8. PrO EO AD DOHINUH FUNDITB PRGCES'. 

En 1546, Jean du Mesnil acquit les prés de Saînt- 
Aignan et la rente d'un écu soleil à prendre sur la 
maison d'un certain Lenoir, située dans le bourg de 
Saint-Père. 

Nous suivons, en celte même année, les pas de 
l'abbé de Bonneval, Charles de La Chambre, qui fit 



table. D'aprËS Dom Fleureau : Sargeitl à un chêne au naturel, au chef 
d'azur charné de Jeux croissants S-irgeal montant {Antiquiiez ifEstamfies, 
p. 46). 

1. Simon, mas. (1606). Arch. du Frjlisc. 



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- 33_4 - 
la visite de ses dépendances. Il se fit accompagner 
de deux religieux et se rendit au prieuré de Patay, 
puis à ceux de Saint-Père et de Lorrez-le-Bocage. Le 
titulaire de Méréville lui déclara qu'il avait loué les 
biens du prieuré i32 livres tournois. Il jouissait alors 
de 80 setiers de blé de rente, de 47 arpents de pré, 
d'un four banal, d'une maison outre celle du prieuré, 
de la justice du lieu et des dîmes de Courcelles et du 
Tronchot. On l'obligeait à recevoir d'autres prêtres- 
vicaires pour l'aider à remplir dignement le service 
divin dans l'église. Les stalles du chœur étaient 
neuves, les ornements très beaux. Parmi les richesses 
on remarquait une croix d'argent estimée 5o livres, un 
calice en vermeil du prix de 26 livres, un soleil, 
48 nappes d'autel, 18 aubes et plusieurs ornements 
de soie de diverses couleurs. Un reliquaire de bois, 
orné de riches peintures et couvert d'argent, ayant la 
forme, d'une chapelle, renfermait les reliques de saint 
Jean-Baptiste, de saint Etienne et de saint Nicolas'. 

Malheureusement l'église fut pillée au mois de 
mai i558. Le prieur avait obtenu un jugement contre 
les auteurs du pillage; mais les habitants s'oppo- 
sèrent à son exécution, soit que plusieurs d'entre eux 
fussentimpliquésdanscette affaire, soit qu'ils fussent 
entraînés à adopter la nouvelle religion. 

Les baux, qui fourmillent dans les minutes du 
xvi° siècle, nous offrent bien peu d'intérêt. Ils nous 
témoignent du moins, par leur multiplicité, de l'exac- 
titude admirable avec laquelle les prieurs commen- 



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- 3.15 - 

dataires géraient les biens du prieuré qui ne man- 
quaient pas d'importance; les redevances stipulées 
dans les baux consistaient d'ordinaire en cierges 
de cire blanche, en chapons, en poules, pou- 
lets, etc. '. 

Cependant la décadence se faisait sentir. Après 
Jean du Mesnil, nous trouvons Claude de Corilly, 
qui assista à la rédaction des coutumes du duché 
d'Étampes'; Marin Manon'; Claude Leblanc. Ce 
dernier était préchantre et chanoine de l'église métro- 
politaine de Sens, s'intitulait prieur commendataire 
et cellerier du bourg de Saint-Père-lès-Méréville; il 
bailla à dame de Riollé de la Porte, veuve de René 
de Prunelé, le moulin de Tronchot, et à Diane- 
Lucrèce de Prunelé, veuve de Charles de Saint- 
Simon, d'autres biens situés sur la paroisse d'Autruy, 
moyennant une rente de 3oo livres rachetable à 
36oo*. 11 fit encore d'autres acquisitions. Il acheta 
à Courcelles et à Juisnes, de Philippe des Essarts, 
des terres que ce dernier avait lui-même acquises du 
chapitre de Meung-sur-Loire*. 

Il eut pour successeurs Isandra qui, de vicaire de 
Saint-Père, devint prieur jusqu'en 1696'; Jean Par- 
quelot'; Jean-Damien de Martel, fils puîné de 
D;imien de Martel de Renacet de Judith Champion 



1. Baux, communiqués. 

2. Coiitume d'Etampes. 

3. Miaules notariées (iSçS). 

4. Archives de la Porte, casier 7. 

5. Idem. 

6. Uinules notariées. 

7. Idem. 



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-336- 

de Cicé'; de Burtac'; Le Poussin, chanoine de 
Notre-Dame d'Etampes*; Jean-François Thomas*. 
Le dernier prieur fut M. de Jumilhac*. Il était né 
à B ri ve-Ia-Gail larde, fils de Jean-Baptiste de Cha- 
pelle de Saint-Jean de Jumilhac, et de Guillemette 
de Bachelerie de Neufviliars. Il était neveu de M. de 
Jumilhac, qui fut d'abord abbé de Bonneval, évêque 
de Laval et ensuite archevêque d'Arles'. 

Au xvin* siècle, le prieuré valait 1200 livres de 
rente et, lorsque la Révolution éclata, il vit terminer 
sa longue agonie. Les biens furent saisis et vendus, 
au nom de la nation, sur la demande des principaux 
habitants du pays, qui représentèrent aux États 
Généraux « que le prieuré n'avait plus le même but 

> pour lequel il avait été institué et que le prieur 

> était un gros décimateur dans la paroisse et ne 
» remplissait aucune fonction' >. 

Et maintenant l'on peut dire que rien ne subsiste 
plus de l'ancien monastère, rien du moins qui le 
rappelle immédiatement. Des ossements sans nom 
transportés au cimetière de la commune, deux grands 
piliers, assez beaux spécimens de l'art du début du 
xni' siècle, quelques figures grimaçantes semblables 
à celles que le ciseau du moyen âge se plaisait à 
façonner, des débris de tombes, un ancien bénitier 



I. Archives de la Porte, casier 8. 

3. Mémoire de la Généralité de Paris, par De Boislisle, p. 5o. 

3. Minutes notariées. 

5. Gallia chrisliana. 

6. De Boislisle, p. la?. 

7. Doléances des habitants de Mérévillc (Arch:de Seine-et-Oisé). 



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- 337 - 

qui servit pendant longtemps à abreuver les animaux, 
un encensoir déposé au musée d'Orléans, deux ou 
trois chapiteaux mutilés : voilà ce que nous a légué, 
après une existence de six siècles, ce monastère sorti 
de terre à l'époque de la foi. Tout a disparu, et sur 
ses anciens fondements se sont élevées, en 1B80, les 
écoles communales de Méréville. 



CHAPITRE XI. 

COMMERCE ET INDUSTRIE. 

I. — Foires et Marchés. 

Etienne Le Fèvre rétablit au xv^ siècle les foires 
et marchés ruinés depuis la guerre de Cent ans. 

Ce marché commence le lundy de nonne et dure le mardy 
tout le jour, tant ceux qui vendent aucunes denrées depuis 
l'heure de nonne du lundy et du mardy tout le jour, tant au 
marché comme ailleurs dans la paroisse de Méréville, où ve- 
nant vendre le dit jour et la dite denrée, doivent aussy la cous- 
tume, en laquelle coustume le vicomte souloit prendre sur au- 
cunes denrées la moitié de la dite coustume et sur les autres le 
tiers denier, de laquelle coustume la déclaration s'ensuit : 

Et premièrement tous les boulangers qui vendent pain en 
charrette, chascune ou par chascune charrette doivent un de- 
nier et ceux qui vendent hors charrette doivent maille. 

Item chascuns merciers vendant doivent maille. 

Item tous les minagiers qui vendent doivent de vingt-qua- 
tre l'une. 

Item tous les banages du sol nouveaux. 

Item hns, chanvres, pots, hanaps doivent six deniers. 



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— 338 - 

Item une charrette, un cheval chargé à somme de sel peut 

devoir ou cas qu'il vend en gros, lesquels doivent chascun an 
une mine de sel pour toute l'année et se vend au marché. 

Item tous les marchaus vendant gresse, oings, remeux, 
chandelles, tous cordonniers vendant cuirs de vaches, vendeurs 
de souliers neufs doivent chascun un denier. 

Item tous les bouchers vendant chair à la halle doivent chas- 
cun an une jambe de porc ou le poids qu'elle est prisée, les 
autres vendant en ville trois mailles. 

Item chascun poulailJe... re^restier... doivent ung denier. 

Item tous vendeurs de fer, de clous, senesserie, doivent au 
marché chascun maille. 

Item tous vendeurs de souliers, de bazannes, mégisseries et 
autres denrées doivent chacun poitrinne. 

Item chascun sellier doivent maille par an'. 

Le marché a toujours eu lieu non plus le lundi 
mais le mardi. La date des foires avait sa raison 
d'être dans les fêtes locales. Les quatre foires étaient 
ainsi fixées : la première le 4 mars, fête de saint 
Lubin, jour où l'on menait les enfants en pèlerinage 
à la chapelle consacrée à l'évêque de Chartres. La 
seconde se tenait le 9 mai, jour de saint Nicolas dans 
la partie de la ville basse où se trouvait la chapelle; 
les deux autres avaient lieu le 14 septembre et le 
21 décembre. 

Méréville était de mouvance royale et suivait la 
justice d'Étampes. Cette dernière ville avait été la 
protégée des rois, elle avait ses marchés, le com- 
merce était plus fréquenté. Voulant que sa cité fût 
aussi favorisée qu'Étampes, qu'elle devint à l'avenir 
un des principaux centres, le vicomte s'adressa au 



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- 339- 

roi et lui demanda la confirmation des foires et mar- 
chés qui se tiennent ordinairement dans le chef-lieu 
de sa seigneurie. Louis XII lui accorda ce qu'il 
avait demandé à la condition toutefois qu'à quatre 
lieues à l'entour il n'y eût pas les mêmes jours d'autre 
foire ou marché. Voici du reste la teneur de cette 
pièce : 

Loys par la grâce de Dieu, savoir faisons à tous présens et 
advenir, nous avoir reçu l'humble supplication de notre bien 
aimé Bertrand de Reilhac, seigneur et vicomte de Méréville, 
contenant que le dit lieu de Méréville est assis en bon pays et 
bien fertil, oii il croît bled et vin, où ils passent et se passent 
chascun jour plusieurs marchans venant de tous pays, A ceste 
cause, pour la décoration et pour l'augmentation dudictiieu, et 
aussy pour le bien, prouffit et utilité de la chose publique et du 
pays d'environ, seroit très requis et nécessaire qu'il y est audict 
lieu quatre foires par an et ung marché par chascune sepmaine, 
se est noatre plaisir ériger les dictes foires et marchés ; pour- 
quoy nous, ces choses considérées, etc...." 

Le 6 avril i5ii/i2, avant la fête de Pâques, Simon 
Le Doyen, bailli de Dourdan, entérina lesdites 
lettres, afin que Bertrand de Reilhac reconnût pour 
ces foires et marchés, comme pour tout le reste de la 
seigneurie de Méréville, la suzeraineté du roi de 
Navarre, comte de Foix et d'Étampes. 

11. — Droits perçus sur les marchandises. 

Ces droits se percevaient de trois manières : au 
passage des chemins et des rivières {pedagium), sur 



I. Archives communales de Méréville (orig. parclierain). ^ Cf. MeDault, 
Httfoire d'AngerviUe-la-Gaie, p. 68. 



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— 340 — 

la vente des denrées {lelonium), et sur celles qu'on 
achetait {minagtum), ce qu'on exprimait par les 
mots latins, transire, vendere^ emere : passage, 
vente, achat. Ces distinctions sont bien marquées 
dans les aveux de 1482 et de i53g : 

Item le péage qui se reçoit est baillé à ferme avec la prévosté. 
Et est cy après déclaré que ces denrées passent parmy la terre 
et chastellenie de Méréville. 

Et premièrement, lin charrié en charrette futaine, un denier; 

Et vin charrié en charrette ferrée, deux deniers, et charrié en 
charriot, un denier; 

Item bled, avoine et autre grain, pour chascune charrette 
futaine, un denier; 

Item pour chascune charrette, un denier; 

Item pour chascun charriot chargé de bled, un denier; 

Item pour chascun cent de bestial à laine, viii deniers; 

Item pouraignelins.venaillea que laines louées, doivent rien; 

Item pour chascnn chef d'aumailles à vendre, une maille; 

Item pour chascun cent de pourceaux, xvi deniers parisis; 

Item pour chascun cheval chargé de laine, viii deniers ; 

Item pour demi fardel de draperie non cordé, vu deniers ; 

Item pour chacune gete de drap en charrette cordée passant 
par les heux dessus, xxvni deniers ; 

Item pour chascun chariot, lvi deniers ; 

Item pour pelterie de moutons et d'aigneaux ouvrée en pe- 
lissons et pannes, chascun chef, i maille ; 

Item pour pelterie, saulnadine estrange ouvrée ou à ouvrer, 
chascun chef, i maille ; 

Item pour mercerie meslée, pour chascun mercier portant à 
coul, I maille ; 

Item pour chascun cheval châtié denrée dô prix, xiin deniers ; 

Item pour chascun millier de haran sur, en charrette ou au- 
tfement, m mailles; 

Item pour chascun milier de haran blanc ou autrement, 
II deniers; 



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— 341 — 

Item pour cbascun cheval à vendre, passant par les dits lieux, 

II deniers parisis , 

Item pour chascun asne, i maille; 

Item pour chascune selle de cuir à poil d'aumaille à veodre, 

I maille ; 
Item pour chascun chef de ménage, comme pots, poisles, 
linges et autre meuble, chacun chef, i maille ; 

Item pour chascun lit fourny de coisse, coissin, couverture, 
iiti deniers; 
Item pour cbascun cheval chargé de haran, 11 deniers ; 

Item pour chascun homme portant vivres à coul, 

I denier pour l'année ; 
Item pour chascun homme ponant mercerie de prix, 

iiii deniers ; 
Item pour chacun homme portant pots à coul, 

I denier pour l'année 
Item pourcbascuD homme portant robbe de drapperie, i maille 
Item pour chascun homme portant pots de cuivre, poisles 
IX mailles 
Item pour chascune somme d'huisie, liu deniers 

Item pour chascun cent de cire, d'oings, de remcux, un deniers 
Item pour chascune queue d'huisie, xv sols 

Item pour chascune queue de miel, . xv sols 

Item pour chascune queue de vinaigre, 11 sols 

Item pour chascun marchand de saumon, pour chacune an- 
née, demypied entre queue et teste; 

Item pour chascun marchand de lamproyes, pour chacune 
année, ilamproye; 

Item pour chascun milier de cercles, n sols ; 

Item pour ferronnerie neuve, i maille; 

Item pour cent de faux, ira deniers; 

Item pour une douzaine, i dénier; 

Item pour chascun quarteron, i faux; 

Item pour chascun cent de faucilles, 

IV faucilles et du plus plus et du moins moins; 
Item pour cuir tanné, chascun chef maille, i maille ; 



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— 342 — 

Item pour chascune somme de souliers tant de vaches que de 
cordouan, i denier; 

Item pour le fer d'un cheval chargé de chanvre, i denier ; 

Item de lin pour la main; 

Item pour chascun cent de cuir tanné, 

un deniers et du plus plus et du moins moins; 

Item chascune huche fermant à clef à vendre, ii deniers ; 
et sans clef, rien. 

Aux droits de péage étaient réunis les droits de 
forage, de pertuisage, de portage, de rouage. 

Le forage et le pertuisage désignaient le droit qui 
se percevait quand on mettait en perce un tonneau 
contenant du vin ou un autre liquide à vendre. 

Le portage était un droit assimilable aux droits 
d'octroi actuel, perçu aux portes de la ville. 

Le rouage était dû pour les marchandises amenées 
sur des voitures, dans le but de réparer le dommage 
que les roues causaient aux chemins. 

L'aveu de i53g donne d'intéressants détails sur 
les lieux où se percevaient ces sortes de droits. Nous 
en détachons le passage suivant : 

Nos péages qui se tiennent séparément en nostre ville et 
chastellenie sur toutes marchandises passantes et traversantes 
au dedans des fins et metes de la dite chaatellenie par les pas- 
sages et destroita cy-après déclarés : l'un est en la paroisse de 
Méréville, qui se peut bailler à titre de ferme, à la somme de 
i5 ft i5"; l'autre du lieu et paroisse d'AngerviIle la Gaste, qui 
se peut bailler à la somme de 60 ft tournois, et un autre au lieu 
et paroisse d"Octrouy, hormis le destroit de la Pierre ', qui se 



. La Pierre, hameau de la 



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- 343 - 

peut baiUer c ', et l'autre est le desirolt de Cbamplevrat ' en la 
paroisse d'Arrancourt, qui se peut bailler lx » tournois ou en- 
viron; et y a amendes contre celuy qui enfraint les dits péages 
avec Qostre intérest et les frais de la poursuite s'estend jusques 
des lieux accoutumés, et ne loistà aucun des fermiers mettre 
ny asseoir billiettes hors des destroits, de manière que 
l'im doive préjudicier à l'autre, comme aux fermes d'An- 
gerville la paroisse de MéréviJle, pour empcscher les marchan- 
dises qui doivent estre conduites par le grand chemin de 
Chartres, tendant au dit destroit de la Pierre, ny au dit fermier 
de la Pierre, d'empescher les marchaudises qui doivent estre 
conduites par les dites paroisses de Méréville et destroit d'An- 
gerville la Gastc, et aiosy des autres comme de celuy d'AuItruy 
ne peut hors son destroit empescher ceux qui viennent de 
devers Orléans, et ne tiennent le destroit, mais tiennent au 
chemin pour passer au destroit de Champlevrat, pour sembla- 
ble manière de celuy de Champlevrat, pour empescher ceux 
qui, outre son destroit, prennent chemin pour passer au dit 
destroit d'Auctrouy. Toutefois ceux qui payent au dedans .des 
fins et des mates du destroit de MéréviJle, pour ce que c'est la 
principale souche, sont affranchis des autres destroits et en 
donnent connaissance de ce qu'ils ont payé. 

Item, esquels passages et destroits, fins et metes d'iceux 
s'estend nostre juridiction et pouvoir en tout droit de jusdce 
haute et basse, et autres lieux circonvoisins des dits destroits : 
Reireville, la Selle, Ouestreville, Chambeaudoin, Tremevilie, 
Boissy-le-Girard, Bissereau, Beauvoir, Estouches, Villiers, le 
bois de Villiers, et terroirs d'iceux et environs, et encore adve- 
nant à tenir un autre droit de péage avec les droits de juridic- 
tion, profits et esmolumens qui y appartiennent, appelé le tra- 
vers d'Acqueboilles, sur les marchandises passans, allans et 
venans par le village du dit Aequeboilles et es environs traver- 
sant Yenville, Toury, et des quartiers d'environs vers Pithi- 
viers le Chastel et de devers Pithiviers vers Yenville, Toury et 



. Champlevrat, hameau de la commune d'Arrancourt (Seine-et-Oiaej, 



D,gH,zedr,yGOOgIe 



— 344 — 

es environs, et pour ce faire avons accoutumé faire mettre et 
asseoir boiste au dit Acqueboilles, et a esté le gros péage de 
gros revenus parce qu'au moyen qu'il est loué, des autres 
passages et destroits, il est mal exploité'. 

Le tonlieu était un droit de mutation sur les alié- 
nations des meubles à titre onéreux, quelque chose 
d'analogue aux droits de lods ou de vente perçus en 
cas d'aliénation des immeubles roturiers. Selon Dom 
Fleureau, on nommait ainsi divers droits, comme le 
placage, barrage et autres qu'on avait coutume de 
payer. Nous supposons cette dénomination très gé- 
nérale ; certains l'entendent pour les droits payés par 
les vendeurs ou les acheteurs de marchandises pour 
le lieu ou la place qu'ils occupaient sous la halle les 
jours de foires et de marchés, afin de mettre leurs 
marchandises en vente. Selon nous,Ie droit de tonlieu 
comportait encore le droit d'étalage, de boucherie, 
de Visitation sur les boulangers, et de banvin. 

Ces droits d'étalage et de placage pour les foires 
et marchés au xvf siècle pouvaient valoir par an 
22 livres 2 sous, à Méréville. 

Le minage s'appliquait d'une manière toute parti- 
culière à la vente des grains. Il se compliquait du 
droit de mesurage et de pesage. Les grains étaient 
toujours mesurés par un officier du vicomte appelé 
€ minagiateur », qui en rémunération de son travail 
percevait une redevance supérieure à son salaire réel. 



I. Extrait du compulsolre des droits de justice et tahelliooné, fief, sei- 
gneurie et autres dâpeadanccs de la vicomte de Méréville, au bourg et 
paroisse d'Angervilie-la-Gâte, f" 3. — Extrait de l'aveu de McrÉviile 
(4 août iS3q), fourni par François de Reilhac [Archives de Seine-el-OUe). 



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- 345 - 

D'après l'aveu de rSSg, « ce droit est de petite va- 
» leur parce que nostre marché n'est en puissance et 
» valeurpourle temps présent i. François de Reilhac 
parlait ainsi à cause de l'importance qu'avaient prise 
alors les foires deToury et d'Étampes. 

Voici comment, à l'aide des minutes notariées qui 
remontent à i53o, nous avons pu reconstituer les 
anciennes mesures de Méréville. 

On se servait, pour les grains : 

1° Du muid {modius), équivalante 12 setiers; 

2° Du setier [sextarius], équivalant à 2 mines; 

3° De la mine (wina), équivalante 2 minots; 

4° Du minot, équivalant à 3 bichets ou boisseaux; 

5" Du boisseau, équivalant à 8 pintes. 

Abbé C. Bernois. 




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LISTE ALPHABÉTIQUE 

PERSONNES INHUMEES 

. EN L'ÉGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE 

DE NEMOURS 

Aux XVII' et xviip siècles. 

(Suite et fin.) 



* Lefëbvre (Charles). — V. Delon (Jeanne). 

" Lefebtre (Charles) le jeune, avocat en Parlement.— V. Joyau 
(Marie). 

Lefëbvre (Jean); 3i ans. — aS octobre 1667, 

Lefëbvre (Jean-Baptiste), lieutenant particulier au bailliage; 
66 ans. — 38 mai 1754. 

Lefëbvre ( Jeanne ) , femme de Philippe Corneilliat. — 
14 juin i65o. 

Lefëbvre (Marie), veuve de François Moreau; 73 ans. — 
9 novembre 1715. 

Lefëbvre (Nicolas) ; 67 ans. — 17 mai 1697. 

Lefëbvre (Robert), bourgeois; 75 ans, — 37 mars 1769. 

Legrand (Hector), prêtre, sacristain de l'éghse Saint-Jean- 
Baptiste. — 24 mars i632. — Devant la chapelle Saint- 
Nicolas. 

Le Gros (Pierre), prieur de Nemours 148 ans.— 13 octobre 1693. 
— Chapelle des Prieurs? 

* Legrdet (Claude), sieur de la Millière, — V. Delon (Marie). 



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- '^47 - 

* Le Loutrel (Louis), écuyer, sieur de Saint-Aubiu. — 
V. Tondu (Jeanne). 

Lemaistre (Etienne), sieur d"Ermo ville, lieutenant de vaisseau, 
capitaine d'une compagnie franche; 3o ans.— 21 octobre 1699. 

* LemaItre (Claude). — V. Armas (Jeanne). 

LemaItre (Jean), valet de chambre de la duchesse d'Orléans; 

65 ans. — 4 janvier 171a. 
Lemebcieb du Fresne (Marie); 70 ans. — i" novembre 1716. 
Lehoine (Etienne), élu en l'élection; 4g ans. — 7 octobre 1731. 
Lenorhand (Joseph-Augustin), président au grenier à sel; 

53 ans. — 17 juin 1748. 
Le Petit (Jeanne-Marie), fille de Louis-Marie; 5 mois. — 

8 août 1738. — Devant la chapelle des Hédelin. 
Leroux (Marie), fille; 77 ans. — 3 novembre 1703. 
Le Rot (Charles-Alexandre), conseiller au bailliage; 64 ans. — 

10 février 1717. — Vis-à-vis de la sacristie. 

Le Rot (Elisabeth), fille de Charles- Alexandre ; 6 à 7 ans. — 

17 novembre 1703. — Vis-à-vis de la sacristie. 
Le Rot (Françoise), fille de Pierre; 2 ans. — 3o janvier 1668. 
Le Rot (Gilles), lieutenant en l'élection. — 28 janvier 1663. 

* Lerot (Jean). — V. Pachaut (Marie-Claude). 

Leroy (Jean-Sébastien), président en l'élection; 60 ans. — 
i«r mai 1^65. 

Le Rot (Jeanne), veuve de Mathieu Cransson; 77 ans. — 

1 1 avril i6q5. — Près de la sacristie. 

Le Rot {Jeanne-Marie-Catherine), fille de Pierre II; 17 mois. 

— 28 avril 1709. 

Le Rot (Marie), fille de Pierre; 6 ans. — 5 janvier 1662. 

Le Roy (Marie), fille de Pierre II; 7 à 8 ans. — 3o mars 1700. 

— Devant la sacristie. 

Le Roy (Pierre), président en l'élection de Nemours; 78 ans. 

— 16 octobre 1608. — Vis-à-vis de la sacristie. 



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- 348 - 

Le Roy (Pierre II), président en Télection; 63 ans, — 7 mars 

1733. 
Le Rot (Pierre-Alexandre), fila de Pierre II. — m décembre 

1714. 
■* Le Roy (PierrerCharles), officier de la duchesse d'Orléans. 

— V. Benoist (Hélène). 

Lesage (Hélène), femme de Jean Colin ; 34 ans. — 9 août 1666. 
Lesage (Henri), sieur de Sainte-Foy; 58 ans. — a8 avril 1699. 

— Devant la chapelle de la Vierge. 

Lesage (Henri), fils de Henri ; 4 mois. — 5 septembre i683. 
Lesage (Louis), fils de Henri; iflans. — sSjuin 1713. 
Lesage (Marie), fille de Henri; 22 ans. — 10 avril 1709. — 
Prés de la chapelle de la Vierge. 

* Lhotellieb-Desnaudières (Michel), receveur des tailles en 
l'élection. — V. Descordes (Anne-Charlotte). 

LiABD (N...), « un enfant au sieur Lîard*. — 11 décembre i65g, 
LiARD (N...), « enfant au sieur Liard ». — 26 février 1663. 
LiGONDÈs (Louise-Catherine de), fille du comte (sic) ; 3 ans et 
4 mois ; morte à FÉcu, se rendant à Paris. — 27 novembre 

1731. 

* Malet (Jean), secrétaire du lieutenant criminel au Châtelet 
de Paris. — V. Malet (N...). 

* Malet (Nicolas), archer. — V. Chafpeau (Marie). 
Malet (N...), fille de Jean. — 3i juillet 1657. 

Marchand (Jean), receveur du taillon ; 63 ans. — 30 décembre 

i65r. 
Marchand (Marie), veuve de François Berthîer. — 24 août i65i . 
Marchand (Pierre), élu en l'élection. — i3 octobre i65i. 

* Marchand (Pierre). — V. Poireau (Marie). 

* Marchant (Alexandre). — V. Marchant (Jean-Baptiste). 
Marchant (Jean-Baptiste), fils de feu Alexandre ; 6 ans 1/2. ^- 

31 septembre 1689. 



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— 349 — 
Marchant (Pierre), conseiller en l'élection. — i" juin 1692. 
Marchant (N...). < enfant à Marchant, élu ■ ; 10 à 12 ans. — 
37 septembre i665. 

* Martin (N.,.), avocat à Paris. — V, Gitton (Marie). 
Mathieu (Claire), veuve de Nicolas Claveau; 70 ans. - 

16 janvier 1664. 
Mathieu (Jean), chapelier. — V. N..., n" 2. 
Mathieu (Pierre), curé de Bagneauz, sacristain de l'église de 

Nemours ; 56 ans. — 5 décembre 1666. 

* Maulvernt (Philippe), greffier en l'élection. — V. Maul- 

VERNY (N,.,). 

Maulvernï (N...), fille de Philippe; 6 ans. — 7 janvier i65o. 
Maulvernt (N...), fille du m&me; 2 ans. — 19 juin i65i. 
Maolvernt (N.,.), fille du même. — 8 octobre i652. 

* MÉNAGER (Philippe-Claude), procureur du Roi en la prévôté 
de Château-Landon. — V. Ménager (Théodore-Hélène). 

MÉNAGER (Théodore-Hélène), fille de Philippe-Claude Ména- 
ger; 23 ans. — 7 février 1767. 

* Mésière(N... de), lieutenant en la maréchaussée de Nemours. 
— V. ci-dessous. 

MÉsiÈRE (N... de), fils de N... de Mésière; 20 mois. — 

6 mars lôSa. 
MÉSIÈRE (N... de), fille du même. — 30 octobre i652. 
Meusnier (Marie), fille; 67 ans, — 12 avril 1710. 
Mignon (Marguerite) ; 60 ans. —3 décembre 1766. — Vis-à-vis 

de la chapelle de la Vierge. 
Milet (Madeleine), veuve de Nicolas Delon. — 26 août i65i. 
MiLLANGES (Antoine-Jean), fils de N... Millanges; 14 ans. — 

19 août 1705. — Près de la chapelle Saint-Nicolas. 
' Millangks (N...), avocat en Parlement. — V. Millanqes 

(Antoine-Jean). 



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- 35o - 

MoNTAGO {Jean-Alexandre de), écuyer, seigneur de la Planche 
et des Granges; demeurant aux Aix, diocèse de Boui^es; 
38 ans. — 7 juillet 1732. 

MoNTLiABT (Achille-Louis de), [chevalier, abbé de Rumont]; 
« 37 à 38 ans • (exactement moins de 36). — 3o juillet 1733. 

— Chapelle Saint-Joseph. 

MoNTLiART (Charles-Nicolas de), chevalier, comte de Rumont, 
chevalier de Saint-Louis et de Saint-Lazare; 81 ans. — 
i5 mai 1772. — Chapelle Saint-Joseph. 

MoNTLiART (Jean-Louia de), fils de Louis ; 2 mois. — 26 août 
1740. 

• MoNTLiART (Louis de). — V. MoNTLiARD (Jean-Louis). 
MoNTLiART (Louis-Silvain-Raphaêl de), fils de Louis ; 18 mois, 

— 12 mars 1735. 

• MoNTLiABT (Pierre de). — V- Mohel (Jeanne). 

MoREAU (François), élu en l'élection ; 74 ans. — 18 novembre 

1707. 
MoREAU (Jean-Baptiste), procureur du Roi au bailliage, élu en 

l'élection, et subdélégué à Nemours de l'Intendant de la 

généralité de Paris; 38 ans. — 29 juin 1763. 
MoREAU (Jean-Baptiate-Justin), fils de Jean-Baptiste Moreau; 

i5 mois. — 23 avril 1752. 
Moreau (Jean-Baptiste-Laurent), prêtre, vicaire de Saiot-Jean- 

Baptiste; 3i ans. — 3o mai 1745. — Chœur. 
Moreau (Jean-Baptiste -Rolland), fils de Jeaa-Baptiste Moreau ; 

6 ans. — 17 janvier 1764. 
Moreau (Louis), prêtre; 53 ans. —6 janvier 1730. — Chœur. 
Moreau (Marguerite), veuve de Louis Cransson ; 85 ans. — 

5 décembre 1744. 
Moreau (Marie); 9 mois. — 9 juin 1666. 

• Moreau (Pierre), Heutenant particulier au bailUage. ~ 
V. Débonnaire (Marie-Anne). 



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-35i - 

MoREAU (N...}.fi"e de N... MoReau, avocat ; 2 ans. — i3 juil- 
let 1662. 

MoBEAU DE Griqn? (AQQe), couseiHer en l'élection ; 73 ans. — 
14 décembre 1750. 

MoREL (Jeanne), veuve de Pierre de Montliabt; 74 ans. — 
27 janvier 1740. — Chapelle Saint-Joseph. 

MoRTHiN (Mathieu de), major du régiment de la Vieille-Marine, 
d'Apt en Provence. — 39 novembre 1698. 

NiocHE (Louis-François). — 24 juin 1698. — Chapelle Saint- 
Yves. 

NiocHE DE LA Brosse (Marie-Françoise-Jacquette), femme de 
François Thibaut; 40 ans. — 32 septembre 1784. 

N..., femme de Pierre Corneillat. — Avant le S juillet 1642. 
— Devant l'autel de la Vierge. 

D'après le teatameat de Claudes Yves, reçu par Deboonaire, notaire 
à Neraours. 

N..., femme de Jean Mathieu. — 34 septembre i652. 

N..., femme de M. Bataille. — 26 février 1667. 

N.,., femme de Guillaume Delon. — 8 mars 1657. 

N..., veuve deN... Palus; 80 ans. — 20 juin 1661. 

N..., femme de N... Thomas; 76 ans. — 18 novembre 1661. 

N..., femme de N... Joyau; 54 ans. — 39 décembre 1661. 

N..,, femme d'un vivandier d'une compagnie de cavalerie. - 

18 mai i65i. — Devant la chapelle Saint-Sébastien. 
N,.., femme de N... Portau. 



Olivier (Jean), prêtre ; 78 ans. — 6 septembre 1680. — Chœur. 
• Olivier (Joseph), docteur en médecine. — V. Olivier 
(Pierre-Joseph) . 

OuviER (Pierre-Joseph), fils de Joseph; 3 mois. — 37 novem- 
bre 1708. 



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- 352 - 

Pachaut (Marie-Claude), femme de Jean Leroy ; ao ans. — 
i6 septembre 1730. 

Paillard (Marin), contrôleur au grenier à ael; 68 ans. — 
36 avril 1754. 

Paillard (Michelle), veuve d'Etienne Lehoine; 72 ans. — 
14 décembre 1754. 

Palus (N...). — V. N..., n-S. 

Pan (Claire), femme de Pierre Delon; 55 ans. — aS janvier 
i65i. 

Paré (Catherine), veuve de Claude Hédelin; 80 ans. — 1 1 no- 
vembre 1659. — Chapelle Saint-Pierre. 

Patin (Nicolas), avocat en Parlement, à Paris, mort en pas- 
sant k Nemours ; 65 ans. — aS mai 1713. — Devant la cha- 
pelle de la Communion (derrière le chœur). 

Payen (René), écuyer, sieur de la Rainterie. — 9 novembre 
1694. 

Péoère (Jacques), ancien prieur. — iS mai i656. — Au milieu 
du chœur, près de tautel. 

Pèlerin (Geneviève), femme de Nicolas Cadot; 68 ans. — 
aS novembre 1714. 

Pbrault (Anne), veuve de Anne Débonnaire de Saint-Remy; 
70 ans. — 8 mai 1787. 

PÉRAULT (Claude- Françoise), femme d'Etienne Bertrand; 
34 ans. — 36 août 1717. — Prés de la chapelle Saint-Yves. 

■ PÉRAULT (Jean). — V. Pérault (Jean- Pierre). 

PÉRAULT (Jean-Pierre), fils de Jean Pérault; 12 ans. — 
34 août 1753. 

PÉRAULT (N...)- — V. Débonnaire (Marie). 

Pernet (Etienne), contrôleur ambulant des aides en la généra- 
lité de Paris ; 36 ans. — 10 juillet 1763. 

Pernoir (Geneviève), veuve de Etienne Bertrand; 74 ans. — 
i5 décembre 1761. 



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- 353 - 

* Pfthereau (François), médecin. — V. Pethereau (Made- 
leine). 

Pethereau (Madeleine), fille de François Pethereau; i jour. 
25 octobre 1662. 

Pethereau (N...), * enfant de M- Petereau ». — 2 février i665. 

Pethereau (N...), fils de « M. Petereau ». — 7 décembre 1671. 

Pharouet (Jean), religieux du prieuré de Nemours ; 75 ans. — 
17 avril i638. — Chaur. 

PiAT (Hélène), femme de Pierre Poisson; 45 ans. — 7 octobre 
i632. 

Picault (Jean), chevalier de Saint-Louis, ancien lieut. -colonel 
du régiment de Sourches; 70 ans. — 14 décembre 1735. 

P1CAU1.T (Jeanne), veuve de Gilles Cransson; 53 ans. — 3i dé- 
cembre 1715. 

PiCault (Marie) ; 84 ans. — aS juin 1754. 

Picault (Nicolas), lieutenant en l'élection ; 88 ans. — lojuil- 
let 1711. 

PiCAiJLT (N...), « enfant de Nicolas Picault »; 2 ans. — 
i5 juin 1662. ~ Devant l'autel de la Vierge. 

PiCHONEAU (Léonard), ancien officier ; 86 ans. — 9 août 1741. 

PicHONEAU (Pierre), commis à la descente des sels; 58 ans. — 
5 juin 1744. — Devant la chapelle Saint-Joseph. 

PiMONT (Catherine), fille de Valérien Pimont ; aS ans. — 18 fé- 
vrier 1676. 

* Pimont (Valérien), huissier. — V. Pimont (Catheriue). 
Pinçon (Jean), ancien curé d'ichy; 74 ans. — 38 août 1770. — 

Dans le chœur. 

Plumet (Louise), veuve d'Etienne Delon ; 76 ans. — 10 avril 
1666. 

Poisson (Charlotte), fille de N... Poisson ; 5 ans. — i5 novem- 
bre i65o. 

Poisson (Pierre), avocat; 72 ans. — 3S août 1641. 



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- 354 - 

* Poisson (N...). élu. — V. Poisson (Charlotte). 

Poisson (N..,), fille de « M. Poisson, élu » ; 24 août i653. 

PoRCHON (Sébastien), bedeau. — 30 mars 1753. 

PoRTAU {Catherine), fille du suivant. — 24 octobre 1661. 

PORTAU (N...). 

D'après le testament de Catherine Portau, sa fille, du 31 octobre 1661. 
— Min. de Debocnaire, notaire à Nemours. 

pRESDESEiGLE (Augustc), fille de N. . .«pRESDESEiGLE ; 3 ans. — 
.3 septembre 1708. 

• PRESDESEIGLE (N...), dC MelUIl. — V, PRESDESEIÛLE (Au- 

guste). 
Prieur (Germain), tireur d'or, de Paris, décédé à l'hôtellerie 

de l'Écu. — 7 septembre 1660. 
Prieur de la Comble (Jacques), conseiller en l'élection; 

68 ans. — 3i octobre 1746. 
Prieur de la Comble (Jean-Baptiste), lieutenant particulier au 

bailliage, subdétégué de l'Intendant de la généralité de Paris ; 

54 ans. — 5 février 1773. — Chapelle Saint -Nicolas. 
Prieur de la Comble (Pierre-Jacques), substitut du procureur 

du Roi au bailliage; 3o ans. — 19 mai 1741. 
PuisEAUX (N... de). — V. Gitton (Jacques). 
Racault (Marguerite- Constance de), femme de Antoine-Ro- 

ben de Frémont; 21 ans. — 5 juillet 1747. 
» Racault (Roch de), chevalier, seigneur de Reuilly. — 

V. Racault (Roch II de). 
Racault (Roch II de), fils de Roch de Racault; i3 mois. — 

14 mars 1719. 
Rampenois (François), dit Renoa, bourgeois de Montargis, 

mort à Nemours. — 7 octobre 1673. 
Reboux (Pierre), curé de Luzy en Nivernais, mort subitement 

en traversant Nemours; 60 ans. — 12 septembre 1683. 
Renard (Anne). — 19 février 1695. — Chapelle de la Vierge. 



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- 355 - 

Renard (Anne-Antoinette), fille de Pierre-Dominique Renard; 

s ans. — 4 février 1701. — Devant la chapelle de la Vierge. 
Renard (Philippe), fils de Pierre-Dominique; 2 jours. — 

9 septembre nôgg. — Devant la chapelle de la Vierge. 

* Renard (Pierre- Dominique), sieur des Blotins, greffier du 
bailliage de Nemours. — V. Renard (Anne-Antoinette). 

Renard (Pierre-Dominique-Jean-François), fils de Pierre-Domi- 
nique; 6 ans 1/2. — 3o novembre 1691. 

* Roger (Charles), organiste. — V. Roger (Gervais). 
Roger (Gervais), fils de Charles Roger; 2 ans. — 26 février 

i633. 
Roucellet du Cormier (Michel-Louis), receveur des aides du 
département de la banlieue de Nemours; aS ans. — Près de 
la porte de l'aile droite. 

Rousseau (Jacques), marguillier; 45 ans, — 16 mars 1747. 

Rousseau (Marie), femme de Pierre Leroy; 68 ans. — 3 no- 
vembre 1702. 

RoussELET (Charles), avocat du Roi au bailliage; 61 ans. — 
i5 février 1745. 

RoussELET (Chariotte-Catherine), fille de Chartes. — 21 dé- 
cembre 1717. — ■ Proche le banc de la famille Thibault. • 

Roux (Françoise), fille de Thomas Roux ; 4 ans. — 12 février 
1670. 

Roux (Thomas), avocat du Roi au bailliage ; 85 ans. — 14 no- 
vembre 1709. 

Roux (N...), fille de Thomas Roux. — gjanvier 166a, 

Roux (Veuve). — is juillet 1667. 

Savoie (François-de-Paule de), fils de Henry de Savoie ; ? ans ; 
1627. — Sous l'autel de la chapelle des Ducs, ou de Saint- 
Joseph (aujourd'hui : de la Vierge). 

M. Sédillez, Abrégé chronologique de l'histoire de Nemours, ms. 

* Savoie (Henry de), duc de Nemours. — V. Savoie (Fran- 
çois-de-Paule de). 



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- 356 - 

SotoNEAU (François), prêtre, vicaire; 37 ans. — 3o avril 1710. 

SiMONNOT {Anne), femme de Philippe Delon; 3i ans. — ig fé- 
vrier 1746. — Devant la chapelle Saint-Sébastien. 

SouiLLARD (François), prêtre et sacristain; 3o aas. — 16 no- 
vembre t65ô. 

Tahbois (Jeanne). — i5 septembre 1640. 

Tambonneau (Laurent), fils de Claude; 9 mois. — i3aoùt i652. 

Tahbonneau (Michelle), veuve de François Corneille. — 
6 juin 1668. 

Thibault (Angélique), fille de Charles-Alexandre; 7 ans. — 
s6 mars 1699. 

Thibault (Charles), sieur de Boisminard; 63 ans. — a8 mars 
1748. 

Thibault (Charles-Alexandre), grenetier au grenier à sel; 
8a ans. — 26 octobre 1731. 

• Thibault (François), procureur du Roi. — V. Nioche de la 
Brosse (Marie-Françoise-Jacqueîte). 

Tbibault (Hélène), femme de Pierre Dumée ; 19 ans. — 24 mars 

i63i. 
Thibault (Louis), fils de N... Thibault; Sans. — 5 mai 1694. 
Thibault (Louis), grenetier au grenier à sel ; 73 ans. — 13 mars 

1757. 
Thibault (Marie-Anne), femme de Anne Moreau de Grigny; 

71 ans. — 28 août 1749. 
Thibault (Simone), veuve de Charles Rousselet ; 60 ans. — 

lo avril 1749. 

" Thibault (N...), procureur du Roi en l'élection. — V. Thi- 
bault (Louis). 

• Thibaut (Louis), — V, Baudrt (Simone). 

Thibaut (Marie-Françoise), veuve de Nicolas Colin, 70 ans. 

— 6 janvier 1737. 
Thomas (Cbarius), élu en l'élection; 66 ans. — 6 juin i685. 



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- 357 - 

Thomas (Jean), élu en l'élection ; 64 ans. — aa septembre 1637. 

Thomas (N...). — V. N..., n» 6. 

TiLLOYS (Georges), prêtre, docteur en théologie, principal du 

collège de Nemours et vicaire de Saint-Pierre ; 5o aES. — 

24 août i632. — Devant la chambre du Trésor. 
Tondu (Jeanne), femme de Louis Le Loutrel; 76 ans. — 

16 décembre 1717. — Vis-à-vis de la chapelle Saint-Pierre. 
Troupeau (Nicolas), prêtre attaché depuis 40 à 45 ans à l'église 

de Nemours ; 90 ans. — 3 décembre 1695. — Chœur. 
ViLLOis (Jean), avocat ; 33 ans. — 6 novembre lôSg. 

* ViLLOis « le vieux ». — V. Villois (N...). 

V1LL018 (N...), (ils de « M. Villois le vieux •; 13 ans. — 
35 mars 1660. 

VouLGES (Nicolas de), pensionnaire au Collège, âls d'un mar- 
chand de Paris; 13 ans. — 8 mars 1669. 

Yves (Anne), veuve de Michel Begault ; 87 ans. — 9 avril 1695. 

Omission : 

• Berthier (François), procureur du Roi au bailliage. — 
V. Berthier (Guillaume) et Marchand (Marie), 

Eue. Thoison. 




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UNE TOURNÉE EN GATINAIS 

(OCTOBRE 1773) 



E petit manuscrit que je publie ci-après 
sous le titre même qui lui a été donné 
par son auteur, Antoine-Nicolas Du- 
chesne, m'a été obligeamment com- 
muniqué par M. l'abbé Bernier, 
directeur de l'école Saint-Aspais de Melun. Ce 
travail fait partie d'un manuscrit qui appartient 
à M. l'abbé Tharsite Duchesne, petit-fils de l'auteur, 
manuscrit qui contient, en outre, un Voyage fait 
en 1762 en Normandie par Antoine Duchesne'. 

Antoine-Nicolas Duchesne, né à Versailles le 
7 août 1747, appartenait à une vieille famille bour- 
geoise qui fait remonter sa filiation jusqu'en 1417 et 
parmi les membres de laquelle je citerai Denis 
Duchesne, serrurier du roi en 1607; Nicolas, prévôt 
des bâtiments du roi, né en i663; Antoine, architecte, 
peintre et prévôt des bâtiments du roi, né en 1708. 
Ce dernier « était un homme éclairé, artiste et natu- 



1. Ce Voyage a été public, avec liraRc à part, par la Société de L'His- 
toire de Normandie, Mélanges, 4» série liBgB), par M. l'abbé BL-roicr qui 
doit prochainement publier un voyage fait par Ducbcsnc en Cbaupagnc, 
dans les Travaux de l'Académie de Reims. 



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- 359 - ■ 

» raliste.... ; la correspondance du peintre Ch. 
» Natoire, directeur de l'École des Beaux-Arts de 
» Rome, avec Antoine Duchesne (1751-1761), qui a 
» été publiée dans les Archives de l'Art français 

> (i85i-i853), montre toute l'importance des fonc- 
» tions de prévôt des bâtiments du Roi et la valeur 
» personnelle de celui qui en était alors chargé > '. 

Antoine-Nicolas Duchesne, fils d'Antoine, avait 
obtenu la survivance des fonctions de son père, mais 
tout en s'occupant des bâtiments du roi, ainsi qu'on 
le verra dans la Tournée en Gâlinais, son séjour 
à Versailles « lui avait permis de cultiver ses goûts 
» pour la botanique. Avec son compatriote et ami 
» Richard', il fit des expériences sur la natura- 
j> lisation des plantes et sur la physiologie végétale 
» dans les jardins de Trianon, sur lesquels son père 

> exerçait une inspection administrative. Là, il suivit 
» les leçons et les herborisations de Bernard et d'An- 
j> loine-Laurent de Jussieu, s'initia à la méthode 
» naturelle qui a fait leur gloire et, à dix-sept ans, 
• publia sous les auspices de Bernard un Manuel de 
B botanique contenant les caractères et les propriétés 
» des plantes des environs de Paris, avec les noms 
» vulgaires plus propres à les faire connaître (1764}. 
» En 1766 parut son Histoire naturelle des frai- 
» siers et, un peu plus tard, son Essai sur l'histoire 



I. L'abbé Bernier, Notice sur Antoine Duchesne et sur Anloitie-Nkolai 
Duchesne, sonjils, pp. 3 et 4. — Cf. Notice sur Jean Duchesne, conser- 
valcur du département dus estampes à la Bibliothèque impériale (flis 
d'Antoine-Nicolas), dans le Bulletin de ta Société de t'Histoire de France, 
no de mai 1855. 

a. Louis-Claude-Marie Richard, botaniste, membre de l'Institut, né à 
Versailles le 4 septembre 1754, mort à Paris le 7 juin 1B21. 



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- 36o - 

» naturelle des courges'.... Ce fut à deux autres 
» écrits de Nicolas, composés après un voyage d'étu- 
des en Angleterre et intitulés Considérations sur la 

> formation desjardins (i775), Considérations sur 

> le jardinage (1779), que Delille emprunta le fond 
» de son Poème des jardins »*. 

Antoine-Nicolas Duchesne ne s'occupa pas seu- 
lement de botanique. « Le premier, peut-être, il 

> essaya de remplacer les informes petits almanachs 
» qui, depuis des siècles, répandaient dans les cam- 
» pagnes tant de vieilles et dangereuses erreurs, par 
» une sorte de Calendrier horticole et agricole », 
dont il publia plusieurs volumes à six sous, sous le 
titre du Jardinier prévoyant : ce fut le point de 
départ du Bon jardinier. 

La Révolution supprima son emploi de prévôt des 
bâtiments du roi, mais, grâce à Fourcroy, il fut 
nommé professeur d'histoire naturelle à l'Ecole cen- 
trale de Versailles, puis au Prytanée de Saint-Cyr, et 
plus tard censeur au lycée de Versailles. C'est lui 
qui créa la Société d'agriculture de cette ville et 
rédigea, de 1802 à 1Q22, l'Annuaire du département 
de Seine-et-Oise; enfin, on lui doit un Guide ou 
Cicérone de Versailles qui, depuis i8o5, a eu de 
nombreuses éditions. Il mourut presque octogénaire 
le 18 février 1827*. 



1, Ces deui ouvrages devaient être accompagnés déplus de trois cents 
dessins exécutés par l'auteur et aujourd'hui conservés dans la Bibliothèque 
du Muséum d'histoire naturelle. 

a. L'abbé Beroier, op. cit., pp. 4 et S. 

3. Nous empruntons tous ces détails biographiques à l'excellente Notice 
de M. l'abbÉ Bemier. 



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36i 



La Tournée en Gâtinais est d'octobre 1773, mais 
l'auteur n'a rédigé définitivement les notes prises par 
lui, au cours de son voyage, qu'en septembre 1779, 
ainsi qu'il l'écrit en tète de son manuscrit : Époque 
du mémoire en septembre /779, et qu'il le répète un 
peu plus loin : « Le soir (à Fontainebleau), j'y dessine 
» à la lumière un champignon dontje viens cette année 
» même, 1779, de donner l'histoire à l'Académie des 
• Sciences ». 

Le petit travail d'Antoine-Nicolas Duchesne est 
écrit couramment, sans prétention; c'est évidemment 
l'œuvré d'un débutant, mais, tel qu'il est, il renferme 
quelques observations et certains détails qui sont, je 
crois, de nature à plaire à tous ceux qui s'intéressent 
au Gâtinais*. Je le publie donc tel quel et en me 
contentant d'ajouter quelques notes sur certains per- 
sonnages cités par l'auteur. 

Paul Quesvers. 



I. L'intérêt de ces notes peut encore être augmenté pour qui voudrait 
les rapprocher des relations consacrées par divers auteurs auï plantations 
de Denaiûvilliers (Voir notamment : Voyages d'Arthur Young en France 
pendant les années 1767, 1768 el 176g; un Projet présenlé à la Convention 
nationale par l'abbé Grégoire pour l'élatlissemenl d'une maison d'écono- 
mie rurale dans chacun des départements de la République ; et Les planta- 
tions de Duhamel : Vrigny, Le Monceau, Denainvillîers, par Charles de 
Sourdeval, publié dans les Annaïejrfe la Sociale d'Agriculture, des Sciences, 
Arts et Belles-Lettres du déparlement d'Indre-et-Loire de 1846). 



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— 362 - 

TOURNÉE EN GATINOIS 

(Octobre 1773} 

Séjournant à Fontainebleau, Puiseaux, Malesherbes, 

Denainvilliers, Malesherbes et Fontainebleau. 



9 octobre, samedi. — Mosae entendue à N. D. à 4 heures et 
demie; nous montons sur le Valvinà7heures et demie'. J'etois 
accompagné de Jacques Hollande, dit Ctavenay. domestique 
de mon père. Des œufs durs faisoient notre provision. Comme 
la Cour étoit depuis peu de jours à Fontainebleau et que le 
dimanche attire toujours du monde où le roi se trouve, le 
coche d'eau étoit beaucoup trop plein pour qu'on y fût à l'aise*. 
Un brouillard épais presque continuel nous ôtoit la ressource 
d'être sur le pont autant que nous l'auriODS souhaité, et nous 
effrayott pour le reste du voyage; le lendemain, il plut à Fon- 
tainebleau presque tout le jour, mais les deux semaines sui- 
vantes deviurent aussi belles que le pouvoient souhaiter des 
voyageurs fantassins comme nous et des vendangeurs comme 
les gens que nous allions visiter. 

Nous appercevons cependant rapidement cette superbe 
suite de terres décorées qui bordent la Seine : Choisi, Petit- 
Bourg rebâti, Croixfontaine, etc. 



i. On savait qu'au siècle dernier ii existait entre Paris et Fontainebleau 
un service régulier de cocliesd'eau; Le Valvin parait être le nom générique 
sous lequel ii était désigné, et non poinl l'appellation d'un bateau déter- 

1. Comme on le voit, les Parisiens avaient dès cette époque pris l'habi- 
tude d'aller, le dimanche, visiter Foniainebleau. De Valvms à Fontaine- 
bleau était organisé un service de voitures dont le burean se trouvait à 
l'hôtellerie du Grand-Louis, Grande-Rue, 67 (F. Herbet, Les Enseignes 
de Fontainebleau, p. 57). 



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- 36.3- 

Le territoire de Morsan-sur-Seine est si célèbre pour sa mau- 
vaise qualité que le proverbe du canton dit des gens dépour- 
vus : // est comme les poules de Morsan qui jeûnent pendant 
Vaoût. 

Dimanche lo. — A Fontainebleau, je descends chez M. Rai- 
mond qui m'avoit arrêté gîte dans l'auberge voisine de la 
Surinteodance '. Il me mène souper chez son voisin M 

Séjour à Fontainebleau. Les missionnaires Lazaristes des- 
servent la paroisse ; j'y retrouve grand-messe et prône et, en 
sortant, j'y retrouve deux Versailliennes bien surprises de leur 
vision, M"» Guillois, nouvellement mariée et plus nouvellement 
encore dépaysée pour la première fois par son arrivée à Fon- 
tainebleau, avec M"" Chupin sa sœur. On me fait promettre 
de dîner chez eux à mon retour. J'étois engagé chez M"" Le 
Moine notre voisine depuis quelques années ou chez M"* Ville- 
neuve notre plus ancienue voisine, si l'on veut, car les deux 
ménages vivoient ensemble, ce qui est assez ordinaire dans les 
séjours de Compiègne et de Fontainebleau, pour éviter les 
transports de cuisine ', 

M. Martin étoit un autre azile plus intime : j'y vins passer 
l'après-dlner; pendant une pluie effroyable, j'y copie un état 
que je voulois remettre à M. l'abbé Terray, Contrôleur général 
et, depuis peu, à la tête des bâtimens par la réunion de la 
place de Directeur et Ordonnateur à sa charge'. Le soif, j'y 
dessine à la lumière un champignon dont je viens cette année 
même, 1779, de donner l'histoire à l'Académie des sciences. 
Enfin, j'y soupe avec Mademoiselle sa âlle,_ l'esprit occupé de 



1. L'hôtel de la Surintendance des Bâliments, bâti par Mansard, existe 
toujours en façade sur la place Solférino, au coin de la rue Denecourt et 
de la rue de Ferrare. Je n'ai pu découvrir dans quelle auberge Duchesne 
était logé, car cette auberge pouvait être soit dans l'une, soU dans l'autre 
de ces deux rues. Le nom du voisin est resté en blanc. 

2. Il est probable que toutes les personnes citées par Antoine-Nicolas 
Ducliesne étaient des Versaillais attachés à la Cour, qu'ils suivaient dans 
dans tous ses voyages. 

3. L'abbé Joseph-Marie Terray, contrôleur général des finances de 1769 
au 14 août 1774. 



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- 364 - 

la quitter pour aller lier connaissance avec la nympbe de Pui- 
siaux'. 

Lundi II. — L'affaire finie le matin avec M. le Contrôleur 
général et un dîner fait en bref, le cabriolet que M. de Mai 
m'envoyoit de Puiseaux m'emmène lestement à La Chapelle-la- 
Reine sur une route pavée qui traverse la forêt de Fontaine- 
bleau de ce côté'. Rien de si triste que de voir à la sortie de 
ce village la chaussée coupée court, et un bourbier affreux lui 
succéder. Un relais nous y attendoit : c'étaient des chevaux 
de labour accoutumés aux terres grasses du Gâtinois, maïs ne 
s'accomodoient guères mieux des énormes ornières toutes rem- 
plies de l'eau de la veille. 

J'arrive à la chute du jour. M"' de Mai avoit avec elle 
Madem*"" Chevillard et M. Masson, son onde*. Peu après 
arrive dans une courtine, c'est-à-dire dans une petite charrette 
ouverte. M™' de Savoies, amie de la maison, qui venoit d'une 
campagne auprès de Montargis*. On fait des charades. 

La I" partie désigne l'immensité, la î"* la clarté, l'ensemble 
l'éternité '. Autre : la 2"' partie passe sous la i" en présence du 
tout qui est le nom d'une ville". Les deux ont été célèbres 
dans tout Paris. Les nôtres étaient moins brillantes. Une voi- 
ture, une qualité estimable- et le tout sert à faire la cuisine'. 



1. Par la Nympbe de Puiseaux, l'auteur ne doit faire allusion à aucune 
source ni à aucun ruisseau. Ce ne pejt être qu'une plaisanterie sur le 
nom de cette petite ville, en latin Puteolus, petit puits. 

3. Pierre Jean-Baptiste Demay. écuyer, sieur du Mée prËS de Puiseaui, 
conseiller du roi; il Jiabitait d'ordinaire Paris, rue de l'Écbelle, paroisse 
Saint -Rocb. . 

3. Mllt Chevillard était fille de Mo Pierre-Claude Chevillard, conseiller 
du roi, lieutenant-gâDéral, commissaire enquêteur et examinateur du bail- 
liage royal d'Yevre-ie-Chaiel, en résidence â Pithiviers, épouï de Marie- 
Madeleine- Sophie Duchesne. M. Masson, son oncle, est M' Remy Masson, 
lieutenant du bailliage de Puiseaux, époux de M arie-An ne-Geneviève Cbe- 
viliard. 

4. Un M. de Savoies fut nommé, en 1775, prieur-curé de Gironville- 
sous-Cbarmont, près de Pitbiviera. 

5. Toujours. 

6. Pontoise. 

7. Charbon. 



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- 365 - 

Une sorte de tourte de province ou une partie du corps, 
une qualité brillante, le tout une pièce d'argenterie'. Un animal 
à quatre pies, une partie du corps, ensemble une pièce de notre 
habillement '. 

Un autre animal, une partie d'un livre*, on arbrisseau à 
fleurs, etc.- Il s'en trouve de galantes. Une pièce nécessaire à 
la charpente, la 2""= partie ce dont les hommes se vantent et 
les femmes se défendent, mais qui ne convient nullement à la 
personne dont le tout fait le nom'. 

A soupe, on plie tous les serviettes en mouchoir sans 
épingles, chacun marque ta sienne avec une faveur. On me 
donne la bleue : la rose étoit comme de raison pour la demoi- 
selle que M. de Mai et moi nous conduisons chez M»* Masson 
qui étoit restée chez elle. On traverse pour cela un petitjardin 
faisant face de l'autre côté de la rue à la maison de M. de Mai. 
Son quartier se nomme les Chaumes'. 

Mardi 12. — Le matin, visite des possessions de M. de Mai 
jusqu'à Bardilly". Dîné avec le Prieur', M*"" Chevillard et ses 
deux oncles'. Promenade aux jardins de M. de Mai, du Prieur, 
ceux de M. Masson et dans les dehors de la ville. Mademoiselle 
Chevillard y nomme beaucoup de plantes en noms françois 
de campagne. 

Mercredi i3. — Promenade avec M. de Mai aux dehors de 
la ville, du côté du midi. 
Visite au Prieur, à M. Masson, etc. 



1. Flambeau. 

2. Cbapeau. 

3. Fantôme. 

4. Chevillard. 

5. La place des Chaumes eiiste encore â Puiaeauï. 

6. Hameau de la commune de Puiseaux. 

7. Le prieur-curé de PuUeauï était alors Jean Franger. 

8. M. Masson et M. Doehesne ci-après. 



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- 366- 

Le soir à cheval seul avec Chavenay à Beaumont, terre 
appanenani à M. de Boyne", 

Le château ancien ; les jardins commencent à être traités à 
l'anglaise et m marquent encore aucun caractère. Quelques 
plantations d'arbres étrangers : entre autres, un sapin baumier 
réservé au milieu d'une coupe et qui, ainsi isolé, donnoit quel- 
ques goûtes de térébentine ou baume blanc d'une gracieuse 
odeur. 

Le grenit rampant très abondant sur un rivage de ruisseau 
dans un bois coupé depuis peu. 

En chemin, rencontre de deux croix, l'une peinte en rouge, 
l'autre en vert. Un cavalier qui nous croise soupçonné nor- 
mand ne peut nous aprendre si ce sont des reposoirs de pro- 
cessions servant de limites à deux paroisses. 

Le soir, visite à H. Masson : et à la rentrée Force charades. 

Jeudi 14. — Promenade avec M. Masson à sa maison de 
Mainville qui procure beaucoup de nettes de culture*. 

En rentrant visite à M'i'» Chevillard et son père. 

Après dîner, avec les Dames, promenade à La Roche-Gui- 
bert et tour du boulevart. 

Le soir, jeu chez M. Duchesne de Petivier '. 

Vendredi i5. — Déjeuner chez M. Masson et congé pris. 

Après dîner, départ pour Malesherbes en passant par Bou- 
lancour; l'avenue d'Augerville, une tourbiaire, Trezan, Pinçon. 

Observé à cette avenue d'Augerville combien les peupliers 
d'Italie sont sujets à être versés par les vents du couchant. 



I. L'auteur veut certainement parler de Pierre-Etienne- François Bour- 
geois de Boynes, qui aliait devenir ministre de la marine. Mais il commet 
une erreur. Beaumont appartenait, ainsi que le ducbé-pairie dont cette 
terre Était le chef-lieu, au prince de TiQgry, un Montmorency-Luxembourg. 

3. Mainville, commune de Bromeilles. 

3. M' Etienne Duchesne, d'abord marchand de drap â Pithiviers, puis, 
de 176B à 1790, conseiller en l'élection de cette ville, qui fut aussi premier 
èchevîQ de Pithiviers en 1770 et membre de l'assemblée provinciale de 
rOrlÉanais en 1787. 



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- 367 - 

La tourbiaire étoit abandonnée' : la plupart des fosses rem- 
plies d'eau : fours ayant quelque rapport aux fours à chaux 
destinés à réduire cette tourbe en charbon pour lut faire perdre 
sa mauvaise odeur. 

A Trezan, une petite fille rencontrée nous nomme son pays 
en paroissant nous dire son âge. 

Chez M. de Malesherbe' : nombreuse et grande compagnie, 
M"" d'Orillac sa sœur', sa fille M°« de Rosambeau', M. de Ro- 
sambeau devenu de président colonel depuis les troubles de la 
magistrature. M™' de La Luzerne" et sa sœur M»"" Daleret*, le 
président Bernard', la brillante comtesse de La Btache', M. de 
Farcheville, M. de Sarcefiel, homme très instruit revenant d'un 
voyage d'observateur fait dans les Vûges. 

Conversation légère et instructive avant et après souper. 

M°" de Rosambeau nous vante sa petite scêur chaude'; son 
père en rit : mais elle nous dit sérieusement son projet d'élever 
des fruits étrangers pour multiplier les jouissances et satisfaire 
la curiosité, plutôt que de s'adonner aux primeurs de fruits du 



I. Cette tourbière Était évidemnieDt exploitée dans les marais de Trézaa. 
3. Chrétien- Guillaume de Lamoignoo de Maiesherbes, aé le 6 dé- 
cembre 1731 et guillotiné le m avril 1791. 

3. Marie-Louise de Lamoignon, née le 7 juillet 17 ig, mariée à Guillaume 
Castanier d'Auriac, maître des. requêtes, qui, dans la suite, devint premier 
président du Grand Conseil. 

4. Marie-Thérëftc de Lamoignon, née le 17 février 1756, mariée le 
3o mai 1769, à Louis Le Pelletier, seigneur de Rosambo, président à mor- 
tier au Parlement de Paris; elle fut guillotinée le 21 avril 1794, avec SOD 
père, son mari, sa fille, Aline-Thérèse Le Pelletier, et le mari de cette der- 
nière. Je an-Baptiste -Auguste de Cbâteaubriand. comte de Combourg. 

5 et 6. Marie-Adélaïde Angran d'Alleray. femme de César-Henri, comte 
de La Luzerne, brigadier et colonel au corps des grenadiers de France; 
il Était le cousin -germain de Cbrétien-Uuillaume de Lamoignon de Ma- 
lesherbes. Quant à Mtls d'Alleray, la sœur de M"' de La Luzerne, qui 
épousa Antoine-Nicolas Duchesne, nous n'avons pu trouver son prénom. 

7. Probablement Anne- Gabriel-Henri Bernard, dit le président de Bou- 
lainvilliers, petit-.lls du fameu» financier Samuel Bernard, seigneur de 
Coubert. 

8. Peut-être Charlotte-Marie Baillard de Beaumauoir, femme d'Aleian- 
dre-Joseph Palcoz, comte de La Blacbe. 

9. Sceur est parfaitement lisible, mais il faut évidemment lire serre. 



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- 368 - 

pays qui sont si conoues dans leur saison et toujours préfé- 
rables. 

Samedi i6. — Promenade de trois heures tête à tête avec 
M. de Malesherbe. Visité les jardins et la petite maison qu'il 
s'étoit fait construire du vivant de son père ' et dans laquelle il 
logeoit encore pendant son exil', laissant son château à ses 
amis et se retirant ainsi dans le bourg, chaque soir, dans sa 
maison de philosophe. 

Vu sa pêche noire, sa vigne élevée de graine venue de la 
Camargue, près Montpellier, etc.... 

On revient dîner à midi et demi afin d'avoir plus de tems pour 
la cavalcade d'âne. Nous retournons le maître etmoi seuls visiter 
à pied les plantations extérieures. Vu en passant un petit mas- 
sif de magulots formé sur une cdte aride et jusqu'alors nue, 
aucune autre plantation n'ayant pu prendre dans les terres crues 
élevées à bras d'homme pour soutenir le plein pied de la ter- 
rasse. Pour faire réussir celle-ci, M. de M. avoit eu soin de 
planter des pommes de terre dans des paquets de fumier, puis 
de les renfouir toutes vertes dans l'été précédé (sic). 

Vu aussi un jeune tulipier planté au sec et bien portant, 
poussant même vigoureusement au milieu de jeunes sicomores 
le protégeant de leur ombre. 

Vu des troncs de platanes plongés dans l'eau depuis trois 
ans avec projet de les y laisser se durcir : c'étoit sous une 
eau courante. 

Dimanche 17. — Départ de Malesherbe. Messe à Pethiviers 

dans une petite chapelle dont la rue fait le porche et contient 
20 fois plus de monde que la chapelle '. Je vais à la poste mettre 



1. Guillaume de Lamoigoon, chancelier de France. 

2. Lors de la diasolulion des Parlements (janvier 1771), Chrétien- 
Guillaume de LamoigQon de Malesberbea embrassa leur cause et adressa 
au roi (18 février) d'énergiques remontrances qui araenèrenl sa disgrâce 
et son eiil dans sa terre de Maleslieriies le 6 avril suivant. 

3. D'après notre ami Jules Devaui, consulté à ce sujet, la chapelle en 



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- 369 — 

une lettre et retirer les miennes, une de mon père* et celle de 
M. Duhamel qui m'annonce qu'il m'attend à Denainvilliers'. 
Nous nous remettons donc en route et nous arrivons à l'entrée 
duviilage,ou,siron veut, des dehors du château, à midi et quel- 
ques minutes. Toilette complette derrière une meule de foin. 
J'entends tinter une cloche, je disois, c'est arriver bien juste... 
voilà le diner qui sonne : c'étoit celui des gens. J'ignorois 
encore que les mœurs anciennes se fussent conservées jusqu'à 
ce point dans cette maison : le séjour de trois nuits m'a suffit 
pour l'apprendre avec édification. M. Duhamel de Monceau me 
présente à M, de Denainvilliers son frère'; M. Fougeroax de 
Bondaroi leur neveu étoit absent, mais j'y trouve Madame Fou- 
geroux que j'avois assez entrevue chez elle pour en avoir 
conçu la plus haute estime*. 11 y avoit du monde de Petivier : 



question ne peut Être que la chapelle de La Charité, fondée en i63t par 
M. et Mn' de Morville dans la rue qui en a pris le nom de rue de la 
CharitÉ. 

I. Antoine Duchesne, architecte, peintre et prév6t des bâtiments du roi. 

3. Hcori-Louis Du Hamel, seigneur du Monceau et de Vrigny, célèbre 
agronome et botaniste, né à Paris en 1700, mort le 23 août 1782; il fut 
membre de l'Académie des Sciences (r738) et inspecteur de la marine, — 
Cf. dans les Annales de la Société historique et archéologique du Gàtinais, 
t. VII (iB8g), pp. 169 et as., un très bon article de M. P. Martellière : 
L'agronome Duhamel du Monceau. — M. Sostbènes du Hamel de Fouge- 
rouï, qui a bien voulu nous fournir quelques petites notes biographiques 
sur ses ancêtres, nous disait que l'iatimité entre les frères Du Hamel était 
si grande, que Du Hamel du Monceau, qui habitait le plus souvent Paris, 
se regardait comfbe chez lui chez son frère et que chaque visiteur s'y trou- 
vait aussi bien reçu par l'un comme l'autre. Cette observation est justifiée 
par te texte de Duchesne, à qui Du Hamel du Monceau annonce qu'il t'at- 
tend à Denainvilliers, c'est-à-dire chez son frère. 

3, Alexandre Du Hamel, seigneur de Denainvilliers, frère aîné d'Henri- 
Louis; ils étaient ûls d'Alexandre Du Hamel, seigneur de Denainvilliers, et 
d'Anne Trottier. 

4. Auguste-Denis Fougeroux, seigneur de Boodaroy, était Sis de Pierre- 
Jacques Fou ge roux, seigneur deBluran,et d'Angtlique Du Hamel; il devint 
membre de l'Académie des Sciences de Paris, de la Société royale d'Edim- 
bourg, de l'Institut de Bologne et de la Société d'Agriculture de Paris; il 
mourut à Pithiviers le i^r janvier 1790 et fut inhumé à Dadonville. — Sa 
femme, dont notre auteur fait un si grand éloge, s'appelait Françoise- 
Henriette Verany de Vareanes; elle mourut à Pithiviers le 6 aoQt i834 
Agée de 69 ans, et fut Inhumée à Dadonville. 

SX. 24 



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— 3/0 — 

M. de Necar', chevalier de S. Louis, causant debout comme 
M. de Vienne ; deux chanoines dont un avoit dit la messe dans 
la chapelle du château qui est paroisse. 

Après le dîner, nous visitons les bosquets garnis de tous les 
arbres du Traité de M. Duhamel ' : 

Le beau cèdre du Liban se fait admirer'. . . 

Souper avec M"* de Fougeroux revenue de Petivier, femme 
charmante, mère vertueuse faite pour inspirer bien des désirs, 
des craintes et des espérances à un célibataire expiraot. 

Je vois dans cette respectable maison la nombreuse troupe 
des domestiques se rassembler et rester dans le corridor. 
M. Duhamel se donne la peine de me reconduire en hâte dans 
ma chambre, précédemment occupée par D. Bedos, le savant 
organiste de S. Denis'. 

Traité ainsi comme un discidant, je ne puis pour cette pre- 



1. Charlea-HenrideNcufcarte9,écuyer, chevalier de Saint -Louis, d'abord 
major du régiment de Champagne (1755), puis major- général, avait épousé 
Hélène Bernaud Mercier de La Tour, fille du bailli de Pithiviers, et mourut 
à Paris en 1783 {Renseignement fourni par M, Jules Devaux). 

2. Duhamel du Monceau a écrit plusieurs traités; Antoine-Nicolas Du- 
chesne fait évidemment allusion au Traité des arbres et arbustes gui se 
cultivent en France en pleine terre, lequel avait été publié en 17Ô5. — Cf. 
la Bibliographie des œuvres de Duhamel du Monceau, que M. P. Martel- 
tiëre a jointe à la notice que nous avons citée plus haut. 

3. Ce cèdre existe encore ainsi que ses deux frères, celui du Jardin des 
Plantes et celui de Mootigny-Lencoup. On connaît leur origine : ■ De 
. Jussieu avait rapporté d'Angleterre une rareté : quelques graines de 

• cèdre du Liban, qui avaient levé en pot. L'un de ces minuscules arbres 

• ftit planté dans le Jardin du Roi, l'autre fut donné k M. Trudaine pour 

• le parc de son cbftteaude Montigny-Lencoup, et un troisième à Duhamel, 
. qui le planta â Vrigny • (P. Martelliére, op. cit., p. 178). — Th.Lhuillier, 
dans un article paru dans VAlmanach... du département de Seine-et-Marne 
de 1903, rectifie un article paru dans le Petit Journal du 36 août igoi, mais 
notre ami Lhuillier parait avoir ignoré que ce ne pont pas des cèdres que 
Bernard de Jussieu rapporta d'Angleterre, mais bien des graines, graines 
qui donnèrent naissance auï trois cèdres encore existants du Jardin des 
Plantes, de Vrigny et de Montigny-Lencoup. 

4. Dora François Bedos de Celles, bénédictin de Saint-Maur, corres- 
pondant de l'Académie des Sciences, né à Caux (L3nguedoc)en 17C6, mort 
le îS novembre 17.79. O1 ^ '^'^ 1"' ■ Gnomonique patrique, 1760, in-8°; et 
L'art du fadeur d'orgues, 1776-1778, 4 vol. in-fol., faisant partie de la col- 
lection des Arts et Métiers, publiée par l'Académie des Sciences. 



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- .371 - 

mière soirée m'unir qu'en esprit à la prière commune dont 
l'assistance m'a été accordée depuis". 

Lundi 18. — Visite de Vrigny, la dernière des terres de 
MM. Duhamel dans le Gâtinois touchant à la forêt d'Orléans. 

Nous y dînons. Avant et après dîner, visite des jardins, des 
bosquets, ou plutôt jeunes bois, et surtout d'une merveilleuse 
pépinière formée dans un vieux potager. 

On étoit en vendange r diverses notions prises de termes 
d'ustenciles de campagne, etc. 

Le fruitier regorgeoit de la récolte abondante de fruits. 

Visité entre autres un bois d'expérience planté en même tems 
suivant divers procédés, rayon par rayon ; sans différence dans 
le succès depuis qu'il esta hauteur. 

Collection pour l'tiprbier. 

Retour à Denaiiivilliers ; rangé et cliquette iherbiei; revu 
les nottes. 

Mardi 19. — Promenade au Monceau, autre terre contiguë 
à Denainvilliers, tenant de l'autre côté. . . 
Vu les belles plantations aquatiques : les divers Platanes et 



I. Ua Ëtoge de Du Hamel de Denainvilliere, destiné à figurer dans les 
Mémoires de l'Académie des Sciences et qui u'a jamais été imprimé, conte- 
nait ce détail, confirmé par notre, voyageur : • M. de Denainvilliers avait 

• établi dans l'intérieur de sa maison un ordre conforme aux travaux de 

> la campagne; il rassemblait tous les soirs ses domestiques et après avoir 

• rempli les devoirs de ta religion, il leur donnait les ordres pour le len- 

> demain. Les heures du lever, du coucher, des repas, celles qui étaient 

• destinées aux travaui, aui actes de religion étaient fixées, et il s'était 

• fait une loi de ne point s'écarter de la régie >. Duhamel du Monceau 
n'était pas moins attaché à ses devoirs religieux que son frère de Denain- 
villiers; aussi Coadorcet a-t-ii pu dire, dans VÈloge qu'il a fait du savant 
botaniste : • M. du Hamel conserva toute sa vie les principes de religion 

• qu'il avait reçus dans son enfance; il pratiquait ses devoirs religieux 

• avec exactitude, mais sans faste ■. Enfin, M. Martellière a dit excellem- 
ment, dans la notice déjà citée qu'il a consacrée au savant Duhamel du 
Monceau, p. 181 : • Chose qui pourra paraître étrange â certaines per- 

• sonnes, cet homme à l'esprit positif, légèrement sceptique, l'ennemi des 

• systËmes préconçus, qui n'admettait un fait qu'autant qu'il était contrôlé 
■ par l'expérience personnelle, était resté un fervent chrétien, conservant 

• la foi vive et sincère de son enfance •. 



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— 372 — 

Peupliers : de jeunes ciprès (cypressus dysticha) de la Loui- 
siane, bien vigoureux: un bois tout inondé planté sur des 
berges entourées d'eau : tout en Tuyer de Canada' prospé- 
rant singulièrement et très agréable en quinconce, tandis qu'isolé 
dans nos bosquets à sec, il est très laid. Bel espalier de 
câpriers au pied d'une petite terrasse au midi. 

Avenues de frênes et noyers, etc., etc. 

Diné au retour avec M"" Chartier de Petivier ; vendange à 
Boumeuf et promenade dans les environs : retour avec 
M"" de Fougeroux à qui son oncle demande du clavessin. 

Mercredi 20. — Messe au château dite par le capucin arrivé 
la veille. Amusement de la chambre obscure pratiquée en grand 
dans une portière de corridor au rez-de-chaussée bien fermé 
par deux portes : un paneau du lambris réservé sans boiserie, 
recevant le tableau du verre placé dans un des carreaux de la 
croisée, de sorte que toute la cour et l'avenue s'y trouve ren- 
due très agréablement. 

Le vol des pigeons effarouchés faisoit une nuée mouvante 
vraiment plaisante. La surprise de Chevenay réjouit beaucoup 
les maîtres du logis. On discute qui a dû avoir plus de plaisir, 
de lui pour qui la chose étoit inconcevable, ou de moi qui 
trouvois l'exécution d'une merveille dont toute la théorie 
m'étoit connue. 

Diné avec le curé de Pluvier*. 

Départ pour Malesherbe. 

Vu en passant la paroisse, la place et une partie de la ville 
de Petivier. Revu l'obélisque de la méridienne de l'Observa- 
toire à 33764' de Paris'. 

Revu les mûriers blancs bordant le chemin. 

Arrivée à Malesherbe à la brume en cherchant un peu notre 



I. Le thuya du Canada. 

1. Le curé de Pithiviers était Louis Regnard, l'oncle cl le père adoptif 
da poÈte Colardeau, lequel était un familier des Duhamel. 

3. L'obélisque de la méridienne existe encore sur la rout& de Pitbiviers 
à Maleaberbes, un peu au nord du village de Maocbecourt. 



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- 3/3 - 

chemin, et bien juste pour souper à sept heures et demie, 
attendu que toute la compagnie se préparoit pour le jeudi à un 
bal à ûourdan, et devoit être en voiture à 6 heures du matin. 

Jeudi 21. — Congé pris en eÉFet à 6 heures du matin. 

Visité dans le grenier divers bois, de l'érable, frêne, etc. 

Déjeuné au bourg : puis route pour Fontainebleau. 

Vu un des plus beaux alisiers ciriers, ramassé du fruit, etc., 
nommées baguenaude dans la forêt. 

Arrivé chez M. Guillois ; dîné un peu tardif; toilette; pro- 
menade au parterre du Tibre comme un courtisan passager; 
visite à M. Martin. 

Brevet de femme de chambre de M™ Dartois future en faveur 
de JVI'"« de Fontenay, retiré du bureau de M. de La Vrillière. 

Soupe chez M. Le Moine. 

Retourné coucher auprès de M. Guillois. 

Vendredi 33. — Matinée de Cour et d'affaires bâtimens. 

Diner chez M. Martin. 

Promenade à Tomerie avec M. de Gilet. 

Vu les beaux espaliers de chasselas sur les murs des maisons, 
tous conduits par cordons d'étage en étage de deux en deux 
pieds et non par syons montans. 

Les pêchers de vigne dont le froît se porte par batteaux à la 
place Maubert et autres marchés de Paris. 

Soirée chez les voisins Chupin : souper chez M. Martin. 

Samedi 23. — Route jusqu'à Melun dans un coche : visité 
rapidement la pépinière de la Rochette : beaucoup de fruitiers ; 
quelques arbres étrangers des moins rares '. 



I. François-Thomas Moreau de La Rochette, né le 4 noTembre 1720 à 
Rigny-le- Perron, Était directeur des fermes à Melun, lorsqu'en 1751 il 
acheta le domaine de La Rocbette, près de Melun. Il défrictia, créa dans 
ce domaine d'un revenu presque nul des pépinières qui donnèrent d'ex- 
cellents résultats, et y établit une école d'agriculture dans laquelle des 
enfants des hôpitaux de Paris étaient élevés pour faire des jardiniers et 
des pépiniéristes. François-Tliomaa Moreau de La Rochette, qui avait été 
anobli en 1769, devint inspecteur général des pépinières royales et mourut 
à La Rochette le 10 juillet 1791. Le domaine resta dans la mâme famille; 



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- 374 - 

Retour à Paris parle Valvin:pui8 ensuite le sS àMoatreuil', 
où les nettes prises dans le voyage sont complettées et mises 
en ordre. 



voici deux extraits d'un journal cootemporain qui compléteront utilement 
cette note : 

• MM. Moreau de La Rochette viennent de faire imprimer le catalogue 
de leur belle pépinière de la Rochette prc8 Melun. Ce catalogue contient 
en arbres fruitiers, en arbres d'alignement, d'agrément et en arbustes, tout 
ce qu'il y a de plus curieui. La pépinière formée il y a .(o ans sur un sol 
ingrat par le père des propriétaires actuels, homme de fiénie, a cet avan- 
tage qu'on y est sûr des espèces. Le sénateur François (de Neuf château), 
après avoir visité avec soin cet établissement, a cru lui devoir la justice 
d'en rendre un compte avantageux dans une Notice lue en l'an lo à la 
Société d'agriculture. Il y mit sous les yeux de cette compagnie savante 
les travaux de M. Moreau te père, par tes soins duquel une magnifique 
forêt s'est élevée et de riches moissons croissent sur un sol disgracié de la 
nature. Voltaire, malgré l'extrême éioignement, tiroit des pépinières de la 
Rochette des arbres pour ses plantattona de Ferney et eutretenûit avec 
M. Moreau une correspondance épistolaire que les fils de celui-ci conser. 
TCnt précieusement •. (Journal de Paris du 18 décembre i8o3, p. 53a). — 
• L'agricuiture vient de faire une perte dans la personne de Jean-Étieanc 
Moreau de La Rochette, propriétaire avec M. Moreau d'Olibon son frère, 
des belles pépinières et du domaine de La Rochette près Melun. Par son 
intelligence, leur père sut couvrir ce sol des plus beaux bois; de magni- 
fiques moissons y croissent. Une belle et grande maison y a été construite 
sur les plans du célèbre Louis. Elle a de vastes granges, des écuries com- 
modes, de grandes bergeries. Des bestiaux nombreux, des troupeaux de 
race choisie fournissent des engrais aux terres; d'immenses jardins sont 
plantés d'une quantité prodigieuse d'arbres fruitiers. Les plus belles treilles, 
garnies de raisins rares, tapissent les terrasses et les murs; et c'est dans 
une plaine stérile il y a 40 ans que l'on peut admirer aujourd'hui ce luie 
de culture. Jean-Etiénne Moreau de La Rocbette avolt partagé avec son 
père les soins et la gloire de cette sorte de création. Quoique fort jeune 
alors, c'étoit lui qui étoit chargé de l'exécution des plans, des détails de 
culture, de la surveillance des ouvriers, de l'établissement des pépinières. 
Il travailla avec son pire jusqu'à la mort de celui-ci, arrivée en 1791. De- 
puis, il continua avec le même zèle a améhorer ses établissements de 
culture et ses pépinières. M. Moreau n'étoit pas seuiement un excellent 
agriculteur, c'étoit un bon citoyen, un bon mari, un bon père, un ami fidèle 
et uQ homme aimable. Il étoit ué A Melun ie 17 novembre 17S0; il est mort 
k La Rochette dans sa 541 année, le 18 floréal an XII (8 mai 1804). Heu- 
reusement le dommage que cette perte apporte au bel établissement de La 
Rochette n'est pas ?ans ressources. M. Moreau d'Olibon et son neveu, 
frère et fils du défunt, se proposent de continuer ces mêmes travaux agri- 
coles qui sont le patrimoine et ta gloire de leur famille .. {Journal de Paris 
du 14 mai i8ot< P- J5:K). 

j. Il s'agit de Monlreuil aux portes de Versailles. 



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EXTRAITS DES MINUTES 

DES 

NOTAIRES DE FONTAINEBLEAU 

{xvif-xviii" siècles) 
Étude de M' Gaultry (suite). 



3i août, — Hélie du Fresnoy, sieur de Glatigny, pre- 

mier commis de M. Letellier, .conseiller 
d'État, s'engage à payer les 2000 livres 
dues à divers par Marie de Brun, séparée 
de biens d'avec son mari Remy Simony, 
sieur de la Neufville, écuyer et gendarme de 
la reine, ladite Marie de Brun demeurant 
en la terre de Petit-bois, paroisse de La 
Genevraye en Gâtinais. 

3i août, — Nicolas Dupont de Compiègne, écuyer, 

lieutenant de la capitainerie des chasses de 
Fontainebleaa, loue à Jean Bazin, maître 
paumier à Paris, pour trois ans, le jeu de 
paume couvert sis au château de Fontaine- 
bleau, avec la chambre ancienne où de tout 
temps ont logé les paumiers, pour le prix de 
cent vingts livres par an. 

1672. 

32 janvier, — Hugues Grastcreau, chevalier, seigneur 

d'Uzy, maître d'hôtel erdinaire du duc 



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- 376 — 

d'Orléans, baille moyennant 200 lÎTres à 
Pierre Jamin, concierge de la cour du Che- 
val Blanc, le moulin de la Grande Roue, 
près d'Héricy, avec des terres y attenantes. 

3ojain. — Ducommandemeutexprès de messire Louis- 

Philibert de La Croix, chevalier, seigneur 
de Chailly-en -Bière, les notaires de Fontai- 
nebleau se sont transportés au château de 
Chailly pour assister aus cérémonies accom- 
plies par les chanoines de Notre-Dame de 
Melun, avec musique, comme ils le font cha- 
que année à pareil jour, à savoir une messe 
d'actions de grâces et un de profundîs en 
mémoire des seigneurs anciens dudît lieu, et 
pour faire reconnaître ofQciellement ces 
droits. 

20 décembre. — Louis-Philibert de La Croix, seigneur de 
Chailly-en- Bière et du fief du Godet, se 
présente au château de Montgermont, pour 
prêter le serment de foi et hommage à 
messire Jacques de Bernard, chevalier, sei- 
gneur de Montgermont, Pringy et Brézain- 
ville' (le fief du Godet étant situé dans ce 
dernier hameau) : il était accompagné de 
Balthazar Dauthier, curé de Pringy. 

29 décembre. — Catherine Brunet, veuve de Jacques Che- 
val, receveur de la seigneurie d'Iierbeauvil- 
liers pour l'abbesse de Montmartre lès Paris, 
vend 1715 boisseaux d'avoine, à raison de 
sept sous l'un, à Louis Dorchemer de la 
Tour, garde à cheval de la capitaine des 
chasses de Fontainebleau. 
(Sera continué.) V" de Grouchy. 



. Aujourd'hui Brainvilie (commune de Saint- Sauveur- sur-Ecole). 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE GATINAISE 



M. Maxime Legrand continue ses promenades archéologi- 
ques et historiques dans rarrondissement d'Étampes. Le 
tome II* de son Étampes pittoresque; Guide du promeneur 
dans la ville et l'arrondissement (Etampes, Humbert-Droz, 
1902; in-8 de iv-460 p.), noua fait mieux connaître la contrée 
voisiUe de la Beauce et du Hurepoix, qui s'étend à l'ouest de la 
ville, et nous fait successivement pénétrer en détail dans les 
communes de Saint-Hilaire, Boutervilliers, Boissy-le-Sec, Vil- 
leconia, Brières-les-Scellés, CbaufFour, Souzy-la-Briche, Mau- 
champs, Torfou, Chalo-Saint-Mars, Cbalou-Moulineux, Pussay, 
Congerville, Angerville, Monnerville, pour ne parler que des 
plus rapprochées. Chacune d'elles fait l'objet d'une notice 
approfondie où l'auteur a utilisé tous les travaux antérieurs et 
parfois quelques sources inédiles r on s'y promène agréable- 
ment à la suite de M. Legrand, guide excellent et informé; 
chaque description est d'ailleurs agrémentée de nombreuses 
figures d'après nature par M. René Ravault, dessinateur dont 
nous avons déjà eu l'occasion d'apprécier le talent souple et 
gracieux : beaucoup de petits monuments, bien conservés ou 
en ruines, sont reproduits ici pour la première fois, et ce n'est 
pas le moindre attrait de ce livre qui à d'autres égards aussi 
mérite de prendre place dans la bibliothèque de tout homme 
de goût. 

Un superbe ouvrage, intitulé Villeroy, son passé, sa fabri- 
que de porcelaine, son état actuel (Paris, Picard et fils, 1901 ; 



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- 3^8 - 

m-4 de iv-99 p. arec fig. et 47 pl.]i et splendidement illustré, a 
été publié comme tome III des * Mémoires et Documents de la 
Société historique et archéologique de Corbeil, d'Étampes et 
du Hurepoix ». L'auteur, Atmé Darblat, propriétaire du do- 
maine de Villeroy, est malheureusement décédé avant d'avoir 
pu terminer son manuscrit; mais une main pieuse a tenu à ce 
que les recherches faites ne fussent pas perdues complète- 
ment. L'ouvrage comprend une notice sur chacun des plus an- 
ciens possesseurs de Villeroy, les de Neufville et d'Alincourt, 
le maréchal de Villeroy {avec portraits, armoiries, uniformes, 
etc.); puis un mémoire très étendu sur la fabrique de porce- 
laine créée à Mennecy-Villeroy vers 1787 (avec plans et jolies 
reproductions d'objets), d'où sont sorties beaucoup de pièces 
de céramique à décor camaïeu ou polychrome que les collec- 
tionneurs se disputent aujourd'hui à prix d'or *. 



Au Congrès des Beaux-Arts de l'an dernier, M. Eugène 
Thoison a fait une communication sur Les Vemansal (Paris, 
PIon-Nourrit, 1901; in-8 de Sa p.) qui continue la série de ses 
< Notes sur des artistes se rattachant au Gâtinais ■. Il ne lui a 
pas été très facile de s'orienter dans cette dynastie d'artistes, 
d'origine méridionale sans doute, mais qu'on trouve établie â 
Avon dès la fin du xvi' siècle; le plus connu de tous est le 
peintre Guy-Louis Vernansal, baptisé à Fontainebleau le 
12 juillet 1648 et dont il existe un portrait au Musée du Louvre 
(par Pierre Lebouieux). M. Thoison a retracé toute la carrière 
de cet académicien un peu oublié, et dressé un catalogue cri- 
tique de celles de ses œuvres qui ont été conservées. Il res- 



1. M. Darblay a étudié cet atelier de céramique à l'aide de sa propre 
collection et de la collectioa du Musée de Sèvres. 11 n'a d'ailleurs paa cber- 
ché à dresser un catalogue, singulière ment dlfGcUe â établir en vérité, ces 
objets étant généralement entre les mains de particuliers. A l'Exposition 
Universelle (Exposition rétrospective de l'art français! de iqoo (nw tSiq- 
1540) on pouvait admirer de très beaux spécimens de la fabrication de 
Mennecy-Villeroy. De même en igoi, â Bruxelles, une exposition a fait 
surgir un objet de même provenance, dont la propriétaire habite Mons. 



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- 379 - 

tera sans doute bien peu de choses à dire dé&onnais sur le 
compte des Vernansal. 



Une première série de Documents sur les guerres de reli- 
gion dans l'Orléanais a été mise au jour récemment par MM. G. 
Baguenault de Puchesse, L. Auvray et Bernard de Lacombe 
(Orléans, 1902, in-8 ; extr. des Mémoires de la Société archéo- 
logique de l'Orléanais); elle s'étend de i56o à iS65 seulement 
et intéresse plus particulièrement Orléans. Nous ne voyons à 
en retenir, pour nous, qu'une lettre des échevins de la ville de 
Gien à M. de Sipierre, gouverneur de la province, datée du 
12 avril i563 [n" l], et où ils se plaignent des trop fortes gar- 
nisons qu'ils ont à subir. 



C'est encore de Gien, ou plutôt du séjour que fit à Gien, au 
couvent des Clarisses, Sophie de Monnier, maîtresse de Mira- 
beau, qu'il est question dans plusieurs publications récentes 
de M. Paul Cottin, notamment dans la Nouvelle Revue rétro- 
spective, n" 93 (i" mars 1902) où sont publiés des souvenirs du 
docteur J.-F. Ysabeau, chirurgien à Gien et beau-frère de 
l'abbé Vallet, député de cette ville aux États-Généraux de 1789, 
le procès-verbal d'autopsie de la marquise de Monnier (re- 
trouvé au grefife du tribunal civil de Gien), et son testament 
{extrait des minutes de M" Pérol, notaire à Gien); — et dans 
la Revue hebdomadaire des iq et 26 avril 1902, avec tirage À 
part sous ce titre : Le roman d'amour de Sophie Monnier et 
Mirabeau d'après des documents inédits (Paris, Plon-Nourrit, 
1903; in-8 de iv-44 p. et fig.), où M, Cottin a agréablement 
tiré parti des documents précités; le couvent des Saintes- 
Claires de Gien, grâce à Sophie de iHonnier, reste célèbre '. 

Rappelons en même temps que la Nouvelle Revue rétrospec- 
tive a également fait connaître des souvenirs de Legrain, valet 



i, M. Paul Cottin vient d'ailleurs de faire paraître un livre i 
Sophie de Monnier et Mirabeau, qui sera définitif sur la matière. 



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-. 38o — 

de chambre de Mirabeau {a" du i« décembre 1901), et des 
ftagments des Mémoires de l'abbé Vallet précité (n°* d'arril et 
mai 1903]. 

Les archives de l'évéché de Salisbury, inventoriées dans un 
récent volume : Report on manuscripls in various collections 
(London, 1901, ia-S), possèdent une lettre d'un évëque de 
Salisbury, chargé d'une mission en France par le roi d'Angle- 
terre Edouard I" et qui est datée de Château-Landon, mai 1293. 



Une visite à l'abbaye de Fleury-sur-Loire {Revue de l'art 
chrétien, XLV, 1902, pp. 39i-3o5) donne à M. Albert Mari- 
GNAN l'occasion d'affirmer qu'on a vieilli d'un siècle au moins 
l'église de Saint-Benoit-sur-Loire, et de conclure que son beau 
porche n"est pas antérieur à 1 170 environ. Cette appréciation 
méritera d'être examinée de près. 



Une singulière mésaventure vient d'arriver à un historien 
allemand qui a reproduit naguère, avec commentaire, une liste 
(déjà publiée en t86q) de noms de lieux, trouvés sur un feuillet 
de manuscrit à la Bibliothèque du Vatican ; il s'est exercé à 
retrouver ces localités aux environs de Metz, pensant que 
le titre De ministerio Arnulji indiquait des paroisses dépen- 
dant de l'église Saint-Arnoul de Metz. Or, cet Arnoul n'est 
autre qu'un archidiacre de Pithiviers au xi' siècle, et la liste une 
suite de noms de lieux tous compris autrefois dans l'archidia- 
coné de Pithiviers et très aisément identifiables, comme l'a 
péremptoirement montré M. L. Delisle dans la Bibliothèque 
de l'École des Chartes, XXXVII (1876), p. 487-488; cf. une 
note de Maurice Prou dans Le Moyen-âge, 1903, p. 190, où la 
méprise est relevée comme il convient. 

Henri Stein. 



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TABLE DES MATIÈRES 



COLLABORATEURS 
MM. Pagea 

Bernois (abbé C). - Histoire de MéréTille [fin] aSg 

Bloch (Camille). — La justice du canal de Briare au zvini siècle . . 341 

Charron (Alfred). — Gondreville-la-Praucbe (Loiret); étude d'his- 
toire locale (fin] 34 

Deroï (Léou). — La décoration des trumeaux de la chapelle de la 

Sainte-Trinité au château de Fontainebleau 317 

FoRTEAU (Ch.). — Les registres paroissiaux de Pussay, canton de 

MéréTiUe [fin] 138 

Grouchï (V* de). — Extraits des minutes des notaires de Fontaine- 
bleau [suite] 375 

Herbet (Féliï). — Les graveurs de l'Ecole de Fontainebleau ; — 

V. Les eaux-fortes anonymes. . '. 55 

Hugues (Ad.)- — ^^ "Ir^it de champart en 1790 et la révolte des 

paysans du Gâtinais ri3 

Marquis (Léon). — Passage du due de Parme à Etampes en |636. . 93 

QuESvERS (Paul). — Une tournée en GAtinais (par Ant.-Nic. Duchesne) 

en octobre 1773 358 

Stein (Henri). — Recherches sur quelques fonctionnah'eB royaux des 
xiii" et stv siècles originaires du Gâtinais (Henri de Godon- 
villiers, Galerao et Jean d'Escrennes, Guillaume de Pontche- 
TTon, Philippe et Pierre de Làndreville, Arnoul et Geoffroy 
de Courfraud, Baudouin de Dannemois, Jean deChaintreaux, 
Robert de Châteaulandon, Guillaume de Bagneaui, Guillaume 
et Renaud de Villethierry, Thibaut et Aubert de Nangeville, 

Philippe de Corquiileroy) I. 19a 

— Chrodque bibliographique gfitinai se 109,235,377 

Thoison lEugkne), — Liste alphabétique des personnes inhumées en 
l'église Saint 'Jean-Baptiste de Nemours aux xv]i° et xvin' 

siècles 97, 335,346 

— Documents inédits sur les paroisses du Gâtinais (Chailly-en- 
Biëre, Dannemois, Fontaioebleau, Moret, Nanteau-sur- Es- 
sonne, Ury) i85 

VrrRi (Paul). — Le Saint-Michel du musée de Monlargis (xt* siècle). 87 



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- 382 



GRAVURES 

Pi 
Tête casquée de saint Maurice (musée archéologique d'Orléans). . . 
Saint Micbel, statue du iv siècle du muséo de Montargia (hors texte). 
Château de Mdrévine (Seine-et-Oise), d'après une ancienne lltiio- 

grapbie 

Le temple de Bacchus à Méréviile, d'après nne photographie .... 



m 

ADMINISTRATION 

Séance de la Société à Poutainebleau, le 17 mars 1901 III 

Excursion de la Société au Mez-le-Maréchal (Loiret), le 3o juin 1901 , V 
Séance de la Société à Brlare (Loiret), le 6 octobre 1901, avec excur- 
sion 4 Ouzouer-sur-Trézée, Pootchevron et Arrabloy .... VI 

Étal des finances de La Société au 3i mars 1902 X 

Nouveau! membres de la Société inscrits en [901 XI 

Bureau de la Société pour l'anate 1903 XI 



IV 

BIBLIOGRAPHIE 
1") LIVRES 

MM. 

Ardouin-Dumazet (M.). — Voyage en France; iS* série, Basse-Bour- 
gogne et Sénonais (Paris, 1901, in-iU) m 

Auveuy (L.) et autres. — Documents sur les guerres de religion 

dans l'Orléanais (Orléans, 1903, in-8) 379 

Baquenàult de PiiCHESSE (G.). — Voir L. Auvrxï. 

Baudot (A. de) et pEitRAULT-DABOT(A.). — ^(cAivm dt U Commission 

des Monuments historiques 340 

Chambrier (M"' Al. de). — Naturalisation des réfugiés français à 

Neuchâlei (Neuchâtel, 1900, in-8) î38 

COTTm (Paul). — Le roman d'amour de Sophie de Monnier et Mira- 
beau (Paris, iqoj, in-8) 379 

Darblaï (Aimé), — Villeroy, son passé, sa fabrique de porcelaine, 

ton état actuel (Paria, 1901, in-4) 378 



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- 383 - 

MM. PigaB 

Durand (Alexis). — Chronologie des fastes de Fontainebleau {FooUi- 

nebleau, 1901, in-u) '. . . 109 

Engerano (Fera.). — Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 170g 

et 1710 far N. Bailty (Paris, 1899, lû-8) 109 

— Inventaire des tableaux commandés et achetés par la Direction 

des bâtiments du roi de 1700 à 17Ç1 (Paris, 1900, ia-8) ... 109 

Lacombe (B. de). — Voir L. Auvraï. 

Leghand ^(Max.). — Èlampes pittoresque-, guide du promeneur, II 

(Élampes, ig03, ia-8) 377 

Madeleine (Jacques). — Denys Ferel, advocat i Moret près Fontai- 
nebleau (Fontainebleau. [901, in-ia) a37 

Perrault -Dabot (A.). — Voir Baudot. 

Prieur (Ch.). — La patrie SEustache Deschamps (Paris, iQOi, ia-8) . îSg 

QuESVERS (Paul) et Stein (Henri). — Inscriptions de Pancien diocèse 

de Sens, 111 (Paria, 1901, in-4) 235 

— — Essai de généalogie de la famille des Barres (Fontaine- 
bleau, 1901, in-4) 236 

— Usages locaux du canton de MontereaU'faull-Yonne, a' édit. 
(Montereau, 1901, in-ia) 240 

Report on manuscripts in various collections (London, iqoi, iQ-B). . 38o 
Sabler (Mlle F.). — Promenade archéologique à Grez-sur-Loing 

(Fontainebleau, igoi, in-ia) iio 

Stein (Henri). — Voir P. QfESVERS. 

Thoison (Eugène). — Lts Vernansal (Parts, 1901, in-8) 378 



2°) PÉRIODIQUES 

Briard [Le], almanach de Seine-et-Marne (igoo) 140 

Bulletin de la Société archéolo^que de l'Orléanais (1901) ■ - . m, lu 

Bulletin de la Société des sciences historiques de l'Yonne (i900K)i) . aSç 
Bulletin de la Société historique et a rctiéo logique de Corbeil, 

d'Etampes et du Hurepoix (1900) lia 

Bulletin de la Société nivernaise (1901) aSg 

Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais (igoi) 37g 

Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France 

(1901) 340 

Nouvelle Revue Rétrospective (1901 -Oï) 379 

Revue de l'art chrétien (1903) 38o 

Revue des études historiques (1901) a39 

Revue hebdomadaire (190a) 379 

Semaine religieuse du diocèse de Meaui {1901) iio 



3") JOURNAUX 
Abeille de Fontainebleau I09iZ^7 



D,gH,zedr,yGOOgIe 



4") NOMS CITÉS 



MM. 



Pages 



Delisle 38<) 

Drot 3.19 

Dufour 113 

Forteau ni 

Hugues 240 

Marignan 3no 

Pinson 112 



MM. Pages 

Prou 380 

Ravault 377 

Schïbergson 33g 

Tartarin mï 

Thoison 110 

Vallct (abbé) 37g 



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